‘'Serials 67 .C65 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HINTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Pt FO RNS / NN XXVI. —- 1909 FREE Es. \ PS | [DER Le 4 \ \ Te, RECEIVE D LS 4 11 E nn VnE sure 4 GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 PARIS LONDRES NEW-YORK H, LE SOUDIER DULAU &C° G. E, STECHERT 174-176, Boul. St-Germain 37, Soho Square 9, East 16tb Street Dépôt pour lPALLEMAGNE, GEORG & C'*, à Baze 1909 *s Fr, COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURBLLE | DE GENÈVE GENÈVE. — SOCIÉTÉ GÉNÉRALE D’'IMPRIMERIE Pélisserie, 18 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE XXVI. — 1909 LS Se GENÈVE BUREAU DES ARCHIVES, RUE DE LA PÉLISSERIE, 18 PARIS LONDRES NEW-YORK H, LE SOUDIER DULAU & C° G. E. STECHERT 174-176, Boul. St-Germain 37, Soho Square 9, East 16th Street Dépôt pour lALLEMAGNE, GEORG & Cie, À Baze 1909 Extrait des Archives des sciences physiques et naturelles. tomes XXVII et XXVIIL. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ DE PHYSIQUE ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÈVE Année 1908. Présidence de M. John BriQuer. Séance du 7 ganvier 1909. Th. Tommasina. Réponse aux Notes de M. L. de la Rive sur la pres- sion de la lumière. — Le même. Comment s'expliquent la répulsion aux distances très petites et la cohésion moléculaire. M. Th. TOMMASINA. — Réponse aux Notes de M. L. de la Rive sur la pression de la lumière‘. Douzième Note sur la physique de la gravitation universelle. M. L. de la Rive, dans ses deux récentes communica- tions à notre Société, sur la pression de la lumière, tout en admettant que l'existence de cette pression est mise hors de doute. et, en reconnaissant d’ailleurs que sa valeur quantitative n’est pas encore suffisamment établie, conclut que, théoriquement, elle est pour le rayonnement solaire à la surface de la terre de # milligrammes par mêtre carré. « [l y a de l'intérêt, dit M. de la Rive, à cal- « culer ce que cela représente par rapport au poids dans « le cas d’une surface légère et mince. Un carré de 20 cm. ! Archives, t. XXVI, déc. 1908, p.676 et 680. Comptes Rendus de la Soc. de Physique. 1°* octobre et 5 novembre 1908. 6 SÉANCE DU 7 JANVIER « de côté de papier à lettre pèse 38,3, ce qui donne pour « le mètre carré 826,5 ; le rapport de la pression au poids « est donc environ de ‘/20000"€, » Je vais démontrer que ce résultat quantitatif n’est pas contraire à ma théorie, car celle-ci ne saurait utiliser de ces mesures, que la cons- tatation qualitative du fait, qu'elles mettent en évidence, que la résistance de l’éther n’est pas nulle, ce qui suffit pour renverser la théorie classique de la gravitation. J'avais déjà prévu l'objection ci-dessus et je pensais l'avoir éliminée par les conclusions de ma deuxième Note du 2 avril 1908, je tâcherai de compléter dans celle-ci mon explication. L'on sait qu’il n’y à pas d'action sans réaction corres- pondante et simultanée, mais on oublie qu’à l’action que l’on appelle vibration calorifique correspond la réaction gravitante. En effet, {a force gramtante, quelle que soit sa forme cinétique réelle, n’est pas seulement la cause méca- nique de la pesanteur, elle est en outre celle de la constitu- hon et de la conservation des formes caractéristiques des corps, dont l’état est fonction de la température. Dans sa première communication. M. de la Rive décrit et étudie le radiomêtre de Crookes et en rapporte que: «L’explication plausible est la suivante: la face « noircie s’échauffe davantage que l’autre, et les parti- « cules gazeuses, en contact avec elle, l’actionnent davan- « tage aussi? ». Analysons cette explication. Les ailettes du moulinet sont métalliques, donc conductrices de la chaleur, tandis que le noir de fumée l’est très peu, aussi, d’après le fait utilisé dans les piles thermoélectriques de Nobili et Melloni, l’on sait que le noir de fumée en s’échauffant échauffe le métal qu’il recouvre, et c'est donc le côté poli des ailettes qui doit rayonner davantage de la chaleur. Ce rayonnement, par la réaction des particules du gaz raréfié. devrait faire tourner le moulinet, dans le même 1 Archives, t. XXV, mai 1908, p. 183 à 186. 2? Archives, t. XX VI, décembre 1908, p. 677. SÉANCE DU 7 JANVIER 7 sens que les tourniquets hydrauliques et électriques, précisément comme si la face polie était repoussée, c’est- à-dire en sens contraire de la rotation que l’on constate. Donc ce n’est pas la chaleur produite par absorption qui fait tourner le moulinet du radiomètre de Crookes. Mais, puisque M. de la Rive vient de déclarer lui-même. que la pression de la lumiêre ne peut plus être mise en doute, il doit reconnaître que par ce fait le problème se pose autrement. Aujourd’hui il faut se demander comment cette pression est différemment modifiée en son intensité par la nature absorbante ou réfléchissante de la surface des ailettes du moulinet, et voici la réponse qu'on peut en donner : La lumière pénètre la face noircie absorbante et son énergie ou force vive communique à l’ailette sous forme de poussée, toute la valeur mécanique de sa composante longitudinale. La face polie, au contraire réfléchit la lumière et comme celle-ci lui arrive normalement et incessamment les rayons réfléchis en refaisant le même chemin en sens opposé, doivent, bien qu'affaiblis, inter- cepter une partie de l'énergie des rayons qui arrivent, de façon que la face polie de l’ailette en reçoit une poussée d'autant plus faible. Voilà pourquoi le moulinet tourne précisément comme si la face noircie des ailettes élait seule repoussée. Cette explication. qui me semble plau- sible et claire, est d'autant plus satisfaisante qu’elle est indépendante de toute théorie du rayonnement. Je reviens, maintenant, au calcul de M. de la Rive, qui a trouvé que le rapport de la pression de la lumière au poids est d'environ ‘/200€. Cela signifie que le rayonne- ment dont on a mesuré la pression est celui dont les lon- gueurs d'onde sont telles qu’il est complètement absorbé par ‘/20000%€ de l’épaisseur du papier, donc ce n’est pas là la valeur de la pression du rayonnement complet qui produit la pesanteur, mais seulement une fraction minime. En effet, le rayonnement gravitant doit pénétrer toute l'épaisseur, car il doit exercer sa pression sur chacun des atomes pondérables qui constituent le papier, ceux-ci Le 8 SÉANCE DU 7 JANVIER étant les éléments de son poids, puisque la loi de la chute des graves dans le vide montre que la force gravitante agit sur chaque élément de masse. L'on sait que le méca- nisme des radiations est toujours le même quelle que soit la longueur d'onde, de façon que la pression reste invariable, car l’intensité ou grandeur de cette dernière est fonction de l'intensité du rayonnement, donc les deux doivent être inversement proportionnelles aux carrés des distances de la source radiante. La loi de Newton trouve ainsi son explication dans la loi mécanique de propagation de l'énergie rayonnante, laquelle en se distribuant sur des sphères concentriques de plus en plus grandes prend successivement des valeurs qui sont en raison anverse des carrés des rayons respectifs, donc des carrés des distances au centre radiant. Tandis qu'avec l'hy- pothèse de l'attraction cette loi est incxpheable. M. Th. ToMMAsINA. — Comment s'expliquent la répulsion aux dhstances très petites et la cohésion moléculaire. Trei- zième Note sur la physique de la gravitation umwerselle. Edouard Roche, qui fut professeur à la faculté des scien- ces de Montpellier, auteur de l'important Mémoire « Essai sur la constitution et l'origine du système solaire », qu'il publia en 1873, écrivait en 4877, dans un article sur la gravitation, les lignes suivantes : « On a souvent disputé sur le sens qu'il faut donner au « mot attraction. Les uns en ont fait une propriété essen- « tielle à la matière; les autres ont cherché à l'expliquer «en le rattachant à l'hypothèse d’un fluide, et suivant « jusqu'à un certain point les idées de Descartes. Tout ce « que nous pouvons dire, c’est que les choses se passent «comme Si, entre deux points matériels 1l existait une « attraction, mais gardons-nous d'en affirmer la réalité. Les « phénomènes moléculaires prouvent qu'à de très faibles dhs- « tances la loi de cette attraction change, et elle finit même « par se transformer en répulsion‘. » ! Dictionnaire général des Sciences par MM. Privat-Deschanel et Ad. Focillon. Gravitation, par Ed. Roche. Paris, 1877. SÉANCE DU 7 JANVIER 9 J'ai choisi ce texte parce que la question s’y trouve posée comme elle l’est aujourd’hui encore par la presque généralité des mathématiciens. Voici mes observations critiques : Edouard Roche dit qu’on a cherché à expliquer l'attraction en la rattachant à l'hypothèse d’un fluide. Or. avec cette hypothèse on n’explique nullement l'attraction, on la remplace, au con- traire, par une action de toute autre nature, qui est la pression du milieu, donc par une poussée extérieure. C'est dire qu’on remplace les forces attractives centripètes des points matériels d’un système, par l’action, sur leurs forces centrifuges, des forces centrifuges des systèmes contigus extérieurs. C’est précisément cette explication nouvelle, non pas de l'attraction. mais de la gravitation, qui rend compréhensible la répulsion, à de très petites distances. que montrent les phénomènes moléculaires. En effet, il suffit pour cela d'attribuer la répulsion, non pas seule- ment à la température, mais encore aux forces centri- fuges internes de chaque molécule, qui n’est plus consi- dérée comme un simple point matériel, mais comme un système dynamique complexe, un système de ions el d'électrons d'après l'actuelle théorie électronique. Tandis, qu’en admettant qu’il existe une force attractive, ou même que les choses se passent comme si cette force existait, ce serait précisément aux très petites distances qu'elle devrait agir avec le maximum d'intensité d'après la loi de Newton. Il est donc inadmussible que les choses se passent comme si les points matériels s'attirent, et c'est le contraire qui est vrai, car les tourbillons élémentaires ou électrons, à cause de leur mouvement interne perpétuel, se repoussent réci- proquement, c'est-à-dire qu'ils se repoussent par les chocs innombrables des points matériels qui les constituent. Ce qui fait de chaque électron un élément cinétique et dyna- mique matériel qui possède une sphère d'action limitée. Or, s'il en est ainsi, le milieu qui remplit l’espace et sert à transmettre la lumière, qui est forcément constitué par des électrons, doit exercer sur chaque élément de masse, une pres- sion proportionnelle au nombre des électrons qui peuvent 10 SÉANCE DU 7 JANVIER agir librement sur le même. Cette loi est générale, elle doit être appliquée autant aux grandes distances qu'aux très petites, aux astres comme aux molécules et aux atomes. Ce sont donc les forces centrifuges réelles, que l’on constate dans le rayonnement, et non pas les centripètes imaginaires, qui permettent d'expliquer mécaniquement, sans hypothèses gratuiles et contradictoires et sans restrictions, la loi de New- (on. Voyons maintenant ce qui produit la cohésion molécu- laire dans les phénomènes tels que la dureté et tenacité des solides, la viscosité des liquides, la force élastique d'un ressort, la résistance à la traction, etc. Si, entre les points matériels, qui sont les éléments ultimes des corps, n'existe aucune force attractive, et qu'au contraire ils se comportent comme les molécules des gaz d’après la théo- rie cinétique, S’entrechoquant mutuellement et incessam- ment, comment expliquera-t-on la série de phénomènes qu’on vient de citer ? La physique n’a pas, Jusqu'ici, trouvé celte explication, même avec l’aide de ses hypothèses contradictoires de l’attraction moléculaire et des répulsions aux distances minimes. C’est que, ce sont elles qui l’en ont empêchée. En effet, dès que l'on abandonne la première de ces deux hypothèses, le problème s’éclaircit par l’inter- vention des pressions du milieu. Prenons comme exemple le phénomène de traction et tâchons d’en analyser le mécanisme. Quand on tire le bout d’une corde élastique dont l’autre bout est fixé, on com- mence par exercer une pression sur la corde en la serrant, puis on s'efforce à modifier sa forme en longueur. Comme ce sont les pressions du milieu ambiant qui maintiennent la forme, qui empêchent donc les déformations, longitudi- nale et transversale, de la corde, si l'effort réussit à la rallonger, cela signifie qu’il y à eu une poussée longitu- dinale, en sens opposé à la pression du milieu, et que celle-ci a du céder. Mais cette activité a eu lieu aussi dans la corde et son aclion vraie a été une pénétration trans- versale, qui a produit une double pression dont l'effet se manifesta par un amincissement de la corde. Les points SÉANCE DU 21 JANVIER 11 matériels des électrons constitutifs des atomes de la corde ont reçu des points matériels des électrons du milieu, des chocs en tel nombre et en telle direction, que leurs posi- tions respectives en ont été modifiées de manière à produire le changement de forme apparente que l’on a constaté; ce qu'on exprime en langage vulgaire, en disant que la corde s’est rallongée. Les tractions des corps ne sont donc pas des tractions des points matériels, mais des modifications du milieu par pressions. Mais il ne faut pas oublier que la rigidité du milieu est tellemeut grande qu'il nous serait impossible de réagir contre lui, si nous n’en étions pas constitués nous-mêmes, de façon que nous puisons notre énergie dans ce même milieu, unique possesseur de tonte l'énergie qui existe. Séance du 21 janvier. Ch. Du Bois. Un cas de trichosporie, le premier en Suisse. — Th. Tommasina. Comment on doit interpréter le concept de D. Poisson sur le mode de se propager de la lumière en ligne droite. — Le même. Sur la différence irréductible entre les hypothèses mécani- ques et les hypothèses symboliques abstraites. M. Le D' Ch. Du Bors. Un cas de trichosporie, le premier en Suisse. Le mot de trichosporie désigne des affections rares des poils produites par des parasites cryptogramiques pour lesquels Vuillemin, de Nancy, a proposé le nom trichos- porum. Ces parasites végètent à la surface des poils et produi- sent des nodosités plus ou moins saillantes ou des gaines assez épaisses. Ils peuvent pénétrer à l’intérieur du poil et en provoquer l’effritement, mais la partie folliculaire et la racine du poil restent toujours indemnes. C’est un des caractères qui les différentie le plus des champignons des teignes auxquels ils ressemblent dans leur vie saprophy- tique et surtout culturale. Les trichospories comprennent: la Piedra, maladie des cheveux fréquente chez les femmes de Colombie, dont le 12 SÉANCE DU 21 JANVIER parasite et le trichosporum qiganteum et des affections semblables rencontrées trois ou quatre fois seulement dans les poils de la moustache. Il existe un trichosporum ovoides de Behrend, trouvé à Berlin en 1890. Un trichosporum ovale trouvé à Ham- bourg, par Unna. Un trichosporum Beigeh découvert à Nancy en 1904, par Vuillemin. Dans ces quatres espèces de trichosporum, les seules décrites jusqu'à ce Jour, le parasite s’est toujours présenté sur les poils, sous forme d'articles sporiformes pressés les uns contre les autres et dépourvus de véritables filaments mycéliens. Il n'en est pas de même pour le cas que nous avons eu la chance de rencontrer et qui concerne une malade du service de la Clinique dermatologique, entrée à l'Hôpital pour une inflammation passagère des organes génitaux externes ayant tous les caractères d’un intertrigo simple. Les poils d'une partie de la région attirèrent notre attention par leur couleur plus foncée que celle des poils environnants et par les nodosités qui se trouvaient sur une partie de leur longueur. Certains se terminaient par un pinceau de fibrilles, étaient cassés à un centimètre de la surface cutanée, d’autres étaient engainés sur une assez grande distance par une matière rugueuse et résis- tante au toucher. La base des poils malades n'est jamais altérée et ils ne s’arrachent pas plus facilement que les poils sains. L’affection est restée localisée exclusivement aux endroits mouillés par le passage de l’urine. L'examen microscopique nous démontra dès le début la présence d'un parasite cryptogamique au riveau des nodosités et des gaines. Il forme, par place, une véritable couche d'éléments cellulaires ronds ou ovales plus ou moins comprimés les uns contre les autres, tandis que là où débute l'infection, les éléments cellulaires sont plus rares et l’on peut voir des filaments mycéliens, irréguliers et bifurqués se terminant souvent par un article ovoide. Au niveau des nodosités le parasite a pénétré jusqu’au milieu du poil en faisant éclater les fibrilles qui le com: SÉANCE DU 21 JANVIER 13 posent ; là encore les filaments mycéliens sont très nom- breux. Ces poils furent mis en culture sur tous les milieux artificiels employés pour la culture des teignes et après trois jours d'étude à 37°, le parasite avait poussé. mais seulement sur les milieux contenant du sucre. Cette parti- cularité concordant avec le fait que seuls les poils mouillés par l'urine étaient atteints, nous engage à faire rapide- ment une analyse de cette urine. Elle contenait une notable proportion de sucre. Ce diabète ignoré, n’a été diagnostiqué que grâce à l'étude de ces poils trichospo- riques. Les cultures se font dans la profondeur des milieux où, apparaissent de longs filaments mycéliens d'autant plus fins qu'ils sont plus profonds. Elles ne produisent à la surface qu'un petit cône central, humide et grisâtre. Dans les cultures en gouttes, on voit le long des filaments mycéliens la formation de bouquets de cellules rondes qui peuvent chacune donner naissance à une cellule fille. Nous avons constaté que ce parasite peut se cultiver sur tous les milieux, mais son développement est beaucoup moins riche et surtout beaucoup plus lent sur ceux qui ne contiennent pas de sucre. Il ne liquéfie pas la gélatine. L'inoculation au cobaye n'a pas encore donné de résul- tat bien que nous ayons soin de laver l'animal à l’eau sucrée. | En résumé, nous nous trouvons en présence d'un para- site qui doit rentrer dans le genre trichosporum puisqu'il possède cette propriété caractéristique de former sur les poils qu’il envahit, des nodosités et des gaines. Il diffère de tous les érichosporum décrits, d’abord par sa localisa- tion aux organes génitaux, puis par la forme mycélienne dans la vie saprophytique et enfin par son goût tout à fait particulier pour les hydrocarbures. Nous proposons donc de l'appeler érichosporum gqlyco- phile, créant ainsi une cinquième espèce, en attendant que de nouvelles observations viennent éclairer nos con- naissances sur ces saprophytes dont l’origine est inconnue. 14 SÉANCE DU 21 JANVIER M. Th. TOMMASINA. — Comment on doit interpréter Le concept de Denis Poisson sur le mode de se propager de la lumière en ligne droite. — Quatorzième Note sur la phy- sique de la gravitation universelle. Dans le tome XVIII des Mémoires de l’Académie des Sciences de l'Institut de France, paru en 1840, se trouve le célèbre Mémoire de Poisson « Sur l'équilibre et le mou- vement des corps cristallisés », lu à l'Académie, le 28 octobre 1839, suivi du Mémoire, non moins célèbre, de Cauchy, «Sur la polarisation rectiligne et la double réfraction», qui avait été présenté le 20 mai de la même année. Je me suis demandé le pourquoi de cette inversion d'ordre dans la publication. C’est que Siméon-Denis Poisson venait de mourir; cela m'a été rappelé par les lignes suivantes qu'on a ajouté à la fin de son Mémoire, que je reporte ici, parce qu'elles placent Poisson entre les précurseurs de ma théorie. Les voici: «M. Poisson n’a pas achevé d'écrire le troisième paragraphe de ce premier Mémoire, à la suite duquel, ainsi qu'il le dit au préambule de celui- ci, il se proposait encore de présenter à l’Académie un second Mémoire sur la lumière. Pendant la maladie longue et douloureuse qui l’a enlevé aux sciences, il a bien souffert du regret d’emporter avec lui les décou- . vertes dont son imagination infatigable était pleine. Quand le mal moins avancé lui permettait encore de cau- ser science avec ses amis, il a dit qu'il avait trouvé com- ment il pouvait se faire, qu'un ébranlement ne se propa- geât dans un milieu élastique que suivant une seule direction; le mouvement propagé suivant les directions latérales étant insensible aussitôt que l’angle de ces direc- tions avec celle de la propagation était appréciable. Il arrivait ainsi à la propagation de la lumière en ligne droite. Plus tard, cédant au mal, et se décidant enfin à interrompre l’impression de son Mémoire: c’était pour- tant, at-il dit, la partie originale, c'était décisif pour la lumière ; et cherchant avec peine le mot pour exprimer son idée, il a répété plusieurs fois: c'était un filet de lumière. Puissent ces paroles, religieusement conservées SÉANCE DU 21 JANVIER 15 par les amis de M. Poisson, les dernières paroles de science qui soient sorties de sa bouche, mettre les savants sur la trace de sa pensée, et inspirer un achèvement de son œuvre digne du commencement. » Cette annotalion est probablement d'Arago, alors secré- taire perpétuel de l’Académie. Il est intéressant de cons- tater que 13 ans après la mort de Fresnel et 9 ans après celle de Thomas Young. le problème de la connaissance du mécanisme apte à expliquer la propagation de la lumière en ligne droite hantait encore la pensée de ces hommes d'élite. Un mathématicien. tel que Poisson, ne se contentait donc pas des solutions analytiques abstraites, il voulait concevoir le mécanisme vrai producteur du phénomène. Comment peut-on interpréter le mot filet, prononcé par le mourant? Entre les nombreuses significations de ce mot, deux seules sont applicables ici: filet, dans le sens d'alignement linéaire, de filaments déliés ou fibres, nom déjà utilisé, pour expliquer le même fait, par un autre célèbre mathématicien, un siècle avant Poisson, par Jean Bernoulli ; ou, filet, dans le sens de rets, de tissu à claire- voie, à mailles, donc réseau, tissu réticulé ou cellulaire. Or, ces deux interprétations amènent le même méca- nisme, celui que J'ai tiré directement de la constatation des pressions Maxwell-Bartoli transversales et longitudi- nales d'après la dynamique électronique, décrit dans mes Notes précédentes. En effet, le filet de lumière de Poisson, dans le premier sens, n’est autre que mon rayon élémentaire vrai, cons- titué par un alignement continu d'électrons, qui, à cause de leurs vibrations transversales, prend la forme d’enrou- lement hélicoïdal. dont le nombre variable des spires cor- respond au nombre des vibrations. Dans le deuxième sens, l’on a qu'à considérer la section d’un faisceau des mêmes rayons, faite normalement à leur direction. Si l’on suppose projetées sur cette tranche transversale les orbites contigues des électrons, l’on a le tissu cellulaire ou réticulaire à claire-voie, et cette section est, idéale- 16 SÉANCE DU 21 JANVIER ment, un élément plan ou tangentiel de surface d'onde du faisceau de rayons considéré. Il est facile de comprendre, maintenant, pourquoi Poisson jugeait décisif, pour la solution du problème de la propagation de la lumière en ligne droite, un tel méca- nisme, car l'hypothèse du rayon élémentaire, non plus abstraction idéale. mais formation réelle, à laquelle abou- tissent les deux significations du mot filet, montre non seulement la direction, mais même le mécanisme vrai du mode de propagation dans la totalité du phénomène du rayonnement. M. Th. TOMMASINA. — Sur la chfférence irréductible entre les hypothèses mécaniques et les hypothèses symboliques abstraites. — Quinzième Note sur la physique de la graui- lation universelle. Il est essentiel en science el surtout en science théo- rique de s'entendre et de se mettre d'accord sur la signi- fication exacte des mots et des choses. En plusieurs de mes Notes précédentes j'ai tâché de montrer les graves conséquences du manque de précision et de correction dans le langage, à propos des cas spéciaux qui s’y trouvaient exposés. Ce qui caractérise la nouvelle physique étant l’intro- duction de mécanismes vrais, bien que hypothétiques, comme bases de toutes les théories et comme point de départ de l'interprétation des faits et des lois, il est nécessaire de ne laisser subsister aucune confusion d'idées là-dessus. Le but de cette Note est d'éliminer d'emblée certaines critiques. dont le manque de connais- sance exacte des notions fondamentales leur ôte toute valeur. On confond généralement deux catégories de notions hypothétiques, qui sont, pourtant, non seulement bien distinctes. mais de nature très différente et absolument irréductibles les unes aux autres : ce sont les hypothèses mécaniques et les hypothèses symboliques. Or, les hypo- thèses symboliques sont de pures abstractions, qui n’ont SÉANCE DU 21 JANVIER ET pour le physicien d’autre but que de fixer par des formes géométriques, certains aspects simplifiés de la cinéma- tique cachée du phénomène, en les symbolisant schéma- tiquement, tandis que les hypothèses mécaniques, au contraire, doivent constituer la forme réelle et complète de cette même cinématique, la forme que l’on constaterait s'il nous était permis de pénétrer jusqu’à elle. Je vais éclaircir la chose par un exemple pris dans la théorie ondulatoire de la lumière. Dans cette théorie, l'hypothèse des vibrations transversales par rapport à la direction du rayonnement, appartient à la première caté- gorie, celle des mécanismes vrais, qui sont hypothétiques parce que cachés, tandis que l’hypothèse des sphères d’onde concentriques appartient à la seconde catégorie, celle des symboles schématiques qui ne sont pas hypo- thétiques parce que cachés, mais parce qu'ils n'existent nulle part, n'étant que de pures abstractions géométriques. Je pense que ce seul exemple suffit pour montrer avec toute l'évidence désirable, comment se trompent grossiè- rement les physiciens et les mathématiciens qui con- fondent en une seule ces deux catégories d’hypothèses, en les considérant comme de purs artifices. Les conclusions des analystes, qui, dans le but d’établir toute la physique théorique sur des simples ou arcicom- plexes notations algébriques, refusent d'accepter comme base explicative les mécanismes hypothétiques tirés directement des données expérimentales et les déclarent inutiles et non sérieux, sont donc fausses. Mais les analystes conservent peut-être encore des doutes sur la nécessité qu'il y a, pour ne pas entraver le progrès de la science expérimentale, de séparer franchement les méca- nismes vrais des symboles, car ils semblent ne pas recon- naitre l’importance que confère aux premiers le caractère, qui leur appartient en propre, exclusivement, d’être la cause mécanique réelle des phénomènes. L'exemple que nous avons choisi va nous permettre de leur lever ces doutes. Appliquons leur conclusion, citée ci-dessus, successivement à chacune des deux hypothèses; 2 18 SÉANCE DU 4 FÉVRIER ils verront immédiatement, sans qu'il soit nécessaire de le leur faire remarquer, que leur conclusion ne saurait être appliquée à l'hypothèse mécanique des vibrations transversales, car sans cette hypothèse toute la théorie de la lumière disparait, n'ayant plus sa base ou son point de départ, qui est donc bien ce mécanisme vrai mais caché; tandis que leur conclusion est applicable à l’autre hypothèse, celle, purement géométrique et abstraite, des sphères d'onde concentriques. En effet, ces sphères d'onde ne sont en réalité que des surfaces idéales, cons- tituant le lieu des actions équipotentielles, dans la suppo- sition que l’activité du milieu homogène n'aurait qu’une source unique. Ce qui montre que les seules hypothèses physiques admissibles comme telles. sont les mécaniques, qu'elles sont nécessaires et doivent être suffisantes. Aussi nous devons reconnaitre que Huygens affirmait une vérité en disant que l'explication physique est forcément et exclu- sivement mécanique. Séance du 4 février. Th. Tommasina. L'hypothèse de l’électron et les deux nouvelles physiques. — Le même. Hypothèse fondamentale pour une méca- nique de l’électron. — Briquet. Organisation de l’embryon dans le groupe de l’Erodium cicutarium. — Le même. Les caractères de la tourbière du lac de Creno en Corse. M. Th. TommasiNa. — L'hypothèse de l’électron et les deux nouvelles physiques. — Seizième Note sur la physique de la gravitation universelle. Le principe fondamental, le postulatum, de ma théorie. est une vérité assiomatique, il est l'affirmation que la matière ne peut agir là où elle n’est pas. L’évidence de ce principe m’assure de la victoire dans ma lutte contre le principe des forces à distance. La constatation de la pression de la lumière montre que pour avoir un milieu, tel que l’éther de Lorentz et de Poincaré, qui ne présente aucune résistance au déplacement des astres, il faudrait SÉANCE DU 4 FÉVRIER 19 pouvoir le mettre à l'abri de tout rayonnement ou démon- trer qu'il en est impénétrable., Or cela est irréalisable et d’ailleurs inadmissible d’après le fonctionnement qu’on attribue à l’éther dans la transmission de la lumière. Ce milieu n'étant donc point passif, mais actif, il faut recon- naitre son activité, qui est forcément motrice. et conclure que la gravitation est fonction exclusive du mécanisme du rayonnement universel. C’est la seule conclusion logique qu'on peut tirer du fait constaté. D'autre part, la gravita- tion élant étudiée dans sa nature de phénomène, cette nouvelle théorie devait être présentée comme une phy- sique de la gravitation et c’est dans ce but que je l’ai rat- tachée à la théorie des électrons, modifiée d'après ma manière de voir, avec laquelle elle s'accorde parfaitement, ainsi qu'il est démontré dans mes Notes précédentes. La modification fondamentale apportée à la physique théorique par l’hypothèse de l’électron, n'est mise en doute par personne, mais il y a, dans les vues des sa- vants, de fortes divergences ; les opinions personnelles n’ont pas encore trouvé le cadre ou la formule qui puisse les renfermer ou les embrasser en une synthèse générale. Ce qui nous frappe à cause de ses effets immédiats, dans l'introduction en physique de la nouvelle hypothèse, c'est qu'on y substitue en lieu et place de l’ancien élé- ment, purement mécanique, le point matériel, un élément physique, l’électron. M. Langevin’, avec la presque généralité des physi- ciens, voit là l’aube d’une nouvelle physique qui serait essentiellement électromagnétique. Aussi M. Poincaré, préoccupé de cette évolution possible, écrit : « Supposons que, d'ici quelques années, ces théories subissent de nou- velles épreuves et qu’elles en triomphent; notre ensei- gnement secondaire courra alors un grand danger : quel- ques professeurs voudront, sans doute, faire une place aux nouvelles théories. Les nouveautés sont si attrayantes, et ! P. Langevin. La physique des électrons. Rev. gén. des Sc 30 mars 1905. p. 257-276. 20 SÉANCE DU 4 FÉVRIER il est si dur de ne pas sembler assez avancé! Au moins, on voudra ouvrir aux enfants des aperçus et, avant de leur enseigner la mécanique ordinuire, on les avertira qu'elle a fait son temps et qu’elle était bonne tout au plus pour cette vieille ganache de Laplace! ». Ce jugement est par trop pessimiste et le grand mathématicien verra que l’évolution de la science n’amènera aucun effet fâcheux et ouvrira, au contraire, des champs nouveaux. La physique théorique actuelle va être remplacée par deux sciences nouvelles, se complétant, mais parfaitement distinctes l’une de l’autre : À. — Une physique théorique générale électromagnétique embrassant tout le champ de la physique expérimentale, qui en subira les conséquences. Ainsi, par exemple, même dans les phénomènes qui semblent n'avoir aucun rapport avec l'électricité, comme ceux de l’hydraulique et de l’acous- tique, sans toucher naturellement aux faits et aux lois, on tiendra compte dans leur interprétation de l’activité in- cessante électromagnétique du milieu, non pas seulement comme une action concomittante réelle négligeable, mais comme une action fondamentale. Ce qui fera entreprendre, certes, de nouvelles recherches, amenant la découverte de lois et de faits importants et probablement d'autres formes de l'énergie. 2. — Une physique théorique mathématique purement mécanique, qui recevra toute la mécanique rationnelle clas- sique, donc une cinématique et même une statique et une dynamique de ce qui se passe dans l’électron. Une phy- sique, en somme, exclusivement intra-électronique, dont le champ d’étude ne pourra dépasser la limite de l’élec- tron. Les éléments intégrants de celui-ci étant des points matériels se déplaçant dans le vide absolu, toute action s'y transmet par contact, frottements ou chocs, aussi les mou- vements y sont-ils perpétuels, étant indestructibles. De 1 H. Poincaré. La dynamique de l’électron. $ XVI. Conclusions. p. 402. — Rev. gén. des Sc., 80 mai 1908, p. 386-402: — Science et Méthode, p. 271. E. Flammarion, éditeur, Paris, 1908. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 21 même y sont-ils invariables le nombre des points matériels et la quantité de l'énergie. l’égalité de l’action et de la réaction y étant absolue. L'électron, cellule de l’éther, système sans entropie, est donc le monde de Riemann, où sera applicable sa geométrie non euchdienne. En effet. on a là un ensemble, ou assem- blage, élastique, outil de propagation, qui transmet tou- jours intégralement toute l'énergie qu'il reçoit du dehors, c'est-à-dire de l’activité ou fonction transmettrice des autres électrons contigus, chacun d'eux conservant absolument in- variable sa propre énergie interne, donc son élasticité. Voilà les deux physiques théoriques qui vont naître par le fait de la révolution apportée par l'hypothèse de l’élec- tron, dans les notions fondamentales de la science. M. Th. ToMMAsINA. — Hypothèse fondamentale pour une mécanique de l’électron. — Dix-septième Note sur la phy- sique de la gravitation universelle. Dans ma Note précédente, j'ai démontré que la phy- sique générale électromagnétique, qui prend comme point de départ non pas le point matériel mais l’électron, entité complexe, admet une mécanique intraélectronique, je vais tâcher d'établir l'hypothèse fondamentale de cette der- nière. Séparons l’un quelconque des électrons tourbillons des autres identiques qui l’environnent et le pressent de tous les côtés dans le milieu radiant électromagnétique qu’ils constituent exclusivement. Plaçons cet élément, qui est un système dynamique parfait, sans entropie, sur notre table anatomique. Avant de le disséquer faisons une vi- site minutieuse de sa surface, des activités cinétiques qui doivent y exister, car il nous est connu que, de quelque côté qu’on essaye de le déformer, l’électron doit répondre par une réaction égale et reprendre ensuite intégralement son état précédent. L’élasticité que possède l’électron devant être parfaite, sa rigidité sera très grande et son impénétrabilité prati- quement absolue ; aussi, dans l'assemblage cinétique qui 22 SÉANCE DU 4 FÉVRIER le constitue, le mouvement des particules ou points maté- riels ne peut pas être quelconque. Nous observons, que les déplacements tourbillonnaires ne se font pas sur des plans passant par l'axe du tore, mais sur des plans qui passeraient par l’axe d’un tore coupé et étiré sous forme de cylindre. Considéré sous cette forme, on voit que ce cylindre est constitué exclusivement par des anneaux analogues aux anneaux de fumée, qui sont comme infilés sur l’axe idéal, et ils le sont de telle façon que le mouve- ment, tourbillonnaire ou de rotation, est alternativement dextrorsum et sinistrorsum. La surface de l’électron pré- sente donc des dissemblances périodiques localisées sui- vant des alignements parallèles parfaitement réguliers. Pour mettre en évidence la chose, nous allons emprunter à Maxwell son petit diable pénétrant partout. Si le petit diable de Maxwell place sa main sur la surface de l’élec- tron, il n éprouve aucun entrainement autre qu'une répul- sion centrifuge, l'effet des activités, alternativement mais simultanément égales et contraires, étant nul. Il reconnait alors que bien que le tourbillon ait la forme de tore analogue à celle d’un anneau de fumée de irès petite ouverture, il en diffère par ceci, que le mouvement des particules intégrantes ne se dirige nullement vers l’ouver- ture centrale d’un côté pour en sortir de l’autre. Ici, ces déplacements ont lieu, au contraire, toujours normale- ment aux alignements, ceux-ci étant tous sur des plans passant par l’axe de symétrie. L’électron-tourbillon est donc formé par autant de petits tourbillons toroïdaux qu'il y a d'alignements, constitution qui est imposée par son fonctionnement spécial, comme l’on verra dans la suite. Pour vérifier la chose, l’on va commencer le section- nement. Découpons dans l’électron-tourbillon une tranche com- prise entre deux alignements, le pelit diable nous confir- mera que cet élément toroïdal est bien du même type que les anneaux de fumée, c’est-à-dire que le mouvement tourbillonnaire des particules a lieu suivant des plans passant par l’axe de symétrie. Sur une des faces les points SÉANCE DU 4 FÉVRIER 23 matériels entrent par l'ouverture centrale, et en sortent sur l’autre, de façon que ces tourbillons élémentairessont des systèmes dissymétriques, ils sont bipolaires, mais ce sont les pôles ou les faces identiques qui, seules, peuvent rester en contact pour former le tore-électron, parce que les mouvements tourbillonnaires s’engrènent et marchent dans le même sens. Ce n’est donc pas une adhérence par attraction, mais par répulsion nulle. Au contraire, deux faces ou pêles dissemblables se repoussent, parce que là où elles viennent en contact, ou à s’engrener, les mouve- ments, étant en sens opposé, se contrarient. Si l’on admet que les vitesses internes de lélectron sont supérieures de beaucoup à toutes les autres de la nature, il devient évident que l’électron ainsi constitué est indestructible. Mais, continuons notre analyse anatomique pour attein- dre les éléments dynamiques primaires, c’est-à-dire le role cinématique de chaque point matériel dans l’électron. Faisons deux sections parallèles très voisines normales aux ali- gnements ; la tranche ainsi obtenue, à l’aide de notre mi- crotome idéal, pourra être égale à l’épaisseur qui sépare les plans des orbites contiguës de deux points matériels. La condition nécessaire et suffisante pour que les deux or- bites restent adhérentes, dans le vide absolu qui se trouve dans lélectron, est qu'aucun choc ni frottement ne puisse se produire entre les deux points matériels, quelle que soit leur vitesse. Ils seront ainsi pratiquement inséparables, bien qu'aucune force attractive n'existe entre eux. C’est donc un assemblage de ces orbites circulaires qui constitue un tore ou tourbillon primaire, chaque orbite étant parcourue par un grand nombre de points matériels. Un nouvel examen de ces tores primaires dissymé- triques formés par de tels éléments dynamiques, va nous montrer le mécanisme de leur assemblage qui constitue l’électron-tourbillon. Nous pouvons appeler divergente la face où les rotations des points matériels sont dirigées du centre vers la périphérie, et convergente l’autre ou elles vont au centre. D’après ce que nous avons dit plus haut, ne peuvent rester adhérentes que deux faces identiques, 24 SÉANCE DU 18 FÉVRIER aussi la première union donne un bi-tore constituant un ensemble parfaitement symétrique avec deux faces libres convergentes, et la deuxième union donne un bi-tore à faces libres divergentes. L’on a ainsi deux types d’élé- ments tourbillonnaires non associables, mais qui présen- tent cette particularité que si l’on forme un anneau fermé ou tore, avec un nombre quelconque, pair ou impair, soit exclusivement de bi-tores convergents, soit exclusivement de bi-tores divergents, l’on a, dans les deux cas, toujours la même forme comme résultante, l’on a donc des éléments tous identiques; qui sont les électrons. Ce résultat, qui montre qu'un seul mécanisme final est obtenu, permet de placer cette hypothèse comme base physique fondamentale de la mécanique de l'électron. = M. BRIQUET présente deux communications, l’une rela- tive à l’organisation de l'embryon dans le groupe de l’Ero- dium cicutarium L'Hérit.; l’autre sur Les caractères de la tourbière du lac de Creno en Corse. Le contenu détaillé de ces deux travaux paraitra prochainement dans l’ou- vrage d'ensemble sur la flore de la Corse que va publier M. Briquet. Séance du 18 février. Th. Tommasina. Nouvelle méthode d'étude des séismes à l’aide d'indicateurs électriques locaux. — B.-P.-G. Hochreutiner. Un genre aberrent de légumineuses de Nouvelle-Calédonie. — Ed. Claparède. Méthode d'économie comme procédé d’étude expéri- mentale de l’hérédité des habitudes acquises. M. Th. Tommasina. — Note sur une nouvelle méthode “étude des séismes à l'aide d'indicateurs électriques locaux. Les microsismographes actuels sont certainement des appareils très sensibles, qui donnent à l'aide d’un dispo- sitif pantographique ou d’un système de leviers, des tracés agrandis des vibrations du sol, avec des résultats parfai- tement comparables entre eux. de façon qu'ils permettent d'établir la direction et la distance de l’épicentre, même SÉANCE DU 18 FÉVRIER 25 lorsqu'il se trouve à plusieurs milliers de kilomètres. Ils sont déjà très répandus ; toutes les villes universitaires, les plus importants observatoires astronomiques ou sim- plement météorologiques, en sont pourvus. Mais cela ne suffit pas. L'on ne pourra commencer à tirer des conclu- sions théoriques et explicatives sur la genèse des tremble- ments de terre, que lorsque par un grand nombre d'ap- pareils indicateurs placés sur la direction des filons sis- miques, tout le long de ceux-ci, l’on aura la connaissance exacte et simultanée de ce qui se passe à toutes les lali- tudes sur la superficie du globe. C’est à quoi il faudrait tâcher d'arriver au plus tôt, car ces conclusions touchent de multiples autres problèmes, pas encore résolus, qui ont trait à la physique terrestre et à l’astronomie. Ainsi, par exemple, l’on pourra connaître la valeur du module d’élasticité de la terre, déterminer les variations de sa densité avec la profondeur, etc. Les stations de microsismographes enregistreurs doi- vent être multipliées et construites en bonnes conditions de fonctionnement continu et régulier. C’est ce qu'on va faire, je n'en doute pas. Mais ces appareils, à cause pré- cisément de leur très grande sensibilité, donnent des in- dications très complexes qu'il est encore difficile de débrouiller ; en outre, leurs complications mécaniques les rendent très délicats et on ne peut les placer autre part que dans un local analogue à un cabinet de physique. Or, d’après ce que l’on a pu déjà établir sur la statis- tique historique des observations simultanées, à l'occasion de chaque cataclysme ou important mouvement sismique, il semble que les épicentres s’alignent suivant certains filons, qui peuvent être des solutions de continuité for- mant des crevasses recouvertes d’envoutements mobiles hétérogènes, et cela sur des longueurs pouvant atteindre des centaines de kilomètres. Pour le moment, tout cela n’est encore que simple hypothèse; supposition plausible si l’on veut, mais rien de plus. Il est utile, il est même nécessaire de vérifier la chose, de confirmer le fait et ensuite de l’étudier de près ; il faudrait donc avoir des 26 SÉANCE DU 18 FÉVRIER stations séismologiques distribuées le long de ces filons. Cela coûterait cher et serait d’ailleurs d’une réalisation presque impossible en certains pays. Déjà il y a trois ans, lors de ma conférence au bénéfice des sinistrés de la Calabre, je m'étais occupé de cette question, mais ce n’est qu'après la récente catastrophe du détroit de Messine, qu'une solution, qui me semble pra- tique et de facile et prompte exéculion, s’est présentée à mon esprit. Au lieu des multiples observatoires séismologiques, j'ai pensé qu'il suffirait d'avoir de simples indicateurs, mais en grand nombre. Ceux-ci, alors. doivent satisfaire aux conditions suivantes : 1° N'avoir aucune compheation mécanique facilement dé- rangée par les secousses ou détériorée par l'humidité. 20 N'être pas sensibles du tout aux vibrations minimes, mais seulement à partir de celles d'une certaine intensité, donc pouvant être réglés en vue de cela. 3° Etre de dimensions aussi réduites que possible, pour qu'on puisse les placer partout, c'est-à-dvre au sommet des montagnes comme au fond de la mer, dans les profondeurs des mines, dans les puits artésiens ou au ras du sol où que ce soit, en des trous percés dans la roche, soit sous les tun- nels, soit contre les parois nues des montagnes, etc. Ces appareils indicateurs doivent être, en somme, des sondes nous décelant les pulsations irrégulières de notre planète. La première condition demande de n’utiliser aucun mé- canisme, 1l faudra donc se servir, comme l'avait fait déjà dès 1856 Palmieri. directeur de l’observatoire du Vésuve. de contacts électriques, ce qui résout en même temps la question de la transmission à distance, c’est-à-dire jusqu'à la station sismologique la plus proche, qui pourra même se trouver à quelques centaines de kilomètres. D'après le nombre des indicateurs qui y seront reliés, ces stations pourront prendre une grande importance et devenir même de vrais laboratoires scientifiques, comme ceux, par exemple, de Roscoff pour la faune marine. SÉANCE DU 18 FÉVRIER 27 Cette utilisation des contacts électriques permet de créer des indicateurs qui répondent aussi aux deux autres con- ditions réclamées pour la généralisation de leur usage. On pourra choisir entre les différents types, soit ceux à plusieurs petits pendules mobiles, soit ceux à un pendule unique, masse très lourde et immobile, soit enfin ceux à niveau géocentrique. Mais les uns el les autres seront placés dans des cavités percées dans un cube d’un isolant solide, soufre, caoutchouc, paraffine, etc., dont le choix dépendra de l'endroit et de ses conditions thermiques el hygrométriques, ainsi que des dimensions. Dans ce bloc isolant pénétreront 8 fils conducteurs pour établir des contacts électriques suivant les quatre points cardinaux et leurs intermédiaires, un neuvième fil sera relié soit aux pendules par leur attache, soit au liquide conducteur (mer- cure). Ces contacts servant à des courants très faibles et à bas potentiel pourront durer très longtemps. Les 9 fils isolés forment un câble analogue aux câbles téléphoniques. A la station sismologique centrale réceptrice, il y aura pour chaque indicatenr, outre l'appareil enregistreur, un dispositif à déclanchement et à sonnerie, qui servira d’avertisseur et permettra de vérifier immédiatement la marche régulière de l’enregistreur. Au placement, chaque indicateur sera réglé d'avance par rapport au bloc, soit pour sa position horizontale, soit pour son orientation. Je ne peux en dire davantage ici, un travail plus AE paraîtra ailleurs. M. B.-P.-G. HOCHREUTINER fail une communication sur un genre aberrent de Léqumineuses de Nouvelle-Calédonie. Le genre Arthroclianthus, connu seulement par la description de Baillon [in Adansonia IX, 296 (1870)] faite sur une plante de Fr. v. Müller était un genre monotype dont les affinités restaient obscures, Taubert avait cherché à le classer dans Engler Natür- hche Pflanzenfamailien (ILE, I, 3, 331) en le rangeant parmi les Hedysarées à cause de son fruit lomentacé et en le mettant avec Lespedeza et Halhia dans le groupe des Desmodinées dépourvues de stipelles. 28 SÉANCE DU 18 FÉVRIER Or, les Lespedeza sont un genre de l'Amérique du Nord et les Hallia constituent un groupe de Léqumineuses de l'Afrique australe tempérée. Tous deux appartiennent donc à des régions totalement différentes de la patrie des Arthroclianthus. En outre, tous deux sont constitués généralement par des herbes ou de petits arbrisseaux, tandis que les Arthroclianthus sont des arbres ou des arbustes élevés (3-6 m.). Il était donc évident qu'une autre place systématique devait être cherchée. Comme l’auteur avait découvert six nouvelles espèces du genre en question parmi des plan- tes de Nouvelle-Calédonie, appartenant au Musée de New-York, il estima nécessaire de tirer au clair les affi- nités d’un genre qui se révélait comme un groupe impor- tant et polymorphe de cette île. Les Ougeinia sont les seules Léqumineuses qui aient des affinités marquées avec les Arthrochanthus. Et ces affinités sont si étroites, que l’on est fort tenté de réunir les deux genres. Toutefois comme la présence de stipelles paraît être d'une certaine importance dans la famille, et qu’elle sert à y distinguer des tribus, l’auteur pense maintenir les deux groupes dont l’un — Ougeimia —, possède des sti- pelles, tandis que toutes les espèces de l’autre — Arthro- chanthus — en sont dépourvues. En outre aucun Arthro- chianthus ne possède de fleurs aussi petites que celles des Ougeima; enfin ce dernier genre est originaire du Nord de l’Inde, tandis que le premier est localisé en Nouvelle- Calédonie. A part cela, on peut dire que le port, arborescent,. l'aspect des feuilles, l’arrangement des inflorescences, le calice à 4 dents et surtout le fruit sont presque identiques dans les deux genres. Il semble donc indubitable qu'ils doivent être placés l’un à côté de l’autre. Mais on est en droit de se demander où il faut les classer dans la systématique de la famille ? A ce point de vue, on peut dire qu'il est pratique de les maintenir parmi les Hédysarées, et, en ce cas, leur place est toute indiquée à côté des Desmodium dont ils sont en SÉANCE DU 18 FÉVRIER 29 quelque sorte une forme arborescente, mais cette affinité est assez extérieure. Si nous ne nous laissons pas hypnotiser par l’impor- tance du fruit et que nous accordions quelque attention à la forme de la fleur, à carène proéminente, et à calice 4-lobé, nous verrons qu’il y a aussi, parmi les Phaséolées, des genres présentant parfois des légumes pourvus de rétrécissements successifs et de parois transversales entre les graines. Il y a même un genre dont certaines espèces présentent ce caractère d’une façon très marquée et l’auteur pense ici aux Mucuna cyanosperma et pruriens. Or précisément les Mucuna et tous les genres voisins : Butea, Cochlianthus et même 4pios ont les deux dents supérieures du calice soudées et une carène dépassant un peu et parfois beau- coup la longueur de l’étendard. Le fait que les Mucuna ont aussi 5 étamines longues, alternant avec 5 courtes et un style allongé, terminé par un stigmate subcapité, vient encore confirmer ces analogies et amène à la conclusion que, tout en restant placés à côté des Desmodium, les Ou- : geinia et les Arthroclianthus ne sont pas sans avoir une singulière affinité avec quelques Phaséolées en général, et avec les Mucuna en particulier. M. Ed. CLAPARÈDE présente une note sur la méthode d'économie comme procédé d'étude expérimentale de l’hérédité des habitudes acquises. L'hérédité des habitudes acquises par l'individu est toujours un objet de controverse parmi les biologistes. Jusqu’ici aucun fait absolument décisif n’a pu être invoqué en faveur de cette hypothèse. Pour trancher cette question par l’expérience, il faudrait faire prendre une certaine habitude à un couple d'animaux, dresser dans le même sens les rejetons et arrière-rejetons de ce couple primitif, pendant un grand nombre de géné- rations, et voir si cette habitude finit par devenir innée. Mais on conçoit aisément l'obstacle auquel se heurte une expérience de ce genre : c’est la briéveté de la vie de l’'expérimentateur, qui ne pourra suivre qu'un beaucoup 30 SÉANCE DU 18 FÉVRIER trop petit nombre de générations pour que l’absence d'hérédité de l'habitude acquise puisse être une preuve de la non-possibilité d'une telle hérédité. Pour obvier à cet inconvénient, on pourrait utiliser en vue de la solution de ce problème la Méthode d'économue que le psychologue Ebbinghaus avait imaginée pour étudier l'intensité des traces restant dans la mémoire un certain temps après l’étude d'un texte ou d’une poésie. Voici en quoi consiste cette méthode : on mesure le temps néces- saire à la mémorisation d’une poésie ; soit 40 minutes ce temps. Pour savoir ce qui reste de la mémoire de cette poésie au bout d’une certaine durée, par exemple 3 mois, on cherchera quelle est l’économie de temps que réalise le sujet pour la mémoriser de nouveau. Ainsi s’il ne met que 6 minutes pour la réapprendre, cela prouve qu'il restait certaines traces de cette poésie dans sa mémoire, puisqu'il a économisé # minutes sur le temps qu'il lui avait fallu pour l’acquérir la première fois. Cette méthode d'économie, on le voit, peut permettre de mesurer de simples traces mnésiques, et cette mesure peut être effectuée même si ces traces sont trop faibles pour permettre au sujet de reproduire la chose apprise. Il me semble que cette méthode, qui mesure si bien les traces en train de s’évanouir et qui sont déà tombées au-dessous du seuil de reproductibilité, pourrait être aussi employée pour mesurer les traces en train de se former, et qui n’ont pas encore atteint ce seuil de reproductibilité, en d'autres termes, pour déceler la présence d’habitudes qui ne sont pas encore complètement acquises, mais qui sont en voie d'organisation. Voici comment l'expérience pourrait être conduite : Apprendre par exemple à un couple de rats blancs à s'orienter dans un labyrinthet, et noter le temps mis par 1 Le procédé du labyrinthe à donné lieu, dans ces dernières années, à un grand nombre d'expériences, de la part des psycho- logues américains. Ces expériences ont montré que les animaux apprennent extrêmement rapidement (le rat blanc, en ‘/2 heure à 1 heure, par exemple), à circuler sans commettre d’erreur dans un labyrinthe compliqué. SÉANCE DU 18 FÉVRIER 31 chacun d'eux pour acquérir cette habitude. Puis laisser ces animaux fréquenter le labvrinthe jusqu'à ce qu'ils aient de la progéniture. Répéter alors l'expérience sur leurs rejetons en mesurant combien de temps chaque individu met pour acquérir l'habitude de ce même laby- rinthe. (Ce temps peut être déterminé très exactement, à une seconde près). Une fois la détermination faite, chaque animal serait laissé dans le labyrinthe de façon à ce qu’il continue à en conserver l'habitude, jusqu'au moment de la parturition. Par ce procédé on devrait constater. si l’hérédité des habitudes acquises est un fait réel, une diminution pro- gressive, chez les rejetons, du temps d'apprentissage du labyrinthe. Grâce à la délicatesse de la méthode, l'étude d'un petit nombre de générations permettrait déjà de saisir la présence de traces en train de s'organiser, si l’organi- sation de ces traces est une réalité. Il est évident en effet que, si une habitude se transmet à la longue par hérédité grâce à l'accumulation des expé- riences faites au cours des générations successives, cela implique la fait que des traces de cette habitude sont déjà transmises aux générations qui succèdent immédiatement à celle qui a expérimenté pour la première fois cette habi- tude. La méthode d'économie permet donc de s'assurer de l'existence ou de la non-existence de l’hérédité d’une habitude, en ne suivant que quelques générations. Cette méthode pourrait, bien entendu, s'appliquer à d’autres habitudes qu'à celle de l'orientation dans un labyrinthe. Pour éviter les causes d'erreur pouvant tenir aux différences individuelles, plusieurs familles d'animaux devraient être suivies simultanément. Peut-être ce procédé d'économie pourrait-il s'appliquer aussi à des expériences portant sur l'hérédité de caractères acquis par les végétaux. | + 7) SÉANCE DU 4 MARS Séance du 4 mars. F. Battelli et Mie Stern. Respiration vitale et respiration fermenta- üve chez les animaux. — Ch. DuBois. Epidémie parasitaire chez la souris. M. BAïTTELLI et Mile STERN, communiquent les résultats de leurs recherches sur la respiration mitale et la respi- ration fermentative des tissus animaux. Ils arrivent à la conclusion que dans plusieurs organes existent superposés deux processus respiratoires de nature différente. Un processus est lié à la vie des cellules, et l’extrait aqueux des tissus ne le présente pas ; il constitue une respiration vitale, à laquelle les auteurs donnent le nom de respiration principale. Le second processus n’est pas lié à la vie des cellules, et les substances qui le constituent passent en solution dans l’eau; il représente une respiration fermen- tative, à laquelle les auteurs donnent le nom de respiration accessoire. Les principaux caractères qui distinguent la respiration principale de la respiration accessoire sont (outre ceux qu'on vient d'indiquer), les suivants : La respiration principale diminue peu à peu d'intensité après la mort; la respiration accessoire reste très long- temps constante après la mort. La respiration principale est fortement inhibée ou abolie par les poisons à faibles doses; la respiration accessoire est peu inhibée par les poisons. La respiration principale est augmentée par la pnéine ; la respiration accessoire n’est pas augmentée par la pnéine. La respiration principale est abolie si on traite le tissu par quelques volumes d’alcool; la respiration accessoire résiste à ce traitement. et on la retrouve dans le précipité alcoolique. La respiration principale est de nature inconnue, la respiration accessoire est de nature fermentative. La respiration principale et la respiration fermentative sont détruites par l’ébullition. La respiration accessoire serait due à des ferments oxydants, pouvant produire de ! CO*. Comme type de SÉANCE DU 4 MARS 33 ces ferments, on doit citer le ferment uricolytique, qui décompose l'acide urique avec absorption d’ O* et déga- gement de CO*. Les auteurs ont étudié les échanges gazeux produits par ce ferment agissant sur l'acide urique. Le ferment uricolytique existe dans plusieurs organes, et est très abondant dans le foie de cheval et de chien, dans le rein de bœuf, etc. Dans la plupart des organes le quotient respiratoire donné par la décomposition de l’acide urique est égal à deux. | Toutefois la respiration accessoire n'est le plus souvent pas due au ferment uricolytique lui-même. En effet, il existe des organes, comme le foie de mouton, qui ont une respiration accessoire élevée, et qui sont très pauvre en ferment uricolytique. Les auteurs émettent l’hypothèse que la respiration accessoire jouerait surtout un rôle de protection, de défense, en détruisant des substances toxiques. comme c'est le cas par exemple pour le ferment uricolytique, auquel on pourrait donner le nom d’uricase. M. le D' Charles DuBoïs présente une communication sur une épidémie spontanée de Favus chez la souris. Un oïiseleur de notre ville attira un jour notre attention sur la particularité que présentaient toutes les souris pri- ses dans son magasin. Elles portaient sur la têle une excroissance blanc-jaunâtre qu'il prenait pour une pro- duction cancéreuse. L'examen de la première souris qu’il nous remit, nous montra qu’il s'agissait d’une infection cryptogamique. d’un Favus, dont l’agent parasitaire mis en culture présenta tous les caractères de l’Achorion Quinckeanum. Espèce connue et décrite comme spéciale à la souris et se ren- contrant rarement dans les infections faviques humaines. Comme les souris abondaient chez notre oiseleur, nous avons pu en capturer 22 vivantes et porteuses de lésions faviques, ce qui nous permit d'étudier pendant plus d’un mois l’évolution de l'infection. Au début de la maladie le parasite forme à la base des 3 34 SÉANCE DU 18 MARS poils infectés de petits godets jaunâtres, qui bientôt se conglomèrent en des croûtes plus ou moins épaisses, irrégulières et mamelonnées qui peuvent atteindre un derni centimètre d'épaisseur et qui sont fortement adhé- rentes à la peau. Chez toutes les souris l'infection avait débuté par le museau et était restée localisée à la tête, ne dépassant pas la limite du cou. Les productions coûteuses formaient une sorte de casque, envahissant parfois les yeux et pou- vant provoquer la destruction du pavillon de l'oreille. L'éruption est prurigineuse et l'animal en se grattant peut arriver à se débarrasser de son parasite ; il guérit alors en conservant des plaques d’alopécie cicatricielle au ni- veau des endroits infectés, mais ces guérisons spontanées sont rares, presque toujours l’animal se cachectise et meurt avant d'avoir pu extirper son parasite. Pour lutter contre les souris, notre oiseleur avait installé dans son magasin un gros hérisson qui en détruisait beaucoup. Mais au bout d’un mois, il présentait lui-même sur le museau une inoculation favique qui envahit rapi- dement toute la tête et l'animal refusant toute nourriture mourut au bout de quelques jours. L'ensemencement de ses croûtes donna des cultures pures d’Achorion Quinckeanum. Le parasite peut donc se transmettre des souris au hérisson. Recherchant l’origine de cette épidémie, nous avons pu constater que dans les maisons avoisinantes aucune souris ne présentait du Favus. Il faut donc supposer qu'elles s'inoculaient à l'endroit même où elles vivaient et où on les prenait ; il est probable que c’est parmi les graines, toujours en grande provision chez l’oiseleur que se trou- vaient les spores faviques, car c’est évidemment en man- geant que toutes ces souris s’inoculaient à la tête, comme le hérisson le fit du reste à son tour. SÉANCE DU 18 MARS 35 Séance du 18 mars. Arnold Pictet. Histologie de la muqueuse buccale et intestinale des poissons cyprinoïdes. — Th. Tommasina. Sur la désagrégation atomique dans les tubes à vide. M. Arnold PIcTET résume les résultats de ses recherches sur l’histologie de la muqueuse buccale et intestinale des Poissons cyprinoides (Leuciscus rutilus, Barbus fluviatilis, Cyprinus carpio, Carassius auratus et Tinca vulgaris). Cavité buccale. L’épithélium buccal, du type pavimen- teux stratifié, débute, à sa base, par une strate de cellules cylindriques à sommet pointu et possédant une membrane basale qui n’est pas toujours nettement marquée. Au-dessus de cette strate viennent deux ou trois rangées de cellules arrondies et l’épithélium se termine enfin à sa surface par plusieurs strates de cellules plates orientées parallèle- ment au bord superficiel de la muqueuse. Ces dernières cellules sont amincies à leurs extrémités et élargies à leur centre où se trouve le noyau; elles sont disposées les unes au-dessus des autres de telle façon que leur élar- gissement coïncide avec l’amincissement de deux cellules voisines. Leur noyau est ovoide et pourvu d’un nucléole et de quelques granulations chromatiques. La prolifération cellulaire se fait plus intensivement à la base et au centre de l’épithélium. où nous avons constaté de nombreux noyaux en division directe, qu'aux strates de la superficie. Il n’a pas été constaté de karyokinèse. L'épithélium contient de nombreuses cellules calici- formes élargies en forme de sac qui, en certains endroits de la bouche, en couvrent toute la superficie : elles pro- viennent de la différenciation de celles des cellules ordi- naires qui sont situées dans les couches médianes de l'épithélium. Les bourgeons terminaux sont très répandus dans la bouche des Cyprinoïdes, aussi bien dans le palais que dans la langue ; ce sont eux qui, en se formant, soulèvent la surface de l’épithélium pour former les papilles secon- 36 SÉANCE DU 18 MARS daires microscopiques qui tapissent chacune des papilles fongiformes ou foliacées qui couvrent la superficie de la cavité buccale. En se formant, les bourgeons terminaux compriment les cellules épithéliales avoisinantes et for- cent les strates à quitter leur orientation horizontale primi- tive, pour devenir verticales. Il résulte de ce mécanisme que, vers le fond de la bouche, les bourgeons terminaux étant nombreux et serrés les uns contre les autres, toutes les strates deviennent orientées verticalement. La cavité buccale est tapissée, dans le voisinage du pharynx, sur un espace de deux millimètres environ avant cette portion du tractus intestinal, d'un épithélium fortement plissé; nous trouvons en effet, dans cette ré- gion, une succession de plis un peu allongés, s’enchevé- trant les uns dans les autres, et dans l’axe desquels le tissu conjonctif se soulève en une forte évagination. L’his- tologie de ces plis est la même que celle du reste de la bouche, avec cette différence cependant que les strates. au lieu d'être dirigées verticalement, sont orientées per- pendiculairement au bord du tissu conjonctif. En outre, sur les côtés de ces plis, l’épithélium est souvent limité, principalement aux endroits où les cellules caliciformes sont moins abondantes, par une strate de cellules cylin- driques dont le sommet n’est pas différencié en un pla- teau. Toutes les formes de passage existant entre la forme des cellules plates sous-jacentes et celles des cellules cy- lindriques qui les dominent, nous en concluons que ces dernières proviennent de cellules plates qui se sont allon- gées vers la superficie. Œsophage. L’histologie de l’œsophage est la même que celle de la région plissée qui limite le fond de la bouche. Les bourgeons terminaux existent encore, quoique peu répandus, dans cet organe. L'épithélium de la région qui limite l’œsophage de l'in. testin est composé, dans sa profondeur, de quelques strates de cellules plates, perpendiculaires au tissu con- jonctif et au-dessus desquelles se trouve une trate de cel- lules cylindriques à plateau. Cet épithélium mixte, qui est SÉANCE DU 18 MARS 37 composé à la fois des éléments de l’œsophage et de ceux de l'intestin, s’étend principalement sur les côtés des plis et limite l’œsophage de l'intestin. Intestin. Les Cyprinoïdes étudiés n’ont pas d'estomac au sens histologique du mot; bien que débutant par un renflement ressemblant à un estomac, leur intestin fait suite à l’œsophage. En effet, ce renflement possède une structure intime qui est la même que celle de l'intestin et nous ne lui avons trouvé aucun des caractères de l’esto- mac en général : ni glandes à pepsine, ni cellules cylin- driques composées de deux couches de protoplasme diffé- rent. En revanche, les cellules caliciformes abondent dès l’œsophage, de gros plis longitudinaux en sillonnent la muqueuse et le canal cholédoque débouche dans une pa- pille qui est située à deux millimètres environ de la fin de l’œsophage. L'épithélium intestinal est composé, sur toute son éten- due, de cellules cylindriques à plateau strié, à travers les pores duquel se remarque fréquemment une sécrétion protoplasmique ou autre. Au commencement de l’intestin, sur un court espace après l'œsophage, des cellules plates du type œsophagien sont intercalées de temps en temps entre les cellules cylindriques. Le protoplasme des cel- lules cylindriques est homogène; des cellules caliciformes, possédant un calice sphérique et un élargissement basal pour contenir le noyau, existent en grand nombre. Les plis intestinaux sont soulevés dans leur axe par une forte évagination du tissu conjonctif. Ils sont le plus sou- vent simples chez les individus de petite taille et de taille moyenne; chez les individus plus âgés. ils se compliquent de plissements latéraux; ceux-ci ne possèdent une rami- fication du tissu conjonctif que chez les Cyprinoïdes qui ont atteint leur plus grande croissance. Chez Cyprinus carpio et Carasstus auratus,nous consta- tons que l’épithélium qui avoisine l'anus est composé de cellules cylindriques dont le protoplasme est composé de trois couches de nature différente. Les cellules caliciformes se sont alors modifiées ; elles sont élargies et ressemblent aux cellules cylindriques qui les avoisinent. 38 SÉANCE DU 18 MARS La surface interne de l'intestin des Cyprinoïdes est sil- lonnée de longs plis longitudinaux, zigzagués, qui débu- tent de suite après l'œsophage et s'étendent sans inter- ruption jusqu’à l'anus : ces plis ne sont pas réunis par des plis transverses, sauf cependant chez Cyprinus carpio. Chez cette dernière espèce, les plis longitudinaux sont à peu près rectilignes, serrés les uns contre les autres et réunis par un très grand nombre de commissures trans- verses. Cette disposition crée ainsi une infinité de cryptes tubulaires profondes, lesquelles étant tapissées de deux sortes de cellules (cellules caliciformes et cellules cylin- driques), répondent à la définition du mot glande. On sait que plusieurs auteur sont voulu faire dériver, de ces cryptes tubulaires, les glandes à pepsine des Poissons qui sont. actuellement, pourvus d'un estomac différencié. Il y a lieu toutefois de faire remarquer : 4° que les cellules cali- ciformes sont relativement rares dans les cryptes tubu- laires ; 2° que celles-ci existent d’un bout à l’autre de l’in- testin, tandis que les glandes à pepsine ne se rencontrent que dans les estomacs ; 3° que les Carpes de grande taille sont seules à posséder cette disposition, tandis que chez les plus petites les commissures transverses sont trop éloignées les unes des autres pour former des cryptes tu- bulaires. M. Th. TOMMASINA. Sur la désagrégation atomique dans les tubes à vide. — Dix-huitième Note sur la physique de la gravitation universelle. L'introduction dans la science du principe de l’action exclusive des forces Maxwell-Bartoli, c’est-à-dire de dy- namiques non newtoniennes, comme explication méca- nique du phénomène de la gravitation universelle, amène nécessairement une manière de voir autre, plus étendue et en même temps plus profonde sur les faits d'expérience dont s'occupe le physicien. En faisant jouer le rôle principal à l'action toujours électromagnétique du milieu en tous les phénomènes, ceux-ci viennent à se trouver placés sous un point de vue SÉANCE DU 18 MARS 39 nouveau, qui ouvre, comme je l’ai montré déjà, des aperçus inattendus permettant de découvrir certaines cor- rélations restées cachées à cause de l'ignorance de la ge- nèse mécanique fondamentale. Je vais tâcher de démontrer dans cette Note la probable identité d’origine des phénomènes que l’on observe dans les tubes à vide avec ceux de la radioactivité naturelle. La ressemblance entre les trois types de rayonnement de chacune de ces catégories de phénomènes avait été mise en évidence dès le début. Les importantes recherches de laboratoire qui ont amené ce résultat théorique, ont fourni des connaissances suffisantes pour établir l'hypo- thèse, qui semble jusqu'ici la seule plausible, que la ra- dioactivité a pour origine la désagrégation de l'atome chimique, dont les éléments, après avoir donné lieu aux différentes émanations, prennent une forme finale stable, celle de l'atome de l’hélium. La théorie électronique a permis à M. J.-J. Thomson et à d’autres savants d'imaginer des schémas géométriques de la constitution dynamique interne de l’atome chimique. Bien que les formes suggérées par ces schémas ne soient pas encore confirmées expérimentalement. l'existence d’une architecture intra-atomique ne saurait être mise en doute. L'intervention électromagnétique du milieu, néces- saire, selon la nouvelle physique, étant constatée, ici, il fallait tâcher de reconnaître si, conséquemment, un phé- nomène analogue à celui de la désagrégation de l'atome des corps radioactifs ne pouvait pas être produit artificiel- lement dans l’air raréfié sous l’action des décharges élec- triques périodiques. L'on admet que l’anode, dans les tubes à vide, émet un rayonnement de ions positifs, or, nous n’avons aucun ré- sultat expérimental contraire à la supposition que ces ions positifs ne soient constitués de même, que les particules de radioactivité «, lesquelles, d’après les récents impor- tants résultats des recherches de Rutherford, semblent constituer ou devenir les atomes de l’hélium'. L'on sait ! Rutherford et Geiger. Le Radium, T. V, 1908, p. 257-264 ; T. VI, 1909, Rutherford et Royds, p. 47-50. 40 SÉANCE DU 18 MARS que la cathode n’émet qu'un rayonnement d'électrons né- gatifs dont on a reconnu la nature, identique à celle des électrons $ de radioactivité. IL.est donc permis de sup- poser qu'il y a, dans les tubes à vide, un rayonnement de Becquerel produit artificiellement, c’est-à-dire provoqué, dans ces conditions spéciales, par les charges et dé- charges successives des électrodes. Quant aux rayons #, qui complètent ce rayonnement, comme ils appartiennent à la catégorie des radiations électromagnétiques, ils doi- vent exister déjà dans les deux faisceaux, anodique et ca- thodique, étant les transporteurs des particules & dans l’un, des corpuscules 8 dans l’autre, d’après ma théorie ; en tous cas, leur existence ne peut pas être douteuse là où l’on observe la lumière fluorescente, où les rayons catho- diques frappent la paroi interne de l’ampoule et où ils sortent sous la forme de rayons X, qui ne diffèrent des rayons y que par leur degré de pénétration plus faible que celui de ces derniers. On voit donc que l'hypothèse de la désagrégation atomique qui explique la formation natu- relle des rayons des corps radioactifs, explique aussi la formation artificielle ou provoquée des rayons des tubes à vide où, sous une pression très réduite, les décharges électriques produiraient un déclanchement dans les atomes superficiels, donnant lieu à leur explosion, dont l’ébranlement du milieu serait la source des rayons 7. Aussi les conclusions sur la nature et sur l'identité d’origine des rayons des corps radioactifs el des rayons produits dans les tubes à vide, peuvent être résumées de la manière suivante : 4° La radioactivité naturelle est un phénomène qui a heu sur certains corps dont le poids atomique est le plus élevé, où, probablement à cause de cela, les pressions centrifuges des dynamiques électromagnétiques 1ntraatomiques, en dé- passant, dans les atomes superficuels, la résistance des champs électromagnétiques extérieurs, provoquent l'explosion de tous les atomes, au fur et à mesure qu’ils deviennent à leur tour superficiels. Cette action instantanée donne lieu au rayon- nement de radioactivité et aux recombinaisons anstables qu SÉANCE DU 1° AVRIL 41 se succèdent, dites émanations, dont le résultat final stable, donc inactif, est l’hélium, quel que soit le corps radioactif duquel proviennent les émanations. 2° La radioactivité provoquée, probablement sur tous les corps, consiste en une désagrégation atomique se produisant dans les tubes à vide et sous l’action des décharges pério- diques, où les mêmes explosions d’atomes ont lieu par une rupture d'équilibre, qui n'est pas due à l’exagération des pressions centrifuges intraatomiques, mais, au contraire, à laffaiblissement artificiellement obtenu des pressions elec- tromagnétiques extérieures. Or, ces conclusions admettent une vérification expéri- mentale, que l’on pourra exécuter de la manière sui- vanie : L'on utilisera une ampoule de Rôntgen munie d’un em- branchement à robinet, de la forme des tubes de Geissler, à partie centrale capillaire, pour l’analyse spectrale. En faisant agir pendant un temps suffisant les décharges, on recevra dans l’embranchement et l’on condensera, si cela est nécessaire, par l'air liquide, l’émanation ainsi recueil- lie. On fermera le robinet et après quatre jours, à l’aide de l’analyse spectrale, on pourra constater la présence de l’hélium. Si le résultat confirme ma théorie, cette première production artificielle prévue de l’hélium, en partant de l’un quelconque des autres corps simples, introduits comme électrodes et soumis à la désagrégation, sera la constatation expérimentale de l’unité de la matière. Séance du 1% avril. F. Reverdin et A. de Luc. Nitration des dérivés du paraaminophénol. — Th. Tommasina. Les trajectoires planétaires sidérales ou non- képlériennes d’après la nouvelle théorie. — J. Briquet. La flore de la Corse. M. Frédéric REVERDIN a préparé, avee la collaboration de M. A. DE Luc, un certain nombre de dérivés du para- aminophénol dans lesquels les groupes « hydroxyle » et « amino » ont été substitués par les radicaux : toluène- 42 SÉANCE DU 1l® AVRIL sulfonyle, benzoyle, méthyle et éthyloïque (CH?.COOH), deux résidus différents étant alternativement introduits dans la molécule. M. Reverdin a étudié la nitration de ces dérivés dans le but de déterminer quelle est l'influence de la nature et de la position des résidus, ainsi que celle des diverses mé- thodes de nitration, sur le nombre et la position des groupes « nitro » qui entrent dans ces combinaisons. Les essais de nitration ont été faits comparativement : 4. Avec l'acide nitrique de D —1.4 et de D—1.52. 2. Avec ces mêmes acides en présence d'acide sulfu- rique Conc. 3. Avec ces mêmes acides en présence d'acide acétique. 3. Avec ces mêmes acides en présence d’anhydride acé- tique. La constitution des dérivés nitrés obtenus a été déter- minée par saponification et identification des produits qui en résultent avec des composés déjà connus, si tel pou- vait être le cas, sinon par l'examen des produits de ré- duction dans lesquels les positions des groupes « amino » peuvent être fixées par les réactions connues. Les essais ont été faits jusqu’à présent avec les dérivés du p-aminophénol renfermant les trois premiers résidus mentionnés. c’est-à-dire avec : 1. O-méthyl-N-p toluènesulfonyl-aminophénol : CSHt . O CH (1) NÉoscrpr (D) 2. N-toluènesulfonyle-N-p-méthylaminophénol : CeH*. 0 SO? C'HT (1) NÉrrs(#) 3. O-méthy-N-p-benzoylaminophénol (benzoylanisidine déjà connue) : CH, OCH® (4) Na () 4. O-benzoyi-N-p-méthylaminophénol : C'H, OCTH3O (1) Npa (E) Il résulte des expériences dont on trouvera le détail SÉANCE DU 1° AVRIL 43 dans les Archives des Sciences physiques et naturelles, it. XXVII (1909), p. 383, que les deux composés dans les- quels l” « hydroxyle » est substitué par le « méthyle » (dé- rivés de la p-anisidine) donnent dans certaines conditions un dérivé mononitré, tandis que dans les mêmes condi- tions ceux dans lesquels l’« hydroxyle » est substitué par le « toluènesulfonyle » ou par le « benzoyle », fournissent un dérivé dinitré. Les composés renfermant le groupe « méthyle » à l’azote donnent de faibles rendements en dérivés nitrés, leur mo- lécule est en partie décomposée et oxydée, tandis que ceux qui sont substitués dans la même position par le « toluènesulfonyle » et spécialement par le « benzoyle » se laissent facilement nitrer avec de bons rendements. L'acide nitrique a de la tendance à introduire un groupe « nitro » dans le résidu benzoylique des composés Île ren- fermant à L’ « hydroxyle » ou à | «amino ». plutôt qu'à nitrer davantage le noyau benzénique. Enfin, pour ce qui concerne la position des groupes « nitro » qui entrent dans la molécule, on a constaté pour les substances étudiées que, dans les dérivés mononitrés, ce groupe entre en « méta » relativement à L«hydroxyle » que et dans les dérivés dinitrés, le second groupe entre, à peu d’exceptions près, en «ortho » relativement à ce même «hydroxyle »; la nature des résidus et la méthode de ni- tration employée ne paraissent pas avoir une influence caractéristique à ce sujet. M. TH. TOMMASINA. — Les trajectoires planétaires sidé- rales ou non-képlériennes d'après la nouvelle théorie. Dix- neuvième Note sur la physique de la gramitation universelle. L'unité du mécanisme universel de radiation et de gra- vitation, base de la nouvelle physique. l'oblige à attribuer aux trajectoires sidérales vraies des planètes, une impor- tance très grande, tandis que l'actuelle mécanique céleste basée sur l'hypothèse des forces centrales n’en voit au- cune. Ces trajectoires ne sont vraies que dans les limites de nos possibilités actuelles, aussi les appellerai-je non- képlériennes. 44 SÉANCE DU 1° AVRIL Les étoiles fixes ne sont plus considérées comme telles qu’en apparence, et cela, depuis, les nombreuses découvertes de William Herschel. Sinon la forme de la trajectoire du Soleil, au moins la direction approximative de sa marche et sa vitesse, ont pu être établies par l’ob- servation. D’après les plus récentes données cette vitesse serait en chiffre rond de À million 300 mille kilomètres par jour. Comme la marche du Soleil est due exclusive- ment aux actions de celle des soleils qui l'entourent, dont les champs électromagnétiques se compénétrent récipro- quement, sa vitesse el sa trajectoire en sont la conséquence, mais nos moyens ne nous fournissent pas encore les me- sures exactes de ces actions multiples, et il nous faut, en attendant, adopter, dans un but de simplification seule- ment, une vitesse constante et une direction rectiligne. On s’est borné, jusqu'ici, à reconnaître qu’à cause du déplacement de notre système les trajectoires des pla- nètes ne sont pas, en réalité, les orbites képlériennes, c’est-à-dire que chaque planète ne parcourt pas toutes les années la même boucle fermée, placée dans le même endroit de l’espace sidéral, mais qu’en suivant la marche du Soleil, elle trace autour de la trajectoire de celui-ci une courbe ondulatoire cycloide, analogue à celle que la Lune tracerait autour de la Terre si Le Soleil était immo- bile. Du moment que, pour l'observateur terrestre, les choses se passent, dans l’intérieur de notre système, comme s’il se déplaçait en bloc, on croît que rien en lui ne peut être influencé par son déplacement, aussi pense- t-on que la mécanique céleste ne doit s'occuper que des orbites képlériennes. En effet, cette science, étant exclu- sivement basée sur les forces centrales, ne laisse entrevoir aucune relation de cause à effet entre les actions inté- rieures et celles extérieures au système. La translation uniforme d’un système, dit-on, d’après le principe de relativité est sans influence sur les phénomènes qui s'y passent. Mais, l’on oublie que l'uniformité n'y est pas et qu'elle n’est, d’ailleurs, nulle part dans la nature. Au contraire, le principe newtonien de l’égalité de l’action et SÉANCE DU 1° AVRIL 45 de la réaction montre que rien ne peut se passer dans un Système sans qu'il soit contre-balancé par ce qui se passe hors de lui. La constatation de la translation sidérale du Soleil a démontré que ce principe doit être appliqué à l'univers entier. Or, les dynamiques non-newtoniennes qui produisent ce déplacement agissent, certes, davan- tage sur le Soleil à cause de sa position centrale et de sa grande masse, mais leur action sur chaque planète n’est pas nulle ; elle est effectivement proportionnelle à la masse de chacune, de facon qu’elle influence directement leurs vitesses et leurs distances réciproques. Pour ne pas dépasser les limites restreintes d’une sim- ple Note préliminaire, je me bornerai à ne citer que deux des problèmes, les plus importants, que la mécanique newtonienne laisse sans explication; celui de l’excentricité des orbites et celui de l’inclinaison de leur plan sur le plan de l’équateur solaire. Si nous supposons projetées les trajectoires sidérales planétaires sur un plan passant par celle du Soleil, pen- dant la durée, par exemple, d’une année neptunienne, nous voyons que l'orbite de Neptune n’est plus une ellipse mais une cycloïde traçant, précisément, une longueur dopus,‘ dont les deux extrémités sont séparées par une distance de 78 milliards 375 millions de kilomètres, qui égale 8,6 fois le diamètre de l’orbe de Neptune, distance parcourue par le Soleil en 165 années terrestres. Sur ce même plan la projection de la trajectoire non-képlérienne de la Terre, sera celle de 165 ondulations cycloidales tracées symétriquement autour de la trajectoire du Soleil, et à l’intérieur de l’ondulation unique tracée, dans le même temps, par Neptune, des deux ondes complètes tracées par Uranus, etc. J'ajoute que les deux extrêmités de chacune des 165 cycloïdes., donc de l’onde annuelle de notre planète, sont séparées par une distance de 475 mil- lions de kilomètres, distance égale à plus d’une fois et demi le diamètre de l’orbe terrestre. Je n’ai cité, ici. ces faits, connus et élémentaires, que pour mettre en évidence une constatation, dont il faut 46 SÉANCE DU 1° AVRIL tenir compte, celle que {out plan normal à la trajectoire du Soleil ne peut couper qu'en un seul point chacune des trajectoires planétaires non-képlériennes, de façon que cha- que planète ne peut rester deux instants successifs sur un tel plan. D'après cette constatation l’on voit que lorsque les données d'observation et les calculs ont trait à des épo- ques différentes, doivent se rapporter aux déplacements vrais. donc aux trajectoires non-képlériennes. Or, si cela va compliquer, au point de vue analytique, les deux pro- blèmes cités, cela nous permet d'en concevoir l’expli- cation physico-mécanique, et cette explication est que les excentricutés el les inclinaisons des orbites planes képlériennes ne sont, en réalte, qu'un avancement ou un retard par rapport à la vitesse de translation du Soleil. Ceci, naturel- lement, est inséparable du nouveau principe fondamental qui place toute action motrice dans le milieu sidéral, car i! en est l'application. Aucune translation sidérale, vraie, ne peut être une courbe plane, aussi n'y a-t-il nulle part dans l'univers ni une orbite fermée ou képlérienne, ni des orbites cométaires parabolhiques ou hyperboliques, et la phy- sique astronomique doit tenir compte de ces faits. M. J. BRIQUET communique à la Société les principaux résultats de ses recherches relativement aux rapports qu'ont entre eux les trois grands groupes de formations végétales de la Corse : sylve, mâquis et garrique. L'auteur montre que à priori, d'après l'étude des caractères biolo- gico-anatomiques, les essences qui constituent le mâquis ne peuvent être considérées comme des essences de sous- bois, ainsi que l’ont pensé Schimper et d’autres auteurs, à cause de leurs caractères très accentués d’héliophilie. Il en est de même pour la plupart des espèces de garrigue. D'où on doit conclure que ces trois groupes de formation s’excluent entre eux. L'observation confirme ces prévi- sions. L'étude de la sylve à l’état vierge, tant en peuple- ments à feuilles caduques, qu’en Conifères, montre qu'elle ne contient aucun mâquis en sous-bois. De même, le mû- quis indemne exclut la plupart des espèces caractéris- SÉANCE DU 15 AYRIL 47 tiques de la garrigue. En revanche, il est certain que l'équilibre des rapports de puissance qui existent entre la sylve, le mâquis et la guarrigue a été rompu par l’inter- vention de l’homme au détriment de la sylve, et que, principalernent dans les temps historiques, ce dernier groupe a beaucoup reculé. Des arguments détaillés à l'appui de l'opinion ci-dessus énoncés seront donnés dans l’ouvrage général de M. Briquet sur la flore de la Corse actuellement sous presse. Séance du 15 avril. J.-L. Prevost et de Gamrat. Contraction des bronches. — Amé Pictet et Mile M. Finkelstein. Synthèse de la laudanosine. — A. Brun. Les gaz des obsidiennes. M. PREVOST rend compte d'expériences faites dans le laboratoire de physiologie par son élève M. DE GAMRAT à propos de sa thèse inaugurale relative à la contraction des muscles bronchiques dont voici les conclusions : 1° Les muscles bronchiques offrent un développement variable suivant les espèces animales. Chez le cobaye leur épaisseur est notablement plus forte que chez le lapin et le rat. 2° C’est au développement exagéré de ces muscles chez le cobaye et à l'accumulation d'un bouchon muco- épithélial dans la bronche qu'il faut attribuer l'imperméa- bilité à l'air que l’on constate que chez le cobaye après la mort ou à la suite de l'application d’un courant alter- natif de la tête à l'anus. 3° Les muscles des bronches sont innervés par le nerf vague qui contient des fibres broncho-constrictives et des fibres broncho-inhibitrices. 4° L'étude de la dilatation du poumon faite au moyen d'un oncomètre, en suivant la méthode de Dixon et Brodie dans leur mémoire sur ce sujet, montre que l'excitation du nerf vague provoque une constriction des bronches. 5° Cette action broncho-constrictive des bronches est 48 SÉANCE DU 6 MAI exagérée par la physostignime qui augmente l’excitabilité du nerf vague. 6° Quelques substances telles que la pilocarpine, la muscarine, provoquent une constriction bronchique qui cède sous l'action antagoniste que l’atropine a pour ces alcaloïdes. 1° L’excitation du nerf vague quand les bronches sont contractées sous l'influence de la pilocarpine ou de la muscarine produit une cessation du spasme bronchique et démontre l’existence de fibres inhibitrices dans le nerf vague. 8° Le chlorure de baryum a été nettement broncho- constricteur. 9° L'adrénaline a produit dans plusieurs er une action broncho-dilatatrice. M. le prof Amé Picrer parle de ses recherches sur les alcaloïdes de l’opium et en particulier de la synthèse de laudanosine qu'il a effectuée en collaboration avec M'e M. FINKELSTEIN ‘. M. A. BRUN présente une communication sur le gaz de obsidiennes ?. Séance du 6 mai Th. Tommasina. Origine électromagnétique de la chaleur, sa place dans l’ordre génétique des phénomènes. — Le même. Genèse électromagnétique des atomes pondérables. — F. Battelli et Stern (Mlle). Recherches sur le ferment uricolytique. — L. de la Rive et C.-E. Guye. Sur l'orientation dans une agglomération de petits aimants. — L.W. Collet. Sur l’Infravalangien du massif Dent du Midi-Pic de Tanneverge. M. Th. ToMMAsINA. — Origine électromagnétique de la chaleur, sa place dans l’ordre génétique des phénomènes. — Vingtième Note sur la physique de la gravitation universelle. On admet que la chaleur n’est pas une substance spéciale, mais un mode de mouvement. Or, en dernière 1 Voir Archives, t. XX VII, p. 410. 2 Voir Archives, t. XX VIII, p. 45. SÉANCE DU 6 MAI 49 analyse, tout est mode de mouvement, donc pour définir la nature du phénomène calorifique il faut décrire les différents modes de mouvement qui le constituent, la nature des mobiles et celle des actions motrices. L’éta- blissement d’un ordre génétique des phénomènes doit être considéré comme l'introduction dans le champ de la physique de la loi générale de l’évolution. Sir Normann Lockyer et d’autres savants travaillent depuis bien des années en cette voie. C’est là une tendance parfaitement justifiée, celle de compléter le grand concept de l’évolution naturelle des êtres vivants par celui de l’évolution naturelle des choses et même des phénomènes simplement dynamiques comme la chaleur, la lumière et l’électromagnétisme. Nous nous bornerons, ici, à tâcher de démontrer que ces trois phénomènes ne sont pas forcément toujours et partout concomittants ou simultanés, mais qu’ils peuvent être produits et exister séparément et indépendamment, tout en se suivant d’après un ordre qui est génétique, n'étant pas reversible. La chaleur rayonnante, constituée exclusivement par les radiations de la gamme calorifique, est purement énergétique, donc électromagnétique. L'on sait que les rayons solaires peuvent traverser de l’air froid, au-dessous du zéro, sans perdre sensiblement de leur chaleur, mais qu’en réalité il y a une absorption partielle et que celle-ci est précisément la partie de la vibration éthérée qui est devenue vibration moléculaire, laquelle se transmettant de molécule à molécule constitue le phénomène de la conduction et celui de la chaleur des corps. Or, lanouvelle physique, en nous montrant que ce travail moléculaire est dû en dernière analyse à l’action du milieu, nous permet de pénétrer jusqu'au mécanisme qui produit le choc entre les molécules. D’après la théorie électronique, molécules et atomes sont en réalité de véritables systèmes astronomiques où les ions et les électrons jouent le rôle de soleils et de planètes. Cette simple considération met en évidence ce que l’on doit entendre par le choc de deux molécules. C’est la rencontre de deux systèmes qui 4 50 SÉANCE DU 6 MAI persistent après le choc et s’éloignent. Ce qui signifie que les masses pondérables ne viennent pas en contact absolu, et que ce sont exclusivement leurs champs électromagnétiques qui subissent la modificahion qui produit leur rapide rapprochement jusqu'à la tension maxrima et leur éloigne- ment subséquent par réaction. L'action motri:e étant celle du mieu, les champs des molécules se comportent comme des masses, c'est-à-dire comme des résistances statiques ou inerhes électromagnétiques. Ce que nous venons de dire suffit pour faire comprendre que la chaleur d'un corps peut toujours être représentée sous la forme de valeur d'intensité d’une radiation électro- magnétique comprise entre deux limites de grandeur, de nombres de vibrations par seconde ou de longueur d'onde. C’est ainsi que doit être envisagée la mesure absolue de la température des corps. Il y a donc une conclusion qui se présente première- ment, c'est qu'il faut reconnaitre la priorité absolue du phénomène électromagnétique sur tous. les autres: la chaleur et la lumière n’en étant que des cas spéciaux délimités. En effet, nous admettons que tout rayonnement est électromagnétique ow fonction d'actions électromagné- tiques, mais nous savons qu'il y a des radiations électro- magnétiques qui ne sont ni lumineuses ni calorifiques. Le problème se réduit-il donc à établir sous quelle forme l’électromagnétisme existe en origine; lesquelles des radiations étant les plus simples doivent précéder les autres, c’est-a-dire être celles qui initient les premières modifications qui constituent dans l’espace sidéral l’em- bryon d'une nébuleuse, dont l’évolution produira un système solaire. Certes dans le rayonnement, qui est émis par les soleils préexistants, se trouvent déjà les radiations calorifiques, mais si, dans l’espace, celles-ci ne rencontraient ni atomes ni molécules, elles resteraient invariables et ne pourraient reproduire la chaleur qui les à fait naitre, laquelle était d’ailleurs 4 son tour une vibration atomique ou moléculaire, étant définie comme telle. Avant le SÉANCE DU 6 MAI 51 rayonnement, il faut qu’il existe ce qui le produit, mais, tandis que pour la chaleur sont nécessaires au moins des atomes, pour la lumière il n’en est, peut-être, pas de même. Pourtant la chose n’est pas encore nettement établie, car on sait que, dans l'éther pur, la gamme spectrale visible ne se produit pas. Mais, sont-ils néces- saires des atomes pour la faire paraître? L'analyse spectrale nous montre par les nombreuses raies de chaque corps simple que les éléments intra-atomiques suffisent pour produire les différentes couleurs, donc le phénomène lumière. D'autre part, les actions radioactives ont confirmé cette manière de voir, déjà appuyée sur les résultats des observations de ce qui se passe dans les tubes à air raréfié. On peut donc affirmer que les vibrations de corpuscules analogues aux particules «, du rayonnement de radio- activité, doivent suffire pour donner naissance à la lumière visible. D'après ce qui précède, il nous est permis de conclure: 4° Que l'intervention d'éléments autres que ceux du milieu est nécessaire pour modifier la longueur d'onde, donc pour produire les différents types de radiations. 2° Que non-seulement la chaleur rayonnante, mais même la chaleur moléculaire et atomique est d’origine électromagnétique comme la lumière. 3° Qu'en suivant l’ordre génétique, l’on a: électro- magnétisme, lumière, chaleur. M. Th. TOMMASINA.— Genèse électromagnétique des atomes pondérables. — Vingt-et-unième Note sur la physique de la gravitation universelle. Dans la Note précédente, en démontrant la genèse électromagnétique de la chaleur, il a été établi que ce phénomène naît de la modification apportée aux vibrations du milieu par la présence des premières particules com- plexes. Cette constatation théorique nous conduit directe- ment à en faire, par analogie, une autre, celle de l’origine également électromagnétique des atomes pondérables. Considérons un endroit de l’espace sidéral, où une 52 SÉANCE DU 6 MAI nébuleuse, non réductible, doit se former. Où il doit donc se former, non pas un amas d'étoiles, mais un de ces amas de matière luminéscente et tourbillonnante donnant naissance à un monde, c'est-à-dire à un système plané- taire analogue à celui de notre soleil. Cet endroit, il ne faut pas l'oublier, n’est nullement un lieu fixe, au contraire. c’est un lieu qui ne jouit des propriétés spéciales que nous allons examiner, qu’à la condition de se déplacer continuellement avec une vitesse du même ordre que la vitesse de translation de notre système solaire dans l’espace sidéral. L'on sait que l’espace vide absolu, l’espace des géomé- tres, n’a d'autre propriété que celle de l’étendue. Un tel espace vide existerait si l’univers n’était pas cette réalité, dont nous, en tant que physiciens, ne pouvons douter de l'existence vraie. Pour nous l’espace est plein. De grandes masses radiantes, suivies de satellites obscurs, le parcou- rent en tous les sens. Aussi des radiations innombrables s’entrecroisent partout et se compénètrent. D'après la nouvelle physique qui n’admet que des dynamiques non- newtoniennes, le mécinisme des radiations électromagné- tiques he et meut tous les systèmes, dont l’ensemble, même s'il est infini, doit être soumis à une loi unique. Les équations de Maxwell-Hertz du champ électromagnétique y sont applicables partout. | J'ai dit qu'il y a des endroits mobiles jouissants de telles propriétés que là seulement, et pas ailleurs, ne peuvent se former des nébuleuses, embryons de mondes. Quelles sont ces propriétés ? Ce sont les propriétés que possède toute modification d’un champ électromagnétique. L'on sait que la rotation d’une charge électrique produit un champ électromagnétique, et, qu'un champ électromagnétique préexistant est modifié par la présence d’une charge électrique en mouvement. Or, dans l’espace sidéral, nous avons la production incessante de modifications de cette nature dans toutes les proportions imaginables, depuis les infiniment petites jusqu'aux infiniment grandes. Comme les électrons sont les plus petits éléments que Îa SÉANCE DU 6 MAI 53 physique moderne reconnait, et comme ïils sont des charges électriques élémentaires, c’est-à-dire les plus petites charges et en même temps les éléments de toute charge électrique, donc aussi de toute modification de champ électromagnétique, par leur état perpétuel de vibration, ils constituent le mécanisme intime vrai de tout l’espace sidéral. D'autre part, toutes les étoiles, en tant que masses radiantes, sont des immenses champs électromagnétiques en mouvement perpétuel. Si nous appliquons le principe de l'égalité de l’action et de la réaction, nous voyons immédiatement la liaison de l’infiniment petit à l’infini- ment grand, ainsi que la nécessité mécanique absolue de leur coexistence. En effet, cette coexistence est en réalité une collaboration. Aussi, si le milieu n'est-il que le rayonnement actuel des grandes masses radiantes, celles- ei ne sont-elles à leur tour que des agglomérats de modi- fications intimes des mêmes éléments du milieu. Nous allons établir l’endroitoù cesagglomérats peuventseformer. Considérons dans l’espace un petit nombre, mettons une dizaine, de grandes masses radiantes ; en connaissant la vitesse, la trajectoire, la masse et l'intensité de radiation de chacune, ainsi que leurs distances réciproques, d’après les lois de l’électromagnétisme, il nous serait facile de reconnaître la forme et les dimensions, ainsi que la trajectoire et la vitesse à un instant donné, de la plage mobile où pourront se former des agglomérats pondéra- bles, ou mieux, où ils se forment, car cette formation est nécessairement continue. Nous avons donc la solution analytique du problème. Maintenant, une autre question se présente. Les élec- trons négatifs qui, d’après la théorie actuelle, sont les éléments primaires constitutifs de l'atome pondérable, se forment-ils sur place ou y arrivent-ils déjà formés depuis les masses radiantes, transportés par le mécanisme du rayonnement ? La discussion de ce problème sera traitée dans une prochaine Note. Il nous suffit d'ajouter ici que l'examen qui vient d’être fait de la nature des modifications 54 SÉANCE DU 6 MAI qui interviennent dans le phénomène de la formation d'une nébuleuse, permet de conclure favorablement à l'origine électromagnétique de la matière pondérable, c'est-à-dire des atomes chimiques. Il n’est pas nécessaire de faire observer qu'il n’est point question, ici, de l'essence même de la matière, de la matière tout court, celle des points matériels, car cela sort du champ de la physique en tant que problème et même en tant qu'’application de sa solution, car celle-ci, si elle était trouvée ailleurs, ne nous dirait rien au point de vue physique, n'étant plus une notion mécanique. M'e STERN et M. BATTELLI rapportent les résultats de leurs recherches sur le ferment uricolytique. Sous le nom de ferment uricolytique on a compris des processus qui probablement sont de nature différente. Les auteurs donnent le nom d’uricase au ferment qui oxyde l'acide urique en allantoine. Dans cette réaction il y a absorption d'O? et dégagement de CO? ; l’uricase représente ainsi un véritable ferment respiratoire. L’oxy- dation de l'acide urique par l'intervention de l’uricase se fait avec une grande rapidité, de manière que l’uricase se prête bien à une étude suivie des ferments oxydants. L'uricase est facile à préparer à l’état de poudre en traitant les tissus par l'alcool. Le dosage de l’uricase est basé sur l'augmentation dans le dégagement de CO? produit par l'addition d'acide urique. L'uricase existe dans le foie ou le rein de tous les mammifères étudiés. Seul l’homme fait exception. Aucun tissu de l'homme ne renferme d’uricase. Les tissus des oiseaux sont de même privés d’uricase. On peut remar- quer qu'aucun mammifère, sauf l’homme, ne présente la goutte qui existe aussi chez les oiseaux. Le rein de bœuf et le foie de cheval sont les tissus les plus riches en uricae. Le quotient respiratoire CO?/0* dû à l'oxydation de l’acide urique est de deux, comme le veut la formule, lorsqu'on SÉANCE DU 6 MAI 55 emploie un tissu frais. Mais, fait intéressant, ce quotient tend à se rapprocher de l'unité si on emploie le précipité alcoolique du tissu. Cet abaissement du quotient respi- ratoire ne peut s'expliquer que par une oxydation indi- recte des substances oxydables contenues dans les tissus. L'uricase ne présente pas la température optima à 38°-40°, comme les différents ferments hydrolytiques des animaux à sang chaud. La destruction de l'acide urique se fait au contraire plus rapidement à 55° qu’à 40°. L’uri- case en présence d’eau. est détruite à la température de 10° prolongée pendant 45 minutes. M. L. DE LA RIVE présente une communication sur des recherches faites à l’Université, en collaboration avec M. le prof. Ch.-Eug. GUYE, sur l'orientation dans une aqqlo- mération de petits aimants (voir Archives, t. XX VIT, p. 822). M. Léon W. CoLLer fait une communication sur la présence de l’Infravalangien à Hoplites Boissieri dans le massif des Dents du Midi-Pic de Tanneverge : Favre et Schardt ! en 1887 divisèrent le néocomien des Dents du Midi en : 1° Schistes néocomiens inférieurs. 20 calcaire néocomien gris et 3° néocomien à Toraster complanatus. Les deux premiers termes de cette série, compris entre le malm et les couches à Toxaster compla- natus devaient, pour ces auteurs, vraisemblablement représenter le Valangien. Plus tard Renevier? dans sa monographie des Hautes- Alpes vaudoises fit rentrer les schistes noirs de la base du néocomien dans le Valangien; les calcaires gris et les Vogeallette (entre la Pointe de Sambet et les chalets de couches à Toxaster complanatus étaient attribués à l’Hau- terivien. ! E. Favre et H. Schardt. Description géologique des préalpes du Canton de Vaud et du Chablais jusqu’à la Dranse et de la Chaîne des Dents du Midi. Mat. Cart. geol. suisse. 22e liv. 1887. p. 561. 2 E. Renevier. Monographie géologique des Hautes Alpes vau- doises. Mat. Carte geol. suisse. 16° liv. 1890. 56 SÉANCE DU 6 MAI Pendant ma campagne de 1908 j'ai trouvé dans les schistes marneux noirs, au Col du Sageroux, sur le sen- tier qui de ce col conduit aux chalets de Vogealle, à la Vogealle) des ammonites que je détermine comme Hoplites Calisto d'Orb. var. Xaffæ Rouss. in Retowsky et Hoplites Boissieri Pict. Alphonse Favre’ cite dans les schistes noirs du Sage- roux ou mieux de la Tête de « Péruaz » : A. Parkinson, Belemintes hastatus, Lucina Bellona ce qui l'amène à faire rentrer ces couches dans le Callovien. Il est à remarquer que Favre à propos de son 4. Parkinson écrit en note inframarginale : « M. Oppel croit que ces ammonites se rapprochent des A. planulati du terrain jurassique supé- rieur, voisin du Kimméridien. » Or, dans la collection Alphonse Favre du Museum d'Histoire Naturelle de Genève, j'ai trouvé dans À 12/34 plusieurs fragments d’ammonites déterminées comme Ammonaites Richteri et provenant du Sageroux. Ces fossiles avaient été redéter- minés par M. Ernest Favre comme le prouve une éti- quette de sa main. J’ai revu ces fossiles et y ai reconnu un fragment d’Hoplites Boissieri Pict. et plusieurs frag- ments d'Hoplhtes Calisto d'Orb. var. se rapprochant de certaines espèces figurées par M. Retowsky *. Le gisement de la «Tête de Péruaz» signalé par Alphonse Favre et que Maillard n'avait pu retrouver est, à ce que m'a affirmé mon porteur, Jean-Marie Moccand du Fontanil, sur les premiers monticules que l'on rencontre en se rendant des chalets de Vogealle au Col de Sageroux. C’est du reste aussi là que j'ai trouvé dans les schistes noirs des fossiles qui me permettent d'affirmer la présence de l’Infravalangien dans le Massif Dents du Midi-Pic de Tanneverge. Les schistes noirs de ‘ A. Favre. Recherches géologiques, etc., t. 2, p. 274. ? O. Retowsky. Die thierischen Ablagerungen vou Theodosia Bul. Soc. Imp. des Naturalistes de Moscou. 1893. N° 2 et 3. 3 G. Maillard. Alpes de Sixt, de Samoëns et vallée de l’Arve. Bul. Carte geol., France, N° 22, p. 26. SÉANCE DU 3 JUIN 57 la base du néoconien des Dents du Midi étant les mêmes que ceux du Sageroux. Les schistes noirs marneux représentent donc le terme le plus inférieur du Valangien (Infravalangien de M. Kilian) et non, comme le pensait Renevier, tout le Valangien. Séance du 3 juin. Prof. Bedot. La faune pélagique de l'Océan. — L.-W. Collet. Observations géologiques sur l’île de Majorque. — Tommasina. Notes 22° et 23° sur la physique dela gravitation. — Prof. Duparc. Sur quelques amphiboles du groupe de la glaucophane. — Grossmann. Les hydrocarbures dans les minéraux. M. Bepor parle de la Faune eupélagique de la Baie d’Am- boine, et montre la ressemblance qu’elle présente avec celle des Océans Atlantique, Indien et Pacifique. Il cherche à aémontrer qu'aucun obstacle ne s’oppose à la libre cir- culation des animaux eupélagiques dans toutes les parties de l'hydrosphère et qu'il est impossible, actuellement, d'établir des régions zoogéographiques pour les animaux holoplancioniques. M. L-W. CoLLET, privat-docent à l'Université, fait une communication sur quelques phénomènes de géographie physique observés à Majorque. Après avoir rappelé que l'ile de Majorque est formée de terrains sédimentaires allant du Trias au Quaternaire, M. Collet parle de la tectonique de la Sierra de la grande Baléare. Tectonique: MM. Nolan, Haug et de Launay raccordent les plis de Majorque d’une part avec ceux de la Cordillère Bétique, d'autre part avec les Alpes Maritimes. Pour M. Nolan! la Sierra représenterait le flanc occidental, plissé et faillé. d’un grand synclinal orienté N.E.-S.W. et qui traverse l’île de la baie de Palma à la baie d’Alcudia. ! H. Nolan. Structure géologique de l’Archipel Baléare. Bul. Soc. éol. de France, 1895, 3° s. T. XXII, p. 76. 58 SÉANCE DU 3 JUIN Dans ce flanc de son synclinal M. Nolan distingue un anticlinal principal et trois anticlinaux accessoires séparés les uns des autres par des failles longitudinales. Après avoir fait la coupe de l’anticlinal principal de M. Nolan en trois points différents, M. Collet arrive aux conclusions suivantes : Za Sierra de Majorque possède une structure mbriquée et non pas une structure faillée. La série basale du pli principal possède une lacune strati- graphique qui comprend le Jurassique, depuis le Lias supérieur, et le Crétacique. La série qui la chevauche est complète. Il n’est donc pas possible d'envisager la série basale, qui forme la côte occidentale, comme étant une partie de la voûte du Puig Major, affaissée d'environ 300 mètres. La série basale représenterait donc les restes d’une ride post-hercynienne, datant du Trias et du Lias. La direction de la poussée est S.E-N.W. Rôle orographique des roches éruptives : Les sédiments du Trias sont traversés par des injections de roches volcaniques basiques qui ont été intensément désagrégées soit par l’action des eaux de ruissellement qui, venant de régions calcaires, doivent contenir une forte proportion de CO?, soit par l’action des acides organiques dus aux végétaux. Ces roches, moins résistantes que les calcaires qu’elles traversent, se traduisent dans la topographie sous forme de vallons et de cols qui permettent de passer d’un barranco (vallée transversale) dans un autre barranco. Les trois cols qu'il faut traverser pour se rendre de Soller à la Calobra sont tous dans les roches éruptives. Formation des calas : Les calas de Majorque ou anses très rapprochées qui découpent le rivage ont été envi- sagées par M. Penck comme étant dues à un mouvement positif de la mer, c'est-à-dire à un affaissement de la terre ferme. M. Collet ne peut pas confirmer les idées de M. Penck sur les calas après ce qu'il a observé sur la côte de la Sierra de Majorque. On rencontre, en effet, en de nombreux points du rivage de l'ile des terrasses, à l'altitude de 80 mètres, contenant des formes marines et des formes terrestres, ce qui prouve un mouvement SÉANCE DU 3 JUIN 59 négatif de la mer pendant le Quaternaire. Ce mouvement négatif est une fois de plus prouvé par la découverte qu'a faite M. Collet de deux anciens thalwegs, à 45 et 30 mètres d'altitude, dans la falaise de grès rouge du Trias à Estellenchs. Le Torrent de Pareis, vrai cañon aux parois verticales, présente tous les caractères d’une gorge dont le niveau de base a été abaiïssé. M. Collet arrive ainsi à envisager les calas de la côte de la Sierra de Majorque comme étant dues uniquement à l’érosion marine. I fait remarquer que la formation des calas a été grandement facilitée par la présence des dykes dans le Trias calcaire de la côte. M. Th. TommasiNa. Apphcation à la théorie des comètes. — Vingt-deuxième Note sur la physique de la gravitahion universelle. Dans une Note précédente, la dix-neuvième, j'ai tâché de mettre en évidence le rôle que vient à jouer dans l'astronomie électromagnétique le mouvement de trans- lation de notre système solaire par la forme non-képlé- rienne qu'il faut reconnaitre aux trajectoires vraies des éléments stables du système, tels que les planètes et leurs satellites, et des éléments instables, tels que les comètes. Celles-ci le sont, non pas en partie, ou, le plus grand nombre, comme on le croit généralement, mais toutes, car il faut considérer commeinstables même celles dont on a pu établir le retour périodique. Le fait du déplacement du soleil nous montre que ce ne sont pas toujours les comètes qui entrent dans notre système solaire, mais que ce dernier peut aussi les ren- contrer sur sa route au travers de l’espace sidéral, et en modifier les vitesses et les directions, donc les formes des trajectoires. Il ne faut pas oublier que, d’après ma théorie, aucun astre ne se meut par impulsion propre, tous sont mus par une résultante continuellement variable, en intensité et en direction, des pressions multiples, variables aussi, qu'exercent les radiations électromagnétiques qui s’entre- croisent partout dans l’espace sidéral. M. Poincaré *, par 1 H. Poincaré. Science et Méthode. Paris 1908, p. 273. 60 SÉANCE DU 3 JUIN une large vue synthétique, a essayé d’embrasser tous Îles mouvements propres à chacun des innombrables soleils de la voie lactée, en se les représentant de la même manière que les physiciens se représentent la constitution des gaz, formés de molécules animées de grandes vitesses. Ces mouvements doivent être attribués aux actions que je viens d'indiquer et de souligner. Ce qui, d’ailleurs, ne modifie nullement la comparaison hardie de M. Poincaré, car dans la nouvelle physique les molécules des gaz sont mues par des actions analogues, également électromagné- tiques. Nous allons voir que le même mécanisme complexe agit soit pour produire les comètes, soit pour les mouvoir ou les transporter. Cela nous permettra d'expliquer les principaux faits qui les caractérisent. Ces faits, qui avaient déjà frappé les plus anciens observateurs, mais qui n’ont pas encore trouvé une explication plausible, ce sont: les variétés très nombreuses des formes de trajectoires. dont aucune excentricité n’est de l’ordre de celle des planètes et dont les inclinaisons sur le plan de l'équateur solaire font un angle qui prend toutes les valeurs de 0° à 90°; le sens de leur translation, qui est tantôt direct et tantôt rétrograde, et peut même passer de l’un à l’autre, ayant des vitesses, en général, énormément plus grandes que celles des planètes et, en outre, beaucoup plus variables, tout ce qu'il y a de plus inégal: enfin leur nombre. On a calculé, d’après la base adoptée par Arago, que dans la sphère d’action de notre système solaire doivent exister 75 millions de milliards de comètes. La théorie électro- magnétique, tenant compte du grand nombre des comètes et de leur ténuité infinie, explique leur origine génétique par les corpuscules ou éléctrons négatifs et les particules positives, émanations dues à la radioactivité des soleils, émanations qui sont transportées suivant les lignes de force des champs contigus, qui vont s’accumuler où les forces opposées se font équilibre, et qui sont déplacées avec des vitesses pouvant