5 0 v - rvi> . 1 1 ^f 0 , p . Kj >\d. lois, p. :/ JOuX. I , p- Sou - **• 1155. p- \\\-W*>S y 5c ■■ . */ SoJûUj rvc / Çov **• v^ , p. g^-s^y" COLLECTION ACADÉMIQUE. p.rrs^-3'"' COLLECTION ACADÉMIQUE, composée de l'hifloire & des mémoires des plus célèbres académies & fociétés littéraires de l'Europe; CONCERNANT L'Hiftoîre naturelle, la Phyfique expérimentale , la Chymie, la Médecine, l'Anatomie, &c. Tome onzième de la partie étrangère , contenant les mémoires de l'académie des fciences de Stockholm. A. PARIS, Chez Panckoucke , hôtel de Thou, rue des Poitevins. M. D C C. L X X I I. 7&S><ï Recherches fur la caufe des courants obfervés au détroit de Gibraltar, 8 Tremblements de terre, Iz Bruits entendus dans l'air. - H • Météores. Eclairs par un temps ferein , } S Trombes , ibid. Effets du tonerre. l(> Corps étrangers renfermés en des corps solides. Crapaud vivant trouvé dans un bloc de grais. '9 Des animaux. De l'homme ; mortalité de l'homme en Suéde , - 20 & fuiv. Durée de la vie de l'homme comparée à celle de la femme , 28 Du nombre des naijjances & des morts dans touts les mois de Panée , 3° Os de fœtus tirés de la matrice après y avoir fejourné neuf ans , . 33 Os & cheveux tirés du méfentere d'une jeune fille, ibid. DES CHAPITRES. xj Matrice double , 3 Falene de V Amérique feptentrionale , lbld- Falene de Suéde, 74 Falene des offices, 75 Falene du J'egle, 7? Falene du poirier fauvage & de l'épine, ibid. Falene du hêtre , 77 Faujfes chenilles , & mouches à feie , 7° Icneumon des chenilles du J'ap in, 79 Remarques fur les fourmis, °° Fifapus , ou piébule ', °2 Métamorphofe du taon, ^îd. Abeille à crible , 84 Mouche du renne, îbl°- Mouche de l'orge, °5 Pou fauteur, „ ■ , Il Pou de bois de l'Amérique feptentrionale , »b Ciron des oi féaux , 9° Couleuvre de Smolandie , 91 Serpent à fonnette , 9 z Acouplement des limaçons d'eau doitce. 96 Poissons. De leur âge, ibid- u Poissons DES CHAPITRES. Poissons de mer. Frai dufaumon, Scornbre , Polake. V ERS DE MER. Holoturie à bec , slnatomie , Bourfe à feuillages Bourfe tremblante , Bourfe ridée , Des huîtres. y Dentales. Dentale doré. Poissons d'eau douce. Silure , XVJ 97 ior ibid. 102 I03 ibid. 106 ibid. 107 108 Dauphin de torrent, uo Doré de Chine , m Frai du brochet , 113 Sangfues , 114 Efp^ces, jbid. Polype qui mange les pierres. H<î Botanique. Graines gui reflent long-temps en terre fans perdre, leur force, végétative, „7 Orange grojfe d'une autre orange, ibid. Maturité des arbres , j xg £ clairs du crejfon d'Inde, ou capucine, ibid. Champignon du fable , na Champignon de bois, ibid. Phallus à tête clofe , 1 2o Lycoperdon de grojjeur énorme, ibid. Champignon du chou , ibid. Doliocarpe , l2r Nicotiane ou tabac, 122, Haricot foia , ibid. xiv TABLE La daïcn. 113 Fossiles. Remarques fur la pierre de paon , : 124 Serpentine , ibid. Œufs de coquillages pétrifiés , xz<, Iufecle p etnjié , 1 1 6 Baanes £> branches changées en terre, ibid. Des perles. 127 PHYSIQUE. Physique proprement dite. L omparaifon du climat de Suéde S' de Paris, 130 & fuiv. Salubrité du climat de Laponie , * 140 De l'evaporation , 142 De l'evaporation de l'eau , ibid. & fuiv. Evaporation des œufs _, 166 De l'evaporation dans k vuide, ibid. Delà caufe de l'afienfion des vapeurs, 169 Vapeurs du grillage des mines de Fahlun , ibid. Vapeur mortelle des mines de cuivre de Quekne , 171 Dilatation de l'eau glacée & de la terre humecd/e, ibid. Signes naturels des changements de temps, 172 Signes de tempête, ibid. Signes de pluie , 173 Signes de tempête ou de pluie, ibid. Signes de vent, ibid. Signes de beau temps , 174 Signes du changement' des vents fur les côtes de Norvège , ibid. De la quantité d'eau qui tombe en Suéde , 175 De la forme de la neige , 176 Objcrvatious faites dans un voyage au Spitsberg , ibid. Froid extraordinaire à Tome dans la Botnie occidentale , 178 De l'expanfion du bois expofé au froid , 1 bio Expériences éleélriques , 181 & fuiv. AiguiUe de boujjble deviee par l'élcclricité , 190 DES CHAPITRES., kv Dédinaifon de l'aiguille aimantée pend ni une aurore boréale , 190 Variation continue de l'aiguille aimantée, 191 Dédinaifon de l'aiguille aimantée à Upfal, 192 Lnclinaifon de l'aiguille aimantée à Ûpfal , & fes cfilla- tions , 1 93 JDéclinaifon de l'aiguille aimantée dans les parties feptentrio- nales delà Suéde, ibid. De la filuation des aimants dans les mines , 194 Hauteur du baromètre dans les mines de Fahlun , ibid. Pefantcurs fpécifiques de plusieurs liqueurs , /bit pures , foit mêlées à l'eau , iy6 Diférence de la pe fauteur à Londres £' à Upfal , J99 De la force des cordes. 200 ASTRONOMIE. Longitude de divers endroits. 20^ C openhague , Ifle de Bourbon, ibid. Tome , 206 Longitude & latitude de Gothembourg , 207 Erreurs des cartes & tables , ibid. Longitude £' latitude de TVadfœ , près de Vrangre en Nor- vège , 2C 8 Outioski , 2C9 Enare , 2 1 0 Halone, près du lac de Kemi dans la Botnie orientale, ibid. Latitudes de diférents lieux , ibid. Longitude & latitude d'Abo , 211 Longitude platitude d'Hcrnofand , 21 3 Longitude du cap de Bonne- Èfpérance , 214 Longitude de l'obfervatoire de Stockholm , 215" Longitude & latitude de Greifsvald, 216 Longitude fi- latitude de Caïancborg , 217 Pajfage de Mercure par le difque du foleil , 218 Pajfage de Vénus par le difque du foleil, 221 Upfal, ibid. bij xyj TABLE Stockholm, 21ï Caïancborg , 222 Abo, ibid. Hernofand, ' ibid. Calmar, ibid. Cads-Crona , . 223 Zo/zi, jbid. Lands-Crona , ibid. Tbrnc , ibid. Eclipfc defoleil, 224 Iic/z/j/è de lune. ibid. C H Y M I E. £* ourneau à recueillir les acides des matières brûlées , 228 Expériences fur le vitriol , 229 Dijfolution de l'or par l'éthcr vitriolique 3 & nitre ou falpétre artificiel, 234 Terre tirée de l'eau , 2.3 5 Terre des plantes , 237 Terre des animaux, 238 Expériences fur la tourmaline , 239 Tourbes, 241 Expériences fur les chaux , 242 Natrum de Suéde, ibid. Pierres & verres dijfous par les acides minéraux , 243 Dijfolution de l'or dans l'eau forte , 24.6 De l'or blanc ou platine , 248 Nouveau demr-metaj , 25 I Manière d'éprouver l'eau qui contient une très petite quantité de fer, 252 Bleu tiré du mélanpuron ou blé de vache, 253 Rouge de l'hupéricum ou millepertuis , 254 Liken d'Ijlande. 255 MÉDECINE. C 'JJification des artères , 2^7 Chaleur des diferentes parties du corps humain , ibid. DES CHAPITRES. xvij Des abcès critiques, 2<9 Mandragore , 260 De l'ufage du kinkina contre le nome, ibid. Mort caufée par un remède de vieille femme , 261 De la fièvre lente catarale , 262 De la caufe des fièvres intermittentes , 64 D'une fièvre pétéchiale analogue à la fièvre intermittente , zGG Fièvre pétéchiale , 267 Uj'age médicinal du genêt, 268 Cure d'une efquinancie , 269 De la coqueluche des enfants , ibid. Ufage du pois de Brefil nomé pecuris , ou pekhurims , contre le cours de ventre & la dijfenteric , 272, Suffocation caufée par un col étroit , 273 De la caufe de l'épilepjie dans la Scanie , 274 Remède contre l'épilepfle, 27^ Folie guérie par le camfre, 276 Cure d'une hidropifie , ibid. Hidropifie de matrice guérie par le liken d'IJlande , 279 Ufage de la faignée <$• des purgatifs dans la petite vérole , 280 Complication de la rougeole & de la petite vérole, 281 Remède des habitants du Canada contre le virus vénérien, ibid. D'une maladie comune aux enfants en Finlande, 283 Maladie d' Alep , 284 Lèpre de Norvège , 285- Maladie épidémique , 286 Maladie caufée par la frayeur , 292 Délivrance d'une faufjè groffejjè de deux ans, 295 Jlcouchements dijiciles , ibid. Haricot de Chine utile contre le gravier & la pierre , 296 Mal de doigt très rare, 297 Mal Je tête guéri par la faignée à la tempe, 298 Eternûment violent guéri par le kina , ibid. Remède contre le mal de dents , 299 Hommes empoifonés par l'aconit , 300 Remède contre la morfure des couleuvres venimeufes , ibid. De l'ufage médicinal de l'arij/oloche à trois lobes, 301 Du tarentifme , 302 xviij TABLE Des vers , & fur-tout du ténia, 304 Ténia f'orti par un abcès , 309 Vas de mouche dans le corps humain, 310 Injectés dans le corps humain, ibid. Convul fions caufées par les vers , 311 Effet dufeton, , ibid. Cataracte guérie par les vomitifs, 3 1 2 Uf'age du Stramonium, 31 j Uf'age de la benoîte aquatique , ibid. Des' bains chauds de Finlande. 314 MAUX GUÉRIS PAR. l' ÉLECTRICITÉ. Mal de dents , 31 6 Surdité, ibid. Douleurs dans les membres , ibid. Contraction des mujeles , ibid. .Fièvre intermittente, . 3l7 Guérifon dune paraît fie par l'électricité. ibid. ART VÉTÉRINAIRE. filante venimeufe pour les befliaux , 3 '9 Remède pour les chevaux , ibid. Maladie contagieufe des befliaux de Finlande , 310 Maladie contagieufe des renés , 3:3 Remède contre le courbma ou les tumeurs des renés. 314 ARTS. Économie politique. ' m le la Suéde , 325 tn ufage à Florence , 319 la planche, ibid. DES CHAPITRES. C O M M E II 361 Ufages £ propriétés de quelques plantes de Sibt 368 xx TABLE Culture des patates ou pommes de terre, 370 Culture des afperges } 372 Culture du lin , 373 Obfervations fur le Un , 374 'Utilité des feuillages de fapin pour couvrir , les terres enfe- mencéis de lin , yj<) Semi , pépinière, & plantation de chênes, 376 Raifort de Corinthe , 379 Raifort Chinois, ibid. Couches gui reçoivent la chaleur par le moyen dss exhalaifbns , 380 Couches de melons qui confervent leur chaleur pendant huit mois , De Varofage des jardins , ibid. Moyen de chafjér les fourmis , 384 Madiine à battre le bled , ibid. Métode orientale de battre le bled, 386 De la confervation des grains, 387 Des féchoirs à bled , 38S Autre /échoir , ^ y<) Moyen de conferver plufieurs ailées le/igle qui na pas été axi /échoir, 3VO Machine à féparer le bled de la baie , 391 Autre machine à féparer la balle, le bon grain, & le médiocre, ibid. Crible à nétoyer le bled , 392 Etuve à bled en ufage dans le Brabant , 354 Autres étuves , _ 396 Mefure d'épreuve pour le bled, ibid. Du pain d'épis verds , S' du pain d'écorce , 397 Ob/ùrvations économiques , 39S De la fenaifbn, ibid. Moyen de nourir à peu de frais les chevaux & autre bétail, 399 Utilité du liken de rené pour la nouriture du bétail, 400 Nouriture économique des chevaux , ibid. Nouriture économique des moutons, 401 Nouriture économique des cochons , 402 Arbre à pois , de Sibérie , 4°3 Culture de la régir [fe , 4°4 Du berberis ou épine-vinette, 4°1 Plantes .DES CHAPITRES. xxj Plantes qui douent un mauvais goût au lait & à la chair des animaux , 406 Nouriture du coq de hruïere à queue fourchue t ibid. De la deflruclion des moineaux , 40S Moyen de chajfer des étangs les fangfues & les léfards , 409 Loutres drejjees à la pèche, ibid. Blanchijfage des toiles , 410 Confervation du bois , 411 Lampe économique, ibid. Ventilateur , 412 Autre ventilateur, 413 Bouchons préparés pour empêcher l'action & Vévaporation des liqueurs les plus corrojives , 417 ■Moyen de garantir les terres labourables des inondations de fable, 419 Du Jucre de l'érable , 42.0 Bière faite avec le J'apin , 422 Bière holandoifi , ibid. Bière f ' ançoife , 42.3 Brajferie , ibid. Savon tiré de la fougère , 414 Savon pour le blanchijfage du coton, 42.5 Confervation du bois, 426 De l' extinction du feu , 428 Bois rendu incombujlible , 419 Colle indijfoluble dans l'eau. ibid. Colle des Lapons , ibid. Ciment , 430 Préparation du fel ammoniac en Egipte , ibid. Préparation de la réjine , 455 Difldation de la poix dans la Botnie orientale , 437 Moyens de détruire ou chaJJ'er les punaifes , 442 Recherche des mines , 443 Exploitation des mines, 445 De l'interruption des filons , fur-tout dans les mines d'or,^j De la fonte des mines , 448 Efjai d'une mine de cuivre tenant zinc, 450 De l'ejjai des mines de cuivre ferrugineitfes , 45 c De l'ufage de la pierre ollaire pour le foyer des fourneaux à fondre le plomb, 455 Conjbuclion d'un haut fourneau , 45 6 xxij TABLE Explication des figures , planche XII , 4^8 Nouvelle conjlruclion de lavoirs des mines , 459 Du fourneau de forge nomé fourneau à rougir, 461 Des forges de Suéde, 462 De la préparation de l'acier, 464 Trempe de t 'acier , 466 De Pafinage ou purification de l'alun , 468 Ufagcs du vitriol, 471 Des fours à chaux du Palatinat £' de l'évéché de Wursbourg , ibid, Du CHARBON DE TERRE. De la direction des filons , 47Z Recherches des mines de charbon de terre dans les terres in- cultes , _ 474 exploitation des mines, 475 Des exhalaifons dangereufes des mines de charbon de pierre, n* j 477 Moyens de renouveller l'air dans les mines , 478 Ventilateur propre à tirer des mines les vapeurs dangereufes, 479 Lomparaifon de deux métodes défaire le charb-on, ARCHITECTURE. JLJes maifons de bois , Des fondements ou pierres angulaires , ibid De la conflruclion des murs folides , ibid Des toits, 486 Nouvelle manière de bâtir dans les lieux où on n'a pas de gros bois de charpente , 487 De la maçonerie , ibid. Des bois de charpente, 488 Manière de rendre les tuiles non vernij/ees aujjî durables que celles qui le font , 490 Manière d'élever les édifices de bois , lorf qu'on veut en réparer les fondements , ibid. De l'emploi du goudron pour couvrir les toits , 492 * DES CHAPITRES. xxiij Manière de préférer à peu de frais la tôle de la rouille ,492 Recherches Jùr'la conftruction des poêles, 493 Cheminée de Penfilvanie ou de Franklin, 495 Explication du profil, \ 5<->i Avantages de la cheminée de Penfilvanie , 1503 Des glacières, joj Chaînes de bois, 5°9 Ufage de la tourbe pour les digues & conduits des eaux , 510. Pont volant à cotes paraboliques , yi Perfeclion des moulins à vent, ibid. De la prejfe à huile des Chinois , 512 Des moyens de remédier a l'effet du froid et de la chaleur sur les métaux et les bois. Mefure de métal qui a toujours la même longueur, 513 Pendule de longueur conjlante , 514 Manière de déterminer la diférence occafionée par le chaud ou. le froid dans les dimcnfions des métaux & des bois, 515 Machine pour trava'ûler & polir les cilindres d'acier après la trempe. V. fig. 4, $16 Comparai/on de l'art de V arquebufier angloistj dufuédois, ^ij Fin de la table des chapitres. AVIS AU RELIEUR, Pour placer les Planches. Planche I, page 43 II, 45 III, 59 IV, 102 v, io; VI, 107 VII, \ I2<> VIII, 208 IX, 219 x, 38! XI, 412 XII, 424 XIII, 46O XIV &XV, $02 XVI, 513 MÉMOIRES MÉMOIRE S ABRÉGÉS D E L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE ST OCKHOLM. m -•Èà^fm^z ^ HISTOIRE NATURELLE DU GLOBE TERRESTRE. CHANGEMENTS ARRIVÉS EN SUEDE A LA SURFACE DE LA TERRE: Montagnes ruinées. -Les cailloux , les porphyres, & autres pierres de la même efpece, for- melle de hautes montagnes efearpées &C peu étendues. Les roches de A i MÉMOIRES ABRÉGÉS corne le font davantage. Les chaînes formées par la pierre ollaire font horifontales &: entrecoupées ; elles ont de petits efcarpements Se des vallées étroites. La corne feuilletée forme rarement de hautes mon- tagnes : alors les fommets en font petits Se arrondis ; les précipices y font fréquents comme dans les grandes chaînes. Les monts d'ardoife font allongés, ronds Se bas, coupés de précipices; ceux de grais, peu élevés ; ceux de roche grife , arrondis , rarement élevés, prefque envi- ronnes de précipices taillés à pic. Les pierres runiques de Suéde font de cette efpece : elles ont environ deux mille ans. Le fpat dur , rougeâtre , eft rarement en hautes montagnes : le fpat rouge de forme cubique à gros Se à petit grain aftede plus fouvent cette difpofition. Le fpat nommé en Finlandois rapakivi ou qui fc confume lui-même , diffère du précédent par fa couleur brune, Se par le mélange d'un fpat greffier, fin, dur, noirâtre, gras, calcaire, coloré par une mine de plomb très-fine. On trouve ordinairement le rapakivi en montagnes baffes Se rondes qui s'étendent horifontalement. Les eaux ont peu endommagé la pierre de corne Se l'ollaire : on en trouve peu de parries répandues çà Se là fur les montagnes. Les calcaires fpatiques Se les marbres ont allez bien réfifté. Les cailloux Se les por- phyres ont foufrerr davantage, mais moins que le gtais de couleur grife. Le grais rouge groffier eft, fendu , brifé , répandu çà Se là en morceaux fans nombre : le rapakivi eft en ruines. En allant au nord-oueft d'Abo pat les paroiffes de Wirmo Se de Létala vers Nyftad (a), on le trouve en grandes mafTes dérachées , plus fréquentes vers leur origine , plus rares au loin , femées dans un efpace d'environ quatre ou cinq milles. 11 fe détruit fur-tout vers le midi : à toute autre expofition il eft plus dur Se plus ferme. Si on en excepte le milieu de la mafle qui eft vers Létala, Je refte eft recouvert d'un lit peu épais de la même pierre réduite en une efpece de gravier. Daniel Tilas. Ce fpat eft allez dur; il donne à peine du feu fous l'acier; il fe fend en morceaux cubiques, feuilletés comme un fpat calcaire; cependant il ne fermente avec aucun de nos acides. De Wilmanftrand à Wibourg on croiroit voir des remparts Se des maifons ruinées : les morceaux divifés continuellement jufqu'à la gtoffeur d'un fable fin confervent la forme cubique. Tout le chemin eft du même fpat réduit en fable Se en terre. 11 paroît que ce pays a été plus montagneux, plus rempli de lacs, Se moins foible qu'il n'eft aujourd'hui. Les terres entourées par les débris des rochers font horifontales comme un fond couvert par les eaux : quel- ques unes font encore marécageufes. La maffe fendue peu-à-peu a donné paffige aux eaux : les roches fe font divifées en perites pierres & en fable ; de forte qu'après quelques fiécles on n'y trouvera peut-être aucun vcfiige de montagnes. Sœren Abilgaard. (a) Et le golfe de Botnie; il u'y a que des coûtants d'eau qui aient pu le déta- cher , Se le j>aif:iner ainii ( t ). DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. Abaijfancnt de la mer. .Les eaux du golfe de Botnie abandonnent dans chaque année une par- tie de leur fond. Les atterriflements peuvent élever le rivage ; mais la caufe principale de fon augmentation eft l'abailîement de la mer. Les fonds qui portoient de grandes barques il y a cinquante ans, portent à peine un petit bateau. On a été obligé de rapprocher de la mer prefque toutes les villes maritimes; les bâtimens n'y pouvoient plus aborder. Les eaux ont abandonné près d'Hudiksval quatre cents quarante roifes en. cinq cents huit ans; près de Pitéo un demi- mille en quarante- cinq ansj près de Luléo un mille en vingt-huit ans. Dans les endtoits où l'on appercevoit à peine quelques pointes des brifants, on en voit aujourd'hui de longues fuites qui s'élèvent au-deflus des eaux {a). \ Un homme âgé de quatre vingt trois ans a dit que dans fa jeuneffe il auroit couvert de fon chapeau la pointe du brifant de Goudmond , au fief de Bohus ; elle eft aujourd'hui à trois pieds au-deflus de l'eau : on ne conduiroit pas le plus petit bateau à Lœfgrond auprès de Ghéfle, où l'on avoir établi une pêcherie il y a foixante dix ans. Les vieux Pilotes vont à pied fec , où ils avoient dans leur enfance de l'eau jufqu'au genou : ils difent que les brifants ont deux pieds de plus au-deflus des eaux. Les rochers où les veaux marins venoient ferepofer, & qui font délignés dans les anciens titres comme parties des héritages , font aujourd'hui trop élevés pour fervir de retraite à ces animaux : quelques-uns ne font plusdans l'eau ik les titres poftérieurs font mention de ce changement (£). ■ Les détroits où l'on palïoit en bateau deviennent impraticables : les vieillards coupent des foins fur les rivages où dans leur enfance ils ont conduit des bateaux (c). La polTeflîon de ces terres nouvelles eft devenue litigieufe On donne encore le nom de port , de détroit, de golfe , à plu- fieurs villes lîruées très-loiri~de la mer. Un grand nombre de lieux portent le nom à île, donc les uns font dans les terres, & les autres font des prefqu'îles (d). Les plus hautes montagnes font remplies de coquillages : on a trouvé loin de la mer, en un marais, des ancres («.),, des débris de vaitfeaux (/). On voit dans la terre de Nœden [g) pluileurs anneaux de (a) Auprès de Muftafari , Varo , Malaï St Nerpis , paroifle de la Botnie orientale. (i) On en voit auprès de Ghéfle, d'Hudikfval , Scd'Abo. (c Près de Tanom , au fief de Bohus , de tixlbaka . de Bierka: , près de Vafa, d'Hudikfval , &c. (d) Holm, île; vit, golfe ; fund , détroit; garn , fiai, fal, fol, lac ; mar, mœre, mœr, mer. II en eft de même de noms Finlandois & Lapons , kalla , rocher qui fort de l'eau; pera , latiii , golfe; nœrœ , prefauile ; Sec. (e) Près de Vafa. (/) Près de Fidbaka en Bohus. (g) Au Fief de Bohus, près Srrœmftad , vers Skoutbcrg. Voyt[ Rudi. Atl. l vol, up. 7. pag. 17+ ej 17J. (r). Ai; 4 MÉMOIRES ABRÉGÉS fer où l'on attachait les cables des batques. Vers l'an 1563 un fameux pêcheur nommé Riknils ou le riche Nicolas, prenoit des veaux marins fur la pointe d'un rocher voifin de l'île d'Iggan. Dans l'été de 1741, temps de la moyenne hauteur de l'eau , elle étoit à huit pieds plus bas que cette pointe. On trouva dans la même année que la cime d'un rocher qui étoit à fleur d'eau cinquante ans auparavant, avoit un pied huit pou- ces &: demi au de (Tus de la furface. Une pointe fur laquelle un bâtiment toucha il y a quarante ans, & qui par conféquent alors étoic au niveau de l'eau, la départe de huit pieds. Suivant ces obfervations la mer baifle de quarante & un à cinquante pouces dans l'efpace d'un fiécle, La moyenne proportionnelle entre ces deux nombres elt quarante cinq pouces; & la diminurion étant fuppofée confiante Se uniforme elt de quatre lignes & demie par an. L'eau diminue-t-elle en effet, & la terre s'accroît-elle, comme New- ton l'a conjethiré? Les eaux de la. mer élevées fous la forme de vapeurs, retombent en pluie, pénètrent la teire & circulent dans les plantes. En fbrtent-t-elles en entier pour revenir à la mer? tn refte-t-il dans les plan- tes une partie qui fe change en terre noire? L'intérieur de la terre a c- il' des abîmes où ces eaux fe précipitent? Quelles que foient les caufes de cette diminution , elle peut être inégale en différents temps fuivant la différente quantité des plantes, des terres cultivées, des eaux compofées ; fuivant la différence de profondeur de la mer , & de la forme de fes fonds. Si elle étoit à- peu- près uniforme, le crolfe de Botnie, dont la profondeureft d'environ trente toifes, feroit à fec dans quatre mille ans ; &c C\ on vouloir remonter aux (îécles palfés, les détails géopraphiques des anciens auteurs & des antiques poéfies Suédoifes ne paroîtroient point abfurdes. On pourroit croire que le- golfe de Botnie s'étendoit julqu'à la mer blanche, que la Scandinavie étoic une île, & que fa partie méridionale étoit compotée de pludeurs petites- îles (a). Andrt CcLJlus ^flronome , membre de l'académie des Jciences de. Paris y de Londres , d'i/pfil, de Boulogne* (a) Ceci fuppofé, la Finlande devoit être une île: le golfe du même nom de- Toit communiquer à la Met blanche par le lac Ladoga & pat celui d'Onega. Tours les anciens ont parlé des pays hypetboiécs comme étant des îles. Vay. Diodor. Sic. tib. 1. — l'Un. I. 4. cap. ij. /. 57. c î.— Steph. in Helixoèa , £rc. La- quef- tion du changement de l'eau en terre a partagé les (avants de Suéde. M. Linné l'a legardé comme uu fait alfex prouvé pour fervir de baie à un (yltême. Selon lui , tout notre globe a été couvert par les eaux , excepté une île (nuée feus l'equatcur. IL y avoir dans cette île une montagne très élevée, qui depuis les fables brûlants de fes racines jufqj'aux neiges de fa rète , avoit tous les degrés de tempérarure que nous obfervons de l'equateur aux deux pôles. Dans ces divers climats naquirent une plante de chacune des elpeces que produit aujourd'hui la terre, & un couple m.ile & femelle de chaque efpece d'animal dellinée à la peupler. Il faut nbfciver que le créateur, cxacl dans tours fes ouvrages, n'oublie pas de mertre deux plantes , l'une mâle & l'autre femelle , de celles qui ont chaque fexe fur différentes tiges , 8c u»> feul animal de ceux qui réunillenr les deux fexes dans le même individu. Tel elf le paradis tetreftre de M. Linné. Ce fut fur cette montagne qu'Adam fit la revue gé- nérale des animaux , & qu'il les nomma. Mais bientôt les eaux commencent à de- venu terre; l'humide diminue; l'aride augmente; de nouveaux moins dominent les DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. De l'origine des monts de glace dans la mer du Nord. Jl y a dans la mer du Nord trois efpeces de glace. La première eft femblable à une neige fondue à demi durcie : elle eft plus friable, moins mers; les animaux fe multiplient; les fleuves, les vents, l'océan, portent de l'équa- tcur aux puits les graines des plantes; la terre devient peu à peu ce qu'elle cit au- jourd'hui, y. Linn. o'ai. ae tttluris hobitabilis wertmento. C'clt par le même pro- cède que M. Linné forme les pierres & l'intéiicur de la terre. L'argile eft le ij.li- rnent de l'eau, le fable en eft la ctyftallifation. Réduit en pouflierc ou fable fin, il fe durcit Se forme le gravier & les pierres. Toute matière calcaire cit coquille oa pétrification. L'arg.lc Si la chaux forment le marbre. L'arJoife eft une concrétion de la terre de marais. Le cryftal eft un compofé de quars , de fpat , & de (ei. Les pierres précieufes font des cryftaux de quais, & tous ces cerps ont é:é de l'eau. Ceci rap- pelle Maillet & fon fyftéme. M. Wallenus a regardé cette métamotphofe comme l'effet dune propriété de l'eau, Voy. {on hydrol. pug. •». obf. i. On vient de voir que M. CcKius avoir pris d'abord le ton de modcltie & de iccpticifme, fi convena-. ble à un philo'ophe durs la recherche des caufes. 11 s'eft enfuite décidé pout la d minution ab'.olue de leau , & joignant cette iJce à celle des anciens fur les ern- brafements de la re.re, il a imaginé un déluge & un incendie périodiques de notre globe, Se de toutes les autres planètes, avec un état moyen entre ces deux extrê- mes. L'eau diminue peu h peu ,- la plancre defléchee commence à briller; il s'en élevé une immenfe quantité de vapeurs qui fe réfout en eau, Si inonde les parties folides. La terre eft préfentement dans fon état moyen. Si l'eau continue de dimi- nuer dans la proportion donnée par l'auteur, l'incendie de notre globe pourra com- mencer dans cinq ou fix mille ans. Mercure eft rrop voifin du (oie 1 pour que nous ConnoilTïons fon état. Il n'en eft pas ainii de Vénus ; les taches en (ont immuables, la furf.icc en eft delléchée, l'air y eft plus pur; ce globe eft dans fon état moyen, mais plus près de l'incendie. Les taches de Mars font moins conftanres ; il a encore quelques eaux reftées du déluge, mais il eft plus voitin que la rerre de l'état de con- llagration. Jupitet eft à peu prés au même point que notre globe ; les bandes que nous y découvrons font des mets , dont les vapeurs nous dérobent quelquefois la ■vue. Le globe de Saturne eft peut-être le noyau d'une planète beaucoup plus grofle donc la ctou-e ou (uperficie embrafée a formé l'anneau. La ligne obfcure qui le coupe en deux, peut être une pattie plus lolide que les autres Se qui n'a point biûlé : elle a pu fervir d'alîle aux faiumiens pendant l'incendie. Caifini a obfeivé que les bandes éroient à une granle diftance de la planète : ce font des nuages qu'un vent continu de l'eft tient toujouts parallèles à Téquaccur; Si comme on n'a découvert aucune tache dans fatume , il eft vraifemblablc que ce globe eft inondé. Nottc lune eft k peu prés au même point que Vénus : on n'y voit ni mers ni fleuves : on n'y découvre que de grandes cavernes , des vallées profondes , Si des montagnes trés- élevées , parce que les mers n'exiftent plus: elle a un air très-pur, fans vapeurs, fans nuages. Les fatcllites de Satutnc Se de Jupiter ont des taches, mais on n'a point encore déterminé G elles font confiantes Se adhérentes à la planète, ou éloignées ce variables. Les c m:tes paroilfent avoit des péiiodcs réguliers d'incendie Si d'inondation. Le folcil & les étoiles ont les mêmes vicillitudcs. V. And. Celfii , orat. de corpo- rum cœUftum muiaiionibus. Il faut pardonner ces jeux d'efprit à des hommes dif- tingués pat des travaux utiles. Que la manie de trouver des caufes finales a fart lia- fatder des conjeâurcs ! Newton a voulu découvrir l'utilité des comètes : il a dit que la terte augmente, que l'eau devient terre, & que les cihalailons des comercs vien- nent remplacer l'eau métamotphofée ; mais Newton a pu faire une fauffe conjec- ture : il »'cft bien trompé fur des faits. Aucune obfcrvatron n'a prenne- le change- ment d'eau en terre. L'eau diftillce continuellement laitre a ebaouc opération un té- fidu teneux : vient-il de l'eau ou des vafes : Je fuppofc qu'il vient en entier Je G MÉMOIRES ABREGES rr.infp.-irente, & a rarement plus de fix pouces d'épaiiTeur : lorfqu'on h fond , on y trouve du fel. La féconde eft une glace dure & tranfparente ; on en voit des pièces qui ont plulieuts lieues d'étendue & fix pieds d'é- pailleur : elle eft formée par une eau douce , ik. n'eft un peu falée que l'eau : avons-nous des moyens de connoître quand l'eau eft homogène , Se fi nous en manquons, comment favoir fi le rélidu eft une eau métamoipholée, ou une matière difloute dans l'eau? 11 y a des corps dont les patties feparées fe réunillent Se acquièrent de la dureté par l'intermède1 de l'eau : en devient-elle partie intégrante î S'é- vapore-t-cllc en entier- Si elle y rerte en partie , change t-elle dé nature : Y conferve- t clic fes ptoprrétés, comme l'arr les conlérvc , de forte qu'étant dégagée des autres corps qui l'enveloppent , elle puifle reparoître à nos yeux lous la forme fluide ; Y a-t il un, deux, trois principes? S'il n'y en a qu'un feul , dont nos éléments ne font que des coimbinaiions ; pourquoi l'eau ferait elle changée en terre plutôt qu'en air ou en feu: Pourquoi l'eau changée en terre ne dcviendroit-elle pas eau par une voie également (impie , & fans que tout le globe foit livté aux flammes ? On voit qu'avant de décider ces queftions il faut connoîtte le nombre & la nature des prin- cipes. Or qui peut croire avec raifon l'homme capabh de cette connoillance ! Quant à la diminution relative , on fait que la mer couvre des terres d'un ccVé tandis qu'elle en abandonne d'un autie. Mais aucun fait ne nous induit à croire que cette dimi- nution fuive une loi confiante . S: M. Dalin s'eft livré bien facilement à l'efprit de fyftéme, lotfqu'il a fondé fut les mefures de M. Celfîus la chronologie de fon hiftoire. Piuficurs favants fe font élevés contte ces opinions , & ont même contefté l'a- baiifement du niveau des eaux dans le golfe de Botnie. Ils ont objecté qu'on ne pouvoit pas établir une hypothefe vraifemblable fur le rapporc des payfans Se des pilotes, fur les mefures incertaines de l'eau la plus balfe , fur les changements ac- cidentels de polition dans quelques piertes qui peuvent être élevées, détachées, Se ttanfportées par les tremblements de terre eu les glaces ; fur l'accioillcmtnt de quel- ques patties du rivage, qui peut être l'effet des eaux de pluie Se de celle de la met agitées par les tempêtes.- On n'obferve ces augmentations que dans la partie orientale des mers de Suéde : on y voit des fapins Se des peupliers âgés de plus de trois cents ans, qui ne font qu'à un, deux, ttois pieds au delfus de l'eau, Se qui n'ont certainement pas végété fous l'eau de la mer. Cependant (uivant la mefuie de M. Celtius, ils ont été fous l'eau plus de deux cents ans; il y a même des forêts entières qui devraient en avoir été couvertes durant le même ti-mps. .Si ou obferve dans cette mer des atterrilTements , on y trouve aulTi des inondations. Si quelques pierres font plus élevées qu'autrefois au delfus de la mer, on la voit couvrir aujour- d'hui des rochers qui la domiuoient. Celui qu'on nomme le Chien noir , fitué entre Iongfeufund Se Pargafport , ainfi qu'un tetrein voifin d'Hogholm, où il \y avoit au- trefois une forterelfe , font maintenant fous les eaux. On trouve rout près du ri- vage des couches épaifTes de terre noire , des lacs dont le fond eft au niveau de celui de la mer, mais qui n'y r.lltmble ni par fa conftirution , ni par le goût falé : on n'y voie ni poilTons de mer ni plantes matines. En creufant à Stockholm , Vef- terhous, Orboga , Kasping, Ouddevalla, &c. on a trouvé des rues pavées au niveau de la mer. Dans prefque toutes les villes voifines du rivage, l'eau des puits eft à même hauteur que celle de la mer, Se l'on n'y a jamais remarqué d'abaiflemcut. Plufieurs vieillards despotes de Norvège ont alfuré M. Kalm qu'ils avoiei t tou- jours vu la mer à même haureûr , 8e lui ont montré (ur fes bords les cabanes qu'ils habitoient depuis leur enfance. L'égliie de Naglom a été bâtie au commencement de l'onzième fiecle : elle eft à quatre pieds audeflus de l'eau, Se les flots la bai- gnent quand la mer eft haute. Il en eft ainfi d'un grand nombre d'autres lieux donc l'ancienneté n'eft pas doureufe. Ceux qui voudront connoître plus en détail cette difeuflion, doivent recourir aux ouvrages de MM. Hof, Klein, Ccrranffon , Biœrne , Xs^ilde, Bring , Mcnander , Richardfon , Bonde, Kalm, Se Brovallms, évêque d'A- bo. ( t ). DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 7 fur les côtés qui touchent la mer. La troilïeme efpece eft en mafles informes qui ont Couvent plus de iepc toifes au dediis de la furface de l'eau, Se quelquefois cinquante toifes au deiTous. 11 s'y fait utl craque- ment continuel qui annonce leur approche ; on l'entend de nuit ou par un temps nébuleux long temps avant qu'on les voie. Cette glace ne contient aucun tel-, à moins qu'il ne s'y joigne quelques morceaux de la premiete efpece , ou qu'il ne faute dans fes cavités de l'eau de mer qui s'y congelé. Les vents, les vagues, les courants pouffent l'un contre l'autre ces amas de glace. S'il arrive qu'une montagne rencontre une plaine de glace, elle la brife, Se les morceaux font jettes par les vagues fur la montagne, ou s'attachent à fes côtés &: l'augmentent en largeur ainfi qu'en hauteur. Les grandes plaines ou champs de glace peuvent être formés en mon- tagnes de la même manière, lorfque la mer les brife à la côte contre les rochers : les flots les entaffent les uns fur les autres , Se les nouvelles pièces qui fur viennent, en augmentent la maffe. C'eft ce qu'on obferve au Spitzberg & fur-tout à la côte orientale de l'île. Cette île & principale- ment celle qu'on nomme île aux ours , préfentent vers la mer de Sibérie une longue fuite de rochers qui arrêtenr les glaces jufqu'à ce quelles foient bnfées ou fondues, Se les empêchent de fe répandre dans la mer du Nord & dans celle d'Ecofle : quelques-unes ont pénétré dans l'Océan atlantique jufqu'à la hauteur du cap Finiftere. - La première efpece de glace eft la feule qui fe forme des eaux de la mer : li on expofe au froid le plus violent une certaine quantité d'eau qui contienne autant de fel que la même quantité d'eau de mer, elle ne fe convertir point en glace ferme Se pure, mais fe fige feulement comme une efpece de fuif fans tranfparence, Se conferve le goût de fel : ainfi la glace douce, pure,cv diaphane des plaines flottantes n'eft point formée dans la mer même. Si l'eau de mer immobile dans un petit vafe où l'air froid agit fur elle de touts côtés ne s'y change point en glace pure, elle éprouve encore moins cette métamorphofe dans une mer proronde, tou- jours agitée , où l'air froid n'agit qu'à la furface , Se dont le fond eft expofé à l'action du feu intérieur. Ainfi les grandes plaines Se les montagnes de glace douce ne font point formées dans la mer : on découvre le lieu de leur origine, dès qu'on jette les yeux fur les côtes de Sibérie. L'O! y , l'iénifei , la Lena, p'ufieurs autres rivières grandes comme le Rhin, portent beaucoup d'eau douce à la mer; les goltes qui les reçoivent font très peu falés : il s'y forme des plaines d'une glace pure, épailfe de quel- ques toifes. La partie qui s'avance le plus dans la mer eft la moins dure (Se fans doute la moins épailfe (/)) parce que l'eau en eft plus !.. Les neiges abondantes qui tombent lur la côte en hiver étant foi par le fcleil continu des mois d'été, coulent dans les vallées & dans les cavités des montagnes , dont quelques-unes ont cent toifes & plus de profondeur : elles y gèlent pendant la nuit, s'y amaflent peu-à -peu du- rant plusieurs hivers , & formenr enfin des malles énormes. Le foleil n'agit avec un peu de force dans ce pays glacé que tur le haut des mon- tagnes. Les eaux qui tombent des fommets durant l'été, détachent ces malles de leur badin , leur poids les entraîne : elles tombent dans les 8 MÉMOIRES ABRÉGÉS vallées inférieures, ou dans la mer même avec un bruit qui fe fait en- tendre à la diftance de dix milles (a). Elles peuvent errer long- temps fur la mer Se même recevoir des aucmentations avant que d'être fondues ou brifées Se difperfées. Le bruir que l'on y entend vient du choc des glaces que les flots y jettent. Le craquement eft l'effet de la diffétence d'intenfité dans le froid de l'extérieur & de l'intérieur de la glace. (Il en réfulte un effort inégal : les parties les plus faibles cèdent Se fe fendent (/). L'expérience en eft facile ; il ne faut que mettre dans l'eau un morceau de glace. Michel Lomonofof, membre dî l'acad. imper, de Pétenb. Recherches fur la caufe des courants obfervés au détroit de Gibraltar. J- outs les marins atteftent qu'il y a un courant continuel qui va de l'Océan dans l'a Méditerranée. Que devient la quantité d'eau qui paffe dans cette mer? Quelques auteuts ont fuppofé des gouffres fouterreins four la recevoir : mais de ces gouffres où va-t-elle ? Si le fond de Océan eft à même hauteut ou plus haut que celui de la Méditerranée, l'eau des gouffres n'y revient pas. Si on dit qu'il eft moins élevé , com- ment le courant fe forme-t-il? D'autres ont penfé que les eaux fournies par ce courant peuvent être diflipées par la feule évaporation (b). Exami- nons cette hypothefe. Il tombe à Paris chaque année environ dix- huit ou vingt pouces d'eau de pluie, de neige, ou de rofée, & il s'en évapore trente ou trente- deux pouces : il faut chercher fi le courant du détroit Se les rivières qui tombent dans la Méditerranée y compenfent ou furpaffent ce déchet annuel. Je le fuppoferai de vingt-quatre pouces, parce que l'évaporat-ion eft plus grande dans un climat plus chaud. La Méditerranée peut avoit en longueur mille lieues, Si en largeur cent lieues de vingt-cinq au degré : fa furface eft donc de cent mille lieues quarrées, qui multipliées par vingt-quatre pouces donnent l'efpace qui doit être rempli par la feule eau des rivières que reçoit cette mer. Ma- riette a obfervé que la Seine rempliroit par an un efpace de foixante & une lieues «juarrées fur douze pouces de hauteur. Riccioli dit que le Po a vingt-fept fois 5i demie plus d'eau que la Seine : il rempliroit donc quatorze mille cinq cents quatre-vingt fix lieues quarrées fur douze pou- (a) La glace fe détache prefque toujours des parois du baflïn où elle s'eft for- mée. Les eaux qui tombent dans ces intervalles , achèvent de détacher toute la malle. QuaDt à la fupeifîcic inférieure, elle eft fondue en partie par les exhalations chaudes qui fortent de la terre. Lorfque la malle eft très étendue, les eaux y creufenc des canaux profonds, & y taillent des pyramides de quarante, cinquante, quatre- vingt toifes de hautenr. Il peut fe former ainfi des montagnes de glace fur les côtes de la Sibérie comme en Suille. Voy. hifi. nat. des glacières de Suijje , troifîeme partie, fia. i & j. (o. (6 ) Voy, hift. nut. de Bujfon , vol. 1. théor. de la mer, art. XL ces DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 9 ces de hauteur, c'eft-à dire qu'il fourniroic la quatorzième patrie de l'évaporation. Mais Riccioli attribue au NU foixante & dix fois plus d'eau que n'eu a le Pô, & par conféquent cinq fois plus qu'il n'en tant pour remplacer l'eau évaporée : quand on voudroit fuppofer qu'il s'eft trompé de moitié , on trouveroit encore que cette feule rivière peut fuppléer dans la Méditerranée à l'évaporation fuppofée très forte. Maintenant, que le détroit n'ait que deux cents pieds de profondeur fur une lieue de large, 8c que l'eau y parcoure une lieue par heure , quoi- que des obfervateurs dignes de foi lui aient attribué une profondeur prefque infinie & une viteile double {a) , la quantité qu'il fournit rempli- roic trois millions fept cents vingt trois lieues quartées fur vingt-quatre pouces de hauteur , & s'éleveroit annuellement dans cette mer à foixante- quatre pieds de demi. Mais comme la rapidité de l'eau n'eu: pas toujours la même ; comme le courant n'eft continu qu'au milieu du détroit , Se qu'il eft rerardé vers la côte par \e flux & le reflux ^ comme on a obfcrvé que l'eau inférieure coule de la Méditerranée dans l'Océan , la quantité trouvée ci-deffus doit être diminuée. Suppofons fans crainte d'erreur que toute l'eau qui entre par le détroit & par le Nil pourroit monter à vinge pieds de hauteur. Si on y ajoute celle des grandes rivières qui rombenc dans la Mer noire, & celles des autres rivières moins confidérables qui fe rendent de toutes parts à la Méditerranée, on conviendra facilemenc que ces eaux pouiroient y monter à trente pieds, & il faudroir pour les diffiper une évaporation vingt- cinq fois plus forte que celle de Paris, où cependant le climat n'eft pas beaucoup plus froid. Cette difficulté n'eft pas la feule qu'otfre 1 hipothefe de l'évaporation. Si toute l'eau qui vient de l'Océan & de la Mer noire dans la Méditerra- née fe diffipoit dans l'air , il y a long-tems que ce baflin fetoit plein de fel Le fel contenu dans l'eau de la Méditerranée occupe un quarante- huitième de l'efpace rempli par cette eau : ainli la couche qui s'évapore étant fuppofée de vingt-quatre pieds de hauteur, dépofe chique année fur toute la futface un lit épais de fix pouces ; ce qui doit faire en cinq cents ans une élévation de deux cents cinquante pieds. Or fuivant le» comte Marligli c'eft précifément la prorondeur moyenne de cette mec qui fe rempliroit de fel en cinq cents années, fi l'eau falée qui s'y rend n'avoit pas une autre ilïue. Ainfi , puifque depuis des milliers d'années on ne s'eft point apperçu que fon eau contînt plus de fel , il eft évident que celle qui lui vient par les mers voifines , s'écoule par des moyens que nous ignorons. On a dit que le courant du détroit portoit les vaiiTeaux dans la Mé- diterranée , même contre le venr , lotfqu'il n'étoit pas trop fort. Un célèbre amiral a confirmé ce rapport , ci trouvé que l'eau lupérieure va toujours vers la Méditerranée , tandis que l'eau inférieure porte de cette met dans l'Océan. Un bâtiment hollandois fut coulé à fond au milieu du détroit entre Téritfe &C Tangher : on en trouva les débris vers 1 Océan quelques jours aptes. On a obfervé deux courants contraires dans (a) Vhilof. tranfaêi.N". jSj. Phil. tranfaSl. airidg. tom. t. p. i8S. B io MÉMOIRES ABRÉGÉS la Manche & dans le fuel : le comte de Marfigli a fait la même obfer- vation au détroit de Conftantinople , & a trouvé de plus que la pefaii- teur de l'eau fupérieure étoit à celle de l'inférieure comme 61 à 71. L'e\iftence des courants paroît contraire à toutes les loix du mouve- ment des eaux , & l'on eft porté à foupçonner d'erreur les expériences qui l'atteftenr. Cependant il pafle des eaux de l'Océan dans la Médi- terranée ; on ne leur connoit aucune i fi ne , & l'évaporation eft infuffi- fante pour les enlever. Des expériences faites en pluiîeurs endroits par différents obfervateurs , annoncent par-tout dans les mêmes circonftances deux courants contraires : n'eftil pas probable que la poflibilité de ces courants n'eft oppofée qu'en apparence aux loix de la nature ? Dix huit onces d'eau peuvent tenir en ditlolution cinq onces de fel; le fel, à voiume égal , pefe environ trois fois plus que l'eau, & l'eau de mer devient cinq fois plus pefante par l'évaporation avant que le fel fe criftalife. Or la quantité d'eau qui entre continuellement dans la Méditerranée , s'évaporant en partie, laide le fel dont elle eft chargée : ainfi l'eau qui refte eft plus falée &: plus pefante. Maintenant fi les deux mers font de niveau, il n'y a plus entr'elles d'équilibre : l'eau de la Méditerranée coule dans l'Océan & devient plus baffe : mais aulîi-tôr. l'Océan cherche le niveau, & coule dans la Méditerranée : ainfi les deux courants font entretenus fans celle. On peut en faire l'expérience avec une caille à deux compartiments , dont la cloifon ait une ouverture fermée à coulifle. Les deux cafés étanr remplies de deux fluides d'iné- gale pefanteur , comme d'eau & d'huile , ou d'eau falée & d'eau douce teinte en noir; fi on tire lubitement la couhife , on voit deux courants fe former à l'ouverture. L'eau de la Méditerranée coule de même dans la mer Noire par le détroit des Dardanelles : elle y eft rendue plus douce & plus légère par le grand nombre de rivières qui s'y jettent , lk forme alors au même détroit un courant fupérieur vers la Méditer- ranée. 11 en eft ainfi de touts les fluides : ayez deux chambres dont la température foit égale ; échauffez l'air de l'une & ouvrez la porte de communication j il s'y forme deux courants que vous pouvez obferver avec deux corps légers fufpendus ou deux bougies : 1 un inférieur d'air Défaut & froid , l'autre fupérieur d'air léger & chaud. C'cft par la même loi que l'on voit fouvent des nuages emportés par deux vents contraires : ce n'eft point une illufion d'optique ; il eft facile de s'en convaincre en les obfervant vis-à-vis d'un point fixe , comme la lune ou une étoile, (a). On peut obje&er contre cette théorie des courants de Gibraltar, que les eaux de la iner d'Lfpagne & de la Méditetranée érant dans le même climat ont la même évaporation, & doivent être également pefantes. On peut même ajouter a cette confidération celle de la quantité d'eau douce que la Méditerranée reçoit des rivietes. Mais on fait que la (a) Dès qu'il y a différence de poids dans les parties d'un fluide, il s'y forme un courant. Or quelques pâmes d'un fluide, tel que l'air, étant échauffées , fe di- latent, deviennent plus légères , & tendent à s'élevei : elles font aufli- tôt remplacées & fuivics par d'autres parties qui éprouvent le même changement , & ainfi de fuite tant que 1* caufe du courant lubiifte. (r ), DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. ir mer des pôles eft la moins falée , & qu'elle eft portée vers l'équateur par un courant conrinuel : de plus quelques grandes rivières , telles que la Guadiane , & leGuadalquivir , tombent des deux côtés avant le dé- troit dans la mer d'Efpagne ; &c le flux & reflux remuent cette mer de- puis le fond jufqu'à la furface : ainfi les eaux n'y peuvent pas être aufli Talées que dans l'autre mer. Le courant continu du pôle vers l'équateur , eft reconnu par touts les marins , & prouvé par les monts de glace entraînés fins cefle du nord au fud. Plufieurs côres contribuent à le former & à l'entretenir. L'eau qui cèle devient plus légère : elle contient moins de fel ; elle fumage même affez long temps après avoir dégelé; on emploie le froid dans quel- ques falines pour dégager le fel de l'eau : la partie gelée qui eft plus aqueufe , étant enlevée , celle qui refte contient plus de fel. (a) L'eau qui forme les monts de glace venant à dégeler refte donc au deffus de l'eau plus falée ; Se comme elle ne peut pas fe porter vers le nord , où il y a encore plus de glace & d'eau douce ; elle prend fon cours vers le fud où la mer eft plus falée & plus baffe , parce qu'il s'évapore beau- coup d'eau douce dans ces climats chauds. Cette eau fupérieure qui fe porte au fud preffe l'eau qui eft fou**elle, & qui ne pouvant couler vers le même lieu parce qu'elle y rencontre une eau plus falée , prend fa route vers le nord. Ces différentes directions varient fuivant la forme du fond , la pofition des continents & des îles , l'élévation du foleil , & les différentes faifons. La différence du poids des eaux , relative au plus ou au moins de fel qu'elles tiennent en diffolution, n'eft elle pas la caufe générale des cou- rants contraires dont les voyageurs ont parlé. 11 me femble que l'eau du courant inférieur doir néceflairement être plus pefante. Les fources for- tement falées qui fe trouvent au fond de la mer font une autre caufe de la formarion de ces courants. Le flux & le reflux mêlent l'eau douce & l'eau falée l'une à l'autre; mais ce mélange n'eft pas fubit, & on a lieu de croire que l'eau fupérieure eft toujouts la plus douce, (è). La Mer noire qui ell environ huit fois plus petite que la Méditer- ranée & reçoir beaucoup plus de rivières , eft fujette â une moindre évaporation': elle eft donc moins falée, moins pefante & plus élevée : (a) Touts les acides , tels que le vinaigre , le vin, l'eau de vie, les diflblutions falines , fe concentrent par le froid. Si on expofe à un froid de cinq ou fisc degrés quelques bouteilles de vinaigre commun mis en des vafes larges & plats ; la partie qui n'a poiuc gelé eft un vinaigre très-fort. La partie gelée étant féparée de l'autre & fondue, eft un vinaigre foible qui peut encoie fervir aux ufages de la cuilîne. On peut avoir ainfi à peu de frais de tics-bon vinaigre. Si on concentre de même une féconde & même une troideme fois le bon vinaigre qu'on a rcti:é à la première gelée , on a un vinaigre extrêmement fort , qui , dans les défaillances , eft préférable aux eaux fpiritueufes & aux viraigics compofés. ( t ). (b) 11 eft vraifemblable que dans l'eau ainfi que dans l'air, la chaleur eft une autre caufe de la formation des courants L'aflion du foleil à l'équateur & la forte cv.iporation qui en eft l'effet, attire la mer vets cette partie. De même I aétion du foleil & celle des volcans, fur divers points de la mer, jointes à li direction & à la forme des montagnes du fond, contribuent à former les courants accidentels, (c), B ij i2 MÉMOIRES ABRÉGÉS ninfî l'eau fnpérieure de cette mer doit fe porter vers la Méditerranée, tandis que l'eau inférieure de la Méditerranée , qui efl plus pefante, pé- nètre dans la mer Noire. Si cet échange n'exiftoitpas , la grande quantité de rivières qui viennent groflir la mer Noire, la rendroient douce comme un lac. Le détroit de Gibraltar offre un autre phénomène. L'eau des côtes ne coule pas toujours vers la Méditerranée: elle rétrograde vers l'Océan , dans le temps du flux. Les marins qui veulent fortir de la Méditerra- née obfervent ce temps, & fe tiennent alors à la côte d'Afrique où la marée eft plus forte , & les rochers moins fréquents. Ce mouvement dont les efiets font plus remarquables dans une grande malTe , efl: com- mun à toutes les eaux courantes dont la vîtefle eft augmentée , foit par impuifion , foit qu'on levé tout à coup un obftade qui fufpendoit leur cours. 11 fe fait une cavité à l'endroit où le courant eft le plus rapide, & c'eft dans ce même endroit que la furface de l'eau eft plus abaiflee. L'équilibre y eft donc rompu, lk l'eau qui le cherche toujours, revient des deux côtés pour fe mettre de niveau. 11 en eft ainfi des endroits ou le lit du courant devient plus large. L'eau voiline des deux rivages a moins de vîtefle que l'ertu du milieu : celle-ci communique fon mou- vement à une partie de l'eau plus tranquille &c entraîne cette partie : ainfi l'équilibre eft rompu comme dans le cas précédent ; l'eau devient plus bafle en un point , & celle des côtes revient fur elle-même en tour- noyant, pour fuppléet à la partie entraînée. Telles font les caufes du mouvement rétrograde des eaux du détroit : on fait que les rochers & les langues de terre y font fréquents , & que le courant eft plus rapide au milieu que vers la côte. M. Waits conjciller privé de Caffel. Tremblements de terre. V ers la fin de novembre 175Z , on fentit dans l' Aligner manie quatre tremblements de terre ; ils furent précédés ou accompagnés par des bruits Semblables à ceux du tonnerre, ou d'une voiture qui roule , par des ex- ploitions fourdes , & quelquefois vives , des aurores boréales , des éclairs , des vapeurs lumineufes qui s'étendoient dans la même direction que les fecoufles. On en fentit encore dans le mois fuivant. Les uns 5c Ls autres durèrent une ou deux minutes. Leur direction la plus ordinaire a été , comme dans ceux qu'on a obfervés précédemment, du fud-oueft au nord-eft le long de la côte. Ils fe font étendus à environ quarante milles quarrés. Les îles entourées de mers profon les ont tremblé quelquefois comme le continent. La fecoufle ne s'eft fait fentir que dans l'air avec un bruit fonrd & une efpéce de fifïlement. Quelquefois l'explofion vive a été la fuite du bruit fouterrein ; mais on a fouvent obfervé l'un fans (a) Voy. mém. de l'acad. des feiences de Paris , 1681. pag. 3 4 1 . _ Co//«<2. acad 10m. 1. pag. ?j. (t). DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 13 l'autre 6V: en plufieurs lieux. Il y a trente ans qu'à l'irritant où l'on en- tendit la terre mugir ,1e ciel fut éclairé d'une lumière fi éclatante qu'on pouvoit distinguer les plus petits objets. Chaque tremblement a été fuivi de deux ou trois jours orageux. Plus le bruit fous terre a été fort, plus la fccouife a été violente. Les tremblements de terre arrivent le plus fréquemment dans le Nord vers la fin de l'hiver. On les regarde comme un lîgne certain d'un été chaud &c fertile , lorfqu'ils s'érendent de l'orient à l'occident ou du nord -oued au fud-oueft , & il en eft ainfi des éclairs. On eut très-peu de tonnerre depuis 1759 jufqu'en 1744 qui fut un temps très-froid & de grande difette. Les années fuivantes furent chaudes , Si la récolte abondante; on eut fréquemment du tonnerre & des tremblements de terre: cependant ils ne font pas des préfages infaillibles. Les obfervations précédentes confirment l'analogie déjà remarquée entre le feu électrique ou le tonnerre Si la caufe des ttemblements de terre, (a). Celui qui fe fit fentir en 175 S à Outioski en Laponie, province de Kimi, fut tel à-peu-près que les précédents. Quatre jours auparavant le baromètre defcendit jufqu'à ving- trois pouces neuf lignes un quart. Le jr décembre l'air fut pur, le jour agréable. Un vent de midi fott doux régna jufques à quatre heures du foir. Il s'éleva pour lors un brouillard épais. A dix heures le thermomètre étoit à vingt & un degrés au-de(fous de la glace : le baromètre fut tout le jour à vingt-quatre pouces fept lignes. Vers onze heures & demie on entendit un bruit fouterein qui s'augmenta par degrés & paroilTbit approcher. 11 fut bien- tôt fuivi de deux fecouiTes afTez fortes qui durèrent chacune deux ou trois minures. Elles s'étendirent nord- eft & fud-oueft, de même que l'aurore boréale qui parut un peu aupa- ravant: prefque toutes les aurores boréales de cet hiver eurent la même direction. Un lapon dit avoir vu pendant la fecoufle des efpeces d'é- clairs : l'obfervateur qui rend compte de ce phénomène n'en apperçut nas : on trouva le lendemain des crevaiTes dans plufieurs endroits. Le tremblement de terre du premier novembre 1755 , qui eut des effets fi funeftes en Portugal, en Efpagne, & fur les côtes d'Afrique, caufa en Suéde Si en Norvège , le même jour & à la même heure , un mouvement extraordinaire dans les eaux. Les lacs Si les rivières furent foulevés ; ils forrirent de leur lit à plufieurs reprifes par une efpece de flux & de reflux ; il s'y forma des tournants : le fable de leur fond, les bois, les pierres éroienr en mouvemenr. Les bateaux atterris , les cabanes de pêcheurs, les filets , les pieux plantés dans les eaux furent mis à flot : on n'a fenti nulle part aucun ébranlement dans la terre. Au mois de feptembre de la même année , il y eut en Iflande de fortes lecoufles. Treize fermes voifines de Houfevig furent renverfées ; les maifons de cette ville furent déplacées de quelques pouces. La terre s'entt'ouvrit en plufieuts endroits; quelques ruifleaux dont l'eau étoit claire font devenus troubles &: bourbeux. Lckc. Le ij janvier 1763 , vers cinq heures du foir , un vent impétueux du (a) Nie. GhiJIcr, pro/ef. de méd, & à'hijl, nat. à Hcrnofand. i4 MÉMOIRES ABRÉGÉS midi, qui s'étoit élevé la veille, fe calma fubirement. Tout le ciel étoir couvert : il parut une lumière pâle & blanchâtre qui palfa de l'occident à l'orient par le zénith, s'étendit vers le midi , & dura quatre ou cinq fécondes. On l'appercevoit encote lorfqu'il en parut au nord une autre plus brillante, & on vit palfer du nord au fud oueft un globe de feu rayonnant , gtand comme la pleine lune, qui fe perdit à l'horifon : alors on entendit un éclat pareil à celui du tonnerre , qui dura près d'une minute, & il parut encore une lumière foible. Cet éclat eut trois gra- dations comme la lumière : on entendit un bruit fourd , puis un éclat fuivi d'un bruit fourd. Il parut aux voyageurs qui étoient alors en route que la lumière fortoit de la terre. Ils entendirent en même-temps en l'air une efpece de fiffle- ment qui leur fembloir agiter leurs vêtements : lorfque l'éclat fe fie entendre, la terre fut ébranlée , les maifons tremblèrent. Ce phénomène fut apperçu en même temps & avec les mêmes circonftances dans pref- que toute la Norlande occidentale. Le 10 , le n & le u janvier au foir , il y eut à l'horifon vers le couchant quelques nuages blancs qui de- vinrent au coucher du foleil pâles , rouges , & jaunâtres. Le 1 i , à midi , le ciel fut également nébuleux : il s'éleva dans la nuit un vent de fud qui fouf- floit encore le 15 au matin. Les nuages de l'horifon étoient gris -bleu, à bords pâles & blanc-jaunâtres. Le baromètre à 2^ , 45 ; le thermomètre à trois degrés au-delfous de la glace : le vent de fud fouffloit encore à trois degrés; les nuages au fud, Se au fud-oueft un peu plus clairs & rou- geâtres. Le 14, à 9 heures du foir.il y eut une grande aurore boréale qui dans une demie-heure s'étendit jufqu'au zénith. 11 eft vraifemblable que ce phénomène fut un tremblement de terre : tous ceux qui fe font fentir dans le Nord durant l'hiver, font précédés & fuivis des mêmes circonftances. Biuits entendus dans l'air. Dans la paroiffe dePittis en Finlande, au hameau de Svenské-by , on entendit le 17 Octobre 17^1 vers dix heures du foir, par un temps calme & doux , un bruit fourd fuivi de deux éclats , dont le premier fut fi fort que la terre & les maifons tremblèrent : plufieurs perfoiines s'imaginèrent que les magafins à poudre avoient fauté. On entendit dans la nuit trois autres éclats plus foibles que le premier , mais aiïez forts pour ébranler les maifons : on ne vit ni feu ni fumée ; on ne fentic aucune odeur extraordinaire. Le 5 novembre à neuf heures du foir , par un temps ferein , on en- tendit un bruit qui fut fuivi de trois éclats pareils aux précédents Les maifons furent ébranlées, comme fi on avoir fiappé fortement les murs; un homme qui étoit dehors fut un peu foulevé de terre. La nuit du 9 au 10 on entendit deux autres éclats : le 18 depuis une heure jufqu'à fept heures du matin , on en compta quatorze : les uftenfiles fufpendus contre les murs furent ébranlés & tombèrent. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. ij M. Holtufen étoit dans ce hameau avec une compagnie du régiment de Jocnkœping : cet officier a confirmé le récit de ces phénomènes , Se ajouté que le 1 1 décembre , vers huit heures du matin , on entendit comme un bruit fouterrein qui palîbit fous la maifon du fud-oueft au fud-elt: elle en fut ébranlée à-peu-ptès comme dans l'hiver quand les glaces fondent. Le 1 4 décembre , vers fepe heures du matin , un nouvel éclat fit trem- bler la mailon , Se tomber le bois arrangé dans la cheminée. 11 y en eut quatre le z 5 à trois heures après-midi par un temps nébuleux &C doux. Les bruits n'ont point été entendus dans les villages à demi-lieue de Svenské-by , & on n'a trouvé aucune ouverture dans les champs voifiiis de ce hameau. Cari Vejlbcrç prêtre. Sur la demande de l'académie M. David Srark , prévôt à Lovifenftad , a fait fur le lieu même des informations au fujet de ce phénomène , & les témoignages qu'il a ralTemblés ont confirmé les faits Se les circonf- tances qui viennent d'eue rapportés. MÉTÉORES. Éclairs par un temps férein. J_,e 11 janvier 1760, à dix heures dufoir, il parut du côté de l'otient à une élévation confidérable au deffus de l'honfon , une lumière à-peu- près grande comme la pleine lune qui s'érendit au nord eft & au lud- eft en deux rayons très longs , & conferva fa première largeur. Ces rayons s'évanouirent peu-à-peu, depuis les extrémités jufqu'au centre d'où ils croient partis , Se toute lumière difp.irut ; mais auilî tôt le même mé- téore brilla de nouveau , avec cette différence que le rayon qui s'étoit déployé vers le nord-ouelt tourna cette fois vers le nord : on enrendit un bruilfement , quand les rayons fe retirerenc. La lumière fut G vive qu'on pouvoit diftinguer dans les rugs les plus petites pierres. Après comme avant ce phénomène le ciel fut feiein : un homme qui étoit dans la rue , le dos toutné vêts la lumière , dit qu'il vit une efpece de flamme qui paiTa devant lui & qui l'entoura. La même lumière a été vue à Stockholm & à Vafa. Le 13 janvier, vers neuf heures du foir , le ciel étant ferein , on vit deux éclairs: perfonne n'a dit avoir vu tomber la foudre. On apperçut le même foit à l'occident de Carlitad une lumière très- vive. Le 17 janvier, à fix heures du foir , il parut au zénith un corps lumineux & fixe comme le foleil : il s'éteignit en une féconde. Tout le ciel étoit nébuleux , Se il tomboit une pluie fine. Thorbern mineur. Trombes. i_iE 18 juillet 1757, qui fut un jout très chaud, on vit un nuage au fud-oueft du couvenc de Wréca , & on entendit un foible tonnerre mur- x6 MÉMOIRES ABRÉGÉS murer dans l'éloignement. 11 s'approcha peu-à-peu ainfi que le nuage,' & dès qu'il fut au-defTus du lac de Roxen , l'eau s'élança dans l'air à grand bruit Se forma comme une grofle colomne : on entendoit le bruit de l'eau à la diftance d'une grande lieue. Un venr impétueux l'ayant poulfée dans les terres , elle y arracha 8c brifa des toits de paille , des branches d'arbre qui avoient cinq à (ix pouces de diamètre, des fapins, des peupliers. Le dernier étage d'une maifon de bois fut féparé des autres , &C mis en travers fur l'étage inférieur. Les éclats de la foudre ébranloient la terre : le feu prit à quelques maifons du petit village de Lond. Il tomboit en même temps une pluie mêlée de grêle un peu plus grorTe que des avelines. L'ouragan dura fepe ou huit mi- nutes , & il plut le refte du jour. La trace de la trombe d'eau ne s'é- tendit pas à plus d'un demi-quart de lieue. La grande chaleur fut changée en un froid extraordinaire dans cette faifon; 8c pendant la nuit fui vanta il s'éleva un brouillard fétide , qui fut peut-être la caufe d'une fièvre catarale , donr cinq cents perfonnes furent attaquées en quatotze jours. Elles furent extrêmement malades , mais il n'en mourut qu'un petit nombre, à qui trop peu de foin ateita des rechûtes. On avoir éprouvé le même défaftre en 1748, au même lieu , dans la même faifon , 8c avec les mêmes circonftances , mais de moirié moindres. T. Tiburùus. Le 17 août 1746, on vit fur la mer auprès de Nyftad une colomne blanche qui avoit plus de quatte pieds en diamètre, & environ quarante pieds de haut ; elle s'étendolt depuis la furface de l'eau jufqu'à un nuage épais & très-noir. La partie inférieure fembloit pomper l'eau qui formoit pareillement une féconde colomne au dedans de la première. Lorfque î'èau bouillonnante & convertie en écume blanche étoit montée en tour- billonnant, elle retomboit avec fracas comme l'eau d'une chùre. Ces deux colomnes dirigées par le vent s'accompagnerenr toujours jufqu'au moment où elles s'évanouirent. Le 17 août de la même année , on en vit une autre fur la terre : elle atriroit le bled coupé , le chaume , les gerbes , arrachoit des branches d'arbre , déracinoit de petits buiflbns. Ces corps montoient autour d'un cilindre d'environ rrente pieds de hauteur. Lotfqu'ils étoient patvenus au fommet , ils s'étendoient de tous côtés, 8c retomboient comme la neige. Frédéric Rabin conjeiller privé du roi de Danemarck. Effets du tonnerre. 1- & !757- Nombre des morts , en pre- n.int un moyen Ag<-91 terme entre ceux c es trois années. Mâles. Fcm. Enfants mort s nés ou morts pe u après la naiffanc 1301 950 Enfants nés r . IOJ41 934» Au-deflous d'ur an. . . 10/41 9148 Entre I & ; ans 3884 4017 3 5- • I92! igco S 10. . 1639 1566 10 '5- • 73!» 7i« »J 20. . «3J 607 30 15. . 826 71* *J 30. . 845 8}« 30 J'J. • 909 1014 35 40. . 819 757 4* 45- • 101 1 967 45 JO. . »S5> 771 ÎO 55- • 1 090 94' 55 «0. . I ICI 1 100 «0 65. . I 2 I4 I4S1 «J 70. . 1112 1693 70 75- • 13 90 100!/ 75 80. . 105 6 M9J Sa 8j. . 73! •II44 Sf 90. . 411 <7i au-dclibusdcço 14c 407 Sommes. . . .1 33130 341*9 Nombre des vi- vants en 1757. Mâle 46096 44795 Femelles. 43 949 41999 3373' °3954 64580 H3984 1 14^05 95M4 91460 86947 81716 68fi6 58990 50658 43 50O 39091 *9557 11193 16390 9236 4060 1690 J83 33459 64S83 6504- H5'75 I 14103 100087 10487$ 99781 908S0 755*5 65448 .58161 5'97? 4S5S* 33559 149'3 14679 67Z6 1931 1016 IIOU95 1211600 Proportion du nombre des morts à celui des vivants , dans un an *. Mâles. too fur ;î4 3 Idem. 41! Idem. 310 1646 3350 75*4 15511 15000 1 1072 10189 9 100 8;6j 5829 5"3S 399' 3 547 44 3 5 1S24 11 80 «74 554 410 *43 Femelles. ICO Iir 4616 Idem 460 Idem . 3(8 . 1611 . . . 3614 . . • 7993 . . • MSjo . 16488 . "4*47 • W3Ï . 8961 . . . 5>98i . . . 6768 . . . 7JI5 ■ 55>3 . 4418 . . 2672 . 1981 . 1140 • 9ii ■ . • 545 • • • 43<5 . 251 ... • 35<î deux 2ctos du nombre 100 pris pour confiant, Se les idant pour chaque clalTe d'âge , on auu à peu près la * Si on ôte les _. nombre corrcfpoudant pour chaque «emple , rut jj , ,{,M| fcc, (, ) 3 3*5 deux derniers chiffres du même proportion , pai il MÉMOIRES ABRÉGÉS O RD RE de la mortalité dans le royaume de Suéde , tire' des regijlres de 175S, IJS9* & ij6o. Ages. Enfants morts nés ou feu après la naijfance. . . . Enfants nés vi- vants Au-deflous d'un an . Entre i & ; ans. 3 j. . . S 10. . . 10 ij. . . i) 10. . . lo 2$. . . if 30. . . 5o 3J. . . 35 40. . . 40 4f. • 45 SO. . . j° jy. . . 55 60. . . éo 6S. • ■ «5 70. . . 70 75. . . 75 80. . . Ko 8{. . . 8f 90. . . au - de(I as de 90. Sommes. Nombre des moits. Mâles. 118} 9M? 9M? 3010 Jf49 1605 756 &7i 862 9?* 1010 957 ujo 1 160 lifi iî?8 1401 130a 1431 H 87 846 410 22J 3»357 Fem. 869 7789 7789 28S1 1481 I4ii 691 «39 77i 957 IIJ. 918 I184 990 I I !"■ 7 M07 1749 760 Î275 182J 134. 669 39* 333J4 Nombre des vi- vants en 1760. Mâles. 45JJ7 44174 J7JM 66034 6f8î? 11.8617 IiIJiJ 97611 887ÇI 8 s 001 8I43Î 707- ? 61 I5S 5'4°~ 43 9; 572*4 Ï23!S 2i43> 15 'Oï 9°9f 4 + 1} I 1 I X IH105 j Femelles 43 200 4MM 37:71 66860 669IJ 11953* '"5>5'4 101633 10361 3 1006 14 921 f * 79066 68645 J"ii9 ?i87i 4«.40i 42647 30169 M299 142)65 7Î37 1571 I019 1246J4/ Proportion du nombre des morts à celui des vivants. Mâle 100 fur 3834 Idem. 47S Idem. 404 1187 4150 8014 16075 I450J 10-94 $.110 75)83 7,86 ^318 443' 3 5°? 1701 1308 1641 1054 766 S** 369 149 I 3464 Femelles. 100 fur 4971 Idem. 543 Idem. 478 2317 4f ■«" SOIJ 17196: I59*f 1541I IOJIJ 800» 8612. J79S 5 994- 444y 3550 I4i8 1714 1 112. 781 347 384 10» 3737 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 23 ORDRE de la mortalité dans le royaume de Suéde, tiré des regiflres de 1761, 1762 , & 1763. Ages. Nombre des mous. Nombre des vi- vants en 17*3. Proportion du nombre des nions a celui des vivants. Mâles. Fem. Mâles. Femelles. Mâles. Femelles. Enfants morts nés vu peu après la naijjance. . . . 1314 s>s S 4711e 44891 100 fur 3566 100 fur 4544 Enfants nés vi- 1 1 171 9850 45891 43 904 Idem. 4 1 1 ldtm. 446' Au- delfous d'un an 1 1172 9850 36094 3Î453 Idem. 314 Idem. 3 ( 0 lutte 1 & 3 ans. 4393 4336 660 59 67134 . 1 Ï04 ■ • iîî° 3 V • • 1106 5-149 ««454 «77U . 3 0 1 1 . . 3010 5 10. . . 1151 2057 1 3001 9 130758 . 6045 . 62:4 10 15. . . 5>i3 834 1 16696 1 iSoi] . • « 3 î 8o • '535° j s 10. . . 7M 6j8 1083 1 1 109985 . . 15134 • 16715 20 15. . . 834 7J« 91199 1051 15 . 1 IC66 . 13904 is 30. . . 80! 8«3 88056 1 01 003 • 9971 . 11704 30 35. . . ICIO mu 8J936 95811 • 84M . 8660 5 5 40. . . 95? 913 74816 81453 . 7835 . . 8815 40 45. . . 1180 1 170 É7448 74854 . ■ 5715 . «398 4J 50. . . 1099 938 52398 59551 . . 4717 I44* 4610 7487 ■ 5°4 . 518 8s 90. . . 414 «50 1508 ^($ 1 . 3*9 • 4'4 au-deflus de 90. «J 375» 517 988 • 145 .• 161 Sommes. . . . 3*777 j 37488 ,654 89 1180905 . . 3 169 • 34'7 24 MÉMOIRES ABRÉGÉS ORDRE de la mortalité dans Stockholm , en 17 J 5 , 1756, & 1757. Ages. Nomb ce des Nombre des vi- Proportion du nombre des morts. vants en 17 y 7. mot ts à celui des vivants. Mâles. Fcm. Mâles. Femelles laies. Femelles. Enfants morts nés ou peu après la na'Jfance. . . . 37 %6 1419 «37* loo fur 383 y 100 fur JI77 Enfants nés vi f5>i H' 1381 1346 Idem. 1 3 <, Idem. 144. Au-deflous d'un an 59' fr- 7»3 807 Idem. 1 1 ! Idem. 1 4 tf Entre 1 Si j ans. iiy it* 1 180 140; • 595 . . . . 6l9 J 5- • • 9Î 77 1 491 1370 1360 1119 y 10. . . 70 68 iyy8 1696 3*54 39«f 10 iy. . . il 11 i8y. ni4 9197 Iiî8o If 10. . . 43 11 1707 lyn 6191 11418 10 ly. . . 70 46 378; 4féo- 5404 . 991a 2f JO. . . 95 69 3S78 43i; . 3766 . 6i6y 30 jy. . . IOC 100 34(« 41 '4 37l5 4"4 Jf 40. . . ?5 6i 1690 18(8 1832 453* 40 4f. . . ?! 78 1411 1671 1660 3414 4J fo. . . 7i 55 1(90 i7yo 110:; 3;oi jo yy. . . «7 64 I3W 1? 5 1966 198? jy 60. • . ** il 911 1411 '773 i68r 60. 6 ) . . . $<; 69 63. I i8( 1117 1717 tfy 70. . . 41 «7 436 8i! 1038 Il \C 70 7f- • • 42- 76 338 <58y 804 901 7y 80. . . 30 6t i;6 3'5 453 48y 80 Sy. . . 15 43 J? ryé 369 3«3 gy. 90. . . ? 14 18 55 100 119 au-deirijs de 90. 3 14 7 37 **! 10 4 $omuie.s* . . . igSi,j 1848 33^3 3^7° 1761 . . . . 2087 ORDRE DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 25 ORDRE de la mortalité dans Stockholm, en 17)8, 17 f9, & 1760. Ages. Nombre des Nrmbic des vi- V roportion du nombre des mous. vains en 1760. mous à celui des vivants. Mâles. Fem. Mâles. rcmellcs. Mâles. Femelles. Enfants mo'ts nés ou peu après 100 fur J574 la naiffance. . . . 3? *3 1310 1181 IOC fut 3 5 59 Enfants nés vi 5!» 474 117' H59 Idem. 1 î 6 Uem. 16S Au-deflous d'uD an ï}8 4 74 59- 643 Ide m. 1 10 Idem .' !}< Entre 1 & ; ans. 160 167 1 1 6^ IJ7S . . '9° B25 j j. . . 9! 87 114 1369 . . '335 ■574 5 10. . 90 74 179 2837 . . 3109 3*37 10 1 j. . . 3i »7 19^?, 273c . . . .8811 101 1 I) 10. . . 45 lS lôit 1608 . . 5813 P4'4 10 1$. . . 61 J1 30if 4M? . . 4884 «133 *< 30. . . 88 77 3 154 4401 . . 3583 5717 30 35- • • III 86 3457 3910 . . 3°S6 4558 35 40. • . 99 79 if ;> 3'is . . 26OJ 3997 40 4f. • ■ 99 82 13. S 1709 . . . 134" 3i°4 4 5 so. . . 8 5 70 164c 199S . . IJ29 . 1854 5° 55- • • 84 70 13C9 1634* . . . 155» 1334 55 r,o. . . 7? f. 1 84- 1171 . . . 1 > ! 9 1085 60 65. . . 61 76 659 1174 . . IO63 '545 <5 70. . . 45 60 40. 8i4 . . 90? '37? 70 7?- • 57 79 *J7 «18 . . . 695 781 75 80. . . 18 59 II!' 333 . . . 457 5'4 >0 8<. . . '5 41 5> 161 . . 366 3S6" 8? 90. . . 6 10 IC 46 .. 167 130 au - deflusde 90. 3 10 7 " . . 135 110 Sommes, . . ■ 85* 177^ >Ii5 3 msi . . I684 - l'!4 26 MÉMOIRES ABRÉGÉS ORDRE de la mortalité dans Stockholm, en 1761, 1762, & 17(53. Ages. Nombre des Nombre des vi- Proportion du nombre des morts. vants en 17*3. morts à celui des vivants. Mâles. Fem. Mâles. Femelles. Mâles. Femelles. Enfants morts nés ou peu après la naijjance. . . . 54 43 140e 1340 i< )o fur 1604 k >o fur 3 1 1 * Enfants nés vi- 5 «7 4R9 »35l 1197 h 'em. 23S la em. 165 Au- deflous d'un an 567 489 «84 73 3 h {em. r ï r h 'em. 1 5 0 Entre 1 & 3 ans. 161 170 1173 1348 . • ■ . 719 • ... 791 3 5- • • 80 79 1012 1 10S . . . . 1277 . ... I 400 5 10. . . 71 71 2630 *774 . . . . 3704 ■ . . . 3853 10 15... 49 14 3 » 5 • 1918 . . . . «43' • . . . 11158 15 10. . . 53 3° 3018 iS«5 . . . • 5'94 • • • . £55° 10 XJ. . . s' <4 3070 4056 . • . • 3!74 • . . . «338 if 30. . . 121 78 5380 41?" • . . . 1793 • • • • 545° 30 35- • • 141 10: 3705. 4*34 • . . . 2628 . . . . 41ÇI 3 5 40- • • Il8 96 3019 3288 . . . . 2*59 . • . . 3425 40 45. 140 115 1846 313c . . . . 1033 . . . . 171* 45 5°- • • 101 84 '775 19X4 . . . . 1757 • . . . 2361 50 55. . . IOJ 91 1J581 1129 , ... 1 506 . • • • *339 j{ 60. . . 61 54 «53 '32? . . . . 1398 . . . . 2461 60 é?. . . 19 88 Sï6 1383 . ... I34« • • ■ - 1571 «5 70. . . 4' 54 370 778 . . . . 902 . . . 144' 70 75. . 3i 77 léO 574 . ... 788 . ... 745 75 So. . . 18 59 118 314 . ... 457 • ... }49 80 8j. . . 18 45 58 12-7 . ... 312 . ... 282 8? (O. . . 7 20 16 V . . . . 129 ... 255 au-deiTus de 90. 3 11 10 12 .-• 333 • . . . ICO Sommes. . . . 1068 1901 33575 3>4°4 . . . 1624 • . . . 2071 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 27 ORDRE de la mortalité en Suéde , fuivant un terme moyen pris entre les neuf années précédentes. Enfants morts nés. . Enfants nés virants , morts avant l'âge d'un Entre i & ; ans. 10. 10 1;. if 10. 10 ij. *ï 30. 30 3f. . . 3J 40. . . 40 4J. . . 4f fo. . . 5» Jî- • • j; 60. . . 60 6). . . es 7°- • • 70 7f- • • 7Ï 80. . . So lit. . . 3t 90. . . .iu-dcflus de 90. Dans toute la Su edi. Proportion du nombre des morts à celui des vivants. Mâles. [00 fur 3S41 Il en meurt par an. 43 « I7J f 3464 7°9'- M943 I4918 io,"33 8. y ' 5M . ,8, 146 fur 3540 Femelles. 100 fur 4704 479 1775 3610 7617 1 1. 1 -ii !6t7« M97Î I'348 8411 9087 «ISIl «5 3 4*81 401 1 1S47 1160 831 536 4'i »Î7 Idem. Dans Stockholm. Proportion du nombre des ions à celui des vivants. Mâles. 1 00 fur 3 1 8 1 13« «9 3 1 ; :- 3457 788s 1916 443» H,6 3 100 » 97 1940 1*43 I409 1074 947 7«3 45* 3 5' 100 166 \dt Femelles. 100 fur 4341 M» 737 1581 3881 1 1469 99K0 7918 $7*3 43l9 3909 309 f 1769 »543 1394 1 6c6 "35T 809 5'J 341 137 Idem. niS Dij 1012 1041 28 MÉMOIRES ABRÉGÉS On verra peut être avec furprife l'ordre confiant qui règne en ces tables. Les nombres varient d'une année à l'autre; mais la même propor- tion fe conferve dans chaque clarté d'âge. 11 meurt dans chaque année un quart ou un cinquième des enfants en bas âge; dans la jeunelfe , fur 1 50 ou 160 &c , on retrouve touts les ans la même proportion entre les deux fexes, tant à Stockholm que dans toute la Suéde. Quoique les femmes n'aient pas autant de force de corps que les hommes , elles font moins finettes à la mort. On avoir cru qu'il n'en moutoit moins que parce qu'elles ont en générai un genre de vie plus réglé, Se font allujetties à des travaux moins pénibles : mais ces tables attellent que c'eft une loi natutellequi agit depuis la plus tendre enfance jufqu'au terme de notre vie. ( En géné- ral , fur un nombre égal d'hommes & de femmes , il meurt en hommes entre un dixième Se un onzième de plus(O). Durée de la vie de l'homme comparée à celle de la femme. . Hommes. Femmes. A. la naiffance même comme .... i ... • 1000 à 1x92. A 1 an 1099 - à 3 4*5* • Entre 5 Se 10 io74 10 15 loSo 15 20 '°97 20 25 • • ll83 25 50 i\6i 30 35 "3 35 4o "S' 40 45 1115 45 5° " • l*4° 50 55 •••■■• 15'9 55 60 i2-Vl 60 65 •••... 1115 65 70 i°So ■70 80 ....'. ., 1012 So 90 I04ff Audefiusde 90 l044 Dans tous les âges en général i°7< Il y a dans ces proportions quelques partages rapides qu'il faut fans doute attribuer aux erreurs des tables; mais il n'eft pas douteux que de- puis vingt jufqu'à trente ans, Se depuis quarante-cinq jufqn'à foixante, la vie des femmes ne foit beaucoup plus certaine que celle des hommes. La différence eft moins grande dans l'enfance Se dans la vieillefle. Elle s'évanouit prefque en entier depuis trente à trente-cinq ans. On pourroit DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 29 croire que ce font les couches Si leurs fuites qui font périr A cet âge un plus grand nombre de femmes. On trouve en effet dans les regiftres plus de femmes mortes en couche à ce période , mais non point afTez pour expliquer cette rapidité dans la diminution (a). En éerreral il meurt dans cette clalfe plus d'individus tant mâles que femelles; Se les années clima'tériques ou Us plus dangereufes font entre trente & trente-cinq, & entre quarante & quarante- cinq ans (: la coniîltence du foie : l'autre moitié étoit blanche & épaiffe» Le fac renfermoit plulieurs dents d'enfant; deux intérieures dont une fupérieure & l'autre inférieure, huit molaires, dc>; canines, toures prefque aulli greffes que les fécondes denrs : une rrdioire fupérieure avec fes alvéoles dans lefquelles étoient deux dents iciiives : plufieurs petits os difformes. Toutes les parties de la générarion éroienr faines î entières; l'efto- mac , le foie, les reins, la veficule du fiel étoient faim le pancréas étoit petit & attaqué ; les inteftins grêles d'un vetd noirât: & comme gan- grenés. La grandeur des os &: des cheveux ne permer pas djoupçonner qu'ils fe foient formés depuis que la jeune fille a été nubil Les obfervations nous ontappris qu'un embrion (foit œuf, ioitanimalcu dans les {ranges trop foibles ou mal constituées peut tomber ens la cavité du bas ventte , s'y attacher , & y croîrre. Elles nous onr apns aulli que deux embrions de fruits ou d'animaux dont l'un contient l'a:re , peuvent être fécondés en même rems (a). La jeune file dont il eft queftion ne feroit elle ;s née enceinte? N'eft-il pas pollible que l'embfion contenu d.ins l'Ipogaftre y ayant trouvé peu de vaiifeaux , n'y ait augmenté qu'avec le:eur d.'.ns les pre- mières années , & qu'il y ait pris un accroilfemént rapi; , dès que le fang de la mère devenue nubile a été furabondant, mais uiuccroillement in- rorme dans un lieu fi peu fait pour cet ufage ? Hu.iidn âuufer. ^-" Voy. tbuwcy. Bartholin, mifitllan, rr.td. phyf. cur'u Otconis epife ù4 Kf.c.fr. i-c. DE .'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 3; Matrice double. Une femme tant morte à l'hôpital y fut ouverte , & on lui trouva la matrice doubleavec un feul vagin : elle avoir eu deux enfants qui vi- voient encore. 1. Eifenmann a fait la même obfervation fur le cadavre d'une jeune fill qui avoir de plus le vagin double. Ceci eft favorable aux hommes de l'arqui foutiennent la poflibiliré de la fuperfétation. Ol.Acrd, membre de la Jaété de chirurgie ( a ). u4ccouchcmers de deux enfants qui fembloient avoir des âges différents. Une femme 'environ vingt ans, enceinte pour la féconde fois, mk au monde aprè an travail aûez difficile un garçon vivant & bien confti- tué. Les doulers continuèrent, & elle accoucha peu après d'un fécond enfant fans vie d'environ trois ou quatre mois. Ce fœtus avoir fes pro- pres enveloppe, mais Tellement jointes à celles de l'autre qu'il fembloic être dans une uplicature de l'amnios Se du chorion. Le cordon avoir, quelques gros ailleaux qui montoient le long du chorion vers le pla- centa. On ne rmarquoir de corruption dans aucune partie ; mais la tête ôc le corps ce. ont extraordinairement applatis. _ Une autre :mme eft accouchée de deux enfants dont l'un avoit en- viron fix mois :1 étoit vivant & bien conformé. Cependant il ne pou- voit prendre qe quelque gouttes de lait, & il mourut le cinquième jour. Vers le remp jù cette femme s'apperçur qu'elle étoit enceinte fon mari partit pour ui voyage de trois mois. La date de fon retour s'accorde avec l'âge du jcond enfin r. Eft il pollib! qu'une femme actuellement enceinte le devienne d'un autre enfant ? iulïeurs modernes le nienr & prétendent que ce font des jumeaux dont un a pris plus de nourriture que l'autre. Mais on a vu des femmes ac juchées d'un enfant, en mettre un fécond au monde fix mois après (b. Quelques auteurs ont penfé que cette double grofleiTe n'étoit poffible]ue lorfque la matrice étoit double : mais on a trouvé la matrice fimpkdans une femme qui , ayant mis au monde un garçon vivant & bis: onformé, accoucha près de cinq mois après d'une fille vivante & bie conftituée (c). Ces obferv:. ons & plulieurs autres femblables apprennent aux accou- ( a ) Voy. me. de tacid. des feienecs de Paris , I7cy. pag. 47. — Collecl. acai. vol. 1. pag. 19; t> 507. (r). ( b ) Banhoti: hifl. méi. pag. jpS. — Brejlau. samml. de'c. 171c. ( c ) Tant qu la genéra'ion fera un myftere , ou que la durée naturelle de 11 groueue ne fera as bien connue & parfaitement couftatée , on alléguera de bonnes raifons pour & jntie la fuperfétation, & on n'en démontrera ni la poiTibilité ni l'impoffibilité. ( ). Eij 5$ MÉMOIRES ABRÉGÉS cheurs Se fage femmes, qu'ils ne doivent pas fe hâter lorfqu'ils fenteas un fécond enfant ; ils doivent attendre que la nature opère Se qu'elle montre évidemment que le fruit eft mur. /. Guji. Wahlbohm. Femmes qui ont allaité des enfants , après avoir été plufieurs années fans lait & fans être enceintes. Une femme âgée de quarante -huit ans, de iiature médiocre , Se de fanté toujours égale, avoit mis au monde fix enfants , & les avoit nourris : elle avoit allaite le dernier un an & fix femaines. Dix ans entiers s étoient écoulés depuis fa dernière grofTeffe, & près de neuf depuis fa dernière nourriture, lorfque l'a voifine mourut & lailla un enfant de deux Jours : elle le prit à defTein de lui trouver une nourrice. Mais pour qu'il ne per- dît pas l'habitude de prendre le fein, elle lui préfentoit le fien touts les jouta Se le nourriffôit avec du lait tiède. Après le fixierne- jour elle ienrit avec la plus grande furprife le mamelon un peu humide. Le len- demain les aiûelles étoient gonflées & douloureufes : elle eut au fein des démangeaifons, une chaleur extraordinaire dans tout le corps, Se enfin la fièvre. Le lait vint en abondance comme fi elle eût accouché peu ds jours auparavant. Elle nourrit l'enfant deux ans & demi & ne manqua point de lait : elle avoit même des douleurs au fein dès qu'elle étoit une demie journée loin du nounffon. Lorfqu'elle devint nourrice , fes règles cefierent & n'ont point reparu. Sa fanté s' eft fort aftoiblie depuis qu'elle a fevré l'enfant : elle a été fur tout fujette à la goutte. Une femme étant morte huit jours après qu'elle eut accouché, fa tnere prit fon petit fils Se lui préfenta le fein; dans l'efpace de huit jourj elle eut du lait, mais non point allez pout en nourrir entièrement l'en* fant, peut-êtte parce qu'elle prenoit ejle-même une chétive nourritute. Cependant elle allaita fon fils la nuit Se le nourrit pendant le jour avec êxt lait tiède. 11 y avoit onze ans qu'elle n'étoit accouchée : après un an de nourtirure fon lait tarit, & les règles qui avoient celfé ne reparurent plus» Une jeune femme ayant été noutnee durant deux années, fut un an fans faire de nourriture j mais fe trouvant dans les mêmes circonftances que les auttes femmes dont on vient de parler , elle fuivit leur exemple Sî donna le fein à un enfant qu'elle a bien nourri. Une femme étoit âgée de foixante ans , Ôc le plus jeune de fes enfants en avoit trente. Sa bru mourut Se laiftaun fils de fix mois. La grand mère lui préfenta le fein Se devint nourrice de fon petit fils, Arwid Faxe , docteur en médecine. u Enfants très petits. n garçon Se une fille , nés de père & de mère qui avoient la taille ordinaire, n'ont pris que peu d'accroilfement, parce que leur mère étaw DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 57 pauvre les nourriffbit mal , & croyant que le brandevin étoit le meilleur Jes aliments leur en donnoit aufli fouvent qu'elle pouvoit en acheter. Ils n'avoient eu ni rachitifme , ni hidropifie. La fille avoir neuf ans Se pa- roiflbir en avoir quatre. On en donnoit deux au garçon qui en avoic fept. La peau de celui-ci étoit molle, flafque , nullement deflechée; fon tein n 'étoit ni noir ni jaune, mais plus rirant fur le noir, ce qui étoic peut être un effet du foleil. Il avoit environ deux pieds un pouce de hauteur. Les cuifles avoient neuf pouces de circonférence; les bras cinq pouces, le ventre de feize à dix-fept. 11 pefoit dix-huit livres : un enfant qui n'avoit pas encore un an Se demi étoit du même poids. Un autre en- fant du même âge que cette efpece de nain pefoit trente- trois livres & demie. M. Linné a vu à Amfterdam un enfant Ç\ énormément gras, qu'il ne pouvoit fe tenir debout qu'en écarrant beaucoup les jambes : il pefoit cent cinq livres de Hollande. Sa mère ne pouvant ni l'allaiter, ni acheter du lait , î'avoit nourri avec de la bière douce. Samuel Sandel. Homme né avec une feule cuiJJ'e. V_.lt homme , âgé de vingt-frx ans, fain & vigoureux, n'a ni hanche ni cuilTe du côté droit : on n'y fent nullement l'os de la hanche. Habi- tué depuis l'enfance à faire ufage de béquilles , il marche très vite , il court , il conduit les chevaux , la charrette , Se la charrue , aufli-bien que tous les autres payfans. Les autres parries font bien conftituées , & ont leur ufage naturel : le rronc eft feulement un peu de rravers : l'épine du dos penche du côté droir , & les mufcles droits du côté gauche. Toutes les autres parties du ventre ayant la même propenfion , ne font pas à leur place natu- relle : les antérieures rendenr vers la gauche , les poftérieures vers la droite : les parties du côté droir viennenr en devant ; celles du gauche vont en atriere , de forte que les côtes du côté droit font les plus faillantes : le nombril eft à trois pouces vers la gauche , Se plus bas que fa place naturelle. La fefTe droire eft plus hante qu'à l'ordinaire , à deux doigts du fero- rum , vers l'extrémité du coccix , dans la région qui repréfente impar- fairemenr le flanc droit, ou le côté droir du bas ventre. Ainfi le raphé & le périnée fonr obliques de droite à gauche , & l'ouverture de l'anus eft du côté droit. Les parties de la génération font à leur place ; il n'y a qu'un tefticule, plus gros de moitié que s'il y en avoit deux. Comme la cuiffe gauche eft très-grofle par le haut , & foutient ordinairement tout le poids du corps , on diroit qu'elle en occaoe le milieu. OL Jweh 58 MEMOIRES ABRÉGÉS Os reproduits. \J n jeune garçon eut à la tète un abcès qui lui caufa Je la fièvre. Après trois femaines elle augmenta ; le délire furvint j le malade ne {irenoit que ce qu'on lui donnoit de temps en temps avec une cuil- ere. Cet état dura cinq femaines. Il reprit connoillance , fe plaignit de douleurs dans tout le corps , Se fur-tout d'un mal de tête infuppor- table. Il dormit peu durant quinze jour*, fouftrit jour & nuit ; la peau du ctâne Se du front s'ouvrit en plufieurs endroits , fe retira comme du cuir brûle , Se tomba d'elle-même. Le crâne étoit à découvett depuis la future coronale jufqu'à I'écail- leufe , & par-delà celle nommée lambdoïde. Cette partie du crâne noircit Se tomba en petits morceaux. La dure-mere fut à découvert : elle étoit bleu-noirâtre , parfemée de moififlure verte : on voyoit clai- rement l'élévation du cerveau , lorfque le malade infpiroit. Il fut (îx mois dans cet état ; Se fes parents lui appliquèrent foir & matin fur la tête un cataplafme de boufe de vache fraîche : ce topique ateitoit un peu de matière. Lorfqu'on levoit cet appareil, la dure-mere paroilfoit blanchâtre : fi on tatdoit à le remplacer , elle devenoit bleu- noirâtre. Lorfque la plaie fut prefque guérie , on n'employa plus le cataplafme \ il attiroit trop de matière. On remarqua bientôt un cartilage , qui étoit recouvert d'une efpece de chair , Se fortoit de l'os frontal Se des temporaux fous la forme de pointes. Il augmenta peu-à-peu, couvrit toute la tête , Se forma un nou- veau crâne : un peu de chair fpongieufe qui s'étoit rormée fur la dure- mere , Se faignoir lorfqu'on y touchoit , ou qu'on changeoit le cata- plafme , devint féche Se tomba , dès que les os fe formèrent. La tête fe couvrit bientôt de cheveux. Le jeune homme s'eft plaint long- temps de la foibleiïe de fon nouveau crâne -, il ne pouvoir aller tête nue j mais on n'a. point obfervé d'altération dans fon jugement. Ce fait nous apprend que les plaies dans lefquelles la dure-mere eft découverte Se expofée à l'air en grande partie , ne font point aufli dan- gereufes qu'on l'avoir penfé; qu'on ne doit y appliquer ni deflîcarifs, ni aftringents , ni huileux, ni baumes, qui , chacun à leur manière, empêcheroient les petits vailTeaux de croître Se de remplacer les par- ties perdues. Un enfant de fix ans , attaqué de la petite vérole , eut un abcès à la lèvre inférieure. La plaie devinr gangréneule ; la lèvre inférieure Se la moitié de la fupérieure furent emportées ; l'os inférieur attaqué : neuf dents antérieures tombèrent. On employa une boilfon adouciflante &: purifianre , Si un liniment de beurre d'antimoine qui fit tomber les chairs morres & rongées- Après quinze jours .la partie antérieure de la mâchoire inférieure fe détacha au-delfous de la première Se féconde des molaires , dans la longueur d'environ trois doigts , & on fentit un cartilage qui , dans moins de DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. & huit jours, pouffa l'ancien os , de forte qu'on put le tirer , & voir qu'un nouvel os l'avoir remplacé. La plaie devint journellement plus belle , toutes les chairs fe reformèrent , excepté celles des lèvres. On trouve dans le manuel anatomique de M. Roféen deux obferva- tions , l'une d'une omoplate , l'autre de la partie fupérieure d'un hu- mérus , détruites par la carie , & reproduites en peu de temps. J. G. Wnhlbohm. IL Main dettnue monjlrueufc. 'n jeune homme de feize ou dix-fept ans , languiffant depuis fou enfance , fujet à de fréquentes attaques d'apoplexie , prefque aveugla par une pellicule qui lui couvrit les yeux à la fuite d'une ophtalmie qui dura fïx mois , eut à la main gauche un abcès accompagné de vives douleurs & dvune chaleur infupportable. Après un an de foulfrance cette main groffit extraordinairement : les douleurs & la chaleur cédèrent ; Je malade ne tut pius incommodé que par le poids de fa main monf- trueufe. Les doigts font écartés , tendus , immobiles , pleins de cavités Se d'élévations ; les ongles font prefque entièrement tombés ; la peau du delîus de la main eit groffe Se ridée ; celle de là paume eft comme celle de la plante des pieds , & même plus blanche. La diftance de l'extrémité du pouce à celle du petit doigt efl de huit pouces trois quarts. La groffeur de la main près du poignet eft de huit "pouces un quart. Le pouce & le petit doigt ont deux pouces Se demi de longueur j les rrois autres , trois pouces neuf lignes. Ceux-ci ont de fïx pouces à fïx pouces neuf lignes de circonférence ; le pouce en a cinq ; le petit doigt , quatre Se demi. Le bras gauche , qui foutient ce poids , ne peut prefque pas s'élever, & a fair une impreflion creufelur le coté gauche. Laur. Gumxlius , Docteur en Médecine. u OJJification d'une portion de l'aorte. n homme âgé de foixante-cinq ans perdit fes forces Se fon em- bonpoint à la fuite d'une péripneumonie. 11 fut un peu foulage par l'ufage de l'eau de cerfeuil , Se d'autres plantes purifiantes Quelque temps après il eut la jauniffe , relTentit des douleurs au côté droit du bas ventre, eut la poitrine embarrallée, devint plus cacochime , fut faifi d'une fièvre nerveufe , eut une attaque d'hydropilïe. Les pieds & les f'arties inférieures enflèrent, le vifage maigrit, les 'forces diminuèrent, a refpkation devint difficile. Vers l'automne de 1765 il fe trouva mieux : l'enflure fe dillipa , &e la tète devint plus libre : il mourut fubi- tement. 40 MÉMOIRES ABRÉGÉS On l'ouvrit , & on lui trouva le colon un peu rétréci , quelques du- retés & un changement de couleur à la Superficie de la rate , quatre petites pierres dans la véficule du fiel , quelque humidité dans le cet- veau & dans les finus de cette partie. 11 n'y avoit que très peu ou poinc de fang dans les gros vaiifeaux fanguins , ainfi que dans la veine cave & dans l'oreillete droite : mais il en forcit de l'aorte une quantité ex- traordinaire. Vers la gauche de l'origine de fes premiers rameaux , à l'orifice du conduir nommé artériel dans le fœtus , & qui devient un ligament dans les adultes , on fentit une portion qui avoit la dureté d'un os , la grandeur d'une pièce de fix fous , & la forme oblongue. Elle étoit plus mince à la circonférence , & fe terminoit en un bord cartilagineux , moins fenfible fous la membrane intérieure que la partie moyenne de l'os , qui étoit la plus dure. On fentit de plus des afpé- rités autour de deux valvules de l'aorte , & on y découvrit du côté du cœur , mais fur -tout à la furface , quelques petites pointes ofTeufes , femblables à ces graviers qu'on trouve fnuvent au cou de la veiTïe : elles formoient autant de points d'ofrification avec les bafes des valvules femi-lunaires. La furface intérieure de cette portion offifiée étoit plate & unie ; mais l'autre étoit rude , inégale , parfemée de petites parties jaunâtres, qui tefTembloient à des morceaux de cire. Le corps de l'os paroifïbic compofé de deux feuilles , l'une convexe , l'autre concave , entre les- quelles on appercevoit comme une efpece de moelle très fine. Le pou- mon droic adhéroit à la plèvre ; la cavité gauche de la poitrine , ainfi que le péricarde , contenoient beaucoup d'eau. Cet os s'eft formé fans doute comme touts ceux du corps humain, qui font dans le fœtus des parties molles. La prefîion du ligament , jointe à celle du fang , a établi un point d'oflîfication dans la paroi de l'ar- tère , & a fixé dans les membranes un fuc oiTeux tiré de la lymphe , Se peut-être des férofués de la membrane cellulaire. Ce fuc, dépofé peu-à-peu , s'eft accru Se endurci par les mêmes caufes. Alois la partie oilifiée de i'artere n'a pu fe contracter pour pouffer le fang : les valvules deftinées à l'empêcher de rétrograder, étant offifiées elles-mêmes, n'ont pu fe fermer. Le fang retenu dans l'oteillete gauche Se dans l'aorte , ne s'eft pas répandu dans les veines en quantité fufEfante , Se n'a pu revenir ni à l'oreillete droite ni au poumon qui le travaille Se le rend plus propre à la circulation. Ainfi les parties extérieures ont^ reçu plus de parties aqueufes que de fang rouge : la tranfpiration a été foible, la conftitution cachectique. Les poumons privés de fang ont caufé un mouvement plus fréquent des mufcles de la poitrine ; la refpiration , quoique foible , a été gênée ; la circulation trop lente a caufé une efpece d'obftruétion & d'inflammation dans la poitrine. L'enflure des pieds & du bas ventre s'étant dillipée, ( cas des plus dangereux pour les hidro- piques ) , les vaifleaux n'y étant plus foutenus par les parties diftendues , ont reçu tout le fang qui fe portoit auparavant à la tête plus abon- damment ; la tète a été plus libre. Il s'eft fait une déperdition fubite des cfprits vitaux : le fang rallenti s'eft aniafle dans l'aorte & dans l'oreillete DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4t l'oreillete droits , Se le mouvemeut du cœur a ce(T.; fubitemenr. Un homme âgé dt foixanre ans avoir fouvenr la poitrine oppref- fée comme s'il eût été chargé d'un poids énorme : la refpiration lui manquait ; une laifirude fubite l'accabloit , fur tout après le repas: il mourut fub: rsm. On l'ouvrit, Se on trouva dans k- péricarde un peu plus d'eau qu'il ne devoir y en avoir ; les poumons plus remplis de fan^, plus rouges que d.ms l'état naturel, fur tout le lobe mféneu* du poumon gauche , Se les deux inférieurs du droit; moins de fahg qu'à l'ordinaire dans l'oreillete droite & dans le (înus de la veine cave ; plus de fang dans l'oreillete gauche , & le cœur plus gros Si plus tendu qu'on ne le trouve communément , eu égard aux autres parties : l'o- rifice de l'oreilleie eauche du cœur dans l'aorte étoit comme entourée d'une couronne cart'il.igmeufe , dure , élaftique , couvette d'éminences & de pointes , qui s'étendoit de la circonférence de l'aorte iufqu'à fou centre , Se renfermoit les valvules femi-lunaires. Ces valvules étoient oiïeufes , rudes , fermes , diltendues , dérangées : une d'elles étoit comprimée , Se percée par une pointe d'os qui forroit du parois de l'artère. Cette obfervation a beaucoup de rapport avec la précédente. La même c.uife a fut périr du même genre de mort dans la même année ces deux hommes qui différoient peu par l'âge Se par la confti- tution. Roland Martin , docteur en médecine. Muet qui chante. U v payfan âgé de trente- trois ans, ayant eu une attaque d'apoplexie , demeura paraiirique du côté droit , Se perdit entièrement la parole. Apics avoir été pendant fix mois dans le même état, il reprit un peu de mouvement , mais ne pur encore porter le bras droit qu'en écharpe. On lui confeilla deux ans après l'ufage des eaux minérales , voifines du presbytère de Julete. 11 les prie , & en fut peu foulage ; cependant il marcha plus ferme , & prononça le mot la. Cet homme avoir appris à chanter quelques pfeaumes avant de tomber malade \ il peut les chanter encore aiilli nettement que l'homme dont l'organe eft le plus libre ; nuis il fuir que quelqu'un l'aide Se commence à chanter avec lui. Il y a même des prières qu'il prononce fans chanter, mais à voix haute, & comme en pfalmod ant , pourvu qu'on les commence avec lui. D'ail- leurs il eft muer , il eft oblige de fe faire entendre par lignes , & ne peut dire que le feul mot i.i. 11 a toujours été un peu fimple : mais ni fon jugement ni fon oteille ne paroilfent altétés : fon caractère eft: doux, & les mœurs réglées. Plulieurs perfonnes l'ont examiné avec le plus grand foin, pour découvrir fi ce n'étoit pas un jeu qu'il eût ima- giné, à dciïein de vivre phis i fon aife ; elles n'ont jamais trouvé dans cet homme le plus léger indice de fupercherie. Oloj Dalin , iib'.w- técairc du roi , hijhriogmphe de Suéde, 42 MÉMOIRES ABRÉGÉS ni iiiiiw ininm QUADRUMANES. La diane, efpece de mone ou guenon. V-jET animal eft un peu plus gros que le chat : le fond de fa couleur eft noirâtre , moucheté de blanc , parce que les extrémités des poils font blanches. Le milieu du dos eft d'une couleur obfcure qui s'étend jufqu'à la queue , mais non pas aux côtés. Le poil de l'intérieur de la cuilfe , depuis li queue jufqu'au genou , eft couleur de fang , ou de rouille rougeâtre. Le ventre , les pieds , la queue , la face , & les oreilles font noirs. Les tempes , une partie de la barbe , la poitrine , depuis les oreilles jufqu'à la jointure des jambes de devant , tk la partie antérieure de la cuifle , depuis la queue jufqu'au genou , font de couleur blanche. La queue eft partout de grolTeur égale , & garnie d'un poil aufli court que celui du cotps. L'extrémité en eft moiuTe ( a ) , & ne peut pas fervir de main. Le tour des yeux & le nez font nuds , 8c suffi noirs que la peau d'un negte. Le nez eft applati , & un peu anguleux entre les yeux qui font gris , titant fur le brun : les oreilles font rondes , petites , Se prefque toutes nues. Le front eft garni de longs poils qui fe portent en arrière , & donc les extrémités blanches forment au-delïus des yeux une efpece de croif- fant. La barbe eft étroite, obtufe, & comme coupée à fon extrémité. Les poils en font rangés également : on diroit qu'elle eft peignée. Les dents font comme celles des autres finges Se de l'homme , excepté que les deux incilîves mitoyennes de la mâchoire fupérieure font plus grofles Si plus faillantes , ôc que les canines font un peu fépatées des incifives. Les ongles font à-peu- près comme dans l'homme , cependant un peu plus allongés , Si de forme plus quarrée. La conformation des pieds (b) Si des mains eft la même que dans l'homme : ces parties font de couleur noire , entièrement nues & patfemées de lignes à l'in- térieur. Cet animal mange toutes fortes de légumes ; mais il préfère les fruits , les raifins , les noix, les amandes : il mange volontiers aufli des œufs, du fang, du gruau, des chervis , des raves , Si des brocolis. La viande eft peu de fon goût. Il flaire touts les alimens avant de les prendre , Se boit plus fouvent que la plupart des animaux de fon efpece. La cha- leur lui eft agréable : cependant il ne fe couche point au foleil le plus ardent : il cherche toujours l'ombre pendant l'été à l'heure de midi ; mais lorfqu'il y a dans cette faifon des nuits un peu froides, on l'entend exprimer par fes plaintes le malaife qu'il endure. Le caraétere de cette mone eft doux comme fes yeux. Celle qu'on (a) Ce terme vieillit dans la langue vulgaire: il me paroît mériter que celle des arts le conferve : je ne lui connois point d'équivalent. ( r ). (4) Si on veut pailcr exactement il ne faut pas dite tes pieds du Jînge ; cet animal n'en a point , il n'a que des mains. ( t }. • • -v,- -, 3 ! '-'S1- ■■■; ( \illec- acat) uarhe eù\mif Tom ■ XI PI I DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 43 décrit ici étoit femelle : elle s'élançoit fur les femmes , fur-tout en pré- fence des hommes , & leur mordoit les bras ou les jambes , mais ne ferroit prefcjtte jamais avec force. Cet animal renverfe tout , même le vafe dans lequel on lui donne à manger. Lorfqu'il voit des perfonnes qu'il ne connoît pas , il abaifte la lèvre inférieure , montre fes dents blanches , &: bailfe vivement la tête une couple de fois. Lorfqu'il eft en colère , ce qui arrive rare- ment , il remue la mâchoire inférieure avec vîteffe , comme s'il man- geoit , fait claquer plusieurs fois fes dents , ouvre la gueule autant qu'il peut durant une minute entière , & va mordre fon ennemi ; quand il a peur ou faim , il finie & fe plaint un peu : lorfqu'on l'appelle , il répond gnk : s'il eft effrayé , il crie , hoi. Cette guenon a un écoulement petiodique qui lui eft particulier. L'extrémiré de la queue s'ouvre tous les mois , & il en coule du fang pendant quelques jouts. Elle fe cou- che dès qu'il eft nuit , Se" dott jufqu'à fept ou huit heures du matin. Le nom vulgaire de diane lui a été donné , parce qu'elle a un ctoif- fant ou bandeau blanc fur le front. La Guinée eft fon pays natal (a). Charl. Linné , médecin , de C académie des feiences , des curieux de la nature , & de Berlin. ( V. la pi. I. ) Mandrill à face rouge. Vj e's t une efpece de babouin ( ou linge à queue très courte ). Le corps eft mufelé comme celui d'un ours , îk de la grandeur d'un enfant de douze ans. La tête ovale , velue , brun-noirâtre. La face velue , noirâtre, entourée d'une toifon un peu longue, dont les poils fupérieurs forment un toupet qui s'élève en pointe. Les yeux ronds , le mufeau allongé , obtus , la gueule latge. Le nez aufli long que le mufeau , nud & rouge , ainlï que le bord & la cloifon des narines qui font très ou- vertes. Les joues formées par une protubérance demi - cilindtique , parallèle au nez , lilTe , nue , bleue , obliquement fillojinée. Les abajoues velues Si grandes. La barbe courte & jaunâtre. Les .oreilles d'homme prefque nues, avec une tache blanche par derrière. Le cou très-court, (a) Cet animal cft-il celui dont Margraf a parle fous le nom d'icongo exqui- ma ? C'eft ainlî qu'il le décrit : « fon poil eft brun-noirâtre , fauve fur tout le dos, » pointillé de blanc: le ventre eft blanchâtre, de même que le dclfous du menton, *» la barbe eft très blanche , longue de deux Joints , & arrangée comme (î elle eût » été peignée. Quand cette elj> ce eft en colère, elle menace l'homme en ouvrant » une large gueule & remuant vivement les mâchoires ». HiJI. natur. brafil. p. 117 G* îi8. Touts ces traits conviennent à la diane. Matgraf ajoute que l'cxquima vient de Guinée & de Congo , où l'on ne trouve que des guenons , & la diane eft une gucni'n ■ piiifqii'elle a cinq doigts à la main antérieure, & la queue lâche. Ainli Margrrf s'tlt trompé en difanr que l'cxquima eft natif de Congo; ou fon gra-veu: s'clt tuinipé en repréfenrant cet animal avec la queue recoquillée ; ou ces deux ani- maux ne différent entre eux que par la queue lâche ou prenante. On peut choilit entre ces trois cas : (i on fe trompe , l'erreur ne fera point funefte â la race hu- maine, (r ). Fij 44 MÉMOIRES ABRÉGÉS garni d'un poil épais , brun-noirâtre , femblable à celui de l'ours. Le dos velu comme le cou , applati auprès des lombes ; les flancs velus comme le dos. Les reins moins velus , couverts d'une peau violette : la poitrine moins velue que le dos , mais de même couleur. Le ventre de couleur blanche. Les bras velus comme le dos, les mains d'homme; les oncles des pouces arrondis , ceux des autres doigts pointus. Les cuifles & les jambes robuftes ; les talons comme ceux de l'ours. La queue longue comme le doigr. Les fefles nues , rouges , lifTes , fans callofités. Les parties extérieures de la génération , rouges & nues , ainlî que la région de l'anus & du pubis qui fe continue en pointe vers l'ombilic : les dents comme dans les aunes linges , mais les canines très- longues , comme celles des bêres féroces. Cet animal mange avec plaidr les fruits doux & fucculents , les œufs, la viande cuite , & reflemble par les mœurs , comme par la forme, à tous f.s confrères^. On juge- roit mal de fa fotce par la médiocrité de fa taille : il eft aufli vigou- ' reux que les linges les plus forts , s'il ne les furpafle. Clas Aljlmmtr. QUADRUPEDES. '1 uhcurh .La tête du tulicuri eft ovale & plate : le nez pointu : le cou allongé, le corps long Se applati , le ventre un peu gros , les jambes médiocre- ment longues , le cou eft brun noirâtre , plus clair auprès des oreilles ; le tour de la mâchoire eft blanc , ainli que la mâchoire inférieure , Se ce blanc s'érend rarement pat- delà les d.nts molaires. Les oreilles font courres Se plates ; le conduit auditif eft: large Se très contourné. Les yeux paroilfent très petits : la langue eft mince, & marquée en fon mi- lieu d'un pli droit, un peu profond ; elle eft couverte de papilles fer- mes, faciles à diftinguer , toutes penchées en dedans : celles du milieu l'ont en plus grand" nombre , mais plus petites que celles des côtés. ' Cet animal a fix dents incifives , inférieures Se fupérieures , ferrées l'une contte l'autre , émouftees & comme ufées. Les extérieures font les plus grandes. Les canines font crochues , longues , fortes, pointues. La mâchoire inférieure a quatre molaires , dont ta rroifieme eft enclavée dans la mâchoire fuivant fa longueur : la quatrième y eft enclavée de travers; elle eft plus petite que' la précédente. La mâchoire inférieure en a cinq , dont la dernière eft petite , & a la tête fphériqye ; les autre.' ont une , deux , ou trois éminences. Les jambes de devant font courtes , garnies de longs poils ; les pieds de derrière font velus en deflous. Chaque pied a cinq doigts , joints enfemble jufqu'à moitié par une membrane couverte d'un poil doux. Le pouce eft ie plus court ; les ongles ctochus , gris , peu pointus , ne fe replient point comme ceux des chus ; ils font couverts de poils courbés & un peu fermes. Le duvet , ou la bourre qui eft fous le poil, eft brun-clair & noirâ- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4f tre -, mais le poil long eft noir, épais au milieu , pointu à l'extrémité , mince & clair contre la pe.iu. Cet animal vit de poiiTbn : on ne lui a trouvé dans l'eftomac que des parties d'écrevilTes. On le prend en au- tomne auprès des rivières & des ruifteaux ; vers le printemps auprès des torrents : c'eft en ces deux faifons que fa peau eft bonne. La coukur en eft peu remarquable & fans variété. Il pefe environ vingt Si une onces. pouces, lignes'. Longueur depuis le nez jufqu'au bout de la queue. . .17 jufqu'au bout des pattes de derrière. 1 5 de la queue . . . . 5.-4 depuis le nez jufqu'à l'angle intérieur de l'œil 7 depuis l'articulation de l'omoplate jufqu'à la poin- te des ongles 3 • . 6 depuis l'articulation de la hanche jufqu'à la poin- te des ongles 4.-4 Les pelletiers d'Abo le nomment mœnk, les Berlinois , nars , les Fin- landois , tuhcuri(a). La Finlande eft fa patrie. On trouve aux environs d'io dans la Bofnie orientale une hermine à queue toute blanche , que les Finlandois nomment nirpa , & les D.;n- zikois , laffîtski ; elle eft blanche comme l'autre hermine, mais la peau n'en eft pas auilî bonne. /. Ltke , midedn. ( V. la planche I. pag. 43. ) Coati. Vjet animal un peu plus gros qu'un chat a la forme de l'ours. Le poil du dos eft jaunâtre , hénlT'é , noir à la pointe : celui du ventre eft rouge- jaunâtre, plus court , pins loux ,& fans pointe noire : celui du rront eft gris ; la tète grolle \ la lèvre fupérieure beaucoup plus longue que l'in- férieure ; les deux lèvres garnies de batbe jufqu'aux oreilles : les narines ovales, étroites ; les yeux de grandeur médiocre ; les oreilles ovales, petites , velues , claires , nés éloignées l'une de l'autre } le cou très court ; la queue gatnie d'un poil rougeâtre , épais , Si long , avec cinq ou (îx anneaux d'un poil nouàtre. L.s jambes comme dans l'ours ; les pieds ont cinq doigts : ils font couvetts de poils courts , blancs, Se noirs ; ceux de derrière font plus grands , & joints à un talon comme dans l'ours ou dans l'homme. La plante eft nue, molle, & ridée j les ongles font gros , recourbés , Se moufles. Ce coati avoit l'ouïe foible & l'odotac fin. 11 mangeoit du pain, de la viande , des os , de la foupe , de la bouillie , mais fut tout des os d'oifeaux , des amandes , des. ceurs , des railins , du fucre , des confi- te ViJu cet animal produire aucun véritable fon , mais feulement une elpece de (buffle nazil. La poitrine eft un peu plus longue que le cou ; les poumons, gros , divilés en quatre lobes ; le cœur a l'ordinaire; le foie rempliffoic toute la cavité encre le diatxagme Se l'eftomac. 11 avoit quatre lobes , un gros à gauche , un gros au milieu , deux perits à droite , & deux grands fînus. La véficule du fiel étoit fous le lobe inférieur. Il y avoit quelques glandes attachées au délions de l'eftomac. L'efLmiac placé à gauche conrenoit quelques petites pierres. La rate, au delîous d$ 1 eftomac vers la gauche étoit mince, noite , oblongue : le rems gros comme des œufs de pigeon , Se au delfus du rein droic Uiie glande grolfe comme un pois : deux tefticules fitués au dedans de la peau, au deffous du membre génital, étoienr gros comme les reins, & remplis d'une matière brune : deux autres gros comme des pois , Se plus voifins du membre étoient pleins d'une matière jaune : elles com- niuniquoient aux reins par un canal grêle. Il y avoit deux vraies côtes & quatre faulfes. La queue avoit deux gros mufcles , Se beaucoup de nerfs. Cet animal vit de fourmis : on prétend que fa chair efï un remède contre les maladies vénériennes. Il avoit fur le corps l'infeâe nommé pou inguinal. On trouve le tatou en plusieurs endroits de Chine , mais fur rout à l'île Formofe. Son nom chinois eft Tchi-chian-kiep. /. Fred, Dalmann, , Souris des montagnes d'Egypte- ^ V>ette fouris a la tête groffe , le cou très court, le corps allongé, diminué au ventre , les jambes de devant minces Se courtes, les pofte- rieures trois fois plus longues , un peu courbes , nues jufqu'au genou, comme celles des oifeaux ; les oreilles nues Se parfemées de veines; la queue trois fois aulîi longue que le corps , de forme quarrée, garnie à l'extrémité de poils longs & doux. Tout le corps eft couvert d'un poil épais long Se doux : la tête , le dos , la moitié des côtés & la queue , jufqu'aux longs poils qui la terminent , font d'un gris-noirâtre ; les oreilles Se les pieds couleur de chair \ tout le refte eft blanc. La mâchoire fupérieure eft ttès grande; l'inférieure petite & courte, à chaque mâ- choire deux denrs incifives , les narines fémilunaires , allez grandes , voifines l'une de l'autre; les barbes longues Se nombreules , les yeux gros , faillants , Se tout noirs. Les quatre doigts des pattes de devant minces, courbes , ferrés l'un contre l'autre, à-peu-prèsde même longueur; les Col/ec acai 1 part etraiw \Tom> XI PI II DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 49 les ongles courbes, ferres, Si pointus; les pattes de derrière longues Se grolles , très velue1; en délions ; trois doigt; ferrés prefque droits. Les ongles droits, courts, comprimés, & poinrus. La tète a environ un pouce de longueur ; le corps deux pouces & demi ; la queue neuf pouces; les jambes puftérieures trois ; les antérieures un peu moins d'un pouce, la plus longue barbe, trois pouces. Cette fouris marche toujours fur les pieds de derrière , & faute comme quelques oifeaux: ceux de devant lui fervent à s'appuver , à prendre les aliments , mais jamais à marcher. Quand elle veur fe repofer , elle s'acroupit , & lorfqu'elle ne fait point ufige des pattes antérieures , elle les colle à la poitrine , de manière qu'on ne les voit pas. Elle dort tout le jour , Se veille la nuit. Quoiqu'elle foit peu farouche, il eft difficile de l'apprivoifer : elle mange du pain , du froment , Se fur-tout du lenevé. Cet animal habite la petite montagne qui s'étend vers la première pyramide d'Eeypte. On le trouve aulfi dans les montagnes qui féparent l'Egypte de l'Arabie, & aux environs de la plus grande pyramide qui ne fert aujourd'hui qu'aux chauve-fouris. Les Arabes le mangent rôti , comme ils mangent des taupes , des faucerelles , des crocodiles , Se de jeunes chiens. Les femmes égyp- tiennes attribuent à la chair de jeune chien la propriété d'engrailter , Se la recherchent beaucoup , parce qu'un grand embonpoint fait partie de l'idée que les Egyptiens ont de la beauré. Les Arabes nomment certe fouris Glurbuah ; les François du Caire, rat de montagne. L'auteur de ce mémoire ne trouvant pas de meilleure dénomination que celle-ci, l'a traduite en fa langue, (a) Fred. Ha£elquiji , médecin. ( Voy. pi. 11. pag. 44. ) Souris de Norvège. I ,i peuple de Norvège a cru qu'il y tomboit des nuages une efpece de fouris, Se le favant Vormius a eu la (implicite d'écrire un gros livre pour expliquer ce phénomène. La fouris dont il s'agit eft aulïi grande qu'une taupe , ou un peu plus petite qu'un rat. Tout le corps eft gros : la tête petite & pointue , les pactes petites. L'animal eft roux-foncé, clair fous le ventre ; le devant de la tête eft noir , ainfi que les épaules & les hanches ; les côtés marbrés de noir Se de clair. La queue eft très courte, velue, jaune mêlée de noir; le mufeau barbu; les oreilles très courtes ; le pied a cinq doigts. II y a quatre dents incifives , deux en haut Se dçux en bas, point de canines ; fix molaires de chaque côté, trois fupérieures Se rrois inférieures. Cette fouris habite en grand nombre les montagnes de Laponie : elle $'j fait dans la terre un trou large Se profond d'environ deux pouces Se (a) Cet animal ro'ayant paru avoir plus de rapport à la fouris qu'au rat, je le nomme fouiis , fans m'oppofer au libre aibitre de ceux qui voudront le nommer rai. (/). G Il il y un 5o MÉMOIRES ABRÉGÉS demi. Lorfqu'on pâJTe fort près d'elle, elle crie comme un petit chien nouvellement né. Quoique la femelle ait huit mamelles comme les autres fouris, on ne lui trouve jamais que cinq ou (îx petits. La nourriture de cet animal eft l'herbe Se la m ou (Te de rené. Ce qu'il a de plus fingulier , ce font fes émigrations. De temps en temps route la nation femeten route en fe creufant des fentiers profonds, larges d'environ quinze lignes , & à quelques pieds de diftance l'un de l'autre. Les herbes cv les racines qui fe rencontrent fur le chemin fervent de nourriture. Si une femelle met bas , elle emporte fes petits , l'un fur le dos , l'autre dans la gueule. Ces fouris s éloignent des montagnes; mais on i°note où elles s'arrêtent : on les voit quelquefois en Suéde le long du golfe de Botnie; cependant il eft rare qu'elles y parviennent. Eli is fe difperfent auparavant , & la plupart meurent en chemin. Cet animal va directement devant lui : aucun obftacle ne peut le con- traindre à fe détourner. Si un homme vient à fa rencontre, il tâche de palier entre fes jambes. Trouv'e-t-il un tas de foin ? il s'y fait un partage. Trouve-t-il un tas de pierres? il fait à l'entour un demi cercle, Hi reprend fa route en. ligne droite. Quelque large que foit un lac le parte à la nage. Que fon chemin foit croifé par une barque : i grimpe & faute dans l'eau de l'autre côté. Quelque rapide que foit torrent , il tente de le palier. ( Le peuple norvégien qui ne connoilTcit pas les mœurs de ce peuple fouriquoi.s l'a vu avec furprife inonder fu- birement fes champs. Uu impofteur ou un plaifanr aura dit que ces animaux tomboient des nuages , & le peuple norvégien a répété de pete en fils que ces animaux tombent des nuages, t.) 11 a même été fait des prières publiques pour obtenir de Dieu qu'il ne plût pas de fouris dans les champs de Norvège. On a imaginé que les nuages enlevoient ces animaux dans la mon- tagne & les tranfportoient ailleurs : on a même cru qu'ils pouvoienr enlever Si les Lapons 8c leurs renés : voici l'origine de cette fable. Lorf- que les Lapons voient à l'horifon un petit nuage obfcur , ils cherchent un abri commode. Le nuage s'étend ; la terre eft environnée du brouillard le plus épais : on voit à'peineà fes pieds; il foufïle en même temps un vent impé- tueux : vous appelleriez envain ceux qui font* à vingt pas de vous. Si on matche dans ces ténèbres, on s'expofe à tomber en des précipices. Quelques Lapons fe font perdus de cette manière , év on a dit que les nuages les avoient enlevés. On a auffi prétendu que la fouris de Norvège eft venimeufe , & la. preuve qu'on en donne , c'eft que les chiens n'en mangent que la tête : mais les chats ne mangent ordinairement que la tête des rats, Se nous en conclurions très mal que les rats font venimeux. Varron nous ap- prend que les Romains engr.iiiïoient Se mangeoient des rars, & Ma- crobe en vante le goût. Quant à la fouris de Norvège , les ours , les martres , les hermines , les renards, les Lapons en mangent fans accident. La peau en eft belle Se fouple , mais fi délicate qu'on DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOL" ji peut à peine le dépouiller fans la rompre. C. Linné. (Yoy, pi. II.pag.44.). Les Lapons & les Suédois qui habitent en Laponie , aflurent quelorf- que cet anim il defeend de la montagne , il s'arrête dans les terres cultivées , s'y difperfe , & revient après quelque temps à fes anciennes demeures. Il prend fa route vers l'Orient, le fud-eft, ou l'Occident: par toute autre direction, il rencontreroit des montagnes arides. Il tft vr.ti- feniblable qur le froid eft la caufe de fes émigrations. On a obfetvc qu'elles font fjivies par les hivers les plus rigoureux; qu'elles font to- tales , lotfque !e froid règne dans tout le pays ; qu'elles ne font que partielles, quand il ne s'étend que dans une partie de la Laponie. Ces fouris fe raiïemblent alors , voyagent enfemble , ôc paroiifent en grand nombre dans les terres cultivées, (a) Les martres , les renards, les écu- reuils , les hermines s'éloignent aulïi des montagnes à l'approche du froid, Hc leur preflentiment à cet égatd n'eft pas plus étonnant que celui des oifeaux de partage. 11 eli fi vif dans ces oifeaux, qu'on a vu en Laponie des hirondelles partir au commencement d'août, & abandonner leurs pe- tits dans un temps fort chaud , où rien n'annonçoit aux hommes un changement de température : ce changement ne tarda pas , & l'on pou- voir aller en traîneau le huit de feptembre. En certaines années au contraire , on les voit relier aflez tard dans ce même pays , quoique le temps n'y foit pas doux , & l'on eft alors allure que le froid n'eft pas prochain. 11 y a d'autres animaux qui présentent les changements de température, & peuvent les annoncer aux obfervateurs. On voit paroître au printemps dans la Medelpadie , une efpece de ver gris-blanc : dès que les habitants l'apperçoivent dans les campagnes , & lui voient à la tête une tache noire , ils enfemencenr leurs champs & ne craignent plus le froid. Le change- ment de couleur dans la plume ou le poil des perdrix, des lièvres , des hermines, & de quelques autres animaux, font un ligne certain de l'ap- proche ou du retardement de l'hiver, (b). Lorfque les hermines s'éloignent des montagnes , elles fuivent tou- jours la même direction , comme la fouris de Norvège , & partent à la nage les plus grandes rivières. P. Hxgjlrùim , curé de Skelefta in NorlanJ:. (12) On dit qu'il n'en revient pas la centième partie : mais comme elles peuvent fe difperfer davantage dans la plaine que dans la montagne , où elles font plus ref- fetrées,- il eft vraifemblable qu'elles reviennent pat divers endroits. La réparation des pertes caufées par les petits de la route fe fait dans la plaine ou dans la mon- tagne : pourquoi multiplietoient-ellcs moins dans la plaine, où elles ttouvent une nouttuure au moins aulïï abondante ? (t ). (4) Touts les animaux éptouvent plus ou moins le même preflentiment : (i l'homme y eft peu fenfible , c'eft que Ion induftrie le met à l'abti des intempéries de l'air. Il ne doit pas envier ce foible avantage an refte des animaux; mais il peut obfetver en eux les effets de cette fenfatioa pour U propre utilité , & fur-tout pour la lûteté de fon agticulture. (r). Ci; ji MÉMOIRES ABRÉGÉS OI SEAUX. Vautour. d'Egypte. Vjet oifeau a deux pieds de longueur depuis le fommet de la tête jufqua l'extrémité de la queue. Le dos e(t large d'un empan 8c demi, le bec long de deux pouces, les ongles de lix lignes, la queue de fix pouces. La femelle eft un peu plus grofle que le mâle , & en diffère aufli par les cou- leurs du plumage : elle a le corps blanc, les ailes noirâtres; la tête eft jaune citron pâle. Le corps du mâle eft gris par deiïbus, noirâtre au coït & fur le dos , qui a vers les côtés quelques taches blanches. Les plumes de l'aile font noirâtres comme dans la femelle , 8c ont les bords gris; les quatre extérieures toures noires, la tête jaune citron foncé. Dans touts les deux, la peau du bec eft jaune citron, les pieds font gris, le bec & les ongles noirs. La tête eft triangulaire, un peu inclinée en devant, applatie au fom- met , arrondie aux côtés avec une cavité oblongue & profonde au deftous des yeux : elle eft nue, un peu ridée , garnie feulement au fommet d'une efpece de duvet rare, femblable à des poils : il y en a davantage à la mâ- choire inférieure , Se on en voit aullî quelques unes devant les yeux à la naiflance du bec. Les yeux font gros 8c noirs, les paupières mobiles; la partie du globe de l'œil qu'elles recouvrent, eft blanche. Les oreilles font larges & en- tourées d'une double membrane : elles font nues 8c ont feulement quel- quelques poils au bord extérieur. Le bec eft gros 8c fort, long & arrondi : la mandibule fupérieure beau- coup plus longue que l'intérieure. La membrane du bec en recouvre plus de la moitié: elle eft ferme, épaiffe, unie, de couleur jaune. La langue eft oblongue, lifte, un peu moufte , arrondie aux bords, concave au milieu fuivant fa longueur. Le cou eft rond, court, de grofteur égale, couvert en delTus de plumes hériffées, nud en detTous 8c parfemé feule- ment de quelques plumes rares. Le dos eft arrondi par derrière 8c plat ainfi que le ventre : les côtés font un peu plats; les ailes échancrées , perpendiculaires , & placées entiè- rement aux côtés du corps , fans qu'elles couvrent Je dos. La queue eft pointue , les jambes dans une jufte proportion avec le corps, la cuiffe ronde, allongée, mince auprès de l'arriculation, couverte de plumes; la jambe ronde snue , 8c grenelée, le doigt poftérieur prefque auili long que les trois antérieurs, dont le mitoyen eft le plus grand & joinr a l'exté- rieur par une forte membrane. Les ongles font grands & forts : celui du milieu eft arrondi en deffiis & moins courbe que ceux des côtés; le pof- térieur eft le plus fort : ils font touts pointus 8c unis en delTbus. I.'afpedt de ce vautour eft hideux : on ne peut voir fans horreur ce gros oifeau à tête chauve Se ridée , au bec tortu , au regard vorare , le cou hériiTéj le corps fale, couvert de fang 8c de lambeaux de chair , DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. fj décimer des cadavres Se les partager avec une troupe de chiens. C'eft ainli qu'on le voit aux environs du Caire où la loi de Mahomet qui bannit les chiens des maifons, les relègue dans les rues ix hors de la ville. Ces deux efpeces d'animaux habitent cnfemble Si vivent des mê- mes aliments fans jamais fe nuire. Ce vautour eft toujours en troupes; il vole bas Se peu loin. 11 n'efi: pas craintif: le coup de fulïl même ne l'épouvante pas. Lorfqu'on le tire , il s'envole Si revient auflîrôt à fa proie. Si l'un d'eux a été tué, les autres reviennent à lui par centaines comme font les corneilles. Ils font ref- peclcs pat les Turcs comme des animaux qui leur font très utiles , en ce qu'ils confomment promptement les chameaux, les chevaux, les ânes, & les mulets que l'on porte morts hors du Caire. Les Mahométans font cens parefleux qui ne prendroient pas la peine de les enterrer ou de les brûler, ou de les porter fort loin : les vautours & les chiens les en dé- livrent. Il y a même de temps en temps quelques perfonnes pieufts, qui laiffent pat teftament des fommes conlidérablc-s pour la nourriture de ces oifeaux , Si on leur donne de la viande touts les jours au coucher Se au lever du foleil , fur la grande place de Romeli , où ils ne manquent pas de fe rendre. Lorique la caravane de la Méque part du Caire , elle eft fuivie par des vautours , qui mangent les entrailles des animaux qu'on tue au cam- pement. Cet oifeau habite auflï en Sitie. 11 jette un cri qui commence par une efpece de fifTlement. Les Arabes les nomment rokhome , nom qui fignihe blanc comme marbre , parce que la femelle eft blanche. Les Siriens le nomment fufrart bâcha, dénomination tirée de la tête jaune du mâle, (a) Enfin les François du Caire l'appellent chapon de Pharaon. Fred. Eajftlquifi. Labe ou fiiTCoraire. à longue queue. LiET oifeau, qui a la forme du pigeon, eft gros comme une corneille. Le mâle eft plus noir & un peu plus gros que la femelle. 11 a l'œil noir, la langue mince au bout, pointue , Si fendue , garnie poftérieurement de deux crochets minces. Son vol eft très vif , Se balancé comme le vol de l'autour : le vent le plus fort ne l'empêche pas de fe diriger airez jufte , pour f.iilîr en l'air les petits poiftons que les pêcheurs lui jettent; lorfqu'ils l'appellent , lab , lab , il vient aulîi-tôt , Si prend le poilFoQ cuit ou crud , le ftomage , le pain, le beurre qu'on lui jette. Il prend même du hareng (J>) dans la barque des pêcheurs. S'il eft falé , il (a ) V. hift. r.ar. de Bt.fon , XVI vol. in-4°. p. t;8. O la fig. qui convient allez bien à la dclctipiion du vautour du Caite. V. aujfî ornitholog. de Bn/fon, p. 4JJ- tfp. I. p. 457. efp. 5. p. 4*4. efp. 8. Ce vautour eft vraifemblablcment l'cifcau dont Reion a pailé fous le nom de facre d'Egypte, 8c Shav, fous celui d'ack- bobba. V. hiji. nat. p. 167 6> fuiv. ( r ). (&) Ou- célerio , en fuedois fttccmling. (f). 54 MÉMOIRES ABRÉGÉS le lave avant de le manger. On ne peut gueres le tirer que lorfqn'on lui jette un apât : mais les pêcheurs protègent ces oifeaux & empêchent qu'on ne les tue : le labe'eft un figue certain de la préfence du hareng , éc lorfqu'il ne paroît point de labe , la pêche eft peu abondance. Cet oifeau eft prefque toujours fur la mer : on en voit tout au plus trois cnfemble 8c très rarement cinq ou fix. Lorfqu'il ne trouve pas de nourriture à la mer, il vient au rivage attaquer les mouettes. Elles crient dès qu'il paroît ; mais il tond fur elles; il les atteint, il étend les pieds fur leur dos, &c donnant deux ou trois coups , il leur fait rendre par le bec ou par l'autre voie le poiffon qu'elles ont dans l'eftomac , & l'avale. Le labe ainfi que la mouette pond fes œufs fur les rochers , &c dans les petites îles. Nie. Ghijler. Goiland onde de Botnie. Il diffère de celui que M. Briffon a décrit (a) , par la grandeur ; celui- ci a onze pouces de plus, c'eftà-dire , trente-deux pouces de la pointe du bec à l'extrémité de la queue; par la couleur du delfous des ailes qui eft blanc d'argent ; par fon plumage onde de gris & de brun , au lieu que celui de M. Briffon eft tacheté. Eric. Gujlav. Lidbek. profejfeur d'hifl. nat. à Lund. Procellaire ou pétrel noir. Vj e t oifeau , gros comme une alouette , fut tiré au vol &c manqué : mais le bruit ne l'effraya point. Ayant apperçu la boure, il fe jetta deffus , croyant que c'étoit un aliment , cv fut pris avec les mains. La oorge & l'eftomac étoient noir mat ; le refte du corps noir luifant , excepté les plumes du deffus & du deffous de la queue qui étoient blanches, terminées de noir ; celles qui couvrent les ailes, un peu blanchâtres à la pointe. Le bec étoit petit , de couleur noire , applati aux côtes , plus dur à la pointe qu'à l'autre extrémité , la pointe de la mandibule fupérieure courbée , la mandibule inférieure auffi longue que la fupérieure; la queue fans échancrure, plus courre que les ailes; les narines féparées par une membrane mince (b). La procellaire court (dit-on) fur lès vagues comme une alouette fur les filions. Cette propriété lui a fait donner , par les matelots , le nom de pétrel ou de faint Pierre. Il n'enfonce jamais jufqu'au ventre, & nage rarement. Plus de fix heures avant la tempête il en a le preffen- timent, & fe réfugie fur les vaiffeaux qu'il trouve en mer. Dès que les marins s'en apperçoivent , ils fe préparent à foutenir l'orage. C. Linné, {a) Ornithol. tom. VI. p. i«7 & 168. pi. XV. (t). (£) V. quant au re/le Briffon , ornhh, tom, VI- p> 14°> ?'• 13- fi' '• (')• DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. yj Procel/aire du Nord ou cendrée. V> e t oifeau eft gros comme une corneille. La tète eft ronde, les yeux ronds Se noirs , le bec losv^ comme k tête, incarn.ic fonce , lifTe , applati & bolïué (a). Le cou eft un peu plus long que la tète , le corps eft ovale, applati, couvert Je plumes très ferrées, fur tout à la partie inférieure. Les ailes (repliées le long du corps (/) ) font en fer de lance, & plus longues que la queue. Le dos elt blanc, la tête , le poitrail, le bas du ventre , & la queue blanchâtres ; le ventre cendré clair; les pieds courrs ex incarnat ; chacune des mandibules eft compofée de cinq olîelets joints enfemble par future (/•). Les plumes de l'aile diminuent depuis les extérieures vers le corps: les neuf premières font obtufes ; les fuivantes font nomBreufes, courtes, lâches, Se plus moulfes. La queue eft arrondie, moins longue que les pieds; elle a. environ feize plumes obtufes. Le corps- eft couvert d'un duvet aufïï fin que la foie. La poitrine eft très charnue. Les cuilfes font nues au delTus de l'articulation ; les jambes aplaties ; les pieds à trois doigts joints par des membranes. A la place du doigt pofterieur il y a un ongle conique. Les différences qu'on obferve dans le plumage de ce genre font peut-être caufées par l'âge, comme dans les mouettes, qui deviennent en vieillillant blanches ou grilàtres. On trouve cette procellâife depuis le foixante- deuxième degré juf- ques vers le quatre- vingtième. Elle eft rarement en pleine mer durant le vent & la tempête , ne vient gueres au rivage que pour y dépofer fes œufs fur les pointes de terre les plus avancées, vole dans cette mer entre les glaces , y vit de poilïbn , & recherche fur-tout la chair de baleine. Lorfque les pêcheurs en ont pris une , ces oifeaux & quelques autres fe jettent delTus par miliers , en enlèvent des lambeaux, & les avalent gloutonement : quoiqu'on fafle entourer la baleine par des cha- loupes, &: que les pêcheurs les chaffent, les frappent, & en tuent fou- vent, ils ont peine à les écarter. Cet oifeau fuit les vailfeaux : il ne plonge pas , mais il vole en tafant la furface de l'eau, pour y découvrir fa proie. Les Allemands l'ont nomme malle- muke ou folle- mouche , à caufe de fon acharnement à la chair dé baleine. Ane. Roland/on Mar- tin. Pic à trois doigts. V-içt oifeau fut trouvé en Dalécatlie. Il eft aullî gros qu'un mauvis, a la torme d'un pic, le plumage noir, varié d'autres couleurs, une raie ( j) Difhngué à fon milieu en deux patries par ua enfoncement qui ft trouve 201 d:ux mandibuFcs inférieure & fupérieure. (t). (b)V. Brijf. ornith. pi. n. fig. i. (r). 56 MÉMOIRES ABRÉGÉS blanche depuis l'ouverture du bec jufques derrière le cou, une autre raie blanche depuis le coin des yeux jufques fur le cou; elle s'y joint à la précédente, s'étend le long du dos , & fe termine à la queue : le bas du corps également varié de noir & de blanc ; la moitié du poitrail de couleur blanche ; les plumes du haut des ailes, au troilieme 6c cin- quième rang, noires , parfemées de petires taches blanches-, le bas gris- cendré rirant furie noir, avec fept ou huit rangs de grandes taches blanches & rondes, tranfverfales fur le haut de l'aile ; les plumes qui couvrent l'aileron , femblables à celles du bas du corps; la queue courte & roide comme aux autres pics; les plumes extérieures de la queue entièrement noires, excepté la partie extérieure des deux côtés qui eft tachetée de blanc & plus ferme; fur la tête une tache jaune, plus petite qu'aux autres pics; le bec eft pointu , conique , aplati des deux côtés jufqu'à la pointe, triangulaire à la partie fupérieure & inférieure, mais un peu arondi i l'inférieure; les jambes courtes, & trois doigts feulement à chaque pied , dont les deux antérieurs allez gros, le p- té- rieur un p.'u plus petit , Se l'éperon plus gros Se plus grand que les doigts antérieurs (a). C. Linné, Coq-râleur, o s nomme ainfi dans la Smolandie & dans la Gothie occidentale, un oifeau qui vient de l'accouplement du gros coq de bruyère, mâle , & du coq de bruyère à queue fourchue, femelle. Il eft plus gros Se plus long que le coq de bruyère femelle, a le bec droit Se noir, les taches rouges à la tête , les couleurs du cou , les pattes., Se la tète du coq de bruyère à queue fourchue , mais un peu plus groffe. La couleur des plumes du corps eft femblable à celle du coq de bruyère , excepté les couvertures de la queue , qui ne font qu'un peu tachetées dans le coq- râleur: le milieu des plumes eft concave comme dans celui à queue fourchue. Son cri ne reffemble ni à celui du père, ni à celui de la mère ; c'eft une efpece de râle qu'il fait à plusieurs reprifes, Se en s'agitant ainfi que le coq de bruyère : cet oifeau ne multiplie pas: il habite indifféremment avec l'une ou l'autre des efpeces qui l'ont produit. G. j4. Rutenskiœld. Tourterelle et Amérique. jL i l e eft à peu près de la grandeur de notre tourterelle. Tout le corps eft cendré bleuâtre. La partie antérieure de la tête eft d'une (a) On a trouvé des pics à trois doigts dans pluficurs parties du Nord. Edouard en cite un de la baie d'Hudfon, tom. j. p. 114. MelTer Schrait, un de Sibérie. M. BrilTbn en décrit un, & dit qu'on en a envoyé à M^ de Réaumur plufieurs de l'Amérique feptenttionale & de Caïenne. (f). fc couleur DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. j7 couleur moins vive que le tour du bec : les côtés & le derrière du cou font couleur de cuivre très brillante, tirant fur le pourpre, & chan- geante en verd lorfqu'elle reçoit la lumière. Le haut du dos eft cendré roulfâtre clair, le bas eft bleuâtre pâle. Les deux plumes extérieures de l'aile font toutes noites : quelques autres font blanches à la pointe ; d'autres ont le .bord extérieur roufsâtre ; d'autres ont le bord intéticur blanchâtre. Les couvertures des ailes font en partie noires, en partie cendré bleuâtre , ou roufsâtre clair tacheté de noir. Les deux mitoyennes de la queue recouvrent les autres ; elles font les plus longues & de couleur noire; les autres font blanches à la pointe jufqu'au tiers : le refte eft cendré clair bleuâtre : les extérieures font plus courtes que le; mitoyennes d'environ les deux tiers: le croupion cendré; les couver- tures du delïiis de la queue cendrées, les fupérieures très blanches; la poirnne ronfle , plus claire vers le ventre qui eft blanc , les cuifles blanc fale , les ongles noirs. La tête & le cou de la femelle font d'un cendré brillant. Le cou au dertous du bec eft blanc: la poitrine d'un roux clair ,1e ventre blanc fale, les ongles «oirs , blancs à la pointe. Ces tourterelles vivent de froment, de farafin, de feigle, de gland, de mûres & autres fortes de fruits. Elles aiment la terre imprégnée de fel. Les Iroquois de l'Onondago en prennent beaucoup au filet auprès des fources falées de leur pays : lorfqu'elles y font en grand nombre , on ies tue à coups de fulïl. Leur pays natal eft le Canada : elles y reftent jufqu'à la fin d'Août, ou au commencement de Septembre. Lorf- que les neiges commencent à couvrir la terre ; elles fe raflemblent , &z la nation entière , qui eft extrêmement nombreufe , parte vers le fud nux forêts des Illinois : ce pays eft par la même latitude que la Pert- (llvanie & la Virginie ; la terre y eft découverte durant tout l'hiver. Elles évitent les côtes habitées , où les bois font coupés , les dangers plus grands, leur nourritute moins abondante, & vont chercher la paix n« fond des déferts où aucun homme n'habite. Mais lorfqu'il y a di- fette dans ces forêts, lorfqu'un froid extraordinaire y couvre la terre de neige Se de glace; elles fonr obligées de fe rapprocher de leurs en- nemis, & viennent fondre pour ainli dire furies habitations angloifes. Elles volent très près l'une de l'autre, & toute la troupe eft Lmbla- ble à un nuage épais qui dérobe la vue du ciel : on la voit quelque- fois parter durant deux ou trois heures : elle occupe trois ou quatre lieues en longueur , & plus d'une lieue en largeur. Lorsqu'elle tombe fur un bois , elle le couvre en entier : des branches extrêmement grottes rompent fous le poids : les arbres mal affermis font renverfés : les fruits font confommés en peu de temps , & la -na- tion parte ailleurs. Le bruit que font ces oifeaux air iî raffemblcs rend leur approche facile : on les" tue à coups de rufil ou même avec des bâtons ; mais on n'ofe pas aller de nuit dans les bois qu'ils ont occupés , parce qu'on y feroit en danger d'être blette par la chû-e des grottes branches iV même des arbres. Après un grand partage de ces tourte- relles en Penlilvanie & dans la nouvelle Jerfei, plutieuts équip H \ 58 MÉMOIRES ABRÉGÉS ont dit qu'ils avoient trouvé en mer un efpace d'environ trois lieues couvert de ces oifeaux qui étoient morts : c'étoit fans doute un coup de vent qui les y avoit jettes. A mefure que les neiges fondent , ils fe rapprochent du Canada , &c s'y retrouvent ordinairement vers la fin d'avril ou le commencement de mai. Alors ils s'acouplent , ils font leurs nids , ils foignent leur couvée. Ils nichent fur .les plus grands arbres , & on en rrouve fouvent cinquante nids fur un feuL Quelques- uns ptétendent qu'ils font deux couvées par an. Les Américains ne fourîrent pas que l'on tue ces tourterelles lorfque leurs petits font encore dans le nid : ils difent qu'il eft cruel de les faire ainfi mourir de faim en les privant des fecours du père & de la mère. S'ils voient des étrangers fe préparer à cette chafTe , ils tâ- chent de les en détourner en excitant leur pitié; quand ce moyen eft impuiftanr, ils emploient la menace. La toutterelle d'Amérique eft un excellent manger , fur-tout lorf- qu'elle eft jeune : les Canadiens prennent les petits dans le nid, les élèvent &C les engraiffenr. On les apprivoife facilement ; on les accou- tume à venit prendre dans la main ce qu'on leur préfente; mais il eft rate que l'on réuflilfe à les rendre domeftiques : dès qu'elles fortent des maifons, elles volent au bois & ne reviennent plus. M. de la Galit- foniere a fait tranfporter deux fois en France pluiieurs de ces tourte- relles , à dellein de les lâcher dans les bois, & d'en ttanfplanter l'efpece en Europe. Pisrn Kalm, (a). o Bec croifé. n le trouve en Suéde , en Norvège Si dans l'Amérique fepten- trionale (a) 11 eft gros comaie une petite grive, & va par bandes comme l'étourneau. Quelques uns font rouges, & les autres jaunes: les rouges font les jeunes de l'année : les plumes qui viennent après la première mue font de couleur jaune; celles qui ne tombent point ptennent la même couleur, & les unes & les autres ne changent plus. C'eft ce qu'on obferve conftamment en Suéde dans ceux qu'on é eve en cage. 11 n'y a que 'la partie touge des plumes qui devienne jaune , celle qui eft grife ne change pas. La petite touffe des narines , la queue & les ailes , confervenr auffi leur couleur grife. Le plumage des oi- feaux change quelquefois de couleur accidenrellement. On a vu à Af- pernœs un chardonneret &: un bouvreuil, enfermés long-temps en cage, devenir tour noirs. Le jaune du bu croifé eft un citron foncé. Cet oifeau vit de toutes fortes de gtaines , mais fur-tout de cormes & de baies de genévrier : il n'en mange que les pépins. On le voit en Suéde au mois de novembre, avant que les neiges tombent. 11 fe raiîemble aux endroits où il y- a beaucoup de cormiers, mange avi- ( u ) V. Brijf. ornithol. premier vol.p iot. (£) On le trouve auîVi en Allemagne. V. Brifl. ornith. tom, III. p. 32?. ■ Couec.* Ojoad.-parne/.eàraruj. Tarn XI. PI ZLL . ^ÏM Tauyara. Ciron <.(es Oiseaa.r . Couleuvre de Smolanilie- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. fj dément le fruit de cet arbre , ( qui fans doute l'enivre (/)),& quand il s'en eft rempli il fe lailTe prendre aifément : on diroit qu'alors il n'entend ni ne voit, il eft facile de l'élever; il chante bien, devient familier, Se mange dans la main fans crainte. Lorfqu'on lui donne des vers , il en ôte la tête Se mange le refte. And. Schxnberg AnJ:r- Jbn. Tangara à tête bleue. Le tangara eft gros comme une lavandière. La tête eft d'un bleu très vif; le devant du cou, la poitrine iv le ventre font d'un jaune doré ; le dos jaune verdâtre, les ailes Se la queue vettes fins mélange de jaune , lorfqu'elles font repliées ; noires delTiis Se deflbus aux parties où les plumes fe recouvrent l'une l'autre. La couverture de la queue eft verre jaunâtre. Le bec eft de forme conique, Se moins courbe à la bafe que celui du buiant. Il eft noir, pointu , un peu atrondi ; la man- dibule fupérieure un peu plus longue que l'intérieure qui eft légère- ment arquée aux côtés. Il y a cinq ou ux poils près de l'ouverture du bec, la langue eft un peu fendue, les narines oblongues , Se pref- que entièrement couvertes de poils Se de plumes. Les pieds font gris, les ongles courbés ; celui de derrière eft plus courbe & plus fort que les antérieurs. Entre ceux-ci, celui du milieu eft plus gros que les deux autres, mais non pas plus long. C. Linné. (Voy.pl. III. ) îvioincau de neige. y Sj Gfc de la grandeur de l'alouette & du poids d'une once. Dans le mâle, la tête, la poitrine, le cou qui eft court , &: le ventre font blancs: le dos eft noir Se varié de petites ondes prefque imperceptibles, formées par les extrémités blanches oh brun-jaunâtres des plumes. La couver- tute du deflus Se du deffous de l'aile eft blanche avec un peu de noir vers la racine. Les ailes paroiftent blanches , quand l'oifeau les tient repliées; elles font noires à la pointé vers la partie inférieure, & ont vers le lînus de l'aile une tache noire formée par deux petites plumes. L'extrémité de la queue eft noire au milieu, & peu échancrée. Dans la femelle, la tête, la poitrine, Se le cou .qui eft fort courr, font brun-jaunâtre. La partie fupérieure de la poitrine eft pâle & de- vient peu à peu blanchâtre; le dos eft de couleur noire , Se varié de raies longitudinales brun-jaunâtte. Les plumes qui couvrenr les ailes font brun-jaunâtte par le haur, blanchâtres au bas; celles de la queue font noires avec les pointes btun-jaunâtres. Dans le mâle Si dans la femelle, les yeux font petits Se noirs. Le bec .eft de forme conique , pointu , ptefque tout noir , très fouveiu Hij Go MÉMOIRES ABRÉGÉS fauve par de flous. La mandibule inférieure eft plus courte Si plus cpaifle que la fupérietire. Les angles à la hafe font arondis ; les narines rondes, un peu relevées , couvertes de plumes; les jambes brunes Si point longues. Le mitoyen des trois doigts antérieurs eft le plus long ; le poftérieur eft le plus gros , & fon ongle eft une fois plus grand que celui» du doigt mitoyen qui eft une fois plus grand que ceux des la- téraux : ces quatre ongles font de couleur noire. La langue eft charnue , molle, conique, lifte, fendue à la pointe : le filet de la langue eft comme une flèche , & chaque crochet poftérieur eft fendu. Le larinx a des deux côtés de petites dents. La partie des plumes qui eft recouverte eft noire , excepté dans la moitié extérieure de l'aile : les huit plumes qui la compofent font noires en bas-, Se blanches par le haut, ainfi que la feizieme. Le moineau de neige change de coulent, ainfi que le lievte & la perdrix blanche , & les autres animaux qui vivent dans un ait très froid. En hiver le mâleale cou, la tG-te , & la poitrine blanche comme la neige : la tête feulement a une légère teinte de brun-jaunâtte : mais la chaleur de la canicule teint ce beau blanc de jaune obfcur , Se ré- pand fur le dos noir des ondes jaunâtres , qui cependant font moins apparentes que les raies de la femelle. Si on tient cet oifeau tout L'hiver dans une chambre chaude , il y conferve fes couleurs d'été. Le moineau de neige coutt Se faute comme l'alouette. Il habite en Laponie pendant l'été , fur les montagnes de neige & de glace : on l'y trouve avec le pluvier, la gelinote blanche, & quelques autres oi- feaux qui courent au bas des montagnes. Il s'y nourtit de la graine dn petit bouleau à feuilles rondes Se crénelées. Lorfqu'elle eft couvette par la neige giacée , il defeend dans la plaine, Se retourne aux monts de neige vers la fin de l'hiver. On ueut l'élever en cage ou dans un appattement. 11 eft recherché à Stockholm peut fa blancheut & non pout fon chant; il gafoui'le tatement, ctie comme un geai lorfqu'on le touche , ne dort prefque jamais la nuit, Se vole ou faute un peu dès qu'il apperçoit quelque lumière. Il fe trouve donc très bien lur les monts glacés de la Laponie , où il n'y a point de nuit en été. Il eft très bon à manger lorfqu'il a été engraifle. C. Linné. ( PI. 111. pag. 59.) Aigle à trois jambes. Vjet oifeau fut tué auprès de Lond en Scanie. Entre les deux jam- bes naturelles , il en avoit une troilieme qui paroilToit plus courte que les deux autres , parce que- l'os de la cuifte Se celui de la jambe étoient courbés. Le pied étoit compofé de. fept doigts, plus jaunes qu'à l'ordinaire. Les ongles des deux doigts extérieurs étoient noirs , les cinq autres blanc opale, Se relferrés l'un contre l'autre. Cet aigle avoit trente-deux pouces de long, Se environ cinq pieds de vol. Gujiav. Liiihk. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 6\ INSECTES. Efcarhot-tircur. vj'est un efcarbot de grandeur médiocre. Les antennes n'atteignent pas jufqu'à h moitié du corps : la tête, le corfelet , Se les pieds font rouge de brique (les taureaux des ailes font d'un bleu noirâtre , plus larges derrière que devant ; l'extrémité en eft obtufe : le ventre eft d'un rouge obfcur un peu jaunâtre. 11 refte caché entre les pierres jufqu'à la fin de mars ou au commen- cement d'avril : alors il commence à fortir quand le temps eft beau. Ce qui diftingue particulièrement cet animal, c'eft que lotfqu'on le touche ou qu'un autre animal le pourfuit , il lâche p.ar derrière une explolion accompagnée d'une vapeur bleuâttc , Se répète ce petit bruit fiuffi fouvent qu'on le touche. 11 y a un grand efcarbot rougeâtre-violet à bords verd foncé, qui donne fouvent la chaffe au tireur. Quand celui-ci eft las , Se fe voit près d'être faifi par fon ennemi, il tire iv l'effraie; Se tandis que celui-ci eft arrêté, le tireur fe fauve. Mais il arrive quelquefois que malgré fes coups redoublés, il eft joint par fon adverfaire qui le prend par la tête Se le tue. Dan. Rolandcr. Cigale a" Amérique. Vjet infecte a dix huit lignes de longueur : les ailes ont un pouce une ligne de long : la partie la plus grolTe du corps a quatre lignes de ciiametre. La tête eft prefque perpendiculaire, Se même un peu inclinée vers le corps. Chaque mâchoire a huit raies ou lillons parallèles. Ledef- fus de la tête eft noir, & il y a trois points noirs entre les deux yeux. Les antennes font déliées, noites , longues de deux lignes. Les yeux faillants Se rouges, la prunelle noire. Le torcelet eft rond, lilTe , Se noir, le corps gris, velu par deffus, annelé par défions de jaune Se de noir ; les flancs noirs ou gris foncé. Les nervures des ailes font brunes Se le bord inférieur eft jaune. Les fix cuifles font à l'extétieur d'un noir brijlant , jaunes en dedans. Les jambes font brunes ou brun-jau- nâtte , les pieds noits. L'intétieur de chaque cuilfe eft armé d'une pe- tite pointe ; celles de devant en ont deux. 11 y a fous le corps un ai- guillon gros comme une moyenne aiguille, long de trois pouces & demi, filloné intérieurement. A l'extrémité de la queue il y en a deux plus courts Se un peu velus. La pattie de cette cigale eft cette pattie de l'Amérique qui comprend la Géorgie, la Caroline, la Virginie, le Mariland , la Penlilvanie , la nouvelle Jerfey, la nouvelle Yorck , la nouvelle Angleterre, «S: même le Canada. C'eft pendant le mois de mai qu'elle dépouille la forme 6i MÉMOIRES ABRÉGÉS de ver. Il y a certaines années où l'on n'en trouve qu'un petit nombre répandu çî & là; d'autres où l'on en voit pre'que fubuement une multitude innombrable aux endroits où la veille même on n'en apper- cevoit pas une feule. Elles grimpent aullîtôt Se volent fur les arbres , qu'elles ne quittent prefque plus. Environ trois jours après elles commencent à chanter, Se font un' Ci grand bruit dans les bois, qu'il faut y parler à haute voix pour s'en- tendre, Se même crier de toutes fes forces li l'on eft éloigné l'un de l'autre. Elles ne font auflî nombreufes dans la même année , qu'en certains cantons; Se on croit avoir obfervé qu'elles ne reparoiflent en lî crand nombre dans le même canton qu'à chaque dix-fepticme année. Elles percent les branches tendres dont l'écorce eft unie , mais fur- tout celles du chêne & du pommier : on croit que c'eft pour y dé- pofer leurs œufs , & que ces piquures font fécher les branches , & quel- quefois périt l'arbre même ; elles ne font aucun autre mal. On a re- marqué que dans l'année oui fuit celle qui a été fertile en cigales , il paroît une quantité prodigieufe de chenilles qui dépouillent les ar- bres auflî complètement que le fait l'hiver (a). Les cigales s'accouplent dix- huit ou vingt jours, après leur métamor- phofe, & ne vivent gueres que vingt-quatre jours après leur accou- plement. Les cochons, les coqs, Se plulieurs oifeanx font avides de cet infecte. Les Américains le mangent auflî : leurs femmes Se leurs enfants vont les prendre au bois, les font cuire à leur retour, & on les mange comme un très bon mets. Ils en font de même des jeunes guêpes, lorfqu'elles font encore blanches, Se que leurs ailes patoiflenc à peine. P. Kalm, Sauterelles , aliment des Arabes. Lorsque les habitans de la Mecque ne reçoivent pas des bleds d'Egypte, ils éprouvent une grande difette Se mangent alors des fau- terelles. On les fait fécher au foleil ; on les pulvérife dans un moulin , ou dans un mortier; Se on en prépare une efpece de pâte qu'on fait cuire en tourteaux dans une poêle. Ils en mangent aulli quelquefois fans que la difette les y oblige.' On les met cuire dans l'eau quelque temps; on y ajoute du beurre , Se on en fait un ragoût qui n'e't pas délagréa- ble. Un favant Arabe nommé Mahmed Platon ( a) , qui avoit de- meuré fis ans à la Mecque, certifia ces faits au Caire à l'auteur de ce ( a ) Ce retour périodique de la fécondité des cigales , & cette fuccefiïon des cigales & des chenilles n'ayant aucune caitfe naturelle que nous puiffions même (oup- çonner , paroiffenr être des préjugés du peuple , qui s'imagine facilement, que deux événements contemporains ont la même caufe , ou que l'un eft caulc nécelTaire de l'autre. Les obfcrvacions ultérieures prouveront la vérité ou la faulTeré de ces opinions. ( t ). (A) Les Arabes du Caire qui s'adonnent aux feiences ont l'ufage de donner le nom d'an aicicn pliilofophc à ceux d'entre eux qui fe diltingucnt par hurs connoitlanccs. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 6$ mémoire, en ptcfence de M. Le Grand, premier interprète françois , & d'un neveu de? Fonrmont. Le même auteur interrogea auffi à ce fujet les Arabes qui lui fervoient de guides dans la Paleftine : ils ré- pondircnt que les fauterelles n'étoient pas leur nourriture ordinaire , mais qu'ils en mangoient en voyage , lorfqu'ils roanquoient d'autres aliments. Il y en avoit beaucoup dans cet endroit : l'Arabe qui pailoit en fit ramaffer par quelques jeunes gens : il leur ôta les ailes, les jam- bes, & les cornes, les ht cuire quelque temps , verfa dellus du beurre fondu, 6V les mangea l'une après l'autre en les trempant encore dans le beurre fondu. Il ajouta qu'elles font meilleures lorfqu'on a le temps de les faire cuire dans l'eau, &: de les apprêter enfnite avec du beurre. Les fauterelles de Syrie, d'Egypte, & de Paleftine, font du même genre que celles d'Europe, & parmi celles de touts ces pays on trouve les mêmes efpeces que nous voyons dans nos campagnes , 6V: les Arabes les mangent toutes lans choix & fans préférence. Fred. Hajjelquijl. Cigale luifante } ou porte lanterne de Chine. JL e corfelet eft petit, triangulaire, de couleur de chair. Le corps eft jaune en delîus , noir en deffous, compofé de fept ou huit anneaux bordés de jaune fous le ventre. Les deux ailes antérieures font un peu plus longues , & une fois moins larges que les poftérieures : elles font comme compofées d'un réfeau verd fur un fond noir. On voit au haut de l'aile deux rangs de taches jaunes , couleur de chair en leur milieu, qui fe croifent l'une l'aurre : le refte de l'aile eft parfemé de petites taches couleur de feu jaunâtre , & de grandes taches de même couleur, bordées de blanc. Les deux autres ailes fe croifent fur le dos ; elles font noires à la poinre le refte de l'aile eft jaune. Les cuilfes font jaunes, les jambes noires à la pointe, le refte de l'aile eft jaune. Les cuifTes font jaunes, les jambes noires , les pattes jaunes Se armées de griffes. Les jambes poftérieures font plus grandes & plus fortes que les antérieures : il eft vraifemblable que cet in- fecte laute comme les fauterelles. La tête fe ptolonge en forme de trompe, prefque aulli longue que le corps; elle eft rouge-foncé en delfus , jaune en deffous , piquetée de blanc, creufe à l'intérieur; les yeux font ovales; la bouche eft faite comme une longue alêne, qui fe recourHe & fe couche entre les jambes. C'eft vraifemblablement la trompe qui eft la partie luifante de cet infecte : comme on ne l'a point eu vivant en Suéde , on ne peut pas l'aflurer. On y a vu des efpeces d'antennes, ou plutôt leur origine : on foup- çonne qu'elles ont été brifées. C. Linné. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. o; s'y aranger. Les antennes font Ci fines qu'elles égalent à peine la dixième partie d'un cheveu. Les jambes ont trois parties principales , dont la dernière efk fous- divifée en d'autres parties plus petites; elle en a quatre danslesdeux jambes poftérieures. La féconde partie principale y eft armée latérale- ment de deux pointes , & en a plufieurs à fon extrémité inférieure , ainfi que les- deux fuivantes : la dernière eft petite, ovale , & porte la- téralemenr deux griffes. Ces pointes & ces griffes- aident l'animal à4 fauter. Pour cet effet il place perpendiculairement la première des trois parties principales de fes jambes de derrière : les deux autres qui font armées de pointes font couchées fur le rerrein : lorfqu'il tend cette- jambe , en s'élançant, les pointes le retiennenr, & dirigent en avant tout fon effort. Si on le met fur une glace de miroir , il faute dix ou douze fois moins loin. Lorfqu'il a fait un fuit , fes jambes de derrière demeurent allongées & croifées l'une fur l'autre comme fi elles étoient forr laffes. En automne, vers le mois d'oftobre , on trouve cer infecte en grande quantité fur toutes les plantes, & principalement fur l'orme : il y en a plufieurs qui font accouplés. Si on les met fur un verre , pour les regarder en delTbus, on voit que l'extrémité poftérieure du mâle embraie dans la femelle la même partie avec une efpece de frange. Ils ont le plus fouvent la tète tournée vers le même côté, & font rarement en ligne droite. Si l'un faute dans cette pofition , l'autre le fuir 5c faute avec lui. Vers ce même temps les femelles font rem- Elies d'oeufs, jaunâtres, allongés, lifies, brillants, pointus par un out. On trouve cette petite cigale dans fon écume dès le mois d'avril : elle n'eft guère plus grande alors que l'œuf dont. elle eft foitie , & il y en a quelquefois fepr ou huir enfemble, de couleur jaune: mais on n'en trouve pas une feule de l'année précédente. 11 eft donc vrai- femblable que cet infecte éprouve le fort de touts les autres, & qu'il met fes œufs fur les plantes où ils reftenr pendant l'hiver, & éclofent au printemps. C. de Ghetr , chambellan du roi. Punaifc du bouleau. L'ILE eft de grandeur médiocre, de couleur jaune-pâle, pointillée de noir. Les yeux, la bafe du bouclier, le dos fous les ailes, les ftig- mates, font noits ; les bords du dos , blanchâtres, & dentelés; la partie poftérieure du ventre eft rouge jaunâtre , les ailes toutes blanches, ainfi que la partie membraneufe de leur couverture. Elle pond dans le mois de juin fur les feuilles de bouleau, & pré- fère le côté du nord-ouell, au contraire de rours les infectes qui évi- tent cette expofition. Les œufs font pofés tout près l'un de l'autre ; il y en a environ quarante ou cinquante de couleur blanche , rouges à Coll. acad. part, cira/ig. tom, II. I U MÉMOIRES ABRÉGÉS la pointe tournée en deflus. La mère les couvre foigneufemenr, fans les toucher avec les pattes, &c fans les prefler avec fon corps. Elle ne s'en éloigne que pour aller chercher fa nourriture, & y revient promp- tement. Si on la touche , elle ne fuie pas ; lorfqu'on veut l'en ôter par; force , elle réfifte autant qu'elle peut , & continue à la couvée fes foins maternels , jufqu'à ce que les petits aient fait prefque toute leur crue. Le mâle de cette punaife, ainfi que le tigre & le crocodile, atta- que fes petits, & les tue : mais la mère toujours attentive, s'oppofe à l'effet de cette férocité. Dès qu'elle voit le mâle approcher elle colle fur la feuille un de fes côtés, pour lui fermer le partage , & fe re- mue vivement pour l'écarrer. Il veut tourner du côté où le petit mou- vement de la femelle laiife à découvert fes petits : mais elle, laiflanc retomber le côté qu'elle avoir élevé en baiflant l'autre , fe retrouve fur la couvée & s'oppofe au mâle. Celui-ci renouvelle fes attaques avec fureur. Ces mouvements répétés épouvantent les petits : ils prennent la fuite & fe difpetfent ; la mère ne peut plus les défendre : le mâle arrête ceux qu'il peut joindre ; il les prefle avec le ventre contre la feuille, & cherche à les percer ; mais il y réuflît rarement. Comme fon aiguillon eft couché fous la poitrine & très long ; s'il tient la. petite punaife fous fon ventre , il ne peur l'atteindre : lî elle eft fous fa poitrine, il eft obligé d'élever le corps & la tète , & pendant ce mouvement fa proie lui échappe : il ne parvient très fouvent qu'à en tuer un feul. Cependant la famille difperfée fe raffemble fur une feuille : dès que le mâle la trouve, il renouvelle fes attaques. Adolphe Modcen Cochenille de l'arboujîer. On connoît une cochenille d'Europe qui s'attache au knauel ou fclé~- ranthus , ( efpece de blitum ( / ) ). Quelques ■ uns l'ont nommée cochenille polonoife , parce que fa plante croît principalement en Ukraine &C en Pologne ( a ). La couleur qu'elle donne eft aufli belle que celle de la cochenille d'Amérique ; mais elle eft petite & rafe , de même que celle qu'on trouve au pied de la pilofelle. Il y en a une autre efpece qui s'attache à l'arbouiïer. Elle eft une fois aulîi grolfe que celle du knauel , ou grolfe comme un grain de riz. Le corps qui eft de couleur roufle, Se lifte au commencement, fe couvre d'un duvet blanc qui s'entrelace , & fe détache enfuite , de forte que l'animal paroît être dans une peau blanche. Il fe tient auprès de la racine , à la partie de la tige qui eft recouverte de terre ou de moufle, ôc un peu humide. On pourroit tirer de cet infecte laplus belle couleur. Lorfqu'on le recueille , il faut aufli-tôt le mettre fécher au ( a ) Elle croîc aufli aux eiwironi de Paris , & daus plufleurs autres endroits de te France. ( t). DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 67 four : autrement , il fe métamorphofe & devient inutile. C. Linné. i 1 — ■ m Palais cornu. On a trouvé cet infecte dans la Moldavie. Il eft de la grandeur d'un papillon moyen , a la tête noire , jaune-pâle aux côtés ; la bouche armée de quatre cornes fenfitives , deux longues &: deux courtes ; ca- ractère qui l'éloigné des éphémères & des demoifelles , & le met au nombre des friganées ou palais cornus. Les amenés font aufli longues que le corps , fans articulation , un peu grotTes , divifées à leur exrrémité en trois parties ; le corcelet court , noir , & jaune ; le ventre oblong , moufTe à l'extrémité poftérieure ; les fix jambes jaune- pâle. Les deux ailes fupérieures font larges , relevées , jaune de foufre onde de brun , traverfées par quatre ou cinq nervures directes , joinres enfemble par des veines qui forment une efpece de filet. Les deux ailes inférieures font une fois auffi longues que le coips : elles font très étroites , & le deviennent de plus en plus depuis la bafe julqu'à l'origine. On y voit de larges raies, brunes & jaune-pâle alternativement, avec d'autres petites raies qui rencontrent à angle aigu la ligne longi- tudinale. C. Linné. PAPILLONS. Papillon violet de Chine. V_» e beau papillon de jour a trois pouces & demi de largeur lotfque fes ailes font étendues. Les yeux font grands & brun-rouge ; la tête ÔC le corcelet font noirs , tachetés de blanc ; le corps eft petit en propor- tion des ailes ; le ventre long, mince, & noir; on voit feulement à l'extrémité quelques anneaux ou raies bleu de ciei. 11 a fix jambes dont les deux antérieures font extrêmement courtes , & ne lui fervent point, à marcher : les pieds ou griffes font noirs. Les ailes font bien étendues : les deux fupérieures font par-deflus d'un violet vif éV velouté qui eft changeant en noir : ce fond violet porte des taches bleu ciel de différentes grandeurs , qui font blanches au milieu , & vers le bord extérieur quelques perires taches blanches. Le deffus des ailes inférieures eft de couleur brune , à bords tachetés de blanc : le deffous des quatre ailes eft btun , avec des taches blan- ches un peu bleuâtres , de différentes gtandeurs. Papillon d'argent trouvé en Danncmarck. Vj r lui- ci eft un papillon de nuit ou falene. Il n'a pas plus de huit lignes de long fur fept lignes de large. La trompe eft longue & en *3 MEMOIRES ABRÉGÉ? fpirale ; la tête & la partie antérieure du corcelet , jaune, un peu rou- geâtre . l'autre partie brune Se rrès-velue ; les yeux bruns , la rrompe & lés amenés jaune-brun ; le venrre gris-brun, teint de ronge, Se fîx jambes à l'ordinaire. Le delfqus des ailes eft gris-blanc, brillant, & un peu rougeâtre , avec deux raies brunes, tranfverfales fur les inférieures. Le délions eft maron , brillant ; avec trois taches argentées , Se quel- ques-unes dorées , mêlées de quelques raies brunes : ces taches ont l'éclat de l'or Se de l'argent poli (aï. Ailes des papillons. JCiLLES font compofées de deux membranes comme celles des mou- ches ( b ). Parmi plufieurs papillons élevés dans une chambre , il s'en trouva un qui fut attaqué d'hydropifie : une de fes ailes devint grofle & pe faute ; lorfqu'on l'inclinoit d'un côté, l'eau épanchée y tomboit, & couloir d'une exttémité de l'aile à l'autre , fans que les nervures y mi (lent aucun obftacle. On fip la ponction à cette aile malade : il en fortit trois ou quatre gouttes de liqueur verdârre , Se on vit alors clai- rement les deux membranes. En les féparant l'une de l'autre , il fallut divifer chaque nervure fuivant fa longueur, de forte qu'une moitié refta dans la membrane fupérieure , & l'autre dans l'inférieure : un microf- cope fit voir que ces deux moitiés étoient creufes. 11 eft aifé de féparer ainli les membranes dans les ailes des papillons nouvellement éclos ; mais cette opération eft impoflïble , lorfqu'elles ont pris toute leur éten- due. On voit auflî que les nervures n'empêchent point le cours Se l'action des liqueurs , qui -vraisemblablement eft la caufe principale de la rapide extenfion des ailes , comme M, de Réaumur .la penfé (c). Situation des barbes dans la crifalide. JL e même auteur dit que les deux graqdes cornes de la crifalide des papillons à quatre pieds, contiennent les barbes de l'infecte , Se en font comme l'étui. Mais li vers le temps où il doit éclore , on ouvre fon enveloppe avec la pointe d'un canif , on voit que ces deux cornes couvrent les yeux de l'animal & non pas les barbes. Elles contiennent une partie des yeux & le refte eft vuide : on peut couper en entier ce refte , & les yeux paroilTent alors à découvert. Le papillon que l'on commence à délivrer de cette manière achevé cette opération lui- même, Se fort de fa coque : alors il eft aifé de voir la vraie place des barbillons , & leur iïtuation dans la crifalide. Ils font couchés fous la tète vers le ventre de l'infecte , entre les deux jambes antérieu- res, probablement entre eux , & la trompe eft couchée fur ces bar- fa) V. E/eaf. Albin. S4. pi. g. h. Il dit que la chenille étoic verte, & fut trouvée fut des plantes aquatiques. (A) V. mim. de Réaumur. tom. 4. tnêm, 8. p. 34&> {c) Premier t partie, dernier mém, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. our fauter. Cet infecte confomme une Ci grande quantité d'otge que a plupart des épis avoient à peine quatre ou cinq bons grains. Lorfqu'on ne les examine pas, on pourroit croire qu'ils font pleins 8c de bonne qualité: mais quand l'orge a été battue, on voit que la plupart font vides. C. Linné. - 86* MÉMOIRES ABRÉGÉS o Pou /auteur. n connoît fous ce nom un genre d'infecte qui faute comme la puce , mais par un autre mécanrfme , & dont quelques efpeces appro- chent du pou. Celui qu'on décrit ici eft de cette nature. Le corps eft ovale & prefque auffi large que long ; fa longueur n'eft pas de deux lignes. La tête eft ronde &c groffe; le cou prefque nul , la partie pof- térieure fe termine en pointe, & porte une autre partie conique qui paroît divifée en deux, & jointe au corps par un membre annulaire. La peau du corps eft tendue , &C l'on y apperçoità peine des anneaux. Tout l'animal eft parfemé de poils. Les antennes, compofées de plufieurs articulations, font fur la tête au-deffous des yeux : elles ont une grande flexibilité. Les yeux font au nombre de liait de chaque côté: ce font des demi-fpheres polies, noires , & brillantes. Les (ix jambes font fixées fous le corps , à la partie antérieure. Elles ont trois articulations dont la dernière eft très longue Se armée de deux ongles courbés qui fe touchent par la pointe. L'un d'eux eft plus long que l'autre , & ils forment une griffe femblable à la pince de I'écreville. Le membre avec lequel l'animal faute eft d'une ftructure particu- lière. Son origine eft fous la parne poftérieure , & vers le quart du corps, entre quatre petites émmences. 11 eft plat , rectangulaire, s'étend du côté de la tête , jufques vers le cou, & fe divife vers fon milieu en deux branches arrondies & par- femées de poils, dont chacune eft terminée par un petit membre plat , & rond à l'extrémité. Lorfque l'infecte a fauté , ce membre eft cou- ché vers l'arriére , dans une pofition contraire à celle qu'il occupoit ; mais il le ramené bientôt fous le corps à fa première pofition. 11 y a fur l'eftomac auprès du cou une efpece de petit étui cilindri- que, dont il fait fortir de part & d'autre deux parties rondes, tranf- parentes , femblables à des cornes ou antennes , prefque auflî longues que le corps, flexibles, molles, humides, vifqueufes, arrondies à l'ex- trémité. Quand l'infecte eft fut un corps gliffant qui ne donne pas de prife à fes griffes, il pouffe en dehors ces efpeces de cornes, 8c s'attache par leur moyen. Il habite dans les endroits humides fur les bois pourris. On rrouve une autre efpece de pou fauteur fous lecorce détachée des vieux poiriers. Celui-ci eft de couleur noire, & tout couvet t d'un poil fin. 11 n'a pas plus d'une ligne de longueur, & eft au moins cinq fois plus long qu'il n'eft gros. La tête eft ronde, le corps divifé en huit parties ou anneaux diftin&s & inégaux : la queue eft en pointe, les fix jambes placées fous les trois premiers anneaux , compofées de quatre articulations , & armées à leur extrémité d'une griffe crochue. 11 eft difficile de découvrir les yeux , parce qu'ils font noirs comme le corps: mais en tournant le petit animal vers le foleii, on apper- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. S7 çoit à la têre deux taches rondes un peu oblongues, fur lefquelles on obferve plulîeuts pecits globes noirs & Uiifants qui font peut-être les yeux de l'infecte. La queue ou plutôt le relfort eft compofé , comme dans l'autre ef- pece , d'un membre bifurque , dont les deux branches fe raprochent un peu parla pointe. Cette partie eft molle, flexible , Se très velue. L'in- fecte la tient fous le ventre, tournée en devant, mais il peut aullî la drelfer Se la tenir en arrière fur la même ligne quj le corps : avec cette parcie, il s'élance en l'air à la haureur d'environ trois pouces. Les œufs de cet animal font ronds, jaunes, un peu tranfparenrs , Se deviennent de couleur écarlate , lorfqu'ils font prêts à éclorre. L» remps de la ponte eft vers les mois de novembte Se de décembre : on ignore s'il n'y en a pas pluiienrs dans l'année. Cet infecte change de peau comme les autres, Se de même que le pou, l'araignée, Se la clopoite, il conferve la forme qu'il a en lortant de l'œuf. Parmi les infectes noirs dont on vient de parler , on en a trouvé une autre efpece de couleur brune Se grife. Ils font un peu plus gros que les noirs , & ont aulfi le relfort qui les fait fauter. Le corps eft divilé en huit parties égales, dont la fixieme eft feule au (fi longue que les cinq autres , Se eft marquée d'un rectangle dont il manque vers la tête un des petits côtés. Les deux dernières font petites & fe ter- minent en cône. Aux deux côtés de la tête on voit une tache noire , un peu oblon- gue , fur laquelle on en découvre d'autres plus petites qui ont la forme d'une demi-fphere : on en compte quatre de chaque côté de la ta- che oblongue ; ce font fans doute les yeux de l'infecte ; ils font noirs, luifants, Se femblables à ceux des araignées Cv des papillons. Les deux branches du relfort font jointes par le haut Si un peu écartées pat la pointe. Au mois de février on trouve fur l'eau dans de petits folfés de grandes taches noites , formées par un grand nombre de petits ani- maux noirs. Lorfqu'on les inquiète avec un bâton, ils fautillent çà Si là, Se s'étendent un peu; dès qu'on celfe, ils fe ralfemblenr. Ils font de gtandeur différente , mais de même forme, & reffemblent beau- coup aux précédents : les plus grands n'ont pas plus d'une ligne de longueur. Le corps eft couvert de tides , plus coutt que dans ceux qui pré- cèdent , partagé en quatre pat ties anelées , donc la poftérieure eft conique: la tête eft ronde Se groffe , les antennes courtes , épaifïes , Se compofées de quatte parties : l'animal les remue fans celfe. On apperçoit au haut de la tête deux petites éminences fur lefquelles on découvre de petites taches noires Se luifantes , qui font vraifembla- blement des yeux : ils font toujours en mouvemenr. Les (îx jambes ont peu de longueur, plulîeurs articulations, & chacune eft armée d'un feul ongle pointu & crochu comme ceux des oifeaux. Toutes les par- ties font un peu velues. Le reflète eft fitué comme dans les infectes précédents : mais il eft 8* MÉMOIRES ABRÉGÉS planter par deux efpeces de pi verfale qui eft à la partie poilérieure du corps. Lorfque l'infecte a fait un faut , la queue tombe en arrière , & il la retire enfuite avec len- teur. H tombe prefque toujours fur le dos, refte couché, fe courbe, Se s'agite , jufqu'à ce qu'il fe foit remis fur les pieds. Quand on ne re- mue pas l'eau, il ne faute prefque jamais, mais fe traîne avec len- teur. Si on l'inquiète , il faute fans ceffe , & cherche à s'échaper. Il fe prépare à fauter en dreffant la tête & les antennes , ôc élevant un peu le derrière du corps. Entre les deux branches du reffort on voit une petite éminence fendue fuivant fa longueur , dont on ne connoît point encore Tufage. La peau de ces petits animaux ne s'humecte pas facilement ; lorfqu'on les plonge dans l'eau, ils reviennent fecs à la furface. Ils fe ^dépouil- lent comme touts les autres infectes, quand leur peau devient trop étroite. Parmi ceux-ci on en voit qui font gris brun , plus grands, & de forme un peu différente. Tout le corps eft long & velu; la tête pref- que ronde, porte deux antennes à quatre articulations. Lorfque cet infecte marche, il remue continuellement fes antennes. Les jambes ont deux griffes crochues , & l'on voit deux raies noires vers le haut du corps. Les deux branches du reffort font ferrées pat le haut l'une contre l'autre, s'attachent à une partie fort épaiffe, & s'éloignent l'une de l'autre à la pointe : on voit entre les deux pointes ia protubérance dont on a déjà parlé. C. di Gheer, Pou de bols de V Amérique feptentrlonale. J_i a grandeur commune de cet infe£le eft d'une ligne en longueur, fur -| de ligne en largeur au milieu du corps. Le corps eft ovale, piince & applati , liife par-deffus. Le bord extérieur eft un peu élevé, $C onde dans quelques uns. La couleur eft rouge-foncé brillant, avec une petite tache au milieu du dos : cependant il y en a quelques uns qui n'ont point cette tache. La tête eft petire; le corfelet manque. Les antennes fent déliées, un peu plus grolles à leur extrémté, lon- gues d'une demi ligne ou d'un tiers de ligne, rouge-pâle comme la trompe , qu'elles accompagnent, de forte qu'elles paroilfent ne former u'une feule partje : elles onr enfemble tout au plus un quart de ligne e largeur , & l'infecte les enfonce avec fa trompe dans la chair de l'animal dont il veut fucer le fang. 11 a huit pieds longs d une ligne ou d'une ligne un quart, compofés de quatre articulations, rouge- pâle, fans poils, hfles, brillants, armés de petites griffes blanches. Il fe trouve dans les bois de la Penfilvanie, de la nouvelle Jerfey, du Maryland, plus au midi : on en voit aufli au nord de la Penfil- vanie 3 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. I9 vanie , mais en moindre quantité. On dit qu'il n'y en avoit prefque pas dans la PenfT! vnnie & l'a nouvelle Jerfey : ils y furent apportes au commencement de ce fiecle par un troupeau confidérable , que l'on y amena du Maryland. Cet infecte multiplie beaucoup. La ponte fe f.iit pat la tache blan- che qu'il a fur le dos, & chaque individu fait plus de mille œufs. On ne peut pas aller dans les bois fans en être aullîtôt couvert. Lorfqu'ils parviennent à la chair, ils y enfoncent leur trompe, & cet infiniment eft fi délié qu'on ne le fent qu'après qu'il a pénétré jufqu'à cert.im point: alots il caufe un peu de douleur & de dém.ingeaifon ; mais il eft difficile de le retirer; la tête de l'infecte & la trompe teftent ptef- que toujours dans l.i chair. Si on ne retire pas en entier cet aiguil- lon , l'enflure lurvient , l.i démangeaifon eft infupportable : il s'y for- me un abcès qui eft fouvtnt très profond, & dont la guéri fon eft longue. Il s'élève ordinairement à l'endroit de la piquure un bouton très dut, aulîi gros ou plus gros qu'un pois, qui ne palTe guère qu'en fix femaines. Une centaine de ces boutons, caufent fur le corps une démangeaifon infupportable. Ce petit animal augmente beaucoup , à mefure qu'il s'emplit de fang. Quelques uns deviennent longs de cinq ou fix lignes, & larges de quatre , fur autant d'épaifTeut. Si on ne l'avoit pas obfetvé atten- tivement, on ne croiroit pas que c'eft le même animal : la couleur n'eft plus rouge, mais grife avec quelques raches rouges; les pieds font rouges, & l'infecte potte les deux antérieurs prefque comme des antennes. Il ne fe remplie pas promptement , mais refte quelquefois attaché pendant plus d'un mois & tombe enfnite de lui même. Il s'attache atouts les animaux, aux chiens, aux chevaux, aux bœufs & aux vaches , & la quantité en eft quelquefois fi grande qu'ils épui- fent l'animal , & le font périr. Ce pou marche lentement , & a la vie dure : le tronc vit encore plus d'une heure après qu'on en a féparé la tête & les d'eux pieds antérieurs. Il n'eft pas moins difficile de le tuer en l'écrafant : il fem- ble qu'on prelfe un morceau de cuir (a). Cet animal vit dans les bois fur les feuilles tombées & feches. On étoit autrefois dans l'ufage de brûler toutes ces feuilles , & l'on détruifoit ainlï une grande quan- tité de ces infectes. Mais en même temps on détruifoit touts les re- jetions des arbres ; & comme le bois eft nécelfaire aux forges de ces provinces, il a été ordonné de ne plus brûler les feuilles, & les pous de bois ont multiplié fans obftacle. Cependant les habitants ne (a) Il y a aux environs de Rennes en Bretagne un infecte qui s'attache fouvent aux chiens de chalTe , & qui me paroît être le même , ou du moins une cfpece peu différente de ce pou d' Amérique : je ne peux pas l'alTuicr, ne l'ayant vu que dans mon enfance. Il eft petit , plat, & rougeâtre , avant de s'être rempli de fang. Lorlqu'il a fucé long temps , il devient gros 8: rond , & de couleur gris-foncé : mais je cro s me tefTouvemr que ccue couleur varie. Il eft très, difficile de l'arracher en entier. Loifqu'.l tft plein de fang, & qu'on l'écrafe fous le pied, il éclate conuv.- une petite veille, {t ) Coll. acad. pan. ètrang. tom. II. M 9o MÉMOIRES ABRÉGÉS peuvent envoyer leurs beftiaux ait pâturage que^ dans les bois , parce que lés chaleurs de l'été brûlent ceux qui font découverts. Il faut donc, ou renoncer au bétail dans ce pays , ou trouver quelque enduit qui le préferve de cet inleéte (a). v On a propofé plufieurs moyens de le détacher de la chair ou il a enfoncé fa trompe; mais on n'obtient cet effet, ni avec la falive & le frottement, ni avec l'eau chaude propofée par M.Salmon (b ). Quelques - uns prétendent qu'il ne peut pas fupporter l'odeur de la mélilTe : mais lorfqu'on va dans les bois, il taudroit fe frottet de la tète aux pieds avec cette plante, & l'odeur en eft fi forte qu'on auroir peine à la fupporter. _ k t . , ( Cet infecte paroît être le même, ou du moins n'eue qu'une vantte de celui que M. Linné a, décrit fous le nom de pou de brebis (Y). P. Kulm. Ciron des oïfcaux. L e citon eft un très petit infecte qui a le corps rond , deux yeux , huit jambes, & la tête pointue. Rédi a confondu quelques efpecesde ciron avec le pou & la puce , & ne les a compris fous cette déno- mination que parce qu'il les a trouvés fur des oifeaux. Celui que l'on va décrire étoit fur un pinçon. Cet animal eft fi petit qu'à peine on peut le voir à l'œil nud. La couleur eft blanc-brunâtre. En l'exami- nant au microfeope on le prendroit polit un monftre ou pour l'avor- ton d'un infecte : ( V. la pi. 111. p. $ 9. ) & l'on ne croiroit pas que c'eft une efpece particulière , fi l'on n'en voyoit plufieurs de même forme. A reptéfente la tête , & B la partie poftérieure du corps. De même que touts les cirons, celui ci a huit jambes à plufieurs arriculations ; mais il y en a deux qui font monftrueufes par leur groffeur. Les hx petites font terminées pat de petites bulles tranfparentes qui tiennent lieu de pieds , & deviennent plates lorfque l'infecte les pofe & ap- puie deiTus. Ces pieds ou bulles font portés par une elpece de pédi- cule, porté lui même, dans les quatre jambes antérieures ,r par une partie qui a deux pointes que l'animal emploie fans doute a l (e tenir ferme. Les deux groffes jambes ont au lieu de bulle une griffe com- pofée de deux orgies, dont l'un eft fort court. Elles font chvifées en plufieurs articulations, & l'animal peut les remuet,, mais non pas avec (<0 Ne pourroit-on pas ralTembîer les feuilles feches d'une certaine étendue, les brûler dans un petit efpace, parquer l'étendue dcbarrafTéc de feuilles & d inleck-s , & y mettre le bétail. Il ne faulroit que trouver les moyens de prelerver ceux qui feraient cet ouvrage, & ces moyens pourroient être, ou un enduit , ou des nauits faits exprès. Quant au bétail . qu'on enfermeroit dans ces parcs , on pourrait pour plus de lûrcté les çpuviir du même enduit., C'eft de l'expcriençe^quil faut appren- dre la meilleure conipofuion de cet enduit, (t) (i) Modem, kijlori. 5 part, pag 44t. (c) Linn. faun. fuede. 1191. (Zlund. och Gœtkland. ris. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. <>\ la même* viielle que ics min -s. Il ne senfert pas pour imi\ lier : 1-ur excefïïVê (onguent lui interdit cet ufage. Il paroîc que c'elt . vec ces ji"ibi.s qu'il le rient firme .:iiv plumes des oifeaux. 11 a çà &: 1.1 plu- lieurs poils roidcs & longs, fur tout aux grolles jambes. C. Je Chcer. Couleuvre de Smolandïe. Vjette couleuvre venmieufe eft longue d'environ (îx pouces , &r grofTe comme le petit doigt. La queue eft très pointue, mais point affez dure pour piquer. La couleur cil rougi-acre, & le dos a des raies brunes depuis la tète jufqu'a la queue \ ce qui donne à cette couleuvre l'air d'une jeune vipère. La tête eft fort appl.itie, marquée d'une tache brune en forme de cœur : il y a près du nez lix au'res taches blanches dif- ofées en demi- cercle; la levre intérieure porte une tache blanche en orme de feie. Les veux font petits; les narines (ur le côié. Le delïus du corps eft couvert de vingt un rangs de petites écailles longues & obtufes , dont chacune a une raie faillante. Il y a trois grandes écailles fur le haut de la tête, deux fur les paupières , *X plulieurs petites en- tre le nez & le haut de la tête. La bouche e il armée d'un grand nom- bre de petites dents ; mais outre les antérieures , la mâchoire lupeneure en a deux grandes de chaque côté, que l'animal peut mouvoir S: re- tirer conme les griffes d'un chat. La partie exréiieure de 'la queue a une tache toute noire. Depuis la tète jufqu'a la queue il y a cent cinquante bandes écaillées, ious la queue trente-quatre écailles Les dents mobiles font une marque lùre du vemn de la' couleu- vre. Celle ci fut périr beaucoup d'habitants de la Smolandie. La parrie mordue enrle davantage que li elle !'eùt été par une vipère. La plaie devient roujie & tachetée : le malade eft laili d'une horrible ancoilfe. On a coutume d'enterrer la partie mordue, de mettre l'animal écrafé fur la blelïuie , de la fcarirîer, afin d'en faire fortir le lana : mais ces remèdes , & plulieurs aurres , réullilfenf rarement ; & lorfque les p^yfans font mordus a un doigt du pied , ils fe coupent le doigt (a). C. Linné. ( V. la fig. pi. 111. p. 59. ) l (a) Ne pourroij on pas employer, contre la mordre de cette couleuvre, les re- mèdes qui ont réufll contre celle de la vipere ! M. Chatas , membre de l'académie des feienecs , ayint été mordu par une vipere qu'il manioi , luça la plaie qui étoic ï un doigt, le fit une l'gatuic avec une Scelle au-dtlius de la plaie. & quelque temps apiès une autre ligature au poignet. Il le mit au lit , prie vingt-quatre grains de Ul volatil de vipere dans un verre de vin, Se deux heures apiès , un bouillon avec laune d'eeuf & mufeade : aullliôt la fucur commença. Deux heures ap.es il .•piii ■ ocore vingt qu:-rc grains de Tel volatil de vipere dans un verre de vin, & tut une lueur atuivcifdlc. Il fi: enfuite ôter les lig. turcs du doigt & du poignet , qui lui faifoient beaucoup de mal : autluôt la douleur cella : la rongeur & l'enfiur» de li main commencèrent a diminuer; il dormir iranquil ement , & fe rrouva le le demain en 1res bonne fanré. M. Chaïas croit que la hg^tuie luHîruit : cependant il conOille de fe (crvlr de f I de vipere , & à fon défaut de manger la réte , le cou, le taut , & le foie de U vipetc légeicmcur giillés. Ceux i.ui p.cnrxnt Jet M ij 92 MÉMOIRES ABRÉGÉS o Serpent àfonnette. n le trouve dans toute l'Amérique, depuis la terre de Magellan jufqu'à la Rochc-Fendue , près du lac Champlain , à environ dix lieues nord-oneft du fort Saint Frédéric , entre le quarante-quatre & le qua- rante-cinquième degré de latitude nord. Le point le plus feptentrio- nal où l'on ait trouvé ce ferpent, dans la nouvelle Angleterre, eft auprès de la rivière de Ménmak , entre le quarante- trois & le qua- rante-quatrième degré de latitude métidionale. On a compté avec foin les bandes écailleufes de ce reptile; l'ab- domen en porte cent foixante-treize , ôc la queue vinge-fix. Il a or- dinairement trois ou quatre pieds de longueur, & environ deux pouces de diamètre. Les plus gros que l'on ait vu dans l'Amérique fepren- i trionale étoient longs de fix pieds fur un pied & demi de circonfé- rence. La mâchoire fupérieure a plus de deux dents canines : il y en a deux fur- tout de chaque côté, qui font longues & pointues comme des aiguilles. Elles font mobiles & peuvent fe retirer en arrière comme les ongles des chats. On en trouve à leur racine dix ou douze autres plus petites deftinées peut être à remplacer les grandes qui font arra- chées : elles ont la même forme que ces longues dents , mais font prefque toujours repliées. Lorsqu'on preffe la racine des grandes dents canines , il coule abondamment de leur extrémité une matière verte qui eft le venin. La queue eft terminée par ce qu'on appelle la fonnette: ce font des anneaux cartilagineux & durs, qui, en frotrant l'un contre l'autre, rendent un fon pareil à celui d'un rouet qu'on entend de loin. A l'approche de l'hiver ces animaux fe retirent fous terre , & y vivent dans une efpece de fommeil. Lorfque les neiges font fondues , &c que le foleil échauffe l'air au printemps , ils forcent de leurs re- traites pendant le jour , s'expofent au foleil ) rentrent pendant la nuit, îk. continuent de vivre ainfi jufqu'à ce qu'il n'y ait plus de gelée : alors ils quittent leurs cavernes & fe répandent dans les campagnes. Lotfque les Européens établis en Amérique peuvent découvrir une retraite de vipères dans le Poitou, fe guériflent, iorfqu'ils font mordus, avec une décoction fane dans le vin blanc , pendant un quart d'heure , de parties égales de marrube ■ blanc, de boullon-blanc , de quintefeuilie , d'aigremoine , & de chiendent : c&teV'- ' boiûon provoque la lueur. De plus ils fearifien; la plaie, & la fomentent avec le marc de la décaélion , jufqu'à ce que l'enflure ("oit diiiîp'ê. M. Boite a gu^ii des morfures de vipère en approchât* de la plaie lin fer aulli cfeaod que le mafade peu- « voit le fuppoitir. Botlc. ton:. II exer.chat. de philofoph. ex-ftrjm.pcirr. 11. txcratàc. ' '%• II §. J4- M. Blondel dit que les challeurs de l'Amérique le' j;ueri lient des morfôrëfc de ferpents , en verfanc de la poudte fur la plaie, & y mettant le feu. On devroit cllayer touts ces remèdes contre la motfure de la couleuvre de Smolandie ; & ne pouiroif-on pas tirer de cet animal, comme de da> vipete, un :fel wbUr.il1 tntle con- tre (on venin,; (. f ) . . , ' ' ,.."■■;..',,;• { i , V. CdUiby , £j ■■Jjnimi , amtnit. acad. voL h pa£. 2.^7- &.50». *«/. II. p. 130. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 9i I ferpents à fonnettes , ils obfervent le temps où ces animaux viennent fe chauffer au foleil , & en détruifenc un grand nombre en une feule fois. Leurs retraites pendant l'été font ordinairement dans les montagnes élevées, incultes, couvertes de bois, compofées de pierres calcaires, On en trouve beaucoup près de la grande chute de Niagara, ou le terrein eft de couches calcaires. Les commerçants qui fuivent cette route, en tuent fréquemment. On en trouve en été le plus certainement à l'ombre d'un vieux arbre tombé , à la côte méridionale d'une montagne , & au bord d'une fontaine ou d'un petit ru i il eau , où ils fe nourrirtent de grenouilles, & des auttes animaiiï qui viennent y boire; les Américains qui voya- gent continuellement dans leurs forêts , ne partent jamais par-delTus le tronc d'un arbre tombé : ils en font le tour. Lorfqu'on eft forcé de le franchir, il faut, du plus loin qu'il eft poflible, fauter fut le tronc , Se s'élancer enfuite au delà. On prétend que les anneaux qui fe trouvent à la fonnette indiquent parleur nombre celui des années du ferpent. Les plus jeunes n'ont or- dinairement qu'un feul anneau. Ceux que l'on tue maintenant dans les colonies angloifes en ont depuis un jufqu'à douze. Quelques perfonnes âgées difent en avoir vu qui avaient depuis vingt jufqu'à trente anneaux , Se qu'on en a tué autrefois qui en avoient quarante & un & plus. La ci.f- Ituction que l'on en fait les empêche de vieillir. Ils ne pourfuivenc jamais aucun homme , parce que leur démarche eft lente. Dès qu'ils en apperçoivent un ,■ ils s'arrêtent , fe mettent en rond, foulevent la tête Se la queue, font fonner leur fonnette, & an- noncent a in fi leur p'réfence: nuis quelquefois ils ne fonnent pas avant de mordre, & les Américains prétendent même quejorfqu ils ont def- fein de fe jetter fut un autre animal , ils s'ubftiennent de fonner. On dit que c'eft la crainte qui les oblige à fe donner ce mouvement qui produit un fou : il eft certain que toutes les fois qu'on leur jette quel- que chofe, ou qu'on les effraie de toute autre manière, ils agitent leur fonnette , &C que ceux qui ne l'agitent pas ne témoignent aucune crainte , Se attendent tranquillement que l'animal qu'ils regardent fei: affezprcs d'eux pour qu'ils le mordent. Us marchent ordinairement, par couples. Us travetfeiu à la nage les rivières Se les lacs. Lorsqu'ils, font dans l'eau, leur corps fe .gonfle,, fc fumage comme une vefîie. 11 eft dangereux alors de les attaquer ; il leur eft facile de s'élancer d^ns le bateau. Ils ne tarant rpcrjre que dans la p^imon circulaire. Lorfque leur corps çfi ;n ligne-droite, on n'a rien à ceindre , & on peut mettre le pied toi:: près d\;w : . danger: mais il eft prudent de ne. pas le faire", parce qui!, fe courbent avec une grande promptitude. Ils ne" font aucun mal aux hom- mes à moins qu'ils ne foient affamés , ou qu'on ne les irrite, foit ex- près , fou en les bleflant par még.irde. IJs pailent quelquefois fur des hommes endormis , es:, rie leur Ion: aucun mal. S'ils voient un h, .mine , Us fe m.ttent en c. que cet homme 'soté'de leur vue, ils continuent leut chemin. C'tft peu- H MÉMOIRES ABRÉGÉS. danr le temps couvert & pluvijax qu'ils font le plus à craindre : alor* il elï iare que les Américains voyaient clans les bois. Les fonrettes qui four beaucoup >b bruit , lorfque le f 4 -il luit , n'en fofif pas pen- dant la pluie : c'eft peut-être parce que les cartilages mouillés loin plus ni">iis & moins élafbques Leur odeur eft très mâuvaife , fur-tout lorTqu'ils fe chauffenr au foleil , on qu'ils font eri colère : on les "lent quelquefois avant de les voir ou de les entendre. Les chevaux & les bœufs "les découvrent par l'odorat &:' s'enfuient très loin : mais lorfque le venr emporte l'cxhalaifon du fernent vers le côté oppofé à la toute que tient le cheval ou le bœuf, celui-ci va quelquefois jufqnes fur le ferpent même, fans en avoït con- noillance. ■Le ferpent à fonnette fe nourrit de grenouilles , d'écureuils , de lie- « vres , de petits oifeaux-, &: d'une efpece de loutre , nppellée nunk , qui a la grandeur, la forme , & la couleur de la marte. ( On a fait à l'égard de ce ferpenr , comme à l'égaid de f>!u(ïeiirs autres animaux, beaucoup de fables ridicules (/ ) ). On a dit qu'il avoit la faculté d'enchan- ter fa proie pour ainli dire , et de conttaindre'un oifeau , un écureuil , bu tout autre animal qu'il vouloir dévorer , à s'appiocher peu à peu , cV à venir fe jettér enfin dans fa gueule. On a prétendu que cer enchan- tement eft l'effet de fon regard feul , que l'animal qui en rtffent l'in- fluence-; l'annonce par un ron plaintif ; qu'un homme qui regarde long- temps un ferpent à fonnette qui le regarde aulli , eft frappé comme d'enchantement , & s'approche de l'animal pour en être mordu. On ajoure que lorfque le ferpenr arrête fa proie par fes puilTants regards, ilen eft fi occupé qu'il n'entend pas ce qui fe paife autour de lui, & qu'on peut l'approcher aifément alors fans qu'il s'en apperçoive. Plu- fieurs perfonnes dignes de foi atteftëiit la vérité de ces faits , & dilent en avoir été témoins oculaires. ( Lotfqu'on ajoute foi à de pareils faits avant de les avoir approfondis, avant d'avoir imaginé cent' caufes naturelles, & s'être démonrré par expérience qu'elles n'ont aucun fon- dement',' on pèiirrout croire (/) )'. 11 eft'vraifemblablë que cet : enchante- ment prérendu eft l'effet d'une moffure faite par' le ferpenr à l'écureuil ou à l'oifeau, qui chercHoit fà nourriture fur ia terre. L'animal blefle s'enfuit fur un arbre , & les, yeux avides du reptile demeurent fixés fur fa proie. Cependant le venin agir1: 1 oifeau en fent l'effet , & l'annonce par des tons plaintifs. Il pertf peu-à- peu fa force ; il rompe de branche en branche jufqu'a terre; fon ennemi s'élance & failit fa ptdie. Lés obfervateurs qui ont; vu ce mânege ,' & qui n'ont pas été les- témoins de la première attaque , attribuent aux yeux dû reptile l'effet du venin de fa dent. Une femme vit un lièvre rraverfer un chemin avec la plus grande rapidité. Quelques moments après , elle vit cet animal tomber , & fe rouler comme s'il avoir de violentes con- vulfions: aufti-tôt parut un ferpent à fonnertc's ' ql'f fuivoit le htvre de près , & qui alla dévorer cet animal qu'il avoir b'ellé. ( Si quelque homme a été comme frappé de ver'tig ■. à la vue' de ce reprile redou- table , c'eft qu'il y en a "qti'è la crainte prive de lugeniçnt', de forte ' DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. h quon les voit courir au danger qu ils délirent ,1e plus d éviter '/) ). Lorf- que l'aninvil ».pt-\s par la feçpent 4 fonnettes , eft allez petit, il J'avale: s'il eft un peu trop gros, i! la pi elfe dans fa guejlja , lui brife les os, & l'aval^ enftme. , ^ Lorlquil.a ete pus \ quil,feflvou eutqrmç , ifrc-tufe toute nouu- riture ,' §j on dit qu'il pci-t vivre ilx mois.de cette manière. 11 eft alors très- irrité : li on lui pr.'lente des animaux , il les tue , mais ne les mange pas. On croit :que la chair de ceux que fa morfure fait périr ne devient pas véuiineufe ., _pai.ee. qu'il sempoifonneroiLliii.mêine. 11 eft certain que des chiens onc mangé fans accident quelques ani- maux tués par .le venin des ferpents- à fonnette (& La morfure de cet animal eft très dangereufe dans routes les parties du corps. Les chevaux & les bœufs en meurerw prefqua l'inftant. Les chiens' 'la fonriennent mieux : quelques-uns ont été' guéris cinq fois. Les hommes te font nnili , lorfqu'on y remédie à temps : mais quand la dent meurtrière a ouvert un gr6s vailleau. , on meure en deux ou trois minutes. Les bottines de cuir ne font pas un préferv.-uif alTiiré : la dent eft fî aiguë qu'elle les perce facilement , fur-tout quand la bottine eft jufte à la jambe. On. prétend qu'il vaut mieux porter dp grandes culottes de matelot qui defeendent jufqp'aux talons. Lorfque le ferpent y mord , il s'y fait des plis, qui s;oppofenc à l'effort de la dent Se des mâchoires : mais il peut être plus fur. de porter les unes & les autres (/'). ^^^^ Les Américains refpectoient autrefois le ferpent à fonnette & no- taient le tuer : ( ainli la fuperltition prot.é.geoit jufqu'à cet ennemi de l'efpece humaine, & faif&it cpanAi.Hipiio.tten phix dans le nouveau con- tinent (r)) ils craignoient de s'attirer de erands malheurs en détruifant un de ces animaux : mais lorfqa'ils.'.eiktent vu que les Européens les tuoient impunément , & qu'ils en avoient ainli diminué le nombre , -ik.les tuereat fans Ûrupule ; & ile-.nuiobwicâhioqft aujourd'hui beau- coup moindre., <-fur:- tout daas Jesrrp3ys.Lbabiti5; par les européens : on y ; trou veheaiiboupicKhommes. qui. n'oiit]amhis- vu 1 de. ferpent à fonnette. Le ieul. animal Connu qui.foit craintipar ce .reptile. , qui le mette en fuite , qui le! cherche ,- qui, le pourfuivè v.qui le mange lorfqu'il peut l'atteindre, ceft le cochon.' Lorfqu'il le fent , il drelîe fes foies , il le fuit ; s'il le prend, il le fecoue , ôc le mange tout entier, excepté la tête. Il ne pourtuit pas aulli avidement les autres efpeces de feront. Il y a des hommes qui ont mangé du ferpent à fonnette , à deifein de (d ) Leur morfure ne rend pas la chair des animaux tués plus dangereufe que ne le fait la blclluie. des fU-ch.s empoifonnées dont les fauvages fe fervent pour iobi le gibici -qu'ils man-g: ;iu cnluite ; &: ils, doivenf -peut-être cet ufage aux réllc..ioDS qu'ils ont faites lit le ferpent à fonnette, ou quelqu autre fcmblable. (f ) (6) li deuc s'elTuie eu paflant au travers d'un corps qui s'imbibe facilement , & la blcllurc eft moins dangereufe. JUais n'y ai^toit-il pas d'autres moyens plus certains ? Le liege n'y fcioi: il pas propre? Quant aux métaux, ils offrent à l'homme une coaV'erture impénétrable aux animaux les mieux aimés : mais il n'a feu en faire ufage que contre lui-même, (r) 96 MÉMOIRES A.BRÉGÉS ■ i fe guérir de certaine maladie : d'autres onc trouvé que fa cha^r Si fa graille eft d'un très bon goàr. _ ' Lorfqu'on veut le manger , il faut le tuer promprement , avant' de l'avoir mis en colère, parce qu'alors 'il fe mord,'&: meurt lui-même de la bleffure : on croit qu'alors fa chair eft mortelle (u). On en fait fondre la grailfe au foleil , & on en tire aulli une huile très bonne, dir-on , contre les meurttilfures , '&' autres accidents femblables : elle eft employée aulli contre la morfure du ferpent (b). P. Kalm. Accouplement des limaçons d'eau douce Att commencement de juillet , on a trouvé dans un étang fur une feuil|e de fouci de marais deux limaçons un peu fortis de leur coquille, & joints enfemble. En les féparant doucement , on a vu une partie longue & tranfparente qui avoir fon origine au dellous de la tête de l'un , & qui entroit dans le corps de l'autre au même endroit au de (fous de la tête. Cette partie portoit à fon extrémité une efpece de gland , petit ', ovale , brun clair , terme , Se profondément fillonné. Le corps dja mâle eft plus1 noir que celui de la femelle; & lorfqu'ils font accouplés la pattie fupérieure de la tête du mâle eft fur celle de la femelle. /. C- Vilkt , & A. Modeer. POISSONS. rlli •-'.'■■ - " . ; De- leur âge. . I es vertèbres des porlïbns font compofées de plusieurs anneaux ou cou- ches pofées les unes fur les aurres comme les anneaux des arbres.- Chaque anneau fupérieur enveloppe l'inférieur. Toutes les vertèbres du même poifton , ont le même nombre d'anneaux. Un;grand & un petit poifton de la même efpece ont un nombre d'anneaux très inégal : l'un en a douze ou quinze , l'autre feulement deux ou trois , & l'on a Toujours obfervé que leur nombre eft proportionnel à peu près à la grandeur de l'animal. De plus on a trouvé cette même proportion dans les posons dont l'âge éroit connu par l'expérience. • On a rrouvé , en fuivant ces régies, qu'un brochet grand comme un hareng de la petite efpece (c) §c du poids .d'une once &; demie ou deux onces eft âgé d'un an ; qu'un brochet long de huit à dix pouces, grand comme uii hareng ordinaire , Se du poids de trois ou quatre onces , eft âgé (a ) Mais fi fa chair n'eft pas naturellement venimeufe , pourquoi Ta morfure aurcit-elle fur lui-même un eftet qu'elle n'a pas fur les autres animaux.! (i) (i) Voyez, à la partie de la médecine , les remèdes employés en pareil cas. ( t ) '-(c ) Stra;mming. de L DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 97 de deux ans ; qu'à trois ans il eft long de feize pouces , & pefe huit on- ces ; à quatre ans long de vingt & un pouces , Se pcfant depuis feize ;ufqu'à vingt- quatre onces ; à fix ans long de trente pouces , & pefant trois livres : enfin qu'un brochet de la plus grande taille , long de près de quatre pieds , Se p^farrt quinze à vingt livres a douze ou treize anneaux a chaque vertèbre , Se douze ou quinze ans. Une anguille du poids d'une livre a fïx ans-, une perche du même poids a quatre ans ; une merluche , cinq ans ; une brème d'une livre Se demie, fix ou fept ans. Si les poilîons croifTent toute leur vie , comme l'ont cru quelques na- turaliftes , le nombre des anneaux de leurs vertèbres annonce leur âge : mais fi de même que dans le refte des animaux leur accroiflement ne dure qu'une partie de leur vie ; les anneaux indiqueront cette partie feulement & nous ne pourrons connoitre l'autre que par eftimation. ( Tout ce que nous voyons dans lanatute paroît contraire à ce qu'on a dit de la durée de la vie de cerrains poiiïbns , & nous devons au moins en douter jufqu'à ce que l'expérience nous ait inftruit à ce fujet (e) ). Le brochet d'Heilbron , qui avoir , dit-on , feize pieds Se demi de longueur , &: pefoit deux cents foixante Se deux livres, paroît être un poilTon propre à figurer dans les contes des Fées. Une loi qu'on peut regarder comme confiante , c'eft que plus un corps doit durer , plus il fe forme avec lenteur. Si le poiffon certe de croître , fans ceifer de vivre , on pourra ellimer à peu près la durée de fa vie par celle de fon accroilfement , que le nombre des couches verté- brales fera connoître. Hans Hederflram. POISSONS DE MER. Frai du faumon. Aj e s naturalises ne font pas d'accord fur le temps Se le lieu du frai du faumon. Gefner prétend que ce poilTon remonte les rivières jufqu'à leur fource vers la fin de Décembre , pour y travailler à fe reproduire , & que cependant ils dépofent quelquefois fes œufs dans le Rhin , plus près de la mer. 11 commence, dit- il, peu de temps après l'équinoxe , Se continue durant tout l'hiver. Ce poilïbii choilîr un endroit commode , au plus fort courant de l'eau , y creufe dans le fable une efpece de folfe lon- gue de fept ou huit pieds & large de quatre , où la femelle met bas fes œufs gtos comme des pois , que le mâle féconde enfuite. Et pour qu'ils ne fuient pas empoités par le courant , il entoure la fofle de pierres. M. Bong (a) ne nie pas que ces faits ne puiffent arriver ainfi dans les rivières dont le courant eft allez tranquille, pour que les œufs puilfent relier à la même place : mais il dit qu'on n'a jamais vu de pareilles tolfes dans celles de la Botnie orientale , qui cependant baiiïent quelquefois tel- (a ) V. differtat. fur la nature & la pêche du faumon dans la Botnie orientait. Coll. acad.part, ètrang. tom. II. N sg MÉMOIRES ABRÉGÉS lement qu'on peur les palTerà pied, peu de temps après qu'on y a pris desfau- mons. Il ajoure que , lorfque les eaux croilTént, elles entraînent des pierres- Se des glaces qui dérangeroient l'ordre des folTes des faumons ; que ceux que l'on prend à la fin de juillet, temps vers lequel ils quittent l'eau dou- ce lentement Se comme par force pour revenir à la mer , font remplis d'œufs gros comme des pois, Se en pleine maturité, qui fortent du poiffon , pour peu qu'on lui preffe le ventre ; qu'on en voit dont l'eftomac eft rou- geâcre à l'extérieur, comme fi le fuc des œufs l'avoir pénétré ; ce qui eft un figne certain que le temps du frai approche ; que les faumons rerour- nent donc à la mer chargés de leurs œufs , & que c'eft là qu'ils les dépo- fent , comme le dit Rondelet. 11 ajoute que le faumon ne fe frotte point. à un corps pointu dans le temps du frai , comme le font la rofle Se le la- varet. Savary prétend que ce poiflon fraie pendant les mois d'octobre, no- vembre, Se décembre , Se que la pêche en efl défendue pendant tout ce temps , afin qu il fe multiplie , Se parce qu'il n'eft pas alors auflï bon. Artédi , qui eft reconnu pour un bon obfervateur, affine que le faumon fraie au milieu de l'été. On a interrogé à ce fujet ceux qui font cette pêche dans la rivière de Tome , depuis le golphe de Botnie , jufqu'aux cabanes de pêcheurs qui font aux fources de la rivière , Se ils ont rapporté unanimement les particula- rités fuivantes. Vers la fin de juillet le faumon celTe de remonter les rivières , Se les nuits font fi claires vers le pôle depuis ce temps , jufques vers le milieu, d'août , que l'on peur commencer la pêche. Le faumon faute alors au— deffus de l'eau , Se commence à tourner la tête du côté du courant, mais obliquement, Se non pas dans la même direction, même lorfqu'ileft effrayé. Il s'arrête rarement au milieu de la rivière , fi ce n'eft auprès de quelque grofTe pierre où les eaux font un tournant ; mais ce n'eft pas pour long-temps. Il cherche près du rivage les fonds de gros fable Se de petits cailloux qui font coupés à pic , Se forment dans le lit de la rivière de petits précipi- ces : il fe tient dans le plus fort courant , à cinq pieds tout au plus de la chute. Ces fonds ont quelquefois G peu d'eau que le dos du poifTon pa- roît au delfas, Se leur plus grande profondeur efl: de quatre ou cinq pieds. Le faumon y choifit les endroits les plus unis , & commence à fe frotter ie ventre contre les pierres ,de forte qu'elles deviennent toutes blanches * & que ces endroits font faciles à diftinguer , foit pendant le jour , foit à la lueur du feu que l'on allume pour la pêche. On les reconnoît auflï à ce qu'ils deviennent plus glifTants , Se qu'on a peine à y trouver un point d'appui pour les perches , donr on fair ufage en remontant la rivière. Ces endroits ou foftes , fi l'on peut les nommer ainfi , ont environ fix pieds de large , mais ne font pas aufïi longs. Durant le frottement , la tête du poif- lon eft immobile , & le refte du corps fe courbe & fe replie de parr Si d'autre. Le mâle eft feul ou accompagné d'un autre mile ou d'une femelle qui fe tient à côté de lui, un peu en avant , Se fe donne le même mouve- ment : on ne trouve jamais deux femelles enfemble. Si on effraie le fau- mon , il revient une heure après au même endroit , & on y en peut pren- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 95 dre plufieurs dans une feule nuir. C'eft principalement au déclin ou à la naillance du jour qu'on le trouve dans cette opération. Le irràle jette fon frai , la femelle fes œufs , & le courant emporte 6c difperfe ces deux ma- tières. Vers le commencement d'octobre les femelles n'ont plus d'œufs : les ri- vières alors fe couvrent d'une glace qui dure fept mois , & a communé- ment quatre pieds d cpaiffeur. On trouve dans ces rivières unpoiiïon nom- mé Thimalt (a) qui eft, ainfi que le brochet, fort avide des œufs de fau- nion , & ferr de guide aux pêcheurs. Le lavaret mange de même les œufs du petit hareng [b) ou célenn. Le faumon fe frotte tellement , qu'il ufe quelquefois en entier fes nageoi- res inférieures. Lorfque la gelée commence , il rclte fous la glace aux en- droits où le courant eft le plus fort , & où l'eau refte le plus long-temps fans fe convertir en glace. On en prend fouvent entre Noël & la Chan- deleur, parce qu'alors les plus forts courants ne font pas encore gelés. On prend peu de faumons dans la mer vers la fin de juillet : cependant il y en a quelques uns , quoiqu'en petit nombre , qui partent l'été dans la mer , & y fraient comme dans les rivières. Le grand bruit effraie ce poif- fon : on a vu dans la rivière de Tome , des troupes de faumons effrayées pat le bruit de quelques pièces d'artillerie retourner vers la mer & cher- cher d'autres rivières. Les différences des obfervations faites en différents pays fut le temps du frai de ce poiiîbn, n'auroient-elles point pour caufes la différence des climats ? le faumon ne prend-il pas pour cette opération le temps où l'eau devient froide , & conrinue à fe congeler ; ce qui arrive dans le nord vers le mois d'août , Se n'arrive en France , en Angleterre, & en Allemagne, qu'au mois de décembre , & même en janvier. On a obfervé dans plufieurs faumons femelles que les œufs qui font d'abord très petits , grouillent peu à peu & deviennent tranfparents. La membrane qui les enveloppe s'étend, Si devient de plus en plus mince. En même temps les vaiffeaux qui fortent de l'ovaire , prennent plus de capacité. Ils fe rapprochent vers l'orifice du ventre, &y forment un vagin long d'un demi pouce , qui s'ouvre au-deffous du cœcum. L'ouverture de ce vagin a trois petites éminences qui grofliffent peu à peu , & vers le commencement de feptembre font élevées d'une ligne Se demie au-deffus du corps de la membrane. Si on preffe le ventre du poiffon , le vagin fort de trois ou quatte lignes Les laites du mâle, ou les réfervoirs du frai font d'abord petites. Elles s'accroiffent peu à peu , Se fe remphffent d'une liqueur laiteufe. Il en fore deux longs vaifleanx déférents qui fe réunilfent ec fe rendent à la partie foftérieure de la verge du mâle dont jufqu'à préfent on n'a pas reconnu exiftence. 11 faut pour rroaver cette vetge , ouvrit le faiimon le long du dos, (a) Gi>«ï*(^-. JElin. 1, 14. c. n.fuecic. harr. artedi coregonus. gtn. 10. p- 10. n. }. (t) ( i ) StizrrJing. Nij igo MÉMOIRES ABRÉGÉS écarter doucement les inteftins, fuivre les vaifTeaux des deux laites jufqu'i leur réunion , Se on découvre un ligament large de trois ou quatre lignes , qui a fon attache au dos , Se va s'inférer à la racine d'un corps allongé , brillant , & piramidal , qui eft vaifemblablement la verge de l'animal. Lorf- qu'en preffant les laites , on force la liqueur qu'elles contiennent de rem- plir les vaifTeaux déférents , la verge devient plus longue , & le frai fore par une petite ouverture qui eft à l'extrémité de cette partie. Si on prefle le ventre du poiiïbn , la verge fort de quatre ou cinq lignes, Se la liqueur laiteufe en découle. On a fait conftruire dans la ri\ 1ère de Spai en Ecoffe , au-deffus d'un courant très lent , un échaffaud pour obferver le faumon. Il eft facile de diftinguer le mâle d'avec la femelle : le mâle a la tête plus greffe , le corps plus mince , la couleur eft plus rouge ; la femelle eft plus brune & plus ronde ; elle a plus de ventte. On a obfervé une femelle qui a paru exa- miner le terrein Se choifir fa place. Elle s'y eft arrêtée quelque temps , comme fi elle repofoit : enfuite elle s'eft jettée vivement fur le côté , Se s'eft traînée Se frottée de forte qu'elle faifoit fauter autour d'elle les her- bes Se les petites pierres : Se comme le courant emportoit ce qu'elle mec- toit en mouvement , elle s'eft fait une efpece de foffe pour fon corps , avec une petite éminence a l'endroit où étoit fa queue. Elle a répété le même mouvement de cinq en cinq minutes dutant environ deux heures , &e la foffe après ce temps, avoit environ trois pieds de long fur deux de large , Se un pied de profondeur, avec une éminence d'un pied au-deffus dufond. Alors elle s'en eft allée , Se on l'a vue revenir avec le mâle une demi heure après. Ils font entrés touts deux dans la fofTe : le mâle s'eft courbé , de forte qu'il ne touchoit la femelle qu'avec la tête Se la queue. Us fe font mis fur le côté , les queues ferrées l'une contre l'autre , les têtes un peu écartées , Se fe font frottés pendant deux ou trois fécondes , en ( ouvrant la bouche Se les ouies. Quelque attention que l'on y a,it apportée, on n'a vu ni œufs ni frai s'échapper Se tomber dans l'eau. Le mâle s'en eft allé : mais la femelle a continue de travailler dans la fofTe & a comblé à l'extrémité antérieure ce qu'elle y avoit cteufé. Le fable qu'elle faifoit éle- ver a empêché de voir fi elle dépofoit des œufs : mais il eft certain qu'on en trouve dans ces foffes , Se qu'ils ont été fécondés, puifqu'on y voit les embiions que Ton ne découvre point dans les œufs pris au corps de la mère. On a répété fouvent ces obfervations , Se il paroît certain que le mâle a une verge, & la femelle un vagin ; que les deux fexes s'accouplent àl* manière des auttes animaux ; que les œufs font fécondés , lorfqu'ils font encore dans la matrice ; qu'après l'accouplement le mâle s'écatte ; que !a femelle dépofe fes œufs dans la foffe & les y couvre de fable. Les crochets dfaumon font une arme dont il fe fert , futtout pendant le frai , foie îorfque les mâles fe battent enfemble , foit pour chafler les poiffons qui veulent manger leurs œufs. Docteur W. Graru. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 101 Scombrc. vVest un poiffbn du genre du maquereau , long de cinq à fix pouces. Le dos eft bleu , le venue blanc : fept zones ou anneaux bleu- noirâtre cei- gnent la tête, le corps , Si la queue. Les écailles font très petites Si très adhérentes à la peau. Le corps Si la tête font applatisaux côtés ; le front perpendiculaire, les mâchoires de longueur prefqu'égale : cependant lorf- que le poilïbn les ferme , après les avoir ouvertes , l'inférieure paroît plus courte. L'ouverture de la bouche eft petite Si longue. Les deux mâchoi- res ont beaucoup de petites dents, mais il n'y en a aucune au palais. L'œil eft petit Si rond , la prunelle noire , l'iris couleur changeante d'or Se d'argent. Le haut des mâchoires a feize rayons , & deux os tout Iilfes. Toutes les nageoires font petites : l'origine de la dorfale eft au milieu du dos j elle eft compofée de trente rayons , dont les trois premiers font durs & à peine vifibles, le fuivant eft le plus long : les autres vont en diminuant jufqu'à la queue , & font touts branchus. Les nageoires pectorales ont neuf rayons ; les abdominales antérieures , cinq ; les poftérieures , feize rayons qui s'étendent|auflî loin vers la queue que ceux des dorfales. La queue eft échancrée, Si compofée d'environ vingt- lîx rayons , dont les extérieurs font noirs. 11 n'y a point de faux rayons entre la queue , Si les dorfales , ou les abdominales , comme il s'en trouve dans la plupart des efpeces de ce genre. Ce petit poiflon précède ordinairement la laraie , efpéce de chien ma- rin , ou le tiburon qui eft une variété de cette efpece(a). C'eft lui donc les anciens ont dit qu'il conduifoit la baleine. P. Oshek. Polake. VVest un poilîon du golfe de Botnie , long d'environ un pied , large de deux pouces , à peu de diftance de la tête , d'où il va en dimi- nuant jufqu'à la queue. La couleur eft la même que celle du poijjon blanc du Nord à petites écailles (b). La tête eft allongée , pointue , un peu ap- platie. La bouche eft très ouverte , les lèvres petites , la mâchoire inférieu- re plus longue que la fupérieure. L'opercule de l'ouie a fept rayons. ( a ) Les Suédois l'ont nommé hay , ou poillon de Jonas , parce qu'ils croyoient il y a un fiede , que ce chien marin avoir, avalé Jonas , pour le rejetter vivai.t trois jours après. Je me rapelle avoir lu dans un ancien commentateur allemand , une plaifante explication de l'hilloirc de Jonas. Ce prophète étoir, dit-il, ce qu'on appelle un bon compagnon. En entrant à Ninive il alla dans un cabaret à l'enfeigue de la baleine : le gué lui parut bon; il s'y amufa trois jours; & raconta dans toute la ville qu'il avoit été trois jours dans le corps d'une baleine, (f ) (b) Dans la figure le dos paroît brun , la partie antétieutc inférieure du corps, &la plus grande partie de 1» tête, paroiffent blanches, (t) ioi MÉMOIRES ABRÉGÉS les mâchoires, le palais , & la racine delà langue ont beaucoup de dents petites Se pointues. Les yeux lont gros, prefque ronds, voifins du Com- met de la tête. L'anus eft à un pouce de la tête ; la ligne latérale eft cour- be. La première nageoire dorfale eft précifément au-deffus de l'anus : elle a douze rayons, la féconde dix-neuf , latroiliéme dix-fept ; la pettorale eu a quinze , l'abdominale antérieure fix , la première poftérieure vingt-fix , la féconde dix-fept; la queue environ quarante : elle eft un peu échan- crée. 11 y a des années où ce poiflon eft allez abondant auprès de Halmftad ; d'autres années où il eft plus rare. Ce n'eft pas un bon poiflon ; cependant on le mange. P. Osbek. ( a). VERS DE MER. Holoturie à bec. Cjet animal vu d'un peu loin fur la mer reflemble en quelque manière à un oifeau qui nage en tenant la queue relevée & drelfant les plumes du haut du cou. En le voyant de plus près Se le comparant toujours à un oifeau , il femble que la tête ait été coupée. ( V. la pi. IV. Fig. i Se z.) La grandeur de cet animal n'eft pas toujours la même. La plupart n'ont entre queue & tête que deux pouces de long fur quinze lignes de large : mais il y en a qui font une fois plus longs , plus larges Si plus épais , quoi- que proportionellement à cette grandeur , le cou Se la queue étoient plus petits. , ; Le bec ( a, fig. i , i , } ) eft cette partie qui reflemble a l'extrémité du cou d'un oifeau "dont on auroit coupé la tête , Se cette extrémité eft com- me fi on en avoit ôté la peau : elle eft molle , lifte , un peu courbe Se pen- chée en dehors , moitié moins longue Se moins grofle que le corps : on y voit ça Se là de petits ctochets charnus , Se vers le bas quelques rides. Il femble auflî qu'on diftingue une articulation autour de la partie fupérieu- re. La bouche ( c , fig. i. ) eft au milieu du bec : elle eft ronde Se lifte , & l'ouverture en eft grande comme un tuyau de plume à écrire. Il a autour de la bouche dix efpeces de bras (b, b, fig. 1,2, 3.) de cour- bure Se de longueur différente ; le plus long eft de la longueur du bec & gros comme une paille : ils fe divifent en plufieurs branches qui reflem- blent à un duvet ttès fin : mais on voit au microfeope que ces parties font gélatineufes. La partie qui eft entre la tête Se lecotps reflemble parfaitement au cou d'un oifeau. Dans quelques-uns, il eft auflî long Se aufli gros que le bec : en d'autres, il eft plus court, fans que cette différence foit proportionée à la grandeur du corps. La peau qui le recouvre , eft ainfi que celle de la queue comme un chagrin très fin Se comme couverte d'écaillés. La poi- (a) te nom de poUke eft celui que les Anglois donnent à ce poifîbn. tes Suédois Je nom lyrblek , ou UriUking: c'eft une efpece de morue, (f ) CoUec iU-uJ par de stra/uj Tom XI PI 11^ m ..•■.- > ■- ' -, 'v : DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 103 cnarnue , uuiutc m. nmn^^ »- - "IrS,, , r'- blanches, fpongieufes , élaftiques , qui rertemblent a des cetes d épingles, ( v. fi". 5. ) La forme de la queue eft conique. Dans la plupart des holotuties elle eft aulli longue que la moicé du corps : la pointe eft un peu arrondie avec une petite ouverture au milieu. Le bec eft rouge-pâle , avec des points rouges plus foncés. Il y a autour de la bouche dix taches brun- rouge. Les bras font de la couleur du bec ; mais leurs branches font de couleur brune. On voit au bout de la queue une petite tache blanche. Tout le corps eft "ris-noirâtre. L'animal peut changer fa forme en retirant Se faifant ren- trer dans fon cou le bec & fes bras. (V. Fig. 4.. ) Lorfqu'il eft dans l'eau , il fe tient le cou & la queue relevés , les bras étendus de touts côtés , comme les feuilles d'une Heur. Quand il les re- tire en dedans, les bras rentrent les premiers , s'arrangent deux à deux , & partant par des ouvertures dont il fera parlé ci-après pénétre jusqu'aux vifceres. Ils lui fervent , fans doute, à prendre fa nourriture. Les pêcheurs difent qu'il peut fe fixer, le ventre contre un rocher : c'eft à quoi lui fervent peut-être les boutons qu'il a fous le ventre. Dans celui qu'on a obfervé , ceux du milieu de la ligne étoiewt aplatis Se comme ufés. Cet animal a été pris entre Hwen Se Landskrone , à la profondeur de dix- huit à vingt toifes. On lui a trouvé dans les inteftins une matière verte , qui femble annoncer qu'il fe nourrit d'herbes. Anatomie. Après l'avoir ouvert le long du dos , depuis la bouche jufqu'à l'extré- mité de la queue , on a trouvé les parties fuivantes. ( V. Fig. 5 . ) Le bec eft formé par une peau épailfe, charnue & mufculeufe. La peau du cou , du corps Se de la queue , a la cohérence d'un gros parchemin. Le côté intérieur eft blanchâtre, brillant, légèrement rayé, parfemé de pe- tites taches ou papilles blanches , relevées , Se un peu dures par le haut. La partie inférieure eft cartilagineufe , la furface intérieure eft comme une peau molle Se finement ridée , qui ne s'attache que pat les côtés, foit à la partie charnue, foit à la pattie cattilagineufe. Ces rides font comme de petits canaux pleins d'une matière brune femblable à de la grairte. La fe- melle eft un peu plus mole que le refte de la peau Se fans papilles brunes. On voit fur fes côtés intérieurement les places des boutons blancs fitués fous le ventre. Cinq mufcles blancs tendineux (/) s'étendent depuis l'orifice fupérieur du bec jufqu'à la pointe de la queue , & font attachés à la peau; ils rertem- blent à des pailles un peu aplaties : il y en a deux fitués le long des côtés au-dertus du dos , deux auttes plus bas aux côtés de la femelle : le cin- quième parte fur le ventte au milieu de la femelle , où il a un hllon pro- fond qui le fait paroître double. L'œfophage eft un canal membraneux dont l'origine eft à l'ouverture de !o4 MEMOIRES ABRÉGÉS la bouche , Se qui occupe l'intérieur du bec. Il y eft renfermé dans une efpéce de co(Te compofée d'os , de membranes , Se de petirs tuyaux , Se attachée de touts "côtés par un grand nombre de fibres. Il relfemble beau- coup à une pomme de canne renverfée qui a des canelures très profondes. Les os qui entrent dans la compofuion de cette partie font cinq efpeces de vertèbres adhérentes l'une à l'autre , dont chacune a fupérieuremenc trois apophifes pointues , carnlagineufes. Chaque apophife latérale eft fortement attachée à celle de l'apophife voifine : mais ce le-ci & l'apo- phife du milieu font un peu féparées l'une de l'autre , & rapifféesde mem- branes, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur , de forte qu'elles forment dix petits tuyaux qui s'étendent jufqu'aux bras , Se font remplis d'une liqueur iimpide. Au bas de l'éfophage , tout près des vertèbres , on trouve cinq pentes ouvertures qui traverfent la con"e Se l'éfophage même. Cinq autres mufcles blancs &: tendineux , (g) de la forme & de la grof- feuï des précédents prennent leur origine à la parrie extérieure de Ja code, & vont s'inférer à différentes parties , fans avoir aucune autre attache dans toute leur étendue. Les deux plus longs s'étendent jufqu'à la queue où ils ont leur infertion. Chacun des deux fuivants va s'attacher à l'angle an- térieur de la femelle. Le cinquième qui eft le plus court -, fort de la partie infétieure de la cofte , Se fe rend au côté antérieur de la femelle auquel il s'attache. On rronve à la peau du dos intérieurement un ligament qui s'attache d'une part à la coife , & qui a l'autre extrémité flottante. Entre ce ligament & la peau , il y a le long du cou une membrane très mince qui divife en deux la cavité fupérieure du cou. On a obfervé une merrt- brane pareille autour d'une partie des vifeeres ; mais il n'a pas été poflî- ble de voir iî c'étoit une membrane propre à cette partie , ou une extea- fion de la première. Un paquet de fibres de différentes longueurs (Fig. 6. ) enveloppent les vifeeres : il s'attache par fon milieu au ligament (itué le long du dos , Se les extrémités des fibres font dotantes. Elles ont depuis trois jufqu'à fix pouces de longueur } il n'y a qu'un feul boyau (k) , qui peur avoir trente pouces de longueur. La couleur en eft brune : la grofleur comme celle d'une plume de cigne. Il eft attaché immédiatement à l'éfophage: il l'eft auffi à la colfe & aux vertèbres par cinq ligamens courts Se larges , Se va s'inférer au bas du corps. On trouve aulli des fibres déliées Se mufculeu- fes (/î) qui s'attachent à la queue, & qui fe fortifient mutuellement par des ramifications , & des membranes rranfverfales. Il y a plufieurs paquets de grailfe adhérents à la partie inférieure del'inteftin Se aux fibres qui la foutiennenr. Une veifie de la forme Se de la grofleur d'une petite poire eft placée du côté gauche , Se attachée par fon cou au-deffous de la cofle , entre l'oefo- phage Se l'inteftin. Elle étoit pleine d'une liqueur auflî claire que l'eau , & on y trouva un petit corps folide , qui avoir la couleur de fang caillé : on l'écrafa en le maniant ; il reflembloit alors à un morceau de terre d'om- bre brûlée , & broyée très fin. Alex. Mich. de Sirujjenfelt , direcleur dit génie , chevalier de Cépée, Bourfe Collée acad fwhe eb-atig- Tarn. XI. PI. 1^. Holohaies < y * DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. loy Bourfc à feuillages. viett! efpece de ver , du genre des holothuries , a été tiré du fond de la mer , près la pareille de Rardœ, en Norlande. Lorfque Tes bras font retirés dans fon corps ; il a la forme d'un œuf. ( V. la pi. V. fig. 1. ) Il peut avoir alors quarre pouces de long fur un & demi de large : la peau eft noirâtre, dure comme un cuir, épailfe , fur tout aux endroits qui font garnis de mufcles : on voie auilï aux mêmes endroits des efpeces de mam- melons lilîes , un peu aplatis. Cgt anima! oviforme ayant été mis dans l'eau de mer , parut bien-toc fous une autre forme , tel qu'il eft repréfenté fig. 1. on vie fortir du, gros bout de l'œuf ( a fig. ire. ) une efpece de têce couronnée de dix bras en forme de branches , au milieu defquels eft une bouche ronde. On trouve le long du corps cinq mufcles larges &C forts , placés à quelque diftance les uns des autres , qui peuvent être apperçus , même à l'extérieur : ils paroiflent compofés de deux parties jointes enfemble. De leur partie moyenne il part un autre mufcle tranfverfal aufii large que les précédents , qui fe di- rige vers le côté, & enfuite vers la tête. L'office de ces mufcles eft de pouller en dehors & ramener en dedans les bras. Les inteftins fe divi- fent en un grand nombre de ramifications fi déliées tk fi tendres, qu'il eft difficile de les toucher fans les déchirer. La bouche paroît deftinée à s'appliquer aux corps pour les fuccer : on voir quelquefois au fond de la mer un de ces animaux appliqué la tête en bas fur le poilïbn. Ils n'ont point d'inftrument pour nager , & ne peuvent pas inCiiie flouci fui Ica eaux . un ne leur & point trouvé de veflle j on ne les a jamais vu s'enfler ; on ne leur connoît aucune partie qui puifle produire cer effet _, & ceux qu'on a mis dans l'eau font tombés au fond comme une pierre : il n'y auroit donc que leurs bras qui pourroient les foutenir dans l'eau. ( If. ilnn. j'yjltm, nat. Edit. 12. Holothuria frondofa.) L'anus eft à la partie inférieure du corps. Bourfc tremblante. Vjîtte efpece d'holorurie (fig. 5.) eft longue d'environ cinq pouces, & a vers fon milieu quinze lignes de diamètre j elle eft un peu aplatie depuis fon extrémité inférieure , jufqu'à environ trois pouces de cette ex- trémiré. Enfuite elle devient ronde & plate, & fe termine par une efpece de gland. Lorsqu'elle eft au-deflus de l'eau , elle s'enfle un peu, & de- vient d'égale grolfeur en toutes fes parties ; mais ordinaiiement elle eft plus épaiire au milieu. Que quefois elle fe courbe , & retire le ventre du côté du dos ; quelquefois , fans qu'on y remarque aucun changement , elle tremble très fort de tout le corps. Sa peau eft épailTe comme du cuir de veau , unie, molle, un peu gluante , plus épaiffe & plus dure vers la tête &aux côtés du ventre , couverte prefque par tout , mais principale- ment fur le dos , d'un grand nombre de petites éuainences ou mamme- Coll. acad. part, itrang. tom. II. O x06 MÉMOIRES ABRÉGÉS Ions, les unes coniques , d'autres cilindriques : la fubftance en eft molle, Se ceux de forme cilindrique font un peu moins élevés. La bouche eft au milieu du deffus de la tête : elle eft entourée de petits mammelons qui forment un cercle, dont l'ouverture de la bouche eft le centre. ( 3c-fig. aa. ) Il en fort quelquefois fept petits filets , qui font plats Se larges à l'extré- mité ( 3 fig. 6.). La partie fupérieure eft rouge de fang excepté les mam- melons qui font blanchâtres : le refte du corps eft de couleur grife. Cet animal elt du genre des holothuries de Rondelet , Se de M. Linné , Se paroît être le même que celui à qui M. Bohadfch a donné le nom d'Hy- dra (a). L'anus eft à la partie inférieure du corps. Bourfe ridée. Ln animal eft rond , lifTe , Se de couleur rouge. ( V. fig. 4 & 5 .) Il a ordinairement quelques raies en bas vers fa bafe qui eft un peu concave , Se par laquelle il s'attache au rocher & même aux vafes de verre , de forte qu'on a peine à l'en détacher. L'extrémité fupérieure eft élevée , arron- die, ornée de plusieurs rangs de bras ou de cornes (enfitives qui reifem- blent à un feuillage. On dit que ce font des tuyaux percés , qui jettent, lorfqu'on les preiTe , de longs filets d'eau , Se attirent les corps où ils s'appliquent. Au milieu de la pattie fupérieure on voit une fente longi- tudinale entourée de deux efpeces de lèvres , qui s'ouvrent quelquefois , de forte qu'on pourroit y pafTer le petit doigt : on en voit fortir quelque- fois une partie qui reflemble à l'eftomac de l'animal. Il ne paroît pas douteux que cette fente ne foit fa bouche ; Se on l'a vu avaler une né-: réïde par cette ouverture. La bourfe ridée eft quelquefois cilindrique , comme on la voit dans la figure 4 : mais quelquefois elle fe contracte ; elle retire fes bras , de forte qu'on n'en voit plus que la pointe : fa peau extétieure eft pliiïee comme une bourfe , Se le bord fupérieur eft comme feftonné. On n'a point remarqué que fon attouchement causât une fenfation douloureufe , ni qu'il ait une odeur défagréable, non plus que les précédenrs ; c'eft l'animal que M, Linné a d'abord nommé priape, enfuite aâinia. V.fyjhm. nat. Les an- ciens le mettoient au nombre de leurs orties de mer. Jonfton Se Gefner lui ont aufli donné ce nom. Les Suédois le nomment Sxkufe , Sakaujé. 11 n'a point d'anus. /. Ernjl. Gunner. Des huîtres. I l y eri a de trois efpeces ; celle de l'argille qui font les plus petites Se les plus mauvaifes ; celle du fable, qu'on pêche au fond de la mer ; elles font plus grolTes & un peu meilleures que les précédentes : la chair en elk molle ; celle de montagne qui font les meilleures. On diftingue deux qua- lités parmi ces dernières : celles qu'on prend au nord , nord-oueft, & (a) De quibufdam animalibus marinis. Çap. IV. p. %S< Collée acaéLpàrt elraiig 'Jbm.XL J^t TJ Fia 4. m %I\y 3 te m I i ^ 1 Sang sues Ftç.i DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 107 notd-eft font grandes & toutes jaunes ; c'eft la première qualité ; celles qu'on prend au fud , au fud-oueft , & à l'eft, leut font inférieures : com- me elles font toujours expofées au mouvement des vents &c des eaux , elles font plus maigres. C'eft vers le milieu de l'été pendant la plus forte chaleur, qu'elles pon- dent leur graine ou femence : cette gtaine eft comme une efpece de glu qui s'attache aux atbres , aux rochers , aux plantes marines , aux débris des vaifteaux échoués, & même aux coquilles des huîtres. La feule diffé- rence qu'on remarque entre les deux fexes , eft que le mâle eft de fotme allongée & de couleur bleuâtre , au lieu que la femelle eft épaifle, ronde &c jaunâtre : c'eft ainfi que dans le houmar la queue de la femelle eft lar- ge Se couverte d'œufs, Se celle du mâle eft longue & étroite. Les huittes font fujettes à des maladies qui leut font caufées par les blelTiires que leur font leurs ennemis , les polypes &: les blennes. Elles devienent bleues intérieuremenr , mola^es , peu adhérentes à l'écaillé. On pèche les huitres depuis l'automne jufqu'en mai , & on les détache avec un gratoir de fet pefant quinze livres : ceux qui les veulent ména- ger fe fervent de longues tenailles de bois & n'atrachent que les plus Î;randes & les meilleures que l'on apperçoit en un beau temps , lotfque a mer eft calme. Les payfans de Suéde brûlent les coquilles d'huitre pouc en faire une chaux à tanner leurs cuirs. /. Œdman. On a trouvé deux huitres prefqu'entièrement confumées dans leur co- quille, & à leur place le petit poilïbn nommé la donzelle. (a) Dalof Beyhc. DENTALES. Dentale doré. (V. la pi. VI. fig. I. & II.) Vj'e s t un ver de mer long de trois à quatre pouces. Le corps eft rond , un peu aplati , litîe , couvert d'une peau très tendre , couleut de chair pâle , mêlé de verd 5c de bleu ; la tête un peu plus grolTe , convexe par- delfiis , plate en deflous. Le front eft couvert d'un poil denfe & roux. Le haut de la tête eft blanc. Les tempes ornées de deux bouquets de plumes routfés , longs comme la tête. On apperçoit fous le poil du front une lèvre aplatie. L'extrémité de la tête eft de chaque coté garni de feize dents horifontales ( t ) un peu coutbes en feus contraire, linéaires, aiguës, de la confidence de la corne , brillantes , couleur d'or , difpofées fur un feul rang , mobiles , recouvertes à leur bafe d'une peau très mince : les extétieutes font plus grandes , égales , longues de deux lignes \ les întérieutes diminuent peu à peu, de forte que la der- niers eft très courte. 11 y a de chaque côté deux cotnes fenlitives, mo les & pointues , dom les deux fupéneures , voifines des dents , font inférées à la lèvre qui porte les dents , & de plus une efpece de ctête : les deux ( a ) Ophidion cirris carens. Oij lai .MÉMOIRES ABRÉGÉS autres font fituées un peu au-deftus des plumets. Le dos eft lifte , la peau qui le couvre eft pliflée vers la tête & vers la queue ( fig. 1 ). Le ventte ( fig. i ) eft lifte Se plille feulement vers la queue. Les deux côtés font garnis depuis une extrémité jufqu'à l'autre de petites pointes dorées qui s'infèrent près de la queue Se de la tête à de petites écailles répandues fur tout le corps. La queue eft ovale , plus épaifte , Se plus dure ; la couleur de chair y eft parfemée de petites raies blanches. Tout l'animal eft renfermé dans une coquille à laquelle il n'eft point adhérent : cette coquille ( fig. 3 . ) eft un tube droit conique , percé par les deux bouts , rude , ftrié tranf- verfalement Se fans ordre ; il n'eft pas fi long que le ver : ainfi cet animal peut fe renfermer en fe retirant en lui-même , & tirer de fon étui fa tête & fa queue. Il replie peut-être fa queue fous lui : on a trouvé dans cette pofition celui qui eft repréfenté dans fon étui ( fig. 4. a.) Cette coquille étant brûlée fe réduit en cendre Se ne donne point de chaux j elle noir- cit au feu , Se ne fait éfervefcence avec aucun acide. Le dentale qui vient d'être décrit, avoir été jette par une tempête fur te rivage au Cap-de-bonne-efpérance. P. J. Bergius & Mich. Grubb. POISSONS D'EAU DOUCE. Silure, V-iE poîflon eft prefque rond , Se d'égale groftèur depuis la tête jufqua l'anus. Il eft enfuite un peu aplati fur les côtés , & diminue peu à peu juf- qu'à la queue. La peau eft bleuâtre , parfemée de raies obfcures , mince, gluante; fans écailles : le ventre eft blanc , ainfi que le deftous de la tête. Tout l'animal a trois pieds quelques pouces de longueur , Se huit pou- ces de diamètre ; il pefe environ quinze livres. La tête eft ronde fupérieurement , & antérieurement. La mâchoire fu- périeure a quatre barbillons de deux pouces de long qui font minces Si mous comme de petits vers. L'inférieure en a deux longues de huit pou- ces , aulli grofte qu'une paille à leur naiftance , plus mince à la pointe, & plus ferme que les précédenres. La même mâchoire porte deux efpeces de mammelons creux, pointus Se très mous : il y en a plufieurs autres femblables , mais plus petits fur les deux mâchoires. La fupérieure eft un peu plus courte que l'autre , & revêtue intérieu- rement de neuf cartilages recourbés de la largeur du doigt , garnie de petites dents un peu courbes, mobiles & prefque fans nombre. 11 y a dans l'intérieur de la tête une pareille garniture donr les dents font immobiles. La mâchoire inférieure en a deux femblables , mais n'en a point d'in- térieure immobile comme la fupérieure. La langue eft large , épaifte , unie , courte , un peu fendue. L'œfophage a quatre garnitures de dents qui font ovales & un peu élevées : les plus intérieures font les plus lon- gues Se les plus étroites. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 109 11 y a de chaque côté cinq conduits auditifs , dont les quatre plus grandsont deux pièces feuilletées; mais on n'en trouve point au cinquième qui eft le plus petit & le plus intérieur. Les deux pièces feuilletées , qui font voilînes du plus petit conduit , ont deux rangs de dents très molles ; les autres n'en ont qu'un feul. L'opercule des ouies a feize rayons ; la nageoire pectorale dix-fepc , dont le premier eft gros , ferme , pointu Se dentelé ; l'abdominale treize , qui font mous Se ramifiés ; celle de l'anus , dix-huit , qui font plus courts de moitié que ceux de la queue qui eft co- nique , entière , moufTe , compofée de dix-fept rayons. La nageoire dor- fale n'en a que quatre : elle eft à environ quatre pouces de la tête. La li- gne latérale eft légère Se un peu courbe. Le cœur eft ovale , applati. Le foie divifé en deux lobes , dont le gauche eft le plus long Se le plus gros : la véficule du fiel eft grotte : elle eft adhérente au lobe gauche. Le foie couvre l'eftomac qui eft de forme prefque triangulaire , Se compofé de membranes épaules & très fortes qui font ridées à l'intérieur , ci contiennent une matière vifqueufe. Ces membranes forment aufli les inteftins , qui ont trois pieds & demi de longueur. Le duodénum a environ deux doigts de diamètre ; le refte diminue peu à peu jufqu'au cœcum qui eft très épais , très fort , Se très blanc. L'intérieur des inteftins étoit pareil à celui de l'eftomac : on y a trouvé quelques vers. L'épiploon eft très grand , femblable à une membrane mince Se trans- parente , parfemée de vaifleaux qui fe rendent aux inteftins , s'y infèrent & s'y étendent. Il commence un peu au- delfiis de la jonction de l'œfo- phage Se de l'eftomac , fe continue avec lui , & contient un fac dans le- quel ce vifeere eft enfermé. Intérieurement , il s'attache à routs les in- teftins , excepté au ccecuin , Se lert ainlï de pancréas , comme d'épi- ploon. Le pancréas eft allongé , plat en-deflus & en-deflous , femblable à un ruban très épais ; long d'un pouce , large de fix lignes. 11 fort du haut de l'œfophage & va s'inférer au commencement du duodénum. 11 eft enve- loppé d'une forte membrane : la fubftance en eft grmneleufe , peu com- pacte , & pleine de fuc ; la couleur blanchâtre. La rate eft plate en-defTus &en-delTous , échancrée à l'extrémité Supé- rieure , & pointue à l'inférieure , de forte qu'elle a parfaitement la forme d'un cœur ; mais le lobe droit eft un peu plus grand que le gauche : elle eft lîtuée à deux pouces de l'eftomac, adhérente à l'épiploon, dont elle reçoit une membrane qui l'enveloppe. Sa couleur eft rouge-foncé. Le diafragme eft fort , ainfi que le péritoine qui eft blanc. Il y a de chaque côté du cœcum un ovaire long de cinq pouces : la veffie eft blan- che , forte , prefque ovale , longue de fix à fept pouces. Elle s'étend de- puis la nageoire pectorale jufqu'à l'abdominale , le long de l'arrête , qui y fait un enfoncement au côté inférieur. Les reins font de chaque côté de l'anus, & plus petits à leurs extrémités. Ce poifion eft rare , parce qu'il aime les eaux profondes. On le trouve dans quelques lacs de la Sudermanie Se de la Gothie orientale. 11 eft allez bon à manger : la partie antérieure qui eft la plus épaille , a un goût qui nb MÉMOIRES ABRÉGÉS participe de celui du faumon &: de la blenne ; le relie du corps tient le milieu entre la blenne Se l'anguille. Pierre Oibek. Dauphin de torrent. Vj'est une efpece Je Blenne qui a la forme de la foie. Ce poilTbn eft trois fois aulTi long que large , très applari , aulïi mince qu'une épée le long du ventre & du dos , également large par-devant , diminué vers la nueue , mais cependant moins que la plupart des poilTons. La tête eft .ort applatie Se liîTe , fans piquants ni barbillons. La queue n'eft poinc échancrée. Ce poilïbn , dit valentin , eft long d'un pied. La tête eft bleu- céleflë , & de la forme de celle du dauphin , grande , ronde , rayée de bleu célefte à la partie fupérieure , brun-jaunâtre intérieurement Se laté- ralement. Les yeux font brun jaunâtre. 11 a fupérieurement quatre taches rouges qui fe terminent en brun-jaunâtre. Les nageoires pectorales font pourpre & noir, rouges Se brun- jaunâtre vers le ventre , avec une raie de même couleur vers un côté de la tête , & fept petites taches fous le ventre. Les nageoires dorfales font verd de-mer à angles brun-jaune bor- dés de rouge ; celles du ventre font de même couleur. La racine de la queue , a trois taches brun jaunâtre fur un fond noir. La queue eft pour- pre Se brun-jaunâtre. La ligne latérale confifte en une ligne faillante fur les écailles : elle va directement de la tête vers la queue , fe courbe cependant un peu vers la tête, Se finit entre la queue Se l'extrémité de la nageoire du dos , tandis qu'une autre ligne qui commence au milieu du poilTbn , finit à la queue. Les écailles font plates Se liftés ; la couleur en eft pâle , Se chacune eft marquée d'une raie blanchâtre tranfverfale. On en voit une autre fous chaque mâchoire , Se plufieurs fur les opercules des ouïes : mais ce qui diftingue le plus ce poiftbn , ce font cinq taches bleu-foncé, placées vers la tête de chaque côté fur la ligne latérale. La plus voifine de la tête eft ronde , grande comme un pois,-& entourée d'un cercle blanc. Les quatre autres font à deux ou trois lignes de diftance les unes des autres : toutes font tranfverfales , un peu anguleufes , terminées à la partie blanchâtre de l'écaillé. Elles ont fait donner en Suéde à ce poilTbn le nom de poijfon de cinq doigts , d'après une fable ridicule. Les yeux font à la partie fupérieure de la tête : ils font ronds & brun- jaunâtre ; les lèvres & les mâchoires font d'égalegrandeur ; la fupérieure eft double , mince , Se nullement charnue; fes dents font en grand nombre , petites , pointues , également longues , ttès ferrées l'une contre l'autre ; les deux premières d'en-haut Se d'en-bas plus grandes que les autres , Se plus longues que les lèvres. La couverture des ouies eft compofée de trois os plats fans crochets ; les ouies font formées de quatre rayons ofteux, plats , Se pointus. La na- geoire dotfale s'étend depuis la tête jufques vers la queue, où elle eft comme coupée : elle a vingt Se un rayons pointus Se non rendus; dont fept DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. m ofTeux Se piquants, les autres flexibles ; les pe&orales, douze flexibles &: fendus, excepté l'antérieur qui eft entier ; les latérales (ix , dont les an- térieurs petits , olfeux , piquants , point fendus , les aurres folitaires , flexibles , fermes, Se droits , une fois plus longs que les anrérieurs; les ab- dominales quatorze , qui s'étendent de l'anus qui eft au milieu du ventre, jufques vers la queue, à hauteur des nageoires du dos,& font coupées comme ces nageoires : ils font un peu fendus , flexibles , de longueur égale , ex- cepté les trois antérieurs qui font un peu plus petits , pointus , roides Se piquants. Ce poiflon eft très bon ; on le prend en Chine , dans les torrents. Ankarkrona via-amiral. Doré de Chine. V-i e poiflon eft gros comme une petite brème ou comme un œil rouge : il a un pouce de largeur , & deux pouces de long , fans y comprendre la queue : il pefe environ trois dragmes. Le mâle a la moitié du corps du côté de la tête, d'un rouge foncé, l'autre moitié comme couverte d'un fable d'or , Se plus éclatante que l'or même. La femelle a le haut du corps blanc, & le bas argenté, comme celui du mâle eft doré. Il y en a aulfi qui font blancs Se noirs , pointillés d'or Se d'argent. Les Chinois qui font le commerce de ce poiflon , diftinguent dans cette dernière variété le maie d'avec la femelle , en ce que l'un a des taches claires , Se l'autre des raches noires auprè? des yeux Se du nez. La tête eft grofle , applatie par le haut ; la couverture des ouies eft lifle , & fans piquants; le muffle écrafé , les deux mâchoires également longues; les narines doubles ou jointes deux à deux, cependant féparées par une petite lame ; les yeux grands , ronds , élevés , placés aux côtés de la tête, plus bas que les narines. Les ouïes quadruples de chaque côté; la couverture a trois os repliés , courbes &: plats. Le dos s'élève un peu depuis la tête : il eft un peu applati. Le ventre eft J>lus large , plus épais, plus rond , plus long que le dos ; il eft plat entre es nageoires pectorales , rond enrre les latérales , rond entre celles-ci Se les abdominales , échancré entre ces dernières Se la queue. La ligne la- térale fe courbe & s'approche plus du dos que du ventre : elle eft formée par une ligne élevée fur chacune des écailles. Les écailles font aflez gran- des, applaties , fans ordre. 11 y a une nageoire dorfale, deux pectorales, deux latérales , deux abdominales , & celle de la queue qui a rrois pointes ou deux échancrures. Les rayons qui les compofent font de longueur iné- gale : quelques-uns font fermes & les autres flexibles. La vellîe eft double comme celle de l'œil rouge , de la brème, & d'au- tres poiflons du même genre : la partie poftérieure eft plus petite que l'an- térieure, & un peu applatie vers la pointe. Les inteftins font aufli longs que tout le poiflon , lorfqu'ils font éten- dus. Dans le corps ils font repliés en trois & couverrs de grailfe. Ce poif- fon a trois grandes dents groflierement formées , placées à l'endroit où lef iu MÉMOIRES ABRÉGÉS inteftins prennent leur origine auprès de la tète : il y en a une de chaque côté & une autre pointue vers le dos. Ni les mâchoires, ni la langue, ni le gofiet, n'en ont aucune autre. Dans -le poilïbn ici décrit , l'ovaire étoit fut les côtés , près des inteitins. On voit que c'eft une efpece de cyprinus ou carpe , aux trois os qui forment l'opercule des ouïes , au défaut de petites dents à la bouche &C aux trois dents du golier , à la veille divifée en deux parties inégales , à l'os du nez , qui dans tout ce genre efl femblable au pied d'une vache , à la forme extérieure , qui eft celle du cyprinus. Ce genre eft le plus étendu. Attédi en a compté trente- trois efpeces. Ce favant îétiologifte a remarqué que la nature en a placé les principales différences dans les nageoires abdominales. Le doré de Chine confirme cette obfervation : il a deux nageoires de cette efpece , & touts les au- tres du même genre n'en ont qu'une : ainfi , fon caractère fpécifique con- fifte dans la paire de nageoires abdominales , Se la queue à trois lobes , ni horifontale ni verticale , mais demi - oblique. Un feul de ces caractè- res (uffiroit aujourd'hui , mais pourroit ne pis fuffire , lorfque nous con- noîtrons un plus grand nombre de poilfons des Indes orientales. De plus , les écrivains qui en ont parlé prétendent qu'il y a de la différence dans la forme & de la variété dans la pofïtion de la queue. Les Chinois nomment ce poifton kin-ya, les Hollandois, gaad-visch, Jîlver-visch ; les Suédois , goul-fisk , fiherfisk. On le trouve à la Chine dans un petit lac voifin d'une haute montagne Tjitn-king , près de Tchang-hou, dans la Province The-kiang , à trente degrés vingt- ttois minutes de latitude Nord. Aux Indes orientales , les princes ont dans leur palais des poiffons dotés en des vafes templis d'eau. Il faut les changet d'eau trois ou 3 natte fois par femaine , Se la lailTer repofer quelques heures , avanc' 'y mettre le poiflon. On les prend avec un filet pour les palfer d'un vafe dans l'autre : on n'ofe pas les toucher avec la main , de peur de les bleuer. 11 ne faut pas expofer à la gelée l'eau qui les contient ; mais il n'eft pas néceflaire en hiver qu'elle foit fort chaude. Ces petits poilfons ne fupportent ni grand bruit , ni éclat violent , ni forte feconife. Les coups de ru fil , le tonnerre , les orages , la fumée de poix ou de goudron peuvent les faire mourir. Ils recherchent beaucoup l'om- bre : on leur met dans l'eau des herbes où ilsfe puiffent cacher. Ils man- gent du pain à chant, du jaune d'oeuf, de la pâte , du maigre de cochon feché au foleil Oc pulvérifé , de l'écume de petits limaçons qu'on jette dans l'eau. Il ne faut pas leur donner au-delà de leurs befoins : dès qu'ils ont faim, ils viennent fur l'eau. On dit que tant que le froid dure en hiver , ils ne mangent pas , Sç qu'on l'a éptouvé à Péquin pendant trois mois. Ils apprennent à concoure ceux qui les nourrirent ; dès qu'ils s'apper- çoivent de leur préfence , ils viennent fur l'eau. On fiftle ordinaire- ment pour les appeller , lorfqu'on veut leut donner à manger , ou les voir paroître & jouer à la furface. On les a communément tout petits , parce qu'Us font plus vifs & en plus grand nombre dans un feul vafe. Ce DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, nj Ce poilïon fraie au mois de mai : on leur met alors de nouvelles her- bes , auxquelles le frai s'attache. Lorfqu'il ne fraie plus, on le met dans un autre vafe , & on expofe au foleil durant trois ou quatre jours celui où le frai eft refté ; mais on n'en change pas l'eau avant quarante ou cin- quante jours. Alors on apperçoit ces petits poiflons- , qui fjnt noirs au ■commencement , & prennent peu à peu vers la queue leur bille cou- leur d'or. Ce poillon multiplie beaucoup , furtout dans les lacs. Il p'est un arbufte de Surinam , dont les baies font rouges & reffem- blent parfaitement à celles du caffé. Elles ont un goût douceâtre allez agréable , qui invite ceux qui ne les connoiftent pas à en manger : mais ils ne tardent pas à fentir dans la bouche un goût de tabac qui s'étend jufqu'à la gorge. Cette partie devient rapeufe ainlî que la poitrine, Se l'on y fent quelque chaleur , comme lorfqu'on a une inflammation à la gorge. Le pouls devient plus vif ; la chaleur du corps augmente ; il furvient nau- fée , vomilTement , fièvre, délire , fymptomes d'une mort promte , lorf- qu'on n'y remédie pas par les contrepoifons. On connoît deux efpeces de cette plante dangereufe dont l'une eft grim- pante Se porte de greffes baies. La tige -eft tortueufe , longue, & mince. Les branches en foi tent à angles droits , & les feuilles font droites. Les rieurs paroiffent en oétobfe : l'odeur en eft aromatique , mais un peu fé- tide. Les feuilles de l'autre font plus petites , & elle croit furies petites eminences , dans les terreinsbas argilleux des bois, en petits buiffons. La tige Se les blanches font droites, les feuilles tombantes. Ces deux efpa- ( a) L'auteur a cru que ce champignon cepit un lycoperdon. Ceux qui l'exami- neront dans la fuite pourront en décider les caractères avec plus d: précilion. ( r ) Coll. acad. parc, étrang. tom. II. Q ni MÉMOIRES ABRÉGÉS ces ont les feuilles portées pat un pédicule , alternes , ovales, dentelées , Se portent du rruit prefque toute l'année. Les fleurs naifTent aux ailfelles des feuilles. Le calice eft à cinq feuilles. La corolle ou fleur à trois feuilles rondes , pliées par leur milieu. 11 y a plufieurs étamines filiformes, courbées , plus longues que le calice, infé- rées au réceptacle. Les fommets font ovales , applatis , entiers. L'ovaire eft fphérique & rude ; le ftile (impie , courbé, pointu, plus long que les étamines , le ftigmate applati , légèrement fendu. L'ovaire devient une baie ronde , à une loge, d'un rouge foncé , couronnée par le ftile : elle contient deux graines , plates d'un côté , convexes de l'autre, Allouées au côté plat , revêtues d'une balle. Dan. Rolander. Nicotiane ou tabac. .Le tabac à panicule, dont le pete Feuillée a donné une figure médiocre, reflemble beaucoup à celui qu'on nomme tabac turc. Dans l'un Se l'autre les feuilles font rondes , les fleurs de même couleur, & de même forme: mais dans le tabac panicule , la tige , les pédicules , & les fleurs même font «ne fois plus longs que dans l'autre efpece. On pourroit croire que ce font deux variétés de la même efpece, Ci dans cette dernière l'ovaire n'a- voit pas une forme toute différente : il eft pointu comme celui du tabac commun de l'Amérique. Le panicule n'eft pas délicat : il croît aifémenc en Suéde à l'air libre , & y produit beaucoup de graines. Autant qu'on en peut juger par l'odeur & le goût , il eft plus doux que ceux qui nous font connus. Une autre efpece paniculée porte des feuilles en forme de cœur, & les fleurs du même côté de la tige. Le calice eft divHé à l'ordinaire en cinq patties : mais la fupérieure eft une fois aufti longue que les autres. La fleur eft plus foncée , & la partie fupérieure y eft dilatée en forme de cafque. L'ovaire eft pointu, (a) Toute la plante eft couverte de poils dé- licats qui filtrent une humidité glutineufe- Cette efpece de tabac , fi on en peut juger par le port & les habitudes, eft plus forte que toutes les efpeces connues. C. Linné. Haricot foïa. Vj'est avec ce haricot qu'on fait aux Indes osien taies la liqueur épicée nommée foïa ou foui, qui eft dans cette contrée d'un ufage (i fréquent. Toute la plante eft haute de quatre ou cinq pieds & velue. La tige eft droite, rameufe , épandue , fe divifant toujours en deux , couverte de foies blanchâtres un peu courbées. Les branches fortent des aiflelles des I ( <0 F, fp. plant. (f) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 113 feuilles qui font alternes. Leurs pédicules font roides , velus, fillonés , anguleux , concaves fupérieurement , plus longs que la feuille , peu obli- ques à la tige : leur bafe eft en forme de genou. Les ftipules font très petites , pointues , de largeur égale , velues extérieurement , lilfes en dedans. Les feuilles font par trois , dont deux oppofées & prefque in- cidentes. La troilieme qui eft terminale a un pédicule : elles font ovales , tetminées, en pointes, lanugineufes ,parfcméesde veines &c de nervures hériflces. Les feuilles florales font ovales , en ter de lance , pointues , ve- lues extérieurement , très liffes en dedans. Les pédicules des fleurs fortent des aiiTelles des feuilles , &: termi- nent les branches. Ils font droits, courts, velus, fe divifent toujours en deux , portent plufieurs fleurs , Se font revêtus d'écaillés linéaires velues. Le calice eft d'une feule feuille , velu, court, durable , à quatre dents aiguës, à peu près égales , dont la fupérieure eft fendue en deux. 11 y a deux feuilles florales pointues à là bafe du calice. La fleur eft legumineufe , d'un bleu pâle, très petite, prefque cachée dans le calice : elle y fleurit Se s'y flétrit. L'étendart eft ovale , obtus , diminué à la bafe , échancré au fommet : la partie inférieure des deux côtés a une apopliife prefque linéaire. Les deux ailes fémilunaires Si en- tières ont à leur bafe une apophife linéaire. La nacelle eft ovale, conca- ve , moufle au fommet , fendue à fa pointe en deux parties linéaites Se parallèles. Les étamines font (impies , prefque féparées les unes des au- tres , plus courtes que le piftil. Les fommets font doubles. L'ovaire eft grand , ovale, pointu , applati , velu, hériffé au côté extérieur. Le ftile eft recourbé , velu au côté intérieur : le ftigmate aigu ; la goufte oblon- gue , velue , pendante , pointue, plate diminuée à la bafe , compofée de deux valvules, féparées par une cloifon ; elle renferme deux graines ova- les, applaties.à cicatrice noire. L'étendart varie beaucoup : on y diftin- gue quelquefois à peine les apophifes latérales. La figure qui en a été donnée par Kœmfer a les fleurs ttop grandes. La daïen. Vjette plante à fleur hnguliere a cru en Suéde d'environ cinq pouces. La tige êft droite, ronde , un peu velue & rameufe par le bas ; les feuil- les ovales , alternes, pendantes , à dents de feie , profondément découpées, à veines oppofées à angle aigu. Le pédicule des feuilles eft dtoit, un peu velu , aufli long que la feuille même. La fleur fort de l'ailielle des feuilles, ou du côté de la tige , entre le pédicule de la feuille, cv les ftipules : elle eft folitaite , & panche vers la terre. Le calice eft à cinq feuilles en fer de lance , perfiftantes ; la corolle a cinq onglets très longs , également larges , convexes à l'extérieur, qui foutien- nent autant de lames jointes enfemble , de forte qu'elles forment une Qij iz4 MÉMOIRES ABRÉGÉS efpece d'étoile (a) qui entoure le Commet du réceptacle. 11 a cinq étami- nes couchées fur la corolle, ouvertes, courtes, montantes, éloignées l'une de l'autre , plus épaifTes à leur partie fupérieure, terminées par des fom- mets ftériles. Ceux qui renferment la poufiiere fécondante , font inci- dents aux crenelures de la corolle , fous l'étoile qu'elle forme. (t>) L'o- vaire eft (îtué au-delîus de l'étoile. Il eft arrondi & porté par une colon- ne cilindrique, droite, de la longueur du calice. Le ftile eft cilindrique, court , le ftigmate à tête obtufe. Le fruit eft une capfule obronde , a cinq pans , & a cinq loges. Les graines font folitaires , arrondies & com- primées. On a don-né à cette plante le nom de M. le Duc d'Ayen, con- nu par fon amour pour la Botanique. C Linné. F O SS ILES. Remarques fur la pierre de paon. v>. e t t e fubftance a obtenu depuis quelque temps une place parmi les pierres précieufes non tranfpatentes. Elle eft d'un beau bleu verdâtre , & prend bien le poli. Les Joailliers lui donnent otdinairement une forme ronde ; Ci on la grate avec l'acier , on voit qu'elle eft tendre , quoiqu'elle foit parfaitement polie. On y découvre de groftes fibres parallèles , ou qui le rencontrent à angle aigu. Les Naturaliftes ont cherché inutilement fon origine, fa patrie , & la terre d'où on la tire. La pofition de fes fibres a fait conjecturer que ce pourroit être une efpece d'amianthe ou de félénite , faturée de cuivre , comme la turquoife. Mais on devine rarement en hiftoire naturelle. Quel naturalifte auroit deviné que la prétendue pierre de paon étoit le cartilage qui réunit les deux valves de la moule perliere. Il devient pref- que olleux , lorfqu'il eft fec , & on y voit des rayons bleus & verds. Si on le polit de travers fur ces rayons ; il prend l'éclat 6k les couleurs de la pierre de paon, & c'eft en effet elle-même : c'eft cette pierre précieufe que les joailliers vendent beaucoup au-delfus de fa valeur , puifqu'il ne leur eft difficile ni de l'avoir ni de la polir. C. Linné. Serpentine. O n en trouve trois variétés dans les mines d'argent de Sahla , un verd- fonci , avec des veines Si des taches jaunes demi-tranfparentes : la partie {a Ou plutôt an pentagone dont les côtés font légèrement concaves. ( t). \b) Cette fleur n'a encore été ni clairement décrite, ni clairement deflînée. Voy- Adanfon , famille des plantes , tem. t. p. )M- {t) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. u$ verte lailfe appercevoir aufii quelque tranfparence aux endroits où elle eft mêlée de jaune ; une jaune, demi - tranfparente un peu rembrunie , comme la pierre de Berne , avec des taches & veines brunes , claires ou verdâtres : c'eft précifément la matière qui fait les taches & veines jaunes de la variété précédente ; la troifieme eft jaune & jaune-brune, opaque , tachetée de blanc, moins compacte , & plus mêlée de chaux que les va- riétés précédentes. La ferpentine fe brife en morceaux informes : elle eft gratte au toucher & comme favoneufe , de couleur matte à la fracture , compofée de par- ties fi déliées qu'on ne peut pas les diftinguer. On la travaille aifément avec le fer & l'acier , fans qu'il paroiiTe fort ufé. La partie jaune & blan- châtre n'eft pas aulli dure que la verte , & ne contient aucune veine mi- nérale d'une certaine dureté, fi ce n'eft quelque matière calcaire. Si on Travaille cette pierre avec de la pierre de queux friable en poudre , en- fuite l'huile & le ttipoli , & enfin la ferpentine même réduite en poudre ; elle prend un très beau poli que l'air ne lui enlevé pas. Elle eft ferme 8c folide , fans parties aigres ni crevalfes. Réduite en poudre elle eft blan- che. La chaleur ne la fait point éclater ; mais lorfqu'elle eft pouflee un peu fort , il en fort une efpece d'huile empireumatique , qui n'a cepen- dant pas tout-à-fait l'odeur de l'huile de Pétrole : cette matière eft en- viron le douzième du poids de la malle. A un feu plus violent , la ferpentine perd fa tranfparence & devient blanche , un peu rougeâtre , avec des taches noires : elle eft alors affèz dure pour faire feu avec l'acier , & ne pouvoir plus être travaillée avec le fer. Expofée au feu le plus violent , elle refte fixe, Se n'y devient ni chaux ni verre. On peut en faire faire toutes fortes d'uftenfiles , & en mêler la poudre à l'argille dont on fait des vafes de terre. On pourroic auflï peut-être l'employer aux fonderies. Sven Rinmann. (Eufs de. coquillages pétrifiés. KJn a examiné au microfeope le fable qui remplifïbir des cames pétri- fiées , & l'on y a diftingué de petites coquilles , dont les unes étoient unies comme celles qui les renfermoient : d'autres étoient rayées comme les coquilles de pèlerins; d'autres étoient des turbinites parfaitement for- mées. On y a vu aulli de petits corps ronds qui refiembloient à des œufs; & quiprefies avec la poinre d'une aiguille fe font trouvés creux comme des coquilles d'œufs : on n'y a pu découvrir ni coquille ni co- quillage : c'étoient peut-être des œufs dénies , ou non fécondés , tels qu on en trouve très fouvent parmi ceux des animaux- Eerman Dittrich Spœring. i2* MÉMOIRES ABRÉGÉS Infecle pétrifié. o. _(n trouve fouvent en Suéde des entomolithes dont quelques uns pa- roiflent avoir été des infectes coléoptères gros comme un pois ou une fève : d'autres font auffi grands ou plus grands que la main. La figure première ( PI. VII. ) en repréfenteun des plus entiers que l'on ait pu trouver. On y diftingue très bien le corcelet demi-rond , le corps divifé en vingt feg- ments , Se les deux antennes qui prouvent que c'eft un infecte. Les figu- res z Se 5 paroiflent être des variétés de la même efpece (ou des ef- peces du même genre, (t) La figure 4 paroît être un corcelet. Ce qu'elle a de plus particulier , c'eft qu'on la trouve fouvent ainfi féparée dans l'ardoife Se dans les pierres calcaires , tant de la Scanie , que de la Go- thie orientale , Se rarement jointe au corps. Il eft même rare de trouver le corps aux endroits où l'on trouve le corcelet. La forme de cette partie , Se la queue articulée comme dans les écre- vifles , les cloportes , & les perroquets d'eau prouvent que l'infecte eft fans ailes , Se d'un genre moyen entre ces trois genres. Il approcheroit beaucoup de la cloporte de mer , s'il n'avoir pas le corfekt auffi grand , Se les articulations du corps au-deiTus de quatorze. C. Linné. Racines & branches changées en terre. 1 l y a auprès du village de Kellio, voilîn de Sahalax , en Finlande u» rivage peu élevé , couvert de gazon , d'où un lit d'argille en pente douce fe rend au lac Lœnghelmœ. Au-deflus de ce rivage, on voit à vingt ou trente pas , le long de la mer , les veftiges d'un ancien rivage , plus éle- vé que le nouveau de quatre ou cinq pieds. Touts les habitants du pays difent que les eaux du lac y venoient autrefois. Elles s'écouloient alors par la paroiffie de Kangafiala , au fief de Biœrnborg , Se faifoient aller huit moulins pendant toute l'année. Il y a environ cent cinquante ans , fuivant la tradition du pays , que ces eaux fe portèrent du côté d'Yaris , qui eft à cinq quarts de mille fud-eft , où elles forment aujourd'hui un pro- fond Se fort courant qui fait aller fix moulins On voit au nouveau rivage , près de Kellio , fous plufieurs couches de terre , un lit d'une argille jaune compacte Se fine, épailfe d'environ trois pouces, qu'on emploie à la tannerie. Ce lit contient des débris de plan- tes , des racines , & des branches , dont quelques-unes ont un pouce de diamètre. Lorfqu'on les manie avec foin , Se qu'on les coupe avec un couteau bien affilé , on y trouve toute la texture du bois , Se il eft aifé de féparer le cœur d'avec les vaifleaux qui l'environnent ; quoiqu'il foit chan- gé en une terre compacte , Se femblable à un bol brun-gris extrêmemen c 7:es ; mais il ne peut pas fe féconder lai-même. Au muvs Ar juillet, il jette une matière lai- ceufe & gluante , qui augmente en août : chaque moule s'apptoche d'une autre , & y répand cette liqueur : ce qui tombe dans l'eau le caille aufli- tôt £c devient inutile. Lorfque le temps de la ponte approche, la mère creufe dans le fable , & y dépofe fes œufs. Les moules font fujettes à plulîeurs maladies : elles font fujettes à l'hydropifte , au feotbut , aux abcès : elles ont auffi des ennemis qui leur font la guerre , & entre au- tres les écrevifTes. Les perles font fouvent à l'extrémité la plus étroite de la coquille, feules ou plufieurs. On les trouve allez fréquemment auprès du bord extérieur , enveloppées d'une peau, ou fans peau , entre la coquille &C le corps de la moule : elles font quelquefois adhérentes à l'écaillé. 11 j en a quelques-unes qui ont des cavités à l'extérieur : mais cette marque manque à plufieurs autres. On trouve auffi quelquefois des perles hors des coquilles. Lorfque la moule étant pleine d'eau , reçoit une forte commotion , elle contraire fes tnufcles , ferme fes valves , &c rejette en une feule fois toute l'eau qu'elle contient -.elle peut auffi jetter en même temps fes perles. Il eft prefque certain qu'elles en renferment , lorf- qu'elles ont à l'extérieur cinq ou fix raies tournantes Se plus ; ou Iorf- qu'il fe trouve aux côtés des éminences ; ou lotfqu'un côté fe courbe irrégulièrement vers le petit bout de la coquille; ou lorfque la coquille eft traverfée par une raie profonde : & plus ces marques font fenfibles, plus la ptéfence de la perle eft certaine. J. Fischcrfleirt. bres , mah il faut que l'cipéticncc nous apprenne que chacun de fes plis fe forme préciftment dans le cours d'un an, comme nous le l'avons des cercles des arbres, .L'analogie eft fouvent trompeufe j la feule expérience uc trompe pas. ( t ) Coll. acad. part, étrang. tom. IL ijo MÉMOIRES ABRÉGÉS •*: ^^W1— PHYSIQUE. PHYSIQUE PROPREMENT DITE. Comparai/on du climat de Suéde & de Paris. IL a comparaifon des climats peut fetvir aux progrès de la phyfique , & à l'œconomie politique. Si on veut tranfplanter des plantes ou des hom- mes d'un climat dans l'autre , il faut les connoîtte touts deux. Les tables fuivanres ont été tirées d'une fuite d'obfervations faites pendant dix-huit ans à Upfal , qu'on peut regarder comme le centre de la Suéde. MM. Cellius, Srrœmer, Ferner,& Mallet, les ont faites trois fois par jour, au lever du foleil , à midi , & au coucher du foleil. Elles ont été ré- duites au thermomètre Suédois , qui ne diffère de celui de Réaumur » qu'en ce qu'il eft divifé en cent patties , depuis le point de la glace , jufqu'à celui de l'eau bouillante , au lieu que celui de Réaumur en a 80. L'abailTement de la liqueur au-deiîous du point de la glace , eft marquée par un tiret -, l'élévation au -demis de ce même point n en a pas. Par exemple, du premier au dix Février 1759 , la liqueur eft def- cendue à 7 degrés , 9 dixièmes au-delïbus de la glace ; du premier au dix Avril de la m;me année , elle eft montée à 3 degtés un dixième au-deflus de la glace. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 13 1 Degrés de froid & de chaud du climat de Sucdc. Année s. '7$9 1740 1741 • '74* «743 '744 1745 Janvier. depuis le de;, dix 1 1 1 1 1 xi ufq.io 10 3' 10, 4" 3> 9- y . 0- 7. (- $» 7- 7 , 7- 9 . 0- î . 5- 11,1- r. 0- 0, y- 0, 1 1. 0 1 . 1 - y. 7- : » î- ;< 0- 6, 4- y , 4- Février. 10 10 18 7. 9- 7> ■" 3 • 9 ii.i- 4. °- 4, 7- 1 » '" 1 > 1 0, 1- 1 , 4 *» 3- 1 , 0- 1 . 4- °. 3- 1, 4- 1 j 9" 1 , y <, y- 8, 8- 9 . 4 Mars. 1 1 1 il to 10 M 1. 0 i> 4 2j 7- 1. t », 5 0, <;- 1. 1 4 ' I o-, 0 0, y 1, 6- 0 , j. 0, 1 5> 1 0 , i 1 , 0- II 6- «, 1- O, 6- J» 3- Avril. 1 H 11 10 10 3° 3« « 1.8 4» 7 4, « 4, 7 «, 7 °, 7 4, S 6, s » . 7- 4, 9 + , 9 4,S 4* 0 8, 7 10 , 7 1, 0- Mai. 1 11 il 10 10 3' î» 3 8, 8 14, 0 r. « «. 3 4, • 7, î '°, 7 7, 1 8, 7 ?, 8 8, 0 I0f ' 9» 4 101 3 t, t 13 , 6 Juin. t 1 1 21 10 10 5° té, i 14. 7 14. I 11 > 8 11 , 9 .4, 6 ■3 , 0 »3, 1 • • • • 13 , 4 19, O "> 3 1)1 3 1,1 7 151 * •y. ? 18, y îtf , 0 Juillet. 1 11 11 10 10 3' 16, S '7. 5 17. 8 '7, 7 M, 7 16, 0 18, t 'î, 7 x6, 1 '4. * »». 3 14, 8 16, 1 171 < ty » 9 lj . 8 18, 1 '3 , 9 14, * Aoûc 1 11 il 10 10 3" '5. î '5 . 4 if, 0 T , 4 '«> ' '7, « '4, 5 "3 , y '7, y M . 5 10 , 7 18, I ■5, y '7, 3 r? > 6 11 , ) I2> 8 19, « '7, » Scptemb. 1 11 il 10 10 )0 16 . 7 ,l, 3 8, 6 ■4, 1 '3 , 4 11,8 7, 7 10, 7 9, 8 10, 4 'l> 7 10, 0 ii. 3 io> 7 10 > 1 10, 8 Oftobre. 1 1 1 11 10 10 31 s, 1 6é 6 1 , 7 3, 4 i, 0 1 > « " , 7 «, 3 î, 4 «, 3 8, 3 U 7 «, 4 1 • ? 1 . 7 y > s 7 > * 0 > 8 f, 9 C , [ Novcmb 1 11 11 10 10 3° I . 0 0, 1 3 , 7- °i 5- 0, 4- 0. 8 7, t 1 , 9 I , 6 3 . r- 6 , g *. y °. 3- \> 4 1 • 1 I » 7- 0, 8 1 , 0 1 , (- Déccmb. 1 11 i< 10 tr. 1,0/ «, 7 '. î- 7, *■ 0. »- 0,1-1 0, 1 3 .0- 4 . ?- 4, 0 ', 3 3, «- s » t- y. »- 7, 4 ', - S, 5 " ' . t - M i3i MÉMOIRES ABRÉGÉS Degré de froid & de chaud du cTimat de Suéde. A N l». É E s. i74« 1717 1748 1749 1750 17îi 1753 1754 Janvier depuis le ijufq là •> 4- 2 > 1- 3, ■> 5" z , 1- S, 8- 1 , ? 3 . 0 6, 4- 4, 3- 21 zo 13,8- 14, 0- ' , 4- i, 1- 1 , 4 1 , 8- 1, 6- °, J- Mars I 10 11, 5- J. 9- 8. s] *, 1- 6 , " 1» 3 °, 1 1, 8- 11 ta 4. 9- j, 0- 6 » 1- «,. 0- 1, 6 0. 3 3 , 1 7, 3- 11 : 3' î, 0- 1 , 6- S > 5" 7 S' 7. * 1,0- °. 5 3. 4" Avril l 10 1, 0 ». î 0, 3- °', 4 6, 3 i, 3 0, 7- 1 , 8 II 10 0. 5 1. ? 4-. 1 3, * 4, « 2,6 1,0 4, 5 11 30 1, 8 1» 6 1 . < 4,7 9, 0 6, 9 8, » J. J Mai I I 0 7, 8 £ , 0 7, 1 *, 1 7, 5 4, 1 11, ? II 10 10, 9 T, 8 11,7 ", î «, S 6 , 8 9, 7 11 31 14. s i}5 8 13.3 '4, 9 6, 9 (1,0 11, 8 Juin. I 10 'î, 4 1-8 » 4 IJ' 7 1* ,- 3 II 5 7 'S, î 14,4' II 10 14» 6 *© . 7 14, ( '4, 7 . . . IJ , 1 '3, 1 14 , 6 11 30 14» 6 ij. 0 Ijl 0 1 1 , É 19, c 13, 0 16 > 4 Juillet I 10 i«, 9 '•3> 4 17. 3 'J, 4 • • • 16 , 9 14-, r II 2e •7, 3 16,4 17. » 17, 7 . • . 18, 5 'J, 9 '4, 4 11 3' ■7» 1 lé, 0 '7, J 1(5 , I 1 • * * ' 10, 1 'î. 5 16 9 Août I 10 16, 1 '■5, 3 II . I lé , î Annee- 19 »-o 17» 7 Irt. 3 II • 11 10 31 11,8 ■4, 7 'S , S 11 , 0 17.7 '3- 3 •7, 7 14, 7 ■75' 17» 3 15 ' ) M' * 15, 8 .4, I '3, 3 Septembrs I 10 '3. î 15, 1 11 , 7 11 , 8 '■ , î 11, 1 il, i '1,0 , I 1 ie "■ , 3 " , 7 10,0 10,8 10,0 11 , S 12, 0 9, « 11 3° 8 , 0 10 , 1 9, 0 11, I 10, J 10, 0 10' 7 9, 8 Oûobre I 10 6, « 9, 5 S, 6 9, « 11 , 1 S, T iz , 0 •6, 8- 1 1 10 4, « 7. 3 ù « 3, .4 7, I 8 , 0 11 . 0 5 . 7 11 3» 3 . 1 6 , 0 t , ' 1. 4 15 J 6 , 1 3' * 7, > Novcrnb. I 10 4, 0 1 , C- 1 0 3 . ° 1. 3 3 . 9 1 , 4- 3.5- I I 10' 0. 4" )= O- 1 , (- 4. 7 1, 6- i , 1 z, <• 4, 1 11 1 10! «. 7" 1 , 1 0 9 0, 1 1, 8 ■ , 1 1 , 7- 4. 6- Décembre I 1 » 7 s, î 1. 5- « , 8- 3 , r I I 10 0, 8 10, 7- 0, 8- 3 . 3- 1 , »- 0, y '5 , 3" 1 , 0 11 3' 1,0 l, 8 1 j°5 7- 3, °- i, 1- 4» -" 10,1 3 j 0 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, ijj Degrés de froid & de chaud. Anne E s. '755 I7J« '757 Moyenne en- tre 17Î9-J7 Chaleur de la nuir. Chilturdu jour. Janvier. d cpais le jufq. 10 [ 10 31 7, t~ 4. «" 7» 8" J, «- 4 . I- 6, 6- 9, 4" 7, 7 4, 4, 3. 6- 9- 7- 5 5 4 3" J- , 6- 5. r 4i 3- 1, 8- Février. t IO 10 [ i8 11 , o. 3. «- 6, 1- 0, É- o, 9- °, 7- 8, ,- I, J- 0, 9- J 1 3, 3 • 0- f- 0- 4 4 , 1- 9" 3, 8- 1, 1- », r Mars. i 10 3' 4. °" 3,0- °, 7" o, 4- °, 7 3, *- tf, 0- 4> 4" 1 > 1 1 1 ' » 1 , 1- 6- 1- 4 5 4 S , 1- 4" 0 , 1 1 , 9 1 , * Avril. [ IO [ IO t JO 3, ° 4, 3 7, 3 i, 8- », « », o 3. » î , 0 7 , S 1 , 3 » S < 5 7 1 0 1 > 1- , 0 . 8 5 . « 7 • 4 9. s Mai. i 10 31 io , 7 io, i 3, 4 f , » «, 4 7, 1 «, J 9 , 0 8, 'i 1 J 8 1 1 4 6 > 1 ' 3 > 6 10, 8 '3,3 IJ, * Juin. 1 [ IO IO 3° M» J 16, 4 14. ° '3, o Mi 4- '7, 9 14. 8 I 5 , 0 •3 , ' 'T. 'S , M, • 4 9 9 10 , 6 , 8 ■ i 10, 0 10, 8 10, J Juillet. r io IO î1 19 > ' .8, 8 I«, 4 il , 8 to, 8 17, o- I«, 4 1*, 3 10, 7 16, 4 8 S 1 1 1 1 II , 1 > 7 > 0 il, 6 11,9 11 , £ Août. 10 ZO 3» M. » ii, 3 11,0 '4, J 14. 1 «3, * 14, 8 '7, M, '4, O 1 I II IO 10 , 6 > 7 > 0 il,4 19, 7 18,1 Sep:enibrc. i 10 10 30 ii , f 8, » 8 , ' 13,0 9 » I 10 , 8 '*, 7 '3, 8 6 , 8 11 , 9 , 9 1 6 9 7 6 , 1 i 1 1 16,7 If, 1 13 • 1 Otfobie. i 10 10 3i 9, 7 é, O t, » 7, 7 «, =■ 3, 9 3, 3 5 , > 7 , 6, 3 , 6 0 7 4 3 1 8 7 é 10 , 4 8, 1 5 > 8 Novembre, i 10 3° I i 0- 1, *- 0, 1 °, 9 *, 4- S, 3" ', 4 1 , 8 0, 9 1 * 1 , 0 1 4" e 0 1 J 4" 9" 4. 1 1, s 0 , 1 Décembre. 1 IO IO 3' 4. '" $ . 7" 0, I », 7" 1 , 1- «, 3- ' > l- 1, 8- 7, 5- 1 , 3 . 3, 3" 0 5- 5 4. 0- 0 > 4 1 . 4" 3 , c* i34 MEMOIRES ABRÉGÉS On voit par ces tables que le froid ordinaire en Suéde eft entre cinq & fix degrés. 11 commence à la fin de décembre , eft à fon plus haut point au commencement de février, & continue en diminuant jufqu'à la fin de mars. La chaleur prend le deiïus en avril , & augmente peu à peu dans les mois fuivants. Au commencement de juin , elle atteint rapidement à fon plus haut point. Vers la fin d'août , elle diminue ; mais non pas fi rapidement qu'elle augmente au printemps. La tem- pérature ordinaire de l'été , prife moyenne entre celle du jour & celle de la nuit , eft de 16 à 17 degrés ; mais la chaleur à midi eft de 20, 21 , 11 degrés. Les nuits font ordinairemenr de 12 à 13 degrés : celles de juillet font ptefque aufli chaudes que les jours de mai. Le froid va quelquefois en hiver depuis 1 J jufqu'à 20 degrés , ra- rement à 25. Le 2-8 janvier 1754 > il defcendir pendanr quelques heures feulement à 27 degrés , tant à Upfal qu'à Stockholm. Le 21 décembre 175 1 , il fut à Stockholm de 31 degrés. La chaleur de l'éré monte ordinairement au-deftiis de 20 degrés , quelquefois .125, plus rarement à 30. Le 3 juillet 1750 , elle fut à Stockholm de 33 degrés. On a réduit au degté des tables précédentes les obfervations faites par M. de Réaumur depuis 1735 juiques à 40 , & par M. du Hamel de 1748 à 51 j mais il a fallu y faire une réduction d'une autre ef- pece , afin que la comparaifon des deux climats fût plus exacte. M. de Réaumur a obfetvé rarement avant fix heures du matin ; M. du Hamel n'a pas obfervé plutôt qu'à huit heures. Cependant le foleil fe levé à Paris à quatre heures du matin pendant l'été , & deux ou quatre heures après l'air eft déjà plus chaud , & le thermomètre a monté : ainli ces obfervations ne donnent pas la température de la nuit. Comme on a remarqué qu'en été dans les premières heures , après le lever du fo- leil , le thermomètre monte d'un demi degré par heure , lorfque le temps eft couverr , Se d'un degré ou d'un degré Se demi , lorfqu'il eft clair : on a fait cette réduction aux obfervations faites en France , & xm y a joint celles qui ont été faites à Alger pendant un an & demi , Se à Pondicheri pendant plus de deux ans. La différence de chaleur d'une année à l'autre eft moindre dans les pays chauds : il n'eft pas néceftaire d'en comparer un auffi grand nombre. Le milieu du royaume de Suéde eft à environ 60 degrés de latitude , Paris à 49 , Alger à $7 & Pondicheri à 12. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 13 5 Degrés de froid & de chaud. A N N £ E S. "735 ■ 7i« 1737 17)8 1739 Jauvier. de I I I 11 puis le jufq.to 10 3' f , 1 4, 7 «> f 5 , 8 7 , I 8 , 0 f 1 0 8, 6 £ , 0 1 > 0- 1 > 7 3 , 7 1 > « f . 9 6, 1 Février. I II 11 10 20 18 1 . 0 4. 0 6, 6 «. f f > 4 0» 7 3, 0 5 . 1 6 , S 8, 7 4, « 3 • 7 8, 3 8, 0 Mars. I II 11 10 10 «, 3 10 , t 7. 1 f> f j > * 10 , 0 9, 4 î > 5 8, 4 8, 3 «, î 8, 1 9 , I 7, 7 f , » Avril. I I I ZI 10 10 5° 7, 8 IO, 7 ■3, « 11, 3 11,0 M 9 » I 11,7 14. 1 13, 1 it , 6 il, 1 7, * 8 , 1 9, 7 Mai. I 1 1 tl 10 10 3' II, 8 ", 7 11, 4 i 9 io , 0 16 , I 1?, 9 11,0 If > f 19 > 3 Juin. I 11 M 10 10 30 'S, i '7, 3 17, 4 l«, I 19 > 3 17. * 11. 7 17) 0 i«, r 17 , 1 17, 7 •7, f »7. y 17. « 18, 7 Juillet. I II 11 10 10 3" lé, 6 18, 9 '7, 7 ip . 7 ip , 4 il , 9 10 , 4 11 , 8 20 , K 18, i 10, 8 10, f 18,4 18 , 8 I7> 7 Août. II 11 10 20 31 18,5» *9, * lo , © 10 , 4 ti , 5 17, « 17. 7 If. f I 6 , I 1, 0 10 , 1 17, 1 19. » 17, 6 17 > ° Septembre. I II 11 10 lO 30 17. ? ■S, J 16, 1 17, » 18 , 8 II, 9 If, f 20, 5 18,0 If, 4 17, 0 If. ■ 17. 4 If, 9 If, « Oaobre. I II 1 I 10 20 31 18, 3 9, 3 **% 3 11 , 7 ■3 . * 14, 1 10 , 9 9> f 13 > f 'î , 8 ii , 3 17, 1 Il . f 4, 8 ( , 0 f' » I > 0 Novembre. I II tl 10 iQ 5° 7, J J. ♦ 8, 4 11. f 6, S 4, 9 lî, 0 4, 3 7, « 7, « 3 > 3 o. 7 Décembre. I I I II 10 10 3' 9, » 9 . j 3 > 3 7, 6 4, » 5, 8 7, 0 *» 9 0 I- S, 4 8, , 5, i 1 7, 4 7, I 3 » * itf MÉMOIRES ABRÉGÉS Degrés de froid & de chaud. A N N É E s. 1740 1748 •74» 17J0 •75i Janvier. depuis le ijufc] IO 3. F" 3 0 «■ ï 0, 7 4, 3 ri 10 • , 7- 4 8- 6, 1 ». 5 û, f il 31 1 . î- 1 , 1 6, i 1, 3 ' » î Février. r ;o 1 . 1- i 0 Oj 8 i . 1 O, 4" n 10 1, 6- 1 , 7 4. 3 8, 8 > . 3* 21 18 3» *- 1 , î- 1 , 8 7» 7 3 , 4 Mais. i ,to 1 . 8 3 > 4- f 4 9 > 3 r, s 11 10 «. S k J 9: 8 * . 7 7» î xt 31 S • 3 Q 1- 2 8 ip, 2 8, 4 Avril. I IO «• 5 8 2 8 . 7 7» î 6, 8 II 20 7, 8 6 9 8 1 7. » «, 9 21 3° 10, j ' ^' 8 9 . 7 8, 1 Mai. I IO S' 7 1 1 î 14 9 12 > 9 •3. » 1 1 IO 8, 0 16 1 1 I î Il > 1 11, 8 11 3« 13» S 14 5 50 0 13. « 11, 9 Juin. I 10 17» 7 17 0 î 18 , 2 il JO lé, 8 IO; 1 13 ! 18, 1 16, 8 Juillet. ï 19 17. 8 20 3 19 4 18 . I 16, 6 ii 10 ■ 9 > 0 IJ ■ 9 10 0 19. î 18,2 il ?i 16,1 10 : 4 '9 8 14 j 4 i8, 7 Août. i 10 17» » IJi 1 18 J 18 , 1 17, 3 ii 20 If. ? 18, £ '7 4 17. 9 16 , 5 ii J' 17. 7 10, 0 lé 1 '9. « 18, 7 Septembre. ï IP i£ > 9 If, 8 17. 2 20, O 'J. 3 1 1 10 18 , 1 '7 1 'î 7 18, 9 i}, 8 21 30 16, 5 "4 1 ï3 3 IÉ , 2 'î, I Oaobrc. 1 . !0 II , (î '3 9 n, 3 14. 7 Ji. 3 II 10 7, 1 11 I 10 4 Si 9 ". 4 11 3' 8 , 0 « 1 0 4 , 8 8, 6 6, 2 Novembre. I IO 1» 4 »! , £ 8 > 0 4. 5 «. 7 II 10 2 , 1 8 . î 3 . 9 5, « 1, « 11 50 5. 3 I , 6 ' . 6- V, « 4, ï Bécembre. I IO 3, « 3 > 9 s > I J, « S> 4 II ÎO 8» î 7 1 7 0 > 1- «M 4 n 4- 11 ?' 0. J- £ > 3 1 0 > s> I» 7 I, 8 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 137 Différence des climats. U P S A L. PARI s. matin. midi. moyenne. matin. midi. moyenne. Janvier. depuis le 1 jufq.io il 10 il 31 î. 3" s . j- 4, 6- 3 » 9" 4» 3- 1, 8- 4, «- 4, S>- 3, 7- 1 . 0 1» r 1 , 1 3. « f, » 5. 8 ». 3 3. 6 4, 0 février. I 1 1 ir 10 20 18 6, 1- 4, 9- 4. f- 3» 8. i.. 1. '> 5- 3, S" 3, °- '» 4 1, 8 1 , 0 1, » fi, i 3, * 3, 8 3. 1 ', 6 *» 7 4, 0 3, 3 «T7 S», * S, 7 ï> 7 fi, 8 «, î Avril. II XI 10 10 30 i, I- 0, 0 1 . 8 î. « 7, 4 9, « 3. 7 î, 8 J, « 6, 4 »*» 4 iJ, » 14, 4 8, 7 9, î IO, 4 Mai. 1 11 11 10 10 3' i 1 4,' 3 É. « TO, 8 13» 3 if. 8 fi, î 8, 8 il, 1 8, 1 S, 8 ?• 7 ifi, ? 17. 8 10, T» I*, I 13 , ? IJ , fi Juin. 1 11 XI 10 ÎO 30 9, 6 9, S i0, S 10, 4 10, 8 10, y 'J, 3 U , 9 II, I 11, l 11, ; ii, t "1 4 Ifi, 7 r7> * >7> 3 Tuilier. I II 11 10 10 3' ", » ", 7 II, 0 11 , 6 11 , 9 11 , 6 ifi, 4 Ifi , 8 1*, 8 '3 , * 14, 0 '3, 8 M. 4 18, ? 19, 7 19. 8 Août. I II 11 10 10 31 11 . « io, 7 10, 0 Il > 4 19 . 7 18 , x '7, 0 'T , * H, ' '3. 7 '3> î 11, 9 14, 1 11, ? il. 9 18, 9 18, 1 17, 9 Septembre. I II 11 10 IO 30 9, I 7, 1 ifi. 7 if, 1 13 . 1 11, 9 II, 1 9. « ii , » 11» 4 11,0 M. « 11, « 1?, 4 I7> 0 17, J If, 1 Oâobre. I II 11 10 10 3' 4, 8 3, 7 I , 6 10, 4 8, 3 7, « S, 0 », 7 9» 9 7, 7 4» ? iS , 1 M, 7 14, 0 II» » 8, 1 Novembre. I II 10 °» î- O, 4- 4. S ». 8 », 0 I, » 4- 8 1, 8 9, 8 6, 6 1 • 7 XI 3o *, 9- 0, 1 «. 4r i> 4 4, 8 3 • 1 Décembre. Coll. ai 1 10 II JO Il 31 ad. p art.il r, 3 , °- 3»«- 4,0-1 "S- t0T"' 0, 4 i, 4" 3,0-1 T» 3- 3, 0- 5 5- 4. * 3. S 1.4 1 7. 1 6, S 4, 0 r, 7 f , î ». 7 r*^ M Ê M OIRES ABRÉGÉS Différence des climats. A L G Ë R, P O.N D I C H midi. É R I. moyenne. . 1 • matin. midi. moyenne. mâtin. Janvier. 1 i 1 ' . i février; depuis le i jufq. 1 o il io 1 1 3 1 '4, 7 (S 7 '7. i 18, 0 if i 9 16 , S 17. 1 14> 4 18 , 6 2J, 2 30 , 0 16 , X 16, 8 16, 1 i ,Jl • IO îi ib '5, >5, 4 4 3 " '•7, r '7,4 '7, J ir-, 1 >16,4 ; iê-, 4 " ï y , 0 iy> j 30 , 8 30, 7 31, .1 2-7,9 z8 , I 29> S Mars. 1 IO II IO il }I 16, î 3 5 ip, 0 1 17 . 9 17 i 6 '7, 7 28 , 1 19, I 3°j ° î», 6 33, ° 33, î 30, 4 31 , ° 3', 7 Avril. i c " ' i o II IO '3, 'S, 4 0 6 10 , 9 -10, 1 il, 0 19, 7 19» 1 19 > s î* 9 j 5' , 7 34, » 54, î 3),'° 31,-6 35, 6 Mai. î 10 II IO 21 31 ' '9, l3, îo > 0 8 'M, 1 16, 0 - : 2J , O 11 , 3 2-4 , 5 il, 9 33, 0 33, | 35, « 3«, a 37, 4 34, 1 34, 8 35, l Juin. ï 10 H 10 11 30 M. 0 4 "M, 1 16, , l7> J 14, 4I j M, « | 16, 4 il, s 3i , 4 33, 7 3«, 9 37, 7 57, * 34, 1 35, 5 34, 9 Juillet. I 10 Il IO 21 31 >-5, 16, 18, 5 8 1 lS, 5 29 , 8 3°, 7 17,0 iS, 3, 2JÎ, 4 ii, 1 i1, » îs, 6 36, 0 36, 4 37- * 34, « '4, * 34, 9 Août. 1 IO II 20 11 3 I 18, 2-7. O 1 4 3» , 1 3', « •3>, « 19, 6 19, 7 NI 30, s 36, 9 :34 « 34> ? 34, * 3», « î2-, 5 Septembre. I 10 II 10 11 }o -16, M, *4, 6 1 7 3° , ° 18 , S 18, 9 1^, 3' ! »7, ° 26, 8 i°, i <°, 3 19 , 4 34. 8 33, X 33. 2 31, 7 i', « 3i , A èctobie. I 10 li io ii 31 *3i 9 7 16, 6 *7, 5 »«j 3 *4, 9 25 ■ 7 1S, 9 19 , 1 18, 8 ' «■7 , 3 31, « .19 , *■ - 30, 8 5°, 3 18, 3 Novembre. 1 10 I I 10 II 30 10 , »9, i3, î S I 14, i *», 5 10, 4 !2, 4 il , 1 1?, * 16, 7 16, 0 M, 4 29 , * ■ 8 , 7 18, 3 28 , 1 17, 3 16, 3 Décembre. 1 10 11 10 ii 31 17 , 1(5, 16, 4 6 I9j 6 19 5 19 , 0 18, î 18 , 0 '7, 9 »5> ' M. » *4> 9 18, 9 18, « 18, 4 1 if-fa 16 , 9 16, 6 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 139 On voit par la rable précédente que la France a rarement un hiver continu (a). Dans les dix années obfervées , il n'y a eu que 1740 où l'hiver ait dure pendant janvier Se février , Se les fortes gelées fort avant dans mars. On a eu quelques jours plus froids en 1698 , 1709, 17 17 & 1719 ; mais la totalité de l'hiver a été moins longue. Celui de 1740 fut plus long que les hivers de Suéde les plus doux , sels que celui de 1750 qui ne dura que cinq femaines. Le froid ne fut pas très vif à Paris en 1748 ; mais depuis le commencement de l'année jufqii'à la fin de mars , il gela prefque toutes les nuits. En général la température de l'air , vers le milieu de la France , depuis le milieu de novembre jufqu'à la fin de février , eft comme celle du mi- lieu de la Suéde vers la fin d'octobre & le commencement de novem- bre : il y gelé fréquemment ; le froid eft vif quelquefois (£) & même conftant : il y tombe un peu de neige , & le froid fe termine par des gelées fréquentes pendant la nuit, & une chaleur de 10 à il degrés pendant le jour. Le froid le plus vif qu'on ait éprouvé en France de- puis 1695 jufqu'à 175 1 a été de dix- neuf à vingt degrés du thermo- mette Suédois , Se feulement deux fois duranr tout ce pétiode , en I709 fk 1717. Il eft dit dans le journal économique que le 6 janvier 1755 , le thermomètre defeendit à Paris au-delà de n degrés Suédois ( c eft- à-dire 17°, 6 du thermomètre de Réaumur (t). ) Dans ce même climat le printemps commence au mois de mars , Se la chaleur augmente jufqu'en mai : l'air y eft alors auffi chaud qu'il l'eft en Suéde au commencement de juin. Ainii l'été commence à Paris un mois plutôt qu'à Upfal , Se dure jufques vers le milieu d'octobre , c'eft-à-dire un mois de plus , avec cette différence que les jours les plus chauds d'Upfal font à peu ptès la chaleur moyenne de Paris , ou de 2 ^ à 30 degrés. Mais en juillet Se août la chaleur du jour eft du ; ; degtés , à Paris, pendant quelques jours, Se quelquefois de 37 : celle de la nuit eft prefque la même que celle de Suéde dans la canicule, En octobre & novembre , elle diminue très rapidement. Le froid d'Upfal eft plus vif de 6 ou 7 degrés que celui de Paris ; Se fi on prend les termes moyens , l'un eft à l'autre comme 5,4a 10,7. La différence eft encore plus grande entre Paris Se Alger. Dans ce dernier climat on ne connoît point la gelée : le temps le plus froid au mois de janvier, eft prefque aufll chaud que le milieu de l'été l'eft en Suéde : le point le plus bas du thermomètre , même pendant la nuit , c'eft ly degrés au-derïus de la glace. Dès le mois d'avril la cha- leut y eft aufli forte qu'elle l'eft à Paris en juillet. Celle de juillet & d'août n'y eft pas plus vive pendant le jour , qu'elle ne l'eft en Suéde aux jours les plus chauds , & l'eft moins qu'elle ne l'a été quelquefois en France. Mais cette chaleur y diminue peu durant la nuit ; &; tandis qu'en Suéde & en France , le thermomètre baifte de 10 à 15 degrés (a) Excepta dans les montagnes d'Auvergne & Je Dauphiné. (t) (à) On y a rarement un fioid vif avant la tin de décembre &: le commencement it janvier. ( t ) Sij ,4o MÉMOIRES ABRÉGÉS dans les nuits d'été , il ne defcend fur les côtes d'Alger que d'environ trois ou quatre. Cette chaleur dure ainfî jour &. nuit pendant quatre mois ; & fi l'on prend la moyenne , celle d'Upfal eft 5 , 4 ; de Paris 10 , 7 : d'Aller 23,7. La température eft différente fous la même latitude : on a en Paleftine & en Syrie des jours plus chauds qu'en Barbarie ; mais les nuits y font plus fraîches , & on y connoit la nei<>e" & la gelée. L'air eft affez froid pendant l'hiver en Egypte, qui eft de quelques degrés plus méridionale qu'Alger ; mais à Pondi- cheri , qui n'eft qu'à douze degrés de l'équareur , il n'y a pas eu dans deux ans & demi une feule nuit où le thermomètre foit defcendu à moins de 21 degrés an-deffus du point de la glace ; la chaleur moyenne dans le temps le plus froid a été de 16 degrés ; celle de la nuit, pendant la moitié de l'année , a pafTé 30 , & le jour 35 & 40 degrés. H y a des climats habités où la chaleur eft plus forte. Au Sé- négal , qui eft à feize degrés de l'équareur , la chaleur va quelquefois jufques à 48 degrés , fur -tout par lèvent de l'eft : celui de l'oueft eft beaucoup plus frais. ^ ^ La hauteur moyenne du thermomètre eft a Upfal 5,4, a Paris to , 7 , à Alger 13 , 7 , à Pondicheri , 3 1 , o , au defTus de la glace j mais il ne faut pas en conclure que la chaleur foit en raifort de ces nombres dans ces différens climats. Pour avoir la médire de cette pro- 0 reffion de chaleur , il faudrait connoître le point auquel toure cha- eur ceffe. Si on veut fuppofer ce point à 87 degrés { au - deffous de la glace ; ce qui eft le plus grand froid que l'on ait éprouvé en Sibé.- rie • alors la hauteur moyenne> au-deffus de ce point d'extinction fera pour Upfal 93 degrés , pour Paris 9S , pour Alger 1:1 , pour Pon- dicheri n8j; c'eft-à-dire que le climat de France eft plus chaud de — , & celui des pays vers l'équareur plus chaud d'un tiers , ou un peu moins d'un riers que le climat de Suéde. Si l'on prend le point d'ex- tinétion encore plus bas , les mefures moyennes de la chaleur dans ces différents pays fe rapprocheront davantage. 11 faut fuppofer de plus que le thermomètre eft une mefure invariable , & que le mercure fe dilate dans la même raifon que la chaleur augmente ; ce qui eft encore incerrain. P. Wargentin. Salubrité du climat de Laponie. l_i A paroifTe de Kufamo , province de Kémi , eft compofée de nou- veaux colons d'origine fînlandoife. 11 y a environ foixante-dix ans, ou tout au plus cent ans , qu'il en vint de la Botnie orientale un périr nombre qui s'établit en cet endroir , Se éloigna peu à peu les anciens habitants lapons ; de forte qu'il n'y en a pas un feul aujourd'hui qui demeure toujours dans cette paroiffe. Elle comprend les deux côtés d'une chaîne de montagnes qui s'étend depuis le golfe de Botnie jaf- qu'i la mer blanche , 5c qui eft plus baffe que routes celles de la DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. î4, même province. Elle eft fous le cercle polaire , enrre 65 degrés 40 minutes , & 66 degrés 50 minutes de latitude feptentrionale. Quoique ce pays voilîn du nord & très montagneux éprouve un froid extrêmement vif , il y meurt moins d'habitants que dans les paroifTes plus peuplées & plus méridionales. La table fuivante a éré tirée des regiftres de cette paroitle depuis 175 1. Les regiftres plus anciens ont été brûlés avec le presbytère en 1730. Années. Naijfjnces. Mo 1731 . . 40 . . . JO I7J1 • • 39 • • • 4* 1735 • • 4-2- • • • i$ 1734 • • 35 • • ' i* 1735 • • . ,. 4 46 . . . 14 1751 ■ • • < 55 . . . 19 175* • • < 47 . . . 16 1753 • • • 75 . . . 22 1754 • • • 6) . . . 12 1755 • • • 66 . . . 31 175^ • • • 73 . . . 61 1757 • . • 58 . . . 100 1758 . . . 94 • • • 17 1759 • • • 49 . . . 29 1288 664 On voit que lô nombre des morts n'eft ici qu'un peu plus de la moitié du nombre des naiflances , tandis qu'ailleurs il en eft ordinai- rement les deux tiers. A la fin de 1759 , il y avoir dans cette paroiife 1457 perfonnes. Si on ôte de ce nombre la différence des morts Se des naillances pendant vingt-fept ans , qui eft 624 ; il refte 835 pour le nombre des perfonnes vivanres en 173 1. Ainfi la population s'eil augmentée pendant vingt-fept ans dans la raifon de 100 à 175, c'eft-à-dire a prefque doublé par les feules naiflances ; Se dans plufieurs i42 MÉMOIRES ABRÉGÉS -autres pays plus peuplés & plus fertiles , il faut 50 , 70 , Se même 100 ans pour que le peuple augmente en cette proportion. Cette pa- roifTe éprouva une épidémie en 1756 & 57 : elle eft compofée main- ten.int de cent foixante faqiilles. SDansla patoifle de SadaukUe:, fnqée au nord de Kufamo, le nom- bre des morts pendant fept.èns. a été £ celui des nailTances , comme 78 à 175 , c'eft à-dire une fois moindre j & de foixante-dix perfonnes il n'en eft mort qu'un , tandis que dans tout le refte du royaume on s'eftime heureux, lotfqu'il n'en . mêUrr qu'un fur quatorze : cependant cette paroilfe eft plus froide & moins fertile que celle de Kufamo, fur tout dans fa partie 'fepterltrionale. Andté ■Hcllânc. ' -De l'êvaporation. J-i e poids étant plus ëxaft que la mefure pour déterminer la quantité de liquide qui s'évapore dans un temps donné , on a employé ce moyen dans les expériences fuivantes. • On a fait ufage de trois ba- lances dont les badins étoient fufpendus k des fils de laiton. La plus grande étant chargée 'de ■ 6 ou 7 livres , éptouvoir un trébuchement fenfible par l'addition "de la 310* partie d'une once ; mais lorfqu'elle ne portoit que deux oli trois livres , la <î4oe,parrie d'une once la fai- foit trébucher. La féconde étoit une fois plus fenfible. La rroifieme l'étoit au point qu'on ne pouvoit l'employer que pour les évaporations légères. Le thermomètre étoit une échelle divifée en 2 10 degrés, donc l'inférieur ou o , avoir été déterminé en mettant au commencement d'avril la boule d'un tube -rempli d'efprit de vin dans de la glace pilée , & mêlée à du fel commun. Le point de la glace ou glace or- dinaire , étoit dans ce thermomètre à 39- degrés ^ au-deffus de o. De l'évapçration de l'eau. Prem'iere expérience. yj n y a employé deux ■ parallélépipèdes de fer blanc étamé , dont l'un haut de deux pouce» , •& l'autre d'un feul. Dn en avoir fait les furfaces auflî égales qu'il avoit ~éré poilible ; cependant il y avoit entre elles une légère différence. Celle' du plus grand vaifleau étoit de 5 fiouces quartés X; «i lignes^ quarrées : celle du plus petit avoit quatre ignés quaiTées de meW _ Le *9 juin 1737 ., a dis heures du matin , on a rempli les deux Vaies d'eau de la rivière d'ppfal. L'eau contenue dans le plus grand pefoit 9 onces 135 grains ( a ) ; celle du petit , 4 onces 377 grains^. Ces deux pentes cailles furent placées à l'air libre fumine planche, à (tf) Le grain employé ici eft .le 64 oe. d'une oixc. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. i4j quelque difhnce l'une de l'outre & à quatre pieds de tetre. A deux heures après midi , l'eu contenue dans la plus grande caille avoir perdu paf l'évaporation 19;; grains de fou poids j celle du petic vafe en avoir perdu 1S3. I I. Les deux mêmes mefures ayant été remplies d'eau , la plus grande pefoit comme ci-devant 9 onces 155 grains ; la plus perire , 4 onces 387 grains. Elles furent expofées de la mîme manière à l'air libre , le 3 aoûr 1737 > * fePr neures du matin. A dix heures du même jour , la pins grande avoir perdu 77 grains ~ ; la plus perite 87. Depuis dix heures jufqu'à une heure , la plus grande" en perdit encore 151 ; l'au- rre , r+S f. Ainli pendant fix heures l'évaporation totale du plus grand yafe fur de i*8 grains l ; & celle du plus petit 230 {. I I I. . "Le 18 du même mois &C de la même année , à fcpt heures du ma- tin, les deux vafes furent remplis &c placés de même. A dix heures , le plus grand avoit perdu 46 grains ; le plus petit 451 :'■ depuis dix heures jufqu'à une heure , le plus grand diminua de 148 ) W plus petit de 141 : de une à quatre , le premier perdir 183 [ de quatre à fepr , 57 i; le fécond perdit dans le premier de ces efpaces 1 fS grains , &c dans Faune 57 [. Perte totale du plus graiid ,'455 i > du Plus Petit *°* l' I V. ■ L É 19 Septembre , ourre les' deux parallélipipedes , on prit un cube «Tiïn pouce de même matière , Se ces tiois mefures ayant- été remplies & mifes à l'air libre, éprouvèrent les évaporations fuivantes. Temps. Depuis 8 heures avant midi jufqu'à 1 heures après midi. De 1 à | Deî àï... .,...,... De S au *o feptembre 5 heures du matin *. De s à 8 "vDe 8 à 1 1 De 1 1 à i après midi Evaporatlon totale en. j o heures, Le grand parallélépipède^ grains. m J4. 6 10 1? 261 i Xe petit. Le cube. gains grains. fc* 17 1! 11 g] <\ ' ici «r 6\ l[ 10 4i iS 6 146'; 54i ■ t4* MÉMOIRES ABRÉGÉS Ces expériences prouvent que l'évaporation de l'eau n'eft point pto- portionelle à fa maffe ; puifque le grand parallélipipede étoit une fois aulli grand que le petit , & douze fois autant que le cube ; ce qui auroit dû donner une perte une fois moindre dans le petit que dans le grand , & douze fois moindre dans le cube. L'évaporation n'eft pas non plus proportionelle à la totalité de la fuperficie extérieure : le rapport des fuperficies dans les deux caiffes efl à peu près de \6 à n : fi cette loi étoit réelle , l'évaporation de l'eau contenue dans la petite auroit dû êtte de 180 gtains -,'j, puifque l'eau de la grande en avoir petdu 162. '4 : ce qui eft fort loin de l'expé- rience. On ttouveroit une différence encore plus grande fi , abftra&ion fait de l'aire du fond , on comparoir celles des autres côtés qui font à peu Frès entre elles comme 13 à 7 , & nedonneroient que 141 grains pour évaporation du petit parallélipipede , lorfque celle du grand eft de Mais fi l'on compare les fuperficiej qui éprouvent immédiatement le conrad de l'air ; le rapport qui eft entte elles donne à très peu près celui de l'évaporation. Cette fuperficie eft la même dans les deux parallélipipedes , & la différence enrre leurs pertes a été une fois feu* lemenr de $ 3 grains , & fouvent de ^ ou 6 tout au plus. L'aire fupé- rieute du cube eft fix fois plus petite que celle des parallélipipedes . & la perte que fait ce vafe fuit affez cette proportion, Pour erre plus certain de la vérité de cette propottion , on a fait plus en grand la même expérience ; & on a pris cinq cylindres de cuivre écamés en dedans , dont les deux premiers ( défignés par A cV B ) avoient leur aire fupérieure double de celle du troifieme (C) qui avoir le double de hauteur , & fon aire double de celle des deux autres cylindres égaux en hauteut. Ils avoient été travaillés avec tout le foin poffible ; le diamètre des deux premiers A&B étoit de 497 lignes celui du troifieme C , étoit de 551 , 5 ; & celui des deux derniers. P , E , étoit de 150 (0). V. Le 10 juin 1738 , à fix heures du matin , on remplir les cylindres A s C d'eau de rivière au poids de 40 onces 539 grains en chacun , & on les mit fur une planche pat un temps feiein, au foleil & à l'air libre , à la diftance d'un pied l'un de l'autre. (a) Ainfi leurs furfaces fipérieuies étoienc entre elles comme I9î?«3, *J7-J* ?7OI2# 4°4*J*J » & 4207?» ll5 » ?u. * peu près comme 1, z, & 4. Temps. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 14* Temps. Cylindre ' A. Cylindre. ' C. Perte que C auroit dû faire. Différence. Matin. onc. grains. onc. grains. onc. grains. grains. De 6 à 9 heures. 0 12 f 0 15; 0 I Ilî *oi S a 1 1. . . . 0 475 0 JOJ 0 l}ti 66k Soir. lia 3. . . . I 161 0 499 0 401 S8 î a 4. . . . 1 1 16 0- 469 O 578 ?' Sommes. 5 53« l 144 I 488 ijrî V I. Le même jour , à fept heures du matin , on verfa dans le cylindre B 40 onces 539 grains d'eau de rivière , Se dans D 10 onces i}6 grains, & ils furent placés comme les deux autres. Temps. Cylindre B. Cylindre D. Perte que D auroit du faire. Différence. Matin. onc. grains onc. grains grains. grains. De 7 à 10 heures. 0 320 0 106 0 80 Irî 10 a i. . . . Soir. 1 73 0 178 0 I78J 99Ï là «. . . . 0 317 O 1<>7 0 i4i| 0 io4| *5ï 5 a 8. . . . 0 419 O II + 9i Sommes. 3 4?? I III 0 604i Ir?OJ On voit que les évaporations fuivent aflez les rapports des furfaces touchées immédiatement par l'air ; cependant le cylindre D a tou- jours perdu davantage , de même que le cylindre C , qui eft une fois plus haut que le cylindre A. Mufchembroek. (a) dit qu'il a bit ces expériences avec deux vafes de plomb d'égale ouverture , & d.-nt l'un avoir une hauteur double de la hauteur de l'autre. 11 a toujours trouvé que les cubes de l'eau évaporée à l'air libre , étoient entre eux comme les hauteurs de l'eau dans les vafes ; mais que dans un efp.ice limité les quantités évaporées ont toujours été les mêmes dans les deux vafes. On a voulu éptouver fi cette égalité parfaite auroit lieu à l'air libre dans touts les cas , même en couvrant de tours cotés les cvlindres , de forte que la chaleur du foleil n'agît qu'à la furface. (a) Comment, ad tentam. del cimento. P. 11. pag. 6t. Coll. acad. part^ctrang. 10m. II. i4* MÉMOIRES ABRÉGÉS V I I. Le 14 juillet 1738 , à fept heures du matin , on remplit les cy- lindres À & C , & on les mit à l'air libre for une planche , «n les entourant de fort papier , Se d'une couche d'argile blanc épailTe de quatre pouces : on eut foin que l'argile ne fe fendit en aucun en- droit. Temps. Cylindre A. Cylindre C. Perte de C fuiv. l'hypothcfc. Différence. De fi à 1 1 heures. onc. grains. 0 ?Sfi 0 fioj onc. grains. 0 ifi; 0 l8fi onc. grains. 0 178 0 JOlf grains. Sommes. 1 3f? 0 44? 0 47 9i 3°! if juillet 6 à 1 0. , . . 0 174 0 117 0 137 10 10 a i. . . . 1 130 0 598 0 38y 13 13. 6, . . . 1 33 0 3V9 0 33« 13 Sommes. i 437 1 144 I 118 16 27 juillet 4a S. . . . 0 i'o 0 89 0 »! fi 8 à 11. . . . 1 îi 0 336 0 H« 10 » 11 à 4. . . . 1 18; 0 3?1 0 4'ri? 19Î 4a 8. . . . 0 *J»Î 0 Ifil 0 I47r 'ti Sa 4 du ma. 0 9J 0 6t 0 47T nf Sommes. ' 3 174 I 408 1 407 1 Les cylindres furent expofés continuellement à l'air libre dans leurs étuis de glaife , Se on y mit touts les matins de l'eau fraîche. Le 24, fut un jout très ferein avec vent d'oueft Se fud-oueft. Le 23 , le même vent tégnoit , mais un peu plus fort. Le 17 , fut un jour chaud fuivi d'une nuit très chaude. Il s'éleva vers le foir un vent orageux entte oueft Se fud-oueft , qui dans la nuit devint nord. Les expériences précédentes prouvent fuffifamment que l'évapora- tion de l'eau dans un temps égal & dans les mêmes circonftances , eft proportionnelle à la furface fur laquelle l'air agir , lorfque les autres furfaces font à l'abri de fon adion. Et comme les lacs , les étangs , les rivières , les fontaines , & la mer font dans ce cas, il fetoit aifé de calculer leur évaporation dans un temps donné ; lorfque l'on con- noit leur furface , Se l'évaporation d'une autre furface connue dans DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 147 tin temps donné. Il n'eft pas moins évident qu'on diminuera l'évapo- ration d'un téfervoir , en augmentant la profondeur & diminuant fi furface : on peut faire un ufage avantageux de ces o'ofcrwuions dans l'écabliflement des machines que l'eau fait mouvoit ; & pour donner plus de matériaux à ceux qui voudront continuer cette théorie , on ajoute l'évapotation des jours entiers , avec les obfervations météo- rologiques pour ces mêmes jours. Les degrés de force du vent font in- diqués par des chiffres : i marque le vent le plus foible ; & 4 , le plus fort. VIII. Temps. Juin. Du ip au ;o. Juillet. /. . . . 1. . . . . 3. . . . A- . : . , j. Cylindre B. onc. grains 3 J43 4 405 4 Sp 1 JJi 4 10; 14 411 Hauteurs du Baromètre. Thermomètre. 19, 8 *?> 7 19. 7 *9, 9 jo , o 30, o U plus haut. 66 66 66 67 66k 66 U plus bas. 10 73 70 71 7i 74 £ { Vent. N.O.i.J Idem. N. E. 4. Variable. S. E. 1. N.O. 1.1. N. E. 1.2. S.E. i.i.;. S.O.I.». Du 10 au 11. 11 au 13. 14. . • .' îj. . . . zC. . . . 17- • . • iS. . . . ij. . . . J58 41S 347 7* 1 ÏJ« 3 *9? 34? 10 496 19» *?> 19, »9. *?. 3°, S9 55 J9 «3 «5 «4 fi S9 fi4 «1 «8 £8 70 67 «4 «4 { N. O. 5. N. O. 4. S. O. 1. 1. O. 1. 1. 3. S. 0.1.3.4 C S O.i. i S. 3. S. 1. 3. pluie 1 p. {. fN.O.i. < O. i.S.O. <- i.S.i. r s. o. 1.1. 1 s. 1. Tij i48 MÉMOIRES ABRÉGÉS Temps. Aout. Du / au 6. . 7 8 9 10 i t ri Cylindre B. onc. grains I Ij'l I 343 Ml n« M! 141 51 1 Hauteurs du Baromètre, Thermomètre. 19. *9» 19» 19 . 19 ,' Vent. 61 60 6\ 58 ïî 54 5l «7 «7 6t 57 5; Calme , & ptuic. Ç O. 1. N. d O. i.E. 1. Ç O. 1 . S O. I 1. N. O. 1. N. O. 4. ÇN 0.3.4- l N. O. t. 1. N. O. 4. N. O.3.4. petite pluie. I «4 '44 Dans l'expérience fuivante l'eau a été changée touts les matins à huit heures : les quatre cylindres ont été employés Se entourés de glaife, Se on a même eu foin de ne pas perdre & compter pour rien le temps employé à les changer &: pefer. Lorfqu'il pleuvoir , on les couvroit avec une planche. Le cylindre B , dont la furface étoit environ de 1 g? jî. N. (f) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. i4v toujours obfervé cette augmentation dans la même circonftancc. On a enfuite éprouve quelle eft l'évaporation de l'eau chargée de corps étrangers , Se on a employé de plus deux parallélipipedes de fer blanc étamé , hauts de cinq pouces , Se contenant vingt Se une onces & demie d'eau, avec deux cylindres de verre à peu près d'égale grandeur entre eux , & de la mcine hauteur Se largeur que les cylindres de cuivre C Se D : ils contenoient chacun 10 onces & demie d'eau pure. I X. Le ii août 1738 , à quatre heures du matin , on fit tirer de l'eau de rivière , & on mit du fel commun à diiToudre jufqu'à fept heures dans une partie de cette eau. On palfa la dilTblution dans un linge ; Se on trouva que le poids de cette eau falée étoit à celui de l'eau douce , comme 1 04661 à 1 00000. Vers huit heures , on remplit le cylindre B d'eau pure qui pefoit 40 onces 1 1 S grains. Le cylindre A fut rempli d'eau falée qui pefoit 41 onces 508 grains. L'un cv l'au- tre fut placé fur la fenêtre d'une falle , de laquelle on tint les portes & les fenêtres ouvertes , afin que l'air y fut libre. Le ciel étoit cou- vert , le vent S. 2, 5. Le baromètre à 27. Le thermomètre entre 59 & 65. Cylindre Cylindre Temps. A. B. Différence. Eau falée. Eau douce. De 8 à il heures. grains. 117 grains. 166 grains. 39 11 à j. . . . lit 3'4 46 5 a 9. . . . III >r? 4S 9 à 7. . . . 62. 87 *î du mat. le 11 août. 568 ■716 OU ij8 I? zc Les detu parallélipipedes de fer blanc furent auiîi employés , en mê- me-temps Se de la même manière. L'un plein d'eau falée au poid» de 11 onces 4.56 grains ; l'autre contenoit 21 onces 149 grains d'eau. police. V .i;o MÉMOIRES ABRÉGÉS Temps. Eau falée. Eau douce. Différence- heures. grains. grains. grains. De Skiai. . . 91 99 8 nfà si. .. 135 16S 33 Si à 9f. . . 41 47 S 9\ à 8. . . 46 41 S du mat. le 12 août. 314 3fJ 4i Les deux cylindres de verre furent remplis , l'un de dix onces 4S4 grains d'eau falée ; l'autre de 10 onces 3 %6 grains d'eau douce. Ils turent placés vers neuf heures comme les pr-"' :dents. Temps. Eau falée. Eau douce. Différence. htures. grains. grains. grains. De 9 a 1. . . ?8 4î 4 1 à 6. . . 77 99 22 6 à 9r. • • 16 H S 9rà8î. . . II 12 I 142 177 12 Ainlî le fel commun diflbus dans l'eau diminue un peu l'évapora- tion. Cependant il paroît qu'après vingt-quatre heures elle eft à peu près la même dans l'eau falée & dans l'eau douce. Le premier de ces effets a fans doute pour caufe le refroidiflement de l'eau, caufé par le fel dans les premières heures ; mais lorfque le mélange eft échauffé au même degré que l'eau pure, l'évaporatkm eft égale (a). X. Le 21 août 17J9 , à quatre heures du matin , on prit de l'eau de ri- vière tirée la veille au foir , Se qu'on avoir lailTé pendant la nuit dans la même chambre où étoit le thermomètre. On y mit autant de fal- pêtre qu'elle en put dilToudre , en la remuant continuellement pendant une heure. A cinq heures & demie , le thermomètre marquoit 59 de- grés. On le mit dans la dilfolution de falpêtre : il defeendit auffitôt à 49 degrés. Vers fix heures , le cylindre A fut rempli de 40 onces 559 grains d'eau pure , B. de 42 onces 127 grains d'eau de falpêtre. On (a) On aurait du mefurer exactement les degrés de chaleur avec des therm» mètres plongés dans ces liquidés, (r) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, iji terfa dans l'un des parallélipipedes n onces 149 grains d'eau pure , dans l'autre 22 onces 181 grains de falpêtre. Ces quatre vafes furent mis fur une fenêtre comme dans l'expérience précédente. Temps. Cyl. A. Cyl. B. Parall. Parall. Diff. de Diff. des Eau pure. Eau falée. Eau pure. Eau falée. A & 'B. parall. 21 août. grj ins. grains. grains. grains. gr.iins. crains. De 6 à i 1 h- «î ss 7f 56 3f 19 1 1 à 6. . 20O ' 177 106 IO4 *3 2 6à 6.. 119 93 63 49 2u '4 du matin 22. 6 à 1 1 . . 7$ 65 39 40 10 1 1 1 à 6. . 191 168 103 103 *3 0 61 G. . 117 117 61 60 10 1 du matin 25. 6à 11. . 121 115 75 7§ 8 3 Il à 6. . Iff 160 9S1 ou 118 112 i 6 I 1 1 I ou 640 ou <Î02 150 38 : I°47I i°54i i° Le 21 août , le thermomètre monta de 59 à 61 , le baromètre fut 27, 05 ; le vent S. O. 1. 11 plut vers une heure après midi , de forte que la fenêtre fut fermée jufqu'à quatre heures , ouverte de quatre à. huit, & fermée enfuite jufqu'à huit heures du matin du 22 août. Ce jour le thermomètre indiqua de 55 à 57; le baromètre, 28 ; le vent N. O. 2. Le ciel fut couvert ; les fenêtres ouvertes jufqu'au foir fu- rent fermées jufqu'à cinq heures & demie , le 2 3 août : le thermomètre de \6 à (îi ; le baromètre , 18 ,05 ; le vent S. 2. Le ciel couvert : les fenêtres fermées depuis dix heures jufqu'à l'aprcs midi, & ouvertes juf- qu'au foir. Les cylindres A & B ont été pefés au temps marqué : les paral- lélipipedes un quart d'heure après. Ainfi le falpêtre dilfous dans l'eau en diminua beaucoup l'évaporation ; mais après un cerrain temps ( qui dans cette expérience a été deux lois vingt-quatre heures ) elle rede- vient à peu près la même que celle de l'eau douce. X I. O n a voulu comparer l'évaporation des deux difiolutions précéden- tes. Le 21 août 1732 , à fept heures du matin , on a tait dilfoudrc dans de l'eau qui venoit d'être puifée lept onces de falpêtre d'une part, & fept onces de fel commun , d'une autre part. Ces difiolutions ayant été pa(fôes une heure après par un linge , furent laiilées jufqu'à midi dans une chambre ouverte où il y avoir un thermomètre. Alois o* iji MÉMOIRES ABRÉGÉS trouva que la pefanteur de l'eau chargée de fel commun éroit à celle de l'eau pure , comme 10Ç38 à 10000 , Se celle de l'eau chargée de falpêtre à celle de l'eau pute , comme 105 51 à 10000. A une heure le cylindre A fut rempli d'eau de falpêtre pefant 41 onces 5 grains j B, d'eau de fel commun pefant 42 onces 117 grains. A une heure & demie , un des parallalipipedes fut rempli de 12 onces 578 grains d'eau de falpêtre ; l'autre de 22 onces 600 grains d'eau de fel com- mun : & on plaça les quatre vafes comme dans les expériences précé- dentes. Temps. Cylindre A. Fau de falp. Cylindre'B. Eau de S. C. Parailel. Eau de falp. Tarallel. Eau rie S. C. Diffcr. ries cylindres- Différ. des parailel. 2!*aout. onc grains onc. grains. onc* grains. grains. grains. grains. De là 6.1 6 à 6. 285 500 157 71 If7 «5 15 8 5 6 du matin 25 6 à 6. I 167 650 404 3S6 177 48 61 6. 120 99 JO iS 21 ij du matin 24 I 737OU ? 97 11 8(5 ou 1 J46 (77 ou 1 37 613 191 64 Le 22 août , le thermomètre étoit entre 57 Se 6-j , le baromètre , à. 29 : Le 23 j le thermomètre de 50 à 69 : ces deux jours furent fé- reins 5 le vent S. 1 , 2. Le 24 août on celfa de pefer les liquides , Se on voulut en déterminer de nouveau la pefanteur : celle de l'eau de falpêtre n'avoir pas changé , mais celle de l'eau de fel commun étoit à celle de l'eau douce , comme 10637 * 10000 : avant l'évaporation ce rapport étoit de 105 3S à 10000. On voit que l'évaporation de l'eau de falpêtre eft moindre d'abord, & augmente enfuite par degrés. On voit aulïi que la pefanteur de cette eau eft la même avant Se après l'évaporation , Se par conféquent qu'il s'eft élevé dans l'air avec l'eau une partie du falpêtre. Quoiqu'il foit difficile de trouver dans la nature le falpêtre ordinaire, compofé d'un alcali fixe, Se d'un acide particulier qui fans doute vient de l'air, il eft naturel que ce corps qui dans fa première origine eft fî volatil puilfe être élevé dans l'air par l'adion du foleil. On remarque dans les fal- pêtrieres qu'il fe forme plus de falpêtre di mut que de jour , Se pen- dant le printemps Se l'automne que pendant l'été. On a obfervé que le falpêtre qui s'attache aux murs , fe trouve en plus grande quantité fur ceux qui font expofés au nord. On a éprouvé que le fumier n'eft pas utile en Agriculture , avant qu'il ait été changé en une terre qui tienne de la nature du falpêtre , Se on a obfervé que le foleil lui en- levé une partie de fa qualité : c'eft pourquoi les bons économes couvrent DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. is3 couvrent leur fumier avec de 'la paille ; & il feroir même très urile de le couvrir d'un toît de paille , qui le détendît du foleil & de la pluie , fans mettre oblhcle aux courants d'air (a). L'expérience précédente prouve aulti que le fel ordinaire ne s'élève pas, ainli que l'ont prouvé plulieurs expériences (l> ). X I I. Le zi août 1739 , à quatre -heures du matin , on fit difloudre en de l'eau 'de rivière puifée la veille , autant de vitriol martial qu'elle put en prendre en l'agitant durant une heure. A cinq heures Se demie le thermomètre marquoirjp degrés. 11 fut plongé dans l'eau vitriolée Si défendit à 56\ Cette eau étoit plus pefante que les deux faumures précédentes. A fept heures du matin , on verfa dans le cylindre D 10 onces ijtf grains d'eau pure , dans le cylindre E 10 onces 450 grains d'eau vitriolée. A fept heures & demie , un des cylindres de verre fut rempli avec 10 onces a.6 grains d'eau pure ; l'autre avec 11 onces 270 grains d'eau vittiolée ; Si les quatre vafes furent placés comme ci-devant. Ten Cylindre D. eau pure. ii août. g- De 7ành. lti 11 à 7. • «4ï 7a 7- • ifi du matin 11 73. it. . Ji '13 7. . 19 7à 7. . 37 du matin 15 7311.. 3 S lia 7. . is CylinJre E. eau V, I 33? g- 3î «3 3i 57 31 39 19 344 yl. de verre eau pure. 11 11 4?r 3« Si Cyl. de 1 eau V. Diff. des cyl.D. & E. g- 3i 51 ■7 ÎO 49 if 3« 1' DitF. des cyl. de verre. 3r ir i iSl s Sx (a) On pourrait y faire des ouvertures que Ton fermerait le jour pendant la grande chaleur. On auioit dû déiîgncr l'efpece de nitre employé dans cette e«pe'„ence & analyler celui qui a relie après lévapo.ation. On auro.t pu découvrir par ce moyen a 1 eau cvapo.ee a cnt.a.ne le n.rre tout formé, ou quelle eft la partie inrieraote ^eTco™,,"3^;- " a pU arr,V" Ve " 1m cil rc^dins ''eiu Kt en grande partie f> ) P. Franc. Bayl injlit. phyfic. tom. 11. mcm. de Trévoux 171 7 Toutes !« ûfieTm? " d'ft,Uari0n dC rCaU dem€ri^«'« procédés dctou.es a Ce//, acad. part, étrang. t»m. H. i;4 MÉMOIRES ABRÉGÉS XIII. Le 11 août 1759 , à cinq heures du matin , on fit difloudre pendant deux heures Se demie , dans de l'eau de rivière puifée une heure au- paravant , du vitriol pulvérifé. La pefanteur de cette eau vitriolée étoit à celle de l'eau pure , comme 10374 * 10000. Vers les fept heures du matin le thermomètre étoit à 65 ; l'eau vitriolée le fil? defeendre à 65. Vers huit heures , on verfa dans un cylindre de verre 10 onces 511? grains d'eau pure , & dans l'autre 11 onces 50 grains d'eau vitriolée. Un quart d'heure après , on prit deux petits cylindres de verre de mêmes dimenfions : l'un fut rempli par 4 onces 240 grains d'eau pure , l'autre par 4 onces 349 grains d'eau vitriolée. Ces quatres cylindres , placés comme les précédents , donnèrent les évaporations fuivantes. Temps. Grand cyl. d'eau puce* Grand cyl. eau V. g- Petit cyl. eau pure. Petit cyl, eau V. g- DifFér. des grands cyl. Différ des petits cyl. 17 aoûr. g- S- g- 0' De 8 à «h. 407î JOI m; 310 91Ï 57 6 à 6. . 8+r 87 n 59 il 3 «lu matin 18 1 éà S. . 416 5'3 j a 10. l?8 140 D4 108 50 16 loi 6, du marin if . «37 SS 78 54 3? 20 1 79% ou 1 1071 ou 1061 ou 81 ; ou 3«7 14S 5 >S* 1 431 1 4n 1 173 Le 14 août le thermomètre monta de cT 5 à 70 : le barometre mar- qua 29, 5 , Vent S. 1. 1. pendant tout le jour point de pluie la ;r#> MÉMOIRES ABRÉGÉS nuit : la pefanteur Je la bierre à celle de l'eau , comme 102S5 i ■ IOOOO. XXI. Le 17 août , à neuf heures du matin , on prit de la petite bierte dont la pefanteur étoit à celle de l'eau, comme 10137 à iocco. On en verfa dans le cylindre B 41 onces 31c grains , 8c dans le cylindre A 40 onces 559 grains d'eau pure. Un quart d'iieure après, on rem- plit un des parallélépipèdes avec 2.1 onces 418 grains de la même bierre , & l'autre avec 21 onces 149 grains d'eau pure. Les vafes fu- rent expofés à l'ordinaire. Temps. Cylind. B. petite B. Cylind. A. eau. Parallel. petite B. Parallel. eau. Diff. des ' cylindres. Diff. des parallel. 17 août. onc. g. ' onc. g. E- S-' S- g- De y à 11. 10O '67 '53 m 33 4i j 1 a 4. Ï5i 300 166 197 ! Si C9 4 a 7. 301 l3* 118 95 69 13 1 831 ou 699 ou 537 404 «33 '33 1 [ I71 1 I $9 ' 1 Ce même jour le thermomètre a été de 61 à 68 , le baromètre à 15. Vent N. E. 1 , 2. N. 3. On voit que ces trois efpeces de bierre s'évaporent plus que l'eau,' cV que celle qui effc la plus forte a la plus forte évaporation. Celle de la double bierre eft à celle de l'eau , comme 3 à 2 ; celle de la bierre ordinaire à celle de l'eau , comme 7 à 6 ; celle de la petite bierre approche un peu plus de celle de l'eau. Ainfi l'évaporation n'eft pas en raifon des denlués ou des pefanteurs fpécitîques. ( V. treizième & quatorzième expériences. ) X X 1 I. Le 18 août 173S , à huit heures du matin , on verfa dans le cy- lindre D 10 onces 20' 5 grains de lait de vache. , tiré une heure ôc demie auparavant ; dans le cylindre E 10 onces 147 grains d'eau pure; dans un des grands parnlléhpipedes 21 onces 585 grains , & dans l'autre 21 onces 149 grains d'eau pure. Ce laie avoir la pefanteur de .la bierre ordinaire employée dans la vingtième expérience. Temps, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 161 Temps. 18 lOUC. De Sa 12. h. I2à 4. . 4à 8. . 8 à 6. . du matin 19. 6à 12. . ni 6. . 6 à 6. . du matin 20. . Difir. dti cylindtti pareUet graii.s. 2 O ; grain:. » I 12 12 1 21 f 41 9 l8 ii 101 Ce même jour, le thermomètre fut de 61 £ à 66 , le baromètre 17 , le vent N. 3. 11 y eut depuis dix heures du matin jufqu'i fix heures du foir une pluie fine , qui obligea de fermer les fenêtres. Le 19 , thermomètre de 64 à 67 { , baromètre 29 , 5 , vent O. 2. ciel chargé & pluvieux, fenêtres fermées. Le iS août , vers quatre heures après midi , le lait fe couvrit d'une crème qui devint de plus en plus épaille. Le 20 , à fix heures du matin , il éroit tout caillé, & cou* vert d'une peau épailïe. On voit que l'évaporation du lait eft aulîî gtande que celle de l'eau , qu'elle diminue enfuite lorfque le lait fe couvre de crème , qu'elle augmente à mefure que le lait fe caille & que la chaleur augmente ; mais qu'enfuite elle diminue de nouveau. XXIII. Le 2î juin 173S , un des parallélipipedes de fer blanc fut rempli, à fept heures du matin , de 5 onces 57 grains de lait de vache tiré à cinq heures du marin , l'autre de 4 onces 377 grains d'eau pure. Touts deux furent placés à l'air libte pat un ciel fetein , à quelque diftance l'un de l'autre. Temps. Parallel. Lait. Parallel. Eau. Différence. îi Juin. grains- grains. grains* De 7 à 10 heures. . 4iî 7} î if 10 a 1 î. . . . 8î 166 8? na t. . . . 47 >3J 88 i a 4. . . . 14 7? il '9JÏ 455 ' .,',1 Coll. acad. part, étrang. tom. Il X i6i MÉMOIRES ABRÉGÉS Après dix heures , le laie fut remué & la crème bien mêlée au Tait, Depuis midi jufqu'à deux heures , la crème épaiflit beaucoup , & fut agitée par un vent de nord-eft , qui agita l'eau encore plus. On fe tint continuellement auprès des vafes , afin qu'aucun animal n'aidât à l'é- vaporation. Ainli l'évaporation de l'eau eft toujours plus grande , quelquefois double , Se même triple de celle du lait à l'air libre. XXIV. Le ii août 1738 , on verfa dans le cylindre D 9 onces 365 grains d'eau-de-vie commune, dans E 10 onces 147 grains d'eau pute ; dans un pa- rallélipipede de fer blanc 4 onces 433 grains d'eau- de- vie , dans l'autre 5 onces 1 1 5 grains d'eau pure. Ces vafes furent placés comme les précédents 1 1 5 grains d'eau pure. Ces vafes its fur les fenêtres d'une falle. Temps. Cyl. D. E. d. V. Cyl.E. Eau. Parall. E. d. V. Parall. 1 Eau. Diff.des cylind. Diff. des parall. 21 août. grains. grains. grains. grains. grains. crains. Dé 7 à 1 1 h- 11 f 9 2J2 22 2l6 230 lia 4. . 265 M M7 46 21 I 211 4 à 7' • 110 20 89 21 90 68 7 a 6. . du matin 22. 120 21 11S »3 99 9$ 6ï 7. . du foir. 3« 62 266 70 260 196 7 a 6. . du matin 23. 130 15 191 96 ?* 105 64 1 172 ou 107S0U 214 981 ou 864 ou i°432 . ie45S ' i° 341 I°224 A quatre heures après midi , le 21 août, & à fix heures du matin, le 23 , on ôta des vafes autant d'eau pute qu'il fut néce (Taire pour la mettre de niveau avec l'eau-de-vie. La pefanteur fpécifique de l'eau- de-vie eft à celle de l'eau , comme 93*55 à 1 00000. Dans les quatre premières heures, l'eau-de-vie du cylindre D s'eft évaporée vingt-cinq fois plus que l'eau ; celle du parallélipipede, onze fois & demie dans le même temps ; mais enfuite l'évaporation de cette liqueur a été feulement cinq , quatre , ttois fois plus force que celle de l'eau , fans doute parce qu'elle avoit déjà perdu la plupart de les efprits volatils, On a auflî compaté l'eau-de-vie, & l'efprit de vin rectifié , & on a trouvé leurs évaporations dans la proportion de 2 à 1. Si on fup- pofe l'évaporation de l'eau-de-vie à celle de l'eau , comme 18 à 1 3 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. i£5 (qui eft la moyenne entre 25 &c 11 ) : celles de l'eau & de l'efprit de vin feront entre elles comme 36 a 1 , mais feulement au commence ment de l'opération. XXV. La pefanteur de l'huile d'olive elT: «celle de l'eau , comme 91591 à 10000. Le 13 août 1738 , à onze heures du matin , on en remplit le cylindre D au poids de 9 onces 124 grains , &c le cylindre E de 10 onces 147 grains d'eau pure : on verfa dans un des parallélipipedes de fer blanc 4 onces 433 grains de la même huile , & dans l'autre 5 onces 1 1 5 grains d'eau pure. On mit ces vafes fur les fenêtres d'une fale où le foleil pouvoit les échauffer , & par ,un vent de fud très chaud. La diminution de l'huile en fix heures fut infenfible , quoiqu'il s'en exha- lât une odeur très forte. On ne pefa donc les deux vafes que le 15 août 1738 , à neuf heures du matin', c'eft-à-dire après quarantc-Gx heures : l'huile du cylindre D avoir perdu 3 grains , & l'eau du cy- lindre E 350 grains : l'huile du parallélipipede avoit aufli perdu j grains ; l'eau en avoit perdu 5X1. Ainfi , toutes circonllances égales, l'huile d'olive s'évapore environ cent vingt fois moins que l'eau. XXVI. Le 16 Décembre 175^, à quatre heures du matin , on remplit un pouce cubique de fer blanc étamé avec de l'eau pure , & on le mit fur une fenêtre. A quatre heures Se demie l'eau étoit couvette de glace. Vers fix heures, elle étoit fi forte , qu'en mettant le cube fur un côté 11 ne s'écouloit rien. On trouva que l'eau avoit alors perdu 1 grain J Pen- dant ces deux heures le thermomètre fut entre ïi & 16. De 6 à 8 heu- res du matin , il s'évapora- 3 grains J-| : le thermomètre fut de 18 à 1 p. Le ciel étoit très clair, & la glace fort épaiffe. De S à 10 heures l'eau perdit 2 grains \\ -, le thermomètre étant entre 17 i & 18. De 10 à 12 , 3 grains \~ , thermomètre de 23 à 35. De 1232, 3 ~ grains , therm. de 22 à 25. De 2^4,1 ^grains , therm. de 21 à 22. Le 14 Décembre , on avoit rempli & placé le cube de la même ma- nière. Depuis lix heures du foir julqu'à la même heure du lendemain, il perdit 1 5 grains & demi \ Oc de li jufqu'au \6 à même heure , un cube de même grandeur perdit 24 grains \. Pendant les premières vingt- quatre heures l'eau fut couverte d'une glace mince \ le thermomètre fe tint entre .25 & 40 : dans les dernières vingt- quatre heures, la glace fut plus épailTe & le froid plus vif : le thermomètre fe tint de 27 à 33. Cette expérience Se plufieurs autres femblables qu'on fupprime ici , prouvent que l'eau couverte de glace s'évapore davantage , & d'autant plus qu'elle eft expofée à un air plus froid. XXVII. Les deux cylindres B 5c C, des expériences précédentes furent rem- X ij ié* MEMOIRES ABRÉGÉS plis d'eau & mis à l'air libre , Air une planche , dans leurs étuis de glaife. Ce fut le 21 oûobre à (îjf heures du foir. Le lendemain matin a la même heure, la glace étoit épaiiïe dans les deux cylindres. Temps. Cyl. B. Cyl. C. Thermomètre. Baromètre. Vent. il Octobre 17 3 9 De 6 h. du foir à 6 onc gr. P grains. du matin 22. . »j8 1 10 3° le 29, à 30,05 S. O.i. 3.. 6 à 6. . . u «à «... Jî M z5i à 19 3°.î S. O. t. de 6 du matin 27 jufqu a 6 du foir JI 35 34 a 37 30,08 S. O. jv *44 4S4 1 44 Il dégela, le 17 , & la glace étoit prefque toute fondue dans les vafes. XXVIII. Le 23 octobre 1739 , à fept heures du matin, on remplit le cylin- dre A, d'eau pure, au poids de 40 onces 559 grains ; & le cylindre D, de la même eau, pefant 10 onces 136 grains. Ils furent expofés à l'ais libre 2>c entourés de glaife. Temps. Cyl. A. Cyl. D. 23 Octobre. grains. grains. De 737!». . . *39 61 7 à 7. . . . du matin 24. M9 38 7 à 7. . . . i»i 8 27 Octobre. «le 7 du matin à 7 du foir. 54 17 644 ou I» 4 «4 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, itfy Le thermomètre & le baromètre furent comme dans la 2.7c. expé- rience. Il paroit par celle-ci , que lorfque l'eau devient glace , l'évapo- ration augmente & devient plus forte ; mais lorsqu'elle eft changée en glace, l'évaporation eft moindre qu'avant ce changement. Si on compare l'évaporation des cylindres A & B de la 17e Se 28e ex- périence , dans laquelle l'un a perdu 258 grains , & l'autre 159 avec celte des mêmes cylindres pendant les nuits d'août 17 j9 , laquelle a été à peine au-dell'us de 100 ; on voit qu'en effet l'eau gelée s'évapore plus (a) que l'eau qui éprouve une chaleur médiocre. Mais cet effet n'a heu que lorfque l'eau gelé naturellement , & n'a pas toujours lieu dans ce cas. On a éprouvé en certains jours de feptembre , que les mêmes cylindres ont perdu depuis 300 jufqu'à 691 grains : ce qui furpalîe de beaucoup l'évaporation de l'eau glacée. (t>). La furface Supérieure du cylindre B , eftà la furface correspondante de C , comme 1 à 2 ; &: celle de A eft quadruple de celle de D. L'éva- poration de l'eau gelée en B , a été 258 , & dans C, 120 qui ne dif- fère que de 9 grains de la moitié de 2 5 8. Le cylindre A , a perdu 2 3 9 grains , & D 61 , qui eft le quart de 239 , à 1 grain ± près. Ainfi , tandis que l'eau gelé , elle s'évapore aulîî en raifon des furfaces. Mais lorfqu'elle eft changée en glace ; il paroit par la 27' expérience , qu'elle fuit plutôt le rapport des malTes. Cependant celle des cylindres A & D s'éloigne un peu de cerre proportion. Pendant le dégel du 27 , l'évaporation ne fe fit ni en raifon des mafles , ni en raifon des furfaces , & ne fut pas U forte qu'au moment où l'eau fe congelé, quoiqu'elle dût être augmen- tée par un vent très fort Les bords de la glace s'élevèrent dans les quatre cylindres , au-delïus de la fuperficie. La maire entière fe feroit dilatée de touts côtés , iî elle n'eût pas été atrêtée par les parois du cylindre : elle ne brife po'inc les vailTeaux de verre qui font évafés par le haut ; mais elle brife ceux qui le font par le bas. La dilatation de la glace prouve alîez qu'il y a dans l'eau un mou- vement intérieur , & que la glace ne fe forme pas , parce que toute? les pâmes de l'eau font en repos. L'évaporation continuelle de la glace, qui eft fans doute l'effet d'un mouvement intérieur , a vr.v.femblablement la même caufe que fa dilatation. Ne pourroit-on pas dire que Jar matiere de la chaleur qui fort de la glace , entraine avec elle des particules d'eau ? V. Mairan , de la formation de La glace 1 part. 1. chap. 5. r Le cylindte A , ayant été expofé à l'ait libre pendant le même efpace de temps que le cylindre B a perdu environ quatre fois plus; mais le même cylindte A , ayant été expofé à l'air 37 heures plus tard que B , navoit pas une glace aurtiépailTe : ainfi l'évaporation de la °lace eft plus grande , lorfqu'il y a plus d'eau au deifous , que lorfquil y en a moins. Ces circonftances ne lailfent aucun lieu de douter que l'évaporation de la glace ne fe fait point en raifon des furfaces. iîlv ^imrLC l'acad-.r°y1' <*" /"'net* d€ Paris, 170,. p. ,86. {.b) y, Mufchtmb, aaditam. adaUafior. p. 1, pag. 133.. x£6 MÉMOIRES ABRÉGÉS XXIX. Le 10 Décembre 173^, à fîx heures du matin , on remplit d'eau pure un cube d'un pouce , Ôc un autre cube de même grandeur fut rempli de 79 grains f£ de neige. Ils furent mis l'un & l'autre à l'air extérieur fur une fenêtre. A huit , la furface du cube d'eau étoit gelée. Temps. Cube E. Cube N. Thermom. heures. io Décembre. De 6 à 8. . . 8àn. . . 11 à 3. . . grains. Xr il 3.' grains. 7 8 I il, 15 *4> 1S *9> 31 9r 4ï A onze heures trois quarts , la neige étoir prefque toute fcmdue On voit que la neige s'évapore ; mais moins que l'eau ôc la glace. Evaporation des œufs. XjE 19 août T737 , à une heure après midi, on prit un œuf frais de poule, qui n'avoit ni fente ni faleté : il pefoit 1015 grains \. On le mit fur une fenêtre, fur du papier blanc , Se on trouva le 2.6 août, à fept heures du matin , qu'il avoit perdu 8 grains |. Le premier feptem- bre à 7 heures du matin, il avoit perdu 9 grains \ ; le 14, même heu- re, 15 grains \ ; le 3 odtobre , 16 grains 5. On le lailïa. fur la même fenêtre jufqu'au premier juin 1738 ; il perdit dans ces huit mois 112. grains J-. Ainfi l'œuf a beaucoup de parties volatiles alfez fines pour s'échaper par les pores de la coquille. On empêche cette perte en couvrant l'œuf d'un vernis, comme M. de Réaumur l'a imaginé, (a) /. Broval. De V evaporation dans le vuide. PREMIERE EXPERIENCE. Avant placé fous un grand récipienr d'une bonne machine pneu- matique , fur une petite bafe de bois un paraléllipipede de fer qui centenoit fix onces 4Ï 3 grains d'eau pure de pluie , on a pompé l'air, & il a paru des bulles qui fe fonr diflîpées. Après environ quatorze heu- res l'eau avoit diminué de 1 1 grains. ( a ) Ou fîmplement d'huile. J'en ai confervé ainfi de frais pendant quelque! mois : je n'ai point éprouvé jufqu'où peut aller cette confeevation. (t) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 167 1 1. On remit le vafe & l'eau dans le récipient; il ne parut plus de bules. Afin que l'évaporation fut plus feniible , je fis allumer un fourneau près de la machine pneumatique. Quelques heures après j'obfervai des gouttes d'eau aux parois extérieurs du vafe de fer blanc : elles ne dé- pafloient pas le niveau de l'eau contenue dans le vafe. Le vafe ayant été pelé tel qu'il étoit , on trouva le poids augmenté de fix grains : mais lorfqu'on l'eut elTiiyé extérieurement , on trouva que l'eau contenue dans Je vafe avoit petdu lîx grains de fon poids. Ainfi l'eau qui s'étoit attachée au vafe pefoit douze grains , Se s'étoit évaporée du cuir humide fur lequel étoit pofé le récipient. I I I. La même eau ayant été remife fous le récipient, on tira l'air prom- ptement : une heure après , le côté du vafe oppofé au fourneau étoit cou- vert de gouttes d'eau. L'humidité du récipient augmenta toujours dans les heures fuivantes ; aind les vapeurs continuèrent de monter ; après fept heures d'évaporation , l'eau avoit perdu 15 grains. 1 V. L'eau remife fous le récipient , vnide d'air , auprès du fourneau allumé, perdit 33 grains , 6c il y avoit onze grains d'eau à l'intérieur du vafe. V. L'eau perdit neuf grains ; Se la vapeur avoit couvert l'intérieur du récipient. V I. 1 556 grains de vin du Rhin mis dans le vuide pendant 6 heures , di- minuèrent de 54. grains. Nota. On a fair ufage dans ces expériences d'une balance éprouvée avec foin , Se on a employé à peine 4 minutes pour lailfet entrer l'air , pefer l'eau , la remettre fous le récipient , & faire le vuide. Durant ce temps , l'eau perdoit à peine deux grains. Si on foulerait cette quan- tité de la perte totale ; on aura à très peu près celle qui s'évapore dans le vuide. V I I. Lorsqu'on met quelques chatbons fous un técipient, dans un air feulement raréfié , qu'on les éteint & qu'on fait le vuide ; la fumée monte toujours ; mais parvenue à certaine hauteur elle retombe en dé- crivant une efpece de parabole. Si on lailïe entrer l'air , la fumée s'é- tend lur tout le récipient ; dès qu'on le pompe , elle retombe. On a b 162 MÉMOIRES ABRÉGÉS même effet , cuelque matière qu'on emploie , telle que charbon , char- bon de terre, foudre, ôcc. Ainfi l'eau Se le vin s'évaporent dans le vuide , & Jes vapeurs ne montent pas dans notre atmolphere, fuivant les loix de I'hydrofta- tique , c'eft-à-dire , parce qu'elles font plus légères que l'air dans le- quel elles fe trouvent : on ne peut pas dire que les vapeurs foient plus légères que l'efpace vuide ; puifque fuivanr ce principe & les loix de l'hydroltatique , elles monteroient à l'infini , Se ne tomberoient jamais. Les vapeurs ne font pas , comme le penfe M. Niewentit , des corps compofés de parties aqueufes Se de feu , qui s'élèvent à raifon de la grande légèreté des particules ignées. Si cette opinion étoit jufte ; l'eau étant 850 fois plus pefante que l'air; il faudroit que les vapeurs euiîent au moins mille fois plus de feu que l'eau , & le brouillard auroic un grand degré de chaleur , foit au pied , foit au fommet des montagnes. De plus , on ne voit pas comment on pourrait expliquer dans cette hy- pothefe l'évaporation de la glace. On a penfé que les vapeurs poud- roient être compofées de bulles d'air , envelopées d'une matière aqueu- fe & huileufe , & qu'elles s'élèvent dans l'atmofphere , parce qu'elles font plus légères que l'air qui les environne. Si ceia étoit , elles ne mon-? teroient pas dans le vuide ; Se quand même on accorderoit qu'elles peuvent y monter , cette bulle ne fubfifteroit pas longtemps : les par- ties fupérieures retombant par leur propre poids ; la bulle créveroit bien tôt , comme celles qui fe forment fur les liqueurs , ou qu'on fait avec l'eau de favori. De plus l'air enfermé dans la bulle étant plus rare que celui qui l'entoure ne pourroit pas lui rélifter. On a éprouvé qu'une pinte d'eau s'évapore en cinquante minutes par une ébullition continuelle. Or ceux qui adoptent l'opinion des bulles , eftiment que le diamètre des gouttes d'eau , eft au diamètre de la bulle comme 1 à 10 : mais les fpheres étant entre elles comme les cubes de leurs diamètres (a), les goures d'eau feront aux bulles comme 1 à 1000 : ainfi dans l'eau qu'on a fait évaporer par ébullition, il auroit dû fe trouver plus d'air que d'eau. M. Wolf ayant mis de l'eau-de-vie fur le feu , reçut les vapeurs dans un grand récipient qu'il pofa fur la platine de la machine pneumatique. Enfuite il pompa l'air ; Se voyant que les vapeurs étoient en brouillard &: commençoient à tomber , il introduisit de l'air : aufiï-tôt elle fe divi- ferent Se remontetent de nouveau, (b) Cette expérience ne prouve ni que les vapeurs foient des bulles , ni qu'elles foient élevées par leur lé- gèreté : elle prouve feulement que l'air les élève davantage , Se les re- tient dans l'atmofphere. Il y a donc une autre caufe de l'afcenfion des vapeurs & de leur féjour dans l'air. Elles montent dans le vuide , mais en moindre quantité que dans l'air , Se fans air elles ne peuvent pas fe foutenir à une grande hauteur, (a) (a) Eaclid. L, XII. prop. 18. (a) Volf. atlcrlmnd nutflic. verfuck. t. î. §. 84 Ce 8f. (c) Ces expériences ne me paroillent pas prouver que l'afcenfion des vapeurs dans De [ DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 169 De la caufe de l 'ajïenjîon des vapeurs. 1 eft vraifemblable que lorfquc des fluides ou d'autres corps font mis en mouvement par la chaleur , par la fermentation , ou par quelqu'autre puitîance , leurs petites parties qui adhéroient l'une à l'autre par la force de l'attraction font portées au-delà de leur fphere d'attraction mu- tuelle , Se obéilTent alors à la force centrifuge. Mais cette force qui peut commencer leur afeenfion , ne peut ni la continuer , ni être la caufe de leur flottement dans l'air. On penfe donc que la pefanteur fpécifique des vapeurs étant moindre que celle de l'air , elles continuent à monter fuivant les Ioix de l'hydroftatique , jufqu'à ce qu'elles foient dans un air auffi pefant qu'elles , à volume égal : parvenues à cette région , elles font entraînées par les courants, (b) Nils Walltrius. Vapeurs du grillage des mines de Fahlun. Vjes vapeuts qu'on nomme dans le pays, fumée de fouffre L s'étendent jufqu'à huit milles , lorfque l'air eft pefant & qu'il fait du vent. Mais quand l'air eft calme & nébuleux , ce qui eft affez ordinaire en automne & en hiver , elles relient dans la ville & dans les environs \ l'air en eft C ciiargé qu'on y voit à peine à quelques pieds devant foi : la naviga- tion eft quelquefois peu sûre en hiver fur le lac Ron , qui a deux milles de longueur. Ces vapeurs augmentent le froid en hiver , parce qu'elles réfléchif- fent une grande partie des rayons folaires. Les habitants de Fahlun , prétendent qu'elles augmentent la chaleur en été. 11 eft vrai qu'elle y l'air ne fe falTe point fuivant les loii de l'hydroftatique. Elle peut fe faite dans l'ait fuivant ces luix, & dans le vuide fuivant d'autres loix que nous ignorons, que nous n'avons pas découvert, parce que nous n'avons pas les connues nécclliires : nous ne connoilTbns point la forme des parties de l'air; nous ignorons ce qu'il en iefte dans le récipient ; nous ne favons point (i les liqueurs ne peuvent pas monter dans l'air, foit denfe , foit raréfié, comme dans l'éponge, dans le fucre , dans tours les tu\aux capillaires. De plus nous favons que le feu met en mouvement toutes les parties des corps : lorfqu'il les fépare dans le vuide, ces particules continueront de fe mouvoir, jufqu'à ce qu'un obftacle falTe cefTcr leur mouvement : mais les loix de l'hydroftatique u en auront pas moins toute leur force. C'elt pat elles que les vapeurs rerombent dans l'ait raréfié ; c'eft vraifcmblablement par elles qu'elles y ont monté. Il fe peut aufTi que d'autres caufes qui ne nous font pas connues contribuent à leur afeenfion: mais nous ne connoilTons point affez , à beaucoup près, les prin- cipes des éléments pour décider que leur afeenfion , les uns au-dellus des aurres , ne s'opère pas pat les loix de l'hydroftatique, même dans ce que nous appelions le vuide. (r ) ( a ) Dans quelque lieu que foit an corps , il y fubit toutes les loix de la nature. Une puiflance quelconque élevé un corps dans un fluide : les loix de l'hydroftatique agiflenr fur lui. S'il eft plus pefant que le fluide à volume égal , ("on mouvement elt rctrtrlé d'mftant en ioftant , 5; lorfque la force impullive eft devenue moindia que celle de la pcf.mtcur , il rcrombe. S'il eft plus léger que le fluide, dès que le mouvement qui lai eft communiqué a vaincu fa cohéfïon, quelle qu'en foit la caufe, il obéit à l'impulfion, & rout en même temps aux loix de l'hydroftatique. (t ) Coll. ccad. part, iininy. tom. II. Y i7o MÉMOIRES ABRÉGÉS eft pins incommode qu'ailleurs , peut-être parce que la refpiration eft plus pénible : les obfervations thermométriques n'y ont pas démontré une chaleur plus grande qu'ailleurs. Aux environs des huttes de grillage , lorfque l'air eft fec , on voit fur la terre une efpece de pouflîere blan- che , & fur l'eau une efpece de peau grade & colorée ; mais à une diftance où la vapeur eft fuffifamment refroidie , elle ne dépofe ni peau , ni pouflîere vilîble. Cette pouflîere eft un virriol blanc, calciné , qui tient des particules de cuivre Se fur tout de fer mêlées de beaucoup de fouf- fre , Se de quelques autres parties intégrantes de pyrites de Fahlun , telles que la jaune nommée pyrite de cuivre , Se la jaune pâle nommée pyrite de fouffre , la fauve, Se la bleuâtre. Quelques-unes contiennenc de l'arfenic , Se d'autres de l'antimoine. Toutes ces fubftances volatiles entraînent en s'évaporant quelques particules de métal : mais elles ne les portent pas loin : ces particules fe détachent Se tombent , dès que l'hu- midité qui les unifloit aux parties volatiles s'eft évaporée. La terre féche Se nue des environs de Fahlun offre des traces de l'acide du foufre : flus près on ttouve du fer Se du cuivre. Tout y préfente les effets de acide du vitriol Se de celui du foufre. Le cuivre Se le fer dont on ne faic pas un fréquent ufage , les ferrures des portes Se des fenêtres , les plombs des vîtres y font confommés en peu de temps. L'argent le mieux enveloppé y devient noir. Les vîtres y deviennent fales Se obfcures en peu de temps : la potaffe y paroît tirer plus vivement qu'ailleurs l'acide Se l'humidité. Les jeunes pouffes des plantes font brûlées Se defféchées. Dans les terres incultes les herbes périflent , la terre noire difparoit , & après une trentaine d'années on n'en voit plus aucune trace , fans doute parce que ces terres ne produifent plus , Se que l'humus ou la terre noire n'efb qu'un détriment des plantes. Les environs des huttes font totalement, ftériles. L'Empétrum eft la plante qui réfifte le plus à ces vapeurs. A une allez grande diftance , il croit quelques arbres Se bluffons : mais il faut y engrailfer touts les quatre ou cinq ans la terre qu'on veut rendre fer- tile. Le bois expofé à l'air, comme l'eft celui de toutes les maifons ,, devient noirâtre , Se paroît endommagé dès la première année. Lorfqu'on le brûle , il jette une flamme bleue , Se les charbons fen- tent le fouffre. Cette fumée vitriolique préferve le bois de la pourri- ture Se du feu. Les vieilles folives fe fendent en petites fibres , Se ne, Tombent point en poufîîete comme le bois pourri. Le bois des haies Se. des toits qui fe couvre ailleurs de moufle en peu de temps, Se fe cor- rompt en douze ou quinze ans , dure ici jufqu'à foixante ans. Le feu a peu d'effet fur ce bois , Se les incendies confidérables font très- rares à Fahlun. Ces vapeurs endommagent la toile. Les rideaux des fenêrres font ufés dans trois ou quatre ans. Le linge bien plié dans les armoires , prend peu à peu l'odeur du fouffre , devient rougeâtre Se fans confil- tance. La laine & la foie y réfïftent mieux ; mais les teintures tirées des végétaux ne s'y confeivent pas : les teignes fe mettent moins dans DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 171 les laines : elles ne foutiennent pas ces vapeurs, non plus que tout autc e infede : on ne peut pis même avoir de poiffons dans les crânes ; Se s'il n'y en a point dans le Tisk , c'eft quî l'eau vitriolique de la mine y coule. Les hommes ne font point exempts de l'effet de cette vapenr. La fraîcheur du teint s'y perd totalement ; l'ophtalmie ,. la toox , les maux de têtes, le faignement de nez , la poumonie, tous ces maux font plu; communs à Fahlun qu'ailleurs j ils y font périr environ moitié plus d'hommes, (a) /. Browull. o Vapeur mortelle des mines de cuivre de Quckne. n tire de cette mine des pyrites de. cuivre, & des pyrites de fouf- fre qui ne contiennent pas beaucoup d'arfenic. Les exalaifons minéra- les ou mouffetes y font dangereufes , parce que l'air n'y eft pas afféz renouvelle. Ceux qu'elles ont furpris , & qu'on a feceuru aifez prompte- ment , ont dit que l'exhalaifon paroît fous la forme d'une vapeur blan- châtre ; qu'on en fent d'abord l'effet par un goût douceâtte fut les lè- vres. Elle attaque enfuite les oreilles Se les yeux : on perd la vue 8c l'ouie ; les membres privés de force deviennent roides , en commen- çant par les extrémités : l'haleine devient difficile : la foiblelTe aug- mente : tout fentiment fe perd. On emploie contre ce mal le vinaigre Se la thiriaque , mais quelquefois inutilement. On retira de cette mine le corps d'un Infpecteur , qui y étoit reflé trois jours. Ses habits avoient une forte odeur de charbon. Le fang étoit forti par le nez Se par la bouche ; la peau des genoux étoit fendue. Le corps étoit d'abord tout bleu ; mais en le lavant on empotta cette cou- leur , Se il patut blanc comme auparavant. La chair étoit auflï molle que celle d'un homme vivant. La femme qui le lava ne put pas en fup- porter l'odeur ; elle tomba en foibleffe. On dit qu'il fe forme une ef- pece de pellicule bleue fur l'eau qui féjourne dans la mine, & que lorf- quon la remue , il en fort aufli - tôt des vapeurs empoifonnées. Ces vapeurs éteignent totalement les lumières. /. Browall. (a). Dilatation de l'eau glacée & de la terre hume3ée. \J h a pris un tuyau de baromètre de i ligne ~ de diamètre , & on y a verfé de l'eau à la hauteur de . . i pied 6 pouces 4 lignes \\) L'eau s'y étant gelée a occupé 1 S 2 & par conféquent a monté de 1 o » - > 1 :'>" (a) Cette ptrtc peut-elle être compenfée par le produit des fonderies? Et un roi, un miniftre , une nation Cage & humaine, ne devroient ils pas chercher du moins des remèdes à ces funeltcs effets. ( t ) (i) M. Broval recherche la caufe je l'effet mortel de ces vapeurs, & porte piin- Y.j i72 MÉMOIRES ABRÉGÉS 11 s'eft formé dans le tube différentes bulles. Suivant cette propor- tion une eau profonde de 10 pieds r'T qui fe gelé , s'élève d'un pied, (a) Dans un tuyau dont le diamètre étoit de i ligne fî > l'eau mife à la hau- teur de 4 pouces 10 lignes \ , s'étendit à 5 pouces 3 lignes jf ; ainfi elle s'éleva d'environ -^ , c'eft-à-dire , un peu moins que dans la première expérience. On répéta l'une & l'autre plufteurs fois , Se on trouva tou- jours que la glace s'étoit plus élevée dans le tuyau le plus large. M. Krafc a dir (b) , que l'efpace occupé par l'eau étoit à celui qu'elle occupe, étant congelée , comme 916 à 1000. Cette proportion eft celle que donne le tuyau étroit : mais le tuyau de plus grand diamètre donne comme 910 à 1000. Un cylindre de glaife humeétée , long de 7 pouces 1 1 lignes j , Se de 4 lignes \ de diamette , fut expofé à la gelée pendant 6 heures. On le trouva moins long de 1 ligne % > & plLls léger de 30 grains. Otto. Runeberg. Signes naturels des changements de temps. J-i e s obfervations fuivantes ont été faites par les pêcheurs , bateliers t pilotes , & autres habitants de la mer Se de fes rivages. Signes de tempête. Il y aura tempête , lorfque la mer eft noire Se bruïante , lotfque les veaux marins viennent fouvenc au-deffus de l'eau ( ceci n'eft pas sûr ) - lorfque la mer gronde par un temps calme ; lorfqu'il paroît fur l'eau beaucoup d'écume blanche ; Se qu'il y a halo de foleil & de lune ( ceci manque quelquefois ; Se quelquefois le halo eft fuivi de froid ). Lorfque les nuages fe courbent en bas , & que le vent eft dans l'angle j lorfque par un temps calme les eaux s'élèvent & s'abaiffent anffi-tôt; ( ceci eft un figne des plus certains ) , lorfque les eaux s'abaiffent j lorf- que les montagnes fe couvtent d'un brouillard qui vient de la mer ; alors l'orage vient de l'oueft avec vent de mer ; lorfqu'il y a eu venr de fuci & pluie , l'orage vient de l'oueft ; lorfqu'il y a eu vent de fud-eft fa nuit, il tourne ordinairement au fud-oueft dans L'apiès-midi ,. 6c il y. cipalement fon attention fur les partie." arfénicales : elles peuvent y contribuer , mais- l'acide fulphureux volatil eft lui fcul plus que fuffifanr pour caufer la mort. La feule, odeur du charbon tue en peu de temps. ( t ) (a\ Cette conclulion faite du petit au grand ne me paroît pas- devoir être prife dans la rigueur mathématique. Une bulle qui ne peut fe dilater qu'en un fens, tient beaucoup plus de place en hauteur dans un tuyau étroir que dans un efpace libre j & s'il y a beaucoup de ces bulles, elles augmenrent beaucoup l'élévation oV la glace dans le petit tuyau. De plus il y a apparence qu'il fc formera moins de bulles dans mie quantité d'eau libre, parcs que l'évapotation eft plus gtande , & doit emporter plus d'aii & d'eau, (r ) ( b ) Mém. de l'uead. imper, as Perersbourg. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 173 a orage; lorfque les pêcheurs étant à la mer voient les terres de Suéde, Dannemark , Se Norvège , qui paroiflent s'élever ; lorfque par un temps calme , la terre paroît nébuleufe ; lorfqu'on voit à l'oppolîte du foleil une lueur qui eft comme la bafe de l'arc-en-ciel. Signes de pluie. Lorsque les eaux montent, il y a orage ou pluie; fi le flux eft fort , on attend grand orage ou longue pluie : elle ne dure jamais long- temps , quand les eaux font bafles. 11 pleuvra , quand le foleil fe lève clair, & qu'il y a des nuages à l'oued ; quand au matin les nuages vont lentement Se fe confondent; lorfque le ciel fe charge de nuage en mon- tagnes ; lorfque les mains font féches Se unies , de forte que ce qu'on prend gliiTe Se échappe; lorfqu'il pleut, Se que la terre féche vire ; lorf- que le ciel eft chargé de nuages au fud-oueft; lorfqu'il paroît le foir de petits nuages noirs ; lorfque le ciel femble s'abaiiTer. Signes de tempête ou de pluie. O'il y a autour du foleil un grand' cercle blanc , ou que fon fond foit bleu Se jaune ; fi avant le lever du foleil le ciel eft rouge ; Ci le poifton ne mord pas à l'ameçon , il y aura pluie ou tempête. Signes de vent. Lorsque les terres font claires au fud-eft; il en vient du vent. Lorf- que le Soleil brille au couchant à travers les nuages , il y aura vent le lendemain : lorfque les rochers & les bois éloignés femblent s'élever on a du vent. Lorfqu'on voit le foir partir du même point plufieurs chaînes ou fuites de nuages , le vent vient de ce côté. Si le halo eft ou- vert d'un côté , le vent viendra de ce côté. Si le vent a foufflé long- temps du même point, Se qu'il doive changer, on entend la mer btuire du côté d'où il doit venir. Si on a en long-temps vent de fud cv pluie , Se qu'il parte au nord , il y refte ordinairement trois jours. Les éclairs du foir annoncent le côté du vent. Vers la fiint Michel, on en voit fou- vent fud-eft Se fud-oueft; nord-eft & nord-oueft , &: on a calme , parce que les vents fe détruifent mutuellement. Le foleil du matin plus bril- lant qu'à l'ordinaire annonce vent d'oueft. Si la mer eft calme , Se qu'elle monte en mugilTant , le vent vient du côté du bruit Se du battement des vagues. Si le matin eft ferein , Se qu'il y ait après midi une giboulée ou un amas de nuages qui s'étende du nord fur tout le ciel , avec ou fans pluie , on aura le lendemain vent de nord. Lorfqu'il paroîc le foir au nord des nuages qui ne fe diffipent pas , on a le lendemain vent de nord ; s'ils fe difperfent , on a vent de fud. Lorfqu'il y a eu des nua- ges tout le jour, & que le ciel fe découvre le foir d'un côté; c'eft de ce même côté que le vent vient le lendemain. Si on voit au ciel deux chaînes de nuages, pat exemple l'une au fud-oueft, l'autre au nord-eft , î74 MÉMOIRES ABRÉGÉS celle qui monte, annonce le côté du vent ; fi elles retient en équilibre on a calme. On peut prévoir un jour & plus à l'avance d'où le vent viendra. Si le ciel eft clair, & qu'il paroiffe d'un côté quelques nuages; s'ils avancent , Le vent vient de là ; s'ils difparoiffènt , le vent vient à l'oppofite ; s'ils montent rapidement , on aura bientôt le vent de ce côté. S'il paroît du brouillard fur les monragnes fans venr , on peut attendre du vent d'oueft ou de fud-oueft. Si la terre vue de la mer paroît plus haute qu'à l'ordinaire , il y aura vent d'eft & beau remps : fi un côté paroît s'élever davantage , c'eft celui du vent. Quand l'eau eft tranquille & fans vagues , & cependant hauffe & baifTe; le vent vient certainement de l'endroit où l'eau paroît aller. Signes de beau temps. .Lorsque le ciel eft couvert, fi le foleil paroît entre les nuages , & qu'ils fe difperfent, on aura beau temps. Si les moutons reftent tard le foir fur les plus hauts rochers , on aura beau temps. On pourra en efpé- rer pendant deux jours fi le vent fuit le foleil , c'eft à dire , eft nord pendant la nuit , eft au matin , & fud à midi. Les terres qui patoif- ient plus élevées qu'à l'ordinaire annoncent vent d'eft & beau temps. S'il vient de la terre une odeur de boue , il y aura foleil fans vent. Les petits nuages légers qui paroifTent le foir annoncent de beaux jours , ainfi que les nuages qui femblent s'élever. Le rtux & reflux des mers du Nord dure deux heures ou deux heu- res & demie. Les plus fottes marées arrivent par le vent de nord-oueft : on l'appelle vent du flux. Si la marée eft longue, ou eft sûr d'avoir vent d'oueft ou oueft quart de nord. Un ciel ferein , comme chargé de brouillard , annonce une longue fécherefle. P. Kalm. Signes du changement des vents fur les cotes de Norvège. •Lors qu'en automne ou en hiver les rivières fe couvrent déglaces qui craquent avec force , on a bien-tôt vent de midi & dégel. Une au- rore boréale ttès haute annonce une tempête : fi elle eft baffe , on la regarde comme le figne d'un temps confiant. Si l'eau qui a baifTé le matin & le refte du jour , en été , par un temps calme , monte le foir d'un ou deux pieds après le coucher du foleil , on a le vent d'eft. Si l'eau monte de plus en plus, on a vent d'oueft. Un ciel noir au cou- cher du foleil annonce une tempête. Si l'eau eft médiocre au rivage , & fans mouvement extraordinaire, il y a calme & beau temps en pleine mer; fi l'eau augmente au rivage , il y a en pleine mer vent d'oueft & tempête. Cette élévation de l'eau fur la côte , eft l'effet du vent d'oueft qui pouffe la mer entre la Norvège & le Jutland. Alors aucun marin expérimenté ne part de ces pays pour l'Angleterre ou la Hollande ,. 3 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 175 uoiqu'il ait un bon vent d'eft. Si l'eau monte lentement , le venc 'oueft eft doux en mer. Mais lorfque l'eau defcend , on a en mer un vent d'eft, d'autant moins violenc, que l'abaiftement fe fait avec plus de lenteur. S'il eft rapide , ce vent eft violent & caufe une tempête : alors le vent d'eft poulie les eaux dans la mer du Nord , entre le Dan- nemark Se la Norwege. Si une aurore boréale dure long-temps , Si s'étend au-delà du zénith, elle eft fuivie par le vent de fud & un mauvais temps qui n'atrive gueres cependant que le troifiéme jour. Quant aux courants touts les marins difent que leur direction eft de l'eft à l'oueft fur la côte de Norwége , de l'oueft à l'eft vers le Jutland , & du fud au nord , en s'approchanr de l'HalIand, Se du gouvernement de Bahus. P. Kaim. De ta quantité d'eau qui tombe en Suéde. Années. pouces. Années. pouces. Années. pouces. Années. pouces. I7JS- 17, 013 1745. 14, ijS 17JL 11 , 996 i7îR. 9, ' 14 40. '4 ,?1J 46. : 0 , Oi % 53- i«,iJ8 i9- 1, oSS 41. 1, , î8r 47- 3 >4°f JH. 16, joy 60. ] 3> 'H 4*- If > 9'9 4S. 0,718 55- i°>344 61. u,i|; •»;• 14. 04« 49. 1? , 671 5É- 1 4 , S°f «2. 11 , (,-j9 44- I* , 015 S '• 1 > 57' J7. 1 î> S'3 Dans ces 2? années, la hauteur moyenne àUpfal, a été de 14, 289 pouces : l'année la plus humide a été 175 s , Se la plus féche , 1758. La hauteur moyenne de chaque mois, montre en quel temps de l'année il tombe le plus d'eau. Mois. pouces. Moi; pouces. Juillet. . Août. Septembre. Juin. . . Octobre. . Novembre. 828 J75 3 9° 389 Ï4 + 197 Avril 1 , 167 Mai 1 , 166 Décembre 0,919 Janvier o , jef Mars o , 762 Février o , 7f 2 Si on compare les obfervations faites en différents pays , on ttouve qu'il pleut le plus dans la Caroline , Se enfuite en Italie ; beaucoup moins en Hollande & en Finlande , encore moins en Allemagne & en Angleterre, Se le moins en France Si en Suéde. Pierre Waretntin. i76 MÉMOIRES ABRÉGÉS De la forme de la neige. \5 i on fait dilïbudre dans de l'eau de fontaine , de met, ou mieux encote , de neige fondue, autant de favon qu'il eft néceiraite pour for- mer des boules de favon , & qu'on forme ces boules à un air affez froid pour les congeler , on y voit les petites particules de neige qui fe con- denfent Se Bottent librement fur la boule , fous la figure de petites étoiles. L'eau de neige fondue, Se le favon le plus fin ,,rr.l que le fa- von de Venife , font mieux réufTir l'expérience. Le temps le plus pro- pre à fourrier les boules , eft le moment où l'eau de favon commence a geler. Les petites étoiles paroifTent d'abord fous la forme de petits points d'où l'on voit enfuite fottir des rayons qui augmentent peu à peu. Ces petites parties font otdinairement hexagones. On voit ici la même étoile palTer par une fuite de figures différentes , dont la plù- patt ont déjà été obfervées dans la neige naturelle , Se prifes pour des compofés différents entre eux. Il paroît que ces changements font moins dûs à la différence des parties intégrantes , qu'à celle du degré de froid qu'elles éprouvent Se à l'évaporation des parties aqueufes. Plus le mélange eft clair Si le favon diflout , plus les étoiles font dé- licates & nombreufes : elles croifTent alors promptement Se les boules éclatent. Celles qui font faites avec un mélange plus épais, font moins étoilées ; mais elles durent plus longtemps ; Se on les obferve mieux , quoique les figures foient moins diftinétes. Ces figures ne reçoivenc ni changement ni altération des différents degrés de froid , ou des dif- férentes portions des matières mélangées. ( a ) /. Cari. Wilke. Obfervaùons faites dans un voyage au Sp'usberg. Vje voyage a été fait fur un bâtiment qui alloit à la pêche de la ba- leine. L'obfervateur avoir un thermomètre où le point de la glace étoit o , & celui de l'eau bouillante , 200. Il fut toujours expofé à l'air libre Se à l'ombre. Dans la tabie fuivante, on a marqué à chaque obferva- tion la hauteur obfervée du pôle , Se ce ligne — indique le degré au- deffous de o , ou du point de la glace. (a) Ceux qui voudront répéter cette expérience y verront eux-mêmes plnfieurs autres détails curieux, mais dont l'utilité, s'ils en ont une pour l'homme , n'eftpas «ncore apparente. ( t ) Jours. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 177 * Jours. Hauteur du pôle. Matin. Midi. De nuit. Avril. dcg. »7 . . 1l\ 7 • 10 . »» 18 . . U. . 9 ■ 10 . « I? . . 57î . 7 ■ 10 . » * 10 . . J8i • 9 ■ 1 1 » • il . . «0 8 . u 8 . 11 . . «i± . 10 . " ' I 1 *i . . «5i • 1 1 «3 • 13 1+ . . «îî ji 8 . 8 . 8 -S • . 67 . 8 . M ■ » z& . . «7 • z z. » »7 . . «7; • 0 . » 33 u <7t • 0 4 • 4 1» . • «8 % . 0 . 0 3o • • <7i ■ 0 . 0 . 3 Mai. t . . Id. . 1 4 • n z (9 ■ z . 4 • » i . • 7°'ï . 4 • z 33 4 • • 71 3 • 3 î î • • 7ii • z » . 33 6 . . 7i* • 0 33 " 7 • • 75 1 4 ■ 33 8 . . 76ï ■ 1 . S • 33 9 . . 77ï ■ 1 33 , 33 10 . . T*i • 3 • — — 3 • 1 3 il . . 7«ï ■ — ■"• 7 33 33 11 . • 77 3 1 i •J . • 77l z 33 . ■ 8 14 75, z • 0 33 iy . - 78i 0 0 — — ÎO i<; . . 7«ï — — 1 j . — — 10 . — - fc 17 . . 7a. ; . ■ i ■ ~ ~" "~ 3 18 . . 7^ — — A ■ — S • 8 19 . . 79i Il . iz 10 20 . . / f II » — ■ y • Z 33 It . . »M ï S» . O 13 . . /a1. — ? ■ » — — J :4 . . 7»{ 4 • 5> • ■ Î if . • 7«i — — 5 • » 5 26 . . 7» — — . j . ai • 5 17 • • u — i ÏS — — 7 a8 . . Id. % » • — — 3 S9 • • ni\ r s 33 30 . . l? — — 5 1 . 33 31 . . •— t . 3» ' z 11 gela encore prefque tous les jours jufqu'au 15 du mois fuivant. Le 17 mai une violente tempête brifa onze bâtiments fur la glace. Le vent eft très inconftant dans la mer du nord. 11 fouffle avec force du- rant une heure , & dans l'heure fuivante , on a un calme total : alors Coll. acad. parc, hrana. ion}. II. Z i7S MÉMOIRES ABRÉGÉS le vent de nord- commence toujours à fouffler , &C fouvent il t-ut ùlk Ul» jonc le tour de la boudule. Le vent d'oueft amené des brumes : il eft chaud , 6c diminue beaucoup les glaces. Le 5 mai à la hauteur 4e 7 3 degrés { on vit le foleil pendant tou- te la quir. Le, 2.1 Juin ou pouvoit enflamme; des. corps combuftibles a minuic avec Une lentille. On ne vit pas, la mer gelée dans tout ce Voyage : mais l'eau de mer geloir à bord dans les vafes , lorfque le ther- momètre étoitj à quatre ou^inq, degrés au-de'fTous dé la glace. Dans les jours les plus froids., une grande, partie de l'équipage fouffrit des maux de tête qui fe terminoient en quelques-uns par le faignement de nez. Le 6 juillet il y avoit encore tant de glaces fur les côtes duSpitsbetg, qu'on ne pouvoir pas y prendre terre. Dans plulîeurs expériences faites fur la température de l'eau de la mer , on l'a toujours trouvée ai ou J degrés au-deffus de la glac,e. Tant que lion a été par delà le cerclé polaire , auprès du Spitsberg , on n'a point vu tomber de pluie , mais feulement neige ou grêle. Dans quelques îles de certe côte , à une couple de lieues du continent , la neige commençoit à fondre le premier juillet. Le rivage n'avoit déjà plus de glaces , l'on voyoit fur la terre quelques endroits couverts de gazon , où de grandes troupes d'oies à duvet ( a) , ■ s'étoient rairémblées pour couver leurs œufs. On voyoir parmi la mouffe quelques faxifrages , des. gra'men , & du cocléaria de Groenland : aucune plante n'étoit en fleur, aucun.arbre ne paroiffoit encore , lî ce n'eft quelques troncs brifés &: jettes fur le rivage, parmi les fucus tk les algues. Dans ce climat , l'air eft toujours nébuleux , de couleur grife , S: comme chargé de frimats i les nuages n'y font point épais & noirâtres, mais bas, gris, '& difperfés : ceux qui font plus raffemblés & plus den- fes , viennent, du Groenland. Le jour continuel empêchoit de voir les aurores boréales : on n'ap- percevoit que de légères vapeurs en différentes formes & directions. Les parélies éïoient fréquentes ; & quoiqu'il ne plût pas , mais -qu'il tombât de la neige , elles avoient les couleurs de l'arc-en-ciel , fur-tout les-arcs qui paroilloient les plus voilins du foleil.. Quelquefois un petit nuage éclairé par le foleil" avoit toute l'apparence, d'une patélie , Se même les, couleurs, prifmatiques. Anton Rolundfon Martin, Froid extraordinaire à Torne dans la Botnie occidentale. ■Les ix Se 26 Décembre 175S, le thermomerre étoit à 44 degrés au*- delîous de la place : le 5 janvier 1759, il defeendit à 45 du thermomè- tre Suédois, qui répond au 56e de celui de Réaumur. Le même jour, vers < heures du foir , le froid augmenta dans hx thermomètres de mer>- cure ôc un d'efprit de vin qui avoient cinquante ou foixante degrés aur (a) L'oie qui porte le duvet nommé, edndon; arias mollijpma; tidtr. (') DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. i7? defloits de la glace ; la liqueur fe re:ira route entière dans la boule. Le froid continua d'augmenter jufqu'à dix heures &c demi? du foir ; il def- cendit au S<)c degré de Cetfuis , ou 71e de Rcaumur. Vers onzehettrea il diminua ; le 6 janvier il étoic à 41 de CeKius , 34 de Rcaumur. Le baromètre étoit à 15 ponces ,z— ; le vent nord-eft & foible ; les hygromè- tres annonçotent un air fec. Depuis itj-'Jc thermomètre n'étoit defeendu qu'à 4 S du 40 degré; , friterie en Laponie. Le 6 Janvier de cette année , les Mathématiciens François obferverent que le thermomètre de Réau- mur marquoit 37 degrés. On ne l'avoit pas vu plus bas. Le 23 Janvier 1760, le froid eft defeendu à 70 degrés de Celfius , ou 56 de Réaumur. On obferva à Torne en 1759 , que le mercure fe m ouvoit avec beaucoup de rapidité. Lorfqu'on en approchoit la main nue ou une lumière à ; on 4 pouces ; il moncoit fubirement de 3 ou -4 degrés. On fe fervic d'une pointe de fer pour marquer de loin le degré actuel : mais lorfqu'on s'en approchoit avec la bougie pour voir le numéro , le mercure defeendoit vivement à trois ou quatre degrés au defTous de la pointe , Se remon- toir auffi-côt à f\\ ou fept degrés au-délfns; de forte qu'il étoic très- difficile de déterminer le véritable état du thermomètre à l'air ex- térieur. Les lumières que l'on pottoit à la main dans un air auflï froid s'étei- gnoient fouvenc. O.i en mie une au milieu 'd'un jardin : comme elle y fut fans mouvement , elle ne s'éteignit1 pas. Lorfqu'on palfoit d'une chambre chaude à l'air extérieur , les deux ou trois premières afpira- tions étoient difficiles. On fentoic bien que le froid étoic très vif; mais ce fentiment feul ne pouvoic pas faite juger de fa violence. Ce fut avec éconnemenc qu'en rentrant le 5 janvier au foir dans fa maifon , l'Ob- fervateur vit le mercure du thermomètre à 50 degrés au-delfous de la glace. Un claveflîn expofé à 30 degrés de froid ( ou 14 de Réaurrrur ) baidà d'un ton : une tfùte bailfa nrefque d'un ron : deux violons ne bailFerenc de ton que lorfqu'après avoir écé retirés de l'air froid , ils eurenc éprouve quelque remps la chaleur de la chambre. Le thermomètre marquant 40 degrés (ou 5Ï de Réaumur) , un ca- non de demie livre de baie, qui chargé à trois onces de poudre, étoic bien entendu en écé par un temps calme & chaud à plus d'un mille Suédois, ou 5469 toifes de France, fut à peine enrendu au riers de cette diftance. Avec un peu moins de poudre, on ne l'entendit pas. Plufieurs autres épreuves faites avec des armes à reu plus petites , ont appris que le Ion qui parvient en été à un demi mille ou ;coo toifes de Suéde, qui fonc environ 2734 toifes 'T de France , n'eft pas entendu à 400 toifes, lorf- que l'air ell extrêmement froid. Ane. Hdlant. t8o MÉMOIRES ABRÉGÉS De Vexpanfion du bois expofé au froid. \J h a fait faire une barre de fer longue de fix pieds Suédois , ou en- viron 5 pieds , 5 pouces , 9 lignes de France , garnie à fes deux extré- mités de deux crochets de deux pouces , pofés à angle droir. On a faic adapter à l'un des deux une plaque d'acier poli ; à l'autre un micro- mètre qui partage chaque tour de vis en cent parties , dont chacun eft comme ,+07j ou à peu près — ■ de la douzième partie d'une ligne. . On a enfuite préparé plusieurs perches de bois de même longueur que la barre , & garnies de fer aux deux bouts j afin qu'on pût les me- furer exactement entre la plaque d'acier & L'extrémité de la vis. La barre de fer étoit dans une chambre où le thermomètre de Réaumur mar- quoit 14 degrés au-deflus de la congélation : c'eft la chaleur ordinaire à Upfal durant l'été. Les perches ayant été mefurées dans cet air chaud furent expofées de- puis le 4 février au foir , jufques au 9 vers le foir. Durant ce temps , furtout vers le 5 & le 6 , le thermomètre de Réaumur defeendit à 34 degrés au deflous de La congélation : c'eft ordinairement le plus grand froid que l'on éprouve à Upfal. Les perches ayant été compatées à la- barre , on trouva les parties- du micromètre comme iL fuie : chaud. froid. differencei. Sapin fec. . . .... 1594.. Pin vetd. . . . . .1755. Pin fec 1490.- Aune fec. Bouleau fec. . Peuplier fec. Frêne verd. Ceriher verd. Pommier verd. V »959.- 1S1S. 1952. 1870. 1650. 1684. 1564. . . . • 30 •73.fi. • • • '9' 1457. • • • *5 1938. • • . 21 1919. • • • ii 18-37. . . . • 5 3. 1621 . • • • *9 ihofphorique ; les endroits inégaux ou plus pointus l'ont poullée- fous a forme de rayons. Une tringle de fer pointue à fes deux extrémités , qui avoienc été frottées de phofphore , a lancé la flamme de parc év d'autre. Les aigrettes ont paru aux pointes comme à l'ordinaire. Un globe ayant été frotté dans un feui endroit , & fortement électrife , la flamme phofphorique s'en eft élevée , e s mines de Rxksr font fituées dans la paroiffe d'Yannbon: au fief d'Oerebro, à deux milles de h. ville de Nora. Le minerai paroic être un quars mêlé de mica. 11 forme deux grands filons prefque parallèles , «lont l'un eflr une mine de cuivre jaune , mêlée de pirites fulphureufes , de fpat fulible , & de mine de fer en grande quantité y l'autre eft une mine de fer noirâtre & grenelée. On trouve dans la mine de cuivre à quatre ou cinq toifes de la fur- face des morceaux de fer noirâtre , mêlés de pirites fulphureufes en rognons , qui font de véritables aimants. Dans cet endroit le filon n'a qu'un demi-pied de large , quoiqu'il ait quatre pieds dans plulïeurs autres. Il eft coupé par des crevaffes où l'air & les eaux pafTent librement. Les pôles de ces aimants font dans une direction prefque verticale : le pôle inférieur eft le boréal ; le fupérieur eft celui du fud. Ces aimants,, autant qu'on a pu le conjecturer , ne for- ment point de filon : ils font tépandus patmi le refte de la mine de fer qui n'a point la vertu magnétique. Ils ne paroilîent pas différer entre eux fuivant la différente qualité de la mine : les uns ont le grain fin ; d'au- tres l'ont groflier. On en trouve auffi aux mines de Ghéto dans le Verme- land , dont la fituation eft la même : ils font dans une mine de fer mêlée de talc de de mica (a). Sam. Gujl. Hermelin. Hauteur du baromètre dans les mines de Fahlun» J_,e 27 juin 175O, à fix heures du foir , par un temps fec mais nébu- leux , on obferva près d'un puits des mines de Fahlurc , que La hauteur du mercure dans le baromètre étoit de ÏJ , 09 pouces fuédois. On def- cendit au fond du puits, à 6 MÉMOIRES ABRÉGÉS Pefanteurs fpécifiques de pluficurs liqueurs , fait pures , foie mêlées à l'eau. JLa divifion de la pefanteur de l'eau en 1000 parties ayant para infuffifinte pour déterminer la différence , fouvent très petite , qui eft entre les pefanteurs fpécifiques de deux liqueurs , on t'a divifée en 15590 parties. La mefure cubique dont on a fait ufage ne contient que 2", 819"1, 168 Iv, 1 7 3 v. Quant au poids, on a poulie la divifion jufqu'à la millième partie d'un gros. Si on veut prendre 1000 pour l'a îefanteur de l'eau , il eft facile de rédaire à ce terme de comparaifon es nombres que Ton donne ici. On peut de même les réduire à des mefures plus grandes Se à d'autres poids : il fuffit d'en faire ufage pour trouver exactement la pefanteur de l'eau , & peendre aufli les autres pefanteurs proportionnelles. E Ether Efprit de vin re&ifié. Eau de vie de Suéde. Eau de vie de France. Arac. . Vin de Bourgogne. Vin vieux de France. • Vin de Pontac rouge. Vin blanc nouveau de France. Vin du Rhin. Vin d'Orléans. . » . Vin de Champagne. Eau. ...... Vin blanc ou rouge de Portugal. Lait de chèvre. Vinaigre. . . Lait de vache. Vin de Canarie. Lait de vache très bien nourrie. Bierre. . Vin d'Efpagne. 1 1440 1 25 90 14500 14520 1480a. 14840 15440. 15440 15490 '5)3° 1 5Sî° 15590 1573° 15730 15 76o 16010 161 10 16190 16240 17450 Onvoit dans cette table que les efprits diftillés des plantes, ainfî que les vins acides font plus légers que l'eau , & que les vins doux &c autres liqueurs végétales font plus pefantes. Le vinaigre de vin de France peie plus que le vin, fans doute parce qu'il a perdu des efprits. Le vin vieux varier de pluficurs lignes fuivant le degré de température ; M. Lecke ayant fait ttoii fois la même expérience , a eu trois différents réfultats, favoir comme icocoà loitf(a ou 101 ;3 , ioijo. ( t ) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 197 eft plus léger que le nouveau , parce qu'il a dépofé plus r"e tartre. En gênerai les liqueurs paroiffent pefer davantage en proportion des fels qu'elles tiennent en dillolution. On a effayé de mêler à différentes liqueurs un certain nombre de parties d'eau , & de chercher la pefanteur des mélanges , & on a trouvé qu'en divifant la liqueur en tin certain nombre de parties, ajoutant à chaque fois une partie d'eau , & ôtant une patrie de liqueur , les pefanteurs étoient en progreflion arithmétique. Ether. 10 parties. . o parties d'eau. . pefe. 11440. 9. . . . 1 ,1S)5- différence. 415 S. . . . . i 12270. Sec. Eau de vie. 20. . . . O I259O. 19. ... I I 1740. .... 150 18. . . ; 2. . , 12890. &c. Vin de Bourgogne. 10. ... o 14840. 9. . . . 1 - . • M9'S- • • • • 75 8. ... 2 14990. &c. Vin commun de France 10. . . . o ; . . IJ44°- 9. . . • 1 M455- • : • • ij 8. ... 2. ...... . 1547e' &c- Vin du Rhin. 10. . : . o. 155 30. 9. . • • 1 M55* * S. . . . 2 15542. &c. Vin de Portugal. *o. • . . o. ; i575°« 9. . . . 1 I57K»- • • • • J4 8. ... 2 '. 15702. 8cc. Vin de Canarie, 10. o 16110. 9. . . . 1 KÎ058. .... 52 8. . . . z . . 16006. &c. Lait de vache. 10. ... o 1(3190. 9 1 16150. - • • • Jc 8. ... 2 16070. &c. ,ijg MÉMOIRES ABRÉGÉS Bierre ou aile. io. parties. . ,o. parties d'eau. . pefe. 16140. 9. . . . 1, ' . 16175. différence. ($ 8. . . . 2. . . . . ... 161 10. &c. Bierre force. 3. « • O. s . . . . à . i^iio. 7. • • • » 16045. . . ; . 7*»S poiictj , ou3,o«07j pieds de Paris, (f) 200 MÉMOIRES ABRÉGÉS longueur du pendule qui battera les fécondes à Upfal, fera de ? ,3501 pieds fuédois {a). On peut fuppofer aufliavec M. de Mairan , que le pen- dule qui bat les fécondes à Paris eft de 440 , 57 lignes /àe Paris, ou 3 , 54s pieds fuédois , & avec M. de Maupemiis , qu'un pendule porté de Paris à Londres avance de 7 , 7 fécondes dans une révolution des fixes : ce qui s'accorde avec les tables de Newton , & avec l'obferva- rion précédente. L'accélération de Paris à Upfal fera de 55 , 5 fécondes ; & la vraie longueur du pendule en ce dernier endroir, doit être de 3 , 3506 pieds fuédois (l>), mefure qui ne diffère de la précédente que de 4 centièmes d'une ligne. Comme il eft incertain laquelle de ces deux déterminations eft la plus proche de la vérité, il faut prendre une moyenne qui fera 3 , 3504 pieds fuédois (c). André Celfe. j, De la force des cordes, JL'expéiuence a prouvé que la force attractive des corps agit fuivant Jes lois fuivantes. Elle eft an plus haut degré quand ces parties fe tou- chent immédiatement : plus elles font éloignées , plus la force diminue. L'efpacedans laquelle elle agit, ou la fphere d'attracïion, n'eftpas la même pour touts les corps : plus grande pour les uns , plus petite pour les autres , elle eft très petite pour quelques uns. L 'attraction eft d'autant plus forte que les corps fe touchent en un plus grand nombre de points, & font plus ferrés l'un -contre l'autre. Le lin , le chanvre , la laine , les cheveux , & autres matières fem- blables , excepté la foie , ont peu de longueur : cependant le fil , furtout celui de chanvre & de lin, foutient de grands poids. Il paroît que pette puiffance eft l'effet de la force attractive. ' Les brins de fil tor- dus & ferrés l'un contre l'autre parviennent mutuellement à leur fphere d'attraction. De plus , leur fuperficie eft parfemée de petits poils pref- que imperceptibles à l'œil nud , mais qu'on voit au microfcope. Ces poils s'entrelacent, lorfqu'on file le chanvre ou le lin, & augmentent tellement la force du fil , qu'il fe rompt plutôt que ces poils ne fe déga- gent les uns des autres. Merfenne , Réaumur(^), & Mufchembrok (e ) ont démontré qu'une corde ne réunit pas la force de touts les brins qui la compofent. Ils font touts dans une extenfion inégale. L'un paffe fpiralement autour de L'autre; ainfi la partie extérieure eft plus allongée que l'intérieure; Çc touts les fils ayant été également longs & étendus , avant que d'être réunis , les extérieurs font plus étendus par le tortillement que les intérieurs. (a) 3 , ®£ij pieds de Paris, (t) (i ) j , 07176 pieds de Paris. ( t ) ( c ) i , 07 1 66 pieds de Paris. ( t ) (d) Mém. de t'acad. roy. des fciences , I711 , pag. 7. (e) Phjftc* expér. pag. jio. Touts DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 201 Touts les fils de lin & de chanvre font d'inégale épaideur : ainfi les plus épais font plus étendus que les plus minces. Quand même les fils gros Se fins feroient d'une force égale j il eft: évident que les gros ne pouvant pas être tortillés , s'ils ne font plus tendus que les minces , toute la cotde faire de tels fils éprouve une extenfion inégale. Enfin , touti les fils étant différents les uns des autres par leur grolfeur Se par d'autres propriétés , lie peuvent pas avoir une force égale. Les fins s'étendent & deviennent plus foibles qu'ils n'étoient avant le tortillement ; & toutes ces circonstances étant prefque toujours réunies dans la même corde , les parties qui les compofenc font dans une extenfion ctès inégale. les fils les plus étendus , ayant leurs parties intérieutes plus féparces , ont auflï moins de force attractive que s'ils étoient joints fans avoir été tortillés : or la force d'une corde provenant de la force attractive Se de la cohélion de fes patties , la fomme des poids qui fetoient foute- nus par chacun des brins pris en particulier & non tortillés , furpaiTe le poids que foutiendroit la corde entière. Non-feulement les parties de la corde font tendues inégalement, mais bien plus qu'elles ne devroient l'être , Se par-là font rendues plus foibles. On peur donc confidérer cette extenfion caufée par le tortillement, comme un poids que touts les brins réunis S: non tortillés , fouciendroienc avanr d'être chargés d'un autre poids. Ainfi les cordes tortillées avec force peuvent être rompues par un poids médiocre; Se même un tortille- ment trop fort peut la rompre , quand elle eft grolTe. Quand les cordiers font de grandes cotdes avec des fils minces, ils ont coutume de tour- ner trois ou quatre brins à droite , trois ou quatre autres à gauche , Se enfuite trois ou quatre à droite : en effet, les brins ainfi Travaillés fe développent en quelque manière , & leur extenfion eft moindre ; mais toutes les parties dont la corde eft compofée , s'étendent encote davan- tage par la répétition du tortillement. Ce qui vienr d'être dit peut fe démontrer ainfi. Quand deux brins CB , PD , ffig. 1. pi. Vil. p. 116.) dont les bouts C, Dfont attachés à un mur, font tortillés autour d'une ficelle Bp ; l'un des fils fe joint à l'autre de manière qu'à chaque tour les deux brins font un angle CBD , qui devient plus grand ou plus petit , félon qu'on eft plus près de CD ou qu'on s'en éloigne vers p. Confidérons maintenant un feul tour au bour duquel eft fufpendu le poids : la ligne ttanfverfale de l'un des brins , fuivant la- quelle la force de ce brin tire contre le poids de P en D , & dans l'autre brin de P en C , Se celle fuivant laquelle le poids tite de P en/7 forme la droite EBp. Si P eft le plus grand poids que les fils tortillés CB , DB puifTent foutenit , leur force égale ce poids. On a donc trois puifTances appliquées au point B , defquelles deux égalent la ttoifieme. Sur ces trois lignes CB , BD, Bp , fig. i , foient élevées trois perpendicu- laires qui étant prolongées , forment le triangle RSQ. Les côtés RS , SQ , repréfentetont les valeurs des deux puifTances , qui font équilibre avec la ttoifieme représentée par RQ (a). Mais RQ eft moindre que la fomme (a) Varignon mécan. tit. t. ftS. ». théor. t. coroll. i. p, m. 99. Coll. acad. part, étrang. tom. II. C c loi MÉMOIRES ABRÉGÉS des deux autres côtés, (b). Ainfi le poids P eft moindre que la force des deux brins CB , DB ; Se le poids P-f-M qui rompt la corde eft moindre que le poids qui feioit porté par les deux brins , fi le tortille- ment ne lesavoit affoiblis. Plus l'angle CBD eft petit , plus l'angle RSQ devient grand : ainfi , quand RS = SQ ; c'eft à-dire , quand la corde eft formée çje deux brins également forrs , RQ peut croître avec les deux autres côrés jufqu'à devenir égale à leur lomme. Or, quand l'angle ( BD eft petit , il eft évident que les fils ou brins font peu ferrés , Se qu'une corde ainfi tra-> vaillée peut faire à très peu autant d'effet que touts les brins effayés féparément. Plus l'angle CBD eft grand, plus RQ devient petit. Mais Iorfqu'on tortille enfemble deux brins , ficelles , ou torons , l'angle CBD augmente à mefure qu'on emploie plus de force : ainfi plus le torrillement eft fort, plus l'angle CBD eft grand , tk plus le poids que la corde peut fuppor- ter diminue. La force d'une corde augmente à mefure qu'on avance le tortille- ment. 11 eft plus fort au commencement de l'ouvrage ; ainfi la corde eft plus foible ; Se à mefure qu'elle fe fait, fa force diminue & celle de la corde augmente : la même corde eft donc de force inégale dans toutes fes parties. L'expérience a prouvé ce qui vient d'être démontré. Merfenne prit fix brins dont chacun pouvoit foutenir 6 marcs 14 onces , Se par con- féquent enfemble 47 marcs ~. Mais la corde faite avec ces fix brins ne foutint plus que 41 marcs. Suivant Réaumur , 18 brins qui foute- noient enfemble i DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 2oj ASTRONOMIE. LONGITUDE DE DIVERS ENDROITS. L Copenhague. e ii décembre 1740, on obferva à Upfal & à Copenhague dans une éclipfe de lune l'émerfion de la tache nommée tycho, par Riccioli, & le monc finai, par Hévélius. Upfal ih- 50' 46" Copenhague 1 } 1 Différence du méridien «9 ' 46 Milieu de r éclipfe. Upfal H 5l 54 Copenhague 11 3 3 W 5+" Moyenne *9 50 Ce qui donne 4° 5 7 3° Et pour la longitude comptée depuis l'île de Fer. . 30 24 3a Les cartes s'éloignent beaucoup de cette détermination. On trouve Copenhague à l'oueft d'Upfal dans la Scandinavie de Bursus, à 6° 38' d'Homan 5 58 30" la Suéde d'Homan 5 51 30 les couronnes du Nord de Delifle 5 23 3° l'Europe du même 4 31 3° JJle de Bourbon. Li tf août 1740, on obferva dans cette île l'immerfion du premier fatellite de Jupiter, à 4 heures 38 minutes du matin, & elle fut obiervée à Upfal à 2 heures 7 minutes 48 fécondes : ainlî la différence du temps entre cette île & Uplal eft de ih. 30' 11"; & celle de longitude orientale , comptée depuis le méridien d'Upfal , eft de 37° . ,'_ Suivant les obfervations faites à Paris, l'Obfervatoire eft à 61 -f min. du temps, ou is° 22' plus à 1 ouelt qu'Upfal : ainlî ce dernier endroit eft i -j' n'i l'eft de l'île de Fer , qui eft à 20° plus à l'oueft que Paris ; !k i compt-r du méridien de cette même île , celle de Bour- bon a de longitude orientale 7l° 5 5 Les ensuis des cartes à cet égard font très grandes. 2o6 MEMOIRES ABRÉGÉS Afrique de Samfon, 1669 Si0 40' erreur 8° 4s' de Wic 81 n ' 8 26" d'Homan Si 21 S 2.6 HémifphereméridionaldeDelille, 1714. 77 •> 45" Riccioli , géogr. réform. 1661. pag. 416. 76 29 3 54 Afrique de Delille, 1712 75 »■ » 5 de Haie, 1757 72 15 » 40 (a). On voir que certe île eft plus près de nous que les géographes ne l'avoienr marquée jufqu'à préfent; que la nouvelle carre de Homan n'eft pas meilleure que l'ancienne de Samfon, 6c que celle de Delille eft la plus exacte. Tome. KJ n a dérerminé la longirude de cerre ville par l'obfervarion d'une éclipfe de lune , ôc de trois éclipfes de Jupiter. L'émeriion de tycho le 12 décembre 1740, à Torne î'1 16' 20" M. Upfal ■ . 1 50 46 Différence du méridien 25' 54" Le 7 mars 1743 , l'émerfion du fécond farellite. à Torne. 911 59' 12" S. Upfal 9 32 31 Différence 26' 41" Le 19 mars 1743, émerfion du premier farellite. à Torne 3h i(5' 50" M. Upfal 2 50 34 Différence 26' 16" Le 4 avril de la même année , émerfion du premier farellire. à Torne ih 39' 31" M. Upfal 1 13 2 Différence 26' 29" Moyenne. . 26 ij Ainfi Torne eft à 6 degrés 34 minutes plus à l'eft qu'Upfal , à 210 56' plus à l'eft que Paris , & par conféquent à 410 49' 45" plus à l'eft que l'île de Fer. Il s'enfuir que le golfe de Bornie tourne un peu plus à l'eft que les carres ne l'indiquent. ( * celle d'Upfal de jî" 1 j' 45 '. ( t ) DE L'ACADÉiMIE DE STOCKHOLM. io7 Dans les couronnes du Nord de Delifle , Tome eft: à l'eft d'Upfal de 5° 1 1' erreur i° 23' Suéde de Burxus 5 19 1 15 Scandinavie de Homan. . . 5 28 1 6 Dalhbergs orbis arctoùs. . . 5 54 » 40 ( a ) Delifle a vraifemblablcment fuivi pour cet endroit les obLrvations fautives de l'évèque Billberg; on a oblervé àTorne la hauteur du pôle de 6 5 ° 50' 50" André Ce/Je. L Longitude & latitude de Gothembourg. 'immersion du premier fatellite de Jupiter ayant été obfervée à Gothembourg le 11 juin à minuit 51' 4S", à Paris i 14' 48", ÔC à Luxembourg à 14' 45"; la comparaison des deux premières obferva- tions donne $7' pour la différence du temps entre Gothembourg Se Paris ; la troifieme donne le même réfultat à trois fécondes près. La différence entre Stockholm Se Paris eft d'une heure quatre minures (£). Il y a donc 27' entre Gothembourg Se Stockholm ou 69 45'. Deux obfervations du foleil ont donné pour la latitude de Gothembourg 5">° 42', réfraction corrigée. ( L'obfervation précédente donne pour la longitude de cet endroit , depuis l'île de Fer, 1S0 52'. (/) ) Les cartes géographiques Se marines font très fautives en ce point. Suivant la détermination précédente , Se celle de la poûtion d'Uranien- bourg par Picart (c), il y a entre l'île d'Hsven & Gothembourg iv 17' de longitude, & 57" 42' de latitude. Erreurs des cartes nuages qui ont trouble l'obfervateur. De plus il n'avoir, pas de hauteurs correfpondantes pour les obfervations du fatellite de Jupiter; & c'eft d'après les tables de M. Wargentin qu'il en a calculé le temps de l'é- merlion & de l'immerfion à Upfal. Vers ces bords de la mer glaciale, des que le thermomètre eft au- delTous de la congélation, il s'élève de la mer un brouillard qui s'é- paillit , plus on s'avance vers Wardhus Se le cap Nord ou Maghérœ. Le temps le plus propre aux obfervations dans ce climat feroic les mois. d'août , feptembre, Se octobre. La hauteur du pôle à Wadfi a été obfervée de 700 4' 40". Ce lieu eft la partie la plus feptenttionale de l'Europe, & même de toute la terre, qui ait des habitants fixes. Pendant le folftice d'hiver on y peut voie les étoiles durant tout le jour. La luifante de la lire eft celle qui fe diftingue le mieux. Celles de la première grandeur , qui font à 6o°. au-delTus de l'horifon , Se qui pallent par le méridien vers le milieu du jour, fe voyoient encore huit jours après le folftice. La déclinaifon méridionale du foleil étoit alors de 2} degrés; la hauteur de l'équa- teur à Wadfre , de 190 55' 30" : ainfi le foleil à midi étoit à $ de- grés au-delTbus de l'horifon; Se pendant le folftice il y étoit à 3° 30'. Il n'eft pas douteux qu'on a pu voir encore pendant long temps ces mêmes étoiles à la même heure. On les voit fouvent à Torne par un temps ferein , lorfque le foleil n'eft qu'à i°. 30' au-defTous de 1 horifon. Vers une heure après midi on voit à Wadfx toutes les étoiles de la première Se de la féconde grandeur , à une heure Se demie l'étoile polaire & plusieurs autres du même rang. Mais quoique le jour ne foie pas plus fort à midi qu'il ne l'eft à Stockholm une demie heure après le coucher du foleil, le crépufcule eft fenfible dès fept heures du ma- tin , Se dure jufques vers cinq heures du foir. Ceux qui habitent les botds de la mer ont befoin de lumière dans les maifons Se dans les églifes pendant quelques femaines de fuite : ils ne voient pas le foleil depuis le 10 novembre jufqu'au 10 janvier. Vers la fin de décembre 1749 > il y eut dans ce Pavs un vent de fid accompagné de grande pluie qui occasionna un dégel complet : le 1.5 , le thermomètre étoit a quatre degrés au-delTus de la congélation : aucun vieillard du pays ne fe rappelloit avoir vu un pareil temps dans cette faifon. Outioski. J_»e 31 décembre 1749, on obferva dans cet endroit l'émerfion du premier fatellite de Jupiter à 4h 48' 9" à Upfal fuivant les tables 4 8 21 Différence des méridiens 39' 48" Longitude à l'eft d'Upfal 90 5 1' 1 5" ou à l'eft de l'île de Fer 44 30 45 La hauteur du pôle fut trouvée de 69 51 jo Coll. acad. parc, ctrang. tom. H. D d 3io MÉMOIRES ABRÉGÉS Le nom d'Outioski eft compofé des deux mots lapons outfa, petit, & yocki , rivière, à caufe d'une petite rivière qui pafTe en cet endroit , & va fe jetter dans l'Eno. Les Nordlandois donnent à cette habitation le nom d'Ariftbi. Quant à la rivière que les Lapons nomment Eno, ou the Eno , les Nortlandois l'appellent Tanan ou Tana-elbe : c'eft à pré- fent une des frontières de Suéde & de Norvège. Enare. .Le 21 novembre 1749» émerfion du premier fatellite de Jupiter à 6h 28' 15" A Upfal, fuivant les tables . . . . . 5 49 33 Différence des méridiens . ■ • . . . . 38' 42" Jupiter étant alors peu élevé , on peut déduire 1 1*. 1 1 3*' 3o" Longitude orientale depuis Upfal. . . • 5>° 37 3° ou depuis l'île de Fer. . . . . .44 53 15 Les hauteurs correfpondantes de deux étoiles pour cette obfervation , furent prifes par un très beau temps : c'eft une des plus certaines. La hauteur du pôle pour ce même endroit, fuc trouvée de 68°, 5«', 3o". E iîalonc , près du lac de Kemi dans la Botnie orientale. a mer s ion du ptemier fatellite de Jupiter le 7 octobre 1749. à . . . . . 6h 4' 40' A Upfal , fuivant les tables . . . '. 5 14 34 Différence du temps . . ; . . . 40' 6" Les hauteurs correfpondantes furent prifes fur le foleil. Jupiter étant fort bas on peut déduire ... 36 iV 30" Longitude orientale depuis Upfal . . . . 90 51 30 ou depuis l'île de Fer. . . . .45 815 On obferva dans cet endroit la hauteur du pôle de. 66° 40 11 paroît par ces obfervations qu'Enare , Outioski , & fur tout le dé- troit de Warangher , ont été placés trop à l'eft dans les nouvelles cartes de Suéde. E Latitudes de différents lieux. nare Fogdkota. 6i° 34' Sodankilx 67 13 Taerebi * 65 53 Lule '. 65 34 , Pire £5 18 30' Lofangher. .,...,,..•... 64 21 30 DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, tri Bygde 64° z' Oume ou Umo 6$ 50 Nora Ci 51 jo'* Hernofand 62. 37 30 Arenvik 61 41 30 Mines d'Igghéfand en Hellîngie 61 38 La dernière carre de Suéde marque le golfe de Tarrebi , comme le plus feprenrrional qui foir au nord oueft dans la Bornie orienrale ; mais celui de Hwiro , ou Hwitofwick , s'étend plus au nord, ainû" qu'il eft marqué dans la carte de Stranncrona. Celle-ci eft très fautive dans la Situation des lieux , mais fort exacte pour la forme des côtes. On croit communément que l'hiver eft d'autant plus rigoureux , & le voyage en traîneau d'autant plus facile , qu'on avance vers le nord : on ne foupçonneroit pas qne cette voiture , dont on peut toujours faire ufage à Torne au milieu de novembre, ne peut pas être employée dans le même temps au milieu des montagnes , à trente milles plus au nord. Cependant le côté feptentrional de cette chaîne de montagnes étant moins élevé , le froid y eft plus tardif ; il y tombe moins de neige. Lorfque tout eft glace du côté de Torne, entre la Botnie occidentale & la Norwege , on n'éprouve dans l'autre partie que des gelées pafla- geres. lorne . . ... . 65 50 30 Rovaniémi , paroifte de Kémi en Finlande 66 30 o Le bas Gaeska: , ferme dans la même paroifte . 6j 1 Mines de Kenghis fur la rivière de Torne . . 67 iz Kaukone marché de la province lapone de Kittilœ . 67 18 Ioukaïerf, églife & marché . . . 67 5 ' Bas Muonio, & Ollifgord . . . 67 59 Tépafto, nouvelle habitation en Làponie . . . 6S t Paloïoenfou . . . . . 1749. 4 août, immer. du ier. Abo. . .10 » 32 ' Bologne. . 9 17 43 32 11 idem. Abo. . . 1 1 j£ 36 Bologne. . 11 13 20 43 16 idem,, immer. du 2d. • Abo. . . 12 26 57 Bologne. . 11 43 41 43 I(j •moyen. 43 21 Différence entte lés méridiens d'Upfal & de Bologne. . ." 25 30 Différence entre ceux d'Abo &. d'Upfal. ....... ". i7' 51' long itude. 4° kpui s Upfal, 5 . • < )> • • 5 . M . • 4 • • 1 5 • " • • ■ 5 . • « 4 6\ IX h 16' 30" Paris .... 8 2; ;<> Différence . . : . . ih 2' 5 uê MÉMOIRES ABRÉGÉS La moyenne eft i heure i minutes 50 fécondes , ou 150 41' 30' de longitude orientale de l'obfervatoire de Stockholm depuis le méridien de l'obfervatoire de Paris. La longitude orientale de ce dernier en- droit depuis le méridien de l'île de Fer , eft 190 î î" 45" : am*j Ia longitude orientale de l'obfervatoire de Stockholm depuis la même île, eft de 3 5 degrés 36 minutes & 15 fécondes. Pierre Wargemin. Longitude & latitude de Greifsvald. 1_,A longitude de cet endroit a été déterminée par des obfefvationî d'éclipfe des fatellites de Jupiter faites à Greifsvald, Stockholm, Up- fal , Lond , ôc Abo. 1754. 12 mai émerfion du 1. à Stockholm Greifsvald Différence du 1 à Stockholm Greifsvald Différence 1756. 19 mai émerfion du 1 Différence . ~> Moyenne 1754. 27 mars émerfion du 1 à Stockholm Greifsvald à Upfal Greifsvald Différence . . '. . . u mai émerfion du 1 a Upfal . Greifsvald Différence X75<5, 19 mai émerfion du 1 à Upfal . Greifsvald Moyenne 1754. 27 mars émerfion du 1 à Greifsvald Lond . Différence . . , • 1756. 19 mai émerfion du 1 Différence à Greifsvald Lond . 10" 9 16' 5 9 1S 10 17 40 13 \S 5 5 «9 11" ] o J7 57 15 47 5S ion 1 1 10 17 1 1 55 11" 10 io1* 10 »5 20 18 io" 10 1 '7 34 17 44 37 18 20 1 »7' 'S 19 15 5<ï 14 1 58 13 48" 20 1 41 1' 19" 58 ij S6 5* 20" »754< V DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 117 1754. 11 mai cmerllon du i à Abo . . nh 30' tj" Greifsvald . . . 10 ç; 19 Différence .... 34' 56" 1755. 3 février émerfion du 1 à Abo .... i-v1' jtf 40 Greifsvald . .14 o 56 Différence 35' 44" 5 février émerfion du 1 à Abo .-..., <>K 435 Greifsvald ... 8 19 11 Différence 35' 14" Moyenne 35 11 La différence du temps entre Greifsvald Se Upfal eft de 16' 10"; entre Srochoklm & Greifsvald 17' 44". Si on fouflrait de celle-ci la dif- férence entre Upfal & Stockholm qui eft 1' 40" , on aura de nouveau pour différence entre Greifsvald & Upfal 16' 4". On a aufïi entre Upfal Se Lond 17' 25". Si on en ôte 1' 10" différence entre Lond Se Greifsvald; on a encore entre Upfal & Greifsvald 16' 5". Enfin, lî de 35' 21" diffé- rence entre Abo Se Greifsvald on ôce iS' 4" différence entre Upfal Se Abo, il refte entre Upfal 6c Greifsvald 17' 17"' La moyenne eft 16' 26" ou 40 6' 30" de longitude occidentale depuis le méridien d'Upfal, (ouji0 9' 15" depuis celui de l'île de Fer). Le réfulrat des obfervations d'Abo s'éloignant affez confidérablement des trois autres , on peut attribuer cette différence à des circonftancîs parti- culières, telles que la différence des inftruments , celle de l'air , Sec. Il fera donc nécelïaire de déterminer de nouveau cette même longitude , & de regarder le réfulrat que l'on donne ici, feulement comme un à peu-près , qui eft cependant afTez exact pour prouver que Greifsvald eft mal placé dans la plupart des cartes , ainfi que toute la côte de Pomé- ranie. (Si on prend une moyenne entre les trois autres réfultats précé- dents qui paroiflenr les plus sûrs , on trouve la longitude de Greifsvald de 40 2' 15 à l'oueft d'Upfal , ou 31° 15' 3o"à l'eft de l'île de Fer (/) ). Un grand nombre de haureurs d'éroiles &.' du fol=il , obfervé furtour pendant le folftice d'été , ont donné pour laritude de Greifsvald 5 40 4' 25". Les carres géographiques Se les hydrographiques lui donnent 15' & quelques-unes jufqu'à 30. Mayer. Longitude S" latitude de Cdianeborg. Une moyenne prife entre vingt -cinq , déterminations de l'éclipfe de lune du 1 8 mai 1761 ( v. édipfe ) , adonné pour différence entre le méridien deSrockholm &: celui de Caïaneborg ;S minures Se 40 fécondes de longirude orientale. L'éclipfe de foleil de la même année a donné 38' 38". Quelques éclipfes des fateliites de Jupiter ont donné de plus grandes différences , Se furtout une obfervée à Marfeille. La moyenne entre toutes donneroit 58' 16" ; ce qui diffère peu delà dérermination Coll. acad. part, cirang. tom. 11. E e 2i8 MÉMOIRES ABRÉGÉS parla lune; mais celle ci étant prife entre i\ réfultats paroit la plus sûre. Réduite en degrés elle donne pour longitude orientale depuis Stockholm 9° 40' , & ''depuis 1 île de Fer 450 16' 15". La latitude déter- minée par le foleil , & par Aréturus eft de ($4° 1^.^': Dans la carte d'Eutope de M. D.mville , la longitude de Caïaneborg eft trop grande de 18 minutes, & la latitude de \6 minutes. La carte de Suéde de 1747 a la même erreur en latitude : mais la longitude y eft trop grande d'environ 15 minutes. And. Planckmann. Paflhge de Mercure par h difaue du fole'd. C e paftage fur obfervé à Stockholm le 6 mai 1753 autant que le temps nébuleux de ce jour put le permettte. La première colonne de la table fuivante contient le temps vrai des obfervations -, la féconde , la dif- férence du temps en afcenlion droite , entre le bord oriental ou occiden- tal de Mercure & du foleil : E marque le bord oriental ; O , l'occiden- tal. La différence du temps entre le paftage des deux bords du foleil par le fil vertical fut toujouts entre 1 miuutes 1 5 fécondes &c 1 minu- tes 14 ; on a pris pour moyenne 1 minutes 15 \ fécondes. La troifieme colonne contienr la différence en afcenlion droite en- tre Mercure Se le centre du Soleil , déduite de la cplonne précédente & réduite en minutes & fécondes d'un degté. E lignifie que Mercure étoit à l'eft du centre du foleil ; O , qu'il étoit à l'oueft. Dans la quatrième on trouvera la différence de la déclinaifon en parties du degré entre le bordfeptentrional du Soleil & le centre de Mercure, telle que les ob- fervations l'ont donnée immédiatement pour chaque temps. Elles peuvent être fautives de quelques fécondes , foit par la difficulté d'obferver le contaét du bord &c du fil , foit par d'autres circonftances. La cinquième colonne' contient la différence des déclinaifons , cor- rigée par la différence de la réfraétion & de la parallaxe fuivant la hau- teur du Soleil à chaque obfervation. On a pris la parallaxe horifontale du Soleil de 10 fécondes, & celle de Mercure de 1 S fécondes. Le demi-diametre du Soleil étoit d'environ 1 5 minutes 5 5 fécondes. I. II. ! III. 1'/. V. | Temps. juin 1761 , tours les aftronomes de Suéde étoient prêts à obferver Vénus. Ils s'étoient pourvus de bons mftruments , de télefeopes faits avec foin , de lunettes de 1 5 ou 20 pieds , & de lunettes acromatiques. Un d'eux fe rendit vers le nord : mais la quantité de neiges tombées cette année l'obligea de s'arrêter à Caïaneborg. Le ciel fut ferein dans prefque toute la Suéde : les feules vapeurs de l'horifon nuifirent à î'obfervation. Leur tremblement ordinaire occafionnoit au bord du foleil des inégalités apparentes : on eut peine à diftinguer avec préci- fion le premier contact. Upfal. \J n s'apperçut à 3 h. 20 m. 45 f. que le bord de la planète avoic pafTé celui du foleil , Se on eftima que le contact ne s'étoit pas fait plu- tôt qu'à 3 heures 10 minutes. On obferva le contact intérieur vers 3 heures 37 minutes Se 43 fécondes. On mefura la diftance entre les cen- tres des deux aftres , Se la plus petite élongation fut trouvée entre 9 minutes 50 fécondes & 5 1 , en prenant par diamètre du foleil 31 minutes 35 fécondes {. Ces deux grandeurs font alors comme 104 a 354, ou 521 à 1671. Le diamètre de Vénus fut cherché par la diftance des deux bords de cette planète au centre du foleil , &: trouvé dans le rapport de celui du foleil au plus comme 17 à 555 , & au moins comme 10 à 334 : ainfi il n'eft pas au-deffus de 58 , 6 , Se au-delïous de 5^ , 4 fécondes , dont la moyenne eft 57, 5. Cette même mefure fut trouvée plusieurs fois , Se afin de s'en afTurer davantage , on prit le diamètre d'abord trop grand & enfuire trop petit ) la moyenne tomba toujours entre 57 & 58 fécondes. Un des obfervateurs vit avec une lunette de 20 pieds deux bandes plus claires que le relie de la planète , qui fe croi- foient en la traverfant ; elles lui parurent conltantes , Se toujours les mêmes lorfqu'il rapportoit l'ail dans la lunette après deux ou ttois mi- nutes d'abfence : cependant il elt le feul qui les ait apperçues. Le contact intérieur de la fortie parut fe taire vers 9 heures 28 mi- nutes , & l'extérieur ou celui de la fortie totale à 9 heures 46 minutes Se 19 fécondes. Celui-ci fut obfervé par deux aftronomes à une féconde près. S tramer , Matkt , Bergman , Mtlandir. Stockholm. V ers 3 heutes 21 minutes 37 fécondes, on apperçut au bord du foleil parmi les vapeurs flottantes , une tache fixe , Se l'on tut bientôt afTuré que c'étoit en effet la planète. Llle parut totalement entrée vers 3 heures 38 minutes 27 fécondes : un autre obfervaieur ne déter- mina l'iiuuierlion totale cju'à une minute deux fécondes plus tard. Le 222 MÉMOIRES ABRÉGÉS diamètre de Vénus ayant été mefuté , fut trouvé tout au plus de 5$ fécondes. Le contact intérieur ou le commencement de l'émerfion pa- rut le faire à 9 heures trente minutes 8 fécondes , ou tout au plus j fécondes plus tard. L'émerfion totale eut lieu au plus tard à 9 heures 49 minutes 9 fécondes. Klingenflicrna , Vargcnùn , Vilke. Cdiancborg. J_,A latitude de cet endroit efl: à peu - près de 64 degré 13 minu- tes '1 , la longitude ou différence orientale du méridien de Stockholm , de 39 minutes 2.0 fécondes, ou 9 degrés 50 minures. La férénité du ciel fut troublée par la fumée de quelques bois qu'on brûloit pour en faire des champs : un vent d'eft alfez violent la dillipa vers 5 heures du matin. Vers 3 heures 59 minutes 56 fécondes, on apperçut une perite échancrure au bord fud oriental du foleil , Se quelques fécondes après on fut affûté que c'écoit la planète. L'émerfion totale parut avoir lieu à quatre heures 18 minutes 5 fécondes. On obferva le contact inté- rieur de la fortie à 1 o heures 7 minutes 5 9 fécondes , & l'obfervareur croit que ce moment elt précis. L'émerfion fut totale à 10 heures 26 minutes 22 fécondes. Plankmann. Aho. L'immersiou totale de la planète fe fit à 3 heutes 55 minutes 50 fécondes: le contact intérieur d; la fortie à; 9 heures 46 minutes 59 fécondes : l'obfervareur regarde cette dernière obfervation comme sûre. L'émerfion totale à 10 heures 4 minutes 41 fécondes. Ioujlander. V Hernofand. en us entra fur le difque à 3 heures 20 minutes 40 fécondes : elle y étoit toute entière à 3 heures 28 minures 16 fécondes : mais, fuivant lin autre obfervateur ce ne fut que 9 fécondes plus tard. A 9 heures 28 minutes 52 fécondes , le bord de la planète parut toucher prefque celui du foleil ; mais ce dernier ne fut pas interrompu avant 9 heures 29 minutes 21 fécondes. A 9 heutes 46 minutes 35 fécondes , le dif- que fut libre fuivant un obfervateur : un autre y vit encore la planète 12 fécondes plus tard. Ghifler.Strxm. Calmar. V_,et endroita 56 degrés 40 minutes { de latitude , &C 1°. 36' 45" de- puis le méridien de Stockholm. L'immerfion commença vers 3 heures 19 minutes 16 fécondes. Elle parut totale vers 3 heures 32 minutes 46 fécondes : on ne vit la planète pleinement environnée de lumière qu'à 4 heures 33 minimes 1 féconde. Le contact intérieur de l'émerfion DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 113 eut tïeu à 9 heures 23 minutes 40 fécondes , &c le dernier contact à 4 1 minutes 1 5 fécondes. Wikjlrizm. Carls-Crona. J_i e s nuages empêchèrent d'y obferver l'immerfion. Le premier con- tact de l'émerfion parut fe faire à 9 heures 10 minures : un des obfer- vateurs l'apperçut 6 fécondes plus tard. Suivant l'un d'eux , l'heure de l'émerfion totale fut 9 heures 39 minutes 16 fécondes ; fuivant l'au- tre 5 fécondes plus tard. Il y avoir tant de vapeurs qu'on n'eut pas befoin de verres colorés. Ceit à cette différence que les obfervareurs ont attribué la différence d'une minute entière , qui eft entre leur obfervation dans la durée de l'émerfion , & celles de touts les autres endroits. BerçJIrœm , Scgo/Jbcem. Lond. \J n ne put y obferver que l'émerfion. Le premier contact fe fit à environ 9 heures 10 minutes 44 fécondes ; le dernier à 9 heures 29 minutes 11 fécondes. Un des aftronomes alTiire qu'il a vu le bord de la planète fur le difque 4 fécondes plus tard. Schcnmarck , Bour- mcjler. Lands-Crona. V_y n y vit le contaéKntérieur pour la fortie vers 9 heures 9 minutes 21 fécondes, ou au plus tard 14 fécondes. Le bord du foleil parut inter- rompu à 9 heures 9 minures 48 fécondes , & la planète quitta totale- ment le difque à 9 heures 27 minutes 23 fécondes. Brimer , Dihn. Tome. \J n nuage qui couvroit le foleil s'étant diffipé , on apperçut à 5 heures 45 minutes 44 fécondes que l'immerlion étoit commencée; mais il ne pouvoit y avoir que quelques fécondes écoulées depuis le contact. Sui- vant un des obfervareurs , l'immerfion totale a eu lieu vers 4 heures 3 minutes 54 fécondes , & au plus tard 59 : fuivant un autre, ce n'a été que vers 4 minutes 1 féconde. Le premier a oblervé le commencement de l'émerfion à 9 heures 54 minutes 6 fécondes; l'autre n fécondes plus tard : quelques perfonnes qui obfervoient l'image du foleil intro- duite dans une chambre obfcure , difent n'avoir vu l'émerfion commen- cer qu'à 22 fécondes. Elle a été totale vers 10 heures n minutes 22 fécondes. And. Hclluuc , Hœggmann , Laglurborn. Touts les obfervareurs ont vu la planète environnée d'un cetcle lumineux. Quelques-uns y ont apperçu , ik au corps même de la planere , des changements de couleur qui paroifienr provenir de rayons rompus par une aunofphere. .11 y en a qui ont obfervc au moment du dernier 224 MÉMOIRES ABRÉGÉS contait de l'immerfion , que le bord du difque Se celui de la planète leur ont paru comme adhérents, il leur a femblé que le corps de la pla- nète s'allongeoit & fe rerminoit comme une pointe vers le bord du difque. On n'étoit pas porté à croire que cette brillante planète fût environnée d'air 3 mais , puifque l'obfervation nous a prouvé qu'elle l'eft cependant, nous n'avons aucune raifon pour douter que les autres ne le foient aufli , & l'analogie entre elles Se la terre fe trouve ainfi de plus en plus confirmée. Quant au prétendu fatdlite de Vénus, per- fonne ne l'a vu. Les obfervareurs les plus habiles & les plus expérimentés, ont différé dans le même lieu depuis 2 jufqu'i 17 fécondes. Ceci ne paroîtra pas furprenant , fi on fait attention au mouvement très lent de la planète , qui ne parcourait en 15 fécondes que la 216000e partie d'un degré. Cet efpace ne comprend que la 1896e partie du diamètre du foleil. 11 eft donc très difficile de l'apprécier fur le bord du difque; & fi on ajoute les inégalités des inftruments , celles des verres , celles de la vue ou de l'imagination de chaque obfervateur , (celles qui peuvent être caufées par les atmofpheres ( t ) , la différence de quelques fécondes dans les obfervations paroîtra un effet naturel &nécelfairedescirconftances. Si on compare les obfervations faites à Paris à celles qui viennent d'êrre rapportées , on trouve que la paralaxe du foleil eft un peu au- delfous de 10 fécondes , Se que le diamètre de Vénus eft au plus de 58 fécondes ou de la 37e partie de celui du Soleil. Si elle étoit à mêmediftance de la terre que le foleil , fon diamètre apparent feroit de 1 6 fécondes \ : mais la terre vue du foleil a un diamètre d'environ 1 8 fécondes : ainfi , Vénus qn'on avoit cru jufqu'à préfent un peu plus groiïe que la terre , eft un peu plus petite. P. W^argemin. Edipfc de foleil. V^jEtte éclipfe fut obfervée à Hernofand le 16 octobre 175;. Le commencement à 10 heures iz minures 19 fécondes, le conradt inté- rieur de l'immerfion à 1 1 heures 20 minutes 3 1 fécondes. La fin à 1 2 heures 10 minutes 54 fécondes. N. Ghijler. Eclipfe de lune. J_iE 18 mai 1761 , on obferva dans plufieurs endroits de Suéde une éclipfe de Lune remarquable par plufieurs circonftances. La lune étoit peu éloignée audefTus de l'horifon , lorfqu'on apperçut àStockholmle commencement de l'obfcurité. 11 étoit alors 9 heures 25 minutes. Venomire. Ombre. Commencement .... 911 3 i' 50" . . $h 3 2' 34" Grimaldi 9 34 59 .. 9 35 49 Schickard 9 38 4 .. 9 38 48 Mare humot .... .. .... o 39 26 Galilée DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. %i<; Galilée : GafTendi Kepler Bufiald Ariftarque Tyko Copernic Infuk finus medii . . . 1 Eratoflhenes i Timokhares ..... i Manilius » Mare ferenicatis .... » Archimedes 10 Plato » Plinius i Snellius . . .... i Promoncor. acut. . . . i Langrenus 1 Proclus i Mare crilîuin . . . . i Immerlion totale . . . i Pénombre. 4* 44 45 47 S* 5 + M 5 10 4i 28 5 16 37 25 33 iS ■9 20 17 i9 31 40 iS » 5 '48 1(7 5a 59 20 22 9 9 9 9 9 9 9 10 10 10 10 xo 10 10 io 10 10 10 10 10 10 Ombre. 3 9' 45 47 45 » • « 12 *9 25 12 30 22 1 2 34 24 12 3<ï 59 • ■ 1 2 37 4(î » n »J , 1 2 37 57 12 44 37 • 1 2 45 51 12 50 6 » 33 )> 12 51 47 1 2 51 7 1 2 55 6 12 55 32 12 5« 57 • '3 0 35 *3 »3 48 , ■ '3 1 1 1 M 6 49 • ■ M 7 17 n »> » * • '3 9 57 13 1 1 7 • • M !7 26 «3 18 J5 • ï> » • 1 » J) • 13 11 8 1 \ 16 » • » M » Pendant l'émerfion l'ombre étoit plus terminée , la pénombre plus diftin&e Se moins grande que dans l'immerfion. Suivant les tables de Mayer le commencement devoit être à . . . 17 i 18 49 1 4« 4* 48 44 54 3» 4 ) Terra angiica , creta fullgnia, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 243 feu comme le falpêtre , mais fans pétillement ni fumée , ni flamme. Le goût en efl: frais , falé , ni acide , ni acre , ni fétide. Le re/în.i gaLlarum , l'huile de tartre par déliquium, le vitriol martial , l'efpritde fel ammoniac , le fublimé , le firop de violette , la teinture de tour- nefol , ne le changent pas. Dilïous avec le fel de faturne , il devient blanc comme du lait. Expofé à l'air chaud , il tombe comme une chaux en poudre blanche & fine , que l'on peut difloudre & faire cryftallifer de nouveau. On voit que ce fel efl un vrai natron, tel qu'il a été catadtétifé pat M. Linné ( a ). S'il contenoit de la chaux , l'huile de tartre pat déliquium l'auroit fait blanchit, &: enfuite jaunit. Si le fel commun y dominoit , le fucre de faturne l'auroit précipité en poudre fine : fi le vitriol de mars, ou un alcali , ou un acide y dominoit , il changetoit la coulent de la teinture de tournefol 6c du firop de violette. Le fel admira- ble de Glauber a le même goût , la même forme , &: les mêmes pro- priétés : le natron ne feroit-il pas un fel commun combiné avec l'acide d.u vitriol ? /. Jul. Salkbirg , apoticaire de l'amirauté. Pierres & verres dijfous par les acides minéraux. KJ n a trouvé dans la mine d'or d'Adelfors une efpece de zéolite (b ) friable d'un rouge- pâle , qui fe divife en petits gtains à côtés plats & brillants comme ceux d'une certaine efpece de gipfe. A la flamme & au chalumeau elle devient grife, &: dès qu'elle a rougi , il s'en détache des gourres claires & phofphoriques qui , après un léger bouillonnement fem- blable à celui du borax dans le feu, fe durciflent de nouveau & devien- nent difficiles à fondre. Réduite en poudre groffiere , & mife au feu fans fondant en uncreufet , elle y forme une marte grife continue au fond du creufet , & grenelée au-deflus & au milieu. L'eau forte verfée fur cette pierte , lof fqu'elle n'a pas été calcinée, y excite un bouillonnement violent qui cefle bientôt. Une petite quantité réduite en poudre fut aufli couverte d'eau forte. L'etfervefcence ayant cefle , on trouva une demie heure aptes qu'une pattie de la poudre s'étoit précipitée , tandis que l'autre, dilïbute par l'efptit , avoit com- pté avec lui une gelée rougeâtte & tranfpatente comme une corna- line. La diflolution de la même pierre dans l'acide du fel , & dans celui du vitriol, forma la même gelée, mais moins promptement. Le vinaigre diftillé atraque aufli cette zéolite , & la diflout , mai? ne donne aucune gelée. La plus forte huile de vittiol la dilîout d'abotd avec fotee & la coagule : cependant la diflolution ne devient point gélatineufe à moins qu'on n'y vetfe beaucoup d'eau , ou qu'on ne falTe l'expérience avec l'efprit de vitriol. Cette diflolution étendue en (a ) Syfl. nat. tom. 5. pag. 88. idit. 15. Vindob. (A) V. Mém. de l'acad. ae Suéde i7îfi. & encyclopédie, art. zéolite. (t) Hhij 544 MÉMOIRES ABRÈGES beaucoup d'eau , fut expofée à l'air extérieur par un froid très vifl Après quelques jours on la trouva en gelée couverte de petites émi- nences de forme conique , compofces de rayons qui partoient du centre de chaque éminence , & s'étendoient comme les aiguilles du régule d'antimoine étoile : c'eft la forme aflfe&ée à cette zéolite, lorfque nul obftacle ne la trouble. On fait qu'il y a des verres que les acides attaquent : il y en a même que les vins dilTolvent. Ce défaut du verre peut être caufé par la mau- vaife qualité des fables que le verrier ne connoît pas. On l'a éprouvé par différents mélanges dans les proportions fuivanres. Parties. Argille. Chaux. Borax. Quarts. Silex. i i . t 5 3 2. . . . • ■ - 3 1 5 7 4 9 . . . i I 2 • • ■ 3 z 2 ■ •'■'■ i 1 i . . i i • - Spat. défait Verre atraqué par les acides & con- verti en gelée. Verre attaqué' par les acides; mais il n a point donné de gelée. Verre converti en gelée par les aci- des. On a employé dans ces expériences la chaux ordinaire de Gothie , & la chaux de coquilles , & on n'y a trouvé aucune différence. Le verre commun & le verre de bouteilles mis en digeftion dans l'acide vitrio- lique , n'ont point donné de gelée : mais l'huile de tartre verfée dans le dilfolvant , en a féparé un précipité de particules de verre. On trouve fouvent dans les mines de Suéde une pierre noire , ferrugineufe , &c çrevalfée , qne les mineurs nomment trapyskœl , ou ugdskœl , ou fvartj- kœl. Elle fond aifément fans flux, & on l'emploie dans les verreries fous le nom de pierre noire , pour faire des bouteilles : ce verre n'eft poinc attaqué par les acides minéraux , & ne donne aucune trace de gelée. Le cryftal de la manufacture de Stockholm , mis en digeftion dans l'acide vitriolique , ne donne ni gelée , ni précipité. Le fpat greffier pur rougi, éteint dans l'eau & pulvérifé , a été mis en digeftion pen- dant deux mois dans l'huile de vitriol ; mais on n'a point obtenu de gelée. L'huile de tartre en a féparé un nuage léger qu'on doit plutôt attribuer à la terre contenue ordinairement dans cette huile , qu'à une dilfolution réelle du fpat. Les cendres d'ablnuhe bien calcinées & lef- fïvées , ont préfenté le même réfultat. Mais celles de bois de bouleau flotté ayant été tamifées, leflivées à l'eau chaude avec le plus grand foin & féchées , n'ont rien perdu de leur nature calcaire : elles ont fait effervefeence avec les acides. On les a mifes au feu de fulîon feules dans un vailfeau fermé : le milieu de la malle elt relié friable ; mais DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. ?4y auprès des bords du creufet , on a trouve un verre de couleur verte, que l'huile de vitriol .1 dilfous & converti en gelée. Lorfqu'on a trouve la vraie proportion du menftrue avec le verre , il commence à cpaillir peu à peu , tandis que la poudre de verre fe bourfoufle , Se occupe un plus grand efpace : alors il ne faut plus agitet la diffolution : fi on la remue on en rair une marte trouble Se fans tranfparence. Plus L'âvaporation tient de la gelée, plus elle feche & de- vient compacte à peu près comme un fpat calcaire. Elle fe fond or- dinairement , & la fracture paroît écailleufe Se brillante comme celle du verre ou du filex. Elle demeure tranfparente ; cependant la deffic- cation la rend un peu moins diaphane. On peut l'édulcorec , tandis qu'elle eft encore entière ou comme une colle cpaifTe , en l'étendant Se la divifant dans l'eau diftillée , renouvellée jufqu'à ce qu'on n'y fente plus l'acide. Cette opération ne lui enlevé pas [on gluten , Se ns l'empêche pas de fe duteir en féchant : cependant la gelée qui a féché en malle entière , paroît un peu plus compacte. Celle qu'on a obtenue d'un mélange à parties égales de chaux éteinte de Gothie Se d'argille blanche ou terre à pipe de Cologne, ayant féché en mafTe , a donné à fa fuperficie des fleurs d'un goût acide avec de vérirables cryftaux d'alun. Ce produit prouve la doctrine de M. Pott , qui dit que la bafe de l'alun eft une argille à laquelle la vitrification n'enlevé poinr la propriété de former ce fel avec l'acide vitriolique. Lorfque cette gelée a été expofée quelque, temps à l'air froid fans être agitée , l'alun s'y eft formé en gros cryftaux , tant à la fuperficie qu'au milieu & au fond. Les gelées des autres mélanges n'onc donné aucuns cryftaux , mais feulement des rieurs acides. Les lotions qu'on en a re- tirées ont laiiré après l'évaporation une fubftance alumineufe en flocons: c'eft peut-être la furabondance d'acide qui en a empêché la cryftalli- fation : lorfqu'il y a trop de menftrue , la gelée ne prend aucune cen- fiftence. On a trouvé auffi dans ces flocons alumineux un mélange de chaux qui les rendoit félénitiques. L'addition de la chaux de cuivre à l'un d.as mélanges , & du cobalt calciné à l'autre , a donné des verres colorés , ce premier en roucre qui dilTout dans l'acide vitriolique , s'eft converti en gelée couleur céladon ou aiguë- manne ; le fécond an verre bleu Se une gelée rofe. L'édulcoration a emporté ces couleurs. Ces gelées , ayant été édulcotées Se féchées, attirent fortement l'humi- dité , & fe fendent avec un petit bruit, jufqu'à ce qu'elles foient ré- duites en un fable fin. On ne peut leur enlever cette propriété que pat une chaleur douce , augmentée peu à peu jufqu'à la fotte rougeur : alors elles deviennent compactes Se allez femblables à une pierre. Si on les a bien édulcorées , elles ne font plus attaquées ni par l'hu- midité , ni par les alcalis , ni par les acides. Lorfqu'aptès les avoir rougi on les expofe au feu de tulion , la furface fe glace & tranfude un peu fans devenir effectivement fluide : alors elles font friables , fari- Beufes à la fractute , femblables à une pierre à chaux calcinée , mais 246 MÉMOIRES ABRÉGÉS quant à l'extérieur ; elles ne font efFervefcence ni avec l'eau , ni" avec les acides. Il faut obferver que la chaux n'elt convertie en gelée par les acides minéraux , que lorlqu'elle a été fondue & faturée avec une aurre efpece de terre , de pierre , ou de fel vitrifiable , de forte qu'elle ne fa (Te plus d'effervefcence avec les acides. C'eft ainfi que la nature a prépaté la zéolite qui , lorsqu'elle eff pure , ne fait point efFervefcence dans les acides , & qui doit être cependant regardée comme vraiment calcaire , quant à la portion qui fe coagule. Si la zéo- lite d'Adelfors bouillonne un peu lorfque l'efprir de nitre la touche; c'eft qu'à la furface il y a une légère couche de chaux qui ne pénétranc pas dans l'intérieur de la pierre, ne produit qu'une ébullition momen- tanée. Les expériences précédentes femblent nous conduire à dévoiler le pro- cédé de la nature dans la formation du filex ; elle nous montre elle- même dans la terre de Lemnos une fubftance gélatineufe , femblable à celles que l'art vient de nous offrir. De même que les gelées précé- dentes, cette terre attire l'humidité & fe fend enfuite avec bruit. L'ap- parence des gelées à la fracture , leur fixité au feu , leur réfiftance aux acides & aux alkalis , leur donnent une grande reflemblance avec le cail- lou , qui devient au grand feu , opaque , blanc , friable , femblable à une chaux , il ne paroît différer de ces corps coagulés , qu'en ce qu'il eff plus dur , en ce qu'il n'attire pas l'humidité avec la même force , & ne tombe pas comme eux en fatine ; mais cette différence ne peut elle pas être l'effet d'un defTéchement plus long ou d'une combinaifon plus parfaite de la chaux avec certain corps? Anton, de Swub. Dijfolution de l'or dans ï1 eau forte. J. rente marcs d'or Se d'argent fondus enfemble dans la proportion de \6 à 3 , y compris un peu de cuivre , furent mis dans un creufet , Se l'on y verfa de 1 eau forte d'abord foible , Se étendue avec un peu d'eau , enfuite décantée Se remplacée par de l'eau de plus forre en plus forte : on mit un chapiteau à la cucurbite , & l'acide employé pour le départ fut recueilli dans un récipient. Quoique la chaux reftée dans la cucurbite fût feche , ou plutôt eût l'apparence Se la confiftence d'un fel , on voulut y verfer de nouvelle eau forte , afin d'enlever le peu d'argent Se de cuivre qui pouvoir y refter. Lorfqu'elle eut bouilli quelque temps , on la dé- canta dans un vafe à part , dans le deffein de l'employer à de nouvelles dilïohuions. Elle étoit de couleut jaune ; mais comme c'eft la couleur de cet acide , lorfqu'il efl fort , on n'en foupçonna point une autre caufe. Les premières dilïolutions avoienr une couleur bleuârre qu'elles tenoient du cuivre. On voulut éprouver quelque temps aptes fi l'argent du départ ne contenoit pns un peu d'or : on prit donc cette derniete eau forte re- tirée de deffus l'or , on y fit difToudre un peu d'argent , & on vit avec furprife qu'il s'y précipitoit beaucoup d'or , quoiqu'on n'eût omis aucua DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. î47 foin pour faire exactement le départ : pour plus de fureté , toutes les dif- folucions d'argent avoient écé pallées par un papier épais & plié en qua- tre ; un peu du même argent diffous dans une autre eau lortc , ne pré- cipita point d'or. Comme il étoit évident que la précédente en contenoic , on prit un marc d'argent , petit poids d'effai ; on verla deffus un peu de cette eau forte, Se on le mit fur le feu dans une petite cucurbite. Elle devint d'a- bord verte , enfuite claire , Se rendit un or qui tomba en maffe , Se que ni édulcoration , ni décantation , ni rougi , ne put divifer en petites par- ties , comme lorfqu'ii v a un peu d'or dans beaucoup d'argent ; cet or pefoit deux onixs du même poids , Se faifoit par conféquent un quart de l'argent dilfous. La même eau forte diftillée a laifTéune poudre brune, qui étant bien cdulcorée Se filttée en un double papier , a donné à la coupelle un grain d'or pefanc quatre grains trois quarts , Se un grain d'argent pefant ttois grains : on n'y a trouvé aucune partie de cuivre , fans doute parce que les diffolutions précédentes l'avoient pris en entier. Déplus on a remarqué que cette eau forte ayant été gardée quelque temps, dépofoit peu à peu une poudre brune. L'efprit de nitre avoit été tiré d'un falpêtre très pur par celui même qui a fait cette découverte ; il y avoit ajouté du vitriol , afin que l'efprit de nitre paffàt mieux , plus facilement , Se avec moins de feu. L'acide vi- triolique produit ces effets en prenant la place de l'acide nitreux , Se s'u- niflant à fa partie fixe ou à fon alkali. Dans la difhllation de cette eau forte , le feu fut augmenté peu à peu , jufqu'à ce que les vapeurs rouges du falpêtre eulfent paru ; mais il ne fut jamais pouffé jufqu'à la vapeur blanche , &on a pris à cet égard routes les précautions connues. Ce procédé ne peut pas manquer de donner un pur efprit de nitre mêlé feulement de plus ou moins de parties aqueufes. Mais quand même l'acide vitriolique fe ferou élevé ; cet acide , ni fort, ni foible , ni feul , ni joint à l'eau forte , ne peut diffoudre l'or. L'argent au contraire fe diffout très bien dans l'efprit vitriolique bien pur , & fur- tout dans l'huile claire de vitriol. 11 Ti'en eft pas ainfi par la voie feche : l'acide vitriolique, joint à un alkali Se à un phlogiftique , diffout l'or Se l'argent Se tous les métaux Se toute fubftance métallique : il peut être regatdé fous cette forme , comme un menftrue général des métaux , ou plutôt comme une pattie intégrante de ce menftrue. Si le diffolvant employé dans l'opération précédente eût été une eau régale , il n'eût pas diffout l'argent ^ mais celui-ci s'étoit emparé de l'ar- gent comme de l'or , Se pouvoir , en recevant une plus grande quantité d'argent , laiffer tomber l'or. 11 eft donc certain que l'efprit de nitre dif- fout ce métal j mais il ne s'unit pas fortement à lui ; la chaux de ce métal tombe d'elle-même , & une chaleur médiocre l'en fépare entièrement. L'union de ce même efprit & de l'argent eft beaucoup plus forte , & il eft très difficile de l'en feparer entièrement. G. BiunJt. Cette expérience a été répétée en prélence de toute l'académie : on a mis dans une cucuibite de 1 eau force où l'on avoic déjà dillous de l'or 24S MÉMOIRES ABRÉGÉS de la manière précédente : une autre cucurbite étoit remplie d'eau forte ordinaire. On mit dans l'une & l'autre un peu d'argent pur , & dès qu'il fut differns dans les deux vafes , on vit tomber une maire que l'on re- connut au rougi pour de véritable or (a). Cette expétience prouve que l'eau forte dilîbut en effet l'or. Si ce métal eût été contenu dans l'ar- gent 5 pourquoi n'auroit-on pas eu ckms les deux eaux fortes un or pré- cipité , puilque l'argent mis dans l'une & l'autre étoit du même mor- ceau ? Si ce menftrue n'eût pas été de l'eau forte , mais de l'eau régale ; comment l'argent auroit-il pu être difTous par cette eau , que jufqu'à pré- fent l'on a cru ne pouvoir dilfoudre que l'or ? Ce métal eft fi précieux , & en ufage depuis fi long-temps , que notre fiecle devoir peu s'attendre à perfectionner le procédé employé pour fon départ. o De For blanc ou platine. n trouve aux Indes occidentales un fable de couleur brune , com- pofé de grains de fable noirâtres , de mine de fer en grains qui ont la couleur de ce métal Se que l'aimant attire , de quelques grains d'or pur , de parricules triangulaires planes , à corés inégaux , aulïi blanches que l'argent , tk. que l'aimant n'attife point. Ces particules reflemblent a un fer blanchi par quelque caufe étrangère , & quoique l'aimant n'agilfe pas fur elles , elles font aulli ductiles qu'un fer puilfe l'êrre. On les a fait rougir , & l'aimant n'a pas eu plus d'aition fur elles ; les particules fe calcinant au feu & ne fe confumanr pas , comme il arrive au fer , on l'a expofé avec le borax au chalumeau des Orfèvres , mais inutilement. On a fépaté toutes ces parricules métalliques du refte du fable , & on a fait les expériences fuivantes. Mêlé avec un peu de plomb, ce métal devient forr aigre , comme fait l'or en pareil cas : traité à la coupelle , il montra l'iris de même que l'or , mais il ne forma point diftinctement l'éclair ; il ne peut même fubir ce mouvement qu'au degré du miroir ardent , qui peut feul en fé- parer tout le plomb. Un peu avant le moment de l'éclair , le grain refté fur la coupelle devint brun , ridé par deffus , blanc par delTous , aigre ;^ il retint quelques unes des dernières parties du plomb qui s'imbibèrent dans la coupelle , &c elles augmentèrent fon poids d'environ deux ou trois pour cent. Il fe fépara du foufre comme fait l'or en pareil cas. Fondu avec l'an- timoine crud, il refta dans le régule; mais le régule d'antimoine , ainfi que le plomb , ne put pas le quitter entièrement , parce que l'or blanc ne fe tient point en fufion jufqu'à la fin. Mêlé au cuivre en poids égal , il fe' fondit auflî facilement que pour- roit faire le cuivre feul , & devint auffi ductile : cette propriété lui eft (a) On ne dit peint ici cju'-fl ne fc précipita de l'or qu'en un des vafes,& qu'il n'y en eut point dans l'autre ; mais le but de l'expérience , Se la fuite de la narration , le font allez voir. ( r ) commune, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. t49 commune aulTi avec l'or. Le mélange poulie forcement au foufflet de forge , comme lorfqu'on veuc rafiner le cuivre , étincela autant que le fer lorfqu'on le forge. Ces étincelles furent jettées à quelque diftance fous la forme de grains rouges femblables à de la chaux de cuivre , Se compofés de deux métaux : l'or ne fe comporte pas ainfi avec le cuivre; le mélange devint alors moins ductile , de même que le cuivre trop longtemps recuit. De toutes les combinaifons des métaux avec loi blanc , celle de l'ar- gent entre le plus difficilement en fufion ; il en faut trois parties contre une d'or blanc , pour fondre cette mixtion au chalumeau. La maire qui en réfulte conferve la couleur blanche des deux métaux , mais devient dure & non malléable. L'eau forte dilfout l'argent joint à l'or blanc, fans attaquet ce métal. L'eau régale le dilïbut , & dès que ce menftrue l'a entamé , la diffo- lution fe cryftallife facilement Se vite : le mercure le précipite comme il précipite l'autre or dans l'eau régale. L arfenic joint à l'ot blanc , quand même on n'en mettroit qu'une partie fur vingt quatre de ce métal , fond aullï facilement que le cuivre ou le fer avec l'arfenic, mais le mixte devient caflant & gris à la frac- ture , comme fait l'argent combiné avec l'arfenic. Il ne faut point de flux pour cette combinaifon ; des qu'on joint un peu d'arfenic à l'or blanc dans le creufet que l'on doit auparavant avoir fait rougir , tout fond à l'inftant. 11 elt impollible de fondre de l'or blanc dans un creufet fans addi- tion ; il réulte même à un feu plus fort que celui qui vitrifie les meilleurs creufets d'argille & de quarts que l'on tire de Valdembourg. Il fon- droit plus facilement fur les charbons fans creufet ; non que le phlo- giftique du charbon contribuât à fa fufion ; mais leur chaleur excitée par le iouffle de forge eft beaucoup plus forte que dans le creufet. L'efprit de fel ne dilTout pas plus l'or blanc que l'autre or ; la diffo- lution faite par l'eau régale devint très rouge , & quand on la chargea de ce métal , il s'en précipita un peu fous la forme de poudre jaune Se rouge. Lorfqu'on ajouta un peu d'eau commune , le précipité fut plus abondant : on verfa de nouveau de l'eau régale fur cette épaifle diffo- lution : alors le précipité fut rediilous , & l'addition de l'eau commune ne le fépara plus. Le vitriol martial ne précipita point l'or blanc dilîous dans l'eau ré- gale ; il diffère de l'or jaune à cet égard. L'alkali fixe Se le volatil l'ont précipité en une poudre rouge comme le minium , qui s'eft dépofée promptement , comme fait le cinabre. ^ On n'a pu amalgamer ce métal , pas même en y joignant un peu d'eau regale. Si donc on avoit cet oc blanc mêlé à l'or jaune , on pourroit en faire le départ en dilfolvanc le mixte dans l'eau régale , & précipitant par le vitnol martial ; on édulcoreroit le précipité qu'on amalgameroit enfuite , Se on auroit l'or feul dans l'amalgame. Thiod. Schiffer. Ou peut couler l'or blanc Se l'arfenic en pièces qui ne font pas fujettes à fe fendre , Se qu'on peut délivrer enfuite pat le rougi ; leur futface Coll. acad. part, écrang. tom. II. I i 250 MÉMOIRES ABRÉGÉS devient alors blanche & matte comme celle de l'argent rafiné ; mais fi on fait trop évaporer l'arfenic , la furface devient inégale Se rude comme celle du fer en gueufe. L'or blanc joint à poids égal avec le régule de la mine d'arfenic rouge, ou deux parties d'or blanc fur une de cette mine , donnent un mélange dur qui fond plus facilement que le régule feul. Au feu de calcination , ce régule vient à la furface , d'abord tacheté , enfuite noir. 11 eft enlevé par le borax ou le fel microcofmique jufqu'à ce qu'il n'en refte plus que le quart : l'or blanc alors devient fufible ,8c rerient le demi métal avec une bonne patrie de la dureté. L'eau forte diiïbut tout le régule , & rend l'or blanc fous fa première forme , noir , friable , Se facile à mettre en poudre. Si on joint cette poudre au fel fufible microcofmique , les petites particules prennent leur éclat métallique , leur blanc d'argenr; mais elles ne fondent pas. L'argent ajouté au mélange de l'or blanc Se du nikel donne un corps dur , compa&e , uniforme , dans lequel l'or blanc fert de médium aux deux autres métaux de nature conrraire. Sur un mélange de régule de nikel , d'or blanc , Se de borax , lorfqu'il étoit d'un rouge fale , on jetta du foufre concaffé , qui à chaque addition attaquoit vifiblement la furface de ce compofé ; il le convertit enfin en un corps très fufible , refTemblant â un régule , dur Se verdâtre à la frac- ture. Ce corps ayant été diffbus dans l'eau forte , l'or blanc reparut en poudre noire. Le régule de cobalt Se l'or blanc fe fondent enfemble en parties éga- les, mais moins promptement que le mélange précédent. Si on enlevé le cobalt par l'eau forte , la diflolution prend la couleur rouge ordi- naire , & le métal fe précipite en poudre noire , qui mife au feu avec le fel fufible ou le borax , reprend fa couleur d'argent fans entrer en fufion. 11 y a longtemps que les Caraïbes connoilTent l'or blanc fous le nom de caracoli. 11 leur eft apporté du continent , & ils en font des uftenfiles & des ornements. On a cru longtemps que c'étoit un produit de l'art , & on a cherché à l'imiter en Europe en mêlant fix parties d'ar- gent , trois de cuivre pur , Se une d'or. Le Père Labat a cru avec raifon que c'étoit un compofé naturel. Fr. Cronfledt. Les expériences précédentes prouvent que l'or blanc eft un métal par- fait auffi fixe que l'or Se l'argenr , & différent de tous les métaux con- nus. 11 eft fi difficile à fondre , qu'on ne peut l'employer feul ; lorfqu'il eft joint aux autres métaux , il entre aifément en fufion , mais il devient aigre Se non ductile , excepté avec le cuivre. Il approche beaucoup de l'or par fa fixité, fa couleur , fa dureté, Se fon poids : ce métal eft le plus propre de touts à faire les miroirs des télefeopes : il réfifte comme l'or aux vapeurs de l'air , eft très denfe , fans couleur , Se beaucoup plus dur que l'or jaune. 11 faur pour l'employer à cet ufage , trouver un fon- dant , qui lui confetve la propriété de recevoir le poli Se de le coafer- ver à l'air. Tkeod. Scheffer, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 151 Nouveau demi-métal. JL a fracture nouvelle eft blanc d'argent , quelquefois un peu plus ob- feure ; elle tire au(li un peu fur le jaunâtre prefque comme la mine d'ar- fenic rouge ou KoupfernikU . Lafubftance en eft grenelée. Lorfqu'elle a écé longtemps à l'air , elle fe couvre d'une efflorefcence ou ocre veite : on en tire une leflive d'un verd foncé , qui donne à la criftallifation un vitriol de même couleur, en prifmes longs, à quatre faces , coupés de deux côtés prefque comme un burin , ou même de trois cotés : on trouve quelquefois cette forme au vitriol blanc & bleu de Fahlun. Le vitriol obtenu par la lixivation précédente laifle à la calcination un colcotar gris-clair , qui fondu avec trois fois autant de flux noir , donne un régule de 50 pour 100. Ce régule eft jaunâtre à l'extérieur, couleur d'argent à la fracture, mais un peu changeante , avec de petites facettes prefque comme le bifmut. 11 eft dur, aigre , un peu attirable par l'aimant , réductible au feu en une poudre noire ; propriétés qui pro- viennent du fer contenu dans le vitriol. L'eau forte le diflout , de même que l'eau régale & l'efprit de fel ; la diflolution devient verd foncé , Se il fe précipite une poudre noire , qui expofée au chalumeau , lailTe voir fo% phlogiftique avec un peu du même métal. * La terre métallique du vitriol , fondue avec le borax , donne un verre opaque brun-clair. La mine répand d'abord au grillage une vapeur ful- phureufe ; celles qui fuivent font blanc-jaunâtre & de mauvaife odeur. Lorfqu'on la laille à une forte chaleur fans la remuer , elle poulie des branches femblables à celles du corail , & d'un métal pareil à celui que donne la calcination du vitriol ; fi on les calcine de nouveau , elles de- viennent verd-pâle, compactes &: fonores : le refte de lamine eft brun- clair , & contient beaucoup de fer. Si on joint du phlogiftique à cette végétation métallique , on obtient un régule femblable au précédent , dont on fépate le fer en le grillant un peu & le fondant une ou deux fois avec le borax : opération qui donne un verre brun. Après l'entière féparation du fer , le régule donne au borax la plus belle couleur bleue , qui démontte la préfence du colbat. Si on le traite avec de nouveau borax à la moufle ou au chalumeau , il refte un régule qui ne teint plus en bleu , & fe vitrifie difficilement ; fa couleur d'ar- gent eft plus pure & plus brillante qu'auparavant ; il eft aulîi plus com- pacte. La calcination le rend verd comme une malachite , & il croît à une forte chaleur , comme fait la mine : on y a remarque une fois de petits cryftaux métalliques brillants. On voit que le fer & le cobalt ne font dans cette mine qu'accidentellement , & n'en font qu'une pe- tite partie. On ne peut pas le traiter à la coupelle , Se le borax le fond difficile- ment ; cependant il pteud à la fin une couleur luacinte ou rouge- brun. L'eau forte qui le dillout devient d'un verd foncé ^ le fer & le zinc n'y Ii ij z<,z MEMOIRES ABRÉGÉS précipitent point de cuivre ; l'eau pure n'y donne aucun précipite ; mais l'alkali fixe y fait tomber une poudre d'un verd blanchâtre. Lorfque l'efprit de fel ammoniac le précipite , & peut enfuite le dif- foudre , ou lorfqu'on le verfe fur le précipité après l'édulcoratioa , fa difTolution devient bleue ; cependant le réfidu laide par l'évaporation n'a pu fournir aucune marque de la préfence du cuivre. On n'a pu difloudre ce régule , ni dans l'huile de vitriol , foit concen- trée , foit étendue , ni dans le vinaigre diftillé. On n'a pu l'amalgamer avec le mercure. Il eft un peu volatil au feu , & donne une fumée blanc-jaunâtre j mais feulement lorfqu'on n'excite pas le feu avec le fouffler. Lorfqu'il contient encore du cobalt , il s'unit au bifmut ; & le mé- lange a une couleur un peu plus brune & plus changeante. Si on le fond à poids égal ou double avec les branches métalliques données par la mine; on a un régule grenelé, gris de fer , qui donne à l'eau forte une couleur rouge foncé , comme le régule de colbat dans les menflrues. ' Aucun métal ou demi- métal connu , foit pur , foit mélangé , ne montre les propriétés de celui-ci , & fur-tout la couleur verte donnée à la lef- five , au colcotar , à la chaux , aux menftrues , & la végétation à une forte chaleur. Ainfi le régule, tiré de la mine & dégagé du fer & du cobalt , doit être regardé comme un nouveau demi-métal , jufqu'à ce qu'on ait obtenu des autres minéraux la même fuire de phénomènes. La mine a été trouvée dans celles de cobalt de la paroilTe de Fœtila en Helfingie. Ax. F. Cronflcdc. s Manière d'éprouver l'eau qui contient une très petite quantité de fer, I . a méthode ufitée pour découvrir fi une eau eft ferrugineufe ne fuf- fit pas pour celles qui le font très peu. Les matières que l'on y emploie , telles que le thé-bou , le thé-verd , la noix de galle , les boutons verds de fapin , les rofes rouges , &c. colorent l'eau qu'on éprouve , & cou- vrent la couleur qui décelé le fer , lorfqu'il n'eft pas abondant ; & même lorfqu'il l'eft , la véritable couleur du fer eft déguifée par du brun ou du rouge, de forte qu'on a peine à la démêler. Lorfqu'on veut éprouver une eau foible , on choifira des noix de galle , jaunes, compactes, Se mûres. Il faut en couper la partie extérieure, pulvérifer l'intérieure , mettre cette poudre dans un verre fec, & en frot- ter le dedans avec le doigt bien fec : on fouflera enfuite toute cette poudre , de forte qu'il ne refte dans le verre que l'huile de la noix de galle. On verfe l'eau dans ce verre : li elle contient du fer pur , elle prend aullitôt une couleur bleue violet qui n'a aucune teinte de brun ni de rouge , mais qui eft d'autant plus foncée , que l'eau contient plus de métal. Si elle ne contient que du fer , l'eau lailfée en repos pendant vingt» quatre heures , dépofe une ocre & devient claire, Jean. Jul. Salberg. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. '■Yi Bleu tiré du mélanpuron ou blé de vache. l^/UELQUES tiges brifées en automne l.iilTbienc voir une couleur bleue : un obfervareur en prit quelques unes , Se aufli-tôt il éprouva qu'elles tei- gnoient aufli l'eau en bleu. 11 examina la plante & reconnut le mélanpu- ron ou bled de vache. Durant fon accroiflement , elle ne donne aucune teinture bleue : la fetmentarion pucride y eft néceflaire comme pour l'indigo. Les épreuves ont été faites fur le mélanpuron à feuilles rouges : on a fait fécher la plante au foleil , & la tige feule a donné une couleur bleue. Un paquet de tiges choifies , enterrées pendant quatorze jours , y a pris une couleur brune obfcure qui ell reftée la même au foleil. On les a coupées en morceaux , mifes Si preflees en deux vafes de terre qu'on a recouvert de veille ; l'un a été expofé au foleil , l'autre placé à l'ombre. Celui-ci n'a éprouvé aucun changement durant trois femaines , mais l'autre a laifle voir après quelques jours une belle couleur bleue. Le's mor- ceaux triés Se exprimés dans un peu d'eau ont donné une teinture bleue qui après l'évaporation eft devenue verte ; le refte lailîe au foleil eft de- venu plus fucculent , plus obfcur , Si même noirâtre. Ces morceaux ex- primés & bouillis n'ont donné qu'une leflive verd-obfcur de chétive ap- parence ; les tiges prifes lorfqu'elles commencent à jaunir , & excof'ées au foleil en morceaux , n'ont donné que très peu de couleur de même natute que la précédente. On a obfervé que lorfque la plante tombe d'elle-même fur fa racine elle eft toute brune , Si que celles qui font venues à l'ombre dans un terrein humide , font d'un bleu plus ou moins foncé ; alors fi on les humecte , & qu'on en exprime le fuc fur du papier, elles donnent une teinture bleu foncé, qui étant féchée , eft d'une très belle couleur - l'eau forte le détruit , mais l'efptit de vitriol & la leflive alkaline ne l'attaque pas. On tire de ces riges bouillies dans l'eau pure une leflive bleue que lefprit de nitre décolore; le fort vinaigre ne la change pas , même pen- dant toute l'évaporation. L'huile de tattre par déliquefeence la rougit* la noix de galle lui donne un très beau verd foncé ; enfin elle devfen: verte par la feule évaporation. Lorfque la leflive a été rougie par un alkali , l'addition de fubftances douces ne la rend point jaune , & n'en tire point l'écume bleue ou les Heurs. Ainh cette plante ne fe comporte pas comme l'indigo & ne donne pas un bleu aufli fixe ; cependant il a cet avantage de n'être pas rougi par les acides. Ax. F. Cronflidt. r H4 MÉMOIRES ABRÉGÉS Rouge de Vhupéricum ou millepertuis. \J n fçaît que cette plante donne des teintures rouges ufitées en mé- decine. Le fuc rouge eft contenu dans de petites véhcules répandues plus on moins abondamment en différentes parties fuivant les efpeces. On les découvre facilement lorfqu'on a verfé de l'efprit-de- vin fur les feuilles ou les rieurs. Quand la plante eft feche , on les apperçoit fous la rbrme de petites taches rouges. Les fommets des étamines font la partie qui renferme le plus de matière colorante : fi on les perce avec une aiguille , il en fort un fuc rouge épais. On n'a employé que la plante feche , pour en extraire cette matière. Les huiles exprimées la diffolvenr apiès une digeftion de plufieurs jours ; l'huile ellentielle la diffout plus vite , fur-tout celle d'anis , celle de téré- benthine très lentement , l'efprit-de-vin très vite. Elle n'eft prefque pas attaquée par l'eau , par le vinaigre , par l'alun , par l'efprit de nitre; celui de vitriol l'extrait lentement ; l'alkali minéral fixe, ni l'eau de chaux n'en ont rien tiré , fi ce n'eft un extrait verd par cette dernière eau. Avec la fonde & la potaffe , on a eu une teinture rouge. Le jaune d'œuf a dilîbus facilement la matière colorée , l'efprit de fel ammoniac aufïï facilement que l'eau-de vie ; mais la teinture étoit d'un rouge très foncé, & dans vingt- quatre heures , elle eft devenue extrêmement foncée; ce qui eft arrivé auffi avec la foude. Les leliives alkalines s'emparent aifémenc de cette matière ; mais comme elles diftblvent auilî les autres parties de la plante , la couleur s'altère : on voit que c'eft une gomme-réfine qui approche de la gomme-laque. Une demi-once de rieurs , feuilles , & tiges féches de millepertuis per- foré ou quadrangulaire ( V. Linn. Spec. ) mis dans de l'eau-de-vie , ont donné un extrait rouge qu'on a étendu dans une moitié d'eau ; enfuite on y a trempé des échantillons de drap blanc bouillis avec l'alun & le tartre. Lorfqu'ilsétoient encore humides, la couleur en étoit rouge fon- cé : en féchanr elle devint châtain brun , d'autant plus foncé que l'é- toffe avoit plus bouilli. La teinture étant affoiblie & prefque toute épui- fée , colora cependant encore en olive brun. Ces couleurs fupportent très bien l'air 8c le foleil ; le vinaigre ne les change pas ; la lelîive ou l'u- rine les rend un peu plus foncées. Quelques gouttes d'efprit de vitriol ajoutées à la teinture ont donné au drap un rouge ds brique ; l'efprit de nitre a eu le même effet en l'étendant avec moitié d'eau. Ces deux efprits mêlés ont un peu bruni la teinture. Ces couleurs fupportent le foleil 8c le vinaigte , mais la leflive Se l'urine les altèrent. On joignit à la teinture quelques gouttes de la compolîtion pour l'é- carlate , ou diffolution d'étain dans l'eau régale d'efprit de nitre 8c de fel ammoniac. Cette addition rendit la couleur châtain plus foncée , mais plus brillante , plus égale , & plus fixe. La couleur châtain titée du feul upéricon devient brun de caffé , lorf- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, i^ qu'on la lave à froid avec une leOive de potafle > & l'olive brun y de- vient véritable olive. L'trpéricon bouilli avec la crème de tartre donne une couleur fauve avec l'addition de quelques gouttes de la Compofition de l'écatlate. La lelîive froide 1.1 changea en un bel olive rouge-brun, inaltérable au vinai- gre , à la leffive , & même à l'urine. La même plante jointe à un alkali donne peu de couleur ; le drap bouilli dans l'alun ou le tartre n'en fut prefque pas coloré; le drap non bouilli y prit un jaune foufre mat. Peh. Adnan Gaid. I Likcn d'IJlande. l croît en Mande & en quelques endroits de la Suéde un liken qui peut fervir de nourriture aux hommes, Se même de remède contre quel- ques maladies. Lorfque les ïflandois manquent de farine , ils en font du pain ; ils le font cuite aufli dans du lait , jufqu'à ce que la plante devienne très molle , Se le lait épais. Cette efpece de bouillie ne pefe point à l'eftomac & purge doucement. La fubitance de cette plante douce & vifqueufe eft bien appropriée dans le feorbut , l'éti/îe , Se la pulmonie. On en a tiré par la diftillation un efprit qui a l'odeur de l'efprit de tartre , un peu mêlée de celle de l'efprit de genièvre. ( Spir. Ling. Juniper, ) Cette liqueur traitée avec différents efprits , Se comparée à celles qu'on tire de nos bleds , a donné les réfqlrats fuivants \ l'odeur eft à peu près la même , mais celle de pain de feigle eft un peu plus acide. Agents. Efprit de vi- tfiol , de ni ne , folution alumi neufe, vinai- gre. Mercure fubli. Lune , fucre de facurne, vi- triol bleu , fo- lution de vi- triol. Efprit de liken. ElPr}' de farine de feigle. N'ont produit aucun change- ment. L'a épaifli & donné lente- ment un préci- pité. Nul ment. du Efprit dt pain de feigle. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem, Idem. Efprit de pain de froment. Idem. L'a rendu trouble & cou- leur d'opale. Idem. 2^ MÉMOIRES ABREGES 4 igeat, Solution de vitriol martial. Solution di- Se! de Solution di. renne. Scor. de rég. d'antimoine. Chaux Soufre & chaux vive. Efprit de fel ammoniac. Sirop de vio- lette. Tournefol. ■Soluc." relui. gallar. Efprii de likt ... L'a re idu brun-noir. Epais & noir. Un peu d'ef- ^r\efcence. Brun. Ejpnt ne farine , hjprit de pai de Ji-igte. de feigle. Idem. Noirâtre. Noiiâtie. Noir. Aucun chan- gement! Idem. Grumeleux , caillé. Très épais. A donne un , . . , 3run & de ■recipite roujc .r j ", n n.iuvaife odeur. abondant; Rien. Blanc & mau- vaile odeur. Trouble avec un peu d'erïei- vçfcence. Rouge Rouge pâle. Rien. Rouge-brun. Rien. Idem. Un peu trouble. Rien. idem. Idem. Rougeâtre. Ida Idem. Idem. Idem, Idem. hjprit de pain de froment. Brun-noir. Idem. Légère alté- ration. Epais, Epais, rouge, 8c de mauvaife odeur. Rien. Idem. Rien. Ida lden Idem. On voie que ces fubftances ont la plus grande analogie. Le liken d'If- lande eft la plante que Tournefort nomme coralloïde , repréfentant des cornes de daim. ( M. Linné le nomme liken foliacée , montant , frangé, à bords élevés tk garnis de cils. Toutes ces frafes ne fufrifent pas pour le faire connoître ( t ) ). On le nomme en Iflande FiœlU gras , herbe de montagne. Urb. Hixrne. MEDECINE. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, itf MÉDECINE. OJfification des artères. KJ n a trouvé dans un homme quelques endroits de l'aorte qui étoient durs , jaunâtres , élevés. Comme ils étoient encore couverts par la mem- brane interne de l'artère , on les a ouverts , & on y a trouvé un fuc jaune , épais , peu différent de celui que renferment les abcès nommés athéromes. Quelques-unes de ces taches jaunes étoient deiféchées Se dures comme de la corne , d'autres comme un cartilage , d'autres com- me des os. La même chofe a été obfervée enfuite dans plufieuts diflec- tions. Ces olîifications ne viennent donc , ni de la pteiîîon des artères, comme l'avoit penfé Boerhaave , ni de l'endurcilfement de la mem- brane , comme l'a cru M. du Hamel , & font plutôt caufées dans les vieillards par un vice des humeurs , que pat l'obftruction des parties fo- lides. La caufe de ce vice peut être la plus grande quantité de terre que leur fang contient vraifemblabbment , &c l'arfoibliffement du cœur qui ne peut plus pouffer cette fubftance terreufe , & la faire paffer dans les reins , de forte qu'elle refte dans les parties molles. Cette phifiolo- gie eft d'autant plus vraifemblable qu'on trouve fouvent les oflirlcations en des endroits où le frottement Se la pulfation ne peuvent pas les avoir produites : on en a des exemples dans l'omentum , dans les deux mem- branes du cerveau , Se même entre les deux. Ha/ler, Chaleur des différentes parties du corps humain. .!_, e plus haut degré de chaleur extétieure du corps humain en famé eft de iS degrés-! à 2.97 du thermomètre de Réaumur. L'habitude lui fait fupporter un degré de chaleur ou de froid beaucoup plus grand. En s'y accoutumant peu à peu, il eft poffible de refter un quart d'heure dans un bain chaud de quarante-huit à foixante degrés au thermomètre de Réau- mur {a) : on ne peut gueres fupporter d'abord plus de rrente-deux de- grés , & la chaleur que la totalité du corps éprouve dans le bain de foi- xante feroit intolérable dans une feule partie. Un air dans lequel on n'a ni chaud ni froid a quinze ou feize degrés de chaleur. L'état moyen pour le corps de l'homme entre le froid à: le chaud , eft de 10 degrés { à n {. La chaleur du corps dans le lit eft or- dinairement de vinç>t-deux & demi. o (a) (o à 75 du termometre fuedois. On emploiera toujours dans la fuite celui de Réaumur comme d'un ufaçe plus fréquent. Tour le réduire à la mefure du cermo- wetre fuédois , il faut prendre le «ftiarc des degrés & les ajouter. ( t ) Coll. acad. pan. ctrang. wm. II. K k 2^8 MÉMOIRES ABRÉGÉS Le tempérament & l'habitude font beaucoup varier le fentiment que l'on éprouve du plus grand ou moindre degré de chaud. L'un fue fous un habit de toile, tandis qu'un autre porte une fourure, fans en être in- commodé. Six perfonnes qui étoient dans un air de 20 degrés , les uns' en pelilfe , d'autres en habit ordinaire , Se deux en toile , avoient toutes également vingt-huit degrés Se demi de chaleur. L'habitude rend de même capable de réfiftèr à l'air froid : on voit fouvent en Finlande des enfants s'expofer en chemife à un air de neuf à onze degrés. Quel- quefois au fortir du bain chaud de cinquante à foixante , ils vont nuds pieds dans la neige, & relient longtemps à un air de huit degrés. On en a vu un couvert d'une robe fort légère , aller nuds pieds & poitrine dé- couverte , tandis que le thermomètre marquoit vingt- deux degrés & demi au-defTous de la glace. Un jour qu'il n'étoit qu'à un degré & demi au deffous du même point , on trouva que les pieds d'un enfant de trois ans qui les avoit nuds Se qui avoit froid , avoient dix degrés & demi de chaleur. Le thermomètre étant defcendu à treize Se demi , on éprouva les pieds du même enfant qui fe plaignoit du froid : ils n'a- voient que lix degrés Se demi au-deffus de la glace : dès qu'ils furent à huit degrés, il ne fe plaignit plus ; cependant il avoit trois degrés de moins que la première fois , mais il n'étoit pas encore accoutumé an froid. En général on ne reffent point de froid dans un chambre échauf- fée à douze degrés. Au-de(Tous , les habits d'hiver deviennent nécef- faires. De neuf à onze, on commence à voir l'haleine , on a befoin de feu. A quatre ou cinq degrés les mains roidiffent , Se ne confervent pas plus de douze degtés. Lorfqu'elles n'ont plus que fept à neuf degrés de chaleur , le froid eft cuifant , Se elles ne peuvent rien prendre. Les différentes parties du corps ont différents degtés de chaleur. Celle du bas ventre eft la plus grande j enfuire celle de la poitrine & des aif- felles , enfuite celle des mains, Se enfin celle des pieds. La chaleur du fang répandu fur le thermomètre en fortant de la veine , eft de vingt-fept à 28 degrés. Le fang rire d'une main paralitique , & celui d'un cheval avoient la même chaleur de vingt-huit degrés. Cepen- dant les hommes de tempérament froid , Se les malades leucoflegma- tiques , n'ont gueres que vingt-fix degrés. L'urine répandue immédiate- ment fur le thermomètre a toujours, Se même à tout âge, près de vingt- neuf degrés. Le lair de femme Se celui de vache , qui tombe immédiate- ment de la mamelle fur le thermomètre , a aufli près de vingt- neuf degrés. La différence de groffeur dans les animaux n'en caufe aucune dans leur chaleur : mais l'âge tendre Se la caducité paroiffent rendre l'homme plus fufceptible des imprefïions de l'air extérieur. Les différentes fai- fons paroiffent aulfi changer un peu la chaleur intérieure. 11 y a aulîî d'autres caules qui l'augmentent ou la diminuent. Elle eft augmentée par les bains chauds , par le mouvement accéléré du fang , par les boif- fons chaudes le thé , le caffé , qui donnent à l'urine ptès de deux de- grés de plus. Les liqueurs fpiritueufes lui donnent un degré de plus. Le trouble après une frayeur , l'infomnie , l»faignée dans les premiers mo- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 2^ ments l'augmentent auffi , de même que certaines eaux minérales qui donnent au fang une efpece de mouvement fébrile. Elle elt diminuée par la frayeur dans les premiers inftants , par la diète , pat le froid ex- térieur , par la fueur , par la faignée , fur-tout après douze ou quinze heures, par les bains d'eau froide, par les eaux minérales : elles refroi- diirent d'abord , & augmentent enfuite la chaleur. Plusieurs peaux furent expofées contre une muraille à près de trente- trois degrés de chaleur : on trouva qu'une peau d'ours en avoit trente- huit & demi , une peau de renne trente-deux , une peau de mouton de Finlande trenre-trois , d'Allemagne quarante-fix , un cuir trente-un , unç érorfe de foie &une de toile vingt-huit. Anton. Roland/on Martin. Des abcès critiques, 1 l n'eit pas toujours sûr d'ouvrir les abcès qui fe forment à l'extérieur.' Lorfque l'armée françoife revint de Bohême , elle éprouva une fièvre putride caufée par le froid extraordinaire , la fatigue , la difette , les fièvres rierces du printemps. Dès que les malades étoient en repos , bien nourris Se bien foignés dans les Hôpitaux de la frontière , il fe formoit des abcès près des oreilles , fous les ailTelles , Se en d'autres parries ; Si ce changement paroifloit les foulager. Lorfque ces abcès étoient mûrs , on les ouvroir ; mais la plupart mouroient entre le quatrième Se le huir tiéme jour après l'ouverture. Avanr que les rumeurs fe formaient , les malades avoient touts les ilmptomes de la fièvre putride : lorfqu'elles paroiffoient , les fimpto- mes diminuoienf. Quand les abcès étoient mûrs , les malades fe trou- voient bien. Si on les ouvroit , ils devenoient plus foibles , les Ilmp- tomes revenoient , ils périlïoient dans huit jours. Il y en eut quelques- uns , qui malgré les fupuratifs , Se quoiqu'on fentît déjà la matière fluctuer , la rendirent par les felles , par les crachats , par le nez , Se re- couvrèrent la fanté. En d'autres l'abcès ouvert fe deuécha aulli tôt & fe gangrena. Quelques-uns ne furent point foignés : ils furent toujours portés fur des chariots ; cependant la matière fe fit jour elle même Se emporta l'épiderme ; mais ceux-ci réitèrent malades & ptifiques. On fuivit la cure indiquée par la nature. On cefla d'ouvrir ces abcès ; on les laiffa mûrir feuls fans le fecours des fupuratifs , &: fans détour- ner l'humeur par des évacuanrs. Dès que les abcès étoient mûrs , on pur- geoit avec manne, rubarbe ,ca(Te, & fel d'epfom. Vers la ttoifieme prife, ils rendoient des glaires purulentes : la matière diminuoit ; ils fe trou- voient mieux; les abcès devenoient plus petits & difparoilTbient : pref- 5 [ne roius furent guéris par ce ttairemenr. Leur nourriture étoit une bonne otipe fans fel , fans épices , Se leur boilton une tifane d'orge & de rc- glille , ou le petit lait avec la crème de tartre Se les tamatins. Atrell. Kkij 2éo MÉMOIRES ABRÉGÉS Mandragore. J_,E s anciens médecins ont fait un grand ufage de îa mandragore comme d'un puiftànt émollient , calmant Se répercuflîf. On l'a employé avec fuc- cès dans quelques hôpitaux militaires de Suéde contre les abcès , les maux de gorge fcrophuleux ou inflammatoires , pourvu qu'ils ne fuffent pas invétérés , contre les inflammations Se tumeurs vénériennes. Cette plante a été appliquée en emplâtres , en cataplafmes , feule ou avec d'autres émollients, tels que le lait, le mélilot , &c. On l'a auflî donné inté- rieurement en pilules purgatives avec l'extrait panchimagogue de Crol- lius , la réfine de jalap , les amandes pilées , Se deux , trois , ou quatre grains de mercure doux , ou panacée mercurielle. La racine pulvérifée à la dofe de trois grains avec trente grains "de fucre , ou un fcrupule infufé pendanr vingt-quatre heures dans une once Se demie de vin d'Efpagne , a calmé les douleurs de la feiatique j mais après quelque tems elles ont recommencé. C. Freder. Hoffberg. De V ufage du Kinkina contre le nome. yj n appelle nome une efpece d'ulcère qui attaque les enfants , fur- tout ceux des pauvres , ceux qui refpirent un air corrompu , & vivent d'aliments durs Se falés. Cette, maladie attaque les enfants depuis un an jufqu'à dix. Elle C&À manifeftë d'abord par inquiétude , laflitùdé, pâleur, puanteur de la bou- che fans figné de vers. Le fécond période s'annonce par chaleur , foif , diarrhée, dégoût, malaife continuel , plaintes , infomnie -, rêverie , en- flure du corps Se des yeux. Cette enflure parte, Se bientôt elfe eft fuivie par un bouton bleu-. noirâtre qui paroît au vifagè ou au cou. Les gen- cives alots font d'un verd noirâtre j les dents tombent. 11 coule de la bouche une eau fluide Se puante. La langue, le vifage , & les lèvres fonc éntlcs ; tout {e corps eft douloureux ; la fpif, la diarrhée , l'infomnie continuent; l'urine eft rouge-brun , le pouls petit Se vif; l'haleine fré- quente mais facile ; le malade èft extrêmement las; il tremble ; il eft d'ailleurs fans délire ni fueur; il porte les mains fur fa tête ; il com- mence à chercher Se faifir autour de lui. Dès le deuxième jour les pieds Se les mains deviennent froids. Dans le quatrième période la noirceur s'étend ; la croûte tombe en quelques endroits , Se laifle à découvert un fius gris-noirâtre , épais, Se fétide. Le pouls eft foible , inégal , fréquent ; e malade meurt. Cette maladie eft une gangrené feorbutique' H faut y remédier dès le premier ou le fécond période : dans les fuivants les remèdes réuf« fiifent difficilement. Quelquefois le mal a tant de malignité qu'il parte immédiatement du premier au troifieme période. Une jeune fille de dix ans fut attaquée de cette maladie : on lui fit prendre touts les jours dès DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 26 1 le commencement deux dragmes de kinkina en poudre , & un julep dans lequel on mêloit de l'efprit de vitriol. Cependant la tache bleu- noiràtre parut au cou , au-deflous de l'oreille gauche , & devint de la grandeur d'une pièce de deux fols. On fit badiner la croûte alternative- ment avec l'efprit de fel & l'efprit de vitriol : elle fe détacha des par- ties faines , de forte qu'on l'enleva facilement , & on vit une plaie nette , qui lailïoit à découvert la patotide & le fterno-maftoïdien. Elle fut pan- fée d'abord avec la charpie & un digeftif , enfuite avec les emplâtres ordinaires , & dans un mois elle fut guérie. L'ufage du kinkina fut con- tinué pendant huit jours durant le panfement. On pourroit peut-être l'employer extérieurement en lotion , ou l'étendre en poudre fur l'ul- cère. On a employé extérieurement l'efptit-de-vin mercuriel , l'efprit de fel ammoniac , le miel de rofe joint à la gomme trag; la mirhe Si l'efprit de vitriol ; intétieurement & extérieurement une forte décoction de racine de patience. 11 eft aulli néceflaire de changer le genre de vie & l'air du malade, & de lui faire prendre du mouvement. Les enfants dont les parents vivent dans l'aifance , ne font attaqués de cet ulcère qu'après une maladie , comme une longue fièvre intermittente. Les c.uifes ordinaires qui font les aliments mauvais Se falés , & la cohabi- tation dans un p.'tit efpace avec un grand nombre de perfonnes , n'é- xiftent pas pour eux : une feule eft commune aux uns & aux autres ; c'eft le défaut de mouvement. La plaie ne faigne jamais , le malade a quelquefois un faignement de nez , Si rend un fang fluide , aqueux Se pale. Gab. Lond. Mort caufée par un remède de vieille femme. \J n jeune homme de vingt-deux ans eut la fièvre tierce pendant trois femaines. Elle palTa fans remède & revint qmtorze jours après doubl quotidienne. Une femme lui offrit un remède & l'a (Tu ta qu'il le déli vreroit de cette fièvre nnintârrp T f ininp hnmmp nulli imnnJonr r... g ■J HM M*MV»a**»>. .- . . „ 1.UJ1IH, IU1 Ulilll Ull 11.1-I.U, *JL 1 , . 1 1 L L . i llltll 1C Util — vreroit de cette fièvre opiniâtre. Le jeune homme aufii imprudent que cette femme accepta la propoluion , Se prit la médecine au commen- cement du frilTbn : c'étoit de l'eau-de-vie , de l'urine ,' & de la poudre à canon. Dès que le malade l'eut avalé, il dit qu'il ne fentoit plus de froid , mais une chaleur intérieure. Le fommeil le failît Se dura toute la nuit , le lendemain , & la nuit fuivante. Il fut fi profond qu'on le tira de fon lit , afin de le refaire , & qu'on l'y ternit fans qu'il témoignât le moindre fentiment. Vers une heure après minuit la refpiration devint forte .V profonde : le malade fut dans cet état jufqu'à trois heures. Alors il ouvrit les yeux une fois , refpira plufieurs fois avec force , & il expira. Le corps ayant été ouvert , on trouva l'eftomac & les inteftins un peu enflammés ; l'eftomac dilaté & plein d'une liqueur noire ; la rate enflée Se prefque auffi grotte que le foie ; quelques unes des glandes du mé- feiuere dures Se grofles comme une noix ; les vaifleaux du cerveau très i6i MÉMOIRES ABRÉGÉS gros Se pleins de fang : c'étoic fans doute leur preflion fur l'origine des nerfs qui avoir caufé la létargie. On rrouva un polype dans le grand finus longitudinal. Il auroir peut-être été pollible de le rappeller à la vie par l.vfaignée , par les fuffulions fréquentes d'eau tiède , de vinaigre , les clifteres , & autres remèdes appropriés aux circonftances. Herman Schutscr. De la fièvre lente catarale. Vjette efpece de fièvre lente n'a point encore été fufnTamment dé- crite ni dans fon cours , ni relativement à la méthode curative. Premier période. Quelques jours avant que les malades fe fentent attaqués, l'utine elt abondante : enfuite elle devient écumeufe Se trouble comme l'eau chargée d'argille , mais fans fédiment blanchâtre Se vifqueux. L'apé- tit paroît augmenter ; la langue ne blanchit point encore ; mais quel- ques uns fe fentent le cou roide On a fur les yeux comme un bandeau qui dégénère en mal de tête qui occupe le front Se qu'on fent le foir , ou qui paire & revient. On a froid de temps en temps, fur-tout au dos , Se lorfqu'on n'a point de mal de tête , ou qu'il ne vient que le foir : ce froid eft accompagné de bâillements Se de fnftbn. Le corps eft pefant , les genoux foibles , la tête égalée. Il furvient le foir une petite toux : on fent dans les entrailles un mouvement qui n'eft ni coli- que, ni tranchées : c'eft une efpece de crampe qui faifit fubitement, palTe de même Se revient au même endroit , avec une diarhée glaireufe Se des épreinres , ou du moins de foibles douleurs de reins. La langue devient blanche ; les rêveries furviennent ; le fommeil commence à manquer avant minuit : jufqu'ici les malades croient qu'ils ont un catarre ou un léger cours de ventre. Après environ une femaine » dans l'après midi , le frilïbn devient tin peu long : il eft fuivi de chaleur , grande laffitude , foif ardente , pouls intermittent , aigreur dans la bouche, langue molafTe , nulle îecrétion fpontanée , ( fièvre d'eflomac ) ; quelquefois la chaleur eft accompagnée de fueur , le vifage enflé, rouge , le pouls élevé , tendu , la langue molafle , toux Se mal de tête , ( fiivre des poumons ) ; ou le bas ventre eft las & tendu, tout le corps fans force , rêverie & diarhée dans la nuir , ( fièvre des imejlins ) \ ou la langue devient épaifle , blan-- che , jaune , brune au milieu, avec vomiflement Se diarhée , {fièvre de fefiomac & des intejlins). Si on ne donne pas beaucoup de fudorifiques ou de kina , l'urine eft trouble Se glaireufe. Le foir redoublement , & vers quatre heures du marin fin de l'accès. Dans le troilîeme période , l'accès ne finit que vers midi. Les mem- bres fe meuvent involontairement. Les mains Se la langue tremblent j DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 163 le malade entend & ne veu: pas répondre : il s'affoupit ; il parle fans fuite , Se celle en préfence des étrangers. Les fecrétions durent encore : fi elles font arrêtées, il furvient des tiraillements, des inquiétudes, des élancements qui tiennent de l'épilepfie ; le malade tire la paille du lit ; fes traits s'affaiflent ; tout le vifage devient blême; un cetcle bleu entoute les yeux; il meurt , ou il paflè à un quatrième période. Celui-ci s'annonce avec la toux du matin par l'évacuation abon- dante d'un flegme épais Se vifqueux accompagné d'une fueur générale. L'urine dépofe en grande quantité une matière rouge de tuile. La langue fe nétoie; le malade fe fent après midi un peu d'apétit : cependant il y a encore vers le foir un m.ilaife qui paire enfin peu à peu : L'apécit revient ; la nature demande à réparer ce qu'elle a perdu pendant vingt ou trente jours. La maladie eft arrêtée dans le premier période par la nature feule , lorfqu'il furvient un vomiflement abondant , une forte diarbée , une éruption de l'humeur à la bouche : le faignemenr de nez , ou tour, autre écoulement du fang , n'eft pas falutaire. 11 faut aider cette crife par des vomitifs Se des putgatifs aptopriés aux circonftances, 1er continuer jufqu'à ce que la langue fe nétoie Se devienne vermeille. On donnera touts les foirs , fur tout fi les douleurs de tête font auflî fortes , une potion anodine camfrée [anodyno camphoratum ). Les vomitifs violents ne doivent pas être employés : ils laiflent un long vomiflement , ou un dégoût , qui cependant ne font accompagnés d'aucun ligne d'inflammation. L'ufage des fels putgatifs ne réuflît pas toujours, lorfqu'il y a fièvre, ils purgent trop. La rubarbe calme le mal avec promptitude \ mais fi on ne la donne pas en grande quantité ou allez longtemps, il revient facilement , & quelquefois avec compli- cation. Lorfqu'on la donne à ceux qui ont le cours de ventre avec des epreintes ; on remarque la première ou la féconde fois dans les matières des grains blancs femblables à un fuif farineux. Deux malades ont pris trois fois de l'huile animale de Dippel ; un troifieme la mixture tonique de Stahl ( mixtura toriuo nervina ) : touts les trois ont eu aux lèvres une éruption qui les a délivrés fans autre remède. Les fearifications Se la faignée n'ont pas léufiî dans cette maladie. La méthode de Boerhaave a été appliquée avec fuccès au fécond période , lorfque le pouls étoit élevé & tendu , le vifage rouge & enflé , la toux loue, la fueur fpontanée. On a fait faigner, prendre un remède de deux jours l'un , touts les foirs du camfre en poudre , & journelle- ment une boiflon favoneufe. Ce traitement a prefque Toujours fait celîer la fièvre le quatorzième jour par une expectoration abondante. Lurfqu'il y a eu vomiflement Se diarhée , on a donné après un remède l'ami émétique de Rivière , jufqu'à ce que le vomiflement ait été appailé; enfuite pendant deux jours des laxatifs rafraichiltants , lorfque les circonftances l'ont permis , & puis feulement de deux en deux, ou de trois en trois jours. On a fini par la rubarbe , jufqu'à ce que touts les accidents aient cefle, Se que la langue ait été n.tte 6c 2ff4 MÉMOIRES ABRÉGÉS vermeille. Lorfqu'il y a eu vers le foir un petit refte de fièvre , on l'a emporté avec le kina. Dans le troifieme période , on doit diriger la cure fuivant le traite- ment précédent, & les fimptomes actuels. En général, il faut féconder la nature par la fueur & l'expectoration , & fe garder d'étouffer la fièvre par les rafraîchifTants ; car en ce cas elle fe change en fièvre heétique ( tranfiber ). -.-,.■ Le kina donné au fort de la fièvre caufe des accidents encore plus fâcheux, qui détruifent peu à peu le corps, s'il ne furviêrit pas une exploration abondante avec démangeaifon fuivie d'une éruption cutanée ; crife qui n'a lieu que dans les perfonnes fujettes à la fueur. Dans le quatrième période il faut purger , lorfque le flegme abonde. Si la maladie fe termine par les meurs , on les entretiendra avec des boifïbns appropriées dans lefquelles on fera entrer du vin. On a remarqué à Upfil comme en Angleterre , que cette efpece de fievre accompagne les temps pluvieux , nébuleux , l'air épais & charge de vapeurs; qu'elle attaque le plus fouvent les perfonnes de moyen âae celles qui fe nourriffenr mal, qui veillent beaucoup, qui font délicates. 11 eft vrai-femblable qu'elle eft caufée par la diminution de la cranfpiration infenfible. P. Tetfel. De la caufe des fièvres intermittentes. Il paroîr que la divifion des fièvres intermittentes en quotidiennes, tierces, quartes , &c. n'eft pas fuffifante, & qu'il faut les divifer aulli en totales & en partielles. On fait que fouvent elles attaquent une feule partie du corps , un pied , un œil , le front , la moitié de la tête, & qu'elles font alors abfolumenr de même nature que les fièvres intermit- tentes totales. Elles ont le même cours , les mêmes^ paroxifmes , qui fe terminent de la même maniere.par la fueur , & le dépôt de l'urine. La fièvre intermittente eft quelquefois générale ou épidémique , & ne paroît qu'en cerraines faifons : quelquefois elle eft endémique ou attaque un feul canton. Dans l'un & l'autre cas , elle accompagne tou- jours un air froid & furchargé d'humidités. Si elle eft épidémique , elle attaque le peuple au printemps ou dans l'automne : celle du printemps eft facile à guérir, parce que l'air s'échauffe journellement & devient de plus en plus fec. Par la raifon conrraire, celle d'automne eft opi- niâtre. Lorfque l'été eft humide & peu chaud , la fièvre intermittente eft fréquente. Elle l'eft auffi dans les lieux bas & marécageux , tels que la Baffe- Hollande : elle attaque fur- tout les perfonnes qui habi- tent les rez-de-chauffée , & on les en guérit ttès difficilement. Ce n'eft fouvent qu'en les faifant changer d'habitation , Se même quelquefois en les faifant paffer en Angleterre. On fait que l'humidité diminue beaucoup la tranfpiration mfen- fible DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, 2é; flble (a) , Se augmenrc la quantité de l'urine. Lorfque ces deux fé- crétions ne font pas en proportion ; lorfque l'une diminue , fans que l'autre augmente ; le fang eft néceflaircment charge d'humeurs que la nature cherche à poufter au dehors. Si la tranfpiration eft arrêtée fubi- tement & peu de temps, il en réfulte quelques coliques : eft-elle arrêtée longtemps ? La fièvre furvient. La thème caufe produir des fièvres partielles , des maux de tête, des rhumatifmes. Touts ces accidents arrivent fréquemment à ceux qui habitent des maifons nouvelles , ou qui couchent auprès d'un mur nouvellement blanchi. On a vu un homme prendre en ce cas un fièvre partielle à toute la moitié du vifage qui étoit du côté du mur , & dé- couverte : tout le refte du corps qui étoit couvert , ne s'en eft pas relTenti. Dans tours ces cas, & dans celui où l'air eft conftamment humide , le kina fufpend la fièvre , mais elle revient promptemenr. Quelquefois ce remède la fufpend , tant qu'on le prend ; elle revient: Ci on le cède. Il y a pour lors une efpece d'équilibre ou d'égalité entre l'augmentation de la tranfpiration qu'il occafionne , Se la diminution qui eft caufée par l'humidité de l'atmofphere. Il paroît que la caufe de la fièvre intermirrente n'eft point une matière vifqueufe détachée de la membrane inrérieure des artères , n'eft point une humeur ai<*re contenue dans l'eftomac &c dans les inteftins , n'eft point une fermen- tation du fiel & du fuc pancréatique , n'eft point un chile mal éla- boré , n'eft point un fang épaifli. Toutes ces caufes, & plusieurs autres que les médecins ont accumulées, peuvent déterminer la fièvre, maij feulemenr lorfque la caufe principale exifte. Cette caufe eft la même pour les fièvres catarales , pour les intermittentes , pour les rhumes , les rhumatifmes, les maux de dents. Ces différentes maladies ont les mêmes indications & cèdent aux mêmes remèdes. Les fudotifiques em- portent la fièvre , lorfqu'ils font donnés deux heures avant que l'accès commence , ik continués quelque temps ( b ) , & le kina guérit les douleurs partielles dont la caufe eft catarale en caufant d'abord une ftupeur à l'endroit malade. Ainfi , tout ce qui empêche que la tranf- piration ne foK arrêtée , empêche la fièvre. Ceux qui font fujets A cette maladie , s'en garantirent en buvant quelques liqueurs fpiri- tueufes ( c ) avant que de s'expofer à un air humide & froid. Le kina n'eft pas nécelTaire au printemps parce que la tranfpiration infenfible augmente avec la chaleur de l'air : il le devient en automne , & guérit de la fièvre , en fortifiant les petits vailleaux , & rendant la tranfpi- ration égale & foutenue. P. Jon. Bcrgius. ( d) V. Bryan Robinfon , fur la tranfpir. p. m. 44. (&) V. Syienham , procejf. integ. p. m. 714. Boerh. afor. 7 61. \c) II me femblc qu'une boillbn chaude & légèrement fudorifîque rempliroïc encore mieux l'objet que le vin Je Portugal propofé par l'auteur, & fetoit d'un ufage plus général. Le ihc , le caffé, la siane , k fureau, &c. font très bons dans ce cas. ( t ) Coll. acad. part, crang. tcm. II. L 1 266 MÉMOIRES ABRÉGÉS D'une fièvre pétêchiak analogue à la fièvre intermittente' A prés un hiver d'une longueur Se d'une violence extraordinaire , le temps devint inconftant en Scanie. La gelée Se les dégels fe fuccé- dereiu fréquemment , Se les bords de la mer furent couverts de brumes épaiiTès. Les flux de fang furent alors fréquents Se communs. Quelques Jierfonnes eurent des faignements de nez ; d'autres les hémoroïdes : es menftrues des femmes Fuient dérangées , augmentées , accompagnées de quelques tenefmes Se de flux de fang. Les accidents durèrent peu; mais le temps fut inconftant jufqu'à la moitié de mars. En avril les jours furent chauds , Se les gelées fortes pendant la nuit. Vers le milieu du mois on eut de la neige , de la pluie , du foleil, un vent violent de fud-eft. Au commencement de mai , au lieu des fièvres intermitten- tes qui paroiffoient ordinairement en Scanie , on eut une fièvre pété- chiale. Elle commençoit par une fièvre tierce femblable à la fièvre tierce ordinaire du printemps : l'urine dépofoit un fédiment blanchâtre. Ce période duroit cinq ou fix jours , Se n'empechoit pas la plupart des ma- lades de vaquer à leurs affaires. Après deux ou trois accès le pouls devenoit foible Se concentré , fans être plus vif que dans l'état naturel. Il furvenoit oppreiïion , angoiffe , fueur froide , tremblement de toutes les parties mufculeufes , furdité dans la plupart des malades , Se vers le feptieme jour faignement de nez plus ou moins abondant. Quelques-uns toulloient Se crachoient le fang j les menftrues des femmes étoient dérangées. Peu de temps après ces écoulements il paroiffoit des taches au cou , à la poitrine , aux extré- mité? ; elles étoient d'abord très petites, s'étendoient circulairemenr, Se paffoient par toutes les teintes depuis le rouge jufqu'au bleu-noir. Les hmptomes étoient toujours les mêmes : cependant il y avoit quel- ques nubécules dans l'urine ; il furvenoit un peu de délire après l'érup- tion j la furdité augmentoit. Le période duroit jufqu'au neuvième jour. Après Téruption la fueur avoit une odeur forte & particulière. La furdité augmentoit encore ; le tremblement des nerfs devenoir convul- iïf; la langue embarralTée ; les urines celïbient ; & après l'apparition d'autres fimptomes de mort , les malades mouroient le 9 , le 1 1 , ou le 13. Ceux qui avoient la force de réfifter à la maladie , languifloienr, jufqu'au 17 , commencement du quatrième période. Le pouls qui avoit toujours été concentré, devenoit un peu plus libre. La plupart avoient pendant quatre jours un flux de falive abon- dant ; quelques uns une forte fueur ; le délire ceffoit vers le foir : les taches fe diflipoient par degrés comme elles s'éroient formées. Les urines ne celïoient pas, & peu à peu le malade entroit en convalefcence. Quant à lacure , il femble que l'analogie de cette fièvre avec l'inter- mittente indiquoit l'ufage du kina : mais l'expérience a prouvé qu'E DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. zs7 y eft pernicieux. La faignée eft inutile , finon dangereufe : elle fait baiffer le pouls & caufe le délire. Les véfîcatoires Se les caraplafmes de moutarde n'ont eu aucun effet , ainiî que les fudorifiques d'ufage dans les fièvres d'éruption. L'écoulement fpontanée du fang cVc les taches indiquoient un fang très diilous : aulfi on a éprouve que les acides miné- raux dulcifiés, Se fur-tout l'efprit de vitriol, étoient Tunique remède. Les cordiaux , les vins du Rhin , le vin de France pris intérieurement & extérieurement,ont eu un très bon effet. Dans le fecond&le troisième pério- de , les remèdes ne font plus néceffaires, excepté les corroborants&la diète. Cette fièvre pétéchiale fut fuivie de fièvres intermittentes de de lé- gères fièvres catarales. J. G. Acrd. Fièvre pétéchiale. XjEs fièvres font communes en Suéde. Une fièvre pétéchiale parut dans un des faubourgs de la capitale & pénétra bientôt dans la ville, où elle attaqua des citoyens de tout âge Se de toute condition. Trois ou quatre jours de dégoût , de perte d'appétit , de pefanteur de tête , annonçaient la maladie. Si on donnoit d'abord l'émétique Se d'autres remèdes éva- cuants jufqu'à ce que l'appétit fût revenu , on prévenoit sûrement le mal. Ceux qui ne prenoient qu'un vomitif , ne fe garantitfoient pas. Les malades qui diftéroient les remèdes étoient ordinairement faifis par la fièvre le quatrième jour. Ils éprouvoient beaucoup de chaleur , mal de tête , & grande laflitude. La plupart fe plaignoient d'élancements dans la poitrine , de douleur Se de compredîon à l'orifice fupérieur de l'efto- mac. Le fang étoit coè'nneux , le pouls peu élevé , mais un peu étendu & vif. Cependant quelques malades avoient le vifage rouge, & le pouls toujours affez plein. La langue étoit très feche , la fièvre continue avec un redoublement qui duroit jufque dans la nuit. La malignité fe déclaroit par les vives douleurs de tête & la foibleffe fuivie de rêveries , & fur- tout par les pétéchies qui paroilfoient ordinairement le quatrième jour , principalement aux bras Se aux mains. Elles étoient de couleur rouge Se picotoient la peau comme des pointes d'aiguilles. Quelques malades les ont eues pendant cinq jours fans délire : ainfi la feule quan- tité de l'éruption n'annonce pas une plus grande malignité. Lorfque les taches étoient diffipées , le fommeil Se l'appétit revenoient ; la peau s'enlevoità la place des pétéchies. Quelquefois elles ne paroilfoient que très peu , foit qu'elles fe diflipaffent aufïitôt , ou qu'elles fulfent fi petites qu'elles tachoient feulement un peu la peau. Pendant l'éruption touts les fimptomes devenoient plus graves. Les malades qui pouvoient fe faire entendre fe plaignoient d'une foif into- lérable. Le délire augmentoit \ il furvenoit un bourdonnement d'oreil- le , & la futdité dans ceux qui étoient un peu mieux. Les urines rou» jours claires Si blanches dans le délire , le pouls vif fans force. Le bas- ventre avoit de la difpofïtion à s'enfler , fur-tout en ceux qui avoient né- gligé l'ufage des purgatifs au commencement de la maladie. Les maU- L 1 ij 169 MÉMOIRES ABRÉGÉS des mouroient ordinairement le feptieme jour ; leur fin étoit annoncée par les convulfions des mufcles ,ies excrétions involontaires , &c. Lorfqu'ils dévoient en revenir , la maladie fe prolongeoît jufqn'att quatorzième jour. Alors l'urine celïoit d'être crue , la langue fe nétoyoir. Quelques perfonnes eurent des aftes dont la plupart étoient critiques. La convalefcence étoit plus longue que la maladie. Au commencement on fe rrouvoit plus mal touts les foirs; elles duroit plusieurs femaines, Se l'eftomac affoibli demandoit de grands ménagements. La cure de cette maladie a confïfté dans Iufage confiant des éva- cuants ; le dégoût , le vomifTenient , la féchereffe de la langue, la pro- penfion du bas-ventre à l'enflure , l'indiquoient aflez (a). Il paroît que les anciens médecins fe font trompés , en regardant comme critique l'érup- tion des pétéchies. Loin de diminuer la fièvre, cette éiuption paroît l'au- gmenter Se n'être ici , comme en d'autres cas , que fimtomatique. Quelquefois ces taches ne paroiflent pas ou s'évanouilfent prefque aufli- tôt fans changement dans la fièvre , Se fans de plus grands rifques pour le malade. Cette erreur les a conduits au régime chaud des fudorifi- ques , qui augmente la corruption Se agrave le mal. On a traité ces fie- vtes par le régime oppofé ; la faignée , lorfque le pouls étoit élevé Se le vifage rouge ; le changement de linge , le renouvellement de l'air , les acides répandus dans la chambre. On a donné touts les jours un fore purgatif d'une décoûion de tamarins, fené , crème de tattre , rubarbe, jalap Se fels , fuivant que le malade étoit plus ou moins difficile à éva- cuer. Dès que la médecine avoir opéré, on donnoit d'heure en heure deux ou trois cuillerées du mélange de deux dragmes d'efprit acide de vittiol dans une livre d'eau de fleur de fureau , & quatre onces de firop d'althéa. On faifoit prendre fouvent au malade une boiflon acide douce Se délayante , comme de l'oxymel , de l'eau de gruau. Cette con- duite , conforme aux principes de MM. Titîot , Strack , Arnaud de No- bleville Se autres médecins célèbres , a eu le plus grand fuccès. Les véfi- caroires , au commencement du délire , ou quand le pouls devenoit foible , ont eu un bon effet. Le kina eft inutile dans cette maladie : on ne s'en eftfervi que dans la convalefcence pour rétablir les forces, Se fur- tout celles de l'eftomac. P. Jon Bergius. Ufagc médicinal du genêt. J-f'ARMÉE Suédoife ayant pris fes quartiers d'hiver en janvier 1759, il y parut une fièvre catarale épidémique, qui fe terminoit ordinai- rement par une crife imparfaite. Les pieds, les jambes, les cuifles en- floienc : le mal étoit opiniâtre , ou dégénéroit en hidropifïe. On effaya d'arrêter cette métaftafe de la matière fébrile par l'ufage des purgatifs : ils cauferent fouvent une diarée aqueufe , Se ne foulagerenr point les malades. Les diutétiques eurent plus de fuccès , Se fut-tour la leflîve de (a) V. D, C. Sirack, obferv. meiie. de morbo (umptiech. Carth ntch. iT(6.i', DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. z69 la cendre de genévrier. Cette plante étant rare, on y fubftitua celle du genêt qui eut un effet encore plus favorable. On fit brûler cetteplante à feu ouvert j on en fit une très fotte leflîve ,- Se les malades en buvoient par jour depuis une chopine jufqu'à une pinte & plus. Les urines furent abon- dantes ; l'enflure fe diflipa. On fortifia enfuite les folides par les remè- des ordinaires , Se ce régime rendit la fanté à plufieurs malades. Cette leflîve qui eut un plus grand effet que celle des cendres du genévrier, différoit aulli par le goût. /. O délias , médecin du Roi. Cure d'une efquinancie. M i Si ver , prédicateur du roi , s:étant adonné à l'étude de la méde- cine , fut nommé curé de Tryferum , Se eut occafion d'employer , pour l'utilité de fes paroiffiens , les connoifTances qu'il avoit acquifes dans ce genre. Une efquinancie très maligne faifoit de grands ravages dans fa paroiffe , Se réfiltoit aux remèdes ordonnés par les plus célèbres praticiens. Il en fut attaque lui-même , Se réfolut d'eflayer un moyen de guérifon u'il imagina ; c'étoit l'application des véficatoires fur la nuque du cou. le remède eut l'effet le plus heureux , & guérit enfuite plus de trente perfonnes fans accident ni fuite fàcheufe. Il trouva enfuite avec plailïr que des médecins de Berlin en avoient fait ufage dans une fauffe efqui- nancie. M. Rofen , médecin célèbre jugea que ce traitement n'étoic pas nouveau , mais peu ufîré ; qu'il pouvoit être utile après une copieufe faignée dans l'efquinancie , dans l'ophtalmie , Se dans le point de côté, en appliquant les véficatoires fur un endroit charnu , où elles puiflent prendre avec affez de force. 11 ajouta qu'il feroit bon de publier cette eure , pour exciter le zèle des curés qui pouroient fauver la vie à un grand nombre d'hommes , s'ils avoient quelques connoiffances de la médecine. De la coqueluche des enfants. Vjette maladie fi funefte aux enfants réfilte à la plupart des remè- des confeillés par les plus célèbres auteurs : quelques-uns en calment la violence; aucun n'en abrège le cours. Les remèdes inutiles font la racine d'althéa ,de tuffilage , de mauve, la Heur de pavot, le pouliot, l'hifope, la mouffe d'Iflande , la mouffe de chêne , Se le fîrop qu'on en prépare contre la toux convulfive ; le fîrop de millepieds du Dr. Cheyne contre la toux convulfive , l'efprit de fel ammoniac , le fîrop de pavot blanc , les pilu- les de ftirax , les tablettes de diatragacanthe d'Edimbourg , le loc com- mun d'Edimbourg , fait de lin , favon , Se blanc de baleine. Quelques praticiens vantent beaucoup l'oximel pectoral d'Edimbourg , l'huile de foufre , le julep mufqué , le firop de caltor ; le remède de Burton , compofe de camfre , kina, Se poudre de cantarides , avec baume de co- pahu. On ne peut faire ufage de ces drogues-avec les enfants qui en abhor- I 270 MÉMOIRES ABRÉGÉS rem le goûc , Se la poudre de cantaride prife à l'intérieur eft pour le moins dangereufe. Les remèdes qui ont adouci la toux font l'oximel fcillitique , l'oxi- mel d'ail , le firop Se la décodtion de raves , le petit lait doux , le fîli— qua dulcis , la décoction de racine de kina , l'ail Se les raifins bouillis dans le lait , l'efprit de fel ammoniac compofé de Gorter ( fait avec eau de pouliot Se d'hyfope , de chacune trois onces , fel ammoniac pu- rifié , &: fel d'abfinte , un fcrupule , racine de contraïerva Se tériaque Andr. de chacune demi-dragme \ laudanum liquide de Sydenham , vingt grains ; écorce de citron & faffafras , de chacun quatre grains \ firop de pavot blanc, trois onces ) 5 les fleurs de lis blanc , mêlées avec le mie! Se le fucre. Mais tout cela n'empêche point la maladie de durer dix ou onze femaines , temps fort long pour les enfants , les parents , Se le mé- decin , réduit à être fpectateur delà maladie. On obferve que la coqueluche attaque les enfants de touts les états : ainfi elle n'eft pas caufée par les aliments , mais par un air qui épaiffit la limplie , Se la rend acre. Il efl inoui qu'on l'ait plus d'une fois : ce ui prouve que les nerfs peuvent être habitués à cette âcreté , & la upporrer fans être irrités. L'effet de la coqueluche eft celui d'un rire fubit , violent , Se durable : c'eft une fuite rapide de Ipafmes dans les parties qui chaffent l'air afpiré dans les poumons , Se cette maladie eft de nature fpafmodique. La caufe eft une matière permanente dans les parties affectées, Se le fpafme a lieu lorfqu'il s'eft amafTé une affez gran- de quantité de cette matière , ou qu'elle a acquis affez d'âcreté. Il vient par accès ou quintes, toujours terminés par l'évacuation d'une matière vifqueufe qui paroît être la caufe de la toux , Se dont la dimi- nution abrège le paroxifme. Cette matière eft vomie ou expectorée 5 ainfi lorfqu'on peut faire vomir le malade pendant l'accès , on l'abrège , Se plus on vomit de matière à chaque fois , moins la maladie fe prolonge. Lorfqu'on l'abandonne à elle-même , les accès ont un retour périodi- que Se régulier. Si elle n'a pas duré long-temps , on ne remarque pas entre les quintes le moindre veftige de maladie ; mais après quelque temps les enfants deviennent foibles , pâles , & bourfouflés. Ce mal rend donc les folides flafques , diminue le fang rouge, Se le rend aqueux. Ces obfervations indiquent la cure. Il faut réfoudre la limphe épaiffe, l'évacuer par les vomitifs Se les purgatifs , & employer les antifpafmo- diques , fur-tout ceux qui peuvent empêcher que les folides ne s'affaif- fent , & que le fang ne devienne aqueux. On a rempli ces trois indica- tions par les remèdes fuivants , Se terminé en treize ou quatorze jours, ou tout au plus trois femaines , la maladie qui duroit auparavant deux mois , Se quelquefois trois. Remède fondant. Arcane de tartre une once Se demie diffous en eau diftillée ; d'écorce d'orange , trois onces : ajoutez du firop d'écorce d'o- range, une once & demie. Ou arcane de tartre , une once Se demie ; fel effentiel d'ofeille un fcrupule diffous en trois onces d'eau diftillée de méliffe : ajoutez firop d'écorce d'orang'e , une once Se demie. Purgatif. Feuilles de féné s. st. demie once , raifins mondés de damas , DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 271 raifins mondés communs , tartre tartarifé , de chacun une once ; graine de coriandre Se d'anis , de chacun deux fcrupules. Incifez ; écrafez ; faites bouillir en eau de fontaine jufqu'au réfidu de neuf onces. DifTol- vez dans la colature deux onces Se demie de manne de calabre -y clari- fiez avec le blanc d'oeuf , Se ajoutez d'eau de canelle s. v. deux dragmes. Ou de manne en pains une once & demie , de pulpe de cafTe & de feuil- les de féné s. st. de chacun ttois dragmes ; de rubarbe deux dragmes ; de tartre foluble une dragme. Verfez defTus de l'eau de fontaine bouil- lante : lailfez infufer en lieu tempéré pendant une nuit. A huit onces de la liqueur paffée par un linge avec forte expreflion , ajoutez d'eau de canelle s. v. deux dragmes , huile effentielle de cédrat d'Italie quatre gouttes. Le vomitif dont on a fait ufage a été l'oximel fcillitique mêlé , pour en mafquer le goût, avec un peu de firop d'orge , ou des cinq ra- cines apéritives , ou de capillaire. L'antifpafmodique qui a paru le plus convenable à cotte maladie , à caufe de fes retours périodiques Se de l'atonie qu'elle caufe , a été le kin- kina. On en a fait bouillir fix dragmes en deux livres d'eau de fontaine jufqu'au réfidu de demie livre , Se on a mêlé à la colature trois onces de firop d'orge. Ou fix dragmes de bina en fuffifante quantité d'eau jufqu'à con- fomption des trois quatts. En quatre onces de la colatute on a fait diffoudre deux dragmes de l'extrait de kina , une dtagme d'arcane de tartre , & on y a mêlé quatte goutees d'huile effentielle de cédrat d'I- talie. On a toujours exigé que l'enfant fût foigné fuivant la direction du médecin , prît les remèdes ordonnés , Se n'en prît pas d'autres. Les pa- rents , les noutrices Se les gardes , font plus dociles dans cette maladie que dans plufieurs autres , patee qu'ils favent qu'elle eft dangereufe. On a ordonné que l'enfant ne but que du petit lait doux , tiède ; ou lorfqu'il en eft dégoûté , une décoction tiède de kina ; vécût de bouillon de rave , de bouillon d'échalotte , de bouillon de pomme, Se de pommes cuites : qu'il me prît rien dans les accès , parce qu'on a vu des enfants étouffés par cette imprudence : que lorfque l'enfant feroit comme futroqué dans l'ac- cès , on lui mît promptement un doigt dans la bouche pour exciter le vomifTement , (une batbe de plume peut avoir plus d'effet ( z) ) ; qu'on foutînt avec des fetviettes ou des compreffes les endroits menacés de rupture par les efforts de la toux. On a donné un purgatif , de forte qu'il pût avoir eu effet deux fois avant le commencement de l'accès. La dofe a été réglée fuivant la conf- titution du fujet depuis une cuilletée ou demi-once jufqu'à une once Se demie. Enfnite l'enfant a fait ufage du fondant durant deux jours en réglant les dofes de manière qu'il ne purgeât pas: quatre onces & demie ont ordinairement fuffi pour quatre jours. Vers le temps de l'accès on n'employoit rien , parce qu'on donnoit toujours alors deux ou trois dragmes de l'oximel fcillitique. Enfin touts les trois jours on redon- noit une dofe du purgatif, à moins que la conftipation ou le dévoiement 37i MÉMOIRES ABRÉGÉS n'obligeaffent à le donner plus fouvent ou à le retarder. Ce traitement continué dix ou douze jours a rendu les quintes plus douces , & fouvent fans vomilTement. Alors on a difcontinué ces remèdes , de on a donné quatre ou cinq fois par jour une demie tafTe de décoction de kina , ou deux cuillerées de la féconde préparation , jufqu'à ce que les accès aient totalement celle : on en a pris enfuite chaque jour une ta (Te pendant huit jours , ou une demie ta(Te de la féconde préparation. On apprendra de l'expérience fi I'oximel fcillitique eft néceflâire ; & fi on ne pourroit pas obtenir les mêmes effets par un autre vomitif d'un goût moins défagréa- ble ; fi le kina peut être donné avant que les quintes fe parlent fans vomiffen-ent , & combien de temps il faut le continuer après qu'elles font parlées. Z. Y. Strandberg. Ufage du pois de B'rejil nommé pécuris , ou pekhurims , contre le cours de ventre ù la dijfenterie. _L e cours de ventre contre lequel on a principalement fait ufagë de cette plante , venoit à la fuite d'une petite fièvre amphimérine , dans laquelle le fimptome de la vîtefle du pouls diminuoit en proportion de l'abondance du cours de ventre , quoique ceux du vifage , de la langue & de la peau fubfiftaflent. On n'a pas eu un feul exemple qu'il fe foie atrêté de lui-même : lorfqu'il étoit médiocre , il duroit quelquefois cinq ou fix mois. Cette maladie eft commune dans les régiments renfermés , trop entaflés en des places de guerre , &c peu foigneux de fe renir pro- pres. On a fait ufage du pécuris feul , ou après des purgatifs. On l'a employé après la tentative inutile de la rubarbe , du laudanum , & des ftomachiques dans la diarrhée cronique nocturne avec foibleffe , l'en- flure édémateufe des pieds avec diarhée , toux , &c mal de tête ; la dif- fenterie , la diarhée fébrile avec enflure édémateufe & fçiatique \ la diarhée colliquative avec ttanchées &c petites fièvres , la diarhée aqueufe nocturne avec fièvre &rhumatifme, la diarhée aqueufe nocturne avec ou fans tranchées , avec ou fans fièvre , avec toux & petite fièvre. L'effet a été d'arrêter le flux & d'occafionner une toux , lorfqu'on awic fait précéder les purgatifs , que le pouls étoit petit & vif & la langue blanche , ou lorfque le flux étoit avec tranchées , & que les purgatifs n'avoient pas été mis en ufage. La diflenterie a été d'abord foulagée par le pécuris , enfuite augmentée le quatrième jour , puis arrêtée 5c fuivie de fièvre avec langue feche qui a cédé aux remèdes ordinaires. Si le flux eft fans tranchée , la langue humide , le pouls petit & affez vif , le pe- rmis l'arrête en caufant la toux, lafurdité, ou la ftrangurie ; lorfque la langue eft feche, il n'a point d'effet : la doïe eft d'environ demi dragme, f. Tfafd. Suffocation DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. a7j Suffocation caufcc par un col étroit. \J n étudiant âgé d'environ vingt ans & de complexion fanguine jouoit aux quilles le z'j mai par un tems fort chaud. Tout à coup le fang lui fort par le nez & par la bouche , & il tombe fans mouvement & fans connoiftance. On appelle un médecin qui le trouve fans pouls fenfible, &c lui voyant le vifage noir , vifite fou col qu'il trouve extrêmement tendu. A peine ce col eft-il détaché que le malade commence à refpirer , mais avec peine & lentement ; cependant le pouls devint fenfible ; on le faigna au bras; il vint un peu de fang. On contint feulement la veine, & lorfque le pouls fut plus fort , on laifla coulet huit onces de fang. Plus d'une heure après l'accident , la refpiration n'étoit pas encore bien facile. L.orfqu'elle fut dans l'état naturel , on faigna le malade au pied, Se on tira du fang jufqu'à ce que les lèvres devinflent pâles. Une heute après il prit un remède , &c après l'effet une boilïon acide , fuivie à la diftance d'une heure d'une prife de fel amer. Il lui fut ordonné de ne fe pas coucher pendant la nuit. Il y avoit à craindre un dépôt dans le cerveau ; mais cette crainte fut diflipée par l'état où il fe trouva le len- demain au matin : il étoit fain d'efprit tk de corps. Cependant afin de ne rien négliger , il fut purgé &c ne vécut que d'aliments légers pendant quelques jours. Le mouvement & la chaleur du fang avoient dilaté les vaifleaux de la tête , tandis que ceux du cou fertés par un obftacle invincible , étoienc reftés au même état , & n'avoient pu laifTer un pallage fufhfant pour le retout du fang contenu dans la tête. Un fait très fingulier efl: que, dès que le col fut détaché , & que le mouvement de la machine put recom- mencer , le jeune homme acheva une frafe qu'il avoit commencée lorf- qu'il romba. ( Tout avoit été fufpendu, & le corps & l'ame avoient exac- tement fubi la même loi. (i) ) Lorfqu'un col étroit ne caufe pas des accidents aulïi confidérables ; il occafionne du moins , comme le remarque M. Winf- low , des maux de tête & de gorge , des ottalmies , des évanouilTe- ments , des faignements de nez. Un capitaine danois contraignoit les foldats de fa compagnie à ferrer extraordinairement leurs jarretières & leurs cols , afin qu'ils eufTent le vifage coloré. Après quelque temps la plupart tombèrent malades , & plufieurs moururent malgré touts les fe- cours de l'art : une efpece de feorbue avoit attaqué Se comme gangrené toutes les parties intérieures. En général tous les liens étroits font pernicieux , fur- tout pour ceux qui ont peu de cou , les yeux foibles, la voix grêle , qui font fujets aux tournoiements de tête , qui font expofés à des exercices violents. Les c'nfanrs qu'on afïujettit à ces entraves , font expofés à des maux de tête incurables. ( Toutes les perfonnes qui ne font pas dans ces cas particu- liers fouffrent moins fenliblement , mais non moins réellement. Le plus dangereux de touts les liens de cette efpece , efl: fans doute le corps de baleine qui caufe tant de maux de tête , de fluxions , de rhumes , de faignements de nez , de pâles couleurs , de maux d'efîomac , de vapeurs, Coll. acad. pan. étrang. tom. II. M m î74 MÉMOIRES ABRÉGÉS de poulmonies , d'obftruétions , de cancers , de morts ; c'eft le princi- pal infiniment de la cachochimie de nos femmes \ infiniment imaginé dans les temps d'ignorance & de batbarie , avec lequel fous prétexte de donner ait corps une beauté de convention & de pur caprice , on détruit & la fanté & toutes les beautés naturelles. Les femmes de bon fens com- mencent à revenir de cet égarement , & ne font plus porter à leurs filles que des efpeces de corfets qui font moins de mal. Quelques unes de peu de jugement s'opiniâtrent encore à l'ancien ufage. 11 eft à délirer que tout confpire contre lui Se l'anéantifle (t) ). P. Ttetfel. De la caufe de l'ïpïlepfic dans la Scanie. 1 l y a peu de pays qui n'aient pas une maladie particulière. La Suifie a le goitre , la Pologne le plica , la Turquie la pefie , la Laponie une co- lique nomrriée hoime , la Gothie une colique hipocondriaque , la partie maritime de la Norlande le feorbut, la Botnie orientale fupérieure l'hi- dropilie , la Scanie l'épilepfie. On y attribue cette maladie à l'ufage de la chair de bouc : mais il y a des cantons d'Allemagne où cette même chair fett d'aliment Se ne donne point l'épilepfie. Il y a des fruits qui donnent aux animaux qui les mangent des ma- ladies que ceux-ci communiquent aux hommes qui fe nourrirent de leur chair. L'herbe aux taneurs (a) tend épileptiques les animaux qui man- gent fes feuilles & fes baies , & les hommes qui mangent de ces ani- maux. La Scanie a des forêts de hêtres , Se on fait que le fruit de cet arbre caufe l'ivrefle j mais on n'a point éprouvé qu'il donne l'épi- lepfie. Les enfants , Se fur- tout ceux qui font alaités par des nourrices dont la nourriture eft grofliere , font fujets à des écoulements de la tête , Se à des éruptions. Ces humeurs dont la nature fe purge , fortent dans les enfants à la mamelle par la tête , dans les enfants par le nez , dans les jeu- nes gens par les poumons , dans les adultes par les hémorroïdes. Les nourrices de Scanie mangent de la chair de bouc qui eft dure , grofliere & difficile à digérer ; les enfants font très fujets aux écoulements Si aux éruptions de la tête , & une coutume prefque générale dans ce pays , eft celle de faire pafler ou de prévenir ces éruptions en lavant la tête des enfants avec de l'eau froide. 11 eft vraifemblable que cette coutume eft la caufe de l'épilepfie fréquente dans cette province : les obferva» tions de médecine apprennent que cette maladie peut être occafionnee par une tumeur portée à la tête Si répercutée. C. Linné, (a) Redoul, roudou , cotiaria. (r) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 275 Remède contre l'épiiepfie. O n a guéri radicalement pluficurs épilepriques avec le fiel de bœuf, ( fcl bovis inj'piflaium ). L'un deux avoir jufqu'à vingt paroxifmes par jour. Il lit ufage pendant quelque temps de racine de valériane , de pivoine, de gui de chêne , & autres remèdes qui furent fans effet. On lui fie prendre foir Se matin une dragme de fiel de beuf defleché , délayé dans une once de vin de France. Le malade fur purgé abondamment , prit enfuite des eaux minérales , Se n'eut aucune rechute. Ce remède a été donné avec le même fuccès tant aux enfants qu'aux adultes. Il éva- cue puilTamment les glaires , les crudités , les acides , les vers qui font la caufe de cette maladie. Un enfant de fept ans l'avoit depuis quatre années. Elle étoit intermittente comme la fièvre , Se varioit quelque- fois, rantôt tierce, tantôt quarte Se même quotidienne : chaque paro- xifme étoit accompagné de violentes convulfions. Le kinkina la guétit, mais feulement pour quelque temps. L'enfant avoit beaucoup de coli- ques , des plaies au bas ventre , Se des iïmptomes de vers. Le fiel de bœuf lui fit rendre par haut Se par bas une grande quantité d'écume mêlée de petits corps plats qui reflembloient à des coques de pois , Se qui ctoient peut-être des parties de vers. L'épiiepfie Se les plaies difpatu- rent : il refta feulement , comme à la fuite des longues fièvres , une petite dureté à la région épigaftrique , qui fut diflipée par l'ufage continué pendant huit ou dix jours foir Se matin de quelques goûtes d'eflence de fcille de Wirtemberg , Se d'eflence d'écorce d'orange. L'enfant ayant eu enfuite la petite vérole avec de légers (imptomes d'épilepfie , on lui fit encore prendre peu après du fiel de bœuf , Se il n'a pas eu depuis ce temps le moindre accès. On a regardé de tout temps le fiel de beuf comme un puiffant fon- dant , un vermifuge , un bon ftomachique •■, mais on ne l'avoit point encore emplové dans l'épiiepfie. On a vanté autrefois contre ce mal le fiel d'ours ( a ) , le fiel d'autres quadrupèdes ( b ) , le fiel du vautour ( c ). 11 eft vraifemblable que cette partie du fang eft à peu près la même dans tous les animaux, comme le fang même : mais le fiel de bœuf a cet avan- tage , qu'il nous eft plus facile d'en avoir. L'amertume de la bile excite les inteftins à fe décharger des matières inutiles , Se tue les vêts qui s'y engendrent : c'eft un purgatif naturel compofé d'eau, d'huile , de (el , Se de terre (d). On peut fuppléer à fon défaut par le fiel des animaux , Se la préparation en eft facile. 11 faut le tirer de la vélicule d'un bœuf ou d'une vache , Se le faire fécher à une chaleur douce ; fi on veut, fur les cendres chaudes. I.orfqu'il fera {a"> Diofccrid. I. n. c. 70. (4) Var. ein Bofcke , hijior. med. de anirrul. natwa. Brux. 1*39. ;>• lSe aftringtnts qui firent prendre au fang la voie des urines , Se cauferent à la malade de vives douleuts de tête , de dents , de dos , de poitrine , & des palpi- tations après chaque repas. D'autres remèdes donnés par le même chi- rurgien firent céder l'engorgement ; mais la maladie fubfifta ; la matrice enfla comme dans la grolfefle , Se la malade ayant fait encore pinceurs remèdes inutiles , réfolut de n'en plus faire. Son mari ayant entendu vanter les vertus du liken d'iflande , en fie bouillir avec moitié lait & moitié eau , Se la femme en ayant pris fe fentit foulagée : la refpiration devint plus libre ; la palpitation diminua beaucoup ainli que l'enflure au dellous du fein ; mais celle ci revùn bien- 2Bo MÉMOIRES ABRÉGÉS tôt. On lui confeilla d'en prendre comme du thé. La malade y confentir^ & trois ou quatre rafles la foulagerent encore. Elle dormit bien &c fuc tranquille jufqu'à midi. Vers cette heure elle rendit une grande quan- tité de fang caillé femblable à des œufs de poiffon ou à de pecites vé- hicules ; cette évacuation dura jufqu'à deux heures après minuit avec des tranchées comme pour accoucher , (k des défaillances qui augmentoient à mefure que le ventre diminuoir. Vers deux heures elle repofa &c fe trouva enfuite un peu mieux : mais les douleurs de tête & de dents re- vinrent avec les palpitations , & cédèrent de nouveau au liken d'If- lande. On le fufpendit enfuite pour s'alfurer fi le foulagement éprouvé par la malade écoit l'effet de cette plante. Les accidents fe renouvelle- rent , & furent arrêtés par le liken , dont elle fit enfuite un ufage con- tinuel. H. D. Sparing. Ufage de la faignée & des purgatifs dans la petite vérole. J-J eux célèbres médecins , M. Freind , & M. Silva , ont jugé , l'un que les évacuants , & l'autre que la faignée pouvoient être utiles dans la petite vérole. Cependant on penfe encore affez généralement que la faignée &c les purgatifs font mortels pendant l'éruption de la petite vé- role ou de la rougeole. On croit que la nature étant affoiblie 8c détour- née de fon rravail , laiffe rentrer la matiete qu'elle avoit pouffée au- dehors : mais la raifon & l'expérience contredifent également cette phifiologie. On fait que dans les maladies aiguës, fur- tout lorfqu'il y a plénitude de fang , le mouvement extraordinaire de ce fluide dilate les vaiffeaux , le pouffe dans les limphatiques , trouble toutes les excré- tions & fécrétions , & caufe dans les parties du corps les plus foibles des inflammations qui fe manifeftent par divers fimptomes. Alors la faignée diminuant le volume, le mouvement, & la preflion du fang, prépare le corps à une fécrétion falutaite : (Se c'eft alors que la nature pouffe au dehors la matière morbifique ( t ) ). Un jeune homme âgé de feize ans tomba dans une létargie accom- pagnée d'une forte fièvre. 11 fut faigné au bras le lendemain , & le troi- sième jour il parut au vifage & furie corps des boutons de petite vérole. Le malade fortit alors de fon affoupiffement, ouvrit les yeux & parla. Les boutons continuèrent à fe montrer jufqu'au feptieme jour de l'éruption. Alors la fièvre augmenta ; le malade fe plaignit d'inquié- tudes , de douleur de tête j le lendemain délire violent : les boutons devinrent pâles & s'aplatirent. Cet état dura quarante- huit heures. La nuit fut mauvaife. Vers cinq heures le malade s'endormit jufqu'à huit heures. A fon réveil il étoit plus tranquille , mais plus foible , & fe plaignoit de douleurs dans tout le corps. 11 fut afloupi tout le jour. La fièvre diminua: les boutons fe relevèrent & grollîrent , !e vifage & ies mains enfleÀt \ l'éruption fut considérable, & le malade guérie parfaitement. ^ F Une DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 28 1 Une dame de dix-huit ans fut attaquée de la fièvre avec angoifle , dou- leur de tête , infomnie. Deux jours aptes la rougeole parut au vifage & lut les bras : cependant la fièvre fe ioutenoir. Le matin du troifieme jour elle fut faignée au bras : en moins de deux fois vingt-quatre heu- res , le vifage ôc tout le corps devint rouge ; les boutons fortirent, la fièvre diminua , l'angoilfe ne fubfifla plus ; la malade guérit fans autre remède qu'un julep pe&oral contre la toux , & une demie drngmo de rubarbe en poudre. Un enfant de fix ans eut la fièvre accompagnée de touts les fimptomes de la petite vérole, mais fans violence. Le quatrième jour il parurdes boutons qui grollirent : pendant f\\ fois vingt-quatre heures, le malade le ttouva bien ôc eut un fommeil natutel. Le feptieme jout il furvint grande chaleur ou délire qui augmenta de plus en plus. Le malade ayant été prefque toujours conltipé', comme c'eft l'ordinaire, on lui donna un cliltere qui eut fon effet. La fièvre & le délire ayant continué du- rant toute la nuit , on donna le lendemain au matin quinze orains de rubarbe , Se demie once de firop de rubarbe qui purgèrent cinq ou fix fois le malade. 11 fe trouva mieux dès le foir , dormit bien, & guérit fans autre accident. Ew. Ribe. Complication de la rougeole & de la petite vérole. Il eft rare que ces deux maladies fe trouvent enfemble : cependant on en a vu un exemple remarquable en fept enfants dont un garçon , qui furent inoculés en même temps à Stockholm dans la même maifon , lorfque la rougeole regnoit dans la ville , & qui la prirent touts prefque eh même temps. L'éruption de la rougeole fe fit dans les uns aupara- vant ; dans lfes autres en même temps, & dans quelques uns après celle delà petite vérole, fans accidents fâcheux. Les remèdes adminiftrés fuivant les citeonftances , furent des pe&oraux pour calmer la toux , & de légers évacuanrs. A ces deux maladies fe joignit le pourpre dans une des filles, & elle eut le bonheur d'en guérir. On a obfervé que lorfque le virus de la rougeole fe développe le premier , & donne la fièvre qui lui eft propre ; il fufpend l'effet du virus de la petite vérole jufqu'à ce qu'il ait eu fon plein effet, ôc delféche même l'incifion. 11 n'en eft pas de même à l'égard du virus de la petite vérole. Son aétion & fa fièvre n'empêchent pas le développement & la fièvre de la rougeole. P. J. Btrgius. Remède des habitants du Canada contre le virus vénérien. i-> es habitants de Canada ne regardent pas la vétole comme une ma- ladie grave. Ils la guérillent facilement & fans mercure, quoiqu'elle foit Coll. acad.part. étrang. tom. 11. N n 2Si MÉMOIRES ABRÉGÉS invétérée. On a eu beaucoup de peine à découvrir leur fecret , parce qu'Us s'imaginoient que fi les Emopéens en avoient connoiffance , il n'auroit plus fur eux aucun effet. M. Guillaume Johnfon , qui vivoit au milieu de leurs habitations , & qui s'y étoit aquis le refpeét & h puiffance que donne toujours l'humanité, la pure vertu , a engage quel- ques Canadiens à lui faire part du remède qu'ils emploient. Trois d'en- tre eux lui ont montré féparément la même plante , Se donné la même recette. Un quatrième qui s'étoit rendu célèbre par fes cures dans ce genre lui montra aufli les racines de cette plante, Se lui dit que e'étoit celle donc ils faifoient l'ufage le plus fréquent. La plante a depuis un jujfqu'à quatre pieds de hauteur, Se ordinaire- ment un ou deux pieds. La tige pouffe rarement des branches : elle eft fimple, droite , ronde , liffe , unie , brillante, d'un verd pale ou rougeâtre, fur- tout vers le bas ; elle a quelquefois fix lignes de dia- mètre. Les feuilles répandues fur toute la tige , jufqu'à l'épi des fleurs, font ovales , pointues , ouvertes , à dents inégales , nombreufes , liffes , brillantes , pétiolées , marquées aux bords Se jufque fur les-denrelures de points blancs élevés > les nervures longitudinales du deffous de la feuille font faillantes. Ces feuilles de la tige ne paroiffenc que la féconde année. Les plus grandes ont quatre ou cinq pouces de longueur fur un pouce & demi de large : les inférieures tombent les premières. r>ans la première année la plante ne pouffe que les feuilles radicales , qui font ovale-pointues, à crenelures pliffées , liffes, brillantes des deux côtés, d'un verd obfcur teint de pourpre, Se pétiolées.^ Les fleurs occupent la partie fupérieure de la tige , portées pat des péduncules longs de deux lignes ou deux lignes Se demie , qui fortenc chacun de l'aile d'une feuille florale en fer de lance comme celles de la plante , à dentelures pointues : elles font bleues Se droites , & pref- que de la grandeur de celles de la lobélia cardinale. Les découpures du calice font linéaires , pointues , longues de cinq à huit lignes , à bords repliés proche de la bafe ( a ). On reconnoît à la fleur une lobélia. La racine eft vivace & pouffe comme d'un centre plufieurs fibres blan- ches , liffes, d'une ligne de diamètre , Se d'environ deux doigts de longueur. Toute la plante eft laiteufe ; elle entre en fleur le t\ juillet, & les graines font mures au commencement de feptembre. Vers la fin de fatitomne fes feuilles fe couvtent de taches brunes. Elle croît dans les terreins humides Se fangeux au bord des foffés, des ruiffeaux , & des rivières, parmi l'eupatoire, le marrube aquatique , le mimule, le fara- fin , la perficaire , Se autres plantes aquatiques. La racine a un goût de tabac &c provoque le vomiffement. On prend la racine de quatre , fix plantes , on plus fuivant la gra- vité de la maladie, Se on la nétoie. Quelques uns l'emploient fraî- che , Se d'autres prétendent qu'elle a plus de vertu lorfqu'elle eft (a) y. Pour le refte du caraflere de la fleur Loèelia , Linn*i gen. pi. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 183 feche ( b ). On en fait une décoction que le malade boit le matin en aulli grande quantité qu'il peut; il continue le tefte du jour, Se ne tarde pas à être purgé. Lorfqu'il l'eft trop , on aftoiblit la décoc- tion. Le régime conftfte à s'abltenir de liqueurs fortes , &: à vivre de légumes : cependant on permet quelquefois la viande. Le malade con- tinue de boire de cette décoction , Se en balline les parties malades. C« traitement foutenu pendant deux ou trois femaines , guéri: ordinaire- ment la maladie. Lorfqu'il y a des tumeurs , on y répand la racine et» pondre d'une efpece de géum ou benoîte (a ). Si après quelques jours le malade n'éprouve aucun changement falutaire, on joint dans la dé- coction la racine de la renoncule à feuilles radicales en cœur , créne- lées ; celles de la tige par trois , anguleufes ; tige portant trois fleurs ( b) , il faut en employer peu , parce qu'une trop grande quantité cauferoit une inflammation du bas ventre. Cette décoction compofée purge fortement , excite le vomiflement, & guérit. Si on met trop de renon- cule , elle empoifonne comme la racine de l'angélique pourpre du Ca- nada ( c ) donr quelques femmes de ce pays font aceufées de faire ufage pour fe défaire des maris dont elles font dégoûtées. On dit que les plus puifTams contrepoifons n'en arrêtent pas l'effet. Un américain a dit qu'il s'étoit férvi avec beaucoup de fuccès contre le même mal de la racine de céanote , paliure , ou porte chapeau à feuilles à trois nervures. Lorfqu'il craignoit que le mal ne fût opiniâtre, il employoit la racine de ronce à tige épineufe à feuilles ternées. Ainlî cette efpece de lobélie tient lieu de mercure, & a de plus l'avantage de ne mettre jamais la vie en danger. 11 n'y a pas d'exemple qu'un américain foit mort dans le traitement , Se les européens qui ont fait ufage de cette plante & du mercure , difent unanimement que l'effet de la plante eit plus doux Se plus falutaire. P. Kalm. D'une maladie commune aux enfants en Finlande. Xj e s enfants de ce pays font fujets à une maladie cutanée qui fe dé- clare par une éruption de petits corps tantôt clairs , tantôt noirs à la pointe , tantôt droits , tantôt courbés , femblables à des vers ou à des foies de cochon : ce qui l'a fait nommer la fou. Alors l'enfant s'in- quiète , petd le fommeil , tremble , Se pleure. Comme la fuperilition s'accomode à tout ce qu'on veut , les Finlandois s'imaginent que les mères des enfants que ce mal attaque ,ont touché par hafatd un cochon, (a) II en cft ainfi de toutes les plantes, à égale quantité. (A) Géum à fleurs retombantes, fruit oblong , aigrettes de la graine en plume. Linn. fp. pi. Cette plante croît dans les teireins humides, (r) ( c ) Linn. fp. pi. (d) Angélique dont la dernière paire de feuilles eft réunie, la feuille terminait pétiolée. Ltnn. fp. pi, —Angélique du Canada pourpre foncé. Corn, canad, 198. t. 199. (t) N n 1) 254 MÉMOIRES ABRÉGÉS ou ont trop mangé pendant leur grofTefle de la chair de cet animal. Dès que les enfants font nés , on les lave avec de l'eau tiède & du favon , Se ce lavage cft continué dix ou quatorze jours; Peu de temps après quelques-uns perdent le fornmeil , s'agitent , fe plaignent : il paroît fur la peau de petits boutons qui font l'origine des foies. Elles croilîent & augmentent en nombre, de forte que le corps paroît quel- quefois tout velu principalement fur le dos. 11 paroît que la matière ùe ces excroiflances , eft cette efpece de graiflTe qui fort du corps par la tranfpiration infenfible , Se qui a été retenue dans ces enfants par des bains plus froids que le corps de la mère d'où ces enfants fortent : elle prend la forme de poils on de vers en fortant pat les pores , à peu près comme les pâtes à qui l'on donne cette figure en les faifant paffer par de petites ouvertures : c'eft ce qui a fait croire à Etmuller que c'éroient en effet des vers , & l'imagination les lui a fait voir même au nii- crofeope. On traite les enfants attaqués de cette maladie en les mettant dans une étuve. On les frotte de miel Se de farine de froment. En fuite avec un peigne d'ivoire ferré on nétoie tout le corps : quelquefois , mais rarement , on les racle avec un couteau. Alors l'enfant eft plus tranquille , mais fouvent le mal revient , Se il faut recommencer l'opération. Htr- man Dietrich Spœring. Maladie d'Akp. X i- fort en "dix ou douze endroits du corps des boutons rouges , pes élevés, fans chaleur ni douleur , de forte que le malade s'en apperçoit à peine : on n'y voit ni tumeur, ni véficule. Ils durent plus ou moins, fe defféchent fans avoir fuppuré , s'écaillent , & lorfque l'efcarre eft tombée , iL refte une profonde cicatrice , femblable à celle d'une brûlure. Touts les natifs d'Alep & tous les étrangers qui font quelque féjour en cette ville , font attaqués de cette maladie plus défagréable par les fuites , lorfqu'il fort des boutons fut le vifage , que par l'incom- modicé qu'elle caufe. 11 arrive quelquefois qu'elle attaque les yeux &: prive de la vue. On croit communément que c'eft un effet des eaux ; mais on n'en apporte pas de folides raifons : elles viennent d'un petit lac voifin de la ville. On dit que le goût en eft douceâtre Se un peu fem- blable au goût de lefîïve. On n'a jamais qu'une fois cette maladie : ( ne feroit-elle point une de ces maladies cutanées , que des perfonnes inattentives prennent fi fouvent dans nos climats pour la petite vérole , & qui leur fair affirmer enfuite qu'on a la petite vérole plufieius fois (t ) ? Frkd. Hajfe/quif!> DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 28y Lèpre de Norwege. \J n a en Norwege des hôpitaux pour les lépreux à Tronhiem , Berg , te Romsdale , & on y entretient toujours environ cent quarante hom- mes attaqués de cette maladie. Le premier période s'annonce par la maigreur, le vifage pâle Se cachectique , la peau luifante & comme tendue. Lorfqu'on la touche on y fent des tumeurs fur-tout auprès des fourcils , au menton , au cou , aux bras , & aux cuites. Quelquefois , mais rarement , on y voie des taches inégales , élevées , fehiblables aux dartres , moins Taillantes dans les enfants que dans les hommes • ceux-ci les ont quelquefois grofles comme des noix. Les tumeurs abeé- dent rarement. Elles font ordinairement dures , pleines de fane ou d'une matière icoreufe. Lorfqu'elies fupurent , elles deviennent livi- des , la peau fe ride à l'entour, ou fe couvre d'écaillés ; mais le pus qui en fort n'eft pas corrofif , &ne caufe aucune démant;eaifon. Dans le fécond période les pullules s'étendent fur tout le corps iuf- qu'à la plante des pieds. Les pieds enflent quelquefois fur- tout à ceux qui font d'une complexion vigoureufe : les fourcils & les cils tombent • les cheveux fubfiftent plus longtemps ; les paupietes , les lèvres , & les gencives paliflent. Le troifieme période s'annonce par l'aplatillement du nez ; la voix du malade devient très nafale , la refpiration difficile ; les pullules du nez & des lèvres fe féparent : elles font pleines alors d'une matière icoreufe & fanglanre ; la chair femble prête à tomber. Ce n'eft qu'en douze ou quatorze ans que la lèpre fait ce progrès. On attribue ce mil en Norwege à l'ufage de la chair d'animaux lépreux : lebérail & les poiflons y font fort fujets. On trouve des lacs pleins de truites & de dorées attaquées de la lèpre, 6c les habitants des environs y fonr très fujets. Les poiflons lépreux paroiflent plus charnus ; leur forme eft altérée , le nez écrafé, le lang épais , la gorge ferrée , la lan- gue retirée , la chair écaiileufe, les inteftins remplis de pullules grofles comme des pois , dans lefquels on rrouve de petits vere vivants &: quel- quefois un feul roulé fur lui même : ces vers fonr minces, plats , fans arti- culation comme la fafeiole , ou fangfue-limace ; le foie rongé & fouir- reux ; la rate extraordinairement groiTe & pleine de pullules : on trouve de ces vers dans la plupart des poiflons. Le bétail lépreux a les yeux couverrs d'une pellicule , ou enflammes , & d'un blanc rougeâtre. 11 devient extrêmement gras. Les pullules ne paroiflent point à l'extérieur : mais on les fenr , lorfqu on les rouche. On dit que la chair tombe quelquefois en partie , & que l'animnl vit encore longtemps. La chair qui recouvre la poittine eft remplie à l'in- térieur de pullules prefque aufli grofles que des noix , qui s'étendent au poumon , au péricarde , au diatragme , au foie , à l'épiploon. On a trouvé dans quelques pullules une matière purulente , & dans «ne z8É MÉMOIRES ABRÉGÉS autre quiétoit fore groffe , une fubftance dure qui craquoir fous le cou- teau. Ant. Martin. Maladie épidèmique. V e r s la fin de feptembre 1741 > il parut à Upfa.1 une maladie épi- dèmique peu de temps après l'arrivée des malades du régiment d'Heliîn- gie qui revenoit de Finlande. Elle fe déclara d'abord dans les maifons où ces foldats avoienc logé , & les domefliques furent les premiers ataqués, enfuite ceux qui prenoient foin des malades. Au commence- ment de l'épidémie , ceux qui n'approchoienc d'aucun malade , ne furent point infeftés , quoiqu'ils demeuralîent dans la même maifon : mais il fuffifoit de vifiter un malade une fois pour gagner la maladie : tours les médecins furent en ce cas. Ceux qui l'avoient eue une fois , ne la* reprenoient plus. Dans la fuite elle fe répandit , & attaqua même les voyageurs. Toute la ville d'Upfal en fut remplie. Ce mal faililîbit les habitants fans difUnction d'âge , même les enfants : cependant les perfonnes d'un, âge moyen, furent plus fréquemment & plus vivement attaquées. Ceux qui fucomboient les derniers dans une maifon , étoient moins mala- des mais plus long-temps. Les pauvres qui ne pouvoient pas avoir les foins & les remèdes néceffaires , étoient quelquefois cinq ou fîx fe- maines dans une fouffrance continuelle , &C même dans le délire. Cette maladie continua jufques vers le milieu de décembre; elle di- minua beaucoup vers Noël &c on croyoit qu'elle alloit finir : un grand dégel la ranima. Elle fubfifta pendant quelque temps dans route fa force , diminua enfuire, &c fut de nouveau raniméee par un fécond dégel. Elle diminua vers l'équinoxe & ceffa en juillet. Les fimptomes furent le mal de tête , roideur du dos ', frilîbn fuivi d'un froid violent qui duroit quelquefois une heure ou plus. Quel- ques-uns n'eurent d'abord ni friflon , ni froid. Ils fe plaignirent de laflitude , douleurs , & fenfibilité , qui commençoient par les bras , les pieds, & les reins, & gagnoient enfuite le dos, les ailfelles, le bas- ventre , & les reins. D'autres n'ont fenti d'abord qu'un froid qui fe gliiïoit fur le dos &c fur les épaules , s'y fixoit , ôc rendoit ces parties douloureufes, ou gagnoit la tête : alors le mal de tête augmentoit , &c il furvenoit quelquefois du délire. Ceux qui romboient malades fubitemenr , perdoient totalement l'ap- pétit & les forces , quelques-uns ne pouvoient pas fe lever : la plupart fe tournoient à peine. D'autres fe plaignoient pendant huit jours de maux de tête & d'ailfelles, de pefanteur, de laflirude , avant de fentir le frilïbn & de s'aliter. Il fe joignoit quelquefois à ces fimptomes une toux incommode , de l'opprelfion , des maux d'eftomac , qui dinu- nuoient après quelques jours & fe diflipoient. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 287 Les malades ne pouvoient pas remuer les parties douloureufes , Se quelques-uns fe croyoienc paralitiques. Tant que la douleur étoit feu- lement à la tête, aux bras , Se aux jambes, elle étoit fuportable , Se on pouvoir l'apaifer en fon commencement par des remèdes apropriés; mais dès qu'il y avoit plus d'accidents &: fur-tout que la douleur gagnoic le dos , on ne pouvoit plus les affaiblir. L'écat précédent devenoit pire vers trois heures après midi, Se le moment le plus fâcheux étoit vers huit heures du foir. A deux ou trois heures après minuit , le malade tranfpiroit ou fuoit doucement , & s'endormoit ou du moins fommeilloit vers le marin. Lorfque la tranf- piration manquoit , il y avoit fur les trois heures un calme qui duroit toute l'après midi fans chaleur. Mais après le troifieme jour la chaleur croit continue de jour Se de nuit avec redoublement vers trois heures après midi % douleur extrême entre iix Se huit heures , Se foulagement vers deux ou rrois heures du matin. La chaleur , l'angoilTe , l'inquiétude, l'infomnie , la rêverie , augmentoient avec la douleur. Dans tout le mois d'octobre Se 3U commencement de novemb.e , les malades eurent des maux de gorge qui conlilterent dans une enflure ou à l'éfofage intérieurement , ou au menton , ou à la mâchoire. Quelques- uns avaloient très difficilement Se difoient fentir dans la gorge comme un amas de matière qui les fuftoquoit , & une envie continuelle de vomir. Lorfqu'ils avoient rejette cet amas de flegmes durcis, les furfo- cations Se les naufées cefloient. Les douleurs dans les membres cefloient vers le fix ouïe fept ; les fueurs devenoienr plus faciles, maïs la douleur de tête fublifloit avec la même violence , Se duroit encore en quelques malades même après la guéri- fon. D'autres ont eu après le neuvième jour dans les pieds Se dans les mains une chaleur intolérable , qu'on a calmée avec une décoction de camomille Se de fureau , & qui s'eft diilipée peu à peu avec la fièvre. Lorfque la maladie penchoir vers la fin , il n'y avoit plus dans la nuit qu'un peu de chaleur Se d'inquiétude. Dès le premier jour la langue étoit feche & blanche. Si on ne pre- noit foin de l'amollir , elle devenoit noire , & on y. voyoit ça & là des taches blanches ainfi qu'aux gencives Se à l'éfofage. Cette noirceur étoit un pronoftic funeite. Quoique la chaleur fût très forte pendant toute la maladie , les ma- ladesne la fentoient pas , Se ne s'en font jamais plaint. La plupart éprou- voient une ttès grande foif, Se buvoient en vingt-quatre heures cinq ou fix pintes d'eau : d'autres qui avoient beaucoup de chaleur Se la langue très feche , buvoient très peu ; Se ceux-là fréquemment avaient le délire. Dans quelques-uns l'urine éroit trouble dès le commencement Se même huit jours avant te premier accès , en d'autres claire 6V nouble par intetvalles , rarement proportionnée à la boillon ; lorfqu'elle étoit retenue , le délire fuivoit. Un malade eut au commencement des fpaf- mes violents : l'urine ne coula point ; il y eut opprefllon avec une toux feche : un clillere doux dillipa les accidents. Ceux en qui la i'8S MÉMOIRES ABRÉGÉS maladie commença & continua violemment , rendirent l'urine claire , jufqu'à la principale crife. Alors elle dépofa un fédiment couleur de chair , épais d'un doigt 8c plus , parmi lequel on voyoit de petits amas d'une matière gélatineufe : lorfqu'il duroic quelques jours , le malade fe rétablilïbit. Le fang tiré au commencement étoit fec & fans eau. 11 s'y formoic une couenne grife , épaiffe , 8c quelquefois tout le fang fe durciffbk ainfi fubitement. Souvent il n'avoir à la fuperficie que des filets gris ; quelquefois il étoit gris, jaune, & verdâtre : on auroit pu douter que ce fût le même fang qu'on avoir vu fortir de la veine une demie-heure auparavant. Une tache rouge , fur-tout dans le blanc de l'œil gauche , annonçoit toujours le délire , 8c l'un Se l'autre fe diiîîpoient enfemble. Le délire confiftoit en imaginations ridicules , & n'ôtoit pas la connoifTance. La plupart des malades eurent vers le feptieme jour de petites taches rouges femblables à des piqûres de puce, Se fans élévation fenlîble. Cette éruption étoit accompagnée d'une grande angoiffe , de beaucoup d'in- quiétude, de ferrements de cœur , d'élancements à la peau fur tout le corps , de chaleur extraordinaire , 8c de fenfibilité dans les parties où ces taches étoient amoncelées. On y a remarqué dans quelques malades de petites véfirules blanches groffès comme la tête d'une épingle : elles ne paroiiroient pas avant l'onzième jour. Certe éruption n'étoit pas un pronoftic de guérifon ; mais c'en étoit un funefte , lorfque les rougeurs paroi (Toient pendant quatre jours avec la même abondance. Quelques malades n'en ont point eu, quoiqu'ils aient éprouvé d'ailleurs les mêmes accidents , 8c par conféquent la même maladie. Dans touts ceux qui ont eu des rougeurs , il y a eu furdité à la fin de la maladie : c'étoit un figne favorable lorfqu'elle duroit trois ou quatre jours 8c ne paiïoit pas promprement. Le même accident a eu lieu dans une partie de ceux qui n'ont point eu de taches. Plulïeurs malades ne pouvoient pas fupporter l'éclat du jour , 8c fai- foient fermer leurs fenêtres ; ils fe font rétablis. Un malade ne trouvoic jamais aflez de clarté dans fa chambre; celui-là mourut. Le vomiife- menr au commencement 8c pendant le cours de la maladie, caufoit un grand abatement , mais beaucoup de foulagement & un rétablifTement plus facile , fans délire Si autres accidents plus fâcheux. Une diarée dans les premiers jours, ou l'un Se l'autre à la fois, avoienr le même effet. La plupart furent conftipés pendant & après la maladie. Ceux-là étoient fujets à une récidive prefque toujours accompagnée d'un vomiflement qui les guérilfbit, & leur caufoit un affoibliffement extraordinaire. La dilfenterie compliquée avec cette maladie n'empêcha point deux malades de fe rétablir. Une femme eut le neuvième jour une jauniffe univerfelle qui dura peu de jours : elle recouvra lafanté , & ne fit ufage que du julep rafraîchiifant 'fans vin décrit ci- après. Une fueur douce naturelle routs les matins étoit falutaire. La fueur difficile caufoit le délire Se entretenoit fouvent les douleurs jufqu'à la fin. La maladie fe Serminoit ordinairement par une fueur qui dutoit quelquefois plufieurs jours DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 189 jours avec une abondance extraordinaire. Le pouls étoit lenc & foi- ble , mais cependant uniforme : toutes les forces vitales paroilToiene au moment de s'anéantir ( a ). Le corps étoit toujours chaud fous les couvertures ; mais à peine le bras ctoit hors du lit qu'il croit froid. Cependant la tête fe confervoit faine, la maladie fe terminoit heureu- fement , la crife étoit parfaite & garantifloit de récidive , lorfque les malades reftoient bien couverts. Quelquefois elle opéroit pat les uri- nes , mais plus lentement , $c il falloir qu'elles fulTent chargées durant plufieurs jours. Si elles venoient chargées un jour & claires enfuite , touts les accidents recommençoienr. Souvent les doigts & le poignet enfloient. Il furvenoit des douleurs au corps ou au côté , à la gorge , au creux de l'eftomac. Le danger n'étoit grand que lorfque les parties intérieures foufFroienr. Un enfant de dix ans eut les urines chargées le onzième jour. Vers le foir elles vinrent claires : le pouls fut intet- rompu , les excrétions celferent ; il y eut au creux de l'eftomac une chaleur excefïive ; le malade étoit plus froid que chaud , on lui fie donner une fomentation avec la décoction de menthe , fafran , vin , & vinaigre , touts les jours un clifterede lait & de miel, & une demie once de liqueur aqueufe de tetre foliée de tartre dans une tifane légete qui étoit la feule chofe qu'il voulut prendre. Le quatorzième le pouls revint, Se la maladie fe termina par la fueur Se par les uri- nes. Un peu d'humeur, d'impatience, de boiflbn froide , ou de froid enduré en fe découvrant , pouvoir caufer le même accident. Il n'é- toit pas mortel; mais il occaiionnoit de fréquentes rechutes, & l'enflure douloureufe des pieds qui duroit longtemps. L'apétit ne revenoit qu'après la crife principale pat la fueur ou par les urines ; mais alors il étoit grand. Pendant & après la maladie les malades defiroient les acides. Ils ont touts eu, plus ou moins, vers la fin des éruptions de galle qui ont duré plus d'un mois. Les cheveux leur onr tombé. Dans ceux qui mouroient, l'agonie commençoit vers l'heure du redou- blemenr , & duroit douze, quinze ou vingt heures. Un médecin (b) qui avoir l'odorat très fin, diftinguoit à l'odeur pendant le plus haut (a) Cet abatement étoît-il néceffàire ? venoit-il de la feule nature, ou de la na- ture aidée par des fudorifiques intérieurs ou extérieurs î II me femble que la perfec- tion de l'ait coniïfte à juger avec précifion des forces de la nature , à n'y rien ajou- ter , lorfqu'ellcs fuffifent , ou y joindre la quantité qui leur manque : c'aurait donc été ici une grande faute que celle d'augmenter la fueur naturelle jjfqu'à un abate- ment prefque mortel , au cas que cette exrrémité ne fût pas nécefl^ire. Les ptéjugés entraînent fouvent les plus grands médecins dans une voie oppofée à celle que leurs lumières leur font voir. La fueur eft iouvent heureufe: elle ne paroît pas plutôt qu'on accable un malade de fuJorifïq îes , on outre les fages confeils du médecin , Se d'une ctife fa lut aire on fait un accident qui peut avoir des fuites très fâcbeufes. Les malades de M. Rofcn peuvent avoir été traités de cette manicte : M. Rofen lui même peut s'y être prêté, de crainte de heurter l'aveugle & fier préjugé. Sydcnliam voyoit patfaitement pour la petite vérole l'excellence du ttaitcment fuis : ofoit-il le fuivre ? ( c ) (b) M. Gliillcr. Coll. acad. part, ttrang. tom. IL O o 29o MÉMOIRES ABRÉGÉS pt'riode de la maladie (î le malade en mourroit : une odeur aigre étoit le ligne favorable : l'odeur de moifi annonçoit la morr. La fueur & les urines manquoienr toujours le neuf, le onze , ou le quatorze, compté à la manière d'Hipocrate. Quant au jour où elle de- voir arriver, on n'a obfervérien de fixe à cet égard, ni aucun pronoftic de la crife même , fi ce n'eft la furdité qui furvenoir ordinairemenr un ou deux jours auparavant avec beaucoup d'anxiété dans la nuit précé- dente Se fouvent enfuite un fommeil très profonde très long; il ne ceiïoit que dans la fueur, & fi les urines venoient, elles étoient char- gées. Auili-tôt après les malades fe rendormoienr , & fouvent pour rout un jour. La furdité dès le commencement pronoftiquoit le délire. Une grande foiblefle avec beaucoup de chaleur dans les mains , l'œil rouge, le corps immobile, parler avec foi-même fans fuite, pouffer avec le pied gauche fans remuer aucun autre membre , étoient fignes de mort prochaine. S'élever & s'enfoncer plufieurs fois dans le lit , être comme afTotipi & porter fouvent la main gauche fur la tête , ôter fon bonnet ou le jetter vivement par terre , étoient des fignes fâcheux. Les bons pronoftics n'étoient sûrs que lorfqu'il y en avoit plufieurs enfem- ble : ils ne fignifioient rien dans les jours non critiques. Les malades fanguins furent faignés au commencement. Dans ceux qui ne le turent pas avant Noël ce mal fut plus vif, ou ils eurent de nuit un faignement de nez excefiif qui les affoiblit beaucoup. Ils fe rétabli- rent touts , mais ils furent longtemps malades après Noël. L'omiflion de la faignée n'eut point ces effets , 6c on ne la fit qu'aux perfonnes très fanguines. Quelques-unes prirent, dès qu'ils furent malades , la mixtion fimple donnée ci-après , & fuerent enfuite. La plupart eurent des anxiétés , de grands maux de tête , les yeux rouges, & fouvent tombèrent dans les vingt quatre heures en un violent délire. Les fudorifiques doux réufîif- foient alfez bien le matin. Si on faifoit ufage d'autres remèdes pen- dant le jour , la fièvre varioir , les anxiétés augmentoient ; le délire furvenoir. Une femme de moyen âge ne fit aucun remède avant le feptieme jour. Alors elle prit quatre rois feulement quinze goûtes de mixture fimple & but beaucoup de thé ; la furdité furvinr , enfuite la fueur qui dura trois jours & emporta la fièvre ; mais ceci arriva en mai 1743 dans le déclin de la maladie. Aucun des céfaliques anodins donc on fair ordinairement ufage , ne pu- rent foulager les maux de rête. Le feul qui réullît fut la poudre cam- frée dont on fe couvroit le vifage avec un linge fous lequel on refpi- roit. Les efprits , les huiles , les baumes , ne calmetent point la dou- leur des bras , des pieds , Se des reins ; une feule dofe de poudre de camfre eur plus d'effet, & la rendir fupportable. Les clifteres de lait, d'eau, de miel , de vinaigre, &c de falpêtre , eurent le plus heureux effet , & favoriferent la fécrétion de l'urine. Ils n'ont jamais fait lentrer les taches, quoiqu'on fit ufage en même temps du julep rafraîchifTanr , fans vin, quand la fièvre croit forte, & avec vin , lors- qu'elle étoit médiocre & le pouls foible. On a beaucoup employé DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM, api la liqueur de terre foliée de tartre , compofée pour la fièvre forte de deux onces de terre fur hx onces d'eau , Se pour la fièvre foible de deux onces de terre fur liuic d'ofprit de vin rrès rectifié. La poudre camfrée conliltoit en fix , huit , ou dix grains de falpètre purifié, autant de coquilles cicrines (conclue cierata). On a fubftitué Quelquefois aux coquilles le tartre rartarifé ou la terre foliée du tartre, ur-tout lorfqu'on en a fait une feule poudre pour être prife à l'inftant. ' Quelquefois on l'a mêlé avec huit ou dix grains de zeft de citron Le julep rafraîchifîant fans vin a été compofé d'une demie chopine d'eau d'orge , d'une once de jus de citron , d'une once Se demie de firop, de cerifes , Se d'une demie once d'oximel fimple : on y joignoit quelque- fois ttois onces de bon vin du Rhin. Legargarifme pour la langue étoit du firop de mures ou de berberis Se de la gelée de coin en partie* égales j on y faifoit diiïbudre auiïi un peu de falpètre. Quant au traitement , lorfque le malade étant fanguin n'avoit ni vomitlement, ni diarée , Se qu'il n'étoit pas malade depuis plus de deux ou trois jours , on le faignoit au bras. On aidoit le vomiiTemenc avec l'eau chaude. Lorfque la langue étoit glaireufe fans naufées, 8c que le malade avoir eu peu auparavant une autre maladie , on lui don- noit quinze grains ou plus d'ipécacuana en poudre. S'il ne pouvoic ou qu'il ne voulût pas prendre de vomitif, on lui donnoit un peu de fei de feignette. Dans laconftipationon donnoit touts les deux ou trois jours un cliftere , fur-tout lotfque les urines ne couloienr pas , que rien n'an- nonçoir la fueur , Se qu'il furvenoit des fpafmes , de l'oppreflion oa d'autres accidents fâcheux déjà décrits. Les malades fe frotoient la langue dès le commencement avec la mixtion décrite , ou ils en faifoient dilloudre un peu dans l'eau tiède & fe gargarifoient. Ils faifoient ufage aulîi-tôt du julep rafraîchiffant fans vin à la dofe d'un petit verre ou d'une taffe , deux ou ttois fois dans une heute , fur-tout après midi ou un peu aptes minuit. Ils s'en laflbient rarement ; mais dans ce cas on leur faifoit boire de l'eau d'erge , de la petite bierre, ou delà bierre mêlée d'eau , dans laquelle on leur permettoit ce qu'ils vouloient de firop de cerifes ou de framboifes. Le matin vers fept ou huit heures , une dofe de poudre camfrée qui appai- foit beaucoup les douleurs , Se fouvent les a diflïpées : elle fetvoit au(ll à entretenir pendant la nuir une tranfpiration toujouts égale. Le matin de bonne heure on leur donnoit du thé on de l'eau tiède avec de la bierre. Si la fièvre étoit très douce , on leur faifoit prendre trente ou quarante goûtes de l'eïfence aléxipharmaque tempérée de Stal mêlée à la liqueur de terre foliée de tartte en parties égales. Vers midi ou après midi , on leur donnoit une efpece de fo ipe vette faite avec un bouillon clair. & du jus de citron, &: pour boifTon du julep. On continuoit ainli jufqu'à értiprion des taches. Dès qu'elles pa- roifloient , on modéroit l'ufage du camfre & de l'elfence de Stahl qui , pris en ttop grande quantité , caufoient à la peau une cuiÛon infuppoitable. On crut que le mieux étoit alors de fourenir les forces vitales, fans les augmenter ni les diminuer : le julep rafraîchiilThnc fans Ooi; i9z MÉMOIRES ABRÉGÉS vin , rempliffoit très bien cet objet. Si les taches rentroient , fi la circulation paroiiîbit languir , on ajoutoit le vin au julep , & on avoit rarement befoin du camfre ou d'autre remède fembtable. Dès que les malades commençoient à entendre difficilement , ou à dormir beaucoup , on avertilToit la garde de veiller foigneufement à* ce qu'ils ne fe découvrilTènr pas , à ce qu'ils eulTent toujouts les bras dans le lit, ne priflent rien de froid, & ne fourrrilTent ou ne filTent rien qui pût inquiéter ou chagriner le malade. Quand les urines venoient chargées , on donnoit de temps en temps cinquante ou foixanre goûtes de liqueur de rerre foliée du tartre : on y joignoit , s'il étoit né- ceflaire , des fomentations comme pour l'enfant dont on a parlé, on engageoit le malade à boire fouvent , & on lui donnoit un ou deux diffères. Dans le vomifTement on n'employoit que l'eau tiède ; dans la diarrhée on ne faifoit prendre qu'une boilfon copieufe avec l'attention de n'y joindre rien qui fût doux. On a rarement eu recours aux véfîca- toires dans le délire : la poudre camfrée a prefque toujours fuffi. Si la douleur n'avoir pas gagné le dos , il y avoir efpérance de termi- ner promptement la maladie. Lorfque le malade avoir des naufées &C qu'il avoir mangé p:u auparavanr , ou qu'il venoit d'être attaqué , on lui donnoit un vomitif, le foir la poudre camfrée , le lendemain lelel de leignerte , & le foir la poudre camfrée. Quand il n'avoit point de naulées, & qu'il ne pouvoir pas prendre de vomitif, ou qu'il ne favoit pas le moment du premier accès, on lui donnoit aufli-tôt le fel de f.ignette , le foir la poudte , & on continuoit. Atïn que la maladie ne s'étendît pas de plus en plus , on confeilla de ne laiHer approcher les malades que par ceux qui leur étoienr nécefTaires; de r^pindre fouvent du vinaigre dans leur chambre , & d'y avoir toujours à cet effet un vafe plein de vinaigre avec un afperfoir de feuillages; de ne poinr avaler fa fahve dans leur chambre ; de ne jamais y manger ni boire , & même après en être forti , de ne manger ou boire qu'après s'être bi.n lavé la bouche avec de l'eau , du vinaigre, ou du vin ; de n'aller au grand air ou près d'un malade qu'après avoir pris quelque aliment , de choifîr pour foigner les ma'ades ceux qui I'avoient été. D-- pius de tois cent malades qui furent traités comme il vient d'être dit , d n'en mourut que deux. Nils Roj^n. u Maladie caufée par la frayeur. ne femme âgée de vingt fept ans , d'un tempéramni-ent fenfible & colérique , fut lï fott effrayée par un incendie voilin de fa maifon qn elle tomba en fotbleflt Bc eut des convulfions l.orfqu'elle eut repri connoif- fance , elle fe mit une grande foibleffe qui dura tout le jour. El'e n'avoit eu jufqu'alors que de perues incommodités , quelque toux ou thume , mais aucune maladie aiguë. Le plus gr.-.nd travail qu'eut éprouvé l'on corps j écoit celui de crois couches. Elle perdit cette fanté, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 193 fe plaignit de pefanteur, de manque d'apétit , de vents , de conflipa- tion , d'inquiétudes , d'anxiétés , Se de tétention d'utine. Après avoir été dans cet état pendant quatre Termines , elle fontit tout à coup dans le bas ventre une forte tranchée , fur tout au coté droic où on apperçut quelque enflure. En même temps elle eut des naufées , vomit plufieurs fois, & après quelques heures, tout fon vifage , même le blanc des yeux , devint jaune comme de la cire. On vint lui annoncer fauflement onze jours après que fon mari avoic péri dans une maifon qui venoit d'être réduite en cendre en peu d'heures. Cette femme fe trouve mal , tombe par terre , a de violentes convul- sions ; le flux de fang furvient ; c'étoit vers le temps des règles. Après cet eftroi fubit , touts les fimptomes augmentèrent ; le ventre enfla de jour en jour ainfi que les parties intérieures , tandis que les fupérieures étoient lèches Se maigres. La bouche , la langue , les gencives étoienc feches , quoique la malade but à chaque inftant. Toutes les excrétions étoient arrêtées en grande partie ; felle difficile de fis en !ix jours ; deux ou trois onces d'utine en ving-quatre heures , tranfpiration prefque nulle; pouls foible , petit, Se vif, ou fiévreux, refpiration très péni- ble ; la malade ne pouvoir pas marcher fans appui. Cette hidropifie éroit à la fois afcite Se timpanite. Comme il n'y avoir ni vailTeaux crevés , ni inteftins corrompus , comme la malade étoit jeune & difpofée à fuivre le trairemenr avec régularité , on entteprit de la guérir. Les indications étoient d'évacuer les eaux fuperflues , d'enlever les obftrudlions , d'améliorer le fang, de forti- fier les folides. L'effet des purgatifs & des forts diurétiques occasion- nent toujours une ftupeur qui auroit fans doute augmenté les caufesdn mal ; on jugea convenable de s'en abftenir. On fit ufage tours les ma- tins , ou de deux jours l'un , d'un cliltere de racines de pet (il , cinq dragmes, fleuis de camomille & fureau de chacun demi-poignée ; graine de carvi Se fenouil , de chacun demi dragme, ajoutant à la décoétion demi- once d'huile d'olive , Se deux dragmes de fel gemme. La malade prit vers fept heures du marin après chaque cliftete, deux cent goûtes, &C après midi vers quatre heures cent à cent cinquante goûtes d'une clixir anri cachectique , compofé de racine de pohpode , huit onces, excellente rubarbe , deux onces, rapure de reglifle , deux onces, poudre de baies de genièvre, quarre onces, graine de coriandre, une once & demie , feuilles de féné S. S. fix onces , raifïns de corinthe mondés récents , trois onces, liqueur de terre foliée de rartre, deux onces Se demie , vin blmc de Portugal, trois livres Se demie, le tout digéré , pendant vingt quatre heures en lieu chaud. On a joint à la colature deux onces d'extrait de rubarbe , digéré de nouveau jufqu à la diflolution , & fur trois dragmes de l'élixir, verfé quinze goûtes d'huile récente de cédrat. On donna le matin vers onze heures , Se le foir â (ïx , finir , Se dix heures , dans une cuilltiée de vin c u Rhin , une dofe d<- poudre et rr po- tée de tartre vitriolé , trois drngm<.s ', de nitre dépiué , d^ux dragmes; de borax de Venife , deux (ciupules , de nulle-pieds feches, dïu» }9i MÉMOIRES ABRÉGÉS dragmes , de fucre des Canaries , deux onces ; le tour en dix-huit dofes. De plus, le matin vers onze heures , le foir vers fix heures, qua- torze pilules faites d'extrait de petite centaurée , Se de cafcarille , de chacun deux dragmes ; de rubarbe , trois dragmes ; de fuc de reglifle dépuré , une dragme Se demie ; de galbanum dépuré , deux dragmes j d'huile d'anis , vingt goûtes ; d'huile de cédrat récente , douze gouttes , d'huile de Kaïuputi , huit goûtes. Le bas-ventre fut enduit d'un emplâtre de baies de laurier , Se de trois onces de fel ammoniac. Ces remèdes opérèrent heureufement , & procurèrent beaucoup de felles qui emportèrent une grande quantité d'eaux Se de flatuofités. Comme l'urine couloit encore trop peu , on fubftkua dans la poudre tartarifée le fel d'abfinte à demi - dragme au borax de Venife Se aa fucre , dans la vue d'atténuer les vifcofïtés du fang Se des inteftins. Ce- pendant les urines n'augmentèrent pas ; mais les felles devinrent plus fréquentes Se plus fluides ; ce qui , fuivant Hipocrate , arrête l'hidro- pifie (a). On continua les mêmes remèdes , excepté le cliftere; l'en- flure fe diflipa entièrement dans le cours d'environ cinq femaines ; mais quelques jours aptes elle revint telle qu'auparavant avec opreflion , anxié- tés, angoifle. Les felles ayant été interrompues pendant douze heures, on ordonna un cliftere. Tandis qu'on lepréparoit , il fe préfenta à l'anus une efpece d'apoftume rouge , mou , tranfparent , gros comme nn œuf de pigeon , qui le bouchoit en entier. On y appliqua une fangfue , & pendant fept ou huit heutes il s'en écoula une eau rougeâtre qui trempa fix orandes ferviettes. La malade fut délivrée de tout accident fâcheux : elle eut encore le même jour naturellement quelques felles abondantes ; l'utine coula fouvent Se ne cefla plus jufqu'à la fin de la maladie. Alots on employa des aliments Se des remèdes fortifiants , & l'on foutint le corps Se les parties inférieures avec des bandages qu'elle porta pendant quelques mois. Dans la vue de fortifier les folides , on ordonna la décoc- tion de lcina en poudreàladofe de deux onces en deux livres & demie d'eau de rivière réduit à dix-huit onces , en ajoutant le firop d'orge à la co- lature , Se il fut preferit à la malade d'en prendre une rafle à huit Se dix heures du matin, Se le foir à cinq Se demie Se fept Se demie. Mais elle vomifloit ce remède aulîî- tôt qu'elle l'avoitpris, Se elle demanda d'en être difpenfée. Cependant comme il n'y en avoi: point de plus sûr pour terminer la cure , on l'engagea , quoiqu'avec peine , à le conti- nuer. L'ufage ôta peu à peu la répugnance; la fièvre cefla en dix ou douze jours & ne revint plus. Tout le corps en général, Se les intef- tins en particulier , reprirent leur force naturelle : l'apétit , le fommeil , la couleur , la fanté , revint. Ses règles n'étant pas encore rétablies , on fit ufage pendant un mois de l'élixir deux ou trois fois par femai- ne , Se pendant deux mois les pilules deux fois touts les jours. La malade obferva toujours avec la plus grande exaititude le régime qui lui fut ( a ) Aok. 1 4. feel. 6. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 295 prefcrit , & recouvra la famé qu'elle avoir, eue avant cette ctuelle maladie. J. Chr. Piurfcn , nièduin. Délivrance, d'une faufil grojjejfe de deux ans. Une femme dont la première couche avoir été fi difficile qu'on fut oblige de tirer l'enfant avec les inftruments , pafla huit ans fans repentir les (imptomes de la grofletle. Après ce temps ils parurent tours, mais fubfiftercnt pendant deux ans, Se ce ne fut qu'alors qu'elle refleurit les douleurs pour accoucher. Ces douleurs durèrent quatre jours. La femme fut vifirée par deux fage- femmes, deux médecins , & un chirurgien. Le vagin étoit ouvert comme pour l'accouchement : on y fenroit un corps mou qui cédoir lorfqu'on le preflbir , Se fe rétablillcit dès qu'on reci- roit le doigt : il paroilïoit plus dur que les membranes du fétus. Cette femme ayant eu (es règles pendant huit ans après la première groflefle , on ne pouvoir pas foupçonner que l'orifice de la matrice avoit pu être blefle , fe réunir Se fe fermer entièrement. On conjectura qu'il avoit changé de peau , & que les parois ayant adhéré intime- ment l'un à l'autre , il s'étoit fermé ; que le fang rerenu enfuite dans Ja matrice l'avoïc dilarée , (k occafionné rours les iimpromes de la grof- fefle & de l'accouchement. Ayant donc réfolu de l'ouvrir, on y intro- duit un rroiscart , & il s'en écoula près d'une pinre de fang noir & jaunâtre. La marrice fe relira peu à peu , mais refta roujours dure & plus grofle que dans l'état naturel. On conduilit enfuite la malade fui- vant la doctrine de Boerhaave & de van Swieten pour les blelïures. On laifla un tuyau dans l'ouverture faite à la matrice , afin d'y faire un nouvel orifice. On y injecta tours les jours une décoétion d'aigremoine , cerfeuil , hifope, iommités de romarin, camomille, mélilor , & rieurs de fureau. Après quinze jours il tomba un morceau de ch'air de la gran- deur de l'ongle j l'ouverture fe cicarrifa , la cure dura deux mois Se réunit complètement. Herman Schutj'en , chirurgien. Accouchements difficiles. Une femme enceinte qui étoit d'un tempérament vif & fort, eut à la fin du neuvième mois les plus vives douleurs pendant deux jours Se deux nuirs. La fage-femme apela un accoucheur à fon aide. 11 ne fenrit qu'un corps qui cédoit lorfqu'on le preflbir quand les douleurs cefloienr, Se qui fe rendoit fortement durant les douleurs. Ce fut inutilement qu'il chercha l'orifice delà matrice. Enfin cependanr ilfentit une pe- tite ride ou un pli à la partie inférieure , & postérieurement vers les inreftins Ce pli étoir à la parrie diften due , gros comme un grain d'orge :1e relie de cette patrie étoit lifle , plat, & mou. Dès-lors le mal 296 MÉMOIRES ABRÉGÉS &c le remède furent évidents. La fage femme s'étoit bien aperçue que la mattice étoic fermée ; mais elle n'en avoir rien dit, ne voyant d'au- tre reftource que l'opération céfarienne. L'artifte qui voyoit un moyen plus fimple , prend une fonde à femme , la porte jufqu'au petit pli , & l'y introduit de forte que la pointe aille en Waifant vers le coccis , afin de ne pas endommager les membranes & la tête au cas qu'elle fût en place. L'infttument ayant pénétré les fibres adhérentes l'une à l'autre, & étant entré d'environ trois ou quatre lignes , fut porté plus haut fans trouver beaucoup de réfiftance , & eonduir en-haut , en-bas , & tout autour , jufqu'à ce que l'index pût être introduit : ceci fut fait , tandis qu'il n'y avoir point de douleurs. Lof (qu'elles recommencèrent, l'artifte ne tatdi pas à pouvoir introduire deux doigts. Après trois heures la matrice étoit ouverte de la grandeur d'un écu de trois livres. Il jugea pour-lors qu'il pouvoir lailfer agir la nature , & l'enfant fortit en effet plein de vie après dix-huit heures de travail. Le refte des couches fut heureux , & après une couple d'années , la même femme accoucha naturellement , heureufement , & plus vite. L'arrifte avoir délivré précédemment de la même manière une femme d'un tempérament replet & fanguin qui reffentit pendant huit jours les plus cruelles douleurs. Quoiqu'on lui eût fait quatre faignées , le fang lui fortoit pat le nez , la gorge , & la bouche. Il fut quelque temps dansl'incettitude, n'ayant rien vu, ni entendu, ni lu d'un femblable cas. Cependant il le pénétra & délivra heureufement la patiente après fept heures de rravail. Celui-ci fut le plus court , parce que l'ouverture de la matrice étoit antérieure. Il eft facile de diftinguer cette coalition d'avec le reiïerrement de l'u- térus. Dans celui-ci l'orifice eft Toujours fenfible &c s'accroît dans les dou- leurs 5 le bord de l'orifice eft un peu'épais ; les douleurs font courtes & vives ; les eaux s'écoulent fouvent trop tôt ; les fibres dont ce bord eft compofé , font plus fortes que celles du corps de la mattice.; elles reftent fans dilatation jufqu'à ce qu'on les ait amollies avec des corps gras , ou forcé leur réfiftance par le moyen d'un inflrument. Herman Schoutfcr. Haricot de Chine utile contre le gravier & la pierre. K^iE haricot eft venu dans la ferre la plus chaude du jardin d'Upfal. L;i tige n'eft parvenue qu'à enviton deux pieds de hauteur ; elle eft droite , & ne s'entortille pas ; cependant elle a befoin d'appui. Elle eft gtolfe com- me une plume de pigeon , ronde , velue , très verte furtout vers la racine & un peu rougeâtte. Les feuilles font par trois dont chacune eft ovale- pointue , velue en- deffbus j plus ouverte en-detnjs : chaque feuille a un pétiole porté par le pied qui leur eft commun , & qui eft à peu près comme une des feuil- les , rond endeffous;, plat en-deftus , & un peu creux , plus large à ion DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 297 fon origine que vers fa pjiine , couvert de poils rudes couchés vers le bas, joint à la tige par une petite arriculation. Le pétiole particulier eft rougeâtre auprès des feuilles , & garni de deux ftipules en fer de lancette. Les pétioles communs fortent des aif- felles des feuilles : ils font ronds , fans angles , d'un verd noiràtte. Les rieurs naiffent en affez grand nombre de la pointe du péduncule , comme les rayons partent d'un centre : elles font féparées l'une de l'autte par de petites élévations ovales. Les plus baffes fleurillent les premières. Les fupérieures n'ont pas atteint leur grandeur naturelle , mais fe font flétries & ont tombé. Le calice eft d'une feule pièce , de couleur vette f garni en-deflous de deux follicules étroites , aufli longues que le calice même. Il eft divifé en deux lobes dont le fupétieur eft un peu échancré , l'inférieur fendu en rrois. La corolle eft légumineufe , l'étendart jaune-verdàtre , courbé en ar- rière ; les aîles & la nacelle jaune-verdâtres :1a nacelle eft moufle. Les filets font réunis , blancs, torfes , courbés ; les anthères jaunes; le ftile filiforme , unpeurorfe, long comme les filets , velu vers la pointe ; la goulfe droire , ronde , longue d'un doigt , grotte comme une plume à écrire , couverte de poils biuns , pointue, horifonrale. Chaque cofle ren- ferme beaucoup de graines en forme de rein , épaifles, brunes; l'om- bilic en eft blanc Se long. C'eft la plante que Dillen a donné fous le nom de haricor de Ceilan à liliques rayonnantes. On peut la caraétérifer com- me il fuit ; haricot a tige droite , ronde , à fleurs en tête , à flliques rondes horifonrales. On en fait ufage en décoftion contre la pierre. Comme elle n'eft jamais malfaifante , la dofe en eft arbitraire. C. Linné. Mal de doigt très rare. \J n connoit le panaris , fes caufes , fes (ïmpromes , Se fa cure. On connoit l'ofteo farcofe Se la carie feche : mais il eft plus rare d'éprouver à un doigt une douleur qui n'eft accompagnée d'aucun ligne de défotdte, qui dure plufieurs années , après lefquelks on trouve l'os changé en une fubftance charnue , adipeufe ou membraneufe. Un homme reflenroit au petit doigt de la main gauche extérieurement vers le bout de l'ongle une légère douleur qui duroit deux ou trois mi- nutes. Elle augmenta peu à peu Se devint plus vive Se plus durable. Après cinq ans il reflentit quelques douleurs vagues dans le bras gauche , fur- tout lorfque l'air étoit humide , & le bras peu couvert. Le doigt devint aufli ttès fenfible : dès que le malade le heurtoit , il fouffroit longtemps. La douleur étoit beaucoup moindre dans les grandes chaleurs ; il ht ufage d'emplâtres , d'eau-de vie , d'efprit-de-vin camfré , de baume de la Meque : routs ces remèdes augmentoient la douleur. Les eaux & boues minérales , la décoélion de Van Swieten comte les douleurs des os furent inutiles. Il paroifloit feulement au doigt une tache bleue fous Col. acad. part, étrang. tom. II. Pp i9g MÉMOIRES ABRÉGÉS l'ongle : le doigt étoit comme racorni ou plus petit , la peau du côté de la paume de la main étoit ridée. On eut recours à l'éledtricité , mai» ce fut en vain : le malade le réfolut à l'amputation de l'extrémité du doigt. On le coupa au dernier article ; les douleurs diminuèrent : celle qui occupoit l'aiuelle dura encore ptès d'un mois : mais après cinq fe- maines il n'y en eut plus. On trouva dans la partie coupée le bord de l'ongle entouré de peau ; la graille , &; les nerfs dans l'état naturel ; la partie fupérieure de la der- nière fihnge comme fondue , & changée en une efpece de graille fem- blable à la membrane adipeufe. Deux femmes attaquées du même mal ont été délivrées de la même manière. 01. Acrel & Jiojèn. Mal de tête guéri par lafaignée à la tempe. \J n homme de foixante-quatre ans, de conftitution maigre , reflentit au mois de juin un abatement extraordinaire , des douleurs dans tout le corps , le pouls vif , élevé , avec une douleur violente à la pattie écail- leufe de l'os temporal. Elle augmentoit journellement ; le malade étoit fans appétit *, les fécrétions dimiruoient : touts les remèdes intérieurs Se extérieurs , les fudorihques , les bains de pied , la faignée du pied Se du bras , la poudre laxative de camfre , la diète , rien ne put calmer cette douleut. Un habile Médecin confeilla la faignée à la tempe. On tira douze onces de fang , qui tandis qu'il étoit encote chaud , fe fépara de la partie aqueufe ; celle ci devint bientôt comme une eau trouble, Se fe changea en une efpece de gelée gris-bleu , couverte d'une peau épaiffe Si. dute. La veine étoit à peine refermée que le malade fut foulage. 11 s'abftint de viande Se d'autres aliments durs pendant trois femaines , Se recouvra parfaitement la fanté. Quelques femaines après la convalefcence il fentit des douleurs dans les aiflelles Se dans les mains qui commencè- rent à enfler : ces légers accident* celïerent en peu de jours. Daniel M/px. Éternûment violent guéri par le kina* Une fervante âgée d'environ vingfîx ans étoit fujette depuis fa jeu- nefïe a de fréquents maux de tête Se de dents, à l'enchifrenemenr. Elle avoit ordinairement peu d'appétit , quoique fon genre de vie fût très réglé. Durant tout l'hiver elle fut tourmentée alternativement de tran- chées Se de crampes dans les bras 6c dans les doigts. Un chagrin qu'elle avoit eu lui paroiuoit être, la caufe principale de fes maux j elle eut au printemps une attaque de mal de tête qui fut fuivie d'enchiffrenement , d'écoulement des yeux , & de foibles étetnuments. Ils augmentèrent après trois jours & revinrent par accès précédés de palpitations. , d'acu- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 299 goilfes , d'inquiétudes , de chaleur fous le fternum Se à l'orifice gauche de l'eftomac , qui lui annonçoienr le paroxifme & même fa force. Ils croient fuivis d'une efpece de naufée qui parut toujours venir de l'ori- fice de l'eftomac , fans qu'il y eût jamais le moindre vertige de l'irrita- tion que fuit l'éternûment ordinaire. Dans les premiers jours , l'accès eue des heures réglées, qui furent neuf heures du matin , midi , Se fix heures du foir. Il duroit une heure Se quelquefois deux : le pouls étoit fans fièvre. On a compte dans un accès dix-huit cent vingt éternuments , en d'auttes de fix à huit cents , & quelquefois moins ; à la fin de chaque paroxifme la malade étoit en fueur , extrêmement lafle ; elle tomboit quelquefois en foiblefle , & reftoit longtemps fans mouvement. On la fit faigner; on lui appliqua les veficaroires entre les épaules; on lui donna la décoction de tamarins avec feuilles de fén'é , une forte poudre camfrée , des opiares ; on lui fit refpirer la fumée de refine , d'ambre, de lait. Le feul effet de ces remèdes fur de calmer un peu le mal de tête. La maladie avoit des paroxifmes & fe terminoit pat la fueur. Il eft vrai que les accès ne commençoient ni par frilîon , ni par bâillement , que l'urine ne dépofoit point , & que la fueur paroifloit n'être qu'une fuite de la grande lafllrude. Cependant le Médecin eflaya le kinkina. Ce remède fit cefler l'éternûment en peu de jouts , Se la malade fe rétablir. Elle fut en bonne fanté durant tout l'été & l'automne fuivant. Dans l'hiver elle éprouva un chagrin qui renouvelli routs fes accidents ; mais les accès furent beaucoup plus doux , & cédèrent après quatorze jours , fans qu'on air employé le kina. La maladie dégénéra en fièvre accom- pagnée d'élancements dans la poitrine , Se de tiraillements dans les bras Se dans les jambes Ces accidenrs palïerent aullï Se furent fuivis de l'en- flure des jambes. Il eft vraifemblable que la principale caufe de la ma- ladie étoit le chagrin : on peut le conjecturer d'aptes les fimptomes hif- tériques , dont les paroxifmes onr toujours été accompagnés. L'éternû- ment lui-même , eu égard à la violence du fpafme , paroir avoir été hif- térique. Il eft remarquable que l'irritation ne commençoit pas au nez & au finus frontal , mais au diaphragme. P. Jon. Bergius. Remcdc contre le mal de dents. \J n éprouve fouvent dans le mal des dents qu'un remède qui ne fou- lage pas une perfonne , reuffit fur une autre. Il eft aifé d'en conclure que ce mal a dirTérenres caufes , & que fi on s'appliquoit à les diftinguer , on leguériroit aufiî facilement qu'un autre. Le remède fuivant a reulli dans la douleur des dents occasionnée par une fluxion. On verfe environ deux pots d'eau bouillante dans un vafe profond que l'on place fur une chaife. Le malade fe place la tête au-defïus , la bouche ouverte , la tête couverte d'un linge qui envelope la tête , le tou , & le vafe. Bientôt le vifage eft couvert de fueur ; il coule de la Ppij y 300 MÉMOIRES ABRÉGÉS bouche beaucoup d'eau que le malade ne doit pa3 avaler ; il' faut quô la bouche refte toujours ouverte. La dent douloureufe devient froide; Environ après un quart d'heure de cette fumigation on elïu-ie la fueur ; on met un linge fur la joue &c on couvre la bouche , afin qu'il n'y entre [>oint d'air froid rrop fubitement. Si la douleur revient , on recommence e remède. Le temps le plus convenable pour l'employer eft le foir avanr de fè mettre au lit : il a fouvent réufïï dès la première fois , & guéri pour toujours le malade. C. Frédéric Renjlrœm* Hommes empoifonés par l'aconit. Queiquîs perfonnes croient que le froid dans les pays du nord y détruit la vertu des plantes venimeufes : plufieurs accidents arrivés ea Suéde peuvent contribuer à tirer de cette erreur. Us ont été eaufés par l'aconit bleu ou napel , dont les feuilles , fuivant M. Linné , ont les dé- coupures étroites , plus larges fupérieurement , marquées d'une lignes Cette plante croît facilement en Suéde : aucun animal n'en mange ex- cepté les chèvres , & elles en meurent promptement. Afin de les en pré- ferver on fait détruire cette plante dans les haies , dès que les foins font coupés & ferrés : quand on néglige une feule année de prendre cette précaution , les chèvres meurent en grand nombre. Les funeftes effets de cette plante & d'autres femblables prouvent l'utilité de la connoiifance des plantes , & combien il eft important d'ap- prendre à diftinguer , finon toutes les plantes nuifibles , du moins les ' plus ordinaires. Un homme qui Ce promenoir dans un jardin , y cueillit de cette plante , en mangea un peu, & fut très incommodé. Deux Sué- dois qui voyageoient , en cueillirent dans le même jardin , & en man- gèrent en falade. L'un d'eux en fut très malade , & éprouva une foif ardente : l'autre qui en avoit mangé beaucoup , tomba dans un profond affoupiflement , & expira quelques heures après. On lui trouva des ta- ches bleues répandues çà & là fur le corps , & les parties naturelles cre- vées : le vifage n'étoit ni bleu, ni défiguré (a). J. More, médecin. Remède contre la morfure des couleuvres venimeufes. \_) s ne connoit en Suéde que deux couleuvres venimeufes. L'une y e(l nommée houggorm : c'eft le bérus de M. Linné ; l'autre afping -r c'eft le cherféa du même naturalifts. (Celle-ci a beaucoup d'analogie avec i'afpic, fi ce n'en eft pas une efpece (/) ). Elle eft très venimeufe , & l'huile ne fuffit pas pour en arrêter l'effet. Les racines du mongos , da mogori, du polygala feneka guériroient fans doute en ce cas : mais- elles font extrêmement rares en Europe , & il faut des remèdes facile» Cette DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 319 Cette connoilfance détaillée de la population d'un royaume , doic être la bafe de tout établilTement , de toute entreprife politique , de toute l'adminiftration. Sans elle ceux qui gouvernent agiflent en aveugles ; ils entreprennent tantôt au-deflus , tantôt au-delTous des forces de l'état , Se lui caufent Couvent des fecoufles Se des maladies •dangereufes. Edouard Frider. Rourteberg. Demi-berceau en ufage à Florence. X l n'arrive que trop fouvent à des nourices négligentes d'étouffer fiendant la nuit les enfants qu'elles ont l'imprudence de mettre dans eur lit. Les défenfes & les peines les plus rigoureufes ne les con- tiennenr point à cet égard. Les magiltrats de Florence ont cherché les moyens de prévenir ces accidents , Se ont fait défenfe fous peine de baniirément à toute nourice d'alaiter un enfant , fi elle n'eft pas pourvue d'une petite machine ou demi- berceau nommée dans ce pays arcuccio ( V. PI. ix ). Il elt long de trois pieds trois pouces & demi, & large au chevet d'un pied un pouce. La nourice met dans fon lit cette ma- chine Se l'enfant. En hiver elle lui donne le fein fans êtte obligée de fortir de fon lit , Se ne peut jamais lui faire aucun mal. Explication de la planche. A. Place de l'enfant. B. Chevet. C c. Place du teton. D. Planche fur laquelle la nourice peut s'acouder. E, Arc de fer auquel les côtés font fixés à vis. Coll. acaJ. part, étrang. ton. II. T * 330 MÉMOIRES ABRÉGÉS COMMERCE. Comparai/on des poids en ufage dans les principaux états de l'Europe. O n n'a que <^es comparaifons très inexa&es des différents poids dont on fait ufage en Eutope : peu de favants fe font occupés de cet objet qui mérite cependant qu'on l'examine avec foin. On raporte ici touts les poids à la livre commune de Suéde , fupofée divifée en grains ou as. Suéde. La livre ordinaire ou livre de vivres contient . . 8848 a*. Le marc poids de fer , dans les mines .... jSii-'j Le marc poids de ville non libre 745°iVf Le marc poids de ville d'étape, ou de commerce libre avec l'étranger 707°v Le marc poids de monoie 43^4 La livre d'apoticaire . . 741*» Paris. La livre • Iei9J? Bruxelles 9697k Londres. La livre de troi . 77<56-L La livre averdupois 9443T5Ï Copenhague. La livre commune • !°392 La livre d'argent 978of? Lisbone 95T-Ï Ruflîe. Suivant M. Delifle fix livres de ce pays égalent cinq livres trente-fix grains de France : ainfî la livre de Ruflîe contient 8501 Amfterdam. M. Haies dit ( Statuai cjjais , z part. 176. p.) que la livre d'Amfterdam eft à l'averdupois comme 9$ à 100: la livre d'Amfterdam contiendra donc . . . 10154} Les évaluations de M. Eifenfchmid raportées au poids fuédois, donnent pour la livre de Strasbourg . . . . 9811^ Cologne 9737r Nuremberg io6i\\ Venife 99 <4s" Naples 89°i| Florence . . . . . . • 95°37 Sienne »... 9308}! Gènes 8741f Cadix 5>56orr Efpagne 9 5 <î 1 1- Ricard dit dans fon traité général du commerce , que les livres de Paris , d'Amfterdam , Se de plufieurs autres endroits , différent fi peu entre elles qu'on peut les regarder comme égales. Cependant la différence DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 331 enrre Amfterdam & Paris eft de près d'un huitième par cent : celle entre Amfterdam & Strasbourg eft de près de quatre & demi par cent. Le même auteur prétend que cent livres d'Amfterdam font cent fix livres de Cadis : mais il s'en faut de vingt grains par livre. 11 veut auffi que le même poids farte cent foixante-neur livres de Naples ; mais il s'en manque en totalité 1894 grains. Malheureux le marchand qui fe fieroit a de pareilles râbles. Les calculs que l'on donne ici ont été faits d'après des poids pris & vérifiés dans les pays même. And. Berkh. Des poids de Hollande. J_,es poids varient en Hollande prefque dans chaque ville. Les prin- cipaux font ceux d'Amfterdam, la livre de Troi , & la livre de Brabant. La livre d'Amfterdam eft en ufage dans tout le pays , fur-tout pour le commerce étranger. Ce poids ayant éré bien éprouvé, on l'a trouvé pelant 10186,3 + 575 as de Suéde. Ainfi la livre d'Amfterdam Se celle de Suéde font entre elles comme 3 , 19165 à 1 , 83136. Cent livres poids d'Amfterdam , font iifff*4f; livres de Suéde ; & 100 livres de Suéde font 8«rrl^r d'Amfterdam. Autrement : la livre d'Amfterdam eft de 16 !,4- par 100 plus grande que celle de Suéde; & celle ci de »3 Ht Pâr I0° Plus petite que celle d'Amfterdam. La grande livre ou lïfpfand d'Amfterdam , eft de quinze livres com- munes , Se cefle de Suéde eft de vingt : mais les négociants ne font ufa^e dans le commerce extérieur que de la livre ordinaire. Une demi once fuédoife , poids de vivres , contient 176 as -. POIDS D'AMSTERDAM. Poids de Quintal- Lifpf. Sreea. liv. Lnth ou navire. demi-once. 1 1 S 1 1 4 8 16 1 3 . . . 4 f . . • 1 8 ■i 10 . I . . . II 10 POIDS DE SUEDE. Livre. Demi-once. As ou grains. f- £18 1. 6- 6 • • M S- '9t • • «rr I. 74J • • lïï t- 490 • • 4i 6. <>8o ■ • t i H- 060 Tï 10. 604 »« itV 4. 000 ** $ s. 000 37 11. 0O3 4r ♦t 16. OOO 5ï 6 1. 718 9x >7T f. 078 I if 4 S- 4J7 17-rî . . i. IJ4 *iï • • . ia. US t*J 33* MÉMOIRES ABRÉGÉS POIDS D'AMSTERDAM. Poids de Quintal. Lifpf. Steen. Uv. Loth ou navire» demi-once. 3° 40 IOO I «î '2-T ÎOO I 5 10 S7Î 300 400 JOO 1000 . . • POIDS DE SUEDE. 34i 4«r tl6± *?*! 548| 4«j liiii Demi-once As ou grains. 16. 311 ?• 90< 1. Ï3I J. Oéi 7- Î9$ Jo. iiy 12. 6$tf 8. 031 Quoique les mefutes faites à la grotte ne puifTent pas atteindre à cette précifion , elles peuvent donner cependant des nombres moyens fufïï- famment juftes. Le rapport d'aproximation dont les Holandois font ufage entre la livre fuédoife & celle d'Amfterdam, eft comme zoo à 171. Celui de la livre des villes d'étape à celle d'Amfterdam, fe prend comme 310 à 273. La table donne pour le premier cas 200 à 172 ~ & pour le fécond 3 20 & 27 5 , ou 64 & 5 5 . La livre de troi n'eft point égale dans toute la Hollande ; & cette dif- férence aporte un très grand embarras dans le commerce. Une livre de troi envoyée en Suéde contenoit 10237 , 5 as ou grains fuédois : ainfi l'as de cette livre étoit à l'as fuédois comme 1,6787313 à 1,677721(3, & par conféquent l'as de troi pefoit 1,00060182809825)7115)140(525. Cette évaluation ne répondant point exactement à la livre de troi la plus com- mune , lorfque l'on prend le rapport reçu en Hollande même entre la livre d'Amfterdam & celle de troi , on a préféré de fuivre ce rapport r félon lequel 100 livres de troi pefent 1 2 { loths d'Amfterdam de moins que 100 livres d'Amfterdam. Ainfi une livre de troi ou pound pefe 10246,161715)7265625 as fuédois , de celle qu'on aVoit envoyée en Suéde étoit plus légère- de 8 | as. Suivant cette évaluation , la livre de troi eft à celle de Suéde , comme 655754,4144465 eft à 566272 j de forte que 100 livres fuédoifes font environ 86 fii- livres de troi , ou pefent 1 3 {j de moins par cent j & le poids de troi pefe 1 5 %~ par 100 de plus que le poids fuédois. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 333 POIDS DE TROI. POIDS DE SUEDE. PounJ ou livre. Pncc Dragmc. As. Livre. Loth. As. 1 3* ... 1 14.758 1 10 £40 . . . ■¥ 0.978 S 160 5 lîO 2 r 7-8}I 1 If JIO 10140 1 I J. i&Z » ■ • lf= I4.044 3 M I1.41f 4 4f . 4F ÎO, 807 î • • \*\ M J. lS8 10 • • nr ij- '4- 377 20 . . ; î. 191 3° 16. 5^9 40 H J7î *f, 4- 3S3 *o i« f- 7it 100 >'Jï i u.i»5, 100 *J'f . 3rï 6.4}7 300 4«?{ 1 1.315 400 IJ.17J jeo • • Î7? *!H3 1000 11 j8 ~i Jî<°7 On fait ufage de ce poids pour toutes les marchandifes précieufes, telles que l'or , l'argent , les pierreries , les perles , les matières médici- nales, même pour les eflais & la monnoie. 11 fert dans la Frifc & dans la feigneurie de Groningue pour toutes fortes de marchandifes. Les divilions de la table précédente ne font ufitées que pour l'or ôc l'argent : on en a de toutes différentes pour les autres matières , & fous d'autres noms. Dans le commerce des perles & des pierres précieufes ; le carat eft. la feptieme partie d'un ange ; l'ange eft le vingtième d'une once , & l'once le feizieme d'une livre qui fe divife aufli en deux marcs. On a deux autres efpeces de poids , celui d'apoticaire , & celui de médecine. Le marc d'apoticaire le divife en u onces de troi ou 24 loths ou demi-once , ou les trois quarts de la livre de troi. La livre de médecine eft de 16 onces, l'once de 8 dragmes, la dragme de 5 feru- pules , & le fcrupule de 20 grains. Pour les ellais une livre vaut 12 pfennigs; le pfennig 3 { as ; l'as 7 | grains. Dans le poids de la monnoie un ange vaut 4 fierlings j un fierling S troiks j un troik 2 deusks : un deusk 2 as. La livre, de Brabant pefe ^yç>d,jijS^ as fuédois ; ainfi elle eft à la livre de Suéde comme 1959,303571 à 17S9, 6. 100 livres de Brabant font 110,7201 livres fuédoifes : roo de celles-ci font 00,3178 livres de Brabant. Ainlî la livre de Brabant eft environ 10 !~ par cent plus pe- fante que celle de Suéde , Se celle-ci 9 fjç par cent plus légère que l'autre. 334 MÉMOIRES ABRÉGÉS POIDS DE BRABANT. POIDS DE SUEDE. A • 11. ÎÏ9 7- 66f IS- 5JO M- 57? li. 42.8 9' 477 7- jitf IS- Of} ii. Sif 10. f5>8 8. 570 6. 74f 1 1. *»¥ 7- 18? 1 1?+ «4 57? 9 $sj i 881 Ce poids fert en Hollande pour le fer , la foie, le fil , les galons d'or, &c. : mais on en fait ufige danc tout le Brabant & la Flandre pour tou- tes forces de marchandises. Le poids de Cologne ne diffère pas de celui de Brabant. And. Berk. Poids Chinois. \J n a eu quelques-uns des poids qui font en ufage à la Chine , Se on a éprouvé qu'un tel pefe 1 j loth &c 11 as de Suéde poids de vivres. Ainfi un catds , qui pefe 16 tels, équivaut à une livre ii ~\ loths 1 ff as- Un pekd pefe 100 catds , & par conféquent 1 39 livres 21 f% loths \{ as. On a eu en même temps deux balances chinoifes , l'une moyenne & l'autre petite. ( Elles font confiâmes toutes deux fur les mêmes principes que notre romaine , & par conféquent très imparfaites pour les petits poids. La plus grande portoit zo as avant de trébucher (*) ). And. Berk. Mefurcs d'Efpagne. o 1 m a éprouvé en Suéde plufîeurs poids d'un même pays étranger , & on a trouvé des différences confidérables dans ce qui étoit donné pour être le même poids. Ces différences étoient beaucoup plus grandes qu'on DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 33; ne le permetroic en Suéde , & fans doute elles font la caufe de celles qu'on remarque dans les évaluations des poids données par différents auteurs. Le poids d'Efpagne qu'on a éprouvé eft nommé livre caftillane. Il eft de cuivre poli, & pefe 9580 as fuédois : on la divife en \G onces. Un quarteron de cette once a été trouvé du poids de 149 ^as, & Pat con- séquent trop pefant de ,'( d'as. La livre caftillane eft à la fuédoife comme 1595 à 2212. Vingt-cinq livres caftiljanes font un arrobe , & quatre arrobes un quintal. POIDS D* E S P A G N E. POIDS DE SUEDE. Quiutal. Arrobe. Livre. Once. As. Livre. Loth. As. m Tt 74r! . *8 *H ■ ig 8 • • î" 5H «4 * MSt? . . f '»£ Tï T 19>| • I «S T? I S9i\ • . *t "tV * 1 * 1 4 ">7r • 4 «•A ■ S 479o "À «f I \6 5580 ï *à IOO 5987f *4r r «*r IOO "J7J0 1 j 17 Mf ï X »J 400 IÎ9500 17 M »<£ T X !o £00 479000 Ï4 4ï 1*£ 4 3 71 1100 71S500 81 «f * 1 4 100 1600 | JJÏOCO 108 «1 Jt& L'aune d'Efpagne , qu'on emploie à Cadis , & qu'on nomme vara , a étépnfe fur une mefure de bois peu précife. L'angle des extrémités n'étoit point aifez aigu, & les dividons étoient grofliérement faites. On a pris le parti d'en mefurer exactement les quatre côtés & de prendre une moyenne. Suivant cette détermination , on a trouvé que la var* équivaut à 282 lignes fuédoifes , & par conféquent fon raport à l'aune fuédoife eft comme 141 à 100 La vara contient trois pieds d'Efpagne : ce pied eft donc à celui de Suéde comme 940 à 1000 , ou 47 à 50. La mefure du bled d'Efpagne eft un quarré long coupé par une de fes extrémités en coin ou bifeau de quarante-cinq degrés. Elle eft d'un ufage commode. On enfonce la partie pointue dans le tas & on la remplit facilement fans pelé : enfuite on l'arafe avec lecilindre. Cette mefure eft nommée vamg , & divifée en moitié & quarts. Le quart contient 546179374500 fcrupules : ainfi la mefure entière doit contenir 2 1847 17498 grains, Se fon raport avec la tonne fuédoife eft comme 1091$ 58749 à 2800000000. La table fuivante contient la même mefure évaluée en mefures cubiques iuivant le pied de Suéde , &i en mefures de bled ulicées en Suéde. 336 MÉMOIRES ABRÉGÉS MESURES CUBIQ UES. MESURES SUÉDOISES. Vaneg. Perche. Pied. Pouce. Ligne. Giain. Scrup. Tonne, JKappe. I — — — Kanne. | Oit. Ligne. Grain. Scrup. i H6 544 84; en , 1 4 >i 116 7.18 «2f ■g . 17S 089 6S7 iyo . - if T* ir 042. Su If» t -4 . . 54^ 179 374 500 T? 1 % 16 4 o8f 614 JOO X I 091. 35» 749 i 16 • . 1 S ir if 1 M» I 2 4 184 3 «9 7'7 434 498 99S t 8 9 4 + I 8 ii 341 194 4S>8 37t X ~% 8 3 . 6 H4 IS1 494 'g i? t £ Ji 14e 144 4 . 8 758 869 991 • T »! 1 16 8 198 i'7 IO 9-i c Rt *T? 4 1 4 Ij- 149 990 5 507 ny*s « . 15 108 304 ! 998 *7T 4 +, ï 8 101 873 7 M Ï9J Cil 4S6 1T? »? Ts 8 °n 73« 8 . 17 477 73» 984 3ns ■| T? 00 j 609 9 . '9 661 4f7 482 3r 4 1 s «ï 348 io7 lo 11 847 174 880 , 7 9 4 8 1 199 98a ÎO 43 A04 149 960 if Tï ■g 109 3îr 3o . . 6, 54' 5*4 940 Ht? r • • '! 118 690 4o . 87 j88 699 920 Uïï 'i Ts s" 028 04 ?■ S° IOJ 155 87+ j 900 ■ 9r • - , Té s 3i8 otf loo . 118 471 749 | 800 39 4 4 ZéS 4*J 1000 X 184 717 498 ■ • • t 3?°ï ■5 1T JIO JOO On emploie à Cadis deux mefures pour les liqueurs. La plus grande fert fur- tout pour l'huile. I a plus grande eft évaluée par le poids : elle doit contenir cent onces ou un quatt d'arrobe ; & c'eft aufli le nom qu'on lui donne. Elle contient 15S061500 grains qui fait 1 |J kanne £ de pouce cube. Ainfi le quart d'arrobe eft à la kanne fuédoife comme 25 19 à 400. La petite mefure qui fert pour le vin , eft auflî réglée d'après le poids, & doit contenir de même un quart d'arrobe. Elle équivaut à 109575 lignes , ou 1 yj; kanne : fon raport à cette mefure eft donc celui de 25 à 31 ; & celui de l'arrobe entière à la kanne comme 5538. Ed. Fr. Ron- mbirg. Comparaifon des mefures des liquides fuédoifes & étrangères. \J n nomme kanne en Suéde la mefure que l'on emploie pour les li- quides & pour les matières feches ; elle contient cenr pouces cubes. Eifenfchmid & de Lille ont dit que la pinte de Pans eft de 48 pou- ces cubes : cependant le premier obferve que la pinre conlervée à 1 Hô- tel-de ville de Paris ne conrienr que 47 * pouces cubes ; & cette re- marque eft confirmée par Cotes | qui dans fes le&ures hidroftatiques attribue à la pinte 47,i!>5 pouces cubes. Cependant un quart de pinte éxaloné fur la matrice ou étalon original du greffe de -l'Hôtel-de-ville de DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 337 de Paris, fuivant le ptcc!s verbal du 14 Juillet 1744 , a été trouve con- tenir exactement douze pouces cubes. Dans la table fuiv.-nte , colonne de l'ort , les quatre i.liirFres qui font après le point , font les numéra- teurs d'une fraction .iont le dénominateur eft 5 1 1 5 . Liquides. Pouces cul\s décimaux fuédois. Demi-poiflon Poilïon • Quart de pinte , demi-feptier Demi-pinte, chopine, feptier Pinte Pot, quarte Demi-quart de muid Quart de muid ». ... Demi- muid, feuilleté . . Muid Matures fiches. lj 17} 4, 546 9 ,091 18, 185 36 > 37° 72 >74° I5O9 , J20 2618 , 640 5257, 280 I°474>5(;o 3°»53° 61 , 061 122 , 121 244, 245 Demi litron Litron Demi • quart de boifTeau Quart de boifTeau , picotin Demi- boifTeau . . . BoiiTeau 488,486 Minot 14(15,458 Mine 2950,916 Septier 5861 , 832 Muid 7°34l j 9^4 Ces mefures font différentes en France 'dans toutes les provinces. Le muid de fel & celui de Rouen ont les proportions fuivantes. Muid de fel 93789,311 Muid de Rouen .... 82065 , 648 Les mefures fuivantes, en ufage à Straf- bourg , ont été déterminées par Eifen- fchmidr. Liquides. SchoP * îS , 3 j4 M'ias 73,375 Ohm 1760, 931 Foudre 42262 , 391 Coll. acad. part, ctrang. tom. il. Kanne. I )uart. 16 51 104 1 1 4 14 i? 58 705 937 820 2 ii 7 S 2 3 Ort. . . H7J . 1. 1421 1842 J . 1. « *t. .«• »99S 5r 1. 865 I î • 3070 I 1. 3015 ** 1. 2905 5'x 1. 2685 5îf 4Sr 1686 246 493 986 2958 2791 i457 »35? : i8iî t. 1$ I 1. 1719 5r «• S 4r I. 1551 4t I. 3017 Vv 3p MÉMOIRES ABRÉGÉS Matlcres ficha à la villi. Fouczs ctt'-es dcclmaux Jui.o'a, Maflin Fierling Sefter . A la. campagne. Ma/lin •Fierling Sefter 45. 75 t 175 ,005 700 , 010 45, 11S 180,474 721 , 896 Ceft d'après Arbutnot &c la table pu- bliée à Londres en 1742 , qu'on a réduit les mefures d'Angleterre à celles de Suéde. Mefures du vin. Pinte . Qimte . Gallon Rondelet Barrel . iS , 047 36, 094 i44a 37S 2598,758 4547.844 Tierce ....'... 6063 , 792 Hogshead 9095,688 Ponchon 12127, 5S4 Bott, pipe ..... 36282, 75i Mefures de la burre. P'nte 22,oï2 Quarte 44,064 Gallon 176,2,6 Firkin 1410,048 Kilderkin 2810,096 Barrel ■ • . . ■• - . 5 '40, 191 Hogshead 8_,6o,2S8 Mefures de la blerrc dans Londres. Pinte, quarte , &: gallon comme ci-deflus. Firkin 1586, Kilderkin Barrel 304 Ji72./0b8 2545 , 116 Hogshead 9517,824 Bott, ou pipe . . . -19035,648 Kannc. Quart.) Oit, 1 M 45 60 90 I2l 36-3 J5 31 63 95 190 6 1 1 27 f I 5 r 7i 2 6-f 5Î 3l 1 if' 1. : t 3T • 1362 1 6 1. 2349 7 ii 1. 21 2422 1719 6"29 1893 969 1 192 I958 2-534 1 502 • • ii 1. 157 • • 5 1 M 3 '4 I 6 . 1256" 14 I 2 1. 673 28 'ï • 'Î4<î 5<ï 3 . 2692 84 4Î 1. 913 I. 1929 I- 753 . 1466 1. 2199 I. 1273; DE L'ACADÉMIE DE Mcfures de la bierre dans Pouces cubes les provinces. décimaux fucdoi Pinte , quarte , & gallon comme ci defTus. lirkin 1498, 176 Kilderkin 199(5,551 B.irrel 5991,704 Hogshead S 9 Si 9, 05 6 Mifures des matières fiches , fuivant Arbutnot. Dans la quatrième colonne, les chiffres après le poinr, à commencer du nombre 504. font le numérateur d'une fraction dont le dénominateur eft 615 ; & à commencer du nombre 1 8 , ils font divifés feulement pat 15. Pinte 11 , 170 Gallon 170, ; 60 Peck 540 , 310 Boilfeau 1 361,180 Quarter 10890, 140 Suivant les tables de 1 741. Pinte 11 Gallon 168 Pek 336 BoifTeau 1 344 Quarter 1075* BoifTeau mefure d'eau . . 16S0 Coom 5 376 Vey 53760 Laft de bled 107510 Chaldron de charbon . . 4S384 Les mefures dérerminées pour le Dan- nemarck en 16S5 & 1688, ont fervi au.\ évaluations fuivantes. Pal 18,451 Porte ■» 36,904 Kanne 75,808 Skiape 664,171 Tonne de bled . . . . 5514,1-6 Tonne de fel 6 Tonne d'huile .... 5018,944 Ohm ..,'.,,.. 5757,014 STOCKHOLM. 339 Kanne. Quat.\ On. «4 7ï 1. 1301 *9 7k . 16 1 <9 7 1. 1079 89 7 • «55? • IT . 504 1 Sr . i8i 3 3 . 564 M 1 41 I. 381 108 7 $4» ; li 18 I 5 1. »9 3 *T I. >î '3 3ï z i°7 4 16 16 6 I. T 53 6 8 537 1 4T I. T 0-5 'T 10 483 6'i « 1J • • 1 1. 1817 • • *r 1. 1519 • • 5Î 1. 1933 6 5 . '7?i 53 1 . 1676 64 7i • '354 44 1 '■ rh 14 3 • «75<î 5° »î • »94 57 4r • 774 Vv ') 340 "MÉMOIRES ABRÉGÉS La mefure rafle nommée vedroc ferc pour les fluides , Se le tchetvérik pour les matières feches. Pouces cubes décimaux fuédois. Vedroc .'.'.... 470,543 Tchetvérik 988,823 Kannc. Quart. I On. 4 9 1795 »52J Ricard dit que 101 quartiers anglois équivalent à 19 feptiers de Paris : mais fuivant Arbutnot un quartier fait 108 kannes, 7 quattiers , — orc de Suéde , qui différent de 19 feptiers de près de 57 kannes. Er quand on prendroit la mefure de la table de 1741, on trouvetoit encore une différence de plus de 41 kannes. De même , lorfque le même auteur dit que les tonnes de Dannemarck font 19 feptiers de Paris , il fe trompe à peu près de moitié : lorfqu'il évalue à la même mefure 13 tonnes de Suéde , l'erreur eft d'environ trois tonnes. And. Berk. Comparaifon du pied fuédois à plufuurs mefures étrangères. fiiD fuédois . '. 1000 de Bologne .........1285 Aune de drap de Florence • 19S2 de terre de Horence 1842 Empan de Gènes 856' Pied de Londres 1027 de Paris 1094 du Rhin 1075 de Rimini 1831 Romain 99 j Grec 1034 Verg» d'architecte romain 7534 ■— de cette verge ou un empan 755- Verge de marchand romain . . 8395" Aune romaine 2856 Mefure moyenne de Venife f ... 1170 Aune rulfe ou archin 1178 (L'aune fuédoife contient deux pied» fuédois. (t) ) And. Celfe. TV? DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 341 ;^gg^=E- = » AGRICULTURE. Culture des plantes. JL e s plantes fauvages enfeignent à l'homme la manière de les cultiver. Dans leur pays natal les quatre éléments font combinés d'une manière analogue aux organes de ces plantes. Il y a fix fortes de terres propres à la culture ; la noire , la grafle ou franche , la fabloneufe , la fangeufe , la marne , & la craie : on y peut ajouter la terre boifeufe & la pierreufe. Pour en compofer des mélanges , il faut confulter la nature. Chacune de ces terres en général eft propre à certaines plantes. 11 en eft ainli des eaux ftagnantes ou courantes , des ruilfeaux , des rivières , des lacs , & des mers. On connoit une efpece de rofeau qui croît dans le fable au bord de la mer : c'eft le rofeau à calice portant une feule fleur , à feuilles repliées piquantes (a ). Les Hollandois le tranfplantent , après l'avoir coupé à demi pied ou même un peu moins au-deflus de la racine , & le placent dans leurs dunes , afin que le vent n'emporte pas le fable , & qu'il puiffe y croître des herbes qui l'arrêtent. On peut employer ailleurs ce moyen (impie 6V: facile contre le même accident , qui enfevelit quelquefois fous le fable des tetteins fertiles. Le liken , dont les Iflandois font de la foupe , croît dans la terre marneufe. L'air eft différent à différentes élévations, depuis le fommet des mon- tagnes toujours couvettes de neige jufqu'aux plus baffes vallées ; les exhalaifons qu'il reçoit le modifient diverfement. Enfin la chaleur eft différente d'un pôle à l'autre dans toutes les zones : elle dépend aufli de la difpofition des lieux , & vatie dans les montagnes, dans les plai- nes, dans les bois , dans les forêts. Il faut obferver les pluies & les vents réglés qui régnent dans le pays natal d'une plante. Le bananier avoir été près d'un fiecle dans les jar- dins de Hollande , fans qu'on eût pu l'y faire fleurir. M. Linné obferva qu'il croît & fleurit à Surinam dans une bonne terre privée d'eau pen- dant fix mois , & arrofée pendant fix autres mois par les pluies. En imi- tant ce procédé de la nature , il a fait fleurir Se fructifier un bananier ; & on a depuis employé ce moyen en Hollande £c en Angleterre avec le même fuccès. Les plantes ont aufli leurs habitudes , qu'il faut obferver & fuivre dans leur cultute. Celles qui naiffent vers le midi Se qu'on tranfporte aq nord , y mùrilfent plus tard la première année , la féconde un peu plu- tôt ; peu à peu elles s'acclimatent. lien eft ainfi des graines étrangères. Elles croiffent plus lentement que celles qu'on feme dans leur pays {a ) Linn.fp. pi. i. p, 81. 342 MÉMOIRES ABRÉGÉS natal. La graine de tabac cueillie Se femée en Suéde , y mûrit un mois plutôt que la même graine aportée d'ailleurs. Le temps de la fleutaifon fuit suffi le degré de chaleur du climat ou elles font nées. Que l'hémantus d'Afrique refte en ferre toute l'année; qu'on le plante au printemps ou en automne : eût il déjà parte cinquante ans en Suéde ; il ne fleurit qu'un peu avant Noël. Il arrive peut-être aufll par les mêmes caufes que pluiieurs plantes qui fleutiffent de nuit dans notre climat fieuriflent de jour en Amérique, comme la belle de nuit ; puce que nous avons la nuir , quand ce pays a le jour. La colchique fleurit en automne , Se ne potte fes fruits qu'au printemps fuivant. Les garous , le perceneige , l'ellébore à fleur fur la feuille , fleuriffent au commencement du printemps avant les chaleurs, quand même on en auroit planté les ognons au mois de juillet. Ces plantes Se celles d'A- frique paroiifent prouver qu'il faut quelque chofe de plus pour leur acroiflement que la tetre Se l'eau. C. Linné. Ohfcrvations d'agriculture. O ans la Poméranie , dans le Mecklenbourg , Se dans le Duché de Holftein , pays dont le terroir elt fabloneux , on n'engraiffe les champs que tous les quayre ans. La première année on y feme du froment ou du feigle ; la féconde , de l'avoine ; la troifieme , du farafin. Dans la qua- trième la terre repofe. Pendant ce temps le cultivateur amaffe l'engrais, & en fait toujours deux amas , l'un dans le village, l'autre dans le champ. Dans le village chaque payfan a près de fa maifon fa folîe à fumier dans laquelle l'urine eft conduite par des canaux. On met au fond de la folTe un lit de gafon coupé dans leurs landes ou bruïeres , ou dans les endroits où ils prennent enfuite leur tourbe à brûler. Ils mettent enfuite une couche de tourbe qui après de deux pieds d'épaiffeur^ , & n'eft pas ferrée; fur ce lit une couche de fumier de bétail de même épaiffeur; puis une autte couche de tourbe; Se de même alternativement , juf- qu'à ce que l'amas ait cinq ou fix pieds au defius de la terre. Celui du champ efl fait de la même manière dans un endroit bas & uni , mais fans foffe. On donne à celui-ci environ quarante pieds fur douze de large. Parle moyen de la tourbe ils doublent leur engrais. Les environs d'Hambourg fonr très fabloneux. On les engraifle de cette manière, & après l'a moilTon du feigle , on laboure & on feme des navets. Cette plante n'amaigrit pas la tetre ; au contraire les feuilles qui reftent font une efpece d'engrais. On fuit cette méthode en quelques endroits de l'Angleterre , & on a l'avantage de nourrir le bétail avec ces navets durant tout l'hiver- On fait ufage dans ce pays d'un râteau dont le corps a neuf à dix pieds de Ion». 11 y a vers le bas du manche un ttou , dans lequel l'ouvrier en- fonce une cheville qui fort d'environ un pied ; il tient de la main gau- che le manche de l'outil , & de la droite la cheville , avec laquelle il DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. gouverne. Une femme fait plus d'ouvrage avec cet inftniir.cnt , que p!u- iieurs hommes avec des râteaux ordinaires. Man.Trkvuld. De la perte que l'on fait du bled t en moijfonnant. JL e bled raporte ordinairement le feptieme grain ; mais on ne s'éton- nera point qu'il produife quelquefois jufqu'au quarantième , fi on fait attention qu'un feul épi venu d'un feul grain peut contenir 46 , 50, 60,. 90, & même 100 grains , & qu'un feul grain peut produire plulieurs épis , lorfqu'il eft femé fuffifamment clair dans un bon terrein , & cjue l'année eft bonne. D'où vient donc qu'il ne produit ordinairement que fept rois la femence ? C'eft i°. Que le bled de femence n'eft pas également mûr & ne germe pas tout. i°. Touts les gtains ne font pas femés à égale diftance entre eux : dans quelques endroits , ils tombent trop épais ; en d'autres , trop clair. 30. Ils ne font pas touts à égale profondeur. 4°. Il y en a beaucoup qui reftent à découvert , & fe defTechent ou font mangés par les oifeaux. 5y. L'engrais étendu fur le champ peu avant le temps de la femence,. peut en brûler une partie. 70. Il y a beaucoup de gtains qui tombent lorfqu'on moiflonne. 7°. 11 y en a beaucoup qui tombent lotfqu'on l'emporte. 8°. Les fouris en mangent beaucoup dans la grange & fur faire. 90. Les batteurs en ptennent. 10e. 11 en refte dans les épis qui deviennent la ptoie des fouris 6c da bétail. Il n'eft pas étonnanr que touts ces déchets réunis aillent jufqu'à cinq îîxiemes , & qu'il n'en refte qu'un (ixieine au cultivateur. On peut re- médier au moins à quelques uns de ces inconvénients. On évitera le premier , en faifant drefïer dans le champ même un han- gaT (Wœder-kia) ou toît fans murailles , fous lequel on établira une efpece de table de quatte ou cinq pieds de large fur laquelle on mettra les épis , de forte que les pointes départent à droire & à gauche. Une perfonne , en frappant delTus avec un bâton , fera, tomber autant de grain qu'il en faut pour la femence. L'expérience aprend que le grain qui tombe ainfi de lui-même , eft le plus mût & germe le plus iure- ment. On évite en même temps le fixieme accident, ( parce que le bled n'eft mis ni en getbes , ni en tas (t)). On' remédie aufti au feptieme ce au huitième , & on a de plus cet avantage, que le grain ne germe pas dans la sieibe j ce qui caufe fouvent une difette générale: Le cinquième peut être évité en porrant l'engrais iur les terres en au- tomne , & l'y étendant de forte que les pluies de cette faifon & ks neiges du ptintemps , puilfent en entraîner les fels dans la terre. On fe garantira du fécond , du troifieme &c du -quatrième , en iaventaM u.> 344 MÉMOIRES ABRÉGÉS iemoir & une charue propres à cet effet. Quant au neuvième & au di- xième , l'art peut encore en préferver par l'invention de machines à battre le bled. L'auteur de ce mémoire en a inventé deux. La plus petite menée à la main , ou adaptée à une roue , mife en mouvement par des eaux , Se fervie par deux perfonnes , peut battre quatre tonnes de bled par jour. La plus grande peut battre par jour de douze à feize tonnes , Se on peut y adapter un hachoir & un crible. Il eft impottant de favoir précifément la quantité de femences que l'on doit confier à la terre. Un quart ou fi de kanne contient environ 2700 grains de feigle , 1600 de froment ,1050 d'orge , & 2S0 de pois. Il paroit qu'il doit y avoir entre chaque grain de bled au moins trois ou quatre pouces Se au plus cinq ou fix pouces. Il faut dans ce calcul prendre la moyenne qui eft de quatre pouces , Se compter deux grains pour cha- que place , en fuppofant pour le plus sûr qu'il y en aura un qui ne ger- mera pas. On pourra favoir ainfi précifément la quantité de femence qui eft néceffaire , Se on trouvera prefque toujours une épargne confidé- rable à faire fur la quantité que les laboureurs emploient ordinairement. Chrétien Polhem. On a cueilli du feigle dans deux endroits , dont l'un avoit eu de l'en- grais , Se. l'autre n'en avoit point eu. On a pefé Se mefuré avec foin ces deux qualités de grain dans leurs différents états de verdeur ou d'humi- dité & de fécherelfe , Se prenant la moyenne entre touts les réfultats, on a trouvé que la kanne contenoit 1 125 16 grains , la tonne 7080990 , ôC que la tonne pefoit 1 3 lifpfund 22 { livres 12 {as. Dans un endroit du champ on a compté fur un pied quatre 45 épis, dont trois étoient vuides. Parmi les autres , les plus fournis portoient 48 grains; ceux qui l'éroient le moins en avoient 17. On en tira 1361 grains qui font l'un portant l'autre 30 grains par épi. Tout le champ avoit 49220 quattés , & par conféquent devoit porter 66988420 grains. Dans un autre endroit un pied quarré portoit 82 épis dont un vuide. Les plus fournis avoient 37 grains , les plus foibles 3 , enfemble 1346 ou 16 l'un portant l'autre; ce qui donne pour tout le champ 66250120 grains. La moyenne entre ces deux nombres eft 66619270 grains. Cette quantité de feigle étant mefuré frais, donneroit 12 tonnes, 16 kappes ~~ de kanne; mais étant mefuré fec , il feroit 8 tonnes, 17 kappes, 1 jï kannes : ainfi la différence du verd au fec eft de 31 { par cent ; de forte que 100 tonnes de feigle verd , n'en font plus, lorfqu'il eft fec, que 68 f ; -■-■. , . Tel étoit à peu près le produit effectif de ce champ. Mais ce feigle ayant été recueilli , bartu , & mefuré , on n'eut que 7 tonnes , 18 kap- pes, 1 l kanne de feigle frais , qui font 5 tonnes 8 { kannes de feigle fec. Il y eut donc 4 tonnes , 3 3 kappes , f-J de kannes en grain frais qui furent perdues , ou 3 tonnes , 12 kappes,]-- de kanne en grain fec ; ce qui faic à peu près une perte de 39 par cent. On peut compter , par chaque pied quarré , deux épis qui tombent & reftent dans le champ. En calculant à 23 gtaius pat épi , cette perte monte DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 34$ monte à 11641 10 grains qui étant mefutés en de fine iS -4-kannes-, ou un peu plus de j pour cent. Si prenant la moyenne on compte par pied quitté 63 tuywx , 8c ioj grains telles dedans ; on aura un nouveau déchet de s 065,660 grains ou 40 j' kannes mefuré en fec : ce qui monte a peu pies à 7 pour 100. On en peut mettre autant pour les grains qui tombent lorfqu.- l'un coupe les bleds ; & le tout enfemblc fait 17 pour 10 > de *rte : le refte du dé- chet arrive en faifant les gerbes 8c tas , en chargéanti mettant en grange, & portant fur l'aire. 11 y a toute aparence qu'on épargneroit 3 pour 100 en employant la faucille au lieu de faux : mais il faudiroit payer de plus c. îq ou iïx ou- vriers qui coûteroient peut être plus que le eain de 1 S -L km On a fait les mêmes expériences fur l'orge S: le froment , & on a trouvé qu'en prenant la moyenne entre le verd 8c le fec , la kanne con- tient 4173 1 grains d'orge , 6 j yoo grains de froment ; la tonne 1670800 grains d'orge , & 4116500 grains de froment. On a évalué le champ d'orge comme celui de feigle , 8c on a trouvé que le déchet montoit à environ 57 pour 100. And.. Btrk. Nouvelles poujfcs du feigle gelé. J_, e 1 1 juin un froid fubit gela la plupart des feigles des environs d'Abo. Lorfque la paille fut jaune 8c flétrie , toutes les racines jeterent de nouvel es poufTes plus ou moins abondammenr fuivant la qualité du terrein. Les Finlandois les connoilfent , les nomment hia:ti , 8c les re- gardent comme des plantes qui peuvent tout au plus fervit à faire que les beftiaux trouvent le feigle gelé meilleur & plus favoureux. Un payfan , qui vit avec chagrin tout fon bled perdu , le fit couper fans délai , & il reparut bientôt prefqu'autant de nouvelles poulies qu'il y avoir eu de tiges. La faulx pafla fur le champ une féconde fois , & le feigle fut donné au bétail. Les racines pouflerenr une rroilieme fois un peu plus clair que la féconde. Ce rroifieme feigle fut encore coupé pour fervir de fourage , 8c l'on vit bientôt le champ pour la quatrième rois fe couvrit de verdure. Quelques-uns de ceux à qui cette gelée avoit enlevé toute e-fpérance , lailTerent croître les nouvelles pouffes. Elles ptomettoient une moiiTon allez abondanre. Lorfqu'une féconde gelée les artaqua au mois d'août & en fit périr une partie. Cependant ces leigles rendirent deux & ro.s la femence. Ils avoient le poids des autres feigles de cette même année , & on en fit de bon pain : mais ils ne purent pas fervir pour femence (a). C. F. M;nander. (a) Il me paroît qu'il e(t important d'examiner ce fa:r , S; de réprouver fur toutes les elpeces de grain. ( t ) Cell. acad. part, itrano, tom. II. X x 3tf MEMOIRES ABRÉGÉS Culture & ufages de plufieurs grains. I . es habitants de la Gothie occidentale cultivent depuis quelques an- nées l'épautte ou fpaute , qu'ils nomment avoine turque. Elle rend dans ce pays quatorze à feize fois la femence année commune. 11 faut la femer dans un terrein médiocrement gras. S'il l'eft trop , elle luxurie & mûrir diffici- lement : dans un terrein maigre elle vient petite. La paille en eft meil- leure pour le bétail que celle de tout autre froment. On cultive l'épautre dans le D.innemark , dans le Meklenbourg , & dans quelques autres pays allemands ; mais ce n'eft gueres que pour la nourriture du bétail. Les habitants de la Gothie en font plus d'ufage. Ils en préparent un gruau qu'Hs préfèrent à celui de l'orge. Ils en font aufiî un grain mondé qui aproche du ris : lorfqu'il eft aprêté au lait , on a peine à diftinguer ces deux grains. Us en font du pain qui n'eft pas aulfi bon que celui de- froment ou de feigle : ils en tirent auffi une efpece de bierre plus blan- che que celle des autres grains , mais rarement claire , fans doute parce qu'ils ne favent pas la clarifier. Le goût fingulier de cette liqueur fait conjecturer que fes efprits auroient quelque relfemblance avec l'arac. Cari. Frïcd. Lund. On cultive dans le même pays une efpece de grain que l'on y nomme bled célefte : c'eft une variété de l'orge ordinaire. 11 rend à peu près autant que l'épautte , & à mefure égale , il pefe plus que le froment. Toutes les terres lui conviennent : on en a femé dans les plus fablo- neufes , & malgré la fécherelTe extraordinaire que la Gothie éprouva cette année , ce bled produifît le dixième grain , 8c conferva l'avantage du poids fur touts les autres. Le bled célefte à peu de balle. 11 donne un très beau malt , une bierre abondante, claire, de bon goût, une farine aullî bonne en bouillie que celle de froment , plus de gruau que n'en donne l'orge , Se un grain mondé d'un goût excellent ; mais dans cette dernière préparation le dé- chet eft confidcrable. Tiburtius , curé de fPréta. La perficaire douce eft une plante fucculente , qui étant coupée avant qu'elle ait pris tout fon acroiflement , fait, tant ftaîche que feche , un excellent fourage pour le mouton. La graine en eft un peu plus petite que celle du farafin , mais de bon goût, 8c excellente, étant écrafée , pour mêler avec le fourage 8c avec la pâtée pour la volaille. Le farafin à feuilles en cœur, à tige grimpante , à rieurs aplaties, croît naturellement en Suéde. Les tiges en font plus grandes & les feuilles plus longues que celles du firafin ordinaire. Le bétail les mange tant vertes que feches , & ne touche pas à celles du farafin commun. Le gtain en eft plus petit , peut-être faute de culture , & cette efpece étant cultivée pourroit devenit plus avantageufe que l'autre. On a voulu en faire l'ef- fai ; mais il n'a levé qu'une année après qu'on l'a femé : l'expérience aprendra fi ce délai eft confiant ou accidentel. S'il eft confiant , on pour- loit le femer avec d'autre gtain de printemps 8c le moilïonner l'année fui- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 347 vante : on épargneroit un labour. C'eft le feul farafin a gros gr:in qui fuporte les terres argilleufes bien travaillées : cependant il vient mieux dans une terre moins forte. La renouée eft une plante très utile dans l'économie rurale. Elle eft recherchée par tours les beftiaux Se par routs les oifeaux. 11 faut la couper, avant que la tige (oit dure , la fécher avec précaution , la battre , don- ner la paille au bétail , & le grain à la volaille. 11 peut fervir aulTi d'a- liment aux hommes ; & de plus on en tire beaucoup d'eau de- vie. Les Finlandois cultivent le farafin commun depuis un temps immé- morial. Ils le nomment tatari & prétendent qu'il leur a été aporré de Tartarie par quelques foldats. Celui qu'ils fement eft moins délicat que celui de la Scanie. II eft plus abondant en ce pays que tout autre grain , & donne jufqu'à cinquante fois la femence , quelquefois même cenc vingt cinq fois. Cette plante, particulière en ce qu'elle n'eft pas un gramen , veut une terre légère & mêlée de fable ; l'argille pure ne lui convient pas. Le terrein pierreux ne lui nuit point : il aime les lieux élevés, les coteaux, les îles , les rivages , les lieux expjfés au midi , les collines qui ne re- çoivenr point les derniers rayons du foleil. 11 croît mal dans les lieux bas & humides. On le feme ordinairemenr après le feigle , avant de laitier la terre en friche , & quelquefois dans les parties des bois qu'on veut défricher 8c qu'on a brûlés , aux lieux patfemés de bouleaux & d'aunes : on prétend que le vieux bois, les pins , les fapins , les atbres trop ferrés lui nuifent. On ne le feme pas volontiers la première année ni même la féconde dans ces terreins nouveaux : cependant il y vient aflez bien lorfqu'il eft femé un [jeu clair , mais on ne répond pas vo- lontiers dans les terres grades ce grain qui préfère les rerres maigres. On le fait précéder ordinairement par le feigle, & on le feme enfuite dans le chaume , toujours fans engrais. C'eft ordinairement au printemps après routs les grains de cette faifon , entre le îS mars & quatorze jours avant la Saint Jean. On choifit ce temps, afin que la plante ne foit ex- pofée ni au froid du printemps , ni lorfqu'il eft en fleur , aux grandes chaleurs de l'été qui arrivent dans ce pays , ainlî qu'en Rullie v=rs Pe- tersbourg , quelques jours avant la Saint Jean : l'air devient plus hais dans ce climat au commencement de la canicule. D'ailleurs on fe règle auffi d'après la nature du terrein & d'après les circonftances. Si le terrein eft maigre, lî on feme après un autre grain tk. que le temps foit fec , on feme plutôt :4e champ eft il gras, défriché , biuié depuis peu, &: l'ait humide ; on feme plus tard , en obfetvant de le jettet d'autant plus clair que le tetrein eft plus gras. Le farafin ne fuporte pas le grand froid : mais quoique les tiges , les feuilles, les fleurs aieiit été gelées, quoiqu'il n'y ait ptefque pas de grain dans les balles & qu'il ne puilfe pas fervir d'aliment aux hommes , il n'en eft pas moins bon pour la Lmence : les payfans di- fent qu'il fufHt que le grain foit gros comme un crin. Ce bled eft expofé au froid en Finlande depuis le temps où on le feme jufqu'à la moilTbn. Le danger eft le plus grand lorfqu'il fort de Xx ij 34S MÉMOIRES ABRÉGÉS terre Se au remps delà fleuraifon. Lorfqu'il eft gelé , quand il eft petit; il jette de nouvelles pouffes, mais elles portent moins de grain. Les gelées font à craindre fur tout pour ceux qui font dans les endroits bas Se humides. On le coupe ordinairement après touts les autres grains, parce qu'il eft Pongtemps en fleur, Se quêtant qu'il a de la chaleur il" pouffe de nouvelles branches. Ce grain fait la principale nourriture des payfans : on en fait de la bouillie, du pain levé ou fans levain ; celui-ci eft allez bon pendant fept ou huit jours , enfuite il feche Se perd fon goût. On en fait aulli du gruau, des gâteaux , des pains au lait & au beurre. En le mêlant à un peu de malt on en tire une eau-de-vie claire , bleuâ- tre , qui n'attaque point la poitrine. Le fon eft donné aux cochons : la piille Se la balle peuvent fervir à nourrir les beftianx en cas de néceflité ; mais la paille ne fert ordinairement qu'à faire du fumier. Ceux qui rirenr avantage de tout, font fécher& moudre la balle , & la donnent aux cochons. Dans le temps de difette les pauvres font mou- dre la paille féchée Se en font un pain qui eft très noir & a de l'amer- tume. On peut encore verfer de l'eau chaude fur la paille & la don- ner enfuite aux beftiaux; ils la boiront volontiers. Dans les autres pays où on le cultive , on le coupe quelquefois en verd pour le donner aux beftiaux ; on le feme auilî comme engrais dans une terre qu'on veut préparer pour un autre grain plus précieux. Lorfqu'il eft en fleur , on le couche avec un rouleau , Se on laboure le champ. Le farafin eft un aliment léger Se fain , moins nourriflant que le froment Se le feigle , plus nourriffant que l'avoine Se le mil, un peu venteux , mais moins que les pois Se les haricots. En Hollande on en tire de l'huile. Il engrailfe promptement la volaille. Quant à l'ufage médicinal, il eft tafraîchiflant , apéritif, diurétique, il augmente le lait. On prétend que pris dans du vin il dillipe la mélancolie, & que le fuc coulé dans les yeux éclaircit la vue (a). St. C. B'ulke. Les boraniftes ont trouvé dans l'Ane feprentrionale , une efpece de farafin qui paroît avoir de grands avantages fur celui que nous cultivons, 11. croît en Sibérie près de la fonderie d'Argoune , Se les habitants de Krr.moïark fur l'iemzei le cultivent Se. en font une partie de leur nour- riture. Cetre plante ne diffère eflenriellement du farafin commun que par fes fleurs , qui font vertes Se plus petites des deux tiers. Se par fon ( a ) Le farafin eft peu cultivé" en France, feulement dans quelques provinces. Il l'elt beaucoup en Bretagne: les payfans en font leur principal nourriture, & le prêtèrent au homent, à prix égal, fans doure par habitude: on y connoît la cul- ture & les ufages de ce bled, tels à peu-près qu'ils font décrits dans ce mémoire. 11 eft viai qu'il rend plus de grain; mais il donne beaucoup plus de fon, & la farine détrempée refte toujours plus matte, plus compacte. Il leroit peut eue à de> firer qu'on en femât moins dans la Bretagne où le froment vient très-bien, & qu'il fût plus connu en d'autres provinces où laterre maigre & légère lui conviendroit paiiai- tement , & ne produit que d'amres bleds de çhuive qualité, (f j DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 349 grain , qui porte à chique angle deux petites pointes ou dents moufTes. Celui de Sibérie donne environ une fois plus de grain : d'ailleurs la grolfeur , le goût , les propriétés , les ufages , font abfolument les mêmes. Mais il a déplus un grand avantage : il foutiénc la gelée. G. Linni. Cependant un froid très vif te feroit périr , fur- tout s'il étoit dans un endroit bas, humide, Se marécageux. Il aime, ainli que le f.iralin commun , les terres légères , mêlées de fable Se de gravier , que des coteaux &: des bois garantilïent du vent du nord 8c des exhalaifons des marais. A cette expofuion il vient même dans les terres gralfes. Si on le feme au printemps avant que les froids foient pâlies , il fort de terre promptement , & les gelées l'endommagent : mais les grains qui font dans la terre dès l'automne , germent plus tard & ne poulfent des feuilles que lotfque les froids font palfés. 11 faut donc ou le femer dès l'automne ou attendre au printemps que les gelées foient pillées. Le grain du farafin de Sibérie eft plus pefant que celui de l'autre : deux quarts pefent autant que trois quarts de froment un peu mêlé ou d'orge mêlée d'avoine. Quant au farafin commun , on tire autant de gruau de deux tonnes que de trois tonnes d'avoine pure. Pes tiges de celui de Sibérie font une fois plus grolles , fucculentes , pleines d'une fubftance nourrilfante : le bétail les mange avec avidité tant fraîches que feches. Les feuilles font un très bon aliment en été tant que la plante ctoît : on peut les manger en falade , ou comme les épinards : elles con- tiennent une fubftance qui a quelque fimilirude avec celle des pommes de rerre. Lorfqu'il a foutfert de la gelée, & que le grain ne peut ftrvir d'aliment , il eft cependant propre à la femence , comme dans le fara- fin commun. Les ramiers & les pinçons l'aiment beaucoup , & il eft très difficile de les en écarter. 11 faut en différer la moilfon jufques aux gelées , parce qu'il pouffe toujours de nouvelles branches, tant qu'un peu de chaleur le follicite : mais dès qu'il eft coupé, il faut le battre pour le garantir des foutis qui en font très avides. On a trouvé en Sibérie une autre efpece de faraiin, qui eft vivace c\: rampant. Le grain en eft très gros , &: le bétail en mange la paille. 11 lui faut comme aux autres une terre légère. Dans la terre trop graife il luxurie : cependant il l'amaigtit peu à peu , & graine enfuite abon- damment. Bidke. Seigle d'automne ou de Saint-Laurent femé fur la neige & fur une terre humide. \J m a femé du feigle d'automne au milieu de février.fur une neige profonde &couvertede glace; on en a femé dans un champ qui n'étoit point couvert de neige, mais par un temps fort humide ; L'un ce l'autre clt bien venu, 3*° MÉMOIRES ABRÉGÉS a mûri en automne à l'ordinaire , & donné une moilïbn abondante. Il faut dans l'automne précédent labourer le champ comme pour y femer du feigle ; femer avant l'éciuinoxe , de forte que le grain levé avant que le foleil entre dans le (igné du bélier. Celui qu'on feme après l'équinoxe en avril ou en mai, ne vient pas dans l'année : il la palle comme celui'qui eft femé en automne. 11 faut femer plus épais qu'à la Saint-Laurent. On peut donner à la neige ou à la terre hu- mide un ou deux coups de herfe ; on peut aullî s'en abftenir : l'ex- périence n'a pas fait voir de différence dans l'effet de ces deux mé- thodes. 11 eft indifpenfable , ici comme dans tout autre cas , que le champ foit difpofé de manière que les eaux fuperflues s'écoulent. Au refte , il eft indifférent que la terre foit nue ou couverte de neige & de glace , que le champ foit fec ou humide ; le feul point im- portant, c'eft de femer en février. Le feigle femé de cette manière mûrit environ quatorze jours plus tard que celui d'automne. On pourroit croire que lorfque l'on ne herfe pas , les grains qui font à découvert fur la terre feront mangés par les oifeaux : mais cela ne peut arriver que lorfque le terrein eft fi dur & fi gelé, que le grain refte fec pendant quelque temps. Dès qu'il eft humecté, nul oifeau n'y touche. Si on met de l'avoine dans l'eau froide jufqu'à ce qu'elle foit humecîée , & qu'on la jette enfuite aux poules , elles n'en veulent pas. On pourroit craindre aufli que les grains abreuvés d'eau dans la neige & dans la terre humide , ne germalfent trop tôt : mais l'expérience fait voir que l'eau fans la chaleur n'a aucun effet , & qu'une humidité froide ne décide point la germination ; quand elle n'eft pas commencée. Lorfque les froids viennent à bonne heure , ou que d'autres obftacles empêchent de femer en automne, on peut femer au printemps de cette manière ; & l'on aura cet avantage que les bleds ne feront point expofés aux dernières gelées , qui , furvenant après un temps doux, ne les perdent que trop louvent. J. Addhecin. Chanic de fer. IL I n cultivateur a imaginé de faire faire une charue en fer. Il s'en eft fi bien trouvé qu'il n'a plus que des charues de cette matière. Elles durent beaucoup plus , & ne font pas fujetres , comme celles de bois , à fe rompre au moment qu'on en a le plus de befoin , & aux irais âes réparations. Elles rafent le fol de fi près qu'elles enlèvent toutes les herbes avec les racines , & brifent d'abord les mottes. 11 ne s'atta- che point de terre au fer: ainfi le laboureur gagne tout le temps qu'il emploie à nétoyer l'autre charue. Elles font très folides , plus légères de près d'un tiers ; & comme elles brifent les mottes , la terre eft ameublie dès le premier labour. L'ufage en eft très commode : lorfque l'auteur de ce mémoire n'avoit que peu de charues de fer , fes laboureurs difputoient entre eux à qui s'en ferviroit. Le buron J. Brauntr. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 351 Semoirs. \Jtf a imaginé plufieurs femoirs. L'un eft une efpece de brouette dont le coffre eft fait de planches minces & un peu évafé à fa partie fupéneure. Le fond qui commence environ vers la moitié de la hau- teur du coffre , a la forme d'une piramide quadrilatère tronquée & ren- verfée. Il a au côté poftérieur une petite ouverture qui Te ferme ou s'ouvre à volonté par le moyen d'un fermoir fait comme une petite pelle : on le fixe avec un clou paire dans un trou du manche. L'ouver- ture répond à une femelle ou petit coffre quadrangulaire terminé pofté- rieurement par un couloir incliné qui diminue de largeur en s'approchanc de la terre ; il n'eft plus large que d'un pouce à fon extrémité. Cette femelle eft fufpendue fous le coffre par des crochers de fer aux deux branches du brancart. Elle porte à fa partie antérieure une tige dont l'autre extrémité va engrener dans les crans ou dents de la roue , qui font pratiquées dans une pièce de bois pleine qui occupe le centre & environ les deux riersde la roue. Chaqae dent foulevant la tige de fer fait haiifler & bailfer la femelle. On a rempli le coffre de fumier fec réduit en pouflîere , dans laquelle on a mêlé la femence en proportion d'un quart ou d'une moitié. On peuc y mettre avec le grain les mélanges de fumier , de cendres , de marnes , de matières calcaires. On fe fert très utilement de bois pourris con- vertis en terre , tels qu'on en trouve dans les forêts. Cette efpece de terre végétale attire forrement l'humidité , la conferve longtemps, & la communique aux plantes. Avec ce femoir on donne la femence &: l'engrais a tout un champ fans beaucoup de peine, on épargne une grande quantité d'engrais: on eft sûr que la femence eft dans l'engrais même. Il faut obferver que la femelle foir toujours à peu près horifontale , afin que le fumier & la femence ne s'arrête pas entre la femelle & le coffre. On peut auffi conftruire ce femoir de manière qu'il puiffeêtre tiré par un cheval. Zach. Vtflbeck curé. Quelques cultivateurs ou amateurs de l'agriculrure ont fait à cette machine divers changements , fans en altérer les parties effentielles. L'un a placé la roue dentée qui fait mouvoir la femelle, à un des côtés de l'ellieu ; l'autre a multiplié les couloirs par où palfe le fumier & la femence ; celui ci adapte un foc , l'autre une herfe. Il n'y a qu'une expérience impartiale qui puilfe faire adopter ces changements & la machine même. Un autre inventeur ( a ) a adapté un coffre ou une efpece de trémie fur une double herfe triangulaire. Celui-ci donne au grain le mouve- ment nécelfaire pour qu'il coule &: tombe , par le moyen d'un cilindre qui porte des poulies à fes extrémités. 11 eft mu lui-même pat les roues de derrière, dont l'eilieu a pareillement fes extrémités garnies de poulies. Le mouvement eft d'autant plus fort que la corde qui paffe fur les pou- (a) Daniel Thunbcrg. 3^2 MÉMOIRES ABRÉGÉS lies eft plus ferrée : il accélère la chute du grain ; & fuivant qu'il efl: plus ou moins vif, le grain rombe plus ou moins épais. Lorfque touts lés cultivateurs de Suéde auront éprouvé & adopté quelqu'une de ces machines , on s'emprelfera de donner touts les détails néceflaires pour la conftruire & l'employer ( t). Rouleau à brifir les mottes. Lorsqu'on a un temps fort fec & une tetre forte , le brife- motte ordinaire n'eft pas fufhTanr. 11 ne fait qu'enfoncer les mottes , & ne les brife pas. On voudroit inutilement le garnir de pointes de fer ; il ne feroit alors que l'office d'une herfe , & le travail en feroit" même plus pénible. Mais (î on mêle alternativement aux pointes de fer , tant fui- vant la longueur ou l'axe que fuivant la rondeur ou le diamètre du rouleau , des efpeces de couteaux ou coins , ils fendenr & brifent bien les mottes. On a fait en un jour 8c demi ou deux jours , avec cette ma- chine fimple rraînée par deux chevaux conduits par un homme , ce qu'on n'auïoit point fait en fix jours & plus avec fix ou huit journaliers. On peut donner à ce rouleau huit ou dix pieds de long fur feize pouces de diamètre. Magnus Lagtrjlrom. Des brûlis. . *■ Dipuis "n temps immémorial on a en Suéde l'ufage de brûler les taillis , & il arrive quelquefois que les endroits brûlés fe recouvrent de bois dans l'efpace de vingt ans. Un vieux payfan digne de foi a vu un terrein brûlé de la forte trois fois en foixante années : mais la féconde fois ; la crue fut beaucoup plus lente que la première, & la troifieme , le bois revint fi clair que la terre patoifToit épuifée. On voit fréquemment en Suéde de vaft.es efpaces qui étoient autrefois couverts de bois , & qui ne produifent aujourd'hui pas même de l'herbe : le feu les a rendus ftériles. Les plantes font compofées d'eau , de fel , de terre , & d'une fubftance huileufe. Une partie de ces matières efl: inflammable ou volatile. Le feu diflipe l'une & enlevé l'autre. Si quel- ques terreins ne fonr pas épuifés dès le premier brûlis; c'eft que ces matières végétatives étoient aflez abondantes & alfez profondes pour ne pas être °divifées & difperfées tout à la fois. 11 n'eft pas étonnanc qu'on ait regardé ce brûlis comme avantageux , dans un temps où^ on n'avoir aucune connoiuance de la nature : mais qu'il y ait aujourd'hui des hommes qui favent lire , qui ont aquis des connoiftances allez éten- dues , & qui s'imaginent que le brûlis fertilife la terre ; c'eft ce qui a droit de furpreiidre. Jac. Faggor. 'Mire DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 353 Lettre d'un pa.yf.in du village de Nor en Dalle , fur le défri- chement d'un marais, adrejfée à M. Martin Triewald, capitaine ingénieur. Avec ma falutation , je fais favoir au capitaine que je me/uis choifi un autregenrede vie que de roder dans le pays Se chercher ma fubliftance par mon travail. Lorfque je fuis revenu vers le milieu de leté , j'ai eflayé ton inftrudtion , & entrepris d'entourer de folles Se delfécher un matais dans le bois , quoique mes voilins Se ma frmille même me conleillaflent le contraire Se fe moquallenc de moi. Dans nn folle de ce marais, la terre noire me venoit jufqu'à la ceinture ; mais lorfque je labourai en automne , la terre noire me venoit jufqu'au genou , fi fort elle avoir bai(fé. Je travaillai & labourai autant que je pus, Se les frais allèrent à en- viron quarante écus : ils regardoient touts ce travail comme autant de Eerdu- J'ai eflayé d'engraiiler ce marais. J'ai ramage un grand tas de ranches feches ou brifées par le vent : j'y ai mêlé de la pierre à chaux dont il ne nous manque pas : enfuite je l'ai brûlé, &: j'ai porté le tout dans le marais. Mais tu peux croire que c'eft un bon engrais , comme tu l'as dit , & que le marais eft bon : j'ai vraiment trouvé qu'il y a crû de beau feigle. Si j'atteins le printemps , je me difpofe à en travailler davantage pour moi & les miens. Quand mes voiiïns ont vu mon feigle , ils m'en ont voulu , Si fe font plaints que je leur avois enlevé du pâturage : mais le capitaine de la feigneutie , qui favoit combien peu d'herbe il pouvoir croître dans ce marais , a jugé pour moi Se m'a permis de continuer : fi ferai-je avec l'aide de Dieu. Je te remercie des graines que tu m'as envoyées de patates & de farafin. J'en veux faire l'eflai Se te faire favoir ce qu'il en arrive dans notre endroit , afin que tu en aies une épreuve complète. Tapp. Matts. Larfon. * Des taupinières. \J n comprend ici fous ce nom toutes les inégalités des prairies , qui empêchent l'action libre de la faux Se nuifent à la récolre du foin. Celles qui fonr dans un terrein dur , font produites ordinairement par les taupes, les cochons, ou les fourmis : elles font prefque toujours de forme ronde ou un peu allongée. Les inégalités des prairies baffes Se humides , font de forme plus irréguliere : elles font produites pat l'abaiflement du terrein qui les fépare ; Se ce fonr les beftiaux qui les font , lorfqu'on les mené au pâturage la terre étant humide Se molle, lis araif- fent alors le terrein, gâtent les racines, font de petites foifes où l'eau Cal. acud.pun. ctrang. tom. II. Y y 354 MÉMOIRES ABRÉGÉS féjourne Se corrompt les plantes. Le raport de la prairie diminue d'année en anée. On le verra croître de nouveau , & revenir à fon terme natu- rel , fi on s'abftient de mener les beftiaux à la pâture , lorfque la terre eft humide Se molle. Une prairie qui dépériffoit Se dont on a eu ce foin pendant huit ou dix ans , a doublé fon produit. Quant aux inéga- lités des terres feches , il faut les labourer; & on peut les enfemencer d'avoine au 'lieu de foin, jufqu'à ce que la terre aie pris quelque engtais. Le baron Eric Je Wranzel. Outre les inégalités ou petits monceaux de terre feche Se dure , il (y en a qui ne font que des amas de racines entremêlées d'un peu de terre. On peur couper les unes Se les autres avec une charue imagi- née à cet effet. Elle ne diffère de la charue ordinaire que dans la pro- portion de fes parties. L'ariere -train eft plus long de g en h , le bout de la femelle gk plus court, de forte que l'extrémité poftérieure du foc triangulaire abc qui paffe par le montant mg , va jufqu'à/- (V. PI. ix, Fig. 2 ). Il y apuie fur le plat du fer , Se fe courbe à [es deux côtés de forte qu'ils font dans le même plan que la femelle. La flèche i A: eft engagée poftérieurement en i dans le montant ko,. Se un peu plus haut qu'à l'ordinaire ; ce qui foulage beaucoup les che- vaux. La traverfé /rc eft courbée en n pour faciliter le foulevement de la charue. Le bois e qui eft traverfé par le montant Éf/n , tient la flèche plus ou moins élevée. La pointe du foc abc eft un peu tourbe en deflous , afin qu'elle ne coupe pas en relevant Se ne fade pas re- monter le foc. Le coutre qui divife les éminences s'étend de a en d vers le montant g m auquel il eft cloué ; & il eft foudé en a. La diftance entre c Se b eft d'environ vingt Se un pouces : on peut la changer à volonté. Deux chevaux tirent aifément cette charue. On s'en eft fervi très utilement pour aplanir deux prairies dont une élevée & feche , l'autre baffe Se humide; Se on a enfuite femé , dans les endroits labourés, de la graine de trèfle qui eft très bien venue. J. Brauner. Amélioration des' terres marécageufes. JL e s terres baffes Se humides qui font en elles-mêmes de bonne qua- lité, & n'ont point d'autre défaut que celui d'une humidité fupeiflue , peuvent devenir fécondes par le fîmple écoulemenr des eaux. Mais quand elles ne font qu'une vafe infertile qui ne produit que des moufles, des bruyères, de petits fapins, il n'eft pas auffi facile de les mettre ea valeur. Après avoir tellement defféché un terrein de cette efpece qu'il a pu être traverfé par un grand chemin , on en fit travailler & engraiffer une partie qui produisit quelque grain , mais ne fe couvrit point de gafon. Il croiffoit aux deux côtés du chemin de l'avoine ftérile Se du trèfle blanc : on en rechercha la caufe , Se on trouva que le fable avoir con- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 355 fumé l'humidité nuifible du fol , Se l'nvoit changée en terre noire. On fit porter environ trente chartées de fable Se un peu de fumier fur la pièce cultivée. Elle raporta beaucoup plus , fe couvrit de gafon , & produilit du trèfle blanc qui avoir ptès de deux pieds de haut. Le même terrein ayant été labouré dans l'automne , on trouva la furface du lit de moufle & de plantes aquatiques changée en terre noire de près de trois pouces d'épaifleur. Quelques uns veulent améliorer les marais par le brûlis; mais la violence du feu nuit plus qu'elle ne fert. Le feu confumc la plus grande partie des matières qui fe feroient changées en terre noire : le peu de cendre qui refte eft promptement cmporré par les eaux , & tout ce qui s'évapore eft perdu. Cari. Drenncr. Un rerrein marécageux fut entouré Se coupé par des fofles en pe- tits efpaces quarrés. Le fol n'étoit qu'une tourbe en plufieurs endroits, & ne produifoit que de l'herbe maigre , étouffée par les likens & les moufles. On porta fur l'un de ces efpaces du fable tiré d'un lac voilm ; on en parfema un autre de Tel ; quelques tonnes d'une atgille gtife grofliere furent tranfportées fur un troilîeme , mais mal étendues à caufe de la pluie Se d'autres obftacles ; les vuidanges d'une manufac- ture de pipe confiltant en cendres , charbon , fuie , argilles , Se pier- res , furent jettées fur un quatrième : on répandit des cendres en quel- ques autres endroits. L'effet de ces matières ne fut fenfible qu'aptes deux années. L'herbe ne crut ni beaucoup plus épaiffe, ni plus longue parmi le fable ; mais le chardon de marais, qu'on n'avoir point encore vu dans ce terrein , y parut. Le fel fit allonger l'herbe. La plupart de l'argille étoit encore en tas ; mais il étoit venu autour d'elle de petites plantes & des rieurs jaunes. Les vuidanges avoient détruir l'herbe maigre , & produit de bonsgramens tels que le poa ou l'amourette , Se l'agroftis. L'effet des cendres fut le plus grand ; le rerrein qui les reçut produifit plufieurs efpeces d'herbes hautes de deux pieds. On fema différentes graines dans la tetre tirée des fofles , qui étoit une tourbe changée en tette. Les plantes qui n'y vinrent pas, font le mûrier blanc , la pivoine , le pavot , le lin de Sibérie , le chanvre de Suéde , le cerifier , i'angélique , la rubarbe. Celles qui pouffèrent d'abord , & ne vinrent pas enfuite, furent le faralin de Scanie ou fara- fin commun , l'orge , le paftel, l'orge célefte , le mil , le navet, le ta- bac de Turquie, le concombre, le raifort, le pourpier, l'anet , l'œillet, l'ofier , Taloche d'Efpagne. Les fuivantes paroilfoient pouvoir y mourir ; la vaug ou la vau , le mélilot , la geflè articulée, l'avoine nue, l'avoine blanche , la carotte, le panais, le haricot , la coriandre , le mufle de veau , le tabac ordinaire , le chou blanc , le chou rouée. Les plantes qui font très bien venues dans cette terre de toutbe , font le lin ordinaire de Suéde , l'avoine noire , le pois blanc & le gris , le faralin de Sibérie , le liaricot ou pois d'Italie , la patate , le Y yij 3,.j6 M É M O I R E S A B R É G É S chien-dent, l'oignon {a). On fema du feigle dans un petit terrein.qui avoir été en^raiflé ; il y vint comme dans une terre maigre. Les côtés du foifé qui étoient d'abord noirâtres, fe couvrirent de gafon. On a fait le même eflai dans un autre marais deffeché , qui ne pro- duifoit que peu de plantes chétives : lefeigle, l'avoine, l'orge , le lin , le chanvre , la patate , le tabac , le farafin , le chien -dent , &c. ont paru d'abord y profpérer , mais ont péti en peu de temps. Ce font vraifemblablement les parties vitrioliques de cette terre qui nuifent aux plantes. Lorfque les pluies & les neiges les ont fondues Si entraî- nées , ou que la charue les a mêlées au fable , à la chaux , Si aux cendres , qui divifent la tourbe & la changent en terre noire , elle devient féconde. Laurent J^elt. Rothof. Culture des prairies, -I-'es prairies de Fahlun font les plus abondantes de la Suéde ; cepen- dant la terre en eft maigre; les environs font des fables Si des rochers couverts de fapins & de moufles d'iflande, entremêlés de quelques marais. Lorfqu'on a déterminé l'endroit où l'on veut faire une prairie , on le fait travailler à bras au moins à fix pouces de profondeur , afin ,de labourer enfuite , & on ôte toutes les pierres. Les racines des petus fapins pouriflént promptement dans la terre ;' celles des grands lapins remplis de réline réfutent plus longtemps,' Se ne fe corrompent qu'à l'extérieur. Après ce premier défrichement , la terre eft travaillée, labourée, engraiflée, enfemencée avec du froment mêlé quelquefois d'avoine. Enluite on la laifle en friche , Si quelques années après elle produit du foin. Ainfi ces prairies font de petites friches léparées l'une de l'autre par des foires pour l'écoulement des eaux. On n'y laifle ni arbres ni buiflons j mais elles font entourées de grands bois de fapins. Lorfqu'on voit l'herbe venir mal & le champ fe couvrir de moufle ; on laboure de nouveau , mais feulement de forte que les racines foient mifes à l'air. On feme de l'avoine ou du grain mêlé, que l'on herfe enfuite. S'il y a beaucoup de moufle , on ne laboure pas l'année fuivante , mais on feme dans le chaume. La féconde Se la troifieme année après que la terre a éré labourée Si enfemencée, on lui donne un fort engrais , on y feme du froment , & on laifle en friche. Ces façons fe donnent à la terre touts les fept , huit , ou dix ans, (a) L'auteur n'ayant defigné ces plantes que par les noms vulgaires, l'inrerpis- Satioa de quelques-uns peur être défectueufe. ( t ) DE L'ACADEMIE DE STOCKHOLM. 357 félon que le défrichement eft ancien. On a des exemples que les terreins cultivés depuis cent ans & de bonne qualité, produifenc du foin durant trente ans fans qu'il foit befoin de remuet de nouveau la terre. Cette cultute donne une herbe allez haute pout atteindre à la ceinture Se ii épaîfle qu'on ne la ttaverfe pas fans peine. Dans les années où la terre eft travaillée Se enfemencée , elle rend communé- ment le feizieme ou le vingtième grain. Ces défrichements coûtent beaucoup , parce que le fumier eft très cher dans le pays, & qu'il faut •le tranfportet loin. /. Merlus. Lorfqu'un agriculteur a beaucoup de prairies dont le fol eft fec & dur, Se qu'il n'eft pas en état de leut donner l'engrais nécelTaire pour les améliorer, pour les enfemencer en graine de U première qualité; il y femera de l'avoine , Se après la moiflon lailfera repofec le champ jufqu'à l'automne fuivant : cependant il y fera mener le bétail, excepté les cochons. La terre fe refait de cette manière ; les racines Se le chaume pourilïént Se font un bon engrais. Un champ qui ne donnqic pas cinquante livres de foin, produit une charetée d'avoine. On peut traiter de même un bonne tette qui a perdu fa fertilité ; mais lorfque ce n'eft qu'un fable mêlé de gravier, il faut prendre la terre des érables , pates , Se autres lieux où l'on a renu le bétail , Se qui eft un mélange d'argille, de paille, de fumier, de fable, déra- cines , de graines de forêt , la faire encore fouler par les hommes Se les beftiaux pendant tout l'automne &: le printemps , la porter en hiver fur le terrein qu'on veut améliorer , Se l'y étendre au prin- temps : il produira de bonne herbe. Lottu Triwen. Moyen d'augmenter le fumier. o n bâtira fur un endtoit un peu élevé dans un terrein argilleux une baraque aftez grande pour contenir tout le bétail , bien entoutée Se couverte de planches , de paille , de tourbe , d'écorce , de feuillages de pin , de forte que la pluie év le foleil ne puiftenf y pénétter. On y portera de la tourbe , des taupinières , la paille inutile , le foin gâté , le bois pouri , des feuillages , du limon , Sec. qu'on mêlera enfemble : on en fera fur tout le plancher un lit d'environ un pied d'épaifleur. Dès qu'on mené le bétail au ptintemps dans les pâturages , on commence à le renfermer vers midi dans la baraque , Se dès que le temps le permet , on l'y laiife palfer la nuit fous la garde d'un berger. Après huit ou dix nuits on enlevé le fumier \ on en fait au dehors des ras que l'on couvre de branchages , & on recommence l'opération atfi» tant de fois & aulli longtemps que le bétail peut occuper la baraque, en avant toujours loin de recouvrir les tas de fumier aulli louvenc qu'on les augmente. 11 faut ralfembler toutes les chofes inutiles qui peuvent faire du tumier , & les porter c-ans la baraque, comme tontes les balayures ou vuidanges , toute l'urine , toutes les lesa-ilies de la 3^3 MÉMOIRES ABRÉGÉS cuifine , telles que les feuilles Se écorces de navet , les feuilles de chou , de laitue , de catote , de toutes les herbes Se racines , toutes les plantes titées des couches, toutes celles qui ne fervent ni aux hom- mes ni au bétail, fur-tout l'ortie Se la fougère; mais il faut les pren- dre lorfqu'elles font encore dans leur crue. On fera les tas de fumier pointus par le haut , afin que la pluie s'é- coule facilement Se n'y pénètre pas ; Se l'on aura foin de ne pas les prelTer , afin que le tout s'échauffe Se fe confomme. Lorfque cet en- grais a un an , on peut l'employer. S'il eft gardé plus longtemps , il a plus de force , Se peut être étendu moins épais. Dans les mois de mai , juin , juillet , & août , on peut faire plus de fumier que les huit au- tres où le bétail eft à l'étable ; Se celui-ci entretient la fertilité de la terre plus longtemps que le fumiet commun. Si on veut s'épargner le travail des tas de fumier , on peut faire la baraque affez élevée pour y mettte toutes les couches l'une fur l'autre. Que l'on donne à chacune fix pouces d'épaiffeur , douze cou- ches fetont fix pieds , &: il faudra en donner treize à la baraque fi on lui donne vingt- quatre pieds de long fur quatre- vingt de large , on aura 11510 pieds cubes de fumier. Lorfqu'on peut raffembler pendant l'hi- ver l'urine du bétail par des canaux qui conduifent à des vafes, on s'en fervira très utilement pour arrofer la terte mife dans la baraque. Plantation des pins , des fapins } & des bouleaux. c e s trois efpeces d'arbres viennent en Suéde dans la tetre la plus mai- gre. La graine des pins ôc des fapins paffe l'hiver dans les chatons. On la recueillera au printemps , foit en les mettant dans une chambre chaude, ou dans le four après la cuiiïbn du pain. La chaleur ouvre les envelopes, Se la graine fe détache. Les pins croiffent dans un tetrein fec , le fapin dans une terre hu- mide : un pin de cent ans qui a cru» dans une terre fabloneufe , fait un haut bois de charpente ; dans un tettein marécageux ,il atteint à peine fix pieds de hauteur. Cependant il vient affez bien , fi le fol eft pietreux & dur. Mais le fapin ne vient jamais fut les collines feches Se dures , où fa racine ne rencontre aucune humidité : il lui faut une terre molle , au lieu que le pin profpere aux endroits qui ne produifent que de la mouffe Se de l'aubépine. Le bouleau moins délicat croît affez bien par- tout, pourvu qu'il ne foit pas étouffé par de hautes futaies. «On fémeta la graine du pin Se du fapin au printemps , dès qu'on l'a recueillie : la chaleur du foleil la rancit Se la rend ftérile; l'une Se l'autre peut être mife dans les rerres brûlées où il ne croît aucune hetbe. Mais il faut, fur-tout pour les fapins, râtelet feulement la mouffe, afin que la graine tombe fur la terre ; ou taire un petit fillon profond de deux travers de doigt , fçmer clair , Se recouvrir. Si on veut faire une paliffade de fapin , on couvrira le fillon de mouffe , afin que la gelée n'attaque pas DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. s$9 les graines ; ce qui arrive facilement dans la terre humide qui convient à cet arbre. Après trois ans on coupera les fapins , de forte qu'il y ait entre eux environ deux pieds de diftance. Dans la cinquième année on les taille, ainlî que dans la fuivante. Le pin ne pouffe que par l'extré- mité des branches , & ne fait point paliffade. On peut femer le bouleau dans l'automne Si dans le printemps. II vient très bien dans les terres brûlées ; on le garantira feulement du bé- tail la première année ; il en mange volontiers les feuilles. On le femera. dans un petit lîllon entre les moulles , Se même fur le gafon : il faut feu- lement prendre garde que le bois voilîn ne l'étouffé pas. Ces trois efpeces d'arbres font périr les plantes voifines ; mais le bou- leau moins que les deux autres. Lorfqu'on veut du bois de chatpente & des mâts , on laiflera les pins parvenir à vingt-quatre pieds de hauteur, Enfuite on les coupera un peu, de forte cependant que le poids de la neige ne puifle pas rompre les petits atbres. Après dix ans on les cou- pera de forte que les arbres foient à dix-huit pieds l'un de l'autre , fur- tout fur le coteau Se dans les fables. On ne tranfplante point ces arbres : cependant un jardinier foigneux pourtoit faite cette opération , que la forme de leurs racines rend très délicate. C. Linné. Moyen de garantir les bleds de la gelée. J_i a gelée n'attaque jamais le grain par le vent , mais feulement quand l'air eft calme. C'eft ordinairement au point du jour , lorfque le ciel eft ferein : les vapeurs qui s'élèvent alors des marais Se des fontaines cou- vrent les bleds Se les perdent. Cependant cet effet n'exifte que lorfque la brume eft arrêtée par un grand obftacle , comme un bois ou une mon- tagne : la vapeur féjourne alors fur l'épi, s'y congelé , Se tue la plante, fur-tout s'il pleut le jour fuivant. Lorfque l'épi n'eft pas forti de fon fou- reau , la gelée ne l'endommage pas. Mais quand la brume a un libre cours , elle ne fait aucun mal au bled j &: on peut le lui procurer en abatant les bois qui s'y opofent. Plufieuts payfans qui avoient été obli- gés de donner aux beftiaux leurs moilfons gelées , & de fe nourrir de pain d'écorce , fuivirent le confeil précédent , coupèrent les bois autour de leurs champs , ouvrirent de touts côtés à l'air des partages libres , & n'ont eu enfuite que de belles & faines moiffbns , même en 1741 qui fut une année ttès froide. Les bleds geloient ptefque touts les ans fur la paroifle de Kirkos près du village de Kleppe : ce fléau n'exifte plus depuis qu'on a coupé les bois voifins des terres labourées. Dans l'Iemtie le froid défoie fouvent les campagnes les plus voilînes des montr.çnes qui portent des bois. J. SundeU. 36o MÉMOIRES ABRÉGÉS u De l'avoine flérile, (land-ou flig-hafra. ) N champ produifit avec un peu de bled tant d'avoine ftérile , qu'on fut obligé de couper avant que le bled fût mûr , afin d'empêcher cette mauvaife herbe de fe reproduire. Le tout fut battu Se donna quelques tonnes de mauvais grains Se dix- huit tonnes d'avoine ftérile. Le culti- vateur imagina d'en tirer de l'eau-de-vie pour réparer fa perte en quel- que manière. L'efTai réufïït. Une tonne de ce grain joint à huit kannes de malt , donna neuf kannes de bonne eau-de-vie. Jaq. Siafltcn. Les moyens de détruire ce gramen pernicieux , font de laitier en friche la terre qui le produit abondamment, de le couper avant qu'il foie mûr, «l'y femer enfuite du feigle ; c'eft le grain qui lui nuit le plus ; d'ameu- blir la terre avec foin , & de bien nétoyer la femence. Le curé Tibur- (ius. Moyen de garantir les arbres de la gelée. JL'eau gelée occupe un plus grand efpace qu'elle ne faifoit aupara- vant ; mais plufieurs matières grafTes , & fur tout celles qu'on tire des vé- gétaux , n'occupe pas un plus grand volume , lotfqu'elles fe congèlent : on a même éprouvé avec plufieurs efpeces d'huiles , qu'elles en occupent un tant foit peu plus petit. Touts les arbres , Se fur-rout ceux dont les feuilles tombent en hiver , attirenr une grande quantité d'eau durant l'été dans les grandes chaleurs, temps où ils portent toutes leurs feuilles. Ils font alors pleins de fucs aqueux , fur-rout dans les jeunes branches Se dans les rejetions , dont les vaitleaux font plus larges que ceux du tronc & des vieilles branches. M. Haies a prouvé qu'un arbre garni de feuilles rire quinze , vingt , Se même trente fois plus d'eau , qu'un arbre de même groiTeur dépourvu de feuilles. Ainfi les feuilles font la principale caufe d'une circulation abondante : elle eft beaucoup moindre & beaucoup plus lente dans les arbres dépouillés. Si vingt onces d'eau parcourent un arbre dans vingt- quatre heures , Se qu'une feule once d'eau parcoure un aurre arbre dans le même temps , la circulation aura été vingt fois plus forte dans l'un que dans l'autre. Le doéleur Grew a obfervé , que plus les fucs employoient de temps à parcourir une plante , plus ils devenoient gras Se vifqueux ; Se M. Haies a reconnu la jufteiïe de cette obfervation , lorfqu'il a dit que dans les endroits où ilfe fait une fécrétion de matière gluante, qui peu à peu forme un corps folide , cette matière n'y parvient qu'après plu- fieurs détours. Le même auteur obferve auffi que les arbres toujours verds attirent Se tranfpirent moins de fucs aqueux. Ces fucs n'ayant dans les arbres de cette efpece qu'un mouvement lent , deviennent gras Se durs , Se ne gèlent p.ojnt en hiver. Ainfi , DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 3*1 Ainfi , lorfque les arbres ont encore leurs feuilles , on qu'ils viennent de les perdre , ils contiennent beaucoup d'eau. Si le froid les faii'.t alors, avant que les fucs fupeiflus foient évaporés, ou convems en une efpece d'huile y l'eau gelé , augmente de volume , btife les vaifleaux qui la contiennent. Lorfqu'il dégelé , les fucs nouticiers coulent pat ces ou- vertures , Se l'arbre périt comme un animal dont les veines fetoient ouvertes. C'elt ainfi que des plantes capables de fuporrer le plus grand froid , pcrilTent cependant , lorfque furveuant trop tôt , il les (urpccnd encore pleines de fucs aqueux Se fluides , ou quand il les faifit tout i coup au printemps, au temps de la fève. L'hivet de 1708 à 1709 ne fit tant de rivages, que parce que le commencement en fut très doux , Se que le froid exrrême fut ftibit. Les habitants de l'iemtie Si de la Da- lécailie , qui ont fouvent le malheur de voit geler touts leurs grains, ne craignent point la rigueur du froid mais fa durée. Il paroit que le moyen le plus eflïcace pour garantir les arbres des fu- neftes effets du froid , eft celui que la nature emploie , celui de dé- pouiller de leurs feuilles les plantes délicates , avant le temps où elles les petdent. Alors le fuc devenant moins abondant , plus lent , Se plus gras, fe gèlera plus difficilemenr. Les jeunes branches des arbres font fujertes à la gelée : on en a dépouillé plulîeurs avant la chute natutelle des feuilles : elles fe font très bien confervées , tandis que la plupart des autres ont péri. M. Laurence raporte qu'en Angleterre, dans l'hiver de 1709 , touts les arbres périrent , excepté les mûriers qui n'étoient pas fort avant dans la campagne : ce fut fans doute parce que leurs feuilles avoient été cueillies pour les vers à foie longtemps avant le moment de leur chute naturelle. Ceux qui voudront éprouver ce moyen , ne doivent pas dépouiller l'arbre tout à la fois j ils pourroient le faire périr. 11 faut le dégarnir de temps en temps de quelques feuilles , de manière que la plus grande partie foit orée avant le temps de leur chute. On ménagera aulîi les boutons qui doivent donner le nouveau feuillage , Se on fera fur chaque efpece de plante des épreuves particuliers , qui mltruiront du vrai temps de les dépouillet. Les plantes qui ont beaucoup d'eau , doivent fans doute être dégarnies plutôt que celles qui en ont moins ; & les arbres qui font aclimatés , n'ont pas befoin d'être dépouillés auffitôt que ceux qu'on a tranfplantés depuis peu d'un pays dans l'autre. M. Stromcr. Moyen de préferver h froment du charbon. O un. le froment bien nétoyé tépandez un huitième de chaux , Se mêlez bien l'un à l'autre , de forte que touts les grains foient bien couverts. Mettez le ainh préparé en des facs que vous lierez bien , & 1 niiez le s'échauffer Si fécher de la forte durant trois jours : enliite femez fro- ment & chaux. Sily a quelque raifon de retarder la femaille , il faut ou- vrir les facs, Se le bled reliera dans cet état jufqu'au temps où on poutra CoU.acad.part.ctrang.tom.il. Zz 36z MÉMOIRES ABRÉGÉS le femer. On n'a jamais éprouvé que le froment préparé de la forte de- vînt charboné. Le curé 0 lofstrand. Culture & ufages du mais dans V Amérique feptentrionale. KJ n connoit une efpece de mais Se deux variétés principales , qui font le grand Se le petit, ou mais de trois mois. Le grand s'élève jufqu'à dix- huit pieds , ne vient à maturité que dans l'efpace de C\x mois , Se di- minue continuellement en allant du midi au nord, de forte qu'il fe "con- fond enfin avec le petit. Celui-ci ne s'élève pas à plus de quatre pieds , Se mûrir en dix ou douze femaines. On cultive le grand mais dans la Caroline , la Virginie , le Mariland , la Penfilvanie , la nouvelle Gerfey , Se dans une grande partie de la nouvelle Iork : celui de trois mois eft plus en ufage dans le Canada Se dans la nouvelle Angleterre. On prétend que ce dernier raporre moins ; mais auflî chaque rige ocupe moins d'efpace. Il donne autant de grain à terrein égal , Se une farine plus fine , plus blanche , Se meilleure que celle du grand mais. Cette plante aime la rerre fabloneufe : elle vient mal dans l'argille. On voit fouvent en Amérique des terreins fi fecs Se fi maigres , qu'ils fem- blent incapables de produire , 8c qui portent de très beau mais. La terre trop gratte le fait luxurier. Les champs où l'on veut femer le mais reftent en friche jufqu'au printemps. Alors on y ouvre deux ou trois filions de diftance en diftan- ce , de forte qu'il y ait entre deux efpaces labourés un efpace de deux ? trois , quatre , ou cinq filions , qui ne l'eft pas. On fait paffer enfuite la charue à travers les filions précédents en angle droit , & à diftance égale, qui doit être pour le grand mais de quatre à fix pieds, Se pour le petit , moitié moins. En traverfant ces filions , on y donne un petit coup avec la pointe, du foc , pour marquer l'endroit où le grain fera femé. Quelques jours après qu'il eft mis en terre, on laboure les inter- valles laifles en friches. Ceux qui travaillent le plus la terre , labourent en entier , Se font enfuite les filions , comme on vient de le dire. Quelques-uns donnent de l'engrais à la terre ; d'autres n'en don- nent pas -y ceci dépend de la qualité du terroir. L'engrais fait bien lorfqu'il eft fuivi de pluie ; mais la fécherefie le rend nuilîble. Ils l'employent en en mettant un peu dans l'endtoit où le gtain doit être- Les habitants de la nouvelle Iork font ufage d'une efpece de ha- reng , dont ils mettent un ou deux dans chaque angle deftiné au. grain. On feme dans l'Amérique feptentrionale vers la fin d'avril , ou au commencement de mai: quelques uns, en petit nombre, attendent le milieu de ce mois. En général on feme , lorfqu'on n'a plus de ge- lée à craindre. Dans l'Amérique feptentrionale on peut femer deux fois dans le même été. Le grain mis en terre au printemps eft mûr à. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 363 la Saint-Jean ; on feme alors une féconde fuis , & on recueille en au- tomne. Dans l'Amérique feptentrionale le bled femé au printemps , n'efl: mûr qu'en automne. Le mais réfilte à la gelée. On a vu en Albanie & ailleurs ce grain gelé en terre jufqu'à deux fois & donner une très belle moiflon. 11 rc- lifte aulli beaucoup plus longtemps à la fc(.herefle que touts nos grains d'Europe , cV; lorfqu'il tombe beaucoup de pluie au temps de la récoke, •il en foulfre peu. Sa peau dure le garantir. Ce font ordinairemenr les enfants depuis C)x jufqu'à quatorze ans qui mettent le grain en terre fous la direction d'une perfonne plus âgée. Ils fement ordinairement quatre ou cinq grains dans le même endroit , à l'interfeclion des filions, 6V les recouvrent de deux ou trois travers de doigt déterre : quelqiu s-uns en mettent jufqu'à cinq. Il y en a qui placent touts les grains l'un fur l'aurre en un feul tas : d'autres plus foigneux les placent à part. On en mer plufieurs enfemble , parce qu'on n'eft pas certain qu'ils germeronr touts , & que les corneilles , les écu- reuils, & autres animaux , n'en mangeront pas. Il vient ordinaire- ment deux ou trois tiges au même angle. Quelques femaines après que les Sauvages ont femé le mais, ils plantent des pois aux mêmes endroirs , afin que les tiges leur fervent d'apui : ils fement aulïî des rournefols entre les pieds de mais. Pour empêcher les animaux de toucher au grain femé , on fait une décoétion de racine d'ellébore blanc. Lorfqu'elle eft froide , on y met tremper le mais depuis le foir jufqu'au matin. Enfuite on le met en terre. Lorfqu'un animal en a mangé un ou deux grains , il eft ivre , il tourne , il fe débat & épouvante touts les autres. Quant au grain trempé de la forte , il n'en reçoit ni domage , ni propriété nui- sible. Les cultivateurs foigneux choifilTent en automne les épis les plus menus & les mieux nourris, & les confervent pour la femence. Lorf- que le bled n'a pas été cueilli bien mûr ; lorfqu'on le mer tremper au printemps , & qu'il furvient de longues pluies après la femaille,il pourit dans la tetre. Les mêmes cultivateurs l'amoliilent avant de le planter , parce qu'il levé quelques jours plutôt ; & ils l'enfoncent jufqu'à cinq travers de doigt , afin de le garantir de la voracité des ani- maux. Quelques-uns prétendent qu'on peut le planter fans inconvé- nient à une plus grande profondeur. Lorfque le mais a l:x pouces de haut, on laboute entre les pieds, afin de détruire les mauvaifes herbes ; & on remue la terre voifine des tiges. Cette façon fe donne aux terres deux fois dans l'été , & c'eit ordinairement avec une charue tirée par deux chevaux. Il y en a ce- pendant qui emploient à ce ttavail une charue particulière tirée par un feul cheval. On jette la terre du côté des tiges, & on aplanit I; refte avec le hoiau. Au fécond labourage on obferve de la jeter du côté opofé , & on travaille l'aurre côté avec le hoiau. Quelques-uns laifTent à peine deux pieds entre les tiges : alors on ne peut pas labourer dajis Ms intervalles , Si on eft obligé d'employer Z z if 3) Flor. Succic. 98. Cette plante n'eft clairement défignée , ni dans le /paies plantarum, ni dans le fyftema nature,, (t) du DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 369 ^u nouveau malt : il faut éloigner les cochons des prairies où l'on en femera. Sa graine elt un peu plus gtofle que celle des autres cramens , & peut être femée plus commodément. Toute la plante , quand elle a été femée feule , fert de foutage dès la première année. Après la plante précédente , on en trouve peu qui croifTent auflï épais que la reftuca vivace & traçante, fur-tout auprès des eaux, & dans les terres graffes. Elle eft auflï feuillue , & vient auflï haut , finon davantage. Le bétail la mange volontiers , Se on peut la couper plus d'une fois l'année. Le froment vivace à épi retombant a quatte pieds de haat. Il porte beaucoup de teuilles fuculentes que les beftiaux aiment beaucoup avant qu'il foit mûr. 11 croît dans les terres fabloneufes , vient facilement de graine, peut être coupé la première année, mais non pas deux fois par an. On trouve au bord de la mer une variété particulière de la feftuca vivace de Linné (a). Elle y parvient ordinairement à la hauteur de cinq ou fix pieds. Le bétail eft avide de fes feuilles longues & molles: il eft facile de l'avoir de gtaine ; mais on ne peut gueres la couper la première année. Elle reflemble beaucoup à la feftuca barbue vivace d'Eltonie , qu'on peut cultiver très-utilement ; celle-ci fe coupe la pre- mière année. L'agroftis arundinacée (£) a cinq ou fix pieds de haut. Elle vient, facilement dans les bois & dans les champs découverts. C'eft un des gramens qui portent les feuilles les plus molles & les plus nombteufes. C'eft auflï un des premiers du printemps, & un des derniers de l'au- tomne : il fournit donc un bon fourage , deux fois l'année , lorfqu'il n'y en a point fur la tetre. On ne peut pas le couper la premiete année. Le mélica de Sibérie (c) n'a pas plus de deux pieds de haut; mais il croit en un bouquet très épais , &c porte beaucoup de feuilles molles. Les terreins montagneux, fecs, maigres, lui conviennent : on peut les rendre utiles avec cette plante. Ses gtains ont le goût d'amande. L'Afie feptentrionale produit quelques autres plantes qui peuvent fervir au fourage , telles que la grande vefle vivace qui s'élève quel- quefois à la hauteur de trois ou quatre toifes, -5c poufle un grand nombre de tiges. Toute la plante eft agréable au bétail; elle vient avec le printemps; on la coupe plulïeurs fois dans la même année. Vers fon premier automne elle a quelquefois deux toifes de hauteut; & on peut la couper ; mais elle ne fleurit pas dans l'année. Le climenum au port du pois ( pifi facic ) eft un pois vivace, qui atteint dix , douze, quatorze pieds de haut. 11 croit dès le commen- cement du printemps, & fournit de bon fourage; mais il refte deux sns en tetre , avant de lever : il faut femer en même temps quelque autre graine qui fe dévelope avec plus de promptitude. (a) FI. fuie. 91. iCngfaingel ; v. fp. pi. pag. 1^. fp. 9. (O (4) FI. (ace. 59. fp. pi. pag.6\.fp. 3. (r) Piphvcn. (c) Linn. fp. pi. pag. 66. fp. 5. (r) Coll. acad. part, écrang. tom. XI. A a a 370 MÉMOIRES ABRÉGÉS L'hédifarum ou fain-foin à filique unie ( a ) a la racine charnue Se favoureufe , divifée comme celle du panais; on pourroit en faire ufage en cuifine : il croît aux endroits les plus fertiles au bord des grandes eaux. Une efpece d'onobrikhis a fes racines eh filaments déliés d'une faveur & d'une odeur douces. Elle croît fur les hauteurs dans les terreins fccs. On en a vu qui avoit été femée l'année précédente dans un terrein T moitié roc, que les outils de fer avoient peine à fendre, & qui avoic cru comme le bled dans la meilleure terre. On y fit creufer un foiTé f>rofond de quatre pieds, & l'on y trouva jufqu'au fond les racines fi- amenreufes de l'onobrikhis, qui s'enfonçoient peut être encore davan- tage. Ces deux plantes, étant bien cultivées, ont environ trois pieds & demi de hauteur : elles ne peuvent être coupées que la féconde année. On trouve au nord de l'Afie deux efpeces de berce ou sfondile, qui s'élèvent de dix ou douze pieds. Elles font un excellent fourage , d'un goût un peu falé : quoique les feuilles Se la tige en foient gtandes- & groffes ; elles font tendres 8c très nourifTaïues : on ne les coupe que la féconde année. P. Kalm. Culture des patates ou pommes de terre. J-iA patate vient très bien dans toutes fortes de tetreins, pourvu qu'il ne foit pas dur, & n'empêche pas la racine de groflîr. 11 y a près d'Haguenau un terrein de deux milles d'étendue qui n'eft pour ainfi dire qu'un fable pur , & qui produit & nourit cette plante. Cependant elle vient mieux dans une terre noire, ni maigre, ni grade. On donne deux façons à la terte où l'on veut les plantet ; l'une en automne, l'autre au printemps : on en btife bien les mottes, & on la travaille avec la bêche comme une couche de jardin. Dans l'Alface & dans la Loraine, où cette plante eft cultivée en grand, on pré- pare la tetre comme pour y femer du bled. On laboure & on donne l'engrais vers la fin de l'automne , ou bien on laboute au printemps , & on paffe la herfe lorfqu'on veut planter. Cette dernière méthode épargne du travail & de l'engrais. En Suéde, on difpofe le terrein par planches, avec un petit fentier creux ou foifé entte les planches , qui font élevées d'environ fix pouces au-deflus du fond du foifé. On brife encore avec grand foin les mottes & les gafons; on jette les pierres & tout ce qui ne peut pas être divifé par les inftruments; enfuite on aplanit la planche au râteau. On donne aux planches enviton deux pieds de large. On plante enfuite deux rangs dans chaque planche, auptès des deux bords. On place les patates à dix-huit pouces de diftance dans un bon terrein , & un peu plus près dans un terrein maigre j de forte que celles («) Linn.fp. pag. 750. fp. 17. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 371 de chaque rang ibienr vis-à-vis des intervalles de l'autre. On ne iei plante pas tout- à-fait à fis pouces de profondeur. Dans le trou fait avec le plantoit, on en met plufieurs petites ou une moyenne : celles qui font grofles comme un œuf de poule, on les coupe en deux; comme un œuf de canne, en quatre; &: comme un œuf de dinde, en huit. On obferve de ne pas couper les ieux. Il faut arracher avec grand foin les herbes inutiles : leurs racines s'opofent à l'acroiffemeiK des racines de la patate. Il ne faut pas lever les racines avec la bêche qui pouroit les en- dommager , mais avec une fourche. On les recueille en automne avant les gelées; on les nétoie dans l'eau j & on les garde en hiver à la cave , fous la paille feche ou dans le fable. La gelée les corrompt , les r;nd inutiles à tout ufage; la grande chaleur les feroit germer. En Alface Se en Loraine le planteur fuit la chaïue dans touts les filions impairs , & enfonce les patates à un pas d'intervalle lune de 1 autre : les filions pairs ne font que recouvrir. Enfuite on herfe le champ , & on l'unit à la bêche ou au râteau. On laboure & l'on herfe aufli quelquefois tout le terrein : enfuite on fait l'opération avec un plantoir, en obfervant de placer les patares à un pied du bord, 8c de conferver entre elles un pas de diftance. En Aliace on plante des chous ou des fèves entre les patates, au centre de chaque quarré. Il y a en Bohême des racines de cette plante , qui font grofles comme les deux poings. On y plante ordinairement celles qui onc la grofleur d'un œuf de poule ; mais en général on regarde comme les meilleures pour la plantation celles qui ne font pas plus grofles qu'une noix. Les herbes dont on ne pourra pas aracher la racine avec le pampre, il faudra l'enlever avec la bêche , quand les tiges auront fix pouces de hauteur. -Alors on bêche tout le tour de chaque pied, &c on jette la terre fur chaque tige, de forte qu'elle ne fort plus de terre que de deux pouces : cette opération l'empêche de pouffer trop en feuilles. Lorfque les fleurs de la plante font en boutons , on la coupe à demi- pied de terre : ce qui procure deux avanrages , l'un d'augmenter les racines , l'autre de donner du fourage pour les vaches. Elles y répugnent d'abord ; mais on les y acoutume en ne leur donnant d'autre aliment qu'après qu'elles ont mangé celui-ci. H communique au lait une abon- dance de grailfe, de crème, Se de beure,qui va quelquefois jufqu'i un quart , Si même un tiers d'augmentation. Les patates qui ont germé, peuvent être plantées: il faut alors couper la poulfe ; mais le goût de la racine devient défagréable, Se on ne peut en faire ufage que pour la volaille & les beftiaux; cette nouriture les engraille. fatrik Aljîr&m, 6" Lantingsluufen , gencrai major. A a a ij 37i MÉMOIRES ABRÉGÉS Culture des afperges. J)i la plupart des jardiniers n'étoient pas d'une ignorance extrême; s'ils connoiffoient un peu plus les plaines qu'ils fe mêlent de cultiver, ils n'auroient pas regardé leur culture pénible , difpendieufe , Se incertaine des afperges comme la meilleure; ils auroient cherché & trouvé d'au- tres moyens plus (impies d'élever cette plante. Il faut en général rechercher dans toutes les plantes, la meilleure graine 3c le meilleur plant ; le terroir où croît la plante fauvage ; la partie de la plante que l'on veut confommer ; fi c'eft feuilles, racines verticales, ou rejettons que pouffent les racines traçantes; femer d'a- bord dans une terre médiocre , Se tranfplanter enfuite dans une plus graffe. On fit un jatdin potager fur un fond d'argille grife ordinaire. Après qu'il eut été bien foulé, bien aplani, on y répandit un pouce de bonne terre noire fine mêlée de fable. Lorfqu'elie eut été bien éten- due Se bien afinée, on y fema des graines d'afperge choifies Se con- fervées foigneufement , à fix pouces de diftance l'une de l'autre. Elles futent un peu foulées ; la planche recouverte d'une couche de deux pouces de la même terre , Se largement arofée. On avoit pris la pré- caution de marquer avec des piquets les extrémités des rangs de graines. On mit dans les intervalles des radis ronds & de l'oignon. La planche fut arofée Se nétoyée avec foin pendant l'été. Les oignons vinrent très beaux; ils payèrent plufieuts fois les frais de la planche d'afperges. On coupa celles-ci vers l'hiver , Se on mit fur la planche ttois pouces de terre fabloneufe , qui fut aplanie Se foulée. Au printemps fuivant , on ptépara une autre planche fur le même fond d'argille; la couche de terre mife par defîus, étoit de quatre pouces plus haute que les antres , parce qu'on prévoyoit qu'elle s'af- faifTeroir. Elle avoit environ 84 pieds de long fur 4^ pieds de large. On y marqua trois alignements fur la longueur, l'un au milieu, les deux autres de chaque côté à fix pouces de diftance : enfuite à la même diftance, on planta des piquets en quinconce fur chaque alignement; de creufant la terre avec le talon , on fit une petite éminence autour chaque piquet. On enleva avec foin la terre de la planche d'afperges; on la mêla avec un tiers de vieux fumier bien confommé; on tira le plant avec précaution , Se on le mit avec fes racines épandues au mi- lieu de la cavité faite autour de chaque piquer ; il fut afermi avec un peu de terre fabloneufe; la planche recouverte de trois pouces du mélange de tette Se de fumier, bien aplanie, Si femée en même- temps de radis & d'épinards , arofée 8c roulée. A côté, on fema l'un parmi l'autre de la falade Se des choux fleurs qui vinrent très bien. Les épinards & les radis levèrent Se futent cueillis ; la planche arrofée avec foin ; les afperges commencèrent à pouffer. Vers l;hiver on coupa les pouffes près de la racine : on mit fur la DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 373 planche fix pouces d'un mélange du vieux fumier, de la terre noire fabloneufe , & de tan, à parties égales; le tout bien étendu Se foulé avec une planche : on peut fubftituer au tan l'écorce pourie , ou la terre de copeaux. Au printemps, avant la fin des froids, la terre de la planche tut remuée avec précaution , enfuite étendue de nouveau, & preffee doucement. Les afperges poulferent auffitôt & en fi grande quantité que cette planche en fournit en un mois plus de trois mille pieds, dont la plupatt avoient un demi-pouce, Se plusieurs un pouce de diamètre fut dix ou douze de longueur, bonnes à manger prefque en entier & d'un excellent goût. Le même pied en a fourni douze ou quinze en une fois, & tout autant huit jours après. Cependant il en refta pour graine un nombre furfifanc, dont quelques-uns avoienc plus d'un pouce de diamètre à la racine, Se plus de cinq pieds de haut. On fit voir aux ptofelfeurs Bergius &: Lidbek la caitfe de cette fécondité, en leur découvrant un pied d'afperges , Se leur faifant ob- ferver qu'il n'avoir poufie que peu de racines dans l'argille à deux pouces de profondeur; mais qu'il avoir étendu toutes les autres en grande quantité dans la couche horifontale de terre fine & légère juf- qu'à feize pouces de diftance. On y voyoit aufli que ce même pied avoir donné plus de vingt afperges , Se cependant qu'il étoit ptêt à donner de nouveaux jets , dont plufieurs étoient à fix ou neuf pouces du centre du pied. Cet elfai doit encourager à l'examen de la routine, Se à l'étude de la nature. /. E. L. Ehrenrcikh. Culture du lin. vJn labourera la rerre en automne avec une charue légère, pour dé- truire la mauvaife herbe: alors elle donne moins de peine en été que lorfqu'on a feulement retourné le champ au printemps avec le foc. Au printemps on laboure pour la féconde fois avant le i 8 mai ; & on prend un beau jour fec pour préparer la terre avec le rouleau , & le hoyau, de forte qu'elle foit bien nette; on pâlie le rouleau une féconde fois; on feme enfuite, pas épais, lorfque la graine eft de bonne qualité. On herfe pour la troifieme fois, afin que la graine aille plus avant dans la terre; plus elle s'enfonce Se levé rard, plus la plante eft belle , quand la femence eft bonne Se le temps favorable. Le même jour on aporte , Se on étend le fumier dans le champ , & s'il eft poflïble par un jour fans pluie : s'il pleut , il eft difficile d'é- tendre le fumier. Celui de chèvre, de mouton, Se de vache, vaac mieux que celui de cheval. 11 faut l'étendre égalemenr Se très mince fur toute la terre : celui qui eft groftier Se plein de paille , éroutfe la plante. Cette couche qui recouvre le champ & la graine , la g.iranrit de la chaleur ; Se les pluies portent au lin un engrais qui lui donne beaucoup de vigueur. Quand la plante eft hors de terre, ce fumier 374 MÉMOIRES ABRÉGÉS l'humecTre & la rafraîchit. Lorfqu'elle a trois ponces , on farcie le champ. Dès que les feuilles inférieures de la tige noirciffent, il faut re- cueillir le lin. On le met en paquets, &c lorlqu'il ell fec, on l'étend également & clair fur la terre , ik on le laille rouir autant qu'on le croit néceffaire. Si on le recueille avant qu'il ait le degré de maturité qui vient d'être dit , on en retire plus d'utilité ; mais il faut Jaifter alors dans le champ celui qu'on deftine à la graine pour l'année fui- vante. Auflitôt après la récolte on pafle au crible les tètes de lin ; enfuite elles font jettées fur l'aire , étendues pour qu'elles feehent , & retour- nées fouvent. Lorfqu'elles feront bien feches, on les mettra dans des coiffes , où elles n'auront aucun infecte à craindre, & on ne les battra que vers le printemps : plus la graine refte dans les têtes , plus elle y mûrit & devient propre à la femence. Au printemps on prend un crible fin , afin que les graines de lin ne puiftent pas y palier. On cribie une féconde fois les têtes ,. pour achever de les nétoyer de toute mauvaife gtaine : cette précaution diminue de beaucoup les frais du farclage. 11 faut enfuite les battre , & nétoyer de nouveau la graine avec un peigne de tiiferand , ou deux ou trois cribles fins deftinés à cet ufage. On peut aulîî prendre un linge rrsmpé dans l'eau, & bien égouté , que l'on étend fur la graine criblée. Elle s'y attache , & non celle des mauvaifes herbes: on enlevé avec le linge la graine de lin; l'autre refte à terre. Les pluies & l'humidité qui nuifent à la graine , font favorables à la plante : il faut donc prendre le lin des années humides , & la fe- mence des années feches. Après la récolte, on mènera les moutons un ou deux jours dans le champ , pour y manger les mauvaifes herbes. On labourera deux fois, lorfque l'année n'aura pas été très feche; enfuite on pafTera le rouleau & la herfe, pour détruire les mauvaifes herbes qui rendent le brin court. 11 faut mettre en tas celles qu'on arache : elles font pour l'année fuivante un bon fumier , qui fert beau- coup à la glaife. Lorfque la tetre eft bien nette , on y feme du feigle. La terre noire , argilleufe , celle d'aune , de coudrier , de chêne , de fapin , font les meilleures pour y femer du lin ; plus la terre eft douce & légère, plus le lin y vient épais Se fin : celle de bouleau, l'argille Se le fable , n'y conviennent pas ; la première eft trop dure j & la féconde eft brûlante , fur-tout dans les années feches. Cette pra- tique eft fondée fur une expérience de treize ans , qui a toujours donné un lin fupérieuc à celui des auttes. Charl. Ehrenclous. Obftrv citions fur h lin- L e lin croît dans touts les tetreins , mais avec des différences très eonfidérables. Le gros fable le rend groilier de dur; la terre fabloneufe , DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 37? long Se moins groffier : celle-ci peur convenir aux cultivateurs qui re- cherchenr moins le poids que la fi ne (Te ; mais dans les êtes très fecs , le fable Se le foleil le brûle. L'argille dure donne un Un très courr , mais très lin. La terre noire argilleufe, Se celle des marais dépêches , donne un beau lin , fin , long, & épais. L'Anghermanie eft la province de Suéde où cette culture réufllr le mieux. On y tire la graine de Riga, & les bons cultivateurs en font venir touts les ans. Celle d'Allemagne eft moins féconde Se plus mêlée d'autres graines. Quelques-uns mêlent la graine venue dans le pays , après l'avoir lailfée un an dans les têtes j mais elle n'eft pas compara- ble à celle de Riga. Vers le milieu de mai , lorfque l'on ne crainr plus les gelées , on feme le lin. 11 y a des cultivateurs qui prétendent que le foir eft le meilleur temps, peut être parce qu'il eft ordinairement plus calme, plus favorable à une égale difperlion de la femence , que la rofée abondante delà nuit la rafraîchir, Se la préferve de la chaleur qu'elle éprouveroit , fi on la femoit le matin. Le champ doit être labouré, nétoyé deux jours au plus avant que l'on feme , Se la charue ne doit pas s'enfoncer plus bas que la bonne terre : fi on laboure long-temps avant la femaille , l'humidité du terrein s'évapore , le grain levé tard Se inégalement ; la mauvaife herbe croît & étouffe le lin. La terre ayant été préparée , on la divife en quarrés dont chaque côté a quinze pas, Se l'on peut compter par qiurré une kanne de femence. On cueille le lin en aoùr. S'il furvient alors du froid , il faut le garder Se différer le roui jufqu'à l'été fuivant. L'eau qui a éprouvé le froid d'automne ou d'hiver, rend le brin dur, l'écorce plus adhé- rente , Se le meilleur lin fe perd. Le roui fur terre donne beaucoup de peine , & ne produit cependant qu'un ouvrage inégal. S'il pleuvoir toujours , on réufliroir ; mais un rayon de foleil feche le lin, au moins d'un côré, Se nuit à l'opération. Le roui dans l'eau eft plus sûr ; il faut feulement en faire choix : l'eau falée durcit la plante j l'eau marécageufe l'affoiblit ôc la rend grife. Haquin Hujf. Utilité des feuillages de fapin pour couvrir les terres enfe- mencées de lin. Lr lin qui fort de terre peut être gelé, feché par le vent, ou brûlé par le foleil. On le garantit affez bien de ces trois accidents , en couvranr le champ de lin d'un fumier léger j mais ce fumier eft perdu pour les autres champs. Après avoir femé, Se herfé la rerre , on a elfayé de la couvrir de petites branches de fapin , en quanrité fuffifanre pour dérober aux yeux le fond. La pièce recouverte de cette manière a donné de très beau lin, tandis que celui de la pièce voifine a payé à peine les fiais de la culture. 376 MÉMOIRES ABRÉGÉS Cette efpece d'abri garantit la plante du froid , &s'opofe à l'évapora- tion de l'humidité nécellaire à l'accroiflement de la plante , en empê- chant l'action du vent Si du foleil. Quand le lin s'élève au delïus des feuillages , il peut fuporter le froid & le chaud : alors ils fervent à om- brager la tetre, Si y retenir l'humidité de la pluie : ils empêchent aulli le lin de fe coucher dans les temps humides. Les feuilles qui tombent engraiffenr la terre que cette plante épuife beaucoup , & les branches peuvent fervir au chauffage , ou à d'autres nfages. Les fapins dont ort coupe les branches, deviennent plus propres à la charpente : il croît alentour plus d'herbe pour les pâturages , que lorfque les feuilles tom- bées les couvrent Si les étoufent. On peut faire ufage des feuilles de pin Si de genévrier ; mais celles du fapiu étant plus petites , font pré- férables. Certe méthode réunit enore l'avantage de favorifer également par- tout la végétation de la gtaine , lorfque l'humidité du terrein eft mé- diocre. Le lin levé en peu de jours , Si l'herbe inutile eft étoufée , ou croît difficilement ; la plante s'élève , mûrit , fe rouit plus égale- ment , Si donne un fil beaucoup plus fort. On objeéte qu'il eft plus difficile de farder le champ : mais fi on a eu le foin de nétoyer la graine par les moyens connus, on a peu de mauvaifes herbes, & on peut les aracher : on a même l'avantage de coucher moins de pieds de lin , & ceux qui l'ont été , fe relèvent plus facilement. Le farclage fe fait , dès que le lin départe les branches, & a cinq à fix pouces de haut : il ne faut donc employer que de petites branches. Le lin couvert de cette manière , a été garanti du froid qui fit périr en 1761 , à la fin de mai , la plupart des lins de la Gothie occidentale. La féchereire Si la chaleur du mois de juin fuivant brûlèrent les lins dans plufieurs endroits ; Si celui qu'on avoit couvert , fut encore con- fervé. Cette méthode peut être apliquée à la culture du chanvre ; mais on pouroit en réparer autrement la difette , en femant la grande ortie dans les terres qui ne peuvent pas nourir des plantes plus utiles, fur les revers des coteaux pierreux. On peut tirer anflî de bon fil des branches du houblon, & le travail n'en eft pas plus difficile que celui du chanvre. P. Nygien, Semi , pépinière } & plantation de chines. o> 'h raflemb'era du gland produit par des chênes qui aient de grandes tiges bien droites , & qui foient venues dans un bon terrein. Après avoir fait choix de la terre , après l'avoir bien remuée & nétoyée des mau- vaifes herbes , on y portera du fumier de vache d'un an Si de la vieille terre noire : le tout fera profondement remué & mêlé enfemble, & uni enfuite au râteau. On réglera la quantité du fumier comme pour un jardin. La terre doit être un peu déliée, afin que les petites racines DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 377 racines de chêne puiflent la pénétrer. On divifera le terrein en plan- ches larges d'environ cinq pieds , Se l'on tracera fur chacune , au cordeau, avec le hoyau , fix ou fept petits filions larges Se profonds de quatre doigts , dans lefquels on mettra les glands à quatre doigts de diftance entre eux. Reniplnfez enfuite les filions , râtelez , Se foulez avec une pelle ou une planche. Si on ne peut avoir du gland que trop avant dans l'automne, pour qu'il puiire être mis en terre; on le gardera dans une chambre qui ne foit pas échauffée , étendu par terre , pas trop amoncelé , & garanti des fouris. On pourra planter au printemps , comme il vient d'être dit , en obfervant de faire auparavant tremper le gland douze heures dans l'eau : cette précaution n'eft pas nécefTaire en automne. Si le printemps eft fec , on arofera les planches jufqu'à ce que les chênes lèvent. 11 fauc les lailfer croître en liberté la première année ; la féconde on en cou- f>era quelques branches , dans l'intention d'aider la crue , de drelfer a tige ; & de même jufques à quatre ou cinq ans : alors on nétoie les planches , & on penfe à la pépinière , au printemps , dès que la terra elt libre de glaces. Le terrein étant choifi doit recevoir les mêmes façons. Enfuite on y trace en long &. en large des alignemenrs à rrois pieds de diftance l'un de l'autre ; & à chacun des points où ils fe coupent, on fait une folle alfjz grande pour recevoir la racine du jeune plant , qui ocupe environ huit pouces quarrés. Il faut le lever ; couper un peu des racines Se des hanches Je la tige , mais non pas la tige ; le placer dans les fortes à la nu ne profondeur qu'il avoir dans fa terre natale. On fecouera l'arbre en l'afleyant, afin que la terre s'arange bien entre les racines , & on afermira bi.n la terre avec les mains autour du pied. 11 faut en- fuite leur donner de l'eau , Se répéter l'arofage deux ou trois fois dans l'été, loriqu'il fera [ec. A mef.ire que l'arbre s'éieve, on nétoie fa tige des branches, juf- qu'à ce qu'il ait dix ou douze pieds. Le temps le plus propre a cet ouvrage eff. le printemps au mois d'avril ou de mars. La tige fera tenue droite en y attachant une perche avec de l'écorce. On travaillera la terre entre les jeunes arbres , on fardera la pépinière , on étayera les tiges. Ce travail durera lîx ou huit ans : alors la plante a dix ou douze pieds de hauteur & alfez de force , pour qu'on puifTe la mettre au lieu qui lui elt deftiné. La principale attention que l'on doic avoir, elt de la garantir du frottement des beftiaux. Si vous la plantez auprès d'une haie , placez la tige tout contre la haie ; plantez un pieu dans la haie , vis-à-vis de 1 arbre ; atachez-y la petite courone ; Se placez deux autres pieux de l'autre côté de la tige. Si vous les mettez dans un terrein où ils puifTent être à foixante pieds l'un de l'autre , Se qui porte de jeunes pins ou fapins gros comme la jambe; faires les foires auprès de ces arbres, du côté du midi. Prenez de bon fumier mêlé d'ancienes fourmilières pouries qu'on trouve aans les bois, Se qui fait la meilleure terre que l'on puiffe donner au chêne; Coll. acad.part. itran^. tom, XI. B b b 373 MÉMOIRES ABRÉGÉS mettez en dans chaque fofle une demie-charetée. Au défaut de fumier, on emploira les feules fourmilières. On place le chêne dans fa forte , de forte que la tige paiTe entre les branches du fapin que l'on réunit enfemble , à deux ou trois hau- teurs différentes , de forte cependant que ces branches agitées par le vent , ne frotenr pas contre la tige du chêne. Si on veut encore les garantir des chèvres , on entourera le pied d'un fagot d'épines. 11 faut aurti couper les groiïes branches du fapin qui pouroient empêcher le chêne de recevoir le foleil ôc la pluie. Ce travail fera fait en automne, vers le milieu d'octobre , ou lorfque le froid de l'hiver eft parte. Quand les arbres font en place, on les arofe. Si l'été eft fec , on leur donne l'eau dont ils ont befoin. 11 faut les viiïter touts les printemps , couper les branches mal venues tout près du corps de l'arbre , de même que celles du fapin qui pourroient lui nuire. Après fept ou huit ans , lorfque le chêne s'eft élevé & bien afermi , fur fes racines ; on coupera les lapins tout autour du pied , de forte qu'ils fechent en place , & défendent encore pendant quelque temps les chênes : après quoi on les enlevé , pour en faire ufage. Bcrn. Joach. Bohnsak , jardinier. Le terrein où l'on feme les chênes , doit être médiocrement éle- vé. On choifira celui qui eft de peu de valeur, & on l'entourera de haies ou de palilïades. Pourvoyez- vous en automne de gland bien mûr , qui p ni fie être planté aurti-tôt : il eft difficile de le garder pendant l'hiver , fans que la grande quantité d'huile qu'il contient , tleviene rance : pour peu que le gland ait ce défaut , il ne vaut rien pour la femence. La plantation réullit auflî plus difficilement au prin- temps , parce que le gland a befoin de beaucoup d'humidité. Après s'être pourvu de moufle & de petites branches de fapin fec, on aifemble un peu la terre , on y plante le gland , & on met une poignée de moufle par-deflus , que l'on preffe bien, afin que le vent ne l'emporte pas. 11 ne faut pas éloigner beaucoup les glands l'un de l'autre , afin que les tiges viennent droites , & fans branches. Lors- qu'ils feront allez élevés pour fe nuire mutuellement , il faut couper ceux qui feront mal venus. Le chêne eft un des arbres qui viennent le mieux dans leur première terre : cependant s'il y en a qui nuifent aux autres , il faut les tranfplan- ter, quoique leurs grortes & nombreufes racines rendent l'opérarion pénible. Lorfqu'ils feront tranfplantés , on entourera de moufle liée avec de l'écorce , le tronc de l'arbre &c les grofles branches : enfuite on arofe , jufqu'à ce que les racines aient bien pris , & nourrifTent aflez la plante. Cette envelope de moufle eft d'un grand fecours pour touts les arbres délicats que l'on tranfplante ; ils ne peuvent fuporter ni froid, ni chaleur ^ jufqu'à ce qu'ils tirent de la terre les fucs dont ils ont befoin. Erland Toursen. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 379 Raifort de Corinthe. x iiÉofraste donne ce nom à une efpece de raifort dont Ii racine , au contraire de celle des autres plantes, eft au deflus de la terre (a). Pline ( qui fe trompe fi fréquemment en copiant les auteurs Grecs ( t) ) , en fait un navet. Quelques graines de cette plante que l'on a eues en Suéde, y ont été femées Se font bien venues. Comme les gelées aprochoient , lorfque l'on aperçut ces plantes patmi quelques auttes qu'on avoir élevées de graines ; on en mit à la cave deux racines qui fe confetverent très bien, furent plantées l'année fuivante, & donnèrent des graines en automne. Un de ces raiforts fut mis dans l'eau fur une fenêtre; l'eau fut changée touts les jours, Se dans quelques femaines, les graines mûri- rent. On les garda dans leur colîe jufqu'au printemps ; on les fema, & elles levèrent. Cette méthode mérite d'être obfervée pour s'en feryir dans les cas où le froid ne permet pas de laifler les plantes en pleine terre , Se que ce font des plantes rares dont la graine eft précieufe. Elle réullira peut-être toujours, lorfque la tige fera longue, forte, Se pleine de fuc : celle-ci avoir environ cinq pieds de hauteur, Se par le bas quinze ou feize lignes de diamètre. Les graines femées en couche chaude ne réunirent pas. Celles qui furent femées dans une couche bien grafte , vintent noueufes, Se furent ataquées de vers : elles ne profpererent que dans une tetre argilleufe , humectée , déliée , mêlée de terre noire. Un des raiforts pefoit plus de huit marcks ou environ fix livres de France. Sa partie inférieure n'étoit ni filamenteufe, ni fpongieufe , ni trop poivrée , mais charnue , fuculc-nte , douce comme nos pe- tites raves. Cette qualité de chair fe confervoit prefque jufqu a l'ex- trémité fupérieure qui devenoit un peu fpongieufe en aptochant de la tige. Ce raifort pouvoit fervir à une table de vingt perfonnes. 11 a d'ailleurs touts les caractères du raifort commun dont il n'eft qu'une variété. Bcaedicl. Bcrgius. Raifort Chinois. o n cultive en Chine une efpece de raifort , qu'on apelefoifa, ou foifa-tung ; il a de très petites racines , & beaucoup de branches & de •goufTes. C'eft celui que M. Linné nomme raifort de Chine oléifère. On en a femé en Suéde le n mai un huitième de canne , dans un terrein d'environ quatre-vingts pieds quarrés , qui fut enfuite aplani au râteau. Quelques jours après les raiforts levèrent , mais le terrein n'ayant pas été bien nétoyé , il parut en même temps de mauvaises her- ( a) HiJIor. pi. lib. VU. C. 4. p. m. 137. Bbbij 32o MEMOIRES ABRÉGÉS bes qu'on ne pouvoir pas aracher fans endomager les raiforts ; quelques* uns furent étoufés : la fécherelïe empêcha l'acroilTement des autres donc plufieurs vinrent petits Se clair femés : cependant les graines qui pros- pérèrent , portèrent environ foixante-dix coffes. Le tout mûrit vers la fin d'août , Se donna deux kannes Se demie de graines. , Cette expérience a prouvé que la graine de ce raifort mûrit en Europe , fans qu'on en prenne un grand foin; que le froid ne lui nuit pas au- tant que la fécherefle ; qu'il aime l'ombre ; qu'un fol argilleux , meuble , peu élevé, lui convient mieux qu'une terre graffe Se engraiffée de nouveau, où la fécheretfe fait fans doute éclore lesinfeûes qui rongent cette plante. C'eft ce qui engage les Chinois à répandre de la cendre au lieu de fumier fur leurs femis de raiforr. 11 eft bon de le femec clair fur de longues planches de deux pieds de large , & de ramer fes longues tiges, que leurs foibles racines ne peuvent pas luporter, afin que les graines mûriflent également , Se qu'il foit plus facile de les cueillir. Les Chinois en recueillent ordinairement le cent ou cent vingtième grain , & tirent à la prelfe cinquante pour cenr d'huile. Le marc en eft mangé par le bétail, ou fert d'engrais dans les jardins.^ Ils fe fervent de l'huile pour aprêter ou pour brûler à la lampe , & recueillenr le noir de la fumée dans de grands entonoiis : c'eft ce noir qui eft la matière de leur encre. En la Travaillant avec la chaux éteinte , ils en font le ciment qu'ils noment kinam ; avec lequel ils remplirent Se couvrent toutes les fentes de leurs navires : ce ciment fe durcit affez pour réfifter long- temps aux vers de mer. Charl. Gujl. Ekeberg. ' Couches qui reçoivent la chaleur par h moyen des exhalaifons, J_,'eau réduire par la chaleur en exhalaifons extrêmement fines pé- nètre les fibres des racines , fe répand dans toutes les parties de la plante , Se s'évapore par le tronc, les branches, Se les feuilles. ( f. Haies Jlalical ej/'ais dol. u fécond, édition. Lond. i7Ji- caP- 7- P- 349-) Les couches ordinaires de paille Si de fumier comuniquent fouvent aux plantes un goût défagréable. La manière imaginée par M. Bradley , pour leur comuniquer la chaleur fans fumier , eft fujete à de grands inconvénients. On en a inventé une autre, qui a été employée en Angleterre a\vec un grand fuccès. On fait conuruire dans un endroit comode , fous un toit , peu loin de la couche , une tour ronde de briques, hante (T. Pi. X. fig. 2.) d'environ fix pieds, large d'un pied vers le haut , en bas de feize pouces dans la partie E. (fig. z. ) On fait faire chez le potier un cou- vercle d'argile, qui ferme exactement l'extrémité fupérieure de la tour , au moyen de la terre franche dont il faut l'enduire. On met du bois debout dans le fourneau, ou on le remplit de charbon de bois. A ■ Tonte -2U . CoUtcàsm acglémiqui, part etrartp PI.X ^curneau pncr aruchts Fùj 3 Fia z ■ CAariot a. Battre le lied. Fia f,. Jioutraxs Sculp DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 381 l'extrémité inférieure de la tour, il y a quatre ouvertures quatre •; , l'une au delïus de l'autre; l'une eft directement au- de (Tus du gril de fer, | H.) par ou on peut allumer le bois & les charbons, comme on le voit en h : l'autre eft l'ouverture a du cendrier. Vis ï vis de l'ouver- ture h , il y en a une autre r par où la flamme vient faper le de-f- lous de la chaudière a, en pa liant par les tuyaux r,r,r,r, difpofcs en fpirales, Se entre dans la cheminée S. On peut entretenir ainfi l'eau bouillante avec un feu très médiocre. L'ouverture h a une porte de fer que l'on ferme très exactement , dès que le feu pofé fur le gril H eft bien allumé. A côté de la chaudière A, fig. ï., il y a une cuve BCDE , ou une auge plombée en dedans, ou une cuve ronde de laiton. Au fond de cette cuve, il y a une foupape V , bien foudée à l'extrémité d'un ruyau de plomb ou de cuivre, qui a un pouce de diamètre. Ce tuyau va de la foupape à la chaudière; il entre auprès du couvercle, eft fondé en P. ci fe rend à un pouce près du fond de la chaudière. Au bord DE de l'auge, on fixe folidemenc un montant, qui po une petite traverfe , garnie à une extrémité de deux fegments KH.rte chacun de ces fegments pend une petite chaîne de laiton, dont l'autre bout s'attache auprès du couvercle de la foupape. A l'autre chaine du fegment intérieur H , on attache pareillement un fil de laiton qui entre par un petit trou dans la chaudière, & porte à fon extrémité un mor- ceau de bois tournée, qui nage fur l'eau, quand la chaudière en eft remplie à fa jufte hauteur. Ce petit poids s'abaifTe avec la futface de l'eau qui diminue en bouillant : alors faifant defeendre un bras de la traverfe H Se monter l'autre bras; il ouvre la foupape du fond de l'auge , Se l'eau coule par les tuyaux RP dans la chaudière , jufqu'à ce qu'elle foit à fa hauteur accoutumée : le petit poids ne tirant plus la rraverfe Se la foupape , elle fe referme par fa propre pefanteur. Ainli la chaudière ne manque jamais d'eau tant qu'il y en a dans l'auge : on eft certain qu'elle y eft prefque toujouts à la même hauteur , Se on n'a pas befoin de l'ouvrir, pour voir s'il en faut remetre; ce qni ne pourroit fe faire fans ôter le chapiteau , Se li l on tardoit trop Se que la chaudière manquât d'eau, elle brûleroir. Au haut de la chaudière, on foude une autre foupape, qui porte de petites plaques de plomb précifément alFcz pefantes pour réfifter à route autre exhalaifon qu'à celle qui auroit la force d'enlever le cha- piteau : fi le feu devient trop fort, ou i\ les tuyaux qui fe rendent du chapiteau jufques fous les couches , font bouchés pat quelque accident; cette foupape fume aullîtôt ; Se l'exhalaifon violente , fe diftipant par cette voie, ne peut ni faire fauter le chapiteau, ni faire crever la chaudière. Si touts les alambics à eau-de-vie avoient de pareilles fou- papes , la violence du feu ne pourroit jamais caufer d'accidents. Un tuyau de plomb r , r , fe rend du chapiteau jufqu'à la couche d, d, par délions ou par delfus la terre : là, il fe partage en trois branches, qui entrent par les côtés de la couche dans trois tuyaux de terre cuite, k} £,£, de la grofleûr des tuyaux de pocle : il faut que le 381 MÉMOIRES ABRÉGÉS potier les faffe de grandeur convenable avec des feuillures aux deux bouts, de forte qu'on puiffe en joindre enfemble autant que l'exige la longueur des couches. On en lute toutes les jointures avec du maf- tic Se de la terre franche bien préparée. La partie fupérieure de ces tuyaux eft toute percée de petits trous par où les exhalaifons chaudes montent dans les couches; ils font d'abord couverts de tourbes à la hauteur d'environ trois pouces , afin que les exhalaifons puiffent mon- ter fans obftacle , Se que la terre étant arofée ne pafle pas par les nous des tuyaux Se ne les bouche pas. On fait faire aufli un tuyau de traverfe, t fig. 3 , auquel on joint les trois tuyaux placés le long de la couche. A l'autre. extrémité on adapte un robinet/, pour donner iiïlie à la vapeur Se à l'eau qui s'amafle dans touts les tuyaux ; il faut avoir l'attention de leur donner un peu de pente. Ce robinet fert encore, en l'ouvrant plus ou moins, à régler la chaleur au degré jugé néceffaire. La tour dont on voit le profil en T , fig. 2, eft très utile, en ce qu'étant remplie de bois Se de charbon , on entretient une chaleur étjale &c continuelle fous la chaudière durant vingt quatre heures , ou plus long- temps, félon la hauteur de la tour. La partie fupérieure étant bien fermée parle couvercle L, ne reçoit point d'air, & il n'y a que les bois Se les charbons les plus proches du gril H , qui puiflent s'al- lumer : de plus on règle le degré du feu par h porte du foyer , ou en fermant celle du cendrier : on peut même l'éteindre, Ci on veut, en fermant l'une Se l'autre. Si on veut fe fervir de bois, on place les bûches fur le gril H, les unes fut les autres , Se on allume celles qui touchent le grd ayee des éclats : alors il faut fermer exactement le couvercle. A mefure que le bois brûle , les charbons tombent , Se le feu fe foutient de foi- même fans qu'on ait befoin de le rallumer. Lorfqu'il a été pouffe au degré que l'on defire; il continue avec un peu plus ou un peu moins de force , tant qu'il y a du bois ou du charbon dans la tour. Cette manière d'échaufer les couches produit une chaleur douce , Se une vapeur très favorable à l'acroiflement des plantes : le feu Se la chaleur peuvent être gradués comme on le délire : l'importance de ce point eft connue de ceux qui favent combien les orangeries Se les au- tres ferres exigent de foins. Cette métode en exige peu ; on n'a pas même befoin d'arofer, Se par conféquent d'ouvrir aufli fréquemment les fenêtres durant l'hiver. Les vapeurs qui pénètrent la terre l'humec- tent fufîifamment, Se l'acroiflement eft aufli rapide qu'il eft poflîble, fans qu'elles prennent le goût de fumier. Quant aux frais qu'exige cette nouvelle invention, ils ne furpaflent point ceux des ferres ordinaires, s'ils ne font pas moindres; fur- tout fi on à l'attention de faire tourner (V. fig. 2.) autour de la chaudière le tuyau qui conduit le feu à la cheminée, & fi on conftruit avec foin la mâçonerie où la chaudière eft placée, & la tour qui renferme le bois. Les couches ordinaires demandent beaucoup de travail Se une grande quantité de paille & de fumier, qui donne une chaleur aflez grande, il eft vrai, nuis trop DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 383 peu durable. On a fait conftruire de cette manière une chaudière de braffeur , tk pour brader deux tonnes de malt, on n'a ufé que huit, ou dix bûches de braderie. Ainfi la métode que l'on propofe eft la plus avantageufe de celles qu'on a employées jufqu'ici, & la plus propre a faire germer les graines dures des plantes étrangères, & à leur faire pouffer des fleurs & même des fruits. On pouroit aulli l'employer à faire éclore des œufs : il ne faudroic que fubftituer une couche de fable à celle de terre : je ne crois pas qu'il y ait de meilleur moyen pour entretenir une chaleur égale & conf- iante : celle-ci feroit plus naturelle que celle des fourneaux d'Egypte, elle imiterait beaucoup mieux l'exhalaifon chaude qui fort du corps de la poule. ( a ) M. TrivaU. Couches de melons qui confervent leur cha'eur pendant huit mois. V/m a fait potter en automne dans un jardin des écorces de fapin Si de bouleau. On les y a fait mettre en tas, &c couvrir de paille , comme la terre que l'on tire avec des couches , afin qu'elles ne gelaifent pas. Lorfqu'il a fallu préparer les couches de la meloniere , on a fait faire un lit d'écorces , épais d'un pied, également étendu, Se recouvert de paille à l'ordinaire. Quand on a vu cette paille brûler également par- tout, on a fait mètre un fécond lit d'écorces de même épaiffeur que le premier , & dès qu'il a été échauffé & allumé par la paille , on l'a fait couvrir de treize pouces de terre. Ces couches ont confervé une chaleur toujours égale j Se quoique le printemps ait été très froid, on a eu des melons , même avant le milieu de l'été. Les économes pou- roient employer aux couches l'écorce du bois de chauffage au lieu de fumier , qui feroit mieux employé à l'engrais des champs. Ils trouve- raient ces couches préférables à toutes les autres qui font trop chau- des au commencement , & dont la chaleur diminue Ci vite , qu'elle ne dure gueres que fîx femaines; de plus ils pouroient n'employer qu'un lit d'écorce d'abord pour des choux blancs, enfuite pour une autre efpece, &c. M. Trivald. De l'arofage des jardins. Velui-ci ne diffère pas du précédent, quant à l'eflentiel ; mais il eft conftruit en exagone. Les iix piliers ou montants angulaires ont dix fept pieds de hauteur, & celui du milieu vingt-cinq pieds : ils font enfoncés perpendiculairement dans la terre à vingr un pouces de profondeur. Les traverfes inférieures font placées à la" même diftance de terre; les auttes (ont efpacées, autant que le demande lagroifeut des gerbes : elles doivent toutes ctte écorcées Se bien féchées. On couvre le tout par un toit , à la naiflance duquel on fait un plan- chet , Se on y lailfe une ouvetture pour palfer les gerbes à demi- feches. Au montant du centre, Se à mi-diftance de la terre au plancher _, 39o MÉMOIRES ABRÉGÉS on attache deux crochets de fer, Se on prépare deux perches ou tra- verfes d'onze pieds , garnies à l'une de leurs extrémités de crochets pareils , que l'on palfe dans ceux du montant principal , de forte qu'on puilfe tourner à volonté ces rraverfes mobiles, dont l'autre extrémité s'apuie fur les traverfes fixes du contour: on met deffus une planche , fur laquelle marche l'ouvrier qui reçoit les gerbes , Se les place entre les traverfes fupéiïeures. Outre les ouvriers qui aportent les gerbes, il faut deux hommes .pour les placer : un les tend , l'autre les reçoit & les pafTe^ entre les traverfes, en mettant l'épi en dedans, Se lailfant ça Se là quelques ouvertures à l'air, qui peut auffi palTer par deflous le rang inférieur. Lorfque le remps humide eft long, on déliera les gerbes mouillées, Se on étendra le bled plus lâche fut les traverfes; mais il faut le ref- ferrer dès qu'il eft fec , afin de faire place à d'autre. On établira le féchoir dans un terrein ferme Se fec; on le defTéchera par des folfés s'il eft néceffaire; on élèvera un peu l'efpace intérieur; on le battra , on l'aplanira , afin de pouvoir y recueillir le grain tombé des épis. 11 faut mettre l'orge fur le plancher , le feigle &; le froment fur les perches. Si on bat le grain fort tard , on bouchera les ouver- tures biffées entre les gerbes, de peur que la neige & les oifeaux n'y panent. Enfin on entourera le féchoir d'une forre haie, à laquelle on fera deux portes , une pour l'entrée , Se l'autre pour la fortie. Un féchoir de ces dimenfions contient environ mille gerbes, Se vinot tonnes de gtain. On en conitruira plufieurs, s'il eft néceffaire; les frais ne font pas confidérables. On a imaginé auffi une efpece d'aire qui peut être très utile , Se ne coûte pas plus à conftruire qu'une aire ordinaire : on peut y battte le bled , au fléau & au chariot. C'eft une efpece de coffre, large de fix pieds, fur quatre-vingt, cent pieds Se plus de longueur. 11 y a de chaque côté des battants ou couvertures à charnières , qui étant fermées forment une efpece de toit. Les deux extrémités on: deux efpeces de petits ponts, pour faciliter l'entrée Se la fortie du chariot. Dans une aire de cette efpece , longue de deux cents pieds , & près de laquelle on auroit établi dix féchoirs, on pou- roit battre en trente jours quatre cents tonnes de grain , avec deux chevaux Se fix perfones. On peut auffi faire fécher dans cette aire des grains & des plantes. Magnus Stùdherg. Moyen de conferver plufieurs anées le feigle qui na pas été au féchoir. Y .f grain ayant été battu , il faut le prendre tel qu'il eft, grain Se baie , fans les féparer , Se le renfermer ainfi dans les caifTes. Le feigle gardé de la forte dans fa baie fe conferve plufieurs anées fans moifir ni germer. On en a même employé pour la femence, après trois ou auatre ans Se plus , & il a doné une riche moiffen. P. Kalm, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 391 Machine à féparer le bled de la baie. V_/ est un prifme octogone , dont le fquélette eft fait de trois cercles de fil de fer , ou de branches de pin , Se de huit lates qu'on y ataclie en long, un axe en traverfaut le prilme , repofe Se reurne fur deux petites fourches portées parles traverfesd'un pied quadrangulaire rendu mobile par des roulettes adaptées aux quatre pieds. Le prifme eft en- touré d'un filet , Se une extrémité de l'axe eft gatni d'une manivelle. Cette extrémité eft un peu plus bain.' que l'autre. Par celle ci on jette le grain dans le prifme avec une pelle , tandis qu'un enfant le tourne : le grain plus pefant tombe par les trous du filet, & la paille va tom- ber pat l'autre bout du côté de celui qui tourne. Cette machine eft ttès comode pour ceux qui bâtant leurs bleds à la manière orientale , onttouts les jours à féparer vingt, vingt-cinq, & quelquefois cinquante tonnes de grain. /. Brauner. Autre machine à féparer la balle, le bon grain, & le médiocre. Vjette féparation fe fait très mal parle feul moyen du vent. Pour la faire plus exactement , établifTez entre deux planches jointes foli- dement enfemble une grande roue horifontale d'environ quarte pieds de diamètre , qui fera mife en mouvement pat le moyen d'une ma- nivelle. Placez à un pied de la roue, entre les mêmes planches, une poulie dont l'axe portera fur fon extrémité une efpece de trémie ou d'entonoir de fer-blanc ou de bois. 11 faut obfetver qu'il foit à l'in- térieur bien rond, bien uni, iv qu'il tourne uniformément & avec facilité : lorfqu'il balance deçà Se de là l'opération en eft moins précife. Il faut auffi que cet entonoir foit fort évafé, iv qu'on puiffe l'ôter Se le remettre quand on veut. Au-defTus de cette trémie on en fufpend avec des cordes une autre plus grande , qui peut contenir , fuivant le befoin , depuis une demi- tonne jufqu'à fix tonnes , Se au-deffus de la trémie un grand coffre de bois qui puilfe être relevé par derrière avec une corde paffée fur une poulie. On jette le grain dans ce coffre, qui le verfe dans la grande trémie , d'où il tombe dans l'entonoir : en même-temps un homme fait tourner la roue , la poulie inférieure Se l'entonoir , dont le mou- vement circulaire jette la balle Se les différentes qualités de grain à différentes diftances , fuivant leurs péfanteurs fpécifiques. Si on veut féparer plus exactement le bon grain d'avec le médiocre , on peut le repaffer une féconde fois. On établira cette machine au milieu de l'aire. Elle eft peu coû- teufe ; un payfan intelligent peut la conftruire , excepté l'entonoïc avec fon axe Se fa poulie. Elle fépate environ trois tonnes dans une demi- heure. On perfectionera cet inftrumeut en faifant la grande trémie. 3). Dans le crible pour l'orge, & le froment, les petits trous auront — - (c), &c les grands 11^ ou a centièmes d'un pouce, (d) Ils peuvent touts avoir neuf lignes de long. Les grains les plus gros fervent principalement pour la femence; les plus petits pour le ménage. Le cilindre a douze pouces & demi de diamètre, fur quatre pieds quatre pouces &C demi de longueur. Une perfone qui le tourne à la main , ne peut lui faire faire que dix-fept révolutions dans une mi- nute , & ne peut cribler que deux tonnes de feigle ou d'orge par jour. M. le baron de Brauner qui en eft l'inventeur n'avoit point fixé la grandeur des trous. M. Cronftedt l'a déterminée d'après les expérien- ces , & a rendu toute la machine beaucoup plus comode en y adaptant un petit moulin à vent qui peut la mettre en mouvement jour Sr nuit. L'axe du cilindre qui eft porté par une petite charpente doit avoir d'une extrémité à l'autre environ un pouce de pente. S'il en avoir da- vantage , le bon grain pouroit tomber parmi le médiocre ; s'il en avoir moins, les grodes graines comme celle de ve(Te Si autre plante Sem- blable ne tomberoient pas hors du cilindre par l'extrémité qui eft ouverte. L'autre extrémité n'eft ouverte qu'autant qu'il le faut pour admettre l'extrémité d'une des femelles. Les trous les plus étroits font à la moitié la plus élevée du cilin- dre. Au-delfus de cette moitié eft un grand entonoir ou trémie, au- deiïous de laquelle eft fufpendue pat des couroies une femelle qui (a) ,071^ d'un pouce; ou \ d'une ligne, (r) (b) ,0967 d'un pouce, ou 1 ligne \. (t) (ç) , oSf d'un pouce, ou 1 ligne ^. (t) (d) , uf de pouce, ou 1 ligne \ . ( t ) porte DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 393 porte à l'un de fes côtés un bras fixe par une vis. Ce bras s'étend jufqu'à l'extrémité de l'axe, où il eft rencontré à chaque tout par une che- ville adaptée à l'axe : ce heurt qu'il reçoit continûment , met la femelle en mouvement, & fait tomber le grain dans une autre femelle placée en lens opofé à celui de la première , & qui le v^rfe dans le cilindre. L'axe porte à fon extrémité une poulie d'un pied de diamètre. Perpen- diculairement au-dedus de cette poulie , on fixe à une poutre du grenier un tuyau d'environ fix ou fept pieds de longueur, & lïx pouces de diamètre. On adapte au haut un tuyau tournant, long de vingt-cinq pouces , dont l'extrémité fupérieure foutient deux tiges coutbcs qui portent un axe de fer d'un pouce d'équarilfage. A l'un des bouts de l'axe on place les ailes du moulin dont les extrémités ont la forme de pelle, font garnies feulement d'écorce , & font avec le plan de l'axe de fer un angle de ttente degrés. A l'autre bout du même axe eft une aile deftinée à prendte le vent , & à faire que les ailes du moulin lui foient toujouts opofées. Ce tuyau tournant , avec toutes fes patries , doit être aflez léger , pour qu'un homme puifle l'ôtcr & le replacer facilement. Une corde de 4I lignes de diamette, qui embralfe cette poulie fupérieure, fe croife fur une petite poulie placée à l'orifice du tuyau tournanr, & rencontre au bas du même tuyau deux autres petites pou- lies de renvoi. De là les deux branches de la corde vienent en s'é- cartant l'une de l'autre embralfer une grande poulie d'un pied de diamètre, portée par une extrémité de l'axe du cilindre. Lorfque l'on a grand vent, il faut à cette poulie en fubftituer une antre de vingt-un, à vingt-deux ponces de diamètre ; afin que le cilindre ne tourne pas trop vîrc, Se que le bon grain ne tombe point au bas avec le plus mauvais. La cotde fe croife de nouveau après cette grande poulie, Se en embralfe une autre de cinq à fix pouces de diamètre. On obfervera que la gorge de celle-ci falfe un angle , afin que la corde tire plus fort. Les petites poulies fupérieures feront de bois très dur. La première peut être placée à un pied au-deffus de l'exttémité fupérieure du tuyau tournant; le tuyau fixe peut avoir environ fix pieds; la dif- tance de fon extrémité inférieure au centre de la grande poulie, être de trois pieds , Si. de-là au centre de l'inférieure , environ feize pouces. Celle-ci étant deftinée à tenir la cotde également tendue doit avoir un peu de jeu , Se on y adaptera un poids déterminé fuivant le degré de tenfion qu'on veut doner à la corde. Cette machine peut aller à vuide fans éprouver aucun domage. 11 faut feulement obferver que le cilindre rourne dans le fens nécelfaire pour que la cheville de l'axe mette en mouvement le bras de la pre- mière femelle : fi elle tournoit dans le fens contraire , ce Lras arrête- toit le mouvement du cilindre. 11 faut encore prendre garde au cas où le vent feroit faire un tour entier au tuyau fupérieur, & pouroic joindre & Tourner l'une avec l'autre les deux branches de la corde dans le tuyau fixe : alors un homme monteroit fur le toit , Se tournant Je tuyau fupérieur en fens contraire fépareroit ces branches. Loifqu'il Coll. acad. part, ârang. tom. XI, D dd 394 MÉMOIRES ABRÉGÉS tombera un peu de fei?le avec la graine de veiTe , on l'en féparera , en le criblant une féconde fois. Il faut encore obferver d'achever, Se d'égalifer à la lime les trous du cilindre. L'auteur n'ayant pas trouvé cette machine afTez expéditive, lorfqu'on veut employer du grain nouveau pour femence, Se qu'on eft prelTé pat l'ouvrage Se par le remps, en a imaginé une autre avec laquelle on va plus vite. Ce font deux cribles de fer-blanc , de forme quadrangulaire , percés de trous des mêmes dimenfions que ceux des deux parties du cilindre dont on vient de parler. Ces cribles font fufpendns l'un à côté de l'autre dans une charpente , & pofés fur un même fuport. Un homme prenant ce fu- port pat une poignée, & tirant à foi, puis repouflant les cribles, les heurte en allant & en revenant contre deux montants entre lefquels ils font placés. Cet ouvrage demande deux ouvriers. L'un vetfe le grain dans le crible le plus fin ; l'autre fait aller dix ou douze fois la machine , & levant enfuite le fuport avec une corde par un de fes bouts , le grain pafTe de lui-même d'un crible dans l'autre. Alors le fécond ouvrier met de nouveau grain dans le premier crible : le premier ouvrier met les cribles en mouvement. Quant tout le gros grain a palTé par le fécond , il tire la corde , relevé les cribles , &: touts deux répètent la même maneuvre. Ce travail peut être fait par des jeunes gens, & même des enfants, poutvu que le grain foit près d'eux ; & ils peuvent cribler douze ou quinze tonnes de grain par jour. C. J. Cronfltdt. Etuvc à bled en ufage, dans h Brabant. JL a figure 5 , Pi. XI. repréfenre le bâtiment qui a foixante-deux pieds fur vingt-quatre, Ôc quatorze pieds de hauteur. On y voit en c c deux bâtiments extérieurs de feize pieds en quarré , deftinés à loger celui qui veille à l'opération. L'efcalier D, qui va au premier étage, a quatre pieds de large. Le grenier du bled fec f eft au rez de-chauffée, plancheyé, à trois degrés plus haut que le fol. On voit en G un toneau placé à l'un des côtés de l'entonoir ou trémie. Il a un conduit qui travetfe le mur, & amené l'eau dans levafe, lorfqu'on a un puits ou toute autre eau. On voit en I Pâtre; en K une ouverture faite au plancher du premier étage, pour monter le grain qui doit être mis dans l'étuve. La figure C représente un des côtés extérieurs de l'entonoir ou trémie : on en place la bafe à fept pieds de la porte E , fig. 5 , & à fix pieds deux {>ouces de chaque côté. Le fourneau B, fig. 6. qui eft en même- temps a bafe de l'entonoir , à cinq pieds & demi de longueur , fur trois pieds huit pouces de large, & quatre pieds quatre pouces de haut, depuis le fol jufqu'au couronement ce. L'épailfeur du mur eft de la longueur d'une brique ou de onze pouces. Le couronement c c eft fait de plan- ches de chêne : i'i a cinq pouces d'épauTeur, & porte les chevrons an- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 39; gulaiccs D, & cinq poutrelles £ £ de chaque côté. Les chevrons ont neuf pouces d'équarilfage , & font placés de façon qu'un des angles eft tourné en dedans. Les poutrelles ou côtes E E font longues de dix pieds & demi , Se épaiffes de cinq pouces Se demi. 11 y en a plufïeurs autres F F, plus courtes que les précédentes, mais de même cpaiffeur , diftantes entre elles de lîx pouces. Ces intervalles font remplis par des briques faites exprès, d'onze pouces fur hx , ou d'onze pouces quarés, & de neuf à dix lignes d'épailleur. On les recouvre avec de la chaux, de forte que i'entonoir foit bien fermé à l'extérieur, & au-dedans uni Se propre. La figure 7 montre l'intérieur de I'entonoir, où l'on met le bled. Un des côtés eft de feize pieds deux pouces, Se l'autre de dix- huit pieds : on y peut fcchcr à chaque fois onze tonnes de grain , étendu fur le plancher à cinq pouces d'épailleur. On place au haut de I'entonoir quatre poutres H H, de fix à fept pouces d'équarifTage , de manière qu'un des angles foit en defTous , Se on y atache en deiTus des lates épai(ïes d'un pouce, larges de deux, Se longues de feize pieds Se demi, s'il eft poffible, ou de moitié moins. On les place fur ies poutres à un pouce ou un pouce Se demi l'une de l'autre ; on les recouvre d'une bonne couverture de crin , bordée de toile de voile, à laquelle on coud des aneaux de fer , qui s'atachent à des crochets de fer placés aux planches du contour ou courone- ment. La partie fupérieure du couronement qui environe le plancher fur lequel on feche, eft fait de planches de fapin K, larges de feize pou- ces , épaiffes de deux. Elles débordent de neuf pouces la couverture de crin, & font inclinées en dehors, ainfi que les côrés de I'ento- noir. Sous la couverture on pratique un palfage par lequel on va né- toyer l'intérieur de I'entonoir. On voit en A, fig. 7, l'intérieur du fourneau. Il y a de chaque côté trois rangs de pierres pofées debout , Se dans chaque rang fix ou fept ouvertures e, fur la latgeur , dix fur la longueur: elles ont de largeur l'épaifteur d'une brique; il y a entre elles une brique pofée fur fon côté le plus court , Se entre les pierres il y a un rang de bri- ques pofées fur le long côté. Le cendrier g a vingt-un pouces de large , Se dix pouces Se demi de haut , dont cinq pouces un quart de voure. L'àtre h a environ un pied de hauteur. La grille eft compofée de fept bareaux de fer qui fe croifent, Se font recouverts de briques plates, entre lefquelles on lailfe des intervalles pour le paffage des cendres Se de l'air : ces bri- ques défendent le fer contre l'action continuelle du feu. Le trou de la fuie K, fig. S , eft de fix pouces en quaré. Pour I* tirer on a un outil dont le manche a cinq pieds de Jong , Se oa arange le feu avec une fourche. Il faut qu'il ne foit pas trop près des murs, que le bois foit bien fec afin qu'il done moins de fumée, Se qu'il foie un peu étoufé avec des cendres pour éviter la Haine Se la Dddij 39S MÉMOIRES ABRÉGÉS famée. En conduifant ainfi le feu avec foin , on n'a rien à craindre : celui de charbon de rerre ou de tourbe eft le meilleur.. Au lieu du revêtement de briques qui garnit l'inteneur de lento- noir, on peut clouer des planches fur la charpente, & les couvrir de trois ou quatre pouces de glaife recouverte de mortier pour en bou- cher les fentes Cette étuve épargne environ neuf dixièmes de bois , parce que la chaleur qui , dans celles dont la conftruûipn eft diffé- rente de celle-ci, palTe pat la cheminée, refte concentrée dans 1 en- lono'r & ne peut fe dilliper qu'en féchant le grain. Quoique la fu- mée n'ait aucune iflue, elle n'endomage pas le grain : la couverture fur laquelle il eft étendu la retient, & comme aucun ait ne la poulie, elle refte au-dedans de l'entonoir fous la forme de fuie. On met le grain féché dans la pièce F , qui peut , ainfi que les ailes C C , tenir lieu de grenier. /. Aljlram, confeillerde comerce. Autres étuves. Les étuves ordinaires étant fujettes au feu, on a cherché les moyens d'éviter cer accident , & on a imaginé de conftruire un fourneau dont la principale chaleur fût portée du côté du bled, & dont la fumée Se la flame eulTent une iflue comme celle des cheminées ordinaires. ( Com- me la forme du bâtiment eft aflez indifférente , pourvu que la chaleur s'y répande , Se s'y concentre , & comme il n'y a point d'ouvrier intelligent qui ne foit en érat d'en conftruire un, en lui donnant feulement l'idée générale , je n'entre point ici dans les détails des conftruétions imaginées à cet égard par MM. Gripenftet Se Winblad , non plus que de celle qu'a donée M. Waftrom, pour employer au même ufage la chaleur des fourneaux de forge. Il fuffit d'avoir la pre- mière idée ; le refte s'adapte au lieu, Se aux vues particulières. Mefurc d'épreuve pour le bled. J_jes Hollandois qui achètent beaucoup de bled, ont éprouvé que la métode comnne de le mefurer par facs & par tonnes a de grands défauts, tant pout le vendeur que pour l'acheteur. Elle inftruit feule- ment du volume du bled, fans rien aprendre- de fa qualité. Si on le mefure , on n'en conoît pas mieux fes propriétés intrinféques. Mais en réunifiant ces deux métodes, en comparant le volume & le poids, on peut juger fainement du bled Se de la valeur. La mefure a b eft un cilindte creux, de fer-blanc ou de laiton. A l'une de fes extrémités on place un autre petit cilindre bc qu'on doit y introduire facilement, Se en retirer de même. Le grand cilindre a DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 397 un couvercle creux efg dont le fond ef eft plane , Si le delfus g con- vexe. On coule dans fa cavité autant de plomb qu'il eft nécelfaite pout qu'il pefe autant que les deux cilindres vuides. 11 eft bon .d'entourer cette mefute d'un lien ou cercle de fer ou d'autte métal ii, afin de* la rendre plus forte , Se d'empêcher que fa forme ne varie. Pour faire ufage de cette mefure il hiut pefet d'abord une certaine quan- tité, par exemple un boilleau de bled de très bonne qualité , bien pur Se bien fec : fuppofons qu'il pefe treize livres. On pefera enfuite exacte- ment treize loths ou demi-onces du même bled , qui feront verfées dans le fond ou petit cilindre cb, que l'on agite jufqu'à ce que les treize demi-onces y trouvent place , & remplirent la mefure rafe. Enfuite on fixe ce cilindre mobile c b. 11 faut prendre foin que les parois n'en foient jamais ni heurtés, ni bolTués , afin que l'intérieur conferve toujours la même forme. A in fi la mefure contient autant de demi-onces que le boiffeau con- tient de livres du bled qui doit fervir d'éralon ou terme de compa- raifon. Si en mefurant une autre efpece de bled on trouve que la même mefure contient plus ou moins de demi-onces, ouparries de demi-once ; le boiffeau de ce bled contient plus ou moins de livres ou parties de livre que n'en contient le bled qu'on a meiuré le pre- mier : cette comparaifon en fait connoîcre la qualité. 11 faut alors en remplir la mefure également Se fans ptefler plus à cette fois qu'on ne l'a fait à la ptemiete : ce que l'on fait aifément, en prenant le bled avec les deux mains ( V. la figute), Se le taillant tomber doucement, d'une certaine hauteut. Quand la mefure eft pleine , on la rafe avec précaution , en fe fervantd'un petit cilindre qui a neuf lignes de dia- mètre. On prend enfuite une balance ordinaire : on met la mefute dans un des badins , & le couvercle dans l'autre avec treize demi-onces. S'il y a équilibre , le bled qu'on éprouve eft de même qualité que le premier, Se pefe treize livres le boilfeau. S'il pefe plus ou moins, chaque demi-once indique une livre d'excès ou de défaut dans le boilleau Dan. Ekdrcem. Du pain d'épis verds } 6' du pain d'écorce. ±Ja n s les temps de difette , les habitants du nord de la Suéde cou- pent les épis verds, les hachent, les font fécher , les pallent à la meule, vetfent de l'eau bouillante fur cette farine, y mêlent un peu de lie d'eau de vie , un peu de farine, s'ils en onc , & en font du pain. Ils prenent auffi la féconde écorce ou l'aubier des fapins , en ayant foin de couper celle qui eft à certaine hauteur ; celle du pied eft plus grodiere. Ils la font fécher au four , ou au feu , jufqu'à ce qu'elle de- viene brune des deux côtés, alors elle fue , fermente, S: la refine brûle. Cette écorce eft enfuite bien féchée , hachée, moulue, & mile 3?S MÉMOIRES ABRÉGÉS en pâte. Il faut moins la pétrir que celle que l'on fait aufll dans le même cas avec la plante nommée calla ou provençale (a). Après avoir recueilli cette plante dans les marais, on la fait fécher au foleil, & enfuite au four, jufqu'à ce que les feuilles tombent Se que Fécorce fe détache vers les neuds. Alors on la hache , & on la moud. Quand on veut pétrir la farine , on y verfe de l'eau bouillante , Se pour lui doner plus de goût , on y mêle un peu de lie de brandevin. Enfuite on pétrit ce mélange labotieufement , jufqu'à ce qu'elle foie toute réduite comme en petits cheveux: on y joinc un tiers de farine de bled , &: on en fait du pain. C. F. Ménandir. M Obfcrvations économiques. . Sahlberg a pris de la réfine de pin, de fapin, de genévrier, & l'a fait fondre à feu très doux dans un vafe de fer , en remuant avec une fpatule de bois. Quand elle a été bien chaude Se bien fluide , il l'a pairée dans un tamis au fond duquel il y avoit un peu de paille. 11 a pafTé une réfine claire qui eft d'autant meilleure, & palTe d'autant plus vite, qu'elle eft plus fraîche : elle égale la meilleure térébentine. Si on met cette réfine clarifiée dans, un grand alembic , qu'on y verfe de l'eau pure , Se qu'on diftille, il pafle une huile qui égale la meilleure huile de térébentine. Le rendu eft une réfine pure qu'on obtient en faifant évaporer l'eau dans un vafe de fer. Si on la fond à feu vif, jufqu'à ce qu'elle deviene brune, on la nome colofane. Ce qui refte .dans le tamis peut fervir à éclairer en le pofant fur une tuile Se y merant le feu. Le fel nommé potajfc eft tiré des cendres par une opération facile , qui peut être pour pour plufîeurs homes un moyen de fubfiflance. Il faut faire une leflive claire qu'on fait évaporer dans de grands pots fur le feu : on trouve au fond un fel gris & dur. Lorfque la lelfive eft bien nette, fans fable, Se fans tetre, on peuc tirer d'une tone de cendres quinze livres de fel Se plus. Ce fel étant calciné ou rougi au feu jufqu'à ce qu'il deviene blanc , on le vend une fois plus cher que l'autre. Il fe débite aux teinturiers , aux verreries , aux blanchif- feurs , aux apoticaires. La potafTe comune fert à faire le favon Se le falpêtre. A. J. Nordenberg. De la fenaifon. Lorsqu'on ferre les foins par un très beau temps, il eft bon de les biffer bien fécher. Si le temps eft variable , un économe prudent ferrera fes foins , lorfqu'ils ont encore leur humide naturel. S'ils éprou- (a) Calla foliis cordatis. Linn. fuéd. mifne , finland. vAa, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 3^9 Vent l'alternative de la pluie & du foleil, ils devienent noirs , Se moi- fillent : lorfqu'on les a ferrés comme il vient d'être dit , ils confervent leur goût Se leur falubrité pour le bétail. La plupart des maladies des beftiaux, Se la morve des chevaux ont fouvent pour caufe les foins corompus. Lorfqu'on ferrera les foins encore un peu humides, il faut parfe- mer fur chaque lit une poignée de fel , à peu près come le labou- reur répand le grain dans fon champ : le fel empêche le foin de s'échauffer, de moilîr, le conferve fain Se verd : les beftiaux qui en mangent, boivent davantage, fe portent mieux, & onr plus de lait. La dépenfe n'eft pas grande: un demi-boifteau de fel fuffit pour cent trente charetées. On peut en jetter aulTi fur le foin fec : il en con- ferve l'humidité naturelle , Se empêche par-là qu'il ne fe brife Se ne fe perde. C. G. B. Moyen de nourir à peu de frais les chevaux & autre bétail. JL e s feuilles de fapin , Se fur-tout les fommités rougeâtres cueillies au printemps font une très bone nouriture pour toute forte de bétail, Se principalement pour les chevaux : elle peut même les garantir de plulieurs maladies. On prend des branches de moyene grolfeur & fur- tout des jeunes arbres. On en tire les plus petites feuilles; on les hache très menu ; on les met dans un grand vafe avec de l'eau ; on laille fermenter le tout durant deux fois ou au moins une fois vin^t- cjuatre heures: la plus forte réfine en fort. Sur quelques rnefures de ces feuilles ainfi préparées on jette quel- ques poignées de grain, Se on les préfente aux beftiaux. L'addition du grain eft fut tout néceffairc dans les comencements, pour les acou- tumer à cette nouriture; mais enfuite ils mangent très bien les feuilles feches. Les beufs & les vaches mangent volontiers ces feuilles, fur - touc lorfqu'elles font arofées de faumure de hareng ou d'urine, Se qu'elles ont été bien écrafées avec un pilon; cependant quelques-uns ne s'v acoutument qu'avec peine ; on eft obligé de les laifTer jeûner : quand ils y font habitués , ils la préfèrent à plulieurs autres aliments. On obfervera de faire pour l'hiver provihon de feuilles, & de les confer- ver en un lieu qui foit à l'abri des fortes gelées. Sandberg, conftilUr de régence. On eft parvenu, dans les temps de difette, à nourir les moutons avec du crotin de cheval, en le faupoudrant d'un peu de farine. A. J. Nordenberg. On a fait auflî avec beaucoup d'utilité des plantations de fouchet pour la nouriture du bétail. P. Hagjlram, 4oo MÉMOIRES ABRÉGÉS Utilité du lilen de rené pour la nouriture du bétail. o n peut mettre en tas le liken de tene depuis la faint Michel , jufqu'à la chute des neiges : il faut feulement obferver que lorfqu'il eft un peu gelé , & humide par delfus , il eft plus facile de le féparer de la tene Se du fable qui endomage les dents du bétail. 11 eft avan- tageux de plus de ne point enlever cette terre qui produit tours les ans la plante. Lorfque la neige comence à fondre, on peut continuer la récolte de ce liken jufqu'à la fin de décembre. Il ne faut pas Paporter en au- tomne tout à la fois dans la grange : il y moifiroit. On l'apotteta peu à peu pendant l'hiver, en obfervant qu'il ne refte pas à couverr pen- dant plus de huit jours. On metra la plante gelée dans une grande cuve placée dans l'étable : on y joindra une cône d'herbes, en verfant fur le tout de l'eau bouillante. Le lendemain on en fera des bottes qu'on parfemera d'un peu de balle, & on en donera une par tête de bétail avec un peu d'eau. Ce fera d'abord le matin ; mais lorfqu'on verra que les beftiaux mangent bien le liken , on poura leur en doner deux fois. Lorfqu'ils l'auront mangé rout entier, & feront venus à l'eau qui eft au fond du vafe, il faut leur jetter un peu de paille avec une livre de foin par tête. Cette nouriture convient aulfi aux moutons Se même aux agneaux , fur-tout lorfqu'on y mêle un peu de faumure. On peut employer le même moyen ou un peu de farine pour acoutumer les beftiaux à cette nouritute qu'ils ne goûtent pas d'abord. Lorfqu'ils y font habitués, ils la mangent volontiers, depuis les plus vieux jufqu'aux veaux de dix femaines. Cette nouriture ne leur convient plus au printemps : trop d'humide leur eft nuifible : dans toute autre faifon , elle les engrailfe , rend meilleur le lait Se le beurre, donne à la viande un goût de chair de rené, augmente le fumier; cependant il faut ajouter un peu de foin pour les animaux deftinés à la boucherie. La préparation de cette nouriture n'eft pas pénible. Lorfque la plante eft dans la cuve , Se que l'étable eft un peu chaude , il ne faut que jettet touts les jours fur le refte un {eau d'eau bouillante. Cette ma- nière de nourir le bétail eft en ufage aux environs d'Abo depuis plu- sieurs anées , Se une partie des nouveaux colons de la Norlande occi- dentale l'ont employée au défaut de foins dans les hivers longs Se ri- goureux, Nouriture économique des chevaux. u n cheval confome ordinairement trois mefures d'avoine par jour, & fut tones & vingt-quatre kanes en deux cens quarante jours : ce qui faic , DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4of fait, à feize écus la tone , cent deux écus quinze oer & demi, mo- noie de cuivre. (41 liv. ) Avec une tone d'avoine égrugéc , on peut faire quatre cents quatre- vingt pains : fi on en donne au cheval deux par jour , il eft aufli bien nouri pendant deux cents quarante jours , qu'il l'eût été avec fix toues & vingt quatre kanes d'avoine. La tone de feigle égtugé coûte vingt-deux écus; celle d'avoine, feize; les frais de cuifïon, neuf écus : ainfi l'on épargne en deux cents quarante jours cinquante-cinq écus & demi , au moins : les frais font portés ici plus haut qu'il ne faut , & le nombre des pains qu'on peut faire a été diminué : on en peut faire deux cents cinquante. En adoptant ce calcul modéré , on économife par an quatre-vingt-quatre écus douze oer un quart. (33 liv. 15 fols.) Il faut faler la pâte un peu plus qu'à l'ordinaire ; les chevaux boi- vent davantage , &c fe porrent mieux : mais on doit la laifler moins aigrir, de crainte qu'elle n'agace les denrs de l'animal. Un peu de petite eau-de-vie mêlée à la pâte rend le pain meilleur & plus nou- l'illànt. Lorfque le pain eft fec , on peut le brifer, y mêler de la paille hachée en même proportion qu'on la mêle à l'avoine : ce qui épargne encore le foin. Deux pains pefent moins que trois mefures d'avoine en grain : on pouroit donc croire qu'elles donent au cheval plus de nounture ; mais il faut obferver que la farine du feigle eft plus nou- riftante que l'avoine : & comme il n'eft pas bon de noutir trop les chevaux, deux pains fuffifent par jour. Il eft plus aifé de prélerver le pain que l'avoine , des infectes , des rats, & de l'infidélité des palfreniers : on peut y mettre un peu de lie, pour que le goût en foit défagréable aux hommes, ou du marc de graine de lin , après qu'on en a tiré l'huile. Les chevaux avalent en entier une partie de leur avoine, & la rendent de même : ainfi l'avoine égrugée doit les nourir davantage. On a éprouvé que les pains qui en font préparés rendent le poil du cheval court & brillant. Ce pain dur lui nctoie la bouche , de forte que l'opération-annuelle qu'on lui lait à cet égard n'eft pas nécellaire. Quelques perfones ont craint que le feigle n'échaufiàt l'animal ; cet inconvénienr n'eft poinr à craindre, lorfqu'on joint l'avoine au fei- gle : des expériences réitérées l'ont prouvé. C. G. B. Nouriturc économique des moutons. X-iaps Anderson, berger de la Gothie occidentale, habitoit un terrein des plus médiocres, qui produisit peu de foin, & pouvoir, fuivant l'économie comune , nourir peu de troupeaux. Il ramafta au printemps, pendant l'été, & fort avant dans l'automne, routes foites île plantes , fur tout des plantes de matais; telles que la bruïere co-. Coll. acud. part, àrano, tom. XI. £ e e 401 MÉMOIRES ABRÉGÉS mune , la bruïere rétralix , l'ériofore , l'empetrum noir , l'airelle , I'a- leïrica , les rofeaux, les algues, &cc. 11 fe fervoit delà graine & des boutons de foin & de bruïere pour acoutnmer fes troupeaux à cette nouïicure agrefte. Tour fon foin fut fecoué, foulé, la bruïere battue corne le bled, pour en avoir la graine, qu'il rit enfuite fécher &: moudre. 11 parfema de cette farine les plantes & la paille hachée qu'il préfenra aux beftiaux de toute efpece. Ils s'y habituèrent, & ne iaiffoient que les plus greffes tiges , qui tombant fous leurs pieds augmentoient le fumier. Le peu de foin qu'il recueilloit fut mêlé à cette nouriture. Quant à la boilfon , il leur en donoit dans l'érable vers neuf heures du matin, depuis le premier décembre jufqu'à la fin de mars : cette eau iervoit à diifoudre un four^ge auflî groflier : il avoir foin de la laifTer fe réchauffer un peu dans l'étable, 6c regardoic cette acention corne importante. Après avoir élevé de cette manière des moutons & des chèvres , xl entreprit du gros bétail, & eut des vaches & des beufs plus gros & plus gras que ceux de touts fes voifins, & qu'il vendit toujours davan- tage. C'eft ce berger qui s'eft procuré le premier un bon bélier pour l'amélioration de l'efpece groiîîere du pays . il en a enfuite répandu quatre-vingt-quatre dans fes environs avec trente brebis de la bonne efpece. Tout autre home moins industrieux auroit abandonné le terrein qu'il ocupoit. C'étoit un fol maigre , fabloneux , couvert de pierres , où la charue entroit peu avant pour trouver le fond de rocher. Il a mis les pierres en tas, conftruit un mur de pierre le long d'un lac voifin, pour garantir fon champ des inondations, engraiffé , amélioré, aug- menté la terre avec celle qu'il a tirée des bois voifins. Il a eu beau- coup d'engrais en jettant fous fes beftiaux dans l'étable toutes fortes Je recoupes de plantes, corne choux, raves, navets, houblon, lin, mouifes, vieille paille de toit, feuillage de fapins. Cette litière étoit huit jours fous les beftiaux, & remplacée aufîitôt par d'autre. Quelques endroits étoient marécageux : il les a faignés & rendus fertiles. Les foins de cet home laborieux ont fait croître des plantes où il n'y avoit qu'un roc ftérile. Sa terre qui produifoit à peine dix petites charetées de foin, lui en a doné jufqu'à trente. Avec cette petite quantité de fourage , il avoit en 1758 dans fon érable vingt- huit moutons & dix-fept agneaux de l'efpece d'Efpagne , vingt- huit chèvres &c feize chevreaux, feize beufs ou vaches, !k un cheval. Ce n'eft pas tout encore : l'anée ayant été ftérile en foins , il en fournit à quelques- uns de fes voifins dont les tertes étoient infiniment fupérieures à la fienne,mais l'intelligence très inférieure. L. W. Rothof. Nouriture économique des cochons. J-j a nountnre des cochons eft difpendieufe en hiver, parce qu'on ne les nourit alors ordinairement- qu'avec du grain , dont on pouroit faire DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 403 un meilleur «fage. Cependant il y a d'autres plantes qui les engraif- fènt suffi bien , Se on peut fur-tout recomander à cer égard la graine Se la racine de prêle ou queue de cheval qui croît au bord des lacs, des ruilleaux , & des marais : le cochon eft aufli avide de cet aliment que le cheval l'eft du meilleur foin. 11 convient auflî à tout autre bétail ; mais il ne le nourit point aflez, à moins qu'on ne le faffe fé- cher , & qu'on ne le mêle avec un peu de paille : alors il eft aflez nourilfanr, Se augmente beaucoup le lait des vaches. Magnus Wulner. Arbre, à pois , de Sibérie. ( a ) VvET arbre cft une efpece de celui que nous apellons faux acacia. 11 croît au nord de l'Afie dans la terre noire mêlée de fable, Se fe plaît au bord des eaux couranres. Il eft plus rare qu'ailleurs auprès des en- droits habités : Ion feuillage eft agréable aux beftiaux , Se fes racines qui ont la douceur du malt eft recherchée par les cochons. Dans la terre qui lui convient, cet arbre ateint la hauteur d'un bouleau médiocre : le bois en eft compacte, Se fett à plulieurs ouvra- ges du rour ou de menuiferie. Si le terrein ne lui eft pas ptopre , il s'y élevé peu, fes branches fe coudent. Dans la terre fabloneufe mêlée d'argile, ou dans l'argile Se le terreau , il réuftït mal : fes feuilles, qui yers le milieu de l'été font d'un verd brillant, devienent fombres Se dures. La pure terre fabloneufe ne lui eft pas moins contraire : celle de marais lui convient lorfqu'elle a été faignée \ d'ailleurs il craint les eaux dormantes. Le froid de Suéde étant fort inférieur à celui de Sibérie , cet arbre y a parfaitement rénfli , Se à trois ou quatte ans a donné des fleurs Se des fruirs. Dans l'efpace de cinq ans , un pied qui étoit dans un en- droit un peu élevé, très expofé au vent, avoir pris fix pouces de cir- conférence. Il multiplia facilement par les graines Se de bouture. Après les beftiaux Se fur- tout ies cochons, la taupe cft l'animal le plus funefte à cet arbre. Son beau feuillage Se fes fleurs jaunes font agréables à la vue , Se fes fruits peuvent fervir d'aliment : les Ton- goufes en font ufage. On peut en cuire les pois rels qu'ils foilt : le goût en paroit d'abord un peu extraordinaire , mais il n'eft point dé- fagréable, fur - tout lorfqu'on les met en purée. Ils font plus fari- neux, plus légers, plus nouiiflants, moins pefants à l'eftomac, moins venteux que nos pois comuns : on en pouroit tirer une très bonne huile. L'écorce eft plus fine Se plus fouple que celle da tilleul, Se meil- leur» pour en faire des cordes. Enfin les feuilles peuvent fervir à la teinture en bleu, en les traitant comme celles de paftel Se dinuigo. Cependant la petit* efpece à feuilles étroites , à écorce jaune , paroit (j) Limt.fp.pl. i. fijl. Haï. 4. Rolinia, afpalatus , cafagan* Sriirica. (r) L e c îj 4o4 MÉMOIRES ABRÉGÉS doner une plils belle couleur, & pouroit épargner les fommes qui fouenc du royaume pour l'achat des couleurs bleues. Sun. C. Bulke. „ Culture de la réglijje. L a renifle à goûtes lifles fuporte un aflTez grand degré de froid. Elle croît tresbien en Angleterre , où on en cultive beaucoup ; elle a même léuflï en Suéde. Cette plante, originaire de Scithie demande une terre légère & fabloneufe , qui ait au moins un pied de prorondeur, parce que fa plus grande perfection , relativement à nos ufages con- fifte dans la gtofleur , & la longueur de fes racines. La préparation du terrein où l'on fe propofe de faire un plant de réelifle confifte à bien ameublir la terre dans l'anée d'auparavant, & à la bien mêler avec de vieux fumier de vache parfaitement confome. Au printemps on remue encore la terre. Si elle n'a pas la profondeur requKe , il faut divifet le terrein par planches , & faire entre elles des folles allez larges , pour que la terre qu'on en «te étant jetée fut les platebandes, on leur donne la profondeur necelïaire._ La faifon la plus convenable à la plantation eft le printemps, tori- que le froid n'eft plus à craindre. On prend de jeune plant qui ait environ ' dix pouces de long , Se au moins un œilleton. Apres avoir bien éaalifé la planche , on y place les pieds à la diftance de =vingt- nn pouces l'un de l'autre : il faut les enfoncer perpendiculairement ,' non pas de biais comme les tacines de houblon: on a éprouve que cette lituation leur nuit beaucoup. On fera donc un trou perpendicu- laire aftez profond pour que la tête du plant foit feulement a un pouce au-delïbus de la furface. Corne la régliiïe ne s'élève pas beaucoup la première anee , on peut femer de l'échalote à l'ordinaire fur routes les planches. Les racines de la rédiiTe s'enfoncant dans la terre ne nuifent point à celles de l'échalote&qui relient a la furface, & on farcie en même-temps l'une & l'autre plante, en ayant foin cependant d'aracher les pieds d'échalote qui font trop près de ceux de la régliiïe. Lorfqu'en automne on levé l'échalote, & qu'on découvre les jets de l'autre plante , on peut éten- dre du fumier de vache fur la planche, pour étoufer la mauvaife herbe, empêcher Faction du froid , & conferver l'humidité de la terre. Au commencement du printemps fuivant, il faut travailler au pied des plantes avec la précaution de ne pas endomager les racines : ce qui nuiroit beaucoup à leur acroilTement. Ou trouvera peut-être que l'on preferit un trop grand intervale entre les plants : mais il eft né- ceffaire pour que la racine gtollilto beaucoup , Se qu'on puifle ameu- bler aifément la terre entre deux, travail qui contribue finguherement à la perfection de la plante. La régliiïe doit être, «ois ans en terre avant qu'on l'arache. Après ce temps, on peut enlever autant de pieds qu'on en a befoin pour l'ufage, en obfervant de ne le faite que DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 405 lorfque les tiges font flétries : dans tout autre temps les racines fé- chent trop, Se perdent beaucoup de leur poids. Le feuillage de la réglifle , fec ou verd , eft un bon fourage pour les vaches cjui font habituées à cette nouriture. Les cochons font avides de la racine : il faut les éloigner foigneufement de la plantation. M. Tricwald. Du berberis ou épine-vinctte. .L'aubier de cette plante bouilli dans le vin ou l'eau, fait un bon gargarifme contre les maux de gorge Se des gencives : il afermit les dents , Se en apaife la douleur. La déco&ion faite dans le vin purge & diffipe la jaunilfe. Celle que l'on fait dans l'eau , calme les douleurs des ulcères, fur-tout des feorbuciques : il faut y tremper des linges Se les apliquer fur la partie malade. Les différentes préparations faites avec les baies apaifent l'ardeur du fang, la foif & la chaleur dans la fièvre , fortifient l'eftomac , font ceifer les douleurs & les naufées, donnent de l'apétit, arrêtent le cours de ventre, tuent les vers. La décoction du fruit, & celle des fleurs Se des feuilles poffedent à peu près les mêmes vertus. Dans les endroits où cette plante abonde , ou en recueille le fruit pour l'écrafer , & en tirer de l'eau-de-vie. {a) On peut employer utilement le fuc des fruits de l'épine-vinette i la préparation du punch : il eft moins acide que le citron, S: n'efr, pas moins agréable. On prendra une partie de fuc , deux de fucre , trois de vin de France ou du Rhin , d'arak ou d'autre eau-de-vie, Se fîx parties d'eau. (£) 11 faut recueillir les baies en novembre , lorfqu'elles font bien mures, Se encore pleines de fuc, un peu avant les grands froids. Quelques- uns croient qu'il vaut mieux les cueillir après une ou deux gelées : il faut confulter l'expérience à cet égard. Lorfqn'on en a exprimé le fuc, il faut le laifler repofer , clarifier , & le mertre enfuite en des vaif- feaux bien bouches : il fe conferve plufieurs anées dans une bonne cave. ThéoJ. Ankarkrena.. (a) L'auteur de la maifon ruftique parle de I'arbrilleau que le peuple nomme pat corruption la noble épine, & dont le véritable nom eft aubépin , aubépine, ou épine blanche : c'eft une efpcce de mcfpilus ou néflier qu'il ne faut pas confondre avec le berberis ou épine-vmette. ( c ) (b\ Ou eu fera une préparatiou plus ûmplc Se plus faine avec de l'eau & du fucre, ( t ) 40É MÉMOIRES ABRÉGÉS Plantes qui douent un mauvais goût au lait & à la chair des animaux. JLe tlafpi à gonfles rondes, à feuilles oblongues dentées, liftes , (a) donne à la chair, au lait, au beurre, un très mauvais goût, lorfque les vaches ou les brebis en ont mangé. On ne connoît encote aucun autre moyen de le faire cefler, qu'en menant les beftiaux dans un autte pâturage. ^ / 11 en eft: de même du ligufticum à feuilles nombreufes , à folioles découpées fupérieutement (£),de l'euforbe ou titimale heliofeope ( c) du fouchet à péduncules écailleux , à rieurs en grape (d) , de l'alliaire, des aux, & de la plupart des plantes ombelliferes. 11 faut en éloigner les beftiaux qui les mangent ptefque toutes avec avidité. Jeun Otto Hadiram , & Sun. Cari. Bidke. Nouriture du coq de bruïere à queue fourchue. S'il étoit poffible de nourir, d'élever, de faire éclore dans nos maifons un grand nombre de coqs de bruïere à queue fourchue ; cette btanche de l'économie deviendroit très avantageufe , parce que la nouri- ture de notre volaille qui ne fe fait qu'avec du bled, eft; beaucoup plus difpendieufe que celle de cet autre oifeau. Les poules tuent les petits de ce coq de bruïere qu'on leur donne à conduire ; mais lorsqu'elles en ont couvé les eufs , quelques-unes conduifent ces petits étrangers comme les leurs même , Se ne s'aper- çoivent pas de la fupofition : il y en a cependant qui les reconoif- fent S: les tuent. Ces petits réufliflent difficilement avec une mère étrangère, ils dépériftent promptemenr, & la plupart meurent avant la moitié de leut ctue , quelque foin que l'on en prene. 11 faut peut- être l'atribuer à ce que la chaleur de la gelinote eft plus grande que celle de la poule. Les coqs de cette efpece que l'on parvient à élever, s'aprivoifent facilement ; ils vont de compagnie avec les coqs & les poules : mais quelque privés qu'ils puiflent être , ils s'envolent toujours aux bois ; on ne les retient qu'en leur coupant l'aile , & fi on n'y fait pas atten- tion , ils s'échapent en courant & fautant le plus vite qu'ils peuvent. On les aptivoife allez facilement dans les grandes cages qui fervent aux payfans pour aporter la volaille à. la ville. Lorfqu'on leur donne à manger, il faut lier en botte la plante qu'on leur préfente, & la fixer' en mettant fur une des extrémités une tuile ou un gafon : on a (a) Linn. fp. pi. i. fuec. Trsdlœk. (f) (ù) Linn. fp. pi. i. fuec. Libftika. ( c) ( c) Linn. fp. pi. 40. fuec. Terril, (r) (d) Linn.fp. pi. 6. fuec. Tolta. (t) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 407 remarqué que lorfque la botte eft libre, & fecouée par l'oifeau, ce mouvement l'épouvante. Les plantes qui convienent à cette efpece font la renouée, ou pain d'oifeau (ll Y. eux. La cloifon/, ( fig. 1.) partage l'intérieur, fuivant fa longueur, en deux parties égales. Les ouvertures M & N font aux petits côtés de là bocte : l'ouverture M a neuf pouces de long fur lîx de lar^e; l'ouverture N a quatorze pouces de long fur même largeur : celle ci fait jouer les foupapes par où l'air entre, &: l'autre celles par où l'air fort. Les foupapes ont aulli la figure d'un quarré long, dont les deux plus longs côtés ont dix pouces, & les autres huit : elles font avec le tond de la boëte un angle de cinquante-cinq degrés : les deux a & b , introduifent l'air; les deux c 5c d, le lailîent échaper. Elles font faites de deux morceaux de planches de bois fec , colles l'un fur l'autre, de (a) Ce ventilateur a été éprouvé fur des vaiflcaui fuédois & fur des vaiffeaux feançois , & l'ufage en a été adopté. (6) L'académie ayant propofe, pour fujet d'un prix, la manière de perfeeliorer les inventions de MM. Haies, TricwalJ , & 5u:ton, pour le renouvellement de l'air dans les vaillcaui , reçut le mémoite fuivant. 414 MÉMOIRES ABRÉGÉS forte que les fibres du bois fe croifent ; aria que les variations de Taie ne les faire pas fe déjetter. Le fond des fouflets eft aufll un quarré long de deux pieds quatre pouces fur deux pieds deux. Les plis font faits de bois très minces que l'on attache l'un à l'autre avec de petits crochets de fer ou de léton , 8c qu'on recouvre de cuir mince, corne les fouflets d'orgue. Si quelque partie fe dérange, ou fe déchire; on la répare avec. le même cuir ou un peu de toile, &c de la colle de menuiiier. On met à chaque fouflet autant de plis qu'il en faut, pour qu'il s'élève de; deux pieds , & contiene vingt pieds cubes d'air. Pour plus de folidité , on peut les couvrir de parchemin. Au fond de chaque fouflet il y a une ouverture, quarré-long, qui comunique dans la boé'te à air. Les tuyaux E , E , ( fig. i.) font ronds, faits de toile forte, coufue fur des cerceaux de bois, dont l'un entre dans l'autre, de forte qu'on peut alonger les tuyaux à volonté. Pour empêchet Tair de pénétrer entre la toile & les coutures , on les recouvre d'un peu de colle. On peut au(Ti faire ces tuyaux avec du cuir , du bois , ou d'autres matières. Le plus gros tuyau F, celui par où l'air entre , a onze pouces de dia- mètre ; celui E, par lequel il fort, en a huit; lorfqu'ils font roilds. Si on leur donne une autre forme, il faut qu'elle foit capable du même volume. L'aire de l'ouverture du tuyau afpirant F doit avoir un raport déterminé avec l'aire du fond du fouflet ; & ce raport eft corne 98 à 718. Les tuyaux du ventilateur, que l'auteur de ce mémoire a fait faire pour les vaifleaux, font de toile de voile, jointe avec de la colle de menuiiier & de la colle de farine. Ils font folides.& peuvent être renfermés dans le coffre, quand la machine ne joue pas. Les deux poulies g, h ,( fig. 1. ) & leurs cot-des fervent à élever facilement les fouflets, dont les couvercles font joints l'an à l'autre pat quatre cordons m , n , afin que l'un fe ferme tandis que l'autre s'ouvre. On amis deux poulies, pour que deux perfones puiflent fer- vir la machine, fi on le juge à propos : cependant une feule fuffit. L'utilité du coffre qui renferme la machine eft de la garantir de l'hu- midité , des foutis , & de la poufliere ; & de la manier plus facile- ment. On peut la goudroner , pour l'empêcher de fe corompre. Les dimenfions qu'on vient de donner fuffifent pour un ventilateur deftiné au fervice d'un vaiffeau de ligne : l'effet en fera prompt & grand : on peut faire la machine plus grande , fi on le juge néceffaire , pourvu qu'on obferve bien la même forme, & les mêmes raports entre les dimenfions de routes les parties. Si on veut un ventilateur plus petit, un fouflet fufit avec deux foupapes. Il eft facile de voir de quelle manière cette pompe agit. Lorfque le fouflet C, (fig. 1.) eft daftendu , le fouflet D eft refferré par les quatre cordons; & lorfque le premier retombe par fon propre poids , l'inférieur s'ouvre pareillement par fon poids. Quand le premier C eft ouvert, l'ait entre par le ruyau F, adapté à l'ouverture N, ouvre la foupape^, enrre dans la boëte , & pafle dans le fouflet : alors la fou- pape d eft fortement fermée. Le fouflet inférieur étant néceffaiiemeuc DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 415 comprimé, lorfque le fupérieur eft diftendu, l'air enfermé en D elt chaire dans le compartiment de la bocte qui lui répond ^ il ouvre la foupape c , & fort part l'ouverture M & le tuyau E. Quand le fourlcc D retombe , l'air extérieur entre de la même manière , pour le rem- plir, & ouvre la foupape a. En même-temps C fe comprime, & charTe par la foupape d, par l'ouverture M, Se par le tuyau E, l'air entré par la foupape b : ainlî l'air afpiré par le tuyau F, fort fans interrup- tion par le tuyau E , tandis que la pompe joue. Comme il ne faut que vingt livres pour élever les fouflets , un feul homme peut fervir la machine ; & fi on fufpend à la corde un poids de dix livres, il la fera travailler facilement, aufli long-temps qu'il elfc néceffaire. L'effet de cette machine eft auflî (Impie que fon mouvement. Si on veut tirer d'une chambre l'air chargé de vapeurs qui nuifentj il ne fauc qu'y placer la machine , &: ouvrir feulement une communication avec l'air extérieur par le tuyau F, qui portera au dehors l'air corompu , tandis qu'il entrera de l'air frais par toutes les petites ouvertures de la chambre, (les fentes, les joints des portes, des fenêtres, les ferrures, &c. (t ) ). On peuc auili mettre la machine en dehors, & n'introduire dans la chambre que le tuyau F. Si on vouloit feulement douer du mouvement à l'air de la chambre , on y feroit jouer la pompe fans tuyaux. Ce ventilateur a touts les avantages qu'on peut délirer dans une bonne machine. Il eft très (împle , & remplit complètement fon objet. 11 coûte peu: celui qui fert aux vailfeaax de ligne, Se qui a fîx pieds quarrés à fon fond , ne va pas au-delà de dix ducats. Un ventilateur plus petit, qui peut fervir dans la chambre d'un malade, dans les priions, Sec. peut être fait pour trois ducats , non compris les tuyaux qu'on peuc faire plus ou moins longs fuivant leurs dclïinations , Se qui étant de grolfe toile collée, ne peuvent pas être chers. Quant au fervice de la machine , il n'eft pas difpendieux , puifqu un leul homme la met en mouvement, & qu'un ou deux hommes au plus la manient aifément avec fon coffre. Elle tient peu de place : les plus grandes n'ocupent que (îx pieds quarrés. L'effet en eft prompt ; les deux fourkts contienenc vingt pieds cubes d'air, &: peuvent être remplis quarante fois par mi- nute ; de forte qu'ils pompent dans une minute huit cents pieds cubes d'air, & dans une heure quarante- huit mille : ce qui fait à peu près la capacité de l'entrepont, qui étant vuide contienc cinquante mille pieds cubes. Celle du Corridor eft environ moitié moindre : ainfi l'ait pent être renouvelle promptement dans un vailfeau de ligne , lorfqu'il eft vuide, Se plus encore, lorfqu'il eft chargé. Si on le juge néccllaire , on peut employer deux ventilateurs , ou un qui loit une fois plus grand. Celui-ci ne fe dérange pas facilement : le mouvement en eft fi doux que les différentes parties reftent bien unies , fans fe déjoin- dre ou fe déchirer ; Se dans ce cas il eft aifé de réparer le mal avec an peu de toile , ou de cuit Se de colle. Loifqu'on ne fait point ufage 4*6 MEMOIRES ABRÉGÉS de la machine, on en ferre toutes les parties dans le coffre, Si on le met à la place où il incomode le moins. L'ufage n'en eff ni dange- reux ni incomode, puifqu'on n'y emploie ni le feu ni l'eau. Enfin on peut s'en fervir en toutes fortes de lieux, tels que les vaiffeaux, les hôpitaux, les prifons , les mines, les chambres de malades, &c. Si on compare ce ventilateut à celui de M. Haies , la fupériorité en eft évidente. Celui de M. Haies eft embaraffant , trop compofé, affujéti au changement de forme, fuivant la différence des lieux. 11 ocupe foixante pieds quarrés; & comme il en faut une fois autant pour le dreffer , il en exige cent vingt, c'eft- à-dire vingt fois plus que celui que l'on propofe. La capacité de celui-ci , & celle du ventilateur anglois , font entre elles comme 30 & zoo. Il faut que ce dernier foit établi à demeure fur le vaiffeau ; fa grandeur ne le rend pratica- ble que fur les plus gros ; & comme cette double machine n'a qu'un tuyau de fortie , il ne fert pas à tirer l'air des petits endroits éloignés Se fermés ; mais feulement à procurer de l'air frais par de petits tuyaux très étroirs : au contraire celui qu'on propofe , attire l'air de touts les coins & recoins. 11 faut deux hommes très forts pour ferait le ventilateur de M. Haies, Se un feul pour l'autre. Celui là, toutvafte qu'il eft, ne tire â la fois que dix-huit pieds cubes; l'autre en tite vingt , & fouvent plus par minute. Un ventilateur anglois donc la fuperficie feroir égale à celle de la pompe propofée ne tireroïc que deux pieds cubes : au contraire fi la pompe étoit auffi grande que le ventilateur; fon effet feroit à celui du ventilateur comme 100 à 18. La différence des frais de conftruétion eft confidérable : le ventilateur fe dérange facilement , & demande à être ménagé dans l'ufage. Dans tout autre lieu qu'un vailleau , la pompe que l'on propofe confervera touts {es avantages , en la proportionant aux circonftances. La machine de M. Trievald eft compofée de fept parties principa- les, de fix parties auxiliaires, & d'environ trente-deux tuyaux. En la comparant avec la pompe , on trouve d'abord que celle-ci a un grand avantage, quant à la limplicité delà conftruétion. Elle en a, quant à l'ufage, un autre rrès confidérable: il faut quatre hommes pour le fer- vice de' celle de M. Trievald. Cette dernière ocupe moins d'efpace que celle de M. Haies, mais plus que la pompe; elle a neuf pieds de long, &r trois pieds de large, non compris l'efpace rempli par le levier, la charpente, les roues, & les tuyaux. La pompe eft auflî moins haute d'un pied , fans compter que le levier s'élève encore davantage : de plus les quatre hommes néceffaires pour fervir la ma- chine de M. Trievald onc befoin d'un grand efpace pour agir libre- ment. La pompe afpire à chaque coup vingt pieds cubes d'air, Tan- dis que l'autre machine n'en tire que cinq ; de forte que 11 on don- noit à la première autant de furface qu'on en a doné à celle de M. Trievald pour les vaiffeaux de guerre ; leurs effets feroient entre eux comme 108 & 17. Quanta l'invention de M. Sutton ; pour le renou- vellement de l'air, elle eft fondée fur des principes différents, & ne peut DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4t7 peut pas être comparée aux trois machines qui font l'objet de ce mé- moire. Jac. Ventura. , profcffeur de mathématiques à l'arfenal de Venift. {a) Bouchons préparés pour empêcher l'action & l'évaporation des liqueurs les plus corrofives. Un a fouvent befoin de renfermer en des vafes de verre ou de terre des liqueurs acides, pénétrantes, corrofives, volatiles, ou fujettes à être mifes en fermentation par le mouvement que l'air leur imprime, & à s'aigrir Se fe corompre. Les bouchons de verre bien faits peu- vent obvier à ces Inconvénients; mais ils font d'un très grand prix, &c propres feulement aux petits flacons. M. de Réaumur a cherché les moyens d'empêcher l'évaporation de l'efprit de vin: ceux qu'il a trou- vés, remplilïent l'objet qu'il s'éroit propofé; mais ils ne convienent qu'aux vailîeaux , rels que ceux d'un cabinet d'hiftoire naturelle, qui doivent toujours refter fermés. Les bouchons de liège qui, par leur fouplefle Se leur élafticité, font très propres à bien fermer l'orifice des vafes, ont plusieurs in- convénients. Les acides, tels que l'huile de vitriol, l'eau forte, l'efprit de fel, les rongenr, Se ces liqueurs devienent moins pures &: plus foi- bles. Les coffres de poix , de réfine , les veilles , les papiers cirés , n'empêchent point les parties volatiles de s'échaper à la longue; & les vins, foit naturels, loir préparés, les eaux minérales, les cllences, les extraits, &c. s'affoiblilFent , s'aigriifent , Si fe corompent. Les matières qui ont paru les plus capables de rendre les bouchons de liège plus propres à leur ufage fonr la cire Se le fuif. La cire h'eft pas attaquée par les forts acides, mais elle l'eft par l'efprit de vin; & le fuir qui réfifte à l'efprit de vin, eft rongé par les autres acides. On a penfé que ces deux matières étant réunies produiroient l'etfet que l'on defire. Après plufieuts expériences on a réullî avec la compofition fuivante. On a pris de la cire vierge, ou de la cire blanche : les patries étran- gères dont la cire jaune eft chargée la rendenr peu propre à cet ufage. Cette cire a été fondue avec poids égal de fuif de beuf ou de mouton bien net : celui de beuf a paru préférable, parce qu'il eft plus ferme. On a trempé deux ou trois fois dans cette liqueur des bouchons du meilleur liège , & on les a mis , le petit bout en haut , fur une pierre, ou fur une poêle de fer : enfuite ils ont été expofés au feu , ou dans un four, ou fur un poêle , jufqu'à ce que le mélange les air bien pé- nétrés, & foit devenu fec. Afin qu'ils en fuiTem plus imbibés , on a donné au bas du bouchon quelques coups d'aiguille : mais ce foin n'eft néceflaire que pour ceux qu'on deftine aux forts acides. Lorfqu'on ju^e Qa ) Ce mémoire a été couroané & infêré parmi ceux de l'académie. ( t ) Coll. acad.fdrt. cirang. tom, XI. G g g 4ifl MÉMOIRES ABRÉGÉS que la compofition les a fûfifarrient pénétrés , on les effuie avec une '""on peut, en les faifant bouillir dans la liqueur les remplir d'un plus grand nombre de particules de cire Se de fuif: mais ils perdent une partie de leur foupleffe , Se fe déforment quelquefois : d ailleurs on a éprouvé que ce degré de plénitude n eft pas neceflaire. 11 eft aifé de préparer par ce procède un grand nombre de bouchons, Se fi on les prend allez longs, pour qu'on ait la prife neceflaire pour les ôtet fans tire- bouchon , ils peuvent fervir long- temps. Avec les bouchons préparés de cette manière, les coëffes de po.x & de vell.e deviennent inutiles. . ., On en a fait ufage avec le plus grand fucces , pour conferver leau minérale d'Adamsberg, qui eft d'une grande volatilité.^ On na pas moins réufli pour l'efprit devin, & pour les odeurs pénétrantes, telles que le camfre, le mufc, Sec. Cependant pour retenir plus furement ces odeurs, on peut, après avoir enfonce le bouchon, 1 oindre encore avec la compofition. , . Le nafte de nitre, qui eft la liqueur la plus volatile de la pharma- cie & que le liège ordinaire renferme à peine quelques minutes , a relié fous un de ces bouchons , pendant un an fur une fenêtre , ex- oofé au foleil couchant. On avoit marqué fur le flacon , avec un diamant , la hauteur de la liqueur , Se on n'y a pas aperçu de dimi- nUL°efprit de fel a tefté plus d'un an & demi dans un vailTeau , fans corroder fon bouchon. L'huile de vitriol s'eft confetvée aufli long- temps, fans aucun mélange d'humidité, qui pénètre aifement le liège. Cepen- dant le bouchon començoit à devenir un peu noir auprès du bord : amfi, pour plus de fureté , il faut renouveller touts les ans les bouchons de cet acide. . . . , . , , On a aulîi confervé long-temps fous ces bouchons des vins de plu- fieurs efpeces, Se des préparations médicinales, fujetes à s'altérer promp- temenr. L'eau forte eft la feule liqueur à laquelle ils ne puilTent pas réfifter long- temps, parce que fon acide ataque le fuit: mais ils re- fifteront davantage , fi on met dans la compofition deux parties de cire Se une de fuif., , r ■ . -n- i l l j On a imaginé en Angleterre de faire bouillir les bouchons dans l'huile pour°conferver le vin. Mais l'huile rancit promptement, & peut comuniquer un mauvais goût à la liqueur; inconvénient que na point le fuif joint a la cire. D'ailleurs ces bouchons a 1 huile ont peu d'ufa°es différents, & ne convienent nullement aux efpnts acides. 11 "relie à éprouver fi les bouchons ainfi prépaies pouroient empê- cher l'eau pure de fe corompre fur mer. Ils confervent très bien pen- dant plulieurs anées l'eau minérale d'Helfingborg : cette expérience engage à croire que la caufe de la coruption n'ell pas dans 1 eau même, lorfque c'eftune bonne eau de fource , Se non de l'eau de rivière, de lac , ou de pluie , qui contient toujours beaucoup de matières hété- rogènes j Se que cette caufe eft dans l'air groflier, qui étant fujec aie DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 419 coroinpre , l'eft encore davantage fur l'océan & fous la ligne. Il agit fur l'eau comme un ferment qui meut les parties glutineufes, falées, & rerreufes qu'elle contient , d'où réfulce la coruption de toute la maire. Mais fi on empêche l'aétiou de l'air extérieur , & Pévaporation des parties fubtiles de l'eau , de forte que toutes fes parties intégran- tes n'éprouvent aucun ou prefque point de changement , on poura la conferver "jufques fous la ligne, aulli bien que l'eau d'Hellmgborg ou de Briftol , &c même en des toneaux , quand ils feront pleins, & que la bonde fera de liège, fur lequel on répandra, pour plus de fureté, une partie de la compofition de fuif Se de cire. Si les vaiffeaux de c;rte nature ne peuvent pas empêcher l'air de la mer de pénétter dans leur intérieur, il feroit toujours très important de pouvoir con- ferver de l'eau fraîche dans de grands flacons pour quelques particuliers Se pour les malades. ( a ) Ulrik Roudcnskiœld. Moyen de garantir les terres labourables des inondations de fable. L'industrie des Holandois eft parvenue À fixer les fables mobiles qui font au fud-oueft d'Harlem. Ils les ont mis à l'abri des vents, en y plantant le rofeau du fable, (£) Se le bled piquant, (c) Cette plantation fe peut faire en o&obre Se en novembre ; mais il eft plus avantageux de la faite en mars , parce que les lapins qui font en grand nombre dans les dunes, mangent les jeunes poulies du printemps. On met d'abord en terre de la paille de froment , ou mieux encore de feigle, pour abriter le plant. 11 en faut pour un journal de terre, qui fait à peu près ce que les Suédois nomment une tone,une charetée de foixante-deux bottes , dont chacune a trois pieds fept pouces de tour. On fait, à deux pieds de diftance l'un de l'autre, fur une même ligne, placée en travers de l'aire du vent dangereux, des ttous qui ont quinze à dix-huit pouces de profondeur fur un pied de large. On place les lignes ou rangs de paille à trois pieds l'un de l'autre , & c'eft entre eux que l'on plante les pieds de rofeau ou de bled pi- On prend une bonne poignée de paille , on la met dans la tofle , en courbant l'extrémité inférieure , Se on remplit la folle Je fable , que l'on foule promptement avec les pieds. Trois ouvriers peuvent garnit un journal en un feul jour : un d'eux fait les folles ; les deux autres plantent. „ Entte les rangs de paille on fait d'autres folles d'un pied de largeur (a) La feule expérience peut aprendre lî la chaleur qu'on éprouve fous l'éouateur De diflipera pas en entier les parties de cire & de fuir, (f ) ( A ) Arundo arenaria. (c) Elymus' atenanus. « g g M 4^.o MÉMOIRES ABRÉGÉS & de profondeur , & à deux pieds l'une de l'autre. On enlevé le plant avec une forte bêche , dans les endroits où il eft le plus épais , afin que le relie viene mieux. On le met en bottes, les racines au dedans , & on en prend environ cinquante paquets que l'on met dans chaque folle , en recouvrant de fable &c foulant, comme on a fait pour la paille. On peut y faire auiïî des femis d'abres. Ceux qui vennent le mieux dans ce terrein fténle , font le faule , l'orme, le peuplier, le chêne, l'aune, le cormier, fur- tout lorfque fous la couche de fable ils peu- vent trouver un lit de bonne terre; & ces arbres peuvent fournir, outre leurs fruits , du bois de chaufage , & du bois propre à faire pla- ceurs uftenfdes. On peut y faire aufli des plantations d'anis , de fenouil, de coriandre , &c. Erik Gufl. Lidbtk. Du fucrc de l'érable. L \i s habitants de l'Amérique feptentrionale tirent du fucre d'un érable a feuilles divifées profondément, jufques verslabafe, en cinq parties dentelées, dont l'extrémité fotme une pointe. Elles font veineufes Se bleuâtres par-deflous. (i) (a) Cet arbre eft comun dans le Canada, & dans la partie feptentrionale des colonies angloifes où les hivers font très froids. Les Européens ont apris cet art des naturels du pays , & en font chaque anée au printemps leur provilïon : celui qu'ils pré- parent eft meilleur que celui des Américains, parce que ceux-ci mê- lent au leur de la farine, foit pour en avoir davantage, foit pour le rendre plus nourifTant. Lorfque la fève monte au printemps , quand les neiges comencent à fondre , on perce le tronc de l'arbre , on y met un petit tuyau , ôi il en coule pendant trois femaines un fuc douceâtre que l'on recueille en des vafes. On le met en un grand chaudron de fer ou de cuivre, Se on le fait cuire , jufqu'à ce qu'il deviene fi épais , qu'il foit difficile de le remuer. Alors on rire le vafe du feu ; on remue le (irop jufqu a ce qu'il foir froid , & il fe met en fucre. Si on veut lui doner une forme particulière, on le coule dans des moules. Quelques perfones plus foigneufes ont plufieurs chaudrons , dont un eft plus grand que les autres. Elles font bouillir le fuc dans celui-ci, jufqu'à ce qu'il s'épaiflïfTe, & cependant elles en ont fur le feu , dans les chaudrons plus petits , qui doit alors être à peu près à moitié cuit : alors elles le verfent dans le grand chaudron , &c font épaiflîr le rout enfemble , en cbfetvant foigneufement de n'y point mettre de fuc froid. On conoît que le fucre eft prefque fait , lorfque l'écume , (a) linn. fp. pi. nom françois , érable; anglois , fugar - maple , fugar-tree, fugar-wood , black-maple , hard-maple ; hollandois , noord jehee-noter-boom jfuéJoij, lintra: ; iroijuois , oiékéta. De touts ces noms le plus doux & le [plus agéable^ c'eft l'irociuois. ( t ) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 411 qui abonde pendant la cuifTon , eft prefque enrierement diflipée; on peut aufli prendre un peu de fuc bouillant dans une cuillère, le l'ailler refroidir, !k voir s'il a autant de confidence qu'il eft néceflaire. Au refte, avec un peu de pratique, on juge facilement du degré de cuilîon. Lorfque le fuc a la confidence requife , il faut tirer le vafe du feu, le mettre fur des charbons, & remuer fans cefle, afin que le fucre ne brûle pas ôc ne s'attache point au vafe. On continue jufqu'à ce qu'il foit réduit en une efpece de poudre ou farine de couleur brune, femblable à la caflonade. L'érable done d'autant plus de fuc qu'il y a plus de neige en hiver & que le froid eft plus vif. Le premier fuc qui découle de l'arbre , efl: plus fucré que le fuivant. Le temps le plus propre à cette récolte, c'eft: lorfque la neige comence à fondre & qu'il fait encore froid. Dès que la chaleur furvient , l'écoulement cefle. L'humidité lui nuit aufli; mais un ciel ferein , après la gelée de la nuit lui eft le plus favorable. Pendant la nuit il cefle prefque entièrement. L'érable de grandeur médiocre done le meilleur fuc, &c en plus grande quantité : on en recueille rarement des plus vieux. Ceux qui en ont doné pendant plulieurs anées , en fourniflent moins , mais il eft plus doux. Deux arbres donent fouvent à peu près la même quan- tité de fuc ; mais celui de l'un d'eux contient plus de fucre. Les arbres qui croilïent aux lieux élevés, pierreux, montagneux, ont une ieve plus chargée de fucre : ceux qui vienent dans les terreins bas , font plus aqueux. Un bon érable peut doner par jour depuis quatre jufqu'à huit kanes (a) de fuc, &: lorfque la chaleur eft tardive, 6c le temps favorble , depuis trente jufqu'à foixante kanes par an. Seize kanes, ou environ dix-neuf pots de fuc, donent une livre de fucre , ou un peu plus (i le fuc eft fort doux. Quelques perfones di- fent en avoir tiré une livre de cinq kanes ; mais c'étoit du fuc des érables de montagne. Deux perfones peuvent tirer facilement dans le printemps deux. cents livres de fucre, & vaquer à d'autres affaires. Lorfquon traite bien l'arbre, cet écoulement annuel ne lui eft pas nuifible, quoiqu'il foie abondant , & dure plulieurs anées de fuite. 11 faut feulement avoir l'atention de percer l'arbre de bas en haut , afin que l'eau de la pluie ne féjourne pas dans l'ouverture, & de la faire touts les ans du même côté : l'arbre meurt en quelques anées , fi on l'ouvre de plulieurs côtés. On regarde cette efpece de fucre comme pectoral & plus fain que celui de canne, cependant fi on en mange avec excès; de même que touts les fels doux, il gâte les dents, &c nuit à la fanté. Sa couleur brune vient de ce qu'il n'eft pas rafiné. Il fond trois ou quatre fois plus lentement que le fucre ordinaire, & fournit une fois moins; mais il eft plus nouriflanr. On préfère le fucre ordinaire pour le cho- colat , & on les mêle enfemble pour plufieurs confitures. Celui d'érable convient moins avec les framboifes, le thé, le caffé : l'ufage en eft (a) Quatre kanes font environ cinq pots. ( t) 422 MÉMOIRES ABRÉGÉS plus palïable , lorfqu'on mêle du lait à ces liqueurs. On jpouroit fans doute perfecVioner la manière de tirer ce fucre. 11 n'a été fait jufqu'à préfent que par les naturels du pays , & des payfans : les homes de cet état voient rarement au-delà de ce qu'ils ont apris de leurs pères. Le quittera ou la préparation du mais fe fait avec cette efpece de fucre. On en fait aulïï un firop doux & agréable, rafraîchi liant , cal- mant', pectoral, & ftomachique. On peut auflî boire le fuc même; la douceur en eft ftateufe , & l'effet fain & calmant. Touts les éco- nomes de ce pays regardent, pour ainfi dire , corne une nécefnté d'a- voir trente ou quarante pieds d'érable : cet arbre utile eft en même- temps un ornement des jardins. n Il y a fi peu de différence entré cet érable & celui qui croit en Suéde , ( a ) qu'au premier coup d'œil on les prendroit l'un pour l'autre. Quelques perfones prétendent que li l'on perce au prinremps celui de Suéde , il en coule un fuc douceâtre , duquel on a en effet tiré du fucre. Plulieurs botaniftes affurent que ptefque touts les érables donent en été plus ou moins de fuc doux. P. Kalm. Bière faite avec le fapin. Les Européens qui habitent l'Amérique feptentrionale , font une efpece de bière avec le fapin à petites feuilles de pelle, à cônes très petits, (6) que les François du Canada nomment épinetie , cpinatc blanchi , tk les Anglois"& Holandois , fpruce. Cette efpece eft comune dans le Canada, k devient de plus en plus rare vers le midi, de forte que l'ufage de fes feuilles n'elt conu que des François du Canada, des Holandois qui habirent dans la nouvelle York , le long de la ri- vière d'Hudfon, vers le nord, & de quelques Anglois de la nouvelle Angleterre &C de la nouvelle Ecoffe. Bière holandoife- O h prend autant d'eau qu'on veut faire de bière , par exemple , deux bariques , & ou la met fur le feu dans une chaudière. Enfuite on y jette autant de petit feuillage de fapin qu'on peut en prendre avec les deux mains. On le coupe auparavant en petits morceaux. 11 en faut une moindre quantité, lorfqu'il eft frais que lorfqu'il eft fec, &C on ne l'emploie fec que dans les endroirs où l'on eft fort loin des lapins : alors on en prend beaucoup à la fois; on en braffe une moitié frais , & on garde l'autre. ' Lorfque le'feuillage a bouilli pendant une heure, on retire 1 eau du ( a ) Erable à feuilles à cinq lobes , pointues , à dents aiguës , à fleurs en grapes. (A) Abies pices foliis brevibus , conis minimis. ( Rand. Miller. Gard. dift. fpec. >-.) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 42,3 feu , on la verfc dans un autre vaiiTeau où elle tiédit. Alors on y met de la lie Se on laifle fermenter : on y met aulli uns livre de fucre pour ôter le goût de refîne. Lotfque la liqueur a fermenté on l'entone, ou on la tire en bouteilles. Cette boiflon fe conferve long-temps Se n'aigrit pas fi facilement que l'autre bière. Elle eft brune Se limpide , corne la bière ordinaire ; le goût en eft bon , cependant un peu réfineux , mais fi légèrement qu'il n'eft pas défagréable. Elle mouffe beaucoup. On prétend qu'elle eft fort faine Se très diurétique. Bière françoife. Les François emploient aufli le feuillage frais , ou du moins con- ferve peu de temps, de forte qu'il ne foit pas fec. Ils veulent aufli que les cônes acompagnent le feuillage; la rélîne qu'ils contienent eft faine , & rend la bière meilleure. On a une ou deux chaudières de cuivre que l'on remplit d'eau Se de feuillage coupé feulement de forte qu'il puifle entrer dans la chaudière : on en met autant qu'il eft nécelTaire , pour que l'eau fumage feulement par-deflus. On fait bouillir le tout , Se réduire en grande parrie. En même-temps on brûle un peu de froment , comme on brûle le caffé. On dit que le feigle peut être fubftitué au froment , que l'orge eft meilleur que le froment Se le feigle , Se que le mais eft ce qu'il y a de mieux pour cet ufage. Quand il eft brûlé, on le jette dans la chaudière. On y met aufli une couple de petits pains de froment ou d'autre bled , coupé par tran- ches Se grillé. Ce froment Se ce pain donent à h. liqueur une cou- leur brun- jaunâtre, un goût plus flateur, Se la rendent plus nourif- fanre. Lorfque la liqueur eft réduite à moitié , Se qu'on voit l'écorce des branches quitter le bois, on les retire, &: on filtre la liqueur par un linge ou un drap mis fur un toneau. Quand on a la quantité de bière que l'on délire, on met fut environ deux toneaux deux ou trois pots de firop. La liqueur fermente , 6c bout : on enlevé l'écume qui vient à la furface ; Se lorfque la fermentation eft paffée, on met la liqueur en toneau ou en bouteilles : on peut en boire vingt - quatre heures après. Cette bière a toutes les qualités de la précédente. P. Kalm. Brajferie. JL a figure première , planche XII , repréfente toute la braflerie en perfpeftive , Se dans la féconde on en voit un profil. A eft la porte par laquelle on met du bois dans le foyer B , pratiqué dans un mur C, fous la cuve D, dans laquelle on bralfe fans chaudière Se autres vaifleaux. Le fond de cette cuve a une ouverture d'environ deux pieds quar- tés, qui eft fermée pat une efpece de chaudron de cuivre renveifé , 4i4 MÉMOIRES ABRÉGÉS E, E, fig. i j cloué par fon bord, F, F, fig. j , qui porte fur le mur de brique, n,n, fig. i. La cuve eft apuyée fur le même muren/n.m, de forte que tout le refte de fon fond eft féparé du mur. Le chaudron a environ fix pouces de profondeur. Par l'ouverture qu'il recouvre, on met du bois debout , contre le mur de refend L , dans le foyer B , d'où la flame & la fumée fortent par le conduit G, G, le mur L fera fortifié avec des morceaux de fer, afin que des ouvriers négligents ne l'endomagent point, Se le conduit G fera fait à quatre ou cinq pouces plus haut que la porte A , afin de faciliter l'ifTue de la fumée. La cuve D eft divifée de forte que les trois quarts de fa hauteur font deltinés à la liqueur ; l'autre quart eft pour le malt que l'on met fur le fond , H, H , porté par les apuis 1,2, 3,4, 5,6, Si percé de petits trous. Après avoir rempli d'eau la cuve jufqu'au fond, H, H, on met fur ce fond une natte de paille ou de crin , fur laquelle on étend le malt. Enfuite on met le feu au bois, &c lorfque l'eau eft h" chaude qu'on peut à peine y tenir la main , on comence à brafTer, en verfant continuellement fur le malt l'eau puifée dans la cuve par l'ou- verture I. On continue cette opération jufqu'à ce que la liqueur foit aufli chargée & auffi claire qu'on le délire. Alors on y met le houblon , préparé à l'ordinaire dans une poêle ou autre vaifieau particulier , & on le laifle cuire autant que celui qui brafle, le juge néceflaire. Quand la liqueur eft à ce point, on la tire par l'ouverture K, de- vant laquelle on a eu la ptécaution de clouer en dedans de la cuve un bouchon de paille fous un bout de planche percé. On met cette liqueur à fermenter dans un autre vaiffeau, il feroit trop long de la biffer refroidir Se fermenter dans la cuve : il s'écoule ordinairement un jour Se une nuit, avant que le mur foit froid. Ce- pendant on peut ôter la cuve de deffus le mur , couvrir le fond H , Se laiffer refroidir & fermenter dans ce vaiffeau. Par ces difpofitions on tire du malt tout l'avantage poffible , on a moins de déchet , & moins de travail , on épargne beaucoup de bois. De plus , on peut conftruire le foyer de forte qu'il ferve de four, (a) Nie. Brelin, Savon tiré de la fougère. L e s droits que l'on a mis en Angleterre fur le favon , le rendant trop cher pour ceux qui ne font pas riches, ils tirent de la fougère une efpece de favon qui leur rient lieu de favon comun. La fougère ayant été ralfemblée en tas comme le foin , on fait , par un temps fec & ierein, une foife proportionée à la quantité de fougère; on y brûle cette plante, on en recueille les cendres, on les mêle avec de l'eau (a) L'académie a fait conftruire à fes frais cette brafTerie : l'épreuve en a été faite en préfenec de plufieurs de fes membres, qui l'ont aproHYce comme ayant les avantages que fen inventeur lui atribue, de Tarn TSy.Couzctum aeailrmzfiu vart drang PI XK Bautroù . cuIp . ■ .' '■'-. \ DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 42^ do leffive , Se on en fait d.-s boules alîez g^olTes pour qu'elles puif- fenr tenir dans la main , que l'on mec fécher fur des planches : on en fait ufage corne de favon. Elles fe conl'ervent long temps & blan- chuL-nt très bien, fans donet au linge une oient defagréable , come fait le favon qu'on y lailfe quelquefois. On évite aulli en même temps l'ufige nuilible de bleuir le linge. Les mêmes cendres font employées aux verreries, Se aux blinch.iir.Ties : ainii on peut retiret de la fou- gère une fois autant que du meilleur foin. Mure. Tricwald. o Savon pour h blanchïjfage du coton. h fait un favon propre à blanchir le coton avec les cendres de peuplier, de bouleau , ou de genévrier. On mêle aux deux premières fortes un quart de chaux, Se un peu plus à la detniere parce qu'elle eil plus foible. On les met dans un chaudron avec l'eau nécellaiie pour qu'elles foient bien humectées , & on les remue. Enfuite on y verfe de l'eau bouillante en volume à peu près égal à celui des cendres , mais conie en bralfint, Se on fait bouillir de nouveau à chaque fois la lefîive. On la coule; & lorfqu'elle eft allez épailfe pour qu'un euf y fumage, on en prend à volonté, que l'on hait bouillir dans un chau- dron avec une livre de fuif, Se uni demi livre de grailla de boyau , mife l'une Se l'autre en petits morceaux : il faut avoir foin doter tout le fel de la gtailTe de boyau , remuer continuellement le mé- lange , Se lorfqu'il bout ttop , y verfer de nouvelle lellive. L'opération fera continuée jufqu'à la force & la confidence d'un fa- von comun. Alots on en verfe fur une alfiette d'étain , pour voir (i la graille fumage encore , Se n'elt pas bien incorporée avec la lellive : en ce cas on continu.- d; faire bouillir & verfer de nouvelle lellive. Plus on fait bouillir le favon mou , plus il épaiflit & devient dur. Lorfqu'on eft content du mélange, on y met douze matks ou livres de fel, ( u ) Se on fait bouillir encore une heure, en remuant toujours. Si on trouve que le mélange ne fe divife pas bien , on y ajoute en- cote deux marks de fel; on fait bouillir jufqu'i ce que la matière foit facile à bien divifer : alors on la tranfvafe. Lorfqu'elle a pallé la nuit dans cet état & s'eft épaiflîe, il faut la couper en rouelles minces, la faire bouillir trois quarts d'heure en cinq pots d'une forte bière , la verfer dans une caille de bois quarté- long, plus profonde que large, Se l'y Lill'er refroidir pendant une nuit. Le lendemain ce favon dur fera coupé en morceaux quairés , Se mis à lécher au foleil , ou dans une chambre chaude : on retournera fouvent les morceaux. Lorfque les graides font de la meilleure qualité, le procédé précé- dent done deux livres d'excellent favon. (u) Environ dix livres de France, (r) Coll. a>,ad. part, ctrang. tom. XI, Hhh - 41.6 MÉMOIRES ABRÉGÉS Pour l'éprouver on a pris deux onces Se demie de fil de coron , que l'on a mis bouillir avec une once de favon dans cinq chopines d'eau pendant une heure Se demie , enfuite avec une demi-once dans quatre chopines pendant une heure , Se une troifieme fois avec les mêmes quantités pendant une demi-heure. Enfuite on a étendu ce coton au foleil , pour y fécher : on ne l'a point lavé, mais feulement mouillé avec une chopine d'eau. 11 faut le garantir foigneufement de l'eau de pluie. Ce fil eft devenu blanc au mois d'août dans l'efpaee de huit jours 5 mais il eft vraifemblable que dans un été chaud, il ne faudroit que la moitié de ce temps. Lotfqu'il eft affez blanc , on le lave bien avec le favon , enfuite avec de l'eau de rivière. Eva de La Gardie. Confcrvatîon du bois. \J n a eflayé de préferver le bois de la corruption en le faifant trem- per dans la faumure , dans l'eau argilleufe , dans l'urine , Sec. mais l'expérience a prouvé l'inutilité de ces ingrédients, ainfi que l'efficacité du vitriol pour remplir le même objet. Les artifans en font ufage ; mais ils n'ont point allez de connoif- fances , pour l'employer avec fuccès Se économie. Le vitriol a une vertu defficative , qui l'empêche, ainfi que l'alun, d'être ataqué par l'air, Se par l'humidité. Pour la préparation des bois avec cette fubftance , le foleil le plus, ardent eft néceffaire ; ainh les mois de juin &: de juillet font le temps le plus propre à cette opérarion. On y joint une couleur rouge qu'il faur préparer corne il fuit. Les morceaux de la matière colorée ayant été piles avec un pilon de bois , on les met dans une tone en quantité fuffifante, Se au ni- veau , ou un peu au-deffus de la couleur , on adapre un robinet. Alors on verfe de l'eau bouillante dans la tone , Se on remue avec le pilon. Enfuite ayant rempli la tone d'eau, Se killé repofer un quart- d'heurp , pour que les parries grollieres fe précipitent, on tire l'eau chargée de couleur dans un autre toneau , Se l'on continue ainfi la féparation des parties fines d'avec les parties grollieres ; cette manière eft plus expé- ditive Se moins laborieufe que la pulvérifation Se le tamis : la fépa- ration eft plus parfaite ; la couleur étant beaucoup plus fine s'étend davantage Se s'atache plus ferme; un quart de cette couleur vaut un tiers dérouleur tamifée ; elle eft plus folide que l'autte , qui s'enlève fouvent, lorfqu'on met une féconde couche, Se que la pluie emporte aiiémenr. On fait dilïbudre le vitriol dans l'eau claire qui a fervi à l'afinage de la couleur, à raifon d'une livre Se demie de vitriol comun par chaque pot d'eau. On l'écrafe Se on le remue dans la cuve avec des pilons de bois : fi l'eau eft chaude , il fond plus vite. Quelques-uns ont imaginé de mettre dans l'eau plus de vitriol , à delïein de mieux I DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 427 conferver le bois; c'eft une erreur. 11 cil cerrain qu'elle en peur difToudre plus que la quantité qu'on vienr de déterminer, mais fans aucun avan- tage 11 ne pénètre dans le bois que très peu d'eau vitriolée : le fel qui refte à l'extérieur , eft calciné par le foleil , Se la pluie l'emporte. La quantité qui vient d'être preferire e(l fuftifante , fur-tout lorsqu'on l'emploie très chaude. Il en elt ainfi du goudron dont on enduir le bois: les parties les plus fines le pénètrent : ce qui refte à la furface , eft confumé par le foleil, & emporté par la pluie. Le vitriol érant dilfous, on met par chaque pot d'eau vitriolée deux livres de couleur rouge, ou un peu moins , mais jamais plus. Cepen- dant on fait rougir au feu de la pierre à plâtre ou de vieux boulets que l'on jette dans cette eau, que l'on emploie aulïitôt : plus elle eft chau- de, plus elle pénètre le bois: un jour ou deux de foleil fufEfent en- fuite pour la fécher. Quand on a couché la couleur fur le bois, on peut mettre une fé- conde ou une troilieme couche compofée de deux parties d'huile de )oix Se d'une partie de goudron ; il faur l'échauffer corne on a fait a faumure colorée. On peut employer aufîi l'huile de poix feule j mais le mélange avec le goudron vaut mieux : il pénètre davantage le bois, & conferve mieux" la couleur, qui devient en vieilliffant de plus rouge èh plus rouge. Si le bois eft humide, il faut le faire bien fécher avant de l'enduire. L'huile de poix doir être claire Se fe fép^rer de l'eau ; ce qui faic voir qu'elle n'eft pas mêlée avec de l'eau de goudron , corne il arrive fouvent : ce mélange fait noircir la couleur rouge , Se la rend moins pénétrante. Le goudron que l'on emploie à cet ufage, doit aufti être clair, fans être trop graveleux Se noirâtre : alors il contient du char- bon , de la terre noire, de l'eau noire de goudron : plus il eft clair, plus la couleur rouge eft confervée dans {^n éclat. Mêlé à l'huile de poix, il fe foutient très bien; employé feul , il tombe en écailles. Si on veut faire un peu plus de depenfe, on prend une partie de la couleur rouge; on la fait lécher au foleil, enfuire on l'écrafe avec les .mains, on la met en autant de goudron mêlé d'huile de poix , on tra- vaille bien le tout, Se on aplique une féconde couche fur le bois en- duit du premier mélange de vitriol & de rouge. Si on -veut doner à un bâtiment que l'on peint une couleur encore plus belle , il faut em- ployer le fang de beuf joint à la couleur rouge, & on peut y mêler la moitié d'eau de vitriol; mais il faut couvrir tout le bois dans le même jour , parce que le fang Se le vitriol fermenrenr enfemble après feize heures, Se la couleur devienr fale : fi on l'emploie avant ce temps, la fermentation n'a pas lieu. Le fang tient lieu de vernis, & ce mélange rélifte afTez bien au foleil Se à la pluie. Ceux qui n'ont pas les moyens d'employer le goudron Se la couleur rouge , pouront faire ufage de l'eau de goudron : elle préferve le bois affez long-temps de la corruption. /. Jul. Salberg. Hhh 428 MÉMOIRES ABRÉGÉS De l 'extinction du feu. J_,'eau 8c les fels fixes font les plus propres à éteindre le feu. Les fels fut-tout ont plus de vertu, parce qu'ils ne s'évaporent pas : au contraire ils fondent à certain degré de chaleur , pénètrent les pores des matières combuftibles , & les ferment aux parties ignées. Tel eft l'effet de l'alun , du vitriol, des fels lixiviels, de la craie , de la chaux , des cendres. On a donc employé ces matières en les pulvérifant, les mêlant, les humectant avec de l'eau, & en formant des maffes , ou remplilFant avec ces matières feches des globes de verre mince, que l'on a jette au milieu du feu. Lorfqne l'incendie eft peu considérable, &c qu'on peut jetter ces malfes de près , elles peuvent avoir un bon effet : mais quand le feu s'eft étendu, & qu'il eft difficile d'en aprocher, on em- ploiroit un travail Se une dépenfe inutile , fi on tentoit de l'éteindre par ce moyen. On a imaginé de rendre l'ufage des fels moins difpendieux , en les faifant difToudre dans l'eau; & pour l'employer de cette manière, on a fait faire des vafes sfériques de plufieurs grandeurs, qui ont à leur centre une chambre deftinée à contenir de la poudre, & depuis cette chambre jufqu'à l'intérieur une comunication que l'on remplit d'une fufée, ou d'une mèche. Cette chambre & fa comunication peu- vent être faites de fer blanc. On remplit d'eau faturée de fel le refte de la capacité des vafes , Se on les jette au milieu du feu : ils y éclatent, &c peuvent l'éteindre, lorfque l'incendie a fait peu de pro- gtès. ( a) La manière la plus efficace d'employer l'eau faturée de fels fixes , eft de la jettet fur le feu avec les pompes ordinaires : les Suédois en firent ufage avec fuccès au detnier fiege de Stetin. ( b ) 11 faut employer beaucoup moins de cette eau falée que de l'eau pure , & elle réuffit fur tout, lorfque les matières embrafées font de l'huile, de la poix , du foufre , du camfre , qui , mêlées en certaine quantité, brûlent dans l'eau même , & ne peuvent être éteintes que par des fels fixes. De plus , fi on fait difToudre dans cette eau une quantité confidérable de fel comun , elle ne gelé point en entier , & peut être employée en hiver dans le plus grand froid. La maifon de ville de Stockholm fut réduite en cendres en 1753 , parce que l'eau gela tout à coup : le thermomètre étoit à dix- huit degrés au-deffous de la glace. Cer. Meyer. (a) V. Thummig verfuche einer grundiuh. crlautcr. der merhvurdigfi. begeleâh. in der natur. pag. 181. halle 1723. Mém. de l'acad. des feiences de taris, 1711, pag. j, 14}, ! 54 > > î î- AU a erud. Lipf. avril 171 f. (b) V. M'fcell. Berolin..iTnh Ouvrages divers fur les belles-lettres , Berl. 1747. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 429 Bois rendu incombujlible. Kjti jetta au feu quelques douves d'un vieux cuvier qui a voit fervi long- temps à préparer de l'alun : elles noircirent & ne s'enflamerent pas : cependant elles furent confumées à la longue par la grande chaleur du fourneau. Jac. Fagot, Colle indïjjoluble dans l'eau. .La colle des mcgifliers ou colle de gant, celle de poilîon, celle qu'on prépare avec l'huile de lin, la cérufe, & la mine de plomb, & qui colle aflez fortement le verre, la pierre & le bois, laiflenc encore à délirer une plus grande force. On colle aufli les vafes de terre caftes avec du blanc d'euf & de la chaux vive. La gome arabique , dif- foute en de fort efprit de vin , ell aufli très propre à coller le verre. On peut tirer du fromage une excellente colle. Prenez du fromage de lait doux; ôtez la croûte; coupez-le par tranches, & cuifez-le dans l'eau chaude , en le remuant avec une cuillère jufqu'à ce qu'il foit réduit en une colle forre qui ne fe mêle pas à l'eau. Jettez l'eau chaude , verfez de l'eau froide fur la colle , & travaillez-la dans l'eau chaude de la même manière à plusieurs reprifes. Enfuire mettez cette colle chaude fur une pierre à broyer, & paitrifTez avec de la chaux vive , jufqu'à ce que vous ayez une bonne colle : lorfqu'on veut en faire ufage , il faut la taire chauffer ; lorfqu'on l'emploie froide , elle a moins de force : cependant on peut l'employer ainfi avec fuccès. Cette colle eft indifïoluble dans l'eau, quand elle eft bien feche; & elle l'eft en deux ou trois fois vingt-quatre heures après qu'on l'a apli- quée. On peut en faire ufage pour coller le bois, le marbre, & les vafes caftes de pierre & de terre ; on en voit à peine le joint. On peut aulîi en faire des appâts de pêche ; le poiffon l'aime beaucoup , & elle réfille à l'eau. Nié. Brdin. Boerhave avoir obfervé qu'aucun menftme ne diflout le fromage , pas même l'eau régale. C. Linné. Colle des Lapons. JL.es arcs des Lapons font compofés de deux pièces de bois collées l'une fur l'autre : l'une eft de bouleau qui eft flexible; l'autre de fapin de marais , qui eft un bois roide : ejeft afin que l'arc tendu ne rompe pas , Si qu'étant détendu , il ne fr courbe point. Lorfque ces deux bois font courbés, touts les points de contact travaillent à fe défunir. ^ Les Lapons prennent la peau des plus grolîes perches ; ils la font fecher, & enfuire amolir fufifament dans l'eau froide, pour qu'ils en 430 MÉMOIRES ABRÉGÉS puisent ôter les écailles, 8c ils les jettenr. Ils mettent quatre ou cinq de ces peaux dans une veille de renne , ou les envelopent dans de l'écorce molle de bouleau , de forte que l'eau ne puilïe pas les tou- cher, & mettent ces peaux ainfi couvertes dans un pot rempli d'eau bouillante; avec une pierre par deffus pour les contenir au fond. Quand elles ont bouilli environ une heure, ils les tirent de la veflie ou de l'écorce : alors elles font molles & vifqueufes : ils en font nfage pour coller les deux pièces de leurs arcs qu'ils lient Se ferrent fortement enfemble , jufqu'à ce que la colle foit bien feche , & les deux pièces ne fe défunilfent jamais. C. Linné. Ciment. O i n fait un ciment pour les voûtes 8c les réfervoirs, avec de l'ar- gile , des cendres , du fable , de l'huile , Si de l'eau. ( a ) Mais l'huile d'o- ive étant fort chère, on a eiïayé d'y fubftituer celle de lin, Se même le goudron léser : l'une & l'autre joints dans les proportions fuivantes aux matières qui vienent d être nomees , ont done un très bon ciment. Prenez neuf parties d'argile fine , fix parties de cendres tamifées , trois parties de fable fin , (ïx parties de goudron ou d'huile de lin , & la quantité d'eau fuffifante , pour que le mortier deviene aftèz épais. Remuez, travaillez, bâtez, pilez le mélange, au moins pen- dant un jour : plus il eft travaillé, moins il ell fujet à fe fendre. 11 faut mettre le goudron ou l'huile de lin , peu à peu , & ajouter de temps en temps un peu d'eau , afin que le travail foit plus parfait. Qn couvre avec ce ciment toutes les pierres de la voûte , on en remplit touts les intervalles; il feche Se durcit en peu de jours. On couvre enfuite le tout avec du fable fin, & l'on met la dernière aflife de la voûte , qui , pour plus de fureté , doit être liée auflî avec le même ciment. On peut en faire aufii le plancher des caves ; alors il faut employer l'huile de lin; l'odeur du goudron eft trop forte, Se trop durable. Les différentes épreuves qui en ont été faites, ont convaincu qu'il unit fortement les pierres, &: ne fe fend pas. On en a tenu un morceau dans l'eau pendant fix mois , fans que fon poids ait changé, & par conféquent fans qu'il ait pris la plus petite quantité d'eau. /. Jul. Salbirg. Préparation du fel ammoniac en Egipte. La principale matière de laquajje on tire le fel ammoniac, eft la fuie de la fiente brûlée des animaux à quatre pieds, tels que les che- vaux, les ânes, les chameaux, les beufs , les vaches, les bufles , les (a) V. voyage d'Alger par Cari Refielius , deuxième partie, pag. 14 j. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 431 moutons, les chèvres. Ces animaux vivent en Egipte, fut-tout d'une luferne qu'on feme & qu'on recueille tours les ans. On en ramafTe la fiente pendant les quatre premiers mois de l'anée, temps où le bétail vit ptincipalement d'herbages verds : elle n'eft pas aufli bonne , lorfqu'il mange de la paille Se de l'herbe feche ; ce qui arrive nécefTairemenr , pendant tout l'été , parce qu'alors la campagne eft brûlée par le foleil , & pendant une partie de l'hiver, parce que la terte eft fous les eaux. Aucun pays, excepté la PologHp, n'a autant de fel comun que l'Egipte. 11 ne faut, pour ainfi dire, qu'y ouvtir la tetre, pour ttou- ver un fel rougeâtre mêlé d'un peu de chaux. Les Egiptiens le no- ment natron, & en affaifqnent leurs aliments. La plupart des eaux font falées, & on regarde comme une efpece de fénomene l'eau douce de la fonraine de Matane , qui eft l'ancienne Héliopolis. Si le Nil ne réparoit pas ce défaut, l'Egipte fetoit défette comme la plus gtande partie de l'Arabie. Celui qui dans ces deux pays pofTede une foutee d'eau douce, la regarde comme un tiéfor,dont il ne done conoifTance qu'à fa famille. La terre noire de l'Egipte contient elle-même beaucoup de fel : on le voit, avant le levet du foleil, couvrir lafurface comme une rofée ou une neige très fine. Les plantes qut contienent le plus de fel, comme la falicorne , le méfenlbrion, le thema, le chenopodion , font les plus comunes dans ce pays. Celles qui n'ont ordinairement aucun goût de fel , y fonc légèrement falées. C'eft de-là que vient l'acide du fel comun que l'on trouve dans le fel ammoniac. On ramafTe la fierfte des beftiaux auffi fraîche qu'il eft poffible. Lorf- qu'e'le eft fi molle qu'on ne peut pas l'enlever, on y répand de la paille hachée , du chaume de chanvre & de lin : enfuite on la jette contre un mur , où elle refte jufqu'à ce que le foleil l'ait afTez defTéchée pour qu'elle puiffe brûler. La pluparr des Egiptiens brûlent cette matière au lieu de, bois qui eft rare & cher : il vient par eau de Caramanie,& ne peut être confommé que par les gens riches. Ceux qui ne brû- lent que de la fiente de bétail , en recueillent la fuie , & la vendent aux falines. Les villes 8c les campagnes en fourniffènt une grande quan- tité. La fiente du bétail n'y eft employée à aucun autre ufage, parce que les eaux du Nil tienent lieu de tout autre engrais. Celle du chameau ne mérite & n'a aucune préférence: quanta l'urine de cet animal , on n'en fait aucun ufage. Ceux qui préparent le fel ammoniac , difent que s'ils en avoient le choix , ils préréreroient la f«ie provenue des excréments de l'homme, enfuite la fiente de mou- ton &c de chèvre. Le procédé par lequel on retire le fel eft foi"' fimple. On cons- truit avec de la brique & du fumier un fourneau dont la partie fu- périeure puifTe contenir cinquante cucurbites fut cinq rangs , chacune dans une ouverture faite pour la recevoir. Elles font de verre, de for- me ronde , terminées par un cou long d'un pouce, large de deux, & contienent environ deux pots. On les enduit de vafe du Nil j on les 43i MÉMOIRES ABRÉGÉS entoure de paille ; on y met la fuie , Se on le? place dans les ou- vertures du fourneau , chauffe par degrés avec le fumier defféché. Le feu eft entretenu dans fa plus grande force pendant trois fois vingt- quatre heures. Lorfque le feu parvient au plus haut degré , on voie fortir des cucurbites une fumée dont l'odeur eft acide Se nullement dé [agréable. Peu à peu le fel s'atache intérieurement au cou de la cucurbite , ferme l'ouverture, & augmente en maffe , jufqu'à ce que le temps de l'opérarion foie palfé. Alors on caffe le v^Çe , Se l'on trouve à fon ouvercure la maffe de fel ammoniac^ noire au dehors, blanchâtre au dedans, relie qu'on l'aporre en Europe. La fuie du fourneau eft re- cueillie & employée auffi à faire du fel. De plus on a auprès de la faline une verrerie où l'on fait les cucurbites': on y refond celles que l'on caffe , afin d'avoir moins de dédier. L'extraction du fel ammo- niac fe fait en mars, avril , & partie de mai. C'eft dans le Delta qu'on en fait le plus : les ouvriers des falines font despayfans : l'hom- me le plus fimple eft capable de ce travail. Les falines ap.irtienent au gouverneur Turc dans le déparrement duquel elles font : leur produit ne rentre pas dans le tréfor impérial, corne celui de la caffe Se du féné. Il fort touts les ans de l'Egipte environ foixante mille livres de fel ammoniac. Fred. Hajjelquif}. On peut tirer ce même fel de plufieurs autres fubftances. Il fe fu- blime natutellement en affez grande quantité dans les grottes de Pout- fole. On le retire de routes les argiles Se aunes rolliles qui continent du fel comun. Le fel ammoniac ett un fel moyen compofé de l'acide du fel marin Se d'un alcali volatil, nomé comunément alcali urineux. Il apartîenc donc plus particulièrement au règne animal. L'acide du fel marin s'y trouve en plus grande quanrité que l'alcali ; & corne il n'eft pas effentiellement du règne animal ; corne on n'en fait point entrer dans la préparation du fel ammoniac, celui qu'il contient ne peut venir 'que de l'herbe mangée par les beftiaux. C'eft pourquoi le fumier n'eft pas aqffi bon , lorfqu'ils font nouris de paille St d'au- tres aliments qui contienent moins de fel; Se ce fumier ne doneroit point de fel ammoniac , (1 le fourage n'étoir pas falé. C'eft aulfi par la même raifon que l'excrément de l'homme eft préférable pour la préparation de ce fel , de même que la fiente de chèvre & de mou- ton qui aiment le fel comun. Le feu qui confume le fumier, fépare l'acide du fel de fa partie alcaline , Se la fubhmation combine cet acide avec l'alcali volatil. H. G. Scheffer. Il faut obferver, dans l'opération, de laiffet un vuide de quelques pouces à la partie fupérieure des cucurbites. Se de n'alumer d'abora dans le fourneau que des bouchons de paille, pour ménager les cu- curbites. Il feroit bon d'enfoncer au comencemenr du travail un fil de fer dans le cou de chaque cucurbite , afin qu'il ne fe ferme fias en entier , circonft.ince qui peut taire éclater le vaiffeau : quand e fel comence à bouillir , on en eft averti par une flame d'un bleu violet qui s'élève de la cucurbite. Vingt - fix livres de fuie donnent DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 433 donnent ordinairement fix livres de fol ammoniac. Ulr. Roudens- kixld. Préparation de la réfmc. L e fapin donne plus de rétine que le pin : niais comme en privant l'arbre de ce fuc, on lui ôte une partie de fa nouriture ; on ataque rarement les jeunes arbres qui ont moins d'un pied de diamètre : Ci on extrait la réline de ces derniers , ils en fournirent peu long-temps, & périment bientôt. Touts les fapins plus gros peuvent être faignés , ÔC même les pins les mieux nouris : cependant ceux-ci ont une écorce épaiile qui rend l'opération incomode : en général, les arbres qui ont l'écorce la plus épailfe donent le plus de réline. Cette exttaérion dé- ptave l'arbre ; il faut donc épargner les plus beaux pieds , ceux qui peuvent fervir à la charpente & à la mâture. Lorfqu'on veut faigner pour la première fois un arbre ou tout un canton d'une forêt , il faut le taire au printemps , après les froids , lorfque la fève eft dans fa force : alors la réfine fort en abondance & couvre la bleflure , qui, dans un autre temps, refteroit ouverte, ex- pofée à l'air, & pouroit fe corompre. La première fois, on fait co- modément cette blelïure avec une hache, en començant aulîî haut' que l'on peut ateindre : on coupe l'écotce, l'aubier, & environ deux doigts du bois de haut en bas , jufqu'à feize pouces de terre. On fait au moins deux blelïutes à un arbre de chaque côté \ Se on peut en augmentet le nombre d'anée en anée , jufqu'à fix ou fept , félon que l'arbre coule plus ou moins. Quelques ouvriers prétendent qu'il y a un choix à faire dans les côtés de l'arbre, relativement à l'expofition , Se ne veulent jamais toucher le côté du nord. Lorfque l'été eft fort chaud, Se que les fapins font expofés au fo- leil, on met au pied de l'arbre plusieurs vafes , pour recevoir la refîne liquéfiée par la chaleur. On pouroit faigner les arbres touts les ans , mais afin de conferver les forêts , Se d'avoir moins d'ouvrage à la fois, on n'en faigne ordinairement que la moitié. Le temps le plus propre à la récolte de la rélîne eft le mois de ftptembre : mais lorfqu'on a de grands bois, & peu d'ouvriers, on peut la recueillir pendant tout l'été. Si on veut en même-temps déracher la réfine qui a coulé , 6c ouvrir de nouveau la blelïure , il faut fe fervir d'un couteau courbe , tranchant des deux côtés, large d'un pouce 8c demi , épais au milieu d'un demi-pouce, long de neuf à" dix pouces, avec un manche de quatre pieds. En détachant la réline, il faut couper l'écorce par defïbus, & renouveler la blelïure , qui devient chaque anée plus large Se plus profonde. Lorfqu'on voit que le fuc n'eft pas forti tout le long de la bleiTurc, Se qu'on y aperçoit des endroits fecs & bruns , il rauc les ouvrir avec le couteau. Quand l'arbre eft vieux Se que l'ouverture def- féchée ne fournit plus de réline, il faut le coupet. Col. aedd. part, itrang. tom. XI. Iii 434 MÉMOIRES ABRÉGÉS Les grands vaiffeaux qu'on remplit de refine onr environ deux pieds de hauteur fur trois de diamètre. On l'y foule avec des pilons de bois ou des fabots mouillés. Lorfqu'ils font pleins , on les couvre de bûches, de pierres, Se de grottes branches, afin que la pluie n'y pé- nètre pas, Se que la réfine s'affermifTant en une feule maire fe tranf- porte plus facilement. On n'a pas obfervé précifément la durée d'un arbre faigné , parce . qu'elle dépend de l'âge auquel on comence : les ouvriers prétendent qu'un bon arbre dure de foixante à foixante-dix ans. Ce temps fuffit aux ieunes arbres, pour croître Se doner de la réfine à leur tour: ainfi on n'a pas befoin d'aller jûfqu'à l'épuifement des vieux pieds ; on pjiu les couper auparavant pour le bâtiment, pour le charbon, pour d'autres ufages, & exploiter corne touts les autres bois ceux qui do- uent de la réfine. Toute la partie bleffée , Se même cinq ou fix pieds au-defîus , de- vient très inégale, Se ne fert pas toujours à la charpente: elle con- tracte ordinairement une pouritute qui a depuis un pouce jufqu'à huit de profondeur , Se qui augmente touts les ans. La couleur de la réfine dépend de fon âge. En vieillilîant elle durcit, fe delléche, Se devient brune : la nouvelle, Se fur-tour celle des jeunes arbres, eft blanchâtre Se claire. La refîne ainfi recueillie eft mêlée de morceaux d'écorce , Se d'autres corps étrangers qu'il faut en ôter. Un tronc d'arbre planté en terre eft entaillé de forte qu'il reçoit un axe vertical qui peut tourner fur fes deux pôles. Vers le haut de l'axe eft adapté un bras horifontal affermi par un lien ou foutien qui fait avec l'axe & le bras le troifieme côté d'un triangle. A l'extrémité du bras, laquelle dépafTe le triangle, on fufpend un chaudron de fer ou de cuivre qui contient environ foi- xante ou foixante-dix pots, {a) On fait du feu au -défions, Se on établit à (ix ou fept pieds une preffe , confiftanre en une auge ou demi- tronc d'arbre creufé , porté par deux tronçons ou billots entaillés à leur extrémité fupérieure pour recevoir l'auge. Elle a cinq ou fix pieds de long, & environ quinze pouces de diamètre. Sa partie la plus épaiffe doit être à l'extrémité qui fuporte l'effort de la preffe , Se qui apuie contre un pilier ou tronc entadlé quarrément au-delïus de cette extrémité. On place fur l'auge un chalîïs , dont les côtés principaux ont vingt pouces de- long fur quatre dépaifleur , & font joints par fix traverfes longues de dix pouces, épaifîes d'un pouce & demi, dis- tantes entre elles de deux pouces; celles des extrémités doivent être plus fortes , afin que tout le chaflîs foiuiene le poids qu'il doit porter. Les deux longs côtés font garnis de fix montants ou efpeces de dents verticales, longues de quinze pouces. Il faut un lac de greffe toile, pas trop ferrée, long d'environ trente pouces, Se large de feize. Avec ces inltruments on prépare la réfme. (a) Cette machine très (impie , ét.int exécutée en fer, & placée au côté de la cheminée, ieroit plus comode que nos ctamailleres. (r) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 435 On reni-)l!c d'om la fixiem.e partie' du chaudron fufpendu au bras, au delfiis du feu; on y met enfuite de la féline brute, jufqu'aux deux tiers; le refte eft laine vuide pour le bouillonement. le feu ne doit pas être fort, mais égal; de forte que la réftne fonde peu à peu ; ce qui arrive ordinairement dans une demi heure ou tout au plus ttois quarts-d'heure: on peut' nccélétet la fonte en remuant la matière avec un bâton mouillé. St le feu eft ttop violent, la réfine s'élève au delfus des bords, & devient noirâtre, au lieu qu'elle doit être jaune & fluide. Lorfqu'on fent avec le bâton que la matière eft fondue , Se qu'on y voie partout une couleur égale , on la met à la preffe. Le chaudron eft tire du feu; le fac roulé par fes bords efl: placé de- bout entre les dents du ch.iilis , & on met à fou ouverture un grand entonoir d'écorce de cormier, trempé dans l'eau, afin que la réfine ne s'y atache pas. De plus on place un petit canal mouillé ou efpece de petite auge de la même écorce , qui va de la gtande auge &c du chafîis au chaudron ; afin de recueillir ce qui peut tomber en verfant la réfine. Lorfqu'clle n'eft plus aflex chaude , pour brûler le fac, on la puife avec une grande cuillère de fer, Si on en remplit le fac à moitié. Alors l'entonoir & le canal d'écorce eft ôté, le fac déroulé , la partie vuide tordue , de forte que l'eau &: la réfine la plus chaude coule en une ou deux minutes. Il ne faut cependant pas ferrer trop fort, de crainte que l'eau n'emporte des matières étrangères : mais , lorfqu'elle a coulé en entier , on ferre bien le fac, & la partie tordue eft paffée en- fuite entre les dents du chadis. Alors on prend une forte planche lon- gue de cinq ou fix pieds ; on en met une extrémité dans l'entaille du tronc, on la fixe, par le moyen de morceaux de bois ou cales, à la hauteur qu'on juge nécelîaire ; on laifle pofer la planche fur le fac , & on charge peu à peu l'autre extrémité de cette planche avec des pierres jufqu'à ce que tout foit pafTé. L'auge étant un peu inclinée, la réline y coule , & tombe dans un vaiffeau placé au-deflous du bout le plus bas Quand le tout eft palTé , on ôte l'apateil, on prend les co- peaux qui font dans le fac, & le peu de réfine qu'il contient encore. On détache aufli avec une cuillère de fer celle qui s'eft atachée à l'auge Se au chaflis, tandis qu'elle eft encore chaude, on la met dans la tone où elle fe met en mafle, & on jette l'eau noire qui fumage. Si on reçoit la réline dans les vailfeaux même où on veut la conferver, on peut la vendre aullîtôt. Tandis qu'une partie de la réline eft à la prede, on en met d'au- tre dans le chaudron , & on continue de cette manière , jufqu'à ce que toute la récolte foit préparée. La matière ainfi afinée eft blanche, jaune ou brune. Les morceaux d'écorce reftés dans le fac font em- ployés à faire du noir de fumée. On couftruit pour cette opération des fourneaux de différente ftruéture , parmi lefquels le fuivant a paru le plus comode. Le point principal eft que la fumée ne s'enflame point, & que l'endroit où elle palîe ait un courant d'air très-doux. Le fourneau eft compofé d'un foyer , d'un canal pour la fumée , 8c de la chambre où on la recueille. Le foyer a environ deux pieds de Iii ij 43<5 MÉMOIRES ABRÉGÉS large , fur deux de hauteur, Se quatre de long. Le canal de la fartée eft^prefque horifontal , un peu plus élevé près du foyer que vers la chambre. 11 a un pied Se demi de large , deux pieds de haut , & de feize à dix-fepe pieds de longueur. La chambre eft un quarré d'envi- ron rreize pieds fur neuf à dix pieds de haut. Les murs peuvent être en pierre Se en bois, enduits intérieurement d'argile. On y perce une porte auprès du canal de la fumée. Le plafond a une ouverture d'en- viron Tept pieds quarrés, à laquelle on cloue en dehors un fac , ou grande chauffe de laine grofliere & très claire. Les mailles peuvent avoir une demi-ligne d'ouverture. Le fond du fac, qui eft en dehors à la partie fupérieure, eft ataché fur un bâton, Se a trois pieds de longueur, il faut lui biffer un peu de jeu, Se ne pas le tendre tellement qu'il ne pùifle fe tendre encore davantage. On entoure tout cet apareil d'un autre bâtiment , afin de le mettre à l'abri du vent. Les copeaux coupés en petits morceaux font mis dans le foyer a la quantité de cinq ou fix kanes , par de petites ouvertures que l'on y pratique. Le feu y prend d'abord très lentement ; mais quand le boi3 s'alume bien, quoiqu'on n'y voie encore que peu de ffame, il faut doner quelques petits coups fur le fac avec un bâton, pour le faire s'élever Se s'étendre. Lorfque le bois eft confumé , on retire la braife avec un crochet de fer, on met d'autres copeaux, Se l'on frape encore fur le fac, foit afin qu'il s'étende Se que l'air y patte, foit pour que la fumée qui s'y atache , tombe dans la chambre , Se n'en bouche pas les mailles. Lorfque le feu eft bien alumé, il ne faut battre le fac ni trop fouvent ni trop ; parce qu'alors le courant devenant trop rapide porteroit les étinceles jufques dans la chambre. 11 ne faut pas que le fourneau foit alumé par un grand vent, ni que le vent foufle par la porte fur les ouvertures du fourneau. Pendant l'opération la porte de la chambre fera fermée , Se on ne la continuera pas pendant plus de huit ou dix heures , afin de ne pas trop chauffer le fourneau Se de raflembler mieux la fumée. On peut comencer le matin , celTer le foir , & raffembler chaque troifieme jour le noir de fumée qui s'eft depofé dans le canal Se dans la chambre. On en retire plus ou moins , fui- vant que les copeaux contienenr plus de réfine, Se qu'on a conduit lo- pération avec plus de précaution. Le meilleur & le plus fin eft celui qui s'atache au fac : on l'emploie à peindre Se relier : celui des murs lert aux cordomeis. Ce noir eft mis en des vaiffeaux de différentes grandeurs. Les plus grands font des barils de trente pouces de haut fur quatre de diamètre, & les plus petits de neuf pouces fur un & demi : on en fait aufîi des boites, qui ne conrienent qu'un tiers des plus pe- tits barils. Le noir eft foulé dans les plus grands. AUxand. Funk. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. <*< Dijldation de la poix dans la Botnie orientale, (a) JL.es pins & les fapins abondent en fuc réfineux , mais fur- tout les pins : le bois de fapin eft léger , celui de pin au contraire eft fi pe- fant qu'il va au fond de l'eau. Cependant il fort de l'écorce dir fapin une plus grande quantité de réfine; le pin en done peu, à moins qu'on ne l'écorce. Le fapin mis au feu ne rend pas comme le pin une poix fluide : celle qu'il donc eft feche , Se friable -y on ne tire la poix que du pin. La diltillation de la poix ne fe faifoit pas autrefois, comme au- jourd'hui, dans la Botnie orientale. On ne pratiquoit point de canal au fond de la folTe pour l'écoulement de la matière : on y adaptok un grand vafe, où l'on y faifoit une forte plus petite, dans laquelle partoit la poix. On préparoit aulli le bois différemment. On n'écorçoic point alors les troncs des arbres : on en ptenoit feulement les racines, Se les fomités arides , Se tfès grades ; on les coupoit d'environ deux pieds de longueur; on îes atachoit en faifeeaux avec de l'ofier ; Se pour en tirer la réfine, on ne les mettoit pas dans la forte oblique- ment comme aujourdhui, mais perpendiculairement. Enfin l'art fe pet feétiona ; les troncs furent dépouillés de leur écorce, tels que ceux qui forment auioutd'hui tout le bûcher de la forte. Vers le milieu de mai , lorlque la tetre eft enfemencée , les payfans vont à la forêt dépouiller les pins. Le ptintemps eft la faifon la plus propre à ce ttavail : les autres travaux de la campagne ceflent alors ; îes arbres font pleins de fuc ; l'aubier eft tendre ; l'écorce quitte aifé- ment le bois. La réfine attirée bientôt par le foleil de l'été coule en abondance; elle couvre avant l'automne Se l'hivet la partie dépouillée, & la garantit du froid. On fait fur-tout ce ttavail dans la nouvelle lune, lorfque le vent du midi foufle , Se que le ciel eft ferein : les payfans dilenr avoir éprouvé q„"ils ont alots plus de fuccès , Se que le pin donne plus de réline que lorfquils l'écorcent dans un autre temps & pat un autre vent. Ils prétendent même que les pins écorcés au dernier quartier de la lune, Se par le vent du nord, fe deflechent en entier. Ils écorcent les arbres avec une doloire ou une faux emmanchée par les deux extrémités, Se le dépouillent ordinairement jusqu'où un homme peut atteindre. Quelques-uns cependant ne les dépouillent d'a- bord que de deux pieds près de la racine : d'auttes lairtent au con- traire deux pieds d'écorce entre la racine , &: la partie qu'ils dépouil- lent. Mais de quelque manière que fe farte la décortication , le fen- timent des plus habiles eft qu'on ne doit pas toucher à l'aubier. Ils lairtent toujours le long du tronc vers le nord un rayon d'écorce. Quoi- qu'ils préfèrent les pins qui croirfent dans les fables Se les lieux aii- (a) Cette pièce ne fait point p.irtie des mémoires de l'académie ; mais comme elle a un très grand raport au mémoire précédent , j'ai cru qu'il ne fctoit pas iuuulc de la donner ici par extrait, (r; 43fr MÉMOIRES ABRÉGÉS des, parce que ceux-là font les plus gras, ils dépouillent indiftincTe- ment touts ceux qu'Us trouvent , même dans les lieux bas c\: maréca- geux. Ils épargnent cependant les plus jeunes, afin qu'ils rhuriffenr , & ceux qui étant plus grands & plus gros peuvent être employés plus utilement. Plus on laifTe long- temps l'arbre fans écorce , plus on croit qu'il devient gras. On ne le coupe jamais avant la rroifieme ou la qua- trième anée. Après la faint Michel , lorfque les terres font labourées , & les nombreux marécages de la Botnie tellement glacés qu'on lespafie librement , les payfans vont couper les pins. Les ouvriers de la forêt noire ne dépouillent pas entièrement les pins. Us y font des entailles de trois doigts de large , entre lef- quelles ils biffent partout une palme d'écorce. Lorfqu'après deux ou trois ans, la réfine a couvert les parties mifes à nud, ils re- cueillent la réfine , &c confervent les arbres pour en extraire d'autres fucs. Les Botniens , moins économes , coupent les pins : cependant on a éprouvé , dans leur pays même , qu'un pin écorcé auquel on fuf- pend un vafe , y répand , dans l'efpace d'un an , quatre ou cinq livres de réfine. Quelques - uns recueillent celle qui a féché fur la furface de l'arbre , & la vendent à des marchands qui l'ayant fait fondre au feu, l'emploient fur -tout à enduire les mâts des vaiffeaux. Les Botniens coupent le pin par la racine, Se en retranchent le fommet , de forte qu'il ne refte du tronc qu'environ huit pieds. La plupart emploient le refte de l'arbre aux ufages domeftiques , afin d'épargner la forêt j mais ce n'eft que lorfqu'ils en font voifins , ôc qu'ils ont peu de bois. Dans les forêts éloignées de leur demeure , ils laifTent ces têtes d'arbres , & entaffent les troncs réfineux , qu'ils font, en hiver, lorfqu'il eft temps, traîner aux ufines par des che- vaux. Vers la fin de décembre ils fendent ces bois & les placent en cercle dans la foffe. Ils font cette opération par un froid violenr , parce que le bois eft plutôt fendu. Deux ouvriers fendent un feul tronc , le partagent en deux , enfuite en quatre, & s'il eft gros, en huit par- ties. On en fait un bûcher affez ferré &c incliné , afin que l'eau de la pluie s'écoule ; haur de fept pieds d'un côté , &c de neuf de l'autre côté. Ce qu'ils noment une bralTe de pin réfineux à la hauteur qui vient d'être dite , fk cinq ou fix pieds de largeur. Ce bois refte ainfi entaffé jufqu'au milieu du mois de juin , temps auquel on diftile la poix. Quant à la fituation de la fofTe , on choifit fut le bord d'une rivière un Heu élevé , de crainte que l'eau fejournanr au fond n'empêche l'ut tion. La terre légère eft préférable; on évite avec foin l'argile & le fable. Quoique le feu durciffe l'argile, & la rende plus tenace, elle contient beaucoup d'humide : la chaleur la fend , & en fait élever des vapeurs qui nuiroient à l'opération. Le fol de gravier eft trop poreux j cependant , lorfque les payfans ne trouvent point d'autre ter- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 439 rein , Us font leurs fortes dans l'argile Se dans le gravier , en y mê- lant de la terre en poulliere , dont ils recouvrent tout l'intérieur de la folTe. Quelques-uns, ne trouvant pas de colines propres à leur opération, conftruifent dans les forêts, loin des habitations, des ef- peces de fourneaux. Ils entourent le cerrein qu'ils ont choifi de bois inclinés, joints enfemble; eufuue ils creufent le fond avec le hoyau, & revêtent tout l'intérieur d'un mélange d'argile Se de terre légère. Ils mefurent d'abord le terrein avec un bâton en fens croifés, pour déterminer la circonférence par plufieurs points ; ou, plantant un pin au milieu, ils y atachent une perche par un bout, Se de l'autre ils décrivent un cercle d'une grandeur proportionée à la quantité de bois que le "fourneau doit contenir. Enfuit* ils plantent des pieus à la circonférence , Se creufent le fond de forte que le fourneau plus large en haut, aille en rétrécilfanr jufqu'au fond, & repréfente un cône ren- verfé. Ces fourneaux de fotêt ne différent donc des folles domelliques, qu'en ce que leurs parois font formés par des pieus , & que leur fond ell le terrein même, au lieu que le terrein feul forme les parois & le fond des foires. 11 faut en excepter un côté , dont une partie eft conf- truite avec des pieus. C'eft la partie où eft le canal ; on y fait un peu plus bas que le fond de la folle , une ouverture qu'on nomme poitrine de iafoffe. On place au fond même, Si avec inclinaifon , un bois creufé, ou une écorce de fapin, apliquée avec foin à la terre de tours les côtés, afin que la poix ne pénètre pas la terre, Se ne s'y mêle pas. Ce bois creux ou écorce eft nommé vaj'e Je la foffe. On adapte au vafe un tuyau femblable à lin fiphon : on l'enterre en lui donant la même inclinaifon qu'au vafe, Se on en proportione la grandeur à celie de la folle , cV à la quantité de bois. Pour une fofTe qui tient quarante brades, il faut un tuyau de deux pieds de circonférence , & d'environ huit pieds de longueur. Il eft placé par un bout dans la poitrine de la folle-, fous l'autte on enterre une grande cuve qui contient de huit à douze tones. La même folTe fert touts les ans; il ne faut qu'en ôter les feories Se les charbons , & nétoyet le fond , le vafe , Se le tuyau : alors les payfans chargent la folTe , en garnilTant le fond avec de l'écorce de pin , dont ils tournent l'intérieur vers le bois réfineux , Se plaçant en- fuite le bois. -Il faut autant d'ouvriers que la folle contient de brafles. Les enfants taillent le bois, parce qu'il doit diminuer peu à peu de longueur, afin que le bûcher foit convexe par dellus. Les vieillards & le<; plus habiles le placent horifontalement , en l'inclinant un peu vers le centre. Afin de mieux indiquer le centre , on y place une per- che perpendiculaire , îs: on melure à lentour un efpace proportione au bois que l'on a. On détermine fuivant la quantité de ce bois le premier rayon Se la première couche. On forme enluite de nouvelles couches, mais de forte Qu'elles confervent leur inclinaifon vers le centre , & que le bûcher s'arondilfe. Tandis qu'on ai-ange ces bois , quelques-uns les pouifent cV: les prelkn: avec de grandes m if-s, afin qu'ils foient bien ferrés, Se qu'il ne refte entre eux aucun vuide, lut- 44© MÉMOIRES ABRÉGÉS tout vers le centre. On tourne en deflous les parties fans écorce, & on doue au bûcher une figure hémisférique , ni trop inclinée ni trop plane; mais relie qu'on puifle marcher à l'aife au fommer , & que la terre fabloneufe avec laquelle on le couvre, puilfe ne pas tomber. Afin qu'il ne refte pas de vuide autour de la perche élevée au centre, on y introduit tout autour des copeaux de bois réfineux. Enfuite on couvre le bûcher de gafons difpofés corne les ardoifes d'un toit , & on met fous les gafons du politric, de la paille, ou du foin. On cou- vre fur-tout de paille de l'épaifTeur d'un demi-pied la partie voifine du centre. On remet par deflus un demi- pied de tetre ; puis on com- prime 8< l'on foule le tout foigneufement avec les pieds. Tout autour, près de la terre , on lailfe découvert un efpace d'environ dix pouces. Enfuite par un temps calme, & ordinairement le foir ou de nuit , on met le feu au bûcher en plufieurs endroits avec des copeaux de fapin. S'il eft befoin de lumières & d'expérience, pour bien placer dans la folle le bois réfineux , il ne faut pas moins de prudence &c de vi- gilance pour la diftilation de la poix. C'eft une opération chimique, une vraie diftilation per dejeenjum. La poix liquide eft meilleure ôc plus abondante, lorfqu'elle eft exprimée par la chaleur concentrée , & non pas à feu ouvert. Ce font donc les vieillards expérimentés qui di- rigent l'opérarion , les uns veillent le jour , les autres la nuit. On lailfe brûler librement l'efpace laille découvett à la circonfé- rence , jufqu'à ce que les fommités des bois foient converties en charbon ; alors on couvre de gafon cette ouvetture , & on lailfe pen- dant trois ou quatre jours la foire entièrement fermée par le haut, faifant ça & là près de la terre des regiftres ou foupiraux. Plus le bûcher eft couvert avec foin , & brûle lentement , plus l'opé- ration a de fuccès : ainfi dès que la flame perce , on l'étoufe. Les ouvriers réprimenr la force du feu, en comprimant la tet te avec une efpece de harpon de bois : ils le roulent fur les crevalfes , & ferment à l'irritant le partage aux fiâmes. Souvent ils montent fur le bûcher même avec une intrépidité linguliere, &c fpulent la terre avec les pieds. Ils mettent de nouvelle terre & de nouveau gafon aux en- droits où cette adition eft nécelTaire : ils ont auffi près d'eux des vafes pleins d'eau pour apaifer le feu, & prenent garde fur-tout à ce qu'il ne forte pas par le centre : on l'arrête alors avec peine, & fouvenc on le tente en vain. Cependant l'ouvetture du tuyau doit être fermée avec foin , pour empêcher le feu de s'y porter. Vers la fin de l'opé- rarion , la flame s'élève de toutes parts, & l'on n'a pour lors déten- tion qu'à la répandre également. S'il ne foufle qu'un vent doux, il eft. facile de ralentir le feu ; mais par une tempête , il faut bien du foin & de la vigilance pour empêcher le tout d'être en cendres en peu d'inftants. # — Lorfque ce bûcher a brûlé un jour . on ouvre un tiers du bout du tuyau, & la poix comcnxe à couler. 11 fort de l'eau enfuite une poix ' épaiife^ DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 441 cpaifle, blanchâtre, gtainée ., qu'Us noment rot tiara , & oui eft propre fur- tout à faire la poix feche. Elle eft fuivie par la poix liquide or- dinaire; qui, durant les premier: jours, coule abondament , 6V di- minue enfuite peu à peu. Si on n'a eu pendant l'opération ni grand venr ni pluie, chaque br..lfe de bois ré'-.ieux done quelquefois quatre tones de poix. Mais corne elle contient toujours beaucoup d'eau qu'il faut en féparer , on ne peut compter par chaque braffe que deux de tout au plus trois tones de vraie poix , pourvu toutefois que le bois foit gtas. Lorfqu'il eft maigre , chaque bralfe done à peine une tone. S'il pleut pendant la diftilation , il fe mêle à la poix beaucoup d'eau, qu'on en fépare enfuite dificilement. La durée de l'opération eft ordinairement d'une femaine. Lotfque la poix ceffe de couler, on éteint le feu avec de l'eau, ou on l'étoufe avec des gafons, & les charbons reftés dans la folTe fe vendent aux artifans. Les frais d'une tone de poix rendue au marché peuvent être de dix à douze dalers monoie de cuivre, (a) ou environ cinq livres de France. On diftile chaque anée, dans la Botnie orientale, depuis foixante jufqu'à quatre- vingt mille tones de poix liquide. On a inventé un fourneau pour diftiler la poix. On le conftruit avec les briques les mieux cuites, afin qu'il puilte réfifter à la violence du feu. La forme en eft oblongue quadrangulaire; la largeur , de rrois pieds & demi; la longueur, de neuf pieds; la hauteur, de fix pieds; le côté pofterieur a quinze pouces de plus en élévation , parce que le fond eft un plan incliné. Ce fourneau eft divifé en deux parties par une cloifon. L'une eft le foyer où l'on met du bois fur les fers qui la traverfent : on y en met peu à peu , jufqu'à ce que le fourneau foit alFez chaud , & pour lors on l'entretient au même degré de chaleur. On remplit l'autre partie de bois réfineux, longs d'une coudée, 5c placés perpendiculairement. Quant aux racines des pins, on les em- ploie par fuplément, fur-tout dans la voûte. Ce fourneau a un toit voûté, autour duquel eft conduite la fumée qui fort par la cheminée. Au côté pofterieur de la partie qui contient le bois réfineux , eft adapte un tuyau de fer qui entre par fon extrémité extérieure dans un tuyau de bois, fous lequel eft le vafe qui "reçoit la poix. Tout étant pré- paré, on ferme la bouche du fourneau par un mur épais de dix pouces, & l'on y conferve un degré de chaleur égal , jufqu'à ce que toute la poix foit coulée. Alots on bouche le tuyau de fer , & peu à peu toutes les ouvertures. On ouvre le fourneau , quand il eft froid , &: on eu tire les charbons. Eric. Juvdius, ( a ) Le daler contient trente-deux zies; l'sre eft à peu près un liard de Fran- ce. (O Coîl.acad. parc, étrang. tom.XI. K k le 44^ MÉMOIRES ABRÉGÉS o, Moyens de détruire ou chajjer les punaifes. 'm a elîiyé inutilement de cha(fer les punaifes par l'odeur de la coriandre Si du romarin. Un mélange de fa von , d'huile d olive , de térébentine , Si de mercure, l'arfenic,le mercure fublimé, peuvent, il eft vrai, les tuer; mais ces fubftances lailfent une odeur rebutante, mal faine, dangereufe dans les chambres chaudes. Quelques ptrfones ont employé le camfre diffous dans l'efprit de térébentine Se dans de forte eau de vie : cette dilfolution a quelque effet pour peu de temps. L'huile de fuie, l'huile de poix, chalTént cet infecte en laiflant une odeur plus infuportable que l'infecte même. Le meilleur des moyens employés jufqu'à préfent eft la fumée du foutre ; mais il faut que la chambre en foit remplie , & cette fumée altère la couleur de toutes les étofes. On s'eft alïuré que la liqueur fuivante futît pour les tuer prompte- menc 8c pour les détruite. Prenez de fel ammoniac une livre , d'alcali ou potaffe une livre & demie, de chaux vive une demi-livre, de ver- det quatre onces. Pulvérifez chaque fubftance à part : mêlez les promp- tement dans un grand mortier de pierre, & mettez-les dans un petit nlembic de cuivre , avec un pot de forte eau de vie. Mettez le cha- piteau ; lutez avec une vellie mouillée , que vous lierez avec du fil de voile; & diftilez doucement au bain marie. Lutez de même le récipient; tranfvafez la liqueur qui aura paffé , Si bouchez bien le vafe, après y avoir mis des criftaux de verdet bien pulvérifés , à la dofe d'une dragme par chopine. Remuez fouvent , jufqu'à ce que le verdet foit fondu : vous aurez une liqueur d'un très beau bleu. L'initrument le plus comode pour en fane ufage eft une petite fe- ringue à canule très étroite, afin qu'on puifïe l'injecter dans les plus petites fentes : elle tue l'infecte à l'inftant. Elle a aulli la propriété de relTerrer, rider, Si tuer les eufs de punaife. Le verdet Si les autres fubftances dont cette liqueur eft.compofée , pénètrent tellement le bois que lorfqu'on le coupe, il eft verd à l'intérieur. Cette liqueur n'exhale point une odeur nuilible, quoiqu elle foit défagréable, & n'en biffe aucune dans l'apartement où on en fait ufage. Ceux pour qui cette compofîtion eft trop chère, peuvent fe fervir de planches percées de trous qui ne rraverfent pas le bois de part en part, Si mettre ces planches au chevet du lit, comme on fait des paillalfons. On démina peu à peu les punaifes qui vont fe réfugier dans ces trous. Quelques pei fonts qui en ont fair ufage , prétendent que les planches de pin font préférables à celles de fapin. Autre recette. Prenez quatre onces de graine de moi elle d'inde,(i/) la plus pefante ; de mercure cofmétique, ou piécipité blanc bien dut- ciiîé, (afin qu'il n'y refte aucun acide nitteux , qui altéreroit les cou- (a) SoUnum racemofum indictun. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 443 leurs .!es étofes de laine 6r de foie) , une once; de pierre foécnlaire réduire en p 're très fine, une once Se demie. Mêlez ces fubftances , de forte qu'il en refaite une poudre également colorée , où le blanc ne perce fentiblement nulle pnrr. On répjiHra cette poudre avec une houpe ou avec un peu de coton dans les coutures des tapis, dans les plis de rideaux, & autres pièces de la tenture du lit : elle tue les punaifes & on n'y en voit plus. Les deux premières fubftancr- qui entrent dans c^-tte comppfitiea font déjà conues corne mortelles pour les infe&es. Quanc à la pierre fpéculaire , elle eft très bone contre les teignes qui détruifent les pelleteries , Se les étofes de laines. Ses petites particules ont des pointes très aiguës que l'infedte ne peut pas fuporter On en faupoudre la peau du côté du poil , & quand on veut s'en fervir , on la bat avec une baguette. /. fui. Sahlberg. Les moyens les plus vantés, Se quelquefois très cliers, de tuer Se chafler les punaifes, réunirent ratement. On a, pendant tour un été, rempli une chambre de fumée de foufre , & il s'y eft encore trouvé des punaifes. L'huile de tabac , le favon., l'agaric aux mouches , ont , pour ainlî dire, empefté la chambre, & n'ont pas eu plus de fuccès. On a efTayé le thlafpi des champs fa): on en a mis dans la chambre & dans les lits; on l'y a laifTé quelques femaines, & les punaifes ont difparu. Elles n'ont pas été tuées , mais chalfées ; on n'en a pas trouvé une feule motte. Tibunius. Recherche des mines. Lorsqu'on veut chercher des mines, il faut bien conoître non- feu- lement les roches en grande marte (grau-ften) , mais ceiles qui font répandues ça Se là dans la campagne en malles dérachées, Si qui fou- vent font d'une toute autre efpece : elles contienent quelquefois du (a) Thlafpi filiculis oibiculatis , foliis oblongis dentatis , glabiis. Thlafpi à fi- tiques aror.dies , à feuilles oilongucs , demies, iiffes. Linn. fp. pi. i. 6*6. fyftem. nat. 4; 4. dern. édit. Suéd. pcnninge-gris, Allem. pfennig kraut. Tournefort mar- que cette plante au bois de Boulogne , aux environs de Surcne , de Saint-Cloud , de Sève. Je l'ai trouvée en fleurs le \6 mai 1761, dans les champs voifins Je Vaugi- rard , du côté de Montrouge. Cette plante eft du mërr.c genre que celle qui eft plus comunc & plui conue fous le nom de raboute; ou bourfc à berger ; elle a en- viron quinze à dix huit pouces de hauteur. La tige eft droite: les feuilles, les bran- ches , les péduncules des fleurs & graines fonc alternes autour de la tige. Les bran- ches foirent des ailfclles des feuilles , & plus fouvent du haut de la tige : les feuilles n'ont point de pétiole ou de queue : elles font arondies i la pointe, & ont à l'ex- trémité qui tient à la tige deux crochets ou barbes de fer de flèche. Les goulfcs foin otbiculaires , & échancrées en cœur par le haut; la racine eft lîmple & per- pendiculaire. Ccrtc defeription peut fuffire pour la reconoître aflez facilement : li les eflai; qu'on en poura faire réunifient, il fera aifé d'en peindre le pott d'aptes la plante fraîche , avec plus d'ciaditude. Je n'ai fous les ieux que la plante feche , telle qu'elle eft dans mon herbier. ( t ) K k k ij 444 MÉMOIRES ABRÉGÉS métal, quoiqu'on ne trouve à plufieurs milles de diftance, ni métal,.' ni miner.ii femblable, Ces roches folitaires , à veines minérales , qui pefent quelquefois plufieurs miliers, ne font pas depuis l'origine delà terre à la place qu'elles ocupent : elles y ont été portées par diférents accidents. Pour peu qu'on veuille y réfléchir, on ne doutera pas que la mine dont elles ont été féparées , ne (bit aux environs. Tours les environs d'Abo, Nodendal ou Val - de - Grâce, Lundo, Masko , Noufis , Lemo , Wirmo , font d'une roche fine , également mélangée , qui rient une infinité de veines & filons de plufieurs gran- deurs, d'un fpat rougeâtre, dur, & groffier (feldfpar). Cette efpece de fpat eft répandu dans toute la roche grife. 11 eft fouvent fi dur qu'il réfifte au fer, & il fait feu avec l'acier. On trouve dans ces ro- ches de petits grenats; mais dans les veines de fpat, fur- tout vêts Abo, on voit fouvent une mine noire, riche , brillante , grofliere, qui n'eft point en veines, mais par tas. En différents endroits de cette chaîne de montagnes, & principalement fur un mont nomé Polota , voifin du péage d'Anigau près d'Abo , on trouve des roches détachées d'une efpece particulière, & d'une grandeur qui furpalTe de beaucoup les forces humaines. Elles font compofées de cette pierre qu'on nomoic autrefois en Finlande rapakivi , ou jidf-frœt flcri , & d'un fpat grolher , dur , brun , rougeâtre , mêlé d'un mica noir & gras. On détache faci- lement avec les mains de grands morceaux de cette roche , fur - tout vers le midi. La caufe principale de cette foible cohéfion eft le mé- lange inégal des ttois matières intégrantes, le fpat, le quarts, & le mica. De plus les parties falines, déliées, contenues dans le mica, font dilToutes pat la pluie, la neige, & le foleil ; & le mica noir onétueux eft moins un gluten qu'une caufe de folution. 11 eft couvert d'une pellicule de la nature du plomb, Se on le trouve parmi une mine de plomb qui facilire le grillage Si. la féparation des pirites. Cette roche réduite en gravier groflîer eft aufti fertile que la meilleure terre, Si le bled y vient très bien. On rrouve fur la paroifle de Létala plufieurs champs de cette nature. On ignoroit d'où provenoit cette roche ; lorfque , voyageant au nord- oueft d'Abo par les paroifles de Virmo Si de Létala vetsNyftad, plus on s'éloignoit d'Abo, plus on voyoit de rapakivi en pierres détachées, fur rout entre Virmo Si Létala. Enfin on trouva cette roche en grandes malles dans tout le contour entre Nyftad , Nykiikia & Létala, jufqu'à la chapelle d'Hinnerjorki. Les malles détachées s'étendent au fud- oueft. (a) Elles font plus fréquentes près de leur origine , plus rares au fin, parfemées dans un efpace d'environ quatre ou cinq milles; on n'en trouve plus ou prefque plus au nord d'Hinnerjocki , vers Eura, où fe termine la grande malle. Lorfqu'on trouve des minéraux ainfi détachés de la malTe; il faut (a) Vers le golfe de Botnie. 11 n'y a que des courants d'eau qui aient pu les dé- cacher & les {émet ainiï- ( t ) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 441 chercher , en les comparant l'un à l'autre , fuivanc quel air de vent ils ont été aportés. 11 n'eft pas le même pattout : au nord de l'Europe, ce fera le plus fouvent enrre nord oueft & nord eft. La pofition des golfes & des lacs voifins , les morceaux de pierre anguleux , plats ou ronds font juger de la diftance de la mine. On la trouve, dès qu'on a l'air de vent, fut-ce à plufieurs milles, (a) Dan. Tilas. Exploitation des mines. KJs peut divifer les mines en filons, en mines en mafTe , en mines en nid, en mines de lavage, en mines fans coupures ( rLtts werke). Les mines en filon peuvenr être fubdivifées fuivant leur direction , c'eft-à-dire fuivant l'angle qu'elles font avec l'horifon , en perpendi- culaires, obliques, & horifontales. Sous la dénomination d'obliques on comprend celles qui font avec l'horifon un angle depuis dix jufqu'à quatre-vingt degrés : la fubdivifion des horifontales comprend celles qui font avec l'horifon un angle de dix degrés & au dertous. Les mines en malfe font proprement un affcmblage ou une inter- fection de filons qui ont toutes fortes de directions : celles par nids font répandues ça & là en petits tas, fins ditection, & fans former de filon. La mine de lavage eft un minerai féparé d'une mine prin- cipale , Se emporté par lés eaux. La mine fans coupures eft com- pofée de fchift Si de couches régulières ; mais elle n'a pas corne les riions fes coupures ou féparations uniformes , ( faal band ). (b) Lorfqu'une mine en maire a la forme d'un paraboloïde dont l'origine eft à la furface , & qu'on veut l'exploiter en entier; il faut nécelfài- rement enlever un folide cilindrique de terre, dont la bafe Se la hau- teur foient égales à celles du paraboloïde. Autrement , on ne pouroit pas prévenir la chute du toit de la mine ou du terrein qui eft entre elle 8c la furface. Si on vouloir tirer la mine en creufant en delïous plufieurs voûtes; il ne feroit plus pollîble d'enlever ni la partie fupérieuie qui formeroit ces voûtes, ni les p.liers, fans que le terrein fupérieur ne tombât; ix quand même on l'enleveroit , il ne feroit pas poflible de retirer toute la mine ; ou du moins ce ne feroit qu'avec des frais qu'elle ne rem- placeroit pas. La grandeur de l'ouverture peut faire craindre que la mine ne foit trop incomodée parles eaux Supérieures; cette crainte celfera , il on fe iapelle que l'eau la plus fâcheufe dans les mines n'incomode qu'en raifon de la hauteur de l'eau voifine & de fa prellion contre les veines, & filons, par conféquent en raifon de la profondeur de la mine au- ( a ) V. KMtn Bergiau-Spitpel. (b ) Quelques minéralogiftes tels que Rofler , & autres, ont introduit dans «S divisons d autres diltinctions peu importantes. (») 4^ MEMOIRES ABRÉGÉS dellous du niveau de ces eaux, mais nulement en raifon de l'ouver- ture. C'eft ce que prouvent fufifament les eflais hidroftatiques & l'ex- périence. Si la mine fe termine inférieurement , corne elle le fait fupétieu- remenr , le rt avail peut être continué corne il a été comencé ; ou l'on pouroit fuivre exactement les deux branches de la parabole pmfqu'il n'y a plus aucun terrein fnpérieut dont on puifte craindre la chùre; mais il faut que les eaux dont la hauteur croît i mefure que l'on s'enfonce , permettent le ttavail. Quoique la mine deviene plus étroite vers fon fond qu'à la fuperficie , il ne s'enfuit pas qu'elle foit inondée nécefTairement : li la montagne eft haute, efcarpée , pointue; on peut y ouvrir des conduits pour les eaux à une grande profondeur. Lotfqcie plulieurs riions fe tecontrent, ou coûtent parallèlement l'un à l'autre, de forte qu'ils font un gtand amas de mine qui s'enfonce perpendiculairement , il eft évident qu'il faut fuivre la mine fuivant fes trois dimenlions , & l'enlever en s'enfonçant. 11 feroit inutile de lailler ici des voûtes & piliers de la mine même, puifqu'il ne peut y avoir aucun terrein fuperieur à foutenir. Si toute la malle de la mine forme un prifme dont la bafe étroite foit au fond , Se dont les plus longs côtés forment leur angle aigu près de la futface ; il faut tirer la mine par degrés , en alant de la furface au fond, & enlevant en même temps tout le terrein qui eft perpendiculairement au-delTiis de la bafe. Lorfqu'on eft parvenu à la bafe du prifme, fi on trouve que la mine s'enfonce dans le fens con- traire, en diminuant toujours a'épaifteur , on peut alors l'enlever, en laiffant le terrein des deux côtés , a toutefois les eaux & la difpofition des lieux le permettent. Lorfqu'un filon eft peu oblique; on ne peut pas foutenir le rerrein qui charge fon côté tourné vers le jour; il faut donc nécelTairemenc l'enlever en entier , pour avoir la mine. Quant aux riions perpendicu- laires, il ne faut que la charpente nécelfaire pour foutenir les deux côtés du terrein : on la fait feulement un peu plus forte aux endroits crevaflés, où l'éboulement feroit plus à craindre. Dans les riions obli- ques , aftez éttoits pour que l'on puifle foutenir la terre par des voûtes & piliers, & s'enfoncer avec le filon, on fuit le travail comun des mines. Si on vouloir faire en ce cas des enfoncements perpendiculaires , on pouroit tomber en des erreurs de trois efpeces; faire des frais inutiles , en enlevant fans néceflité beaucoup de terrein ; ouvrir le pafïage à une grande quantité d'eaux; perdre le filon. Il feroit aufil trop difpendieux d'enlever tout le prifme de terre qui dérobe la mine au jour : il faut donc néceftairement recourir alors à la métode ordi- naire. Dans cette efpece de travail ., il n'eft pas néceflaite que les puits pour tirer l'eau & la mine foient perpendiculaires : on la tire aulîi facilement par ceux qui fuivent la pente du filon. L'expérience a dé- montré qu'il n'eft pas plus dificile de tiicr un fardeau fur un plan incliné , que de l'élever perpendiculairement : les fxouements font di- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 447 minués par des roues, ou par des rouleaux pofés fur des planches. Si la mine eft enfoncée parcout loin de la furface ; de quelque na- rure qu'elle foit ; en maffe , ou en filons ; il ne faut ouvrir que les puits abfolumenc nécelfaires pour le tirage de la mine Se des eaux , ou pour le renouvellemenr de l'air ; autrement , les frais ne feroient pas payés. Alors on prévient la chute des terres en faifant des excavations paraboloïdes dont on foutient les voûtes avec des piliers. Ces réflexions fur le travail des mines peuvent contribuer à prouver que cet art a aufli des principes fur lefquels on peut fonder des mé- todes fures & générales. G. Brand. De l'interruption des filons , fur-tout dans les mines d'or. .Lorsqu'un filon eft interrompu perpendiculairement, la difpofl- tion du terrein à la furface peut taire découvrir la (îtuation de la par- tie perdue, relativement à celle qui eft exploitée: une pareille inter- ruption ne peut pas être arivée, fans que tout le terrein ait éprouvé un changement fenfible à la furface. Si le terrein eft plus bas, s'il eft afailfé du côté de l'interruption, il faut chercher le filon perdu, en s'enfonçant; & lî au contraire le côté du filon perdu eft plus élevé, il faut le chercher en hauteur. Si la coupure du filon eft oblique; la règle précédente peut encore fervir de guide; mais elle n'eft point certaine : il vaut mieux fe régler alors fur la traînée du bout du filon. Quand une coupure oblique inté- rompt une veine de quarrs ; il y a toujours une partie de la gangue qui file & fait une traînée fuivant la direction de la coupure : en la fuivant on retrouve certainement le filon perdu. Les traînées peuvent être plus ou moins aparentes ; mais un examen atentif les découvre toujours, quand la coupure eft oblique : elles ont beaucoup de raporc avec ce qui s'obferve dans les coupures ou dérangements des lits de charbon de terre. And. Svaë. Les filons des mines de Raeros ne font avec l'horifon qu'un angle de fix ou huit degrés, & font intérompus par de fréquentes coupures obli- ques : cette difpolïtion n'empêche point que les règles précédentes n'y aient lieu. Cependant les mineurs en fuivent une autre. Lorfqu'une coupure oblique intérompt un filon honfontal ; il faut, dik-nt-ils, chercher la partie perdue fuivant la direction de la coupe , & non pas au contraire; c'eft-à dire fuivre le côté de l'angle obtus que la coupure fait avec le defliis ou le deflous du filon , & non pas le côte de i'angle aigu. Il pàroît que ces interruptions fe font faites, lorfque les matières encore molles ont comencé à fe deffécher. Alors , elles fe lonr ren- dues, crevées, féparées ; les plus grandes parties e font afaiffées du côte de la moindre réfiftunce , plutôt vers les vallées que vers les mon- 44S MÉMOIRES ABRÉGÉS tagnes ; c'eft ce que prouvent fufifament l'abaiirement du terrein , du côté du filon perdu , & les traînées de la gangue , qui anoncent clai- rement une matière molle. D. Tilas. La règle fuivie pat les mineuts de Rsetos peut convenir parfaite- ment aux mines de cet endroit, Se de tout autre ou l'expérience en aura conftaté la bonté. Mais , fi l'on confidere les changements arivés à la furface du globe par des chûtes de terrein ou des afaiffements qui peuvent s'être faits dans touts les fens, on penfera fans doute que la natute s'eft éloignée fouvent de cette règle. And. Swab. De la fonte des mines. X endant la fufion , les angles du fourneau fe rempliffent de feo- ries , &c de parties détachées d«s parois du mur; de forte que le fourneau même prend une forme ronde , & la fufion ne fe fait bien qu'alors. Ainfi , la chaleur exerce fa principale force darts les angles contre le mur & les feories, & s'y répand & s'y perd. On peut en conclure que la forme ronde eft: préférable à la forme quarée pour les fourneaux de fufion. Les objets principaux de cette opération font la féparation exacte des feones, celle du métal fans qu'il foit brûlé, & l'épargne du char- bon : tout cela s'obtient plus facilement dans les fourneaux ronds. Les feories n'y trouvant aucun angle pour fe retirer, s'atacher, & fe fouf- traire au mouvement du feu, font plutôt féparées du métal, qui, dès qu'il eft fondu devant la tuyère fe précipite dans le foyet dont la forme doit être ronde : les métaux fondus , de même que touts^ les fluides , affectent cette forme : de plus , toutes les patties de la malle fondue fe raffemblent plus patfaitement , éprouvent un feu égal , & ne vont pas dans les angles perdre leur fluidité avec leur chaleur. Le troifieme objet eft une conféquence des deux auttes. Dès que la cha- leur du charbon ne trouve point d'angles pour s'y étendre, & fe dif- fiper , elle agit toute entière fur le métal , &c une moindre quantité de chatbon peut avoir plus d'effet dans le fourneau rond que dans le quaré. Dans les fonderies de fer, on fait ordinairement deux places de gtillage quatées & enfoncées en terre , auprès de chaque fourneau de fufion, ou fi les circonftances l'exigent, loin de ce fourneau. 11 fetoit plus avantageux de confttuire un fourneau de grillage, au - deffus de la furface , dans un terrein fabloneux , argileux , pierreux , ou fur un fond de rocher. On y emploieroit de boue roche grife, fixe au feu, corne dans les autres fonderies. Le fourneau pouroit avoir environ quatre pieds de hauteur ; fes murs épais par le bas de dix-huit à vingt- quatre pouces, & par le haut de trois ou quatre pieds, de forte que les patois fuffent perpendiculaires. On doneroit au diamètre une fois autant de longueur qu'au bois de grillage. 11 fetoit pratiqué dans le mur j DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 449 mur , pour p.i(Ter le bois une ouverture large de trois pieds & demi , qui feroit murée pend.int le grillage. On ouvriroic dans le mur, près de la terre , à dittances égales les unes des autres , fix ou fept petits regiftrcs que l'on pouroit ouvrir Se fermer à volonté. Entre ces ouver- tures , on pouroit placer des contreforts ou piliers de roche grife , proportionés à la grandeur Se au travail du fourneau. Le bois y doit être mis à proportion de la quantité île mine que l'on veur griller. On le rangera en rayons , mettant le plus petit bout vers le centre , Se laifTant au milieu an petit efpace pour allumer ce bois. Lorfqu'il n'y aura plus de mine à introduire par la grande ouverture pratiquée dans le mur, on poura lever toute la mafïe de mine à la fois avec un cric fimple , ou un autre machine femblable. Dans ce fourneau, le feu agiroit fur toutes les parties plus également que dans les fourneaux quarés, fur- tout par le moyen des regiftrcs , en les ouvrant ou fermant à propos : ce moyen n'eft pas praticable dans les fourneaux enterrés , fujets d'ail- leurs à une humidité fouvent très préjudiciable que ni le travail ni la dépenfe ne peuvent détruire, Se qu'on éviteroit par la conftru&ion ptopofée. Dans ces grillages enterrés les murs font froids, le tetrein humide, le fourneau s'échaufe lentement , inégalement ; on perd du bois & du temps. Il faut fouvent griller une féconde fois une partie de la mine qui refte ctue furcour dans les angles. Tous ces inconvénienrs n'exiflent point dans la forme ronde. S'il eft trop difficile d'élever toute la charge du fourneau avec un cran, lorfqu'il eft au delTiis du rez-de-chauiïee ; ou poura l'entetrer en l'enrourant d'un grand folle, tant pour l'écoulement des eaux que pour l'établilTement &: Puiàge des regiitres. Plulîeurs fourneaux de grillage feroienr plus avantageux qu'un feul qui les égaleroit tous enfemble en grandeur , parce qu'il eft plus facile de régler la chaleur dans les petits fourneaux , & d'y économifer le bois: il vaut mieux au (fi que la couche de mine à griller foie plus étendue , plus large , Se moins épailTb : le feu la pénètre plus facilement, plus également , & l'opération s'achève avec moins de bois. On peut employer aulfi les fourneaux ronds ou ovales dans les forges pour avoir un meilleur fer , épargner le remps , le bois , & plulîeurs aurres inconvénients des fourneaux quarés L'épreuve en a été faite avec le plus grand fuccès en diférentes (orges de Suéde. Au lieu des murs quarés qui étoient auttefois en ufage , le foyer eft coulé en demie élipfe , dont les axes font entre eux à peu près corne 1 i à 9 : on lui done la hauteur ordinaire excepté dans les petits fourneaux , où elle doit être moindre , Se le tuyau eft placé un peu plus en arrière qu'en devanr. Quant aux métaux dont l'armage demande plufieurs fulîons , il fe- roit avantageux de leur confetver la chaleur qu'ils ont à la première fonte, ou même au premier travail de la mine, & d'éviter l'incon- . vénier.t de les laiiTer refroidir plulîeurs fois , pour les refondre enfuite , opération qui confome beaucoup d; charbon & de temps. Dans cette vue , on pouroit conftruire le fourneau de fulîon Se le martinet , de forte que le fer crud coulât immédiatement de l'an à l'autre. Cet ét*- Coll, ucad.part. ttrang. tom. Kl. L 1 1 4^o MÉMOIRES ABRÉGÉS blilTément a quelques difficultés. -On objecte qu'il coule plus de fer par la percée que le martinet n'en peut travailler, que le fourneau ne fîiporteroit point de fi près les coups de martinet : mais ces difficultés ne l'ont utilement invincibles. Lorfqu'on établit une forge de la nouvelle invention , on peut toujours choifir l'emplacement , de forte que le fourneau foit aiïez élevé pour que la fonte coule au martinet , i< ce- pendant qu'il en foit auffi loin qu'il eft néceflaire : le fer conferve long- temps fa chaleur & fa fluidité. La percée peut être ouverte plus fouvenc qu'on n'a coutume de le faire : le fourneau peut être plus petit & pro- portioné à l'ouvrage que le martinet peut faire. Un terrein élevé &C ferme , fur tout un fond de rocher , garantiroit fufifament le fourneau de l'ébranlement caufé par le martinet. On épargneroit auffi du bois, du charbon; ou fi quelque circonftance réduifoit cette épargne à peu de chofe, au moins on épargneroit ce tranfport du fer de fonte. On pouroit auffi voûter les fourneaux de grandeur médiocre , pour en augmenter la chaleur. Ceci devroit également être pratiqué dans les fonderies de, cuivre; le cuivre pouroit couler imédiatement du fourneau de fonte dans celui d'ahnage ; ce qui épatgneroit les frais du fécond chaufage. La feule dificulté qu'on y peut trouver eft le pefage du cuivre qui fe fait or- dinairement en cuivre noir. Dans les ancienes fonderies , où l'on ralTemble un grand nombre de fcories des martinets , on les fondroit avec- avantage dans un petit four- neau difpofé de la forte : elles y couleroient facilement , & doneroient , finon le meilleur acier, dumoins le meilleur fer. Sven Kinman. EJfai d'une mine, de cuivre tenant ^inc. VjEtï mine eft une blende brillante, à taches bleu-clair, grife , vi- treufe , entre deux filons de talc , dans une gangue calcaire , rougeâtre : elle tient du zinc. Après le grillage , on en fondit un quintal & demi, poids d'elTai , avec un quintal de cuivre , & la poudre de charbon né- celTaire, fuivant le procédé docimaftique ordinaire. Le cuivre ajouté de- vint un laiton jaune-clair , & reçut une augmentation de poids de i ${ par cent. Plufieurs eiTais ont prouvé que cette blende contient de huit à douze par cent de cuivre brut. Lorfque l'on fut certain qu'elle contenoit du zinc , on voulut effayer d'en tirer du laiton fans addition de cuivre. Un quintal pnlvétifé mis au grillage, & retiré après trois heures d'un feu gradué, avoit aquis en poids trois par cent. Il fut remis au fourneau, & calciné encore cinq heures en augmentant toujours le feu. Dans le premier grillage , il dona au comencement une forte odeur d'acide fulfureux : au fécond , cete odeur fut à peine fenfible, & nule après trois heures de calcination. Après ce grillage , la mine ne pefoit plus que 90. La couleur en étoit brune, un peu jaunâtre, fans doute caufée par le cuivre, qui rend DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4^1 !a mine grillée d'autant plus noirâtre qu'elle en contient davantage : l#s autres mines de zinc & de calamine devienent ordinairement jaune-clair à la calcination. -La mine grillée fut mife dans un creufet de grandeur convenable avec deux quintaux de flux noir, 8t un demi quintal de charbon pilé ; le tout recouvert de fel marin , & un fécond creufet luté par-deflus. Cet apareil fut expofé pendant douze minutes au fourneau de fulion , & laiffé enfuite refroidir. On trouva au fond du creufet un régule pe- fant dix- neuf livres. Il avoit prefque la couleur Se la nature du laiton ordinaire. 11 étoit feulement un peu plus clair , Se moins malléable. Cette expérience a toujours réuili & donc au plus 19 par 100; mais fouvent moins. Cette circonftance n'a rien qui doive furprendre : l'iné- galité du produit de la même mine eft conue. Lorfqu'on a fondu la même blende avec le flux noir feul , on n'a retiré qu'un cuivre brun & aigre. Cent vingt-cinq livres concaffées & grillées au feu le plus fort, ont perdu huit livres. Le refte pulvérifé , ik calciné en remuant pendant une heure , à la chaleur convenable , eft devenu noirâtre , & du poids de 117 livres. La calcination ayant été continuée, le poids s'eft réduit à cent onze livres ; & la couleur eft devenue un peu plus claire , mais cependant beaucoup plus foncée que dans la même expérience. La même mine , calcinée dans un vaif- feau fermé , pendant quelques heures , a augmenté en poids , de fix par cent; & mife enfuite au feu convenable en un vailfeau ouvert, elle a perdu 95 par cent. Ces expériences peuvent aprendre à tirer du laiton des mines de cuivre tenant zinc fans y ajouter du cuivre. Cependant on ne peut pas encore décider s'il feroit avantageux de les traiter ainfi en grand : ce procédé renferme une dificulté qu'il ne feroit pas facile de vaincre. Pour doner au laiton fa couleur & fa malléabilité, il faut que le cuivre ait été bien ?finé; au lieu que celui qu'on tire de la blende imédiatement , étant compofé de cuivre noir & de zinc eft aigre & pâle. De plus , le zinc, n'étanr pas un métal fixe au feu , pouroit ne pis foutenir le feu néceflaire pour l'opération en grand , 6v s'évaporer en emportant quel- ques parties de cuivre. Cari Lcij cils. De l'ejfai des mines de cuivre ferrugineufes. Lorsqu'on traite pat le procédé docimaftique ordinaire une mine de cuivre qui contient beaucoup de fer , on n'obtient point de régule en aufli peu de temps qu'il eft neceftaire pour l'elfai ; ou l'on a un grain dé cuivre encore ferrugineux , qui , divifé en petits morceaux , eft attirable par l'aimaat. Un procédé plus exaeu de fer, fans que la couleur s'altete , Si ne colore point en jaune a chaux de fet , corne il fait la limaille de fer. Quant à l'eflai du cuivre par la calcination ou la vitrification du fer, on a obtenu par l'intetmede du borax une mine brute compofée de par- ties égales de mine Se de pirite fulrureufe pure. Cete mine grillée à feu vit, jufqu'à l'extinction delà flame du foufre, enfuite fondue avec le borax, grillée parfaitement, 6c elfayée , a doné un grain de cuivre non atirable par l'aimant. On n'a tiré par cette voie que 7 pour 100 de la même mine , qui en avoir donné 9 par le procédé précédent. Dans un des eflais fairs par le même procédé , on a retiré un grain d'onze & demi pour cent : mais il avoit une envelope femblable à celle que prend le fer, lorfqu'on y joint de la pirite fulrureufe. L'opération fut répétée en continuant plus long-temps le grillage, précaution né- celTàire pour éviter l'envelope , & l'on eut un gtain pur de neuf pour cent. G. Brand. [ De l'ufage de la pierre ollaire pour le foyer des fourneaux à fondre le plomb. ±_) ans la fonte des métaux en grand la brafque eft fujete à fe fendre fuivant les diférentes qo-lité; de mines, ou lorfque l'argile eft trop fulible. De plus, elle eft fouvenr trop ufee pat le frottement des outils. Quoiqu'on farte à préfent piufieurs l'ts de brafque dont chacun eft féché féparément , parce qu'oii a éprouvé que la furface réfifte plus long temps ; quoique ces lits fépatés foient moins fujets aux fentes &c au changement de forme : il en coure beaucoup de journées d'ouvrier, de temps , de bois ; & l'avantage qu'on en retire eft ttop difpen- dieux. La pierre ollaire eft un compofé d'argile réfraétaire , Se de mica. Il ne faut pas la confondre avec une pierre calcaire mole Se feuilletée, qu'on trouve dans la Suéde méridionale , près du village de Starbo , tk qu'on nome aulli Talgjlcn ou pierre ollaite. On a pris une vraie pierre ollaire de la grandeur du foyer, & lorfqu'on a pu l'avoir allez longue, on l'a étendue jufqu'à l'avant foyer ou fofle des feories. Elle a été taillée lille en delfus , aiguë parles côtés jufqu'à la trace du milieu, 4*6 MÉMOIRES ABRÉGÉS au milieu de laquelle on l'a lailîée aulîi épaiiïe qu'il a été poflîble : le delTbus eft refté corne il a été tiré de la càfiere. On a mis la piètre fur une couche de brafque difpofé de la manière la plus convenable a la fonte , & par-deuïis deux ou trois pouces de "brafque pour la ga- rantit de l'adtion du feu , qui pouroit la fendre. Le lit de brafque fu- périeur comuniquoit à l'avant-foyer. Quand la fuperficie de la brafque eft ataquée ; ce qui arrive ordi- nairement dans les premières vingt-quatre heures, on l'ouvre jufqu'au fond, & jufques vers le milieu de la trace , de forte qu'on peut tou- jours fans peine entretenir la pierre nette. ^ L'avantage de cet apareil conlifte dans l'égalité de pofition Si d'ele- vation à l'égard du foyer, dont l'inclinaifon par raport à la tuière eft importante, fur-tout lotfqu'il s'agit de contenir un méral aullî pénétrant & auili vorace que le plomb , qui n'eft pas sûrement retenu dans un foyet de brafque. De plus, on épargne la moitié des frais &: beaucoup ' de temps. Ceci a été exécuté aux mines d'argent de Sala avec beaucoup d'avantage. C. FrU. Cronjiedt. Conjiruclion d'un haut fourneau. Les hauts fourneaux de Berking en Roilagie ont été conftruits en maçonerie, afin qu'ils fu (Tent plus durables: cependant ils ne durent pas ordinairement un âge d'home. Il eft utile de chetcher la caufe d'un dépériffejnent fi nuifible au propriétaire , & le remède à ce mal. On emploie ordinairement du mortier de glaife Se de' fable pour le mur extérieur de roche grife ; ce qui ne le rend ni plus durable, ni fufifament garni par-de(îbus de petites piètres. Ici , corne en plulieurs autres endroits , le mur a fur fondation quarée environ trente pieds de chaque côté , réduits au couronement à vingt- deux pieds , fur vingt Se un de hauteur ; ce qui fait environ cinq pouces de talud par vingt & un pouces. Dans cete conftrudlion , le poids fupérieur porte à l'intérieur la fur- face des pierres inférieures , & les force d'éclater ou de fe jeter en dehors. La pluie a plus de prife , pour enlever peu-à-peu le mortier : enfuite elle pénétre facilement le mur , refroidit le fourneau , féjourne entre les pierres, y gèle en hiver, s'y dilate, & écatte les pierres l'une de l'autre. 11 refte au couronement moins d'efpace pour le travail des ou- vriers. La bouche du fourneau eft maçonée à l'ordinaire , toute plate par- deflou5 , établie, ainfi que la bouche pour les foufriets, fur fept maffes , ou gueufes longues depuis neuf jufqu'à feize pieds ; les quatorze malles pefent enfemble vingt- fept miliets : la plus gtande partie de ce fer crevé en peu de temps. On a tenté de les lier avec de longues barres de fer , d'un pouce &: demi à deux pouces d'équariftage ; mais le fer n'en devient que plus foible: ces battes ont à foutenir le poids du • mur , DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 457 mur, & celui de deux ou trois milliers de fer qui les entourenr. Il vaudroic mieux , en employant du fer, mettre des barres forgées un peu plates, Se pofées de champ. Lorfque les m a fie s de fer crèvent , la maçonerie fe fend , devient inégale; il s'amafïe dans les crevâmes de la brafque & de la fuie que les étincelles alument ; Se ce feu eft plus dangereux pour le toit que les ■étincelles même. La charpente de ce toit , expofce à une chaleur conti- nuelle, eft à moitié réduire en charbon. Cependant ces fourneaux de Berking font les meilleurs Se les plus chers de toute la Suéde. Pour remédier à leurs défauts, on a employé pour la fondation les plus grandes pierres ; on n'a doué à chaque côté que vingt-huit pieds, & quatorze pour l'embrafure du fourneau ou de la timpe. On a fait autour du foyer & de fo:i mur de pourtour, un conduit circulaire pour l'écoulement des eaux ; ce conduit a dix à douze pouces de pente , &: débouche du côté de la tuïère. 11 monte jufqu'au haut du mur, Se on le "remplit de gravier &: de fable. Le mur extérieur eft fait de quartiers de roche grife , les plus propres à cet ouvrage que l'on puiûe tirer fans employer le pétard : on ne met de- mortier qu'à l'exrérieur , pour empêcher la pluie de pénétrer. Les côtés n'ont qu'un pouce de pente, fur vingt Se un : ainli le cou- ronement eft réduit à vingt-fix pieds trois pouces de chaque côté. Lorfque le mur extérieur de roche grife a huit pieds de hauteur , on place d'abord, tant au-defïus de la tuïère que de l'œil, trois couples de barres de fer jointes enfemble , &: pofées de champ, portant trois pouces Se demi fur un Se demi : elles fervent de fondement Se d'apui au tuyau du fourneau. Enfuite on met dans chaque bouche , au lieu des mafTes de fer, trois arcs de voûte en charpente, difpofés en demi cercle , Si revêtus de planches : c'eft fur cete charpente que doit être confiante la voûte de chaque bouche , avec les conditions Vi- vantes. Les pieds droits ont vingt degrés de pente du dehors au dedans. En- fuite on comence d'abord à l'intérieur du fourneau , à former la voûte avec un rang de pierres auquel on done une courbure particulière , en o Servant de lailTer aux pierres une faillie pour les lier en deffous avec le refte de la voûte. Afin que les pierres voifines de la clef de ecte voûte antérieure ne cèdent pas vers l'intérieur , on place un petit arc autour du mur de pour- tour , afin qu'il n'ait pas de pouflee en dedans , Se ne porte pas fur le tuyau qui doit être feul, Se peut être enlevé, fans que l'on touche à la voûte. On confiant la voûte , du côté du tuyau, de pierres réfraélaires , afin qu'elles réfîftent à la chaleur. Delà, on la continue jufqu'au mur ex- térieur , & on la ferme avec trois diférentes clefs pouflees allez fort pour que la voûte fe derache par-tout uniformément des arcs de char- pente. Le mur de pourtour qui s'élève en même temps que le mur inférieur au- demis d'une partie de la voûte , peut d'autant moins fe jeter vers l'intérieur qu'il eft courbé lui-même en forme de voûte , Se alU-z FoiC Coll. acuJ. pj,t. cinwg. tom. XI, M m m. 4$3 MÉMOIRES ABRÉGÉS pour foutenir la poulTée du dehors nu dedans , qui fera petite , fi l'on confirme à l'ordinaire, en forme de dégrés, ou avec faillie & liaifon. De plus, le mur de rempliflage rend le pourtour de la voûte li égal , que le mur fupérieur y doit exercer une prelïion uniforme. Le tuyau du fourneau fera de grais ordinaire. Il aura vingt-cinq pieds de hauteur depuis le fond du foyer, & la forme indiquée pat la figure. On y emploira une partie de glaife fur trois parties de grais calciné cV pilé fin. On élèvera derrière le tuyau un mur d'apui de quinze pouces d'épailleur conftruit de même en grais. Enfuite on remplira de fable l'jêfpace laifTé entre le tuyau & le mur de pouttour; & on fortifiera le tuyau pat quatre petits contreforts placés chacun vers un angle. Le plancher du couronèment fera revêtu de brique, & le toit couvert de tuiles portées par un affemblage de barres de fer forgé. Cette conf- trudion rend le fourneau auflï durable qu'il eft poffible, épargne les frais des mafTes de fer employées en pure perte dans les anciens four- neaux , garantit de l'incendie, rend le fervice plus facile, & l'opération plus parfaite, (a) J. Jennings. „v„ ■ Explication des figures , planche. XZX * { Figure I. A,B, C, D,E, F, G, H. Mur extérieur fait de roche gtife* C, D. Bouche des fouflets ou de la tuïere- G , F. Bouche du fourneau , ou embrafure de la tirnpe. I , I. Mur de pourtour fait de roche grife. K, K. Tuyau du fourneau fait de grais. L , L. Conduic circulaire pour les eaux. Figure II. Profil fuivant la ligne C, D, du plan, fig. L C. Bouche du fourneau. G. Bouche de la tuïere. I , I. Mur de pourtour. K , K. Tuyau du fourneau. L , L. Conduit des eaux. M , M. Mur d'apui ou doublure du tuyau faite auffi de grais. N, N. Efpace ou canal circulaire à remplir de fable & gravier. O. Couronèment. P, Q. Afîemblage en fer pour foutenir le toit. R. Poulie pour élever la mine. S. Treuil pour élever la mine. U,U. Pièces de fer fortement maçonées, pour foutenir l'aiTemblage du toit. ( a ) II feroit à defirer que l'auteur de ce mémoire, qui peut être d'une grande utilité , l'eût rendu plus clair, en renvoyant plus Couvent à fes figures » & en eût indi- Tome XI ■ £>// ataJ- part- etrxng Pi ' JUjf ■B&utrsis t 'eue? DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4^ Nouvelle çon/lrucHon Je lavoirs des mines. JLa mine pilée eft emportée par les eaux dans les lavoirs, où elle fe dépofe fucceflivement ; mais l'eau- qui fort du dernier eft encore char- gée de minerai que l'on retrouve dans la rivière à pluf.eurs milles de l'atelier, & qui remplirait fon lit en certains endroits, fi on n'avoic le foin de le nétoyer. On perd ainfi la mine la plus fin; & la plus riche : le bocard a plus d'adtion fur la mine qui cft plus dure que fur les fubftances qui l'envelopent , &: quoique la pefanteur fpécifique en foit plus grande , elle ne fe dépofe pas facilement, fur-tout dans une eau continuellement agitée. Pour remédier à cet inconvénient , principalement aux mines d'argent de Sahla, où le terrein ne permettait pas d'établir les lavoirs ordinaires, il en a été conftruit de la manière fuivante. Un canal, a, a, conduit l'eau des bocards au milieu du premier la- voir, b, b, où fe dépofe la mine la plus groflîcre. ( Kfig. 3 & 4. Pi. XII ). ■ L'eau chargée d'une tetre plus fine s'élève uniformément, & paiïànr par-deflus les bords, b , b , qui dans cette vue doivent avoir été mis exac- tement de niveau, retombe entre les cloifons , b,b, &: c,c, Se entre par-de(Tbus c, c, d , d. Là , tandis que l'eau s'étend & s'élève, une mine plus fine fe dépofe. L'eau s'étant élevée audeflus de d , d , palte de même pardelTcus e, c ; dans le troisième lavoir, /,/, qui retient la tetre la plus année , 'elle remplit celui-ci , avec une progreflîon prefque infenlible. Lorfqu'elle a monté au-defîus du mur /,/, elle coule par les canaux g, g, qui en- tourent tout le lavoir , dans le canal de fovtie h , h. Ici le mouvement de l'eau, retatdé par les obftacles, laifTe à la ma- tière le temps de fe dépofer, & de fe divifer en trois diférerues efpeces , fnivant trois diférents degrés de finerte , au lieu qu'elle fe divife très inégalement dans les lavoirs ordinaires. Cete féparation régulière facilite, abrège le travail, & diminue le déchet. Le temps de vuider les lavoirs ne peut être déterminé que d'après la qualité de la mine , & la quantité que les bocatds peuvent en piler c-n un temps dons , lorfqu'ils font en plein travail. Lorfque le premier lavoir eft rempli jufques au quart, & les autres jufques aux cloifons par-delîbus lefquelles les eaux partent, il eft temps d'enlever la mine. Dans le même temps que l'on vuide le premier quatre fois , le fé- cond peut l'être deux , & le troifieme , une ; dans celui-ci , la vafe peut refter un an & plus. Pout la retirer, il faut cetfêr le travail du lavage , & puifer ou pomper l'eau , quand toute la mine eft bien dépofée. Du- rant le lavage, il faut prelTer la mine au fond des lavoirs, avec une grande rondelle de bois attachée par fon milieu à un manche long de que Us détails avec plus de foin. Cependant à l'aide des figures on peut en conf. truire un a peu près fcmblable aux idées de l'auteur , & «nui réunira les ptincipaus avantages cjui ctoicnc fon objet, (r) M mm i| 46o MÉMOIRES ABRÉGÉS fept à huit pieds : on la prelîe pat tout également & avec foin. Sans cette précaution elle refteroit long- temps molle , fangeufe , & hors d'état d'être maniée , fur-tout dans le dernier lavoir. On fent qu'il faut ar- rêter les eaux pendant cette opération. Outre les trois divifions de mine de fineffe diférente , chaque lavoir done deux autres fubdivifions : celle qui eft fous les cloifons ouvertes par le deffous , eft plus grotliere que celle qui fe dépofe plus loin vers les cloifons pardeffus lefquelles l'eau s'écoule. •On a raffemblé de cete manière toute l'eau que des lavoirs comuns conduifoient à une rivière, & la mine qu'on a recueillie a doné dans un an vingt marcs d'argent. Ceux-ci feront faits de la grandeur con- venable aux befoins & aux circonftances. Un fond de pavé eft préfé- rable à celui de planches , & le pourtour du dernier lavoir fera mieux en maconerie : mais le canal ou l auge qui l'environe , peut être faite en planches bien jointes, dont les bords feront mis exactement de ni- veau. Quant aux cloifons intérieures, elles feront de planches bien jointes & fortes: celles fous lefquelles paffe l'eau feront plus élevées que les intérieures. La mine dépofera d'autant mieux que les lavoirs feront plus profonds ; & on ne fera pas obligé de les vuider auflî fouvent. Ceux qui auroienc trop peu de profondeur , auroient de plus l'inconvénient d'être plus ex» pofés à la gelée. Pour les en garantir , ainfî que du mauvais effet de la pluie qui troubleroit l'eau, il faut les couvrir par un toit. On peut d'ail- leurs y faire touts les changements Se améliorations que paroîtront exiger les diférentes circonftances. La mine retenue dans le lavoir extérieur eft G mobile qu'on ne peut ni la laver , ni la manier fuivant la méthode ordinaire : mais on y eft parvenu en employant le banc de lavage à heurtoir-, à la manière hon- groife ou de Saltsbourg. Le banc ou caiffon de lavage a tteize pieds de long fur deux pieds & demi de large. 11 eft fait à l'ordinaire de planches comprifes entre deux côtés, ou bords, &c fufpendu entre quatre piliers par quatre chaî- nes , dont les deux de l'extrémité inférieure peuvent être alongées ou racourcies par le moyen d'un treuil , fuivant le degré d'inclinaifon que l'on veut doner au caiffon. Celui-ci, qui eft mobile fuivanr fa longueur, eft élevé pat le moyen d'un arbre horifonral mu par une roue à aubes, mife en mouvement par les eaux. Il retombe enfuite par fon propre poids, & heurte contre une charpente horifontale , établie devant lui; defotte qu'il reçoit un mouvement & des heurts continuels. En même- temps , la mine que l'eau emporte, y eft bien mêlée, & répandue éga- lement fur le fond du caiffon. La viteffe d'un fluide qui cpule fur un plan incliné, augmente fuivanr la même loi que celle des graves qui tombent librement. Cette augmen- tation eft la caufe de l'imperfection du lavage ordinaire. Si vers le haut de l'encaiffemenr de lavage la viteffe de l'eau eft dans une jufte proportion avec la qualité de la mine ; cette proportion n'exifte plus vu le bas ûï l'encaiffement où l'eau coule plus vite ; Se plus elle def- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 46 1 cend, plus le lavage eft imparfait , Se veut être répété. Les heurts con- tinuels que reçoit le caifTon , diminuent la vitefTe de l'eau, atrètent la mine, la répandent également , & lui donent le temps de tomber au fond de la caille. Ant. von Sn'ab. Du fourneau de forge nomé fourneau à rougir. l-i e fourneau de forge nomé fourneau de tirage ou fourneau à rougir, eft celui qu'on châufVavec du bois , & où l'on fait rougir le fer à la flame. 11 fert à tout ttavail où le fer doit êcre fortement rougi , mais non pas fondu. On l'emploie fur- tout pour les pièces rondes & pour le laminage , tant afin d'épargner l'eau néceilaire au mouvement des fourkts que pour d'aucres comodités des ouvriers Se avantages écono- miques. M. Polliem a fait employer le premier cette efpece de four pour met- tre le fer en plaques \ mais , corne en les conftruifant fimplement on épargne peu ou point de bois , l'ufage n'en eft pas devenu général. On peut en tirer pour cet objet un très grand avantage , en les conftrui- fant à deux bouches ou embrâfures , de forte que deux forgerons puilfent ttavaillet à la fois chacun de fon côté , fans fe gènet , & fans qu'il foit néceftàire de chaufer le fourneau plus que pour un feul maî- tre : on épargne ainfi à peu- près la moitié du bois. Le fourneau eft pratiqué dans un maflif de maçonerie de neuf pieds & demi en quarré. Il a au milieu des deux côtés opofés les embrâfures de trois pieds & demi d'ouverture à l'entrée , réduites en dedans à en- viron trois pieds , Se furmontées de deux manteaux de cheminée , de tolè ou fer blanc ; au milieu du troifieme côté eft l'ouvetture du foyer & du cendrier , d'environ deux pieds en dehors, réduits à vingt pouces en dedans , à la profondeur de dix pouces. Le cendrier large de quinze pouces , haut de vingt Se un , long de fïx pieds Se perpendiculaire à deux côtés du maifif quarré. Le foyer eft au-de(Ibs Se a même longueur. Il a environ deux pieds de haut fur autant de large ; ce qui lui done fuivant fa longueur, de chaque côté, un rebord d'environ quatre pou- ces, qui foutient la gtille fur laquelle on met le bois. L'ouverture par où la flame palle du foyer dans le fourneau, eft au deffus de l'extrémiré in- térieure du foyer : elle a environ quatorze pouces de long , fut onze ou douze de large. Le foyer a fept pieds Se demi de long entre les embrâfures fur qua- tre pieds de large, Se deux pieds Se demi de hauteur. 11 eft voûté, & lépailleur de la voûte eft d'environ deux pieds , en y comprenant le remplillage de fable dont elle eft recouverte , Se qui peut avoir dix pouces de hauteur. Ce fable empeche que la rlarne Se les étincelles ne pénétrent la maçonerie. Ainli la hauteur de tout le maflif du fourneau eft d'environ huit pieds dix pouces. On établit au-delfus de l'ouverture du loyer un manteau de cheminée qu'on laiiïe ilolé, ou qu'où fait cornu- 4^i MÉMOIRES ABRÉGÉS niquer par un tuyau avec le manteau d'une des deux embrafures. Le plus grand inconvénient de ces fourneaux eft celui d'en fufpendre Tufage-pendaiu quelque jours , pour les laiffer refroidir, quand ils ont befoin d'être réparés : il eft donc important de les rendre durables. La meilleure pierre qu'on puiffe employer pour la voûte & pour le foyer eft une bonne efpece de pierre ollaire , taillée de forte que les morceaux joignent bien, entre eux. Le mortier fera d'argille fixe de France ou de Scaflie , deux parties dont une calcinée , & l'autre non , fur une partie de pierre ollaire pilée ; on l'emploiera au moins à l'in- térieur , 6c le relie fera fait avec l'argille comune & le fable. Ce qu'il y a de mieux après la pierre ollaire, ce font les briques faites avec des fcories des hauts fourneaux , coulées de manière qu'elles fe joignent bien; il faut .que les fcories foient de bonne efpece & non de d'échets de mines qui ont trop de pierre calcaire. Ces briques ont allez de force pour la voûte du fourneau ; mais la pierre ollaire eft plus fûre pour le foyer. 11 eft nécelîaire de confolider le mur extérieur avec de forts liens de fer, à touts les endroits où ils peuvent être utiles. Si on a de la roche grife qui ne foit pas trop aigre , elle vaut mieux pour le mur extérieur que les briques qui réfutent moins à l'aétion du feu. Toutes les précautions polfibles ne pouvant pas empêcher le befoin d;s réparations annuelles , il eft avantageux d'avoir deux fourneaux, afin de ne pas interrompre le travail , ou de pouvoir ocuper les ouvriers à d'autres ouvrages, durant les réparations. 11 eft aufli très avantageux d'avoir auprès d'un fourneau de cette efpece deux marteaux à laminer. On n'a point encote ertayé fi l'on ne pouroit employer la chaleur de ce fourneau à un plus grand nombre d'ouvrages ; cependant on croit d'après l'épreuve du violent effet de ce feu de flame , que fans em- ployer plus de bois , on peut y forger des barres de fer de quatre à cinq pouces , avec quatre ou cinq forgerons , foit à la main, foit au marrinet. Lorfque le laminage eft fait avec deux marteaux , de forte que l'un cgalife & reftue le fer , & que l'autre achevé l'opération , il ne faut pas faire l'ouverture du fourneau plus grande qu'il n'eft abfolumenr néceflaire : on poura lui douer dix-huit pouces de largeur & cinq de hauteur. Si on n'avoir qu'un marteau , il feroit encore plus elfentiel d'avoir un fourneau conftruit de la forte , foit pour chaufer ou forger des barres , ou pour rout autre uitenfile. On épargneroit peut-être plus de bois, fi les deux embrafures étoient du même côté ; mais cette difpofition qui n'a point été effayée, feroit peut-être incomode pour les ouvriers. Sven Rinman. Des forges de Suéde, S i on plonge vivement dans la mine en fufion une grande barre de fer enduite de glaife & couverte de chaux , pour en tiret quelques goûtes de métal fondu ; plus eft grande la profondeur à laquelle on les DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 463 a prifes, plus elles font tondes. Quand elles font refroidies; fi en les ouvre; en y trouve dans une croûte de verre un petit grain de fer, qui s'étend fous le marteau fins fe brifer. Ainfi , plus le fond du fourneau eft éloigne de la furface de la matière , plus le fer eft dégage des feo- ries : un degré de chaleur plus violent rend la matière plus mole & plus fluide, Se en fépare plus paifairemenc toutes les parties, félon leurs diférents degrés de pefanteur, de force que ces perles ou goures des- cendent Se partent fous les feories. Ceft ainfi qu'on en fépare le fer. Mais les cendres Si d'autres impu- retés que le charbon donne fans ceffe , s'élèvent avec les feories , de forte que les goures de fer ne peuvent pas fe dégager aufli facilement, & reftenc au-dellus, jufqu'à ce qu'écanc devenues de plus en plus pefan- tes , elles tombent enfin. Une fonte aulli impure donne de mauvais fer. 11 faut donc que le fondeur remue très fouvent & long- temps les matières, afin que les impuretés qui s'élèvent à la furface , n'empêchenr pas la chute des goures de fer pur , dès qu'il quitte les feories. Ce fer qui eft entre le fond du fourneau & les feories eft nommé fer frais (fersior); il eft d'autant plus pur que la matière a été plus agitée. Le for- geron tire ce fer pur , Si le garde à parc , jufqu'à ce qu'il en ait une quantité fufifante pour la travailler. Il y a en Suéde quatre efpeces de forges; celle d'Ofmund : la otofle forge ( buifmicdc ) ; la forge allemande ; & la valone ou frartçoife. ' Dans les forges d'Ofmund, ainfi que dans les valones , on exploite le fer corne il vient d'être dit ; mais arec cete diférence, que n'ayanc pas toujours des marrinets à portée , on coupe les gueufes en petits mor- ceaux, & on le travaille à de petites forges, an lieu que dans la forge françoife, on joint Toujours de plus en plus les petites maires de fer pur, jufqu'à ce qu'elles foient en barres parfaites. Celles-ci font mifes en demi-batres fous un martinet , dès la première fois , lorfque, l'eau eft allez abondante : autrement on les achevé en un fécond travail. Dans la forge que les ouvriers noment parefleufe , on ne réduit le f« en petites martes ou gueufes, que lorfque route la mine eft fondue. La fonte s'en fait fans remuer les matières, (î ce n'eft pour empêcher que le fer fondu ne s'attache au fond du fourneau. Lorfque tout le fer eft en fufion,on arrête le fouflet durant une heure, afin que toute la marte, refroidiftànt un peu dans le foyer , prenne de la conliftence , & on re- mue pour faire tomber le fer qui eft encore brut. Enfuite on réduit la matière fous le marteau en pentes malles. 11 eft aifé de concevoir com- bien ce fer contient de feories. La forge allemande, où l'on bac plufieurs petites martes de fer fondu , chacune féparement , feroit la meilleure fans les défauts fuiv.mts. Si le forgeron néglige de remuer les matières , ce fer n'eft pas toujours le meilleur. Le forgeron allemand , ainli que le fuédois, prend des pièces de fer brut de trois ou quatre pieds , qui ne peuvent pas fondre en entier. 11 en tombe des morceaux dans le fourneau, & ce ter brut, mêlé au fer pur , done des barres caftantes en plufieurs endroits : cependant r 464 MÉMOIRES ABRÉGÉS il y a des ouvrages pour lefquels on a befoin de barres également fortes dans toutes leurs" parties. Les forgerons françois évitent ces défauts grof- fiers , en prenant des gueufes une fois plus longues , & font très atten- tifs à ce qu'elles ne tombent pas dans le foyer par grands morceaux. Ouoique le forgeron françois & celui d'Ofmund ne fatfe pas toujours le inégal, & tout inftrument elt mauvais , qui n'eft pas également dur en toutes fes parties. Plus un fourneau eft grand , plus il eft avantageux : l'ouvrage va plus vîte , Se on fond plus de métal avec la même quantité de charbon. De plus les grandes forges fonc moins fujettes que les petites , ans pertes qui peuvent provenir d'une charge un peu trop grande, & on trouve quelque avantage à avoir plus de fer brur. Mais les propriétaires des petites forges ont grand foin de ne doner à leurs fourneaux que la charge qu'ils peuvent foutenir ; & plutôt moins que trop : ils obtienent ainli ce qu'ils noment un fer rallis (nxd-Jhi):cebce que demandent principalement les petits forgerons allemands & fuédois ; parce que cete manière done plus de lurfer (œfvcr-iœm) : ceux d'Ofmund & les françois n'étant pas obligés de re- pondre du fer & des charbons , ne s'amijetiftent pas à cette métode. Trois cent quatre vingt-dix livres de fer brut donent environ vingt livres de barre , corne le portent les ordonances des mines d'après les épreuves : plus le fer eft raffis , plus «il y a de furfer , & rarement au- deflus de trois ou quatre livres par trois quintaux. Telles font les rai- fons qui font préférer aux ouvriers les forges allemandes aux françoi- fes , quoique dans celles ci l'ouvrage aille une fois plus vîce , & qu'on y gagne une fois plus. Dans les forges allemandes, plus l'ouvrier eft pareifeux, plus il y a de' furfer , & fa négligence lui eft aufïï profitable qu'un travail exacT: à la françoife. Chr. Volhan. De la préparation de l'acier. On fait l'acier avec le fer, corne le cuivre jaune avec le cuivre rouge. U fe prépare de deux manières. Les feories font un verre impur , où nage le fer, corne le fromage dans le petit lait. Tant qu'il y féjourne , il eft tout plein de fes parties fulfureufes ; mais elles fe diilipent , dès qu'il eft dégagé des feories, & il devient alors un acier très dur. On a donc imaginé'lle féparer le fer, ou plutôt l'acier de toutes ces feones : c'eft ce que l'on exécute de la manière fuivante. On prend le meilleur fer , on le ftratifie dans un vafe a'argde de France avec des cendres & du charbon de bouleau , grolïîérement pul- verifé, de U fuie , de la corne , toutes les matières qui ont un fel vo- latil fans lourfre. Celui que le fer contient , le quitte en grande partie, pour DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 46? ponr s'aracher à ces matières. 11 feroic à fouhaiter qu'on pût enlever entièrement à l'acier le foufre qui le rend trop tigre pour certains outils. 11 but donc le préparer , pour le rendre propre à touts les ufages. Pour préparer cV faire de bon acier , il faut des charbons de bouleau : les meilleurs font faits avec les bouleaux qui croiffent fut des hauteurs: ceux de hêtre valent peut-être mieux. En cas de nécefliré , on peut em- ployer les charbons de fapin , mais jamais ceux de pin , qui font plus capables d'amolir que de durcir l'acier. Si on fait ufage de charbon de hêtre, il ne faut mettre l'acier au feu que lorfque la flame a ceffé d'être bleue , & eft devenue toute blanche. On doit encore obferver de ne pas travailler du fef aigre» & encore moins du cuivre, ou plomb, de l'étain , au même endroit ou on veut forger l'acier : ces matières enipêcheroient l'acier de fe durcir. Le fable doit avoir été bien féparé de toute terre , la forge être nette, fans feories fortement fouflées. 11 faut tourner fouvent l'acier, & le couvrir de fable afin qu'il en forte moins d'étincelles : les pe- tites étincelles rouges prouvent que l'acier ne vaut rien : cete mau- vaife qualité vient le plus fouvent d'une mauvaife forge , qui fait que l'acier brûle facilement, Se devient peu propre à être forgé avec le fer. Lorfqu'on veut forger l'acier & le fer , il faut que la matière foie grofliere ; plus on la forge , plus elle s'nfine Se devient dure. Si enfuire on laiffe trop chauffer l'acier, de forte qu'il devient blanc, ou tout près du degré néceffaire pour la forge, il perd la finefTe qu'il avoir acquife par une forge réitérée. Si on forge l'acfer fous le marteau , il faut avoir l'attention de ne as le fiire fauter; ce qui arrive, lorfqu'on le bar par tout avec toute a largeur du marteau : plus on cherche à l'alonger avec le coin du marteau , plus on eft certain qu'il ne fautera pas , t\: ne recevra aucun aurre domage. Lorfqu'on veut durcir des timbres', des limes, des cifeaux d'ouvrier, & autres outils , il faut que l'acier foit chaufé & bien rouge , enfuite batu fur l'enclume , jufqu'à ce qu'il devienne rouge , avanr que de le tremper. Cette méthode eft pratiquée dans quelques forges de Hol- lande, où l'on fait beaucoup de cifeaux pour Travailler le marbre , Se on l'a éprouvée avec fucecs. 11 faut , pour tremper l'acier , le plonger lentement dans l'eau. Le durcifTement le plus parfait s'opère précifément à la lutface de 1 eau , au point de contact de l'eau &: du courant d'air. Si on le plonge prom- prement , il fe forme de petites bules , ou ce qui eft encore pis, de grolfes bules , qui empêchent l'acier d'acquérir toute la dureté dont il eft fufceprible. Si on veut faire de l'acier rrcs dur, il ne faut pas le forger beaucoup , quelquefois point. Lorfqu'il eft bien bleu , & qu'il comence à mordre fur l'enclume , il peut fendre le verre , fans être damafquiné ; ce degré dépend de la première qualité de l'acier. Pour les bonnes lames de couteau , on peut toujours ptendre du fer pour le dos , afin qu'elles aient plus d'éclat : mais il faut , corne on a déjà Col. acad. part, étrang. tom. XI. N n n l 466 MÉMOIRES ABRÉGÉS dit , nue la première matière fuit gtofliere : elle safine à la forge. Les lames trop minces plient facilement. On remédie a ce début, en rai- fant damafquiner le couteau jufqu'à ce qu il ait une couleur jaune, & s'il eft fort dur, une couleur bleu foncée : alors on le bat avec le coin du marteau du côté intérieur de la courbure ; & la parue la plus mole détendant un peu , le couteau devient droit : ceci na heu que lorfquil a été damafquiné. . , . .. Lorfqu'on veut tremper a la fois une grande quantité de «féaux ou de couteaux minces , on peut le fane dans le plomb, poulie au degré de chaleur qui peut douer au fer la couleur dont on a befom. On trempe les relïbrts de montres dans le plomb , & en fuite dans 1 huile ou le fuif : on les damafquine dans le plomb chaufe a peut feu , & on peut répéter cette opération, autant de fois que l'on veut , fans qu ils acquerent plus de molette. C, Polhem. Trempe de facicr. Chaque maître , chaque ouvrier a fa trempe particuliete. Corne chacune peut convenir plus ou moins aux diférentes circonftances , & fur -tout aux diférentes qualités, on joint ici à toutes celles qui ont été oubliées la fuivante , que l'expérience a fait fouvent trouver utile. Avant que d'entreprendre la trempe , il faut aprendre à conoître l'acier. L'un veut un rougi très fort, l'autre médiocre, celui-là très peu: fans cette diuinclion la trempe ne rendit pas. Le véritable acier de Stirie p rifle avec raifon pour le meilleur. Celui d'Angleterre eft bon , & convient à plufieurs ouvrages. Celui de Suéde n'eft &point à méprifer lorfqu'on fait le préparer. 11 s'agit ici de l'acier comun , que l'on vend en petites pièces quarrées , Se qui paroît au pre- mier coup d'oeil de la même efpece ; mais on y trouve au grain une arande diférence. Celui qui a le grain fin & la couleur gris foncée , ne fe traite pas facilement, Se ne done pas de bons tranchants L'autre eft gris-clair , & a le grain gros : il fait de bons outils & fe manie facile- ment ; mais il eft cafTant , s'il n'eft pas bien aprêté. Voici corne on 'ol'a pris quatre barres égales de cet acier. Après les avoir bien fait refluer , fans y ajouter de fer ; elles ont été forgées jufqu'a leur doner un pouce d'épaifleur. On les a enfuite fortement rougies , pilles avec des pinces , & tournées circulairement en l'air longtemps & avec force , 8c puis réduites de nouveau à la petite épaifleur qu elles avoient. Cette opération a été répétée trois fois. La raifon du tournoiement eft que l'acier a des veines de diférente nature , dont les unes s éten- dent tandis que les autres fe retirent : il s'étend donc aufli ou fe rente à la trempe , & par conféquent fe courbe, ou prend des ventres quil eft dificile & quelquefois impoffible de redrefler. Le tournoiement tue DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4^7 tuent les fibres , de forte qu'elles ne fe courbent pas fi facilement rape , & ne font pas li diticiles à remettre. 11 faut bien obferver le degré de feu que l'acier comporte ; c'eft l'eflcntiel pour rendre la trempe ferme & durable. La liqueur pour la trempe eft compofée d'une demie -once de falpêtre , d'autant de fel calcine, de quatre pintes d'urine , & de deux pintes d'eau. Ces matières font mifes Se laidees dans un \\\fe , jufqu'à ce que tout foit dilTous. Plus on attend cette eau, 6\: meilleure elle eft. S'il y a trop de dépôt, on y ajoute de l'urine 6v de l'eau. Après avoir donc aux pièces le degré de feu nccelTairc fuivanc l'ufage qu'on en veut faire , on les rrempe dans cette compofition , qui leur done h dureté convenable à toutes fortes d'ouvrages. Si on veut de l'acier propre à tourner les métaux; il ne faut pas l'amolir après la trempe : on le latlfera , tel qu'il eft , lorf- qu'on verra qu'il mord fut le verre , & ne faute ni ne cafte. Trop de falpêtre rend la trempe molle. Si on emploie cette compofition à trempet l'acier , pour des cou- teaux , des haches , des outils à tourner le bois ; il faut après la trempe , blanchir un peu la pièce , & la damafquiner au feu de charbon , lui donant pour le bois dur une couleur jaune , pour le bois comun , cou- leur d'or , , & s'il eft rrès mou , couleur bleuarre , & n'échaufant Se colorant pas plus une partie que l'autre; autrement la coupe eft inégale & mauvaife. Pont les limes grandes Se épaides, on a employé l'acier brut qui durcit le plus, mais qu'il eft dificile de tailler. Après l'avoir forgé de forte qu'il n'ait ni fentes ni gerçures , on l'a mis fur les charbons à demi embrafés , Se fouflé doucement, jufqu'à ce qu'ils devinrent rou- ges : en fuite on l'a bien couvert avec ces charbons , & on a laide re- froidir le tout enfemble : alors il s'eft ttouvé amoli, Si on a pu le tail- ler à froid. Pour les limes fines , on prend de l'acier travaillé que l'on traite de la même manière. Lorlqu'il eft prêt pour la trempe , on y emploie la compofition précédente , mais avec cette diférence que l'on y ajoute de la corne , des pattes, ou de la corne de cheval, coupée en petits morceaux. On la met au feu fur une plaque de fer ; elle s'y gonfle corne de l'écume. On en prend une partie avec une partie de fuie ramifée , & autant en poids des deux efpeces de fel calcinées. On pile la corne brûlée , on y ajoute La fuie , &: on broie l'une 6; l'autre fur une pierre avec la compofition , jufqu'à la confiftence de bouillie : celle- ci tft gardée pour le befoin dans un vafe vernilfc. Lorfqu'on veut eu faire ufage , Se qu'elle eft trop epaifle , on l'érend avec la compofition, de forte qu'elle devienne corne une bouillie de confiftence médiocre. Les limes font mifes à un feu de charbon. Loi fqu'elles font chaudes fans ctte brûlantes, on les enduit avec la bouillie, ce on les tien: au-delTus du feu, l'une après l'autre, jufqu'à ce qu'elle feche. Enfui te, aptes avoir bien allumé les charbons , on y met les limes bien recouvertes par Te charbon , & on les y laide fans foufler : il fuifit d'enrretenir le feu avec un éventail , jufqu'à ce que les pièces foient nfîcz chaudes. Alors on les trempe dans la compofition, qui les rend dures & mordant. s. On - Knn ij 468 MEMOIRES ABRÉGÉS a trempé de cette manière quelques limes angloifes que l'on a rendu beaucoup meilleures. Cette trempe rend aulli les briquets folides c\: durs. Quand, aux limes fines d'horloger , & autres outils qu'on trempe en 'paquet, lprfque tout eft préparé pour la trempe , on fait une poupée de fel que l'on trempe dans la compofition , de forte que le fel foie bien humide ; alors on prefte avec la poupée les limes , qui devienenc routes blanches. On les enduit aulli de la bouillie noire, & on les arange dans un bouc de canon de fulîl , qu'on met au feu de charbon. En- fuite , quand elles ont allez chaulé , on les trempe dans la compo- fition , ou dans le fuc d'ail. Pour tirer ce fuc , on prend autant d'ail qu'on le juge convenable ; après l'avoir coupé , on y verfe autant d'eau- de-vie qu'il en faut pour le couvrir. Après vingt-quatre heures d'infu- fïon dans un lieu chaud, on prêtre l'ail & l'eau- de- vie, Se la liqueuc eft gardée en un Bacon bien bouché. Prefque touts ceux qui trempent l'acier , après avoir travaillé leur matière pour toutes fortes d'infhunoents perçants ou tranchants , la font amolir , Si la plongent dans l'eau froide : cette métode rend le tranchant plus dur qu'il ne doit être , Se caftant. 11 faut la rejetter, Se au lieu d'eau froide ,. couvrir la pièce de fuit" Se d'huile : le tranchant prend la dureté néceflaire , Se ne calle pas facilement. On laifte re- froidir enfuite peu à peu , non fur un terrein froid & humide , mais dans un endroit fec , fur des charbons ou du bois. Gab. Laumus, o De l'afinage ou purification de l'alun. n afinoit autrefois, ou l'on croyoit afiner l'alun par le mélange d'un alkali qui étoit ordinairement de l'urine j ce procédé eft abandoné prefque par-tout , depuis que l'expérience en a démontré le peu d'a- vantage. Dans les pays étrangers , on emploie à cet ufage un alkali fixe quelconque , excepté à Tolfa près de Tchivita Veckia , où l'on prépare l'alun romain fans adition , parce qu'il ne contient point de fer. On a cru que lorfque l'alun & le virriol verd étoient mêlés enfem- ble , la terre martiale étoit précipitée par Palkali , fans que l'alun fût décompofé. ies tables de Geoftroi & de plufieurs autres confirment cette erreur, que l'on retrouve dans les écrits de plufieurs chymiftes. (a) Une expérience facile détruit cette hipotèfe. DilTolvez dans l'eau de l'alun Se du vitriol j verfez y goûte à goûte une leflive de fel lixi- viel fixe végétal; on verra la terre martiale tomber la première: corne elle eft verte , il eft facile de la diftinguer de la terre d'alun qui eft ( a ) y. chimie pratique de M. Maquer , tom. I. pag. il. Mim. de l'acad.des feiences de Paris , 1718. Gellert , métatl. (him.pag. i£0. Elém. de Mm. de M. JuncUsr, tvm. F- pag. 144. Crc. (f) DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. blanche. Celle-ci n'eft pas ataquée , avant que toute la terre martiale foit précipitée. 11 eft donc impollible rie délivrer une lellive d'alun du vitriol qu'elle contient , par un alkali , fans décompofer en même- temps tout l'alun. (/>) La leflive alumineufe efl chargée ordinairement d'une graille , & fouvent d'un acide furabondant : chacune de ces deux matières peut em- pêcher la criftallifation. Quoique l'alkali ne puille pas dégager cette lellive du vitriol, il femble nécellaire pour prendre la grailfe Si l'a- cide : mais un peu de réflexion fait juger autrement. L'alkali ajouté s'unit à la graifTe c\: fait une efpece de favon qui fe dilîout facilement dans l'eau : ainfi , au lieu que la graille n'éroir que mêlée à l'eau , elle y eft dilloute , unie plus intimement & répandue dans toute la maire. Elle devient en effet partie intégrante des premiers criftaux , qui na- roilfent d'abord clairs & purs , Si jaunllfenr après quelques temps. Il paroît donc qu'on doit regarder l'addition de l'alkali dans le ralinage de l'alun corne inutile , & corne nuifîble en certains cas. Les expériences particulières, & celles que l'on fait en grand dans plulîeurs rafineries , prouvent que la -criftallifation fe fait très bien fans' cet in- termède. Le rafinage de l'alun a trois objets ; l'un eft de féparer tout ce qui eft vitriolique ; l'autre d'enlever la graille , qui n'empêche pas la crif- tallifarie-n , mais qui rend l'alun inutile aux teintures Si à d'autres ufa- ges ; le troilieme , de faturer l'acide furabondant. L'alun fe diflblvant plus facilement dans l'acide vittiolique que dans l'eau , il eft aifé de juger combien cet acide nuit à la criftallifation. L'alun & le vitriol étant contenus dans une lellive alT^z épaiiTe pour qu'un euf frais y lurnage, fi on la fait criftallifer , prefque tout l'alun eft en criftaux dans vingt-quatre heures. Mais quoique ces ctiftaux con- tienent du fer , le vitriol n'eft pas encore criftallifé : il eft en grande pattie dans la lellive, & pour qu'il le réunifie en mafle , il faut une plus grande évaporation. Ainfi les diflolutions Os: les criftallifations répétées doneront de bon alun. Ce procédé eft employé en effet en quelques endroits , où l'on n'a pas trouvé que l'alkali contribuât à la perfeétion de ce fel. 11 faut que la leflive ne foit pas longtemps fur les criftaux d'alun : lorfqu'il -n'y a pas d'acide furabondant, le vitriol diflout dé- pofe une gelée brun- jaune, qui ne nuit pas peu à l'opération. Lorfque la lellive fera bien faite , tout l'alun fe criftallifera en peu de jours. Au printemps, les premières lellîves douent ordinairement, dans les manufactures fuédoifes d'alun , le meilleur & le plus pur : mais en raf- femblanc avec trop de foin ce qui refte dans la ieflive, il devient de plus en plus mélangé. 11 vaudroit mieux, lorfque la leflive contient du vitriol jufqu'à certain degré , féparer d'abord le vitriol, cv recueil- lit enfuite l'alun qui refte : il eft facile d'éprouver ce que la Isfiive (a) Dès que l'alkali a précipité toute la terre martiale, il arraque l'alun. C'cft- li fans coûte la penfee de l'auteur, qui n'étoit pas peut-être allez clairement dé- vclopéc, (i) 470 MÉMOIRES ABRÉGÉS contient de ces deux fubftances. Ce procédé doneroic un alun qui n'au- roic point de fer, ou du moins très peu ; mais il emploie beaucoup de travail , de temps, & de bois. On peut remédier à toius les inconvénients qui vienent d'être expo- fés par l'addition d'une argile pure. Répandue par l'action du feu dans la leflive ; elle y faifit la graille , & les hétérogénéités vittioliques. Si l'acide du vitriol eft furabondant , il ataque l'argile , la diffôut en par- tie, compofe de nouvel alun , & la quantité de ce fel eft augmentée; au lieu que l'addition de l'alkali la diminue en formant avec l'acide vitriolique un tartre vitriolé, ou un fel admirable de glauber , ou un fel amoniac fecrer, &c. fui va nt la nature de l'alkali. Le fel marin, le fel phofphorique ou microcofmique , & plufieurs autres , fe trouvent auflî quelquefois parmi l'addition , & s'uniffent à l'alun , qui d'ailleurs eft plus ou moins décompofé , fuivant qu'on ajoute plus d'alkali , au-delà de ce qu'il finit pour faturer l'acide furabondant. L'argile exige moins de précaution. Un peu trop de cette fubftance ne fait aucun mal. Dans les expériences que l'on a faites , on a employé celle de Co- logne : il y a lieu de croire , qu'on réuflira de même avec toute autre qui ne fera jointe à aucune chaux. Il faut bien amolir ôc remuer l'ar- gile dans l'eau. Quand le plus groflîer s'eft précipité , on verfera cette bouillie claire dans la leflive , que l'on décantera peu après dans un autre vafe ; Se lotfqn'elle auradépofé, on la coulera dans le vafe à crif- tallifer. L'expérience peut feule aprendre li l'on n'aura pas de l'alun plus pur , dès la première opération ; fi cet alun diffout & purifié de nouveau ne donera pas de criftaux très fupérieurs à l'alun ordinaire, fans confomer plus de bois, de travail , & de remps. L'opération en grand paroît facile : on la trouveroit peut-être encore plus facile dans la- pratique qu'elle ne le paroît par la defeription. Ce procédé eft conforme à la théorie. L'alun eft une argile pure . ditfoute dans l'acide vitriolique. S'il y eft furabondant; on ne peut pas l'affoiblir avec plus d'avantage que par l'intermède de l'argile , qu'il ataque & change en alun. L'expérience a prouvé que l'argile atire la graifle & l'entraîne au fond avec elle. Il faut l'employer un peu mai- gre , afin qu'elle en foit plus avide. Il faut aufli qu'elle ne contiene aucune chaux : cette fubftance 'pouroit s'emparer de l'acide vitrioli- que : mais il en réfulteroit un gypfe ou une iélénite , qui fe joindroit avec l'alun ; & fi elle étoit mife en plus grande quanriré qu'il ne leroit néceffaire, pour faturer l'acide fuperflu , elle détruiroit une partie de l'alun. Cette argile doit airfîi être exempte de fer. La plupart des argiles de Suéde en contienent; mais il n'y eft pas également répandu: on l'y trouve ça & là en petites maffes, jaunâtres, qu'il faut avoir foin d'ôter avec un couteau : le lavage ne les fépare pas ; il n'emporte que le fable. L'argile propre à ce travail ne doit pas fermenter avec l'eau forte : il faut qu'elle foit blanche , ou du moins que la calcination la rende telle , & qu'on la fente un peu maigre au toucher. On peut, s'il eft néceffaire , lui enlever fon huile ou fbn acide avec une leflive alca- line : enfuite on la lavera dans l'eau pure. L'argile blanche d'Angle- DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 47i terre, qu'on emploie clans les fucreries , & les manufactures de pipes & de poteries, eft très bone pour cet ufage. Torbtrn Btrgman. Ufagcs du vitriol. KJ H garantira le bois de U pouriture, en le faifa"'i bouillir pendant trois ou quatre heures, dans une eau où l'on aura mis environ une livre & demie de vitriol par chaque por. 11 faut le faire fécher à la chaleur pendant quelques iours : enfuite on peut aiTembler, & ferrer: Si, il l'on veut , peindre les pièces à l'huile. Le bois devient plus dur , le virriol ferme les pores à l'humidité. Ce qu'il peut engendrer de rouille à l'in- térieur des ferrures , eft peu de choie en comparaifon de l'effet de l'air c\: de l'humidité extérieure. Le vitriol ptéfetve auili le bois des vers & des punaifes. II poutoic fufire pour en éloigner celles-ci : mais on rend fon effet plus fur, en y joignant la coloquinte. Il faut en prendre cinq ou iix entières , les brifer avec les doigts en petits morceaux , & les faire bouillir dans un pot d'eau, jufqu'à ce qu'elles aient jette toute leur amertume. 11 faut mettre dans cette eau , aptes l'avoir lîltrée , une livre & demie de vitriol & taire bouillir jufqu'à entière diiTolution. Les bois du lit feront frotés avec cette liqueur à toutes les jointures , & on y en injectera par le moyen d'une petite feringue, ainlî que dans les fentes. Plus elle fera chaude, & plus elle aura d'effet (a); une broffe elt l'inftrument le plus comode pour cette opération. On peut être certain que ces infectes ne fe mettront pas dans les bois neufs aprêtés de cette manière, ou dans ceux qui julqu'alors en auront été exempts. Pour les murs & doifons de maçonnerie, mêlez à l'eau de vitriol préparée corne on vient de le dire, de la chaux de Gothie, criblée jufqu'à confiftence d'une bouillie claite. Cet enduit, mis fur le mur paroit d'abord verdàtre : enfuite il devient d'un jaune agréable ne donne aucune odeur, eft plus faiu que la chaux, & n'endomage point les tapifferies. /. Saklberg. Des fours à chaux du Paîatinat & dcl'évtché de Wursbourg. J_rtu , le petit bois, & celui de la plus mauvaife qualité hit mis fur le devant, à deux pieds 6c demi de hauteur; le plus gros au milieu, Si à Tarière. 11 faut ferrer le bois au- tant que l'on peut , remplir les intervales avec de petites branches, brifer les morceaux tortus qui feroient des vuides. La pile fut compofée de bois de pin fec &: prefque tout gros , mêlé d'un peu de fapin. Sa hauteur en devant étoit d'un peu plus de deux pieds , au milieu de fept pieds Se demi , & vers Tarière de dix pieds. Ainfî la partie fupérieure étoit arondie : la poftérieuie , compofée de gros bois, fut foutenue par des pieux enfoncés entre les bûches. Les pieux du devant furent attachés aux poutrelles pat des liens de fortes branches. Le bois ainfi difpofé fut parfemé de pouflïere de charbon, recouverte de branchages de fapin de l'épaiiïl-ur de cinq à fix pouces. A la même diftance , des deux côtés, vers les extrémités des bûches, on enfonça deux pieux très forts , dont chacun étoit foutenti pat deux apuis. Entre ces pieux Si la pile on arangea du bois très ferré, jufqu'à la hauteur de la pile , Si allez long pour la dépaiTer de part & d'autre. L'intei- vale entre ce bois & les extrémités des bûches, fut rempli de charbon en pouflïere. L'ariere fut fortifié par deux pieds plaines en terre , dont les extrémités fourchues portoient une traverfe. Cette pile contenoit dix-neuf cordes , chacune haute & large de cinq pieds un quart fur fix pieds de long. Elle fut alumée par un des angles du devant, d'où le feu fut conduit à l'autte angle antérieur : c'eft une manœuvre que le charbonier doic fçavoir , afin que le feu ne gagne pas le bas & n'embrafe pas la pile tout à la fois. H faut le diriger ainfi avec précaution le long de la furtace, avec autant d'égalité qu'il eft poflïble : il s'enfonce de lui-même, fur- tout , lorfque la pile a un peu d'obliquité de l'avant à Tarière. Les charbons du devanr de la pile étant de mauvais bois, peuvent être employés avantageufement à l'intérieur , lorfqu'il eft fi ferré qu'on le voit à peine tumer. Cetre pile brûla lentement pendant fept femaines , quoiqu'un vent allez violent dut en accélérer Tembrafement. En l'ouvrant , on en trouva une petite partie confumée vers le pied. D'ailleurs elle dona de bons charbons très durs , à raifon de rrente tones par corde. Une autre pile faite avec foin , dans laquelle le bois fut placé perpendi- culairement fuivant l'ufage, ne dona que vingt-neuf tones par corde: on trouva partie du fond confomé. Les frais de l'un & de l'autre tra- vail furent calculés ; & quoiqu'on ait fait ufage dans cette expérience d'un emplacement tout préparé , qui ne coûta rien , quoique le bois fut Coll. au.'.. pan. ctrang. tom. XI. P p p 4S1 MÉMOIRES ABRÉGÉS aporté de moins loin, quoiqu'il ne fallut pas y tranfporter le charbon en poufliere, cependant les frais furent un peu plus grands. On a ob- fervé que les branches mifes dans les intervales & à la furface, s'em- ploient plus avantageufement dans les piles hotifontales que dans le* verticales, où leur poids l'a enfoncé plus facilement entre les bûches. Plufieurs autres expériences de ce genre engagent à croire que les bois placés horifontalement concentrent mieux la chaleur , Se modèrent la violence du feu , qui par conféquent enlevé moins des parties grattes du bois que lorsqu'il eft prefque vertical. Dans l'autre pofition , fort propre poids le ferre davantage. Il paroît impoflible de prefier & de couvrir une pile perpendiculaire aufli parfaitement qu'il le faut. D'abord, il faut l'ouvrir très fouvent , pour y introduire le bois de rempliffage : alors la poufliere de charbon tombe entre les bûches , qui ne peuvent pas êtte aufli ferrées en bas qu'en haut , & le feu s'évente. On n'a jamais pu conduire une pile verticale aufli lentement qu'une 'hotifontale ; ainfi la première, reçoit plus d'air De plus , les extrémités des bûches qui dans celle-ci font enfoncées au fond , dans la brafque ou poufliere , ne fe réduifent pas en charbon ; ce qui n'arrive poinî dans l'aure mérode. Dans celle ci, le déchet en bois eft moins grand, parce qu'il ne faut pas le couper : le travail eft moindre , parce que la pile eft moins haute : il eft difficile qu'un feul home foigne à la fois deux piles verticales ; mais il peut aifément en conduire quatre hori- fonrales. Enfin le charbon de ces dernières eft en général plus dur» plus fort, plus pefant & de plus grand effet que celui des autres. Le bois deftiné au charbon doit être bien fec : il faur le couper dès le comencemenr du printemps, avant que la (eve monte, Si l'employer dans l'automne fuivant. La plupart des' charboniers qui emploient le bois veid, & brûlent une pile en quatoize jours, font des deftruefeurs de bois, qui ne retirent à peu près que la moitié de ce qu'une métode plus réfléchie peut leur doner. Sadcrhulm. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4R3 * — ^-gjgÉÈ fr ARCHITECTURE. Des maijbns de bois. Pour qu'un bâtiment foit durable . il faut que les fondements ne plongent pas , ou ce qui eft pire , qu'ils ne s'affaiiTent pas plus d'un côté que de l'autre , ou ce qui eft le ;->lus fâcheux accident, qu'ils ne s'enfoncent pas en croix ; qu'ils ne fc.ent pas rendus chancelants par xles coupes inutiles , ou ne plient pas en dedans ou en dehors ; que l'eau ne parle pas à travers le toit ; elle auroit bientôt pourri les char- pentes &C tout l'intérieur. Des fondements ou pierres angulaires. Si le terrein eft dur & folide , & l'emplacement à peu près horifon- tal ; il faut peu d'art pour pofer les fondements : mais le cas contraire demande plus de précaution. On a éprouvé que les fondements ou pierres angulaires , qui n'ont pas été atfez enfoncés en terre pour y être à l'abri de la gelée , s'ébran- lent Se fe déjetent au printemps quand les glaces fondent. 11 huit donc creufer au moins à une demie- toile , parce que le froid peut pénétrer jufqu'à cette profondeur dans les hivers très rudes. U ne faut jeter au- cune terre autour des piliers , avant que tout l'édifice foit conftruit, patee qu'on a éprouvé que lorfque les pierres de fondement font fou- tenues par la terre qui les environe, e'ies -four facilement ébranlées Se s'enfoncent par le dégel. On peut objecter que fi les tranchées des fon- dements retient longtemps ouvertes, l'eau de pluie peut y féjourner, & ébranler les pièces & les piliers : mais fi le terrein eft afTezjriou, pour que les piliers s'enfoncent , ou foient ébtanlés dès que^ l'eau y pé- nètre , il faut y pourvoir , tandis qu'il eft encore fscile d'y remédier, & ne pas attendre que le remède foit très dificile & très difpendieux , lorfque tout l'édifice auta été endomagé. Cette manière empêche au moins les ouvriers de faire des ouvrages trompeurs , parce qu'ils fe- roient alors obligés de réparer à leurs' frais. D'ailleurs il vaut mieux employer un peu trop de précaution que d'en manquer. De la conjlru3ion des murs folides. Les plus gros arbres & les mieux nourris, font les meillcuts pour, l'empâtement : le bois bien mur eft préférable pour la conLlruccion des murs. Mais ce bois étant fort cher , il ne faut le taire travailler que par des mains habiles. Qu'on prene un ouvrier : qu'on lui falle doner un coup de hache fur un morceau de bois , & répéter dix ou douze P p p ij 484 MÉMOIRES ABRÉGÉS coups fur le mime endroit ; le meilleur eft celui qui fera le plus fur de fes coups. Lorfqu'on veut être certain de la bonté de l'ouvrage, il faut faire travailler & aflembler la charpente fans moufle dans un lieu voifin de celui où elle doit être pofée. Cette dépenfe paroît inutile^ mais fi on en confidere les effets, on verra combien on .^ gagne. Le charpentier , au lieu d'élever une feule fois le bâtiment dont il peut cacher les défauts avec fa moufle , eft obligé de tourner plus fouvent les pièces dont chacun peut voir le travail & la perfection , & de les aflembler aulîi bien que celles d'un bon grenier , auxquelles on ne mec point de moufle. Lorfqu'on afTemble pour la féconde fois , on voit combien il eft défavantageux d'avoir fait dès le comencement les jointures juftes; alors elles font bien à demi-ponce l'une de l'autre , lorfque la charpente eft. neuve , mais en peu d'années elles fe raprochent aufli près que le per- met la moufle comprimée. Lorfque cela n'eft pas , tout le poids du bâtiment porte fur les joints; les tenons fouftent, quand ils ne font pas. parfaitement taillés, & la ruine de l'édifice en eft la fuite. De plus, fi les joints portent tout le poids , la moufle n'eft pas comprimée par» tout autant qu'il le faut; les murs fe courbent; l'ait pafle à travers ; la maifon eft froide & mal faine ; les fouris nichent comodément dans les ouvertures pleines de moufle : on évitera ces inconvénients en fai- fant d'abord aflembler la charpente fans moufle. De plus on peut garantir les pièces de ioint des défauts fuivants. Lorfque le bois eft moins gros à l'un de bouts, & plus long qu'il ne le faut ; quelques ouvriers , & fur tout ceux qui ont pris l'ouvrage à forfait , font dans l'ufage de retrancher le plas gros bout, parce qu'ils ont moins à dégtofTir : cependant il eft évident qu'il faut retrancher le petit bout qui vaut le moins, & qu'il vaut mieux doner au charpen- tier plus de travail & avoir des maifons plus folides & plus clofes. 11 eft pénible pour les ouvriers de faire aux parties les plus épaifles- des mortaifes profondes ; de forte qu'ils s'épargnent ce travail autant qu'ils peuvent , &c ne crtufent le plus fouirent que fuivant leur como- dité : cette négligence peut perdre toutes les pièces de joint ; &c lotf- que deux extrémités , l'une épaifle, l'autre petite , font aflemblées l'une à l'autre , toutes deux fe perdent & ne confervent aucune folidiré. C'eft ce que l'on voit clairement lorfque les murs iont détruits : alors les bouts tombent fouvent d'eux mêmes en morceaux l'un après l'autre» On ne peut pas voit ces défauts lorfque la charpente eft garnie de moufle à l'.inciene manière : mais quand l'ouvrier fait qu'elle doit être défafleniblée; il y prend plus de foin, pour ne pas rifquer de perdre fon falaire Csc lé payer le bois qu'il a garé. Cependant lorfqu'on exa- mine une charpente garnie de moufle ; il faut obferver fi toutes les mortaifes & touts les tenons font pris dans le cœur du bois : lorfque la moufle d'un mur fait la croix avec celle d'un autre mur ; l'aflem- blage eft mauvais , finon aux deux pièces , du moins à l'une d'elles. Lorfqu'on démonte la charpente ; on peut voir fi les aflemblages font faits corne il faut . c'eft-à-dire , fi les mortaifes font à égale diftance de DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 48J chaque côté , Se n'ocupenc pas plus de la moitié de l'épaifleur de la pièce. Dans les pièces grofles ou petites , le joint de moufle doit être mis au milieu de l'étançon , ou au milieu de l'aflc-mblage : il ne doic pas avoir plus d'un pouce > tant pour une plus giande force & une plus longue durée , que pour rendre les chambres plus chaudes ; parce que la moufle, dans une jointure qui a moins de quatre pouces, con- tribue peu à la chaleur. Mais il elt avantageux qu'elle foit profonde : ainli on doit employer le plus gros bois aux murs des chambres où l'on délire le plus de chaleur. On a rarement befoin de pièces de raport , fi ce n'eft dans les longs murs où il n'y a ni portes ni fenêtres : alors il ne faut pas feulemenc cheviller bien folidement les deux côtés de l'aflemblage , mais auflî le milieu avec une grolfe cheville ronde de bois fec, ainlî que les pièces; afin que les pièces jointes ne jouent pas Se que l'aflemblage refte bien ferré. La moufle que l'on avoir coutume d'employer , préparoit aux fouris un nid comode , Se elles ouvroient à l'air extérieur une iflue dans les chambres. On a donc cherché un autre moyen de fermer l'entrée à l'air froid , Se on a trouvé que plus la furface des affemblages étoic inégale, plus la jointure étoit ferrée. Dans un édifice qui a beaucoup de portes & de fenêtres, il faut avoir grande atention à ce que les tenons des montants remplillent exacte- ment leurs morraifes , 6V: s'y enfoncent en entier : fi on n'y eft atentif il s'en faut quelquefois deux pouces tant en haut qu'en bas , & ce dé- faut nuit, foit à la dutée du bâtiment , foit à la comodité & à la chaleur des chambres. Lorfqu'on fait deux ou trois fenêtres au mur d'une falle, on travaille ordinairement chaque traverfe fupérieure à part, afin d'épargner les longues pièces Se d'employer les courtes , & il arive fouvent que lorfqu'on emploie de la tnoulïe aux jointures , ces traverfes n'ayant pas tout leur enfoncemenc fe courbent , lorfque le joint de moufle elt trop petit ; alors la partie fupérieure du mur fur- plombe : mais lorfque ce même joint laine un trop grand efpace ; la moufle n'eft pas comprimée , le vent y pâlie ; la chambre eft froide ; les traverfes tombenr d'elles-mêmes , lorf- que les challîs ne les foutienent pas ; Se on n'aperçoit ces défauts que long-temps après la conftruction , lorfqu'on ne peut plus y remédier. Si on veut fe garantir entièrement des fouris, il faut creufer les fon- dements de trois ou quatre pieds, Se remplir les deux côtés de la folfe avec des cailloux ou des feories : les pailletés de fer ne font pas pro- pres à cet ouvrage : elles devienent bientôt pouflïere Se tetre. Ce lit de cailloux Se de icories doit atteindre jufqu'au plancher , & être re- couvert de chaux , Se peut tenir lieu des pièces de charpente in- férieures. Pour évirer l'humidité qui done une mauvaife odeur , Se gâte les murs & les meubles , il faut étendre fous le plancher un lit de chaux épais de quatre doigts près des murs Se moins au milieu ; plus il eft épais , plus il eft durable. 4$6 MÉMOIRES ABRÉGÉS Lorfqu'on ne manque pas de bois , on peut faire fous le plancher une efpece de pont ou plafond, qui foit au moiris à un pied du fol: alors , il ne faut pas recrépir le rempliflage de cailloux , afin que l'air puifTe y pénétrer Se que le plafond foit à l'abri de l'humidité , on re- couvrira le plafond de mauvaife chaux Se de gravier, pour éviter les fouris : on coupera en goutiere les extrémités des pièces de bois , afin que la chaux ex le gravier puiflent céder & palft-r entre les pièces Se le fondement. On répandra fur le tout du iable fec qui fera en- fuite bien foulé, Se on fera un bon plancher à l'ordinaire : il durera d'autant plus qu'on emploiera moins d'eau pour le laver. Si on peuc avoir de la fciure de bois , on l'humectera pour en nétoyer le plancher avec un balai : cette manière nétoie bien, c'e ne gâte point les folives. On peut faire de même tours les planchers avec de la chaux Se du gravier , pour les piéfcrvet des fouris : la fciure de bois de fapin j peut fervir auffi : fon odeur forte challe ces animaux. Des toits. Les toits qui durent le plus, & qui garantirent le mieux, font les toirs de cuivre : mais ils ne peuvent pas être comuns Se ne convienent qu'à ceux qui ont beaucoup d'argent. Les toits de gafon Se d'écorce durent long- temps , quand ils font bienfaits : il y faut obferver de mètre les plateaux (ou morceaux d'écorce raillés corne l'ardoife), la partie blanche en delîus : elle fe pourit moins vite que la partie gtof- fiere & jaune de l'écorce. 11 faut que la terre du gafon foit de la terre noire : une autre eft trop aifément emportée par la pluie Se par le vent; fur-tout lorfque l'herbe n'y croit pas facilement. Plus la- terre eft mau- vaife , moins il faut que le toit ait de pente. Ceux de planches font meilleurs que ceux de petits plateaux de bois ou bardeaux : il faut feier chaque planche en deux , Se en clouer chaque moitié ; non pas par les extrémités; car alors la planche fe fend ou fe courbe; mais pat fon milieu avec un feul clou. Les planches n'ont ni même largeur ni même qualité. Celles du cœur fe fendent aifément : celles de l'écorce font plus fermes ; plus fujetes à fe courber , Se ne peuvent fervir pour faire de bons toits ; à , moins qu'on n'en mît deux l'une fur l'autre ; ce qui doubleroit les frais : en les feiant en deux , on évite la fente Se la courbure. Les planches du cœur font plus larges jufqu'à un pied de la racine: il faut les employer pour le toit, Se les autres pour lambris Se autres ouvrages intérieurs. On en met une douzaine l'une fur l'autre , & on ■ les feie tout à la fois. Il fauc aullî en ôter toute la pattie extérieure qui eft entre le cœur Se l'écorce. Ces planches ainfi préparées durent cinq ou fix fois plus long-temps que celles de l'écorce, ou du fomet, Se peuvent aller jufqu'à cent ans. Si on ne peut avoir que des plan- ches tant bones que mauvaifes ; il faut mètre celles de moindre qua- Jité délions les autres. Les planches qui font de bone qualité Se qui contienent allez de DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 4f.7 refîne pour être une fois auflî pefantes que les autres , ne fe corom- p-tit pas facilement , & il n'eft pas. beioin que l'art humain les en préferve : mais il eft très nécelfaire qu'il les mette à l'abri de l'embrafe- ment. On fait faire une grande caille de planches de fapin qui puiu'e contenir dix ou douze douzaines de demi planches. On les y met par couches, de forte qu'il y ait entre chacune deux lates , & que le touc foit contenu par dellus avec des lates atachées à des aneaux de fer , afin quelles ne foient pas foulevées lotfqu'on met l'eau dans la cailTe. On jeté dans la quantité d'eau nécelfaire pour couvrir les planches autanc de vitriol , de fel Se d'alun qu'elle en peut dilToudre ; on remplit la calife de cette faumure , & on y laille les planches quinze ou dix huit jours, jufqu'à ce qu'elles fe foient remplies des parties falines : alors on met les planches à fecher, Se Te feu n'y prend pas plus que fur le fer : elles devienenc rouges au feu, mais ne s'y enflament pas. On peut em- ployer le bois ainfi préparé dans les maifons de pieres pour les garantit des incendies : cette fureté vaut bien les frais , quand le bois coùteroit le double. Les folives, chevrons, lambtis , Sec. font moins inflamables , lotfqu'on les enduit d'un blanc de chaux Se d'eau de vitriol. Aucune fubftance ne préferve le bois de la coruption corne le foufre Se les réfines qui en font compofées. On peut en brûler dans les apar- tements expofés à l'humidité. Nouvelle manière de bâtir dans les lieux où on n'a pas de gros bois de charpente. I l faut feier en deux touts les bois , fuivant leur longueur , fans les débiter , Se lier enfemble ces deux moitiés le côté plat en dehors. Les airembîages feront ajjiïi étroits qu'il fera pofîible ; Se pour empêcher les murs de fe déjeter, on peut lailîet fécher le bois pendant une anée. On élevé enfuite la maifon, & on la revêt extérieurement de planches, de forte qu'on peut lui doner l'aparence d'une maifon de pierre en la peignant en dehors. On met en dedans des pieux de fapin à tours les joints, Se on enduit enfuite avec la chaux , le fable , Se l'argile corne un mur de pierre. Afin que cet enduit prene fur le bois auflî ferme que fur la pierre j on remue l'argile comme de la bouillie; on l'aplique fur les murs , Se lorfqu'elle eft féche , on mêle dans une légère eau d'ar- gile du fon de feigle , de la fciure de bois , de l'argile , Se du fable : le fable Se la brique pilée valent encore mieux. Enfuite on étend ce mélange fur les murs avec une brolle. Lorfqu'il eft fec , on crépit 1 l'ordinaire , Se h maifon paroît auflî être de pierre à l'intérieur. De la maçonerie. Les maçons emploient ordinairement la brique , comme elle leur tombe fous la main : cependant il y en a de diférentes efpeces, qui font '4$8 MÉMOIRES ABRÉGÉS propres à diférents ufages. Le plus ou le moins de- cuillon change fa couleur : celle qui eft d'un rouge jaunâtre eft la moins cuite , & peut fervir à faire les murs couverts qui ne font expofés ni au feu ni à l'humidité. La brique rouge eft la plus cuite : on peut l'employer aux murs les plus folides : mais il eft plus fur de ne l'employer qu'à ceux qui font à couvert. La brique brune peut fervir à conftruire roufs les murs expofés au feu ou à l'humidité , corne foyers , fours , cheminées , &c. 11 faut élever le tuyau de la cheminée à environ deux pouces du mur, & remplir l'enrre-deux de cendres féches. Sur les vaiiTeaux , on fe fe'rt de fel au lieu de cendres , afin de mètre la charpente plus à l'abri du feu. La parrie de la cheminée qui eft la plus proche du^feu fera faite de glaife & de fable , préparée aufïï dure que de la pâte : l'intérieur de la cheminée jufqu'au toit fera fait d'eau de glaife épaifïe, de fable, Se de chaux : au-delïus du toit , on employera la chaux & le fable , a'mfi qu'à tout ce qui eft expofé à l'air : autrement la chaux fe détache , lorfqu'on ne fait pas toujours du feu dans la cheminée , fur- tout lorfqu'on a employé de mauvaifes briques , pour en conftruire le haut. Il faut avoir atention à ce que les maçons lient leur ouvrage avec du mortier bien fait , & n'en mafquent pas avec la feule glaife les par- ties négligemment faites. _ . Les intérêts des avances qu'on emploie à bien conftruire en bois une grande maifon , ne peuvent fe retrouver que dans une longue jouillance. La durée Se la folidité de cette efpece de bâtimenc coniifte i°. dans l'union Se la combinailon des parties : on vient de traiter - cette matière : z°. dans la bonté des matériaux : c'eft de celle-ci dont on va parler. Des bois de charpente. L e bois de pin , & celui de fapin ne diférent que par l'âge. Dès qu'un fapin eft aifez âgé pour avoir plus de cœur que de bois , on le nome pin ; Se plus le bois devient mince , plus le pin eft ferme Se durable. . . . Il y a quatre efpeces de ce bois ; le haut pin , le tendre , le lapin blanc Se le fapin rouge. Le haut pin eft propre à faire des fenêtres Se des planches de toits. La meilleure partie de l'arbre eft depuis la ra- cine jufques à la moitié de la hauteur. On conoit ce boisa les veines groflieres Se remplies de poix , Si à fa pefanreur qui eft à peu près la même , lorfqu'il eft fec que lorfqu'il eft verd. ^ Ceux qui n'ont pas allez d'expérience pour conoître le bois a la feule infpeclion, peuvent l'éprouver de la manière fuivante On fait travailler des morceaux de bois de plufieurs efpeces , longs d'environ un pied , Se équaris d'un pouce. On les atache à un fil d'archal , & on les plonge d:ms Peau , de forte qu'ils y llotent librement. Si on a deux morceaux de chaque efpece un verd & un fec ; cette épreuve en montre la diffé- rence ainiî que la bonté de tout bois : elle eft toujours propomonée a la profondeur où le bois defcend ; plus elle eft grande , plus il eftde r durée ; DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 48; durée : le bon bois de pin s'y enfonce de forte qu'il ne fort de l'eau que d'un feptieme au plus. Le pin tendre eft propre aux ouvrages de l'intérieur, corne lambris &c il ne rélifte pas à l'air autant que l'autre. On peut employer celui-ci i la charpenre : moins il a de bois , & plus il et dur à la racine; moins il eft fiiet à fe fendre. Les bois frapés du foleil Se employés humides ou fecs , fe défafTem- bleiu quand l'air eft fec ou humide : une feule pièce de ce bois peut perdre tour un bâtiment : il ne peut fervir qu'au chaufage. On le re- conoit à fes petites veines extérieures ou petites fentes qui tournent en forme de vis , fuivant le cours du foleil. Lorfque ces veines n'enta- ment pas le cœur Se ne coupent que le bois ; fi d'ailleurs le bois eft mince Se abatu en grande partie ; la pièce peut être d'ufage. Le fapin blanc a plus de bois que de cœur : il opofe peu de réfiftance à l'humidité , Se ne peut être employé dans les apartements qu'aux par- ties extérieures. Le fapin rouge eft diforme dans le tronc Se dans les branches; il a beaucoup de bois , peu de cœur , eft fujet à fe pourir , propre feule- ment au chaufage. Cependant on peut l'employer à des pompes Se a des tuyaux d'aqueducs , parce qu'il lui faut moins de fer qu'à d'autre bois , Se qu'étant fort compacte il contient mieux l'eau. On a trois fortes de pin ; celui de marais , celui de forêt , Se celui de poix. Le pin de marais a les veines fines , déliées , & jaunes : c'eft le meilleur pour les chevrons de toits, pour la conftruction d'une tour Sec. , tant pout fa dureté que pour f.i durée , lorfqu'il refte toujours fec ou toujours humide : il dépérit bientftr , lorfqu'il eft tantôt dans l'eau S: tantôt dans un ait fec ; cependant il vaut mieux que le pin de forêt. Celui-ci eft durable , li on le garantit >de l'humidité ; on peut l'employet au dedans des apartements ; Se aux chevtons de toit, vu fa legeteté. Le pin de poix n'eft bon qu'à brûler , Se en cas de nécellité à taire des pieux : mais pour cet ufage le pin de marais , Se le genévrier valent mieux. Le bois blanc de ces arbres ne fert comunément à rien: lorfqu'il eft fec Se trop pâle , il pourit très promptement : plus il eft jaune , meilleur il eft. Le bois rouge ne vaut pas mieux : c'eft un corasn- cernent de coruption. Il ne faut donc pas , lorfqu'on fait bâtit , laitier prendre le bois aux charpentiers fuivant leur fantailîe ou fuivant leur comodité, mais les obliger de choifir le plus propre à l'ufage qu'oa en veut faire. De même que les homes du même âge n'ont ni la même force ni la même taille , les arbres n'ont pas la même bonté. Un vieux arbre , îfolé entre les montagnes, dans un terrein chaud, fera gras, rempli de poix , Se aura des veines groflîeres : mais plus la forêt où croît un pin eft épaifle , plus les veines font délicates. Il faut couper le bois en au- tomne , avant que la gelée ait dilaté les vaifTeaux : lî on le coupe après qu'il a efluyé de fortes gelées , les vailîeaus diftendus fe relâchent. C'A. Polhem. Coll. acad. parc, éirang. tom. XI. Q q <\ •i9° MÉMOIRES ABRÉGÉS Manière de rendre les tuiles non verniffées aujji durables que celles qui le font. \_) n mêle deux toneaux de noir de fumée avec le tiers d'une tone de bon goudron , en verfanr peu à peu le goudron , Se remuant avec un pilon , pour le lier avec le noir. On couvre chaque tuile avec cet enduit lur-rout à l'extérieur : il faut faire cette opération avec une brode, pour que la couleur foit mieux apliquée , & la tuile mieux couverte. Le lendemain , quand la tuile eft féche , on l'enduit d'une couche de goudron pur, plus épaifte que la première, deux jours après, quand cette féconde couche eft bien féche , on .en aplique une féconde de ^oudron pur. Après huit jours d'été la tuile eft parfaitement féche : alors il faut la couvrir de mine de plomb tamifée , Si la froter d'abord avec un morceau de grolTe toile , enfuite avec un morceau de toile fine , jufqu'à ce quelle air pris une efpece de poli : dans cet état elle eft propre à couvrir le toit, Si coûte environ un tiers de moins que les tuiles vernilfées. Ceux qui trempent entièrement leurs tuiles dans la poix liquide , avant de les employer , pourroient en épargner la moitié ; il ne faur qu'enduire l'extérieur, qui feul eft expofé à l'air , au foleil , & à la pluie. De plus, la poix répand une mauvaife odeur -dans l'intétieur de la maifon. Enfin, la chaux ne tient pas long- temps à la partie inférieure de ces tuiles enduites de poix. La chaleur du foleil faifant fondre cet en- duit, la chaux s'en détache Se tombe , corne lorfqu'elle en eft féparée par 1 humidité dans les tuiles non vemiftees. Si on cafte une des tuiles préparées de la manière qui vient d'être dite, on reconoit à fon bord noir que l'enduit l'a pénétrée. J. Salberg. Manière d'élever les édifices de bois , lorfqu'on veut en réparer les fondements. Lorsque le pied d'une charpente eft gâté foit par la pluie qui re- jaillit Si mouille l'empâtement, lorfque le mur de fondement eft -trop bas, foit par quelque autre acident , il faut ou démonter la charpente , ou l'élever en entier, afin de remplacer les pièces gâtées. Dans les villes , on a des machines propres à ce travail; mais il y a des lieux où l'on en manque. En ce cas il faut fe munir d'autant de fotts folivaux que le bâtiment a d'angles au dedans de fa cage. Ils doi- vent avoir tiois , quatre , ou cinq toifes, félon la grandeur Si. le poids de la charpente. A , l'endroit le plus convenable de chaque mur , où la charpente eft la plus forre , il faut drefler une groffe pièce de bois, en placer deux ou trois Semblables, l'une au - deflus de l'autre pour plus de folidité , &C les afermir enfuite avec de bonnes chevilles de bois. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 491 Vis-avis de ces efpeces de contreforts, à quelque diftance du mur, on planrera folidement en terre de forts poteaux , qui fervirnnt de point d'apui aux leviers. Us feront plus hauts d'environ fix pouces que le bas des contreforts, ft: plus ou moins fui van i la hauteur à laquelle on veut élever l'édifice : il faut en échancrer l'extrémité fupérieure , afin que les folivaux ou leviers y (oient plus fermes & ne gliflent pas. Tours ces préparatifs étant f.its , on palT_- le bout de chaque levier fous le con- trefort qui lui corefp m.l ; on l'apuie fur fon poteau, & à l'autre bout du levier on fufpend une grande raille bien folide , pour faire le contre-poids ou tenir lieu de balTin de balance : on en réglera la grandeur fur le poids qu'on veut enlever , & on fera un tas de pierres auprès de chaque caille. On dégagera le toit autour des cheminées & on y fera une petite ouverture , afin que les tuyaux ne foient pas brifés par la charpente lorfqu'on ('élèvera. Enfuite on place un homme à chaque tas de pierre Se tours enfem- ble remplirent les cailTes jufqu'i ce que la charpente foit élevée & les califes en équilibre : alors on répare comodément toutes les parties in- férieures qui ont été endomagées. L'ouvrage étant fait , on remet une perfonne à chaque caifTe pour en ôter les pierres , Si la charpente revient en place. On s'eft fervi à Fahlun , dans les mêmes circonflances , que la nature du rerrein y rend très fréquentes , de vis de bois longues d'environ quarante deux pouces , placées fur les poutres voifines de terre , deux à chaque angle , que Ion renouvelle en même temps que le plancher. On peut auffi redreflfer les murs foit de bois foit de pierre , en di- rigeant de forts étais apuyés contre une pièce de bois fixée en terre , & poulTés contre la partie qui penche, avec des coins de bois très dur , longs, pointus, frorés d'un peu de graille. 11 faut multiplier les étais à proportion de la rentrance que l'on fe propofe de vaincre. Plulîeurs propriétaires n'ayant pas la conoilfànce de cette méthode, & ne pouvant pas à la campagne ou dans les petites villes confulter d'habiles architectes ont fait abatre des murs qu'ils autoient pu redrelTer & réparer, & ont perdu beaucoup de temps & d'argent. On ajoutera ici un moven de faire mûrir le fapin &: de le rendre plus propre à la charpente. Au printemps , lorfque l'aubier comence à fe former , on écorce l'arbre qu'on veut employer , aufli haut qu'on le peut , & au moins jufqu à deux toifes au-delfiis de la racine : il ne faut pas ôter entière- ment l'écorce, mais y laiffer du haut en bas une bande large d'environ quatre doigts. La chaleur de l'été change la plus grande partie du fuc nouricier en une rélîne qui fort de toutes parts : cependant l'écorce lanfée à l'arbre le nourrit & fait qu'il ne foutre pas. S'il a beaucoup de fucs onctueux , Se qu'il foit de bone efpece ; on peut ne pas laitier la bande d écorce. Loiiqu'on coupe cet arbre dans l'hiver fuivant , le bois en elt plus nourri qu'il n'auroit été , li on ne l'avoir point écorce. A. J.Nordaibtre insénicur. Q q q »j 492 MÉMOIRES ABRÉGÉS De l'emploi du goudron pour couvrir les toits. O n fait ufage en Suéde du goudron , pour enduire les planches qui forment les toits, & les garantir de l'humidité qui les corompt prom- ptement : mais le foleil fond cet enduit , il en enlevé les parties balfa- miques , & le bois refte à découvert. On a cherché des remèdes à ce mal ; on a goudroné les toits en automne , afin que le froid fixât le goudron ; & cette précaution a rculîi jufqu'à certain point. On a mêlé au goudron de la limaille ou de la poulîiere de charbon : ces deux ingrédients n'ont fait que procurer à l'humidiité un partage plus facile pour ariver jufqu'au bois. . On a remarqué que les matières qui fe précipitent au fond du gou- dron font inutiles & même nuifibles. Quoiqu'elles paroiftent d'abord liées avec lui , lorfque le foleil le réfoud , elles tombent : la chaleur fait couler la poix, & les matières reftent inutiles fur les toits. Au contraire, ce- qui flote à la furface du goudron amoli par la chaleur , réfléchit beaucoup de rayons, le met à l'abri de leur effet, le retient, l'em- pêche de couler. On a donc imaginé de mêler au goudron du charbon pilé , ou ce qui vaut mieux, du charbon moulu : celui qu'on pile fe met trop en poudre. On parte au tamis de crin ce charbon moulu ; on le mêle bien à du goudron pur , en quantité fufifante pour qu'il de- viene corne une bouillie claire. Alors on l'étend fur^le toit, par les jours les plus chauds, avec une fpatule de bois. Ce mélange s'y atache, ie durcit , & ne coule pas. Manière de préferver à peu de frais la tôle de la rouille. O n emploie utilement la couleur rouge à couvrir le bois , pour le garantir de la pouriture : mais cette même couleur ataque & détruit le fer , ainfi «que font plufieurs aurres couleurs , dans lefquelles il refte encore beaucoup d'acide , telles que le blanc de plomb , le verd de monragne, l'orpin , l'ocre &c. La couleur rouge n'a été mife en ufage , pour couvrir les toits de tôle , que parce qu'elle eft moins chère que toutes les autres , ôc le domage qu'elle pouvoir caufer n'a point été prévu. L'ait confume en peu de temps l'huile & la graifle qui entrent dans la compolîtion de cette couleur : il ne refte qu'une croûte rouge, qui empruntant de l'air même de nouveaux fels , détruit le fer avec plus de promptitude. Le fel acide qu'elle contient, eft lui-même ferrugineux , & fujet aux mêmes accidents que le fer. 11 devient une efpece de rouille , & ataque le fer qu'il recouvre , Se qu'il devoir con- ferver. Les toits faits de cette matière ne durent que dix à douze ans, à moins qu'on ne renouvelle fouvent la couleur. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 453 Tandis qu'elle fubfifte , quelque mince qu'elle foie , on ne s'aperçoit pas de fon effet ; mais , lî on l'obferve atehrivemenc , on voit que le dtlTbus de l'enduit eft déjà converti en rouille : le fer eft tellement ronge qu'on y voit de petits trous , & il eft devenu (i foible qu'on peut le crever avec les doigt;. Si on veut avoir un toit durable, Se faire un peu plus de dépenfe, on employera au lieu du rouge , le noir de fumée Se de bone huile de lin : cette couleur confervera le fer ttès long-temps. On l'a éprouve à Stockholm en plufïeurs endroits, Se fur-tout à l'églife de fainte Claire: on y voit un petit toit de foixante-dix feuilles , dont l'enduit ne coûte que deux écus , monoie de cuivre ( feize fols de France.) Si on veut, au lieu d'huile , employer le goudron ; on aura une couleur de moitié moins chère, 5c beaucoup plus durable que la couleur rouge. 11 faut environ trois pintes de goudron par quintal de ter blanc. On met le noir de fumée dans un grand vafe ; on y verfe peu à peu le goudron, & on mêle bien le tout avec une cuilliete de bois. Le temps le plus convenable à ce travail , c'eft le printemps : la chaleur qui augmente par degrés au mois de mai rend la couleur plus ferme. Si on enduit en été , le goudron devient ttop fluide Se ne s'atache pas au fer. On fe fervira de brolTes à poil court : celles des peintres dont le poil eft long , n'étendroient pas allez la couleur : celles-là retendront plus également , de forte que le métal en fera tout couvert : elle s'y arachera corne un vernis, Se le temps la rendra plus ferme. On peut , même dans l'été, employer cette couleur , pourvu qu'elle foit couchée égale Se peu épailfe par un bon ouvrier. /. Sii/tcrg, Recherches fur la conjlruclion des poêles. M. o v t s les poêles de terre , de briques , ou de tôle , font vuides en de- dans; ou ils ont une , deux ou trois retraites qui tetrécillent la capacité intérieure du poêle , tout au plus iufqu'aux deux tieis &: ne font faites ordinairement que pour conduire la fumée. Le défaut de ces poêles eft le même que celui des cheminées ordi- naires ; il confifte en ce que le partage eft trop libre ; Se que la plus grande partie de l'air chaud s'élève avec la fumée. On peut y remédier en divifant l'intérieur des poêles par des efpeces de plafonds. Ces obftacles multipliés , joints à ceux que les parois du poêle préfentent au féu retienent la chaleur, de forte que lorfque tout le bois eft confumé , on a une fois autant de chaleur qu'avec les poêles ordinaires. Un poêle conftruit de cette manière , & de n-.oyene grandeur peut échaufer une grande chambre , ou une falle médiocre. 11 faut obletver de ne pas lut doner trop de largeur , parce qu'alors les parois du poêle doivenc être plus forts , le feu plus confidérable , Se le poêle eft plus incomode , en ce qu'il ocupe plus d'efpace. 11 faut placer la porte du foyer du côté le plus étroit j le poêle tire 494 MÉMOIRES ABRÉGÉS avec plus de force, Se le bois s'y enflame plus facilement. Le premier plafond au deflTus du foyer fera très fort , afin qu'il puilfe réfilter à la violence du feu. On le fera une fois plus épais que les autres , & on lui douera de quatre à fix pouces d'épaifTeur. Il fera conftruit en briques pofées à plat contre les parois, Se peut être foutenu par une efpece de revêtement de briques qui garnit l'intérieur du poêle inférieuremenr , & garantit les parois des coups qu'on y done en metant des bûches au feu. A l'extrémité de ce plafond il fera fait pour le partage de la fumée une ouverture tranfverfale , large de quatre ou cinq pouces. Dans un poêle de moyene grandeur , tel qu'on le fupofe ici , la diftance du, foyer au premier plafond eft au plus de deux pieds. On metra encore aux parois un autre revêtement mince , fait en briques groflîeres pofées de champ, Se on peut même dans les grands poêles continuer le revê- tement inférieur jufqu'à un pied environ au-dertus du premier plafond , afin que le fécond foit plus folidement apuyé. Les briques ayant ordinairement fixa fept pouces de hauteur, il eft très facile de maçoner avec de la chaux chaque plafond , de forte qu'il refte entte eux un efpace d'environ cinq pouces. Chaque plafond fera fourenu par deux ou trois boulons de fer qui pafferont entre les ou- vertures des tuiles, & fait de terre à potier , d'environ deux ou trois pouces d'épaiffeur. Le partage de la fumée ne fera pas placé dans le fé- cond plafond vis à vis celui du premier , mais à l'autre extrémité, Se ainfi des autres. Par cette conftruétion la fumée fort facilement, Se la plus grande partie de la chaleur eft retenue : à chaque détour que faic la fumée, elle devienr moins chaude, Se l'eft fort peu, lorlqu'elle fort. Quand tout le bois tft confumé , Se le tuyau du poêle fermé; toute la chaleut concentrée dans le pocle fort par les parois , Si fe répand dans l'apartement durant des heures Se même des journées en- tières, lorfque le poêle eft bienfait. On peut mette fix pouces de diftance entre les parois; plus ils font nombreux, plus la chaleur du poêle eft grande. Une expérience de feize anées a convaincu de l'utilité de cetre conftruction. Les poêles déjà faits peuvent être acomodés de cette ma- nière fans beaucoup de frais; il ne faut que démolir quelques bri- ques des côtés , & paffer entre les jointures des boulons de fer, fur lefquels on établira les plafonds ou lits de terre à potier ; on les cimentera contre les parois avec de la glaife , Se on couvrira chaque plafond d'environ trois pouces de fable : cela fait , on rétablit les bri- ques ôtées pour parter les boulons , Se on peut avoir ainfi un poêle à plufieurs plafonds , capable d'épargner dans un hiver une corde de bois. On poura faire ufage aufli pour les plafonds de plaques de fer ou de tôle , recouvertes de glaife Se de fable. La porte du foyer ne doit pas être plus grande qu'il ne le faut pour que la fumée s'élève. Les portes qui font trop haures diminuent le nombre des plafonds ; & l'ouverture du foyer étant fpacitufe , il faut agrandir les conduits de la fumée , ce qui ne peut pas fe faire fans diminution de chaleur. Enfin l'intérieur du foyer doit être plus grand, DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 49^ que l.i porte; ne fut-ce que de fix lignes de chaque côté , & les pla- fonds planes Se fans courbure. M. Leutmann a parle dans fon Vulcanus fumuLins d'une efpece de poêles a plafonds, que l'on conftruit à Halle , & qui font d'un très bon ufage. Ils ont quatre à cinq pieds de hauteur, trois plafonds, Se une porte à chaque étage. Les portes font deftihées à nétoyer les étapes ou efpaces compris entre les plafonds. Mais on ne s'eft jamais apperçu que les poêles confiants corne il vient d'être dit , fe foient remplis de fuie, & ayent eu befoin d'être nétoyés. {a) Si après quelque temps les plafonds avoient befoin d'être acomodés , il eft aifé de le faire en dé- moli (Tant quelques briques. /. Nordtnberg. Cheminée de Penfdvanie ou de Franklin, (b) JL' AIR. eft raréhé par la chaleur & condenfé par le froid ; c'eft-à-dire , la même quantité d'air ocupe un plus grand efpace lorfqu'il eft chaud que lorfqu'il eft froid. On peut s'en convaincre par diférentes expé- riences très faciles. Prenez une bouteille de verre blanc , de verre de Florence , & metrez-la devant le feu. L'air qu'elle contient , étant échaufé & raréhé, il en fort une partie. Renverfez-Ia , & placez en le goulot dans un vafe plein d'eau : à mefure que l'ait intérieur fe refroidit & fe condenfé, vous verrez l'eau s'élever dans le cou de la bouteille, & remplacer l'air qui en eft forti. Tenez un gros charbon alumé auprès de la bouteille : l'air intérieur dilaté par la chaleur, s'étend & force l'eau de rétrograder. Autre expérience. Remplirez d'air à moitié une veftie : liez en l'ouverture , & merez la devant le feu, aufll près qu'il eft poflîble fans la brûler. A mefure que l'air s'échaufe, vous le verrez fe dilarer Se entier la veille , jufqu'à ce quelle deviene tendue, corne (i on l'avoir foullée jufqu'à plénitude. Remetez-la dans un lieu frais , & vous la verrez s'afailfer par degrés , jufqu'à ce qu'elle deviens- aufli Hafque qu'au- paravant L'ait raréfié par la chaleur eft fpécifîquement plus léger qu'il n'étoit , & s'élève dans une couche d'air plus denfe. De même que le bois, L'huile , ou roure autre matière fpecifiquement plus légère que l'eau, s'élève à la furface; l'air raréfié s'élève dans l'air ordinaire , jufqu'à ce qu'il ateigne une couche de péfanteur égale à la fiene , ou que le froid le réduife à fa première denlité. ( a ) Le foyer eft trop près des partages où la fuie pouroit s'atacher , pour qu'elle n'y foi: pas embrafée & confumée. On peue faire circuler la fumée longtemps dans l'intérieur du poêle, par difétents moyens qi'il eft très facile d'iinarnncr. Plus elle y féjourne , plus la chaleur lera conkrvée, & le bois épargné. ( i f (i) Quoique cette pièce ne faile point pairie des mémoires de l'académie de Stockholm ; j'ai cru qu'elle pouvoir être placée ici , vu fon objet & l'rtilité dont elle peur être. Les inventions de l'ingénieux M. hanklin méritent d'être connues. Celle-ci fut imprimée à Philadelphie en 174+, & la été à Lor.dics avec touts les ouvrages du même auteur, in-+°. 1769. (t) 496 MÉMOIRES ABRÉGÉS Lorf,[u'on fait du feu dans une cheminée; l'air qui l'environe , étant raréfié par la chaleur devient plus léger , s'élève d.ms le tuyau , & eft auili-tôt remplacé par l'ait de la chambre qui coule vers la cheminée. Celui-ci eft raréfié & s'élève de même , remplacé à l'inftant dans la chambre pat l'ait frais qui entre par les portes &c par les fenêtres. Quand ces partages lui font fermés, il s'inttoduit vivement pat les pe- tites ouvertures : c'eft ce qu'on peut éprouver en renant une chandelle alamée devant le ttou d'une ferrure. Si la chambre eft tellement clofe que toutes les petites fentes tk ouvertures ne puilTent pas fournir au- tant d'air qu'il en fort par la cheminé; le coûtant s'afoiblit , & la fumée n'étant pas élevée revient dans la chambre. Nous diftinguons trois chofes dans le feu ordinaire; chaleur, lumière, & fumée. Les deux premières agiflent en ligne droite avec une grande vîtelTe. La troilieme eft féparée des matières combuftibles, & n'eft en mouvement que lotfqu'elle eft emportée pat le courant d'air raréfié : fans une fuccellion continuelle de l'air , la fumée refter.oit ftagnante fat le feu , & l'étouferoit, La chaleur peut être féparée de la fumée & de la lumière , par le moyen d'une plaque de fer , qu'elle feule traverfe. Le feu lance de touts côtés des rayons chauds , ainfi que des rayons lumineux : mais la plus grande chaleur eft au-deflus du feu , à l'endroit où s'élève , outre les rayons chauds lancés en haut , un courant continu d'air échaufé par les rayons poulies de toutes parts. Examinons maintenant les difétents foyers qui font en ufage. Les grandes cheminées ouvertes des anciens édifices Sz des cuifines ont deux places ou endroits chauds, un à chaque coin ; mais ils font quelquefois trop chauds, pour qu'on y puilfe refter , & en d'autres temps remplis de fumée. Au refte , ils font comodes pour le maniment des uftenciles de cuifine , pout fufpendre des pots &c. Leurs inconvénients font de fumet prefque toujours , fi les portes ne font pas ouvertes , d'exiger un lar^e manteau qui emporte une grande quantité d'air & ocafione un fort courant fans lequel la fumée retomberoit par quelque côté d'une aufTi larce ouverture. Ainfi la porte ne peut être fermée que rarement , & les perfones qui fonr aflifes auprès du feu, ont le dos & les talons piqués par l'air froid ; ils ne peuvent s'en garantir que par de grands fie<'es très coûteux , qui embaraflént la chambre & rendent fombres les entours du feu. Une médiocte quantité de bois dans un fi grand foyer ne femble que peu de chofe , & n'échaufe que très, peu un aufli grand courant d'air froid ; de forte qu'on en remet fans cefte. Il eft impolÏÏ- ble d'échaufer une chambre avec ces cheminées ; Se ce n'étoit pas^ fans doute l'objet de nos ancêtres : tout ce qu'ils fe propofoienr , c'etoit d'avoir dans un endroit de leurs maifons un feu qui pût les chaufer , quand ils avoient froid. On a changé ces ancienes cheminées en celles qui font actuellement en ufaoe,& qui ont des jambages, un foyer étroit, & un manteau bas. Une amélioration fi tardive doit porter à croire qu'on peut remédier aux incon- vénients de la nouvelle forme. Les cheminées modernes font en général exemptes DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 497 exemptes de fumée , ck leur ouverture refferrée permet de fermer les portes. Cependant cette ouverture exige encore beaucoup d'air. 11 entre par chaque fente avec allez de force pour faire un bruit ou firlement continuel très défagréable ; &: il eft dangereux d'être aflis vis-à-vis de pareilles fentes , qui ocalionent beaucoup de fluxions. 11 feroit plus fain d'être expofé à l'air libre; parce que touts les pores fe ferment alors en même temps, & que l'air ne frape pas auflî vivement le corps dans une feule de fes parties. Le proverbe cfpagnol dit, Si par un trou vous recevez le vent ; Faites votre eiamen, & votre teftament. Les femmes fur-tout, qui font plus fédentaites que les homes font plus fujetes aux rhumes & aux fluxions. D'ailleurs les grands feux, & leuc éclat fatiguent , laflent les yeux, defTéchent Si rident la peau , & donenc de bone heure les aparences de la vieilleffe. Enfin la plupart des ma- ladies caufées par le froid , les fièvres, les pleuréiîes, qui font funeftes à tant d'homes , peuvent être attibuées aux cheminées qui tireur trop , Si devant lefquelles on eft brûlé par devanr , randis qu'on gelé pac derrière. Il ne fera pas inutile de joindre à ces réflexions les autorités de quelques médecins Si phylïciens célèbres. » 11 eft plus dangereux , dit M. Clare ( the motion of fltiids, pag. x+6 ) d'être aflis près d'une fenêtre ou d'une porte dans une chambre où il y a du feu Se beaucoup de bougies alumées, que dans celle où il n'y en a point : ces feux confoment une grande quantité d'air, nécef- fairement remplacée par un air froid qui vient du dehors. 11 ne peut pas en entter par la cheminée : le courant d'air chaud qui s'élève fans intéruption par le tuyau, s'y opofe absolument : ce nouvel air ne peut donc entrer que par les autres ouvertutes. Si elles font petites ; elles font plus à ctaindre; le courant eft plus vif Se plus perçant. Qu'un home , fût il en fueur , fe plonge dans un bain froid, ou coure de fon lit à un froid âpre Si même glacial , pourvu qu'il n'y refte pas long- temps, & qu'il foit en fancéj l'expérience nous aprend qu'il ne fourre pas de ce partage fubit. S'il eft aflis quelque temps ptès d'une fenêtre où pafle un courant d'air continu ; fes potes fe ferment , Si il prend la fièvre. Dans le premier cas , la fecouffe que le corps éprouve , eft générale, uniforme, Si moins violente : Dans l'autre , une feule partie, le cou, une oreille, eft ataquée , Si l'eft probablement avec la plus grande force , avec tout l'effort d'une maire d'air qui fe renouvelle fans cefle. Comme de toutes les pallions qui nous ttoublent , le chagrin eft le plus funefte ; de même , de toutes les afeCtions nuifibles de l'air, un vent qui vient par un palTàge étroit, & qui eft froid & pénétrant, eft le plus fnnefte. 11 nousfrape à l'im- provifte , s'infinue dans le corps, Se y fait fouvent de cruels ravages. Il doit être évité conformément à l'ancien proverbe avec autant de foin que la pointe d'une flèche «-. Les cheminées modernes douent peu de chaleur aux apartements : l'air qui environe le foyer, & qui eft échaufé par les rayons directs du feu , ne fe répand pas dans la chambre : il eft emporté fans cefTe dans la cheminée par le courant d'air froid qui le preffe. Dans les deux efpeces de foyers dont on vient de parler, la plus grande partie de la chaleur eft perdue. Le feu fe répandant naturellement de toutes parts , le manteau de la cheminée, le fond, le foyer, Se les deux jambages en abforbenr la plus grande partie : des corps fi opaques, fi poreux, fi raboreux, n'en réfléchifTent que très peu : le telle fuit le tuyau. Ainfi cinq fixiemes au moins de la chaleur, devienent inutiles, & ne contribuent nulement à échaufer la chambre. Pour remédier à ce défaut , le fieur Gauger , auteur de l'ouvrage qui a pour ritre : mécanique du feu, done fept difétentes conftructions de che- minées, dans lefquelles il y a des cavités ptatiquées pat le moyen de plaques de fet dans les jambages , le fond , & le foyer. La chaleur qui pénètre ces plaques, échaufé l'air contenu dans les cavités, qui delà entre fans celle dans la chambre. Cette invention eft fort ingénieufe. La chambre eft échaufée pat-tout ; l'air froid n'entre point par les ou- vertures; le tuyau eft fufifament fourni d'air par ces cavités; la dépenfe du bois eft moindre : mais la conftruélion eft fort chère, compliquée, difficile à exécuter , fur-rout dans les ancienes cheminées; de forte que l'ufage en eft rare. La chaleur qui s'élève directement , fe perd auffi eome dans les cheminées ordinaires. PafTons au poêle holandois, conftruit en fer, dont le tuyau part du (a) Avhor. 88 1, de ledit, franc, Paris, 174J. (t) (i) Duhalde. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 499 fomet , & donc la petite porte s'ouvre dans la chambre. Ses avantages font d'échaufer la chambre également par tout. La cheminée étant bien clofe, à l'exception de l'endroit où le tuyau pafTe , il faut peu d'air pour remplacer celui qui s'élève , par conféquent il en entre peu par les ouvertures, ou par la porte lcrfqu'elle eft ouverte. Il faut peu de bois , parce que toute la chaleur eft confervée : elle fe répand égale- ment de toutes parts , Se raréfie l'air inférieur qui s'élève au plafond ; & eft auflitôt remplacé par un air plus denfe qui fe raréfie & s'élève à fon tour, de forte qu'il eft dans une circulation continuelle, jufqu'è ce que toute la malle foit échaufée. L'air y eft aufli renouvelé peu à peu : une partie entre dans le pocle, s'élève par le tuyau, Se un nouvel air le remplace. Mais ce poêle a des inconvénients : il dérobe la vue du feu , & cette vue eft agréable. On n'y peut faire aucun autre ufage comode du feu que celui d'échaufer la chambre. Lorfque la chambre eft échaufée ; corne on n'y voit pas le feu, on oublie d'y mettre du bois; quand le froid fe fait fentir , on en met beauco'up , Se le pocle devient trop chaud. Le renouvelement de l'air ne fe fait pas affez vite ; fi un peu de fumée ou une odeur défagréable fe répand dans la chambre , il faut beaucoup de temps pour qu'elle fe dirîipe. Ces inconvénients ont re- légué le poêle de holande en quelques ateliers où les ouvriers font obligés d'être loin de la cheminée auprès des fenêtres. Le pocle d'Alemagne difere du précédent , en ce qu'il a fon ou- verture dans une autre chambre : c'eft un fourneau dont la bouche eft en dehors Se le corps dans la chambre qu'on veut échaufer. Ce pocle échaufe une chambre promptement £c avec peu de feu. Aucun air froid n'entre par les ouvertures , parce qu'il n'y a point de communication entre l'air de la chambre & celui du pocle. Mais on n'y voit point le feu, & l'air n'y eft point renouvelé : il refte chargé de l'haleine , de la tranfpi- ration , des exhalaifons de touts les corps : un pareil air eft infuportablc à ceux qui n'y font pas habitués. Les pots à feu , ou poêles ambulants , échaufent promptement & uni- formément un efpace bien clos; mais, comme l'air n'a aucune iftiie , le foufre des charbons , quelque bien alumés qu'ils foient , avant de les y introduire , fe répand dans l'air , incomode plufieurs perfones , Se peut , (i la porte eft fermée long • temps , avoir les plus funeftes fuites. La cheminée de Penfilvanie a été imaginée pour éviter touts ces dé- fauts Se réunir touts les avantages des diférents foyers dont on fait ufage. Elle confifte ( voy. PL XIV, Se XV ) en un fond, I, un dos, II , deux côtés ,111, deux plaques , 1 V , à compartiments , qui étant jointes cnfemble forment une boite où l'air circule, un devant, V , & un delïus, VI. Toutes ces pièces font en tôle avec des moulures ou rai- nures, pour les alTembler & contenir le ciment qu'on emploie à recouvrir les joints. Lotfqu'elles font alfemblées , une couple de tringles avec des écrous, fulKt pour contenir le tout. Voyez fig. i. Rrr ^ 500 MÉMOIRES ABRÉGÉS Il y a de plus deux plaques minces de fer forgé ; le fermoir, VII» Si le regiftre VI II, avec les deux tringles, OP. Le fond I ,ou foyer, eft arondi pardevant, avec une moulure ou bord laillant pour contenir les cendres &c les charbons , & les empêcher de tomber fur le plancher. Il a deux oreilles, FC, percées pour recevoir les tringles OP, & une ouverture oblongue aa, par ou 1 air trais ex- térieur en: inctoduit dans la boëte à air , & trois autres ouvertutes, BC, pour le paffage de la fumée. 11 a auffi , pour recevoir le dos & les côtés, des moulures doubles, hautes de fix lignes, & diftantes entre elles d'un pouce. On en voit le profil dans la figure j. Le dos , 1 1 , eft fans ouvertures. 11 a feulement deux moulures de parc & d'autre, pour recevoir les deux côtés, III. Ceux-ci ont une paire de moulures deftinées à la boëte à air , & vers le haut de ces moulures une ouverture oblongue par où l'air échaufé dans la boëre entre dans la chambre. Chaque côté, III, a une aîle ou faillie H, & I, pour contenir les charbons, & un petit trou Q & R pour l'axe du regiftre. La boëte à air eft compofée de deux plaques DE, & F G. L'une à cinq cloifons ou compartiments, haut de deux pouces , qui font reçues par autant de moulûtes portées par l'autre plaque. Le haut de toutes les cavités formées par ces cloifons minces, font recouvertes^ par une moulure de même forme & haureur qui leur eft adaptée : ainlî lotfque les plaques font aflemblées , & les joints lûtes , il n'y a aucun-e co- munication entre la fumée & la boëte à air. L'air extérieur qui pafte dans la boëte à air, y eft échaufé avant d'entrer dans la chambre. Le deiïus, VU, porte deux oreilles, MN, qui répondent à celles du fond & font percées pour le même ufage. Il a auffi deux mou- lures autour de fa partie inférieure, pour recevoir toutes les autres pièces. La partie fupéneure de la boëte a air ne doit aller qu'à deux pouces & demi plus bas que le deffus. Le fermoir VU eft de fer forgé, mince & léger, coupé de gran- deur néceffaire pour fermer exactement le devant de la cheminée. On s'en fert pour éteindre le feu , & empêcher les accidents qui pouroient ariver de nuit. Il porte deux boutons ou mains de cuivre, dd, & glilTe ordinairement, haut & bas, dans une rainure lailTée en plaçant la che- minée , entre la moulure antérieure des côtés & la partie antérieure du devant, V ; mais quelques-uns préfèrent de l'ôter en entier, lorf- qu'il ne fert pas, & de le placer quand il le faut. Le regiftre, VIII, eft auffi de tôle mince. Il eft placé entre le dos 6c la boëte à air \ on le rourne fur fon axe avec la clé S , pour lui doner une pofition demi -oblique. Les tringles OP font auffi àe fer forgé, d'environ quatre lignes de diamètre, terminées d'un côté par un bouton , & de l'autre par une vis. Pour faire ufage de cette machine , il faut conftruire en briques dans la cheminée un faux dos , épais de quatre pouces , ou dans les petites cheminées épais de deux pouces, diftant du véritable dos de quatre pouces & plus. Une cloifon oblique va du haut de ce faux dos au manteau , & ferme la cheminée de forte qu'il n'y paile point d'autre DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 5a air que l'air extérieur, qui palTant par defTous le faux dos, s'élève dans le tuyau. On ôte quelques briques du foyer pour faire un trou fou< le fond , I, de la machine , Se on conftruit dans ce trou , fuivant la lon^ueut de la cheminée , une cloifon mince deftinée à féparer la fumée d'avec l'air extérieur que l'on conduit dans ce trou : par conféquenr cette cloifon doit fe trouver précifément fous le fond de la machine, entre la boëte a air & les ouvertures pour la fumée. On ouvre dans le plancher un palïagc ou petit canal , par où l'air extérieur fe rend dans le compartiment ou la café antérieure du trou fait dans le foyer, d'où il palTe par une ouverture dans la boëte à air. Au bas de l'autre café ou partie poftérieure du trou, on InilTe un palfage par où la fumée fe rend dans le tuyau par derrière le faux dos. La cheminée de rôle eft placée fur ces deux cavités : le profil en fait voir l'effet. ( Fig. 4 ). Explication du profil. A. Foyer ou place du bois. B. Faux dos Si cloifon. C. Tuyau. D. Boëte à air. E. Vrai dos. F. Devant de la même cheminée. G. Cloifon qui divife le trou en deux cafés. H. Café antérieure du trou dans lequel eft introduit par le canal 1, l'air extérieur qui monte dans la boëte à air. K. Ouverture pratiquée dans la boëte à air , par laquelle l'air cchaufé dans cette boëte entte dans la chambre. M. Manteau de la cheminée. P. Palîage pratiqué pour la fumée Q, fous le faux dos B. Q. Fumée qui s'élève le long de la boëte à air , pafie entre fon fomec & le defTus T de la cheminée , defeend par derrière cette boëte , palfe pat deiTous le faux dos , & monte dans le tuyau C. T. Delfus de- la cheminée de tôle. Ainfi toutes les parties font frapées par le feu : la boëte à air fur- tout eft envelopée de feu & de fumée. L'air extérieur y, acquiert beaucoup de cha'eur & fe répand dans la chambre : l'air intérieur tft échaufé par le delTus , les côtés, Se le dos de la cheminée de tôle. Cet air chaud, devenu fpécihquement plus léger, ne peut pas s'élever dans le tuyau fermé par une cloifon. 11 eft donc forcé de s'élever vers le plafond de la chambre , d'où il fe répand enfuite également de touts côrés, lotfque la chambte eft bien clofe. 11 fort de la buëte à air un couranr continuel d'air chaud. En cal- culant fa vûelle, relativement aux aires des ouvertures, on trouve qu'il 502 MÉMOIRES ABRÉGÉS entre par la boc'te à air, près de dix banques d'air nouveau par heure î' ainli l'air de la chambre eft toujours nouveau, doux, & chaud. On laiflera dans la cloifon qui ferme la cheminée, en joignant le faux dos au manteau , une ouverture quarée pour le partage du ramoneur. Elle fera fermée par une trape de fer blanc qui s'ouvrira , de forte qu'allant s'apuyer au dos de la cheminée , elle bouche l'intervale qui eft erttre le vrai dos, 6c le faux, & empêche la fuie d'y tomber. Cette trape eft une pièce importante. Dans les chambres où l'on fumera beaucoup de tabac , il faut ouvrir près du plafond, dans le manteau de la cheminée, un trou quaré'de cinq ou ftx pouces, garni d'un fermoir mobile à volonté. Lorfqu'il fera ouvert , il s'y formera un courant qui emportera la fumée , & l'empê- chera de descendre le long du manteau de !la cheminée, parmi les per- fones aftifes près du feu, corne il arive avec les cheminées ordinaires. Si l'air eft trop chaud , on en fera fortir la quantité néceflaire , pour que le refte foit tempéré au degré que l'on délire. Lorfqu'on alume le feu dans la cheminée de Penfilvanie , il faut , s'il eft poflible , faire d'abord un feu clair avec du fagot , pour échaufer Elus promptement la chambre, & confumer la fuie que de mauvais ois humide & pourri auroit pu biffer dans la cheminée. Enfuite , après avoir dreiïe le feu à l'ordinaire, lever feulement le fermoir à hauteur des chenets : l'ouvertute étant ainli rerterrée, l'air s'y porte avec plus de violence , & foufle le feu. Dans quelques-unes de ces cheminées , on a pratiqué une ouverture de fix pouces en quaré dans le fond de la cheminée. ( Voy. b , fig. I & II , &c fie. 5 ). Cette ouverture' eft au-deflus de la cavité où fe rend l'air extérieur; on la ferme avec une petite trape mince de fer batu, ou de cuivre. Lorfqu'on l'ouvre, l'air fore de la cavité, & foufle le feu. Quand la cheminée a cette ventoufe, le fermoir n'eft d'ufage que pen- dant la nuit. Il faut obferver qu'on ne doit hure celui-ci à coulifte que lorfqu'il y a un efpace fufîfant entre le deflus de la cheminée de tôle , n<' XI ■ CèBsetun jsjJ.parf.ei'anf.l'&znr/u' Xi X^J. Jjciarnj- Scu/f ■ &? s \ v DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 503 Lorfqu'on ralume le feu, il faut d'abord ouvrir le regiftre; fans quoi, la fumée qui peut être renfermée dans la cheminée , fe repandroir dans la cliambre. On peut de même éteindre Se mètre en fureté un feu alumé , lorfqu'on fort pour quelque temps : au' retour on trouve la braife Se le bois encore chauds, 8e en état d'être ralumés très promptemenc. Le fermoir feul n'éteindroit pas le feu. 11 ne peur pas boucher allez exac- tement l'ouverture de la cheminée, Se l'air y entrant avec violence, exci- teroit vivement le feu , Se confnmeroit le bois , (\ le courant n'éroic pas arrêté par le regiftre. Celui-ci a encore deux autres ufages. Si vous obfervez le courant d'air dans la cheminée plus fort qu'il ne faut, cas fréquent dans un froid extrême, Se qui fait que le bois fe confume plus vîte qu'à l'ordinaire; fermez le regiftre au deux tiers, au quart ou à moitié , jufqu'à ce que la vivacité du courant foit diminuée , Se que le bois brûle corne vous le voulez. En même-temps la cheminée & la chambre deviendront plus chaudes, parce que le courant qui circule dans la boëte à air fera plus échaufé. Si on obferve bien ce qui précède, & que l'on nétoie la cheminée une fois l'an , il eft difîcile que le feu y prene : on y brûle moins de bois ; celui qu'on y confume eft alumé promptement, par la petire ou- verture que le fermoir laiHe au cuuljih ( il doit donc fe former une moindre quanrité de fuie. De plus, quand le tuyau en femir rempli, les étinceles ont tant d'efpace Se de détours à franchir , qu'elles s'é- vanouirent, avant d'y parvenir. Cependant, fi le feu y prend, on n'a pour l'éteindre qu'à tourner le regiftre. avantages de la cheminée de P enjilvanie. Toute la chambre eft également échaufée , de forte qu'on n'eft pas obligé de fe tenir auprès du feu , & qu'on peut travailler auprès d'une fenêtre : ceci eft un avantage considérable pour les familles nom- breufes , qui font quelquefois obligées d'avoir plufieurs feux , parce qu el- les ne peuvenr pas être tout entières auprès d'un feul. On ne fent point auprès du feu ce courant d'air froid qui glace le dos & les talons devant les cheminées ordinaires, Se caufe très fou vent, des rumes , des catares , des fièvres , des pleurélîes. Les chambres échaufées par les cheminées de Penfilvanie, convienent parfaitement aux malades, parce que l'air y eft fans ceffe renouvelé , jamais froid , toujours tempéré corne il convient à leur état. Une petite cheminée Aihc dans une chambre; & lorfque celles de maçonerie font préparées pout la recevoir , on peut, s'il eft néceflaire , la palfer d'une chambre dans l'autre , Se l'y établir en demi-heure. Une température égale eft regardée corne iïngulteremenc avantageufe en certaines maladies. Dans les hivers de 1750 5: de 1756 , ou la petite vérole fut comune en Penlîlvanie , il périt beaucoup moins d'enfants Allemands que d'Anglois; cette particularité fut attribuée à légalité de température des chambres à pocle , qui tendirent la maladie 5-4 MÉMOIRES ABRÉGÉS auflî bénigne qu'elle l'eft ordinairement dans les Indes Occidentales (a). M. Molefvorth , dit dans fa relation du Danemark, que les rumes , les fluxions, les catares , les pulrnonies y font rares, que l'on y entend peu touffer dans les églifes , quoiqu'elles foient très fréquentées ; il atribne cet effet aux poêles (b). Dans les cheminées ordinaires, l'air le plus échaufé, qui eft au-deffus du foyer , de même que celui qui environe routs les côtés de la che- minée, s'élève auilî-tôt dans le tuyau en pure perte, & eft: fuivi par l'air que les rayons échaufent au-devant de la cheminée. On a vu comenc celle de Penfilvanie remédie à cet inconvénient. Elle confome au (fi moins de bois ; ceux qui en ont fait ufage , diferent beaucoup dans le compte économique qu'ils en ont rendu. Quelques-uns difent avoir épargné cinq (ixiemes, d'autres trois- quarts, d'autres beau- coup moins. Cette diférence eft l'efFec de leurs diférentes habitudes. Quelques-uns faifoient de grands feux, d'autres de moyens; d'autres n'en faifoient^ que très peu , fuivant la grandeur de leurs chambres , de leurs cheminées, ou de plufieurs autres circonftances ; au lieu que la fituation & l'effet de la cheminée de Penfilvanie étant toujours le même , à rrès peu près, la confomation eft plus égale. M. Francklin eftime en général que l'épargne doit *' Us peuvent y contribuer; mais il y en a dans ce pays & dans touts ceux du nord une caufe plus grande & plus générale; c'eft l'érat de la totalité de l'atmo- fphere qui refte plus conftament le même , plus également froid. Lorfque cet érat change, les ruines font fréquents, malgré les po'éles. Il en eft de même dans nos pays plus méridionaux; les rumes, tares par un froid coudant, devienent piefque généraux quand la température change fubùement. (r ) les DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. <$o<; les chambres chaudes rendent délicars ceux qui les habitent, Se p!aï fufceptibles de froid, de ruines, de fluxions. Le dérail qui vient d'être fait de cette cheminée , prouve allez combien elle difere des poêles de Holande, & leur eft fuperieure; ne fut-ce que dans le feul point du renouvelemcnt continuel de l'air. Quant à l'odeut des poêles de fer, il eft vrai qu'elle eft quelquefois rebutante : mais cette odeur ne vient jamais du fer même, qui, froid ou chaud, eft un des métaux le moins capables de nuire. Llle a pour cnufe en général, la manière malpropre dont on fait ufage de ces poêles. Quand ils font propres, ils ne fentent pas plus qu'un fer à repalfer le linge •, qui ne blefle jamais i'oJorat de la femme la plus délicate , quel que foit Con djgré de chaleur. Mais pluùeurs petfones négligentes y laiflent des chandeliers ou d'autres uften- fileî gras; elles y elfuient leurs mains graiffeufes; elles crachent deflu* pour éprouver s'ils font chauds. Ces matières fument, & brûlent, Se remplirent de vapeurs nauféabondes, ces poêles où l'air ne fe renou- velle qu'avec lenteur : de forte que leur odeur n'eft fuportable que fiour ceux qui les habitent depuis leur enfance. Il eft facile d'entretenir a cheminée de Penlitvanie dans l'état de propreté convenable. S'il arive qu'elle foit tachée, on la nétoiera très bien avec un peu de favon Se d'eau. Le fer chaud ne répand aucune mauvaife odeur : ceux qui ont vu couler de grandes pièces de ce métal , en font convaincus : on n'aper- çoit jamais alors qu'il ait la plus légère odeur. 11 ne répand point de vapeurs nuifibles, corne celles du plomb, du cuivre & de quelques autres métaux. 11 n'altère ni la fanté ni la force des fondeurs & des forgerons. Au contraire ce inétal eft falutaire au corps humain : on conoît l'effet des eaux ferrugineufes, de même que celui de la limaille de fer en plufieurs maladies. L'ingénieux Se favant Defaguliers , aux écrirs duquel l'inventeur de cette cheminée reconoit devoir beaucoup , raporte une expérience qu'il a faite, pour éprouver fi les vapeurs du fer chaud étoient nuifibles. 11 adapta un cube de fer, extrêmement chaud , à un récipient privé d'air, de forte que le coûtant d'air qui rentroit dans le récipient, pafloit par un trou fait dans le fer chaud. Un petit oifeau mis dans le récipient, refpira cet air fans en relfentir la moindre in- comodité. Un cube de cuivre fubftitué au fer, tua l'oifeau dans peu de minutes. Le plomb répand aufli , quand il eft chaud , des vapeurs mal faines. Quant à la delicatefle &: à la fufceptibilité qui font un effet , dit on , des chambres chaudes , c'eft une erreur aufli grande qu'elle eft générale parmi les Anglois. On vient de voir combien les chambres ordinaires font capables de caufer des froids nuifibles. L'auteur de ce mémoire peut aiïurer d'aptes fa propre expérience, celle de fa famille, & de fes amis, qui ont fait ufage de chambres chaudes pendant plulîeurs hivers, qu'elles rendent ceux qui les habitent moins fulceptibies de fluxions, & même qu'elles les fortifient. Si la chateut égale Se confiante d'une chambre rendoit un home fufceptible de prendre froid , lorfqu'il en Col. acad.part. ctran«. tom. XI, S f f W MEMOIRES ABRÉGÉS fort, la chaleur du lit auroit le même effet : cependant nous pouvons iortir fans danger, du lit le plus chaud, dans le matin le plus froid, p quiter aufli des habillements très chauds, pour entrer dans un lit froid. Cette fenfation totale n'eft pas dangereufe, parce que touts les pores le fermant a la fois, s'opofent à l'introduction de lait froid ; alors la chaleur intérieure augmente. L'ufage du bain froid n'a jamais doné de fluxion ; & n'eft-il pas ordoné pour fortifier le corps ? n'eft il pas prefcrit aux conftitutions les plus délicates. Mais lorfqu'on parte d'une chambre chaude dans un air froid, n'eft ce pas fe plonger dans un bain froid. Un fe rrouve d'abord un peu fenfible; enfuite le coips s'endurcit; le iang coule avec plusse vitelfe : une chaleur intérieure uniforme fuc- ceae a la chaleur extérieure que la chambre avoit donée. Nous cirerons ici les Suédois, les Danois, & les Rurtes. On dit que ces nations vi- vent en des chambres, qui font , en comparaifon des nôtres , auflj chaudes que des fours : cependant où font les foldats élevés dans nos maifons- froides fi vantées, qui foient capables de fuporter corne ceux de ces peuples, les fatigues d'une campagne d'hiver dans ces climats âpres, de marcher les jours entiers dans la neige, & fur les glaces? M. Poile pai.e de l'ufage des Rurtes & des Livoniens , qui s'acoutument à parter à un air très chaud dans un air très froid, fans en rertentir aucune in- comodité. On dit même qu'au forrir d'une étuve brûlante, quelques- uns fe plongent dans une eau glacée ( a }. Un avantage coniïdérable eft celui de l'épargne du bois. Nous laif- ions aux politiques arithméticiens , le foin de calculer le gain d'un pays qui économifera les deux tiers de fa confomauon de matières combuf- ( a ) V. hift. narur. de P homme malade . par Le Clerc, Quelques merveilles que l'on an débuées (ur cet ufage , il ne m'a pas encore été pofllble de m'acoutumer à von rrempet notre corps corne de lacier; & fi je voulois fuivre cette comparaifon, je dirois que poui bien tremper l'acier, il ne faut pas le plonger tout à coup, mais peu a peu. H me fcmble que la nature ne pall'e point ainfi brufquement d'un extrême s 1 autie (ans tupture , ou du moins fans un grand effort, & une fatigue ptopottionée a ce cftorr. S'il y a des hommes qui la fuportent, il peut y en avoir beaucoup qui étant plus délicats, périroient à l'épreuve réitérée. Les bains froids fout falu- tancs; mais on ne fait qu'y gaffer. Les Suédois, les Danois, les Ruffes, pafTent de leurs poêles a un air très froid; mais ils font couverts de vêtements, envelopés de rourures. L'air qui les frape eft ttès froid , mais en même-temps très fec : ce: air s opofe beaucoup moins à l'infenfible tranfpiration que l'air moins froid, mais plus hritajde, que nous refpirons dans nos climats tempérés. Nous y voyons conf- tament les Suidois , les Danois, les Ruffes, très incomodés par cette rfpece de lioid numide, s'étoner que nous le fuportions avec auffi peu de vêtements. Je ne veux certainement pas déprimer l'invention de M. Francklin. J'ai toujours vu touts les ouvrages avec ce plaifir que procurent les penfées vraiment ingénienfes. Je crois que fa cheminée réuuit de grands avantages. Mais je confcille à touts ceux qui voudront en faite ufage, ainfi que de poêles, de ne fottir d'une chambre ttès chaude que bien vêtus , de forte que leur corps ne fe refioidifTe que par degrés. Cette gradation me paroit conforme à toutes les loix de la mécanique, dont nos préjugés , nos opinions , & ru» enthoufiafmes ne peuvent pas chanser un feu! point, (r) r s s DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. J07 tibles , de calculer ce gain , foie par raport à ta matière , foit relativement à la diminution du travail, aux frais de l'exploitage & du tranfport ,à l'étendue des terres laiftées à la culture, A l'augmentation d'ouvrage qui doit être produite par l'économie & l'emploi du temps , dans ces métiers où le cotps , n'étant pas dans un mouvement allez grand , a befoin d ctre aproché du feu de temps en temps. Nous lailfons aux médecins a dé- terminer combien peut devenir plus fain l'air des villes , qui fera moins chargé de fumées Se des vapeurs fulfureufes. Un maçon intelligent placera facilement cette cheminée. Il faut feu- lement ob'ferver de lui faire garnir avec foin les joints avec du mortier. Se de la bien arêter Se fixer fur l'âtre, avec du mortier. Lorfqu'on y fait du feu pour la première fois , l'ouvrage étant frais & la cheminée froide; il peut ariver qu'elle ne tire pas allez : en ce cas, mettez-y quelques charbons alumés; ouvrez la trape du ramoneur, pliez y quel- ques feuilles de papier enfhmé, Se refermez-la; la cheminée tue auflt- tôt, Se lorfqu'elle eft remplie d'une colone d'air échauré, le courant continue. . , Ce premier feu répandra peut-être une odeur défagréable, mais de peu de durée. Dans les cheminées très étroites, on peut doner r'ls/je place pour le faux dos , en enlevant quatre pouces ou plus du véntab:e dos. On eft fujet à faire d'abord trop de feu , parce qu'on n'imagine pas combien il en faut peu, pour échaufer une chambre avec cette ma- chine. Lorfqu'on peut tenir la main fur les plaques , l'air eft allez chaud. Quelques perfones qui en ont fait ufage en Angletere, ont cru la per- fectioner en diminuant les partages de la boëte à air. Cette diminution fait gagner en effet un peu d'èfpace ; mais elle eft contraire a 1 objet principal. Si les partages de cette boëte n'excèdent pas de beaucoup ceux par où l'air froid peut pénétrer dans la chambre , ils empêcheront peu l'introdudion de cet air. Des glacières. Outre l'ufage ordinaire des glacières, on peut y conferver^pen- dant huit jours & plus de la viande & du poifton frais, & pendant un beaucoup plus long temps des fruits, des citrons, des pomçs.des liqueurs, du vin , de la bière. 11 faut les mettre à couvert du foleil du midi Se du couchant, dans un terrein fec, ni pierreux, ni fabloneux : la glace fond aifément dans ces deux efpeces de terre. Il n'eft point nécelTaire de les enterrer : la glace y fondioit p.us fa- cilement que lorfqu'ils font au deffus de la terre. On cpio>;ve dans es maifons à moitié enterrées, qu'elles font plus fraîchis le jour, mais plus chaudes la nuit. La plupart des glacières de Rullie font au-dellus du rezdechauflee , entourées de deux murs , dirtants 1 un de l'autre de trente- deux pouces, Se davantage, du côté où la glacière eft vue par le lolei.. S f f ij 5o3 MÉMOIRES ABRÉGÉS L'intervale eft rempli de revre bien foulée, Se fur-tout d'argile, qui fe condenfe beaucoup Se ne laiiïe pafTer aucune chaleur. Le plafond fera fait de fortes folives , qui porteront un lit d'argile épais d'environ vingt pouces. L'entrée de la glacière fera pratiquée dans ce plafond : il y aura des degrés pour y monter Se defcendre dans l'ex- térieur. Une porte feroit plus comode ; mais la chaleur y pénètre da- vantage , Se fond la glace par delfous. L'ouverture du plafond fera fermée par une double porte, & afTez grande pour que l'on puiffe y pafTer comodément un toneau. La porte extérieure fera de planches médiocrement épaiffes : l'intérieure fera un fort treillage , affez ferré pour qu'un chat ne puiffe pas y paffer : on peut airifi doner de l'air à la glacière en ouvrant la première porte. Quelque étendue qu'ait la glacière, il faut lui doner intérieurement au moins fept pieds de hauteur : on peut la faire quarée ou quaré long : mais cette forme-ci paroît la meilleure : on la couvre plus facilement Se plus folidement. On ne fait pas toujours de plancher dans les glacières de Ruffie. Dans plufieurs , la glace eft mife fur la terre nue : mais un plancher eft meilleur. Il faut y faire çà Se là des ouvertures de gran- deur médiocre , pour l'écoulement des eaux. Les RufTes confervent leur bière dans la glace. Lorfque la chaleur du foleil comence à greneler la neige corne de la grêle ; on la raffem- ble le matin en tas , avant qu'elle foit humide , Se on la garde à l'ombre dans un lieu fec. La bière étant prête, on met fur le plancher un lit de glace, Se ou en remplit les intervales avec de la glace pilée, Se avec la neige mife en tas. On place alors un rang de toneaux que l'on recouvre de glace Se de neige, fur laquelle on met d'autres toneaux, & ainlï de fuite jufqu'à ce que la glacière foit remplie. 11 faut obferver d'ouvrir deux ou trois fois par femaine la porte extérieute du plafond, pour doner de l'air, & laitier échaper l'humidité. Cela peut fe faire Je matin, tant qu'il fait froid, jufques à neuf ou dix heures. Gab, Laureus. On peut éviter l'inconvénient d'ouvrir la glacière , en faifant fous le plancher des canaux qui conduifent l'eau au dehors, Se dont l'ouverture eft fermée par une foupape de cuir on de bois, chargée de fer ou de plomb , & plaçant à chaque angle un tuyau dont le bas eft ouvert, l'ex- ïrémité fupérieure fermée par une planche, la partie qui eft dans l'air, percée d'ouvertures oblongues ; celle qui eft touchée par la glace, percée de petits trous. L'humidité s'évapore facilement par ces tuyaux. Marc Trhwalâ. La forme la plus avantageufe qu'on puiffe doner aux glacières eft celle d'un cône tronqué renverfé : la glace s'y raffemble Se fe condenfe davantage. On a éprouvé la bonté de la conftruélion fuivante. La foffe eft ronde Se feche , maçonée en pierres, large par le haut de dix pieds. & demi , par le bas de huit pieds neuf pouces. A dix ou douze pouces, du fond , il y a une grille de bois fur laquelle on mec la glace. L'eau qui tombe s'écoule dans le fable s'il y en a ; ou les canaux Se tuyaux «kfquels on vient de parler, la conduifent au dehors. La maçorjetie DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. 509 efl revêtue de paille & de feuillages île fapin , foutenus par des per- ches minces, afin que la g|ao ne l.i touche pas. Le plafond eft d'argile bien foulée avec une ouverture à ilouble porte, de trois pieds fix pouces de longueur, fur vin^r fepi large: c'tft par cette ouverture qu'on met tk qu'on retire la glace. I e delfus ou premier étage eft aufiî en maçonerie. Il a dix neuf pieds trois pouces en quaré. C'eli-là qu'on met fur un plancher fépare de l'argile, de huit à neuf pouces, les toneaux de bieie qui s'y confervent très bien j on évite ainli lincomodité de la tirer du milieu de la glace avec len- teur & diriculté. Cul. Huilmun. Chaînes de bois. \_)h ferme l'entrée des ports, des détroits, des petits bras de mer, avec des chaînes de fer ou des pièces de bois ferrées : mais l'eau con- fume le fer en peu de temps. De plus la difpofition que l'on done or- dinairement aux pièces de bois n'elt pas avanrageufe. Corne elles ne peuvent obéir qu'en un fens au mouvement des eaux \ elles ont fouvent à foutenir de très grands efforts, qui les brifent. O" a donc conltruir des chaînes dont les parties puflenr céder en deux fens diférents au mouvement des vagues , & prendre alternativement les uns à l'égard des autres une (ituation horifontale ou verticale. Pour les conftruire , on prend des pièces de bois de pin, qui aient au moins douze pouces d'équarilfage. 11 faut les couper depuis la racine en re- montant vers les branches, d'environ fept à huit pieds de longueur , & n'y prendre que- trois, ou tout au plus quatre longueurs : au-delà, le bois devient maigre, peu ferré, par conféquent plus fujet à la pou- riture. Deux de ces pièces feront pofées bout à bout; mais à une diftance fufifante l'une de l'autre , pour qu'elles puiilent jouer fans fe toucher : (on pouroit en arondir les extrémités \t)). Deux autres pièces auflï larges, mais qui ne portent qu'environ huit à neuf pouces d'épailïeur, recouvrent le joint des deux piemieres, corne on difpofe les pierres de taille ou les briques dans la maçonerie. A chaque extrémité de ces pièces de côté ou de recouvremenr , on perce un trou qui doit aulli traverfer la pièce du milieu : dans les premières il a quatre pouces , & dans l'autre quatre & demi de diamètre. Corne peu d'ouvriers peu- vent faire à la main libre un trou qui foit exactement à angle droit, ils fe ferviront comodément d'une efpece de petit trépied de fer, percé à fon centre pour recevoir le fer de l'inftrumenr. Le trou étant ouvett dans les pièces de bois, on y paflera un fer chaud fait exprès pour cet ufage, & qui, pour plus de comodité, doit être creux & artez épais, on l'enduit bien en dedans d'huile de poix, cV: enfuite de goudron; cette prépatacion durcit le bois, Si faic qu'il s'ufe moins. 5 io MÉMOIRES ABRÉGÉS Le trou eft deftiné à recevoir un boulon de bon bois de chêne, tourne bien rond , de quatre pouces & demi de diamerre au milieu , & de quatre pouces aux extrémités qui traverfent les deux pièces de recou- vrement. Il faut auffi faire chaufer ces boulons avant de les mètre en place, & les bien tremper dans le fuif : enfuite on les arttera folide- ment dans les- pièces de recouvrement avec de fortes chevilles de bbis de chcne. Par cette conftrudtion , les pièces du milieu pouront tourner chacune fur fon boulon , Se une moitié de chaque pièce débordera de part Se d'autte les pièces de recouvremenr. Maintenant, fi vis-à-vis chaque bout de la pièce du milieu, on en difpofe une autre pareille, & qu'on recouvre de même les joints, non r>as du même fens, mais en fens contraire, de forte que les trois premières pièces étant fur le côté, l'une à côté de l'autre , celles-ci au contraire foient l'une fur l'aurre ; on aura une. chaîne dont chaque article ou chaînon poura recevoir alternative- ment un mouvement horifontal ou vertical. On a exécuté ces chaînes. à Stockolm , & on les a employées en quatre détroits, où elles occu- pent une étendue de neuf cents trente-huit pieds. Ch. Polhtm. Ufagc de la tourbe pour les digues & conduits des eaux. .Dans les mines d'argent de Kœnigsberg en Norwege, on fait ufage de la toutbe pour conftruire les digues & les conduirs des eaux. On la tire de marais un peu couverts d'herbes : la fur face qui eft mêlée de terre , n'eft d'aucune utilité. Elle eft coupée ordinairement en mor- ceaux , d'un pied quaré fur quatre à cinq pouces d'épailfeur. Il fauc l'employer encore humide; lorfqu'elle eft feche, elle ne fe joint pas avec altez d'exaéritude. Pour les conduits ou aqueducs , on conftruit un mur de roche grife , tel que l'exigent les circonftances ; 8c à l'endroit où les eaux doivenc couler, on le revêt d'un double lit de toutbe bien jointe Se bien ferrée, de forre que les pièces du , deffus recouvrent les joints du lit infé- rieur. Enfuite on y répand un peu de gravier, pour mieux unir Se ferrer la toutbe , Se empêcher que l'eau ne la mine. Les aquédu:s de cette efpece dutent plus que ceux de bois , & l'eau n'y gèle pas aufii facilement. Les digues fe conftruifent en élevanrunmur de tourbe entre deux murs paralleles^de roche grife. Elles font moins difpendieufes que celles qui font toutes de pierre. On peut les élever fur toutes fortes de fonds, & elles nennenc bien les eaux. Jac, G mil, Dalman. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. ;t 1 Pont volant à eûtes paraboliques. .A.U lieu de la grande quantité de caillons de pierres que l'on jeté dans l'eau pour établir des ponts volants fur des rivières tics rapides, il fufir d'en placer une fur chaque rive du côté du courant. On y atache une forte folive , à celle ci deux, à celle-ci trois par le moyen de traverles i ces trois dernières font fixées au pont avec de forts liens de fer. Afin que la rorce du courant ne puilfe ni brifer ni courber le pont, on en fait les deux bords ou côtés avec un double rang de pièces de bois courbés, de forte que le côté entier ait la forme parabolique : le refte du pont fe fait à l'ordinaire. On a trouvé cette invention très avantageufe clans la pratique. Elle efl moins difpendieufe , en ce qu'elle épargne une grande quantité de caidons de pierres & de gros troncs d'arbres qu'il eft fouvent dificile de trouver. On y emploie peu de fer ; ce qui rend le pont plus léger : prefque touts. les joints Si allemblages font avec des chevilles. Les caifToiis étant à fec fur le rivage , font bien plus faciles à repar.gr que lorfqu'ils font au fond de l'eau. Chr. Polhcm. Perfection des moulins à vent. Il feroir très avantageux que les moulins à vent fuiïent difpofés, de forte que, par un temps calme, ils pulicnt moudre avec des chevaux. Les moulins à la Holandoile font les plus comodes pour cette addition, qui demande au bas un efpace fufifant pour établir une roue, & placer le grain & la farine. Une meule d'environ cinq pieds de diamètre fait environ huit tours, tandis que les ailes en font un : la même meule tourneroit donc en- viron feize fois, tandis que les chevaux parcourroient une circonférence de cinquante deux pieds & demi. D'après ce calcul on a déterminé les proportions fuivantes : La roue à courone fupérieure a 55 dents, disantes l'une de l'autre de 5 pouces 6 lignes; 7 pieds 2 pouces de diamètre. La grande lanterne du haut, 18 fufeaux à diftances égales ; 5 pieds 7 pouces de diametie. La roue dentée fupérieure, quarante- huit dents efpacées de 5^ pouces; 5 pieds 11^ de diamètre. La lanterne de la meule , douze fufeaux efpacés de^j ~ pouces ; ::;; pouces de diamètre. La grande roue dentée inférieure c|ue les chevaux font mouvoir , 11S dents efpacées de 5} pouces; 15 pieds • DE L'ACADÉMEE DE STOCKHOLM. 513 On introduit dans la cavité, pat la rainure, les gâteaux de-pulpe, jufqu'à ce qu'elle foit pleine. Alors on la couvre d'une rouelle de bois, de même diamètre, & d'un pouce d'épailfeur, fur laquelle on met un cilindre, aufli de même diamètre : la quantité de pulpe en détermine la longueur. Sur le cilindre on met une pièce quarée de bois dur, qui entre exactement dans l'efpace rectangulaire ; fur cette pièce, trois au- tres de même longueur , Ik dans une entaille coupée au bas de l'ef- pace & au milieu , on enfonce à coups de maillet un coin de bois dut qui ferre la pièce du milieu. En changeant ces pièces , lotfque les pre- mières ont fait leur effet à l'aide du coin , on exprime l'huile qui coule dans le petit canal intérieur, & de-là dans un vafe mis fous une ou- verture qui eft au milieu de ce canal. La preife eft fixée dans une fituation horifontale, à quelque diftance de terre. Dans une preife de cette grandeur, on peut exprimer à chaque foi* quinze livres de graine. Chaque économe en a une femblable pour fon ufage : mais ceux qui en font commerce , ont des prelTes quatre foi? plus grandes. C. Gujl. Echebcrg. DES MOYENS DE REMEDIER A L'EFFET DU FROID ET DE LA CHALEUR SUR LES METAUX ET LES DOIS. I. Mcfure de. métal qui a toujours la même longueur. Un fait couler deux morceaux de ter de longueur égale, (V. PI. XVI, fig. 1 ) bien drelfés ce bien équ.iris à angle droit , & on y fait pofer , lors de la fonte, une pièce de ter forgé , marqué dans la figure par des lignes ponctuées : ce ter e(t plus propre à recevoir les vis qui doivent afermir la mefure : on peut donner à ces morceaux de fer trente pouces de hauteur, dix de long, & cinq lL- large. Il faut les maçoner à moitié clans une cham- bre du rez de-chaulfée,où la terre foit ferme cv' forte , de forte qu'ils (oient de quinze pouces hors de tetre , l'un vis-à-vis de l'autre , & para!! entre eux. On taillera entre eux un intcrvale proportioné à la mefure qu'on defire : on obfetvera que la diftance entre la ligne mitoyene de^ la patrie fupérieure de chaque morceau de fer foit égale à la longueur que la m?fure doit naturellement avoir , lorfque le thermomètre eft au tempéré. Lorfque la terre sfeft afaiflee & que la ■naçoneriè eft feche ; on la couvre de terre feche , Si on prépare le plâtre , mais non pas plutôt. Les morceaux ainfi ajuftés font invariables, fur-tout il la cham- bre eft un peu grande & limée en lieu fec , où il patTe peu de voitures. Les empâtements des morceaux de ter ne peuvent pas varier de manière A influer fur la diftance de leurs milieux : puifque ces morceaux de fer Coll. acad. part, ctrang. loin. XI. Ttt 5M MÉMOIRES ABRÉGÉS ne fe touchent pas : s'il y a quelque variation dans la maçonerie , elle fe fait également dans les deux empâtements , &c les milieux des pièces, de fer reftent immobiles. On forge la mefure a b c de laiton , de la longueur a b : on la coupe par le milieu fuivant fa longueur, & on la foude en b : elle eft enfuite limée, drelfée , ôc mife d'égale épaifteur. Sur la ligne fupérieure du milieu du fer a. i. on fixe la mefure en e avec une forte vis d'acier dont la tête doit être un peu enfoncée & limée jufqu'à niveau de la branche de cuivre, de manière qu'on puiile y marquer un point fin en e. On n'afermit d'ailleurs la mefure qu'avec des liens de laiton d,g, ara- chés au fer a. i avec des vis , de forte qu'elle y ait un jeu fufifant pour s'alonger ou fe racourcir. Lorfque le thermomètre eft au tempéré , on prend une toife exacte, & on mefure par exemple dix pieds de e en g, &c de d en/: il faut prendre exactement ces points fur la ligne du milieu de chaque fer , & oblerver que le cuivre & la toife aient été pendant quelque temps dans la chambre à la même température : & pour que ces points foient plus durables, il faut mètre des chevilles d'acier dans les endroits du cuivre où on doit enfuite graver ces points. On a donc une règle ou toife fixe en e fur le fer a , i qui eft immo- bile , & toutes les autres parties de cette règle étant libres , elle peut varier par le froid & par le chaud , tandis que la longueur ou diftance d,f, des milieux des deux fers a eft confiante : ainfi la quantité de la variation peut toujours être conue. I I. Pendule de longueur confiante. O n fait faire une barre abc fig, z du même méral que le pendule ; on en fixe l'extrémité inférieure , avec la vis a , au côté de la boëte de la pendule , précifément vis-à-vis le milieu du poids. & on l'âfenhrt avec le crampon e , mais de manière qu'elle ait du jeu , & p u i (Te monter Si defeendre. On fufpend le pendule au bras b e , & non pas fui- vant l'anciene manière au bras df, qui eft fixe fur le cilindre , & fert feulement -à déterminer le point de fiifpenfion du pendule , mais qui permet cependant que la feuillure monte & defeende librement par l'entaille faite auprès de/: il feroit peur- être mieux de faire deux ci- -lindres mobiles entre lefquelsla feuillure montant & defeendant avec plus d'aifance & de fureté doneroit un point de fufpenfion confiant. Le bras d f & la vis a étant immobiles , de fotte que leur diftance ne change pas, il eft évidéVit que la tige du pendule eft élevée ou abailTée par la barre a b de la même quantité qu'elle eft alongée par la chaleur , ou racourcie par le froid; ainfi la diftance entre le point de fufpenfion & le milieu du poids eft conftante. La barre a b étant fixée à la boëte de la pendule , on peut vouloir re- édier à la petite variation que le bois éprouve. Une tige de cuivre me DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. jnj faune, longue de fis pieds, s'aîorige dans l'air chaud & fc racourcit dans Pair froid de deux lignes à très perr près , tandb qu'une perche de pin de même longueur devient dans l'air chaud plus courre & dans l'air froid plus longue d"un quart de ligne. Ainfi la variation du cuivre eft à celle du bois corne i à 8 ; & la hauteur du cdindre étant i , celle de la boëte de là pendule fera 8. Alors la contraftion de la faocré dans l'air chaud abaiflera d /précifément de la même quantité que la dila- tation du cilindre Péleve ; & au contraire dans l'aifftpi'dj amfi le point de fufpenfion eft toujours le même. La vis près de a doit être précifément vis-à-vis le milieu du poids , de forte que la barre a b & le pendule e p foient d'égale longueur : mais cette vis eft fixée dans le bois de pin fujet à variation, de même que la partie qui fondent le cilindre : il faut donc Tabler vers /, de forte que la hauteur de la bocte étant S , 'al foit i : alors le point a relie in- variable. . Si on ne veut pas s'aftreindie à l'exadirude de ces proportions , & que la hauteur du cilindre foit trop petite relativement à celle de la boëte , on peut y ajufter au dedans auprès de m , avec^ des vis quatre foutiens de laiton; de forte que le cdindre étant porté pat ces foutiens , la hauteur mk foit i , & mk foit S. De même , fi le cilindre a rrop de hauteur , il ne faut pas le Soutenir en i, mais plus haut en n, & dans les proportions déjà énoncées. I I I. Manière de déterminer la dïfcrcnce occafionée par le chaud mi le froid dans les dimensions des métaux & des bois. On fait tourner un plateau ik , fig, j d'ébene ou de Un, & on y adapte la pièce triangulaire Imd qu'on fait de bois de chêne fec ou d'un autre bois dur, & on y atache les lifteaux nn avec des chevilles. Le tout étant bien fec & bien joint, on l'ajuite a un ell.eu c maçone auparavant dans le mur d'une grande chambre. Le plateau eft contenu fur fon elîieu , & peur en être ôté au moyen d une vis a 1 extrem.te de l'eflreu. Le plateau Se fon triangle étant ainfi fufpendus perpendiculaire- ment, on difpofe une barre de métal ou une perche de bois a a< droit avec ci: il faut auparavant drefler ab de forte qu il y ait exaû - ment dix pieds entre a & r ; lorfoue le thermomètre eft au tempère. On fixe la barre au mur en a , de forte que le point b foit perpendiculaire- ment au -deflus du centre c fc afin que dans le changeaient de tempé- ra ure la barre puiffè mouvoir le plateau ou en ta, lade le deflous ver, \ en forme de lime, f. elle eft de métal; & lorfqu on a une perche , on la frote en dèffôus avec de la cire ou toute autre matière v.fqueuie : on peu t aulT, mètre un poids en b fur la barre. Alors fi cb eft a cd corne à io- la pointe d avance ou recule dix foh plus que^ le point b ne *i6 MÉMOIRES ABRÉGÉS varie : il eft donc facile de mefurer la quantité de cette variation pat le moyen d'un arc divifé en petites pairies proportionelles aux longueurs. 11 feroit utile d'éprouver ainfi , non-feulement diférentes efpeces de métaux & de bois , mais des barres Se perches de la même efpece. Si le mur lui-même étoit fujet à quelque variation ; l'expérience n'en feroit pas moins bone : outre que cette variation ne peut être que très petite , elle feroit comune à toutes les barres. La conoilfance exacte de cette variation dans la dimenfion des corps eft très importante à la per- fection d'un grand nombre d'arts. Juc. Fagot. Machine pour travailler & polir les cilindres d'acier après la trempe. V. fig. 4. Ust une poupée quaré - long à laquelle on fixe les deux pièces bb, d'un métal dur , & proportionées au diamètre du cilindre c. d eft un chapiteau d étain fin fondu fur le cilindre même , travaillé au tour avant la trempe. 11 faut que ce chapiteau foit un peu fort, afin que le ftile y foit fixé folidement. On fait à fon extrémité une feuillure qui entre dans l'ouverture oblongue e du montant h fixé à la poupée par une vis i , afin qu'on le puifte hauffer ou baiffer félon le diamètre du cilindre. K. eft un infiniment fixé en/, & engagé dans la feuillure du ftile : par le moyen 4e cet inftrument on peut mouvoir le chapiteau. S'il étoit immo- bile, quelques grains d'émeril ponroient s'y atacher & rayer le cilindre. Et en cas qu'au comencement ik fur-tout dans les endroits où le cilin- dre eft fort inégal , il foit nécelTaire de le contenir, afin qu'il frote contre le cilindre avec plus de force, on fe fert de la branche n fixée avec deux vis au montant h. La machine étant ainfi conftruite , on met le cilindre en place \ on le tourne incelTàment avec une manivelle & on y met fouvent de 1 huile Se de l'émail fin , tant au corps qu'aux tourillons. Ce travail doit être continué jufqu'à ce qu'on voit l'cmeril également répanou fur tout le ci- lindre j ce qui n'a-rive que lorfqu'il eft parfaitement rond. Alors on l'ef- flue _: on y remet de l'éméril plus fin , & on le travaille de la même manière jufqu'à ce qu'il foit parfaitement poli. Il faut obferver que les tourillons font plutôt arondis que le corps même da cilindre : alors il faut les elïuyer & n'y mètre que de l'huile. Si le cilindre eft très inégal; il faut avoir plulîeurs chapiteaux, & travailler l'un avec de gros émeril afin que l'ouvrage aille plus vite. "Ec pour qu'ils ne fpiérit point ufés par le cilindre , on y fera eh dedans des raies tranfverfales où I'émeril puiifo s'atacher fortement. Lorfqu'on veut les éprouver, on les met en place l'un fur l'autre, & on en tourne un : alors s'ils font un peu ferrés à vis, ils fe fuivent, & fi on n'y voit le jour nulle part , fi de plus , en les tournant , on ne force pas plus en un point qu'en l'autre, on eft certain de leur bonté. DE L'ACADÉMIE DE STOCKHOLM. «; 17 On a employé à la monoie de Cartel des cilindres ainfi travaillés pour étendre une pièce d'argent de huit pieds. Elle fut coupée en pièces de monoie , qui turent toutes trouvées avoir un poids égal, foit féparément, foit enfemble. On peut monoyer l'or avec ces cilindres , & s'épargner la peine de limer les ducats : opération dans laquelle on perd toujours de l'or. Ajou- tons que la meilleure trempe de l'acier fc fût dans le fuit : il s'y déjete moins. Le fuif doit être corne de la bouillie , & le vafe où l'on a mis les cilindres à la trempe, placés dans une eau froide 3c courante : autre- ment ils refroidirent trop lentement, & n'acquièrent pas toute la dureté pollible. Gaù. Polhem. Comparaifon de l'art dd Varqudmfur anglois & du fucdols. L ous les arquebiifîers convienent que le fer de Suéde eft le meil- leur de toute l'Europe : ainiî les caufes de la fupériorité que l'arque- bulïer anglois a lut le fuédois, font l'indultrie, la difrribution du tra- vail , Se l'épargne de la matière. L'anglois emploie à fon travail les formes .Se les poinçons qui font lus expéditits que la fimple forge. Ce n'eft point le même maître qui aie toutes les pièces d'un fufil ou d'un piftolet : la nature ne dene point au même home plufieurs talens au même degré. En Angleterre , c'efl un maître arquebulîer qui forge les canons : il a fous lui d'autres homes qui les forent &z les perfeélionent. Un autre fait les platines à la groupe, un troifieme les dégroflît à la lime ; un quatrième v grave les orne- ments ; un cinquième les polit ; un (îxienie leur donela trempe; un feptieme coule les garnitures ; un huitième fait les noyaux pour les ca- nons ; un neuvième les dégrom'r; un dixième aflemble & perfeâi re- tour l'ouvrage. Je ne parle point ici de ceux qui font les garnitures de fer, les montures, les vis, les garnitures &: ornements d'or 8c d'argent, les damafquimires &c. Celui qui alfemble toutes les pièces, les acheté des autres maîtres! On objecte que les formes & poinçons rendent le fer trop dur ; trais les arqiiebufiers favent bien y remédier , en faifant chanter un peu la pièce. On dit que les formes & autres machines & ourils coûtent trop à l'arquebufier ; niais le fer qu'il ufe en limant dans fon travail ordi- naire , & qu'il épargneroit avec les formes, pouroit lui payer fes outils dans une anée , & augmenterait fon profit dans les anées fui van tes. L'ufage des fpimes épargne la matière ; la dilhibution de travail épargne le temps & done à l'ouvrage plus de perfection. En Angleterre , un fond;ur de platines en fait avec l'aide de les compagnons fîx ou fept par jour , & un autre maître peut en limer cinq dans une fe- maine : en Suéde un arquebulîer peut faire tour au plus avec i'es compagnons deux platines e>: demie par jour , & en limer deux dans I ^i8 MÉMOIRES ABRÉGÉS une femaine. Les platines brutes de Suéde pefent 18 à zo onces: les angloifes de même grandeur pefent 11 à 11 onces : il en eft ainfi des autres pièces. Si on calcule la perte du temps , de la matière , & des frais & entretiens des compagnons , on trouvera^ que le gain de l'arquebufier anglois eft à celui du fuédois corne douze à quatre ou cinq , & que cent atquebulîers fuédois perdent chaque anée au-delà de trente mille écus, foit en fer, foit en falaires qui auroient entretenu d'autres ouvriers. Aug. EhrensWerd. F I N. 4 Bcrbens. V. épine-vinette. AJlringents contraires à la reproduc- Berce. V. sfondile tion des parties, 38 Berle : plante dangeteufe pour les Agronomie, 105 beftiaux, & dans quel temps, 3 19 Aveuglement. V. cécité Se cataracte. Berus. V. couleuvre. Aune d'Efpagne , 335 Befliaux. V. maladie. Avoine qu'on a cru venir de l'orge. Bejliaux. ( nouriture économique V. graines. des ) V. nouriture. Avoine ftérile ; utilité qu'on en peut Bière tirée de l'épautre, plus blan- retirer, 360 chaque celles des autres grains, relfcmble à l'arac, 346- Bière faite avec le fapin ; efpece em- ployée à cet ufage ; manière ho- landoife, 412. Manière fran- çoife, 41» Blanchiffttge. V. toiles, nairement les tremblemenrs de Bled: moyens de le garantir de la gelée; temps Se pohtion où la gelée eft à craindre, 359. Perte qu'on en fait en moiflonnant ; moyens d'y remédier , 343. Quan- Avoine turque , terrein qui lui eft propre; l'on ufage, 341? Avoine vivace de Sibérie; terrein qui lui eft propre; fes proprié- tés Se ufages, 36S Aurore boréale ; acompagne ©rdi- terre dans le nord , B Jj.UNS trop fréquents donnés ans enfants nouvellement nés caufent l'cpilepfie , 274. De Finlande: leurs efpeces, leur effet, leur degré; enfants qu'on y expote, & danger de cet ufage, 3 14. Hommes qui partent de ces bains au froid de la neige ; danger de cette efpece de bravade ,315 tité de femence néceffaire; moyens de la connoitre , 344- Moyens de connoitre la perte qui fe fait en moitrbnnant , ^44 Se 345. Bled célefte : variétés de l'orge , ce qu'il rend ; fon poids com- paré à celui du froment; vient dans toutes les terres , fes ufages , 346 Bananier,- manière de le faire fleu- Bled, (machine à battre le) 3 S 4. rir dans les ferres d'Europe, 341 Barbes des papillons. V. papillons. Bardane. V- falene. Baromitre: fa hauteur dans les mi- nes de Fahlun , \q^. Sa variation à diférentes hauteurs, 195. Et fuivant les ditérents degrés de chaleur , V. machine, métode & aire; conferyarion des bleds. V. gre- nier & féchoir; moyen de con- ferver le feigle p'ulieurs anées fans qu'il moififfe ni ne germe , 390. Crible à nétover le bled. V. crible* Bled de vache. V. couleur. id. note a Baumes contraires à la reproduc- Bleu. V. coukur. tion des parties, 3 S Bœuf: ufage de fon fang , Coll. acad.pan. ctrang . tom. XI. V v v 417 fU) TABLE Bois préfervé du feu 5c de la cor- ruption par les vapeurs du gril- lage des mines, 170. Expofé au froid , fon expanfion , 1 80. Con- fervation du bois dans l'eau de mer, 411. Caufe de cette pro- priété , id. Manière de le cori- ferver par le vitriol Se la cou- leur rouge, 425. Bois rendu im- combuftible par l'alun, 419. Pré fervé des vers Se des punaifes par le vitriol , 471 Bouchons qui empêchent Tévapora- tion, Se réfiftent à la corrofion des liqueurs : manière de les pré- parer ,417. Inconvénients à évi- ter dans leur préparation; eiïais faits avec ces bouchons; épreu- ves à faire fur mer, 418 Bouleau: ufage de fes cendres. V. favon. Brajferie: plus (impie que les braf- feries ordinaires, Se par laquelle, avec moins de déchet Se de tra- vail on épargne beaucoup de bois, 414 Brochée : mange les œufs de fau- mon , 99. Brochet d'Heilbron ; fa grandeur Se fon âge fabuleux , 97. Temps du frai de ce poif- fon , Se cornent il fraie ; erreur à ce fujet , 113 Botanique , 117 Bouleau. V. plantation. Bourbon :( île de) fa longitude , 205 Bourfe à feuillages, 105. Tremblan- te , id. Ce ver eft du genre des holoturies, id. Ridée, io<». Ses diférents noms , id. Bruits entendus dans l'air, 14 Brûlis des bois : domage qu'ils cau- fent à la terre , 352. Cjillou. V. filex. Camfrc : a guéri de la folie , 276 Capucine. V. creflon d'Inde. C mes : leurs erreurs. V. aftronomie. Cajfini : erreur de fes tables de mercure, 110 Cataracte guérie par les vomitifs , 312 Cèanote : racine de cette plante em- ployée avec fuccès contre le virus- vénérien, 283 Cécité furvenue à la fuite d'une fièvre : cornent guérie , 511 Celerin. V. hareng. Cmdres employées à faire du favon, - ' .4M Chaînes à fermer les ports : incon- vénients de celles de fer,& de celles de pièces de bois entières. Conltruction plus avantageufe , 509 & 510 Chaleur du corps humain. V. corps humain. Chaleur de diférentes peaux d'animaux, 1S9 Chameau : fon urine ne fournir point le fel ammoniac, 431 Champignon du fable : ufage qu'on en peut faire, 1 19. De bois : fa forme Imguliere, Se fes graines", id. Temps de fa crue : fon goût : on peut le manger : colle qu'on en tire, :io. A tête clo- f e : a la forme des parties viri- les , l'odeur de Torchis : c'eft un phallus, 120. Lycoperdon de grofleur énorme pefant dix- huit livres , id. Champignon du chou : erreur à fon fujet, id. Chanvre : peut être cultivé à la ma- nière du lin, 376 Chapon de Pharaon. V. vaurour. Charbon : moyens d'en garantir le froment, 361 Charbon de terre : fubftances dans lefquelles il fe trouve ; direction des filons, 471. Profondeur des puits , & manière de la déter- miner, 473 Se note a. Effet des murs de pierre qui coupent les DES MATIERES. *l3 filons, 475. Recherches des fi- V. taupinière. Cfaatne de fer: Ions; matières qui en font voi- fon ufage & fes avantages, 350 fines; indices tirés des eaux, des Chaudière pour les couches à va- rivages, de la forme du terrein; peurs, 381 & 381. Autres ufa- maniere de les découvrir à la ges qu'on en peut faire, 38 3 fonde ou par les puits, 474. Ex- Chaux : plus la fubftanct calcaire ploitation des mines; écoule- eft dure, plus elle atire l humi- ment des eaux; travaux fouter- dite: la chaux de pierre eft la reins, 475. Epuifemeiu des eaux puits, & leur pofition ; régula- rité du travail , nécelfaire ; co- rnent on coupe les piliets ref- tants, temps qu'une mine peut meilleure pour le bâtiment, & pourquoi, 141. Unecuiflon rrop forte lui ôte fa propriété , id. Delctiption des fours à chaux du Palatinac, 471 occuper; nombre d'hommes qu'on Chaux : garantit le froment du char- peut y employer; fon produit, bon, 361 476. Exhalaifonsdes mines ; leurs Cheminées: leurs défauts ,493- Che- efpeces , leur effet , cornent elles s'y forment; précautions avant d'y defeendre , 477- Manière dont on détruit les exhalaifons inrlamables , 47-8. Renouvelle- ment de l'air; principe fixe qui en eft la bafe , id. Produit par l'élévation d'un tuyau au-dellus de la bouche de la mine; par des ruyaux qui defeendent dans la mine ; ventilateur ou efpece de pompe à feu , pour atirer 8c confumer les exhalaifons, 479 & 80 Charbon de bois : comparaifjti de deux métodes employées pour le faire; choix 8c préparation de l'emplacement», 480. Arangement des piles , leurs dimenlîons , ma- nière d'y conduire le feu, durée du feu : produit de la pile ho- rifontale : durée & produit de la pile perpendiculaire, 481. Les frais de celle-ci plus grands: au- tres avantages : qualités du bois à btîder en charbon : remps de le couper ; ignorance , erreur , S: perte des charboniers qui em- ploient le bois verd , & le brûlent en peu de temps, 481 Cliarm pour détruire les taupinières. minée de Penfilvanie ou de Fran- klin, 495. Défauts des ancienes cheminées , 496. Défauts des cheminées modernes , 496 & 497. Maladies qu'elles occafionent : fentiments de médecins célèbres à cet égard, id. Cheminée in- génieufe de Gauger:fes incon- vénients , 49S. Cheminée de Franklin, inventée pour remé- dier aux défauts des poêles & des cheminées ordinaires : fes parties , 499. Defcription de chaque partie, 500 & 501. Effet de cette cheminée , id. Manière de s'en fervir, d'y faire & alu- mer le feu: fes différents ufages, 50Z. Ses avantages, 503 & 504. Objections faites contre cette invention , 8c réponfes à ces objections , 505 & jo 6 : d'eau de chaux , 156 & fuiv. De mortier ,1^7 &fuiv. Accélère 5** TABLE d'abord &£ enfuite retarde l'éva- poration ,159 Ce retardement : caufe de l'humidité des maifons neuves , idem. Evaporation de la ; forte bière, idem. Pius que celle lie de l'eau , à proporrion qu'elle elt plus fpiritueufe , 160. Evapora- tion du lait, id. &J'uiv. De l'eau- de-vie, 161 : comparée à l'efprit de vin rectifié , idem. De l'huil 163 de l'eau glacée, id. & fuiv. Comparée à celle de l'eau, 165. De la neige , 1 66. Des œufs , id. De l'évaporation dans le vuide , 166 & fuiv. De l'eau, du vin du Rhin, 167. Syftèmes fur l'afcen- fion des vapeurs dans l'air réfu- tés, I(î8 PaLENE des prairies, 71. Ses ravages, id. Caufe de fon abon- dance, id. De la bardane , 72. Sa métamorphofe Se fon indus- trie , id. Du bouleau , 73. De l'A- mérique feprentrionale , id. Mal qu'elle fait aux arbres : manière de la détruire : fe trouve auffi en Suéde, 74. De Suéde, id. Plan- tes qu'elle ronge, 75". Des offi- ces : l'huile ne* la fait point pé- rir : fa ftrncture (inguliere , id. Du fégle : manière de l'empêcher de multiplier, 76. Du poirier fau- vage 8c de l'épine, 76 & 77. Du hêtre , '«• Femme : durée de fa vie comparée à celle de l'home, 18. Caufe de la diférence de ces durées, 29 & notes a. & b. Femmes qui ont vécu plus d'un fiecle , 30. A ma- trice double , 3 5. A vagin double , id. Acouchement de deux en- fants de diférents âges , id. Alai- tent long-temps, après avoir acou- ché , fans un acouchement nou- veau, 36 Fer : manière de le découvrir lors- qu'il eft en très- petite quantité dans une eau , 151 Feftuca. vivace : fes propriétés, 569 Feu : éteint par les fels : manières de les y employer : manière dont ils opèrent cet effet, 428 Fiente de vache : peut fervir à blan- chir la toile , 410 Fiente des beftiaux : fournit la ma. tiere dufel ammoniac : les excré- ments de l'home font préférables, 43 1 : pourquoi , 43 2 Fièvre lente catarale : fon cours : fes périodes : fes fymptomes fuivant les parties qu'elle araque, 162. Sa cure, 263. Kina dangereux, doné au fort de la fièvre , 264. Dans quel temps elle elt plus fré- quente, id. Fièvres intermiten- tes : leur divifion ordinaire in- fuhfante : font totales ou partiel- les : leur caufe & dans quels lieux font plus fréquentes, 264. Caufes imaginaires & caufe réelle de la fièvre : remèdes qui la détruifent, & cornent , 265. Fièvre pété- chiale : fes fymptomes : fon cours, 16S. Sa cure 267. Autre fièvre pénéchiale, id. Sa cure, 26S. En- tretenue dans l'hidropifie à def- fein d'aténuer les humeurs, 179. Remède contre la fièvre, 313. Fièvre guérie par l'électricité ,516 Fille morte enceinte de parties d'embrion qui font foupçoner qu'elle eft née enceinte, 34 Fifapus : infecte, 82 Flux de fang : remède contre ce mal , >'. 314 Fœtus : ( os de ) reftés neuf ans dans la matrice, 53. Os trouvés dans l'hypogaftre : ne font pas des ref- tés de fœtus , id. Os de fœtus trouvés dans le méientere d'une jeune fille, 33 & 34. Leur gran- deur fait foupçoner qu'elle eft née DES MATIERES. S29 née enceinte , 3 4 Foie de bœuf delTéché : guérit de Fépilepfïe & cornent, 175. Ma- nière de le préparer, id. & fuiv. Foins : précautions pour les ferrer, fur-tout par un temps humide , 398 Si 99 Polit : cornent guérie , -"• Foin guérie par le irramonium ,313 Fonte des mines. V. fourneau. Fergts de Suéde : leur défaut : leurs efpeces : manière dont on y tra- vaille, 4^3. Celles qui donent le meilleur fer : caufe de l'in- fériorité des autres, 4^4 Ftuetrt : favon qu'on en tire en An- gleterre, 414 : fon ufage Se fes avantages, 4M Fourmi : leurs efpeces, So.^ Rouge recueille la réline des genévriers , i.L Ailées : temps ou on en voit dans les fourmilières : leur ref- femblance avec les ouvrières : leur fexe mâle & femelle : leur for- tie de l'habitation : perdent leurs ailes, Si. Ouvrières n'ont point de fexe, id. Indiennes qui pié- p.irent la laque, id. Elles aiment toutes les aliments fucrés : portent leurs œufs à l'ombre : ufage que les oifeleurs font de cette ob- ' ferv.uion , 3 1 . Metent leurs œufs du côté du foleil , Se y labourent la terre , de forte qu'il n'y croît point d'herbe : celui où il en croît indique le nord , 8z. Fourmisde Surinam dévorent les grains : font venimeufes , id. Se note a. Moyen de les charter, 3S4 Fourneau à recueillir les acides : fa forme : quantité d'efprits qu'il " dohe, iiS. Fourneau à recueillir le noir de fumée : fa forme Se fes dimeniions , 456. V. noir. Fourneau ou foffe à diltiller la - poix, 439- Fourneau particulier pour la même opération, 441. Coll. acad. pan. étrang. tom. XI. Fourneau rond : fes avantages fur les fourneaux quarés. Fourneau de- grillage pour les fonderies de fer : manière de le bâtir, 44^ Se 49. Ses avantages. Plufïeurs feroient plus utiles qu'un feul qui les éga- leroittoutsenfemble en grandeur : pourquoi. Lniploi qu'on en pour- roit faire dans les forges , 449 : Si dans les fonderies de cuivre, 450. Ufage de la pierre ollaire dans les fourneaux à fondre le plomb, 455. Manière de la pla- cer, Se avantages de cette mé- thode , 456. Huit fourneau : dé- fauts des anciens : manière de les conftruire folidement , 456, 57 & 58. Fourneau à rougir, ou de tirage : manière d'en tirer un . grand avanrage en y pratiquant deux bouches. Dimenfions de ce fourneau , 46 1 • Ses inconvénients : manière d'y obvier : fon ufage & utilité, 461 France. V. climat. Francklin critiqué Se défendu. V. électricité : cheminée de fon in- vention , 495 Frcefione , 47 ; , note b. Frêne : le fuc de cet arbre guérir la morfure des couleuvres, 300 Froid extraordinaire à Tome, 178 & fuiv. Change le ton d.'S ini- truments ,179. Etoufe le fon , id. Manière de remédier à fon effet fur les bjis Se les métaux, 515. Machine pour le mefurer, 515 Fromage : colle qu'on en tire. V. colle. Froment changé en feigle : ce qui a pu douer lieu à cette opinion , 117. Froment vivace : terres qui lui convienent & fes propriétés, 3 Froment. V. charbon. Fumée. V. noir. Fumier : movens de l'augmenter 3 Xxz u* TABLE 357. Manière de faire les tas : quantité que l'on en retire, 358. Ufage des habitans de Poméra- nie , du Meckleinbourg , du Holf- tein , Se des environs d'Ham- bourg, 341 Fumigation d'eau bouillante : guérit le mal de dents, 299 CrELÉE. V. arbre Se bled. Genêt : cendre de cette plante fubf- tituée à celle du genévrier, a eu plus de fuccès , 268 Genévrier : ufage de fes cendres. V- favon. Geum : employé avec la lobelia con- tre le virus vénérien, 283 Ghetr : ( de ) fes talents Se fa mor deftie, 7° Gherbuah. V. fouris. Glacières :. leur avantage : inutilité de les enterrer, 507. Leur conf- tru&ion en Ru (lie : les habitants du pays y confervent leur bière : manière dont ils l'y placent : ma- nière d'éviter l'inconvénient d'ou- vrir la glacière pour faire éva- porer l'humidité : forme la plus avantageufe des glacières, 508. Place des toneaux , 509 Glaife,: fa dilatation lorfqu'elle eft humeécée. V. dilatation. Gland. V. chêne. Godtind , 54 Golfe de Botnie : erreur des cartes fur fa pofition, 106, nore;y Con- clufion nrée des obfe virions de M. de Mauperruis , fupolées juf- tes , id. Difcrence de la lon- gueur d un pendule qui d ùt batre les fécondes, à Londres , à Paris S: à Upf.il, zoo. Pétrel. V. procellaire. Peuplier : ufage de fes cendres. V. fjvon. Phallus. V. champignon à tête clofe. Phi haut , 150 Pic irrois doigts, 55 Piibule. V. ri fi pus. Pierre olbire : Ton ufage dans les fourneaux à fondre le plomb , 45 5 Pierre de paon : ce que c'eft que cette prétendue pierre, 11 + Pin. V. Plantation. Manière d'en tirer la poix. V. poix. Qualités du pin , & fon emploi en archi- tecture , 4S9 Piphwen. V. rigroftis. Planète : fyftême de Celfius fur les diférents états des planètes. Plantation des pins , des fapins, bxileaux : le terrein ,1'expolition qui leur eft propre , 3 s 8 : le temps ïe les couper : la manière de les élever pour bois de charpente , 359 Plante qui donc l'épi leplîe , 174 Plantes ataqnées par les vapeurs du grillage des mines , 1 70. Leur cul- ture : terre & expofition qui leur font propres : ce qu'il faut obfer- ver à leur égird : leurs h.ibiiudes , 341. Planre mile dans l'eau pure lorfqu'elle étoit prête à fleurir , & Pline : ioti erreir au fu;er dlicaitort de Coruuhe , 379 Plaie. ( lignes de ) V. lignes. Poêles : de leur conftrudhon : 'eurs dé'auts : manière d'y renié lier , 405 : de les conttruire , & de co- liger ceux qui font faits à l'ordi- naire , 494- Ditérence entre ceux- ci & ceux de Leutman , 4^5. Poêles ordinaires de Holande : leurs avantages & leu's défauts. P^é'le d Alem igné , idem , 4^9 P. id< desprincip.mx Etats d'furope : leur comparaifon à celui de Su de, 3 }0 Erreur de Ricard à ce fujer, 330 & 3 '. lJoi Is de Holande , 351, 3 1 & 3 3 : du Brab.n t 33 : de Chine , id. U'Elpagne , 334 6c 35 Pois vivace. V. climenum. Poijjons : on peut conoitre leur âge par leurs vertèbres , 96 poix : fa diftilation dans la Bornie Orientale : de quel aibre on la tire : manière anciene de 'a difti- ler : préparanon des arbres : ma- nière & temps de la frire, 437: ufige des ouvriers de la forêt noire : préparanon \' coupe du bois : forme de la folTe en four- neau : terrein propre : manière de remédier à fes défauts, 4^8 : dif— podtion du bois dans la folfe , 4?£ : manière de le recouvrir & de conduire la diftilation , 440 : quantité qu'on en retire : prix de la tone : quantité totale qu'on en diftile par an dans la Botnie Orien- tale : fourneau pour la diftiler , 441 Polahe : poifton du golfe de Botnie , 101 qui a porté des graines fécondes, Pologne abonde en mines de fe) , 3S0. Plantes qni donent un mau- 43 ' vais goût au lait des animaux , Polype qui mange des pierres : fa 40S defeription, > i<5 : ne vit paslong- Platinc. V. or. temps hors de la pierre, 117 Col. acad. part, ètrang. tom. XI, Y y y 533 TABLE Pomes de terre. V. patates. Pondicheri. V. climat. Pont-volant : manière moins dif- pendieufe & plus avantageufe de le conftruire , 511 Population de la Suéde , 515 : éten- due de ce royaume : population qu'il pouroit avoir , ici. Son éten- due plus exacte : nombre d'habi- tants qt'.'il pouroit nonrit : nom- bre d'habitants par mille quaré : proportions établies par cet élé- ment entre les forces de divers pays, 326 & 27. Population du Danemark propre : Mande nui- iible au Danemark , & pourquoi , 327. Population de toute la Suéde par mille quaré, 328. Co- noiffance de la population , bafe de toute administration, 329 Porte-chapeau. V. céanote. Porte-lanterne. V. cigale luifante. Potaffe : manière fimple de la faire, 398 Pou de bois d'Amérique , S8 : moyen de le détruire , 90 & note a. Pou fauteur , 8 6 Poudre à canon. V. remède. Prairies de Fahlun : manière de les cultiver , 3 t. Ses qualités : ne vient pas entièrement desvafes, id. N'eft pas une fubftance diffou- te amplement dans l'eau : elle vient de l'eau changée en terre, à ce que croit M. Valler. R.nl'ons d'en douter 157 & notes. Terre des plantes ; fes propriétés, Z37. 54'- TABLE Des Animaux : fes propriétés , 1 5 S Teflument d'hieine. V- éhxir. Thimale : poiflon : mange les œufs de faumon , 9 9 Thlafpi : efpece de cette plante qui done un mauvais goûc au lait des animaux , 406. Efpece qui chaire les punaifes , 443. Sa defcription , note a , id. Thhimale : efpece qui done un mau- vais goût au lait des animaux , Tiburon: efpece de chien marin , pré- cédé ordinairement par le fcom- bre, 10 1. Nomé hay par les Sué- dois, & regardé par eux corne l'avaleur de Jouas, 101, note a Toiles : procédé pour leur doner un blanc aufli beau que celui de Ho- lande, 410 Toits : faits de planches : manière de les conferver, 491. De les conftruire & conferver, 487 Tôle : manière de préferver la tôle de la rouille , 491 Tonerre : ("effets du) 16 &fuiv. Topiques dangereux en certains cas , 38 Tourbe : ( efpece de ) dont la cen- dre fournir une ocre , & le char- bon un noir propre à la peinture, 241. Une autre done une cendre blanche propre à polir & aigui- fer , id. Tourbe employée à la conduite des eaux , & à la conf- truéHon des digues, 510 Tourmaline, V. électricité. Son poids : fes propriétés, 139. Fénomenes qu'elle pvéfente fondue avec difé- rentes fubftances , 240 & 4 1 . Leur tranfparence & leur opacité fui- vant le fens dans lequel on les regarde , id. Tourterelle d'Amérique , 5 6. Ses paf- fages vers le fud , 57. Protégées par les Américains lorfqu'elles Couvent leurs oeufs, 58. Tranf- pottées deux fois en France par M. de la GalilTbniere , 58 Trachées des papillons. V. papillons. Trombes, \ c Trompe des papillons : fes mouve- ments, étant coupée, 69 Trouble : roche ou filon qui inter- rompt ceux du charbon de terre , 47i Tuhcuri, ou loutre de Finlande, 44. Mis dans le genre du furet , 45 , note a. Apartient à celui de la loutre , id. Ses diférents noms , Tuiles : manière peu difpendieule de préparer les tuiles de toît , & de les rendre aufli durables que les tuiles verniflees, 490 Tumeur. V. courbma & mouche du rené. V V Ans ta .• falatitude, 109. Temps auquel on peut y voir les étoiles tout le jour , id. Valvules de l'aorte oflîfiées, 40. Co- rnent , id. Vapeurs du grillage des mines de Fahlun : jufqu'où elles s'étendent s augmenrent le froid en hiver, 169. depofent une poufliere vitrioli- que & fulfureufe; araqueijr les métaux : les plantes : les animaux : noirciflenr le bois : le prélervent de la pouriuire & du feu, 170. Vapeur mortelle des mines de Quekne, 171 Vautour ( d'Egipte ), 52. Refpec~k des Mufulm.ins pour cet oifeau, & quelle en tfl la caufe ,53- Ses noms diférents , id. Vent. ( lignes de ) V. lignes. Ventilateur : fa defcription : fort ufage fur les vailleaux : fes avantages fur celui de Haies : quantité d'air qu'il rite & qu'il done, 41 i. Autre ventilateur s DES MATIERES. S 43 fa defcription : fon mécanifme , 415, 414, 4. 1 5 - Son ufage : fon utilité : quantité d'air qu'il tire : 415 & 16. Comparé à ceux de M. Haier & TrievalJ , id. Venus : fon pafTage par le difque du foleil , 221 & fuiv. Diamètre Se grandeur de cette planète, 224 Vérole : ( petite ) cas où la faignée Se les purgatifs y font utiles, 280. compliquée avec la rougeole : cas rare, 281. Virus vénérien guéri en Canada par la lobélia , id. 6- fuiv. Cornent on la prépare, 282 Vernis : empêche l'évaporation des parties volatiles de l'œuf, 166. V. huile. Verre. V.^électricité. Verres dilTous par les acides : leurs proportions, 244. Verres que ces acides n'araquent pas , id. Pro- priétés (meulières des gelées re- tirées des acides qui ont dilious des verres , 245" Vers de mer, 101. V. holoturie , dentale d'eau douce. V. fangfue : polvpe : leurs caufes : fe trouvent dans plufieurs animaux : cornent font confervés & fomentés dans le corps humain : perfones qui y font le plus fujetes , 304. Leurs effets : leur forme , 305. Remède le plus fur , joô. Vers de mouche dans le corps humain , 3 10. Con- vulfions caufées par les vers ,311. Vers chaiTés du bois par le vi- triol, 471 Vificatoirts : employées avec fucecs dans l'efquinancie , 269 Vejfe blanche de Sibérie : fes ufa- ges, 363. Grande vc-fTe vivace : les propriétés , 369 Vêtements étroits font dangereux. V- fuffocation. Vinaigre. V. acide. Virak : ce que c'eft , 80 Vitriol calciné : fon effet avec l'a- cide tiré du bois, 229. Expérien- ces fur ce fel : manière de le cal- ciner , id. Perte de fon poids à la calcination : fa diftillation : fa rectification : phénomènes qu'elle préfente : fa pefanteur, 250. Son huile ne volatilife point le fer, 13 1. N'eft point produit par l'air, 232. Sescriftaux, 213. Conferve le bois, 426. Le garantit de la pouriture, des vers, & des punai- fes, 471 Vomitifs : guérifTent la cataracte, S»* Z ZjÉolite: fénomenes qu'elle préfente avec les acid«s minéraux , *45 Fin la table des matières. .