»w««llil«M»«IB»«»Mr»»(««M|IMl»(pWWn -, !!-l'»»nWIB(W«»1WH.^. ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES lœSESSION ALGER 1881 l***lW«»*«MIIIIWMi»''-.A'> I v/^ C.'^'^ ).^ ASSOCIATION FRANÇAISE p o u « L'AVANCEMENT DES SCIENCES PAHIS. — IJIKIMEKIK CllAlX, SUCCIKSAIK LiK SAINT-IIIKN . Hf,, Kllî DES ROSIKMS. — |2'.-|, ASSOCIATION FRANÇAISE POLIS L'AVANCEMENT DES SCIENCES COMPTE RENDU DE LA -10 SESSION iVLGER — 18 8 1 U3RAt»Y NEW YORK BOTANICAL QAROEN PARIS AU SECRÉTARIAT DE L'ASSOCIATION 4, RUE ANTOINE-DUBOIS, 4 1882 5£Sf (0 ASSOCLITION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES MliMSTÈRK de riuslruclion publique et DES BEAUX-ARTS CABINET BUREAU de l'Enregislreinenl général ei des Archives. Xû 7970. Ret'onuaissaiR'c diUlilé publique. 03 DE GRET [ME BOT.'. ;. GAROuN Le Président de la République française, Sur le rapport du Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, Vu le procès-verbal de la séance tenue à Lille, le 27 août 187i, par rAsscmblée générale de l'Association française pour l'avan- cement des sciences, et la demande formée par cette Société, le 5 décembre 18Go, à l'effet d'être reconnue comme établissement d'utilité publique ; Vu les statuts de ladite Société, l'état de sa situation financière et les autres pièces fournies à l'appui de sa demande ; Le Conseil d'Étal entendu, Décrète : Art. l''^ — L'Association française pour l'avancement des sciences est reconnue comme établissement d'utilité publique. Art. 2. — Les statuts sont approuvés tels qu'ils sont annexés au présent décret. Aucune modification ne pourra y être apportée sans l'autorisa- tion du Gouvernement. Art. 3. — Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts est chargé de l'exécution du présent décret. Fait à Paris, le 9 mai 187G. Slyné : Maréchal de Mac-Mahon. Par le Président de la Républi([ue : Le Minislrc de l'inslruct ion publique et des Beaux- Arts, Signé : Waddington. Pour ampliation : Le Chef du Cabinet et du Secrétariat, Signé : L. de Lasteyrie. STATUTS ET RÈGLEMENT STATUTS TITRE 1er. _ But de l'Association. Art. l'^^ — L'Association se propose exclusivement de favoriser, par tous les moyens en son pouvoir le progrès et la diffusion des sciences, au double point de vue du perfectionnement de la théorie pure et du développement des applications pratiques. A cet effet, elle exerce son action par des réunions, des conférences, des publications, des dons en instruments ou en argent aux personnes tra- vaillant à des recherches ou entreprises scientifiques qu'elle aurait provoquées ou approuvées. Art. 2. — Elle fait appel au concours de tous ceux qui considèrent la culture des sciences comme nécessaire à la grandeur et à la prospérité du pays. Art. 3. — Elle prend le nom d'Association française pour l'avancement des sciences. TITRE II. — Organisation. Art. 4. — Les membres de l'Association sont admis, sur leur demande, par le Conseil. Art. 5. — Sont membres de l'Association les "personnes qui versent la cotisation annuelle. Cette cotisation peut toujours être rachetée par une somme versée une fois pour toutes. Le taux de la cotisation et celui du rachat sont fixés par le Règlement. Art. 6. — Sont membres fondateurs les personnes qui ont versé, à une r-poque quelconque, une ou plusieurs souscriptions de 500 francs. Art. 7. — Tous les membres jouissent des mêmes droits. Toutefois, les noms des membres fondateurs figurent perpétuellement en tête des listes alphabétiques, et ces membres reçoivent gratuitement, pendant toute leur vie, autant d'exemplaires des publications de l'Association qu'ils ont versé de fois la souscription de SOO francs. IV ASSOCIATION FRANÇAISE \^j^ 8. _ Le capital de l'Association se compose des souscriptions des membres fondateurs, des sommes versées pour le rachat des cotisations, des dons et legs faits à l'Association, à moins d'affectation spéciale de la part des donateurs. ^i^T_ 9. _ Les ressources annuelles comprennent les intérêts du capital, le montant des cotisations annuelles, les droits d'admission aux séances et les produits de librairie. Art. 10. — Chaque année, le capital s'accroît d'une retenue de 10 0/0 au moins sur les cotisations, droits d'entrée et produits de librairie. TITRE III. — Sessions annuelles. Art. 11. — Chaque année, l'Association tient, dans l'une des villes de France, une session générale dont la durée est de huit jours : cette ville est désignée par l'Assemblée générale, au moins une année à l'avance. Art. 12. — Dans les sessions annuelles, l'Association, pour ses travaux scientifiques, se répartit en sections, conformément à un tableau arrêté par le Règlement général. Ces sections forment quatre groupes, savoir : 1" Sciences mathématiques, 2° Sciences physiques et chimiques, 3° Sciences naturelles, 4° Sciences économiques, Art. 13. — Il est publié chaque année un volume, distribué à tous les membres, contenant : 1° Le compte rendu des séances de la session ; 2^ Le texte ou l'analyse des travaux provoqués par l'Association, ou des mémoires acceptés par le Conseil. COMPOSITION DU BUREAU Art. 14. — Le Bureau de l'Association se compose : D'un Président, D'un Vice-Président, D'un Secrétaire, D'un Vice-Secrétaire, D'un Trésorier. Tous \%i membres du Bureau sont élus en Assemblée générale. Art. 13 — Les fonctions de Président et de Secrétaire de l'Association sont annuelles; elles commencent immédiatement après une session et durent jusqu'à la fin de la session suivante. Art. 16. — Le Vice-Président et le Vice-Secrétaire d'une année deviennent, de droit. Président et Secrétaire pour l'année suivante. Art. 17. — Le Président, le Vice-Président, le Secrétaire et le Vice-Secrétaire de chaque année sont pris respectivement dans les quatre groupes de sections, et chacun est pris à tour de rôle dans chaque groupe. POUR l'avancement des sciences V Art. 18. — Le Trésorior est rlii par rAsseii)l)lée générale ; il est nommé pour quatre ans et rééligible. Art. 19. — Le Bureau de chaque section se compose d'un Président, d'un Vice-Président, d'un Secrétaire, et, au besoin, d'un Vice-Secrétaire élu par cette section parmi ses membres. TITRE IV. — Administration. Art. 20. — Le siège de l'Administration est à Paris. Art. 21. — L'Association est administrée gratuitement i)ar un Conseil composé : 1"^ Du Bureau de l'Association, qui est en même temps le Bureau du Conseil d'administration; 2'^ Des Présidents de sections; 3° De trois membres par section, élus à la majorité relative en Assem- blée générale, sur la proposition de leurs sections respectives, renouvelables par tiers chaqui' année. Art. 22. — Les anciens Présidents de l'Association continuent à faire partie du Conseil. Art. 23. — Les Secrétaires des sections delà session précédente sont admis dans le Conseil avec voix consultative. Art. 24. — Pendant la durée des Sessions, le Conseil siège dans la ville oii a lieu la session. Art. 2."). — Le Conseil d'administration représente l'Association et statue sur toutes les affaires concernant son administration. Art. 2(3. — Le Conseil a tout pouvoir pour gérer et administrer les affaires sociales, tant actives que passives. Il encaisse tous les fonds appartenant à l'Association, à quelque titre (pic ce soit. Il place les fonds qui constituent le capital de l'Association en rentes sur l'État ou en obligations de chemins de fer français, émises par des Compagnies auxquelles un minimum d'intérêt est garanti par l'État; il décide l'emploi des fonds disponibles ; il surveille l'application à leur destination des fonds votés par l'Assemblée générale, et ordonnance par anticipation, dans l'inter- valle des sessions, les dépenses urgentes, qu'il soumet, dans la session sui- vante, à l'approbation de l'Assemblée générale. Il décide l'échange, ou la vente des valeurs achetées : le transfert des rentes sur l'État, obligations des Compagnies de chemins de fer et auti^es titres nominatifs sont signés par le Trésorier et un des membres du Conseil délégué à cet effet. Il accepte tous dons et legs faits à la Société; tous les actes y relatifs sont signés par le Trésorier et un des membres délégué. Art. 27. — Les délil)érations relatives à l'acceptation des dons et legs, à des acquisitions, aliénations et échanges d'immeubles sont soumises à l'approbation du gouvernement. Art. 28. — Le Conseil dresse annuellement le budget des dépenses de l'As- sociation; il conmumique à l'Assemblée générale le compte détaillé des receltes et dépenses de l'exercice. VI ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES Art. 29. — 11 organise les sessions, dirige les travaux, ordonne et surveille les publications, fixe et affecte les subventions et encouragements. Art. 30. — Le Conseil peut adjoindre au Bureau des commissaires pour l'étude de questions spéciales et leur déléguer ses pouvoirs pour la solution d'affaires déterminées. Art. 31. — Les Statuts ne pourront être modifiés que sur la proposition du Conseil d'administration, et à la majorité des deux tiers des membres votants dans l'Assemblée générale, sauf approbation du gouvernement. Ces propositions, soumises à une session, ne pourront être votées qu'à la session suivante : elles seront indiquées dans les convocations adressées a tous les membres de l'Association. Art. 32. — Un Règlement général détermine les conditions d'administration et toutes les dispositions propres à assurer l'exécution des Statuts. Ce Règle- ment est préparé par le Conseil et voté par l'Assemblée générale. TITRE "V. — Dispositions complémentaires. Art. 33. — Dans le cas où la Société cesserait d'exister, l'Assemblée géné- rale, convoquée extraordinairement, statuera, sous la réserve de l'approbation du gouvernement, sur la destination des ' biens appartenant à l'Association. Cette destination devra être 'conforme au but de l'Association, tel qu'il est indiqué dans l'article l"'". Les clauses stipulées par les 'donateurs, en prévision de ce cas, devront être respectées. Les présents Statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État dans sa séance du 12 avril 1876. Le Maître des Rcqucfcs, Vu cà la Section de l'Intérieur. Secrétaire général du Conseil d'État, le 29 mars 1876. Signé : A. Fouquier. Le Rapporteur, Signé : de Marcheville. Pour copie conforme, Le Chef du Cabinet du Ministre de l'Instruction publique, Signé : L. de Lasteyrie. RÈGLEMENT TITRE pr. — Dispositions générales. Article \". — Le taux de la cotisation annuelle des membres non fonda- teurs est fixé à 20 francs. Art. 2. — Tout membre a le droit de racheter ses cotisations à venir en versant, une fois pour toutes, la somme de 200 francs. Il devient ainsi membre à vie. Les membres ayant racheté leurs cotisations pourront devenir membres fon- dateurs en versant une somme complémentaire de 300 francs. 11 sera loisible de racheter les cotisations par deux versements annuels consécutifs de 100 francs. La liste alphabétique des membres à vie est public'e en tète de chaque volume, immédiatement après la liste des membres fondateurs. Art. 3, — Dans les sessions générales, l'Association se répartit en seize sections formant quatre groupes, conformément au tableau suivant : 1er GROUPE : Sciences nutthéDwliqucs, I. Section de mathématiques, astronomie et géodésie; ±. Section de mécanique; .3. Section de navigation; 4. Section de génie civil et militaire. 2' GROUPE : Sciences physiques et chimiques. 5. Section de physique; 6. Section de chimie ; 7. Section de météorologie et physique du globe. 3° GROUPE : Sciences nalurellest 8. Section de géologie et de minéralogie; 9. Section de botanique; 10. Section de zoologie et de zootechnie; II. Section d'anthropologie; 12. Section des sciences médicales. 4c GROUPE : Sciences économiques. 13. Section d'agronomie; 14. Section de géographie; 15. Section d'économie politique et statistique; 16. Section de pédagogie. Art. -i. — Tout membre de l'Association choisit, chaque année, la section à laquelle il désire appartenir. Il a le droit de prendre part aux travaux des autres sections avec voix consultative. Art. 5. — Les personnes étrangères à l'Association, qui n'ont pas reçu d'invitation spéciale, sont admises aux séances et aux conférences d'une sec- VIII ASSOCIATION FRANÇAISE tion, moyennant un droit d'admission fixé à 10 francs. Ces personnes peuvent communiquer des travaux aux sections, mais ne peuvent prendre part aux votes. Art. 5 bis. — Le Président sortant fait, de droit, partie du Bureau pendant les deux semestres suivants. Art. 6. — Le Conseil d'administration prépare les modifications réglemen- taires que peut nécessiter Texécution des Statuts, et les soumet à la décision de l'Assemblée générale. II prend les mesures nécessaires pour organiser les sessions, de concert avec les comités locaux qu'il désigne à cet effet. Il fixe la date de l'ouverture de chaque Session. Il nomme et révoque tous les employés et fixe leur traite- ment. Art. 6 bis. — Dans le cas de décès, d'incapacité ou de démission d'un ou de plusieurs membres du Bureau, le Conseil procède à leur remplacement. La proposition de ce ou c'e ces remplaçants est faite dans une séance convo- quée spécialement à cet effet : la nomination a lieu dans une séance convoquée à sept jours d'intervalle. Art. 7. — Le Conseil délibère à la majorité des membres présents. Les délibérations relatives au placement des fonds, à la vente ou à l'échange des valeurs et aux modifications statutaires ou réglementaires ne sont valables que lorsqu'elles ont été prises en présence du quart, au moins, des membres du Conseil dûment convoqués. Toutefois, si, après un dernier avis, le nombre des membres présents était insuffisant, il serait fait une nouvelle convocation annonçant le motif de la réunion, et la délibération serait valable, quel que fût le nombre des mer bres présents. TITRE II. — Attributions du Bureau et du Conseil d'administration. Art. 8. — Le Bureau de l'Association est, en même temps, le Bureau du Conseil d'administration. Art. 9. — Le Conseil se réunit au moins quatre fois dans l'intervalle de deux sessions. Une séance a lieu en novembre pour la nomination des Com- missions permanentes ; une autre séance a lieu pendant la quinzaine de Pâques. Art. 10. — Le Conseil est convoqué toutes les fois que le Président le juge convenable. Il est convoqué extraordinairement lorsque cinq de ses membres en font la demande au Bureau, et la convocation doit indiquer alors le but de la réunion. Art. II. — Les Commissions permanentes sont composées des cinq membres du Bureau et d'un certain nombre de membres, élus par le Conseil dans sa séance de novembre. Elles restent en fonctions jusqu'à la fin de la session suivante de l'Association. Elles sont au nombre de quatre : 1° Commission de puLlication ; 2° Commission de finances ; 3° Commission d'organisation de la session suivante; 4° Commission des récompenses et encouragements. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES IX Art. 12. — La Commission de publication se compose du Bureau et de quatre membres élus, auxquels s'adjoint, pour les publications relatives à chaque section, le Président ou le Secrétaire, ou, en leur absence, un des délégués de la section. Art. 13. — La Connnission des finances se compose du Bureau et de quatre membres élus. Art. li. — La Commission (rorganisation de la session se compose du Bureau et de quatre membres élus. Art. Ib. — Pendant la durée de la session, chacune des sections qui n'est pas représentée dans le Bureau par le Vice-Président et le Vice-Secrétaire général désignera un de ses délégués pour faire partie de la Commission des subventions : ces nominations seront considérées comme non avenues pour les sections qui se trouveraient représentées dans le Bureau, par suite de la nomi- nation, en Assemblée générale, du Vice-Président et du Vice-Secrétaire général de la session suivante. Art. 16. — Le Conseil peut, en outre, désigner des Commissions spéciales pour des objets déterminés. Art. 17. — Pendant la durée de la session annuelle, le Conseil tient ses séances dans la ville où a lieu la session. TITRE III. — Du Secrétaire du Conseil. Art. 18. — Le Secrétaire du Conseil reçoit des appointements annuels dont le chiffre est fixé par le Conseil. Art. 19. — Lorsque la place de Secrélaire du Conseil devient vacante, il est procédé à la nomination d'un nouveau Secrétaire, dans une séance précédée d'une convocation spéciale qui doit être faite quinze jours k l'avance. La nomination est faite à la niajorité absolue des votants. Elle n'est valable que lorsqu'elle est faite par un nombre do voix égal au tiers, au moins, du nombre des membres du Conseil. Art. 20. — Le Secrétaire du Conseil ne peut être révoqué qu'à la majorité absolue des membres présents, et par un nombre de voix égal au tiers, au moins, du nombre des membres du Conseil. Art. 21. — Le Secrétaire du Cons 'il rédige et fait transcrire, sur deux registres distincts, les procès-verbaux des séances du Conseil et ceux des Assemblées g(''nérales. Il siège dans toutes les Connnissions permanentes, avec voix consultative. Il peut faire partie des autres Commissions. Il a voix con- sultative dans les discussions du Conseil. Il exécute, sous la direction du Bureau, les décisions du Conseil. Les employés de l'Association sont placés sous ses ordres. Il correspond avec les membres de l'Association, avec les présidents et secrétaires des Comités locaux et avec les secrétaires des sections. 11 fait partie de la Commission de publication et la convoque. Il dirige la publication du volume et donne les bons à tirer. Pendant la durée des Sessions, il veille à la distribution des cartes, à la publication des program- mes et assure l'exécution des mesures prises par le Comité local concernant les excursions. X ASSOCIATION FRANÇAISE TITRE IV. — Des Assemblées générales. Art. 22 — 11 se tient chaque année, pendant la durée de la session, au moins une Assemblée générale. Art. 23. — Le Bureau de l'Association est, en même temps, le Bureau de l'Assemblée générale. Dans les Assemblées générales qui ont lieu pendant la session, le Bureau du ^Comité local est adjoint au Bureau de l'Association. Art. 24. — L'Assemblée générale, dans une séance qui clôt définitivement la session, élit, au scrutin secret et à la majorité absolue, le Vice-Président et le Vice-Secrétaire de l'Association pour l'année suivante, ainsi que le Trésorier, s'il y a lieu. Elle nomme, sur la proposition des sections, les membres qui ^ioivent représenter chaque section dans le Conseil d'administration. Elle désigne enfin, une ou deux années à l'avance, les villes oii doivent se tenir les sessions futures. Art. 25. — L'Assemblée générale peut être convoquée extraordinairement, par une décision du Conseil. Art 26. — Les propositions tendant à modifier les Statuts, ou le titre I«'' du règlement, conformément à l'article 31 des Statuts, sont présentées à l'As- semblée générale par le rapporteur du Conseil et ne sont mises aux voix que dans la session suivante. Dans l'intervalle des deux sessions, le rapport est imprimé et distribué à tous les membres. Les propositions sont, en outre, rap- pelées dans les convocations adressées à tous les membres. Le vote a lieu sans discussion, par oui ou par non, à la majorité des deux tiers des voix, s'il s'agit d'une modification au Règlement. Lorsque vingt membres en font la demande par écrit, le vote a lieu au scrutin secret. TITRE V. — De l'organisation des Sessions annuelles et du Comité local. Art. 27. — La Commission d'organisation, constituée comme il est dit à l'article 14, se met en rapport avec les membres fondateurs appartenant à la ville oii doit se tenir la prochaine session. Elle désigne, sur leurs indications, un certain nombre de membres qui constituent le Comité local. Art. 28. — Le Comité local nomme son Président, son Vice-Président et son Secrétaire. Il s'adjoint les membres dont le concours lui paraît utile, sauf approbation de la Commission d'organisation. Art. 29. — Le Connté local a pour attribution de venir en aide à la commission d'oi'ganisation, en faisant des propositions relatives à la session et en assurant l'exécution des mesures locales qui ont été approuvées, ou indiquées par la Commission. Art. 30. — 11 est chargé de s'assurer des locaux et de l'installation néces- saires pour les diverses séances ou conférences ; ses décisions, toutefois, ne deviennent définitives qu'après avoir été acceptées par la Commission. Il pro- pose les sujets qu'il serait important de traiter dans les conférences, et les personnes qui pourraient en être chargées. Il indique les excursions qui seraient propres à intéresser les membres du Congrès, et prépare celles de ces POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES \I excursions qui sont acceptées par la Commission. 11 se met en rapport, lors- qu'il le juge utile, avec les sociétés savantes et les autorités des villes ou localités où ont lieu les excursions. Art. 31. — Le Comité local est invité à préparer une série de courtes notices sur la ville où se tient la session, sur les monuments, sur les éta- blissements industriels, les curiosités naturelles, etc., de la région. Ces noti- ces sont distribuées aux membres de l'Association et aux invités assistant au Congrès. Art. 32. — Le Comité local's'occupe de la publicité nécessaire à la réus- site du Congres, soit à l'aide d'articles de journaux, soit par des envois de programmes, etc., dans la région où a lieu la session. Art. 33 — 11 fait parvenir à la Commission d'organisation la liste des savants français et étrangers qu'il désirerait voir inviter. Le Président de l'Association n'adresse les invitations qu'après que cette liste a été reçue et examinée par la Commission. Art. 34. — Le Comité local indique, en outre, parmi les personnes de la ville ou du département, celles qu'il conviendrait d'admettre gratuitement h participer aux travaux scientifiques de la session. Art. 33. — Depuis sa constitution jusqu'à l'ouverture de la session, le Comité local fait parvenir deux fois par mois, au Secrétaire du conseil de l'Association, des renseignements sur ses travaux, la liste des membres nou- veaux, avec l'état des payements, la liste des communications scientifiques qui sont annoncées, etc. Art. 36. — La Commission d'organisation public et distribue, de temps à autre, aux membres de l'Association les communications et avis divers qui se rapportent à la procbaine session. Elle s'occupe de la publicité générale et des arrangements ù prendre avec les Compagnies de chemins de fer. TITRE VI. — De la tenue des Sessions. Art. 37. — Pendant toute la durée de la session, le Secrétariat est ouvert chaque matin pour la distribution des cartes. La présentation des cartes est exigible à l'entrée des séances. Art. 38. — Tout membre, en retirant sa carte, doit indiquer la section à laquelle il désire appartenir, ainsi qu'il est dit à l'article i. Art. 39. — Le Conseil se réunit dans la matinée du jour où a lieu l'ou- verture de la session ; il se réunit pendant la durée de la session, autant de fois qu'il le juge convenable. 11 tient une dernière réunion, pour arrêter une liste de présentation relative aux élections du Bureau de l'Association, vingt-quatre heures au moins avant la réunion de l'Assemblée générale. Le Président et l'un des Secrétaires du Comité local assistent, pendant la session, aux séances du Conseil, avec voix consultative. Art. iO. — La session est ouverte par une séance générale, dont l'ordre du jour comprend : i" Le discours du Président de l'Association et des autorités de la ville et du département : 2" Le compte rendu annuel du Secrétaire général de l'Association ; XII ASSOCIATION FRANÇAISE 3" Le rapport du Trésorier sur la situation financière. Aucune discussion ne peut avoir lieu dans cette séance. A la fin de la séance, le Président indique l'heure où les membres se réu- niront dans les sections. Art. 41. — Cliaque section élit, pendant !a durée d'une session, son pré- sident pour la session suivante ; le président doit être choisi parmi les mem- bres de l'Association. Art. -42. — Chaque section, dans sa première séance, procède à l'élection de son Vice-Président et de son Secrétaire, toujours choisis parmi ses membres. Elle peut nommer, en outre, un second Secrélaire, si elle le juge convenable. Elle procède, aussitôt après, à ses travaux scientifiques. Art. 43. — Les Présidents de sections se réunissent, dans la matinée du se- cond jour, pour fixer les jours et les heures des séances de leurs sections respec- tives, et pour répartir ces séances de la manière la plus favorable. Ils décident, s'il y a lieu, la fusion de certaines sections voisines. Les Présidents de deux ou plusieurs sections peuvent organiser, en outre, des séances collectives. Une section peut tenir, aux heures qui lui conviennent, des séances supplé- mentaires, à la condition de choisir des heures qui ne soient pas occupées par les excursions généra'es. Art. -44. — Pendant la durée de la session, il ne peut être consacré qu'un seul jour, non compris le dimanche, aux excursions générales. Il ne peut être tenu de séances de sections, ni de conférences, pendant les heures consacrées à une excursion générale. Art. 4r). — Il peut être organisé une ou plusieurs excursions générales, ou spéciales, pendant les jours qui suivent la clôture de la session. Art. 46. — Les sections ont toute liberté pour organiser les excursions par- ticulières qui intéressent spécialement leurs membres. Art. 47. — Une liste des membres de l'Association présents au Congrès parait le lendemain du jour de l'ouverture, par les soins du Bureau. Des listes complémentaires paraissent les jours suivants, s'il y^a lieu. Art. 48. — Il paraît chaque matin un Bulletin indiquant le programme de la journée, les ordres du jour des diverses séances et les travaux des sections de la journée précédente. Art. 49. — La Commission d'organisation peut instituer une ou plusieurs séances générales. Art. 50. — Il ne peut y avoir de discussions en séance générale. Dans le cas où un membre croirait devoir présenter des observations sur un sujet traité dans une séance générale, il devra en prévenir par écrit le Président, qui désignera l'une des prochaines séances de sections pour la discussion. Art. 51. — A la fin de chaque séance de section, et sur la proposition du Président, la section fixe l'ordre du jour de la prochaine séance, ainsi que l'heure de la réunion. Art. 52. — Lorsque l'ordre du jour est chargé, le Président peut n'accor- der la parole que pour un temps déterminé qui ne peut être moindre de dix minutes. A l'expiration de ce temps, la section est consultée pour savoir si la POUR L AVANCEME.NT DES SCIENCES XIII parole est maintenue à roratcur ; dans le cas où il est décidé qu'on passera à l'ordre du jour, l'orateur est prié de donner brièvement ses conclusions. Art. 53. — Les membres qui ont présenté des travaux au (;on';rès sont priés de remettre au secrétaire de leur section leur manuscrit, ou un résumé de leur travail ; ils sont également priés de fournir une note indicative de la part qu'ils ont prise aux discussions qui se sont produites. Lorsqu'un travail comportera des figures ou des planches, mention devra en être faite sur le titre du mémoire. Art. m. — A la fin de chaque séance, les Secrétaires de sections l'emettent au Secrétariat : 1" L'indication des titres des travaux de la séance ; 2° L'ordre du jour, la date et l'heure de la séance suivante. Art. o5. — Les Secrétaires de sections sont chargés de prévenir les orateurs désignés pour prendre la parole dans chacune des séances. Art. 56. — Les Secrétaires de sections doivent rédiger un procès-verbal des séances. Ce procès-verbal doit donner, d'une manière sommaire, le résumé des travaux présentés et des discussions ; il doit être ivniis au Secrétariat, aussitôt que possible, et au plus tard un mois après la clôture de la session. Art. 57. — Les Secrétaires de sections remettent au Secrétaire du Conseil, avec leurs procès-verbaux, les manuscrits qui auraient été fournis par leurs auteurs, avec une liste indicative des manuscrits manquants. Art. 58. — Les indications relatives aux excursions sont fournies aux mem- bres, le plus tôt possible. Les membres qui veulent participer aux excursions sont priés de se faire inscrire à l'avance, afin que l'on puisse prendre des mesures d'après le nombre des assistants. Art. 59. — Les conférences générales n'ont lieu que le soir, et sous le con- trôle d'un président et de deux assesseurs désignés par le Bureau. Il ne peut être fait plus de deux conférences générales pendant la dun'c d'une session. TITRE VII. — Des comptes rendus. Art. 60. — Il est publié, chaque année, un volume contenant : l" le compte rendu des séances de la Session ; 2' le texte ou l'analyse des travaux provo- quées par l'Association, ou des mémoires acceptés par le Conseil. Art. 61. — Le volume doit être publié dix mois au plus tard après la ses- sion à laquelle il se rapporte. Il est expédié aux invités de l'Association. L'apparition du volume est annoncée à tous les membres, par une circulaire qui indique à partir de quelle date il peut être retiré au Secrétariat. Art. 62. — Les membres qui n'auraient pas remis les manuscrits de leurs communications au Secrétaire de leur section devront les faire parvenir au Secrétariat du Conseil avant le i*^"" décembre. Passé cet époque, le titre seul du travail figurera dans les comptes rendus, sauf décision spéciale de la Com- mission de publication. Art. 62 bis. — Dix pages, au maximum, sont accordées à un auteur pour une même question ; toutefois, pour les travaux d'une importance exception- XIV ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES nelle, la Commission de publication pouri-a proposer au Conseil d'administra- tion de fixer une étendue plus considérable. Art. 63. — La Commission de publication peut décider, d'ailleurs, qu'un travail ne figurera pas in extenso dans les comptes rendus, mais qu'il en sera seulement donné un extrait, que l'auteur sera engagé à fournir dans un délai déterminé. Si, à l'expiration de ce délai, cet extrait n'a pas été fourni au Secrétaire du conseil, l'extrait du procès-verbal relatif à ce travail sera seul inséré. Art. 64. — Les discussions insérées dans les comptes rendus sont extraites textuellement des procès-verbaux des Secrétaires de sections. Les notes four- nies par les auteurs, pour faciliter la rédaction des procès-verbaux, devront être remises dans les vingt-quatre heures. Art. 65. — La Commission de publication décide quelles seront les planches qui seront jointes au compte rendu et s'entend, à cet effet, avec la Commission des finances. Art. 66. — Aucun travail, publié en France avant l'époque du Congrès, ne pourra être reproduit dans les comptes rendus : le titre et l'indication biblio- graphique figureront seuls dans ce volume. Art. 67. — Les épreuves seront communiquées aux auteurs en placards seu- lement ; une semaine est accordée pour la correction. Si l'épreuve n'est pas renvoyée à l'expiration de ce délai, les corrections sont faites par les soins du Secrétariat. Art. 68. — Dans le cas oîi les frais de corrections et changements indiqués par, un auteur dépasseraient la somme de 15 francs par feuille, l'excédent, cal- culé proportionnellement, serait porté à son compte. Art. 69. — Les membres dont les communications ont une étendue qui dépasse une demi-feuille d'impression recevront 15 exemplaires de leur travail, extraits des feuilles qui ont servi à la composition du volume. Art. 70. — Les membres pourront faire exécuter un tirage à part de leurs connnunications avec pagination spéciale, au prix convenu avec l'imprimeur du Bureau. Les tirages à part porteront la mention ; « Extraits des Comptes rendus du Congrès tenu à..., par YAssociation française pour l'avancement des scie7ices. » Ils seront distribués aussitôt après la publication des comptes rendus. LISTE DES BIENFAITEURS l)K [/ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES MM. EICHTHAL (Adolphe d', Président du Conseil dadministratioa des chemins de fer du Midi, à Paris. KUHLMANN (Frédéric), Chimiste, Correspondant de l'Institut, à Lille. BRUN'ET (Benjamin), ancien Négociant à la Poince-à-Pitre, à Paris. ROSIERS (des). Propriétaire, à Paris. PERDRIGEON, Agent de change, à Paris. VILLE DE PARIS. VILLE DE MONTPELLIER. Le Conseil d'administration a décide que, à l'avenir, la liste des membres de LAssociation française serait précédée d'une autre liste comprenant les noms des personnes ou des villes qui, par des dons, et indépendamment du payement de leurs parts de fondateurs ou de leurs cotisations régulières, ont contribué il accroître le capital de l'Association et à augmenter les revenus destinés à être distribués en subventions scientifiques. Le nom de M. d'Eichthal trouvait naturellement sa place en tète de la liste ; non content d'avoir contribué grandement à la fondation de l'Association, M. d'Eichtbal a fait à l'Association un don de 10,000 fr. (187(3), le premier qu'elle ait reçu. M. Kuhlmann, à l'influence personnelle de qui le Congrès de Lille a dû une large part de son succès, a donné à l'Association une somme de 5,000 fr. (1877), à laquelle il a ajouté 1,000 fr. par an jusqu'à l'époque de sa mort (1880). En 1879, M. Brunet a donné à l'Association la somme nécessaire à la fondation d'une subvention annuelle de 1,000 fr., subvention qui porte son nom; nous signalons de plus, sans insister, le fait que M. Brunet a institué l'Association légataire universelle, par un testament actuellement contesté par l(!s parents. M. des Rosiers, décédé également en 1881, a légué à l'Association une somme de ."LOOO francs. Le Conseil d'administration a décidé que l'on inscrirait également, sur la liste des donateurs, le nom de M. Perdrigeon, agent de change, qui, depuis la fondation de l'Association, a fait gratuitement toutes les opérations se rappor- tant aux placements de fonds. Enfin il était naturel de faire figurer sur cette liste les noms des villes qui, sur les fonds votés par les Conseils municipaux ou fournis par les habitants, ont conservé un relii[uat ([u'elles ont versé à l'Association ; ces sommes ont serri à constituer des fondations de subventions qui portent les noms des villes qui les ont fournies : c'est ainsi que nous avons à distribuer annuellement la Subvention de la Ville de Paris, d'une valeur de l,OOOJr. et, tous les deux ans, la Suovcntion de la Ville de Montpellier, d'une somme de 600 francs. LISTE DES MEMBRES DE l'ASSOCUTIOI FRAIÇAISE PODR l'AÏAICEMEHT DES SCIESCES (MEMBRES FONDATEURS ET MEMBRES A VIE) MEMBRES FONDATEURS PARTS Abbadie (d'), Membre de l'Institut, 120, rue du Bac. — Paris 4 AiMÉ-GiRARD, Pi'ofesseur au Conservatoire des Arts et Métiers, 5, rue du Bellay. — Paris 1 Alberti, Banquier, 11 6is, boulevard Haussmann. — Paris *. . 1 Almeida (d'). Inspecteur général de l'Instruction publique (Z>ecede) 1 Amboix (d'). Capitaine d'état-major, 69, boulevard Malesherbes. — Paris 1 Aisdouillé (Edmond), Sous-Gouverneur honoraire de la Banque de France, 2, rue du Cirque. — Paris 2 André (Alfred), Banquier, 49, rue de la Boétie. — Paris André (Edouard), 15H, boulevard Haussmann. — Paris André (Frédéric), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 4, rue Michelet. — Paris. . . . AuBERT (Charles), Licencié en droit. Avoué jilaidant. — Rocroi (Ardennes) Audibert, Directeur de la Compagnie de Paris à Lyon et à la Méditeri'anée {Décédé) Aynard (Ed.), Banquier, 19, rue de Lyon. — Lyon. AzAM, Professeur à la Faculté de Médecine. — Bordeaux Baille, Répétiteur à l'École polytechnique, 26, rue Oberkampf. — Paris Bâillon, Professeur à la Faoïdté de Médecine, 12, rue Cuvier. — Paris Balard, Membre de l'Institut (/Jecerfé) _ Bamberger, Banquier, 14, rond-point des Champs-Elysées. — Paris Bapterosses (F.) Manufacturier. — Briare (Loiret) Bartholony, Président du Conseil d'adminisitration des chemins de fer d'Orléans, 12, rue de La Rochefoucauld. — Paris • BÉCHAMP, Doyen de la Faculté de Médecine de l'Université catholique, 8, rue Beau- harnais. — Lille Becker (Mme) 260, boulevard Saint-Germain — Paris Bell (Edouard-Théodore), Négociant.— New-York (U. -S.) Belon, fabricant, avenue de Noailles. — Lyon Beral (E.), Ingénieur des mines, 5, rue des Mathurins. —Paris Berdellé (Charles), Ancien garde général des forêts. — Rioz (Haute-Marne) .... Bernard (Claude), Membre de l'Académie des sciences et de l'Académie française, [Décédé] Billault-Billaudot et &, Fabricants de produits chimiques, place de la Sorbonne. — Paris BiLLY (de), Inspecteur général des Mines {Décédé) BiLLY (Charles de). Conseiller référendaire à la Gourdes Comptes, 14, rue Franklin. — Paris BiscHOFFSHEiM (L.-R.), Banquier (Z>écede) Bischoffsheim (Rai)haél-Louis), Député des Alpes-Maritimes, 34, rue des Mathu- rins. — Psfris Blot, Membre de l'Académie de médecine, 24, avenue de Messine. — Paris POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XVII BocHET (Vincent du) [Décédé) BoissoNNET, Général du Génie, Sénateur, 78, rue de Rennes. — Paris BoiviN (Emile), 145, rue de Flandre. — Paris BoNDET, Médet^in de l'Hôtel-Dieu, Professeur à \n Facnlfé de inédociiie de Lyon, 2. quai de Retz. — Lyon BoNNEAU (Théodore), Notaire honoraire. — Marans (Charente-Inférieure) BoRiE (Vil-for), Membre de la Société nationale d'af,'riculture de Fi-ance. [Décédé) . . . BouDET (F.), Membre de l'Académie de Médecine (/^««/e) BouiLLALD, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté de Médecine. [Décédn\ . . Boulé, Ingénieur des Ponts et Chaussées, ^3, rue de la Boétie. — Paris . Brandenburg (Albert), Négociant, 1, rue de la Verrerie. — Bordeaux Bréguet, Membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes, 39, quai de l'Horloge. — Paris Bréguet (Antoine), ancien Élève de l'École iiolytechnique. Directeur de la Reri/e scientifi(jiic, 4, rue Perrault. — Paris Breittmayer (Albert), ancien Sous-Directeur dès Docks et entrepôts de Marseille 8, i)lace de la Préfecture. — Marseille • Broca (Paul), Sénateur, Meuibre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Médecine [Décédé) Broet, 52, avenue de Saint-Cloud. — Versailles Brouzet (Ch.), Ingénieur civil, 51, rue Saint-Joseph (Perrache) — Lyon BuRTON, Administrateur de la Compagnie des Forges d'Alais, 24, rue Le Peletier. — Paris Cacheux (Emile), Ingénieur civil des arts et manufactures, 25, quoi Saint-Michel. — Paris Cambefort (.[.1, Banquier, Administrateur des Hospices, 13, rue de Lyon. — Lyon. C\M0NDO (Couite N. de), 31, rue Lafayette. — Paris Camondo (Comte A. dei, 31, rue Lafayette. — Paris Caperon père Caperon fds Carlier (Auguste) , Publiciste, 12, rue de Berlin. — Paris Carnot (Adolphe), Ingénieur en chef des Mines, Professeur à l'École des mines et à l'Institut national agronomique, 15, rue Soufflet — Paris Casthelaz (.lohn). Fabricant do produits chimiques, 19, rue Sainte-Croix-de-la-Bre- tonnerie. — Paris CwENTOu père. Membre de l'Académie de Médecine [Décédé) Caventou fils. Membre de l'Académie de Médecine, 51 bis, rue Sainte-Anne. — Paris Gernuschi (Henri), 7, avenue Velasquez. — Paris Chabaud-Latour (de), Général de division iln Génie, Sénateur, 41, rue de la Boélie. — Paris Chabrières-Arlès, Administrateur des Hospices, 12, place Louis XVI. — Lyon Chambre de Commerce (la). — Bordeaux — — — Lyon — — — Nantes — — — Marseille. Chantre (Ernest), Sous-Directeur du Muséum, 37, cours Morand. — Lyon Charcot, Membn de l'Académie de Médecine, Pi-:)fesseur à la Faculté de Médecine de Paris, 17, quai Mala(piais, — Paris Chasles, Membre de Tlnstitut. [Décédé] Ohatelier (Le), Inspecteur général des Mines [Décédé) Chauveau lA.j, Directeur de l'École vétérinaire. Professeur à la Faculté de Méde- cine de Lyon, correspondnnt de l'Institut, 22, quai des Brotteaux. — Lvon .... Chevalier, Négociant, 50, rue du .lardin-Pnblic — Bordeaux Clamageran, Avocat, Conseiller municipal, 57, avenue Marceau. — Paris Clermont (de), Sous-Directeur du laboratoire de Chimie à la Sorbonne, 8, boulevarii Saint-Michel. — Paris Cloquet (.Iules), Membre de l'Institut, 19, boulevard Malesherbes. — Paris CoLLiGNON (Ed.), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Inspecteur de l'École des Ponts et Chaussées, 28, rue des Saints-Pères. — Paris CoMBAL, Professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier Co.MBES, Inspecteur général des Mines, Directeur de l'École des .Mines [Décédé). XVIIl ASSOCIATION FRANÇArSE Compagnie (les Chemins de ler du Midi, 54, boulevard Haussmann. — Paris . . . , 4r _ _ dOrléaus, l, place Walhubert. — Paris 2 _ de l'Ouest, UO, rue Saint-Lazare. — Paris \ — de Paris à Ly«n et à la Méditerranée, 88, rue Saint- Lazare. — Paris Compagnie du Gaz Parisien, rue Condoroet. — Paris. . — des Salins du Midi, 84, rue de la Victoire — Paris des Messageries maritimes , 28 , rue >'otre-Dame-des-Victoires . — Paris des Fonderies et Forges de Terre-TS'oire, la Voulte et Bessèges. — Lyon. générale des Verreries de la Loire et du Rhône, à Rive-de-Gier (Loire) (M. HuTTER Administrateur délégué) des Fonderies et Forges de IHorme, 8, rue Bourbon. — Lyon 5- du Gaz de Lyon, rue de Savoie. — L}on 1 de Roche-la-Molière et Firniiny. — Lyon. des Mines de houille de Blanzy (.Jules Chagot et C'"-), à Montceau\-les- Mines (Saône-et-Loire), 69, boulevard Haussmann. — Paris Conseil d'administration de la Compagnie des Minerais de fer magnétique de Mokta-El-Hadid, 59, rue de la Victoire. —Paris Conseil d'administration de l'École Monge, 165, boulevard Malesherbes. —Paris.. . . CoppET (de) Chimiste. — Villa Irène, aux Baumettes. — Nice. . . -, Cornu, Membre de l'Institut, Ingénieur des mines. Professeur à l'École polytechnique, 38, rue des Écoles. —Paris CossoN, Membre de l'IastiUit et do la Société botanique, 7, rue de laBoétie. — Paris ; Courtois DE ViçosE, 3, rue Mage. — Toulouse . '. CouRTY, Professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier, 6, rue de Seine. — Paris. CROUAN'(Fei'"ftnd), Armateur, 14, rue Héronnière. — Nantes Daguin ancien Pi-ésjdent du Ti'ibunal de commerce de la Seine, 4, rue Castel- lane. — Paris Dalligny,5, rue d'Albe. — Paris Danton, Ingénieur civil des Mines, 11, avenue de l'Observatoire. —Paris Davillier, Banquier {Décède) Degousée, Ingénieur civil, 35, rue de Chabrol. — Paris Delaunay, Ingénieur des Mines, Membre de l'Institut, Direcleur de l'Observa- toire. [Décédé] iJi- Uelore, Chirurgien en chef de la Charité, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de L} on, 31, place Bellecour. — Lyon DEMARQUAT, Mciubre de l'Académie de Médecine {Décédé) Demongeot, Ingénieur des Mines, :Maître des requêtes au Conseil d'État (Décédé). . . Dhôtel, Adjoint au maire du II« arrondissement, 107, boulevard do Sébastopol. — Paris Dr DiD.\Y, ex-Chirurgien en chef de l'Antiquaille, Secrétaire généi-al de la Société de Médecine, rue de Lyon. — Lyon DoLLFUS (Mme Auguste), 53, rue delà Côte. — Le Havre Dollfus (Auguste) (Décédé) DoRVAULT, Directeur de la Pharmacie centrale (/>cerfe) .•',•• Dumas, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, Membre de l'Acndémie fr.in- caise, 3, rue Saint-Dominique. — Paris DuPOUY (E.), Avocat, Sénateur, Président du Conseil général do la Gironde. — Bordeaux ».'... DuPUY de Lomé, Membre «le l'Institut, Sénateur, 374, rue Saint-Honoré. — Paris . . DuPUY (Paul) Professeur à l'École de Médecine, 78, chemin d'Eysines. — Bordeaux . DuPUY (Léon), Professeur au Lycée, 13, rue Vital-Caries. — Bordeaux DuRAND-BiLLiON, ancien Architecte (/Jecerfe) DuvAL (Fernand), administrateur de la Compagnie parisienne du Gnz, 49, rue La Bruyère. — Paris DuvERGiER, Président de la Société Industrielle do Lyon (/>ccf/c) EiCHTHAL d'). Banquier, Président du Conseil d'administi'ntion des ciiomins do for du Midi, 4:2, rue des Mathurins. — Paris Engel, Relieur, 91, rue du Cherche-Midi. —Paris Erhardt-Schieble, Graveur (Décédé) EsPAGNY (le comte n'), Trésorier-payeur général du Rhône [Décédé) . POUR l'avancement des sciences XIX FvLKE (Lucien), Président de la Chambre de Commerce. — Bordeaux 1 Fremy, Membre de l'Institut, Directeur du Muséuyi, Professeur an MusL-um et a l'École polytechnique, 33, rue Cuvier. — Paris Fremy (Miuc), 33, rue Cuvier. — Paris " • Friedel, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, 9, rue Michelet. — Paris • • ' Friedel iM""=) née Combes, 9, rue Michelet. — Paris Frossard iCh.-L.), 14, rue de Boulogne. —Paris FuMOUZE (Armand), Docteur-médecin-pharmacien, 7S, Faubourg-Sainl-Denis. — Paris. Valante, Fabricant d'instruments de chirui.i,'i(>, -2, rue de l'École-de-Médecine. — Paris l'.iLLiNE (P.), Banquier, Président de la Cliandjce île Commerce, 11, place Belle- cour. — L.\on liARiEUC.-M.l, Ingénieur des Ponts et Chaussées, Professeur agrégé à la Faculté rie Médecine, 39, rue JouflVoy. — Paris ilAiDRY (Albert), Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'histoire naturelle, 7 bis, rue des SaiUts-Pères. — Paris ilALTHiER-ViLLARS, Libraire, ancien Élève de l'École pohtechniiiue, 55, quai des Augustins. — Paris liEOFFROY-SAiNT-HiLAiRE (Albert), Directeur du .lardiii d'aicliniatation, 50, boulevard Maillot. — Neuilly (Seine) iiERMAiN (Henri), Député de l'Ain, Président du Conseil d'ailministratiou du Crédit Ivonnais, :21, boulevard des Italiens. — Paris (iERMAiN I Philippe], 33, jjlace Bellecour. — Lyon • Iermer-Baillière, Libraire, Conseiller municipal, 108, boulevard St-Germain. — Paris. ('iiLF.ET fils aine, Teinturier, !), quai Serin. — L>on 1)1' Gimrac père, Correspondant de l'Institut [Derédé] t'.iRARD (Ch.), Chef du laboratoire municipal de la Ville de Paris, i, rue Mouge — Paris GoLUSCHMiDT (Frédéric) Ban(]uier, :22, rue de l'Arcade. — Paris ilOLnsCHMiDT 'Leopold , Banipiier, 8, i-ne Murilb. — Paris (JoLDSCHMiDT iS.-H.j, 33, boulevard MaL'sherbes. — Paris CouiN (Ernest), Ingénieur, ancien Élève de l'École pol\ technique, Régent de la Banque de France, 4, rue Cambacérès. — Paris tiouNOLiLHOu, Imprimeur, 11, rue Guiraude, — Bordeaux (iRisoN (Charles), Pharmacien, 14, rue Racine. — Paris. • . • Grl'ner, Insjjecteur général des Mines, 90, rue d'Assas. — Paris D'- Glbler, Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Méde- cine. [DecedéA 1)1- GuÉRiN (Alphonse), Membre de l'Académie de Médecine, 17, rue Jean-Goujon. — Paris t"ri;/CHE (maniuis DE la), 16, rue Matignon. — Paris Gl'imet (Émilel, Négociant, place de la Miséricorde. — Lyon Hachette et C'o, Libraires-Éditeurs, 79, boulevard Saint-Germain. —Paris Hadamard David), 9. rue Chauchat. —Paris ;''.''.' IIaton de la Goupilliére, Ingénieur en chef des Mines, Professeur d'exploitatii;n à l'École des Mines, 8, rue Garancière. —Paris • • il ALSsoNvir.LE (comte d'i, Sénateur, Membre de l'-Vcadémie française, 35, laie Saint- Dominiipie. — Paris IIecht (Etienne), Négociant," 19, rue Le Peletier. — Paris 11e?«tsch, Ban(piier, 20, rue Le Peietier. — Paris HiLLEL frères, G'J, rue de Monceau. — Paris lloTTiNGLEK, Itanrpiier, 38, rue de Provence. — Paris llotEL, Ingriiieur, 75, avenue des Champs-Elysées. — Paris lluVELACQUE Abel), Professeur à l'École d'anliiropologie, conseiller municipid, 39, rue lie l'Université. — Paris I)i' HiREAL DE Villeneuve, G», rue de Monceau. —Paris IhvoT, Ingénieur des Mines, Directeur de la Compagnie des ciiemins de fer du Midi, 10, rue du Cirque. — Paris •lAcyuEMART Frédéric), .58, Faubourg-Poissonnière. — Paiis •Iameson (Conrad), Banquier, 38, rue de Provence. — Paris •Iaval, Membre de l'Assemblée nationale (/J«r(/e) .loHNSTON (Nathanieli, ancien Député, Pavé des Chartrons. — Bordeaux !)'• JoLRDANET, I, rue de Berry. — Paris .lu(iLAU (M'"e J), 1, rue Lavoisier. — Paris 3^X ASSOCIATION FRANÇAISE K4NN, Banquier, 58, avenue du Bois-de-Boulogne. —Paris Kœmgswarter (baron Maximilien deJ, ancien Député (/JtreV/e) KŒMGSW4RTER 'Antoine], 60, rue delà Chaussée-d'Antin. - Pans Krantz, Sénateur, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, commissaire gênerai de l'Exposition universelle, 47, rue La Bruyère. — Paris KuHLMANN (Frédéric), Correspondant de l'Institut (Decede) KuppEiNHEiM (J.) ^'égociant, membre du Conseil des Hospices de Lyon (Decede] . . . D^ Lagneau (Gustave), Membre de l'Académie de Médecine. 38, rue de la Chaussee- d'Antin. — Paris • • • Lalande (Armand), Négociant, 84, quai des Chartrons. — Bordeaux ' ' ' .• Lamé-Fleury, Conseiller d'État, Ingénieur en chef des Mines, secrétaire du Conseil g -néral des' Mines, 6-2, rue de Verneuil. —Paris Lamy (Ernest), 12, rue d'Isly. — Paris • • • • • • • • / ;, • ' Lan, Ingénieur en chef des xMines, Directeur des Forges de Chatillon et de Com- m'entry, 234, boulevard Saint-Germain. — Paris Lapparent (de), Ingénieur des Mines, 3, rue de Tilsitt. —Paris Larrey (le baron). Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, 91, rue de Lille. — Paris Laurencel (le comte de) [Décédé] ; ".." * ' ^* " * j Vi ' ' ' ' Lauth (Ch.), Chimiste, Directeur de la manufacture de Sevrés, 2, rue de Fleurus. — Paris Leconte, Ingénieur civil des Mines, 49, rue Laffitte. — Paris Lecoq de Boisbaudran, Correspondant de l'Institut, Négociant. — Cognac . . . . . . Le Fort (Léon), Membre de l'Académie de médecine. Professeur à la Faculté de Méde- cine, 96, rue de la Victoire. — Paris Le Marchand (Augustin), Ingénieur géologue, aux Chartreux. — Petit-Quevilly, près Lesseps (Ferdinand de), Membre de l'Institut, Président-fondateur de la Compagnie universelle du canal Maritime de l'Isthme de Suez, 9, rue Richepance. — Pans . . Leudet, Directeur de l'École de médecine de Rouen, /|9, boulevard Cauchoise. — Rouen Lev\llois(J.), Inspecteur général des Mines en retraite (L>ecec/e) Lévy-Crémieux, Banquier, 34, rue de Chàteaudun. —Paris Loche, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 24, rue d'Oireniont. ])lac9 Malesherbes. - Dr LoRTET ,' Doyen de la Faculté de Médecine de Lyon, Directeur du Muséum d'his- toire naturelle, 1, quai de la Guillottière. — Lyon LuGOL, Avoeal, 11, rue de Téhéran (parc Monceaux). — Paris LuTSCHER, Banquier, 43, rue La Bruyère. — Paris LuzE (de) père. Négociant, rue et château Rivière. — Bordeaux Dr Magitot, 8, rue des Saints-Pères. — Paris Mangini, ancien Sénateur du Rhône, rue des Archers. — Lj on. . . . • Mannberger, Banquier, .59, rue de Provence. — Paris ....... Mannheim, Chef d'escadron d'artillerie. Professeur à l'Ecole iiolytechnique, 11, rue de la Pompe. — (Passy) Paris •' Mansy (Eugène), Négociant, 24, rue Barrallerie. — Montpellier Mares (Henri), correspondant de l'Institut. — Montpellier , Martinet (Emile), Imprimeur, 2, rue et hôtel JIigno,n. — Paris M\RVEiLLE (de), château de Calviac-Lassalle (Gard) Masson (G.), Libraire de l'Académie de Médecine, 120,boulevaril St-Germain. — Pans. M. E. (anonyme) [Décédé] ," ô ' ' * \t * ' MÉNiER, Membre de la Chambre de Commerce de Pans, députe de Seine-et-Marne. [Décédé] Merle (Henri) [Décédé] .' ',r^' '/ ' ' ' Meynard (J.-J.), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en retraite (Decerfei . . . JIirabaud, Banquier, 29, rue Taitbout. — Paris • • ,' ' MoNOD (Charles), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Pans, 12, rue Camba- cérès. — Paris MoNY (C.) — Gommentry (Allier) Moreld'Arleux (Charles), Notaire, 28, rue de Rivoli. — Pans Dr NÉLATON, Membre de l'Institut [Décédé] POUR l'avancement des sciences XXi Ollieb ex-Chirurgien en rhef de l'Hùtel-Dieu de Lyon, Correspondant de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Médecine de Lyon, 5, quai de la Charité. — Lyon Oppenheim frères. Banquiers, 11 //ù, boulevard ilaussniann. — Paris Parmentier (le général), Membre du Comité des fortifications, 5, rue du Cirqie. — Paris • Parran, Ingénieur des Mines, Directeur des mines de fer magnétique de Mokta- el- Hadid, :26, avenue de r()|)éra. — Paris Parrot, Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Médecine, 176, boulevard Saint-Germain. — Paris ; • ' Pastel-r, Membre de l'Institut et de l'Académie française, 4ô, rued'Ulm. — Paris . . Perdrigkon, Agent de change, 178, rue Montmartre. — Paris • - Perot 'Adolphe , Docteur es sciences, ancien préparateur de Chimie à la Faci.lté de Médecine de Paris. —Genève (Suisse) Peyre (Jules), Banquier. — Toulouse PiAT (A.), Constructeur mécanicien, 40, rue Saiut-Maur. — Paris Piaton, Président du Conseil d'administration des Hospices de Lyon [Décédé] PiccmM (Antoine) (Décédé) PoiRRiER, Fabricant de produits chimiques, 105, rue Lafayette. — Paris PoLiGNAC (le prince Camille de), 44, rue Miromesnil. — Paris PoMMERY (Louisl, négociant en vins, 7, rue Vauthier-le-Noir. — Reims Potier, Ingénieur en chef des Mines, répétiteur à l'École polytechnique, 1, nie de Bou- logne. — Paris PouPI^EL (Paul;, 64, rue de Saintonge. — Paris Poupinel (Ju!es), 8, rue Murillo. — Paris QuATREFAGBS DE Bréau (de). Membre de l'Institut, Professeur au Muséum, 36, rue Geotrroy-Saint-Hilaire. — Paris • Récipo>- (Emile), propriétaire. Député des Alpes-Maritimes, 39, rue Bassano. — Paris Reinach, Banquier, 31, rue de Berlin. — Paris Renol'Ard (ils (Alfred), Filateur, 46, rue Alexandre-Leleux. — Lille Renouard (M'iie Alfred), 46, rue Alexandre-Leleux. — Lille Renolvier (Charles), à la Verdette, près le Pontet, par Avignon (Vaucluse) RiAz (Auguste de). Banquier, 10, quai de Retz. — Lyon D' RicoRi), Membre de l'Académie de Médecine, 6, rue de Touruon. — Paris .... RiFFAUT (le g .néral), 10, rue Garancière. — Paris RiGALi), Fabricant de produits chimiques, 8, rue Vivienne. — Paris RiGAii) (M'ii'i, 8, rue Vivienne. — Paris Risler (Chai'Ies), Chimiste, 39, rue de l'Université. — Paris RocHETTE (i)E LA), Maître de forges (Hauts Fourneaux et Fonderies deGivorsj, 4, place Gensoul. — Lyon Rolland, Membre de l'Instiluf, Directeur général honoraire des Manufactures de l'État, 66, rue de Rennes. — Paris Dr ROLLET DE L YSLE. (Décédé.) KoMiLLY (de), 22, rue Bergère. — Paris Rosiers (des). Propriétaire [Décédé] Rothschild (!e baron Alphonse DE , 2, rue Saint-Florentin. —Paris D'' RorssEL (Théophile), Sénateur, Membre de l'Académie de Médecine, 64, rue i\euve- des-.Mathurins. — Paris .RouviÈRE (A.), Ingénieur civil et Propriétaire. — Mazamet (Tarn) Saint-Paul de Sainçay, Directeur de la Société delà 'Vieille-Montagne, 19, rueRicher. — Paris Salet 'Georges), Préparateur à la Faculté de Médecine, 120, boulevard Saint-Germain. — Paris Salleron, Constructeur, 24, rue Pavée (au Marais). — Paris Salvador (Casimir) [Décédé] — 2'' souscription Sauvage, Directeur de la Compagnie des Chemins de fer de l'Est [Décédé] Say (Léon), Sénateur, Ministre des Finances, 45, rue La Bruyère. — Paris Scheurer-Restner, Sénateur, 57, rue de Babylone. — Paris Schrader père, ancien Directeur des classes de la Société philomatique, 20, rue Borie. — Bordeaux Sedillot (C), Membre de l'Institut, ex-Médecin Inspecteur général. Directeur de l'École militaire de santé de Strasbourg, — Sainte-Menehould (Marne) XXII ASSOCIATION FRANÇAISE Serret, Membre de l'Institut, 36, rue Saint-Martin. — Versailles 1 Seynes (de), Agrégé à la Faculté de Médecine, 15, rue Channleilles. — Paris 1 SiÉBERT, 23, rue Paradis-Poissonnière. — Paris 1 Société anonyme des Houillères de Montrambert et de la Béraudière. — Lyon. ... 1 Société nouvelle des Forges et chantiers de la Méditerranée, 28, rue Notre-Dame-des- Victoires. — Paris 1 Société des Ingénieurs civils, 10, cité Rougemont. — Paris 1 Société générale des Téléphones, 66, rue des Petits-Champs. — Paris 1 SoLVAY — Baitsfort-!ès-Bruxelles (Belgique) 1 SoLVAY ET C'o, Usine de Yarangéville-Dombasle, par Dombasle (Meurthe-et-Moselle) . l D"" SuCHARD. — 9, avenue de l'Observatoire à Paris et aux Bains de Lavey. — (Suisse, Vaud) I SuRELL, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en retraite. Administrateur du Che- min de fer du Midi, 54, boulevard Ilaussmann. — Paris 1 Talabot (Paul), Directeur général des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Médi- terranée, 10, rue Volney. — Paris 1 Thénard (le baron Paul), Membre de l'Institut, 6, place Saint-Sulpice. — Paris. . . . J Tissié-Sarrus, Banquier. — Montpellier 1 Tourasse (Pierre-Louis), Propriétaire, Petit-Boulevard. — Pau -2 — 2'5 souscription 1 — 3° souscription I — 4" souscription 1 — 5° souscription 1 — 6e souscription 1 — 7" souscription • I Trébucien (Ernesti, Manufacturier, 25, cours de Vincennes. — Paris 1 Vautier (Emile), Ingénieur civil, 46, rue Centrale. — Lyon 1 Verdet (Gabriel), Président du Tribunal de commerce. — Avignon 1 Vernes (Félix), Banquier, 29, rue Taitbout. — Paris 1 Vernes d'^Vblandes (Th.), 25, faubourg Saint-Honoré. — Paris 1 ViGNON (J.), 45, rue Malesherbes. — Lyon 1 Dr Voisin (Auguste), 16, rue Séguier. — Paris 1 Wallace (Sir Richard), 2, rue Laflitte. —Paris 2 WuRTz (Adolphe), Sénateur, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté de Médecine et à la Faculté des Sciences, 176, boulevard Saint-Germain.— Paris 1 WuRTZ (Théodore), 40, rue de Berlin. — Paris 1 MEMBRES A VIE Albertin (Michel), Directeur des Eaux minérales de Saint-Alban, rue de l'Entrepôt. — Roanne (Loiret.) Allard (H.), Pharmacien de l""" classe, 20, rue du Cerf-Volant. —Moulins. Amadon (Désiré), 119, rue de Chartres. — Lyon. Angot (Alfred), Météorologiste titulaire au bureau central météorologique de France, 82, rue de Grenelle. — Paris. Anonyme, 42, rue des Mathurins. — Paris. Baille (M^c)^ 26, rue Oberkampf. — Paris. Barabant, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 17, rue des Ursulines. — Paris. Bargeaud (Paul), Percepteur. — Saint-Genis-de-Saintonge (Charente-Inférieure). Baron, Ingénieur de la Marine, rue du Ha . — Bordeaux . Dr Barrois (Ch.), Maître de conférences à la Faculté des sciences, 220, rue Solférino. — Lille. Barrois (Jules), 37, rue Rousselle, faubourg Saint-Maurice. — Lille. Bastide (Scévola), Propriétaire et Négociant, 4, square de la gare. — Montpellier. Baysellance, Ingénieur de la Marine, Président de la région Sud-Ouest du Club Alpin. — Bordeaux. BÉLIME (Frédéric), Propriétaire, Conseiller général. — Vitteaux (Côte-d'Or). Bergeron, Ingénieur civil, 26, rue de Penthièvre. — Paris. Bergeron (Jules), Ingénieur des Arts et Manufactures, 75, rue Saint-Lazare. — Paris. Bergeron (.Jules), Membre de l'Académie de Médecine, 75, rue Saint-Lazare. — Paris. POUR l'avancement des sciences XXIII Bertrand (J.), Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, 0, nie de Seine.— Paris. Rezançon (Paul), 78, boulevard Saint-Cîerniain. — Paris. F?iBLiOTHÈQLiE publique de la ville. — Houlogiie-sur-Mer. liiCHON, Constructeur de navires. — Lormont, près Hordeaux. ]{landin. Député de la Marne, maire d'Épinay, 5G, avenue d'Eylau. — Paris. I50FFARJ) (Jean-Pierre), ancien Notaire, :2, place de la lîourse. — Lyon. ItoRDiER aienri), liibliolliécaire lionoraire à la J5ibliothè(|ue nationale, 182, rue de Rivoli. — Paris. lîorcHÉ (Alexandre', (i, rue de l'.réa. — Paris. BoL'DiN (A.), Principal du Collège de Hontleur. — Honlleur. !)'■ BouTiN (Léon), IK, rue de Hambourg. — Paris. Krandenburg (M'ne veuve), J, rue delà Verrerie. — Bordeaux. Hriau, Directeur des Chemins de fer Nantais. — La Madeleine-en-Varades (Loire- Inférieui-Qi. Broca (Auguste), Interne des hôpitaux, I, rue des Saints-Pères. — Paris. Brocard, Capitaine du Génie. — Dellis (Algérie). Brochart (Mine Antonine), 10, rue Las-Cases. — Paris. Brolemann (Georges), Administrateur de la Société Général?, 166, boulevard Haussmami. — Paris. Brolemann, Président du Tribunal de Commerce, 11, quai Tilsitt. — Lyon. Bruzon et Cie (J.), Usine de Portillon (céruse et blanc de zinc). — Portillon, près Tours. Buisson, Ingénieur civil, rue Saint-Thomas. — Évreux. Caix de Saint-Aymour (vicomte Am. de), Membre du Conseil général de l'Oise, de la Société d'anthropologie et de plusieurs Sociétés savantes, 17, rue Chauveau. — Neuilly (Seine). Caperon père. Caperon lils . Cardeilhac, Négociant, 91, rue de Rivoli. — Paris. iJi' Carret '.(nies), 4, rue des Nonnes. — Chambéry (Savoie). Cassagne (comte Antoine de). Propriétaire, membre de la Société des Sciences indus- trielles. Arts et JJelies-Lettres de Paris, au château de Saint-Jean-de-Libron, près Béziers (Hérault) . Dr Caubet, Ancien interne des hôpitaux de Paris, Professeur à l'École de Médecine, 3, rue Lapeyrouse. — Toulouse. Cazalis de Fondouce (Paul-Louis), Secrétaire général de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, 18, rue des Étuves^ — Montpellier (Hérault). Cazeneuve, Doyen de la Faculté de médecine, 26, i-ue des Ponts-de-Comines. — Lille. Cazenove (Raoul de), Propriétaire, 8, rue Sala. — Lyon. Cazottes (A.-M.-.I.), Pharmacien. — Millau (Aveyron). Chabert, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Mantes (Seine-et-Oise). Chaix (A.), Imprimeur, 2(J, rue Bergère. — Paris. Chambre des Avoués au Tribunal de première instance. — Bordeaux. Chambre de Commerce du Havre. Charcellay, Pharmacien. — Fontenay-le-Comte (Vendée). Chatel, avocat défenseur, bazar du Commerce. — Alger. Dr Chatin (Joannès), Professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie. Maître de conférences à la Faculté des Sciences, 128, boulevard Saint-Germain. — Paris. î)^ Chil-y-Naranjo (Gregorio). — Palmas (Grand-Canaria). Chiris, Sénateur des Alpes-Maritimes, 25, avenue d'Iéna. — Paris. Clevei.and Abbe, Astronome et Météorologiste, Army Signal Office. — Washington (U.-S). if'.LOiZEAUx (des). Membre de l'Institut, Professeur au Muséum, 13, rue Monsieur. — Paris. Clos, Professeur à la Faculté des sciences, correspondant de l'Institut, 2, allée des Zé- phirs. — Toulouse. Clouzet (Ferdinand), Conseiller gétiéral, cours des Fossés. — Bordeaux. Cotteau, 17, boulevaril Saint-Germain. — Paris. CouNORD (E.j, Ingénieur civil, 11, cours du Médoc. — Bordeaux. Dr CouTAGNE (Henri), 79, rue de Lyon. — Lyon. Coutagne (Georges), Ingénieur des Poudres et Salpêtres. — Saint-Chamas (Bouches-du- Rhône). Crapon (Denis). — Pont-Evesque fisère). Crespel-Tilloy Charles), Manufacturier, 14, rue des Fleurs. — Lille. Crespin (Arthur), Ingénieur mécanicien, 23, avenue Parmentier. — Paris. XXIV ASSOCIATIQN FRANÇAISE Dr Dagrève (E.), Médecin du Lycée et de l'Hôpital. — Tournoii (Ardèche). Dr Dally (Eugène), Professeur à l'École d'anthropologie, 5, rue Legendre. — Paris. Degorce (E.), Pharmacien principal de la marine. — Saigon (Cochinchine fi-ançaise). Delattre (Carlos), Filateur. — Roubaix. Delessert (Edouard), 17, rue Raynouard. — Paris-Passy. Delessert (Eugène), ancien professeur. — Croix (Nord). Delhomme, Propriétaire du Café Anglais, 13, boulevard des Italiens. — Paris. Delon (Ernest), Ingénieur civil, 14, rue du Collège. — Montpellier. Delvaille, Docteur en médecine. — Rayonne. Demarçay (Eugène), ancien Répétiteur à l'École polytechnique, 150, boulevard Hauss- mann. — Paris. Dr Demon'Chy, 47, boulevard Saint-Michel. — Paris. Depaul (Henri), avenue Dronet-d'Erlon. — Reims. Desbois (Emile), 17, boulevard Beauvoisin. — Rouen. Detroyat (Arnaud). — Rayonne. , Deutsch (A.), Négociant-Industriel, 20, rue Saint-Georges. — Paris. DiDA (A.), Chimiste, 108, boulevard Richard-Lenoir. — Paris. DiDA, fils. — Draveil (Seine-et-Oise). DOLLFUS (Gustave), Manufactnrier. — Mulhouse (Alsace). Doré-Graslin (Edmond), 2^i, rue Crébillon. — Nantes. DouviLLÉ, Ingénieur des Mines, 207, boulevard Saint-Germain. — Paris. Dr Dransabt. — Somain (Nord). Dr DUBOUÉ. — Pau. DucLAUx (É.), Professeur à l'Institut national agronomique, 15, rue Malebranche. — Paris. DuCROCQ (Auguste). — Niort (Deux-Sèvres). Dr DuFAY, Sénateur de Loir-et-Cher, 76, rue d'Assas. — Paris. DuFRESNE, Inspecteur général de l'Université, 7.3, rue Pierre-Charron. — Paris. Dr DuLAC. — Montbrison. DuMiNY (Anatole), négociant. — Ay (Marne). DupLAY, Professeur à la Faculté de médecine de Paris, Chirurgien des hôpitaux, 3, ru des Mathurins. — Paris. DuvAL (Mathias), Professeur d'anatomie à l'École des Reaux-Arts, Directeur du labora- toire d'anthropologie à l'École des hautes Études, 11, cité Malesherbes, rue des Mar- tyrs. — Paris. DuvAL, Ingénieur des ponts et chaussées, 8, avenue Saint-François-Xavier. — Paris. EiCHTHAL (Gustave d'), 44, rue des Mathurins. — Paris. EiCHTHAL (Eugène d'), 44, rue des Mathurins. — Paris. EicHTHAL (Georges d'), 53, rue de Chàteaudun. — Paris. EiCHTHAL (Louis d'). — Les Bezards, par Nogent-sur-Vernisson (Loiret). Elisen, Ingénieur administrateur de la Compagnie Générale Transatlantique, 21, rue de la Boétie. — Paris. Espous (le comte Auguste d'). — Montpellier. Eysseric (Joseph), Étudiant, rue Duplessis. — Carpentras (Vaucluse). FiÈRE (Paul), Archéologue, Membre correspondant de la Société française de numismatique et d'archéologie. — Voiron (Isère). Dr FiELZAL, Médecin en chef de l'hospice des Quinze-Vingts, 93, Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. FoNTARiVE, Propriétaire. — Linneville, commune de Gien (Loiret). FoRTEL fils (xV.), Propriétaire, 22, rue Thiers. — Reims. FouRMENT (le baron de), — Cercamp-lès-Frévent (Pas-de-Calais). FouRNiER (Félix), Membre de la Commission des échanges internationaux, au Ministère de l'Instruction publique, 119, rue de l'Université. — Paris. FouRNiER (A.), Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, Médecin des hôpitaux, 1, rue Yolney. — Paris. Dr Fromentel (de). — Grày (Haute-Saônel. Gallard, Banquier. — Guéret (Creuse). Dr Galliet, rue Thiers. — Reims. Gariel (M"io), 39, rue Joufl"roy. — Paris. Garnier (Ernest), Négociant, Président de la Société industrielle, 27, rue Chabot. — Reims. Dr Gai'be, 23, rue Saint-Isaure. — Paris. Gauthiot (Charles), Secrétaire général de la Société de géographie commerciale de Paris, Rédacteur du Journal des Débats, 63, boulevard Saint-Germain. — Paris. Giard, Professeur à la Faculté des Sciences, 37, rue Colbert. — Lille. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XXV 1)1' (iiBERT, 41, nie Séry. — Havre. (îiRARD, Directeur «le la manufacture des tabacs. — Ljon. GiRAUD (Louisl. — Saint-Péray (.Vrdè<-he). GoBiN, Ingénieur en chef des Punts et Chaussées, 8, place Saint-Jean. — Lyon. GoDCHAUx (Auguste), Éditeur, 10, rue de la Douane. — Paris. GoL'MiN (Félix), Propriétaire, 3, route de Toulouse. — Bordeaux. GoLRNERiE (de la), Membre de l'Institut, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, T."), boulevard Saint-Michel. — Paris. Dr Grabinski. — Xeuville-sur-Saône. Grad (Charles), Député au Reichstag, membre de la Délégation d'Alsace-Lorraine. — Logelbach (Alsacel. D>" GiîÉBHARD (.Vdrien), Licencié es sciences mathémati(iues et physiques, préparateur de physique à la Faculté de Médecine, 12, rue de Chartres. — Neuilly (Seine). Gi'ÉZARD, Principal ciei-c de notaire, Ifi, rue des Écoles. — Paris. GuiEYSSE, Ingénieur hydrographe île la marine, 42, rue des Ecoles. — Paris. GuiLLEMiNET (André), Pharmacien, 30, rue Saint-Jean. — Lyon. Guy, Négociant, 29, quai Vaimy. — Paris. Henmnger, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 13, rue Daguerre. — Paris. HÉRON (Guillaume), Propriétaire, 2, rue Daleyrac. — Toulouse. HoEL (J.), Fabricant de lunettes, 26, boulevard Voltaire. — Paris. HoLDEN (Jonathan), Industriel, 17, boulevard Cérès. — Reims. Hovelacqie-Gense, 2, rue Fléchier. — Paris. HovELAcyiE-KHNOPFF, 88, rue des Sablons. — Passy-Paris. Hi'LOT, ex-Directeur de la fabrication des timbres-poste, à la Monnaie, 26, place Ven- dôme. — Paris. HuMBERT (G.), 4.5, rue Malesherbes. — Lyon. Jackson Marnes), Secrétaire de la Société de géographie, 15, avenue d'Antin. — Paris. Dr Javal, Directeur du laboratoire d'ophtalmologie à la Sorbonne, 58, rue de Grenelle. — Paris. .loNES (Charles), chez M. R.-P. Jones, 8, cité Gaillard. — Paris. Jordan (A.), Professeur, 40, rue de l'Arbre-Sec. — Lyon. Jordan (Camille), Ingénieur des Mines, Professeur à l'École polytechnique, 48, rue de Varennes. — Paris. JuNGFLEtscH, Membre de l'.Vcadémie de Médecine, Professeur à l'École supérieure de Pharmacie, 38, rue des Écoles. — Paris. KcECHLiN (Jules), 2, Rue Rembrandt. — Paris. KoECHLiN (Emile), Ingénieur civil, 90, ru£ d'Assas. — Pari-. Labrinie, Négociant, 49, pavé des Chartrons. — Bordeaux. Lacretelle, Ingénieur. — Bois-d'Oingt (Rhône). Ladireat, Directeur du Laboratoire de l'État et de la station agronomi(jue du Nord 14, rue des Jardins. — Lille. Ladureau fM'no Albert), 14, rue des Jardins. — Lille. Laennec, Directeur de l'École de Médecine, 13, boulevard Delorme. — Nantes. Lallement (Ed.), Professeur à la Faculté de Médecine, 10, place de l'Académie. — Nancy Lallié (Alfred), Avocat, 11, avenue Camus. — Nantes. Lancias (Henri), Professeur au Lycée. — Rennes (Ille-et-Vilaine). Lang, Directeur de la Société d'enseignement professionnel, 7, rue des Marronniers. — Lyon. Dr Lantier (E.). — Corbigny (Nièvre). Laroche Félix), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 118,' avenue des .Champs-Elysées. — Paris. Laroche (M"'o Félix), 118, avenue des Champs-Elysées. — Paris. Lataste, Ré|)étiteur à l'École des hautes Études, 7, avenue des Gobelins. — Paris. Latham (Lionel), 9, rue Escarpée. — Havre. Lalssedat (le colonel), Directeur du Conservatoire des Arts et Métiers, rue Saint- Martin. — Paris. Lavai.lée (Alphonse), Membre de la Société nationale d'agriculture de France, Président de la Société nationale et centrale d'horticulture de France, 6, rue de Penthièvre. — Paris. Lavai.i.ey, Ingénieur, manoir Bois-Tillard. — Pont-l'Évêque Lebret (Paul), 148, boulevard Haussmann. — Paris. Lechat (Charles), maire de Nantes, jjlace Launay. — Nantes. XXVI ASSOCIATION FRANÇAISE D' Ledien (Paul), 140, boulevard Malesherbes. — Paris. Le Monmer, Professeur de botanique à la Faculté des Sciences, 5, rue de la Pépinière. — Nancy. Lepine, Professeur à la Faculté de Médecine de Lyon. — Lyon. Lespiault, Professeur à la Faculté des Sciences, rue Michel-Montaigne. — Bordeaux. Leudet (Robert), 18, rue Soufïlot. — Paris. Levasseur, Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, 26, rue Monsieur-le- Prince. — Paris. Levât (Daniel), Ingénieur civil, ancien élève de l'École polytechnique. — Arles (Bouches- du-Rhône). Lewthwaite (William), Directeur de la maison Isaac Holden, 27, rue des Moissons. — Reims. Lisbonne, Ingénieur de la Marine, 168, rue du Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. Longchamps (G. de). Professeur de mathématiques spéciales au lycée Charlemagne, 1.5, rue de l'Estrapade. — Paris. LoNGHAYE (Aug.), Négociant, 22, rue de Tournai. — Lille. Loriol (de), Ingénieur civil, ancien élève de l'École des Mines, 46, rue Centrale. — Lyon . Loyer (Henri), Filateur, 394, rue Notre-Dame. — Lille. Mac-Carty (0.), Conservateur-Administrateur du musée-bibliothèque. — Alger. Mahyer, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 5, rue de Babylone. — Paris. Marchegay, Ingénieur civil des Mines, 11, quai des Célestins. — Lyon. M.^RCHEGAY (M'ne), 11, quai des Célestins. — Lyon. Dr MARÈs(Paul). — 91, boulevard Saint-Michel. — Paris. Marguy (Gustave), Pharmacien. — Château-Thierry (Aisne). Marignac (Charles), Profes.seur. — Genève (Suisse). Marjolin, Chirurgien des hôpitaux, 16, rue Chaptal. — Paris. Martin (William), 13, avenue de la Reine-Hortense. — Paris. Dr Martin (de). Secrétaire général de la Société médicale d'émulation de Montpellier, Membre correspondant pour l'Aude de la Société nationale d'agriculture de France. 22, boulevard du Jeu-de-Paume. — Montpellier, Martin-Ragot (.1.), Manufacturier, 9, rue du Cloître, — Reims. Masurier (.1.), Négociant, 16, rue d'Aumale. — Paris. Maufroy (Jean-Baptiste), Directeur de manufacture, 20, rue des Moulins. — Reims. Maurel (Marc), Négociant. — Bordeaux. Maurel (Emile), Négociant, 7, rue d'Orléans. — Bordeaux. Maxwell-Lyte (F.), F. C. S, F. J. C, Science club, 4, Savile Row. — Londres, S. W. Maze (l'abbé). — Honfleur (Seine-Inféi-ieurei. • Meissonier, Fabricant de produits chimiques, 5, rue de Béranger. — Paris. Merget, Professeur à la Faculté de Médecine. — Bordeaux. Merlin, 16, rue du Luxembourg. — Paris. Meunier (M">o Hippolyte) {Décédée). D' MicÉ, Professeur à l'École de Médecine. — Bordeaux. MiCHAUD fils, notaire. — Tonnay-Charente (Charente-Inférieure). Milne-Edwards (Alphonse), Professeur de zoologie au Muséum et à l'École de Phar macie, rue Cuvier, au Muséum. — Paris. Mirabaud (P.TuI), 29, rue Taitbout. — Paris. D>' Montfort, Professeur à l'École de Médecine, 19, rue Voltaire. — Nantes. Mont-Louis, Imprimeur, 2, rue Barbançon. — Clei-mont-Ferrand. MoRiN (Théodore), Docteur en droit, administrateur de la Compagnie Algérienne, 41, rue La Bruyère. — Paris. Mortillet (Gabriel de). Professeur à l'École d'Anthropologie, attaché au Musée des Anti- quités nationales. — Saint-Germain-en-Laye. *D'' MossÉ (Alphonse), professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 48, Grande-Rue. — Montpellier. Dr NiCAS. — Fontainebleau. NivET (Gustave). — Echoi.sy, jiar Luxé (Charente). Normand, Conseiller général de la Loire-Inférieure, 12, quai des Constructions. — Nantes. Odier, Directeur Adjoint de la Caisse générale des Familles, 4, rue de la Paix. — Paris. Œchsner de Coninck (William), 121, rue de Rennes. — Paris. Palun (Auguste), Juge au Tribunal de Commerce. — Avignon. Dr Pamard (A.), Chirurgien eli chef des hôpitaux. — Avignon, Parion, Membre de la Société d'astronomie, 12, rue Rode fChartrons). — Bordeaux. POUR l'avancement des sciences XXVII Parise, Profosseiir à l'École de Mtdeeine, 26, place des Bliiets. — Lille. Passy (Frcdéiic), Député de la Seine, Membre de lAcadéinie des Sciences morales et politiques, 8, rue Laljordère. — Neuilly (Seine). Passt (Paul-Edmond), Licencié es lettres, 8, rue Labordère — Neuilly (Seine). PÉLAGAui) (Elysée), Docteur es sciences, 15, quai de lArchevéché. — Lyon. Pellet, ProtWseur à la Faculté des Sciences de Clermonl-Ferrand. — Clermont- Ferrand. Pennés (J.-A.), Produits chimiques et hygiéniques, 2, rue de Latran. — Paris. Pereire (Henri), 3^, rue de la Ville-l'Evéque. — Paris. Pereire (Emile), S, rue Murillo. — Paris. Pereire (Eugène), Administrateur de la Compagnie générale Transatlantique, 45, Fau- bourg-Saint-Honoré. — Paris. Ferez, Professeur à la Faculté des Sciences. — Bordeaux. Peridier (Louis), Administrateur de la Bibliothèque populaire gratuite de Cette, 2, quai du Sud. — Cette. Perot, Graveur, 10, rue de Nesle. — Paris. Perret (Michel), 3, place d'Iéna. — Paris. Perricaud, Cultivateur. — La Balme (Isère). Perricaud (Saint-Clair). — La Batfero, commune de Sainte- Foy-les-Lyon (Mulatière) (Rhône'. Dr Perroud, Médecin de l'Hôtel-Dieu, chargé de la clinique complémentaire à la Faculté de Médecine de Lyon, 6, quai des Célestins. — Lyon. Dr Petit (Henri), Sous-bibliothécaire à la Faculté de médecine, 11, rue Monge. — Pans. Petrucci, Ingénieur, Correspondant de l'Institut de Florence, Directeur régional de In Banque de prêts à l'industrie, avenue Saint-Pierre. — Béziers. ^ Philippe (Léon), Ingénieur des Ponts et Chaussées, — Rennes. PiCHE (Albert), ancien Conseiller de préfecture, 8, rue Montpensier. — Pau. D'' PiERROu. — Chazay-d'Azergues (Rhône). Pjlassiard, Ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite, 4, rue Poissonnière — Lorient (Morbihan). Pommerol, Avocat, Rédacteur de la revue Matériaux pour V histoire primilive de l'homme. — Veyre-Mouton (Puy-de-Dôme) et 36, rue des Écoles. — Paris. PoRGÉs (Charles), Banquier, 27, rue de la Chaussée-dAntin. — Paris. Poulain (César), Manufacturier, 50, rue des Capucins. — Reims. D"" PoissiÉ, 12, rue Cail. — Paris. PouYANNE, Ingénieur en chef des mines, rue Rovigo, maison Chaise. — Alger. Pozzi, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Chirurgien des hôpitaux, 10, place Vendôme. — Paris. Prat, Chimiste, 101, route de Toulouse. — Bordeaux. Prevet (Ch.), Négociant, 48, rue des Petites-Écuries. — Paris. Dr Pujos (A.), Médecin de la Compagnie des chemins de fer du Midi, 58, rue Saint-Sernin. — Bordeaux. QuATREFAGES DE Bréau (M'"'' de), 36, rue GeotTroy-Saint-Hilaire, Muséum. — Paris. QuATREFAGES DE Bréau (Léonce de), 36, rue Geolfroy-Saint-Hilaire, Muséum. — Paris. Raclet (Joannis), Ingénieur civil, 10, place des Célestins. — Lyon. Raffard, Ingénieur civil, 16, rue "Vivienne. — Paris. Dr Raingeard, Professeur suppléant à l'École de Médecine de plein exercice, 8, rue Jean-Jacques. — Nantes. Rambaud, Maître de conférences â la Faculté des Sciences, 76, rue d'Assas. — Pans. Reille (le baron). Député du Tarn, 10, boulevard de la Tour-Maubourg. — Paris. Dr Reliqiet, 17, boulevard de la Madeleine. — Paris. Rey (Louis), Ingénieur, .52, rue d'Auteuil. — Paris. Rilliet, 8, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Genève (Suisse). Risler (Eugène), Directeur de l'Institut national agronomique, 35, rue de Rome.— Pans. Robert (Gabriel), Avocat, 6, quai de l'Hôpital. — Lyon. Robin, lîanquier, 38, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Lyon. Robin (Ch.), Sénateur, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur du laboratoire de zoologie et de physiologie maritime de Concarneau, 94, bou- levard Saint-Germain. — Paris. Rœderer (Louis), Négociant en vins de Champagne, 6, impasse des Deux-Anges. — Reims. Roger (Henri), Membre de l'Académie de Médecine, Professeur agrégé de la Facidté deé'lecine, 15, boulevard de la Madeleine. — Paris. XXVIII ASSOCIATION FRANÇAISE RoussELET (L.l, Archéologue, 126, boulevard Saint-Germain. — Paris. Sabatier (Armand), Professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier. — Montpellier. Saint-Martin (Charles de), Villa Justine. — Agha-Mustapha par Alger. Saint-Olive (G.), Banquier, 13, rue de Lyon. — Lyon. ScHLUMBERGER (Charles), Ingénieur des constructions navales en retraite, 54 bis, rue du Four-Saint-Germain. — Paris. Segretain, Colonel Directeur du génie, II, quai de Nemours. — Rennes. Servier (Aristide-Edouard), Ingénieur des arts et manufactures, Directeur de la Compagnie du Gaz de Metz, 2, rue Hippolyte-Lebas. — Paris. Seynes (Léonce de), 58, rue Calade. — Avignon. Siégler (Ernest), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 44, rue Saint-Nicolas. — Nancy. Société académique de la Loire-Inférieure. — Nantes Société philomathique de Bordeaux, Société industrielle d'Amiens. — Amiens. Société centrale de médecine du Nord. — Lille. Société médico-pratique de Paris, place Beaudoyer, mairie du IV^ arrondissement. — Paris. Société médicale de Reims. — Reims. Société industrielle de Reims. — Reims. Société de géographie, 184, boulevard Saint-Germain. — Paris. Stengelin, maison Évèsque et C'^, 31, rue Puits-Gaillot. — Lyon. Tachard, Médecin major de l^o classe à l'Hôpital militaire. — Médéa (Département d'Alger). Tarrade (A.), Pharmacien, Adjoint au maire. Membre du Conseil général, 69, avenue du Pont-Neijf. — Limoges (Haute-Vienne). Dr Teillais, place du Cirque. — Nantes. Dr Teissier, Professeur à la Faculté de Médecine de Lyon, 16, quai Tilsitt. — Lyon. Terquem (Alfred), Professeur à la Faculté des Sciences, 116, rue Nationale. — Lille. Thénard (M"« la baronne), 6, place Sain(-Sulj)ice. — Paris. D"" Thulié, Conseiller municipal, 31, boulevard Beauséjour. — Paris. TiLLY (de), Teintures et apprêts, 77, rue des Moulins. — Reims. TouRTOiîLON (baron de), Pi'0|)riétaire. — Montpellier. Trélat (Ulysse), Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Médecine, 18, rue de l'Arcade. — Paris. Tu'RENNE (le marquis de), 26, rue de Berri. — Paris. D"" Vaillant (Léon), Professeur au Muséum, 8, quai Henri-IV. — Paris. Dr Valcol'RT (de). — Cannes (Alpes-Maritiiiies). Vaney (Emmanuel:, Conseiller à la Cour d'appel, 14, rue Duphot. — Paris. Van Iseghem (Henri), Avocat, Conseiller général de la Loire-Inférieure, 1, rue de l'Hôtel-de- Ville. — Nantes. Varmer-David, Négociant, 3, rue de Cernay. — Reims. Vassal (Alexandre). — Montmorency (Seine-et-Oise), et 124, rue Saint-Lazare. — Paris. Vautier (Théodore), Étudiant, 46, rue Centrale. — Lyon. Verger (Th.). — Saint-Fort-sur-Gironde (Charente-Inférieure). Verneuil, Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Médecine 11, bou'evard du Palais. — Paris. Verney (Noël), Étudiant, II, quai des Célestins. — Lyon. Veyrin, (Emile), 6, rue Favart. — Paris. Vieillard (Albert), 77, quai de Bacalan. — Bordeaux. Vieillard (Charles), 77, quai de Bacalan. — Bordeaux. Vieillard (Henri), Manufacturier. — Morvillars (Haut-Rhin). Vincent (Auguste), Négociant, 6 bis, rue d'Orléans. — Bordeaux. WiLLM, Professeur de chimie générale appliquée à la Faculté des Sciences. — Lille. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES {Les noms des membres Fondateurs sont suivis de la lettre F et ceux des membres à vie de la lettre R. — Les astérisques indiquent les membres qui ont assisté au Congrès d'Alger.) Abadie père, Aélériiiaire, 5, rue Franklin. — Nantes. Abbadie (n), Membre de llnstiUit, 120, rue du Bac. — Paris. — F Abelin, Propriétaire. — Logis-de-Fragne, par Saiat-Jean-d'Angély (Cliarente-Inférieure). *Abric (J.-C), notaire. — Poussan (Hérault). Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. — Bordeaux. Académie des Sciences, Arts, Agriculture et Belles-Lettres d'Aix. — Aix-en-Provence. Académie d'Hippone. — Bône(dép. de Constantine). Adam (Paul), place Riciielieu. — Bordeaux. Adam (A.), Directeur de tissage. — Bitschvviller-Thann (Alsace). Adhémar (le vicomte P. d'), Propriétaire, 25, Grand'Rue. — Montpellier. Ador (E.), Professeur de chimie. — Genève (Suisse). *ADtiY (Eugène), Juge au tribunal de commerce. — Perpignan. Agache (Edouard), Manufacturier, 47, boulevard de la Liberté. — Lille. . Agache (Edmondi, 57, boulevard de la Liberté. — Lille. Agache (Alfred), square de Jussieu. — Lille. •Aguet (Francis), 12, rue Soul'llot. — Paris. D'" Aguilho.n (Élie), 19. rue d'Antin. — Paris. AiMÉ-GiRARD, Professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, 5, rue du Bellay. — Paris. — F Alanore, Pharmacien de l"* classe, Président de la Société médicale, Membre de la Société botanique de France. — Clerraont-Ferrand. Alauze, Avoué, rue Ferrère. — Bordeaux. Albenqle, Pharmacien. — Rodez lAveyron). Albert (Georges), Juge au tribunal civil. — Gannat (Allier). Alberti, Banquier, 11 bis, boulevard Haussmann. — Paris. — F Albertin (Michel), Directeur des eaux de Saint-Alban, rue de l'Entrepôt. — Roanne (Loire). — R D'' Albespy. — Rodez lAveyron). Albrighi. 13, avenue Lafa jette. — Toulouse. •Alcay (Théodore), rue disly. — Alger. Alexandre, Pharmacien, 20, cours du Chapeau-Rouge. — Bordeaux. Alfassa, 31, rue Lafayetie. — Paris. Alfroy (A.), rue Saint-Arubroise. — Melun. *Alglave (Em.), ancien Directeur de la Revue scientifique. Professeur agrégé chargé du Cours de science tinancière à la Faculté de droit de Paris, Villa de la Réu- nion, 91, rue du Point-du-Jour. — Paris (Anteuil). Alicot (M"'° veuve), rue Sainte-Foix. — Montpellier. D"' Alix, Médecin principal de l"' classe à l'Hôpital militaire. — Toulouse. Allard (Henri), Conseiller municipal, rue Bonne-Louise. — Nantes. 'Allard (H.), Pharmacien de 1" classe, 20, rue du Cerf-Volant. — Moulins. — R XXX ASSOCIATION FRANÇAISE Allard (Emile), Inspecteur général des Ponts et Chaussées, avenue du Trocadero Dépôt des phares. — Paris. Allard (Aimé), 77, place d'Erlon. — Reims. Allègre (Léonce), Notaire, 11, rue Beauharnais, — Lille. Allezard, Juge d'instruction. — Issoire (Puy-de-Dôme). Alliaud. Professeur de philosophie au Lycée. — Alger. Allien (Justin), .4vocat, Conseiller général, place du Sauvage. — Montpellier. Alluard (E.), Doyen de la Faculté des sciences, Directeur de l'Observatoire météo- rologique du Puy-de-Dôme. — Clermont-Ferrand. Alméra (l'abbé Jaime), Docteur es sciences naturelles, Professeur de géologie au séminaire. — Barcelone (Espagne). *Alphaindery, Membre du Tribunal de commerce, 4, rue de la Licorne. — Alger. Amadon (Désiré), 119, rue de Chartres. — Lyon. — R *D" Amains (Paul), 2, rué Baumes. — Montpellier. D' Amat (Louis), Aide major de 1" classe. — Rodez (Aveyron). D' Ameuille, 11, rue d'Hauteville. — Paris. Amboix (d'), Capitaine d'état-major, 69, boulevard Malesherbes. — Paris. — F Amé (G.), Attaché au chemin de fer du Midi, 7, rue Naujac. — Bordeaux. Amigues, Négociant en tissus, 8, rue Saint-Yon. — Reims. Amsler (Jundt), Papetier, lieu dit le Chàteau-d'Eau. — Reiras. "Ancély (Georges), rue de la Pomme. — Toulouse. *AivcÉLY (M""'), rue de la Pomme. — Toulouse. A^DOUARD, Pharmacien, Professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, 8, rue Clisson. — Nantes. Andouillé (Edmond), Sous-Gouverneur honoraire de la Banque de France, 2, rue du Cirque. — Paris. — F Andra (Edgard), 168, Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. André (Fréd.), Ingénieur des Ponts et Chaussées. — 4, rue Michelet. — Paris, — F André (Charles), Astronome, Professeur à la Faculté des sciences. — Lyon. André (Alfred), Banquier, 49, rue de la Boétie. — Paris. — F André (Edouard), 158, boulevard Haussmann. — Paris. — F *André, Naturaliste, Professeur de lycée en retraite, 13, rue Montels. — Montpellier. *André (M'"'), 13, rue Montels. — Montpellier. D'' André, 52, allées Lafayette. — Toulouse. *Andréini, 1, place de la Lyre. — Alger. D' Andrey (Edouard), 37, rue Trullaut. — Paris. *Andrié (Paul), 1, quai de la Guillotière. — Lyon. Andrieux (Gaston), Entrepreneur de serrurerie, 12, cours des Casernes. — Montpellier. *Angot (Alfred), Météorologiste titulaire au bureau central météorologique de France, 82, rue de Grenelle. — Paris. — R *Angot (Paul), 36, boulevard de Sébastopol. — Paris. Anonyme, 42, rue Neuve-des-3Iathurins. — Paris. — R Anterrieu (Emile), Conseiller général, 7, rue Houssairolle. — Montpellier. Anthouard, Inspecteur au chemin de fer, 11, Faubourg-de-Lattes. — Montpellier. *Antognini (Maurice), Entrepreneur, 25, rue de Lille. — Paris. *Antoni (J.), Directeur des Comptoirs maritimes. — Alger. *Antoni, Banquier, boulevard de la République. — Alger. *Antoine (L.-V.), Propriétaire. — Staoueli, près Alger. Apolis (Alexandre), Rentier-Propriétaire, 9, rue Friperie. — Montpellier. Appell, Professeur à la Faculté des Sciences. — Dijon. Appert (Léon), Ingénieur des arts et manufactures, 7, rue Boursault. — Paris. Arbaumont (Jules d'). Membre de l'Académie de Dijon, 43, rue Sermaise. — Dijon. D" Archambault, Médecin des hôpitaux, 7, rue Scribe. — Paris. Arcin, Négociant, 16, rue du Réservoir. — Bordeaux. Ardisson (Fernand), 45, rue Fondaudège. — Bordeaux. D' Ariza. — Madrid. Arles (le D'), 4, rue des Trésoriers-de-la-Bourse. — MontpelUer. *ARLÈs-DufouR (Alphonse), Propriétaire, Conseiller général. — Hammam R'irra [Pro- vince d'Alger). *Arles-Dufour (Edouard), Propriétaire-Agriculteur. — OuUins (Rhône). *D'" Arloing, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Professeur à l'École vété- rinaire. — Lyon. *Arloing (31°'''), à l'École vétérinaire. — Lyon. POUlt L AVANCEMENT DES SCIENCES XXXI Armaingaud, Docteur en Médecine, 61, cours de Tourny. — Bordeaux. D'' ^Vrmet (Silvère) à l'hôpital militaire. — Toulouse. Armet de Lisle, 18, rue Malher. — Paris. Armilhon (L.), Maire d'Amberl, Conseiller général du Pu}-de-Dônie. — Ambert (Puy- de-Dôme). •Armitage (M"" Alice), aux Ruches. —Fontainebleau. •Armitage (M""^ Emilie), aux Ruches. — Fontainebleau. Arnaud (Moise), Négociant, — Olonzac (Hérault). Arnaud (Léonin), Négociant. — Cognac (Charente). Arnould (Charles). 18, rue Thiers. — Reims. *Arnould (M"" Arthur). — Birkadem près Alger. Arquenbourg (Charles), Ingénieur civil, 99, rue de Rennes. — Paris. Aron (Henri), Négociant, 14, rue de Grammont. — Paris. Aronssohn (P.), Professeur agrégé libre à la Faculté de Médecine de Nancy, 130, boulevard Haussmann. — Paris. Arosa (A.), Membre de la Société de géographie, 44, rue Bassano. — Paris. *Arth (Georges), Chef des travaux chimiquesà la Faculté des Sciences, 1, rue de Rigny. — Nancy. Arvengas (Albert), Licencié en droit. — Lisle d'Albi (Tarn), R Association amicale des anciens élèves de l'Institut du Nord, 83 bis, boulevard de la Liberté. — Lille. Assier (Maurice d), 214, boulevard Saint-Germain. — Paris. .Vstruc-Dacosta (Elomirl, Négociant, 16, Cours du pavé des Chartrons. — Bordeaux. Auban-Muet, Négociant en vins de Champagne. — Épernay (Marne). — R. Aubergier. Doyen de la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand. — Clerraont- Ferrand. Aubergier (M"^), 87, rue du Bac. —Paris. D"^ Aubert, .33, rue Bourbon. — Lyon. Aubert (Charles), Licencié en droit, Avoué plaidant. — Rocroi (Ardennes). — F AuBERT-LocHE, Propriétaire, 36, rue de Ceruay. — Reims. Aubin (Emile), Chimiste, 176, rue du Temple. — Paris. AcBRY, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Béziers (Hénuilt). D'' Aude. — Fontenay-le-Corate (Vendée). AuDEMAR-LuxEUL (Alfred), 3, boulevard de Strasbourg. —Toulouse. Audenet. Ingénieur en chef de la Compagnie Transatlantique, 29, boulevard Haussmann. — Paris. D'' AuDOUY (Henry). — Frossay, canton de Saint-Père-en-Retz (Loire-Inférieure). AuDOYNAUD (Alfred), Professeur de sciences physiques à l'École d'agriculture de Mont- pellier, 25, boulevard de l'Hôpital. — Montpellier. AuGÉ (Eugène), 3, rue Levât. — Montpellier. D' AuGiER, 87, rue Masséna. — Lille. AuMiGNON (M"'= René), 42, rue de Marne. — Chalon-sur-Saône. Aumônier (Jacques-Marie), Membre de la Société Géologique de France, 58, rue Sainte-Placide. — Paris. D"' AuQUiER (Eugène). — Sommières (Gard). *AURI0L (Adrien), Ingénieur agronome, Délégué régional, Adjoint du Minislère de l'Agriculture pour le phylloxéra, 48, rue des Bernardins. — Paris. AuRioL (G.).— Cette. AuRiOL (M"" G.). — Cette. *AuTHiER (Pernand), Avocat. — Limoux (Aude). *Auzillion, Professeur au Lycée. — Montpellier. AvENARD (Alfred), Négociant. — Pouliguen (Loire-Inférieure). Aynard (Ed.), Banquier, 19, rue de Lyon. — Lyon. — F *AzAM, Professeur à la Faculté de Médecine. — Bordeaux. — F *AzAM (Henri), 19, rue de la Trinité. —Toulouse. AzAMBRE (F.), Notaire. — Fourmies (Nord). D-- Bachelot-Villeneuve. — Saint-Nazaire (Loire-Inférieure). Bachelu (Louis), Ingénieur civil, 49, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Lyon. Bacot, ancien Ingénieur des constructions navales, 47. rue Cambon. — Paris. •Badin (Charles), ex-Interprète militaire de l'armée d'Afrique, 112, rue de Richelieu.— Paris. *D' Bacqu[as (Eugène), Député de l'Aube, ancien Président de la Société académique de l'Aube. — Troyes. XXXII ASSOCIATION FRANÇAISE 'D' Bader, 30, rue de Lille. — Paris. D' Baelde. — Marcq-en-Barœul (Nord). Baeschlin (H.-T.), Fabricant d'objets de pansement. — Montpellier. Bagnacx (J. de), Conseiller d'État, Directeur du Secrétariat et de la Comptabilité au ministère de l'agriculture et du commerce. 50, rue d'Amsterdam. — Paris. Baignol (Camille). 33, rue de Lyon. — Bordeaux. Baignol (Raymond), 33, rue de Lyon. — Bordeaux. Bailhache, Docteur en droit, 29, rue de l'Orangerie. — Havre. D"^ Baillarger, Membre de l'Académie de Médecine, 8, rue de l'Université. — Paris. Baille, Répétiteur à l'École polytechnique, 26, rue Oberkampf. — Paris. — F Baille (M°"=), 26, rue Oberkampf. — Paris. — R Baillehache (de), Ingénieur civil, 100, avenue deVilliers. — Paris. Baillière, Avocat à la Cour d'appel, 19, rue Hautefeuille. — Paris. B.ULLON, Professeur à la Faculté de Médecine, 12, rue Cuvier. — Paris. — F "Baillou (A.), Propriétaire, 42, rue Croix de Seguey. — Bordeaux. D'" Balaman. — Sérignan, près Béziers. *Balaschoff (Pierre de), Rentier, 76, rue de Monceau. — Paris. — F Baldy (Gabriel), Négociant. — Béziers (Hérault). Balédeist (Jules), Propriétaire, ancien Négociant en tissus, 23, boulevard Guyencourl. — Amiens. *D" Balestier, 7. place Saint-Côme. — Montpellier. *Balestier (M'"' Emile), 7, place Saint-Côme. — Montpelier. Balguerie (Edmond), 25, allées de Chartres. — Bordeaux. Balinski, Étudiant en médecine, 13, rue Vidok. — Varsovie (Pologne russe). Ball, Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, 179, boulevard St-Gerinain. — Paris. D' Ballay, 18, avenue de l'Observatoire. — Paris. Bamberger, Banquier, 14, rond point des Champs-Elysées. — Paris. — F Banet-Rivet, Professeur agrégé de physique au Lycée. — Nice. Baour (Abel), Membre de la Chambre de Commerce, cours du Chapeau-Rouge. — Bordeaux. Bapterosses (F.), Manufacturier. — Briare (Loiret). — F Barabaînt, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 17, rue des Ursulines. — Paris. R •D'" Baraduc (Léon), Blédecin des mines de Saint-Éloi.— Montaigut-en-Corabraille, par Saint-Éloi (Puy-de-Dôme). D"' Baraduc (A.), Médecin-Inspecteur des eaux de Chatelguyon, 4, rue Geoffroy- Marie. — Paris. Barascud (Hippolyte), Pharmacien, 57, rue du Cherche-Midi. — Paris. D' Baratter. — Bellenave (Allier). Barbe (Charles-David), Externe des hôpitaux, 20, avenue Victoria. — Paris. *D' Barbât (Antoine). — Charlieu (Loire). Barbelenet (J.), Professeur au Lycée. — Reims. Barberon, Pharmacien, Fabricant de produits pharmaceutiques. — Montargis (Loiret). Barbier, Peintre, rue Édouard-Larue. — Le Havre. Barbier (J.), Négociant, 5, rue de l'Avant-Garde. — Reims. •^Barbier (Albert), 11, place Saint-Michel. — Marseille. Bardoux, ancien Ministre de l'Instruction publique, 72, rue de Naples. — Paris. Baremon (Armand de), 80, rue Richelieu. — Paris. D' Baréty (Alexandre). — Nice. Barge (Henry), Architecte, Élèvede l'École des Beaux-Arts, Maire. — Jeanneyrias (Isère). Barge, Pharmacien, place de la Préfecture. — Agen. ''Bargeaud (Paul), Percepteur. — Saint-Genis-de-Saintonge (Charente-Inférieure). — R Bargoin, Négociant, 27, rue Balainvillers. — Clermont-Ferrand. Bariat, Ingénieur civd. — Creil (Oise). Barl\t (M"ie). — Creil (Oise). Barmont (Hipp.-Nicolazo de), 2, rue de Salorges. — Nantes. ''D'^ Barnay (Marins), rue du Collège. — Roanne. Barois, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 20, avenue de l'Opéra. — Paris. Baron, Ingénieur de la Marine, rue du Ha. — Bordeaux. — R *D' Baromnet (J.-A). — Verzy (Marne). Barral (J.-A.), Secrétaire perpétuel delà Société nationale d'agriculture de France, 66, rue de Rennes. — Paris. *Barral (Etienne), Préparateur de Chimie à la Faculté des Sciences, 1, rue Coizevox. — Lyon. i>(iuii l'avanckment des sciences xwiii Barrois (Th.), Filateur, 35, rue de Launoy. — Fives-Lille. D'- Barrois (Ch.), Maître des conférences à la Faculté des sciences, 220, rue Solférino. — Lille. — R Barrois (Th.) ûls, Licencié es sciences, 35, rue de Launoy. — Fives-Lille. I5ARR0IS (Jules), 37, rue Rousselle, faubourg Saint-Maurice. — Lille. — R *Barsai.ou, Agriculteur. — Monlredon, par Narbonne (.Aude). 'B.\RRÉ, Commandant en retraite, boulevard Bon-Accueil, villaBrunet. —Agha supérieur, près Alger. Barroux (Abel), Pharmacien de l" classe, 83, Grand'Rue. — Boulogne-sur-Seine. *Barruel (M""j, 31 bis, rue de la Roquette. — Bordeaux. Barthès (Antonin], Propriétaire. — Maraussan, près Béziers. D^ Barth (Henry), 4tj, rue de Lille.— Paris. *Barthe-Dejean (Jules', 5, rue Bab-el-Oued. — Alger. 'BARTHELEMY, C, rue des Jardiniers. — Nancy. Bartholony, Président du Conseil d'administration des chemins de fer d'Orléans, 12 rue La Rochefoucauld. — Paris. —F Bary (Albert de). Négociant en vins de Champagne. 18, rue des Templiers. — Reims. Bary (Alexandre de), Négociant en vins de Champagne, 17, boulevard du Temple. — Reims. Basset (Charles), Négociant, cours Richard. — La Rochelle. D"" Basset, Médecin inspeettjur des eaux de Royat, 2, cité Trévise. — Paris. Basset (Henri), Étudiant en médecine, 2, cité Trévise. — Paris. *Basset (Victor), ancien Avoué, 2, rue Blandan — Alger. Bassot, Chef d'escadron, 15, rue Tronchet. — Paris. Bastiue (Etienne), Pharmacien, rue d'Aïuiagnac. — Rodez. Bastide (Henri), Pharmacien, 27, place Francheville. — Périgueux. Bastide (Scévola), Propriétaire et Négociant, 4, square de la Gare. — Montpellier.— R B.\stide (J.). — Montpellier. Bataii.lard, Archiviste à la Faculté de -Médecine de Paris, 6, rue Cassini. — Paris. *Batta>'DIer, Professeur à l'École de Médecine d'Alger, hô[iitiil civil de Mustapha.— Alger. *D' Battarel, Médecin de Ihôpital civil, G9, rue de Constantine, Mustapha. — Alger. *BAUiiiLiNY (Heniy), Docteur es sciences, 136, boulevard Saint-Germain. —Paris. *Bai;bigny (M""), 136, boulevard Saint-Germain. — Paris. *Battle (Élienne), rue du Petit-Scel. — Montpellier. Bauche lils. Fabricant de coffres-forts, 22, rue Bouland. — Reims. Baud, Conseiller municipal, 6, rue Saint-Louis. — Clermont-Ferrand Baudesson, Commissionnaire de roulage, 21, rue des .Missions. — Reims. D"' Baudet. — Cadillac, par Gérons (Gironde). Baudet (Cloris), Ingénieur électricien, 90, rue Saint-Victor. — Paris. Baudoin (Edouard), Négociant, 9, place de rilùtel-de-Ville. — Étampes. Baudoin, Pharmacien. — Montléry (Seine-et-Oise). Baudouin, Marchand de fer. — Pons (Charente-Inférieure). D' Baudri.mont tils. — Bordeaux. Baudrv (J.), Teinturier, 31, rue Chabaud. — Reims. •D"" Baudrv (Sosthène). — Compiègne (Oise) Baumaoier (Léon), Négociant. — Mèze (Hérault). *Baumevielle (Aristide), 4, rue de l'Échiquier. — Paris. Bauaigartner, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, — Agen (Lot-et-Garonne). *Baumhauer (E.-M. de). Secrétaire perpétuel de la Société néerlandaise des Sciences. — Harlem (Pays-Bas). •Bavay, Professeur d'histoire naturelle à l'École de Médecine navale, 6, rue de la Misé- ricorde. — Toulon, *Bayard, Pharmacien, ancien Interne des hôpitaux de Paris, Secrétaire de la Société des pharmaciens de Seine-et-Marne. — Fontainebleau. *Baye (Jules), Fabricant de draps. — Sedan (Ardennes). Bayen (Maximilien), Négociant en tissus, 15, rue de la Peirière. — Reims. Baysellance, Ingénieur de la Marine, Président de la région sud-ouest du club Alpin. — Bordeaux. — R Bazaine, Ingénieur des Ponts et Chaussées en retraite, 94, rue d'Amsterdam. — Paris. Bazaine (Achille), Ingénieur auxiliaire des travaux de l'État, ancien élève de l'École polytechnique, ■)!, boulevard de Clichy. — Paris. Bazaine (M™'' Achille), 57, boulevard de Clichy. — Paris. XXXIV ASSOCIATION FRANÇAISE Bazille (Louis), Négociant, 27, cours des Casernes. — Montpellier. Bazille (Gaston), Sénateur, Grand'Rue. — Montpellier. Bazille (Marc), Grand'Rue. —Montpellier. Beaudin (Léon), Architecte, 8, rue Plantey. — Bordeaux. *Beaussacq (M"' la Comtesse), 35, rue d'Amsterdam. — Paris. Beauvais (Maurice). — Saint-Genis-de-Saintonge (Charente-Inférieure). BÉCHAMP, Doyen de la Faculté de Médecine de l'Université catholique, 8, rue Beau- harnais. — Lille. — F Bechi (E.), Professeur à l'Institut technique. — Florence (Italie). ^Becker, Colonel du génie, 260, boulevard Saint-Germain. — Paris. *Becker (M°'"=), 260, boulevard Saint-Germain. — Paris. — F Becker (E.), Agent de change, 76, rue de Talleyrand. —Reims. BÉCLARD, Membre de l'Académie de Médecine, Dojen de la Faculté de Médecine, 65, boulevard Saint-Michel. — Paris. Bedorez, Professeur de physique au Lycée du Mans, 60, rue de Flore. — Le Mans. Béer (Guillaume), 34, rue des Mathurins. — Paris. *Beer (Charles), Avocat général. — Riora. Beguet, Secrétaire du Conseil général, 5, rue Mogador. — Alger. BÉGUYER DE Chancourtois, Ingénieur en chef au Corps des Mines, Professeur de géo- logie à l'École des Mines, 10, rue de l'Université. — Paris. Beigbeder (D.), ancien Ingénieur des manufactures de l'État, 55, rue de Clicliy. — Paris. BÉLiME (Frédéric), Propriétaire, Conseiller général. — Vitteaux (Côte-d'Or). — R Bell (Edouard-Théodore), Négociant. — New- York (U. S.). — F Belloc, Ingénieur, ancien Élève de l'École polytechnique. — L'Isle-sur-le-Serein (Yonne). Bellot, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 11, place de l'Hôtel-de-Ville. — Havre. Bellot (Arsène-Henri), 71, rue des Saints-Pères. — Paris. •Bellot (de), Trésorier-payeur en retraite, 13, rue d'Isly. — Alger. Belon, Fabricant, avenue de Noailles. — Lyon. — F D" Beltz, 22, rue de Prony. — Paris. Belugou (David), Pharmacien, 22, rue Saint-Roch. — Montpellier. Benoist (J.), Négociant, 3, rue des Cordeliers. — Reims. Benoist (Félix), Manufacturier, 30, rue de Monsieur. — Reims. Benoist (Albert), Manufacturier, i8, rue Saint-Symphorien. — Reims. *Ben'0IST (M™"), 20, rue Sainte-Anne. — Toulouse. "Benoist, Professeur à la Faculté des Lettres, 20, rue Sainte-Anne. — Toulouse. "Benoist, Chef du cabinet du Préfet du Rhône. — Lyon. "Benoit (Charles), Négociant en vins de Champagne, 81, rue de Venise. — Reims. D'' Benoit, Docteur es sciences, Ingénieur civil, Adjoint au bureau international des poids et mesures. — Pavillon de Breteuil, par Saint-Cloud (Seine-et-Oise). *Benoit (Léon), 4, rue de Bréa. — Nantes (Loire-Inférieure). Benoit (Alfred), Propriétaire. — Pornic (Loire-Inférieure). *Ben Sedira, Professeur d'arabe, Agha supérieur. — Alger. Beral (E.), Ingénieur des Mines, Conseiller d'État, 5, rue Neuve-des-Mathurins. — Paris. — F Beraud, 10, rue Fontenelle. — Rouen. *D'' Berchon, Médecin principal de l"'" classe de la Marine, Directeur du service sani- taire de la Gironde. — Pauillac (Gironde). *Berchon (M'"«). — Pauillac (Gironde). *Berchon (M"" Hélène). — Pauillac (Gironde). *Berchon (Auguste), Propriétaire. — Cognac. *Berdellé (Charles), ancien Garde général des forêts. — Rioz (Haute-Saône). — F Berdoly (H.), Avocat. — Château d'Uhuart-Mixe, près Saint-Palais (Basses-Pyrénées). Berge, Avocat, 20, rue Malher. — Paris. Berge (René), 240, Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. Berger (Félix), Élève de l'École centrale des Arts-et-Manufactures, 4, boulevard Saint-André. — Paris. Berger (Jérôme), Étudiant en droit, 4, boulevard Saint-André. — Paris. 'Bergeron, Ingénieur civil, 20, rue de Penthièvre. — Paris. — R "Bergeron (M™" Charles), 2G, rue de Penthièvre. — Paris. Bergeron (Jules), Ingénieur des arts et manufactures, 75, rue Saint-Lazare. — Paris. — R POUR L AVANr.KMFNT DF.S SCIKNCKS XXXV r?ER(iERON (.Iules), Membre de l'Académie de Médecine, "5, rue Saint-Lazare. — Paris. — R D'- Bergeron (Albert], 34, rue du Bac. — Paris. Bergis (Léonce), Propriétaire. — Pech Béton, par 3Iolières (Tarn-et-Garonne). D' Bergis-Dounous (E.), 24, rue A'illebourbnn. — Montaulsan. Bernadac (A.), ancien Élève de l' École polytechnique. Lieutenant de vaisseau de réserve, 27, rue Montponsier. — Pau. Bernard (Remy), Conseiller municipal, boulevard Saint-Aignan. — Nantes. Bernar», Contrôleur des Contributions directes, .5, rue de l'Escale. — La Rochelle. Bernard (Auguste), Percepteur des Contributions directes. — Saint-MarMn-de-Ré. D"" Bernard, 2, quai Saint-Pierre. — Cannes. *Bernard, Professeur de chimie à l'École de Cluny. — Cluny (Saône-et-Loire). 'Bernard (Eugènes Grande place. — Arras. *Bernard (Henry), .4vocat, Docteur en droit. — Mce. 'Bernard (Albert), Négociant, villa Bernard, boulevard de la Croizelte. — Cannes. Berne, Chargé de cours à la Faculté de Médecine de Lyon, 14, rue Saint-.Toseph. — Lyon. Berne (Georges), Interne des hôpitaux de Paris, 63, boulevard St-Germnin. — Paris. Berney (J.-B.), Employé, 51, rue de Betheny. — Reims. Bernheim (Mathieuy, Négociant en laines, 2, rue de Màcon, — Reims. Berque (Amédée), Notaire, 17, rue Saint-Guillaume. — Reims. Berrens, Manufacturier. — Barcelone. Berteau (Arthur), Propriétaire. — Maubeuge. *D'' Berruyer (Paul), ûl, rue de Rivoli- — Paris. Bert (Paul), Professeur à la Faculté des Sciences, Député de l'Yonne, 9, rue Guy-la- Brosse. — Paris. Bert (.M""" Paul), 9, rue Guy-la-Brosse. — Paris. • Bertèche (G.), — Saint-Amand-les-Eaux (Nord). *Bertault-Simon, Propriétaire-Viticulteur, 37, rue de Chàlons. — Ay-Champagne. Bertaut, 40, rue Bonaparte. — Paris. Bertaut (M""), 40, rue Bonaparte. — Paris. Berthaut, Professeur, 19, rue Jouffroy. — Paris (BatignoUesj. * Berthe (Ernest). — .lonchery-sur-Vesle (Marne). *Berthier (Camille), Ingénieur civil. — La Ferté-Saint-Aubin (Loiret). Berthon (Auguste), 2, rue de la Paix. — Paris. *Berthon, Propriétaire, 4G, rue de Rome. — Paris. 'D'' Bertherand ;A.), 29, rue Bergère. — Paris. 'D"" Bertherand E), 7, rue Bruce. — Alger. 'D' Bertillon. — Chef de la Statistique municipale, 18, rue des Saints-Pères. — Paris. •Bertillon (.Jacques), Publiciste. — 8. rue Laferrière. — Paris. D"" Bertin (Georges), Professeur suppléant à l'École de médecine, 2, rue Franklin. — Nantes. *D'' Bertin. — Gray ^IIaute-Saône). *Bertin, Sous-Diretteur de FÉcole normale, 4."), rue d'Ulra. — Paris. Bertin-Sans (Emile), Professeur à la Faculté de Médecine, 3, rue de la Merci. — Montpellier. Bertrand (J.), Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, 6, ruo de Seine. — Paris. — R '*Bertrand (Léon), 20. rue Argenlière. — Montpellier. Besselièvre (Ch.), Manufacturier, Conseiller général de la Seine-Inférieure. — Maromiiie, près Rouen. Bessière (Gustave), Étudiant. — Nîmes. D' Bessette (E.), Chirurgien de l'Hôpital civil et militaire. — .Vngoulème. Besson (A.), Pharmacien de l'École de Paris. — Libournc. Bethmann (Edouard de), 5, rue de la Verrerie — Bordeaux. Bethouard (Emile), Receveur de l'enregistrement, 25, rue de la Tannerie. — Abbeville. Bethune, 10, rue des Deux-Anges. — Reims. ■*Beudon (.luslin-Émile), 2'», rue d'Isly. — Alger. Beurier, Inspecteur d académie. — Arras. Beylot, Vice-Président du Tribunal civil. — Bordeaux. Beyries (Paul), Avocat. — Marmande (Lot-et-Garonne). Beyssac, Étudiant en droit, 18, rue l.oudet. — Bordeaux. Bezançon (Paul), 78, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R. *Bezaud (Harryj. — Guildown Guildfort (Angleterre). "•BÉziNEAU, 71, rue du Bengale. — Talence, près Bordeaux. XKXVI ASSOCIATION FRANÇAISE *Bezineau, Professeur au Lycée. — Alger. Bibliothèque de l'École Fénelon, 23, rue Malesherbes. — Paris. Bibliothèque de l'Ecole régimenlaire du génie. — Grenoble. Bibliothèque publique de la Ville, — Boulogne-sur-Mer. — R Bichon, Constructeur de navires. — Lormont, près Bordeaux. — R Bid.mjlt (.Alfred), 75, rue Madame. — Paris. *BiENAYMÉ, Commandant du génie. — Alger. *D'' Bienfait, boulevard des Promenades. — Reims. *Bienfait (M"""), boulevard des Promenades. — Reims. D"" Biermont IDEI, 5, rue des Menuts. — Bordeaux. Bignon (Jean), Ingénieur des Arts et Manufactures, 1, rue Le Peletier. — Paris. BiGOUROux (A.), Capitaine au long cours, 44, rue Traversière. — Bordeaux. Billault-Billaudot et C'«, Fabricants de produits chimiques, place de la Sorbonne. — Paris. — F D"" Billon, Maire. — Loos (Nord). *BiLLY (Charles de), Conseiller référendaire à la Cour des Comptes, 14, rue Franklin. — Paris. — F BiLLT (Alfred de). Inspecteur des Finances, 2, rue Corvelto. — ^ Paris. BiMAR (Auguste), rue Édouard-Adam. — ftlontpellier. BiMAR, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine. — Montpellier. BiNDER (Félix), Préparateur à l'École de chimie de Mulhouse. — Mulhouse (Alsace). BiNET, pro]iriétaire 26, rue Marie Talabot. — Sainte-Adresse (Havre). BiscHOFFSHEiM ( Raptiaël-Louis ), Député des Alpes-Maritimes, 34, rue Neuve-des- Mathurins. — Paris. — F BiTAUBÉ. Conseiller de préfecture. — Agen (Lot-et-Garonne). BivER (Alfred), Directeur des manufactures de glaces de Saint-Gobaiu-Cliauny. — Saint- Gobain. *Blaise (Jules), Pharmacien. — Montreuil-sous-Bois (Seine). Blamires (Thomas), Manufacturier. — Leeds Road, Huddersfield (Auglelerrel. D'^ Blanc, Médecin des épidémies et des hospices. — Uzès (Gard). D'' Blanchard (Raphaël), Préparateur du cours de physiologie à la Sorbonne, Répétiteur à l'Institut national agronomique, 52, rue Monge. — Paris. Blanch[n, Maire. — Dormans (Marne). Blandin, Député de la Marne, Maire d'Épernay, 56, avenue d'Eylau.— Paris. — R *Blandin, Ingénieur, manufacturier. — Nevers. Blaquière (Alp.j, Architecle, Archiviste delà commission des monuments historiques de la Gironde, 9, rue Hustin. — Bordeaux. Blavet, Négociant, Président de la Société d'horticulture de l'arrondissement d'Étampes, 10, 12 et 14, rue de la Juiverie. — Étampes (Seine-et-Oise). Blavy (Alfred), Avoué à la Cour, Suppléant de la justice de paix, Otlicier d'académie, 4, rue Barralerie. — Montpellier. *D'' Bleekrode (L.), Docteur es sciences. — La Haye (Hollande). Bleicher, Professeur d'histoire naturelle. — Nancy. Bleïnie (M""=), 29, rue des Remparts. — Bordeaux. Bleynie (Armand), 29, rue des Remparts. — Bordeaux. Bleynie de Chateauvieux (François-É(uiie), Pasteur de l'Église réformée, 37, rue Blalin. — Clermnnt-Ferrand. Bleynie de Chateauvieux (M'""'), 37, rue Blatin. — Clermont-Ferrand. Blin (Ferdinand), Ingénieur, Directeur de la sucrerie. — Liez, par 'fergnier (Aisne). D" Blondeau, Secrétaire de la rédaction du Progrès médical, 43, boulevard Saint-Ger- main. — Paris. Blondeau-Bertault (Jules), Propriétaire Négociant, Adjoint au maire. — Ay-Cham- pagne (Marne). *Blondel (Henri), Architecte, 14, quai de la Mégisserie. — Paris. *Blondel (M™" Henri), 14, quai de la Mégisserie. — Paris. *Blondel (M"° Hélène), 14, quai de la Mégisserie. — Paris. Blot, Membre de l'Académie de médecine, 24, avenue de Messine. — Paris. — F Blouquier (Charles), rue Salle-l'Évèque. — Montpellier. BoAs-BoAssoN (J.). Chimiste, chez MM. Henriet, Romanna et Vignon, 22, rue du Bourbonnais. — Lyon. BoBAN (Paulj, Propriétaire. — Épernay (Marne/. BocA (Alcidel, ancien Membre de la Chambre de commerce. — Valenciennes. *BocA (Léon). — 3, boulevard Saint-Michel, hôtel d'Harcourt. — Paris. POUn L AVANf.EAlENT DES SCIENCES WXVII RocA ^raull! ancien élève de l'École polytechnique, 1, place du Théàlre-Français. —Paris. BocA (M'"'^ Paul), 1. place du Théàtre-Franrais. — Paris. BocA (Edmond), Ingénieur-Directeur de ia Compagnie des tramways de Nantes. ~ Doulan, près Nantes (Loire-Inférieure). •D-- Bœckel (.t.), Correspondant de la Société de chirurgie de Paris, 2, place de l'Hô- pital. — Strasbourg (Alsace). BoFFARD iJean-Pierre), ancien Notaire, 2, place de la Bourse. — Lyon. — R. D' BoGROS. — Latour-dAuvergne (Puy-de-Dôme). Bois (Georges-Francisque), Avocat, bl, avenue de l'Observatoire. — Paris. 'BoissELLiER. Agent administratif de la Marine. — Rochefort (Charente-Inférieure). "BoissiÈRE (M"""^^), 7, rue .Menou. — Nantes. "BoissiÈRE (Edmond), Négociant, 7, rue Menou. — Nantes. Boisso.NNET, Général du Génie, Sénateur, 78, rue de Rennes. — Paris. — F 'BofssoNNET (le général de division baron). — Latouche-El-Biard (Algérie). 'BoiSTEL (G ), Ingénieur civil, 8, rue Picot (avenue du Bois-de-Boulogne). — Paris. 'BoiSTEL (.M'""). 8, rue Picot (avenue du Bois-de-Boulogne). — Paris. BoiTEAU (Pierre), Vétérinaire délégué de l'Académie. — Villegouge, par Lugon (Gironde). •BoiTEL (Charles), Avocat, 53, rue d'Angleterre. — Lille. BoiviN (Emile), 64, 'rue de Lisbonne. — Paris. — F 'BoiviN, Ingénieur-Architecte. — Lille. "D"' Bolivar (Ignacio), Professeur d'entomologie à l'Université, 24, Aloeha. — Madrid. lîOMFAiT. Pharmacien, faubourg de Laon. — Reims. D'- BoMMY (.I.-B.-Marie-Ferdinand de).— Neuchàtel-en-Bray. "BoMPARD (Maurice), Chef du cabinet du préfet du Nord, 27, rue Laffltte. — Paris. BoNDET. Médecin de l'Hôtel-Dieu. Professeur à la Faculté de médecine de L;)on, 2, quai de Retz. — Lyon. — F 'D' BoNNAFOND, ancicu .Alédecin principal de l'armée, 3, rue Mogador. — Paris. •D'' BoNNAL. — Arcachon. *BoNNAL (M""= B.). — Arcachon. BoNNAMOUR (Camille), 15, rue de l'Annonciade. — Lyon. BoNNARD, 49, rue de l'Université. — Paris. *BoNNAL!D (André), 1-2, rue Clauzcl. — Alger. BoNNEAU (Théodore), Notaire honoraire. — Marans (Charente-Inférienre). —F •Bonnet, Teinturier, 6, rue Bugeaud. — Lyon. "Bonnet (M'»'^ Léontine), 14, avenue de Valz. — Le Puy-en-Velay. Bonnet (Noël), 12, rue de Ponthieu. — Paris. Bonnet (Maurice), Avocat à la Cour d'appel, 18, rue du Vieux-Colombier. — Paris. "Bonnet, Professeur à 1 École des sciences. — Alger. Bonnet (Louis), Banquier. — Puy-en-Velay. Bonneville (de), Avoué. — Puy-en-Velay. Bonneville (César), Notaire, 1, rue d'Assas. — Clermont-Ferrand. Bonté (Ad.), Négociant, 25, boulevard delà Liberté. — Lille. Bontems (Georges), Ingénieur civil, 11, rue de Lille. — Paris. *BoNZEL (Arthur). — Haubourdin. près Lille (Nord). Bonzom, Pharmacien. — Monein (Basses-Pyrénées). ■*BoNZOM, Vétérinaire, 11, rue Bab-Azoun. — Alger. Bord (Auguste), Libraire, 91, rue Porte-Dijeaux. — Bordeaux. BoRDAGE (Onésime), Pasteur de 1 Église réformée. — Saujon (Charente-Inférieure). BoRDiER (Henri), Bibliothécaire honoraire à la Bibliothèque nationale, 182, rue de Rivoli. — Paris. — R D"^ Bordier, 28, rue Washington. — Paris. *Bordet (.Vdrien), Avocat défenseur, 4, rue Neuve-du-Divan. — Alger. •Bordet (Xavier;, Propriétaire. — Saint-Eugène, près Alger. ''Bordo (Louis), Médecin de colonisation. — Chéragas (province d'Alger). BoREL, 5, quai des Brotteaux. — Lyon. BoRELLi (le vicomte de), premier Secrétaire d'ambassade à Athènes, 17, boulevard Malesherbes. — Paris. BoRÉLY (Charles de). Notaire, 14, rue Saint-Firmin. — Montpellier. •Borgeaud (Luc), 2, rue Sainte-Pauline.— Marseille. BoRGEAUo, Professeur d'agriculture, 12 bis, rue de Tanger. — Alger. Bosteau. Maire. — Cernay-lès-Reims (.Marne). "* Bouchard, Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, 174, rue de Rivoli. — Paris. -Bouchard (M°"), 174, rue de Rivoli. — Paris. >i^XXVIII ASSOCIATION FRANÇAISF, * Bouchard, Avocat, 5, boulevard des Quatre-Ponts. — Jlouliiis. *BouCHÉ (Alexandre), G, rue de liréa. — Paris. — R Boucher, Agent voyer. — Argenteuil (Seine-et-Oise). Boucher (Eugène), Industriel, usine du Pied-Selle. — Fumay (Ardennes). D"" Boucheron, 24, rue du Quatre-Septerabre. — Paris. BoucHET, Étudiant en droit, place d'Espagne. — Issoire. *BoucHUT, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 38, rue de la Chaussée- d'Antin. — Paris. *BoucHUT (Louis), Étudiant en médecine, 38, rue de la Chaussée-d'Antin. — Paris. Boude (Paul), Raflineur de soufre, 8, rue Saint-Jaeques . — Marseille. BouDE (Frédéric), Raflineur de soufre, 8, rue Saint-Jacques. — Marseille. BouDET (Cf.), 24, quai Saint-Antoine. — Lyon. BouDET DE Bardon, Conseiller général du Puy-de-Dôme. — Riom. Boudin (A.), Principal du collège de Ilonfleur. — Honfleur. — R. D' BouiLLY, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Chirurgien des hôpitaux, 43, boulevard Haussniann. — Paris. BouissiN (Léon), ancien Conseiller général de l'Hérault, 46, rue du Faubourg-Pois- sonnière. — Paris. Boulé, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 23, rue de la Boétie. — Paris. — F D'' Boule Y, Membre de l'Institut, Inspecteur général des Écoles vétérinaires, Profes- seur au Muséum, 81, rue des Saints-Pères. — Paris. *BouLiNAUD (Edouard). — Aux Épis, par Segonzac (Charente). BouLLAND, 58, rue Monsieur-le-Prince. — Paris. *BouLOUK Bachi (Ali), Médecin de colonisation. — Fondouck (province d'Alger). BuLLY, Ingénienr, Chef du service de l'éclairage à la Compagnie générale d'Électricité,, 01, avenue de Villiers. — Paris. Bouquet, Membre de l'Institut, 1, rue Legolf. — Paris. Bouquet (Ferdinand), 81, rue Blanche. — Paris. *BouQUEï DE LA Grye, Ingénieur hydrographe de ï" classe de la Marine, 104, rue du Bac. — Paris. *BouQUET DE LA Grye (M'""), 104, rue du Bac. — Paris. Bourdelles, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. 22, rue d'Edimbourg. — Paris. BouRDiL, Ingénieur des Arts et Manufactures, 20, rue de Téhéran. — Paris. Bourdon (C), 87, boulevard Voltaire. — Paris. Bourdon, (Eugène), père. Ingénieur, 74, Faubourg-du-Temple. — Paris. D"' Bourgeois, 12, boulevard Poissonnière. — Paris. Bourgeois (Jules), 38, rue de l'Échiquier. — Paris. "Bourgeois (M'"= Ernesline), 4, rue Vaubecour. — Lyon. Bourgette (Léon), Courtier, 6, place Royale. — Kante*. '•'BouRiAUD, Défenseur, 34, rue Duquesne. — Alger. *BouRLET (M'"'= V»), 22, rue d'Hauteville. — Paris. *D'' BouRjOT (Alexandre). — Saint-Eugène, près Alger. D-^ BouRLiER (Charles), Professeur à l'École de médecine. — Alger. D' BouRLiER (A.), Professeur suppléante l'École de Médecine, 6, boulevardde la Répu- blique. — Alger. D"" BouRNEViLLE, Conseiller municipal, 6, rue des Écoles. — Paris. BouRQUiN (Maxime), Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Mézières [Ardennes). *BouRRiER (Joseph), avocat — Riom (Puy-de-Dôme). BouRRON (Félix), Négociant, 24, rue du Barbàtre. — Reims. BouRRiT (C), Agent de change, 10, rue de la République. — Lyon. D"^ Boursier, 1, rueAusone. — Bordeaux. Boursier (André), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 1, rueBlanc-Dutrouilh. — Bordeaux. Di- BouRSiN (Léopold), ancien Élève de l'École centrale. — Marans (Charente-Inférieure). D"' BouRUS, rue de l'Hôpital. — Mont-de-Marsan. Bouscaren (.4.1fred), Propriétaire, 21, boulevard du Jeu-de-Paume. — Montpellier. *BouscHET DE Bernard (Gabriel). — Château de St-Martin-de-Prunet près ^Montpellier. *Bouschet de Bernard (Henri). — Château de Saint-Martin-de-Prunet, près Mont- pellier. "Bousquet (Georges), Maître des requêtes au Conseil d'Etat, 23, rue de la Chaussée- d'Antin. — Paris. *BouTEMAiLLE. Conseiller général. — Bou-Farik, près Alger. BouTET, Propriétaire. — Sainte-Hermine (Vendée). POUR LAVANCKMKM DKS SCIKNCKS XXXIX IJOUTET DE .AloNVEL (iMauricc), 26, rue Muiisicur-le-Priiico. — Paris. BouTiLLiER, Ingénieur en chef delà Compagnie du îMidi, 134, boulevard Haussmann. — Paris. D' BouTiN (Léon), 18, rue de Hambourg — Paris. — R HouTJiY, Mailre de forges. Conseiller général des Ardennes. — Mes.sempré, par Carignan. BouTMï Ciiarles), Ingénieur civil, 26, boulevard Voltaire. — Paris. BouTîay i.M"" Charles), 26, boulevard Voltaire. — Paris. BouvAULT, Architecte du gouvernement. — Aevers. 'Bouvet, Administrateur de l'école La Martinière, 51, rue de la Bourse. — Lyon. Bouvet (Auguste), Ingénieur, 17, rue Fontaine-au-Roi. — Paris. Bouvier, Pharmacien, 11, place Dauphine. — Bordeaux. Bouvier (Marins), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Avignon. *Bouï-Remy, Propriétaire. — Mailly (Marne,. D"" BoY. — Fois (Ariège). BoYENVAL, Ingénieur des manulaetures de l'État, àla manufacture des Tabacs. — Lyon. Boyer, Pharmacien de 1" classe. — Espalion (Aveyron). D' BoYMiER. — Sainte-Foy (Gironde). Boyoud (Vincent). — Brioude (Haute-Loircj . Bradley (John-Th.), Chimiste. — Hudderslield (Angleterre) . D"' Brame (Ch.), Professeur de chimie à l'École de Médecine. — Tours. Brame, Conseiller municipal. — Lille. 'Brame, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. 'Brancher (A.), Ingénieur civil. — Clermont-Ferrand. Brandenburg (Albert), Négociant, 1, rue de la Verrerie. — Bordeaux. — F Brandenburg (M"' veuve), 1, rue de la Verrerie. — Bordeaux. — R D' Brandza, Professeur à l'Université. — Bucharest (Roumanie). Br.andza (M'""). — Bucharest (Roumanie). Bravais Raoul), Chimiste, 1, rue des Couronnes. — Asnières (Seine). Brau de Sai.nt-Pol-Lias, Directeur de la Société des colons exfjlorateurs, au Consu- lat de France. — Batavia ^Indes Néerlandaises). Brault, Lieutenant de vaisseau, 13, rue de l'Université. — Paris. D"" Brebant, 3, rue Hincmar. — Reims. D'' Breen (James), 2, rue Notre-Dame. — Bordeaux. Bréguet, Membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes, 39, quai de l'Horloge. — Paris. — F Bréguet (Antoine), ancien Élève de l'École polytechnique. Directeur de la Revue scientifique, 4, rue Perrault. — Paris. — F Breittmayer (Albert), ancien Sous-Directeur des Docks et Entrepôts de Marseille, 8, place de la Préfecture. — Marseille. — F Breittmayer, 21, rue d'Aumale. — Paris. D' Bremont (J.-J.-L.), 13, Faubourg-Montmartre. — Paris. "Bremond (M.), Vétérinaire. — Oran. *Brès (A.), Pharmacien honoraire, ancien Maire. — Riez (Basses-Alpes). •Brésis (de). Ingénieur, Directeur de l'usine ù gaz, Mustapha. — Alger. *Bressant, 30, rue Delambre. — Paris. Bressol-Lachaume, Propriétaire, xMembre de la Société d'agriculture de l'Allier. — Lachaume, commune de Saint-Didier-en-Rollat, par Saiut-Remy-en-Rollat. Bresso.n (Léopold), ancien Directeur général des chemins de fer du Nord de l'Au- triche, 262, boulevard Saint-Germain. — Paris. Bret (Michel), Négociant, 11. rue François Dauphin. — Lyon. Breton (Daniel) Ingénieur des Ponts etChaussées. — Pont-de-Claix (Isère). *Breul (Charles), Avocat à la cour d'appel, 40, rue des Écoles. — Paris. Brezol (Charles), Industriel. — Blohon (Ardennes). Briau, Directeur des chemins de fer Nantais. — La Madeleine-en-Varades (Loire- Inférieure). — R Bricard, Ingénieur, Secrétaire général de la Compagnie des forges et chantiers de la Méditerranée, 9, rue Picpus. — Havre. Bricka (Adolphe), Négociant, 13, rue Maguelonne. — Montpellier. Bricka (M'"'- Adolphe), 13, rue Maguelonne. — Montpellier. Bricka (Scipion) fils, 13, rue Maguelonne. — Montpellier. *Brillouin (Marcel), Professeur à la Faculté des Sciences, 8, place St-Étienne, Dijon. Bris (Paul), Ingénieur des arts et manufactures. — Chàlons-sur-Marne. XL ASSOCIATION FRANÇAISK 'Brissaud, Professeur d'histoire au lycée Charlemagne, 9, rue Mazarine. — Paris. D' Brisson. — Averton, commune ds ftlontils (Charente-Inlërieure). Brissomneau, Industriel, Adjoint au maire, 86, quai de la Fosse. — Nantes. 'Brives (Philippe de), 45, rue de Lyon. — Lyon. Brivet, ex-Ingénieur de la Société anonyme de produits chimiques, établissements ftlalétra, 12 bis, rue d'Arasterdam, Paris. Bryli.nski (Mathieu), Négociant, 7 et 9, rue d'Uzès. — Paris. Broca (Georges), Ingénieur civil, 18, quai de la Mégisserie. — Paris. Broca (Auguste), Interne des Hôjjilaux, 1, rue des Saints-Pères. — Paris. — R Broca (Emile), Licencié en droit, 16, rue des Pyramides. — Paris. *Broca (Elie), ancien Proviseur du Lycée Charlemagne, 4, avenue Daumesnil. — Paris. Broca (de), Capitaine de port, rue de l'Ermitage. — Nantes. *Brocard, Capitaine du génie. — Alger. — R. 'D' Broch (C.-J.), ancien Ministre, correspondant de l'Institut. — Christiania (Norvège). Brochart (M"= Anlonine), 1, rue Las-Cases. — Paris. — R. Brodu (Alexandre), Propriétaire. — Lapiaine, près Pornic (Loire-Inférieure). *Brœmer (Gustave), Chimiste, maison Gillet et fils. — Izieux près St-Chauraont (Isère). Broet, 52, avenue de Saint-Cloud. — Versailles. — F Broglie (duc de), Sénateur, 10, rue de Solférino. — Paris. Brolemann (Georges), Administrateur de la Société Générale, 166, boulevard Hauss- mann. — Paris. — R Brolemann, Président du Tribunal de commerce, 11, quai Tilsilt. — Lyon. — R D' Bron, :20, rue de la Monnaie. — Lyon. *D' Brondel, Médecin d3 la marine, 71, rue de Constantine. — Mustapha-Inférieur, près Alger. *Brongniart (Charles), Préparateur de zoologie et de matière médicale à lÉcoIe supé- rieure de pharmacie, 8, rue Guy-la-Brosse. — Paris. Brossier, 9, rue Charras. — Paris. Brostrom, Négociant. — Le Havre. Brouardel, Professeur à la Faculté de Médecine, Membre de l'Académie de Méde- cine, 195, boulevard Saint-Germain. — Paris. Brousset (Jules), Banquier, 11, vue des Cadeniers. —Nantes. Brousset (Pierre), Négociant, 15, quai de la République. — Cette. Brouzet (Ch.), Ingénieur civil, 51, rue Saint-.Ioseph (Perrachei. — Lyon. — F "D'' Bruch (Edmond), Professeur à l'École de Médecine. — Alger. Bruet, 17, rue d'Aubervilliers — Saint-Denis (Seine). D"' Brugère. — Uzerches (Corrèze). *Bruloff (Waldemar de), Avocat, Juré près la Cour d'appel de Saint-Pétersbourg, rue Saint-Augustin, chez M. Ch. Longchamps. — Alger. Brun (A.), Ingénieur, usine Jnequand. — Grigny (Rhùne). *Brun (André), 19, rue des Halles. — Paris. *Brun (Léon), Av(jcat. — Poussan (Hérault). *Brunat (Louis), Élève diplômé de l'École de Grignon, Ingénieur agricole chez M. Bruel, constructeur. — Moulins (Allier). Bruneau (Léopold), fih, Pharmacien de l'" classe, 71, rue Nationale. — Lille. "Brunet (Henri), Professeur au Lycée. — Alger. Brunon (Raoul), Externe des hôpitaux, 76, boulevard Saint-Michel. — Paris. Bruyère, Négociant, 27, rue de Béthune. — Lille. Bruzon et C'' (J.), Usine de Portillon (céruse et blanc de zinc). — Portillon, près Tours. — R BucAiLLE. — Rouen. Buchler (M""=), Propriétaire, 35, rue de Vesle. — Reims. Buffet (Charles), Fabricant, rue Sainte-Marguerite. — Reims. Buhan (Pascal), place des Quinconces. — Bordeaux. Buirette-Gaulart, Manufacturier. — Suippes (Marne). Buisson, Président du Consistoire protestant, 1, place Saint-Clair. — Lyon. *Buisson, Ingénieur civil, rue Saint-Thomas. — Evreux. — R D' BcJON, 11. rue Boissy-d Anglas. — Paris. D' Bureau (E.), Professeur au Muséum d'histoire naturelle, 24, quai de Béthune.— Paris. Bureau (R.), Graveur, 6, rue Esquermoise. — Lille. D' Bureau (Louis), 15, rue Gresset. — Nantes. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XLI Blrglère (Gabriel), Propriétaire. — Château d'Eiigach, par Graulliet (Tarn). BuRNAN (Adrien), Banqnier, 3, boulevard de la Banque. — Montpellier. BuRTON, Administrateur de la Compagnie des Forges d'Alais, 24, rue Le Peletier. — Paris. — F BcssY .Léon], Étudiant, 4. boulevard Saint-André. — Paris. *Buti.\-Denniel, Cultivateur, Fabricant de sucre. — Haubourdin (Nord). *BuTTE. Claire de Malzéville. — Mal/.évillo, près Nancy. D' Buttura, de Cannes, 26, rue Singer. — Passy-Paris. 'D' But Y. — Caudéran, près Bordeaux. *BuTY (M""). — Caudéran (Gironde). Cabanes (J.-J.), 17, rue Fondaudège. — Bordeaux. Cabello (Vicente), Médecin-major de la marine d'Espagne. — Algésiras (Espagne). Cabello-é-Ibanez (Louis), Docteur es sciences, Directeur du laboratoire chimique et agricole. — Barcelone (Espagne). C.\brières (M"'' de), Évêque de Montpellier, rue des Carmes. — Montpellier. Cacheux (Emile), ingénieur civil des Arts et Manufactures, 25, quai Saint-Michel. — — Paris. — F Cachelx (M'"= Emile), 25, quai Saint-Michel. — Paris. Cadot. Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Montpellier. *D'' Cafrawy (Kamil), École de pharmacie. — Montpellier. Cahuurs, Membre de l'Institut, à la Monnaie, rue Guénégaud. — Paris. Gaillard (Frédéric), Négociant, 9, rue Cambronne. — Nantes. Gaillard (Arthur), 14, rue Saint-Lazare, — Paris. Cailliaux (Ed.), Négociant, 71, rue Neuve. — Reims. Caillol de Poncy (0.), Professeur à 1 École de Médecine, 8, rue Clapier. — Marseille. Cailliot, Professeur, 48, rue Monsieur-le-Prince. — Paris. Caix de Saint-Aymour (Vicomte Am. de). Membre du Conseil général do i'Tise, de la Société d'anthropologie et de plusieurs Sociétés savantes. — 17, rue Chauvea'j, — Neuiily (Seine). — R. Caix de Saint-Aymour (M""= de), 17, rue Chauveau. — Neuiîly (Seine). — Paris. C.ALCAT (Anlonin), Juge de paix. — Damazan (Lot-el-Garonnel. Calt.andreau (Amédéei, Membre de la Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis. — Saintes (Charente-Inférieure). *Callandre.\u (Jacques), Juge au tribunal de commerce. — Saintes (Charente-Infé- rieure). *Callot (Ernest), Directeur de la Société d'assurances mutuelles Aunis et Saintonge, 10, rue Réaumur. — La Rochelle. *Callot (M"""), 10. rue Réaumur. — La Rochelle. *Calmels, Ingénieur des arts et manufactures, 48, boulevard Bon-Accueil. — Alger- Mustapha. *Calmels (Alexandre), Président du Comice agricole. — Oran. Calvé (Jules), Avocat, 14, rue Foy. — Bordeaux. Cambefort (J.), Banquier, Administrateur des Hospices, 13, rue de Lyon. — Lyon. — F Cambefort, Propriétaire de la Pharmacie centrale. — Allauche (Cantal). *Cambon (M""), 62, rue Sainl-Joseph. — Lyon. •Cambon (Victor), Ingénieur des arts et manufactures, 62, rue Saint-Joseph. — Lyon. C.AMB0URNAC (Simon flls), Propriétaire. — Narbonne. *Camerano (Lorenzo), Professeur agrégé es sciences naturelles du musée Royal de Zoologie. — Turin. Caméré, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Vernon Eure). Camondo (Comte N. de), 31, rue Lafayette. — Paris. — F Camondo (Comte A. de), 31, rue Lafayette. — Paris. — F *Camouin, jeune, Propriétaire. — Bou-Farik (Département d'Alger). D"" Camus. — Monlmarault (Allier). D' Ganat (Jules), 38, rue d'Autun. — Chalon-sur-Saône. Candolle (Casimir de), Botaniste. — Genève (Suisse). Canmssié (.Vlexandre), Ingénieur des arts et manufactures, 23, rue Paton. — Lille. Cantagrel, ancien Élève de l'École polytechnique, Agent administratif de l'École Jlonge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. Caperon père. — F et R Caperon lits. — F et R Capgrand-Mothes, Fabricant de produits pharmaceutiques, 20, cité Trévise. — Paris. XLH ASSOCIATION FRANÇAISE *Capiomont, Capitaine du génie, i, rue Philippe. — Alger. *Caprom (Jean-Kaud). — (luildown Guildl'ort (Angleterre). *Capron (M'"" Fannj). — Guildown Guildfort (Angleterre). Carcanagues (A.), Ingénieur au corps des mines, -21), place de la Currière. — Nancy Carcaradec (de), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 1, rue Royale. — Nantes. Cardeilhac, Négociant, 91, rue de Rivoli. — Paris. — R *Caristie, Propriétaire et Conseiller municipal. — Avallon (Yonne). D' Carles, Agrégé de la Faculté de médecine et de chirurgie de Bordeaux, 30, quai des Chartrons. — Bordeaux. Carlier (Auguste), Publiciste, 12, rue de Berlin. — Paris. — F 'Carlier. — Saint-BIartin-de-Hinx (Landes). Carnot (Adolphe), Ingénieur en chef des Mines, Professeur à l'École des Mines et à l'Institut national agronomique, 15, rue Soufllot. — Paris. — F Caron, Vice-Président de la Société de Numismatique et d'Archéologie, 40, boulevard Haussmann. — Paris. *Carpentier (Ernest de).— Au Clos-Barrey, commune de Dosnon, par Arcis-sur- Aube. *Carpentier (René de), Étudiant, 24, rue de Famais. — Valenciennes. Carpentier, Constructeur d'instruments de physique, 15, rue Champollion. — Paris. D' Carpentier-Mericourt, fils, 6, rue Villedo. — Paris. Carré (Edmond), Négociant, 52, rue de Talleyrand. — Reiras. *D' Carret (Jules), 4, rue des Nonnes. — Chambéry (Savoie). — R Carrieu, Professeur agrégé à la Faculté de médecine, 5, Grande-Rue. — Montpellier. Carron (C), Ingénieur, au Pont-de-Claix (Isèrej. Cartailhac, Directeur de la Revue des matériaux pour l'Histoire primitive de l'homme, 5, rue de la Chaîne. — Toulouse. D" Cartaz, 58, rue Neuve-Saint-Augustin. — Paris. *Casalonga, Directeur de la Chronique industrielle, 15, rue des Halles. — Paris, Cassagne (comte Antoine de). Propriétaire, membre de la Société des Sciences indus- trielles. Arts et Belles-Lettres de Paris. — Château de Saint-Jean-de-Libron, près Béziers (Hérault). — R Cassé (Charles), Propriétaire. — La Bastide de Sérou (Ariège). *Cassole, Agent voyer d'arrondissement, 15, galerie Malakolf, — Alger. Castaigine (E.), Négociant, rue du Charmant. — Cognac (Charente). *Castaing (Philippe), 13, rue Lafaurie de Montbadon. — Bordeaux. Castan, Professeur à la Faculté de médecine. — Montpellier. *Castan (Ad.), Ingénieur civil E. C. P., rue Saint-Louis. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Castelnau (Paul), Propriétaire, Trésorier de la Société d'agriculture, 34, rue Saint- Guilhem. — Montpellier. Castelnau (Edmond), Propriétaire, 18, rue des Casernes. — Montpellier. Castelnau (Rabaud), Propriétaire, 16, rue Saint-Roch. — Montpellier. *Castelot, Chancelier du consulat général de Belgique. — Colonne Voirol, près Alger. D'' Castera. — Portets (Gironde). Castets (J.), ■Vérificateur de l'enregistrement. — Moissac (Tarn-et-Garonne). Casthelaz (John), Fabricant de produits chimiques, 19, rue Sainte-Croix-de-Ia- Bretonnerie. — Paris. — F Casthelaz (Maurice), 19, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. — Paris. *Cat, Maitre de conférences à l'École supérieure des lettres. — Alger. Catalan, Professeur d'analyse à l'Université. — Liège (Belgique). Catalan (M"-»). — Liège (Belgique). *Catalogne (Paul de), Étudiant en droit, 44, rue Saint-Placide. — Paris, Catel-Béghin, 11, rue Beauharnais. — Lille. *Catenod (J.), Architecte, 6, rue de la Gerbe. — Lyon. *D"- Cathala. — Cette (Hérault). Catillon (A.), Pharmacien, 1, rue Fontaine-Sainl-Georges. — Paris. Caubert (Jules), Attaché au ministère des finances, 9, rue de Grenelle. — Paris. •D'- Caubet, ancien Interne des hôpitaux de Paris, Professeur à l'École de médecine, 3, rue Lapeyrouse. — Toulouse. — R •Caubet (M™'), 3, rue Lapeyrouse, — Toulouse. Gauche, ancien Négociant, 51, rue Cérès. — Reims. Cauchois, Médecin des hôpitaux. Professeur adjoint à l'École de médecine, ex-interne des hôpitaux de Paris, 28, rue du Contrat-Social. — Rouen. *D' Caussanel, Chirurgien de l'hôpital civil, 9, rue de la Lyre. — Alger. poL'u l'ava.nclmk.nt des sciences xliii Causse (Scipion), Propriétaire, 32, quai Jayr. — Lyon. 'D' Calssidou, Médeciu adjoint à l'hôpital. — Alger. Caventou (ils, Membre de l'Académie de .Médecine, 51 lis, rueSainte-Anne.— Pans.— F Cate (Aubert , Négociant en laines, 0, rue du Jard. — Reims. Cazal (Mariuà), Chef de section de la voie à la Compagnie P.-L.-M- — Montpellier. Cazalis (Gaston), rue Terrai. — Montpellier. ♦D' Cazalis (Frédéric), Directeur du Messager agricole, cité Industrielle.— Montpellier. 'Cazalis (M"'^ Frédéric), cité Industrielle. — Montpellier. "Cazalis (M"" Jeanne), cité Industrielle. — Montpellier. Cazalis de Fondouce (Paul-Louis), Secrétaire général de FAcadémie des Sciences et Lettres de Montpellier, 18. rue des Éluves. — Montpellier (Hérault). — R "Cazano\e (F.), Négociant, 13, rue Turenne. — Bordeaux. 'Cazacx (Louis;, chargé de cours à FÉcole nationale d'Agriculture de Gngnon. — Grigiion Seine-el-Oisej. Cazavan, Directeur des forges et chantiers de la Méditerranée, 31, rue d'HarOeur.— Le Havre. Gazelles (Emile), Directeur de la sûreté générale au Ministère de l'Intérieur. — Pans. Gazelles (Jean), Étudiant en droit. Gazeneuve, Doyen de la Faculté de Médecine, 20, rue des Ponts-de-Comines. — Lille. — R Gazeneuve (Albert). — Au château d'Esquiré, par Saint-Lys (Haute-Garonne). D'GAZENEUvE(Paul], Professeur agrégea la Faculté de Médecine, 4, avenue du Doyenne. — Lyon. Gazenoye (Raoul de), Propriétaire, 8, rue Sala. — Lyon. — R D'- Gazin, Directeur de l'hôpital. — Berck-sur-Mer (Fas-de-Calais). 'Cazottes (A.-M.-J.), Pharmacien. — Millau (Aveyron). — R Celliez, Ingénieur, 24, rue Royale. — Paris. 'Cercle d'Alger de la Ligue de l'Enseignement, 1, rue de Bône. — Alger. Cercle artistique, rue de la Comédie. — Montpellier. Cercle Girondin de la Ligue de l'Enseignement, 1(3, rue Mably. — Bordeaux. Cercle pharmaceutique de la Marne. — Reims (Marue). Cercle philharmonique de Bordeaux. Cernuschi (Henri), 7, avenue Velasquez. — Paris. — F Certes, Inspecteur des flnances, 21, rue Barbet-de-Jouy. — Paris. CÉZARD (Louis), Raflineur, 3«, boulevard Delorme. — Nantes. D' Cezilly. Directeur de la Société et du journal le Concours méilical. 9, rue du Fau- bourg-Poissonnière. — Paris. •Gh.\baud, Juge. — Vienne (Isère). *Chab.\ud, Rentier. — Vienne (Isère). Chabaud-Latour (de). Général de division du Génie, sénateur, 41, rue de la Boetie. — Paris. —F Chabert, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Mantes (Seine-et-Oise) . — R D' Chabrely, à la Bastide. — Bordeaux. *CHABRiEa, Ingénieur civil, 89, rue Saint-Lazare (avenue du Coq). —Paris. *Chabrier .Eniesl), hls, Chimiste, 89, rue Saint-Lazare (avenue du Coq). — Paris. Chabrières-Arlès, Administrateur des Hospices, 12, place Louis XVI. — Lyon. — F D'' Chaigneau, ftlaire de Floirac, allées de Tourny. — Bordeaux. •Ghaillot E.,, Pharmacien, 37, rue du Mirage. — Angouléme. •Chairy (Charles), Professeur de physique au Lycée. — Alger. Chaix (A.;, Imprimeur, 20, rue Bergère. — Paris. — R *Ghalon (V.j, fils aîné. Négociant, 14, rue Sidi ferruch. — Alger. 'D'' Chalon. — Namur (Belgique). Gh.\m.\you (Julesj, Avocat, ancien Magistrat, 11, rue Vieille-Intendance. —Montpellier. •Chamayou (Gaston), Avocat. 9, rue Vieille-Intendance. — Montpellier. •Chamberlain (M"'), aux Ruches. — Fontainebleau. *D"" Chambon (François-Désiréj. — AUemans du Dropt, par Miramont (Lot-et-Garonne). *D' Chambon (Daniel). — Miramont, par Marmande (Lul-et-Garonnei. Chambon (Gabriel), rue Taisson. — Alais. Chambre des Avoués au Tribunal de 1" instance. — Bordeaux. — R Chambre de Commerce (la). — Bordeaux. — F — — — Lyon. — F — _ _ Nantes. — F — — — Le Havre. — R XLIV ASSOCIATION FRANÇAISE Chambre de Commerce (la). — Marseille. — F Chambrelent, Inspecteur général des Ponls et Chaussées, 57, rue du Four-Saint- Germain. — Paris. *Champigny, Pharmacien, 39, rue de Clichy. — Paris. Champonnois, 45, rue Neuve-des-Petits-Champs. — Paris. *Chanal (F.), ancien Négociant, 107, rue de Vendôme. — Lyon. Chancel, Recteur de l'Académie. — Montpellier. *Chancel (René de), Administrateur de la commune de Cherchell. — Cherchell (Département d'Alger). Chandon de Briailles (Raoul), li'égociant en vins de Champagne.— Épernay (Marne). *Chandon de Briailles (Paul), Négociant en vins de Champagne. — Épernay (Marne). 'Chaîv'don de Briailles (Gaston], Négociant en vins de Champagne. — Épernay (Marne). Chansselle (Jules), Ingénieur principal de la Société des Houillères de Saint- Étienne. — Méons. *Chanteret (l'abbé Pierre), Docteur en droit, 82, rue Claude-Bernard. — Paris. Chantre (Ernest), Sous-Dircctcur du Muséum, 37, cours Morand. — Lyon. — F Chantereau (Charles), Chimiste et M^mlacturier, rue de Bellain. — Douai. Chapelle (de). Docteur en médecine, pont de la Maye. — Bordeaux. Chaperon (Charles), 27, rue Borie. — Bordeaux. *Chaperon (G.), Ingénieur civil, ancien élève de l'École polytechnique et de l'École des mines, 40, place Decazes — Libourne. *Chaperon-Graugère (Robert), 57, rue de la Sablière. — Libourne. Chaplain-Duparc (G.), Capitaine au long cours, Ingénieur civil, 4, rue des Minimes — Le Mans. Chapon (Jules). 16, impasse Sainte-Catherine. — Bordeaux. Chappellier (Georges), Manufacturier, 99, avenue Didier. — La Varenne-Saint-Hilaire D'' Chappet, 49, avenue de Noailles. — Lyon. Chapual (Emile). — Olonzac (Hérault). D' Chapuis (Scipion). — Bou-Farik, province d"Alger. *Ch.\rbonneau (Firmin), Maître de verreries, 98, rue du Bourg-Saint-Denis. — Reims. *Charbonneaux (Ernest), Fabricant de savons, 55, ruedu Barbàtre. — Reims, *Charcellat, Pharmacien. — Fontenay-le-Comte (Vendée). — R *Charcellay (M"«'J. — Fontenay-le-Comte. Charchy (Gustave), Directeur particulier de la Confiance, compagnie d'assurances contre les accidents. H, place des Quinconces. — Bordeaux. Charcot, Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Jléde- cine de Paris, 17, quai Malaquais. — Paris. —F Chardonnet (Anatole), Négociant, 22, rue Hincmar. — Reims. 'Chardin, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Maiesherbes. — Paris. Chardiny, Avocat, 2, rue des Marronniers. — Lyon. Ch.\rdiny (Camille), 6^, rue de Lyon. — Lyon. Charier, Architecte. — Fontenay-le-Comte (Vendée). Ch.\rles (Albert), 97, rue de Vendôme. — Lyon. Charlot (J.-B.), Fabricant de caoutchouc, 25, rue Saint-Ambroise. — Paris. Charlotte (Paul), Peintre. — Angoulème. '•D'" Charpentier, Professeur à la Faculté de Médecine de Nancy, 4, rue Isabey — Nancy. "Charpentier (Eugène), Rentier, 14, rue du Carrouge. — Reims. Charpy (V. Adrien), Chef des travaux anatomiques à la Faculté de Médecine, 14, rue Laurencin. — Lyon. Charron, Trésorier général. — Nantes. Charroppin (Georges), Pharmacien de !■■« classe. — Pons (Charente-Inférieure). •Chartron (M"" Emma), 22, quai Tilsitt. — Lyon. •Chartron (Claude-René), Avocat, 22, quai Tilsitt. — Lyon. D"- Chassagny, 8, place de la Rliséricorde. — Lyon. Chasteigner (le comte Alexis de), 23, rue Montbazon. — Bordeaux. Chatel (Victor). — Valcongrain, par Aunay-sur-Odon (Calvados). *Ch.\tel, Avocat défenseur. Bazar du Commerce. — Alger. — R. *Ch.\telain (Louis), 10, rue des Anglais. — Reims. D-" Chatin (Joannès), Maitre de conférences à la Faculté des Sciences, Professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie, 128, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XLV *Chauderlot, Négociant, 10, rue du Champ-de-Mars. — Reims. •Chaudessolle (Félix), Avocat, ancien lîàlonnier, 3, Monlée de Jaudc. — Clerraont- Ferrand. *Chaudro.n (Georges), Négociant, 99, rue de Vesle. — Reims. Chauliaguet (M"=). — La Poterie, par Moiincuf (Loir-et-Cherl. Chaumette (Albert), Négociant, 29, rue Lacornée. — Bordeaux. Chauriuaud, Avocat, 4, rue Grégoirc-de-Tours. — Clermont-Ferrand. D' Chaussât. — Lavaveix-les-I\Iines (Creuse). Chauvassaignes (Franc), Conseiller général du Puy-de-Dome. — Chàteau-Theux ^Puj- de-D6ine) . Chauvassaigne (Paul), Conseiller général du Puy-de-Dôme, 37, rue du Vieux-Pont. — Vésinel. *Chauveau (A.), Directeur de l'École vétérinaire, Professeur à la Faculté de médecine de Lyon, Correspondant de l'Institut, 22, quai des Brotteaux. — Lyon. — F *Chaoveau flls, 22, quai des Brotteaux. — Lyon. •Chauveau (M''';, 22, quai des Brotteaux. — Lyon. Chauvenet (de), 4G, rue d'Orléans. — Saint-Quentin. Chauvet (G.), Notaire. — RuIFec (Charente). CuAUVET (M™'). — RutTec (Charente). D' Chauvet. 4, quai de l'Hùpilal. — Lyon. Chauvet (M''-^ M.). 4. quai de l'Hôpital. — Lyon. Chauvot, 26, pavé des Chartrons. — Bordeaux. *CaAVASSE (Paul), Négociant. — Cette. Chavasse (Jules). Propriétaire. —Celte (Hérault). *Chavassieu (Antonin), 8, quai Saint-Clair. — Lyon. *Chavassieu (M'"'^ Antonin), 8, quai Saint-Clair. — Lyon. Chazal (L.), Caissier payeur central du Trésor public au Ministère des flnances, rue de Rivoli. — Paris. Chazot, pro])riétnire. — Alger. Chemin (A.). Propriétaire, 4U, boulevard du Chemin-de-Fer. — Reims. D' Cheîsantais, 22, rue de Gigant.. — Nantes. Chérot (A.], ancien Élève de l'École polytechnique, 10, quai de Billy. — Paris. *D--Chervin (Arthur), Directeur de ITnstitution des bègues de Paris, Rédacteur en chef des Annales de démographie, 10, avenue Victor-Hugo. — Paris. *Chervin (aine), 10, avenue Victor-Hugo. — Paris. Chesisel, 21, rue Louis-Philijjpe. — Le Havre. Cheskel (Eug.), Secrétaire de l'Institut national agronomique, rédacteur du Journal d'agriculture pratique, 21, boulevard Saint-Martin. — Pari>. Cheuret, Notaire, 16, chaussée d'Ingouville. — Le Havre. D'' Cheurlot, 48, avenue Marceau. — Paris. CuEUX (Albert), Météorologiste, 47, rue Delaage. — Angers. Cheux, Pharmacien major en retraite. — Erné (Mayenne). Chevalier, Fabricant de produits chimiques, 3, rue Magenta. — Villeurbanne (Rhône). Chevalier (Victor), Chimiste, 2, rue des Étuves. — IMontpellier. Chevalier, Négociant, 50, rue du Jardin-Public. — Bordeaux. — F *D'" Chevalier (Alfred). — Verzenay (Marne). *Chevalieh, Architecte, avenue de la Gare. — Nice. 'Chevallier (Georges). — Montendre (Charente-Inférieure). Cheyssox (Emile), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 128, boulevard Saint- Gi'rmain. — Paris. 'Chieus, Agronome. — Roubaix (Nord). D' Chil-y-Naranjo (Grégorio). — Palraas (Grand-Canaria) . — R Chiris, Sénateur des Alpes-Maritimes, 25, avenue d'Iéna. —Paris. — R. Chivaud (François), Avocat. — Montpellier. Choisv, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 35, rue de Lille. — Paris. Chollev (Paul), Pharmacien, 2, avenue de la Gare. — Rennes. *Chollier (Antoine), Propriétaire, 8, rue Jean-Jacques Rousseau. — Vienne (Isère). Choquin (E.), Architecte, 25, rue de l'Héritan. — xMàcon. Chouillou (Albert), Élève à l'École d'agriculture de Grignon, Directeur de l'usine, 69, boulevard du Mont-Riboudet. — Rouen. XLVI ASSOriATION FRANÇAISE Chouillou (Edouard), Fabricant de produits chimiques, 69, boulevard du Mont- Ribouiiet. — Rouen. Chouillou (Lucien), Négociant, 33, rue du Prince Eugène. — Havre. CiNTO, propriétaire, 32, place Dauphine. — Bordeaux. *Clamageran, Conseiller d'État, Avocat, 57, avenue Marceau. — Paris. — F Clamageran (M"'), 57, avenue Marceau. — Paris. D' Clary-Bousquet. — Cahors (Lot). *Claude, Vétérinaire. — Blidah (Département d'Alger). Claude-Lafontaine, Banquier, 32, rue de Trévise. — Paris. Claudon (Emile), Négociant. — Béziers. Claudon (Adolphe), Négociant. — Béziers. *Claudon (Edouard), Ingénieur des arts et manufactures, 113, boulevard Saint-Germain. — Paris. *Clausels (C), Avocat près la Cour d'appel- — Riom (Puy-de-Dôme). *Clauzet (Fernand), Propriétaire. — Lesparre (Gironde). Clavel (Georges), Elève-Ingénieur des Ponts et Chaussées, 5, rue Collot. — Mont- pellier. Clavel (Henri), Négociant. — Névian, près Narbonne (.4.ude). *Cla\'EL (G.), Avoué au tribunal civil, 5, rue Collet. — Montpellier. D'' Clavier (J.), 94, rue de l'Ourcine. — Paris. Clayon [L.\ Maître verrier. — Trélon, près Avesne (Nord). Clément, Médecin des hôpitaux, 53, rue Saint-Joseph. — Lyon. Cler (Alfred). — Nîmes. Clercq (Ch. de), 111, avenue du Trocadéro. — Paris-Passy. Clermont (de), Sous-Directeur du Laboratoire de chimie à la Sorbonne, 8, boulevard Saint-Michel. — Paris. — F *Clervaux (le comte de). — Saintes (Charente-Inférieure). Cleveland-Abbe, Astronome- et Météorologiste, Army Signal O/fice. — \Yashington (U.-S.). — R Clignet (E.), Filateur, 6, rue des Augustins. — Reims. D' Clin (Ernest-3Iarie), ancien Interne des hôpitaux de Paris, lauréat de la Faculté de Médecine (prix Monthyon), Membre perpétuel de la Société chimique, 14, rue Racine. — Paris. — F. Cloizeaux (des), 3Iembre de l'Institut, Professeur au Muséum, 13, rue Monsieur. — Paris. — R Cloquet (Jules), Membre de l'Institut, 19, boulevard Malesherbes. — Paris. — F Clos, Professeur à la Faculté des Sciences, Correspondant de l'Iiislitul. 2, allée des Zéphirs. — Toulouse. — R Clouet (G.), Professeur de pharmacie et de toxicologie à l'École de médecine, 52, rue de la Grosse-Horloge. — Rouen. Clouzet (Ferd.), Conseiller général, cours des Fossés. — Bordeaux. — R Cocagne (Adrien-Oscar), Avocat, rue Cauchoise. — Neufchàtel-en-Bray (Seine-Infé- rieure) . CocHARD, Propriétaire, 38, rue du boulevard du Temple. — Reims. CocHOT (Albert!, Ingénieur-Mécanicien. — Gond, près Angouléme (Charente). CoEuiLTE, Fabricant de sucre. — Bailleul-sur-Bertould (Pas-de-Calais). CoFFiNiÈRES (Alban), Avoué à la Cour, 4, rue Fournairie. — Montpellier, *D'' Cognard (Frédéric) fils, ancien Interne des hôpitaux, 39, rue Saint-Pierre. — Lyon. Coindre, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Senlis (Oise). D' Colin. — Chàlons-sur-Marne. *CoLL (AntoHie^, Avocat. — Limoux-sur-Aude. *D'' CoLLARDOT, Médeciu de l'hôpital civil, 3, rue Cléopàtre. — Alger. Collet, Lieutenant de vaisseau, Répétiteur à l'École polytechnique, 151, boulevard Magenta. — Paris, Collet, Propriétaire, place de l'Hôtel-de-Ville. — Sainte-Menehould (Marne). Collet (Léon), Négociant, l, boulevard Cérès, — Reims. Collet-Delarsille, Fabricant de tissus, 5, boulevard Cérès. — Reims. *Colliard (Paul), Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. *CoLLiARD (Henri), Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. *Collignon (Ed.), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Inspecteur de l'École des Ponts et Chaussées, 28, rue des Saints-Pères. — Paris. — F "Collign'on (M'""), 28, rue des Saint-Pères. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XLVII "CoLLiGNON {'SI'""), 28. rue des Saint-Pères. — ' Paris. 'D" CoLLiGNON (René), Médecin aide-major au 1" bataillon de chasseurs à pied, 50, rue Saint-Pierre. — Verdun. D"" Coi.LiNEAU, 187, rue du Temple. — Paris. 'CoLLOT (Louis], Professeur agrégé à l'École supérieure de pliarmacie, 4, rue Baral- lerie. — Montpellier. D"" CoLOMDET. — Miramont (Lot-et-Garonne). D"" CoLRAT, Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lyon, 19, rue Gentil. — Lyon. CoMBAL, Professeur à la Faculté de médecine de Montpellier. — F *CoMÈRE [Joseph), 19, Faubourg-Saint-Ktienne. -;- Toulouse. CoMBEROUssE (de), Ingénieur, Professeur à l'École centrale, 45, rue Blanche, -- Paris. D'" CoMBESCURE (Clément), Sénateur, 5, impasse Royer-Collard. — Paris. *CoMiCE AGRICOLE DE Bô>E. — Bùno (Département de Constantine). "Comice agricole d'oran. — Oran. Comité médical des Bouches-du-Rhùne, 25, rue de l'Arbre. — Marseille. Comme, Chef de culture, 15, rue de Belleville. — Bordeaux. Commission DE météorologie du département de la Marne. — Chàlons-sur-Marne. Commolet, professeur au Lycée, 47, rue Clovis. — Reims. Compagnie des chemins de fer du 3Iidi, 54, boulevard Haussmann. — Paris. — F — — d'Orléans, 1, place Walhubert. — Paris. — F — — de l'Ouest, 110, rue Saint-Lazare, — Paris. — F — — de Paris à Lyon et à la Méditerranée, 88, rue Saint- Lazare. — Paris. — F — (lu Gaz Parisien, rue Condorcet. — Paris. — F — des Salins du Midi, 84, rue de la Victoire. — Paris. — F — des Messageries maritimes, 28, rue Notre-Dame-des- Victoires.— Paris. — F — des Fonderies et Forges de Terre-Noire, la Voulte et Bessèges. — Lyon. — F — générale des Verreries de la Loire et du Rhône, à Rive-de-Gier (Loire), (M. HuTTER, administrateur délégué). — F — des Fonderies et Forges de l'Horine, 8, rue Bourbon. — Lyon. —F — du Gaz de Lyon, rue de Savoie. — Lyon. — F — (le Rochola-Molière et Firminy. — Lyon. — F — des Mines de houille de Blanzy (Jules Chagot et C'°j à Monteeaux-les Mines (Sa(3vie-et-Loire), 09, boulevard Haussmann. — Paris. — F 'CoNGNET, 6, rue Mondovi. — Paris. Conrad (William), Consul. *CoNs (Henri), Maître de conférences à la Faculté des lettres, 38 bis, rue Pitot. — Montpellier. *CoNSTANT, Avocat, 3, rue du Vieux-Colombier. — Paris. Conseil d'administration de la Compagnie des Minerais de fer magnétique de Mokta- el-Hadid, 26, avenue de l'Opéra. — Paris. — F Conseil d'administration de l'École Monge, 145, boulevard 3Ialesherbes. — Paris. — F CoNSTAN (Amédée), Négociant, 34, allées d'Amour. — Bordeaux. *D"" Constantin. — Saint-Barthélémy (Lot-et-Garonne). *CoNTAMiN (F.), Boulevard de la Pyramide. — Vienne (Isère). Contamine l'Georges), Chimiste. — Lille. Contant, père, ancien Notaire, 17, rue de Pluche. — Reims. ])■• Contour (Alfred), 111, faubourg Sainl-Honoré. — Paris. *Conty, Él(''veà l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. ■'CopiN (Léon), Chimiste. — Valenciennes. CoppET (de). Chimiste, villa Irène, aux Baumettes. — Nice. — F *Corbin, Colonel du génie en retraite, G, place Lavalette. — Grenoble. Cordier, Pharmacien. — Chàlons-sur-Marne (Marne). *D'' Cordier (Ch.). — Vermand (Aisne). •Corenwinder, Chimiste, Sequedin par Haubourdin Nord). *CoRNEViN (Ch.), Professeur à l'École vétérinaire. — Lyon. *Cornevin (M""), École vétérinaire. — Lyon. *CoRNiL, Professeur à la Faculté de médecine de Paris, 6, rue de Seine. — Paris. *CoRNiL (M"'=),6, rue de Seine. — Paris. Cornu, Membre de l'Institut, Ingénieur des Mines, Professeur à l'École polytechnique, 38, rue des Écoles. — Paris. — F XLVIII ASSOCIATION FRANÇAISE Cornu (.M"""), 38, rue des Écoles. — Pafis. Cornu (Max), Aide-Naturaliste au Muséum, chargé du cours de botanique, 30, rue des Bo langers. — Paris. CoRNULiER (de), Conseiller général de la Loire-Inférieure, 13, rue du Lycée. — Nantes. CoRNUT, Ingénieur en chef de l'Association des propriétaires d'appareils à vapeur. 22, rue de Puebla. — Lille. *CoRNY. Graveur, 17, rue de la Casba, — Alger. CoRPET, Ingénieur-Mécanicien, 119, avenue Philippe-Auguste. — Paris. CoRSEL, Avocat, 6, rue Saint-Pétersbourg. — Paris. "CoRTADE-BuART, Négociant, propriétaire de vignobles. — Collioure (Pyrénées-Orien- tales). CossÉ (Victor), Raffineur, 1, rue Daubenton. — Nantes. D"" CossÉ (Emile), 41, rue Richer. — Paris. CossoN, Membre de l'Institut et de la Société de botanique, 7, rue de la Boétie. — Paris. — F 'D"" CosTE (Ulysse), Sous-Bibliothécaire à la Faculté de Médecine, 3, avenue de Tou- louse. — Montpellier. CosTE (Eugène), 27, rue Palais Grillet. — Lyon. CosTE (Adolphe), 4, cité Gaillard (rue Blanche). — Paris. CoTARD (Charles), Ingénieur, ancien Élève de l'École polytechnique, 9, rue de l'Échelle. —Paris. CoTTEAU, 17, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R CoTTEAU, Membre de la Société de géographie, 4, rue Sedaine. — Paris. *CoTTRET (M'""), 14, rue Saint-Lazare. — Compiègne. *CoTTRET, 14, rue Saint-Lazare. — Compiègne. CoTTiN, 6, avenue Raphaël. — Paris. CouDERC (Auguste), Juge de paix du 2" canton. — Montpellier. D"' CouDEREAU, 13, galerie Vivienne. — Paris. D"" CouiLLAUD, rue Jean-Moët. — Épernay. CouLET (Camille), Libraire-Éditeur, 5, Grand'Rue. — Montpellier. *CouNEAU (Emile), Greflier du tribunal civil de La Rochelle. — La Rochelle. CouNORn (E.), Ingénieur civil, 27, cours du Médoc. — Bordeaux. — R *CoupÉRiE (Stephen), 102, rue Sainte-Catherine. — Bordeaux. CouPiER (T.l, Fabricant de produits chimiques. — Creil (Oise). CoupiER (M"''). — Creil (Oise). CouRBERY (J.), Chimisle-expert de la police municipale, 1, rue Montagne Sainte-Gene- viève. — Paris. *CouRCiÈRE, 14, rue Bab-el-Oued. — Alger. *CouRCHET (L.), Pharmacien de 1" classe, licencié es sciences naturelles, 5, rue du Palais. — Montpellier. CouRCiÈRES, Inspecteur d'académie, 66, rue de Lyon. — Lyon. *CouRCiÈRE, Propriétaire, 14, rue Bal-el-Oued. — Alger. *CouRGEOX, Limonadier, place de la République. — Alger, CouRNUT (Mathieu), Greffier de paix. — Aniane (Hérault). CouRTiN (Benoît), Chef d'institution. — Solre-le-Chàleau (Nord). Courtois (Henri), Licencié es sciences physiques. — Au château de Muges, parDamazan (Lot-et-Garonne). "Courtois, Préparateur du cours de physique à l'École vétérinaire. — Bruxelles (Belgique). Courtois de Viçose, 3, rue Mage. — Toulouse. — F Courtois de Vicose (M"""), 3 rue Mage. — Toulouse. CouRTV, Professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier, 6, rue de Seine. — Paris. — F CouRTY (le Général). — Nîmes (Gard). CousTÉ, ancien Directeur de la Manufacture des tabacs, 5, place Saint-François-Xavier. — Paris. CousTou CoYSEvox (Gabriel de), ancien Sous-Préfet, Directeur de la Société générale française de Crédit, 116, rue Lacapelle. — Montauban. CousTOLî-CoYSEVox (M'"'= de), 116, rue Lacapelle. — Montauban. D"" CouTAGNE (Henri), 79, rue de Lyon. — Lyon. — R CouTAGNE (Georges), Ingénieur des poudres et salpêtres. — Saint-Chamas (Bouches- du-Rhùne). — R CouTANCEAU, Ingénieur civil, rue de la Concorde. —Bordeaux. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XLIX *CouTEREAU (Léon), Banquier. — Branne (Gironde). Couturier (Abel), Juge suppléant au Tribunal civil d'Agen, 8, rueSt-Florentin. — Agen. D'- Couturier iHenri), DépuLé de llsère , 2, carrefour de la Croix-Rouge. — Paris. Couve (Aimé), Avocat, 40, rue Saint-Ferréol. — Marseille. CouvREUX (Abel), 103, rue Sainl-Lazaro. — Paris. *CouTZARiDA (.Marie), Éludianle en médecine, 2, rue d'Aviler. — Montpellier. *CouziNET (Henri), Ancien notaire. — Miramont (Lot-et-Garonne). *CoYNE (Abel), capitaine adjoint au bureau politique. — Alger. CozE (André) flls, Sous-Ingénieur, à l'usine à gaz. — Reims. Crapez (Auguste), A'égociant. — Landrecies (Nord). Crapez (Augustej, Pharmacien. — Ay-Champagne (Marne). Crapon (Denis). — Pont-Évèque (Isère). — R Craponne (Paul), Ingénieur de la Compagnie du Gaz, 2, rue Bavard. — Lyon. Crepeaux (Virgile), 42, rue Neuve-des-Mathurins. — Paris. "Crei'elle (Charlemagne), 2, rue des Capucins. — Arras. Crépy (Paul), Négociant, Membre du Tribunal de Commerce. —Lille. Crespin (Arthur), Ingénieur-mécanicien, 23, avemie Parmentier. — Paris. — R Crespel-Tilloy (Charles), Manufacturier, 14, rue des Fleurs. — Lille. — R *Croizier (Eugène), Licencié endroit, 9, rue Victor-Cousin. — Paris. *Croizier (Henri), Avoué. — Autun (Saône-et-Loire) . *Cros-Mayrevieille, Avocat, 57, rue des Barques-de-la-Cité. — Narbonne. Crouan (Fernand), Armateur, 14, rue Héronnière. — Nantes. — F Croutelle (Félix), Propriétaire, 06, rue Ponsardin. — Reims. D"" Crouzet. — Creil (Oise). *Crova (M"^ Marie), 14, rue du Carré-du-Roi. — Montpellier. *Crova (André), Professeur à la Faculté des Sciences, 14, rue du Carré-du-Roi. — Montpellier. Crozel (Georges), place de l'Hôtel-de-Ville. — Vienne (Isère). *Crowther (Joseph), Slaithwaite. — Huddersfield (Angleterre). *Crowther (William), Chimiste. — Quarraby-Huddersûeld (Angleterre). *Cruzel (Pierre), ancien Pharmacien. — Miramont (Lot-et-Garonne). Cruzel (Auguste), Licencié en droit. — Miramont (Lot-et-Garonne). D' Cuignet, Méd^icin principal de 1'= classe, Médecin en chef de l'hôpital de Lille. — Lille. CuisiN ^Charles), Dessinateur d'histoire naturelle, 39, rue de la Sablière. — Paris. *D'' Culot (Charles), ancien Interne des hôpitaux. — Maubeuge. CuNY (A.), Inspecteur principal de l'exploitation des chemins de fer de l'État, 3, rue de Bréa. — Nantes. •Cureyras (G.), Licencié en droit, Notaire. — Cusset (Allier). Curie (Jacques), Préparateur de chimie à la Sorbonne, 2, rue de la Visitation. — Paris. D'" Cusco, Chirurgien dos hôpitaux, Membre de l'Académie de Médecine, 2, rue Gluck. — Paris. Cusset, Imprimeur, membre du Conseil municipal, 124, rue de Rivoli. — Paris. Cuvelier père (Henri). — Cannes. *Cuvelier (Eugène), Propriétaire. — Thomery (Seine-et-Marne). D"" Cyo\ (H. de), 99, boulevard Haussraann. — Paris. *D'' Dagonet, Médecin de l'asile Sainte-Anne, 1, rue Cabanis. — Paris. 'ÛAGONET (Jules), Étudiant en médecine, 1, rue Cabanis. — Paris. *Dagrève (E.), Médecin du Lycée et de l'Hôpital. — Tournon (Ardèche). — R. Daguerre-Dospital (Eugénio), Négociant, 29, rue de Saragosse. — Séville (Espagne). D" Daguuxon. — Joze, par Maringues (Puy-de-Dôme). Daguin, ancien Président du Tribunal de Commerce de la Seine, 4, rue Castellane. — Paris. — F Dalbine (Octave), Propriétaire, 7, rue des Grands-Jours. — Clermont-Ferrand. Daléas (Louis), 19, rue de la Trinité. — Toulouse. •Daleau (François). — Bourg-sur-Gironde. Daliph.\.rd (E.), 6, rue du Val de la Jatte. — Rouen. Dalléas, Propriétaire, 4, cours de Tournon. — Bordeaux. Dalligny, 5, rue d'Albe. — Paris. — F D"" Dally (Eugène), 5, rue Legendre. — Paris. — R *Dalmas 'Raymond de), naturaliste, G, place de la Concorde. — Paris. d L ASSOCIATION FRANÇAISE *Dalstein, Capitaine du génie, rue Pliilippe. — Alger. Damour, Médecin-dentiste, 1, montée de Jaude. — Clermont-Ferrand. *Damoy (Julien), 19, rue des Moines. — Paris. Danel, Imprimeur, 93, rue Nationale. — Lille. Daney, Négociant. — Bordeaux. Danton, Ingénieur civil des Mines, H, avenue de l'Observatoire. — Paris. — F *Dan Dawson, Milesbridge Chemical Works near Huddersfield (Angleterre). Darasse (Léon), Fabricant de produits chimiques, 21, rue Simon-Lefranc. — Paris. *Dard (J.), Jlinotier. — Bures par Orsay (Seine-et-Oise). •Darboux (G.), Professeur à la Faculté des Sciences, 36, rue Gay-Lussac. — Paris. *Darlu (A.), Professeur agrégé de philosophie au Lycée, 11, rue Prosper. — Bardeaux. *Daube (M"»). — Roujan (Hérault). *D"" Daube. — Roujan (Hérault). Daubrée, Membre de l'Institut, Directeur de l'École des Mines, 62, boulevard Saint- Michel. — Paris. Daumas (G.), 30, rue Saint-Georges. —Paris. Dauphinot (Ad.), Rentier, 13, rue Liberger. — Reims. Dauphinot (Georges), Négociant, 1, boulevard Gerbert. — Reims. Dauphinot (Simon), Manufacturier, Sénateur de la Marne, 15, rue du Cloître. — Reims. •Daussargues, Inspecteur général du service vicinal, 8, rue Joinville. — Alger. Davanne, 82, rue Neuve-des-Petits-Champs. — Paris. , Daveau, Artiste peintre, quai Saint-Pierre. — Cannes. D"' David (Ph.), rue Amelot. — La Rochelle. David (Paul), Négociant, 93, place d Erlon. — Reims. David (Albert), Ingénieur des Mines, 31, boulevard Malesherbes. — Paris. David, Directeur de la Compagnie de filtrage des eaux, 87, rue du Bac. — Paris. David (M-""), 87, rue du Bac. — Paris. *Davoust (Léon), Architecte, 5, rue des Saints-Pères. — Paris. Daymard, Ingénieur de la Compagnie Transatlantique. — Marseille. Debize, Colonel en retraite, 42, quai de la Charité. — Lyon. Deblont (Jules), Teinturier. — Fives-Lille. Debons (Marcel), 5, rue Thiers. — Rouen. Debrun (E.), 12, rue Pont-Crouzet. — Pau. Dec an (Eugène), artiste peintre, 60, rue de Clichy. — Paris. Decauville (Aimé), Directeur des Établissements de Petit-Bourg. — Petit-Bourg (Seine-et-Oise). Decazes (le duc). — Château de Lagrave, par Saint-Denis-de-Pile (Gironde). D' Décès (A.), 72, rue du Bourg-Saint-Denis. — Reims. Décès (M'-^), 72, rue du Bourg-Saint-Denis. — Reims. D' Dech ambre, Membre de l'Académie de Médecine, 91, rue de Lille. — Paris. D' DÉcius (Georges). — Professeur à l'École de Médecine. — Alger. *Decœur, Licencié en dioit. Avoué, rue Jean-Jacques-Rousseau. — Vienne (Isère). *DEr.ouRTEix, Ingénieur agricole. — La Châtre (Indre). D' Decrand (J.), ancien Chef de clinique à la Faculté de Montpellier ,17, cours Lavieu- ville. — Moulins-su r-AUier. Decroix (Jules), Banquier, 42, rue Royale. — Lille. Decroix, Conseiller général de la Loire-Inférieure. — Cap-Choux, par Boulay-des:: Mines (Loire-Inférieure). *Defforges (Gilbert), Capitaine d'état-major, 121 bis, rue de Grenelle-Saint-Germain, — Paris. Defodon, Rédacteur en Chef du Manuel général de l'Instruction primaire, 79, bou- levard Saint-Germain. — Paris. Defresne (Th.), Pharmacien-Droguiste, 2, rue des Lombards. — Paris. Degeorge, Architecte, 151, boulevard Malesherbes. — Paris. Degorce (E.), Pharmacien principal de la Marine. — Saigon (Cochinchine franc.). — R Degousée, Ingénieur civil, 35, rue de Chabrol. — Paris. — F Degoutin, Avocat, Juge suppléant. — Verdun. *Degrange-Touzin, Avocat, 24 bis, rue du Temple. — Bordeaux. *Degrange-Touzin (M"'^ Armand), 24 bis, rue du Temple. — Bordeaux. *Dehérain (P.-P.), Professeur au Muséum et à l'École de Grignon, 1, rue d'Argenson. — Paris. *DÉHU (Paul) Propriétaire, 6, boulevard Cérès — Reims. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LI DÉJARDm (E.), Pharmacien de 1" classe, ex-interne des hôpitaux, 103, boulevard Haussmann. — Paris. Delabrosse, Conseiller général de la Loire-Inférieure, place de la Monnaie. — Nantes Delacroix (Samuel), Caissier, 4, rue de Belfort. — Reims. D"" Delacroix (Henry), 1, rue Saint-Guillaume. — Reiras. Deladerrière, Avocat. — Valenciennes. D"" Delage, 18, rue des Fleurs. — Lille. *Delage (A.), Professeur, 79, rue Rovigo. — Alger. Delahaye (Victor), Ingénieur, ancien Élève de l'École polytechnique et de l'École des Mines, 84, rue de la République. — Rouen. D' Delamare, Officier de l'Instruction publique, Professeur à l'École de médecine de plein exercice, 3, place Graslin. — Nantes. Delamare (E.-A.), Consul de Grèce, 91, route de Darnétal. — Rouen. *Delamotte, Vétérinaire en lar au 11^ régiment de dragons. — Montauban Delamotte-Mongrenier, teintures et apprêts, faubourg Fléchambault. — Reims. *Delaporte (Georges), Ingénieur, Professeur à l'Association polytechnique, 4 bis, cité Rougemont. — Paris. *Delaporte (.M"« Marie), Professeur de lecture aux cours normaux de la Ville de Pans, 4 bis, cité Rougemont. — Paris. Delaroche, Négociant, 57, rue de la Côte. — Havre. Delattre (Carlos), Filateur. — Roubaix. — R D' Delaunay (Gaétan), 95 boulevard Magenta. — Paris. 'D' Delbarre fils. — Cambrai (Nord). Delbruck (J.). — Langoiran (Gironde). Delécluze, Propriétaire. — Pont-à-Marcq (Nord). *Deleporte-Bayart, Agronome et adjoint au Maire. — Roubaix. *Delesalle (Alfred), Filateur. — La Madeleine (Nord). Delessert (Edouard), 17, rue Raynouard. — Paris-Passy. — R Delessert (Eugène), ancien Professeur. — Croix (Nord). — R Delestrac, Ingénieur des Ponts et Chaussées, Hôtel des travaux publics, quai de" la Jolielte. — Marseille. Deleurrou, Procureur général. — Pau. Deleveau (Paul), Professeur de physique et de chimie (classe supérieure) au Lycée. — Orléans. *Delheid (Charles), rue Fond-Pirette. — Liège (Belgique). Delhomme, Propriétaire du Café Anglais, 13, boulevard des Italiens. — Paris. — R. Delhorbe, Sous-Directeur du Crédit général français, 30, cours de l'Intendance. — Bordeaux. Delhorbe (M"° Claire). — Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). D"" Delisle. — Préparateur au Laboratoire d'anthropologie du Muséum d'histoir naturelle. — Paris. Delius (M"'^ Emilie), 8, rue du Marc. — Reims. Delius (Georges), Négociant, 8, rue du Marc. — Reiras. Delius (Henry), Négociant, 8, rue du Marc. — Reims. Delius (Paul), Négociant, 8, rue du Marc. — Reiras.. Dellon, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, rue Aiguillerie. — Montpellier. *D'' Delmas, Maison de convalescence, 5, place Longchamps. — Boi'deaux. *Delmas (M""'], 5, place Longchamps. — Bordeaux. *Delmas (Julien), cours des Dames. — La Rochelle. Delocre, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 38, rue de la Reine. — Lyon. Delon (Ernest), Ingénieur civil, 14, rue du Collège. — Montpellier. — R *Delon (.4.!bert), 27, rue Larochefoucauld. — Paris. D"' Delore, Chirurgien en chef de la Charité, Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lyon, 31, place Bellecour. — Lyon. —F Delorme (Louis). — Vatan (Indre). Delort, Professeur au Collège.— Saint-Flour (Cantal). Delrieu, Banquier. — Marmande (Lot-et-Garonne). *Deltil, Notaire. — Lavaur (Tarn). Deluc, Professeur de Sciences, 84, rue du Viaduc. — Bruxelles. Deluns-JIontaut, Député, 80, boulevard Saint-Germain. — Paris. Delvaille, Docteur en médecine. — Bayonne. — R Démange (Emile), Professeur agrégé à la Faculté de médecine de Nancy, 12, rue Saint-Dizier. — Nancy. LU ASSOCIATIOX FRANÇAISE Demarçay (Eugène), ancien Répétiteur à l'École polytechnique, 150, boulevard Haussniann. — Paris. — R Demerlé (Stéphan), 21, rue Lesage. — Reims. *Demesmay (Félix), 42, rue des Capucins. — Arras. *DÉMOLY (Ad.), Ingénieur des Chemins de fer algériens. — L'Agha (province d'Alger). "D"- Demonchy, 47, boulevard Saint-Michel. — Paris. — R D"' Démons, 15, rue Michel-Montaigne. — Rordeaux. Denis (Ernest), Professeur d'histoire au Lycée. — Rordeaux. Denise (L.), Archilecte, 12, passage Violet. — Paris. Denoyel (Antonin), Propriétaire, 4, rue des Deux-Maisons. — Lyon. Denucé, Doyen de la Faculté de Médecine. — Rordeaux. *Denucé (Maurice), Interne des hôpitaux. — Rordeaux. Depaul (Henri), avenue Drouet-dErlon. — Reims. — R Depierre (Joseph), Ingénieur, Chimiste, Niederœsterreich. — Marienthal-Wieu (Autriche). Depoully (Ernest), Chimiste, 27, rue des Fêtes. — Paris. Depoully (Paul), 15, rue Levert. — Paris. Depoully (Ch.), Ingénieur, 21, rue Rellefond.— Paris. Deprez (.Marcel), Ingénieur, 15, rue Champollion. — Paris. Dequoy, l'ilateur, 27, rue de Wazemmes. — Lille. D"^ Derbez, 36, cours Morand. — Lyon. Derendourg (Hartwig), Professeur d'arabe littéral à l'École spéciale des langues orientales, 39, boulevard Saint-Michel. — Paris. Derenbourg (M"» Hartwig), 39, boulevard Saint-Michel. —Paris. *Dereux (Léon), 37, place Rouveroy. — Liège (Rclgique). Dere\oge (Félix), Conseiller général. — Ponlfa verger (Marne). Dero, Docteur-Médecin, 69, rue du Champ-de-Foire. — Le Havre. Derodé (Louis), Propriétaire. — Ludes (Marne). Derodé, Avocat, 49, rue des Capucines. — Reims. Deroo, Pharmacien, 119, rue de Paris. — Lille. Deros (A.). — Loriol (Drôme). Deros (M""). — Loriol (Drôme). Deruelle, Propriétaire, 199, rue de Vaugirard. — Paris. Dervillé (M™''), 43, rue de la Chaussée-d'Antin. —Paris. Dervillé (M""=), 43, rue de la Chaussée-d'Antin. —Paris. Deryin (Eugène), 10, rue de Mézières. — Paris Desailly, Exploitation de phosphate de chaux fossile. — Granpré (Ardennesl. Desbois (Emile), 17, boulevard Reauvoisln. — Rouen. — R Desbonnes (F.), Négociant, 18, allées de Chartres. — Rordeaux. Desboves (A.l, 38, rue Bellevue. — Amiens. Desbrières, Secrétaire du comité des Forges, 96, rue d'Amsterdam. — Paris. Descamps (Maurice), Ingénieur des arts et manufactures, 22, rue de Tournai. — Lille. Descamps (Ange), 49, rue Royale. — Lille. Deschamps, Pharmacien. — Riom. Desfontaines (Charles), Rentier, 25, boulevard Ronne-Nouvelle. — Paris. Deshayes, Ingénieur civil des Mines, aux Fonderies.— Terre-Noire (Loire). *D'' Deshayes, 7, galerie Malakoff. — Alger. Des Hours (Louis), Propriétaire.— Mézouls, près Mauguio (Hérault). DESjARUiNS (Noël), Avocat, Docteur en droit, 1, rue de la Daurade. — Toulouse. Deslandes (Henri), Capitaine du génie, 40, rue de Rourgogne. — Paris. Deslongchamps, Professeur à la Faculté des sciences. — Caen. D'' Desmaisons-Dupallans. — Castel-d'Andorte, près Rordeaux. Desmarest (Charles), Manufacturier, 4, impasse du Levant. — Reims. " Desmarest (Paul), 97, boulevard Saint-Michel. — Paris. Desmarquet (M"""j, Propriétaire, 3i, rue de Maubeuge. — Paris. Desmarquet, Propriétaire, 34, rue de Maubeuge. — Paris. Desmetd-Wallaert, 12, rue Terremonde. — Lille. Desnoyers (Alfred), Ingénieur, 36, rue GeotTroy-Saint-Hilaire. — Paris. Desortiaux (Ernest), Ingénieur des poudres, Attaché au Ministère de la Guerre, 8, rue Saint-Pétersbourg. — Paris. *Des Pins (le baron), 1, rue Saint-Mathieu. — 3Iontpellier. pouK i/ava.\cement des sciences LTÎI Desrousseaux (Jules), Propriétaire, 35, rue de IHôpUal Militaire.— Lille. Dessailly, Agent principal des porteurs de la Meuse, G, quai de Seine. — Paris, *Dr Dessali.e (Paul), 4, place du Marché-aux-Fleurs. — Montpellier. ♦Desteuque (M"" E.), 9, rue Saint-Symphorien. — Reims. DESTEuyuE (E.), Fabricant de tissus. Adjoint au Maire, 9, rue Saint-Symphorien. — Reims. Destrès, Maire de Saint-Brice. — Saint-Brice (Marne). Detroyat (Arnaud). — Bayonne. — R Deutsch (A.), Négociant-Industriel, 20, rue Saint-Georges. — Paris.— R. Devat (F.), — Condé-sur-Vesgres (Seine-et-Oisel. •Devic iMarcel), Professeur à la Faculté des Lettres de Montpellier. — Montpellier. Devienne (Joseph), Juge au tribunal civil, 2, rue des Céleslins. — Lyon. *Deymié (Émilien), Propriétaire, H, rue Bab-Azoun. — Alger. Deynat (Edmond), Docteur en droit, 28, rue de la Huchette. — Paris. "Deyren (M"'), 128, rue Sainte-Catherine.— Bordeaux. Dhôtel, Adjoint au maire du IP arrondS 107, boulevard de Sébastopol. — Paris. — F DiACON, Professeur à l'École de Pharmacie. — MontpelUer. Diancourt (V.), Maire de Reims, 10, place Godinot. — Reims. DiDA (A.), Chimiste, 108, boulevard Richard-Lenoir. — Paris. — R 'Dida fils. — Draveil (Seine-et-Oise). — R *DiDA (M"^ Lucien). — Draveil (Seine-et-Oise). D' DiDAY. ex-Chirurgien en chef de l'Antiquaille, Secrétaire général de la Société de médecine, rue de Lyon. — Lyon. — F 'Didier (Marc), Étudiant en médecine, 21, boulevard des Promenades. — Reims. *DiDiER (Georges), 21, boulevard des Promenades. —Reims. Didier (Jules), Propriétaire. 28, rue de Turin. — Paris. Didier (M"'), 21, boulevard des Promenades. — Reims. ♦Dieppe H.), Clerc de M= Pillon. — llauvilliers (.Marne). Dietz (J.), rue de la Monnaie. — Nancy. D-- DiEULAFOY (Georges), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 16, rue Caumartin. — Paris. Dilsheimer, Commissionnaire en marchandises, 38, rue d'Hauteville. — Paris. DiNAN [■].], Pharmacien, 27, rue des Marchés. — Lagny. Diolot (Edouard). — Larocque-Timbaut (Lot-et-Garonne). Divin (Ph.), Rédacteur à la Gironde, 8, rue de Cheverus, — Bordeaux. DoiN. Libraire-Éditeur, 8, place de l'Odéou. — Paris. DoLLFUs M""* Auguste), 53, rue de la Côte. — Le Havre. — F DoLLFUS (Auguste), Président de la Société industrielle. — Mulhouse. 'DoLLFUs (Adrien), 55, rue Pierre-Charron. — Paris. DoLLFUS (Charles), 1, rue Spontini. — Paris. DoLLFUS (Gustave), Manufacturier. — Mulhouse (.ilsace) . — R *DoLLFUS (Jules). — Oran (Algérie). Dombre (Louis), Ingénieur, Administrateur des Mines. — Lourches (Nord). •DoMERGUE (François), Ancien générai de brigade, ancien Élève de l'Ecole polytech- nique, 5, rue de la Loge. — Montpellier. 'DoMERGUE (M"""), 5, rue de la Loge. — Montpellier. DoNNADiEU, Professeur à l'Université catholique. — Lyon. DoNN.ADiEU (Joseph), 80, Grande-Rue. — Montpellier. DoNON DE Cannes (Charles), ancien Élève de l'École des mines, 5, rue Berryer. — Paris. Dont (M'°), Ingénieur civil, 29, rue de Lodi. — Marseille. *DoNZEL (P.), Licencié en droit, Suppléant au juge de paix du 4" canton, 1, cours de la Liberté. — Lyon. *DoR (Eugène). — La Rochelle (Charente-Inférieure). •D-'DoR (Henri), Professeur honoraire^ l'Université de Berne, 2, quai de la Charité. — Lyon. DoR (M"* Henri), 2, quai de la Charité. — Lyon. Doré-Graslin (Edmond), 24, rue Crébillon. — Nantes. — R DoRMER (Lord), Grove-Park, Warwich. — Londres (Angleterre). *DoRMOY, Ingénieur des mines, 14, rue de Clichy. — Paris. '^DoRMOY (M""'), 14, rue de Beilin. — Paris. *D'" DouAUD, rue Notre-Dame. — Bordeaux. Douce (Paul), notaire, 22, rue de la Peirière. — Reims. LIV ASSOCIATION FRANÇAISE *DouMENJOu (Hippolyte). — Foix (Ariège). *DouMENJOu (Paul), Avoué. — Foix (Ariège). *DouMENjou (M'"'^ Paul). — Foix (Ariège). DouMERC, Ingénieur civil, 10, rue Copenhague. — Paris. DouMERC (Jean), Ingénieur civil des Mines, Membre de la Société géologique de France, 1, rue Corail. — Montauban. DouMERC (Paul), Ingénieur civil, Membre de la Société géologique de France. — Montauban. *Doumet-Adanson, Président de la Société d'horticulture et d'histoire ^naturelle de l'Hérault, 14, boulevard Pont. — Moulins (Allier). DouRiF, Professeur à l'École de Médecine. — Glermont-Ferrand. *DouRNEL (Daniel), Étudiant, 1, rue des Capettes. — Amiens. *DouTRELEAU d'Amsink (M™') Artiste peintre, 11, avenue de Clichy. — Paris. DouviLLÉ, Ingénieur des Mines, 207, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R D"- Doyen (0.), 5, rue Cotta. — Reims. D'' DoYON, Médecin des eaux. — Uriage (Isère). *Dramard, Étudiant, rue Warnier. — Saint-Eugène, près Alger. D"' Dransart. — Somain (Nord). — R Drée (le comte de) , Sous-Directeur du haras. — Angers. Drelon (Louis), Directeur des houillères de Messeix (Puy-de-Dùrae), 6, rue du Poids- de-Ville. — Clermont-Ferrand. Drelon (Félix), Licencié en droit, 6, rue du Poids-de- Ville. — Clermont-Ferrand. D'' Dresch (G.). — Foix (Ariège). D"" Dresch. — Pontfaverger (Marne). Drevon (Henri), 67, cours d'Herbouville. — Lyon. Dron (Achille), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Lyon, Chirurgien de l'Antiquaille, 5, rue Pizay. — Lyon. *Drouault (M"» Ch.), 149, rue de Rennes. — Paris. Drouin (A.), Ingénieur-Chimiste, 33, rue Beaubourg. — Paris. Droz (Alfred), Avocat, 48, rue Jacob. — Paris. *Dru, 69, rue Rochechouart. — Paris, *Dru (M"""), 69, rue Rochechouart. —Paris. Dubar, Rédacteur de rÉcho du Nord, Grande-Place. — Lille. D"- DuBEST (Hippolyte). — Pont-du-Ghàteau (Puy-de-Dôme). *DuBiGNON. — Margaux (Gironde). DuBLANC (M"' Aline), 47, quai des Tournelles. — Paris. Dubois (E.), Professeur de physique au Lycée, 29, rue Cozette. — Amiens. *DuBOis, Ingénieur des Arts et Manufactures. — Boiry-Ste-Rictrude (Pas-de-Calais). 'D' Dubois (Ra[ihaël), Docteur-Médecin-Pharmacien, 38, rue du Bourg-Bélé. — Le Mans . Dubois (Louis), Ingénieur civil des arts et manufactures. — Maubeuge-. *Duboscq, Constructeur d'instruments d'optique, 21, rue de l'Odéon. — Paris. DuBOST (P.-C), Professeur à l'École de Grignon, 24, rue de Fleurus. — Paris. D' DuBOUÉ. — Pau. — R DuBOURG, Avoué, 27, rue du Temple. — Bordeaux. *DuB0URG (Georges), Négociant en draperies, 45, cours des Fossés.— Bordeaux. — R DuBREUiL (V.), Banquier, 359, rue Saint-Martin. — Paris. D"- DuBREUiLH (Ch.), 12, rue du Champ-de-Mars. — Bordeaux. DuBREUiLH (M"" Charles), 12, rue du Champ-de-Mars. — Bordeaux. Du Breuil (M""), 3, rue d'Aguessau. — Paris. DuBROCA (Camille), Propriétaire. — Gérons (Gironde). *DccHATAUX, Avocat, 12, rue de l'Eehauderie. — Reiras. Duchemin (E.), 33, place Saint-Sever. — Rouen. DucHEJiiN (Paul-Henri), Entrepreneur de transports par eau, 33, place Saint-Sever.— Rouen. DucLAUx (Emile), Professeur à l'Institut national agronomique, 15, rue Malbranche. — Paris. — R DucRETET (E.), Fabricant d'instruments de physique, 75, rue Claude-Bernard. — Paris. *DucROCQ (Auguste). — Niort (Deux-Sèvres). — R DuCROCQ (Henri). — Niort. *DuDiLL0T, 11, impasse Darfour. — Alger. D"^ DuDON, 10, rue Huguerie. — Bordeaux. ''DuFAiTELLE, Rentier, 18, rue Beaurepaire. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LV D' DuFAT, Sénateur, 76, rue d'Assas. — Paris. — R. DuFET (Henri), Professeur au Lycée Saint-Louis, 43, avenue de l'Observatoire. — Paris. DuFOUR (Henri), Professeur de physique. — Lausanne (Suisse). *DuFOUR, Commis principal au télégraphe, 39, rampe Valée. — Alger. DuFOUR (Joseph), Rentier, 62, rue du Mont-Valérien. — Suresnes. DUFKANNE (Martial) fils, Agronome. — Malplaquet (Nord). DuFRESNE, Inspecteur général de l'Université, 73, rue Pierre-Charron. — Paris. — R DuGUET, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, Médecin des hôpitaux, 11, rue du Havre. — Paris. DuHALDE, Négociant. 13, rue Cérès. — Reims. DujARDiN (Pierre-Hubert-Auguste), Notaire, Docteur en droit, 19, rue du Marché. — Neuilly (Seine). D' Dujardin-Beaumetz, Médecin de l'Hôpital Saint-Antoine, Membre de l'Académie de médecine, 176 boulevard Saint-Germain. — Paris. *DuLAC (Frédéric), 40, place Dauphine. — Bordeaux. D"' DuLAC (Dioudonné), 16, rue de Lespignon. — Béziers (Hérault). D"" DuLAC. — Montbrison. — R Dulignon-Desgranges. — Bordeaux. Du Marché, Major au 13'= régiment d'artillerie. — Vincennes. Dumas, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, Membre de l'Académie fran- çaise, 3, rue Sainl-Dominique-Saint-Germain. — Paris. — F Dumas (Léon), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 2, Plan du Palais. — Montpellier. D' Duménil, 45, rue de l'Hôtel-de-VilIe. — Rouen. DuMiNY (Anatole), Négociant. — Ay (Marne). — R DuMONT, Directeur de l'enseignement supérieur au Ministère de l'Instruction pu- blique. — Paris. Du.noNT, Agent commercial de la Société du matériel agricole, 21, rue de Dunkerque. — Paris. DuMONT (M""'), 21, rue de Dunkerque. — Paris. D'' Dumontpallier, Médecin des hôpitaux, 24, rue de la Ferrae-des-Mathurins. — Paris. *D' DuNOYER (Léon). — Au Dorât (Haute-Vienne). Do Pasquier, Négociant, 6, rue Bemardin-de-Saint-Pierre. — Havre. *DuPAYS, Professeur de physique au Lycée de Lyon, 84, rue de Vendôme. — Lyon. *DuPAYS (M"""), 84, rue de Vendôme. — Lyon. DuPEUx (Alexandre), Négociant, au Bois. — Ile-de-Ré (Charente-Inférieure). *DuPLAN, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. DupLAY, Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, Chirurgien des hôpitaux, 3, rue Neuve-des-Mathurins. — Paris. — R Dupont (Louis), Étudiant, 36, rue des Bernardins. — Paris. Dupont (Marcel). — Troyes. *DuP0NT (Edmond), boulevard Crespel. — Arras. DupouY (E.), Sénateur de la Gironde, Président du Conseil général. — Bordeaux. — F ''DupRAT, 6, rue Blanchard. — Alger. *DuPRÉ (Anatole), Sous-Chef au laboratoire municipal de la Préfecture de Police, 25, rue d'Ulm. — Paris. DuPRÉ (Jean-Marie), 31, rue des Rccollets. — Paris. DuPRÉ (G), Professeur à la Faculté de Médecine, 1, rue Sainte-Foy. — Montpellier. Dupuis (M""), Rentière, 27, rue de Thillois. — Reims. Dupuis. — Pontarmé (Oise). DupuY DE LOME, Sénateur, Membre de l'Institut, 374, rue Saint-Honoré. — Paris. — F DuPUY (Paul), Professeur à l'École de Médecine, 78, chemin d'Eysines. — Bordeaux. DuPUY (Léon), Professeur au Lycée, 13, rue Vital-Caries. — Bordeaux.— F DoPUY, Pharmacien. — Branne (Gironde). DuPUY (Ed.), Pharmacien de l" classe, ex-interne des hôpitaux de Paris. — Château- neuf (Charente). DupuY (G.), rue du Faubourg-Saint-Martin. — Angouléme. DuQUÉNELLE, Archéologuc, 14, rue Talleyrand. — Reims. DuRAN (Carolus), 7, passage Stanislas. — Paris. Durand (Eugène), Professeur à l'École d'Agriculture. — Montpellier. LVI ASSOCIATION FRANÇAISE Durand (Joseph), Ingénieur-directeur des Mines de Communay.— Ternay par Saint- Symphorien d'Ozon (Isère). *DcRAND, Directeur de la Bergerie nationale de Moutjebeur. — Moutjebeur (déparle- ment d'Alger). Durand-Claye (Alfred), Ingénieur desPonts et Chaussées, 85, rue Richelieu. — Paris. *D'" Durand-Fardel, 17, rue Guénégaud. — Paris. *Durand-Fardel (M°"^], 17, rue Guénégaud. — Paris. Durand-Gasselin, Banquier, 6, rue Jean-Jacques-Rousseau. — Nantes. *DuRANDO (Gaétan), Professeur de botanique, ancien Bibliothécaire de l'École de Méde- cine, 19, rue de Tanger. — Alger. DuRANTEAU (Jl"' la baronne). — Au château de Laborde, près et par Châtellerault- (Viennc). DuRANTEAU (le baron Alfred), Propriétaire. — Au château de Laborde, près et par Châtellerault (V^ienne). DuRASSiER, Chimiste, Inspecteur du travail des enfant? dans l'industrie, 24, avenue de Wagram. — Paris. DuREAU (Alexis), Archiviste de la Société d'anthropologie de Paris, Bibliothécaire adjoint à l'Académie de médecine, 16, rue de la Tour-d'Auvergne. — Paris. D'' DuRiAu, rue de Soubise. — Dunkerque. *Du RiEux, Ingénieur civil, 25, rue Monlebello. — Lille. Durillon (E.), 34, quai delà Charité. — Lyon (Rhône). *DrjRi!N (Henri), Notaire. — Montaigut-en-Combrailles. Durros, Négociant, 73, cours d'Alsace-Lorraine. —Bordeaux. Durrwell (Eug.), Chimiste. — Biienos-Ayres (Plata). *DuRUY (M'""^ Albert), 35, boulevard Malesherbes. — Paris. *DuRUY (M"« Jeanne), 35, boulevard Malesherbes. — Paris. *D'' Du SoucHAY, Médecin de l'Hôpital. — Douera, près Alger. DussAUD (Philippe), ex-Chef du cabinet du Ministère de la Justice, 58, rue de Rennes.. — Paris. DussAUT (M"« Caroline), aux Ruches. — Fontainebleau. DussAUT (Louis) , Receveur des contributions indirectes. — Nuaille, canton de Courçon-d'Aunis (Charente-Inférieure) . *DuTAiLLY (G.), Député de la Haute-Marne, Professeur à la Faculté des Sciences, 19, place Tholozan. — Lyon. Du Temple (Fernand), étudiant, 10, rue Coquibert. — Reims. DuvAL (Antonin), Manufacturier, 31, rue du Puits-Gaillot. — Lyon. DuvAL (Fernand), Administrateur de la Compagnie parisienne du Gaz, 49, rue de La^ Bruyère. — Pari^. — F DuvAL, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 8, avenue Saint-Francois-Xavier. — Paris. — R. *DuvAL (Alphonse), Négociant, 2, rue Geoffroy-Marie. — Paris. DuvAL (Mathias), Professeur d'anatomie à l'École des Beaux-Arts, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 11, cité Malesherbes, rue des Martyrs. — Paris.. — R. DuvAL (M"'^ Mathias), 11, cité Malesherbes, rue des Martyrs. — Paris. DuvAL (Jules), Lieutenant du génie, 3, rue Maguelonne. — Montpellier. *DuvAL (Jules), Professeur à l'École de Médecine, 16, rue Bab-Azoun. — Alger. *DuvAL, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. Duvergier (M""'), 35, rue Saint-Cyr. —Lyon. Duveyrier, Géographe, rue des Grès.— Sèvres. — et 18, rue Pigalle. — Paris. *DuviLLiER (Edouard), Professeur de Chimie à l'École supérieure des Sciences. — Alger. *DuviLLiER (Paul), Sous-directeur des travaux pratiques à l'Institut industriel, 28, rue d'Antin. — Lille. *puviLLiER (M'»o)^ 28, rue d'Antin. — Lille. ËiCHTHAL (d). Banquier, Président du Conseil d'administration des^chemins de fer du Midi, 42, rue des Mathurins. — Paris. — F EiCHTHAL (Gustave d'), 44, rue des Mathurins. — Paris. — R EiCHTHAL (Eugène d'), 44, rue des Mathurins. — Paris. — R EiCHTHAL (Georges d'), 53, rue de Chàteaudun. — Paris. — R EiCHTHAL (Louis d'). — Les Bezards, par Nogenl-sur-Vernisson;, (Loiret). — R *El hachemi BEN SI LouNÈs, Asse.sseur à la Cour d'appel, 8, rue Vialar. — Alger.. ÉLiE (Eugène), Propriétaire, 22, rue Berthelot. — Elbeuf. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES EVK Elisen, Ingénieur administrateur de la Compagnie générale Transatlantique, 21, rue de la Boétie. — Paris. — R Engel (Arthur), 29, rue Marignan. — Paris. *Engel, Relieur, 91, rue du Chcrrhe-Midi. — Paris. — F Engel (.M""" Marie), villa des Pins. — Montpellier. *Engel (Rodolphe), Professeur à la Faculté de Médecine. — Montpellier. Engel (Eugène), chez MM. Dollfus, Mieg et C". — Dornach (Alsace-Lorraine). *Ernesti-Rader (M'ne d'), 30, rue de Lille. — Paris. D"' EscANDE. — Député, 177, rue de Yaugirard. — Paris. EscARRAGUEL, Propriétaire, 1 , allées de Tourny. — Bordeaux. *EscHENAUER (Ic pasteur), 109, boulevard Saint-Germain. — Paris. Espous (le comte Auguste d'). — Montpellier. — R EsTEULLE, Ingénieur civil, 44 bis, rue Ruinart-de Brimont. — Reims. EsTEULLE (A.), Comptable, 16, rue Houzeaux-Muiron. — Reims. *EsT0R, Professeur d'anatomie pathologique et d'histologie à la Faculté de Médecine de Slontpellier. — Montpellier. *EsT0R (M""'). — Montpellier. *EsT0R (Louis). — Montpellier. *EsTOR (Eugène). — Montpellier. *EsT0R (André). — Montpellier. Eté (G. d'), 11, place de l'Hùtel-de-Ville. — Rouen. Etienne, Négociant raffineur, 36, rue Grande-Biesse. — Nantes. Etiennez (Etienne), Avoué,!, rue de l'Échelle. — Nantes. *EvRAiN (G.), Étudiant en médecine, 9, rue Boulard. — Reims. ExcELSMANS (le comte), 3, avenue du bois de Boulogne. — Paris. *EviLLi0T (M™= Esther), 14, rue Saint-Lazare. — Compiègne. *EviLLiOT (.M'°° Sophie), 14, rue Saint-Lazare. — Compiègne. Eymakd (Albert), Usine de Neuilly-sur-Seine, 14, rue des Huissiers. — Neuilly (Seine). Eyssartier (Maurice), Pharmacien. — Uzerches (Corrèze). *EïSSÉRic (.loseph), Étudiant, rue Duplessis. — Carpentras (Vaucluse). — R *Fabiam (César), Chef de bureau à la préfecture, 52 bis, rue Rovigo. — Alger. Eabre (Charles), Propriétaire, 24, rue des Petits-Hôtels, place Lafayette. — Paris. Fabre (Ernest), Ingénieur-Directeur de la Société anonyme des chaux hydrauliques- de l'Homme-d'Armes. — L'Homme-d'Armes, près Montélimar (Drôme). Fabre (Francis), Ingénieur civil, 26, avenue Trudaine. — Paris. *Fabre, Ancien Élève de l'École polytechnique, Sous-Inspecteur des forêts. — Alais (Gard). 'Fabreglette?, Procureur général à la Cour. — Nîmes. *Fabreguettes (M'"'). — Nîmes. *Fabrier (Louis), Chimiste. — Oran (Algérie). Faget (Marins), Architecte, 12, rue de Rohan. — Bordeaux. Faguet (L.-Auguste), Préparateur de botanique à la Faculté des Sciences et au labo- ratoire de la Faculté de Médecine, 26, avenue des Gobelins. — Paris. D"' Faille (Charles-Adonis), 33, rue du Bourg-Saint-Denis. — Reims. F'alateuf (Oscar), Avocat, Membre du Conseil de l'ordre, 6, boulevard des Capu- cines. — Paris. *Falcouz (M""' Clolilde), 10, place des Célestins. — Lyon. *Falcouz père, 10, place des Célestins. — Lyon. *Falcolz (M"' Jeanne), 10, place des Célestins. — Lyon. *Falcouz Ois (Augustin), 10, place des Célestins. — Lyon. *Falcolz (Antoine ûls), 10, place des Célestins. — Lyon. F'aletans (Georges de], ancien officier de cavalerie, 59, rue de Vesle. — Reims. Falières, Pharmacien. — Libourne. Falsan (Albert), Géologue. — Saint-Cyr au Mont-d'Or (Rhône). D'' Fanton,9, boulevanl du Nord. — Marseille. Fargues de Taschereau, Professeur de Physique au Lycée Henri IV, 115, rue Saitn- Lazare. — Paris. Farjasse, Étudiant, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques. — Paris. Faucher (Emile), Ingénieur civil. — Levesque, par Sauve (Gard). Fauchille (Auguste), Licencié en droit. Licencié es lettres, 88, rue de Tournai. — Lille. Fauconnier (Adrien), Licencié es sciences physiques, préparateur à la Faculté de- Médecine, 41, rue Jacob. — Paris. LVIII ASSOCIATION FRANÇAISE D"" Faudel, Secrétaire perpétuel de la Société d'tiistoire naturelle de Colmar, 8, rue des Blés. — Colmar (Alsace). Faulquier (Rodolphe], Manufacturier, Juge au Tribunal de Commerce, 5, rue Bous- sairoUes. — Montpellier. Faure (Lucien), Président de la Chambre de commerce. — Bordeaux. F Faure (Ernest), Propriétaire. — Tresses (Gironde). Faure, Ingénieur civil. Fabricant de produits chimiques, 35, rue Sainte-Claire. — Clermont-Ferrand. Faure (Alfred), Professeur d'histoire naturelle à l'École nationale Vétérinaire. — Lyon. "D-- Faure, 9, rue Bruce. — Alger. *Faure (Fernand), Professeur à la Faculté de Droit, 56, rue de la Trésorerie. — Bordeaux. D'' Fauvelle, Président de la Société de médecine de l'Aisne, 11, rue de Médicis. — Paris. Fauvelle (René), 11, rue de Médicis. — Paris. Favereaux (Georges), 106, rue de Rivoli. — Paris. *D"- Fauverteix (Adrien). — Saint-Sauves (Puy-de-Dôme). Fas'ier, Professeur de mathématiques au Collège, 16, rue de la Juiverie. — Ètampes. D"' Favre, Médecin consultant de la Compagnie P.-L.-M., 1, rue du Peyrat. Lyon. Favre, Professeur de géologie à l'Académie de Genève (Suisse). Favreuil (de), Géomètre expert, 25, rue du Molinel. — Lille. Favreul (Ernest), négociant, 21, quai de l'IIe-Gloriette. — Nantes. Fayol, Ingénieur en chef des houillères de Commentry (Allier). FÉE (Félix), Médecin principal, Professeur agrégé de la Faculté de Médecine de Nancy, 19, place de la Bourse. — Toulouse. * Fenouil, Agent voyer en chef en retraite du département de l'Hérault. — Montpellier. , *Feraud (L.), Avoué en première instance, place du Petit Scel. — Montpellier. D'' FÉRÉOL (Félix), 8, rue des Pyramides. — Paris. Ferère (G.), Armateur, 8, rue Aufray. — Le Havre. FÉRET (Edouard), Libraire, cours de l'Intendance. — Bordeaux. Ferrand (Eusèbe), Pharmacien, 18, quai de Béthune. — Paris. *Ferrand (M™-), 28, rue d'Antin. — Lille. D' Ferrari, Pharmacien. — Madrid. Perrière (Gabriel), rue du Réservoir. — Bordeaux. Ferrouillat (Prosper), Fabricant de produits chimiques, 1, rue d'Egypte.— Lyon. •Ferry (Emile), Négociant, Conseiller municipal, Juge au tribunal de commerce, 21, boulevard Cauchoise. — Rouen. *Ferrt (M"" Emile), 21, boulevard Cauchoise. — Rouen. Ferté (Émilje, 3, rue de la Loge. — Montpellier. *D'- Feuillet, 19, galeries Malakoff. — Alger. Février (Général), Commandant la 25° division d'infanterie. — Saint-Etienne (Loire). KiBiCH, Interne des hôpitaux, 2, rue Linnée. — Paris. *FicHEUR (E.), Ancien Professeur de mathématiques au Collège de Beauvais, rue Thiers. Isly, près Alger. *Fidelle, Administrateur delà commune mixte. — Beni-Mansour (département d'Alger). *FiÈRE (Paul), Archéologue, Membre correspondant de la Société française de numis- matique et d'archéologie. — Voiron (Isère). — R D'' Fieuzal, 93, rue du Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. — R FiÉvET, Fabricant de sucre. — Masny (Nord). *FiGARET, Inspecteur-Ingénieur des télégraphes, 2, rue de l'Ancien-Courrier. — Mont- pellier. *FiGARET (M""^), 2, rue de l'Ancien-Courrier. — Montpellier. Figuier, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine. — Bordeaux. Filhol (E.), Professeur de chimie à la Faculté des sciences. — Toulouse. Filhol (H.), Maître de conférences à la Faculté des Sciences de Toulouse, 90, boule- vard Saint-Germain. — Paris. *Fillod, Directeur de la grande Compagnie des Eaux minérales de Vais, 58, quai Saint-Vincent. — Lyon. FiLLON, Propriétaire. — Saint-Cyr-en-Talmondais (Vendée). Filloux, Pharmacien. — Arcachon. *Dr Fines, Directeur de l'Observatoire, 2, rue du Bastion-Saint-Dominique. — Perpi- gnan (Pyrénées-Orientales) . POUR l'avancement des sciences LIX *FiNES (M"« Jacqueline), 2, rue du Bastion-Saint-Domini(iue. — Perpignan. FiNET (Franrois), Entrepreneur, 61, Chaussée du Port. — Reims. FiNLEY (Samuel), Merchant of Montréal (Canada). — Manchester (Angleterre). D' FiSELBRAND, 13, ruG de Màcon. — Reims. Flamant, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Amiens. Flament (Henri), Ingénieur civil, 94, rue Hauteville. — Paris. Flers (de), 62, rue de la Rochefoucauld. — Paris. Fleureau (Georges), 81, rue de Flandres. — Paris. Fleury, ancien Recteur de l'Académie. — Douai. *Fleury, Directeur de l'École de Médecine. — Clerraont-Ferrand. D-- Fleury (C. M.) — Saint-Étienne (Loire). *Fleury (A.) Pharmacien de 1" classe, 28, rue Bab-Azoun. — Alger. Florand (Maurice), Pharmacien de 1" classe. — Guéret (Creuse). •Flotard (G.), Propriétaire. — Asnières. ^ . ,, , m j Flourens (G.), Ingénieur chimiste, Membre de la Société industrielle du INord. — Haubourdin, près Lille. FocET (Jules), Propriétaire.— Bernay (Eure). Foex (Gustave), Directeur de l'École d'Agriculture. — Montpellier. FoNCiN, Inspecteur général de l'Instruction publique. — Paris. Foncin (M""). — Paris. Fontannes (F.), Géologue, 4, rue de Lyon. — Lyon. Fontarive. — Linneville, commune de Gien (Loiret).— R Fontenay, Avocat, 7, rue Pila-Saint-Gély. — Montpellier. Fonteneau (Félix), Propriétaire, rue du Gommier. — Nantes. *FoNT0YNONT, Pharmacien, 9, rue de Lévis. — BatignoUes-Paris. ♦FoRCRAND (Robert de) Chargé de conférences à la Faculté des Sciences, 9, rue Martin. — Lyon. (c • ' Forel lA.-François), Professeur à l'Académie de Lausanne. — Lausanne (Suissej. Forrer-Debar,' Négociant, 3, quai Saint-Clair. — Lyon. Fortel fils (A.), Propriétaire, 22, rue Thiers. — Reims. — R [ Fortier (C), 43, rue de la Chaussée-d'Antin. — Paris. Fortier (Mi'<=), 43, rue de la Chaussée-d'Antin. — Paris. D' Fortineau, 65, rue de Rennes. — Nantes. FossAT (J.), Huissier, 97, rue Sainte-Catherine. — Bordeaux. FossiER(Louis-Joseph),fArchitecle, 23, rue Petit-Roland. — Reims. FouGERON (Paul), 55, rue de la Bretonnerie. — Orléans. *FouQUE (Laurent), Conseiller général. — Oran (Algérie). FouRCADE (Es.), Caissier central de la Compagnie du Canal de Suez, 9, nie Charras. — Paris. ^ . FouRCAND (Léon), Négociant, Membre du Conseil municipal, 34, rue bamt-Reray. — Bordeaux. FouREAU (Fernand), Membrede la Société de Géographie de Paris. — Frediere-Saint- Barbant, par Mézières (Haute-Vienne). FouRMENT (baron de). — Cercamp-lès-Frévent (Pas-de-Calais). — R FouRNEL (Paul), 9, rue des Casernes. — Montpellier. FouRNEREAU (l'abbé), Professeur de sciences à l'institution des Chartreux. — Lyon. FouRNET, place Tourny. — Bordeaux. Fournie (Victor), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 4, rue Paillet. — Pans. D' Fournie (Edouard), Médecin de l'Institut des Sourds-Muets, 11, rueLouis-lc-Grand. — Paris. •D"" FouRNiER (Alban). — Rambervillers (Vosges). FouRNiER (Félix), Membre de la Commission des échanges internationaux au Ministère de l'Instruction publique, 119, rue de l'Université. — Paris. — R FOURNIER (A.), Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, Médecin des hôpitaux, 1, rue Volney. — Paris. — R FoussEREAU, Professeur au Lycée, 25, rue du Petit-Roland. — Reims. Fraissinet (Adolphe), Trésorier-payeur général. — Montpellier. *Fraissinet (Edouard), Industriel, (Jrande-Rue. — Alais. *Franc, Agent voyer en chef du Département d'Alger, rue Hoche. —Alger-Mustapha. Français (M"° V Elisée), née Couturier. — Vienne (Isère). Francezon (Paul), Chimiste et industriel. — Alais (Gard). •Francillon (Marcel), Élève à 1 École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. D'- Franck (F.), Préparateur au Collège de France, 64, rue Claude-Bernard. — Paris, LX ASSOCIATION FRANÇAISE Franck (Emile), Ingénieur civil, Inspecteur général de la Compagnie le Secours, 18, rue des Pyramides. — Paris. *D'- François (Paul), 33, rue Aiguillerie. — Montpellier. 'François (Georges), Externe des hôpitaux, 27, rue d'Assas. — Paris. Francolin (Gustave), Directeur de la réforme de l'École nouvelle, 24 rue de Cha- brol. — Paris. Francq(L.), Ingénieur civil, 54, rue de Châteaudun. — Paris. *Franquet, Négociant, 12, boulevard Cérès. — Reims. Frantzen, Fabricant de fleurs, 8, cour des Petites-Écuries. — Paris. D"" Frat [Victor), 23, rue Maguelonne. — Montpellier. *Fréchou, Pharmacien. — Nérac. *Fredet, Professeur suppléant à l'École de Médecine. — Clermont-Ferrand. *Fredet-Chomette, Propriétaire, ancien maire. — Cébazat, près Clermont-Ferrand. *Fremont (Georges), Substitut du Procureur général, 16, quai de Bondy. — Lyon. Fremy, Membre de l'Institut, Directeur du Muséum, Professeur au Muséum et à- l'Ecole polytechnique, 33, rue Cuvier. — Paris. — F Fremy (M""»), 33, rue Cuvier. — Paris. — F. D' Fremy, 180, rue de Rivoli. — Paris . Frère (Isidore), Propriétaire-négociant. — Saint-Genis-des-Fontaines (Pyrénées-Orien- taies). Fresquet (Edouard de) Professeur d'économie politique et de législation à l'École nor- male spéciale de Cluny. — Cluny (Saône-et-Loire). Freyssinge, Pharmacien de 1" classe, 105, rue de Rennes. — Paris. D' Fricker, 3B, rue Notre-Dame-de-Loretle. — Paris. *Friedel, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, 9, ruo Michelet. — Paris. — F Friedel (M™=), née Combes, 9, rtie Michelet. — Paris. — F Friederich, Négociant. — Fontenay-le-Comte (Vendée). *Frignet (Georges), place Morimont. — Beaune. *D"" Frison (A.), 5, rue de la Lyre. — Alger. Fritsch (Aug. Em.), 7% place Paradis. — Marseille. D"- Fromentel (de). — Gray (Haute-Saône). — R *Fronty (Michel), Représentant de MM. 3Iouchot et Abel Pifre, 1, place Randon. — Alger. Frossard (Ch.-L.), 14, rue de Boulogne. — Paris. — F Frossard (Ch. Albert), Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Louviers. Frossard (M"'^). — Louviers. Frouin ^André). — Celles, canton d'Archiac (Charente-Inférieure). Fuchs, Ingénieur des mines, 5, rue des Beaux-Arts. — Paris. Fulcrand (Charles), Colonel, Directeur du Génie, 2, rue Boussairolles. — Montpellierv Fumouze (Armand), Docteur-Médecin-Pharraacien, 78, faubourg Saint-Denis. — Paris. — F D' Fumouze (Victor), 132, rue Lafayette. — Paris. *Gabillot (Joseph), 3, place des Cordeliers. — Lyon. Gaborit (A.), Pharmacien, 2, place du Marché neuf. — Angoulème. Gachassin-Lafite (Léon), Avocat, 9 bis, rue de Chéverus. — Bordeaux. Gachassin-Lafite (M"= Léon], 9 bis, rue de Chéverus. — Bordeaux. Gachassin-Lafite (Paul), Négociant, 73, rue de la Course. — Bordeaux. Gadeau de Kerville (Henri), Secrétaire de la Société des amis des Sciences naturelles - de Rouen, 7. rue Dupont. — Rouen. Gadiot (E.), Négociant en laines, 9, rue Legendre. —Reims. D"" Gairal père. — Carignan (Ardennes). Galante, Fabricant d'instruments de chirurgie, 2, rue de l'École-de-Médecine. — Paris. — F D-- Galdo (Manuel M.-J. de), Professeur d'histoire naturelle à l'Université, ex-Maire de Madrid, Sénateur du royaume, rue Hortaleza. — Madrid. D"" Galezowski, 25, boulevard Haussmann. — Paris. Galibert (Paul), Avoué, 1, rue Chéverus.— Bordeaux. D-- Galippe, Préparateur d'histoire naturelle à l'École de Pharmacie, Aide de cliniquc- à la Faculté de Médecine, 48, rue Sainte-Anne. — Paris. Galizot (Mlle), rue Lafond. — Lyon. Galizot (Mlle) nièce, rue Lafond. — Lyon. "Galland (Auguste), 11, rue Sainte-Hélène. — Lyon. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXI Gallard, Médecin des hôpitaux. 7, rue Monsigny. — Paris. Gallard, Banquier. — Guéret (Creuse). — R Galle (Emile), Secrétaire général du jardin botanique et de la Société centrale d'hor- ticulture de Nancy, 2, avenue de la Garenne. — Nancy. "*GALLiARn (Lucien), Interne des hôpitaux, hôpital Beaujon. — Paris. •Gallice (Henry) , Négociant eu vins de Champagne, faubourg du Commerce. — Épcrnay (Marne). D"^ Galliet, rue ïhiers. — Reims. — R G allier de Saint-Sauveur (Emile de), 1V7, boulevard Saint-Michel. — Paris. Galline (P.), Banquier, Président de la Chambre de commerce, 11, place Bellecour. — Lyon. — F D' Gallois. — Rilly-la-Montagne (Marne). •Gallois (Paul). Interne des hôpitaux, 44, boulevard Saint-Michel. — Paris. 'Galos (Robert), 103, rue Croix-Blanche. — Bordeaux. Galot (Juk's), Aministrateur des Compagnies Ouest, 68, rue de la Bastille.— Nantes. *D'' Gamet. — Givors (Rhône). *Gamet [M"'e) née Mollet. — Givors (Rhône). Gandriau (Raoul), Manufacturier. — Fontenay-le-Comte (Vendée). *Gandriau (Georges), Manufacturier. — Fontenay-le-Comte. *Garbe, Professeur à l'École supérieure des Sciences, rue Levacher. — Alger. Garcia (Manuel), Ingénieur du service de la voie des Chemins de fer de l'Etat. — Saintes (Charente-Inférieure). Garcin (Paul), Pharmacien de 1" classe, au haut du Cours. — ^Âix-en-Provence. ■*Gariel (C.-M.), Ingénieur des Ponts et Chaussées, Agrégé à la Faculté de Médecine. 39, rue Jouffroy. — Paris. — F •*Gariel (M"^), 39, rue Jouffroy. — Paris. — R ■Garin (J.), Avocat, Doct nir en droit, 9, place des Jacobins. — Lyon , *Garnaud, 102, rue Peyronet. — Neuilly (Seine). *Garnaud (Mlle Florence), 102, rue Peyronet. — Neuilly (Seine). *Garmer (Paul), Ingénieur mécanicien, 16, rue Taitbout. — Paris. Garnier (Louis), Négociant, 7, rue du Cloître. — Reims. Garnier (Ernast), Négociant, Président de la Société industrielle, 27, rue Chabau'd. — Reims. — R Garnier (Jules), 6, place Delaborde. — Paris, Garnier, Ingénieur Directeur des mines de plomb argentifère du Vialas. — Vialas, par Génolhac (Gard). Garnier-Caullery (Mine Marie), 27, rue Chabaud. — Reims. Garnot (Xavier), Avocat du Barreau d'Aix, 7, rue du Bivouac-Napoléon. — Cannes. Carreau, ancien Capitaine de frégate, 1, rue de Floirac. — Agen. Carreau (Lucien), Chimiste, 35, rue Patou. — Lille. Carreau [M"" Lucien), .35, rue Patou. — Lille. D"" Garrigou, 38, rue Valade. — Toulouse. Garrisson (Gaston), avocat, 6, rue Chomel. — Paris. Gascheau (Maurice), Banquier. — Rodez (Aveyron). Gasco (F.), Professeur à l'Université. — Gênes (Italie). *Gasseau (François), 6, rue Mondovi. — Paris. Casser (Edouard), Pharmacien. — Massovaux (Alsace" Gassies, Directeur du Musée préhistorique, allées de Tourny. — Bordeaux. 'D"" Gaston, Membre du Conseil général de l'Isère. — Voiron. *Gastu, ancien Député d'Alger, 55, rue du Four-Saint-Germain. — Paris. •Gastu (M'"^), 55, rue du Four-Saint-Germain. — Paris. *Gastu (M"'^ Thérèse), 55, rue du Four-Saint-Germain. — Paris. *Gastu (M'"' Henriette), 55, rue du Four-Saint-Germain. — Paris. *Gastu (M"= Caroline), 55, rue du Four-Saint-Germain. — Paris. *Gastu (Gustive), 55, rue du Four-Saiut-Ilcrmain. — Paris. Gatine (L.), Fabricant de produits chimiques, 23, rue des. Rosiers. — Paris. D' Gaube, 23, rue Saint- Isaure. — Paris. — R 'D"- Gauche, ancien Interne des Hôpitaux de Paris, 9, rue Orbe. — Bayonne. Gaudefroy, 13, rue d'Aboukir. —Paris. Gaudermen, Négociant, 22, rue Beccaria. — Paris. Gaudermen (M"'), 22, rue Beccaria. — Paris. Gaudry (Albert), Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'histoire niturelle, 7 bis, rue des Saints-Pères. — Paris. — F LXII ASSOCIATION FRANÇAISE Gaulle (Jules de), 73, rue de VaugirarcT. — Paris. D"" Gauran, Médecin oculiste, Conseiller municipal, 8, rue de l'École. — Rouen. *Gauran (Cil.), Aide-Médecin de la marine, 12, rue Saint-Roch. — Toulon. Gauthier (V.), Professeur au Lycée de Marseille, 2, rue Jaubert. — Marseille. Gauthier (Charles), Ingénieur civil, 90, boulevard Montparnasse. — Paris. Gauthier-Villars, Libraire, ancien élève de l'École polytechnique. — 55, quai des Augustins. — Paris. — F *Gauthiot (Charles), Secrétaire général de la Société de Géographie commerciale de Paris, Rédacteur au Journal des Débals, 63, boulevard St-Germain. — Paris. — R. Gautié, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Clermont-Ferrand. Gautier (Léon), Secrétaire du Comité local de Cette, de la Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault, 8, quai de Bosc. — Cette. Gautier (Antoine^. — Château de Piquayne, près Cazères (Haute-Garonne). Gautier, Membre de l'Académie de médecine, Professeur agrégé à la Faculté de médecine, 105 bis, boulevard d'Enfer. — Paris. Gautier (Gaston), Président du Comice agricole. — Narbonne. Gautreau (Louis), Administrateur de la Compagnie Générale Transatlantique, 124, rue Saint-Lazare. — Paris. Gavarret, Inspecteur général de l'instruction publique, membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de médecine, 73, rue de Grenelle-Saint-Germain. — Paris. Gavelle (Emile), Filateur, 275, rue de Solférino. — Lille. D' Gay. — Jarnac. *Gay (Henri), Professeur de physique au Lycée, 36, rue de la Gare. — Lille. Gat (Fernand), Pharmacien de 1" classe. — Montpellier. D' Gayat-Wecker. — Saint-Raphaël (Var). *D'' Gayet, ex Chirurgien titulaire de l'Hôtel-Dieu, Professeur à la Faculté de^Médecine de Lyon, 100, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Lyon. Gayon, Professeur à la Faculté des Sciences, 13, place Pey-Berlaud. — Bordeiux. Gayon (M'"«), 13, place Pey-Berlaud. — Bordeaux. Gayraud (E.), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, rue Argenterie. — Montpellier. Gay-Tancrède, bandagiste, 17, rue de Vesle. — Reims. D'' Gazagne (Maurice). — Remoulins (Gard). Geay, Directeur des Constructions navales, 73, quai'Colbert. — Le Havre. D' Geay. — Le Gua (Charente-Inférieure). *Geffrier (Paul), Interne des Hôpilaux, 72, rue du Cherche-Midi. — Pans. Geisenheimer (Frédéric), Négociant, 1, rue du Général Foy. — Paris. *Geise:nhe[mer, Élève à l'École Monge, 14'5, boulevard Malesherbes. — Paris. Geliin (l'abbé Emile), Docteur en Philosophie et en Théologie, Professeur de Mathé- matiques supérieures au Collège de Saint-Quirin. — Huy (Belgique). D' Gellie, 33, rue Neuve. — Bordeaux. Gellis (Paul), Propriétaire. — Malras près Limoux (Aude). *D'' Gémy, Chirurgien à l'hôpital civil, 1, impasse de la Lyre. — Alger. Genaille, Ingénieur civil, 53, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Lyon. *Genain, Chimiste, 1, rue de la Charité. — Arras. *Génella (Emile), Secrétaire général de la Mairie. — Alger. *Genella (Léon), Secrétaire général de la Préfecture, 7, boulevard de la République. i — Alger, Mustapha. Geneste (Eugène), Ingénieur civil, 42, rue du Chemin-Vert. — Paris. Geneste (M"ic)^ 2, rue Constantine. — Lyon. Genevoix (Emile), Pharmacien, 14, rue des Beaux-Arts. — Paris. Genevoix, Pharmacien, 11, rue Lavieuville. — Paris. Genin (l'abbé Auguste), Professeur au petit séminaire. — La Chapelle-Salnl-Mesmin (Loiret). Gensoul (Paul), Ingénieur civil, 42, rue Vaubécour. — Lyon. *Gensoul (Louis), Substitut du Procureur général près la Cour d'appel, 2, rue de Beaune — Montpellier. *Gentilhomme, Pharmacien. — Plombières-les-Bains (Vosges). *Genty, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Oran. Geoffroy (Victor), libraire, 5, place Royale. — Reims. Geoffroy Saint-Hilaire (Albert), Directeur du Jardin d'acclimatation, 50, boulevard Maillot. — Neuilly (Seine). — F POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXIH Georges, Négociant, 1. place des Quinconces. — Bordeaux. Georgin (Ed.), Étudiant, 7, Faubourg-Cérès* — Reims. GÉRANDO (de), 37, rue de Vaugiraid. — Pa;'is. D"" GÉRARD, 2, rue Constanline. — Lyon. *tiËRBAL'D (Germain) fils, Banquier. — Moissac. Gerbault (M"'^ A.), Rentière, 27, rue Peirière. — Reims. Gerbeaud (E.), Pliarmacien. — Tombekieuf (Lot-et-Garonne). Gerin (Gabriel), 2, rue Cuvier. — Lyon. Germain (.Vdrien), Ingénieur hydrographe, 13, rue de l'Université. — Paris. Germain (Henri), Député de l'Ain, Président du conseil d'administration du Crédit Lyonnais, 21, boulevard des Italiens. — Paris. — F Germain (Philippe), 33, place Bellecour. — Lyon. — F *Germer-Baillière, Libraire, Conseiller municipal, 108, boulevard Saint-Germain. — Paris. — F *Gérome, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. *Gerv.\is (L(on), 4, Faubourg-de-Lattes. — Montpellier. •Gervais (M""^ Léon), 4, boulevard de Lattes. — Montpellier. 'D" Gervais. — Saugues (Haute-Loire). .Gervais (Alfred), Directeur des Salins du Midi, 2, rue des Étuves. — Montpellier. D"" Gervais, 29, Grande-Rue. — Montpellier. Gery, Directeur de filature, 75. boulevard Saint-Marceau. — Reiras. *Ghezzi. Consul général d'Autriche-Hongrie, 7, rue Clauzel. — Alger. Giard, Professeur à la Faculté des Sciences, 37, rue Colbert. — Lille. — R *Giard (Pierre), secrétaire de la Société de Géographie du Nord de la France, Grande Place. — Valenciennes. D' Gibert, 41, rue de Séry. —Le Havre. — R GiBON, Ingénieur directeur des forges de Commentry. — Commentry (Allier). [GiBOU, Propriétaire, 91, rue Saint-Lazare. — Paris. GiFFARD (Emile), Pharmacien de l'^ classe, place du Ralliement. — Angers. GiLARDONi (Xavier), Manufacturier. — Choisy-le-Roi. *GiLARD0Ni (Jules), Manufacturier. — Altkirch (Alsace). *GiL0N (Adolphe), Entrepreneur, 11, rue du Départ. — Paris. GiLLER (Godefroy), Rentier, 66, rue de Tillois. — Reims. GiLLET (François), Teinturier, 9, quai Serin. — Lyon. GiLLET Dis aîné, 'Teinturier, 9, quai Serin. — Lyon. — F *D'' GiLLET DE Grandmont, 4, ruc Ualévy. — Paris. *GiLLET DE Grandmont (M""*), 4, rue Halévy. — Paris. Gillet-Paris, Ingénieur, 23, quai Fulchiron. — Lyon. GiLLY (Antoine), Avocat. — Alexandrie (Egypte). D-" GiMBERT. — Cannes. GiNoux de Fermon (le comte). Député et ^Conseiller général de la Loire-Inférieure. 48, rue de Bourgogne. — Paris. Girard (Ch.), Chef du laboratoire municipal de la Ville de Paris, 42, rue 3Ionge. — Paris. — F Girard, Directeur de la Manufacture des tabacs. — Lyon. — R Girard père, 3, rue des Jeûneurs. — Paris. D'' Girard, Conseiller général du Puy-de-Dôme. — Riom (Puy-de-Dôme). *GiRARu (Joseph de), Professeur agrégé à la Faculté de médecine, 3, rue Rebuffy. — Montpellier Girard (M""' Clémentine-Joseph de), 3, rue Rebuffy. — Montpellier. Girard (Jules), Négociant, 6, place Saint-Pierre. — Clermont-Ferrand. Girard de Rialle (Julien), Chef de la Division des archives au Ministère des Affaires étrangères, 1, Place Pereire. — Paris. GiRARDON, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 1, cours Lafayette. — Lyon. GiRARDOT (V.), 17, place du Marché. — Reims. GiRAUD (Louis). — Saint-Péray (Ardèche). — R gD' Giraud-Teulon, Membre de l'Académie de Médecine, 1, rue d'Edimbourg. — Paris GiRET (Gustave), Propriétaire, rue de Lespignan. — Béziers. •D' GiRET (Georges). — Limoux (Aude). D'' GiRiN,- 24, rue de Lyon. — Lyon. GiROD, Contrôleur Principal des Contributions directes, 30, boulevard Contrescarpe. — Paris. •GiVAUDAN (Charles), Ingénieur, 18, place Morand. — Lyon. LXIV ASSOCIATION FRANÇAISE Glaize (Antonin), rue Comte. — Montpellier. Glaize (Paul), Préfet du Puy-de-Dôme. — Clermont-Ferrand. GoBERT, Pharmacien-Chimiste. — Montferrand (Puy-de-Dôme). D' GoBERT (Emile), 2, rue de la Préfecture. — Mont-de-Marsan. *GoBiN, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 8, place Saint-Jean. — Lyon. — R. GoD.\RD (Camille), Négociant, 106, façade des Chartrons. — Bordeaux. *GoDARD, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Alger. GoDBERT jeune, 88, rue de Talleyrand. — Reims. GoDCHAUx (Auguste), Éditeur, 10, rue de la Douane. — Paris. — R *GoDCHAUx, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. GoDEFROY (l'abbé), Professeur de sciences au petit séminaire. — La Chapelle- Sainl-Mesmin (Loiret). *GoDFRiN, Maître de conférences à l'École des sciences, 10, rue Rovigo. — Alger. GoDRON (Emile), Avocat, 91, boulevard de la Liberté. — Lille. GoFFART. — Château de Burtin, par Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher). GoHAUT, Représentant de commerce associé, 17, place d'Erlon. — Reims. D"" GoLDFLAM (Samuel). — Varsovie. GoLDSCHMiDT (Frédéric), 22, rue de l'Arcade. — Paris, — F GoLDSCHMiDT (Léopold), Banquier, 8, rue Murillo. — Paris. — F GoLDSCHMiDT (S.-H.), 33, boulevard Malesherbes. — Paris. — F D-- GOLDSCHMIDT, 5, rue des Bouchers. — Strasbourg (Alsace). GoNiiNDARD ^abbé), Directeur de l'institution des Chartreux. — Lyon. *GoNZALÈs, 4, rue de la Licorne. — Alger. Gordon (Richard), Bibliothécaire-adjoint, à l'École de Médecine. — Montpellier. GoRissE (Eugène), Inspecteur à la Compagnie française du Phénix, 2, rue de Rohan. — Mirande (Gers). GosME (Alfred), Négociant en laines, rue Legendre. — Reims. D' Gosse. — Genève. GossELET, Professeur à la Faculté des Sciences, 18, rue d'Antin. — Lille. GossELiN Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté de Médecine, 81, rue Saint-Lazare. — Paris. GouBAULT (Ernest), Chef de caves. — Épernay (Marne). *D'- Coucher, 12, rue Michelet. — Agha près Alger. GouGET, Archiviste du département. — Bordeaux. *D'' GouGUENHEiM, Médcciu des hôpitaux, 9, rue Neuve-des-Capucines. — Paris. GouiN (Ernest), Ingénieur, ancien Élève de l'École polytechnique, régent de la Banque de France, 4, rue Cambacérès. — Paris. — F GouLDENS (Ed.), Négociant, 12, boulevard du Temple. — Reims. •Goulet (Georges), Négociant en vins de Champagne, 21, rue Buirette. — Reims. Goulet-Gravet (François), 21, rue Buirette. — Reiras. GouLLiN (Gustave-Charles), Consul de Belgique, Adjoint au Maire de Nantes, 13, rue Gresset. — Nantes. *GouMiN (Félix), Propriétaire, 3, route de Toulouse. — Bordeaux. — R GouNouiLHOU, Imprimeur, 11, rue Guiraude. — - Bordeaux. — F GouRBEiL (M™"-), rue des Fonderies. — Rochefort (Charente-Inférieure). Gourbeil (M"'^). rue des Fonderies. — Rochefort (Charente-Inférieure). GouRDON (Camille), Professeur à l'École La Martinière. — Lyon. *GouRiCHON, Étudiant en médecine, 50, rue Monge. — Paris. GouRNERiE (de la), Membre de l'Institut, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, 75, boulevard Saint-Michel. — Paris. — R Gousset (Frédéric), rue de l'Huilerie. — Ay (Marne). *GouvERiNEUR, Maire. — Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). Gouvion (Albert), Ingénieur des Arts et Manufactures. — Saulzon (Nord). *D' GozARD. — 'Loury-sur-Jour (Nièvre). GoziER-YoïsiN, Architecte, 53, rue de Vesle. — Reims. GozzADiNi (comte J.), Sénateur du royaume dltalie, ancien Président du Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistoriques. — Bologne (Italie). ♦D' Grabinski. — Neuville-sur-Saône. — R *Grad (Charles), Député au Reichstag, membre de la délégation d'Alsace-Lorraine. — Logelbach (Alsace). — R *Grammaire (Louis), Géomètre, Lieutenant au 52= régiment territorial. — Chaumont (Haute-Marne). POUR l'avanckment des sciences lxv *(;RA>nioNT (de), Président de la Société historique algérienne. —Mustapha supérieur, près Alger. *Graindorge, Vétérinaire du génie, quartier du génie. — Alger. Grand, Pharmacien, 5, place Maubert. —Paris. Grandidier, 14, rue de Berry. — Paris. Grandville, Propriétaire. — Port-Sainl-Père (Loire-Inférieure). 'D' Granel (Maurice), — Saint-Pons (Hérault). D' Grange (Léon). — Ay (Marne). Grasset (J.), Agrégé à la Faculté de Médecine, 6, rue Basse. — Montpellier. Grasset (M""' Joseph), 6, rue Basse. — Montpellier. Gravelle, Pharmacien. — Nevers. Gravelle (PauH, Avoîat. — Nevers. *(;rédy (Frédéric), 16, quai des Charlrons. — Bordeaux. *Grellet. — Kouba près Alger. Grellev (.lul.js), ancien Élève de l'École polytechnique, Directeur de l'École supérieure du commerce de Paris, 102, rue Amclot. — Paris. D' Grenet, rue de la Grosse-Tombe. — Joigny. Grenier (0.), Ingénieur-Constructeur, de la maison veuve Chevalier-Grenier, 60, quai de Perrache. — Lyon. Grenier, Pharmacien, 61, rue des Pénitents. — Le Havre. D'' Grillot. — Autun (Saône-et-Loire). *Grimaud (B. p.). Membre du Conseil municipal, S'a, rue de Chàteaudun. — Paris. Grimaux, Professeur à l'École polytechnique, et à l'Institut national agronomique, 123, boulevard Montparnasse. — Paris. Grisard (Jules), 10, rue de Lille. — Paris. Grison (Charles), Pharmacien, 14, rue Racine. — Paris. — F Grison (Eugène), Commis-Négociant, 5, rue de la Prison. — Reims. *Grison (Léopold), Chef d'exploitation des Chemins de fer Algériens. — Alger. D'' Grisou — Chàlons-sur-Marne. Grobon (Léon), ancien Percepteur, Directeur de la Banque de Prêts à l'Industrie, 42, bi)ulevard Saint-Louis. — Puy-en-Velay. Groc, Directeur du service des eaux. — La Rochelle (Charente-Inférieure). D"" Grocler. — Ornans (Doubs). Grolous, Ancien Élève de l'École polytechnique, 19, Faubourg-Saint-ÉIoi. — Choisy- le-Roi. •Gros (Camille), Professeur à l'École de médecine. — Alger. Gros (Camille), Employé des lignes télégraphiques, Conseiller municipal, 24, rue Béteille. — Rodez, i D' Gros. — Marcilly-sur-Seine. Gros (Charles), Membre de la Société des langues romanes, 28, cours des Casernes. — Montpellier. •D"" Gros, 97, rue de Vendôme. — Lyon. *(iRoss, Professeur à la Faculté de Médecine, 17, quai Isabey. — Nancy. *i;rosseteste (William), Ingénieur (E. C. P.). — Lœrrach (Baden, Allemagne;. Grottes (comte Jules des). Conseiller général, 11, place Dauphine. — Bordeaux. Groult, Avocat, Docteur en droit. Fondateur des musées cantonaux. — Lisieux. *Grousset (Eugène), Inspecteur dtis pharmacies. — Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). D'' Grousset, 4, rue Velisy. — Bellevue, près Paris. *(iR0USSET, Chef d'institution, 65, rue du Cardinal-Lemoine. — Paris. *I)'" Groussin, 4, rue Veligny. — Bellevue, près Paris. *Grumbacx, Sous-Chef -Adjoint du Cabinet du Ministre de l'Intérieur, place Beauvais. — Paris. Gruner, Inspecteur général des Mines, 90, rue d'Assas. — Paris. — F GucciA (Jeani, 28, Via Ruggiero Seltimo. — Palerme (Italie). GuKHHARD, Ingénieur en chpf au Chemin de fer de l'Est. — Le Raincy, près Paris. D' GuÉiiHARD (.\drien), Licencié es sciences mathématiques et physiques, jiréparateur de physique à la Faculté de médecine, 12, rue de Chartres. — Neuilly (Seine) . — R GuÉPiN (M'"' veuve Georges), rue Jeanne-d'Arc — Nîmes. D"" GuÉRiN (Alphonse), Membre de 1 Académie de .Alédecine, 17, rue Jean-Goujon. — Paris.— F GuÉRiN (Jules), Ingénieur civil, 106, boulevard Saint-Germain. — Paris. GuÉRiN, Proviseur du Lycée Biaise-Pascal. — Clermont-Ferrand. *GuÉRiN, Opticien, 14, rue du Bab-Azoun. — Alger. e LXVI ASSOCIATION FRANÇAISE *GuÉRiis DE SossiONDO, Vice-Présideiit d'honneur de l'Académie du Progrès, pro- priétaire. — Ciiàteau de Fonfrède, par Roullel (Charente). *GuÉRiN DE SossiONDO (M""= Clarisse). — Château de Fonfrède par lîouUet (Charente). GuESTiER (Daniel), Membre de la Chanabre de commerce. — Bordeaux. GuESTiER (Gaston), Propriétaire, 40, cours du Trenle-Juillet. — Bordeaux. *GuÉZARD, principal Clerc de notaire, 16, rue des Écoles. — Paris. — R *GuÉzARD (M""^), 16, ruades Écoles. —Paris. D' GuiBAL, fils, 8, rue Dauphine. — Montpellier. GuiARD, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Corbeil. *GuiAUCHAiN, Architecte. — L'Agha (département d'Alger). GuiBERTEAU (L. E.), Pi'opriétaire, domaine de la Cigogne. — Saint-Jean-d'Angély. (Charente-Inférieure). D"' GuiCHARD (A.), Professeur suppléant à l'École de Médecine d'Angers, 75, Faubourg- Bressigny. — Angers. GuiCHARD (M™" Ambroise), 75, Faubourg-Bressigny. — Angers. GuiCHARD DE Choisity, Médcclu des hôpitaux, 214, rue Paradis. — Marseille. GuiCHE (marquis de la), 16, rue Matignon. — Paris. — F GuiET (Gustave), 95, avenue Montaigne. — Paris. GuiEYSSE, Ingénieur hydrographe de la marine, 42, rue des Écoles. — Paris.— R GuiGNAND ^Alcide). — Sainte-Terre (Gironde). GuiGNERY (Alfred), Peintre sur métaux, 44, rue de Lancry. — Paris. GuiGON, Propriétaire-rentier. — Saint-Marcel, près le Puy-en-'Velay (Haute-Loire). D"" GuiLHEM, 52, rue des Couteliers. — Toulouse. GuiLHOU (Lucide-Gustave), Licencié en droit, Notaire, 2, rue du Touat. — Béziers. D-- GuiLLAUD, Licencié es sciences naturelles, Professeur à la Faculté de médecine. — Bordeaux. Guillaume (Léon), Directeur de l'École d'horticulture des pupilles de la Seine. — Villepreux. (S 'iiie-et-Oise). *GuiLLAUME, Étudiant en médecine. — Witry-Ies-Reiras (Marne). Guillaume (M"'^ veuve), 39, rue deClichy. — Paris. Guillaume, 39, rue de Glichy. — Paris. *GuiLLEMÉ (Gaston). — Fontenay-le-Comte. "Guillemin, Maire d'Alger. Professeur de physique au Lycée, 18, rampe Vallée. — Alger. GuiLLEMiNET (André), Pharmacien, 30, rue Saint-Jean. — Lyon. — R Guillemot (A). — Pontpoint par Pont-Saint-Maxence (Oise). GuiLLEY, Président du Cercle des Beaux-Arts, 27, rue de Gigant. — Nantes. Guillibert (Hippolyte), Avocat à la Cour d'Aix, 3, rue Saint-Claude. — Aix-en-Provence. GuiLLOTiN, 76, rue de Lourmel. — Paris. *GuiMET (Emile), Négociant, place de la Miséricorde. — Lyon. —F *D'- GuiNANT, 17, rue Grenette. — Rive-de-Gier (Loire). D"- GuiRAun. — Montauban. *GuiRATiD, Inspecteur des commissions d'enquêtes. — Alger. GuNDELACH (Charles), 2, rue de Bretagne. — Asnières. GuNDELACH (Emile), 14, rue du Bac-d'Asnières. — CUchy (Seine). Guy, Négociant, 29, quai Valmy. — Paris. — R GuYERDET (A.), Attaché aux collections géologiques de l'École des Mines, 36, rue Gay- Lussac. — Paris. UYON, Conseiller général. — Chandernagor (Indes françaises), hôtel d'Orient. — Alger. GuYOT (Yves), Publiciste, Conseiller municipal, 95, rue de Seine. — Paris. GuYOT (Charles), 15, boulevard du Temple. — Paris. GuYOT (Hippolylel, 15, boulevard du Temple. — Paris. *D'' GuYOT, 145, boulevard Malesherbes. — Paris, Guyot-Lavaline, Vice-Président du Conseil général du Puy-de-Dôme, Sénateur, G8, rue de Rennes. — Paris. Haag, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 15, avenue de Villars. — Paris. Habert, Secrétaire de la Compagnie Ardennaise des Porteurs de la Meuse. — Charle- ville (Ardennes). *D' Habran (Jules), 16, rue Thiers. — Reims. *Habran (M"'=), 16, rue Thiers. — Reims. Hachette et G'*, Libraires-Éditeurs, 79, boulevard Saint- Germain. — Paris. — F Hadamard (David), 9, rue Chauchat. — Paris. — F POUIl L AVANCEMENT DES SCIENCES LXVII *HArGH f John-Thomas), Machinist, 22, East Parad. — Huddersfied (Angleterre). Halbardier,M, rue de Vesle. — Reiras. *Haller (a.), Professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie. — Nancy. *Hallette (Albert), Fabri(;anl de sucre. — Le Gâteau (Nord). Ha[.lez (Paul), Pharmacien de 1"= classe, -G2, rue de Gand. — Lille. Hallopeau (P.-F.-.V.), Inspecteur princi|)al au chemin de fer de Lyon, Répétiteur à l'École centrale (Métallurgie), 3, rue de Lyon. — Paris. D'' Hallopeau, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 30, rue d'Astorg. — Paris. Halphen (Constant), 11, rue Tilsilt. — Paris. Halphen ({).), Capitaine d'artillerie, Répétiteur à l'École polytechnique, 51, rue Sainte-Anne. — Paris. *Ha.mari) (l'abbé), à l'Oratoire. — Rennes. D' Hameau, Docteur en médecine. — Arcachon. Hamelin (E.), Professeur agrégea la Faculté de Médecine, rue Saint-Roch. — Mont- pellier. Hamelin (Ernest], Imprimeur, rue de l'Observance. — Montpellier. Hamoir (Fernand), Ingénieur des arts et manufactures, Directeur de la fabrique de piuduils chimiques. — Louvroil-lès-Maubeut,'e (Nord). D"" Hamv, Aide naturaliste au Muséum, Conservateur du musée d'Ethnographie, 26, rue de Lùbech (avenue du Trocadéro). — Paris. Hanapi'Ier (il"""), 57, rue du Jardin-Public. — Bordeaux. Hanesse (Éd. 's Négociant en tissus, 4, place Barrée. — Reims. *Hanonne (Gabriel), Pharmacien. — Alger. *Hanha, Professeur à l'École des Arts et Métiers. — Chàlons-sur-Marne. ■^Hakriot, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 5, rue Saint-Benoist. — Paris. *Hansen (Jules), Dessinateur géograplie , 22, rue des Fossés-Saint-Jacques. — Paris. *Hansen (M"= Elina), 22, rue des Fossés- Sainl-Jacques. — Paris. Hardy (E.), Chef des travaux chimiques de l'Académie de Médecine, 19, rue Bona- parte. — Paris. Harel, Négociant, 15, rue de la Comédie. — Le Havre. Harembert (Armand), Propriétaire. — Verneuil (Eure). *Haraucuurt (C), Professeur au Lycée. — Rouen. Harivel (Joseph], Chef d'institution, 2, rue Lhomond. — Paris. *Harjes, Elève de l'École Monge, 145, boulevard 3Ialesberbes. — Paris. Harlé, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Lure (Haute-Saône). Harman, Chirurgien de l'Hôtel-Dieu, rue Boulart. — Reims. Harrisson (J. Paik), 4, Saint-Martin-Place. — Londres. Haton de la Goupillière, Ingénieur en chef des Mines, professeur d'exploitation à l'École des Mines, 8, rue Garancière. — Paris. — F Hatt, Ingénieur hydiographe, 31, rue Madame. — Paris. Hattat (M'"'^), 66, boulevard Magenta. — Paris. Hattat, 1 6, boulevard Magenta. — Paris. Hau (Michel), Négociant en vins de Champagne. — Reims. Hau (Martin), Entrepreneur. — Reims. Hauguel, Négociant, 35, rue Hilaire-ColomLel. — Le Havre. Hauser, Négociant, 83, rue Tourneville. — Le Havre. Haussonville (comte d'). Sénateur, iMembre de l'Académie française, 35, rue Saint- Dominique. — Paris. — F Hauterive (Georges d). — Issoire (Puy-de-Dôme). Hayès, Pharmacien, 12, avenue de la Grande-Armée. — Paris. HÉBERT, Pharmacien. — Isigny (Calvados). HÉBERT, Ancien Inspecteur d'Académie, Professeur au Lycée, 6, rue d'Argentié. — Rennes. Hecht (Etienne), Négociant, 19, rue Le Pelctier. — Paris. — F Hedelin (M™"), 2, rue de Villiers. — Paris (Ternes). Heidelberger, Négociant en vins, rue Liberger. — Reims. *Heimon, Ingénieur. — Bou-Farik. (dé[)artement d'Alger). Heimpel, Négociant. — Béziers. ■"Heliès, Agent administratil de la marine, à l'Amirauté. — Alger. *D' Henneguv, 17, rue du Sommerard. — Paris. LXVIII ASSOCIATION FRANÇAISE Hennessy (Henry), Membre de la Société royale de Londres, professeur au Collège royal des Sciences. — Londres. *Henninger, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 13, rue Daguerre. —Paris. — R Henri-Lep.\ute (Paul), Constructeur d'horlogerie et de phares, 6, rue Lafayette. — Paris. Henrt-Lepaute (Léon), Constructeur d'horlogerie et de phares, 6, rue Lafayette. — Paris. Henrivaux Manufacture de glaces et produits chimiques. — Saint-Gobain (Aisne). D' Henrot (Adolphe). — Reims. *Henrot (Jules), Président du Cercle pharmaceutique de la Marne, 75, rue Neuve. — Reims. •D' Henrot (Henri), Professeur suppléant à l'Ecole de Médecine, 73, rue Neuve.— Reiras. D"- Henry, 38, rue de l'Hôpital-Militaire. — Lille. Henry (Ernest), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Chàlons-sur-Marne. ♦Henry (Jules), Étudiant, 38 bis, rue Hôpital-Militaire. — Lille. Hentsch, Banquier, 20, rue Le Pelelier. — Paris. — F *Héraru (Hippolyte), Médecin de l'Hôtel-Dieu, membre de l'Académie de Médecine, 24, rue de la Grange-Batelière. — Paris. *HÉRARD (M'"=), 24, rue de la Grange-Batelière. — Paris. •HÉRARD (^1'"=), 24, rue de la Grange-Batelière, — Paris. Heraud (Gustave), — Brioude (Haute-Loire). Herbault-Nemours, Agent de change, 5, rue Gaillon — Paris. Herbé-Porson, Représentant de filature, 9, rue Saint-André. — Reims. *Herbet, In"-énieur, 41, rue de la Chaussée-d'Antin. — Paris. *HérellÈ (de), villa de Sulauze. — Mustapha, près Alger. Hérilier (Charles), 26, quai Jayr. — Lyon. Hérisson (le comte Maurice d'), 69, rue Pierre-Charron. — Paris. Hermary, Capitaine d'artillerie, 10, rue Chabanais. — Paris. ♦HeriHitte, Membre de la Société de Géographie de Marseille. — Marseille. *Hermitte (Paul), rentier. — Marseille. *HÉR0N (Guillaume), Propriétaire, 2, rue Daleyrac. — Toulouse. — R *HÉR0N, 7, place de Tourny. — Bordeaux. HÉROUARD (Jules) , ancien Élève de l'École Centrale, 39, route de Rouvroy. — Saint- Quentin (Aisne). *Herran (C.-B.), Propriétaire. — Bou-Farik, près Alger. Herrenschmidt (Paul), 1, rue Bichat. — Paris. Herscher (Charles), Ingénieur civil, 42, rue du Chemin-Vert. — Paris. Hertzog, Constructeur-Mécanicien, rue de Mulhouse-Courlancy. — Reims. Hervé-Mangon, Membre de l'Institut, Député de la Manche, 3, rue Saint-Dominique. — Paris. Hervier (François), Industriel. — Charleville (Ardennes). Herzog (M"" EÎisa), chez M""= Kern à la légation suisse, 3, rue Blanche. — Paris. *Heurtaux (Alfred), Propriétaire, rue Bonne-Louise. — Nantes. D"- Heymann, 9, rue Clovis. — Reims. *Heyrauu, Elève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris.. Hillel frères, 60, rue de Monceau. — Paris. — F Himly (L.), Négociant, rue des Hallebardes. — Strasbourg (Alsace). D'- Hirigoyen, 36, rue de Cursol. — Bordeaux. Hirsch, Architecte en chef de la Ville, 17, rue Centrale. — Lyon. HiRSCH, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 20, avenue de l'Opéra. — Paris. Hirsch' (Henri-Gustave), Changeur, 55, rue Boulainvilliers. — Paris. Hirsch (M'""), 55, rue Boulainvilliers. — Paris. *Hoben (le baron Louis-Charles de), Consul général des Etats-Unis de Colombie, 1, rue Roland-de-Bussy. — Alger. Hochard (Polydore), Propriétaire, 22, rue de l'Eglise-Saint-Seurin. — Bordeaux. *HoEL (J.), Fabricant de lunettes, 26, boulevard Voltaire. — Paris. — R Hoffmann (H.), Pharmacien de l"" classe. — Tournus (Saôae-et-Loire) . HoFMANN (H.), Professeur de langue allemande, rue de Joinville, impasse Quesnay. — Le Havre. D'' Hoggan (M"» Francès-Élisabeth), Membre des British Association for the Advan- cement of Science and British Médical Association, 13, Grandville place, Portman square. — Londres. W. D'' Hoggan (George), Membre des British Association for the Advancement of Science and British Médical Association, 13, Grandville place, Portman square. — Lon- dres. W. POUR l'avancement des sciences LXIX TÎOLDEN rjonathan], Industriel. 17, boulevard Cérès. — Reims. — R. HoLDEN (Isaac;, Manufacturier, :27, rue des Moissons. — Reims. HoLDEN (Jean), Manufacturier, 31, rue des Moissons. — Reims. HoLDEN (M""), 17, boulevard Cérès. — Reims. HoLDEN (M""'j, 17, boulevard Cérès. — Reims. *HoLSTEiN (P.), Agent de change, 20, rue de Lyon. — Lyon. "•HoNNORAT (Ed. -F.). — Mouslier-Sainte-Marie (Basses-Alpes). *HoNSZ, -2, rue disly. — Alger. HoRSTER, Priiuii)al du Collège. — Langres. *HoRTELÈs, Professeur d'arboriculture à l'Hcole normale. — Montpellier. *HoRTELÈs (M""), 5, rue Clapier. — Montpellier. *HoRTELÈs (Charlesl, Interne des hôpitaux de Lyon. — Lyon. Hospitalier, Ingénieur des arls et manufactures, 23, rue d'Arcole. — Paris. HoTTiNGUER, Banquier, 38, rue de Provence. — Paris. — F HouEL, Ingénieur, 75, avenue des Champs-Elysées. — Paris. — F HouiLLiER (Gaston), Fabricant, rue Royale. — Elbeuf. HouLON jeune (A.), Ingénieur civil, 9â, rue du Bourg-Saint-Denis. — Reims. HouLON aîné. Négociant, 8, rue Thiers. — Reims. HoupiN (Ernest), Teintures et Apprêts, 72, rue Fléchambault. — Reims. *HouzÉ DE l'Aulnoit (Alfred), Professeur à l'École de médecine. — Lille. *HouzÉ nE l'Aulinoit (M"" A.), 61, rue Royale. — Lille. ■*HouzÉ DE l'Aulnoit, Avocat. — Lille. HouzEAU (Paul), Huile et Savons, 8, Impasse des Romains. — Reims. 'HouzEAU (A.), 17, rue Bouquet. — Rouen. HovELACQUE (Abel), Professeur à l'École d'Anthropologie, Conseiller municipal, 39, rue de l'Université. — Paris. — F *HovELACQUE (Paul), 5, rue du Palais. — Lille. *HovELACQUE (M™^ Paul), 5, rue du Palais. — Lille. Hovelacque-Gense, 2, rue Fléchier. — Paris. — R Hovelacque-Khnopff, 88, rue des Sablons. — Passy-Paris. — R Hovelacque-Mahy. 99, rue Royale. — Lille. *HuBER (Charles), Étudiant en droit. 135, rue de la Tour. — Parls-Passy. *HuBER (Frédéric), Peintre, 135, rue de la l'our. — Paris-Passy. •HuBER, Elève de l'École Monge, 145, boulevard Maleshcrbes. —Paris. Hubert (Pierre), Industriel, 6, rue Scribe. — Nantes. HuCHON, Architecte, 33, rue Casimir-Perier. — Le Havre. HuET (Louis), Ingénieur chimiste, 7, place Richebé. — Lille (Nord). *HuET (Claire), Médecin. — La Basse-Indre (Loire-Inférieure). HuGUET, Professeur adjoint à l'École de •Jlédecine et de Pharmacie. — Clermont-Ferrand. HuLOT, ex-Directeur de la fabrication des timbres-poste, à la Monnaie, 26, place Vendôme. — Paris. — R Humbert (G.), 45, rue Malesherbes, — Lyon. — R Hurault, Avocat, 10, rue Saint-Étienne. — Remis. 'HuRÉ (P.), Ingénieur civil, 41, rue de Rome. — Paris. "D"' HuKEAU DE Villeneuve, 95, rue Lafayette. — Paris. — F "•HuREAU DE Villeneuve (M""=), 95, rue Lafayette. — Paris. HuREL (Alexandre),' 26, rue Beaurepaire. — Paris. HuRET (E.), 24, avenue des Champs-Elysées. — Paris. HuRioN [\.], Professeur à la Faculté des Sciences. — Grenoble. HuYARD (Henri), Fabricant de produits chimiques et d'engrais, 55, rue Sauteyron.— Bordeaux. Huyot, Ingénieur des Mines, Directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi, 10, rue du Cirque. — Paris. — F D"" DE Hysern (.loachini), ancien Professeur, Conseiller royal. Inspecteur général de l'instruction publique d'Espagne, 20, rue du Prado. — Madrid. Ibrv, .\ncien manufacturier, 34, rue .Marlot. — Reims. D'' ICARD, Secrétaire général de la Société des Sciences médicales, 48, rue de Lyon. — Lyon. "ICARD (J.), Pharmacien, 24, cours Belzunce. — Marseille. Illaret [X.], Vétérinaire. — Saint-Ferme, par Monségur (Gironde). Imandt (Robert), Avocat à la Cour d appel, 7, rue Corneille. — Paris. *Imbart-Latour (^1™=), 50, rue .Madame. — Paris. ■*Imbart-Latour (Joseph), 50, rue .Madame. — Paris. LXX ASSOCIATION FRANÇAISE Irroy (Ernest), Négociant en vins de Champagne, 34, boulevard du Temple. — Reims. IsELiN, Négociant, 51, rue de la Côte. — Le Havre. IsNARD (Paul). — Saint-Amand-les-Eaux (Nord). D'' IsNARD (Félix). — Saint-Amand-les-Eaux (Nord). IsNARD (M"« Marguerite). — Saint-Amand-les-Eaux (Nord). ISNARD [W^' Clémentine). — Saint-Amand-les-Eaux (Nord). IssAURAT, Piibliciste, 98, boulevard Saint-Germain. — Paris. IzARN, Professeur de physique au Lycée. — Clerraont-Ferrand, Jaccoud, Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Médecine, 62, boulevard Haussmann. — Paris. Jackson (James), 15, avenue d'Antin. — Paris. — R Jacob (Pierre), 22. rue Rossini. — Paris. *Jacottet (Henri), Géographe, 80, me d'Assas. — Paris. Jacquet, Directeur de l'usine de la Voulte. — La Voulte;(Ardèche). Jacquemart (Frédéric), 58, Faubourg-Poissonnière. — Paris. — F Jacquemart-Fonsin, Propriétaire, place Godinot. — Reims. Jacquemet (Pierre), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 51, Grande-Rue. — Jlontpellier. Jacquenet, Curé de Saint- Jacques, 36, rue de Vesle. — Reims. Jacquesson, 16, rue des Élus. — Reims. Jacquier, Négociant en épiceries, 7, rue Cérès. — Reims. Maffard, Avocat défenseur. — Blida (Dépt d'Alger). *Jalabert (Félix), Propriétaire. — Poussan (Hérault). *D'' Jalabert. — L'Arlja près Alger. Jalard, Pharmacien, 526, rue Sainte-Anne. — Narbonne. Jallade (Jean-Baptiste), Négociant en tissus, 16, rue de Talleyrand. — Reims. Jallande-Cruville, Propriétaire, 11, rue des Cadeniers. — Nantes. Jameson (Conrad), Banquier, 38, rue de Provence. — Paris. — F Jangot, Propriétaire, 7, rue Montée-des-Anges. — Lyon. Jansen ((leorges), Négociant, 18, quai de Rose. — Cette. *Janssen, Membre de l'Institut, Directeur de l'Observatoire physique. — Meudon (Spine- et-Oiso). Jaquiné, Inspecteur général honoraire des Ponts et Chaussées. — Nancy. Jarmain (Georges), Chimiste. — Huddersfield (Angleterre). "Jarsaillon (François), Vice-Président du Comice agricole. — Oran. *Jaumes, Professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier. — Montpellier. Jaumes (M™"), 5, rue Sainte-Croix. — Montpellier. *D'' Javal, 58, rue de Grenelle-Saint-Germain. — Paris. — R Jay (Louis), Agent de change. — Cieimont-i^'errand. D"" Jean, ancien interne des hôpitaux de Paris, 20, rue Cambon. — Paris. Jean (Paul), Constructeur d'appareils à gaz, 52, rue des Martyrs. — Paris. *Je.\n, Céramiste. — Gien (Loiret). Jeanjean, Professeur à l'École de Pharmacie. — Montpellier. Jeanjean (Antoine). Rentier, 17, avenue de Bessant. — Béziers. Jeanjean, Propriétaire et géologue. — Sainl-Hippolyte-du-Fort (Gard). D" Jeannin (0.). — Montceaux-les-Mine-; (Saône-et-Loire). *JoBARD, fllanufacturicr, rue de Gray. — Dijon. Jennepin, Chef d'institution. — Cousolre (.Xord). D' MouRE (J.-E.), cours de l'Intendance. — Bordeaux. *D'' JoFFROY, Médecin des hôpitaux, 28, rue Godot-de-Mauroy. — Paris. JoHANNOT (H.), Fabricant de papiers. — Annonay (Ardèche). JoHNSTON (Nathaniel), ancien Député, pavé des Chartrons. — Bordeaux. — F ^D"" JoucŒUR, 13, boulevard des Promenades. — Reims. JoLLY (Léopold), Pharmacien, 64, Faubourg-Poissonnière. — Paris. JoLLY de Boissel, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Bordeaux. *JoLY (Charles), Vice-Président de la Société centrale d'horticulture de France. 11, rue Boissy-d'Anglas. — Paris. D' JoLY (Nicolas), Correspondant de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, 52, rue des Amidonniers. — Toulouse. *JoLY (Antonin), 5, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Lyon. D"" JoLYET, Chargé de cours à la Faculté de Médecine. — Bordeaux. Jones (Charles), chez M. R.-P. Jones, 8, cité Gaillard. — Paris. — R POUR l'avancement des sciences lxxi *Jonge-\'an-Ellemeet (ue), ancien Sénateur des Pays-Bas. — Ooskapelle, près Nid- delbiirg (Pays-Bas). *Jonc.e-V.\n-Ellemeet (M"'') W.-C. de). — Ooskapelle près Niddelbiirg (Pays-Bas). JoNQUiÈRES (de), Contre-Amiial, Préfet marilime. — Rocheforl-sur-Mer. Jordan (A.), Professeur, 40, rue de rArLre-Soc. — Lyon^ — R Jordan (Camille), Ingénieur des 3Iincs, Professeur à l'École polytechnique, 48, rue de Varennes. — Paris. — R •JoKDANA Y MoRERA (José), rue de Coello, 13, principal. — Madrid. D"- JoRissENNE, Membre de la Société de géologie de Belgique et de la Société mala- cologique. — Liège (Belgique). JouANNY (Cicorges), Fabricant de papiers points, 70, faubourg du Temple. — Paris. •JouAUST, Juge de paix, 48, boulevard Saint-Michel. — Paris. *JouAUST (D.), Imprimeur, 338, rue Saint-Honoré. — Paris. JouBERT (A.), Pharmacien de 1" classe.— Rochefort-sur-Mer. Jouet (Daniel), Ingénieur agronome. Délégué régional adjoint pour le phylloxéra, 27, cours du Jardin-Public. — Bordeaux. *JouFFROY (Ch.), 1, rue Chiidebert. — Lyon. *JouFKROY (Pierre), Ingénieur, 30 bis, place Bellecour. — Lyon. JouLiE, Pharmacien à la Maison municipale de Santé, 200, Faubourg-Saint-Denis. — Paris. D' JouoN, 23, rue du Moulin. — Nantes. *JouRDAN (Adolphe), Libraire-Éditeur, 4, place du Gouvernement. — Alger. D"' JouRDANET, 1, Tuo de Borry. — Paris. — F JouRDANNE, Pharmacien, 52, quai de la Fosse. — Nantes. JouRDiN, Chinaiste, Inspecteur des établissements insalubres, 3, boulevard de Belle- ville. — Paris. D'' JouRjON, 32, avenue Ledru-Rollin. — Paris. JoussET DE Bellesme, Profcsscur de physiologie à l'École de Médecine de Nantes. ex-Professeur à l'École Turgot, 12, rue Chanoinesse. — Paris. Joyau, Professeur de philosophie au Lycée d'AngouIême. — Angoulême. JuGLAR (M""' J.), 1, rue Lavoisier. — Paris. — F Julien, Professeur de géologie à la Faculté des Sciences. — Clermont-Ferrand. *JuLiEN, Pliarmacien de l''" classe. — SainL-Amand-les-Eaux (Nord). JuLLiEN, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Carcassonne (Audel. JuNDZiTT (le comte Casimir), Étudiant en droit, 13, rue Vidok. — Varsovie (Pologne russe). JuNGFLEiscn, Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à l'École supérieure de Pharmacie, 38, rue des Écoles. — Paris. — R Jury, Ingénieur. — Bergerac (Dordogne). JussELiN, Propriétaire, 8, rue Madame-Lafayette. — Le Havre. *Jusserand, rue de Rome. — Oran. — Algérie. JusTiNART (J.), Imprimeur, rue Hincmar. — Reims. JuTEAU (Eugène), Négociant. — Mulhouse (Alsace). *JuvEN (Maurice), Négociant, 23, Fauboui'g-Saint-Denis. — Paris. Kann, Banquier, 58, avenue du Bois-de-Bouiogne. — Paris. — F D'- Keller (Th.), 114, rue Pierre-Charron. — Paris. *KiDD (M"'= Helen). — Guildowd Guildfort (Angleterre). KiNG (William), 18 Exchange buildings. — Liverpool. D' Kirchherg, Professeur suppléant à l'École de Médecine, 1, rue Basse-du-Chàteau, — Nantes. D' Klein, 36, rue Serpente. —Paris. Klein.mann, Directeur de l'agence du Crédit Lyonnais. — Alexandrie (Egypte). Klipffel (Auguste), Négociant. — Bézicrs. D'' Kloz, 3(5, cours de Tourny. — Bordeaux. Knappkrt (M"" Jeanne). — Dramaga-Yasinga Buitenzorg (Java). Kœchlin (Jules), 2, rue Rembrandt (parc Monceaux). — Paris. — R Kœchlin (Emile), Ingénieur civil, 90, rue d'Assas. — Paris. — R *D'- Kœchlin (E.). — Mulhouse (Alsace). Kœghlin-Schwartz, Maire du VHP" arrondissement, 62, avenue Hoche.— Paris. ^ *Kœler (R.), Préparateur de zoologie à la Faculté des Sciences, 8, rue de la Poisson- nerie. — Nancy. Kœnig (Théodore), Rentier, 21, rue de Vaugirard. — Paris. D' KoHN (Arthur), 4, rue Lavoisier. — Paris. LXXII ASSOCIATION FRANÇAISE *KoLLMA>'N, Professeur d'anatomie. — Bàle (Suisse). KôNiGSWARTER (Antoine), 60, rue de la Chaussée-d'Antin. — Paris. — F KoRosi (Joseph), Directeur du bureau municipal de statistique, Membre de la Com- mission internationale de statistique. — Budapest (Autriche-Hongrie). KovALSKi, Professeur à l'École supérieure de commerce et d'industrie, 18, rue Ravez. — Bordeaux. Krafft (Eugène), Professeur de mathématiques, au Lycée, :2G, rue de Rohan. — Bordeaux. Krantz, Sénateur, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Commissaire général de l'Exposition universelle, 47, rue La Bruyère. — Paris. — F Krantz (Camille), Maître des requêtes au Conseil d'État, 24, rue de Turin. — Paris. Krantz (M""= Camille), 24, rue de Turin. — Paris. Krug (P.), Négocianten vins de Champagne, 30, boulevard du Temple. — Reims. *KiJBLER (Gustave), Négociant. — Altkirch (Alsace). Kunkler, ex-Capitaine d'artillerie, 102, cours d Alsace-Lorraine. — Bordeaux. KuNHOLTZ-LoRDAT, rue Saint-Guillaume. — Montpellier. •KuNTZMANN (Emest), Avocat, cours Mirabeau. — Aix en Provence. *KuNTZMANN (Antony), Cours Mirabeau. — Aix en Provence. Labat (A.), Professeur à l'École vétérinaire de Toulouse. — Toulouse. La Bâtie (Charles de), Avocat. — Puy-en-Velay. *Labatut (Camille), Agent voyer d'arrondissement. — Tizi-Ouzou (déparlementd'Alger). Labatut (Félix), Notaire, Président de la Chambre de discipline. — La Baslide-de-Sé- l'ou (Ariège). D"" Labbé, 59 bis, rue Pigalle. — Paris. Labbé (Henri), Garde général des forêts. — Alais. Labbé (Edmond), Étudiant en médecine, 20, rue Berlhollet. — Paris. Labbé (Léon), Professeur agrégé à la Faculté de Méder-iue, Membre de r.4cadémie de Médecine, 1 17, boulevard Haussmann. — Paris. Labbé (M™" Léon), 117, boulevard Haussmann. — Paris. Labonnardière, Avocat, 18, rue Dauphine. — Paris. Labonne, Pharmacien, 24, boulevard des BatignoUes. — Paris. Laborie (Emile), Agent voyer. — Montpazier (Dordogne). Laboureur (L.), Pharmacien, rue des Missions. — Paris. Labrouche, 11, rue Notre-Dame. — Bordeaux. Labrunie, Négociant, 49, pavé des Chartrons. — Bordeaux. — R *Lacarriére, Conseiller de Préfecture de la Savoie. — Chambéry. Lacaille, Manufacturier. — Rethel (Ardennes). Lacaze-Duthiers (de). Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, 7, rue de la Vieille-Estrapade. — Paris. Lachaize (Laurent), Peintre- Verrier. — Rodez. D"' Lachaud. — Lugon (Gironde). Lachaume (Hippolyte), Ingénieur. — Douai (Nord(. Lacretelle, Ingénieur. — Bois-d'Oingt (Rhône). — R Lacroix, Chimiste, 186, avenue Parmentier. — Paris. D' Ladreit de la Charrière, Médecin de l'Asile des sourds-muets, 1, rue Bona- parte. — Paris. *Ladureau, Directeur du laboratoire de l'État et de la Station agronomique du Nord- 14. rue des Jardins. — Lille. — R •Ladureau (M™" Albert) , 14, rue des Jardins. — Lille. — R Laennec, Directeur de l'École de Médecine, 13, boulevard Delorme. — Nantes — R Lafargue (Georges), Sous-Préfet. — Oloron. Lafargue, Industriel. — Manufacture de Laprade, par Aubeterre (Charente). D"" Lafaurie, 25, rue de Joinville. — Le Havre. D' Laferon (A.), 17, rue d'Abbeville. — Paris, ♦D' Lafitte, Médecin consultant. — Coutras (Gironde). *Lafitte (M"'^). — Coutras (Gironde). Lafitte (Paul), 6, rue Castellane. — Paris. Lafitte, Négociant, 21, rue Meslay. — Paris. Lafon, Professeur à la Faculté des Sciences, 2, place Louis XVI. — Lyon. Lafont (Georges), Architecte, 17, rue Rosière. — Nantes. Lafont (Jules), Propriétaire, 38, rue Saint-Jacques. — Le Puy-en-Velay. La .garde (le baron de). Colonel en retraite.— La Coulette, près Montagnac (Hérault). POUR l'avancement des sciences lxxiii D"- Lagneau (Gustave), Membre de l'Académie de Médecine, 38, rue de la Chauàsée- d'Antin. — Paris. — F LACiNEAU (Al"'), 38, rue de la Chaussée-d'Antin. — Paris. D'' Lagout, — Aigueperse (Puy-de-Dôme). Lagrave, Magistrat, 27, cours de l'Intendance. — Bordeaux. Lagrave (J.-n. -Henri), Licencié en droit. 27, cours de l'Intendance. — Bordeaux. Lagrené (de), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Mantes (Seine-et-Oise)- Lagrené (Léonce dkI, — Vermandovillers par Chaulnes (Somme). Lagrolet, Négociant, 124, cours d'Alsace-Lorraine. — Bordeaux. vLahaye, Notaire. — Pontfaverger (Jlarne). D-- Lahens (Th.), 49, cours du Jardin-Public. — Bordeaux. D'" Lailler, 3, rue de iJnixelles, près la place niaïuhe. — Paris. *La[R (le comte Charles de), 18, rue Las-Cases. — Paris. Laire (G. de), 92, rue Saint-Charles. — Paris. *Laisant, Député de la Loire-Inféi'ienre. 5, rue de l'Aqueduc. — Paris. Laissac (Alexandre), Maire. — Montpellier. D' Lalagade (de), place du Palais. — Albi. Lalande (de), 18, rue Saint-Sulpice. — Paris. Lalande (Armand), Négociant, 84, quai des Chartrons. — Bordeaux. — F *Lala>ije (.M"" .Marie). — Fécamp. Lalanne, (Emile), Directeur du poids public, 71, rue de Turenne. — Bordeaux. Lalanne, Membre de l'InstiUit, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, 116, rue de Rennes. — Paris. *Laleman, Avocat, 47, rue Inkermann. — Lille. D'- Lai.esque (Jules). — La Teste (Gironde). Lallemand (A.), Doyen de la Faculté des Sciences. — Poitiers. D-- Lallement (Ed.), Professeur à la Faculté de Médecine, 10, place de l'Académie.— Nancy. — R Lallié (.Vlfred), Avocat, 11, avenue Camus. — Nantes. — R Lalouette, Directeur de l'Omnium, 13, rue de Lyon. — Lyon. •Lamain, 25, rue de l'Héritan. — Màcon. •*Lamairesse (E.), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, rue de la Gravière. — Chalons-sur-Marne. Lamare (Alphonse), Étudiant en médecine, 86, rue Monge. — Paris. Lambert (Ch.), Courtier, rue de Belheny. — Reims. i^AMBERT (Éd.), Ingénieur. — Au Bousquet d'Orb (Hérault). Lamé-Fleury, Conseiller d'État, Ingénieur en chef des Mines, secrétaire du Conseil général des Mines, 62, rue de Verneuil. — Paris. — F *Lamey Inspecteur des forêts, 4, rue d'Isly. — Alger. Lamic (J.), Pharmacien, 8, place des Capucins. — Bordeaux. *Lamothe (de), Correspondant du Temps. — Alger. Lamotte (.Martial), Directeur du Jardin botanique. — Clermont-Ferrand. *L.\MOTTE (Louis), Étudiant en médecine, 15, rue de l'Éclanche. — Clermont-Ferrand. ''Lamotte (H.). Négociant en vins, 1, boulevard de l'Est. — Blois. Lamouroux, Chef de bataillon en retraite, 9, rue Neuve-de-la-Mailleray. — Le Havre. *Lamur (Auguste), Vice-président du Comice agricole. — Oran. Lamy (Ernest), 12, rue d'Isly. — Paris. — F Lamy (Adliémar), Sous-Inspecteur des forêts, 24, rue des Jacobins. — Clermont- Ferrand. Lan, Ingénieur en chef des Mines, Directeur des Forges de Châtillon et de Commen- try, 234, boulevard Snint-Germnin. — Paris. — F Lancëlin iJean-Baptiste), Ingénieur en chef, adjoint au Directeur de la Compagnie des chemins de fer du Midi, 27, rue Godot-de-Mauroy. — Paris. Landa, Propriétaire-Directeur du Progrès de Satoe-e«-Ioire.— Chalon-sur-Saône (Saône- et-Loirel Landard, Sous-Préfet. — Marmande. D-- Lande, Chef interne de l'hôpital Saint-André, rue Vital-Caries. — Bordeaux. *Landelle. *D' Landouzy, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Médecin des hôpitaux 4, rue Chauveau-Lagarde. — Paris. 'D' Landovvski (Edwards), Directeur de l'Institut sanitaire. — Mustapha supérieur, près Alger. D' Landowski (Paul), 36, rue Blanche. — Paris. LXXIV ASSOCIATION FRANÇAISE *Landreau, Notaire. — Pornic (Loire-Inférieure). Landrin, Chimiste, 21, rue Simon-le-Franc. — Paris. Landry (F.), Licencié es sciences matiiématiques, 77,'rue Denfert-Rochereau. — Paris. Landry (H.), Avocat, Docteur en droit, maire de Beuzeval-Oulgate, 16, place Saint- Sauveur. — Caen. *Landry, 22, rue de la Marine. — Alger. D'" Lanessan (de), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Député de la Seine,, 13, rue des Halles. — Paris. *Lang, Directeur de la Société d'enseignement professionnel, 7, rue des Marronniers, — Lyon. — R Lange (Gustave). — Beuzeville-la-Guérard par Ourville (Seine-Inférieure). Langenhagen (G. de), Étudiant en droit, 71, rue Claude-Bernard. — Paris. Langer (Edouard), Négociant, rue Marie-Talbot. — Le Havre (Sainte- Adresse). Langer (Paul), Négociant, lié, rue Saint-Thibault. — Le Havre. *Langeron (J.-M.), Avocat, 14, rue du Plat. — Lyon. D'" Langlade (Justin). — Béziers (Hérault). *D' Langlet, 67, rue de Venise. — Reims. *Langlet (M™°), 67, rue de Venise. — Reiras. Langlet (Henri), Conducteur des Ponts et Chaussées, 36, rue Marlot. — Reims. Langlet (Jean-Baptiste), Courtier de commerce, 67, rue de Venise. — Reiras. Langlet (Félix), Directeur delà voirie, 23, rue des Augustins.— Reims. •Lannegrace, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 1, rue Sainte-Croix. — Montpellier. Lanoire (Albert), 8, rue Hustin. — Bordeaux. D"" Lantier (E.) . — Corbigny (Nièvre). — R Lantiome (Jules), Avocat. — Reims. Lanusse (P. E.), Négociant, 4, rue Gouvion — Bordeaux. *Lapaine, Administrateur de la commune du Djurjura (Dép' d'Alger). *Laplanche (Maurice C. de). — Château de Laplanche par Luzy (Nièvre). Laporte, Professeur du cours municipal de géométrie et de mécanique, 71, rue Mouneyra. — Bordeaux. Laporte (Maurice), Négociant. — Jarnac (Charente). *Laporte, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malhesherbes. — Paris. Lapparent (de), Ingénieur des mines, 3, rue de Tilsitt. — Paris. — F *Laquière, Ancien élève de l'École polytechnique, Administrateur de la commune mixte des Issers. — Tizi-Ouzou (Dé[)' d'Alger). *Lardière (Urbain), Employé, 39, rue Rodier. — Paris. *Larive (Adolphe), Associé apprêteur, 10, boulevard Gerbert. — Reims. Laroche (Félix), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 118, avenue des Champs-Elysées. — Paris. — R Laroche (M™^ Félix), 118, avenue des Champs-Elysées. — Paris. — R La Roche-ïolay (H. de), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Bordeaux. D"' Laroyenne, Chirurgien en chef de la Charité, chargé de clinique complémentaire à la Faculté de médecine de Lyon, 16, rue Boissac, Bellecour. — Lyon. Laroze (Alfred), Avocat, 17, rue Montméjan. — Bordeaux. Laroze (Numa), Négociant, 2, rue de BouLliier (La Bastide). — Bordeaux. Larré, Avoué, rue Vital-Caries. — Bordeaux. Larrey (le baron) , Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, 91, rue de- Lille. — Paris. — F *Larrinua (Ange!), Avocat. *Larronde (E.), Conseiller municipal, 9, rue Vauban. — Rordeaux. Lartilleux (Arthur), 26, place Saint-Timothée. — Reims. *Lasry, Conseiller municipal. — Oran. — (Algérie.) Lataste, ftlaire de Libourne. — Libourne. *Lataste, Répétiteur à l'École des Hautes Études, 7, avenue des Gobelins. — Paris. — R Latham (Ed.), Négociant, 41, rue de la Côte. — Le Havre. Latham (Lionel), 9, rue Escarpée. — Le Havre. — R Latreilhe, Avoué près la Cour d'appel. — Montpellier. Laubenheimer, Brasseur. — Nérac. Laobenheimer (M""=). — Nérac. "Launay, Professeur d'histoire au Lycée. — Rouen. POUR l'avancement des sciences lxxv Launois, Interne des hôpitaux do Paris, 140, rue de Sèvres. — Paris. Lauras, Pharmacien, 23, rue d'Isly. — Alger, D' Laurens, Adjoint au Maire. — Nyons (nrôine). Laurent, iNcgociant, cours de l'Intendance. — Bordeaux. *Laurent (de Saint-), Avocat, 68, rue Davld-Johnston. — Bordeaux. LAURÈsT(Émile), Avoué. — Béziers (Hérault). Laussedat (le colonel). Directeur du Conservatoire des Arts et Métiers, rue Saint- Martin. — Paris. — R D' Laussedat (Henri). — 117, boulevard Saint-Michel. — Paris. Lauth (Ch.), Directeur de la manufacture de Sèvres, 2, rue de Fleurus.— Paris. —F Lauth (Émilel, Ingénieur E. C. P. manufacturier. — Masevaux (Alsace). Lauwereyns, Libraire, 2, rue Casimir Delavigne. — Paris. Laval-Dlkousquet (Louis), Juge de paix. — Montpazicr (Dordogne). La vallée (Al(iiionse), membre de la Société nationale d'agriculture de France, Pré- sident de la Société nationale et centrale d'horticulture de France, 6, rue de Pen- Ihièvre. — Paris. — R Lavalleï (Etienne), Propriétaire, 1, rue du Général-Foy. — Paris. L.walley, Ingénieur, Manoir Bois-Tillard. — Pont-l'Évêque. — R L.wissE (M"""), 5, rue Médicis. — Paris. Lavollée, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 47, rue de Lille. — Paris. L.wiT (Albert de), Industriel, Grande-Rue. — Alais. *1.A\VRENCE (M"" Marguerite), aux Ruches. — Fontainebleau. 'L.iWRENCE (M"" Edith), aux Ruches. — Fontainebleau. Lawrence-S:.iith, Président du Congrès scientifique américain. — Louisville (Kentucky, United States). Lawton (William), Négociant, Pavé des Chartrons. — Bordeaux. L.\x, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 17, rue Joubert. — Paris. Lebaigue (Eug.), Chimiste, 117, rue Vieille-du-Temple. — Paris. Lebeault (P.), 53, rue Réaumur. — Paris. Lebel, Ancien élève de l'École polyteclmique, 12, rue de l'Odéon. — Paris. Lebkl (M'^'-E.). — Bechelbronn près Soui.sy-sous-Forêts (Basse Alsace). Le Blanc (Victor), Négociant, rue de Vertou. — Nantes. Le Blanc (Félix), Professeur à l'École centrale des Arts et Manufactures, 103, avenue de ViUiers. — Paris. Leblanc (René), Professeur de chimie. — Reims. *D-- Le Blanc (F.), Préparateur des cours de thérapeutique à la Faculté de Paris, 5, place Percire. — Paris. Leblanc (M"'^), 37, rue Hincraar. — Reiras. D"" Le Blate (J.), 9, cours de Gourgues. — Bordeaux. Lebleu, Avocat. — Dunkerque. *D' Le- Blond (A.), Médecin adjoint de Saint-Lazare, 9, rue de Mulhouse. — Paris. *!)'" Le Bon, 29, rue de la Ferme-des-Mathurins. — Paris. *Lebon (André), Publiciste, 2, rue de Tournon. — Paris. Lebon (Ernest), Professeur de géométrie de.scriptive, 12!, rue Monge. — Paris. Lebouteux (E.), Teinturier en soie, 17, rue Basse-des-Ursins. —Paris. Le Bouvier, Entrepreneur, au Pont-Rouge. — Rochefort. Le Bouvier (M°"), au Pont-Rouge. — Rochefort (Charente-Inférieure). Lebret (Paul), 148, boulevard Haussmann. — Paris. — R D' Lecadre (.\.), 13, rue Fontenelle. — Le Havre. Lecaure (M"""), 13, rue Fontenelle. — Le Havre. *Lecadre (Edouard), 13, rue Fontenelle. — Le Havre. Le Camus (Louis), Propriétaire, 23, rue Maguelonne. — Montpellier. Lechat (Charles), Maire de Nantes, place Launay. — Nantes. — R Le Chatelier (Henry), Ingénieur des Mines, 7, rue Nicole. — Paris. Le Chatelier Oflicieraux alFaires indigènes. — Boghar (Dép^ d'Alger). Lechevrel (Ernest), Étudiant. — Chanu (Orne). Le Cler (Achille), Ingénieur civil. Maire de Bouin (Vendée), 47, rue Bonaparte.— Paris. *D'' Leclerc (Alfred). — Rouillac (Charente). *Leclerc (M"" Marie). — Rouillac (Charente). Leclerc, Interne des Hôpitaux de Paris, hôpital de la Pitié. — Paris. Leclerc-Bourgeois, ancien Notaire. — Vitry-lès-Reims (Marne) . D'' Leclere (C), Médecin aux eaux de Plombières, 37, boulevard Malesherbes. — Paris. LXXVI ASSOCIATION FRANÇAISE Lecocq (G.), Directeur d'assurances, 7, rue du Nouveau-Siècle. — Lille. Lkcocq, Industriel, 15, Place de la République. — Paris. Lecomte-Bruère. — Mousseaux, près Romorantin (Loir-et-Cher). Leconte, Ingénieur civil des Mines, 49, rue Laffitte. — Paris. — F *Di" Leconte (Edmond). — Eu (Seine-Inférieure). Lecoq de Boisbaudran, Correspondant de l'Institut, Négociant. — Cognac. — F *Lecornu, Ingénieur des Mines, Maître de conférences à la Faculté des Sciences. — Caen. Lecrosnier (Emile), Libraire-Éditeur, 23, place de l'École-de-Médecine. — Paris. D' Lécuyer (H.), Membre titulaire de la Société d anthropologie de Paris.— Beaurieux (Aisne). *Ledanois, ancien Référendaire au Sceau, 14, rue de Maubeuge. — Paris D' Leoien (Paul), 140, boulevard Malesherbes. — Paris. — R Ledoux (Samuel), Négociant, 29, quai de Bourgogne. — Bordeaux. Ledoux (Adrien), rue Admyrauls. — La Rochelle. ■•Ledreux, Percepteur, 62, rue de Mars. — Reims. Ledro, Professeur à l'École de Médecine. — Clermont-Ferrand. Ledru, Architecte, Président de la Commission départementale. — Clermont-Ferrand. 'Ledru, Avocat à la Cour d'appel, 18, rue Caumartin. — Paris. Leduc (H.), 28, rue Larochefoucauld. — Paris. Lee, chirurgien-dentist3, 37, rue du Clou-dans-le-Fer. — Reiras. D' Leenhardt (René). — Montpellier. 'Leenhardt (Frantz), Professeur à la Faculté. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Leenhardt (Roger), Négociant, cours des Casernes. — Montpellier. Leenhardt (Jules), Négociant, rue Clos-René (maison Vidal). — Montpellier. Leenhardt (Charles), Négociant, président de la Chambre de commerce, 27, cours des Casernes. — IMontpellier. Leenhardt (Max), 16, rue Saint-Roch. — Montpellier. *Lefebvre (Albert), 19, rue des Chantiers. — Versailles. Lefévre (Léon), Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Abbeville (Somme). Lefèvre, 45, rue Richelieu. — Paris. Lefort (Jules), Membre de l'Académie de Médecine, 87, rue Neuve-des-Petits-Champs. — Paris. Lefort (Joseph) , Avocat à la Cour d'appel, 44, rue Lafayette. — Paris. Lefort (Pierre), Étudiant en droit, 29, rue Saint-Georges. — Paris. Lefort, Notaire, 12, rue de la Grue. — Reiras. Le Fort (Léon), Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Médecine, 96, rue de la Victoire. — Paris. — F *Lefranc (P.), Notaire. — Chatel-Censoir (Yonne). •Legavian (G.), Propriétaire. — Staouëli près Alger. *Léger (Léopold), Ingénieur civil, 2, rue Juba. — Alger. •LÉGER ^Alfred), Ingénieur, 9, rue Boissac. — Lyon. •D' Legerot, 6, rue Mogador. — Alger. Legrand, Négociant, 3 et 5, rue Naudé. — Le Havre. Legris (Georges), Ingénieur-mécanicien. — Maromme (Seine-Inférieure). Legris (Edouard), Ingénieur-mécanicien. — Maromme (Seine-Inférieure). Leguay (Louis), Architecte-expert, 3, rue de la Sainte-Chapelle. — Paris. *Lelarge (Lucien), 12, rue des Trois. — Reims. Le Lasseur, 120, rue de Paris. — Nantes. *Lelegard (A.), 21, rue de Surènes. — Paris. Lelièvre (Irénée), Mécanicien, 22, rue de Venise. — Reims. Lelièvke, 26, rue Lhomond. — Paris. Leloir, luterne des Hôpitaux, 17, rue Monge. — Paris. *Lelong, Capitaine aide-de-camp du Général commandant l'artillerie, 9, rampe Rovlgo, 3"= tournant. — Alger. D' Lelorain, 16, rue Monge. — Paris. •Lemaire, Avocat défenseur, 7, rue de la Lyre. — Alger. Lemarchand (Abel), Constructeur de navires, 29, rue du Perrey. — Le Havre. Le Marchand (Augustin), Ingénieur-géologue. — Les Chartreux, Pelit-Quevilly, près Rouen. — F Lemarcis, 17, rue Chanaleilles. — Paris. Lemarié (Eugène), Naturaliste. — Saint-Jean-d'Angely (Charente-Inférieure). Lemarinier, Inspecteur de la Compagnie d'Assurances, la Clémentine. — Rouen. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXXVII Lemercier (comte Anatole), Maire de Sainte*. — Saintes (Charente-Inférieure). Lemerre (A.), Éditeur, 27-31, passage Choiseul. — Paris. Le Mesle (G.), Géologue, 19, [jlace du Cliàleau. — Blois. Lemeunier (J.-H.), Avocat à la (^our d'appel, 79, boulevard Beaumarchais. — Paris. Lemierre (Kerd.), Négociant en vins, 74 et 74 bis, rue .^londenard. — Bardeaux. *Lemoine iÉinilc), Ini^^énieur civil, ancien Élève de l'École polytechnique, 55, rue diy Cherche-Midi. — Paris. Lemoine (G.), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 76, rue d'Assas. — Paris. Lemoine, Professeur à l'École de médecine, 49, boulevard des Promenades. — Reims. Lemoine (G.), Interne des hôpitaux de Lyon. — Lyon. Le .Monnier, Professeur de botanique à la Faculté des Sciences, 5, rue de la Pépi- nière. — Nancy. — R Lemut, Ingénieur civil, 6, rue de l'Entrepôt. — Nantes. *Lenglet (Paul), Banquier, 18, place do la Carrière. — Nancy. Lennier (G.), Directeur du Musée d'histoire naturelle, 2, rue Bernardin-de-Saint- Pierre. — Le Havre. Lenoir , Négociant, Membre du Conseil municipal, 9, cours d'Alsace-Lorraine. — Bordeaux. Lenoir (Léon), Architecte, 11, rue Contrescarpe. — Nantes. *Leo, Prof)riétaire. — Chéragas près Alger. *D'' LÉON, Professeur à l'École de Médecine navale. — Rochefort. LÉON (.4drien) , Député de la Gironde, 5, rue Foy. — Bordeaux. LÉON (Alexandre), Administrateur de la Compagnie du Midi, Armateur, 11, cours du Chapeau-Rouge. — Bordeaux. LÉON (Anselme), Négociant, 22, rue Fondaudège. — Bordeaux. *LÉ0N, Opticien, 12. rue Bab-Azoun. — Alger. Le Paige (Ch.), Docteur es sciences, professeur à l'Université de Lièje. — Liège. Lepez, 131, rue Bauharnais. — Lille. *Lepez (André), 131, rue Bauharnais. — Lille. Lepine, Professeur à la Faculté de Médecine de Lyon. — Lyon. — R *Lepiney (Charles), Ingénieur agricole. — Alger. *Leploge (Fernand), 2, rue Jehan Molinet. — Valencienne>. Lequeux (J.), Architecte, 44, rue du Cherche-Midi. —Paris. Leras, ancien Inspecteur d'académie, 17, rue Bois-le- Vent. — Passy (Seine). D^ Leroux (Armand). — Ligny-le-Chàtel (Yonne). D' Leroux. — Corbeny (Aisne). *Leroux (Benjamin), Membre de la Société d'acclimatation. — Paimbœuf (Loire-Inf").. Le Roux (Henri), Chef de division à la préfecture de la Seine, 14, rue Cambacérès. — Paris. *Leroy, Propriétaire. — Villers-Franqueux (Marne). Leroy (A.], Professeur au Lycée, rue Lambrecht. — Douai (Nord). D'" Lesage (.Max.). — Beauvais (Oise). D" Lescardé, U, rue du Blanc-Pignon. — Arras. Lescarhet, Président delà Société philomathique, rue Montméjan. — Bordeaux. Leseur (Félix), Étudiant en médecine, 8, rue de Talleyrand. ~ Reims. *D'" Lesguii.lons (.Iules). — Corapiègne. Lesmaris, Notaire, 23, rue Pascal. — Clermont-Ferrand. Lesnier (Frédéric), Conseiller général do la Gironde. — Carbon-Blanc [Gironde). 'D"- Lesonneur, rue de Turin. — Oran (Algérie). *Lespiault, Professeur à la Faculté des Sciences, rue .Michel-Montaigne.— Bordeaux.— R Lespiault (.Maurice), Conservateur du Musée. — Nérac. Lesseps (Ferdinand de). Membre de l'Institut, Président-Fondateur de la Compa- gnie universelle du canal maritime de l'Isthme de Suez, 9, rue Richepance. — Paris.— F Lessert (Alex, de), 15, rue de Bordeaux. — Le Havre. Lestrange (le vicomte de). — Saint-Julien, par Saint-Genis-de-Saintonge (Charente- Inférieure). •D^ Lesure (Alfred), Conseiller général des Ardennes. — Attigny (Ardennes). *Lesure (Maurice), Élève à Sainte-Barbe. — Attigny (Ardennes). *Letellier (.\.), Avocat défenseur, Conseiller général, 26, rue Duquesne. — Alger. *Letellier, 123, rue de Paris. — Saint-Denis (Seine). D'' Letessier. — Lormont-Bordeaux. LXXVIII ASSOCIATION FRANÇAISE LÉTiÉvANT (E.], Professeur, Chirurgien en chef de l'HôLel-Dieu, de Lyon, 16, place Bellecour. — Lyon. ■*D'' Letourneau, 70, boulevard Saint-Michel. — Paris. Letourneur, Conseiller à la Cour d'appel. — Alexandrie (Egypte). Letrange (Edouard), ancien Maire. — Charleville (Àrdennes). •Leudet , Directeur de l'École de Médecine de Rouen, 49, boulevard Cauchoise- — Rouen. — F •Leudet (M"''), 49, boulevard Cauchoise. — Rouen. *Leudet (Robert) , 18. rue Soufilot. — Paris. — R. D"" Leuduger-Fortmorel. — Saint-Brieuc. *Levadoux, Notaire. — Sainl-Gcrmain-Lembron. Levainville et Rambaud, Négociants. 16, rue du Parc-Royal. — Paris. ^Levallois [Jules), Capitaine du génie. — Bougie (Dép' de Constantine). *Levasseur, Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, 26, rue Monsieur- le-Prince. — Paris. — R *Levasseur, Conseillera la Cour. —Alger. *Leyasseur, Éditeur, 33, rue de Fleurus. — Paris. Levât (David), Ingénieur civil. Ancien élève de l'École polytechnique. — Arles (Bouches-du-Rhône). — R *D' Lévêque, '27, rue de Nesle. — Reims. Levi-Alvarès (Albert), Ingénieur civil, 20, rue de Lisbonne. — Paris. Lévy-Crémieux, Banquier, 34, rue de Châteaudun. — Paris. — F Levylier (M'"" Edmond), 9, rue delà ferme des Mathurins. — Paris. Levylier (Edmond), Docteur en droit, 9, rue de la Ferme des Mathurins. — Paris. *Le\vth\va[te (William), Directeur de la maison Isaac Holden, 27, rue des Moissons. — Reims. — R Lhose, Propriétaire, 34, rue des Martyrs. — Paris. L'Hôte, Chimiste, 19, boulevard Magenta. — Paris. Liandon (Alexandre), Avocat. — Cusset (Allier). D"' Liautaud, 35, rue Tubaneau. — Marseille. Libaudière, 1, rue Duplessis. — Bordeaux. *Lichtenstein (Henri), Négociant, cours des Casernes (Maisoii Andrieux). — Mont- peUier. *Lichtenstein (.Iules), Rentier. — Villa la Lironde, près Montpellier. *Liebich, Pasteur.— Douera (Dép' Alger). *LiECTHY (Armand), Agent général de la Compagnie d'assurances l'Union. — Clamecy (Nièvre). Liégeois (Jules), Professeur de droit administratif à la Faculté de Droit de Nancy.— Nancy. *D'' LiETARD, Médecin inspecteur adjoint aux eaux de Plombières. — Plombières. Lieutaud, Professeur d'histoire naturelle à l'École de Médecine, Directeur du jardin des plantes, 25, boulevard des Lices. — Angers. *LiGuiNE (V.), Professeur à l'Université. — Odessa (Russie). LiLiENTHAL, Membre de la Chambre de commerce, 13, quai de l'Est. — Lyon. *LiMASSET, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Chàlons-sur-Marne. D"' LiMBO (S. -G.), 110, boulevard Malesherbes. — Paris. "* Limousin (S.), Pharmacien, 2 bis, rue Blanche. — Paris. LiMOUZis (M"' Louise), 55, rue du Four-Saint-Gerraain. — Paris. Linder, Ingénieur en chef des Mines, Directeur de la Société autrichienne des che- mins de fer de l'État. — 'Vienne (Autriche). LioNNET, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en retraite, 122, avenue de Wagram. — Paris. LiouviLLE, Député de la Meuse, Agrégé de la Faculté de 3Iédecine de Paris, 3, quai Malaquais. — Paris. Lisbonne, Ingénieur de la Marine, 168, rue du Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. — R Lisbonne (Eugène), Avocat. — Montpellier. Lisbonne (lîeorges), 5, plan du Palais. — Montpellier. Lisbonne (Gaston), Avocat, 5, plan du Palais. — Montpellier. *LiVACHE, Ingénieur civil, 24, rue de Grenelle-Saint-Germain. — Paris. Liversey (James), Esq. C. E. Ingénieur civil, 9, Victoria Chambors, Victoria Street. — Londres. Liversey (M"^), 9, Victoria Chambers, Victoria Street. — Londres. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES l.XXIX D' LivoN (Ch.l, Professeur suppléant à l'École de Médecine, 14, rue Peirier. — Marseille. *LoBiNES, Négociant, 11, Cours du ;\lidl. — Lyon. *LoBiNES (M'"'), 11, Cours du Midi. — Lyon. LocARD (Àrnoidd), Ingénieur civil, 59, rue de la Reine. — Lyon. LOCARD, Mombre de la Société d'Agriculture, 59, rue de la Reine. — Lyon. Loche, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 2i, rue dOdeniont, jdace Maleshei-bcs. — Paris. — F D' LcEWENBERG (de) , Médeciu auriste, 15, rue Auber. — Paris. Lœvy (Maurice), Astronome, Sous-Directeur de l'Observatoire, 6, rue Cassini. — Paris. *LoGE Maçonnique du Delta, boulevard de la République, route du Musée. — Alger. *LoiR, Professeur à la Faculté des Sciences, 54, avenue de Noailles. — Lyon. *LoiR (M""»), 5, quai des Rrotteaux. — Lyon. *LoiR (Adrien), Élève à la Faculté des Sciences, 5, quai des Rrotteaux. — Lyon. *LoiSET (Auguste), Propriétaire, 14, rue Voltaire. — Lille. LoisNEL, Ancien Maire de Neufchàtel (Seine-Inférieure). LoMiiARD-GER[N, Ingénieur, 5, rue des Cordeliors. —Lyon. *LoMPECH (Drnis), Propriétaire. — Miramonl (i.ot-et-Garoiuie). *LoNGCHAMP (Charles), Artiste peintre, rue Saint-Augustin. — Alger. *LoNGCHAMPS (G. de), Professcur de mathématiques spéciales au Lycée Charlemagne, 15, rue de lÉstrapade. — Paris. — R LoNCKE, Directeur particulier de la Compagnie d'Assurances générales, 13, boulevard de la Liberté. — Lille. LoNGHAYE (Aug.), Négociant, 22, rue de Tournay. — Lille. — R LoNGJUMEAU (le vicomte de). — Nice. LoQLiN, Avocat. — Nevers. LoRDERBAU, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Montargis. *LoREiLHE (Adolphe). — Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). *LoRENTi, Secrétaire général de la Société d'Agriculture, 22, cours Morand. —Lyon. LoRîN, Préparateur de chimie industrielle et de physique générale, Chef de manipu- lation de physique à l'École centrale des Arts et Manufactures, 5, place des Vosges. — Paris. *LoRiOL (P. de1. Géologue. — Fontenex, près Genève (Suisse). LoRiOL (de). Ingénieur civil, ancien Élève de l'École des Mines, 46, rue Centrale. — Lyon. — R D"" LoRTET, Doyen de la Faculté de Médecine de Lyon, Directeur du Muséum d'histoire naturelle. 1, quai de la (uiillotière. — Lyon. — F LoRY (Charles), Doyen de la Faculté des Sciences. — Grenoble. LosTAU (Ludovic de), Ancien officier instructeur à Saint-Cyr. — Escot près Losparre. — (Gironde). LosTE, Notaire, 50, rue Ferrère. — Rordeaux. LoTH (Gustave), Caissier de la maison Fassiu et Pelletier, 44, rue David. — Reims. LoTTiN, Juge de paix. — Saint-Aignan (Loir-et-Cher). LoTTiN (M"-» Gabrielle). — Saint-Aignan (Loir-et-Cher). Lotz-Brissonneau, Ingénieur civil, 86, quai de la Fosse. — Nantes. Louer (Jacques), Rrasseur, 20, rue d'Étretat. — Le Havre. •LouGNON (Cyr), Avocat, 48, rue Gay-Lussac. — Paris. *Lo'jGNON (Victor), Ingénieur, chez M. Imbert. — Saint-Chamond (Rhône). *Louis (Paul), Étudiant en médecine, 5, rue des Saints-Pères. — Paris. LoLMEAU (E.). Interne des Hôpitaux, hôpital Saint-André. — Bordeaux. LoussERT (Ernest), Avocat. — Aurillac (Cantal). *LoYER (Henri), Filateur, 394, rue Notre-Dame. — Lille. — R 'Loyer (M'"^ Pauline), née Houzé de l'Aulnoit, 287, rue Nationale. — Lille. *D"" Love (James), 5. rue d'Aumalo. — Paris. LoYSON, Président honoraire en Cour d'appel, 42, rue Vaubecour. — Lyon. Lucas (Edouard), Professeur au Lycée Saint-Louis, 2, rue du Rcllay. — Paris. Lucas (Ch;irles], Architecte, 8, boulevard Denain. — Paris. Lucas-Championnière, Chirurgien des hôpitaux, 50, Faubourg-Poissonnière. — Paris. Ludre-Gabillaud Gis, Avocat, rue Nationale. — La Châtre (Indre). *LuGOL, Avocat, 11, rue de Téhéran (parc Monceaux). — Paris. — F *LuGOL (:\I"° J.), 11, rue de Téhéran. —Paris. *LuGOL (M"= R.), 11, rue de Téhéran. — Paris. LXXX ASSOCIATION FRANÇAISE LuLiNG (Auguste), Négociant en vins, 8, boulevard du Temple. —Reims. LuNARET (Léon de). — Montpellier. LuNEAU, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Versailles. *D' LuNiER, Inspecteur général des asiles d'aliénés de France, 6, rue de l'Université.. — Paris. *LuNiER (M™"), 6, rue de l'Université. — Paris. LussEAU (Daniel), Notaire. — Saint-Fort sur Gironde (Charente-Inférieure) LussiGNY (de), Avocat. — Au Puy. D' LuTON (Alfred), 4, rue du Levant. — Reims. LuTSCHER, Banquier, 43, rue La Bruyère. — Paris. —F LuuYT, Ingénieur en chef des Mines, 2, rue de la Chaussée-d'Antin. — Paris. LuYS (.Jules), Membre de l'Académie de Médecine, Médecin de la Salpêtrière, 23, rue de Seine. — Ivry. LuzE (DE) père, Négociant, rue et château Rivière. — Bordeaux. — F LuzzANt (Etienne), Négociant, 18, rue de Vesle. — Reims. LuzzANi (Louis), 18, rue de Vesle. — Reims. Lykiardopoulos, 32, rue des Écoles. — Paris. Lyon (Max) Ingénieur civil, 15, rue Louis-le-Grand. — Paris. Lyotard. — Le Puy. *Mac Carty (0.), Conservateur-administrateur du musée-bibliothèque. —Alger. — R *D'' Macé. — Aix-les-Bains. *Macquart (H.), 103, rue des Capucins. — Reims. Madelaine, Inspecteur du service de la voie aux chemins de fer de l'État. — Saintes (Charente-Inférieure). Maes, Directeur de la Cristallerie de Clichy, 9, cour des Petites-Écuries. — Paris. *Mager (Henri), Publiciste, 11, rue d'Aboukir. — Paris. •D"^ Magitot, 8, rue des Saints-Pères. — Paris. — F *D'' Magnan, Médecin de l'asile Sainte-Anne,!, rue Cabanis. — Paris. Magné, Négociant, 12, rue de Sèze. — Bordeaux. Magnien (L.), Professeur d'agriculture de la Côte-d'Or. — Dijon, Mahaut, Négociant, rue de la Poissonnerie. — Nantes. Mahieu (Aug.), Filateur. — Arraentières (Nord), Mahmoud-Bey, Directeur de l'Observatoire du Caire, Vice-Président de l'Institut Égyp- tien.— Alexandrie (Egypte). Mahmoud-bey-Riaz, 80, boulevard Saint-Germnin. — Paris. Maholdeau, Étudianl en médecine, 8, rue de la Liberté. — Muslapha-Agha, près Alger. Mahue (Louis). — Anizy-le-Chàteau (Aisne). Mahyer, Ingénieur en chef des Ponls et Chaussées, 5, rue de Babylone. — Paris. — R Mailho, Pharmacien, 9, cours des Fossés. — Bordeaux. *Mailhol (Louis), 6, rue Belicgarde. — Toulouse. Maillet, Teintures et apprêts, 262, rue de Vesle. — Reims. Maireau, Ancien notaire, 23, rue de la Peirière. — Reiras. Mairet, Constructeur mécanicien, 41, rue Centrale. — Lyon. *Maistre (Jules). — Villeneuvelte près Clermont-l'Hérault. •Malabouche (Achille), Propriétaire. — Poussan (Hérault). *D*' Malabouche (Emile). — Cournonterral (Hérault). Malézieux (André), rue des Canonniers. — Saint-Quentin (AisneK Malézieux (E.), Inspecteur général. Secrétaire du Conseil général des Ponts et Chaussées, 108, rue du Bac. — Paris. D' Malherbe père. Professeur à l'École de Médecine, rue Affre.^ — Nantes. Malingre, Ingénieur civil, rue Cervantes. — Madrid. Malivoire (Paul), 27, rue de l'Université. — Paris. Mallard, Entrepreneur de travaux publics, 21, rue Lemaistre. — Le Havre. *Mallarmé, Avocat, 48, rue de la Lyre. — Alger. Mallat de Bassilan, 22, rue del'Odéon. — Paris. Mallet (¥.], Négociant, 25, rue de l'Orangerie. — Le Havre. D"" Mallez, 6, rue du Vingt-Neuf-Juillet. — Paris. *Malloizel (Raphaël), Ancien élève de l'École polytechnique, Professeur de mathéma- tiques, 11, rue de la Vieille-Estrapade. — Paris. •Malosse (Théodore), Professeur à l'École supérieure de Pharmacie, 7, rue Saint- Benoît. — Montpellier. *Malosse (M"" Théodore), 7, rue Saint-Benoît. — Montpellier POUR l'avancement des sciences lxxxi D' Malot. — Novion-Porcien (Ardennes). Malvezin (Th.), 5, place Daiiphine. — Bordeaux. » Mandeville lAlfred), propriétaire. — Béziers (Hérault). I\1anent (Félix), Ingénieur civil, 5^, rue de Clicliy, (cité Montiers). —Paris. Manent (M'" Félix), 55, rue de Clichy, (citi; Monliers). — Paris. Manès, Ingénieur civil, Directeur de l'École supérieure de commerce et d'industrie. 20, rue Judaïque. — Bordeaux. JIa^ès (.^I""'), 20, rue Judaïque. — Bordeaux. Mangin, Colonel du Génie, 34, boulevard des Invalides. — Paris. Mangini, Ancien sénateur du Rhône, rue des Archers. — Lyon. — F Manier, Professeur. — Oxford (Angleterre). Mannbergkr, Banquier, 59, rue de Provence. — Paris. — F Man.nheim, Chef d'escadron d'artillerie, Professeur à l'École polytechnique, 11, rue de la Pompe. — Passy-Paris. — F *Manoel (Fernand, Martin de), 3, rue Aiguillerie. — Montpellier. Manouvrier (L.), Préparateur au laboratoire d'anthropologie de l'École des Hautes Études, 11, rue Touiller. — Paris. Mansy (Eugène), Négociant, 24, rue Barallerie. — Montpellier. — F *Mantout (Prosper), Conseiller municipal, 1, rue Damrémont. — Alger. Maquenne, Licencié es sciences, 32, rue Nollet. — Paris. •M.\RAis (Charles), 4G rue Jacob. — Paris. Marcadé (Georges), Manufacturier. — Notre-Dame de Boudeville (Seine-Inférieure). *Marchal, Conseiller général, rédacteur en chef du Petit Colon, 15, rue Duquesne. — Alger. *Marchand (fils), Pharmacien. — Fécamp. ■^Marchan» (M"'^ Ch.). — Fécamp. Marchand (Eugène), Correspondant de l'Académie de Médecine. — Fécamp (Seine- Inférieure). "Marchand, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine. Chirurgien des hôpitaux, 85 lia, rue Lafayette. — Paris. 'Marchand (Emile), Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. 'Marchand (Léonce), Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. D' Marchand-Delamotte, 53, rue de Chativesle. — Reiras. Marché (E.), Ingénieur civil, 53, rue Blanche. — Paris. *Marchegav, Ingénieur civil des Mines, 11, quai des Célestins. — Lyon. — R •Marchegay (M™*) 11, quai des Célestins. — Lyon. — R D"' Marcorelles (J.), 71, rue de Rome. — Marseille. SIardelet, Ingénieur des arts et manufactures, 3, rue de Valenciennes. — Paris. D' Marduel, 10, rue Saint-Dominique. — Lyon. Mare (Alexandre), Fabricant de ferronnerie. — Bogny-sur-Meuse (Ardennes). 3IARÉ0HAL, 25, rue du Manège. — Bordeaux. Mares (Henri), Correspondant de- l'Institut. — Montpellier. — F Mares (^l"'^ veuve), rue de la Saile-rÉvêque. — Montpellier. "D- Mares (Paul), 91, Boulevard Saint-Michel. — Paris. — R Mares (Etienne), place Castries. — Montpellier. *Marès (Georges), 3, place Castries. — Montpellier. *Marès (Roger). — Mustapha inférieur, près Alger. D" Marey, Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France, Il boulevard Delessert. — Paris-Passy, Margotin (Alexandre), Apprèteur, 14, rue des Trois Résinets. — Reims. Margry (Gustave), Pharmacien. — Château-Thierry (Aisne). — R Mariage (J.), Fabricant de sucre. — Thiant, par Denain (Nord). *.V1ariage (Charles), Étudiant en droit, Clerc d.: notaire, 22, rue des Boulangers. — Paris. *Mariage (Louis), Étudiant en médecine, 22, rue des Boulangers. — Paris. MvRiCAL, Pharmacien, 112, rue de Paris. — Le Havre. Marie, Avocat, 1, rue du Calvaire. — Nantes. Marié-D.wy, Astronome, Directeur de l'Observatoire de Montsouris. — Paris. Marignac (Charles), Professeur. — Genève (Suisse). — R D" 3IARIGNAN (E.). — Massillargues (Hérault). Marignier, Ingénieur civil. — Joze, par Maringues (Puy-de-Dô.ne). Marion (A. -F.), Professeur à la Faculté des Sciences, 27, rue Dugommier. — Marseille. Marjolin, Chirurgien des hô[)itaux, 16, rue Chaptal. — Paris. — R Marlier (Dominique), Marchand de bois, 79, rue du Jard. — Reims. LXXXII ASSOCIATION FRANÇAISK D-- Marmottan, Député de la Seine, 31, rue Desbordes-Valmore. — Paris. Marnas (J.-A.), 11, quai des Brotteaux. — Lyon. 'Marquet (Léon), Fabricant de prodiiiLs chimiques, 15, rue Vieilie-du-Temple. —Paris. Marquet (Paul), 29, boulevard des Promenades. — Reims. Marsilly (le général de), rue Chante-Pinot. — Auxerre (Yonne). Marsy (comte Arthur de). Membre de la Commission centrale de la Société de Géographie, - Compiègne (Oise). Marteau (Victor), Manufacturier, 9, rue des Romains. — Reims. Marteau (Charles), Manufacturier, 65, rue Cérès. — Reims. Marteau (Albert), Négociant, 50, rue Cérès. — Reims. Martel (Alexandre). — Château de Cassan, par Roujan (Hérault). D"" Martel (.Joannis), Chef de clinique à la Faculté de Médecine, 97, rue Saint-Lazare. — Paris. Martel (Alcide), Négociant. — Mèze (Hérault). *Martel, Professeur à l'École de Droit, villa Maurice, au village d'Isly. —Alger-Mus- tapha. Martin (Albert), 7, rue du Puits-Gaillot. — Lyon. Martin (André), Secrétaire général adjoint de la Société de médecine publique et d'hygiène professionnelle, 1, rue Perdonnet. — Paris. Martin (Ferdinand), 3, rue de la Cité. — Le Havre. Martin (William), 13, avenue de la Reine-Hortense. — Paris. — R *Martin (Henri), Sénateur, Membre de l'Académie française, 38, rue Vital. — Paris-Passy. *3Iartin (Alfred), Professeur au Lycée. — Alger. D'" Martin (de), Secrétaire général de la Société médicale d'émulation de Montpel- lier, Membre correspondant pour l'Aude de la Société nationale d'agriculture de France, 22, boulevard du Jeu-de-Paume. — Montpellier. — R D' Martin (Emile), Conseiller municipal, 41, rue delà Lyre. — Alger. *Martin (Ternand), Propriétaire. — Sidi-Ferruch près Alger. Martin (Barthélémy), 4, rue Argenterie, — Montpellier. Martin (C), Médecin-dentiste, 30, rue de la République. — Lyon. Martin-Barhet, Pharmacien, 21, cours de Tourny. — Bordeaux. Martin-Ragot (J.), manufacturier, 9, rue du Cloître.- Reims. — R. *Martinet (Ludovic).— Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). ♦Martinet (M'"» Ludovic). — Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Martinet (Emile), Imprimeur, 2, rue et hôtel Mignon. — Paris. — F Martinet (Auguste), fabricant de chaux et de ciments. — Charleville (Ardennes). Martinet (MUe E.), 54, rue Lamartine. — Paris. •D' Martinez, 1, rue de la Marine. — Alger. Martins (Charles), Professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier, 18, quai de Béthune. — Paris. Marveille (de). — Château de Calviac-Lasalle (Gard). — F Marvillet, Pharmacien. — Digoin. — Saône-et-Loire. Marx (Armand), Négociant, 18, rue du Calvaire. — Nantes. Marx (Raoul), Négociant, 18, rue du Calvaire. — Nantes. Marzac (Ferdinand), aîné, Négociant, 9, chai des Farines. — Bordeaux. Marzac (Léo), Négociant, 9, chai des Farines. — Bordeaux. Mas (Alphonse), Avoué. — Béziers (Hérault). Mascart, Professeur au Collège de France, 60, rue de Grenelle. — Paris. Masquelier (Em.), Négociant, 7, quai d'Orléans. — Le Havre. D' Massart. — Honfleur. Massart, iils. — Honfleur. *Massat (Camille), Pharmacien. — Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). *Massat (M""^). — Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). Masse (E.), Professeur à la Faculté de Médecine. — Bordeaux. D'' Massé. — Pellegrue (Gironde). Massénat (Élie). — Brive (Corrèze). Masseron, Receveur principal des douanes. — Le Havre. *D'" Massinot (Félice). — Turin (Italie). 'Massol (Gustave), Préparateur de chimie à l'École supérieure de Pharmacie, 45, rue Triperie-Vieille. — Montpellier. Masson (Georges), Libraire de l'Académie de Médecine, 120, boulevard Saint-Germain. — Paris. — F Masson (Em.), Capitaine de frégate, 34, cité des Fleurs. — Paris. POIR L AVANCKME.NT DES SCIENCES LXXXI., *Masson (Paul)j Étudiant en droit, 4, rue Jacob. — Paris. *Masson (Ch.), Étudiant en droit, 4, rue Jacob. — Paris. BIasson (Emile), 3Iembre do la Société de Géographie, 82, rue Taitboul. — Paris. Masson-Gérard, imprimeur, 6, rue de la Grue. — Reims. D"" Masurel, 18, rue de la Barre. — Lille. Masurier (J.), Négociant, 16, rue d'Aumale. — Paris. — R Matheron (Philippe), Ingénieur civil, 86, rue Notre-Dame. — Marseille. Mathias, Ingénieur de la traction au chemin de fer du Nord, 28, rue des Fossés. — Lille. Mathieu (Henry), Ingénieur on chef des chemins de fer du Midi, 26, rue Las-Cases. — Paris. Mathieu, Professeur de mathématiques spéciales au Lycée. — Reims. Mathieu (Emmanuel), Avocat, 23, place Vendôme. — Paris. *Mathieu (Emile), Propriétaire. — Bizs (Aude). *Mathieu (L.), Professeur à lÉcole primaire, 48, rue de la Marne. — Chàlons-sur- Marne. *Mathieu, Fabricant d'instruments de chirurgie, 12, rue Bab-Azoum (chez M. Léon). — Alger. Matra (Alfred), Conseiller d'arrondissement. — Sissonne (Aisne). Mauclère, .Médecin-vétérinaire, 17, rue de l'Arquebuse. — Reims. Maufras (E.), Notaire. — Pons (Charente-Inférieure). Maufrot (Jean-Baptiste), Directeur de manufacture, 20, rue des Moulins. — Reims. — R. *Mauguin, Libraire, Conseiller général. — Blidah (province d'Alger). Mau.\oir, Secrétaire général de la Société de Géographie, 14, rue Jacob. — Paris. 'D' Maunoury (Gabriel). — Chartres. *Maunoury (M""^ g.), place du Théâtre. — Chartres. *Maupas [E.), Bibliothécaire-adjoint de la ville, rue Dijon, cité Bugeaud. — Alger. ]\UuREL (Marc), Négociant. — Bordeaux. — R •Maurel (Emile), Négociant, 7, rue d'Orléans. — Bordeaux. — R D"" BIaurel, Médecin de l''^ classe de la Marine, La Basse Terre. — Guadeloupe. Mauriac (Charles), Médecin des hôpitaux, 2, rue Grétry. — Paris. Mausselo (Charles), Banquier, 76, rue de Monceau — Paris. *Mauxio>', Externe des hôpitaux, 34, rue Saint-Jacques. — Paris. Maxwell-Lyte (F.), F. G. S; F. J. C, Science club, 4, SavileRow.— Londres S. W.— R Mayet. Professeur à la l'acuité de Médecine, Jlédecin des hôpitaux, 64, rue de la République. — Lyon. JIayet- Valser, Propriétaire, 23, rue Boulard. — Reiras. *Mazaretto (Carlos de], Ingénieur. *1Maze (abbé). — Harfleur. — R 3IÉDEVILLE (P.), Fabricant de papier, 9, quai des Chartrons. — Bordeaux. MÉHU (Adolphe), Pharmacien de l" classe, OfTicier d'académie. — Alllefranche (Rhône) . D"- Meige. — Moulins (Allier). Meigné, Ingénieur des Arts et Manufactures, Directeur propriétaire de l'usine à gaz. — Saintes (Charente-Inférieure). MfiissAS, 81, boulevard Saint-Germain. — Paris. Me!Sso>'Ier, Fabricant de produits chimiques, 5, rue Béranger. — Paris. — R Mekarski, Ingénieur civil, 96, avenue de Glicliy. — Paris. MÉLAC (Guillaume). — Saboniiière par Rieumes (Haute-Garonne). Mélac (M""=). — Sabonnière par Rieumes (Haute-Garonne). Melet (Charles), Étudiant en médecine, \1, rue Saint-Cyr. — Lyon. Mellac, Notaire. — Nérac. Mellac (André), Avocat, 49, cours du Pavé-des-Chartrons. — Bordeaux. Mellac (M'"'' Léon), 49, cours du Pavé des Chartrons. — Bordeaux. Meller père. Négociant, 43, pavé des Chartrons. — Bordeaux. Mellerio, Élève de l'École des Hautes Éludes, 18, rue Neuve-des-Capucines. — Paris. Melon (Paul), 59 his\ rue Jouffoy, Paris. Melon (M""^ Paul), 59 bis, rue Jôuffroy. — Paris. MÉNY (Victor), Ancien interne des hôpitaux de Paris, 20, rue d'Aubervilliers. — Paris. MÉNY (Charles), Juge de paix. — Ancervilie (Meuse). Mer (Emile), Garde général des Forêts, 1, avenue Duquesne. — Paris. Mercadier, Directeur des études à l'École [lolytechnique. — Paris. LXXXIV ASSOCIATION FRANÇAISE D"" Mercier (Ànalole). — Fontenay-le-Comte (Vendée). Mercier (Gustave), Pharmacien, Conseiller général, 13, rue Bab-el-Oued. — Alger. D"- Mercier. — Pont-Faverger (Marne). ♦D-- Mercier (Julien), 59, rue Monsieur-Ie-Prince. — Paris. ♦Mercier (Louis), Ingénieur des Mines. — Anzin (Nord). Merget, Professeur à la Faculté de Médecine. — Bordeaux. — R Merle de Massonneau (Antoine), Vice-Président du Comité agricole. — Nérac. Merlhe, Pharmacien, 46, rue de Poissy. — Saint-Germain-en-Laye. Merlin, 16, ruiî du Luxembourg. — Paris. — R ♦Merlin (Paul), 48, rue Duplessis. — Versailles. Merville (Jules), 1, rue de la Paix — Le Havre. Mërville [M"" Jules), 1, rue de la Paix. — Le Havre. Mëschinet de RiCHEMOND (Louis-Marie), Archiviste de la Charente-Inférieure, Officier de l'instruction publique, correspondant du Ministère de l'instruction publique pour les travaux historiques, 23, rue Verdière. — La Rochelle. •D"" Mesnvrds (P. des), 186, sur le Cours. —Saintes (Charente-Inférieure). Messimy, Notaire, 13, rue de Lyon. — Lyon. Mestrezat, Négociant, Consul suisse, rue du Parlement. — Bordeaux. D-- MétiviÈr (A.), 373, rue des Pyrénées. — Paris. Metz (M"" la comtesse de), rue d'Astorg. — Paris. Metzger, Ingénieur des Ponts et Chaussées, aux Chemins de fer de l'État. — Tours. ♦Meunier' (Fernand), ancien Élève de l'École de Grignon, Stagiaire au laboratoire de culture au Muséum. — Paris. Meunier (J.), Avocat à la Cour d'appel, 1, rue de Choiseul. — Paris. D' Meunier (Valéry). — Pau. Meunier (Ludovic), Négociant, rue Saint-Symphorien.— Reims. Meurdra (H.), Directeur de la Compagnie des Eaux du^Havre, 91, rue de Montivil- liers. — Le Havre. Meure, Pharmacien, 147, rue Notre-Dame. —Bordeaux. Meurein, Pharmacien, 30, rue de Gand. — Lille. *D' Meurs, Médecin en chef de l'hôpital du Dey. 37, rue de la Lyre. —Alger. D"' Meyer (Edouard), 73, boulevard Haussmann. — Paris. Meyer (Lucien), Chimiste, 33, rue Grange-aux-Belles. — Paris. Meyran (Octave), 39, rue de l'Hôtel-de-Ville. —Lyon. D"" MicÉ, Professeur à l'École de Médecine. — Bordeaux. — R MicÉ (Louis), 79, rue Turenne. — Bordeaux. ♦Michaelis (Alfred), 46, rue Michelet. — Alger. MiCHAUD fils, Notaire. — Tonnay-Charente (Charente-Inférieure)- — R *MiCHEL (Théophile), 5, rue Clos-Réné. — Montpellier. ♦Michel (M"' Marguerite), 5, rue Clos-René. — Montpellier. *MiCHEL (M"= Jane), 5, rue Clos-René. — Montpellier. D"" Michel (Edouard) Secrétaire général de la Société médico-pratique de Paris, 11, rue Rougemont. — Paris. D-- Michel (Adrien), rue des Fossés. — Yssengeaux (Haute-Loire). •Michel (Auguste), Agrégé, Préparateur à l'École normale supérieure, 45, rue d'Ulm. — Paris. MicHELi (Marc). — Château du Crest, près Genève (Suisse). Mieg (Mathieu), rue de Riedisheim. — Mulhouse (Alsace). MiELLE (Adolphe), 4, place Saint-Jean. — Lyon. Mignon (A.), Architecte. — Angoulême. *MiGNOT (François), 22, rue du Mont-Bernard. — Lyon. D-- MiGNOT, Lauréat de l'Institut. — Chantelle (Allier). MiLLESCAMPS (Gustave), Membre du Comité archéologique de Senlis, 19, boulevard Malesherbes. — Paris. D-- MiLLARD, Médecin des hôpitaux, 4, rue Rembrandt. — Paris. Millardet, Professeur à la Faculté des Sciences, 128, rue Bertrand de Goth. — Bor- deaux. D"" Millet, Ancien interne des hôpitaux de Paris. — Nanteuil (Oise). *MiLLET (Paul), Maître répétiteur au Lycée Saint-Louis, 44, boulevard Saint-Michel. — Paris. •D'' MiLLiOT (Benjamin), Médecin de colonisation. — Bône (Algérie). MiLLOT (Arthur), Professeur à l'École nationale de Grignon, 11, rue Mazarine. — Paris. POUR L AVANCEMKNT DES SCIENCES V.i'iyy MiLLOU d'Ainval, Ingénieur civil, 16, rue Saint-Guilhom. — Montpellier. Milne-Edwards (Alphonse), Professeur de zoologie au Muséum et à 1 École de Pharmacie, rue Cuvier, au Muséum. — Paris. — R Min-Barabraham, Banquier, 12, place Pu.y-Paulin. — Bordeaux. MiQUET (J.), Médecin vétérinaire, rue de Tiaret. — Mascara (Dépi d'Oran). Mira (R.) aîné, propriétaire. — Saint-Savin (Vienne). MiRABAUD (Paul), 29, rue Taitbout. — Paris. — R MiRABAUD, Banquier, 29, rue Taitbout. — Paris. — F MisMER, Directi'ur de la mission égyptienne, 44, rue de Lille. — Paris. MocQUERis (Edmond), 58, boulevard d'Argenson. — Neuilly (Seine). MocQUEKis (l^aul), 5S, boulevard d'Argenson. — Neuilly (Seine). MoET, Négociant en vins de Champagne, 18, rue Thiers. — Reims. •D' -MojON. — Agha près Alger. MoisY (Alex.), Clerc de notaire, 20, rue Bonaparte. — Paris. *MoiTESsiER, Prolesseiir à la Faculté de Médecine. — Montpellier. MoiTESSiER (Léon), Négociant, Passage Bruyors. — Montpellier. MoLiN (Joseph), Négociant, 13, rue de la République. — Lyon. MoLiNES (Louis), Pasteur, cours des Casernes (maison Polge). — Montpellier. *MoLiNES (Albert), Banquier, place de la Salamandre. — Nîmes (Gard). Molle (F.), Pharmacien, boulevard des Pommiers, — Angers. MoLLiNS (S. de), Ingénieur civil. — Croix (Nord). MoLLiNS (Jean de). Docteur es sciences de Zurich, maison Ilolden. — Croix, près Rou- baix (Nord). MoMus (Eugène), Négociant, 176, rue Fondaudège. — Bordeaux. MoNCEU, Ingénieur, Directeur de la glacerie de Roux. — Roux (Belgique). Mo.NCHEAi'x (E. de), Pharmacien de 1" classe, 27, rue de Ponthieu. — Paris. *MoNCHicouRT, Élèv'o, à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. MoNCHY (de). Propriétaire, 52, rue des Remparts. — Bordeaux. *MoNCOURT, Professeur de mathématiques au Lycée, 5, Chemin des Fraises. — Nantes. MoNDiET, Professeur au Lycée, 65, rue Saint-Genès. — Bordeaux. *D'" ;Moni)OT, 9, boulevard Malakoff. — Oran (.VIgérie). MoNGEAUD, Chef de section aux chemins de fer de l'État. — La Roche-sur- Yen. *MoNGELLAS (E.), Président du Conseil général. — Alger. D"' MoNiER (Louis), Médecin en chef des hôpitaux. — Avignon. *MoNGiN, Directeur du Dépôt de mendicité. — Beni-Messous, près Chéragas par Alger. MoMOTTi (Pierre), rue des Docks. — Villcfranche (Rhône). D"" MoNNEREAu. — Saintes (Charente-Inférieure). *MoN!NET (G.), Pharmacien, place du Gouvernement, galerie Sarlande. — Alger. MoNOD (Charles), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 12, rue Cambacérès. — Paris. — F D"" MoNoD (Louis), 5, rue des lîcuries-d'Artois. — Paris. D"" MoNon, 20, rueHustin. — Bordeaux. MoNOD (Léon), Agriculteur, Maire, ferme deProuilIy. — Pouilly-par-Inor (Meuse). Mo.NOYER (P.), Professeur à la Faculté de Médecine, 1, cours de la Liberté. — Lyon. MoNOYER (M"" F.), 1, cours de la Liberté. — Lyon. MoNTAiGUT (Charles B. de), Avocat. — Brioude (Haute-Loire). MoNTEL (Jules), Négociant, Ancien juge au Tribunal de Commerce, 3, boulevard de la Comédie. — Montpellier. D' MoxTFORT, Professeur à l'École de Médecine, 19, rue Voltaire. — Nantes. — R MoNTiGNY (de), Rentier, 24, rue Colbert. — Reims. *MoNTiLLOT (.\. L.). — Ben-Aknoun, près Alger. *MoNTLAUR (vicomte Amaury de). — Au château de Poudres, par Sommières (Gard). MoNT-Louis, Imprimeur, 2, rue Barbançon. — Clerraont-Ferrand. — R MoNT-Louis (M""'), 2, rue Barbaneon. — Clermont-l'eirand. MorvY (C). — Commenlry (Allier). — F *MoRANn '.Gabriel) — Issoire (Puy-dc-DôuK;). MoRANDiÈRE, Ingénieur delà Compagnie de l'Ouest, 78, rue de Passy. — Paris. D"- MoREAU (E.), 7, rue du Vingt-Neuf-Juillet. — Paris. 310HEAU (Benjamin), Conseiller municipal, 52, rue de Rennes. — Nantes. *D'' MoREAU, 187, rue de Pessac. — Bordeaux. MoREAU (Raymond), place du Collège. — Amboise (Indre-et-Loire). •D' MoREAU (Louis). — Saint-Eugène, près Alger. LXXXYIII ASSOCIATION FRANÇAISE NouRY, Professeur à la Société indusLrielle. — Elbeuf. NouRY fils, 14, rue Molière. — Le Havre. Nouvel, Pharmacien de 1""" classe. — Rodez (Aveyron). *NouvELLE (Georges), Ingénieur civil, 8, rue Say. — Paris. NouviON, fils, ftlanufacturier. — Betheniville (Marne). NuGUES (A.), Chimiste, Chef du laboratoire à la raffinerie Lebaudy frères, 19, rue de Flandres. — Paris. Ntssen (J.-B.), Fabricant, 1, rue du Cloître. — Reiras Nyssen (M'"" Jenny), 11, rue du Cloître. — Reims Oberkampff (E.), Ministre du saint Évangile, 69, avenue de Saxe. — Lyon. Obreen (A.-L,-H.), Correspondant du Nteuwe Rotterdamsche Courant, 5, rue Eugène Delacroix. — Paris (Passy). Odier, Directeur -Adjoint de la Caisse Générale des Familles, 4, rue de la Paix. — Paris. — R *D'" Odin, 40, avenue Beaulieu. — Nice. Odin, premier Clerc de notaire, 14, rue Ruinart-de-Brimont. — Reims. *D'" Odin (Joseph), 6, quai de la Pêcheiie. — Lyon. ŒcHSNER DE CoNiNCK (William), 121, rue de Rennes. — Paris. — R *Offret (Albert), ancien Élève de l'École normale supérieure, Professeur de physique au Lycée, 245, boulevard de Strasbourg. — Havre. Ogée (Pierre-Adolphe), 2, rue des Carmes. — Reims. Ogereao (Jules), négociant, 85, quai de la Fosse. — Nantes. D'" Olier. — Espalion (Aveyron). Oliver (Paul), Pharmacien de l'* classe. — CoUioure (Pyrénées-Orientales). Olivier (Ernest), Membre des Sociétés botanique et entomologique de France. ^— Moulins (Allier). D' Olivier (Charles). — Tence (Haute-Loire). Olivier (Auguste), Ancien magistrat. Conseiller d'arrondissement de Bar-sur-Seine. — Saint-Parres-les-Vaudes (Aube). Olivier de Landreville (Arsène), 112, boulevard Voltaire. — Paris. Ollier de Marichard, Archéologue. — Vallon (Ardèche). Ollier de Marichard (Alphonse). — Bédarieux (Hérault). Ollier, ex-Chirurgien en chef de l'Hùtel-Dieu de Lyon, Correspondant de l'Institut et de l'Académie de médecine, Professeur à la Faculté de Médecine de Lyon, 5, quai de la Charité. — Lyon. — F Ollivier, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 5, rue de l'Université.. — Paris. Ollivier (Maurice), Négociant, 9, boulevard Blanquerie. — Montpellier. Ollivier-Beauregard (G. -M.), 55, rue des Saints-Pères. — Paris. Oltramare (Gabriel), Professeur à 1 Université. — Genève. Onésime (le frère), 24, montée Sainl-Barthélemi. — Lyon. ■^D"" Onimus, 7, place de la Madeleine. — Paris. Oppenheim frères. Banquiers, 11 bis, boulevard Haussmann. — Paris. — F D'' Oré, Professeur à l'École de Médecine, rue du Palais-de-Justice. — Bordeaux. Oriolle, Ingénieur de l'École centrale des arts et manufactures. — Nantes. Ortlieb, Chimiste. — Croix, près Roubaix (Nord). Pabst (Albert), 9, rue de Pontoise. — Paris. Pagnoul, Professeur de chimie, Directeur de la Station agricole du Pas-de-Calais. — Arras. Paire (L.), Pharmacien, Grande-Rue. — Au Coteau, près Roanne (Loire). Palazot (J.-B.), Négociant en vins, 3, rue des Moines. — Paris. Palharey (Alfred), Ingénieur civil. — Arudy (Basses-Pyrénées). Palloteau, Propriétaire, 61, rue des Capucins. — Reims. Palun (Auguste), Juge au Tribunal de Commerce. — Avignon. — R *Pamard (A.), Chirurgien en chef des hôpitaux. — Avignon. — R Panckoucke (Henri), Trésorier-Payeur général. — Perpignan. Panis (Alphonse), 19, rue du Jard. — Reims. Papillaud (M""). — Saujon (Charente-Inférieure). *Paraf, Ingénieur des mines, Hôtel d'Orient. — Alger. *D' Parant (V.), Médecin de la Maison de santé, 17, allées de Garonne. — Toulouse. Parion, Membre de la Sociétéd'Astronomie, 12, rueRode (Chartr.ons). — Bordeaux. — R. Paris (E.), Propriétaire des cristalleries et émailleries. — Le Bourget (Seine). D'' Paris (H.). — Chantonnay (Vendée). POUR L AVANCEMENT ])ES SCIENCES lAXXIX Paris (Pierre), Élève de l'École normale supérieure, 45, rue d'Ulm. — Paris. Paris [W" Isabelle), chez M™» Clermont, 4, place de l'Odéon. — Paris. Parise, Professeur à l'École de Médecine, 26, place des Bluels. — Lille. — R *Parisot de la Boisse (de). Enclos Tissié-Sarrus. — Montpellier. *Parisse (Eugène), Ingénieur des Arts et Manufactures, 49, rue Fontaine-au-Roi. — Paris. •Parmentier (général), Membre du Comité des fortiflcations, 5, rue du Cirque. — Paris. — F D' Parm;;ntier. — Corbeny (Aisne). Parmentier, 3, rue d'Alger. — Paris. Paroissien (Albert), Négociant, 3, rue des Templiers. — Reims. *Parquet (M"""), 22, rue de Douai. — Paris. Parquet, 22, rue de Douai. — Paris. Parran, Ingénieur des Mines, Directeur des Mines de fer magnétique de Blokta-el- Hadid, 21), avenue de l'Opéra. — Paris. — F Parrot, Membre de l'Académie de Médecine, Professeur à la Faculté de Médecine,. 15, quai .'\lalaquais. — Paris. — F P.\RR0T (Valéry), de la Société académique de Maine-et-Loire. — Angers. Parsat, Pharmacien. — Montpazier (Dordogne). Pascal (de), Ingénieur, 34, quai delà Charité. — Lyon. 'Pascal, Étudiant, 10, boulevard du Centaure. — Alger. Pascault, Avoué, 25, rue du Temple. — Bordeaux. D"' Pasquet (A.). — Uzerches (Corrèze). Passion (Octave), Avocat. — Issoire (Puy-de-Dôme). *Passy (Frédéric), Membre de l'Académie des sciences morales et politiques, député de la Seine, 8, rue Labordère. — Neuilly-sur-Seine. — R *Passy (Paul-Edmond), Licencié es lettres, 8, rue Labordère. — Neuilly (Seine). — R D' P.\STEAU (Emile), 147, boulevard Voltaire. — Paris. Pasteur, Membre de l'Institut, Membre de l'Académie française, 45, rue d'Ulm. — Paris. — F *D' Patoir. — Lille. Patte (Ernest), 216, Keizersgraept. — Amsterdam (Pays-Bas). *Paul (Constantin), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, Membre de l'Académie de médecine, 48, rue Cambon. — Paris. Paul (Pierre), Ingénieur civil, 88, route de Fougères. — Rennes. D' Paulmier, 15, rue Lemercier. — Paris. *Pauquet (IL), rv'égociant. — Creil (Oise). Payen, 44, rue de Chàteaudun. — Paris. Peaucellier, Lieutenant-Colonel du génie, 45, rue Orbe. — Rouen. *Pechaud (.lean), Propriétaire. — Saint-Saulges (Nièvre). PÉCHINEY (A.), Ingénieur chimiste — Salindres (Gard). *D' Pecholier. — Montpellier. *Pecholier (M""^). — Montpellier. Pecqueux (Adonis), Propriétaire. — Oestres (banlieue de Saint-Quenlin (Aisne). PÉLAGAUD (Elysée), Docteur es sciences, 15, quai de l'Archevêché. — Lyon. — R •Pelagaud (Fernand), Docteur en droit, 14, quai de l'Archevêché. — Lyon. Pelawski (Stanislas). — Padzin, département de Siédlec (Pologne russe). Pelé (Einesl), Pharmacien, Grande-Rue. — Alais. Pelé (F.), 52, rue Caumartin. — Paris. *Pelet (M"' Paul), 2, rue de Tournon. — Paris. *Pelet (Paul), Géographe, 2, rue de Tournon. — Paris. Peligot, Membre de l'Institut, hôtel des Monnaies. — Paris. Pelisson (.Maurice), Professeur de rhétorique au Lycée. — Angouléme. Pellerin, Agrégé des Lycées, 9, rue Richebourg. — Nantes. Pellet (IL), Chimiste de la Compagnie Fives-Lille, 27, avenue du Roi-de-Rome. — Passy-Paris. *Pellet, Professeur à la Faculté des Sciences. — Clermont-Ferrand. — R *Pelletant, Pro[)riétaire. — Genté par Salles d'.Vngle (Charente). Pei.licot (André), Avocat, 2, rue Bonnefoi. — Toulon. Peltier (Edouard), Négociant en laine, 18, rue Monsieur. — Reims. Penau, Propriétaire, 11, rue Araboise. — Bordeaux. XC ASSOCIATION FRANÇAISF; Penel, Chef de bataillon du génie à l'État-raajor général du Ministre de la Guerre. 1, avenue de Paris. — Versailles. Pennés (J.-A.), Produits chimiques et hygiéniques, 2, rue de Latran. — Paris. — R D"" Pennetier, Directeur du Muséum d'histoire naturelle, Professeur à l'École de médecine, impasse de la Corderie, barrière Saint-Maur. — Rouen. Penot (Achille), Directeur de 1 École de commerce, 34, rue de la Charité. — Lyon, *Pequin (Emile). — Zéralda par Staouëli (Dép' d'Alger). PÉRALDi (Ange), Conseiller de préfecture de la Savoie, 27, Portiques. — Ch;im- béry. Perard (Louis), Professeur à l'Université. — Liège (Belgique). PÉRARD (Maxime), Agent de change, 7, rue de INanteuil. — Reims. Perdrigeon, Agent de change, 178, rue Montmartre. — Paris. — F Pereire (Henry), 32, rue de la Ville-l'Evêque. — Paris. — R Pereire (Emile), 8, rue Murillo. — Paris. — R Pereire (Eugène), Administrateur de la Compagnie Transatlantique, 45, Fanbourg- Saint-Honoré. — Paris. — R ■*PÉRÈs (Edouard), Pharmacien. — Margaux (Gironde). D' Pereton. — Commentry (Allier). ■^Perez, Professeur à la Faculté des Sciences. ~ Bordeaux. — R ■*Perez (M™" J.), 4, rue Lamourous. — Bordeaux. Perez (M"= m. V.), 38, rue Brauhauban. — Tarbes. *Péridier (Jean), chez M. Péridier et C'% banquier. — Cette (Hérault). PÉRiDiER (Louis), Administrateur de la bibliothèque populaire gratuite de Cette, 2, quai du Sud. — Cette. — R PÉRiER, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Chirurgien des hôpitaux, 7, rue Drouot. — Paris. Perier (Louis), 21, rive de la Seine. — Issy (Seine). Perin, Juge honoraire. — Soissons (Aisne). Perin (Albert), 88, rue de Talleyrand. — Reims. *Perio (Marie). Ancien maire. — Paimbœuf (Loire-Inférieure). Peron (Pierre-Alphonse), Sous-Intendant militaire. — Troyes (Aude). ■'Perot, homme de Lettres. —Château de Cysoing (Nord). ■^Perot (M™»), — Château de Cysoing (Nord). Perot, Graveur, 10, rue de Nesle. — Paris. — R *Perot, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. Pérouse (Denis), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 104, boulevard Haussraann. — Paris. Perreau (Paul), 12 bis, rue de Venise. — Reims. Perrégaux (Louis), Manufacturier. — Jallieu par Bourgoin (Isère). Perret, ancien Sénateur du Rhône. — CoUonge (Rhône). Perret (Emile), Pharmacien. — Moret-sur-Loing. Perret (Auguste), Négociant, 49, quai Saint-Vincent. — Lyon. Perret (Michel), 3, place d'Iéna. — Paris. — R Perricaud, Cultivateur. — La Balme (Isère). — R *Perricaud (Saint-Clair). — La Battero, commune de Sainte-Foy-lès-Lyon (Mulatière Rhône). — R. D'' Perrichot, 5, rue de la Communauté. — Le Havre. Perrier, Professeur au Muséum, 19, rue des Saints-Pères. — Paris. Perrier (Ch.). — Valleraugue (Gard). •Perrier, Lieutenant-Colonel d État-major, Membre de l'Institut et du Bureau des lon- gitudes, Sous-Directeur au Ministère de la Guerre, 138, rue de Grenelle. — Paris. Perrier (E.), Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Bédarieux (Hérault). D"' Perrin, G6, rue de Saintonge. — Paris. Perrin (R.), Ingénieur des Mines, 80, rue de Grenelle. — Paris. D"- Perrin, Professeur au Val-de-Gràce, 136, boulevard Saint-Germain. — Paris. Perrin (Jules), Fabricant de cuirs vernis, 7, rue Chariot. — Paris. ''Perrin (Antoine), Propriétaire. — Sidi-Bel-Abbès (Dép' d'Oran). Perrot (Ernest), 7, rue du Lycée. ~ Laval (Mayenne). Perrot (Adolphe), Docteur es sciences, ancien Préparateur de chimie à la Faculté de Médecine de Paris. — Genève (Suisse). — F Perrot (J.), Commissaire-priseur, 22, rue Lavoisier. — Paris. *D' Perroud, Médecin de l'Hôtel-Dieu, chargé de la clinique complémentaire à la Faculté de Médecine de Lyon, 6, quai des Célestins. — Lyon. — R POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XCI ^Perrt, Pharmacien. — Layrac (Lot-et-Garonne). Perrt fM"^ Antonine), Avenue du Château. — Bellevue-Mcuilon (Seine-et-Oise). D"' Perry (Jean). — Miraraont, près Marmande (Lot-et-Garonne). D'' Pery, Médecin des hôpitaux, 67, rue d'Aquitaine. — Bordeaux. Pesier (Edmond), Chimiste. — Valonciennes. Petit, Pharmacien, 8, rue Favart. — Paris. Petit (•AI""'), 8, rue Favart. — Paris. Petit (Charles-Paul), Pharmacien de i" classe, 16, rue des Quatre- Vents. — Paris. Petit, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Bourg (Ain). Petit (Maurice), Pharmacien, :2, rue des Mobiles-de-Coulmiers. — Périgueux. ♦D'' Petit (Henri), Sous-iîibiiothécaire à la Faculté de Médecine, 11, rue Monge. — Paris. — R D' Petit (A.), Villa César. — Royat (Puy-de-Dôme). Petit (J.j, Pharmacien, 41, rue de Mars. — Reims. Petitbon, Ïeinturier-Appréteur, 4, rue d'Anjou. — Reims. Petitmontaudon, 37, rue de Vesle. — Reims. Petiton (A.), Ingénieur civil des Mines, 91, rue de Seine. — Paris. *Petrucci, Ingénieur, Correspondant de l'Institut de Florence, Directeur régional de la Banque de prêts à l'industrie, avenue Saint-Pierre. — Béziers. — R. Pétrucci-Delachapelle (M"ic)^ 33^ avenue Saint-Pierre. — Béziers. Petteton (André), Ingénieur des Mines, 33, rue du Cherche-Midi. — Paris. Peugeot (Armand), Manufacturier. — Valentigney (Doubs). Peyramaure-Duverdier, Étudiant, 37, rue Gay-Lussac. — Paris. D"' Peyraud. — Libourne (Gironde!. Peyraud (M™*). — Libourne (Gironde). Peyre (Jules), Banquier. — toulouse, — F *Peyron (Albin), Négociant, membre de la Chambre de commerce de Montpellier. — Béziers. •Peyron (Paul), Étudiant à la Faculté de Droit. — Montpellier. Peyrecaye, Ancien avocat général, 28, rue Vital Caries. — Bordeaux. Peyrey (Pierre), Avoué près le Tribunal civil. — Nérac. Pey.sonxeau, Fabricant de papier, .Membre de la Chambre de commerce de Clermont- Ferrand. — Saint-Amand-Tallende (Puy-de-Dôme). Pezat (Albert), Négociant, 171, rue Sainte-Catherine. — Bordeaux. D-- Pezzer (de), Médecin du Pcreire de la Compagnie générale transatlantique, 17, rue Saint-Séverin. — Paris. Philip (Isidore), Négociant. — Bordeaux. Philippe (Léon), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. 80, rue Taitbout. — Paris. — R Piarron de .Mo>tdésir, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 103, avenue du Roule. — Neuilly (Seine). PiAT (A.), Constructeur mécanicien, 49, rue Saint-Maur. — Paris. — F PiAULT (Jules), 68, rue Turbigo. — Paris. D'" Piberet, 54, Faubourg-Montmartre. — Paris. Picard (Emile), Étudiant en médecine, 80, rue Ponsardin. — Reims. Piche (Albert), ancien Conseiller de préfecture, 8, rue Montpensier. — Pau. — R PiCHou (Alfred), Géomètre, 305, route de Toulouse. — Bordeaux. Picot (Emile), Pharmacien de l--^ classe, II, rue de la Station. — Asnières (Seine). *Picou (Gustave). — Saint-Denis (Seine). •PiCQUET (II.), Capitaine du génie. Répétiteur à l'École polytechnique, 103, boule- vard Saint-Michel. — Paris PiÉGU, 18, rue d'Enghien. — Paris. Pierre (Dominique), Homme de lettres, 72, rue du Bois-de-Cros. — Clermont- Ferrand. Pierrard, Ingénieur manufacturier, 22, boulevard du Temple. — Reims. Pierret D'ETRŒU^'GT (C), Imprimeur. — Elrœungt, par Avesnes-sur-Helpe (Nord). D"" PiÉROU. — Chazay-d'Azergues (Rhône). — R Piéton, Avocat, 27, rue de Vesle. — Reims. *PiERR0N lEd.), Ingénieur des Arts et Manufactures, 19, place du marché Saint- Honoré. — Paris. PiETTE (Ed.), Juge de paix. — Eauzc (Gers). ''PiFRE (Abel), Ingénieur, 30, rue d'.\ssas. — Paris. XCII ASSOCIATION FRANÇAISE *PiGORNET (Alberl), Ingénieur et rectificateur d'alcool. — Orléans. *PiKETTY (Eugène), Architecte, 30, boulevard de la Contrescarpe. — Paris. PiLLET, 18, rue Saint-Sulplce. — Paris. PiLLON (Adolphe), Représentant de commerce, 21, rue Linguet. — Reims. *D- Pin (Paul). — Alais (Gard). *D'' PiNET, 60, rue Saint-Joseph. — Lyon. *PiNET (G.), Capitaine d'artillerie, inspecteur des Études à l'École polytechnique. — ■ Paris. PmET, ancien Secrétaire de la Faculté de Médecine, 18, Villa Monmory. — Vincennes. PiNON (P.), Négociant, M, rue Saint-Symphorien. — Reims. PiNTA (Edouard), 38, rue Desbordes-Valmore. — Paris. *PiOGER (Yves de), 2, rue Saint-Guillaume. — Rennes. PiouNOwsKY (Michel)'. — Saint-Pétersbourg. PiTRAT aîné. Imprimeur, 4, rue Gentil. — Lyon. Pitres (A.), Professeur à la Faculté de Médecine, 8, rue Esprit-des-Lois. — Bor-- deaux. Planchois, Correspondant de l'Institut. — Montpellier. Planeix (Guillaume-Victor), Notaire. — Murols i Puy-de-Dôme). Planques (Georges), Étudiant en médecine, 17, Faubourg-Saint-Jaumes. — Mont- pellier. Plantade (Paul), Commis principal des Contributions indirectes. — Nuaille, canton de Courçon-.d'Aunis. Planté, Inspecteur du service télégraphique aux chemins de fer de l'État, 6, rue des- Étudiants. — Tours. Planté (ils (Charles), aux chemins de fer de l'État. — Tours. Planté (daston). Licencié es sciences, 56, rue des Tournelles. — Paris. D"" Planteau, 53, rue Monge. — Paris. *Plantier (Alfred), Docteur en médecine et en droit. — Alais (Gard). Plassiard, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en retraite, 4, rue Poisson- nière. — Lorient (Morbihan). — R *Playfair, Consul général de S. M. Britannique, place Bresson, maison Limozin. — Alger. *Plonquet, Médecin. — Ay-Champagne (Marne). D"' Plumeau (A.), 84, cours de Tourny. — Bordeaux. Pocuet (Albert). — Tancron par Lizy sur Ourcq (Seine-et-Marne). PoDEViN (César), 16, rue de Famars. — Valenciennes. *D'" PoDOLiNSKi (Serge), Licencié es sciences naturelles, quartier Mont-Maur. — Montpellier. *PoDOLiNSKY (M"' Nathalie!, quartier Mont-Maur. — Montpellier. PoiLLON (L.), Ingénieur-constructeur (Exploitation générale des Pompes Greindl), 158, boulevard Montparnasse. — Paris. PoiNc\RÉ, Professeur adjoint à la Kaeulté diî Médecine, 9, rue de Serre. — Nancy. Poincaré, Ingénieur des Mines, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Paris, 66, rue Gay-Lussac. — Paris. Poirier (J.), Aide-naturaliste au Muséum, 43, avenue du Maine. — Paris. PoiRRiER, Fabricant de produits chimiques, 105, rue Lafayette. — Paris. — F Poirrier (aîné). Teintures et apprêts, rue Clovis. — Reims. Poisson (Jules), Aide-naluraliste au Muséum, 69, rue de Buffon. — Paris. *Poitevin-Benezech (M™^), 13, rue de l'abbé Grégoire. — Paris. *PoiVRE, Avocat, défenseur à la Cour d'appel. — Alger. *PoizAT (le Général), Commandant l'artillerie. — Alger. PoLiGNAC (prince Camille de), 44, rue Miromesnil. — Paris. — F PoLLET, Vétérinaire, 20, rue Jeanne-Maillotte. — Lille. PoLLiART (Léon), Courtier, 5, rue de la Renfermerie. — Reims. PoLONY, Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Rochefort. *PoMEL (A.), Directeur de l'École supéiieure des Sciences, rue Rovigo. — Alger. ♦D"" PoMEL. — La Chaise-Dieu (Haute-Loire). Pomier-Layrargues (Emile), Propriétaire, rue Clos-René. — Montpellier. Pomier-Layrargues (Georges), Ingénieur. — Montpellier. Pomier-Layrargues (Maurice), Propriétaire, rue Clos-René. — Montpellier. *D' PoMMEROL, Conseiller général du Puy-de-Dôme. — Gerzat (Puy-de-Dôme). PoMMEROL, Avocat, Rédacteur de la Revue Matériaux pour l'histoire primitive de l'homme, Veyre-Mouton (Puy-de-Dôme], et 36, rue des Écoles. — Paris. — R POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XCIII PoMMERY (Louis), Négociant en vins, 7, rue Vauthier-le-Noir. — Reims. — F PoMMERY (M"" Louis), 1, Fue Vauthier lo-Noir. —Reims. *PoMPERY (E. de), 34, rue de Londres. — Piiris. ♦D' PoNCET (Antonin), 45, rue Centrale. — Lyon. PoNCHON, Sous-Ingénieur dos Ponts et Chaussées. — Ambcrt (Puy-de-Dôme). PoNCix, Clief d'institution, 7, quai des Brolteaux. — Lyon. *D' Po.NS. — Nérac ^Lot-et-Garonne). *PoNSARD (Louis), 8, rue de la Pyramide. — Lyon (Vaise). Pontier (André), Pharmacii'n, 24, boulevard du Temple. — Paris. D' PoRCUER. — Chabris (Indre). PoRGÈs (Charles), Banquier, 27, rue de la Chaussée-d'Antin. — Paris. — R PoRTAL (Paul), Banquier. — Montauban. •PoRTEViN (H.), Ingénieur civil, 2, rue de la Belle-Image. — Reims. *PoRTEviN (M"« Claire), 2, rue de la Belle-Image. — Reims. *PoRTEYiN (V.), Avocat, adjoint au Maire, 2, rue de la Belle-Image. — Reims. PoTAiN, Professeur à la Faculté de Médecine de Paris, 256, boulevard Saint-Germain. — Paris. PoTERLET (Henri), 112, boulevard Voltaire. — Paris. Potier, Ingénieur en chef des Mines, répétiteur à l'École polytechnique, 1, rue de Boulogne. — Paris. — F Potier (M"""), 1, rue de Boulogne. — Paris. PoTRON (Ernest). — Beaiimont-en-Argonne (Ardennes). PoTTECHER (Ch.), Licencié en droit. — Plombières. PouCHAix (V.), Maire d'Armentières, rue du Faubourg-de-Lille. — Armentières. D" PouCHET, Professeur au Muséum, Directeur du laboratoire de zoologie et de phy- siologie maritime de Concarneau, 5, rue Médicis. — Paris. PoDCHET (.].), Professeur à l'École régimentaire du Génie. — Montpellier. PouGET, 37, rue Poyenne. — Bordeaux. *?0UJADE, Professeur au Lycée de Lyon. — Lyon. *PouJADE (M""-), au Lycée. — Lyon. Poulain (Philippe), Employé, château de Porle-Mars. — Reims. *PouLAiN (César), Manufacturier, 50, rue des Capucins. — Reims. — R Poulet (L.), Ingénieur aux houillères. — Molières par Saint-Ambroix fGard). PoupiNEL (Paul), 64, rue de Saintonge. — Paris. — F PoupiNEL (Jules), 8, rue Murillo. — Paris. — F PouPiNEL (Emile), 64, rue de Saintonge. — Paris. PouPiNEL (Gaston), Étudiant en médecine, 56, rue de Lisbonne. — Paris. Poupon, Interne provisoire des hôpitaux, 63, rue de Rivoli. — Paris. PouRCEL, Ingénieur. — Terre-Noire (Loire). D' PouRTiER (Michel). — Québec (Canada). D' PoussiÉ, 12, rue Cail. — Paris. — R PouYANNE, Ingénieur en chef des Mines, rue Rovigo, maison Chaise. — Alger. — R 'D' PouzET fils. — Privas (.Vrdèehe). PowELL (Thomas), Ingénieur, 32, rue d'Elbeuf. — Rouen (Seine-Inférieure). D' Pozzi, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, Chirurgien des hôpi- taux, 10, place Vendôme. — Paris. — R PozzY (Georges), Négociant, 8, place de Tourny. — Bordeaux. D' Pradier (Frédéric), 6, rue de la Treille. — Clermont-Ferrand. Pradon, ancien Notaire, ancien Instituteur, Conseiller d'arrondissement. — Blesle (Haute-Loire). *Pralon, Ingénieur civil, 51, rue de Bruxelles. — Paris. *Prarond (Ernest), Président honoraire de la Société d'émulation d'Abbeville. — Abbeville (Somme). Prat, Chimiste, 111, route de Toulouse. — Bordeaux. — R D' Pravaz, Licencié es sciences, 46, quai des Étroits. — Lyon. Pr.\x (Maurice), Avoué. —Montauban. Préaubert (E.), Professeur de physique au Collège. — Beauvais. Preler, Négociant, 18, allées de Chartres. — Bordeaux. *Prengrueber (A.), Médecin de colonisation. — Palestro, près Alger. Preterre (A.), Rédacteur en chef de VArt dentaire, 20, boulevard des Italiens.— Paris. Prevet (Ch.), Négociant, 48, rue des Petites-Écuries. — Paris. — R "Prévost (Maurice), membre de la Société de Topographie de France, 55, rue Claude- Bernard. — Paris. XCIV ASSOCIATION FRANÇAISE Privât (Félix), Négociant. — Mèze (Hérault). Prœsamlé, Brasseur. — Nérac. Prœsamlé {M°"). — Nérac. D'' Prompt (P. Y.), ancien Élève de l'École polytechnique, 17, rue de la Gare. — Nice. Proust, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Membre de l'Académie de Médecine, Médecin de l'hôpital Lariboisière, 9, boulevard Malesherbes. — Paris. *Proyot-Comoy, Étudiant. — Nevers. Prudon (le général), 77, boulevard Haussraann. — Paris. Prunier, Juge suppléant de la justice de paix de Saint-Hilaire. — Brizambourg, can- ton de Saint-Hilaire (Charente-Inférieure). Prunier (L.). — Brizambourg, canton de Saint-Hilaire (Charente-Inférieure). D"' Prunières. — Marvéjols (Lozère). *PuAux (Franck), Pasteur, 11, avenue de l'Observatoire. — Paris. *PuAux (!M°"), 11, avenue de l'Observatoire. — Paris. PuERARi, 69, boulevard Haussmann. — Paris. *PuiGSECH, née Chaisal (M""=), Artiste peintre, 107, rue de Vendôme. — Lyon. Pujos, 19, allées de Chartres. — Bordeaux. *D' PuJOs (A.), Médecin de la Compagnie des Chemins de ter du Midi, 58, rue Saint-Sernin. — Bordeaux. — R *PuLLiGNY (vicomte de), au château du Ghesnay-sur-Ecos(Eure). *D"" PupiER, rue Strauss. — Vichy. *Pt'PiER (M™^), rue Sirauss. — Vichy. PuTZ (Gabriel), à l'École d'application d'artillerie, — Fontainebleau. PuTZ (Le général H.), commandant l'École d application d'artillerie et du génie. — Fontainebleau. PuYDT (Paul de), 8, place du Béguinage. — Bruxelles. D"" Pc-le-Blanc, Médecin consultant aux eaux de Royat, 33, avenue de Limoges. — Niort. *Quatrefages de Bréau (de), Membre de l'Institut, Professeur au Muséum 36, rue Geotrroy-Saint-Hilaire. — Paris. — F Quatrefages de Bréau (M™= de), 36, rue GeofTroy-Saint-Hilaire, Muséum. — Paris. — R Quatrefages de Bréau (Léonce de), 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Muséum. — Paris. — R *Quef-Debièvre, propriétaire, 2, boulevard Louis XIV. — Lille. D'' QuÉiREL, 61, rue Saint-Jacques. — Marseille. D' Quelet, Lauréat de l'Académie des Sciences. — Hérimoncourt (Doubs). Quenardelle de Varzy, propriétaire. — Verzenay (Marne). QuENARDEL, Négociant en vins. — Rilly-la-Montagne (Marne). Quentin (Pol), Négociant, 5, impasse des Romains. — Reims. QuESNEL, Professeur à 1 École Mongp, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. Queyrens, aux mines Santa-Ernestina. — Cunapiru (Uruguay). Quinette, Confiseur, rue Blatin. — Clermont-Ferrand. Quinette de Rochemont, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Valenciennes (Nord). D" QuiNQUAUD, Médecin des hôpitaux, 5, rue de l'Odéon. — Paris. *QoiTTERAY (Charles), Juge suppléant, 13, rue Dupont-de-l'Fure. — Lonviers. *Quitteray (M""=), 13, rue Dupont-de-l'Eure. — Louviers. Rabot,' Docteur es sciences, Pharmacien, Secrétaire du Conseil d'Hygiène du dépar- tement de Seine-et-Oise, 33, rue de la Paroisse. — Versailles. *Rabotin (M""'), 4, rue Damesme. — Fontainebleau. *Rabotin, Pharmacien honoraire, 4, rue Damesme. — Fontainebleau. Rabourdin (Lucien), Professeur d'économie politique, 50, rue des Ecoles. — Paris Rabourdin (Ch.), Architecte du département du Loiret, 1, rue des Anglais. — Orléans. Rachel (Edmond), Négociant, 14, Esplanade Cérès. — Reims. Raclet (Joannis), Ingénieur civil, 10, place des Célestins. — Lyon. — R *D'' Rafaillac. — Margaux (Gironde). Raffard, Ingénieur civil, 16, rue Vivienne. — Paris. — R Ragain (Gustave), Professeur au Lycée et à l'École de commerce et d'industrie, 42, rue de Ségalier. — Bordeaux. Ragot (J.), Ingénieur civil, 15, rue de Courcelles. — Reims. Raillard, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, 7, rue Fénelon. —Paris. POUR L AVA^XEME^■T DES SCIENCES XCV U"^ R\iLLARD. — Dax (Landes). Kaimbault (Paul), Pharmacien de 1" classe, 38, rue des Lices. — Angers. D'' Raingeard, Professeur suppléant à l'École de Médecine, 8, rue Jean-Jacques. — Nantes. — R Rambaud (Alfred), Maître de conférences à la Faculté des Letii'es, 76, rue d'Assas. _ Paris. — R *Ramel, Trésorier-Payeur. — Algpr. Rames (J.-B.), Pharmacien et Géologue. — Aurillac (Cantal). D' Rames (J.), rue d'Aurcigues. — Aurillac (Cantal). Ramon, Chi'f du Service du ilatériel el. de la Traction. — Gisors (Eurel. Rampont (Henri), Avocat. — Toul iMeurthe-et-3Iosolle). *D'- Ranque (Paul). — Gien (Loiret). D' Ranse (deI, 4, place Saint-Michel. — Paris. D"" Ranvier, 105, boulevard Saint-Michel. — Paris. R.\ouLT, Professeur de chimie à la Faculté des Sciences, 7, place Clapeyron. — Grenoble. Rapet, Inspecteur honoraire de l'instruction publique, 21, rue Saint-Dominique. — Paris. *D'' Raugé, 11, quai de l'Est. — Lyon. Raulet (Lucien), ftlembre de la Société de Géographie commerciale de Paris, 5, rue Dautancourt. — Paris. Rayeaud, Conseiller à la Cour, 116, rue de l'Église-Sainl-Seurin. — Bordeaux. Ravier (Octave), Banquier, 5, rue Lamandé. — Paris. Raynal, Négociant, 12, place des Ouinconces. — Bordeaux. *Raynard (Francisque), au palais du Gouverneur général. — Alger. Ray.naud, Ingénieur des télégraphes, 60, boulevard Saint-Germain. — Paris. !)■• Rebatel (Fleury), 4, rue des Archers. — Lyon. Reboul (le colonel), 52, boulevard Eugène. — Nenilly (Seine). Reboul [i.], Etudiant en médecine. — Montpellier. RÉcipON (Emile), Propriétaire, Député des Alpes-Maritimes, .39, rue Bassano. — Paris. D'' Reclus, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 9, rue des Saints-Pères. — Paris. *Reclus (Elisée), Géographe. — Clarens CVaud-Suisse) . Reclus (M""= Elisée). — Clarens (Vaud-Suisse). 'Reclus (Élie), Publiciste, 119, rue Monge. — Paris. Reclus (Onésime), Géographe. — Pavillon Chaintreauville, par Nemours (Seine-et- iMarne) . D'' Hedard. — Satigny près Genève. Redier (A.), Constructeur d'instruments de précision, 8, cour des Petites-Écuries. — Paris. Redon (le baron). — Brioude (Haute-Loire). Reech, ancien Directeur des constructions navales, 10, rue du Pont-Carré. — Lorient. D'' Regnard (Paul), Professeur à l'Institut national agronomique, 51, boulevard Saint- Michel. — Paris. Regnault (Henri), Industriel. — Charleville (Ardennes). *Regnault (IM™'), 19, rue de la Trinité. — Toulouse. *Regnault (Félix), Bibliothécaire-archiviste de la Société d'histoire naturelle, 19, rue de la Trinité. — Toulouse. Rehm (L.). — Pagny-sur-Mosello. Reich (Louis), Agriculteur — L'Arraillière, par le Sambuc (Bouches-du-Rhône). Reideh (Jacques), Ingénieur E. G. P. — 'Vesserling (Alsace). Reignier (Alexandre), iMédecin consultant, place Rosalie. — Vichy. Reille (le baron), 10, boulevard de Latour-Maubourg. — Paris. — R Reimonenq (Charles), ex-Chef de section delà voie au Chemin de fer du Midi, domaine du Raslard. — La Tresne (Gironde). Reinach, Banquier, 31, rue de Berlin. — Paris. — F Reinhart (Louis), Négociant, 19, rue Corneille. — Le Havre. *REiNWALn, Libraire, 15, rue des Saints-Pères. — Paris. *Rein\val!) (M""''), 15, rue des Saint-Pères. — Paris. D'" Relhié. — Cahors (Lot). D"" Reliquet, 17, boulevard de la Madeleine. — Paris. — R XCVI ASSOCIATION FRANÇAISE Remerand, Pharmacien. — Fontenay-le-Comle (Vendée], *RÉMY (Ch.), Agrégé à la Faculté de Médecine, 14, quai de Gesv^res. — Paris. Remy-Taneur. Imprimeur en taille douce, 38, rue Lacépède. — Paris. Renard, Capitaine du génie, au haras du Chalet. — Meudon (Seine-et-Oise). Renard (A.), Juge au Tribunal civil, 3, boulevard des Promenades. — Reims. Renard et Villet, Teinturiers, cité Lafayette. — Lyon. *Renaud (Georges), Directeur de la Revue géographique internationale, Attaché au cabinet du ministre des finances, 76, rue de la Pompe. — Passy-Paris. Renaud (Paul), Constructeur-mécanicien, prairie de Mauves. — Nantes. ;Renault (E.j, Fabricant de tissus imprimés, 6, rue aux Juifs. — Darnetal, près Rouen. IRenault, Docteur es sciences, Aide naturaliste au Muséum,!, rue de la Collégiale. — Paris. ■Rénier, Receveur des flnances. — Issoire (Puy-de-Dôme). .Renouard fils (Alfred), Filateur, A6, rue Alexandre-Leleux. — Lille. — F Renouard (M'"= Alfred), 46, rue Alexandre-Leleux. — Lille. — F Renouard-Réghin, Filateur et Fabricant de toiles, 3, rue à Fiens. — Lille. Renouvier (Charles) — La Verdette, près le Pontet, par Avignon (Vaucluse). — F *Renoux (Pierre), Sous-Piéfet de Mascara (département d'Oran). Renversé, Sous-Inlendant militaire en retraite, 49, rue Naujac. — Bordeaux. ■•Rérolle (Louis), 44, quai de la Guillotière. — Lyon. D' Reverchon. — Nogent-le-Roi (Haute-Marne). Revoil, Architecte des monuments historiques, Membre correspondant de l'Institut, avenue Feuchères. — Nîmes. Revot (Adol[)he), Manufacturier, 9, rue Saint-Pierre-les-Dames. — Reims. Revouy (J.-A.), Médecin vétérinaire. — Vienne (Isère). Re.'cès, Membre de la Société des agriculteurs de France. — Jarnac (Charente). Rey (Dieudonné), Architecte de la Ville. — Millau (Aveyron). *Rey (M"''), 3, rue Mage. — Toulouse. *Rey, Professeur à l'Ecole de Médecine, Chirurgien de l'hôpital civil, S, rue Bab- Azoun. — Alger. *Rey (Louis), Ingénieur, 52, rue d'Auteuil. — Paris. — R. Rey-Lescure, Membre de la Société géologique de France, 8, faubourg du Sloustier. — Montauban. *Reynari), Sous-Inspecleur des forêts, conservation des forêts. — Médéa (départe- ment d'AL'er). Reynaud (G.), Manufacturier. — Betheniville (Marne). *D'' Reynier, Prosecteur à la Faculté de Médecine, l'>, rue Castellane. — Paris. D' Riant, Médecin de l'École normale du département de la Seine, 138, rue du Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. RiAZ (Auguste de). Banquier, 10, quai de Retz. — Lyon. — F D'" RiBAN, Directeur-adjoint au laboratoire d'enseignement chimique et des hautes études à la Sorbonne , 85, rue d'Assas. — Paris. Ribeiro (Carlos), Secrétaire général du Congrès d'anthropologie et d'archéologie pré- historiques.— Lisbonne (Portugal). RiBOT, Avocat, Député du Pas-de-Calais, 32, rue de Turin. — Paris. *RiCARD (Gaston), Représentant de droguerie et de pharmacie, 3, galerie MalakofF. — Alger. Richard, Chimiste, 13, rue Crévier. — Rouen. Richard (J.j, Entrepreneur. — Uzès (Gard). Richard (Alexandre), 14, rue des Canonniers. — Saint-Quentin (Aisne). Richard (Maurice), Maire de Millemont, Conseiller général de Seiue-et-Oise, 33, rue de Prony. — Paris. 'D"" Richard. — Châlons-sur-Marne. Richard (l'abbé), hydrogéologue, au séminaire de Monthieu (Charente-Inférieure). Richard, Maire de Nyons, Conseiller général delà Drôme. — Nyons (Drôme). Richard (M"*" Camille). — Nyons (Drôme). *RiCHARDiÈRE (Henri), Interne des hôpitaux de Paris, 14, rue des Écoles. — Paris. *D'' RiCHELOT père. Rédacteur à l'Union médicale, 32, rue de Turin. — Paris. *RiCHERT, Conseiller à la cour, 22, rue de Tanger. — Alger. RiCHET (Ch.), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 5, rue Bonaparte. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XCVIt D' RiCHON (Charles). — Saint-Amand-sur-Fion (Marne). RicoME (P.), Pharmacien. — Massillargues (Hérault). D' RicoRD, Membre de l'Académie de Médecine, 6, rue de Tournon. — Paris. — F •RicoRDEAU (Guslave), Profiriélaire, rue de la Porle-de-Mirebeau. — Loudun. D" RiÉGÉ, 30, rue d'Hauteville. — Paris. RiEUMAL, Négociant, G, rue de Mulhouse. — Paris. 'RiEUNÈGRE (Fabre de), 90, rue Fondaudège. — Bordeaux. RiFFAUT (le général), 10, rue Garancière. — Paris. — F Dr RiGABERT. — Tailiebourg (Charente-Inférieure). RiGAL (Paul), Avocat. — Réziers (Hérault). RiGAUD (Charles). — Pons (Charente-Inférieure). RiGAUD (Ad.), Négociant, Conseiller municipal, 49, (juai de Béthune. — Lill«. RiGAUD, Fabricant de proihiits cîiimiiiues, 8, rue Viviennc. — Paris. — F RrcAUD (M™'), 8, rue Vivieniie. — Paris. — F RiGAUT (E.), Filateur, rue Sainte-Marie. — F'ives-Lille. *RiGEL (Jérôme), chez M. Fauvcl, 10, boulevard Bonne-Nouvelle. — Paris. RiGouT, Chimiste à l'École des Mines, 60, boulevard Saint-Michel. — Paris. RiLLiET, 8, rue de l'Ilôtel-de-Ville. — Genève (Suisse). — R *RiNN (le commandant), Chef du bureau politique. — Alger. RiSLER (Charles), Chimiste, 39, rue de l'Université. — Paris. — F RisLER (Eugène), Directeur de l'Institut national agronomique, 35, rue de Rome. — Paris. — R RisLER (Edmond), Elève de l'Institut national agronomique, 35, rue de Rome. — Paris. RiSPAL, Négociant, 200, boulevard de Strasbourg. — Le Havre. RiTTER (F'rédéric), Ingénieur en chef du Chemin de l'er de Bédail u\. 1, rue Saint- Mathieu. — Montpellier. RiTTER, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 1, rue Castiglione. — ■ Paris. RiTTER (M"""), 1, rue Castiglione. — Paris. Rivière (Em.), Archéologue, 139, rue de Sèvres. — Paris. •Robert (Edouard), Directeur-adjoint des postes et télégraphes, 3, rue du Centaure. — Alger. *RoBERT (Edouard), 45, rue d'Ulm. — Paris. *RoBERT (Gabriel), Avocat, 6, quai de l'Hôpital. — Lyon. — R. Robert (Félix), Docteur en droit, Substitut du procureur delà République. — Dieppe. Robin (Alphonse), 1, rue de Penthièvre. — Lyon. Robin, Banquier, 38, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Lyon. — R Robin (Ch.), Sénateur, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur du laboratoire de zoologie et de physiologie maritime de Concarneau, 94, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R. Robin (Fernand), Étudiant en droit, 57, cours de Touriiy. — Bordeaux. *RoBiN, Étudiant, galerie Sarlande, 2. — Alger. Robin (M"" ¥■=), née Saint-Amant, 57, cours deTourny. — Bordeaux. RoBiNEAU, ancien avoué, 78, rue Lafayette. — Paris. — R RoBiNEAun, Pharmacien, 62, rue Notre-Dame. — Bordeaux. RoBiNEAUD, Étudiant en médecine, 62, rue Notre-Dame. — Bordeaux. Robinet, Chimiste. — Épernay (Marne). •RocACHÉ, Ingénieur civil, 9, rua des Taillandiers, 5, pas-agc des Taillandiers. — Paris. D"' Roche (A. de la), 21, rue du Plat. — Lyon. Roche (Léon), 105, boulevard Sainl-Michel. — Paris. Roche (André), 1, place Saint-Michel. — Lyon. KocHEBiLLARD (Paul). — Roannc. Rocher (Avocat), Membre de la Société de médecine légale, 71, rue de la Vi<;Loire. — Paris. *RocHER (F.). — A la Côte-Saint-André (Isère). RooHETTE (de la), Maître de forges (Hauts F'ourneaux et Fonderies de Givors), 4, jilace Gensoul. — Lyon. — F 'Rodanet (Lucien!, Homme de lettres. — ChaleL-la-Guadeloupe, [lar Royan-s-ur-Mer. D' RoDET, Président de la Société protectrice de l'enfance, 26, cours Morand. — Lyon. RoDRiGUES (Gaston), 54, rue Ferrère. — Bordeaux. g XCVIII ASSOCIATION FRANÇAISE Rœderer (Léon). — Mulhouse (Alsace). Rœderer (Théophile), Négociant en vins de Chaiu)Dagne , 104 , rue des Capucins. — Reims. Rœderer (Louis), Négociant en vins de Champagne, 6, impasse des Deux-Anges, — Reims. — R RoEHRiG, Professeur à l'École de Commerce et d'Industrie, 66, rue Saint-Sernin. — Bordeaux. RoDAT (Auguste), Avoué. — Rodez (Aveyron). RoGELET (Camille), Manufacturier, 18, boulevard du Temple. — Reims. RoGELET (Edmond), Manufacturier, 3, rue du Marc. — Reims. RoGELET (Charles), Manufacturier, 9, rue Ponsardin. — Reims. Roger (Henri), Membre de l'Académie de Médecine, Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 15, boulevard de la Madeleine. — Paris. — R *D'' Roger (J.), 108, boulevard François l'\ — Le Havre. Roger, rue des Cadeniers. — Nantes. *RoGER (M""), 136, boulevard Saint-Germain. — Pai'is. Rohart père, 14, rue Chabaud. — Reims. RoHART (Gaston), 44, rue Chabaud. — Reims. RoHAUT, Représentant de commerce, associé, 17, place d'Erlon. — Reims. *D'' RoHMER, Chef de clinique chirurgicale à la Faculté de Médecine, 8 ter, rue des Ponts. — Nancy. RoiG-ï-ToRRES (Raphaël), Directeur de la Cronica cientifica. — Barcelone. Roland (H.), Ingénieur en chef de l'Association normande des propriétaires de machines à vapeur, 3, rue Jeanne-d'Arc. — Rouen. Roland (Lucien), Banquier. — Rethel (Ardennes). R0LL.4ND, Directeur de la Société Générale pour favoriser le développement du com- merce et de l'industrie en France, 7, place de l'Helvétie. — Lyon. Rolland (G.), Ingénieur des Mines, 23, quai Voltaire. — Paris. Rolland, Membre de ITnstitut, Directeur général honoraire des Manufactures de l'État, 66, rue de Rennes. — Paris.— F Rolland (L.), Fabricant de produits chimiques, 19, Grande-Rue. — Montrouge (Seine). *D' RoLLET, Professeur à la Faculté de Médecine de Lyon , ex-Chirurgien en chef de l'Antiquaille, 41, rue Saint-Pierre. — Lyon. *RoLLET lils. Étudiant en médecine, 41, rue Saint-Pierre. — Lyon. RoLLET (Paul), 11, rue de Naples. — Paris. RoLLEZ (G.), 24, boulevard de la Liberté. — Lille. Roman (E.), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 3, rue Barbecanne. — Périgueux. RoMiLLY (de), 22, rue Bergère. — Paris. — F RoNDET, Pharmacien, 53, rue Nationale. — Ivry -sur-Seine. RoNNA (A.), Ingénieur, Secrétaire du comité de ia Société autrichienne I. R. P. des Chemins de fer de l'État, 23, rue de Grammont. — Paris. ■'RoQUEMAURE, 10, Tue Tanger. — Alger. RosENSTiEHL (Augustc), 114, routc de Saint-Leu. — Enghien (Seine-et-Oise). RosET (Henri), Pharmacien, Fabricant de produits chimiques, 31, place d'Aumont.— Tours. Ross(Alexander-Milton), M. Dr.; M. A., Membre des Associations anglaise et amé- ricaine pour l'avancement des sciences, de la Société impériale des naturalistes de M9SCOU et de la Société entomologique de France. — Toronto (Canada) . •RoTH, Élève à l'École Monge, 145, boulevard Malesherbes. — Paris. Rothschild (le baron Alphonse de), 2, rue Saint-Florentin. — Paris. — F RouART (H.), ancien Élève de l'École polytechnique, 137, boulevard Voltaire. — Paris. D'' RouBY. — Dùle (Jura). *RoucH (Germain), Aide naturaliste à la Faculté de Médecine, 4, rue de l'Hôtel-de- Ville. — Montpellier. RoucHÉ, Élève diplômé de l'École d'agriculture de Montpellier, 4, rue Saint-Roch — Mont[)ellier. RoucHY (abbé), Vicaire. — Saint-Christophe, par Plcaux (Cantal). Roudier, Député, Conseiller général de la Gironde. — Pessac de Gensac (Gironde). R0UGERIE (M»^'' P. E.), Évêque. — Pamiers (Ariège). Rouget (Ch.), Professeur au Muséum d'histoire naturelle. — Paris. Rouget (Paul), Ingénieur, Directeur de la Compagnie du Gaz de Brest, 38, rue de Berry. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XCIX D' RouGlER. — Arcachon. •RouHER (Gustave), 10, rue du Cirque. — Paris. Rouit, Ingénieur en chef de la Compagnie du Médoc. — Bordeaux. RouMAZEiLLES, Vétérinaire. — Bernos, près Bazas (Gironde). RouMiEU, Négociant, cours de l'Intendance. — Bordeaux. *RocssE (Louis), 13, rue Lafaurie-de-Montbadon. — Bordeaux. 'RouQUETTE (.Jules). Etudiant en médecine, 2.j, rue des Balances. — Montpellier. Rousseau (Em.), Chimiste, Fabricant de produits chimiques, 44, rue des Écoles. — Paris. Rousseau, ancien Magistrat, rue des Bliniraes. — Rethel (Ardennes). Rousseau, Fabricant de cardes, 13, rue Ruinart-de-Brimont. — Reims. *RoussEAu (Paul), Négociant, 26, rue Notre-Dame. — Valenciennes. D"" Roussel (Théophile), Sénateur, Membre de l'Académie de médecine, 64, rue Neuve-des-Mathurins. — Paris. — F Roussel (Jules), Négociant. — Bézicrs. *RoussEL (Alfred de), 15, rue Maguelone. — Montpellier. Roussel, Chimiste, 10, rue Breschet. — Clermont-Ferrand. Roussel Pelet de la Lozère, Conseiller à la Cour, enclos Tisslé-Sarrus. — Montpellier. RoussELET (L.), Archéologue, 126, boulevard Saint Germain. — Paris. — R Rousselet, Sous-Inspecteur des forêts. — Saint-Gobain (Aisne). RoussELiER (Jean), Directeur de la Société des charbons agglomérés du Sud-Est, 18, rue de la République. — Marseille. *RoussiLLE (Albert), Professeur à l'École nationale d'agriculture de Grignon. — Grignon (Seine-et-Oise). D"" Roustan, 58, rue d'Antibes. — Cannes. *D" RouvEix (M.). — Saint-Germain-Lembron. D"" RouviER, 2, rue Nau. — Marseille. RouviÈRE (A.), Ingénieur civil et Propriétaire. — Mazamet (Tarn). — F RouviLLE (Henri de), Conseiller à la Cour d'appel. — Nîmes (Gard). RouviLLE (P. de), Doyen de la Faculté des Sciences. — Montpellier. Roux, Imprimeur, 21, rue Centrale. — Lyon. Roux (Henri), Propriétaire, 11, place Bellecour. — Lyon. Roux (Ch.), Négociant, 136, rue Amelot. — Paris. *Roux (Ph.), 138, rue Amelot. — Paris. RouïER (L.), Négociant, 27, rue David. — Reims. *RouzAUD (Henri), Élève à la Faculté des Sciences. — Montredon près Narbonne (Aude). •Roy, Pharmacien, Vice-Président de la Société de Pharmacie de Seine-et-Marne. — 3Ielun. Roter, 12, boulevard Bonne-Nouvelle. — Paris. RozEY (Emile), Négociant, 18, rue de l'Assomption. — Paris. *RozY (H.), Avocat, Professeur à la Faculté de Droit, 10, rue Saint-Antoine-du-T. — Toulouse. RucH (Alphonse), 29, rue Sévigné. — Paris. RuMEAU (Jules) , Membre du Conseil d'arrondissement. — La-Bastide-de-Sérou (Ariège) . RuMi'LER (Théophile). Vice-Président de la Société des Alsaciens-Lorrains demeurés Français, 8, rue Beauregard. — Paris. D'' Sabatier, rue de la Coquille. — Béziers (Hérault). 'Samatier (Armand), Professeur à la Faculté des Sciences de; Montpellier. — Montpellier. — R D' Sabatier (A.), Chef de clinique chirurgicale à la l''aculté, 15, rue Terme. —Lyon, Sabatier (Paul), Maître de conférences à la Faculté dos Sciences. — Bordeaux. 'Sabatier (Camille), Administrateur de la commune mixte. — Fort-National (dépar- tement d'Alger). D'' Sabatier-Desarnaud. — Béziers IHérault). Sabin-Boulet, .30, rue Abel-de-Pujol. — Valenciennes. Sabouraud (Fernand). — Salidieu, par Mareuil-sur-Lay (Vendée). Sacaze (Julien), Avocat. — Saint-Gaudens (Haute-Garonnel . *Sacuot (G.-L.), Attaché au cabinet du Préfet de la Seine, 19, rue du Dragon.— Paris. *Sachot (Octave), Secrétaire de la rédaction de la Revue britannique, 19, rue du Dragon. — Paris. 'D"" Sadler (A.), Chef des travaux histologiques à la Faculté de Médecine. — Nancy. *Sagnier (Henri), Secrétaire de la rédaction du Journal de l'Agriculture, 152, rue de Rennes. — Paris. C ASSOCIATION FRANÇAISE Saige (Jules), Propriétaire, 1)4, rue Saint-Lazare. — Paris. Saignât (Léo), Professeur à l'École de Droit, 24 bis, rue du Tem|)le. — Bordeaux. Saignât (M""'), 24 bis, rue du Temple. — Bordeaux. Saint-Exupéry (le comte de), Membre de la Société de Géographie, Armateur, 9, rue Vergniaud. — Bordeaux. Saint-Joseph (le baron de), 23, rue François I". — Paris. Saint-Loup, Professeur à la Faculté des Sciences. — Clermont-Ferrand. Saint-Marceau (E. de). — La Roche près Braisne. *Saint-Martin (Charles de). — Villa Justine, Agha-Mustapha, par Alger. — R Saint-Olive (G.), Banquier, 13, rue de Lyon. — Lyon. — R *SAiNT-OiJEN (Fernand de), Propriétaire, rue Notre-Dame. — Valenciennes. Saint-Paul de Sainçay, Directeur de la Société de la Vieille-Montagne, 19, rue Richer. — Paris. — F Saint-Quentin (Marcel de). Directeur de la Société Générale, 31, rue Saint-Guilliem. — Montpellier. *Saint-Sauu (Aymar d'Arlot baron de), ancien Magistrat, Membre delà Société archéo- logique du Périgord, Secrétaire général de la section sud-ouest du Club Alpin. — La Roche-Chulais (Dordogne). Saint-Saud (M"'" Aymar d'Arlot, baronne de). — La Roche-Chalais (Dordogne). Saint-Vidal (de), Directeur particulier à Bordeaux de la Compagnie d'Assurances Générales, cours de Tourny. — Bordeaux. Salanson (A.), Directeur de l'Usine à gaz. — Nîmes. Salavert-Pelletreau (J.-Émile), propriétaire. — Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). *Salcette (de la). Substitut du Procureur de la République. — Orléansville (départe- ment d'Alger). Salet (Georges), Préparateur à la Faculté de Médecine, 120, boulevard Saint-Germain. — Paris. — F Salet (M""=), 120, boulevard Saint-Germain. — Paris. *Saliba (F.), Agriculteur, place de Chartres. — Alger. Salle (Adolphe), Négociant, 61, pavé des Chartrons. — Bordeaux. Salleron, Constructeur, 24, rue Pavée (au Marais). — Paris. — F •Salmon (Ph.), Avocat, Membre de la Commission des monuments mégalithiques, 29, rue Le Pelelier. — Paris. Salomon, 8, rue Lanterne. — Lyon. Salomon (J.),S, rue Lanterne. — Lyon. *Salve (de), Recteur de l'Académie. — Alger. Salvert de Bellenave (de), Ingénieur de la Marine, 2, rue Saint-Joseph. — Lyon. 'Samary (Paul), Ingénieur, Architecte en chef de la Ville, 31, rue Mogador. —Alger. *Samary (Emile), Capitaine, Chef du bureau arabe. — Boghar (département d'Alger). Samazeuilh (Fernand), Avocat, 60, cours de l'Intendance. — Bordeaux. Sangnier (Georges), Ingénieur civil et Banquier, rue Notre-Dame.— Abbeville (Somme). Saporta (le marquis de), Correspondant de l'Institut. — Aix (Bouches-du-Rhône). Sarazin (Edmond), Licencié es sciences. — Genève. Sarcey (Francisque), 59, rue de Douai. — Paris. *Sardat, Conseiller général, 4, Rampé-Valée. — Alger. Sarradin (Emile), Trésorier de l'Association polytechnique nantaise, 22, boulevard Delorme. — Nantes. Sarradin (M"« Marie), 22, boulevard Delorme. — Nantes. D-- Sarrouille. — Marmande (Lot-et-Garonne). Saudeau (Antoine). — Saint-Jean-d'Angély (Charente-Inférieure). *Sautayra, Président de chambre. — Mustapha-Supérieur, Alger. D-- Sauvage (Emile), Aide-Naturaliste au Bluséum, 2, rue Monge. — Paris. Savé, Pharmacien. — Ancenis (Loire-Inférieure). *Savin de Larclause [M°"), 35, rue Rovigo. — Alger. Say (Léon), Sénateur, Ministre des Finances, 45, rue La Bruyère. — Paris. —F Schacher (Georges), Négociant, 15, allées de Chartres. — Bordeaux. Schaekfer (Gustave), Chimiste. —Dornach (llaul-Rhin). *D'' Scheffer, 21, boulevard Ornano. — Paris. Scheurer-Kestner, Sénateur, 57, rue doBabylone. — Paris. — F D'- Schiotz. — Rigshospitalet. — Christiania (Norvège). ScHLOTFELDT (Frédéric), Directeur de l'Usine à gaz. — Montpellier. *ScHLUMBERGER (Charles), Ingénieur des constructions navales, en retraite. 54 bis, rue du Four-Sainl-Gerraain, — Paris. — R POUR L AVAXCEMRNT DF.S SCIKNCKS CI ScHLUMBRRGER (A.), Chimiste, 26, ruo Bergère. — Paris. ScHMALTz (Alberl), route de Bessoii, maison KlipITel. — Béziers. •ScHMiDT. Pharmarien prinfipnl do l'Armée, Directeur de la réserve des médicaments militaires. — Marseille. *ScHMiTT (Ernest), Professeur de chimie à la Faculté libre des Sciences, Professeur de chimie et d(! pharmacie à la Faculté libre de Médecine. — Lille. ScHMOL (Charles), 132, rue de Turenne. — Paris. Schneider, Pharmacien, 81, rue Neuve. — Reims. ScHNEiDEK-BoucHEz, Négociant, rue des Ponls-de-Comines. — Lille. ScHOENGRDN, .Membre de la Chambre de commerce, place Dauphine. — Bordeaux. ScHRAUER père, ancien Directeur de classes de la Société philomathique, 20, rue Borie. — Bordeaux. — F ScHRADER (Frantz), Membre de la Direction centrale du Club Alpin, 51, rue Sainte- Placide. — Paris. *ScHRADER (M'no Suzanne), 51, rue Sainte-Placide, — Paris, ScHULTZ (E.) et C'% Fabricants, 8, rue du Griffon. — Lyon. *ScHUTZENBERGER, Professcur au Collège de France, 53, rue Claude-Bernard. — Paris. •ScHUTZENBERGER (M"" Marie), 53, rue Claude-Bernard. — Paris. D'' ScHWARTZ, 26, rue Monge. — Paris. ScHwoB. Directeur du Phare de la Loire, 6, rue Héronnière. — Nantes. *SciAMA (Daniel), Ingénieur agronome. — La Chatelière, Bussière-Galant (Haute-Vienne). ScRiVE (Désiré), Négociant, 1, rue des Lombards. — Lille. ScRivE-LoYER, Manufacturier, 27 bis, rue du Vieux-Bourg. — Lille. *SciJLF0RT (Henri), Ancien élève de l'École des Chartes, Conseiller général du Nord. — Maubeuge. Sébastian (D.-S.), Major de l'artillerie espagnole, 3, calle Colmillo. — Madrid. D"" Sébastian, Ancien chirurgien des hospices. — Béziers. Sebert (H.), Lieutenant-Colonel, Directeur du laboratoireeentral de l'artillerie, 13. rue de la Cerisaie. — Paris. Secrestat, Négociant, Membre du Conseil municipal. — Bordeaux. 'SECRETANT (Gcorges), Ingénieur-Opticien, 13, rue du Pont-Neuf. — Paris. SÉDiLLOT (C), Membre de l'Institut, ex-Médecin Inspecteur général. Directeur de l'École militaire de santé de Strasbourg, Saint-Ménéhould. — F *Sée (Marc), .Membre de l'Académie de médecine, Professeur agrégé h la Faculté de Médecine de Paris, 126, boulevard Saint-Germain. — Paris. *SÉE (M™" Marc), 126, boulevard Saint-Ormain. — Paris. *SÉE (Edmond), Ingénieur, 121, boulevard de la Liberté. — Lille. Segrëstaa (Maurice), 25, allées de Chartres. — Bordeaux. Segretain, Commandant du génie, 60, cours d'Aquitaine. — Bordeaux. — R Séguin (Paul), Ingénieur, 4, rue des Deux-Maisons. — Lyon. Séguin (L.), Directeur de la Compagnie du Gaz du Mans, Vendôme et Vannes, à l'usine à gaz. — Le Mans. *D'' Seguy (lieorges). — Aïn-Témouchent (Dép"' d'Oran). *Seiler (Antonin), Juge d Instruction. — La (jhàtre (Indre). .Seiler (Albert), Ingénieur, 17, rue Martel. — Paris. Dr Seiler (M.), 50, Faubourg-Poissonnière. — Paris. Seignouret (P.-E.), ancien Élève de l'École polytechnique, 23, cours du Jardin-Public- — Bordeaux. •Selleron (E.1, Ingénieur des constructions navales, f), cours des Quais. — Lorient. *Selleron (Ernest père). Négociant, 76, rue de la Victoire. — Paris. Sellié (Charles). Négociant, au Pont de Brienne. — Bordeaux. D'' Selsis. — Nérac. SÉLYS-LoNCHAMPS (Walthcr de), 2K, rue de la Tour. — Paris-Passy. SÉLYS-LoNCHAMPS (Em. de), Sénateur, Membre de l'Académie royale de Belgique. — Liège (Belgique). •Senart (E.), 22, rue Grande-Étape. — Chàlons-sur-Marne. *Sentim, Pharmacien, Président de la Société de Pharmacie de Lot-et-Garonne. — Agen. Serpette, Négociant, Industriel, 13, rue de l'Entrepôt. — Nantes. Serre (Gaston de), Membre de la Société géologique de France, 8, rue Las-Cases, — Paris. Serre (Fernand), Avocat, 2. rue Levât. — Montpellier. eu ASSOCIATION FRANÇAISE •Serre (Achille), Propriétaire. — Poussan (Hérault). *Serre, Inspecteur primaire, 4 bis. rue Mogador. — Alger. Serret, Membre de l'Institut, 36, rue Saint-Martin. — Versailles. — F Serrurier, Directeur de l'École Sainte-Marie, rue Dumé-d'Aplemont. — Le Havre. Sers (Eugène), Ingénieur civil, place de Lalbinque. — Castres. •D"' Servajan, Inspecteur des eaux minérales de Saint-Alban, 202, rue de Rivoli. — Paris. 'D' Servantie, Pharmacien, 31, rue Margaux. — Bordeaux. Serve (Élie), Notaire. — Saint-Pourçain (Allier). Servier (Aristide-Edouard), Ingénieur des arts et manufactures, Directeur df> la Compagnie du gaz de Metz, 2, rue Hippolyte-Lebas. — Paris. — R Servier, chez M. Bourrit, Agent de change, 10, rue de la République. — I-yon. D"" Seuvre, 9, rue du Bourg-Saint-Denis. — Reims. D' Seux, 97, rue de Rome. — Marseille. SÉVENNE, Président de la Chambre de commerce, 1, rue de Lyon. — Lyon. Seynes (Léonce de), 58, rue Calade. — Avignon. — R Seynes (de), Agrégé à la Faculté de Médecine, 15, rue Chanaleilles. — Paris, — F Seyrig. Ingénieur civil, 147, avenue de Wagram. — Paris. . *D'^ Sezary, Médecin de l'hôpital civil, 8, rue Vialar. — Alger. SiBouR (Auguste), Capitaine de vaisseau. — Salon (Bouches-du-Rhônc). SiCARD, Chef de section aux chemins de fer de l'État. — La Rochelle. SiCARD (H.), Professeur à la Faculté des Sciences, 2, place Kléber. — Lyon. *D'' SiCARD (Léonce), 4, rue Montpelliéret. — Montpellier. SiCARD, Directeur de l'École normale. — Périgueux (Dordogne). *SicARD (H.), Pharmacien de 1'° classe. — Béziers (Hérault). Siébert, 23, rue Paradis-Poissonnière. — Paris. — F Siegfried (Jacques), Banquier, 13, rue Monsigny. — Paris. Siégler (Ernest), Ingénieur des Ponts et Chaussées. — 44, rue Saint-Nicolas. — Nancy. — R D'' Signez, 136, boulevard Voltaire. — Paris. "SiLVA (R.-D.), Chef des travaux de chimie analytique à l'École centrale, 4, place de la Sorbonne. — Paris. Simon (Paul), Entrepreneur de peintures, 9, rue de l'Université. — Reims. Simon, Directeur de l'exploitation du Chemin de fer du Midi, rue du Réservoir. ~ Bordeaux. Simon (Pierre), Propriétaire, 12, quai de Turenne. — Nantes. Simon, Bijoutier. — Rodez (Aveyron). Simon (A.-B.), Ingénieur, Directeur des mines de Graissessac, 12, rue du Clos-René. — Montpellier. Simon, Professeur à l'École supérieure du Commerce, 34, rue de la Charité. — Lyon, Simonnet (Camille), Filateur, 28-30, rue de Courcelles. —Reims. SiNDico (Pierre), Peintre, 7, rue Garreau. — Paris (Montmartre). SiNEAu (Félix), Professeur de musique. — Guéret. D"" SiNÉTY (de), 10, rue de la Chaise. — Paris. SiNOT, Professeur de sciences physiques. — Cette. Siret (Eugène), Rédacteur du Courrier de La Rochelle, place de la Mairie. — La Rochelle. SiRODOT (Simon), Doyen de la Faculté des Sciences de Rennes. — Rennes. SivRY (P.), Chef de bureau au Crédit foncier de France, 34, rue de l'Ouest. — Paris . D' Smester, 71, rue de Rome. — Paris. *Snell (Fritz-A.), Étudiant en droit, 1, rue Richer de Belleval. — Montpellier. Société anonyme des Houillères de Montrambert et de la Béraudière. — Lyon. —F Société nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée, 28, rue Notre-Dame-des- Victoires. — Paris. — F Société des Ingénieurs civils, 10, cité Rougeraont. — Paris. — F *SociÉTÉ de Géographie d'Oran. — Oran. •Société des Beaux-Arts, des Sciences et des Lettres, rue du Marché. — Alger. Société académique de la Loire-Inférieure. — Nantes. — R Société philomathique de Bordeaux. — R Société centrale de Médecine du Nord. — Lille. — R Société des Sciences naturelles de la Charente-Inférieure, représentée par M. Beltre- mieux. Maire de la Rochelle, Officier de l'instruction publique. — La Rochelle. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES CIII *SociÉTK hispano-portugaise de Toulouse. — Toulouse. 'Société scientiflque de la jeunesse, 8, rue Guy-la-Rrosse. — Paris. Société pharmaceutique de l'Indre. — Chàteaiiroux. Société d'Agriculture de l'Indre, place du ]\Iarché-aux-Blés. — Chàteauroux. Société d'Histoire naturelle de Toulouse, rue de la Pomme. — Toulouse. Société de Médecine de Saint-Étionne et de la Loire. — Saint-Étienne (Loire). Société d'Émulation des Côtes-du-Nord. — Saint-Brieuc. Société d'Émulation du Doubs. — Besançon. Société de Médecine et do Chirurgie de Bordeaux. Société de Médecine et de Chirurgie. — La Rochelle. Société de Médecine de Saintes, représentée par M. le docteur Papillaud. — Sau- jon (Charente-Inférieure). Société de Médecine et de Chirurgie pratiques de Montpellier. Société des Sciences physiques et naturelles, rue Montbnzon. — Bordeaux. Société académique d'Architecture de Lyon, palais des Arts. — Lyon. Société des Sciences médicales de Lyon. Société des Sciences et Arts de Vitry-le-Français. Société des Sciences physiques et naturelles de Toulouse, .5, rue i\Ioulin-Bayard. — Toulouse. Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts, Belles-Lettres du département de la Loire. — Saint-Étienne. Société polymathique du Morbihan. — Vannes. Société d'étude des Sciences naturelles. — Nimes. Société de Pharmacie de Bordeaux. — Bordeaux. Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du dép' de la Marne.— Châlons. Société Ramond. — Bagnères-de-Bigorre. Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques deCherbourg.— Cherbourg. Société d'études des Sciences naturelles. — Béziers. Société industrielle d'Amiens. — Amiens. — R. Société d'Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts. — Poitiers. Société linnéenne de Bordeaux. — Bordeaux. Société française d'Hygiène (Président de la), 30, rue du Dragon. — Paris. Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille. —Lille. Société de Géographie, 184, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Société des Pharmaciens des Bouches-du-Rhône, 25, rue de l'Arbre. — Marseille. Société d'Horticulture de Marseille, 4, place du Lycée. — Marseille. Société de Statistique, 4, rue d'Arcole. — Marseille. Société centrale de Médecine vétérinaire, place Beaudoyer. — Paris. Société d'Études scientifiques de Paris, 55, rue Pierre-Charron. — Paris. Société et Muséum d'Histoire naturelle. — Reims. Société des Sciences de Nancy. — Nancy. Société industrielle de Reims. — Reims. — R Société médicale de Reims. — Reims. — R Société de Pharmacie de Paris, É]cole de pharmacie, — Paris. Société de Lecture de Lyon, 37, rue de la Bourse. — Lyon. Société de Statistique, Sciences, Lettres et Arts des Deux-Sèvres. — Ninrf. Société médico-pratique de Paris, place Beaudoyer, mairie du IV" arrondissement. — Paris. — R Société d'économie politique de Lyon. 12, rue de la Bourse. — Lyon. Société française de photographie, 20. rue Louis-le-Grand. — Paris. Société des sciences historiques et naturelles de Semur. — Semur (Côte-d'Or). SoHiER, 121, rue Lafayette. — Paris. SoLEiLLET (Paul), VoyagcuT en Afrique, 23, rue Le Peletier. — Paris. *SoLiER (François). — Moissac (Tarn-et-Garonne). D" SoLLES, Conseiller municipal, rue Sainte-Catherine. — Bordeaux. SoLVAY. — Boitsfort-lès-Bruxelles (Belgique). — F SoLVAY ET C'°, usine de Varangeville-Dombasle,par Dombasie (Meurthe-et.-Mos.). — F SoRBON, Pharmacien, 34, rue de Vesle. — Reims. SoRET (Louis), Rédacteur des Archives des Sciences naturelles, 2, rue Beauregard. — Genève (Suisse). SoRET (Charles). — Genève. •SouBEiRAN (Léon), Professeur ù l'École de Pharmacie, 15. me du Faubourg-Boutoniiet. — Montpellier. CIV ASSOCIATION FRANÇAISE *SouBMRAN (M™"), 15, riio (]u Faubourg-Boutonnet. — Montpellier. *SoucHON (Charles-Edme), Propriétaire-agriculteur. — La Pétroque, commune de Marzy, près Ne vers. *D'' SouvERBiE (Saint-Martin), Conservateur du Muséum d'histoire naturelle, 5, rue Bardineau. — Bordeaux. *SouvESTRE (M"'), aux Bûches. — Fontaineljleau. *Stagienski De Holub. — Philippeville (dé|i. de Constantine). Stead (W.-H.), Hexham-house. — Borkdale Sonlhporl (England). Speiser (A.), Memljre de la Société d agriculture du Puy-de-Dôme, 28, rue Jolie. — Clermont-Ferrand. Spillmann (Paul), Professeur agrégé à la Faculté de Médecine. — Nancy. *D'" Spilmann (E), Professeur à l'École de Médeciiie. Médecin principal d'armée, 6. rue Mogador. — Alger. Stéhélin (E.), Conseiller municipal, rue Vauban. — Bordeaux. Stengelin, maison Évesque et C'% 31, rue Puits-Gaillot. — Lyon. — R 'D"" Stkphan (E.), Professeur suppléant à l'École de Médecine d'Alger, 18, rue Rovigo. — Alger. D"' Stœber, 2, rue Drouot. — Nancy. Stœcrlin, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. — Marseille. Storck, Ingénieur civil, 78, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Lyon. Storck (.Justin), Graveur, 24, rue de l'Abbé-Grégoire. — Paris. Sthapart, Professeur à l'École de Médecine de Reims, 9, impasse du Carrouge. — Reims. ''Strauss (M'"" Friedrika), 29, rue Richelieu. — Paris. Strobl (Hermann), Chimiste, 6, rue Saint-Géry. — "Valenciennes. Sturel (Emile), Étudiant, 56, rue Saint-Laurent. — Pont-à-Mousson. SturhL (Louis), 56, rue Saint-Laurent. — Pont-à-Mousson. D'' ftieHARD, 9, avenue de l'Observatoire, à Paris et aux bains de Lavey. — Vand (Suis«e). — F SuppLissoN (Maurice), Ingénieur. — Sancerre (Cher). *SuREUA (M"""). .34, rue Haute. — Rueil (Seine-et-Oise). SuRELL, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en retraite. Administrateur du Chemin de fer du Midi, 54, boulevard Haussmann. — Paris. — F SuRUN (Emile), Pharmacien, 376, rue Saint-Honoré. — Paris. SuRRE (M"''), 3, rue Lapeyrouse. — Toulouse. ''D'' SuzzARiNi, Conseiller général. — Arzew (Dép' d'Oran). *SYCmsKi, Ingénieur, Faubourg- Bab-el-Oued. — Alger. *Sykes (Alfred), Solicitor. — Milesbridge near Huddersfield (Angleterre). ■'Sykes (Joseph), Manufacturer. — Hudderslield (Angleterre). *D'' Szabo (.Joseph), Conseiller Royal, Professeur de minéralogie et de géologie à l'Université. — Budapest. *Tabbt (A.), Négociant, rue Clauzel. — Alger. Tabouriech (Paul), Conseiller d'arrondissement. — Sallèles-d'Aude (Aude). ■'D'' Tachard, Médecin-major de 1" classe de l'hôpital militaire de Médéa. — Médéa (Dép' d'Alger). — R *Tachet, Président du Tribunal de Coramprce. 2, rue Juba. — Alger. Taine (Albert), Pharmacien de l'"'' classe. — Fourmies (Nord). Talabot (Paul), Directeur général des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Médi- terranée, 10, rue Volney. — Paris. — F *Tanesse, Professeur en retraite, 53. quai Valmy. — Paris. Tanret (Charles), Pharmacien de 1" classe. 6'i, rue Basse-du-Rempart. — Paris. Tardiveau (A.), Associé d'agent de change, 4, rue Meyerbeer. — Paris. *Tari)Y (Albert), Directeur des faïenceries de Grigny, 44, rue Franklin. — Lyon. Tarissan (M"'"). 38, rue Brauhaiiban. — Tarbes. Tarissan, Professeur au Lycée. — Tarbes. Tarrade (A.), Pharmacien, adjoint du Maire, membre du Conseil général, 69, avenue du Pont-Neuf. — Limoges (Haute-Vienne). — R Tarry (H.), Inspecteur des Finances. — Alger. Tassin. Député de Loir-et-Cher. — Noyers (Loir-et-Cher). Tastet (Edouard), Négociant, 60, façade des Chartrons. —Bordeaux. Tatin (Victor), Ingénieur mécanicien, 189, rue Lafayette. — Paris. Tausserat (Alexandre), Élève à l'École des Chartes, 241, rue Saint-Jacques. — Paris. Tavernier (de), Ingénieur des Ponts et Chaussées. — Le Mans. POUn I, AVANCEMENT DES SCIENCES CV TcHEBicnEF, Membre de l'Académie. — Sainl-Pétorsbourg (Russie). TcHERNFACH, 118, boulovanl Maillot. — Nenilly (Soino). TÉALLiER, Secrétaire gcnrTni di- la Société (rA^M-ii'iildiii' ses à l'École |)ol> technique. MINISTÈRE DE LA MARINE MM. Vicary, (le contre-amiral), Commandant delà Marine en Algérie. RocHARD, Inspecteur général. Président du Conseil supérieur de santé de la marine. Bouquet de la Grye, Ingénieur hydrographe de la Marine. Bui'FY, Commissaire-Adjoint, Chef du service administratif en Algérie. MINISTÈRE DES POSTES ET DES TÉLÉGRAPHES M. Cochet, Inspecteur-Ligénieur des Télégraphes, à Carcassonne. MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS M. PouYANNE, Ingénieur en chef des Mines, à Alger. PdUU I, AVANCKMEM DKS SCIKNT.K.S CXIII LISTE DES SAVANTS ÉTRANGERS AYANT ASSISTÉ AU CONGRÈS D'ALGER MM. Baumhauer (de), Membre de rAcadéniie royale des Sciences, Secrétaire de la Sœiélé hoUniidaise ilcs Sciences à Harlem iHullandei. Betocchi (Le commandeur Ale^sandro , Inspecteur du f;;énie civ'l du royaume d'Italie Memljre du Conseil supérieur des Travaux pulilic»;, à ll(jnu'. Bolivar (Ignace), Professeur d'entomologie à .Madiid. Bleckrode, Docteur es sciences, à La Hâve. Brullofk iWaldemar de), Avocat-juré près la Cour d'appel, à Saint-Pétersbourf^. CAMERA>n (Lorenzoï, Docteur agrégé es sciences naturelles, à l'Université de Turin. Candèze Le docteur, à Liège. Chalon, Professeur à l'École normale de l'État, à Namur (Belgique). Couvreur, Vice-Président de la Chambre des Représentants île Belgique. Crowtiier, Chimiste, à Iluddersfield. Crowther (Joseijh), Manufacturier, à Huddersfleld. Dan Dawson", Chimiste à Hudderslield. Denza (Le i)ère François), Directeur général de l'Association météorologique italienne. Ghozzi (Jean), consul d'Autriche-Hongrie à Alger. Gladstone (J.-H.), membre de la Société royale de Londres. Haight (J.-T.), Ingénieur mécanicien, à Iluddersfield. Henry (Louis), Professeur à l'Université de Louvain. IIoBEN de), Consul de Colombie à Alger. .ToNOE Van Ellemeet, ancien Sénateur des Pays-Bas. Kollmann, Professeur d'anatoniie, à Bàle (Suisse). KoNiNCK IDE) , Professeur à l'Université de Liège, Membre de l'Académie royale des Sciences de Belgique. KoMNCK lils, ide) Professeur à l'Université de Liège. Ln.uiNE, Professeur à l'Université d'Odessa (Russie). Lister (Le docteur Joseph), à Londres. I.ooiE, Médecin militaire, à (Jand (Belgique). Maazeredo Carlos de). Ingénieur [Espagne). Madrid-Davila (Alfredl, Ingénieur au corps des mines d'Espagne. .Malalse (C), Professeur, Membre de l'Académie royale de Belgique. Masius (Docteur), Professeur à l'Université de Liège (Belgique). Nordstrom, Consul de Suède et de Norvège à Alger. Plateau (F.), Professeur à l'Université de Gand (Belgique.) Playfair (Colonel), Consul général de Sa Majesté Britannique à Alger. Ragona (Le professeur Domenicol, Directeur de l'observatoire royal de Modène. Raud-Capron (F.-R.-A.-S.), de Londres. Remington, Docteur en médecine, à New-York, RoDWELL, Pnifessecr de sciences au coliège de Marlborough (Angleterre). Schoute, Docteur es sciences, à La Haye. Selys-Longchamps (Edm. de), Président du Sénat, Membre de l'Académio royak* dw Sciences de Belgique, à Liège. Siemens (Le docteur), Membre de la Société royale de Londres. SuRiNGAR (F.-R.), Directeur du jardin botanique de Leyde. Sykes (Joseph), Manufacturier, à Iluilderstiled. Sykes (Alfred), Sollicitor, à Milesbridge near Iluddersfiled. SzABO (docteur Joseph) Professeur de minéralogie et de géologie, à l'Université de Budapest. Tacchini, Astronome, Directeur du bureau central météorologique de Rome. ToROK (Aurèle de^. Professeur danafoniie, à Koloswar (Hongrie). Vercker, Cajjitaine de la milice anglaise. VoGT (Cari), Professeur à l'Uidversité de Genève (Suisse). WiLSHiRE, Professeur, à Londres. Woodhead (Ernest), Journaliste angliis. Vry (Docteur de), à La Haye. Vry (E. de), à la Haye. ,CX1V ASSOCIATION FRANÇAISE LISTE DES SOCIÉTÉS SAVANTES QUI SE SONT FAIT REPRÉSENTER AU CONGRÈS D'ALGER. Académie Stanislas de Nancy, représentée par M. le baron de Hoben, Consul général des États-Unis de Colombie à Alger. Académie des sciences et lettres de Montpellier, représentée par M. le docteur Jaumes, Professeur à la Faculté de médecine. Académie du Var, représentée par M. Pompei, Procureur général à Alger. Association médicale Suisse, représentée par M. le docteur Albert Burkhardt-Mérian. . Cercle pharmaceutique de la Marne, représenté par M. Aumignon, Pharmacien à Châ- lons-sur-Marne, son Vice-Président. .Le club Alpin l'ranrais, représenté par le docteur Théodore Pétersen, Professeur de chimie. Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres de l'Aube, repré- sentée par M. le docteur Bacquias de Troyes. Société académique hispano-portugaise de Toulouse, représentée par MM. le baron de Hoben, Consul général des États-Unis de Colombie à Alger, et Mohn. Société académique de Maine-et-Loire, représentée par M. Parrot- Valéry d'Angers. Société d'acclimatation, représentée par MM. Berthouîe (A.) Archiviste bibliothécaire et Jules Grisard, Agent général. Société des agriculteurs de France, représentée par M. Terrel des Chênes. Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, repré- sentée par MM. Doutté, Professeur à l'École normale, et Aumignon, Pharmacien à Chàlons-sur-Mariie. Société d'agriculture de Constantine, représentée par M. Sider (Henri), Vétérinaire. Société d'agriculture de Lyon, représentée par M. Marchegay, Ingénieur civil des mines. Société d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, représentée par MM. Loir, Doyen de la Faculté des sciences, et M. Gobin, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Société agronomique, représentée par M. Sion. Société anonyme des houillères de Montrambert et de la Béraudière, représentée pai M. Grosjean (Félix), Ingénieur, Secrétaire du Conseil d'administration. Société d'anthropologie de Paris, représentée par MM. Martin (Henri), et de Quatrefages. anciens Présidents, et par M. le docteur Topinard, son Secrétaire général. Société archéologique de Bordeaux, représentée par M. Daleau,de Bourg-sur-Gironde. Société des arts et sciences de Carcassonne, représentée par M. Mairie (Henri), Avocat, docteur en droit. Société de biologie, représentée par M. le docteur Javal, Directeur du laboratoire d'ophtal- mologie de la Sorbonne. Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation de Nice et des Alpes- Maritimes, représentée par M. le baron de Hoben, Consul général des États-Unis de Colombie à Alger. Société d'émulation d'Abbeville, représentée par M. Prarond, son Président honoraire, et le révérend père Delefortrie des frères prêcheurs. Prieur des dominicains. Société d'émulation de l'Allier, représentée par M. Bouchard (Ernest), Avocat à Moulins. Société d'émulation de la Vendée, représentée par 31. Richard (Olivier), de la Roche- su r-Yon. Société entomologique de France, représentée par M. Lamey, Inspecteur des forêts à Alger. .Société française d'hygiène, représentée par M. le docteur Durand-Fardol. Société française de jjhotographie, représentée par M. Bordet. Société de 'géographie commerciale de Paris, représentée par M. Gauthiot, son Secré- taire général et par M. le baron de Hoben, Consul général des États-Unis de Colombie à Alger, Société de géographie de l'Est, représentée par M. le docteur Fournier (Alban). Société de géographie de Marseille, repré.sentée par MM. Dunan, Professeur au lycée de Marseille, Secrétaire de la Société, le baron de Hoben, Consul général des États-Unis de Colombie à Alger, et Hermitfe (François). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES CXV Société d'hisloire natiiivIlL' dt; Reiin-;, roprésiîntée par M. IJiichillof, Naturaliste, Membre (lu bureau. Société d'iiistolrc naturelle de Toulouse, représentée par il. Hegnauit. Société d'horticulture de Paris, représentée par M. Joly, son Vice-Président. Société d horticulture et d histoire naturelle de l'Hérault, représentée par M. Douniet- Adanson, son Président. Société d'hygiène d'Italie, rei)résentée par le ])ère Denza (François), Directeur de l'Asso- ciation inétéorologi(iue italienne à Moncalieri. Société imlustrielle d'Amiens, représentée par M. Renard (Albert), ancien Président Société industrielle de .Mulhouse, repré.sentée par M. Grosseteste (W.), Ingénieur. Société industrielle de Keiins, représentée par M. Poulain (César). Société des ingénieurs civils de France, représentée ]iar .M. Richard (Louisl, son ancien Président. Société libre d'agriculture, sciences, arts, belles-lettres du département de l'Eure, repré- .sentée par M. Buisson, d'Evreux. Société matliémathique de France, représentée par M. Picquet, Capitaine du génie. Répétiteur à l'École poh technique. Société médicale d'émulation de Montpellier, représentée par M. de Martin (Louis), son Secrétaire général. Société de médecine et de chirurgie de Bordeaux représentée par M. le docteur Uouaud. Société de médecine et de chirurgie de la Rochelle, représentée par M. le docteur Moreau, son Secrétaire. Société de médecine et de chirurgie pratique de Montpellier, représentée par M. Cayraud. Société de médecine, chirurgie et pharmacie;de toulouse, représentée par AI. le doc- teur Parant. Société de médecine légale, représentée par 31. le docteur Lnnicr, Inspecteur général des asUes d'aliéniés de France et M. Boudet (Henri), Avocat. Société de médecine de Paris, représentée jtar M. le docteur de Ranse. Société de médecine de Toulouse, représentée par M. le docteur Parant. Société de médecine prati({ue de Paris, représentée par M. le docteur Gillet de Grand- mont, son Secrétaire général. Société médico-psycologique représentée par M. le docteur Lunier, Inspecteur général des asiles d'aliénés de France. Société de pharmacie de Eyon, représentée par M. Guilleminet (André), Pharmacien à Lyon. Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, représentée par M. Fauvel L4..-Albertl. Société des sciences de Lille, reijrésentée par M. Dupont de Roncq (Nord). Société des sciences, agriculture et belles-lettres de Tarn-et-Garonne, représentée par M. Miliiès-Lacroix. Société des sciences, belles lettres et arts de Tarn-et-Garonne, représentée \mr M. Mil- iiès-Lacroix de Montauban. Société des sciences industrielles de Lyon, représentée par M. Marchegay, Ingénieur civil des mines. Société des sciences naturelles de Bàle, représentée par M. KoUmann (Jules), Profcsseui d'anatomie à l'Université de Bàle. Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, représentée par M. le docteur Drouineau, et par M. Callot, Directeur d'assurances à la Rochelle. Société scientifique delà jeunesse, représentée i)ar M. Brongniart (Ch.). Société de statistique de Marseille, représentée par M. le docteur Flavard, de Mar.seille. Société de statistique, lettres, sciences et arts des Deux-Sèvres, représentée par M. Du- crocq. Société zoologique de France, représentée par M. Lataste, son Président. CXVI ASSOCIATION FRANÇAIS!'. JOURNAUX ÉTRANGERS Le Cosmos, de Turin, représenté par son directeur M. (Juido Cora. JVatlre, de Londres, représenté par M. Rodwell, (G. F.), professeur de sciences Marlborough Collège. QuEEN AND lady's newspaper, de Londres, représenté par M">o Filionneau Yapp. BOURSES DE SESSION LISTE DES BOURSIERS AYANT ASSIST?: AU CONGRÈS D'ALGER MM. BiCHOFF, de l'École spéciale d'architecture de Paris. Deligny, de l'École de médecine de Reims. Gangolphe, de la Faculté de médecine de Lvon. LouMEAu, de la Faculté de médecine de Bordeaux. ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AYANGEMENT DES SCIENCES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES PREMIÊEE ASSESIBIÉE GÉ^ÉRAIE TenuG à Alger le 14 Avril 1881 Présidence de M. CHÂUVEAU, Correspondant de i/Institut Professeur a la Faculté de Médecine de Lyon Directeur de l'École vétérinaire, Président de lAssociation. — Extrait du procès-verbal. A la suite de la séance d'inauguration, le Président prie les personnes qui ne sont pas membres de l'Association de se retirer. Puis il déclare ouverte l'Assemblée générale. Le Secrétaire du Conseil rappelle qu'une proposition, tendant à la création d'une 16« section : Pédagogie, a été faite à l'Assemblée générale de Reims. Un rapport favorable du Conseil d'administration a été distribué à tous les membres de l'Association ; la proposition doit être soumise au vote de l'As- semblée générale. L'Assemblée générale, consultée, adopte la proposition du Conseil : il est décidé qu'il sera créé dans le 4« groupe une section de pédagogie, portant le numéro i6. ASSOCIATION FRANÇAISE DEUXIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Tenue à Alger le 19 avril 1881 PuÉsioiiNCE DE M. CHAUVEAU, Président. Extrait du procès-verbal. — Le Président annonce que les villes de Boulogne-sur-Mer et de Rouen ont adressé des invitations à l'Association pour l'année 1883; les sociétés savantes tle Marseille ont envoyé une lettre par laquelle elles expriment le désir de voir le Congrès de 1883 se réunir dans cette ville, mais il n'y a pas eu d'invitation de la muniripalité. Le Conseil d'administration propose la ville de Rouen comme lieu de réunion pour 1883; l'Assemblée adopte cette proposition. L'Assemblée générale a adopté les vœux suivants, présentés par les sec- tions : Sur la proposition des !''« et 2° sections, l'Association française émet le vœu que le nom d'Huyghens soit donné à l'une des rues de Paris de construction prochaine. Sur la proposition d^s 3"^, ¥ et 13» sections, l'Association française émet le vœu suivant : « Donner au service des ponts et chaussées, en Algérie, les ressources en )) personnel, l'organisation et les ordres nécessaires pour que, avec le concours » de l'Administration des Domaines, et au besoin à l'aide d'enquêtes, il déter- » mine, bassin par bassin, en toute certitude et définisse avec précision les ï eaux superficielles qui font partie du domaine public, en vertu de la loi du y 16 juin 1851 ; « Expérimenter dans le plus bref délai possible, et avec toute l'ampleur que >' justitient l'importance capitale et l'extrême urgence de la question, les pro- ) cédés à employer pour prévenir, combattre et détruire les envasements des r. nombreux barrages-réservoirs, construits et à construire en Algérie. » Les 3^ et 4" sections d'une part et la 13'^ section d'autre part ont émis le vœu suivant : « L'Association française, sur la proposition de la section du génie civil V et militaire, considérant : Qu'aucune dépense ne saurait être plus utile au s développement de la colonisation que l'établissement des voies ferrées ; « Qu'il existe une grande différence entre l'établissement des types de che- * mins de fer en France et en Algérie, dont la population moyenne n'atteint » pas 10 habitants par kilomètre carré; K Que les questions de tracé deviennent secondaires, dans un pays où il .'agit surtout de joindre deux points entre eux, sans se préoccuper d'intérêts ' ntermédiaires ù sersif ; mur. L AVANCKMENT DES SCIENf KS .) « Que le temps gagn;'" compensera largement loiue augmenlatton de dépense i) que pourra entraîner une étude incomplète, « Émet le vœu que le Gouvernement décide que, sans changer aucune des dispositions en cours pour l'exécution de la grande ligne de Tunis ii Tanger, il soit accordé les plus grandes facilités à l'exécution des lignes de pénétration qui se dirigeront vers l'intérieur; « Qu'une grande liberté d'action soit donnée tant aux entreprises qui pro- » poseront les tracés, qu'aux ingénieurs do TÉtat qui seront appelés à les ' vérifier; K Que toute proposition de centres de population ou de syndicats de contrit " buer, pour une somme annuelle, pour couvrir l'insuffisance de la recette soit •> encouragée dans la plus grande mesure. » Sur la pruposition de la 7" section (Météorologie et Physique du globe), l'As-' sociation française émet le vœu que le Gouvernement français participe aux observations météorologiques internationales dans les régions polaires, par l'établissement d'une station organisée conformément au programme à fixer? lors de la conférence convoquée à cet effet, à Saint-Pétersbourg. Sur la proposition de la 10" section (Zoologie), l'Association française émet le vœu qu'il soit fondé, à Alger, un musée des produits naturels de l'Algérie, musée auquel, malgré leur état très défectueux de conservation, les collec- tions de l'exposition permanente pourraient servir de point de départ. Sur la proposition de la 13" section (Agronomie), l'Association française émet le vœu qu'il soit procédé à l'organisation, dans le plus bref délai, de l'ensei- gnement agricole au premier et au deuxième degré, en Algérie. L'Assemblée adopte les propositions faites par les sections pour la nomina- tion des délégués. (Voir, ci-après, la composition du Cor,seil d'administralion .] Le Président propose, au nom du Conseil d'administration, et l'Assemblée vote, à l'occasion du Congrès d'Alger, des remerciements à M. le Gouverneur général de l'Algérie, au Maire et au Conseil municipal, au Conseil général, au Comité local, aux habitants de la ville d'Alger, à larmée, à l'archevêque d'Al- ger, au recteur de l'Académie d'Alger et au proviseur du lycée; au Comité des fêtes, au Cercle d'Alger et au Cercle du Commerce, aux Compagnies des chemins de fer de France, d'Algérie et d'Espagne, ainsi qu'à la Compagnie générale Transatlantique et à la Compagnie des Messageries maritimes, qui ont contri- bué à l'éclat de la session par les facilités qu'elles ont largement accordées. Il est procédé au vote pour l'élection d'un vice-président et d'un vice-secré- taire, qui doivent être pris respectivement dans le 4'' et dans le 3^ groupe. M. Frédéric Passy, membre de l'Académie des sciences morales et poli- tiques, est nomme vice-président; M. Edmond Perrier, {irufesseur au Muséum d'iiistoire naturelle de Paris, est nommé vice-seciétaii'C. Le Président diM'larc dosc" la sossiDu d'Aller. ASSOCIATION FRANÇAISK CONSEIL D'ADMINISIRATION BUREAU MM*. JAiNSSEN, Membre de l'Inslitut, Dirccleur de l'Observatoire physique de Meudoa Président. PASSY (Frédéric), Membre de l'Iiislilut, Dépulé de la Seine. Vicc-Présidcnl. TRÉLAT (Emile), Professeur au ConservaLoire des Arls et Métiers, Directeur de l'École spéciale d'architecture. . . Secrétaire de l'Association. PP:UIUER (Edmond), Professeur au Muséum d'histoire naturelle. Vice-Secrétaire de l' Association. MASSON (G.), Libraire de l'Académie de médecine Trésorier. GAUIEL (C.-M.), Ingénieur des Ponts et Chaussées, Professeur aRrci'é à la Faculté de médecine Secrétaire du Conseil. ANCIENS PRÉSIDENTS, MEMBRES DU CONSEIL D ADMINISTRATION MM. QUATREFAGES DE BKÉAU (dej. Membre de l'Inslitut, Professeur au .Muséum. WURTZ, Sénateur, Membre de l'Institut, Doyen honoraire de la Faculté de médecine de Paris. EICHTHAL (Ad.D'), Président du Conseil d'administration delà Compagnie des Chemins de fer du Midi. DUMAS, Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. Membre de l'Académie française. FUÉMY, Membre de l'Inslilul, Directeur du Muséum, Professeur à 1 École polytechnique BARDOUX, Ancien Ministre de l'Instruction publique. KRANTZ, Sénateur, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Comrriissairo général, de l'Expo- sition universelle de 1878. CIIAUVEAU, Professeur à la Faculté de médecine et Directeur de l'École vétérinaire de Lyon. Correspondant de l'Institut. POUn L AVANCEMENT DES SCIENCES PRÉSIDENTS, SECRÉTAIRES ET DÉLÉGUÉS DES SECTIONS l'« et 2' Sections. 7* Section. 11" Section. Darboux, Président. Angot, Président. TopiNARD, Président. Laqdière, Secrétaire. Abbé Maze, Secrétaire. Zaborowski, Secrétaire. Mannueim. Fines. Salmon. Lemoine (Ein.). Angot. De Mortillet. Perrier. Mascart. TOl'INARD. l'iCQUET, Président pour 188i. Fines, Président pour /SSS.' Martin (Henri), Présid. p. 1SS2 3° et 4» Sections. 8' Section. 12* Section. BOUQUETDE laGhye, Président Po.MEL, Président. RocuARD, Président. GoDART, Secrétaire. Delage, Secrétaire. Petit (H.), Secrétaire. Laussedat. Po.MEL. Parrot. Trélat (Em.). COTTEAO. Potain. HiRSCH. Des Cloizeaux. Bergeron. GODIN, Président pour i882. FuCHS, Président pour 1SS2, AZA.M, Président pour 1882. 5= Section. 9' Section. 13" Section. GuiLLEMlN, Président. Doumet-Adanson, Président. Bazille (G.), Président. BouLT, Secrétaire. Brongniakt, Secrétaire. Saonier (H.), Secrétaire. Cornu. GUILLAUD. Bazille. Lallemand, Tison. Barral. Bréguet (Ant.). Brongniart. Deiiérain. Lalle.mand, Présid. pour 18S2. Bureau (Ed.), Président p. i882 DuBOST, Président pour 1882. 6« Section. lO' Section. 14« Section. Friedel, Président. Lataste, Président. Mac-Carthy, Président. UuviLLiER, Secrétaire. RouZAUD (H.), Secrétaire. Sabatier (L.), Secrétaire. De Cler.mo.nt. Pouchet. Jackson. Violette. GlARD. SCHRADER (L.). Friedel. Bureau (L.;. Mager. Giu.MAUX, Présid. pour i8S2. JOUSSET DE Belles.me, P. p.iSS2. ScHiiADER, Président pour 1882. 15° Section. 16° Section. Alolave, Président. Fau. Présidei t. liREUL, Secrétaire. Grousset, Su •rétaire. Bouvet. GUIAUCHON. Alglave. Gastu. Ue.naud (G.). . GODART. Bouvet, Président pour i882. Callot, Prési lent pour 1882. CONGRÈS D'ALGER PBOfiRAllIllIE DE LA SESSION ^4 Avril, — A 1 heure et demie do l'après-midi, Conseil d'administration. — A 3 heures du soir, Séance d'ouverture au Théâtre. — A 9 heures du soir. Réception à l'Hôtel de Ville. lo AvRii^ . — A 8 heures et demie du matin , Séances de sections . — A 2 heures de l'après-midi, Séance générale : MM. Wahl, Pomel, Ricoux et Playfair. — A 8 heures et demie du soir, Conférence : Le Paludisme au point de vue chirurgical, par M. Vcrneuil, Professeur à la Faculté de médecine de Paris. 46 Avril. — A 8 heures et demie du matin, Séances do sections. — A 2 heures de l'après-midi, Visite à l'Exposition. — Fête arabe. 17 Avril. — A 1 heure et demie do l'après-midi, Courses et Fanlasia. 18 Avril. — A 8 heures et demie du matin. Séances de sections. — A 11 heures. Conseil d'administration. — A 1 heure de l'après-midi, Cavalcade. — A 9 heures. Séance des Aïssaouas. 11) Avril. — A 8 heures et demie du matin, Séances de sections.— A 1 heure et demie du soir, Conseil d'administration. — A 3 heures, Assemblée générale et Séance de clôture. — A 9 heures et demie. Soirée chez M. le Gouverneur général de l'Algérie, au Palais de Mustapha supérieur. ASSOCIATION FnANCAISE La Sossion de 1880 a étt; préparée, à Alger, par les soins d'un Comit(' local dont nous donnons ici la coniposilion. MEMBRES HONORAIRES MM. LE Gouverneur général. LE Général commandant le 19° corps d'année. LES Sénateurs des trois départements de l'Algério. LES Députés des trois départements de l'Algérie. les Préfets des trois départements de l'Algorio. LE Secrétaire général du Gouvernement général. LB Premier Président de la Cour d'appcJ. LES Généraux commandant les trois divisions. LE Contre-Amiral commandant la marine. LE Général commandant le génie. LE Général commandant l'artillerie. l'Archevêque d'Alger. LE Pasteur, Président du Consistoire. LE Grand Rabbin. LES Grands Muphti des Rites Hanéfi et Maléki LE Procureur général. l'Intendant militaire. les Présidents des trois Conseils généraux. le Recteur d'Académie. LES Directeurs des quatre Écoles supérieures. l'Inspecteur général des finances. LES Maii'.es d'Oran et de Constantine. BUREAU MM. Feuillet (le Docteur), Maire d'Alger, Président d'honneur (l). PoMEL, Sénateur, Directeur de l'École supérieure des sciences d'Alger, Président. Arlès-Dufour (Armand), Agriculteur à l'Oued-el-AUeug, Président du Comice agricole de Bou-Farik, Vice-Président. Fau, Avocat général, Professeur à l'École de droit d'Alger, Vicc-Prcsidcnt. • (1) Pendant le cours de l'année, M. le docîtcui- Feuillet, ayant cessé d'être maire d'Alger, a été reinplncé comme président d'honneur p;ir M. Guiilemin, nommé maire, et celui-ci a été remplacé, dans les fonctions de secrétaire général du comité local, par M. le (Jocteui Vincent. ASSOCIATION FRANÇAISE O'Mac-Carthy, Conservateur, Administrateur de la Bibliothèque-Musée, Président de la Société de géographie d'Alger, Vice -Président Texier (le Docteur), Directeur de l'École de médecine, Vice-Président. Titre (le Commandant), chef de la Topographie militaire de l'Algérie, Vice- Président. TuECH, Avocat-Défenseur, Conseiller municipal et Conseiller général, Vice-Présidc7it Guii.LEMiN, Professeur au Lycée et à l'École de médecine, Président de l'Association scientifique algérienne. Adjoint au Maire d'Alger, Secré- taire général. Battandier, Professeur à l'École de médecine, Brocard, Capitaine du génie, Landowski (le Docteur), Samary, Ingénieur, Architecte en chef de la Ville, Sorbier, Professeur au Lycée, ) Secrétaires. Trabut, Professeur à l'École de médecine, Vincent (le Docteur), Chirurgien à l'hôpital, Waiil, Professeur au Lycée, JouRDAN (Adolphe), Libraire-Éditeur, Trésorier. MEMBRES MM. le Président de l'Association scientifique Ali;oricnne. LE Président de la Société de Géographie d'Alger. LE Président de la Société de Climatologie. LE Président de la Société des Beaux-Arts, des Sciences et des Lollres. LE Président de la Société Historique Algérienne. le Président de la Société Archéologique de Constantine. LE Président de l'Académie d'Hippone. LE Président du Tribunal Civil. LE Président du Tribunal de Commerce. LÉ Président de la Chambre de Commerce. LE Président des Sociétés d'Agriculture d'Alger et Constantine. LE Président des Comices Agricoles des trois départements. LE Président du Club Alpin, section de l'Atlas. l'Ingénieur en chef des Mines. l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. LE Colonel Chef d'État-Major du 19- Corps. LE Trésorier-Payeur général. LES IVUuiES de Blida, Bou-Farik, Cherchell, Miiiana, Mastaplui. l'Inspecteur d'Académie. LE Proviseur du Lycée. LE Conservateur des Forêts. poun l'avancement des sciences 9 LES Médecins et Pharmaciens en chef des Hôpitaux Civils et Militaires. l'Agent général de la C'« Transatlantique. l'Agent général de la C'^ des Messageries Maritimes. l'Agent général de la 0° Valéry. l'Agent général de la C'" de Navigation mixte. LE Directeur de P.-L,-M. (R(''seau algérien). le Directeur de TEst-Algérien, Ouest-Algérien (Bône-Guelma). LE Directeur de la C'^ des Messageries Gi'nérales.. LE Directeur de la Banque de l'Algérie. le Directeur du Crédit Lyonnais. LE Directeur de la C'« Algérienne. le Directeur du Jardin d'Essai. MM. Alcay (Théodore). Alliaud, Professeur de Philosophie au Lycée d'Alger. Alpiiandéry, Membre du Tribunal de Conmiorrc Andreini, Docteur. Arlès-Dufour, Conseiller Général, à Hammam R'ira, Battarel, Docteur, à Mustapha. Bezineau, Professeur au Lycée d'Alger. Blanc-Valéry, Conseiller Général. Bonzom, Vétérinaire. Bordet (Adrien), Avocat-Défenseur. Bordo (Louis), Médecin de Colonisation, à Chéraga. Boulouk-Bachi (Ali), Médecin de Colonisation, au Fondouk. BouRiAUD, Défenseur. Bourlier (Charles), Docteur, Professeur à l'Ecole de Méderine, BouRLiER (A.), Docteur suppléant à l'Ecole de Médecine. BaucH (Edmond), Docteur, Professeur à l'École de Méderine Brunet (Henri), Professeur au Lycée d'Alger. Cat, Maître de Conférences à l'École supérieure des Lettres. Caussidou, Docteur, Médecin adjoint à l'Hôpital d'Alger. Cercle d'Alger (Ligue de l'Enseignement). Châiry (Charles), Professeur de Physique au Lycée. Chapuis (Scipion), Docteur, à Bou-Farik. Coyne (Abel), Capitaine adjoint au Bureau politique. CoLLARDOT, Doctcur, Médccin de l'Hôpital civil d'Alger. Décius (Georges), Docteur, Professeur à l'Ecole de Médecine. Démoly, Ingénieur des Chemins de fer Algériens (Agha). Dessoliers, Ingénieur civil. Feraud (Henri). Feuillet, Archiviste du Gouvernement Général. ■* Fleury, Pharmacien. Garriî, Professeur à l'Ecole supérieure des Sciences. Gkmy, Docteur, Chirurgien à l'Hôpital eivil. 10 ASSOCIATION FRANÇAISE Génella (Emile), Secrétaire général de la Mairie. Gros (Camille), Professeur à l'École de Médecine. Hanoun, Pharmacien. Herelle (de), à Mustapha. JuvANON, Professeur au Lycée. ^ Lauras, pharmacien. Laquière, à Sidi-bel-Abbès. Léger (Léopold), Ingénieur civil. Letellier, Avocat-Défenseur, Conseiller général. Lepiney (Charles), Ingénieur agricole. Le Vasseur, Conseiller à la Cour. Loge Maçonnique du Delta. Martin (Emile), Docteur, Conseiller niimicipal. Martinez, Docteur. Mauguin, Libraire, Conseiller général, à Blida. Maupas, Conservateur adjoint, à la Bibliothèque-Mustîe d'Akor. Mendelsson (Maurice), Médecin, à Blida. Mercier (Gustave), Pharmacien. MoNDOT, Docteur, à Oran. MoNGELLAS, Président au Conseil général. Monnet, Pharmacien. MoucHOT, Professeur honoraire. NoETiNGER (Théodore), Dessinateur, à Doucia. Poivre, Avocat-Défenseur. Prengrueber, Médecin de Colonisation, à Paleslro. Ramîl (Prospei% Naturaliste, Ramel, Trésorier-Payeur. Ricard (Gaston). RicHER, Conseiller à la Cour. Robert (Edouard), Directeur adjoint des Postes et Télégraphes. Sautayra, Président de Chambre, Professeur à l'École de Droit, ScHMiDT, Pharmacien principal de l'Armée (Hôpital du Dey). Sézary, Docteur-Médecin de IHùpital civil. Stéphan, Professeur suppléant à l'École de Médecine. TiiÉVENOT (Antoine), Professeur à l'École supérieure des Sciences. Trollier, Docteur, Professeur à l'École de Médecine. ViALLAG (baron de), à Mustapha. Vieuxtemps, Artiste (Station sanitaire, à Mustapha). Waille, Professeur au Lycée. Wendling (Félix)j Médecin communal, à la Maison-Carrée. SÉANCES GÉNÉRALES SKANCE D'OUVERTURE 14 avril 1881. Présidence de M. le GOUVERNEUR GÉNÉRAL DE L'ALGÉRIE M. CÏÏAÏÏVEAU rrofesseur ;ï la Faculté d-3 Médecine de I.yon, Direcleiir de l'LcoIe vélé.inaire, Cor.-ospondani de riiislitul. FERMENTS & VIRUS 1 L'Association française pour l'avancement des sciences ouvre aujourd'hui sa dixième session, dans la ville d'Alger. Elle vient ainsi prendre ù son tour possession de celte terre d'Afrique, arrachée à la barbarie par les armes fran- çaises, il y a cinquante ans. C'est comme une nouvelle affirmation du droit do la France sur sa conquête, prix du sang de ses enfants, récompense du ser- vice que notre pays a rendu à la civilisation européenne en lui redonnant, avec cette riche contrée barbaresque, la liberté et la sécurité de la navigation dans la Méditerranée. Le rendez-vous que nous nous sommes donné sur la rive africaine de ce grand lac latin est un sujet d'élonnement pour les étrangers. Pour nous, c'est un motif de légitime orgueil. Il montre la grandeur du chemm parcouru, depuis le jour où la France s'est résolument mise à la poursuite de son œuvre civili- satrice. Sur ce sol algérien, nous nous sentons bien dans un milieu français ; disons plus, dans la France elle-même ; oui, dans la France, prolongée, à travers la mer, au delà du seuil de la région saharienne et bientôt, peut-être, JLisquaiix rives du Niger, où les Français retrouveront leurs compatriotes venus 1^ si':ances générales du Sénégal pour leur tendre la main. Saluons respectueusement au passage l'expédition du colonel Flatters. La fin malheureuse de ces héroïques explorateurs ne découragera pas leurs émules. C'est un grand deuil pour U France et pour la science ; notre Association en prend sa part ; elle n'en attend pas avec moins de confianca le succès qui a manqué. Mais l'état actuel de l'Algérie est assez brillant pour n'avoir pas besoin de demander un éclat d'emprunt aux mirages de l'avenir. iNotre présence ici affirme assez le succès de la colonisation. Qui eût dit, naguère, que la science viendrait tenir un jour ces grandes assises de la paix et de la civilisation sur le continent africain? Quelle preuve plus trappante pourrait être donnée de la solidité et de la prospérité du grand établissement que nous y avons fondé? Honneur à tous ceux qui ont contribué à ce triomphe de la France! A l'armée nos premières félicitations. Sa discipline, sa valeur, son courage, ont donné l'Algérie à la France. C'est beaucoup, mais nos soldats ont tait plus encore. Fn assurant l'ordre, en inspirant la crainte et le respect du nom français, 1 armée, avec l'aide de ses coopérateurs de l'administration et de la magistra- ture, a préparé l'établissement du régime civil, c'est-à-dire l'entrée de l'Algérie oans la période de vie normale et régulière des nations dont le présent et l'avenir sont pleinement assurés. Après l'armée sont venus les colons. Marchant sur les pas de nos soldats, ils ont planté résolument leur tente sur les champs de bataille à peine abandon- nés par l'ennemi. Ce qu'ont su faire ces hardis pionniers, nous avone pu en juger par l'exposition du Concours régional, qu'il nous a été permis d'admirer au moment de notre débarquement. Quel sujet d'envie pour bien des départe- ments de la mère patrie ! C'est à ses intelligents et vaillants agriculteurs que l'Algérie doit surtout sa prospérité. Ils croissent et multiplient maintenant sur ce sol, jadis si meurtrier pour eux. Espagnols, Maltais, Italiens, y prospèrent, avec les Français, à côté des indigènes. Chacun de ces peuples fait souche de familles vigoureuses, qui se développent à l'ombre de la même protection, indif- férente aux nationalités, dans la distribution des avantages qu'elle procure. Tous les pays profitent largement de cet état de choses. Un seul en a fait généreusement tous les frais. Il ne se laissera pas troubler, par des tentatives de concurrence jalouse ou ennemie, dans la tranquille jouissance du bien qu'il a fait et qui lui reste à accomplir. La science est appelée à concourir activement à cet achèvement de notre bel édifice colonial, qui lui doit déjà beaucoup. Par un heureux retour, elle en recevra plus qu'elle n'aura donné. Les conditions particulières de notre Algérie, les matériaux spéciaux qu'on y trouve permettent des études nouvelles, des re- cherches originales, qui promettent déjà d'importants résultats. Pour m'en tenir aux sujets qui me sont familiers, j'étais frappé, l'année dernière, du profit que j'avais pu tirer, pour la pathologie, d'une étude des maladies charbonneuses sur le sol et les animaux algériens. Ma pensée s'envolait alors au centre même du pays africain, attirée par les mystères de la mouche tsétsé, dont le grand Livingstone nous a fait connaître les funestes ravages, véritable obstacle aux voyages de découvertes. .Te me disais que, si la physiologie pathologique par- CIIAUVEAU. — FKUMENTS ET VIRUS 13 venait un jour à établir la prophylaxie de ce redoutable fléau, elle aurait apporté un concours précieux au progrès des sciences géographiques. Et ce fléau n'était pas le seul objet de mes préoccupations. Elles embrassaient bien d'autres maladies, dont l'élude, dans le milieu africain, me paraissait devoir éclairer aussi l'histoire naturelle des virus. Par une pente insensible, ce courant d'idées m'amenait à la résolution de prendre, pour sujet du discours d'ouverture de notre session d'Alger, l'histoire des conquêtes récentes de la pathologie générale dans le domaine de la virulence. Peut-être y comptiez-vous un peu. Quand vous m'avez élevé, à mon insu, à l'honneur de vous présider, vous avez sans doute pensé à la petite part que j'ai pu prendre à ces conquêtes : « quorum pars parva fuit. » Mais vous avez surtout visé l'importance considé- rable du sujet à l'étude duquel je m'étais consacré. S'il est une question médicale digne d'intéresser tout le monde, c'est bien, en etîet, celle des maladies virulentes. Redoutables aux individus, elles ne sont pas moins funestes aux familles et aux sociétés humaines. Ces maladies n'épargnent pas plus les animaux que l'homme lui-même. Beaucoup jouissent du triste privilège d'être communes à celui-ci et à ceux-là; en sorte que l'hoaime, pour éloigner de lui la contagion, n'a pas seulement à se garder de son semblable, il faut encore qu'il surveille les animaux domestiques, ses auxiliaires, ses compagnons de la vie sociale. Les épidémies et les épizooties sont des fléaux publics, qui réclament l'intervention de mesures prophylac- tiques générales. Pour combattre ces fléaux, le législateur a dû réglementer l'exercice de la liberté individuelle et de la liberté commerciale, même les relations de peuple à peuple. C'est là, vous le voyez, une question qui met en mouvement les plus grands ressorts de l'administration gouvernementale. Voilà l'excuse qui me justifie de m'ôtre laissé guider, dans le choix de mon sujet, par mes préoccupations et mes goûts particuliers. II Qu'est-ce qu'un virus? C'est un ferment. Il n'y a guère plus de vingt ans, cette réponse faisait sourire. Dans un livre sur la contagion, publié en 1853, on lit, en eff'et, ceci : « M. Dumas, qui s'y connaît, regarde encore l'acte de la fermentation comme étrange et obscur. Elle donne lieu, d'après lui, à des phénomènes dunt la connaissance est à peine pressentie aujourd'hui. Une affirmation aussi compétente ne doit-elle pas décou- rager ces tentatives qui prétendent éclairer le mode contagieux par le mode fermentatif ? Supposez, pour un moment, que les deux faits soient du ressort de l'ordre physique ; que peut-on gagner à éclairer l'un par l'autre, puisqu'il y a mystère des deux parts ?06scMrum fier obscurius I » (Anglada.) C'est un vitaliste de l'école de Montpellier qui parlait ainsi. Son langage ne serait désavoué par aucun adepte de n'importe quelle autre école, car il exprime excellemment l'état de la science au moment où furent écrites les lignes que je viens de citer. Oui, il est parfaitement exact que, il y a vingt-cinq ans, nous ne savions piesquo riea sur le mécanisme intime des ferincntalions. 14 SÉANCES GÉNÉRALES Le plus important de ces phénomènes et aussi le moins voilé, la fermentation alcoolique, avait été l'objet d'un grand nombre de travaux. De ce phénomène on connaissait la plupart des conditions, les actes préparatoires, les produits essentiels, les agents mômes. Mais le rôle de ces agents était complètement méconnu. Cependant il avait été entrevu, indiqué même avec un grand bonheur d'expression par Cagniard-Latour, quand cet auteur représentait les cellules de levure comme des plantes «susceptibles de se reproduire par bourgeonnement, et n'agissant probablement sur le sucre que par quelque effet de leur végétation ». C'est précisément l'opinion inverse qui régnait alors presque sans partage. Faisant revivre, en les complétant, les idées oubliées de Willis et de Sthal, Liebig avait réussi à faire généralement accepter la théorie dite « du mouve- ment communiqué », théorie où la fermentation est représentée comme le résultat de l'entraînement des molécules de la matière fermentescible dans le mouvement de décomposition qui se passe à côté d'elle, au sein de matières animales ou végétales azotées, en voie de putréfaction. Pas plus que la théorie de l'action de contact, soutenue par Berzélius, celle de Liebig ne se montrait, quand on allait au fond dos choses, adéquate aux faits qu'il s'agissait d'expliquer. Malgré la vogue dont elle a joui, elle fut d'une s^térilité rare, car elle ne fit fiiire aucune découverte dans le mystérieux champ d'étude des fermentations. C'est en 1857 que commence l'ère des grands progrès. Elle s'ouvre par le Mémoire sur la fcnmatalion appelée ?r?c^'Q"/(r, communiqué par M. Pasteur à l'Aca- démie des sciences, dans la séance du 30 novembre. L'auteur avoue franche- ment qu'il va au delà du fait dans ses conclusions. Il n'hésite pas cependant à les formuler avec une superbe confiance, que l'éclatant succès de ses recherches ultérieures a pleinement justifiée : «Quiconque, dit-il, jugera avec impartialité le résultat de ce travail et ceux que je publierai prochainement, reconnaîtra, avec moi, que la fermentation s'y montre corrélative de la vie, de l'organisation de globules, non de la mort ou de la putréfaction de ces globules, pas plus qu'elle n'y apparaît comme un phénomène de contact, où la transformation du sucre s'accomplirait en présence du ferment sans lui rien donner, sans lui rien prendre. » Totes les découvertes qui ont fait une suite glorieuse à cette nette affirma- lion de la théorie physiologique de la fermentation ont été accomplies en France. Elles font le plus grand honneur à notre pays. Il m'appartient d'ajou- ter qu'elles illustrent la physiologie contemporaine et nous donnent le droit, à nous, physiologistes, de nous parer du nom de Pasteur, qui a signé la plupart de ces brillantes découvertes. L'école chimique française qui, parmi ses illustres maîtres, compte encore les Chevreul et les Dumas, à côté des Bcr- thelot, des Sainte-Claire Deville, des Wurtz, etc., est assez riche pour per- mettre à la physiologie de lui faire cet emprunt. L'œuvre de Pasteur pourrait, en effet, prendre le titre de Physiologie des fer- ^„(,„/s_(les ferments vrais ou figurés, bien entendu : ceux dont M. Dumas a dit que, à l'exemple de la levure de bière, qui en est le type, « ils se perpétuent et se renouvellent (juand le liquide où s'opère la fcrmeniation leur offre Taliment ciiAOVKAU. — n:nMi;\TS kt virus 15 dont ils ont besoin », tandis que « les aulrcs, qui ont pour type la diastase, se d(''lruisent toujours quand ils exercent leur action ». On n'a qu'à prendre, dans cette œuvre de Pasteur, l'étude de la levure de hicre pour voir s'éclairer des plus vives lumières le mécanisme intime de la fermen- tation, par la détermination des fonctions physiologiques de ce microbe. Comme tous les êtres organisés, la levure a besoin d'aliments et d'oxygène pour vivre, se développer, se multiplier. En fait d'aliments, ce végétal microscopique est aussi exigeant qu'une plante ou un animal supérieur ; il faut que ces aliments lui fournissent les substances hydrocarbonées, azotées et minérales, nécessaires à la constitution de toute ma- tière vivante. Une mémorable expérience de Pasteur a montré que, à l'instar de toute autre plante, la levure de bière peut emprunter les aliments qui lui sont nécessaires à un milieu purement minéral et faire, avec les éléments qu'il puise dans ce milieu, la synthèse de ses principes immédiats, et de ses tissus. Cette expérience a donné à la théorie du mouvement communiqué son premier et son plus rude coup. Aussi Liebig a-t-il cherché, mais vainement, à con- tester l'exactitude des résultats obtenus par Pasteur. De par cette expérience il est prouvé que les matières azotées des moûts sucrés, qui étaient considérées comme le ferment lui-même, ne sont que des aliments du vrai ferment. On peut les remplacer par un sel d'ammoniaque, auquel la levure prend l'azote dont elle a besoin pour se développer et se multiplier. Quant aux matières hydro- carbonées, c'est au sucre qu'elles sont empruntées. Toute la matière fermen- tcscible ne se décompose pas, en effet, en alcool et acide carbonique; une partie de ses matériaux se retrouve dans les produits secondaires de la lermentation, l'acide succinique et la glycérine ; une autre portion, dans la levure nouvelle- ment formée. Les conséquences de cette expérience ont été considérables. Elle a inauguré une méthode de recherches qui ont produit les plus brillants résultats, en donnant à la théorie physiologique des fermentations une base inébranlable. Dans l'étude de l'influence de l'oxygène, l'induction tient une grande place. Mais l'auteur enchaîne le raisonnement aux faits avec une si séduisante sagacité, que nous allons volontiers avec lui là où il veut nous entraîner. Par les combustions qu'il provoque au sein des êtres organisés, l'oxygène est la source de toute l'énergie dépensée dans les actes physiologiques. Ce gaz est donc aussi nécessaire que les aliments eux-mêmes à la nutrition et à la mul- tiplication de la levure. Jamais, en effet, l'activité de ces deux phénomènes n'est plus grande qu'au contact de l'oxygène libre. Mais, chose remarquable, les cellules de levure ne décomposent alors qu'une petite quantité de sucre en alcool et acide carbonique. Leur pouvoir, comme ferment, est réduit au mini- mum. Pasteur pense même qu'on pourrait arriver à l'éteindre tout à fait. Mais que cette levure, pleine de vigueur, soit plongée dans un moût privé d'oxygène, la vie cellulaire, qui continuera avec activité, entraînera la rapide décompo- sition du sucre. La levure peut-elle donc alors se passer d'oxygène? Non. Tant qu'elle n'a pas épuisé l'énergie impulsive acquise on vivant au contact de l'air, elle a le pouvoir de prendre au sucre l'oxygène nécessaire à lu production de la iG SÉANCES GÉNÉRALES chaleur dont la transformation est appelée à faire les frais de la nutrition et de la multiplication des cellules. C'est justement par cet emprunt à la substance fermentescible que la levure en détruit Téquilibre de composition, et force les éléments constitutifs de cette substance à se rassembler en un nouveau groupement. Voilà comment Pasteur en arrive cà sa fameuse formule : « La fcrmcntition c''cst la vie sans air. » Il est bien difficile de ne pas accepter cette formule, en apparence para- doxale, quand on suit l'auteur dans la série des expériences par lesquelles il démontre que c'est l'expression d'un fait très général. Semez, en effet, les spores de certaines mucorinées, du mucor racemosus surtout, à la surface d'un moût sucré; elles y formeront une abondante et vigoureuse végétation, en absorbant l'oxygène de l'air. Immergez dans le liquide le mycélium ainsi formé; il con- tinuera à vivre et à se développer à l'abri de l'air. Mais alors ce mycélium de- viendra ferment; il décomposera le sucre en alcool et acide carbonique, en agissant comme les cellules de levure, dont il tendra, du reste, à prendre la forme et l'organisation. Mettez dans une atmosphère privée d'oxygène des organes végétaux pleins de tissus sucrés, comme des fruits mûrs, à épicarpc parfaitement intact, et la vie cellulaire, en se continuant sous l'enveloppe à l'abri de l'air, provoquera immédiatement la formation d'alcool et d'acide carbonique : fait expérimental important, produit déjà, sous une autre forme, par MM. Lechartier et Bellamy, dans des recherches entreprises pour compléter l'étude de Bérard sur les modifications que les fruits apportent à la composition de l'atmosphère limitée dans laquelle on les conserve. Le même intérêt et la même signification s'attachent à tous les autres travaux de Pasteur sur la fermentation alcoolique, particulièrement à ses belles études Sur l'origine des levures viniques. L'une de ces études, la plus importante, avait été provoquée par l'écrit posthume de Claude Bernard. Elle survit à la cause qui l'a fait naître, l'émotion passagère soulevée dans le monde scientifique par la publication de cet écrit. Ne regrettons pas de fugitives dissensions qui nous ont valu une œuvre durable, réfutation digne de la mémoire de notre grand physiologiste. Il n'est pas une des autres recherches de Pasteur qui n'apporte le même appui à la théorie physiologique de la fermentation. Qu'on le suive dans son étude de la fermentation acétique, et on le verra mettre encore, avec la plus grande pré- cision, le doigt sur le vrai mécanisme du phénomène. Rien déplus intéressant que cette étude, où tout est neuf. Elle substitue aux fausses explications qui régnaient dans la science et dominaient les procédés de la fabrication du vi- naigre une démonstration si fructueuse de la vraie théorie de l'acétification, que cette démonstration entraîne à sa suite les plus heureuses applications indus- trielles. C'est encore un ferment figuré qui préside à la transformation de l'alcool en acide acétique. Mais celte fois, le microbe actif, le mycoderma acdi, être essentiellement aérobie, accomplit sa fonction de ferment en agissant sur l'oxygène de l'air, qu'il fixe sur l'alcool. D'autres ferments, au contraire, ne peuvent supporter, sans périr immédia CHAUVEAU, FER.MKNTS ET YIIIUS 11 tcment, le conlact direct de l'oxygone libre. Le viJJi'ion bulyriqiic est le type de ces leriiients anarrobies. Aucune des études de Pasteur n'intéresse peut-être la physiologie générale plus que cette démonstration de l'existence de schyzomi- cètes, pour lesquels l'air est un poison. Les levures alcooliques, qui agissent surtout comme ferment quand elles sont à l'abri de l'air, ne peuvent pas, néanmoins, se passer d'oxygène libre, au moins pour revivifier leur pouvoir de prolifération. Avec les vrais ferments anaérobics, la vie s'entretient absolu- ment sans air. Tout l'oxygène dont ils ont besoin est emprunté aux substances fermentescibles. La sélection par cultures méthodiques et successives a joué un grand rôle dans la détermination et la spécitication des dilférents ferments. Pasteur en a tiré le meilleur parti, et, après lui, ses élèves et ses imitateurs. C'est à l'em- ploi de cette méthode que nous devons encore la connaissance des ferments tactique, gallique, nitrique, de ceux qui président à la Iransformation ammo- niacale de l'urine, à la putréfaction des matières albuminoïdes, à la décompo- sition de la cellulose, etc. Grâce à l'élude physiologique qui a été si soigneusement faite de tous ces ferments, le retour de la matière organisée à l'état inorganique n'a plus de mystères pour nous. Il n'y a pas h douter que les agents de la mort définitive ne soient des êtres vivants, des microbes. Nous connaissons aussi l'origine des germes de ces agents. Presque toutes les eaux en renfei'inont. Les seules qui en soient dépourvues sont, d'après la démonstration de Burdon-Sanderson, celles qu'on prend à la source, au moment même où elles sortent du terrain à travers lequel elles se sont filtrées. L'air atmosphérique, suivant les régions, en contient plus ou moins, ou même en est totalement privé. Enfin les germes de ferments ne manquent jamais dans le corps même des animaux, destinés, quand la vie en sera absente, à leur servir de pâture. C'est l'ignorance de l'existence des germes répandus dans le monde exté- rieur qui avait permis de croire aux générations et aux fermentations sponta- nées. Ceux de l'air atmosphérique étaient les plus discutés, malgré les démon- strations bien connues de Schwann, de Schultze, de Schrœder et von Dusch. Pasteur a réussi à défier toute négation, en filtrant l'air sur du coton, connue l'avaient fait ces derniers, et en prouvant qu'une parcelle de ce coton, projetée dans une infusion stérilisée, y provoque le développement d'une mullitude de microbes-fcrmenls, qui ont bientôt déterminé l'altération du liquide. L'air, en lui-même, est absolument impropre à produire cette altération. 11 n'a besoin ni d'être chauffé, ni d'être lavé, ni d'être filtré pour acquérir cette qualité négative. Pasteur est, en effet, arrivé à démontrer que les moins stables des humeurs, l'urine et le sang frais, se conservent indéfiniment dans des ballons ouverts, pourvu que la communication avec l'air extérieur ait lieu par un long col sinueux dont l'ouverture regarde en bas. Ce dispositif suffit à empê- cher les particules solides de l'air d'arriver au contact des substances putres- cibles. L'atmosphèi'e des ballons reste toujours « optiquement pure », pour employer l'expression de Tyndal. Or plus de germes alinosphéi'iques, plus de fermentation. 18 SÉANCES GÉNÉUALES Pasteur prouve de même que, si le vin, la bière, le vinaigre, s'altèrent dans les vases où on les emmagasine, c'est que ces précieux produits des fermenta- tions industrielles sont souvent contaminés par les germes d'autres ferments empruntés à lair, à l'eau ou aux récipients. Chacune des maladies de ces li- queurs est causée par un ferment particulier. Qu'on tue ces germes parasites, ou qu'on les empêche de se développer, ou bien enfin qu'on en prévienne l'intro- duction au sein du liquide, et le vin, la bière, le vinaigre, ne pourront plus s'altérer. L'ensemble de ces études est un des beaux monuments de la science con- temporaine. Ont-elles dit leur dernier mot? Non. Ont-elles pénétré jusqu'au fond du mécanisme mystérieux des actions chimiques qui, dans les fermenta- tions, accompagnent les actes physiologiques de la vie des microbes-ferments? Pas encore. Mais, en établissant d'une manière irréfutable que ces microbes sont les agents nécessaires des phénomènes de fermentation vraie, ces études ont réalisé un immense progrès, qui comptera dans l'histoire des sciences. ÏII Il faut remonter aux plus anciennes études sur les fermentations pour trou- ver les premières tentatives d'explication de la virulence par un processus analogue. On a songé, en effet, de bonne heure aux points de ressemblance qui rapprochent l'action des virus de celle des ferments : ceux-ci provoquant la décomposition de matières dont le poids est incomparablement supérieur au leur; ceux-l'i entraînant, par leur insaisissable présence, les troubles les plus profonds de l'économie animale. La conception du virus-ferment est donc loin d'être une idée moderne. Mais on chercherait en vain, avant l'époque contem- poraine, la moindre trace d'une preuve expérimentale de l'existence des fer- ments infectieux. Aussi ne devons-nous à nos précurseurs aucune acquisition sérieuse sur la théorie zymotique de la virulence. Au reste, ils n'auraient pu aller bien loin dans leurs démonstrations, ignorants, comme ils l'étaient, de la vraie nature des ferments. La théorie parasitaire, très ancienne aussi, se prêtait mieux que la théorie Zymotique à la découverte de faits positifs et à la réalisation de véritables pro- grès. Par un certain côté, en effet, les deux théories se tiennent étroitement, puisque les ferments vrais sont des organismes et que, en se développant sur les animaux supérieurs, ils jouent nécessairement le rôle de parasites. Seulement, les virus-ferments accomplissent une fonction infectante dont l'activité est hors de toute proportion avec leur masse, tandis que les parasites ne sont nuisibles que par le nombre ou par Fmiportance des organes sur lesquels ils exercent leur action destructive. Cette diiférence n'aurait pas empêché néanmoins de découvrir quelques-uns des virus-ferments, si les recherches avaient été bien conduites. Mais il n'en est résulté que la découverte de parasites proprement dits, comme l'acare de la gale, trouvé par Raspail. Ce sont là des agents qu'il CHAUVEAU. — FEUMENTS ET VIRL'S 19 est nécessaire de tenir soigneusement à l'écart de notre champ d'étude, si nous voulons éviter toute confusion. Lorsque le parasite, fùt-il un microbe aussi petit que la psorospermie de la pébrine du ver à soie, ne jouit pas d'une activité délétère spéciale, ce n'est pas un virus : nous n'avons rien à faire avec un tel agent. C'est en l'année 1850 qu'on rencontre, dans les annales de la science, la pre- mière acquisition nette et précise sur la nature des agents virulents. Rayer et Davaine signalent alors la bactéridie du sang de rate. Après eux, en 1855 et 1857, Pollender et Brauell la trouvent aussi dans le sang des sujets charbon- neux, sans en reconnaître le rôle et l'importance. En 1860, Delafond l'étudié le premier avec assez de sagacité pour en soupçonner la véritable nature et la propriété infectieuse. Mais ce sont les études ultérieures de Davaine, en 1863, qui font faire les plus grands progrès à la détermination du vrai rôle de la bactéridie. Si la démonstration expérimentale n'est pas encore à l'abri de toute objection, il n'y a plus à douter, néanmoins, que le développement de cette bactéridie ne soit la cause, et non le résultat de l'affection charbonneuse. Pour mon compte, je n'ai pas hésité, dès 1868, non seulement à accepter sans réserve les conclusions de Davaine, mais à les étendre à toutes les maladies septiquesou septicoïdes, comme les infections putrides, provoquées pour la première fois par Coze et Feltz avec l'inoculation d'une très petite quantité de matière infectante, comme les septicémies chirurgicales, la pyaemie, la gangrène, les typhus, etc. Je prédis même alors la généralisation rapide de l'application des travaux de Pasteur sur la fermentation putride, dans cette partie du domaine patholo- gique. Plus tard, en 1873, mes expériences sur la gangrène tentent la première détermination du ferment qui est l'agent de ce processus. Il est prouvé, par ces expériences, que l'isolement et la mortification d'un organe, privé, sous la peau, de toute relation vasculaire avec le reste du corps, n'entraînent jamais la gan- grène si une opération préalal)le n'a fait pénétrer dans le sang une matière putride spécifique. Une série d'autres faits démontrent que, dans cette matière, il n'y a d'actif que les ferments figurés, auxquels le liquide sert seulement de véhicule. Jusqu'à quel point les conclusions des premières études sur le sang de rate étaient-elles applicables aux maladies plus habituellement considérées comme maladies virulentes proprement dites? C'est pour le savoir que j'ai entrepris, en 1867, mes expériences sur la détermination de l'état physique de l'agent infectieux dans les humeurs de la vaccine, de la variole humaine, de la cla- velée du mouton, de la morve. Il m'est bien permis d'exprimer un sentiment de légitime satisfaction en rappelant que ces expériences ont donné à la science le premier renseignement direct sur la nature des éléments virulents et que, jusqu'à présent, du moins, elles sont restées, pour les virus qui en ont fait les frais, la seule preuve rigoureuse de l'état corpusculaire de ces agents morbides. Les humeurs virulentes sont formées d'un véhicule liquide plus ou moins séreux dans lequel nagent des parties figurées, comme des hématies, des globules blancs, des globulins, des granulations proloplasmiques, des micro- 20 SÉANCES GÉNÉRALES coccusj quelquefois d'autres bactériens ou vibrioniens. Sur quelles substances est fixée l'activité infectieuse de ces humeurs? Le virus est-iL une diastase soluble dissoute dans le sérum, ou un ferment figuré, constitué par l'un quel- conque des éléments solides flottant au milieu de cette sérosité? Voilà la ques- tion que mes expériences ont nettement résolue. Avec le virus vaccin, j'utilise la propriété qu'il possède de donner nais- sance à une lésion typique très circonscrite, dans chaque point de la peau où le virus est inoculé à la pointe de la lancette. Qu'advient-il de la production de cette lésion typique, la pustule vaccinale, quand on pratique l'inoculation avec une humeur de plus en plus diluée par un liquide indiftércnt? Ce qui arrive alors, c'est l'avortement d'un nombre d'autant plus grand de piqûres que la dilution de l'humeur vaccinale a été poussée plus loin. Mais celles qui sont fécondes engendrent des pustules aussi caractéristiques que les inocula- tions faites avec le vaccin pur. L'activité virulente se manifeste donc non pas avec les caractères d'une propriété uniformément répandue dans le sein de l'humeur et attachée à toutes les molécules, mais comme l'attribut exclusif de quelques-unes de ces molécules, dispersées çà et là et d'autant plus éloignées les unes des autres que la dilution est plus étendue. On voit que l'expérience se prononce en faveur de l'état corpusculaire du virus. Par un très sûr procédé de diffusion, on peut faire passer dans de l'eau pure les substances solubles des diverses humeurs virulentes ; si l'on essaye alors l'activité de ces substances, isolées ainsi de tout élément corpusculaire, on constate qu'elles sont tout à fait inertes. Voilà la démonstration directe de leur inactivité. Une série de lavages soigneusement conduits peuvent débarrasser complète- ment les humeurs virulentes, le pus morveux, par exemple, de toutes les matières solubles qui enveloppent ou imprègnent les éléments corpusculaires. Inoculée sous cet état, la partie solide du pus fait naître la morve, aussi bien que le pus entier. La démonstration est maintenant complète: c'est bien parmi les éléments corpusculaires qu'il faut chercher le virus; il n'y a plus à douter que ce ne soit un ferment figuré. En prouvant, par d'autres expériences, que les humeurs, privées de tout élément soUde autre que les plus fines granulations, ont encore toute leur activité, j'ai démontré du même coup que le virus-ferment se trouve néces- sairement au nombre de ces granulations ou micrococcus. Quels sont, parmi ces infiniment petits, ceux auxquels est départi le rôle de ferment virulent, c'est ce que je n'ai pas démêlé. Mais je ne suis jamais resté un seul instant dans l'incertitude au sujet de la spécificité de ces éléments. L'aptitude virulente n'appartient pas à toutes les granulations qui fourmillent, en plus ou moins grande quantité, au sein des humeurs. Entre les liquides extraits de diverses lésions, ou même entre ceux qui sont fournis par divers points d'une même lésion, on constate des différences d'activité. Ces différences permettent de conjecturer que le rôle de virus-ferment n'incombe qu'à certains éléments granuliformes, parmi ceux qui naissent sous l'influence des inflam- mations spécifiques des processus virulents. CHAUVEAU. — FERMENTS ET VIIU'S 21 Tels ont été les résultats positifs de mes études. Aujourd'hui encore, jf. n'ai rien à retrancher, ni à ajouter à la démonstration qu'elles ont donné de la nature corpusculaire des virus de la vaccine, de la variole, de la clave- lée, de la morve. Claude Bernard me faisait l'honneur d'apprécier ces études. Peut-être a-t-il eu le (orl d'attacher une égale importance aux conclusions précédentes, exacte interprétation des faits expérimentaux, et aux inductions par lesquelles j'ai cherché à établir que l'activité spécifique des agents virulents n'implique pas nécessairement leur individualité spécifique. J'ai dit, en effet, qu'au lieu do constituer des êtres indépendants, doués d'une vie propre, que je n'hésitais pas à attribuer aux ferments des maladies septicoïdes, les virus vrais pouvaient bien être le produit du protoplasma des cellules, irritées par le contact de la matière infectante. Mais cette dernière vue n'établissait qu'une distinction essentiellement provisoire entre deux catégories d'agents de même ordre, que j'ai déclarés très explicitement être appelés, par le progrès des études ulté- rieures, à se confondre dans une seule et même famille. Néanmoins, en voyant plus tard, dans l'écrit posthume de Claude Bernard sur la fermentation alcooli- que, comme notre grand physiologiste s'est laissé entraînera douer la« matière protoplasmique « ou la « force plasmatique » des jus de raisins du pouvoir de procéder à la génération de la levure, j'ai songé à nos conversations sur les agents virulents et je me suis demandé si je n'avais pas, à mon insu, contribué à engager dans cette voie le savant illustre qui voulait bien m'écouter. Heu- reusement, c'est une prétention que je ne saurais avoir : si une mfluence s'était exercée dans cette circonstance, ce serait plutôt celle du maître sur l'élève. Que manque-t-il aux démonstrations que je viens de rappeler, pour autoriser l'attribution de l'individualité spécifique à ces virus corpusculaires ? La preuve qu'ils sont aptes à vivre et à se multiplier en dehors de l'organisme; autrement, qu'on peut les cultiver artificiellement, in vitro, par les méthodes de sélection introduites par Pasteur dans l'étude des ferments ordinaires. Je ne sache pas que personne y ait encore réussi. Un moment, on put espérer que Pasteur avait déterminé ainsi le virus de la rage ; mais il nous apprend lui- même qu'il n'avait cultivé qu'un agent septique nouveau. Tout récemment, M. l'oussaint, l'un de mes élèves estimés et aimés, a annoncé qull a reproduit le virus de la ciavelée dans une série de cultures successives. Mais je ne suis pas encore convaincu que les produits de cette culture soient bien réellement les agents de la variole ovine. Si le progrès, sous cette forme, se fait attendre un peu pour les maladies virulentes proprement dites, il marche à pas de géant du côté des maladies septicoïdes. Delafond avait avancé hardiment, dès 18(50, que les baguettes charbonneuses sont des plantes cryptogamiques susceptibles, dans des con ■ ditions favorables à leur végétation, de se transformer en mycélium et de produire des spores. C'est Koch qui en donne le premier la démonstration, seize ans plus tard. Il fait cette intéressante découverte en cultivant le bacillus dnthracis dans le sérum ou dans l'humeur aqueuse. Les conditions de succès )22 SÉANCES GÉNÉRALES de cette culture, les phases qu'elle parcourt, la multiplication indéfinie du bacillus par une suite d'opérations successives, la conservation de la virulence dans les produits qui en résultent, lous ces faits importants sont vus et décrits par Koch avec une grande netteté. Koch faisait ses expériences sous le microscope, dans une petite chambre à air. Pasteur reprit, avec ses élèves, cette culture de la bactéridie charbonneuse, dans des récipients où la végétation de la plante virulente peut s'accomplir en toute liberté. Cette culture en grand, imitée de celles que Pasteur avait faites autre- fois avec la levure de bière, le ferment butyrique, etc., a été poussée par lui à un grand degré de perfection. Elle fournit aux investigateurs un des plus sûrs et des plus élégants moyens de détermination et d'observation des agents de la virulence. Le nombre des agents spécifiques qui ont été déjà rigoureusement déterminés par cette méthode des cultures in vitro n'est pas encore bien notable. On cite, avec la bactéridie charbonneuse, le microbe du rouget ou pneumo-entéritis du porc, découvert par Klein; celui du choléra des poules, dont la détermination, heureusement commencée par Toussaint, a été si bien achevée par Pasteur, Ajoutons deux autres conquêtes de ce dernier, le vibrion de la pyœmie et l'agent de la septicémie, ou plutôt d'une des maladies infectieuses, peut-être assez nombreuses, qu'on peut considérer comme des septicémies. La liste enfin est sur le point de s'enrichir du bacillus malariœ, de Klebs et Tommasi- Crudelli. Mais les services que la méthode est en train de rendre à l'étude des conditions de vie, de reproduction, d'activité, de conservation des ferments virulents sont déjà immenses. Dans l'économie animale, il est difficile de suivre les virus, de les soumettre aux influences capables d'en montrer nettement les fonctions et les caractères physiologiques. Dans les récipients où se font les cultures, on est aussi absolument maître de ces virus que des levures et autres ferments ordinaires. On peut les éprouver par toutes sortes de traitements, trouver ainsi les aliments qui conviennent le mieux à ces agents de la viru^ lence et les substances dont ils ne peuvent s'accommoder ; la meilleure atmo- sphère respirable et les gaz qui tuent; la température la plus favorable au développement et celle qui empêche toute multiplication. Quel moyen plus commode que la culture, pour s'assurer à la fois de la force de résistance des virus et de la puissance de l'homme sur ces microbes pernicieux, pour con- naître les influences qui les favorisent, les ennemis qui exercent à leur égard la concurrence vitale, les substances qui les empoisonnent, en un mot toutes les conditions susceptibles d'exalter, de détruire ou de modifier leur activité? Nous allons voir tout à l'heure l'énorme intérêt pratique qui s'attache à ces recherches, inaugurées et poursuivies par Pasteur. Mais rattachons-les d'abord à la conclusion que nous poursuivons, sur la détermination générale de la nature des virus, en faisant remarquer que le résultat des cultures virulentes justifie pleinement ceux qui prétendent formuler la définition du virus par celle du ferment figuré. ClIAUVEAU. — FEiniENTS ET VIIJUS 23 IV L'adoption de cette définition entraîne un certain nombre d'intéressantes conséquences. Il en est une dont la discussion ne peut être évitée ici, c'est la nécessité d'adapter la conception du virus-microbe aux lois de l'hérédité biologique. Nous savons que l'hérédité, ce grand et puissant facteur des familles et' des peuples, est elle-même le résultat de deux facteurs, le père, la mère, dont la part respective d'influence a été, est et continuera à être très vivement dis- cutée. L'homme, qui a presque toujours tenu la plume dans ces discussions, a eu naturellement une grande tendance à faire au père la part du lion. Dans ses accès de franchise, il convient cependant volontiers que l'enfant tient de la mère autant que du père, que le jeune emprunte à l'une, aussi bien qu'à l'autre, le principe de ses vices ou de ses vertus, de sa faiblesse ou de sa vigueur, ses aptitudes de toute sorte, en un mot l'ensemble de ses prédispositions hérédi- taires, sans en excepter celles qui ont un caractère morbide et qui aboutissent à l'évolution des dyscrasies et des diverses dégénérescences physiques ou intel- lectuelles. Mais l'enfant n'hérite pas que d'aptitudes et de prédispositions; il prend à ses parents leurs maladies mêmes. Quand on envisage l'hérédité à ce dernier point de vue, il n'y a plus égalité d'influence entre ces deux facteurs. Le rôle de la femme devient tout à fait prépondérant. C'est une conséquence néces- saire de l'intime solidarité qui existe entre la mère et l'enfant, pendant la ges- tation, de l'étroite union résultant de cette vie commune, prolongée encore par l'allaitement après la naissance. Dans cette période de fusion des deux existences, les maladies virulentes contractées par la mère se communiquent aisément à l'enfant. Les exemples ne manquent pas. Il y en a qui démontrent que, à défaut de la maladie, ce sont les conditions de l'immunité qui sont ainsi transmises. Le plus probant des exemples de cette dernière catégorie est certainement ce fait, que je suis venu constater ici l'année dernière, à savoir que l'agent charbonneux en se développant, même imparfaitement, dans les vaisseaux de la mère, sans péné- trer aucunement dans ceux du fœtus, peut néanmoins rendre celui-ci tout à fait réfractaire au charbon. Il n'est nullement téméraire d'affirmer que cette influence de la mère est un fait général. Parmi les maladies non encore étu- diées à ce point de vue, il en est sans doute qui ne se communiquent pas, même sous forme bénigne, de la mère au produit. Mais, en se développant sur la première, elles jouissent probablement de la précieuse faculté de donner au second l'immunité contre les chances de contagion auxquelles l'enfant et l'homme fait se trouveront plus tard exposés. Il me semble que le jour n'est pas éloigné où la démonstration de ce mode d'inoculation préventive sera péremptoirement établi, pour les plus communes et pour les plus graves des maladies infectieuses, comme la scarlatine, la rougeole et les différents typhus, y compris la terrible dothiénentérie. 24 SÉANCES GÉNÉKALES De tous les faits connus, dans ce domaine spécial, aucun n'est contraire à la théorie microbiotique de la virulence. Tous s'adaptent, avec la plus grande facilité, à l'idée de l'indépendance, de la vie individuelle de l'agent virulent, à la conception du virus-être jouissant de son existence propre. L'enfant, pen- dant la gestation, n'est en effet qu'un organe de la mère. L'osmose placentaire permet la communauté du plasma sanguin ; et les minces parois qui séparent les deux sangs ne sont pas un obstacle invincible au passage de ces infiniment petits qui constituent les éléments essentiels de la virulence. Mais si, du rôle de la mère, nous passons à celui du père dans la transmission héréditaire des maladies virulentes, il n'y a plus d'adaptation possible de la théorie microbiotique. Le mode de participation du père à la génération du nouvel être est incompatible avec celte théorie: réception héréditaire d'un virus par la voie paternelle et individualité de ce virus, ce sont là des termes abso- lument contradictoires. Ou bien les virus sont des agents doués d'une vie indépendante, et alors le père est incapable de communiquer directement une maladie virulente au germe qui va se développer dans le sein de la mère , ou bien la possibilité de cette communication est un fait acquis à la science et, dans ce cas, la théorie microbiotique est une erreur. En principe, on peut bien présenter ce dilemme sous la forme générale et absolue que je vi.ms de lui donner; mais on échappe nécessairement à cette brutale alternative quand on tient compte, comme il convient, des résultats sûrement et définitivement conquis. En réalité, la contradiction ne peut porter que sur un nombre fort restreint de maladies. C'est à elles seulement que s'adresse notre dilemme. Nous savons, à n'en pas douter, que l'ensemble des virus se comportent comme des microbes à vie indépendante. Si donc nous étions appelés à constater qu'une maladie réputée virulente peut être transmise héréditairement à l'enfant par le père, nous aurions à suspecter la nature vraiment virulente de cette maladie; ou bien, si cette mise en suspicion n'était pas possible, nous serions autorisés à considérer le virus susceptible d'être ainsi communiqué par le père comme faisant classe à part. Les chances sont, jusqu'à présent, en faveur de la négation de l'influence directe du père dans la transmission héréditaire des maladies virulentes. Les faits d'apparencecontradictoire s'expliqueraidit par la contamination préalable de la mère. Si cette solution triomphe, elle aura eu raison de la principale pierre d'achoppement qui fait obstacle à la généralisation de la théorie micro- biotique des virus. Si, contre toute prévision, c'est l'autre solution qui l'emporte, nous aurons à maintenir, à côté des contagiums animés, le cadre spécial où j'avais provisoirement rassemblé les maladies dont l'agent, quoique aussi de nature corpusculaire, se montre encore rebelle aux tentatives de culture arti- ficielle en dehors de l'organisme. Quand même le triomphe complet de la théorie microbiotique des virus se ferait attendre, il n'en resterait pas moins démontré que, dans le domaine de l'hérédité morbide, l'influence du père est incomparablement moindre que celle de la mère. Cette solution est bien définitivement acquise. L'homme se hâtera d'en triompher, n'en doutons pas. Sa passiviti' lui tourne à avantage : CHAUVEAU. — FERMENTS ET VIRUS 2S il en tirera vanité et se glorifiera, comme d'un précieux privilège, de son impuis- sance à contaminer directement sa race. Ne le laissons pas s'endormir dans ce sentiment d'orgueilleuse supériorité. Jouirait-il sans conteste de cet avantage, qu'on pourrait toujours lui dcmandei- de qui la mère tient le poison qu'elle verse parfois dans le sang de son enfant. Que l'homme ne se vante pas de son effacement. S'il n'a qu'une influence directe restreinte sur le rejeton qui doit perpétuer sa famille, il ne doit pas oublier qu'il peut faire beaucoup de mal à son enfant en en faisant à la mère. C'est à celle-ci à exulter l'importance de son rôle, dans la perpétuation des familles; à s'enorgueillir de l'influence considérable qu'elle exerce sur l'enfant, cet espoir de la race et de la nation. « Tu partages mon sang et ma vie, peut- elle dire à l'être qu'elle porte dans son sein. Je te donne ma vigueur et ma beauté, les qualités qui ornent mon cœur et mon intelligence. Tu as de plus à attendre de moi la santé, si ton père veut bien respecter la mienne. Des maladies qui s'abattront sur moi, tu tireras parfois un principe de résistance aux effets de la contagion, à laquelle tu seras exposé plus tard, quand tu jouiras de ta vie propre. Pour fassurer cette préservation, je pourrai même courir au-devant du mal et rechercher volontairement l'inoculation infectieuse qui te procurera, par mon intermédiaire, le précieux bénéfice de cette immunité. » — Pour- quoi, se sachant en possession de cette grande puissance, les mères ne vou- draient-elles pas l'exercer? La science nous aidera dans cette tâche, en en ôtant tout péril. Mais, dût celle-ci ajouter aux charges et aix dangers de la maternité, l'héroïsme des mères ne reculerait pas devant ce nouveau service à rendre à leurs enfants. La science physiologique livre ces considérations à la société. Que celle-ci, maintenant éclairée sur la grande influence du procréateur féminin, sache lui demander les générations fortes et vigoureuses, dont la possession est pour elle d'un intérêt si pressant et si vivace. On a toujours attribué beaucoup d'importance aux bénéfices que la pratique médicale peut tirer des conquêtes de la science pure. Aussi l'attention publique s'est-elle attachée tout de suite aux études contemporaines sur la virulence et leur a-t-elle demandé des ressources nouvelles pour traiter les maladies infec- tieuses, en empêcher la contagion, ou mettre les individus en état d'y résister. Sur le terrain de la thérapeutique, on peut dire que, jusqu'à présent, les ten- tatives d'application des découvertes récentes ont été absolument stériles. Ces tentatives se bornent, du reste, à quelques essais de traitement du sang de rate par la pratique de réchauffement. Mais l'avenir nous réserve sans doute d'heu- reuses surprises. De bien meilleurs résultats ont été obtenus dans le domaine de la prophy- laxie. En prouvant, par ses curieuses expériences, la conservation des germes virulents du sang de rate à l'intérieur ou à la surface du sol où l'on a enfoui des cadavres d'animaux charbonneux, Pasteur a rendu un service des plus signalés. Il a donné ainsi un solide point d'appui à l'opinion des vétérinaires 26 si:ances générales instruits qui, à l'exemple de C. Baillet, ont soutenu que la réapparition de la maladie dans les pâturages, après une éclipse, ne peut avoir d'autre origine que les agents virulents fournis par des malades, plusieurs mois ou même plusieurs années auparavant. Quand une cause de contagion est si bien démontrée, il est facile de la faire disparaître. Un autre exemple, beaucoup plus saisissant, est fourni par l'introduction, en chirurgie, de la bienfaisante méthode antisep- tique de Lister. Cette méthode est un dérivé direct de la démonstration de l'exactitude de la théorie panspermique. On n'a plus à prouver l'immense béné- fice qu'on retire de la soustraction des plaies à l'action des ferments infectieux répandus dans l'atmosphère et dans les eaux, ou attachés aux instruments, appareils et objets de pansement. Mais ce n'est pas là encore que se trouve le grand avantage pratique des progrès faits récemment par la théorie de la virulence. Les belles applications de ces progrès de la science physiologique porteront surtout sur l'immunité conférée par les inoculations préventives. Appuyée sur le principe de la non- récidive, bien constatée pour un certain nombre de maladies virulentes, la pra- tique des inoculations préventives est en train de prendre un si bel essor et de conquérir une si grande place dans les études de physiologie pathologique, qu'il y a service à rendre à montrer exactement le point où la question est arrivée. Le principal, presque l'unique problème à résoudre, c'est de rendre ces ino- culations préventives sûrement et constamment bénignes. Pour cela, cinq moyens sont à notre disposition : Agir avec des virus, non pas de même espèce, mais de même famille et naturellement bénins ; Communiquer aux virus malins une atténuation spécifique et permanente, c'est-à-dire indéfiniment transmissible ; Ou bien obtenir simplement l'affaiblissement individuel du virus; Demander la diminution d'activité des virus au petit nombre des microbes infectieux mis en rapport avec l'organisme ; S'adresser, pour obtenir cette diminution d'activité, à un mode particulier d'introduction des agents infectieux ; Enfin, combiner plusieurs de ces procédés, pour arriver plus sûrement au résultat. Le premier moyen a son type et son exemple presque unique dans l'emploi du virus vaccin pour préserver des effets fâcheux du virus variolique. Peut- être arrivera-t-on, un jour, à démontrer que le premier n'est qu'une forme atténuée du second. Mais, pour le moment, les expériences par lesquelles j'ai démontré que l'étroite parenté qui relie ces deux virus n'implique pas leur identité spécifique conservent toute leur signification et doivent continuer à recevoir l'interprétation que j'en ai donnée. Nous possédons un second exemple de cette influence réciproque de deux virus de même famille dans les expériences qui ont fait voir à Pasteur que l'inoculation du virus atténué du choléra des poules les préserve également du charbon. Mais cet exemple n'aura toute sa valeur qu'après de nouvelles expé- riences. Il sera nécessaire d'établir que l'influence préservatrice du choléra des poules, à l'égard du charbon bactéridien, se manifeste non seulement sur CHALVF.AU. — FERMENTS ET VIRUS 2/ les gallinacés, sujets quasi réfraclaires au charbon, mais encore sur les ani- maux très aptes au développement des deux maladies, comme le lapin et le cochon d'Inde. L'atténuation spécifique et permanente d'un virus malin est établie par les belles observations et expériences qui, dans ces derniers temps, ont amené Pasteur à la transformation du viras mortel du choléra des poules en un agent anodin, transmissible avec ses qualités de bénignité. C'est le premier fait d'atténuation virulente artificielle ou expérimentale qui existe dans la science. J'ai démontré, en effet, qu'il ne fallait pas croire à la transformation du virus variolique malin en virus vaccinal bénin, par la culture du premier dans l'organisme des animaux de l'espèce bovine. Cette prétendue transformation est un leurre. Si donc, par ses procédés de culture et de conservation, in vitro, dans un milieu oxygéné, Pasteur parvient à donner aux virus malins une bénignité qui soit à l'abri de tout retour offensif de la malignité atavique, il aura été le véri' table créateur d'une méthode qui est appelée à rendre les plus grands services à la science et à l'humanité. Tout fait prévoir que le premier succès de Pasteur avec le choléra des poules et celui, plus brillant encore, qu'il vient d'obtenir avec le sang de rate, ouvrent une ère nouvelle de découvertes fécondes en résultats pratiques. Au lieu de poursuivre l'atténuation permanente et transmissible des virus malins, on peut les inoculer tels quels, après avoir instantanément endormi leur nuisible activité par un traitement convenable. L'atténuation alors ne porte pas sur l'espèce : elle est purement individuelle. C'est ce qu'a fait Toussaint avec le sang de rate, dans d'importantes expériences dont Pasteur a donné l'exacte interprétation. Dans les trois cas précédents, que la bénignité soit naturelle au virus, ou conquise par lui, il est très facile de s'expliquer le mode d'action des agents infectants. En somme, avec ces procédés, on reproduit exactement ce qui se passe dans les inoculations avec le virus malin. Il n'y a qu'une différence : le processus pathologique qui crée les conditions de l'immunité peut, grâce à l'affaiblissement de l'agent morbifère, accomplir toutes ses phases sans atteindre les sources de la vie. La théorie des procédés que je vais indiquer maintenant paraît moins simple et plus difficile. Contrairement aux idées généralement admises, la réduction du nombre des agents virulents employés pour pratiquer les inoculations est capable d'exercer une grande influence sur les résultats de ces inoculations. Quelques indications existent déjà à ce sujet dans mes travaux sur la vaccine; mais le fait qui m'a le plus frappé et qui m'a engagé à faire des recherches dans cette nouvelle direction, c'est le résultat de mes inoculations charbonneuses sur les moutons d'Algérie, avec de petites ou de grandes quantités de virus. Celles-ci triomphent parfois de la résistance naturelle des moutons algériens contre le charbon. Celles-là ne sont pas suivies d'accidents graves et exercent une action préventive très nette, à l'égard des inoculations ultérieures, faites avec de grandes quantités de virus. La non-récidive du sang de rate était ainsi démon- trée, pour la première fois, d'une manière saisissante. 20 SEANCES GENERALES Or, il n'y a pas de raison de penser que ce qui se passe dans l'organisme de sujets doués d'une très faible réceptivité, pour un virus, ne puisse se reproduire sur les sujets dont la réceptivité est grande. Théoriquement, il doit suffire de réduire considérablement le nombre des agents infectieux, en le mettant en rapport inverse avec l'aptitude des sujets, pour obtenir des effets bénins, pour rendre même les agents virulents tout à fait inactifs. En pratique, il est peut-être impossible d'y réussir avec nombre de virus. Mais il y a lieu d'être très satisfait du profit que j'ai déjà tiré de l'application du principe, J'ai obtenu, en effet, des résultats pratiquement utilisables, dans mes expé- riences sur la maladie infectieuse connue sous le nom impropre de « charbon symptomatique », qu'Arloing et Cornevin ont eu le grand mérite de distinguer du vrai charbon en montrant qu'elle a pour agent une bactérie mobile, et non pas la bactéridie immobile de Davaine. Le mode d'introduction des agents virulents exerce aussi une grande influence sur leur activité. Parmi les exemples qui peuvent en être donnés, les plus beaux résultats sont ceux qui permettent de comparer les effets des injections intravasculaires avec ceux des inoculations sous l'épiderme, ou dans le tissu conjonctif. L'atténuation des premiers est, dans certains cas, très pro- noncée. C'est avec le virus vaccin que j'ai fait la première observation de ce genre. Chez les animaux de l'espèce bovine, la simple piqûre d'une pointe de lancette, trempée dans l'humeur vaccinale, suffit à communiquer la vaccine, avec son accident local, les phénomènes généraux qui l'accompagnent et, enfin, l'immunité consécutive. Injectées dans une veine, plusieurs gouttes de la même humeur vaccinale restent absolument inactives, à moins qu'il n'y ait eu inoculation accidentelle du tissu conjonctif'périvasculaire. Dans ce cas, sur- vient une tumeur locale, dont le travail évolutif crée l'immunité, tout aussi bien que le développement du bouton vaccinal. Des résultats analogues sont obtenus sur le cheval, mais avec une différence fort remarquable, montrant que l'aptitude vaccinogène est plus développée dans cette espèce animale. Les injections intravasculaires font naître, parfois, des exanthèmes vaccinaux plus ou moins abondants, tout à fait semblables aux éruptions naturelles. Plus souvent, ces injections semblent absolument inactives, comme chez les animaux de l'espèce bovine; inactives, en ce sens qufelles ne déterminent pas d'éruption; mais elles n'en créent pas moins une solide immunité, ce qui n'arrive jamais sur ces derniers sujets. Ayant appliqué ces données à l'inoculation du virus de la péripneumonie bovine, j'ai constaté des faits de même nature. L'immunité qui, d'après la belle et féconde observation du docteur Willems, est obtenue par les inoculations sous-cutanées, l'est également par les injections intraveineuses. Mais, tandis que l'inoculation d'une très petite quantité de virus dans le tissu conjonctif fait naître une tumeur locale et peut engendrer les accidents gangreneux les plus graves, une quantité plus considérable de matière infectante, injectée dans une veine, ne donne pas autre chose que la fièvre. Il n'est pas sûr que, avec l'un ou l'autre procédé, on ait jamais communiqué la maladie vraie, c'est-à-dire l'inflammation typique du poumon et de la plèvre. On y CHAUVEAL". FERMENTS ET VIRUS 29 réussit fort bien, au contraire, par la connnunauté de la respiration, entre un sujet malade et un animal sain. L'application des principes qui découlent de mes expériences sur la vaccine vient encore d'être faite sur un terrain nouveau, celui du charbon bactérien, dans les expériences exécutées à mon laboratoire, par MM. ArloingetCornevin. Injecté dans le tissu conjonctif sous-cutané ou intramusculaire, le virus repro- duit facilement la maladie mortelle, pour peu qu'il soit abondant. II est très rare que son introduction dans les veines, si la quantité de virus n'est pas considérable, engendre cette maladie; mais cette injection intraveineuse donne toujours naissance à l'immunité. Voilà donc, formée de la combinaison de deux procédés, une nouvelle méthode d'inoculations préventives bénignes. C'est une féconde application pratique d'expériences qui visaient d'abord un autre but : l'acquisition de documents propres à mettre en évidence le mode d'action des virus sur l'économie animale, et à donner ainsi la clef de l'immunité acquise. La lumière n'est pas encore complètement faite sur cette question fondamentale. II semble même que la théorie du virus-ferment, mise en présence du fait brut de la non-réci- dive, se heurte à une irritante contradiction. Pourquoi ces parasites spéciaux trouvent-ils tant d'obstacles à leur multiplication, dans le terrain qui a servi une première fois à leur développement, quand cette condition se montre si complètement indifférente à la repullulation de tous les autres parasites, quand on voit les sols, épuisés par une culture, reprendre vite dans le repos toute leur fécondité? Laissons les faits s'accumuler encore; continuons à étudier les virus, d'un côté dans leur milieu naturel, de l'autre, par les cultures en vases clos; et bientôt, du rapprochement des résultats obtenus jaillira la lumière, qui éclairera le couronnem.enl de la théorie microbiotique de la virulence. VI Je me suis plu, dans les dernières parties de cette revue, à vous signaler les grands services que l'humanité attend des études de la science contemporaine, sur la théorie de la virulence. Il est néanmoins bien loin de ma pensée de vou- loir vous faire surtout apprécier ces études par leur portée utilitaire. Ce n'est pas aux intelligences d'élite, qui composent cette assemblée, qu'il faut appren- dre que la science a de plus hautes visées. Avant tout, la science cherche à comprendra et veut savoir. Quand elle y réussit, elle se trouve suffisamment payée et largement satisfaite. C'est souvent par surcroît que le reste lui est donné, j'entends les applications pratiques, utiles aux sociétés humaines. Elle n'est pas insensible à ces avantages, parce que rien de ce qui touche au bien-être matériel de l'homme ne saurait être indift'érent à la science. Mais, si elle est heureuse d'accomplir le bien, elle est plus fière de découvrir le vrai. Faire de la lumière, voilà la première préoccu- pation de la science, et aussi sa grande mission civilisatrice. Atome perdu dans un monde qui n'est lui-même qu'un misérable atome, que serait l'homme si l'ignorance le condamnait à vivre inconscient des lois éternelles qui, dans l'uni- vers, gouvernent la force et la matière ? Pour le savoir, il ne faut oas s'en- 30 SÉANCES GÉNÉRALES foncer bien loin dans l'intérieur de ce continent africain qui nous donne aujourd'hui l'hospitalité. L'être dénué qu'on y rencontre n'est pas seulement chétif; il est abject. Comparez-le à celui qui connaît : voilà le vrai roi du monde, et c'est par le savoir seul que ce monarque aiïirme sa royauté et fait constater sa véritable grandeur. L'homme ne se laissera jamais destituer de cette supériorité. Il voudra tou- jours connaître davantage. Passion des âmes élevées, qu'aucun travail ne re- bute, qu'aucun danger n'effraye quand il s'agit de conquérir des idées, des faits scientifiques, et de forcer la nature à livrer ses secrets. La récompense est au bout de ces efforts, de ces luttes titanesques pour escalader le ciel où la déesse de la science se dérobe à nos adorations. Plus de voiles autour d'elle ! La Vérité nous apparaît dans son éblouissante nudité, et nous pouvons en ad- mirer les formes idéales. De ces hautes et réconfortantes satisfactions cerLaine école se soucie bien peu. Elle n'aime guère à se lancer à la poursuite de l'idéal. Celui de la science, la possession de la vérité, laisse cette école indifférente, s'il n'en doit résulter rien d'utile aux intérêts matériels du plus grand nombre. Détournons-nous avec empressement de cet étroit point de vue, qu'on se plaît trop à montrer aux masses. Malheur aux sociétés qui se laissent entraîner dans les voies de ces dangereux sophistes, aux démocraties disposées à ne tenir compte, dans les progrès de la science, que des réformes par lesquelles ces progrès con- tribuent à l'amélioration du sort de la foule ! L'objectif idéal de la science est une force, la plus grande peut-être de celles qui sont mises en jeu pour le perfectionnement de l'humanité. Si l'empire appartient aux forts, il sera toujours l'apanage des nations qui auront su tirer le meilleur parti de ce moyen d'action. Les forts ne sont pas seulement les hommes qui sont le mieux nourris, le mieux habillés, le mieux outillés, le mieux armés, mais ceux encore qui ont l'intelligence et le cœur le plus large- ment ouverts aux grandes pensées et aux grands dévouements. La vraie puis- sance réside dans ce haut épanouissement de l'esprit humain, épanouissement auquel la culture scientifique prend tous les jours une part de plus en plus grande. Aussi la science peut-elle s'enorgueillir à bon droit de contribuer puissamment à former nos jeunes générations ; à faire naître les hommes d'élite qui ouvrent à celles-ci les voies nouvelles et sauront les conduire, avec sûreté, dans ces chemins de l'avenir ; à constituer ainsi les peuples sains, les nations puissantes, capables de.se faire respecter et dignes de marcher à la tête de la civilisation. Il est vrai que nos sophistes attendent, comme un prochain et inévitable progrès, la disparition de tout antagonisme entre les diverses nationalités. Les barrières qui séparent les peuples vont bientôt tomber, d'après eux. Entendez- les parler. Plus de frontières à défendre, plus de rivaux qui viendront s'y ruer et s'y entre-détruire. Sous le règne de la fraternité universelle qui se prépare, l'homme n'aura plus à prendre souci d'être fort, pour se défendre contre ses voisins et triompher de leurs attaques. 11 pourra se livrer entièrement à la préoccupation de son bien-être, à l'amélioration matérielle de son existence. seul but utile de la vie. Quel besoin l'homme a-t-il donc de donner à sa force GUILLEMIN. — DISCOUUS 31 matérielle l'appui de la force morale, puisée dans le culte de l'idéal? On n'a plus que faire alors des hautes inlelligences, des cœurs forts et des grands caractères. Ce ne sont pas les naturalistes dignes de ce nom qu'abuseront ces décevantes chimères. Instruits par l'étude de l'évolution des populations animales et des sociétés humaines, ils estiment que la vie ne cessera pas d'être l'enjeu d'un combat. Si jamais un magique coup de baguette réalisait tout à coup ce rêve de paix et de fraternité universelles, que faudrait-il pour en faire une perpé- tuelle réalité? Rien moins que dominer les forces implacables de la nature; régler le chaud et le froid, empêcher les cataclysmes et les fléaux destruc- teurs, sans compter tant d'autres exigences inhérentes à l'organisation natu- relle des sociétés et au caractère de l'homme lui-même. Autrement, les inéga- lités reparaîtraient bientôt ; on verrait renaître la concurrence, et la lutte pour l'existence s'imposerait de nouveau comme une inexorable nécessité. Quelle intelligence, quelle autorité surtout serait capable de réformer cet arrêt du destin, de prendre, dans le monde, le rôle bienfaisant d'une pro- vidence régulatrice et dispensatrice, qui corrigerait les erreurs du sort et répartirait également les ressources entre les nations? L'humanité attendra longtemps ce nouveau Messie. Aussi, les barrières qui séparent les peuples resteront-elles debout, et, partout, le besoin de protection réciproque, sauve- garde des intérêts de la communauté nationale, continuera à réunir les hommes autour du drapeau de la patrie. Travaillons donc à rendre la nôtre grande et forte, pour qu'elle soit respectée. La démocratie française, éclairée sur ses véritables intérêts, saura exploiter dans ce but les conquêtes morales, aussi bien que les avantages matériels de la science. Notre Association en donne l'exemple. Rendons-lui ce témoignage, qu'elle a su imprimer cette double tendance à ses travaux et qu'elle a ainsi contribué à rehausser à la fois l'honneur et la prospérité de la France. M. A. aUILLEMIIf Maire d'Alger. Messieurs, Vous venez d'entendre, dans ce langage clair, sobre, précis qui est l'apanage des vrais savants, élucider l'un des points les plus délicats et les plus attachants de la physiologie pathologique. Qu'il me soit permis de quitter ces hautes régions et de vous rappeler les paroles du début, où notre cher président rendait à l'Algérie un hommage si mérité, et montrait l'évolution rapide qui entraîne notre pays dans le courant moderne. 32 SÉANCES GÉNÉRALES 11 VOUS rappelait que, le 14 juillet d830, une armée française débarquait à quelques kilomètres d'ici pour punir les corsaires barbaresques qui nuisaient au libie développement du commerce méditerranéen. Et voilà que, le 14 avril 1881, les habitants d'Alger viennent d'entendre la grande voix du canon annonçant un nouveau débarquement, présageant une nouvelle conquête. C'est encore une armée française qui vient planter son drapeau sur le sol africain. Mon rôle, en ce jour, est de saluer cette nouvelle armée, de lui dire que nous l'attendions et de lui souhaiter la bienvenue, car elle est l'armée pacifique et libératrice de la science. Ses victoires ne coûtent pas de sang ni de larmes; dans les batailles qu'elle gagne, ce n'est pas une race d'hommes qui écrase et rançonne une autre race, c'est le génie humain qui subjugue la nature et en fait son esclave docile et obéissante. Cette lutte féconde de l'homme contre le monde matériel n'est pas près de finir, car le champ des découvertes scientifiques est illimité comme l'espace que nous fouillons avec nos télescopes, et dont les limites reculent toujours. Elle durera autant que l'homme lui-même; elle est sans paix ni trêve. C'est à peine, messieurs, si vos congrès annuels sont de courtes haltes où l'on se recueille un moment pour mesurer le chemin parcouru, rallier les traînards et compter les trophées. Il faut pourtant marquer les étapes, et c'est pour cela que les villes s'empressent autour de vous, comme autour de guerriers victo- rieux, se parent de leurs plus beaux atours et font briller au soleil nos chères couleurs nationales. Mais il n'y a point de Capoue pour l'armée de la science ; les cités les plus sédui- santes vous retiennent huit jours à peine, puis chaque soldat retourne à son poste de combat, pour reprendre la lutte, c'est-à-dire chaque savant à son laboratoire, pour arracher de nouveaux secrets à la mystérieuse nature. Du moins, les souverains d'autrefois, quand les villes leur avaient fait grand accueil, daignaient parfois leur octroyer, en retour, quelques privilèges. La science, qui est la grande souveraine, la reine incontestée de notre siècle, nous laissera-t-elle quelque souvenir de son passage? De ce côté, nous pouvons avoir confiance ; nos espérances, tôt ou tard, se réaliseront, fussent-elles exorbitantes, et je dois avouer qu'elles le sont. Nous nous rappelons, en effet, qu'il fut un temps où l'Afrique était pleine de cités populeuses qui rivalisaient avec celles de l'Italie, comme ses plaines luttaient de fertilité avec celles de la Sicile et de l'Egypte, pour nourrir l'insa- tiable monde romain. Ces jours de prospérité et de richesse, nous voulons qu'ils reviennent plus riches et plus prospères; nous nous tournons donc du côté de la science qui seule peut produire ce miracle, et il nous semble que le Congrès actuel de l'Association française est bien réellement l'aurore de ce grand renouveau. A la lueur de cette aurore, ne pourrions-nous essayer de lire dans l'obscur avenir? Voyons, d'une part, ce que nous avons, et, d'autre part, ce qui nous manque. L'Algérie est encore une marche belliqueuse, qui doit s'occuper parfois de faire respecter ses frontières; mais, à l'intérieur, c'est une provmce tranquille GUILLEMIN. — DISCOUnS 33 OÙ le irgime civil est délinitivemcnt implanté, et où l'on se livre, avec passion, à tous les travaux de la paix. Pour l'instruction primaire, l'Algérie est fière d'être inscrite presque k la tête des nations les plus civilisées; le lycée d'Alger est au premier rang parmi nos établissements d'instruction secondaire, et notre enseignement supérieur vient de faire un pas immense par le développement ou la création de nos quatre écoles supérieures, qui seront bientôt des facultés. Le succès éclatant des Expositions, encore ouvertes à quelques pas d'ici, est une preuve non discutable de notre prospérité matérielle, et le mouvement de progression ne doit pas s'arrêter là ; il grandira à mesure que nous verrons s'établir notre réseau de chemins de fer, car ils serviront à supprimer les distances, qui sont ici le plus grand obstacle à l'œuvre du peuplement et de la colonisation. Mais notre industrie ne suit pas cette progression rapide : nos grandes usines, nos grandes manufactures, où sont-elles? C'est précisément à la science que nous voulons les demander. Chacun sait que l'industrie se plaît à proximité de ces réservoirs de force qu'on appelle les mines de houille, et l'Algérie n'en possède pas. Mais chacun sait aussi que ces mines de houille sont épuisables et que leur durée maxi- mum peut être calculée sans peine, tandis que l'Algérie a pour elle le soleil, ce grand foyer d'où nous vient toute chaleur, toute lumière, toute vie et dont l'activité n'est pas près de s'éteindre. Et la ville d'Alger a l'heureuse chance décompter, parmi ses enfants d'adop- tion, le savant qui a commencé à utiliser la chaleur solaire, qui tente de rem- placer le noir charbon de la terre par le splendide soleil des cieux. Qui oserait soutenir maintenant que cette substitution n'est pas possible? Le passé nous répond de l'avenir : chez les premiers peuples, au début de la civiHsation, le soleil ne servait qu'à mûrir les moissons, il était agriculteur; depuis, il est devenu artiste, rivalisant avec les .peintres et les graveurs, et nous sommes bien près du jour où il se fera chimiste pour exploiter les mines dont l'Algérie est si richement dotée, et industriel, pour faire marcher les usines que nous attendons et que nous aurons. Nous nous plaignons maintenant d'avoir trop de soleil; quand nous saurons l'utiliser, nous n'en aurons pas assez. Car c'est le propre de la science de métamorphoser tout ce qu'elle touche, elle change les fléaux en bienfaits. Sous ses doigts de fée, le tonnerre est devenu notre messagerie plus rapide; le soleil, qui maintenant brûle nos provinces du Sud, deviendra l'instrument de leur richesse. Notre confiance augmente à cette pensée que tout, ici, semble se prêter à ces changements à vue. Voyez la ville d'Alger, elle a un climat exceptionnellement tempéré qui est à elle; à quelques pas, vous trouverez le climat de France; en Kabylie, vous vous croirez transportés dans une autre Suisse; puis vous trou- verez les plaines désertes succédant aux plaines fertiles. Dans l'ordre des temps, le spectacle n'est pas moins varié. Il y a cinquante ans, la ville d'Alger était un repaire de pirates qui vivaient par le pillage et la destruction; elle est maintenant la station préférée des malades, qui viennent 3 34 SÉANCES GÉNÉRALES lui demander la guérison. Elle était vouée à la barbarie, elle est maintenant éprise de civilisation, et votre arrivée, messieurs, va lui conféier le brevet scientifique qu'elle attendait et qu'elle saura mériter. Aussi est-ce avec une joie sincère que la ville d'Alger vous reçoit dans ses murs. Grâce à ce règlement tout démocratique qui veut que le président de l'Asso- ciation française change tous les ans, nous avons le plaisir de voir, à la tête du Congrès, un maître éininent qui a déjà bien mérité de l'Algérie en signalant une immunité toute spéciale des moutons indigènes. Qu'il soit le bienvenu parmi nous, ainsi que vous tous, messieurs, qui avez courageusement affronté les ennuis de la traversée pour répondre à notre appel. L'Algérien va facilement en France : voici que les plus éminents parmi les Français viennent en Algérie et que des savants étrangers en grand nombre, prouvant ainsi que la science n'a pas de frontières, nous honorent de leur pré- sence. Ce fait seul nous comble de joie; il nous semble, en vous voyant si nombreux, que les distances sont quasi supprimées; nous nous sentons plus rapprochés de la mère patrie. Pour l'Association française, la Méditerranée n'est pas une barrière qui sépare, c'est un chemin qui réunit. Nos cœurs, si profon- dément français, en sont réjouis, et pour ce premier bienfait, et pour ceux qui suivront, nous remercions nos hôtes; puissent-ils, à leur tour, être satisfaits de la réception que nous leur avons pivparéc! M. G. MATJIÎOIE Secrétaire général de la Sociêlé de Géograpliie; Secréluire Je l'AsiOciatiuu. L'ASSOCIATION FRANÇAISE EN 1880 L'Association française pour l'avancement des sciences a tenu à Reims, du 1^ au 19 août 1880, sa neuvième session annuelle. Par la bonne grâce du ciel et de l'édilité rémoise, elle a été aussi brillante que les sessions antérieures. L'empressement des savants a, dailleurs, largement contribué à l'animation des séances de sections, qui sont la raison d'être essentielle de nos Congrès. Plusieurs Ministères et un grand nombre de Sociétés scientifiques s'étaient fait représenter par des délégués spéciaux. La séance d'ouverture s'est tenue au théâtre, devant un nombreux public. Le point brillant en a été le discours de M. Krantz, sénateur, président de l'Association pour 1880. En traits larges, mais précis, M. Krantz a dessine les faits caractéristiques de l'Exposition universelle de 1878. C. MAUNOIR. — l'association FRANÇAISE EN 1880 3o Personne, dans l'assistance, n'ignorait le rôle prépondérant qu'avait eu lora- teur dans l'accomplissement des grandes choses dont il parlait avec autant de compétence que de modestie; aussi les applaudissements ont-ils salué une fois de plus l'homme éminent qui, par sa persévérance et ses hautes capacités, avait assuré, pour l'honneur du pays, la réussite de cette imposante manifestation de lactivité humaine. En termes élégants, le maire de la ville de Reims, M. Diancourt, a souhaité la bienvenue à l'Association française dans un pays qui atteste ce que peut le travail, et dans une cité qui inérita naguère le surnom d' « Athènes des Gaules ». Après cette allocution, lu piésidcut du Comité local, M. C. Poulain, ancien maire de Reims, a présenté un haut aperçu des services rendus par la science; puis M. Mercadier, secrétaire général, a fait un tableau animé de la session de Montpellier et de la marche de l'Association depuis une année. Le soir, les membres du Congrès étaient cordialement accueillis à une fête offerte par la municipalité, dans le bel hùtcl de ville de Reims. Le lendemain, dès la première heure, les sections se réunissaient dans les diverses salles de classe du lycée, pour commencer leurs travaux. Je n'ai rien à dire de cette partie du Congrès; elle aura son reflet dans le volume des comptes rendus, où chacun pourra lire les principaux travaux sur lesquels ont porté les discussions. Dans l'après-midi, un auditoire empressé s'était rendu aux conférences annoncées. Le docteur Javal a parlé de l'hygiène de la vue; M. Levasseur, de l'institut, délégué du Ministère de l'agriculture et du commerce, a traité la question de la laine, au point de vue économique; le docteur Charles Richet, directeur de la Revue scientifique, a particulièrement intéressé l'assistance en traitant des phénomènes mystérieux du somnambulisme. Enfin un savant géologue, M. Cotteau, a appelé l'attention sur l'Exposition préparée au lycée, par les soins du docteur Lemoine, de M. Péron et de M. Jolicœur. Elle méritait large ment cet hommage, par la valeur des objets qu'elle renfermait et par le goût qui avait présidé à son installation. Une conférence faite au théâtre sur le transformisme, sujet indiqué par le Comité rémois, termina cette journée si bien remplie. Le conférencier, M. Per- rier, professeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris, s'est placé à un point de vue qui lui a permis d'envisager l'ensemble de ce vaste sujet. Le 14 août, après les séances de section, ont commencé les visites indus- trielles, et comme on pouvait le prévoir dans la patrie du vin de Champagne, les caves crayées et voûtées, d'où tant de gaieté se répand dans le monde, ont été la grande attraction pour les visiteurs. Les caves de MM. Pommery ont par- tagé les honneurs de la journée avec les grands établissements de filature et tissage de MM. Collet, Lelarge et Walbaume, car le travail de la laine est l'une des industries de Reims. Le 15 août a été consacré à deux excursions générales dirigées, l'une sur Chràlons, l'autre sur l'Argonnc. Les touristes de Chàlons ont pu visiter la col- lection archéologique de M. Auguste Nicaise, ruimuble et savant président de 36 SÉANCES GÉNÉRALES la Société académique de la Marne, puis le célèbre emplacement dit du Camp d'Atlila, qui n'a point encore livré tous ses secrets. A des faits plus récents se rapportent les souvenirs qu'allaient chercher les visiteurs de l'Argonne; ce passé eut pour écho les paroles de l'illustre historien français, Henri Martin, qui rappela, en face des lieux où ils s'étaient accomplis, de grands événements de notre histoire. Une séance à l'usine à gaz, oîi furent exécutées d'intéressantes expériences, une visite à l'École professionnelle dont Reims a réellement le droit d'être fière, ont occupé la visite du lendemain. Deux nouvelles colonnes de promeneurs s'acheminèrent, le il, sur Épernay, le château de Baye et Saint-Gobain. A Épernay, les membres de l'Association avaient de nouveau l'occasion d'admirer l'une de ces majestueuses caves qui recèlent des trésors et le châtelain de Baye, le baron Joseph de Baye, lit visiter à ses hôtes sa riche collection d'objets préhistoriques. L'excursion à Saint-Gobain ne fut pas moins instructive. Reçus de la façon la plus gracieuse par M. Bivert, directeur de la manufacture de glaces, nos collègues purent examiner à loisir les procédés de fabrication employés dans cet établissement, l'un des fleurons de l'industrie française. Ceux des niembresde l'Association qui n'avaientpoint encore quitté Reims purent assister au spectacle plein d'animation d'une fête de gymnastique. C'était plaisir de voir les diverses Sociétés, distinguées par la variété de leurs costumes aux vives couleurs, accomplir leurs exercices avec un ordre parfait, un ensemble tout militaire. Cette journée eut une fin qui restera certainement dans la mémoire de tous les assistants. Sur les eaux du port surgit, à la tombée de la nuit, une lumi- neuse flotte qui se mit à sillonner le canal au son de deux ou trois musiques, tandis que, de toute part, s'élançaient de brillantes gerbes d'artifice et que retentissaient sur les deux rives les applaudissements d'une foule compacte. L'enthousiasme fut à son comble quand on vit, sur une embarcation éblouis- sante, s'avancer la statue de la ville de Reims, dont la cilme blancheur s'iri- sait aux nuances variées des flammes de Bengale. Les deux derniers jours de la session furent particulièrement bien remplis. Les sections curent leurs séances le maiin, et les après-midi se passèrent à parcourir soit les palais souterrains où se fabrique et s'emmagasine le vin de Champagne, soit des usines de tout genre. C'est ainsi que les membres de l'Association furent reçus aux caves de MM. Krug et Saint-Marceaux, à celles de MM. Goulet et T. Rœderer; puis dans les usines de MM. Nouvion etPoullot, Yilleminot, Petitbon et Kanengieser, Poulain, Poirrier, Mortier et Mùller. Par- tout, — à peine faut-il le dire, — nos confrères furent accueillis de la façon la plus courtoise. Une conférence, faite au théâtre par M. Gariel, sur les gaz et la matière radiante, marqua la soirée du 18. Exposer clairement les phénomènes encore mal connus que M. Crook attribue à ce qu'il appelle la matière radiante, c'était là une tâche intéressante, mais ardue. L'émincnt secrétaire du Conseil de l'Association s'en est acquitté en homme de science, habitué aux subtilités des plus délicates théories. G. MASSON. — LES FINANCES DE l'aSSOCIATION 37 Après cette confi-renre. les membres de l'Association se rencontraient chez M. Holden, riche et f,'én(''roux manufacturier anglais. Rien n'avait été ni'gligé de ce qui peut contribuer au charme et à l'éclat d'une l'éle. Au milieu du beau jardin de l'hôtel, illuminé d'une manière l'éei'ique, la lanlare des ouvriers de M. Holden jouait avec beaucoup de goût les airs d'un répertoire varié. Dans ses salons, à côté d'une serre d'hiver transformée en buffet, on entendait d'excellente musique de chambre. Ce résumé, qui a dû forcément laisser dans l'onibrc plus d'un fait intéres- sant, se taire sur plus d'un service rendu, ne saurait cependant omettre de mentionner la conférence populaire sur le progrès social, faite au cirque, par M. Emile Alglave, devant une salle comble; l'orateur, dans une sorte d'histoire philosophique, a montré, à travers les âges et chez les divers peuples, les phases et l'évolution de ce progrès. Le 19 août, à 5 heures, eut lieu, à l'hôtel de ville, la séance de clôture de la session de Reims. L'assemblée générale décida que La Rochelle serait choisie pour la réunion de 1882 et désigna M. Janssen, de l'Institut, pour vice-prési- dent, et M. Emile Trélat comme vice-secrétaire de l'Association. C'en était fini des travaux et de la charmante réception qui avaient marquéla huitaine pendant laquelle notre Association nomade avait planté sa tente il Reims. La session de 1880 restera inscrite dans nos annales, parmi les plus laborieuses et les plus gaies tout à la fois. Que les autorités et les habitants de cette ville, qui honorent et accueillent si bien la science, reçoivent encore nos remerciements. M. G. MASSOîf Trésorier de l'Association LES FINANCES DE L'ASSOCIATION Messieurs, J'ai l'honneur de vous présenter, au nom du Conseil d'administration de l'Association française, le résumé de nos opérations comptables pour l'exer- cice 1880. Le compte de reveniia s'est soldé, en recettes, par un total de 69,089 fr. 31 : et en dépenses, par 02,086 fr. 30. Sur l'excédent, 3,424 fr. 33 ont dû être prélevés et capitalisés pour augmenter notre réserve, conformément aux sta- tuts, et le solde, soit 1,378 fr. 68, a été porté à compte nouveau. 38 SÉANCES GÉNÉRALES Notre capital s'i'levait. au 31 décembre 1879, à 300,3M0 fr. SI ; il est aiijour- d'imi de 318,324 fr. 94 Cette augmentation, jointe à l'emploi du solde de l'exer- cice précédent, nous a permis de faire, en 1880, un nouvel achat de i . iOO francs de rente 5 0/0; et nous possédons aujourd'hui 16,075 francs de rente sur l'Etat, qui ne figurent dans les comptes que je vous présente annuellement que pour leur prix d'achat, soit 313.820 fr. 27, mais qui représentent effectivement, au cours actuel, bien près de 400,000 francs. Dans le compte des recettes annuelles, il convient de relever le chiffre des cotisations qui ont produit, pour 1880, 53,712 francs au lieu de 43,740 francs, grâce à une augmentation de 498 membres nouveaux. C'est une progression satisfaisante et bien propre à nous encourager dans la voie que nous suivons. Dans le compte des dépenses annuelles, les frais de l'impression du compte rendu de la session précédente forment toujours l'article principal. Le volume de Montpellier, qui ne contient pas moins de 1,384 pages, avec de nombreuses gravures, a coûté 30.415 francs. C'est un chiffre élevé; mais, avec l'accroisse- ment des adhérents de la Société s'accroissent aussi, naturellement, les frais de fabrication, puisque le tirage est augmenté en proportion. 8,200 francs ont pu être employés en subventions dont vous trouverez ci-contre le détail : La subvention Benjamin Brunet, décernée pour la première fois, a été attri- buée à M. François Frank; La fondation bisannuelle de la Ville de Montpellier est échue à M. le général de Nansouty Enfin, la subvention annuelle de la Ville de Paris a été employée en faveur de M. Chervin. Ces fondations spéciales, dues à la libéralité soit de particuliers, soit de villes qui perpétuent de la sorte, par l'emploi de leurs excédents de crédit, le souvenir de nos sessions et de l'accueil que nous avons reçu d'elles, semblent devoir prendre dans nos budgets une place chaque jour plus importante. 11 y a là un exemple qui sera, nous l'espérons, suivi désormais par les municipalités, toutes les fois que cela leur sera possible. Nous remettons à l'an prochain de vous parler plus longuement d'une cir- constance qui doit augmenter, dans une notable proportion, les ressources de la Société et le champ fécond de son action ; je veux parler du legs de M. Benjamin Brunet. Ce généreux collègue, après nous avoir, de son vivant, donné une preuve si manifeste de l'intérêt qu'il prenait à notre œuvre, a institué, en mourant, l'Association sa légataire universelle. Les démarches et les formalités que comporte cette affaire se poursuivent. en ce moment, par les soins de votre Conseil. Nous pourrons, l'an prochain, vous dire que) aura été, pour notre Société, le résultat définitif des dispositions si libérales de cet homme de bien, qui, artisan de sa fortune, a voulu que le fruit de ses incessants kbeurs profitât avant tout à la cause de l'Instruction et de la Science. Une autre perte bien cruelle a frappé notre Société en la personne d'un de ses bienfaiteurs, M. Kuhlmann, qui, chaque année, depuis la session où vous; G. MASSON. — LES FINANCES DE l'aSSOCîATION 39 l'aviez élu président, nous a lait un don do I.OOO francs. M. Kuhlmann a été frappé le 27 janvier iSSl. La famille nous a déjà prévenu que pour l'année 1881, nous devions encore comprendre dans notre budget l'annuité de 1,000 francs; ce qui portera à un total de 10,000 francs les dons faits à l'Association par l'éminent chimiste. Vous permettrez encore à votre trésorier de donner une parole de souvenir et de sympathiques regrets à M. Ménier, si généreux pour la science et puur les savants, et auquel l'Association n'a jamais fait inutilement appel. La santé de M. Menier, chancelante depuis plusieurs années, ne lui a pas permis de prendre, dans notre Conseil, la place pour laquelle il était si naturel- lement désigné. Mais il fut l'un des plus importants fondateurs de l'Association et mérite, à tous égards, le titre de bienfaiteur de notre œuvre. Voici le détail des comptes de l'exercice : REVENUS Recettes. Reliquat de l'année 1879 250 01 Cotisations des membres annuels (2,685 membres en augmentation de 498 sur 1879) • 5.3.712 20 Arrérages des capitaux placés 14.595 95 Recettes diverses 531 15 Total des recettes 69.089 31 Dépenses Frais d'administration 13.424 25 Impression du volume de Montpellier 30.415 35 Impressions diverses 3.890 40 MM. Leveau, pour l'aider à faire des calculs astronomi- ques (solde d'une subvention de 1,000 fr.) 200 » Mont-Ventoux , pour achat d'instruments ( solde d'une subvention de 2,000 fr.) 1.000 » De Lacaze-Duthiers, pour achat d'un scaphamlre (solde d'une subvention de 3,000 fr.) 1.000 » Souche, pour l'aider à continuer les fouilles qu'il a entreprises dans les Deux-Sèvres 200 « Franck (F.), pour aider à la continuation de ses recher- ches physiologiques (Sj/5wn«ion 5/'ime/) 1.000 » Le D' Lemoine, pour aider à la continuation de .ses recherches de paléontologie 1.000 » Chervin, pour aider à la publication do ses travaux statistiques .sur la géographie médicale de la Franco {Subvention de la Ville de Priris] .... 400 » / A cette somme a été ajoutée une .somme do 400 » ^ Dehérain, pour aider à la recherche de l'action de la lumière sur les plantes 1.000 » Debrun, pour aider à la conslrucliun d',ii)|)ar(;ils de physique 200 « A reporter. . . . 6.400 » 40 SÉANCES GÉNÉRALES Report. . . 6.400 » De Nansouty, pour contribuer à Tachai d'instru- ments destinés à l'Observatoire du Pic-c^i-Midi [Siib- veniion do la Ville de Monijjellier) 600 » Salmon, pour aider à faire des fou:lie=; dans les ma- rais de l'Aulne 200 » Dujardin-Beaumetz, pour aider à continuer des expériences sur l'action des alcools divers sur les porcs 1.000 » 8.200 » Bourses de sessions 1.000 » Frais de la session de Reims 3.936 80 Mobilier 619 50 Tirages à part des étrangers (1872-79) 600 » Total des dépenses Réserve statutaire prélevée sur l'excédent Reste à compte nouveau 62.086 30 5.424 33 1.578 68 69.089 31 Total égal CAPITAL Le capital était, au 31 décembre 1879, de 300.350 61 Don annuel de M. Kuhlmann 1.000 » Augmentation statutaire de la réserve 5.424 33 Ouatre parts de fondateurs et versements à valoir, 2.750 11.550 » Trente et un rachats de cotisations — — 8.800 ' :\ Total du capital 318.324 94 Somme représentée comme suit : Rente 5 0/0 14.175 Rente 3 0/0 1.900 En Caisse et au Comptoir d'Escompte 4.504 67 > ayant coûté ensemble. . . 313.820 27 Total é«al 318.324 94 LE &OÏÏYEEIEÏÏR (}EîfEEAL DE L'AL&ÉEIE M. le Gouverneur général de l'Algérie, avant de clore la séance, prend la parole pour souhaiter la bienvenue aux membres de l'Association française, qui viennent apporter à notre colonie les ressources de la science et contribuer à accroître son développement en aidant à la solution des nombreux problèmes qui se posent chaque jour. Il n'est pas douteux, d'ailleurs, que, au point de vue des recherches scientifiques pures, l'Algérie ne présente un vaste champ d'observation et il est à croire que, si notre colonie profite de la présente ses- sion, les membres qui y auront assisté rapporteront une ample moisson de faits intéressants. Le Gouverneur général ne doute pas des heureux résultats qu'apportera le Congrès, dont la réussite est assurée tant par le nombre des membres qui y assistent, que par leur valeur scientifique ou technique ; et c'est plein de confiance dans cette idée qu'il a assisté à cette brillante inauguration de ces grandes assises scientifiques dont l'Algérie conservera un vif souvenir. WAITI.. — LA GÉOGnAPHlE DK i/aLGÉHIE 41 SÉANCE GÉNÉRALE Du 15 Avril 1881 Présidence de M. CHAUVEAU Dans cette séance, MM. Wahl, Pomel, Ricoix et Pi.ayfair ont successive- ment pris la parole et présenté les communications suivantes: M. WAHL d'Aleer, LA GÉOGRAPHIE DE L'ALGÉRIE L'Algérie, prise dans son ensemble, forme un plateau médian, supporté, au nord et au sud, par des bourrelets montagneux. Le bourrelet septentrional, très épais, coupé de vallées et de plaines, constitue la région du Tell; au revers du bourrelet sud, s'étend le Sahara; entre le Sahara et le Tell se déve- loppe le dos de pays qui porte le nom de Hauts Plateaux. Cependant les Hauts Plateaux n'existent pas dans toute la largeur de l'Algérie. Nettement indiqués à l'ouest et au centre, ils disparaissent dans l'est. Dans la province de Con- stantine, on passe directement du Tell dans le Sahara. Le Tell se partage en plusieurs sous-régions, présentant chacune des carac- tères bien distincts : la région littorale, à climat chaud et humide, où se trou- vent Alger et les autres villes de la côte; la région des plaines, à climat chaud et sec, dont on peut trouver le type tout près d'Alger, à Blidah; la région montagneuse à climat tempéré, excepté en cas de sirocco. Le Tell est la région fertile de l'Algérie ; ses plaines offrent une grande épaisseur de terre végétale et produisent des céréales en abondance. On obtient des oliviers, des orangers, des citronniers, de la vigne. Le principal obstacle à la prospérité agricole est dans le régime défectueux des eaux; les pluies sont abondantes, mais torren- tielles et concentrées sur un petit nombre de jours; les rivières débordent en hiver et sont à sec en été. On lutte contre la sécheresse en établissant les barrages-réservoirs pour lesquels on en est encore à chercher un bon procédé de dévasement. C'est dans le ToU que s'est installée presque toute la population coloniale; les indigènes qui s'y trouvent, Berbères dans les montagnes, Arabes et Ber- bères mêlés dans les plaines, sont des agriculteurs, des sédentaires. Ils four- nissent la plus grande partie de la main-d'œuvre pour la culture et pour l'industrie, même européennes. 42 SÉANCES Gf:NÉRALES Les Hauts Plateaux sont de véritables steppes : peu ou pas de rours d'eau, mais des chotts et des seblihas, sortes de lacs intermittents; la végétation, abondante dans la saison pluvieuse, permet l'élevage des grands troupeaux. Sur les Plateaux, surtout dans l'ouest, croît le halfa, dont l'exploitation attire des habitants européens et donne lieu à la création de voies ferrées spéciales. Il y a eu dans l'antiquité, sur la limite des Plateaux et du Tell, de vastes forêts; le déboisement a amené la détérioration du régime des eaux, le reboisement doit y remédier. Le Sahara, longtemps considéré comme un pays impossible à utiliser, est devenu le sujet d'espérances exagérées. Il est impossible d'y installer une population européenne, difficile d'y établir de grandes voies de communication. Les habitants, sédentaires dans les oasis et les ksours. nomades partout ailleurs, sont clairsemés et subsistent péniblement. L'influence de la civilisa- tion peut cependant produire et a déjà produit des améliorations. Les forages de puits artésiens, surtout dans l'Oued-Rir, en amenant à la surface du sol d'abonclantes eaux souterraines, ont amélioré les oasis existantes et permis d'en créer de nouvelles. M. A. POMEL sénateur. Directeur de l'École supérieure des sciences d'Alger. L'ALGÉRIE ET LE NORD DE L'ATRIQUE AUX TEMPS GÉOLOGIQUES Mesdames, Messieurs, J'ai été prié par le bureau de vous faire une conférence sur la géologie de l'Algérie et du Nord de l'Afrique. Je ne pouvais répudier cet honneur, qui était en même temps pour moi un devoir; mais j'avais à éviter deux écueils, également dangereux dans ces matières ; l'entraînement à l'exposition des détails dans un sujet aussi vaste, et l'emploi d'une terminologie peut-être un peu barbare pour des oreilles qui n'y sont point habituées. Une lecture pouvait seule me permettre de les éviter, et je vais avoir l'honneur de vous la faire, à la place de la conférence annoncée. L'Afrique est peut-être le plus ancien des continents et est, en même temps, le mieux conservé de tous. Plateau immense de roches cristallines très anciennement émergées, il a été à peine modifié par les déformations lentes ou périodiques auxquelles est soumise la croûte solide de notre globe. Les mers qui, dans la série des temps géologiques, ont baigné de leurs eaux cette énorme gibbosité le long de rivages à peine ou non frangés, ont très peu varié leurs limites, au contraire de ce qui s'est passé dans les autres conti- nents. Leurs anciens dépôts, actuellement émergés sur une immense étendue POMEL.— l'aLGKRIF. F.T I.E ISORD DE l'aFRIQUE AI'X TF.MPS GÉOLOGIQUES -43 de l'océan Atlantique, ne forment qu'une étroite ceinture d'assises appartenant a une seule formation et même à un seul étage du terrain jurassique, l'étage corallien. L'extrémité australe de TAfrique, environ jusque vers la latitude duZambèze, présente une zone assez étendue de sédiments anciens émergés, et ces sédi- ments appartiennent à une époque antérieure à celle du Jura et voisine de celle à laquelle se ratlachont les houilles et que les géologues nomment paléozoïque. Si la côte oriontalc, le long du Grand Océan, possède une bande sédimcntaire émergée, elle ne peut qu'être très étroite; car, presque partout, le granit s'est présenté immédiatement aux observations des géologues. 11 n'en est plus de même plus au nonl et sur le rivage de la mer Rouge. Une ligne courbe qui isolerait en dehors de la masse cristalUne centrale l'Abys- sinie, le Darfour, le pays des Tebous, le Hogard et rejoindrait le pied méri- dional de l'Atlas du Maroc jusque vers l'océan Atlantique, tracerait, en quelque sorte, la limite entre l'Afrique qu'on pourrait appeler primordiale et les régions occupées par des formations sédimentaires, que les bossellements ultérieurs de l'écorce du globe ont annexées successivement à son domaine continental. En Abyssinie, les deux formations paléozoïque et jurassique sont représen- tées et se superposent normalement, et la plus ancienne se poursuit par lam- beaux, confondus avec d'autres de formation plus récente, crétacées et ter- tiaires, tout le long de la chaîne arabique dont l'ossature est cristalline, et au delà du golfe de Suez la presqu'île du Sinai nous offre aussi des roches cristal- lines, des formations paléozoïques et des formations crétacées, avec une grande lacune triasique et jurassique. Tout le front septentrional de l'Afrique est, par conséquent, presque en totalité d'origine sédimentaire; en d'autres termes, il résulte de l'émersion d'un ensemble de terrains formés par les dépôts successifs des matières minérales, transportées ou déversées, par des causes diverses, dans les bassins des mers qui en occupaient alors la surface. Les roches cristallines, au contraire, dont elles constituent la ceinture et qui construisent la majeure partie de cette masse continentale, ont une origine plutonique, résultant de la solidification plus ou moins directe de la masse primitive en fusion, comme les laitiers et le verre résultent du refroidissement des substances minérales fondues, dans nos fourneaux à haute température. Les formations sédimentaires de cette bande septentrionale que l'on nomme la Barbarie, et qui serait mieux nommée la Berbérie, sont très complètes, au contraire de celles des autres rivages africains; elles en diffèrent sous presque tous les rapports et nous y retrouvons, au contraire, la plus grande analogie de structure avec l'Europe méridionale et, en général, tout le bassin de la mer Méditerranée. Ici, nous ne sommes en quelque sorte pas en Afrique; c'est le Sahara qui nous en sépare. L'analyse minutieuse des analogies et des particularités de la structure géo- logique de la Berbérie, comparée h celle de la France, oîi sont pris les princi- paux types des classifications géologiques, nous enl rainerait à une exposition 44 SÉANCES GÉNÉRALES trop technique et trop abstraite qui ne pourrait trouver sa place et son oppor- tunité que dans la section spéciale. Mais, là encore, le sujet était trop vaste pour y être traité avec des développements sutfisants pendant nos trop courtes séances, et nous avons pensé que ces détails gagneraient à être lus, à tête reposée, dans l'explication de l'essai de carte géologique générale de l'Algérie au 1/800,000, que ses auteurs avaient espéré pouvoir distribuer à tous les membres du Congrès, pour obéir au désir du gouvernement général. Les len- teurs de la préparation graphique des planches ne l'ont malheureusement pas permis et ne nous ont laissé que la satisfaction tardive d'un envoi ultérieur au domicile de chacun de vous. Je crois devoir ici me borner à vous tracer simplement les grandes lignes géologiques du Nord de l'Afrique, et, pour cela, il me suffira de considérer les quatre grands groupes do formation , établis depuis longtemps par les géo- logues, et de vous indiquer la part qu'ils prennent dans la structure générale: terrains primaires, terrains secondaires, terrains tertiaires, terrains quater- naires. Il est indispensable de vous dire d'abord quelques mots de l'ensemble des reliefs orographiques que ces terrains contribuent à constituer. Vu d'ensemble, l'Atlas forme, entre la mer Méditerranée dont les rivages sont accores (plus de 2,000 mètres à quelques kilomètres des côtes) et les plateaux surbaissés du Sahara (400 à 700 mètres), un gros bourrelet d'environ 350 kilo- mètres d'épaisseur. Ce bourrelet, plus ou moins aplati et même dépi-imé à son sommet pour constituer les Hauts Plateaux jusque vers les limites occidentales de l'Algérie, à des altitudes de 800 à 1,200 mètres, se redresse ensuite au Maroc, en deux longues arêtes qui culminent au delà de 3,000 mètres en bien des points et revendiquent pour elles le titre de Grand Atlas, faisant en quelque sorte le pendant de la Sierra-Nevada sur l'autre rivage du canal de Gibraltar. Vers l'est, au contraire, la chaîne s'abaisse, s'interrompt même pour finir par les tron- çons du Gharian de la Tripolitaine et du L'akdar de la Cyrénaïque. Dans la zone septentrionale de l'Afrique, qui se résume en quelque sorte dans l'Atlas et plus particulièrement dans sa portion algérienne que j'ai sur- tout à considérer, je dois signaler d'abord l'importance minime des formations anciennes. Les terrains cristallins surtout jouent un rôle infime et ne parais- sent qu'en îlots, à travers les lacunes du manteau sédimentaire qui les recouvre. Les Vosges, la Bretagne, le Morvan, les Cévennes nous ont habitué à consi- dérer ces roches primitives comme constituant les noyaux des reliefs monta- gneux. En Algérie, au contraire, elles gisent en dehors de l'axe, sur le bord même du bourrelet atlantique, depuis l'Edoug de Bône jusqu'au massif d'Alger qui, par son rempart du sud, repose sur les granités. Ces granités, il est vrai, sont probablement moins anciens que les autres et les gneiss qui les accompagnent sont peut-être métamorphiques. Dans l'Atlas marocain, autant du moins qu'on peut le déduii-e du peu qu'on en sait, les granités, associés à des porphyres quartzifères, leurs bien proches parents, reprennent leur rôle de substratum fondamental de la chaîne ; mais ils ont d'autres caractères et ils sont probablement d'un autre âge que les pré- cédents. POMEL. — L ALGKRIE KT LE NORD DE L AFRIQUE AUX TEMPS GÉOLOGIQUES 4o Les terrains stratifiés primaires sont de ceux dont l'ctude intéresse le plus les sociétés humaines de notre époque, à cause des lessources industrielles si précieuses que leur fournissent les assises supérieures de ces formations par la houille et divers minerais. Nous ne sommes encore qu'imparfaitement arrivés à classer les quelques lambeaux restreints de ces terrains qui s'éche- lonnent sur la côte algérienne; ceux de l'Est unis au i^ranite, ceux de l'Ouest, au contraire, sans liaison apparente avec eux et, sans doute, plus récents que les premiers. Mais ce qui, malheureusement, reste sans incertitude, c'est que la véritable série houillère y fait absolument défaut. Dans le Sud de l'Algérie, on sait positivement que ce sont les assises infé- rieures à la formation houillère qui recouvrent les granités et les gneiss, dans tout le massif montagneux du Hoggard; mais on ignore s'il n'y a pas quelque lambeau houiller dans les plis de ce terrain dévonien, ce qui n'est pas impos- sible et pourrait même être soupçonné, d'après certains indices, pour le Sud du Fezzan. A l'ouest de nos ksours oranais, dans la vallée du Guir, qui est incontesta- blement un affluent du Niger, au voisinage de son grand coude, les mêmes assises dévoniennes se montrent sous la craie, comme dans le Sud de laTripo- litaine. On ne sait jusqu'où elles se prolongent dans l'ouest, au pied méridional de l'Atlas. Sur le versant nord du massif, ce même teri-ain a été vu par plu- sieurs voyageurs, et l'un d'eux, le botaniste Balansa, a observé au Djebel Okris, au sud de Marakech et pas loin du Miltsin, les schistes à fougères, qui sont presque toujours les révélateurs certains du combustible. Mais de la houille au Maroc, c'est richesse perdue, au moins pour longtemps. Peut-on dire que le terrain houiller manque absolument en Algérie? Évi- demment, non. Mais, s'il existe quelque part, il est tellement caché, qu'il nous reste comme inaccessible. Je crois même qu'on peut en dire autant de tout autre combustible minéral, dont les gisements connus et explorés ne sont aucunement industriels et ne motivent aucune espérance sérieuse. Les terrains secondaires forment ceinture autour de l'Atlas du Maroc et s'élèvent même très haut sur ses flancs. Il y a lieu de penser qu'au trias appartiennent des grès et des poudingues très développés au voisinage des porphyres, et qu'il en est peut-être de môme de terrains analogues, dispersés en quelques lambeaux dans le Tell algérien, de Nédromah à El-Arouch. La série jurassique est bien connue et plus certaine, surtout sur le flanc septen- trional, par où elle pénètre dans le département d'Oran, par le bord même des Hauts Plateaux, en même temps que par le chaînon littoral des Trara. Elle se poursuit jusqu'aux limites du département d'Alger au voisinage de Taguin, et plus à l'est se montre encore çà et là, partout où son manteau crétacé a été troué assez profondémeilt pour la laisser à nu ; et si, au delà du chaînon de TAurès, les déchirures de ce manteau ne la laissent point apparaître, on n'en doit pas moins la considérer comme le substratum principal et fondamental de tout l'Atlas oriental. Cependant on doit remarquer l'absence d'affleurements de cet âge, ou du moins leur rareté, le long des massifs de roches primitives qui ialonnent le littoral de la Numidie. 46 SÉANCES GÉNÉRALES La partie principale de cette formation jurassique représente ce que les géologues désignent par série oxfordo-corallienne, avec cette anomalie singu- lière de colonies de eoiaux dans une puissante formation de grès. Ce n'est que par lambeaux discordants que l'on trouve, au-dessous de ces assises, un des membres de la série dite du lias, et probablement sa seule partie moyenne où l'on retrouve encore quelques représentants des brachiopodes paléozoïques, les Spirigérines. Dans la province d'Oran, ces couches du lias sont le gisement principal des minerais de fer de la Tafna. Il est remarquable de voir ainsi se reproduire, sur le continent africain, le fait d'un changement coa)plet dans la distribution des mers et des continents, aux débuts de l'époque oxfordienne. La mer de cette époque a envahi la Rus- sie centrale jusque vers les monts Timan, au nord de l'Oural; ce sont des sédiments de cette même époque qui ont été émerges sur toute cette longue ligne occidentale du Soudan, qui s'étend du Sahara jusqu'au moins vers le Gabon: sédiments opérés dans le haut Sénégal, dans la chaîne de Kong et le long des côtes sur des roches cristalloxphylliennes, qui, n'ayant point reçu d'autres dépôts stratitiés, doivent être considérées comme rattachées dès lors aux surfaces continentales. Le groupe crétacé de la série secondaire constitue les plus grandes étendues du sol algérien. Ce sont surtout les assises inférieures, dites néocomiennes, qui forment le flanc saharien de l'Atlas, depuis le Guir au moins jusqu'à l'Aurès. Les autres sont plus développées sur le versant méditerranéen; elles pénètrent à travers les plateaux numidiens jusque vers le Sahara, et ce son elles qui forment les dernières collines des bords de ce Sahara, reparaissent au pied nord des massifs des Touaregs, depuis. Goléa jusqu'à Serdelès, couvrent presque toute la Tunisie, forment le plateau entier de la Tripolitaine et repa- raissent dans la Libye égyptienne. On les retrouve aussi sur le littoral a!km- tique du Maroc. Je ne saurais entrer ici dans des détails de gisement et de stratification, ou de synchronisme avec les subdivisions établies en Europe; ils seraient trop techniques et trop fatigants par leur forme abstraite. 11 suffira de vous dire que ces terrains sont riches en fossiles dans toute la région qui s'étend de Tébessa à Batna, Biskra, Sétif et même encore Aumale et Boghar; que, sur le littoral et à l'ouest surtout, ils présentent l'image des plus grands bouleverse- ments, des plus grandes altérations de roches; qu'ils n'y sont plus seulement formés que par des calcaires plus ou moins marneux et admettent dans leurs assises des argiles et des grès puissants, et qu'ils sont enfin d'une pauvreté paléontologique qui achève le désespoir des géologues explorateurs. Les formations de la période tertiaire sont très complexes, très variées : elles se développent sur des surfaces considérables et, souvent, avec des épaisseui's colossales auxquelles on n'est point habitué en Europe. C'est pendant le dépôt successif et intermittent de ses diiîérents étages que le sol de l'Algérie a, par des plissements et des cassures qui étonnent par leur régularité et par leur ampleur, acquis définitivement le caractère orographique qu'il nous présente. Les assises inférieures ou eocènes nous montrent les roches calcaires pétries POMEL. — L'ALGÉniE ET LE NORD DE l'aFRIQUE AUX TEMPS G[>OLOGIQUES 47 de niHiimalilhes, si répandus dans le bassin médilerranéeii. Elles forment les goi'ges pittoresques de Palestre et les çrètes du Jurjura. Souvent démantelées par les dislocations, leurs lambeaux gisent sous de puissantes assises de grès qui terminent l'étage géologique, et sont surtout remarquables en ce qu'ils sont le sol forestier par excellence de la Numidie et de la Tunisie littorales. Les phénomènes géologiques de la tin de ces temps doivent avoir eu une éner- gie destructive d'une intensité colossale pour avoir détruit et entraîné les ter- rains de cet Age, de manière à n'en laisser qu'un très petit nombre de très petits lambeaux, sur une étendue aussi vaste que celle comprise entre le méri- dien d'Alger et le Maroc. Ce que les géologues nomment le terrain miocène est loin aussi d'être une unité géologique, et pendant sa formation se sont produites des modifications notables dans les limites respectives des terres et des mers, et il en est résulté des discordances entre les principaux membres de la série. La subdivision qui prend le plus dïmportance occupe les grandes vallées du Tell, si remarquables par leurs immenses surfaces argilo-marneuses, que l'on suit sans interruption à travers les départements d'Alger et d'Oran, jusque dans l'intérieur du Maroc. Dans la Numidie, cependant, c'est sur les plateaux qu'il faut en chercher les lambeaux peu puissants, qui se poursuivent jusque dans la Tunisie. Enfin les dernières assises, comprises sous la dénomination de pliocènes, se confinent dans l'Ouest de l'Algérie et même sur le littoral le plus immédiat, et il en est de même en Tunisie, à Tabarque, à Cartilage, près de Hamamet et à Médhie. Les grands dépôts tertiaires de la Libye orientale sont peut-être du même âge ou des temps les plus récents de l'époque miocène, et on peut en dire autant de dépôts opérés sur le plateau numidien, dans un lac vaste et pro- fond qui avait succédé à la mer. A cette époque, le massif barbaresque avait à peu près acquis ses limites et une orographie peu différente de celle de notre époque. La carte géologique que nous aurons l'honneur de vous offrir vous donnera les détails de cette structure, trop complexes, trop nombreux pour ne pas être fastidieux dans cette lecture. 11 ne me reste plus qu'à vous parler de la période quaternaire, pendant laquelle se sont formées ces immenses accumulations de détritus continentaux qui couvrent la majeure partie des surfaces peu ou pas déclives de toute la région et même du Sahara. Ces formations indiquent un climat absolument opposé à celui de notre époque et que l'on ne peut comparer qu'à celui des régions tropicales, à cause des chutes torrentielles d'eau dont il nécessite la production pour expliquer l'entraînement et la dispersion immense des détritus. Je nerappellerai pas les hypothèses imaginées pour expliquer cette ano-^ malie; je répéterai seulement ce que j'ai dit ailleurs, que la sécheresse actuelle de la zone saharienne est due à l'alise qui la parcourt, et que ce der- nier doit lui-même sa sécheresse aux immenses étendues continentales qu'il traverse. Il en était autrement aux temj • quaternaires ; à cette époque, toute la surface du bassin do l'Obi, la région de l'Aral et d'immenses étendues des régions sibériennes, ainsi que de la Russie d'Europe, étaient occupées par des 48 SÉANCES GÉNÉRALES mers, ei toutes ces surfaces, alors mouillées, suffisaient à la saturation des courants atmosphériques, capables de produire à leur tour de pareilles inon- dations. Tout prouve que le Sahara n'a point été une mer aux temps quaternaires. Les immenses détritus qui le recouvrent ont tous les caractères des dépôts d'atterrissementscontinentaux et n'ont rien de ce qui caractérise les formations marines. Ce n'est point là qu'il faut chercher le vaporarium capable d'avoir fourni les éléments des névés de l'époque glaciaire, qui leur est synchronique. C'est dans le nord de l'Europe, dans les plaines baltiques où les glaçons fai- saient radeau aux blocs erratiques, c'est dans la vaste mer Sibérienne d'alors qu'il faut trouver la source de ces précipitations d'eau gelée qui produisit l'extension des glaciers, en même temps que les chutes torrentielles qui opé- raient le charriage des alluvions du Sahara. C'est à partir du moment où les oscillations de la croûte du globe eurent mis fin à cette disposition géographique, que les glaciers reculèrent par défaut d'alimentation, en même temps que commençaient ta s'opérer le dessèchement de nos sebkhas et cette détérioration successive du climat jusqu'au type saha- rien, qui fait un contraste si absolu avec celui des temps préhistoriques dans la même réirion. M. le Docteur EICOÏÏX Médecin de riiOpilul civil de l'iiilippeville, Liuréal de l'InsUlut. DÉMOGRAPHIE DE L'ALGÉRIE Mesdames, Messieurs, Vous venez d'entendre deux savants professeurs : l'un vous a fait de la géo- graphie générale de l'Algérie un exposé clair, précis, élégant; l'autre a, dans une étude magistrale, fouillé la structure intime du sol et du sous-sol algérien. A mon tour, j'ai à vous entretenir des habitants qui peuplent la colonie; ainsi le veut l'ordre logique, — il faut connaître un pays avant de choi-cher à en connaître les habitants. Je le regrette, car vous serez condamnés à en- tendre, le dernier, celui à qui sont le moins familiers l'art d'exposer et le don de la parole. Aussi je sollicite toute votre indulgence, vous promettant, en retour, d'être bref et de ne pas retenir longuement votre attention; La démographie, c'est-à-dire l'étude statistique des populations, offre ici cette particularité de voir, à côté des populations indigènes, de nombreux élé- ments étrangers appartenant à presque toutes les nationalités d'Europe. Je ne m'occuperai pas des indigènes, non pas qu'il n'y ait intérêt à savoir comment ils se comportent au contact de notre civilisation, m.iis parce que les RICOUX, — DÉMOGRAPHIK DE LALGÉRIE 49 Statistiques qui les concernent, même celles de source olïicielle, sont impar- faites et manquent des détails dont la science a besoin pour tirer des déduc- tions rigoureuses. Je vous montrerai conunent vivent et progressent, sur le sol africain, les populations européennes implantées, en m'appuyant sur des statis- tiques otTicicUes ou personnelles. Au lieu d'une énumération de chiffres, toujours fastidieuse et dillicile à saisir à une simple audition, bien convaincu d'ailleurs, connne le dit le poète latin, que : « Segnius irritant nnimos demissa per aures Quam quai siint oculis subjccta fidclibus..., » je vous demanderai la pei'mission de faire une sorte de démonstration appuyée sur des tableaux graphiques qui traduisent les principaux mouvements de la population européenne en Algérie, depuis la conquête de 1830 jusqu'en 1876(1). I I M ! Espagnols Ljt ±J Français 1833 1836 IBM IB-tb 1851 1856 1861 1866 1812 187G Fig. i. — Composition dk i.a Population européenne. Intensité proportionnelle à chaque, groupe. (Il Ces tableaux ont figuré, en grande dimension, dans le pavillon lies Sciciiccif atitliropolofiifuies, ;'• l'E.içposilion universelle de 1878. Ils se trouvent, en proDortioiis réduites, dans la Dciiiof/rdiihic figurée de l'Algérie, liii ddCleur René Uicou.x. (Masson. l'arfs, 1SS0.) (^l'I ouvrage a été couronne p;ir l'Académie des sciemrs, f|ui lui a décerné, en 188U, le pri.x de stal' ^ tp r^ tn F- Fig. 2. - Acr.KOISSEMENT DE LA POPULAIIUN EUROPÉENNE EN ALGÉHlIi, nmOlN. — DKMOGRAPIIIK DE l'aLGÉHIK ol de 1849 les Français. Les italiens, les Maltais et les Allemands s'accroissent d'une façon bien moins rapide. On peut apprécier d'ailleurs l'intensité de chaque groupe national dans le tableau (fig, 1, page 49) : les Français ont tou- jours été et sont encore les plus nombreux, formant la moitié de la population totale; les Espagnols qui, au début, ne dépassaient guère les Italiens, les Mal- tais et les Allemands, ont aujourd'hui sur eux une prépondérance chaque jour plus marquée et ils forment déjà plus de la moitié de l'élément étran- ger. Dans la province d'Oran, en 1870, le recensement officiel accusait 55,877 Espagnols, et seulement 55,296 Français. Les tracés graphiques que je vous présente ne ti-aduisent que les phéno- mènes principaux, et combien de faits importants n'y figurent point, dont je dois cependant vous faire une énumération rapide! Enl (O co co Européens 1839- "tb ISitl-W 1860-53 165^-56 1860-69 lB'IO-i2 Kn-n mEE.. Français CZZl-- Etrangers (Europèensnon comprislssfran^aisj Fig. 3. — MATHn;ONi.\LiTr. e,n Ai.iauaE. Muriig't; par 10,000 habilanls. pelle le grand nombre de célibataires qui entrent dans la population totale. Le nombre de mariages s'élève depuis 1830-3o (43 pour 10,000 habitants) jusqu'en 1873-76, où la proportion atteint 111; intermédiairement, les colonnes de hau- teur différente traduisent des influences épidémiques ou autres. Les Franç;us se marient plus que les étrangers, comme on peut le voir dans ,At- 1- i- f ■+- ■i-'+_^i-,+ ..*:r:t:^:^ ■ \- -(- -I- + - ■\-t- -t- -t- ■ ,j ^ , yconiractésd MARIAGES ENTRE FRANÇAIS ET !ZS Etrangers Ul Musulmans H loraëhtes (Ird.g.nesfrarcsts) MARIAGES EZS3 Entre français K3S Entre étrangers^ I Entre étrangers et musulmans Fig. i. la partie inférieure du tableau. Ce fait est d'ailleurs confirmé dans le tableau lUr.OlX. DKMdGRAl'IIlE I)K l.'.M/iKIÎir. 53 suivant (fii^. n" 4) oîi, sur ii.Slfi mai'iagos contractés oa Algérie, on en voit 23.217 conli-actés entre Français, et 6,881 par alliance avec les ('trangers ; et pendant ce temps, les étrangers ne se marient entre eux que 1 i.riOS fois. Le chiffre de 6,881 mariages entre ï^rançais et étrangers prouve un phéno- mène fréquent et d'une importance à méditer, surtout si on le rapproche du chiffre si minime de nos unions avec les musulmans et les Israélites indigènes : (30 croisements avec les Israélites et dSOavec les musulmans). Il convient d'in- sister sur la fréquence de nos croisements avec les nationalités étivangères. Oi- le tableau dressé sur les relevés officiels ne permet pas une étude analytique, puisqu'il ne subdivise pas le groupe des étrangers en leurs diverses natio- nalités. 2?33 _ MARIAGES ENTRE ESZ3 Français l'.i ',1 ! il Espagnol 3 E5^3ltall»ns HZL^Maltais L . ! Allemands H Uraëliit; ^^_^ MARIAGES ENTRE FRANÇAIS ET • I Indigènes fr»nc.i=i) E5ZZ! Espagnols FTPH Italiens CSniMaltais'taZ] Allemands 1 Musulmans Illlsraelites Fig. 5. J'ai tiMilé cette reclierche à Philippeville, en décomposant les 2.233 mariages contractés de 18oi à 1878 (fig. n°5). Ici, comme dans l'Algérie entière, les Français se mariant entre eux four- nissent la moiti(' des unions totales; l'Espagnol se marie plus souvent avec un Français qu'avec un compatriote; il paraît en être de même de l'Allemand, mais le fait n'est pas exact au point de vue ethnique, car ces Allemands s'unissent à des Alsaciens, et il n'y a pas là croisement de races; l'Italien se croise avec le Français plus souvent que ne le fait le Maltais. On remarquera également le nombre infime de mariages entre Européens et indigènes, soit musulmans, soit israédites. D'autres faits intéressants, relatifs au mariage, ne trouvent pas place dans ces tracés; ainsi Français et étrangers nés en Algérie se marient beaucoup plus jeunes que ceux nés en Europe; les filles, notamment, qui se marient surtout de dix-sept à dix-neuf ans. Le mariage est fréquemment contracti' juir les veufs et les veuves; les jeunes filles même n'épi'ouvent pas trop de répugnance pour les veufs, et les garçons épousent plus souvent encore des veuves. La fécondité des mariages est plus élevée ici qu'en Europe, me/ne c/tez les Français, (hml le nombre moyen d'enfant^* par mariage est de 3.67, étant en Fi'onc;' de 3. OS seulement. 5*4 SÉANCES GÉNKRALKS Naissances. — Lo nombre do naissances par 1.000 hal)itants (natalité) s'est bien accru depuis les preuiières années de la conquête et cet accroissement régulier se continue, sauf les légères oscillations dues aux phénomènes calami- toux (fig. no G). Dans la partie inférieure du graphique, on juge de la natalité y Européens, ['jy^v^^ Français iSii.lli"!Î'J Espagnols . -F^^^i Italiens . . ■ vWâm/i 30-. 20 Maltais Allemands Israélites (Indigenesfrancisésl [ZZ] |y g y g rt -#■ in '^ <£> ^ + Î7,!, ;; 22 tw 3M +?.<» aaox 187G dcl853àl836-1862 1863 del867àl872 1872 del873àl87e Fig. 6. — Natalité en Algéiue. — Naissances par 1,000 habilanls. propre à chaque nationalité. Celle des Français est inférieure à celle des trois peuples latins, mais aucun de ceux-ci n'atteint les israélites indigènes. Les naissances peuvent être légitimes ou illégitimes; voici, sur le diagramme (fig. n" 7), la proportion de ces dernières : sur i,QOÙ naissances générales, en Algérie, il y a plus de naissances illégitimes qu'en Europe, mais cette propor- tion tend à décroître, tandis qu'en Europe elle paraît s'aggraver. Ce sont les Allemands qui ont le plus d'enfants hors mariage; puis viennent les Français, les Italiens, et enfin les Maltais. A propos du petit nombre d'illégitimes maltais, je ferai remarquer que parmi les mort-nés on compte, au contraire, beaucoup de Maltais illégitimes, fait qui semble atténuer la con- fiance que l'on peut avoir dans la moralité de cette population, car j'ai éga- lement constaté qu'en Algérie l'illégitimité n'accroît nullement la proportion des mort-nes ; elle la diminue, au contraire, alors qu'en France elle la double 11 suffit de signaler ce phénomène pour eu ftiire sentir l'importance sociale et RICOUX. — UKMOGIUPHIE UK L AU.KHIK .^O la liante valeur morale. Je signalerai, en passant, (lu'il y ^ plus df naissances masculines que féminines (environ 109 garçons pour 100 filles); mais lapropor- 1851 àl860 ■ul o => 876 {;^^^^_ 1861 a 1867 "fsëé'a'lTTT 1873 à 1876 « 100 Joo 3oo 400 boo 600 700 800 900 looo Allemands 8■r3I^^^m^m,^-^m^$s^^^^^^^^ ' :: IMWEi 1" Français 665 1*4 '^4 '^t''-t*4*'t*f''t''t-Vt' ♦%%'"»% V"»'4"*^<*-''«*'-^t\' 135 Espagnols 910 d] Italiens 9t'tj ■ 90 76 Maltais 963 L 186î)à1872 iUéçritimes. 137: Fig. 7. — Natauté en Algérie. — Par 1,000 naissances jrénérales. Combien d'enfants légitimes et illégitimes? tion va diminuant. Le nombre dos garçons est aussi plus considérable parmi les illégitimes: il en est de môme chez les mort-nés; quant aux naissances multiples, il y en a environ 13 sur 1,000 accouchements. Décès. — La mortalité a suivi une marche inverse à celle de la natalité (fig. no 8); excessive au début, elle s"est grandement atténuée, sauf quelques légères surélévations, aux années épidémiques ou calamiteuses. La mortalité propi-e à chaque nation, indiquée dans la deuxième partie de notre graphique (fig. 8 6/s), montre les Français et surtout les Allemands attei- gnant des taux plus élevés que les peuples méridionaux et les Israélites indigènes, avec cette différence que, toujours inférieure à celle des Allemands, la mortalité 3.21 [|- 183031. r 1 r"i \Mi LiiJ LiU Ma bl-5S 59-62 63-66 67-7? 73-76 Européens Français Espagnols Italiens Maltais Allemands Israélites (Indigènes francisMl ,EZZS pig. 8. — MoiiTAMTÉ EX ALoÉiUE. — Décùs par 1,000 luibiUints m SEANCES GENERALES del853àl856 1867-72 Fig. 8 bis. — Mortalité en Algérie. 1872 1873 -7G 1376 Décès par 1,000 habitants. (Suite.) française tend, dans la période la plus récente, à devenir inférieure même à celle des Italiens, des Espagnols et des Maltais. En tenant compte des sexes, on voit, chez tous les peuples sans exception, la mortalité masculine être supérieure, aussi bien chez les enfants que chez les adultes, même en faisant abstraction des décès militaires. La mortalité par âge, bien plus probante que i lo lS30-3f ISBS-itO ^&'t]■bO 18bl-5b 1859-62 1863-66 1867-72 . 1873-76 EUROPÉENS RÉUNIS Fig. 0. — Natalité et Mortalité. — Leur marche parallèle pour chacun!», des nationalités. Le rectangle blanc hidique la Nalalité, le rayé indique la Mortalité. P,,,oi:x. — DKMOcnAriiiR T)F, i, algéuii-. 31,'t .-, 37,5 38,05 ï\ 18S3-b6 186S 1367 FRANÇAIS ^2^ ^6^8^ 1^6^^.^2^1873-16 1876 18Sli61865 lif.^;^" '^""^^ '»'« ESPAGNOLS -, iTALlENS I8»b6 186b 1867-72 1872 1873-76 1575 MALTAIS w va8 I 18SJS6 1855 1367-72 1872 1873-76 1876 ALLEMANDS 1861 1863 1867-72 1873 1873-76 1876 ISRAELITES (Indigènes francises) Vis. 9 bis. — iSitUc) — Natalité et Mortalité. — Leur marche parallèle pour chacune des nalionalilés. Le reclanglc blanc iiidir|ue la Nalalilé, le rayé indique la Mnrlalile. la mortalité g('n('ral(' ou propnilionnclle à la population totale, n'a pu encore être étudiée, à cause de l'iniperiection des documents officiels. Mon intention est de faire, ces jours-ci, dans la section d'Anthropologie, une communication sur la mortalité de la première enfance basée sur des recherches personnelles. Je puis, en passant, vous dire qu'elle n'est pas supérieure à celle de l'Europe, qu'elle' est même moins meurtrière chez les enfants illégitimes et que, au con- traire, la mortalité de la seconde année est ici plus forte qu'en Fi-ance. o8 SEANCKS GKNKRALES Dans les deux derniers tableaux qu'il me reste à vous présenter, la natalité et la mortalité sont étudiées d'une façon comparative. Un simple coup d'œil sur la partie supérieure du tracé permet de distinguer deux périodes (fig. 9 bis). De 1830 à 1856, la natalité est toujours inférieure à la mortalité; de 1859 à 1876, le phénomène se renverse et la natalité l'emporte sur la mortalité; on peut voir également comment se comporte chaque nationalité. Les Français, .«ciuf une période, au début, voient leur natalité à peu près stationnaire dépas- ser la mortalité dont le taux s'abaisse sensiblement; les Italiens, les Espagnols et les Maltais ont toujours une mortalité au-dessous de leur natalité. Les Alle- NATAUTE AUtMANDS; MALTAIS ( Aliène 1672-76[ J32,77 ITALIENS ESPAGNOLS FRANÇAIS A'& :ér;e 1872-76 Italie \m-T^[ Algérie 1872-76r Espagne 1861-63^^^ Alrferie 1872-761 France 1861-69^^^^^^1326.03 ko, 2* 40,03 ISA 37,05- MORTALITE ALLEMANDS AIférie 1872-76 Prusse 1861-67F (Altférie 1872-761 MALTAISE Malte 1863-651, j 26,85 1 27,17 ^39,17 ITALIENS] (AMérIe 1872-76[ I Italie mh-litl I 26,87 130.1 (AliSène 1872-761 i:SPAGNOLS|.° lEspaîne 1861-63 [ '■leT FRANÇAIS Algérie 1872-76 France 1861- 69 [ 30 ^29.6 28,16 22,87 Fig. HO. — Natalité et Mortalité comparées, en Algérie et en Europe. niCOUK. — UK.MOGUAPKir, DE l'aI.GKRIK o9 mands et les israc'litos indigènes offrent, dans leurs traci's, un contraste frapiiant: chez ceux-ci, natalité très élevée, mortalité très fuildc; chrzcoax-là, une mortalité s'élcvant bien au-dessus de leur natalilc Dans le dernier diagramme (fig. n° 10) nous voyons (îonnnent chaque peuple se comporte, en Algérie et dans son pays d'origine. Les Maltais, les Italiens et les Espagnols ont ici plus de naissances et moins de décès; les Français ont, en Algérie, une natalité supérieure (37 eu Algérie, 28 en France), et leur mortalité, si elle est un peu supérieure, laisse néanmoins un hénéiico de 5 p. 1,000; les Allemands ont ici moins de naissances et beaucoup plus de décès que chez eux. J'ai fini de faire passer sous vos yeux la série de tableaux que je voulais vous présenter, et, quel que soit mon désir de ne pas manquer à ma promesse, jo demande la permission de vous retenir, un instant encore, pour faire ressortir quelques-unes des conclusions qui se dégagent de l'ensemble des faits et chif- fres que je viens d'énumérer. Un fait surtout s'impose avec persistance, c'est la natalité des trois peuples latins : Espagnols, Italiens, Maltais. Ils prospèrent ici mieux que chez eux' aussi leur acclimatement, c'est-à-dire la faculté de vivre et de perpétuer leur race en Algérie, ne semble pas pouvoir être mis en discussion. A côté d'eux, les Allemands se comportent d'une façon diamétralement opposée; eux, si riches de natalité en Europe, perdent ici cet attribut précieux de leur race, au point de devenir moins féconds que nous, Français, et de succomber sous une mortalité supérieure à colle qui frappe les autres peuples. Je ne veux pas m'appesantir sur ce point, vous en avez saisi les grosses con- séquences. Je préfère insister sur les Français, dont les façons de naître et do mourir en Algérie méritent de fixer les méditations des savants et des hommes politiques. Nous ne jouissons pas des mêmes privilèges que les peuples méri- dionaux, mais nous paraissons échapper à l'arrêt qui frappe les peuples germaniques. A cette question : « Le Français est-il acclimatable en Algérie? » ne semble-t-il pas que l'on puisse répondre : « Oui, s'il s'agit des populations qui, parleur ori- gine et le voisinage, se rapprochent de celles de l'Europe méridionale ; non, l)Our les Français du nord, car, malgré notre admirable unité nationale, ces diversités ethniques existent dans la nationalité française. » Où trouver la ligne de démarcation entre les Français du nord et ceux du midi, et comment déter- miner la région limitée au nord par une ligne traversant la France, au midi jtar une autre ligne passant par l'Algérie, au sein de laquelle les Français pourraient se flatter de vivre et prospt'rer? Sans insister sur les considérations tirées de la géographie, de la botanicpie et de la climatologie, il me suffira de vous dire que j'ai développé ailleurs (1) les raisons qui m'ont déterminé à adopter la ligne isothère de + 20°, laquelle coupe obliquement la France à l'embouchure de la Charente et se dirige vers le nord-est, pour atteindre Mulhouse, contournant, au nord, le plateau central qui, d'après Elisée Reclus, établit une opposition si tranchée entre les climats septentrional et méridional de la France. (1) Démographie figurée de l'Algérie, p. 220 et suiv. ()0 SÉANCES GÉNÉRALES Les populations habitant au sud de cette ligne me paraissent propres à s'acclimater en Algérie, à la condition de s'établir au nord de l'isothère de + ao'', qui marque approximativement la limite du Tell et du Sahara. Dans cette immense région isothérique, comprise entre le + 20° et le + 25\ il reste à la France un assez vaste champ de colonisation, au sein duquel la Méditerranée ne marque pas une limite, mais forme un trait d'union. Pour épuiser ce problème, si complexe et si important pour notre avenir national, de l'acclimatement des Français en Algérie, j'ajouterai que, pour nos populations septentrionales, originaires des départements situés au-dessus de l'isothère de + 20°, toute facilité pour s'implanter et vivre en Algérie n'est pas complètement interdite, mais à une condition, c'est de s'allier aux Français méridionaux et même aux étrangers dont la vitalité, sur notre sol africain, est si merveilleuse. Elle ne l'est pas moins chez nos Provençaux, Languedociens, Corses, Bas- ques, etc. J'ai la conviction que l'Algérie ne leur est pas moins favorable qu'aux Italiens, aux Espagnols et aux Maltais. Je me laisserais entraîner si j'abordais la question des croisements avec les nationalités étrangères. Je vous ai fait suivre, sur les graphiques, le grand nombre de ces alliances internationales; elles sont devenues un phénomène courant, régulier, aussi fréquent que sont rares nos alliances avec les indigènes. Comment ne pas voir, dans la régulière persistance de ce fail, l'obéissance inconsciente, je le veux bien, mais très réelle, à un besoin physiologique, à une loi sociale? Et comme conséquences ; si notre race s'améliore en vue de l'acclimatement, la tranquillité de notre occupation matérielle n'est-elle pas inté- ressée à l'amoindrissement, par suite de fusion, des divers éléments étrangers établis sous notre protection ? Quand, par un plus long séjour parmi nous, vous serez devenus familiers avec les choses algériennes, vous ne manquerez pas de prêter votre attention à ces diverses questions, que je me contente d'énumérer et à d'autres encore que soulève l'étude démographique des populations cosmopolites implantées sur le sol africain. Vous apporterez à tout ce qui touche l'Algérie la plus attentive sollicitude, car vous n'êtes pas de ces touristes, comme chaque jour en amène chez nous, qui passent et voient superficiellement : vous êtes des savants, venus avec l'intention de regarder et d'approfondir. Aussi mon humble ambition d'enfant du pays sera satisfaite si je suis par- venu à vous attacher aux populations algériennes et à vous faire sentircombien il reste encore de conquêtes à faire en Algérie : Les Conquêtes de la Science. n^AVFAlU. — LSE VISITE AL" PAYS DES KUO.MIUS 61 M. PLÂYEAIR Lieulenanl-Colonel, Consul ;;énéral de S. AI. «i-iUaiiii(ii,io, à Alger. VISITE AU PAYS DES KROMAIR (KROMIRS) Mon intention était,, depuis le commencement de mon voyage, de traverser la frontière algérienne près du Kef, et de me diriger au nord jusqu'à La Galle; iiKiis un passage du dernier rapport commercial de mon collègue M. Wood, agent et consul général de S. M. Britannique à Tunis, me lit changer de plan. Dans ce passage, il dit ; « Les Kabyles habitent les montagnes situées entre 1(' Pachalik de Tripoli et le Sud de là Régence de Tunis, de même que les chaînes qui forment la frontière ouest entre la Tunisie et l'Algérie. Les premiers sont dociles et soumis, comparés aux Kabyles de l'Ouest, qui reconnaissent à peine l'autorité du gouvernement. Ceux-ci sont jaloux, méfiants et inhospitaliers. Ils ne permettent pas aux étrangers, pas même aux Arabes, de visiter leurs demeures, qui sont protégées par des montées rudes et entourées d'épaisses forets. 11 est impossible de donner une idée, même approximative, de leur nombre; mais nous savons qu'ils peuvent mettre environ 18,000 hommes sous les armes. » Ceci s'accordait avec les renseignements qui m'avaient été fournis de tous côtés, et, en Algérie, on ne croyait pas à la possibilité de traverser la frontière près de La Galle. J'avais cependant beaucoup voyagé parmi les Kabyles de l'Algérie, tant dans la chaîne duDjurdjura que dans les montagnes de l'Aurès, et je ne croyais pas beaucoup à leur extrême férocité. Je résolus donc, à tout hasard, d'en faire l'expérience, et mon compagnon, le comte de Kingston, montrait la même ardeur. Partis d'El-Badja, nous arrivions, après un court voyage, à la résidence du cheikh Mourad, chef de la tribu des Amakin. Ce brave homme ne fut pas du tout content de nous voir et ne nous offrit même pas un bol de lait; mais, après quelques pourparlers, il envoya son khalifa nous conduire jusqu'à Tabarque et nous montrer le meilleur moyen de traverser la rivière, si cela était possible, ce dont il doutait. Ses craintes étaient malheureusement trop bien fondées, car, arrivés sur la rive droite de l'oued El-Kebir, qui se jette dans la mer près de l'île de Tabarque, nous trouvâmes la rivière profonde et rapide, et infranchissable pour les bêtes, surtout les bêtes chargées. Quoique l'île et le fort du Bey fussent en vue, à une distance seulement d'environ un kilomètre et demi, nous n'eûmes d'autre alternative que de rebrousser chemin et de demander l'hospitalilé dans quelque douar appartenant à la tribu si redoutable des Khomaïr. Lamine des gens de notre escorte s'assombrit; mais, comme nous savions parexpériencequ'ilsétaient extrêmement courageux quand il n'y avait pas de danger, insolents et exigeants lorqu'ils étaient sûrs 62 SÉANCES GÉNÉRALES de ne pas rencontrer de résistance, mais doux comme des agneaux lorsqu'ils se trouvaient au milieu de gens qui bravent l'autorité du bey et qui n'auraient pas permis d'intervention de leur part, nous fîmes peu de cas de leurs pressenti- ments et, sous la conduite du khalifa de Mckna, nous approchâmes d'un des plus grands douars qui fussent en vue et y demandâmes l'hospitalité pour la nuit. Les habitants parurent nous regarder avec méfiance et ne nous reçurent pas d'une façon très cordiale; cependant, le propriétaire du gourbi le mit à notre disposition. Cette habitation, d'une superficie d'environ quinze pieds carrés, exhalait une odeur fétide et le sol était couvert d'un fumier liquide. Notre expédition se composait de dix personnes, sans compter mon compagnon et moi; la famille de notre hôte augmentait ce nombre de quatre ou cinq femmes et enfants : il était donc impossible de passer la nuit dans ce bâtiment. En dépit donc des regards effrayés de notre escorte, nous résolûmes de dres- ser notre tente dans le voisinage. Nous avions à peine achevé cette opération et commencé la préparation de notre dîner de viandes conservées, à l'aide d'une lampe à esprit-de-vin, qu'un cercle d'individus, aux regards farouches, se forma autour de nous et surveilla nos mouvements avec une gravité étonnée. Ils nous permirent de prendre notre repas sans nous interrompre: après quoi, nous commençâmes à les amuser en leur montrant nos compas, nos baromètres etj, par des tours d'adresse, mon compagnon, qui est un parfait tireur, les étonna par l'exactitude de son tir. Cependant, je crois que ce n'est que lorsque nous eûmes ouvert un pot de confitures de framboises, que nous leur distribuâmes, que nous réussîmes entièrement à gagner leur amitié. Leur froideur s'évanouit tout d'un coup, de la façon la plus amusante, et nous devînmes les meilleurs amis possible. L'oued El-Kebir, qui, sur une partie de son cours, prend le nom d'oued El-Zan, ou rivière des chênes, est l'ancien Tusca, qui formait la limite entre la province romaine d'Africa et la Numidie. Elle continua à servir de limite entre les diverses puissances qui succédèrent à l'occupation romaine, et ensuite entre les Pachaliks d'Alger et de Tunis. Après l'occupation française de l'Algérie, la limite fut fixée bien plus à l'ouest. Sur quelques cartes, on appelle cette rivière l'oued Barbar. Ce nom est aujourd'hui inconnu: il est donné sans doute sur l'autorité de Marniol, qui accompagna l'expédition de Charles-Quint en Afrique, et qui, après avoir suivi l'étendard de ce monarque pendant vingt ans, fut fait prisonnier et resta sept ans et huit mois en captivité. Voici ce qu'il dit à ce sujet : « L'Hued-yl-Barbar est une autre grande rivière qui prend sa source dans le grand Atlas, près de la ville de Lorbus, dans le royaume de Tunis. Elle fait tant de détours et de sinuosités dans les montagnes que le voya-' geur qui va de Bône à Tunis la traverse vingt-cinq fois, et, sur tout son cours, il n'y a ni pont, ni bateau. Elle se Jette dans la mer, près du port de Tabure, à six lieues de la ville de Begge (El-Badja). » La vallée qu'elle traverse est d'une fertilité et d'une beauté remarquables ; il est impossible d'en concevoir une plus propre à la colonisation, ou une loca- lité qui pût être plus facilement transformée en un centre prospère d'agricul- ture et d'industrie. A Tabai-que, elle a une largeur de deux milles, et de là PLAYFMR. — UNE VISITE AU l'AYS DES KHOMIUS 63 elle remonte, au milieu des montagnes, à une distance inconnue. Elle est plate, couverte de moissons et de pâturages et parsemée de tous côtés de beaux arbres. Elle est traversée par trois cours d'eau : au centre, par l'oued El-Kebir, ancien Tusca; à l'est, par l'oued El-Sahila, et à l'ouest, par l'oued El-Ahmer. En ce moment, elle est pestilentielle, et la mortalité, dans les troupes en garnison à Tabarque, est très grande, quoique les soldats soient changés tous les deux ou trois mois. Après notre départ de l'oued Zcrgàa, nous rencontrâmes, sur la route d'El-Badja, de petits groupes d'individus souffrant de la fièvre qui avaient fait partie de la garnison, et qui retournaient à Tunis pour se remettre. A notre question : « Venez-vous de Tabarque? » la réponse était toujours affirmative. La cause de cette insalubrité est si évidente et le remède si simple, qu'on ne peut s'empêcher de s'étonner que les indigènes ne l'aient pas appliqué dans leur intérêt. Le district que j'ai désigné, dans mon ouvrage, sous le nom de « Pays de sable », commence à Tabarque et forme une chaîne de collines de sable qui ferme l'entrée de la vallée, excepté à l'endroit où les rivières convergent et se jettent dans la mer. La vallée est si plate, qu'il n'y a aucun écoulement naturel dans les rivières qui la traversent; il en résulte que, l'eau de la pluie ne pouvant descendre dans la mer, la terre devient un marais et reste dans cet état jusqu'à son dessèchement par l'évaporation. Pendant cette opération de la nature, le résultat inévitable, les fièvres paludéennes, se fait sentir avec force. Lorsqu'une épidémie envahit subitement le pays, elle trouve ce district tout prêt à la recevoir. L'abbé Poirct, qui visita Tabarque peu de temps après Des- fontaincs, en 178.j, donne des détails navrants sur les ravages de la peste pendant l'année qui précéda sa visite. Des tribus entières furent emportées, et la garnison turque périt, à l'exception de 5 ou 6 soldats; l'ile fut deux fois entièrement dépeuplée, et les récoltes perdues, faute de mains, tandis que des troupeaux de moulons et de chèvres parcouraient le pays sans que personne les réclamât. Quelques canaux, disposés de manière à faire passer les eaux dans les tori'ents qui traversent la plaine, porteraient bien vite remède à ce mal et convertiraient la vallée en ce qu'elle devrait être : l'un des districts les plus beaux et les plus sains de la Régenre. Elle possède tout ce qu'il faut pour la rendre prospère : de grands champs propres à la culture du blé et des prairies, le tout irrigable en été; de nom- breux troupeaux ; une belle race chevaline ; une quantité illimitée de beaux bois, surtout du chêne; des forêts de liège, et, ce qui est très important, le voisinage de la mer; un mouillage si\r et facile, au moins pour les navires d'un faible tonnage. Le pays doit certainement être riche en minerais. On m'apporta un spéci- men de minerai de plomb ramassé, près de Tabarque. Je le fis examiner par la f'oujpagnie anglaise des mines d'Aïn-iîarbar; il contenait 72*70 p. 100 de plomb et 150 grammes d'argent par tonne. Le 27 avril, de bon matin, nous partîmes pour Tabarquci L'oued El-Kebir ttvait baissé de plusieurs pieds dans la nuit, et, quoique l'opération ne se fît 64 SÉANCES GÉNÉRALES pas sans difficulté, nous réussîmes à passer en sûreté, aidés de plusieurs Khomaïr à pied et à cheval, qui traversèrent plusieurs fois le lit de la rivière pour fouler la boue, afin de lui donner une certaine consistance. Une course rapide, sur un gazon doux et élastique, nous amena sur le rivage de la mer, vis-à-vis l'île de Tabarque. Le bateau que nous attendions n'était pas encore arrivé; le mauvais temps, qui régnait depuis plusieurs jours, l'avait non seulement empêché d'arrix cr, mais avait forcé un certain nombre de bateaux employés à la pêche du corail à se réfugier à l'ancre, de sorte que l'endroit présentait une activité et un mouvement qui ne lui étaient pas habituels. On nous informa que, le soir précédent, un Arabe était arrivé, porteur d'une lettre du commandant supérieur de La Galle, mais que, voyant que personne n'avait connaissance de nos mouvements, il s'en était retourné, emportant la lettre; nous ignorions donc son contenu. Nous apprîmes plus tard que le com- mandant nous priait de passer par la côte et d'éviter, autant que possible, l'in- térieur du pays des Khomaïr, ajoutant qu'il nous rencontrerait et qu'il nous offrirait l'hospitalité de son camp sur la frontière. Si cette lettre nous était parvenue, nous aurions sans doute accepté son invitation, mais nous aurions aussi manqué la course la plus agréable et la plus instructive de toute notre expédition. J'ai plusieurs fois fait la remarque, je pense, qu'il y avait toujours quelque trait du paysage plus beau que le précédent; ceci est certainement vrai. Notre route avait été si bien tracée, commençant par les plaines peu intéressantes et brillantes du Sahel, passant à travers les riantes collines du Tell et finissant dans la magnifique chaîne de Nefsa et des Khomaïr, que, chaque jour, l'étape était plus belle que la précédente. L'ilc de Tabarque est située prés du rivage; le détroit qui la sépare de la terre a un quart de mille à l'ouest, et un mille à l'est. Elle possède une petite rade 1res fréquentée par les bateaux employés à la pèche du corail, lorsque le temps ne leur permet pas de travailler, et les navires d'un plus fort tonnage viennent se réfugier quelquefois à l'est de l'île. L'île a une hauteur d'environ -iOO pieds et se termine par un pic, sur lequel on voit les ruines d'un château du moyen âge. Comme résidents, il n'y a que le miralai commandant les troupes, qui occupe la seule chambre habitable du château, et un Italien, S. Lancella, qui est l'agent du bey et qui fournit aux bateaux de pèche les provisions qui leur sont nécessaires. Anciennement, Thabraca était une colonie romaine ; après la défaite de Gil- don, sous le joug duquel l'Afrique avait gémi pendant douze ans, par son frère Mascezel, il chercha à s'échapper par mer; mais, ayant été poussé par des vents contraires dans le port de Tabarque, il fut fait prisonnier et se suicida, en l'an 398. Notre séjour à Tabarque fut de courte durée; nous n'y restâmes que le temps nécessaire pour obtenir du miralai commandant les troupes un Khomaïr digne de confiance, pour nous guider jusqu'à La Galle et pour nous protéger de son influence. Il décida le cheikh Si El-Hadj Hassan, personnage d'une grande honorabilité, à nous accompagner, et trois autres se joignirent à nous pour PLAYFAIR. — UNE VISITE AU PAYS DES KROMIRS 65 nous accompagner. Nous refusâmes al)solument le concours des Hanbas du gouvernement ou des Spahis du kaïd de B(''ja. car nous savions qu'ils n'étaient pas en grande faveur aujuès des Kh'iniaïr et qu'ils ne pouvaient pas nous être utiles dans ces montagnes. Pendant toute la durée du voyage, leur présence avait été un vrai cauchemar pour nous; il est certainement impossible de voyager dans les possessions du bey sans eux, mais ils gâtent beaucoup le plaisir du voyageur en lui faisant sentir que, quoi qu'il fasse, des contribu- tions sont constamment exigées des pauvres indigènes pour son compte. Pour nous, le mal était moindre, parce que je pouvais communiquer avec les indigènes; mais le voyageur qui ne parle pas la langue arabe est entière- ment à leur merci. 11 y a deux routes entre Tabarque et La Galle: la première suit la côte, c'est celle que le commandant désirait nous faire prendre. Elle est plus courte, mais très difficile pour les bêtes de somme; connue elle passe à travers un pays pi'esque inhabité, le voyageur court moins de risque d'être ennuyé par les Khouiaïr. La seconde traverse le centre de leur pays; elle est plus longue et bien plus intéressante ; un chrétien nv devrait cependant pas la prendre sans être assuré à l'avance d'être protégé. C'était cette région inconnue, qui jusqu'à présent n'a jamais, que je sache, été visitée par un Européen, que nous vou- lions explorer. La tribu des Khoma'ir, comme on prononce généralement ce nom, — plus correctement Akhmaïr au pluriel, et Khomaïri au singulier, — est une des plus grandes et des plus importantes de la Régence de Tunis. Nous ne pûmes arriver à nous former une opinion exacte sur leur nombre ; mais, d'après ce que l'on dit, ils ont au moins 20.000 guerriers, si ce n'est plus. Ils sont tout prêts à reconnaître le suzeraineté du bey, et l'appellent Saidna (notre sei- gneur), pourvu que leur obéissance s'arrête là ; mais ils lui refusent absolu- ment le droit de se mêler de leurs affaires intérieures, et ils ne payent ni taxes, ni contributions. Au contraire, leurs cheiks demandent à être sub- ventionnés et ils reçoivent, de temps en temps, des cadeaux de kisowa, ou vêtements. Notre guide nous assura que le pays était autrefois infesté de lions et de léopards, et qu'on y trouvait des cerfs en grande quantit(''. Il y a encore des indigènes qui se rappellent avoir vu ces trois espèces d'animaux; mais, à présent, il n'en existe plus. Ce qui rend la chose plus extraordinaire, c'est que, dans certains districts de l'Algérie, bien plus civilisés, surtout du côté des frontières tunisiennes, on rencontre encore des lions et des panthères en assez grand nombre, et les cerfs abondent dans les forêts et les montagnes des Beni-Salah- Nous avions passé la soirée d'une manière aussi agrt'ahle qu'instmclive parmi nos nouveaux amis, cl nous ('lions i-a\is à l'idi'e que, en allant à La Galle, nnus devions traverser leur pays el que. [leut-être, en une autre occa- sion, nous pourrions le visiter plus c()m])lèlement. Gomnu; nous le pensions, ce qu l'on racontait de leur barbarie et de leur férocité était extrêmement exagéré; je dois pourtant avouer que je n'aimerais pas à m'avancer dans leurs possessions sans être accompagné d'un membre influent de la tribu qui se rendrait gai-anl de ma sécurité. 5 66 SÉANCES GÉNiiUALKS Nous quittâmes Tabarquo à 9 heures 15 du matin, en suivant la rive gauche de l'oued El-Ahmeur (rivière rouge), le plus occidental des trois cours d'eau qui arrosent la vallée de l'oued El-Kebir. Nous marchions vers le sud-ouest, sur une route assez bien entretenue, que le gouvernement tunisien a établie pour le transport des bois de charpente jusqu'au littoral. Même aux jours les plus secs, la rivière a toujours un volume d'eau assez considérable; en ce moment, elle était gonflée par plusieurs jours de fortes pluies : de larges ruis- seaux et des torrents, venus de la montagne, descendaient à courte distance les uns des autres et venaient apporter leur tribut à la rivière. Les rives étaient, en quelques endroits, couvertes de lierre et de fougères, et partout de beaux arbres formaient une ombre épaisse. C'étaient des ilex, des chênes zau (quercus Mirbeckii), des trembles et des aubépines d'une taille assez haute pour mériter le nom d'arbres forestiers. Une profusion de fleurs sauvages de toutes les nuances : pimprenelle bleue, centaurée, valériane, cistes blancs et roses, myrte, églantine et genêts, tapis- saient le sol. Au lieu de koubas, si répandues dans les autres parties du pays, les tom- beaux des saints sont marqués, ici, par de petits tas de pierres, quelques pots cassés et une ou deux dalles blanches enfoncées au milieu. La première de ces tombes que nous rencontrâmes était celle de Sidi Bou-Fernan (monseigneur le père des chênes-lièges), qui, avant d'être un saint, avait possédé une grande quantité de ces arbres si utiles. Lorsque notre guide passa devant ce rustique autel, il s'arrêta un moment, éleva devant lui ses mains tout ouvertes, comme si elles eussent été un livre, et murmura une courte pric're. Le bon Hadji est lui-même un saint homme, ayant fait le pèlerinage de La Mecque; il est enchanté d'apprendre que j'ai été en Arabie, que j'ai vu Jérusalem et surtout Kérouan, — après La Mecque et Médine, la cité sainte par excellence pour les musulmans occidentaux. Il ne se fatigue pas de raconter ;i tout venant cette étonnante histoire et d'aifirmer que les Anglais sont les plus fidèles amis du sultan, étant eux-mêmes pres- que des mahométajis. Ce n'est pas lorsqu'on se trouve au cœur du pays des Khomaïr qu'il faut essayer de combattre cette assertion. Après avoir chevauché pendant cinq milles environ, nous traversâmes l'oued El-Ahmeur, et nous arrivâmes dans le pays appelé El-Baïadah. Ce n'est plus, aujourd'hui, qu'une lande couverte de bruyères; le feu a dû détruire l'immense forêt, ainsi qu'en témoignent de nombreux troncs d'arbres noircis par l'incendie. Çà et là, on rencontre encore quelques pins d'Alep, quelques genévriers; au sommet de la montagne, à environ 1,100 pieds au-dessus de la mer, sous un chêne gigantesque, nous observâmes les premiers vestiges de la colonisation romaine dans ces parages. Il ne reste que quelques pierres taillées, mais elles ne laissent place à aucun doute sur leur origine. Nous d(^scendim('s dans la vallée des Oulad-Sidera. longue d'environ quinze à vingt milles et s'ouvrant vers le nord-ouest; nous y arrivâmes à l'endroit de sa plus grande largeur, un peu plus d'un mille. Plus bas, les montagnes se rappri)chent et forment une gorge étroite, appelée Khangat-el-Haddid (la gorge de fer ) ; mais, connue la route que nous suivions courait eh sens contraire, PLAYFAIR. — UNE VISITE AU PAYS DES KROMIRS 67 nous ne pûmes voir ce passage. Par delà apparaissait de nouveau le haut pic du Djebel Atlatfa; quant aux montagnes qui enserrent la vallée, elles n'ont pas, paraît-il, d'autres noms que ceux des tribus qui Fliabitcnt. Si un poète ou un peintre voulait représenter la vallée consacrée à « la douce paix », il ne pourrait mieux faire que de prendre pour modèle la vallée des Oulad-Sidera. Elle est admirablement cultivée dans toute sa longueur, et, de toutes parts, de gais et brujants ruisseaux rejoignent la rivière qui l'arrose. Les pâturages y sont abondants et riches, et le rouge éclatant de certains trèfles, contrastant avec la brillante couleur jaune des autres espèces, répandues sur un tapis d'herbe verte, fraîche et humide encore des dernières pluies, ajou- tait au paysage une splendeur inconnue aux contrées plus septentrionales. Non seulement sur les bords de la rivière, mais sur le penchant des collines et même, en certains endroits, sur toute l'étendue de la vallée, s'élèvent des arbres de dimensions plus ordinaires. En général, le chéne-liège d'Afrique n'atteint pas à la taille de celui d'Espagne; pourtant, nous en avons vu là quelques-uns qui ne mesuraient pas moins de 50 à 60 pieds et dont les troncs avaient 4 pieds de diamètre. J'ai observé là ce que je n'avais vu nulle part, si ce n'est à la fontaine des Princes, dans la foret d'Edough : de vieux arbres, de diverses essences, dont les branches étaient couvertes, à leur surface supé- rieure, d'une épaisse couche de mousse, de laquelle émergeaient de gros bou- (piets de différentes fougères. C'est le meilleur témoignage en faveur du climat, car, dans un pays soumis à une chaleur et une sécheresse excessives, surtout s'il était exposé à ressentir le sirocco, une telle végétation ne pourrait pas sur- vivre à un seul été. Dans la région que nous traversâmes, les villages sont partout cachés à la vue, et leurs emplacements ont été choisis, élevés sur les crêtes des monta- gnes, dans le double but, sans doute, de défense et d'occupation du moins d'espace possible. Les chaumières sont grossièrement construites et malpropres, formées ordi- nairement de branches d'arbres et de diss, quelquefois recouvertes avec un enduit de terre. Vers la partie la plus élevée de la vallée de l'Oulad- Sidera, à l'ombre de quelques anciens et grands oliviers dont il est impossible de' reconnaître l'âge, on trouve les ruines d'une ferme romaine. Les murs ont encore, dans quelques endroits, une hauteur de quinze pieds, bâtis de petites pierres taillées au marteau ; les angles des murs sont de pierres plus finement taillées et, de distance en distance, il y a des piliers de pierres semblables dans les murs. L'intérieur était tellement rempli de ronces et d'herbes sau- vages, que nous ne pûmes découvrir aucune trace de cloisons. Nous vîmes plus haut d'autres ruines, et l'on nous parla de beaucoup d'autres. de sorte qu'il ne peut pas y a\oir de doute sur l'occupation par les Romains, d'une manière sérieuse même, de ces montagnes inaccessibles. Toute riante et paisible qu'elle paraisse, cette vallée est occupée par une race robuste et farouche, que l'on voudrait rencontrer plutôt comme des amis que comme des ennemis, et elle sert de refuge à tous les individus turbulents à qui il n'est plus possible de rester dans les plaines de Tunis ou sur les frontières de l'Algérie. Pendant que nous étions à examiner les ruines que je viens de décrire, plu- 68 SÉANCES GÉNÉRALES sieurs de ces gaillards de mauvaise mine s'approchaicnl de nous insensi- blement, se cachant d'arbre en arbre, afin d'être vus le moins possible. Cepen- dant ils n'eurent pas plus tôt aperçu notre ami le Hadj. qu'ils eurent l'air de penser que tout allait bien ; ils s'avancèrent de suite, le saluèrent avec beaucoup de respect, s'embrassant les mains réciproquement. Alors j'entendis, par hasard, une conversation à voix basse : « — Qui sont-ils ? — Des voyageurs anglais allant à La Galle. — Par la vie du Prophète, sont-ils Anglais? — Certainement, ou vous ne les auriez pas vus avec moi. Celui-ci a été en Arabie, à Jérusalem et à Kérouan. — Wallah ! A-t-il vraiment ?... — Vraiment, par la vie de votre tète. » Ceci parut les satisfaire entièrement. Nous devînmes d'excellents amis, et ils nous permirent d'examiner leurs armes et leurs curieuses gibecières en cuir, de la manière la plus afîable. Chacun d'eux avait une petite épée droite, pas beaucoup plus longue que celle d'un jeune tambour anglais, avec un pistolet à pierre de forme ancienne et deux ou trois gibecières en cuir d'un travail curieux; l'une contenant le briquet et la pierre à fusil, une autre de la poudre et des balles, une troisième un petit couteau, et plusieurs avaient une espèce de besace contenant divers objets. Ils s'amusèrent de notre témérité à venir dans leur pays dans lequel ils nous assurèrent qu'aucun Européen n'a\ait encore passé; mais, comme les Anglais étaient de fidèles amis du sultan et avaient l'habitude de visiter des lieux saints comme Kérouan et Jérusalem, — en effet, — presque mahométans, nous étions les bienvenus et nous pouvions aller où bon nous semblait. Je leur demandai en riant ce qu'ils auraient fait si nous avions été des Français. Mon ami se mit à rire en grinçant les dents et me répondit en se passant le doigt sur le cou. Peut-être n'auraient-ils pas pris des mesures aussi extrêmes; mais il est tout à fait certain qu'il n'y a pas un homme,, sur toute la frontière, qui permettrait à un Français d'avancer un pas après avoir été aperçu; et il serait impossible môme à un Anglais d'y pé- nétrer, venant de l'Algérie. Les Khomaïr ressemblent beaucoup à d'autres Arabes, lorsqu'ils sont éloignés de la civilisation : sauvages et fanatiques lors- que leurs soupçons sont soulevés, mais dociles comme des enfants quand ils sont apaisés. Lorsqu'un voyageur peut les faire rire, la victoire est gagnée; c'est pourquoi nous avions si bien réussi avec le pot de confiture. Des troubles s'étaient déclarés dans la Turquie d'Europe, peu de temps avant notre visite, et nous vîmes avec beaucoup d'intérêt l'empressement avec lequel ils nous demandaient des nouvelles de la « Montagne Noire », car c'est l;i le nom qu'ils donnent à tous les districts qui sont en mouvement; mais tout excités qu'ils étaient et tout prêts qu'ils auraient été, sans doute, à marcher pour attaquer des chrétiens dans leur voisinage, s'ils avaient pu par là favo- riser la guerre sainte, je doute que, soit leur amour pour le sultan, ou leur attachement pour El-Islam, les ait portés à former un contingent et à aller sur le théâtre de la guerre pour le défendre. Il ne nous fut pas possible de nous former une opinion sur le beau sexe, PLAYFAIR. — UNE VISITR AU PAYS DES KROMIRS 69 dans cette heureuse vallée; chaque femme qui nous voyait à distance s'échappait, dans les bois, épouvantée à la vue* de ce spectacle inaccoutumé. Vers deux heures et demie, nous airivàmes à l'oued Froor, un torrent pitto- resque de montagne qui indique la frontière française; nous eûmes quelque difïicallé à faire passer nos bêtes de somme — plusieurs fois leurs charges glissèrent, — et nous fûmes obligi'-sde nous faire aider par quelques Khomaïr qui se trouNaient l'i, pour nous tailler un passage à tiavers les épaisses broussailles du côté tunisien. Ils furent extrêmement coiDplaisants et prêts à nous aider dans nos difficultés, sans attendre aucune récompense. L'un d'eux nous pria de lui venir en aide dans la peine où il se trouvait : son frère, qui avait une femme et un jeune enfant, s'était sauve de l'autre côté de la fron- tière, à cause d'une querelle matrimoniale, et ne voulait entendre parler d'aucune proposition de réconciliation. Nous ne pûmes que lui conseiller de s'adresser aux autorités françaises, qui, dans ces cas-là, sont toujours dispo- sées à prêter leur concours. Sur la frontière, leur gouvernement est extrêmenu-nt juste et paternel. La haine que leur portent des tribus comme celle des Oulad-Sidera est la consé- quence inévitable d'une administration bien organisée, venant se mettre en rapports rapprochés avec des sauvages qui ne sont contenus par aucun autre pouvoir que le leur. Peu après avoir passé la fi'ontière, nous vîmes, à notre gauche, sur le côté le plus éloigné d'un ravin escarpé, une ruine romaine importante. Nous n'eûmes pas le temps de la visiter, mais elle paraissait être une forteresse, ou un grand établissement d'agriculture. Les indigènes ne purent pas me dire s'il y avait des pierres avec des inscriptions, mais ils affirmèrent qu'il y avait des représen- tations de béliers et d'autres animaux sculptés sur les murs. Ce monument est appelé par eux El-Kasr (le Palais), et la vallée. Oued El-Kasr. C'est l'endroit marqué, sur la carte de M. de Sainte-Marie, « Oukir R. R. ; » mais les con- tours du terrain, et surtout le cours de la rivière, sont indiqués, sur cette carte, d'une manière tout à fait incorrecte. L'oued Froor. à l'endroit où nous le traversâmes, cmile dans une direction sud-est: mais il ne me fut pas possible de m'assurer de celle qu'il suit ensuite. Il paraissait être un affluent d'un autre torrent qui. probablement, se joint à l'c.ued des Oulad-Sidera, et ne pas se diriger directement vers la Méditerranée. La rivière des Oulad-Sidera coule dans une direction semblable, et elle est pi'(.bal)lement un affluent de l'oued El-Kebir, dans la partie supérieure de son cours. Les Français n'ont pas montré leur sagacfité ordinaire en fixant les limites de leur colonie, ou plutôt je devrais dire que le désir d'éviter l'apparence môme d'un empiétement sur leurs voisins, et peut-être quelque pression de la part des autres puissances européennes, les a portés à abandonner beaucoup de terri- toire d'une grande valeur, qui, si l'on tient compte d'une prescription de dix-huit siècles, appartenait, sans aucun doute, à l'Algérie. Après la chute de Jugurtha(10fi ans avant J.-C.),le pays enti-e la côte orien- tale de Tunis et l'Atlantique était divisé en trois provinces : l'Afrique propre- mcnf dite, la Numidie et la Mauritanie. A des épo([ucs plus récentes^ elles 70 SÉANCES GÉNÉRALES furent encore subdivisées; mais deux grandes limites naturelles furent con- stantes pendant tous les changements politiques et géographiques de l'Afrique septentrionale : la rivière Tusca, ou oued El-Kehir, formait la limite orientale de la Numidie, et la Molua. nu Molochath. la moderne Molouia, la limite occi- dentale de Mauritania Cœmriemis, la s(''parant de Tingitana. rempire actuel du Maroc. Ces rrvières continuèrent, presque jusqu'à l'époque de la conquête française, à limiter le: territoire qui reconnaissait obéissance au dey d'Alger et au boy de Constantine. Quand il fallut fixer la question de limite actuelle, les Français réclamèrent naturellement la ligne de la Tusca à l'est; les Tunisiens préten- dirent alors que La Galle leur appartenait; de sorte que l'on fit un com- promis fixant le cap Roux comme limite, ce qui forme une frontière aussi peu satisfaisante et aussi indéfinie qu'il est possible de la concevoir. Il arriva la même chose à l'ouest. Les Français réclamaient l'ancienne ligne ; les Marocains demandaient la Tafna et, pour compromis, on accepta le Kiss, petite rivière dont le cours n'a pas plus de douze milles, le long de la ligne de frontière. Ce dernier compromis était encore moins acceptable, puisque le pays en litige était alors sous la domination militaire des Français. La conséquence est que l'Algérie n'a pas du tout de frontières naturelles et qu'elle a, de chaque côté de sa ligne de démarcation, une des plus fortes, des plus guerrières et des plus turbulentes tribus de l'Afrique septentrionale : les Khomaïr à l'est, et les Beni-Snassen à l'ouest. SÉANCES DE SECTIONS 1''' G-roupe SCIENCES MATHÉMATIQUES V & 2'^ Sections MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE. GÉODÉSIE ET MÉCANTOUE PRiisiDEXTs d'iionnkur MM. SCHOUTE (le Docleur Pieter-Hendrick), à La Haye. LIGUINE, Professeur à l'Université d'Odessa. Président M. HARIiOUX. Professeur à la Farullé dss Sciences do Paris. Vick-Président M. PICQUET, Capilainp du riénii"', Répéliteur à l'École Polylech- ni(|ue. SECRiiTAiiiEs MM. LAQUIERE, ancien élove d^ l'École Polyleclinifiue, Adminis- Uat "ur de la commune mixle de Mekerra. PELLET, Ptofesseur à la Faculté de Clermont-Ferrand. M. LAISAÎfT Docteur ^s sciences. Député de la Loire-înférieure. RÉGIONS D'UN PLAN ET DE L'ESPACE — Si'anrr du io avril IfISI. — 1. — Si nous considérons un plan indéfini, sans qu'aucune figure y soit tracée, câ^. plan l'ornie évidemment une seule région. Stu' l;i surface de ce plan, menons une droite indéfinie; elle séparera le plan en deux régions. Deux droites non parallèles diviseront 1<' plan en quatre régions. 72 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Nous pouvons nous proposer de chercher en combien de régions un nombre «pielconque n de droites divisera la surface du plan, en supposant que ces droites ne présentent aucune particularité, c'est-à-dire qu'il n'y en ait jamais trois passant . par le même point, ni deux parallèles entre elles. Soit r„ ce nombre de régions, correspondant à n droites. Si nous cou- pons ces n droites par une (n4-l)% à une distance suffisamment grande de leurs entre-croisements divers, il est clair que le nombre des régions, du côté des entre-croisements, restera le même que tout à l'heure, ou ?-„. Mais, du côté opposé, les n droites sépareront n + 1 régions ; de sorte qu'en résumé nous aurons: r„+i — Vn + n 4- 1. De là, on tire évidemment, puisque Vo = '^: n (n + 1) r„=:l + (l+'2+3-+- -h>i) = \ 2 2. — 11 peut être intéressant de chercher de quelle manière ce nombre total r„ de régions se divise en régions limitées et en régions illimit jes. Rien n'est plus simple; car, si nous considérons toutes les droites à une assez grande distance de leurs entre-croisements, elles forment là comme une roue à 2n rayons, puisque chaque droite se prolonge dans les deux sens et, par conséquent, elles donnent lieu à 2n régions illimitées. Donc, en appelant l,i le nombre des régions limitées, p,( celui des régions illimitées, nous aurons : , (n-i)(n-2) _ Le raisonnement même auquel nous nous sommes livré montre que ces nombres ne dépendent en aucune façon des positions respectives des diverses droites, mais l)ien seulement du nombre de ces droites. 3. — Si les droites présentent les singularités que nous avons écartées tout d'abord, il en résulte la perte d'un certain nombre de régions. Par exemple, lorsque trois droites se coupent en un même point, il est clair que cette circonstance produit la perte d'une région limitée. Quatre droites se coupant en un même point font perdre trois régions limitées ; et il est aisé de reconnaître que l'intersection de n droites en un même point fera perdre In régions limitées. S'il y a heu, on observera donc toutes ces singularités, et on ajoutera entre elles les pertes qui en résultent, pour déduire la somme du nombre des régions limitées. Le parallélisme de deux droites entraîne la perte d'une région ; s'il n'y a que deux droites en tout, c'est une région illimitée ; mais, dans un sys- tème de plusieurs droites, c'est une région limitée qui se perd. LAISANT. — RKGTOXS d'I'N PLAN KT DR i/kSPACE 73 Le parallélisme de trois droites entre elles fait perdre trois r.^gions linii- técs; et, cd général, on reconnaît (pie le parallélisiiie de /( droites a ponr conséquence la perte de 1,,+ ^ régions limit es. Nous exehions les cas où le système se compose uniquement des n droites i)arallèles, car alors il se perd aussi des régions illimitées. Mais il est très simple de voir qu'alors il n'y a en tout que n + 1 régions, toutes illimitées. On décomptera les pertes provenant de parallélisme, ainsi (ju'on l'a fait plus haut pour les pertes provenant d'intersections communes. 4, _ Cotte considération des régions peut être utile pour étudier cer- taines courbes, ou fonner des équations représentant des courbes qui affectent des formes générales rlonnôes. En effet, soient Aj— 0, A^ =0 A„rz:0 les équations des diverses droites qui forment un système considéré. L'équation de ce système sera A^A, A„ = S = 0. Formons la fonction S avec les coordonn es d'un point quelcoufpie du plan. Toutes les fois que ce point sera sur l'une des droites, S s'annulera; et en général, tout, s les fois que ce point passera d'une région dans une région voisine, la fonction S changera de signe. On pourra donc marquer toutes les régions d'un signe + ou d'un signe —, selon la valeur (pi'y prend S. Si maintenant on écrit l'équation s étant une quantité positive très petite, il est elair (pie cette ('(piation représentera une courbe serrant de très près la figure formée par le sys- tème des droites et exclusivement située dans les régions positives. Au contraire, S = — e représente une courbe située exclusivement dans les régions négatives. En faisant croître z, on déforme graduellement la courbe, sans qu'elle puisse (juitter les régions auxquelles elle appartient. L'exemple le plus simple qu'on puisse donner est celui des hyperboles xy =: ± t, se rapportant au cas de deux droites. Ces diverses courbes sont les projections des courbes de niveau de la surface 3 = S. H send)le inutile d'insister sur des choses aussi simples, et d(^ dévelop- per des exemples ' p. r l'expression qui tcrniiiie le paragraphe procèdent revient à (.r + V y ) ('^' ~ V^ .'/' ) ^^^ ?• '" |C«S ('i -4 to) -h \/ siii (-^ -1- oj) ]. v/\. cc.j;' — î/(/' -i- v/ (•^'^' + î/"^') '' équipollence qui nous montre que le ramun doit être calculé analytique ment comme en algèbre l'imaginaire y/ — 1 . L'observation suivante, à laquelle nous avons déjà fait allusion, montre l'identité complète du ramun avec l'imaginaire du second degré. Soit une droite géométrique quelconque (p, cp). Pour la faire tourner successivement de un, deux n angles droits dans le sens positif, nous n'avons qu'à effectuer, pour chaque nouvelle rotation d'un angle droit, le résultat précédent d'un coefficient nouveau, toujours égal au ramun, ce qui, après n rotations, donne pour coefficient au produit la n"" puissance y/" du ramun ; d'où : (p, '^ + n|-) J\, V'" (P^ ?)• En particulier, on a les quatre Ciiuipollences : 1" (p, ? +-J-) i:£^ v/(p> ?); 2» (p, ? -i- t:) yv /S(^?); 3» (p, î + ^4^)Z.^ vMp, ?); i" (p, Cp + 2 TC) j\j \/' (p, Cp). Observons d'ailleurs que la rotation de quatre angles droits reproduit une quantité géométrique identique à la première, et que celle de deux angles droits équivaut à un chaugemeut de sens, soit au changement de LAQUIÈRE. — OBSERVATIONS SUR l'oRIGINE DES KQUIPOLLENCES 83 de la les identités signe de la grandeur. Nous sommes donc désormais en droit d'énoncer v/*= l, et ^' = — i; d'où il découle, identiquement, \/= v/=^- La valeur algébricjue du ramun n'est donc autre que l'imaginaire y/ — 1 du second degré. Si l'on se reporte eniin à l'identité algébrique e =cos cp + ^/_ 1 . siu jp, on voit (|ue l'on peut écrire : (p, cj>) i/h, p.e k/\j p.£ , en posant e ^ £, pour simplifier l'écriture. La quantité algébrique p.o = p.e , soumise aux règles du calcul algébrique, contient, on le voit, en elle-même tous les principes de la théorie des équipollences. Ainsi que nous l'avons précédemment fait re- marquei", cette tbnnule, qui n'est autre que celle de; Mourey, ne justitie pas seulement la représentation symboli([ue de fimaginaire du second degré; mais elle nous montre celui-ci sous la forme du ramun, connue une quantité parfaitement définie, d'une réalité indiscutable, ayant une signification propre et (jui ne saurait aucunement lui être enlevée, ni mo- difiée. Nous dirons volontiers, et sans redouter l'épithète de téméraire, que nous applaudirions à l'idée d'introduire franchement et presque dès le début le ramun dans l'enseignement classique, sinon de la géométrie élé- mentaire, du moins dans celui de la géométrie analytique et de la méca- nique, de concert avec l'explication des quantités soi-disant imaginaires. DISCUSSION M. Laisant est absohunertt (raccord avec fauteur sur les idées exprimées dans le mémoire. Il croit néanmoins devoir insister sur la nature essentielle- ment géométrique donnée par Béllavitis aux bases de sa théorie des équipol- lences. 11 ajoute que les notations de fauteur italien, ([u'il a conservées dans sa traducliou par rcspiicl pour l'illustre savailt, doivent, à s(ju a\is. être coin- 84 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE plètcmcnt siniplifiôos par l'adoption de la lettre i, représentant rimaginaire du second degré, à la place du raiiiun, et l'emploi du signe = à la place du signe parfaitement superflu de l'équipollence. Si l'on se croyait obligé de créer des signes nouveaux pour l'égalité de quantités nouvelles par leur nature, il résul- terait, un jour, de cotte profusion des complications regrettables. Les quan- tités étudiées dans la théorie des quaternions en nécessiteraient déjà un autre. M. Darboux, président, est entièrement de l'avis de M. Laisant, sur l'avan- tage qu'il y a, d'une manière générale, a rejeter les signes nouveaux dont l'em- ploi n'est pas indispensable. Les signes habituels de l'algèbre ont suffi à Cau- chy pour ses travaux dont un certain nombre ont une grande analogie avec le calcul des équipollences. 11 termine en émettant l'espoir que le calcul des équipoUences s'implantera sous peu en France. Au point de vue des applica- tions géométriques et mécaniques, il peut rendre de précieux services ; lui- même il a eu l'occasion d'en faire usage dans diverses études de cinématique. M. LAISAUT Bucleur es sciences. Député de la Loire-Inférieure. SUR LES DÉVELOPPEMENTS DE CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES — Séance du 1S avril 1881. — I. — L'idée de cette étude tire son origine d'un problème proposé, en 1880, par M. Catalan aux lecteurs de la Nouvelle Correspondance mathé- matique (t. VI, p. 141) et qui était ainsi conçu : « Dans le développement du produit (1 — a) (1 — b) (1 — c) (1 — d) . . ., » savoir: 1 — a — b-\-ah — c-\-ac-\-bc — abc — d-\- . . ., » quel est le signe du N'' terme ? » La question n'était pas fort diflicile, et la solution en fut bientôt publiée (t. VI, p. 276). Nous allons cependant la reprendre, sous une forme un peu nouvelle et ([ui se prêtera mieux à la généralisation que nous voulons essayer. Tout d'abord, lorsqu'on parle des développements d'un produit, indéfini ou non, tel que (1 — a) (1 — 6) (1 — c) . . . ., il est essentiel de bien préci- ser ce qu'on entend par là, pour qu'il n'y ait aucune confusion dans l'esprit. On suppose "qu'on effectue d'abord le produit (1 —a) (1— b) en posant la multiplication : 1 — rt 1—6 et en suivant Tordre habituel de la multiplication, c'est-à-dire eh multl- LAISANT. — DKVF.LOPPEMENTS DF, CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES So pliant successivement tous les termes du multiplicande, dans leur ordre, par le premier terme du multiplicateur; ])uis, tous les termes du uuilti- plicande par le second terme du mulliplicateur, et ainsi de suite, dans le cas où le multiplicateur aurait un plus i;rand nombre de termes. Dans l'exemple qui nous occupe, cela donne évidemment i — a — 6 + 06. On devra multiplier ce polynôme par 1 — c en suivant le même ordre, puis le résultat obtenu par 1 — rf, et ainsi de suite. Le j)roduit de p facteurs développé aura évidemment 2? termes. Nous remarquerons tout de suite que le premier terme est toujours 1, quel que soit le nombre des facteurs binômes, et que le dernier terme, celui (pii a pour rang 2p, est positil' ou négatif suivant que p est pair ou impair. Si donc N était une puissance de 2. on saurait immédiatement quel est le signe du terme de rang N, en considérant l'exposant de cette puis- sance. Mais cela n'a pas lieu, en général, et N tombe entre deux puissances de 2, savoir 2'' et 2^' + '. Désignons par a; le terme de rang i, et supposons que nous ayons obtenu le dâveloppement des 2^ premiers termes : Pour avoir le développemeut qui résulte de l'introduction d'un nouveau facteur, il faudra multiplier le polynôme qui précède par l'expression 1 — h, en suivant l'ordre indiqué plus haut, ce qui nous donnera, en sup- primant les signes -|-, complètement inutiles : ^1 '-'2 '^-.i «2P — hy.^ — liy.., — //a., — l^y-ip. Comme nous ne nous préoccupons actuellement que des signes, nous pouvons supprimer dans la seconde ligne la lettre h ; nous pouvons aussi, du même coup, voir dans les symboles a^, a^, . . . non pas les termes du développement, mais simplement les signes de ces termes. Nous aurons donc les signes : ^1 ^2 ag • • • • ^2P '-'■1 '■'■1 ''■^:^ '^iPi correspondant respectivement aux rangs ci-dessus : I 2 3 2p 86 MATHEMATIQUES. ASTRONOMIE. GÉODÉSIE. MÉCANIQUE On voit ainsi que 7.2^ + A- = y-k = ( 'I ) 'J-k, quel que soit le nonihre /.' inloiieiir ou. au plus, éi;al à 2^'. En d'autres termes, toutes les fois qu'on retranche d'un rang la plus haute puissance de 2 qu'il renferme, on multiplie par ( — 1) le signe du terme correspondant. D'après cela, si le nombre N a été écrit dans le système de numération binaire, sous la forme 1011100 0100010 0, on changera le signe du terme correspondant lorsqu'on effacera un cliiftre 1 à la gauche. Soit .s le nombre de ces chiffres; effaçons-les tous, à l'excep- tion du dernier à droite. Nous aurons : • aN=(— 1)*•-^a^. aYecN'=^00. . . .0 = 2=, en appelant z le nombre des zéros qui ter- minent le nombre N à la droite. Mais, ainsi que nous l'avons remarqué, a2= == ( — 1). Par conséquent, Donc, N étant écrit dans le système binaire, soit .s* la somme de ses chiffres, et 0 le nombre des zéros qui le terminent à droite, suivant que s-\-z sera impair ou pair, le terme de rang N sera positif ou négatif. 2. — L'énoncé de la question que nous venons de résoudre peut être présenté sous une forme assez différente en apparence, mais qui revient identiquement au même. Remplaçons par la pensée les signes + et — . respectivement, par les deux lettres A et B, et formons les deux permu- tations AB BA, que nous désignerons par A^ et B^. Formons de même les deux permuta- tions A^Bi et Bj Aj, que nous désignerons par A^ et B^, et continuons de la sorte indéfiniment. Dans une permutation A„, B^.on peut supposer qu'on a fait les remplacements nécessaires pour qu'il n'y reste plus que les lettres A, B. Par exemple, A3B3 = A,B,B,A,=:AiB,BiAJÎiA,A,B, = ABBABAABBAABABBA. LAISANT. — DÉVELOPPEMENTS DE CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES 87 Cola posé, quelle est, dans la suite ainsi obtenue, la lettre qui occupe un rang- donné N? Ce problème de combinaison est identique avec celui que nous venons de résoudre, car les opérations efîectuées sur les lettres A et B sont précisément celles qui s'effectuaient tout à l'heure stu' les signes -j- et — , lorsque nous dévelopjtionslles produits de facteurs l)inômes. 3. — 11 est possible encore de ligurer les résultats obtenus d'une autre manière en représentant le signe -f- par une couleur (le blanc par exemple), et le signe — par une autre (noire) et en disposant la succession de ces couleurs sur les cases d'un échiquier de 2p cases de côté, et qu'on devrait lire ligne par ligne, de gauche à droite et de haut en bas, à la manière ordinaire. Cela donne lieu à des dessins mosaïques assez curieux et symétriques, ([ue nous indiquons ici pour les échiquiers de 2, 4 et 8 cases de côté (pi. m, fig. 1, 2, 3). Sur ces échiquiers, il y a plusieurs remarques intéressantes à faire. Mais, pour établir rigoureusement les plus importantes d'entre elles, nous demandons au lecteur d'admettre une propriété qui est loin d'être évi- dente, mais qui sera démontrée, ultérieurement, en toute rigueur et d'une laçon beaucoup plus générale. Elle consiste en ce que, dans le produit (1 — rt)(l — h){i — c){i — d)..., on peut remplacer un certain nombre de facteurs par leur produit développé, sans altérer le résultat, même quant à l'ordre de ses termes. Par exemple, (1— a)(l — ft)(1 — c)(1— f/), ou(l— «)[(! — />)(1— r)](1 — f/), ou {\—a) [{\—b) (1_r)(1— f/;, | donnent toujours le même développement. Cela peut s'exprimer encore en disant que l'opération (1 — a) (I — b) (1 — r) . . . . est associative au point de vue qui nous préoccupe. Cela étant, il est clair que, pour avoir l'échiquier de 2?" cases de côté, nous pourrons prendre les p premiers facteurs, développer leur produit, qui donnera les signes : "^■1 '■'-i '^-ap , et puis inulti[)li('i' la suite de ces signes par ceux du développement obteiui au moyen des p facteurs suivants. Mais ce dernier 'développe- ment donnera encore la même suca'ssion de signes : 7., 7-2 , .... . -J-lpy 88 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE. GÉODÉSIE, MÉCANIQUE en raison de l'identité de forme de tous les facteurs. Donc, pour obtenir notre échiquier, il suffira d'effectuer le produit de ces deux suites, ce qui donnera : a,a„ a„a,, a, a^ agp a^ a, a^ 7.2Pa.2 y-'q a„î) a. a^a^pa^a^p '■q ^iV On constate ainsi, ce qu'il est facile de vérilier sur les ligures précé- dentes, l'identité de chaque ligne avec la colonne de même rang. Il est clair aussi que l'échiquier jouit de la propriété d'une table de Pythagore, c'est-à-dire que, pour avoir la couleur d'une case quelconque, il suffira de regarder la première case de sa colonne et la première case de sa ligne. Si elles sont de même couleur, la case considérée sera blanche; si elles sont de couleurs contraires, elle sera noire. Toutes les cases d'une diagonale sont de la même couleur. Les cases de la diagonale partant de la première case sont toujours blanches. Enfin, voici une propriété qui est de nature à faciliter la construction de ces échiquiers. Soit E l'un quelconque d'entre eux, et E' celui qu'on obtiendrait en faisant une épreuve photographique négative du premier, c'est-à-dire en remplaçant toutes ses cases blanches par des noires, et inversement. L'échiquier suivant sera formé par la figure ci-dessous E E' E' E En efïet, la première ligne du nouvel échiquier s'obtient en portant bout à bout les deux premières lignes de E ; or la deuxième ligne de E est toujours identique à la première de E'. L'identité des lignes avec les co- lonnes nous montre alors que les échiquiers E' se disposeront comme nous venons de l'indiquer et se compléteront, en vertu de la propriété que possède chacun d'eux de jouer le rôle d'une table de multiplication. Cette même propriété, appliquée à l'échiquier total, fait voir aussi que le qua- trième échiquier ne sera autre que E, puisque chaque case correspondant LAISANT. — Di.VF.LOPPEMEXTS DF. CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES H{^ à une case du premier sera commandée par deux cases dont les couleurs auront cliangc simultanément. On remarquera lanalogit; que piùsonteiit ces ligures avec les é('lii(|niers anallagmatiques d(! M. Sylvester, au point de vue de cette propriété spéciale. 4. — Pour généraliser le problème, nous allons le prendre sons la forme où nous l'avons posé au numéro 2 et introduire d'abord simplement trois lettres : A, B, C, au lieu de deux. Formons, avec ces trois lettres, les trois permutations circulaires : ABC BCA GAB, que nous appellerons : A, B, C,. Formons de même : A,B,C, b,(;a, CiA.Bi, que nous appellerons : A. B. ^2' et continuons de la sorte, indéliniment. Par exemple , A3B3C3 = A,B,C,B,C,A,C,A,B, ^A,BiCiBjGiAjCiAiB,BiCiAiCiAiB,A,BiCj . . . =zABCBCACABBCACABABCCABABC . . . Nous nous proposons de chercher, dans le développement quelconque A^B^G,„, quelle est celle des trois lettres A, B, C, qui occupe un rang donné N. Par exemple, le 18*= rang est occupé par la lettre C, le 19'^ rang par la même lettre, le 20*^ par A, etc. 11 s'agit de déterminer, dans les nombres 18, 19, 20, . . . le caractère propre à faire retrouver la lettre correspon- dante. Pour y parvenir, nous procéderons par analogie avec le problème qui nous a occupé jus(pi'à présent, et nous remarquerons, puisque la (piestiou des signes était seule en jeu, qu'on aurait tout aussi bien trouvé la solution en développant le produit (1 — 1) (1—1) (1—1) . . . ., plutôt que (ï—a) {\ — h] (]—<■) .... Ici, nous développerons le produit (i+./-l-ii)(i+i4-,yi)(i+i+,/,) , 90 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE. GKODI^.SIE, MÉCANIQUE Jeij^ étant les raisons cubiques imaginaires de l'unité, satisfaisant, comme l'on sait, aux relations En effectuant les multiplications, nous tomberons toujours comme résultat, pour chaque terme, sur l'un des trois symboles i, j, j^; et on vérifie immédiatement qu'ils se succéderont précisément comme le faisaient tout à l'heure les lettres A^B^C^, si bien que les deux problèmes n'en font qu'un seul, en réalité. Tout est donc ramené à trouver, dans son ordre, le développement du produit (1 H-j+./i)'" et à déterminer quel en sera le N^ terme. Nous remplacerons ji par j'' en vertu de la relation ci-dessus, et nous rappellerons que les puissances successives de _/ seront j, j\ l,i,iM- Cela posé, supposons que nous counaissions le développement de 3^ termes, et que nous voulions en déduire celui de dP+^ termes. Nous écrirons : et nous remarquerons tout de suite que y.^ =:z 1 et que a,,?. = (J'^y ==j^p, si bien que ce terme sera 4, j^ ou j, suivant que p divisé par 3 donnera pour reste 0, 1. ou 2. Gela posé, effectuons la multiplication du développement qui précède par ; i + i + /. viendra i«i i^2 i^-.i- hiP j\ j\ j\- -«..... J\p et les rangs de ces termes sont, respectivement : 1 2 3........ 3'^ 3P + 1 3î' + 2 3'' + 3......2.3p 2.3P + 1 2.3P + 2 2.3P + 3......3/^+^ Donc, pourvu que 3^ -f Âne soit pas supérieur à 3»^+% nous aurons con- stamment : LAISANT. ~ DÉVELOPPEMENTS DE CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES 9t Cette formule va nous permettre bien aisément d'arriver à la solution de la question. Il suffit d'inia,i;iner. pour cela, (jue nous ayons écrit le nombre N dans le système de numération de base 8. Si nous lui enlevons une unité de l'ordre le plus élevé. v\ '■•• J-q ' ' -.tp-'-q rj.^1^V ''J.^J-^' .... oc^a,.,/' . . . y.,/' On vérifie sur ces échiquiers une partie des caractères que nous avons reconnus sur les précédents, comme 'l'identité des [lignes sur les colonnes et la propriété de représenter une table de multiplication. Quant à leur formation successive, voici comment on peut la conce- voir. Soit E un échiquier de 3^ cases de côté. Divisons-le en trois tran- ches verticales égales T, T', T" ; puis accolons successivement les tranches dans l'ordre T' T" T et T" T T', ce qui nous donnera deux nouveaux échi- quiers E'et E". On obtiendra l'échiquier de 3»'+^ cases de côté en formant la figure E E' E" E' E" i: E" E E' Nous laissons au lecteur le soin de la démonstration. 6. — Nous allons examiner, à présent, des propriétés nouvelles que nous n'avons pas étudiées pour le cas de deux signes seulement et dont nous donnerons tout d'abord une idée par une vérification numérique. Prenons une puissance quelconque de 3 ; 27, par exemple, et écrivons la succession des 27 premiers termes dans le développement de (1 -f-J -hiO'"» en plaçant au-dessus les nombres qui marquent les rangs de ces termes : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 43 14 15 IG 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 ^iiiJii^iiU ./ il Wi i i ^ ./ .A ,/i ^ i i i ii i ii i- Si nous comptons combien de fois chaque signe se trouve dans cette suite, nous obtenons toujours 9. 1 occupe les rangs 1,6,8, 12. 14, 16, 20, 22, 27 i — 2, 4, 9, 10, 15, 17, 21, 23, 25 y^ ^ 3, 5, 7, 11, 13, 18, 19, 24, 26. LAISAM. — DÉVELOPPEMENTS DE CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES 93 En faisant les sommes : 1 -1- G + «+......+ 27 2 + 4 + 9+,,....+ 25 3 + 3 + 7 +..,-..,.+ 26, nous obtenons toujours 426. Ainsi, dans l'exemple que nous avons pris, le nombre et la somme des rangs occupés par chaque signe sont les mêmes pour les trois signes. Il est facile de démontrer d'une laçon rigoureuse cette double propriété, pour une puissance quelconque de 3 supérieure à 8 lui-même. Admettons en ciTet que, dans la suite des 3'' termes a, a., a 3P1 chacun des signes 1 , j, jj se rencontre le même nombre de fois, c'est- à-dire 3p-* fois, et formons, comme plus haut, le développement de 3^^*, terme qui s'obtiendra en multipliant par 1 + J + Ji» Nous écrirons ce nouveau développement sur trois lignes, de 3^ ter- mes chacune. La première sera justement le développement aj a.^. . . .ix^p. La seconde, qui s'obtient en multipliant par y, résultera de la transforma- tion de tous les 1 de la première en j, de tous les ,/ en J^ et de tous les ji en 1 . La troisième ligne résultera de la transformation de tous les 1 de la première en j^, de tous les j en 1 et de tous les j^ en j. 11 est dès lors évident que nous trouverons 3*^"' fois chaque signe i,j,ji dans chacune des trois lignes et, par conséquent, 3'' fois chaque signe dans le développement total. Si maintenant À, X',... sont les rangs occupés par 1 dans le déve- loppement de 3^ termes; [x, a',... les rangs occupés parj, et v, v',... les rangs occupés par j\ dans le même développement, nous aurons, pour les rangs occupés dans les diverses lignes, le tableau suivant, d'après les observations qui précèdent : l'« ligne ! 1 occupera les rangs ,.,.,.,.. X, À', . . . j'" ,..c....... [J., [/.... il V, v', ... [ 1 3P+V, 3P+v', . . 2<= ligne ) 3p+X, 3p+a', . . (à ^"+1^, '^"-h'/,- [ 1 , 2.3P+JX, 2.3p+|/, 3Migne j ./. ■ 2.3p+v, 2.3p+v',. 94 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCAMQUE Donc, la somme des rangs occupés par 1, par exemple, sera i: A -f 3^.-' 3'' + i: V + 3^.-* ± 3^' + i: a. ou 3^i^ + i: X -f i] ij. + i] V, et cette somme sera la même pour / et pour j^. en raison de la symétrie du résultat. 11 est clair d'ailleurs que i: X + S a + S v = 1 -}- 2 + , . . + 3'' ^ i 3^ (3''+1 ) ; de sorte que la somme ci-dessus est l 3»^ (3' "+1) :- ^1 + ^2 + 3 +. . .+ •àP+^). La double propriété est donc établie pour le développement de 3/'^-' ter- mes, pourvu que, dans celui de 3p termes, chaque signe figure le même nombre de fois. Or, dans le développement de trois termes. 1 i il, nous trouvons une fois chacun d'eux. l*ar suite, la proposition se trouve démontrée pour tous les développements (1 +i+ii)N ••••(!+ i -f-Ji)'"' 7. — Sans insister davantage sur ces propriétés se rapportant à trois signes, nous pouvons immédiatement généraliser les notions acquises jusqu'à présent et les étendre non plus à trois signes seulement, mais à n signes, ?! étant un nombre entier quelconque ; et cela, que nous nous proposions la question sous la forme d'un développement de produit, ou bien, comme plus haut, d'un problème de permutations. Pour cela, nous considérerons les racines /i*''"'^'^ imaginaires de l'unité. Appelons y celle de ces racines qui a le plus faible argument. Alors, comme l'on sait, toutes les autres racines seront /, /, /,...../-'. /^ 1. Cela posé, formons le polynôme ^ = i +,/■ -^/+...+r'-n et cherchons à développer les produits P^ de ce polynôme par lui-même pris autant de fois qu'on le vouch-a. Nous supposerons, comme plus haut, qu'on ait obtenu le développement P''; 7.i=:l y.., 7.^. ce . .7.„j, , LAISANT. — DÉVELOPPEMENTS DE CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES 9o et nous chercherons à en conchn-e le dcvcloppcment P/'+i eu niultipHant par Remar(iuoiis dabord (|ue y.,,,, — (./"'')'' =,/'""-". Puis formons le pro- duit, qui sera : Les ranijfs des termes de ce tableau seront respectivement : 1 2 3......n'^ ^2.n''+l ^2./i''4-2 2./i''+8 on? (/i— J)H''4-l (M— l)u''4-i2 (/t— l)/i'^-f-3 /U'tI. L'examen de ces deux, tableaux, nous montre qu'on a, d'une manière générale, pourvu que n^'-^k ne soit pas supérieur à ni>+^. De là, en raisonnant exactement comme nous l'avons fait plus haut, nous concluons qu'il faut écrire le rang N, qu'on s'est donné, dans le système de numération dont la base est n. Si .s- est la somme de ses chif- fres et :i le nombre des zjros qui le terminent à droite, on aura : c'est-à-dire 11 faudra donc examiner le nombre .<-[-('«— 0 ^ ^'U suivant qu'on aura : .s'-]-(u — l);j = 1, 2, 3 . ..Il (mod. n). 96 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE le terme ap, sera, respectivement, \ i 7'2 in-\ . s'il s'agit du problème des permutations et que nous soyons parti des n lettres A^, A„ . . . ■ . A„, la lettre de rang N sera, respectivement, Al, A„ A„ A„. Ou construirait aisément, par analogie avec ce qui a été dit plus haut, l'échiquier de n''' cases, de n couleurs difîérentes, et l'on vérifierait, sur cet échiquier, les propriétés essentielles indiquées précédemment. On s'assurerait aussi, sans aucune peine, que, dans la suite des n^ pre- mières lettres écrites, chaque lettre se retrouve le même nombre de fois, et aussi que la somme des rangs occupés par une lettre est la même, quelle que soit la lettre considérée. 11 suffirait, pour cela, de suivre pas à pas la démonstration que nous avons développée pour le cas de 3 lettres. Nous donnerons comme type (pi. III, fig. 6) l'échiquier de 256 cases à quatre couleurs, représentant le développement de (1 -f t — 1 — i)\ avec les conventions suivantes sur les couleurs : + 1 blanc -1- i bleu — 1 noir — i rouge. On remarquera la symétrie particulière que présente ce dessin mosaï- que par rapport aux diagonales. 8. — Étudions maintenant, pour pousser plus loin la généralisation, le développement ({u'on obtient en multipliant successivement par lui-même le polynôme à quatre termes : 4 -Ml + i, -f- I3, II, I2, I3 étant les unités rectangulaires fondamentales de la méthode des quaternions, qui satisfont aux relations ci-dessous : ii'^ = i;- = 1/ = - 1 Il l, =: — 1, Il = — I3 I3 II = — Il I3 = — I,. Ici, la multiplication n'étant plus commutative. il faudra dans les cal- LAISANT. — DÉVELOPPEMENTS DE CERTAINS PHODLITS ALGÉBRIQUES *J7 culs une attention toute particulière sur l'ordre des facteurs de chaque produit, pour éviter toute erreur. Il est clair, d'ailleurs, qu'en combinant par multiplication d'une manière indélinie et comme l'on voudra les quatre éléments donnés, nous n'obtiendrons jamais comme résultats que les huit expressions : 1. il. I,. 1,. — I. — I,. — I,. — I,. La question ([ur nous nous proposons est de savoir lequel de ces huit symboles occupera un rang déterminé N. Il est évident, tout d'abord, que le nombre des termes du développement l' j _i_ 1^ _l_ I , _f- I V^ sera 4'' . (pie le premier terme sera toujours 1 , et que le dernier sera ig''. Cela posé, supposons «{ue le développement dont nous venons de parler soit connu : y.^ ^ ! y.., 7.,, a^^, , et cherclions à en déduire le développement suivant, (pii s'obtiendra en multipliant par 1 — ii -^ i^ 4- l,. Nous aurons : ai '■'■■i ^t'' tti 11 y.., I, î^iî'ii «1 i-i y-, 1. ^-«'''ï o-i h ^-z ' ^-t'' 's' et les rangs de ces termes seront respectivement 1 -2 i'' 4P u^ \ 4'^^-2 . . . . -2.4'' :2.4''" I ^2.4?'— -2 . . . ;-5.4" 8.4"-;- 1 'S. if— ^2 . . . 4/' ri. La comparaison ûv. ces deux tableaux nous permettra de l'aire immédia- tement les remarques qui se traduisent par les relations ci-dessous, dans lesquelles nous supposons 7 compris entre 0 et 4'' : a.^p = IÇ, a^.jp — \'^l^, a.,.j;, -- I^Ij, Supposons actuellement cpie le nombre N ait été écrit dans le système 98 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE de numération de base 4. Son premier chiffre à gauche, que nous dési- gnons par p, est 1, 2, ou 3. Soit M le nombre qui subsiste lorsqu'on sup- prime ce premier chiffre. Il résulte des relations ci-dessus que nous aurons : De même, soient y, 3 .... cp, 6 les autres chiffres significatifs que l'on rencontre en allant de gauche à droite, et soit z le nombre des zéros qui terminent le nombre à droite. Si nous supprimons tous les chiffres, à l'ex- ception du dernier 0, il nous restera le nombre ô. A~ = L. En appliquant successivement la relation que nous venons d'écrire, il viendra .^ = a,I,.... V/(,. Quant à aL , ce terme, toujours en vertu des relations précédentes, sera I ]j 1 1\^, 1 5I2, suivant que 0 sera 1, '2 ou 3. Nous pouvons donc écrire : pourvu (jue nous admettions par convention ({ue le symbole lo représen- tera l'unité; si bien que, en définitive. Telle est la formule qui nous permettra de calculer le terme de rang N. Pour éclaircir ce résultat par des applications fort simples, écrivons les 3;2 premiers nombres dans le système de base 4 : 1 2 3 10 11 12 13 20 21 M 23 30 31 32 33 100 401 102 103 110 111 112 113 120 121 122 123 130 131 132 133 200. Prenons le 20'' terme, par exemple: 20 s'écrit 110. Nous écrirons d'abord I3 ou l; puis nous diminuons le dernier chiffre significatif de 1, ce (}ui donne 0, et nous écrivons i^ ou 1. Enfin le chiffre suivant, qui est le plus à gauche, étant 1, nous écrivons i^. Alors a^g = I3 i,, i^ = I3 1^ = — lo. De même, le nombre 28 s'écrit 130. Donc a.^^ =:= I3 i^ i^ = i^ ij := — 1. Il est important de remarquer que les zéros intérieurs ne jouent aucun rôle. Ainsi 18 s'écrit 102 et 6 s'écrit 12. Nous aurons : Xw == X,: = 1, Il == — l. LAISANT. — DÉVELOPPEMENTS DE CERTAINS PRODUITS ALGEBRIQUES 99 Au lieu de formel' le nombre s, ou pourra se contenter de prendre le reste de la division de ce nombre par 4, puisque i* ^ 1. En profitant des remarcjues précédentes, en ayant toujours présentes à l'esprit les relations fondamentales entre i^, i^ ^^ 'i^ et en y ajoutant celles- ci, bien connues dans la méthode des quaternions : Il '2 h — 'î I., 'i ^ h h 'z — 1 • h hh = h hi:^ = h h I2 =--lr on arrive à calculer le résultat avec une grande rapidité et à lixcr ainsi le terme qui occupe un rang déterminé. On peut, par analogie avec les développements étudiés jusqu'ici, dispo- ser les résultats, pour les puissances paires de 4, dans les cases successives d'un échiquier. En employant la représentation des symboles par des cou- leurs, cet échiquier aurait des cases de huit couleurs différentes. Nous donnons comme spécimen, en symboles, l'échiquier de 256 cases. 11 ^2 I3 M -1 I3 ~ I2 Iz "la -1 II la I2 "Il -l Il -1 I3 "Iz -1 ~Il "Iz ~I3 I3 Iz "m -l "Iz I3 " Il ^2 "la -1 il "la "Iz M -1 " Il "Iz "I3 II -1 I3 "Iz I3 I2 ~ l 1 -1 I2 "la -1 II "Il "la I2 -1 "Il "Iz "la II -1 I3 ~l2 -1 "li "I2 "ta I3 I2 "m -1 "Iz I3 "Il -1 "^1 ~I2 "la "Il "la I2 "Iz I3 "m "la "Iz ^1 I3 I2 "il -1 i-2 "la -1 11 "il "I3 I2 -1 "Il "I2 "^3 "^2 I3 ~^i I3 ^2 ~ ^1 -1 II 1 I2 I3 "Il "la Iz I2 "Is -1 II "I3 ~l2 I. l' ~ 1 "Il " I2 "ia M -1 I3 "Iz "■la "lî il "^2 I3 "il "Il -1 I3 "I2 1 1 Iz I3 -1 "■■i "I2 "^3 "-Il "ia l2 "I2 ij "m "I3 "Iz ■Il '1 -1 ta "Iz -1 "Il "^2 "la ^3 I2 "Il -1 "I2 I3 "Il I3 I2 "il -1 I2 "la -l I. "Il "I3 I2 -1 "Il "^2 "I3 Iz "lî -1 11 "I3 "1 2 "Il -1 "il "Iz ~ I3 M -1 I3 "Iz -I, "ta I2 M I2 la " I3 " I2 II '2 "la -1" M -1 "m ~i2 "I3 "^1 "As I2 "Iz ■ I3 "Il "'-S "Iz II On pourra vériiier sur cette hgure les résultats numériques procédem- ment iiidi(|ués. On rcconnaitra aussi (|ue l'échicjuii'r est une véritable 100 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE. MÉCANIQUE table de multiplication, à la conditioii de prendre pour premier facteur le symbole de la première ligne, et pour second facteur le symbole de la pre- mière colonne. La première colonne et la première ligne sont identiques ; mais il n'en est plus ainsi pour une colonne et une ligne de même rang quelconque. Les propriétés relatives au nombre et à la somme des rangs occupés par un symbole n'existent plus ici. Mais on peut les faire réapparaître à la condition de grouper, en les confondant, les symboles représentés par la même lettre ou le même chiffre, avec les signes H- ou — . Par exemple, le nombre (ou la somme) des rangs occupés par -t- 4 et — 1 est égal au nombre (ou à la somme) des rangs occupés par + ij et — ii , etc. Nous ne nous arrêterons pas à démontrer ces propriétés, évidentes pour ainsi dire, d'après ce qui précède. Dans le cas où l'on réunit ainsi, sans les distinguer, les signes + et — , les échiquiers se réduisent nécessairement à quatre couleurs au lieu de huit. Nous donnons comme exemple l'échiquier de 256 cases (pi. III, iîg. 7) construit avec les conventions suivantes : zh: 1, blanc; dz i^ bleu ; ± i^, rouge ;zb ij, noir. On remarquera la grande symétrie du dessin mosaïque ainsi obtenu, soit par rapport aux médianes, soit par rapport aux diagonales. 9. — Nous allons aborder maintenant une question plus générale, com- prenant celles qui précèdent comme simples cas particuliers. Soient q poly- nômes : Pj — (/j -L 6^ H- . . . -h /l'i -^ . . . -]- /i , P., :^ (/^ -h 6, + ... -h A-,, + . . . -1- /^ . P^ — a,^ — 6,j -r- . . • -- l^q -I- ... — /g . Appelons, dune manière générale, Ui le nombre des termes du polynôme I\; etki étant un terme donné quelconque du polynôme P,, désignons par Vi le rang qu'occupe ce terme dans le polynôme. Supposons maintenant que nous développions le produit \\ P.^ . . . 1*,, en observant, comme nous l'avons toujours fait, l'ordre des multiplications (lesquelles peuvent même n'être pas commutatives). Connaissant les termes k^, k^, ... k„, on peut se proposer de trouver le rang R qu'occupera, dans le produit développa, le terme Aj k^ ... /c, auquel les termes considérés donnent naissance. Inversement, connaissant le rang R, on peut se proposer de trouver, dans les divers polynômes, les termes k^, k^, . . . /.-,,, dont le produit doit former le terme du développement qui occupera ce rang R. LAISANT. Di.VKLOPPEMENTS DR CERTAINS PRODUITS ALGKBRIQIKS KM De là, uu double problème (jiie dous allons essayer de résoudre. Dans ce but, eHectuons simplement d'abord la multiplication des deux premiers polynômes V^, 1^. Elle nous offrira le tableau ci-dessous, dans letiuel, pour abréger, nous supprimons les sic;iies -+-, complètement inutiles : ^1 ''i /'i — ^ (1.^ h., /.-, 4 "\"> ^>\" • ' • • ' ^'V'j • ' ^"■i ii^h., hj>, .... /.-,/>, /,/', aj,:, hji, .... I.-J.; IJi, aj, hj, .... Â,/, ......... /,/. Cha([ue lij^ne contient % termes. Le terme kji.^ est situé dans la lii^ne de rang r\ et dans la colonne de rang 7\. Il y a donc avant sa ligne (r,— l)/jj termes, et, par suite, le rang p de k^ k^, dans le développement, est (1) p = (r.,— 1) »i -^ t\. Actuellement, si nous voulons obtenir le rang de A-,/.,,/.'.; dans le pro- duit développé PiPjPg, nous remarquerons que dans le polynôme P,P., il y a niH.^ termes, et que le terme kj,\^ y occu|)e le rang p. Donc, en appliquant la formule (1), nous aurons pour le rang elierclié : (/•j— 1^ n^>i^ + p, ou {>': — \)n^n^-i-{i\—i) Hi + r Eu répétant le même raisonnement d'une façon successive, il est évident qu'on obtiendra, pour le rang H du terme /.'i k.^ . . . . k^ , la formule sui- vante : (2)R==:(r,— fj n, /;, . . .H,_i + (r,_i— 1) Hi /(,. . .n,_2+. • .+{''•—•) "i + '-p Cette formule, qui contient en réalité la solution complète de la (pies- lion proposée, va nous permettre d'abord de déuiontrer une propriété importante. Supposons que nous ayons formé les deux produits développés ; I) n p — Y pi) l> \i 1 III — \ 1 m~2 .... I M — I ... \(H MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE. GÉODÉSIE. MÉCANIQUE D'après la iormiile (2). le terme k\ k.^ .... k^ occupera dans le poly- nôme F^, qui a n^ n., . . - »„, termes, le rang : D'après la même formule, le terme kni+\ km+i . . . k^ occupera, dans le polynôme Fg, le rang ; R.^ = (r, — 1) nm+[ nm+2 • • .»7^i -I- (/V/-i— 1) n,n+i nm+2 ■ • • îîf/~2 ^- ■ • • -f- U'm+2 — 1) llm-\-\ + >'m+\ . Formons maintenant le produit Fj F^. Le terme Aj /.g . . . kg, formé par le produit de A\ k^. . ./.„,, qui a le rang R^ dans F^, et de km-{-\ Am+2 . . . A,, qui a le rang R, dans F,, occupera, en vertu de la formule (1). dans le développement F^ F,, le rang : (H, — 1) »i ih . .0 n„i-h Ri, c'est-à-dire précisément le rang R, en vertu des valeurs précédentes de R, et R^. Donc le rang d'un terme est le même dans le développement final, que ce développement soit obtenu par les multiplications successives, ou bien par la multiplication des deux produits préalablement effectués F^, F^. Cette proposition était fort loin de présenter, a priori, un caractère d'évi- dence, bien qu'elle soit très naturelle. De là il est aisé de déduire que le résultat général sera toujours le même, si l'on groupe les polynômes Pj, P,. .... comme on le voudra, et qu'on remplace chaque groupe par le produit effectué, pourvu que, dans ce groupement, on ait soiu de respecter absolument l'ordre de ces polynômes. En effet, soit, par exemple, n = Pi P„ V, P, P, Pg P, P,. Écrivons ; n' = P, (P, P3) (P, P, P,) (P, P,). le signe = devant nous représenter, ici. non seulement l'égalité de valeur numérique, mais l'identité dans la succession des termes. Nous avons, d'après ce qui précède : P, (P, P,) :^ l>i P, P, (P, P, P,) (P, P,) = P, P, P„ R P« . et : (P, P, P,) (P, P, P, P, p;) = p, p, P3 p, R p, R p, . Donc ; 11' - IL LAISANT. DKVELOPPEMENTS DE CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES 103 C'est ce qn'oD oxprinic d'une manière îibrégcf' en disant que la multi- pliratiou de plusieurs |)()l\iiôuies est assorint>ri\ aussi i)ieu quant à l'iden- tité de succession des ternies (pie par rappoil à l'égalité de vah ur des résultats. C'est cette propriété d'assoeiativité que nous avons invoipiée ci- dessus, aux numéros 8 et suivants, pour la démonstration des propositions principales sur les échiquiers. Il est clair que la tormukî (2) résout le problème direct que nous nous étions proposé : « Connaissant les termes k\, k.^,-" /ù/- trouver le rang du terme lx\ k^.... k^. » Pour en tirer la solution du problème inverse, retranchons l'unité des deux membres de cette formule (2). Tl vient (3) R— Ir=(r,—i )/),/),.. ./),_i+(/V-i—l) '*,'î.,---"7-2+---+(''2—l) "!+''—''• C'est, en quelque sorte, la traduction du nombre H — 1 dans un sys- tème de numération d'un genre particulier. Les chiffres des unités succes- sives des divers ordres doivent être multipliés non plus par les puissances successives 1, h, h\ d'un même noml>re h. mais par les produits successifs J. /(,. n^n, d'une suite de noml)res généralement différents les uns des autres. Si tous les polynômes avaient le même nombre de termes, on retomberait sur un système de numération ordinaire. Il est clair d'ailleurs que, par la nature même des choses, les coefficients i\—\. i\ — \,.... r,— 1, ou les chiffres du nombre R — 1, dans le système de numération dont il s'agit, sont res- pectivement inférieurs à n^, n^,.... n^. Le procédé pratique, pour écrire le nombre donné R — 1, dans le sys- tème de numération considéré, s'indique de lui-même. II faudra diviser R — 1 par n^. le quotient obtenu par w.^. et ainsi de suite. La série des restes de ces divisions nous fournira la série des chiifres de R — 1. En les augmentant d'une unité chacun , nous aurons les rangs cherchés : rv'>\ ^'7- Comme exemple, prenons le produit : {a-^b-]-c) (d + e) (f-{-g + h A-i) (Ji- k) (l-\-m-\-n-^o-\-p) qui a 2i() termes. Soit ])ropo,-é d'en déterminer le 11 8'^ terme. 104 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Alors R = 118, R — 1 = 117. Nous ferons l'opération ci-dessous : 117 3 "27 0 39 1 2 19 3 4 4 0 2 2 La suite des restes est 0 13 0 2. Donc les valeurs de i\. )\,... seront 1 2 4 1 3. Par suite, le terme cherché est a e i j n. On verrait, de même, que le 226'' terme est a e g k p. On peut donner à R une autre forme, en y faisant figurer le nombre total des termes du développement : N = n^ »2 '^; • On a alois : (4) R=zN— {n,i—r^)n^n.,...nq-i-\-(nq-i—rri-\)nin^-i-...nq-i'^..- +(>(,— r,)ni+«i—r,J. Soit sur la formule (3), soit sur cette dernière, on peut faire plusieurs remarques évidentes : 1" Si i\ = r^= = i\-= 1, alors R ~ 1 . C'est le premier terme du développement qu'on obtient ainsi. 2° Si i\=.n^, )\ = n.-, r^=znq, alors R = N. On obtient le dernier terme du développement. 3*^ Si r^ = r^=: .... r^=s:)\ l'expression de R — 1 se simplitie et devient R — 1 =xr (/■ — 1 ) :1 -\-ni-^,-ih''h'^'-' -}- ih'h"-'h-i]' 10. — Nous ajouterons encore quelques propriétés assez simples. Renversons, l)out pour bout, l'ordre des termes de chaque polynôme, sans troubler l'ordre des polynômes eux-mêmes. Le terme ki, ([ui avait pour rang Vi, dans 1p polynôme Pj, occupera maintenant le rangr- = ni — r^ -j- 1. Pour trouver le nouveau rang R' du terme kik^..,.k^ dans le développe- ment ainsi modifié, appliquons la formule (3) ; elle nous donnera : U' — 1 —(h,, — r,) /( , /)., . . . n.i_i + (/),, 1 — )\_i) UiU., . . . Hq^^ -J- . . . I.AISANT. DKVELOPPF.MENTS DK r.r.UT.UNS PRODUITS ALGKBRIQUF.S 105 et de \i\. par addition avec la formule (i) : R + IV — 1=:N, on ir > — Il hl; c'est-à-dire que le nouveau rang sera le même ([ue tout à l'heure, mais à la condition de compter les termes à partir du dernier dans le dévelop- pement. Ainsi: Un prodiiit de plusimrs polynômes étant développé, si l'on ren- verse l'ordre des termes dmis chacun de ces polynômes, sans intervertir l'ordre de CCS polynômes eux-mêmes, l'ordre des termes du développemeyit se trouvera renversé. Laissons, à présent, tous les polynômes sans modification, à l'exception d'un seul, P,, auquel nous ferons subir une permutation circulaire. Un terme /.•, de ce polynôme occupera successivement les rangs r^, î\+ ' c'est-à-dire, dans un certain ordre circulaire, les rangs 1, 2, ....Wj. Les termes de R resteront donc identiques, à l'exception de..... (,.._[)„^,)^.. ..,(,_,; par conséquent, toutes les valeurs correspondantes de R formeront une progression par différence dont la raison est rj^/i.,... »i_i. Autrement dit, dans le système de numération à bases multiples (lue nous avons considéré, le i^'"^ chifïre à partir de la droite prendra toutes les valeurs dont il est susceptible, sans que les autres cliilfres soient modifiés. Reprenant le produit PiP,....P^, désignons par R, le rang du terme /.'i /.-^ .... /.v,, que nous avons jusqu'à présent désigné par R ; puis formons la permutation circulaire des polynômes P.P., .... P.,Pi et cherchons, dans !<• nouveau produit, le rang Ri du terme /.•../.■j .... k^ k,. Nous aurons, en vertu de la formule (2) : R^= (/-j — J ) /),... n,, + ....+(>•, — 1) n, «3 + C'a — 'l) "2 + ''2- Multipliant par ni, en tenant compte delà formule (2), il vient n^ Ri = (j'i — 1 ) N ^ Rq +«1 — ri. Telle est la relation entre les rangs des termes provenant des mêmes facteurs, dans deux permutations circulaires consécutives des polynômes. On peut l'écrire encore : n,l\, — \\r, = (r, — m-^-n, — r,, et on a de même : n,R, — Ri = (r,— 1)iN + /J, — r,, „,, 15,, — U,,_, ^ ( /•,, — \)\^ n,, — r,, . 106 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE. GÉODÉSIE, MÉCANIQUE En ajoutant ces relations, on a : S n R — i: R = (i] r — g) N + S ?«,— i] r =:Sr(N — 4) — (çN — S??.). Si le nombre des termes n était le même dans tous les polynômes, cette formule deviendrait (n — 1) S R = S r (ni — 1) — nq (n "i - ^ ), forme assez simple de la somme des rangs obtenus pour les termes prove- nant des mêmes facteurs, par suite des permutations circulaires. Supposons, par exemple, 7 polynômes de 10 termes chacun. Alors q = l, /} == 10, et nous avons : S R =: i] r. 11114 r — 7777770. Soit, à présent, que, dans le produit P^P.^ .... 1\. nous fassions permuter deux polynômes consécutifs Pi et Pi+1. Pour avoir le rang R" du terme kj,:^ Â/--1 /.j+i A-, A7+2 K dans le nouveau produit, il suffira, bien évidemment , dans la formule (ï2), d'échanger entre eux les deux indices ^■ et ?4- 1 ; une simple soustraction montre ensuite qu'on a : R — R" = ?îi n, n.-, [(/-/-h — 1 )(;), — 1 ) — ( r, —1 ) (ni-u^ — 1)1 . Si, par exemple, nous avons des polynômes successifs de 3, 3, 4. ± 7. G termes, et qu'on ait pris le A'' terme dans le 5« polynône et le 5'' terme dans le G^ polynôme, la permutation de ces deux polynômes entraînera un déplacement de 3.5.4.2.[(5 — 1)(7 — 1) — (4 — 4)(6 — 4)]:=4080rangs. Si les deux polynômes P, et P/^i ont le même nombre de termes, la for- mule se réduit alors à : R — R" zrr_ ;,, ;)... . . . .ni^^ (ih—i) (?-'+i — r,-). Si le rang n est le mémo dans les deux polynômes, elle devient R — R" = /il /),. . . . .71,-1 ('%■ — i) {ni — "/-i). Si ces deux circonstances se produisent à la l'ois, il est clair que le déplacement est nul. LAISANT. — DKVKI.OPPEMFNTS DE CERTAINS PRODUITS ALGÉBRIQUES 107 Il est mil f'Dcore lorsque ?•, = n+i = l. et lorsque r,=^»,. r/4-1 =îî/+i . lU étant diflerent de «/-.^ . Enfin on peut s'arranger de manière à annuler le déplacement en choisissant les rangs n et /\+i d'une manière convenable, toutes les fois que la fraction !il±iIZ. n'est pas irréductible. ni — 1 Si , par exemple, nous avons ??, — / , n/^, = 1 / , comme -^-=-3 » i^ suttira de prendre r, ^ 4. /•,+! == 9 pour que R — R" s'aimule. 11. — Xous terminerons par une application de cette théorie à la somme des diviseurs d'un nombre M = fl'^ èP cY l'k mv- , a. h Lm étant ses facteurs premiers, que nous supposerons rangés par ordre de grandeurs croissantes. On sait que la somme des diviseurs de ce nombre est donnée par le pro- duit : (l_La_|-fl2-f.... + fl«)(l-f 6 + 6"- + .•"^-&P)(l+w.+ wM-...-!-"i'')• En ayant soin de considérer ce produit développé suivant l'ordre de ses termes, il nous donnera non seulement la somme, mais, en quelque sorte, un classement des diviseurs du nombre M. dont chacun aura un rang déterminé qui suffira pour le distinguer de tous les autres. Si nous considérons l'un quelconque de ces diviseurs, a"' b^' c^' m^- par exemple, il faudra, pour assimiler nos formules précédentes à la ques- tion actuelle, faire : r^ ^:, ,/ 4_ 1. r, z= f.' -f 1. . . . . 7-, = -/ + 1. En appelant toujours R le rang du diviseur que nous avons choisi, il viendra donc [\ — i nz 7/ -^ fi' (ce -j- 1 ) + y' (7. + 1) (fi -f- 1 ) + . . . . -t-;/('/H-l)(ô + 1)....(À + l). en vertu de la formule (8). C'est toujours l'emploi du système de numération à bases multiples que nous avons précédemment défini, et dans lequel le rang du diviseur s'écrira d'une manière immédiate. 408 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Réciproquement, connaissant le rang R, on en déduira sans peine le diviseur qui doit occuper ce rany. Soit pris pour exemple le nombre 2'. 8^ l^ ((ui a 5. 3. '2. A. ô = 360 diviseurs. Proposons-nous de trouver le rang qu'on doit assigner au diviseur 2^ 3. 7^ 11. Ce rang, dans le système dont les bases successives sont 5, 5.3, 5.3.2, 5.3.2.4, devra s'écrire : 1+12 0 1 3, ce qui donne 189. Si l'on demandait, au contraire, quel est le 267^ diviseur du nombre donné, il suffirait de faire cette série de divisions: 16 1 5 53 2 3 17 1 2 8 4 0 2 pour pouvoir écrire le diviseur cherché : 2. 3^ 5. ! [\ Nous n'insisterons pas sur ces notions et sur l'utilité qu'elles seraient peut-être à même d'offrir, au point de vue de la théorie des nombres. 11 nous semble seulement utile, en terminant, de faire remarquer la nature particulière des questions que nous avons traitées dans cette étude et qui se distinguent de celles dont on s'occupe le plus souvent, en ce sens que la notion de place ou de classification y domine absolument la notion de grandeur ou de rapport. En les développant, nous avions à l'esprit cette pensée si juste de Poin- sot, exprimée dans ses Réflexions sur les principes fondamentaux de la théorie des nombres, et qu'on ne saurait trop méditer : « Les mathémati([ues ne sont pas seulement la science des i°apports, je » veux dire (jue l'esprit n'y a pas uniquement en vue la proportion ou » la mesure; il peut encore considérer le nombre en lui-même, V ordre et » la situation des choses, sans aucune idée de leurs rapports, ni des dis- » tances plus ou moins grandes qui les séparent. » H. POl.NCARK. SLH LES INVARIANTS ARITIIMKTIQUKS lOD M. Emile VILLAEET à Cleriiioiil-Krnaiid. SUR LE DODÉCAÈDRE RÉGULIER — Séance du 16 acrtl 1881. — M. H. POOCÂEE Ingénieur des Mines, Prof:^sseur h la Faculté de Caen. SUR LES INVARIANTS ARITHMÉTIQUES — Séance du 75' avril 1881. Je vais chercher d'abord à exprimer les l'oiictions doublement pério- diques à l'aide d'intégrales définies. J'envisagerai, à cet effet, la fonction suivante: [[^{x,y..p,a,b,y^ 2 2 l 1 X — a — uni — bii JL- — i — a 1)1 — hn définie par M. Appell, et (|iii est aux fonctions elliptiques ce qu'est à , x- • r'(.r) cot X la lonction 77- — : 1 {X) Je dis qu'elle peut s'exprimer à l'aide d'une intégrale définie. Supposons que X — a — am — hn ait sa partie réelle négative. On aura donc iden- tiquement : oc i f z- (x — a — am — bx) j: — y. — (lin — hn J ^ f^-* 110 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Si donc, pour toutes les valeurs de m et de n, x — a — a m — b n el X — fi — (I m — h n oi)t leurs parties réelles négatives, ou aura: /^Vn y-^r z-{.jc—y. — (nn — bn) z (x — p — am — bn)'] ou e m = 0 /i — 1 [n w = oc n=z zix-~a.)^^^z{x-p)\ ^-azm ■bzn ch. — &J ^/^ -e , Hi s'exprime donc à l'aide d'une intégrale définie, pourvu que: partie réelle \x — a — a m — bn] < 0 partie réelle [x — p — am — bn\ < 0, ce qui exige: partie réelle de « > 0 partie réelle de 6 > 0 partie réelle (x—x—b) < 0 partie réelle [x — p — b) < 0. On aura de môme ; lz{x—o.) \z-{x — p)l ^~ ~\ir. ~-la5\ 1 Ibz ,\-c )[i-c si X est un nombre tel que: partie réelle de X rt > 0 partie réelle de X 6 > 0 partie réelle de X (a^ — a — 6)< 0 partie réelle X (x- — fi — 6)< 0. Pour qu'on puisse trouver Un pareil noUibre X> il faut et il suffit que le polygone convexe Circonscrit aux quatl'C points ù, &, ô-l-â». — lCî, 6 + p — d3 h'etiVeloppe pas l'origine. H. POI.NCARl':. — SUR LKS I.NVAUIAMS ARITHMÉTIQUES III Envisageons la tonction doublenient j)ériodi(|ue à deux iniiiiis: FU.,..f,= Z Z on aura identiquement : I 1 1 l •a — am — hn x — f^ — am — bn X — a x-f-i H, (a,6) + H,(/;,-a) + H,(-fl-6)-fHa-6,^/) Les (juatre fonctions IIj ([ui entivnt dans l'expression de F s'exprimeront par une intégrale dé(ini-<'. pourvu (pTaucun des (piativ (juadrilatères con- vexes : 1° a h I) -{- x — x h -^ p — X 2° b — a — a + a — x — a ~\r p — x S" —a — b — b -]-' a. — X — 6 + 6 — x- 4" — b a a -^ X — x (^ + [^ — i^ n'enveloppe l'origine ; c'est ce qui arrivera si les points a — x al p — x sont intérieurs au parallélogramme Q ([ui a pour sommets : a -\- b a — b — a — b b — a Or on ne change pas la fonction F en ajoutant à a ou à [5 des multiples des périodes ; on pourra donc toujours disposer de a et de p de telle sorte que a — X et fi — x soient intérieurs à Q. La fonction F peut donc toujours être représentée par une intégrale définie. f/'"F Il en sera de même de -r— ;:r et on en obtiendra l'expression |)ar voie de a a '" ^ ' ditï'érentiation sous le iigne / ^ Or toute fonction doublement périodique s'exprime linédii-enicilt à d'" F l'aide de fonctions telles (pie F et de fonctions telles (pie -rr^,- Donc' toute fonct/'oii doublement périodique s'cxpriinc pur une intégraU définie. Les limites d'hitéyrdtiôn sont Ûel oc . La fonction soUS le sujne j est rationnelle, par rapport à diverses puissances chitièik's dû i et ii dtrersc's exponéniielles de la l'orme c--^' et e'''. 112 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCAMQUE Considérons, en particulier, la fonction : A^) = Z {X — am — 6n)-' En posant: j _ff_ _ Y [ on aura: 1 l ■i'"- .. .'■' d'où il suit (pie la fonction o-t (?) peut être représentée par une intégrale définie de la forme : /V-Krf. où F est une fonction rationnelle de diverses exponentielles de la forme e^-^ et e^^^. La fonction cf-k ('' ' \h Les invariants arithmétiques peuvent servir à reconnaître si deux formes quadraticpies dctiiiies F et F' de même déterminant sont équiva- lentes. Soit : F = (i X- -{-'ihx y -f- c y"^ = mod F' = a' x'^ ■\-'ib' X y' -j- c y' ■ -. H^^^^/T J mod X y a'-i-y j^ On aura : b- — ne ~~ b'- — a' c r_^ l). Si les deux formes sont éipiivalentes, on aura poui' des valeurs entières de -/, p, y, 0 telles (juc x ô — p y z=: \ : (1) o (a x' 4- 6 y'f -f 2 /; (x x -f p y') (y x' + 3 y') -{- o (y x'-}-^y\=: a' x' 4-2 6' x' y' -f c y' \ ou bien : '1 bis) (a ./•' ^r P //') \'a - (y ^ -r o y') '' '^ ^ j^l ac [r'v^7 b'-\-\/b''~ar' -^'J 7^ 114 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE On en conclut : On en tire : h H- / v^D rij À = Y' En identifiant les parties réelles et imaginaires des coefficients de x et de y dans les deux membres de (1 hk), on trouve en posant: partie réelle de X — a partie imaginaire de À = v. a « -|- Y 6 = \j. V 0 a' V fl' (f5 a Ar 0 '•>) == (î^- // — V V D) Va (3) y V D = V V rt' a S V Da = (v 6' + [j. V D) Va • Les équations (2) et (3) donnent les valeurs de a, [5, y, 8, si l'on suppose que F et F' sont é([uivalentes. Pour reconnaître si F et F' sont équivalentes, on opérera donc de la façon suivante : On calculera : (b + i V n ] n— ^^ — / et ?i / 6' + ?: V D avec une approximation suffisante pour que les équations (î2) et (3) donnent a, p, y, 8 à moins de •;t près. Comme ces nombres doivent être entiers, on connaîtra alors exactement les valeurs qu'ils doivent avoir dans l'hypothèse de l'équivalence. Si en donnant à a, ê, y, 8 les valeurs ainsi calculées, l'identité (1) est H. POINCARÉ. — SUR LES INVARIANTS ARITHMÉTIQUES 115 vérilièe, les deux formes sont équivalentes ; si l'identité n'est pas vérifiée, on est certain (|ue les deu\ formes ne sont pas équivalentes. De même que les formes linéaires, les formes de deg;ré plus élevé et les systèmes de formes ont des invariants arithmétiques. Considérons la forme quadratique : (4) ax^-{-^bxy-{-cif où b^ — ac = D. Si D <^ 0. elle aura pour invai'iant arithmétique la série : ^ ' ^ (a //(,■•* -\~^2b ni n-{-crf)^' k est un entier quelconque et l'on donne à m et à n sous le signe ^ tous les systèmes de valeurs entières, sauf le système m = Il = 0. Soit maintenant D >> 0 ; soient t et u les deux plus petits nombres entiers tels que : t'^ _ I) u^ — 1. Soit La forme (A) aura pour invariant arithmétique la série : k est un entier (quelconque et l'on donne à m et à n sous le signe ^ tous les systèmes de valeurs entières tels (jue : m 0 n ^ ou =:; 0 -^ <. -r* n t Le système des deux formes linéaires; 116 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE. GÉODÉSIE, MÉCANIQUE a pour invariant arithmétique la série: (7) © (a, a', p, p') = . 1 k-^.^r / /-\ / / \ nk-jT^ Z[C,H--VD)m + G + ?VD)n]'"^''iC-.Vo)-^G-fVD)n] k est un nombre entier quelconque et l'on donne à m et à n les mêmes valeurs que dans la série (6j. Remarquons que l'expression de &, dans laquelle entrent des exposants imaginaires, pourrait offrir quelque ambi- guïté ; nous l'éviterons de la façon suivante : Soit M :=^ (a + a'S/l) ) m +\p-\-p'\D) n N =:(a — 7.' V D ) m + \p — P'\D) n. Si M est positif, on posera: a r= valeur arithmétique de log M. Si M est négatif, on posera : [;. = valeur arithmétique de log ( — M) -f i-r.. On aura de même, suivant les cas: V =^ valeur arithmétique de log N. où V = valeur arithmétique de log ( — INj -r ^ "• On posera alors: A'^à,)-i^-m Les séries (5), (6), (7), sont susceptibles d'être représentées par des inté- grales doubles de la forme: ■■c «0 F dz dl. OLTRAMARE. — KTUDE d'uN DÉVELOPPEMENT EN SÉRIE 117 OÙ F est une fonction rationnelle de diverses puissances (entières ou fractionnaires, réelles ou imaginaires) de z, de t, de c'^ et de e^. De même que la fonction cpi pouvait servir à reconnaître l'équivalence de deux formes quadratiques définies, de même la fonction © (6, 1, a, 0) pourra servir, par le même moyen, à reconnaître l'équivalence de deux formes indéfinies. M. OLTRAMAEE IMofcssPur à Tipriève. NOTE SUR LA SÉRIE QUI RÉSULTE DU DÉVELOPPEMENT DE j^_ ■ SUIVANT LES PUISSANCES DE r — Sénnre du t6 (tm-îl IS8I. — Nous avons été conduit, dans nos recherches sur les séries infinies, à considérer tout particulièrement le développement de l'expression — ^ suivant les puissances de sa variable. L'importance de cette question d'analyse, par les conséquences qu'on en peut déduire, nous engage à faire connaître les résultats auxquels nous sommes parvenu. § 1. Soit (' la base des logarithmes népériens et posons : X , i _., 1 __i I I 4 -_.4n-î * ™,4n ' /l \ ^ = 1 _±4-A,x^-A,a;^+ . . -f A,„_,.T'-'- V'T' nous aurons généralement : 1.^2.a..^2m en désignant par a^, o,^, a,,... la suite des nombres de Bernoulli. donnés analyti(|uemout par l'intégrale : (^) 118 MATHKMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE et représentés en valeurs numériques par : _ _J_ 43867 «j — g «9 — 798 1 474611 Ch = 30 10 "" 330 1 854313 42 "" ~ 138 1 236364091 a.- 30 "'2 — -2730 5 8553103 66 !=> ~ 6 691 .. 23749401029 ^^« — 2730 ^"^ 870 7 8613841276005 a. 6 '' 14322 3617 ^""540 Cela posé, nous énoncerons les théorèmes suivants : Théorème 1. — La série représentée par le second membre de l'égalité (1) est une série convergente pour toute valeur de x, positive ou négative, infé- rieure à 2 TT. Théorème II. — Cette série est une série mixtopériodique pour la valeur rfP X = 2 TT. Théorème III. — Si nous considérons seulement les 2n4-l P^'<^- miers termes du second membre de l'égalité (1), nous aurons pour toute valeur de x : ■X 2 ^.x \ ^ ^ ^"r^^2^' •• -r ■^in-i'^ "' (3) Théorème IV. — Si nous ne considérons que les 2n premiers termes du second membre de l'égalité (1), îiO?(9 aurons pour toute valeur de x : § 2. Nous pouvons d'abord faire remarquer que, si ces inégalités (3) et (4) ont lieu pour toutes les valeurs réelles et positives de x, elles auront OLTRAMARE. — ÉTUDE d'uN DÉVELOPPEMENT EN SÉRIE 119 également lieu pour tontes les valeurs réelles et négatives. En effet, si nous posons pour abréger p(x) = 1 + A,x^— A^x' + . . Â^n.i.x*"-^ W (x) = i +A,x' — \x' + . . — A;„.,.r'*"-*, nous aurons, par hypothèse ; X . X (S) X ^ „,, X (6) et en changeant x en — x, nous obtiendrons, en remarquant que p{x) = p(—x)etWix) = W{ — x), les relations : selon que l'inégalité (3) ou l'inégalité (4) n'est pas satisfaite pour une valeur négative de x. Les relations (5) et (7) nous donnent"; PW^âfe"— 1) P^^^'^2(e''— 1) inégalités qui ne peuvent subsister simultanément. On obtiendra le même résultat, pour la fonction ^(x), à l'aide des for- mules (6) et (8). Nous pouvons donc nous borner à reconnaître l'exactitude de nos théorèmes dans le cas où x a une valeur réelle et positive. § 3. Considérons la valeur de S^ donnée par la formule 22nn + 2~T"32'"-r2 ' 1 " 02m "T~ 02 * I C)2m "t" q2m " 11 est facile de reconnaître que cette quantité restera toujours infé- rieure à l'unité, dont elle diffère d'autant moins que m sera plus grand. 120 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE. GÉODÉSIE. MÉr.AMQrE En effet, si nous remarquons que 1 1 22ni-' '■ 1 C)2m 1^;jj2m 1^ • • • nous pourrons en di^duire la relation : , _ ("271)" a"H-i (9) et en taisant dans cette formule m = i.^,'à nous ol (tiendrons les valeurs numériques suivantes, qui convergent rapidement vers l'unité : Si rzr ^ = 0.6579736 S, =—^ — = 0,9399621 S, = '^ = 0.9869602 ■* 10 s, = — 1^— = 0.9969299 6917:"^ ^- = L,->v ^ 0.9992d19 S«=-^^^-- 0,9998150 S^ ^-4^1-^0,9999539 35/00 S _ 438670.- " 4329549 S, =^^^^- 0.9999932 ' 120b342o 854513071- 4999991 ^i«- 84337113^ u,9.'.Mwyi. L'égalité (9), combinée avec la relation i2). donne : A2m + 2 — ■ (i) \2 A-^ui 1271^- et, par conséquent, nous aurons » SlSjjS;;. . S2P-2 _ or.TnAMARK. — i:ti:i)E d'in di.vkloppkmf.nt en skrif. l'ai à l'aide rlo cotte v.ileuf, nous ponrioiis écrire l'égalité (h sons la forme : ^= ' -1+ V^ï . =s.(£)Vs.s,(£) -+s,v . s».<£)-- ■!''' Nous pouvons concliiic de cette iderilile (|iie le second membre de l'égalité ili est une série convergente lors(|ue ./■ a un(^ valeur inférienre à ;2-, puisque, dans ce cas, les termes alternativement positifs et négatifs vont en décroissant et ont 0 pour limite. Nous reconnaissons également, en su|)posant qu'on donne à x une valeur inférieure à '2-r.. que : en prenant les !2/( -r 1 , premiers teruH'S de la sàrie, et que c^ — i ' ^2 en prenant les "-In preuners termes de la série [n étant supérieur à l'unité lorsque x est négatif). La série précédente présente une circonstance remarquable : c'est (jue. lorsqu'on y fait .x:=2Tr, le second membre n'est plus une série conver- gente proprement dite ; elle se transforme en une série mixtopériodique. Nous avons en ell'et : 1 -L _L _L ' 1 2'-^'" '^ '•]''^"' ' * formule qui montre (pie, en donnant à m des valeurs de plus en plus , ,. . (3 grandes, le produit S,S.,. .S,„ converge rapidement vers la lunite — ; par suite, la série : 1 _s, -:^ s.S, -S.S,S,a- . . ^ 'S,S,. . S,„_, - . . . sera une s'.rie mixtopJu-iodicpu' dont la valeur est exprimée par l'une ou l'autre des deux expressions : ~i-s,-i-s,sji-s;!-i-s,s,s,s,M-s,,^-.. 4-i-s,:i-s,^-s,s,Sii-s,' 122 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIK, GÉODKSIK, MÉCANIQUE qui donnent l'une et l'autre une valeur peu différente de 0,654535: Il nous reste, pour démontrer les théorèmes que nous avons en vue, à reconnaître que les inégalités (3) et (4) ont encore lieu pour toute valeur de X positive et supérieure à 27r. § 4. Comme l'inégalité P^ — 1 est satisfaite pour des valeurs de x suffisamment grandes, s'il existe une valeur de x pour laquelle nous ayons cette inégalité en sens inverse, il devra, nécessairement, exister une valeur positive de insatisfaisant à l'équa- tion Si nous remarquons que l'égalité (1) peut s'écrire : 1 , , X x^ . x^ , = 1 i œ , * , * '^1.2^1.2.3^1.2.3.4 •• 1 — 2 -f A^œ^ — . . -f A.4n - 20:^"- 2 — ^ . nous aurons, en posant pour abréger : 111 1 1 !^^^^^^1.2..(m-hl)"~2.1.2..m + '^M.2. ..i/«-l)"~-'^'^'^-'rX3' la suite d'équations: ' ' ' .A.=0 1.2.3 2 1.2 1 11 . 1 :0 1.2.3.4 2 1.2.3 ' '^ 1.2 1 1 1 1 1.2.3.4.5 2 1.2.3.4"^ H. 2. 3~*~" )(a) OLTRAMAHE. KTIDK [)'UN DKVKI.OPPEMENT EN SÉRIE 143 p(4?0— A,.„ = 0 S(4„^1)_A,„ j-^ 4-A4n^2 = 0 1 1 i 1 / ^(4,^4-3)_A,„ 1^.2.8.4 --^■'■"-"2 1.^2.3 ^'■"-^^-"^<^ 1 ^ 1 c(4,^-L4)_A,„ ^^.2.3.4.5 ^^^-"^^ 1.-2.3.4 — ^'"^-^'«TX ""^^ 1 4 1 Cflci posé, si. au lieu de Tcgiilité (i), nous considérons l'équation (13), nous pourrons l'écrire sous la forme : |3(4w)a;'*" + (5(4/i + i)œ^" + '-T-['^(4»4-2)x'-n + 2+.. :=0, (15) équation (|ui n'admet pas d'autre racine positive que x = Q. ainsi que nous allons le reconnaître. Nous avons, en effet, à l'aide des relations ia) : ./ , /\ A,„ /l ^..n \ , 1, f.(4n+4)==-f-2XrVS-(2^j+2^""^-* f.(4n+5) = .^^2^£4.5G-(#)+^''""''(6-w)' formules qui permettent de conclure (|ue les coefficients fi(4/i), [3(4// — 1), p(4n4-2), P(4h + 3). fi(4/(. + 4), fi(4/(. + 5) ont des valeurs positives, car, quelle que soit n. S^n est plus petit que 1 et o) est plus faraud que 8. Si nous posons : \.<2.-6. . Jm-\-i)^{m) = W(m). (a) 124 MATHKMATIQUKS. ASTRONOMIE, GKODKSIE, MKCANIQUK nous verrons, en posant : 7/1 + 1 , m{in-{-l) (m — 2)(w — i)m{m-{-[) , (m — An-[-4:){m — 4h-1-o) ••+"^"-' 1.2.3. . (An-^2) ' que l'équation (13) peut se mettre sous la forme : ^(4n)ir'" 4- W{4n + l).r*'i ^H + . . . =0. 11 résulte de là que, si nous reconnaissons que cette fouet icm W{m) est positive pour toute valeur de m supérieure à 4n-|-5, il en sera de même de la fonction p{m), et, par suite, l'équation (15) aura tous ses coefficients positifs et ne pourra être satisfaite qu'en posant x=zO. Si nous admettons d'abord que n^=[, nous aurons : „„/ N , ^n-{-\ , m(»«4-l) 2 ^ * 1.2 ' expression qui est positive pour toute valeur de m>>9=;i/î + 5. I/inégalité (3) est donc démontrée lorsqu'on ne considère (|ue trois termes dans le second membre. Si nous supposons m = 2, nous aurons, en admettant que l'on repré- sente par M la somme des termes qui précèdent les deux derniers, •Kmj-M^- 1.2.3.4 Ha^ 5.6 S* Mais nous avons, à l'aide de la formule (9) : «3 0.6.S2 et, par suite : (m.^2)(m-l)m(m + l) .jS,(m-4)^m-3) ) •^w/ij^-in-i 1.2.3.4 ( (27:)- ~ )' Or. comme nous avons reconnu que ,, , m4-l , m{m-[-i) OLTRAMARE. — KÏUDE d'l'N DKVELOPPKMKNT EN SÉRIE l'as conserve une valeur positive pour toute valeur de /h>>9, il sut'lira de reconnaître que le facteur SJm — 4)(m— 3) est positif pour toute valeur de //i>13=:4M + S; or cela est facile à con- stater eu remplaçant S^ par sa valeur^yy- Si nous supposons Ji=z'6, nous aurons : «,/ ^ Af , (»t— t))...(m+l)^S,jm. — 8i(m — Il ) "^^""^ = ^^-^^^1:37. 8-/ î^^ S' Or, comme nous avons reconnu ([ue la première partie M de cette fonc- tion W{m) est positive pour toute valeur de m>13, il suffira de recon- naître que le facteur S^im — 8)fw — 7) . est positif pour toute valeur de w^ 17, ce (|ui est évident, puisque S,: 99 Généralement, si nous supposons /<>3 et si nous écrivons la valeur W[m) sous la forme : (w— 4n-f!2i...(m4-l^ ^S2„-2(m — 4/i + 4)(m— 4n + 5) ) il suffira de montrer que le facteur Sin-2(w— 4n + 4)(m— 4n + o) . [M est positif pour toute valeur de m>Ân-\-^. Si nous supposons seulement w:=4/i-f 5, nous aurons ; S2„_,9.10>r27r)S que nous pouvons écrin' sous la forme : - ^s; 1^6 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE en remarquant que 83= TTj ; or cette inégalité est maniieste, puisque S3'hasles. FIKDLEH. — I)K LA GKOMÉTHIE DKS SYSTÈMES UK CEnCLES 131 J'ai maintenant l'intention de publier une exposition élémentaire et détaillée de cette méthode nouvelle. A cette occasion, je n'ajouterai que (juelques remarques concernant le pro- blème qui demande à construire les cercles qui coupent trois cercles don- nés Mj Mj M3 sous des angles donnés Cj, c.^, Cg. On obtient trois couples symé- triques d'iiyperboloïdes de révolution équilatérales aune nappe Hj, Hj*; H^, H/; H3 H3* avec les cercles Mi comme traces et l'on trouve les quatre couples des cercles cherchés comme représentant les points d'intersection com- muns à chaque triple H^ H^ E, (ou Hj* H/ H3*), H, H, H3*, H^ H/ H3, H^* H^ H\ Puisque toutes ces surfaces se pénétrent suivant des courbes planes, il ne s'agit, pour chaque couple de solutions, ([ue de la construction des points de rencontre d'une droite avec une hyperbole équilatérale dans le plan projetant, ou avec la courbe de pénétration (section coni(iue) dans un plan contenant la droite. On trouve pour ce plan de la pénétra- tion des hyperboloïdes Mj ci , M^ a.-^ prenant la centrale de leurs traces M^, Mj pour axe des JL' et son. milieu pour point d'origine 0 des coordonnées rectangulaires ré(|uation facile à construire 4 a X' =:r r'i — ri — '^2 z (/-j os 17, — r-> rns rj,). Si l'on conçoit deux hyperboloïdes de révolution équilatérales à des axes parallèles et à une ou à deux nappes, rapportées à un plan x y normal aux axes et passant par le milieu de leur centrale, leurs équations seront {x-^aY^lf-{z-i-yY=.trU{x-a.Y-\-f-{z-yf = ±rl et, pour le plan de la pénétration, on aura l'expression : iUx — yz)=±n ztrl. Ce sont (|uatre plans parallèles, dont les traces dans le plan ./// sont faciles à construire de ■2 a. i, X =:± r] ±: r'i ; leurs points sont les centres des cercles ([ui coupent les cercles donnés tous les deux à angle droit ou aux extrémités de diamètres^ ou l'un d'eux orthogonalement et l'autre au diamètre. Imaginons que le plan de pénétration des deuS: hyperboloïdes à une nappe M^ c,. M,, a., soit construit pour les plalis de coordonnées de la pre- mière supposition, et qu'on ait tracé Sur le plan des cercles M^, M, ou x y le système de ses cercles représentants, (pii coupent les cercles donnés sous les angles demandés ti . -r.^; on reinar(|ue innnédialement ([u'il y a luic 132 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE infinité d'hyperboloïdes de révolution équilatérales à des axes parallèles passant par la section conique des deux donnés, et parmi eux deux cônes de révolution équilatéraux, (jui séparent les liyperboloïdes à une et à deux nappes. Chaque plan parallèle au plan de projection en détermine un, dont il est le plan principal ; le centre, c'est le point d'intersection du plan avec la droite joignant les sommets des deux cônes indiqués, le cercle de gorges, respectivement le cercle des sommets, c'est le cercle de puissance du centre par rapport aux traces des cônes dans le plan. Les cercles de base des cônes dans le plan de projection sont tangents aux cercles repré- sentant la section conique, tandis que les traces des hyperboloïdes les coupent sous un angle déterminé a ; le cercle de gorge, respectivement des sommets de l'hyperboloïde, dont le cercle appartient au plan de projection, est celui (|ui coupe à angle droit respectivement en diamètres — de sorte que les cercles de trace forment un faisceau à points-limites réels ou ima- ginaires, etc. (Voir l'article 22 de la note n" V, p. 248 a. a. 0.) Si les trois cercles donnés ne se coupent pas, les deux cercles qui font avec eux des angles demandés p. e. qui résultent de Hj, H^, H3 sont tangents à trois couples de cercles et orthogonaux à trois cercles. Les cei'cles trou- vés sont les cercles directeurs de Poncelet d'une section conique, sur la circonférence de laquelle sont placés les centres des cercles tangents. Cette conique appartient et au système plan de ceux-ci et à l'hyperboloïde repré- sentée par le réseau, dans lequel le cercle de puissance du point de simili- tude intérieur des deux cercles directeurs est le cercle de gorge, ou cercle orthogonal, etc. M. H. POIICÂEE Ingénieur dos mines, chargé de cours à la Facullé des sciences de Caen. SUR LES APPLICATIONS DE LA GÉOMÉTRIE NON EUCLIDIENNE A LA THÉORIE DES FORMES QUADRATIQUES Séance du 16 avril 1881. — Depuis longtemps, M. Hermite a démontré qu'une forme quadratique ternaire indéfinie à coeffîicients entiers n'est pas allérée par une infinité de substitutions linéaires dont les coefticients sont également entiers. Mais toutes les propriétés de ces substitutions ne sont pas encore H. POINCARK. — ÉTUDES DES FORMES QUADRATIQUES 188 connues ; je crois donc (ju'il n'est pas inutile d'en signaler quelques-unes qui me semblent curieuses. Je prendrai pour point de départ les impor- tants mémoires de MM. Hermitc et Selling sur celle ([uestion {Journal de Crelle, t. XLVII et LXXVIII). Je commencerai par rappeler les résultats obtenus par ces deux savants géomètres ; mais je les exposerai sous une forme un peu différente et plus commode pour mon objet. Soit F une forme quadratique ternaire indéiinie ; on pourra l'écrire : ^z=z{ax-\- by 4- cz-f + {a'x + h' y + c'zf — (a" a- + h" y + c"z)\ Nous poserons : ^ = ax -\- by + cz- -r^ = a'x -\- b'y -\- c'z- C = a"x + b"y -f- c"z. *1 ^+1 ^+1 ^^x + n'. Supposons que la forme F soit reproduite par une substitution linéaire à coefficients entiers, c'est-à-dire qu'en posant : X =. kx' + %' + Cs' (4) y = k,x' -\-\y' + C,z' on obtienne : F = (ax'.+ by' + cz'f + {a'x + b'y + c'z'f— {a"x' + b"y' + c"z')\ je poserai : r = ax' + by' + cz' -r^ = a'x' -f ////' -f c'z' C = a"x' + b"y' + c" z F = r-}-v^— r. t'=\'-{-ir. X' ^ \ = "r + 'l e suppose que l'on ait: Il " l'-^-n'- -v= -1; \\ . r-^-f\" '—C'= = -1; 134 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIK. C.KODKSIE, MÉCANIQUE r, -q, C seront déterminés en fonctions de l, -t], Ç, par des équations de la forme : r^a^ + fr.i + y!; où a, fi, Y, etc., sont des constantes réelles, telles que : ap + a\6' — a"fi" = 0 ay + 'y/y' — '/'yV-^o Sy + f^'y' — fi "y'' = 0. De plus, on aura entre i' et t une relation de la forme : ,_ht + k ^ —h't-^k' oii h, k, h', k' sont des constantes imaginaires. On connaîtra les coefticients des relations (1) quand on connaîtra ceux des relations (^); nous ne nous occuperons donc que de ces dernières. Voici comment il faut opérer pour trouver toutes les réduites de F. Soient trois quantités telles que : (3) v+V-^r=--i- Soient on formera la forme : qui est détinie ; on cherchera la substitution qui la réduit et on fappli- (|uera à la forme F. (Mémoire de M. Hermite , Journal de Crelle , t. XLVIl.) Considérons dans un plan le point m^, dont les coordonnées sont X^ et Y^; il sera intérieur au cercle G, dont le centre est l'origine et le rayon 1. Si l'on se donne Xj et Yj, les relations (3) et (4) déterminent Cj, yij, t^ (que H. POINr.AHK. — KTUDKS DKS FORMES QUADRATIQUES 185 nous appellerons roordonnéos liyperlmlicpios du point m^) et, par cons.v queut, la rcduile correspondante. A dia([ue point mj, intérieur au cercle C, correspond donc une réduite de F, et une seule; tpiand le point m^ varie, la réduite reste la même, si m^ ne sort pas d'une certaine région Ro; mais elle varie, si le point m^ dépasse les frontières de cette région. La surface du cercle G va donc se trouver partagée en une infinité de régions telles tjue la réduite ne change pas tant ([ue le pomt m^ reste intérieur à l'une d'elles. Mais le nombre des réduites possibles est fini; il faut donc qu'il y ait une infinité de régions Ro. R'o. R"o,etc... qui correspondent à une même réduite. Soit n le nombre des réduites distinctes. Soient Ro, Rj, R^. . . Rii — 1 un système de n régions contiguës les unes aux autres et correspondant respectivement à ces n réduites distinctes, ce qu'il est toujours possible de trouver. Soit P l'ensemble de ces régions. Il existera un système de régions R'o, R'i R'î.-- R )i — 1 disposées les unes par rapport aux autres comme l'étaient entre elles Ro, Rj, Rg." R(i-i et correspondant, respectivement, aux mêmes réduites que ces dernières. Soit P' l'ensemble de ces régions ; on définira de même P", P'"... Considérons l'une quelconque de ces régions ; P", par exemple. Il y aura une des substitutions (2) telle que, lorsque Iç point m^ (dont les coordon- nées hyperboliques sont l{, -/11, Q décrit la région P, le point dont les coordonnées hyperboliques sont : 7.";i + [i"-/ij-f-Y"!;i décrive la région P". Oc i)lus, l'on obtiendra de la sorte toutes les substi- tutions (2), de sorte (pie, pour étudier ces substitutions, il suffit d'étu- dier la figure formée par les régions P, P', P". etc. 136 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Ici, je vais faire appel à la géométrie non euclidienne ou pseudogéomé- trie. J'écrirai, pour abréger, ps et pst, au lieu de pseudogéométrie et pseudogcométi-ifiuoinent. J'appellerai droite ps toute circonférence qui coupe ortliogonalement le cercle C ; distance ps de deux points le demi-logarithme du rapport anharmonique de ces deux points et des points d'intersection du cercle C et de la droite ps qui les joint (compté sur cette droite ps). L'angle ps de deux courbes qui se coupent sera leur angle géométrique. Un polygone ps sera une portion du plan limitée par des droites ps. Deux figures seront pst égales s'il existe un système de 9 constantes : a f y' a (^ Y » telles que a^_|. a'^- a"-^ = 1 f^^+ f/*- f'= i f-\- y'^— y"' = — l a[3 4-a'j5'— a"^" = 0 r,y + 7.'y' — ^"y" = O fn + PY — P"t" = O et que, si le point {l^, -r^. Q décrit la première figure, le point décrive la seconde de ces figures. Cela posé, on reconnaît que ces distances ps, angles ps, droites ps, etc., satisfont aux théorèmes de la géométrie non euclidienne, c'est-à-dire à tous les théorèmes de la géométrie ordinaire, sauf ceux qui sont une con- séquence du postulatum d'Euclide. Il résulte de ce qui précède que les régions P, P', P". . . sont pst égales entre elles. On appellera mouvement ps toute opération qui change le point dont les coordonnées hyperboliques sont ^, -/], Ç en un point dont les coordonnées hyperboliques sont des fonctions linéaires de ?, f\, C. Ce mouvement ps sera une rotation s'il conserve un point fixe ; une transla- tion dans le cas contraire. Un mouvement ps sera complètement déter- miné quand on saura qu'il change le point a en o^ et le point b enb^; nous l'appellerons le mouvement (a a^, b by). Il faut, bien entendu, que la dis- tance ps : aj)^ soit égale à la distance ps : nb. Deux figures seront pst égales si l'on peut passer de l'une à l'autre par un mouvementées. Supposons que la forme donnée F ne satisfasse pas aux conditions du paragraphe 299 des Disquisitiones arithmeticœ, c'est-à-dire qu'on ne puisse pas l'annuler en y substituant des nombres entiers à la place de x,y,z. II. POINCARK. ÉTUDES DES FORMES QUADRATIQUES 137 La région P ne s'étendra pas jusqu'à la circonférence du cercle C. En suivant son périmètre dans le sens positif, on côtoiera successivement les régions Pj, P^. . .. Pn- ^oit h, la frontière commune de P et de P; ; soient «i et «i-fi les extrémités de cette frontière; les bi seront les côtés, les 0; les sommets de la région P, et, en suivant le périmètre, on rencontrera successivement le sommet o^, le côté 6j, le sommet a^, le côté b^, le som- met «3..., le sommet «„, le côté &„, entin le sommet Un + i, qui n'est autre que le sommet a^. C'est pourquoi nous disons que \e côté qui suit le sommet ai est b-,, et que le sommet qui suit b, est 01 + 1. Joignons par des droites ps les différents sommets de P, nous obtien- drons un polygone ps Q. Faisons de même pour P', P", etc. ; la surface du cercle C va se trouver divisée en une infinité de polygones ps Q, Q', Q", etc. Ces polygones ps seront pst égaux entre eux, et le mouvement ps, qui change P en P', par exemple, changera Q en Q'. Envisageons le polygone Q, l'un de ses côtés a^ a^, par exemple, et le polygone Q^, qui lui est adjacent le long de a^a^ et qui correspond à la région Pj. Considé- rons le mouvement ps qui change Q en Qj ; le mouvement ps inverse changera Q en une certaine région Qi, adjacente à Qj le long d'un côté ûi cti + i. De deux choses l'une : ou bien Qi différera de Q^. Alors les côtés a^a^, «101 + 1 seront homologues, formeront une paire, et le mouvementés, qui change Q en Q^ changera «i en a^ et «i + i en Aj. Ou bien Qi ne dittèrera pas de Q^; et alors le mouvement /^.ç, qui change Q en Qi, sera une rotation ps de 180° autour du milieu ps de a^a^. Soit fi ce milieu ; on l'envisagera comme un sommet du polygone Q, de telle façon que ce polygone présente deux côtés consécutifs Uip, pa^, faisant entre eux un angle de 180". Ces deux côtés seront homologues , forme- ront une paire, et le mouvement ps, qui change Q en Q^ changera a^ en a.^ et p en p. Donc, grâce à la convention qui précède : 1° Les côtés du polygone Q se répartissent en paires ; deux côtés d'une même paire sont dits homologues ; 2° Tout mouvement ps qui change Q en l'un des polygones qui lui sont adjacents change un des côtés en son homologue. Quand on connaîtra le polygone Q et la distribution de ses côtés en paires, on connaîtra tous les mouvements ps qui changent Q en Q', Q", etc., et, par conséquent, P en P', P", etc. On connaîtra donc toutes les substitutions (2) et, par conséquent, toutes les substitutions (1). Supposons, pour fixer les idées, un quadrilatère aja^ajO^; supposons que Uitt^ soit homologue de o^Qj, et a^a^ de a^a^; les mouvements ps, qui chan- gent Q en Q', Q", etc., seront tous des résultantes des deux mouve- ments (ctia,, a/i^) et {a^af, a^a^). I3H MATHEMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Toute propriété des substitutions (1) se ramène donc à une propriété (lu polygone Q. J'en énoncerai deux : 1'^ Deux côtés homologuer sont pst égaux. Envisageons maintenant un sommet quelconque, le côté suivant, puis le côté homologue, puis le sommet suivant, puis le côté suivant, puis le côté homologue, et ainsi de suite. On rencontrera de la sorte un certain nombre de sommets et on iinira par retomber sur le sommet qui a servi de point de départ. On dira que tous les sommets rencontrés de la sorte forment un cycle, et tous les sommets de Q se trouveront ainsi distribués en un certain nombre de cycles. Gela posé : 2" La somme des angles correspondants aux différents sommets d'un môme cycle est une partie aliquote de Sir. Supposons maintenant que la forme F puisse s'annuler quand on y remplace x, y, z- par des entiers convenablement choisis. Les résultats seront les mêmes, sauf quelques différences. La région P s'étendra jusqu'à la circonférence du cercle C. On pourra, comme dans le cas précédent, décomposer la surface du cercle G en une infinité de polygones ps Q, Q', Q", etc., de telle sorte que les mouvements jjs qui changent P en P', P en P", etc., changent de même Q en Q', Q en Q", etc. Seulement il pourra se faire que deux côtés consécutifs du polygone Q ne se coupent pas, ou, si l'on veut, que l'un des sommets de ce polygone soit imaginaire. Les côtés du polygone Q se distribueront en paires, et les côtés d'une même paire seront pst égaux. Les sommets de Q se distribueront en cycles comme dans le cas pré- cédent ; mais il y aura deux sortes de cycles, les premiers ne contenant que des sommets imaginaires, les seconds que des sommets réels. La somme des angles correspondants aux sommets d'un même cycle de la seconde sorte sera une partie aliquote de 2 tt. M. H. BEOCAEI) Capitaino du ^énie, à Alger. ÉTUDE D'UN NOUVEAU CERCLE DU PLAN DU TRIANGLE Séance du 16 avril IS8I. — 1. La Nouvelle Correspondance mathématique a renfermé un long Mémoire dans lequel j'ai indiqué plusieurs propriétés du triangle, et entre H. RROCARl). — ÉTUDE d'uN NOUVEAU CERCLE DU PLAN DU TRIANGLE 189 autres la notion d'un nouveau cercle passant par sept points remarquables. l.es divers résultats énoncés et déniontrés dans mon Mémoire peuvent être présentés sous une forme différente, et se rattacher à l'étude des pro- priétés d'un ensemble de trois figures homograpliiques. L'intérêt de ce nouveau problème, ainsi envisagé, me parait trop évi- dent pour que les géomètres ne cherchent 'pas à étendre ces recherches, surtout lors(iu'ils auront constaté (pi'il y a là une ample moisson à recueillir. L'objet du présent Mémoire est de poser les bases de l'étude du cercle des sept points, et de prouver qu'elle amène déjà à des résultats aussi curieux que celle du célèbre cercle des neuf points. 2. Nous trouvons énoncé et démontré, dans V Aperçu historique de M. Chasles. le théorème suivant : THEOREME Quelle que soit la position de deux figures homographiques dans un même plan, il existe généralement trois points qui, considérés comme apparte- nant à la première figure, sont eux-mêmes leurs homologues dans la seconde. Deux de ces points peuvent être imaginaires ; le troisième est toujours réel. (2« éd., p. 834, § 433.) Cette proposition, appliquée à la considération de trois ligures homo- graphiques, conduit a la notion d'une conique passant par cinq points lixes du plan. Cette conique est le lieu des centres des faisceaux homolo- giques, formés de droites homologues dans les trois ligures. Si, au lieu de figures homographiques, nous prenons trois figures sem- blables quelconques, ces figures possèdent pour points doubles communs les points fixes, imaginaires à l'infini, par lesquels passent toutes les cir- conférences d'un plan. Appelons figures homographiques semblables des figures homographi- (|ues. telles que Sj, S,, S^, ayant deux points doubles communs P et Q. Soient «i, a^, a.^, les trois autres points doubles isolés correspondant aux groupes respectifs (S,, S.,,), (Sj, S,,.), (S,. S,,.). La conique passant par les cinq points l*, Q, a^, a,, a^, est le lieu géo- métrique des centres des faisceaux composés de trois droites homologues passant par un même point. En outre, tous ces faisceaux homologues passent par trois points fixes situés sur la conique. Ces trois points fixes sont homologues. Dans le cas ou les figures sont semblables, la conique, passant par les deux points communs à toutes les circonférences du plan, devient elle-même une circonférence. 140 MATHÉMATIQUES. ASTH0N0M1E. GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Ainsi nous voyons apparaître la notion d'un nouveau cercle dont la situation dépend de l'existence de trois ligures semblables. Nous allons bientôt établir l'identité de ce cercle avec celui dont il a été question dans le Mémoire précité. Des conclusions analogues ont été dàjà établies, un peu différemment, par M. Grouard, comme on pourra le reconnaître par un article de M. La- quière dans la N. C. M. (t. VI, 1880, p. 321); mais il ne semble pas que ces indications aient abouti à préciser la construction et la position du cercle des sept points, dans le cas particulier du triangle. 3. Comme nous conserverons les notations du Mémoire de la N. C. M., il sera utile de rappeler au moins l'énoncé du problème qui a servi de point de départ: Trouver, à l'intérieur d'un triangle T (ABC), un point 0, tel que les angles OAC, OCB, OBA soient égaux. {Nouvelles Annales de Mathématiques, question 1166, t. XIV, 1875, eiN.C.M, t. III, 1877.) Fig. H. Solution : l'angle cherché étant désigné par a, l'on a : sin (A — a) sin (B — a) sin (C — a) — sin'a, cot a = cot A + cot B + cote. De plus, il existe un autre point 0', tel que les angles O'AB, O'BG, O'CA soient égaux. Leur valeur commune est aussi a. Les lignes AO, AO', BO, BO', CO, CO' sont symétriques par rapport aux bissectrices intérieures du triangle. Ces mêmes lignes se rencontrent en trois points A^, B^, C^, sommets de triangles isocèles semblables ayant a pour angle à la base. Le triangle T^ (Aj Bj C,) est semblable (inversement) au triangle T. J'ai proposé de donner aux points 0 et 0' la désignation de points seg- mentaires, parce qu'ils résultent de l'intersection des six segments II. BROCARD. — ÉTUDE d'uN NOUVEAU CERCLE DU PLAN DU TRIANGLE 141 décrits sur les côtés du trianj^le T pour bases et capables des suppléments des angles adjacents. (N. G. il/., t. III, p. 109.) Si l'on construit, sur chacun des côtés pour base, des triangles isucèles intérieurs semblables, leurs sommets A'B'C formeront un triangle (jui n'est semblable au premier (et inversement semblable) que dans deux cas : 1" lorsque l'angle

). Or, dans le triangle AC^B, par exemple, la hauteur correspondant à AB • AB c ,••.•, a pour expression — tg a ou ^ tg a. Amsi, ce triangle a pour surtace 4 c'- -^- -^tg a, et, en vertu de ce qui précède, on doit avoir : S = a' + />' ttf a 144 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE OU cet a = 7-73 • 4 S Cette expression peut aisément se transformer. On a, en elfet: a^ — 6^ + c' — 2 6ccosA, b' + c- — a' COS A =; 2 6c Mais donc bc S =: g- sin A; cos A /y^ -|- c'- — a^ j/- ^_ c'! — a- sin A |2 &c sin A 4 S Ajoutant les expressions analogues de cot B et de col C, il viendra cot A 4- cot B + cot C = 4S On en conclut la relation indiquée dans le Mémoire cité plus haut : cot a = cot A -j- cot B -|- cot C, à laquelle 31. Neuberg a ajouté la suivante, qui est très digne de remarque : coséc'^ a = coséc^ A -4- coséc^ B -|- coséc'^ C. J'ai indiqué aussi la formule qui donne cot 2 a : sin^ A + sin'* B + sin* C cot 2 a = 2 sin A sin B sin C (sin'^ A + sin- B -|- sin'^ C) Il serait intéressant de signaler un moyen d'y arriver directement. 8. Pour compléter l'étude des propriétés métriques, nous indiquerons le rapport de similitude des triangles T (ABC) et T^ (AjBjCj, ou le rapport des rayons des cercles circonscrits à ces deux triangles. Et d'abord, notons en passant les relations: a b c 8 sin A sin B sin G sin ai/ ^ 4sin^a dans lesquelles 0 et D désignent 00' et le diamètre du centre circonscrit BROCARD. — ÉTUDE d'l'N NOUVEAU CERCLE DU PLAN DU TRIANGLE 145 au triangle ABC. On peut encore écrire : Dnz 23 o(-l-ftg-'a) ^ ^E^\J 1—3 tg'^ a • si" 2 ay/ 1_3 tg-^ a ' relation qui, comme les préc>identes. montre que l'angle a a un maximum, -^ ou 30", avec sin a — -^ et tg a = ——=. Le rapport des rayons des deux cercles a pour expression D D 2 sin 2c Dvl— 8tga v/l— 3tg'a C'est, évidemment, le rapport de similitude des triangles T et T,. La relation sin (2 cp + 3c)=:=2sin a montre également que 2 sin a, étant lui-même un sinus, a pour limite 1 ; en d'autres termes, 2 sin -y. a pour maximum 1, ce (pii répond à a — -. La relation entre D et o peut donc s'écrire aussi : sin (4 o -|-2 y.y Le maximum de o ou de OU' est égal au demi-rayon du cercle circon- scrit au triangle. 0. J'ai fait connaître, dans la Nouvelle Correspondance mathématique, la signification géométrique de cot a. J'ai prouvé que cot a est le rapport de similitude du triangle donné et des triangles (égaux entre eux) obtenus en menant par chacun des sommets des perpendiculaires aux côtés qui y aboutissent. (.V. C. M., t. III, p. 187.) Il en résulte la méthode très simple que voici, pour construire l'angle a: Soit le triangle ABC ou un triangle semblable. On suit son périmètre dans un sens d 'terminé, CAB, par exemple, et l'on mène les perpendicu- 10 146 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE laires qui forment un nouveau triangle A'B'C. On trace les droites MA, MA', parallèles à k'C et à AC, et l'on joint MC. L'angle MCA' est l'angle a, puisque sa cotangente est le rapport de deux lignes homo- logues. On peut obtenir aussi l'angle a en déterminant, ainsi qu'il a été dit (§ 3), les points 0 et 0' par l'intersection des six segments de cercle, capables des suppléments des angles du triangle, et décrits sur chacun des côtés, savoir : sur a. les segments tt — G, tt — B ; sur b, les segments tt — A, tt — C ; sur c, les segments tt — B, tt — A ; inais nous allons faire connaître d'autres constructions plus faciles. A ce propos, nous devons appeler l'attention de nos lecteurs sur l'uti- lité d'adopter C(;rtaines formes de tdangle pour étudier, dans de bonnes conditions, les nouvelles propriétés indiquées dans le présent Mémoire. La forme de triangle obtusangle paraît être la plus avantageuse. Elle dégage la position du point H, qui devient extérieur au triangle, de sorte que la circonférence des sept points prend les plus grandes dimensions possibles. Pour simplifier et opérer plus rapidement, il conviendra aussi de tracer une circonférence de cercle et de prendre ensuite, sur cette courbe, trois points A, B, C, tels que le triangle fornii soit obtusangle et scalène. 10. La construction très simple, que nous allons maintenant exposer pour l'angle a, permet d'éviter une transformation du triangle donné. 11 suffit de construire l'angle BGD égal à l'angle A, autrement dit de mener la tangente en C au cercle circonscrit au triangle ABC, et de tracer BD parallèle à AC. L'angle DA(] est égal à a. BROCAUD. — ÉTUDE I)'UX NOUVEAU CERCLE DU PLAN DU TRIANGLE 117 En effet, en dcsiiînant par E et F les i)rojections de D et de 1» sur AC, et par h la hauteur DE ou BF du triangle ABC, on a, dans le triangle CDE : dans le triangle BFC et dans le triauLde AFB: Ainsi, COt B =: CE eut C = -r~'i II AF cot A = -7- . fi et eut A + cot C = ir cot A -T- cot B 4- cot C zsi h -4- CE ou cot a — AE C. Q.F.D. Si, au lieu de construire en C l'angle A, on construit l'angle B, cest- à-dire si l'on mène par C la parallèle CG à AB, il faut l'arrêter à la droite Fig. 16. BG, faisant avec BC l'angle CBG = A, et qui est la tangente en B au cercle circonscrit au triangle T. Dans ce caSj l'angle a est donné par langle GBA. 148 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Enfin il resterait à supposer Fanglc BGA' égal à l'angle C. Dans ce cas, l'angle CBA' est égal à l'angle B ; le triangle BGA' est symétrique du triangle donné, et la ligne AA' est perpendiculaire à BC. 11. Revenons maintenant à la construction de l'angle a par le point D. Soit I l'intersection de BC avec AD. Les deux triangles IBD, lAG sont semblables et, en désignant par a, b', c, les côtés opposés aux. angles A,B,C, du triangle BCD, on a : b' = BC = a, et IB a' a' a a' a o} ÎC"" J~W~T'^'b^b'. Ainsi, dans les ligures précédentes (§§ 3, 5 et .6), la ligne AO divise le côté opposé BC proportionnellement aux carrés de ce côté et d'un côté adjacent, y- pour la ligne AO, — pour la ligne AO'. On en déduit diverses conséquences. Les triangles ABI, ACI, sont entre eux comme leurs surfaces. Donc: ABI __ AB. Alsin (A — g ) _ c sin (A — a ) ACI AC. AI sin a b sin a Mais ces triangles ont même hauteur, ils sont donc aussi entre eux comme leurs bases IB, IC. Or on a : IB _ a; iC ~ b'' Ainsi, c sin (A — g) __ a- b sin g b- sin (A — g ) _ à- b _ a^ sin g b' c abc' On aurait, de même: sin (B — g) _ b^ sin g abc^ sin (C — g) c"* sin g abc' BROCARD. — F:TUDE d'uN NOUVEAU CERCLE DU PLAN DU TRIANGLE 149 Ces trois relations, du preinier doi-ro en a, donneraient, par exeniplt". sin^ A -\- sin K sin C cos A Cotar= sin A sin B sin G On en déduirait les identités : sin^\-j-sinBsin CcosA:=sin'B-fsinAsinCcosB=:sinTH- sinAsinB cosC dont la valeur commune est 1 — cos '^A -]- sin B sin C cos A , ou i v^ 1 -[- cos A cos B cos ^^ = a \, sin -A . 12. Létude des diverses transformations des équations qui donnent la valeur de cet a m'a conduit à plusieurs formules d'identités trigonomé- triques, dont la démonstration est indiquée dans la Nouvelle Correspon- dancc ma Ihêma tique. Je ne ferai que rappeler les plus curieuses, qui sont, en dernière analyse, des conséquences de l'identité tg A + tg B + tg C = tg A tg B tg C. Voici ces formules : sin^A cos B — sin^B cos A sin^B cos C — sin^'C cos B sin(A — B) sin (B — C) ~ sin'A cos C — sin^C cos A sin (A — C) sin^A sin (B — C) + sin='B sin (C — A) -1- sin^C sin (A — B) =0 sin 2 A _ sin 2 B _ sin 2 C tg B + tg C - tg A + tg C - t"^- A + tg B' V sin'A sin B cos C — ^^ sin '^A sin C cos ^ =^ ^ ^^ sin'A. Par multiplication des formules ('tal)]ies précédemment, on obtiendrait aussi l'écjuation sin (A — a) sin ( B — a) sin ( C — =>'-) = sin'''a, qui est du troisième degré, mais qui n'admet pour racine réelle (|ue 150 MATHÉMATIQUES, ASIRONOMIF.. OKODKSIE. MÉCANIQUE Texpressioii : cot a = cot A + eut B + eut G. Cette propriété a été indiquée, pour la première fois, dès 1849, dans un recueil de Problèmes de trigonométrie, publié par Léonce Clarke; mais les autres remarques faites ici doivent être nouvelles. 13. Nous abordons maintenant l'étude des triangles associés au cercle des sept points et dérives du triangle donné. Auparavant, il nous semble nécessaire de signaler deux propositions, très simples, qui nous serviront dans la suite. THÉ01li-:ME Si (h'>i points A'. B', C, divisent les côtés a, b, c, d'un triangle proportion- nellement aux puissances m*''"''*' des côtés adjacents, les trois droites AA', BB , ce passeront par un même point D, dont les distances aux côtés a, b, c, seront inversement proportionnelles aux puissances Démonstration. — Par hypothèse, on a: kC a" AB' «/" BA' 6'" BC " - ^m. CB' - - C-' CA' " - g:U Les deux triangles AA'C, AA B sont entre eux comme leurs bases ; donc : aire AA'C ^ CA^ __ c'" aire AA'B ^ BA" " 6^* Mais, en désignant par Oa la distance du point D au côté a, etc., on a ; au'e AA C = -5 Ob -h ~^ Oa, • Al'R C , , BA' . aire AA B = -3 Oe + -^ Og. Par conséquent. c^ _ bo, + CA 0, 6'" ~ c8c + BA' 8a ' r.ROr.ARO. — I-TUDF. d'i'N NOUVF.Ai: CERCLE DI' PLAN DU TRIANfiLE lol OU c"'-' 0, ;= &■» - 1 Ob -r (CA'. h'" — P,A'. r'" ) Oa z= 6°>- ' oi,; on en conclut : C. 0. F. D. THÉORÈME (réciproque) St les distances d'an point l) aux trois côtés d'un irianyle sont inverse- ment proportionnelles aux puissances (m + ' )''"'** fie (^('■'^ cotés, les trois droites DA, DB, DC, divisent les côtés opposés en segments proportion- nels aux puissances m''""'* des côtés adjacents. Démonstration. — Par hypothèse, on a : Les deux triangles AA'C, AA'B, sont entre eux comme leurs bases. Ainsi. d'où c'est-à-dire C. Q. F. D. i4. — Cas particuliers. — Si le point D est le centre de gravité du triangle, les distances de ce point aux trois côtés sont proportionnelles aux hauteurs, ou inversement proportionnelles aux côtés. L'on a alors ; a Oa := 6 5b = c Oc ; CA' c" fz-7j devient donc 7^, ou 1 , c'est-à-dire que les lignes AD, BD, CD, sont dA o les média;ies du triangle. Soit Cl le sommet du triangle isocèle AC^ B. La distance de C^ au côté c sin (B — a) , ,. , ^ . , , , , a est représentée par — ^^ -. La distance de Ci au cote 0 est, de b. -^CA' _^ — CA' Oc -i-BA' Oa ~ BA' CA' 6 3, BA' ~ c Oa' CA' BA' - lo2 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE. GÉODÉSIE, MÉCANIQUE c siii (A — OL ) , , , ,. même, représentée par ,^ ^^^ ^ Le rapport de ces deux dis- tances est sin (B— g) _ l/^ sin (A — a) n^ Mais le point Ci peut être considéré comme un point quelconque de la ligne GC^. Cette ligne CC^ est donc telle, que les distances de ses points aux deux côtés de l'angle C soient en raison inverse des cubes de ces côtés, dans le triangle donné. Les segments que déterminent les lignes CC^ sur les côtés opposés sont alors dans le rapport des carrés des côtés adjacents, ainsi que nous l'avons reconnu déjà (|^ II). Par conséquent, les lignes CC^ passent par un même point D. En d'autres termes : Les triangles T et T^. inversement semblables, sont homologiques. Leur centre d'homohvjie est un point D, dont les distances aux côtés du triangle \ sont en raison inverse des cubes de ces côtés. Leur a.ie d'homologie est une certaine droite, que nous désignerons par G, Nous pouvons indiquer la relation remarquable qui existe entre le point D et cette droite G. La ligne HD est perpendiculaire ii la droite G. lo. Le triangle T^ peut être considéré comme un cas particulier des triangles A'B'C dont il a été question (§ 3) et qui résultent de la con- struction de triangles isocèles semblables. Si l'on rapporte ces triangles à l'origine A et à Taxe AB. les coordon- A Fig. 19. nées de leurs sommets ont pour expressions a A' .r —- c — 5 cos (B — Ci) (/ = ji sin(B — o) BROCARD. — ÉTCDK d'uN NOUVEAU CERCLE DU PLAN DU TRIANGLE 133 B' oc= 2-^^^ cos (A-o) y=r^^ sin(A-cp) c n C -^ = 12 y= ^tJ,-^; et, en tenant compte des relations c = fl cos B -j- 6 cos A, rtsin 6=6 sin A, il vient 7 x=z c -}- h cos A = 3' 2 y — a sin B=3(/e, E désignant le centre de gravité du triangle ï (ABC). Donc ; Les triangles T et T^ ont même centre de gravité E. Le triangle DOO' jouit également d'une propriété fort intéressante, que l'on peut énoncer ainsi : Le triangle DOO' admet le même centre de gravité E que les triangles T et Tj. En d'autres termes, les points : D, centre d'homologie des triangles T et T^, E, centre de gravité des triangles T et Tj, S, milieu de 00', sont en ligne droite, et DE = 2. ES. CoROLi-AiRES. — I. Lorsque l'angle o est donné par la relation sin ('2 o ~ a) =i:2s'nx, le triangle A'BC'se réduit à un segment de droite. Ce segment passe donc par le point E, et si les points A' et B' sont les extrémités et I le milieu de ce segment, on a EC = 2.EI. II. La similitude des deux triangles T et '\\ est symétri(jue. En d'autres termes, le triangle Tj est semblable à l'image du triangle T. Le miroir commun j)erpendiculaire au j)lan de ces triangles doit passer par le centre de gravité E. 16. Nous avons indiqué, dans ce qui précède, les propriétés des trian- 154 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE glesT et Tj. Nous allons maintenant établir la notion d'un nouveau triangle Tj, qui jouit aussi de propriétés fort intéressantes. Les sommets de ce triangle T^ sont les points doubles correspondant, respectivement, aux groupes des deux côtés du triangle T, savoir : (; pour a et b. B. pour a et c, A^ , pour b et c. LjAj Il (;b. ^' F (Jn a donc, par ce fait : Mais, dans le triangle A,B,C,, l'on a: CjBj a Donc, (il ^ H' ""'' ^^^^- ^'^^^ "= ^'^^- ^'^'- Multiplions par les sinus égaux des angles supplémentaires. (\XC.^ et CjBC,, nous aurons : aire AjC/lj = aire Bfifi^. 17. Les points C^.A^, Bj, peuvent encore être définis géométriquement d'une autre manière. Ils résultent de l'intersection du cercle des sept points avec les arcs de cercle passant par le point H et les groupes (A, B) (B,C)(A,C). En effet, d'après la propriété du point double Cj, par exemple, les deux triangles C^ACjCjBC, doivent être semblables. Or, l'angle AHB, inscrit dans le cercle ACj HB, est égal au double de l'angle C, parce que H est le centre du cercle circonscrit au triangle ABC. Au point Q on a donc : xVC^B^a.C. Mais les deux triangles ACC^ BCC^ devant être semblables, on a. en désignant par 0, et 0^ les angles en C : et, par conséquent, l'angle extérieur en C^ est égal à (ôj + O.J — (Oi + OJ BROCARD. — KTLDE l/lN NOUVRAU CKUCLE DU PLAN DU TRIANGLE lo5 nu ('gai à !2C. Ainsi, la circoiilV'renre HAF» ronconlre le cercle dos sept l'ig. 20. points en un autre point C^ tel, que les triangles AC^C, CC^B soient sem- blables, et que, par suite, les distances de C^ •'^"^ deux côtés CB, AC, soient précisément dans le rapport j de ces deux côtés. Cela posé, nous avons vu que les triangles A^CjC^, BjCiC^ sont équi- valents (;^ 16). Mais ces triangles ont même base CjCj, donc les distances de leurs sommets A^etB^ à cette base sont égales. Il en résulte que la ligne C^C^ passe par le milieu N de A^Bj et qu'elle est une médiane C^N du triangle T. Ainsi se trouve démontré que Lea lignes homologues A, A^, BjB^, C^C.^, sont les médianes du triangle T. Les triangles T^ et T^ sont donc homologiques, et leur centre d'homologie est le point E, centre de gravité du triangle Tj. L'axe d'homologie de ces deux triangles T^ et T^ est une certaine droite G.^. ^' Trois points de cette droite sont dé- terminés par des couples de sécantes telles que Afi^, A^C^. Mais les cordes A^A^, BjB.^, Cfi^. se rencontrent en un même point E, Ce point est donc le pôle de l'axe d'iioniologii; G.^, et, par conséquent : L'a.xT d'homologie G^ est perpendicu- laire il la ligne qui joint le point E au rentre I du cercle des sept points. Kjg. 21. -' ^ Les considérations qui précèdent établissent également que les points Cj, Aj, Bj, résultent de l'intersection du cercle des sept points par les lignes telles que CK, AK. BK. En d'autres l(M-mes : 156 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Les triangles T et T^ sont homologiqves. Leur centre d'homologie est le point K. 18. Nous avons déjà démontré (i^ lo) que le centre de gravité de T coïncide avec celui de Tj. mais nous allons l'établir d'une autre manière, en prenant pour point de départ la construction et les propriétés d'un autre triangle T3 homotliétique avec le triangle T.^. Cj étant le point double correspondant à a et à b, C, sera le point homologue à C^. Ainsi, les trois triangles BC^ C, CCj A, AC3B sont semblables, et, en outre, comme conséquence du principe (!e définition des points doubles, CjCg passe par Cj. Tout revient donc à démontrer que C2C3 (ou C^Cg) passe par le centre de gravité E du triangle T. Reprenons les trois triangles semblables désignés ci-dessus. On a les égalités d'angles ACaB^^BC^C^rCCjA, dont la valeur commune est le supplément de ACB : En outre, ACgB^Ti — ACB. C3A _ (;b _c,c _b C3B ~ C^C ^ C,A ~ a' Soit M le milieu de AB. Prolongeons CM jusqu'à sa rencontre en I avec le cercle circonscrit. On a démontré que donc Des égalités lA IB- b lA C,A IB- c,n' AC3B = AIB = t: — ACB on conclut que I et C, sont symétriques par rapport à AB. Donc, pour obtenir le point Co, il faut mener la médiane CM, la prolonger en I jus- BROCARD. — ÉTL'Di: d'uN NOUVEAU CKRCLE DU PLAN DU TRIANGLE 151 (juau cercle circonscrit, puis prendre le synu'trijueCjdel par rapport à AB. Fig. 22. Soient, maintenant, N et P les milieux de A(^ et de BC. Joi{j;nons NP, NC„ et PC,. Les angles CPC,^, ANC^ sont égaux, par détinition du point C^. Donc, dans le quadrilatère CPCN, les angles CPG^et GNC^ sont supplémentaires. Le quadrilatère est donc inscriptible. On a, en outre : C,A - h' Prolongeons CCj juscpi'à sa rencontre, en J, avec la circoiderence circon- scrite ; Cj sera au milieu de CJ. Donc on aura : BJ:3=2.C,P, AJ -^ ^2.C.,N, et, par suite : BJ a AJ ~ 6' Or on a démontre (lue rr; avait la même valeur -. ^ IB 0 Si, dans un segment de cercle lABJ, l'on a : lABJ 1B~AJ' 158 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE il est clair que IJ est parallèle à AB, et que I et J sont symétriques par rapport à la perpendiculaire HM à AB en son milieu M. Mais Cg et I sont symétriques par rapport à AB : ainsi les points Cg, M, et J sont en ligne droite, et M est le milieu de C3J. Considéi-ons maintenant le triangle iCfi. Ses médianes se coupent en un même point, situé, par exemple, sur la médiane C3C2 et sur la médiane CM. Or, celle-ci appai-tient au triangle T. Ainsi, Le centre d'homoloyie des triangles T^ et T.„ qui. est le centre de gravité E du triangle Tj. est aussi le centre de gravité du triangle T. Corollaire. — Joignons C^E et prolongeons cette ligne, à partir du point E, d'une longueur double. Nous aurons évidemment le point C3. Il en résulte une construction plus simple et immédiate des nouveaux points A.3,Bg,C3, homologues aux points doubles A5,B2,C2. Ainsi les deux triangles T., et T, sont bomotbétiqucs : leur centre d'homothétie est le point E, et leur . ... , 1 rapport de similitude ^. 19. Nous avons dit (55 15) que les points segmentaires 0 et 0' et le point D, centre d'iiomologie des triangles ï et T^, forment un triangle DOC qui admet le même centre de gravité que les triangles T et T^. On en conclut <[ue E est le centre de gravité, D le point de rencontre des hauteurs, S le centre du cercle circonscrit. correspondant à un triangle T^ dont un des côtés est G. Ce triangle T^^tst facile à déterminer. Il suffit d'observer que le point S , projection de S sur G, est le milieu de B^C,, et que le sommet A^ se trouve sur la perpen- diculaire DD' à G, et à l'intersection de SIE avec DD'. Du point S comme centie, avec SA, comme rayon, on décrit une circonférence qui rencontre G aux points B^ et C,. 20. Si par les points (0,A,B) (0,B,C) (0,C,A) on fait passer trois cer- cles dont on désigne les centres par Yi,ai,6j, le triangle c^ip^y^ a pour un de ses points segmentaires le point H, centre du cercle circonscrit à ABC. De même, si l'on circonscrit des cercles aux triangles (O'AB), (O'BC), (O'CA), les centres y^^^J.^,^^, de ces cercles formeront un triangle ayant aussi le point H pour un de ses points segmentaires. Les triangles aip^yi. ^/S^^^ ^^^' ^^nt semblables. Les deux triangles c.,f^iYi.x,[î,y,„ sont homologiques. Leur centre d'homo- logie est le point H. On déduit de là une construction très simple des points 0 et 0'. On voit aussi (jue le point H est également distant des points 0 et 0'. UROCARO. — ÉTUDE DUN NOUVEAU CERCLE DU PLAN DU TRIANGLE 159 Ces intéressantes propriétés m'ont été communiquées par M. Dewult'. !21. Les lignes qui joignent les sommets du triangle ABC aux points segmentaires 0 et 0' déterminent sur les côtés opposés deux systèmes de trois points, qui sont les sommets de deux triangles, inégaux et dissem- blables, mais équivalents. Le rapport de leur surface à celle du triangle donné a pour expression 2 sin*a 1 -f cos"^ a-(- 2 cos Acos B cos C ' comme je Tai établi dans la Nouvelle Correspondance mathéma- tique {i.W, p. 20). Les points 0 et 0' sont réciproques l'un à l'autre. Ce genre de récipro- cité, signalé déjà, consiste en ce que les droites O'A, O'B, O'C, sont symé- triques des droites OA,OB,OC, par rapport aux bissectrices du triangle. Cette transformation, appliquée à un point quelconque M du plan du triangle, donne ainsi un autre point uni(pie M', qui est, en réalité, Yar- guésien du premier. Cette remarque m'a été signalée par M. Neuberg. Parmi ces points réciproques, il est intéressant de signaler le point K, centre d'homologie (§1") des triangles T et T.^. Le point R est l'arguésien du point E. centre de gravité du triangle T. Il représente, par conséquent, le centre des médianes antiparallèles du triangle donné. Les distances du point K aux trois côtés sont proportionnelles aux lon- gueurs de ces côtés. Enfm, — autre propriété connue, — la somme des carrés des distances de ce point aux côtés du triangle est minimum. 22. Ces développements, que je crois devoir arrêter ici, donneront sans doute une idée nette des principales propriétés du cercle des sept points et des triangles qui lui sont associés. Je serai heureux d'avoir provoqué la curiosité vers ces études, aux- quelles ont bien voulu s'intéresser plusieurs géomètres français et étrangers. Mes savants collaborateurs et amis ont tous insisté pour me prier de pren- dre, en mon nom personnel, les résultats de leurs recherches. Je les ai indiqués ici, mais qu'il me soit permis, au moins, de rapporter le mérite de plusieurs de ces résultats à MM. Neuberg, Dewulf, et surtout à un de mes amis dévoués, M. G. Tarry, à Alger. Ces diverses propriétés commencent aussi a être coimues en Allemagne, grâce au bienveillant concours de M^ Gûnthei", à Ansbacli, et de M.Lieber^ à Stettin. 160 MATHÉMATIQUES. ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE M. A.-E. PELLET Professeur à la Faenllé do Clprniont-Feri'iind. EXEMPLES D'ÉQUATIONS NUMÉRIQUES NON RÉSOLUBLES PAR RADICAUX — Si'anre du 16 arril 1SHI. — On sait depuis longtemps que l'équation générale d'un degré supérieur au ¥ n'est pas résoluble par radicaux ; mais il n'en a pas été donné, que je sache, d'exemples numériques. On peut facilement arriver à en former à l'aide du théorème suivant, que j'ai démontré dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences (séance du 24 mars, 1879): «Le degré de l'équa- tion résolvante d'une équation numérique donnée est un multiple des degrés des divers facteurs irréductibles en lesquels son premier membre se décompose suivant un module premier quelconque. » I. L'équation x^ — (m. 30 -f 1) a? -f 3. En efïet, son premier nombre est irréductible module p ; et, suivant le module 2, il se réduit à x^ — x-\-l, qui n'admet pas de facteur du premier degré et qui admet le facteur du second de'^ré x^ -\- x -\- i ; il doit donc admettre, suivant le module 2, un facteur de degré impair, supé- rieur à 1, ([ui ne divise pas p — 1. p — 1 est une puissance paire de 2 , car, autrement, p serait divisible par 3 ; ainsi j? = w. 3-)-2. i étant racine de x'^ -{- x -{- 1 ^ 0 (mod. 2), M' — i-f-1 ^^^-|-^■-f-l ^0; c'est pourquoi x--}-x-\-i divise (mod. 2) xv — x-\-i. III. L'équation x'^ — {6 m -{- i) x -\- 6 m^^rz i = 0, où m et m^ sont des entiers arbitraires, est irréductible algébriquement et non résoluI>k'. On voit facilement que x'' -{-x-\-i n'admet pas de facteur du premier rt du second degré (mod. 2), ne s'annulant pour aucune racine de ./;" — 1 ^0 (mod. 2). Cette fonction n'admet pas, non plus, de facteur du 3* degré (mod. 2). Elle est donc irréductible mod. 2. La fonction x' — x-{-i n'admet pas de facteur du premier degré (mod. 3) ; pour une racine i de la congruence x^ — 1 ^0 (mod. 3), elle se /' — / — 1 réduit à — -. -; x^ — x — 1 est un diviseur irréductible de .r' — i (mod. 3); donc x? — cc + 1 admet un facteur irréductible du second degré (mod. 3); et le quotient \^^,_^_ ■ du 5^ degré, étant premier avec x^ — 1, est irréductible. 5 n'étant pas un diviseur de 7.6 = 42, ré(}uation.x' — (6 m -f 1) j- -}- 6 m^ -f- 1 = 0 n'est pas résoluble par radicaux. En changeant X en — X, on obtient x' — (6 m + 1 ) j? -f 6 m^ — 1=0. IV. j3 étant un nombre premier, q^ un facteur premier de ^j — 1, sip — î n'est pas divisible par q^—l, l'équation xv — (m p.q-{- 1) x^qm^ = 0 est irréductible et non résoluble algébriquement; m représente un entier quel- conque, m^ un entier non divisible par p, et q un nombre premier racine primitive de (/j. On sait, d'après un théorème de Lejeune-Diriclilet, ((ue, q^ étant donné, il y a une infinité de nombres q. On suppose (pie q ne divise pas p — 1 . En effet, suivant le module p, le premier membre de l'efpiatiou consi- dt'rée est irréductible. Suivant le module q, il se réduit à x \.r'^-^ l); p'' — 1 ndmct, suivant le module fy,^^^^^- ^facteurs irréchictihles de degré n, exposant auquel appartient 7 relativement k p — ] ■ q" — 1 est donc 11 162 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE divisible par gj; ce qui exige que n soit divisible par (/, — 1, puisque g est racine primitive de q^. n ne divise donc pas p — 1, et l'équation proposée n'est pas résoluble. Si p est de la forme 40 (x-[- 1, jW- étant impair, on peut prendre pour g une racine primitive de 5 ne divisant pas [x. V. q étant un nombre premier autre que 2, tel que 2 g — 1 soit lui- même premier, l'équation x'^n — x'-^^ax^b (2g— 1) = 0 est irréductible et non résoluble ; a représente un nombre non divisible par le nombre premier 2 g — 1, et b un nombre impair. Le premier membre de cette équation n'admet pas de facteur du premier degré suivant le mod. 2; suivant le module 2g — 1, il se décompose en deux facteurs irréductibles , l'un du premier degré x, l'autre du degré 2 9-1 2g — i,x — x-{-'^a. On en déduit ([ue cette équation est irréductible algébriquement et que le degré de son équation résolvante est un multiple de 2 g — 1 . Si cette équation était résoluble algébriquement, son équation résolvante serait d'un degré diviseur de g (g — 1) 2i, en supposant que l'adjonction du premier radical permettant de réduire l'équation soit d'in- dice g ; si l'indice de ce radical était 2, le degré de l'équation résolvante serait 2g'^(g — 1 y. Dans aucun cas, ce degré ne serait divisible par 2 g — 1. Ainsi l'équation n'est pas soluble par radicaux. . VI. — Dans chacun des cas considérés, ou peut ajouter aux coefficients de l'équation un multiple du produit des nombres premiers qui ont servi à démontrer qu'elle est irréductible et non résoluble par radicaux. Remar- quons en outre que, si une équation n'est pas soluble par radicaux, il en est de même des diverses transformées de cette équation. M. E. LAQUIÈEE Ancien élève de l'École polytechnique. QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES ORIGINES DES IDÉES GÉOMÉTRIQUES Séance du 16 avril 1881. Les sciences ayant pour objet l'étude du milieu qui nous entoure, aucune ne saurait se prétendre absolument étrangère à l'expérience et celle- ci réclamera toujours, comme sa moindre part, au moins l'éducation de LAQUIÈRE. — RÉFLEXIONS SLR LES ORIGLNES DES IDÉES GÉOMÉTRIQUES Hy'A notre esprit par les yeux. Toutefois certaines sciences, principale- ment la géométrie, ne demandent aux études du dehors qu'un petit nombre de notions premières et quelques définitions d'où découle, par des conclusions logiques et indéniables, la science entière. Il est donc naturel de demander au raisonnement même comment des jdées géomé- triques prennent naissance dans notre esprit et quelle base doit en être considérée comme le véritable germe. 1. Définitions. — ]j espace, dont tout le monde possède l'idée première, est à la fois intini et indéfini, identique à lui-même dans toutes ses parties dont aucune ne saurait être distinguée des autres que par les corps maté- riels, voisins ou l'occupant, qui lui servent de repères. Un corps, ou volume, est une portion isolée de l'espace et limité, c'est- à-dire séparé du restant de celui-ci, par une surface. A proprement parler, la surface divise l'espace indéfini en deux corps, ou portions, qu'elle sépai'e, et dont l'un peut porter le nom d'intérieur, le second celui d'extérieur de la surface. La surface n'a pas d'épaisseur, ce qui fait dire qu'elle possède une dimension de moins ({ue le volume, tout en pouvant être indéfinie elle- même dans une infinité de sens différents, suivant lesquels on la peut parcourir ; mais on la quitte immédiatement dans tous les sens, bien autrement variés, qui font passer de l'intérieur à l'extérieur du corps qu'elle limite. Si l'on isole une superficie, ou portion d'une surface, la limite qui sépare les deux parties, l'une dite intérieure, l'autre extérieure, de la surface prend le nom de Hi/ne, ou courbe, être géométrique qui peut trouver naissance dans l'intersection de deux surfaces. La ligne possède une dimension de moins que la surface ; il ne lui en reste qu'une seule, car on ne saurait la parcourir que suivant un sens et son contraire. Enfin la ligne sera divisée en deux pirties par le point. Ce dernier détermine une position fixe et n'a pas de dimensions susceptibles d'aug- mentation ou de diminution. Nous voyons déjà que : Le point est sans dimensions ; la ligne n'en possède qu'une; la surface en a deux ; l'espace en a trois. Ceci se dira également, plus correctement peut-être au point de vue grammatical, de la longueur, de la superficie et du volume, portions déterminées de la ligne, de la surface et de Vespace» 2. Les réflexions ci-dessus font ressortir, comme origine des premières quantités géométri(iues, les définitions suivantes : La surface est la limite de deux parties de X espace; La ligne, ou courbe, la limite de séparation de deux parties d'une sur- face, produite par l'intersection de deux surfaces; 164 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Le poinl, la limite de deux portions d'une courbe. Il est p:oduit par l'intersection de deux lignes situées sur une même surface, ou, plus géné- ralement, par l'intersection de trois surfaces. 3. Étant donné le point, on peut imaginer que, par la trace de ses posi- tions successives, il dessine une ligne. Celle-ci, occupant à son tour des positions successives, généralement en se déformant par degrés insen- sibles, engendrera une surface. Enfin un volume, fini ou inlini, pourra être défini par le lieu géométrique des positions successives d'une surface variable de forme et de dimensions. La seconde manière d'envisager la formation des objets 'géométriques, en partant en réalité du néant, éviilemment d'une certaine commodité didactique, repose sans contredit sur des idées factices et manque de portée philosophique. Si elles ne nous choquent point, cela tient à ce que, bercés avec, nous laissons passer inaperçu ce qu'elles présentent de réel- lement défectueux, sous leur apparence d'irréprochable simplicité. Elles ne doivent peut-être pas être trop dédaignées comme auxiliaires (je dirais presque provisoires) de démonstration, parce que notre esprit imparfait, surtout dans sa période d'éducation, a coutume de s'élever par analogie et induction du particulier complexe au général, d'ordinaire plus simple bien que plus caché, et des apparences grossières et tangibles aux vérités de pure abstraction ; mais ces interprétations sont appelées à céder définiti- vement la place aux principes plus exacts et d'une origine plus rigoureu- sement logique, qui précèdent; idées créatrices et philosophiiiues d'où découlent nécessairement toutes les lois de fespace et ses propriétés. Loin d'adopter l'idée de notre savant- ami Edouard Lucas, qui considère le point comme la notion première de l'idée géométrique et la ligne déri- vant de celui-ci comme sa trace, à l'instai- du crayon dont la pointe trace une ligne (?) sur le papier ; nous dirons que, en réalité, ce n'est que par un trompe-l'œil que fidée du point semble ici se présenter la pre- mière, alors qu'elle n'est, en réalité, amenée que par la connaissance préa- lable de la pointe conique suivant lacpielle est taillé le crayon. Le point est, dans la nature, l'extrémité d'une pointe, et la ligne droite n'apparaît qu'indirectement dans la trace du crayon ; son origine véritable, à la fois réelle et logique, se trouvant dans le biseau de la règle qui a servi à la tracer. Dans la nature, ce sont les pointes et les arêtes vives qui nous donnent les notions vraies du point et de la ligne ; l'esprit non cultivé de l'élève est assez disposé à confondre avec la ligne de petites surfaces com- prises entre deux lignes parallèles extrêmement rapprochées, ou les volumes canaux de diamètre minime dont un fil affecte la forme, avec le point géométrique, le signe typographique de même nom. Toutefois, au lieu d'utihser ces tendances erronées, il serait, à notre avis, plus sage de LAQUIÈRE. — RÉFLEXIONS SUR LES ORIGINES DES IDÉES GÉOMÉTRIQUES 165 rectifier dès le début ce qu'elles ont d'imparfait et de mathématiquement inexact. 4. Position d'un corps dans l'espa.cr. — La position dans fespace d'un corps solide (solide mathématique, ou système d'êtres géométriques quel- conque) supposé de nature entièrement connue est complètement définie par celle de trois de ses points pris pour repères ; car chacun des autres points du système étant relié aux trois repères, les positions de tous sont parfaitement déterminées. Un point quelcon([iie, dont on connaît la dis- tance à trois repères, est, en effet, déterminé par l'intersection de trois surfaces, ou sphères, chacune formée des points à distance constante de l'un des repères. Lorsqu'une ligne peut occuper sur une surface une infinité de positions, l'une de ces dernières sera, en général, déterminée si Von se donne la posi- tion de deux de ses points sur la surface. 5. Contact des courbes et des surfaces. — Le contact signifie vulgaire- ment le rapprochement complet de deux objets, excluant leur pénétration par le point dit de contact. C'est une position intermédiaire entre la péné- tration des deux objets et leur voisinage extérieur. Dans le premier cas, une ligne, tracée sur la surlace de l'un d'eux, pénètre le second par un de ses points pour en ressortir par un autre. Dans le second, elle n'arrive pas jusqu'à sa surface. Dans le cas intermédiaire, de contact ou pénétration limite, la courbe a donc ses deux points, d'entrée et de sortie, confondus en un seul. La définition infinitésimale de la tangente se présente ainsi tout naturellement et les deux modes de rapprochement des deux points critiques en donnent deux définitions, équivalentes d'ailleurs au fond. Une cou be sera tangente à une autre lorsqu'elle aura tourné autour d'un point d'intersection jusqu'au moment où un second sera venu se con- fondre avec le pivot ; de même une courbe sera tangente à une autre si on la fait mouvoir d'une manière quelconque rapprochant les deux extré- mités d'une corde variable jusqu'à réduire à z to la longueur de celle-ci. 6. Six conditions fixent la position d'un corps. — La position d'un point par rapport à un système de comparaison est fixée par trois condi- tions, telles que trois surfaces reliées au système et sur lesquelles il devra se trouver. Il en résulte immédiatement qu'il faut six conditions pour fixer la posi- tion d'un corps, déterminée, ainsi qu'on l'a vu, par celle de trois de ses points. Il faut, en effet : 1" Trois conditions pour déterminer le premier [)oinl; 2° Deux conditions nouvelles pour déterminer le second. On doit observer en effet que, une fois le premier point mis en place, le fait d'appar- tenir au corps implique pour le second une condition nécessaire, celle de IGO MATHKMATJQUKS, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE se trouver à distance donnée de ce point. Deux autres conditions arbi- traires suffiront donc à sa détermination ; 3° Enfin une seule condition nouvelle pour fixer le troisième point. Les si\ conditions qui fixent ainsi la position d'un système peuvent être de nature très diverse : nous ne pouvons, faute d'espace, qu'effleurer ce sujet. Un point est fixé sur une surface par deux conditions qui peuvent dépendre d'un réseau des coordonnées tracées sur elle. La surface compte pour une condition. Par suite, une ligne, pouvant occuper une infinité de positions sur une surface, ne demandera que six conditions nouvelles pour y fixer sa position. 7. Enveloppes et enveloppées. — Si, sur une surface qui la contient, nous faisons rouler une courbe, variable ou non, la courbe, limite de sépa- ration entre la portion de la surface recouverte par les positions succes- sives de la courbe mobile, sera dite V enveloppe de cette dernière; elle est évidemment tangente à chacune de ses positions ou enveloppées particu- lières, aux points d'intersection des deux enveloppées infiniment voisines. Analogie complète pour l'espace, où, toutefois, les surfaces envelop- pées peuvent toucher l'enveloppe suivant un point ou suivant une ligne. Une ligne tracée par un point est, dans cet ordre d'idées, l'enveloppe des positions du point considéré comme un volume, ou une surface, de dimensions nulles. , ~- par — yjr^ et écrivant que la relation obtenue a lieu pour toutes les valeurs x, y, z satisfaisant à l'équa- tion S = 0, on obtient les équations : X'=RX, Y' = R'Y;Z' = R"Z ; T = X^ (R^ — 1) + ^' (R'' — 1) + Z^ (R"^ — 1) 4- 2aX + 2^Y + 2yZ — U == 0, T =\ R^ + y" —^^ + Z'^ -^pr- + 2« j^ + 2|3 j^, + 2y j^ — it = 0. A.-E. PELLKT. SUR LES TÉTRAÈDRES 178 La dernière est une consâf[uence des quatre autres. La surface 1=0 passe par les soiniuets du tétraèdre ABGE, et la surface T' = 0 par ceux de A'B'C^D'. 4. On peut disposer les tétraèdres de manière que la surface S =r U coïncide avec T' =: 0, et S' = 0 avec T r= 0. Supposons d'abord qu'aucune des quantités K, K', K" ne soit égale à 1. Les surfaces S et S' sont alors des surfaces à centre; les coordonnées du centre de S sont : -'^ -P -T . K2_l- R'^ — r K"^ —V celles du centre de S' Si on dispose les tétraèdres de manière que les axes principaux coïnci- dent, et si on les prend ensuite pour axes de coordonnées, les quantités désignées précédemment par a. p, y seront nulles, et les équations obtenue? précédemment deviendront : X — Mx = U. y — K'ij = 0 ^ — R":;' = 0 S' = x'-' (R'^ — i) + //'- (K"' — 1) + -"' (K"-^ —\)—ii-=z 0, X' = RX. Y' = R'Y, Z' = R'Z. T == \' (Iv^ — 1) — Y- (R'-'' — 1) -f T' (K"^ —\) — u = {), R2 _ 1 R'2 _ ] R"2 _ I Ces équations démontrent la proposition énoncée. Les carrés des axes de la surface S -- 0 sont : R-n , K'u , R"*w -. h' = f^, r, C" '" — R^ _ 1' " — R-^ _ 1' ^ — R"2 _ i' et les carrés des axes de S' : fl'i — It i — /. 2 — j.,_ j. „ — K'. — 1 174 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCAMQUE Et on a : rt'2 _ «2 ^ f^'2 _ ly-i _ ^.'2 _ gî ^ _ ^<_ Les surfaces S et S' sont donc homofocales ; comme d'ailleurs : -7 r= K, -TT = K', — = R", les points M et M' sont deux points corres- pondant sur ces surfaces, suivant le mode d'Ivory, c'est-à-dire sont à l'intersection de ces deux surfaces avec une même courbe d'intersection de deux autres surfaces homofocales variables. 11 en est de même des points E et E' ; seulement E est sur S' et E sur S. Si R" =: 1, K et R' étant différents de 1, on pourrait disposer les tétraè- dres de manière que a et [3 soient nuls, et on vérifierait les propositions précédentes, relativement aux surfaces qui sont alors des paraboloïdes, et par rapport aux couples de points M, M' et E, E'. Si K" = R' = 1, il suffi- rait de disposer les tétraèdres de manière que a soit nul ; puis, comme aussi dans le cas précédent, de transporter l'un d'eux parallèlement au plan des ijz, d'un mouvement de translation. 5. L'analyse qui précède démontre aussi le théorème suivant, énoncé, pour la première fois, par Jacobi. Les deux tétraèdres ABCD, A'B'C'D' peuvent toujours être placés de manière que les points A, A' ; B, B' ; G, C ; D, D' soient correspondants suivant le mode d'Ivory, sur deux surfaces homofocales du second degré de même espèce. Les propositions qui font l'objet de cette note ont été démontrées de plusieurs manières, par M. Darboux, dans son Mémoire sur les Théorèmes d'Ivory. L'équation du troisième degré, dont M. Darboux fait dépendre, dans tous les cas, la solution du problème, n'est autre ici que celle dont dépend la recherche des axes principaux d'une surface du second degré ; ce qui rend immédiate et presque intuitive la solution du problème. Nous avons pensé que, à ce point de vue, il n'était pas inutile de la publier. E. LEMOINE. — FIGURES QUI PEUVENT SK TRAOEK d'uN SEUL TRAIT 175 M. Emile LEMOIM Ancien élève du l'École potylechnique. QUELQUES QUESTIONS DE GÉOMÉTRIE DE POSITION SUR LES FIGURES QUI PEUVENT SE TRACER D'UN SEUL TRAIT — Séance du 1S avril ISSI. — I. THÉORÈME Étant donnés, dans le plan ou dans l'espace, un certain nombre dépeints rejoints entre eux d'une façon quelconque par des chemins quelconques, que nous appellerons simplement des lignes, le nombre de points où abou- tit un nombre impair de lignes est toujours un nombre pair. Le système peut être formé d'un seul chemin avec deux extrémités, ou d'un seul chemin fermé, ou de plusieurs chemins séparés; l'extrémité d'un chemin étant toujours en un des points considérés. J'appellerai un point point pair ou point impair, suivant qu'un nombre pair ou qu'un nombre impair de lignes aboutira à ce point. J'enlève dans le système une ligne quelconque joignant deux points et ne rencontrant pas d'autres points du système entre les deux considérés; si la ligne joignait deux points pairs, ils deviennent tous deux des points impairs; si la ligne joignait deux points impairs, ils deviennent tous deux des points pairs ; si la ligne joint un point pair à un point impair, celui qui était pair devient impair et celui qui était impair devient pair ; mais, dans ces trois cas, les seuls qui puissent se présenter, Va parité An nombre des points impairs ne change pas. c'ost-à-dire qu'elle reste paire ou imi)aire selon qu'elle était paire ou impaire avant l'enlèvement de la ligne considérée; je peux donc enlever successivement autant de lignes du sys- tème que je voudrai sans changer la parité du nombre des points impairs restants. Or, quand j'aurai enlevé toutes les lignes du système, sauf une, il ne restera que les deux extrémités de cette ligne, c'est-à-dire deux points impairs. Le nombre des points impairs du système primitif était donc un nombre pair. — C. Q. F. D. Remarque. Le même raisonnement ne s'applique pas aux points pairs, parce que, lorsque l'on enlève une ligne qui aboutit à un point d'où ne par- tent pas d'autres lignes, il y a à ce point un point impair qui n'est pas remplacé par un point pair, mais qui disparait; aussi le noml)re des points pairs peut être impair. 176 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Nous dirons qu'un système de lignes ou de chemins rejoignant des points déterminés est continu quand un mobile, placé en un de ces points. peut arriver à tous les autres sans quitter les lignes du système; le mobile ne pouvant changer de ligne qu'aux points du système, et non aux intersections fortuites des lignes entre elles. Nous dirons qu'un système continu de lignes forme une chaîne quand un mobile peut parcourir toutes les lignes du système sans passer deux fois par la même ligne. La chaîne sera fermée ou ouverte, selon qu'elle se terminera, ou non, au point de départ. THÉORÈME II Si un système continu à points pairs forme une chaîne : 1° ce sera une chaîne fermée; 2° on pourra la former en partant d'un point quelconque du système. Supposons que la chame soit formée en partant du point A ; dans le parcours de la chaîne, le mobile passera successivement par toutes les lignes aboutissant en A et il y passera alternativement, en s'éloignant de A et en s'en rapprochant. Or, par hypothèse, il y a un nomi)re pair de lignes aboutissant en A et le mobile a parcouru la première de ces lignes en s'éloignant de A; la seconde, évidemment, en s'en rapprochant, la troi- sième en s'en éloignant de nouveau, etc., et, par suite, la dernière (qui a un rang pair par hypothèse), en se rapprochant de A. Le mobile s'arrêtera donc au point A, puisqu'il vient de cheminer sur la dernière ligne non parcourue et aboutissant en A. La chaîne sera donc fermée en A. Je dis que je pourrai également former une chaîne fermée en partant d'un point quelconque B du système. En effet, considérons la chaîne fermée en par- tant de A et divisons-la en :2 parties : 1° cehe qui part de A et se rend en B en y passant pour la première fois; 2° le reste delà chaîne qui part de B pour, finalement, se terminer en A. Il est évident que, en partant de B et cheminant d'abord sur cette deuxième partie, je compléterai la chaîne fermée en allant de A on B sur la première partie. THÉORÈME III Quand on peut former une chaîne avec un système continu contenant des points impairs, il ne peut y en avoir que deux et la chaîne ne peut partir que de l'un pour se terminer à l'autre. Supposons la chaîne formée en partant d'un point pair A ; le môme rai- sonnement que précédemment prouve que la chaîne doit se fermer en A. Soit B un point impair ; comme nous devons évidemment passer par toutes les lignes qui aboutissent en B et que nous arrivons en B la pre- E. LEMOINE. — FK.LUES QUI PEUVENT SE TRACER d'uN SEUL TRAIT 177 raière fois que nous y passons, nous \ arriverons encore*la S*', la S'', etc., enfin la dernière et nous nous arrêterons alors en B, puisqu'il n'y a plus de chemin non parcouru partant de B. 11 faudrait donc que la ciiaine soit ouverte et commence en A pour finir en B, ce (jui n'est pas, puisque nous savons que la chaîne est fermée et doit se terminer en A. Ainsi l'on ne peut partir d'un point pair. Si l'on part d'un point impair, ce ne peut être une chaîne fermée en ce point, puisque, la dernière fois que l'on passe en ce point, c'est pour s'en éloigner ; cette chaîne ouverte ne peut se terminer en un point pair, puis- que la dernière ligne que l'on parcourt qui aboutit à ce point pair, c'est en s'en éloignant ; on voit, au contraire, (pie la chaîne doit se terminer à tout autre point impair que l'on rencontre; il ne peut donc pas y avoir de chaîne, s'il y a plus de deux points impairs dans le système. On voit, par suite, que, s'il y a une chaîne dans un système continu contenant des points impairs : 1" // n'y a que 2 points impairs dajis le système ; 2" C'est une chaîne ouverte qui commence à l'un et finit à l'autre. Nous venons d'établir les conditions nécessaires pour que l'on puisse former une chaîne avec un système continu ; nous allons montrer que ces conditions sont suffisantes. Remarque. Plusieurs chaînes fermées, distinctes, ayant un point com- mun, peuvent être considérées comme n'en formant qu'une seule ; il en sera de même de plusieurs chaînes fermées venant en rencontrer une autre en des points différents, et enfin, par suite : 1" D'un système de chaînes fermées reliées entre elles, chacune avec une ou plusieurs autres par un point ; 2° D'un système de chaînes reliées entre elles, chacune avec une ou plu- sieurs autres par un point et dont une seule est ouverte; dans ce cas, la chaîne résultante est ouverte et ouverte, aux mêmes points que la chaîne ouverte du système. THÉORÏÎME IV Avec tout système a points pairs on peut former une chaîne fermée. Supposons que le mobile parte de A, point quelcoiuiue du système, et prenne un chemin (pielconque en suivant les lignes du système; je dis qu'il pourra toujours suivre une certaine chaîne formant partie du système et le ramenant en A. Si le mobile, en suivant sa route, ne repasse jamais par un même sommet et qu'il ait suivi toutes les lignes du système, moins une, il est évident qu'il parcourra la dernière en revenant au point A et que le système n'est composé que de points pairs oij se croisent deux 12 178 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE^ MÉCANIQUE lignes seulement ; tel, par exemple, le contour d'un polygone fermé. Si ce cas ne se présente pas, soit B le premier point où le mobile passe une seconde fois, il existe donc une certaine chaîne fermée en B et formée avec des droites du système ; je retranche virtuellement cette chaîne partielle du système considéré, il reste soit un système continu à pohits pairs, soit |)lusieurs systèmes continus à points pairs, car la chaîne que j'ai enlevée a pu retrancher certaines lignes qui unissaient en un seul système continu deux ou plusieurs systèmes continus, isolés maintenant les uns des autres. L'un de ces systèmes contiendra en même temps le point A et le point B, le mobile continuant, dans ce système, la route ([ui l'a amené de A en B ; ou bien il suivra toutes les lignes restantes de ce système, moins une, sans repasser par un point où il est déjà passé, et alors la dernière le ramènera en A; ou bien il passera pour la seconde fois en C, par exemple; là se fer- mera, par conséquent, une chaîne que j'enlèverai de nouveau virtuellement. 1/enlèvement de cette chaîne pourra isoler encore un certain nombre de systèmes continus à points pairs, mais il restera toujours un système con- tinu à points pairs contenant A et C, B pouvant ne plus faire partie de ce système restant. Le mobile continuera sa route sur ce nouveau système et arrivera en A ou bien formera, en un certain point, une nouvelle chaîne fermée que j'enlèverai encore, etc. ; en continuant ainsi, le mobile arrivera certainement en A, puisque le noml)re des lignes du système primitif est Uni. J'enlèverai alors la chaîne fermée en A. Dans un des systèmes conti- nus restants, je pars d'un point quelconque de l'un d'eux et je commence mie chaîne que j'enlève dès qu'elle se ferme, etc., etc. J'arriverai ainsi à décomposer le système primitif en une série de chaînes fermées, évidemment reliées les unes aux autres, puisque chaque chaîne enlevée se rattache à un système faisant partie du système primitif qui est continu par hypothèse. Cette série de chaînes reliées les unes aux autres peut, d'après la remarque que nous avons faite ci-dessus, être considérée comme une cliaîne unique ; le théorème est donc démontré. Remarquons que. en appliquant à un système donné le procédé de décomposition qui nous a servi pour la démonstration, on trouve préci- sément, de la façon la plus simple, le chemin qu'il faut prendre pour f(M-mer une chaîne avec toutes les lignes du système. \ THÉORÈME V Avec tout système continu ne contenant que deux points impairs, on peut former une chaîne qui commence li l'un et finit à Vautre. Soient A et B les deux points impairs du système. Joignons ces deux points par une ligne quelconque, le système deviendra par là un système continu à points pairs, avec lequel on peut former une chaîne fermée en B E. LEMOINE. — FIGURES QUI PEUVENT SE TRACER d'uN SEUL TRAIT 179 et comprenant la ligne joignant A et B. Il est évident que, en retranchant cette ligne, il restera une chaîne ouverte ayant A et Bpour extrémités ; car si, pour former la cliaine fermée partant de B, on prend comme première ligne de parcours la ligne BA, la chaîne fermée se terminant en B, la chaîne ouverte, qui sera la chaîne fermée dont on aura enlevé la ligne BA, commencera en A pour hnir en B. — C. Q. F. D. THÉORÈME VI Tout système continu contenant 2 N points impairs peu être ramené à N chaînes distinctes, mais pas à moins de N. Supposons que nous puissions former moins de N chaînes, il y en aurait au moins une qui contiendrait plus de 2 points impairs, ce qui est impos- sible. Je dis qu'on peut n'en avoir que N. vSupposons que le théorème soit vrai pour les systèmes continus formés (le moins de '2 N points impairs, je dis qu'il est vrai pour un système con- tinu en contenants N. Supposons, en effet, que le mobile parte d'un point impair (pielconque et chemine au hasard sur les lignes du système, sans passer deux fois par la même ligne, je puis voir qu'il finira par rencontrer un autre point impair; car, s'il est ramené une ou plusieurs fois en A sans avoir rencontré de point impair, il pourra toujours en repartir sur une ligne non encore parcourue, puisque A est impair. Soit B le point oîi s'arrête la chaîne, c'est-à-dire le point où, pour la première fois, le mobile ne peut prendre une ligne non encore parcourue : ce point est impair, en effet, chaque fois que le mobile a passé en B ; s'il y a déjà passé, il a passé par :2 lignes, celle qui amène le mobile en B et celle qui Feu éloigne ; à ce nombre pair de lignes il faut ajouter celle qui amène le mobile en B sans (ju'il puisse y prendre une ligne non encore parcourue. Cela fait donc un nombre impair. Enlevons virtuellement du système la chaîne allant de A en B, il restera un système de lignes qui ne pourra avoir qu'une des compositions sui- vantes : 1" Un système continu à !2X — 2 points impairs ; 2" Un système continu à 2N — 2 points impairs et un ou plusieurs sys- tèmes continus à points pairs ; l-î" Plusieurs systèmes continus à points impairs tels, que la somme des points impairs de tous les systèmes soit 2N — 2 ; 4" Plusieurs systèmes continus à points im[)airs tels, que la somme des points impairs de tous les systèmes soit 2 — N2 et un ou plusieurs systèmes continus à points pairs . D'après la remarque déjà citée, les systèmes continus à points pairs des 2'"' et 4™^ hypothèses forment des chaînes fermées se reliant à la chaîne 180 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE ouverte A B, puisqu'ils ne deviennent isolés que lorsqu'on enlève celle-ci et pouvant être considérés comme ne faisant (|u'une chaîne avec A B. Il n'y a à examiner que les 1'® et S""® hypothèses qui montrent que le reste du sys- tème peut se décomposer en N — 1 chaînes distinctes, puiscjue nous avons admis le théorème pour les systèmes à points impairs en nombre inférieur à 2N. Or nous avons montré qu'un système continu à 2 points impairs forme une chaîne ; donc il y aura 2 chaînes pour un système à 4 points impairs ; 3 pour un système à 6 points impairs, etc., N pour un système à :2 N points impairs. — C. Q. F. D. M. TREPIED Directeur de l'Observaloire d'Alger. REMARQUES SUR LA MÉTHODE DE CAUCHY POUR LE CALCUL DES INÉGALITÉS DES PLANÈTES — Séance du iS avril 1881. — Le but de cette communication est de faire connaître un cas qui se pré- sente dans l'application de l'une des méthodes données par Cauchy pour le 1 développement de la partie principale -r- de la fonction perturbatrice. Je ferai usage des notations de l'ouvrage de M. Hoûel (*) sur le développement de la fonction perturhatrice suivant la forme adoptée par Hansen dans la théorie des petites planètes. En supposant qu'on ait donné une valeur particulière à l'anomalie moyenne Ç ou à l'anomalie excentrique t de la planète troublée, on peut mettre A^ sous la forme A'^rrzG — 2Rcos (s — to) + '2 J cos 2 e' ; s' désignant l'anomalie excentrique de la planète troublante, G, K, J des fonctions bien connues des éléments elliptiques des deux planètes, w un angle auxiliaire, également fonction de ces éléments. La méthode de Cau- chy repose sur la résolution de l'équation A^ =:0, c'est-à-dire de l'équation W î M i Jcc'* — KE œ'3 + Gic'^— KE a^' + J=:0, (*) Je remplace seulement la lettre x par la lettre m, la lettre e par la lettre e pour les expo- Hcntielles.et les gothiques ù, \), par a, b. TRKPIED. — REILVUQUES SUR LA MÉTHODE DE CAUCHY 181 en posant £ i a;' = E On prouve ([lie les (juatre racines de cette équation sont de la torme ç î _ ? ' Xy=z Ae x^ = \ ^ e — ?j _ ~?' Xg = B t' x^= E ^ e et Ton détermine aisément les constantes A, B, .p. Mais J est, en général, une quantité petite par rapport à G et à K. En (.'ïïi't, la valeur de J est a' e"\ a' désignant le demi-grand axe et e' l'excen- tricité, toujours assez faible de la planète troublante. Il en résulte qu'on peut employer une méthode d'approximations successives pour résoudre l'équa- tion A^ =: 0. Pour cela, on décompose la (juantité G — 2 K cos U' — m) en deux facteurs, sous la forme K/ — '•"' \/ f^'" _ |_.,. E ,f 1— aE X- en posant /I . 2K\ a =: tang (-^arc sm-rr- )• Alors l'équation A- — 0 peut s'écrire : aE"(l-iE-""' ■^^ + "- K ]_^.E-"^ et l'on voit aisément le moyen d'obtenir des valeurs déplus en plus appro- chées des constantes A, B, cp. Du reste, la considération de cette même /l . 2Iv\ , . . , . . w 1 • quantité a=:tang l-^arc sm-r^-lest nécessaire, si, voulant éviter la rcso lution de l'équation A^ = 0, on développe — sous la forme ■n posant 2K X = G ri4-^\>os(s' — o>)] Y = Jcos2£': 182 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE 011 se trouve alors en présence des transcendantes de Laplace ayant a pour argument. Or il peut arriver, et c'est là le but de la présente communication, qu'on ait 2K , ^>i; alors, la méthode se trouve en défaut. Par exemple, dans le cas de la comète Faye troublée par Jupiter, en donnant à la comète quarante positions équidistantes en anomalie moyenne, je rencontre par trois fois des valeurs de "^ supérieures à l'unité. 2K Valeurs de e' Valeurs de -p- 142«. 12'. 17", 39 1,000 170 143. 36. 44, 54 1, 000 161 145. 0. 43, 43 1, 000 111 Il est facile de constater que cette circonstance ne pourrait pas se pré- senter si l'on n'avait égard qu'aux termes de R et G, indépendants des excentricités et des inclinaisons ; mais, dans le cas de la comète Faye, les termes qui dépendent de ces éléments prennent des valeurs considérables. 2R d'où résultent les valeurs précédentes de jr~ auxquelles peut correspon- drCjUne assez faible distance de la comète et de Jupiter. Cette difficulté est levée de la manière suivante. L'expression de A^ peut s'écrire : A^ =: G + 2 J + 2 K cos 0' — co) — 2 J sin^ s. Cette formule, ayant lieu pour toute valeur de t, a lieu pour z' = 7z-\- w; on obtient alors si l'on désigne par le symbole (A'^) ce que devient A'^ lors- qu'on suppose e' = TT -}- co : (A^) z= G H- 2 J — (2 R + 2 J sin^ o>) 11 en résulte qu'on aura toujours : G4-2J>2R + 2Jsin^.> et, à plus forte raison : G-1-2J^2R. TRÉPIED. UEMAUQUES SUR LA MÉTHODE DE CAUC.HY IX^^ puisque J et K désigneut des nombres positifs. 11 siiflira donc do rem- placer G pai- G + 2 J et cos ^ t par — 2 sin- s'. Si nous posons : a=tang^arcsm(^g^^^:^j, léquation A-^ () devient, après quelques transformations : L Iv .x'd— a' E— "''./•')] On voit alors que, à la première approximation, les valeurs des racines auront la même forme qu'avant la substitution de G + 2 J à G, mais qu'il n'en sera plus de même aux approximations suivantes, sans qu'il résulte pour cela aucune difticulté. ■ De même, si Ton veut employer la forme de développement = [x + v]-r 1 on remplacera G par G + 2 J ; on développera-^ suivant les puissances de l'ex- ponentielle ,x' relative à l'anomalie excentrique, et l'application d'un théo- rème connu de Cauchy fournira, au moyen des transcendantes de Bessel, n ^ i le coeflicient de l'exponentielle E , relative à Fanomalie moyenne dans 1 le développement de-r- Je terminerai cette note en faisant remarquer que, même dans le cas où la quantité ^ est inférieure à l'unité, et oi^i, par conséquent, la forme donnée par Cauchy à l'expression de A"^ est applicable, la substitution de G -f 2 J à G ani^mentera la convergence du développement, et cela d'autant plus (pie la valeur numéricpie de G sera moindre. Ce tt»? substitution offrira donc toujours un réel avantage. 18^ MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE M. LÂISAÎIT Docteur es sciences. Député de la Loire-Inférieure. SUR CERTAINES QUESTIONS DE LIMITES Fi?. 23. — Séance du 18 avril 1881. — PREMIÈRE FORMULE GÉNÉRALE 1. — Soit f (ï-) une fonction réelle, continue entre les deux valeurs a, 6, de la variable x. Représentons-la par une courbe MN, rapportée à deux axes rectangulaires, en supposant qu'on ait O = a, OB = b. Posons a = «6, 6 = ("H-^O 9, 6 étant une quantité extrêmement petite, et n,h, des nombres entiers très grands. Divisons enfin l'intervalle AB en/î par- ties égales entre elles (et égales à 0), et, sur chacune de ces parties, con- struisons un rectangle avec l'une des ordonnées correspondantes de la courbe comme hauteur. La base commune de tous ces rectangles sera 6. et leurs hauteurs, en formant, par exemple, dans la tigurc ci-dessus des rectangles constamment extérieurs, seront /-[(n-f 1)6], /■[(n+2)0]. /-[('i+A^O]. La limite de la somme de tous les rectangles en question, lorsque 0 diminue indétiinment, tend vers l'aire du trapèze mixtiligne MNBA, ni, représentée par l'intégrale définie / f (.r) dx, ou par F (6) — F (o). si nous désignons par F (a-) la fonction primitive de /"(ï). A la limite, lorsque n et k croissent indétiniment et que 6 tend vers zéro, il vient donc lim.o[/"((n + l)0) +/'((»+2)ô) -f .... /'((/(-f A") ô)] ==F(6)-F(a); mais 6= -, en vertu des relations précédemment posées. Donc LAISANT. — SIU QUKLQUES QUESTIONS DE LIMITES 185 Dans cette formule, le rannort . ' est toujours éi^al à - et, par con- séquent, les nombres /. et /) croissent indùliniment ; mais leur rapport - fend vers la (juantité constante 1, que nous désignerons par c. 1 A cette formule générale, en la multipliant par -, nous pouvons encore donner la forme suivante : F (6) -F (a) r^)'-iK^'")+^C^^«)+ + 4'^")]^ b—a Si dans ces relations nous faisons, en particulier. r/ = l, d'où c=^b — 1. elles deviennent respectivement : (^)""4[/('^) + <'4-')- +^(î±^)]=F(o+r,-F(l) W "-1P(^)+K^)+ + f(^)]=i[F(o+l)-F(l)] Si nous supposons que n conserve une valeur finie, alors a est égal à zéro, c = oc, et la relation (1) prend la forme illusoire oc ::= oo . Mais la rela- tion (!2) nous donne, en v remplaçant - par • — - — r, puisque nous avons toujours b =: in -\- A") 6, '^"-l[^(::tl^)+/(:^*)+ +^(:^^)]=- (6) — F(0) b Si, dans cette dernière formule, nous faisons b= l, elle donne : '«' •'"■■IK:^)- iW}^ + <"4^)+A')]=F(i)-F (0) relation qui s'applique, comme nous venons de le dire, au cas où n reste lini et où k augmente 'sans limite. 4. — Il importe de bien se rappeler que ces divers résultats sont entiè- rement subordonnés à la parfaite continuité de la fonction entre les limites Il et b considérées; elle ne doit devenir infinie pour aucune valeur de la \ariablc comprise entre a et b, ni pour les valeurs a et b elles-mêmes. Mais dans cet intervalle, elle peut, sans inconvénient, passer par zéro; car si la courbe MN, dans la figure qui précède, venait à couper l'axe des r, 186 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE cela ne changerait absolument rien aux raisonnements qui nous ont servi à établir nos formules. Sous la réserve de cette remarque, nous allons pouvoir appli([uer les résultats précédents, en remplaçant f [x) par diverses fonctions dont nous connaissons les fonctions primitives. APPLICATIONS 3. — Soit d'abord /"(.r) = -, d'oi^i F(x) = l.r. i.a relation (1), ou relation (3), deviendra (-) H^, + ^^+ +,7il] =•'» + *)• k (■ étant toujours la limite vers laquelle tend le rapport -, C'est une généralisation de la formule connue lim. f-^ + ^ -r + J-l =12 Ln+l^n-l-^2 ' ^ 2/1 J qui s'en déduit en faisant c = 1. 4. Soit maintenant f{x) = \x. d'où F(.r) =: x {\x — 1) = .r 1-. Faisons la substitution dans la formule (1) ou, pour plus de simplicité, dans la formule (3) ; car le résultat se trouve le même dans les deux cas. Nous aurons : lim. if|'i+l + |î±? + + l2±i-)=(l+o)|l±f-l*; n\ n n n ) ' ' ■ e c mais le premier membre représente le logarithme de Le second membre représente le logarithme de (1 + r)' +c Donc, en revenant des logarithmes aux nombres, nous aurons : (8) lim. - y/(n + 1) (n + 2) (h -f /.:) -= '—^ • LAISANT. — SUR QUELQUES QUESTIONS DE LIMITES 187 Si nous faisons, au contraire, la substitution flans Tune des relations (2) ou (4), nous obtenons: (9) lim. - ^(H-t- i ) in + !2) (n + k) = —^ ' Cette formule se tirerait aussi de la relation (8) en élevant cette dernière à la puissance -=:'^. Enfin, en multipliant la formule (9) P^r— — — jqj? on en déduit encore : 1 ''• (1 4- c) '■ < '0) '■'"• ^T^, \/(" + 1) (« + ^2) <" ^ /'■) = —^ ' Ces formules s'appliquent à toutes les valeurs positives de c, même à la valeur c = oc , car, pour a; = 0, la fonction ]x prend bien une valeur négative infinie; mais l'aire de la courbe tend vers une limite finie, ce qui permet d'étendre le raisonnement même au cas où la limite inférieure a devient nulle. En faisant, par exemple, c = \, d'où k—-n, on a : \ ". . 4 ^'"^- 77 v'C* + 1) (" + ^^) ^^'^ = ë" En faisant 0 = 2, la formule (8) donnerait : lim- -2 v/"(^+l){n+"2) 3/1 = -!• Le cas de c = 0 conduit à des identités illusoires; mais celui de r = x , dont nous venons de parler tout à l'heure, s'obtient en supposant ([ue n soit un nombre tini quelconque, zéro par exemple, et la relation (10) peut alors s'écrire : (11) 1™- X- v/1.-^ i^ = y si l'on remar(|ue que lim. (1 + c) «^ = 1 , pour c — ^ . ce dont il est facile de s'assurer. Ce dernier résultat peut s'énoncer ainsi: /(/ mnijcnne géométrkiue des k ] premiers nombres entiers, divisée par k, donne un quotient qui tend vers - lorsque k croit indéfiniment. 188 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Reprenons les k nombres consécutifs n-fl, 7i-(-2, ... »-}-A-. Leur moyenne arithmétique est évidemment =^ = ''0+1 + 1^)' leur moyenne géométrique est la quantité déjà considérée ci-dessus: Enfin leur moyenne harmonique est k 1 , 1 ?)-!-l ' ïi-j-â «4-/.: Si nous divisons a par y, en tenant compte de la formule (9), et si nous passons à la limite, il viendra: 1 + 1 (J^2) lim. ^= "^ y De même, en divisant a par yi. (13) lim. - 1 + ^ ( 1 (1 + r) ) Ces deux relations (12) et (13) nous donnent donc le théorème suivant : Lorsque des nombres consécutifs, en nombre infin> , croissent indéfiniment , de telle sorte que le l'apport entre le dernier et le premier d'entre eux tende vers une limite \ -\-c. leurs moyennes arithmétique, géométrique et harmonique tendent, respectivement, li devenir proportionnelles aux trois quantités : 1+'^- rO+c; 1+^ r 7''-^'' ' 1(1 + 0' Pour c nul, ces trois quantités deviennent égales entre elles, résultat évi- dent. Pour c infini, elles deviennent proportionnelles à e, 2, 0. Donc, eu par- ticulier: LAISANT. — SUR QUELQUES QUESTIONS DE LIMITES 189 Les moyennes arithmétique, géométrique et harmonique des k premiers nombres entiers, lorsque k augmente indéfiniment, tendent à devenir propor- tionnelles aux trois quantités: e, "â, 0. respectivement. 5. — Il est possible de généraliser les résultats que nous vouons d'obtenir au numéro précédent. Dans les formules générales, si, au lieu de \x, nous substituons à f{x) la fonction 'j>' (x) 1 cp (x) ou 1. [cp (x-) ]■?'<", nous aurons : F (x) — cp(.r) [1 cp (x) — 1] r= CD (x-) 1 i-i^^, et la formule (4) deviendra : :['(H^))'+\H^^))-3'H'^))' = i [,(0+1,1 î(£±i)-,(i),tli)], ou, en remontant des logarithmes aux nombres : 9(c+i)-il [t (1)1 J Cette formule (14) peut [en donner beaucoup d'autres, en remplaçant (p [x) par une fonction quelconque. En posant cp (x) = x, on retrouverait les résultats du numéro précédent. Nous nous bornerons ici à l'exemple cp (x) = .r'^ d'où cp'(cc)=: Sx. En fai- sant la substitution dans la formule (14) on obtient, après quelques réduc- tions de calcul ne présentant pas la moindre difliculté ; (io) lim.4r.| (n + ir'('^ + 2 n 2 r 1- (n + ir+'(n + 2)"+^ (n-f/c;+' r" -^(c-fl) '' e 4 190 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIK. GÉODÉSIE, MÉCANIQUE formule qui peut aussi s'écrire : [('- if _^ 2 (.. V1' nj A = 1 P+2 fC+1) (c + 1) 2c ■i 1 En posant comme au début - = 6, avec la condition Aô = c. k croîtra n sans limite, 6 sera une quantité infiniment petite, et jnous aurons la for- mule : (17) lim. [(l + ô/"^\l+2e)'^'' (1+/.0)'"^''''J''' e h expression assez curieuse de la moyenne géométrique entre toutes les valeurs de œ^, répondant aux valeurs de j? formant une progression arith- métique infinie de 1 à 1 --c. 6. — Revenons à la formule générale, prise sous la forme (4) par 1 2>-fl exemple, et remplaçons-y \\x) par x^\ ce qui nous donne F [■c)-=. ■ x. Nous aurons : (1^) lim.i^[(n+l)''4-(«-f2y>-r- +('^-^^)^]=^(^((^+l) "'l)- formule qu'on peut encore écrire sous l'une des deux formes : i^[(n+iy'-t-(n + 2)î' + -f(n^A-)'J (2(1) lim. ^1 (n+iy'-t-(n + 2)î' + -f (n^A')" ' -- ^ '^^^''^ ^ Ces expressions, tout à fait générales, s'appliquent à des valeurs quel LAISANT. — SUR QUELQUES QUESTIONS DE LIMITES 191 conques de p, sauf pourtaut à;;^ — 1 , cas examiué spécialemeut au u" 3. Si, par exemple, nous supposons p = ^. il viendra (41) lim. \/n + l-{- ^/«+2-L-... -I- y/ '« + /«•_ 2(c + l)i^-fi —1 /Â^ 3 ci>-^ Dans le cas ù c augmente indéiiniuient, le second membre de cette dernière écjuation tend vers tt. et on a, eu particulier : fâ2: lim. v/l+ \A^"^-••. + \/^- ^2 y//.- 3 Si nous supposons p ^= — 2. nous trouvons encore la formule assez i impie : rl'à; lim./; l 1 L(rt + ir ' (" -f-^2) ... + 1 !n + kr c4-i 1 7. — Dans nos formides générales, posons /" (j^") = a \_ ^' ^ V[x) = ai'c tgx. Cela nous donnera : r2A) lim, [n- 1 1 arc tff /; — arc te; a 1 n^ + (n + A-) ou : 'a4 ou. en passant aux formules pour lesquelles a =: i, 1 11 {"21)) lim. /( jï' + (n -f 1 )-^ ^ ??'^ -f (/) +--^)* n- + (n-f /.f_ arctg(r+l) — -■ En supposant, par exemple, que lim. -, ou r. soit égal à y/3 — 1, le premier membre de la formule (;2o) tend visiblement vers j^- 192 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE DEUXIÈME FORMULE GÉNÉRALE 8. — L'opération que nous avons faite au n° 1 consiste à intercaler, entre A et B, k — 1 points P^, P^, ... Pfc_i, tels que les longueurs OA, OPj, OPj, ... OPfc-i, OB forment une progression arithmétique. Le raisonnement qui consiste à assimiler l'intégrale définie à une somme de rectangles infiniment petits subsiste, quels que soient ces points V^. Pj, Prenons-les maintenant de telle sorte que la suite des longueurs ci-dessus OA, OP^, ... forme non plus une progression arithmétique, mais /6\- une progression géométrique. La raison de cette progression sera ( -)*; posons, pour plus de simplicité : b =eP, a= e='-; p — g alors la raison sera e k • En d'autres termes, il suffira d'insérer un même nombre k — 1 de moyens arithmétiques, entre les exposants a et p. Nous admettrons que ces exposants soient essentiellement positifs; S— a nous poserons ^— r — =6, et nous admettrons qu'on ait a=?jô. Alors, la progression dont nous venons de parler sera Les bases des divers rectangles considérés sont les différences de cette suite, et leurs hauteurs sont /'(e(» + i)6), /'(e(»+2)e), L'aire du premier rectangle sera donc (6(11 + 1)6 _ e»6) /"(e ('1 + 1)8) =(i"6(e6_l) /"(«(" + 1)6) = a (e9 — l) /"(e <« + •!) 6). Celle du second rectangle sera (e(»i + 2)6 _e(" + i)e) /'(ei" + 2)ô) = a (eQ — 1) eQ/" (e (« + 2) 6), et ainsi de suite ; de sorte que leur somme pourra s'écrire, en introdui- sant haut et bas le facteur e , pour la symétrie des calculs : a y—^J eY(e'"-fH)e) -f e 26 f (e (» + 2) 6) 4- ...4-e/oô/-(ei» + /cj6)l LAISANT. SUn QUW.QLKS QUKSTIONS DF. LIMITKS 193 D'après ce qui précède, b^^a^^", c=^ -, I, et 0 —. -• De plus, le (l.'uoiniuateur e^> tend vers l'unité, lorsque net /.• augmentent indéliuiment. si l»ien que nous pouvons le supprimer en passant aux limites ; et alors nous aurons, en appelant toujours F ix) la fonction pi'imitive de f{x): (:26 lim.'eO — 1) rt>o/'^t'<»fi)û)4-('20/-(e(« + 2) e)_f- ... _|_,-a-o^-(,,w, -;-/.-. 0|| F(fl' re)_Fi>/') OU (27) lin F(fli -ff-j — F(rt) Posons a' = T ; T sera une quantité inlinimeut peu supérieure à l'unité, et telle que nlr ait pour limite 1 «. Les formules qui précèdent pourront donc s'écrire encore : r2Si Uni. iT— 1 )ïz fia t) + t^ fiar') + . . . + -'^^ f{nT'')]=^^'''^'^~^^^"\ la limite de /,• It étant égale à c la. Ces résultats sont entièrement subordonnés à la remarque du numéro 2 ci-dessus. Sous cette réserve, ils sont absolument généraux et s'appliquent (|uand on remplace /" (x-), dans les diverses formules, par une fonction quelconque dont on connaisse la primitive. Dans les seconds membres, on peut remplacer a'I-c par b, ou par ^w,i+/,;(j -— gd+cicL^ et a par e«^ — c«. Si nous appliquons un raisonnement identique à celui employé ci- dessus, en partant de e^^ jusqu'à e'^^, 6 était un infiniment petit et n un nombre infiniment grand, de telle sorte que lim. k B = 1 b, nous aurons : (21)) lim. (r'> — i) ïe'^fie'^) -f c^'J f {e'-^) +. . .+ c/'V'O''''^)] = F (6) — F (l) on : (80, |i,n. (^_l) |-/-(^) _|_ ^2 ^(^.^ +...+ T'^fir")] = ¥[b)—¥ [Ij, la limite de /.■ It étant ici égale à 16. 13 194 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Si maintenant nous donnons à la quantité infiniment petite 0, dans la formule (29), la même valeur- que dans la formule (26). la valeur h du /.-a second membre sera alors e ' =a% en appelant c, comme ci-dessus, la limite du rapport ^ , et a la même valeur que plus haut. Nous pourrons donr écrire cette formule (29) : (31) lim. (a''— 1 ) [a" f (a") + a "f {n") + . . .-i~a" f{a")\=¥ ((/)— F (1). En divisant entre elles les relations (27) et (31), on obtient encore la formule assez remarquable : i ,1 2 t -r - - i a f{a )-^a f (a , 2 _ -a" fia ") Via^+<')—¥(n) Il 2 2 A- 1 " 1 k c tJh a {¥{ai- )—¥[[)]• (32) lim. fl"/(a") + a7(a"j+...4-a7(a" Remarquons encore qu'eu désignant par t une quantité iniiuiment peu supérieure à l'unité, telle que lim. t" ^ a, la formule (26) peut s'écrire : (33) lim. (t— 1) [t f (T"-rl)-{-T^ f (T»-r2l^, , ._^-Y (T»-r/.)]=£All 1 — LllU, et qu'en divisant cette formule par (30) nous aurons cette nouvelle forme de la formule (32) : T f h-r^) -r t' /' fT"-r^) +. . .- r'- /■ T»^/^) F [a'-^c)-¥ ia) ^ ' ' -f (t) + r' f (t^) +...-- -' f [-") —a (Fia^) — F (1))" ou encore : T f (ax) + T- /• (^T-i + ■ . . -T t'- /• Uiz") F (a^^rc^ - F (a) ''' ' T /• (t) + T^ (T^, + . . . - t'-- /• ;-''•, -a (¥i(f) - F (!))• APPLICATIONS 9. — Dans les formules obtenues au numéro précédent, nous pouvons remplacer f ( r) par une fonction continue quelconque. 1 Si dans la relation (27), par exemple, nous faisons f [x) = —, d'où F (a:) ::= Ix, il vient évidemment T ,7, , k cl a lim. [a — il =^ 1 a a I.AISANT. SUU QUELQUES QUESTIONS DE LIMITES 195 ou lim. {a" — 1) Â,:=.cla, résultat dont la vérilication directe est bien facile. /'-fi JO.— lui faisant f{x) = xP, ¥ [x) = après de faciles rédurtioiis de calcul : X P-^^ ,1a même formule nous donne lim a"—\ 1 a " —1 relation presque évidente, elle aussi. 11. — Supposons /"(x-) = \x, F{x) = x{\x — 1). Soit au moyen de la relation (27). soit au moyen de la relation (31), nous obtiendrons ; lim. 1 / i 2_ 'A -\KS1F., MKCAMQIK Kii supposant a^c. cettL" cloi'uiî'n' t'onmilo pmit oiu'ori' piviulre la loriiio suivante ; lim. Sh <- "In 1 I 1 r.,,'- r 1' -^ ■■■•+r.h^^ Il // n = air tiic^' — 7. ooiiuno le montre im caK-ul trî-s t'at'iU". Nous laissons an U'ctenrio soin de faire tl'autivs applit'ations. en variant ;i volonté la l'orme île la tonetion /\.i'). M. Edouard COLLI&^rOîf Ingc'nieui en ch^f des Ponts e! Chaussées. SUR LA CUSATURE DES SOLIDES DE REVOLUTION — Séance du IS avril ISSI. — Oans notre roHrA-(/'(ï/i(;/i/,sc' de l'Hcoh' préparatoire à l'e-iienHit de l'Keole de< ponts et chaus.^ces. nou'^ iwon^ donni dos méthodes i;raplii<]nes ponr ramoner, par dosoonstruotions simples, lacubaturodos solides do révolntion etlarechercliodolours surfaces à révaluat ion dune aire plane, opération facile à exécuter, soit à l'aide de nouvelles transformations grapliiques, soit an moyen d'un planimètre. Nous reviendrons ici sur ces problèmes, ponr donner aux méthodes i[nel(]ues développements nouveaux. vj 1^'", TRANSFORMATIONS DIRKC.TKS Soit -VB (fig. "li) un arc de courbe donné, rapporté à doux axes rectan- );i). (di.i.K.NuN. — sril i.A ( i;i:ATiiti; dks soi.idks di. iii:v(ii.i:rn»N li'l et OQ des deux extrémités A et 15. V le voliinie dn sc-mcnl ni^endré [lar la lii^in-e Al'OI», et S la surface de la zone enycndrec; par l'arc AI'., on aura : et: S ^-- ±- I ' iids. La première intégrale, abstraction faite du facteur -r;. leprésente ledoui)lo dn moment de l'aire lioniofj;ène APIUj par rapport à la base; la seconde, en laissant de côté de même le facteur Stt, représente le moment par raj)- poi't à la même droite de l'arc homogène AI». (lonstriMsons une coin-be A'I'.' telle (pic. potu' une même abscisse ./• OL, l'ord(mnéey=r LM' de la nouvelle courbe soit éyale à -, a elant une loii- ^Mieur constante, arbitrairement cboisie, et jy l'ordomiée L.M de la com-be doimée. Il résulte de cette opération qu'on a : if — av; jiar conséfjuenl ; yHx = avdx, et cnlin \=zTz r)fdx = r.a f \'dx r^ TJi < surf. A'I'QIV ; de sorte que l'évalualion du volume du scf^Miient revient à celle de l'aire |)lane .V1*QB', (^u'on devra nndti|)lier ensuite [)ar le facteur -a. Construisons de même une courbe -j/^ telle (pie, pour luu; même abscisse .r ()L. rorcloiiiK'c :; = Ly. de la iKuivelle courbe soit égale à la portion de normal»! ^M.N comprise entre le point M et l'axe d(; révolution. On aura: et. (jar suite : y ((s r= 3 d.r : 198 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE donc : s = 27: n yds = 271 n zdx = ^i: surf, a PQ p. La recherche de la surface de la zone est ainsi ramenée l'évaluation de Taire plane qcPQB, qu'il suffira de multiplier par 27r. Au lieu de la courbe ap, ou peut construire une courbe a'fi', qui ait les mêmes ordonnées y = OH = LM que la courbe primitive AB, et dont les abscisses t =■ H;x' soient respectivement égales aux longueurs MT des por- tions des tangentes menées à la courbé donnée, comprises entre le point M et l'axe de révolution. On a. en effet : et, par suite : tdy =: yds, de sorte qu'on a, en déliiiitive : S = 27r n y ds = 271 / ' tdy = ^iz surf. a'RS fi\ en appelant y^ et y^ les ordonnées OR et OS des extrémités de l'arc AB. On voit sur-le-champ que les deux courbes a,3 et a'p', rapportées, l'une à Taxe OX, l'autre à l'axe OY, et construites, la première avec les normales MN, la seconde avec les tangentes MT à la courbe donnée, ont des aires égales. De ces différentes transformations, la première se fait au moyen des ordonnées de la courbe, par un quelconciue des procédés géométriques qui servent à construire une troisième proportionnelle à deux droites données. Elle fait intervenir un facteur arbitraire o. Les deux autres exigent seulement l'emploi des normales ou des tangentes à la courbe donnée. Les trois transformations peuvent d'ailleurs être étudiées à part, indépendam- ment de l'usage qu'on en peut faire pour la cubature et la quadrature des solides de révolution, et, c'est ainsi que nous les considérerons parfois, dans les exemples qui vont suivre. EXEMPLES DE LA PREMIÈRE TRANSFORMATION La ligne droite, y = mx -{- n. ÉD. nOLUGNON. SUR LA CUBATURE DES SOLIDES DE RÉVOLUTIOX 190 se transforme eu une parabole if {mx+n)\ qui a pour axe la droite OX. Ou eu déduit aisément le volume du cône, par des formules identiques à celles qui donnent l'aire d'un segmentparabolicpie. Le cercle rapporté à un diamètre se change aussi en parabole. Prenons j)Oiir la (piantité a le rayon du cercle; la circonférence se transforme dans la parabole X' av =^a- qui a avec It; cercle les trois points communs X = — a, X=: 0, X = V =0, a, 0. L'aire complète de la parabole entre les limites — a et -f- « est égale aux. deux tiers du rectangle circonscrit 2a a, c'est-à-dire àô «* et le volume total de la sphère est, par conséquent, 0 ^cfr, en multipliant l'aire plane par -a. suivant la règle. L'ellipse et Yhyperhole, rapportées à l'un de leurs axes, donnent des paraboles, comme le cercle. La parabole, rapportée à son axe y'^ = 'iax, se transforme en une dr(^ite y = 2x, de sorte que la cubature de la paraboloïde de révolution revient à la quadrature du triangle. La première transformation, appliquée au cercle rapporté à son diamètre CD (fig. 25), donne immédiatement la me- sure du segment sphérique. La demi-circon- férence CED se transforme en une parabole ([ui passe par les trois points C, E, D, et (|ui a pour axe le rayon OE, perpendiculaire à CD. Le volume engendré par la figure APQB est donc proportionnel à l'aire para- bolique A'PQB'. Considérons l'ordonnée KS', située à égale distance de deux ordonnées extrêmes PA', QB'. L'aire A'PQB' s'exprimera par la for- mule de Simpson, en fonction des trois ordonnées équidistantes PA', KS', p R Q Fiji- 2;i. '200 MATHÉMATIQUE?, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE QB', et (le la hauteur PQ du segment cherché. Si l'on appelle i'o, i\eti\ ces trois ordonnées successiyes, et h la hauteur PQ, on aura : V = TM X Q (V(, + ^f 1 -f '"2) ; mais ai\ = //„-, ai\ = tj^^, av^=y^, les y étant les ordonnées du cercle. On a donc: formule qu'on n'a plus qu'à transformer. Soit a?^ l'abscisse OR de l'ordonnée moyenne; on pourra exprimer y^^, y^, ?// en fonction dea^^et de h à l'aide de l'équation- de la circonférence : Jf H- .v'i = «% \^i + .2) + y/ = «'■ On en déduit, en retranchant successivement la première équation des deux autres : /'' y/— //l'-f /i-j"i-f ^ =0, et en ajoutant ces deux nouvelles équations : h-" Cette dernière relation pennet soit de chasser yî^ de l'expression de V, soit, au contraire, d'en chasser la somme y^^-^-y.^- H vient, en définitive la double égalité V = ^ (3^0^+ 3î/./ + If) ^ ^ (%i'— l)- ou bien V_^/-/Ar + ^j//V^_^. 2_!!^ ÉD. COLLIGXON. — SUR LA CUCATURK DES SOLIDES DE RÉVOLUTION :20l La première formule est celle des éléments de géométrie. La seconde, qui est plus simple, permet d'exprimer le volume du segment sphérique en fonction de la liauteur et de la section moyenne faite à égale distance des deux bases. On peut l'énoncer comme il suit : Le volume d'un serment sphérique à deux bases parallèles est. égal au volume du njliudre de même hauteur qui aurait pour base la section faite duiis le segment à égale distance des deux bases^ diminué de la moitié de la sphère qui aurait la hauteur du segment pour diamètre. Si Ton appelle V^ le volume h du cylindre qui a pour hauteur la quantité h et pour base la demi-somme des bases du segment sphérique, et \^ le volume -jzy^Vi du cylindre de même hauteur qui a pour base la section moyenne, on a aussi ; 1 ' 6 12 -équation doù l'on déduit : et: lie sorte que le volume du segment est une moyenne entre les volumes des deux cylindres considérés, le cylindre construit sur la section moyenne étant affecté du coefficient 2. EXEMPLES DES DEUX AUTRES TRANSFORMATIONS La ligne droite AB (fig. 26), y = mx-{-n, se transforme, par l'emploi de ses norma- les, en une seconde di'oite AC, ^=y\/\^(^^^p^(mx + n)\/[ m , qui coupe l'axe OX au même point que la première, et dont le coefficient d' inclinai- ^ son se déduit du coefficient m en le multi- Fig. 26. pliant ])ar vl+m\ Si l'on fait usage des tangentes, il faudra conseï ver y dans l'équation et poser 202 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE !J \/j y y/i ce qui donne, entre les coordonnés t et y, l'équation : mt Vi m- d'une droite 01) qui passe toujours par l'origine, et que l'on construira en portant, à partir du point I, une abscisse ID =: lA. m Si o est l'angle de la droite donnée avec l'axe OX, j^ ^ ^^ sin cp, et v^r m' = t sin cp est l'équation de cette dernière di°oite OD. La circonférence CEI) (fig. 27), rapportée au diamètre CD, se change en une droite y 8, tangente en E à la circonférence, car les norma- les du cercle sont toutes égales au rayon . L'aire de la zone AB s'obtiendra ^ donc en multipliant par 2 tu l'aire liK- 27. plane du rectangle aPQ[3, c'est-à- dire le produit du rayon par la hauteur PQ de la zone; ce qui fait retrouver très directement le théorème d'Archimède. La transformation parles tangentes fait connaître une surface a'RS^', équivalente au rectangle correspondant a P Q p . La courbe AB (fig. 28) appelée tractrice. qui est une des développantes de la chaînette, a la propriété d'avoir une tangente MT de longueur constante entre le point de contact M et l'axe OX, qui lui est asymptote. Si l'on transforme cette courbe par l'emploi de ses tangentes, en prenant H[/ = Mï, on obtiendra une droite a'^' parallèle à l'axe des (/,àunedis- tance Aa'=: OA de cet axe. L'aire du rectangle AHa'a', multipliée par 27:i, sera égale à l'aire engendrée par l'arc AM faisant un tour entier autour de OX. L'aire totale engendrée par l'arc AB, indéfiniment prolongé dans le sens OX, est donc finie et égale au produit de 2 tt par l'aire du carré OAa'S', ou enfin égale a 2 7îa^ a étant le paramètre de la courbe, ou de la chaî- nette d'où elle dérive. Fili. 28. 1,1). C.OI.LIGNON. SIK LA CUBATUHK DKS SOLIDES T)F. RKV(>LUT1(»N "iO'S La transformation par !os normales. appli(|née aiiv courbes du second ordre rajiportées à leurs axes, donne des courbes du même ordre. La piiniholc jf- - ^a.r se cliaiii;e en la parai)oler-=;;2 a (.r ---^r)' M"' " ^'^* autre (pie la parabole donnée, déplacée de la ciuantité-^- parallèlement à son axe. dans le sens des abscisses négatives. L'ellipse, rapportée à son i^rand axe "2 a, devienl une ellipse de même axe "2 b . et dont le grand axe devient -2 (r égal à "7= . l.liijjH'rholc. rapportée à son axe réel 2 a, \ il'- — h'^ a se transforme en une bvpcrbole dont les demi-axes sont / ^ ^:^et b. V ^' "> Dans ces diverses constructions, la normale dont on doit faire usage au point où la courbe donnée coupe à angle droit l'axe auciuel on la rapporte est le rayon de courbure de cette courbe en ce point. 11 résulte de ces transformations que la quadrature des surfaces de révolution engendrées par la rotation des courbes du second ordre autour de l'un de leurs axes revient à la quadrature plane de ces mêmes courbes. La transformation des trois courbes au moyen de leurs tangentes don- nerait des lignes d'un ordre plus élevé et ne présenterait aucun avantage. Application ii rahjsséide. \:(ilijsst'idi' est la surface de révolution engendrée par la chaînette „ / « ~« \ ton liant autour de l'axe des x. Si l'on construit la courbe y"- al " , " a 4 \ la (piadiature de cette courbe fera connaître, tranche par tranche, les '204 MAÏHKMATIQL'ES, ASTRONOMIE, CKODKSIE, MÉCANIQUE volumes des segments correspondants laits dans le solide de révolution engendi'é par la rotation de la figure. Or il est remarquable que cette courbe donne, en même temps, les aires des zones engendrées par les arcs de la méridienne. En effet, dans la chaînette, la normale z est égale à-^. a de sorte que l'on a partout r =zz et que les deux transformations n'en font qu'une. En d'autres termes, les segments du solide de révolution engendré par la chaînette tournant autour de sa base sont proport ionnds aux surfaces des z-ones coi'respondantes. On peut ajouter que, dans la chaînette, les arcs sont proportionnels aux aires de la courbe; ces propriétés résultent immédiatement de 1 équation connue if = a' 4- s\ jointe à la relation s =^ '^^—r-' ^^^ ^^i déduit en effet, en differentiant, •^ -^ dx et ydx^^ ads. Donc s est proportionnel à j ydx \)y\s entre les mêmes limites. Si l'on multiplie par ti//, il vient ■zij-dx= -^y^^-yds, équation (|ui montre la proportionnalité entre le volume engendré par l'aire et la zone engendrée par l'arc. Plus généralement , Cy^'dx^ a I !f-Uh Si l'on fait n = 3, la seconde intégrale représente le moment d'inertie de l'arc par rapport à l'axe des x, et la première, mise sous la forme 3 / dx I ifdy^ est le triple du moment d'inertie de l'aire par rapport au même axe. 11 y a donc proportionnalité entre ces deux moments d'inertie. Réciproquement , si nous cherchons la courbe dans laquelle la normale soit proportionnelle au carré de l'ordonnée, nous poserons l'équation différentielle : LD. COLLIGNON. SUU LA CLKATURK IIKS SOLIDKS I)i: RlCVOIXTKl.N ^O.O «. désignant une loui^uciir coiislanl.', doinn'c ou jn-isc arl»iti*airemenf. Un peut supprimer le l'acteur //. (jui. é^alé à zéro, annule à la fois le volume et la surface. 11 vient alors ou lien L'intégrale générale est ad II dx \/y' — a' C désignant une constante arbitraire, ([u'on peut supposer nulle, car la position de la courbe le long de l'axe des x est indifférente. C'est l'équa- tion de la chaînette. Mais il y a une solution particulière ijui consiste à poser y = a, ce ciui laisse x indéterminé ; on obtient ainsi une droite parallèle à l'axe des x et qui est l'enveloppe des chaînettes fournies par la solution générale. Remar(iuons l'analogie de cette dernière question avec celle qui consiste à trouver une courbe dont les arcs soient proportionnels à l'angle sous le(|nel ils sont vus d'un point fixe donné. Examen de certains cas particuliers. Lorsque la courbe méridienne, en un point situé en dehors de l'axe de révolution, a une tangente perpendiculaire à cet axe, la normale .z cor- respondante devient infinie, et la ([uadrature / z dx devient impossible par le planimètre. bien que l'aire cherchée, représentant toujours, à un fac- teur constant près, la surface d'une zone parfaitement déterminée, ne cesse pas d'être finie. Il convient alors d'employer les tangentes au lieu des normales, et la quadrature de la courbe (t, y), dont les coordonnées ne deviennent plus inthiies, tiendra lieu de la quadrature de la courbe (x,z). De même, si la transfoi-mation par les tangentes conduisait à une valeur infinie de t, ce (pu arrive lorsque la courbe méridienne a, en dehors de l'axe de "révolution, une tangente parallèle à cet axe, il faudrait recourir à la transformation par les normales aux environs de ce point jiarliculier. :20() MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Mais on peut, pres([iie toujours, tourner la difficulté sans abandonner la transformation par les normales, au moyen d'un changement d'axe. Soient AB (fig. 29) la courbe méridienne, et A le point où elle aune tan- gente AC normale à l'axe OX. Menons par ce point une parallèle O'X' à OX. et prenons la droite O'X' pour nouvel axe des abscisses. Si l'on appelle y' l'or- donnée d'un point M quelconque de la courbe par rapport à O'X', y étant tou- jours l'ordonnée du même point par rapport à OX, et a la distance AC des deux axes, on aura: y = y' Jf- a, et: , / //(/,v = / y'ds + / ads = / y' (h -[- a J ds , les intégrales étant prises partout entre les mêmes limites. Cela posé, si, au point A, la courbe donnée a un rayon de courbure ilni, ce rayon de courbure sera la valeur à attribuer à la normale z' de la courbe rapportée à l'axe O'X', et l'on pourra appliquer en tout point l'égalité Fiif. 29. f,:u = / z'd: où z désigne la nouvelle normale MN', ({ui ne devient plus infinie au point A comme la normale MN = :;. L'intégrale devra ensuite être com- plétée par l'addition du terme «.s\ Si, au contraire, le rayon de courbure en A était intîiti, le changement d'axe laisserait subsister dans l'intégrale / z'd.r Télément afltecté d'un fac- teur infini qui figurait dans l'intégrale / zd.r. 11 faudrait alors recourir à la transformation par l'emploi des tangentes, (jui ne donne pas lieu à la même difficulté. Remarques. — 1" Observons, en passant, (]ue le transport de l'axe (JX parallèlement à lui-même (fig. 30) conduit à la construction d'une courbe dont les aires sont proportionnelles aux arcs s de la courbe donnée. Soit AB une courbe quelconque, que nous rapporterons successivement à deux axes parallèles OX, O'X'; menons à cette courbe la normale MNet, à partir du point P, pied de l'ordonnée MP de la courbe, prenons sur cett<' ordonnée une longueur PQ égale au segment XN', Intercepté sur la normale ÉD. COLLIGNON. — SLU LA CUBATURE DKS SOLIDES DE RÉVOLUTION !207 MN par les parallèles OX, O'X'. A chaque point M correspondra un point Q, et le lieu de ces points dessinera une courbe «6, dont les aires, rapportées à l'axe OX, seront proportionnelles aux arcs de la courbe AI». En elfet, si l'on appelle y et y' les ordonnées MP, MP' de la courbe donnée par rapport aux deux axes, : et z' les longueurs des nor- males MN.MiY, et a la distance PP' des deux axes, on aura : M ^"-^ "^^"----^ ^^ \ ^'-'''h a — —y. _\. ()• p- \n' X- 0 p N X Fis. 30. I y ils = / 'ds -\- (l j ds, ou bien ; / zdx = j ^'d-jc -r 'M ^/-'''• et, par consécpient : m =f(--— -■') djc = f^Ndx =z TpQ dx. Inversement, si Ton donne une fonction u de l'abscisse x et ien : p = /, X, A la limite, quand B est infiniment voisin de A. on a ti=^iji et o = n^. et is- X KD. COl.I.lGNON. — SLK LA (X'i!ATi:iiK DKS SOLIDKS l)K UKVOU'TKI.N îliM on retomlje sur la formule connue du ravon de courbure, p = liin. -^. 3° Soit AMBN (fig. 3:2) un cercle de rayon (J'A - K. et soit U\ l'axe de révolution tracé dans son plan en dehors de la figure. On demande l'aire du tore qu'engendre la circonférence. Si nous voulions appliquer la règle des normales à l'axe OX, les normales en A et B seraient infinies ; la règle des tan- gentes donnerait lieu à la môme difficulté au point le plus haut et au point le plus lias de la circonférence méridienne. Mais transportons l'axe en AB, à la distance O'C = a de sa position primitive, de ma- nière qu'il passe par le centre 0' du cercle. I.a ligne qui aura pour ordonnées les z-' o a rapportés au nouvel axe sera une droite af^» Fig. 32. langente au point le plus haut, M, de la circonférence, et l'on aura, en considérant à part la demi-circonférence supérieure. AMB : J ^ Il ils j z' djC = 2 R ; -, R rrr â R*, à quoi il faut ajouter le produit a / ds, ouaXTrl^, ce qui donne, pour la sommation définitive prise le long de AMB et rapportée à l'axe UX : A/r/.s—^iR^-f 7:R«. On appliquera ensuite la mèiiie méthode à l'arc ANB ; mais, poiu" cet arc, y' est négatif dans l'é (uation générale y =:y' -\-a; de sorte que la première intégrale / y'ds, prise le long de ANB, donne le résultat négatif — :2 R X R ~ — 2 R^ ; il y faut ajouter encore a j d!i = a'X.7zR : en défi- nitive, l'intégrale / yds, a[)pli([iiéo à I.1 demi-circonférence inférieure, donne pour résultat : fyds = — ^2l{'-^TA{u. Réunissant les deux résultats partiels et multipliant par '2t:, il vient, pour ^10 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE,. MÉCAMQ UE la surface totale du tore, la formule 2 t:[(- R a + 2 R^) -^ (:- R a — 2 R'^)] == 4 tt^ R a r=2^RX^27ra, ce ({ui est conforme au théorème de Guldiii. Dans cet exemple, y' reçoit des valeurs négatives tout le long de l'arc ANB. 11 faut bien faire attention, quand on applique la méthode graphique de quadrature, que, si ds et dx sont supposés de même signe, positifs tous deux par exemple, z ai]) doivent aussi être pris avec le même signe, pour qu'on ait toujours l'égalité zdx=:yds. Dans l'exemple qu'on vient de donner, les deux arcs AMB et ANB ont des ordonnées de même signe par rapport à l'axe OX, et des ordonnées de signes contraires par rapport à l'axe AB. Si ion faisait la transformation en se servant de l'axe OX. on serait conduit à tracer deux courbes dont il hudr^it ajouter les aires, pour avoir l'aire totale proportionnelle à la surface cherchée. La transformation appliquée à l'axe AB, qui partage la courbe, amène au contraire à retrancher les aires, au lieu de les ajouter, à cause du changement de signe de l'ordonnée y'. Si l'on cherchait le volume engendré par la figure tournant autour de l'axe OX, les deux arcs AMB, ANB, donneraient, par la transformation V = ~ , deux arcs en prolongement l'un de l'autre et dessinant un con- a f o tour fermé ; le volume cherché serait proportionnel à l'aire comprise au dedans de ce contour, ce (jui revient à retrancher l'aire / vdx, correspon- dante à l'aire ANB, de l'aire / vdx correspondante à AMB ; ce serait la différence des aires, et non la somme qui ferait connaître le résultat voulu. § 2. TRANSFORMATIONS INVERSES Occupons-nous des transformations inverses de celles que nous avons opérées jusqu'ici ; c'est-à-dire supposons que l'on nous donne l'une [des courbes v=:f (x). ou z=:o(x), ou t = 'l (y), qui servent à la cuba- ture ou à la quadrature d'une surface de révolution, et qu'on demande la méridienne de cette surface. Premier problème. Le premier problème se résout immédiatement. Si, dans l'équation v=f(x} de la courbe qui sert à la cubature, on remplace v par — , a étant une ÉD. COLLIGNON. — SUU LA r.UBATLnK DES SOLIDES DE RÉVOLUTION '211 loiiiiueur arbitraire ou dôtcrmim'e d'avance, on aura: y- -— uf (x) pour l'équation de la inériditnine chcrclice. L'opération de transformatioii peut être faite géométriquement. Si. par exemple, on donne la relation u=r: Ax'", on en déduit pour la méridienne correspondante : !j-=z Xax"\ l.a droite, pourw=r I, se change en la parabole if = Aax-, la paraboîe, v=:X x"-, pour m = 2, se change en la droite tj = x\/ Aa. Le problème revient à construh*e une surface de révolution dont les segments soient une fonction donnée de l'abscisse, mesurée sur Taxe de la surface. La question peut se présenter quelquefois sous une forme ((ui la rende plus difficile à résoudre. Proposons-nous, par exemple, de trouver la méridienne qui correspond à un volume V exprimé par la fonction ., P4-C) , rJl' h-r- ' — 2 ' 6 ' dans laquelle h est la hauteur mesurée sur l'axe du segment considéré, dont les bases extrêmes ont pour surfaces P et Q. On reconnaît la formule du segment sphérique. et le calcul doit ramener, par conséquent, à une méridienne circulaire, ayant son centre sur l'axe de révolution. Laissons fixe la section P, et regardons h et Q comme définissant, par leurs valeurs simultanées, la forme de la méridienne. Il vient en dif- férentiant P-4-Q 1 1 d V = — ^ — dh -i- -Q h d Q-\- -^ Ti II- d fu Mais d\ est aussi égal au volume Qdh de la tranche qui s'ajoute au seg- ment V quand h augmente de dh. Donc ~V dh-~Q dh -i-i// (/ Q - -i- /*' dh=zQdh, et. en simplifiant, Vdh—rJrdh ^^Odh—hdQ. 212 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE Divisons par /t^ ; il vient ^dh , „ Qdh-hdQ /Q\ et Ton a en intégrant -T — T+'^'i = constante. h h ' Nous pouvons mettre la constante sous la forme Tca, a étant une nou- velle arbitraire. On en déduit : Q = 7:hia-h)^P, et, si nous remplaçons Q pour ti?/*, y étant l'ordonnée correspondante à l'abscisse h, et P par T.y^^, ?/„ étant la valeur de y pour h = o, il vient pour l'équation de la méridienne : f=y,' + h(a-h); là méridienne est donc un cercle qui a son centre sur l'axe des h et qui a pour rayon l'arbitraire a. Proposons-nous encore de déterminer la méridienne, de telle sorte que le volume V du segment compris entre deux parallèles à la distance /( l'un de l'autre s'exprime par la fonction y désignant l'ordonnée du parallèle moyen. Nous devrons aussi retrouver le cercle. Soient î/o et y^ les ordonnées extrêmes. Faisons /i = 2 u ; soito? l'abscisse de l'ordonnée intermédiaire y ; x — uei x-{- u seront les abscisses corres- pondantes à yo et à y^. On a d'abord : V r= 2 - Ujfy ■ TjZZ u', et par conséquent, si l'on fait varier u de du, sans changer l'ordonnée intermédiaire, le volume V s'accroît de la quantité d\'=z{^r.if — '2 7:u)du; KD. COLLIGNON. — SUP. LA CUBATURE DES SOLIDES DE RÉVOLUTION 213 mais il augmente, en i-éalitc, des deuxtranclies rc yô^ du. et t. y^' du ([ui s'y ajoutent sur ses deux bases extrêmes. Donc (-2 T. y' — 2 :: n"") du ~ tt yj- du-\-~ y^ d u on bien 2,v■^-2«^ = r/,^-^?y^. (1) Si. au contraire, on fait varier y en laissant u constant, le volume variera de d\" '=iA-Kuy dy ; mais cette variation est due à la tranche izy^ dx i\\n s'ajoute, et à la tranche ttî/o^ dx qui se retranche ; on a donc : 4 TT uydy — - {y^' — yj) dx, on bien : Entre les équations (1) et (2) éliminons )/„. en les ajoutant. Il viendra, en supprimant le facteur 2, dil Cela posé, laissons fixe la section dont le rayon est i/i, ce qui revient à poser X 4- w=: constante. On en déduit dx = — du, et l'équation ^ dy if — )/- — 2 (' -r~=^ y\ =: constante est l'équation difTérentielle de la méridienne, entre les varia: les u et y. Cette équation est satisfaite en posant y'-^{u + A}{B—u), A et B étant des constantes dont une seulement doit rester arbitraire ; on déduit, en efTet, de la substitution la relation AB = y^. On retrouve ainsi le cercle qui a son centre sur l'axe des u, et qui passe par le point u ---^ 0,y = y,. Second problème. Le second problème, celui qui consiste à tracer une courbe y -^¥ (x) dont les normales z, soient exprimées par une fonction donnée de l'ab- !214 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE scisse X, est beaucoup plus difficile que le premier : il ne peut être résolu que par l'intégration d'une équation différentielle. La longueur de la normale est représentée par le produit ij\J \ j^(ÈIY ; l'équation différentielle du lieu est (1) y U [-^-(^ht) — - — /"(x), f étant la fonction donnée. L'équation est intégrable lorsque f(x) est une fonction linéaire de x, ou lorsque l'équation s = f{x) représente une droite OR (fig. 33). Appelons a l'angle que fait la normale MN à la courbe cherchée avec l'axe OX; on a, d'une manière gé- nérale, y = z sin [j. = f{x) sin \x. Donc dy == f (x) sin a dx -f- f {oc) cos a dix. Fig. 33. Mais on a aussi : dy :^ dx cot a. Donc (2) dx (cot [j. — f [x) sin \j) =: /' (x) cos y. d [x. Si f (x) est une fonction linéaire de x, f (x) est une constante, et la séparation des variables peut s'opérer. Soit, par exemple, z-:=f{x)=^ax, sans terme constant, puisqu'on pour- rait toujours le faire disparaître en choisissant convenablement l'origine. L'équation (2) devient dx (cot IX — a sin a) =:: ax cos ;x du, ou bien (3) dx x cos a d[x cota — asiii'j.' Au lieu d'exprimer x en fonction de a, on peut chasser a? et conserver-. Or la relation z=:ax donne (/x = — et -^ =: — ; ce qui transforme a X z l'équation (3) en (4) dz cos u. d'x z cot y. — osinjj.* Remarquons que, z étant la normale et y. l'angle cfu'elle fait avec l'axe Kl». (.(H.LIGNON. — SUn LA CLBATURE DKS SOLIDES DE RÉVOLUTION 21o (les X. (Jii peut regarder z comme le rayon vecteur d'une courbe telle, <|u"en roulant sur la droite OX, le pôle M, entraîné par la courbe mobile, décrive le lieu cherché. Soit 0 l'angle polaire; on aura: et, par conséquent, (5) dO= ^^îi^^^ =a ^^"'^^^'^ . ' z cot [j. — a sin [jl On peut poser cos a = u : la première intégrale est ramenée à la forme rationnelle (6) dx _d^_ » du X ~ 'z ~ a (S. — ■u'^] — u' La seconde devient, par la même substitution, (7) (/ô=3fll , ^ ' n(\ — u')—u et les deux intégrations peuvent s'effectuer. Si Ton appelle u^ et »., les racines, toujours réelles et désignes contraires, du trinôme rt(l — ir) — u égalé à zjro, rq étant la racine négative et u^ la racine positive, on trou- vera facilement, pour x et :;, les valeurs suivantes : _ p r(" — "■) "il ". — )'. équations daus lesquelles la variable w, représentant le cosinus d'un angle réel, doit toujours être comprise entre les limites — 1 et + 1. Quant à l'intégration de l'écpiation (7), il est préférable d'opérer sur l'équation (o). qui devient, en ajoutant d[j. de part et d'autre, , , , , a sin a (/u. , , cot \j. d\j. d (0 -f \x) z=z ■ '-^—^— Ar d\j. cotij. — asin(x '' cot[jL — a sin a cos Y- d[j. cos 1^. — 0(1 — cos''' a) ' 216 MATHÉMATIQUES, ASTIIONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE et la fraction à intégrer devient rationnelle en changeant de variable et en posant h = tang ^ . 11 vient, en effet, COS 'J. ^- ^ ■■ r-, , (lu. l+/r' et. par conséquent, 2 (}r — \ ) dh d (0 -1- y.) V'4-4fl/).^— 1 Soient — h\ et /?\ les deux racines réelles, l'une positive. Fautre négative de l'équation /i* -f- 4 aJi^ — 1 = 0, résolue par rapport à li'\ On pourra poser, A et B étant des coefficients constants à déterminer, 2(/i^ — 1) _ A , B _(AH-B)fe'4-(BV— AV) On en déduit: A + P. = 2, nh\—Ah\=—% ■D ce qui détermine A et B. La fraction — — peut se décomposer encore en deux fractions plus simples, B' , B" en posant B'4-B"z=0, et (B' — B")/;^;^^. L'intégration ne présente aucune difliculté, et l'on parvient à ré([uation : Ô == Oo — 1^- + 7^ arc tang ^ + B' log {h—h^) +B" log (h+h,), qui, jointe à l'équation en z, définit la courbe roulante. La solution renferme une constante arbitraire C. Mais il existe une solution particulière qui satisfait, d'une manière simple et sans restrictioii d'aucune sorte, aux conditions proposées. Elle consiste à supposer a constant, ce cjui ramène le lieu cherché à une droite. Il faut alors poser à la fois ; dia izr 0 et cot [i. — f (x) sin a = 0, Kl). r.OLLIfiNON. SUn LA ('UliATLI'.E DES SOLIDKS DK RKVOLUTION ^211 OU bien : cos ;;. = n sin ;/., ou encore cos 'J. in V An' J 1. On peut considérer n comme positif; dans ces conditions, l'équation précédente assigne à cos a une valeur positive moindre que l'unité, valeur <[ue nous avons appelée tout à l'heure u„ et qui fait connaître l'inclinai- son à attribuer à la droite cherchée; cette droite passe d'ailleurs par l'ori- '/nw ou, plus généralement, par le point où la droite donnée coupe l'axe OX. Kn même temps, la courbe roulante, défhiie en coordonnées polaires par les valeurs de z- et de 0, se transforme en une spirale logarithmi([ue. Tue droite unique résout le problème, car la racine négative ii^ est au- dessous de — d et ne détinit pas un angle y. réel. On construira géométriquement la droite cherchée de la manière sui- vante : soit OR (lig. 34) la droite donnée, passant par l'origne 0; OX est l'axe des j-, OY l'axe des//. Abaissons d'un point R (juelconqne de la droite donnée la perpendiculaire RP sur l'axe OX. Soit I le milieu de OP. Du point I comme centre avec IR pour rayon, décrivons un arc de cercle RN, (|ui coupe en N l'axe OX. Le })()int X sera le pied de la normale à la droite cherchée, et on déterminera le point M où elle coupe l'ordoinjée RP en décrivant un arc de cercle du point N •n XM égal à RP. m : a étant le coefficient angulaire de la droite comme centre avec un rayon XM égal à RP. Eu effet, soit OP donnée OR, on aura: RP ^ nm , et IR — V a'^m* 4- ^\/a^ Il eu résulte et PX / m'' LN_li> .: yn'm^ -f-^- 4 "~ t donc OX = IX -f 01 :- V "°" '"' + -f" -r I PNX'OX=:«*m^z=RP», ^18 MATHÉMATIQUES, ASTllOXOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE et, comme on a pris IN'M = RP, on a aussi ISAP = PN X ON. et l'angle OMN est droit. Le problème est donc résolu. Dans cette solution, la ligue donnée et la ligne qu'on en déduit ont en chaque point des sous-tangentes égales. La droite est la seule ligne qui possède cette propriété. Car. si z=f{x) est l'équation de la ligne donnée, et U = o{x) l'équation de la ligne cherchée, déduite de la première par la condition y v/'+[â l'égalité des sous-tangentes donne constamment : tir dz. dx c'est-à-dire -^ = — ; en d'autres termes, :z et y seraient partout propor- tionnels, ce qui entraîne pour tt^ une valeur constante. L'équation i/ = o(.r) représente donc une droite, et il en est de même de l'équation c rr:/"(x) de la ligne donnée. Lorsque la fonction f{x) n'est pas linéaire, les varia! »les ne se séparent plus dans l'équation (2), et l'intégration de cette éipiation ne parait pas possible, sauf pour des déterminations particulières de la fonction f. Un procédé graphique permet de résoudre le problème par approximation, pourvu que la fonction f (x) ne de- vienne pas infinie dans les limites où on la considère. Il suffit de faire choix d'un point de départ arbi. traire A pour la courbe à construire (fig. 35) et de tracer cette courbe AF. élément par élément, à l'aide des normales successives, dont les lon- gueurs AB, A' B', A" B",... sont res- pectivement égales aux ordonnées correspondantes CD, CD', CD", ... de la courbe donnée DE, et se dé- duisent chacune de la précédente. Fig. 3d. par la construction déjà effectuée. Ce tracé donne uce courbe continue. Si cette condition n'est pas KD. COLLIGNON. SUR LA CUIiATURK DKS SOIJDKS 1)K RÉVOLUTION ^10 posée, rien n'empêche de construire la méridienne par éléments éche- lonnés, à la façon des anneaux caladioptriqucs des phares à feu fixe : la somme des zones engeudrées par la révolution du contour échelonné autour de l'axe OX sera toujours proportionnelle à l'aire correspondante de la courbe donnée. Si Ton considère l'ensemble des tangentes à toutes les courbes AF qui partent des différents points d'une même ordonnée DC (tig. 36), toutes ces tangentes, normales au point A à la droite AB, de longueur constante, dont les extrémités glissent dans l'angle droit DCX , enveloppent une certaine courbe dont il est aisé d'obtenir l'équation rap- portée aux axes CX, CD (fig. 36) ; les coordon- nées l et T| du point où la droite normale à AB touche son enveloppe sont données par les équa- tions f := -^ a sm 2 Qt cos a, Yj := a cos a ( l -f- sin'^ a), où a représente la longueur AB^CD, et a l'angle BAC. La courbe passe au point D, tangentielle- ment à l'horizontale DD', s'élève d'abord au-dessus de cette droite jusqu'au point A, où elle a un rebroussement qui la ramène à toucher l'axe CD au point C. Le rayon de courbure en D est égal à a; en C il est égal à 2a. Les coordonnées du point H corres- ] pondent à sin ar=-^, ou à a =33° 15' 52", et ont pour valeurs: Fig. 36. '-la 3W =aX 0,38490, 4 a V3 ==«;< 1,08866. La courbe doit être répétée symétriquement dans les angles droits formés par les axes autour du point C. Elle n'a (pi'un seul paramètre a : toutes les courbes CHD sont donc semblables et, si l'on en construit une une fois pour toutes, elle pourra servir, moyennant une réduction d'échelle, à mener les tangentes successives à la courbe AF, qui sont respectivement parallèles aux tangentes de la courbe auxiliaire CHD. L'intégration de l'équation (1) peut être essayée, par voie d'approxima- tions successives, de la manière suivante ; ±20 MATHÉMATIQLKS, ASTRONOMIE, GÉODÉSIK, MÉCANIQUE Pour faire disparaître le radical, élevous au carré Téfiuation, et prenons pour nouvelle variable la sous-normale de la courbe, w= -^. 11 viendra et, si l'on obtient u en fonction de x, cette équation fera connaître immé- diatement î/ en fonction de la même variable. Différentions l'équation pré- cédente ; nous aurons : ou bien : ou enlin : y(hj -L u du = f{x) f {x) d.i\ u dx + u dn — f{x) f (x) dx, de sorte que le problème est ramené à décomposer une fonction donnée, <^{x), en deux facteurs, dont l'un soit égal à la dérivée de l'autre, augmentée d'une unité. Cette forme se prête, dans le cas où f{x) est très grand, à une intégra- tion approximative. Lorsque la normale à une courbe est très grande par rapport à son ordonnée, la tangente à la courbe fait avec l'axe des x un angle peu différent de l'angle droit, et le rapport de la normale à la sous- normale est voisin de l'unité. On a donc à peu près, pour les grandes valeurs de f [x) auxquelles correspondent des valeurs finies de y. l'égalité u = z =^ f [x). Si l'on prend la dérivée des deux membres, il vient On voit que l'erreur commise en confondant u et ;; revient à supprimer- l'unité devant 4-^ dans le produit des deux fonctions f {x) et f [x). f du \ r- , . du produit qui devait être égal à u ( -t^+ 1 )^ et qu'on fait égal a u-^. Soit h ce qu'il faut ajouter à f {x) pour que l'on ait rigoureusement u =1 f [x) -r- h ; KD. COLLIGNON. SUH LA CLBATL'RE DES SOLIDES DE RÉVOLUTION 4:21 on voit tout de suite que, pour les grandes valeurs de f (a?), la fonction h aura toujours une petite valeur absolue. On en déduit : du _ r-, , X dh^ dx — I ^^' "^ dx, et l'on pourra admettre que la dérivée-^— demeure aussi très petite en valeur alisolue, sauf à vérifier, par la suite du calcul, la légitimité de cette hypothèse. On aura donc, en faisant le produit indiqué : u (t^ -^ 0 "" ^^""^ ^' ^""^ "" ^^''■' ^'""-^^'f^ dh „ ^ , dh dx ' ' dx -+-f{x)-^h. Cette équation se simplifie par la suppression des deux termes égaux f [x] f {x) ; elle peut en outre se réduire, à titre d'approximation, par la suppression du produit /(-y—, dont les deux facteurs sont supposés très petits. Il vient alors l'équation approximative ^f{x)-^h{r{x)-^i) = ^fix), ou bien, en divisant par f {x), dx \ f [X) J équation linéaire du [premier ordre, qui fait connaître la correction h à ajouter à f (x). Il vient en intégrant C représente une constante arbitraire, qui reste à déterminer dans chc.quc cas particulier et qui doit conserver à /lune petite valeur, pour que la m Jthode soit applicable avec un peu d'exactitude. Rien n'est plus facile ensuite que de procéder par approximations successives et de substituer, ■222 MATHÉMATIQUKS, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE dansTéquation précédente, au termeh-r—, qu'on a d'abord négligé, la valeur qu'assigne à ce ternie la détermination de h qu'on vient d'obtenir ; l'équa- tion résultante aura encore la forme linéaire et permettra d'obtenir une nouvelle approximation. En d'autres termes, on peut développer h en série. On obtiendra ainsi, avec une approximation qu'il semble possible de pousser aussi loin qu'on voudra, la valeur de h en fonction de x : on en déduira la valeur de u, et aussi la valeur de la somme x -\- u, qu'on peut égaler à une nouvelle variable U. La courbe peut être alors regardée comme définie par l'ensemble des deux équations U= W{x), z=f (a?), ou, en éliminant x, z = F {U), équation qui fait connaître le rayon z d'un cercle décrit du point de l'axe des x qui a U pour abscisse et tangent à la courbe cherchée au point {x, y). La courbe cherchée est l'enveloppe de ces cercles successifs. En un mot, on ramène le problème à la question traitée par Lagrange dans la dix-septième de ses Leçons sur le calcul des fonctions. Troisième problème. Si l'on donne la courbe t=-j> (y), et qu'on propose de trouver la courbe (x, y) correspondante, on y parviendra en intégrant l'équation différen- tielle v/^+(-t;= où les variables se séparent, ce qui donne x = Si, par exemple, on donne une droite y = mt, on aura 9 {U) ^ -^, et -^-^ = — ÉD. COLLIGNON. — SUR LA CUfl ATLIIK DKS SOI.IDF.S DE RÉVOLUTION !2'2o il en résulte dx = ), équations qui représentent la cycloïde engendrée par le roulement sur l'axe des X du cercle de rayon R. On obtient donc ce théorème : La cydoide {x, v), et la courbe [x, y) qu'on en déduit par l'opération y^ = 2 R V, R étant le rayon du cercle générateur, sont telles, que les zones engendrées par la cycloïde tournant autour de sa base sont égales aux aires planes de la seconde courbe multipliées par ^n, et que les volumes engendrés par la seconde courbe sont égaux aux aires planes correspon- dantes de la cycloïde multipliées par ^ttR. M. JATJBEET Fonda'.yui- de l'Obseivutuiic pupulairc du Tiocadéio. NOUVEAUX SYSTEMES DE GRANDES LUNETTES • PRÉSENTATION DE PHOTOGRAPHIES — Sdance du 18 acril 1881. 15 226 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE M. Charles TEEPIED Direcleur de l'Observaloire d'Alger. PROJET D'UN OBSERVATOIRE A ALGER ( EXTRAIT ) Séance du 19 avril 1881. — M. Trépied présente à la section les plans et dessins relatifs à la construction d"un nouvel Observatoire astronomique, météorologique et magnétique, à Alger. Il entre, à cette occasion, dans quelques développements sur la nature des travaux qui doivent être exécutés dans cet établissement. M. E. LAQÏÏIÈRE Ancien élève de l'Écule polytechnique. DÉMONSTRATION RATIONNELLE DES PREMIERS PRINCIPES DES DÉTERMINANTS — Smucc du 18 août 1891. — Les démoûstratioiis habituelles des premières propriétés des déteniii- uaiits et des règles de leurs fonctions m'ont toujours paru un peu fac- tices ; la définition que l'on en donne, dans les ouvrages classiques, n'in- dique ni leur origine, ni leur but. Il me parait facile d'éviter ce qu'il est permis de considérer comme une défectuosité, en substituant aux démon- strations usitées d'autres plus simples, ou du moins plus brèves, en même temps que plus eu harmonie avec la nature du sujet. Les définitions des déterminants sont nombreuses et variées ; les deux suivantes nous paraissent à la fois les plus nettes et les plus commodes. Le déterminant du nf ordre est le résultat de l'élimination de m variables entre m équations homogènes du premier degré, ou bien le dénominateur commun des valeurs des inconnues qui satisfont à un système de m éipia- tion du premier degré à m inconnues. Adoptons d'abord la seconde définition; nous verrons tout à l'heure que leà deux ne diffèrent, au fond, en rien l'une de l'autre. E. LAQUIÈRE. — DÉMONSTRATION RATIONNELLE DES DÉTERMINANTS 227 La symétrie des notations étant du plus grand secours pour les cal- culs de ce genre de fonctions, nous écrirons une telle équation sous la loroîc : ( 1 ) (l PI --f 'i -!- «1,4 «•., -L + «,,s -f.s 4- + «pm œ,,! =: M,, dans laquelle les coet'licients des variables sont désignés par une lettre commune a, portant deux indices : le premier^, commun à tous les termes d'une même équation, dont il est l'indicateur ; le second, correspondant à la variable particulière, commun à tous les coefficients de cette variable dans les m équations. Le terme constant, désigné par la lettre générique i/, porte également l'indice p de l'équation. Cette même équation, la p^'^^ du groupe, pourra être condensée sous la forme : (2) 2 apsa?.s = Wp. \ . — Cela posé, la méthode de changement d'unité, (|ui est d'autre part la clef des théories rationnelles des fractions en arithmétique et de la simi- litude en géométrie, nous fera connaître, sans efforts et sans calculs, la composition et les propriétés constitutives des déterminants , en même temps qu'elle mettra en évidence l'identité des deux définitions ci-dessus. Faisons varier l'unité à laquelle sont rapportées les variables, en posant : ce ~ UC ^ m Le système des équations se transformera eu : 2 a,,,. X .=^u „ =^ M, Si les termes constants u sont rapportés à une unité z fois moindre, iî en doit donc être de même des variables x. Par conséquent, les numéra- teurs des valeurs de x sont linéaires homogènes en u. Les divers u y entrent, de plus, évidemment d'une manière symétrique. Il y a évidem- ment aussi symétrie dans la manière dont le numérateur de l'une des variables x contient les coefficients d'une même autre variable dans les n é(|uations. Enfin, comme l'on peut écrire les équations sous la forme ; if Op,. av-f- ^ r/,,,. ;/•, — î^i.^O. où r prend toutes les valeurs, sauf 6', ce numérateur est symétrique à la lois par rapport à tous les c/k autres que Oj^s, et à ( — Wt). 228 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE On obtient évidemment le même résultat par le changement simultané du signe de tous les u, ou celui de tous les x. Ce qui précède revient donc à dire que le numérateur de la valeur d'une variable, changé de signe, est symétrique par rapport à tous les a coefficients des diverses variables, ceux relatifs à la variable considérée étant remplacés par le terme indépen- dant u correspondant. C'est donc une fonction symétrique homogène du m'^""^ ordre composée linéairement avec les coefficients de même indice. Il n'y en a évidemment que deux, différant l'une de l'autre, suivant qu'une permutation entre deux séries de coefficients, ayant une indice commun, respecte le signe delà fonc- tion, ou le change. Laquelle est le numérateur? Nous le verrons bientôt. Le dénominateur, ou déterminant, présente de son côté une double svmétrie par rapport aux permutations entre les coefficients formant d'une part une série de mêmes premiers indices communs, d'autre part ayant en commun les mêmes seconds indices. L'équation pouvant s'écrire sous la forme : Opi ^1 + + ^ • ^'ps "^ + + ^'pm- '•'^"'" " ^'P' ce que j'exprime en disant que le changement d'unité pour une série de coefficients de même second indice implique le changement inverse d'unité pour la variable correspondante, le dénominateur sera nécessaire- ment linéaire par rapport aux coefficients de mêmes seconds indices, ce qui, sauf les signes de ces termes, détermine sa composition. Quant aux signes, ils résultent de cette considération que, si deux séries de coefficients de seconds indices communs sont identiques (ou seulement proportionnels), il n'y a en réahté qu'une seule variable, /au lieu des deux qui leur correspondent. Le dénominateur commun des valeurs doit donc être nul ; les valeurs des inconnues devant être intinies pour satisfaire à un nombre d'équations supérieur à celui des variables (*). Il en résulte que la permutation de deux seconde indices change le signe du déterminant ; soit, en employant une notation usuelle : 0. (') H est superflu d ■ rerourir au développement d ■ la Ihéovie de réliminalion par subslilulion pour démontrer ce l'ail algébrique : il suffit d'observer qu'il serait possible par substitution d'éliminer autan d'inconnues que l'on voudrait en diminuant d'autant le nombre des équations restantes. S'il ex'ste m équations pour w— i inconnues, il restera, linaleinenl, deux équations pour la seule inconnue x. D'où : a; =: oo . E. LAQUIÈRE. — DÉMONSTRATION RATIONNELLE DES DÉTERMINANTS 229 En effet, quels que soient les signes qu'il ifaut attriliuer aux éléments de la fonction symétrique, on a évitU'mmont : .a^h. et par suite, en vertu de la dernière observation ■ dps- = r/„- . Oni- «Pi + «ru- tfp. ,fV + «,„ Le déterminant, dénominateur commun des valeurs des variables, change donc de signe par la permutation de deux indices du même ordre. "Il en est de même des numérateurs qui sont pareillement des di'termi- nants; car ils peuvent être considérés comme les dénominateurs de l'échelle, servant d'unité à la mesure des inconnues, que l'on peut mettre sous la forme : 1 Les valeurs sont ainsi des rapports de déterminants. 2.— Montrons maintenant l'identité des deux définitions précitées. Soient m éijuations à m variables : Xi = Mr dont le déterminant m. «i,. est la fonction symétrique homogène du m'^"^" ordre à signes alternés for- mée avec les coeflîcients Op„ et indépendante des m. Le système peut être mis sous la forme : (3) ^ j «ps- ^' Xi — 3. Mj, 230 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE OU, en posant : (4) 2j ^ps- •^^ = ^- "^^p- Si maintenant nous faisons s = 0, le système (4) se réduira à un sys- tème homogène entre les m équations, duquel les m variables x' pourront être éliminées. Leurs valeurs, résultant du système (3), doivent donc être indéterminées et, par conséquent, les valeurs des inconnues x infinies. La condition de possibilité de l'élimination, c'est-à-dire le résultat de cette der- nière, est donc que le déterminant dénominateur des valeurs des variables satisfaisant aux équations (2) soit identiquement nul. 3. — En se reportant, comme ci-dessus, à l'origine des déterminants, on aperçoit immédiatement, et sans calculs, la propriété fondamentale des déterminants mineurs. Soit A le déterminant du î?i'™^ ordre du système des m équations homo- gènes 2 "^'^ x.^0. Considérons à part la j)'*""'^ équation, et substituons, dans son développe- x^ ment, aux variables les valeurs de leurs rapports — - à l'une des x^ d'entre elles, tirées du ^système des m — 1 équations restantes et que l'on a vues plus haut être égales à : d^ il viendra immédiatement ce qui est la propriété énoncée. Nota. — Les démonstrations ci-dessus comprennent, à proprement parler, la résolution générale dos équations du premier degré. X, — ■ — dttpi f/A dttpt s 'h d^ (la y -=0, V. LIGUINE. — SUn LES AIRES DES COUHBES ANALLAGMATIQUES :23i M. PELLET Prof'ssftur ;ï la Fariillé ili's sciences île CliMiiioiU-Kcrrand. SUR LES DÉTERMINANTS — Séance du 19 (uu-il 1881. M. Y. LIGïïIlfE Professeur à TUniversilé d'Odessa SUR LES AIRES DES COURBES ANALLAGMATIQUES — Smncc (ht 19 nriil 1881. — 1. On peut définir une courbe anallagmatiqiie comme l'enveloppe d'une série de cercles décrits de tous les points d'une certaine courbe (a) et cou- pant orthogonalement un cercle tixe (/>). Le nom d'anaUagmatiques a été donné à ces courbes par M. Moutard d'après leur propriété remarquable de se transformer en elles-mêmes par rayons vecteurs réciprofiues, quand on choisit le centre du cercle fixe (p) pour pôle et la racine carrée de son rayon pour paramètre de transformation, ou, en d'autres termes, quand on prend le cercle fixe (p) pour cercle d'inversion. On appelle déférente la courbe (n), lieu des centres des cercles enveloppés. Depuis les importants travaux de M. Moutard, qui constituent le point de départ de la théorie générale de ces courbes, les anallagmatiques n'ont pas cessé d'attirer l'attention des géomètres. Il ne sera donc peut-être pas dépourvu d'intérêt d'exposer quelques propriétés relatives aux aires de ces courbes, qui ne paraissent pas encore avoir étî énoncées et qui, je liens à le constater, m'ont été suggérées en grande partie par l'étude du beau mémoire de M. Mannheim mr les arcs des courbes planes ou sphériques considérées comme enveloppes de cercles (*). Les aires des anallagmatiques dépendent, en général, de transcendantes coinpli(iuées. Mais il existe queUpies relations générales très simples entre l'aire d"une anallagmaticpie et celle de la podaire de sa déférente, prise par I*) Journal des Jfathànatiques, 2'"' '.érie, t. VII, année 1802, p. 121. 232 MATHEMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE rapport au centre du cercle fixe (p), relations qui permettent, dans beau- coup de cas particuliers, de déterminer certaines parties des aires des anallagmatiques. Ce sont ces relations que je me propose d'établir dans cette note. 2. Soit (p) (fig. 39) un cercle fixe, P son centre, a son rayon et (fl)une courbe fixe quelconque; imagi- nons une série de cercles décrits de tous les points de (a) 'et cou- pant orthogonalement la circon- férence (p). L'enveloppe de tous ces cercles variables sera une courbe qui se compose de deux branches (fj (e^). M. Mannheim a démontré (*j ibid. que, en prenant le point P pour pôle, cette enve- loppe a pour équation polaire r^ — 2Qr + a2 = 0 (1) où r est le rayon vecteur et Q une fonction de l'angle polaire w telle, que la courbe exprimée dans le même système de coordonnées polaires par l'équation p=û (2) représente la podaire (b) de la courbe (o) relativement au point P. En effet (1), soit (c) un des cercles enveloppés et a son centre ; cher- chons les points où (c) touche son enveloppe. Ces points sont les intersec- tions de (c) avec un cercle infiniment voisin (c') qui a un point a' de (a), infiniment voisin de a, pour centre et qui coupe orthogonalement le cercle (p). Ce dernier cercle étant orthogonal aux cercles (c) et (c'), son centre P appartient à l'axe radical de (c), {c') et comme cet axe radical doit aussi être perpendiculaire à la ligne des centres aa, il faut, pour avoir cet axe, abaisser du point P une perpendiculaire sur aa'. A la limite, la droite aa' devient tangente à la courbe (a) en a et la perpendiculaire Vb, abaissée de P sur cette tangente, coupe le cercle (c) aux deux points c^, c^, où (c) touche son enveloppe (?J, (e^). Le triangle q ac^ étant isocèle, on a : Fi^. 3'J. OU Pc-i rr: P6 4- bc, = Pb + bc^ = P6 + P6 — Pf, = 2 P6 — Pc, Pq -I- Pc^ = 2 P6. (3) (*; Je reproduis ici l'éléganle démonslratioii de M. Mannheim. V. LIGUINE. — sua LKS AIRES DKS COURIÎES ANALLAG>IAT[QUES 233 D'autre part, les cercles (p), (c) se coupant ortlioyoïialemeut, le rayon P/v de (p) est tangent à (c) au point de leur intersection k, et l'on a, d'après un théorème connu : Pc, . Pc, ^ iV,! (4) Mais P/t = a et P6 = p = Q, puisque la droite P& est le rayon vecteur du point b de la podaire (b) de (a), représentée par l'éq. (2). On conclut des éq. (3) et (4) que les longueurs Pc,, Pc^ sont les racines de l'éq. (1), répondant à une valeur déterminée de l'angle polaire oi. En faisant varier le point a sur (a) ou, ce qui revient au même, le point b sur (b) et, par suite, la valeur de o^, les points c^ et c, décrivent la courbe (ej, (c,). Par conséquent, l'équation polaire de cette courbe est bien l'éq. (1). On voit donc, en se rapportant à notre définition des anallagmati(iues, ([ue toutes ces courbes sont comprises dans l'équation (1), la relation (2) rtant l'équation de la podaire de la déférente par rapport au centre du cercle fixe. 3. Nous avons donc à nous occuper des aires des courbes représentées par l'oq. (l). Soient r,,,,,- et ?\,w' les valeurs des racines de cette équation répon- dant à une même valeur déterminée o/ et r^,oi", ï\,t^' les valeurs de ces racines répondant à une autre valeur déterminée w" de w. Considérons les deux secteurs limités, l'un par la courl;)e et les rayons recteurs i\,^', rj,^", l'autre par Ja courbe ei les rayons vecteurs t\^^'^ r^.^oS nous nommerons correspondantes ces aires et nous les désignerons respectivement par A^ et A„. On a : ^1 — 2 / '"•' ^^'"' ^^' " 2 / ''^'^^ rj = Q + v'q- — 7.-, ?-, — O — \IdJ — c.\ d'où on déduit facilement : w' w" Al = Ççi^ dio — ^ 7.^ ( to" — w' ) + J o V^^' — a' fio' 0).' w' (1)' w' A, = Cq^ dto — Z2^'{ w" — w' ) — JQ \liy -^ a- di< 234 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉGAMQUE ce qui donne, pour la différence et la somme des aires correspondantes d'une anallagmatique: (I) A, — A, = ^2 j ^^ V"' — ■^■' dio^ ^^) Aj -f Aj = 2 / Lï' (h) — X- ( 0)"' — o/ ). ((>■) 4. Les formules (5) et (6) peuvent être obtenues facilement par des con- sidérations géométriques. (Considérons les aires correspondantes infiniment petites rfA^ et rfA^ com- prises entre chacune des branches (Pi) et (e^), la corde de contact Pci et la corde de contact du cercle (c') infiniment voisin de (c). On a: 1 2 ] 2 fZAj = "3 Pr*^. doy, fl\^ = ^ lV.„rfo) Donc dX , — dX, = i (Vcl- iv') r/o =r ^ (Pr^ -f- Pc,) (Pr, - Pc,) do ou, en vertu de l'cq. (3), (/A, — dX^ = Ph. c^r^. (Uo. Mais c^c^ r= 2 bc.^ ; par conséquent, dX^ — dX^ = '2Vb. br.,. Jco, d'où, en intégrant entre les limites w' et w", on trouve: A^ — A, ^ 2 Cvb. br.^. f/w. Or Vb = p = Q; en outre, les deux cercles (p) et (c) se coupant orthogo- nalement, on a: 1^^=^ 7^^— 7ïb^= iik — Tûf— pri^—Yk—Tb^-= P6 — P/r= oj — x^ On retrouve ainsi la form. (5). Pour obtenir la form. (6), prenons la somme : dX, + dX, =. ^ (Pq + Pc!) do,. V. LIGUINE. — SUR LES AIRES DES COURBES ANALLAGMATIQUES 235 En vertu des relations (3) et (4,) on trouve : Pci + ÏV, = 4 TVj — :> Pr, IV, r= 4 î>6 — 2 7;^ et: (lA, + rfA, = 2 Pft'^ r/w — a^ r/co, OU, en intégrant : Aj + A, = "2 rpè"' rfco — y.- ko" — (o' ), m' expression identique à (6), puisque P6 rz: Q. 5. Occupons-nous de l'interprétation de la form. (6). L'intégrale / Q^t/w qui y tigure est le double de Taire comprise entre la podaire (2) et les deux rayons vecteurs qui limitent les aires correspondantes A^ et A^ de l'anallagmatique. Le dernier terme du second membre de l'éq. (6) repré- sente le double de l'aire du secteur circulaire détaché dans le cercle lîxe (p) par les mêmes rayons vecteurs. Par conséquent, si l'on nomme la pre- mière aire, pour abréger l'aire correspondante de la podaire, on peut, d'après l'éq. (6), énoncer ces conclusions : L La somme des aires correspondantes d'une anallagmatique est expri- mable en aire correspondante de la podaire de la déférente; cette somme est donc exprimable en termes finis ^ quand Vaire correspondante de la, podaire de la déférente est exprimable en termes finis. La demi-somme des (lires correspondantes d'une anallaymatique est égale à la différence du double de l'aire correspcndante de la podaire de la déférente et l'aire du secteur correspondant du cercle fixe. L'éq. (6) peut encore être présentée sous la forme -- j PJ dM — -/■^ ((o" — (o'). Les quantités entre parenthèses expriment les aires comprises entre chaque 236 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE. GÉODÉSIE, MÉCANIQUE brandie (ej, (e^) de l'anallagmatique, la podaire (6) et deux rayons vec- teurs déterminés issus du pôle P. Ou a donc, en désignant ces aires par El et Ej, la relation : to" El — E, = CdJ (ho — a'^ ( to" — 0/ ) (7 ) d'où l'on conclut : IL La différence des aires complaises entre les deux branches d'une anal- lagmatique, la podaire de sa déférente et deux rayons vecteurs quelconques issus du centre du cercle fixe, est exprimable en aire correspondante de la podaire de la déférente; cette différence est donc exprimable en termes finis^ quand l'aire correspondante de la podaire de la déférente est exprimable en termes finis. Cette différence est égale au double de l'aire comprise entre la podaire, la circonférence fixe et les deux rayons vecteurs extrêmes issus du centre de cette circonférence. M. Ribaucour, en considérant les aires N^, N^, comprises entre les deux branches de l'anallagmatique, les normales extrêmes et la déférente, a démontré la relation (1) Ni — N, ^ / f \d Lo — yT- (co' — co'), (8) où p' est le rayon vecteur de la déférente issu du centre du cercle fixe. /to' p^'* d oy étant le double de l'aire correspondante de la déférente, c'est-à-dire de l'aire du secteur compris entre la déférente et deux rayons vecteurs menés du pôle aux pieds des normales extrêmes considérés^ l'éq. (8) fait voir que : III. La différence des aires comprises entre les deux branches d'une anallagmatique, les normales extrêmes et la déférente, est exprimable en aire correspondante de la déférente ; par conséquent, cette différence est exprimable en termes finis quand l'aire correspondante de la déférente est exprimable en termes finis. Cette différence est égale au double de l'aire comprihe entre la déférente, la circonférence fixe et deux rayons vecteurs menés du centre de cette circonférence aux pieds des normales extrêmes. 6. Appliquons ces résultats généraux à quelques courbes particulières > Considérons, en premier lieu, les ovales de Descartes, courbe anallag- matique dont la déférente est un cercle. Rappelons d'abord quelques pro- priétés générales de ces courbes. La courbe complète se compose de deux ovales conjugués, dont l'un renferme complètement l'autre et qui ont un axe de symétrie commun ; elle possède trois foyers disposés sur cet axe ; un foyer se trouve au dehors Y. LIGL'INE. — SUR LES AIRES DES COURRES ANALLAGMATIQUES 237 du plus grand ovale et les deux autres sont situés dans l'intérieur du plus petit. L'o(iuation polaire des ovales de Descartes, l'un des trois foyers étant pris pour pôle et l'axe de la courbe pour axe polaire, est de la forme /••- — 2 /• (// — b COS co) H- a- =: 0, (9) où a, 6 et a sont des constantes. Le cercle, qui sert de déférente, a son centre sur l'axe de la courbe à la distance b du pôle et son rayon est égal à a ; a désigne toujours le rayon du cercle fixe. On peut faire voir, par une discussion de l'éq. (9), que les deux racines de cette équation répondant à une valeur déterminée de l'angle o) sont les rayons vecteurs : 1) de deux points situés sur l'un et l'autre ovale et d'un même côté du foyer, lorsque c'est le foyer intérieur extrême qui est pris pour pôle du système de coordonnées ; 2) de deux points situés sur l'un et l'autre ovale et de différents côtés dujoyer, lorscjuc le pôle est au foyer moyen; 3) de deux points situés sur le- même ovale, lorsque le pôle est au foyer extérieur. Ces conclusions tiennent à ce que l'éiuation polaire (9) ne représente, en réalité, que l'ensemble de deux moitiés des ovales conjugués, disposées d'un même côté par rapport à l'axe, quand le pôle se trouve au foyer inté- rieur extrême, et de côtés différents, quand le pôle est au foyer moyen ou au foyer extérieur. Pour avoir, dans chaque cas, l'équation de l'autre moi- tié de la courbe complète, il faut changer de signe devant le terme conte- nant la constante a, la courbe complète étant ainsi représentée par les deux •équations r^ _ -2 r (b cos w + a) + y} = 0, ) r^ _ 2 r (b cos co — a) — x"" = 0, J ^ ^"^ telles que les points déterminés par l'une d'elles sont les images par réflexion, relativement à l'axe de la courbe, des points déterminés par l'autre équation. On est conduit à ces deux équations (10) en prenant l'équa- tion des ovales de Descartes en coordonnées rectangulaires, dont l'origine se trouve à l'un des foyers et dont l'axe des abscisses est dirigé suivant l'axe de la courbe, et en y substituant aux coordonnées rectangulaires les coordonnées polaires, l'un des foyers étant pris pour pôle et l'axe de la courbe pour axe polaire ; on trouve ainsi une équation du 4"'^ degré (,.2 _ 2 6 r cos 10 -^ a*)^ — Aa^ r^ = 0, (H) qui se décompose en deux équations (10) (*). (*) J'étais arrivé à ces résultats, ainsi qu'à d'autres concernant les aires des ovales de Descaries, lorsque je pris connaissance du très intéressant Mémoire de S. M.Roberts: On the avals of Descartes, où ils se trouvent déjà exposes et auquel je renvoie, pai' conséquent, le lecteur. (V.i-'rotcoam^ji uf Uie Londoii Mathcitialical Society, vol. lU, p. 106-) ■238 , MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE 7. Puisque la déférente des ovales de Descartes, coasidérés comme courbe anallagmatique, est une circonférence, et puisque la podaire d'une circon- férence est une conchoïde de cercle ou un limaçon de Pascal, la ligne (6) est, dans ce cas particulier, une conchoïde circulaire ; son équation est. d'après l'éq. (9), p = a + 6 cos (0. (12) En vertu du premier théorème général sur les aires des anallagma- tiques, la somme des aires correspondantes des ovales de Descartes est donc exprimable en aire correspondante de conchoïde circulaire ; et, comme cette dernière aire est exprimable en termes lini, il doit en être de même de la somme des aires correspondantes des ovales de Descartes. Pour obtenir l'expression de cette somme, portons la valeur (12) de Q dans la formule générale (6). Il vient J co' Aj ^- A^ = 2 / (a -f- b cos (o)'' — a'' (.o" — co'). J co^ En effectuant les intégrations indiquées, on trouve, après tjuelques réductions. \^ -^ A, — (2 lî" -i- /;- — i}) (oj" — 0)') -h 4 ah (sm to" — sin co') H 1 b'^ (sin 2 w" — sin 2 oj'). (13) 2 D'après ce qui a été dit plus haut sur les racines de l'éq. (9j, on devra entendre ici par aires correspondantes A^, A^, les aires telles queF^ c[ y/ Fj. l<\ cl y/ Fj (tig. 40), quand l'équation polaire (9) de la courbe est rap- Kig. 40. portée au foyer intérieur extrême F^ comme pôle ; les aires telles que ^2 c/' y/' Fj. Fjj c/' y/' Fj. quand l'éq. (9) est rapportée au foyer moyen F., et • V. LIGL'INE. — SLK LES AIRES DES COUHBES ANALLAGMATIQUES 231) les aires telles que l\ c/" y/" Fj, V., f,'" y/" V\. quand l'éq. (9) est rap- portée au foyer extérieur F3. Pour avoir, au lieu des sommes des aires : Fi tV Vi' F, - F. r.: y; V;. !<; r," y," F, ~ F, c," y/' F;'. ^^■.i <\"' Ti'" F, -r- F, r,'" y.;" F,„ respectivement les sommes des aires i\ ,i; 5; F, - F, ,j.: 0.: f,. f, ./," o," f, -i- f, (/;' 5;' i-, F, -. (14) Cette formule admet une interprétation géométrique simple. Les ovales de Descartes possèdent une tangente double et deux points de rebrous- .sement qui coïncident avec les points circulaires à l'infmi. Les tangentes à la courbe en ces points de rebroussement se coupent en un point nommé foyer triple (*), dont les coordonnées sont ^ = b, m = 0. Si l'on écrit de ce point conmie centre un cercle qui passe par les deux points de con- tact de la tangente douljle, le rayon de ce cercle sera égal à v^2 a^ + 6'-' — a^ (**). L'éq. (14) exprime donc que la somme des aires totales des deux ovales conjugués est le double de l'aire de la circonférence ayant le foyer triple pour centre et passant par les points de contact de la tangente dou- ble. Ce résultai a été déjà obtenu par M. S. Roberts, qui est aussi arriv,'. (*) V. Salmon, Hiylier plane curccb. (**) En elTet, si ron remplace duiis l'éq. (H) les cùurdunnées polaires par les coordonnées rec- langulaires ayaul la même origine et l'axe des x dirigé suivant Taxe de la courbe, on aura : [x'' + ?/' — 2 b X -{■ ct-f — Ml' {X- -\- y'') = 0, 1'' qu'on peut écrii'i : l(x — b) ' + y- — 2 a- — W + ci)] ==/.«= {a- _ a' -f 2 6 x). <:ette équation montre que la droite a' — a' -\- i b X = 0 eit la taui^eale double, et le cercle dont il s'agit a pour équation : {X — b) ^ + y^ — Z a' — b- + IX' = 0. 240 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE, MÉCANIQUE quoique par une voie différente, à la formule (13) (*). Lorsque a =r 0, les ovales de Descartes dégénèrent en une conchoïde circulaire, dont l'équation est : r=:z'2 [a-]- b cos co), (15) et la form. (14) donne pour la somme des aires totales de la courbe et du nœud de cette conchoïde, si a >■ 6, ou bien pour l'aire totale de la courbe, si a <^ 6, S, = (-2 a'- + b% 2 ::, expression connue que l'on obtient soit en évaluant Faire de la conchoïde (13), considérée comme épicycloïde (**), soit en calculant cette aire di- rectement d'après les règles du calcul intégral. La différence E^ — E^ (n° 5) des aires comprises entre deux branches correspondantes des ovales de Descartes, représentées par l'une des éq. (10), la conchoïde (12) servant de podaire au cercle déférent et deux rayons vecteurs issus du centre du cercle fixe et formant les angles w', w" avec l'axe, s'exprime aussi en termes finis. La formule générale (7) donne pour cette différence: 1 Ej — E2 = (a^ + "9" ^^ — t'-^) (^'^" — ^'•'') + ^ ^'^ (siii w" — siu co') ! +-7- b- (sin 2 co" — siii 2 oj') (16) et pour la différence U des aires totales, en posant w' = 0. (o"[=r tt et doublant le résultat : U = (2 a^ +6^ — 2 y}) TT, ce qu'on peut écrire : U = (2 o^ -j- b" — -J) - — - f/\ (17) Cette formule exprime que la différence U est égale à la différence des aires de deux cercles : du cercle considéré plus haut ayant le foyer triple pour centre et passant par les points de contact de la tangente double, et du cercle fixe orthogonal à toutes les circonférences enveloppées par les ovales. 8. Comme second exemple, considérons l'anallagmatique qui a pour déférente une eUipse, dont le centre coïncide avec celui du cercle fixe. La (*) Voir le Mémoire cité de M. Roberts, p. 123. (**) Voir mon Mémoire Sur les aires des trajectoires décrites dans le mouvement plan d'une figure de forme invariable, [Bulletin des Sciences mathématiques, 2' série, t. Il, année 1878.) V, LIGUINE. — SUR LES AIRES DES COURBES AXALLAGMATIQUES '241 podairc d'une ellipse relative à sou centre a pour équation, en désignant par a et b les deux demi-axes et eu prenant le grand axe pour axe polaire, p2 = n' cos* M. -+- /;* sin^ co. En remplaçant Q^ par cette valeur dans les forui. (G) et (7), on obtient, après toutes les intégrations et réductions : A, -I- A, =: («* + 6^ — v}) (co" — co') -+- -^ («^ — })') isin 2co"— sin ^2 co') F; — E,= -f 1 (a'^-T-^^ — "2 7/j{co" — co')— 4(r/'^ — 6''=)(sin2co"— siu2co'). Posons, dans la première formule, co' = 0, co" = tt et doublons le résul- tat ; nous aurons pour la somme S des aires totales des deux brandies : S r= (a^ + 6^ _ rj}) -2 -T.. Dans le cas particulier, où a — « — h, il vient S = 4 71 a 6 ; donc, dans ce cas, la somme des aires totales est égale à quatre fois l'aire de l'ellipse cpii sert de déférente. En posant a=^ h dans les formules précédentes, on arrive au cas où la déférente est un cercle concentrique au cercle fixe ; Tanallagmatique se . compose alors de deux cercles concentriques aux premiers. 9. Considérons enfin, comme dernière application, l'anallagmatique ayant pour déférente la spirale logarithmique p' := a6w, dont le pôle coïncide avec le centre du cercle lixe. Eu Nertu de cette pro- priété que la tangente à la spirale logarithmique fait un angle constant avec le rayon vecteur passant par le point de contact, on s'assure facilement (|ue la podaire de cette spirale, relative à son pôle, est la même courije tournée d'un certain angle autour de ce pôle et (jue l'équation de cette; |)odaire (;st p m: c a 6w , c désignant les sinus de l'angle constant formé par la tangente et le rayon vecteur. En portant cette valeur de p ou O dans les form. (6) et (7), on obtient, toutes les intégrations etfectuées : Al H- A, = ^ {})'->' - b-'^^) - 7.' (co" - co'), J '''^•' , . K - K -^ .TT7T ('>"" - ^■^" ) - -^'^ l^'^" - co'). 16 2i!2 mathkmatiqup:s, astroiNO.mie, géodésie, mécanique La somme des aires correspoudautes et la différence des aires E^, E^ de l'anallagmatique considérée s'expriment donc en termes finis. 10. Dans le u" 5 nous avons cherché comment on peut exprimer la somme des aires correspondantes A^, A^ ou la différence des aires E^, E^ d'une anallagmatique pour une déférente donnée. On peut [se (proposer le problème inverse et chercher quelle doit être la déférente, jpour que la somme des aires correspondantes A^, A^, ou la différence des aires E^, E^, d'une anallagmatique s'exprime en aires d'une courbe donnée. Cherchons, par exemple, la déférente d'une anallagmatique pour la- quelle la somme des aires A^ -+- A^ ou la différence des aires E^ — E.^, com- prises entre deux rayons vecteurs issus du centre du cercle fixe, s'exprime en portions de cercle. D'après les formules générales (6) et (7), il suffit de prendre pour déférente une courbe dont la podaire, par rapport à un point de son plan, soit un cercle ou une droite et de faire coïncider ce point avec le centre du cercle fixe. On sait, par exemple, que l'efiipse ou l'hyperbole ont pour podaire, relativement à l'un de leurs] foyers, un cercle et que la parabole a pour podaire, relativement au foyer, une droite. On peut donc prendre pour la déférente cherchée une ellipse, une hyperbole ou une parabole, dont un foyer est au centre du cercle fixe. Par conséquent : la somme des aires correspondantes et la différence des aires s.^ E.^ d'une anallagmatique ayant pour déférente une conique^ dont un foyer est au centre du cercle fixe, est exprimable en aires de cercles. Les exemples considérés dans les n'' 6 — 10 suffiront pour faire voir le parti qu'on peut tirer, dans certains cas, des théorèmes généraux énoncés dans cette Note. Vœu émis par les 1"^ et 2" Sections L'Association française émet le vœu que le nom de Huyghens soit donné à l'une des rues de Paris de construction prochaine., MARTIN CALMELS. — SUft LE DÉVASEMENT DES BARRAGES-RÉSERVOIRS 243 ^^ et 4*= Sections NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE l'KtsiDENTs d'uoxneui;. MM. le général du génie MARITZ. le contre-amiral VICARY, commandant la Marine à Alger. le commandeur BETTOCHI, directeur des Ponts et Chaussées d'Italie. l'uÉsiDENT M. BOUQUET DE LA GRYE, ingénieur hydrographe de la marine. Vice-Pkésidem MM. LAMAIRESSE, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées en retraite. RICHARD, président de la Société des ingénieurs civils. Secuét.vires / MM. GODARD, Ingénieur des Ponts et Chaussées. PORTEVIN, ancien élève de l'École' polytechnique, ingénieur civil. M. Martin CALMELS Ingénieur des Arts et Manufactures. SUR LE DEVASEMENT DES BARRAGES-RESERVOIRS EN ALGERIE AU MOYEN DE LA FORCE MOTRICE DES EAUX DU BARRAGE ET DE L'AIR COMPRIMÉ — Séance du 1o avril IS8I. — Messieurs, Dans une conrérence faite à la scclion d'agronomie, j'ai indiqué avec (|uelque détail les causes de destruction des grands barrages-réservoirs de l'Algérie. Je me suis efforcé de faire comprendre l'importance du rôle joué par ces ouvrages, leur influence sur la prospérité de la colonie, dans le présent et surtout dans l'avenir. Je n'ai pas besoin d'insister devant vous, messieurs, sur la valeur de ces gigantesques travaux, destinés à assurer de toute façon la vie et la richesse d'une contrée. Vous savez aussi quelles difficultés sérieuses ^44 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE présente parfois leur établissement et combien leur construction est dispendieuse. En Algérie, les barrages-réservoirs ont à lutter contre une cause de destruction malheureusement puissante, l'envasement. La plupart du temps, les eaux qui alimentent ces ouvrages sont très chargées en limons, et l'obstruction des exutoires, rapidement atteinte, permet aux vases de s'accumuler en amont du mur de retenue et de compromettre, puis d'annihiler la capacité initiale du' bassin, seute cause réelle de sa valeui- utile et, par conséquent, seul but en vue duquel on l'a créé. Je vais, aujourd'hui, vous entretenir des efforts tentés pour lutter contre l'envasement et, en particulier, des expériences [faites par moi sur le bar- rage de Saint-Denis du Sig [(province d'Oran) pour éprouver un appareil destiné à préserver les barrages-réservoirs existant, comme ceux que l'on pourra créer dans l'avenir. L'envasement n'est pas un phénomène spécial aux barrages-réservoirs de l'Algérie. En Espagne, on le connaît aussi, et cependant les Maures ont légué à leurs successeurs des réservoirs, actuellement encore en parfait état de conservation. Mais, si les barrages espagnols luttent depuis le xvi^ siècle, et cela avec avantage, on n'en peut pas dire autant des barrages algériens. Pourquoi cette anomalie apparente ? Parce que, messieurs, en Espagne, le thalweg des vallées barrées a une pente [bien plus grande que celle de nos réservoirs. Parce que la nature des vases n'est plus la même et, enlin, parce que les bouches de vidange ont des dimensions mieux appropriées au service qu'on leur demande et plus en rapport avec la capacité de l'ouvrage à dévaser. Ces trois causes principales étant énumérées, il est facile de comprendre que la méthode espagnole, bien connue de vous tous, n'est absolument pas applicable en Algérie. L'état d'envasement de nos barrages suffirait à le prouver (1). C'est en m'inspirant de cette situation que j'ai cherché un procédé qui mît nos bassins dans la position de ceux d'Espagne, c'est-à-dire qui Iciu' permît d'offrir au système des chasses, judicieusement appliqué, ini terrain préparé comme il l'est en Espagne. (1) Le plus ancien de nos réservoirs, celui de Sainl-Lieiiis du Sifr, dont la cipacité initiale était originairement de 3,500,000 mètres cubes, contenait, lors des essais du Sig eu 1879, d'après les documents officiels, un stock vaseux de 700,000 mètres cubes. Il avait perdu le i, 3 de sa capacité initiale. On a calculé que, pour le barrage de THabra, terminé en 1871, dont la capacité était à l'origine de 3,000,000 de mètres cubes, si Ton faisait, comme en Esp;igiie, le curage du bassin seulement tous les 4 ans, la perle moyenne annuelle de capacité du réservoir serait de 1,000,000 de mètres cubes, le 1 3. Il contenait, en 1?79, 2.000,000,de mètres cubes de vases. Il en reçoit en moyenne 250,000 mètres cubes par an, ce qui, pour 8 années d'exercice, représenterait exaclement le total des vases reçues. Il est probable que l'apport annuel a dépassé les prévisions, mais il n'en reste pas moins acquis que la méthode des chasses, telle qu'elle a été appliquée chez nous, n'a donné aucun bon résultat. MARTIN CALMELS. — SUR LE DÉVASEMENT DES BARRAGES-RÉSERVOIRS 245 Qii'ol)S(MV()iis-nous chez nos voisins ? Va baria^c-réscrvoir s'obstrue, mais la prise 'd'eau, faite par un ou plusieurs puits à bail)acanes, reste intacte ; on laisse les limons s'accumuler pendant environ rpiatre ans. Puis on débonde le réservoir, [.es limons, déjà suffisamment résistants dans le bas du dépôt, coulent d'abord lentement ; puis une débâcle s'opère et le stock vaseux s'écoule en majeure partie, à l'aide d'une certaine quantité d'eau ménagée pour cette opération (environ la moitié du cube des limons à expulser). On parfait la chasse en condui- sant les sources pérennes qui alimentent le bassin à travers les dépôts retardataires et en remuant ceux-ci pour les délayer dans le courant qui les emporte. En résumé, on chasse les vases à l'aide de l'eau qui les a apportées, en s'aidant d'abord de leur penchant bien accentué au glissement, facilité sans doute par la pente du thalweg, et en remettant en suspension dans l'eau les parties qui, trop loin de la bonde et placées sur un terrain moins déclive, n'ont pu être entraînées. Tout cela est obtenu au moyen d'un certain sacrifice et c'est aussi pour cette raison qu'on n'opère que tous les quatre ans, malgré la perte de capacité annuelle du réservoir, perte qui, en somme, est à considérer. La conséquence malheureuse de cette opération est encore dans la vidange absolue du bassin et dans la perte d'une matière utile à l'agri- culture, au moins dans la plupart des cas : la vase. Quels que soient les inconvénients présentés par le système espagnol . ce système a le grand mérite d'atteindre le but, d'assurer le dévasement du barrage. Les moyens employés sont : les uns réalisables en Algérie, c'est le mode de fermeture,'; les autres ne peuvent être obtenus qu'artificiellement, et c'est là surtout l'objet de notre étude. Puisque les Espagnols se sont aidés de la difi'usion des vases dans l'eau pour entraîner les dépôts retardataires, il nous a paru logique de rechercher le même efi'et en l'appliquant à tout le dépôt. C(^ moyen consiste à insuffler de l'air sous pression dans les Couches vaseuses profondes. L'air comprimé est produit par la force motrice du barrage lui-même, et conduit à des lances plongeantes spéciales, au moyen de tubes en caoutchouc llottant sur l'eau. Les expériences de Saint-Denis du Sig, dont le détail a été publié dans un compte rendu spécial (1), ont pour but de mettre en lumière l'effet de désagrégation de l'air sur les vases immergées, effet aussi heureux qu'on peut le désirer. (1) A. Jûurdun, cdileur. Alger. 246 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE Remises en suspension dans l'eau, les vases s'écoulent, lors des irriga- tions, par les exutoires du mur de retenue et sont entraînées sur les terres qu'elles vont féconder. Les appareils d'essais se composaient principalement : D'un générateur d'air comprimé et d'un accumulateur de pression, ou réservoir d'air. Des tubes en fer de 27 Vm de diamètre intérieur, de 34 "/m de dia- mètre extérieur et de 5°',50 de longueur, chacun était assemblé à la file, à l'aide d'un petit manchon contre lequel le serrage se faisait au moyen d'une garniture au blanc de céruse et de deux contre-écrous. Un tube en caoutchouc terminait, du côté de l'eau, la conduite d'air métallique et la rattachait à la lance, de façon à rendre faciles tous ses mouvements. Régulièrement, cet ensemble devrait être actionné par les eaux mêmes du barrage dont la force motrice serait utilisée au moyen d'une turbine. Ce n'est qu'exceptionnellement et pour des essais de courte durée que l'on avait adapté la courroie du compresseur à un moteur à vapeur des atehers Aveling et Porter, de Rochester, de la force nominale de 12 chevaux et appartenant à M. J. Maistre, qui l'emploie, en temps ordinaire, à des labourages à vapeur. Fie. 41. La vue d'ensemble de l'aval du barrage représente donc les appareils dans l'ordre suivant : Tout à fait à l'aval, la machine à vapeur, et en remontant vers le bar- rage, le compresseur, l'accumulateur et les tubes. Les appareils d'essais ont été fournis et montés par la maison T. Pilter, de Paris. Le compresseur d'air, qui est la partie essentielle de l'outillage, se compose de : un bâti en fonte avec les paliers d'un arbre vilebrequin qui MARTIN CALMELS. — SUR LE DÉVASEMENT DES lîARRAGES-RÉSERVOIRS ^47 porte le volant ot la poulie de commande, un cylindre compresseur avec ses soupapes d'introduction et de sortie, un piston métallique, sa tige, glissière, bielles, etc. Le cylindre est venu de fonte, avec une chemise destinée à contenir de l'eau. Le tout est boulonné sur un châssis en bois, qui remplace provi- soirement un massif de maçonnerie et que l'on a solidement encastré en terre. Le diamètre du piston est de 228 "/m Et la course de .... « . . 835 ""/„ De sorte qu'il fournit 20 litres d'air à la pression almosphéricjue dans une course complète, c'est-à-dire pour une révolution du volant et en tenant compte d'un effet utile de 73 0 0. La poulie qui le met en mou- vement, et qui est clavetée sur l'arbre même du volant, fait de 110 à 420 tours par minute, ce qui donne un débit d'air comprimé de 10 litres par seconde, à la pression moyenne de 4 atmosphères. Ce débit correspond à un volume d'air libre de 40 litres par seconde. On peut donc dire que, sous la pression de 4 kilomètres par centimètre carré, l'alimentation et le débit par seconde sont sensiblement de 40 et de 10 litres, car la perte de charge est très faible. L'accumulateur se compose de trois cylindres en tôle galvanisée, termi- nés par des brides en fonte dressées sur le tour, au moyen desquelles ils se raccordent les uns aux autres, à laide d'un joint fait avec du caoutchouc spécialement préparé. Chaque cylindre a 2 mètres de longueur et O^^SSO de diamètre exté- rieur. L'épaisseur de la tôle est de 0'",006, et celle des brides tournées est de 0'",025. La capacité totale intérieure est de 47o litres. Cet accumulateur est fait pour résister à une pression de 6 kilogrammes par centimètre carré. Il est fermé par deux fonds en fonte de 0m,025 d'épaisseur, renforcés par deux nervures en croix. Le fond sur lequel est fixé le tube d'alimentation porte un robinet de vidange et un manomètre Bourdon. Le fond opposé, d'où part le tuyautage en fer, porte une soupape de sûreté d'une sensibilité remarquable. Entie le compresseur et l'accumulateur est un tuyau de cuivre sans soudure rjui a 4 mètres de longueur et un diamètre de 27/34. Il fait l'office de tube d'alimentation et il est recourbé pour permettre le passage en dessous, afin de circuler plus librement autour des machines. 248 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE A la suite de raccumulateur sont les tubes en fer. De l'origine au mur, ils offrent une longueur de 16'", » Du pied du mur au niveau de la crête du déversoir qu'ils traversent O^SSO Au passage du déversoir 5"', 60 Et du côté de l'eau, contre la paroi verticale du barrage . . . 2"\ 50 Enfin, la partie flottante présente un développement de . . . 29''\ » Le développement total de la conduite d'air répond donc à 66 mètres, sans compter les coudes et raccords. (]es tubes ont un diamètre de 27/34 et une épaisseur, par conséquent, de 0 ■", 0035. La vitesse de l'air, sous 4 kilogrammes de pression, y serait de 490 mètres par seconde sous 5 mètres d'eau. Pour compléter la nomenclature du tuyautage, il faut mentionner deux tubes en caoutchouc, de io mètres de longueur 'chacun ; l'un destiné à relier les tubes en fer tixes aux tubes flottants, et l'autre, l'extrémité des tubes flottants à la lance. Du côté de l'eau, en amont du mur, se trouve donc une partie de tubes allant du barrage au ponton porte-lance. Ce dernier se compose de deux caissons flottants, réunis par un pont qui est ouvert au milieu, sur un espace de O^'.SO. Sur le vide ainsi produit est placée une poulie, accrochée aune traverse que deux montants verticaux soutiennent à la hauteur de l'",90. Cette poulie reçoit le càble qui va du treuil à la lance et permet de manœuvrer celle-ci sous l'eau. Le câble est enroulé, à son extrémité, sur uu treuil placé en arrière du pont et qu'un homme conduit facilement au moyen d'une manivelle, en se tenant dans un des caissons flottants. Pour faire équilibre à la traction du treuil, les montants sont reliés au pont par leur partie supérieure, au moyen de deux tirants en fer de O^^.OIS de diamètre. Telle est la physionomie générale du ponton. Des traverses d'amarrage et une légère balustrade complètent cet ensemble. La lance peut être supportée par la poulie, ou tenue à la main, au moyen d'une gaffe sur laquefle elle se visse. Dans les deux cas, elle reçoit la conduite en caoutchouc sur un raccord en biais qui rend la manœuvre facile. Le caoutchouc est maintenu sur le raccord par un petit serre-joint très simple et d'une application facile. Ce serre-joint, que l'on a employé dans tous les raccords de ce genre, est un ressort en feuille d'acier sur lequel sont rivées deux brides, serrées par un boulon. MAnT[N CALMKLS. SUR LE DÉVASEMENT DES BARRAGES-RÉSERVOIIIS 240 La lance est terminée par un nez. ou partie conique, faisant un angle «IVnviron lia" avec la verticale (tîg. 42). Les trous d'échappement, au nombre de six, sont percés normalement à la paroi du nez. Le jet est donc incliné de 12" sous l'horizon. Le diamètre extérieur de la lance est de 0'". Oo Son diamètre intérieur de ()"',034 La longueur primitive était de 1'", 30 Lediamètredestrousd'échappementestde. . . . 0'",0025 Llle a été coupée pour faire un second nez h plus large section de jet. afin de pouvoir marcher à basse pression, c'est-à- dire entre 2 et 3 atmosphères. Avec le compresseur actuel et une bonne ma- chine de liuit chevaux, on peut employer la première lance à une marche continue à haute pression (de o à 6 atm.) La seconde a un seul orifice de 0'".012 de diamètre. On peut l'employer à un travail continu à basse pression (de 2 à 2 1/2 atm.). Ces deux lances, qui diffèrent essentiellement l'une de l'autre, ont donc fourni : la première, un jet en parachute, incliné de 12'' sous l'horizon ; l'autre, un seul jet droit sous l'inclinaison que l'on donnait à la gafte au moyen de laquelle on la manœuvrait. Le ponton était tenu sur trois ancres au moyen desquelles il pouvait prendre toutes les positions dans le barrage. Quelques mots suffiront pour vous faire com- piendre le fonctionnement de l'appareil qui pré- fi^. ',2. cède. La lance, d'abord rapprochée du mur, a été employée à désa- gréger les limons qui avaient pris leur point d'appui contre le bar- rage, c'est-à-dire à saper le pied du dépôt. Car tout terrain de sédiment se déposant par assises horizontales, vous comprendrez que c'est au point bas de la retenue que se trouve le maximum de dépôt, que c'est donc le mur de retenue lui-même (|ui arrête et retient les premiers limons déposés, leur permet de se niveler et, peu à peu, par une accumulation l)rogTessive, de gagner le bassin de proche en proche, en procédant de l'aval vers l'amont. A mesure que le stock vaseux se désagrégeait, on l'écoulait par l'ouver- ture d'une bonde; la diffusion se faisait avec une rapidité incroyable. Les eaux, claires d'abord, se chargeaient rapidement autour de la lance, sur ;2oO NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE un périmètre de 30 mètres en quelques minutes, et des épreuves répétées ont permis de constater que les vases remuées coulaient encore quand elles étaient imprégnées d'une fois et demie leur volume d'eau. Du fond à la surface, le mélange variait de proportions et Teau de surface contenait encore 14 0/0 de son volume de vase r mais l'appareil d'essai n'étant (pie de 6 chevaux dans un bassin de 3,500,900 mètres cubes, on admettra sans peine que les quantités trouvées par l'analyse n'ont rien de fixe et qu'on peut les considérer toujours comme des minma extrêmes. Bien que le glissement des limons ne soit pas facilité en Algérie, comme en Espagne, par la déclivité du thalweg, le phénomène n'en existe pas moins et il s'est produit d'une façon qui mérite d'être signalée. Les expériences de Saint-Denis du Sig ont démontré que le départ des limons se faisait par le fond; c'est ainsi que des piquets repères, placés à 180 mètres du mur, ont baissé de 6 centimètres, alors que la surface du dépôt, aux points où ils étaient placés, n'avait subi aucune modifica- tion apparente, et cela au bout de quelques jours d'une opération conduite dans la mesure d'une simple expérience. Un autre fait à signaler, c'est que, malgré le départ continu des vases voisines du mur, malgré l'affaissement du dépôt constaté à une certaine distance, le niveau contre le barrage est resté le même sous l'eau, jusqu'à la période de vidange. Ces deux faits s'expliquent l'un par l'autre; les vases d'amont rempla- çaient sans interruption les vases d'aval. Ce phénomène de glissement a une importance capitale puisqu'il permet de limiter aux abords du mur de retenue la zone d'action de l'air comprimé. Le cadre si restreint de cette conférence ne m'autorise pas à entrer dans de longs développements au sujet des modifications que je propose d'appli- quer à la fermeture espagnole; mais je dois dire qu'en combinant le système espagnol avec un obturateur métallique spécial, plus commode à manœuvrer que la porte à glissières, on réalise la chasse à l'espagnole, quelle que soit la charge d'eau, et on l'arrête à volonté. Il suffit d'établir ou d'interrompre, derrière la porte métallique, une contre-pression égale à la pression interne, afin de faciliter le jeu de cette porte. De cette façon, les vases sont expulsées d'unepart par les bouches de prise d'eau, à la demande de l'agriculture; d'autre part, le stock restant dis- paraît par des chasses qui, réduites à leur strict minimum, ne compro- mettent plus la réserve. Tel est, messieurs, l'exposé très succinct de l'économie du procédé de dévasement que j'ai l'honneur de vous soumettre. Je terminerai par quelques chiffres significatifs. Les essais du Sig, faits du 22 au 31 octobre 1879, m'ont coûté 13, oOO francs, sur lesquels 3,300 francs m'ont été remboursés par subvention. LAMAIRESSE . — SUR LE RÉGIME LÉGAL DES EAUX EN ALGÉRIE 251 J'ai établi le devis estimatif du prix de l'appai-eil tout monté, pour protéger un barrage de 13 millions de mètres cubes, ayant une retenue de 3o mètres de hauteur (1). En voici le détail : Un compresseur d'air •••••• 10-<^00 fr. Deux turbines à chute variable de 50 à 330 chevaux effectifs. Transmission, poulies, tambour. Transmission par câble pour l'utilisation de la forcemotrice en excès 32.000 Un accumulateur » . • • - .ouu Un ponton métallique avec grue à air. mouvement des treuils. 10 . 000 Tuyautage en métal et en caoutchouc et rechange o.OOO Raccords, agrès, cordages, etc. _............... ''^•^^^ Total........ 04.500 fr. Il était intéressant, vous le voyez, de rapprocher du piix de l'ouvrage à protéger le prix de l'appareil de protection. DISCUSSION Un membre ayant fait observer que remploi des tuyaux insufflants a été fait au port de Boulogne pour arrêter la marche des sables vaseux, M. Calmels rf'pond que, dans ce cas, il s'agissait de l'application momentanée du procédé, tandis que, dans Fespèce, son appareil constitue un engin à action permanente, destiné à résister à une cause de destruction qui se renouTcUe et s'accroît d'année en année. Un membre ajoute que, à Boulogne, on a fait usage d'eau comprimée, dont l'action est loin d'être comparable à celle de l'air, qui divise la vase et larépand dans toute la hauteur de la masse d'eau retenue. Une discussion s'étant engagée sur le point capital du maintien de l'horizon- talité sensible du plan des vases, M. Calmels démontre, 'par les faits observés à Saint-Denis du Sig, que les vases restent fluentes et remplissent, par glisse- ment inférieur, les trous ou tranchées que l'on y pratique. M. LAMAIEESSE Insénieur en Chef des Ponls et Chaussées en retraile. SUR LE RÉGIME LÉGAL DES EAUX EN ALGÉRIE (extrait dc puocks-vekbal) — Séance du lo avril 1881. — M. Lamairesse fait ressortir qu'en droit musulman, les eaux sont de domaine public, et que leur libre possession dans des citernes ou vases est même subor- donnée aux besoins publics ou privés, en cas d'absolue nécessité. (') L'élablissenienl de ce barrage a coûté j millions. 25'2 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE La loi du 16 juin 1851 a reconnu ce principe pour toutes les eaux en Algérie, mais sous la réserve des droits d'usage légalement acquis antérieurement. La jurisprudence admet même que, à défaut de titre, le droit est acquis par l'usage trentenaire, antérieurement au 16 juin 18ol. M. Lamairesse fait remarquer qu'il eût été nécessaire de faire, sur chaque cours d'eau, l'étude du débit des sources ou affluents, et la reconnaissance préalable des droits acquis, afin d'éviter des mécomptes, comme l'application en a donné de malheureux exemples. Le règlement d'administration publique sur les concessions d'eau, dont la loi de 18S1 annonçait l'édiction, sera avantageusement remplacé par les dispo- sitions de la loi sur les eaux, présentée aux Chambres par M. Varroy, ministre des Travaux publics, en janvier 1880. Il y aurait donc lieu d'appeler tout spécialement l'attention de l'Administra- tion supérieure sur la nécessité de procéder à la reconnaissance détaillée des cours d'eau et des droits acquis. M. MAECHE&AY Ingénieur ci\il des Mines, à Lyon. LES RÉSEAUX TÉLÉPHONIQUES DES GRANDES CITES — Séance du lô avril 188t. — Le téléphone articulant de M. Graliam Bell, qui parut pour la première fois en 1876 à l'Exposition universelle de Philadelphie, a reçu, dès sa naissance, les applications les plus variées, dont la plus importante, sans contredit, est son emploi dans les grandes villes, pour l'établissement de communications entre leurs habitants. Une petite plaf^ue de tôle mince formant diaphragme; un barreau aimanté, coiffé, à son extrémité voisine de la plaque, d'une bobine élec- trique, le tout renfermé dans une gaine de bois, telle est la dernière forme de cet instrument essentiellement réversible, c'est-à-dire pouvant servir à parler et à écouter. On a pu lui reprocher un peu de faiblesse et de manquer d'appel, quoi- c^ue, en Amérique, il ait servi dès l'origine sous cette forme, avec adjonc- tion d'une sonnerie électrique. En Europe, on a cherché à créer des télé- fhones magnétiques plus puissants et pourvus d'un appel ; tels sont ceux de Siemens et de Gower, qui donnent de bons résultats sur des lignes de 5 ou 6 kilomètres. En 1877, MM. Edison et Hughes inventaient, presqu'en même temps, MARCHEGAY. — LES RÉSEAUX TÉLÉPHONIQUES DES GRANDES CITÉS 2o3 les premiers téléphones à pile, où fut utilisée la [)ropriété des corps semi- conducteurs, tels que le charbon, d'otirir au passage d'un courant élec- trique une résistance variable, suivant la pression à laquelle ces corps sont soumis et, à partir de ce moment, on a employé les téléphones à pile comme transmetteurs, et les téléphones magnétiques comme récepteurs. On a ainsi le double avantage de pouvoir taire varier, à volonté, la force agissant dans le transmetteur et d'avoir plus de netteté dans la réception. L'expérience a montré ({ue, au lieu d'envoyer dans le récepteur de l'autre station le courant de pile primaire, rendu ondulatoire par le transmetteur microplionique, il valait mieux lancer dans la ligne des courants induits secondaires, nés sous l'influence de ce courant primaire modifié. Un système complet de transmission téléphonique à pile compivud donc à chaque station: 1° une pile voltaique productive d'un courant électrique ; 2" un transmetteur à pile, modificateur du courant ; 3^' une bobine d'induction recevant, comme courant inducteur, le courant modifié et lançant dans la ligne le courant secondaire iuduit; ■i'' un téléphone magnétique récepteur ; 5° une sonnerie d'appel. Les deux stations sont réunies par un seul fil ; le retour a lieit par la terre, ou par deux lils isolés l'un de l'autre. Dans la position d'attente, la sonnerie doit être prête à fonctionner, tandis ([ue, pendant la conversa- tion, le fil doit être sur téléphone. Cette difficulté se résout facilement., grâce à un commutateur automatique qui, au repos, met le fil sur la son- nerie. Le plus souvent, ce [commutateur consiste en un levier, avec cro- chet supportant le téléphone récepteur. ÉTABLISSEMENT DES RÉSEAUX TÉLÉPHONIQUES Le seul moyen pratique qui permette à un grand nombre d'habitants d'une même ville de causer entre eux consiste à relier chacun d'eux par un fil à un bureau central. Le rôle du bureau central se réduit à faire communiquer les fils des deux abonnés qui veulent causer et, une fois la conversation finie, à les remettre dans la position d'attente. C'est en Amérique, patrie du téléphone, qu'ont été crées les premiers réseaux téléphonicjues à bureau central et, même dans ces réseaux, les téléphones se sont substitués tout d'al)ord à des appareils télégraphiques, donnant des indications convenues d'avance. En traversant l'Atlantique pour se répandre dans la vieille Europe, le téléphone a rencontré les ditlérentes législations (pii placent les Postes el Télégraphes dans le droit régalien; et c'est certainement à cette cause ([ue l'on doit attribuer la lenteur des applications téléphonicpies sur le conti- nent européen. En France, c'est l'État (jui concède les réseaux téléphoni- ques, sous certaines clauses et conditions contenues dans l'arrêté minis- tériel du 26 juin 1870. 254 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE Au début, il existait en France trois compagnies téléphoniques : 1" la Compagnie Bell, employant le transmetteur Blacke et le récepteur Bell ; 2'' la Compagnie Gower, employant le téléphone magnétique Gower comme transmetteur et récepteur ; 3" la Compagnie Edison, employant le télé- phone à charbon d'Edison comme transmetteur et \e récapteuv Phelps. Ces trois Compagnies avaient réuni chacune un certain nombre d'abonnés à Paris, lorsqu'elles se fusionnèrent sous le titre de Société générale des téléphones, <{ui est actuellement la seule Compagnie fonctionnant en France. Cette compagnie a obtenu la concession de réseaux., dans les grandes villes suivantes: Paris, Lyon, Marseille, Lille, le Havre, Nantes et Bordeaux. Il semblerait, au premier abord, qu'un réseau téléphonique doit être établi dans les mêmes conditions qu'un réseau télégraphique ; 'mais la multiplicité des lignes et la sensibilité des téléphones, que les moindres courants impressionnent, obligent à prendre des dispositions toutes parti- culières. La multiplicité des tils, au cœur de la cité, empêche de les placer sur les consoles le long des maisons, et l'influence des [courants [télégra- phiques, qui produisent' dans les téléphones des crépitements gênants, force à les^éloigner des ,fils télégraphiques. CONDUCTEURS AÉRIENS Ces conducteurs, presque exclusivement employés en Amérique, ont été tout d'abord mis en service à Paris. On les place à de très grandes hau- teurs, sur des poteaux en fer fixés sur le faite des maisons, ce qui, à Paris, correspond à une hauteur de 2o à 30 mètres au-dessus du pavé. Comme fil, on emploie de préférence du fil d'acier galvanisé de 2 milli- mètres, qui permet des portées considérables. La portée moyenne est de loO mètres, mais on peut aller à 250 mètres. A Bruxelles, on a employé du fil de cuivre phosphoreux de 0"',0008 de diamètre; grâce à la ténacité de ce métal, on peut avoir des portées consi- dérables, mais la conductibilité électrique, extrêmement variable, ,rend son emploi délicat. Les conducteurs aériens coûtent peu d'établissement, mais ils exigent le consentement des propriétaires des immeubles, se brouillent souvent et donnent lieu à des inductions ; enfin ils sont, en France, difficiles à visiter, par suite de la forme du toit des maisons. CONDUCTEURS SOUTERRAINS Dans toutes les villes pourvues de rjseaux d'égouts, il y a grand avan- tage à avoir des conducteurs souterrains, malgré leur prix d'établissement MARCHKGAY. LKS RKSKAUX TKLI-PIIOMQUES DFS GRANDES CITÉS 255 plus élevé, parce que les déraDgemeuts sont très rares et faciles à réparer. Ces conducteurs sont toujours constitués par du fil de cuivre, aussi pur que possible, isolé de différentes manières, mais, le plus souvent, avec de la gutta-perclia. On avait espéré, dans le principe, pouvoir employer connne conducteurs souterrains des câbles sous plomb à plusieurs fils isolés, chacun d'eux: étant affecté à une liyne ; mais les inductions réci- proques des fils les uns sur les autres y ont fait renoncer. Actuellement, on emploie soit des conducteurs à sim|)le fil isolé, couvert d'une enve- loppe protectrice, soit des conducteurs à double fil isolé, pouvant être réunis sous la même enveloppe de plomb. Le câble Gower à un seul fil se compose d'un fil de cuivre de 8/10 de millimètre, entouré d'une gaine de gutta-percha, recouverte d'un gui- |)age de coton goudronné et protégé extérieurement par une hélice eu fil de fer galvanisé. On doit avoir soin de mettre l'enveloppe métallique (lu câble à la terre pour détruire l'induction statique. En employant un double fil. on a un circuit métallique complet, d'où il résulte que, chaque circuit séparé se trouvant parcouru par des courants de sens contraire, les courants d'induction qui y prennent naissance doivent s'annuler. Cependant cette annulation ne peut être complète, parce que ces deux fils ne peuvent être rigoureusement à la même dis- tance du fil voisin. Pour se rapprocher le plus possible de l'équidistance, il faut les tordre deux à deux dans un même câble et tordre ensuite tous les fils d'un même câble. A Paris, on emploie un câble sous plomb conte- nant sept conducteurs à double fil, distingués par sept couleurs ; ce câble se ramifie ensuite, en se soudant à des câbles sous plomb à double fil. Dans les égouts, les câbles sont supportés par des crochets en fer gal- vanisé, scellés dans le haut de la paroi latérale à 0'", 50 ou i mètre les uns des antres, suivant les câi)les employés. Les branchements sur l'égout se font avec des tubes de fonte posés en tranchée. Ces tubes, généralement de 40 millimètres, doivent avoir leurs joints faits au plomb et bien étan- ches, pour mettre le câble à l'abri de l'humidité et des fuites de gaz. A Bordeaux, oîi les égouts sont rares, on a placé des câbles Gower dans des conduites en béton de ciment, portant des regards de distance en distance. I^e passage des ponts est souvent difficile pour les conducteurs souter- rains, la place disponible étant déjà occupée par les tuyaux d'eau et de gaz. On avait essayé, à Lyon, de tourner la difficulté, en plaçant, sur les abouts des poutrelles des ponts suspendus, des tubes de fer creux à manchons vissés contenant les câbles ; mais les trépidations du tabliei- dévissaient les tubes, et on a dû poser des câbles armés à plusieurs con- ducteurs. ^o6 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE ENTRÉES DE POSTES ET INSTALLATIONS INTÉRIEURES DES ABONNÉS Si le iil est aérien, il s'arrête sur un support fixé sur la maison de l'abonné et gagne de là la fenêtre du poste. Le lîl isolé pénètre dans l'appartement par un trou percé dans le cadre (lune fenêtre et, dans fintérieur, on emploie des fils de cuivre isolés, semblables à ceux servant aux sonneries électri(iues. Les transmetteurs doivent être, autant que possible, lixés le long d'un mur solide; la pile doit être aussi près que possible du téléphone à pile. En Amérique, on se sert de petites machines électro-magnétiques pour sonner ; mais, eu France, on sonne avec la pile. Dans les réseaux ordinaires, une pile de six éléments Leclanché, dont deux ou trois seulement servent au téléphone, suffit. Les postes d'abonnés doivent être protégés par des paratonnerres de post<\ lorsque les lignes sont aériennes. INSTALLATION DU BUREAU CENTRAL Le bureau central, où convergent tous les lils des abonnés, doit con- tenir non seulement des téléphones pour pouvoir leur parler, mais aussi des appareils spéciaux, permettant de relier rapidement les fils des deux abonnés qui désirent converser et de remettre leurs lignes en attente, une fois leur conversation terminée. Lorsque le réseau est aérien, la maison contenant le poste central porte à son sommet une cage eu fer où viennent aboutir, sur des isolateurs, les lils des abonnés ; de là ils gagnent, par des conducteurs isolés, le local du poste. Si le réseau est souterrain, il y a avantage à placer le poste au rez-de- chaussée et à faire entrer directement les câbles de l'égout dans le sous- sol par un branchement spécial, arrivant jusqu'au mur de la maison. Dans les deux cas, les fils des abonnés vont s'attacher à la rosace, où ils se distribuent sur des bornes isolées. La rgsace est ainsi nommée parce ([u'on y adopte le dispositif rayonnant, de manière à faire facilement les changements. Il est toujours prétérable de lîxer à demeure les câbles des abonnés sur les bornes et de faire les changements sur les lils isolés réunis- sant ces bornes aux appareils du Central. Les appareils du Central sont de deux sortes : 1° Des annonciateurs, mis chacun en communication avec le fil d'un abonné ; •2' Des commutateurs, pour relier l'un de ces fils avec l'un quelconque des autres. MARCIIEGAY. — LP:S RKSEAUX TÉLÉPHONIQUES DES GRANDES CITÉS 2o7 delà posé pour être plus clair, nous ne nous occuperons que des réseaux téléphonicjues employant la pile pour sonner et parler. L'abonné n" 1 dcsire-t-il parler, il appuie sur sou bouton de sonnerie (sou récepteur étant suspendu au crochet de son transmettein-) ; le courant de sa pile ('jitiére est alors lancé dans sa ligne et va actionner l 'électro-aimant de son annonciateur, au poste central. L'électro-aimant, devenu actif, tait tomber nu signal 'visible et, en même temps, une sonnerie trembleuse résonne, tant que le signal visible n'est pas effacé. Deux svstèmes différents sont employés pour relier entre eux les iils des abonnés. Système du commutateur suisse. Au-dessous de l'annonciateur se trouve un commulateur suisse ou commutateur à double entrée. C'est un tableau dans lequel chaque abonné a son liFreprésenté par une bande métallique verticale, portant son numéro, pendant que, derrière la tablette de bois ([ni porte cos bandes, se trouvent des bandes horizontales croisant les premières sans les toucher et pouvant être reliées à celles-ci, en enfon- çant une cheville dans un des trous de la bande antérieure. Au repos, toutes les bandes verticales ont leurs chevilles sur la ligne horizontale marquée ferre. L'attention de l'employé a éti attirée par la chute de l'annonciateur du n' 1 et par la sonnerie trembleuse; il efface le signal, détache la cheville du n" 1 et l'enfonce dans la môme verticale sur la bande horizontale marquée téléphone. Il est alors en communication avec l'abonné n" 1 et peut causer avec lui. Celui-ci demande-t-il à communiquer avec l'abonné n" 7. l'employé attaque le n" 7 par sonnerie et l'avertit qu'il le met en communication avec le n" i. Pour cela, l'employé prend les' clievdles des II"' 1 et 7 et les enfonce chacune sur sa bande verticale et sur une même horizontale ; la première, par exemple, après celle du téléphone, si elle est libre. A partir de ce moment, les n"' 1 et 7 communiquent entre eux et le bureau central ne communique plus avec eux. Si, pendant cette conversation, deux autres abonnés, 5 et 15, par exemple, veulent causer, on place leurs chevilles respectives sur une autre horizontale. 11 ne peut y avoir d'erreur, car toute ligne horizontale qui porte deux chevilles est prise. On fait des commutateurs suisses plus ou moins grands. Quand l'exploitation est active, il est bon de ne guère dépasser 30 numéros par tableau; le tableau dispose alors de 14 lignes horizontales utilisables. Les dilférents tableaux sont placés les uns à cùt6 des autres, et on affecte nn certain nombre des lignes horizontales aux communications des abonnés placés dans les groupes différents. On peut aussi employer un grand commutateur spécial pour faire com- muni([uer les groupes entre eux. 17 258 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE Quand la conversation est finie entre deux abonnés, il faut qu'ils puis- sent annoncer au Central qu'on doit rompre leur communication et remettre leurs lignes dans la position d'attente. On y parvient en mettant, au moyen d'une cheville supplémentaire, l'une des deux ligues en dériva- tion sur son annonciateur, et, une fois la conversation finie, les deux abon- nés doivent sonner. Ce système a les inconvénients suivants : 1° Le bureau central dispose d'un petit nombre de fils pour relier les abonnés entre eux ; 2" Il faut un employé par tableau, lorsque les communications sont nombreuses ; S" [Le système de rappel par dérivation sur la sonnerie du Central gène la transmission téléphonique, et la cofiversation est troublée par les appels du Central. Système du commutateur américain ou jack-knife. Le commutateur américain ou jack-knife est une petite pièce de laiton de section carrée, lixôe au tableau par deux boulons. Le premier boulon se termine par un écrou, qui sert à la fois à fixer le jack-knife et assurer le contact entrt; le fil de ligne de l'abonné et la masse métallique. Le second boulon est mis en communication de la même manière avec le fil de l'annonciateur, mais ce boulon est isolé de la masse métallique par un petit manchon d'ébo- nite, et il présente une petite cheville métallique latérale, se projetant vers le haut, isobe également de la masse et sur laciuelle vient porter le bout d'un ressort. Dans ces conditions, le jack-knife est sur f attente : la ligne est en communication directe par le ressort avec l'annonciateur, dont la seconde extrémité est à la terre. L'abonné envoie-t-il un courant, l'annonciateur fonctionne et le Central est prévenu. Le jack-knife présente deux trous, 1 et 2, parallèles]aux Lou- ions. L'employé enfonce alors dans le trou 2 une ciieville attachée à une corde métallique, reliée à son téléphone. La cheville soulève une goupille portée par le ressort et, par suite, rompt le contact entre la masse du jack- knife et f annonciateur. Ainsi cette simple introduction de la cheville fait deux manœuvres : elle détache la ligne de l'annonciateur et la rattache au téléphone de l'employé. L'employé prend alors les instructions de l'abonné qui demande à causer avec un autre. Pour établir la liaison entre les jack-knives de deux abonnés, on fait usage d'une corde métallique souple, terminée par deux chevilles qu'on engage dans les trous 1 et 2. On met l'un des annonciateurs en dérivation en plaçant la cheville cor respondante dans le trou nM ; il résulte de cette manœuvre que l'abonné peut faire rompre la communication en appuyant sur son bouton de sonnerie. MARCHEGAY. LES IIKSEAUX TÉLÉPHONIQUES DES GRA^DES CITÉS îâoO Le système du jack-knile permet de pourvoir à une exploitation chargée, sans avoir besoin d'un trop nombreux personnel, car il a les avantages suivants : l** Le bureau central dispose d'un très grand nombres de lignes; 2'' La même manœuvre sert à mettre sur téléphone et à rompre la communication avec l'annonciateur; 3° Le système de dérivation sur sonnerie a les mêmes inconvénients que dans l'autre système de comnuitateur. Dans les bureaux de la Société générale des téléphones, où ce système est employé, les abonnés, réunis d'abord par groupes sympathiques, sont au nombre de âo par tableau [et communiquent directement par cordons souples quand ils sont dans des tableaux voisins. Pour les communications entre abonnés placés dans des tableaux éloignés, on a des fils posés d'avance, reliant entre eux des masses métalliques, percées d'un trou pouvant recevoir les chevilles. Il faut alors avoir soin de ne jamais mettre plus de deux chevilles sur la même ligne. Lorsque le bureau central est desservi par des téléphones à charlion d'Edison, les employés sont munis d'appareils où le parleur et le récepteur sont montés sur une même tige un peu recourbée, qui sert de poignée et forme, en même temps, l'aimant du récepteur. L'exploitation d'un réseau téléphonique devient de plus en plus difficile, à mesure qu'augmente le nombre des abonnés, puisque chacun d'eux peut causer avec tous les autres. En supposant, par exemple, que chaque abonné demande à parler chaque jour une fois seulement avec tous les autres, on trouve que le nombre des communications journalières s'élève- rait à la moitié du carré du nombre des abonnés. Mais, dans la réalité, il n'en est pas ainsi, parce que les abonnés ne se connaissent pas tous et qu'aucun d'eux n'a affaire avec tous les autres. Le nombre effectif des communications est cependant fort grand, parce que la même communi- cation est demandée plusieurs fois dans la même journée. Dans deux villes bien difï'érentes (Paris et Lyon) et avec des réseaux d'inégale importance (1,500 et 210 lignes, décembre 1881) on trouve que la moyenne journalière est d'environ huit communications par ligne. Ces simples chiffres montrent que le téléphone est entré dans nos mœurs, et que la Société générale des téléphones doit s'inquiéter, comme les Compagnies améri- caines, des difficultés croissantes de l'exploitation et rechercher tous les moyens propres à les surmonter. DISCUSSION Un membre ayant demandé si, par suite du rapprochement des fils du réseau, il n'arrivait pas qu'un auditeur entendît à la fois plusieurs dépêches, M. Map.- 260 NAVIGATION, GKNIE CIVIL ET MILITAIRE CHEGAY répond que ce fait arrive parfois, mais n'cmpèclie pas l'audition du télégramme direct. — Au reste, à l'aide de conventions de langage dont l'usagc s'esL répandu depuis l'emploi des cartes postales, il est facile d'éviter l'incon- vénient qui pourrait résulter d'indiscrétions provenant de cette cause. M. aOBII Ingénieur en Chef des PonLs el Cllaus^ées, à Lyon. NOTE SUR LES APPAREILS A ENCLANCHEMENTS INSTALLES PAR LA COMPAGNIE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE AUX GARES DE LA GUILLOTIÈRE ET DE PERRACHE, A LYON — Sc'oîie* dit 1o avril 1881. — Messieurs, Je viens vous entretenir des appareils à enclanchemcnts que la Compa- gnie P.-L.-M. a fait établir, l'année dernière, aux gares de la Guillotière et de Perrache, à Lyon, d'après le système Saxby et Fariner. Cette instal- lation étant la plus importante et la plus complète qui existe aujourd'hui en France, il m'a paru utile d'en faire l'objet d'une communication au congrès. La gare de la Guillotière, à Lyon, reçoit les trois branches de Marseille. de Grenoble et de Genève, qui se réunissent en un tronc commun en communication avec la gare de Perrache. oîi se fait une nouvelle bifurca- tion sur Paris et sur le Bourbonnais. La gare de Perrache étant exclusive- mentréservée au service des voyageurs, on voit que la gare de la Guillotière dessert, en réaUté, cinq directions pour les trains de marchandises. Cette situation se complique encore par la nécessité de faire, dans cette gare, le triage des trains et de donner passage aux machines locomotives du dépôt central établi dans le voisinage. On comprend aisément les difficultés et les dangers que présentait l'ex- ploitation de cette gare; les signaux divers placés successivement sur toutes ces voies, à mesure que le service se développait, étaient devenus telle- ment nombreux et leur interprétation tellement compliquée, qu'on a dû renoncer à s'en servir plus longtemps. On se fera une idée de cette com- plication quand on saura que le règlement spécial relatif à l'interprétation des signaux formait un volume de 124 pages, que chaque mécanicien devait connaître à fond, avec 77 autres règlements analogues plus ou moins étendus, qui donnaient aux signaux des significations différentes suivant la gare exploitée. GOBIN. — NOTE SUR LES APPAREILS A ENCLANCHEMENTS :261 On s'est alors décidé à l'aire table rase de tout ce qui existait, pour adopter le système de signaux dits à enclaucliemenls, dont les premières applications ont été laites en France, sur le réseau de l'Ouest, il y a vingt- sept ans, par l'inventeur. M. Vignier. mais qui a notablement été amélioré et développé en Angleterre, par MM. Saxby et Farmer. L'installation de C(>s appareils, à Lyon, a été faite sous la direction de M. Picard, chef de Texploilation des chemins de fer P.-L.-M. et d'après un plan qu'il avait conçu et dressé. Établis dans les conditions ordinaires, ces appareils n'auraient pas permis, à eux seuls, d'arriver à supprimer h règlement spécial de cette gare; car, si les enclanchements mettent les aiguilleurs dans l'impossibilité de se tromper, ils ne simplifient en rien le service des mécaniciens, au point de vue de l'observation des signaux. L'œuvre propre de M. Picard a été d'adapter à ces appareils un système de signaux simple, uniforme, parlant pour ainsi dire de lui-même et qui met les mécaniciens dans l'impossibilité de se tromper, à moins qu'ils ne soient en état d'ivresse, ou atteints d'aliénation mentale. C'est ce nouveau régime de signaux, dont le signal carré d'arrdt absolu est la .base, qui a permis à M. Picard d'assurer l'exploitation extrême- ment compliquée de la gare de la Guillotière sans règlement spécial. C'est le premier exemple d'un résultat aussi parfait; MM. Saxby et Farmer eux-mêmes ne pensaient pas qu'on pût l'obtenir, et ce résultat fait le plus grand honneur à M. Picard et à la Compagnie P.-L.-M. qui pourra bientôt, par l'application générale du système, supprimer les 78 règlements spéciaux des gares de son réseau, sans les remplacer par rien; le règlement général n" 1 suffisant partout dans ce cas. On comprend la simplification énorme qui en réîrultera pour le service des mécaniciens, qui devaient connaître parfaitement tous ces règlements formant une véritable bibliothèque. Ces appareils dérivent du système primitif d'enclanchement, inventé en France par M. Vignier, chef de section à la Compagnie du chemin de fer de l'Ouest. Ce système est décrit dans les Annales des Ponts et Chaussées de l'année I806 (tome XL 3-^ série), et a figuré avec honneur à l'Exposition universelle de 1867. Il s'applique spécialement aux bifurcations et a pour but d'empêcher, d'une manière absolue, que deux directions aboutissant à un Ironc com- mun soient ouvertes en même temps. Cette invention, qui avait reçu en France d'assez nombreuses applica- tions, notamment sur le réseau des (Chemins de fer de l'Ouest, a été développée et perfectionnée plus tard en Angleterre, par MM. Saxby et Farmer, qui ont imaginé un système de liges rigides permettant de trans- mettre à grande distance le mouvement du levier à l'aiguille, ce qui leur a donné le moyen de réunir sur un même point tous les leviers d'aiguilles 262 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE et (1(3 mâts de signaux compris dans un espace assez étendu et d'en con- tier la manœuvre à un seul aiguilleur. Ou voit déjà l'économie de personnel qui doit résulter de cette concen- tration, dans un seul poste, de leviers ordinairement disséminés le long des voies et placés à côté des aiguilles qui sont toujours un peu espacées, ce qui ne permet pas d'en confier un grand nombre à un seul agent, puisque celui-ci est obligé de se transporter de l'un à l'autre, pour en faire la manœuvre. Mais cet avantage n'est que secondaire, à côté de ceux (jue présente l'appareil au point de vue de la sécurité, ainsi qu'on le verra plus loin. Tous les leviers sont réunis dans un seul pavillon, établi à une certaine hauteur au-dessus des voies et pourvu de nombreuses fenêtres, pour per- mettre à l'aiguilleur de voir les trains et la plupart des signaux ; cette concentration permet de solidariser ces leviers par des enclanchements disposés de manière que la manœuvre de chaque levier ne soit possible ([ue dans des conditions déterminées, c'est-à-dire lorsque tous les mouve- ments de signaux qui doivent la précède}' ont été effectués eux-mêmes. Ainsi une voie ne peut être ouverte à un train par son disque avancé sans qu'elle ait été préalablement préparée par l'aiguille correspondante et sans qu'elle ait été fermée par les signaux à tous les autres trains qui peuvent venir d'une direction différente. De plus l'aiguilleur, une fois le passage donné sur une voie, ne peut plus modifier la position des aiguil- les sans avoir préalablement changé les signaux. Voici comment ces conditions de solidarité sont réalisées dans les appa- reils de la Compagnie P.-L.-M. Chaque levier 'de manœuvre est appelé à être alternativement enclancheur et endanché. Comme enclancheur, il commande une tringle horizontale à laquelle il donne un mouvement alternatif dans le sens de sa longueur ; cette tige porte un taquet ou talon qui peut ainsi être amené soit au-dessus des vides, soit au-dessus des pleins d'une palette horizontale de forme rectangulaire évidée en forme de gril, placée trans- versalement à la tringle et que lelevieràe>jc/flnc/?né à sa position normale, ce qui révélerait le défaut de contact. Pour éviter toute confusion, les leviers sont peints de couleurs diffé- rentes, suivant leur destination. Kn face de chaque levier, il y a une plaqu.^ en cuivre indiquant le signal correspondant et les deux positions que peut prendre ce signal, sui- vant que le levier est placé en avant ou en arrière; chaque levier porte. (1) Ua ingénieur de la Compagnie du cliemin de fi;r P.-L-M., M. Dujo'ir, a trouve le mo5fen de manœuvrer le veriou cl raitruille par un seul levier dont le déplacement se fait en trois temps • le premier élève le verrou; le second déplace l'aiguille et le troisième abaisse le verrou. ^64 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE en outre, un numéro très apparent et, au-dessous, les numéros des leviers qui l'enclanchent et qui doivent être manœuvres avant lui. Un plan colorié, placé dans le pavillon, indique la position et la nature des divers signaux placés sur les voies, l'emplacement des aiguilles et les numéros des leviers qui les manœuvrent. Des postes avancés sont mis en communication permanente avec le pavillon au moyen de fils électriques et annoncent l'arrivée des trains des diverses directions; l'aiguilleur ouvre alors la voie demandée, après avoir fermé les autres, et fait tous les signaux de protection, dans l'ordre voulu par les enclanchements. Si. par une fausse interprétation de la demande, l'aiguilleur .donnait le passage sur une voie autre que celle qui a été demandée, cette erreur ne pourrait donner lieu à aucun accident, car la voie ouverte à tort aurait été fermée à tous les autres trains pouvant y arriver ; il y aurait simplement une fausse manœuvre et le train devrait rebrousser chemin, mais toute chance de collision serait écartée. C'est là ce qui constitue le principal avantage du système (1). En outre, les signaux peuvent être faits avant V arrivée des trains, puisque ceux-ci ont été signalés par des postes avancés : tout étant préparé d'avance, les trains attendus franchissent les bifurcations sans s'arrêter et à la vitesse ordi- naire un peu ralentie; ce qui fait gagner beaucoup de temps; tandis qu'autrefois tous les trains, sans 'exception, devaient s'arrêter aux bifur- cations et attendre qu'on leur livrât la voie. Enfin, on peut faire maintenant en même temps toutes les manœuvres qui empruntent des voies indépendantes, tandis qu'autrefois on n'admet- tait qu'un train à la fois dans la rrégion d'un poste d'aiguilleur, dans la crainte d'une confusion possible. Les communications électriques du poste central avec les postes secon- daires se font au moyen du cadran Jousselin, qui est un récepteur, et du transmetteur Michel. Ce cadran permet de demander non seulement telle ou telle voie pour un train venant de telle direction, mais encore d'échanger un certain nombre de dépêches prévues d'avance, comme, par exemple la demande d'une machine de secours, communication qui peut être très utile dans certains cas et que les appareils Tyer ne donnent pas. Le cadran ou indicateur Jousselin est un cadran ordinaire, portant sur sa circonférence une série de numéros qui correspondent chacun à une phrase ou question inscrite à côté; une aiguille mobile, mise en mouve- (1) On a résumé le but et les mérites de ce système dans les termes suivants : « si l'on con- duisait un honime aveugle dans la cabine d'un poste Saxby, d'une bifurcation aussi compliquée que possible, on pourrait lui permettre d'abaisser au hasard n'importe quel levier d'aiguille ou (si les signaux étaient obs.rves par les mécaniciens) de produii e, dans la positions des signaux de signal ; il provoquerait des retards dans la circulation des trains, mais il lui serait impossible et des aiguilles, une combinaison pouvant amener une rencontre de trains. QOBIX. — NOTE SUn LKS APPAREILS A ENCLANCHEMENTS "^Go mont par le transmotleur du poste voisin, avance d'un luiniéro ch.upK} fois qu'on appuie sur le levier du ti'ansmettcur et vient s'arrêter sur la question posée, si l'on a eu soin de ramener cette aiguille au zéro, après l'échange de la dépêche précédente. Pour que deux postes puissent échanger des dépêches, ils doivent avoir chacun un cadran et un transmeUeur. Un poste veut-il envoyer une demande au poste central, l'agent abaisse le levier du transmeUeur Michel autant de fois qu'il y a d'unités dans le chillrc^' correspondant à la demande et, pour éviter toute erreur de comptage, ce transmetteur laisse apparaîtie, dans une petite fenêtre, les chitlVes qui indi(iuent successive- ment le nombre de coups reçus par le levier. Sur le cadran du poste récepteur, Taiguille s'arrête sur le chiffre correspondant à la demande et, pour s'assurer que la dépêche reçue est bien celle qu'on a voulu envoyer, l'agent récepteur la renvoie au premier poste. S'il n'y a pas d'erreur, on s'en tient là; sinon, on rectitîe la première dépêche. Je dois ajouter (|ue, chaque fois que l'aiguille du cadran avance d'un cran, un timbre, placé au-dessus, sonne un coup, afin de prévenir l'agent récepteur. J'ai vu dans quelques postes de petits répétiteurs des mouvements des disques avancés qui ne peuvent être vus de ces postes ; quand on manœuvre un levier, le signal apparaît ou s'efface dans le répétiteur lorsque le signal est fait lui-même ou effacé. Cette transmission électri([ue vient du signal même, et non du levier ; elle ne fonctionne donc que (juand le signal est réellement fait. L'installation de ces appareils, aux gares dePerrache et de laGuillotière, a coûté 200,000 francs; mais l'économie réahsée dans le persoimel des aiguilleurs couvre l'intérêt du capital dépensé, et il reste l'énorme avan- tage de la sécurité et de la rapidité des manœuvres. Le poste n"* 1 de Perrache-Saône a 60 leviers dont o4 sont actuellement en service; celui de Perrache-Rhône a 30 leviers; celui de la Guillotière n° 1 en a 20, et celui de la Guillotière n" 2 en a 30 dont 30 fonctionnent. Les aiguilleurs de ce dernier poste sont au nombre de trois; deux nianœ'U- vrent les leviers et un reçoit les signaux électriques. Il y a sur ce point 52o passages de trains ou machines par jour, soit, en moyenne, un pas- sage par intervalle de 2 minutes 44 secondes ; à certaines heures, vers le soir, par exemple, cet intervalle est notablement réduit. Un mouvement aussi actif pourrait difficilement se faire avec sécurité si l'on n'avait pas les nouvelles installations. Chaque poste central de manœuvre des leviers fonctionne aussi comme poste Tyer, tout en maintenant ses connnunicalions avec le poste précé- dent et le poste suivant au moyen du cadran Jousselin, qui est mis en mouvement avec le même courant, sans rien déranger à l'appareil Tyer. NAVIGATION, GKNIE CIVIL ET MILITAIRE M. Charles BEEaEEO]^ Ingénieur civil. RÉFORMES DANS LA POSE ET L'ENTRETIEN DE LA VOIE PERMANENTE DES CHEMINS DE FER — Séance du 16 avril 1881. — Depuis un grand nombre d'années, je suis sous l'empire de l'idée fixe que le système actuelde la voie permanente est défectueux et qu'il devient nécessaire de le réformer, si on veut faire circuler des trains de voyageurs à des vitesses supérieures à celles qu'ils ont aujourd'hui. La réforme que je propose comprend des changements complets : 1" dans la nature et la disposition du ballast ; 2' dans la forme et la pose des traverses; 3" dans l'attache des rails aux traverses. Je vais examiner ces trois questions l'une \après l'autre et ferai voir qu'elles doivent donner toute satisfaction aux Compagnies de chemins de fer et au public, sous le rapport de l'économie, de la sécurité et de la vitesse des trains. d" BALLAST Le ballast, au lieu d'être en gros gravier ou pierres cassées que l'on emploie aujourd'hui généralement, de préférence à tout autre, pour faci- liter l'écoulement des eaux de pluie; au lieu d'être répandu sur une épais- seur de SO à 60 centimètres au-dessus de la plate-forme du chemin, sera en sable pareil à celui des paveurs et posé dans deux fossés de 40 centi- mètres de profondeur et 40 centimètres de largeur, au-dessous de chaque ligne de la voie ordinaire. Le sable sera pilonné à grands coups de hie pour que les grains en soient serrés fortement les uns contre les autres et empêchent toute infil- tration d'eau. On obtiendra ainsi un véritable nnir en grès tendre, capable de résister à une énorme pression et dans lequel on fera pénétrer, à grands coups de hie, les parois verticales de la traverse que je vais décrire . 2" TRAVERSE La traverse se compose de deux caissons en fonte ou en fer. reliés par deux barres en fer destinées à maintenir invariablement la voie à l'écarLe- ment voulu. Chaque caisson est surmonté d'un coussinet vertical sur toute en. BERGEHON. IVÉFORME DE LA VOIE DES CHEMINS DE FEK ^67 sa longueur, contre lequel viendront s'appuyer les éclisses en bois dur qui maintiendront les rails attachés, d'une manière invariable, aux traverses. Les deux caissons parallèles, bien entretoisés, seront posés sur les murs en sable comprimé. On les frappera à grands coups de hie, comme si c'était des pieux allongés que l'on veut faire pénétrer profondément dans le sable. Après un certain noml)re de coups, les plaques supérieures horizontales des caissons viendront reposer sur le sable et il arrivera un moment où ces plaques ne pourront plus descendre, quel que soit le nombre de coups luie tombant à la surface du chemin^s'écouleront, à droite et à gauche de la voie. Dans ces conditiims, la voie ferrée sera aussi solide que si les rails étaient encastrés dans deux longrines en bois reposant sur une pièce de pont métalli<|ue. Les avantages de ce système peuvent être résumés ainsi : 1° Une notable réduction dans la largeur de la plate-forme ; 2° Suppression complète de tout ballast répandu à la surface de la plate-forme ; -IGH NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE 3" L'enfoncement ù grands' coups de liie. dans une couche de sable com- primé, imperméable à l'eau de pluie, des caissons métalliques destinés à supporter la voie ferrée, en remplacement du bourrage inégal et irrégulier du ballast sous les traverses, tel qu'il se pratiijue aujourd'hui; 4" Des points d'appui longitudinaux enveloppant, serrant le rail sur une longueur de 70 centimètres, ne laissant, par conséquent, ,pas plus de 30 centimètres d'intervalle entre ces points d'appui ; 5° Une économie très grande dans l'entretien et le relevage de la voie qui nécessitent aujourd'hui la présence continuelle d'un grand nombre d'ouvriers poseurs, dont le travail sera remplacé par un service uniquement de surveillance. Je trouverais bien, dans ce nouveau système, d'autres avantages au prolit du matériel fixe et roulant, si je pouvais estimer exactement la diminu- tion qui va se produire dans l'usure des'rails, des bandages et des ressorts, dans la dislocation des organes des machines et des autres véhicules, etc. C'est surtout dans la douceur du roulement des véhicules sur une ,voie parfaitement égale et inébranlable que les voyageurs pourront apprécier les agréments de pouvoir y circuler sans éprouver les moindres chocs, les moindres secousses. Je n'hésite donc pas à soumettre ce système à l'examen et au jugement des ingénieurs qui ont à construire ou à exploiter des chemins de fer, en les priant d'en faire un essai sur une longueur de quelques kilomètres. A la suite de cet essai, le problème d'une voie économique et d'une soli- dité à toute épreuve sera vite résolu. DISCUSSION M. Richard fait remarquer que M. Bergcron n'a pas fourni de renseigne- ments sur le prix de la voie ; que ce système comporte l'emploi de pièces multiples, ce qui est peu avantageux dans les pays lointains, et se demande si la voie résistera aux tassements inévitables dans les remblais. L'entretien lui semble devoir être difficile, à cause du fort serrage des boulons d'attache et de la difficulté de recharger le sable. A ce sujet, M. Bergeron fait remarquer que la voie se soulève avec facilité sans desserrage des écrous, et qu'il est facile d'introduire une couche nou- velle de sable, notamment sous les caissons. C'est là ce qui rend l'entretien facile. Plusieurs ingénieurs expriment l'avis que la liaison des traverses aux cais- sons, par de simples goupilles, présente|pcu de solidité, et surtout peu de pré- cision dans l'établissement et la rectification de la largeur de la voie. (jOiilN. — LES ÉGOUTS DE LYON, AU POINT DE YUE DE LA SALUBRITÉ 2G9 M. aOBO Ingénieur en chef des Ponts el Chaussées, à Lyon. LES ÉGOUTS DE LYON, AU POINT DE VUE DE LA SALUBRITE — Smitce (la 16 arril ISSI. — Iiiiivnicur des ponts et chaussées à Lyon, depuis 1859, et chargé succcs- sivennent de l'exéculion des travaux do défense do la ville contre les iiioiidalioiis du Rhône, puis de la direction du service de la voirie muni- pale, de 1873 à 1878, j'ai été conduit, par les nécessités de ces divers ser- vices, à m'occuper d'une manière spéciale des questions relatives au fonc- lit»mieinent et à l'entr(>tien des égouts, au point de vue de l'hygiène et de la salubrité de la ville. J'ai pensé ([ue, au moment où ces questions sont plus que jamais à l'ordre du jour, il pouvait être utile de les traiter dans une étude d'ens(^mble qui ferait connaître en même temps les améliorations réalisées à Lyon, dans ces dernières années, ainsi ([ue celles qu'on de- vrait réaliser encore pour obtenir l'assainissement complet de la ville. Cette étude complétera les renseignements sommaires que j'ai donnés l'an dernier sur cette même question, à la suite de la très intéressante communication faite, au Congrès de Reims, par M. Durand-Claye, sur l'uti- lisalion des eauxd'égout. On peut dire que. dans toutes les villes où les égouts sont bien con- struits et convenablement entretenus, comme à Lyon, les faits d'insalu- brité qu'on leur attribue, avec raison, proviennent principalement du système défectueux adopté pour l'écoulement , dans ces égouts , des matières provenant des fosses d'aisances. Avant de vous faire connaître le système qui va être appliqué à Lyon pour débarrasser les égouts et la ville de ces matières, il me paraît nécessaire de vous exposer les phases que la question des vidanges a traversées à Lyon ; ce sera un moyen de faire connaître les divers systèmes qui ont été essayés et les inconvénients (jui les ont fait abandonner. Avant 18o4, époque à laquelle on a commencé, à Lyon, les travaux de distribution d'eau et d'établissement d'un grand réseau d'égouts, les mai- sons de la ville étaient pourvues de fosses fixes qu'on vidangeait au moyen d'un système des plus primitifs, dont le moindre inconvénient était d'infecter la ville, à peu près toute l'année, de onze heures du soir à cin(| heures du matin. Lorsque l'eau fut distribuée à domicile et que les cabinets d'aisances furent lavés, soit directement, soit par les appareils dits à « l'anglaise », les 270 NAVIGATION, GÉmE CIVIL KT MILITAIHE fosses se remplirent rapidement, et les matières qui, auparavant, étaient assez riches en engrais pour couvrir les frais de vidange et au delà, étaient ti^lloment diluées que les agriculteurs refusaient de les recevoir. Il fallait donc les faire vidanger, pour les couler ensuite dans le Rhône. Dans ces conditions, la vidange des fosses était très onéreuse et, comme elle se renouvelait souvent, elle imposait aux propriétaires des charges telle- ment lourdes qu'on a dû chercher le moyen de s'en affranchir. En outre, les fosses débordaient très fréquemment, parce que le remplissage se fai- sait toujours plus vite qu'on ne le supposait; l'opération du coulage dans le Rhône avait de nombreux inconvénients ; elle se faisait le plus souvent sans précaution, parce que la surveillance était impossible : les liquides étaient répandus sur les quais et bas-ports , l'air était infecté, enfin les vidangeurs, pour abréger l'opération et augmenter leurs bénéfices, fai- saient de nombreux coulages clandestins dans les égouts de la ville. Cer- tains propriétaires, peu scrupuleux, facilitaient l'évacuation des liquides en perçant les parois ou le fond des fosses, ou bien négligeaient défaire bou- cher les fissures qui s'y produisaient naturellement, sans se préoccuper des conséquences très graves que pouvait avoir l'infection du sous-sol sur les eaux des puits et sur la santé publique ; d'autres profitaient du voisinage des égouts pour établir un déversement permanent des liquides de leurs fosses par l'intermédiaire des conduits d'écoulement des eaux pluviales el ménagères de leurs immeubles ; enfin, il y en avait qui perfectionnaient encore ce système en établissant, à l'orifice d'écoulement de la fosse, une bonde qu'ils ouvraient lorsqu'ils jugeaient le moment opportun pour faire la vidange sans courir le risque d'être pris en contravention. Ce sont des vidanges ainsi faites qui ont occasionné, à Lyon, divers accidents très graves où plusieurs ouvriers égoutiers ont été asphyxiés et n'ont été ra[)- pelés à la vie que grâce au dévouement de leurs camarades (1). Dans un de ces accidents où un ouvrier avait perdu la vie, l'auteur a pu être découvert et a dû payer àl a famille, à titre de dommages-intérêts, une forte indemnité. Malheureusement, ces méfaits sont assez difficiles à conslalcr et restent le plus souvent impunis. Le maintien des fosses fixes est donc incompatible avec le développe- ment du système de distribution d'eau à domicile et l'emploi des sièges lavés, puisque, dans ces conditions, la vidange occasionne des frais qu'il est impossible de supporter; ce système est donc condamné à disparaître peu à peu lorsque les habitudes de salubrité et de bien-être se généralise- ront dans les habitations. A Lyon, on a bien vite reconnu l'impossibilité de maintenir ces fosses dans les maisons où l'on recevait i'eau de la Compagnie, et l'administra- (1) Dans régout du boulevard Rochechouarl, à Paris, quatre ouvriers égoutiers ont perdu la vie dans des circonstances semblables, au mois de septembre iSSO. GODIN. — LES ÉGOUTS DE LYON, AU POINT DE VUE DE LA SALUBRITÉ 271 tien a autorisé les propriétaires des inunoubles dont les sièges étaient lavés à mettre leurs fosses en coiiinumication avec les égouts de la ville par l'intermédiaire d'un diviseur, appareil lixe qui était destiné à laisser écouler les liquides arrivant dans la fosse et à ne retenir (jue les matières solides qui devaient faire l'objet d'une vidange spéciale. Pour cela, une des faces de la fosse était formée d'une paroi en poterie, percée de petits trous et mise en communication avec l'égout au moyen d'un branchement. Ce système de division, dont le principe paraît bon, ne réussit pas en pra- tique : les matières solides donnent lieu à des moisissures abondantes qui finissent par boucher les trous des cloisons, et même les^vides des grilles en fer qu'on a essayé d'y substituer. Au bout de peu de temps, rien ne. passe plus et la fosse se remplit de nouveau; le remède qu'on apporte, le plus souvent, à cet état de choses consiste à enfoncer la cloison et à éta- blir un écoulement direct, dans l'égout, de toutes les matières qui y arri- vent alors lentement et à un état d'infection très prononcé. Ces appareils n'ont donc fait qu'aggraver la situation et lorsque j'ai pris, au commence- ment de 1873, la direction du service de la voirie "municipale, la situa- tion était très mauvaise. Les égouts, infectés par les déversements clandes- tins et par les nombreuses communications avec les fosses des maisons riveraines, ^dégageaient [des odeurs infectes par les gueulards 'ouverts sur la voie publique pour l'écoulement des eaux superficielles, et par les conduits qui servent à évacuer les eaux ménagères des maisons. Dans l'impossibilité où j'étais de supprimer immédiatement la cause principale du mal et de remplacer le système ancien par un autre qui fût exempt des mêmes inconvénients, je fis du moins rechercher activement tous les déversements clandestins que je fis supprimer au fur et à mesure qu'on les découvrait, tout en faisant nettoyer et réparer les appareils divi- seurs qui fonctionnaient mal et en faisant augmenter la quantité d'eau jetée dans ceux qui étaient insuffisamment lavés. En même temps, je fis faire des réparations importantes aux égouts dont les radiers présentaient, sur beaucoup de points, des dépressions et même des contre-pentes ; un grand nombre de branchements particuliers n'étaient ni enduits, ni même achevés complètement; des égouts, trop bas pour qu'on puisse y circuler commodément, furent exhaussés ; des passages difficiles, élargis ; d'anciens égouts nettoyés, réparés et mis en communication plus directe avec le nouveau réseau ; enfin je 'fis adopter ^comme règle qu'on ne ferait plus d'égout du dernier type, dont la hauteur ne permettait pas à un ouvrier de s'y tenir debout, parce que la première condition à remplir, pour avoir un service de nettoiement bien fait, est de permettre aux égoutiers de circuler sans fatigue sur les divers points du réseau; autrement, on est exposé à voir complètement abandonnées les parties difficiles à nettoyer. Le mal fut diminué, mais non supprimé, car il restait encore un grand 272 NAVIGATION, GKME CIVIL ET MILITAIRE nombre de fosses eu communication directe avec les égouts. Ces commu- nications révélaient leur existence par une odeur de plus en plus grande, à mesure qu'on se rapprochait du branchement, et cette odeur se répan- dait sur la voie publique par les gueulards voisins. On a bien essayé d'isoler de l'égout le branchement particulier, au moyen d'une cloison isolante qui ne laissait passer les matières que par siphonnement et évi- tait ainsi toute communication aérienne entre la fosse et l'égout; mais les matières solides s'accumulaient alors dans le branchement dont l'entre- tien et le nettoyage devenaient impossibles, et les liquides en sortaient tellement infects qu'on s'est trouvé dans l'obligation de supprimer peu à peu ces cloisons. Pour fermer les gueulards f[ui dégageaient le plus d'odeur, j'ai étudié les divers systèmes proposés pour obtenir la fermeture hydraulique de ces ouvertures. Le meilleur est, à mon avis, celui qui a été adopté par la ville de Nantes; toutes les parties sont fixes et le nettoyage en est très facile. A Lyon, je suis arrivé à un résultat analogue, mais beaucoup plus économiquement, par l'emploi d'un clapet automobile, placé à la partie inférieure du conduit qui relie le gueulard à l'égout. Quelques personnes pensent qu'on peut impunément écouler directe- ment dans les égouts toutes les matières des cabinets d'aisances, pourvu qu'on y jette en même temps de grandes quantités d'eau. L'expérience faite à Lyon n'est pas favorable à ce système ; malgré tous les soins qu'on peut apporter à la construction des conduits et branchements, on ne peut éviter absolument les dépôts de matières solides sur quehjues points des parois, et l'air qui eu provient est toujours plus ou moins infect. J'ai constaté aussi que les matières fécales, entraînées par un courant d'eau même assez volumineux, s'attachent peu à peu aux parois de l'égout où elles forment une couche stratifiée, plus ou moins épaisse, (jui se putréfie si on ne l'enlève fréquemment, au moyen d'un racloir ou d'un balai dur. Ce système d'écoulement direct n'est applicable, d'après moi, que dans des cas spéciaux et restreints où la pente des égouts est très forte, et où la quantité d'eau évacuée est très considérable et d'un débit permanent ; encore faut-il y appliquer un service de nettoiement bien organisé et bien surveillé. Pour réaliser ces conditions dans les cas ordinaires, il faudrait avoir à sa disposition des masses d'eau tellement énormes qu'on ne peut, pratiquement, songer à se les procurer, sans être dans l'obligation d'affecter en même temps, au seul article de fentretien des égouts, toutes les ressources de la ville, ce qui n'est évidemment pas réalisable. A Lyon, on propose fréquemment de profiter du voisinage du Rhône pour faire dans les égouts des chasses énergiques au moyeu de dérivations du fleuve. Ceux qui font ces propositions ne se rendent pas suffisamment Q0j5,>;. — LES ÉGOL'TS DE LYON, AU POINT DE VUE DE LA SALUBRITÉ 273 n)ii)[)lt' (le ]a situation. Le ivsoaii (1<'S l'iiouts comprond d'abord les collec- teurs établis, du nord au sud. parallèlement au cours du Rhône et de la Saône, sous les grandes artères et i;énéralement le long des quais; puis les égouts secondaires, les égouts transversaux et les petits branchements. Les collecteurs pourraient bien être lavés au moyen d une dérivation, mais ces lavages et chasses y serai(>nt inutiles, puisque^ l'eau amenée par les autres égouts y coule toujours en abondance et que (luehpies-uns ne sont même accessibles (jne pendant la nuit, tellement Tecm y afflue pendant le jour, (rest dans les égouts secondaires que ce lavage serait utile, mais alors ladifhculté est très grande; «'Ile résulte surtout de la trop grande élévation au-dessus du niveau du lleuve. de l'originf^ de ces égouts et de limpossibilité matérielle d"y amener la quantité d'eau nécessaire pour obtenir une chasse énergique et susceptible d'entraîner efficacement toutes les matières de vidange. Il ne faut pas oublier, non plus, que les égouts secondaires reçoivent les eaux ménagères, qui y laissent des dépôts plus nuisibles peut-être que les matières fécales, quoique plus faciles à enlever [)ar un courant d'eau. En résumé, tous les systèmes de diviseurs fixes employés à Lyon n'ont pas donné de meilleurs résultats (pn^ l'écoulement direct (1). et j'ai dû nie préoccuper de la recherche d'un système qui n'cM'it pas les inconvé- nients que j'ai signalés. Le systèiui' qui m;: parait résoudre la question aussi complètement qu'il est possible de l'espérer, dans l'état actuel de nos (\gouts et des ressources affectées annuellement à ce service, est celui des linottes mobiles qui sont déjà employées à Paris, où j'en ai étudié le fonc- tionnement, et qui a été expérimenté avec succès à Lyon. L'expérience a démontré que les matières fécales, accumulées ainsi dans 1,1 tineltr et fréquemment lavées par l'eau des sièges, n'entraient pas en lermentation et ne dégageaient pas d'odeur avant leur enlèvement, en sorte que le compartiment où se fait l'opération n'a pas d'autre odeur que celle qu'on trouve dans une cave ordinaire. Les liquides qui se rendent immédiatement à l'égout sont complètement inodores et n'ont aucun inconvénient pour la salubrité, si l'on assure leur écoulement immédiat eu évitant toute stagnation dans l'égout. Ce système va très prochainement être appliqué, à Lyon, à toutes les maisons dont les sièges sont lavés et dont les matières s'écoulent plus ou moins directement dans l'égout {%; on l'appliquera aussi aux maisons dont les fosses ne pourront plus être maintenues, jiar suite de la trop (1 1 L'écoulement direct, qui avait été autorisé à Nantus, a donné liou à une tell 3 infection, malgré l'emploi des fermetures iiydrauliques pour les gueulards, qu'on a dû revenir à l'ancien système lies lusses fix;s. — A Paris, c; syslème,qui avait d'abord été en grandij favjur, va être remplacé |)ar celui des tinettes mobiles. (2i 11 y a lieu de reniarqun' qu'on pourra ainsi ulilis'r, pour les besoins dn l'agricuUurc, les matières sulidys que retiendront les tinettes et qui sont aujourd'hui enlièrem Mit p;rdues. 18 274 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE grande quantité d'eau qu'y introduira l'emploi, dans les cabinets d'ai- sances, des appareils dits « à l'anglaise ». En même temps, on s'occupe d'un projet de distribution d'eau qui permettra d'établir un écoulement permanent en tête de tous les égouts secondaires, afin de diluer les eaux ménagères et d'éviter toute stagnation pouvant engendrer des émanations malsaines. Pour compléter ces mesures de salubrité, il faut éviter les appels d'air qui se font, dans les égouts, par les conduites et tuyaux d'évacuation des eaux ménagères. L'air des appartements étant généralement à une tempé- rature plus élevée que celle de l'air des égouts, le courant s'établit de bas en haut et introduit dans les habitations des émanations infectes qui, si elles ne proviennent pas de l'égout, sont au moins la conséquence des dépôts putrides qui tapissent les parois des tuyaux de descente des eaux ménagères. Il y a donc nécessité absolue d'isoler les tuyaux des éviers, comme on l'a fait pour les tuyaux des cabinets d'aisances, en plaçant un coude formant siphon hydraulique près de l'extrémité débouchant dans l'égout. En outre, il est prudent d'adapter à l'orifice de chaque évier un clapet ou une fermeture hydraulique à cloche, ou, mieux encore, un siphon en forme d'un N renversé, facile à nettoyer au moyen de deux bouchons à vis placés aux deux coudes. Lorsc^u'on fait de longues absences, on doit, en outre, tamponner le trou de l'évier afin d'éviter toute circulation d'air, par suite de l'assèchement du siphon, pendant que l'évier ne reçoit pas d'eau. Toute communication aérienne sera donc interceptée entre l'égout et les appartements, et on évitera ainsi la propagation de certaines épidémies qui ont pour véhicule principal l'air des égouts pénétrant clans les appar- tements par les tuyaux des éviers et des cabinets d'aisances. Lorsque ces améliorations seront réalisées et qu'il n'existera plus aucune communication directe entre les fosses et les égouts, on sera sûr (|ue ceux-ci ne dégageront plus aucune mauvaise odeur, et on pourra se dis- penser d'adapter des fermetures liydraulic^ues aux gueulards, et, à plus forte raison, de se préoccuper des moyens artificiels d'aérage. A Lyon, où il existe encore un grand nombre de fosses fixes, soit parce que toutes les rues ne sont pas pourvues d'égouts, soit parce que 1* maisons ne participent pas à la distribution d'eau, j'ai dû me préoccuper également d'améliorer le service de vidange de ces fosses, de manière à éviter les inconvénients que j'ai signalés. Les anciens systèmes, par trop primitifs, ont été proscrits, et, aujour- d'hui; la vidange des fosses fixes ne peut plus se faire que par les procédés perfectionnés du vide préalable dans les tonneaux, ou du vide fait sur place; procédés parfaitement inodores qu'on applique maintenant en plein GOBIN. LKS KGOUTS DE LYON, AU POINT I)K VUE DE LA SALUBRITÉ "21o jour, duns les s on avait bien pensé à établir un réduit central; mais ce réduit, tel bâtiment, surface libre qui constitue, en etlet, une sorte de tlottaison intérieure agissant 'eu sens inverse d(> la llot- taison extérieure. La stabilité détinitive se composera donc, en rt'sunié. do la différence des moments d'inertie, pris, pour cbacune de ces tlottaisons, par rapport à son ccjitre de gravité, c'est-à-dire de la différence de leurs stabilités de formes et de la stabilité de poids du système total ; ce diu- nier terme étant d'habitude négatif, il faudra, pour qu'il y ait réellement stabilité, qu'il soit, en valeur absolue, plus petit que la différence des deux autres. Si. par exemple, les deux tlottaisons avaient des moments d'inertie é([uivalents, condition (\\n se trouverait approximativement réalisée j>niu' un clialaud rectajigulaire en tôle, il serait nécessaire que le couple de stabilité de poids devint i)()sitif, c'est-à-dire que le centre de gravité des- cendît au-dessous du centre de cartMie. Une faible couche d'eau devra donc suftire pour faire incliner ce chaland de plus en plus, jusqu'au moment où le fond aura ainsi cessé d'être entièrement couvert par l'eau, et la flottaison intéi-ieure diminué de largeur dans une proportion sufti- sanle. Mais ([u'on viemie à augmenter la quantité d'(\au, le centre de carène remontant peu à \)on vers le centre de gravité, la stabilité de poids linira par devenir positive, et le chaland retrouvera dans la position droiti; un état d'é(|uilibre stable. Cette expérience, imaginée i)ar M. Garnier, est facile à faire avec une simple caisse en fer-blanc et permet d(.^ véritier, dune fa(,'on aussi saisissante qu'élémentaire, les résultats du calcul théo- rique. Dans un navire, il n'y aura pas à craindre, en général, que la stal)ilité pour la position droite risque de devenir négative, mais elle |)onrra, du moins, diminuer assez pourpormettre des inclinaisonsdangereiises.i/exis- tenci; à fond de cale de marchandises tro{) mobiles, telles que des céréales arriméis en grenier, ou tout autre chargement susceptible de se porter du côté où le bâtiment donne de la bande, a suffi souvent pour produire des inclinaisons de ce genre, et les nombreux naufrages qui en sont résultés ont montré combien cela était périlleux. Le Bmjnrd, parti en 1878 de la Nonvelle-Oi'léans pour Rouen, avec uni' cargaison de blé; le Cambridge, chargé d'avoine; le Yn.j-fnvd et lu Persérérance, chargés eux aussi de grains, ont de la sorte sombn'' en nier, j)ar suite dn glissement de leur cargaison, et nous avons vu il y a ([nelqnes aimées, près de Cherbonrg, un bâtiment de commerce nonnné le Suffren, ne pouvant plus manœu- 292 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE vrer en raison de la bande considérable que lui avait donnée le glissenienl d'un chargement de terre détrempée, se jeter ainsi à la côte sur la der- nière pointe qui lui restait à doubler avant de rentrer en rade. 11 est donc essentiel d'empêcher qu'une masse d'eau, introduite à bord, puisse se répandre dans toute la cale et s'y mouvoir librement; la division du navire en compartiments séparés par des cloisons étanches sera précieuse à cet égard. Les cloisons longitudinales surfont seront d'un grand effet pour restreindre les inclinaisons latérales, car elles diminue- ront beaucoup le moment d'inertie de la flottaison intérieure. Dans le cas simple d'un chaland rectangulaire divisé en compartiments égaus par des cloisons de cette espèce, on démontre aisément que la perte de stabilité de formes est réduite proportionnellement au carré du nombre de com- partiments, si on suppose que, bien qu'isolés, ils sont tous envahis par l'eau, et au cube de ce nombre s'il n'y en a qu'un d'envahi. Donc une seule cloison suffira, dans ce dernier cas, pour réduire au huitième la perte de stabilité de formes, et deux cloisons pour la réduire au vingt- septième. On a, effectivement, établi de ces cloisons étanches longitudinales sur la plupart des nouveaux bâtiments, en profitant deS' emménagements et, en particulier, des soutes à charbon, mais en ayant soin, bien entendu, que les compartiments latéraux ainsi formés n'aient pas des dimensions exagérées, surtt)ut lorsqu'ils sont éloignés de la partie centrale. Car, sans cela, (|uand l'un- d'eux viendrait à être rempli ;d'eau, il j)ourrait de ce fait même résulter pour le navire une très forte bande, surceptible de compromettre la navigabilité s'il y avait du roulis, ou que l'on fût réduit à ne se servir que de la voilure. Sur plusieurs bâtiments où l'on aurait eu de ■ la» sorte une bande de 10 à lo degrés, on a corrigé ce défaut en subdivisant les com- partiments trop grands (ce qui, du reste, était facile) par des bouts de cloisons supplémentaires. Les cloisons étanches transversales ont une importance analogue en ce qui concerne la stabilité longitudinale et l'assiette, la différence de tirant d'eau du bâtiment. Les compartiments de l'avant et de l'arrière ne devront donc pas être trop grands, et, par exemple, iinc faudrait pas que le chan- gement d'immersion des' extrémités, susceptible de résulter de l'envahis- sement de l'un d'eux, pût être tel que le haut d'une partie des cloisons fût sous l'eau et que celle^^i pût alors se répandre d'un compartiment dans l'autre. D'autre part, si le navire venait à tomber sur nez d'une manière exagérée, le gouvernail, déjaugeant d'une quantité correspondante, perdrait une partie de son efficacité et, en outre, l'avant se trouvant beaucoup moins bien défendu contre iles lames, lepont risquerait d'être frappé et balayé par elles avec une violence dangereuse. De même, l'augmentation du tirant d'eau ai'rière deviendrait, dans certaines circonstances, un sérieux si:lm;iu.n. — sTAiiiurio drs naviuks et co:»irAivnMi:.NTs ktanchks 203 désavantage, en réduisnnl !<■ nombre des ports oîi le navin» pourra se réfnp:ior an nionicMit du (laii|;vr. ■: D'une façon générale, on p(«ut dire qu'il y a grand intérêt, au point do vue de la stabilité, à ce' que les compartiments, étanches soient, pptits; car, s'il n'y a qu'une faii)le quantité d'(>an dans la cale, et surtout si elle est contenue dans un compartiment qui en restreigne beaucoup la surface libre, la diminution de stabilité de formes pourra être, compensée par l'augmentation de stabilit)é de poids. • Si, du reste, le compartiment est fermé par une plate-forme étanehe située au-dessous de la tlottaison et rendant ,1a surface dfil'pan immpbilf, cette augmentation de stabilité de poids sera le seul effet produit,; il est clair qu'alors il n'y a plus de ilottaison intérieure variable et, par consé^ quent, aucunediminution de la stabilité de formes. | Dans ces conditions, l'eau est, sans contredit, un lest excellent, aussi avantageux pour la marine* marchande que pour la marine militaire, car l'emploi en est à la fois commode, rapide et économique; mais on voit qu'il fAut avoir bien soin de remplir entièrement le compartiment où on la met. . '• Le raigrage complet ou partiel des fonds, les plates-formes de calq, les taux ponts, situés au-dessous de la flottaison, pourront ainsi rendre de grands services I s'ils sont installés de façon étanehe. Le vaigrage sera formé de panneaux démontables, ou muni de trous d'homme, alin qu'on puisse visiter et repeindre^ au besoin, l'intérieur dqs compartiments cor- respondants ; peut-être, d'ailleurs, arrivora-t-on à garantir les tôles de ces compartiments contre toute: atteinte. d'humidité et, par suite, d'oxydation au moyen d'enduitS' spécialux, tels que la peinture: au liège ou à la sciure de bois. Quant aux ponts, les panneaux qu'il faudra y laisser pour les communications indispensables seront établis, comme les portes étanches, sur garhitùres 4e caoutchouc, ou même d'autres substances compressibles moins chères, telles que du cuir gras ou de la frise imbibée d'huile non siccative. M sera ossentiel' qu'on .puisse les ouvrir aisément, d'en dessous comme d'en dessus, au moins en partie, ide manière, que des hommes ne risqOM^ntipas d'être émp.risonmés par m%arde, à l'intérieur d'un comparti- ment, dans la confusion d'ini moment critique. On réservera donc à cet effet, dans les i grands panneaux, dr petites portes également étanclies, mais-ayaiit juste' les 'dimensions néoessrtirespour que les hommes puissent y: passer! GOnmiodément. Pour qn'tîlles soient d'une manœuvre rapide, on pourra les mettre à charnières et les fermer au moyen de tourniquets veiiant faire pression sur des plams inclinés; on en facilitera d'ailleurs beaucoup la fermeture, on -ayant ila précaution d'ovaliser les. charnières. Dans les parties du uavire où sont les logements et les approvision- neinents, il sera facile, '(Mi général, d'avoir des compartiments asscfz petits poltrqur l'un fpjelcortque«« même deux d'entre eux puissent être envajjis 29^ NAVIGATION. GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE sans que lo navire cosse d'être dans de bonnes conditions de navigabilité; cela est grandement à désirer, car, si une collision ou un échouage arrive près d'une cloison, celle-ci pourra fort bien être brisée, ou détacliée de la muraille par l'eflet du choc, ainsi que cela a eu lieu dans l'abordage qui a causé la perte du cuirassé le Vanguard. On a, par suite, cherché à subdiviser aussi les grands compartiments tels que ceux des machines et des chaudières et que les cales de char- gement; mais cela n'est pas toujours aussi aisé. On peut, du moins, en général, séparer la chambre de chauffe de celle de la machine et se con- tenter de laisser, pour les communications, une porte étanche .qu'il sera l)on d'ailleurs de placer aussi haut que possible. La première de ces chambres est quelquefois partagée en deux dans le sens transversal ou dans celui de la longueur, et la seconde peut l'être aussi pour les navires à deux hélices ; on assurera, s'il le iaut , l'aération au moyen de ventila- teurs, ou au moyen de puits étanches venant du pont supérieur et abou- tissant à des tambours assez élevés pour être bien défendus contre les paquets de mer déferlant à bord : car on sait que l'envahissement d'une lame, tombée de la sorte sur le pont du Péreire, suftitpour en éteindre les feux et compromit gravement ce grand paquebot. Les soutes à charbon latérales, qu'on place souvent par le travers des machines et des chaudières, constituent une protection pour ces importants organes, qu'une voie d'eau pourrait paralyser en peu d'instants, au moment même où ils seraient le plus utiles au salut du bâtiment. Ces soutes auront nécessairement, à leur partie inférieure, à peu près au .niveau du parquet de chauffe, des ouvertures par lesquelles on puisse prendre le charbon et dont il sera prudent que les portes soient manœuvrables d'eu haut, aussi bien que d'en bas ; on emploiera avantageusement, dans ce but, un système de vannes conduites par des tiges à vis. Pour éviter que la fermeture puisse être empêchée par de petits morceaux de charbon engagés dans les rainures des coulisseaux, celles-ci devront être larges, peu profondes et ouvertes à leur partie inférieure. D'autre part, pour que les vannes ne risquent pas, non plus, d'être arrêtées par du charbon amon- celé au pied des portes, il sera avantageux d'en façonner le bas en forme de biseau et, en outre, d'en mettre le .seuil à une certaine liauteiir au- dessus du parquet. Les vannes de soutes à charbon peuvent avoir des dimensions res- treintes ; mais les portes de cale, par lesquelles doit se faire une circulation active, par exemple celles qui desservent la machine et la chambre de chauffe, ont, au contraire, besoin d'être grandes : elles livreraient donc passage, en un court espace de temps, à des quantités d'eau considérables, et il est, par suite, essentiel qu'elles puissent être très rapidement fermées. Un des procédés les plus usités à cet effet consiste à profiter de leur poids SKLLEUON. — STABILITÉ UES NAVIRES ET COMPARTIMENTS ÉTANCHES !295 en les installant de manière qn'il suffise de couper un amarrage en fil de caret, ainsi qu'on le fait dans le monillai^e des nncres, pour que les portes vieinient d'elles-niènies se^ coincer à leur poste. On obtient sans difli- culté ce résultat au moyen de vannes se mouvant dans le sens vertical et actionnées par un balancier qu'on manœuvre avec un palan; on peut ainsi soit laisser tomber les portes brusquement, soit exercer sur elles un eftbrt pour les aider à descendre, dans le cas où elles seraient arrêtées par un obstacle, lin autre système, qui exigerait moins de place, consis- terai! h se servir d'un mécanisme ;\ vis, arrangé de façon h permettre la chute instantanée de la vanne; il suffirait, pour cela, que le pas de vis, au lieu de faire partie de la tige, fût mol)ile sur elle et pût s'y clavetcr à diffé- rentes hauteurs. La subdivision des cales de chargement en compartiments de dimen- sions convenables sera souvent plus difficile encore à réaliser que celle des chambres de machines et de chaudières, surtout pour les bâtiments de petite taille; ce sont cependant les plus exposés aux accidents, et, par ext-mple. en ce qui concerne les naufrages causés par des collisions, la moitié environ des navires qui périssent de la sorte jaugent moins de 100 tonneaux. On pourra quelquefois en protéger les cales au moyen d'un doul)le fond et de soutes latérales étanches : peut-être aussi ne serait-il pas impraticable de les partager, en temps ordinaire, par des séparations amo- vibles, que l'on composerait de montants et de panneaux étanches, assez légers pour être manœuvres sans peine, soigneusement étudiés d'ailleurs en vue d'obtenir un démontage et un remontage aussi rapides que pos- sible, enfin combinés de manière à s'arrimer, au besoin, sous un foible volume. Jous ces perfectionnements correspondent, il est vraij(comme cela est d'ailleurs le cas de la plupart des améliorations qu'on apporte journel- lement aux navires), à des complications dans la construction et dans le service du bâtiment, et occasionnent, en même temps qu'une augmenta- tion du prix et du poids de la coque, une diminution du chargement transportable. On conçoit qu'un petit bâtiment, se trouvant dans de mau- vaises conditions de concurrence par rapport à des navires plus grands, ne veuille rien perdre du fret déjà restreint qu'il peut prendre. Mais il doit résulter de cela même, conformément aux lois de l'économie i)oli- tiqiie, (pie le nombre relatif des grands bâtiments devienne de jour en jour plus considérable, et c'est en effet ce qui a lieu. Du reste, lorsqu'il sera bien avéré qu'une bonne installation de compartiments étanches a une importance majeure en ce qui concerne l'accroissement de sécurité de la navigation, il est clair que les Compagnies |d'assurance se trouveront naturellement conduites à abaisser le taux de leurs primes pour les navires qui en seront pourvus, en l'élevant, au contraire, pour ceux qui ne présenteront pas les mêmes garanties; et on peut espérer, par suite, que la :296 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE question d'intérêt commercial sera ainsi, tôt ou tard, ramenée à être d'ac- cord avec celle d'humanité. M. le Commandeur BETOCCHI Directeur des Travaux publ'cs d'IUlie, PgCTIFICATION pu TIBRE DANS LA TRAVERSÉE DE LA VILLE DE ROME (EXTRAIT DU PROCÈS-VERDAI.) — Séance du i8 avril 4881. — M. Betocchi donne la description sommaire des travaux entrepris pour la rectification du cours du Tibre, dans la traversée de la ville de Rome. A la suite des inondations de 1870, on projeta de rectifier le cours de ce fleuve et de le border de quais, de manière à amener sa largeur intra-muros à une valeur aussi rapprochée que possible de sa largeur dans les campagnes, laquelle est, en moyenne, de 100 mètres. En outre, on s'attacha à détruire les encombrements du fond du lit par d'an- ciennes constructions immergées, de manière à augmenter la section libre pour l'écoulement des eaux. Ces travaux, conduits avec de grandes précautions, avec emploi de sca- phandres, ont mis à jour des monuments d'une incontestable valeur histo- rique et ont permis de retrouver des collections complètes de monnaies et médailles. Sur quelques points, l'établissement des murs de quais sera fort diffi- cile, à cause du peu de consistance du terrain et de la nécessité d'éviter l'effondrement ou la dislocation de monuments précieux, notamment du palais de la Parmesina, sous lequel coulent d'abondantes sources. On sera obligé de recourir fréquemment aux fondations tubulaires. M. Betocchi, après avoir fait connaître l'état actuel des travaux et des projets en cours, dit quelques mots des études entreprises pour la rectification du cours du Tibre en amont de la ville de Uome, en face du château Saint-Ange, à travers la plaine de la rive gauche. TUKMAUN, — PKVASKMKNT DF.S IIAURAGKS KT AMKNAGKMF.NT 1)F,S FAUX ^i)' M. TRÉMÂUX Ill^'|■nieuI•>iv^l, à Aljier. DÉVASeMEI^T DES BARRAGES ET AMÉNAGEMENT DES EAUX • (KXTRMT nr l'ltni:F,<-VEUnAL) — Scanrr du t8 avril 1881. — M. TiiKMAix oxpose un systrine do dévasomont qu'il a ('tudir pour le hnrroge d'Arzew, cuHuoUcment en construclion dans )a province d'Oran. 11 consiste à établir la prise d'eau, pour les irrigations, à quelques mètres en contre-haut de la vanne de chasse. Les eaux pérennes de la rivière seraient rendues par un canal spécial jusqu'au barrage, d'où une conduite forcée les amènerait, avec une surcharge de 2 à 3 mètres au moins, en face de la vanne de chasse. L'agitation qu'elles produiraient en ce point mettrait la vase en suspension ; cette dernière serait aspirée, avec l'eau du barrage, par le tuyau de prise des irrigations. En outre, des canaux de pourtour permettraient de jeter les eaux d"hi\er dans la masse vaseuse, pour amener celle-ci au pied du barrage. L'évacuation pounait être accélérée par des manœuvres de la vanne de chasse qui se feraient à l'aide de l'eau comprimée. DISCUSSION Quelques observations sont échangées au sujet de la puissance des eaux ])('rennes. qui parait devoir être trop faible, dans certains cas, pour assurer le devasement complet. SEEYICE M &EIIE A Algor, PRÉSENTATION ET COMMUNICATION, AU NOM DU SERVICE DU GÉNIE, il'iini! NOTICE SUR LES PLANTATIONS EXÉCUTÉES AUTOUR D'ALGER PAR LE SERVICE DU GÉNIE MILITAIRE — Scnnce du 19 avril 1881. — Les premiers essais de plantation sur les terrains schisteux qui entou- rent la place d'Alger paraissent remonter à l'année 1837 ; ils furent conti- 298 NAVIfiATION. GKNTE CIVIL ET MILITAIRE nués d'année en année, avec plus ou moins de liardiesse et de succès, jusqu'en 1868, époque à laquelle les dépenses totales consacrées à ces tra- vaux ne s'élevaient pas à plus de3S,000 francs. On ne planta guère, durant cette première période, que des essences européennes : mûriers, ormeaux, acacias, pins d'Alep et quelques micocouliers. Les pins d'Alep et les mûrierfe ont bien réussi ; on peut en juger, pour les premiers, par la plantation du fort VEmpercur. qui fut commencée en 1859-1860 sur les glacis Nord-Est, par le capitaine Farre, puis complétée vers 1866 sur les glacis Nord et Ouest. Les pins y sont tous d'une belle venue. Les ormeaux et les acacias ont disparu ; les premiers rongés par le cas- sus, les seconds sous l'intluence de la sécheresse. Les platanes ont persisté, partout où ils ont pu être arrosés et lorsqu'ils n'étaient pas exposés directement au vent de mer. Beaucoup de micocouliers ont péri. Cette essence, qui croît, d'ailleurs, très lentement, exige une bonne nature de terrain et de la fraîcheur. La place comprise entre la prison civile et la Casbah en offre pourtant une plantation très belle aujourd'hui. A partir de 1869, les essais portèrent sur des essences australiennes. En 1872, M. le général Farre, revenu en Algérie comme commandant supérieur du génie, imprima aux travaux de plantation un essor tout nouveau et hors de proportion avec ce qu'ils avaient été jusqu'alors. Pen- dant les quatre années 1872 à 1875, 55 hectares de terrains militaires reçurent 77,441 pieds d'arbres, moyennant une dépense de 42.500 francs, dans laquelle il faut comprendre les frais d'entretien et les frais d'achat des essences que ne fournit pas la pépinière du génie. Les essences aus- traliennes entrèrent, pour moitié environ, dans le choix des plants ; elles se comportèrent parfaitement, comme le témoignent les glacis et terrains intérieurs des fronts Nord-Ouest, de la porte de Bab-el-Oued à celle du Sahel. Les années suivantes, jusqu'en 1880, on continua et on acheva à peu près de complanter tous les terrains militaires, soit, au total, environ 63 hectares. Ces travaux de plantation s'étendirent aux postes annexes de la place. A Birkadem, il est vrai, les terrains du pénitencier n'ont pas reçu plus de 400 pieds d'eucalyptus. Mais, à Douera, ce chiffres'éièveà 1,500 et les alen- tours du pénitencier, le champ de bivouac et le quartier correspondant de la ville en sont fort embellis. Le nouvel ouvrage de Témendfons, à peine achevé, est entouré de 7,000 pieds d'arbres, tous d'essence australienne, dont la proximité de la mer ne semble pas contrarier le développement. Autour des bâtiments du poste de la Maison-Carrée, et sur les pentes qui raccordent le champ de bivouac avec la route de Constantine, c'est-à-dire sur une superficie de 4 hectares environ, nous comptons aujourd'hui NOTICK SUR LKS PLANTATIONS K.XKr.UTÉES AUTOUR nALGKR 20!) 5,000 eucalyptus d'espèces diverses, qui paraissent aifectiouuercesol ar^ilo- siliceux. Et ce n'est pas tout ce que portent les vastes terrains militaires qui environnent ce poste. M. Trottier, fermier de l'Ktat, a couvert d'euca- lyptus au nombre d'environ 30.000. et aujourd'hui en pleine venue, toute la partie n'stante de ces terrains non consacrée au cliampde bivouac. En résumé, depuis 1837 jusqu'à aujourd'hui, le service du |:;énie a con- sacré aux plantations de la place et de ses annexes une. somme de I02,9(>7 francs. Il a planté, sur une surface de 88 hectares environ, Mo. 15:2 pieds d'ar- br«'s qui se groupent de la manière suivante : Européens . , . . 47 429 Algériens - - 2 636 Australiens 65 087 Total pareil . . . .115 152 On a vu plus haut comment se comportèrent les premiers plants d'ori- gine européenne. Ceux que l'on a employés postérieurement à 1868 ont mieux résisté que précédemment, parce que l'on a profité de l'expérience acquise. Parmi les essences australiennes, il faut considérer comme les plus aisés à acclimater le glohidus, le redgum, le colossea, le tinterfiel. Le redginn pousse bien dans les terrains médiocres et craint peu la sécheresse. Quel- ques Acacias ?»o///.s'.s?/;m etpijnwiiUi(t ont aussi réussi. Mais les plus robus- tes sont \e cijanophylla et le lewphylla qui paraissent s'accommoder de ter- rains médiocres mieux que les précédents. Deux espèces seulement de Casiuirina restent debout, le Iciiuissiiud et Ycqm'h'foh'd : ce dernier a plus de vigueur que l'autre et craint moins les vents de mer. Le Mijopnrum est. de tous les arbres d'origine étrangère, celui qui a le mieux résisté à la sécheresse et aux vents de mer. DISCUSSION M. le f-apilainc Huocaiu) signale les inallicLiroux elîels du déboisement on Algérie, opéré par les Kranrais et accéléré par les Arabes depuis la confiuète. 11 craint que le mal soit sans remède, et sa crainte est partagée par pkisicurs membres. M. le Président ayant fait observer qu'il serait peut-être utile que l'attention du Goa\erneinent fût appelée sur cette question, M. (Iodard fait connaître que le Gouvernement général vient (finstitner une commission présidée par M. le général de La Tour d'Auvergne, à l'ctlét d'étudier les questions de reboisement et d'aménagement des eaux sur les plateaux tlu Sahara algérien. 300 NAVIGATION,' GKNIK CIVIL ET MILITAIRE M. DE Carpentier fait remarquer qu'on est peu d'accord sur la valeur de l'eucalyptus comme arbre applicable aux constructions ; en outre, ne peut-on pas craindre Teffet desséchant de cet arbre sur le sol? En Champagne, les plantations forestières ont régularise le régime des pluies et le débit des sour- ces ; mais certaines essences, le pin notamment, tarissent les eaux des sour- ces, tandis que le peuplier et le tremble les font revivre. Il y aurait donc intérêt à choisir, pour l'Algérie, des essences donnant les bois de chauffage et de construction qui manquent et régularisant le régime des pluies et des eaux sans dessécher le sous-sol. M' le capitaine Brocarr constate que l'eucalyptus a surtout été employé pour dessécher et assainir les régions du Tell. Quant à son bois, on no peut en connaître la valeur, cet arbre n'ayant pas encore atteint son développement en Algérie. Divers membres font remarquer qu'il est impossible de nier l'effet assai- nissant de rcucalyptus, que toutes les Compagnies de chemins de fer plantent autour des stations. L'eftet de dessèchement qu'il produit est indéniable, car M, Trottier, le pro- pagateur de cet arbre en Algérie, est contraint de détruire certaines plantations qu'il a faites, parce qu'il a constaté l'encombrement de ses puits par les racines et la diminution de leur débit. Il est hors de doute, cependant, que de vastes plantations d'eucalyptus sur les montagnes auraient pour effet d'appeler la pluie : en outre, cet arbre n'en restera pas moins le meilleur agent d'assainissement des marais.' M. Trémaux insiste pour qu'on n'attribue pas à l'euéalyptus les effets dessé- chants qu'il est bien plus rationnel de rapporter à la période de sécheresse que l'Algérie traverse depuis cinq ans. M. le Colonel YEÎIIJKOEE SUR L'EFFET DES PLANTATIONS DANS LE DÉSERT — Séance du i9 avril -ISSI. — FiaiiUKU. — sLK LA (;().MMi: i;\rLusiiii,i: dk NoiiiiL 301 IIL. rEUTEIER Cupitaiut; du Ociue. SUR LA GOMME EXPLOSIBLE DE NOBEL it.MiiAiT DU iMioci;s-vi;KnAi.) — SJ'incc. (lu 19 avril tSSI. — M. Fectrikk fait connaître que le corps inerte raélang('' à la nitroi;lycerino pour constituer la dynamite absorbe toujours une notable partie de la chaleur de l'explosion, et lait perdre ainsi une portion de retïet produit. Le cluu'bon de liège a jusqu'ici donné les meilleurs résultats, mais il ii l'inconvénient d'être trop léger. 11 faudrait chercher à réaliser les conditions suivantes pour constituer une bonne dynamite : Avoir une matière inerte dense et homogène, retenant assez bien la nitro- glycérine pour ne pas produire l'exsudation, si dangereuse dans les pays froids. M. Nobel a imaginé de remplacer la matière inerte par le coton-poudre, en dissolvant cette substance, ainsi que la nitroglycérine, dans certains alcools méthyli(iues. Il a obtenu ainsi une (jominc crplosibk, ([u'on peut fabriquer à froid sanâ danger. Celte gomme n'a qu'un inconvénient, c'est d'exiger l'emploi de 2 grammes de fulminate de mercure pour faire explosion. Kilo produit une force explosible de 50 0/0 supérieure à celle du même poids de dynamite à 75 0/0, et de 10 0/0 supérieure à celle de la nitroglycé- rine pure. M. Feutrier cite quehiues expériences faites à ce sujet et conclut à l'enqiloi de la gonnne qui ne coûte que 8 fr. 50 le kilogramme et donne des effets détonants très supérieurs à ceux de la dynamite, surtout ([uandon l'amorc? avec une rondelle de coton-poudre. 11 ajoute que la gomme ne détone jtas au choc, ce qui en rend le maniement peu dangereux. 3Ui2 NAViGATiux, Gémi: civil et militaiui: M. GODAED Ingénieur des Ponts el Chaussées, à Alger. NOTE SUR L'INFLUENCE DES SABLES DANS LA CONSTRUCTION DES CHEMINS DE FER SAHARIENS — Si'anc: du 19 av il 1881. — Appelé à faire l'élude d'un cheiiiiii de fer d'Alger à Lagliouat et le Maïa en IHîSIJ, nous avons pu, pendant deux mois de reconnaissances sur le terrain^ étudier de près les mouvements et l'action des sables dans le Sahara algérien. Cette étude a été complétée par quatre années d'observations sur le même sujet, à propos de la construction de la route de Bougzoul à Laghouat. Nous croyons donc pouvoir domier quelques aperçus utiles sur les avantages et les inconvénients que les sables iins de la région saharienne présentent, au point de vue de la construction des ciiemins de fer dans ce pays. Disons d'abord que le sable se rencontre à peu près partout dans le grand et le petit Sahara, soit à l'état de grandes dunes (areg)) soit à l'état de dépôts localisés sur le flanc de certaines déclivités, soit partout en couche mince, à l'abri des moindres obstacles, pierres, touffes d'alfa, etc. Le vent met en suspension ce sable fin et généralement gréseux, il en soulève les parties les plus fines en les répandant en brouillard dans l'at- mosphère, pendant que les parties les plus lourdes courent à la surface du sol en s'arrètant parfois à l'abri des obstacles rencontrés. Qu'on se figure une voie ferrée établie à travers ce pays; chaque tran- chée, le moindre fossé môme deviendra une région de calme où le sable se déposera et qu'il remplira en partie De là, la nécessité presque absolue ou d'éviter les tranchées, ou de les faire larges et à talus très adoucis, à moins toutefois, comme on le verra l>lus loin, qu'elles soient orientées sensiblement de l'ouest à l'est, direction des vents régnants. Les talus de remblais seront adoucis par des apports latéraux de sable, et celui-ci se logera dans les insterstices des pierres du ballast, comme il le fait sur les chaussées des routes avant que le cylindrage les ait unies. Jamais le sable ne couvrira les rails qui sont lisses, sauf dans le fond des tranchées; tout au plus verra-t-on la voie couverte de sable, avec ses deux rails bien saillants émergeant de la surface aplanie. GODAUl). LIS (IIKMI.NS DK YVAX SAHARIKNS 303 On ne doit donc pas craindre le sable connne agent encombrant, si Ton a sn éviter les tranchées fré(iuentes ;.mais, en revanche, quelle (pie soit la nature du ballast, il faut s'attendre à le voir composé en grande partie de sable lin au bout de peu de temps. . Il en résultera une usure de matériel considérable e( (ju'il est iin[)0s- sible d'éviter. Dans de telles conditions, ne serait-il [>as naturel de se servir du sable comme auxiliaire pour la [)ré[)aralion de l'assietle de la voie:^ C'est ce ([ue nous avons pi>nsé. Quand on ne peut annihiler l'action d'un agent destructif, il faut cher- cher à l'utiliser. Disons d'abord quehpies mots sur les' diverses formations de sable (pii existent dans le Sahara, et sur leur mode d'existence. Il va, dans l'iunnense région que l'on'appelle le grand et le petit désert, deux natures de formations sableuses. Ce sont d'abord les grandes dunes, dont Jious avons trouvé un dé-pôt dans la région algérienne des Zahrez, sous forme d'une longue bande de deux kilomètres de largeur moyenne, sur plusieurs centaines de kilomètres de longueur. On en trouve une seconde zone, également dirigée de Fouest-sud-ouest à l'est-nord-est, au sud de Tougourt, Metlili, Figuig, etc. Ces lignes de dunes, dont la première a été particulièrement étudiée [)ar M. Ville, paraissent avoir une origine géologique. Nous ne pouvons rien affirmer (juant à la seconde, , 000, ou i,8'20,400 tonnes par an. L'exécution des travaux commencés en 1868 a été confiée, "par l'admi nistration de l'État impérial et royal, à la Compagnie des chemins de fer du Sud de l'Autriche, par uu traité à forfait s'élevant à la somme de 36,135,000 franes. 2. Système de construction. Les travaux exécutés méritent l'attention de riugcnieur, eu raison des procédés nouveaux employés pour faire face aux difficultés exception- nelles créées par la nature du sol. Ce dernier, composé de vase, s'est dé- placé sous la pression exercée par le poids des remblais et des enroche- ments. Il en est résulté des mouvements considérables dans les murs des quais, et des altérations dans les profondeurs des bassins. On a été ainsi dans la nécessité de refaire presque entièrement les murs de quais et de regagner les profondeurs perdues. Ces deux catégories de travaux exigent l'emploi combiné des scaphandres, des mâtures à vapeur et de puissants appareils de dragage. Avant de les examiner en détail, nous dirons quel- ques mots relatifs au 3. Fond de la mer. Le terrain du fond de la mer est uniquement composé de vase (marne dissoute) noirâtre et liquide dans les couches supérieures, plus consistante dans les parties inférieures et se transformant, enlin, dans les profondeurs de lo à 20 mètres, en argile plus ou moins compacte et contenant des traces de saille. Les sondages n'ayant pas été poussés plus loin, on ne connaît aujourd'hui ni la puissance de la couche de vase, ni la profondeur du terrain solide. Le relevé des profondeurs d'eau a constaté la diîscente du fond vers le large atteignant le plus grand tirant d'eau de 16 à 17 mètres, à l'empla- cement de la digue. La surface des môles futurs a présenté des plans iu- clinés, dont la pente maxima est de 6. 6 °/^ (môle 1) et minima est de 2. 7 Vo (môle II). Tel serait l'état du fond résultant des so lages. Mais les expériences 318 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE acquises pendant la durée des travaux, savoir les glissements et avance- ments horizontaux des atterrissements, qui se sont produits à plusieurs reprises et sur une grande échelle (il en sera parlé plus tard), démontrent, d'une manière incontestable, que, dans les temps reculés, le fond de la mer présentait un certain nombre <ïcnt.onnoirs de forme irrégulière et de grandes dimensions, lesquels auraient été remplis dans le cours des temps par les alluvions (marne dissoute) des deux torrents Rlutsch et Martesin, de manière à produire, à la lin, le fond à pente douce et régulière constaté par le relevé. Cette situation topogrophique du terrain à remplacement du nouveau port, inconnue au début des travaux, n'a été constatée que par l'expé- rience acquise pendant leur exécution, * 4. Établissement des murs de quais. Le système de construction adopté consiste dans l'emploi combiné d'enrochements et de blocs artificiels, formant la fondation des murs de ([uais. Il a été choisi par le gouvernement dans le but de paralyser les inconvénients résultant de la nature vaseuse du sol de la mer, dont les couches atteignent une profondeur de plus de :20 mètres. Ce système, employé avantageusement dans divers ports du continent, consiste dans l'établissement de digues sous-marines en enrochements, sur lesquels reposent les murs de quais, par Fintermédiaire d'une fondation en blocs artificiels. Lorsqu'on a entouré le môle de ses murs, on apporte des rem- blais dans l'enceinte ainsi préparée (fig. 47). Le procédé décrit a été appli- qué à la construction du premier môle, sans cependant conduire à de bons résultats, malgré l'emploi presque exclusif du calcaire, même pour les rem- blais de l'intérieur. Le poids du corps entier des remblais exerce une pression sur le fond vaseux, dont la nature liquide produit des mouvements considérables dans le sens vertical (tassement) et dans le sens horizontal (glissement Fig. 1,1, — rrolil des inuis du quai, d'après le projet. suivant l'inclinaison du terrain). Ces mouvements ont pour conséquence TRÉDÉRIC BOMCHES. — MÉMOIRE SUR LE PORT DE TRIESTE 319 la dislocation générale des alignements des murs de quais, ainsi ([ue l'al- tération du profil établi conformément au projet; — sans parler du grand nombre de blocs perdus par suite de leur pénétration dans les enroche- ments (fig. 48). Basses mers Fig. .18. — Prolil des murs du quai, après exécution. Cet état de choses conduisit à remanier les murs de blocs sur 71 7o de leur longueur, pour rétablir d'un côté les conditions de stabilité et, de l'autre, les alignements perdus. Voici un exemple de reconstruction du quai nord du môle I, sur une longueur de 80 mètres (fig. 49 et 50). Cube dlragué = 2013mét. ri'j"T[TOTiTi:iri-Fi!TrT Kig. .49. — Reconstruction des murs du quai sud (mole I). Vu de face avant la reconstruction. — B. Vu de face après reconstruction. C. Plan indiquant la pose du nouveau mur de blocs. A la suite des expériences faites au premier môle, on apporta des modifications essentielles au système. Elles consistent dans le dragage 320 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAlIiK d'une cunette pour y loger la digue sous-marine, dans l'augmentation du profil des enrochements, dans l'établissement d'une couche générale de Fig. bO- — ;RecoiistrucliijM des murs du quai sud (mole I). — l'rolils eii tnivers. A, Profil en travers X X'. — B. Profil en travers Y Y'. II. \vaiit la reconstruction. — 6. Après l'enlèvement des blocs.— c. Après la reconstruction, matériaux calcaires sur toute la largeur des môles, et enfui dans la con- struction des murs de hlocs après coup, cest-à-dire après la terminaison des remblais. La dernière modification exige l'établissement de digues de défense en moellons, dans le but de protéger les terrassements contre les attaques de la mer (fig. 51). Profils des murs du ijuai. L'introduction des modifications indiquées a eu pour conséqutînce de diminuer le nombre des rangées de blocs primitivement prévues, sans cependant empêcher complètement l'altération des alignements. FnEDKRIC BOMCHES. — LE PORT DE TRIESTE 321 Il convient de parler ici d'un autre élément contribuant encore au dérangement de ces alignements. C'est le dragage exécuté ultérieurement au pied des murs, pour enlever la vase soulevée par suite de l'enfonce- ment du corps entier des remblais. L'iîulèvement de ce contrepoids venait eu aide à la poussée latérale exercée par le prisme des remblais (exécutés après coup) derrière les blocs et facilitait ainsi le mouvement des murs dans le sens horizontal. Pour diminuer autant (pie possible ce mouvement latéral et le transformer en un tassement vertical (nullement nuisible), on apporta une dernière modification au système général. On augmenta le poids du mur de blocs par la superposition de trois rangées de blocs dits de surcharge et l'établissement des contreforts se fit par des massifs com- posés d'au moins quatre blocs (fig. o2j. <--.^;f-.C;;^ ^Âii^^0f^é^^:iÉ:Mli^ Fig. 52. — li. Murs de blocs définitifs — B, .Murs de surcharge. — C, CoiitreforLs. Approfondissement des bassins. Les phénomènes qu'on observe d'ordinaire, lors de l'exécution de rem- blais sur un fond mobile, savoir : mouvements verticaux et horizontaux des matériaux et soulèvement des masses voisines, (pii ne sont pas char gôes, se présentent à Trieste sur une grande échelle, en rapport avec la puissance extraordinaire de la couche de vase. Des mouvements verticaux, s'étendaut sur une surlace de 8 à 1^,000 mètres carrés et correspondant à un cube enfoncé de C à 10,000 mètres, se sont produits à plusieurs reprises, flans l'espace de 36 à 38 heures, à l'intérieur des môles en construction ; — sans parler des tassements de moindre importance, qui se présentent 21 dZ2 NAVIGATION, GÉME CIVIL ET MILITAIRE journellement pendant la première période des remblais (encore frais) et qui exigent le remaniement continuel des voies de fer. Le relevé de ]a vase, en avant des ouvrages, s'étend à des distances de : 60 à 100 mètres dans le premier bassin et 85 à 175 mètres dans le deuxième bassin. Or les profondeurs adoptées par le bassin du port sont : 6 mètres au pied et 8°^, 50 à la distance de 7 mètres de l'arête supérieure des blocs. Il s'agit alors de créer un nouveau profil, en draguant tous les points ayant des profondeurs au-dessus de la limite indiquée ; — ce travail est fort délicat et fort difficile. En effet, le poids de la masse énorme d'en- rochements et de vase amoncelée à l'avant des murs forme un contre- poids puissant, dont l'enlèvement pourrait provoquer un nouveau mouve- ment du mur et des remblais à l'arrière. C'est pour éviter ces accidents qu'on se borne d'abord à approfondir le fond jusqu'à 6 mètres pour avan- cer jusqu'à 7 mètres et, en dernier lieu, jusqu'à 8"\50. La difficulté mécanique que présente l'exécution du dragage consiste dans la nature différente des matériaux formant la masse à enlever. C'est un mélange de vase, de pierrailles, de moellons et de gros blocs naturels pesant jusqu'à 10 tonnes. Aussi est-on forcé d'avoir recours, en dehors des dragues à godets, à des dragues à cuiller et surtout au scaphandre (sys- tème Rouquayrol-Denayrouze) et à la mine (emploi de la dynamite). Voici le cube des matériaux enlevés par les engins cités tout à l'heure. Cube dragué (en mètres) dans les deux bassins de 187^2 jusqu'à fin 1880. ANNEES VASE PIERRAILLES MOELLONS BLOCS N ATDRELS TOTAL PROPORTION POUR CENT 1872 8.000 •2.000 1.400 200 11.600 1 1S73 41.400 18.200 20.300 2.000 81.900 11 IS74 68.900 lo.oOO 35.700 3.200 123.300 18 187b 83.600 34.800 38.100 2.200 158.600 23 1876 79.700 40.200 37.700 1.700 139.400 23 1877 28.900 9.600 13.800 1.700 54.0:J0 7 1878 32.400 14.100 20.700 1.300 68.300 10 1879 13.400 8.500 11.400 1.000 34.300 4 1880 6.900 6.900 7.800 2.500 24.100 3 lo lani 363.200 149.800 186.900 15.800 715.700 100 11 51 21 25 2 100 - FRÉDÉRIC ROMCHES. — LE PORT DE TRIESTE MS Les matériaux pierreux, dragués dans les deux bassins, ont été utilisés dans les travaux. Leur cube s'élève à 300,300 mètres dont 286,700 m. c. de moellons et pierrailles, 13,800 m. c. de gros blocs. 3. — OUVRAGES ACHEVÉS (fIN 1880) Des ouvrages constituant le nouveau port il a été achevé, dans l'espace de douze ans (1868 jusque fin 1880) : La digue du large, terminée en 1874 ; Le premier bassin, ouvert à la navigation en 1876 ; Le deuxième bassin, ouvert à la navigation en 1879 ; (La différence entre les dimensions primitives des bassins projetés et les dimensions définitives des bassins exécutés provient des mouvements éprouvés par les murs des quais et des môles.) Le terre-plein le long des quais de rive ; (Les terrassements derrière les murs de quais ont exigé un cube de 3 millions de mètres de remblai et ont été exécutés longtemps avant l'établissement des murs de blocs.) La déviation du torrent Martesin, terminée en 1874 ; La déviation du torrent Rlutsch, terminée en 1879. Reste à achever le bassin à pétrole, qui sera remis au commerce dans le courant de 1882. Il y a lieu de faire remarquer, ici, que les ouvrages exécutés ont subi, depuis leur achèvement, des tassements généraux, c'est-à-dire un abaisse- ment lent et plus ou moins uniforme, sans qu'il se produise de fissures ni dans la maçonnerie, ni dans les remblais. Les tassements verticaux s'élèvent, en moyenne : A la digue, terminée en 1874 à 0"',69 Au premier môle, terminé en 1875 à O'",4o Au quai de rive du bassin I, terminé en 1872 à 0"\38 Au deuxième môle, terminé en 1875 à 0"S46 Au quai de rive du bassin II, terminé en 1879 à 0'",12 Au troisième môle, terminé en 1878 à 0'",20 Par suite de ces tassements, on sera forcé de relever les murs de quais par l'adjonciion d'une ou de deux assises de pierre ; — ce qui se fait déjà à la digue. Nous terminons ce chapitre par l'indication des diverses catégories de travaux exécutés, de 1868 à la fin de 1880, comme suit : Remblais 3,162,800 m. c. Enrochements 1,397,500 » A reporter 4,560,300 m. c. 3'24 NAVIGATION, GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE Report. . . . Murs de blocs Murs de quais cuvettes pour enrochemeuts. . 417,500) 715,400^ Ensemble Dra*^"3°'es ° ° ( approfondissement des bassins. 4,o()0,300 m.c. 95,500 » 28,600 ). 1,132,900 ); . . . 5,817,300 m.c. Le nombre des carrières qui ont fourni les matériaux, s'clevant à près de 6.000.000 de mètres, est de 11. Le système d'exploitation varie suivant la nature du terrain. Dans la marne, l'exploitation se fait à la piocbe, avec emploi de petites mines pour percer les couches transversales de grès et de schiste. Dans le calcaire, on fait emploi de mines monstres, permettant d'extraire une grande quantité de matériaux. La charge de la mine est calculée à raison de 1 kilogramme de poudre pour 3 mètres cubes de roche vive. L'effet atteint en réalité n'est, en moyenne, que de S^'^jOo de maté- riaux pour 1 kilogramme de poudre. La plus grande mine , tirée le 20 février 1870, avait pour charge 30,000 kilogrammes de poudre (carrières de Sistiana). 4. — Aménagement du nouveau port. La question d'aménagement n'a pas pu être résolue avant l'exécution Fig. 53. — Nouveau port de Trieste. — Situation des travaux en mars ISSJ. FRÉDÉRIC KOMCHKS. — LE PORT DE TRIESTE 3^0 (les deux grands bassins ot avant rrtal)lissemcnt de la nouvelle gare, attendu que la plus grande partie de eette gare se trouve sur les remblais du port. Les travaux de la nouvelle gare consistent dans l'abaissement de l'ancienne gare de 10"'. 1;2 à environ 8 au-dessus de la cote zéro (niveau des quais) et dans la construction de bâtiments pour le service des voyageurs, des marchandises et des machines. La gare et les bassins étant terminés, l'un en 1878, et les autres en 1879, on s'est immédiatement occupé des travaux relatifs à l'aménagement du port. I>a disposition des six entrepôts, des deux hangars et des voies de fer est représentée sur la iigure 53. Les chiffres suivants donnent une idée de l'importance de ces entrepôts : surface des remblais = 26,75 hectares ; — surface des bassins abrités = 3o,ol hectares; — développement des quais = 3,034 mètres ; — profondeur minima des bassins = 8'", 50 ; — surface des six entrepôts = 22.577 mètres carrés : — surface des deux hangars^ 2.598 mètres carrés; — mouvement annuel = 1,820,400 tonnes. L'installation totale a été commencée et achevée dans le courant de l'année passée. L'expérience acquise, à la suite de l'installation, servira de guide pour aménager les terrains restants des quais et des môles. Ces travaux complémentaires ne se feront qu'après l'achèvement du bassin à pétrole, savoir l'année prochaine. La construction des hangars et entrepôts a été ^exécutée par la (^om- ^s^ra. k^«i^^»fi^^^ra§^,^ J"ig. :;/i^ — Coupe passant par le premier bassin j Terres i «T ^ « ^ -^ r- ;n — CD E- s: i--i K > "^ "^ t: y: ^ CD X: C' o Z *= ^ . "^ " « ■^ jg tr Vf ^ -■r '.n r— e^ t--. r^ >?^ «_ î-e o H C3 -JT c E- 00 le a r- o co •<■ 00 «^ t^ ■r: c 5 ^ £ g^ d -^ ■^- r^ .^ > o Cl/ > > H •m z ^-câ ,:t-?3 .A. a -ci .--3 -^ ^ ^- — -» — - ^ — *— ^ •*- — ^ 00 O ce ^1 O 00 00 3'28 AAVIGATION, GÉME CIVIL ET MILITAIRE Yœux émis par les 3°, 4^ et 13' Sections. Les 3*= et ■i'^ sections, réunies à la 13*= section, ont émis les vœux sui- vants : « Donner au service des ponts et chaussées, en Algérie, les ressources » en personnel, l'organisation et les ordres nécessaires pour que, avec le » concours de l'Administration des Domaines, et, au besoin, à l'aide d'en- » quêtes, il détermine, bassin par bassin, en toute certitude, et définisse » avec précision les eaux superficielles qui font partie du domaine public, » en vertu de la loi du 16 juin 1851. » Expérimenter, dans le plus bref délai possible et avec toute l'ampleur » que justifient fimportance capitale et l'extrême urgence de la question, » les procédés à employer pour prévenir, combattre et détruire les enva- » sements des nombreux barrages-réservoirs, construits et à construire » en Algérie. » Les 'è^ et 4^ sections, d'une part, et la i'd^ section d'autre part, ont émis respectivement les vœux suivants : « L'Association française, sur la proposition de la section du génie civil » et militaire, considérant: » Qu'aucune dépense ne saurait être plus utile au développement de » la colonisation que l'établissement des voies ferrées ; » Qu'il existe une grande différence entre l'établissement des types de » chemins de fer en France et en Algérie, dont la population moyenne » n'atteint pas 10 habitants par kilomètre carré ; » Que les questions de tracé deviennent secondaires dans un pays où » il s'agit surtout de joindre deux points entre eux, sans se préoccuper » d'intérêts intermédiaires à servir, » Émet le vœu que le Gouvernement décide que, sans changer aucune » des dispositions en cours pour l'exécution de la grande ligne de Tunis ■>■> à Tanger, il soit accordé les plus grandes facilités à fexécution des 3) lignes de pénétration qui se dirigeront vers l'intérieur ; » Qu'une grande liberté d'action soit donnée tant aux entreprises qui )•> proposeront les tracés, qu'aux ingénieurs de l'État qui seront appelés à » les vérifier ; » Que toute proposition de centre de population ou de syndicats, de ■>) contribuer pour une somme annuelle pour couvrir l'insuffisance de la » recette, soit encouragée dans la plus grande mesure. » IBLECKRODK. — KXPÉRIENCE CONTRADICTOIRE SUR LA MATIÈRE RADIANTE 329 2^ Grroupe SCIENCES PHYSIQUES ET CHIMIQUES 5*^ Section PHYSIQUE /PuÉsiDEXT d'honneur M. W. SIEMEMS, PKÉsiDENT M. GUILLEMI.X, Professeur au lycée. Maire d'Alger. 'Vice-Présidents MM. BERTIX, Sous Directeur de l'École normale supérieure. CROVA, Professeur à la Faculté des sciences de Montpellier. -Secrétaire M. BOULY, Ingénieur électricien. M. L. BLECKEODE Docteur es sciences, à La Haye. SUR UNElEXPÉRIENCE CONTRADICTOIRE DANS LES RECHERCHES DE M. CROOKES SUR LA MATIÈRE RADIANTE — Séance du io avril 1881. — 330 PHYSIQUE M. MOIOYEE, Professeur à la Faculté de médecine de Lvon. ESSAI D'UNE THÉORIE DES FORCES COSMIQUES, BASÉES SUR LES MOUVEMENTS DE LA MATIÈRE PONDÉRABLE SEULE — Séance du 16 avril 1881. M. MOIOYEE, Professeur à la Faculté de médecine de Lyon. NON-EXISTENCE DE LA MATIERE IMPONDERABLE — Séaxce chi H> avril ■1881. M. J.-H. &LADSTOIE F. R. S. à Londres. LES ÉQUIVALENTS DE RÉFRACTION DES COMPOSÉS DU CARBONE — Séance du i6 avril 1881. — Comme je l'ai expliqué à Bordeaux (1), la réfraction, spécifique d'un corps, V— 1 c'est la valeur de la fraction — -—dans laquelle v est l'indice de réfraction et d sa densité. Cette valeur, multipliée par le poids atomique P, soit V — 1 P —j-, est appelée l'équivalent de réfraction. Chaque élément a son équi- valent de réfraction qui l'accompagne dans ses combinaisons, l'équivalent d'un corps composé étant la somme des équivalents des éléments consti- (1) Comptes rendus du Congrès de Bordeaux, p. 361- A. TRini:. — ÉTUDK DU CHAMP KLECTHOLYTIQUE " 331 tuants. S'il en était toujours ainsi, il suffirait d'établir une colonne de nombres dont chacun correspondrait à un élément, comme on fait pour les poids atomiques. Peut-être ce cas se présente-l-il pour quelques corps comme l'hydrogène et le chlore, dont les équivalents de réfraction sont , pour tous les composés respectivement 1,3 et 9,9 ; mais, pour d'autres élé- ments, ce nombre varie avec Ja nature de la combinaison, ainsi qu'il arrive pour le for dont l'équivalent de réfraction est 12,0 pour les sels ferreux, el 20,1 pour les sels ferriques. Ce coefficient est 18,3 pour le phosphore libre ou en combinaison dans le trichlorure, mais il est beau- coup plus faible si on le déduit du pentachlorure. Il est 4,1 pour l'azote dans le cyanogène ou les nitriles ; il atteint 5,1 dans l'ammoniaque ou les autres bases complexes. L'équivalent de réfraction est 5,0 pour le carbone, quand cet élément est combiné à quatre atomes d'un autre corps, ou quand cette combinaison ne renferme pas plus de deux atomes de carbone. Mais, quand le noml^re des afomes des éléments combinés est égal à celui des atomes du carbone, comme dans le benzol, le styrol et les autres multiples |de G H, sa valeur semble être comprise entre 5,9 et 6,0. Et lorsque le nombre des atomes du carbone surpasse celui des atomes des autres corps, comme dans la napthaline C" H\ l'équivalent de réfraction du carbone s'accroît jusqu'à 8,8 environ. La réfraction spécifique des corps composés paraît donc de nature à jeter une vive lumière sur la manière dont les molécules sont construites. M. Alfred TRIBE de Duhvich Collège, à Londres. SUR UNE MÉTHODE ÉLECTRO-CHIMIQUE POUR ÉTUDIER LE CHAMP DE L'ACTION ÉLECTROLYTIQUE — Séance du iG avril 1881. — (^t'Lte méthode est basée sur la relation, signalée par l'auleur, entre la direc- tion des lignes de force ou la direction de l'énergie, dans un champ élec- trol\ tique, et la forme des dépôts électrolyti(iucs qui se forment sur un métal (jui y est plongé, mais qui n'est pas relié (métalliqucment) avec les électrodes. Le métal employé était l'argent; sa forme, celle dune petite plaque rectangu- laire ; c'est ce que l'auteur appelle l'analyseur; l'électrolyte était une dissolution de sulfate de cuivre. .332 PHYSIQUE Lorsque, par exemple, un analyseur est placé de telle sorte que les lignes de force sont parallèles à Tun de ses bords, l'importance de l'électrification diminne à partir du bord perpendiculaire à ces lignes. Et, de plus, les formes des limites de ce dépôt (le — étant indiqué par le dépôt de l'ion positif dans rélectrolvte, et le + par celui de Tion négatif) sont identiques des deux côtés de la plaque, presque sensiblement une ligne droite perpendiculaire à la direction de l'énergie. Si l'analyseur est incliné de telle sorte que les lignes de force soient paral- lèles aux faces, mais fassent un certain angle avec les bords, les limites du dépôt sont encore identiques des deux côtés de la plaque et perpendiculaires h la direclion de Ténergie, mais nécessairement sont obliques aux côtés. Cette obliquité varie proportionnellement à l'angle d'inclinaison de l'analyseur et de la direction de l'énergie, et, dans chaque cas, les limites du dépôt sont per- pendiculaires à la direction de transmission, coïncidant ainsi, en fait, avec la surface équipotentielle. De plus, lorsque Tanalyseur est placé de telle sorte que les lignes de force -fassent un angle oblique avec une de ses faces, Télectrification et la foim? de ses limites sont très différentes sur les deux faces de la plaque. Cette limite, sur la face qui est en opposition avec le sens direct de Tinfluence, est nette- ment convexe et plus étendue que sur la face opposée oîi elle est concave. La ligne de délimination du +, sur le premier côté de l'analyseur, est concave et plus petite que sur le côté opposé où la limite de l'influence est convexe. La convexité et la concavité de ces diverses limites s'accroissent à mesure .que la direction de l'énergie s'approche de la perpendiculaire aux côtés de l'analyseur. Les résultats principaux qui découlent de l'application de cette méthode ■ électro-chimique sont : . I. La démonstration que les lois de la lumière et de l'électricité, en ce qui concerne la réfraction, sont identiques, au moins dans de certaines limites. Ainsi. "il a été démontré: (a) que l'électricité passe, sans changement de direction, d'un milieu électrolytique à un autre d'une conductibilité différente quand la direction • est perpendiculaire à la surface de séparation; — (6) que l'électricité, en passant obliquement d'un milieu à un auti'e, subit une réfraction dans le même plan, se rapprochant de la normale quand elle passe d'un milieu plus conducteur à un moins conducteur et s'en éloignant dans les conditions opposées : — (c) que la réfraction augmente ou diminue quand la différence de conductibilité aug- mente ou diminue; — {d} que la réfraction augmente lorsque l'angle d'inci- «dence croît. II. La démonstration de la dissymétrie pour les positions corresnondan^c'^ -dans le cas d'un champ électrolytique non uniforme. III. La découverte de plusieurs analogies entre la distribution de l'électricité dans les conducteurs métalliques, dans les milieux électrolytiques et dans les milieux gazeux diélectriques (I). (1) Le détiil de ces recherches a été publié dans les Proceedings of thc Royal Society, 1876, •p. 300: II'» 181, 1877; n»' 209, 214, 1881 ; et dans le Philosophical Magazine, vol. XI, p. 446; vol. Xn, p, 300, 1881. BRILI.OLIN. — Mi:SUI\E DES COEFFICIENTS d'iNDUCTION 333' M. BEILLOÏÏII Maître de conférences de pliysique à la KacuUé des sciences de Nancv. APPAREILS DESTINES A LA MESURE DES COEFFICIENTS D'INDUCTION — Séance du Ki avril 188 1. — J'ai trouvé dans le traité d'électricité de Maxwell l'indication de métho- des de comparaison des coelïicients d'induction des bobines, soit entre elles, soit sur elles-mêmes, et je me suis proposé d'étudier ces méthodes au point de vue expérimental (1). Dans toutes ces méthodes, on fait en sorte que l'aiguilie d'un galvano- mètre reste au zéro, aussi bien pendant l'état variable des courants que pendant l'état permanent. Lorsque ce résultat a été obtenu, le rapport des coefficients d'induction est donné par un rapport de résistances. Un galva- nomètre d'impulsion sensible, des boîtes de résistances bien graduées dont le fil est plié en double pour éviter toute induction étrangère, suffisent pour ces mesures. Parmi ces méthodes, la plus importante me paraît être celle qui permet ile comparer le coefficient d'induction mutuelle de deux bobines au coeffi- cient d'induction sur elle-même de l'une d'entre elles. Il est, en effet, facile de construire deux bobines dont on puisse déterminer théoriquement, en unités absolues (G. G. S.), le coeflicient d'induction mutuelle. Gc calcul est susceptible d'autant de. précision qu'on voudra, à condition que la plus petite distance entre les fils d'une bobine et ceux de l'autre soit très supérieure au diamètre des fils, pour éliminer toute influence des irrégula- rités inévitables de l'enroulement. Mais il me semble beaucoup plus diffi- cile de construire une bobine avec assez de perfection pour que son coef- ficient d'induction sur elle-même, calculé par des formules rigoureuses, soit suffisamment exact, à cause de l'extrême proximité des portions de fil les plus actives. Ge n'est donc que par comparaison avec le coefficient d'in- duction mutuelle de deux bobines, préalablement étalonnées, qu'on pourra déterminer avec précision la valeur absolue du coefficient d'induction d'une bobine sur elle-même. Gette méthode de comparaison, reposant sur l'emploi du pontde Wlieat- stonc, serait considérablement simplifiée par l'usage de bobines à résistance constante (ce qui permet de faire séparément le réglage relatif au courant perm;iD('ul), mais à coefficient d'induction mutuelle variable suivant une loi connue. J'ai fait construire dans ce but deux a|)pareils, et je les ai soumis à un contrôle rigoureux. G'est seulement le résultat de cet examen que- (V) .J'ai exposé l'ensemble de ces méthodes dans un article du Jour) o' ''« pliysique (mars ,(1^81. avec quelques niodilicalions me paraissant propres à en éti.-Mdre ou faciliter l'usage. 334 PHYSIQUE je veux donner ici. Le premier appareil donne des multiples entiers d'une yaleur déterminée. 11 est formé d'une bobine inductrice intérieure de fil un peu gros, et d'une bobine induite extérieure. Sur celle-ci le fil n'est pas simple : c'est une corde de 20 fils isolés, légèrement tordus ensemble et maintenus côte à côte par un large ruban de soie. Le coefficient d'induc- tion, entre la bobine intérieure et un quelconque des 20 fils, est alors le même M. Au moyen d'un commutateur à clefs, on peut faire que le cou- rant induit traverse successivement 20— p des fils dans un sens, et les p autres du sens opposé. Le coefficient d'induction, entre la bobine intérieure et les 20 fils ainsi réunis, est (10— p)2M, c'est-à-dire un noml^re entier de fois 2M, inférieur ou égal à 10. Mais ces fils sont toujours réunis bout à bout, et leur résistance totale reste la même quand on change le coefficient d'induction. On voit que tous les rapports sont égaux à leur valeur théorique à moins de-TT-— de l'unité choisie, qui est le dixième de la bobine; entière. Et ce oOO résultat est obtenu sans réglage, par simple construction. Deuxième appareil. — Dans ce deuxième appareil, les erreurs expérimen- tales peuvent être de deux sortes : 1" celle qui tient à la sensibilité de^la méthode ; elle était d'environ -JqqqT de la valeur mesurée ; 2° celle qui tient à la lecture des angles ; le vernier donnant le dixième de degré, avec de 1 grandes précautions l'angle était connu avec une erreur possible de-^de degré, pouvant atteindre j^ de degré. Cette erreur en donne une très variable dans la valeur du cosinus de cet angle ; mais l'ensemble des deux erreurs donne, au plus, une incertitude de ± 7 ou 8 unités du dernier ordre sur les nombres du tableau. Le coefficient d'induction mutuelle était nul à -f 5°, 6 du cercle divisé; pour la commodité des lectures, on a fixé la bobine dans les positions 1 0°, 5, 4", 5,..., d'où vient le dixième complémentaire des angles inscrits, 0, comptés à partir du zéro. Le maximum.a été bien déterminé au moyen des angles 70°, 80°, 90°; et les nombres de la colonne C ont été calculés en multipliant ce maximum par sin 6. La bobine de comparaison était 0, 5 du premier appareil. Le second appareil est destiné à fournir des subdivisions variant d'une manière continue. Il est formé d'une bobine inductrice extérieure, cylin- drique, sur laquelle un gros fil est très régulièrement enroulé. Une petite bobine intérieure, couverte de fil fin, est placée au centre de la première et peut tourner autour d'un axe dirigé suivant un diamètre commun aux deux bobines. L'angle des axes de figure des deux bobines cylindriques peut être lu au dixième de degré sur un cercle divisé extérieur. Si la bobine •BRILLOUIN. — MESURE DES COEFFICIENTS d'iNDUCTION 335 extérieure était infiniment longue, le coefficient d'induction mutuelle serait rigoureusement proportionnel au cosinus de l'angle des deux axes des bobines. Cette loi sera encore suffisamment approchée si les dimensions -des bobines sont convenables. Ces deux appareils ont été constrnits, avec leur soin ordinaire, le premier par 31. Niaudet, le deuxième par M. Carpentier. On en a écarté non seule- ment toute masse de fer, mais toute masse importante de métal, capable de compliquer les effets d'induction. Ces appareils ont été étudiés par la méthode de comparaison des coeffi- cients d'induction mutuelle, telle qu'elle est décrite dans Maxwell. — Je décrirai ailleurs l'ensemble des précautions nécessaires pour atteindre une grande précision. .Je dirai seulement que, dans toutes les expériences, on a eu soin de maintenir dans la salle une température stationnaire comprise entre 16" et 16", S, et de ramener toutes les mesures à une même tempéra- ture 16", 1 par une correction déterminée au moyen d'expériences auxi- liaires. Cette précaution est essentielle, l'alliage de la boîte des résistances et les deux cuivres des bobines variant chacun d'une manière différente, avec la température. RÉSULTATS Premier appareil comparé à une autre ]x)binc fixe. 0,1. 1,486 — 0,001 -^= 1.9985 0, 2' 2,970 =1= 0,002 -~- = 5,0014 0, 2" 2,971 = 0,002 -^ .:= 10,0015 0,5 7,433 ±0,003 -77^= 2,5016 9 Observé Calculé C— 0 5».l • 0,0471 0,0469 — 0,0002 lOM 0,0918 0,0924 4- 6 15.1 0,1364 0,1373 + 9 20. 1 0,1800 0,1812 + 12 25. 1 0,2217 0,2236 ^ 19 30.1 0.2635 0,2645 +10 35.1 0,3010 0,3032 +22 40. 1 0,3386 0,3397 +11 45.1 0,3713 0,3735 +22 50. 1 0,4035 0,4045 + 10 60. 1 0,4555 0,4571 + 16 70. 1 0.4950 0,4959 + 9 80. 1 0,5192 0,5195 + 3 90.1 0,5279 0,5272 — 7 33G PHYSIQUE Les nombres calculés par la loi du sinus diffèrent peu des nombres 1 observés, la plus grande différence n'atteignant -^vtt que de la valeur du 1 maximum, '.inn de la valeur mesurée. L'appareil répond donc bien à son but qui est de fractionner l'unité choisie. On remarquera, toutefois, que les différences atteignent le double, le triple môme des plus grandes ei-^ reurs d'expérience possibles et ont une marche régulière. Elles indiquent que la loi du sinus est moins exacte que les expériences ne sont précises ; la précision n'est pourtant pas suffisante pour déterminer la forme de la correction. En faisant cette correction par une courbe, on verra qu'il est facile de réduire les écarts entre les limites des erreurs possibles ±: 0,0007, 1 c'est-à-dire au-dessous de- ..,.,. ^ de la valeur du maximum ; résultat obtenu sans réglage, par simple construction (1). Les expériences que je viens de citer ont été faites en septembre der- nier, au laboratoire do M. Mascart, au Collège de France, avec plus de précision que les essais préliminaires dont j'ai parlé au Congrès. M. EOLWELL Professeur au « Marborough Collège «, à Londres. SUR LES COEFFICIENTS DE CONTRACTION ET DE DILATATION DE L'IODURE D'ARGENT ET DE QUELQUES-UNS DE SES COMPOSÉS (2) — Séance du 16 avril 1S8I. — (() Des comparaisons avec une bobine de construction connue, dont le calcul complet n'est pas achevé, donnent, pour la valeur absolue du maximum de ce second appareil, environ 7. X10' (CGS,. (2) Les recherches de M. Rodwell ont été publiées dans les Proceedings of the Royal Society de Londres, 1881, n»' 209 et 2ro> C. M. GAniEL. — KTIDES SUR LKS FOUMULKS DES PILES 337 M. C. M. &AEIEL Ingénieur des l'onls eL Cliausséas, Professeur agrégé à la Faculté de médecine" ÉTUDES SUR LES FORMULES DES PILES (1) (f.xthait) — séance du 18 avril tSSI. — M. Gaiuel indique comment on peut résoudre graphiquement certains pro- blèmes se rapportant au groupement des éléments do piles. Si Ton a en tension n éléments de force électromotrice E, de résistance r, avec un circuit interpo- nV laire de résistance R, on a la formule C« =- — ; avec un élément, on aurait R + " '■ E Ci = . En divisant ces deux équations membre à membre, et en posant C, R -- = î/, — =-a-,on a: Cl r nCx -^ i) y = X -^ n équation d'une hyperboloïde; en coupant cette surface par des plans corres- pondant à des valeurs entières de n, on obtient des séries d'hyperboles dont les ordonnées mesurent l'avantage qu'il y a à employer n éléments au lieu d'un seul. On peut d'ailleurs, comme l'indique M. Gariel, transformer ces hyper- boles en lignes droites par un procédé d'anamorphose. Dans le cas de ?i éléments réunis p à p en m batteries et celles-ci en tension, on trouve de la même manière, pour représenter l'avantage qu'il y a à em- ployer une combinaison déterminée, l'équation y = "^' "^^% où x est égal à p^ -\- nx ° r -— . Pour une valeur donnée de n,on attribue à p les valeurs des nombres entiers diviseurs de n; la courbe représente alors des hyperboles équilatères. Ces courbes se coupent réciproquement; les points d'intersection répondent à des valeurs de x pour lesquelles il existe deux dispositions équivalentes; pour une valeur déterminée de x, on choisit la disposition représentée par la courbe dont l'ordonnée est la plus grande. La discussion de ces courbes, en général, conduit à la règle pratique suivante dont l'application est simple et rapide ; Soient;), p' et p", trois diviseurs consécutifs du nombre n, tels que la nr valeur de -r soit comprise entre les produits pp' et p'p" ; il faut prendre, pour obtenir le maximum d'effet, les éléments réunis }}' à p'. (1) Le mémoiie in extenso a été publié dans l'Electricien, 15 avril- i--"- mai 1 88) . 22 338 PHYSIQUE M. TACCHin Directeur du Bureau central météorologique, à Rome. SUR LES PROTUBÉRANCES SOLAIRES — Séance du 18 avril 1881. M. J. JÂISSEI Membre de l'InsLitul, Directeur de l'Observatoire physique de Meudon. SUR LA PHOTOMETRIE PHOTOGRAPHIQUE ET SON APPLICATION A L'ETUDE DES POUVOIRS RAYONNANTS COMPARÉS OU SOLEIL ET DES ÉTOILES. — Séance du 19 avril 1881. — Les applications scientifiques de la photographie ont pris une telle im- portance, spécialcnK nt en astronomie, qu'il y a actuellement un intérêt capital à introduire dans cet art les méthodes rigoureuses de la science, afin de la rendre capable, non plus seulement d'enregistrer les phénomè- nes lumineux, mais, en outre, d'en donner la mesure précise, en un mot ie créer une photographie photométrique. C'est le but que l'auteur s'est proposé et qu'il poursuit depuis plusieurs années. 11 prend d'abord, pour base de la mesure de l'action de la lumière, le degré d'opacité du dépôt métallique qu'elle provoque sur les plaques (dans les procédés actuels), et, pour obtenir cette mesure, il a créé un in- strument qui donne les rapports entre l'intensité de l'action des radiations et l'opacité du dépôt. Cet instrument est nommé par l'auteur le Photomètre photographique. 11 consiste en un châssis qui contient la plaque sensible et devant lequel passe un obturateur, percé d'une fenêtre. Cette fenêtre prend, suivant les expériences, des formes particulières et variées qui déterminent et règlent l'action lumineuse. Le mouvement de l'obturateur est déterminé par un mouvement d'horlogerie pour les mouvements lents, et par des ressorts pour les rapi- des. La vitesse de ce dernier cas est prise au diapason. Quand la fenêtre prend la forme d'un triangle dont la hauteur est per- pendiculaire au mouvement, on obtient sur les plaques une' teinte décrois- .1. JANSSEN. — SLR LA PHOTOMÉTRIE PHOTOGRAPHIQUE 339 sant légulièremoiit d'un bord à l'autre ot qui donne les éléments des rapports entre le degré d'opacité et l'intensité lumineuse. L'instrument donne inmiédiatement la démonstration des principes théoriques de la photométrie. Il fournit la mesure des sensibilités des diverses préparations photogra- phiques et donne encore le moyen immédiat de mesurer, par la photogra- phie, l'intensité variable de la lumière solaire avec la hauteur de l'astre et les circonstances atmosphériqu(»s ainsi que les rapports entre les lumières d'origines diverses; la comparaison de la lumière solaire à celle de la Lune. On comprend toute l'importance de l'introduction de la mesure dans les phénomènes photographiques. Comme première application, l'auteur doime les premiers résultats d'une étude sur les pouvoirs radiants comparés du soleil et des étoiles, sujet, comme on sait, d'une importance capitale en astronomie, et qui a occupé les plus célèbres astronomes, les Huyghens, les Herschel, les Arago. L'auteur commence d'abord par l'étude photométrique du Soleil. Le photomètre photographique donne, avec des plaques au gélatino- bromure, une série d'échelles de teintes régulièrement croissantes en inten- sité à chacune desquelles correspond un temps d'action solaire déterminé (toutes les circonstances influentes étant notées et appréciées). Cela fait, pour obtenir des étoiles des termes de comparaison, l'auteur place dans le télescope la plaque sensible, non pas au foyer, où l'étoiJe formerait un simple point noirâtre, non susceptible de mesure, mais en deçà du foyer, de manière à obtenir un cercle de teinte uniforme dans toutes ses parties. C'est ce cercle de teinte uniforme ou plate qui sera comparée aux échel- les de teijites données par le soleil. On prend de l'étoile étudiée un certain nombre de ces cercles en donnant à l'action lumineuse des temps d'actioji croissants, mesurés. Il n'y a plus qu'à comparer ces cercles stellaires aux échelles solaires, et chaque cercle qui trouve dans les échelles une teinte égale fournit les éléments du rapport des intensités lumineuses appai^entes du soleil et de l'étoile. Il faut, dans le calcul, tenir compte du temps des actions lumineu- ses pour le soleil et l'étoile, du degré de concentration lumineuse donnée par le télescope, etc. Si, en outre, on connaît la parallaxe de l'étoile, c'est-à-dire sa distance à la Terre, on peut alors passer du rapport apparent au rapport réel des puissances des deux astres. L'auteur a déjà abordé l'étude des étoiles Sirius, la Chèvre, Arctu- rus, etc. On peut déjà dire pour Sirius, bien que les mesures ne soient pas encore terminées, que ce soleil est un colosse qui est des centaines de fois plus puissant que le nôtre, modeste foyer à côté de lui. 3i0 PHYSIQVE M. J. JAI^SSEI Membre de l'InsUlut, Direcleur do l'Observaioire physique de Meud m. NOTE SUR LES APPLICATIONS GÉOLOGIQUES DE L'ÉTUDE PHYSIQUE DU SOLEIL (ntisuMii) — Séance du 19 avril 188/ . — M. Janssen expose, devant la section, que rétiide delà constitution du soleil éclairera une foule de questions sur celle de notre propre globe et il y voit un motif nouveau et puissant pour poursuivre, avec une énergie plus grande encore, ces belles études. Comme exemple, Fauteur cite la question de la salure des eaux de la mer. Par des considérations tirées de l'étude de la terre, il serait très difficile de décider, d'une manière certaine, si les premières nappes d'eau qui se sont formées à la surface du globe ont été douces ou salées. Or l'étude de la chromosphère solaire conduit à admettre que les premiers océans ont dû contenir les principales substances minérales que nous constatons aujourd'hui dans leur sein. L'auteur développe les raisons sur lesquelles s'appuie ce résultat. M. A. CROYA Professeur à la Faculté des sciences de Montpellier. PROJECTION DES FIGURES DE LISSAJOUS AVEC DES DIFFERENCES DE PHASE VARIABLES A VOLONTÉ — Séanci du 19 avril 1881. — Lorsqu'on approche un puissant aimant des extrémités d'un diapason vibrant, la force attractive ainsi développée augmente la période de vibra- tion comme le ferait un poids supplémentaire fixé à ses branches. La dis- tance de l'aimant augmentant, la perturbation diminue, et l'on peut ainsi faire varier à volonté, dans des limites très restreintes, la période de vibra- tion. Si l'aimant est trop rapproché, l'amplitude diminue et le diapason s'arrête rapidement. C'est là un cas intéressant, et que je crois nouveau, de l'étude des vibrations forcées. En se basant sur ce principe, il est très facile de projeter les figures de Lissajous correspondant à un intervalle quelconque et de les rendre à vo- A. CROVA. — PROJECTION DES FIGURES DE LISSAJOUS 3il lento mobiles ou iixes, sans touclier aux diapasons; on peut ainsi les amener, par une déformation lente, à une forme quelcontiue et les fixer alors aussi longtemps qu'on le désirera, ce qui est très utile pendant une démon- stration. Dans ce Lut, je me sers des électro-diapasons de M. 31ercadier (1), montés sur le support universel de M. A. Dulioscq Câ). (jui permettent de projeter des iigures de grandes dimensions et d'une manière très commode. M. Mercadier a donné la théorie de ces appareils (3) et leur application à la détermination d'un mouvement vibratoire. Pour £aire varier à volonté la période de vibration d'un diapason dans des limites très restreintes, je fais usage d'un électro-aimant supplémen- taire, placé entre les extrémités des branches du diapason et mobile, au moyen d'une vis, dans une direction perpendiculaire au plan de ses deux branches, que M. Mercadier a fait adaptera l'un de ses diapasons; il est ainsi facile de faire varier à volonté sa position et, par suite, l'attraction exercie par cet électro-aimant supplémentaire, que j'adapte au diapason (jui donne le son fondamental. Voici la disposition des expériences. Le premier diapason, celui qui donne le son fondamental, est muni, vers le milieu de sa longueur, d'une bobine fixe qui reçoit le courant intermit- tent provenant du style interrupteur et qui entretient les vibrations. Il porte, vers son extrémité, la bobine mobile qui peut recevoir, au moyen d'une clef de Morse, un courant permanent fourni par une pile séparée â éléments de Bunsen suffisent largement). Le second diapason ne porte que la bobine qui entretient ses vibrations. Projetons l'ellipse de 1" unisson, après avoir légèrement déplacé, vers la base du diapason, le support du style interrupteur, de manière à rendre la vibration du premier diapason un peu plus rapide que celle du second. Nous verrons l'ellipse se déformer lentement dans le sens direct; mais, si nous lançons le courant permanent d ins la bobine supplémentaire, nous verrons la déformation se ralentir, s'arrêter ou se produire en sens inverse? selon la position que nous donnerons à cette bobine ; pour une certaine position, la figure sera immobile. Cessant d'appuyer sur la clef de Morse, la figure se déformera lentement. €t, en appuyant de nouveau, nous l'immobiliserons dans telle phase (ju'il nous plaira. Ces expériences sont très faciles à faire et rendent de grands services pour la démonstration. (1) Mercadier, Electio-dinitusuns iJaiininl ih' Phijsiimc. t. II. p. 3:;o). (2) A. Dldoscu, Siii)ji(irt inarei-'irl d'ckclru-ilKipdsiiHs (Jniunal de Vhijsit le tout sur un lillrc sans plis et on lave à l'alcool à 1)0". Par évaporation spontanée, il se dépose des cristaux plus volumineux que dans le premier mode de préparation, mais possédant d'ailleurs les mêmes propriétés. Nous avons procédé à l'analyse élémentaire de cet acide. La moyenne (le nos opérations nous a permis d'établir la formule comme il suit : ^10^12 016. Comme nous l'avons dit, cet acide peut |se combiner aux bases pour former des sels bien détinis. L'étude de ceux-ci nous permettra de vérifier l'exactitude de la formule que nous donnons ci-dessus. Rossmann, par un traitement spécial de la bétuline, était arrivé à obtenir un acide particulier auquel il donna le nom d'acide bétulo- rétinique. Les propriétés de ce dernier corps sont tellement différentes de celles de l'acide bétulalbique que la confusion est impossible. Nous donnons d'ailleurs, dans le tableau ci-dessous, les propriétés com- parées de l'un et de l'autre de ces deux acides. FORMULES SAVEUR ASFEcr SOLUBILITÉ Acid ■ bélulorélinique Excessivement amer Résinoïdi' Insoluble dans l'eau. Soluble dans l'alcool, l'élheret les alcalis. Acide bélululbiiiue C" }V- 0" A peu près nulle Léfièiv^ment stypli(iui' Cristaux tout à fait définis Soluble dans l'eau, l'alcool, l'éthsr et les alcalis La seule inspection de ce tableau fait voir suffisamment les différences signalées et prouve surabondamment que nous avons bien affaire à un corps nouveau, que ^iious avons découvert dans la bétulalbine, résine égale- ment nouvelle. •848 CHIMIE M. BTJISSOI Membre de l'Associaliou française pour l'avancement des sciences. DOSAGE VOLUMÉTRIQUE DU PLOMB — Séance du 13 avril 1881. — L'essai du plomb, par les diverses méthodes d'analyse volumétrique qui -ont été proposées jusqu'à ce jour, n'a pas donné les résultats que leurs auteurs en attendaient. La longeur d'exécution ou le peu de précision de ces méthodes les ont fait rejeter. Schvvatz parait être le premier qui ait employé le bichromate de potasse pour doser Yolumétriquement le plomb , mais son procédé d'essai est aussi long qu'une analyse par pesée. La méthode que je propose aujourd'hui est également basée sur la pré- cipitation du plomb par le bichromate de potasse en excès ; et l'excès de bichromate employé est déterminé, en le décomposant à froid, parl'iodure de potassium en présence de l'acide sulfurique. L'équation suivante rend compte de la réaction KO 2 CrO^ + 3 IK 4- S SO^ HO = Cr'^O' SO'' + 4 (KO SO^) + 5 HO -f 3 L La réaction est presque instantanée à la température ordinaire, elle est • complète en deux ou trois minutes. L'iode mis en liberté est déterminé avec l'hyposulfite de soude ; comme indicateur de la fin de la réaction, on peut se servir, soit de la disparition •de la teinte bleue de l'iodure d'amidon, soit de la décoloration de l'iode dans le sulfure de carbone. Je préfère ce dernier moyen comme étant de beaucoup le plus sensible, car la liqueur étant toujours nuancée en vert par le sel de chrome produit, la sensibilité de la réaction de l'amidon est de beaucoup diminuée. La liqueur titrée de bichromate se prépare en dissolvant 14 gr. 248 de bichromate de potasse pur et fondu dans l'eau distillée, de manière à ■faire un litre de solution. 5 ce. précipitent exactement 0 gr. 1 de Pb. Titrage des liqueurs. — Le rapport existant entre les deux liqueurs de KO 2 CrO^ et de NaO S^O^ se détermine de la manière suivante : avec une pipette on prélève 25 ce. de bichromate que l'on étend d'eau de manière : à former 2oO ce de liqueur. De cette nouvelle solution on prend 50 ce que l'on verse dans un llacon à l'émeri, d'une capacité de 250 à 300 ce, la liqueur est acidulée avec de l'acide sulfurique (exempt de chlore et de vapeurs nitreuses), et on y ajoute 0 gr. 5 environ d'iodure de potassium ; lorsque la décomposition est effectuée, on ajoute 5 ce environ de sulfure de nnSSON. DOSAGE VOLCMKTUIQUK DU PLOMB 849 carbone ou de cliloroforinc. A l'aide d'une burette divisée eu dixièmes on verse la solution d'hyposulfitc de soude jusqu'à disparition de la couleur rose du sulfure de carbone ; la (luanlité d'hyposulfile de soude versée correspond à 5 c.c. de bichromate ou à 0 ^vA de plomi). La solution d'iiyposullite est assez concentrée, (piaud il faut en em- ployer de So à 40 ce, pour décolorer l'iode mis en liberté par 5 c.c. de bichromate. L'acide sulfuri(|ue ne doit pas être ajouté eu troj) gi'and excès, car il pourrait décomposer riiyposullite avant (jue celui-ci ait atteint l'iode. Vérification du titre du bichromate de potasse. — On dissout 0 gr. 3 de plomb pur dans l'acideazotique et chaud ; il faut environ 20 gouttes d'acide dans o c.c. d'eau. La dissolution opérée, on porte à rébullition, pour chasser les vapeurs nitreuses, l'excès d'acide est saturé par la potasse, jusqu'à apparition de précipité permanent. Le précipité formé est redissous par quehpies gouttes d'acide acéti jne. La solution plombique est versée dans un ballon gradué de 250 c.c, avec 2o c.c. de bichromate et d'eau distillée pour compléter les 2o0 c.c Après un quart d'heure de repos, on verse la liqueur sur un filtre sec et l'essai se termine de la même manière que si on opérait sur du bichromate seul, ainsi qu'il est dit plus haut. La différence entre les quantités d'hyposulfitc employées pour décom- poser le bichromate seul et après précipitation partielle par le plomb représente en CG de NaO S^^O^ le bichromate et, par suite, le plomb qui a été précipité. Dans une vérification d'une liqueur de KO 2CrO', j'ai trouvé, en em- ployant 0 gr. 3 de plomb : Titre NaO S^O^ [avant 36"3 = 5" KO 2 CrO'^ ; après 14J7_ 0 3 V' ^0 Différence 21' '6 = O-'OG Pb car S:. = 0.06 Pb ; 2Ô0 I»ar suite 36'"'' 3 = ^, ^ =z 0.1 Pb ; la liqueur est donc exacte. Essai des minerais de plomb. — Le minerai est broyé au mortier d'agate ; on en pèse de 0 gr. 5 à 1 gramme et même plus, suivant sa richesse. La dissolution est opérée avec quelques centimètres cubes d'acide chlorhydri(]ue bouillant ; on ajoute ensuite un peu de chlorate de potasse pour oxyder le fer et on fait bouillir pendant quelques minutes pour chasser le chlore. La lif[uour est ensuite satun-e par un excès de potasse et, le précipité redissous avec quelques gouttes d'acide acétique, on porte de nouveau à l'i-biillition pour précipiter le fer et aider, en même temps, la solution du sulfate de plomb, s'il y en avait de produit. La liqueur est filtrée et le précipité lavé à l'eau bouillante. 350 CHIMIE Au liquide refroidi on ajoute 25 ce. de bichromate et de l'eau de manière à former 2S0 ce. de liqueur. Après un quart d'heure de repos on verse la liqueur sur un filtre sec. Sur SO ce du liquide filtré on termine l'essai comme il a été dit au paragraphe précédent. En opérant sur 0.5 de galène contenant 82.39 0/0 de plomb, j'ai obtenu les résultats suivants ; Titre Nao S^O^ avant 36"3 = 5 KO 2 CrO^ = 0.1 Pb après 6 4 qqox/oI Différence 29-9 = gg 3 = 0.08236 Pb .^, • • 250X0.08236 ^ ,,,„ et pour 250 ce ou O.o de minerai = ^k = 0.4118, ou pour cent 82.36. La différence entre les deux analyses, 0.03, est négligeable et la méthode que je propose peut être comparée, pour la précision, aux analyses par pesées ; mais elle possède, sur ces dernières, l'avantage d'une grande rapidité. M. De YET Ancien chargé d'études chimiques aux Indes néerlandaises. SUR UN FAIT REMARQUABLE OBSERVÉ A L'OCCASION DE L'ANALYSE D'UN QUINQUINA Séance du 15 avril 1881. — M. E. D. SILYA chef des travaux de Chimie analytique à l'École centrale. SUR DEUX PHÉNYLPROPANES ISOMÉRIQUES (1) — Séance du IS aiiil 1881. — (I) Voir ComiUes rendus de l'Académie des sciences, t. LXXXIX, pages 60B-608 HS19)-— Bulletin de la Souété chimique de Paris, t. XXXIV, p. 674 (1880).— /6irf. t. XXXV, février 1881. FIUKDKL, CP.AFTS, VINCKNT. TKTIUCHLORURK DK CARBONE 351 M. SCfilJTZEIBEE&ER Professeur au Collège de France. COMBINAISONS CARBONEES ET AZOTEES DE SILICIUM ACTION DES CHLORURES ORGANIQUES SUR LA BENZINE EN! PRÉSENCE DE CHLORURE D'ALUMINIUM (1) — Séance du 1o avril 1881. IM. EEIEDEL, J.-M. CEÂETS et C. VIICEIÎT PRODUITS DE L'ACTION DU TÉTRACHLORURE DE CARBONE SUR LA BENZINE EN PRÉSENCE DU CHLORURE D'ALUMINIUM — Séance du 19 avril 4881. — Deux d'entre nous, dans leur deuxième communication à l'Académie des sciences sur une nouvelle méthode générale de synthèse d'hydrocar- bu7^es,etc. (2), avaient annoncé que l'action du tétrachlorure de carbone sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium fournit le tétraphénylmé- tliane, comme celle du chloroforme donne le triphénylméthane. MM.E. et 0. Fischer, dans leur beau mémoire sur « le triphénylméthane et la rosa- niline (3) », ont fait remarquer que les propriétés du tétraphénylméthane obtenu par nous se rapprochent beaucoup de celles du triphénylméthane ; il en est de même de la composition. Ayant d'ailleurs fait réagir le tétra- chlorure de carbone sur la benzine, ils ont obtenu, comme produit prin- cipal, le triphénylméthane, caractérisé comme tel par sa transformation en tripliénylcarbinol et en rosaniline. Dans nos premiers essais, nous n'avions opéré que sur de très petites di' rnr'Jccino de Tours. SUR LES CHLORURES ET LES CHLORHYDRATES — Séance du 18 (ivril 1881. M. EAILER Professeur agrégé à l'École de pharmacie de N:uicy. SUR UN DÉRIVÉ DU BORNÉOL (1) — Séance du 18 avril 1881. — M. Eugène MAECÏÏAÎID Membre correspondanl de l'Académie de médecine, elc, à Féca'iip. SUR LE DOSAGE VOLUMÉTRIQUE DE LA POTASSE — Séance du 18 avril 1881 . — Ce procédé est basé sur la propriété que possède l'acide tartrique de précipiter la potasse de ses dissolutions ariueuses, lorsqu'on le fait réagir sur un sel contenant cette base puissante au nombre de ses éléments con- stitutifs. Cette propriété est bien connue, mais, jusqu'àprésent, elle n'a pu être uti- lisée pour opérer le dosage dont il s'agit, à cause de la solubilité du bitar- trate formé, qui s'accroît rapidement avec la température et qui se trouve modifiée dans des proportions remarquables, selon que l'acide employé est présent, en plus ou moins grand excès, dans la liqueur. Les chimistes ad- mettent d'ailleurs ([ue la réaction, pour donner des résultats visibles, doil il) Voir C. li. de l Académie Lorsque le permanganate est pur, il faut en employer 0 gr. 502 pour brûler 1 gramme d'acide oxalique trihydralé, car la formule de la réaction est celle-ci : 5 (C'O', 3 H0)+ 3 HCl +KO,Mn'0' = 10 00= + 18 HO 4- KCl-f-2 Mn Cl. (3) Lt, détermination du titre des dissolulions permanganiques, au moyen de l'oxalate de chaux monohydraté, préparé et obtenu dans les conditions ci-dessus indiquées, s'accomi)lit toujours avec EUGÈNE MARCHAND. — SUR LE DOSAGE VOLUMKTRIQUE DE LA POTASSE 870 Lorsque cet essai préparatoire est achevé, on tait réagir le réactitOxyda- teur sur 7 ou 8 décilitres d'une nutre liqueur tenant aussi en dissolution 10 c. c. d'acido clilorliydrifjnc mais, cette fois, avec 1 gramme de Pacide oxalique dont on veut délcrmiiun- le titre. Du volume de caméléon rouge, employé dans l'un et l'antre essai, l'on déduit ec titre (1 ). On doit toujours s'assurer ([ue la dissolution du bitartrate de soude possède bien le degré d'acidité indiqué, parce ({ue l'acide tartrifpie (|ue l'on trouve dans le commerce n'est jamais pur, ni absolument dépourvu d'eau étrangère à sa constitution. 11 résulte donc de cette doubl<> circon- stance que le titre de dissolution de bitartrate de soude, préparée confor- mément à la formule, peut et même doit être toujours légèrement défec- tueux. Lorsque cette li([ueur est normale, elle se trouve constituée dans des conditions telles, que chaque litre serait capable de précipiter, à l'état de crème de tartre, exactement 10 grammes dépotasse (KO) ou 1 centigramme par centimètre cube, si le nouveau sel acide produit était complètement insolul)le. La double décomposition s'accomplit conformément aux lois de Berthollet, d'après cette formule : NaO,HO,T + KOSO^ = RO,HO,T + NOaSCP. Mode opératoire. — Les réactifs étant préparés comme cela vient d'être indiqué, Ton prend un gramme du sel à essayer, et on le fait dis- soudre dans une ([uantité d'eau pure, suftisante pour constituer 20 cen- timètres cul)es de dissolution; ou mieux encore, quand cela se peut, on prend 10 grammes de ce sel pour préparer 200 centimètres cubes de celle- ci : on doit agir ainsi surtout lorsque, pour obtenir une l)onne indication moyenne, l'on veut déterminer la quantité de potasse contenue dans un sel livré par le commerce. Lorsque, par hasard, l'on ne dispose pas d'un gramme de sel pour le soumettre à l'essai — c'est une circonstance qui se présente quelque- fois, surtout lorscjue l'on. veut doser la potasse contenue dans des cendres, — il est indispensable de dissoudre celui (pie l'on possède dans un volume une grantlf précision, nii pMil v avoir recours en toiile circonstance, et, dans les dosages du fer, en particulier, on oblient des résultats très exacts en se rappelant que chaque gramme de fer, passant de l'état de pruto à celui de sesquisel exige une quantité de caméléon absolument pareille à celle qu'il est nécessaire d'employer pjor brûler 1 gr. 125 d'acide oxalique cristallisé,,ou 1 gr. 304 de CaO, C'O', III). (1) Exemple ; Un permanganate dont 23 c. c. 72 étaient nécessaires pour brûler t gr. i:i9 d'oxa- late de chaux a dû n'être euiployé qu'à la dose de 23 ce. 63 pour brûler 1 gramme d'acide oxa- lique purilié par trois cristallisations successives. Dès lors, le degré de richesse de celui-ci s'établis- sait amsi : 23,72 : i,ooo:: 23,66 : 0,9973. Par conséquent, i ^'ramme de l'aciile oxalique examiné ne représ 'iitail que o {,r. 997o d'acide cris- tallisé normal : les cristaux qui le constituaient n'avaient donc pas été suflisamment desséchés, et, au lieu d'en prendre i gr. 341 pour préparer la dissolution normale, il fallait en employer \ gr. 343. 380 CHIMIE d'eau Ijien en rapport avec les quantités qui viennent d'être indiquées, et de ne mélanger le liquide, ainsi préparé, qu'avec un volume proportionnel de bitartrate de soude, conformément à ce qui va être dit. Cela est néces- saire pour que les conditions de solu- bilité de la crème de tartre, qui doit se produire pendant V accomplissement de la réaction, ne se trouvent jxis mo- difiées. Quand tout est ainsi disposé pour l'expérience, voici comment on opère: 10 centimètres cubes de la disso- lution du sel assujetti à l'essai sont mélangés avec -40 centimètres cubes de la dissolution normale de bitar- trate de soude. Le flacon, bouché, est agité brus(|ueraent pendant quelques instants, puis abandonné au repos pendant 15 à 18 heures, 12 au moins, pendant une nuit, par exemple, dans un lieu tranquille et abrité contre les courants d'air, à côté d'un autre fla- con de même dimension et rempli d'eau dans laquelle plonge le ré- servoir d'un thermomètre a minima. La réaction s'accomplit bientôt, et le bitartrate de potasse produit sous son influence ne tarde pas à se déposer en affectant la forme cris- talline. Lorsque l'abandon du mélange au repos a été suffisamment prolongé, on prélève, en la décantant, une partie du liquide clair qui surnage le dépôt cristallin. Ensuite, on en prend 10 centimètres cubes, que l'on étend d'environ 35 à 40 centimètres cubes d'eau très légèrement teintée par un réactif coloré, suffisamment sensible (1), puis on procède à sa neutralisation, au moyen de la liqueur de soude titrée. Le volume de ce liquide, nécessaire pour arriver au résultat cherché, est inscrit sur le livre de laboratoire : il constitue le decjré d'acidité conservé par la liqueur, après l'accom- plissement de la réaction qui a donné lieu à la formation et à la précipita- (■1) 1 centimèlre cube (pas davantage) de teinture hydralcoolique de cochenilli au — , délayé dans un litri d'eau pure (ou deux gouttes dans too à HO grammes d'eau), me paraît constituer, pour ces dosages spéciaux, le meilleur el h plus sensible des réactifs colorés : au mom^^nt précis ^où la neutralisation s'achève, le liquide finit lui-même de contracter une très belle couleur bleu mauve persistante, bien caractérisée. La sensibilité de ce réactif est en raison inverse de sa richesse en matière tinctoriale dont un léger excès est nuisible. Il ne faut pas que cette matière représente plus de 1 dérigramme de cochenille pour teindre un litre d'eau. Fig. 50. EUGÈNE MARCHAND. — SLR LE DOSAGE VOLUMKTniQUE DE LA POTASSE 3SI lion du hilarlrate dei)otasse. C'est de ce degré d'acidité (|ue l'on djdnit la quantité de potasse contenue dans la matière examinée. Il est évident que, dans tous les cas oîi il ne s'est pas déposé des cristaux de tartre, le volume employé de la li(pieur titrante doit être de 8 centimètres, puisque le Hipiide soumis à la neutralisation est alors formé en volumesde: "2 centimètres cubes de ladissolulion saline soumise à l'essai, mélangés avec 8 — — dt' Ititartrate de soud(\ et que ces derniers 8 centimètres cubes exigent un volume égal de liqueur alcaline pour contracter les caractères d'une neutralité parfaite. Remarquons de suite que les 2 centimètres cubes de dissolution saline contenaient, avant leur mélange avec l'autre li([ueur, 1 décùjramme du sel soumis à l'examen, et ([ue, par conséquent, en décuplant les valeurs afférentes au volume de la liqueur neutralisante employée, on obtient une indication ([ui se rap[)orte à la constitution de 1 gramme, ou 1.000 parties en poids du sel soumis à l'examen. De même que, dans toutes les opérations de cette nature, la difficulté principale de ce mode d'essai réside dans l'appréciation exacte du moment précis où la saturation s'achève ; et comme chaque centième de centimètre cube de li(pieur alcaline normale correspond à 1 dixième de milligramme ou à 0,001 en poids du sel contenu dans les 10 centimètres cubes de liqueur mère sur les({uels on opère alors, il s'ensuit que l'on peut commettre une erreur de 3 ou 4 millièmes dans l'évaluation, lorsque l'on n'opère qu'une seule neutralisation. Pour obvier à cet inconvénient, on doit prendre le soin d'en exécuter toujours deux : la première sert alors de guide pour arriver à une appréciation plus exacte en accomplissant la seconde. En réalisant ro})ération qui vient d'être indiquée, l'on ne parvient jamais à précipiter la totalité de la potasse sur lacpielle oji agit : il en reste toujours une petite quantité en dissolution, et cetttî quantité est d'autant plus considérable, que la température subie par le liquide dans le sein du- quel la réaction s'accomplit est elle-même plus élevée, au moment où se séparent les dernières particules cristallines du tartre devenu insoluble. Elle est toujours aussi en relation directe, selon une progression régulière, avec la richesse du sel examiné en potasse, et, dans tous les cas, elle est d'autant plus considérable, même à zéro, ([ue cette richesse est elle-même plus grande. Toutefois les variations du coefficient de solubilité ne sont réellement inqtortantes (pi'autant <[ue la proportion de potasse capable d'intervenir dans la réaction est supérieure aux 4 dixièmes du poids total du sel (pn la contient. C(! dernier fait est d'autant plus digne de remarciue qu'il se présente d'une façon fort inattendue (1). (1) Il esl facile à (xpliquer c^pîndant, car il se présente comme la conséquence naturelle et forcée de l'inlluenc; réciproque exercée sur le partage des bases entre les acides, par les masses 382 CHIMIE Quoi qu'il en soit, ce sont là des inconvénients d'une gravité dont il est utile de tenir grand compte, mais ([ui offrent l'avantage de mettre en évidence l'exquise sensibilité du nouveau mode d'essai. Pour y remédier, et donner à celui-ci toute la précision qu'il doit posséder, j'ai étudié ce qui se passe dans toutes les conditions possibles, tant que la température subie par la liqueur d'essai n'excède pas 20° dans son minimum, pendant l'abandon de celle-ci au repos ; et j'ai inscrit, dans les tableaux indiqués précédemment, la quantité de potasse correspondante à chaque degré d'acidité observé pour toutes les températures comprises entre celle de la glace fondante et 20" du thermomètre centigrade. Il n'est pas besoin, je pense, d'insister sur la nécessité de la précision à apporter à la détermination du minimum de température : il suffit de jeter les yeux sur les tableaux dont il vient d'être question pour en apprécier la très grande importance. Dans les circonstances ordinaires, on ne doit pas se préoccuper du relèvement de la température de la liqueur mère au-dessus du minimum par lequel elle a été impressionnée, par suite des oscillations de la proportion du calorique actif naturellement répandu dans l'atmosphère, parce que le bitartrate déposé à l'état cristallin, sous l'inlluence de ce minimum, offre une cohésion assez considérable pour mettre obstacle, au moins pendant quelques heures, à ce qu'il se redissolve d'une façon appréciable dans son eau mère, tant que l'on évite de le diviser par l'agitation dans le liquide dont il s'est séparé. Cependant je dois dire que deux causes d'erreur résident dans les oscillations de la température agissant sur les liqueurs abandonnées au repos. Il peut arriver, en effet, que le minimum d'abaissement de la colonne tliermométriciue ne soit que d'une durée insuffisante pour donner aux molécules cristallines qui se produisent alors le temps de s'agréger et de se déposer. Ces molécules, dans ce cas, peuvent rentrer en dissolu- tion. On conçoit que, dans ces conditions, heureusement fort rares, le degré d'acidité de la liqueur se trouve sensiblement plus élevé qu'il ne le devrait être en raison de la richesse du sel en potasse et de l'abaissement de la température, signalé par l'index du thermomètre. Dans ce cas, le dosage accusé par l'essai est trop faible. 11 peut arriver aussi que la température atmosphérique subie par les liquides, au moment où on les mélange, s'élève et qu'elle ne redescende relalives des divers éléments présents dans les liqueurs, et qui peuvent y rester en dissolution tandis que les réactions s'accomplissent, ou après leur terminaison. Or, ici, en raison de ce principe, une peùle quantité du sel potassique mis en expérience échappe nécessairement à l'action du bitartrate de soude et conserve ses propriétés caractéristiques, de telle sorte que la potasse qui reste en dissolution après l'aclièvement de la cristallisation du tartre existe dans la liqueur sous deux états salins difl'érents : d'une part à l'étal de bitartrate, et de l'autre en combinaison avec l'acide, ou le radical auquel elle étail unie dans la matière soumise à l'essai. EUGKNE MARCHAND. — SUIl LE DOSAGE VOIAMKTHIQUE DE LA POTASSE 3 l'nspect de solaiiée de V Heliotr opium curopanim, de sou odeur vireu-e, de son baliitat parmi les morelles et de ce qu'il n'était jamais brouté par les animaux, j'eus l'idâe d'y chercher un alcaloïde: j'ap- pli([uai simplement à la plajile le procédé de Stass, et ma recherche fut aussitfV couroiiiH'e de succès. .le iioininai cet ale.iloïde « liéliotropine ». 39!2 CHIMIE Les moyens dont je dispose ne m'ont point permis d'obtenir de ce corps- une quantité suffisante pour étudier toutes ses propriétés et déterminer sa formule ; néanmoins, quelque incomplète qu'ait été cette étude, les résultats m'en ont paru curieux. Pour ses propriétés physiques, l'hôliotropine paraît intermédiaire entre les alcaloïdes solides et les alcaloïdes liquides. Elle peut cristalliser en cristaux assez volumineux, mais de consistance butyreuse et tachant le papier comme un corps gras. Parfois elle reste obstinément à l'état amorphe; elle est alors transparente et a la consistance d'une gelée. Lorsqu'on la précipite de l'un de ses sels en solution assez concentrée, elle se précipite sous forme de gouttelettes liquides pouvant ensuite cristalUser. Elle sature parfaitement les acides en donnant des sels incristallisables ; une seule fois, j'ai pu obtenir un tartrate cristallisé. A l'état de pureté, elle est parfaitement incolore et douée d'une odeur qui rappelle celle de la conine. Conservée à l'air, elle ne tarde pas à brunir en prenant une odeur plus forte. Ses solutions et ses sels se comportent de même. Sa saveur est fortement amère. Elle est toxique. J'en ai injecté à divers- animaux : souris, grenouille, chat, chien. Tous sont morts : la souris presque immédiatement, les autres animaux après un temps assez long,, qui, dans le cas du chien, n'a pas duré moins de 26 heures. Pendant tout ce temps, cet animal est demeuré dans un état de somnolenoe, incapable de se maintenir sur ses pattes et vomissant toutes les fois qn'il essayait d'ingérer quelque nourriture. La dose était d'environ 3 décigrammes, le' chien pesait 3 kilogrammes. L'héliotropine précipite abondamment, par la plupart des réactifs géné- raux des alcaloïdes. Le brome la résinifie immédiatement, mais je n'ai pas pu lui trouver de réaction bien caractéristiciue. Elle ne se volatilise pas sans décomposition et finit par se charbonner.. Elle est notablement soluble dans l'eau, soluble dans l'éther, le chloroforme et l'alcool, presque en toutes proportions. J'ai essayé de l'extraire par des moyens très divers, je me borne aujourd'hui à traiter l'extrait de la plante par la potasse et l'éther, en agitant l'éther avec de l'eau acidulée, puis celle-ci par de nouvelles quantités de potasse ou de magnésie, et d'. ther. L'éther qui a servi à ces opérations garde une odeur extrêmement fétide, qui n'est ni celle de l'héliotrope, ni celle de l'héliotropine, et qui ne lui est enlevée ni par l'eau acidulée, ni par la . distillation. Conservé à la lu- mière, il laisse un dépôt noir brillant sur les vases qui le contiennent. L'héliotropine est le premier alcaloïde trouvé, à ma connaissance, dans la famille des borraginées, et, chose curieuse, la plante qui le contient se rapproche par ses caractères botaniques de la famille des solanées. On a HANRIOT. — sua LES DÉRIVKS DE LA C.HLORllYDRINE 39o- de même trouvé depuis ]a Duboisine dans une plante intermédiaire entre les solanées et les scrophularinées. L'héiiotropine est sans action sur la pupille. RÉACTIONS : Tanin précipité blanc lodure eadmi-potassique .... précipitt' blanc Réactif de Mayer blanc jaunâtre Iode ioduré brun buileux Acide picrique jaune clair Alcali buileux Brome • résinification imnii'diate Chlorure platinique rien Chlorure mercurique rien Acides forts, seuls ou niMangés . rien Réactif de Frohde coloration brune Bichromate de potasse rien Bichromate avec acide sulfurique verdit. M. le Docteur De YEY AiiL-ien chargé de recherches chimiques aux Indes néerlandaises. SUR LE BORATE DE QUINOIDINE — Séance du 19 acril 1881. — M. ÏÏAIRIOT Prufesseur agrégé à la Faculté de médecine de l'aris SUR LES DÉRIVÉS DE LA CHLORHYDRINE DU GLYCOL ÉTHYLÉNIQUE — Séance du 19 avril 188 f. — ;394 CHIMIE M. J.-H. &LADSTOM Membre de la Société royale de Londres. SUR LES ÉQUIVALENTS DE RÉFRACTION DES COMPOSÉS DU CARBONE (\) — Séance du 19 avril ISSI. — MM. Ch. ERIEDEL et Ed. SAEASIIf REPRODUCTION D'UN CERTAIN NOMBRE DE MINERAU ORTHOSE, CHALCOMÉNITE, PHOSGÉNITE (2) Séance du 19 avril IHHl . — M. MOraiEE WIÉTHONOMÈTRE AUTOMATIQUE DESTINÉ A L'ANALYSE DU GRISOU — Séance du 19 avril IS8I. — M. MOraiEE APPAREIL A FILTRATION DANS LE VIDE ET A DESSICCATION — Séance du 19 avril 1881. — (1) Ce iiiéinoire, présenté également à la section de physique, figure in extenso dans les travaux de cette section, page 330. (S) Vo'iv Bulletin de la Société minéralogiquc de France, t. IV, p. 17I-17S-176. L.-r.. DE KOMNCK. — PRÉSENTATION DE DIVERS APPAREILS 39o M. L.-L. De KOmfCK Professeur de chimie analytifine à l'Universiti'' de Liège. PRÉSENTATION DE DIVERS APPAREILS — Séance du 19 avril 1881. — M. L.-L. DE KoNiNCK montre aux mcnibros de la section trois petits appareils «le laboratoire de son invention : Une pince à burette; Une pince à bouts de platine pour l'incinération des filtres ; Vn triangle à fils de platine, d'une disposition spéciale, pour supporter les creusets dans les flammes. 396 MKTKOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE 7" Section. MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Présidents d'honneur MM. DEiNZA (le Père), directeur général de l'Associalion météo- rologique italienne. RAGO^'.A, directeur de l'Observatoire royal de Modène. TACCHfM, directeur du Bureau central niéléorologique de Rome. Président M. ANGOT, météorologiste titulaire au Bureau central météo- rologique de France . Secrétaire M. .MAZE (l'abbé) . M. le Professeur B. EA&OIfA Directeur de l'Observatoire roval de Modène. SUR LES PERIODES ANNUELLES DE CHAUD ET DE FROID (EXTRAIT) — Séance du lo avril 1881. — Le problème des périodes annuelles de chaud et de froid, qui est un des- plus importants de la météorologie, a été traité par Fauteur au moyen de deux méthodes tout à fait indépendantes l'une de l'autre et qui cependant conduisent à peu près aux mêmes résultats. La première méthode consiste dans la comparaison de la marche- annuelle de la température observée avec celle de la température normale. On doit regarder la courbe annuelle normale de la temi^érature comme la résultante de toutes les forces naturelles qui produisent, par leurs actions, à chaque instant dans le cours de l'année, les conditions thermiques spé- ciales de la station. En effet, pour la détermination d'un point quelconque- de la courbe normale, on fait usage de coefficients qui sont une fonction D. RAGONA. — PÉRIODES ANNUELLES DE CHAUD ET DE FROID 397 23 V 23'." 2.'.' 3'.' 5S' 34 27' 317" 3* 303" 7' 308° 37 2yv' -'.' 31'i" su' 263" 33 2U" 38' 2 ',8" 32' 230" 26 23 t" 13 i- K C C K Milan Milan Modflie La somme des différences calcul-observations, entre les valeurs calcu- lées par la formule précédente et les valeurs observées, est de ±14*^ 67, et la plus grande différence est l''48. En faisant usage des quantités conte- nues, page 34 du Mémoire de l'auteur : Marche annuelle de la température, et supposant que la somme des différences et la différence maximum sont en raison inverse du nombre des années d'observation, on obtient : Slations. Somme des différences. Différences maxima. Genève (40). . . ^ 23" 14 1092 Bologne (45j . . ^ 20^68 l°3o Milan (38). . , . ± 17° 99 1°69 Milan (72). . , . ± 20o52 2° 02 Movemies. . . . ± 20oo8 I074. On voit donc que les quantités relatives aux20années(1861-80)sont infé- rieures respectivement aux quantités moyennes déterminées de cette manière . D. RAGONA. — PKRIODES ANNUELLES DE CILVLD ET DE IIUHD 301V Dans la pi. VI, la courbe pleine est la courbe calculée ou normale, et les points noirs représentent les observations pour chaque jour de l'année. Dans la même ligure, l'espace hachuré indique les excursions de la température moyenne diurne dans la période des 20 années l» S-12 mai 8 » 20 mai 1 » 24-25 mai 2 » 27 mai 1 » 15-20 juin 6 » 24 juin-5 juillet 12 » Périodes de chaud. Intervalle Durée 6-12 juillet 7 jours * 14-24 juillet 11 » * 27-29 juillet 3 » 31 juillet-2 août 3 » 9-10 août 2 » 14-17 août 4 » 19 août 1 » 4-12 septembre 9 » * 30 septembre- 1 octobre 2 » 22 octobre 1 » 24 novembre-1 décembre 8 » 15-22 décembre 8 » * 30 décembre 1 » Les astérisques dénotent les périodes plus remarquables. L'auteur sup- prime une longue monographie sur chacune de ces périodes. Pour l'exacte intelligence^du second procédé dont Fauteur a fait usage, pour la détermination des périodes de froid et de chaud, il faut insister sur quelques détails et recourir à des exemples. D. RAGONA. PÉRIODES ANNUF.I.LES DE CHAUD ET DE FROID 405 Si l'on forme, pour chaque mois etDOur chaque jour de l'année, la table des températures moveimes diurnes (réduites aux véritables moyennes des 24 heures), en prenant les diflérences entre les jours adjacents, on peut déduire les plus grandes élévations et les plus grands abaissements de température pour cha([r.t! mois. Par exemple, eu janvier 1804, on a : T. Difrérenres 1 janvier — 2 — — 3 - — 5 6 7 8 9 10 11 12 13 1^03 3 41 4 14 2 04 3 84 3 21 3 84 1 37 0 87 3 27 4 o4 7 94 9 94 14 janvier — 10 31 15 16 17 18 19 20 21 22 23 5 31 7 84 8 41 7 17 5 11 3 57 2 54 1 41 0 16 — 4°44 — 0 73 + 2 10 — 1 80 + 0 63 — 0 63 + 2 47 -f 0 50 — 2 40 — 1 27 — 3 40 — 2 00 — 0 37 + 5 00 — 2 53 — 0 57 -r- 1 2-i , + 2 06 + 1 54 + 1 03 + 1 13 4- 1 25 9"44 + 10"20 406 MKTKOUOLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE T. Différences + 1"95 24 l^TO 0 72 23 1 07 + 0 43 ^2Q 1 50 0 43 27 — • 1 07 __L_ 0 98 28 — 2 05 0 36 29. 1 69 194 30 — — 0 75 1 12 31 — — 1 37 Donc le plus grand abaissement 'de température, en janvier 1864, a été de 9"44 de 9 à 14, et la plus grande élévation de température 10" 20 de 17 à 24. Ces valeurs maximum, en plus et en moins, étant déterminées pour chaque mois, l'auteur attribue ces valeurs au milieu de l'intervalle correspondant. Par exemple, en janvier 1864, le plus grand abaissement (9+14) de température a été 9"44 à la date 11.5 janvier = — - — -, et la plus jà grande élévation 10"20 à la date 20.5 janvier = - — '^ — -. La même opéra- tion a été répétée pour tous les autres mois. Comme dans les 20 années il va 240 mois, ces quantités devraient être 480, Mais, dans le fait, elles sont moins, parce qu'on additionne les quantités qui appartiennent à la même date. Voici un exemple : Juillet 1865. 30 Juin 23^16 Difï erences 2^87 !«'• Juillet 20 29 + 2 92 \ 2 23 21 1 0 78 3 — 23 99 4- 0 48] 4 — 24 47 + 135 . +9°4i 5 — 25 82 + 0 661 6 — 26 48 4- 2 41 i — 28 89 + 0 8li 8 — 29 70 0 00 9 — 29 70 Donc, pour juillet 1865, on a -\- 9"41 à la date 4.5. D. RAGONA • PKRIODES \NNL' ELLES I )E CIIAID ) Juilkl IS69. T. nlliTcnces 29.1 uiu 18"78 1"75 80 — 17 08 -\- 1 49 1 |er, uill< ■1 18 52 + 0 93 2 — 19 45 + 2 23 8 — 2168 + 1 18 1 4 — 22 81 + 0 98') + 1^8^ 5 — 23 79 + 2 47 6 — 26 26 + 0 27 7 — 26 53 4- 0 68 8 — 27 21 + 1 65 / 9 — 28 86 + 1 05 10 — 27 81 40" Doncpourle mois de juillet 1869 on a pour élévation niax.de température + 11" 83 à la date 4.5. Jui llct 1873. T. I Jiflereiices V' Juillet 23°74 — 2"59 2 — 21 15 1 2 96\ 3 — 24 11 4 — 27 02 + 2 91 5 — 27 61 + 0 59 [■ 4- 8'^96 6 — 28 10 + 0 49 7 — 80 1 1 + 2 01 / 8 — 29 62 + 0 49 Donc, pour juillet 1878, on a -|- 8"96 à la date 4.5. 408 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Juillet mrs. "2 Juillet 25"06 — 6"60 3 — 18 4G + 121 ] 4 — 19 67 1 + 180> + 5^97 5 — 2147 ' + 2 96) 0 — 24 43 — 0 60 7 — 23 83 Donc, pour juillet 1878, on a + 5" 97 à la date 4.5. Pour la période des 20 années, on a donc pour le mois de juillet : 36"17 = (9"4l + 11^83 + 8^96 + 3^97) à la date 4.5. En faisant les sommes de toutes les quantités qui appartiennent à la même date, les valeurs de 480 se réduisent à 406. Voici le catalogue des 406 excursions maximes, en plus ou en moins, des 20 années ; les asté- risques dénotent les maximum majcimonim. D. RAGONA. — PÉRIODES ANNUELLES DE CHAUD ET DE FROID 400 (N r^ Lt t- îO r- i- — »4 r: -'• ■ »-*:- r- ^ ■ 94 04 94 »4 :r: =^ -^ « — -.- ;- -^ r- oo 35 s ^- « « ** :c «d i~- ûo 2 1 : 1 M I 1 I I I I I 1 ' I I I I I + o-j ^x— --ctîo-^r^ .^ ro r~ — I rc X -^ Oi CD --f := :-'^ M I M I M 1 I I I I M I X rî Î.-Ï -^ -!f î.-; n w *T r; -r- t.-; -jf X -^ rî *■■? ; ^.T -..'5 îTî :rî îi^ Wî a^ I I I I M I I I I I I I I I I I + ) X Ci ^1 J-v X ! j 00 ■»? »T X X rc 1.-5 '.n in W -^ t- -* -T r- r- Ci ■ 0^ w »j w < ^»ir^-T;-':«t— xr;o — wr?'^i.';tci 111:11 wx-^-xcï^fî-^r-oroticccî-JTïo -i--*-(Mirîooc;*-*r-x--T:-ïX'noso ios.'î^tre:rt;.':ïrtsrt^îOcc':DcS'çC'0 ^2 I I M I I I I I I I I I I I I iT? ;" i.1 l~- rc r^ r- CD O C5 :^ ce --T ^- o *:? r- r- îTS îrt ïft art y^ irt îo in :r; y^ îc I S4 04 « 04 M ce ! co r— oc es o — ( < i I I I I I M I I I I I M I I )cOCDtoy^o:9ixe^tCOTc-iXc^' CD :C 00 «> «O C5 co ï/l CD tO ÇO -T Ci CO :.* I ? I I M M I M I I I I I I I -.*îOccr-xc50-r»9irî-*:r:çDr*xa> < I I I M I I 1 I M I I I I 410 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE 1 5ôc^ŒM^î:D:i'3*TÎnt^^-Tt-C5(M-^CCûO^ Ci ift -cr CD 1— o o iLrt Cl -r- oo GGcor-o^cDao a:air--^t-eqoo(wrccD:rti-TcO'»-Ci:r5oo ïf> -^ sTD :n s.'S )rt îO î-î :i^ :.-5 :,-: i>-: ;- -„o :ra an m l'î flq^OûOOOCS — — r^r-Ci — sOCOOSO — Z t--r-r-t-'i:--aoGooooooo_ooaoooGoao0505CS «■I « ^ :n îc r- ce Cl O -r- *j ro -v+ i-: -j r- GO 22 o H 1 1 1 1 1 1 1 1 1 M 1 1 1 1 1 1 i ! 1 1 1 1 1 1 1 ; 1 1 1 i 1 1 1 3 + -^cDcr5oocîc6«>iooooo-^05cnGOCît-ôîro «t-r-oeoo:r:o»)-.-r--oo:oor~;rao-* (:0:>'î-'î-^00':0iMOC5a>t'r'00(Nc0cD<:Da0 as^coco30or'Corol'»1(NC^C^rO z cOîDcDCDCD^-r-r^r-r^t^t't^t^t-'OOoouO OOOOŒOOOOOOO-^. — -- o ^ 1 1 1 1 1 i 1 1 M i 1 1 1 M 1 i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 i 1 1 D. RAGONA. — PÉUIODES ANNUELLES DE CHAUD ET DE FHOID 41 I , » 1 o^r3cc = C:ffjrit^l^r-œ(M»iœt-5C^t2 »itû..-ooooop5çOM^-5 ^-5 :.'5 i-s iC j-T :0 ::^ ^-s CM -^r ^T îc — î^ :r r— 00 3i os •^T :'; 00 3ï o —- .r-.*-fl>ir^*?-^r^ooc:'^---r-*Oa5cc:jr35 Q -r--^-^-r--«--«--(-aM»IWff^CQr? 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Cependant, en considérant l'ensemble des cas, dans une longue série d'années d'observations, ces dates ont définitive- ment une prévalence soit pour le maximum, soit pour le minimum. Comme un exemple très frappant de ce principe, on peut citer les dates de max. absolu et de min. absolu du baromètre, à Modène. Dans l'intervalle des 20 années 1861-1880, la liauteur maximum maximorum annuelle du baro- mètre a eu lieu six fois en moyenne le 19 janvier, et la hauteur minimum minimorum annuelle six fois en moyenne le 18 janvier. Voici les dates : Baromètre max. absolu. 1864 à 16 Janvier 66 à 2o » Moy. 19"3 68 à 16 » 69 à 8 ■ » 75 à 28 » 76 à 24 )) Baromètre min. absolu. 1863 à 16 Janvier 67 à lo )) 68 à 20 » , -. ,_„,, -7. . .A } Moy. 1/^8 71 à 10 » ' -^ 73 à 21 » 78 à 23 )) On voit que le 16 janvier fut, dans les années 1864 et 1868, celui de la plus grande hauteur absolue du baromètre et, dans l'année 1863, celui de la plus petite hauteur absolue du baromètre. Le 23 janvier fut, dans l'année 1866, celui de maximum absolu et, dans l'année 1878, celui de minimum absolu. Cependant il est bien connu que, dans la marche com- plexe annuelle du baromètre, c'est-à-dire dans sa courbe normale, l'époque moyeinie des douze dates citées est à peu près celle du maximum absolu de la pression atmosphérique. Le même phénomène se vérifie pour la température. Il y a des dates qui sont, d'une manière indifférente, dans certaines années, siège de grandes excursions de température en plus et, dans d'autres années, siège de grandes excursions de température en moins. Mais ces dates, en considérant l'ensemble du phénomène, ont un caractère bien marqué d'accroissement ou de décrois- sance de température. Ces dates sont, à Modène, 32 dans la période annuelle. D. RAGONA. — PÉRIODES ANNUELLES DE CHAUD ET DE FROID 413 Voici ces 3:2 dates, extraites de la table précédente, avec le nombre pro- gressif correspondant et la difTérence A entre les excursions en pins et les excursions en moins. Janvier Pévr. Mars Avril Mai + 3 N 3 + 3"84 Juillet ^ 4- 100 l 113 + A 26 '71* 6 12 + 3 29* 110 122 — 1 45 7 U 43 17 — 0 8() 1 58 Août 113 118 127 133 + 0 21 2 36 19 22 — 2 82 124 137 — 0 02 20 24 + 6 12 128 143 — 7 52 22 26 + 3 77 129 144 — 14 02* 24 28 28 32 + 0 63 3 50 Sept. 135 136 148 130 -h 7 27* 0 31 29 30 36 36 37 43 + + 3 64 5 17 109 Oct. 139 140 148 154 155 160 + 1 48 4 88 3 82 39 42 49 53 — 6 26 3 37 153 156 165 168 + 8 12* 2 21 46 54 -1- 4 33 158 169 — 1 21 48 56 — 1 93 159 172 — 3 74 55 59 + 1 62 Nov. 169 183 — 4 80 60 61 62 70 72 73 -t- + 1 17 78* 1 87 104 D'c. 173 174 181 186 187 193 -h 0 17 0 93 3 74 66 75 — 2 37 182 194 — 2 19 68 77 — 3 12 186 195 — 3 54 73 82 + 2 46 189 199 + 0 08 78 80 89 90 + '. 25 09* 3 90* 193 207 + 9 63* 84 96 -f 7 08* 86 97 97 111 + 5 73 4 12 Juin Examinant ces 52 dates, on trouve qu'il existe une loi singulière dans leur distribution selon les saisons. En efTet, on a : Saisons Valeur positive de A Valeur négative de A Somme: Hiver 10 6 16 Printemps 9 5 14 Kté 5 5 10 Automne 4 8 12 Sommes 28 24 52. 414 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Donc, au printemps, dans les jours singuliers qui sont indifféremment datés de maxima ou de minima, la tendance prédominante est à l'éléva- tion de température tandis que, en automne, la tendance est à l'abaissement de température. L'auteur supprime plusieurs autres conséquences qui dérivent de l'examen de ces dates. Les tables précédentes montrent que, pour les mouvements de la tem- pérature, les dates les plus remarquables sont, à Modène, les suivantes. Les astérisques dénotent les plus singulières, comme appartenant aux ^52 dates du dernier tableau. e,i + en — Janvier 17 * 16.5 Février 12.5 7.5 Mars 8.5 12.5 Avril 25 * 13 Mai 27 * 29 ■ Juin 4.5* 14.5 Juillet 4.5* 25 Août 28.5 30 ' Septembre 7 * 24 Octobre 13 * 3 Novembre 26 10.5 Décembre 26 * 8.5 Pour ce qui regarde la détermination des périodes de chaud et de froid par la seconde méthode, il suffit de prendre, pour un intervalle donné, la difTérence des excursions en -f- et des excursions en — . Nous nous con- tenterons, à présent, de considérer la décade pour^ intervalle iniiforme. La table antécédente des 406 excursions maximum nous donne les diffé- rences suivantes : :ades Différence des Décades Différence des excursions en -(- et en — excursions en -\- el eu 1 — 3^18 19 + 35" 19 2 — 33 76 20 + 9 44 3 -]- 47 77 21 — 20 50 4 — 14 45 22 — 33 34 5 4- 30 30 23 4- 11 23 6 + 1 25 24 — 35 28 7 + 8 25 25 + 24 02 8 — 53 35 26 — 26 00 9 + 27 50 27 — 22 37 10 4- 32 36 28 — 17 96 11 — 33 32 29 — 20 08. D. RAGONA. — PKIUODES A> •écades DifTeri'nce des excursions en -|- et en 12 4- 0"59 13 — Il 96 14 + 10 0^2 15 + ^29 80 16 — 18 47 17 — 87 71 18 + ^21 5-2 PKIUODES ANNL'ELF.ES DE CHAUD ET DE FROJD 415 Décades DilTérence des excursions en -f- et eu — 30 — 19" 65 81 — 9 51 82 — 49 44 38 4- 28 08 84 — 40 48 8o 4- 17 06 m — 82 98. Pour les périodes de froid, considérons, comme nous l'avons fait à propos de la première méthode, celles du semestre de janvier à juin et, parmi les périodes de chaud, celles du semestre de juillet à décembre. De cette manière, on obtient : Périodes de froid. du !•''' au 10 janvier. 11 au 20 janvier. 1*"'' au 10 février. il au 20 'mars. 11 au 20 avril. 1 au 10 mai. 1 au 10 juin. 11 au 20 juin Périodes de chaud. du l"'' au 10 juillet. 11 au 20 juillet il au 20 août. 1 au 10 septembre. 21 au 80 novembre. il au 20 décembre. 11 est vraiment remarquable de voir la coïncidence qui existe entre des résultats obtenus par deux procédés tout à fait différents et indépendants l'un de l'autre. 11 faut considérer que, par la seconde méthode, lorsqu'on opère uniformément sur les décades, selon l'exposition abrégée de cet extrait, ihsst iuqjossiblc d'obtenir une exacte détermination des limites des périodes. 416 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE M. TACCmUI Directeur du Bureau central météorologique de Rome. ORGANISATION DE LA MÉTÉOROLOGIE ITALIENNE — Séance du io avril 1881. — M. TACCHIII Directeur du Bureau central météorologique de Rome. LES OBSERVATOIRES DE L'ETNA ET DU CIMONE — Séance du 43 avril i88l. — M. TiCCHim Directeur du Bureau central météorologique de Rome. LES POUSSIÈRES MÉTÉORIQUES EN SICILE ET EN ITALIE — Séance du 13 avril Le Père E. DEM Directeur de l'Observatoire de Moncalieri (Ililie). VARIATION DE LA DÉCLINAISON MAGNÉTIQUE DÉDUITE DES OBSERVATIONS RÉGULIÈRES FAITES A MONCALIERI (ITALIE^ — Séance du 13 avril t88l. — Dans ces derniers temps, j'ai calculé toutes les valeurs des observa- tions de la déclinaison magnétique faites depuis l'année 4870 à l'observa- toire de Moncalieri, au moins six. fois p^r jour (toutes les trois heures, de LE PKRE F. DEN'ZA. — VARIATION DE LA DÉCLINAISON MAGNÉTIQUE 41" six heures du matin à neuf heures du soir), avec un grand déchnomètre de Gauss placé soUdement dans les souterrains de l'établissement. Dans le calcul de l'excursion diurne de la déclinaison, j'ai tenu compte seulement de la période 1871-78 et des seules observations diurnes (six heures du matin, neuf heures du soir), et j'ai suivi la méthode adoptée par le R. P. Secchi à l'Observatoire du Collège romain, c'est-à-dire que j'ai déduit cette excursion de la plus grande et de la moindre valeur diurne absolue, en tenant compte de toutes les perturbations. De cette manière, l'amplitude de la variation susdite reste plus exacte, et, d'autre part, la marche de chaque année, sans être trop altérée, démontre, avec une plus grande vérité, la relation de cet élément météorique et les causes cosmiques qui influent sur lui, comme, entre autres, la fréquence des taches solaires. Voici les résultats les plus importants que j'ai obtenus : Variation mensuelle. — Les valeurs moyennes de la variation de la déclinaison magnétique pour chaque mois sont les suivantes. Elles sont exprimées en minutes d'arc et centièmes. Janvier o'40 Février (j !20 Mars 8 67 Avril 10 34 Mai 9 18 Juin 10 06 Juillet 9 50 Août 9 21 Septembre 8 37 Octobre 7 32 Novembre 5 80 Décembre 4 09 Il résulte de ces valeurs : 1" Que l'excursion mensuelle moyenne de l'aiguille de déclinaison, en Piémont, atteint le minimum de sa valeur en décembre (4'09) ; 2° Qu'elle augmente ensuite, d'abord plus lentement, de décembre à février, puis plus rapidement, de février à avril ; 3" Que les plus grandes valeurs de l'année arrivent dans les deux mois d'avril et de juin, la première (10'34), un peu plus grande que la seconde (10'06), avec une sensible diminution dans le mois intermédiaire de mai ; 4"* Que, dans les deux autres mois d'été, la variation moyenne recom- mence à diminuer, mais assez lentement, et moins que dans le mois de mai. La diminution continue plus intense dans les mois d'automne jusqu'au mois de décembre. 27 418 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Variation annuelle. — La loi de variation annuelle moyenne de la déclinaison magnétique dans la période étudiée est indiquée dans le tableau suivant, qui renferme les valeurs moyennes de chaque année : 1871 ll"o6 1872 10 53 1873 9 28 1874 8 21 1875 6 48 1876 6 31 1877 5 83 1878 4 50. Comme les observations régulières commencèrent seulement en juin 1870, je n'ai pas tenu compte des sept mois d'observations de cette année- là. Cependant ces sept mois donnent, par eux seuls, une moyenne presque ('gale à celle de l'année suivante 1871 et, comme on Fa dit ci-dessus, la plus grande valeur mensuelle doit avoir été dans le mois d'avril, aussi en 1870. On peut aussi admettre que la plus grande valeur annuelle de la variation moyenne de la déclinaison magnétique, pendant la période dont nous nous occupons, doit avoir été, à Moncalieri, comme en d'autn.>s endroits, en 1870. Dans les années suivantes, cette variation moyenne a diminué pro- gressivement jusqu'en 1878, où on trouve la plus petite variation annuelle de la période connue de diminution de la déclinaison magnétique. Il y a une courte interruption de 1875 à 1876. Les valeurs mensuelles plus petites nous les avons trouvées en décembre 1878 et en janvier 1879. Ayant comparé les résultats obtenus dans notre observatoire de Mon- calieri avec ceux obtenus dans les deux observatoires de Milan et de Rome (Collège romain), les seuls en Italie qui aient publié les valeurs moyennes mensuelles de la variation de la déclinaison magnétique observée dans ces établissements, j'ai trouvé que, en moyenne générale, les trois séries de Rome (1860-76), 3Iilan (1870-78) et Moncalieri (1871-78), offrent un. accord plus que suffisant dans la marche générale, soit mensuelle, soit annuelle, de la variation susdite. Je donne ici seulement la moyenne générale de cette variation, résul- tant des périodes d'observation de chacun des trois observatoires italiens : Moyenne générale. Rome 8-55 Milan «• • • • ^ 64 Moncalieri 7 89. l'abbé MAZE. — APPAREIL PROTECTEUR DU THERMOMÈTRE FRONDE 419 J'ai aussi trouve un notable accord entre les observations itaHenneset celles faites en d'autres pays d'Europe, même éloignés, comme à Prague, à Christiania, à Munich et à Greenwich. Les variations de déclinaison magnéticiue, considérées dans leur en- semble, offrent donc des phases qui ne sont pas très différentes dans des contrées même très éloignées entre elles. Ce phénomène dépend, par conséquent, des causes cosmiques, qui sont presque uniformes sur toute la surface de la terre ; et l'on sait, en effiet, que la marche de l'oscillation diurne de l'aiguille de déclinaison est en relation avec la fréquence et l'intensité des taches et des autres phénomènes qui se manifestent sur le soleil, avec lesquels elle va d'accord dans son ensemble. Si, cependant, on étudie ces variations dans leurs détails, elles présentent de remarquables anomalies, toutes cependant de second ordre, qui peuvent dépendre soit de diverses méthodes d'observation, soit de circonstances propres des lieux mêmes, lesquelles sont encore à étudier. A cet effet, c'est-à-dire pour étudier les inffuences locales sur la marche de l'aiguille aimantée, l'Association météorologique italienne a organisé, pour le moment, dans la haute Italie un système d'observations magnétiques simultanées, dans sept observatoires météorologiques, c'est-à-dire dans les observatoires de Milan, Moncalieri, Alexandrie, Gênes, Parme, ]\Iodène, Pesaro, et elle publiera dans ses bulletins les variations diurnes de la dé- clinaison, pour chaque observatoire, calculées sur les deux valeurs observées à huit heures du matin et à deux heures du soir, qui sont très peu éloignées de l'époque du minimum et du maximum diurne. Nous avons choisi ces deux heures, car elles ont été adoptées, depuis un grand nombre d'années, à l'observatoire de Milan qui possède, en Italie, la plus longue série d'observations magnétiques. Ce sera une étude tout à fait nouvelle pour le magnétisme terrestre, qui ne manquera pas de donner des résultats très importants pour cette branche de la physique du globe, sur laquelle il nous reste encore beaucoup à étudier. M. l'abbé MAZE De Harfleur. APPAREIL PROTECTEUR DU THERMOIVlèTRE FRONDE — Séance du IS avril 48HI. — 420 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE M. H. BEOCAED Capitaine du génie, chargé du service météorologique de l'Algérie. LE SERVICE MÉTÉOROLOGIQUE DU GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L'ALGÉRIE — Séance du ta avril 1881. — Le Service météorologique de l'Algérie, dont j'ai l'honneur de présenter les travaux, a toujours rencontré, auprès de l'Association française pour l'avancement des sciences, l'accueil le plus sympathique. Placé, au début même de son institution, sous le haut patronage du Gouvernement général de l'Algérie, le Service météorologique a continué à prospérer et s'est développé rapidement. Son utilité, prouvée par ses travaux et par l'extension donnée à ses publications et à ses rapports avec les services de l'Algérie et de la Métropole, a fixé sur lui, à juste titre, la bienveillante attention des météorologistes de la France et de l'étranger. Il y a environ six ans que sa situation a fait l'objet d'une notice de M. le général Farre, présentée au Congrès de Nantes par M. Laisant et insérée dans l'annuaire de 1875. J'ai pensé que l'Association française, réunie aujourd'hui même au centre de notre réseau météorologique, ap- prendrait avec intérêt les progrès accomplis par une institution scientifique tout algérienne. Je me propose donc de retracer brièvement les phases par lesquelles est passé notre Service météorologique, et les perfectionnements qu'il a reçus depuis le Congrès de Nantes. A cette époque, c'est-à-dire en 1875, le réseau africain, constitué en Algérie, avec la coopération de M. Ch. Sainte-Claire Deville, et étendu an Maroc et à la Tunisie par les soins de M. H. Tarry, comptait déjà quarante stations météorologiques en cours de fonctionnement. La libéralité de plusieurs administrations avait pourvu à l'organisation de ces observatoires dont le nombre a, depuis, un peu augmenté. Ce nombre est aujourd'hui de ([uarante-huit, en y comprenant les stations de Bosquet, Arsenal d'Oran, Ouargla, Tripoli et Moudjebeur, de création toute récente. Dans nos postes météorologiques, les instruments sont tous de même modèle et installés d'une manière uniforme, conditions nécessaires pour rendre les observa- tions comparables. Il paraît donc juste d'espérer que la publication des observations recueillies sur le réseau africain donnera d'utiles renseigne- ments aux météorologistes pour l'étude de plusieurs particularités, encore incomplètement élucidées, du climat de notre région. Située entre la Méditerranée et une vaste étendue de déserts de sable, H. BUOCAUD. — LE SERVICE MÉTÉOROLOGIQUE EN ALGÉRIE 4^1 l'Algérie éprouve riiitlueiice altenuitive d'iiii l)assiii (révaporation et d'iiii foyer de chaleur. Sa configuration topographiquc, déterminée à grands traits par la région saharienne, à altitude assez faible, les régions mon- tagneuses et des hauts plateaux, enfin les régions maritimes, doit évidem- ment caractériser des conditions elimatéricjues correspondantes. Aussi TAlgérie est-elle une contrée int 'fessa nie et des plus curieus(;s pour l't'-tude de ses climats. Sous ce rapport, les nombreux éléments recueillis depuis la con([uète, peuvent être regardés comme très suffisants pour la détermination des caractères essentiels du climat de chaque région de l'Algérie. Ainsi l'on connaît assez exa«tement, pour les présenter sous forme de carte d'ensemble, la répartition de la pluie annuelle, la distribution de la ])i'('ssion moyenne, de la température, de l'évaporation et la direction du vent domîjiant. L'extension donnée, depuis ([uelques années au réseau mé- téorologi(iue, n'a donc plus seulement été motivée par le besoin d'acfpiérir de nouveaux éléments relatifs au climat de l'Algérie. Elle répond à un autre objet, plus immédiat: constituer, en Algérie, un service d'informations télé- graphiques, destinées à concourir à la protection du bassin méditerranéen, d'une manière plus complète que ne le pourrait faire le Service de la Métropole. Pour arriver à l'exécution d'un projet aussi directement utile à l'Algérie, le Gouvernement général a cru devoir prendre conseil des fondateurs du réseau météorologique africain et confier à l'autorité militaire la centrali- sation de la météorologie du pays. 11 a décidé ([ue le service du Génie en serait chargé, parce qu'il comptait un personnel assez nombreux réparti sur toute l'étendue de l'Algérie, et qui a déjà l'habitude des instruments et de l'attention à donner à des observations scientifiques. La coopération du service des hôpitaux militaires est également acquise à notre système météorologique, et aujourd'hui, au nombre des stations qui fournissent des bulletins mensuels, ou télégraphiques, on compte : 19 Stations du service du Génie, 13 — des Hôpitaux militaires, 3 — de l'Instruction publique, 3 — des Ponts et Chaussées, 2 — des Télégraphes, 9 — d'Observateurs volontaires ou d'admi- nistrations diverses. Les observations demandées à nos collaborateurs comprennent les élé ments suivants : pression barométrique, température, hygrométrie, éva- poration, ozone, direction efforce du vent, quantité de pluie, état du ciel, phénomènes particuliers. 422 MÉTÉOBOLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE 11 n'a pas été organisé d'observations de l'électricité atmosphérique, ni du magnétisme terrestre ; les appareils nécessaires à ces études sont trop dis- pendieux et exigent des connaissances spéciales, que l'on ne peut demander à un personnel fréquemment renouvelé. La discussion des notations recueillies se borne à la réduction des observations barométriques et à l'établissement de moyennes mensuelles, inscrites sur un bulletin climatologique. La réduction du baromètre s'effectue au moyen des tables Renou ; enfin des tables spéciales, appro- priées au climat du Nord de l'Afrique, dispensent les observateurs de tout calcul relatif à l'hygrométrie. Les instructions météorologiques distribuées aux observateurs sont établies sur un type uniforme, destiné à simplifier, autant que possible, un service qui est assujettissant par lui-même et qu'il faut s'efforcer de rendre facile. On a donc éliminé de ces instructions tout détail trop technique et n'offrant pas d'utilité immédiate ou pratique. La simplicité ou l'uniformité des instructions et des instruments donnés aux observateurs n'ont pas été sans influence sur l'exactitude et la bonne exécution du service. Il est juste de dire qu'une part de ce succès doit être attribuée au bien- veillant appui du Gouvernement général de l'Algérie et de la Métropole. Aussi est-il à propos de rappeler que le Service météorologique de l'Algérie a figuré avec honneur à l'Exposition universelle de 1878, où il a été jugé digne d'une médaihe d'or, la plus haute récompense décernée dans la section. C'est à ce moment même qu'il faut placer les actives démarches de M. H. Tarry, président du pavillon météorologique du Trocadéro et l'un des fondateurs de notre réseau africain, auprès des Chambres de commerce de Marseille et de l'Algérie, ainsi ([ue des offices météorologiques du bassin méditerranéen, en vue de la constitution d'un échange régulier d'informations météorologiques entre la France et l'Algérie. En attendant la solution de ces démarches, M. H. Tarry prit l'initiative de l'échange de télégrammes en subvenant lui-même aux frais d'expédition quotidienne. Ce service, commencé le 9 mai 1878, a fonctionné jusqu'au 8 novembre, c'est-à-dire pendant toute la durée de l'Exposition. Il n'a pas peu contribué au succès de la section algérienne. Dans l'intervalle, des négociations étaient poursuivies, à l'effet d'obtenir la transmission en franchise de télégrammes d'Algérie à M. Mascart, directeur dubureau central météorologique. Cette importante amélioration fut réalisée le 28 novembre 1878, et la dépêche, expédiée par les soins du service du génie, a renfermé les stations sui- vantes : Alger, Tunis, Sfax. Nemours, Aumale , Lmjhouat et Biskra, au lieu de la seule station d'Alger, dont le télégramme quotidien était H. BROCARD. — LE SKRVICE MÉTÉOROLOGIQUE EN ALGÉRIE 423 insuffisant pour préciser la situation atmosphérique d'une aussi vaste étendue de pays. La publication du Bulletin (piotidien, commencée le 8 avril 187o, a continué fort régulièrement, avec quelques perfectionnements (jui sont indi(|ués dans une autre communication. Ce Bulletin est adressé à tous les observateurs et aux correspondants que notre service météorologique compte en France et à l'étranger. Le tirage quotidien s'élève à 160, nombre reconnu suffisant pour une publi- cation de cette nature. Vn résumé télégraphique de ce Bulletin est transmis chaque jour, sur la demande des Chambres de commerce de l'Algérie, à tous les points du littoral. Ce nouveau service a commencé, le l*"'" décembre 1878, par l'envoi d'une dépêche à Oran, Bône et Philippeville. Ce télégramme comprenait alors les sept stations de Nemours, Alger, La Galle, Tunis, Sfax, Toulon et Marseille. A partir du 18 décembre 1878, on a pu ajouter Païenne, Naples, Livourne, et, à intervalles irréguliers, (juelques autres sémaphores de la Méditerranée. A dater du 15 septembre 1879, le télégramme a été aussi adressé au maître de port de Cherchel. M. le Gouverneur général a pris l'initiative d'étendre cet important et utile service d'avertissements maritimes, et il a décidé, le 12 juillet 1880, que la dépêche quotidienne serait adressée aux ports de Nemours, Arzeu, Mostaganem, Ténès, Dellis, Bougie, Djidjelli, Coho et La Galle. L'envoi régulier a commencé le l^"" septembre 1880. Enfin il est utile de rappeler que notre Service est également chargé de centraliser les bulletins de traversée que tiennent les commandants de f)aquebots de la Compagnie générale transatlantique. Ces documents {)Ourront être consultés avej fruit pour les études de météorologie maritime. Ce rapide exposé suffira, sans doute, pour montrer la situation floris- sante du Service météorologique de l'Algérie, qui, désormais, peut soutenir la comparaison avec les services analogues, organisés en France et à l'étranger. NOMENCLATURE des slalions du réseau météorologique africain au lo avril 1881 AVEC l'indication DES RENSEIGNEMENTS FOURNIS PAR CHACUNE d'eLLES Stations fournissant un bulletin météorologique mensuel et un télégramme quotidien. 1 Nemours 1 Alger (le Dey) 7 Aumale 1 Constantlne 2 Oran (Hôpital) 2 Alger (fortl'Em- 8 Tizi-Ouzou 2 Bougie 3 Tiemcen pereur) 9 Fort National 3 La Calle 4 El Ariclia 3 Cap Caxine 10 Djelfa 4 Djidjelli 5 Sidi-bel-Abbès 4 Orléansvilie II Laghouat 5 Sétif 6 Saida 5 Saint-Cyprien 12 Bou-Sâada G Guelma 7 Géryville G Miliana 7 Tebessa 8 Biskra 4-24 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Stations foornissant un bulletin météorologique mensuel, mais pas de télégramme quotidien. 8 Oran (Arsenal) 13 Alger (École nor- Mogador 9 Cap de Garde 9 Cap Falcon maie) Tripoli 10 Batna JO Bosquet 14 Moudjbeur 11 Philippeville 11 Aflou 15 Staouëli 16 Bou-Farik 17 Médéa 18 Teniet-el-Hàad 19 Ouargla Stations fournissant un télégramme quotidien, mais pas de bulletin météorologique mensuel. Alger (ville) Cherchel Ténès Tunis Sfax DÉNOMBREMENT Département d'Alger Département d'Oran Département de Constantine. . Maroc Tunisie Tripolitaine Totaux BULLETINS mensuels. TÉLÉGRAMMES quotidiens. M. H. BEOCAEI Capitaine du génie, chargé du service météorologique de l'.ilgérie. LE BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE DU GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L'ALGÉRIE — Séance du 13 avril 1881. — Le 8 avril 1881, le Bulletin météorologique du GouYernement général de l'Algérie est entré dans sa septième année de publication. Dans le cours de cette période de temps, le Bulletin a pris diverses n. BROCARD, -^ LE BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE DE l'aLGÉRIE 425 formes typographiques et certains développements (ju'il n'est pas sans intérêt de faire connaître avec (pielques dôtails. L'idie de centraliser, à Alger, des télégrammes de l'intérieur de l'Algérie s'était présentée à l'esprit des premiers organisateurs du Service, mais il fallait se préoccuper de produire un travail sérieux, basé sur des docu- ments dignes de confiance. On jugea donc nécessaire de suivre, pendant quelque temps, une marche prudente. On manquait encore, en effet, d'élé- ments suffisants pour opérer couramment la réduction des pressions locales au niveau de la mer, et ce ne fut qu'après quelques mois de travail '9! Or nous observerons que cette localité est élevée de 706 mètres au-dessus du niveau de la mer et que, pour lors, la moyenne 25''9, ramenée à ce niveau, deviendrait 31''; ce serait un été équatohal dans toute la force du terme, ce qui ne peut avoir lieu en Europe. 11 est certain que la moyenne des maxima diurnes elle-même n'atteindrait pas ce nombre, il serait d'au moins G" trop haut, à en juger par la comparaison avec la moyenne donnée pour Palerme, qui est de 23^5, ou au niveau de la mer 2 '39, et qui concorde assez bien avec celle de Rome, dont nous avons déjà parlé. Ces deux dernières, et avec elles celle de Cagliari, 22''4 (ou 23'' 1 au niveau delà mer) sont, parmi les moyennes estivales admises pour l'Italie, presque les seules qui soient à peu près justes; les autres sont affectées d'er- reurs plus ou moinsprononcées, auxquelles participent les moyennes printa- nières et automnales. Cette circonstance influe, inévitablement, sur les moyennes annuelles et contribue à eu exagérer singulièrement la hauteur. Il en résulte (|ue le climat de l'Italie paraît beaucoup plus chaud qu'il ne l'est en réalité, ce dont on connaît aujourd'hui les graves inconvénients au point de vue agricole, industriel et médical. Ces sortes d'erreurs ne sauraient être tolérées dans l'état actuel de la science. Il importe donc non seu- lement de les signaler autant que possible lorscju'on les recoimaît, mais encore de les rectifier quand on le peut. C'est le travail que nous allons entreprendre dans les lignes suivantes. Nous commencerons par indiquer le parcours des lignes isothermes, isothères et isochimènes en Italie, ce moyen nous paraissant de nature à faire mieux comprendre <[ue tout autre la manière dont la chaleur est distribuée dans un pays. Il nous conduira d'ailleurs tout naturellement à réduire très approximativement à leur vrai chiffre les moyennes saisonnières et annuelles de chaque localité. Les observations thermométriques faites en Italie, disons-nous, ont presque toutes donné des chiffres beaucoup trop hauts pour toute la saison chaude. Les moyennes hivernales, sans être d'une exactitude mathématicpie. sont beaucoup plus près de la véi-itéet ne nécessitent, pour 28 484 MÉTKOROLOGIK ET PHYSIQUE DU GLOCE la plupart, qu'une corrcctiou de peu d'importance ; en somme, elles don- nent un aperçu assez juste sur la marche de la température des hiTers, ' dans les difiërentes régions de l'Italie. Nous en parlerons ci-après. L'été,, étant la saison la plus importante, celle qui décide du succès des travaux agricoles et horticoles, doit nous occuper en premier lieu. Quant au printemps et à l'automne, nous ne pensons pas qu'il soit utile d'en parler longuement; car, réduits à leurs chiffres \rais, ils diffèrent fort peu Vun de l'autre dans toute l'étendue du pays que nous passons en revue, et leur moyenne est sensiblement égale à la moyenne annuelle, telle que la donnent les lignes isothermes proprement dites. Commençons donc par décrire le parcours des lignes isothères. En supposant toutes les localités de l'Italie réduites au niveau de la mer, ce pays se trouve compris entre les isothères de iâlo et de 24° (1). L'isothère de SI** passe dans toute la région septentrionale de la contrée en montant graduellement vers le nord, à mesure qu'elle avance dans l'est, ainsi qu'on l'a déjà vu à propos de la France. L'isothère de â^'^ passe dans le nord de la Corse, dans le centre de la Toscane, près de Sienne, dans le nord de l'Ombrie et dans le centre de la Marche, près d'Ancône, sur les bords de l'Adriatique. L'isothère de 23° (température estivale d'Alger) passe au sud de la Sar- daigne près des caps Spartivento et Carbonara, monte dans le golfe de Naples et, enlin, dans celui de Manfredonia, à l'est de la Péninsule. Enfin lisothère de 24" touche l'extrémité méridionale de la Sicile. On voit que. en Italie, la progression croissante delà chaleur estivale, par degré de latitude, est plus lente qu'en France ; ce ralentissement se fait surtout sentir dans les parties insulaires et péninsulaires de ce pays. 11 tient uniquement à l'inffuence tempérante de la mer ; il est peu marqué dans la partie comprise entre les Alpes et lesApennins septentrionaux, malgré l'élévation de ces montagnes et leurs pentes fortement accentuées. D'ail- leurs nous avons déjà fait voir que ce n'était guère que pendant la saison froide que les grands reliefs du sol exercent une puissante action, surtout lorsque leur inlluence se combine avec celle de la mer, comme cela a lieu dans notre département des Alpes-Maritimes et dans la partit' ouest de la péninsule italique, qui en est. en quelque sorte, la prolonga- tion. En été, les vents du nord devenant souvent aussi chauds que ceux du sud, lorsqu'ils ont passé sur des terres desséchées et échauffées par le soleil, la température moyenne de l'air, à Z'owère, se ressent à peine de leur libre cours : elle est presque aussi élevée sur le versant septentrional (1) Ainsi que nous l'avons fait pour la France, nous réduisons ici nos températures à la moyenne vraie de 24 heures; car celle déduite seulement de la demi-somme des maxima et miiiima diurnes est beaucoup trop haute, surtout en été, où elle est alTectée d'un excès de ©"S, quantité qui n'est pas négligeable, puisqu'elle représente une ditïérence d'un degré de latitude. E. DOUVF.T. — LE CLIMAT DE l'iTALIE 435 d'une haute chaîne de uioulagues que sur souversaiil méridional, à moins (|u'iln'y ail, au nord de cette chaîne, un vaste bras do mer; en pareil cas, la fraîcheur proviendrait de la fréquence des brises de cette mer, qui seraient alors d'autant plus fréquentes que l'interposition de la chaîne de montagnes affaiblii-ail l'énergie des vents du midi. Mais tel n'est pas le cas, en Pi(''mont et en Lombardie : c'est sur le versant sud des Alpes ma- ritimes et de l'Apennin septentrional que l'inlluence de la mer se fait sentir; et là. elle Iciid à modérer, pendant l'été, les effets de la latitude méridionale et à lalentir faugmentation progressive de la chaleur moyenne, même sur les pentes les plus rapides de ces montagnes. Elle tempère, en outre, les chaleurs ardentes que causeraient les brises du sud (si fréquentes dans le golfe de Gênes), si la terre ferme s'étendait jusqu'en Afrique. Ainsi, à Gènes, les maxima extrêmes des mois de juillet et d'août sont moins élevés qu'à Turin et même que dans le centre de la France. Ils n'y dépassent guère 35" (1), malgré la position de cette ville qui est, en quelque sorte, adossée comme en espalier, au pied d'escarpements qui sembleraient, au premiei' abord, devoir refléter les radiations solaires d'une manière très prononcée. Quant aux pentes méridionales des Alpes pennines, centrales et rhétiques. qui occupent le nord de l'Italie et ne se ressentent pas de l'in- fluence de la Méditerranée, la température y est moins égale, moins régu- lière que sur les bords du golfe de Gênes et, quoique les étés y soient plus frais et les minima thermométriques plus bas, les maxima y atteignent souvent des chiffres plus élevés. Toutefois ils ne sont pas supé- rieurs à ceux que l'on peut constater dans les plaines de l'Italie, et même dans les pentes nord des Apennins. Dans certains cas exceptionnels, ils peuvent bien atteindre 40'' ; mais cette chaleur ne doit pas nous paraître extraordinaire, puisqu'elle a bien été ressentie dans la région centrale de notre France, dans le cours de certains étés secs et chauds tels qu'en 1870. II nous reste à parler de l'influence qu'exercent les chaînes de mon- tagnes sur la température hivernale de l'Italie. Elle est très puissante, avons-nous dit. Cependant elle varie beaucoup, suivant qu'elle agit seule, ou (ju'elle se combine avec celle des vents de mer; dans cette dernière condition, elle est incomparablement plus prononcée que dans la pre- mière : car, tandis que les chaînes des Alpes méridionales et desApemiins garantissent contre le souffle glacial des vents polaires les contrées situées au sud et au sud-ouest de cette sorte de rempart naturel, Ja présence de la Méditerranée, qui s'étend à une distance considérable dans la direction des (1) A une certaine distance de la mer, le Ihernioinètre atteint quel(|uefois de 36» à 38» dans la péninsule ilalique; ce dernier f-hifTie est le plus élevé que l'on ail tiouvé à Rome; mais quel- que ardente que soit cette chaleur, elle n'a rien qui doive surprendre, lorsque l'on sait que nos départements septentrionaux sont parfois exposés à des coups de feu tout aussi violents. C'est ainsi'quel'on observa 38°/iàl'.iris (Montsouris), le «juillet 187'i, etau Parc Saint-Maur le 19jujilet 1S81 ' dans d'excellentes'condilions d'instillation. 436 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE vents dominants de notre hémisphère qui sont ceux de l'ouest et du sud-ouest, augmente notablement Fintensité de ces courants imprégnés do la tiédeur des contrées qu'ils viennent de traverser, intensité dont rinlluence s'ajoute à la présence de la ceinture de montagnes pour affaiblir l'énergie des autres vents et en arrêter l'accès. — Sans la présence de cet immense bras de mer qui sépare l'Italie de l'Espagne et de l'Afrique, les vents polaires, tout en ne faisant pas directement sentir toute la rigueur de leur souffle au pied du versant sud des Apennins ou à une faible distance, en fran- chiraient le sommet et ne manqueraient pas de refroidir considérablement les terres, à partir d'une distance égale à environ trois fois la hauteur moyenne de la chaîne, distance au delà de laquelle l'action de l'abri deviendrait nul. Les vents du midi eux-mêmes, passant à leur tour sur ces terres ainsi refroidies par les courants polaires, acquerraient souvent la température de ces derniers . C'est ainsi que les choses se passent dans toute la partie de l'Italie qui se trouve enfoncée entre les Alpes sep- tentrionales et occidentales et l'Apennin septentrional ; l'effet a lieu d'une manière d'autant plus intense que cette dernière chaîne arrête complète- ment l'accès des brises méditerranéennes. Le vent du sud n'arrive dans ces contrées qu'après avoir passé sur les hautes montagnes, où il s'est considérablement refroidi. Il en est de même du vent d'ouest qui, outre qu'il vient de traverser la Franco, a achevé de perdre toute sa douceur on traversant les Alpes occidentales. Los brises continentales de l'est et du nord-est sont les seules qui parviennent en toute liberté à Milan et à Turin ; or on sait que, en Europe, elles sont très froides pendant l'hiver. Il en résulte que la Lombardie et la plus grande partie du Piémont (sauf le duché de Gênes) possèdent un climat essentiellement continental et excessif; si donc l'été y est très chaud, l'hiver y est très froid et ne le cède pas à celui de nos régions vosgiennes et rhodaniennes. Il est moins rigoureux dans laVénétic, dans l'Emilie, dans la Marche et, en général, dans toute la région qui confine à l'Adriatique. Toutefois l'étendue de ce golfe, de l'est à l'ouest, est trop faible pour neutraliser complètemont la rigueur des vents de nord-est, tandis que l'interposition des Apennins gêne l'accès des vents marins et chauds du sud-ouest. En résumé, la présence de cette grande chaîne de montagnes, jointe à celle des Alpes méridionales, qui lui fait suite à l'ouest, amène sur les con- trées situées au N. et au N.-E des résultats diamétralement opposés à ceux que l'on a toujours constatés dans celles qui sont orientées vers la Médi- terranée ; tandis qu'elle contribue pour une très large part à l'extrême douceur des hivers dans celles-ci, elle en augmente sensiblement la rigueur dans colles-là. Dans quelques régions de l'Italie, l'écart entre la température des deux versants est si considérable, qu'une distance âe 40 kilomètres y produit une différence de 3 degrés dans la moyenne E. BOUVET. — LE CLIMAT DE l'iTALIE 437 hivernale : c'est autant que dans l'espaee considérable (jui séjiare Saint-Na- zaire de Besançon. C'est entre les températures moyennes annuelles de ilo et de 18" que se trouve compris le climat lliermitiue de Tltalit! (au niveau de la mer, s'entend). Toute la région septentrionale, y compris le nord du Tyrol, est occtipée par l'isotherme de 11'*. Celle de 1:2" est à peu près parallèle à l'iso- chimènc de 3", au nord de laquelle elle passe à une assez faible distance. Les villes de Parme et de ftlodène en sont très voisines. L'isotherme de 13" occupe le versant sud des Alpes maritimes et de l'Apennin septen- trional; elle est extrêmement rapprochée de l'isotherme de 12°, à cause de l'intluenee des grandes chaînes de montagnes; elle est encore plus voisine de celle de 14", pour le même motif. Cette ligne isotherme de 14" passe à quelques kilomètres au nord de Ventimiglia et de Porto-Maurizio, descend sur la latitude de Florence dans la région située à l'W. de l'Apennin cen- tral et près du 43" de latitude à l'E. de la même chaîne. L'isotherme de 15" passe sur la latitude d'Oibitello et de Rieti, à l'W. des Apennins, ot descend un peu au sud du 42" de latitude, à l'est. Enfin les isothermes de 10" à 18" sont presque parallèles aux lignes géographiques; celle de 10" passe sur la latitude de Sassari (Sardaigne) et du Vésuve; l'isotherme de 17** sur la latitude du sud de la Sardaigne, et celle de 18" au S. de la Sicile. Si, après avoir examiné attentivement cette description sommaire, on compare les moyennes indiquées par ces zones, réduites au niveau de la mer, avec les moyennes admises pour diverses localités de l'Itahe à leurs altitudes réelles, on peut se faire une idée de l'excès énorme dont quel- ques-unes de ces dernières sont affectées, puisqu'elles indiquent, pour des points élevés parfois de {)lusieurs centaines de mètres d'altitude, des nom- bres plus forts que ne sont les chiffres vrais réduits au niveau de la mer. Nous ne saurions mieux terminer ce travail sur l'état thennol gique de l'Italie (iii'eii indi(iuant les températures hivernales, estivales et annuelles de quel((ues points importants de ce pays, non plus au niveau de la mer, mais à leur altitude vraie, ainsi que nous l'avons fait pour la France, dans un de nos précédents mémoires. températuhes moyennes de l'hiver, de l'été et de l'année DANS 14 localités DE L'iTALn: Hiver Été Année Turin 0'8 19" 4 10"1 Milan 16 20 2 10 9 Hioscia 18 20 4 111 Venise 3 « 21 4 12 2 Florence 0 » 21 3 13 (> 438 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Cagliari lO^â 22"4 16°3 Bologne 2 6 21 2 119 Palerme iO 9 23 » 10 9 Pavie 2 » 21 » 11 o Rome 7 8 22 2 1,^ » Naples 8 7 22 6 irj 6 Capo di monte 8 3 21 8 15 ^) Nicosia 8 1 18 9 13 5 Sienne 5 2 19 6 12 4 Telles sont, à un dixième de degré près, les températures moyennes de ces localités. Ces chiffres, joints à ceux indiqués par les zones isother- miques, nous paraissent de nature à fournir des notions préliminaires très satisfaisantes sur cette partie de la climatologie italienne. Ils paraîtront sans doute extraordinairement bas ; mais tel sera toujours le cas de toute moyenne thermologique vraie, comparée à des résultats obtenus au milieu de conditions plus ou moins mauvaises. Du reste, lorsque les méthodes perfectionnées seront généralisées en Italie, nous sommes persuadé que. si quelques-uns des nombres que nous indiquons doivent recevoir encore une légère correction, elle sera plutôt soustractive qu'additive. Toutefois, quelque réduites que puissent être les moyennes thermo- métriques de ce pays, on ne saurait en conclure c[ue son climat soit dépourvu de chaleur ; bien loin de là. Il est vrai que les parties septen- trionale et centrale de la région transapennine ne sont pas plus chaudes que nos provinces de Bretagne et de Normandie, si l'on en juge par l'en- semble de la température annuelle. De plus, pendant les cinq mois de la saison froide (de novembre à mars inclusivement); les froids y égalimt, y dépassent même en rigueur ceux de notre région de l'Est, tant sous le rapport des extrêmes que sous celui de la moyenne. Mais, aux hivers rigoureux de ces contrées succèdent des étés sensiblement plus chauds qu'en France, sur les mêmes latitudes et à égales altitudes. La température estivale de Turin, réduite à son chiffre vrai lO^S ou 19o4. aurait pu sem- bler basse, à une époque oi^i l'on admettait un chiffi-e à peu près analogu<' pour Tours et pour Saint-Malo, et jusqu'à 21° pour Nantes, etc. Mais, quand on sait que Tété moyen de Saint-Malo, à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer. est représenté par 15o6 et 15" 7, celui de Nantes par 17o5 et celui de Tours, à 55 mètres, par 17o9. on doit reconnaître que la moyenne estivale de Turin est fort élevée, surtout lorsqu'on réfléchit à l'altitude considérable de cette ville qui est 279 mètres. Quant aux saisons de transition, dont la moyenne, avons-nous dit, est à peu près égale à celle de l'année, elles ne doivent cette température relativement basse qu'à la froideur des nuits ; mais à ces nuits froides succèdent, le plus sou- vent, des journées plus ou moins chaudes et qui le paraissent d'autant E. liOLVET. — LK CLIMAT DE LITALIE 439 plus que l'insolatiou, dans cette contrée transapcnnine, est. en général, très ardente et le vent assez l'aiMc il résulte de ces conditions que les automnes, et surtout les i)rinteni[)S de Turin et de tout le Nord de l'Italie, nous semblent beaucoup plus chauds que les mêmes saisons de notre lit- toral de la Manche, quoique le thermomètre indique le contraire. Ajoutons que l'état hygrométrique de l'air est plus faible dans ces régions qu'il ne a'est en France sur les mêmes latitud(>s et, partant, augmente beaucoup moins la conductibilité de nos corps pour le calorique. D'où il suit que, même à l'époque la plus rigoureuse de l'année, les froids ne nous semblent pas, à beaucoup près, aussi intenses que le thermomètre l'indique : une tem- pérature de — 15°, à Milan ou à Bologne, nous paraît moins âpre que — (}o ou — T'' sur nos côtes de la Manche. Aussi n'est-il pas étoiniant que le climat de ces contrées passe, en général, pour beaucoup plus clément qu'il ne l'est en réalité ; nous avons en efïét entendu citer Bologne comme un séjour délicieux en toute saison, même en hiver, malgré la moyenne température de ce dernier, qui n'est pas supérieure à celle de l'hiver des environs de Paris. Mais, si le climat de l'Italie continentale ne mérite qu'à demi cette répu- tation de douceur dont il jouit, il n'en est plus de même de la région péninsulaire de ce pays, où la saison froide est d'une clémence remar- quable, surtout dans la partie directement exposét; aux eftluves méditerra- néennes. C'est au point que l'on peut dire avec raison que, sur tous les points de cette contrée où la température n'est pas notablement refroidie par une altitude considérable, qui, d'ailleurs, varie du nord au sud. l'hiver n'existe pour ainsi dire pas : certes, la moyenne de janvier, à Florence, égale à 5°5, n'est pas une température d'hiver; ce mois est plus doux dans cette ville que n'est celui de mars dans nos départements de l'Est. Les tempéiatures extrêmes descendent (luelquefois à — o" ou — 6" ; mais ces froids, relativement intenses, sont rares et ne sont pas inférieurs h ceux que l'on voit assez souvent, en mars, sous notre climat central, à Paris, par exemple. Si l'on a constaté, dans la zone méditerranéenne de l'Italie, des chiffres inférieurs à — 6, ce n'est que dans des circonstances tout à fait exceptionnelles. Quant au chiffre de — 17°, cité pour Livourne en 1789, nous pensons qu'il y a eu là une confusion avec Libourneprès Bordeaux, où des froids semblables se font, en effet, sentir de temps à autre (1); mais il nous semble impossiljle qu'un thermomètre bien véritié ait jamais mar- (lué une température aussi basse, dans une localité située dans des condi- tions aussi favorables que l'est la ville de Livourne. C'est tout au plus si nous pouvons croire à un froid accidentel d(! — 1:2"; et encore, cela (DOn a vu, t lul réceiii nient, un oxenipliulc ces iiihiinia exUaurdinaiies à Bordeaux et aux environs; le 15 janvior 18«1, le tlirmimnètre a iniitivifi o^t descendu à— ifj» t-l même —M", suivant les loca- lités. Le même lait s'était produit pendant l'hiver de 1S7U-1871. 440 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE arrive-t-il une fois par siècle ? Ce double avantage de clémence et d'é«alité de la température augmente, du nord au sud, en raison directe de l'élévation des moyennes thermométriques; en Sicile et en Calabre, l'hiver est notablement plus chaud que les printemps de toute la région centrale de notre France, et l'on ne commence guère à en ressentir les rigueurs, d'une manière notable, qu'à une altitude d'environ 1,200 à 1,500 mètres. D'un autre côté, le printemps de ce pays, dont la tempé- rature moyenne, dégagée de toute erreur, est néanmoins encore fort élevée, se fait surtout remarquer par sa constance et sa régularité ; il en est de même de l'automne. En Sardaigne, en Sicile et presque dans toute la péninsule italique (abstraction faite des parties montagneuses), on ne voit point de gelées à glace, passé l'équinoxe de mars, et elles ne commencent pas avant la fin de novembre, tandis (jue, dans nos départements du Centre, les trois mois d'été sont les seuls à en être réellement exempts. Quant à la région transapcnnine (Piémont, Lombardie, Vénétie, Emilie), elle n'est pas à l'abri de cet inconvénient, mais, en avril et mai, on y voit moins de gelées qu'à Paris, en Touraine et dans tout le Centre de la France. D'après tout ce que nous venons de dire, on doit conclure que l'Italie, considérée dans son ensemble, présente au suprême degré le caractère de& pays essentiellement tempérés. Envisagé principalement au point de vue thermologiquc, son climat, quoique très varié, est assurément l'un des plus agréables de l'Europe, surtout dans les parties centrales et méridionale et passe, aux yeux de beaucoup de personnes, pour très supérieur à celui de notre France. Cette opinion semble acquérir encore plus de poids lorsque l'on songe à la pureté proverbiale du ciel de l'Italie et à la magni- fique insolation qui en est la conséquence. Les bons effets de ces condi- tions météorologiques sont incontestables : ce ciel pur et riche en lumière est incompatible avec une surabondance constante d'humidité, ce tléau de nos contrées limitrophes de l'Océan et surtout de la Manche, et dont nos régions centrales ont souvent, elles-mêmes, beaucoup à souffrir. On connaît l'influence bienfaisante d'une atmosphère tout à la fois chaude et sèche sur les sujets délicats, malades et valétudinaires. Personne n'en ignore les puissants effets sur le développement d'une foule de végétaux agréa- bles et utiles et, en particulier, sur la maturation des fruits. Ces avantages caractérisent le climat de l'Italie, tandis que,en France, il sont limités à la région méditerranéenne, où ils sont encore loin d'être aussi prononcés qu'en Sardaigne, en Sicile et en Calabre. Mais, à côté des avantages de ce pays, il existe des revers de médaille au moins aussi nombreux : les sécheresses de la saison chaude y sont parfois d'une longueur extrême, ce qui rend très difficile la culture de beaucoup de plantes fort utiles qui croissent comme des champignons sous nos climats du Centre et du Nord, et surtout dans toute Fétendue de E. BOUVET. — LE CLIMAT DE l'iTALIE 441 notre région de l'Ouest. D'un ;mlre côté, si la pluie est trois fois plus rare en Italie qu'en France, elle gagne largement, en intensité, ce qu'elle perd en fréquence (1) : d(>s quautités diurnes de âOà'âoceMliinètres d'eaux plu- viales sont loin d'y être rares; parfois niènie, ces chilfres y sout dépassés. Quand le pIuvioiiiMre ne reçoit, eu viiiyl-(iualr(' heures, (|ue 8 à 4 centi- mètres, cette hauteur passe pour très modérée, eu Italie, tandis qu'elle semble énorme aux observateurs de nos départements du Noid et du Centre. Ajoutons que plus de la moitié des pluies qui tombent en Italie sont le résultat d'orages plus ou moins rapprochés, souvent fort violents et dont le nombre est, du reste, plus que double de ce qu'il est en France, si on l'envisage au point de vue de la moyenne annuelle. Or tout le mond(^ sait à (juels dangers exposent les orages et les chutes d'eau qui les accom- pagnent sous forme de grêles, dont les grains sont souvent énormes, et de pluies d'une impétuosité ([uelquefois formidable. Il s'ensuit que les coups de foudre, sur les hommes et sur les animaux, les incendies allu- més par le tonnerre, auxquels se joint quelquefois l'ébranlement des murailles des habitations, sont plus fréquents en Italie qu'en France ; les récoltes y sont bien plus souvent ravagées par les grêles, les pluies tor- rentielles et les bourrasques inséparables des orages ; les inondations y font aussi plus de victimes. Tels ne sont pas, d'ailleurs, les seuls inconvénients de ce pays ; il s'en faut ([ue l'air y soit partout d'une pureté irréprochable : les marais y sont très nond)reux et très malsains ; car la chaleur, en favorisant l'activité des fermentations, exalte au suprême degré la malignité des miasmes morbifères. Aussi les fièvres intermittentes et toutes les autres affections paludéennes, qui sont, la plupart du temps, assez légères en France, sauf dans notre région du Midi, sont souvent mortelles en Italie, et cela d'au- tant plus qu'elles sévissent dans une région plus méridionale. Qui n'a entendu parler de l'atmosphère délétère des marais Pontins ! Un autre fléau de ce pays c'est le siroco, vent sec et chaud, en même temps très violent et assez fréquent, qui soulève des poussières dont l'épais- seur est souvent comparable à celle des brouillards de l'Angleterre et de la Hollande ; personne n'ignore l'action irritante qu'elles exercent sur les yeux et sur les voies respiratoires. Oji comprendra, dès lors, que le séjour de l'Italie, malgré ses privilèges,, ne saurait convenir à tout le monde; dans les cas où il peut être utile, quand, par exemple, l'état de santé exige une température douce et un air sec, on ne saurait prendre trop de précautions dans le choix de la loca- (1) Le loliil annuel des eaux pluviales est aussi ékvé en Italie que dans notre Bretagne; quelques- localités en reçoivent inèiiie une quantité plus considérable. Telles sont Pise, où il tombe en moyenne 1,240 millimètres d'eau par an: Gènes, qui en reçoit l/iOO, etc. Ces liauteurs dépassent celle de Brest qui passe, avec raison, pour le point 1 • |)luspluvirux de toute la Brelagnj et de tout le Nord de la France. 442 3IÉTK0R0L0GIE ET PHYSIQUE DU GLOBE lité, qui doit être éloignée do. tout foyer miasmatique et suffisamment élevée au-dessus des plaines humides et voisines des cours d'eau. D'ail- leurs le nombre des maladies, ou des simples infirmités auxquelles le cli- mat de ce pays peut réellement apporter une amélioration sensible, est beaucoup plus restreint qu'on ne l'a cru longtemps; la plupart d'entre elles, telles que les affections des organes respiratoires (phtisie, pneu- monies, bronchites, angines, etc.), y sévissent aussi souvent que dans notre France, sauf qu'elles tendent plus rarement à y passer à l'état chro- nique; mais cette dernière considération ne doit pas être un motif pour émigrer de France en Italie, lorsque l'on est atteint d'un mal chronique portant sur des organes essentiels comme ceux de la respiration; cela au- rait quelquefois pour résultat de le faire retourner à l'état aigu. Si cette forme est plus facile à guérir que la forme chronique, trop souvent aussi elle hâte la terminaison fatale; on jouerait ainsi, en quelque sorte, sa vie à quitte ôu double. Les maladies auxquelles le climat des localités salubres de l'Italie pour rait apporter du soulagement sont, nous le répétons, en très petit nombre : son utilité dans l'anémie, dans les scrofules et dans le rachitisme est in- contestable, vu que les personnes affectées de ces infirmités ont besoin d'un air chaud, sec et riche en lumière. Ces conditions sont également favorables aux individus que tourmentent les douleurs rhumatismales, dont la cause principale est le froid humide. Par analogie, on a prétendu que le même climat pouvait aussi convenir aux goutteux ; mais t(:^lle n'est pas notre manière de voir. Sans dire qu'il leur soit contraire, il ne saurait améliorer leur état par lui-même, la goutte ayant sa source dans un régime trop animalisé; si elle est rare en Italie, cela tient uniquement à la sobriété des Italiens et à leur régime surtout végétal. Le moyen le plus certain de soulager la goutte n'est donc pas de changer de climat, mais bien de modifier son régime. Il en est absolument de même de la gravelle. Il est une foule d'autres maladies que le séjour de l'Italie ne peut ni aggraver, ni améliorer, et que nous passerons sous silence. Quelques-unes peuvent s'y aggraver d'une manière notable, ce sont : les inflammations aiguës; les affections du cœur; celles des centres nerveux et. enfin, les ophtalmies, auxquelles les molécules de poussière, presque toujours plus ou moins abondantes dans cet air sec, sont éminemment contraires. On pourrait y ajouter les affections bilieuses simples (nous ne pailons pas ici de celles qui reconnaissent pour cause première l'influence maréca- geuse); tout habitant dujCentre, et surtout du Nord de la France, qui voya- gera en Italie pendant la saison chaude, sera infailliblement atteint de désordres dans les fonctions du foie, dès les premiers temps de son séjour, s'il ne modifie promptement son régime^ ce que l'on ne fait généralement pas. Il faut toujours avoir présent à la mémoire que l'alimentation doit, L, TEISSERENC DE BOUT. — GRANnS CENTRES d'aCTION DE i/at:\I()SPHKRE 443 autant que possible, êiro végélolcvi tempérante dau?: les pays chauds, ot c'est surtout dans les premiers temps du séjour (ju'il est essentiel de se conformer à cette rèiile: les afTeelions |)ilieuses seraient ainsi facilement évitées. Ce n'est donc pas positivement le climat qui en est cause, mais un régime mal adapte au climat. Comme conclusion finale, nous nous permettrons de dire que, si l'on pèse attentivement les avantages et" les inconvénients du climat italien, comparé au climat de notre France, on reconnaîtra que, si celui de l'Italie l'emporte à quelques égards, tant au point de vue de la végétation qu'à celui de ses efî'ets hygiéniques, il est une foule de circonstances où le choix entre les deux pays est à peu près indifférent, et. dans la majorité des cas, la France est préférable ; en sorte que c'est du côté de notre patrie que penche la balance. D'ailleurs il est très facile d'y trouver des loca- lités oH'rant tous les avantages de l'Italie, sans en avoir tous les incon- vénients : tel est notre littoral des Alpes maritimes; tel est encore celui des Pyrénées orientales. M. Léon TEISSEEEIC DE BOET chef du service de météorologie générale, au Bureau central niétéorologiriue. SUR LES GRANDS CENTRES D'ACTION DE L'ATMOSPHERE — Scanre du 16 avril 188t. — Dans une étude présentée au congrès de l'Association qui a eu lieu à Reims en 1880, j'ai exposé, comme conclusion de travaux précédents : 1° Que l'étude de la distribution des températures et des pressions moyennes permettait d'expliquer la distribution des pressions et des traits généraux de la circulation de l'atmosphère par la répartition de la tem- pérature sur le globe. 2" J'ai établi que la distribution des pressions, qui devrait être uniforme sur un parallèle, était altérée dans sa simplicité par les inégalités de répar- tition de la température, dues elles-mêmes à la position des continents et des océans , en sorte qu'il se formait sur le globe un certain nombre de grands maxima et minima barométriques moyens, limités à une portion du globe et qui commandaient la circulation de l'atmosphère sur de grandes régions. 444 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Les grands maxima et grands minima, dont j'ai discuté rorigine en les sub- divisant en phénomènes saisonniers réversibles, me paraissent très bien caractérisés par le terme ; grands centres d'action de l'atmosphère. Les principaux centres d'action sont : le minimum équatorial ; les maxima barométriques situés de chaque côté à 30 ou 35 degrés de l'équateur ; les minima barométriques que l'on trouve sur les océans en hiver, et sur les continents en été. Ces centres d'action coïncident presque tous avec des régions du globe plus chaudes ou plus froides que les contrées qui les entourent. Les régions du globe où la température est anormale peuvent être con- sidérées, par l'inlluence considérable qu'elles exercent sur la circulation de l'atmosphère, comme des centres d'action qui appartiennent non pas à l'atmosphère, mais à la surface du globe. Le centre de l'Afrique et de l'Asie, etc., — où la surface du sol s'échauffe beaucoup pendant l'été et détermine les maxima thermiques, les minima barométriques et les moussons, — sont autant de centres d'action du globe. La coïncidence entre la cause etl'efiet, entre les centres d'action du globe et ceux de l'atmosphère n'existe pas à chaque instant ; Souvent, par exemple, les grands maxima des continents ne se trouvent pas exactement sur la région où la température est la plus froide. C'est là, justement, ce qui rend importante la distinction des centres d'ac- tion du globe et des centres d'action de l'atmosphère, parce que l'étude des positions respectives des uns, par rapport aux autres, permettra de recon- naître le sens des perturbations qui atlèctent la circulation générale dans sa simplicité primitive. Les causes de ces perturbations nous sont inconnues, je me hâte de le dire, mais ce n'est qu'en précisant les conditions moyennes que l'on peut arriver à s'apercevoir que, à un moment donné, il y a perturbation dans la circulation de l'atmosphère et qu'on peut ensuite aborder l'étude de la perturbation elle-même. La position des grands maxima et minima barométriques sur le globe a une grande importance, au point de vue du temps que l'on éprouve, en un point donné de la terre. Lorsque les centres d'action occupent leur position moyenne par rapporta une région donnée du globe, le temps pré- sente son allure normale ; il n'en est pas de même quand ils se déplacent sensiblement, ainsi que nous allons le montrer par quelques exemples. Le minimum barométrique de l'océan Atlantique, en se rapprochant de nous pendant l'hiver, nous amène un régime doux et pluvieux comme cela a eu lieu en décembre 1880. Pendant ce mois, les dépressions ont, presque chaque jour, affecté nos côtes ; les vents de sud-ouest étaient conti- nus et les pluies fréquentes. L. TEISSERENC DE JBORT. — GRANDS CENTRES d'aCTION DE l'aTMOSPHKRE 445 M. Hoffmeyer, dans un cxcclleiit mémoire publié au Congrès de Paris en 1878, a très l)ion niontr/\ par quelques exemples, l'inlluence qu'a la position du minimum de l'Atlantique sur la tenqu'rature de lliiver en Europe. En été, la position du maxinunn l)aromélri(pu' océanien, (|ue l'on dé- signe aussi sous le nom de maximum des Acores, donne à la saison chaude ses principaux caractères dominants. En traçant à grands traits les isobares de juillet sur la France et le Nord de l'Angleterre, pour un grand nombre d'années, on arrive aux conclusions suivantes qui s'appliduent à nos régions en particulier. Lorsque le maximum barométrique des Açores s'élève, en latitude, plus que d'ordinaire, le mois de juillet est plus chaud que la normale. Lorsque le maximum l)arométrique se tient plus bas que d'ordinaire, le mois est généralement plus froid, l'air est agité, les pluies assez fréquentes. On trouve, cependant, des mois qui diiïèrent de la normale dans des sens opposés et qui présentent beaucoup d'analogie dans la disposition des isobares. 31ais ce sont là des faits isolés dont les études de détail doivent donner l'explication et qui ji'infirment pas les traits généraux dont nous avons parlé. La différence des caractères du mois de juillet, suivant la position du centre des hautes pressions, trouve sa raison dans les considérations suivantes qui s'applicpient à nos régions en particulier : Lorsque le maximum barométrique est plus élevé que de coutume en latitude, les vents soufflent de la région nord, marchant des contrées froides vers d'autres plus chaudes. Dans ces conditions, le ciel reste clair et l'in- solation, qui est longue et vive en été, maintient l'atmosphère à une tem- pérature élevée. De plus, comme, dans les aires des hautes pressions, les mouvements de l'air sont ordinairement lents, le vent se réchauffe en passant sur le sol et n'apporte pas avec lui le froid des régions qu'il a pu traverser. Quand le maximum barométrique reste plus bas en latitude, et surtout lorsqu'il s'avance vers l'intérieur de l'Europe en suivant le grand axe des continents, les vents dominants soufflent du sud-ouest; l'air humide de la mer nous arrive; le temps est nuageux, et l'insolation ne pouvant se faire sentir librement, la température s'abaisse. De plus, cette position du maxi- mum barométrique coïncide avec la présence de fréquentes dépressions dans nos parages ; de sorte que les pluies sont abondantes et l'évapo- ration sur le sol vient encore refroidir l'atmosphère. La position des grands centres d'action a aussi une influence considé- rable sur les caractères de l'hiver. Déjà, dans une jiole présentée l'année dernière au Congrès de Reims, nous avons indiqué, en quelques lignes, un des traits caractéristiques de la circulatic^n de l'atmosphère dans l'hiver 446 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE rigoureux de 1879-1880 qui a coïncidé avec le déplacement du maximum barométrique de Madère. Je ne m'étendrai pas davantage sur ce sujet qui fera l'objet d'un travail spécial, actuellement en préparation. Je n'ai d'autre but, ici, que d'insister sur l'existence, dans l'atmosphère, de points d'une grande importance que l'on peut vraiment considérer comme des centres d'action, sur la coïnci- dence de ces centres d'action avec des régions caractérisées par les pro- priétés physiques de la surface du globe, et de montrer sommairement que le déplacement des grands centres d'actiou| de l'atmosphère a une influence considérable sur les caractères de nos saisons. M. AI&OT Méléorologisle titulaire au Bureau central météorologique de France. ÉTUDE SUR LA TEMPÉRATURE, LA PRESSION BAROMETRIQUE, LA PLUIE ET LA MARCHE DES BOURRASQUES EN ALGÉRIE — Séance du 18 avril 1881 . — M. Cliaiies &EAD Député de l'Alsace au Reichsta SUR LES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES INTERNATIONALES DANS LES RÉGIONS POLAIRES — Séance du 16 avril 188L — Je viens prier la section de météorologie de vouloir bien soumettre à l'approbation du Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences un vœu pour la participation de la France aux observations météo- rologiques internationales dans les régions polaires. Le programme de ces observations, présenté au Congrès météorologique international de Rome, en 1878, par le lieutenant Weyprecht, commandant de l'expédition autri- c;H. GIIAL). — OIJSEUVATIONS MKTKOllOLOGJQUES DANS LES UKCIONS POLAmES 447 rhieiinc à la({uelle nous devons la découverte de la Terre de François- Joseph dans la zone du pôle arctique, a été approuvé d'un accord unanime par tous les météorologistes. Discuté à fond dans plusieiu^s conférences successivement tenues à Berne, à Hambourg et à Rome, ce programme a pour but l'exécution d'observations simultanées des ])rincipaux phéno- mènes de la physique du globe faites d'après un plan ronniuni, dans un certain noiubre de stations choisies aussi j)rès (pie possible des deux pôles de la terre. Pour quiconciue s'occupe de jnétéorologie et de magnétisme' terrestre, la solution des grands prol)lèmes qui touchent ces deux bran- ches importantes de la science sera avancée considérablement et doit être cherchée surtout par des observations synchroniques poursuivies dans les régions polaires. Au point de vue du progrès des sciences physi- (jues, les observations de cette espèce donneront plus de résultats utiles ([uede simples voyages de découvertes géographiques au milieu des glaces j)olaires, dont l'abord présente tant de diflicultés. Tout particulièrement, l'étude des mouvements de l'atmosphère, au moyen d'observations simul- tanées dans les zones polaires servira beaucoup à déterminer l'influence des perturbations dont la connaissance est indispensable pour la prévision du temps. Je ne trouve pas nécessaire d'exposer dans ses détails^ aux membres de la section de météorologie, le programme d'observations météorologiques et magnétiques arrêté aux conférences de Hambourg et de Rome. J^e rap- port sur les discussions et les résolutions de la conférence internationale tenue à Hambourg, du 1 au 5 octobre 1879, nous a suffisamment renseignés, à ce propos (1). Un fait à relever, c'estque, dans cette réunion dans laquelle les princi[>anx États de l'Europe et de l'Amérique se sont fait représenter par des délégués spéciaux, il a été convenu que les États adhérents au programme s'engagent à pourvoir chacun aux frais d'entretien d'une ou de plusieurs stations d'observation. Dès maintenant, l'Autriche, la Russie, la Suède, la Norvège, la Hollande et le Danemark ont voté les subven- tions nécessaires, tandis que les États-Unis d'Amérique, l'Italie, la Grande- Bretagne, l'Allemagne, le Chili promettent également un concours efficace. Une confrence nouvelle, convoquée à Saint-Pétersbourg pour l'automne prochain, doit arrêter les dernières dispositions à prendre pour les expédi- tions des dilférents pays participants, afin de commencer les observations communes dans le courant de l'année 188:2. Seul le délégué de la France n'a pu affirmer aux conférences ([ui ont en lien jusqu'à ])résent, dans quelle mesure son gouvernement pourrait concourir à cette œuvre. D'après les conventions arrêtées provisoirement, les Américains du Nord établiront (t) \o\e7. ticrirlil iiljcr die Verliandluiuien und die Ergelxiissu drr iiilenialitinnle Polar Conferenz 'ibgchalkn in llambury, in dcn Taijen vom 1 bin S uctobcr 1879. In-/,), Uainboing, isso. 448 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE deux Stations d'observationsàlapointedeBarrowparTlo SON. et 158'' 30' 0. de Paris, et par 81° 40' de latitude N. et 123'^ 50' de longitude 0. à la baie de Lady Franklin; les Danois une station dans leur colonie d'Upernavick. sur la côte occidentale du Groenland, par 72'' 50' N et 58" 10' 0; les Alle- mands, à l'île Pentulum, sur la côte orientale du Groenland, 74" 30' N. et 21"0. ; les Autrichiens, à l'Ile Jan Majen, par 71''N. et lO"' 0.; lesSuédois à la baie Mossel, dans le nord des îles Spitzbergen, par 79" 50' N. et 14" E.; les Norvégiens, à Bossekop, en Laponie,par 70" N. et 21" E.; les Hollandais à la baie Mœller, côte de Nowaja-Semlja, par 72" 15' et 50" E. ; les Russes, deux stations en Sibérie: l'une à Port-Dickson, embouchure de l'Obi, par 73" 40' N.et 80" E., l'autre à l'embouchure delà Lena, par 73" 30' et 125"E. Dans l'hémisphère austral, les Anglais, qui s'établiront probablement aussi sur un point de la zone polaire arctique, auront leur station aux îles Falkland; les Allemands, sur un point des îles de la Géorgie du Sud; les Chiliens, dans le détroit de Magellan. Ces derniers jours, le gouvernement allemand vient de faire une déclara- tion favorable sur une demande de crédit faite au Reichstag et que j'ai soutenue avec le professeur Virchow. pour la participation de l'Allemagne au programme des observations internationales. Dans le cours des débats du parlement allemand, — où j'ai, hélas! le mandat de représenter aujour- d'hui l'Alsace, — dans les débats sur cette question, on m'a demandé pourquoi la France s'abstenait complètement dans les explorations po- laires. Ma réponse fut que la France ne s'abstiendrait pas dans l'œuvre des observations météorologiques internationales ; qu'elle ne pouvait s'abstenir dans l'exécution du programme arrêté à Rome, à Berne et à Hambourg ; qu'elle tenait à honneur de prendre sa part dans ces recherches si impor- tantes pour ravancement de la science et par ses applications pratiques. D'un trait je suis venu de Berlin à Alger solliciter le Congrès d'émettre une résolution pour la participation de la Fiance aux observations internatio- nales à faire l'an prochain, d'après un plan commun, dans les régions des deux pôles, persuadé que, cette résolution une fois votée par l'Association pour l'avancement des sciences, les Chambres et le Gouvernement français accorderont l'argent nécessaire pour une expédition scientifique et une station d'observations à établir dans la zone polaire australe. Depuis trente ans, la France s'est beaucoup trop tenue à l'écart des ex- plorations dans les régions polaires. Pas une seule expédition française n'a participé, dans cet intervalle, au mouvement des découvertes géographi- ques, où la marine et les infatigables explorateurs de l'Angleterre, des États-Unis, de la Suède, du Danemark, de l'Allemagne et de l'Autriche se sont couverts de gloire et ont tant contribué aux progrès de la physique du globe. Les voyages de Dumont d'Urville aux abords du pôle sud et les travaux de la Commission scientifique du Nord, sous l'impulsion de Bra- CH. GRAI). — OBSERVATIONS MÉTKOROLOGIQUES DANS LES RÉGIONS POLAIRES 449 vais dovaic'ul pourtant servir (l'exemple el de slimulaiil dans celte voie ouverte par de dignes devanciers. Voici quarante ans et plus que la Com- inissioii scientifique du Nord et l'amiral Dumont d'Urville ont accompli leurs travaux. A peine pouvoiis-iiousciler depuis, dans les fastes des ex- plorations polaires, comme noms français, Bellol, (pii péril dans une expé- dition anglaise à la reciierche de Franklin, el .Iules de Hlosseville, (jui se perdit, avec la Lilloise, dans les mers du Ciroeiilaiul. Aujourd'hui que la France se relève de ses défaites, elle ne peut, ni ne doit négliger les œuvres susceptibles d'affirmer dans le monde sa puissance intellectuelle, son prestige scientifique, sa participation au développement continu des con- naissanct's humaines. Rester stationnaire dans le mouvement scientifique de son époque, c'est se condamner à rester en arrière, au milieu de l'ému- lation de tous les peuples civilisés, pour l'avancement de la science. En un mol, comme les investigations et les reclierches dans les contrées polaires fixent aujourd'hui l'attention et stimulent les efforts des principales nations de l'ancien et du nouveau monde, la France ne négligera rien pour contri- buer à ce mouvement dans la plus large mesure possible. Dans son plan primitif d'observations simultanées à faire dans les régions polaires, ^]. Weyprecht fait une très large part au magnétisme terrestre. Des météorologistes d'un grand renom soupçonnent des relations intimes entre les phénomènes magnétiques et les phénomènes météorolo- giques, relations dont les lois restent encore à fixer et dont la connais- sance promet des applications nombreuses aux besoins de la vie usuelle. La force directrice que la terre exerce sur l'aiguille aimantée subit, dans son intensité comme dans sa direction, des variations incessantes : les unes périodi(iues ou régulières, qui se reproduisent à peu. près de la même manière chaque jour ou chaque année ; les autres irrégulières, qui se manifestent brusquement à des époques quelconciues, comme les perturba- tions, avec une amplitude plus ou moins grande. Nous n'avons pas encore d'explication satisfaisante de ces deux sortes de variations périodiques ou irréguhères. Mais plus on les étudie, plus parait probable l'existence de liens très positifs entre le magnétisme et d'autres phénomènes terrestres ou cosmi(|ues. Notaimnent, l'amplitude des variations diurnes régulières paraît suivre une marche correspondante à la fréquenci; des taches sur le soleil. De même les perlurbations, les variations irrégulières semblent en relation avec la formation et le déplacement des tempêtes, en sorte que nous arriverons peut-être à prévoir les orages par \i\ magnétisme terrestre plus exactement que par l'observation du baromètre, du vent et de la température. Nul ne saurait prouver encore si ces relations sont fortuites, ou permanentes. Dans tous les cas, leur étude s'impose aux météorolo- gistes ; et connue, dans nos conlrées, les variations accidentelles de l'ai- 29 450 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE guille aimantée sont rares et faibles, tandis que, dans les régions polaires, elles augmentent de fréquence et acquièrent une amplitude plus grande, il faut multiplier les observations autour des pôles, afin de saisir les relations que nous soupçonnons aujourd'hui. Ce que nous savons, dès maintenant, c'est que l'annonce des tempêtes et des orages gagnera beaucoup en préci- sion, par l'observation des mouvements atmosphériques de la zone polaire arctique. M. Angot, le savant président de notre section de météorologie, vous dira avec plus de compétence que moi-même, au point de vue des applications pratiques, que les offices météorologiques de l'Europe ont plus d'intérêt, pour l'annonce des tempêtes, d'être bien renseignés sur ce qui se passe du côté de l'Islande et du Groenland que sur ce qui se mani- feste aux îles Açores, dans le sud-ouest. Quelques-unes des tempêtes qui nous atteignent directement passent bien, auparavant, par les Açores ; mais il nous en vient bien plus de l'ouest et du nord-ouest, dont nous éprouvons les effets lors même que le centre de dépression accusé par le baromètre passe loin de nous. L'utilité des observations simultanées sur les phénomènes [atmosphériques et magnétiques, dans les régions des deux pôles de la terre, ne laisse aucun doute. Je prie la section de météo- rologie de recommander au Congrès l'adoption de ma motion pour la par- ticipation de la France aux observations internationales à entreprendre dans les contrées polaires, l'année prochaine. M. CIEO CHISTOn Du Bureau central météorologique de Rome. SUR L'USAGE DU PSYCHROMÈTRE EN MÉTÉOROLOGIE — Séance du 16 avril i88t. — Chargé par M. Cantoni, membre du Comité international de météoro- logie, de rechercher quel degré de précision donne le psychromètre en le comparant avec l'hygromètre de Regnault, j'ai fait, en 1878, deux séries de comparaisons entre l'hygromètre de Regnault, le psychromètre d'Au- gust, tel qu'on l'emploie en France, et le psychromètre à ventilateur de M. Cantoni du modèle adopté en Italie (1). De ces comparaisons j"ai déduit : 1" qu'en calculant le degré d'humidité de l'air d'après les données du psychromètre avec les tables usuelles, on obtient un nombre qui ne s'éloi- gne pas beaucoup de celui que l'on obtient avec l'hygromètre à conden- (1) Voir Mcmorie e Notlzic di Melcrologia italiana pel 1878 (fascicoli I e IL. CIRO ClUSTONI. — SUR l/uSAOE DU PSYCHROMfcTRE EN MÉTÉOROLOGIE 4ol sation ; 2" c|uo l'on obtient un plus gr.ind dej^rr de précision avec le psychromètre à ventilateur, mais (pie, toutefois, ses données ne corres- pondent pas encore au deyré de précision au([uel Ton doit prétendre, dans les stations météoroloyi(iues de premier ordre ; 3" (pi'à di' iaibles pressions, les différences entre les données du psychromètre et celles de l'hygromètre deviennent cpielcpiefois très fortes (1). Au dernier congrès météorologique de Berne, M. Wild a montré «pie le psychromètre à ventilateur est préférable au modèle d'August. J'ai cherché si la ditférence dépend de l'inexactitude de la fornude, ou de la conformation même du psychromètre. Je ferai observer, tout d'abord, (pi'il est très difficile d'avoir deux thermomètres mouillés, même placés tout à côté l'un de l'autre, qui marquent le même nombre ; ces écarts tiennent surtout à des différences dans la nature de la mousseline qui couvre les thermomètres. Il était important, ensuite, de voir s'il est possible de trouver une for- mule psychrométricpie empiri([ue qui puisse donner, avec une certaine précision, l'humidité de l'air. J'ai reconnu que la formule théorique de M. Belli est plus complète que celle d'August (2). La formule théorique de Belli est r_r, {rcd-f'C-\-CB]{t-i'){B-n l—l'^ Bdv 4- (B — f) [t — t') {cd — r) ' dans laquelle ; f=. tension de la vapeur d'eau de l'air ; /' = tension de la vapeur d'eau à la température t' du thermomètre mouillé ; c et c' les chaleurs spécifiques de l'air et de la vapeur d'eau ; t la température de l'air ; B la pression atmosphérique ; d la densité de la vapeur d'eau ; V la chaleur d'évaporation de l'eau. hitroduisant dans cette formule les nombres qui correspondent nux ([uantités précédentes et en calculant avec cette formule les données du psychromètre, on n'obtient pas encore une précision satisfaisante. IMais la formule de Belli peut être transformée très facilement en une autre qui contiejit des coefficients arbitraires (pie l'on détermine par l'expérience ; cette dernière formule donne une approximation supérieure à ce que l'on ol)tient avec toutes les autres formules. (\) Voir Sui confrtinli fitlti a Cullin fm l'i(jromeli-o di KccjikiuU e lu psicrometro a ventilalore. (Annali délia Meterolor/ia Ualiana pel W9.) (2) Voir : Belli, Corso di fisica (l. II, p. 354), el aussi Mcmork e Nolizie di Melcorologia Ua- liana pel W8 (fas. V. p. A8). 452 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Nous pouvons transformer la formule de Belli de la manière suivante Et supposant v constant et en faisant c (' c dv ' V dv f'—mU~t'){B — f') f i + ^:(^-o.B-n B En appliquant cette formule aux données de comparaisons faites entre le psycliromètre et l'hygromètre de Regnault et en étudiant en même temps les autres formules (1), je suis arrivé aux conclusions suivantes : I. Quand on a soin de déterminer les coefficients m et n de cinc} en cinq degrés pour la température de l'air, et de vingt en viugt millimètres pour les variations de pression, la formule précédente peut donner une valeur de la tension de la vapeur d'eau exacte au demi-millimètre, et pas plus. II, La formule de Belli, ainsi transformée, est la meilleure que l'on con- naisse jusqu'ici. Comme on le voit, le psychromètre n'est pas un instrument qui donne des résultats irréprochables, ni même satisfaisants pour les observatoires météorologiques de premier ordre. Aussi va-t-on lui substituer, en Italie, dans les principaux observatoires, des hygromètres à condensation. SUR LES CAUSES DE FORMATION DE LA ROSÉE Il y a déjà trois années que M. Jamin, dans le Journal de Physique publié par d'Almeida (2), en rappellant les idées de Wells, trouvait qu'on ne peut expliquer seulement par la radiation nocturne comment il peut se faire que les corps, exposés sous un ciel libre de nuages, descendent à une tem- pérature plus basse de 8°, ou même de 10° que celle de l'air. Il a remarqué qu'il y a deux causes distinctes qui font descendre la température des corps mouillés : ce sont la radiation et le refroidissement produits par l'évapora- tion. Enlin il pense expliquer par ces deux causes l'abaissement de tempé- rature que subissent, la nuit, les végétaux. H) Voir Sulle formule, psicrometriclc et sulla determin.uione dell'iimidila ddl'aria. (Annali délia Meteorologia italiana pel 1880 . ) (2) Tome VIII U879), p. 41. CIRO CHISTOM. — SUR l'uSAGE DU PSYCHROMKTRE EN MÉTÉOROLOGIE 453 Cette liypotlièse de M. Jaiiiiii avait déjà été émise par Pictet, lllais^Yells lui-inèiiie avait aussi montré quelle est inexacte. Depuis la publication du mémoire de M. Jamin, M. Cantoni (I) a montré que la tliéorie de M. Jamin n'était pas juste. Je renvoie au mémoire de Cantoni ceux qui veulent i)ren(lre connaissance des faits naturels qui détruisent cette théorie; je ferai sevdement remarquer que, déjà, Melloui avait montré, en 1847 (2), que la radiation ne peut abaisser, pendant la nuit, la température des corps exposés qu'à deux ou trois degrés, au plus, en dessous de celle de l'air. Il a tenté, de plus, d'expliquer un abaissement successif de la température par une théorie spéciale qu'il appelle de l'ac- tion et de la traction : théorie (jui n'a, du reste, aucun fondement. Toutes ces diveri^ences proviennent de ce qu'on a comparé la température de l'air tout près de l'herbe à la température de l'air à 1 mètre environ au-dessus du sol. 31. Fusinieri (3), le premier, a montré quelle grande ditférencc de température existe entre l'air à 0'",1 du sol et à 1 mètre. De plus, M. Fusi- nieri a montré qu'à la formation de la rosée vient contribuer, en premier lieu, la vapeur d'eau qui s'échappe du sol, lequel est échauffé pendant la journée par les rayons solaires, et qui se maintient encore à la surface, pendant la nuit, toujours plus chaud que l'air. Après les mémoires de M. Jamin et de M. Cantoni, j'ai cru convenable de répéter les différentes expériences qui servent à l'explication du phénomène de la rosée. J'ai fait ces expériences en partie à l'université de Pavie, mais surtout chez moi, à Ostiano (département de Crémone), dans les automnes de 1878 et 1870, en pleine campagne. Elles étaient terminées en novembre 1879 et j'avais l'intention de les publier immédiatement ; mais une mission dont m'a chargé le gouvernement italien, et qui m'a éloigné pour un an, m'a obligé à attendre jusqu'à ce jour. Ce mémoire, qui sera prochainement I)ublié dans les Annali délia Meleorologia italiana pel 1880, contient d'abord le résumé de tous les travaux publiés sur la rosée, depuis Aristote jusqu'à nos jours; puis il donne les résultats de mes expériences. Je ren- voie doue à ce mémoire pour les détails des expériences que je me bornerai à résumer ici en très peu de mots. Je crois (ju'il est impossible de donner une théorie générale de la rosée, parce que ce phénomène dépend, plus ou moins, des conditions particu- lières d'exposition (\v chaque corps; toutefois on peut résumer quelles sont les causes princij)ales. (1) AIrinii rillc>i.\i sk inia rircnlc nota dd Jnmin iiituriio allii Icuria dclla rugiiidfi. (Atli dcll Istituto lombnrdn, .9 aprile if{79.) (2) Le ménioirp de Melloni, publié dans les Ileudiconli deU'Accadeinia di Napoli d. VI), a été complètenient liaduil dans les Ann. de Cliim. el de Phijs. (t. \XII), M837), p. 129. (3) Annali délia Scienze del Jtegno lombardo-veneto. (I83i et suiv.) 454 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Il résulte de mes études que la première de ces causes est la très grande émission de vapeur d'eau du sol, échauffé pendant la journée par les rayons solaires et qui se maintient toujours, pendant la nuit, dans la partie la plus superficielle, plus chaud que l'air, et quelquefois de plusieurs degrés. Et si l'on considère aussi la grande évaporation qui se produit par les feuilles des plantes avant que la rosée ne se dépose sur elles, on compren- dra tout de suite quelle influence doit avoir, sur la rosée, toute cette' vapeur qui vient s'ajouter à celle que contenait déjà l'air au coucher du soleil. Aussi, très peu de temps après le coucher du soleil, l'humidité de l'air, dans les couches voisines du sol, arrive à son maximum et sa préci- pitation sur les corps est rendue bien facile. Une autre cause puissante de la formation de la rosée est l'inversion de la température qui se produit dans les couches de l'air voisines du sol. aussitôt que le soleil se couche ; c'est-à-dire que les couches les plus voi- sines du sol ont une température beaucoup inférieure, par exemple, à celle de la couche qui est à 2 mètres. Cela fait que le dépôt de la rosée commence sur les corps les plus voisins du sol et que la rosée a toujours une limite supérieure, comme il est très facile de l'observer, car, sur les arbres très hauts, il n'y a presque jamais formation de rosée. Une troisième cause de la formation de la rosée est l'abaissement de température qui se produit dans les corps par radiation. Cet abaissement n'est jamais supérieur à 4". Enfin je crois qu'il y a une autre cause que nous pouvons appeler « épi- polique », c'est-à-dire que le dépôt de la rosée, sur un ^corps, dépend aussi de sa constitution physi([ue et chimique. M. Micliel-Etieiiiie DE EOSSI De Rome. PROPOSITION SUR LA METEOROLOGIE ENDOGENE — Séance du 18 avril 1881. — J'ai l'honneur d'appeler l'attention du Congrès de V Association française •pour l'avancement des sciences à Alger sur un sujet sur lequel M. d'Abba- die avait, en 1872, déjà appelé l'attention du même Congrès à Bordeaux, à propos de certaines expériences faites par lui, qui n'étaient, au fond, que le prodrome d'un champ nouveau d'études qui se développèrent, M.-KT. DE ROSSI. — PROPOSITION SUR LA MKÏKOROLOGIE ENDOGÈNE 455 après, rapidement en Italie. Il s'agit de l'étude des variations et des phases des phénomènes intérieurs de la terre, appelés par moi Météorolofjie endo- ijène. J'ai eu déjà l'honneur d'intéresser à la nouvelle étude le Congrès international de météorologie à Rome, qui a bien voulu exprimer le désir de voir continuer ce genre de recherches en insistant sur les relations qui peuvent exister entre les phénomènes intérieurs et ceux delà météorologie atmosphéri([iie. Par conséquent, je vous exposerai à peu près les mêmes considérations que j'avais soumises au Congrès de Rome, seulement aug- mentées par le développement presque merveilleux de cette branche d'étude que nous avons obtenu, en Italie, depuis alors jusqu'à présent. Je ne veux pas vous entretenir longtemps|, et je me borne à vous rappeler, en peu de mots, que le dynamisme manifesté dans les différents phénomènes d'origine intérieure n'a jamais été l'objet d'un examen spécial et régulier et, par conséquent, n'a jamais formé une branche scientifique spéciale. Les tremblements de terre et les éruptions volcaniques, consi- dérés comme phénomènes accidentels, ont été étudiés isolément et après leur manifestation. Les sources thermales, les émanations gazeuses, le régime des eaux qui circulent sous terre, l'électricité terrestre, étaient des études séparées et confiées aux médecins, aux hydrologues et aux météorologistes. On n'a jamais pensé, avant ces dernières années, à sou- mettre tous les phénomènes endogènes à l'examen comparatif et quoti- dien de leur manifestation, ainsi que cela se pratique dans la météoro- logie atmosphéricjue. Cette méthode d'observations continuelles, appliquée en Italie par mon initiative tout à fait privée, aidée par des honorables collègues, nous a montré tout de suite que les phénomènes endogènes, ainsi que les bourrasques atmosphériques, parcourent des phases allant du minimum au ma.rimum d'activité ; et cela non seulement dans l'inten- sité, mais encore dans l'étendue topographique. Le R. P. Bertelli, à Florence, reprenant d'une manière différente et plus étendue les expériences susdites de M. d'Abbadie, a pu constater l'exis- tence de mouvements microscopiques du sol, en forme de bourrasques très fréquentes. Cette étude de microsismologie, reliée et comparée à la recherche des véritables tremblements de terre plus ou moins sensibles et à l'observation des variations de tons les autres phénomènes endogènes, éruptifs, thermiques, hydrauliques, etc., a érigé cette branche spéciale de la pliysique terrestre, que nous appelons maintenant météorologie endo- gène. Les résultats brillants que nous avons commencé à obtenir par cette méthode ont été publiés dans plusieurs brochures et, surtout, dans mon ouvrage intitulé : Meteorologia endogena et dans le Bolleltino del vulca- nismo italiano, que j'ai fondé en 1874. On peut résumer les résultats obte- nus en disant que nous avons trouvé les manifestations des forces inté- rieures dans une activité et variation continuelles, qui se présentent tantôt 456 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE dans un endroit limité, tantôt dans une région étendue, telle que l'Italie tout entière, les 'Alpes, les Pyrénées et le Jura. En outre, cette activité prend les formes de courants dynamiques qui se promènent dans les frac- tures du sol, tantôt rapidement, tantôt lentement, ayant toujours pour point ou de départ, ou de centralisation, les volcans actifs. Nous avons été.îieureux de pouvoir profiter, dans les nouvelles études, des grands progrès modernes de la physique et de la mécanique, pour imaginer des instruments très simples, très délicats et très pratiques pour les observations. Surtout, un grand champ de recherches nous a été ouvert par le microphone et le téléphone. Par ces deux derniers instruments, le travail intérieur nous est transmis à l'oreille avec toutes ses nuances des variations extraordinairement instructives. De cette manière, nous faisons de grands pas vers la solution du problème, en même temps scientifique et humanitaire de la prévision des grands tremblements de terre. Comme vous voyez, les efforts privés de notre Société italienne ont déjà pro(î!uit presque plus de ce qu'on pouvait espérer. Ils ont érigé la science nouvelle qu'il faut à présent répandre et organiser sur une grande échelle. Le bureau central de météorologie du gouvernement italien a pris intérêt au développement de cette nouvelle branche de physique terrestre et a bien voulu introduire de temps en temps, dans son Bulletin météorolo- gique, l'indication de l'état d'activité endogène, déduite de mes observa- tions. En Autriche, plusieurs observatoire ont organisé une section sismique et microsismique des observations. En Suisse, la Société helvétique des sciences naturelles a organisé un service spécial et une commission pour l'étude de l'activité intérieure du sol. Comme vous voyez, — et j'ai dit déjà — la région qui forme un seul théâtre d'action intérieure en relation intime est circonscrite à peu près par les Apennins, les Alpes, le Jura, les Pyrénées ; même, je trouve une grande relation entre les tremblements de terre de l'Algérie, de la Grèce et ceux de l'Italie. Par conséquent, c'est de la France et de ses institu- tions scientifiques que nous attendons une grande partie du complément de l'organisation régulière des observations dans le Jura, dans une partie des Alpes, dans l'Auvergne, dans les Pyrénées et dans l'Algérie. Je pro- pose donc à votre Congrès actuel d'Alger de voter, à l'imitation de l'Asso- ciation météorologique italienne, l'institution des observations de météo- rologie endogène, selon le programme qu'on va formuler, à présent, pour la susdite Association météorologique italienne. FINES. DE LA MESURE DE LA PRESSION DU VENT M. TACCïïm Diietleur du lUiroau rentrai inéléorologi(Hie de Rome. 457 ÉTUDE SUR LES ORAGES DE L'ITALIE — Séance du 16 avril 18HI. — M. le Docteur EIMS De Perpignan. DE LA MESURE DE LA PRESSION DU VENT. - INSUFFISANCE DE LA FORMULE DE BORDA — Séauce du 16 avril 1881. — On déduit généralement la pression de la vitesse du vent au moyen de la fonnule de" Borda (1) F = C X SV% C étant un eoeflicient constant pour une même plaque; S, la surface en mètres carrés ; V, la vitesse du vent en mètres par seconde ; F exprimant la pression du vent en kilogrammes par mètre carré. (1)De noinbr.'ux savants, avant liorda cl après lui, ont étudié, Ihénriquement et par expérience, la rénistunce que les gaz opposent au mouvement. quemcnl'ou par expérience, l'une de ces questions sans l'au.re. L'importance de ce sujet est si grande que les hommes les plus éminents s'en sont occupes. ^■„„>,.^- =o cnnt Newton Daniel Bernouilli, d'Alembert, Euler, Smcaton. Conlonib et beaucoup d autre> se sont efforcés d'Y appliquer le calcul, ou bien d'arriver, par l'observation, a des resullals dignes de con- fiance. Toutefois, le peu d'accord qu'on trouve entre eux semble indiquer qu il est necesbaire ae soumettre cette partie de la mécanique à un nouvel examen et de lui donner, s il se peui, aes "^TAcadé^ifle des "sciences de Paris proposa cHie question pour sujet du grand Pi^'^^^e iiiathéma- tiques à décerner en 1828. Les mémoires de Navi-r et .lu cnl ,nel d artillerie Durhemm lui fuient présentés les premiers; puis vinrent ceux de J. Russel, Pioberl, Morin et Uidion . . , . Plus tard, les travaux d'Atlianase Dui.ré.ccux de M. Zeuni;r dans son traite dj=';Vf;^',V;!''l"'J/^"!5;"f de t les résultats calculés pour la pression aux grandes vitesses, et les résultats observes au nu.yen d'appareils enregistreurs, conienus dans un projectile en mouvement Le c(ilonel Sebert entre- voit même rapiilii\v quehpie oia^euse et violente pluie siroeale. Cette corrélation, si souvent signalée di's pliéiiomènes (jui s'accom- plissent dans le l^anguedoc et en Algérie, adjuiert encore un bien plus grand intérêt lorsqu'on arrive à reconnaître que les météores apparaissent, avec leur plus grand*» intensité, sur la ligne de partage des eaux de la France, ii la suite des luttes (pi i s'engagent entre les courants des deux mers. Les obsi-rvateurs de toutes les époques n'ont pas manqué de les signaler, alors surtout «piil leur était si facile de reeoimaitre (jue deux et /<'/(//('.s-. Il peut parfois précipiter dans le Languedoc, mais dans la Franw; orientale surtout, des oiages sporadiques, (pii send)lent naître au-dessus des hautes Cévenncs, mais dont les éléments sont surtout récoltés dans la vallée du grand lleuve, apportés même par le sud-est qui, après avoir IVanehi les montagnes du Var, aura pu se maintenir relativement chaud et liunnde à une grande hauteur. Les vents du sud-ouest, connue on sait, féconds en orages et en tem- 466 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE pètes sur le littoral do l'Afrique occidentale. {)erdeiit leur eau sur les montagnes qui limitent au nord le bassin du grand fleuve soudaiiien , mais ils la reprennent en abordajit la Méditerranée et arrivent sales et non moins orageux sur notre littoral. Quel est alors leur rôle dans ces tour- mentes signalées par le général de Nansouty, et dans les avalanches de pluie, de neige ou de grêle qui s'abattent dans le bassin sous-pyrénéen pour rayonner ensuite vers les Cévennes ou vers le centre et le nord de la France? En quoi se trouve justifié le projet conçu, dès le commence- ment du siècle, par les agronomes et les météorologistes du Languedoc? Faut-il en effet établir, entre les Pyrénées et les Alpes, une station destinée à étudier ces vents qu'ils regardaient comme la cause de bien des désastres agricoles, et dont la violence était ejicore favorisée par la disparition de nos bois ? Disons maintenant que les orages cévenols, comme les orages proven- çaux ou tyroliens décrits par Fournet, sont en tout point tropicaux. L'ob- servation doit dire alors en quoi la production de phénomènes électriques aussi violents et aussi prolongés se trouve favorisée dans les luttes engagées par les courants des deux mers. Les nuages arrivent-ils chargés d'électricités de nom contraire ou abandonnent-ils brusquement celle dont les vapeurs se sont chargées au moment de leur formation, alors que des vents vio- lents ne cessent de les accumuler ? Des phénomènes orageux, analogues à ceux que nous rapportons, sont souvent signalés sur des lignes de par- tage dont le rôle, en géographie physique, pour être moins considérable que celui dos Cévonnos. n'en est que plus net. Le phénomène de la foudre en colonne et tout ce qu'on observe sur la branche des Apennins de la province de Bari, à la suite de la rencontre des brises qui s'élèvent à la fois do l'Adriatique et de la mer Ionienne, n'est pas moins digne de l'intérêt du météorologiste physicien que ce qui nous a été transmis par l'académicien Abich, pour les chaînes du Caucase, par exemple. Durant toute une splendide imit d'été (du "IH au 20 août 18o9). il nous est arrivé de voir k' massif de l'AigoUal recouvert d'uiK; coupole immense, formée par des faisceaux bien réguliers et d'égale largeur de lumière aurorale alternativement blanche et rosée : elle s'élevait de l'horizon jusqu'au zénith, alors que le littoral restait noyé dans les vapeurs de la Méditerranée^ C'est, du reste, toujours vers cette haute région que, de Montpellier, nous voyons se former l'arc dos aurores avec toutes letirs variétés d'aspect. Est-ce un phénomène tout à fdit particulier aux régions polaires? N'y a-t-ilpas, dans tous les cas, à voir en quoi peuvent intervenir des circonstances locales ou des conditions atmosphériques qui paraissent plus ou moins favorables à ses diverses manifestations ? Comme conclusion générale des considérations que je viens de résumer, il parait bienratiomiel d'établir, sur les grandes lignes do partage, les stations H. VIGUIEU. — LX.VMK.N DES PHÉNOMÈNES ATMOSPHÉRIQUES 467 météorologiques les plus importantes, sauf à recuuiir à des slatiojis secon- daires pour resserrer le réseau destiné à recouvrir un vaste territoire. L'observatoire de rAigouai, devant surtout relier le bassin méditerranéen au bassin océanique, pourra, par exemple, informer celui du Puy-de-Dôme de ses fréquentes inversions de température ; il pourra aussi faire une étude spéciale des météores qui naissent dans des circonstances si diver- ses, sous l'influence des vents des deux mers. Ainsi les grêles seront observées fréquemment dans le mode de production si bien étudié par Lecoq. N'aurait-on pas d'ailleurs pu, depuis longtemps, tirer un meilleur parti des circonstances bien connues de son apparition dans le Languedoc, de son origine océanique, pyrénéenne ou cévenole, pour la rattacher encore au fait plus général de la rareté de ce météore dans les zones gla- ciales ou tropicales, et de sa fréquence dans les zones tempérées? A ce sujet même, n'avait-on rien à conclure de l'ancienne remarque de l'aca- démicien de Ratle, lorsque ce savant languedocien écrivait dans lancienne encyclopédie, que la grêle n'apparaît, par les vents marins, qu'autant qu'un vent du nord fait son apparition ? N'a-t-on pas aussi trop attendu pour voir Fournet protester, dans les comptes rendus de l'Académie, contre l'idée généralement admise que tout devait venir de l'océan, alors que l'Ardèche et le Languedoc subissaient de vrais déluges, à la suite de l'invasion, dans notre atmosphère, de vents dont l'origine ne pouvait être douteuse? Sans multiplier nos questions outre mesure, est-il besoin d'insister sur l'utilité pratique d'une station, que peuvent aborder, sans obstacle, les bourrasques océaniques et les orages de la Méditerranée. Les sinistres maritimes ne se produisent que trop fréquemment sur nos côtes, à l'entrée de nos ports, en vue même de notre sémaphore exceptionnel qui se trouve relié directement avec celui de notre port languedocien. C'est aussi sur le même massif et par les mêmes vents orageux du sud que sont frappés par centaines, les bêtes à laine, des troupeaux transhumants, alors que cette [principale, sinon unique richesse du Languedoc, se trouve disséminée sur toute la ligne des (^-venues (1). C'est [)ar milliers encore que, parfois, il a fallu compter les victimes des bourrasques intempestives de l'Atlantique. A tous les instants, enfin, notre savante agriculture méridionale doit s'ins- pirer de l'état général de l'atmosphère. Les études de Fournet. faites en vue de l'industrie lyonnaise, témoignent de l'importance de ces considérations, (ju'il s'agisse de l'arbre de la soie bu de l'éducation du ver dans des con- trées où la sériciculture constitue la principale ressource, et o£i il est jjossible de tenter tous les essais jus(|n';'i l'altitude de près de 1.000 mètres, U) En 1873, -'i27 furent foudroyés aU même instant près du sommet de l'Aigoual; En 1875, eoo autres eurent le même sort près du Pont-de-Monvert; En 1879, un berger et tout son petit troupeau, le chien excepté, furent foudroyés a la cote d'Aulas . 46^! météuuolugil: et physique du globe alors que 7 ou 800 mètres sufiisent largement à toutes les i)liases de 1 édu- cation. Notre observatoire méridional pourra d'autant mieux suffire à sa mission, que les bourrasques de l'Atlantique l'atteignent alors que le bas Languedoc et la Provejice en sont abrités et qui", d'un autre côté, les vents du sud à l'est sont surveillés par les nombreux observatoires de montagnes établis par la Correspondance alpine-apennine, depuis le Stelvio Jusqu'à l'extrême Calabre, et en Afrique depuis le littoral jusqu'au désert par notre génie militaire. Mais, à un point de vue plus scientitique, on se trouvera bien dans les meilleures conditions pour étudier les effets des divers courants sur 1(3 baromètre; de manière à mieux adapter encore cet excellent instrument à la prévision du temps dans tout le bassin méditer- ranéen. « Dans le doute, le baromètre me tire d'embarras », disait Ramond, l'investigateur trop oublié, surtout en Auvergne, qui a fait le plus grand et le plus savant usage de cet appareil. L'examen des cou- rants supérieurs nous a trop souvent rendu compte des contradictions apparentes qui existejit parfois entre ses indications et le temps, pour que nous puissions hésiter à attendre beaucoup d'une station assez bieji établie pour faire de ses courants une étude en rapport avec les besoins de la science pure et appliquée. Les idées du moment, inspirées surtout par les théories en usage, sont pour la multiplication des observatoires de montagne. A ce sujet, cepen- dant, on ferait bien de ne pas perdre de vue les raisons que le professeur Halles, de Boston, a si savanunenl développées (1) en vue de réduire le nombre des observatoires astrononii([ues. D'autres considérations, que je ne puis discuter ici, mais que l'on peut })révoir, viennent s'ajouter à celles que j'indique. Dans tous les cas, sans rappeler la diatribe de liiot à l'Ins- titut, avant de procéder à l'exécution de pareils projets, n"a-t-on pas à se livrer à une enquête sérieuse, tant pour édifier les savants sur les études que l'on se propose de faire, que pour prévenir chez nos populations des déceptions toujours funestes à la science ! On ne saurait donc se contenter de considérations vagues qui lui sont à peu près étrangères. Nous savons aussi, maintenant, ([u'ilne suffit pas de vanter le panorama qui se déroule du sommet d'une montagne, et de réduire ainsi la météorologie à ujie simi)le question d'altitude. Alors même que ce panorama peut s'étendre du Mezenc et des montagnes du Cantal jusqu'aux Alpes et aux Pyrénées, et ([ue la vue peut encore plonger à la fois vers les plateaux toulousains, et bien avant sur la Méditerranée : il y a surtout à constater que le sommet d'où on le découvre est accessible aux courants qui décident de la pro- duction des météores dans la région. Sans sortir de notre sujet, il y aurait à ajouter bien d'autres puissantes (1) Voir les Mondes, janvier 1881. LE PKRE F. DF.NZA. — ASSOCIATION MKTKOnOI.OfllQUK fTAI.IF.NNF. 4()!t ronsidéralions à colles (iij<' j'ai dû mo horncr ;\ rappeler, cl toiiflant loules cnc.oiv au progrès de la sriciico "(''nrialc cl an prolil fie nos [mpulatioiis languedociennes, assez rudement éprouvées pour (piClles soient en droit d'invociucr tous les secours de la seience actuelle, et lont l'intérêt de nos pouvoirs publics. Il y aurait à expli(pier, comment notre projet se trouve être un détail considérable d'un autre bien plus vaste, embrassant un prodigieux ensend)le de grands travaux, ayant touspourbut d(» rappeler la vie sur notre littoral pour la faire relluer encore verslaFrance du nord (\). Ils tendent tous enlin vers la solution des questions cpii, aux div(>rscs épo- (pies de riiisloire du Languedoc, tirent l'objet des études des ingénieurs et des savants et des préoccupations des gouvernements qui s'y sont suc- cédé; mais qui, à la nôtre, s'imposent avec une force toute nouvelle, sous peine d'une déchéance pour cette province comme pour la France entière. Notre sémaphore, édifié avec toute sa simplicité possible à la place même où fut le célèbre Ifort dé Diou défi botanistes, pourra l'être dans d'assez vastes proportions pour offrir à toutes les écoles de notre centre scien- tili(|ue. industiel et agricole d'assez vastes laboratoin^s enharmonie avec les besoins de la science moderne. Nul besoin de compter sur les touristes pour y appeler la vie; ils y cHectueront de nombreux pèlerinages, surtout lorsque l'administration forestière aura avancé le travail de restauration qu'elle poursuit avec une si grande activité. Mais laissons à l'industrie privée le soin de les recevoir ; d'ores et déjà, elle est en état de suffire ;\ sa lâche. Contentons-nous d'élever pour le service de la science une con- struction appropriée à ses besoins sans songer à distraire, pour tout autre but, un(^ obole des ressources toujours insuffisantes «pi'on met à sa dis- position. Le Père F. BENZA nii'pcleur frénéral de TAss ici.ilion nuHéorulopiqir' it ilii^nne. ORGANISATION DE L'ASSOCIATIO.M MÉTÉOROLOGIQUE ITALIENNE (UKSL'MK) — Sénnrc ction et l'appui de l'Association française pour lavancement des sciences, ([ui, comme je l'ai déjà dit, a la même tâche, et ([ui jusqu'à présent a si bien mérité de la science et du pays. M. Eugène BOIIEDOI ANÉMOMÈTRE MULTIPLICATEUR, ANÉMOMÈTRE ENREGISTREUR THERMOMÈTRE ENREGISTREUR M) - .SVVnirc /lu IH nrril tSfil . - V.iii IliiUftin de la "ioriétr il nirotivaq.mnit. avril 1S82. 472 MÉTKORnLOr.TF. F.T PTIYSIQUF. DU GLOBE M. TACCHm Dii'eclfur du lîiu-eau central niéléorologique de Rome. ANÉMOMÈTRES EMPLOYÉS DANS LES STATIONS MÉTÉOROLOGIQUES ITALIENNES Srfinrr du tS avril 18IH. — M. H. BEOCAED Caiiiliine du ^éiiie. rlni-gé du servire météorolnsiqup de l'Alp-érie. PREMIERS TRACÉS DE BAROMÈTRiZ ENREGISTREUR A ALGER — Séanrc du IH avril ISHI. — L'Association fi'ancaiso appiviidra avoc satisfaction que le service météorologique du Gouvernement général de l'Algérie est en mesure de soumettre à son examen les premiers tracés de Jmromètre enregistreur obtenus en Algérie. Ce baromètre, construit et livré par M. Redier, était primitivement destiné à un observatoire que M. H. Tarry avait l'intention d'établir à Bellevue, près Meudon. Ce projet n'ayant pu être mis à exécution, M. II. Tarry eut l'heureuse inspiration de me proposer l'installation de ce bai-omètre à Alger. C'était une occasion exceptionnelle et tout imprévue de pouvoir entreprendre une série d'observations nouvelles pour l'Algérie, et qui ne manqueraient pas d'offrir un grand intérêt. Aussi n'hésitai-je point à accepter et à prendre à mon compte l'acquisition du baromètre enregistreur. J'ai l'honneur de présenter à l'Association les spécimens des courbes de pression tracées par ce baromètre depuis le l*"'" août 1880. L'instrument a bien été mis en observation depuis le mois d'avril 1880, mais un acci- dent a interrompu les tracés, et ce n'est qu'à partir du 1^'' août que nous avons obtenu une série continue. Nous avons ainsi huit mois d'obser- vations, les premières qui aient été faites, non seulement à Alger, mais encore en Algérie et même en Afrique. La portée scientifique d'un pareil résultat n'échappera pas aux per- sonnes qui s'intéressent aux progrès de la météorologie. II. BROPAnn. — F.N'nrifiisTRF.MF.NT nr. i..\ prf.ssion n.\noMi'.TniQiT ATA Tout le mondo sait quelle importance les météorolof^istes attachent. avec raison, aux observations barométriques. Le baromètre donne, en effet, un total, une résidl.inte. (|ni re|M'(seiite le |Mti grande régularité. Elle sont caractérisées par un trait contiim, sur lequel ou ne remarque pas de variations brusfpies. 474 MKTKOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE L'amplitude de l'oscillation atteint environ un millimètre, et elle s'observe pendant des mois entiers, surtout dans la saison des chaleurs. Le trouble que produisent dans l'atmosphère les manifestations élec- triques se traduit, sur le baromètre enregistreur,'^^par des sinuosités d'une nature toute spéciale, que l'on a qualifiées d'oscillations orageuses. On les observe, notamment, lorsqu'il y a des éclairs suivis de gouttes de pluie. Ces oscillations ne semblent pas fréquentes ; on n'en trouvera que deux exemples, le 22 et le 29 août 1880, dans la collection des tracés obtenus jusqu'à ce jour. Leur amplitude est d'environ l'""',^ et leur durée de 1 h. àl h. 1/2. Un autre spécimen de courbes est celui qui correspond à un changement assez brusque dépression, causé par l'irruption d'une certaine magse d'air, au moment où se produit un coup de vent, L'aspect général de toutes ces courlios montre d'ailleurs, que l'on ne rencontre pas en Algérie ces grands mouvements atmosphériques et ces variations continuelles que l'on observerait en France. Bien que les phénomènes barométriques se produisent en Algérie dans des limites plus restreintes, l'installation d'un instrument destiné à les enregistrer continuellement nous semble de nature a apporter quelque facilité à leur étude (^t, à ce titre, elle pourra être jugée digne de l'intérêt de l'Association. M. H. BROCÂED Capitaine du eénip, rhnrî't' liii soivro niétéorolnpiqup <]p l'Alfférie. SUR LA POSSIBILITÉ DE SUPPLÉER AU BAROMÈTRE FORTIN POUR LES RECONNAISSANCES EN RÉGION SAHARIENNE — Séance du 18 avril /.f«/, — l*our être utiles et profitables à la science, les reconnaissances géogra- phiques doivent indiquer, avec toute la précision possible, la longitude, la latitude et l'altitude des localités explorées. Ces deux premières coordonnées sont déterminées d'une manière exacte par des observations astronomiques ; mais la troisième ne peut être évaluée qu'approxiraativement, par des observations barométriques. Pour effectuer ces observations, les voyageurs se servent, le plus ordi- nairement, de baromètres métalliques. Ils évitent souvent de transporter II. BROCARD. — MF.SURE BAROMKTRIQLT. DES ALTITUDES 475 des baromètres à mercurp, à cause de Textrême frap;ilité de ces instruments et de la difficulté de les remplacer, ou de les remettre en bon état, lorsque de l'air a fini par s'introduire dans la chambre barométrique. Cependant la connaissance de la liauteur du baromètre à mercure est une donnée trop précieuse pour que l'on ne doive plus hésiter à se l'assu- rer par tous les moyens possibles. Les baromètres anéroïdes sont sujets à se déranger ; leur fonctionnement parait livré à des caprices assez bizarres. L'on ne peut savoir si un même déranjifement les a affectés; quant à la nature et à l'influence de ce déranç;ement, elles sont fort difficiles à déterminer, si l'on manque de baromètre à mercure pour effectuer la comparaison. Ce dernier instrument, le seul exact et dij^ne de confiance, offre une fragilité très gênante, qui laisse beaucoup d'inquiétude aux voyageurs. Il exige aussi de grandes précautions pour son transport. Ces inconvénients très sérieux ne sont pourtant pas comparables à ceux que j'ai signalés pour les baromètres anéroïdes. Je crois avoir trouvé un moyen de les éviter, au moins en partie, et j'espère en avoir donné la preuve dans l'in- strument que vient de construire, sur mes indications, M. Balivel, prépa- rateur à l'Ëcole des sciences d'Alger. Je me suis proposé de doter les voyageurs d'un instrument peu fragile, d'un transport aisé et toujours prêt à fonctionner. C'est, en réalité, un baromètre démontable, muni d'un cathétomètre simplifié, indiquant le niveau variable du mercure dans la cuvette et la hauteur du mercure dans le tube. A chaque station, l'observateur remplira le tube de mercure et fera l'expérience de Torricelli. Avant et après la lecture, il s'assurera que le baromètre est à peu près complètement purgé d'air. Pour cela, il inclinera convenablement le tube, de manière à entendre avec netteté le bruit mé- tallique du coup de marteau du mercure venant à frapper au sommet du tube. La lecture ne devra être faite qu'après constatation de cette con- dition. Après chaque observation, l'on versera le mercure dans une bouteille en- fonte, munie d'un bouchon à vis. La température du mercure sera observée sur un tliermomètre plongé dans la cuvette. Je crois que si la disposition de ce premier appareil de démonstration n'est pas définitive, elle aura suffi, au moins, à établir la possibilité de suppléer au baromètre Fortin, avec d(;s ressources très limitées. DISCUSSION MM. Tacchini, Denza et Ancot, font observer que ce n'est pns la première luis que des inétéorologislps ont proposi» des expériences analogues. Le succos 476 MKTK.OnOLOGIK KT PHYSIQUE DU GLOBE no paraît point avoir irpondu à leurs efforts et les lec^tiires de ees baromètres improvisés ont toujours offert une certaine indé-termination très difficile à corriger. M. Brocaui) ajoute (jull a eu simplement en vue de montrer la possibilité de suppléer au baromètre Fortin, mais comme dernière ressource. Les tenta- tives faites jusqu'à ce jour prouvent ([ue cette question mériterait une atten- tion particulière. M. H. BEOCAED Capitaine du f énif, rliaroé du service niélénriilosii|ue de l'Algérie. CARTE DES PLUIES EN ALGERIE — Scanre du /.S nml ISHI. — Le réfïime des pluies en Ali-érie a fait déjà l'objet des n^cherches suivies de plusieurs météorologistes, mais le travail le plus complet qui ait encore été publié sur cette question est l'ouvraf^fe de M. Raulin, portant pour titre : Obsei'vatiom fluviométriqucfi faites dam VAl(jérii\ (Bordeaux et Paris. 1876). Il renferme les résultats de toutes les observations pluvio métriques organisées depuis la conquête de l'Algérie. Les premières n'ont été instituées qu'en 1837, à Alger et à Constantine. Le service des Ponts et Chaussées y a largement conlril)ué ; puis les médecins des hôpitaux militaires, enfin, d'autres observateurs particuliers ont heureusement complété ce réseau, et il en est résulté une détermina- tion très satisfaisante du régime pluvial en Algérie. ■ La répartition de la pluie, dans le couraut de l'année, est bien sensible- ment la même en Algérie, dans toutes les stations qui reçoivent plus de 500 millimètres d'eau. L'année se divise, sous ce rapport, en deux saisons bien marquées : la saison sèche, qui s'étend du l'^'" mai au 1"'" septembre, et la saison pluvieuse, qui comprend les huit mois restants. Il semblerait en résulter que l'Algérie est un pays favorisé au point de vue de la répar- tition de la pluie. Malheureusement, cette répartition est fort irrégulière, et elle cause chaque année les plus vives appréhensions à l'agriculture. Si, avec la chaleur de son climat, l'Algérie avait des pluies régulières, comme celles de l'Europe, ou abondantes comme celles des tropiques, ce serait un pays vraiment privilégié. II. i;ii(m;.uu). — (akti; des I'llies en algeuie. -ii i Eli Alj;(''i'ic', la saison des pluies cuniineiicc vers le mois de sejileinbre, mais elle est encore entrecoupée, à ce moment. [)ar (juehiues périodes do siroco, et elle n'est bien étalilio que dans le coiu'ant de novembre, pour augmenter jusqu'en décembre, époque du maxinunn le j)lns fréquemment observé. La quantité mensuelle de pluie décroit ensuite jus([u'an 1^'' mai, et à partir de ce moment, la pluie devient rare ou se réduit à (juelciues gouttes par places. 11 est donc à présumer que rétablissement de cartes pluYiométri(iues mensuelles de l'Algérie n'ottrirait pas un intérêt immédiat pour Tagricul- lure. C'est ce (jui nous a suggéré l'idée d'un essai de carte pluvioinétri<[ue annuelle, dont nous donnons aujourd'hui un spécimen (pi. VU), réduction delà carte au nT77j-jT7T7>, qui a ligure à l'Exposition industrielle d'Alger, [)endant la session du Congrès. []ini carte d'ensemble des pluies annuelles parait mieux, faire ressortir les régions qui sont évidemment plus favorisées que d'autres, sous le rapport de la quantité de pluie annuelle. La plus remarquable de toutes est constituée par le massif montagneux de la grande Kabylie et par la vallée du Saliel, surtout dans la partie basse de son cours. Cette région de maximum de pluie (un mètre environ), s'étend jusque versDjidjelli. Il faut attribuer cette particularité à ce que les montagnes de la Kal)ylie, couvertes de neige pendant plusieurs mois, et pouvant être considérées comme une source de froid, facilitent à un haut degré la condensation des vapeurs entraînées d'un mouvement général de l'ouest vers l'est, (jui est le sens de la circulation atmosphérique en Algérie, pendant la saison des pluies. Les régions situées à l'est se trouvent donc mieux partagées sous le rapport de la pluie, que les régions situées à l'ouest. Ainsi nous sommes en présence d'un fait qui reconnaît une explication très simple et très naturelle. Le massif montagneux du Maroc })roduit des etfets analogues sur le régime des pluies de la province d'Uran et notamment de la subdivision de Tlemcen. Cette région est favorisée, et il est facile de s'en convaincre par l'examen des cartes mensuelles ou amuielles. Eiitin, le massif montagneux du nord de la [)rovince de Constantinc exerce une seinljlable influence sur la (juantité de }jluie (jui tombe dans les parages ûv. la Tunisie. Une carte des pluii^s d'Algérie présente, comme on le voit, un grand intérêt, mais il ne l'aiidrait point S(! méprendre sur le degré d'exactitude (pi'elle comporte. Dans le voisinage d'une même localité, les ([uantités de pluie recueillie varient dans des proportions très notables, qui rendraient impossible la rédaction d'une carte de moyemies. L'altitude, par exemple. 478 MÉTEUHULUGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE a une iiillueucc très marquée : il pleut géiiéralenieiit moins sur les hauteurs que dans les plaines avoisinantes. Il faudrait donc pouvoir transformer les données pluviométriques pour les ramener à une mesure uniforme, ainsi que cela se pratique pour le baromètre, mais cette transformation est un peu livrée à l'arbitraire, et ces données sont trop incertaines par elles- mêmes pour que l'on se croie obligé de les modifier d'après des règles em- piriques. D'un autre côté, la quantité de pluie recueillie est un élément du climat de la contrée. On ne voit donc pas pourquoi cette quantité devrait être transformée, sous le vain prétexte d'être réduite au niveau de la mer. Ces considérations nous ont déterminé à opérer directement sur les moyennes pluviométriques, déduites des observations de dix années, partout oîi il a été possible de les réunir. M. Ludovic MAETIIET A BanyLils-sur-Mer. CLIMATOLOGIE DE BANYULS-SUR-MER (EXTUAliJ — Séance du IS dciil 1881. — Banyuls-sur-Mer. ville de -4,000 habitants, est la localité là plus méridionale de toute la Franco. Géoyraphiquement parlant, elle appai-tient, connue le Rous- sillon, au climat méditerranéen: mais en réalité cette partie du littoral possède Un climat tout spécial, par suite de sa situation exceptionnelle entre la mer et la montagne. D'après mes observations, faites régulièrement depuis plus d'une année t d'après la comparaison avec les cartes du Bureau central météorologique; Tanémologie et la météorologie de cette petite région me seniblent différer com- plètement de celles du reste de la France. La trajection des dépressions Venues de l'ouest doit, en eff"et, lorsque celles-ci atteignent les côtes du Roussillon entre Collioure et le cap Creus, avoir été considérablement modifiée par le passage de la circulation atmosphérique au-dessus de la chaîné dés Pyrénées daris toute sa longueur. La direction de cette chaîne, qui est E. 18» S. à 0. dS" N.^ se relève liu peu vers le hord à son extrénlité orientale et devient presque exactement Ei-0. Banyuls, pladée au niilieu même des dei*nières ramifications de ce puissant soulèvement, se trouve donc être, de toutes les localités du territoire, la plus en dehors des grandes dépressibnt; atmosphériques venant de L. MAKTINEI". — r.LlM.VTOI.OCilt 1>E l!.\NVL"LS-SL"ll-MEU 4~U rocéaii AtlaiUi(iiic. Les Aciitsy sniifllciil rr('(iii('iiiiin'iiL ik' ruiiihs (liaiiiolrialenient opposés aux ruinbs synchroaiqiies des auli'es régions; parfois même ils semblent y parcourir un cycle sensiblement inverso. Je les ai vus, par exemple, passer de l'O. au S.-O. ou du N. au N.-E., tandis que, le même jour, ils pas- saient généralement ailleurs de TE. iiu S.-E. ou de l'O. au S.-O. 11 serait intéressant et peu dispendieux d'établir sur ce point un petit observatoire météorologique. Le climat de Banyuls est fort tempéré et assez égal. 11 n'y a pour ainsi dire pas d'hiver et la température estivale n'y est jamais très élevée, grâce à la régularité et à la puissance des brises de mer et de terre. Nulle part en France les eft'ets de ce double courant horizontal, de cet alizé quotidien, ne sont aussi sensibles. Cela tient à la situation particulière de la localité par rapport a la mer et à la montagne. La rade de Banyuls est ouverte à l'est. IJim triple ceinture de coteaux, de collines et de montagnes, étages en amphithéâtre, l'entoure au nord, à l'ouest et au sud. Durant l'été, chaque matin, le versant qui regarde l'orient s'échautïe, lair se raréfie, la brise s'établit soufflant de la mer. Chaque soir, le soleil étant masqué par la montagne, l'effet inverse se produit : la vallée et le versant oriental se refroidissent et envoient vers la mer un courant frais. Mais ces effets ne se font sentir dans la vallée qu'à une faible distance de la côte, un kilomètre environ ; dans l'intérieur de la ville et dans les appartements mal aérés, les journées et les nuits sont souvent étouffantes. Les vents dominants sont Test, le nord-est et le nord-ouest. Ces deux der- niers produisent parfois de brusques abaissements de température. Le sud- ouest est le plus violent de tous, mais il est assez rare. Quant au mistral, il ne possède pas, sur les côtes de cette partie duRoussillon, l'impétuosité qu'il atteint sur le reste du littoral, beaucoup moins abrité. Les vents d'ouest ne Sont généralement pas pluvieux : c'est surtout l'est qui engendre les nuages. La pluie est rare. Pendant presque toute l'année le ciel est d'une remarquable sénérité.Je n'ai jamais vu de brouillards, excepté sur les flancs de la montagne; je n'ai jamais constaté ces brumes froides et pénétrantes signalées parClaparèdCj et qui avaient suffi au naturaliste suisse pour lui faire condamner le climat de Port-Vendres. Au bord môme de la mer, durant les soirées ou les matinées soit d'été, soit d'hiver, on ressent à peine l'impression do l'humidité; Je n'habite Banyuls que depuis peu de temps; je n'ai donc pas pu y faire des observations suffisantes pour établir sa Néi'itable constitution climatérique; mais je crois pouvoir dire, dès maintenant, que la température hivef'nale y doit être plus élevée ([ue sur n'importe quel autre point de la France; Du joui* où cette lo(;alité sera mieux connue, du jour où elle aura des installations eonvenables pour les malades, elle deviendra une des stations sanitaires mari- limes qui otlViroiil, à la thérai)eutiquc, les plus précieuses resâources. Grâce à la douceur et à la tonicité de son climat, elle sera intermédiaire enti'e les stations hivernales de la Provence et celles de l'Espagne, de l'Italie et du nord de l'Afrique. 480 MÉTEOHOLOGIK ET PHVSJQUK DU GLUliE le Père I, DEIZA Directeur de l'observatuire de Muncalieri (lUlie). SUR LES LOIS GÉNÉRALES DES VARIATIONS DE L'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE DÉDUITES DES OBSERVATIONS RÉGULIÈRES FAITES A L'OBSERVATOIRE DE MONCALIERI — Séance du 49 avril ISSI. — J'ai calculé les résultats de douze années d'observations sur l'élec- tricité atmosphérique, faites à l'observatoire de Moncalieri , de 1867 à 1878, avecl' électromètre bifdairc Palmieri et avec l'électromètre Bohnem- berger. Les observations ont été laites sans interruption, six fois par jour, à trois heures d'intervalle, de G h. du matin à 9 h. du soir. De l'examen de ces observations résultent les conclusions suivantes : I. — VARIATIONS RÉGULliiRES a) Variations diurnes. — L'électricité atmosphérique dans sa période normale présente, en Piémont, deux maxima principaux, lesquels arri- vent au lever et au coucher du soleil, au bout de (pielques heures; en hiver ils sont plus en retard, en été, ils le sont moins. Ces deux maxima sont séparés par un minimum, le([uel suit le passage du soleil par le méri- dien du lieu, en anticipant ou en retardant sur le maximum du matin. De cela je déduis que le développement de l'électricité atmosphérique dépend de l'action combinée de la vapeur d'eau et de la chaleur du soleil. b) Variations annuelles. — La valeur moyenne mensuelle de la tension électrique de l'atmosphère touche le maximum vers la fin de l'hiver, en février; elle décroit ensuite, peu à peu, jusqu'au mois de septembre, dans lequel se trouve le minimum. Durant les mois d'été, elle est oscillante à cause des orages (jui altè- rent le cours régulier de l'électricité atmospliéri(iue ; car, en réalité, le minimum devrait tomber, en été, entre les mois de juillet et d'août. Après le mois de septembre, la valeur moyenne de l'électricité va tou- jours croissant, d'abord lentement, puis rapidement, jusqu'en février. On ne peut déduire aucune loi certaine des moyeimes amuielles; celles-ci ne suivent pas la période des variations magnétiques et des taches solaires. H. — VARIATIONS IRRKGULli:RES J'ai étudié avec le plus grand soin, pendant les douze ans d'observations, les rapports entre l'électricité et les autres météores de l'atmosphère. Voici les résultats les plus importants que j"ai obtenus. F. DKNZA. — LOIS GÉNKKALKS UKS VAltlATlO.NS UK LKLECTUICITK 4SI a) Orages. — Les orages, soit ([n'ils éclatent sur la station, soitiiuiis se produisent dans les environs, ont mie intluence prédominante sur la ten sion électri(iue de l'atmosphère. Durant leur passage, relle-ei devient très grande, et (luelquetbis étincelante; cela arrive aussi pour les orages peu éloignés, mais en proportion plus faible. Avant et après l'orage, l'éleetro- mètre marque presque toujours zéro, ou des tensions très petites ; et cela ([uelquetbis pendant plusieurs heures. b) Pluies et neiges. — Les pluies et les neiges font augmenter l'électricitô atmosphérique, soit d'une manière continue, soit par intervalles. Mais souvent, avant et après, il y a, comme dans les orages, une forte diminu- tion électri(iue. c) Autres Injdroinéléores. — Les brouillards épais, en premier lieu ; ensuite, la gelée blanche, le verglas et, en dernier lieu, la formation des images, tendent à accroître l'électricité atmosphérique, bien qu'avec une intensité moindre que la pluie et la neige. d) Ciel serein et nuageux. — On a les valeurs les plus petites de l'élec- tricité quand le ciel est serein ou très serein, et surtout lorscju'àla sérénité du ciel s'unit une forte chaleur. e) Vents. — Les vents du midi, et surtout celui du sud-est, augmentent chez nous l'électricité de l'air. Cette électricité est, en général, plus faible avec les vents du nord. Quand le vent est fort, les indications de l'électro- mètre ne sont pas sûres. ill. — KLECTRICITÉ NÉGATIVE D'après un examen uUenlif des circonstances atmosphériques (pii ont accompagné l'électricité négative, toutes les fois qu'elle s'est présentée, nous arrivons à des conclusions très importantes, qui peuvent se formuler comme il suit : 1" Pendant cette période de douze aus. l'électricité négative s'est présen- tée avec la pluie et la neige 50 fois sm' iW^ au moins. La pluie et la neige donnent donc, en tombant pèle-mêle, de l'électricité positive ou négative; '^" (Jn trouve la même proportion pour les orages et [)Our les grêles (]ui passent sur la station ou à distance : 3° L'électricité négative précède ou suit pîn-fois !es orages, cl aussi, (pioiipie plus rarement, la pluie et la neige; i" Quand le ciel est nuageux ou serein, l'électricité est toujours posi- tive. Quand elle est négative, elle est due à des causes étrangères, comme, par exemple, à des orages ou des pluies lointaines, ou à la formation des nuages, ou encore à (pielque nnrore polaire, ou h d'aiures phénomènes semblables. V 482 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE IV. — VARIATIOISS DE LÉLECTRICITÉ SELON LALTITUDE La comparaison des observations électriques de Moncalieri (260 mètres au-dessus du niveau de la mer) avec celles du Petit Saint-Bernard (2,160 mètres), oui existe un autre électromètre bifilaire, dorme, jusqu'ici, le résultat suivant: La tension électrique, dans les conditions normales de l'atmosphère, diminue avec l'altitude. Le Père F. DEIZA Dircctour t'énéml de l'Assucialioii inéLéoiolo! les — — , toutefois, chacune d'dii'S produisant une très grande augmentation dans l'indication de l'électromètre, leurinlluence 484 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE reste très sensible sur la moyenne de l'heure correspondanLe et, par con- séquent, sur la marche diurne de rélectricitc. m Nous allons maintenant formuler, en résumé, les lois qui se déduisent naturellement de tous les faits recueillis. i . — Commençant par le diagramme qui comprend les variations diurnes de l'électricité atmosphérique déduite des 215 jours d'observa- tions, c'est-à-dire des moyennes horaires annuelles, on relève que : a) La tension électrique de l'atmosphère, dans la période des vingt- quatre heures, atteint deux maxima principaux, presque également énergiques. Le premier oscille entre 6 et 0 heures du matin, le second entre 6 et 9 heures du soir. h) Ces deux maxima sont séparés par deux minima : le premier est compris entre midi et 3 h. après midi, le second entre 1 h. et 4 h. du matin, et le premier est un peu moins intense que le second. c) Deux maxima secondaires précèdent les deux principaux ; le pre- mier entre 4 h. et 6 h. du matin, le second ejitre 3 h. et 4 h. du soir. d) La période nocturne, dans son ensemble, de 6 h. du soir à 5 h. du matin, est plus homogène et plus régulière que la période diurne restante, de 5 h. du matiii à 6 h. du soir ; surtout si on considère le diagramme privé de p(!rturbations. Et le potentiel de l'air est presque égal, dans l'une et dans l'autre période. 2. — En examinant les diagrammes par saison, on a : a) Dans la saison d'hiver (décembre, janvier, février), le maximum principal du matin arrive entra 9 h. et 10 h. du matin, i-estant oscillant jusqu'à 1 h. après midi; celui du soir entre 6 h. et 10 h. du soir. Les minima ont lieu ; le premier, entre 2 h. et 4 h. du soir, le second, entre 3 li. et 4 h. du matin. Le maximum, aussi bien que le minimum du soir, sont plus élevés que ceux du matin. Les deux maxima secondaires se manifes- tent un peu incertains: un entre minuit et 2 h. du matin, l'autre vers 3 h. du soir. 6) Dans le printemps (mars, avril, mai), le premier maximum prin- cipal se trouve vers 6 h. du matin, restant cependant douteux jusqu'à 9 h. ; le second est compris entre 7 h. et 8 h. du soir, se prolongeant d'une manière incertaine jusque vers minuit. Les deux minima se trouvent res- pectivement vers 2 h. du soir et entre 2 h. et 4 h. du matin. Dans cette saison, il arrive le contraire de ce qu'on voit l'hiver, c'est-à-dire que les LF, PKRE F. DENZA. — LOFS 1)K LA VAIUATION DIURNE DE l'ÉLECTRICITÉ 485 deux extrêmes du soir sont moins élevés que ceux du malin. Les maxima secondaires arrivent vers 3 h. du matin et entre 3 h, et i h. du soir. c) Dans la saison d"é(é (juin, juillet, août), le inaxinann principal du matin arrive vers 6 h. du matin ; il commence cependant à se montrer dès 4 h. du matin et suit immédiatement le premier maximum secondaire, qui a lien justement à celte lieurc-là. et avec lequel il se confond presque;. Le second niaxiinuni icciilc entre i) li. et I I li. dn soif. ïj' niininnnn de rapiès-midi est compris entre midi et 1 h. Un i)eul dire que le niinimniii (In malin dure de niirniit à 3 h. du matin, augmentant un peu de îi li. à 3 h. Tant les niinima que les maxima resicnl pi-esque égaux entre eux le matin et le soir. Le maximum secondaire du matin, comme on la dit. piécéde immédiatement le principal, et se trouve vers 4 li. du ni.ilin; celui du soir est placé entre 3 h. et 6 h. du soir. (/) Entin, en automne (septembre, octobre, novembre), les deux maxima les plus importants se succèdent à 9 h. du matin et entre 8 h. et 10 h. du soir. Les minima arrivent entre 1 h. et 4 h. du soir, et entre 2 h. et 3 h. du matin. Et, ici, les extrêmes du soir sont plus élevés que les correspon- dants du matin, comme en hiver, mais l'excès est moindre. Le maximum secondaire de l'après-midi arrive environ vers 2 h., pendant que celui du matin reste incertain et oscille entre minuit et 4 li. du malin. c) En dernier lieu, il faut remarquer que les deux courbes du prin- lem})S et de Tautomne, corrigées des perturbations, montrent, entre M) II. (In matin et midi, une sinuosité qui se trouve aussi dans la courbe de riiiver qui, pendant celte heure, n'a pas de correction. Cette sinuosité l'oirespond à un minimum secondaire, placé entre le maximum principal du matin et le minimum de l'après-midi; une telle diminution de la ten- sion électrique de l'atmosphère se rencontre encore dans la courbe corrigée de l'été, bien que moins distinctement, et se reproduit dans la courbe annuelle. Il (\st intéressant de constater la constance de l'heure où une telle diminution arrive dans toute l'année, à l'inverse des autres phases des maxima et des minima diurnes dont l'heure change avec les saisons. f) Résumant : les deux maxima principaux, qui chaque jour se con- statent dans l'électricité de l'atmosphère, se déplac(Mit de l'heure de midi dans le même sens que l'heure du lever et du coucher du soleil, qu'ils suivent de quelques heures. Avec eux se dépla&nt aussi, bien que d'une manière moins décisive, les minima qui les suivent. Les deux maxima secondaires ont une marche pres(pie analogue, mais moins sûre. 3. — Aux mêmes conclusions a conduit l'examen des diagrammes des douze mois de l'année, considérés séparément. 486 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE IV Il résulte donc de toute la discussion précédente que la marche diurne de l'électricité atmosphérique, telle qu'elle se déduit de toutes les valeurs horaires recueillies en 215 jours pendant la période de huit ans, et dans des conditions diverses, se maintient régulière, plus que dans toute autre époque de l'année, dans le mois qui, d'habitude, est le plus chaud, c'est- à-dire dans le mois d'août. Elle continue d'une manière assez normale dans I(^s mois suivants, jusqu'à décembre; sauf quelques exceptions en novem- bre, où la saison commence à changer. Un peu moins régulière se montre encore la variation électrique diurne dans les mois qui viennent ensuite (janvier, février et mars) ; jusqu'à [ce que, dans les quatre mois d'avril, mai, juin et juillet, et surtout dans le premier et dans le dernier, elle devienne assez troublée. Si l'on exclut l'action des causes qui troublent les phases ordinaires de l'électricité atmosphérique, et qu'on tienne compte, autant que pos- sible, des valeurs qui dérivent des seules causes normales et ordinaires . les diagrammes des trois mois d'été, juin, juillet et août, sont plus homo- gènes, moins ondulés, et concordent bien 'entre eux. Viennent ensuite ceux des trois mois d'automne, septembre, octobre et novembre; puis, avec peu de diflférence, les trois autres d'hiver, décembre, janvier et février; et, en dernier lieu, les diagrammes |du printemps, c'est-à-dire les trois mois de mars, avril et mai, qui restent les plus irréguliers. En terminant, j'ajouterai que les lois de la variation diurne de l'élec- tricité atmosphérique que j'ai trouvée à Moncalieri, prises dans leur ensem- ble, sont d'accord avec celles qui furent établies ailleurs, dans des localités très différentes et très éloignées. Les deux maxima et les deux minima que j'ai trouvés dans la période des 24 heures avaient été déjà annoncés par M. Quetelet, à Bruxelles et par M. Palmieri, àNaples; mais le minimum de la nuit avait été, dans ces loca- lités, présumé, plutôt que déterminé directement, car on ne possédait que bien peu d'observations nocturnes. Les mêmes résultats avaient été donnés par les observations faites plus tard, de 1862 à 1864, trois fois par jour, et quelquefois plus souvent encore, par Everett à Windsor, dans la Nouvelle-Ecosse, et aussi par les courbes continues tracées à Riew, de 1861 à 1864, avec un électromètre Thomson à enregistrement photographique, et enfin, par M. Ragona, à Modène. Toutes ces observations non seulement confirment les deux maxima et les deux minima que j'ai obtenus constamment, mais en font voir aussi le d ''placera mt suivant les saisons, comm? j'ai trouvé à Moncalieri. Je connais parfaitement les travaux qu'a faits, en '"ces derniers temps. LE PÈRE DENZA. — VALEURS ABSOLUES DU MAGNÉTISME TERRESTRE 487 et que fait toujours mon cher collègue M. Mascart, qui me tient au cou- rant de ses recherches qui m'intéressent beaucoup. Je sais que M. Mas- cart ne trouve pas toujours les extrêmes nocturnes. Mais il faut encore continuer pendant quoique Icmps à observer, et je pense qu'on finira par confirmer les résultats qui ont été obtenus dans des régions aussi éloi- gnées entre elles, et en condilions aussi différentes de climat et de lati- tude, et avec des méthodes tout à fait indépendantes. Pourtant, quoique les résultats que nous avons obtenus à Moncalieri ne soient pas nouveaux, toutefois, la série d'observations dont ils ont été déduits est la plus longue et la plus régulière qu'on ait jusqu'à présent non seulement en Italie, mais partout ailleurs. Le Père DEIZA Directeur général de l'Association méléorologique italienne. PÉTERMINATION DES VALEURS ABSOLUES DU MAGNÉTISME TERRESTRE EN ITALIE — Séance du 19 avril 1881. — Dès l'année 1870, à l'occasion de l'éclipsé totale de soleil qui eut lieu le 22 décembre d(^ la même année, et que les astronomes italiens allèrent observer en Sicile, j'engageai le regretté P. A. Secchi (que j'eus l'honneur d'accompagner dans ce voyage) à emporter avec lui les instruments que pos- sède l'Observatoire romain pour déterminer les valeurs absolues des élé- ments magnétiques, dans le but de faire des études de ce genre dans quelques endroits sur notre passage; et nous déterminâmes les valeurs précitées à Augusta, lieu que nous avions choisi pour les observations de Véclipse, et puis à Palerme et à Naples. En 1871 et 1872, le P. Secchi ayant mis pour quelque temps ses instru- ments à ma disposition, je fis quelques mesures préliminaires sur diffé- rents points de la Péninsule, depuis Bellune jusqu'à Brindisi, avec les moyens bien faibles que j'avais en main, dans l'intention de me préparer à un travail qui fi'it compl(M et fait avec soiu. aussitôt que j'aurais eu des secours plus considérables. Aussi, les deux années suivantes, 1873 et 1874, grâce au concours effi- cace que j'ai pu obtenir d(^ plusieurs côtés, je réussis à atteindre le but depuis longtemps désiré. Le travail magnétique que j'ai achevé ; 488 MKTKOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE 1° Est complet ; car il comprend à la fois les valeurs des trois éléments magnétiques : la déclinaison, l'inclinaison et l'intensité, pour un nombre considérable de lieux disséminés sur toute le Péninsule, et même en Sicile, en Sardaigne et en Corse, et. de plus, pour quelques points de la Tunisie, jugés nécessaires pour la perfection des cartes magnétiques. '2° Il a été exécuté dans un temps relativement court, c'est-à-dire dans l'espace des quatre années qui viennent de s'écouler 1875-76-77-78. 3" Il a été fait entièrement par les mêmes personnes, à savoir par moi et par des aides bien exercés : MM. Hector Chiapussi, Joseph Denza. François Cravero, François Brunelli, Joseph Vergnano. 4° Il fut exécuté avec les iiistruments les plus exacts et les meilleurs que l'on possède en ce genre. Ils ont été construits à Londres et scrupuleu- sement étudiés et contrôlés à l'observatoire de l'Association britaiini(|U(' à Kew; ils sont analogues à ceux dont les savants anglais se sont servis et se servent encore pour détei'miner les constantes magnétiques sur les points les plus éloignés de la terre, et ils renferment en outre différents perfectionnements très opportuns. o'' 11 a été conduit avec une méthode uniforme et peu différente de celles suivies par les Anglais eux-mêmes dans leurs travaux universels. C'est pourquoi le travail magnétique qu'on vient d'achever en Italie, non seulement est entièrement homogène, ayant été fait à des époques rapprochées, par les mêmes personnes et toujours avec les mêmes instru- ments et les mêmes méthodes; mais il est encore comparable aux autres travaux de ce genre faits sur beaucoup d'autres points du globe. Les lieux dans lesquels on a déterminé les valeurs magnétiques sont au nombre de 70. On les a réunis dans la table placée à la lin, et divisés en trois catégories, à savoir : Stations de l'Italie continentale o6 » de l'Italie insulair(\ 18 (le la Tunisie 2 Total. 76 Dans la table mentionnée ci-dessus, on apeiçoit facilement que les en- droits que nous avons choisis sont assez convenablement distribués sur notre territoire, soit quant au nombre, soit quant à leur position réci- proque (Ml longitude et en latitude. Et si, en quelque région, cette répar- tition ne correspond pas tout à fait à notre but, c'est parce qu'il nous fut quelquefois impossible de nous porter sur les lieux auxquels nous avions d'abord pensé. Dans le choix de ces stations d'observation, on a eu soin de toucher les I.F, PKRF, DENZA. — VALEURS ABSOrX'ES DU MAGNÉTISME TERRESTRE 489 points extrêmes de longitude pour avoir les limites de la déclinaison, et les points extrêmesde latitude pour avoir les limites do Tinelinaison en Italie. Il Les points cxtivmes de longitude orientale et occidentale sont : Otrante [.oiigiludc 0'^ 0' Est de Rome Bardomu'clie " -"HO' Ouest de Rome Les points extrêmes septentrional et méridional, de latitude sont : Stelvio Latitude 4G°3^' Nord Gap Passero « 86"88' Nord D'oiJ il résulte que nos caries magnétiques comprendront une superficie (jui s'étend sur environ 1^ degrés de longitude et 10 de latitude. Et. comme la pointe du cap Passero restait trop isolée pour pouvoir en déduire, avec une approximation suffisante, la dernière limite de l'incli- naison. nous avons choisi deux autres points en Tunisie, placés à des lati- tudes peu ditféreutes de celui-là. On a eu soin aussi de faire des observations à Nice (Alpes-Maritimes) et à ÎMonaco de Menton, pour rattacher le travail italien au travail analogue fait dans ces dernières années par M. Marié-Davy, dajis la première de ces villes, et par les PP. Perry et Sidgreaves dans la seconde. On fit de même des observations à Venise et à Rovigo. pour s'unir aux résultats obtenus dans ces deux villes par M. Kreil, lesquels, cependant, datent d'inie épo- (|ue antérieure. A présent, nous nous appliquons à la réduction et au calcul des nom- breuses mesures qu'on a prises; et j'ai l'espoir ([ue. dans le courant de cette année, tout sera conduit à sa fin. En attendant, j'ai voulu faire cette première annonce, afin que, dès maintenant, on prenne acte de tout ce que nous avons fait dans l'unique intention d'apporter quelque avantage à la science et à notre pays. TABLE RENFERMANT LES LIEUX D'OBSERVATIONS MAGNETIQUES ÉTUDIÉS EN ITALIE PAR LE P. F. DENZA 1. — ITALIE CONTINENTALE /. — Stations ma7'itimcs. (t) Sur U's cotes di' la Mèditernnuh'. 1. Nice 7. Grosseto 2. Monaco 8. Givita-Vecchia 3. Port-Maurice 9. Gaëte 4. Gênes 10. Naples ."). Spezia II. Piano di Sorrento (J. Livourne 1;2. Monteleone 490 MÉTlfiOBOLOCxIE ET PHYSIQUE DU GLOBE b) Sur les côtes de l'Adriatique. 13. Venise 18. Pescara 14. Faenza 19. Bari 15. Pesaro 20. Brindisi 16. Ancône 21. Otrante 17. Grottammare c) Sur les côtes ioniennes. 22. Tavanto. — 23. Catanzaro, — 24. Palizza (près du cap Spartivento). //. — Stations continentales, a) Frontières des Alpes. 25. Auronzo 30. Sondrio 26. Stelvio 31. Isola Madré (lac Majeur) 27. Saint-Gothard 32. Varallo 28. Petit Saint-Bernard 33. Bardonnêche 29. Bellune h) Haute Italie continentale. 34. Udine 39. Moncalieri 35. Vérone 40. Alexandrie 36. Rovigo 41. Cuneo 37. Brescia 42. Plaisance 38. Milan 43. Parme c) Italie moyenne et basse Péninsulaire. 44. Bologne 51. Mont^Cassin 45. Florence 52. Piedimonte d'Alife 46. Sienne 53. Foggia 47. Pérouse 53. Potenza 48. Aquila 55. Castrovillari 49. Rome 56. Cosenza. 50. Larino (Campobasso) II. — ITALIE INSULAIRE 7. Sicile. 57. Messine 62. Cap Passeïo 58. Giarre 63. Girgenti 59. Catane 64. Trapani 60. Leonforle (Caltanisetta) 65. Palerme 61. Syracuse l'aBBK MAZE. — MESURK DE LKVAPORATION A LA SURFACE DES BASSINS 491 66. Terranova 67. Sassari 68. Ozieri 69. Oristano 73. Ajaccio 75. Tunis //. Sar daigne. 70. Laconi 71. Cagliari 72. Port Vesme ;//, Corse. 7i. Baslia III. — TUNISIE 76. La Goulette M. l'Abbé MAZE De Harfleur. MESURES DE LA NEIGE — Séance du 19 avril 1881. M. TAbbé MAZE Dp HarllHur. MESURE DE L'ÉVAPORATION A LA SURFACE DES BASSINS ET A LA SURFACE DU SOL — i'e«nce du 19 avril 18S1. — -^92 MÉTKOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE M. H. CÂELIEB, A Saint-Martin-de-Hinx fLandes). OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES A SAINT-MARTIN-DE-HINX (LANDES', OU l-^-^ DÉCEMBRE 1864 AU 30 NOVEMBRE 1880 — Séance ihi 19 ai-vil ISHI. — Saint-Martin-de-Hinx est situé au point où se croisent deux lignes droites tracées : l'une de Dax à Bayonne suivant la direction du N.-E. au S.-W., l'autre de la fosse de Cap-Breton au Lee du gave de Pau, celle-ci allant de W.-N.-W. àE.-S.-E. L'observatoire météorologique est situé sur un vaste plateau dont l'altitude est de 40 mètres ; au N., à 1,000 mètres environ, règne une petite chaîne de monticules dont les deux points culminants ont 100 mètres environ d'altitude; ceux-ci sont à 1,500 mètres à vol d'oiseau, l'un au N.-W., l'autre au N.-E. Al'O., ce plateau est borné par la dépression que forme l'ancien marais d'Oox (altitude, 6 mètres) ; à l'E. se trouve la vallée de l'Adour (altitude, 6 mètres) et la vallée du gave de Pau ou, plus exactement, les vallées des gaves, car le gave de Pau en reçoit plu- sieurs. Ces vallées descendent des Pyrénées, dont les sommets inscrivent un climat sibérien dans la zone tempérée. Les habitations sont construites sur les domaines que les cultivateurs exploitent, c'est-à-dire disséminées dans tout le pays ; il n'y a point d'ag- glomération de maisons, de bourg proprement dit; il n'y a pas non plus d'usine, et les propriétés sont entourées de haies. Les instruments sont réellement en plein air; les thermomètres sont placés au-dessus d'une prairie qui s'égoutte à l' W. dans l'Océan par Cap-Breton , à l'E. dans l'Adour; ils sont sous un abri dont M. Renou m'a donné le croquis en 1864; c'est l'abri Montsouris ou Ch. Sainte-Claire Deville. Le sol, généralement argilo-siliceux, est amendé, dans les parties culti- vées, avec de la marne, qui abonde dans le pays. La culture principale est celle du maïs, puis le froment, la vigne ; le pin maritime domine mainte- nant, mais il y a encore beaucoup de chênes, de châtaigniers, de frênes, d'ormeaux, etc. La moyenne générale du baromètre réduit à zéro température est 760. 0'^ pour les 16 années. La température de l'air à l'ombre donne l^i^DB. Le baromètre maximum observé 13 janvier 1878, 9 h. du soir = 779.93 — minimum — 29 mars — 6 h. du matin = 734,0o Écart = 45'"°\90. Les extrêmes absolus présenteraient une plus forte différence. Mais nous H. CARLIER. — OBSEliVATlO.NS MLTI.OlUiLf K.MJLKS 493 n'avons encore ([iic (Kîux. années des observations du haronièlrc enregis- treur. Température, maximum absolu Je 18 août 1877 — 'SH^i — minimum — le iO janvier 1876 = — l()"i{ Écart = 48''7 Nous avons eu le 16 janvier 1881 — ll2"9 : la dilfércnce serait de 51" 3; mais elle serait encore plus forte si, comme pour le baromètre, l'excès dans un sens devait en donner un autre dans un sens opposé, et la même année. (16 années). Moi/cnncs générales pour chaque mois de l'année. i 1 •| 1 < 1 .5 3 o ■a; o 3 o .3 " '■ y. UaromèUe 7(j ().:)! 61.'.; 61 71 58. S9 58.. '.7 58.68 60.76 6(1.82 60.10 60 . 1 6 59.25 59.68 Température 6.116 6.71 7.!)8 9.01 11.98 15.17 17.88 19.77 19.80 17.88 1 3 . 94 9.08 Tension (milliiii.'. . . «.02 5.97 6.33 6.62 7.96 9.57 11.72 13.46 14.42 11.95 9.68 7.22 lluinidilé 81.8 80.8 78.0 76.6 77.6 75.6 78.3 79.6 79.7 79.9 82.6 82.8 Pression de l'air sec. 7o'..2'J :-.o.47 5o.38 32.27 5o.:h V.l.tl 49.0'< 47.36 45.68 48.21 49.57 54. 4G Ciel 6.7 6 . t; 6.6 6.7 6.8 6.2 6.0 5.5 5.4 :; . 5 6.3 6.7 l'iuie (miUini.i 130.1 121. o 9'J.U 101.8 121.8 93.2 114.8 81.7 74.2 123.1 15'.. 6 141.6 Vent S.-E. S. E. S. S.W. S. W.S.'» W. S.W W.X.W «.>'.» W. \.W W.S,!»' W. E. S.-E. I.L' barom. présente le niax. en février l,a température — août La tension — — L'humidité — novembre Lapres-siondeTairsec — janvier L.i néijulosité — avril La iiliiic — octobre — 7(31,71 lemin. enavril _ 758,47 =; 3'"'n,24 — ig^SO — déceinb. = e-.OG ^ 13°,74 — janvier =: 5,97 = 8"iu',45 — mai — août - 14,42 -^ 82,8 = 755,47 ^ 6,8 := 154m">,6 ^ 75,6 ^ 7,2 - 745,68 --- y""J',7!J - 5,4 - ]/r 74,2 8U'i'"i/l Kn traihiisanl ^raplii([uem('nt les moyemies i;énérales obtenues pour ebaciui des douze mois de l'année, on a pour le baromètre une ligne siii- j,nilièrenieiit brisée (pii monte d'octobre, deuxième mininnnn, à février, maximum absolu, baisse rapide de février à mars, puis faible de mars à avril, premier minimum o'u absolu; mars, avril, mai forment une vallée inférieure; cette ligne remonte rapidement de mai à juin, faiblement de juin à juillet, deuxième maximum ; baisse de juillet à août, troisième mi- iiimnn) ; remonte de 6 centièmes de millimètre en septembre, puis baisse de septembre à octobre, deuxième mininnnn (pie nous avons déjà vu. 494 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Ainsi cette courbe forme trois paliers : le supérieur, qui règne de janvier à février, est séparé par la vallée de mars-avril-mai ; du palier moyen, juin-juillet ; enfin le palier août-septembre. Tous les trois sont inclinés dans le même sens, le premier, beaucoup plus que les autres, monte de janvier à février. La température augmente de décembre (minimum des l!2 mois) à juillet, puis encore en août, mais seulement alors de 0^^ 03 ; la partie ascendante comprend les deux tiers de l'année, huit mois; l'inverse quatre mois seu- lement. La tension de la vapeur d'eau augmente de janvier (minimum) au mois d'août, puis elle diminue rapidement jusqu'à décembre, et seulement de 0'"'",05de décembre à janvier; l'augmentation comprend sept mois, la dé- croissance cinq mois. En déduisant la tension de la vapeur d'eau des va- leurs données par le baromètre, on obtient la pression de l'air sec ; la courbe fournie par celle-ci donne un palier supérieur de janvier (maximum) à février, une baisse rapide de février jusqu'en mai, où se trouve un second palier (mai-juin) ; puis la baisse reprend avec sa première rapidité jusqu'en août (minimum absolu) ; la ligne remonte ensuite jusqu'en janvier. Ainsi, au mois d'août se trouvent les maxima de la température de l'air, la ten- sion de la vapeur d'eau et le minimum de la pression à l'air sec, ces deux derniers termes beaucoup plus accentués de juillet à août que pour la tem- pérature. La tension de la vapeur d'eau diminue encore pendant un mois après que la hausse de la température a commencé à se produire et elle augmente d'un millimètre lorsque la température ne monte plus que de 0"03 (de juillet à août). L'examen de la courbe de la pression de l'air sec montre combien le ba- romètre est influencé par la vapeur d'eau que contient l'air; celle-ci est en relation directe avec la température qu'elle conserve, puisqu'elle ne donne ses extrêmes absolus qu'après elle. La discussion générale montre que les indications fournies par le baromètre sont des valeurs singulièrement com- lîlexes ; que, par conséquent, il n'en faut pas attendre un renseignement simple, comme la prévision certaine du temps à courte échéance. Le maximum de la pluie (octobre) n'est pas en môme temps que celui de riiumidité relative de l'air (novembie); il correspond au deuxième mini- mum du baromètre ; le minimum de la pluie (août) n'est pas non plus avec celui de l'humidité (mai), il correspond au minimum de la tension de la vapeur d'eau, de celui de la pression de l'air sec et aussi au minimum de la nébulosité du ciel ; alors que, depuis six mois, la moyenne direction du vent étant deW.-N.-W., celui-ci va passer à W. (septembre), puis sauter à E. (octobre), pour rester du S.-E. pendant novembre et décembre, du S.-E.-S. (janvier), S.-W.-S. (février), puis retourner du W.-N.-W. en mars. H. CARLIER. — OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 495 Saisons (Moyenneu des 16 années) JJiver PrinLemps EU; Autoiiuie Année Baromètre 761,15 758,68 760,56 759,6'J 76Û"Vn>,02 Température 6,90 12,05 19,15 13,63 12°, 9 Tension de la vapeur (l'eau. 6,10 8,05 13,20 9,61 eV^jSi Humidité relative 80,5 76,6 79,2 81,7 79, 5 Pression de l'air sec. . . . 755,05 750,63 747,36 750,08 750'n/ni,78 Ciel 6,6 6,5 5,6 6,1 6, 2 Pluie 350,6 316,8 270,7 419,3 1357'"/m,4 Vent S.-E.-S. W.-N.-W. W.-N.-W. 8.-E. W.-S-W. Baromètre lormaxim. Hiver l^i' minim. Printemps. 2« maxim. Été. Température — Été. — Hiver. — Automne. Tension — Été. — Hiver. — Printemp.'î. Humidité — Automne. — Printemps. — Hiver. Pression de 1 air sec. . — Hiver. — Été. — Printemps. Nuages — Hiver. — Été. — Printemps. Pluie — Automne. — Été. — Hiver. La série de ces seize années présente le maximum annuel du J)aro- niMrc en 1874 (761,90); le minimum en 1879 (758,28): différence 3'""\62 de 1864-()o (759,22) ; la moyenne annuelle augmente jusqu'à 1868 (761 ,45) ; elle diminue ensuite jusqu'en 1872 (759,17), et, deux ans plus tard, elle atteint le maximum des 16 années, d'où elle baisse jusqu'à 1877 (759,27); elle augmente l'année suivante (760,26), puis diminue en 1879, minimum de la série, et augmente de nouvean en 1880 (760,46). Le maximum de la série des années considérées (13"88j est pour l;t Icrapérature, en 1874, la même année que celui de la pression atmosplié- i'i(jue (la première année 1864-65 a donné 14''10); le minimum est en 1880 (11^79) ; il n'y a pas concordance entre les moyennes annuelles du i)aromètre et celles de la température de l'air; les maxima de l'iuie ne correspondent pas, non plus, aux minima de l'autre. Les saisons présentent dans leur succession normale ; 7 t'ois le maximum du baromètre en hiver; 6 — — — en été; 3 — — — en automne. Le minimum S lois en hiver; — 7 — au printemps; — () — en automne. La marche de la température est beaucoup plus régulièi'e, en ce sens (|ue le maximum des saisons est toujours en été le minimum en hiver, et, généralement, car 1867 présente le contraire, le [)rintem|)s est plus froid 496 MÉTÉOROLOGIE KT l'HYSl^UE DU GLOBK que rautonuie. La i)ression de l'air sec donne le niaxinuwn en hiver, excepté en 1870 oîi il est au printemps, et en 1879 qui le présente à l'au- tomne ; le minimum est en été, excepté en 1869 qui le donne au prin- temps; il y a presque égalité en 1876 entre le printemps et l'automne. La moyenne de la pluie présente le minimum cinq fois en hiver corres- pondant au maximum du baromètre huit fois en été ; il en est de même 2 fois en hiver : le maximum de la pluie correspond au minimum du baromètre. Printemps 4 fois max. de pluie avec le minim. du baromètre. Automne 6 fois — — — Il n'y a pas, quant aux moyennes générales des saisons des 16 années, concordance entre la quantité de pluie tombée et la moyenne hauteur du baromètre. Le vent est venu en hiver moyenne dominante Du N.-E., E.-N.-E., E., E.-S.-E., S.-E., S.-E.-S., S., S.-W.-S., W.-S.. W.-S.-W. 1 fois. 12 113 13 12 fois. Printemps \V.-S,-\V. W.-N.-W. N.-W. .\.-\v.-.\. 5 lois. 7 1 3 fois. Été 16 fois de W.-N.-W. Automne N.-E.-N., E.-\.-E., E. S.-E.. S.-E. -S., S.-W.-S., W.-N.-W., N,-VV., N.-W.-N., W.-S.-W. 1 fois. 2 14 3 1 2 11 fois. C'est l'été qui présente la plus grande uniformité de direction du vent ; le printemps vient ensuite, puis l'automne et l'hiver. Si l'on traduit graphiciuement les moyennes des mois qui se sont suc- cédé du 1"' décembre 1864 au 30 novembre 1880, les difTérences que nous avons vues déjà s'accentuent encore ; mais toujours le baromètre présente la ligne la plus brisée, soit que l'on considère la moyenne, soit les extrêmes absolus de chaque mois. Cela se produit aussi pour les courbes (luotidiennes ; néanmoins les moyennes horaires donnent les extrêmes du baromètre aux heures tropi- ques ; l'heure des extrêmes absolus est variable, ainsi que la longueur de la pente tracée par le baromètre soit en montant, soit en descendant. Cette pente peut ne se produire que pendant une partie de la journée, cas assez rare, ou continuer pendant plusieurs jours. La courbe des moyennes de la température de cha(iue mois est une H. CARL1EH. — OUSKIIVATIOISS MÉTKOHOLOGIÇJUES 497 ligne très brisée, celles des termes extrêmes absolus sont encore plus tourmentées; le mininunn se présente généralement le matin, au moment de la naissance du jour; le maximum, géjicralement aussi, dans l'après- midi, vers 1 heure l'hiver et vers31ieures l'été. Il y a de fréquentes excep- tions (en hiver de môme que l'été, par ciel pur, nous avons toujours obteim le maximum de l'intensité solaire à midi); de plus, pendant les vhigt- «piatre heures du jour, ces extrêmes se déplacent si sensiblement qu'il sutïit d'observer, à trois hauteurs très voisines l'une; de l'autre, comme (l"MO, ^"',oO et 15 mèUvs au-dessus du sol, en plein air et à l'ombre, l)our le constater : à la naissance et vers la chute du jour, le minimum est près du sol, le maximum est généralement au point le plus élevé, puis il descend à â"\50 pour remonter ensuite. Ce déplacement du minimum est très accentué chaque fois qu'il y a formation de rosée. En s'éloignant davantage du sol, trouverait-on (ju'il en est de même au point où la vapeur d'eau se forme, se condense en nuages? Nous le présumons, mais alors les variations de la température de l'air, au point le plus élevé, ne suivraient probablement pas la marche du jom-. Cette étude donnerait des résultats intéressants, et, au moins pendant les premières années, permet- trait de deviner le temps que l'on va avoir ; sans doute, ensuite, Ton con- staterait qu'il y a encore d'autres faits k étudier pour en arriver à con- naitre le temps. Savoir ce qui se passe à 100, à !200 mètres au-dessus du sol est indispensable, croyons-nous ; cela suflirait-il pour permettre de faire l'analyse du temps dans tel endroit bien placé? il est impossible de l'af- tirmer, mais il est certain qu'il faut arriver à faire, dans tel endroit déter- miné, l'analyse du temps présent, puisque, si l'on coimait celui-ci, on sait quel a été le temps passé. Ayant ces deux termes, il sera relativement facile de donner la prévision qui est la synthèse du temps; cette dernière ne peut précéder l'analyse. La courbe moyenne de chaque mois, pour la pression de l'air sec, est aussi très tourmentée. La tension de la vapeur d'eau, qui est en relation intime avec la température, atteint, pour chaque jour, son maximum après elle. Les inflexions de la courbe de l'humidité relative de l'air sont loin d'être toujours en opposition avec celles de la coiu'be de la tension ; le maximum de l'humidité change de hauteur dans une même journée, Jion seulement au-dessus du sol, mais encore dans la terre près de la surface. Il suit la température, et non pas la pluie ; en observant l'humidité de la terre pendant plusieurs aimées, nous avons constaté ce l'ait. Déplus, nous avons toujours eu dans la terre un maxinmm d'humidité avant la pluie, mais tous les maxima n'ont pas été suivis d(! la [)luie ; d'où Ton n'a pas encore ainsi un moyen de deviner le temps futur. Il en est pour la pluie connue pour les autres courbes ; la ligne des 32 498 MÉTÉUROLOtilK ET PHYSIQUE DU GLOBE nioyeiinos lueiisiielles est beaucoup plus tourmentée que celle des saisons ; il se présente des séries de mois secs auxquels ne succèdent nullement un ou plusieurs mois pluvieux (encore faudrait-il distraire des mois pluvieux ceux pendant lesquels un orage a donné, quelquefois en moins d'une heure, une notable quantité d'eau), non plus qu'une période sèche ne succède à une période pluvieuse ; après l'excès dans un sens, il y a l'excès inverse, mais cela arrive dans un espace de temps singulièrement variable. Le maximum mensuel, saisonnier, annuel des jours de pluie ne concorde [»as avec celui des jours d'orage. Le vent est moins irrégulier: })our les mois d'hiver, sa moyenne direc- tion vient de l'E.; en été, de l'W. ; variable au printemps, et aussi en automne. La plus grande intensité absolue est en hiver, c'est-à-dire que les tempêtes ont, dans cette saison, leur maxinnnn de violence ; mais la moyenne intensité de chacun des mois de l'année place ce maximum au printemps, en avril ; le minimum en hiver (janvier). Le maximum, moyenne horaire, est, pour tous les mois, dans l'après-midi ; il suit celui de la température ou, plus exactement peut-être, celui de la tension de la vapeur d'eau. Le minimum d'intensité vient de N-W. et de W. (c'est la direction du golfe des Esquimaux) ; là se trouve la plus grande surface uniforme de l'Océan. Il y a un autre maximum d'E. etN.-E; de l'E,, nous avons, à cause de l'abaissement des Cévennes, l'inlluejice de la Méditer- ranée; du N.-E. celle des Alpes. Enfin il y a encore un maxinnnn relatif d'intensité du S.-W. C/est l'océan Atlantique dont l'inllucnce domine à Saint-Martin-de-Hinx, dans l'extrême S.-W. de la France; iion seulement le Gulf-Stream, en face du golfe de Gascogne, possède une grande largeur, mais il y a encore, se détachant de ce fleuve marin, le courant de Kenell qui vient contourner le golfe ; d'où la grande humidité de l'air. Les variations de la température proviennent, croyons-nous, d'autres influences : celle du soleil, dont le mouvement de la terre modifie l'action. Cette action, qui est contrariée par les nuages, détermine un courautaérien doJit l'existence se manifeste nette- ment, surtout lors((Ue l'état du ciel, la hauteur du baromètre, tout, en UJi mot, concourt à indi([uer. dès le matin, la pluie, l'orage pom- l'après-midi, Le fait ne se produit, généralement, que si l'heure de la pleine mer se trouve entre midi et 6 heures du soir ; il se manifeste un peu après l'heure de la marée : cette coïncidejice a fait naître la croyance de l'influence de la lune sur le temps. L'abaissement des Cévennes facilite la marche de ce courant, véri- table flux aérien qui, venant de la Méditerranée, possède une partie des quali- tés de l'air accompagjiant le flux de l'Océan; ces qualités s'ajoutent, ou sC condjattent, selon l'état du temps. Dans le premier cas, les deux masses d'air se mélangent, il y apénélrabilité ; la tenqtérature andiiante augmente; quoique le ciel soit nuageux ou couvert; le maxinunn se produit même à H. GARLIKR. — OBSEIIVATIONS MKTEOHULOGiyUES 499 6 heures 99 Juin 21°48 Janvier 8° 46 Juillet 230 91 Février. ...... 9° 31 Août 23» 77 Mars 10° 40 Septembre 20° 69 Avril 14033 Octobre le^SS Mai 17075 Novembre llo99 Si l'on établit la différence entre la moyenne des mois successifs, on trouve qu'elle est égale en moyejme à 2" 57 ; elle montre bien que la tem- pérature croît et décroît sa)is épj-ouver les écarts considérables qui se remarquent ailleurs. Mais tous les mois n'ont pas chaque année la même température ; celle-ci varie : le maximum qu'elle peut atteindre est de 6' 15 pour le mois de juin, eest-à-dire que ce mois peut varier de 6H5 d'une année à l'autre, tandis que le mois le plus stable est celui de juillet, 3" 41, et celui d'oc- tobre 30 95 ; en un mot, la température d'un mois quelconque peut varier en moyenne de 4° 92. Des moyennes générales mensuelles on peut déduire les moyennes sai- sonnières : Hiver «"Oâ Printemps 14° 16 Kté 23"05 Automne I6°51 La différence entre les moyennes extrêmes que chacun»» des saisons a fournies, en trente ans, est prt'sque nulle; elle varie à peiue entre 2°G8 et 3^34, ce qui prouve que la variabilité est à peu près égale pour toutes les saisons. L'oscillation nychthémérale de la température est en moyenne de 8" 12; elle varie entre le minimum 60 84 (décembre) et le maximum 8<'95 (avril). Cet écart va en augmentant à mesure qu'on pénétre dans l'intérieur du continent, loin des côtes. Une étude importante pour les malades est celle de la variation de la température depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher seulement; pendant le moment de la journée où les malades peuvent sortir et que l'on nomme les « heures médicales ». M. Teysseire a calculé que, depuis le lever du soleil jusqu'à deux heures, le mouvement moyen annuel ascen- dant du thermomètre est de 5°79, avec minimum en décembre (4° 97) et maximum en avril (6° 49). Quant à la décroissance de la température de deux heures au coucher du soleil, elle est de 2° 23. Ce peu d'étendue des mouvements est d'une haute importance au point de vue hygiénique. L'uniformité du climat est encore rendue plus frappante par l'étude de la variation de la température d'un jour à l'autre. DOCTEUR NtEPCF VUS. — DU CLIMAT DE NICE o03 En effet, on calculant les différences entre les moyennes nychthémérales des jours successifs, on trouve que leur moyenne est égale à 0°95 pour l'année ; la température varie à peine d'un degré d'un jour à l'autre. La différence entre la moyenne la plus élevée et la plus basse des trente ans est de 15° 45. — En résumé, la température moyenne de Nice est de I5°7I. L'écart annuel moyen est de . . 81 "60 L'oscillation diurne moyenne . . 8<»12 La variation d'un jour à l'autre . 0°9o Pendant trente hivers, le thermomètre est descendu 95-fois à 0" on au- dessons. dans la nuit (3 fois par an en moyenne). Sept hivers sur trente n'ont pas eu de gelée du tout, et jamais il n'a gelé pendant le jour. Le mi- nimum absolu de la nuit a été le 8 février 1864 — 3°5. et le minimum absolu de jour -h 1"1 (3 décembre 1867). La température moyenne d'un puits de 9 mètres de profondeur a donné. })Our un an, la moyenne de 14"38. L'écart do température^, entre 1o soleil et l'ombre (*sl. en moyenne, do ^4" pour l'année. HUMIDITÉ La moyenne générale annnolle est de 60° 7; le minimum a été do 6°0. le 26 mars 1878. par un fori mistral, ot le maximum 98°().le 12 novembre 1877. C'est au print(nnps ffue se voit le plus grand nombre de fortes oscil- lations de l'humide au sec ot en été 1(î plus petit ; de même, au printemps correspond la plus forte oscillation moyenne, et à l'automne la plus faible. Quant aux changements dans le sens du sec à l'humide, ils sont très rares i2 par an). L'influence des vents sur l'humidité de l'air démontre que les vents les plus humides sont ceux du S.-E et du S. ; les vents secs sont ceux d'O. et fie N-0., et leur moyenne respective ost inférieure do 10° 5 et de 20°2 à la moyenne générale. ÉTAT DE l'atmosphère La moyemie annuelle dos beaux jours ost de 209° 2, celle des jours juiageux (le 87°4, et celle des jours pluvieux do 64°4. La répartition moyennes par mois indique que les mois renfermant le plus de beaux jours sont juillet, août, septembre et décembre; les plus nuageux sont janvier, mars, mai, novembre ot octobre, et ceux où il pleut le plus souvent, novembre et octo- hro. — Quant aux saisons, la différence ne serait en faveur de l'été que pour 4 à 11 jours. En associant les mois oii les étrangers séjournent à Nice, novembre, décembre, janvier, février, mars ot avril), on tj'ouve : beaux jours 98, nuageux 46, pluvieux 36. 504 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE VENTS Le régime des vents est à Nice comme sur tout le littoral ; il comprend deux ordres de vents : 1° les vents généraux qui soufflent 80 fois par an environ ; 2° les vents locaux, ou brises déterminées par les différences de température entre la terre et la mer, qui régnent pendant 246 jours par an. Dans une communication faite à la Société météorologique de France en 1879 (t. XXVII, p. 131), j'ai démontré la courbe polaire des vents à Nice, d'après les observations faites, pendant trois ans, au phare de Ville- franche. Le régime du jour diflere totalement de celui de la nuit. Pendant le jour, le vent d'E. prédomine ; puis viennent le S.-S.-W., le N., le N.-E., leN.-W., et enfin rW. Pendant la nuit, le vent d'E. prédomine encore davantage ; puis, par ordre de fréquence, on note leN., le N.-W., le N.-E., l'O. et enfin le S. et le S.-E. Il y a donc alternative complète entre ces deux régimes; pendant le jour, ce sont les vents chauds du S. qui soufflent, alors que les malades sont à la promenade. Pendant la nuit, ce sont les vents froids du N, Les vents modérés ou faibles sont de beaucoup les plus fréquents dans tous les mois de l'année; c'est là ce qui explique la douceur de notre climat. Les mois ayant le plus de jours calmes sans vents sont deux mois d'hiver, janvier et décembre ; et ceux qui en ont le moins sont septembre juillet, juin, mai, août et mars. Les vents forts dominants sont'l'E. et le S.-W.; les mois les plus venteux sont mars, avril, mai et octobre. Le mistral ou N.-O. souffle neuf fois par an, en moyenne. Le printemps et l'automne sont les saisons les plus venteuses ; l'hiver est très supérieur à toutes les autres saisons pour le nombre de jours calmes. On voit que le régime anémologique de notre ville est peu troublé par les grandes dépressions barométriques qui dessinent leur trajectoire à la surface de l'Europe; celles-ci sont rares et peu durables. ORAGES En trente ans, on a compté 406 orages avec tonnerre ; le minimum, 7. a lieu en décembre et février ; le maximum, 67. en octobre. Il y en a eu 32 en 1868, et seulement 4 eu 1861 ; la moyenne annuelle est de 13-5. C'est la saison d'automne qui est la plus orageuse. DOCTEUR NIEPCE FILS. — DU CF-IMAT DE NICE 305 PLUIES l^a moyenne annuelle est d'un peu plus de 64 jours ; raiiiiée la plus plu- vieuse en a eu 103 (1853) ; la moins pluvieuse 45 (1871). La répartition suivant les saisons doinie une moyenne de 16.1 pour l'hiver, 19.0 pour le printemps, 9.3 pour l'été, et 19.8 pour lautomne. La hauteur d'eau tombée a pour moyenne 796 '"'",4; pour maximum 1383 •»™,9 (1872) et pour minimum 452 '"'",9 (1875). La moyenne men- suelle est de 138 °'"\9 pour septembre, 125 "'"\6 octobre, 86 ""',6 novembre et décembre, 80 '""',9 février, 79 """,1 mars, 55 '""'.9 avril, 43 '""'.7 août, 41 mm 2 niai, 39 '""',3 janvier, 25 ""\7 juillet, et enfin 13 """,5 juin. Le résumé par saisons donne 192 """,0 pour l'hiver, 215 """.8 pour le prin- temps, 80'"">,4 pour l'été, et 308 """,2 pour l'automne. La moyenne de pluie tombée par jours pluvieux est de 13™"\05 pour l'année, de 11 "'"',23 pour l'hiver, 11 """,36 pour le printemps, 9""", 80 pour l'été, 18 '"'".45 pour l'automne; l'hiver et le printemps, qui ont une moyenne é^ale, (]itierent|par le nombre de jours pluvieux qui est plus grand pour cette dernière saison. Les plus fortes pluies ont versé 102 '""',6 d'eau en 10 heures, soit 10 """,3 en une heure, le 26 octobre 1878; celle du 16 août 1879 a versé 39 """,7 d'eau en une heure; celle du 15 octobre 1873 a donné 71 "'"'.4 d'eau en 3 heures, soit 23 "'"',8 en une heure. Ces averses diluviennes se reproduisent chaque année, au moins une fois. En recherchant l'influence des vents sur les pluies, on remarque que c'est de l'E. et du S.-O. que nous viennent les pluies les plus nombreuses, mais c'est du N.-E. et du S. que viennent les plus abondantes. Grêle. — Elle tombe rarement (65 fois en 30 ans) ; c'est le mois de mars qui en compte le plus. Neige. — On a noté la neige 33 fois en 30 ans; treize années n'en ont pas eu (lu tout ; par contre, l'année 1860 en a eu 5 fois. Elle fond géné- ralement on toucliant le sol ; il est très rare qu'on en retrouve des traces 24 heures après. Brouillards. — Ils sont très rares à Nice, et durent peu. Ozone. — L'ozone, très répandu dans nos environs et <à Nice, d'après les expériences de M. Teysseire, présenterait un sujet d'étude intéressante si on pouvait le doser avec des appareils comme on le fait à l'observatoire de Montsouris. TOPOGRAPHIE MÉDICALE DE NICE Notre ville peut se diviser en trois zones : 1" Zone de'la plage ; 2" zone de la plaine ; 3° zone des collines. îiOC) MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU CLORE 1° Zone de la plage. — Température plus égale, plus uniforme ; radiation solaire à son maximum, humidité moyenne ; renouvellement de l'air plus tonique, plus stimulant, abondance de chlorure de sodium dans l'atmos- phère. Cette zone s'étend à 250 mètres; son climat convient aux enfants, aux vieillards, aux chloroses et anémies, aux catarrhes bronchiques, accom- pagnés de sécrétions abondantes, aux asthmatiques, à certaines formes de rhumatisme, de la goutte, de la phtisie. 2° Zone de la plaine. — Elle jouit d'une température plus variable, d'une humidité plus grande et d'un air plus calme; elle est donc tonique sédative et convient plus particulièrement aux névroses, à la phtisie pul- monaire, aux maladies qui ont une tendance à suivre une marche rapide ; elle comprend tous les nouveaux quartiers de l'avenue de la Gare, Saint- Pliilippe, Saint-Étienne, Longchamp, Saint-Roch, Riquier. 3° Zone des collines (comprenant Cimiez, Brancolar, le Ray, Valrose, Saint-Rarthélemy, le Lazaret). — Plus éloignée de la mer, à l'abri des vents, de la poussière, plus chauffée par le soleil, moins humide, tonique par excellence ; elle convient aux malades les plus souffrants, convales- cences, phtisies, affections nerveuses, maladies aiguës, etc. En résumé, le climat de Nice, dû à sa situation et à l'abri formé par les collines environnantes, jouit d'une uniformité qui se retrouve dans tous les éléments qui le constituent: amplitude très faible des oscillations baromé- triques et thermométriques; peu de bourrasques; peu de vents forts ; pas d'abaissement extrême de température en hiver ; pas de chaleurs exces- sives en été ; très grande égalité de température et, surtout, sérénité de l'atmosphère et abondance de lumière. Tous ces avantages justifient bien sa réputation qui ne fait que grandir d'année en année. M. LESPIAÏÏLT ■ professeuv il la Facullé des sciences de Bordeaux. THÉORIE DE LA GELÉE DU 16 JANVIER 1881 DANS LE SUD-OUEST DE LA FRANCE — Séance du 19 avril 1S81 . — HKBERT. — GRANDS MArVF.MF.MN OF. 1,'aTMOSPHKRF ."iO" M. ÏÏÉBEET Professeur au lycée di^ Rennes. ÉTUDES SUR LES GRANDS MOUVEMENTS DE L'ATMOSPHERE ET SUR LA FORMATION ET LA TRANSLATION DES TOURBILLONS ATMOSPHÉRIQUES — Sécince. iln 19 arril iSSI. TROISIÈME PARTIK I,a météorologie de l'Asie, les cyclones du Bengale, les typhons dos mers de la Ciiiiie et du Japon, et les tempêtes du Pacifique. f/aii dernier, à la session de Reims, j'ai eu l'hoimeur de présenter, sous le même titre général d' « Ëtudes sur les grands mouvements de l'atmos- plièreetsurleslois de formation et de translation des tourbillons aériens, )> deux mémoires consacrés l'un à la recherche des causes de formation et (les conditions de développement, de translation et de modification des tourbillons atmosphériques, l'autre à l'étude détaillée de ceux de ces tourbillons qui prennent naissance sur le continent américain et qui, après l'avoir quitté, traversent l'océan Atlantique on l'océan Glacial pour venir aborder en divers points notre ancien continent. Dans le nouveau mémoire que je présente aujourd'hui, et qui fait suite aux précédents, j'ai essayé d'établir l'ensemble des lois qui régissent la météorologie du continent asiatique et des mers (jui l'avoisinent ; je me suis spécialement prooccupé d'étudier attentivement la nature, les condi- tions d'existence et les lois des puissants cyclones du Bengale et des typhons des mers de Chine et du Japon, ainsi que des bourrasques qui, fréquemment pendant la saison d'hiver, descendent à travers les régions glacées du nord de l'Asie et se font sentir jusqu'aux rivages de la Chine. Les principaux documents dont j'ai disposé pour cette étude ont été : les observations régulières d'un assez grand nombre de stations de l'Inde, de Ceylan, des Philippines, de la Chine, du Japon, de la Sibérie, de la Mésopo- tamie; les observations recueillies au Thibet par M. l'abbé Desgodins, au Turkestan par M. de Khanikoff. 11 faut y joindre les remarquables travaux publiés dans l'Inde par MM. Rlaiiford, Wilson et EUiott ; en Chine par le Père Dechevrens ; au Japon par M. E. Knipping, ainsi que les nombreu- ses séries d'observations à la mer reproduites dans diverses publications. Les conclusions de la discussion attentive à laquelle je me suis livré .sont renfermées dans les propositions suivantes, desquelles découle la démonstration de l'identité complète des lois qui régissent les phénomènes météorologiques dans les deux régions opposées de l'hémisphère boréal : S08 MKTKOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE I. — Tout l'intérieur de l'Asie, de l'Arabie à la Mandchourie, est le siège d'un siroco presque incessant, supérieur comme intensité à tous ceux que nous avons rencontrés, caractérisé par des températures extraordinairement élevées et par des sécheresses inouïes. Il est dû à l'action, sur les courants atmosphériques, des hautes montagnes 'qui l'enserrent de toutes parts et, principalement, vers le sud. II. — C'est à l'action constante de ce siroco que paraît avoir été dû le dessèchement des anciennes mers qui ont occupé jadis l'emplacement du vaste plateau actuel de l'intérieur de l'Asie, mers dont les traces apparaissent, encore aujourd'hui, dans les immenses déserts de sable qui caractérisent cette région intérieure. III. — Ce siroco est dû à l'action de tourbillons souvent rendus sensibles par les immenses quantités de sable et de poussière qu'ils soulèvent et entraînent et qui se font fréquemment sentir, pendant la mousson du N.-W., jusque dans les provinces septentrionales de la Chine et du Japon. IV. — Le siroco se produit également au dehors du plateau central, au passage de toutes les chaînes montagneuses du continent asiatique, sur le revers opposé à celui qui est directement atteint par le vent de la mousson régnante: pendant la mousson du N.-W., dans les provinces septentrionales de la Chine et de l'Inde, dans la province maritime russe et au Japon ; pendant la mousson du S.-W., sur le revers oriental des Ghàttes de la côte de Malabar et des chaînes de l'Indo-Chine, sur le revers septentrional ou oriental de celles qui accidentent tout le sud-est et l'ouest de la Chine, enfin sur tout le versant nord du grand plateau central. V. — Tous ces sirocos sont toujours le résultat de condensations abondantes, sous forme de pluie ou de neige, sur le versant atteint directement par le courant régnant, tandis que, sur le versant opposé et dans les régions situées sous le vent de la chaîne montagneuse, se manifeste, au contraire, avec des températures fort élevées, une sécheresse presque complète. VI. — Les tourbillons qui ont donn<'> naissance à ces puissants sirocos pré- sentent exactement les mêmes caractères que ceux que nous avons étudiés en Europe et en Amérique ; ils se forment de la même façon, présentent la même constitution et passent par les mêmes phases ; comme eux, ils se déplacent dans le sens général du courant qui les a produits : du S.-W. au N.-E. sous l'influence de la mousson S.-W. : du N.-W. au S.-E. sous celle de la mousson N.-W. VIL — L'air de ces tourbillons, d'abord extraordinairement sec, devient rapidement, comme en Europe et en Amérique, et pour les mêmes causes, de plus en plus humide, de façon à atteindre promptement la saturation com- plète et à donner naissance, par suite, à ces pluies diluviennes qui forment l'une dos caractéristiques les plus marquées et les plus constantes de ces phénomènes. VIII. — C'est dans ces énormes précipitations que réside la source de l'énergie entretenue et incessamment renouvelée de ces tourbillons, par l'effet de la mise en liberté d'une quantité considérable de chaleur qui se transforme HÉBERT. — GllANDS MOUVEMENTS DE LATMOSPHÈRE 509 en force d'expansion de r;iir dans la région centrale et qui, en déterminant ainsi un écoulement continu de l'air ascendant, assure la permanence du tourbillon. IX. — De puissants phénomènes électriques accompagnent aussi et caractéri- sent les tourbillons asiati({ues, aussi bien que ceux de nos régions occidentales. X. — Entin le phénomène de la storm-wave, que nous avons vu se pro- duire avec une grande intensité sous l'action des tourbillons de la mer des Antilles et de rAtlanti(iue, se manifeste non moins fréquemment, et avec une non moindre puissance, dans les mers de l'Asie, et détermine même trop sou- vent, sur les côtes basses du Bengale oriental, des désastres effroyables, dus moins à une intensité exceptionnelle de la storm-wave qu'à la constitution spéciale des lieux qui en sont les témoins. XI. — Le choc des tourbillons, sur les obstacles opposés plus ou moins direc- tement a leur marche, et en particulier la rencontre des montagnes, y déter- mine des troubles et des brisements semblables à ceux que nous avons précédemment constatés en Europe; et en Amérique ; ces brisements donnent naissance à des tourbillons nouveaux, souvent d'une grande énergie, qui se déplacent à leur tour dans le sens du courant général, soit en accompagnant le tourbillon primitif, soit même en le remplaçant, quand, par suite des frot- tements et des chocs successifs qu'il a éprouvés, il a graduellement épuisé son énergie primitive. XII. — Dans les pays à chaînes montagneuses élevées et plus ou moins diffuses, ces nouveaux tourbillons peuvent réagir de leur côté, même par une sorte de phénomène en retour: et il en résulte que les phénomènes, ainsi alter- nativement reproduits sur les deux versants, peuvent prolonger le trouble atmosphérique pendant plusieurs jours après le moment oi^i s'est manifestée l'action principale et initiale. XlII.— Tous ces tourbillons, résultant des brisements éprouvés par les tour- billons primitifs, déterminent, dans les lieux où ils se produisent, des phéno- mènes de siroco nettement marqués, présentant tous les caractères que nous avons précédemment décrits et qui sont de nature à agir puissamment sur la climatologie des régions dans lesquelles ils se manifestent avec une fréquence et une intensité remarquables. XIV. — Les phénomènes habituellement désignés sous le nom de cyclones du Bengale ne sont autre chose ({ue la résultante des actions de nombreux tourbillons qui ont pris naissance sous l'influence de la mousson S.-W. dans les chaînes montagneuses de Ceylan, des Nilghéris et des Ghàttes occidentales. XV. — La limite septentrionale de la région de production de ces tourbillons s'élève graduellement vers le nord, au fui- et à mesure que la mousson s'avance elle-même vers l'Inde supérieure. Pendant les mois d'hiver, de no- vembre en avril, le golfe du Bengale n'est que très rarement agité, et seule- ment à son entrée, par l'action directe ou indirecte de tourbillons provenant d(; régions éloignées; aux époques de renversement des moussons, en mai et juin, en octobre et au commencement de novembre, les tourbillons s'étendent Sl(» MKTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE Dli GLOBE sur la plus grande partie du golfe du Bengale : c'est le moment où leur action s'exerce de la façon la plus désastreuse par les naufrages nombreux qu'ils entraînent, et surtout par la production de la storm-wave et les inondations effroyables qu'elle détermine. Ces tourbillons paraissent aussi avoir une inten- sité plus grande parce qu'ils proviennent de la partie la plus élevée des chaînes de l'Hindoustan. Pendant les mois d'été, de juillet à septembre, l'action des tourbillons est presque entièrement continentale et ne se fait guère sentir à la mer que tout au fond du golfe, vers les Sandheads et à rembouchure de l'Hooghly. XVI. — Les typhons des mers de Chine et du Japon et les tempêtes du Pacifique sont également les résultantes des actions produites par les tour- billons originaires des longues chaînes montagneuses qui s'étendent depuis l'extrémité sud de la presqu'île de Malacca jusqu'à, l'Indo-Chine et jusqu'à la Chine, de celles (jui parcourent les régions sud-ouest et sud du grand empire de l'extrême Orient, de celles des îles Philippines, de Formose et des divers archipels qui peuplent ces mers. XVII. — La limite septentrionale de la l'c'gion de production de ces tour- billons éprouve des oscillations analogues à celles que nous avons constatées dans l'Inde. Au milieu de l'été, en juillet et août, elle atteint et dépasse peut- être les frontières septenti-ionales de la Chine; en hiver, en janvier et février, elle est assez reculée vers le sud pour n'atteindre que la presqu'île de Malacca et des Philippines. XVilL — Les nombreux tourbillons qui ont pris naissance dans les régions de Textrême Asie, ou dans les archipels voisins, continuent à s'avancer, du S.-W au N»-E., sur l'océan Pacifique nord, dont ils déterminent les tempêtes et semblent aller atteindre la partie septentrionale de la côte ouest de l'Amérique du Notd. En plein hiver, leut- région d'arrivée sur cette côte paraît descendre aussi bas que la Colombie anglaise, l'Orégon et même le nord de la Californie : en été> elle se reporte au nord, vers l'Alaska. Les phénomènes de siroco que doivent y déterminer ces tourbillons contribuent, à coup sûr, pour une grande part à adoucir la température relativement modérée, comme nous l'avons montré dans nos études sur l'Amérique, de ces régions élevées en latitude. XIX. — Ces tourbillons asiatiques, qui atteignent l'Amérique par la côte du Pacifique, paraissent être ceux que nous avons ])u suivre pendant l'hiver, à travers l'extrême nord du continent américain, d'où ils viennent rencontrer la côte occidentale du Groenland, et souvent redescendre \ers l'Atlantique. Ces lourbillons, en passant sur l'Océan, à une certaine distance des côtes d'EuropCj déterminent sur nos régions les hautes pressions et les grands froids de l'hivei', avec des calmes plus ou moins complets ; quand ils les atteignent, ils y susci- tent, avec un moindre abaissement de température, de violentes bourrasques de neige. XXi — Les tdurbilldns qui ont pris naissance dans les parties plus occiden- tales dii continent asiatique \ont atteindre l'océan Olacial par les côtes nord de la Sibérie et, redescendant à travers le continent américain, y déterminent les grands froids et les bourrasques N.-W. de l'hiver. HÉBERT. — GRANDS MOUVEMENTS DE LATMOSPHÉRE ol 1 XXI. — Le continonL asiatique est aussi parcouru, pondant l'hiver, par dos tourbillons descendant du N.-W. qui vieinicnt aborder rancien continent par les côtes nord de la Laponie, de la Russie et de la Sibérie orientale. Ces tour- billons ne sont autres que les tourbillons américains (jui. après s'être élevés, comme nous l'avons montré, vers le Groenland et Tlslande, sont allés redes- cendre sur les régions dans lesquelles ils suscitent de terribles bourrasques de neige et amènent fréquemment, par des eftets de siroco, au milieu des froids borribles de Thiver sibérien, une ascension considérable du tbernio- tnètre, ascension qui dépasse 30 et même 40 degrés. XXII. — Les régions du N.-E. de la Sibérie qui ne sont pas parcourues par ces tourbillons en ressentent Finfluenco, parce qu'elles appaitieiment à la région de calmes, de hautes pressions et de froids intenses qui borde le cou-^ rant; aussi y constale-t-on les températures les plus froides du globe. XXIII. — Ces tourbillons descendants se propageait jusqu'au centre de TAsie et, quelquefois, jusqua ses limites les plus orientales; en se brisant sur les chaînes montagneuses ({u'ils rencontrent, ils suscitent les violents sirocos du plateau central et du revers méridional ou oriental des diverses chaînes. — En hiver, janvier et février, transportés du N.-VV. au S.-E., ils déterminent les pluies d'hiver de l'Afghanistan et de l'Inde supérieure ; en mars et avril, connue ventde N.-N.-E., ils suscitent les violentes bourrasiiues et les sirocos du noi'd de la Chine ; en mai et juin et dil connnencement de juillet, ils donnent^ sous le nom de mousson N.-E., naissance aux pluies d'été de toutes les côtes oHen^ Iules de l'Asie et produisent les puissants sirocos de l'Inde septentrionale. En tout temps, ils sont l'origine des alizés tropicaux. XXIV. — Les bourrasques ([ui viennent du S.-W. et de N.-W.. apl-ès avoif- [tarcouru la Sibérie, atteint les côtes de la Chine et suscité des tenqièlos dans ses mers, ne proviennent pas toujours de tourbillons descendant de l'océan Glacial, mais peuvent provenir, dans des cas rares, des eftets latéraux^ indétininu'nt reproduits de proche en proche, de tourbillons fort lointains, mais puissants, qui parcourent la Russie d'Europe et les parties occidentales de la Sibérie; Dans ce cas, l'ébranlement s'étend à tout l'ancien continent et devient l'origine des hivers les jilus rigoureux de l'Europe occidentale et de l'Amérique du Nord presque entièrej 512 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE Présentation de travaux imprimés ENVOYES AU CONGRES POUR ÊTRE COMMUNIQUÉS A LA 7° SECTION DoTT. CiRO Chistoni. — Sulle cause délia ionnazione délia rugiada. P. Francesco Denza. — Leggi délia variazione diurna dell' elettricità atmos- ierica (1879 et 1880) — Variazioni délia declinazionc magnetica.— Anemo- grafo c pluviografo. iNeumayer, Professcui'-Doctcur. — Polarexpedition oder Polarforscliung ? A, Niepce fils, Docteur. — Du régime des vents à Nice et de la variation des éléments du climat. D. Ragona, Professeur. — Andaniento annuale e diurno délie precipitazioni. — Sui grandi movimenti délia atmosfera e sulla previsionc del tempo. BoLLETiNO Meteorico dell' Ufficio centrale di Metcorologia-Roma. Servizio Meteorico agrauio (Febbraio 1881). Notizie e studi sulla agricoltura. — Circostanzc clie lianno intUiilo neU'esito délie coltivazioni. Rapports des conférences polaires internationales (Hambourg, 1879. — Berne, 1880). Vœu émis par la 7' Section. Sur la proposition de la 7*^ Section (Météorologie et Physique du Globe), l'Association française, dans la séance du id avril, a émis le vœu que le Gouvernement français participe aux observations météorologiques inter- nationales, dans les régions polaires, par l'établissement d'une station organisée conformément au programme à fixer, lors de la conférence convoquée à cet efîet à Saint-Pétersbourg. 3' Grroupe SCIENCES NATURELLES 8" Section GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE l'RE-iDbMis i/hun.nkuk .M.\l. kOiNLVCK (,Dii), ITol'esseur à l'Uiih t'isilé (Je Lic^'e. SZABO, l'iolesseur, à Budapest. VILA.NO Y }'IEHA, l'rufesseur de |ialcoiilolugie, a Madiid. BOLRJOT (le iJOLleur), d'Alger. pREsiDEM' M. l'OMEL, Direeleur de l'École des sciences d'Algei, feeiin- leur d'OniM. \ ict-PRESiDfc.NTs MM. MARES lie Uocleur P.'i, d'Alger. l'OUVANME, Ingénieur en chef des Mines, à Alger. SECRETAint -^1. MKl^AGK (A.), Professeur à l'École des sciences d'Alger. SEcrétaihe adjoint M. <^OLLOT, Professeur agrégé à l'École supérieure de phar- macie de Monlpellier. M. le Docteur BOÏÏEJOT l)'Al>"T. SUR LA CONSTITUTION DU SAHEL D'ALGER ET SUR LES CONSEQUENCES QUI EN DÉCOULENT — Stiancc du /à' aiuil ISSl. — 514 GÉOLOGIE ET MINÉKALUGIE M. L.-G-. De KOinCK Membre de rAcAtléiuie royale des sciences, des lettres cl des beaux-urls de Belgique. NOTICE SUR UN ÉCHINOIDE GIGANTESQUE DU CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE — Séance du 16 août iSSi . — L'Éclliuoïde carbonifère dont j'ai l'honneur d'exliiber un dessin (pi. Vlll), l'ait d'après nature, avec un soin minutieux et une exactitude aussi parfaite (|uc possible, est non seulement remarquable pour sa taille exceptionnel- lement grande, mais encore pour le nombre de rangées de ses plaques. Le diamètre de cet Écliinoïde est exactement de 30 centimètres, et le nombre des rangées de ses plaques paraît être de soixante-cinq. Toutes ces plaques semblent avoir une forme hexagonale, et, en supposant que l'échan- lilloii représente la moitié de Tiiidividu, chaque rangée a dû être com- posée d'environ trente plaques. Chacune d'elles était garnie, dans son centre, d'un piquant de forme conique dont les plus grands avaient une longueur moyenne de 1 cenlimèlre eL dont le diamètre du bouton ou de la base était de 1 millimèlre. Ces pi(|uants médians étaient entourés d'un certain nombre de piquants plus petits, beaucoup plus grêles et eftilés, dont de nombreuses empreintes ont été conservées. Nulle trace d'ambu- lacres n'est perceptible sur le spécimen qui a été soumis à mon examen et Ton peut suivre, sur la majeure partie de son pourtour, la juxtaposition de» plaques qui, toutes, sans exception, ont une forme hexagonale. Cette observation suflit-elle pour conclure que l'Échinoïde observé était dépourvu d'ambulacres, ou bien fout-il admettre que ceux-ci n'ont pas été suffisamment préservés pour permettre d'en constater l'existence ? Il me paraît diflicile de se prononcer, dans l'un ou l'autre sens, avant que la découverte de matériaux plus complets et mieux conservés ne soit venue à l'aide pour constater la véritable structure du curieux Échiiiodcrme dont il est ici question. En attendant la solution de Tune ou de l'autre des (|uestions que je \ iens de poser, il me semble qu'il doit m'être permis de proposer la créa» tion d'un genre nouveau pour recevoir le fossile ci-dessus désigné, en m'appuyant, avant tout, sur le nombre considérable des rangées de plaques dont il est composé, caractère par lequel il se distingue de tous les autres l^xhinoïdes paléozoïques actuellement connus. C'est donc sous le nom de Proterocidans giganteus que je compte le dé- signer et que je compte le décrire d'une fa<,'on plus détaillée dans la Mono- POLVA.NNE, l'O.MEL ET IISSOT. — CAHTE (iKOEOCIQUE DE j/aLGÉ1UE oU> (jraplïie des Ecliino'kles paléozoiques que je publierai daus le courant de cette année et pour laquelle un grand nombre de matériaux ont été mis à ma disposition. Le Proterocidarù gnjanteus a été recueilli dans un calcaire fissile d'un gris noirâtre, exploité pour pavements à Loyers, à 5 kilomètres nord-ouest de Dinant. Ce calcaire appartient à l'assise \" de M. E. Dupont. DISCUSSION iM. LE PhésiMiNT demande à toniteur s'il a constaté, sur son [)i'écieiix l'ossilc, Ih préseiico d'une bouclie et d'un amis distincts, caractère par leciuel se dis- tinguent les Échinoïdes des Crinoïdes. M. DE KoNiNCK répond qu'il n'a pu observer, sur son échantillon, aucun ori- licc de ce genre; mais il espère que des recherches ultérieures feront dt'couv ri r de nouveaux exenq^laires du V rote roc idaris ijhiantms, ainsi ((u'il l'a noniiiK'. et 'qu'il sera possible, alors, de se l'aire une idée plus nette tle foi^ganisalion de cet échinoderme. MM. POUYÂME, POMEL et TISSOT CARTE GEOLOGIQUE GENERALE DE L'ALGERIE AU 1/80.000 ^K\■rKAIT DU PROCKS-VKKB.Vr.) — Si'iiiivi (lu /J arril Itiiil. — M. PoLVA.NNE pi'ésente, d'une part, au nom de M. Pomel et an sien, la parti(' (le cette carte comprenant les provinces d'Alger et Oran, et, d'autre pai-t, au nom de M. Tissot, la partie comprenant la province de Conslantine a\ec le texte explicatif à l'appui. Le maintien île cette division en deux parties de la cai'te générale tient à la ditïerence des légendes qui ont été adoptées poiu- son exécution; mais la carte n'en constitue pas moins un grand tout, malgré ses légères inqjerfections et ses lacunes. i.'.'s auteurs se faisaient d'avance un plaisir de {(ouvoir olfrir, au nom du gouvernement général de fzVlgérie, a chacun îles membres du Congrès, un exemplaire de ce travail; mais ils avaient, malheureusemeul, compté sans les moyens m;itériels d'exécution. Ils sont heureux, toutelbis, de pouvoir annon- cer que ce n'est (pie partie remise et que la promesse l'aile sei'a tenue. Les membres du Congrès recevront ultérieurement la cai'te et le tiixte explicatif. Sui' la proposition de M. Vu^anova, la section vote des félicitations et des remerciements aux auteurs de ce grand et remaiMiuahle li'a\ail. oW gl;olugik et mi.m;kalugie M. le Docteur Charles BAMOIS iJe Lille. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DU NORD DE L'ESPAGNE — Sàtiicc du lii uvi'd l^Sl. -- Imkodcctio.n. — \m lorrain carbonifère du jNord de IKspagiie présente cinq divisions stratigraphiques principales qui sont, de haut en bas : Étajjçe houiller supérieur : assise de Tinéo Etage liouiller nioven : assise de Sama [ assise de Lena Etayv cai'itoiiii'éie iiitV'iiciic | assise de cafions [ assise de griotte L'assise intérieure, calcaire schisleu.v rouye, l'cnipli de yoniatites. ri connu sous le nom à^imarhre griotte on marbre ai>ty(jdali)i, sl deyk fait l'objet dune note à l'Association au Congrès de Montpellier (t. VIII, p. 668). Les divisions supérieures du calcaire carbonifère de cette région sont formées par des calcaires gris bleuâtre, caiactérisés par l'abondance des Productiis, et que je crois devoir assimiler par leur faune au calcaire de Visé, en Belgique. Ce calcaire supérieur à Pruductus fait l'objet de cette note ; il est très bien dévePoppé dans les Asturies, oîi il fut étudié déjà par D.-G. Schulz, et A. Paillette. De Verneuil publia la première liste des fossiles caractéristiques, liste complétée depuis par M. Mallada. Un travail récent de MM. Sullivan et O'Keilly range encore, cependant, dans le juras- sique ces calcaires carbonifères de l'est des Asluries. LrrHoLOGiE. — Les calcaires carbonifères des Asturies sont des cal- caires compacts gris bleuâtre; ils doivent leur couleur à des particules charbonneuses, puisque cette couleur se perd par la calcination. Cette matière colorante forme, a\ ec un peu d'argile, une masse fondamentale dans laquelle sont disséminés sans ordre de petits grains anguleux de calcite, des fragments organiques reconnaissables au microscope et de petits fragments uu granules calcaires, restes de coquilles calcaires dont le ciment organi- que a disparu. La plus grande partie des éléments reconnaissables des calcaires carbonifères sont des fragments d'encrines, puis des Brachiopodes, et, en troisième lieu, des Foraminifères {Fusulinella dentalina, etc.). Les coraux bryzoaires, prismes de coquilles de mollusques, sont en moindre abondance, quoique parfois assez nombreux. 11 y a une très grande abon- dance de granules calcaires de décomposition organique et de forme mécon- naissable aux plus forts grossissements. CIIARF-ES liAimOIS. — OALCAIIIK (r\IU!(lMII.UI'. 1)1' NOllI) l»l'. f, KSPACNK. -) I / Les Corallaires no forment. oon)int' csprros cl ronimo individus. (|ii une intime portion de la faune du calcaire carbonifère de la région. Les Crinoïdes forment la partie essentielle du dôpôt. Cette composition delà faune carbo- nifère a dû avoir pins d'intluence sur la nature du calcaire formé que la structure minéralogique des coquilles. M. Sorby préfère expliquer les diffé- rences entre certains calcaires par le fait ((uelcs (lastéropodes. la plupart des Lamellibranches, les coraux étaut un aragonite, se décomposent bien plus facilement que les Échinoderrnes, Brachiopodes, qui sont en calcite et for- ment ainsi des roches bien différentes par leur grain, .le pense, comme M. Harting l'a déji\ indiqué, qu'il est bien diflicilc^ de diviser ainsi les coquilles en coquilles en aragonite et coquillt^s en calcite; car la substance organique combinée aux sels calcaires ne peut être considérée comme n'exerçant aucune influence sur la forme cristalline. La combinaison avec le carbonate de chaux peut, par son poids spécifique, sa dureté, s'approcher lanlôt plus du spath, tantôt plus de l'aragonite; c'est pourtant toujours nn corps nouveau, qui n'est identique ni à l'un, ni à l'autre. Les Encrines et les Échinodermes, si abondants dans ces calcaires carbo- nifères asturiens, sont, de tous les fossiles anciens, les mieux prédisposés à la fossilisation; ils sont formés de calcite orientée de telle façon que cha- que plaque de l'animal est un cristal simple de calcite, creusée à l'inlé- rieiu" de cavités spéciales pendant la vie, et remplie de calcite seinblable- nient oriiMitée chez les fossiles. La structure des coraux fossiles est moins simple, et leur conservation plus mauvaise que celle des lîchi- nodermes;ils permettent de juger facilement des violentes compres- sions auxrpielles. ces terrains ont été soumis. On voit souvent les cloisons et les planchers, dérangés de leur position primitive, plies et brisés dans divers sens ; le diamètre de certains calices est parfois réduit dans une direction au quart de sa valeur primitive. Les cavités laissées dans les coraux, entre les cloisons, les planchers, les vésicules, se sont remplies comme les géodes des mélaphyres. Ce sont parfois de vraies géodes concrétionnées, à remplissement postérieur ; d'autres fois, ce son! des agglomérations de calcite cristallisée présentant toutes les orientations possibles, de sorte que ces coraux se brisent avec une cassure saccharoïdc et montrent en lames minces une masse de petits ciistaux sans arrangement uniforme, disposés sur le squelette primitif d'aragonitc ; celui-ci cr la série carbonifère de Lena sont, du reste, parfaitement d'accord avec les données fournies par la paléontologie. Anthozoaires. — Les trois ordres d'Anthozoaires qui ont vécu dans les terrains paléozoïques n'ont pas été reconnus encore dans le calcaire carbo- o;20 GÉOLOGIE ET MINÉHALOGIE iiifèredes Asturios. Los Alcyonaires n'y ont pas oncorc^ été lencoîîtrés, mais il est probable que des recherches pki s suivies y trouveront les genres ordi- naires: Syringopora, Cladochonus, etc. Les HexacorallaiFavosite's, Qtc.)sont moins développés que pendant le dévonien. Les Rugueux (TeLvacorallà) sont nombreux et variés; sur le point de disparaître, leur organisation pré- sente toujours de nouvelles complications: la. sève de ce rameau n'était pas épuisée à l'époque carbonifère. Les polypiers carbonifères sont d'accord avec le reste de la faune de ce terrain pour montrer que cette faune présente la plus grande constance sur oute la terre; comme Beyrich la déjà fait remarquer en parlant de la faune carbonifère de Timor, et Kunth pour la faune de laSilésie : tous les poly- piers trouvés par moi en Asturies sont identiques à des espèces connues de Russie, d'Angleterre, d'Amérique, etc., ou ils sont si voisins d'espèces déjà connues que l'on peut douter de la réalité de leur individualité spé- cifique. Parmi les Tetraroralln {Rugueux), divisés, on le sait, en deux grands groupes par M. Dyliowsky : Inexpleta et Expleta (parce que les premiers ont leurs loges dépourvues de traverses, dissépiments. ou tissus vésiculeux), on remarque le fait que la première division des Inexpleta fait complète- ment défaut dans le carbonifère des Asturies. Cette faune de TetracoraUa expleta comprend d'abord des genres anciens tels que Amplexus, Zaphrentis, Lophophyllum, Campophyllum, Diphyphylhm, auxquels est venue se joindre une seconde série de formes, caractérisée par le dévelop- pement exagéré de la columelle et représentée par les genres Pelnlaxis, Koninckophyllum, Lonsdaleia, Axophyllum, Rhodophyllum. Ces genres pré- sentent les modifications les plus diverses de leur columelle : ce n'est qne dans le carbonifère en Espagne, comme en Silésie d'après Kunth, qu'on voit les Rugueux à columelle dominer par le nombre et la variété des espèces et des individus. En même temps que la columelle se développe ainsi, il se produit une autre différenciation chez les TetracoraUa carboni- fères ; elle consiste dans une division en trois zones concentriques, facilement observable sur les sections horizontales de ces polypiers. Leur zone externe est formée d'un tissu vésiculairc où les cloisons sont nombreuses, peu dis- tinctes ; leur zone moyenne montre des cloisons lamellaires bien développées, entre lesquelles il n'y a plus guère de dissépiments ; leur zone interne est la columelle formée de feuillets concentriques ou diversement réticulés. L'ordre des Hexacoralla n'a pris, on le sait,;,un'dévelo|)pement dans la série géologique, qu'après la décroissance des TetracoraUa. Il n'est guère représenté, dans les calcaires paléozoiques des Asturies, que par les familles aberrantes des Favositides et des Chœtet/des : si nous limitons nos obser- vations aux Asturies, nous constatons que ces familles entrent dans leur phase de régression, dn dévonien au carbonifère : les six eenres (vingt es- (II.VHI.F.S lîARROIS. — rAT.rAIHE r.AIUîOMFI.Hi: DU N(»l\l» Dl I,"f,SPA(.NF, TJ^I pèccs trouvt'n's par nous dans l(> (Irvoiiioii inlV'iiciir) no snnlplus roprôsén- tés que par (jnatro genres, cinq espèces, dans le carlionifèro, et il n'y apparaît pas (ie genres nouveaux. Ainsi l'énorme développement que vont prendre les HexacoroUn. p(>ndant la période mésozoïqne, n'est nullement préparé, en Espagne, dans les derniers iemps de la période précédente. Crinoides. — Le calcaire carbonifère est caractérisé, en Asluries comme dans tout<:^s ]ps autres régions où ont été étudiés les sédiments calcaires de cette époque, par la grande abondance des restes de Crinoides qu'on y trouve; les familles prédominantes sont celles des Actinocrinidœ, Plntycrinidœ, Po- trrincnmdœ. qui présentent une grande variété de formes spécifiques. On v trouve, en outre, des Me.'^pilocjy'nus, Erisocrinus^ si caractéristiques du carhonifèi'e. avec des Cijathocrinidœ dont l'existence s'est prolongée ;\ tra- \ (Ms toute la série paléozoïque. Plusieurs des espèces déterminées par leurs calices sont propres aux Asturics. Les fragments de tiges, bras, racines, sont très nombreux dans certains bancs (Pria, etc.) ; les articles accumulés des genres Poteriocrinus et Cyathocrinus forment, presipie à eux seuls. l(^s calcaires cai'bonifèrcs des Asturies et des fameux Picos-de-Europa. Échinides. — Les plaquettes d'oursins que j'ai ramassées sont^hexagones. comme celles de tous lesÉchinides paléozoïques, et se rapportent facilement, ainsi que les radioles qui les accompagnent, au genre Archœocidans de Mac Coy, genre qui présente, d'après Al. Agassiz. d(^ curieuses homologics avec les jeunes stades de nos Cidaris actueîs. Bryozoaires. — Le plus grand nombre des Bryozoaires appartient à la famille des FenestelUdœ ; cette famille, déjà si développée dans les meis dévoniennes de la région, a gardé sa prépondérance pendant la période suivante du carl)onifère. C'est même alors qu'elle a atteint son plus grand développement, en France et en Angletterre ; mais il n'en est pas de même en Espagne, où cette famille est moins bien représentée que dans le dé- vonien. Brachiopodes .-^Lcs coquilles sont moinsabondantes que dans les calcaires dévoniens ; la classe est en déchéance, mais certains genres atteignent alors leur développement maximum. Tels sont les Produclus, Choneles, Strrpla- rhyuchus, genres les plus inférieurs du phylum des Apygia. J'ai pu déterminer six espèces de Productvs différentes, parmi lesquelles il en est une seule nouvelle; les autres appartiennent aux formes les plus abondantes du cal- caire carbonifère et occupent une étendue géographique très considérable; elles paraissent avoir vécu à cette époque sur le globe entier. Les Chonefes sont aussi développés dans le calcaire carbonifère d'Europe, où ce genre a atteint son plu > grand développement : les espèces reconnues paraissent avoir eu, ù C(Hte époque, une aire géographique aussi \asle que les Productus. ')'22 GKOI.OGIE F-T MINKRALOOE Les familles de Bracliiopodes les plus différenciées (Atrypidœ, Rhyncho- nellidœ, Terehratulidœ, no produisent plus de nouveaux rameaux pendant cette époque; leur évolution est arrêtée ou rétrogradée. Les Sp/r/fer,?. abon- dants dans le calcaire carbonifère des Asturies, où j'en ai reconnu neuf espèces, ne diffèrent pas des espèces carbonifères des autres régions ; ils se distinguent de ceux qui les ont précédés dans le temps parleurs pljs moins nombreux, plus largos, plus arrondis et souvent dichotomes ; leurs dimeU' sions sont souvent plus grandes, comme l'a déjà fait observer de Ver- neuil, leurs formes plus globuleuses, ou arrondies. L'absence du genre Lcptœna dans le calcaire carbonifère d'Espagne est digne d'être remarquée ; les Térébratulides paraissent également avoir eu un moins grand développement dans cette contrée que dans les régions voisines carbonifères. LamelJibr anches. — Toutes les familles de la section de Lamellibranches asiphonida avaient terminé leur évolution dans les Asturies, lors du cal- caire carbonifère ; la section des Siphonida integropallialia n'y était repré- sentée que par deux familles; une seule famille des Siphonida sinupallialin existait alors. Le développement paléontologique de ce groupe a donc con- cordé nettement avec son développement embryogénique : les genres les rnieux représentés dans ces terrains anciens sont les moins différenciés. Les espèces de Lamellibranclies carbonifères des Asturies sont nouvelles pour la plupart, quoique appartenant à des genres connus. Le développe^ ment pbylogénique des groupes de Lamellibranches est, en efïet, le même partout; mais, par contre, les espèces de ces genres ont ordinairement une extension locale et très circonscrite. Gastéropodes et animaux plus élevés. — Mes recherches n'ont pas été aussi fructueuses pour les animaux supérieurs que pour les termes inférieurs de la série zoologique. Les familles de Gastéropodes dont j'ai reconnu l'existence sont les mêmes qui sont signalées dans les autres régions; elles y sont même toutes représentées, à part les petites familles des Fissurelli- dœ et des Patellidœ, dont je n'ai pas trouvé d'échantillons, et la famille des Chitonidœ dont l'absence, dans le calcaire carbonifère des Asturies, me semble curieuse et tout à fait digne de remarque. Les Gastéropodes siphonostomata font entièrement défaut dans les cal- caires paléozoïques des Asturies; les Holostomata y sont, au contraire, nom- breux. Ces Gastéropodes sont presque tous herbivores de nos jours, et. par conséquent, restreints au rivage et aux eaux peu profondes dans lesquelles croissent les algues. Les quelques échantillons de Céphalopodes et de Crustacés que j'ai pu ramasser ne feraient pas deviner le rôle important de ces groupes à cette époque, si on se limitait à l'étude de cette contrée : ils montrent, toutefois, le r.HARLES BARUOIS. — CALCAIRK CARnONIKÈRE OU NORD DE F.'F.SPAr.NF. rii'^\ l'ail important que lo dévoloppeinent de ces classes s'est fait de la même façon, en Asturies, que dans les bassins synchroniques les mi<'ux connus. Les Poissons sont les animaux les plus élevés dont j'ai reconnu la présence dans ces calcain\s; ils y sont n^présenlés par des rnyons épiiu>ux de pojs-: sons carlilagin Nord de l'Espagne, sontreprésentées, de nos jours, non pas tant par les mers à coraux que par la mer Egée, où, d'après Forbes, la vase calcaire, prove- nant des débris des régions calcaires voisines, se dépose rapidement dans les eaux profondes, Il me semble donc (pie ces calcaires carbonifères se sont formés dans des bassins limités, formés par les plissements de la fin de l'époque dévo- nienne et limités, par conséquent, de terres couvertes de matériaux plastiques désagrégés, qui furent remaniés et n^déposés, Les matériaux apportés de la sorte dans les eaux carbonifères provenaient, en Asturies, des calcaires dévoniens qui formaient les rivages, et l'origine de leur calcaire n'est pas douteuse ; cette richesse, en carbonate de chaux, des mers du calcaire car- l)onifèreque l'on trouve en tant de régions différentes, a dû beaucoup eon- Iribuer à l'uniformité de leur faune. DISCUSSION M. DR KoNiNCK exprime lo regret que M. Bairois, tians son étude compaïa- tive (lu carbonifère des différents pays, n'ait pas fait entrer en ligne de compte le carbonifère de Belgique. M. de Koninck a constaté l'existence d'une rela- tion intime entre les fossiles des deux stations (Kspagne et Belgique), mais il croit, cependant, qu'il y a quelques différences, c'est-à-dire quelques horizons fossilifères différents, et M. Barrois les aurait très certainement signalés s'il avait poussé plus loin sa comparaison. M. Malaise n'est pas éloigné' de croire que le calc.iire à gonialili^s d'Kspagne î)i.i r.KOLOr.IE et MINKR.\I,Or,IF ropivscnto los coiiclios belges, à gonialitos ('galomonl. de Chokici', cl autres localités. M. DE KoNiNCK ajoute que.cn Belgique, les goniatites ne snnipas dansleear- bonifère. mais dans le flévonien supérieur. M. THOULET MiiiliT' lie !■ iiifrrfiir't' à la rnculli' iIps Sfioiirps iIp Monlpellifr. SUR L'EMPLOI DU MICROSCOPE DANS LES RECHERCHES PHYSIQUES ET CHIMIQUES EN MINÉRALOGIE (EXTRAIT m; l'ROCKS-VERRAI.) — Sénnrp du 16 nrril tSSI. — M. THOri'.ET fait une communication sur l'emploi du microscope dans les recherches physiques en minéralogie. L'auteur insiste particulièrement sur ce point que la première condition que doit réaliser le microscope employé dans ces sortes d'études, c'est un centrage aussi parfait que possible. M. Thoulet décrit le microscope de M. Bertrand et: le présente comme l'instrumenl qui, à re point de vue, se rapproche le plus de la perfection. DISCUSSION M. PoMEL fait observer à 1V1. Thoulet (pi'il n'a ]ias cit(''. ])armi les savants qui se sont occupés de min(''ralogie microsco|)i([ue. MM. Kouqué et Michel Lévy . leurs travaux les placent pourtant au premier rang des auteurs auxquels nous devons la création et le développement de cette science. M. Thoulet répond que M. Fouqué est si connu qu'il n'a pas cru nécessaire de prononcer son nom et qu'il s'en est d'ailleurs considéré, en quelque sorte, comme dispensé, puisqu'il n'a parlé que de minéralogie, et non de pétrographie microscopique, science dont s'itccupe spécialement M. Fouque. M. PoMEL réplique que cette dernière raison n'en est pas une, attendu que la pétrographie microscopique n'est, en somme, que de la minéralogie. I . l'OMMEUMI,. — HK(.lli:iU,Ili;S SLIl m; MOIILON OUAILUNAlUt: oH') M. le Docteur T. PÛMMEROL Ile (;t'r/.;i; il'uv-iie-Dùiiie*. RECHERCHES SUR LE MOUFLON QUATERNAIRE OVIS ANTIQUA — SJance du K! arril I8SI. — 1 Nous avons (loiuir. au Coiigivs de .M(tiil[»cllicr, la desL'ri|)li(»ii du crâne d'iuu- (•s[)m' nouvelle de inoullon. (pie nous avons nonuiié Ocis antiqua. M. le docteur Cluunbige de Ponl-du-Chàleau et U. Lamuthe, directeur du nuisée Lecuq, nous ayant procuré de nouveaux ossenienls tossiles. nous Ncnons aujourd'hui compléter l'étude paléontoloi;i(pie de cette espèce qua- leniaire. Les ossements que nous élndii'rons son' : I" .1.;v\-. — KobusLe et lra[Ui ; la l'ace antérieure du corps vertébral pi-esenle une dé[)ressioii circulaire entre la circonférence externe et le [lourlour de ra|)ophyse odonloïde. Cette apophyse, très forte, demi-cylin- dri(|ue. s'insère [)erpendieiilairenien( sinla facedii coi'|>s vertébral (fig. ()8;. lit: lis. — Axis. — IXMiii-Ki'iiiiijL'ur. Les laces postérieure et supèrieinv ne présentent rien de remarquable. Sur la face inférieure, de l'orme cylindri(|ue. on constate une absence absolue de crête médio-huigiludinale. L'ouverture antérieure du canal vertébral est presque carrée, et l'ouver- ture postérieure presque demi-circulaire. 2" Omoplate f//v)//('. —L'épine est mince, allongée obliquement en avant, et s'insère près du bord antérieur de l'os, d'où absence presque com[>lète lie la fosse antéi'o-é|)ineuse. 526 GEOLOGIE ET MINERALOGIE Le col glénoïdioii allongé est aplati de dehors en dedans. Lapophyse coracoïde est courte et trapue. La cavité glénoïde est ovalaire (tig. 69). l''ij,'. 09. — Omoplate dioiLe. — J)eiiii-gi'uiidL'ur. 3'^' Radius (jclitclic, — Ineoinptet. Oii leinanjuo les saillies el les dépres- sions articulaires qui correspondent à la troclilée fémorale, Diaphyse ar- rondie en avant, Jiplatie en arrière. 4'' Phalange. — Phalange supérieure interne droite ou externe gaueiic du pied antérieur. Plus xolumineuse que celle du renne, moins trapue (jue celle du cerf ordinaire, elle se rapproche de celle du cerf de la Louisiane. S" Tibia gauche. — Incomplet. A la partie supérieure il est de Ibriii'' prismatique, triangulaire; intérieurement, la diaphyse est arrondie. Crète libiale très prononcée. Les saillies et les rainures articulaires qui se logent dans les parties correspondantes de l'astragale sont nettement accusées. Molaire inférieure. — Grandeur naturelle. b" Molaire inférieure. — Formée extérieurement par deux colonnes demi-cyhndriques et, intérieurement, par deux surfaces verticales allongées. F. POMMEROL. — RECHEKCHES SUH LE MOUFLON QUATERNAIRE o47 convexes d'avant en arrière, bordées en avant par un repli d'émail en forme de coloimette, disposées en éventail et séparées par un sillon large et peu profond. La face supérieure présente un double croissant d'émail, légèrement sijuieux et à concavité interne (lig. 70). Ces ossements doivent être rapportés à un animal du geni'c Oci.s. lis présentent une analogie frappante avec les os similaires du moutloji. Com- [)arées à ceux du mouilon d'Europe, leurs dimensions sont doubles. Nous nous croyons donc autorisé à les rapporter, avec certitude, au grand mou- lion quaternaire {(). antiqm) que nous avons signalé au Congrès de Mont- pellier. Notons certains caractères imporLants, observes sur les os du moutlou (jUaterjiaire. L'axis des Ruminants et des Solipèdes actuels présente, à la face infé- rieure — le cou étant considéré dans la position horizontale, — une crête osseuse médiane. Très manifeste chez le cheval, l'àjie, le cerf, l'antilope, le bœuf, le renne, le mouton domestique, elle est déjà moins apparente chez le mouflon d'Europe. Elle est non seulement absente de l'axis de Yovis aatiqua, mais la partie correspondante est convexe transversalement et légèrement concave d'avant en arrière. Le col de l'omoplate est plus allongé que chez les ovis actuels ; l'éphic plus oblique, plus en avant, disposition qui a causé, comme nous avons vu, l'eftacement presque complet de la fosse susépineuse. Ces caractères de l'axis et de l'omoplate sont en rapport direct a\ec l'énergie, le mode d'action des muscles qui s'insèrent sur ces os : ils démontrent spécialement la faiblesse, l'atrophie des muscles précer- vicaux. Le mouflon quaternaire avait une tête d'un poids énorme. Les cornes avaient plus d'un mètre de long et étaient aussi grosses que celles du lios priinigenius. Pour relever la tète, il fallait des muscles cervicaux pos- It'iieurs très puissants ; aussi les apophyses épineuses et transverses sont- l'Iles fortes et robustes. Pour l'abaisser, l'action de la pesanteur suflisail ; les muscles cervicaux antérieurs devenaient iiuitiles. De là est venue l'atro- phie de ces muscles et de leurs tendons, ainsi que la disparition tles crêtes, des épines osseuses du corps de l'axis êtj probablement aussi, du corps des autres vertèbres cervicales. A cause du poids considérable de la tête, l'animal devait marcher le cou presque; toujours dirigé vers le sol vX la tête baissée. Cette position entraînait l'épaule en haut et en avant et tendait les nuiscles qui s'insèrent à l'épine de; l'omoplate. C'est cette action presque continuelle qui a donné à l'épine sa direction oblique et causé l'effacement de la fosse antéro-épineuse. La disposition verticale du demi-cylindi'é dddntoïde, sur la face aiilé- O'iH Gi:(»L()GlE El MlM-llALOGIE lieure de Iaxis, prouve ijuc latlus ol le crâne ii'avaieiil ([ue des mouve- ments de liant en bas très bornés. Les croissants de la molaire inférieure sont moins compliqués que ceux des molaires supérieures. Les os des membres, contrairement à ceux de la colonne cervicale, sont minces, élancés, moins cependant que chez le cerf. Ils prouvent la force unie à l'agilité. Un ne constate ces caractères anatomiques sur aucune autre espèce de la famille des oviens. Le mouflon quaternaire de la Limagne est ainsi une espèce distincte, ayant une physionomie propre, une allure bien tranchée. Il Ovis vNTiyUA FE.MELEE. — Lcs sablcs quatcriiaircs de l*ont-du-Cliàtean nousont (mcore livré un crâne intéressant (lig. 71), quoique incomplet. Il comprend l'occipilal. les deux pariétaux, les deux chevilles frontales et l'orbite i-auche. Demi-giandt'ur. Occipital. — Ligne courbe, demi -circulaire, très accentuée, protubérance médiane, rugueuse, saillante, triangulaire; condyles ovoïdes, larges et F. POMMKROL. — ItECHERCUKS SUR LK MOUFLON QUATEUXAIRE O^O forts; Iroii vertébral siib-ovalairc: diam. aiil. post. — 3.j iiiillim,; — diam. traiis. — 43 milliin. Pariétaux. — Fracturés en partie. Orbite. — Circulaire, d'un diamètre de 5 cenliiii. — l\)urlour orbitaire saillant de 4 centim. Chevilles osseuses. — Plus écartées en avant (ju'en arrière, insérées immédiatement au-dessus du rebord orbitaire, dirigées en haut et en dehors; — section de la base, ovale, allongée, resserrée postérieurement, aplatie en dehors, plane en dedans ; — sommet se terminant en pointe, aplatie transversalement; — intérieur des chevilles divisé en sinus ou larges cellules quadrangulaires, communiquant les unes avec les autres. A quelle espèce animale appartient ce crâne? Les caractères ostéolo- giques des chevilles osseuses, la grande saillie orbitaire, le classent évi- demment dans la famille des Oviens et dans le sous-genre des Mouflons. Comparons ce crâne à celui de Vovis an tiqua décrit à la session de Mont- pellier: les dimensions de la boîte crânienne et de l'orbite du crâne actu» sont d'un cinquième plus petites ; la saillie orbitaire est deux fois plus grande. Les chevilles osseuses sont beaucoup moins développées, plus comprimées, plus écartées l'une de l'autre et non disposées en spirale. Les autres parties du crâne sont anatomiquement semblables. Ce nouveau crâne est, sans contredit, celui d'un mouflon, d'un ovis antiqun . l^e premier crâne découvert dans les graviers supérieurs de Pont-du-Château est celui d'un individu mâle. Le crâne actuel a appartenu à un ovis antiqua femelle. Chez les mouflons vivant actuellement, les mêmes diflércnces sexuelles existent. Le grand écartement des chevilles osseuses et la grande saillie orbitaire s'expliquent ainsi naturellement. Ces caractères ne peuvent exister chez les mâles, puisque les prolongements frontaux sont d'un tel volume qu'ils empiètent sur les parties voisines. m Grâce à ces nouveaux documents, nous avons pu reconstituer l'histoire paléontologique du grand mouflon quaternaire. La femelle, avons-nous dit. avait une taille plus petite que celle du mâle et des cornes excessi- vement réduites. « Dans l'état de nature, les mouflons marchent par troupes qui se composent d'une centaine d'individus, à la tète desquels se trouve toujours un vieux mâle. A répo(iue du rut, les mâles se battent à coups de cornes : souvent l'un d'eux périt et, dans ce cas, les femelles (jui l'accompagnaient se joignent au troupeau du vainqueur (1).» (l) Hocteiir chenu (Encijcl. d'Hiil. n'it., Pathydennes, Ruminants, etc.i, in-v, Paris, i8S6, p. 168. 34 S30 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Ces mœuis du mouflon actuel devaient être celles du moullon quater- naire. Les mâles, moins vigoureux, à cornes moins puissantes, succom- baient fatalement. Ainsi le combat, la lutte à outrance, pour la possession de la femelle, améliorait insensiblement l'espèce. Les femelles ne prenaient point part à ces luttes, et leurs cornes, devenant inutiles, étaient frappées d'atrophie, comme tout organe qui cesse de remplir ses fonctions. Par la même raison, la taille de la femelle était moins élevée que celle du mâle. Chez le mouton domestique, la cessation des combats, le défaut d'usage des cornes a produit un amoindrissement considérable de ces organes qui, dans certaines races, ont même entièrement disparu. Le mouflon d'Eu- rope n'est qu'un représentant très affaibli de la grande espèce quaternaire, dont il est certainement le descendant direct. La chasse que lui fait l'homme, le cantonnement sur les hautes montagnes, la lutte organique contre les rigueurs du climat, les difficultés de toute sorte qui s'opposent à sa libre extension ont frappé l'espèce d'une décadence irrémédiable et d'une extinction prochaine. DISCUSSION M. BouRJOT demande si M. Pommerol a étudié comparativement le mouflon quaternaire et le mouflon actuel, et s'il a trouvé, dans cette comparaison, une nouvelle preuve en faveur do l'opinion d'après laquelle, à l'époque quaternaire, l'Afrique aurait été reliée à l'Europe par un ou plusieurs isthmes importants. M. PoMMEUOL répond affirmativement aux deux questions posées par M. Bourjot. M. PoMEL soutient que, à l'époque quaternaire, il n'y avait pas, dans la région méditerranéenne du côté de l'Espagne, de communication entre les deux con- tinents. Il fait, en outre, remarquer que les mouflons actuels comprennent deux types distincts, savoir : un type essentiellement africain, le mouflon à manchet- tes, et un autre type, le mouflon d'Europe. En supposant même que le genre mouflon serait d'origine exclusivement africaine, la migration de cet animal en Europe n'impliquerait pas nécessairement une communication par terre entre l'Afrique et l'Europe. Certains animaux, en effet, tels que, par exemple, les sangliers de Corse, ne craignent pas d'entreprendre une traversée à la nage, lorsqu'ils se sentent pris du besoin ou de l'envie d'émigrer. VILANOVA V PIERRA. — LE TAONURUS LLTIMLS 531 M. YILAIOYA Y PIEEEA Professeur à' lL'iii\ei'sil(' ut; Mudriil. UNIFICATION DE LA NOMENCLATURE GÉOLOGIQUE Séiiiin- ilu m tirril IS8I. — M. YILAlfOYA Y PIEMA Professeur à l'Université de Madrid. LE COLORIS DES CARTES GEOLOGIQUES — Séance du 16 nvvil 1881. — M. YILAIOYA. Y PIEMA Professeur à l'Cniversilé de Madrid. LE TAONURUS ULTIMUS DANS LE TERRAIN TERTIAIRE D'ALCOY (E\T1(.UT DU I'HOCKS-VEUBAL) — Séance dn 46 avril 1881. — M. ViLANOVA expose des détails curieux sur la découverte, dans le terrain tertiaire d'Alcoy, d'un végétal, le taonurus ultimus, qu'on avait considéré jus- qu'à ce jour comme exclusivement paléozoïque. 532 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE M. le Docteur J. SZABO Conseiller royal. Professeur à l'Universilé de Budapest. ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE DU TERRAIN TRACHYTIQUE DE TOKAY DANS LE NORD-EST DE LA HONGRIE — Séance du 48 avril 4881. — La Hongrie est le pays, en Europe, où la formation trachytique est le mieux développée ; et, quant aux rhyolithes, c'est la contrée de Tokay qui mérite une considération particulière. La chaîne des montagnes tracliytiques, (|ui commence par les monta- gnes de Tokay et s'étend, vers le nord, jusqu'à la frontière de Galicie à Éperies, n'est qu'un de ces grands groupes trachytiques qu'on discerne en Hongrie. Ce groupe forme une des ramifications méridionales de ces montagnes volcaniques tertiaires qui se détachent des Carpathes près d'Éperies, se prolongent presque sans interruption jusqu'à Tokay, où elles font une pointe hardie dans la plaine. Le groupe en question est bien remarquable au nord par les mines d'opales (à Veresvàgâs ou Cservenitza), et au sud par les vignes qui produisent le vin de ce nom. La carte que j'ai l'honneur de vous présenter est la carte géologique et ampélographique dresséejpar moi, en 1865, pour la contrée que l'on comprend sous la déno- mination de Tokay-Hegyalja, c'est-à-dire le versant sud-est et le pied des montagnes de Tokay, où la production de ce vin a lieu. Au delà de ces montagnes, on ne donne pas aux produits des vignobles le nom de « vin de Tokay» (1). La description géologique d'un terrain composé de roches éruptives est aujourd'hui tout à fait différente de la description qu'on en a faite il y a quelques années ; et, comme c'est une des contrées le plus souvent et le plus minutieusement étudiées, je vous prie de me permettre de la choisir pour l'application de ma double classification, dont l'une n'est qu'une classifi- cation générale, applicable sur place par le géologue, l'autre, au contraire, une classification systématique détaillée, le résultat des études géologiques et pétrogiaphiques combinées. Le traitement méthodique de cet important sujet m'impose : (I) déparier d'abord, en général, de la voie suivie par moi pour arriver à un résultat où les (1) Celte carte géologique accompagne l'album de la Tokay-Hegyalja publié parla société vinicole de la Tokay-Hegyalja et son président Micolas, baron de Vav. 1867. La partie scienti/ique rédigée par Szabo. Le texte ea hongrois, français, anglais et allemand. J. SZABO. — TERRAIN TRACHYTIQUE DE TOKAY 533 l'tudos pt''tirai)liiqiu's<'li;r()Ioiii(|U('ssoiil Icllcment ivuiiics, qu'on parvient à une classilicatiou syslriiiali(|nt' iialui't'llc des loclics tracliyti(|U('s ; (II) de fixer pour le géologue tels caractères mieroscopiciiies, (lu'il lui soit possible de donner déjà sur place aux diverses^ roches tracliyli(|ues des noms dans le sens de la classiiication systématique détaillée; (111) d'appliiiuer ces principes aux roches de la contrée de Tokay-Hegyalja; et (IV) entin de faire une comparaison entre la nomenclature ancienne, employée dans la description géologique des montagnes de Tokay par divers auteurs, et no- menclaluri' exigée par la classification systématique, résultant des travaux d'un géologue qui se sert, dans ses études détaillées de la méthode pétro- gi'aphique d'aujourd'hui, eu répétant même ses études géologi([ues avec les roches déjà pétrographiquement connues. LA NOUVELLE CLASSIFICATION SYSTÉ:yiATIQUE DES ROCHES TRACHYTIQL'ES Dans les dénominations antérieures des roches trachytiques, nous n'avons été guidés que par les caractères extérieurs appréciables sur la masse de la roche; c'étaient des caractères fournis tantôt par la couleur, tantôt par la structure, tantôt par quelque minéral macroscopique, (juel(]ucfois môme par l'effet panoramique. Au commencement de mes études des roches trachytiques de Tokay- Hegyalja (1863), je me suis convaincu que la spécification minéralogique peut rendre de bons services pour une distinction plus détaillée; mais, dans ma description, je ne pouvais employer que l'amphibole, le mica et le ([uartz ; le feldspath ne pouvait être (jue nommé généralement. Depuis ce temps, je me suis livré à l'étude des roches trachytiques non seuU'inent dans la Hongrie et la Transylvanie, mais aussi dans la continuation de ces pays vers le sud, en Serbie, alors dans un vaste terrain compris entre les Carpathes et le Balkan, de même que dans le nord de l'Italie dans les « CoUi Euganci», dans l'Auvergne, etc., et ma conviction est devenue plus forte que, sans la connaissance des espèces feldspathi(|ues, l'association des minéraux d'une roche éruptive ne peut être considérée comme satisfai- sante pour en établir une classification des roches. J'ai tâché, alors, d'établir une méthode de détermination des feldspaths dans les roches ; la méthode est basée sur la triple propriété de ces miué- raux : la coloration de la ilanune, le degré de fusion et la qualité de la matière fondue, enfin la résistance à l'acide liydrochloricjue, en soumettant la dissolution acide à l'essai de la coloration de la flamme. Cette méthode m'a permis de spécifiei- les feldspaths dans les' roches, avec la même sûreté et facilité ([ue pour les autres ininéiaux concomitants, au moyen du microscope. o34 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Après avoir t'ait une grande collcelion de roches tracliyliques, représen- tant des localités éloignées, je me suis livré à la détermination de leurs minéraux constituants et, principalement à la spécification des espèces t'eldspathiques d'après les dix séries établies par Tschermak. Mon résultat était qu'il y a des minéraux qui sont constamment associés; de sorte qu'on peut établir certains types entre les membres de la formation tra- chytique.Ce résultat a été publié en 1873 (1), et même illustré à l'Exposition internationale à Vienne par une série tracbytique rangée d'après les felds- patlis dominants. J'ai prouvé, en même temps, que la basicité du feldspath t'st en accord avec l'âge relatif des divers types trachytiques : lestrachytes à feldspath les plus basiques sont les produits des éruptions les plus récentes. Quant à l'âge relatif, c'était le résultat des études pétrograpliiques et géologiques combinées. Dans la continuation de mes études trachyticj[ues, j'ai tâchéde déterminer, plus exactement, le rôle des autres minéraux associés, car, pour le géologue sur place, le feldspath ne peut pas servir comme base de la dénomination, tandis qu'il trouve, dans les autres minéraux qui l'accompagnent, un appui d'une grande importance. J'ai l'honneur de vous soumettre aujourd'hui ma nouvelle classification systématique, basée non seulement sur les feldspaths (deux et même trois espèces) dominants, mais sur tous les minéraux associés. Je commence la série trachytique avec le type le plus basif|ue et, en même temps, le plus jeune (2). ]. — Trachyte augitiquek anorthite-bytownite ; sans biotite et sans (juartz. Péridot très rare. Miocène supérieur ; fin de l'étage sarmatien. II. — Trachyte amphibolique k labrador-bytownite ; l'augite ne manque presque jamais. Il est caractérisé aussi par l'absence de la biotite et du quartz. Miocène supérieur; commencement de l'étage sarmatien. III. — Trachyte micacé amphibolique à andésine-labrador ; avec ou sans quartz, avec ou sans augite, avec ou sans grenat; les variétés grenati- fères sont plus anciennes. Miocène moyen et (pour les trachytes grenatifère) inférieur. (1) Trachyte eingetheilt nnch demnaturlichcn Syxtcm,\OTiDr- J. Szabo. (Wdlaustelliing, i&13, Wieii.) TJngarn, gruppe XXVI. Unterrichlswesen. Une brochure en allemand et en hongrois a été miseà la disposition des visiteurs. (2) Le principe de cette classification a été communiqué dans une des séances du premier congrès international de géologie à Paris (I818l: « Sur la classification et la chronologie des roches éruptives tertiaires de la Hongrie; » mais je la présente ici sous une forme mieux «dop.table pour la double classification dont j'ai fait mention. J. SZABO. — TERRAIN TRACHYTIQUE UE TOKAY o3o ]V. — Trachyte micacé amphibolique à oligoclase-andésine; avec ou sans quartz, avec ou sans augite. Miocène inférieur (oligocène supérieur). V. _ Trachyte micacé à orthose-oligoclaso ; avec ou sans quartz, avec ou sans amphibole; l'augite s'y trouve exceptionnellement. Ëocène supérieur (oligocène inférieur). Dans une certaine contrée, où la formation trachytique est très bien (lév(>loppée, on trouve quelquefois tous ces types réunis; mais, pour la plu- part, c'est un ou deux qui dominent, tandis que les autres manquent, ou ils jie jouent qu'un rôle subordonné. Il y a, dans ces divers types, des tran- sitions par les espèces feldspathiques voisines, par les minéraux colorés ou par le quartz. Le type de trachyte-augilique peut contenir de l'anortliite exclusivement, mais il contient plus souvent un mélange de l'anorthite et de bytownite ; il y a des variétés dans lesquelles la bytownite devient domi- nante, et à la fois, on y rencontre ça et là de l'amphibole. C'est ainsi qu'il y a une transition du P'" type au II*'. Le trachyte à grenat passe au trachyte sans grenat, mais dans lequel les autres minéraux restent les mêmes. Dans les trachytes quartzifères, ce minéral peut diminuer et enfin se perdre, de sorte qu'il y a un passage des variétés à quartz aux variétéssans quartz, etc. JMais, sauf une transition de ce genre, dans les grandes masses trachy- tiques, ces types sont, quant à l'association minéralogique, constants. Il n'y a pas dans la totalité de la roche des mélanges des types plus éloignés ; si l'on en trouve, ce n'est qu'un phénomène de contact, localisé à la limite des deux types différents ; c'est ce qui arrive presque toujours dans les dykes, qui se sonf fait jour au travers de roches volcaniques d'une érup- tion précédente. On rencontre dans une pareille circonstance des morceaux ou des minéraux isolés du type ancien comme des inclusions dans la masse (In type plus récent. La masse des deux types voisins offre quelquefois des |iliénomènes de fusion complète, d'autres fois la fusion n'est pas complète, cl dans ce cas, on peut discerner les morceaux ou les minéraux d'un type ('! de l'autre, même à l'œil nu; dans les plaques minces on trouve des miné- raux du type plus récent bien cristallisés, tandis que les minéraux du type ancien jouent le rôle des minéraux préexistants, ils sont arrondis ou leur substance est attaquée. Les minéraux du type ancien ne forment dans ce cas jamais des microlithes (1). (il Dans trachytes trachyte i que l'es deux pcikuuuioiis provienneni aes locaiiies ou ces types oasiques soin en couLaci avec j trachyte quarlzifère à orlhose. La masse des trachytes à bytownite-anorlliite, en général, est enliè rement dépourvue de r|uartz. Dans l'est de la Hongrie, à Abrudbànya (Transylvanie), j'ai donné la description d'un basalte (1867] qui contient des bipyrainides de quarlz, quelquefois en cristaux bien formés, mais plus souvent alUiqués, ou même transformés en une matière blanclie (bisilicatede magnésie). On ne rencontre 536 r.KOLor.iK et minéralogie II I.A NOMENCLATURE GEOLOGIQUE DES ROCHES TRACIIYTIQUES Il s'iigil (le la (jticslioii: « Kst-il j)ossil)lo de Iroiivcr des caraclcivs miné- ralogi([ucs ])ropros à reconnaître le type Iracliylique en général, et qni permettent an géologne snr place de donner des noms (jni se i-attaclient à la nomenelalnre sYstémali(|ne détaillée? » l*(nir allciiulie ee but il l'anl s(> servii' en picmière ligue ])aiini des mi- jiéranK colorés : la biotite, l'angite. l'amphibole, et en deuxième de la présence dn (piartz et du grenat. De ce groui>e dt>s minéraux primordiaux c'est la biolile (|u"ou doit l'ousidérer connue le miuéial le }>lus important. La biotite perm(>l tle discerner deux séries : A. Traehytes sans biotite (I, II types). B. Traehytes avec biotite (111. IV. V types). La série A est plus lécenle. la sérit' micacée B est plus anciiMuie. A. Le.-< tnu'hiifcs sons hintilo. — Dans la série A il n'est pas difficile tle reconnaître la [trésence (sinudtauée ou exclusive) de l'amphibole, alors on parvient à l'aire une subdivision et on peut macroscopiquement dis- cerner le Iravhijte augitiquc et le irochyte (iniphiboliqiic. B. Les tfoc luîtes avec hiotitc. — La bioliti' caraiiérise tous les trois types anciens. L(^ géologue n'a ])as un moyen général pour l'aire des sub- divisions: l'amphibole peut acconqiaguer la biotite dans tous les trois types aussi bien (|ue le quartz. Mais ou peut dire, comme une loi générale. que la grande quanlili- de l'amphibole (d'un iniii(''ral à base de calcium) annonce une roche contenant un reldspath calcique; tandis que la rareté, ou mieux encore l'absence de l'amphibole, laisse supposer la pré- sence d'un feldspath alcalin associé an minéral potassique: la biotite. Le grenat fournit pour le géologue un earactèri' minéi'alogique pré- cieux, il suffit tout seul pour classer le trachyte dans l'ordre de la forma- tion. Il accompagne presque toujours les feldspalhs de la série d'andésine on du labrador. Quant au ijuarlz. il est à remarquer ([u'il peut accom- pagner l'orthose, l'oligoclase, l'andesine et le labrador, mais il peut aussi manquer dans tous les types anciens ; alors la présence ou l'absence du quartz dans un trachyte nncacé ne l'oiu'nit pas un moyen général de subdivision. Il y a pourtant dans des conditions particulières des moyens ces inohisions que dans la partie supéneme de la masse basaltique: le (piailz ne s'est pas formé dans le basalte, mais il a elë inclus a l'occasion de l'éruption au travers d'un iracliyte quartzifère, qu'on connaît aetuellenient a Verespatak, non loin des montagnes basaltiques de lielunatâ. près d'Abiudbânya. (A bazaltok quaii'zzârvâiiya. — Des inclusions de quartz dans les basaltes.) Magyarhani l'oldtani làrsulal niunkàlatai. Il'l kotel, iSG7, page 143. J. SZAIK). ■ — TEIIHAIN TRACHYTIULE DE TOKAV ^)-il (l'un subdivision fournie, par l'association du quartz avec la biotite : si \\)\\ trouve dans la nièine (•ontn'-e des tracliytes niicac<''S sans quartz et avec quartz, ces derniers sont plus acides et pins rineiciis ; si l'on trouve un trachytc micacé (sans ampbibole) avec quartz, ce deiiiiiir est plus acide et plus ancien. Le Icldspatli ne fournit pas un moyen de nomenclature! poui- le; géo- loj^ne, il n'est pas possible de le reconiuiîti'e spécialement, on doit S(î cont<'ntrr d'en dire autant qu'il est possible; on regarde! sa forme, sa (|uanlité, s;i couleur, son éclat vitreux, fendillé, libreiix on jiiénic |)onceux, ses stries, etc.; il ne devient (jue dans le laboiatoiic du péti'oj^raplie 1(^ caractère le plus précieux et le plus sûr de la classilication systématique; et comme il est de tous les minéraux Irachytiques celui qui s(î conserve le plus longtemps, même quand les minéraux colorés sont déjà tout à fait décomposés, dans des vai'iétés modi liées c'est la détermination du felds{)ath (|ui nous fournit quelquefois l'unique moyen de nous prononcer sur le lyj)e d'inic loclic liacliyti(|iie. Le géologue sui' place jxxiri'a se servir de la nomenclature basée sui' tels membres de l'association nnnéralogi(|iie d'un type tracliylirpie, (jiii sont macroscopi<|U('in('nt reconnaissables, mais au lien de discerner cinq séries il en discci'iiera les 8-4 suivantes : a. TracliyU- augiti(|ue. b. Tracliyle ainpliibolique. c. Trachytc micacé amplnboli(|iie (j)lns l)asi|ne), a\cc. ou sans quartz. d. Trachyte micacé (plus acide), avec ou sans (piaitz. C'est une nomenclature en apparence minéralogi(|ue, Jiiais comme elle est en ra|)port intime avec l'âge n^latif dc^s div(!rses roches trachytiques, elle peut clrr noiluiiéc jionieiiclalurc gcologique. On est enfin guidé aussi par la structures [)ai' l'état normal ou modifié. Le trachyte compact est en général [)lus jciUJic (|ue le trachyte moins compact et plus âpre au toucher; la rhyolithe appartient toujours à un type j)lns ancien, dont la modification peut être d'un âge divers ; la plu- pai't des jnodifications rhyolitiepies sont conlem[)oraines avec le trachyte qu'on y tionve en contact. Avec une telle classilication [)r(''alable on esl (li'jà assez bien préparé poui' l'aii'C des observations géologiques relativement à la superposition des ty[)es trachytiques dans leurs couclies sédimentaires, et Ton a des moyens suffisants de réunir toutes les roches trachytiques ayant la même associa- tion minéralogiquc comme formations individuelles d'un t<'i'i'ain Iracliy- tique. 538 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE III DESCRIPTION DES ROCHES TRACHYTIQUES DE LA CONTRÉE DE LA TOKAY-HEGYALJA La Tokay-Hegyalja est, à proprement parler, une expression topogra- phique et comme il a été dit, désigne le versant et le pied de cette chaîne de montagnes, qui vient du nord se perdre dans la grande plaine centrale de la Hongrie. Elle forme à peu près un triangle à côtés inégaux, dont la pointe méridionale est marquée par la montagne de Tokay. De ce point à l'ouest jusqu'à Szanto s'étend sur une longueur de 3 1/4 milles géographi- ques le côté plus court; à l'Est, vers S. A. Ujhely, le plus long de o i/4 milles. La superficie de la Hegyalja est évaluée à 5 milles géogra- phiques carrés, dont un cinciuième est planté de vignes. Il ne se présente pas dans cette contrée de formations antérieures aux formations tertiaires; celles-ci sont tantôt éruptîves, tantôt sédimen- laires. I 1. Trachy te augi tique {k anoTÛnte-hytownite). A. l Trachyte amphibolique (à bytownite-labrador et au- RocHEs / gite). ÉPURiTivEs. i 3. Trachyte micassé quartzifère {kori\\o?>Q oW^oddi^e.- \ andésine). Les autres types ne s'y trouvent pas (1). B l 4. Conglomérats et tufs trachytiques. ROCHES ] 5. Argile plastique rouge (nyirok), losz. Quaternaire. sEDiMENTAiREs. ( 6, Alluvlous préliistoriquc et récente. A. — ROCHES ÉRUPTÎVES I. Trachyte augitique. Les roches trachytiques appartenant à ce type sont à l'état normal, pour la plupart, d'un grain fin, compact, de couleur noir ou gris foncé (grauer tra- chyte de Richthofen) ; mais il y a aussi des variétés poreuses et scorifiées de la même couleur, et parfois des variétés colorées en rouge ou en gris clair. Dans l'association minéralogique le feldspath triclinique est souvent rccon- naissablepar des stries, même à l'œil nu. L augite est visible dans les variétés à gros grains, mieux encore à la surface extérieure de la roche, dans la croûte blanchâtre produite par les agents atmosphériques, dans laquelle les aiguilles de l'augite se sont conservées et deviennent reconnaissablcs même dans les roches à grain fin. Les feldspaths (1) Au nord, vers Éperies, on rencontre encore le trachyte micacé amphibolique (à andesin- labrador), même avec la variété grenatifère. ,1. SZABO. — TERRAIN TRAr.HYTIQUE DE TOKAY o39 sont calciquos, ils sont attaquables parTacido ohlorhydriquo ot so laissent rocon- naîtro par les procédés mierorhimiqnes. qui peuvent être contrôlés quelquefois aussi par les propriétés opti(iues de rcxtinction., comme appartenant à la série d'anorthite bytownite. La magnétite y abonde. Le trachyte augitique est bien dc'veloppé dans la Tokay-Hegyalja, dans les localités suivantes, où on le trouve à l'état normal : Szanto, Tallya, Mad, Kislalud, Erdobénye, Tolcsva, Petraho, S. Palak. Tranczon. On rencontre le trachyte augitique aussi dans un état qui ne peut pas ôtre nommé normal, il contient quelquefois du quartz et une autre fois il forme le griinstein trachytique. Je citerai comme exemple pour le trachyte augitique h quartz la roche de la montagne de Tokay même et pour le grïmstein tra- chytique une roche dans la vallée des bains minéraux d'Erdobénye. La montagne de Tokay présente un cône isolé du reste de la chaîne de la Hegyalja ; elle a été l'Etna dans la mer miocène, mais, de son cratère et de toute sa partie formée par des débris meubles, rien ne nous est resté ; pendant le temps quaternaire et d'alluvion tout cela a été décomposé et enlevé, nous ne voyons que la base solide de la roche qui compose le mont actuel. Cette roche n'a pas une composition constante, elle est en (iuel(iues points un trachyte augitique normal, dans un autre les échantillons contiennent acci- dentellement de rares grains de quartz; on trouve aussi des échantillons dans lesquels le quartz devient plus nombreux et qui contiennent, outre le quartz, des grands cristaux de l'oligoclase-andesine de l'orthose et quelquefois même de la biotite. Pour expliquer cette irrégularité, il faut donner une idée de la structure géologique de la montagne entière. La masse fondamentale est le trachyte augitique: mais, à l'exception du versant du sud, où le pied de la montagne est arrosé par les rivières de Bodrog et de la Theisz, il est entouré de rhyolithe, caractérisée par l'association de la biotite, du quartz, de l'orthose, de Toligoclase-andesinc. Le trachyte augitique, en faisant son éruittion au travers de ce type ancien déjà fort désagrégé, a enclavé dans sa masse incandescente non seulement les minéraux intégrants, mais souvent des blocs plus ou moins grands du trachyte ancien. De tous les minéraux c'est le quartz qui a résisté à l'influence de la matière ambiante le plus puissamment, mais lui- même est souvent altéré, il est quelquefois vert de sorte qu'au premier aspect on peut le prendre pour l'olivine; les arêtes des rares cristaux sont arrondies. Les i'cldspaths alcalins du type ancien sont très vitreux, fendillés et même fibreux ; la masse basique du trachyte augitique, quelquefois riche en hydro- silicates très facilement fusibles, a pénétré dans ces feldspaths et elle en a altéré la composition, de sorte que les analyses chimiques n'en donnent que des résultats approximatifs. Mais à l'aide des grains minces, qu'ils suffisent à employer dans le procédé de coloration de la flamme, il est facile de se con- vaincre de la présence des feldspaths alcalins de potasse et de soude. Il y a des échantillons dans la roche de la montagne de Tokay, qui peuvent vire désignés comme des mélanges de deux types trachxjliques, tandis que les autres sont des trachytes augi tiques, qui contiennent accidentellement du (juartz et enfin il ne manque pas de variétés tout à fait normales et parmi ces dernières on peut très bien distinguer aussi la variété nommée par Beu- dant « trachyte semi-vitreux ». J'ai cité, dans ma première classification des trachytes d'après les feldspaths 540 GKOLOGIE ET MINÉRALOGIE et le quarlz (1873). dans la colonne des trachytes à quartz, la localilé d'Erdo- bénye (montagne de Szokolya), N.-E. de Tokay; mais je me suis depuis con- vaincu qu"il y a ici le même cas; c'est un trachyte augitique, trouvé à la limite du trachyte quartzil'ère. Il contient aussi des blocs enclavés du trachyte ancien, dans lequel, au lieu des l'eldspaths alcalins disparus, on trouve les parois de la cavité tapissées de nombreux cristaux de tridimite. Griinstein trachytique. — A Erdobénye, dans la vallée (Setétes), non loin des bains, la partie supérieure de la montagne est formée par le trachyte augi- tique normal d'un gris foncé, tandis qu'en bas, sur le même versant, la roche devient verdàtre et métallifère. Le trachyte normal se transforme en grïmstein trachytique d'une manière si insensible, qu'il serait difficile de dire où l'un commence et l'autre finit. On fait la même observation aussi dans la galerie de mines percée dans ce grïmstein trachytique. A peu près à 68 mètres de l'entrée on trouve des boules de trachyte augitique noir de la grosseur de la tête, et même plus grosses jusqu'au poids d'un quintal. Le matière encais- sante est le grùnstein trachytique originairement appartenant au même type. Ces boules ne sont pas des inclusions, mais du trachyte normal très compact, qui n'a pas pu être pénétré par les émanations des combinaisons sulfureuses; il a résisté à l'influence des agents solfatariques, qui ont 'amené la modifica- tion dans laquelle on lui donne le nom de griinstein trachytique. Filons de quartz. — La quantité de l'acide silicique libre est très grande dans les montagnes de la Tokay-Hegyalja, et le quartz en filons ou veines dans le trachyte augitique est un phénomène ordinaire; ce minéral s'y montre en variétés nombreuses de jaspe et de calcédoine. Tolcsva, Traczon et Zsadany sont les endroits où on les trouve. A Tolcsva, dans une roche de quartzite, on trouve une veine formée d'une belle variété de jaspe vert, d'un vif éclat, que les auteurs anciens décrivent sous le nom de Plasma de Tokay. A Komloska, au nord de Tolcsva, on trouve une fente de quelques toises d'épais- seur, remplie aux bords de quartzite, et au centre d'un calcaire bacillaire, la quantité en est assez grande pour qu'on ait pu en faire de la chaux. Décomposition par les agents atmosphériques. — Le trachyte augitique résiste tantôt plus, tantôt moins à l'influence des agents atmosphériques. La variété dont la masse est à demi vitrifiée' est plus stable, tandis que le travail de la désagrégation marche très vite dans les variétés d'une structure peu vitreuse ou moins dense. La décomposition a lieu en blocs, en couches concentriques; d'abord les coins sont attaqués, puis les arêtes, et le morceau s'arrondit et s'amoindrit toujours plus, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un petit noyau d'une roche solide, qui se convertit lui-même en gravier trachytique, puis en une espèce d'argile plastique, la plupart d'une teinte rouge, qui, dans les envi- rons de Tokay et dans le Matra, s'appelle Nyirok, et, mêlé suffisamment avec des matières organiques décomposées, fournit un sol excellent. 2. Trachyte amphiboUque. Les trachytes amphiboliques sont caractérisés par la présence de l'amphi- bole, reconnaissable macroscopiquement. Comme caractères négatifs pour le géologue, l'absence du quartz et de la biotite peuvent servir. La couleur dominante est grise, la masse de la roche presque toujours poreuse. Les feldspaths tricliniques sont souvent striés. J. SZABO. — TEHHAIN TRACHYTIQUE DE TOKAY 541 Dans les plaques minces on reconnaît aussi Tani^ite; une analyse chimique (Doelter)(l)et les essais niicrociiimi(iues démontrent la présence des l'eldspaths calciquesde labrador-bytownite (2). 3. Trachytc micacé quiwtzifère. Ce type ne se trouve jioint dans l'état tout à fait normal, mais il y a pour- tant des localités où il l'approche, de sorte que son association mincraloj;i(pie peut être assez bien constatée. La meilleure localité est une butte (Sonilyod) près de S. Patak. La pâte de la roche est grisâtre, la structure un peu flui- dale. On y distingue çà et là des lames noires hexagonales de la biotite, des grains et rarement des cristaux fendillés de quartz d'une couleur rosée, un feldsi)ath vitreux, très luisant, et un autre de couleur blanche mat. grenu et souvent altéré en kaolin. En continuant la route au nord (vers le village de Karolyfalva), on trouve sur le versant gauche des montagnes au bord du ruisseau le même type, mais la pâte blanche y est décomposée et les cristaux de feldspath, du quartz limpide et du mica noir brillant sont mis en liberté. On en trouve de grandes quantités. On rencontre le trachytc micacé quartzifère aussi à Tallya dans la mon- tagne de Sovany, et entin à Szanto au versant nord de la montagne de Sator (3). 11 y a des raisons de supposer qu'il y a deux espèces de feldspath même dans le cas où l'aspect vitreux ne les caractérise pas. Les feldspaths libres, fournis par les roches décomposées des localités citées, sont tous mats ; on n'y dis- tingue point de stries et, conséquemment, on les prend pour la même espèce. La forme nous guide encore quant aux orlhoses, car cette espèce a ordinairement la propriété de mieux résister à la décomposition; mais il y a une grande quantité de grains qui ne sont que des débris d'un cristal. .le me suis donné la peine, dans les premiers temps, de chercher du bon matériel pour l'analyse chimique, mais le résultat n'était jamais satisfaisant. Les nombres n'ont pas exprimé la composition d'une des espèces connues, mais toujours un mélange des feldspaths potassiques, sodiques et même calciques. Le pro- cédé microchimiqne m'a permis d'y trouver l'orthose, l'oligocluse et l'andé- sine. Dans les variétés qui contiennent le feldspath vitreux, très bien con- servé, la présence du feldspath potassique n'(''tait pas douteuse, mais, dans ceux-ci, l'autre feldspath était pour la plupart décomposé. D'après l'associa- (1) Silice S4.94 Alumine 29.38 Chaux 10.45 l'oliisse 1.93 Soude /, .,)l Ker traces 101.03 (2) Au coniiTieiicftiienl de mes éludes feldspathiques appliquées à la géologie des roches érup- tives, celait la tiionliigne de Varhegy près S. A. Ujhely, où je me suis convaincu que dans la niasse de la monlagne l'espèce de feldspalh esl conslanle. J'ai détaché des grains du soniniel, de l ius les cotés el de diverses alliludes; le résultai des délcrminalions par mon procédé était que l'espèce dominante esl le labrador, mais avec des oscillations plus souvent vers la série plus basique (bytownile), moins souvent vers la série moins basi(iue (andésinel. L'analyse chimique de Doeller se rapporte au feld.>palli de la même monlagne, el exprime très bien la composition de la série labradorique. (3) M. Wulf elle encore des localités, mais un ()e;i plus au nord. 542 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE lion iiiinéralogiqiie, on peut donner le nom systématique : trachytc micacé quartzilV'ro. à l'ortliosc et à l'oligoclase-andésine. Le feldspath dominant est quel- quefois Torthose, d'autres foisToligoclase-andésine. L'amphibole s'y trouve ex- ceptionnellement, de sorte qu'on ne peut le considérer comme membre essen- tiel de l'association minéralogique de ce type. Le trachyte micacé quartzifère est plus ancien, comme les deux autres types précédents; on le trouve au versant et dans les vallées des montagnes trachytiqucs plus élevées et presque toujours formées par les trachytes augi- tiques ou amphiboliques. Avant l'éruption de ces deux types, la contrée de la Tokay-Hegyalja était composée de montagnes du trachyte micacé quartzifère soit massif, soit en débris formant des dépôts sédimentaires. Les éruptions sous-marines des trachytes basiques se sont fait jour au travers des traciiytes micacés quartzifères, qui ont subi à cette occasion des modifications consi- dérables. Les principales modifications sont connues sous les noms suivants : rhyolithe, lithoidite, domite, porphyre molaire, alunite, kaolin, Rhyolithe. — Je comprends sous ce terme l'ensemble des modifications hya- lines d'une roche trachytique. C'est le sens dans lequel ce mot à été proposé par Richthofen. Les rhyolithes ne se bornent pas à un certain type, on les trouve dans plusieurs, mais avec une différence qui est en rapport avec l'asso- ciation minéralogique respective. De tous les types, c'est le trachyte micacé à l'orthose-oligoclase qui donne les rhyolithes les plus variés et les plus par- faits ; les rhyolithes du trachyte micacé à l'oligoclasc-andésine sont beaucoup plus vmiformes ; le trachyte micacé amphibolique à labrador devient seule- ment ponceux et imparfaitement perlitique, mais il ne forme jamais d'obsi- dienne ni de pechstein: enfin le trachyte augitique à anorthite-bytownite devient seulement ponceux et acquiert une apparence nommée déjà par Beudant : semi-vitreuse. On peut distinguer quatre stades principaux de rhyolitisme : celui de l'obsi- dienne, de pechstein, de la perlite et de la ponce. Il y a entre eux des transi- tions, de sorte que, si les quatre sont développés, l'état le plus hyalin est le premier qui s'est formé; il en naît le pechstein, la perlite, et enfin la ponce. Les quatre stades ne se sont pas toujours formés. Les obsidiennes des îles de Lipari, de l'Islande, de Ténérifte, des Cordillères, du Pérou, du Mexique, de la Californie, tant que je les connais, passent presque immédiatement à l'état ponceux; j'ai fait à peu près la même observation à l'île de Milo, oîi l'obsi- dienne est grandiosement développée. Le stade de perlitisme n'est pas repré- senté, que par des pellicules perlitiques, et ensuite vient le stade ponceux, qui acquiert un développement considérable. Les rhyolithes de la «Tokay-Hegyalja nous montrent, au contraire, que les circonstances qui ont donné naissance à ces roches étaient très favorables au développement extraordinaire des perlites les plus variées. Pour spécifier la provenance des roches rhyolitiques, il y faut constater l'association minéralogique et dans la Tokay-Hegyalja on parvient bien facile- ment au résultat que la biotite, le quartz, le feldspath potassique et sodique sont les minéraux reconnaissables dans une pâte plus ou moins vitreuse. On peut dans quelques localités suivre la transition de l'état encore voisin au normal, à l'état rhyolitique. C'est le feldspath qui devient vitreux et en même temps aussi la pâte encaissante. Des deux feldspaths c'est l'orthose qui a la propriété remarquable de s'iiy- .1. SZAliO. — TERRAIN TRAC.HYTIQUE DE TOKAV 543 ilniter plus facilcmont; de sorte que, dans les obsidiennes, les peehsteins et les perlites porphyri(}ues, quand on trouve du quartz, du niiea et du feldspath, ce dernier est presque toujours rolif^oclase-andésine, tandis que les éléments du feldspath potassique se retrouvent dans la niasse amorphe. Les rhyolithes ne se trouvent jamais dans une contrée uii il n'y a qu'un type trachyti(pie seul: on les rencontre, au contraire, toujours dans un terrain où au moins deux types extrêmes sont développi's. La présence des tra- l'hytes d'une structure vitreuse annonce alors la présence simultanée d'un trachyte plus basique. Le contact des deux trachytes de composition différente semble faciliter la production de telles combinaisons hydrosilicatées, alcalino-calcaircs, (jui sont très facilement fusibles, et dont l'intervention est la cause principale de tous les pluMionièiies fluidaux observés presque sans exception dans les roches rhyolithicpies. Le quartz, la biotite sont infusibles, mais l'oligoclase est de toutes les espèces feldspathiques celle (|ui fond le plus facilement; et comme on la trouve dans la pâte vitreuse presque intacte, on peut en conclure que la fusibilité de la pâte est encore plus grande. Pour nous convaincre du rapport intime entre les deux types trachytiques ditîérents, dont l'un a été l'agent passif et l'autre l'agent actif dans la forma- tion du rhyolithe, il vaut mieux passer en revue quelques localités bien connues dans la littérature géologique de la contrée en question. J'en citerai trois. a. La montatjnc de Tokaij (le nom spécial : Nagy-Kopasz). La montagne de Tokay à sa partie d'est où. au confluent de la Theisz et de Bodrog, le bourg de Tokay est situé, est entièrement composée de trachyte augitique. Il y a des cai'rières extensivcs en sortant de Tokay au nord, où ce trachyte compact d'une (•(uileur noirâtre est très bien accessible. 11 est aussi bien exposé dans les rues de Tokay et à la gare. En montant, au sommet, on trouve constamment la même roche. Elle est bien des fois en état normal, mais il y a des variétés dans lesquelles on trouve dedans des grains et même des cristaux d'un quartz souvent coloré 'en vert (1) et, outre cela, irrégulièrement des inclusions de feldspath alcalin, de la biotite, et même des grains perlitiques. C'est à l'inconstance de la composition causée par les inclusions (jue les analyses des échantillons provenant de divers points montrent une ditïérenco surtout dans les éléments alcalins et alcalins-terreux (2). En descendant du sommet, on trouve dans toutes les autres directions des (1) silice— 96.28, oxyde de fer, 2.55: chaux, 0.20— 99.03. Densité 2.08 (Ilauer). Sa subslaiice esl alors parLielleiDeiiL aUaijuée par des oxydes de fer et de calcium. T II m (2) silice 62.1)7 6;5.05 60.7'i Alumine 1.'..94 l'i.lH Vt.SI l'rotDxyde de fer 6.95 6.71 l'eroxyde de fer 7./i0 Cliaux ». ,5.07 b.40 i.88 Mafffiésie 0.71 1.12 2.36 Potasse 3.80 3.49 2.1'. Soude 0.18 0.6.S 1.37 Acide sulfuiifine 1.37 Kau 1.35 l'erte 2.00 2.0'. 101732 101.6'. 96.'.:; 544 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE roches rhyolitiqucs les plus variées. C'est dans la direction de S.-O. — N.-E. que la coupe de la montagne de Tokay veut illustrer les relations géolo- giques (1). Sud-Ouest / \ Nord -Ut Bodroi Fig. 72. — Coupe de la montagne de Tokay a Tiachyle augilique. b Tiachyle micacée à quaiU. c Rivière de hodroz. Au nord-est, et mieux encore au nord de la montagne, le lit de la rivière de Bodrog est l'orme par une rhyolithe noire porphyrique, qui est dans la saison sèche bien visible; mais la meilleure localité se trouve au nord de la montagne de Tokay, où le perlite, d'une dimension considérable, est si bien exposé qu'il se prête merveilleusement pour l'étude génétique des rhyolithes. Dans la grande variété des produits on peut discerner quelques régularités. Mais l'im- pression totale nous force à énoncer que les rhyolithes ne se sont pas produits par la voie d'éruption, mais que c'est une roche altérée postérieurement sous l'eau de la mer par des procédés qui ont eu des phases successives et dont les produits nous montrent l'ordre de succession. Dans la grande confusion qui ninis frappe à la première vue, en étudiant les détails, on remarque cà et là une régularité parfaite, produite par une structure schisteuse, tandis que, dans les autres parties, la structure schisteuse fait défaut. La masse dominante est le perlite en bandes difteremment colorées. Les couches claires sont ordinairement très minces et apparemment compactes, mais les couches de gris plus ou moins foncé montrent la structure sphé- rulithique (2). Au centre des sphéroïdes on remarque un noyau d'obsidienne noire de petite dimension, mais au([uel s'adaptent les pellicules successives du perlite, de manière qu'on ne puisse pas douter que les membranes de perlite d'une ténuité extrême se sont détachées de la masse d'obsidienne. Les grains d'obsidienne sont exclusivement restreints aux couches perlitiques foncées ; on n'en trouve jamais dans des couches claires, qui sont en général moins hyalines. Une altération postérieure se présente dans la masse hyaline par la forma- tion des sphérulithes d'aspect pierreux et même terreux. Ce changement est visible surtout dans les couches perlitiques contenant des obsidiennes; la substance des obsidiennes et des pçrlites montre une égale tendance à la (1) Les analyses I-II (Hauer) se rapportent à des échantillons pris à la gare au sud de Tokay, tandis que pour l'analyse III (Bernaih), j'ai donné la roche de la carrière (Patkoko^ au nord de Tokay. Dans celle-ci même la présence de l'acide sulfurique et de l'eau a été constatée. Les grains de quartz ont été éloignés dans les analyses. (2) rerlite testacé de Beudanl. J. SZABO. — TBRRAIN TRACHYTIQUK I)K TOKAY o4o subir. Il y a cependant parmi les bandes blanches quebiues unes, qui y résistent, et qui traversent la niasse des sphérulithes pierreux. Dans la trans- formation d'obsidienne en perlite et de perlite en sphérulithes pierreux, les analyses chimiciues démontrent (Bernath) la si'paralion de la soude et de la chaux: la potasse s'y oppose plus puissamment. DENSITK OBSIMIKNNK l'KULITK Sl'llEKUMTin;S I H 2.'.l 2.36 2.37 2.37 Ti.n 9. 112 2.07 0.7'i 2.27 2.53 Uaces 1.33 74.90 9.22 *.79 1.21 0.36 .'..40 0 2» 0.32 3.09 73.78 10.31 3.13 1.23 0 . 9.', 5.17 0.75 0.34 0.68 76.51 8.28 3.59 0.36 0.5S 3.89 0.03 0.55 2.65 l'iToxyde de fer t;iiau.\ M.iKiiésie Acide sulfurique Euu 96.r)3 98 . 63 98.38 96.47 L'obsidienne analysée a été séparée des couches perliti<|ues dont je viens de parler, tandis que le perlite est le perlite encaissant. Les sph(Tulithes I sont également prises des mêmes échantillons, tandis que les sphérulithes II pro- viennent d'une autre localité de la montagne Sator, à Szanto, dont je ferai mention plus tard. Il y a des sphérulithes pierreux ou lilhoïdiques (Beudant) d'une grandeur diverse, jusqu'à celle d'une tête. Leur substance est soumise à des change- ments chimiques ultérieurs. Ils perdent d'abord l'éclat et puis leur cohésion. Les parties désagrégées se détachent mécaniquement de la masse, devenue po- reuse: les hases s'en séparent chimiquement, tandis que l'acide silicique se con- centre. Dans les cavités ainsi formées on voit se développer des parois de chambre dans la direction des lignes concentriques de la structure primitive qui acquièrent de la solidité par une croûte de cristaux de quartes. Les autres parties de la cavité sont aussi revêtues de petits cristaux de quartz formés pos- térieurement. Cette espèce de développement est regardé par Richthofen comme une formation vésiculaire et il l'appelle Lithophyse (1): mais les nom- breux ('chantillons où ce passage peut être observé successivement, me forcent il lu regarder comme la dernière phase de la transformation chimique et mé- canique de l'état sphérulitique. L'augmentation de l'acide silicique, et la diminution des bases, spécialement de la soude et de la chaux, dans ce chan- gement est prouvée aussi par l'analyse. On peut déduii'e de ces observations : a, qu'il y a ici un gisement originaire d'obsidienne et de perlite, et b, que l'obsidienne doit être considérée comme le premier stade de la formation, taudis que le perlite n'est (jue la moditica- tion postérieure de l'obsidienne. A l'ouest de la montagne de Tokay est situé le bourg de Tarczal. C'est ici que la roche noire de la montagne de Tokay contient le plus grand nombre des inclusions de trachytc micacé (luartzifère. Dans les pentes sud-ouest et ouest et dans les carrières abandonnées d'une petite colline au nord-ouest (Terézhegy), on trouve des échantillons instructifs, qui nous peuvent con- 1) Iliclilhofpn : .Inhrhurh ilcr qcologischcn f'eichsaustfdt, 1S6n, p. ISii. 35 546 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE vaincre, qu'il y a ici un mélange mécanique des deux types tracliytiques. On trouve des échantillons tantôt schisteux tantôt d'une structure irréguUèrc, mais dans lesquelles on distingue une partie noire et une autre blanche. La noire est compacte, la blanche est poreuse et plus ou moins terreuse. Dans la face polie des échantillons il est à remarquer, que l'éclat de la uiatière noire est vit; tandis que la matière blanche est terne, à l'exception de quelques grains de quartz, qu'on y reconnaît. Les parties blanches sont dans le plus grand nombre de cas arrondies et même, quand elles sont allongées, elles sont souvent interrompues. C'est la masse noire qui s'est forcée dans les interstices de la masse blanche et en a occupé toutes les cavités. Le microscope nous montre dans les plaques minces que la masse noire est souvent amorphe, mais quelquefois on y reconnaît des microlithes augitiques, tandis que dans la masse blanche le quartz, le feldspath (pour la plui)art l'an- désine) et la biotite sont reconnaissables. Il y a quant au rapport de la masse noire et la masse blanche des variations sans nombre; mais en général on peut dire, que si la masse noire devient dominante, il n'est pas difficile de l'cconnaître à l'aide des méthodes pétrogra- graphiques la présence du type de trachyte augitique, et c'est le contraire dans le cas ou le trachyte à couleur claire est dominant. On peut même conclure que le trachyte micacé (luartzifère a été ici à l'état sédimentaire, et que le trachyte augitique, en faisant passage de bas en haut, s'est mélangé avec une partie de la roche acide, en produisant une lave très fusible, qui a pénétré les interstices des couches et des débris formant des con- glomérats, et c'est ainsi que se sont produites ces roches bizarres de la structure la plus étrange qui ne se laissent pas ranger dans nos classifications ordinaires, faites pour des circonstances normales. b. La montag7ie de Sator, à Szunlo. — Le bourg de Szanto occupe la pointe occidentale de la Hegyalja, à deux milles autrichiens de Tokay. 11 est situé à l'ouest, au pied d'une montagne, dont la forme de tente a donné le nom de « Sator. » C'est aussi une localité classique pour la genèse des rhyolithcs. Le sommet de la montagne Sator, comme aussi le sommet d'une autre plus haute mon- tagne également nommée Sator, qui en est la continuation dans la direction du sud-est vers le bourg de Tallya, est formée d'une roche noirâtre, qui est (3omposée d'un mélange des deux types avec la prédominance de trachyte augi- tique. Au nord-est des montagnes de Sator, toute la chaîne est formée par le trachyte augitique normal. Dans les vignes de Sator (de Szanto), sur les pentes occidentales, une des variétés de ryolithes les plus remarquables est formée par une roche dont la base est une obsidienne brune. Cette obsidienne est porphyriquc par des cris- taux de feldspath vitreux (l'oligoclase-andésine) etparfois par des grains de quartz. La surface d'une lame polie ressemble à quehjUes coraux des terrains secon- daires, mais ici ce sont des sphérulitlies radiées qui se sont formées autour des cristaux ou grains cristallins préexistants. La couleul- des sphérulithesest gris de cendre, leur éclat est vitreux, mais moins vif que celui de la pâte d'obsi- dienne. Les plaques minces offrent un objet très instructif pour l'étude microsco- pique. Dans la lumière ordinaire on distingue que l'obsidienne est transpa- rente ; la masse des sphérulithes est plus ou moins transllicide à couleur gris brunâtre. Il y a parfois des parties dans les ramitications sphérUlithiquesautoUi^ J. SZABO. — TERRAIN TRACHYTIQUE DE TOKAY o47 desquelles il se forme une sorte d'auréole accusée par une coloration brune plus foncée que la couleur de l'obsidienne. Dans la lumière polarisée, si les niçois sont croisés, tout est obscur, à l'ex- ception des cristaux où des grains cristallins préexistent. La masse d'obsidienne est remplie de trichites, de longulites, et il est inté- ressant à voir que ces inclusions sont communes à l'aurore brune et aux sphé- rulitlies mêmes. Quel(}uefois on distingue très )iettement qu'une partie de la longulitc est dans r()I)sidienne, l'autre dans la spbérulitlie ou dans son auréole respective. On peut conclure que cette agrégation particulière dans la matière amorphe était antérieure à la formation des sphérulitlies ou à celle de l'auréole, qui peut être regardée comme le commencement de la phase perlili(iue. Quant au gisement, cette variété se trouve en couches plus ou moins épaisses et alternantes avec des couches moins vitreuses et moins épaisses. Il y a au-dessus des olisidiennes porphyriques, même des variétés où les couches alternatives noires et blanches, parfois rouges et grises, n'ont qu'un milli- mètre d'épsisscur, et qui souvent sont contournées, repliées sur elles-mêmes en zigzags sous des angles plus ou moins aigus. Parmi ces couches minces il y a des inclusio)is de la roche blanche contenant du quartz limpide, et par cela leconnaissable comme appartenant au type du trachytc micacé quartzifère. Dans ces roches schisteuses, l'acide silicique est accumulé en proportion dominante, et on doit attribuer plus à lui qu'à une matière lavique la constitu- tion particulière de ces variétés de roches rhyolithiques. A l'appui de cette opinion est le l'ait ai'tirmatif ([u'il y a, à Tallya des roches tout à fait pareilles, mais moins silicitiécs, et contenant même de rares poissons fossiles (étage du tripoli et de la ménilite). Pechstcin trachytiquc. — Au \ersant sud-est de la montagne de Sator, les rhyolithes accmsent pareillement une stratilication et quehiiies couches même la structure des conglomérats. La 'couche la plus basse et la pkis hyalhie (îst formée d'une obsidienne porphyri([ue, mais dont la masse commence à se transforiiier en ponce. Les cristaux du type ti'achy tique, la biotitc, le quartz et les feldspaths alcalins sont presque intacts. Dans les couches suivantes les obsidiennes porphyriques commencent à pré- senter l'éclat gras des pechstcins, et dans la ti'oisième on trouve des véritables pechsteins colorés tantôt en noir, tantôt en jaune verdàtre. Plus haut on trouve dans les couches la pâte formée par obsidienne ou pechstein, dans laquelle les sphérulithes de la structure radiale se sont foi'mées. La pâte hyaline se désagrège plus facilement et les sphérulithes pér- il ti(iues deviennent libres. Ces couches sont recouvertes par des couches très minces alternativement noires et blanches, et enfin vient le trachytc augitiquo, mais avec des inclusions appartenant au trachytc micacé quartzifère, qui forme le sommet des deux montagnes de S;*toi'. Il y a entre la montagne de Sator (de Szanto) et Sulyom un plateau couvert de vignes (Banyafark) où on rencontre une masse ajjparemment non stratifiée d'un pechstein porj)liyi'ique d'un vert bouteille. Dans ses plaques minces on remar(iue la tencliince à une structui'e sph(''i'ulili({ue. c. La jnontagne de Szoto/ya, entourée par les collines rhyolithiques de Tolcsva, Liszka et Erdobénye. — Les collines entre Tolcsva, Liszka et Erdobénye sont 548 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE foniiëes de rhyolithes, mais on y remarque la corrélation entre les trois types traehytiques de la Tokay-Hegyalja d'une manière très instructive. Le groupe de ces montagnes est situé entre la vallée de Tolcsva, au nord-est, et la vallée d"Erdobénye, au sud-ouest. La montagne de Szokolya en est le centre et le point culminant ; elle est composée de trachyte augitique d'une cou- leur rougeàtre, d'une structure poreuse. La roche n'est pas normale, elle con- tient des inclusions de quartz et parfois même des débris de feldspaths alca- lins (l'oligoclase-andesinc pour la plupart). On rencontre aussi des variétés d'un gris foncé qui ressemblent à quelques échantillons de la montagne de Tokay, que j'ai désignées comme un mélange des deux types traehytiques : de trachyte augitique et de trachyte micacé quartzifère. Autour de ce point culminant, dans la direction du sud-est, vers la plaine, s'étend un plateau rhyolithique où les perlites et les obsidiennes se trouvent en gisement originaire. Les pentes de ce plateau ont été escarpées par l'action de l'eau, et par cela la structure géologique est bien exposée. C'est notamment ici où l'on voit que le trachyte amphibolique forme des cônes d'éruption, mais qui sont restés sous un toit rhyolithique. Nord-Ouest /--. Sud "Est (Fig. 73). — La montagne de Szokolya (a) et le plateau liiyolilhique entourant vers Tolcsva, Liszka et E. Béiiye. a. Tracite augitique. h. Trachile amphibolique. c. Rhyolilhe stratifiée. Dans la coupe, le point culminant est le Szokolya (a), derrière lequel on trouve des montagnes composées de trachyt(î augitique souvent normal. En has, on remarque un cône (6) de trachyte amphiboli(iue au-dessous des couches rhyolithiques. Ces couches ont fourni une quantité notable d'acide silicique hydraté et elle a formée des incrustations hyalitiques sur la surface du trachyte amphibolique dans les cavités entre ces deux roches diftërentes. L'hyalite se trouve, dans pareilles circonstances, souvent aussi sur le trachyte augitique mais plus rarement dans les cavités des rhyolithes. Les couches rhyolithiques offrent une grande variété. Les perlites abondent, mais ils fon-t passage aux variétés pierreuses et même terreuses pour lesquelles Beudant a introduit le terme de perlite lithoïdique, simplifié par Richthofen en lithoïdite, un nom donné à tous les produits de dévitrification des variétés hyalines. Les lithoïdites, en se modifiant ultérieurement et spécialement quand l'acide silicique s'y accumule en grande quantité, se transforment en pierres meulières plus ou moins développées. La série des couches rhyolithiques. — Les couches inférieures sont formées en général par un conglomérat rhyolithique (kœpor) dont les parties désagrégées .1. SZ.AltO. — TKltUAIN TltACII VTIOIR l)F. TOKAY 549 pirsenlont des grains bhincs et soiiveiiL \ili-t'ii\. Au-dossiis on trouve les perlitcs en str.ititication conronlanle et la eoiirhe. supérieure est formée par les perlites tcstarés liflioHJiqiu^s de Heudant, ou lithoïdites, pareillement slratitiées. La couche d'ohssidiennc. — Dans les couches perlitiques il y a un horizon marqué en noir dans la coupe (fig.-73) où l'obsidienne se trouve intimement liée au perlite; elle ne forme jamais une masse continue, elle est toujours inter- ro npue, mais jamais par cassure, car ses formes sont ari-ondies et sa surface est souvent extrêmement mar(|ué'e. Il est bien inti'rcssant de voir sur place ([ue la concile d'obsidienne ne forme qu'un membre de la stratitication géné- lale. La cuuche même est sans dis(;ontinuité, mais sa masse est formée tantôt par obsidienne, lantôt ]tar perlite. Le perlite est la l'ocbe encaissante, sans ([uoi on pourrait prendre les obsidiennes pour des incUisions mécani([ues. Cette couche est à voir dans la vallée d'Erdobénye, à la pente nommée « Zsakos »: ici, l'épaisseur n'excède pas 4-,j centimètres: mais, dans la valb-e de Tolcsva, sur la niontagnede Patko, elle a parfois une épaisseur de 10-12 cen- timètres, et en quehjues endroits (Gyaparos) elle forme la couche supérieure et le sol des vignobles. Cette localité était déjà connue à Beudant, qui nous donne une vive description de quelques obsidiennes ({u'on y trouve (1). Kn (Hudiant les obsidiennes dans ce gisement, on observe que les sti'ies moins foncées ou quehiuefois les sillons ne sont que les parties intégrantes des coucluîs minces claires, qui se continuent dans les perlites encaissants et sont communs à toutes les obsidiennes, qui se suivent horizontalement dans la couche : de sorte que ces stries ont été des couches minces préexistantes, qui ne sê sont ])as effacées totalement ni dans le stade obsidi(''nique, ni dans le stade perlithi(iue. Cette bande a une composition chimi(iucdiftérente, les stries claires sont plus difticilement fusibles, et elles résistent mieux aux change- ments d'obsidienne en perlite, c'est elle toujours qui forme les sillons. Tout semble démontrer que le stade antérieur était celui de l'obsidiemie. ri que plus tard, par l'action de l'eau de mer, de la pression et de la température, l'obsidienne a passé dans le stade perlitique. En détachant un bloc (toujours friable) de ce gisement dans lequel l'obsidienne et le perlite sont encore dans leur juxtaposition naturelle, on observe, que les cavités superficielles d'obsi- dienne sont remplies de perlite, qui s'en sépare facilement, à l'exception d'une ou plusieurs membranes perliti(|ues, qui restent adhérentes et qui voilent les caractères de structure et de ('ouleur, de sorte que. pour les rendre visibles, on est obligé de casser le bloc. Toutes les circonstances observables semblent démontrer que les obsidiennes de i-e gisement ne sont (juc des noyaux encore non transformés, et, comme leur masse n'est pas toujours uniforme, la résistance aux agents chimiques et pbysi({ues était (|ue|(|uel'ois différente, et (\) a U.ins l;i pretnièri- parlic des cuUine.s (du l'alko) ou reiicoiiUe ii lu sinface du terrain une assez «rande (luanlilii de véritahle obsidienne. Klle se trouve en petits blocs épars eà et là ; on assure <|u'ils ne pénètrent pas dans la niasse même du eiingloméi-al et qu'ils ne se présentent jamais qu'à la surface. Ces blocs sont fort remarquables par leurs formes; ce ne sont ni des fragments, ni des cailloux roulés... Tous ceu.x que j'ai vus entiers ont une forme ovoïde, quelquefois ils sont extrêmement rendes vers le milieu et se terminent brusquement aux deu.x bouts en formant une espèce de toupie à deux pointes... Ces petites niasses, dont les plus grosses que j'ai vues n'avaient pas plus de six à huit pouces dans le plus grand diamètre, .sont sillonnées assez réguliè- rement à la surface, et de telle luanièro qne les plans de ces sillons sont tous à peu près perpen- diculaires à un même axe.,... Les grands sillons sont souvent divisés par d'autres sillons plus petits, et les crêtes plus ou moins aiguës qui séparent deux sillons voisins sont souvent déchi- quetées d'une manière irrégulière. » i. Voyage min. cl géol. en Hongrie, t. n, p. 21'.) OOO GKOLOGIE ET MINÉRALOGIE const'quommont, la surface présonle, dans cos cas, des formes de corrosion les plus diverses. Il y a à Tolcsva (Gyaparos) aussi des obsidiennes rouges, mais j"ai fait lob- servation que le perlite entourant est. dans ce cas. exactement coloré de la même manière. Dans les gisements second.-iires de la Tokay-Hegyalja, les obsidiennes se ,'omportent comme les autres cailloux rouh'-s, l'enveloppe perlitique n'y est jamais visible et aussi les formes de corrosion sur leur surface originaire se sont plus ou moins perdues. LES RHYOLITHES DE LA TOKAY-HEGYALJA EN GÉNÉRAL Les trois localités que je viens de décrire avec détails nécessaires pour donner une idée de la corrélation entre les diverses roches rhyolithiques, sont loin d'être les seules dans les montagnes de la Tokay-Hegyalja, je ne connais pas en Europe, une contrée trachytique où les rhyolithes soient mieux développées ni par la quantité, ni par la diversité. L'obsidienne et le pechstein sont quan- titativement très subordonnés aux perlites, comme les perlites aux lithoïdites et aux porphyres molaires ; mais dans la genèse, c'est l'obsidienne qui semble former le point de départ, et qui représente l'état rhyolilhique dans son plus haut degré de perfection, aussi je me bornerai, pour la plupart, aux localités (lù on la trouve, dans un gisement originaire, pour chercher des renseigne- ments ultérieurs relatifs à la nature et au mode de formation des rhyolithes en général. Beudant a connu trois localit(^s : une à Tolcsva dont j'ai fait mention, et deux autres à Liszka et Erdobényeoii il les a trouvées comme des cailloux roulés (1); Richthofen n'en cite que deux, a Tolcsva et à Szanto : dans toutes les deux leur gisement est secondaire (2); il remarque qu'il n'en a pas vu ailleurs. Moi. dans mes études détaillées, j'en ai trouvé presque partout, de sorte que le nom de chaque lieu est, en même temps aussi, la localité pour obsidienne. .l'en vais caractériser les plus remarquables : To/cay.— L'obsidienne au pied nord de la montagne de Tokay est noire, à l'éclat vitreux, à masse homogène, mais elle n'a que la grosseur d'un pois, de sorte que les obsidiennes, dans les collections marquées seulement « Tokay », ne pioviennent jamais de cette montagne. Szanto est une localité pour les échantillons noirs, et rarement pour les rouges. Les pechsteins verts et jaunâtres, comme aussi les obsidiennes porphyriques, y abondent. ATalya, les obsidiennes sont très noires et homogènes. Mcfdest la localité pour les plus grands blocs. On en connaît jusqu'à la gran- deur d'une tête. La couleur est pour la plupart verdâtre, l'éclat un peu gras, la structure fluidale est parfois visible dans la cassure. On rencontre aussi des variétés chatoyantes, mais d'une manière différente des obsidiennes du Mexique. (1) Voyage min. et géol. en Hongrie, 1818, t. II, p. 22, 227. ii) Sludien ausHilen sing sicbenb. Trachytgebirgen Jahrbuch cl. geol. Relclisnnstalt, 1860, p. 173 Richthofen dit erronémenl que Beudant n'a pas connu l'obsidienne dans les montagnes de T. Aegyalja. J. SZABO. — TERRAIN TRACHYTIQCE DE Tf»KAY 5ol Erdobénxje est une bonne localilr j)our les dlisiJicnnes noires, comme niissi Liszka et Tolcsva ; dans ces deux dernières on rencontre aussi l'obsidienne rouge, l'our celle-ci. Tolcsva (Gyapnros) peut être désignée comme la plus riche localité. Uphetji est la locali[<'' pour les variétés colori'-es en violet. Klles sont rares. Pour compléter les principales localités, il faut ajouter à l'est de la Tokay- Hegyalja. Szerdahelfi, et au nord, Szalancz. A Szalancz, on rencontre aussi des variétés rouges. La sfructtire. — 11 est très rai'c de trouver des obsidiennes qui soient, mT-me microscopiquement. parfaitement homogènes ; dans leurs pâtes amorphes on l'cconnaît soit une structure fluidale, accusée par des bandes diflféremment colorées, soit des inclusions minérales. Le microscope'nous révèle, dans la pâte apparemment la plus homogène, une structure fluidale invisible à l'œil nu, i|ui est pourtant très nettement indiquée par les inicrolithes form(''es dans la mass(>, (jui dénotent le mouvement de progression auquel la masse a jadis obéi, ' et dont la vitesse était différente dans deux traînées voisines. Mais ce sont les inclusions des minéraux qui sont, pour le géologue, de la )»lus grande importance, car c'est à leur aide qu'on parvient à se convaincre (|iu' l'obsidienne et tous ses dérivésjne sont qu'une modification, plus ou moins complexe, d'un certain type trachytique. Dans les obsidiennes de la Tokay- Hegyalja, on trouve en grains ou en agrégats irréguliers le quartz, des felds- paths pour la plupart plagioclastiques (l'oligoclase-andésine) et, plus rarement, l'orthose. La pâte renferme, en outre, de la biotite en lamelles hexagonales foncées ou dans la coupe parallèle à l'axe principal et, très rarement, de l'amphibole en petits fragments souvent douteux. Dans ma riche collection des plaques minces des obsidiennes de la Tokay- Heg}\ilja, je n'ai rencontré qu'une fois dans l'obsidienne noire de Liszka une inclusion d'un agrégat formé par un feldspath plagioclastique attaché à un amphibole parfaitement conservé. Ce dernier cristal se trouve dans la coupe parallèle à la base, de sorte que les stries de clivage montrent les angles pris- matiques d'une valeur très éloignée l'une de l'autre et, en tournant un nicol, on obtient l'absorption complète. La disposition des microlithes environnantes, est telle, qu'on voit nettement qu'elles se sont écartées de la direction générale en faisant le chemin autour de ces cristaux préexistants. Une circonstance particulière doit être ici mentionnée, c'est que la température de l'obsidienne fondue n'iHait pas assez haute pour causer la fusion de l'amphibole et du felds- |)ath (au moyen de l'extinction, probablement l'oligoclase-andésine) qui appar- tiennent pourtant aux minéraux assez facilement fusibles. La couleur. -- La couleur est généralement foncée, pour la plupart noire, mais il y a aussi des obsidiennes brunes, grises, vertes et plus rarement jaunes, fougcs et violettes. La couleui- foncée est due pi'incii)alement à la présence des trichites plus ou moins opaques, plus ou moins ditff'remment colorées. Mais, par l'analyse chi- mique, une petite quantité d'une matière bitumineuse est constatée, qui peut aussi contribuer un peu à la production d'une couleur foncée. Le fer magné- tique n'est jamais distinctement reconnaissable en cristaux, on n'en trouve que des débris plus ou moins rares, en forme de poussière opaque et noire, à l'éclat in(''lallique: mais cett<' quantité est si minime, qu'elle ne suffit pas pour pro- (hiii'e une action sur l'aiguille aimantée, elle est insuffisante aussi pour la colo- ration du verre ({u'on obtient en fondant l'obsidienne dans la flamme de Bunsen. 532 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Des grossissements assez grands prouvent que la matière des trichites n'est pas absolument opaque et, conséqucmment, qu'elle n'est pas composée de fer magnétique. Toutes les obsidiennes sont fusibles; pendant la fusion elles de- viennent incolores contrairement aux basaltes, qui, grâce à la quantité notable de fer magnétique, donnent un verre noir, coloré en majeure partie par le fer magnétique, qu'on reconnaît aussi dans les plaques minces en cristaux. Dans une obsidienne rouge de Tolcsva(l) j'ai trouvé à un faible grossissement un agrégat confus de longulites rouges contournées et des trichites noires dans une pâte blanche bleuâtre avec une poussière formée de grains irrégu- liers de fer magniUique. On reconnaît aussi comme minéraux préexistants en formes plus ou moins arrondies le feldspath, le quartz, quelques grains plus grands de magnétite et la biotite. A un grossissement de 700, la pâte est vitreuse, incolore et remplie de tubes d'air contournés, dont les parois sont tapissées des écailles d'hématite rouge, qui est la cause principale de la couleur totale. Les transitions. — La plupart des obsidiennes de Tokay-Hegyalja (2) possèdent une structure porphyrique par la présence des mêmes minéraux que nous avons déjà signalés dans l'obsidienne. Les feldspaths, l'orthose, l'oligoclase ou l'andé- sine sont plus grands et plus abondants ; de même le quartz et la biotite, de sorte qu'on trouve des transitions de l'obsidienne à l'obsidienne porphyrique. Il y a une transition aussi en pcchstein et en pechstein porphyrique, qu'on trouve dans des circonstances tout h fait analogues. L'obsidienne, le pechstein et leurs variétés porphyriques se transforment en perlite ou, respectivement, en perlite porphyrique, sans que les minéraux du type trachytique aient subi une notable altération. Beudant a même reconnu le quartz bipyramidé dans un perlite de Tolcsva. J'ai déjà remarqué que ces inclusions ont servi dans le changement en perlite pour point de départ, car, dans les sphérulithcs, ce sont eux qui forment presque toujours le centre. L'obsidienne, le pechstein et le perlite font passage à la ponce, mais les inclusions minérales se conservent pour la plupart. C'est la pâte vitreuse d'abord qui a subi cette modification, et quelquefois aussi les feldspaths; mais le quartz, la biotite et souvent aussi quelques grains de feldspath se sont conservés dans un degré tel qu'on peut encore les discerner et, au moyen du procédé microchimique, même spécifier. Enfin, vient la modification en pierre meulière. C'est la pâte originaire qui accuse le changement le plus substantiel ; les éléments basiques s'en vont, l'acide silicique s'y accumule et la roche acquiert une plus grande dureté. Mais le quartz originaire, le feldspath, et, quoique bien rarement, la biotite sont reconnaissables et indiquent le type trachytique. La cause de la modification rhyolithique. — Les rhyolithes sont inséparable- ment liées à un type trachytique plus basique, de sorte que si, dans une certaine contrée, l'éruption postérieure d'un trachyte plus basique n'a pas eu lieu, le' (i) N012: est formée d'un échantillon de ceUe obsidienne, dans la collection (Sanilung, n» 6:M, donne Schliffe von typischen vulk. Gesleinen aus Ungarn und Serbieu von prof. Szabo Fucss, Berlini S, VV. Aile Jakobstrasse (108. 36 Mark). (2) Une circonstance fort remarquable que présente le perlite de ces montagnes, c'est la présence des cristaux de quartz qui se trouvent quelquefois, mais rarement, logés entre les globules de la roche ou même au milieu d'eux. Ce sont des cristaux d'un jaune verdàtre, passant au jaune de miel, peu éclatants, et présentant un coup d'oeil laiteux. Ils affectent la forme d'un dodécaèdre bipyra- midal sans prisme, qui présente bien réellement les angles du quartz. (Voyage miv. et geol. en Hongrie, 1818, t. Il, p. 22").) .1. SZAIiO. — TERRAIN TUACHYTIQUE DE TOKAY o53 lypo tr;u'liyti(nie acide sf trouve sans los membres l'hyolitiquos. Il peut avoir une structure granitoïde syéniti. Dans la coupe (lig. 73), a dénote la partie supérieure de la nujntagne de Megyer; la roche est composée d'un conglomérat grossier, cimenté par une grande quantité d'acide silicique. Dans les débris le type à biotite, quartz, orthose est bien reconhaissable. La dureté, l'àpreté et la porosité permettent de l'employer comme pierre meulière, et il y a des cai'rières anciennes oi^i on l'exploite. Il contient comme inclusions des pièces anguleuses des roches arénacées, et même d'un granité à mica blanc et très brillant : les débris du trachyte am- phibolique ou augitique y font absolument défaut. Mais ce qu'il y a de très remarquable, ce sont des mollusques marins qui s'y trouvent. Beudant et 558 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Richthofen ont vu cette carrière sans faire mention des fossiles. Très bien conservées sont diflerentes espèces de Pectens {flabclliformis), puis des em- preintes de Cerithium lignitarum, Venus islandicoïdes, d'Arca, des Cardes {€. pli- catum; C. obsoletum, etc.). Très rarement on y trouve aussi des morceaux de bois réduit d'abord en lamelles et libres et puis pétrifié. ' On en peut conclure que le trachyte micacé quartzifère (à orthose-oligo- clase) était déjà formé a Tépoque du miocène moyen, qu'il est, conséquemment. antérieur à l'étage méditerranéen. Lestrachytes aniphi])olique et augitiquc n'ont pas encore pris part à la formation de ce conglomérat, leur éruption doit donc être postérieure au dépôt des couches contenant des fossiles de l'étage médi- terranéen. La couche b, au contraire, qui entoure la montagne Megyer et, tout près de lui, le Kiralyhegy de S. Patak est stratifiée presque horizontalement et ne con- tient pas les fossiles de la couche a, mais des cériths, des cardes et des types caractérisant la faune de l'étage sarmatien. On reconnaît à Czinegehegy, qui ne forme qu'une pente douce de Megyer, le Ccnthiuui pictum, C. Duboisi. On a trouvé la même couche fossilifère dans les excavations du chemin de fer et à S. Patak dans la cour du lycée, elle renferme des débris de trachyte augi- tique ; c'est la couche qui correspond au trass, qui est toujours superposé au conglomérat ponceux, et dont la nature chimique ditt'ére aussi par la quantité des combinaisons calciques. Le trass donne presque toujours de l'cftervescence avec l'acide hydrochlorique, le matériel de la couche inférieure presque jamais. La couche a se retrouve en plusieurs endroits, elle forme la montagne Kira- lyhegy (1) à Mad, où des exploitations de pierres à meules ont eu quelquefois heu; mais pour les fossiles méditerranéens, jusqu'ici, nous n'avons que la loca- lité de Megyer près de S. Patak, tandis que les localités pour les fossiles sarma- tiens deviennent de jour en jour plus nombreuses. A Tolcsva, on trouve tout un groupe découches superposées aux conglomérats ponceux anciens, qui est riche en fossiles, j'en connais aussi au nordde Tallya. Le trass et, mieux encore, le fin détritus du trass (à Erdobénye, Tallya, Czekehaza, Radvany, etc.), coloré en gris bleuâtre, contient des plantes fossiles admirablement conservées, qui ont été déjà étudiées (par Kovats, Estingshausen, Hazslinszky-, Stur, Unger); avec les plantes on trouve assez souvent des empreintes de Cardium plicatum Eichwald, de sorte qu'il n'y a aucun doute pour les placer dans l'époque des ceriths de l'étage sarmatien, et il s'ensuit que l'éruption de trachyte augitique a eu lieu dans cette époque, et'que ses matières projetées, pendant son éruption, ont pu déjà fournir du matériel pour la formation des roches sédimen- taires. Les modifications. — Les couches sédimentaires trachytiques de Tokay-He- gyalJH occupent géographiquement un terrain très considérable. Les conglo- mérats rhyolithiques anciens forment parfois des montagnes qui se rangent parmi les hautes de la contrée, les vallées sont remplies de conglomérat pon- ceux iiui est recouvert souvent par des couches tulï'euses de trachyte augi- tique donnant le trass. Dans quelques ravins et mieux encore dans les caves^ on peut les bien étudier. A l'exception des caves de Tokay et de Tarczalj les autres sont, presque sans exception creusées dans le congioinérat ponceux II) Kiclitliufen aojiiine celli; iiionUi;i!ie Giral-(liegy) au lieu de Kiialy-(liegy). J. SZABO. — TERRAIN TRACHYTIQUE DE TOKAY Oo9 l'hyolithiquc. Les caves (l"Erdobénye et de S. Palak, (iiii datent du temps de Rakoczy sont les plus considérables, elles sont partat^ées en deux étages, le conglomérat y est donc ]»ien exposé dans la direclion horizontale et verticale. En examinant les couches sédinienlaires, on parvient à faii'e une distinction entre l'état normal et modifié. L'étal normal est celui qu'on trouve ordinaire- ment caractérisé par une faible cohésion des parties, mécaniquement agglo- mérées : mais parfois le matériel de ces couches a subi des modifications importantes caus(''es i)rincipalement par des émanations d'acide siiicique et (raci(h' sulf'uri(pie et dans cet état la , cohésion est grande, la roche est de- \enue secondairement très compacte. L'acide siiicique constitue l'élément modificateur h; plus puissant. Sa disso- lution, parfois peut-être en forme des geysers, a [)énétré dans les cavités des conglomérats et, dans la l'égion de sa pénétration, il s'est produit des roches bréchiformes, qui ont résisté à l'action érosive des eaux des époques suivantes, et qui se sont conservées aujourd'hui comme des montagnes d'une hauteur considérable. Les montagnes des Kiralyhegy de Mad, et de Megyer à S. Patak en fournissent l'exemple, c'est ici qu'on l'exploite comme pierre à meule. La silice a rempli quelquefois des bassins, nous la retrouvons comme hy- droquartzite ou limnoquartzile avec des empreintes végétales (Ratka, i\lad), ou comme silex caverneux, (ju'on exploite aussi pour la confection des pierres meuHères à la manière française (Kiralyhegy de S. Patak, Fony). Le sable qui se déposait dans la mer miocène autour de la foi'mation ti-achytique a été aussi imi)régné par l'acide siiicique, il s'est transformé en grès, dans lequel on trouve des arbres entiers opalisés (Megyaszo). Les efiets des sources silici(jues sont visibles aussi dans les dépôts qui sont d'une date plus récente ([ue le miocène. On trouve dans les couches supé- lieures un limon pi'nétré par l'acide siiicique et contenant des planorbes, qui ont |)erilu leur coquille, mais dont les empreintes et les noyaux sont restés (Korlat). La grande quantité de l'acide silici({ue hydraté caractérise le terrain trachy tique en général, mais le groupe de Ïokay-Eperjes plus particulière- m(;nt. L'opale, le ménilite et le tripoli sont généti(iuemcnt des phases diverses d'une origine commune. L'opale noble de Veresvagas se trouve plus au nord de ce groupe, comme aussi l'opale de Nagy Mihaly,qui a fourni déjà des pieri'es taillées d'une beauté r(>mar(juable. Lopale céroïde se trouve dans des nids (Erdobénye, Telkibanya): mais je veux m'occuper ici surtout des opales en masses considérables, qui se l)résentent en couches entièi-cis, indépendantes et quelquefois très puissantes. Leur stratification est souvent si parfaite, qu'on pourrait prendre leurs échan- tillons dans les co'lections pour un bois pétrifié. C'est ici qu'appartiennent toutes les opales l»runes et jaunes (opale hépatique, bitumineuse, céroïde, fei-- rugineuse) de la Hongrie, qui se trouvent dans les collections. l'ar léloignement de certaines parties constitutives, l'opale subit un change- ment, qui se manifeste d'abord par la perte de l'éclat, puis les joints des couches horizontales se changent en une substance blanche et terreuse, l'opale l)asse à l'étîit de incnilitç. Le viciiiUle est une opale mate slr'alifiée, (pii perd de plus en ])lus par la ]i\i\iation la silice soluble, jusqu'à ce qu'enfin il ne reste (qu'une substance blanche, terreuse, à lamelles minces, quelquefois pulvérulente, qui forme pourtant le plus souvent une espèce de tripoli dans lequel, a l'aide du micro- ggQ GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE scope, on reconnaît des parties hétérogènes organiques et inorganiques. Les parties; organiques sont surtout des diatomées d'eau douce (1), qui appartiennent en majeure partie à des espèces encore existantes; les parties inorganiques sont tantôt des masses d'argile amorphe, tantôt de l'argile mêlée de cristaux de calcite (Czekehaza près de Szanto). Dans ces couches minces on rencontre aussi de belles empreintes de feuilles et des poissons. Dans le ménilite même les diatomées ne se trouvent pas. Le gisement de ces hydroquartzites est commun; leur formation a eu lieu par l'action de sources siliceuses, (jui ont rempli les petits bassins, creusés toujours dans le tuf rhyolithique. La modification causée par l'émanation cVackk sulfuriquc ne se montre pas dans une grande extension, mais elle est néanmoins intéressante. Elle a produit des sulfates, dont l'un est l'alunite, l'autre le baryte. Le sulfate de baryte ne se trouve que bien rarement, mais c'est le sulfate hydraté de potasse et d'alumine, qui mérite une considération particulière. Boudant a déjà reconnu la présence de petits cristaux rougeàtres dans les cavités de quelques roches, qui se rangent parmi les porphyres molaires et il a reconnu que' ce sont des cristaux d'alunite. J'en ai trouvé dans les environs de Mad dans une roche semblable, et qui ont été reconnaissables par la forme, l'éclat, par la coloration de la tlanmie et ])ar la présence de l'eau contenant de l'acide sulfurique connue des cristaux d'alunite. Mais ce n'est qu'un cas excep- tionnel; on trouve cette combinaison le plus souvent en masses%T.niorphes tout à fait semblables à l'alunite trouvé à Tolfa,prèsCivita-Vecchia, et on le rencontre tantôt dans les roches silicitiées du type tracliytique ancien à biotite et quartz, tantôt dans les couches blanches contenant des fossiles sarmatiens. Dans la coupe (fig. 75) la couche h sur la montagne des Czingehegy, près S. Patak, estalunitisée dans ses parties, où se trouvent des empreintes des Ceri- thiums (pictum, Duboisi, etc.) de sorte qu'il n'y a aucun doute que l'alunisa- tion n'est qu'une modification de la masse des couches trachytiques sédimen- taires, et que c'est l'acide sulfurique qui a déplacé l'acide silicique dans les fragments du détritus du trachyte à orthose. D'après les analyses chimiques faites par M. Schenek. professeur de l'Acadé- uiie des mines à Schemnitz, la quantité d'acide sulfurique, dans les roches de Czinegehegy, est variable : il y a des échantillons avec 3.7 0/0 et avec 20 0 0 d'acide sulfurique, et il y en a ([ui n'en coutiennent pas. On peut suivre ces couches déposées pres(iue horizontalement vers la plaine et on obtient la conviction que la région d'imprégnation, par l'acide sulfurique, n'est que très étroitement limitée et, dès qu'on s'éloigne de la région où l'action solfatarique a eu lieu, les couches sarmatiennes avec les luèmes fossiles caracté- ristiques sont inaltérées. La nu)dification en alunite se trouve presque dans tous les groupes trachy- tiques de la Hongrie, mais c'est à l'est du groupe deTokay-Eperjes, à Beregszasz, qu'elle est le mieux développée. Le gisement y paraît être le même, j'y ai vu, dans la roche blanche, du bois pétrifié, aussi Beudant en fait mention. Très rarement on a vu dans les cavités des roches caverneuses silicifiées, qui accompagnent les roches alunitiques, du soufre sublimé à S. Patak, et c'est dans des pareilles cavités que se trouvent les cristaux très nets de sulfate de baryte. 1) Étudiées par M. Ncupaner, Budapesl. « A ossil dialomaceak rhyolilh-csiszpalabaa es egyeb Kozelekben. » M. T. Ak. Math, es leniiészett. Kozlemények .1867. V. Kotet. 3. SZABO. — TEIIHAIN" TRACIIVÏIQUE DK TOKAY oGl IV LA NOMENCLATURE ANCIENNE ET MODERNE La description géologique de la Tokay-Hegyalja donnée par les divers auteurs est riiistoire concise de la science, appli(inée à cette contrée. Je vais éninnérer les travaux des principaux géologues, afin de pouvoir indi- (pier dans le progrès de la science, la tendance vers le principe de la classi- tication basée sur l'association niinéralogicpie des éléments dominants. Beudant, 1822. — Trachyte, trachyte pophyroïde, porlite, porpJiyre molaire conglomérats ponceux, argiles. (Voyage iniu. et géol. en Hongrie. 1822. 4 tomes, Paris.) Hkhlhofm, 1839. — Trachyte, Grinstein-trachy te, rhyolithe (pcriite, porphyre molaire, con- glomérats ponceux, et le trachyte jjorphyrique de Beudant, la variété semi-vitreuse). Jahrb. d. ^'eol. Ueichsanslall. (Bericlit ubei- die peol. Ul)ei'sichts-Aufnahrne in N.O. Ungarii, is:,9) Wien. Sludieii aus d. uiig.-siebenlnug. Tnicliyigebii-gen. Jalirb. d. geol. Reichsanstalt, 1860. XI, B. Szabo, 1863. — Andesit, amphibole trachytique, rhyolithes, perlite, llthoïdite, jwrphyre molaire, tufs et conglomérats |)onceux, nyirok lœsz. Tokay-IIegyalja es Koniyé kéneti foldlaiii viszonyai. M. T. AK Malli. es Tenn.-tud. Ivozl. IV, K 186S-1866. .Uihib. der. geol. Reiclis. a Die Trachyte und Rhyolithe der Umgebiuiig von Tokay » XVI, p. 82-98 Album von Tokay-Hegyaja en quatre langues, avec une carte géologique. Budapest, 186 fi'. Wolf, 181',!). — Andesit-trachyte, Rhyolith. Perlit, Lithoidit, Bimsstein, Trachylaven, Ges- chichteter, Trachytuil', Nyirok, Lœss. (Carte géologique (3 feuilles) avec texte, Erlaiiterungen zu den geolog. Karlen der Umgebung von Hajdu-.Xanas, Tokay und S. A. Ujhely. Jahrb. d. geol. Reiciisanslalt, 186U. 19 Bd. Wien.j Doeltei\ 1874. — Augit-Andesit (Augit-Andesit-Lowen). Aniphihol-.Andesit. Ouarz fuliniider Augit-Andesit. RliNolilh Ouarz fiihrender Sanidin trachyt). Sanidintracliyt-Lavâ. (Uebereiiùge Trachyte des Tokay-Eperieser a Gebirges. » Tschermaks .Miner. Mitlhelungeii. 1874 un travail pétrograpliique. Szabo, 1881. — Trachyte augitique (à bytownite-anorthite). Trachyte amphibolique (à labrador-bytovvnite). Trachyte micacé qîlartzifère (à orthosc-oligoclase-andesine) presque exclusivement en niodilications rli>olithi(pies. Tufs et coiiglom(!rats ponceux des dillérents types trachytiques. Nyirok, Loess, Alluvium (les sols). l'objet du TRAVAIL PRÉSENT Beudant (1822) a importé le nom de trachyte ; avant lui, ce terme n'avait été appliqué à aucune roche eu Hongrie; mais le vaste terrain volcanique de ce pays lui a permis de donner un développement jusqu'alors inconnu dans la géologie, et sa nionograi)liie des Trachytes a servi pendant longtemps, dans les travaux systématiques, pour modèle de cla.s- sification. Dans la partie historique de son grand travail, il est très objectif et fournit une quantité ;ricur('. Voilà les moyens simples ((ui se présentent au géologue de faire une classification préalable dans l'esprit de la classification systématique ditaillée. Dans la carte géologique, il réunira toutes les roches caractérisées par la présence de la biotite ou du quartz et donnera le nom de trachyte micacé quartzifère; d'autre part, il réunira toutes les roches dépourvues de la biotite, et parfois il est même possible de séparer le type à augite du type à amphibole. Les propriétés géologiques de la masse: Icgisement en général, les filons,. ^6Q GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE le passage de l'état normal dans l'état modifié, parfois bien visible, aide- ront le géologue à parvenir à dresser une carte géologique dans le sens de la classification proposée. Rien de plus facile que de faire une distinction entre les trachytes sans biotite et avec biotite; les trachytes sans biotites sont des trachytes augi- tiques ou des trachytes amphiboliques. Le géologue peut donc, sans l'intervention de la micrographie, classer les roches trachytiques dans un terrain visité : a) En trachyte augitique ; b) En trachyte amphibolique ; c) En trachyte micacé. L'étude micrographique, pour faire des études détaillées, vient ensuite. Elle est nécessaire, pour la détermination des minéraux noirs, dans le cas où ils sont tellement altérés que leur reconnaissance macroscopique n'est pas sûre. Elle est indispensable pour la spécification des feldspaths, qui, dans la plupart des cas, sont encore assez bien conservés pour être déter- minés à l'aide des proc3dés microchimiques, même dans les cas où les minéraux noirs sont tout à fait décomposés, ce qui arrive très fréquemment dans les grùnsteins. Comme résultat d'une étude géologique et pétrographique, on réunira toutes les roches caractérisées par les mêmes minéraux associés, sans dis- tinguer si c'est, en sens géologique, un trachyte, un andésite, un rhyolithe ou un grûnstein; on y ajoutera aussi les conglomérats et les tufs respec- tifs et on en fera une formation. On aura pour la Tokay-Hegyalja des formations d'après les trois types établis : 1. Formation de trachyte augitique (à bytownite-anorthite), ayant presque toujours l'aspect général d'andésite. C'est la formation trachytique la plus récente, qui correspond au miocène supérieur. 2. Formation de trachyte amphibolique (à labradorite-bytownite, augite). D'après l'extérieur on peut le caractériser, pour la plupart, comme andésite, mais parfois il possède la structure trachytique avec un passage à la modi- fication rhyolithique. Son éruption a eu lieu avant l'éruption du trachyte augitique, mais après l'éruption du trachyte micacé quartzifère. 3. Formation de trachyte micacé quartzifère (à orthose-andésine), dé- veloppé pour la plupart comme ihyolite, de sorte qu'on le peut décrire aussi sous le nom de rhyolithe, mais dont l'association minéralogique doit être pourtant déterminée. C'est la formation la plus ancienne; son éruption a précédé la déposition des couches du miocène moyen, car il y prend part déjà dans un état modifié. Voilà une classification dans laquelle les minéraux associés, la structure, JANSSEN. SUR l'oRIGINE PROBABLE DE LA SALURE DES MERS 5G7 le gisement et l'âge se trouvent en eorréhition ess(>nlielle, on peut donc bien dire que c'est un système naturel de classification. In order to cstablish a more natural System, we hâve not to make gi'oups. but to find them. (Richthofen, Caliform'an Àcademy of Sciences.) M. FÏÏCHS Ingénieur des mines. SUR LES GITES DE FER ET DE CUIVRE GRIS DE LA PETITE KABYLIE (EXTRAIT DU PROCKS-VERBAL) — Séance du 18 arril l8St. — M. FicHS fait connaître le résultat de ses recherches sur les gîtes de ter et de cuivre gris de la petite Kabylie; il insiste spécialement sur l'alignement remarquable de ces gîtes et sur la teneur en argent des minerais de cuivre, ainsi que sur la for;ne qu'affectent ces nnnerais dans leurs divers gisements. Il termine par l'exposé d'un procédé graphique au moyen duquel on peut rapidement apprécier la valeur industrielle d'un minerai lorsque l'on connaît sa teneur et la valeur marchande du métal qu'il renferme. M. JÂISSEI Membre de llnstitut, Directeur de l'Observatoire d'astronomie physique de Meudon. SUR L'ORIGINE PROBABLE DE LA SALURE DES MERS (EXTHArr UV l'UOCliS-VEKBALj — Séance, du IH (ivril 4HHI. — M. Janssen fait une communication sur l'origine probable de la salure des mers. Par analogie avec ce qui se passe dans le soleil, l'orateur pense que cette salure est due, non à une dissolution des sels existant primitivement dans les roches déjà formées, mais à la présence à l'état libre des métaux de ces sels au milieu de l'atmosphère d'oxygène et d'hydrogène, k l'époque où ces deux derniers gaz se sont combinés pour donner naissance à l'eau des mers. 568 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE M. VILOOYA Y PIERA Professeur à l'Université de Madrid. LE KAOLIN DE LA PROVINCE DE TOLEDE (EXTRAIT DU PROCKS-VERBAL) — Séance du 16 avril 1881. — M. ViLANOVA soumet à rexamon do la section une série de kaolins pro- venant de la province de Tolède. DISCUSSION M. FucHS demande, à M. Vilanova s'il n'a pas constaté au milieu de ces gîtes de kaolin des émanations sulfureuses auxquelles on pourrait attribuer des feldspaths. M. Vilanova répond qu'il n'a observé trace d'aucune émanation de ce genre et il attribue la kaolinisation à l'action de l'acide carbonique. M. A. BOISSELLIEE Agent administratif de la Marine, à Rochefort. NOTE SUR LES ASSISES INFERIEURES DU CENOMANIEN A L'EMBOUCHURE DE LA CHARENTE — Séance du 18 avril 1S8t. — Le terrain crétacé que l'on observe à l'embouchure delà Charente, dans un rayon de 20 kilomètres autour de Rochefort, appartient aux étages turonien et cénomanien de d'Orbigny. Il a été divisé par M. Manès, ingénieur en chef des mines, dans sa description géologique du département de la Charente-Inférieure et sur la carte qu'il publia, en 1853, en quatre groupes, désignés comme suit : 1° Calcaires à Rudistes ] ^ . Craie moyenne. 2° Calcaires marneux à Ustracées . . ) S" Calcaires à Caprinelles J ^ • • p. • , ^ , ^ Craie mieneure, A" Grès vert ) Je ne m'occuperai que de ce dernier. A. BOISSELLIER. ASSISES INFÉniEUIlES DU CKNOMANIEN ^Q9 Le groupe du grès vert repose transgrcssivcineiil sur le terrain jurassi- que, savoir: au nord de la Charente sur l'étage kimméridgien, au sud, sur le portlandien ou des couches du Purbeck. Il (>st limité, dans sa partie supérieure, par des calcaires blancs àCaprinellivs et Sphérulitcs rpii corres- pondent au premier liane à Ichthyosarcolites, de MM. Coquaiid et Ainaud. Sa puissance est de 43 mètres environ. Sur certains points, notamment à l'Ile d'Aix, au Vergeroux. et à Piéde- mont, on observe, dans ses couches inférieures, des argiles schisteuses noires, lignitifères qui ont été assimilées, par M. Coquand, aux lignites de Saint-Paulet (département du Gard). Par suite de cette manière de voir, ces argiles furent détachées du groupe pour constituer un étage spécial appelé gardomen, pendant que les autres roches concouraient à la forma- tion de la première assise de l'étage corentonien, sous la désignation de « gi'ès calcarifères et sables inférieurs à Ostrea flnbella et columba ». Dans son mémoire sur le Terrain crétacé du sud-ouest, 31. Arnaud a groupé de nouveau, comme l'avait fait M. Manès, les argiles, les sables et les grès dans une même assise qu'il nomme : Grés et argiles lignitifères : Orhitolites. Les recherches que j'ai faites, pendant plusieurs années, aux environs de Rochefort, pour tracer sur la carte de l'état-major les limites du ter- rain jurassique, m'ont permis de reconnaître que la craie inférieure ne débute pas ordinairement par des argiles, et que le groupe du grès vert pouvait être subdivisé en trois parties distinctes. La coupe du puits artésien de l'hôpital maritime de Rochefort nous montre ces trois assises dans leur phis complet développement. Là, sous une couche de remblais de 0'", 00 et d'un terrain d'alluvions anciennes que les entrepreneurs de Rochefort appellent « le Gryphé », on rencontre des sables verts et des argiles sableuses sur une épaisseur de 10 mètres environ. Viennent ensuite des bancs de calcaire et de grès calcarifère, alternant avec des sables plus ou moins argileux, sur 7 mètres d'épaisseur. Enfin, l'assise inférieure, dont la puissance atteint 2o mètres, est com- posée de sables jaunes et noirs et d'argile noire. Dans le j)uils (jui fut creusé en 1834, à quelf|nes mètres de distance du puits artésien, on avait trouve pour l'assise supérieure 9 mètres, jxjur la seconde 7 mètres et pour la troisième !21"',40 seulement. Partout ailleurs, ces épaisseurs m'ont paru moindres, de telle sorte que la l""^ assise oscille entre 4 mètres et 10 mètres la 2« — — entre 3 — et 7 — la 3'^ — — entre la — et 2o — ASSISE SUPÉRIEURE. — La compositiou de l'assise supérieure est très 570 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE variai. le. Les sables, généralement glaiiconieux, sont blancs, jaunes ou Terts, traversés par des bandes de marne grise. Ils passent à des argiles stbisteuses dont les feuillets sont tapissés de grains de glauconie, de sable blanc, et de lamelles de mica. Des cristaux de gypse s'y rencontrent également. Parfois les sables prédominent sur les argiles et celles-ci ne se montrent que dans les couches inférieures ; souvent , au contraire , les argiles occupent la partie moyenne de l'assise, ou l'envahissent tout entière. Dans la tranchée de la Gélinerie, par exemple, on voit 1 mètre d'argile sableuse, surmonté de 3 mètres de sable: dans celle du Vergeroux, 3 mètres de sable vert et pas d'argile, alors que dans les fondations de la nouvelle poudrière de cette localité, l'argile sableuse a été rencontrée sur S à 6 mètres d'épaisseur, interposée entre deux couches de sable de 0"", 60 à 1 mètre environ. A Fouras, les trois falaises situées sur la Charente, donnent lieu à la même remar(iue. On trouve, dans cette assise, beaucoup de pyrite blanche en rognons, dont la surface est passée à l'état d'hydrate de fer, du bois si li cilié et du lignite souvent imprégnés de sulfure de fer cristallisé (pyrite jaune), et pré- sentant des perforations qui I appellent les galeries que creusent dans le bois certains animaux comme les tarets. Elle renferme des coquilles fossiles, notamment des Exogyres et des Térébratules {Exoçpjra Reaumuri et flahella) et c'est par ce caractère sur- tout (ju'on la distingue de l'assise inférieure avec laquelle elle a tant de ressemblance. Les sables verts et les argiles lignifères de l'assise supérieure s'éten- dent sous toute la ville de Rochefort. Les coteaux de la route du Breuil jusqu'à Bellignon en sont formés, ainsi que les falaises de Fouras et les couches supérieures de la pnrtie nord de l'île d'Aix. Au-dessus de Rochefort, on les retrouve dans les escarpements de la rive droite de la Charente, interposés entre les calcaires à Caprinelles et les grès calcari- fères sur lesquels ils reposent. On les observe encore dans les tranchées du chemin de fer dites : du Petit-Vergcroux, de la Gélinerie, et de Tonnay- Charente, jusqu'à Bords et jusqu'à Grangent sur l'embranchement de Saint-Jean-d'Angely. Cette assise se montre en outre à Piédemont, passe au-dessous de l'île Madame et reparaît à l'île d'Aix dans les fossés de la citadelle et sous les calcaires à Caprinelles de la pointe Sainte-Catherine où des travaux récents l'ont mise à jour. Dans la plupart de ces localités, on peut observer, au-dessous des sables et des argiles lignitifères, les roches de la deuxième assise. DEUXIÈME ASSISE. — Cclle-ci sc composc de calcaires compacts ou nodu- leux, de calcaire marneux, de grès durs ou friables, siliceux ou calcari- fères, que divisent, en plusieurs bancs des couches de sable jaune et d'argile. A. BOISSELLIEU. — ASSISES INFERIEURES DU CENOMANIEN O/l Ces roches contiennent nn grand nonibre de fossiles dont les plus ré- pandus sont des Ichtliyosarcolites, des Uadiolites et des Caprines, des hxhinodermes, des Alvéolines, des Polypiers, les Exogira Reaumuri, fhi- hella et minima. Cette dernière espèce se rencontre surtout dans les bancs inférieurs, toujours associée à des Nérinées, des Orbitolines et d(>s pattes d'un crustaoé du genre CaiUianasue. Les Spliérulillies sont piHi nombreux, les Nautiles plus communs ; mais les Ammonites sont rares; j'en ai trouvé cependant trois espèces : deux au Vergeroux et une à lîiard. Par les fossiles qu'elle renferme et surtout par les Ichthyosarcolites, cette assise peut être confondue avec les couches inférieures du calcaire à Caprinelles, dont elle est séparée cependant par plus de 0 mètres de sable vert. Elle constitue, comme on voit, un troisième niveau à Iclithyosarcolites. Les roches de la deuxième assise commencent à se montrer à l'Ile d'Aix, du Jamblet à Coudepont, en passant sous les sables verts argileux du fort Liédot ; elles forment la pointe de l'Aiguille, la falaise de l'anse de Fouras, celle de la Tour et la Roche de la plante ; couronnent les coteaux do Saint- Laurent et de Charras; apparaissent à Lupin, au Vergeroux, au Breuil et sur les coteaux de Tonnay-Charente qui bordent le marais Saint-Louis. Elles forment également une ceinture autour du marais de Brouage, depuis Piédemont jusqu'au delà de Saint-Agnant. Au-dessous des sables fossilifères ou des grès par lesquels commence la deuxième assise, on ne rencontre que des sables ou des argiles stériles. ASSISE INFÉRIEURE. — Ces dépôts, OU cffct, uc Contiennent que des débris de végétaux à l'état de fer hydraté, du bois silicitié et du lignite. D'une manière générale, l'assise inférieure peut être considérée comme formée d'une couche de sable tin et d'une couche de gros sable, passant l'une et l'autre à des aridités noires, schisteuses ouarénacées, pyriteuses et lignitifères comme les sables, du reste. C'est dans la partie supérieure <[ue se montrent les sables tins. Ils sont coulants, blancs, jaunes ou gris et fortement micacés. Il renferment des tiges et des fruits de végétaux dilliciles à déterminer. On les voit sur o à 6 mètres d'épaisseur au Tail, à Puissoteau, dans le puits artésien de Roche- fort, au Petit- Vergeroux, à Charras, à Champon et près du Magnou. A partir de ce point ils font place à des argiles noires, schisteuses, gypsifères et ferru gineuses que l'on observe dans l'anse de Fouras, à Enet, au nord de l'île d'Aix, ainsi qu'à Piédemont et au Grand-Vergeroux (puits et fondatioji du nouvel artifice). Les gros sables sont jaunes, roux, gris ou noirs, formés de grains de toutes grosseurs. On y rencontre des lits de graviers et d'argile doimant naissance à des poudingues, à des blocs de grès ferrugineux 0~2 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE très durs, ou à des plaquettes de grès siliceux, plus ou moins friables, con- tenant des parcelles de fer et de lignite. Les sables noirs deviennent gris quand on les lave et tout à fait blancs par l'action du feu. Ils passent à des argiles sableuses lignitifères ou à des grès noirs qui, comme à l'île d'Aix, forment des dalles très résistantes surmontant des sables jaunes et ferrugineux. Il ne m"a pas été possible, dans cette localité, d'observer la roche sur laquelle les sables reposent, bien que mon excursion fût faite par une marée de 104 centièmes; mais àChampon, à Touchelonge, à Saint-Pierre^ à la Barre, à la Baudette; au Breuil et à Chàteauroux, on les voit en con- tact avec des calcaires marneux ou des marnes à Exogyra virgula. A la Mingolière près Moëze, aux Vignaudries et aux Fontaines, près Saint- Agnant, on les retrouve s'appuyant sur un banc de calcaire marneux en plaquettes et de calcaire carié que M. Coquand a décrit comme appar- tenant à l'étage purbeckien. En voyant ces dépôts, d'une puissance de 25 mètres, dans lesquels on n'a jamais trouvé d'animaux marins, ne doit-on pas se demander s'ils appar- tiennent bien au terrain crétacé? Par leurs caractères pétrologiques et les végétaux ferrugineux qu'ils contiennent, les sables me rappellent beau- coup ceux de la formation wealdienne que j'ai vus au cap de la Hêve. Un fait qui pourrait peut-être éclaicir cette question, c'est la découverte qu'a faite M. Roy de Saint-Agnant, dans sa propriété des Fontaines. En défonçant le banc de calcaire carié, sous-jacent aux gros sables, et qui, dans cet endroit, repose sur des argiles rouges panachées de marne grise la charrue a mis au jour les débris d'un Dinosaun'en de grande taille, que M. Sauvage, du Muséum, a reconnu pour appartenir au genre Mégalo^ saure. Les ossements qu'on en possède sont : une vertèbre caudale, de la partie moyenne ou antérieure de la queue, mesurant 0°', 15 de diamètre antéro-postérieur ; un fémur dont la partie inférieure a 0"', 50 de circon- férence; deux tibias?, un os en V ? et un os long indéterminable. Quoi qu'il en soit delà place que l'assise inférieure doit occuper dans la classification générale, on voit par ce qui précède : 1° Que les argiles lignitifères ne se montrent pas toujours à la base du terrain crétacé et que, dans le plus grand nombre des cas, elles y sont remplacées par des sables ferrugineux ; 2" Que ces sables et ces argiles sont partout recouverts par des grès et des calcaires à Ichthyosar colites; 3" Qu'entre ces grès et le premier banc à Ichthyosarcolites de M. Co- quand on observe toujours des sables glauconieux, passant à des argiles non moins lignitifères que celles de la partie nord de l'île d'Aix. A. BOISSELLIER. — ASSISES INFÉRIEURES DU CÉNOMAMEN 573 Par snito. le groupe du Grès vert de M. Maries pouriail être subdivisé en trois parties désignées comme suit, d'après leurs caractères généraux : 1" Sables verts et argiles lignitifères, avec pyrites, Exogyra Reaumuri «t Térébralules ; 2" Calcaires et grès calcarifères à Icïithyosarcolitcs, Écliinodermes, Exo- gyra Reaumuri, Exogyra minima et Orbitoliles; 3" Sables ferrugineux et argiles lignitifères, .sans animaux fossiles. C'est en tenant compte de ces subdivisions que je dresse la carte géolo- gique des environs de Rochefort; convaincu que, au pointde vue industriel et maritime, il est utile de connaître les limites des différentes roclies d'une assise dont la puissance atteint 43 mètres, et dans laquelle la Charente a •creusé son lit. depuis Sainl-Savinien jusqu'à la mer. o74 GEOLOGIE ET MINERALOGIE S =^ KJ ■r r- ■ \ » • ' 1 — I • 1 T3 -Ki _- 1 1 "î 1 ^ s — ■ ^2^3 ,2.§ lie sur cénoman heforl (-I8Î 1 li^^ |-S .=«1 :-= c ^ -. 0—0 « 1 P!i| 0 5 ■« 1 o -es ^; 0) «2 .'3 O o 5^ - 5 O 0 ,03 ï 'C tn • •o "^ 3 2 - .i O "^ .J -ni œ 5 ^ X a> %k 3 0) c c 'S P. «a *• o tH 0? • OJ "s ■3 tn :/■• -o u 0 '£ 'H ^ "ta "cS ;^. C u 'J 5 ^ O) s S ^ "=" ^ — - =— ^ ' z >. bJ ■^ ^, S s s < ce ■^ 0 z "" KMILE lUVlÈRE. — GllUTTE LY.Ml'IA S75 M. Emile EIYIÈEE GROTTE LYMPIA — Séance du IS dvril IHSI. — I J'ai l'honneur de vous rendre compte aujourd'hui des résultats que mes recherches dans la grotte Lyaipia (de Nice), au mois de septembre 1879, pendant le cours de la mission scientiticpie dont j'éUiis chargé par le ministère de l'Instruction publique, m'ont tournis sur la faune, — vertébrés et invertébrés — dont j'ai recueilli et étudié les restes. II Le 15 février 1875, dans une note que M. le professeur A. de Quatre- fages voulait bien communiquer en mon nom (1) à l'Acadcimie des sciences, j'émettais, pour la première fois, l'idée que la brèche osseuse du Mont-du- Chàteau, de Nice, n'était pas antérieure à l'apparition de l'homme, connue Cuvier l'avait prétendu, maigre la découverte d'une mâchoire humaine « incrustée du même vernis stalactitique que les autres ossements d'ani- maux trouvés dans le même milieu l'a) », mais (pi'elle était en grande partie formée par des accumulations de détritus dus à des peuplades quaternaires analogues à celles de Menton et de Beaulieu. Cette opinion m'avait été suggérée, d'abord par maintes recherches dans la localité môme, par quelques silex, taillés que Ph. Gény avait trouvés dans ce gisement, puis par Fexamen des ossements provenant du même milieu et empâtés dans une brèche de cendres et de charbon, enfin par la découverte que je fis, en 1873. d'une brèche à peu près semblable au delà du port de Nice, à l'est de la ville, dans le (piartier Lympia. En eilèt, au commencement de l'année 1873, en visitant la propriété du docteur A. Lefevre-Maxwell, située au-dessous de la nouvelle route de Villefranche, je découvrais, à une trentaine de mètres environ de la grotte du Lazaret,, et à l'ouest, une nouvelle brèche formant une bande rougeàtre M) Émh.k Rivikre. — Sur le dépôt qtcakrnriire, supérieur à la brèche osseuse proprement dite ou brèche supérieure de Cuvier. [Comptes rendui de l'Académie des sciences, séance du 15 fé- vrier 1875.) (2) G. CiJViiîK. — Hcchcrchcs sur les ossemoUs fussilcs, t. VI, 4« édition, Paris, -1834. olê GÉOLOGIE ET MI^■ÉRALOGIE et large de 2 mètres, dans laquelle apparaissaient çà et là, faisant ■saillie, quelques fragments osseux fendus, dont la teinte noirâtre très prononcée prouvait, en toute certitude, qu'ils avaient subi l'action du feu. On y apercevait aussi quelques Hélix. L^i partie supérieure de cette brèche, située à i28 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, comme celle du Mont-du-Chàteau, de Nice, seml)lait avoir été coupée très superliciellement par des travaux de terrassement, tandis que sa base s'enfonçait dans k; sol. Je ne pus malheureusement, à cette époque, faire aucune fouille, par suite des constructions qu'on allait élever en cet endroit. Mais quelques années plus tard, le 12 août iSlS, j'appris par une lettre du docteur Lefèvre-Maxwel que, en baissant le niveau du chemin qui conduisait à l'entrée de son ancienne grotte du Lazaret, on avait découvert une nouvelle excavation « dont le plafond était couvert de stalactites (1) », et qui était remplie d'une terre rougeàtre contenant quelques ossements. Ceux-ci furent en partie recueillis par le propriétaire du terrain qui voulut bien les mettre à ma disposition l'année d'après (1879) et me per- mettre en même temps de pratiquer, dans cette nouvelle grotte, les fouilles dont je vais maintenant vous exposer les résultats. Mais, auparavant, je dois ajouter que toutis les recherches que j'ai faites aussi complètes que possible, de 1874 à 1878, dans les ouvrages qui traitent de la brèche osseuse de Nici', et notamment dans Faujas Saint- Fond (2), Thomas Allan (3), Thomas de la Bêche (4), Cuvier (5), Risso (6), Ph. Gény (7) et P. Gervais (8) m'ont absolument confirmé dans mon opinion de brèches osseuses contemporaines de l'homme et formées dans cette localité par l'accumulation de ses détritus de toute nature. III L'excavation mise à découvert, en 1878, par les travaux dont j'ai parlé plus haut, et que j'appellerai la grotte Lympia, du nom du quartier où se (1) Lettre du docteur Lefèvre-Maxwel, du 12 août 1878. (2) Fal'jas Saint-Fond. — Description géologique, des brèches coquillicres et osseuses du Rocher de Nice, de la montagne de Monlalban, de celles de Cimiès et d; Villefranche, qui tiennent au même système de formation. (Extrait des Annales du Muséum d'histoire naturelle, t. X. Paiis, ISOT.) (3) Thomas Allan. — Sketch of the geology of tlie environs of Nice. (Extrait des Transactions of the Hoy al Society of Edmburgh, t. VIH. — Edimbourg, 1818.) (i) H. Thoiias de la Bêche. — Géologie des environs et de la côte de Nice jusqu'à Vintimille. — Londres, 1828. (5) G. Cuvier. — Loc. cit. (61 A. Risso. — Histoire naturelle des principales productions de l'Europe méridionale et, parti- culièrement, de celles des env'irons de Nice et des Alpes-Maritimes. — Pans, 1826. (7) Pu. GÉNY. — Mémoire relatif au diluvium marin et aux signes de l'existence de l'homme avant la formation de la brèche oiseuse de Nice. {Extrait des Comptes rendus du congrès scienti- fique de France, 33« session. — Nice, 1867.) (8) Paul Gervais. — Zoologie et paléontologie générales. (Nouvelles recherches sur les animaux vertébrés vivants et fossiles, r- série. — Paris, 1 867-1 8G9.) t.MILE lUVlKHE. — (ilKlTTE LVMPIA Oi < trouve située la propriété Lefèvre-Maxwell, était encore très peu profonde à mon arrivée le 8 septembre 1879. Il semblait cependant que, en pour- suivant les fouilles, on la verrait se prolonger assez avant dans une direction à peu prés parallèle à celle de la grotte du Lazaret, dont elle n'est séparée que par une muraille rocheuse d'une certaine épaisseur. La grotte Lympia est située, en efl'et. un peu plus à l'ouest que celle du Lazaret, et un peu en avant. Son sol est aussi plus bas d'un mètre et demi à deux mètres environ, il est également en contre-bas du chemin qui con- duit à la grotte du Lazaret. Elle avait été très légèrement entamée à l'entrée, lorsque M. Lefèvre-Maxwell fit creuser le puits qui existe aujourd'hui et masque en partie son ouverture. C'est en cet endroit même, et pendant le cours de ces travaux, que les ouvriers auraient trouvé, d'après lui, un certain nombre de gros ossements dont il ne lui restait plus, en 1879, qu'une tête de fémur d'éléphant et quelques fragments de bois de cerf que son frère a bien voulu joindre à ce que j'ai trouvé moi-même, pour en faire une étude d'ensemble. J'ai donc fouillé personnellement el avec l'aide d'un ouvrier — le jardi- nier de la maison — une partie de la grotte Lympia, dont l'excavation, à partir du point où l'on avait arrêté les travaux nécessités soit pour le creu- sementdu puits, soit pour les quelques marches qui conduisent àl'entour, était absolument remplie, jusqu'à (pielques centimètres de la voûte, d'une terre argileuse rouge brique. Cette argile est extrêmement compacte, très dure en certains points, principalement sur les côtés, assez résistante à la pioche, et soudée si solidement aux os et aux coquilles qu'elle ren- ferme, qu'il est extrêmement difficile, sans les briser, de dégager ceux-ci, avec le ciseau et le maillet, des incrustations calcaires qui les recouvrent. Ces os sont souvent aussi accolés les uns aux autres et forment, avec les fragments de roche, une véritable brèche qu'il faut absolument sculpter pour reconnaître les pièces qu'elle contient. Cette brèche est des plus intéressante par les animaux (pie j'y ai ren- contrés, et par ce fait aussi qu'un certain nombre d'ossements ont été brisés de main d'homme et fendus, longitudinalement, pour en extraire la moelle, comme dans les grottes quaternaires de Menton, comme au plateau du cap Koux, de Beaulieu, et autres localités du département des Alpes- Maritimes. Elle est encore plus importaiitt; peut-être par trois pièces réel- lement typiques, si Ton considère le milieu où je les ai trouvées, je veux parler de trois haches de la forme dite deSaint-Acheul, en calcaire com- pact gris foncé, veiné d(! calcaire spathique blanc. Ces haches (voir les figures ci-contre 76, 77 et 78) sont contemporaines des os et des co [uilles trouvés dans cette même grotte Lympia et, comme eux, sont recouvertes d'incrustations argileuses, bréchiformes, rouges, et tellement dures aussi, qu'il est très difficile de les en dégager. Elles sont o7 o78 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE toutes trois très grossièrement retaillées sur les deux faces et sur leurs bords plus ou moins tranchants. La première (lîg. 76), brisée transversalement près de son sommet, mesure l'ig. 76. Kig. 77. 0"\10o de longueur sur 0'". 068 de largeur et 0"\UI5 à peine d'épaisseur dans sa partie la plus bombée. La seconde (lig. 77), brisée à la base, n'est plus aussi bien taillée en amande que la précédente, mais sa forme pris- matique et triangulaire tendrait à la rapprocher davantage du type dit du Moustier. Elle mesure 0'",09i de longueur sur O'",0o7 de largeur et O'^jOSo d'épaisseur. Quant à la troisième, incomplètement dégrossie à la base qui est restée en partie arrondie, comme le galet dans lequel elle a été taillée, elle mesuré EMILE RIVIÈRE. — GROTTE LYMPIA 579 seulement (tig. T6) 0"\0&2 de longueur, 0"',0oo de largeur, et près Fig. 78. de 0'",03 dans sa plus grande épaisseur. Elle rentre davantage, comme la première, dans les haches dites de Saint-Acheul. J'ai trouvé aussi et recueilli, dans cette même grotte, un nucléus en calcaire gris, (pielques galets roulés entiers, apportés là pour être tra- vaillés, d'autres commencés à dégrossir, d'autres encore brisés, ainsi qu'un certain nombre d'éclats de silex. Toutes ces pierres sont absolument dii- térentes, connue nature minéralogique, des silex des grottes de Menton ou du cap Houx, de Beaulieu. Enlhi elles sont, comme industrie, antérieures aux armes et outils que j'ai trouvés dans ses divers gisements. Ceci dit sur les pnjduits de l'industrie de l'homme que je ne pouvais passer sous silence devant la section de géologie, parce qu'ils prouvent l'existence de l'homme en ces lieux et sa contemporanéité avec les ani- maux dont j'ai recueilli les restes, je passe ^ la fauiH3 de la grotte Lympia. Celle-ci se compose d'ossements, de dents, de mâchoires, de bois, de cornes et de coquilles» A. - MAMMIFÈRES 1*^ — UuNGEuus. — Lepus cuniculus : ossements divers provenant de plu- sieurs individus de taille assez petite, se hip|1rochant beaucoup plus du lapin que du lièvre. Arvicola terrestris : une petite niàchoiie inférieure et quelques os. ^•5 — Probosciuiens. — Ëirphas un éléphant que le seul reste cpie je 580 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE possède, une tête de fémur, ne permet pas de déterminer autrement quen disant qu'il parait appartenir à une espèce de taille moyenne. 30 ._ Ruminants. — Ce sont, comme toujours dans les grottes des Alpes- Maritimes, les ruminants dont les restes prédominent, soit qu'ils appartiennent au genre Cervus soit au genre Capra. Cervus de grande taille, analogue par ses dimensions au Cerous canadensis. J'ai trouvé plusieurs mâchoires ou fragments de mâchoires supérieures et infé- rieures et quelques os brisés. Je dois signaler aussi plusieurs bois avec leur large empaumure et plusieurs andouillers appartenant certainement à un eer- vidé plus petit que le Cervus alces, et peut-être un peu plus grand que le Canadensis. Cervus elaphus de la taille du cerf commun de Francte : une mâchoire supé- rieure (fig. 79) une dent incisive, la cavité cotyloïde d'un os iliaque, l'extrémité l'ig. 7y. inférieure d'un humérus, deux vertèbres cervicales, une portion de crâne, des os longs, fendus et brisés, et quelques andouillers. Cervus un peu plus petit que le précédent, et de la taille du cerf de Corse, plus grand cependant que le chevreuil : une portion de mâchoire inférieure contenant plusieurs dents molaires. Capra primigenia : une grande partie du (;ràne, ainsi que le noyau osseux d'une corne de petite dimension ; trois mâchoires inféi-ieures incomplètes. KMILE RIVli'.RE. — GROTTE LYMPIA •'^^l Bofi primigenius : la brandie monlanto d'un maxillaire inférieur appartenant à un bœuf de très grande taille. Bos plus petit que le primificnins, une partie de la mâchoire inférieure d'un animal jeune, chez lequel l'évolution des dents n'est pas terminée; quel- ques fragments de côtes. Enfin je citerai plus d'une vingtaine de côtes brisées de ruminants de tailles assez différentes, cerf ou chèvre, ainsi qu'un certain nombre de diaphyses osseuses brisées et fendiu^s de main d'homme pour en extraire la moelle. On remarque parmi ces dernières quelques os ('(trtement noircis par l'action du feu. B. - OISEAUX Les ossements d'oiseaux que j'ai trouvés dans la grotte Lympia ne sont pas très nombreux ; ils appartiennent cependant à plusieurs espèces. Je citerai, pour les Rai'aces. un humérus presque entier, dont l'extrémité supérieure fait seule défaut, et qui provient d'un animal de la taille de l'aigle; puis, pour les l'a.^- sereaux et les Gallinacéa, des humérus, des fémurs, etc. Les reptiles et les poissons ne m'ont l'ien donné. C. - MOLLUSQUES Quant aux mollusques, ils sont peu nombreux ; ils appartiennent tous, un seul excepté, le Cerithiumfuscatum (lig. 80) qui est une coquille méditerranéenne, à des espèces terrestres (fig. 81 et 82). Ce sont: VHelix oermimlala, VHelix aspersa, YHelix niciemiK , le Bidimus decollatus et le Cydostoma sulcatum. KiK. 8). Telles sont les pièces, ossements et coquilles qui caractérisent la faune trouvée, jusqu'à ce jour, dans la grott(^ Lympia dont j'espère terminer les fouilles dans un prochain voyage d'exploration. Il est digne de remarque Î582 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE qu'aucun ossement, ni aucune dent de carnassier ni de pachyderme, un fémur d'éléphant excepté, n'y aient été trouvés, jusqu'à présent du moins. Peut-être, lors des premiers travaux de 1878, en a t-il été découvert; dans tous les cas, ils seraient passés inaperçus du docteur Lefèvre-Maxwell, qui les aurait donnés à tel ou tel visiteur qui les emportait comme un souvenir. J'ajouterai, en terminant, que, jusqu'à présent non plus, je n'y ai trouvé aucun ossement humain. La grotte du Lazaret, découverte en ISSâ, n'en avait pas fourni davantage un seul spécimen ; elle n'avait pas donné le moindre silex taillé. Mais, comme à cette époque il n'était guère question de l'âge de pierre, il se pourrait bien, s'il en a été trouvé ici, que, regardés comme de simples cailloux, ils aient été rejetés comme tels avec les déblais de la e;rotte. M. COLLOT Professeur aerégé à l'École supérieure de pharmacie tle Alontp' ijr ANTHRACOTHERIUM DES LIGNITES DE VOLX (BASSES-. LP: — Séance du 19 avril i88t. — M. CoLLOT a étudié comparativement les Anthracotherium trouvés clans les lignites de Voix (Basses-Alpes) et ceux des argiles rouges do Saint-Henri près Marseille. V Anthracotherium hippoideum Hutimeyer, d'Arwangen, se trouve à la fois au Collet Rouge près Voix et à Saint-Henri. Un animal de plus grande taille, A. Cuvier Pomel {A. onoïdeum Gerv.) se trouve dans les argiles de Saint- Henri. Enfin un animal d'une taille encore supérieure se trouve dans les lignites du Bois d'Asson, 60 mètres au-dessous du riche gisement de plantes fossiles de cette localité. C'est r.4. magnum Cuvier. 11 résulte de là que les argiles rouges exploitées à Saint-Henri pour la fabrication des tuiles et briques sont contemporains du lignite du Collet-Rouge. Les parties les plus élevées de la formation lacustre du bassin de Marseille, consistant surtout en pou- dingues encore associés à un peu de marne, correspondraient peut-être aux plus élevées du bassin de Voix, parmi lesquelles s'est trouve 1'^. magnum du Bois d'Asson. Les unes et les autres ne doivent guère être plus récentes que les sables de Fontainebleau. M. rOLLOT. — GRKS \ HKMX DF GUYOTVILF^E. PRKS ALGER, ET d'aIX .'>83 M. COLLOT Professeur agrégé à l'École supérieure de pharmacie de Montpellier. GRÈS A HÉLIX DE GUYOTVILLE, PRÈS ALGER, ET DAIX EN PROVENCE (EXTRAIT) — Séance du 19 avril 1881. — Qiiolquos membrps do In section de géologie, parmi lesquels je me trouvais, ont eu la bonne fortune d'être guidés dans deux excursions autour d'Alger par M. P. Mares. Dans l'une nous avons recueilli un grand nombre de beaux fossiles subapennins, aux confins du massif du Sahel et de la Mitldja, dans des marnes que recouvrent un calcaire à Modioles, à Douera, et un calcaire moellon jaune à Cardium hians, Pecten jacobœus, à Birkadem. Ces couches sont elles-mêmes ravinées à leur partie supérieure et recouvertes par une terre rouge siliceuse qui est la formation la plus récente. Dans l'autre, nous avons suivi le rivage à l'ouest d'Alger. Une grande partie de ce rivage autour de Guyotville est constituée par un grès très friable. C'est un sable fin, jaune roux, à peine cimenté. La stratification est souvent invisible. D'autres fois, elle est marquée, mais souvent alors elle est entrecoupée et le dépôt est formé par des petits lits obliques par rapport à la surface générale sur laquelle il s'est formé. M. Mares veut voir dans ce dépôt une formation de dune. Je ne me porterais pas garant de la justesse de cette opinion, mais elle a de la vrai- stîmblance, et la chute du sable sur les talus des dunes est capable précisé- ment de produire ces petits lits obliques. Les courants sous-marins les pro- duiraient d'ailleurs également. La surface générale du dépôt, que nous avons reconnu sur une largeur de SOO mètres environ, est un plan très doucement incliné vers celle-ci, sur laquelle il se termine par un petit abrupt sans cesse mordu par la vague. La surface exposée à l'air est irrégulièrement corrodée, tuberculeuse, difficile à parcourir. Vers la base de cette formation, M. Mares nous a montré des coquilles marines pareilles à celles qui vivent sur la côte. Au promontoire Raz Akatra, les couches les plus basses ne descendent pas jusqu'à la mer : elles sont supportées, à 5 ou (3 mètres plus haut, par les roches paléozoïques, dont elles contiennent en abondance des fragments remaniés. Ce conglomérat est rempli de coquilles marines, notamment de Pétoncles. Les coquilles marines deviennent de plus en plus rares à mesure qu'on s'élève dans la masse du grès. On trouve alors exclusivement dans ceux-ci des coquilles terrestres, surtout là oîi le grès se raccorde avec les coteaux voisins ou expire aux pieds des rochers, se réduisant à un sable qui remplit les interstices des blocs de roche. Nous y avons vu également des dents de cheval. Au-dessus du grès on trouve sur plusieurs points un travertin qui forme au-dessus une nappe et qui incruste même les canaux dont le grès est creusé. Enfin une terre rouge est supérieure au tout. Bien que la formation dont je parle ne se continue pas aujourd'hui, elle est d'une époque bien voisine de la nôtre et les mouvements qui ont modifié les «onfigurations des côtes, de manière à la faire cesser ne doivent pas avoir été o84 r.KOLOGIE ET MINÉRALOGIE considérables. Nous prenons presque la nature sur le fait; nous nous repré- sentons l'accumulation de ces sables au niveau des eaux. Or, j"ai été très frappé de la ressemblance complète de cette assise avec le grès à Hélix, d'Aix, en Provence. Dès lors, le mode de production de l'un nous éclaire pour l'autre qui est plus ancien, et depuis la formation duquel le sol a subi de plus grands mouvements. C'est pourquoi j'ai cru devoir insister sur cet atterrissement de la mei'. Le grès à Hélix, d'Aix, est miocène supérieur. Il forme un plateau à 180 mètres au-dessus de la ville où était le fond du bassin marin. Il repose sur une surface de roches secondaires parfaitement arasées par les vagues et creusées par les pholades. Il a à sa base un léger conglomérat avec coquilles d'huîtres, mais dans le reste de la masse on ne trouve plus que des coquilles terrestres : Hélices, Cyclostomes, dandines. Sa masse est un grès assez fin, roux, sans stratification ou à stratification entrecoupée. Il est très calcaire, de nombreux débris de coquilles, assez menus pour être ti-ansportés par le vent, entrant dans sa composition. La surface est tuberculeuse et cariée. Une nappe de travertin calcaire recouvre d'autres parties. Enfin, les limons rouges de Fontrousse, de Yillemus près Jouques, qui sont la continuation du limon ossi- fère de Cucuron, forment une couche supérieure au tout. Ils représentent la terre rouge des coteaux algériens. N'est-il pas vrai que cette description du grès à Hélix miocène d'Aix est la reproduction de celle du grès quaternaire de Guyotville? Enfin sa situation aujourd'hui à mi-côte du massif montagneux formé par Sainte-Victoire, les collines de France et de Concors correspond à celle du grès de Guyotville au pied du massif du Sahel. Pendant l'époque mio- cène, la partie du massif provençal précité, qui est au-dessus de ce grès, était émergée, et, c'est ma conclusion, il marque ici comme là la ligne précise du rivage. M. BLEICÏÏER Professeur d'histoire naturelle à l'École supérieure lie pliaruiacie de Nancy, RECHERCHES SUR LE LIAS SUPÉRIEUR ET L'OOLITHE INFÉRIEURE DE LA PROVINCE D'ORAN — Siêance du 19 avril tSSI. — Dans sa notice minéralogique sur les provinces d'Oran et d'Alger, M. l'ingénieur en chef des mines, Ville, indique, dans la province d'Oran. deux bandes jurassiques, plus ou moins parallèles au rivage de la Médi- teiTanée. Dans la bande jurassique septentrionale, le massif des Traras présente des calcaires noduleux à Ammonites bifrons appartenant au lias supérieur et des marnes à Belemnites. La bande jurassique méridionale, P.LEICHER. — RECHERCHES SUR LE LIAS SUPÉRIEUR S85 plus riche en fossiles, a donné, aux environs de Garrouban, des fossiles du lias moyen, Spirifer rontratus. Belemnites indet., du lias supérieur A. heterophylhin, A. radmns, de l'oolithe inférieure A. Humphriesianus, A. Brogniarti, A. cycloides. M. le sénateur Pomel, dans son ouvrage sur le Sahara (1), note encore la présence du jurassique aux environs d'Arzew, sans détermination d'étages, ni de fossiles. Cette indication est confirmée par M. Velain (|ui trouve, en 1878 (2), dans le' massif de la pointe de l'Ai- guille, quelques fossiles (I.eda, Arca). ([ue nous avons retrouvés plus tard à Arzew, avec des Ammonites du lias supérieur. Dans une note sur la géologie des environs d'Oran (3), nous avons reconnu la naturejurassique du massif du Djebel Santo, au-dessus d'Oran, en rapportant, avec doute, les schistes fossilifères qui y affleurent à l'oxfordo-callovien. Des recherches stratigraphiques, et surtout paléontologiques plus ré- centes, nous ont fait abandonner cette opinion et admettre : 1° que tous les schistes du Djebel Santo ne sont pas jurassiques; 2*^ que les schistes juras- siques appartiennent au lias supérieur, identique, par sa faune, au lias supérieur d'Europe, et se séparent ainsi nettement des schistes antéjuras- siques avec lesquels ils se trouvent en contact soit par faille, soit par super- position normale. Dans une note sur les terrains antéjurassiques de la province d'Oran, présentée à la Société géologique, dans la séance du ri avril 1880, nous avons cherché à établir la généalogie de cette série de formations; nous n'y reviendrons pas ici, cette note étant destinée exclu- sivement à l'étude stratigraphique et surtout paléontologique du lias supé- rieur et de l'oolithe inférieure. Lias supérieur. — D'après des recherches faites dans la bande septen- trionale (massif des Traras), avec MM. Pouyanne, ingénieur en chef des mines et Trecesson, ingénieur civil, dans les environs d'Oran, d'Arzew, cet étage présente deux aspects différents. Dans les Traras, Souk-el-Arba. pied du Sfian, du Djebel-guel-Marnen, il est normal, calcaire schisteux, et les failles nombreuses qui l'accidentent n'ont pas beaucoup modifié sa nature minéralogique. Il n'en est pas de même dans la région littorale, d'Oran à Arzeu. Ici, le lias supérieur, plus schisteux que calcaire schisteux, a été soumis à des actions mécani(tues assez puissantes pour l'avoir non seule- ment redressé, mais laminé, écrasé contre de puissantes masses de dolo- mies. Il en est résulté (|u'il se présente avec l'aspect des schistes de transition, ce qui explique les erreurs qui ont eu cours au sujet du massif du Djebel Santo, près d'Oran. Dans le premier, comme dans le second cas. la distinction entre les (0 Le Sahara, 1872, p. 28. (2) Bull. Soc. géol., 3" série, t, H, p. 258. rs) Bull. Soc. géol., Z' série, t. UI, p. 188. o86 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE schistes antéjurassiques et les schistes jurassiques n'est possible qu'à l'aide de la paléontologie. Partout où affleurent les schistes jurassiques du lias supérieur, ils con- tiennent au moins Posidonomya Bronni, et souvent avec ce fossile caracté- ristique des Ammonites qui nepeuvent laisser aucun doute. C'est en nous appuyant sur l'étude du faciès normal que nous avons pu reconnaître, dans les schistes à aspect fmaVn d'Oran et d'Arzew, le lias supérieur devenu presque métamorphique. Le faciès normal de cet étage est très développé dans le massif monta- gneux des Traras, dans les localités précédemment indiquées. Ses limites inférieures sont difficiles à tracer. Cependant on voit, soit au pied du Djebel-guel-Marnen, du Sfian, au marché de Souk-el-Arba , affleurer au- dessous des calcaires noduleux, à Ammonites bifrons, des calcaires com- pacts à nodules siliceux, à grains quartzeux, des calcaires grisâtres en bancs épais, avec fossiles empâtés, non déterminables, formant une série de couches que l'on peut rapporter aux étages jurassiques inférieurs au lias supérieur. Le lias supérieur, lui-même, se compose de bas en haut (Souk-el-Arba) : 1° De calcaires noduleux ferrugineux, violacés, en bancs peu épais, conte- nant les fossiles suivants : Ammonites bifrons Brug.; A. Raquinianus, d'Orb.; A. complanatus Brug.; A. Thoarsensis d'O.; A. insignis Schull.; A. variahilis d'Orb.; A. Calypso? d'O.; 5e/em/^^7e,s indéterminables; 2° Schistes argileux à Posidonomya Bronni Voltz, peu épais; 3" Quelques bancs de calcaire compact marneux avec Ammonites Holan- drei d'Orb., 3 mètres d'épaisseur; 4^ D'un massif de marnes schisteuses passant aux schistes alternant avec de minces plaquettes de marnes griseuses, d'une puissance de 120 à 150 mètres, contenant abondamment Posidonomya Bronni. A Souk-el-Arba, ces marnes schisteuses soutiennent, de plus, des Bélemnites indétermi- nables, ilmmomfes crassus Phil., Ammonites voisines deBrongniarti Sow, de très petite taille, qui ne sont, probablement, que le noyau de la précé- dente, Ammonites voisines d'A. Niortensis d'O., mais qui en diff'èrent par les côtes partant de l'ombilic qui, ici, sont peu marquées et à l'état de plis, et par les épines plus saillantes. Cette faunule, comme celle de tous les gisements de fossiles des schistes du lias supérieur, présente des formes de céphalopodes très difficiles à distinguer de l'oolithe inférieure. Le plus souvent, en effet, on n'y ren- contre que des Ammonites jeunes dans un bon état de conservation, les échantillons plus âgés étant généralement écrasés. Dans ces conditions, les déterminations deviennent souvent difficiles, certaines espèces présentant à l'état jeune les apparences d'espèces voisines. BLEICHER. — RECHERCHES SUR I-E LIAS SUPÉRIEUR 587 Nous nous sommes décidé à donner à une de nos espèces le nom d'^. CrassusPh'û, et non d'^. Hitmphn'esianus Sow, pour les raisons sui- vantes : L'A. Crassus de petite taille ressemble beaucoup à 1'^. Hum- phriesianus, mais peut s'en distinguer déjà par sa forme générale qui la rapproche plus des coronati, sa bouche moins élargie transversalement, ses épines bien développées à l'origine des côtes ordinairement bifurquées. Les échantillons plus âgés que nous possédons de presque tous les gise- ments fossilifères des schistes du lias supérieur présentent, quoique com- primés, les caractères de l'espèce telle qu'elle a été décrite et figurée par Quenstedt {Die Cephalopoden, p. 7i, pi. xiii), avec cette différence que, malgré la compression des échantillons, on peut juger par la longueur des côtes, partant des épines, que cette ammonite devait avoir conservé à l'âge adulte la forme des coronati. La présence ici et dans tous les autres gisements où se rencontre cette ammonite de la Posidonnmya Bronni, accompagnée ou non de fossiles toarciens, est encore un eraison qui nous a décidé en faveur de cette déter- mination. Un seul échantillon de très petite taille nous a permis de parler de \ Ammonites Brnngniarli Sow. Les caractères qui le rapprochaient des premiers tours de spire de VA. Crassus ne nous permettent pas d'inscrire cette espèce oolithique inféricuie sur nos listes. Au pied du Slian, dans le lit du ruisseau de l'Oued el Hammam, on retrouve ce même horizon fossilifère avec Posidonomyo, Bronni Voltz, Ammonites Crassus Phil. d'assez grande taille, Ammonites heterophyllus Sow, des débris de Cerithium. d'Aptychus, de Thecocyathiis, de Belem- nites. Cette faunule, qui caractérise si bien le lias supérieur, est ici accom- pagnée de nombreuses traces d'une algue voisine, sinon identique, au Can- cellophycus scoparius Sap., qui se rencontre avec tant de constance à la base de l'oolilhe inférieure, de la Lorraine au Midi de la France. La région littorale d'Oran à Alger n'a donné nulle part de coupe aussi complète que celle que nous venons de détailler plus haut. Les fractures, les laminations, les compressions latérales suivies d'écrasement y ont rendu l'étude de ces formations très difficile. Cependant, si, à notre connaissance, on n'y a pas jusqu'ici constaté la présence des calcaires noduleux à Ammonites hifrons, les schistes à Posi- donomya Bronni et Ammonites Holandrei y sont extrêmement développés. Ils entourent comme d'une auréole le massif dolomitique qui porte le fort de Santa-Cruz, 1(î plateau tertiaire du Marabout de Sidi Abd-el-Kader, le Djebel Santo, et sont surtout bien développés dans les deux cols qui mènent d'Oran au village de Sainte-Clotilde, entre le fort de Santa-Cruz et le plateau du Marabout, d'une part, d'autre part, entre ce plateau et le Djebel Santo. On les retrouve encore au-dessus du village de Sainte-Clo- 588 GKOLOfiIE ET MINÉRALOGIE tilde, sur le flanc de la montagne, dans les vignes. Partout dans ce massif, ils sont en contact immédiat avec les schistes antéjurassiques desquels leur faune seule peut souvent les distinguer. Les affleurements des schistes du lias supérieur sur le versant oriental du Djebel Santo indiquent, pour cet étage, une épaisseur d'environ 120 à 150 mètres. Les fossiles suivants s'y rencontrent, plus ou moins écrasés, transformés en limonite : Ponidonomya Bronni Voltz, Ammonites Crassus Phil, Ammonites Hoinndrei d'Ôrb, Ammonites hetero'phyll'us Sow, Apty- chus voisin d'A. sangurnolarius Quenst, plaques ambulacraires et inter- ambulacraires minces avec tubercules plats et tubercules grenus d'un échinide irrégulier de petite taille, Echinohrissus? Thecocj/othvs mactra Edwards Thecocynthus différant du mactra par un calice profond, largo de 0"\012, avec cloisons du premier et du deuxième cycles très épaisses, quatre cycles, columelles fasciculaires, palis larges. Aux environs d'Arzew les schistes du lias supérieur ont été soumis à des actions mécaniques aussi violentes que dans le massif d'Oran, mais les fossiles y sont mieux conservés en certains endroits. C'est sur la route stratégique nouvelle, qui mène au fort, que les fossiles sont le plus abon- dants. Ils indiquent peut-être un horizon plus élevé du lias supérieur que les gisements des environs d'Oran. En effet, on y rencontre : Posido- nomya Bronni Voltz, Ammonites Crassus Phil, Ammonites voisine de Nior- tensis de petite taille (voir plus haut), Ancyloceras sp. indet., de petite taille, Toxoceras ég. de petite taille, id. débris de Trochus, peut-être le Trochus duplicatus d'Orb, Leda doris d'O, moule à'Astarte voisine d'A. Voltzii Hœning, mais plus i-enflée que le type, Inoceramus cinctus Goldf ? de petite taille, plaques ambulacraires, iiiterambulacraires iden- tiques à celles d'Oran . La présence des Céphalopodes déroulés, des Échinides irréguliers, nous ferait admettre, malgré la présence de la Posidonomya Bronni, ((ue ce sont là les couches les plus élevées du lias supérieur. Les limites de cet étage sont difficiles à déterminer. Partout oîi nous avons pu aborder le puissant massif des schistes à Posidonomyes, nous l'avons vu buter contre de puissantes masses de dolomies conservant à peine des traces de stratification (Traras, Oran). Dans le massif d'Arzew. ces dolomies existent aussi comme obstacle contre lequel ont été écrasés les schistes, mais il n'est guère possible d'y suivre une série régulière. Ces dolomies, qui sont rarement fossilifères, presque toujours compactes, bré- choïdes, occupent-elles cette position stratigraphique par faille ou sont- elles en place? Nous admettrions volontiers la seconde opinion en nous appuyant sur une coupe prise aux environs d'Oran, dans les ravins qui s'ouvrent derrière la source de Noiseux. On y voit, en remontant vers le Djebel Santo, les pentes abruptes du ravin qui débouche en ce point, BLEICHEK. — RECHEUCIIES ^UK LE LIAS SUPKKIELK 589 atlleurer successivement des schistes à Posidonomyes, des dolomies mas- sives, surmontées de calcaires marneux, compacts, siliceux, schisteux et dolomitiques avec fossiles empâtés; le tout paraissant former une série de couches superposées en stratification concordante. Oolithe inférieure. — Cet étage n'est guère connu que par les trois fossiles /r/(yoN^('//(tm mucoroidcs). décrit par Brefeld dans les Mémoires de l'Académie de Senkenberg-, en 1870. La manière dont fut fait le semis ne laisse pas de doute sur l'origine de ces spores. Elles n'ont point été apportées par les instruments dont nous nous étions servis, elles ne peuvent provenir que des pucerons eux-mêmes, ou bien des feuilles sur lescpiellcs nous avions puisé nos spores. Le Polyaclys cincrea est fort commun dans les serres du Muséum, endroit où ont été lecueillis les pucerons dont nous nous sommes servis. Mais le mélange des spores étrangères avec celles du Pleospora doit être considéré comme assez probable, surtout si l'on n^marque que les feuilles de Brassica sont demeurées incomplètement préservées de la poussière et des germes atmosphériques et ([ue, pendant les mois de janvier, février et mars, il y eut. dans le cabinet où se trouvaient ces feuilles, de nom- breuses cultures portant spécialement sur le Polyactys cinerea, et sur le f^ictyostelium mucoroides dont plusieurs belles cultures furent obtenues. Une seule chose nous parut plus extraordinaire, c'est l'absence de spores de Mucorinées, dont il y eut également un grand nombre de pulvinules dans le même caljinet. On sait, cependant, <[ue ces spores perdent rapide- ment leur pouvoir germinatif par la dessiccation. Le Pénicillium ne fît pas défaut comme on devait s'y attendre. Nous pouvons donc affirmet' que le substratum animal convient égale- ment bien à des champignons d'ordres extrêmement divers, puistiue le Pleospora est un Pyrénomycéle. le Polyaclys un Discomycète et le DictyO' stelium un Myxomycèle. Nous avons désiré étendre nos recherches à d'autres espèces, et voici ce que nous avons obtenu. Des semis furent faits comparativement dans des conditions analogues sur les espèces suivantes : L Pénicillium glaucum. Dans l'eau pure, après deux jours, les germina- tions furent fort rares et très peu développées. Elles furent, au contraire, très abondantes dans la goutte contenant les pucerons écrasés. IL Tricotheciam roseum. Cette moisissure est fort commune sur la plu- part des herbes qui pourrissent dans les appartements. Les spores sont piriformes, biloculaires, insérées en un petit capitule au sommet d'un fila- ment. Au point d'insertion correspond la partie la plus effilée de la spore. Dans l'eau pure, après plusieurs jours, on ne remarquait qu'un simple gonilement. 598 BOTANIQUE Dans l'oaii baignant les pucerons, au contraire, toutes les spores ger- mèrent rapidement. Après deux jours, chacune des loges s'était considéra- blement gonflée, et la plupart s'étaient complètement détachées l'une de l'autre, chacune d'elles émettant un ou plusieurs filaments, germes épais et cloisonnés. Cette dissociation se présente fréquemment dans les spores biloculaires, notamment dans les Diplodia (stylospore des Valsa). Les jours suivants, les filaments continuèrent à s'allonger considéra- blement. III. Mucor bifidus. Dans l'eau pure les spores n'ont présenté qu'un développement très lent, dû sans doute à des corps étrangers. Dans l'eau contenant les pucerons, au contraire, après deux jours seulement les spores avaient triplé de volume, émis de nombreux et très robustes fila- ments de mycélium et un très grand nombre d'entre elles avaient émis un sporange. C'est l'exemple de beaucoup le plus net. Après quatre jours, de très nombreux filaments se dressent tous munis de sporanges. La conclusion définitive des expériences qui précèdent, c'est que les substances diverses, qui se rencontrent dans le cadavre des pucerons, constituent un aliment très favorable au développement d'un grand nom- bre de champignons microscopiques. Les germes de ces champignons se rencontrent abondamment dans la nature, et nous avons choisi, de pré- férence, les plus communs ; mais ces espèces ne sont pas celles qui peu- vent faire succomber les pucerons ; elles ont besoin, pour se développer, que l'animal soit frappé de mort. Ce sont des champignons tout autres qui s'attaquent aux êtres vivants et les déciment. {Isaria, Corcliceps, Eiitoinoplilhora, Laboulbenia.) Nous voyons un exemple de même ordre dans l'altération que subis- sent les végétaux. Les plantes maintenues dans une atmosphère trop humide sont fré- quemment attaquées par des Urédinées, des Éri.syphées des Péronosporées. Si on les coupe, en les faisant ainsi pârir, elles sont immédiatement envahies par des champignons extrèmemment différents; ce sont en géné- ral ceux-là mêmes que nous avons choisis dans nos expériences: Tricothe- cium roscum, Polyaclys cinerea, Pénicillium glaucum, Pleospora et des Mucorini'es diverses, qui ne se développaient pas sur la plante vivante, quoique les germes fussent présents et que l'humidité fût suffisante. Nous avons tenté de démontrer qu'un raisonnement analogue pouvait se faire pour les pucerons. Une question absolument de même ordre est soulevée dans l'étude des maladies de l'homme, déterminée par les germes des Bactéries. Nous vivons entourés de germes, inofTensifs pour l'être vivant, qui n'atten- CORNU ET BRONGNIART. — CHAMPIGNON OBSERVÉ SUR UN INSECTE 599 dent pour se développer que l'instant où les fonctions de l'organisme leur laisseront le terrain libre. Il faut distinguer avec soin ces êtres qui n'empruntent aux animaux vivants qu'un substi-atumnon disputé, et ceux, au conlraire, qui peuvent être assez robustes pour eutam(M' une lutte et disputer à l'être vivant les substances qui sont nécessaires à son existence et à sa vie. De même que certains Pleospora sont des parasites exclusifs des plantes vivantes, d'autres espèces sont confinées aux débris frappés de mort. Toutes ces formes peuvent être très voisines les unes des autres et avoir une apparence très semblable que l'observation attentive et Texpérience permettent de démontrer. Des faits semblables se rencontrent chez les Bactéries . Les unes n'ont aucun pouvoir septique {Micrococcus cyaneus, M.prodigiosus, etc., etc.), tandis que d'autres, avec une apparence identique, sont la cause des ma- ladies \c'?, -^\\\s\m\\ex\\.es [Micrococcus diphtericus. etc.) ; elles peuvent être séparées aussi par l'observation attentive et l'expérienre. La culture, dans les milieux artificiels, a été appliquée, depuis plu- sieurs années par M. Brefeld, à l'étude de champignons rigoureusement parasites des plantes vivantes {Peziza sclerotioruni des Hélianthes). M. Pasteur a tiré de merveilleux résultats de recherches semblables portant sur les affections les plus redoutables de l'homme et des animaux. Ceci nous montre que les germes peuvent, sans doute, se conserver et se reproduire en dehors de l'être sur lequel ils agissent spécifiquement, mais cela n'enlève en rien leur caractère propre et spécifique, qu'ils gar- dent intact malgré la similitude de la forme et l'analogie du développe- ment. EXPLICATION DE LA PLANCHE IX. Fig. 1, 2, 3. — (îross. ="-j— — Fig. 4. 3=^^ Cladosponwu développé sur le cadavre du Telraneura rubra, Lichtenstein. Fig. 1. — Filaments de Clndosporiiim issus d'un filament couché r; sorte de rhizome: ils sont diversement contournés. L'un deux / porte latéralement deux sjtores sp. vers son extrémité. Les filaments dressés sont foncés et munis d'articles, le jilus souvent allongés : leur base est fréquemment renflée; m, membrane du corps de l'insecte. Fig. 2. — Spores de forme, de grosseur et de couleur diverses. a. — .Spores uniloculaires. b. — Spores biloculaires. c. — Spores quadriloculaires; elles présentept ou non un étranglement. Fig. .3. — Vntetme de Tetreneiira portant une toulle de filaments noirs, nés sur une sorte de tubercule piuricellulaire. Le mycélium (jlo est mince et incolore: il circule dans l'intérieur de l'antenne a; il est plus ou moins visible; il est le plus souvent entouré par le contenu bruni et opaque de la substance organique de l'insecte, ff lilamenls m.\céliens éiTiis par les 600 BOTANIQUE filaments dressés au point où ces derniers rencontrent une autre antenne (qui n'est point figurée) ; on voit que les nouveaux filaments sont ramifiés, grêles, minces et incolores. Fig. 4. — p, ] ycnide du Cladosporitim constituant la forme désignée autrefois sous le nom spécial de Sphœria mucosa Pers.; o, ouverture artificielle produite par l'écra- sement du conceptacle p; m, membrane de l'œuf d'un sexué sans suçoir du Telra- neura\ f. f filaments nés de la base de la pycnide; cp filament libre, né de l'une des cellules du conceptacle; [ao, mycélium rampant dans la cavité de l'œuf; il est peu visible. Il n'y avait pas de spores. M. le Professeur I, JOLY CorrespondaiiL de l'InsLiLut, à Toulouse. ÉTUDES NOUVELLES SUR LES SUBSTANCES ORGANIQUES OU ORGANISÉES CONIENURS DANS LES EAUX THERMALES SULFUREUSES DES PYRÉNÉES — Séance du lo avril 1881. — HISTORIQUE Drs l'année 17-46, Bordeux, l'un des premiers, signala dans les eaux sul- fureuses des Pyrénées la présence d'une matière organique qui, depuis cette époque, a fait l'objet de nombreux et importants travaux. Sans avoir la prétention d'en donner la liste complète, nous ne pouvons nous dis- penser d'indiquer au moins ceux qui ont le plus contribué à faire connaître la nature et les propriétés de la substance dont il s'agit. Da.r\s une Note sur les eaux sulfureuses de Barèges. Cauteretset Saint-Sau- veur {{), Lonchamp propose, pour la matière glairineuse des eaux thermales sulfurées, le nom de barégine, auquel Anglada substitue, avec plus de raison, celui de glain'ne, aujourd'hui plus généralement adopté. Au docteur Fontan appartient l'honneur d'avoir démontré'que la ^/fl/rme ou barégine n'est pas une substance unique et homogène, mais bien un corps formé de deux parties constituantes essentielles, l'une organique, azotée, amorphe, comme gélatineuse, qu'il nomme pyrénéine; l'autre, organisée, confervoïde, exclusivement propre aux eaux sulfureuses, et par lui nommée sulfuraire, à raison même de son habitat spécial (2). (1; Annales de Chimie et de Physique, t. XXII, p. 136. 182';. (2) D"' J.-L.-A. FONTAN, Rechercltes sur les eaux minérales des Pyrénées. Paris, 1838, 1^" édition. j,,I Y. — SUBSTANCES ORGANIQUES OU ORGANISÉES DES EAUX SULFUREUSES (JOl Dans son Traité des Eaux cVAx (Ariège), le docteur Alihert (Constant) admet la légitimité de la distinction faite par le docteur Fontan entre la baréginc et la sidfurairc ; mais il se sépare de son confrère sur la ques- tion d'origine de ces deux substances, dont une {la barégine), suivant lui, procède de l'autre [la .mlfiinu're) et n'en est que le détritus décomposé. A l'appui de son opinion, le docteur Aliltert cite une expérience (mal- heureusement une seule), qui parait, juscju'à un certain poijit concluante, et qui peut-être n'a pas été assez remarquée. « Je fis passer dit-il. un filet d'eau sulfureuse sur une lame de verre que je soumettais fréquemment à l'examen microscopique. 11 se manifesta d'abord, à la surfacedelalame, quelques filaments de sulfuraire. Leur nom- bre alla grossissant et, au bout de (luehpies jours, la plupart étaient décom- posés. Le produit de cette décomposition était une couche de barégine, qui contenait encore les granules de la sulfuraire, lescjucls résistent plus long- temps à la décomposition que leur enveloppe tubulée. » Ainsi, ajoute le docteur Alibert (Constant), il n'est pas douteux pour moi que la sulfuraire ne procède de la barégine, et que la barégine ne soit le détritus de la sulfuraire (1) ». Disons, par anticipation, qu'il y a du vrai dans la conclusion de l'au- teur du Traité des eaux d'Ax; mais elle nous semble erronée en ce sens que la barégine de Longchamp ou glairine d'Anglada ne provient pas uni- quement de la sulfuraire. Le docteur Lambron a évité cette erreur, et il regarde avec raison la barégine ou glairine comme une substance organique, très complexe : il la nomme sulfurine. Il admet, en outre, dans les eaux sulfureuses thermales des Pyrénées, indépendamment de la sulfuraire et de la sulfurine, une troisième substance qui s'y trouve à l'état de dissolution et à laquelle il a donné le nom de sulfurose. « Par sa composition, dit-il, elle tient des matières animales et végétales: elle est. sans doute, analogue à celles que toutes les eaux renferment et qu'elles laissent déposer, comme une sub- stance onctueuse, sur les corps sur lesquels elles coulent ou reposent (2) ». Quant à M. Dutrochet, comme la barégine dont il a tait l'examen mi- croscopique avait été préalablement desséchée, on conçoit que les résultats obtenus parcesavantacadémiciennepuissentpas nous inspirerune confiance absolue sur leur parfaite exactitude. J'avoue, pour ma part, (jui' j'ai bien de la peine à admettre que la barégine observée dans de pareilles condi- tions ait fait voir, quelque temps après avoir été humectée, deux espèces <1) D' Constant ALII5EUT. Traite des eaux d'Ax lAriègei, p. 28. Paris, 1853. ti) D' Ekmest lambron. Xotlcc ltixtoii(jiic cl mcdirak sur Bdijiih-c.'i-dc-fjirlK.n. p. .'.2. l'aris t. pharmacien-major de l'armée, s'est aussi occupé de la barégine [ mais le titre seul du chapitre qu'il consacre à l'examen de cette substance (1) prouve incontestablement (pie, tout en disant que «la ftaré*- 5'me est une matière organique azotée insoluble », il a confondu cette matière morte avec la sulfuraire vivante, et commis ainsi une très grave erreur. M. Barillé, pliarmacieii-jnajor de l'armée et auteur d'une intéressante Étude sur les eaux minéro-thcrmales de la vallée de Barèges (Paris, 1877) ne confond pas la barégine avec la sulfuraire; mais il affirme avoir observé, dans la première de ces deux substances, une « Oscillaire en iilaments blanchâtres, dépourvue de chlorophylle et douée de mouve- ments à la température de la source » (+ 36", 3 à 4!2",8). Or l'oscillaire dont il s'agit n'est, selon nous, rien autre chose que la sulfuraire elle- même, dont nous avons constaté, longtemps avant M. Barillé (en 1863), les mouvements de locomotion totale et, par suite, 'animalité. Quelques détails sur la barégine rose de la Hontalade, près Saint-Sauveur, accompagnent la Notice du pharmacien-major de l'hôpital militaire de Rennes. Nous y reviendrons bientôt. Pendant un séjour que nous avons fait à Ludion, en 1863, et, plus récemment à Barèges (au mois d'août 1880), nous avons eu, nous aussi, J'idée d'étudier, sur place d'abord, et ensuite dans notre laboratoire, les 1) Ce ctapllre est intitulé : Etude de la conferve dite Barégine. JOLY. — SUBSTANCES ORGANIQUES ET ORGANISÉES DES EAUX SULFUREUSES 605 diverses matières confondues par I^onychanip sous le nom de barégine, et par Anglada sous celui de glairine. Des observations attentives et con- tinuées pendant plusieurs années nous ont amené aux résultats consignés dans les pages (|ui vont suivre. Occupons-nous d'abord de la su If araire. §11 LA suLFURAHîK (Lcptom/ttis v/lrcus. Agardli) Le docteur Kontan, ([ui, le [)reniier, l'a bien décrite, range cette produc- tion organisée parmi les coufcrves. 11 la r(>présente sous la forme de mèches, de houppes, de panaches ou de crinières constituées par des fila- ments tubuleux, confervoïdes, d'une finesse extrême (de—!— à — î-de ^ 12U0 400 millimètre), et d'une longueur variable, mais dépassant rarement quelques centimètres. Le plus souvent, ces filaments sont vides et inarticulés : cependant, à une certaine époque de l'année, on aperçoit dans leur intérieur une série, ordinairement continue, mais quelquefois aussi interrompue, de granula- tions opaques, qui ont été piises, peut-être à tort, pour des spores ou des ovules reproducteurs. COULEURS DE LA 9ULFURAIRE A l'état normal et vivant, la sulfuraire est toujours d'une couleur blanche immaculée : mais, quand elle s'accumule dans certains conduits, elle devient complètement noire dans toutes les parties qui ne sont plus en contact avec l'air. Cette couleur est due à la production d'une certaine quantité de sulfure de fer dans le tissu de la conferve, qui est décom- posée (1). Quelquefois la sulfuraire est brunâtre, rougeâtreoud'un vert mal teint: c'est, dit i\l. Fontan, dans les circonstances oii elle se trouve exposée au contact de la lumière directe, et quand elle est à peine couverte d'eau. Dans certains cas, enfin, la sulfuraire paraît d'un vert plus ou moins clair, ou plus ou moins foncé; mais, ici encore, niiniuiii ne. crcdc colori; car, alors, la teinte verte est due, le plus souvent, au mélange d'une con- ferve conjuguée (zygnema) avec les filaments de la sulfuraire. (.i) Ed. Kilhol, Eaux iniiwrak'n (la Pijirnécs, p. I82. Taris, 1853. 606 BOTANIQUE ORIGINE ET CONDITIONS BIOLOGIQUES DE LA SULFURAIRE Comme tous les êtres organisés, la sulfuraire peut vivre et se développer moyennant certaines conditions biologiques particulières, à savoir : 1" Le contact de l'air. 2° Une eau plutôt courante que stagnante, ou à courant peu rapide. 3° Une tempârature moyenne comprise entre 1° et 45" (Fontan) ; entre 11° et 60° (Lamhron). 4° Enfin, la présence d'un principe sulfureux, naturel ou accidentel, quelque minime qu'en soit la quantité. Quant à son origine, elle est des plus obscures ; car il n'est pas du tout certain que les granulations contenues dans ses filaments tubuleux soient des spores ou des ovules. Personne que je sache, pas même M. Fontan, n'a pu suivre et démontrer, crune manière précise, les premiers développe- ments de cette production organisée. NATURE DE LA SULFURAIRE D APRES LA PRESQUE TOTALITE DES NATURALISTES Cependant la science doit à M. Ed. Filhol une expérience intéressante et qui mérite d'être citée. En mélangeant de l'eau froide non minéralisée avec l'eau thermale de Luclion, et après avoir tendu des fils dans une baignoire pleine de ce mé- lange, notre confrère a vu la sulfuraire appendue aux fils, couvrir bientôt toute la surface de f eau, comme une magnifique chevelure blanche. Quek[ues jours plus tard, elle tombait au fond delà baignoire, où elle ne tardaitpas à prendre une couleur noire, due au fer qu'elle contient et qui, après sa mort, se changeait en sulfure. Le mélange de l'eau froide ordinaire avec l'eau minéralisée thermale paraît donc indispensable à la formation de la sulfuraire, dontles germes, suivant M. Ed. Filhol, seraient apportés par la première de ces eaux dans la seconde. Mais, encore une fois, qui a vu le développement primitif de ces germes d'une manière assez précise pour ne conserver aucun doute sur la phase tout à fait initiale de ce développement (1) ? '^ Mais quelle est donc la véritable nature de ce corps confcrvoïde ? Ici commencent les divergences d'opinion les plus marqu-'es. Fontan, Alibert (Constant), Séguier hls, Cazin disent n'avoir jamais vu la sulfu- (1) Voyez la Note de M. Ed. Filhol dans le Bulletin de la Société des sciences physiques de Toulouse, t. IV, p. 1 (année 1877-78). JOLY. — SUBSTANCES OIIGAMQUES ET ORCAMSKES DES EAUX SULFUREUSES 007 rairc se mouvoii' ppoiitaïK'iin'iit, <'t, si' liasant sur ('cite absence de niou- vemenls spontanés, ils rangent cette productioji dans le Règne végétal. D'autres, et nous sommes de ce nombre, afiirment avoir vu la pré- tendue plante des eaux sulfureuses thermales se mouvoir à la façon des Oscillaires, et ils la classent dans le Règne (in/nxil, ou plulùL sur celte limite encore indécise où les deux Règnes organiques semblent se con- fondre . NATURE DE LA SULFURAUIE D APRES L AUTEUR DE CE MEMOIRE En Tannée 1804, dans une yote (pie rAeadéinie des sciences de Toulouse a bien voulu insérer dans ses Mémoires {\), nous disions ([ue si la locomo- tion totale est Fun des caractères les plus distinctifs de l'animalité, nous continuions à penser que la sulfuraire verte àcs eaux thermales de Luchon, et très probablement aussi celles des Eaux-Bonnes, de Cauterets, d'Âx, de Baréges, etc., doivent être rangées dans le Règne animal, à côté des Oscillaires. « En effet,' ajoutions-nous dans la Note en question, nous avons vu, et très nettement vu la sulfuraire de couleur verte, c'est-à-dire parvenue, selon nous, à son développement complet, exécuter, sur le porte-ol)jet du microscope, des mouvements de locomotion assez rapides et tout à fait ana- logues à ceux d'un ver qui ramperait en serpentant à la surface du sol. » Nous avons rendu témoins des mouvements dont il s'agit plusieurs per- sonnes qui sont venues nous visiter dans notre laboratoire, notamment notre honorable confrère M. de Planet, ([ui n'a pas conservé le moindre doute sur l'animalité de ce prétendu végétal. C'est donc à tort que, dans une Thèse soutenue, en 1858, devant la Fa- culté des sciences de Toulouse, M. Léon Soubeiran a comijattu l'opinion de M. F. Dujardin, (jui, lui aussi, avait vu des mouvements très prononcés chez la sulfuraire, et à qui nous nous plaisons à rendre aujourd'hui la part qui lui est due dans la modeste découverte dont nous venons d'en- tretenir le Congrès (2). On pourrait, il est vrai, nous objecter (pie la sulfuraire verte observée par nous à Ludion n'était pas la sulfuraire de Fontan [Leptomitus vilreus, Agardh), mais bien une véritable Oscillaire, dont les mouvements, dès lors, n'avaient plus rien (pie de normal. Admettons, pour un instant, que l'objection soit fondée, d'autant plus qu'iljn'est pas rare de rencontrer, dans la glairine d'Olcttcet dans les eaux (1) Note sur la sulfuraire dcx eaux thermales de Ludion, par MM. N. Joly et Ch. Musset, in Mém. Acad. sciences, inscripliuns el belles-lellres de Toulouse, 6" série, l. II, p. 336 (année ISG'i). (1) En 1822, M. Montagne nous a fait voir une Oscillaire provenant des eaux de Vicliy, qui tra- versait rapiiieaienl le champ du microscope. 608 BOTANIQUE de Vichy, des Oscillaires, des Anabaines et des Ulothrix (;ui lui donnent une couleur verte bien prononcée (1). Mais cette objection tombe d'elle-même quand nous voyons la vraie ha- régineM 6a7T(///ie recueillie à Baréges même, nous présenter des sulfuraires de couleur blanche (et non verte), qui sont douées de mouvements variés et indubitables, pourvu toutefois qu'on ait soin de les examiner au micro- scope immédiatement, ou peu d'heures après que la barégine qui leur sert de support a été extraite des réservoirs qui la contiennent. Du reste, dans sa récente Étude sur les eaux minéro-thermales de la vallée de Barèges (Paris, 1879). M. Barillé, pharmacien-major, à l'Hôpital militaire de Rennes, a constaté, comme nous l'avons fait nous-même, dans la glairine de Barèges, la présence de filaments blanchâtres, dépourvus de chlorophylle à l'intérieur. Il a vu ces filaments doués de mouvements bien manifestes, et il les a pris pour des Oscillaires. Sur ce point essentiel nous sommes complètement de son avis. Mais, bien qu'il ne donne aucun dessin des êtres dont il s'agit, sa description concorde tellement avec celle de la sulfuraire de Luchon, dépourvue de granules, (ju'il est naturel de croire que VOscillaire de Barèges (Barillé) et la sulfuraire de Luchon (Fontan) ne sont réellement qu'un seul et même corps organisé, à savoir le Leptomitus vitreus (Agardh), sur lequel nous avons observé, il y a dix-huit ans, les mouvements dont il s'agit. M. Barillé n'en a pas moins, à nos yeux, le mérite de les avoir constatés avant nous sur la Sulfuraire de Barèges, puisque ses observations datent de 1879, et les nôtres, de 1880. D'ailleurs peu importent les dates, si, départ et d'autre, les résultats sont identiques. Il est à regretter seulement que M. Barillé n'ait pas décrit avec quel- ques détails les mouvements dont il dit avoir été l'heureux témoin. Nous allons essayer de suppléer à son silence en faisant connaître, à l'aide de dessins exécutés à B irèges même , au mois d'août de l'année 1880 , l'étendue et la variété des mouvements qu'exécute la sulfuraire blanche de cette station thermale. La figure 7 (pi. X), représente un fragment de glairine recueillie le 21 août 1880, dans la source de Barzun-Barèges. Ce fragment est presque entièrement composé de sulfuraires vivantes, contournées sur elles-mêmes en anneaux s'enchevêtrant les uns avec les autres, et formant, par leur ensemble, une espèce d'écheveau très emmêlé. Dans un autre fragment de glairine de Barzun, je vois fixées, sur l'un des bords, un certain nombre de sulfuraires, les unes roulées en cercle, les autres formant des sortes de crochets à leur extrémité hbre (pi. X, fig. 8). (1) On a trouvé, dans les eaux di Dax, VOicillatoria Grateloitpi et la Trcmclla thermalis, qui en constituent la partie organisée ou organique. JOLY. — SUBSTANCES OHGAMQUES ET ORGANISÉES DES EAUX SULFUREUSES 009 Or un seul de ces filaments a, placé sur le porte-objet du microscope, y a pris successivement les positions indiquées par les lettres a. a", a", a"". Ce filament a même fini par sortir du champ du mici'o>cop(', délimité par la circonférence A (voir pi. X, fig. 13 et 14). Quelquefois deux filaments parallèles marchent à la rencontre l'un dr l'autre et, une fois rapprochés, se croisent sous des angles divers, puis s'écartent de nouveau, après avoir croisé leurs extrémités libres (voir pl.X, fiy. <), 10 et II). Dans la fiyure 1:2, les lettres a, b, c, d. e indiquent les positions et les formes diverses ([u'a prises, sous nos yeux, le filamenta (voir pi. X, fig.l2). Assez souvent, les sulfuraires, encore fixées à leur gangue organique, oscillent à droite, puis à gauche, comme le font les Oscillaires proprement dites. D'autres fois, elles s'arrêtent, restent quelque temps immobiles, puis sont agitées d'une sorte de trémulation brusque et saccadée. Il n'est pas raredevoir ([uel([uessulfurain's, fixées sur un corps léger o, entraîner ce corps avec elles en deliors du champ du microscope (pi. X, lig. loj. Tels sont les mouvements que j'ai pu observer très distinctement, à l'aide d'un excellent microscope (celui de Georges Oherhœuser), chez la sulfu- raire de Barzun-Barèges (1). Je les ai vus, mais de moins en moins éner- giques, depuis 10 heures du matin jusqu'à 6 heures du soir. Un peu plus tard, tout mouvement avait cessé. Notons, en terminant, que les mouve- ments des sulfuraires sont intermittents, partiels ou de totalité. Observée dans mon laboratoire douze jours après avoir été recueillie, et après avoir subi les secousses causées parle voyage de Barèges à Toulouse, la glairine de Barzun ne présentait plus de sulfuraires vivantes, mais bcau- coupde monades très agiles et de grosseurs diverses (2). J'y ai vuaussi d'assez nombreuses Paramecium aurelia i^d), enimuno, certaine quantité de ce pro- tococcus ( Protococcus nivalis) qui colore la neige rouge des Pyrénées, et au sujet duquel noln^ savant confrère, le docteur Armieux, a consigné de si intéressants détails dans les Mémoires de rAcadémic des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse pour l'année 187S. LA DAIIÉGINK DK LONGCHAMP OU GLAUUNE d'aNGLADA À notre avis, la 6a/ry//)('deLongchamp ou ry/r/^/v/u'd'Anglada est un corps ('(»inp(«é tiès complexe, qui résulte do l'union plus ou moins intime de la matière glairineuse concrète {sulfurine, Lambron), sulfo-mucose et sulfo- (i) l'uur les iiioLiveiiients et la nature des Oscillaires. on pourra consulter avec fruit la Thha inaugurale de M. le professeur Ch. .Mlsskt, Toulouse. 1862. i2) Voy. pi. X ((ig. lô). :J) Voy. p'. X ^fig. 99). 39 610 BOTANIQUE diphtérose, Caziu) de nos eaux thermales sulfureuses, avec diverses pro- ductions organiciues ou organisées, au nombre desquelles ligure surtout la sidfuraire. La glairine offre une consistance, des couleurs et un aspect très divers, qui l'ont fait ranger par Anglada en plusieurs variétés, auxquelles il appli- que les épithètes plus ou moins justifiées de floconneuse, muqueuse, filan- dreuse, membraneuse, compacte zonaire, fibreuse et stalactiforme. Tantôt, en effet, la (jlairine est presque diffluente, nmcilagineuse ou floconneuse; d'autres l'ois, la consistance en est assez ferme et rappelle celle de la colle forte gonflée dans l'eau, ou de la gomme adragante en mucilage. Telle est celle de la source de la Cascade, à Olette (Pyrénées- Orientales). Telle est encore la (jlairine d'une autre source d"0/t'//t', celle de VExalada (température 56° à 6^'^), que M. Soubeiran assimile à la (jlairine fibreuse d' Anglada. Ces deux variétés contiennent, d'après M. Filliol, une forte proportion de cette silice qui se dépose en gelée sur les fragments de la roche quartzo-feldspathique d'où s'échappe la source, et qui rappelle parfaite- ment la silice gélatineuse des Geysers de l'Islande. La première renferme aussi, d'après notre savant coflègue, de nombreux débris de Diatomées, mais pas le moindre vestige de sul fur aire. Un bel échantillon de cette glairine, que nous devons à l'obligeance de M. Filhol, nous a permis de constater de visu l'exactitude de ses observations. L'autre variété, celle de la source de ÏExalada, n'a présenté à M. Sou- beiran, « aucune trace (V organisation animale ou végétale». Elle peut donc être considérée comme un vrai type de sulfurine (Lani- bron), ou sulfomucose (Cazin), dépourvue de tout mélange avec ces débris organiques ou autres corps étrangers auxquels la barégine ordinaire (celle de Longchamp) doit son aspect habituel. La couleur de la (jlairine ou barécjine complexe varie non seulement dans les diverses localités où elle se trouve, mais encore dans une seule et même source thermale (1). COULEURS DÉ LA BARÉGINE Le blanc, le grisâtre, le jautiâtre, le brun, le rose, le rouge vif ou cou- leur lie de vin, le vert plus oli moins Clair et plus ou moins foncé, le noir même : telles sont les nuances multiples que peut présenter la glai- rine. Hàtons-nous de dire qu'elle doit ces couleurs aux corps étrangers qui la pénètrent ou qui en forment les éléments constitutifs. Ainsi, le blanc mat résulte souvent de la présence d'un très grand (1) Ainsi, à Cauterets, par exemple, la lualicre geladiieuse est colorée en vert, en rouge, en brun très clair. JOLY. — SUBSTANCES ORGANIQUES ET ORGANISÉES DES EAUX SULFUREUSES 611 nombre de cristaux de soufre mêlés à la glairine. Le jaunâtre, le brun sont dus généralement à de riiulralede sesijuioxyde de fer; le noir, à du sulfure du même métal. Mais, dans le plus grand nombre des cas, les colorations diverses de la (jlairinc ont pour cause la présence d'animalcules ou de végétaux micro- scopiques dont on trouvera l'énumération complète dans la Thèse pour le doctorat es sciences naturelles présentée, en 1858, à la Faculté des sciences de Toulouse, par 31. Léon Soubeiran, et dans l'important ouvrage que noire excellent confrère et ami le docteur Armieux a publié, en 1870, sur la Topographie médicale de Barèges. On trouvera aussi des indications précieuses dans Y Elude toute récente (1879) de M. Barillé sur les eaux minéro-thermales de la même vallée. En consultant ces documents divers, on verra, par exemple, que la cou- leur verte qu'offre la matière muqueuse [sidfo-mucose, Cazin), delà source du petit Escaldadou, à Amélie-les-Bains, est due à la présence d'une multitude d'Oscillatoria clegans, qui vivent dans cette source thermale, malgré sa haute température (64"). Dans d'autres sources (celle de Saint-Louis et à Olctte) (température moyenne, -j-4o"), la nuance vcrdàtre de la glairine est due à de nombreuses Oscillatoria elegans (Agardh), à des Anabaina smaragdina (Soubeiran) à des Ulothrix Vichyensis (Haime et Petit). La source de Saint-André de la même localité (temp. moy. + 7o"), con- tient aussi de la glairine colorée en vert, mais par des Closterium lineola et baculum. Quant à la variété Verte de la glairine observée dans la source de la Cascade (temp. -]- 78"), M. Soubeiran l'attribue à un ver nématoïde du genre Phanoglene, qu'il appelle Phanoglenc Filholi. Au dire de M. Barillé, la matière floconneuse d'un rose carminé qui se dépose dans la cuvette de la Ifontalade (temp. -j- 22"), près de Sanit-Sau- veurj ne doit la jolie nuance qui la distijigue, ni au Protococcus kermesi- nus, ni au PalmcUa sanguinea d' Agardh ni à la Monas rosca de Morrcn, ainsi que l'avaient avancé (pielques observateurs, au nombre desquels il faut compter I\L Vincent lui-même, mais bien au Pleurococcus roseus, algue unicellulaire de la famille des Palmellacées. M. Barillé signale, en outre, dans la harégine rose de la Ho7italade, beaucoup de Vibrio bacillm, des Ose il I air es, de Schizochlamgs ^éhlinews., en petit nombre, enfin quelques anguillules et des infusoires ciliés. Nous avons prouvé, il y a bien longtemps (en 1840), que la teinte rouge de sang que présente souvent l'eau des marais salants méditerranéens a pour cause réelle la présence d'un nombre incalculable de Monadaires, auxquels nous avons donné le nom de Monas Dvnalii [Diselmis Dunalii, Dujardin). 612 BOTANIQUE Plus tard, nous signalions, M. Fontan et moi, dans les eaux rouges de Salies et d'Enghien, un infusoire du même genre, appelé par nous Monas su If lira via. La Monais rosea (Morren) a été observée, depuis eette époque, par M. Ed. Filhol , dans la source inférieure de Mœrens (Ariège). Enfin, l'année dernière, au mois d'août, après lui grand vent, suivi d'une pluie d'orage, nous avons rencontré, dans la glairine de Barzun- Barèges, des corpuscules ovales ou arrondis, d'un rouge vif, que nous croyons pouvoir assimiler au protococcus nivalis (1), qui rougit parfois la neige des Alpes, et que M. Lequeutre d'abord, M. le docteur Armieux ensuite, ont observé sur divers points des Pyrénées [Tourmalet, pentes du pic du Midi, lac d'Oncet, NéoiwieiUe, entre le lac Bleu et le lac Noir). M. Armieux pense que le Protococcus nivalis n'est rien autre chose que le Protococcus pliivialis de Colm, transformé à raison de son nouvel habitat sur la neige des hautes montagnes. Or ce dernier Protococcus est très connnun sur les rochers granitiques de la vallée de Barèges. Il n'y aurait donc pas lieu de s'étonner que, comme le pense notre savant confrère, ce protococcus ait été transporté, par les vents orageux, jusque vers le sommet de nos montagnes, d'oîi il serait edescendu à l'aide du même véhicule lancé en sens iv erse. Quoi qu'il en soit, nous croyons être le premier à signaler, dans la baré- gine de Barzun, la présence du Protococcus nivalis. qu'il provienne ou non du P. pluvialis de la vallée. C'est là, d'ailleurs, un sujet d'étude à entreprendre, mais d'une certaine difiiculté (2). ODEUR DE LA BAREGINE COMPLEXE L'odeur de la Barégine complexe rappelle assez, quand elle est fraîche, celle de la charcuterie de bonne qualité (Cazin). Mais celte matière s'al- tère avec une extrême facilité, el Jie tarde pas à exhaler une puanteur repoussante, analogue à celle des excréments eu putréfoction. « Je ne conçois pas, dit M. Càzin, qu'on ail pu imaginer d'employer ces matières en topiques, et que des malades aient consenti â vivre sous un pareil cataplasme (3). » Et cependant, beaucoup d'entre eux aflirmenl qu'ils se sont très bien trouvés de cette médication. (1) Voir pi. X, fig. 19. (2) Voir, dans les Mémoires de l'Académie des sciÉncts, inscriptions et belles-lettres de TûiiloUSÎ) ï" série, t. vu, 187:;, p. 203, la belle étude du D'' armieux sur la Aeige rouge, (3) Cazin, Ji\émohe. c'ilé (Journal de pharmacie el de chimie), p. 188. JOLY, — SUBSTANCES ORGANIQUES ET ORGANISÉES DES EAUX SULFUREUSES 613 ORIGINE DE LA GLAIRINE OU BAREGINE COMPLEXE D'après M. Caziii. dans un icinarcinablc travail sur les Eaux d'Olct te, (\n(' nous avons le ioyrct de n'avoir pu consuKcr. M. Bouis adinel « que la glairine s'organise pour se Iranst'ormer en sulCuraire ». MM. Turpin. Séguier, Alibert (Constant), Laml)ron, Gigot-Suard, pré- tcndenl. au contraire, « que les glaires et toutes les matières concrètes des eaux j)roviennent de la décomposition de cette plante {la siilfuraire), cl non des dépôts opérés par la matière tenue en dissolution (1). » M. Cazin, lui, n'admet pas que la sulfuraire donne seule naissance, par sa décomposition, aux matières qu'il désigne sous les noms de sulfo- mucose et de sulfo-diphtérose, substances qui, pour nous, sont iden- tiques, à quelque difîérence près dans la quantité, des matières orga- niques ou organisées cjui entrent dans leur constitution. Nous n'avons jamais vu, malgré l'attention scrupuleuse que nous avons ap- portée à l'élucidation de ce point encore obscur, la j/Za/rme primitive, lasw^ f urine du docteur Lambron, s'organiser spontanément pour se transformer en sulfuraire. Mais, sans prétendre le moins du monde, avec ce médecin distingué, que cette dernière production (la sulfuraire) forme à elle seule, «toutes les glaires, toutes les matières concrètes » qui donnent à nos eaux sulfurées pyrénéennes l'onctuosité particulière qui les distingue et les fait rechercher des baigneurs (2), nous croyons pouvoir aftîrmer que, soit par sa présence pendant qu'elle est vivante, soit par ses détritus, sur- tout après sa mort, la sulfuraire contribue puissamment à augmenter la masse et à modifier l'aspect des glaires dont il s'agit. D'autres êtn^s organisés {vibrions, monades^ infusoires ciliés, helminthes, conférées de divers genres, etc., contribuent aussi, pour une bonne part, à la formation des matières vulgairement connues sous les noms de baré- (jine ou de gkunne. Maintes fois, en effet, nous avons vu des infusoires de genre divers, ciliés ou non, s'agiter dans l'eau sulfureuse où nous conservions des fragments de glairine, mourir au bout d'un certain temps et augmenter (le leurs détritus la masse mucilagineuse sur laquelle ils avaient précé- demment vécu. La sulfuraire y déposait aussi les siens. Nous avons pu nous en convaincre en observant à divers intervalles, et pendant trois ans consécutifs, de la matière glairineuse de Luchon, et pendant plusieurs mois, celle de Barzun-Barèges. 1) Lambron, ouvrage cité, p. 43. 2) Un personnafre céli'bie ii dil, de nos eiux thermales: « Ces eaux sont du crloiirs pottaiU » (Citalion empruntée au h' Aririu'ux.) 614 BOTANIQUE Que Ton compare, en effet, les figures 7 et 8 (pi. X), qui représentent une aggloméi'atioii de sulfuraircs vivantes, lixées sur de la giairine tlocon- neuse, avec les figures 16 et 17, où nous avons dessiné, douze jours après leur mise en vases imparfaitement clos et non entièrement remplis d'eau sulfureuse, des fragments de glairine qui, d'abord, ressemblaient à celui de la figure 7 ou 8. et l'on veri'a la différence. Dans les fragments IG et 17. les filaments de sullin-airc sont devenus bien moins nombreux qu'ils ne l'étaient douze joui's auparavant ; en revanclie, le nombre des fines granu- lations amorphes a augmenté. On aperçoit aussi, dans la masse glairineuse, les cadavres en grande partie diffluents des monades et des paramécies et autres infusoires ciliés qui ont succombé pendant cet intervalle. La différence d'aspect est encore plus marquée, si l'on compare la figure 7 (pi. X), du 21 août 1880 avec la figure 18 (pi. X), du 27 mars 1881, qui représente la glairine à sulfuraires de Barzun-Barèges, dessinée sept mois après sa récolte dans cette localité. Enfin je lis dans mon journal d'observations : « \)v la sulfurairc filamenteuse de Luchon, datant du 28 août 1863, est devenue presque entièrement méconnaissable, aujourd'hui 16 octobre 1865, et la masse qui résulte en grande partie de ces filaments modifiés a tout à fait l'aspect de la glairine ou barégine ordinaire (voir pi. X. fio;. 20), Lo 19 juillet 1866, elle a de plus en plus l'aspect de la glairine, je n'y aper- çois plus de sulfurairc filamenteuse, mais je vois dans la masse de nom- breux cristaux de soufre octaédriques. » Ainsi donc, la sulfuraire morte sur la matière gélatineuse des eaux theiv maies la transforme, avec le temps, en (//(///-me ou 6rtm/mc. Les débris d'Os- cillaires de conferves proprement dites, d'infusoires ciliés ou autres, aident aussi à cette transformation et rendent parfaitement compte de la matière végéto-animale que les chimistes, notamment, ont constatée dans h glairine d^Anglada et dans la barégine de Lonchamp, identique à la glairine. Cependant, il est bon de remarquer, avec M, Fontan, que les filaments de sulfurairc résistent quelquefois assez longtemps à une décomposition ou désagrégation complète. Car, sur certains fragments d<3 glairine, nous avons vu, après un intervalle de sept mois, les filaments de la sulfurairc encore distincts dans leur feutrage inextricable. Ce feutrage, très lent à disparaître, rend parfaitement compte de la résistance qu'on éprouve lorsqu'on veut séparer d'un fragment de glairine ou barégine ordinaire de petites parcelles de cette substance, pour les soumettre à l'examen microscopique. Ces parcelles s'étirent sous le scalpel; avant de se détacher complètement de la masse glairineuse dont elles faisaient partie (fîg. 18) ; la barégine j)u>'e et concrète {sulfurine Lambron), au. contraire, se divise à la manière d'une gelée, et avec une grande facilité, en fragments plus oii moins volumineux, ou plus ou moins ténus. ,10LY. — SUBSTANCES ORGANIQUES ET ORGANISÉES DES EAUX SULFUREUSES OJo Enfui l'analyse chimifpio do la sulfurairc blanche ot de la barégine impure, cfst-ii-duv complexe, dûiiioiitic. (i.iiis les dcu\ substances, une identité de composition qui fournit un argument de plus en faveur de notre opinion sur la nature et la production des matières désignées par Anglada sous le nom de glairine, et par Loncliamp sous celui de barégine. M. Ed. Filliol a prouvé, en eilet, que cette matière, si elle est brûlée, donne beaucoup de cendres; il en est de même de la sulfuraire. Ainsi un gramme de barégine, desséchée et brûlée ensuite, a fourni 0 gr. 127 de cendres, avec traces de phosphates et beaucoup de fer. Un gramme de sulfuraire blanche, préalablement desséchée et brûlée, a domié 0 gr. 109 de cendres, avec ces mêmes traces de phosphates et la grande quantité de fer trouvée dans les cendres de la glairine ou barégine à l'état complexe. Cette identité, dans la composition des cendres de la sulfuraire propre- ment dite et de la barégine ordinaire, c'est-à-dire associée à des débris organiques ou organisés, n'est-elle pas la démonstration la plus claire de la part considérable que la sulfuraire prend à la formation de la baré- gine, qu'elle accompagne, en effet, le plus souvent, du moins dans Icg (viux thermales sulfureuses des Pyrénées (1) ? CONCLUSIONS Les études et les observations qui précèdent permettent, ce nous semble, de formuler les conclusions qui suivent: Les eaux thermales sulfureuses des Pyrénées contiennent: 1° Une matière organique azotée, à l'état de dissolution (sulfiiwfie du docteur Lambron, sulfhydrinc de M. Cazin) ; S^Une substance identique à la première, mais à l'étatde suspension dans l'eau, oii elle se précipite au contact de l'air et par le refroidissement du liquide où. elle a pris naissance : matière concrète, amorphe, mêlée souvent à une nota- ble proportion de silice en gelée. On pourra, si l'on veut, l'appeler, sidfurose concrctf ou simplement fiulfuv/nc ; 3*^ Cette même matière, mélangée à des particules minérales, à des détiitus organiques plus ou moins décomposés et incorporés à sa substance, et même à des êtres organisés vivants qui s'en nourrissent. {rnfusoirevigata. L. Andryala tenuifolia. De. Jasione perennis. L. Gonvolvulus cantabricus. L. Nonnea nigricans. De. Cynoglossum nebrodense. Guss, Linaria heterophylla. Desf. Salvia argentea. L. S. bicolor. Desf. Armeria mauritanica. Wallr. Rumex scutatus. L. Thuia articula ta. Desf. Juniperus oxycedrus. L. Tulipa fragrans. Munby. Tritillaria oranensis. Pomel. Scilla campanulata. Alton. S. natans. Smith. AUium Durandii. Jordan. Corbularia monophylla. Dr. (Narci-'sus Clusii Dunal). Orchis lœta. Steinheil. 0. patens. Desf. Cynosurus elegans. Desf. Echinaria capitata. Desf. SL'RINGAR. — SUR LES ESPKCES DU GENRE RAFFLESIA 6-21 Turgenia latilblia. Hoffmann. Géranium atlanticinii. 15. et R. Charoplixllum teniulum. L. Thapsia garganica. L. T. Villosa. L. Scandix glaberriiiia. Def. (talnnln : IjuIIk comestible). Smyrniuni rotundifoliiini. L. Lonicera etru.sca. SanU. fialium luciduni. Alliotii. Centranfhii.'; calcitrapa. Dtifr. Valeriana tuberosa. L. Coiiyza .soidida. L. Micro])us bonibycinus. Laga.sca. Isoëte.s velata. Alex. Braun. Etc., etc., etc. On trouve près A/J'reriUe : (^ordylocarpiLS inuricatu.s. iJesf. Psychiiie stvlo.sa. Desf. Silène rubella. !.. S. rcsulata. Sojes. Ci-stus fumana. L. Rc.scda duriœana. Gay. Eiiphra.sia piirpm'ca. Dosf. Gleoiiia liisilanica. L. J.ygeuni spartuni. L. Etc. M. SIJMIGAR Direcleur du Jardin bolaniqus à L 'vde. SUR LES ESPECES DU GENRE RAFFLESIA — Séance du 1S avril 1SS1. — On sait que l'ile de Sumatra est le pays oii. poiu' la première fois fui dé- couvert le genre de plantes nommé depuis Haf'fk.sUi. en honneur de sir Stam- ford Raffles, alors gouverneur des établissements de la Compagnie des Indes oiientales. C'était dans un voyage de ce gouverneur, de Jknka'lcn aux terres inté- rieures, en 1818. (pie le docteur Arnold, qui l'accompagnait, découvrit ce miracle comme il l'appelle, du monde végétal. On peut se représenter son étonnement lorsqu'il vit sur la terre la Heur gigantesque et massive, me- surant un mètre en diamètre. Il la détacha de ce qu'il tenait pour la racine, mais qui a paru être après, par I<'S recherches du naturaliste William Jack, la tige ranq)ante de Cissus. sur laquelle le Raftlesia croît en ])ai'asile. Il emporta la ileur à sa cabane; pendajit la route, la masse chariuie des pétales fut mangée par les insectes, de sorte; qu'il n'en restait que la co- lonne centrale; il réussit cependant à projeter un dessin en couleur de la fleur entière, qui fut depuis, après sa mort qui suivi bientôt, achevé et adressé au président de la Société royale à Londres, sir Joseph Banks, avec les restes de l'objet lui-même et de quelques bourgeons conser- vés dans l'esprit- de-vin. Par suite encore de la mort de sir Joseph Banks, ces matériaux vinrent 622 BOTANIQUE entre les mains de Kol)ei't Browji, qui publia le nouveau t|,enre et son espèce, qu'il nomma Rafflesia Arnoldi. dans les ouvrages de la Société linnéenne [Transact. XIII. p. 201, 30 juin 1820). Il accompagna son travail d'une figure représentant la tleur entière, copiée d'après le dessin d'Arnold et d'une série de planches représentant les analyses faites sur les bourgeons par l'habile artiste Bauer. Dans un supplément à son mémoire, il donna de nouveaux renseignements sur la plante d'après les observations du naturaliste William Jack, résidant alors à Benkœlen, mais qui subit bientôt le même sort que le D'' Arnold et sir Joseph Banks. William Jack mourut en septembre 1822. après avoir publié quelcjnes mémoires inté- ressants dans le Calcutta Journal of natural histori/. qui furent reproduits après dans le Botanicul Journal et dans le Companion ta thc Botankul Magazine de W.-J. Hookcr (vol. I, 1835). Un appendice a ces Malayan miscellanïes (p. 259, /. c.) contient la description du Kaftlesia de Benkœlen, sous le nom de Rafflesia Titan Jack. Le genre porte ici le même nom d'auteur, c'est-à-dire : Rafflesia W. Jack. Il est né de Cette double nomenclature une certaine confusion, qui a porté à croire qu'il y avait deux espèces différentes, l'une décrite par R. Brown, et l'autre par Jack. Mais, si l'on compare attentivement le con- tenu des mémoires cités de Brown et de Jack, il est clair qu'ils ont rap- port au même objet. Il paraît que U. Brown, qui tenait ses informations des lettres de sir Ral'tles Stamford, a bien pris connaissance du nom géné- tique Rafflesia proposé par Jack, mais pas du nom spécifique Titan, qu'il ne cite que dans son second mémoire en 1845 et que Jack, de son côté, n'a pas connu La publication de R. Brown. Je n'ai pas pu découvrir si le mé- moire de Jack a été publié pendant sa vie dans le Calcutta Journal, ou s'ilaétéimprimépour la première fois dan s le Companion du Bot anical Ma' gaêine, d'après un manuscrit de Jack, découvert après sa mort. Dans le Com- panion, il ne porte pas de date comme les autres mémoires réimprimés. Mais, quoi qu'il en soit de cette date de publication, qui ne pourrait avoir d'intérêt que pour une question de priorité des noms d'auteur, il est clair que les deux mémoires de Brown et de Jack, écrits en même temps, ont rapport aux mêmes objets et aux mêmes observations, faites d'abord par Arnold et après par Jack. Le doute a été suscité par la forme de la couronne, dont les bords sont érigés dans la figure faite après le dessin du docteur Arnold (Brown l'appelle cyathiformc); mais qui est décrite comme recourbée en dedans (leanijig inwards; nectario annuliformi incumbente), par Jack. Or, si on se rappelle la manière dont ce dessin a été projeté par le docteur Arnold d'après un objet mutilé dans le transport, et qui a dû être achevé par d autles mains après sa mort, il est clair qu'on ne peut attacher une grande valeur à la foi'me donnée à la couronne dans ce dessin; d'autant plus qu'on n'a jamais retrouvé une pareille formé de couronne, ni SURINGAK. — SL'H LES ESPÈCES DU GEMtE HAFFLESlA 6'iS dans le Kafllcsia de Beiikœlen. ni dans aueune des autres espèces décou- vertes après. Ce détail, dans la ligure, doit sans doute être regardé comme une erreur due aux circonstances particulières dans lescpielles cette première observation de la fleur merveilleuse a eu lieu ; et je crois qu'il y a plus lieu de s'étonner de ce (jue cette ligure donne de bon. que de ce qui lui manque d'exactitude. On a transporté plus lard des pieds vivants de ce ilatdesia de lienkœlen au jardin de Buitenzorg à Java, d'après les(piels Micpiel a publié une ligure en couleurs et en grandeur natuielle {Choix de plantes rares ou nouvelles cullivées au jardin de Builenzorg. vol. I, pi. i). On trouve encore une ligure copiée d'après inie pliotograplii(^ laite dans ce inèm(> jardin dans le Gardeners Chronicle du 17 janvier 1874. Dans toutes deux la couronne est coui'bée en dedans, connne ailleurs dans le genre. C'est William Jack qui a découvert le parasitisme du Ualtlesia sur le Cissus {anyustifolia), et le diœcisme de la Heur, à la première localité où elle fut découverte (à Poelo Lebbar, sur la rivière Manna).ll trouva l'espèce dans d'autres localités de la province de Benkœlen et de Layes. Il observa que les boutons prennent trois mois pour se développer en Heur complète, et que celle-ci paraît à la lin de la saison pluvieuse. Des boutons, prove- nant de ces différentes localités, lurent communiqués à sir Standbrd Raflles, et c'est probablement sur ces mêmes matériaux que Brown a publié, en 1845 (Linn., Trans. XIX, p. 221), son mémoire sur la Heur femelle et le fruit du Rafflesia. Il indique comme nom indigène celui de Kroùboùtou l)ien dé Anibouii- amboun, ou Péliman-Skouddi, c'est-à-dire « Boite à siri du diable » . K. Brown, dans ce second mémoire, n'exprime aucun doute sur lidentité du H. Arnoldi avec le R. Titan de Jack, qu'il cite comme syno- nyme, et non plus sur l'identité des objets mâles qu'il avait examinés auparavant avec les objets femelles qu'il avait alors entre les mains. Aussi les détails des anneaux de la couronne, un des caractères qui paraissent les plus tranchants pour la distinction des espèces dans ce genre, se trouvent parfaitement identiques dans les ligures diî la Heur mâle et femelle, ligures provenant du même artiste habile et scrupuleux. Bauer. La seconde espèce de Rafflesia. le R. Patma, a été décrite par Blumc dans son Flora Javœ (vol. I. pi. i, 1828j, après une notice publiée à Java en 1825. 11 doime comme caractères principaux, en comparaison du li> Arnoldi, la nudité de la surface intérieure du périanthe et l'hermaphro- ditismc de la Heur. De Vriese, dans ses Illustrations des Rafflcsias lïochus- Henii et Patma, combat riiermaphr()ditism(> et remarciue que le périanthe n'est pas iiu. mais couvert de poils ou de tubercules sessiles. Cette contro- verse a donné lieu k la supposition cpie de Vriese' aurait décrit et figuré par erreur un des exemplaires de /{. Arnoldi au heu de R. Patma. Je dois 624 BOTANIQUE cependant défendre mon ancien précepteur et prédécesseur contre cette supposition qui me paraît mal fondée. Ses descriptions ont été faites sur des sujets reçus immédiatement de Java, et la figure de la tlcur ouverte a été copiée d'un dessin fait à Buitenzorg même. Or il est très improbable que MM. Teysman et Binnendyk, qui lui avaient donné ces matériaux et qui s'intéressaient spécialement aux Rafflesias, ayant découvert et décrit en ce même temps une espèce nouvelle, le R. Rochussenii, se seraient trompés de manière à envoyer au professeur de Vriese des échantillons et une figure du R. Arnoldiûe Sumatra, au lieu de ceux du Rafflesia Patma de l'Ile Noussa Kambangang. Ceci est d'autant plus improbable que, en ce temps, on ne possédait pas encore IcR.Anioldi au jardin de Buitenzorg. La figure du R. Patma avait été faite d'après un échantillon, introduit quelques années auparavant de Noussa Kambangang, et qui avait fleuri au jardin de Buitenzorg en 1850. Les mémoires de de Vriese paraissaient en 1853 et 1854. Or, ce n'est qu'en novembre 1854 qu'on reçut au jardin de Buitenzorg (Natuurk. tydschr. Ned Indie. XII, sér. 3, II, p. 227), par l'intermédiaire de M. J. Blok, résidejit-assistant à Benkœlen, un exem- plaire du R. Arnoldi ; et celui-ci consistant en une fleur femelle délleurie. On inocula les semences sur la tige des Cissus scariosa et serrulata, et. après une année et demie, il en résulta des boutons, qui donnèrent des fleurs dans la troisième aimée. C'est cette manière de développement et la circon- stance que les boutons s'étaient formés à une dislance ^lotabîe de la place où les semences avaient été inoculées qui ont donné lieu au docteur Schefler de supposer (jue la semence commence par former une espèce de prothallium, supposition qui a été, depuis, confirmée par les recherches de M. Solms Laubach. La controverse entre la description et la figure de Bluir-e et de de Vriese s'explique par la circonstance que Blume a dû faire ses esquisses sur des matériaux plus incomplets que ceux dont disposait plus tard de Vriese. Quand on lit ce que dit Blume lui-même sur ses matériaux, on admire la manière dont il s'en est servi pour en faire un ensemble ; mais on trouve, en môme temps, assez probable qu'il ait réuni dans une seule figure ce qu'il avait observé sur des exemplaires différents. Les matériaux sur les- quels de Vriese a travaillé sont encore présents à Leyde, pour la plus grande partie ; aucun exemplaire n'est hermaphrodite, et les poils longs et forts {ramenta) qui couvrent, d'après la description et les figures, la surface intérieure du périanlhe chez le R. Arnoldi, sont remplacés ici non pas par une surface nue, mais par des tubercules, qui donnent à cette surface une certaine aspérité. L'anneau qui entoure la base de la colonne est double et l'inférieur, beaucoup moins profondément sillonné qu'il n'est réprésenté dans les figures du R. Arnoldi par Bauer. Quant au diœcisme, observé dans toutes les espèces du genre, c'est SURINGAIl. — SUll LtS ESPÈCES DU GENRE UAFFLESIA 625 un dioecisme par avortemeiit, de sorte qu'il serait possible qu'il se pré- sentât accidentellement un exemplaire bissexué. D'après une communi- cation de M. Beccari iXuovo giornak botanico italiano, VII, 71), l'ancien directeur du Jardin botanique à Buiteuzorg, le IK Schefter lui a dit que parmi les exemplaires cultivés du R. Arnoldi, à Buitenzorg, on en rencontre souvent de bissexués. Le fait serait curieux. J'ai demandé au successeur du \y Scliefïer, M. Treub. de contrôler, si ce fait se présente encore. Il y a uu autre point (lui mérite laltention, c'est-à-dire si les taches sur les lobes du périantlie, qui sont représentées beaucoup plus nombreuses et plus petites dans les ligures existantes du R. Arnoldi que dans celles du R. Patma, offrent une distinction constante entre ces deux espèces. Deux autres espèces, \qR. Rochussenii TeysraanetBinnendyk, découvert par ces auteurs sur le Salak, et le R. manillana Teschemaclier, croissant dans les Philippines, se distinguent des deux précédentes par leur petitesse, par leur anneau simple, aigu dans le R. Rochussenii, et par un nombre plus petit de processus sur le disque de la colonne, qui même manquent d'ordinaire entièrement sur le disque du R. Rochussenii. C'est ce dernier phénomène qui a fait rejeter l'hypothèse primitive sur la nature de ces processus, qu'on avait commencé par regarder comme styles. La posi- tion du stigmate n'est pas encore suffisamment connue. M. Solms-Laubach a cru la trouver entre la masse du disque et la place f)ù se trouvent les anthères dans les individus mâles. MM. Teysman et Binuendyk la chel'chent plutôt à la même hauteur des anthères. M. Tivub s'est proposé de faire des observations directes à ce sujet sur des exem- plaires vivants dont il pourra disposer à Buitenzorg. Le nom de R. manillana a été changé par R. Browu en celui de Cumin- ijhii, mais sans raison suffisante, comme l'a déjà observé M. Solms Laubach. C'est donc le nom de R. manillana qui doit être seul conservé. Une cinquième espèce, le R. Horsfleldii de Java n'a jamais été décrite, mais seulement nommée provisoirement par B. Brown, d'après une esquisse de Horsfield. Elle représentait un bouton, appartenant sans doute au genre, mais qui ne pourra jamais, par défaut de caractères, être iden- tifié avec aucune espèce connue ou à découvrir. Il vaudrait mieux rayer, pour tout de bon, ce nom ([ui ne représente qu'une observation incomplète et provis(jire. Le Rafjlesia ([ue M. Beccari a découvert sur l'ile de Bornéo, et qu'il avait nommé d'abord Rafflesia Tuan Mudae, lui a paru plus tard être iden* tique avec le R. Arnoldi, de sorte (pi'il en a lui-même retij-é le nom. Kestenl donc quatre espèces bien connues, le /{. Arnoldi, le R. Patma, ie R. Rochussenii et le R. Manillana, qui se distinguent par leurs dimen- sions (les plus grandes dans le R. Arnoldi), le nombre des anthères, celui des processus sur le disque de la colonne centrale (nul dans le R. Rochus- il) (3^() BOTANIQUE ^eim), l'an II eau autour de la base de cette colonne, double dans les deux premières espèces, simple dans les deux dernières, et la forme de ces anneaux, la surface interne du périanthe, scabre et tuberculeux dans le R. Patina, hérissé de ramenta dans les autres espèces, etc. Une cinquième espèce, que j'ai nommée R. Hasseltii [Acad. v. iccL Amst. ^2^ oci. 4879) et qui a été découverte le 29 décembre 1877. dans l'ile de Sumatra, province Padaug, entre les tleuves Libi et Lampetla- nandjang, à l'occasion de l'expédition hollandaise pour l'exploration scien- titique d'une partie de cette île, se range à côté des R. ArnohU et Patma, Pour autant cju'on en peut juger sur un seul exemplaire (mâle) observé, elle leur est intermédiaire pour la grandeur, le nombre des processus et des anthères. Par la surface hérissée de ramenta (à l'état frais, blancs comme de la neige), il est égal au R. Arnoldi ; par ses tâches sur le périanthe il est pareil au R. Patma; par rapport à l'anneau, il se rapproche, au contraire, des espèces à anneau simple. Il ne possède, en vérité, qu'un seul anneau, moniliforme et ponctué, répondant à l'anneau supérieur des R. Arnoldi et Patma, mais qui est uni dans ces deux dernières espèces. L'anneau inférieur crénelé de celles-ci manque et n'est représenté que par un espace assez large, relevé un peu en forme de selle et strié radialement. Cette espèce est appelée, par les indigènes, Tjiendaîvanmatahar/\cesi- à-dire champignon en forme de soleil. La figure, faite d'après une photo- graphie de M. Veth et une esquisse en couleurs par M. Van Hasselt, seia publiée, prochainement, dans l'ouvrage sur l'expédition dans lile di; Sumatra, par la Société géographique hollandaise. EXPLICATION DES PLANCHES Planche XI. Fleur entière. — Planche XII. Analyse. Fig. 1. — Coupe verticale par le tube du périanthe et de la colonne centrale, i)assant par une anthère. a. Anneau, b. zone inférieure, v. poils, cl. place où a été insérée la couronne. Fig. :2-4. — Coupes de la colonne centrale : 4, passant par le milieu d'une anthère, •± et 3, passant par l'espace entre deux anthères, a. anneau, b. zone inférieure, c. poils. Fig. 5 et G. — Segment de la couronne : d'd'. insertion, ce. bord de l'orilice, /. ])uslules aplaties, . Canaries. Barbarie, Grèce, Italie méridionale). Un la Irouvc, même aeeidcntellenienl, dans le midi de la France, autour des moulins. Très répandue en Algérie, elle y accompagne la moisson et devient parfois très envahissante. Détinitivement placée par Bentham et Hooker dans le genre CapiwphijUum, elle a, tour à tour, été transportée dans beaucoup de genres comme le prouve la synonymie suivante: Capnophyllum percyrinum Brotero. Phyt lusit, p. 91, t. XIV. J^angk et WiLKoMM. Prod. fl. hisp. l . III, p. 33. Bentham et Hooker, Gênera. H. Bah^lon, H istuirc des plantes: Capnophijlluni dichotomum Lagasca. Sp. et (jen, [).I3l ; lUriL. S pic. jl. maror. Tordijliiim lusitanicum Tolux. Instit. 3^0. T. peretjrlmum L.cod. 1930. , GingidiuM seu Visnagga pumila Grisley. Cachrydis spec. Sprengel. Caucalis hispanica Clusius, Hist. t. VI, p. 14. Conium dichotomum Desf., Fl. atl. tome I, p. 440, lab. ()6. Ulospermum dichotomum Link. Krubera leptophylla Hoff., Vmb. \i. 104. tab. 111. De Candolle. Pro-- drom. GussoNE, Flor. sic. Bertolomi. PL it. etc. K. peregrina Boiss. Voy. Esp. p. 454. La difiiculté éprouvée par les botanistes modernes dans le classement de cette plante tient, en partie, à ce que l'on a cru, jusqu'à ce jour, qu'elle l'Iait privée de bandelettes. Le Prodromus de de (Candolle et tout récem- ment les auteurs si coJisciencieux du Prodromus /lone hispanicœ. donnent, en effet, pour cette [)lante, le caractère vittœ « nullœ. «Bentham et Hooker disent, il est vrai, du genre CapnopJtyllum : « vittœ ad valleculas solitariiB etiam sœpe adsunt tenues. » De même M. IL Bâillon, dans son Histoire des plantes : « bandelette visibU' ou peu visible dans chaque vallécule : » mais ce sont là des caractères génériques, et ces auteurs ne disent point s'ils ont réellement vu les bandelettes delà plante qui nous occupe. Il nous a paru intéressant de rechercher si réellement ces bandeletlrs existaient; car depuis le remanjuable travail de M. Moynier de Villepoik 628 BOTANIQUE sur les Ombellifères (l). travail qui nous a servi de guide, aucune autre ombellifère ne paraissait en être dépourvue. Fig. j,3. _ Contour d'un jeune fruit de capnophyllum percgri.iutin niontivuU les bandelettes en pince et la graine ne remplissant pas la cavité de l'ovaire. ...zr* Kig. S-i. — Coupe d'une cote (à IjO diaui.), fruit jeune. e épicarpe. I' canal if oléo-résine. «' bandelette, c cellules à chlorophylle. t tissu mou se desagrégeant facilement. l lacune se produisant par désa!?régalion de ce tissU. li trachées et faisceau fibro-vasculaire. y tubercule glanduleux. (t) Thcscdc l'Ecole lie Pharmacia de Paris et Annales des Sciences nalurelks, •tST». I5ATTANDIER ET TRABUT. — LE CAPNOPHYUX'M PEREGRINUM 629 Comme pour le Comium maculahnn, nous avons été obligés d'étudier les fruits encore jeunes; car, à maturité, tous les tissus mous du péricarpe se trouvent dilacérés, déformésou détruits. Après plusieurs essais infructueux nous pûmes parfaitement voir, sur des coupes très fines, une bandelette dans chaque vallécule, et deux à la face commissurale du méricarpe. Ces bandelettes, limitées par 4 ou 5 cellules de bordure, se trouvent encastrées dans un tissu scléreux spécial appliqué sur l'endocarpe. Outre ces bande- lettes, le tissu sécréteur se trouve complété, dans les fruits du Capnophijl- han, par un gros canal à oléo-résine, situé au-dessus du faisceau fibro- Fig. Sj. — Coupe d'une bandelette (finit jeune). g tubercule glanduleux. t tissu mou. i' bandelette. eiul. endocarpe. cl tissu scléreux spécial. /tégument de l'ovule coloré en vert. (ilb. albumen. vasculaire dans chaque côte. Dans les vallécules se trouvent, en outre, de gros tubercules, contenant dans les cellules sous-épiderniiques, des goutte- lettes d'huile essentielle. Les figures 83, 84 et 83 donnent d'ailleurs tous les détails de la slruc- (nre de ces fruits. Comme les méricarpes de cette plante, essentiellement messicole, se trou- vent, parfois, en quantité énorme dans les blés et ne sont qu'imparfaitement séparés pai' les triages mécaniques, il nous aparu intéressant de rechercher s'ils pouvaient avoir sur la santé une influence délétère. Le procédé de Stass pour la recherche des alcaloïdes nous a, à di\erses reprises, donné des résultats négatifs ;4(J0 grammes de semences pulvérisées ont ensuite été Cù}(\ BOTANIQUE Jessivées avec de l'alcool à 85", puis avec de l'eau, le résidu du Irailemenl a ensuite été mis en digestion, pendant douze heures, avec de l'eau à 80° et finalement bouilli. Les colatures résultant de ces divers traitements ont été réunies. Il s'est produit un abondant précipité d'oléo-résine qui a été soigneusement mis à part, après quoi le mélange a été évaporé au bain- marie en consistance d'extrait. L'oléo-résine et l'extrait ont été adminis- trés, chacun en une seule fois, à un chien de chasse de taille ordi- naire, qui n'a paru en ressentir aucun inconvénient. Nous croyons pouvoir, d'après cette étude, établir les conclusions suivantes : \° La plante qui nous occupe est bien un Capnophyllum : 2° Sa présence, en petite quantité dans les blés, est sans danger pour l'alimentation publique. M. J.-A. BATTiOIEU Profits s pur de pharmacie à l'École de médecine d'Alg;er. NOTE SUR DEUX EXEMPLES D'ADAPTATION CHEZ DES ESPÈCES ALGÉRIENNES — Séancr du II) avril IHHI. — Les deux adaptations qui font l'objet de cette note ont pour but d'assu- rer la reproduction par graines des plantes qui les présentent. J'ai observé la première chez le Fimaria africana Lamarck ; elle doit se retrouver chez les Fumaria des sections Petrocapnos et Sarcocopnos qui croissent dans les mêmes conditions. Le Fumaria africana se trouve à Milianah dans les trous et anfracluo- sités des masses surplombantes de travertin; c'est une plante vivace, mais ((ui ne se reproduit que par graines. Si ces graines, une fois mûres, se détachaient purement et simplement, elles tomberaient sur le sol oîi la plante doit être incapable de vivre; car on ne l'y a jamais rencontrée. Voici comment elle parvient à se semer dans les trous de la roche : ses pédoncules floraux, déjà très longs à la floraison, s'allongent démesurément pendant la maturation du fruit, dépassant souvent un décimètre. Pendant cet allongement, ils rampent à la surlace du roc sur lequel ils s'appliquent, probablement par héliotropisme négatif. Ils rampent ainsi jusqu'à ce que leur extrémité fruclifère. déjà un peu recouri)ée, ait ren- SURINfiAR. — MONSTRUOSITÉ DE CYPRIPEDIUM VENUSTUM AYALL 631 contré quelque trou ou anfracUiosité, où elle s'enfonce profondément. Pou i' se maintenir avec plus de force dans ces trous le fruit est fortement tuberculeux. L'ensemencement ainsi accompli, le pédoncule ne tarde pas à dépérir. Le deuxième exemple m'a été fourni par le Calananrhc lutea L(Piptoce- phalum phœolepis Schultz Bip.). Cette plante pousse dans les j)àturag('S un peu secs, où elle est fortement exposée à être broutée; et, comme elle est annuelle, si elle n'avait pour se reproduire cpie ses graines normales, elle risquerait fort de disparaître ; mais à la base de ses tiges se trouvent des organes parlicnlicrs chargés d'assurer sa reproduction. Ce sont de tont petits capitules sessiles, parfois 1res nombreux, contenant une ou deux tleurs noji cleistogames, mais nor- malement conformées. Ces capitules, pareils à des bulbilles, sont formées par un involucre à écailles charnues, à peine membraneuses au sommet; leur grosseur ne dépasse pas, le plus souvent, celle d'un grain d'orge. Aux tleurs succède, dans chacun d'eux, un fruit solitaire, bien conformé et deux l'ois plus gros que les fruits normaux contenus dans les capitules aériens. (Complètement enfoncées dans la motte du pâturage ; protégées par des libres radicales de la plante, qui se redressent dans ce but, ces singulières formations, (pii repiésentent évidemment des rameaux avortés, se trouvent cntiènMiKMil hors de l'attiMnle de la dent des animaux. DISCUSSION Au sujet de cette communication. M. Chalon fait remarquer que la Linaria rynabalaria se fixe sur les rochers de la (néme manière que le Fumaria (ifricana. M. Dolmet-Adanson dit que M. Cosson et lui avaient déjà remarqué le fait de la présence de capitules souterrains tîhez le Catananche lutea Lin., comme vient (le 1»' faire remarquer M. Hattandier. M. SÏÏRII&AE liii-i-cleur (lu jardin Ijolaiiique de Leyde. STASIASTIE. - MONSTRUOSITÉ DE CYPRIPEDIUM VENUSTUM WALL — Sc'iinrc (lu 16 arril 1881. — Pendant l'hiver passé, ilatleuri, dans le jardin botanique de l'université de Leyde, un pied de Cypripedium venustum Wall, présentant une mon- struosité qui m'a paru assez remarquable pour mériter l'attention et la dis- cussion de sa nature morphologique (|)l. XIII). 632 BOTANIQUE Auprès de la bractée ordinaire il y en avait une aulre plus petite, située vis-à-vis de la première et embrassée par ses bords, donc supérieure. Au lieu des deux sépales, l'un antérieur, l'autre (double) postérieur, il y en avait deux dirigés latéralement, avec une inclinaison légère vers la direc- tion postérieure, occupée p:ir le labdlum ; au lieu des deux pétales laté- raux il n'y en avait qu'un seul opposé au lahellum; celui-ci était normal. Dans le gynostème, l'étamine stérile représentée dans la ileur normale par le scufeUum faisait défaut; les deux étamines latérales se trouvaient plus rapprochées l'une de l'autre que d'ordinaire ; le stigmate et l'ovaire étaient bicarpellaires avec position médiane des deux placentas. Quelques particularités qui se font encore remarquer sont : l'élongation des fdaments des étamines par suite de laquelle les anthères reposent sur le côté antérieur du dos du stigmate au heu de reposer sur le côté posté- rieur , le développement plus ou moins pétaloïde d'une moitié des étamines latérales fertiles, qui par cela sont plus ou moins ailées ; la nature de l'or- gane situé vis-à-vis du labelle, un peu diiîérente des pétales ordinaires ; la convergence des sépales vers le labellum, et leur réunion par leurs bords supérieurs, tandis que de l'autre côté ils laissent un espace vide, petit mais distinct, entre eux ; l'inéquilatéralité, enfin, des carpelles dont les nervures médianes se trouvent être placées obliquement, vers le côté du labellum. Ce qui frappe tout d'abord, en comparant la fleur monstrueuse avec la normale, c'est que les deux sépales, dans la première, ont exactement la direction des pétales dans la dernière, et que le pétale unique, vis-à-vis du labellum, occupe réciproquement la place du sépale supérieur dans la fleur normale, de sorte que la mêiue symétrie extérieure se trouve conservée dans les deux fleurs, avec échange des parties constituantes. Vient maintenant la question d'expliquer la déformation que noua avons décrite. Parmi les monstruosités connues qui se rapprochent plus ou moins de la nôtre, il faut citer en premier lieu celle d'un Cyprtpedium insigne, que M. Morren à décrit ( avec une planche représentant l'analyse) dans les Bulletins de rAcadémie royale des sciences, etc. de Belgique (tome XVII, ISoO, p. 188), et qu'il a exphquée par un déplacement latéral des parties autour de l'axe, sollicitant un avortement partiel, auquel il donna le nom de speiranthie. Les sépales, dans ce cas, étaient déplacés de 90''. par suite latéraux, l'un, celui à gauche, beaucoup plus large que d'ordinaire et plus ou moins fohacé, l'autre au contraire plus mince, un peu pétaloïde ; l'un des pétales était aussi déplacé de 90", et occupait la place supé- rieure (antérieure) dans la fleur; l'autre était avorté, tandis que le label- lum un peu déformé se trouvait à la place normale. Dans le gynostème l'étamine à droite était normale . l'autre avortée . comme aussi le SURINGAR. — MONSTRUOSITÉ DE CYPRIPEDIUM VENUSTUM WALL 633 sciitcllum; le stigmate et l'ovaire étaient à l'état normal. Au pied de l'ovaire, une bractôe petite se détachait de la gaîne grande et foliacée, qui s'était développée comme une feuille ordinaire. L'auteur en conclut que la fleur a pris naissance, comme d'ordinaire, dans l'aisselle de cette gaîne florale, mais s'est développée sur un rameau latéral ; il considère donc la jx'tile bractée comme feuille primordiale sur ce lameau. M. Masters, dans son VegetableTeratology (p. 92), cite, à côté de ce cas, plusieurs autres sous le nom de displacement, ayant en partie rapport au genre Cypripediumi'ioÏÏvixni un déplacement oblique dulabellum, etc., sans cependant que ces cas soient comparables à celui (pii nous occupe en ce moment. 11 cite encore la monstruosité décrite par M. Morren dans son chapitre : Meiophylly, à côté d'une déformation de C. candidum, décrite par M. A. Gray et en citant des exemples d'autres orchidées, où le nombres normal, de 3 dans chaque cycle, est remplacé plus ou moins complètement par celui de 2. La déformation décritt^ par M. A. Gray avait rapport à une fleur excep- tionnellement terminale. D'après la description, il y avait deux sépales, deux pétales croisés avec les sépales, point de labellum, deux étamines stériles scutelliformes vis-à-vis des sépales, deux fertiles vis-à-vis des pétales, et deux carpelles. C'était donc une dimérie pélorique, comme il en avait observé aussi chez d'autres orchidées. Différente de celles-ci était une autre dimérie typique décrite par M. Magnus sur le C. barbatum (Sitzungsberichte der Gesellschaft Naturf. Freunde, zu Berlin. Sitzung v. ISjuni 1870; refer. : Bot. Zeit, 1878, p. 573). Lafleurétaitrestéezygomorphe. il y avait deux sépales, réunis entre eux pour les trois quarts de leur longueur, un labellum normal et, opposé à celui-ci, un pétale plus ou moins sépaloïde; le gynostème contenait quatre |étami- nes, l'une stérile scutelliforme, trois fertiles, dont deux latérales, et la troisième opposée au scutelle. L'ovaire était dimèr(\ Dans une com- munication que l'auteur a donné récemment dans les Abhandl. des Bot. Vereins, zu Brandenburg, vol. XXI, il revient sur la nature de l'androcée dans cette monstruosité et en propose une explication un peu différente. Il donne en même temps la description d'une autre dimérie, observée chez le Cypripedium venustum et qui paraît être presque pareille à notre monstruosité. Les sépales y étaient libres et présentaient la même conver- gence vers le côté du labellum. Il y avait un pétale vis-à-vis de celui-ci. L'androcée consistait en deux écailles charnues latérales que l'auteur regarde comme représentant les étamines latérales, et une anthère médiane quadriloculaire portant une petite corne au dos, qui représente, selon l'au- teur, l'étamine ordinairement stérile. Il n'est pas fait mention de l'absence ou de la présence d'une l)ractée surnuméraire. Enfin. M. de Freyhold [Bot. Verein d. Prov., Brandenburg. Silz. 634 BOTANIQUE V. 24 iiov. 1879; réf. : Bot. Z. 1878, p. 614) a décrit une monstruosité de Cypripedium venuslum, qui lui a donné l'avertissement tout à fait juste, qu'il faut être prudent et ne pas considérer une diminution dans le nombre des parties d'une fleur comme métaschématie typique, sans s'assurer, par un examen scrupuleux de toutes les parties, qu'on a en vérité affaire à ce genre de déviation. La fleur qu'il avait observée paraissait être dimérique au premier abord ; mais, en l'examinant deplusprèset dans ses détails, il lui parut que la dimérie n'était qu'apparente, une pseudO'-dimévit'. comme il l'a nommée. 11 trouva que l'ovaire avait subi, par exception dans ce genre, unetorsiondeOO". Par cette cause, les deux sépales (dont l'un, comme on sait, est composé de deux sépales réunis), étaient devenus latéraux sans être changés sous aucun autre rapport. Le labellum et .un pétale unique se trouvaient croisés avec ces sépales ; mais ce verticille n'était pas plus dimèreque le premier, car l'auteur décou- vrit le troisième pétale, déplacé et réuni au labellum. Le gynostème offrait une torsion en direction contraire à celle de l'ovaire, par suite de laquelle le scutellum se retrouvait à sa place médiane normale. Les deux autres étamines étaient présentes, quoiqui^ rudimentaires. Enfin, l'ovaire était trimère, quoiqu'il n'y eut qu'un seul des placentas qui se trouvât bien développé. L'auteur croit probable que la monstruosité décrite par M. Morren, et que nous avons citée en premier lieu, était au fond analogue à la sienne. Sans nous étendre davantage sur ces descriptions et sur les explications proposées, il suffira de relever qu'aucune des trois explications ne paraît être applicable à la monstruosité, que nous avons sous les yeux. D'abord, chez celle-ci. il n'y a ni torsion de l'ovaire, ni torsion du gynostème et, par cela même, l'idée qu'une torsion, comme dans le cas de M. de Freyhold, soit cause du phénomène, est exclue. A l'idée d'une apeiranthie dans le sens de M. Morren, et à celle d'une dimérie typique s'oppose, tout d'abord, la position des deux sépales, qui dans notre monstruosité, convergent vers le côté du labellum. sous un angle de 120". et se trouvent intimement rapproithés de ce côté, tandis que leurs autres bords laissent un espace distinct entre eux. Ils ne font donc nullement l'effet de deux oi^anes diamétralement opposés, mais plutôt de deux par- ties appartenant à un cycle trimère. dans lequel la troisième partie fait défaut. L'on sait que, dans les Cypripédiums à deux sépales, le sépale pos- térieur est composé de deux de ces organes réunis. Or. les deux sépales, dans notre monstruosité, occupent exactement la place qu'occuperaient les deux parties constituantes du sépale postérieur, si elles étaient libres. La supposition la plus simple est donc celle-ci, qu'ils représentent, en effet, ces deux parties, ordinairement réunies, maintenant séparées. Dans cette supposition, le sépale antérieur doit être considéré comme SURINGAR. — MONSTRUOSITK DE (.YPRIPEDirM VF.MSTIM WAI.I. 03i) Inisaiil défaut. On pourrait croiro qu'il s'est détaclR' de la tleur, et se retrouve à la hase de l'ovaire sous la forme de cette; bractée supplémen- taire dont nous avons déjà fait mention. Une telle antholyse n'(>st pas rare, et est observée, parmi les orchidées, par M. Magnus {Si(zun(/sbcn'chlc des Bolmu Verein., in Hrandenbur^-. Sitz. V. 28 marz 1870 ; réf. : Bot. Zcil. 1879, p. 707), chez le Dendrobium W 7; ///r /!?■/. avec la formation d'une tleur nouvelle dans l'aisselle de ce sépale (lélacliéei bractéiforme. L'auteur déduit de cette observation que. dans les orchidées, l'ovaire intère n'est pas formé comme dans les Pormacées etc., par l'état creux de l'axe, sur le bord duquel naissent les sépales, etc., mais (pie les sépales doivent être considérés ici comme insérés inférieure' mejit et adhérents par leurs surfaces aux parois de l'ovaire. Dans notre cas cependant, une telle antholyse ne peut être acceptée, car la bractée surnuméraire se trouve vis-à-vis de la place vacante dans le calice; et, comme nous l'avons déjà mentionné, l'ovaire ne présente dans notre monstruosité aucune trace de torsion, (jui pourrait j'endre compte tlun déplacement relatif de ces points d'insertion. Il faut donc considérer la bractée comme un organe indépendant et nouveau, et le sépale antérieur dans 1»^ calice comme avorté. Or, c'est justement cette bractée surnuméraire, sur la nature inorpho- Idgique de laquelle il faudra encore revenir, qui me parait étr(^ la cause réelle de toute la ditiormité de la tleur qui nous occupe. Cet organe intercalé dérange la symétrie normale. Dans la fleur ordi- naire le sépale postérieur (double) se trouve vis-à-vis de la bractée normale et la suit dans l'ordre du développement des parties florales. Mais, dans la monstruosité, la bractée nouvelle occupe cette place ; il y aurait donc deux organes, cette bractée extraordinaire et le sépale postérieur, qui naî- traient innnédiatement l'un après l'autre au même côté de l'axe. Il me parait que cette opposition, contraire à ce qu'on observe dans les parties florales, est évitée par la séparation des deux éléments (pii constituent. par leni' réunion, le sépale postérieur dans la (leur normale. Je sui)|)ose (lone ([lie la présence de cette feuille nouvelle intercalée a reconstitué létal primitif, séparé les deux sépales ordinairement réunis, et les a écar- tés l'un de l'autre jusqu'à reprendre leurs places normales dans le cycle calicinal. 1^'analogie. pour une influence pareille, se trouve dans le fait, (jue même des organes sinq)les d'origine, comme les feuilles florales dans les Graminées, les Iridées, etc. (comp. e. a. E/rhIer Biuthcndidgruinmc. 1, p. 21) peuvent devenir bicarénées et même dédoublées, sous l'influence d'un organe voisin (dans ces cas l'axe). Oji peut supposer, avec quelque raison, que la séparation en deux d'un organe originairement double sera (micoj'c plus facil(;. et n'exigera pas même une influence mé'canique, ou corréla- 636 BOTANIQUE tive, aussi grande que le dédoublement d'un organe primitivement simple. Si l'on accepte cette explication pour les deux feuilles calicinales pré- sentes, l'avortement du troisième sépale se déduit facilement de leur développement extraordinaire, et cette même cause est encore évidente pour les changements dans la corolle. Jl est clair que les deux sépales, se trouvant dans la même direction qu'occupent li^s pétales dans la fleur normale, ont dû les gêner dans cet le position. Quant à l'effet de cette influence, il y a lieu à deux suppositions. On peut supposer que les pétales, sous cette influence, aient été repoussés d'abord jusqu'à leur position nor- male, (à 120'' du labellum) et puis, sollicités par la place vacante du sépale antérieur, se soient rapprochés et réunis entre eux. Le pétale qui se trouve vis-à-vis du labellum serait alors un organe double résultant de la réunion des deux pétales latéraux. Mais à côté de cette supposition, on peut en proposer une autre, c'est-à-dire, que ces deux pétales, au lieu d'être déplacés, soient avortés, sous l'influence de l'opposition des sépales, et que l'organe unique placé vis-à-vis du labellum représente l'étamine stérile faisant défaut dans legynostème. De ces deux suppositions, la dernière me paraît la plus probable, entre autre, àcause de la nature et de la forme de l'organe dont il est question. Sans y insister cependant, je fais remarquer, que dans les deux suppositions, son développement, à cette place, s'explique par la place vide, correspon- dante, dans le verticille du calice et, réciproquement, rend compte (dans la première supposition par avortement) de l'absence du staminode dans l'androcée, appartenant au verticille extérieur de celui-ci. Le défaut de l'étamine stérile explique de son côté, le rapprochement, des anthères fertiles appartenant au verticille intérieur, et ce rapproche-, ment, l'avortement du carpelle situé de ce côté. L'ovaire, quoique bicarpellaire. offre, en lui-même, un argument contre la supposition que la fleur monstrueuse représenterait un cas de dimérie typique; car, en premier lieu, les carpelles ne sont pas diamétralement opposés. Leurs nervures moyennes sont restées en place, à 120'' du côté du labellum, leur première moitié, vers ce côté, s'est développée normale- ment et a produit un placenta vigoureux; leur autre moitié est beau- coup plus large et mince, et fait l'eflet de s'être étendue pour remplir une place devenue vacante ; le placenta de ce côté est faible. La coupe de l'ovaire fait donc l'impression non pas d'un verticille bimère à éléments opposés, mais d'un verticille trimère dont l'un des éléments est avorté. La monstruosité entière s'explique donc, si l'on accepte l'hypothèse primitive, par une seule cause pertubatrice située dans un organe intercalé, et la réaction corrélative des organes réunis en un système. C'est surtout de ce point de vue que ce cas tératologique m'a paru assez remarquable pour en offrir la discussion. Pour distinguer d'un SURINGAR. — MONSTULOSITÉ DU CYPRIPEDIUM VENUSTUM WALL 637 nom cette cause perturbatrice, j'ai clioisi celui de siasiastte , dérivé de sta- siastès, perturbateur. La monstruosité serait donc un cas de diméric sta- siastique, en distinction de la dimérie typique ou métaschématique, et pour le sépale postérieur, considéré séparément, de di.s jonction stasiastique. Nous remarquâmes au commencement que la ileur monstrueuse présente la même symétrie extérieure que la normale ; les sépales dans lune ont pi'is la direction des pétales dans l'autre et vice-versa. Pour autant que la position de ces parties dans la Heur normale a une signilication bioloi-ique. onpeutdire que ces organes ont échangé leurs rôles. M. iVlasters (/. c, p. 95) t'ait la remai'que suivante, à l'occasion d'une mon- sliuosité d'Odontof/lossum et de Lijcastc Skinneri. où le labellum taisait défaut et les sépales latéraux s'étaient réunis de manière à occuper la position du labellum: '( que de tels cas sont d'autant plus intéressants par » rapport à la fécondation de ces Heurs par les insectes ; il parait que. » quand le labellum. qui remplit un rôle si important dans cette fonction » en aidant à attirer et à conduire les insectes, fait défaut, il est pourvu ); à sa place par d'auli'es moyens. » Il va sans dire qu(i ce dernier ne peut être qu'un effet secondaire, que des influences biologiques ne peuvent avoir agi, par voie de sélection na- turelle, sur un seul individu qui présente la monstruosité, et sans que cette forme particulière se soit développée pendant des générations successives; il ne peut donc être question d'influejices biologique sur la foi'me de la flein- monstrueuse, que pour autant que ces causes ont contribué à déterminer la forme de la fleur normale, et (jue ce résultat est conservé dans la monstruosité. Il n'y a pas non plus grand avantag(^ poiu' la propagatioii de l'espèce que la fleur monstrueuse soit fécondée ; tout au plus il en pourrait résulter la chance, que la difformité fût perpétuée. L'étude de la fleur monstrueuse d'ailleurs, nous conduit naturellement à réfléchir sur les différentes causes qui ont pu déterminer, par leur concours, la forme de la fleur normale. Voici une question qui se pré- sente: à quelle cause faut-il attribuer (jue les deux sépales postérieurs sont conjoints et les deux pétales écartés l'un de l'autre, jusqu'à être diamétralement opposés, dans la plupart des Cypripèdes ? S'il est dé- montré que le rapprochement des pétales au lal)ellum a un intérêt bio- logique important pour la fécondation, on sera porté à croire que ce déplacement dans la corolle est le phénomène primaire- qui attire, parla loi d'alternance, le changement dans le calice. Cependant, pour le moment, l'hypothèse la plus simple me paraît de considérer le change- ment dans le calice connue primaire, et comme l(M'ésultat d'une accommo- dation, d'un équilibre, entre la tendance à la distichie, se faisant sentir de la part des l'eu jlles végétatives, et entre la Irimérie, régnant dans la 638 BOTANIQUE tleur. Seulomcnl, i)Our autant que les pétales latéraux se trouvent encore plus rapprochés du laboUum que de 90'^', ce rapprochement ultérieur doit être attribué à une cause spéciale. 11 faut encore dire un seul mot sur la signilication morphologique de la bractée surnuméraire, qui existait aussi dans le cas décrit par M. Morren. M. Eichler {BUlthendiagramme, 1. o.) conclut de la circonstance, que les sépales sont dirigés transversalement dans des fleurs dimériques d'Or- chidées, que dans le type de cette famille il n'y a pas de feuilles florales primordiales, D'après cette proposition, la bractée surnuméraire, dans notre cas et dans celui de M. Morren. ne peut être considérée comme feuille primordiale, (|ui se serait développée accidentellement. Mais il n'est pas du tout nécessaire de la considérer comme telle. On sait que la fleur Solitaire des Cypripediums est en vérité une fleur latérale, située dans l'aisselle de la bractée, au-dessus de laquelle l'axe ne s'est pas pro- longé. Mais il y a des cas oîicet axe se prolonge et produit un plus grand nombre de fleurs, dans l'aisselle d'autant de bractées naissant après la p)'e- mière. Notre bractée surnuméraire s'explique donc de la jnanière la plus simple, comme. étant une bractée nouvelle sur l'axe priucipai, th^stinée à produire un second bourgeon de fleur, qui cependant ne s'est pas dévo oppé. Dans notre espèce, le Cypripedium venus tum. l'occuri-ence de plus d'une tieiii' est rare, mais elle aété observée ci^peiidant. p. e. par M. E. de Freyhold {Bot. Verein. der Prov. Brandenburg, sitz.. !24 nov. 1874, réf. : Bot. Z., 4878. p. f)l-i). Dans ce cas, l'axe portait deux bractées et dans l'aisselle de chacune, une fleur. EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII Fig. 1. — Fleur normale du Cypripedium venuslum Wall. Fig. 2. — La même, vue de côté. Fig. 3. — Fleur monstrueuse. Fig. 4. — La même, vue de côté. Fig. 5. — (Grossissement de ;21'oisj, a. le g^^nostème de la tleur monstrueuse vu décote, h. le mémo, vu obliquement d'en haut, c. le mêffle de l'autre côté. Fig. G. — Diagramme de la tleur normale. Fig. 7. — Diagramme de la fleur monstrueuse. Dans ces deux ligures, b. la bractée nor- male, dans la figure 7, b' . la bractée extraordinaire. DISCUSSION M. Doumeï-Adanson croit à un cas do soudure des deux bourgeons floraux; la deuxième bractée est la bractée normale d'une deuxième fleur soudée. Les sépales se trouvent avoir cliangé de position par suite de la soudure de deux fleurs; Le même fait se présente cfiez les Gloccinia. M. SuRiNGAK fait remarciuer que les pétales orit pi-is la placé des sépales e( i)ice cerna . Cette |)articidarité ne fait que contirnierM. DouMET-AuANSOi\dans sou opinion. J. CHALON. — SUR UN PHOCÉDÉ DE PRÉPARATION DES DIATOMÉES 639 M. le Docteur V. LEMOINE l'rot'esseur a l'École de iiiédecinc de Reims. MONOGRAPHIE DES FOUGERES (KXTIÎ.MT nu Pliil(;i:<-VliKBAI.) — séance du 10 avril I8SI- — M. I.ArsuLKT présente ;ui nom du \)' I.kmoine de Reims un l,r;i\;iil moiiogra- |ilii(jue des Fouyères. Ce travail vient s'intercaler entre la monoijraphie des /'Jsquif'tacécs de M. I)u\al-Juuve et la itiononraphic des mousses de Kleinhaus. 11 contient l'étude complète et détaillée du Polypodium vulyare; létude du développement présente un grand intérêt. En quelques mots, c'est l'étude de chacune des fougères de notre flore au point de vue de ses caractères spéci- fiques {(ndusium. sporanges, spores) et à ses diftéi'ents âges (avant et après la rhute de Vlndusiiun} 11 contient l'étymologie, la synonymie, Ihabitat, l'épo- ([ue de la fructitication, les propriétés industrielles et médicinales des fougères de notre tlore. M. J. CHALOIR Liucleur en sciences naturelles, a Namur (Belgique). SUR UN PROCÉDÉ DE PRÉPARATION DES DIATOMÉES — Séance du 16 avril I8SI. — Les Proobe-Ptatten, ou plaques d'épreuve du l)'' Moller, l'ont depuis des années l'étonnement des micrographes; le procédé de t'abricatioii a été conservé rigoureusement secret, riiiventeur ayant jugé qu'on ne lui en oiïrait pas un prix, suflisant. Ces plaques ressemblent àde simples pivpaialioiis microscopiques ; elles préscMitent des Diatomées très pures, rangées avec une admirable l'éguia- rité. Or, le maniement de ces inliniment petits n'est pas commode. La plaque de 400 espèces différentes se compose comme suit : dans un carré di; trois millimètres d(^ côté, (piatr(i autres carrés sont limités par des Eupodiscus arfjua ; dans chacun, les échantillons se rangent sur six lignes 640 BOTANIQUE parallèles, et chaque ligue renferme un nombre variable d'espèces selon les dimensions de celle-ci. La méthode suivante (ce n'est peut-être pas celle du D'" Môller), permet d'obtenir des résultats aussi corrects. Le travail de placement se fait sous un grossissement de SO diamètres, donné par un microscope ordinaire, image renversée. L'oculaire porte deux fils fins qui se croisent, comme repère des alignements. La table peut recevoir, au moyen de vis de rappel lentes, trois mouvements diffé- rents : glissement de droite à gauche ; glissement d'avant en arrière ; rota- tion bien centrique; de sorte que par ce dernier mouvement seul, le point considéré tourne sur lui-même et no circule pas. La Diatomée se cueille au moyen d'un instrument spécial lixé à une partie immobile du microscope. Cet instrument se compose d'une petite sphère de plomb (2 millimètres), pincée à frottement doux entre deux anneaux qui lui permettent de se mouvoir dans tous les sens. D'un côté de la sphère, est implanté un cil de porc; de l'autre, une tige très légère en sapin, longue de 1S centimètres environ. Il est facile de comprendre que si l'on abaisse le plus long bout de ce levier, le petit bras représente par le cil se relèvera d'une quantité proportionnelle à sa longueur; de là, un double avantage : les mouvements, en réalité considérablement ralentis et renversés, vus au microscope, redeviennent rapides et directs. Voici maintenant comment l'on procède. 1° Cueilli)' la Diatomée. Le porte-objet, chargé des Diatomées pures ou en mélange, est mis au point, et par les vis de rappel on amène dans le champ visuel l'espèce désirée. Le cil de porc légèrement enduit de glycé- rine la prend par simple contact, puis se relève un peu et la provision est enlevée doucement. 2" La déposer sur un couvre-objet. Le couvre-objet dont on se servil'a (nous verrons tantôt pourquoi on ne prend pas un porte-objet), est nettoyé avec le plus grand soin, et enduit d'une très légère couche de glycérine ; on essuie l'excédent de liquide avec un peu de coton bien propre. Ce cou- vre-objet est ensuite fi\é, provisoirement, sur une lame de verre au moyen d'une goutte de baume. On le glisse sous le tube du microscope, et en maniant d'une main légère le levier, on dépose la Diatomée à la place qu'elle doit conserver. Le mouvement tournant est fort utile pour orienter les espèces plus longue que larges, telles que les Navicula, et ne pas les semer pêle-mêle ; quant aux deux autres mouvements, il est aisé d'en saisir l'emploi. La Diatomée adhère au verre plutôt qu'au cil, à cause de la plus grande surface de contact. En continuant les opérations, on parvient à aligner autant d'espèces ({ue l'on désire à côté de la première. C'est travailler vite que de poser trente-cinq ou quarante espèces en une heure. r,()DlRI>. — SLIl LA UÉSORPTION DES GRAl.NS DAMIUON 641 3° Fijicr et lennincr la préparation. Par uiic légère chaleur, lo bauinc fond et le couvre-objet se détache. On pose ce dernier sur un petit carré de tôle, et on le chauffe fortement dans la flamme d'une bonne lampe à alcool; cep(Midant il ne faut pas le laisser rougir. La glycérine s'évapore, et lesDialomées contractent assez d'adhérence avec le verre pour ne plus se déranger. Après refroidissemenl. on leshumccteavec une trace d'essence de lérébeiilhine ; on pl.ice sur le })orte-obj(U,parrait('nieiil essuyé au préalable. Une goutte de baume, et on met par-dessus le couvre-objet garni, en ayant soin que les Diatomées se trouvent comprises entre les deux verres. La térébenthine a pour ctïet d'empêcher les bulles d'air, et elle y réussit à merveille. Ou iif pourrait chauHer ainsi un porte-objet sans risquer de le . briser. On plac(> enlin sur le couviv-objet un petit poids (10 'grammes paf exemple), el on laisse la préparation pendant un (juart d'heure dans une petite étuve chauffée à 100" au moyen de l'eau bouillante. L'excès de baume est enlevé par la pointe d'un eiinil" ; on achève le nettoyage au moyen d'un linge lin imbibé d'essence de térébenlhiiic. Le D' Moller fabrique aussi des plaques de Diatomées, avec les noms inscrits sous chaque espèce en caractères microscopiques. Quand la micro- photographie des cadres est obtenue, on dépose chaque échantillon à la place qui lui revi(Mit, el on termine comme précédemment. On peut, en restreignant le procédé, le faire servir à isoler des Diato- mées en mélange avec d'autres espèces ; à trier par exemple les résidus du traitement d'un guano. M. GODrRIH Maiire de conférences a l'École des siicmes d'Alger. SUR LA RÉSORPTION DES GRAINS D'AMIDON (EXTH.vrr uu i'kucks-vkukal) — Séaticc du IS (ivrll i88l. — M. GoDFKiN fait une communication sur la résorption des grains d'amidon dans le ?\upliar et le Nymphéa, fait remarqué par M. Trécul, par Gris et par quelques auteurs allemands. 642 HOTAMQUi: DISCUSSION A la suite de cette eoinmiinicatiou, M. Tison présente quelques observations. 11 demande k l'orateur si ces grains d'amidon ont des surfaces de sections très nettes et quelle est leur dimension. M. GoDFRiN répond qu'ils ont -ttj-t de millimètre, qu'ils paraissent sphé- riques à un faible grossissement mais que leur forme est réellement moin^ régulière. Le reste de la discussion porte sur les grains d'amidon composés. « D'après M. Trccul, dit M. Godfrin, en un |)ointde l'utricule,, il se forme un epaississement du protoplasma ; là, apparaissent des granules qui augmen- tent ; en même temps l'utricule devient pédicellé. M. Trécul appelle ces grains agrégés ou multiples. » M. Godfrin voit là des grains d'amidon fractionnés. M. CEIE Professeur à la Faculté des sciences de Rennes. SUR L'ÉVOLUTION DES CRYPTOGAMES CELLULAIRES — Séanci du if> avril J88I. — M. E. MEE Garde aéuéral des Forcis. OBSERVATIONS SUR LES CONDITIONS DE DÉVELOPPEMENT DES FEUILLES NAGEANTES — Séance du -18 avril 1881. — On sait qu'un certain nombie de plantes a([iialiques possèdent des teuilles nageantes dont la forme, la structure et les fonctions diffèrent de celles des feuilles submergées. Sous quelles intluences apparaissent ces feuilles, c'est ce que je me suis proposé de déterminer en observant, pen- dant plusieurs années et à diverses époques, leurs conditions de développe- ment, sur trois plantes du lac de Longemer. L'étude de leur végétation, dans des stations fort diverses sous le rapport de la profondeur d'eau, de la nature du sol, de la rapidité du courant, m'a fourni des points de compa rai son instru cti fs . £. MKH. — CONDIIIONS DK l)K\ KI.OPI'KMKM DKS ll'.t II.IIS NAGEANTES Oio I .\uijli(ir pumilum. — Au [)riiiU'inps ot à raiiloimic. cette plante déve- lop()e seulement des feuilles submergées. Les l'euilles nageantes nappa- raissent que durant une période de temps assez restreinte (juin-septembre). corresi)undant à la plus grandi; activité de la végétation. Encore ne se développent-elles que sur les rhizomes assez volumineux et , par conséquent assez âgés, implantés dans les sols limoneux.. Un observe même de grandes difïerenees dans leur nombre et leur dimensions, suivant que ces rhizomes sont plus ou moins gros et. [)ar suite, plus ou moins riches en matériaux de réserve. Des différences analogues se rencontrent dans les feuilles submergées. Sur les rhizomes de petites dimensions, les limbes de ces l'euilles peuvent n'atteindre que un ou deux centimètres de diamètre, tandis que sur des rhizomes volumineux, ils en acquièrent assez fréquem- ment dix à quinze. A en juger par la taille, ces rhizomes doivent être très âgés, car la croissance de ces organes est peu rapide, surtout pendant les [)remiers temps. Cela explique pourquoi l'on observe des groupes de Xuphar dont les feuilles présentent, suivant les régions du lac et pendant nn(! longue série d'années, de grandes ditlerences dans leurs dimensions. Lorsque, en effet, une graine ou une bouture de cette plante vient à se développer, il ne se ()roduil d'aboi'd (pie des feuilles submergées. Celles qui naissent itendanl les pi'emières aimées sonl exiguës, les suivantes sont de plus eu plus grandes. C'est seulement plus tard (pi'on voit apparaître suc- cessivement des feuilles nageantes dont les (limensions augmentent, à mesure que la plant(î grossit. Les fleurs ne se inontrent géuéraleuient c[ue sur des individus assez vigoureux pour avoir déjà [»roduit pendant plu- sieurs amiées des feuilles nageantes. Les l'euilles sul)mergées de A'', pumi- lum renfermai il peu (rauiidon. végéiaiil du reste dans des stations assez profondes et. par eonsécpieiil. peu éclairées, (la croissance du rhizome ne commence à s'accélérer qu'à [larlir du moment oîi se montrent des feuilles luigeantes. qui enrichissent alors les réservoirs nutritifs des produits de leur active assimilation. Aussi, cette croissaïu^e est-elle plus lente dans les endroits recouverts par 3 et 4 mètres d'eau. Eji effets les premières feuilles de forme nageante qui y apparaissent ne sont pas assez vigoureuses pour parvenir toutes juscpi'à la surface et s'arrêtent au sein de l'eau où leur existence n'a quiuie courte durée, puisque, à partir du moment où ils sont adultes, ces organes ne peuvent vivre longtemps submergés (1 ). Aussi celles (|ui parviennent à nager dans les endroits profonds ont-elles i|i llnll. Suc. hol., l. Wlll. [1. 2b6, rj7. — T. XXVi, |,. \w. !i|, 644 BOTANIQUE géiiéralenieiit de grandes diineiisious, car elles ne peuvent arriver à la sur- face que lorsqu'elles appartiennent à des individus très \igourcux. Ranunculus aquatUis. — Les feuilles nageantes de cette plante n'appa- raissent que pendant une période de l'année encore plus restreinte sol et l'on verra que les ramilicalions y font presque complètement défaut. L'extrémité des racines principales est, il est vrai, garnie d'un grand nombre de radicelles qui ont pris naissance sous Técorce et en ont soulevé et déchiré les assises extérieures hypertrophiées dans leur voisinage (1), toutes formations qui sont dues à l'accumulation de matières nutri- lives. un peu au-dessus du point végétatif; mais plus tard, faute d'alimen- latioii. ces radicelles ne tardent pas à disparaître, parce que les matières iiuliilivcs constamment appelées à j'extréinilé des racines ne peuvent mlrelenir la végétation. Influence de rohscnrité. — Mais lorsque la lumière fait défaut, l'étiole- ment dans l'eau est plus accentué encore. C'est ce que l'on a démontré en immergeant d'une part à l'obscurité, d'autre part à la lumière, des rameaux de Ranuncuhis aquatilis. Au début, l'allongement est plus grand dans le premier de ces milieux que dans le second, et si l'effet contraire se produit ensuite, cela tient à ce que l'assimilation se poursuivant dans les rameaux exposés au jour, ceux-ci continuent à s'allonger, tandis que cette fonction ne s'exerçant plus dans les autres, leur croissance s'arrête faute d'alimen- tation. Les feuilles à'Isoetef; et de Littorella lacustris ayant, au contraire, en abondance des matières de réserve à leur disposition, continuent à croître dans l'obscurité, mais deviennent plus longues et plus étroites que lorsqu'elles se développent sous l'eau éclairée. Il faut en conclure que le ralentissement de croissance, dû à la lumière, provient non seulement de ce que. en général, les tissus soumis à une active transpiration, ayant une 1 urgescence assez faible et surtout peu constante, ne possèdent pas cet accroissement régulier qu'ils acquièrent à l'obscurité (fait qui résulte de la comparaison, à égalité d'éclairage, de la végétation dans l'air libre et sous cloche humide, des plantes aquatiques précitées), mais aussi d'un autre phénomène dont il est encore impossible de préciser le mécanisme et qui ressortdu tait que les végétauxaquatiquesabondammentpourvusde matières de réserve ont leur croissance modifiée par l'obscurité même sous l'eau. Influence du balancement nutritif, — Deux autres causes encore, (1) Dans quelfiups Saules dont les racines s-,» développaient sous Teau, j'ai vu parfois un assez grand nombre de cellules corticales faire ain; •. saillie à travers les couches périplnMiques, après s'être déformées à un degré tel qu'elles res .emblaient à ces poils monstrueux produits sur les feuilles de certains arbres par la piqûre du PUytoptus. ()iS r.OTAMQUF. relative? à la nutrition, doivent être invoquées pour expliquer les effets de l'étiolement : 1" le peu de développement que prend le limbe des feuilles quand la transpiration est ralentie, ce qui laisse à la disposition des autres organes une plus grande somme de matières nutritives et favorise leur accroissement; 2" l'impossibilité qu'éprouvent les limbes d'acquérir leurs dimensions normales, lorsqu'ils sont entravés dans l'exercice de leur fonction amylogénésique. L'expérience suivante montre l'influence qu'exerce le balancement nutritif sur l'allongement des entrenœuds. La partie supériem'e do trois germinations de Haricot, depuis l'insertion des cotylédons, fut enveloppée d'un sac assez vaste en étofft^ noire très épaisse, do manière h être soustraite à peu près complètement à l'influence de la lumière. Seul l'axe hypocotylé y resta exposé. Deux autres germina- tions laissées au jour servirent de témoins. Un mois après, les parties qui s'étaient trouvées à l'obscurité présentaient les apparences ordinaires de l'étiolement. Mais, en outre, les axes liypocotylés y étaient plus longs (0'",110, 0'",105, û"\109) que dans les individus exposés entièrement à la lumière (O'^.SO, 0'^,45). Les matières de réserve, ayant été moins attirées dans le limbe des feuilles enveloppées, étaient restées confinées dans les axes hypocotylés, dont ils avaient provoqué l'allongement démesuré. Si. dans une espèce terrestre, les dimensions des feuilles varient plus ou moinssuivantcertainescirconslances. tellesque la fertilité du sol. l'éclairage, etc., ces dimensions sont moins liées que dans les feuilles aquatiques à Ja quantité de matières emmagasinées dans la plante. A la vérité, quand cette réserve est énorme, comme dans la souche d'un arbre après l'exploi- tation, les feuilles sont bien plus grandes que d'habitude; mais, en général, l'à^e ii'apporto pas de grandes différences dans les dimensions d(^ ces orga- nes. Sur un Kouleau de deux ou trois ans, elles ne sont pas plus petites que sur un Bouleau de cinquante ans. Dans les plantes aquatiques, au contraire, ces dimensions varient avec l'âge et l'abondance des matériaux de réserve. Le N.pumilum en offre, ainsi qu'on l'a vu, un exemple frappant. Cette ditïerence provient sans doute de ce que les feuilles aériennes, assimi-» lant avec plus d'énergie, se développent surtout aux dépens des matériau^ qu'elles forment. Cette fonction, au contraire, semble être généralement plus ralentie dans les plantes aquatiques, parce qu'elles sont moins éclai-^ rées, ou parce que l'eau constitue, pour beaucoup d'entre elles, un milieu moins favorable à l'assimilation que ne l'est l'atmosphère pour les plantes terrestres. Quoi qu'il en soit, les feuilles submergées de beaucoup de plantes renferment peu d'amidon et quelquefois n'en renferment pas {N. pumUiim. P. riifcscens). C'est donc surtout à l'aide des matériaux len- tement accumulés dans le rhizome quelles se développent. D'après ce qui précède, on voit quelle influence le balancement nutri- tif exerce sm' le développement des feiiilles nageantes, soit que, insérées Y.. MF.n. — CÔNUlTIONs DE DÉVELOPPEMENT DES FEITIU,E> NAOEANTES 6lil sur (les rliizomes (N.piiinilum). oUos doivtMit surtout parrourir une f^rande dislauee avant de parvenir;» l'air, soit (|ue. appartenant à des liftes dressées dans l'eau (P. nala7is relatives aux influences du milieu sur les plantes, j'ai constaté que ces influences s'exercent en modifiant soit la luitrition, soit la manière dont sont utilisés les matériaux nutritifs. 11 y a déjà plusieurs années, j'ai eu l'occa- sion de sifinaler le rôle considérable joué par les matières de rés(>rve dans divers actes de lavie vét^étale où ce rôle n'était f>uère soupçonné et. notam- ment, dans la eonservntion de lacliloropliylle à l'ohscuritéfl). Héeeunnenl >l>r. Flaliaull et d'Arliaumont f»nt confirmé cette appréciation par de jiouveaux exemples '(!2). M. Flaliault a tnontré. en outre. qu(^ cette induence s'étend à la production de la matière colorante des fleurs (3). Influence du sol. — Enfin la natni'e du terrain exerce une grande influence sur les dimensions et les formes des plantes aquatiques. A éga- lité d'éclairage, ces formes sont d'autant plus développées que la fertilité est plus grande. Les diverses influences que je viens de passer en revue pourraient être oTOupées sous un même chef: Influence de la profondeur. Car. c'est préci- sément dans les stations profondes qu'elles agissent le plus efficacement. Le séjour des plantes dans l'eau y est non senlenieiil de plus longue durée, puisque avant d'arriver à la surface, elles ont un plus long chemin k par- courir, mais encore réclatrage y est moins intense ; enfin le limon qui. sur les bords ou dans les bas-fonds est sans cesse entraîné par le courant, s'y accumule en abondance ; toutes circonstances qui concourent à donner â ces plantes de grandes dimensions. Au point de vue de la nutrition, la fertilité du sol. dans ces régions, vient contre-balancer le fâcheux effet pro- duit par le peu d'activité de l'assimilation qui l'ésnlted'un faible éclairage, et c'est pourquoi les plantes, tout en étant plus allongées, y sont plus vigoureuses. Les considérations précédentes permettent de comprendre pourquoi les feuilles nageantes de Raminculus aquatilis et de Potamogeton natans n'apparaissent que lorsque la plante arrive an voisinage de la surface, quelli- que soit la profondeur (4). Tant qu'elle s'en trouve assez loin, dans (1) Bull. Soc. bol., l. X\. p. Ififl il -iiiv.. p. 171-175 ; t. XXII, p. 15i, 158-162, 2Î0 : I, XXllI, p. 178-179. f2) FlaliauU. Ildll. Sor. bol. i- série, t. I, p. 2','.t *•! suiv. ; — d' \il)aiiiiiOMt. Hiill. Nue. h<>l., 8' série, t. 11. p. 89 et su\\\ (3) Bull. .Sor. bol.. 2" série, t. I, p. 268 el siiiv. (4) L'oliserv lion inonUeiiue les l'euilles nnseaiUe.s prunenl se former sous Teau. c'est seuleiiKui lorsque la slalion e.st peu profonde, i-t surtout dans les marécages, qu'elles naissent au contact de rair. ains'i que l'a dit Askenasy, pour le Raminculus aquatilis. [Bol. Zeit., 1880. X"' 13, 14 et 13.1 Les recherches de cet auteur ne s'étaient probablement pas étendues à d'autres staiions. 650 BOTANIQUE l'eau peu éclairée, elle a un allongement rapide, tous les matériaux de réserve qu'elle renferme étant employés à l'accroissement des entrenœuds et des feuilles laciniées ou filiformes. Mais cet allongement se ralentit dès qu'elle arrive dans des régions où la lumière est plus intense. Une partie des sub- stances de réserve se trouvant alors disponible, surtout si l'individu est vigou- reux et si pour arriver jusque-là, il ne les a pas consommées, les feuilles nageantes se forment et leur pétiole grandit jusqu'à ce 'que le limbe par- vienne à la surface. A partir de ce moment, la croissance du rameau se ralentit davantage, car, soutenu par les feuilles comme par des flotteurs, il arrive à n'être plus recouvert que par une mince lame d'eau et se trouve dans un milieu plus éclairé encore. En outre, les feuilles nageantes qui augmentent de nombre en même temps que de dimensions, ainsi que les fleurs qui ne tardent pas à se montrer, attirent à elles une plus grande somme de nourriture et en laissent, par conséquent, d'autant moins à la disposition des autres organes. La présence de ces feuilles n'exerce pas seulement une influence sur les dimensions des entrenœuds qui les por- tent, mais encore sur celles des entrenœuds immergés qui n'avaient pas achevé de se développer, lors de l'arrivée des feuilles nageantes à la surface. Ces entrenœuds, privés de matières nutritives, restent plus petits. La réduction dans leurs dimensions est donc due, à la fois, à l'action directe de la lumière et à la présence des feuilles nageantes et des fleurs qui leur disputent avec avantage les matières nutritives. Dans les endroits de faible profondeur, les entrenœuds restent courts, peu nombreux et les feuilles nageantes se montrent même sur des pieds jeunes et d'une vigueur moyenne, parce que ces individus se trouvent rapidement dans le voisinage de la surface et que les matières nutri- tives n'ont pas été épuisées à former beaucoup d'entrejiœuds et de feuilles laciniées. Dans les stations profondes, au contraire, ces matières sont souvent employées avant que l'extrémité de la tige soit arrivée à fleur d'eau ; les feuilles nageantes ne sauraient, dans ce cas, se former. C'est seulement lorsque l'individu est très robuste et possède un abondant dépôt de matières de réserve qu'elles peuvent apparaître, mais alors, précisément à cause de la grande vigueur du sujet, elles se trouvent plus développées et en plus grand nombre que dans les stations peu profondes. Cette supériorité de vigueur, dans les endroits profonds, s'explique surtout par la présence d'un sol limoneux, tandis que, sur les bords ou dans les bas-fonds, le terrain est le plus souvent sablonneux et peu fertile. Dans les torrents, presque toujours peu profonds, le R. aquatilis arrive promptement dans le voisinage de la surface, mais l'intensité de la K. MElt. - — ( ONDiriONs l»F. l»KVi:i,<»PPEMENT DES l'EUlI.I.ES NAGEANTES Gol lumière étant diminuéo par suite du mouvement perpétuel de l'eau, les entrenœuds y conservent une certaine longueur (1). De plus, les feuilles entières, quand elles se montrent, ne pouvant parvenir à nager, parce qu'elles sont constamment couchées dans l'eau par le courant, n'atteignent jamais, du moins en ce qui concerne le limbe, de grandes dimensions et laissent ainsi plus de matières nutritives h la disposition des entrenœuds inférieurs, aussi bien que de ceux qui les portent. Ces dtM-niers sont alors plus développés que dans les deux cas précédemment examinés. Mais, en même temps, par suite de la stérilité (lu sol et de la faible assimilation dont elles sont le siège, résultat de la (■(»ntinuelle submersion de leurs feuilles, les plantes des torrents ne sont jamais bien robustes, lien résulte qu'elles ileurissent peu (H. (iquatHis)oii même qu'elles ne ileurissent jamais (MiiriophijUum, CalUtrichc). Dans les marécages, la profondeur d'eau étant très faible, les entrenœuds de H. (iquatilis sont, dès la base de la tige, courts et épais. Aussi l'extrémité (le celle-ci se maintient-elle quelquefois émergée. Les feuilles et les fleurs, non seulement se dévelop])ent plus tôt que dans les autres stations, mais il eontiuueà s'en produire parfois jusqu'en automne. Quelques-unes même sont assezrigidespourpouvoirsedresseret vivre à l'air. Il est facile d'en comprendre le motif. La longueur de la tige étant très réduite, surtout dans sa partie immergée, il y subsiste un abondant dépôt d'amidon qui est sans cesse rntretenu et même augmenté par celui que forment les feuilles nageantes. La plante est ainsi maintenue dans un état de vigueur qui lui permet de produire très longtemps des feuilles entières. Aussi les marécages constituent-ils la station la plus favorable au développement de cette ]»lante. in Bien que les feuilles nageantes prennent naissance assez souvent sous l'eau, elles ne peuvent généralement ]>as y aeipiérir leurs dimensions masima (;2). Les entreno'uds et les pétioles s'allongenl au détriment du limbe et comme, dans l'impuissance où elles sont de produire de l'amidon dans ce i\) Les considérations rclalives à la viiji'élalion dans les torrents ne s'appliiiuenl pas an Polu- inoyeluti uiilans nui y fail enlierenieid dffaul. On n'y Ironve pas davanla^'e les .XiiiJlinr iiiimihtm Isoetrs el Liltarclhi ijiciistiis, l'iihiiiiofjelnii nifoircim et, en frénéral, tnutes li'S plantes ipii. munies d'un rhizome vnlumiie'nx ou de furU.'s racines, ne sauraient vivre dans un >oi constamment lavé el constitué presque uniquement par du sable, des fr^ilcts ou des blocs de rochers. Telle, du moins, parait être la caus- de l'absence de ces plantes dans les torrents voisins du lac Longenier, môme a une faible distance des stations oii on les rencontre en abondance, car, y ayant transporte des pieds d'Isoeles et de LMorella enracinés dans des pots remplis de sable et de limon el les ayant disposés horizontalement suivant le sens du courant, de manière que leurs feuilles ne fus- sent pas brisées par le choc de l'eau, ces iiidividus purent vivre, sans souffrance dans celte situation et produire de l'amidon pondant les deux mois que dura l'expérience. --^ _^ (2) Lorsque lu provision de matières de réserve est très abondante et que la végétation est très active, ainsi que cela a lieu, en été, dans le /••, ualuns et le A^. jmmilum, elles peuvent cependant en apprncher de très près. Go2 P.OTAMQIT. niilieii, les matériaux de réserve, qui ont servi à leur développenicut s'épuisent peu à peu sans être remplacés, la vigueur du sujet diminue bientôt et les feuilles à type submergé ne tardent pas à reparaître (1). Pas plus que le séjour dans l'eau, le séjour à l'air n'est capable de donner aux feuilles nageantes leurs dimensions normales. Même dans l'air humide, elles n'acquièrent jamais qu'une taille exiguë parce que, probablement, la transpiration y est encore trop active. Pour qu'elles atteignent les plus grandes dimensions dont elles sont susceptibles, il faut qu'elles se déve- loppent à la surface de l'eau, ne transpirant que par la partie supérieure. Reste maintenant à expliquer pourquoi les formes des feuilles nageantes même quand celles-ci naissent sous l'eau, diffèrent de celles des feuilles submergées. Voici l'explication qui semble la plus ration- nelle. Dans le principe, l'activité de la végétation ayant eu pour vv- sultat, comme à l'époque actuelle, d'accroître à un certain moment de l'année les dimensions des organes en voie de développement, les pétioles ont dû s'allonger assez pour que, dans les eaux peu profondes où croissent ordinairement ces plantes, les limbes pussent parvenir jusqu'à des régions voisines de la surface, et parfois même s'y étaler. Passant ainsi à l'air une partie plus ou moins grande de leur existence, ces limbes se sont développés en surface et en épaisseur et ont acquis peu à peu une structure et une constitution aériennes qui se sont conser- vées par hérédité ('â). L'apparition des feuilles nageantes est donc soumise à la fois à des conditions morphologiques et physiologiques. Elles doivent remplir d'abord certaintis conditions de forme. S'il s'agit de feuilles ses- siles, il faut que leur longueur minima soit supérieure à la profondeur de l'eau, circonstance qui ne se présente pas toujours (Isoetes et Littorella lacustris) ; puis que leur partie supérieure ne soit pas assez rigide pour se dresser à l'air (Sparganium natam). Dans le cas de feuilles munies d'un pétiole, il faut que cet organe soit trop faible pour supporter à l'air le limbe qui le termine, condition (jui. le plus souvent, est réalisée dans les stations quelque peu profondes, par le fait seulement du développement dans l'eau. 11 faut, en outre. f|ue la plante remphsse certaines conditions de nutri- tion, qu'à un certain moment qui est ordinairement celui de la floraison, elle renferme une assez forte réserve de matières nutritives pour que les (1) Dans les fomiPs transitoirps qui se produisent alors, il est parfois possible de voir apparaître insensiblement les différences caractéristiques de chacun de ces types. C'est ainsi que, dans le H. aquutilis, les lobes du limbe deviennent peu à peu plus minces et iilus étroits et que les l'cliancrures qui les séparent s'approfondissent et se multiplient. (2) Ce qui montre que, toute considération de nutrition mise à part, le développement à l'air suffit pour donner naissance à des formes se rapprochant des formes nageantes, cestquîles feuilles lacinioes de 7?. aqiiatilis (type terrestre) ressemblent bien plus aux feuilles nageantes de cette plante que les feuilles laciniées (type, aquatique-). Sur les individus vigoureux, on en -c encontre même qui en diffèieiil fort peu, ce qui prouve que la réunion de ces deux conditions : développement à l'air et nutrition abondante, a dû suffire pour donner naissance a ces formes. E. MER. — C()^DIT10.^S DE DEVELOPPEMENT DES FEUILLES iNAGEAiNTES 6o3 feuilles (jui se fornieut à celte époiiiie i)iiisseiit, grâce à l'activité de la végétation, alors dans sa plénitude, allonger leur pétiole jusqu'à la suriace et acquérir un lind)c tonné départies planes présentant d'assez grandes dimensions. Li; limbe ayant reçu par hérédité, ainsi que je viens de I expliquer, une constitution aérienne, n'attire que faiblement, [pendant la durée de son immersion, les matières nutritives. Celles-ci sont alors utilisées par le pétiole et les entrenoeuds de la lige (jui, |)ar suite de cette af)ondante alimentation, non seulement consolident un peu leurstissus.ee qui tend à mieux assurer leur station verticale, mais encore, s'allongeant rapidement, se creusent de lacunes aérifères, toutes eirconstaiiecs (pii favorisent une progression rapide du limbe jus([u'à l'air. Plus est abon- dante cette provision de substances de réserve, plus longue est la période pendant laquelle apparaissent les feuilles nageantes. On est donc autorisé à penser que, s'il y a certaines plantes dans lesquelles ces feuilles font défaut, c'est parce (jne le dépôt de matières nutritives y est insuflisanl. L'assimilation s'y exerce trop peu activement, ou bien ses produits sont employés, à mesure (ju'ils se forment, au développement des tissus par suite d'une végétation trop rapide. Il est à remanpier que ces plantes ne possèdent généralement ni tiges, ni rhizomes volumineux dans lesquels puisse s'emmagasiner une grande quantité de matières de réserve. On observe d'ailleurs, dans quelques-unes d'entre elles, certains caractères qui semblent montrer qu'elles ont dû jadis et (pi'elles peuvent encore aujour- d'hui, dans des circonstances déterminées, être munies de feuilles se rapprochant du type des feuilles nageantes, (^est ainsi que, dans le Polnmo- ijelon nifcscois. k-s feuilles submergées insérées sur le rameau lloral portent souvent, à la face supérieure et de clnupie côté de la nervure médiane, une lile de stomates, alors que ces organes font presque toujours défaut sur les autres feuilles. Ces stomates doivent être regardés conmie des vestiges d'une organisation aérienne (1). Peut-être un examen attentif des feuilles llorales permettrait-il de signaler, dans les autres plantes dépourvues de feuilles nageantes, des particularités analogues. (loi- liOTÂMQLK Liste des volumes imprimés ADRESSES AU CONGRKS puuii ilTui-: présentes a la 'J" section. M. Lâglna y ViLLAMEVA. — Kl Roble (Qiiercus Jordanœ) de ia Flora de Fili- pinas. M. JoAQUiN Makia de CASiiiLLARNAU. — Estudio luici'ogiaphico del tallo del Pinsapo (Abies piiisapo.) MM. Maxlmo Laguna et Pedro de Avila. — Flora florostal espaùola. ( . V()(iT. — ntf.llEll'llKs SLK LE.MliliViiilE.Mi; DES nilAL'VEb-SOUUl> <)OJ 10" Section ZUULUUIE ET ZUUTECUNIE l'RESIDENrs DHO.NNIiUK. ITxESlDliN 1 Vice-Présidemt .... SECRÉTAlRli SECRÉTAIRB AUJWIM. C. VOGT, |)rofesseur à iLniversité de Genève. le Uocleur CANDÈZE, Secrétaire général de la Société de; sciences de Liège. V. PLATEAU, Professeur à l'Université de Gand. F. LATASTE, Répétiteur à l'École des hautes études, MAUPAS, Bibliothécaire adjoint de la Ville, à Alger. H. KOUZAUD. le Docteur LEGEROT. M. Cari VO&T l'rijl'esseur à l'Université de Geacvc. RECHERCHES SUR L'EMBRYOGENIE DES CHAUVES-SOURIS CHIROPTERES^ — Séance du lii uluH 1881. — Les recherches ouL été commencées eu hiver 1877 et continuées sur les espèces suivantes : VespertiUo murinus, Kliinoluplius lerrum ecpiinum, Vesperuyo noctula, Vesperugo serotinus, VesperugopipistreUus, Vesperugo Nattereri, Miniopterus Scln*eibersi, Pteropus sp. ? Les trois premières espèces étant les |)his abonclaiites aux environs de Genève, ce sont elles (|ui ont fourni le plus de matériel. L'embryon de Pte- ropus, dont j'ai pu disposer, m'a été donné par mon collègue, M. Th. Studer, professeur à Berne, qui l'a retiré lui-même d'un Kalong pris à la Nouvelle- Irlande. Cet embryon était assez près de son terme. f)o6 ZOOLOGIE ET ZOOTECHME Lanatomic des ovaires et des œufs, l'ovulation, la iécoudatiou, et la segmentation des œufs des chiroptères ayant été traitées dernièrement in extenso par M. Edouard van Beneden {Archives de Biologie, t. I, fas- cicule m, 1880), je n'entrerai pas dans des détails sur ces sujets et laisse à une publication plus étendue la discussion de bien des points, secondaires, il est vrai, sur lesquels je ne suis pas entièrement d'accord avec cet auteur. Je dirai seulement que, quant à l'époque de la copulation, je suis bien d'accord avec MM. van Beneden, Benecke, Eimer et Pries, qu'elle se fait généralement eji automne et que les femelles gardent, pendant tout l'hiver, les zoospermes vivants dans l'utérus, d'où ils ne commencent à émigrer qu'au printemps, époipie où les œufs mûrissent et descendent dans l'oviducte. Je dois cependant faire quelques réserves sur la généralité de cette co- pulation antidatée, eji me fondant sur des observations faites sur des jeunes chauves-souris (Murins et Fers-à-cheval), n'ayant pas encore une année. J'ai examiné un assez grand nombre de ces jeunes, qui m'ont été apportées en avril. Or les mâles avaient souvent (pus tous) les testicules remplis de 200spermes parfaitement agiles, et parnn les femelles, les organes mon- traient trois états ditiérents: chez les unes, les organes étaient complètement vierges, aucune trace de zoospermes ni d'ouifs prêts à sortir ; chez d'autres l'utérus était gontlé, la nmqueuse boursoullée et détachée en partie, les œufs soit intacts, soit en travail de sortie de l'ovaire ; chez d'autres enfin, se trouvaient un embryon et uji corps jaune à l'ovaire. Je conclus de ces faits ()ue les jeunes Murins et Fers-à-cheval s'accouplent en partie dans l'automne de l'année oîi elles sont nées, mais qu'il y a une copulation supplémentaire encore au i)i-intemps, par laquelle celles qui nont pas trouvé de mâles eji aiitoiniic. ou (jui n'étaient pas encore entière- ment aptes, sont fécoj idées. Pour les adultes, mes observations s'accordent j)leinement avec Celles des auteurs cités. Un fait, que je ne trouve pas mentionné chez mes devanciers, s'obsei've chez les Rhinolophes. Le vagin des femelles, jeunes ou adultes, vierges ou non, se remplit en hiver par un bouchon ti'ansparent, moulé exacte- ment sur les parois du vagin et qui acquiert l)ientôt la dureté du cartilage. L'utérus de ces animaux ne débouche pas directement en continuité dans le vagin; celui-ci forme un recessus, une espèce de cul-de-sac surmontant l'os tincae. Le vagin est tapissé, dans toute sa longueur, d'une muqueuse glanduleuse qui forme de nombreux plis, très développés surtout dans lô cul-de-sac, de manière que le bouchon parait divisé, lorsqu'on examine des coupes faites dans cette partie, en un certain nombre d'îlots, séparés par ces phs. L'urètre, s'apphquantà la paroi du vagin, produit une rainure C. VOGT. — RECHERCHES SUR l'eMBRYOGÉ?,"IE DES CHAUVES-SOURIS Gol longitudinale sur le bouchon. La substance qui ibrinc ce dernier est du pur mucus, transparent comme du cristal, mais (pii devient granuleux et opaque {)ar l'intluence des réactifs (glycérine ou baume). Je n'ai pas observé la lormation de bouchons semblables chez les autres espèces. Je dois mentioimer encore un fait extraordinaire, o!)servé, le 13 mai 1879, sur une femelle de Miuioptorus Schreibersi. En clierchant, dans l'oviducle. l'œuf sorti d'un corps jaune, j'ai cru d'abord voir, à un faible grossissement, deux œufs, l'un plus grand que l'autre, placJs sur le pavillon de la trompe et attachés à l'une des franges. C'étaient deux objets sphéri- ques, à parois épaisses comme une zone pellueide, à contenu faiblement granulé. Croyant y voir un mouvement, causé peut-être par un zoosperme entré, j'examine à la fin avec un objectif à immersion de Zeiss (n° 7) et je vois que ce sont deux vésicules à enveloppe fibreuse, parsemée de noyaux apparentset tapissées à l'intérieur par des cellules vibratiles, qui fontdanser en rond le contenu granuleux. J'examinais dans du sérum iodé; après une heure, le mouvement vibratile avait cessé. Quant au nombre des petits, on trouve des différences entre les espèces. Les Murins, les Rhinoloplies et les Minioptères sont monopares et l'uté- rus droit l'emporte sur l'utérus gauche. Sur 9(3 Murins examinés en 1878, 22 étaient vierges; 73 partaient l'embryon dans la corne droite, une seule dans la corne gauche. Les Noctules portent, au contraire, souvejit deux embryons ; sur douze femelles, o avaient deux embryons, 6 ne portaient que du côté droit et une seule portait un embryon du côté gauche. Ici aussi, l'utérus droit l'emporte. La monoparité est d'autant plus étonnante chez le Fer-à-cheval qu'on y trouve assez souvent, comme du reste l'a vu aussi M. van Beneden, deux ou trois œufs dans le même follicule de Graaf. Sous le rapport anatomique, le Rhinolophe présente des particularités assez frappantes. Le parovaire (canaux de Gaertner) est énormément déve- loppé chez lui, beaucoup plus que chez les autres espèces; cette espèce présente, en outre, deux tétons supplémentaires, mais atrophiés, placés près de la symphyse du pubis. Je ne puis entrer dans des détails sur le développement de l'embryon ; il me suflira de dire que, jusqu'à l'époque oii les mains commencent à s'al- longer pour former les ailes, les phases du développement embryonnaire correspondent à celles des autres mammifères. Je dois cependant dire que, par l'examen de quelques embryons très jeunes de Noctules, j'ai acquis la conviction, sinon la certitude, (|ue la fente primitive de l'œil n'est pas autre chose qu'une fente branchiale, comme le veut M. Dohrn, et que, par 42 g58 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE conséquent, le bulbe oculaire présente, clans sa conformation première, une étonnante analogie avec l'organe auditif. Ce qui distingue surtout les chauves-souris insectivores, c'est l'arrange- ment des enveloppes embryonnaires. La muqueuse de l'utérus est, chez toutes les espèces, très épaisse, de manière à laisser à peine une lumière médiane, qui communique d'un côté avec l'oviducte, de l'autre avec le vagin. Cette muqueuse contient une grande quantité de boyaux glandaires, en général droits, courbés seule- ment là où ils touchent la couche fibreuse de la matrice et formés de grandes cellules claires, disposées en rayonnant et ne laissant qu'une petite lumière centrale. Chez la Noctule, ces glandes sont tellement serrées les unes contre les autres, qu'on^voit à peine, si on les regarde de champ et à l'état frais, un tissu interstitiel ; chez le Minioptère, elles ne sont pas autant ser- rées et le tissu interstitiel s'élève alors en véritables languettes semblables en tout au2: villosités d'un intestin grêle. Dès que le travail de l'ovulation a commencé, cette muqueuse entre en prolifération considérable, se gontle et se détache en même temps de plus en plus, à tel point que, au commencement de la grossesse, lorsque l'em- bryon montre seulement les premières ébauches des vertèbres primor- diales, on peut la détacher facilement avec le manche du scalpel, comme un sac continu dans lequel les glandes se laissent encore facilement recon- naître au commencement, mais s'atrophient petit à petit pour faire place à un tissu réticulé, dont les trabécules saillants sont parcourus par de larges vaisseaux. Ces trabécules ne me paraissent pas autre chose que le tissu interstitiel hypertrophié, dans les fossettes duquel les glandes ont disparu. L'œuf se loge dans ce sac muqueux et invariablement dans la même position, vers la convexité antérieure de la corne utérine et assez près de l'entrée de l'oviducte. On trouve plus tard le placenta en forme de capsule évasée et disciforme attaché à cette paroi utérine, et l'embryon dans une position qui ne concorde point avec les axes de l'utérus, position oblique, le dos tourné du côté du vagin. En faisant des coupes nombreuses de l'utérus avec l'embryon, qui s'y trouve en place, j'ai toujours constaté cette position, qui empêche de faire des coupes correspondantes aux plans et aux axes de l'embryon dès qu'on le laisse dans l'utérus. Dès que l'évolution régressive des glandes a commencé, on aperçoit, sur le sac formé par la muqueuse, une tache claire, formée par la vésicule l)lastodermique, qui est composée de deux couches de cellules, l'extérieure constituée par de grandes cellules réunies en pavé, contenant des noyaux très clairs, arrondis et très volumineux, tandis que les ceUules à l'intérieur sont beaucoup plus petites, à petits noyaux assez réfringents. C'est l'état dessiné par M. vanBeneden du Fer-à-cheval (pi. XXIII, fig.5et6). J'avoue que je n'ai jamais réussi à détacher l'œuf ainsi constitué du sac de la C. VOGT. — RECnERCllES SCU L EMBRYOGÉNIE DES CIIACVES-SOURIS (359 caduque cl de la paroi de l'utérus, où il adhéi-ail l'orleuienl : je n'ai donc pas vu le blastopore décrit par M. van TJeiiedeu. Ici, mes observations présentent une lacune. Je n'ai pas trouvé des em- bryons en première voie de formation. Ceux (pie j'ai rencontrés présen- taient déjà le sillon dorsal en fente, les vertèbres primordiales et le cœur formés et la circulation primitive pleinement établie. Celle-ci est assez curieuse. Autour du point où l'cMubryon est iixé s'éta- lilit un large sinus circulaire à grosses ramifications, semblable à une cou- ronne d'épines. Les vaisseaux, partant des parois ventrales et de l'extrémité de l'embryon, se réunissent vers Tanière pour se ramifier sur toute a surface du cliorion. Celui-ci est attaché très fortement à la partie posté- rieure de rembryon, surtout chez le Rhinoloplic. Je n'ai jamais réussi, à cette époque, à détacher la partie postérieure de l'embryon depuis le com- mencement de la cavité ventrale encore étalée, tandis (|u'il se détachait plus facilement chez la Noctule, la Pipistrelle et le Murin. L'amnios se soulève assez tard. Je puis entièrement conlirmcr l'observa- tion de 31. van Bencden ; il croit d'arrière en avant, se fait d'abord voir étroitement appliqué à la courbure du dos et ne remonte, chez les embryons, à une fente branchiale que jusqu'au niveau du cœur. Cette formation tar- dive de l'amnios sur la partie céphalique, jointe à la position de l'embryon, qui, comme je l'ai dit, est toujours tourné par le côté gauche vers la paroi utérine, est peut-être la cause que l'amnios n'est jamais libre sur le côté gauche et présente (chez le 3Iurin et la Pipistrelle) deux fortes adhérences, iibreuses chez les embryons plus âgés, avec la vésicule ombilicale, dont l'une se trouve au niveau de l'œil gauche, l'autre plus en arrière, vers le miheu du dos. Pour le reste, l'amnios se comporte, dans les stades plus avancés, exactement comme chez les autres mammifères. La vésicule ombilicale joue un rôle très considérable chez toutes les chauves-souris insectivores. A mesure que les parois abdominales se fer- ment pour former l'ombilic externe, les vaisseaux, qui se dirigeaient à angle droit depuis les vertèbres primordiales vers la périphérie, se recueillent avec les veines vitellaires primitives et forment deux grands troncs veineux d'un côté et une artère de l'autre, qui se ramifient sur toute la surface de la vésicule ombilicale et arrivent ainsi vers le chorion et la couronne vei- neuse dentelée qui indique le pourtour du i)lacenta. Les vaisseaux sont donc portés, chez les chauves-souris, vers le placenta par la vessie ombi- licale et en aucune fa(;on par l'allautoïde. Lorsque le cordon ombilical •est formé et se porte vers le bile central du placenta, la vésicule ombi- licale s'est isolée sous forme d'un grand sac jaunâtre, villeux, très riche en vaisseaux et pourvu d'une tige mince, contenai4 les vaisseaux qui se portent aussi vers le hile et forment la continuité avec les vaisseaux ment reculée en arrière. La partie céphali(|ue jusqu'au bord aiitérieur de la j)alelte présente vis-à- vis de la, partie postérieure le rapport de 7 à o. La palette est placée vis-à- \is des grands vaisseaux onq)halo-niésentéri(pies. Le membre est donc, dans le connnencenient, beaucoup plus éloigné des arcs branchiaux (]ue plus tai'd — il se rapproche, dans le cours du développement, du cou et de la tète au lieu de s'en éloigner — il est placé bien en arrière du cœur, au lieu d'être plus lard placé à son niveau ou même en avant. 66iî ZOOLOGIE ET ZOOTECIIME D'après ces données, il m'est impossible d'adopter la théorie de M. Gegenbauer, suivant laquelle les membres seraient des dérivés des arcs branchiaux. 11 me semble que la théorie de M. Mivart, qui les considère comme des dérivés du pli latéral du corps, se rapproche beaucoup plus de la vérité. Le développement ultérieur ne me semble pas non plus parler en faveur de M. Gegenbauer. Lors de sa formation, le membre postérieur est très rapproché du membre antérieur ; ces deux membres s'écartent donc par un mouvement en sens opposé pendant le développement. Les premières traces de formations ultérieures se remarquent par la disposition des vaisseaux sanguins qui forment cinq arbuscules rayonnant de la base du membre vers la périphérie arrondie, oîi règne un vaisseau circulaire entourant tout le bord. Dans les interstices de ces arlmscules se remarquent les premières ébauches des phalanges dessinées par le grou- pement des cellules cartilagineuses. L'ordre d'apparition des pièces solides est le suivant : phalanges et métacarpiens ou métatarsiens non divisés ; humérus ou fémur; radius et cubitus, tibia et péroné — les deux égale- ment développés dans l'ébauche, cubitus et péroné se rapetissant plus tard ; l'index est manifestement la continuation d'un rayon idéal partant du radius et le quatrième doigt du rayon du cubitus ou péroné; enfin, en dernier lieu, se montrent des pièces solides du carpe et du tarse. A mesure que les doigts s'allongent sur la main, la membrane intersti- tielle qui les réunissait dès le commencement est entraînée avec eux et devient membrane volitante ; c'est donc une formation primitive que cette membrane, qui se résorbe entre les doigts des pieds postérieurs, comme cela se fait chez les autres mammifères sur les deux membres. Ce déve- loppement me paraît assez important sous le rapport philosophique ; il parait démontrer que le meml)re a passé de l'état de rame à celui d'aile, sans sul)ir des phases intermédia ii'es d'adaptation à la marche. M. F. LÂTÂSTE Répétiteur à TÉcole des hautes études. REPRODUCTION DE LA QUEUE DES LÉZARDS — Séance du 1S avril 4881 . — A propos du mode de formation des phalanges par division d'une tige cartilagineuse primitive, mode observé chez les Chauves-Souris par E. DE SELYS LOXGCHAMPS. — DISTRIDUTION DES INSECTES ODONATES 663 M. le professeur Cari Vogt, et déjà connu chez les Batraciens urodèles, 31. Lataste appelle l'attention des zoologistes sur le processus de repro- duction de la queue de certains sauriens (lacertiens, scincoïdiens, etc.). C'est toujours, comme on sait, vers le milieu d'une vertèbre, et suivant un plan cartilagineux (pii divise transversalement cet os en deux parties à peu près égales, qu'a lieu la fracture de cet organe fragile. Le cartilage lésé bourgeonne, et pousse en une tige cartilagineuse qui se calcifié bientôt et s'ossilie d'abord irrégulièreni(;nt. C'est une opinion, en quelque sorte classique, que le processus s'arrête là. M. Lataste n'est pas de cet avis ; il croit que plus tard cet organe se reconstituera en vertèbres régulières et redevient semblable à ce qu'il était d'abord. On n'a jamais étudié ce phénomène que sur des animaux dont la queue avait été cassée assez récemment pour que sa reconstitution encore imparfaite, même extérieurement, révélât un organe de formation récente. Il faut casser la queue à un lézard, le garder en captivité jusqu'à ce que cet organe ait repris sa dimension, son écaillure et sa coloration normales, et alors seulement sacrifier fanimal. Malheureusement, c'est une expérience un peu longue, les phénomènes de nutrition et de rédin- tégration ne se produisant pas en captivité avec la même intensité qu'à l'état de nature. M. Lataste élève depuis bientôt deux ans un jeune Lac. ocellata dont la queue a été fracturée à une date connue et n'a pas encore acquis ses dimensions normales. M. E. De SELTS LOMCHAMPS Sérwleur, Membre de rAc:idéinie royale de Belgique, SUR LA DISTRIBUTION DES INSECTES ODONATES EN AFRIQUE — Séance du 13 avril 1881. — La grande division des Névroptères que l'on nomme Odonates ne formait pour Linné que le seul genre Libellula, dont il énumérait vingt et une espèces, presque toutes européennes, dans la dernière édition du Systema Nalurœ. Fabricius en forma trois genres ; Libellula, /Et^chna et Aqrion, adoptés par Latrcille et qui répondent aujourd'hui aux trois grandes familles : LibcllulidéeS; /Eschnidées et Agrionidées. 664 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE Burmoister, à son tour, s'appropriant une partie des coupes proposées entre temps par Leach, admit en tout six genres, qui m'ont paru assez fortement caractérisés et délimités pour constituer les types de six sous- familles que l'on a généralement acceptées. Cependant, j'ai cru juste de rétablir les noms de Gomphines et Cordulines dérivés des noms de Leach, qui avaient la priorité sur ceux que j'aurais pu former de ceux de Diastatomma et Epophthalmia de Burmeister. L'ensemble des Odonates peut être considéré comme divisé maintenant en deux cent cinquante genres ou sous-genres, dans lesquels se répartissent près de dix-sept cents espèces, et nous sommes certainement bien loin de connaître tout ce que recèlent les contrées tropicales, qui nous apportent sans cesse des formes nouvelles. Un nombre aussi considérable d'espèces, appartenant cependant à un groupe naturel, et très nettement délimité, groupe qui existait déjà et d'une façon très développée dès le temps des terrains secondaires, mérite évidemment un examen sérieux de sa distribution géographique actuelle. J'ai pensé qu'un coup d'œil jeté sur les Odonates de la faune d'Afrique aurait une certaine actualité au Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, qui se réunit ce printemps sur la terre afri- caine, réunion à laquelle je regrette vivement de ne pouvoir assister. A plusieurs reprises je me suis occupé des Odonates de l'Algérie. Dès 1845, à la demande de notre honoré collègue M. Lucas, je rédigeais la partie qui concerne ces insectes pour le grand ouvrage : Exploration scientifique de V Algérie. Dans la Revue des Odonates d'Europe (1850), je dé- veloppais ce travail. Le premier bulletin de l'Académie d'Hippone (1865) contient une note de moi sur le même objet. Enfin, en 1871 (t. XIV des Annales de la Société enlomologique de Belgique) j'y revenais et pu- bliais une Nouvelle revision des Odonates de l'Algérie, de sorte que, de trente-deux espèces que je signalais dans mon premier travail, le nombre des algériennes était porté à quarante-sept. Depuis 1871, je n'ai pas reçu de nouveaux documents, mais je suis persuadé que l'on rencontrera encore en Algérie une douzaine d'espèces appartenant à la faune méditerranéenne. Je ne puis que répéter ce que je disais en 1871 pour caractériser la phy- sionomie de l'Algérie en ce qui concerne les Odonates (en rectifiant seule- ment la nomenclature d'après l'usage actuel). « Six espèces seulement, fi/! Agrionines . . Total . . ESPCEES DU JIONDE ENTIER *61 83 172 108 16U :i73 1,337 46t 100 13lt 203 1,676 AFRIQUE CH. CORN'EVIN. — I.NTEKPIIÉTATION DE LA PULVDACTYLIE DES ÉQUIDÉS 6(39 De sorte que, pei duit les dix. dernières années, le nombre des espèces connues s'est aui;ni('uto de i)las de troi.'i ccnls sur seize cent soixante- seize, soit d'un (|uart en chillres ronds. Si le cliiti're approxiinatit'est indi([ué eoiuine (Hant resté le même pour la sous-famille des libellulines, c'est (pfen 1871 il était basé stu* une énumération tiès imparfaite ; ([ue dilîérentes espèces Jiominales de ma collection t'ormaienl double emploi avec celles des docteurs Hagen et Brauer et sont remplacées dans lechitt're donné aujourd'hui par des espèces nouvelles découvertes depuis ce temps. Quant aux européennes, nous ne pouvons plus p,uère nous attendre à en rencontrer de nouvelles, tandis (jue rAfri<|ue tropicale nous réserve certai- nement l'ueore bien des nouveautés. M. Charles COMEYII Professeur à l'École véléiiiiaire de Lyon. NOUVEAUX CAS DE DIDACTYLIE CHEZ LE CHEVAL ET INTERPRÉTATION DE LA POLYDACTYLIE DES ÉQUIDÉS EN GÉNÉRAL — Si'aiirc du 16 avril 1881. — Je dois à l'obligeance de quelques vétérinaires de pouvoir ajouter à la liste déjà longue des faits de ce genre trois nouveaux, cas de didactylie chez le cheval. Pendant les vacances de 1879, au cours d'une excursion dans les villes d'eaux des Vosges, un vétérinaire de Bulgnéville, M. Simonnet, me remit, les deux membres antérieurs d'un poulain, issu d'un père et d'une mère appartenant l'un et l'autre à la variété chevaline comtoise. La mère était primipare et mourut accidentellement deux mois après la mise bas, ce qui est regrettable, car il eut été intéressant de voir si de ses gestations ulté- rieures seraient nés des poulains présentant les mêmes particularités. Ce poulain, né à terme et bien portant, n'offrait, extérieurement, rien d'anormal, sauf la didactylie des membres antérieurs. Les postérieurs étaient monodactyles comme d'habitude. Je n'ai pu malheureusement faire l'examen des membres (pi'à partir de la région carpienne, la partie supé- rieure n'ayant pas été conservée. La deuxième rangée du carpe ne présente que les trois os habituels : onciforme, grand os, trapézoïde. Des trois mécatarpiens qui leur font 670 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE suite, l'externe, que je considère comme le représentant du deuxième doigt en comptant de dehors en dedans, n'est pas rudimentaire comme c'est la règle chez les solipèdes, il a 0'",15 de long et il répond à une partie de l'on- ciforme seulement. Le médian, qui appartient au troisième doigt, a O'",!^ de long avec O'",0o5 de largeur en haut et O'",04o en bas ; il répond au grand os et à une partie de l'onciforme. A sa partie supé- rieure, la tubérosité pour l'attache musculaire de son extenseur antérieur est très marquée. Le métacarpien interne, portion du quatrième doigt ou index, a la même longueur que le médius; sa largeur, égale en haut et en bas, mais moindre au milieu où il y a rétrécissement, est de 0™,03; il est plus arrondi, moins aplati d'avant en arrière que le précédent. Le métacarpien externe, terminé à sa partie inférieure par un petit bou- ton, n'est suivi d'aucune phalange. Le médian est continué comme d'ha- bitude par trois phalanges bien proportionnées à sa grosseur, dont la première et la seconde ne présentent pas de particularité; la troisième, enfermée dans un sabot moins cylindrique qu'à l'état normal, rappelle vaguement celle du bœuf; on dirait que l'angle latéral interne a été sectionné tant il est obtus. Les deux grands sésamoïdes existent, mais l'interne est très petit, à peine s'il atteint la grosseur d'un pois; l'os navi- culaire ne présente rien à signaler. Le métacarpien interne est aussi suivi de phalanges et d'un petit sabot dont le bord inférieur n'arrive qu'à mi-hauteur de la'deuxième phalange du doigt médian et qui est également plus aplati d'un côté à l'autre qu'à l'état normal. On ne trouve qu'un seul grand sésamoïdien et l'os naviculaire est excessivement rudimentaire. La première phalange est réunie à la seconde non par une articulation diarthrodiale, mais par une amphiarthrose. Quant à la troisième phalange, plus rudimentaire encore que la seconde, elle me semble représentée par une sorte d'enclave que présente celle-ci à sa partie inféro-postérieure. Comme on le voit, dans ce doigt qui ne touchait pas terre, il y avait eu arrêt de développement, puis commence- ment de soudure des phalanges ; nous assistons ainsi au mécanisme qui a présidé à la disparition des doigts latéraux chez les Équidés. Mais n'an- ticipons pas. Au moment où les pièces m'ont été remises, on voyait en avant la portion tendineuse de l'extenseur antérieur et celle de l'extenseur latéral des phalanges. Arrivé à moitié de. la longueur du métacarpien prin- cipal, l'extenseur antérieur ou extenseur commun se divisait en deux branches : l'une, qui continuait à descendre en droite ligne sur les pha- langes correspondantes ; l'autre, qui se dirigeait en dedans, atteignait le métacarpien latéral à sa terminaison et glissait en avant des phalanges qui lui font suite. En arrière, on voyait deux perforants et deux perforés qui, d'abord entièrement unis, se séparent au tiers supérieur C. CORNEVIX. — INTERPRÉTATION DE LA POLYDACTYLIE DES ÉQUIDÉS 671 du mélacarpion principal, deux d'entre eux allant au métacarpien latéral. On voit aussi deux ligaments suspenseurs du boulet ou ligaments mé- tacarpo-phalangiens postérieurs, l'un en rapport avec le troisième, etl'autre avec le (piatrième doigt; ce dernier part du trapézoïde. Aucun ligament ne réunissait les grands sésamoidiens de ces deux doigts, comme cela se voit dans le bœuf. Mais les puissances ligamenteuses et tendineuses chargéesde maintenir les doigts dans la position normale et d'empêcher la fermeture de l'angle métacarpo-plialangien remplissaient mal leur rôle, car le jeune sujet, au lieu de s'appuyer seulement sur la face plantaire du sabot, s'ap- puyait sur la face postérieure des trois phalanges; il était, peut-on dire, phalangigrade. Par suite d'une pareille position, l'articulation du boulet n'a point tardé à s'enflammer; ce que voyant, le propriétaire iit sacrifier le poulain douze jours après sa naissance. Telle est la description de l'irrégularité présentée par ce jeune équidé ; voici, en deux mots, ce qui a trait aux deux autres cas qui m'ont été signalés. Au mois d'avril 1880, 31. Darbot, vétérinaire à Langres (Haute-Marne), fut appelé dans un village de sa clientèle pour visiter une pouliche, fille d'une jument comtoise et d'un étalon belge. Cette pouliche présentait un doigt supplémentaire au côté interne du membre antérieur, les trois autres avaient une disposition normale. Comme elle marchait également sur ses paturons, le propriétaire la lit tuer. Au printemps de 1881, M. Loubet, vétérinaire à 3Iontpellier, vit une jument de pur sang, saillie par un étalon également de pur sang, donner naissance à un poulain qui présentait un doigt supplémentaire au côté interne du membre antérieur gauche ; les trois autres membres avaient la conformation normale. Ce poulain fut sacrifié pour le même motif que les précédents ; le membre didactyle fut envoyé à l'École vétérinaire de Lyon où j'ai pu l'étudier à son arrivée. Si, au lieu de se contenter de l'exposition sèche de pareils faits, on veut rechercher à quoi se rattache la polydactylie des Equidés et ce qu'elle signifie, il est nécessaire de colliger les cas de cette nature qui ont pu être consignés dans les publications spéciales et de voir si de leur groupement sortira quelque lumière. C'est ce que j'ai fait, et je n'ai point tardé à m'apercevoir que ce n'était pas une chose aussi rare qu'on pour- rait le croire, car j'ai compulsé quarante-six cas qui, joints aux trois que je viens de publier, portent le total à quarante-neuf. Or, sur ces quarante-neuf cas, douze seulement s'appliquent à des ani- maux polydactyles aux (juatre membres ; sur les trente-six autres l'appa- rition d'un ou de deux doigts supplémentaires s'est toujours faite aux mem- bres antérieurs seuls. Il est bien digne de remarque aussi (pie, quand un cheval est à la fois didactyle et tridactyle, la tridactylie s'est toujours mon- 672 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE trée aux membres tlioi'aciques, tandis que les membres abdominaux étaient didactyles, enfin j'appelle l'attention sur ce point que, quand il y a eu simplement didactylie, c'est toujours le doigt supplémentaire interne qui s'est développé. Il me semble que, quand des phénomènes qu'on qua- lifie de tératologiques se reproduisent avec la régularité, la constance que j'indique, ils obéissent à des lois que nous devons essayer de dégager. On peut, au sujet de la polydactylie des Équidés, se poser les questions suivantes : Est-ce une monstruosité, un cas tératologique dans le sens donné liabi. tuellement à cette expression? Est-ce le résultat d'une tendance au per- fectionnement? Est-ce une modification d'adaptation ? Est-ce un etïet d'atavisme? Si l'on veut considérer les chevaux polydactyles comme des monstres, je ne pense pas qu'il vienne à l'esprit de personne de les considérer comme des monstres doubles et le doigt supplémentaire comme le seul représentant d'un iudividu non développé et soudé sur le sujet principal. Cette idée bizarre éloignée, nous serions en face d'un monstre uni- taire. Mais le déterminisme de la production des monstres de cette caté- gorie commence à se débrouiller et la reproduction expérimentale de la plupart d'entre eux est chose faite. Nous avons des données sur les con- ditions déterminantes de l'atrophie, de la soudure, de l'arrêt de dévelop- pement, de l'absence, du déplacement, de la torsion des organes, nulle part nous ne voyons des lois tératologiques capables d'expliquer les faits en présence desquels nous nous trouvons aujourd'hui. Seraient-ils la conséquence d'une tendance de l'organisme au perfec- tionnement ? Mais cette prétendue tendance au mieux n'est qu'une chi- mère : les êtres, de par la loi des semblables, restent ce qu'ils sont; ils ne se perfectionnent ni ne rétrogradent, tant que les conditions de milieu restent identiques. Ils ne peuvent être non plus le résultat d'une modification d'adapta- tion, car on ne voit point de quelle utilité peuvent être, pour la station, la marche et la course, des doigts qui ne touchent point terre, pour le toucher et la préhension, des parties immobilisées parles rapports étroits du radius et du cubitus, ou du tibia et du péroné. Restent donc l'atavisme, le coup en arrière, le retour vers une forme ancestrale primitive, la victoire de l'hérédité atavique sur la puissance individuelle. Puisque nous n'avons pas le choix, force est bien de nous arrêter ici. Recherchons donc la filiation probable du cheval. Les pachydermes dont il fait partie apparaissent dans l'éocène. Le pre- mier qui se rencontre, établissant la transition entre les périssodactyles et les artiodactyles, est l'acerotherium. On le considère comme le point de départ de deux groupes : celui des Kératophores, comprenant les tapirs et les rhinocéros, et celui des Equidés. Laissant de côté les animaux à corne C. CORNEYIN. — INTERPRÉTATION DE LA POLYDACTYLIE DES ÉQUIDÉS 673 OU à trompe pour ue nous occuper que des Équidés, nous voyons une série de fossiles qui se relient très naturellemenl les uns aux autres et aboutisseut auclieYal. Il y a vinfi^t ans, à peine, que cette tiliation des Ëqui- dés est connue, encore présentait-elle tant de lacunes, comblées seulement dans ces derniers temps, qu'on la consultait avec hésitation. Cuvier, le premier, a découvert dans le tertiaire parisien un pachyderme, le palléo- thérium (jui, malgré la conformation de son pied, doit être rattaché aux Équidés, mais que ce grand aiiatoiniste, conséciueut avec sa doctrine sur la limité dos espèces, se garda de considérer comme un ancêtre possible du cheval. La science a marché dei)uis et les intéressantes découvertes faites particulièrement en Américpie, dans le Colorado, les montagnes Rocheuses et les dépôts pampéens, si riches en périssodactyles fossiles, ne permettent plus guère Thésitat ion; les travaux de MM. Leydi,Cope et Marsh sont décisifs; ce dernier surtout n'a pas découvert moins de quarante-sept formes — espèces, si l'on veut — qui. partant de l'éocène aboutissent insen- siblement au cheval de l'époque actuelle. Dans l'assise pampéenne, l'Hip- pidiiim nous montre l'un des chaînons qui ont uni les individus à cornes ou à trompe à ceux qui étaient dépourvus de ces appendices. Il n'est que juste aussi de rappeler qu'en Europe, M. Christol, le premier, a bien étu- dié riiipparion ou hippotherium et lui a assigné sa vraie place à côté ou au-dessus de nos solipèdes actuels. En partant de l'Acérothérium de l'éocène supérieur pour aboutir au cheval, on pourrait dresseï- provisoirement l'arbre généalogique suivant où il n'est tenu compte que des formes principales. lOrohippe 'Éohippe. iPîiléothénum. Mésohippe. Mioùippe. Anchitérium K = c K O <: || es r. ( ^. il < C ^Rhinocéros g^^Tapil•. s s Protohippe. P;irahipi)e. Ilipparion. Pliohippe. Ecpius. 'E. Caballus et ses diverses races. ]E. Hemionus. \E. Africanus. JE. Asinus. [E. Zébra. 'E. Couagag. lE. Burschelli. Ce tableau est assurément bien imparfait; de nombreuses lacunes, 43 074 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE sont encore à combler; mais tel qu'il est, il peut servir jJi'ovisoirement de point de repère. Dans cette série, de l'éohippe à l'iiipparion, la gradation se montre très naturelle, mais elle cesse de l'être au même degré quand on passe de riiipparion au plioliippe. ce dernier étant le prédécesseur immédiat des Équidés quaternaires et actuels. Le plioliippe, au lieu des deuxième et quatrième doigts de rhipparion,n'a que les stylets métacarpiens du cheval, il a conservé la dentition du premier. Il y a donc entre ces deux êtres un saut brusque et considérable; la nature nous habitue à des transitions plus ménagées. Je pense qu'il a dû exister entre l'hipparion et le pliohippe au moins deux formes intermédiaires que les paléontologistes découvri- ront, j'en ai la conviction; que l'une de ces formes était didactyle aux membres postérieurs et tridactyle aux antérieurs, que l'autre était mono- dactyle en arrière et didactyle en avant. Je m'appuie, pour le soutenir, sur la loi des transitions et sur celle des modifications par adaptation. Nos connaissances physiologiques sur la répartition du poids du corps sur les quatre membres, la part de ceux-ci dans la station, la marche, la course, le saut, le fouissage, la nage, nous rendent admirablement compte des modifications qui se sont pro- duites dans la somme des temps tertiaires par adaptation et l)alancement organi(iuc. La série des vertébrés témoigne tout entière de la réalité de ces modilications, qui amènent telle partie, devenue inutile, à disparaître ou à se transformer si elle a été appelée à d'autres fonctions. Pour nous en tenir au groupe des Équidés, leurs membres antérieurs sont, avant tout, des organes de soutien, parce qu'ils sont rapprochés du centre de gravité, qu'ils ont le poids de la tête à supporter, tandis que les postérieurs sont surtout des organes de propulsion. Or, chez l'hipparion, que je prends pour exemple, à côté d'un doigt médian bien développé et appelé seul à remplir la fonction qui lui incombe, se trouvaient deux doigts latéraux rudimentaires et sans fonctions, ceux-ci ont dû disparaître, d'abord aux meinl)res postérieurs, parce (jue le doigt médian, appelé à communiquer f impulsion au tronc, avait besoin de se développer forte- tement, et qu'il l'a fait, en vertu de la loi de balancement organique, au détriment des doigts latéraux. La disparition a dû se faire plus lentement, plus tardivement aux membres antérieurs ([ui n'ont qu'à soutenir le corps et à entamer le terrain, la forme ancestrale s'y est maintenue plus long- temps, contrairement à ce qui se passe sur ces mêmes membres antérieurs^ chez les animaux où ils sont destinés au vol. à la préhension, à grimper, à fouir. La forme actuelle des membres et spécialement du pied du cheval, n'est pas primordiale, mais adaptée et secondaire, et, comme je l'ai dit, ois arrive de la façon la plus naturelle des Équidés tertiaires à ceux des temps C. CORNEVI.N. — INTEllPRÉTATION DE LA POLYDACTYLIE DES ÉQUIDÉS 675 actuels. Serait-il téméraire, i)ar exeni|)le, de penser à un lien génétique qui a uni Ylùiuu.s fossilin de la Haute-Loire au cheval de Solutré et celui-ci au cheval Camargue ? La description anatomi(pie de la pièce que j'ai faite, au début de ce tra- vail, va nous aider à concevoir le mécanisme de la modilication du membre dans ses dernières phases. Sans fonctions, puisqu'il ne touchait pas terre, le doigt rudimentaire s'est atrophié peu à peu ; ses articulations, immobi- lisées, sont devenues des amphiarthroses,de diarthrodiales qu'elles étaient. IViis. la troisième phalange s'est enclavée dans la seconde avant de dispa- raître complètement, à la façon du noyau glénoïdien, représentant de la clavicule, dans le scapulum. Elle a lîui par disparaître, et la seconde pha- lange, à son tour. Quanta la première, son atrophie s'accentuant, elle a fini par se réduire au noyau que nous voyons à l'extrémité du stylet métacarpien ou métatarsien. La disparition a commencé au côté externe, moins vasculaire que l'interne; la tératologie nous l'apprend encore puisque, sauf dans quelques cas, quand il y a didactylie, c'est par présence dun doigt interne. Une dernière remarque avant d'achever. — Dans les observations de polydactylie que j'ai colligées et que je viens de faire connaître, pas une n'a trait à l'àne : le plus grand nombre se rapporte au cheval et deux au mulet. Rapprochons ce fait de l'absence de châtaignes aux membres pos- térieurs de l'àne. Si, avec tous les anatomistes, nous considérons les châtaignes comme le rudiment du cinquième doigt, nous voyons dans son absence une nouvelle preuve de la plus grande modilication du membre postérieur, preuve à rapprocher de ce qui a été dit et que corroborent encore les plus faibles dimensions du péroné comparé au cubitus. Or l'absence des productions dont je parle et la non-manifestation de la poly- dactylie nous conduisent à penser ou que l'âne est plus éloigné, chrono- logiquement, que le cheval, de la forme ancestrale polydactyle, ou (jue, s'il s'est développé synchroniquement à celui-ci, il sort d'un rameau paral- lèle et déjà plus modifié que le pliohippe. Dans ce dernier cas, la doctrine de l'adaptation et de l'évolution nous ami-ne au même résultat que celle de la lixité des caractères spécifiques, à savoir: l'origine polyphylétiquc des Écpiidés. 676 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE M. PEEEZ Professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux. DU RAJEUNISSEMENT CELLULAIRE DANS L'OVOGENESE — Séance du 16 avril ISS-l . M. le professeur Ferez expose ses idées sur les premiers phénomènes du développement de l'œuf et dit que la vésicule embryogène de Balbiani, qu'il a pu observer chez plusieurs arachnides, est une production émanant du noyau. Avant d'évoluer, la cellule-œuf se rajeunit en renouvelant son noyau. DISCUSSION M. RouzAUD dit qu'un intérêt tout spécial s'attache aux idées émises par M. Ferez; si celles-ci étaient confirmées, on pourrait assimiler la vésicule em- bryogène, dont la signification est à peu près inconnue, aux globules solaires. Ces corps seraient tous des produits d'élimination de la vésicule gcrminative. M. Jules LICHTEISTEH De Montpellier. LES PUCERONS DES ORANGERS — Séance du 16 avril ISSt. ' — Lorsque je fus invité par notre présidentà préparer une communication pour la session algérienne de l'Association française pour l'avancement des sciences, j'avais d'abord pensé à apporter quelques nouveaux faits dans l'histoire du phylloxéra, tels que la découverte de l'œuf d'hiver à Mont- pellier par M. Valéry Mayet, ou l'obtention de la forme ailée par la cul- ture forcée en serre chaude; mais, après réflexion, j'ai pensé qu'il y a eu déjà tant de communications phyiloxériennes dans les divers congrès gé- néraux et spéciaux que l'on était déjà bien saturé de phylloxéra et qu'une étude sur d'autres insectes nuisibles à l'agriculture serait préférable. J. LICHTENSTEIN. — LES PUCERONS DES ORANGERS 677 Alors, très naturellement j'ai pensé qu'en venant au pays où lleurit l'oran- ger, il pourrait être utile et intéressant, pour quelques personnes, de connaître qnelcjue chose de relatif à cette culture. Comme la (|uestion est vaste et très compli(|née je me contenterai d'en examiner un tout petit point ; celui des insectes qui atta(iuent l'oranger et tout particulièrement des insectes homoptères. Je ne toucherai donc pas aux questions de botanique qui ne sont pas de mon ressort. Depuis Ferrari, en 1646, et Linnée,en 1736, une foule de savants tels que Gallesio, Rissio et Poiteau, de Gandolle, Du Breuil, etc., etc., ont décrit les nombreux genres, espèces et variétés, de cet arbre pré- cieux, mais je crois qu'un travail spécial et appliqué à l'Algérie est encore à faire, les ouvrages les plus récents que j'ai pu consulter en Europe sont ceux de MM. Abela {El Naranjo, Madrid. 1879) et Bou de Gasco {Estudio sobre et naraujo CasteUon, 1880). Je ne suis pas plus ferré sur les questions économiques relatives à la culture de l'oranger et n'ai que de très vagues notions sur la statistique algérienne des produits des orangers. Enfin, pour écarter d'avance aussi les parasites autres que ceux que j'ai étudiés de plus près, je ne vous parlerai ni des cryptogames, dont le plus dangereux paraît être le Sphœrium Wolfensteinii Kiihn, qui tue les arbres en s'attacjuant au collet des racines (on le combat avantageuse- ment, parait-il, avec des arrosages d'eau chargée d'acide sulfureux), ni du Diptère Cevalitis hispanica dont la larve vit dans la pulpe des oranges et que je n'ai pas eu occasion de voir quoiqu'il soit mentionné dans le livre delà ferme de M. Joigneaux ; ni du curieux papillon australien à trompe dure et cornée, en fer de lance , qui perce la peau et suce l'orange, car il n'a pas encore été signalé en Europe. Cela viendra peut-être plus tard. Je ne vous parlerai ([uc des Homoptères, qui m'ont été envoyés d'Algérie, en remerciant vivement MM. Delamotte, d'Alger, Herran et Valladeau, de Bouflarick, V. Petraut, de Jemmapes, etc., etc., de leurs envois qui m'ont aidé à recoimaîtredes insectes fort mal décrits et généralement confondus ensemble par les auteurs ([ui en ont parlé avant moi. Le groupe des aphidiens ou pucerons vrais est représenté par un seul insecte, c'est le Toxoptera aurantii de Koch, d'un noir verdàtre. Ce puce- ron garnit de ses nombreuses colonies les tendres bourgeons et le dessous des feuilles terminales de toutes les espèces d'aurantiacées. Il est facile à reconnaître entre tous les pucerons à longues antennes par les nervures de ses ailes, dont le cubitus n'est que simplement fourchu tandis qu'il l'est doublement chez tous les autres (un seul excepté, le Tonoplera graminis de Rondoni). Cet insecte se reproduit avec une rapidité inouïe dans les pays chauds et comme le phylloxéra et la plupart des aphidiens, en général, sa repro- 678 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE ductioii agame, c'est-à-dire par fausses femelles ou pseudogynes bour- geonnantes, comme je les ai appelées, est à peu près illimitée dans les pays où la sève est en activité constante. Le groupe des coccidiens est richement représenté parmi lesliomoptères qui attaquent les orangers ; vous savez tous que les coccidiens se divisent en trois grandes familles. Les Diaspides, à femelles informes, vivent sous un bouclier ou une petite écaille formée parla première dépouille larvaire et une exsudation particulière de l'insecte. Trois genres de cette famille font du mal aux orangers, le premier qui a la forme d'une coc[uille de moule parait plus nuisible en Italie et en Espagne qu'en Algérie, c'est le Mytilaspis flaves- cens de Targioni. Les deux sexes sont connus et j'ai tout lieu de croire, à une génération alternante à reproduction agame séjjarant l'apparition des sexués. La seconde espèce, qui se trouve par milliers sur les orangers africains, appartient au genre Parlatoria démembré des Diaspis par Targioni et parait être \eParlalo7-ia Zizypln de Luccas (exploration de l'Algérie). La forme des boucliers, très différente chez les deux sexes, est très caractéris- tique et, ce qui l'est encore plus, c'est la forme de l'insecte Ç adulte, offrant deux tubercules aux épaules. Je crois pouvoir rattacher à cette espèce, comme synonymes, les Chenues aurantii de Bois-Ikivaletle Diaspis monserruli de Colvé, professeur d'agri- culture à Valence. Enfin une troisième espèce, aussi fort abondante à Blidah et ailleurs, est ï Aspidiotus Limonii de Signoret, à bouclier arrondi, à peu près sem- blable, sauf la taille et le nombre des dépouilles chez les cf et $ ; l'insecte est jaune et n'a pas d'épaulettes. Les Lecanides, seconde famille des coccidiens, offrent des insectes en forme de petites tortues et conservant leurs membres, quoiqu'ils en fassent très peu d'usage, se fixant d'assez bonne heure et faisant alors passer sous eux, entre l'arbre et la peau du ventre, des œufs ou des petits vivants, et c'est par ce dernier caractère, surtout, que j'arriverai à distinguer le Lecanium hesperidum Linné et auteurs, du Lecanium oleœ de Latreille ; — le premier aplati, le second globuleux, mais après cela très ressemblants, dans le jeune âge. A la ponte, comme je l'ai dit, le Lecanium hesperidum nous donne des petits vivants, éclos déjà dans l'abdomen de la mère, et en sortant par un point noir mortifié qui paraît déjà être en commencement de décomposition, quoique l'insecte remue encore ses pattes et antennes. Le Lecanium oleœ qui vit sur une foule de végétaux, pond, au contraire, de très nombreux œufs qui remplissent toute la cavité laissée entre Fécorce de l'arbre et la peau de l'insecte qui, en se vidant tout à fait, nous offre la peau du ventre complètement repoussée et appliquée contre .1. LICHTENSÏEIN. — LES PUCERONS «ES ORANGERS 679 celle du dos cl fonn;ii)t rcnvcloppe ou la couverture des œuls jus([u'à leur éclosiou. On ne connaît guère la biologie de ces petits animaux et les mâles de ces deux espèces n'ont pas encore été rencontrés. J'ai eu souvent l'idée A IIA.NA tbtLLE.MA Kl DU ULU» \1IU01S UISU Cette tonne, (jue je dédie à M""' de Bedriaj^a, établit, pour ainsi dire, un passage entre la variété ntrlonnans et la varii''to siiiNaiitf. .Ius(ju"à pré- sent je ne l'ai en (pie de l);niias, 4" l'dr. Liildslci. %ii. K;ina csculenlii (.iimeraiiu. Osservazioiii interiio agli Aiilibi aniiri dcl Mantccu. Alli (Mie H. Accad. délie Scienze di Torim. vol XIII, 1878. 0 ■' Slrau('h. Es. 2(iô. » » (JiiiriiLMKil, IU']ilile.s, pag. i'). Hann li'«paiiif,i IJuiiap. h'auiKi d'Ihtllu. Le tnl)ereiile du ])renner eunéit'ornie, (pioi((ne daiis l'ensendjle moins développé que dans les formes du premier groupe, cependant il est assez variable si on le considère dans les indiVidus adultes; dans les jeunes, an contraire, il est toujours peu développé, du moins selon ce que j'ai pu observer sur des nombreux exemplaires de différentes localités du Maroc, (iest roi)posé. comme on a vu, dans les formes du ])remier groupe. I^a tète est aussi large que longue, ou bien elle est un peu plus longue que large, surtout dans les jeunes; les joues sont relativement peu inclinées; par conséquent la tête paraît très épaisse; le museau est pointu et peu déprimé supérieurement; les narines sont placées à la moitié de la distance de la pointe du museau à l'angle antérieur de l'œil, ou bien im j)eu plus près du premier. Les tubercules sous-articulaires des extré- mités antérieures sont très développés; ils sont même plus développés (jue dans toutes les autres variétés que je viens de décrire; ils sont aussi [»lus nombreux. En général, en partant de la base de la main, on observe quatre séries transversales de tubercules, tandis (pie dans les autres formes la seconde série manque, quelquefois entièrement, ou bien elle man(]ue à la base de quelques doigts. La peau est presque toujours rugueuse et plus riclie eu vei'rues bien évidentes (pie dans les autres variétés. La coloration varie beaucou]» et les variétés à son égard sont nouibreuses (voir à ce sujet. L. (lamerano. Anfibi. (Ici Mdrorco. Atli delta H. Arcad. dcllc Scicnzc de février l(S7(S,. Les dimensions, entin, sont assez variables. Les plus grandes dimen- sions que j'ai observées sont les suivantes : longueur du corps (avec la tête) dans les mâles, 0"',074, dans les femelles, 0'",094. Les dimensions moyennes sont : longueur de corps dans les inàles, 0"'.0()'2. cliez les femelles, 0'",07S. H 690 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE Cette variété que je dédie à notre président et mon ami M. Ferdinand Lataste. par ce que j'ai pu voir jusqu'à préseiit, demeure dans la partie nord et ouest de l'Afrique et dans le Portugal ; j'en ai examiné plusieurs individus de Tanger, Larache, Casablanca, Mogador, Kabat. dans le Maroc, et aussi quelques exemplaires de F Algérie. Le musée de Turin en a aussi deux exemplaires qui viennent du Portugal. OBSERVATIONS Pour ce qui regarde la Raiid hispanica et la lUiiui mantima, on ne pent rien dire de certain, même après Vexamen des figures de Bonaparte. Pom' ce qui regarde la Raïui alpina de Kisso, selon la ligure de Bona- parte, surtout par la forme de la tète et par la couleur, ainsi que par la description de Kisso lui-même et par sa demeure, il me semble pou- voir conclure qu'il ne s'agit pas dune Hana esculentu, mais bien d'un<; variété de la Hmia temporaria et, très probablement, de la Hana fusca Rœsel. ,1e vois dans l'ouvrage récent de M. G. -A. Boulanger (1) qu'il est, lui aussi, du même avis, ayant placé la Hana alpina Kisso, Bonap., parmi les synonymes de la liana fusca. Les dittërentes variétés ([ueje viens de décrire sont naturellement reliées entre elles par pement de la |)arotide aussi est variable; en général, il est l>lus grand dans les individus de la Sardaigne, de la Syrie et de la Perse (|iie dans les individus du Piémont. Les parotides sont, en général, plus lai'ges antérieurement et rétrécies postérieurement ; dans le plus grand nombre de cas leur longueur est égale à celle entre Tangle antérieur de la parotide même, et la pointe du museau. La longueur du tronc, comparée à celle des extrémités postérieures, arrive jusqu'à la base, ou même jusqu'à la pointe du premier doigt. Les pattes antérieures sont longues et robustes et, en général, un peu plus courtes (pie deux fois la longueur du tibia. Le premier, le deuxième et le quatrii'iue doigts sont égaux entre eux en longueur. Les tubercules palmaires sont comme chez le Bufo rnlfidris. Les pattes postérieures sont médiocrement alhjngées et robustes. Le tibia est contenu deux fois et demie ou un peu davantage, dans la longueiu- du corjjs. La meiidjrane interdigitale, les doigts et les tubercules du métatarse sont comme dans le II. nilijdr/s. Mâles avec une bourse vocale intérieure. La p(!au est épaisse et un peu vernnpieiise; les tubercules généralement sont lisses; (pichpiefois (-(^pendant ils sont épineux, cela surtout dans les indJNidus de la i*erse. Il y a un replis ciitaiK' bien (''vident sur hord 69:2 ZOOLOGIE ET ZOOTECHME interne du taise ; on observe aussi un second repli cutau i moins marqué que le précèdent sur la partie inférieure et extérieure de lavant-bras. Les pai'ties intérieures ne sont pas aussi granuleuses que dans le B. vulgaris, La coloration dans cette espèce est très variable. Je ne parle ici que de variétés tpii proviennent des localités en dehors du Piémont, car le pro- fesseur Lessoiuia. dans l'ouvrage que j'ai cité, a déjà traité des variétés du Piémont. Som-variété A. — Parties supérieures claires (animaux dans l'alcool) avec des taches plus ou moins nombreuses d'une couleur verdàtre sombre, arrondies, isolées; parties inférieures avec quelques taches brimes (Perse, Sardaigne). Som-vai-iéti' H. — Parties su[)érieures claires, taches olivâtres, som- bres, évidentes et coniïuentes entre elles. Un nombre plus ou moins grand de tubercules sur le dos ; sur les flancs et sur les extréiuit's (Sardaigne, Syrie). Sous-variété C. — Parties supérieures dune couleur brune, olivâtre obs- cur, taches très j»eu évidentes; parties inférieures avec des petites taches lirunes (Perse). Sous-variété i). — Parties supérieures brunes uniformément, taches tout à fait invisibles; parties inférieures sans taches (Perse, Erivan). Les variétés unicolores se rapprochent du Biifo vulgaris et pourraient facilement se confondre avec cette espèce, cependant on pourra toujours distinguer le B, viridis à son repli cutané sur le bord interne du tarse. Enfin il faut observer que les individus de la Sardaigne, de l'Italie méri- dionale et de la Syrie, ont les couleurs plus vives et les lâches plus évi- dentes que ceux de la Perse. M. r. LÂTASTE Rcptiliteur à l'École des haulCb éluder. SUR LA CLASSIFICATIOIM ZOOLOGIQUE (RÉSUMÉ) — Séance du 16 avril ISUl. — A propos de rintéressante communication de M. le docteur borenzo Camerandj M. Lâtaste critique la distinction du point de vue philosophique et du point de vue pratique dans la considération des classifications zoologiqucs. Pour M. La- F. l,.\r.\STE. — SI'IÎ l,A cr.ASSIKlCATlON ZOOÏ.OGIQrF, (VX\ lasto, la classification ost un coinpi'oiiiis entre l;i (;()iii[iiexi(é niiLurelle des choses et la simplicité dont notre esnrit a besoin : le pJiiloanphe constate celle nécessité prai/^uc de la classificalion. Les êtres vivants pn-sentent, les uns par nipjKti'l aux aiilres, des ressem- blances et des ditlerences tellement mulli|iles et complexes ({ue, si nous vou- lions, dans un musée, les repr(''senter absolument toutes, il nous faudrait > réunir tous les indi\i(lu> ([ui \i\ent et nul \rcn jus([u";i nos jours : or une semblable collection, lut-elle possible, ne serait pas scienlifi(]ue. A la place de ce chaos, nous concevons nm' série fictive, dont cbaipie terme correspond à un ensemJile d'individus tpii possèdent un cerlain nombre de caractères com- muns et dont les caractères ditlV'i-enliels sont n('j4lii<(''s à dessein : de la sorte, chaque terme, et la s(''i'ie tout entière. peu\ent être représenti's par un nombre limité d'individus dans une collection scientifi(iue. L'expression di's caractères communs à tous les individus du i;roupe constitue la diagnosc. Quand nous avons conçu un cerlain noml)re de (-es i^roupes, nous agissons sur eux comme nous avons l'ail sur les individus, et nous concevons des groupes d'ordre supérieur, chacun de ceux-ci comprenant tous les individus des grou|)es intérieurs ({ui le composent. Plus le groupe est d'ordre élevé, cela se conçoit, moins nombreux sont les caractères communs aux individus (pii le forment, plus brève est sa "diagnose. On peut comparer le règne vivant à un museh^ dont les imités, les fibres, forment des faisceaux secondaires, se grou}iant eux-nu^Miies en faisceaux ter- tiaires, elc, et aussi se sul)divisent en fibrilles divisibles à leur four. La hbre correspond à l'espèce, le muscle au règne. Seulement, dans un muscle, le nombre des différents ordres de faisceaux est objectivement limité et relative- ment très restreint, tandis que. dans la classification zoologique, ce nombre n'a (pi'une limite subjective et difficile à déterminer, le désir de traduire la nature de |)lus ])rès tendant à l'accroître sans cesse, tandis que le besoin de >implicile, réclamé par notre esprit, tend à le restreindre; il varie avecl'épixjuc; et grandit à mesure que progressent nos connaissances, des différences ina- perçues t)u négligées d'abord devant èlre, maintenant, prises en considération et réclamant des jalons nouveaux. Malheureusement tous les' natui'alistes ne s'entendent pas à ce sujet : la plupart, sous prétexte de ne pas toucher au vieux cadre, le modifient en réa- lité profondément en abaissant, sans cesse, le niveau de chacun de ses fermes: croyant être conservateurs, ils ne sont que réactionnaires ; les autres, en plus petit nombre, véritables conservateurs malgré les apparences, laissent aux dil- férents termes de la série, au çienrc et à Yespcce notamment, leur anti(pie Naleur, et satisfont aux besoins de la science modern(^ en leur intercalant des jalons nouv(!aux, soun-jjcan', .sous-espèce , etc. C'est avec ces derniei-s que nous sommes ; et même nous croyons, avec quelques-uns d'entre eux, que la nomenclature, pour traduire cette manière de concevoir les choses, ne peut plus rester dans tous les cas et exclusi cernent binaire. 694 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE M. Eélix PLATEAU professeur à l'Université de Gand. M. Valère LIEIAED Assislanl du cours d'anatoinie comparée à la même université. OBSERVATIONS SUR L'AIMATOMIE DE L'ÉLÉPHANT D'AFRIQUE LOXODON AFRICANUS> ADULTE — S('nnre du IS avril IHS1. — Si l'on parcourt la bibliographie, déjà étendue, concernant l'anatomie des ProlK)scidiens vivants, on constate que la plupart des observations ont eu pour objet rélépliant domestique indien [EJephas indicus). L'éléphant d'Afrique [Loxodon afrkanus) a été plus rarement disséqué et trois travaux seulement, renferment, des descriptions d'un ensemble des viscères de cet animal, ce sont l'ancien mémoire de Claude Perrault, rédigé en 1681. (mais imprimé en 1734) et les notices toutes récentes de Âug. von Mojsi- sovics (1879) et de W. A. Forbes (1879) (1). IjCs auteurs de la communication actuelle saisirent par conséquent, avec empressement, l'occasion qui leur était offerte, en mai 1880, de recueillir, pour les soumettre à l'étude, un certain nombre d'organes provenant d'un éléphant d'Afrique mâle adulte, mort au jardin zoologique d'Anvers. Après les travaux de leurs devanciers, ils ne pouvaient plus espérer faire de découverte ; mais il restait des détails à glaner et des vérifications à faire. Vérifications d'autant plus nécessaires que le seul Loxodon adulte disséqué, jusqu'à présent, était l'individu de Perrault, examiné à une époque déjà bien éloignée de nous et que les quelques autres sujets disséqués, depuis furent des jeunes. Nous résumerons rapidement les résultats principaux de nos études personnelles. L'œil de l'éléphant d'Afrique, petit pour un animal de cette taille, puis- que le bulbe oculaire a presque exactement les dimensions du bulbe ocu- laire du cheval, présente ces particularités communes aux deux formes d'éléphants vivants et sur lesquelles on ne saurait trop insister : 1" que la membrane nictitante ou troisième paupière est amenée devant l'teil pai- (1) Uepuis la rédaction de cette notice, noas avons rei^'u un deuxième travail de M. Mujsisovics, Siii l'anatomie de l'éléphant d'Afrique, publié en 1881. pr.ATEAU ET LIÉNARD. — SUR l'aNATOMIE DE l'ÉLÉPHANT d'aFRTQUE 69.^ des muscles propres (fait très rare chez les mammifères) et 2" que la glande de Harder volumineuse remplace la glande lacrymale absente. Le cœur est un peu moins gros que celui de l'cléphant indien de même âge. Nous avons pu constater qu'il offre une disposition très curiouso déjà indiquée par Mayer, Miall et T.reenwood chez le type indien, puis )iiée par Forbes. Les pointes des deux, ventricules sont séparées par une entaille profonde, de soitc que le (-(l'ur des éléphants possède, mais à un moindre degré, le caractèrt; bien connu du cœur des Siréniens. L'examen des vaisseaux qui naissent de l'aorte prouve, pour l'éléphant d'Afrique, comme les recherches modernes l'ont prouvé pour l'éléphanl indien, que l'ancienne donnée classique, suivant laquelle les carotides naî- traient d'un tronc commun situé entre les deux, sous-clavières placées symétriquement à droite et à gauche, est erronée. La distribution de ces vaisseaux rentre dans le type le plus commun ; l'aorte donnant, d'abord, au tronc innominé droit d'où naissent la sous- clavière droite et les deux carotides, puis, à part, la sous-clavière gauche. L'artère pulmonaire oftre une longueur extraordinaire ; elle ne se divise en branches que bien au delà de l'origine des vaisseaux brachio-céphaliques ; disposition que nous n'avons retrouvée avec autant de netteté que chez le lapir indien. La rateest plate, falciformeetde dimensionsénormes(l"^,31 de longueur). Non loin de la pointe de la langue, sur les côtés du frein de cet organe, s'observe à droite et à gauche, l'orifice du canal excréteur de la glande sous-maxillaire ou canal de Wharton. Cet orifice est situé ici, à peu près comme chez le cheval, près du sommet d'un barbillon cylindrique flottant (de lo milUmètres de longueur), Watson a décrit, chez l'éléphant indien, en arrière de la base de la langue, un sac pharyngien spacieux, à parois fort dilatables, s'étendant. depuis l'épiglotte en arrière, jusque sous la base de la langue en avant et formant, inférieurement, une poche soutenue par le cartilage thyroïde el l'os hyoïde. Ce sac pharyngien, complété au-dessus par les parois ordi- naires, supérieures et latérales du pharynx, peut, d'après Watson et vu l't'troitesse de l'orifice pharyngien antérieur, être fermé, en avant, par la base de la langue, en arrière, par le voile du palais abaissé. Mojsisovics et Forbes ont mis en doute l'existence du sac pharyngien en (|uestion. Leur erreur provient, probablement, de ce qu'ils n'ont examiné (|ue déjeunes individus. Là pharyngeal pouch signalée par Watson existe parfaitement chez l'éléphant d'Afrique adulte; nous avons pu introduire entre la base de la langue et l'épiglotte un ballon de verre sphérique occu- pant un volume de oOO centimètres cubes. Une grande partie du ballon remplissait la poche pharyngienne ; les parois latérales et supérieures du pharynx se moulaient sur le reste. OOG ZOOI,OGlE ET /OOTECHME La plupart dos auteurs qui ont décrit le larynx de l'éléphant, sauf Mavcr, signalent l'absence ou l'état rudimentaire des cordes vocales supé- rieures, r/est là encore une de ces erreurs que l'âge des individus étudiés nous parait seul expliquer. Nous avons trouvé, chez l'éléphant d'Afrique, des cordes vocales supé- rieures développées et tout à fait semblables à celles du dromadaire et du lama que nous leurs avons comparées en nature. La trachée, de 0"S07S de diamètre, est remarquable par l'irrégularité de ses anneaux dont la hauteur est variable et dont les deux extrémités en regard à la face dorsale du tube trachéen ont, en un grand nombre de points, des dimensions fort inégales. L'estomac, un peu plus spacieux que celui de l'éléphant indien arhdto, a i'",27 de longueur. Le rein nous a permis de confirmer, par un fait, une hypothèse, émise jadis par Camper (180:2), et d'après laquelle la subdivision du rein en réunies multiples propre aux éléphants jeunes, disparaîtrait chez les adultes. Le rein que nous avons étudié n'offrait que des traces vagues de lobules. Enlin, les testicules, la portion prostatique du canal de l'urètre, le pénis, nous ont donné l'occasion de relever quelques détails de valeur secondaire. M. F. LATASTE Répétiteur à rKcole des liaules éliuies, FAUNE ERPÉTOLOGIQUE ET MICROMAMMALOGIQUE DE L'ALGÉRIE (EXTRAIT DU PROCKS-VERBAr.) — Scance du 18 avril 1881. — M. Lataste fait part d'une exploration minutiouse do l'Algérie ot du Sahara algérien: les faits nouveaux qu'il a recueillis lui permettront de livrei- .sous peu à la publicité, une faune erpétologique otmicromannnalogique de l'Algérie (i). (I) Depuis rèpoqiie du Congrès d'Alger, M. Lataste a décrit plusieurs espèces nouvelles de reptiles et de mammifères d'Algérie dans le Bulletin de la Société zoologique de France, \i%\. et dans le iSattn-ulisite. 1S81 et 18S2. .1. liOr.IVAU. — SUR LES ORTHOPTÈRES DE l'aLGÉRIE 697 M. le Docteur AMAIS RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES SUR LA LARVE DE L'/ESCHNA GRANDIS H; ;iiKsi'Mi;) — Sétuire du 18 avril IS8I. — Ces rochoi'clios portent spécialomonl sur l'appareil digesUf de la larve de WEschnn (jrandia. Cet appareil (•oniprend les pièces buccales et le ;tube digeslil' proprement dit: la description de toutes ces pièces est faite au point de vue anatoniique et liistoloj^ique. M. le docteur Amans a, en outre, analysé les fonctions du masque, dont il explique ainsi les mouvements : une ondée liquide pénètre de la cavité générale du corps dans celle du masque et détermine l'abduction des crochets : l'adduction des crochets dépend des muscles adducteurs ; il y a en outre d'auties muscles spéciaux tenant sous leur dépendance les mouve- ments de la palette et du manche, et venant contrebalancer l'action hydraulique. Cette théorie est basée sui- de minutieuses dissections, et vérifiée expérimen- talement. A propos des pièces buccales, le docteur Amans établit leur homologie avec celles des orthoptères : mais ce n'est pas là la parenté la plus curieuse. Il a li'ouve en effet dans l'abdomen une membrane musculaire, une sorte de dia- piii'ai;nie. qui intercepte la cavité générale et se contracte tant dans la respi- ration que dans le jeu du masque. C'est là sans doute une disposition ancestrale. ciiracléristique des colonnes linéaires. M. J. BOLIYAE M'ambre fondateur de la Société d'Iiisloire natiiiellr- d'Espagne et de la Société entoiiiologique de France. SUR LES ORTHOPTÈRES DE L'ALGÉRIE Séfinre il II IX nn-il IS8f. — 11) Ce travail a i-lé pultliii /;/ crtenso dans la Hfuue Jes nclenre.s nalui'fllt''^ de Monipidiii'r (septem- bre 1881). 698 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE M. A. SABATIEB, Professeur à la Faculté des sciences de Montpellier. DE LA FORMATION DU BLASTODERME CHEZ LES ARANEIDES (RKSn.Mli) — SériDce du 1H avril 1881. — L'œuf est composé, avant le développement, d'im réseau de protoplasme gra- nuleux comprenant dans ses mailles des sphères de deutoplasme. Le proto- plasme forme, à la surface de l'œuf, une couche granuleuse continue qui se divise ensuite en polygones formant les champs germinatifs de Balbiani. Ce phénomène est la conséquence de l'arrivée, à la surface de l'œuf dans l'inter- valle des sphères de deutoplasme, d'un protoplasme hyalin non granuleux. C'est là un fait de peu d'importance, et qui n'a rien de commun avec la segmen- tation. M. Sabatier s'est assuré que les figures étoilées sombres de la surface de l'œuf sont dues au transport du protoplasme du centre à la surface de l'œuf. Le pro- toplasme, groupé autour d'un certain nombre de noyaux vient surgira la surface et donne naissance à autant de centres de segmentation discoïdale, de (elle sorte que l'œuf d'aranéide n'est autre chose, à ce n]oment, qu'on œuf meroblas- lique à cicatricules multiples. M. Sabatier s'est assuré par des coupes multipliées faites sur les œufs, que le phénomène des rosettes, décrit par Ludwig, n'était qu'une apparence et non une réalité. M. Ph. THOMAS \V'|(^rinaire en premier au lO'' hussards RECHERCHES SUR LES BOVIDÉS FOSSILES DE L'ALGÉRIE 1i (EXTRAIT) — Séance du 18 avril 1881. — Ce mémoire résume et coordonne à peu près tout ce que l'on sait de positif, sur la paléontologie des Bovidés en général, et sur ceux de l'Algérie en parti- culier. Il se divise en trois parties que nous allons rapidement analyser. (1) Mémoire reproduit in extenso, avec deux planches, in Bulletin de la Soc. zooloyiqud de France, 1881, p. 92-137. p. THOMAS. — SUR LES BOVIDÉS FOSSILES DE l'aLÉGRIE t)99 I. — ORIGINE ET ÉVOLUTION DES BOVIDÉS Considérant dans son ensemble la faune des ruminants, telle qu'elle est apparue et s'est développée sur notre hémisphère vers le milieu de l'époque Icrtiaire, l'auteur raontr(^ comment ces formes nouvelles se sont dégagées, peu à [)en, lie celles qui caractérisèrent les lourds pachydermes éocènes. il montre, en outre, connnenL ces lentes et graduelles transformations contirment, une l'ois (le plus, la, grande loi physiologique qui, dans toute la st'rie animale, subordonne l'oi'gane à sa fonction, et celle-ci aux influences directes des agents extérieurs ou aux conditions si diverses de la lutte pour Texistence. Cette vue iTensemble ."^let en relief le parallélisme si remarquable, confirmé par chaque fait nouveau, qui a existé entre les dernières phrases de l'évolution géologique de notre planète et révolution anatomique des êtres supérieurs qui s'y sont succédc's. Elle montre en effet comment, à mesure qu'émergeaient et que s'as- sé H une (juaraii taille d'aiiiices, dans k' loiuc IV des .{iiikiIcs des Busses- Alpes, un auteur de Lettres sur Digne mentionnait, autour de nos eaux thermales, de « hideux serpents fjue les tièdes va])eurs des eaux attirent, en assez jirand nomhi'e. et (|ui souvent tombent enj^ourdis aux pieds des haijineursi 1 1. » Il s"ai;it. cvidciiiincnt. dans ce passage, du Zdinenls viridi- /Jiirus, (pioi(|U(' Ja (|ualili('alion de hideux serpents s'ap|)li(|ue mal à des .uiimaiix ([ui lii;iin'nt. sinon coitime les plus nKii;ni(i((ues. du moins coinme les plus remarquables de noire raiiiic |tro\('ii(al('. et bien ((u'il ne soit j>uère dans leur caractère de louiber engourdis à la vue des bai- luneurs. le voisinage des eaux llieiinales n'incoHiinodanl nullement ces o[)hidiens. H L'époque des amours, chez le zanieiiis, commence dès que ces animaux sortent de leur retraite d'hiver, et se termine un peu avant la lin juin, du moins aux environs de Digne; ces limites ne sont pas absolues ; lorsque la mauvaise saison persiste, l'époque des évolutions amoureuses du serj)ent est im peu différée. Ainsi, l'année dernière (1880), le mois de mai et le commencement de celui de juin n'ayant pas été favorables, il y a eu un retard de deux ou trois semaines au plus. Il est très difficile d'observer raccouplement du zamenis; ce n'est même ipie j)ar hasard ([lie l'on parvient à surprendre, en relations intimes, les deux sexes de ces animaux. « La copulation dure plusieurs heures, dit Ker. Lataste. le mâle et la femelle se trouvant étroitement enlacés. J'ai Irouv»' une fois deux zamenis vert-jaune ainsi unis, sur une haie; leurs (U'U\ cor])s ne iormaient qu'une pelote, au-dessus de laquelle s'élevaient leurs tètes (;2j. )) J'ai été moi-même témoin des évolutions amoureuses de deux zamenis. et. comme cett(î observation a une certaine importance |)oui' l'étude des mœurs de ces animaux, je crois devoir la relater avec tontes ses circonstances. Le II juin 1870. je me dirigeais, vers nu'di. sur la vallée des Eaiix- C-liaudes. Stn- la route, de grands spécimens de la couleuvre en question. ;)\aienl laissé de nondiicuses traces de leur passage. Je regardais de côté Trailé de luboiilr des bains delà ville de Ditjiie i\i;diii an roi Uoberl par (iuilleiu Boyer, de Kwe. \iv"= siècle. Les bains de Diane en l'rucenve, par S. KicliarJ, docteur médecin. Lyon, loio, un vol. petit iu-S" Les Merveilles des bains naturels et des étuves naturelles de la ville de Digne en Provence, par M. D. T. de Laularet, docteur niéd. Ai.\, 1620; un vol. iu-12. Anabise des eniix minérales de Digne. — Mémoire sur l'utilité des eaux de Digne. — Observa- tions sur difl'erentes inaladiet pour servir de suite au traité des eauM minérales de Digne ; par Uicavy, (iorlcur niùd.Aix et Digue, 1759 et 173U. in-vet in-s^. Analg.te chimique des eaux minérales de Dii/ue. |i;ir l,aiui'ii.s, pliariiiacicu à Mar.'si'illc, hrocli. iu-8". Marseille, 1812. (\) Annales des liasses- A ijies, t. l\, p. i«;;. '2,' Fer. Lutasle, Faune Itcrj). de la Gironde, p. 122. 704 ZOOLOGIK KT ZOUTECHMi: et d'autre de la voie, sui' le talus formant la berge droite du torrent des Eaux-Chaudes, et sur le pied du versant rocailleux de la montagne dans lequel le chemin est tracé, tous endroits ([ue le zanienis fréquente volon- tiers. Arrivé ainsi jusqu'en face de l'établissement thermal de Digne, je m'arrêtai subitement : je venais d'entendre un bruissement de feuilles sèches, bien caractéristiciue, au pied du mur, ou plutôt de la digue qui sert de route, et, presque en mèiiie temps, j'apercevais deux zamenis , à première vue aussi grands lun que l'autre, dont les allures singulières captivèrent mon attention. J.es deux serpents étaient allongés et enlacés sur le sol tapissé de feuilles sèches, sous lesquelles disparaissait l'extré- mité de leur corps. L'enlacement des deux, serpents commençait vers la tète, à 14 ou 15 centimètres de celle-ci, et au premier abord, on aurait pu croire (jue les deux reptiles n'en formaient qu'un. L'un et l'autre avaient le cou relevé pres(|ue verticalement, et leurs deux tètes étaient elles-mêmes horizontales. Les deux reptiles ainsi réunis décrivaient une étrange évo- lution. Ils tournaient tout entiers l'un autour de l'autre, toujours allongés sur le sol, le cou relevé et la tète horizontale. La tète d'un des serpents, par suite du mouvement de rotation du corps, occupait, par rapport à celle de l'autre, différentes positions; tantôt au-dessus, tantôt au-dessous d'elle, ou à sa droite ou à sa gauche. Ce manège dura plusieurs minutes ; jetais resté en observation, immo- bile, mais parfaitement en vue des deux reptiles, que ma présence ne paraissait nullement gêner. Us semblaient faire entendre un certain féli- nement, ce que je ne puis assurer, cependant, car il se pourrait que je fusse, en ce moment, induit en erreur par le bruissement des feuilles sèches, sur lesquelles les deux reptiles se mouvaient. Ensuite, les deux ophidiens restèrent une demi-minute en repos. Avaient-ils terminé l'un des actes intimes de l'existence des êtres organisés supérieurs, n'en n'avais-je pas empêché, jusqu'à un certain point. Taccompl i s sèment ? c'est ce que j'ignore. Les deux reptiles, après l'instant de repos, d'indé- cision peut-être, dont j'ai parlé, se séparèrent et disparurent, même assez vite, dans des directions opposées, au milieu de buissons et d'osiers qui se trouvaient à proximité, au pied de la digue. Quant à moi, absorbé par le spectacle intéressant dont je venais d'être témoin, je ne pensai qu'alors qu'il n'était plus temps d'essayer de prendre les deux serpents en question. Dans nos vallées bien exposées au soleil, auprès de notre établissement balnéaire surtout, ainsi que sur nos coteaux ensoleillés, j'espérais, en ne m'épargnant ni peines ni fatigues, être de nouveau témoin, à la saison favorable, des évolutions amoureuses de quelque couple d'ophidiens ; mais cela ne m'a plus été pei mis. Une seule fois, auprès de nos bains, É.-F. HONORAT. — QUELQUES MOTS SUR LE ZAMENIS VIRIDIFLAVUS 705 j'ai surpris deux /amcnis, mâle et femelle, enlacés; mais, en arrivant inopinément à l'cndi-oit où ils se trouvaient, je les etïrayai, et, à mon grand regret, je ne pus (pio les voir tiiir. III Alors (pie j'étais enfant encore, j'allai me promener un jour vers midi dans la petite vallée de Saint-Véran, située tout près de Digne, pour cher- cher des nids d'oiseaux. Arrivé à un dotour du lorrent, j'aj)ercus, à un ou deux mètres au-dessus du sol, im petit oiseau gros comme un rossignol et que, à sa coloration, je pris pour tel. Cet oiseau battait vivement des ailes, mais, au lieu d'aller en avant ou en arrière, à droite ou à gauche, il semblait au contraire comme suspendu dans les airs par un fîl invisible, ou plutôt il descendait perpendiculairement sur le sol, mais d'une manière si lente qu'il paraissait toujours rester à la même place. Étonné d'un fait qui me paraissait anormal, l'oiseau se trouvant à trois ou quatre mètres de moi, j'avançai vers lui pour voir de plus près, et jugez de ma surprise lorsque je vis sur terre, immédiatement au-dessous du volatile, un serpent, un zamenis viridiflavus, dont le long corps était nonchalamment étendu sur le gravier, tout en formant quelques replis en zigzag, et dont la tète, relevée à (jnelques centimètres au-dessus du reste du corps, avait le regard dirigé vers le malheureux oiseau, et la bouche comme prête à le recevoir. Saisi d'horreur, je m'élançai vers le volatile. Celui-ci s'envola, tandis que le reptile s'enfuyait dans des buissons toulfus situés à proximité, sur les rives du torrent. Voilà un exemple de fascination du serpent. Depuis nombre d'années, de siècles même, on a essayé aussi d'expliquer celte prétendue fascination. Malheureusement, les premiers auteurs n'ont pas su se mettre au-dessus des grossiers préjugés populaires de leur époque. Ce qui a contribué à accréditer le don singulier attribué aux serpents, c'est d'une part, la rareté de bonnes observations faites à ce sujet, et, d'autre part, les erreurs dans lesquelles sont tombées, par suite de mau- vaises observations ou de fausses appréciations, des personnes sérieuses, mais sin-tout des gens ignorants ou de parti pris. Duméril, l'un des deux savants auteurs de X Erpétologie générale^ raconte que, dans une expérience qu'il allait faire, un jour, en public, sur l'effet et les consé(piences de la piqûre de la vipère sur les oiseaux, il vit un chardonneret (ju'il tenait à la main mourir subitement à la vue de la vipère :<( Longtemps on a enseigné que les ophidiens exercent une puissance fascinatrice sur la proie cpi'ils convoitent ; que le pauvre animal, devenu incapable de s'enfuir, se précipite de lui-même dans la gueule du reptile ; que des oiseaux ont même la complaisance de se déplumer eux-mêmes, 45 706 ZOOLOGIE ET ZOOTECHNIE auparavant, avec le bec et les pattes. Quoique des auteurs sérieux aient rapporté des faits en apparence à l'appui de cette croyance, les expériences de plusieurs naturalistes, ainsi que^quelques observations que j'ai eu l'occa- sion de faire, prouvent au contraire que la terreur inspirée par le serpent aux petits animaux n'est pas plus intentionnée chez ceux-ci que chez l'homme et qu'elle s'acquiert par l'expérience ou l'éducation (1). » Le danger, sous beaucoup de formes, fascine; mais c'est surtout la vue du vide qui, chez certaines personnes, en leur donnant le vertige, se caractérise le mieux par des actions semblables à celles que la fascination produit; le vertige, dans certains cas, semble être même synonyme de fascination. 11 y a quelque temps, j'allais me promener avec un ami sur des escarpements situés immédiatement au-dessus de la Bléone. Arrivé sur le bord de précipices, du reste assez peu profonds, je vis mon compagnon chanceler et sa figure devenir d'une pâleur cadavérique. Mon ami ne se plaignait pas. mais, à la décomposition de ses traits, je jugeai qu'il cou- rait un grand danger: « Si tu ne viens à mon secours, me dit-il. lorsque je me fus aperçu de son état, je suis perdu, je tombe dans l'abîme. » Il n'en fut pas ainsi, car, lorsque je me fus placé entre le précipice et mon com- pagnon, le malaise de celui-ci cessa immédiatement. Je n'ai jamais oublié le trouble apporté dans l'esprit et le corps de mon ami par la vue du vide, et je suis bien certain que, livré à lui-même, cet ami se serait infaillible- ment jeté, de son propre mouvement, au fond du précipice. A mon avis, l'action d'un homme prêt à se jeter dans un abîme, à la vue de celui-ci, et celle d'un oiseau prêt à entrer dans la gueule d'un ser- pent sont produites par une même cause, la peur. Si l'habitude devoir des abîmes et des précipices, en nous familiarisant avec ces accidents de la croûte de notre globe, empêche l'homme de se troubler à leur vue, l'habitude aussi, c'est-à-dire l'éducation, empêche également de craindre les reptiles. C'est ainsi que j'avais habitué une enfant, une petite fille de cinq à six ans, à jouer avec un énorme Elaphis JEsculapii, et cette enfant, alors qu'elle ne craignait pas de manier des serpents de dimensions fort grandes, avait une horrible peur des mouches et des fourmis. Cela prouve bien que la crainte des reptiles n'est pas in- stinctive et ne tient nullement à la nature de l'homme et à celle des autres espèces d'animaux ; l'ignorance absolue du danger amène, d'ailleurs, au même résultat que la certitude d'y échapper. Ainsi, lorsque, pour nourrir des vipères, je mets dans leur cage des souris vivantes, celles-ci ne sont jamais fascinées, du moins en ma présence, à la vue de ces reptiles, et les souris passent et repassent souvent sur le corps des terribles ophidiens sans manifester la moindre crainte, car elles ne se doutent pas du danger qui les menace. (\) V. Fati j, Faune des Vertébrés de la Suisse, Reptiles, p. 114. F. LATASTE. — SUR l'aCTION DU VENIN DES ARACHNIDES 707 M. H. EOÏÏZÂÏÏD RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DES ORGANES SEXUELS DES MOLLUSQUES TERRESTRES (extrait DL" PKOCtS-VEKBAL) — Séance du 19 a ont grandi de moins de 0"',08, comme si les hommes de chacun des groupes avaient grandi proportionnellement à leur taille première. Les conscrits les plus petits de 1811-12 n'onl point de rei)résentants dans le schéma de 1872-79. La taille moyenne s'est accrue de 0'",11. non seulement parce que les groupes se sont élevés, ou semblent s'être élevés d'environ 0'".()8; non seulement parce que les plus petites tailles ont été supprimées, mais encore parce rpie les groupes à hautes tailles sont devenus proportionnelle- ment plus nombreux que les groupes à petites statures. Pourquoi les tailles se séparent en groupes. — Imaginons deux races pures mises en présence. Nous supposons que la première a une taille de 1",80, et la seconde, 1™,48. Admettons une eugénésie constante. Admettons que, dans la lutte pour l'existence, aucune cause ne viendra favoriser plus spécialement certains groupes. Admettons encore que le total de la population ne variera pas. Nous avons, je suppose, 2,000 individus de la race à haute taille, dont 4.000 hommes et 1,000 femmes; et des nombres égaux pour la race petite. Nous ne nous occupons que des tailles masculines. Deux races l«r« génération 2^™gènérat 3^""^ général '*•«"'<' génèr. res 1T60 1T55 rso Fiff- 9"J- — Croisemenl théoiique de deux races. Dans la première partie de latigure 1)5, deux lignes, égales en longueur, représentent 1,000 hommes de 1",80 et 1,000 hommes de l'",i8. Dèsla première génération, nous avoiis 1,000 métis dont la taille moyenne 724 ANTHROPOLOGIE Conscrits de la vallée de l'Arvan. Groupes rythmés. bassin de l'Arvan des extrêmes est à 1™,64. Les représentants des races pures sont réduits à 500 de chaque côté. La seconde génération présente cinq groupes de tailles, espacés à inter- valles égaux, de0°\08. Les longueurs des cinq horizontales sont : 125, 500, 750, 500, 125. Total, 2,000. La troisième génération donne neuf groupes espacés régulièrement par 0°\04. Les nombres sont: 7,8; 62,5; 218.7; 437,5; 547; 437,5; 218,7 ; 62,5; 7,8. Total, 2,000. Dès la quatrième génération, les groupes voisins des extrêmes deviennent trop peu nom- breux pour qu'on puisse les représenter sur la figure. Les croisements entre deux races distantes par la taille tendent donc à fournir des grou- pes de tailles régulièrement espacés. N'est-ce pas le cas de la figure 96 ? Cette figure comprend les conscrits de huit com- munes occupant la portion supérieure du Saint-Sorlin-d'Arves, Saint-Jean-d'Arves, Montrond, Albiez-le-V'ieux, Albiez-le-Jeune, Montri- cher, Villargondran, Villarembertet Font- cou verte. Les tailles les plus élevées et les tailles les plus basses sont, comme nous le supposions tout à l'heure de 1°\80 et de 1°', 48. Juste au milieu, à 1"", 64, se trouve la ligne maxima. A moitié distance entre 1"\64 et 1"S80 — à 1"S72, nous rencon- trons un autre maximum. A moitié dis- tance entre l'",64 et 1«',48, — à 1"%56, est un maximum non moins marqué. Enfin, les maxima secondaires de 1",68 et 1",60 sont bien à la place voulue et font ressembler, presque trait pour trait, cette figure au schéma de la troisième génération de la figure précédente. Les deux maxima de l'",62 et 1"\70 ten- consenisdu canfon ae la Rochelle. draicut à la faire participer au type de Groupes rythmés. , , ■■. • > *• , ^ la quatrième génération. Un exemple tout aussi probant est celui que produisent les deux commu- J. CARRET. — ÉTUDES SUR LA TAILLE DES SAVOYARDS 72o nés do la Trinité et de ('hamoiix (fii»-. 93). La Trinité otfro les maxima suivants : i'"M; 1"'.(>0; l"'.Oi; 1"\68; l'",7!2; l'".7(); bien régulièroniont espacés de (|u;Urc' centimètres. C.liamoux a ses maxima aux hauteurs 1">,G0; l'",64; !"\08; V"Jil; 1"',76; et, on pourrait ajouter 1"'.80, où se trouve un conscrit isolé. Au Villard-Sallet, (jui louche à la Trinité, l'intervalle entre les groupes paraît être de 0"\06. Le canton de la Hocliette, pris en entier, semble montrer deux pas de O^SOe qui demeurent distincts (tig. 97). Les distances entre les maxima, à compter de r",5'2, sont mesurées par les chiffres suivants : -i _ 2 — 4 — 2 — 4 — 2 — i — % ce qui indiquerait un premier rythme, au pas de 6 centimètres, auquel appartiendraient les maxima : i°\m — l">,o8 — l'",64 — 1">,70 — l'",76 et un second rythme tout semblable, marqué par : Dans les schémas des communes les groupes ne sont donc pas dispersés au hasard. Us sont distribués suivant un rythme ou suivant des rythmes. Le nombre des pas, entre les deux groupes extrêmes dun rytiune quelconque, est une puissance du nombre 2. Soit l'un des nombres sui- vants : % 4, 8, 16, 32, etc. Les pas sont égaux. La grandeur d'un pas égale la ditterencc entre les tailles des groupes extrêmes divisée par une puissance de 2. Causes d'irrégularités dans les diagrammes. — Les exem- ples d'un rylhine bien inar(|ué ront rares. J'y vois plusieui's raisons: 1" Le pas doit rarement êtrc^ un nombre entier de centimètres. Ainsi, le plus souvent, h^s maxima sont répai'tis sur deux hoi'izontales consé- cutives. 2" Dans les groupes extrêmes, la taille ne jjcut pas être absolument uniforme, parce qu'il n'y a pas de races pures. 3° Des causes individuelles, telles que les maladies, la misère, le genre dtï travail, l'alimentation, agissent pendant la croissance, et tendent, comme le motif précédent, à élargir les groupes et à les fusionner en un schéma continu. 4° Le cas de deux races isolées, mises en présence, doit être rare. D'autres races compliquent les schémas. 726 ANTHROPOLOGIE Le rythme, (]uoique peu évident, existe cependant toujours. Autrement, comment expliquer la division des tailles par groupes? L'atavismci joue un rôle majeur dans la production des tailles. Il main- tient notamment les groupes extrêmes. Nous avons vu l'importance numérique de certains groupes diminuer au profit d'autres groupes; même, nous avons vu des groupes disparaître. Il faut donc admettre que, sous l'influence de changements sociaux ou clima- tériques, la grande majorité d'une population peut fort bien arriver à res- sembler à l'une des races composantes, qui, primitivement, n'y formait qu'une minorité petite. Cause de l'accroissement de la taille en Savoie. — L'ac- croissement de la taille est dû à l'élévation du type de bien-être, et, plus spécialement, à l'augmentation de la quantité et de la qualité de la nour- riture qui forme la part moyenne de chaque individu. A cet endroit, je suis heureux de pouvoir m'appuyer sur mes maîtres. M. de Quatrefages a dit (1) : « Pour grandir la taille de nos excellents petits chevaux de race Camargue, il suftit de fournir à la mère pendant la gestation une nourriture plus abondante que celle dont elle se contente durant sa vie demi-sauvage. » M. le docteur Topinard a dit (2) : « Les bœufs de la Sologne, petits et chétifs, transportés dans les vallées de la Loire, prennent, en une généra- tion ou deux, une taille et une qualité toutes différentes. » Il en est de même des bœufs originaires de la Tai-entaise, qu'on élève aux environs de Valence. J'ajoute encore ce fait. En Savoie, sur 1,000 conscrits, il y a 82 illettrés. Leur taille moyenne est inférieure de 0'",01 à la moyenne totale. Ils sont petits, parce ffu'ils appartiennent à des familles généralement pau- vres. Ils seraient plus petits encore s'ils ne provenaient, pour la plupart, de races à tailles originairement élevées. Supposons, en effet, tous les conscrits du département rangés sur une seule ligne et ordonnés des blonds aux noirs. Les blonds forment un peu plus du quart de la ligne; les bruns, un peu plus du cinquième. La partie intermédiaire est composée de châtains. Les blonds sont un peu plus grands que les châtains et les bruns. 1,000 blonds donnent 104 illettrés. 1,000 châtains en fournissent Si. — 1,000 bruns n'en donnent que 38. Ainsi, l'élévation du type de bien-être procure faccroissement de la sta- ture. Il me resterait à montrer que le type de bien-être s'estélevé en Savoie. Ici, je n'en produirai qu'une preuve. (1) h'Exp'ece humaine, Paris, 1878, p. <8S. (2) L'Anthropologie, Paris, 1876, p. /il'.. ÉTUDES SUn LES SAVOYARDS T-27 1. CAHUET. La population de la Savoie diiiiiime depuis 1848. Elle était, il y a deux siècles environ. aussi nombreuse qu'aujourd'hui. Cependant, les progrès de Tagriculture ont notablement accru la production du sol. La part moyenne de chaque individu est augmentée. 111 LE RYTHME DES MESURES CÉPHALIQUES Groupements des mesures céphaliques. — En 1880 et en 1881, j'ai suivi le conseil de revision dans divers cantons du département de la Savoie. J'étais autorisé, par M. le préfet Saisset-Schneider, à exa- miner les conscrits dans la salle où ils se déshabillent. Je mesurai leurs tètes suivant les diamètres antéro-postérieur et transverse maxinuun: je pris leurs nuances d'yeux et de cheveux d'après le tableau chromatique de la Société d'anthropologie et je notai leurs numéros de tirage, alhi de trouver, au bureau de recrutement, leurs tailles et les autres particula- rités sur les carnets de tournée de révision. Eu 1880, j'opérai dans vingt-six cantojis, sur vingt-neuf qui compo- sent le département. En 1881, le congrès d'Alger em- piétant sur la tournée de revision, je ne pus aller (pie dans douze can- tons. Au total, j'ai vu les vingt-neuf eantons; neuf cantons ont été vus deux années, et j'ai mesuré 2,778 conscrits. J''ai pu juger du degré d'exacti- tude de mes mesures céphaliques par les conscrits que j'ai mesurés deux fois (ajournés, etc.). Une moi- tié des mesures prises en double sont identiques dans les deux cas. Les autres ne dilfèrent généralement Dianièlies céphaliques antéro-poslériours. Commuiifts de la rive gauche de l'Arc, que d'un millimètre, rarement de deux. Je dois peut-être m'estimer heureux de n'avoir pas commis des erreurs plus fréquentes et plus graves. Dans ce travail, je passe sous silence tout ce «jui ne concerne pas le rythme des mesures céphali(|ues. 7-2.S ANTHROPOLOGIE ne. '^ 170 .-- 155 - -J 160 : - ------ 155 -- -.1.-- T ' T 150 .-- Ub Chaciii) de ces deux diamètres de la tète, étudié comme nous avons étudié la taille, dessine égale- s 11" ment des groupes, signale des I p-atitude. Le commandant Mus est décédé. J'ai le regret de ne lui avoir pas témoi- gné ma reconnaissance alors que j'aurais pu le faire. DISCUSSION M. le Docteur Bertu.lon ne comprend pas l'accroissement tout h fait énorme, anormal de 12 centimètres, qui nous est signalé par M. le Docteur Carret. La taille ne varie que dans des limites très faibles. M. le Docteur Letouhneau manifeste aussi son étonnement d'un semblable changement, ainsi que M. le Docteur Liétard. M. le Docteur Bertu.lon dit. à propos de l'accroissement merveilleux de tailles survenu, de 1812 à 1879 en Savoie, que les années 1811 et 1812 sont des années exceptionnelles,, car, à cette époque, les conscrits bons disparaissaient.il serait bon de ne pas se borneraux années 1811. 1812 et 1813 et aux années dernières, mais de prendre une série d'années. M. le Docteur Carret fait observer que. sur les tableaux de 1811-1812,11 n'y a pas de déserteurs; que, de plus, il a relevé des mesures de 1828 à 1837 et qu'elles sont précisément intermédiaires. M. de Qi'atrefages indique, comme cause possible d'accroissement de taille, le bien-être, mais il y en a d'autres. Ainsi les os des Américains s'allongent, le bassin de leurs femmes se rétrécit, la fécondité des femmes canado-françaises s'accroît, etc. Donc il faut rechercher les causes certaine- ment très complexes de cet accroissement remarquable, observé en Savoie. M. TopiNARD indique aussi la possibilité de changement dans la répartition des races. M. le Docteur PEEîfG-EÏÏEBEE Médecin de colonisation à Palestre, près Alger. OBSERVATIONS SUR TROIS CENTS BERBERS DU DJURJURA — Séance du 1S avril 1881. J3:2 ANTHROPOLOGIE M. le Docteur EAEAILLAC De Maigaux (Gironde). LA LANGUE UNIVERSELLE — Séance du 10 avril 18Si. — M. le Docteur EICOÏÏX Chef de la Statistique de la population en Algérie. RECHERCHES SUR LA POPULATION DE LA PREMIERE ENFANCE EN ALGÉRIE (l) Séance du i6 avril 1881. — M. Henri MAETIIÎ sénateur, Membre de l'Ac:idémie française. LES MONUMENTS MÉGALITHIQUES DE L'ALGÉRIE — Séance du IS avril ISSt . — M. Henri Martin expose d'abord quelques vues générales sur les monu- ments mégalithiques. La plupart des savants, durant quelque temps, réagirent contre l'opinion commune qui attribuait ces monuments aux Celtes. Divers indices faisaient considérer les mégalithes comme beaucoup plus anciens que les Gaulois auxquels ont eu affaire les Romains. On ne trouvait pas, dans les Gaules continentales, de preuves, ni même d'inductions suffisantes à opposer à cette négation. (1) Voir, Annales de Démographie internationale, 1882. II. MARTIN. LES MO.NLMKNTS MÉGALITHIQUES DE l'aLGÉRIE 733 Ces inductions et ces preuves se rencontrent dans l'Ile qui a été la der- anière étape des Celtes dans l'cvlrème Occident, l'Irlande. Chez nous, même dans cette Bretagne qui est le pays k' plus riclic^ du monde en mégalithes, ces monuments ne sont généralement que des sujets de légendes, de contes de fées; on n'y rattache pas de souvenirs histo- riques. Il n'en est pas de même en Irlande; là, le merveilleux qui plane sur les monuments est un merveilleux tout nalional et se rapporte k des personnages de la mythologie celtique irlandaise, et très souvent même aux héros très réels des poèmes bardiques. 11 est cei'lain (jue les Irlandais ont continué de construire des dolmens jusqu'aux pnMiiiers temps du christianisme. Le conclusion, pour M. Henri Martin, a été (jue l'architec- ture mégalithique appartenait spécialement à la branche la plus ancienne des Celtes, de laquelle descendent les Irlandais et les Écossais, et que ce sont eux qui l'ont répandue dans tout l'Occident. C'est pour cela qu'ils en ont gardé plus clairement le souvenir, ce qui ne veut pas dire que les Celtes plus récents, les Bretons et les Gaulois de l'histoire romaine, n'aient élevé un plus ou moins grand nombre de ces monuments à l'imitation de leurs aînés. On a tini par trouver à cet égard des indices très concluants. Suivant M. Henri Martin, les Celtes primitifs auraient élevé, en Dane- mark et en Suède, des tumulus à dolmens, et ils auraient été remplacés dans le nord par les Cimbres, Celtes de cette seconde branche dont l'arrivée dans le nord a correspondu à celle de leurs frères les Bretons en France et dans la Grande-Bretagne. Longtemps auparavant, les Celtes primitifs avaient envahi l'Espagne et le Portugal, où l'on retrouve leurs monuments mégalithiques, leur céramique et leurs dénominations ethniques et géogra- phiques. Mais les monuments mégalithiques ne s'arrêtent pas au détroit de Gibraltar. Depuis notre établissement en Afrique, on les a signalés de tous côtés dans notre Algérie, et les importantes études de M. le général Faidhcrbe, de M. Féraud, des sociétés archéologiques de Constantinc et d'Hippone, et de maints autres savants, nous ont révélé les caractères et la multitude de ces antiques constructions. M. Henri Martin, après avoir visité les principaux groupes mégalithiques 'de l'Europe, a voulu voir quelques-uns de ceux de l'Afrirpie et les com- parer par ses propres yeux avec les monuments europécMis. A la suite d'une excursion dans la province de Constantinc il commu- nique à la section d'Anthropologie; du congrès d'Alger li^ résultat de ses observations. Après avoir consulté à Paris sur ses projets M. le général Faidherbe, il s'est mis,àConstantine,sous la direction du savant docteur Beboud, auteur •de si importantes études sur les inscriptions libyques et non moins versé 934 ANTHROPOLOGIE dans la connaissance des antiquités mégalithiques. Un jeune officier au S*" régiment de tirailleurs indigènes, M. Jullien, passionné pour la science, a bien voulu s'associer à ses expéditions et en rédiger les notes. (Voir aux Notes et Documents à la fin du volume, Excursions.) M. Henri Martin, outre les nécropoles de Bou-Nouara, du Djebel-Mérah, de Ras-el-Ai, de Bou-Merzoug et de Roknia, a visité quelques monuments qui lui ont paru très remarquables. On lui en avait signalé un appelé les Trois-Pierres, à 7 kilomètres environ de Lambesa, et à 3 kilomètres au delà de la ferme de Markouna, bien connue par ses ruines romaines. Au sortir d'une région nue et découverte, à laquelle succède une région forestière, en suivant la route de la montagne (l'Aurès), on aperçoit, sur le versant d'un ravin, un trilithe de 3 mètres de haut. Les trois pierres, comme celles de Stone-Henge, ont été plus ou moins équarries ; mais il n'y a point, comme à Stone-Henge, de tenons ni de mortaises, et, au lieu de reposer sur le sol, comme à Stone-Henge, les deux supports reposent sur une sorte de piédestal formé de deux rangs de blocs. Le trilithe paraît avoir été encadré dans un parallélogramme formé d'a- lignements. A gauche, en venant de Lambesa, trois lignes d'un des grands côtés sont en partie conservées, ainsi que deux lignes d'un des petits côtés. Le reste a été détruit. Le monument est appelé par les indigènes Mza-Sdira, le tombeau de Sdira. Le ruisseau qui coule dans le ravin se nomme l'Oued-Meriel. L'extrême rareté des trilithes rend ce monument très important à conserver, et il est essentiel d'appeler sur lui l'attention du gouvernement algérien. On avait indiqué à M. Henri Martin une enceinte mégalithique à l'entrée du désert. Eu ettet, à o kilomètres sud-ouest de Biskra, en avant des mon- tagnes de Sable, apparaît une butte rocheuse, oblongue, entourée d'une enceinte de blocs qui. sur plusieurs points, font saillie en forme de redan. Plusieurs escaliers sont grossièrement pratiqués sur la pente. On peut suivre une sorte de chemin de ronde. Sur un point du sommet, il semble que deux ou trois grands blocs aient dû former une sorte de monument sur des assises préparées, et cpi'ils en aient été violemment précipités. Le sommet de la butte est trop étroit pour qu'on y puisse concevoir l'établissement d'une population ou d'une garnison ; il est probable que c'était un lieu consacré, un sanctuaire primitif, et qu'il a été bouleversé dans quel({ue invasion. La province de Constantine, la plus riche en antiquités des trois pro- vincôs algériennes, contient plusieurs autres nécropoles que M. Henri Martin n'a pu visiter : La nécropole du Tarf, à vingt-cinq kilomètres au sud de la Galle fvoir Letourneux, Lettre à M. Desor, sur les monuments funéraires de i Algérie orientale, publiée par les Archives d'anthropologie de Breslau) : n. MARTIN. — LKS MONUMENTS MÉGALITHIQUES DE l'aLGÉRIE 73o La nécropole de Zoïa, sur la rive droite de la Seybouse, en aval de Duvivier, iouillée par M. le capitaine Konvière ; La nécropole des Beni-Medjaled, entre En-Aria et le Djebel Taïa. à cinquante trois kilomètres de Constantine, entre Constantine et Guelma; La nécropole de liled-Guerl'a, vers les sources de l'Oued-Clieniour, étudiée par le commandant Cartairade ; Les nécropoles du bassin de l'Oued-Taga, à l'est de Lambesa, dans l'Aurès. Il y en a qnatre, fouillées par le commandant Payen. Ces dernières sont plutôt numides que celtiques et se caractérisent par mie multitude de petites tours et non de dolmens. M. le professeur Marqueray, d" Alger, a découvert là une ville numide (voir les Xotices et Mémoires de la Société archéologique de Constantine, 18G3). Il en est de même des nécropoles du Djebel Mahdi et de la nécropole de la Medjana. ou. du moins, elles sont mixtes ; les petites tours basses y sont mêlées aux dolmens. 11 existe mie nécropole mégalithique dans le désert, celle de Mengaub. au sud-ouest de Biskra, près des sources de l'Oued-Itel {Notes et Mémoires de la Société archéologique de Constantint^ I8G0, p. 80.) I*armi les nécropoles de la province de Constantine que n'a pu étudier M. H. Martin, il en est une qui ofîre un très grand intérêt, celle de Sigus. Les monuments mégalithif[ues et les monuments romains s'y trouvent en présence ; on y avait signalé à M. Henri Martin un monument très remar- quable de la fin de l'architecture mégalithique : un dolmen dont la table pose sur quatre supports écjuarris, encadré dans un mur et dans une sorte de portique parallélogramme. 11 y a aussi un dolmen entouré d'une sorte de pâté de pierres, forme qui se rencontre dans quelques autres agglomé- rations algériennes. Depuis les excursions de M. H. Martin. Sigus a été visité par M. le docteur Rebond, M. Sal mon. membre de la sous-commission des monu- ments mégalithiques, et M. Cagnat, chargé d'une mission en Algérie par M. le ministre de l'histruction publique (voir, aux Documents, un mémoire très intéressant de M. le docteur Reboud sur Sigus, et une lettre de M. Salmon, qui avait le premier fait une visite à Sigus). Il serait très important d'appliquer à l'Algérie l'interdiction imposée en France par l'Administration aux entrepreneurs de travaux publics d'user des monuments [)rinntifs comme de matériaux. Ceux de Sigus, si intéres- sants, sont entamés et périclitent de plus en plus. Sur une autre nécropole inégalithi(pie de la province de Constantine. celle de rUued-(;henionr, voir, aux pièces, les notes rédigées ])ar M. le docteur Reboud sur les comnnniications faites à M. Henri Martin par M. le commandant Cartairade. Dans le reste de l'Algérie, M. Henri Martin n'a pu visiter qu'une seule "tSQ ANTHROPOLOGIE nécropole, ou plutôt les débris d'une nécropole, celle de Gujot-Ville, à douze kilomètres d'Alger, et à peu de distance de cette presqu'île de Staouëli où a débarqué, en 1830, l'armée française. Il y avait là, autrefois, cinq cents dolmens , il n'en reste guère que vingt-cinq, heureusement, pour la plupart, situés dans la propriété de M. le professeur Kuster, qui s'en est constitué le protecteur vigilant. Ceux-ci sont bien connus, grâce à leur voisinage d'Alger. Il existe, dans l'intérieur de la province d'Alger, sur les hauts plateaux, une nécropole fort digne d'étude, celle de Djelfa. On y signale plusieurs trilithes, des hgnes de menhirs aboutissant aux cromlechs et aux dolmens, et un dolmen à trois tables. Ces deux dernières particularités sont rares en Algérie, la première l'est partout ; une partie des monuments, dolmens, enceintes, ont de grandes dimensions, peu communes en Afrique ; comme dans ccrtaini^s nécropoles de la Numidie, on voit, mêlées aux dolmens, des chambres funéraires arroudies en forme de tours, M. le docteur Reboud a communiqué à M. H. Martin des notes sur Djelfa et sur les monuments érigés par la tribu, aujourd'hui éteinte, des Beni-Sfat dans le Sahara de la province d'Alger. (Voir aux Documents.) A la suite de ces communications, M. H. Martin discute quelques-unes des observations présentées par M. Cartailhac sur les monuments méga- lithiques. M. Cartailhac affirme que : i' Les sépultures de la pierre polie renferment des mobiliers assez dif- férents, selon les régions, pour que ces monuments ne puissent s'attribuer à une même race ; 2-» Que nous avons tous abandonné les termes de dolmens, cromlechs, ■cairns, etc.. ; 3' Que les tombes antéromaines de l'Algérie n'appartiennent pas aux populations, qui, en Europe, à l'âge de la pierre polie, ensevelissaient les morts dans les cryptes mégalithiques ; 4^ Qu'on n'a pas prouvé que ces nécropoles africaines fussent celles des Tamehous. L'opinion de M. H. Martin est opposée à celle de M. Cartailhac sur les .trois premiers points. Les différences entre les mobiliers funéraires ne sont pour lui ([ue comme les dialectes d'une même langue ; il a pu, par exemple, ■constater, avec M. Cartailhac lui-même, l'analogie des mobihers funéraires et surtout de la céramique du Portugal et des Algarves avec ceux de l'Ar- morique et des autres régions de la Gaule et des îles Britanniques. Il proteste contre la prétention d'abandonner les termes de dolmens, de cromlechs, de cairns, etc., abandon qui jetterait une grande confusion dans l'archéologie et qu'on ne saurait comment remplacer, quoique ces termes aient pu ne pas être employés par les constructeurs mêmes des mo- II. MAiniN. — I.IS MONUMENTS MÉGALITIliyLKS I)K l'aLGÉRIK 787 iiLimeuls. 11 serait seuleiiu-ut à désirer que les archéologues du couliueut et ceux des îles Britaimiques s'eiiteudisseut sur l'emploi difïerent qu'ils l'ont de ces ternies. M. II. 3Iartin pense, coinnie il Ta tléjà énoncé, (|ue les tombes mégali- Ihiques d'Algérie et de tout le nord de lAl'riipie appartiennent aux mêmes populations qui ont érigé des monuments analogues en Ganle et en Espagne. Les observations relatives à l'intériorité d'art des moimmeiits africains font penser à M. H. Martin que les nécropoles d'Afrique ont dû être fondées ù une époque antérieure à la grande nécropole du Morbihan et à nos autres principaux monuments d'Europe. Les Celtes j)rimilifs auraitntdonc passé en Afrique à une épocpie très ancienne, aussitôt après la con(|uètc de l'Espagne, etn'auraicnl j)as fait ensuite les mèmesprogrès que leurs con^ génères d"Euro|)e. Quant aux Tamehous, il reconnaît qu'on n'a point de preuves directes (|ue nos tombes mégalithiques d'Algérie leur appartiennent ; mais il consi- dÎTc comme très probable que les Tamehous sont les Libyens blonds dont parlent les historiens et géographes grecs, et que ces Libyens blonds étaient les Celtes venus d'Espagne, qui dominaient les indigènes du nord de l'Afrique. A propos des populations du nord de l"Afri(iue, antérieures aux Romains, il y a, suivant M. H. Martin, une observation intéressante à faire, et, à côté des monuments mégalithiques qu'il croit introduits par les Celtes, il y a une autre classe de monuments funéraires qu'on peut nommer indigènes, ou plus spécialement numides ; ce sont ces espèces de petites tours arron- dies et coniques, qui ont iini par aboutir à se transformer, sur quelques points, en très grands et très importants monuments, tels que leMedrasen, le tombeau de la Houml et un troisième, qui se trouve dans la province d'Uran. Cette architecture indigène paraît s'être dégagée d'entre les construc- tions mégalithi([ues et a iini par se modifier sous une influence grecque. l^e cône majestueux du Medrasen repose sur une colonnade d'ordre do- ri([ue, ce qui indi(iuerait un architecte grec ayant des goûts archaïques ; car, à l'époque où fut érigé ce beau monument, vers le temps de Massi- nissa ou, plus probablement, de son lils Micipsa, la mode du dorique était jiassée, depuis des siècles, en Grèce et à Home ; le tombeau dit de la lloumi, attribué aux Juba et considéré comme moins ancien, a une colon- nade i(jni(iue. 738 ANTHKOPOLOGIE M. le Docteur TOPINAED Secrétaire général de la Société d'anthropologie de Paris. UN DES DESIDERATA DE L'ANTHROPOLOGIE ALGERIENNE Séance du 16 acrll -ISSL M. le Docteur de TOEOK l'roi'esseur à l'Universilé-Faculté de Budapest (Hongrie). SUR LA MORPHOLOGIE D£ L'ORBITE DES SINGES Séance du 10 ucril IS8I. — Docteur P. POMMEHOL De Geizat (Puy-de-Dôme) . LA STAÎION NÉOLITHIQUE DU PLATEAU DE CHATEAUGAY — Séance du le avril 1881. — Le plateau de Cliateaugay, situé à trois kilomètres sud de la ville de Riom, occupe le sommet d'uue large colline calcaire, couromiée d'une puissante nappe basaltique. La partie occidentale est connue sous le nom de La Chaux, et la partie orientale sous le nom de Champ-Griot. C'est en cherchant à la surface des champs que nous avons recueilli les objets sui- vants : Haches. — Assez communes ; la plupart ont été brisées près de l'em- manchure. Leur forme est généralem.ent conique, arrondie, leur tranchant r. POMMEHOL. — LA STATION NÉOLlTHUJUt; DL" l'LATKAU DE CHAIEAIJGAV l'M) circulaire. Elles sont faites au moyen des roches de la contrée. Le silex, et la librolite sont les substances le plus souvent employées. Viennent en- suite la diorile. l'amphibole, le quartz, le basalle. Les haches de basalte sont les plus rares, à cause du iirain. iii'ossicr et de la texture cassante de la roche. Ciseaux. — Ils rcs-icmblciit à de dés pdilcs liaelics. allongées, à lalon plan. disj)(>sili(!ii (|iii leur prrnicUail de r('eev(»ir le choc sur tout le tran- chant de l'oulil. Ils devaient èli'e ciunianchés dans du l)()is ou de la ('(Uiic. Lissoirs. — Ils sont tonnés au moyen dune pierre arrondie, de pidite dimension, polie sur toute la surface, sans pointe ni tranchant. Uares. Pointes de flèches. — Très nombreuses et de formes variées. Une res- semble à une très petite haclie de Saint-Acheul. D'autrc^s sont triangulaires, ovales, en forme de feuilles de saule. Les pointes à ailerons et à pédoncule sont les plus nombreuses. Celles à ailerons obliques et à pédoncule coni(|ue sont les plus perfectionnées, les plus meurtrières. Pcrçoirs. — Prismes de silex, allongés, pointus, retaillés et résistants. Devaient être emmanchés comme les ciseaux. Rares. Grattoirs. — Le plus souvent circulaires ou ovalaires. Quelques-uns sont demi-circulaires ou allongés. Un d'eux, régulièrement circulaire, poile un petit pédoncule, pour èlic einniaiieli(''. Les grattoirs diseoïdes devaient être tenus à la main. Couteau.r. — Lames assez grossières, petites, étroites, allongées, ébré- chées sur les bords. Un seul spécimen est remarquabU; par ses grandes di- mensions. Presque tous les instruments sont en silex d'origine lacustre, provenant des calcaires tertiaires de la contrée. Quelques-uns sont en silex marin, analogue au silex de^:; Falims. Cette dernière roche arrivait certaineiueiit en Auvergne par voie, d'échange, et l'étude des gisements préhistoriques de la Touraine pourrait nous dire conliv quelles ]iiatières d'Auvergne elle était échangée. Une setile lame est en obsidienne, provenant sans doute des envil'ons de Bessc, près du mont Dore. Les objets sont très nond)reux sur le territoire de CliUmp-Criol ; ils sont beaiieoiqt plus rares m ciiv (juc des iiiniiiniiciils mystérieux. 11 exisic iiiif rdoilc l'cljiliniinilic le (loliiicii et l.i s(;i(i()ii |)ivhis;()ri(|ii(' de Cliàtcaii^ay. Il fut cci'laiiicnioiit ('l'i^v jtar li^s liahilaiils |H'iiiiitits du plateau. Il y a ((U('l(|ucs aniircs. umc partie de la lahle cxislail eiie(tre. Klli' était di' Kraiiil hlaiie. doni le iiisciiiciil se Irouve j)rés de Volvic. à !) kilo- mètres de dislance. O sont les hommes uéolilhi(|U('s (pii ti'ansportèrent de si loin les nialériaux si pesants du dolmen. La vallée est coupée d(> ravins et de jientes abruples, et le li'ansport diil élre très difficile. Nous dovous donc adnieltr<' (pie les homnies d'alors connaissaieni la traction roulante et avaieni déjà inventé la roue el le eliar. Mais poui'quoi ne prenaient-ils pas leui's matériaux dans la j)uissanle eoiiclie l>asalli(|iie du plateau? l*arlout en Auvei'p,'ne. dans la |)!aine connue dans la monlai;ne. sur l(*s plati'aux l)asalti([ues, comme sur les collines calcaires, les monu- ments mégalithiques sont construits avec des blocs de graiiit. T^o granit a été la pierre sacrée des dolmens el enfoncée, les bo^^ses sour- cilières fortement déveloi)pé('s et conthieulcs vers le milieu; le uiaxillaire supérieur court et large, jM)nunelles très proéminenirs, les arcades zygo- matiques larges ; l'arcade alvéolaire large ; le palais et le maxillaire inférieur par le fait même présentant la forme d'un fer à cheval; cette race a été déjà également décrite par un grand nombre de savants, mais non avec tous les caractères que je vieus de décrire. Elli; est en rapport, par exemple, avec le UiUjcUjràhcrlijpuK de A. Kcker, avec le Siontupiis de His et Rutimeyer, avec les doliclutcrpliales mésorrliiniens de liroca. ainsi qu'avec une parlie de ce-; tonnes «pie Davis et Tliin-niann assignaieni à l'ancienne [lériode anglaise. Ti() ANTHROPOLOGIK m, — Race brachycéphah Iqjfoprosope. if(Bl) Est certainement la forme la plus anciennement connue des races bra- chycépliales que nous rencontrons sur le sol européen, et, cependant, ses dénominations synonymes ne sont pas nombreuses. C'est peut-être à cette universalité que nous devons attri- buer le petit nombre de dénomina- tions synonymes ; peut-être est-ce aussi à cause de cette universalité qu'on a renoncé à une dénomination plus variée et qu'on s'est contenté du terminus bmchycéphale ortho- (jnathe employé déjà par Retzius.. L'ortliognathic est certainement, dans cette race, le type le plus fré- quent, sans cependant être unique. Nous rencontrons souvent, même dans cette race, des spécimens de prognathie, ce qui fait qu'en pre- nant la moyenne, nous arrivons à un angle facial bien inférieur. Caractères : Le crâne présente la forme d'un œuf, mais court ou tronqué et arrondi en arrière; le front bombé; les insertions musculaires peu saillantes, les os d'épaisseur moyenne; le crâne facial étroit, le nez très long ; les ouvertures orbitaires grandes et rondes ; les maxillaires étroits ; os zygomatiques non proéminents, les arcades zygomatiques apla- ties. Nous trouvons, comme je l'ai fait observer, en Suisse, comme en toute l'Europe, des représentants types de cette race. Nous la retrouvons aussi dans un grand nombre de crânes du temps des Romains. MM. His et Ruti- meyer désignèrent cette race sous le nom de Dissentis-lypus. Le type tout à fait opposé nous est fourni par la race. Fig, 102. — ',. (fiU) Brachycéphalo Jeploprosope, vue verticale. 1/3. IV. — hrachjjcéphah' chanueprosope. Dont le crâne est caractérisé par un front large (^ plat, occiput aplati ; les tempes, dans leur partie antérieure, plates, dans leur partie auriculaire bombées; visage bas. nez court, large, dos du nez enfoncé ; bosses sourci- lières fortement développées et continentes ; maxillaire supérieur large et courbé, les os zygomatiques proéminents, le palais et le maxillaire inférieur .1. Koi.t.MWN. — iî\(r.s iirMAiNKs DK r/miopi: / ./ large, les os gros et épais, les insertions iiinseulaii-es Ires saillantes; l'angle facial se rapproche sonvent solide celui des proguallies, soit de celui des moségnathes. Synonymes: Slavisclw hrarJnjccpJialie (Virchow).. type mongolo'ide ^Pruner-Bey). Voir ci-contre un tableau des dimensions des" crânes des ditférentes 2'(Bch) Fig. 103- — 2 (li. eh., liracliycéphale (■ll;^mil'pl■(l^Ol)|^ vue IVonlal-'. -1/;!. 2' l'n.di.' Brafhycépliale cliaina^prosope, vue veilicale. i/3. races. Le crâne facial a été iei ])risen considération et, en prenant eoiniais- sauce de ces chiH'res, on peut voir cfu'ils sont très signilkatifs. Par exemple, l'indice facial (hauteur du visage du menton h la racine du nez) est = >< 100 divisé par la distance dos deux arcades zygomatiques, chez les dolichocéphales leptoprosopes ; =:î)^,5, chez les dolichocéphales ehama^prosopes 70.2; — l'index orhitaire est de 01,7 chez les premiers et de 70.1 chez les seconds. — l'index palatin est de 7!2,0 et 82.7. Nous retrou- vons les mêmes différences dans les deux races brachycéphales. Peut-être trouverez-vous étrange de vouloir diviser la population euro- péenne en plusieurs races, mais vous vous rappellerez que des divisions pareilles ont déjà été faites pour de plus petites contrées. Permettez-moi de vous rappeler les recherches de MM. His et Rùtimeyer sur les races suisses. Os deux savants nous ont démonti'é, il y a plus de dix-sept ans déjà, que. depuis l'époque des constructions lacustres (/Ya/'/6«u/t'?î) jusqu'à nos jours, quatre de ces races, ou types difTérents européens, se sont succédé sur le sol suisse. Chaque type fut distingué par une masse de caractères frap- -/^^ ANTllllOPOLOGIK paiils. Qu'il me suilise de vous faire remarquer ([ue, parmi ces (luntnMares, nous en trouvons trois connues appartenant à la population européenne, et nous les retrouvons dans toutes les contrées de l'Europe. La dénomination de ces races est tirée des contrées oî; Ion rencontre le plus de représentants types, comme cela arrive avec les découvertes géo- LKS RACKS liK L'Ill UOl'!' INDICES MOYRNS Indien réphalique — de la hauteur — de la largeur — de la face — du max. sup — orbitaire — nasal — palatin Aiijl.' facial (1). . (1) Lignî auriculo-orbil.iir.' i4 Vçiw ciih' U siilnr.; naso-fronlale jusiin'iiu boni anlriii'ui (lu mnvillairc Kuppripiir. DOi.icinr,K)'n w.v.. nnAcnvcKPiiAi.Ks Leplo- prosopes Cliania;- [irosopes 71,:; 72,2 100,7 !12.j 91.7 4;!,:! 72.0 73.8 72, o 99.2 76,2 .'iS.2 7ti.1 '.7,0 82.7 89". 3 Leplo- prosope; 83.1 7:;, S 92,:; lO-'i.O Il ',,2 S7,1 7:;,o ss°.:; diama"- prosopps 8'..o 78,2 02.7 82.0 .'.6.9 77.:; /.s,/. s<:;.i .S.J",:! logiques; quelques savants ont tiré leur dénomination des formes de tom- beaux {Rcihenc/raher-tiipus. hv(ie!(jvaher fypns): mais le plus souvent on a choisi des dénominations ethnologiques. Mes dénominations sont anatomiquos. je les ni tirées des formes des crânes. Toutes les autres, quelles qu'elles soient, nous démontrent la multi- plicité des races en Europe ; et c'est justement cela qui leur donne de la valeur. Davis et Thurnam distinguèrent trois races dans le royaume britan- nique; en France, nous en trouvons quatre, et même chez les Basques seuls, ce groupe ethnologique, nous en avons signalé quatre. La distinction de plusieurs races européennes fut longtemps empêchée par la fausse idée que les peuples, les nations étaient tous descendants d'une même et unique race; ce qui ne fut jamais le cas, pas plus dans les temps les plus reculés que de nos jours. Aussi loin que nous remontons le cours des années, aussi loin que nous étudions la colonisation des diffé- rentes contrées de l'Europe, ce qui en France est possible jus:iu'à l'époque quaternaire, jamais nous ne retrouvons une race unique. De tout temps, nous voyons les populations composées de types les plus différents. Voici quelques exemples de crânes que j'ai recueillis en Bavière dans des tombeaux du iv" siècle el qui monlrciil un mélange de races les plus ,1. K(i).i.MAN-\. — i;.\(,i> iiimain;.> 1)1, i/i;iuni'i: 749 (li\crsL'S. Un poiii'i'ail fi'oiiv (lc\oii' ne li'oinci' dans les jnu'irns lonibeaux (les Suèvcs et des Bajurares (]u'nn lyi)«' d'une même race; c'est ce qu'on a admis lurl loni^lemps: m;iis, piir la niesuralion comparative des crânes, non ; aii'ivons à admellic le eonliairc Os inesuralions comparatives nous di'iiionli'enl l'existence. élude craniologique nous donnant des résultats certains. Mais, rétlexion laite, nous voyons que c'est ce phénomène lui-même (jui nous donne la preuve de l'inqîossibilité qu'une race disparaisse avec tous ses caractères, car, sans cela, nous n'aurions bientôt ({u'une seule et même race dans toute l'Europe, ce (jui serait fort ennuyeux. Heureusement, ce n'est pas le cas, au contraire ; tous les peuples, {^n-ands et petits, se distin- i^iient les uns des autres par des caractères très distincts. Si nous recher- chons la cause de ce phénomène, nous trouvons que le nombre d'individus aj)partenant à la même race n'est pas le mènn! dans tous les i)ays, mais bien, au contraire. (|u"il est soumis à de grandes variations. Le mode de composition est fort dillèrent dans cha(ine nation. J^a l'ace la i)lus répandue donne à la nation un certain tyjie anlhro[iologi(pie et hn imprime un caractère de race, (pii se laisse foit l>ien étudier et définir par le calcul. La détermination du nombre des indi\id us d'ime même race (tant de Celles qui sont en majorité, (pie de celles ûr la minorité) doit, de ulus en plus, attirer notre tillenlioii. 750 AiNTHROPOLOGlE Les résultats qui serout obtenus de cette mauit.'re contribuevoni certai- nement beaucoup à éclaircir soit l'ethnologie, soit l'étude comparative des langues. Jusqu'à nos jours, on s'est occupé de prendre la moyenne d'un certain nombre de crânes d'une même contrée ; mais cette méthode n'est pas suffisante pour nous donner une idée réelle des caractères anthropolo- giques d'un peuple étudié par son crâne. Précisément, les sujets qu'il y aurait avantage à conserver comme types de race se confondent avec les autres par la prise de la moyenne. Les types tout à fait opposés sont d'une importance capitale poui' résoudre les questions ethnologi(iues. C'est par leur étude que nous retrouvons les meilleurs types de chaque race. En prenant la moyenne on obtient un type imaginaire et les crânes les plus caractéristiques perdent leurs propriétés ; avec la moyenne disparaissent, à peu d'exception près, tous les caractères qui nous permettent de distinguer les ciànes d'un pays de ceux d'un autre. Par cette moyenne nous ariivons aussi à admettre la même conforma- lion pour tous les crânes. La détermination de la moyenne de la longueur de tous les crânes de la France serait un empêchement pour bien compren- dre les races existantes ainsi qu'une cause d'erreur, car ce serait se trom- per que d'admettre (lu'un travail fait de cette manière donne des résultats vraiment scientifiques, ce (jui, en léalité, n'est pas possible. L'observateur aura dû partir du point de vue ((ue la population d'un village, d'une vallée reculée ne soit composée que de descendants d'une même et unique race. La méthode de prendr(> la moyenne fait croire à une conformité des peu- ples qui n'existe pas. Familles, peiqjles, nations, que les groupes ethnolo- giques soient grands ou petits, tous sont desceudants de plusieurs races diverses. Les groui)es ethnologiques peuvent disi»araître ; des peuples tout entiers ont disparu dans l'abîme des temps ; inais les races existent et existeront toujours, avec tous leurs caractères. Depuis le déluge, depuis l'arrivée des nouvelles générations sur le sol européen, ni le climat, ni les influences climatériques n'ont amené de changement dans les propriétés somatologiques en tant (ju'elles sont considérées comme l'expression de la race. L'honmie fait assurément une exception à la loi, généralemehtreconniiei de la trairsformation (Uinfonniuig). Grâce à ses facultés intellectuelles, il occupe un rang exceptionnel dans la nature. Il est indépendant de la nature ; car il se rend indépendant du climat en sej créalit habitation et vêtement, ainsi que des influences du sol par une grande variation et un grand choix dans les aliments servant à sa nourriture. Si nous voyons les races les plus opposées perdre petit à petit leurs caractères les plus distinctifs, nous devons attribuer cela aux croisements A. MEPCE IILS. — LE SQUELETTE IIL'MAIN FOSSILE IJE MCE "ol qui ont lieu depuis dos milliers et milliers d'années. Néanmoins ces croise- ments n'ont point encore fait disparaître complètement les caractères typiques des races. Parmi cent crânes d'un district on est presque sur de rencontrer des représentants types de toutes les races existantes, et ce sont ces types qui doivent être le i)oinl de départ des éludes sur cette partie de la craniologie. DISCUSSION M. le Docteur Bertillon uc(iuiesco tout à fait aux conclusions de M. KoU- niunu. on ce qui concerne la variabilité de races et ce qui concerne le défaut d la uuHhode des moyennes. Un procédé plus exact et plus complet est celui du groupement, de la mise en scrie. M. TopiiNARD demande à M. Kollmann ce ([u'estct oii se trouve le type à tête allongée et face ronde dont il a parlé. M. Kollmann répond qu'il se trouve dans les anciennes tombes gernumiques. (lest un vieux type geruiain, mais ce n'est pas le seul: les Romains ont pris le type général, le plus uouibreux pour le type unique. M. Heui'i Martln dit que la dernière observation de M. Kollmann est parlai- li'iiu'at juste en ce qui concerne l'armée desKouuiins, prenant pour type dune race celri des gens, le plus souvent militaires avec lesquels il se trouvaient eu rapport. Mais il y avait sûrement à côté et au-dessous d'autres types et d'autres races. M. le Docteur A. HEPCE fils De Nie. LE SQUELETTE HUMAIN FOSSILE DE NICE — Séance du IS avril 1881. — .l'ai riionneur de présenter à la section une mâchoire inl'érieure trouvée, avec un certain nombre d'autres ossements humains, dans des fouilles pratiquées à Carabacel, près de Nice. Cette mâchoire fut présentée à la Société niçoise des sciences naturelles et histori((ues, dans la séance du 14 décembre 1880, puis à la Société des lettres, sciences et arts de Nice- Une commission mixte fut constituée à l'effet d'ouvrir une enquête ; fai- saient partie de cette commission : MM. Desor, président; D"" Niepce fils, secrétaire; Bellardi, de Chambrun de Kosemont; D^' Maurin, D'' Niepce 7o2 AMHUOPOLOGIE père, Brun, iiit;énieur; labbé Constant cl le D' Henry. La découverte dont il s'agit présente un double intérêt : l" Au point de vue anatomique et anthropologique; ^^ Au point de vue slratigraplii(iue ou du gisement. 1 Au point de vue anatomique, les ossements se coniposenl : 1^' D'une notai)le partie du maxillaire inférieur, empâtée dans un limon calcaire compact. La i)artie antérieure est à peu près complète, sauf une petite partie brisée par un cou]) de pic, lors de son extraction. La sym- pliise présente une tissure allant de gauche à (U'oite. Du côté gauche, la fossette mentonnière est très accusée; il en est de même de la ligne oblique ou maxillaire externe. Le trou mentonnier, oriticc du canal den- taire inférieur, manque complètement. La face externe ou massétérine présente des empreintes très développées pour les insertions du muscle masséter. Le bord supérieur renferme les quatre dernières molaires ; la première a été brisée, ainsi que les canines et les incisives. A l'exception d'une seule racine, il ne reste des incisives que les cavités alvéolaires. Les flvéoles sont verticales, sans aucun indice de prognathisme. J^a partie gauche mesure, de l'angle à la sym[)liise du menton, 0"',ll. D'une branche à l'autre, l'espace est de 0"',09 J/!2. La distance de la troi- sième molaire, à la base de l'os, est de 0"*,03o. La distance du rebord in- férieur au bord alvéolaire est de 0'".02(). Toute la surface de l'os est sil- lonnée de nombreuses tissures; les bords alvéolaires renfermant les dents sont intacts, et celles-ci présentent une parfaite conservation. Les cou- ronnes des dents sont saines, les tubercules ofirent des rainures bien mar- quées. L'usure des dents est presque nulle, la dernière molaire est presque aussi grosse que les autres. Les autres ossements sont : [0 f^i 2'i Deux fragments de fémurs, })artie moyenne. 3" Un fragment d'humérus gauche, partie inférieure. i" Un fragment de radius. o' Un fragment de clavicule. 11 résulte de l'examen de tous ces os qu'ils ont apj»arlenu à un sujet de petite taille, âgé déjà au moins d'une trentaine dannées. 11 n'existe plus que de faibles traces de matières organiques. A ne considérer que les petites dimensions des os longs, on est conduit à penser qu'ils ont appar- tenu à une femme. A. .NJEI'CK riLS. — l.i; SQUELETTE ill MAIN l(l>>ll.i; DE MCE La question du gisement devait soulever de |)liis grandes difficultés, le squelette se trouvant à !20 ou 2o mèlres au-dessus des vallées voisines. La coininission s'est assmve qu'il n'existe aucune trace de remaniement, ni d'irrégularité autour de la e;i\itt'' d'où le s([uelelte a élé extrait. Le sol y a conservé toute sa blancheur et son liomogénéité. sans aucune! trace d'infil- trations ou de mélange de terre étrangère : or, s'il s'agissait d'une iidni- mation, on remarquerait un mélange semblable, puisque la couche de t<'rre végétale qui se trouve au-dessus de la cavité est d'une couleur brune et d'un aspect très diftérent. Il n'est guère facile d'admettre qu'il ne se serait pas mêlé (|uel(jues éboulis de cette terre au limon compact qui recouvre le s(iuelelte. Or ci' deinier est parfaitement inunaculé, et la Commission a conclu, à l'unanimité, qu'il ne pouvait être question d'une inhumation. Il n'existe, du reste, aucun vestige d'un mobilier funéraire, ni d'armes en silex. Le banc dans lequel se trouve empâté le squelette est une sorte de limon calcaire plus ou moins tnfleux et argileux, dans lequel se trouvent cependant par-ci, par-là, (|uelques galets très gros, quelques blocs de calcaire dolomitique provenant de Cimiez et appartenant à la formation jurassique supérieure. L'épaisseur de ce banc est de l^.OS dont 1"\35 au- dessus et 0"',orocch; nassa semi- co.sla, cortula , — rimjicula sp,, nalica sp., fragment de veines, lucina laclea) et à l'éocène (orbitolithas papyracœu , nummulites yuettardi). Or, comme des fossiles de formations aussi diverses ne peuvent se trouver réunis normalement dans un même dépôt, il s'ensuit (|ue le sque- lette! humain ne doit être ni pliocène, ni éocène. Vn pareil mélange ne s'expliepie que par un remaniement ultérieur, pendant l'époejue (juater- naire. M. de Quatrefages, léniinent anthropologiste de Paris, a reconnu qu'il s'agissait d'un lionnne fossile de la race de Cro-Magnoii, par conséquent, d'un ijidividu provenant (1(î l'époque paléolitlii(|UC ou de la pierre taillée, à laquelle ap|);nlient aussi le squelette de Menton. Ces caractères ont été i.S 754 ANTHROPOLOGIE corroborés par l'examen des os longs ; la ligne âpre des fémurs est si saillante, qu'elle se présente sous la forme d'une colonne dans une coupe transversale et se remarque sur tous les squelettes de cette époque. M. de Quatrefages rattache ce squelette à la race de Menton et de Cro-Magnon. DISCUSSION M. DE Quatrefages donne quelques explications sur la classification de ce squelette. J'ai jugé que, d'après la mâchoire, il serait du type de Cro-Magnon; mais la mâchoire inférieure est trop variable pour afïirmer quoi que ce soit à ce sujet. Heureusement, quelques fragments de fémur conservés ont permis de fixer indiscutablement le type; c'est bien celui de Cro-Magnon. L'intérêt de ces précieux débris est qu'ils ont été trouvés non dans des cavernes, mais en plein terrain; le terrain a été reconnu, notamment par M, Desor, comme quaternaire, ou, en tout cas, comme plus récent que le pliocène et comme paléo- lithique. M. le docteur Pommerol demande à faij-e quelques observations relatives au gisement où a été découvert l'homme fossile de Nice. L'âge de ce terrain ne paraît pas rigoureusement établi. Les coquilles appartiennent au pliocène* Elles sont roulées et proviennent de terrains déposés antérieurement et remaniés par les eaux. Le cyclostome quaternaire est semblable au cyclostome actuel. — Aucun débris des mammifères quatei'naires si caractéristique n'a été rencontré. — La hauteur de la couche au-dessus du fond de la vallée est le seul fait qui nous fasse songer à un terrain quaternaire. 11 faudrait cependant connaître exactement l'amplitude des oscillations du littoral quaternaire de la Méditer- ranée. On sait que ce littoral a varié beaucoup, môme dans les temps histo- riques. L'opinion de M. Deaor est que le terrain est réellement quaternaire. 11 est bon cependant, avant de conclure définitivement, de faire de nouvelles recherches et de recueillir des débris de mammifères. De cette façon, l'âge du terrain sera au-dessus de toute contestation. M, Pommerol ajoute que l'état de la dentition et la forme même du maxil- laire inférieur de l'homme de Nice le porteraient à croire que cet os a appartenu à une femme âgée de 30 à 33 ans. — Les dents sont, en effet, de moyenne dimension, l'usure de la cinquième molaire n'est pas appréciable. F. DALEAU. — LA r.ROTTE DE PAIR-NON-PAin 755 M. François LALEAIJ De Bourg-sui-Guoiide. LA GROTTE DE PAIR-NON-PAIR — Séance du 18 avril i88i. — Je me suis lail iuscrire pour une communicatiou relative à la grotte de Pair-non-Pair, espérant pouvoir vous donner de longs détails sur cette intéressante découverte. Malheureusement, il n'en est pas ainsi, car j'ai à peine eu le temps d'ébaucher cette fouille. La grotte de Pair-non-Pair est située à environ 300 mètres à l'E.-S.-E. de la grotte des Fées (1), au lieu dit Pair-non-Pair (de là son nom), com- mune de Marcamps, canton de Bourg-sur-Gironde. Je l'ai découverte, le 6 mars, en faisant une excursion avec mon ami, M. le docteur Abadie. Cette caverne, dont l'entrée fait face au midi, était remplie, jusqu'à la \oûte. par des terres provenant du plateau supérieur et transportées par des eaux pluviales. Les fouilles furent commencées le lendemain de la découverte et je m'aperçus bientôt que cette habitation avait été violée par des carriers, qui ont dû la vider pour en faire une entrée de carrière. Voici ce que j'ai recueilli : Un fragment de défense d'éléphant, quatre dents de rhinocéros, deux mâchoires d'hyènes, du bœuf, du cheval, des débris de bois de rennes et de cervidés, des os incisés ou coupés, des pointes en os ou en bois de cer- xidés, beaucoup d'os rongés, une grande quantité d'ossements carbonisés, de magnifiques grattoirs, des lamesj des burins et des nucléus en silex, et des percuteurs en quartz. Dès que cette grotte sera fouillée, je rechercherai les terres de foyer, qui en ont été extraites, et pourrai peut-être arriver, parce moyen, à réunir la majeure partie de son mobilier. Il est regrettable que je ne puisse pas suivre la superposition des cou- ches, car plusieurs générations ont dû se succéder dans cette antique habitation. Que j'ai fouillée en avril UTô- « 75(3 ANTllROroLUGlt M. le Docteur Gaétan BELAUIAY bi Paris. MÉTHODE POUR FAIRE LA PART DE LA RACE ET DU MILIEU (EXTIiAIT) — Sèanpe du 19 avril 1881. — Tout caractère distinctit présenté par une variété d'iioniaies est imputable a la race, quand il n'existe pas chez les autres êtres vivants soumis au même milieu, et au milieu, quand il est commun à tous les êtres vivants dans le dit milieu. Ce critérium, qui permet de faire la part de la race et du milieu, est basé sur ce fait que le milieu agit de la même façon sur rhonnne, sur les animaux et sur les plantes. 11 est évident que en ce qui concerne le sol, par exemple, suivant que ce sol sera ancien ou quaternaire, stérile ou fertile, les plantes qui y croîtront seront vigoureuses ou chétives; mais, comme les plantes servent elles-mêmes de nour- riture aux animaux, ceux-ci suivront la condition des plantes et seront bien nourris et vigoureux, ou mal nourris et chétii's, suivant la richesse ou la pauvreté du terrain. Cela nous explique pourquoi la même race de vache, qui est grande dans les heilDages de la Hollande, est petite dans les landes de Bretagne. M. Durand de Gros a reconnu que les honnnes et les animaux des régions de l'Aveyron. qui ne peuvent produire que du seigle, ont le squelette moins lourd et sont moins vigoureux que ceux des régions où pousse le blé. A Trouville (Calvados), la population autochtone est robuste, large d'épaules, lourde, trapue, lente. Les chevaux du même pays sont également gros, lourds, trapus, robustes, lents, bons tireurs, mais mauvais coureurs. Les plantes du même pays sont, elles aussi, épaisses, lourdes, trapues. Aux environs de Caen, au contraire, les gens sont maigres, élancés, agiles, lestes; il en est de même des chevaux qui sont bons coureurs, mais mauvais tireurs. Enfin, l'herbe elle-même est haute, mince, maigre, légère, élancée. On sait que les Bretons sont, en général, petits ; de même, les vaches bre- tonnes sont petites. D'autre part, les arbres qui poussent en Bretagne sont petits. Cette petite taille, commune aux végétaux et aux animaux de certaines régions de la Bretagne, doit tenir à la pauvreté du sol, composé surtout de ter- rains anciens. Au contraire, dans la Mayenne, région voisine de la Bretagne, mais dont le sol est plus riche, les hommes, les bœufs, les arbres sont plus grands que les hommes, les bœufs, les arbres bretons. Les habitants de la Sologne, pays ma- récageux, sont petits, rabougris, comme leurs moutons, appelés vulgairement solognots. Relativement au climat, les gens du midi sont petits comme les animaux du midi. Les chevaux du midi sont paresseux, luxurieux, capricieux, peureux comme leurs maîtres. Les chiens du midi sont plus aboyeurs que ceux du nord, de même que les gens du midi sont plus bavards que ceux du nord. Les che- vaux espagnols sont coquets et les chevaux flamands sont lourds comme leurs nuiîlres. TOriNAIiD. — ÉTUDE CRANIOMKTRIQUE SI'R BISKRA Ta" En ce qui concerne raltitudc, on sait que les plantes et les animaux \ivanl sur les montagnes ou les plateaux élevés sont plus petits que ceux des vallées. M. Paul Bort a démontré, expérimentalement, que la diminution de pression barométrique ;igit aussi ])ien sur les plantes que sur les animaux. On sait, d'autre part, que les chevaux de montagne ont la capacité respiratoire plus grande que ceux de la plaine, de même que les montagnards ont également le thorax plus capace que les autres hommes. Les anthropologistes ont fait la part de la rare tfop grande et n'ont pas assez tenu rom])te di^ l'action du milieu qui permet d'exidiquer ])our(iuoi la l'aune et la flon^ de nos déparlemi^ils frontières se rapprochent beaucoup de celle des pays limitrophes. Notre faune (y com])ris riionmie) et notre flore tiennent des faunes et des flores de la Belgique, dans le département du Nord, de l'Alle- magne, dans les départements de l'Est, de la Suisse, dans la Franche-Comté et la Bresse, de l'Italie, dans la Provence, de l'Espagne dans les départements pyrénéens. M. le Docteur TOPIIfARD Secrétairp o;,'n,'.ral de lii société (l'anlliropolDgie dp Pari ÉTUDE CRANIOMÉTRIQUE SUR BISKRA — Snince du la avril ISSI. — La série brute que j'ai reçue de l'oasis de Biskra. et qui provient d'un ancien cimetière abandonné ayant appartenu à la population locale séden- taire, comprend 60 crânes. La première opération, dans une élude de craniométrie, consiste à mettre de côté les crànc^s manifestement pathologiques ou déformés artificielle- ment. Il y en avait trois dont un de scapliocéplialie classique avec synostose de la sagittale, un de scaphocéphalie frontale sans synostose, et un d'hydro- céphalie. La seconde opération regarde les enfants, ou du moins ceux dont la suture basilaire n'est pas soudée el la dent de sagesse pas sortie, qu'il faut également séparer. Il m'a paru ensuite sage de mettre à part G crânes ayant des caractères négroïdes et d'en constituer une petite série spéciale. Le reste, au nombre de 53 crânes, représente la série véritable sur laquelle j'avais à chercher les caractères craniométriques répondant à la population de Biskra formée, comme on le sait, essentiellement de Berbers plus ou moins croisés 738 ANTHROPOLOGIE dans la suite dos temps. d'Arabes et de nègres dépendant de cette masse dont les centres principaux occupent l'Oucd-Rir et l'Ouargla, un peu plus loin dans le désert. Mais il est de précepte, en craniométrie, de toujours mettre à part les hommes et les femmes. Qu'il s'agisse de l'indice céphalique, de l'indice orbitaire, de la capacité crânienne ou de mesures absolues quelconques, il y a de grandes ditïérences entre eux. Je vais vous en donner une pre- mière preuve immédiatement, Mes o3 crânes se partagent en 33 hommes et '20 femmes. Or l'indice céphalique du tout étant de 75.0, l'indice des hommes pris à part est de 74.2 et celui des femmes de 77.1. Différence de 3 unités, conforme à la règle générale que j'ai précédemment posée, quoiqu'elle comporte des exceptions: l'indice céphalique do la femme, comparé à celui de l'homme, se rapproche de ce que j'appellerai la moyenne d(^ l'humanité, c'est-à-dire que, dans les races dolichocéphales, la femme esl moins dolichocéphale et, dans les races brachycéphales, moins brachycéphale. On s'est demandé quel est le sexe qui retient le mieux le caractère typique de la race, c'est-à-dire chez lequel la puissance d'hérédité des caractères est le plus développée. Les uns ont dit : la femme. Mais ils son- geaient à elle surtout au vivant ; tous ceux qui dans une foule, au mar- ché, dans une église, se sont efforcés de démêler les types, ont, en effet, remarqué que les types féminins sont plus faciles, plus simples, plus homogènes. D'autres, et ce sont les craniologistes, pensent que c'est l'homme. Le crâne féminin est, en effet, un intermédiaire, à bien des points de vue, entre le crâne do l'enfant et celui de l'homme adulte, et chacun sait que l'enfant donne mal les caractères de la race. Je me rallie donc à l'opinion de ceux qui s'attachent surtout au crâne masculin, tout en admettant qu'une partie de ses caractères sont attribuables à l'action des milieux sur l'individu : tel que l'accroissement du volume du crâne et de tout ce qui en résulte, sous l'intluence de l'éducation et d'une vie plus militante, tel encore que Foxagération des saillies et rugosités des os aux- quels s'attachent les muscles et qu'augmente l'exercice. Ne voulant pas être trop long dans cette note, je m'attacherai donc, principalement, aux 33 crânes masculins; c'est sur eux que je chercherai les traits ostéologiques principaux que donne la population mixte de Biskra, cette oasis célèbre déjà du temps des Romains, rentrée du désert, la première étape vers le Touat ot Tombouctou. Ces trente-trois crânes sont donc dolichocéphales d'une manière générale à 74.2 et se partagent comme il suit: dolichocéphales vrais, 23 ; sous-dolichocé- phales, 4 ; mésaticéphales, 4; sous-brachycéphales, 3 ; l'écart du maximum au minimum étant do 17 unités : ce qui indique, d'après Broca, une popula- tion très mélangée, i^es trois indices les plus bas, de QG à 69, sont faits tout TOPINARD. — ÉTUDE CRANIOMÉTRIQUE SUR BISKRA 759 d'abord pour nous étonner, car ni les Arabes, ni les Bcrbers, n'en présen- tent d'aussi faibles à notre connaissance, et, pour les expliquer, il faut se reporter à des nègres voisins de l'équateur. Les deux indices brachycé- phalos de 82 et 83 pourraient aussi nous étonner si, d'une part, on ne songe que les Romains, qui ont pu laisser des traces dans la région, étaient plu- tôt bracliycéphales, et si, d'autre i)arl, nous ne savions que. même parmi les races nègres d'Afrique les plus typiques, on rencontre, à titre de varia- tion individuelle, des cas analogues de brachycéplialie. Quoi qu'il en soit, la moyenne générale des trente-trois crânes masculins de Biskra, de 74,2, est sensiblement la même, ou un peu moindre que la moyenne de 74.7 obtenue par Hroca sur une série de quinze Arabes mas- culins du Muséum de Paris, qui ayant été donnés, pour la plupart, à une époque où les voyageurs les plus scrupuleux confondaient Arabes et Ber- bers, doivent être considérés comme mêlés, de même que notre propre série. En revanche, elle est plus élevée que la moyenne des six crânes de Biskra que j'ai mis de côté comme négroïdes, laquelle est do 72.3. L'étude de lindlce céphalique de notre série tend donc à attribuer son abaisse- ment léger, par rnpport k la série de Broca. à une infusion plus forte de sang nègre. Passons à une seconde mesure dont les Allemands font le plus grand cas. la hauteur du crâne. Tl (^xiste, dans la science craniométrique, deux façons de l'apprécier. Dans l'une elle est rapportée au diamètre antéro- postérieur du crâne, celui qui a déjà servi à calculer l'indice céphalique ; dans l'autre, elle est rapportée au diamètre transverse. Mais, dans les deux cas. l'indice est la résultante de deux facteurs également variables et rien n'y montre les cas où c'est réellement le diamètre vertical qui l'in- fluence le plus. J'avais pensé qu'en additionnant les diamètres antéro-pos- térieur et transverse et prenant leur moyenne, on aurait un terme de comparaison plus fixe. Mais les faits priment la théorie et les registres de Broca montrent que ce procédé ne vaut guère mieux que les deux précé- dents. Je m'en tiens donc aujourd'hui à la mesure brute, en millimètres, donnée par la hauteur basilo-bregmatique. comme répondant le mieux k l'impression que donne le crâne élevé à la hauteur des yeux. Cette mesure absolue est de 136,3 sur ma séi'ic masculine, et de 135.4 sur celle des prétendus Arabes de Broca. Vous n'ignorez pas que, pour Broca, les Basques d'Espagne et la série de crânes recueillis par lui dans la caverne de rHomme-!\rorl, du temps de la Pierre polie, dans la Lozère, avaient des caractères communs qu'il retrouvait chez les Guanclies des Canaries, lesquels sont pour les linguistes des Berbers, ce qui le portait à croire que les gens de la caverne de l'IIomme-Mort, dérivant eux-mêmes de la race de Cro-Magnon, de l'âge du Renne, les Basques ou Ibères et les Guanclies ou Berbers sont d'une seule et même race, celle que Bt>ry 7()0 A^TI!nopoI/)r,lF. de Saini-Viiicviil a désignée en 18^0 sous If nom d'Allanle ou de Médilérra- îiéenne. C'est donc aux séries de Basques les moins mélangés, ceux d'Espagne et de l'Homme-Mort, dans la Lozère, que nous devons comparer notre série actuelle et, eu second lieu, aux nègres. Par exclusion, cela nous conduira peut-être à discerner ce qu'il y a de spécial à la localité, c"est-à-dire aux Berbers. A propos de l'indice céplialique, je n'en ai pas parlé pai'ce que toutes les races qui, de loin ou de près, ont pu contribuer à former le mé- lange actuel de Biskra sont plus ou moins dolichocéphales : race des Basques et de la Pierre polie dont je parlais à l'instant, races nègre, arabe, ber- bère et même juive. Mais revenons à notre diamètre vertical basilo-bregmatique. Considéré dans sa moyenne, il éloigne les crânes de Biskra de la race basque et les rapproche, au contraire, des races nègres, ce qui prouve encore une fois que les gens de Biskra sont probablement très inliltrés de nègre. Cepen- dant, si l'on étudie la même mesure verticale, non plus avec la moyenne, mais par la méthode de la sériation, on y découvre deux centres très accusés de plus grande fréquence, l'un à 132 millimètres, l'autre à 137 ou davantage, ce qui établit, d'une façon certaine, que, dans cette série, il y a deux types principaux : l'un se rapprochant du type nègre, l'autre du type basque. L'un des caractères de la boîte crânienne qui séparent le plus nettement la race nègre de la race basque, et plus encore do la série de l'Homme- Mort, est la direction du trou occipital. L'une des façons de la mesurer est l'angle qu'elle fait avec la ligne naso-basilaire, ou angle basilaire de Broca. Cet angle est de 17" chez les Basques, moindre encore chez les gens de l'Homme-Mort. et s'élève à 25» 4 dans la série des nègres du Muséum me- surés par Broca. Or, dans notre série de Biskra, cet angle est exactement de âS'^ 4, c'est-à-dire absolument comme chez les nègres. Il est vrai que, dans la série dite arabe, de Broca, cet angle est de 24° 1. On arrive à se demander si cette légère différence dans le sens d'une influence nègre, dans la série de Biskra, mérite qu'on s'y arrête, et si, en réahté, beaucoup des caractères tendant vers le nègre rpie nous découvrons dans notre série ne sont pas des caractères propi'es à la race berbère elle-même. Je ne m'arrêterai plus qu'à un seul caractère pour la partie cérébrale du crâne : la relation des deux diamètres du front , l'un inférieur dit mini- mum, l'autre supérieur, dit stéphanique. L'excès de la largeur supérieure sur la largeur inférieure est la même exactement dans les deux séries des Basques et des troglodytes de l'Homme-Mort, soit de 23 millimètres. ce qui veut dire que le front se dilate en haut de cette quantité. Cet excès n'est que de 12"millimètres chez le nègre. Or, dans notre série de Biskra, il est de IS millimètres, comme chez ces derniers. Par là donc encore, les TOPINAIU). — ÉTUDK r.UANîO-MI.TlilQT.-E SUR lilSKUA 761 Borbers que nous éludions, s'éloiguenl du type des Basques et do rilonnue- Mort et se rapprochent du nègre, à moins que ce ne soit un caractère propre des Berbers. Quant aux Arabes de Broca, Tcxcès est de 18 milli- mètres, c'est-à-dire exactement intermédiaire, sous ce rapport, entre le Basque et le nègre. Il y a donc lieu de croire que le r.';trécissement du Iront, dans sa partie supérieure, esl dû. à Biskra. plus à l'intervenliou du nègre qu'à l'élémenl berber ou arabe. Passons à quelques caractères delà iaee. Au nombre de ceux qui y ont en général le plus de valeur, se placent la longueur ou hauteur de la face et ses divers diamètres transverses. La véritable longueur totale s'étend de l'ophryon, ou point médian entre les sourcils, au menton, et la longueur supérieure, les dents'laisséesdecôté, de l'ophryon au point alvéolaire. Mais, pour des raisons de précision, je préfère, sur le crâne, de la racine du nez qui est un point anatomique au point alvéolaire. (Test la hauteur de la mâchoire supérieure. Elle est plus grande, à la fois dans notre série de Biskra et chez les Arabes de Broca, mais surtout chez h^s premiers que chez les nègres, c'est-à-dire très voisine du chiffre particulier aux Basques et aux troglodytes de l'Homme-Mort. Voilà donc un caractère en contradiction avec ce que nous avons trouvé jusqu'ici. Par là, notre série de Biski'a s'éloigne du nègre et se rapproche du Basque, aussi bien que les Arabes. Parmi les diamètres transverses, les trois plus caractéristiques, d'après les registres inédits de Broca, sont le ])iorbitaire externe, le bijugal et le l)imalaire.Tous trois, dans notre série de Biskra, sont plus larges que dans la série des Basques et plus étroits que dans celle des nègres du Muséum, sans qu'on puisse dire de quel côt<'^ ils penchent. Ce caractère ne nous apprend donc v\m dans ce cas j)articulier. Toutefois, si l'on considère que l'étroitesse de la face est des plus caractéristiques de la race basque, le seul fait que notre série de Biskra s'ini rapproche un peu concorde avec la conclusion que nous a doimé(> tout à l'heure l'examen de la hauteur par- tielle de la face. L'indice nasal, le plus important des caractères craniologiques de la face, nous laiss(^ de même dans l'embarras. Il est rigoureusement intermé- diaire entre le chiffre (ies Basques, qui sont peut-être la race la plus leptor- rbinienne du monde, et les nègres, dont la platyi'rhinie est si caractéris- tique, llest à remarcpier, ce})endant. (pie l'indice nasal des crânes de Biskra est plus voisin de; celui d(\s nègres (|ue celui des Arabes de Broca, ce qu'il doit assurément à son infusion de sang nègre. L'indice orbitaire n'a pas l'intérêt du précédent, mais il en a aussi. Sur les Basques, il est de 83, sur les nègres, de 85 et sur les Biskra de 84.7. La différence est minime, mais elle est favorable à l'élément nègre. Je ne m'arrêterai plus qu'à deux cai'actères : le prognathisme et 762 ANTHROPOLOGIE l'état des dents. Le prognathisme de la région sous-nasale, le seul qui ait de la valeur dans la comparaison des races, est moyen, autrement dit assez sensible dans la série de Biskra. Par exception, sur quelques crânes, il est aussi marqué que chez les nègres, mais bien plus rarement sur d'autres, il descend jusqu'à l'orthognathisme des Basques. En définitive, par là, les Biskra sont plutôt nègres, à moins que ce degré léger ne soit un caractère propre de la race berbère. L'un des traits les plus frappants d(^ la race l)asque est le mauvais état de leur denture, ce qu'on attribue à l'étroitesse de leur mâchoire et au rapprochement exagéré des dents qui en résulte. Au contraire, les nègres ont de belles dents, qui se conservent et tombent tard. Eh bien, dans la série de Biskra, les dents sont déplorables, cariées ou tombées de bonne heure, en sorte que l'atrophie du bord alvéolaire, qui en résulte, y est presque générale à divers degrés. Je n'ai jamais été aussi frappé, dans aucune autre série de crânes, d'une détérioration aussi prématurée de la dentition. Une foule de ces crânes semblent appartenir à des vieillards, lorsqu'on n'examine que le bord alvéolaire. La même particularité, presque aussi prononcée, n'a été signalée que dans la race basque. Faut-il y voir une action des milieux dans la zone de Biskra. J'ignore si les mauvaises dents et leur chute précoce ont été signalées chez les Arabes et les Berbers. Ou bien, faut-il y voir un caractère commun avec la race basque ? En somme, la comparaison des caractères craniométriques que donne notre série de Biskra avec ceux des séries des troglodytes de la Lozère, des Basques, des soi-disant Arabes de Broca et des nègres, nous a montré que les Biskra ne se rapprochent que médiocrement de la race que Broca avait de la tendance à admettre sous le nom d'Atlante ou autre, et présentent un certain nombre de caractères atténués du nègre. Il est donc évident que la série que j'ai eue à ma disposition ne peut servir de point de départ à ce pi'oblème. le plus important en Algérie : déterminer le caractère du Berber pnr. non mélangé de nègre, non mélangé d'Arabe. J'ai pris soin d'écarter de cette série les crânes qui m'ont paru positive- ment nègres, et, cependant, le reste, dans la série masculine, est resté très entaché de caractères négroïdes. J'ai tenu à ne procéder dans cette courte analyse que rigoureusement, conformément aux principes sévères que préconisait Broca. mais il est une autre méthode parfois employée en craniologie, brillante, mais dan- gereuse : c'est celle des types, que j'appellerai des hypothèses, ou encore du sentiment. Ainsi, dans le nombre de mes crânes de Biskra s'observent : ']" Un cas ou deux de conformation frontale haute, étroite, saillante, qui TOPINARD. — ÉTUDE CRANIOMÉTRIQUE SUR BISKRA 763 onlraîno dans loute la physionomie dos modifications donnant lieu à un véritable type que l'on pourrait accepter comme le représentant de quel- que race ignorée ; 2" Un ou deux cas de front fuyant-, presque néanderthaloïde, associé à d'autres traits formaiil mi ensemble qui donne à penser à quelque type i-eparu par atavisme ; 8" Trois ou quatre cas reproduisant, de la façon la pins extraordinaire, le type dont j'ai parlé des troglodytes de la Lozère, onde la caverne de r Homme-Mort; 4" Cinq ou six crânes réunissant les caractères qu'on attribue ordinaire- ment au type arabe : le visage allongé, de forme légulièrement ovale; l'absence ou le peu de glabelle et d'arcade sourcilières ; une sorte d'exhaus- sement de la racine du nez difficile h rendre, mais très remarquable; une certaine direction et conformation des os propres du nez (jui indique (jue le nez devait èlre aquilin; l'étroitesse de l'appareil nasal tout en- tier, etc. De même, par la simple inspection on arrivait dans cette série, après avoir mis de côté les cas exceptionnels, ce qu'on a appelé queUpie part les types aberrants, à reconnaître deux types de visages très distincts: l'un haut, étroit et saillant, rappelant le type kymri à la rigueur, l'autre court, large et un peu aplati, rappelant de loin le type celtique d;ins son caractère facial général. Cette vague ressemblance à deux types européens classiques ne s'étendait pas au crâne qui, dans sa configuration, repro- duit simplement les diverses variétés qui accompagnent ladolichocéphalie ou la sous-dolichocépbalie. Je dois dire cependant qu'au milieu de ces différences d'aspect du crâne, la ressemblance la plus commune est celle, de près ou de loin, avec le type classique dit de Cro-Magnon,ou de la race vaincue de l'époque des dolmens. Tout cela est bien vague, je l'avoue, (^t ma conclusion est que les crâ- nes recueillis dans le cimetière local abandonné de Biskra ne jugent au- cune des questions que l'anthropologiste a à se poser lorsqu'il est mis en présence de documents de ce genre en Algérie. L'élément nègre, l'élément juif étant écartés, quels sont les traits ostéo- logiques de l'Arabe. })uis du Berber? Dans les traits de ce dernier peut- on faire la part de ce qui appartient aux blonds qui sont venus de l'Eu- rope et ont importé, au milieu des Berbers bruns antérieurs, la coutume des monuments môgalitiiiques? Ces Berbers bruns jjrimitifs étaient-ils de la même race que l'une de celles que les sépultures [)réhistoriques nous font connaître dans les Canaries ?Ëtaient-ils de la même race (|iie les tro- glodytes de la Lozère étudiés par Broea. dont le docteur Prnnières a recueilli un si grand nombre d'ossements et <|ui descendraient de la race 701 ANTUROPOLOr.IK ([ui, à l'époque du renne, liabilait les rives de la Lozère dans le Périgord, Pour résoudre la question, il nous faut d'autres documents et surtout d'autres séries de crânes recueillis dans de meilleures conditions, hors des voies battues par les populations de toutes sortes, dans des localités écar- tées, franches d'origine. Nous faisons appel à cet égard à nos collègues d'Algérie. La Société d'anthropologie de Paris leur sera reconnaissante de tout envoi de crânes authentiques en bon état, pouvant l'aider à élucider les grandes questions de race qui s'agitent au sein de leur pays. M. VILAIOVA Y PIEEA Professeur de paléontologie, ;i Madrid. EXPLOITATION PRÉHISTORIQUE DU CUIVRE DANS LA PÉNINSULE IBÉRIQUE 'EXTRAIT DU PROCKS-TORBAI.) — Svanrc du 19 avril iS8t. — M, VtLANOVA prend la pnrolo sur les extractions et l'exploitation du cuivre dans la péninsule ibérique, aux temps préhistoriques. Il y aurait eu, entre la période de l<-i pierre polie et la période du bronze, une période du cuivre, DISCUSSION M. le D'' PoMMKROi, croiL devoir insister sur la simultanéit('' du cuivre, du bronze et de la pierre signalée par M. Vilanova, dans les dolmens d'Espagne. Ce fait, comparé à ce que l'on observe dans les dolmens des autres pays, est d'une certaine importance. Ainsi, dans le Nord de la France, c'est la pierre qui forme la base du mobilier funéraire. Au Midi, on rencontre déjà un certain nombre d'objets de bronze. Et en Algérie, on trouve du bronze, du fer et même des objets romains. Ce développement progressif de l'industrie, pen- dant l'époque de construction des dolmens, indique que les hommes qui ont élevé ces monuments sont arrivés par le Nord, ont traversé le Sud delà France, l'Espagne, et se sont introduits, par Gibraltar, dans les régions septentrionales de l'Afrique. E. >iA(;iT(>i . — hki'ahthihn (,i;(m;haimiioi i: lu i aioiagk 76o 1. VILANOV Y PIERA Professeui' de paléoiilologie à Madrid. LES PEINTURES DES GROTTES DE SANTILLANA (liXTliAlï l)i: PKOCÉà-VliUbAL) — Séance du 19 avril 1881. — M. ViLANovA rend cuin[)tc de découvertes faites ddiis une carrière k Santiliana (province de Santander), dont le fond est un KjiekkennKedding (cendres noires de plus de 2 mètres d'épaisseur sur 20 et 100 ; os fendus longitudinalernent ; dents de bœufs, de cerfs et de chevaux; couteaux, poinçons et racloirs en os et en silex). M. Santuola, qui a fait ces études, a relevé des dessins d'animaux sur le plafond de la grotte ; ces dessins sont rayés au silex, puis on a fait au doigt ou au poinçon le protil en noir, en ocre, etc. Il y a deux galeries où les dessins abondent ; ceux delà seconde sont moins parfaits. M. Viianova attri- buerait ces peintures à l'époque du Renne, époque où se formaient les détritus. DISCUSSION M. Salmon donne lecture d'une lettre de M. (^aktailhac, (|ui croit (pi'il y a Ici une grande mystification. M. ViLANOVA proteste contre ces appréciations, d'autant plus que M. Car- tailhac n'a pas vu les peintures en question. M. le Docteur E. MAG-ITOT RECHERCHES ETHNOGRAPHIQUES. - LE TATOUAGE CONSIDÉRÉ AU POINT DE VUE DE SA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE — Séance du 19 avril i8SI. — Dans l'histoire générale des mutilations ethniques, histoire dont nous avons essayé dernièrement à Lisbonne (1) d'esquisser les traits principaux, le tatouage appartient à une grande classe, celle des mutilalions cutanées. \\) Compte rendu Jk CuiKjrè-: iirèli(st'iii(iiic de J.lxbonni', (880. 7(56 ANTHROPOLOGIE C'est une pratique dont le but essentiel est d'imprimer à la peau, suivant divers procédés, des signes variés, indélébiles ou supposés tels. Elle remonte à la plus haute antiquité et vraisemblablement au début même des sociétés humaines. Le tatouage, envisagé d'abord au point de vue des méthodes opératoires. se divise en cinq variétés qui sont : l*^ Le tatouage par piqûres. 2° Le tatouage par cicatrices, 3^' Le tatouage par ulcérations ou brûlures. A" Le tatouage sous-épidermique, 5° Le tatouage mixte, dans lequel il y a mélange de plusieurs des pro- cédés précédents. l"^ — TATOUAGE PAR PIQURES C'est le plus répandu de tous. On le retrouve dans toutes les parties du monde et particulièrement en Europe, où il s'est perpétué depuis les temps protohisloriques jusqu'à nos jours. Autrefois il était le privilège de certains groupes ethniques, ^tandis qu'aujourd'hui il ne se montre que sous forme errative et à titre de souvenir d'une tradition ancienne. C'est avec ce ca- ractère qu'il persiste chez quelques peuples de l'Italie et dans diverses classes inférieures de nos sociétés, certains corps de métiers, etc. En dehors de l'Europe, le tatouage par piqûres se trouve d'abord chez les Arabes et les Kabyles. Ici, la question mérite de nous arrêter un instant; et, bien que nous n'ayons point encore une expérience personnelle, nous mettrons à contribution les documents qu'ont bien voulu nous fournir, à ce sujet, plusieurs de nos confrères de l'armée, et en particulier le docteur Lacassagne. L'opération se t'ait ici le plus souvent par piqûi'cs; mais, parfois, aussi par des incisions superficielles du derme, dans lesquelles on applique des matières colorantes. Cette seconde méthode ne nous parait pas toutefois de nature à ranger le tatouage en Algérie dans la classe des tatouages par cicatrices ; car ici l'incision aurait pour but l'introduction plus facile que par la piqûre des hiatières colorantes employées. Le tatouage se pratique, en Algérie, par la main des femmes qui tracent ainsi, soit chez' les enfants, soit chez les adultes, des dessins qui rappellent les dispositions des broderies bien connues de laine et de soie, de den- telles, etc. (1). . (<) Gillebert d'iiercdurl. Anthropologie c'a Algérie {Mémoira de ta Sociélc ddntiii apologie de Paris, t. III, I). 17). E. MAGITOT. — RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DU TATOUAGE 767 Le tatouage par piqûre était d'un usage immémorial chez une foule d'insulaires de la Polynésie et de la Malaisie; on l'a retrouvé aussi chez certaines tribus tougouses ([lù t'ont pénétrer dans la peau des couleurs diverses et du charbon pulvérisé. 11 en est de même chez les Néo-Zélandais. Dans ces différentes régions, ce sont les vieilles fennnes qui pratiquent le tatouage. Ailleurs, comme chez les Altburous, se sont les prêtres qui opèrent en personne. Tantôt les dessins sont grossiers connue chez certaines tribus guerrières, tantôt le tatouage est lin et délicat comme celui des femmes de l'archipel de la Société, et à Tahiti,' il est d'une rare élégance, formant des séries pointillées sur les lèvres ou des raies bleues sur les joues, le front, les épaules ou les seins. D'autre part, Cook, qui a ligure plusieurs instruments de tatouage, a vu des guerriers maoris qui s'étaient fait tatouer toute une moitié du corps, tandis que l'autre restait libre. Aux iles Marquises, le même procédé s'emploie pour caractériser non seulement certaines tribus, mais encore les castes et les divisions sociales. C'est ainsi qu'il y a un tatouage particulier pour les esclaves et les domes- tiques; un autre pour les veuves; un autre pour les guerriers. Ce dernier, pratiqué après un combat du une conquête, devient signe de noblesse (1) et la forme ou les dessins adoptés se transmettent aux descendants qui se font gloire de porter ainsi sur la peau le blason de leurs aïeux. En Chine, à l'île de Haimani, les Seng-li se tatouent le visage par la même méthode (2) et au Japon les plongeurs se couvrent tout le corps d'un tatouage très serré destiné à effrayer les poissons carnassiers qui s'attaquent à l'homme (3) ; on peut ajouter que, chez certaines peuplades, le tatouage ne reste pas exclusif à la peau. Car les femmes de Sénégambie se dessinent aussi sur les lèvres et les gencives des dessins colorés par l'indigo. D'autres applications du tatouage ont été signalées par les auteurs ; ainsi, dans l'hido-Chine, le tatouage, qui s'effectue aussi par piqûres, est fort intéressant à étudier et nous ne pouvons mieux faire que de repro- duire, ici, une note qu'a bien voulu rédiger pour nous sur cette question notre ami, M. le docteur Armand. Voici cette note : « Les Annamites, qui se tatouaient généralement tous autrefois, d'après » leurs annales, ont depuis longtemps abandonné cette coutume. » Les Cambodgiens se tatouent généralement peu, au moins dans le Sud. » Dans le Laos, presque tous les hommes sont tatoués, en tatouages noirs » dans l'immense majorité des cas, représentant, en général, surtout sur les {U Koley, Quatre aiviéeis eu Océantc, Paris. -ISTo. (2) D'Hervey Sainl-Denis. Extiail de VEthnogit a-Touan-lin, l. H, p. '.01. (3) Docteur Martin, Histoire ilcs monstres, Vi\n>, isT'Jj [). 2b2. (2) D'Hervey Sainl-Denis. Extrait de \' Ethnographie des peuples étrangers, de l'écrivain cliinois Ma-Touan-lin, t. H, p. '.01. -T/'O ANTHUOPOLOGll:: „ nectoraux ot sur une ligne verticak- srparanL le ddtoïdu en deux moUiés » Laies des caractères siamois ou laotiens dont je ne connais pas le sens. « Les tatouages sont ensuite iréquents aux jambes, où ils représentent un » anneau enserrant la partie supérieure de l'un des mollets. On voit aussi „ souvent, toujours sur le mollet, des figures représentant un Krout (garouda » de la mythologie brahmanique), un naga ou dragon, un tigre, etc.. Cette » dernière figure aurait pour but de préserver des attaques du grand carnas- y> sier. On emploie aussi le tatouage dans une intention curative, et il est bien » évident que, dans les cas de névralgie, l'opération assez douloureuse, et suivie » d'une inflammation parfois assez intense pour nécessiter plusieurs séances, » peut avoir un efl'et n'vulsif salutaire. » Dans le Nord du Laos, et au Yun-Nan, les tatouages prennent une inq}or- )) tance de plus en plus considérable. On trouve, dans les planches de l'atlas de « l'exploration du Mé-Kong. toute une série de dessins qui en disent plus long » qu'une description minutieuse. Ces tatouages servent même là à distinguer » les populations. (Lulos, ventre noir.) » \oici comment se pratique le tatouage qui, au Laos, est confié aux » bonzes, >) L'on dessine d'abord sur la peau les lignes que l'on veut suivre, hachures, « dessins quelconques, lettres, animaux, etc.. Puis, avec un instrument de « bronze ou de fer, formé d'une tige de 20 à 25 centimètres de longueur, ter- « miné par deux pointes rapprochées, ou parfois par un assez grand nombre ,) d'aiguilles plus fines, enduites du mélange de noir de fumée et d'huile qui » sert\ enduire les caractères gravés à la pointe sur les feuilles de palmiers « des manuscrits, l'opérateur pratique une série de piqûres très rapidement » faites. Le patient paraît ressentir une assez vive souffrance. » D'après M. Miklucho-Maclay, les femmes de rarchipci Pilaii se font tatouer le montdeVéïms et, dans les peuplades de l' Arizona de l'Amérique du Sud, le tatouage est appliciué à litre de châtiment pour marquer un coupable (1). Le mode opératoire, très bien étudié par le docteur Berchon (2), consiste tantôt dans l'emploi d'aiguilles soit isolées, soit accouplées et introduites doucement ou brusquement, tantôt verticalement, ou obliquement, parfois enfin frappées avec un marteau. C'est le procédé usité en Europe; on se sert encore d'arêtes de poissons, de parcelles d'os, de dents de requins, d'épines végétales, ainsi que cela se pratique eu Afri(|ue et dans le nouveau monde. Les substances colorantes sont très nombreuses, le charbon pulvérisé et mélan'^é à des matières grasses, les sucs rouges de certaines plantes et dans les temps plus récents, l'encre de Chine, l'indigo et les diverses cou- leurs du commerce. Quant aux dessins et ornements liiés ainsi sur la peau, ils représentent tout ce que la fantaisie humaine peut imaginer : lignes parallèles, ara- II) Zeitachrift fiir ELltiwUHjie, ls79, p. 'i^'" (2) Loc. cit., Taiis, 180J. E. MAGITOT. — RKPAUTITION GÉOGRAPHIQUE DU TATOUAGE "60 besqucs, vcrmiculations, croix, ondulations diverses, portraits grossiors d'animaux, de plantes, dessins erotiques, etc. i>. — TATOUAGK PAR INCISIONS Ce mode de tatouage se présente sous deux variétés : l'une consistant dans de simples scarifications assez analogues à celles qui résultent de l'application de nos vcnlouses {talouage par moudwtiircs); l'autre com-. jM-cnd une série d'incisions plus étendues dont on éloigne soigneusement les bords, de façon que la cicatrisation laisse sur les téguments des plaques , blanehes et décolorées comme le sont le^ eutaillcç ,aui:.w.u jeune aibre. C'est nn tatouage par cicatrice. .. ;i ; ,.;-,,,,, :,,!,|,,;, Le procédé par mouchetures est très répandu chez les nègres, qui s'en couvrent le visage et parfois toute la surface dii corps. Il sert chez eux à différencier les tribus et, connue il ariive parfois qu'un nègre émigré d'une Iribu dans une autre, on peut observer sur son visage deux systèmes de Inouclietures superposées. Le procédé par larges incisions est plus particulier ù la Mélanaisie. Ca-^ meron et Schweinfurth l'ont aussi rencontré dans les tribus de l'Afrique centrale ; mais c'est dans cette région surtout que les mélanges de procé- dés sont assez accentués pour permettre de ranger les préparations dans le système du tatouage mixte. Le tatouage par cicatrice serait, du reste, presque aussi ancien que lé procédé par piqûre. Quelques historiens rapportent même qu'il était en usage chez certains peuples qui envahirent l'Europe. C'est ainsi que, d'a- près Ammien Marcellin (1), les cavaliers d'Attila avaient le visage couvert de cicatrices. 3. — TATOUAGE PAR ULCÉRATION OU BRULURE Ce procédé, ({ui est le plus barbare et le plus douloureux de tous, con- siste, tantôt à irriter, à ulcérer une incision préalable en appUquant à sa surface des sucs caustiques de certaines plantes, tantôt à pratiquer de vé- ritables brûlures à la manière de nos anciens moxas. Le but est d'obtenir une végétation de la peau, une sorte de bourgeon ou fie champignon et le grand art consiste à les disposer en une série tantôt graduée, tantôt de volume égal dans une certaine région du corps, le plus souvent la face. Parfois encore, ce résultat est obtenu par la torsion de la peau au moyen d'une aiguille, ainsi que le docteur Tavano l'a rencontré chez '[uelrfucs peuplades des côtes de l'Afrique (^}. (1) Citii par Lagneau (.Anthropologie de la F raucCjD'iclionu. cncyclop., article Fnuicei (2) Bulletin de la Société d'anthropologie, (877, p. 'i'iJ. n(] ANTHROPOLOGIE Les brûlures s'obtiennent par lapplication sur la peau de petits mor- ceaux de charbon enflammés, soit, comme en Calédonie, de nervures de feuilles du cocotier, qu'on applique, suivant certains dessins, qu'on allume sur place et dont on active la combustion en soufflant avec la bouche. Dès que la tendance à la cicatrisation se manifeste, on arraclie les croûtes qui se forment sur la plaie, on en irrite la surface et il se produit bientôt des bourgeonnements dont on favorise le développement par les mêmes moyens. Ces bourgeons sont disposés soit en groupes, soit en lignes continues. Aussitôt formés au gré de l'opérateur, on lave à l'eau froide, et ces étranges ornements conservent indéfiniment leur forme ainsi que la couleur blan- châtre ordinaire aux cicatrices. Ce sont ces bizarres productions qui ornent le front des Tasmaniens, les épaules des Australiens et qui s'observent chez les Papous et les Néo-Gui- néensi En Afrique, elles se retrouvent au Soudan, d'après Castelnau, en Mozam- bique où elles affectent la forme d'étoiles, et chez les Zoulous, qui se déco- rent de cette manière les reins, le dos et les cuisses. 4. — TATOUAGE SOUS-ÉPIDERMIQUE ïl consiste à passer entre l'épiderme et le derme des aiguilles armées d'un fil, lequel est enduit de graisse mélangée avec de la suie de lampe (1). Ce tatouage est plus employé chez les femmes que chez les hommes et il ne s'applique qu'au visage, aux mains et aux pieds, c'est-à-dire aux parties découvertes. Il a été retrouvé, dernièrement, chez les Tchouktchis, lors de l'expédition du professeur Nordenskiôld. Il parait donc spécial et exclusif aux peuplades qui habitent le voisinage des régions polaires. 6. — TATOUAGE MIXTE Enfin, sous le nom de tatouages mixtes, nous comprenons les mélanges sur un même groupe ethnique de plusieurs des tatouages précédents. Ainsi, en Nouvelle-Zélande et chez beaucoup de tribus nègres, on rencontre, à la fois, la pratique par incisions, qui donne les cicatrices blanchâtres, et celle des piqûres qui viennent compléter, autour des points incisés, un système complexe d'ornementation. D'après Hartmann, le procédé mixte est familier chez les Berabras et les Bedjas et dans les tribus du Loango. Là, ce sont de profondes entailles laissant de larges cicatrices, tandis que, chez les Niam-Niam, ce sont des ()) IViw, Ih'cltcrclu'^ sur les Àinéricuins, l, l'-^ p. 2j3. K. MA(,ll(»r. — UKl'Alilll'KtN (iKoOnAPlIlQUE DU lATOLAOE 771 Ij^uirlaiides élrgaiiles qui se retrouvent aussi chez les t'emmes Malainbré. Makoundé, Magaudjas et MaelÙDJas. Caineron. de son eùté, mentionne que les habitants des l»or(is orientaux (kl lac Tanganjika ont pour !<' latouage un goût très vif et sont couverts de petites incisions tonnant des spirales, des cercles, des hgnes droites. A Kasanigaiohania, à l'extrémité sud-est du mémo lac, une ligne de ta(ouag(! qui descend au milieu du front et deux raies sur les tempes, raies i| ni parfois se prolongent jus(|u" au menton, semblent constituel- les mar- ques de la tribu. Certains Vojuigonhha mettent dans leurs cheveux le couteau dont ils se servent pour le tatouage. On observe aussi, sur divers points de.l'Ëuropei un autre mélange du tatouage par simple piqûre a\ec le procédé sous- épidermi(|ue. C'est le cas, en particulier, pour l'Italie. Si maintenant nous tentons de résumer, au point de vue de la répartitioil géographique, ces notions générales sur le tatouage, nous arrivons aux résultats suivants : 1" Tatouage par piqûres : La Polynésie, c'est-à-dire tous les archipels, tl lexception de la Nouvelle-Zélande; les lies Marquises, excepté les lies de Hapa et de Laivavaï, du groupe Pomatou, l'île de PiKjues, la Micronésie, la Nouvelle-Guinée; le groupe Papou, à Bornéo, le groupe des Dayaks. En Amérique méridionale : les Charmas, les tribus du grand Chaco; au Brésil, les Guaranis et les Pampéens, les Patagons, En Amérique du Nord, les Peaux-Rouges. En Afri({ue, les Kabyles, les Arabes, les Egyptiens, les Niam-Niam, les Sénégambiens et les peuplades des rives du Sénégal. En Asie, les Seng-Li, de l'ile de Haï-Nam, les Chin-ilain, anciens [)cuples de la Corée, les Baitos et les Ouen-Chin du .Japon des îles Koussilis oi Aléou- tiennes, leshai>itants de Formose. les anciens Annamites; les Ouen-Mien-- Po, peuple l)arbare du sud-ouest de l'i^npire chinois. *tl" TaloïKifjc par incision simple : Mélanaisie, tribus nègres africaines ; Loaiigo, Makondé, Mangandja, Machinja (d'après Hartmaini . les rives orientale et méridionale du lac Tanganjika (d'aj)rès Canieron). la Guinée, la Nouvelle-Zélande. 3" Tatou(i(je par ulcération au brûlure : Tribus des Huns d'Altila, Tas- manie, Australie et Guyaiié, Papous, Néo-Guinéens, Mincopies et Négritos, les Alfourous, la Calédonie, le Soudan, Mozambifjueet les Zoulous» A" Tatouage sous-épidernii(iue : Esquimaux, Tcli(»uktcliis, Groenlandais,- une i)artie de l'Europe (Italie)" 5" Tatouage mixte : A. — Mélange des procédés par ])i(iùres et ^(hi-- épidcrmiqnes : Europe, li. — M(''lang(' d'incisions et |>i((nres eond)in<'('s: 7*72 AiNTimoPOLOGlE Nouvelle-Zélande; beaucoup cic tribus nègres de l'Afrique et quelques tri- bus algériennes. C. — Mélange du tatouage par bourgeonnement et par piqûre. Ce dernier système se surajoutant, dailleurs, au premier et variant de dessin suivant les incidents principaux de la vie : //t'.'> Marquises. M. le Commandant EINN chef de baUiiUon. Clicf du service cenlral des Atîaii-o- indigriies ';iu Gou\>eriiemenl gênera de rAlKéric. ORIGINES BERBERES. — ETUDES DE LINGUISTIQUE — Séuiue du I!) ilfiil I8SI, — Depuis plus de vingt-cînq ans, M. le générai Faidlierbe, dans divers ouvrages d'une grande valeur scientifique, soutient l'opinion que les Ber- bères doivent être rattachés à une race non sémitique préaryenne, se rap- jH'ochant plus ou moins du type kymri ; et le savant auteur des RechereJrçs anthropologiques sur les tombeaux mégalithiques de Roknia ajoute iH ilt^ j.Maiii!t< tnillc. 1 > Ibcres-Chcraga ou Tourano Dravidiens. — R.icfs .a chf^- \ciix bruns. 2' Touranien-1 - Hnma.rcqucs o\\ peuples fils de leurs mères. — HRCes blondes et de g ande taille. :;! Tonrann-Chaldéen.i Akkadiens (lU Couschiles. —Races brunes. Tournuo-Aviens, (ils de leurs • liarc'^ indiennes. — Piove nance distincte et particulièn ineiil roinposée d'éléments ap- partenant plus ou moins dis linoternent aux groupe»; précé dents. Ibères. — Basques. — Liguiiens. — .\uses. — Étrusques. liall et Celtes (Kel Libua Kel Loua. Lybient.— Scyto-Sax.jii, Clielouha Ichelouden, etc. — Scvto-Celtique (Souhalia, llli- len). Peuples de Enn (Anou, laones. Hellènes, etc.). Amazones. — Kimmériens. - Summériens. — Mélanchbencs Auiachek. — Touareg.— Adite,- Akkadiens. — Ethiopiens. - lŒil-Aoubin ou Béni Mzab. - Ghadames. — Manekoucb. etc Mèdes. — Iraniens. — Gètes. - Numides. — Gélules. Zenaga. — Zenata, etc. Ce système respecte d'une façon absolue, mais en les interprétant el les coordonnant, les données que nous ont laissées et les auteurs anciens tels ciue Hiempsal. Hérodote. Strabon, et les historiens musulmans, tels que Ibn Rhaldoun,El Adouani, et enfin les travaux des savants modernes, dont je citerai tout à l'heure les noms. Mon intention ne saurait être de vous dire ici les preuves qui peuvent être invoquées à l'appui de cette classification raisonnée des ori- 774 ANTHROPOLorrlF. iïines berbères; ces preuves reposent, en effet, surlont sur des données linguistiques nouvelles qui. elles-mêmes, ont besoin d'être expliquées et démontrées, car elles ne sont pas encore dans le domaine des faits acquis à la science et passés dans le domaine public. Je me bornerai donc, ici, à vous donner un aperçu des principes impoP' tant s et curieux que peut mettre en lumière l'étude, analytique des radi- caux berbères; et, pour donner à cet aperçu une forme compatible avec une exposition verl)ale, j(^ résumerai très succinctement les premiers cha- pitres d'un travail de longue haleine, eu ce moment en cours de publication dans la Revue africaine. L'écriture berbère conservée encore de nos jours chez les Touaregs a été inventée par des prêtresses ayajit leurs temples dans des forêts et se 3er= vaut d'arbres à écorce lisse pour y tracer verticalement, de bas en haut, les caractères sacrés qu'elles employaient pour assurer leur autorité religieuse et politique. L'a]])habet berbère ne comprenait d'abord ([uedix lettres consonnes comme les alphabets primitifs des Grecs et des Latins. Ces lettres étaient composées exclusivement d'éléments rectilignes et elles portaient le nom de tiftnar, d'un mot qui encore aujourd'hui est, d'après Barth, exclusivement réser\é aux caractères tracés en traits et qui signifie : « ceux qu'a révélés (le l)ieu) Anou créateur, ou révélation d'Anou. » Ces caractères, d'une origine mystique, furent à la fois ou successive- ment des signes hiéroglyphiques, des signes idéographiques et des signes phonétiques (1). (1) Nous donnons ici la forme de ces dix signes, on usage aujourd'hui dans le pays que parcou- rait dernièrement le colonel Flatters et où ils ont tous, sauf un. conservé leur antique forme et leur même valeur plionétiqne. ! IIJDS^-hAXIUI A^ L IVl R s F T D K B.P. Le signe- <, -représente^ aujoiird 'hici \ ,Y étant.- jC Les lettres cfiiù s'ajoutèrent- par lœ suite- sont : ^ oi^ Z ; I *î', G oi/>- J; D n fTTI OUy Dll Les tiddebakù-L' , fuoir^ CL -après ) sont: " 0 indix:c- d'un soru voi/elle- Q, éi OVi; plus Souvent' ae : iaoïi = oii loc(j \ iah. •: ieki se. jointe d- lay tî^nox- ^^^^ ainsù >^ dont/ elle- esty restée- Icv /ofte^ Pour éviter les didlcultés typographiques, nous avons dû remplacer ces sifjnes dans le texte par leurs équivalents en caractères majuscules placés entre crochets.: : r iOfil -'«l -Ov;: ■■ ■■. R[NN. — ORir.lNF.S RERIti-.RF.S. — KTl'DKS I.INr.l'ISTlQUF.S 77o A cliacune de ces lettres correspond, au moyen de modulations plus ou moins distinctives, une série de radicaux unilitères, le plus souvent dissyllabiques et ayant tous des sens nettement dérivés des valeurs hiéro- glyphicpies ou idéographiques des lettres racines. Chacune de ces lettres, ou tituiar, peut être regardée comme l'élément premier d'un signe cunéiforme simple et exclusivement composé de clom, comme le sont d'ailleurs les caractères arcliaïques des écritures ana- riennes. Plus tard d'autres signes, sous t'ornie de points, vinrent com- pléter et préciser les tifinar comme les coins vinrent compléter les dons (les cnnéirormes. Ces points, qui finirent par se détacher complètenienl du tilinar et par devenir de véritables lettres, se nomment (d'après Barth) tiddcbnkin. Le sens analytique de ce vocable qui, aujourd'hui, a usuellement celui (le « lettre en points » est « indice d'action » ou « annexe élargissant l'action », ce qui revient au terme, consacré en linguistique, de Motion. Ces tiddebakin. dont le nombre a pu varier, sont aujourd'hui au nom])re de cinq seulement d'un usage habituel. Elles n'ont, en général, (pi'une valeur phonétique ; et, bien que ([uelques-unes, en se substituant aux tifmar qu'elles accompagnaient d'abord, soient devenues parfois de véri- tables lettres racines, elles ne sont, au fond, que des agents grammaticaux, En voici la forme et la valeur : • — La tarcrit, dont le sens analytique est « le cri, l'émission de voix, la petite créature », est l'indice d'un son voyelle, a. é, /, o. ?^ plus souvent n-c. — ce signe ne s'emploie jamais seul. t — laou =r oïl long (comme les deux coins dans plusieurs alphabets cunéiformes); a aussi le sens de tils (comme les deux coins dans les in- scriptions de Behistoum); entre aussi dans la composition du nom de la divinité chaldéenne To. le dieu hls par excellence, appelé encore Bin. mot qui, dans d'autres dialectes berbères ou arabes, sous la forme bon, signifie également fils. i — lah = une aspiration très légère, identique à l'esprit rude des Grecs, — agent grammatical, radical du verbe d'état : eh, être dans. •* — lek = Aspiration gutturale, claire et forte qui, placée primitive- ment entre la branche de la tifinar [K] est restée la forte de cette tifinar, comme le x (cappa) grec est la forte du y. Le sigle berbère •* qui commence le mot [K] [el] -— clan, peuple, pays, est à rapprocher du sigle cunéiforme •* qui est l'idéogramne le plus habituel servant à indiquer l'idée de pays et précède les dénouements ethnographiques. ; — 1er' ou iegh est à proprement parler l'agent du grasseyement: c'est r intermédiaire entre l'R et le G, — mais ce n'est pas le r'ain arabe: il remplace dans les mots modernes tantôt un [R] tantôt un [Kl. 776 ANTHROPOLOGIF. Plusieurs lettres s'ajoutèrent ensuite aux tifinar primitives et on peut relever des variétés de type, selon les dialectes, pour les dentales, les gutturales et les sifflantes. Tels sont : [F] qui s'est substitué au caractère qui aujourd'hui est [?] et joue le rôle de tiddeback ; [Z], [G] = [J], [dh], etc. Ces signes, variables selon les dialectes berbères, ne tiennent pas au fond même de la langue. Ce sont des miances qui se ramènent facilement aws, tffin^r. ' L'ensemble des tifinar et tiddebakin constitue Vaïphahot. dont le nom berbère (donné par Barth) est Agameck [G] [M] [K]. Le sens analytique de ce mot est « moyen de communication, moyen de relation ». Il est fi remarquer que Agameck est formé du mot Agam ou Ogam (car la nuance voyelle o ou a n'a aucune importance en berbère). Or Ogam est. dans le vieux gaël d'Irlande, le mot signifiant écriture, et ce terme s'em- ploie pour désigner un des plus antiques alphabets de ce peuple, dont les origines sont si lointaines. Ogham, Oghamius était aussi, chez les Gaulois, le dieu de l'éloquence; en berbère Ogameck peut être décomposé en Ogam = radical, et ek = indice grammatical des noms d'agents actifs ou passifs, que j'ai classés dans la 24^ forme des noms dérivés. Ce n'est pas sans intention, messieurs, que je me suis arrêté sur ce rapprochement entre le berbère et un de nos plus anciens idiomes natio- naux. Ce n'est pas là un rapprochement isolé, les faits de ce genre sont si nombreux que j"ai pu, en recherchant les origines des Berbères, consacrer deux longs chapitres à grouper des noms communs aux Berbères, aux Gaël, Celtes et Rimri. Et, sans aller bien loin, le nom même de la ville où nous sommes en est un exemple frappant. L'Alger des Français, Tlcosium des Romains, la Djezaïr des Arabes, n'était-elle pas VArgel des Espagnols ? Or Argel est un mot kimrique dont le sens est « lieu couvert, ou pro- fond et boisé :»j, noa^fiqmoD jy/t : uuiiimjiiiuj >»> '•■•^■^^^ En berbère moderne, cela ne serait plus côm'pris, mais l'analyse dn ce mot, d'après les règles que j'ai formulées et dont je vous parlerai tout à l'heure, donne à Argel le sens dç « montagne en forêt », montagne de forêt. N'est-ce pas le « lieu couvert et boisé » tel que l'ont connu ces pre- miers habitants dont on vous montrera encore les « pierres druidiques » et les cavernes préhistoriques, sur les flancs boises de cette Bouzarea qui cache tant de vallons frais et ombreux, tarjt de lieux couverts, profonds et boisés. " . V ,., ^!,, .^., . i Pardohnez-moi cette digression, toute de circonstance, et revêtions à'. notre alphabet berbère, à notre Agamek, i niNN, — ORIGINES BERB^:nF.S. — ÉTUDES LINGUISTIQUES "77 CemotAgamek n'entraine pas avec lui une idée déclassement de lettres, comme nos mots alphabet ou ahécédc. et il semble bien difficile de dire dans quel ordre était rangée la décade primitive des tilinar mystiques. Cependant, par des inductions basées sur tout un ensemble de faits d'observation, que je suis prêt à vous exposer quand vous le désirerez, j'ai été amené à la presque certitude que l'alpbabet berbèie devait commencer par les lettres [L] [M] [N] ; comme certains auteurs veulent qu'ait com- mencé l'alphabet latin « clcmcntn lilloruvum » ou simplement elemenla dont le radical est cicmcn..., c'est-à-dire L, M, N. radical dont l'étymO' logic n'a pu être établie nettement; car je ne puis admettre comme pos- sible une étymologie compliquée, tirée à grand'peine de racines sanscrites, trop abstraites pour un mot si simple — j'allais dire si élémentaire. Au contraire, si on tient compte de l'origine inysticiue des tiliiiar, de leur sens idéographique, on arrive à l'ordre que nous indiquons : EH .--: [L] — (lia), principe divin, dieu suprême; Em — [M] — nature, substance primordiale et engendrante ; Enn = [Anou] [An], dieu national, émanation et forme matérielle de lia. Encore aujourd'hui, les Berbères, comme bien d'autres peuples, ne commencent-ils pas tonte énumération par le nom de la divinité; et n'est- il pas possible et ratioimel que la décade mystique ait été donnée par les prétresses comme la formule de la prière suivante dont la simplicité même convient parfaitement à un peuple primitif : [L] =: EU = (ila) "- Dien suprême [M] = (Em) Ma — auteur (mère de générateur) ; [N] ~ Enn = An=3de An, anou (dieu visible, forme matérielle) =i:Enn, parole, verbe, « verbe de dieu » ; [R] = Eer :ri-. our = lune, créateur ; [D] -— Ed :— ed :: allant de compagnie : avec compagnon de ; [S] ::;:: Ess --= as --^ le soleil ; [T] r^z: ett =r ïi r= Père ; [F] = eff= afa = de la lumière; ou (du sillon de) l'éclair; [G] -- ieg -= ag -^ agent de ; [B] rrzieb aba - la deslrnction. Évidemment, ceci n'est (pi'nne hypothèse, mais une hypothèse déduite d'un enseiid)le de faits étudiés : cliatin»' lettre est un mot berbère avec son sens usuel; etc. Je reviens à des données pins prali(iu('s, plus SL-ientiliqui-s. 778 ANTHnopfir-OGiE J'ai présenté, tout à l'heure, les caractères berbères comme pouvant être le prototype des éléments constitutifs d'une écriture cunéiforme ; c'est que, en effet, une foule de faits d'obsc/i'vation conduisent à reporter au delà de l'apparition des premiers empires chaldéens l'usage de ces caractères tama- clieck. qui ont pu être employés par les premiers Soumirs et Akkadiens (le l'antique Gbaldée. Dans la partie ethnologique de mon travail, je con= sacre deux chapitres aux rapports des Berbères avec la langue de ces deux peuples, que nous ont fait connaître les l)eaux travaux de MM. ûppert et Lenormant. Je ne saurais vous donner ici un aperçu, même sommaire, des principes et des règles qui régissent la formation des mots berbères et leur juxta^ position dans le langage. Je puis cependant vous dire que, malgré les variétés dialectiques que l'on relève, on peut très facilement recompo- ser un berbère archaïque unique, constituant une des langues les plus anciennes du monde , extrêmement simple et facile, antérieure aux idiomes sémites, antérieure aussi au sanscrit de l'époque védique et offrant des analogies telles avec les langues touraniennos, que, pour la caractériser d'un mot, je l'ai désignée sous le nom de « tourano-berbère ». Le berbère archaïquo est. certainement, une de ces langues antiques qui, selofl l'expression de M. Renan, (i subsistent encore comme des sou- venirs des procédés primitifs au moyen desquels l'homme donna d'abord il sa pensée une expression extérieure et sociale )*. Il occupe une place importante dans ce faisceau des idiomes primor- diaux qui ont ensemble tant de radicaux communs et qui se sont séparés ensuite les uns des autres pour se constituer en langues mères, bien avant le développement complet de ces radicaux communs et bien avant l'appa- rition de la grammaire. Avec le berbère on arrive à expliquer bien des termes dont la raison d'être a échappé jusqu'ici aux recherches des philologues dans les langues indo-européennes ou sémitiques; et. sans sortir du berbère, on arrive avec une grande facilité à retrouver la théorie de la formation (en ber- bère) de la numération, des pronoms, des conjugaisons, etc. Un mot berbère peut toujours, par une analyse analogue à celle que font les assyriologues pour traduire les expressions écrites en caractères cunéiformes, se décomposer en ses éléments constitutifs, c'est-à-dire radi- caux unilitères ou bilitères (presque toujours dissyllabiques) et en suffixes ou préfixes (formatifs ou grammaticaux). J'ai déjà eu occasion de signaler le sens analytique de certains mots berbères que j'ai cités ; permettez-moi de vous donner ici la forme sous laquelle se présentent ces analyses : Tifinar — [R] [N] [F] [T] = comonne: sens analytique « ce qu'a révélé (le dieuV An. créateur ^>; RiNN. — oniciNKs r.F.nnf^RKs, — i'-.tidf.s i.iNdrisriQiF.s 77i> [T] = T -- ce que (préformante de la 12^ forme) ; [F] = i F :^:~- a mis eu lumière, a manifesté ; [N] = i N == An, Enn. (Auou, dieu des Touraniens) ; [I\] r= aH — créateur; Tiddebak — [K] [B] [0] [T] = motion, <' indice d'aclion el d'extension •> ; [T] -- T — ce doDl (préformanle de la 13'^ forme) ; [D] z=i D z^ l'adjonction ; , H] — eB=: fait sortir; j^iv] nr 0 K = l'action ; Agamek — [G] [M] [K] alphabet, « moyen de communication, de relation » ; VAh-dc, [G] = Ag = instrumont (préformante des noms d'instruments) de la 10'' forme; [M] = eM ~ générateur; [K] — ek —- d'aller vers ; Algor, sous la forme Argel -t montagne Ixiist'e; l.[R,] = Ar — niontagne ; [K] = K. G = couverte de. faite de (préformante des noms de lu 19'" forme), substance instrument, etc. ; [h] — e L :- feuillée, foret. On remarrpiera que [R], qui a été pris une fois avec le sens de créateur, est, ici, pris avec le sens do montagne; c'est que, en effet [R] esi|:'« l'erh- bryon, le germe original, le nucleus qui fend la terre, décliire son enve- loppe et surgit ; » d'où les idées de création el de saillie ou de montagne. Constanline, Ksantina, que les vieilles légendes berbères, rapportées par ' El Adouani, racontent avoir été le « rhàlcau de la reine Tina », c'est, d''aprés la méthode analvtique ; ' ' " "' '-. .i(.-i),;,'(i((K.-> ?:.ïi ,f;.iîf.f,o-i.} ?/)li .noijbnrana «1 ^b (mM [S] [R] zz^èKes r= coupure, séparation, jîés^yç,=i^,sj^nel,ilTOf iom rrlJ [N] —T de .":.! ;i M,.,.i . n,, 1,/^.-.; ^')l JkoI flN] [ r] fin. tma, Atheue ; ' ' ■ 'Mil / IJ jj L'Athéné des Lybiens, la Minerve. qu'Hérodote nous dit avoir été ^mr„ , portée en Grèce des bords du lac Triton, où fut le foyer de sop ouUe pt où est née aussi la légende de la reine Tina, maîtresse de l'antique Kirta (qui jamais n'a dû son nom à l'empereur Constantin, ennemi et perséciu-T j teur des Berbères). Ce nom de« berbère «lui-même, sur lequel on a lant.discuté,ieAt«n,rtîot! 780 ANTHROPOLOGIE de la 11^ forme, marquant « l'iiUensité ou la pluralité par réduplication du radical ». Il est usité encore chez les Touaregs avec le sens de « émi- grer, se libérer, être libre ». — Les Berbères (barbares ou étrangers, pour les Grecs et les Latins) se disaient eux-mêmes les « émigrés ». On sait que, dans les premiers âges, ce nom d'émigré était synonyme d'aventureux, audacieux. — Le primitif de berbei' est ber , et mieux abar = [R] [B] qui encore aujourd'hui signifie : « s'échapper en bouiU lonnant de la marmite, foisonner » (ou voit la relation entre les deux id,ées). Je pourrais multiplier ces exemples à l'infini, ayant les analyses de plus de 600 mots. C'est en soumettant à des dissections de cette nature non plus seule- ment des noms dont le sens actuel est connu, mais des noms géogra- phiques ou ethniques restés inexpliqués, que je suis parvenu à réunir un certain nombre de données positives avec lesquelles j'ai pu trouver la raison d'être de bien des choses et reconstituer les éléments probables des premiers peuplements berbères dont je vous ai donnj le tableau aux débuts de cette causerie. Dans ce travail, j'ai eu occasion de relever bien des étymologies curieuses, et, plus d'une fois, il m'a semblé que le berbère pouvait utile- ment intervenir pour porter la lumière sur des points restés obscurs dans des faits historiques ou ethnographiques, en apparence étrangers aux Berbères. Cela n'a rien d'étonnant, si, réellement, cette langue est aussi ancienne que je le crois. En voulez- vous un exemple ? Tout à l'heure, je vous parlais des Soumirs et des Akkad de la haute Chaldée, sur lesquels les savants ne sont pas bien d'accord. J'arrive à démontrer, en quelque sorte algébriquement, que les Soumirs et lesKimri sont sensiblement les mêmes peuples: que les Soumirs étaient les Toura- niens du Nord, et les Akkad, les gens du Midi, ceux de la race deCouch. — Ce qui est l'opinion de M. Oppert. Et en effet, sans entrer ici dans le détail d'une démonstration complète qui serait trop longue, je rappellerai au,x berbérisants que Soumer [R] [M] [S] est un vocable usuel que l'on retrouve, dans le Djurdjura et dans l'Aurès, sous les formes : Soumer, Asoumer, Samer, Issoumer, etc., et avec le sens correct et précis de « versant d'une montagne exposée au soleil ». Tout le monde connaît les llloula ou Samer, les Illoula du versant sud du Djurdjura. — Ce nom convenait bien aux Touraniens du nord de la Chaldée, établis sur les versants des montagnes la limitant au nord. Remarquons, en passant, que le mot est resté avec son sens de « enso- leillé » dans les langues anglo-saxonnes, où .so»j mer signifie « été ». LlËBlCH. — ESSAI d'un alphabet rNIVERSEf. "iM Quant au mot Akad [D] [K], il appartient aussi au burbère usuel, et signifie « brûler ». 11 convient donc bien aux gens de la race de Rouch, qui ont toujours eu le privilège de cette épithète de « brûlés », soit dans les textes cunéiformes, soit sur les monuments égyptiens. !.. Je m'arrête ici, pensant en avoir assez dit pour montrer combiètt'T*; berbère mérite d'avoir une large place dans nos études nationales et algé- riennes. Car. plus on connaîtra à fond la langue et l'histoire de l'Afrique septentrionale, plus on se convaincra (jue les Berbères, (pii forment la grande majorité de ses habitants, sont de races et de langues indo-euro- ])éeimes, malgré le vernis d'islamisme et de sémitisme (|ui les reccmvj*e. C'est là, messieurs, une vérité que nous avons trop longtemps mé- roimue en Algérie, au grand détriment de notre administration. et., dp notre politique. ''• •'■ )(u;|i'.<{tu,.- ,.» iy.,"3 '■ •^<:|-."i]-> ,.- >,(,;..! !:.j 'i' 'ib liidiiiiMi J!iiji4 i . • u»id -jb ^i'iJ'rï} nuaim M. le Docteur RICOïïX"'"""''"'"' "'■""':';i chef de la il-ilislique de la iiopulalioii en Alçene. LES ROMAINS EN AFRIQUE ONT-ILS ÉTÉ EXTERWINÉS PAR LE CLIMAT-'(0" '''l , 'il':! r.jli u'i <:'« rWJ .■'Mi'Mivjii ~ Séance du 19 aciil 1H8I.' — ■ •'!(_; x- :... .1.1 — — — — ^ iif"! )': fn.. ■ ■q !iii|» tr. .\)iïi\kniVjh M. LIEBICH •.! i. M...,., ),io^ Pasteur à Douera (df'parleiiieiU d'Aifiet;. 'bfelJ'illr i' !I>'MH<|U I l/i'J ijjjj <»'J ESSAI D'UN ALPHABET UNIVERSEL ''*"'' '^'^ ^-' • ui(i I-)jj,î;i 'tidr/joy un '- —1 aéancc du 19 avril 1881. — ■ • I 1 ■ ' ■ ' 1 I - 1 r ■ 'ciif mI Jimi'J >\\s\)\-\v\\{\ idi bijf. -. ■ ■■ .Mb(l;.L< d dVce IfàVtrtF'd'èlé t>ublic dans Iw .liuirt/ci, ,(<,- ^«!'H'«pi%V,,yii('«(P,,^%,)c,,.f, plus délicate à établir; mais, bien établie, elle aurait une importance [tarticuliére et toute nouvelle. Il Mais j'ai hâte d'arriver à ce qui est, en réalité, l'objet essentiel de ma communication, je veux dire les Tsiganes en Algérie. J'ai réuni ce que je savais sur eux dans un petit travail présenté à la Société d'anthropologie, il y a près de huit ans, et dont j"ai Tbonneur dolfrir aussi un exemplaire au Congrès. C'était bien peu de chose, et, ((iioiquc ma communication fût surtout un appel aux recherches et aux iiii'ormations, comme l'imlique son titre même. Notes et questions sur les Bohémiens en Algérie (1), elle ne m'a procuré aucun renseignement nou- veau, et ehe n'a été, à ma connaissance, l'occasion d'aucune étude sur un sujet qui ferait pourtant la matière d'une monographie intéressante (2). Je vous demande donc la permission de renouveler mes questions, avec l'es- poir que, du sein de ce Congrès, elles seront mieux entendues. Les Con- grès scientifiques n'ont pas seulement, en effet, pour but l'apport immédiat de résultats nouveaux ; il me semble que leur grande utilité est aussi d'ap- peler rattenlion sur des questions trop négligées, d'en montrer l'intérêt et do provoquer les recherches ultérieures. J'ai parlé tout à l'heure de renouveler mes questions, je n'entends pas par là les reproduire ; car les personnes que le sujet intéresserait les retrouveront dans le petit niénioire indique plus haut, lequel n'a pas la prétention d'être un (piestionnaire complet, mais sera pourtant sans doute utile à consulter. Ces questions sont d'ailleurs trop complexes, pour être aisément résumées. Je me bornerai à quelques remarques qui me parais- {\ fel esl ]e lilre du lire .i pari, in-x- de Su p. dibnurie Emcst Leruux). bans c J idletui de la Société (raiithiopolonie (séance du 17 juillel 1«73, p. CUU-708), le lilre éUul : llcchcrchcsa lairc sur le.f Bohémiens m Alnéiie. Ceux (lui me liront dans U;s liulkitns sont pries de leiiiplacer, u r,')8 vVvnc en leiiioniiinl, C.oabdr a Guobuz; cl, p. 700, d(^ reporicr ces mois de lu ligne n «pardc's ffînmes de la Inbus des Béni Addès » après le mol ad'Alger» qui coniinence laligne2:;. (2) Il esl Irès possible, cependant, riue'rpielfiucs infornialions, anciennes ourecenl.es. se trouvent rparses dans les livres ou dans les journaux. Les moindres induialions de ce genre me seraient ))rèciPiisps, et je les recevrais avec recuiinaissance ; je les demande seuleiuent aussi précises (lut possible. 784 ANTHROPOLOGIE sent à leur place ici, soit comme appel immédiat aux lumières de quelques membres du Congrès, soit comme addition de détail aux questions posées dans mes Notes et Questions, de 1873. 11 Y a en, Algérie, plusieurs catégories de Bohémiens. — Quelques-uns viennent d'Espagne; et ces petites migrations, comme celles qui se pro- duiraient en sens contraire, sont très intéressantes à connaître dans le présent et, s'il se peut, dans le passé (i) ; mais c'est naturellement en Espagne, plutôt qu'ici, qu'il faut étudier les Gitanos. — Je sais aussi, mais imparfaitement, que l'Algérie a (pielquefois reçu la visite d'autres Bohé- miens exotiques qui présentent un autre genre d'intérêt, je veux parler des Tsiganes chaudronniers de Hongrie, qui poussent parfois jus(iu'en Afrique leurs grandes tournées industrielles dans les pays d'Occidtnt. Je désire beaucoup être informé de ces visites, des itinéraires suivis par ces voyageurs, de leur nombre et, s'il se peut, des noms de leurs chefs; et j'ajoute qu'ils peuvent être partout l'objet d'observations très intéressantes. — - Mais ce sont les Bohémiens établis de longue date en Algérie qui appel- lent une étude spéciale ; — et aussi ceux qui pourraient y venir quelquefois, soit de l'ouest, soit du sud, soit de l'est africain, car, à l'exception des Bohémiens d'Egypte (qui pourraient l)ien envoyer jusqu'en Algérie quel- (|ues essaims, sur lesquels il y aurait pourtant quelques remarques à faire) (â), tous ceux-là sont encore plus inconnus que les Bohémiens d'Algérie. Ce sont donc, en résumé, ceux qui ont pris leurs habitudes en Algérie depuis des temps plus ou moins anciens, qui, naturellement, doivent être ici l'objet principal de nos préoccupations. En cherchant bien, les orientalistes pourraient peut-être retrouver leur trace historique sous des noms divers et avec des attributions qui peu- vent être très vai'iées. Mais je n'ose m'arrêter sur cette perspective, il y faudrait de trop longues explications mêlées de trop de conjectures. Ce qu'on peut demander aux orientalistes d'Algérie, c'est d'examiner de près le nom qu'on donne aux Bohémiens de ce pays et qui m'a été fourni sous ces diverses formes : Guezàni (pluriel masculin, je crois), prononcé ordinairement Gsàni ; féminin Gue:zzàna, prononcé Guedzàna, ou même Dz-àna. Tsâna (3). Il me parait de toute évidence que ce nom est une cor- i'uption du nom Tsigani, Tchingani. On l'a rapproché cependant de l'arabe guezzan, qui signilie, parait-il, « avoir le jugement sain, voir bien les (1) J'ai déjà appelé l'alleiilioii sur ces niigralioiis. dans ma communication Cencore inédite) de l'année dernière au Congrès d'anlliropologie et d'archéologie préhistoriques, siégeant à Lisbonne (1881 ). (2) 11 faudrait au moins lâcher de déterminer la catégorie à laquelle ils appartiennent, car les Bohémiens d'Egypte se partagent en tribus distinctes. Voir principali'ment sur eux la notice de Newbold, The Gypsies of Egypl, etc.. dans Journal of the R. Asiatic Society of Great Brilain and Ireland, vol. XVI, part. Il, London 18=6. (3) Voir mes Xola el Qiie.slto)i-f. p, .',. p. BATAILLARD. — BOHÉMIENS OU TSIGANES EN ALGÉRIE 785 choses (1) » et aussi « dire la bonne aventure ». et du kabyle ayezzan, ([ui siyiiitierait « magicien » (!2). Est-ce le nom des Tsiganes qui a donné lieu (comme je le crois) au mot berbère ou arabe, et, dans tous les cas, lequel des deux mots, berbère et arabe, a précédé l'autre ? La solution de ces questions, fort petites en apparence, pourrait contenir des cousé- (jueuces fort importantes relativement à l'antiquité des Tsiganes dans le Xord de l'Afrique. On ne sait rien de la langue des Bohémiens, en Algérie, ni en aucune autre contrée de l'Afrique, l'Egypte exceptée. C'est une lacune très regret- table; en la comblant, il importera de noter exactement le cantonnement ou la pro¥enance de ceux qui fourniront des échantillons, et aussi les métiers qu'ils exercent. J'ai donné dans mes Notes et Questions (p. 10-11 et lo) une liste de quelques mots, qui peuvent compter parmi les pre- miers à recueillir et à comparer avec ceux de la langue des Bohémiens d'Europe et avec ceux de la langue (plus corrompue .et plus diverse) des Bohémiens de l'Asie antérieure (3). J'insiste sur l'importance des mots ([ui auraient trait à la métallurgie (4) et à ses produits primitifs, parmi lesquels je note particulièrement la sagaie ou zagaie, mot dont l'origine et l'histoire seraient, je le soupçonne, fort intéressantes à connaître (5). Il me suflira de rappeler sommairement les questions que j'ai posées, d'une manière tout à fait hypothétique, sur les affinités qui peuvent exister en lie les Tsiganes et certains groupes de la population de cette contrée, lois ([ue les Aissaoua ou Adra (6). les diverses tribus qui fournis- (1) Les aliriées d'É^yple (qui soiil Isijianes) portent divers noms, dont l'un Félwmi, sijïnilie xnqcn xavantes (voyez Derniers travaux, p. 'jy-60), avei- un sens bien dilféienl de celui que nous donnons à ces mots en Occident. (2) Notes et Questions, p. 19-20 (31 Aux personnes qui voudraient faire des études comparatives sur ce sujet et d'abord s'initier à la lanj^'ue des Bohémiens d'Europe (qui est la base de toute étude de ce genre), j'ai déjà indiqué dans Notes et Questions (note de la p. 13) le livre de M. Paspati (malheureusemeni un peu coi'ileuxi. qui contient aussi des notions élémentaires sur le dialecte des Tsiganes de l'Asie Mineure l'nur les dialectes tsisjanes de l'Egypte et môme un peu de la Syrie et de la Perse, je renvoie à la notice impor- tante de Newbold indiquée plus haut. Je me ferai un plaisir de fournir des indications plus com- plètes à quiconque me les demanderait. Je note seulement que ce n'est pas aux vocabulaires, ni surtout aux grammaires très imparfaites du dialecte gitano, fort altéré, qu'il faudrait s'adresser pour connaître le fond de la langue tsigane. — Mais, sans faire cenvre de philologie savante, ciiaciin peut recueillir, auprès oes Ifiganes d'Algérie, s'ils ont conservé des restes d'une langue particulière, r/i/p^coîi^i/f, des échantillons déjà très utiles, surtout si l'on se borne à des substantifs (entachant toutefois de dislin^rocr l'article) et à des adjectifs, car, pour recueillir passablement des verbes et des phrases, il faudrait déjà connaître un peu la langue. H) Les premiers de ces mots à recueillir seraient certainement ceux du fer (en tsigane d'Europe cliastir, chnstri, snster ; en tsigane d'Asie Mineure, lui), du cuivre (cliarkom, karkoma, loli vharkom cuivre rougej. de l'étain [arkitchi, artchich; knstiri: kalài : en tsigane d'Asie Mineure, fihaln), et du bronze (encore chnrkinn); mais le mol izuano m' i été aussi donné une fois pour h' bronze, et je tiendrais à savoir s'il existe bien réellemeni avec celle signilication chez des Tsiganes quelcontiues ou dans une langue quelconque. fol J'ai publié une note à ce sujet : Sur le mot sagaie ou zagaie, et accessoirement sur le nom du soufflet de forge primitif {Bulletins de la Société dantliropologie, séance d\ii\ mai 1874, p- 406-412. ) (6) Je sais bien que les A'issaoua (sur lesquels M. !.. Ilahourdin a publié, dans les Bulletins de la Soc. d'anthr., 1881, p. H 7-1 21, quelques observations iiiti-ressanles, avec renvoi à l'Itinéraire de l'Algérie, de M. t'iesse, et qui ont été décrits à Tantrer par Edmondo de Araicis, le Maroc, trad. fr., 1882, in-4'', p. !)3-39), sont une secte plutôt qu'un groupe ethnique. Mais divers rapprochements, auxquels je ne puis m'arréter ici, me font supposer que les Tsiganes pourraient bien ne pas être étrangers à cette secte de convulsionnaires. C'est ce qu'il s'agirait de savoir. m 786 ANTHROPOLOGIE sent à la prostitution dans les villes du désert {Notes et Questions, p. 7-8) (1), et ics Béni Adés {ihid., p. 19). — Mais j'ajouterai, au même titre, cer- taines populations de la Barbarie, du royaume de Fez en particulier, que Borrow (2) signale comme ayant une ressemblance, vraie ou fausse, avec les Bohémiens, à savoir : les Béni Aros, les Sidi Hamed au Muzti, et sur- tout les Dar-huschi-tal. — Enfin j'appelle l'attention sur les bandes de musi- ciens « qui, en Orient, parcourent les campagnes et les camps des Bédouins pour faire de la musique dans les fêtes (3) », en ajoutant que les musiciens, et aussi les conteurs, qui passent leurs soirées dans les cafés des villes en Algérie et au delà, ne sont pas davaiitage à négliger. — Je demande seule- ment que, en recherchant s'il y a des Bohémiens parmi ces diverses sortes de gens, on ne perde pas de vue les observations ethni(|ues qui sont un des éléments essentiels de la réponse à la question. Ce qu'on ne doit pas oublier, dans tous les cas, c'est qu'il y a bien des chances de retrouver des Tsigamvs dans le monde étrange des aimées, des danseurs orientaux, des charmeurs de serpents, des fakirs et derviches mendiants, peut-être même parmi les pèlerins connus sous le nom de Takrouri, Tekrouri ou Tokrouri. Mais, en dehors des Guedzàni, qui demandent à être étudiés avant tous autres, puisque ce sont des Tsiganes bien avérés, c'est surtout parmi les ouvriers nomades en métaux, forgerons, chaudronniers, bijoutiers ou orfèvres ambulants, et même orpailleurs, qu'il serait intéressant de recher- cher et de trouver des Tsiganes. Si je pouvais sortir de l'Algérie et des contrées qui Tavoisinent pour m'étendreen Afrique, j'y rencontrerais précisément, surtout dans la région moyenne qui s'étend du Sénégal à la mer Bouge et au golfe d'Aden, des tribus ou corporations de forgerons nomades et de fabricants d'ustensiles de bois et dosier, cpii sont, en même temps, devins ou sorciers, et dont l'identité primitive avec les Tsiganes me parait infiniment probable. Mais ce sujet exigerait l'ouvertui'c» d'un nouveau paragraphe, qui m'est interdit, puisque j'ai déjà dû abréger ce qui précède. Je me contente donc, pour au- jourd'hui, de signaler aux .voyageurs en Afrique l'ethnographie détaillée des métallurges et ouvriers nomades en métaux, ainsi que la description exacte des procédés primitifs employés pour la réduction des minerais et la nomenclature des instruments et des produits, connue un des sujets les (1) Il semble curieux de rapprocher les mœurs de ces tribus de celles que Léon l'Africain (à la fin du livre I") décrivait, au xvi= siècle, sous ce tilre : Des vices et sottes manières rie vivre des Africains (traduction de Temporal). (2) The Zincali, t. I"^'-, ch. vi de l'ediliou de IS'.I, p. 117-12',. _(3)M. l'otl, dans son article Ueber die Ziguener {Zeitschrifl der Detitsclien morgenlandischen (resetlschaft, vol. III, i,s',a, p. 325), y fait allusion dans ces tenues, en renvoyant à un article de llaiiel, V'il. Il, p. .',32 du même Zci^w/in/ï.que je ne connais pas. L. MANOUVRIER. — ÉTUDE COMPARATIVE DU CRANE ET DU SQUELETTE 787 plus intéressants qui puissent s'offrir à leurs minutieuses recherches. J'a- joute, en terminant, que, si l'identification que j'ai supposée tout à l'heure était bien établie, elle ouvrirait une perspective nouvelle et fort impor- tante à l'histoire si curieuse et encore si obscure de lu race tsigane. M. le Docteur L. MAîfOUVRIEE Préparateur au laljoralohe d'anlluopologie de l'École des hautes étude= NOTE SUR L'ÉTUDE COMPARATIVE DU CRANE ET DU RESTE DU SQUELETTE — Séance ilu I» avril 1881. — L'anatoinie comparative et Tanatoniie philosophi(|ue du s<[uelette ont été. jusqu'à présent, l'objet de trois principaux ordres d'études : On a recherché les homologies ipii peuvent exister entre diverses parties du squelette. Puis on a étudié les relations d'ordre morphologique existant entre les difîérentes pièces du système osseux. Enlin nu troisième ordre de recherches consiste à comparer successivement cha(iue partie du s(jue- lette dans les espèces voisines les unes des autres et dans les variétés d'une même es[»èce, afin de déterminer les transformations morphologi- (pics (pii s'opèrent graduellement dans une même partie, soit ((ue l'on considère l'évolution oiitogénique, soit «pie l'on embrasse l'évolution phylogéniqueen se plaçant an point de vue de la théorie du transformisme. Ce dernier ordre d'études a reçu de i*aul Broca une impulsion remar- quable en ce (|ui concerne l'espèce humaine et les espèces les plus voi- sines. 11 intéresse, en effet, particulièrement la science anthropologi(iue, (pii trouve en lui le seul moyen scientificiuc de pénétrer le secret de l'ori- gine de l'homme et en même temps d'eiilrevoir. jns(|u'à un certain point, ses transformations futures. Le crâne n'a pas été la scîule partie du S([uelette étudiée à ce point de vue. l!n grand nombre de caractères ont été étudiés, soit dans renseinl.)le du S(|uelette considéré au point de vue des proportions du corps, soit dans diverses parties isolées telles que la clavicule, l'omoplate, le sternum, le fémur, le tibia, l'humérus, etc. Mais, chose singulière, il a toujours existé, jusqu'à présent, une scission complète entre l'étude du crâne et celle du reste du scpielettt; et l'on a pres([ue toujoni-s étudié le crâne comme s'il était in(lé|)en(lant du reste du corps ou, tout au moins, comme s'il n'étail en rrlalion ipTavec l'encéphale. 788 ANTHROPOLOGIE C'est, eu effet, principalement par l'intermédiaire de l'encéphale que le crâne est en rapport avec le reste deForganisme; mais cette considération ne fait que déplacer la singularité que je viens de signaler, car on s'est trop peu préoccupé, dans l'étude comparative de l'encéphale, des rapports de celui-ci avec le reste du corps: les caractères anatomiques du cerveau sont presque toujours rapportés à des différences intellectuelles. Mais c'est dans l'étude du crâne que l'oubli du reste du corps a été le plus absolu ; car combien a-t-on recueilli de crânes de microcéphales, d'idiots, de criminels, d'hommes distingués, etc., sans songer à recueillir, en même temps, quelques données précises sur leur taille, sur leur déve- loppement musculaire, données qui seraient fournies et complétées si avan- tageusement, grâce à la conservation du squelette ou même d'une partie du squelette ! 11 est possible que la scission dont je viens de parler dans l'étude du squelette soit due en partie à la scission effective, dans les musées, de la tête et des autres parties du squelette, le crâne ayant été l'objet d'une pré- dilection très marquée de la part des voyageurs et de presque toutes les personnes qui ont pu recueillir des ossements. Il est juste de convenir titiellc). — Guérison. 796 SCIENCES MÉDICALES Fronçoisc H..., née à Sarc, commune d'Espelctle (Basses-Pyrénées), âgée do 31 ans, est domestique à Bayonnc. Antécédents héréditaires. — Si son père et sa mère, d'origine basque, ainsi que trois sœurs, vivent encore, elle a perdu un frère et une sœur par suite du choléra : trois autres enfants sont morts, l'un en naissant, deux autres en bas âge. — Le seul fait de transmission à retenir est celui d'une tante paternelle habitant l'Espagne et ayant « le cou gros » (en basque : lepho-lodia). Antécédents personnels. — Se rappelle s'être alitée à 12 ans pour un gonfle- ment de l'eslomac. Début du goitre, —A 15 ans eut lieu l'établissement menstruel : celui-ci semble avoir été le point de départ de la grosseur du cou (congestion thyroïdienne). Evolution. — Mais la tumeur a suivi une marche chronique depuis quatre ans, par suite d'une aménorrhée de 15 mois, survenue dans sa vingt-septième année. La tumeur siégeait d'abord a gauche du larynx et présentait le volume d'une noix. Celui-ci a augmenté depuis, mais inégalement selon deux périodes, plus rapidement jusqu'en 1870 que depuis cette date. C'est alors que Fr..., alors âgée de 27 ans, devint tellement chloro-anémique qu'elle ne pouvait plus vaquer à son service. L'iodure de fer (pilules de Blancard) eut bientôt raison de cette poussée chlorotique entée sur une souche scrofuleuse. Mais restait la grosseur précervicalc, dont cependant l'évolution devint moins active depuis 1870, peut-être grâce au traitement interne. La seule application topique de teinture d'iode faite jusqu'alors a été celle de sachets à base de chlorure d'ammonium, dont la trace a toujours persisté sur la peau décolorée, [comme par un vitiligo. Ils n'ont pu. du reste, être supportés plus de trois heures. État actuel (janvier 1880). — Voilà les signes de la tumeur, tels que nous les avons constatés, il y a plus d'un an. C'est à gauche de la région sous-hyoïdienne qu'elle fait plus de saillie, mesurant en hauteur la moitié longitudinale d'un œuf de poule. Mobile, à la fois, superficiellement sous la peau et profondément sur le larynx, cette por- tion de la tumeur paraît dépressible et fluctuante. Il n'en est pas de même d'un noyau induré, tangible, à droite et en bas, qui, au récit de la goitreuse, paraît avoir été le premier siège de l'hypertrophie générale. Enfin, à chaque déglutition, la totalité de la tumeur participe à l'élévation et à l'abaissement du larynx. Inutile d'ajouter l'absence de douleur spontanée et provoquée, do battement et souffle vasculaire, ainsi que de tout autre phénomène anormal, tel qu'accès de suffocation, etc. Prescrijjtion. — Badigeonnage de teinture d'iode, trois jours do suite, avec trois jours d'interruption. lodurc de potassium: 1 gr. 50. Dans le premier semestre (février à juin), il n'y eut pas de diminution appré- ciable : si l'état local fut à peu près stationnaire, l'état général s'améliora. 21 juin, — A l'iodure de potassium est substituée la teinture d'iode: i à 20 gouttes dans du lait. 2f juillet. — Un mois après, 20 à 40 gouttes dans l'eau sucrée. Le sujet pèse 66 kilogr. 50 au lieu de 68 kilogr. (poids antérieur). Vu l'inefficacité des badigeonnages, nous nous décidons à injecter 1 gramme de teinture d'iode dans le parenchyme avec la seringue de Pravaz. Ce mode d'introduction, qui dure une demi-minute, n'amène, à l'instant, aucune espèce GAUCHE. — ESQUISSE DU GOITRE PYRÉNÉEN 797 do sensation subjective. Cette injection, pratiquée en haut et a gauche, après mobilisation de la peau, laisse, autour du point piqué, un petit bourrelet sé- reux, entouré d'une zone rouge de 0"',003 de diamètre, (lu'on ne saurait mieux comparer qu'à une pustule variolique ombili(iuée : il reste (luelques points rougeàtres disséminés. Dix minutes après survient une sensation douloureuse, irradiant le long de la mâchoire, jusqu'à l'oreille gauchc.A celle-ci succède, au bout de cin(i minutes, uneboutVée de clialeur généralisée à toute la l'ace et bientôt dissipée. I.cs rou- geurs disparaissent à leur tour, sans sensation anormale. Les l'ègles ont lieu dans le courant du mois, quoiqu'un peu i-elai'dées. Nous proposons à la famille de ses maîtres, qui l'acceptent, d'alterner ainsi l'intervention chirurgicale avec la menstruation. \() odobre. — Nous essayons la ponction aspiratrice avec l'ajjpareil Potain (canule à trois quart) : celle-ci était trop grosse, et son introduction, non pré- cédée d'incision, ne laisse écouler que 4 grammes d'un liquide clair, transparent, aqueux, chimiquement pur, laissant déposer par la chaleur des traces de sel de soude. Continuation de la teinture d'iode à l'intérieur, à la dose de 2 grammes par jour. i:') uovcinbn. —¥ut pratiquée une double opération : la ponction aspiratrice a\ ec la plus petite aiguille de Potain (sans trois quart), donne issue à 12 grammes de ]i([uide marron légèrement lilant, contenant : matière colorante du sang restant sur le tiltre; substances grasses dissoutes par l'éther. 11 est ensuite injecté 3 grammes de teinture d'iode pure. Traitement général. — Yin de quinquina; 8 à 10 pilules de Blancard. 1er fcrrier 1881. — La ponction est faite à blanc, sans issue de liquide. — Injection de 3 granmies de teinture d'iode du Codex. () arril. — Le résultat de l'aspiration est encore nul.— Le goitre ne l'ait plus de saillie appréciable que dans l'extension du cou. Au toucher, on reconnaît toujours la présence d'un noyau inférieur semi-solide. — L'injection de trois seringues de Pravaz de teinture d'iode est suivie d'une irradiation doulou- reuse bilatérale atteignant les tempes et durant deux minutes environ. En soimne, le goitre est en voie d'amélioration et de guérison relative et prochaine. Ajouterons-nous, pour être complet, que Fr... est bien loin d'être affectée de crétinismc. Nous résumerons deux autres observations de goitres parenchymaleux acci- dentels, prises à Bayonne, en juin 1880, chez deux sujets de 23 ans, dont l'un a été traité sans succès par la teinture d'iode intus et extra. Obskuvation IL— Fille, née à Bayonne, couturière; gi-and'mèrc maternelle, sœur (grand'tante), et fille de celle-ci (toutes nées à Béhasque, près Saint- Palais), ont même grosseur au cou. A iG ans, lors de l'établissement menstruel, s'est aperçue d'une tumeur au cou, de la grosseur d'une noisette. Elle a acquis depuis celle d'une noix. Le traitement institué, le 20 juin, a consisté en badigeonnages et 20 gouttes de teinture d'iode, portées à 30 le 23 juillet. — Le 23 août, la grosseur semide augmenter dans tous les sens. Observation III. — Femme, née à Anglet, ménagère. 7^ SCIENCES MÉDICALES Réglée à lo ans, mariée à 18. - Deux enfants bien portants. Porte une tumeur au cou depuis ^î'i mois, date du début d'une grossesse alors compliquée de vomissements. Le goitre, plus prononcé à droite, du volume d'une noisette, a atteint, en quinze jours, celui d'un petit œuf de poule et devient le siège d'élancements. Nous en étions là de nos recherches quand, au début du mois, nous eûmes l'occasion de rencontrer deux nouveaux types de goitre mixte, chez deux do- mestiques orphelines basquaises, dont chaque sœur serait goitreuse, mais à un moindre degré. En voici le parallèle : Observation IV. — Femme, domestique, née à Hasparren, âgée de 60 ans. Hérédité. — Sœur vivante, goitreuse depuis la ménopause (-4-4 ans). — La mère, morte de paralysie à i'd ans, était légèrement goitreuse. — Une nièce, tille de frère, a le goitre. Début. — Congénital. \'ie menstruelle de 17 à 48 ans, durant son séjour à Hayonne. Etat actuel. — La tumeur thyroïdienne, grosse comme une demi-tête de fœtus à terme, présente des alternatives mensuelles d'augmentation et de diminution. Elle paraît fluctuante, écarte les deux sterno-inastoïdiens, con- gestionne la jugulaire antérieure. Observation Y. —Femme domestique, née à Armendaritz (canlon d'iholdy), ilgée de 19 ans. Hérédité. — Sœur de :)i ans, goilivuse à un très haut degré depuis renfance. — La fille d'un oncle maternel est encore goitreuse. — 11 en est de même de quatre autres cousines germaines, tilles d'un oncle paternel, et dont la mère a le cou gros comme une bille de billard. Accidentel : A 10 ans, s'est aperçue en courant que le cou lui sifflait et por- tait comme une grosse noisette. A U ans, la tumeur avait le volume d'une noix. Successivement, laboureuse et repasseuse. A 17 ans, réglée et venue domestique à Rayonne. La tumeur, plus prononcée dans l'extension, présente deux lobes : L'un en haut et à droite, c'est le plus gros; L'autre, en bas et à gauche, c'est le plus fluctuant. Traitement commun. — Prendre dans un verre d'eau sucrée de 5 à 20 gouttes de teinture d'iode, en augmentant progressivement d'une goutte chaque joui'. — Yin de quinquina. GOITRE PYRENEEN Si la coustitutioii idéologique joue un rôle éloigné dans rendémicité du goitre, nous citerons les terrains suivants de l'arrondissement de Bayonne (d'après la carte géologique de MM. Dufrenoy etÉliede Beaumont): i Trias. Grès bigarre (Sare). Terrains secondaires -, „, ., ,, . \ n . i i ..u,» ( 1. crétacé. Grès vert (Hasparren et Armendaritz). Diluviens, etc (Bayonne et environs). Mais ces données nous paraissent trop rcslicintes pour le inonient. Il r.AUCHK. — ESQUISSE DU GOITRE PVRKNKEN "09 lien est pas de inèiuc de raltitiide. Sare, par exemple, se trouve plus souvent visité par le brouillard que par le soleil, au fond de la vallée de la Nivelle, dernier lleuve français (|ui se jette dans l'Océan. Faut-il admettre cpie c'est par les eaux potables dépourvues d'iode? Pour ce (pii concerne les eaux pyrénéennes, Maumené (1) y aurait trouvé des llnorures (môme laniille eliinii(]iic (lue les iodures, c'est-à-dire des chlo- roïdures (//). — l'eut-ètre le fait est-il i)lus exact pour les liantes-Pyré- nées, où le nond)re des exemptés a été, comme ijjoitrenx, de 3. «54, tandis (pie, pour les Basses-Pyrénées, il n'était que de 030, soit le cpiart environ. — Les cagots, type indigène distinct, mais non inférieur, se différencient par la brièveté du cou. sans tendance au i;oitre. D'après nos observations, l'influence héréditaire est indéniable. Il en ressort (pie, toutes les fois (pi'iin goitreux se rencontre dans nue famille, un autre membre est aussi atteint de goitre. Si les ascendants en sont indemnes, il faudra le chercher dans les autres parents les plus rapprochés et, par conséquent, le plus souvent soumis aux mêmes influences cosmiques, oncles et tantes, cousins germains, etc. Les cas cités concernent tous le sexe féminin et n'offrent aucune espèce (le relation avec le crétinisme. Ajoutons l'influence des causes détermi- nantes; la menslrnatiou dans ses deux phases principales: puberté ^jie et ':2''), cours de la m.'iiopause (i). celui-ci déjà observé par Tilt {"2), grossesse (3'). En résumi' la pathogéiiie du goitre se montre le plus souvent double, c'est-à-dire naturelle et accidentelle. Le côté pratique de la question nous intéresse davantage. Nous venons d'énuraérer les conditions hygiéniques productrices du goitre dans les Pyrénées, et que le praticien doit toujours avoir en vue pour lutter plus efficacement, et dans l'individu et dans lespèce, contre le développement d'une affection tant pei-sounelle (pihéiéditaire. Deux points vont nous arrêter: le diagnostic et le traitement. SKMIOTIQUl: Nous ne ferons pas aux membres de la section l'injure d'iiisisLer sur les caractères distinctifs du goitre ou hypei tiophic du corps thyroïde, situation, configuration. séparation, et surtout mobilisali(»n commune avec le larynx (4'' temps de la déglutition). Nous préférons nous appesantir sur la diagnose de la vai'iété. Bien rares sont les exemples de goitres exclusivement parenchymateux ou exclusive- (\i Mtuiinenf, Fterlu e.rpriniuiU. w/ /-■ iioilre. lAcul. ilo srienco, lo fcvricr I3b0. (2) Tilt, The chaïuji: nf tifu in health and dm'UK'. iMwiUm, 187U, 800 SCIENCES MÉDICALES ment kystiques ; le plus souvent, nous avons eu à constater des cas de goi- tre mixte (l'^'' et b^), pour la consistance, et ici nous laissons de côté les goitres vésiculaires et les goitres ostéo-cartilagineux : de même, la portion solide du goitre peut être fibreuse ou glandulaire, et sa portion liquide, san- guine ou séreuse. — Omettons ces distinctions pour inviter le praticien à reconnaître surtout la partie solide et la partie liquide d'un goitre qui sont chacune, à nos yeux, du moins, justiciables d'un traitement spécial. Si l'on veut trouver dans la constitution du corps thyroïde la raison d'être de cette particularité, il me suffira de citer le mot de la lin de la thèse de Boéchat : « Dans l'état actuel de la science, il me paraît impossible de déterminer la nature des fonctions du corps thyroïde ; mais je crois, d'après l'étude que je viens d'en faire, qu'on doit le rapprocher du groupe des organes lymphoïdes (1). » THÉRAPIE La thérapeutique des moyens destinés à résoudre le goitre, les seuls à envisager ici, se trouve donc, pour nous, entièrement basée sur les carac- tères de consistance afférents à chaque portion de la tumeur : car nous venons de démontrer que la plupart des goitres seront semi-solides, semi- liquides. — Or les auteurs classiques ne posent pas l'alternative de périodes où il n'y a pas encore dyspnée. « Il reste à examiner le cas où l'on aurait affaire à une tumeur en partie solide, en partie kystique ; si elle commence à gêner la respiration, etc. »('2). I. Ponction aspiratrice. — Nous ferons remarquer, à leur encontre, que nos ponctions successives, renouvelées quatre fois (dont deux à blanc), ont été entièrement inoffensives ; c'est donc à la ponction aspiratrice, à l'aide de l'appareil Potain (aiguille sans trocart), que nous conseillons d'avoir re- cours, en ayant soin de ménager, avec la pointe, les organes voisins impor- tants. II. Injection iodée interstitielle. — On ne doit pas oublier de la pratiquer non dans la poche, mais dans la masse solide ou charnue : la dose de teinture d'iode du Codex sera de 1, 2, 3 grammes. Si le volume diminue par l'aspiration, celui-ci augmente pour quelques heures, après l'introduc- tion du liquide, ce qui démontre bien que l'injection n'est pas sous-cuta- née, écueil à éviter. Si la seringue de Pravaz contient moins de liquide que la quantité totale à injecter, on laisse en place la canule aiguillée, pour n'ôter que le corps de pompe destiné à être rempli. (1) Boéchat, th., 1873. Recherches sur le corps thyroïde. 2) Follin et Duplay, Pathologie externe, V, 2, p. 227. GAUCHE. — OBSEKVATION DE VOMISSEMENTS INCOEIICIBLES 801 Dans SOS deux, modes, du reste, on peut assigner trois temps à la petite opération. !'■'■ Icmps. — Knipr-clicr la desccnie de la tumeur au moyeu du |)ouce gauche p'aeé inférieureuicut et de l'index placé supérieurement; tout de suite après un mouvement de déglutition. — Ce procédé a pour but: I' d'énucl.'er, pour ainsi dire, la tumeur et de la rendre plus saillante, "2" de mobiliser la peau, alin de détruire tout parallélisme entre la pi(pire superlicielle et la picjùre profonde. 2^ temps. — Introduire l'aiguille tubuléc (préalablement huilée) vertica- lement à une profondeur mesurée d'avance pour plus de précaution. 'â" U-inps. — Après le passage du tluide morbide de dedans au dehors^ du liquide curatif de dehors, au dedans, retirer l'aiguille en lui taisant par- courir le même trajet en sens inverse. Cette règle d'intervention peut se résumer ainsi: A un goitre physicpie- ment mixte, opposer un doidjle traitement local (1). M. aATJCHE Ancien inlenie des IlopiUiix de Paris, Lauréat de la Faculté de médecine. UNE OBSERVATION DE VOMISSEMENTS INCOERCIBLES Scattce du IS avril 1881. — (I) Au.our à consulter.— 1870, Uarriei', th. inaug. (Delà ménopause palliologiquc). ol 80i2 SCIENCES MÉDICALES M. le Docteur Benjamin MILLIOT Do liLigeaud, ni'és Bone. LE DESSECHEMENT DU LAC FETZARA — Séance du 18 avril 1881. — Un fait considérable vient de se produire dans la province de Constaii- tiiie, aux environs de Bônc : le lac Fetzara a été desséché. Qu'est-ce que le lac Fetzara ? Cherchez dans les dictionnaires de géographie et ailleurs, et c'est à peine si vous trouverez son nom indiqué. Seul, El-Bekri, auteur arabe, en fait mention, mais c'est plutôt pour parler des grèbes, ces gra- cieux nageurs et habiles plongeurs, dont les nids llotlants consistent en amas considérable de débris de végétaux, et nous sommes forcé de con- venir (|ue ce n'est (pic dans l'Itinéraire de V Algérie, de Piesse, qu'on trouve quelques notions assez exactes sur ce lac. On dirait, vraiment, que les géographes anciens et modernes ont organisé la conspiration du silence autour de ce nom qui représentait, cependant, une superficie d'eau de 18,000 hectares environ- Faute d'avoir pu trouver des indications biblio- graphiques sur le lac Fetzara, j'ai dû recourir aux deux remarquables rap- ports faits par MM. les ingénieurs Lamairesse et de Cerner au gouvernement de l'Algérie, ra])ports qu'a bien voulu mettre à ma disposition M. de Cerner. Lorsqu'on descend la pente du revers septentrional du mont Cimiiio, on aperçoit, tout le long du rivage tyrrhénicn, les basses plaines insalubres et désertes des marais Pontins qui avoisinent, au delà du lac Bolsena, les maremmes de la Toscane, ces maremmes où semble errer, encore aujour- d'hui, l'ombre de la douce Pia de la Comédie divine et, condamnée par un mari jaloux à mourir de la malaria, jeter au Dante cette plainte profondé- ment triste : « Sienne me lit, me délit la maremme (1). » Lorsque, après avoir gravi une des cimes les plus élevées do la Chaîne de l'Edough du massif numidien^ le mont Bou-Zizi, vous embrassez d'un coup d'œil les vastes plaines des bassins de l'Oued-el-Kebir des Senendja, de la Seybouse et de la Boudjima, vous voyiez encore, naguère; au centre même de ces plaines et à la limite, en quelque sorte, de ces trois bassins, l'immense nappe d'eau du lac Fetzara, entourée, à certaines époques dd l'année, de marais et de prairies marécageuses. Vous pouviez, en contein- (1) Ricordili di 1111'. elle son Li [-"ia. Sierma mi te, disl'ece iiii maieiniiw. Le purgatoire, chant V, v. la Divina Comedia di Dante Alighiefi. l'irellza, igig. La Pia des Toloiuei, femme de niessire Nello délia l'ielra, soupçonnée par son mal'i. fat ëllfer^ niée dans un château des Maremmes, où elle se consuma d'une mort lente et terrihle, au niilieii de cet air iialudéen. li. MILLOT. — r.K DESSKniIEMENT l)i: LAC 1 ETZAllA (S0;{ l)laiil co lac el ces marais. év()(]Li('r. a riiistardc l'iniiiiortcl cliaiilred'Uj^oliii, les ombres de leurs victimes et les entendre murmurer cette plainte, bien autrement lamental)le que celle de la Pia: «Souviens-toi de nous, qui tûmes soldats et colons ; la l-'rance nous lit, Fetzara nous délit. » (l't'sl le desséchemciil de ce lac (\w' j'ai choisi pour objet de ma commu- nication au Congrès d'Alger, persuade (|u'il éveillera votre attention, bien- veillante pour tout ce (jui touche, de près ou de loin, à la prospérité de notre colonie algérienne. Le lac Fetzara, formé par les eaux descendues des montagnes envi- ronnantes et des ruisseaux El-Aout, Oued-Zied et quelques autres petits affluents, transformés en torrents au temps des pluies abondantes, était situé à 18 kilomètres de Bône, dans le sud-ouest, entre trois rangées de montagnes du massif numidicn. dont les derniers contreforts venaient expirer à ses pieds. Le lac. tout en étant entouré de collines assez élevées au nord et sud-ouest, n'était séparé des basshis des rivières mentionnées plus haut (Oued-el-Rebir, Seybouse et Doudjima) que par des barres peu accentuées. Il était bordé de marécages dont le dessèchement, en été, lais- sait k découvert une grande surface miasmogène. Le niveau de ses eaux variait entre 13'".X0 et U)'"M) d'altitude, et sa profondeur était de S^'.oO à ^''-'^jO. Le fond du lac était à peu près ])lan et tapissé d'une couche de vase dont l'épaisseur variait de 0'",10 à 0"',00. 11 y avait, dans un seul endroit, un aflleurement de grès pris, avant le dessèchement, pour des ruines de l'ancienne station romaine ad Plumbaria. On remarquait, principalement, sur les rives septentrionale et occidentale du lac, des massifs de roseaux et de plantes salifères : des soudes, des salicornes et des arroches. L'eau du lac était saumàtreet salée, et les bestiaux s'y baignaient, mais ne s'y abreu- vaient pas. Le lac était assez poissonneux, et l'on y péchait de beaux barbeaux. Parmi les oiseaux qui, k certaines époques, fréquentaient, le lac, il faut mentionner : les Canai'ds, les macreuses, les bécassines, les flamants, les cygnes blancs et les grèbes. Ces derniers y étaient en grande quantité et fournissaient à l'ilidustrie bônoise la matière première de ces magnifiques manchons, cache-nez, etc., (jue vous avez été à même d'admirer à l'Expo- sition. La vase du l;ic. mise à découvert, exhalait une odeur nauséabonde et répandait au loin le miasme paludéen dans les plaines et vallées envi- ronnantes ([ue, plus d'une fois, les colons et i-mployés du gouvernement durent abandonner. La fièvre intermittente devenait particulièrement intense et pernicieuse en été, lorsque les vents du sud-ouest soufflaient, fet les années où il y avait de grandes pluies et des débordements du lac. Les vallées et gorges de montagnes, même assez éloignées du lac, n'étaient t)asà l'ribri dli paludisme lorsque les vents y soufflaient, et il est <à remar- quer qiie l'ancienne Hifipone, adossée contre le mamelon Djebel-IIanira, 801 SCIENCES MÉDICALES était abritée contre les émanations du lac. La situation de rancienne cité romaine avait, sous ce rapport, une supériorité incontestable sur celle de la ville de Bône, que rien ne protégeait contre les effluves paludéennes qui lui arrivaient, avec le vent du sud, directement du lac par la vallée delà Boudjima. Le sondage exécuté en 1869 par le service des mines, a montré que le fond du lac était forma par de la vase sur une hauteur miuimum de 0'",10, de l'argile molle sur une hauteur moyenne de 0'",iO et au-dessous de l'argile compacte. Dès l'aimée 1844, on s'était occupé du dessèchement du lac, mais ce n'est qu'en 1803 que M. l'ingénieur Uavier présenta un projet de dessèchement complet à l'aide d'un canal ouvert en tranchée jusqu'à la Meboudja, affluent de la Seybouse, qui devait permettre de renouveler les eaux du lac et d'en abaisser le niveau ; cet abaissement et les plantations qu'on devait faire avait pour but la disparition de l'insalubrité. Le projet Ravier, modifié par M. l'ingénieur Hardy, comprenait deux opérations: la pre- mière ramenait les eaux du lac à l'altitude de 11'", 80 ; on partait du niveau du fond du lac, on ouvrait un canal de !2 mètres de plafond et on lui donnait la pente autant (jue le permettait la différence de niveau dispo- nible jusqu'à la jonction avec la Meboudja. La seconde opération consistait à agrandir et à approfondir ce premier canal en se servant de l'action des eaux de telle sorte, que l'on pût produire à volonté le dessèchement com- plet du lac. L'utilité publi(iue ayant été déclarée, en 1869, M. Lamairesse, actuellement ingénieur en chef des ponts et chaussées, adoptant le projet de ses prédé- cesseurs, présenta, en 1876, à l'administration supérieure algérienne, un rapport sur le dessèchement détinitif du lac Fetzara. Une convention fut passée, d'abord avec la Société algérienne et annulée, par suite de la non-exécution, par elle, des clauses, et plus tard, en 1877, avec la Com- pagnie des minerais de fer magnéticiue de Mokta-cl-Hadid qui se mit en mesure de remplir ses engagements. Malgré l'hiver très pluvieux de 1877-1878, qui occasionna le débordement de la Meboudja et les maladies des ouvriers, obligés, en été de 1878, d'abandonner les chantiers, le lac fut desséché le 20 août 1880. Pendant cette période de temps, la Compagnie avait, non seulement fait exécuter le canal de dérivation de 7 kilomètres 273 mètres de longueur, lequel, partant du fond du lac, aboutissait à la Meboudja, mais elle avait encore fait curer et régulariser le lit de cette rivière et du canal Bouchet. sur une longueur de 11 kilom. 7S0 mètres en- viron. Enlin, aiin de couronner, en quelque sorte, son œuvre et d'exécuter la seule clause qui lui restait de son cahier des charges, la Compagnie lit faire des plantations d'une ceinture d'eucalyptus qui devait compléter l'amélioration sanitaire produite par le dessèchement; mais ici, elle ren- contra une difticulté imprévue et insurmontable : l'eau du lac était salée et n. MILF.OT. — LE nESSÉnUEMENT I)U LAC FETZAnA 805 les sondages exéculés à 1()'".50 de prof<>iid(nii- ne reneontrèi'ent ((iie de l'ean ainère, salée et iniisihlc à la vrf^'rtatioii. qui contenait par litre : Graiiiiiu's Carbonate de clianx 0,830 Sulfate do chaux 4,420 )) d'aluminium . 0.880 Cldorure de sodium 27.21)0 » de magnésium. .,.,.. 0.790 ).' d'aluminium 0,020 Total, , , ;53,120 Les eucalyptus plantés par la Compagnie périrent tons, chose (|n'il riait facile i'i prévoir, puisque les eucalyptus qu'avait fait planter la Société algérienne, qui possède les terrains formant la rive occidentale du lac Fetzara, n'avaient prospéré qu'à une distance de 150 mètres du bord du lac; ces eucalyptus dépérissaient dès que leurs racines atteignaient la pro- fondeur de la nappe d'eau souterraine. Actuellement, les choses en sont là, et le but de la Compagnie est d'approfondir le canal, d'augmenter son débit et de former, au centre de l'ancienne cuvette du lac, une brusque dépression dans laquelle les eaux pluviales se réuniraient avant de s'écou- ler, au lieu de s'étaler pendant quelque temps, comme elles le font actuel- leuKMit, sur une grande surface. Quoi qu'il en soit, le lac est desséché et l'influence de ce dessèchement n'a pas tardé à se faire sentir dans les communes et hameaux environnant le lac. Certes, les données de la statistique des décès de l'arrondissement de Bône ne peuvent être envisagées connue concluantes poui' un laps d(^ temps relativement court, mais elles concordent avec l'observation des médecins et dos colons de cet arrondissement qui sont unanimes à affirmer la diminution des cas de fièvre intermittente et la consommation beaucoup moindre de la quinine, après le dessèchement du lac. Nous avons réussi à réunir quelques données statistiques des décès des communes d'Aïn-Mokra. de Mondovi et de Penthièvre ; malheureusement, nous n'avons pu avoir à temps le chiffre des décès de la ville de Bône et des communes de Duzer- ville et de Gastu ; mais j'espère pouvoir le donner dans un ouvrage que je pnblieiai ultérieurement : Aiii-Moknt Mondovi l'onlhii'vre 1^75 . ,- . 0 décès . . . 35 décès . . . 17 décès I87(; ... 1:] » ... 34 » ... 7 » 1877 ... 13 » ... 35 » ... 8 » 1878 ... 30 >; ... 34 » ... 15 » 1879 . . , 15 -) ... 20 .) ... 10 » 1880 . . . li » ... 21 » ... 9 » 806 SCIENCES MÉDICALES Étant donnée une contrée paludéenne, la consommation de la quinine qui s'y fait est certainement un critérium des plus sûrs pour juger des degrés ou de l'intensité du paludisme qui y règne. Or voici les renseigne- ments que nous avons été à même de recueillir à cet égard. Un pharmacien distingué qui approvisionne les établissements publics de la ville de Bône et de plusieurs communes voisines, M. Housse, m'a affirmé qu'on peut évaluer à 25 0/0 la quantité de quinine débité par lui en moins dans ces derniers temps. La commune d'Aïn-Mokra, qui con- sommait jusqu'à 1879 environ 7 kilogr. SOO grammes de sulfate de quinine par an, n'en a consommé, en 1871), que 6 kilogr. 146 grammes, et, en 1880, 5 kilogr. 707 grammes. Le docteur Charras, médecin de coloni- sation à Duzerville, consulté sur l'état sanitaire de cette commune avant et après le dessèchement du lac de Fetzara, écrivait, à la date du IS février 1881, ce qui suit : « Un fait qui vous dira plus que toutes les observations est le suivant ; en 1875 et 1876, étant médecin dans la commune de Duzerville, j'ai distribué environ 2 kilogrammes de sulfate de quinine par an; en 1879, appelé au poste de médecin colonial de ;Pentliièvre , Nechmeya et Duzerville, je n'ai eu à en distribuer dans ces trois localités, dans l'espace d'un an, qu'environ 300 grammes, je dis trois ccnis grammes. » Et maintenant, qu'il nous soit permis de retracer, d'après quelques docu- ments authentiques, la mortalité clfrayante qui a sévi à Bône et dans ses environs dans les premières années de la conquête algérienne. Nous lisons, dans le mémoire du docteur Maillot intitulé : Herherehes sur les fièvres intermittentes du nord de l'Afrique (1), que. du 16 avril 1832 au 16 mars i835, il y avait eu dans les hôpitaux de Bône : 22,330 entrants, 19,612 sortants et 2,513 morts, c'est-à-dire 1 mort sur 8 sortants. Les 22,330 entrants et les 2,513 morts ont été répartis ainsi : En 1832 : 4,033 entrants, 3.132 sortants, 449 morts, 1 mort sur 7 sortis. En 1833 : 6,704 entrants, 5.299 sortants. 1.526 morts, 1 mort sur 3 1/2 sortis. En 1834 : 11,593 entrants, 11,181 sortants, 538 morts, 1 mort sur 20 sortis. Dans son Rapport sur F épidémie de fièvres intermittentes à divers types, le docteur Masnou (2) dit qu'après la fondation, en 1848, du village de Penthièvre, il v était arrivé, le 7 novembre 1854, trente familles allemandes, (I) Voir Recueil de mémoires de médecine, de chirurgie et de i)harm((cie mintniren. vol. XXXVII (183j). {•>) V.)ir Heciiei! de mémoire-^ de médecine, de rhiritrgie et ilc pharmacie militaire'! (18jS,i. p. LANDOWSKI. — TUAITEMENT DES IIKMORIUKUDES PAU LEAl' CHAUDE 807 comprenant 184 individus. Cinq mois après leur arrivée, au 1''' avril 1854, la mort avait moissonné 31 personnes. Au mois de mai. cette population se trouva réduite à 14o individus, h^squels, découragés, demandèrent à abanddnner la colonie po u* rentrer en Allemagne. Ca' rapport ne rap- pelle-t-il pas cet autre l'ait par le docteur Mestre (1), en 1838. au maréchal Clauzel, à propos de l'épidémie qui avait sévi dans le village de Clauzel- bonrg. dans lequel il délmtait par cette phrase lugubre: « Epcore quelques jours, monsienr le maréchal, et le village de Clauzelbourg ne sera qu'un triste mausolée. » C'est en vain (lu'aiijourd'bui vous chercherez dans la plaine de la Mitidja le village créé par le maréchal : il a disparu. An conunencemcnt de notre communication nous avons évoqué les ombres de nos soldats et colons décimés par la malai'ia. non smilement au moment de la conquête de Rône. mais pendant cinquante ans consécutifs. Il nous a semblé entendre leur « souviens-toi » mélancolique, jeté, après un demi-siècle de colonisation, à la patrie reconnaissante. Plus heureux que le pays des maremmes, le nôtre pourra désormais dire à ces chères ombres: (( Je m'en suis souvenu. » Le légendaire lac Fetzara n'est plus, à l'heure actuelle, (piune simple expression de géographie historique. M. le Docteur Paul LAÎ(DOWSKI DU TRAITEMENT DES HEMORRHOIDES PAR LES APPLICATIONS D'EAU CHAUDE 'l'.xrKAlT Dr l'nncKs-VKiin.MJ — SéniH-e (lu i:i nnil !88l. — M. Landowski rappelle les propriétés hémostatiques do l'eau chaude, déjà utilisées par plusieurs chirurgiens, en particulier contre les métrorrhagies. Dans un cas d'écoulement sanguin abondant et incoercible par les moyens ordinaires, dû à la présence d'hémorrhoïdes internes et externes, M. Landowski employa le moyen suivant : Le malade fut mis daus un bain de siège à la lenqx'rature de 3.7' environ et l'anus fut maintenu béant au moyen d'un spéculum anal ovalaire, à clairc- (1) Voir Notes et observations sur les causes de l'épidémie qui a sévi contre les habitants de Tunis, aune (1864). p. 2i). Kn 1838, le niaréchal Clauzel fit construire au mois de mai un village auquel il donna le nom de Clauzf-lboui^', 70 faniilles alleniiindps furent désignées pour en prendre possession ; ces colons étaient jimuics, jjour la plupart, el jouissaient d'une bonne santé. Le docteur Mestre assista ii l'inauguration du village qui fut céldnée avec pompe. /,0 jours après il reçut l'ordre du maréchal Clauzel de se rendre à elauzelbourg et de lui adresser un rapport sur l'épi- démie qui, en quelques jours, avait fait périr un nombre considérable décelons. Sur 20 personnes que le docteur Mestre avait connues il n'en restait que quatre de vivantes, et encore malades. f^Q^ SCIENCES MÉDICALES voie analogue à celui de Raciborski pour le vagin. La température de l'eau fut ensuite élevée peu à peu à 40°, et resta à ce point pendant un quart d'heure. Le procédé fut répété trois fois par jour, pendant plusieurs jours. L'hémorrhagie a été arrêtée définitivement et ne reparut plus depuis. Mais, autre résultat remarquable, les tumeurs hémorrlioïdales se flétrirent, dimi- nuèrent graduellement et disparurent. Ce résultat fut durable, puisqu'il fut constaté six mois après. Sans pouvoir encore se prononcer sur la valeur définitive du moyen proposé, M. Landowski engage ses confrères à Lexpérinienter. M. le Docteur LAÎïTIEIl De Corhigny (Nirvre). MÉNINGITE D'UNE JEUNE FILLE DÉSESPÉRÉE — Séance du 13 avril 1881. — M. le Docteur Ch. LETOURNEAÏÏ INFLUENCE DE L'ÉLECTRISATION SUR LA TEMPÉRATURE DES ORGANES (liKSUHÉ) — Séance du lo avril 1881. — Les faits résumés brièvement dans cette note se rattachent à des observations et expériences déjà publiées, les unes dans une communication à la section médicale du Congrès de Paris (1878), les autres dans un travail lu à la Société de biologie (juin 1879). Il s'agit de prouver que, par une électrisation conve- nable des vaso-moteui's, on peut produire une constriction momentanée dès artères et des capillaires, par suite, une anémie temporaire. Nos expériences ont, pour la plupart, porté sur la tète et le cerveau, car les vaso-moteurs de la tête sont très nettement constricteurs. L'électrisation a été pratiquée avec une pile à courant constant, en ayant soin d'interrompre le courant quatre fois par minute. Le fait de la constriction vasculaii-e par électfisation ayant d('jà été l'Iabli en. LETOl'RNEAU, — INFLUENCE DE l'kLECTRISATION 800 par do précédentes expériences, il restait à constater que cette ronstrietion a pour conséquence un abaissement de température, ce qui a, enetVet. ('le vérifié, chez riiomnie et chez le chien. Les expériences sur rhomne" ont (■!(' l'ailcs, m I.S7!»-1S.S(). à riiôpilal .Neeker dans le servi('e de lîroca ; elles son! au nonii>re de dix et en voici les résultats ; 1" Dan^ ti-(Ms cas, le succès a viv comidet : tous les thermomètres de la « Couronne thermom(''li"ique » de Broca. employée pour rexp('rience. ont accusé un abaissement de température après l'ideetrisation. 2" Dans six cas, le résultat a été mixte: pour tous, l'efl'et gi'-néral a ('•((' une variation en moins, surtout pour la région fronto-pariélale. ^5" Dans un cas seulement, l'échec a été complet et tous les thermomètres ont accusé une surélévation de tempéi-alure. L'expérience avait d'ailleurs ('h' laite inmiédiatement après un repas. A L'abaissement thermique obtenu a ('dé très variable, de — ï"'.] à — -^ de degré. L'inconstance relative du résultat tient sans doute aux causes multiples, d'où di'pend la température ci'rébrale. Dans un cas observé, tous Jles thermomèti'cs (Ida couronne baissèrent à la suite de la peur causée par la vue des appareils. M. Laborde et moi, nous avons essayé, au laboratoire de physiologie de la racult('' de médecine de Pai'is, de voir, par des vivisections, si la température profonde du cerveau s'abaissait en même temps que la température super- licielle. Pour cela, nous (dectrisions la tète de chiens nouveau-nés, après avoir l)longé dans un luMiiisphère el jusque dans le ventricule latéral, nn petit ther- momètre, muni d'une armature m('dallique, terminée en pointe. Après l'élec- Irisation, la température, dans les quatre expériences faites, s'est abaissée de un degré à un degré 1/2 : mais, une seule fois, la température s'est relevée après l'électrisation. Les petits animaux, soumis à l'expérience, étaient, depuis jdusieurs jours, séparés de leur mèi-e, par suite, inanitiés et peu résistants. On les déprimait sans peine, mais il ne se produisait pas de réaction et la mort venait mettre fin à l'expérience. Néanmoins, en général, tous ces faits coirôborent nos précédentes observations el exp(''rienccs. Dès à présent, l'anémie locale, par électrisation, doit et peut s'employer utilement et fréquemment en thérapeutique, surtout dans le traite- moni des maladies céi'ébrales. 810 SCIENCES MÉDICALES MM. HANOT et JOFEEOY Médecins des Hôpitaux de Paris. SUR LES ACCIDENTS BULBAIRES, A DÉBUT RAPIDE, DE L'ATAXIE LOCOMOTRICE PROGRESSIVE (RXTI'.AIT DU PROCKS-VERBAI.") — Sémire du 1S avril iSHI. — Les accidents hiilbaires, à morclie lenlo. ont dcjà été sii^nalés par plusieurs auteurs, entre autres. M. Cliarcot et M. Piorret (tliésc inaugurale). Mais les accidents bulbaires à début subit non pas été signalés encore. M. Jûft'roy cile deux cas à ce sujet. Observation I. (Joffroy). ~ M. X.., quarante ans, traité avec M. Cbarcot. A peine quelques symptômes pouvant être rapportés à Fataxie ; seulement quelques phénomènes douloureux spéciaux. Subitement, en 1880, le malade est pris de nasonnement, les boissons reviennent par le nez, le bol alimentaire ne traverse le pharynx qu'après un effort répété pour chaque bol. En même temps, troubles de la sensibilité de la face : anesthésie incomplète et analg(''sie irrégulièrement distribuée: trouble du goût (ne distingue pas le vin, l'eau, lejait, les différentes viandes, la soupe grasse ou maigre, etc. En novembre 1880, paralysie faciale imcomplète du côté droit. En janvier, absence complète du réflexe tendineux, parésie vésicale, perte absolue de la puissance génitale, grandes plaques anestbésiques sur le dos, le tronc, les fesses, la tête, etc. Mais pas d'incoordination motrice, l'occlusion des yeux ne trouble pas l'équilibre. Traitement par riiydrotliérapie, le galvanisme, le seigle ergoté. Amélioration considérable en trois mois. Disparition presque complète des symptômes bulbaires. Observation II. — (Hanot) homme de cinquante ans. — Quelques symptômes peu marqués, existant depuis peu de temps et imputables à l'ataxie locomotrice. Dans les premiers jours de mars, fatigue, surmenage. Le 5, faiblesse extrême avec incoordination motrice. En même temps, paralysie faciale double, inoc- clusion des yeux, paralysie des lèvres, gênant énormément la mastication, la déglutition des liquides, la phonation. Les jours suivants, surviennent l'incoor- dination motrice, la perte de la notion de position, la paralysie de la vessie et du rectum, les douleurs fulgurantes, etc. Dans les semaines suivantes, amé- lioration considérable. En somme, voilà deux malades, atteints d'ataxie locomotrice progressive, et qui sont pris tout à fait au début de leur maladie d'accidents bulbaires, survenant presque brusquement, et dont l'état s'améliore en peu de temps, en dépit de la gravité des premiers accidents observés. Au point de vue de la pathogénie, on peut supposer qu'il s'agit d'accidents hypérémiques, peut-être avec hémorrhagie capillaire, et. alors on pourrait prévoir la possibilité (le trouble circulatoire étant poussé plus loin) d'une liéwiorrhagie bulbaire et d'accidents rapidement mortels. I^iaiELOT PKRî;. — KFFET W THAITKMF.NT MONT-BORIEN 81 DISCUSSION M. BoucH.viU) rappoiio, à co siijcl, un l'ail (iiic lui iiaiail rltv ivlalil à une lésion d'une autre partie du bulbe, mais assez analogue à ceux de M. Jolfroy. 11 s'agit de (roubles respiratoires, survenant chez un ataxique qui avait eu déjà depuis longtemps des crises gastriques et consistant dans l'arrêt inconscient de la respiration. Le malade oubliait, en quelque sorte, de respirer: il était obligé de régler volontaircnient tous les actes mécaniques de la respiration, Ces troubles ne rurcnl tpie passagers cl transitoires, M. le Docteur EICHELOT père Réilacteiir en flief dfi IT/i/oii médiculc. SUR QUELQUES EFFETS DU TRAITEMENT MONT-DORIEN W (extrait du rnociis^VERBAL) — Sénnrc du io arril 1881. — il existe certains phénomènes qu'on pourrai! appeler accessoires et qui se manifestent à cùté, si l'on peut ainsi dii-e, ou à la suite de la cure. Ces pbéno- mènes l'ont naître des indications particulières, qu'ils soient observés pendant la cure, ou ((u"ils surgissent ultérieurement. Pendant le traitement, les indi- cations sont surtout relatives à la prudence et à la surveillance dans l"em|)loi de l'eau minf'ro-tbermalc, en raison des effets très divers produits cIk^-', les dit'iérenis sujets par le médicament mont-dorien. dont l'action sur l'organisme est parfois énergiciue. A la suite du traitement, les phénomènes ultérieurs constituent ce qu'on appelle la crise des eaux; M, Richelot combat les pré- jugés qui régnent sur cette crise, et qui portent à lui appliquer des traite- ments plus ou moins énergi(|ues. Une douce hygiène suffit toujours. Il conseille encore aux personnes qui ont fait une cure au Mont-Dore, à une altitude de 1,0^)0 mètres, de ne pas se rendre sans transition dans nn pays de. plaine, et de passer quehpie temps dans une localité (|ui tient le milieu, pour l'altitude et la température, entre le Monl-Dore et le pays qu'ils doivent habiter. (1) rublii'' dans \'l'nm\ médirnlr. mai 1S8I. ^\Ç) SCIENCES MÉDICALES M. A. HOUZÉ DE L'AUMOIT Professeur de clinique chirurgicale à la Faculté de médecine de Lille. APERÇU HISTORIQUE ET CRITIQUE DE 1876 A 1881 SUR LES PANSEMENTS A LA PÉRIODE ISCHÉMIQUE A L'AIDE DE L ÉLÉVATION VERTICALE DU MEMBRE CHEZ LES GRANDS OPÉRÉS ET CHEZ LES BLESSÉS ATTEINTS D'HÉMORRHAGIES ARTÉRIELLES ET VEINEUSES — Séance du 13 avril 1881. — L'idéo do recourii- aux pansements à la période ischémique. à l'aide de l'élévation verticale du membre et de la pression du bandage, à la suite des amputations et des hémorrhagies artérielles et veineuses, est d'origine fran- çaise et remonte déjà à près de cinq années ; c'est donc à tort que des chi- rurgiens même français, n'ont pas hésité l'année dernière, à en ftnre hon- neur à l'Allemagne. C'est en 187G, à la Société de chirurgie, que j'attirai l'attention de mes collègues sur la possibilité de recourir à cette sorte de pansements, non moins pour les petites amputations que pour les grandes pratiquées sur les enfants et même sur les adultes (ï). Après m'être adressé, en 1876, à la Société de chirurgie, je pensai que nulle tril)une ne pouvait mieux porter au loin mes résultats, chaque jour plus nombreux et plus complets, que celle de l'Association pour l'avance- ment des sciences. En 1877, le 2o août, je profitai de ma communication au Havre (2) sur de nouvelles études cliniques sur les grandes amputations sus et sous-pé- riostées chez les adultes, pour rappeler tout le parti qu'on pourrait retirer de l'élévation verticale du meml)re comme puissant moyen d'hémostase naturelle et définitive, et je me crus autorisé à encourager de nouveau mes confrères à faire, à la période ischémique, tous les pansements consécutifs aux amputations des doigts, du pied, de l'avant-bras, chez l'adulte, et de la jambe, chez l'enfant, etd'essayer ce moyen en cas d' hémorrhagies artérielles ou veineuses. Ce deuxième mémoire, pas plus que le premier, n'eut l'avantage de me valoir en France un seul coopérateur. (O L'auteur. — De riiéniostase naturelle et définitive à la péiiode ischémique à Taide de réléva- lion verticale du membre et de la pression du bandage, chez les petits el les grands amputes. (Bulletin de la Société di cliiruigic. ii décembre 1876, Paris.) (2) L'auteur. — Nouvelles études fur les amputations sus et sous-périostées et sur l'hémostase naturelle el délinilive, à l'aide de l'élévation verticale du membre et de la pression du bandage. {Congrès pour iacancetncnt des sciencet, n noùl ian, session du Havre, p. 813.) A. H0UZ1-: ni: l'aulnoit. — tansements chez les grands opérés 8K{ C'est qu'il ne m'avait pas encore été possible del'ourtiir assez de preuves pour lutter contre les préceptes traditionnels et taire dévier le courant imprimé à la science par les savantes discussions soulevées en 187(3 au sein de la Société de chirurgie. II suffit de dépouiller les bulletins de ses séances pendant cette année 187o, pour connaître le traitement adopté à cette époque, à la suite des liémorrhagies artérielles et quelle profonde modification l'élévation verticale lui a imprimée. Oji continuait de suivre les règles édictées par M. Le Den- tu (Ij, le 3 février 1875, dans son rapport sur trois cas de plaies artérielles communiqués par M. Gaillard de Partlienay et dont la guéi'ison avait été obtenuepar la ligature. Un tel résultat était considéré, àcotteépoque, comme un beau succès, car, à la suite de sa première observation, malgré de nom- breuses liémorrhagies consécutives, l'auteur déclare « que si, dans certains cas, les liémorrhagies de la paume de la main ne peuvent être arrêtées que très difficilement et nécessitent la ligature des deux artères de l'avant- bras, de l'humérale et même de l'axillaire, il en est aussi cpii sont arrêtées par la ligature d'une seule artère de l'avant-hras ». Loin de partager renthonsiasme de M. Gaillard, M. Le Dentu ajoute : (( conclusion un peu inattendue, il faut le reconnaître, puis(iue le soir même du jour où la ligature de la radiale avait été faite, riiémoniiagie se reproduisit. J'avouerai qu'une guérison obtenue par une méthode thérapeutique au prix de dix liémorrhagies secondaires ne porte pas en elle des éléments suffisants de persuasion. » Toutefois, M. Le Dentu avoue que : « sauf de bien rares exceptions, il faut poser en principe la nécessité de rechercher les bouts de l'artère divisée et ne se rabattre sur les autres moyens qu'en cas d'insuccès. » A coup sûr, si on avait connu, en 1875, Flieureuse infiuence hémosta- tique de l'élévation verticale, MM. Le Dentu et Després, dont la pratique a été rapportée dans la thèse de M. Belhomme en 1875 (:2), lui eussent donné tout d'abord la préférence, sauf, en cas de revers, à recourir à la ligature. Sans nul doute, cette connaissance eût peut-être également modifié les opinions émises par la majorité de la Société de chirurgie, dans la séance du '21 juillet 1875, à la suite du rapport de M. Lannelongue, sur deux observations de plaies dc's artères humérale et tibiale antérieure recueil- lies par M. le docteur Cras, professeur à l'École de médecnic navale de Brest (3). Nos honorables collègues, impressionnés par le souvenir de nombreu- ses apparitions d'hémorrhagies secondaires, plusieurs jours après la pro- (1) Ihilletin (le la Société rieur de la jambe : ligature des deux artères principales ; pansement à la période ischétni(iue. Élévation verticale du mendn-e, par HouzÉ de l'Aul.noit (Thèse de M. Prurosl, p. lîi). Observation 20. — 7 mars 1881. — L.... \i ans, sexe masculin. — Osh-ite epipliysaire. Évidemenl du tibia à la partie inféi'ieureet à la jiartie supérieure. Pansenu'nt à la période ischémique. Hémostase naliu-elle et définitive obtenue parla position verticale et la compression, par HouzÉ de i/Aulnoit [Thcsc de M. Pruvosl. p. KO). RESUME Le pansement à la période ischémique, à la suite des grandes et petites amputations, à l'aide de l'élévation verticale du membre, est une méthode française, dont l'origine ne remonte qu'à 187(5. Ses éléments de succès consistent : 1" A l'aider de la suspension, de l'immobilisation et de la pression du bandage ; 2" A éviter les pressions inconscientes du tube d'Esmark, et à ne produire l'ischémie qu'avec la bande réglementée, alin de ne pas dépasser le but Utile et de se niettfc ainsi à l'abri des paralysies nerveuses, cause à peu près uni([ue des hémorrhagies capillaires ; HW SCIENCES MÉDICALES 3" A cumbattre la septicémie par un agent antiputride. (îel agent, pour nous, depuis près de huit ans, est l'eau salée <|ue nous employons, non moins pour les pansements ([ue pour les lavages et les bains de toutes les plaies qui suppurent ; A'^ A éviter tout arrêt de la circulation veineuse pouvant provenir de la trop forte pression du bandage, du gonflement inflammatoire, ou de l'infil- tration sanguine sous-culanée des tissus situés au-dessus de la plaie; 5" A lier les gros troncs artériels visibles à la période iscliémique, sans se préoccuper des artères de petit ou moyen calibre; 6" Et à ramener le membre dans une position oblique après une éléva- tion qui variera, suivant les cas, de deux heures à huit heures. DISCUSSION M. RocHARD dit que la ligature sera toujours le moyen d'hémostase par excellence, et que tous les chirurgiens préféreront longtemps encore la ligature des deux houts d'une artère dans une plaie à l'hémostase par l'élévation après l'opération. M. HouzÉ DE l'Allnoit répond qu'il lie toujours les artères visibles, mais que. d'ailleui's. il n'a jamais eu d'iiéinorrluigies consécutives dans vingt cas d'anq)utations dont il a les observations. M. U. TRELAT Membre de l'Académie de médecine, l'iofesseur ii lu Kaeullé de médecine de l'aiis. SUR DEUX POINTS DE L'OPÉRATION D£ LA FISTULE VÉSICO-VAGINALE (E.vnuiï DU PUOCÈS-VEKBAL) — Séance du IS avril IS8I. — M. Trélat a imaginé deux moditications dans l'opération de la fistule vcsico- rafiinalc. — ha première concerne le placement des fils. Dans un cas de fistule très large, après l'avlvement ordinaire, la manœuvre du placement des fils étant très difficile, M. Trélat imagina l'expédient suivant. A l'aide de son aiguiUe à uranoplastie, présentée à la Société de chirurgie, en 1877, M. Trélat perfora la lèvre gauche de la fistule de dehors en dedans, accrocha un fd terminé en boucle et l'attira de dedans en dehors ; la même manœuvre fut répétée sur l'autre lèvre, avec l'autre extrémité du fd, qui fut aussi placé très facilement, à tel point que 12 sutures purent être placées en un quart d'heure. U. TRKLAT. — SUR LES ABCKS FROIDS 821 La socondc niodific.ilinn a trait a l"al)lation dos fils. M. Trélat rappelle que la difticulté de celle ahiaiion est la raison du délai souvent trop long que l'on met à lapraU(iuer; ou peut enlever les lilsau bout de a à G jours; mais, coinnic on craint de tirailler une cicatrice encoi'e peu solide, on remet cette opération à 10 ou 12 jours, M. Tn'dat conseille, pour éviter cet inconvénient, d'agir de la manière suivante : on tord les fils qu'on laisse longs et qu'on réunit en un lai sceau. Pour les enlever, il faut détordre chacun d'eux et, lorsque les deux chefs sont écarté's, on \oit facilement le ])oint où l'on peut couper pour les enlever. M. Tn'lal em|)!oie des (ils d'argenl. lins et très sou|tles. M. ïï. TRELAT MiMiilii-p ûo l'Araiiiinii' ili; iTiéiJc( iiie. l'iulVs-mr fi la Fiinilli' (le médecine de Pav'H. SUR LES ABCÈS FROIDS (EXTRAIT Dl! l'IiOCKS-VRRBAI.) — Sfiftnre du io avril IMI . — M. Trélat présente un résimié des connaissances nouvelles relatives aux abcès froids. Les abcès cpii méritent actuellement ce nom sont indépendants de ceux ({u'on rencontre aulour des corps (Hrangers, de l'ostéomyélite dont la caractéristique est la chronicité. Ceux dont parle M. Trélat sont ceux que l'on appelait autrefois, à tort, ossifluents, dont on ne connaît guère la nature ([ue depuis quelques années. Ils sont communs et nombreux. Leur pronostic était très grave, il y a encore un petit nombre d'années: ils produisaient des fistules multiples et intei'minables: l'altZ-ration des liquides de leur cavit('' engendrait la septicémie et la mort. La (luTapeutique fut long- temps sinon itnpuissante, au moins très incertaine, et les résultats fournis peu satisfaisants ; la cautérisation, l'aspiration par divers moyens, les injections médicamenteuses étaient seules utilisées avec; quelque succès. Dans certains cas, toutefois, la gu('Tis(m pouvait survenir s])onlan('ment. Houvier, il y a (pielque vingt ans, rappelait même qu'au siècl(\ dernier David, de l{ouen. avail dit que certains abcès froids pouvaient guérir s])ontanément. Lister, il y a quelques années, fit faire un ])as immense à cette tliénqieritique (Ml appliquant au traitement des abcès froids sa méthode de pansement. Mais l'ouverture, la désinfection, le drainage (U>s abcès ne suffisaient pas encore. Depuis, le progrès accompli est immense et dale d'un travail de Brissaud el .losias, publié il y a deux ans, sur les gonnnes tuberculeuses. Les recherches de Charcot sur l'évolution du tubercule, et de Grancher sur le tubercule nais- sant, puis de Lannelongue sur la pathogénie des abcès froids, montrèrent que ces abcès sont primitivement des gommes tuberculeuses, qui s'accroissent au fur et à mesure ([ue les tubercules s'infiltrent de proche en proche, envahis- sant tous les tissus, ])('rloranl les aponé'vroses el atteignant les os, etc. SCIENCES MÉDICALES Toutes les idées émises par Lannelongue ont été vérifiées, par M. Trél;it, qui les a toujours trouvées exactes sur les pièces pathologiques recueillies dans son service à l'hôpital Nccker. De là, sont nées une doctrine pathdogique nouvelle et, par suite, une thérapeutique nouvelle. L'abcès froid étant une tumeur com- po'sée d'une paroi fibreuse et d'un contenu variable, il fallait enlever cette tumeur, ou l'ouvrir et racler sa paroi, en faire une plaie simple et la traiter antisept'iquement. Dans la plupart des cas, la maladie se traite alors comme un simple lipome. Quand les os sont cariés, il faut aller jusqu'cà l'altération osseuse et la traiter en conséquence: il ne faut pas oublier les diverticules, les fusées de l'abcès qui sont des causes fréquentes de récidive: si celle-ci sur- venait, il faudrait la traiter comme on a traité la tumeur principale. M. Trélat cite plusieurs cas de sa pratique traités et guéris rapidement par cette miUbode. U montre pourquoi le listérisme simple, appliqué aux abcès froids, était insuffisant : c'est parce qu'on négligeait de curer la poche dont la paroi était infiltrée de tubercules. DISCUSSION M. HouzÉ DE l'Aulnoit rappelle ses travaux antérieurs sur le traitement des abcès froids par les injections d'eau salée, topique qu'il préfère à l'eau phé- niquf'-e, parce que la première dissout la fibrine et que la seconde la coagule. Le même traitement est applicable aux épanchements sanguins. — Enfin, un bon nombre d'abcès froids peuvent guérir par des applications externes. M. Tkéi-at n'a pas voulu défendre l'acide phénique contre tel autre topique: il n'ignore pas que la guérison des abcès froids, sans ouverture, est possible ; il a voulu tout simplement exposer l'état de nos connaissances actuelles sur une question très importante, qui constitue un des plus grands progrès de la chirurgie. M. le Docteur Henri HEIJEOT Professeur à l'École de médecine de Reims. TRAITEMENT DU GOITRE VASCULO-KYSTIQUE PAR L'ÉLECTROLYSE CAPILLAIRE — Séance ihi lo avril 1881. — Messieurs, J'ai l'honneur de vous proposer, pour le traitement des goitres vasculo- kystiques et de certaines autres tumeurs où domine l'élément vasculaire, une méthode que je n'ai vue décrite nulle part, que, par conséquent je crois nouvelle. L'électrolyse capillaire diffère de l'électrolyse ordinaire en ce que les aiguilles pleines sont remplacées par de petites canules d'un H. HENROT. — TRAITEMENT DU GOITRE PAR l'ÉLECTROLYSE CAPILLAIRE 823 millimètre de diamètre, communiquant avec les pôles de la pile par une anse qui laisse toujours leur ouverture libre Ce procédé présente de grands avantages dans le traitement du goitre vasculo-kystique, car il remplit les doux indications principales ; de vider les poches de leur con- tenu et d'oblitérer les gros vaisseaux (|ui alimentent les tumeurs et favo- risent leur développement continu. Les procédés qui réussissent si bien dans les autres variétés de goitre ne sauraient être appliqués avec succès dans la forme spéciale qui nous occupe ; telles sont : l'injection interstitielle de teinture d'iode pure qui convient parfaitement dans le goitre parenchymateux; la ponction ordi- naire, suivie d'injections iodées, qui peut être utilement employée dans le -goitre kystique; mais elle ne saurait oblitérer les gros vaisseaux des les goitres vasculo-kystiques. L'électrolyse ordinaire donnerait vraisembla- blement de bons résultats dans le goitre vasculaire : le séton simple, le sôton avec un crin de cheval, la ponction simple, etc., ne peuvent être cités que pour mémoire dans le traitement des goitres vasculo-kystiques. Reste la thyroïdectomie. Suivant les exemples de MM. Tillaux, Terrillon et Monod, j'aurais été forcé de recourir à cette délicate opération, si je n'avais songé à employer le procédé que je viens d'indiquer; la gêne extrême de la déglutition et de la respiration, les accès de suffocation qui menaçaient à bref délai les jours de ma malade, autorisaient, je pourrais même dire imposaient une semblable intervention. L'électrolyse capillaire, c'est-à-dire celle dans laquelle de petites canules libres servent de rhéophores, a l'avantage. 1" De vider les poches kystiques ; 2° De déterminer la coagulation du sang dans les parties vasculaires de la tumeur ; 3° De laisser un orifice de sortie aux gaz qui résultent de la composition chimique de l'eau des liquides organiques ; ce point est très important ([uand on emploie, comme nous l'avons fait, des courants très énergiques (30 éléments de la machine de Gaifîe) ; 4° De favoriser dans la tumeur la formation d'un caillot volumineux, solide, débarrassé de cette mousse albumineuse, si abondante que dans certains cas d'anévrisme de l'aorte, elle peut, comme nous l'avons dé- montré dans une communication faite au Congrès de Reims, déterminer des embolies cérébrales gazeuses; 5° D'éviter la formation de petites embolies fibrineuses en déterminant, en quelques minutes, la formation sur place d'un gros caillot fibrineux, adhérent aux parois de la tumeur. Ce procédé, qui nous semble devoir être préféré dans le traitement des goitres vasculo-kystiques, pourrait êln^ probablement employé avec succès J^-24 SCIENCES MÉDICALES dans certaines formes de tiimeiirs vasculaires el dans la maladie de Bascdow lorsque la tumeur thyroïdimic joue un rôle prépondérant. A l'appui des considérations (pie je viens d'avoir l'honneur de vous sou- mettre, je vous demande la permission de vous i-ésumer très brièvement une observation où cette méthode a eu un plein succès. OBSERVATION Une jeune fille de 20 ans, sans antécédents morbides de famille, réglée à l'âge de 13 ans, a. depuis lors,* remarqué une disposition à la grosse gorge ; elle porte, en effet, un goitre volumineux, plus dcHeloppé du côté gauche: la tumeur congestionnée, vasculaire, demi-fluctuanle, refoule le menton en haut, et pénètre en bas sous le sternum, où elle détermine de la gène de la déglutition, du corn âge et des accès de suffocation. Les injections interstitielles de teinture d'iode pure, répétées quatre fois; le traitement général,, l'iodure, ne donnent que des améhorations passagères ; bientôt, en juin 1880, dans l'espace d'une nuit, sans effort, en dehors de l'époque des règles, la tumeur prend un développement plus considérable (0'",40S) ; elle détermine des irradiations douloureuses dans toute la parties gauche de la tête et du cou ; il n'y a pas d'exophtalmie, la pupille droite est beaucoup plus dilatée que la gauche f[ui est insensible à l'action de la lumière: En présence de ce goitre qui a amené un dépérissement considérable, en présence surtout de ces accès violents de suffocation qui peuvent enlever la malade, sans laisser la ressource de recourir à la trachéotomie, puisque la tumeur pénètre derrière le sternum, je fais entrer ma malade à l'Hôtel-Dieu et, le 18 juin, je fais une première séance d'électrolyse simple avec des aiguilles de platine vernissées et 30 éléments de la machine de Gaiffe. pendant f) minutes. Le passage du courant est assez douloureux; je fais appliquer, ensuite, une vessie de glace sur le cou; le lendemain, la partie où a été appliqué le pôle négatif est plus dure, il y a une zone escharotique autour de la piqûre; la partie où a ét('' appliqué le pôle positif est restée ffuctnante, il y a un simple point noir au niveau de la piqûre. Le 19 juin, deuxième application; au lieu de prendi'C des aiguilles, je prends un trocart capillaire, j'introduis la canule dans la partie inférieure du lobe gauche ; il s'écoule environ 200 grammes d'un liquide albumineux, de cou- leur café au lait; quand l'écoulement cesse, je la mets en communication avec le pôle positif, en ayant soin, toutefois, de ne pas oblitérer l'orifice, puis j'in- troduis le trocart dépouillé de la canule, dans la partie supérieure du lobe gauche : c'est, on le voit, un électrolyse moitié simple, moitié capillaire; je fais passer pendant TJ minutes un courant de 30 éléments ; aussitôt, il sort de la canule une mousse blanchâtre, semblable à des œufs battus, je cherche vainement à enflammer ces bulles de gaz: la tumeur se détend du côté gauche. Le 29 juin, troisième séance d'électrolyse: j'introduis, cette fois, deux canules capillaires que je prends comme réophores ; ces deux canules restent per- méables; j'emploie 30 éléments pendant deux minutes ; le passage du courant produit, cette fois, des brùlements très pénibles et détermine une abondante sortie de bulles de gaz par la canule négative. PÉCHOLIER ET REDIER. — ACTION PHYSIOLOGIQUE DES IIELLF.RORES 825 Le 2 juillet, il evislo, autour dos doux derniôres piqùros, des plaques dures oncuirassequincxistaientpas a\anl la troisième séance et qui dôniontront, d'une façon ovidente. l'action coai;iilanto do Tôlootrolyse. Je voulais faire une quatrième séanco.maisla malade. très pusillanimo et prise d'un profond ennui. quitte l'Hôtel- Dieu. Comme résnllat immédiat '\v oonsfalai : joUne diminution très marquée du volume de la Umiour, et. comme consé- quence la disparition de la gêne de la respiration et de Tin ('go lit»' dos pupilles due à la compression du ijrand sympathique cervical : 2" La production dans la tumeur, au niveau des parties avoisinant les pi- qûres, de plaques dures se séparant nettement des parties molles et fluc- luantes que l'on retrouve encore on dehors do la sphère d'action de l'électricité. Dans le milieu de novembre, la malade vient me voir, elle a une mine superbe: elle a engraissé de 33 livres (de 98 à 123): l'état général est excel- lent, elle a bon appétit, elle est bien réglée, elle est gaie, active, il n'y a plus do gène de la respiration, de la déglutition et de la phonation ; la tumeur est réduite au cinquième do ce qu'elle était; on ne constate plus qu'une potilo tumeur dure, rétractée: les éléments kystique et vasculaire ont complètement disparu : depuis lors, nous avons souvent vu la malade qui est complètement guérie . Dans ce cas. l'éloctrolyse capillaire nous a donné un succès complet, elle a certainement évité à la malade l'opération dangereuse de la tliyroïdec- tomie ; elle méritait, à ce point de vue, de retenir un moment votre attention. MM. PÉCIOLIEE & EEDIEE RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DES HELLEBORES — Scanrc du lo avril ISHI. — L'hellébore, après avoir été le remède le plus célèbre dans rantiquité, est aujourd'hui complètement abandonné. A quoi lient ce discrédit? Est-il juste? (Quelle est vraiment l'acl ion de i'iiellébore? Doit-on le conserver encore dans la matièi-o médicale? Telles sont les questions que nous nous sommes posées, et (|iie nous avons demandé à l'e\j>éi'inieulation de r.'isoudre. Tout d'abord, nous devons taire observer que. dans leur médication par I'iiellébore (belléborisinc), les anciens ont indistinctement tantôt employé l'hellébore blanc, tantôt l'iielléhore noir. S'il est démontré (|ue ces deux plantes ont une action diirérento et même radicalement opposée, on comprendra facilement (|uelle coiiliisioii. quelles erreurs riielléborisme a dû commettre. 826 SCIENCES MÉDICALES Or, à ne consulter tout d'abord que la botanique, on remarquera que l'hellébore noir appartient à la famille des Renonculacées, et l'hellébore blanc à celle des Colchicacées, familles très distinctes l'une de l'autre. L'analyse chimique accroît encore cette opposition. Dans les hellébores des Renonculacées, les hellébores proprement dits, elle a trouvé comme principes actifs l'elléboréine et l'elléborine, et, dans ceux des Colchicacées, les vérâtres, elle a isolé la vératrine et la jervine. Mais Texpérimentation pouvait seule trancher définitivement la question. Nos expériences, au nombre de trente-quatre, ont porté sur les lapins, les chiens et les grenouilles, et ont été faites avec la racine du vérâtre blanc, pris pour type des hellébores des Colchicacées, et la racine de Mielléhore noir, pris pour type des hellébores des Renonculacées, En voici le résumé fonction par fonction : 1° — ACTION LOCALE L'irritation de la peau et des muqueuses est à peu près la même que l'on s'adresse à la Colcliicacée ou à la Renonculacée. Celle-ci cependant doit être, à l'état frais, plus irritante que l'autre. 2'' — ACTION SUR LE TUBE DIGESTIF L Vérâtre blanc : Vomissements très abondants, diarrhée considérable, hyperémie de l'estomac et du rectum. IL Hellébore noir : Les vomissements manquent le plus souvent ; la diarrhée est exceptionnelle : nous ne l'avons constatée qu'une fois. L'autopsie démontre l'intégrité du tube intestinal. .3" — ACTION SUR LES EXCRÉTIONS L Vérûlrr blanc: Salivation très abondante; urines copieuses. IL Hellébore noir : Salivation très modérée : diurèse beaucoup moins constante. 4° — ACTION SUR LA CIRCULATION Vérâtre blanc : 3 périodes. \° Accélération notée 4 fois sur 6. 20 Dépression constante, franche, prompte, variant de 22 i\ fi pul. par minute. .3° Nouvelle accélération subordonnée à la faiblesse de l'animal. Irrégularité du cœur; arrêt des cœurs lymphatiques (grenouilles) avant celui du cœur san- guin, et arrêt de celui-ci en diastole. Hellébore noir : Une seule période : Accélération du nombre des pulsations allant de tfi à 92 par minute ; irré- gularité du cœur et son arrêt en systole avant celui dfs cœurs lympbatiques. PÉCHOLIER ET REDIER. — ACTION PHYSIOLOGIQUE DES HELLÉBORES 827 5° — ACTION SUR LA RESPIRATION Vérâtrc blanc : L'arcélôration primitive n'a été constatée que dans notre expé- rience X. Le ralentissement s'est montré, dès le début, dans toutes les autres et est allé de i à 32 respirations par minute. Il a persisté jusqu'à la mort. Nous avons aussi observé une gêne particulière de la respiration caracté- risée par la difficultV' do l'expiration et l'arrêt convulsif du thorax après l'in- spiration. Chez les grenouilles, les sacs |)Lilmonaires ('taieut atïaissés après la ninrl. II. Hclk'borc noir : Accc'It'Tation conslanic et primilivc allant d(> i à 38 respi- rations par iiiinule. A l'autopsie, chez les grenouilles, les sacs pulmonaires étaient dilatés. fi" — ACTION SUR LA TEMPÉRATURE I. Vérâtrc blanc: Dépression progressive et conslante do la tempc'ratiire. allant de 0^3 à 12°. II. Hellébore noir : Deux périodes : 1» Augmentation primitive et constante de la température de 0^*3 à (l"t|. 2" Défervescence secondaire. 1'^ — ACTION SUR LE SYSTÈME MUSCULAIRE I. Vérâtre blanc : Flaccidité et inertie très prononcées du système muscu- laire. Les chiens se couchaient, semblaient avoir horreur du mouvement. Si on les relevait, ils restaient un court instant debout, les pattes postérieures écartées, et retombaient bientôt sur le museau comme entraînés par le poids de leur tête. Les grenouilles étaient couchées sur le ventre et ne pouvaient se tenir sur leurs pattes antérieures. Si on les suspendait par celles-ci, les postérieures pondaient flasques et inertes. La rigidité caaavérique a toujours été très tardive après la mort. Hellébore noir : Excitation considérable ; nos chiens s'agitaient, marchaient en tous sens, se plaignaient et étaient en proie à des mouvements convulsil's violents. Dans l'intervalle même des convulsions, on avait de la peine à fléchir leurs membres, et, la chienne de l'expérience XXX, tombait les quatre pattes raides. Nos grenouilles, érigc'es sur leurs pattes, étaient difficiles à contenir ; elles croassaient au moindre frôlement de la peau du dos, et même sans aucune provocation. Les tenait-on par les pattes antérieures, les postérieures, loin de pendre, se redressaient ('ncrgiquemont. La rigidité cadavérique a toujours commencé une demi-heure, au plus, après la mort. 8" — ACTION SUR LE SYSTÈME NERVEUX T'Vra/re />/rt?jr : Conservation d(U'inlelligonce jusque dans la période ultime (chiens). Sensibilité émoussée, quoique moins qu'avec la vératrine. Motricité nerveuse très aftaiblie. 8^8 SCIENCES MÉDICALES llcllcborr noir : Suppression de l'intelligence dès les premières convulsions. Sensibilité et motricité nerveuse très surexcitées. Progression rapide des symptômes toxiques qui, en certains cas, ont comme foudroyé l'animal dès leur apparition. CONCLUSIONS L'opposition complète entre les effets du vérâtre blanc et ceux de Fliel- lébore noir, ressort formellement de nos expériences. Le vérâtre blanc est éraéto-catliartiquo. contro-stimulant, sialagogue, diurétique, sédatif de la sensibilité. L'hellébore noir est un excitant, mais surtout un poison très dangereux ([ui mord sans aboyer. L'avoir employé indistinctement avec le véi'àtre Idanc, comme l'a fait l'helléborisme, a été une source d'accidents terriltles, et ce cjui explique la ruine de celui-ci. Le vérâtre blanc peut, exceptionnellement, être employé en médecine, quoique nous pensions (jue la thérapeutique possède des agents armés des mêmes vertus, et qui doivent lui être habituellement préférés. L'hellébore noir est. à nos yeux, ius((u'ici absolument dépourvu d'indications théra- peutiques. M. COLLAEDOT Médecin lie rilùpilal civil et du l.yreje d'Alger. PROJET D'AMBULANCE MOBILE (lîKSUMK) — Sranre du lo avril IS8I. — La fréquence dos épidt'mies et la p(''riodicil('' des endémies nous ont suggéré l'idée de faire construire un système d'ambulance mobile en bois, se démon- tant à volonté, spacieuse, facile à ventiler, recouverte d'une toiture en tuiles plates, en bois silicate, ou en carton bitumé, entourée d'une double cloison, de façon à intercepter une couche d'air isolante, préservatrice des changements de température. Reposant sur un massif en maçonnerie surélevé du sol de O'",o0, remblayé par un mélange de sable et de charbon recouvert d'un carre- lage en carreaux d'Aubagne, chaque pavillon ne compterait ({u'une vingtaine de lits, afin de prévenir les encombrements et l'es dangers d'une trop grande agglomération de malades sur un même point. Ces pavillons, de ;}2 mètres de longueur sur Siuètres de largeur et (!"'.. 10 de STAGIE.NSKI DE IIOLUBE. — LES UAhNS DE MEU EN ALGÉItlE (S^^i!) Iijuilcur, ne caïUciiiiiil ([iic '2'.\ lils, .scronl éclaires par des lenêtres de "l^'/M) sur l'",;{0 de laryciii' cL \eiililés à l"aide de linjaux d'acralion el de baies situes à la partie inféricui'e de ces oa\ertures. Le rciiouvellemenl de l'air s'elïcctucra de bas en liaul et lalei'aleiueiit. Chaque malade aura 7>j'"^0."j2 d'air à dépenser sans coniptei- celui (jui sera intro- duit par les ouvertures. Le chautïagc se ferait à Taidc^ de poêles. — Les façades (les pavillons pourront être constituées [lar des toiles ou des paillassons sur stores, el la toiture en tuiles par de la toile qu'il sera facultatif de goudronner. Les massifs en maçonnerie pourront être remplacés par des pilastres en pierres ou en briques bien cimentés. Le carrelage peut être remplacé par une aire di' sable, de charbon et d'argile, recouverts d'un glacis de ciment. Modifiés de cette façon dans leur toiture et dans leurs parois, les [taviUons constitueraient de vastes tentes, faciles à transporter, et plus encore à ventiler, car il suffirait de relever les stores ou d'écarter les rideaux-cloisons courant sur tringles, pour exposer les malades au grand air, soit [)artielllement, soit en totalité. On peut a\oir, par ce mode de construction^ une maison tl'hivei" et une maison d'été destinée à rendre de grands services à l'Assistance pubruiue el à l'année. M. le Docteur STA&IEISKI de HOLUBE De Pliilippeville. DES BAINS DE MER EN ALGÉRIE CONSIDÉRÉS AU POINT DE VUE DE L'ÉDUCATION PHYSIQUE DES ENFANTS (EXTKAIT DU l'KOCKS-VEKUAI.) — Séancii du II) avril 1881 — M. le Docteur SiAdlENSKi pense que c'est |)ai' l'hygiène ap|)ro|irie(' au l>.i>s el par l'éducation pii\si(iue qu'on arrivera non seulement à diminuer la mortalité chez, les enfants algéi'iens, mais qu'on assurera cncoi-e aux futures g(''nérations de ce ()ays, en leur i)crmeltanl de résister aux causes débilitantes du climat africain, une bonne santé el une bonne constitution. Les moyens en sont nombreux, mais le plus efficace et le moins coûteux pour les Algériens est, sans doute, l'emploi des bains de mer à la lame. Aussi, l'auteur généralise-l-il ce puissant moyen pro|)bylacli(iue et curatif à de nom- breux cas path()logi(jues de l'enfance. 11 établit que les très jeunes enfants même les enfants à la mamelle, ont été traités et guéris par les bains de mer. Entre autrescaspathologiques, il recommande les bains de mer dans la coqueluche, à la période catarrhale bi'onchique. Un seul bain a pu guérir un enfant de 115 mois 830 SCIENCES MÉDICALES atteint de coqueluche très opiniâtre et qui avait déjà r('sisté pendant onze jours à un traitement classique très exactement appliqué. 11 les recommande aussi dans l'impaludisme et dit avoir obtenu de nombreuses guérisons durables et en peu de temps. M. le Docteur DTJRÂID-EARLEL DAIMS QUEL ESPRIT IL FAUT ÉTUDIER LES DIATHÈSES — Séance du 16 avril iSSI. — Bien que tout corps organisé représente une entité, l'organisation du corps humain est trop complexe pour se prêter à une défmition simple. La conception que nous pouvons nous en faire, réduite à son expression la plus élémentaire, est la suivante : Une agglomération de cellules, douées d'une vie propre et indépendante, mais unies dans une solidarité réciproque dont le système nerveux est l'agent, et entretenues par un liquide qui les baigne et dont les éléments nourriciers lui sont apportés par le système circulatoire. Agrégation de cellules indépendantes, associées par l'innervation, ali- mentées par la circulation, telle est la constitution fondamentale de l'orga- nisme humain. Les systèmes complémentaires, glandulaires, celluleux, musculaires, etc., ne sont qu'accessoires, dans ce sens ([u'ils ne présentent pas des conditions nécessaires de l'organisation et de la vie. Nous ne pouvons concevoir un état parfait de l'organisme ([ue par l'idée d'une harmonie complète entre les éléments dont il se compose. Cette con- ception elle-même, prise dans un sens absolu, est sans doute idéale. L'ignorance oii nous sommes des conditions de l'homme, lors de son apparition sur la terre, ne nous permet de former aucune conjecture sur les modifications qu'il a pu subir dans sa propre constitution: que l'on croie à sa création soudaine, ou que l'on admette son évolution progres- sive, il faut toujours s'en tenir à l'observation actuelle. C'est-à-dire que l'on ne peut remonter au delà des périodes historiques : et, des notions les plus reculées que nous possédions sur ce sujet, il semble résulter que les choses se passaient alors comme aujourd'hui. I QueUes sont les conditions qui paraissent propres à modifier la consti- tution de l'organisme humain ? DURA.ND-FARDEL. — DANS QUEL ESPHIT IL FAUT ÉTUDIER LES DIATHÈSES 831 11 n'est question ici que de ces niodilications que uous nommons consti- tutionnelles ou diathési(iues. Il ne s'agit point des accidents traumatiques, ni des troubles fortuits (jui occasionnent les maladies aiguës ou acciden- telles, bien que les uns et les autres puissent réagir sur l'état constitu- tionnel. Ces conditions sont de deiiK ordres: l'horédilé et les circonstances hygiéniques. II L'hérédité est une condition à laquelle nul ne peut se soustraire. Le plus humble des prolétaires ne compte pas moins d'ancêtres que le plus noble baron de la chrétienté. Mais la transmission héréditaire est un com- posé dont l'analyse est des plus confuses. Outre le mélange de ses éléments les plus immédiats, et outre l'incertitude scientifique qui ne peut man- quer de planer sur la libation masculhie, elle se perd dans des éléments d'une inextricable complexité, que l'atavisme recule encore dans des pro- portions indéterminables. Les cas les mieux saisissables de transmission directe n'autorisent pas à faire abstraction des éléments composites qui lui a|)partie]nieut. Dans l'immense majorité des cas, on ne peut même s'en tenir qu'à une conception virtuelle d'inlluences impossibles à distinguer, mais dont la réalité est indéniable et immanquable. III Entre la période de la conception, où se sont effectuées les transmissions héréditaires et les périodes qui suivront la naissance, où se développeront les influences hygiéniques, se place une période; intermédiaire, corres- pondant à la vie intra-utérine. A la participation qu'a prise la mère elle- même aux conditions d'hérédité il faut ajouter, ici, l'influence que les circonstances éventuelles de sa santé et de son affectivité peuvent exercer sur l'évolution définitive du germe. Indépendamment donc des maladies proprement dites, auxquelles est exposé le fœtus pendant le cours de la vie intra-utérine, les traces, souvent manifestes, sur sa constitution ou sur sa conformation des éventualités de la santé ou du genre de vie de la mère, ne laissent point de .doutes sur l'existence réelle de traces, non moins effectives, alors même qu'elles nous sont demeurées insaisissal)les. L'enfant apparaît donc au jour, préparé dans un certain sens par des conditions héréditaires immanquables, et par des conditions intra-utérines possibles. ,Vj3^ SCIË.NCKS MliDlCALES IV Alors s'empai'eiiL de lui toutes les cii'coustauces liyyiéuiques qui vieiuient l'envelopper de toutes parts, pour ne plus l'abandonner de tout le leste de son existence. 11 n'est pas nécessaire d'en faire l'énumération. Tout ce qui appartient à la matière de l'hygiène et de ses divisions classiques joue ici son rôle ; et, par la répétition, l'iiabitude, et même par l'accident, prend sa part à l'évolution ultérieure de l'organisme. Ce qui domine alors, c'est l'air respiré, les aliments introduits, les affections ressenties. Ces innombrables influences, innombrables, car elles se multiplient par leurs combinaisons mutuelles comme par leurs degrés d'intensité, qu'elles soient régulières ou désordonnées, salutaires ou nuisibles, viennent se rencontrer avec les influences héréditaires et innées, et s'y mêler, soit dans un sens identique, pour les favoriser et les agrandir, soit dans un sens contraire, pour Jes amoindrir et les annihiler. Tel est l'écheveau ([n'offre à démêler à l'analyse l'étiologie réelle ([ui peut servir à définir la physiologie des constitutions ou à construire la pathogénie des dialhèses, tâche assurément fort difficile à accomplir. Car, s'il est des hérédités fatales qui permettent, encore n'est-ce jamais à coup sûr, de prédire au produit de la conception, soit la tuberculose, soit la névrose, soit la goutte, — s'il est des milieux hygiéniques qui semblent condamner à la scrofule, à la chlorose ou à la phtisie, ce ne sont encore que des exceptions auprès des cas où le dédale de l'hérédité, ou bien la confusion des circonstances hygiéniques, nous laissent dans l'incertitude ou l'ignorance des causes qui ont dirigé l'évolution de l'orga- nisme dans tel sens ou dans tel autre. Nous devons admettre (jue les prodigieuses diversités que revêt la forme extérieure, et qui se marquent sur la surface restreinte du visage humain se retrouvent dans ce milieu innnense de l'organisme, et que, pour la constitution cellulaire, la modalité du système nerveux, la composition du sang, les diftérences individuelles sont les mômes. Comme chacun a ses traits particuliers, chacun a sa vie particulière. « 11 y a, a dit Claude Bernard, dans chaque animal des conditions physiologiques de milieu intérieur qui sont d'une variabilité extrême. Or, chez un animal, les phé- nomènes vitaux ne varient que suivant des conditions de milieu intérieur précises et déterminées. » De même que, parmi la diversité des traits, ou a pu saisir des types distincts, de même, parmi les diversités de l'organisme, on a pu marquer des types déterminés, ce sont les tempéraments. DURAND-FARDEL. — DANS QUEL ESPRIT IL FAUT ÉTUDIER LES DIATHÈSES 833 Los tempéraiiiciits soiitélablis sur le mode de telle ou telle grande fonc- lion de tel ou tel appareil d'oi'ganes. Le milieu cellulaire seul échappe à notre observation. La santé a donc des modes divers. Ces modes ne coiisislent pas seulement dans des différences d'activités partielles. Ils comportent encore des dilîérences dans la force, cet agent universel du monde physique, qui se compte dans les éUments simples, mais(|ue nous ne pouvons mesurer alors qu'il se partage entre les éléments innombrables des milieux, organisés. Ces modes divers peuvent s'accentuer de manière à ce que le juste équilibre qui maintient en harmonie les éléments complexes de l'organisme vienne à se rompre : de là naissent les constitulions diverses, qui ne sont pas encore la maladie, mais qui ne sont*plus la santé. Ici se reconnaissent encore des types , plus ou moins déterminés, qui jmpriment à l'économie la marr|uede tel ou tel système, ou de tel appareil, ou de telle fonction, et d'où dérivent les constitutions dites lymphatique, nerveuse, arthriti(|ue. bilieuse, hémorrlinidaire, etc., et qui peuvent être dues soit à la prédominance, soit à l'insuffisance de tel système, à des conditions de force exubérante ou déficiente, dominant l'ensemble de l'organisme, ou de quelqu'une de ses parties. Ce n'est pas la maladie, et ce n'est pas la santé. C'est une manière de vivre qui imprime aux maladies accidentelles une physionomie particulière, comme ces constitutions atmosphériques qui, ;;lors même qu'elles n'entraî- nent pas les consé(iuences morbides qui leur appartiennent, n'en laissent pas moins percevoir leur empreinte sur les actes morb des ({ui sur- viennent accidentellement et sur l'état de santé lui-même. L'état morbide ne naît donc pas directement de ces états constitution- nels. Mais, lorsqu'il apparaît sous l'influence de causes hygiéniques ou de causes accidentelles, celles-ci lui imposent des déterminations de siège, de forme et d'indications très précises. En d'autres termes, on doit à ces constitutions d'être malade de telle ou telle façon, ou de réclamer telle ou telle indication thérapeutique. Un degré de plus, et ce sera la maladie, c'est-à-dire la diatfmc, latente peut-être, mais effective, toujours prête à éclater avec des phénomènes que l'on appellera réguliers ou irréguliers, suivant quils affecteront les caractères typiques qu'elle affectionne, ou qu'ils s'en écarteront. Ici la ma- ladie existe de se, elle se manifeste d'emblée par des symptômes propres. Bien que ses manifestations ne se soustrayent pas à l'action des causes acci- dentelles, ou hygiéniques, c'est dans l'organisme (ju'elles puisent leur rai- son d'être, elles en procèdent immédiatement, elles n'ont pas besoin d'occa- sion pour apparaître. Telles sont les diathèses, dans la genèse desquelles entrent, à des degrés et dans des combinaisons diverses, et le plus souvent insaisissables, et l'hé- 53 834 SCIENCES MÉDICALES l'édité, et les circonstances hygiéniques , les unes et les autres présentes aussi bien dans les diathèses congénitales que dans les diathèses acquises. La conception n'en doit pas être bornée aux formules restreintes où l'on a enfermé jusqu'ici le cadre des diathèses. Tout mode de l'organisme qui suppose une altération durable ou détiuiiivc totms suhstantiœ est une diathèse. Les unes, comme le tubercule, le cancer, la scrofule, paraissent avoir leur racine dans l'élément cellulaire ; — les autres, dans le milieu de l'assimilation, telles que la goutte, l'obésité, le diabète (diathôsique) ; — d'autres dans le système nerveux, comme les grandes névroses. Mais il ne faut jamais oublier que rien n'est isolé dans l'organisme, que la vie des cellules, le travail de l'assimilation, l'évolution de l'activité ner- veuse, se trouvent sous une dépendance réciproque et que, lorsque nous localisons ici ou là telle entité morbide, nous ne faisons que consacrer une expression phénoménale dominante. VI Quelles frontières peuvent être établies entre le tempérament, qui est la santé, la constitution qui est entre la santé et lamaladie, et la diathèse qui est la maladie elle-même ? Aucunes, qu'il soit possible de délimiter. Le passage du tempérament à la constitution, et de la constitution à la diathèse est insensible. Leurs caractères propres ne le sont pas si nous les prenons dans leur état achevé, mais ils le sont si nous cherchons à les saisir dans leur transition. Que nous considérions le germe dès la première cellule faite, ou l'être formé, dès sa première inspiration, nous voyons commencer la lutte pour l'existence contre les influences héréditaires et contre les influences hygié- niques, les unes et les autres prodiguant des éléments de conservation et de désordre, de vie et de mort. La seule défense est dans l'organisation elle-même, dont l'essence est la faculté de réagir contre les causes pertur- batrices et destructrices. Semblable à ces jouets dont l'équilibre stable ne cesse de se rétablir, quelques impulsions qu'on leur ait imprimées, les êtres organisés portent en eux-mêmes une force qui les ramène toujours à un équilibre stable, jusqu'au moment où une force supérieure sera venue vaincre leurs conditions d'équilibration. Cette période d'inditTérence que Virchow attriJKiait à la cellule, avant qu'elle parvînt à subir une néoplasie déterminée, cehe que M. Grancher croit apercevoir dans la cellule indifféremment destinée au tubercule ou au scrofulome, est sans doute l'état de l'organisme, de l'organisme inachevé ou complet, qui précède teUe ou telle détermination constitutionnelle ou diathésique. Poussé ou retenu d'abord par des entre-croisements hérédi- DURAND-FARDEL. — DANS QUEL ESPRIT IL FAUT ÉTUDIER LES DIATHÈSES 835 tairos, favorables ou contraires, ensuite par les influences liygiéniques, bienfaisantes ou funestes, il prend une direction (iuelcon([ue. Celle-ci pourra alxjutir à ces formes extrêmes que nous saisissons et que nous classons, mais le plus souvent elle s'arrêtera en cliemiu et créera ces conslitulious mixtes (jui sont les plus nombreuses, ([ue nous ne savons pas encore définir, faute de moyens d'observation assez subtils, mais qui n'en existent pas moins. C'est ainsi que chacun se porte bien à sa manière et, ce ({ui nous inté- resse surtout, est malade à sa manière, et subit à sa manière les atteintes que les agents extérieurs lui font suliii'. à titre pathologique ou trauma- tique, ou encore les troubles dont les causes extérieures nous échappent et qui semblent procéder d'une action spontanée. VII La déduction naturelle des idées qui viennent d'être exposées est que l'institution nosologique des diathèses, telle qu'elle est aujourd'hui acceptée dans la nosologie et dans la langue médicale, est, en grande partie, artifi- cielle et demande à être profondément revisée. Personne, plus que moi. ne rend justice aux maîtres qui, sans l'avoir précisément créée, car la doctrine des diathèses a dominé la médecine de nos devanciers, et la tradition en a été soigneusement entretenue à Montpellier, ont systématisé, dans ces derniers temps, et vulgarisé la notion des diathè- ses. Bazin et Pidoux ont rendu un service incontestable à la pathologie en y affirmant l'exislence de ces états dont ils montraient le point de départ dans l'hérédité, et faboutissant dans un ensemble^ de phénomènes déterminés, dont l'un surtout a fait entrevoir les combinaisons mutuelles et les trans- formations à titre de métissage. La pathogénie des maladies chroniques, le pronostic des traumatismes et de la chirurgie opératoire, sujets où M. Verncuil ajustement rattaché à la chirurgie ce qui était demeuré jusqu'a- lors le; domaine exclusif de la médecine, ont eu beaucoup à profiter de l'impulsion donnée par ces émincnts observateurs. Mais il faut reconnaître que le cadre systématitiue où se trouve aujour- d'hui emprisonnée la conception des diathèses ne représente qu'un en- semble confus dont une décevante simplicité a fait tout le succès. Le travail que l'on a commencé pour le cancer, celle pure entité d'une époque encore toute récente, qui se composait de tant d'éléments divers, il faut l'approprier à rarthritisme,à l'herpétisme, à la scrofule, expressions qui fournissent à la médecine une foule d'applications purement platoni- ques, mais (|ui ne résistent pas à une analyse vraiment scientifique. Il est facile de rattacher les actes morbides que l'on rencontre à des conceptions pathogéniques, lesquelles, pour une grande partie au moins, 836 SCIENCES MÉDICALES sont purement conventionnelles, bien qu'elles semblent trouver, dans l'occurrence de tels actes pathologiques, des témoignages effectifs de leur réalité. Il ne doit pas suffire, pour affirmer l'existence de l'arthritisme ou de riierpétisme, de constater l'existence de phénomènes semblables à ceux qui se rencontrent dans les cas les mieux avérés d'arthritisme ou d'herpétisme. Les actes morbides qui constituent les maladies sont limités, mais les conditions des organismes qui leur servent de théâtre sont illi- mitées. Nous devons nous attacher à distinguer parmi celles-ci toutes celles qu'il nous sera permis de formuler. Quelque extension cjuc l'on donne au cercle des constitutions, c'est-à-dire des états de l'organisme qui impriment à la santé relative et à la maladie tant de physionomies diverses, ou au cercle des diathèses, c'est-à-dire des états de l'organisme (jui président à la genèse et à l'entretien des mala- dies chroniques, il est à penser qu'on laissera encore en dehors des états mixtes et indéfinissables; car ce n'est pas la nature qui se modèle sur nos formules, mais ce sont nos formules qui s'elforcent de se modeler sur la nature et qui n'y parviennent qu'imparfaitement. L'auteur de cette note a étudié, dans cette direction, la question si embrouillée du rhumatisme (1). 11 est convaincu qu'il y a, dans la recherche d'une détermination des constitutions et des diathèses plus vraie que celle dont on s'est contenté jusqu'ici, un sujet d'étude et d'observation du plus haut intérêt pour la constitution de la pathologie. Son objet, dans les considérations qui précèdent et qu'il a dû ramasser sous une forme dont la concision contraste singulièrement avec l'étendue des problèmes, a été d'appeler sur un tel sujet l'attention des pathologistes. M. BOÏÏCHÏÏT Médecin des Hôpitaux, Professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris. DU TRAITEMENT LOCAL DE LA DIPHTHÉRITE PAR LES APPLICATIONS RÉITÉRÉES DE PAPAINE (2) (EXTRAIT DU PKOCÉS-VERBAL) — Séance du 16 avril 1881. — Après avoir constaté la dissolution facile de la fibrine dans la papaïnc, M. Bouchot songea à employer cette substance contre les fausses membranes (1) Journalde^ connahsances médicales, 1880 et 1881. Étude critique de l'étiologie et des con- nexions palniiigiques do l'arthrite noueuse, rhuiuatisine articulaire chronique de Charcot, arthrite rhuaiatoide de Garrod. (2) Voir C. r. de l'Ac. desSc. 1881, t. XCII, p. l/,33. BONNAFONT. — SUR l/lNSALUBRITÉ DE LA PLAINE DE LA MITIDJAH 837 des amygdales et de la gorge. Sur 21 enfants, il a obtenu 18 guérisons en faisant badigeonner les pellicules ([uatre fois par jour, et pendant trois jours en moyenn ■ ; les trois autres enfants ont succombé ])arce (ju'ils étaient entrés à l'hôpital avec une infection générale diplilli(''riti(iue très prononcée, contre laquelle le traitement local ne pouvait rien. M. BOlflAEOIT AiU'ien Médecin priucipal des années, etc. CONSIDERATIONS RETROSPECTIVES SUR L'INSALUBRITE DE LA PLAINE DE LA MITIDJAH ET SUR LES PREMIERS TRAVAUX D'ASSAINISSEMENT DES MARAIS — Séiuice du 16 avril U8i. — Détaché en 1831 et 32, successivement à la ferme modèle et à Bouffarick, ces centres infectieux où trois générations de colons ont été englouties par les fièvres pernicieuses, j'ai pu y étudier le mécanisme des miasmes, comment et à quelles heures ils s'élèvent en couvrant le sol et toute la plaine de la 3Iitidjah d'une couche nébuleuse blanchâtre, vrai suaire con- voitant ses victimes ; les heures où ils sont le plus à redouter ; celles où ils sont le moins à craindre et motivent les précautions hygiéniques à prendre pour s'en préserver, comme je m'en suis préservé moi-même durant le long séjour, volontaire, que j'ai fait au milieu de ces cloaques infects et comment en ont été préservées les personnes ([ui ont voulu suivre mes conseils. Je demande ici la permissioji de raconter un fait qui, au point de vue historique, mérite d'être connu et dont le résultat obtenu ne laisse aucun doute sur Fefficacité de ces précautions, fort simples d'ailleurs. Lorsqu'il fut question, en 1832 et 33, de commencer les premiers tra- vaux de dessèchement de la plaine en y creusant un petit fossé ou canal pour capter les eaux et faciliter les écoulements, la compagnie de disci- pline fut désignée à cet effet; tout le monde crut que peu d'hommes résis- teraient à l'action délétère des miasmes au milieu desquels ils allaient être plongés. Le colonel Marengo, qui les commandait, pénétr î du danger auquel la compagnie allait être exposée, sachant que j'avais séjourné dans ces contrées sans y avoir contracté la fièvre, me demanda (pielques conseils sur les précautions que lui et ses honniies devaient prendre. Voici les conseils que je lui donnai qui sont encore et seront toujours 838 SCIENCES MÉDICALES les seuls efficaces pendant le remuement et le défrichement d'un sol depuis longtemps inculte et marécageux. « Mon colonel, lui dis-je, si on ne vous précise pas l'époque du djpart, demandez, exigez même, si vous le pouvez, de n'aller dans ces contrées que lorsque les pluies auront détrempé le sol, en octobre ou novembre ; tant qu'il pleuvra, ne craignez pas de remuer la terre, mais, aussitôt que les chaleurs reviendront, laissez les hommes sous la tente jusqu'à huit heures du matin, et faites les rentrer un peu avant le coucher du soleil. » Ces précautions ayant été ponctuellement observées, la compagnie rentra à Alger, après un séjour de plusieurs mois au milieu des marais, n'ayant perdu que quelques hommes seulement, au grand étonnement de tous. Si, lors de l'arrivée des premiers colons dans ce pays, on les avait prévenus, comme je l'ai dit et écrit dans ma Géographie médicale d'Alger et de ses environs, publiée à Alger en 1839 aux frais du gouvernement, des dangers qu'ils couraient en allant habiter et remuer le sol de leur nouvelle concession, et renseignés sur les précautions hygiéniques si sim- ples à prendre pendant le temps des premiers travaux de défrichement, on aurait évité bien des malheurs et la colonisation, pour laquelle on a tant crié, y eût gagné plusieurs années de progrès. M. le Docteur MOOOT D'Oran. DU RÉSULTAT DE L'AMPUTATION DU COL DE L'UTÉRUS PAR L'ÉCRASEMENT LINÉAIRE fRl'îS'JMK) — Séance du 10 arril I8SI. — Dans les amputations du col de rut(''riis, au moyen de l'écraseur, l'amputa- tion dépasse de beaucoup la ligne sur lai|uelle la chaîne a été appliquée. En moyenne, l'amputation se trouve pratiquée à un centimètre au-dessus de la cliaîne. Cette dittérence est en rapport avec le volume du col. Il résulte de ces faits des indications thérapeutiques importantes. En particulier, dans le cas du col cancéreux, on ne doit pas employer l'écraseur si l'on n'a pas au moins un centimètre de col saisi en arrière du mal. C. GROS. — TRAITEMENT DES KYSTES DU FOIE 839 M. le Docteur Camille G-EOS Professeur de clinique nicdicalc à l'École do médecine d'Alger, ancien interne des Hôpitaux de IMris. RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES APPLICABLES AU TRAITEMENT DES KYSTES DU FOIE PAR LA PONCTION CAPILLAIRE ET PAR LES LAVAGES ANTISEPTIQUES — Séance du 16 aviil 18HI. — Considéra lions sur l'analomie topographique de rin/pocliondre droit et indi- cation des points de cette région qui permettent de pénétrer dans le foie atteint de kyste, sans léser la plèvre ni le poumon. — Mogen d'éviter la lésion du poumon, basé sur la connaissance de l'étendue des mouvements d'ascension et d'abaissement de l'organe dans les deux temps de la respi- ration. J'ai été appelé jusqu'ici à traiter sept malades atteints de kystes du foie. J'ai eu recours cinq fois à la ponction capillaire et deux fois à la ponction avec un gros trocart et au lavage avec des liquides désinfectants. Ainsi (jue le dit Jaccoud, la ponction capillaire ne peut être employée dans tous les cas ; elle sera pratiquée avec avantage tant que le liquide reste limpide ; mais, dès qu'il devient purulent, il est nécessaire de plonger un gros trocart dans le kyste et de placer un tul)e à demeure pour pouvoir faire, chaque jour, des lavages antiseptiques (1). Dans les opérations que j'ai pratiquées, la ponction a toujours été faite au point oîi la fluctuation était le plus manifeste, et presque toujours au- dessous des fausses côtes. Deux lois seulement, j'ai été forcé de ponctionner dans les espaces intercostaux: chez un des malades, dans le neuvième espace intercostal, en arrière de la ligne mamill; jre ; chez l'autre, dans le sixième espace, à O'^jlS environ de l'appendice xyphoïde. Les incidents qui se sont produits pendant cette dernière ponction, et que je vous ferai connaître tout à l'heure, ont attiré mon attention sur la différence qui existe dans les conditions de l'opération, selon qu'on est amené à traverser les parois abdominales ou les espaces intercostaux. (1) Voir Jaccoud, Leçons de clinique faites à Lariboisière, p. 530. (Union médicale du U avril 1881 . Société de chirurgie, communication de M. le professeur Verneuil.) 840 SCIENCES MÉDICALES Quand la ponction est pratiquée au-dessous des fausses côtes, l'aiguille arrive directement dans le foie et ne traverse que le péritoine ; quand la piqûre est faite à travers la paroi thoracique, l'aiguille traverse de plus la plèvre et le diaphragme ; le bord inférieur du poumon lui-même peut être atteint dans certaines circonstances. La lésion de ces organes peut présenter des dangers; aussi m'a-t-il paru utile d'examiner s'il n'existe pas, dons les espaces intercostaux, des points à travers lesquels on peut être sûr de pénétrer directement dans le foie, sans léser les organes dont je viens de parler. Avant de vous exposer mes recherches à ce sujet, je vais vous faire connaître les circonstances qui m'ont amené à les entreprendre. Observation. — Le 21 décembre ISTo, je fus appelé par M. le Dr Demonchy et par M. le D'' Gémy, médecin de la famille, auprès de M'^'ep...^ âgée de 30 ans. Cette dame souffrait, depuis plusieurs mois, de pesanteur et de douleur pro- fonde dans l'hypochondre droit, avec gène de la respiration. Il élait facile de constater une tumeur qui faisait saillir les côtes et dépassait de qiialre travers de doigts le rebord des fausses côtes. La matité remontait jusqu'à la quatrième côte, la mensuration de la moitié droite de la circonférence du thorax, prise à la base de la tumeur, donnait O'^.Ûi de plus que la moitié gauche. Je recherchai avec soin s'il y avait de la fluctuation; elle était obscure dans le seplième espace intercostal, et me paraissait plus marquée dans le sixième. Nous fumes d'avis, mes confrères et moi, que Ton ne pouvait hésiter qu'entre un abcès et un kyste. L'absence de fièvre, depuis le commencement de la ma- ladie, nous fit pencher vers cette dernière opinion. L'opération était nécessaire et fut proposée à la famille, dans une nouvelle consultation qui eut lieu le 23 décembre. La malade, dont le système nerveux était très ébranlé par ses longues souffrances, redoutait beaucoup l'opération; elle ne se décida que le 28 décembre à se laisser examiner de nouveau. M. le D'' Texier, directeur de l'École de médecine, M. le D' Bruch, professeur de clinique chirurgicale et M. le D'" Martinez voulurent bien s'adjoindre à nous; ils s'arrêtèrent, comme nous, au diagnostic de kyste. 11 fut décidé qu'une aspiration sera faite avec l'aiguille nM de l'appareil Dieulafoy; si e liquide était purulent, ce qui nous paraissait peu probable, on ferait une nouvelle ponction avec un gros trocart, et l'on placerait à demeure un tube en caout- chouc, pour pouvoir faire des lavages; si le hquide était séreux, la poche serait vidée le plus complet ment possible par l'aspiration. La fluctuation, quoique profonde, me pai'ut plus manifeste que lors de mon premier examen fait huit jours auparavant. Je plongeai l'aiguille dans le sixième espace intercostal, à 0"\12 environ de l'appendice xyphoide, et un jet de liquide séreux, transpai-ent, semblable à de l'eau de roche, se pré- cipita dans le cylindre de l'appareil ; mais à peine l'aiguille avait-elle pénétré dans le kyste, qu'elle fut agitée de mouvements rapides d'oscillation; la malade pous-^a des cris, et, dans un brusque mouvement du corps, fit sortir l'aigui le. Tout cela se passa dans un temps plus court que je n'ai mis a le raconter. Je voulus faire immédiatement une nouvelle ponction, mais la malade s'y refusa obstinément, disant qu'elle avait trop souffert, et force fut de remettre à un autre jour la suite de l'opération, après avoir placé un bandage à la base du thorax. C. GROS. — TRAITEMENT DES KYSTES DU FOIE 841 Partageant les craintes de Jaccoiui, au sujet du danger que peut avoir l'écou- lement consécutif du liquide dans les cavités séreuses, je tus sérieusement inquiet, car la ponction n"avait donné que iO grammes et avait été réduite, par le l'ait, à une simple ponction exploratrice. Le lendemain, il y eut un peu de fièvre; mais les douleurs ne lurent pas plus vives qu'avant l'opération. Je me proposais de recourir au trailen)ent indiqué par Jaccoud, aussitôt que le moindre signe inquiétant se maniresterait; mais il n'en fut rien. Appelé de nouveau auprès de la malade, le fi janvier, par MM. les D" Géniy et Demoncliy, nous constatâmes que la voussure avait diminué d'une façon notable. Le Vi janvier 187G, la matité s'était abaissée de 0"',02, et la mensu- ration indiquait 0'",02 de moins, du côté malade, qu'avant l'opération. L'op- pression diminuait de plus en plus: il y eut un retrait graduel do la tumeur. Dès le G janvier, on fit des badigeonnages de teinture d'iode sur la région hépatique; M'^^D... fut soumise au traitement interne par l'iodure de potas- sium ; mais jamais avec beaucoup de suite, l'estomac tolérant mal le médi- cament, que la malade ne prenait qu'avec la plus grande répugnance. Aussi n'est-ce pas à l'iodure, mais bien aux elTets de la ponction, que l'on doit attri- buer les changements qui se sont opérés dans le kyste (1). Je n'ai pas revu M"" D... depuis la fin du mois de juin 1S7G ; mais son mé- decin. M. le D'- Gémy, a bien voulu, le 30 mars dernier, me donner les rensei- gnements suivants: le foie ne déltorde plus les fausses côtes; mais la percus- sion n'a pas été possilde, la région étant douloureuse au toucher. M""<' D... est sujette à des crises qui. généralement, se déclarent au moment des changements de temps et qui sont caractérisées par un sentiment de brûlure qui occupe presque toute la région hépatique et qui, de là, s'irradie dans tout le côte droit, jusqu'à la tète. Ces crises, qui durent de 6 à 48 heures, se ter iiinent toujoui-s par un flux de larmes ou de salive; le calme peut durer plusieurs jours, jusqu'à ce qu'un orage, un changement de temps un peu brusque vienne réveiller les douleurs. Il n'y a plus d'oppression, la santé générale est bonne, l'appétit bon le sommeil assez calme est les digestions régulières. Néanmoins, M. le D'' Gémy ne croit pas que ces crises permettent de conclure à une guérison radicale. Mais revenons sur les incidents qui se sont produits pendant la ponction, — je veux parler des oscillations de l'aiguille introduite dans la tumeur et de l'anxiété subite produite par la piqûre. Le temps cpii s'était écoulé après la pi(iùre et l'arrachement inattendu de l'aiguille avait été si court, (jue je n'ai pu constater que ces oscillations fussent isochrones aux monvements respiratoires; mais il ne peut y avoir de doute à cet égard, .l'it tri huai ce phénomène à la piqûre du bord infé- rieur du poumon qui aurait été traversé, me basant sur les expériences qui ont et'; laites chez les animaux. (1) La guérison des kystes du foie, à la siiite d'une simple ponction exploratrice, est rare. Jac- coud, dans sa Clinique de Lariboisière, p. 578, cite un cas de guérison obtenue par le D-- Hulker. 842 SCIENCES MÉDICALES « Le poumon, dit Richet (1), ne reste pas immobile dans la cavité tlio- >) raciijiie ; il monte et descend à frottement le long des parois costales, » et cette locomotion est prouvée par l'expérience suivante : on enfonce, » dans les espaces intercostaux d'un chien, de longues aiguilles, de ma- » nière qu'elles pénètrent assez profondément dans le tissu pulmonaire, )> puis on les abandonne à elles-mêmes ; alors on voit leur portion restée )) libre au dehors osciller de haut en bas, d'une manière très sensible, » s'élever à chaque inspiration, et s'abaisser, au contraire, à chaque expi- » ration. Évidemment, ces mouvements leur sont communiqués par le » poumon, dont elles indiquent exactement le déplacement incessant. » Dès le lendemain, je me rendis à l'amphithéâtre de l'École et j'enfonçai une aiguille dans le sixième espace intercostal, à 1^ centimètres environ de l'appendice xyphoïde : le poumon était traversé à 1 centimètre de son bord inférieur, ce qui me confirma dans mon opinion que j'avais atteint le poumon dans l'opération de la veille, et que les mouvements d'oscillation de l'aiguille en avaient été la conséquence. La piqûre du poumon, dans le cas qui nous occupe, est d'autant'plus facile à admettre, (juela ponction aura été faite au moment de l'inspiration, et surtout dans une inspiration profonde. Car, dans l'expiration, le bord inférieur du poumon remonte, d'après Cloquet, jusqu'au niveau de la cinquième côte, et d'après Cruveilhier, jusqu'à la quatrième ; et, dans ces conditions, une piqûre pratiquée dans les espaces intercostaux, situés au-dessous, n'aurait pas lésé le poumon. La percussion, pratiquée, sur l'homme, dans la région hypochondriaque droite, aux deux temps de la respiration, démontre les déplacements considérables du poumon dans la cavité thoracique, pendant les mouve- ments respiratoires étendus. J'ai constaté qu'en percutant l'hypochondre droit sur la ligne axillaire, à la fin d'une longue inspiration, la sonorité existait jusqu'au dixième ou onzième espace intercostal ; par contre, à la fin d'une longue expiration, il y a matité hépatique jusqu'au septième ou sixième espace. En percutant sur la ligne mamillaire. dans le sixième espace, on trouve de la sonorité dans l'inspiration, de la matité hépati(iue dans l'expiration. D'après ces expériences, que j'ai répétées plusieurs fois devant mes élèves, j'ai été amené à conclure qu'il y aurait indication, pour ne pas blesser le poumon, à ne ponctionner, dans le sixième espace et au-dessous, qu'à la fin d'une longue expiration. On pourra me faire, relativement à l'existence réelle de la piqûre du poumon chez mon opérée, plusieurs ol)jections, et me dire que je ne tiens pas compte du développement du kyste, qui siégeait à la face convexe du (1) Richet, Traité pratique d'anatomie médico-chirurgicale, 3' édition, p. 18S. C. GROS. — TRAITEMENT LES KYSTES DU FOIE 843 foie; qy'il avait dû forcément refouler en haut le poumon, ce qu'indiquait, du reste, l'oppression de la malade. Cett(! objection est sérieuse, mais on pourrait rencontrer des tunn-urs moins volumineuses, des kystes autrement disposés, qui permettraient au bord du poumon de descendre entre le kyste et les parois thoraciques, pendant l'inspiration, et la précaution de ne ponctionner que pendant l'expiration n'en conserve pas moins une certaine valeur. On pourrait encore chercher à démontrer que les mouvements d'oscil' ialion, dont nous avons été témoins, n'étaient pas nécessairement sous la dépendance des mouvements du j)()uinon. mais bien de ceux du dia- |)hraii:me, qui seul aurait été traversé par l'aiguille. Quoi qu'il en soit de ces objections, on doit forcément admettre que, à moins d'adhérences pleurales préalables, les piqûres faites dans le sixième espace et au-dessous si elles ne blessent pas le poumon, traverseront la cavité pleurale et le diaphragme, et pourront, dans certaines circonstances, surtout si le trocart n'est pas très fin, amener une pleurésie. II Il m'a donc semblé qu'il y aurait un avantage sérieux à chercher s'il existe des points, dans la paroi thoracique, permettant l'introduction de l'aiguille dans l'abdomen sans traverser la cavité pleurale. Pour y arriver, j'ai fait quelques recherches à ramphithéàtre de l'École, avec l'aide de mes élèves, j\DI. Taïeb ben 3Iorsly et Mauduit, et en présence de MM. les docteurs 3Ioreau et Demonchy. Sur plusieurs sujets, j'ai enfoncé de longues aiguilles dans le sixième espace intercostal droit et dans les espaces situés au-dessous (fig. 104) en procédant d'avant en arriére et en commençant par la partie la plus antérieure de ces espaces. Voici ce que j'ai observé : Une aiguille, introdiute à l'extrémité antérieure du sixième espace, pénètre dans i'altdomen en rasant la [)lèvre. sans pénétrer dans sa cavité, mais elle atteint l'artère musculo-phrénique, branche terminale externe de l'artère mammaire interne; plus en dehors, on pénètre dans la plèvre. Une aiguille, introduite à l'extrémité antérieure du septième espace, pénètre dans l'abdomen en traversant les attaches musculaires du dia- phragme, qui ont, à ce niveau, d'avant en arrière, une étendue de 1 cent. 1/2 environ. Au delà de ces insertions, on pénètre dans la plèvre en lésant quehpiefois l'artère musculo-phrénique. Dans le huitième espace, on traverse les fibres aponévrotiques communes au diaphragme et au transverse de l'abdomen, libres qui ont 1 millimètre de largeur; plus en dehors, on traverse les attaches musculaires du dia- 844 SCIENCES MEDICALES pliragme, d'une largeur de 2 cent. l/'2 ; plus en dehors encore, on pénètre dans la plèvre. Dans le neuvième espace, les fibres aponcvrotiques ont 2 cent. 1/2 d'étendue transversale ; les attaches musculaires du diaphragme, 2 cent. 1/2. Dans le dixième espace, les fibres aponévrotiques ont, d'avant en arrière, Fig. -104. --G Les muscles intercostaux, et les muscles superficiels de l'abdomen sont enlevés le muscle transverse de raljdoinen est coupé au ras des eûtes. (A) Artère mammaire interne. — (B) Artère musculo-phrénique. — tC) Bord inférieur du poumon, — après une forte expiration. — (D) Cul-de-sac inférieur de la plèvre, — le p lumon vient l'oc- cuper dans une grande inspiration. — (E) Attaches du diaphragme. — (F) Fibres aponévrotiques communes au diaplira|,'nie et au Iransverse. — (G) Bord uniérieur du foie. (6) 6' espace intercostal. — (7) r id. — (8) S" id. — (g) 9' id. — (10) io<' id. — (H) 11^^ id. une étendue transversale de 5 à 6 centimètres et s'étendent jusqu'à l'ex- trémité de la douzième côte; les fibres du diaphragme ont 1 centimètre. Dans le onzième espace, les fibres aponévrotiques s'étendent à 1 1/2 ou 2 centimètres en arrière de l'extrémité de la douzième côte; les fibres musculaires ont 1 centimètre. Ces données anatomiques font voir que la piqûre faite à l'extrémité antérieure du sixième espace est dangereuse, puisqu'on blesse nécessai- rement l'artère musculo-phrénique et que l'on rase la plèvre ; Que l'on peut pénétrer parle septième espace sans léser la plèvre, en SÉZARY. — PNEUMONIE LOBAIRE AIGUË 845 traversant les libres du diaphragme dans une étendue transversale de \ cent. 1 ;2 ; mais qu'il ne faut pas piquer plus en arrière, de crainte de léser l'artère musculo-phrénique et la plèvre. On a plus de latitude dans les espaces situés au-dessous, et les mesures que j'ai donnéi's permettent de faire la ponclion dans un espace assez étendu, à travers les fibres aponévrotj(|ues, sans même intéresser les fibres musculaires du diaphragme au milieu de leurs insertions (1). Li zone de la région thonicique, à travers laquelle on peut pénétrer ainsi dans la earité abdominale sans traverser la cavité pleurale, va donc s'élar- gissant de haut en bas et d'avant en arrière et forme une sorte de triangle, dont la base serait une ligne allant de l'extrémité antérieure de la onzième côte à 2 centimètres environ en arrière de l'extrémité antérieure de la dou- zième, et dont le sommet serait l'extrémité antérieure du septième espace intercostal. 1" La connaissance de ces rapports peut être utile lorsqu'on se trouve appelé à ponctionner un kyste de foie. Si la fluctuation existe dans un des points de la zone indiquée, c'est lui qu'on devra choisir, à l'exclusion des points situés en dehors de cette zone, alors même que la fluctuation y serait également perçue ; 2° Da7is le cas où la fluctuation n'existera que dans la partie de la paroi thoraciqus qui recouvre la plèvre, on devra, pour éviter la lésion du pou- mon, tenir compte des mouvements d'ascension et d'abaissement de l'or- gane, dans les deux, temps de la respiration, et ne plonger l'aiguille dans le thorax qu'après avoir fait faire au malade une expiration profonde et prolongée. M. le Docteur SEZÂEY D'Aleer. DE LA PNEUMONIE LOBAIRE AIGUË AVEC EXSUDAT FIBRINEUX DES GROSSES BRONCHES — Séance du 16 avril 1881. — Dans la pneumonie lobaire aiguë, l'exsudat fibrineux des alvéoles se prolonge dans les bronchioles : il y a, en même temps, alvéolite et bron- (1) Ces mesures sont des moyennes résultant d'observations prises chez l'homme et chez la feu une. Il f.iul tenir compte de la taille des individus, de la largeur plus ou moins grande de la cage thorai ique. Chez les femmes do petite taille, les mesures indiquées devront être réduites d'un cinquième environ. Il y aurait lieu de faire des expériences analogues chez les enfants. 846 SCIENCES MÉDICALES chiolite fibrineuse. Mais assez souvent l'cxsudat s'étend jusque dans les bronches; à l'alvéolite et à la bronchiolite s'ajoute une bronchite fibrineuse. Quand l'exsudat bronchique ne remonte pas jusqu'à la bronche maîtresse du lobe hépatisé, les symptômes physi([ues de la pneumonie lobaire vulgaire sont peu modifiés : on trouve toujours un souffle tubaire, de la bronchophonie. de l'exagération des vibrations thoraciques ; la percussion seule permet de diagnostiquer cet exsudât bronchique, car la matité est absolue et rappelle celle de la pleurésie avec épanchemcnt abondant. Par- fois, cependant, les vibrations thoraciques sont diminuées d'intensité, ainsi que le prouve l'observation suivante, recueillie par le docteur Vincent, alors mon interne , Observation I. — Barthélémy Lory, cultivateur, âgé de soixante-deux ans, entre, le 2i octobre 1877, à l'hôpital d'Alger, salle Saint-Joseph, no89 (service du docteur Sézary). A eu, il y a cinq ans, une fluxion de poitrine du côté gau- che. Huit jours avant son entrée, point de côté à droite, toux, fièvre. Le 25, on constate en arrière, à droite, de la matité et du souffle, il n'y a pas de râles ; les vibrations thoraciques sont moins fortes qu'à gauche, bien qu'elles soient encore facilement senties. Crachats rouilles. Vésicatoire à droite en arrière. Potion tonique. Le 26, pas de râles, souffle de haut en bas ; les vibra- tions sont plus marquées qu'hier; crachats rouilles non visqueux. Le malade meurt le 28. A Vaulopsic, quelques adhérences de la plèvre droite, hépatisation grise de tout le poumon droit ; les bronches de ce poumon contiennent un exsudât plastique, fibrineux sans doute, présentant la forme arrondie et les ramifica- tions des canaux bronchiques : on peut retirer facilement cet exsudât qui, plongé dans un verre d'eau, donne parfaitement l'aspect de l'arbre lirnnchique. Poumon gauche sain, sauf la base du lobe inférieur qui cstcongestionnée, mais non hépatisée. Dans le mémoire des docteurs de Bourmann et Brissaud, paru dans les Archives yénérales de médecine, numéro de lévrier 1881, sur les pneumo- nies massives, on trouve deux observations analogues, la deuxième et la troisième, où, jusqu'à la mort, on a entendu un souffle tubaire intense et où, à l'autopsie, on a constaté, dans les lobes hépatisés, des moules fibri- neux arrivant dans les grosses bronches jusqu'auprès des divisions de second oi-dre. Dans les deux cas, on avait constaté, pendant la vie, une matité absolue. Exemples indiscutables de pneumonie avec moules fibri- neux dans les bronches, ces deux laits ont été, à tort, qualifiés, par ces ob- servateurs, de pneumonies massives. En effet, ils ne présentent, en somme, que l'exagération d'un symptôme constant do la pneumonie, la matité : cette nuance peut échapper à l'observateur, ou bien elle peut être mise sur le compte de fausses membranes ou d'un léger épanchement à la péri- phérie du lobe hépatisé. En tout cas, elle n'empêche pas le chnicien de reconnaître la pneumonie lobaire aiguë; il pourra seulement réserver la SÉZARY. — PNEUMONIE LOBAIRE AIGUË 847 question de savoir s'il y a uu léger exsudât solide ou. liquide dans la plèvre, ou bien si les bronches d'un certain calibre renferment un exsudât lîbrineux. Mais, quand l'exsudat iibrineux l)roncliiquc remonte jiisfiu'à la bronche maîtresse, la scène clianiie du toul aii tout. Alors la matité à la percnssion devient absolue, le souffle tubaire disparaît, la brouchophonie aussi, les vibrations thoraciques sont nulles, l'expectoration caractéristique peut même être supprimée, et l'observateur se trouve en présence d'une maladie thoracique aiguë qui olfre tous les signes d'une pleurésie avec vaste épanche- ment. Ce sont ces cas que Lépine qualifie de pneumonies pseudo-plcuré- tiques et que Granclicr a baptisés, vers la fin de 1877, du nom imagé de pneumonies massives, en en publiant une très belle observation dans la (hizette médicale. M, llenrut, de Reims, en avait présenté un cas à la Société de médecine de cette ville. MM. de Beurmann et Brissaud en rap- portent un autre exemple indiscutable, recueilli dans le service du docteur Millard. A l'article Pneumonie lobaire aiguë du Dictionnaire de Jaccoud, Lépine en résume, en quelques mots, une observation très nette publiée en Angleterre par le docteur Wilks. J'ai eu moi-même la lonne fortune d'en observer deux cas dans mon service do l'hôpital d'Alger, le premier en 1878, le second tout récemment, en janvier 1881 : Observation II (résumée). — Un lioninie de 40 ans environ entra à la salle Saint-Joseph, pendant les preuiiers mois de 1878, avec les symptômes d"imc maladie aiguë thoracique. point diî côté, fièvre, dyspnée excessive. A l'examen du thorax, on constate une matité ahsolue dans tout le côté gauche avec ahsencede tout bruit respiratoire normal ou pathologique et abolition des vibrations thoraciques. Le diagnostic de pleurésie avec épanchement abondant ayant été porté et la dyspnée étant excessive., une ponction fut pratiquée. Il ne sortit qu'un jet de sang noir qui cessa de couler dès qu'on eut retiré la canule. A Yaiilopsie. on trouva une hépatisation grise de tout le poumon gauche, et un exsudât plastique remplissait tout l'arbre bronchique de ce poumon. Je reconnus un cas de pneuniDnie massive telle que Grancher venait de la décrire dans la Gazette médicale de Paris. OusEuvATioN m. — Auguste Lagarde, joui-naiicr. âgé de 3o ans, entre il l'hôpital d"Alger, dans mon service, le 4 janvier 1881. Il a eu la fièvre intei-niittente il y a huit ans, pendant six mois, puis deux fluxions de poitrine à gauche. Tune il y a quatre ans, l'autre il y a deux ans. Depuis ce temps, bonne santé, quand, il y a (juinze jours, étant sorti en sueur par un temps humide, il fui pris d'un point de côte à gauche dans la poitrine, de toux, de céphalalgie. Il eut de gros frissons deux jours de suite. Ne s'étant pas soigné, il vit sa toux et sa dyspnée augmenter, il y a trois jours; à ce moment, il eut des crachats rouilles. La langue est sèi^lie, l'haleine sent l'acétone. A l'examen du thorax, le o, on constate dans les d(ni\ liers intérieurs du poumon gauclie, matité et silence absolu, absence de vibrations, égophonie 848 SCIENCES MÉDICALES dans l'aisselle; albumine dans les urines. Je diagnostique une pneumonie mas- sive et je prescris une saignée de 2a0 grammes et un vésicatoire. Température du matin, SS-^S; du soir, 3909. Pouls, le malin, à 130 ; le soir, à '140. Le leniemain 6. température 38'5, pouls à 120; orthopnée, cyanose des mains. A l'auscultalinn. mêmes signes à gauche; à droi e, frottements pleu- raux à la base. Le malade asphyxiait visiblement et sa fin paraissai prochaine : le diagnostic de pneumonie massive paraissait probable, mais Texislcnce de l'égop'honie au-dessus de la ligne de matité, Tappari ion de frottements pleu- raux de l'autre côté, le début par des frissons répétés deux jours de suite, permettaient d'hésiter et d'admettre la présence d'un vaste épanchement à gauche; aussi ne crus-je pas devoir priver le malade des bénéfices possibles d'une ponction si mon diagnostic de pneumonie massive était infirmé, et, tout en faisant mes réserves, j'enfonçai un trocart dans le 6° espace intercostal; il ne sortit que du sang. C'était donc bien une pneumonie massive, et je pus annoncer à mes élèves que nous trouverions l'exsudat fibrineux dans les bronches. Après une journée d'orthopnée épouvantable, le malade mourut dans la nuit à 3 heures du matin, et voici ce que nous montra l'autopsie: périhépatite et périsplénite diffuses; le foie pèse 2,000 grammes et la rate 570; les reins et le cœur ne présentent rien d'anormal. Pleurésie sèche à la base et congestion intense de tout le poumon droit. A gauche, hépatisation grise du lobe inférieur avec aspect dépoli de la plèvre viscérale, mais sans épanchement pleural. Tout l'arbre bronchique de ce lobe est plein d'un caillot fibrineux massif, non tubulé, non adhérent à la paroi bronchique et remontant des alvéoles jusqu'à la bifurcation gauche de la trachée. La bronche du lobe supé- rieur ne renferme aucune trace d'exsudat, ainsi que les bronches du côté droit. Ainsi, dans ma première observation de pneumonie massive, comme Millai-d, j'avais commis l'erreur de diagnostic, et, comme Grancher, j'avais ponctionné. Chez mon second malade, j'avais diagnostiqué la pneumonie massive; mais, devant l'impossibilité d'éliminer la pleurésie avec épan- chement. j'avais tenté la ponction, n'ayant en somme que ce moyen de faire le diagnostic. CONCLUSIONS En résumé, la pneumonie lobaire aiguë, avec exsudât fibrineux dans les bronches, peut se présenter en clinique sous deux formes différentes: 1° Forme avec exsudât bronchique incomplet, ne remontant pas jusqu'au hile du poumon, caractérisée par une matité intense, quelciuefois de la diminution dans les vibrations thoraciques, un souffle tubaire très fort et de la bronchophonie ; elle diffère peu de la pneumonie lobaire commune, et on peut trouver tous les degrés intermédiaires entre cette variété et la pneumonie franche ordinaire; 2'^ Forme avec exsudât bronchi([ue remontant jusqu'au hile et remplis- sant tout l'arbre bronchique du lobe ou des lobes hépatisés, véritable pneumonie massive de Grancher, pneumonie pseudo-pleurétique de Lépine. Quand le médecin n'est appelé qu'après la formation de l'exsudat bron- M. ZlF.GLKli. SLR LE HAYONNKMKNT MAGNKTIQUE ,840 chique, tous les signes classiciues cU; la piicunioiiic peuvent avoir disparu, même l'expectoration, et avoir élr remplacés par ceux, d'un épanclienicnt pl(Mir(''li(|ue abondant. VA. comme le malade est souvent atteint d'une dyspnée excessive, la (jueslion delà ponction se post; d'urgence. Or aucun signe ne permet de faire le diagnostic dilîérentiel entre la pneumonie et la pleurésie, ainsi que l'a si bien exposé Grancher dans son mémoire. Le malade eùt-il une expectoration pneumonique, et c'était le cas du sien, on peut admettre une pleurésie, avec épanchemeut abondant, compli([uée d'un [)etit l'oyi'r de pneumonie. Je conclus donc, conmie (Iranclier, ((u'il est permis de tenter une ponction exploratrice, étant donnés son innocuité en cas de pneumonie et le service (pi'elle peut rendre au malade en cas de pleurésie. M. Martin ZIEaLEU De Genève. SUR LE RAYONNEMENT MAGNETIQUE (HUsU.MÉ) — .Séance du 16 avid ISSI . — M. Cai-1 VoGT présente, au nom de l'auteur, un mémoire imprimé sur le rayonnement magnétique cl s'exprime ainsi à ce sujet : M. ZiÉGLER s'occupe, depuis plusieurs années, d'expériences physiologiques sur lesquelles il a déjà publié un certain nombre de mémoires. Depuis deux ans et demi, il a étudié à Genève, dans divers laboratoires de l'Université, les ctï'ets physiologiques (pi'on peut pi'oduire avec l'électricité unipolaire et avec l'aimant. 11 croit a\oir constaté (ju'un barreau aimaulé iirodud, à distance, certains etïéls déterminés sur des animaux (lapins), lorsque ce barreau est eiMubiné avec un second barreau ('gaiement aimanté; que les etïéts physio- logifjues produits sont différents suiviuit les angles dans les{piels ces barreaux se croisent; que l'un de ces barreaux peut être remplacé par le magnétisme terrestre. De ces expériences, M. Ziégler conclut ([ue le magnétisme terrestre ])résente lui rayonnement semblable à celui de la lumière ou de la chaleur; que ces rayons se réfractent en traversant certains corps, tels que le cristal et le fer. En projetant, chez un lapin, les rayons magnéti(iues, concentrés par une lentille de fer doux sur le C(eur, on produit des pertnrbations dans la cii-- culation, laiidis que les intestins présentent des mouvenu'nls p(''ristalliques violents, lorsqu'on place le lapin dans le foyer par la région gastricpu". J'ai pu constatei-, moi-même, les effets de cette dernière expérience. Quant aux vues théoriques et aux aulres conséquences que l'on pourra déduire de CCS expériences, je dois nu; réserver entièrement; mais il est possilde que la voie ouverte par M. Ziégler, conduise à des résultats ({ui intéressent à la fois la pbysii[ue, la physiologie et la médecine. 54 8o0 SCIENCES MÉDICALES M. GAYET ::liuuri;ieii Ululaire de l'Holel-Dieu, l'rufesseur à la Kacullf de inédetuie de Lyon. SUR UNE TUMEUR PULSATILE DE L ORBITE Séance du 10 avril /6'67. — M. TLETIEY Directeur de l'École do médecine de Cleniioul-Kerrand (l'Liy-de-DJme) DE L'HÉMORRHAGIE CHEZ LES FEMMES OPÉRÉES DE LA HERNIE ÉTRANGLÉE A L'ÉPOQUE DE LA MENSTRUATION — Séance du l<> avril -IS8I. — Je désire ai»|)rler l'alleiitioii do la section de médecine sur une variété d'hémoiTliagie (jui se manifeste quelquefois chez la femme, à la suite de l'opération de la hernie étranglée. Dans tous les traités de pathologie externe, H est surtout ([uestion de l'écoulement de sang ([ui se produit après la section de l'une des artères qui entourent l'infundibulum de l'anneau crural. Dans les faits que je signale le débrideraent n'est pas en cause; c'est l'état congestif des organes situés dans l'excavation pelvienne qui do- mine la position. il me suftira, pour le démontrer, de citer les trois observations sui- vantes. Les deux premières concernent des malades opérées en \ille, ia troisième a été recueillie dans mon service chirurgical de l'Hôtel-Dieti de Glermont. PREMIÈIIE OBSERVATION Le 18 novembre 1861. je fus appelé dans une petite ville des environs dû Clcnnonl, pour y voir une jeune dame qui, depuis quelques années, avait, au pli de l'aine, une grosseur que l'on avait considérée comme une hernie, puis- qu'on lui faisait jxn'ter un ])andagc; niais, comme elle n'en éi)l'ou\ait aucune FLKL'UY. — Hi:Mt>IUUlA(.li: CHEZ LES FEMMES OPÉUÉES DE LA HERNIE 851 gène l't ([u'il la faisait souftVir i)ap la prossioa de la pelote, elle y avait ivnonce. Dans la soiiV'e du KJ novembre, elle apiirend une lâcheuse nouvelle après son diiier : une iudii^-estion. bientôt sui\ie de Nomissenieuls. en est la conse- (luence. et, dans les elforls (pi'elle l'ail, la tuineui' de Faine aui;inente de Ndluine : bientiM (die ressent à r('pi-asliv des douleurs td des liraillenicnts que suixent des nausées et des voniissenienis. Vnc potion câlinante est ordonnée, (die t'ul juise sans succès: jo suis a]tpelc le lendemain. Cette coïncidence de nudaises. de nausées, de \oniissenients et do l'appari- tion d'une tumeur à l'aine me donnent do suite à penser qu'il s'agissait d'une hernie étranglée et qu'une poi'tion d'intestin était pincée dans l'anneau: nuiis^ connue la tumeur était encon; molle et peu douloureuse, le médecin ordinaire de la malade ne crut pas à l'existence d'un étranglement: on pouvait donc attendre: l'obscurité (pu. pour lui. existait encore, ne tardet-ait pas à se dis- siper. Ajjl'ès a\oil' l'ait tlu(d(iues lentati\es de Iaxis, qui restèi-ent sans succès, je prescrivis des onctions avec de l'extrait de belladone (d l'application d'une ves- sie remplie de glace (il était 7 heures du soir). Cette dame était alors à son époque menstruelle; malgré faction des rét'i'i- gérants, les règles parurent dans la nuit. Le lendemain, son état s'était aggravé; il y axait même un vomissement de matières verdàtres et, de temps en temps, elle se plaignait de ne pas pouNoii' respirer. Le malaise partait toujours du ci'cux de l'estomac. La tumeur était ])lus tendue, plus volumineuse, formée en dedans jiar une portion rénitcnte et. en dehors par un corps mou : d'un côté devait être l'in- testin, de l'autre, l'épiploon, suivant toutes les apparences; aussi, lorsque j'ar- l'ivai. à il heures, il n'y avait plus aucune espèce de doute à conserver. Je préparai tout pour une opération qui devenait d'autant plus urgente, ([u'au sentiment de gène ([ui existait à l'épigastrc s'ajoutaient des douleurs assez vives pour faire pousser des .cris à la malade. L'opération fut des plus simples. Le sac contenait une sérosité citrine; une anse intestinale constituait la plus grande partie de la tumeur, le reste était l'ornu' par l'épiploon qui adhérait à l'aimeau. Le débridement a bien oflert qucdques dilHcultés, je n'ai pu le l'aire qu'à tra- vers l'épiploon, mais la réduction n'en a pas moins été facile ; sculemeni, comme celui-ci adhérait au sac, j'ai excisé toutes les parties qui faisaient saillie à travers l'anneau. Il m'a semblé, pendant l'opération, ((ue l'écoulement du sang étuil plus abon- dant qu'à l'ordinaire: cependant, aucune ligature n'a été faite. Qu(d(jues bou- lettes de (diarpie ont ét(' placées au fond de la plaie, des compresses d'eau froide appliquées par-dessus. Immédiatement après l'opération, la douleur ei)igastri(pu' ;i disparu e( la malade n'a plus ressenti (lue la cuissoii de la plaie. Tout allait donc pour le mieux lorsque, au bout de (piebpies heures, on s'est aper(;u (jne les pièces du pansement étaient inil)ibées de sang. Le médecin qui soignait la malade a eu recours, sans succès, à l'eau de Lechelle, au perchlorure de fer étendu d'eau ; lécoulemejit du sang n'a cédé i[uh l'emploi du perchlorure de fer i)ur. Lors(pie j'arrivai, à 10 heures, riu'moi'i'bagie étiiil arréU'e. .le me demandai, en présence d'un paj'cil fait (jue j"oltser\ais pouj' la pre- {^52 SCIENCES MÉDICALES mière fois, si la inenslruation avait été pour qiu'lqac chose dans cette compli- cation: cela me parut assez probable, car le débrideinent avait été très simple et l'épiploon est bien peu vasculaire. Si la section d'une artère en eût été la cause, riieniorrhagie oM été immé- diate. Un second fait vint liientôt confirmer cette manière de voir. bEUXIEMK OBSERVATION Au mois daoùt 1863, on m'appelle à la hâte dans une maison de Clermont, pour y voir une domestique qui se plaint d'éprouver des coliques très violentes. Cette tille, qui est âgée de i± ans, est douée d'une bonne constitution et a toujoursjjoui d'une excellente santé. Elle a bien aperçu depuis quelque temps une petite {^-rosseur au pli de l'aine, mais elle n'y a jamais attaché une grande im- portance, car elle n'était pas toujours apparente. Dans la nuit du 8 au 9 août, elle a une indigestion, et, dans un effort de vomissement, la grosseur sort de l'abdomen beaucoup plus volumineuse qu'elle n'est ordinairement: il la vue et au siège de la tumeur, sa dureté et sa tension, je ne doute pas que ce ne soit une hernie crurale étranglée : je fais quelques ten- tatives de taxis qui restent infructueuses ; je reconmiande à la malade de les renouveler de temps en temps, et 'je prescris l'appliçafion de sachets remplis de glace. Sous lintluence de cette médication, les accidents n'augmentent pas, mais la tumeur reste toujours la même ; sa tension est telle que l'étranglement me parait très fort. Je uu' di'cide à opérer dans la soirée. , ; La malade me dit (ju'elle a ses règles, mais qu'elles sont sur le point de finir. Cette considération ne pouvait pas m'arrèter. L'incision de la peau et du tissu cellulaire sous-cutané donne issue à une (juantité de sang plus considérable qu'à l'ordinaire: les recherches les plus attentives ne me font cependant découvrir aucun vaisseau susceptible dètiv lié. Je me borne à absterger la plaie et je continue l'opération. Le sac est très mince, exactement appliciué sur l'intestin ; la constriction est tellement forte que, pour diviser l'anneau crural, je suis forcé de glisser un bistouri sur une sonde cannelée. ;:j < . La hernie est formée par une anse d'intestin grêle, sa couleur est d'un rouge violacé ; le doigt, glissé dans l'ouverture, éprouve une certaine résistance formée par une bride transversale située à quehiues millimètres au-dessus de l'anneau. Je crains, en réduisant, de refouler l'intestin dans cette espèce de cul- de-sac, et je coupe, sur mon doigt, cette bandelette fibreuse, qui est peut-être l'arcade fibreuse elle-même, l'intestin s'étant échappé par quelque ouverture du facia cribriforme. La réduction devint dès lors très facile, et je puis m'assurer que l'anse étran- glée flotte librement dans la cavité abdominale. La plaie fournit bien un peu plus de sang qu'à l'ordinaire, mais, dans la circonstance actuelle, cela ne m'étonne pas. Au lieu d'introduire, comme je le fais ordinairement, un linge troué enduit de cérat, par-dessus lequel sont placés des tampons de charpie, je glisse FLEUnV. — HKMOnniIAGIE CHEZ LES FEMMES OPÉRÉES DE LA HERNIE 853 quelques houlettes sèclios que je presse assez fortement, et je recouiniande à 1,1 in;il;iile d'appuyer le (litii;L sur le l)an(la;;e t Ha n feulai re qui recouvre rappareil. Tnc heure s'c'lait à peine (•rouli'e i|u"uu{' ii(''iuorrha{;-ie se (h'clare: je (■(inseiilo (les applieations d'eau froide, mais elles sont insuffisantes. Je me rends alors auprès de la malade et j'enlève toutes les jMèces du pansenuMit ([ui sont imhihées de san^' artériel: la plaie est alors mise à découvert. Le san^' sort en napiie des |)arties profondes : il parait fourni [lardes vaisseaux qui se distrihuent aux muscles de l'alidomen, car je ne puis croire à la lésion d'un vaisseau d'un certain calihre. Je comprime avec le doigt pendant que l'on courl à la pharmacie la plus voisine chercher du perchlorure de fer. Pendant ce temps, on projelle de l'eau froide au visage de la malade, qui est dans un état de demi-syncope. Je glisse ensuite entre les lèvres de la plaie de petits tampons de charpie imhibés de perchlorure de fer, et je recommande aux personnes cpii entourent la malade d'exercer, à tour de rôle, une compression légère au pli de l'aine. Celte médication a réussi comme je l'espérais; la guérison a été retardée par cet incident, mais elle n'en a pas moins été heureuse. TUOISIEMK OBSERVATION Une femme, âgée de 35 ans. mère de famille, ni'C auxillage de Champeyioux (Puy-de-Dômel, est afiectée, depuis sept ans, d'une hernie crurale (pii n'a jamais été maintenue par un handage et qui rentrait facilement sous l'influence d'une pression et même dans la position horizontale. l.e 10 juillet 1874-, dans un accès de toux, la tumeur sortit, s'étrangla et devint irréductihle. Toutes les tentatives que fit la malade pour la réduire furent inutiles, la hernie augmenta de volume, devmt de plus en plus lendue et douloureuse ; des hoquets, des nausées et des vomissements ne lardèrent pas à se manifester. Le lendemain, un médecin est appelé ; il pratique inutilement le taxis et enga-^^e la malade à se soumettre à l'opération de laherniotomie. On la conduit à rhôpilal deClermont, dans la matinée du 12 juillet. La tumeur, du volume d'une noix, était dure, tendue, douloureuse à la pi'ession. sans changement de couleur à la peau; le ventre était hallonné. mais ne présen- tait ni tension, ni douleurs ; le pouls était résistant, sans oftrir une grande fréquence, la malade était donc dans de bonnes conditions. La kélotomie fut immédiatement pratuiuée. Lorstpie la peau, le tissu cellu- laire sous-culané, la fascia superficialis, le sac eurent été divisés et l'anse intes- tinale mise à nu, je remaripiai ([uc cette dernière présentait une tache grisâtre sur un point très limité et offrait une couleur lie de vin dans le reste de son (•■tendue : à sa partie externe et supérieure, on apercevait une petite portion d'épiploon. Le déhridement ayant été opé'ré dii'cctement en haut, l'anse intestinale fui attirée à l'extérieur, afin de juger del'effetde la constriclion : mais, comme elle me narut être en bon état, excepté sur un point très circonsci'il. elle fut repoussée dans la cavité abdominale, avec ré|)iploon (|ui avait conservé sa cou- leur ci sa souplesse. 854 SCIENCES MÉDICALES Un linge troué fut placé sur la plaio, de la charpie par-dessus, et le tout fut maintenu par un bandage triangulaire. Des pilules d'extrait thébaïque furent prescrites à deux heures d'intervalle Tune de l'autre et un lavement dans la soirée. La religieuse de la salle, ayant mal compris la prescription, voulut faire admi- nistrer le lavement au bout de deux heures, mais, en découvrant la malade, on s'aperçut que l'appareil était imbibé de sang. L'interne de garde, aussitôt appelé, essaya vainement à deux reprises différentes de se rendre maître de l'hémorrhagie au moyen du tamponnement: il fallut envoyer chercher le chef de service. Comme j'étais convaincu que les incisions pratiquées n'avaient inléressé aucun vaisseau important, je dus chercher ailleurs la cause de rh('morrhagie. Je demandai à la malade si elle n'avait pas ses règles: sa réponse fut négative, elle ne les atttendait pas avant huit jours. Un tamponnement fait avec des boulettes de charpie attachées les unes aux autres et glissées dans la plaie, des compresses imbibées d'eau froide, eurent bientôt suspendu l'écoulement du sang. La nuit suivante, la malade ressentit, au bas-ventre, des coliques et des douleurs que suivit bientôt l'écoulement du flux menstruel. La cause de l'hémorrhagie était dès lors manifeste. Ce petit incident n'cniravapas la guérison et, le 30 juillet, la malade retourna dans son pays. Je D'ai jamais eu l'occasion d'opérer des femmes enceintes. Je me demande si le même accident ne se produirait pas, La déchirure des végétations vulvaires. leur excision, amènent des pertes de sang que l'on a quelquefois delapeine àarrètor; il me seml)le que l'opé= ration de la hernie étranglée pourrait faire courir, à ces femmes, les mêmes dangers. M. Verneuil a communiqué, à la Société de cliirurgie, un cas de trachéo- tomie qui provoqua, chez une femme enceinte, une hémorrhagie incoer- cible. 11 l'attribue à une stase sanguine et à une turgescence considérable du plexus veineux 'thyroïdien produite par la distension de l'abdomen. Le même effet nepourrait-d pas se produire dans les veines situées dans l'excavation pelvienne ? C'est une question que j'adresse à mes savants collègues i[ui l'ont partie du Congrès. F. LE DLANC. — LA PHTISIE ET LE CLIMAT D ALGER M. le Docteur E. LE BLAÎfC .Miri.Mi l'ivp.iralfurch's rours lie lhénipeurK|ue ;i la Faciilb' il^ nii'decini' île Paii-^ QUELQUES NOTES PRISES PENDANT L'HIVER 1880-1881 A MUSTAPHA-SUPÉRIEUR PRÈS ALGER — Svanrc iIk 1(1 nrril /'W/. — ConlraiiU. an cnnimonconKMit do l'iiivcr dernier, de quitter Paris pour clierclicr un climat plus favorable, j'ai demandé à l'Al^vrie le rétablis- senienl d'une sanié fortement compromise. Je m'en suis admirablement trouvé, et je viens vous soumettre les quelques observations que j'ai pu taire comme malade et comme médecin, pendant mes quatre mois d'hiver- nage à Mustapha supérieur. I Ma première remarque a porté sur le choix à faire pour le malade, qui arrive à Alger, du lieu oi:iil setixera.Ceciioixest de première importance. car autant les environs du sud-est d'Alger, et tout spécialement, la région dite Mustapha supérieur me semblent favorables, autant le nord et l'ouest de cette ville me paraissent peu convenables aux malades atteints d'af- fections pulmonaires. Ces côtés ne sauraient convenir qu'aux sujets exempts d'irritations bron- chiques, laryngées ou pulmonaires et pour lesquels un air très vif serait indiqué. Abrité des vents d'ouest et des vents du nord, dominant la magnitique baie d'Alger, dont il est cependant assez éloigné pour f|ue les efiluves maritimes n'y arrivent qu'atténuées, le versant de Mustapha supérieur, du moins la partie occidentale de ce versant, orientée à l'est-sud-est, offre réunies toutes les conditions désirables, de telle sorte que M. Jaccoud a pu dire dans son ouvrage sur la CuraJtilité el le traitement de la phtisie pulmonaire que « l'uniformité thermicpie et la tran([uillité atmosphérique sont réalisées à Mustapha d'une nianièrtï tellement satisfaisante, que cette station ne le cède qu'à Madère sous ces deux rapports ». D'autres points de la côte d'Algérie peuvent, vraisemblablement, offrir des avantages identiques d'exposition et d'abri, mais ils ne sont point fréquentés et n'offrent point les garanties indispensables de comfort pour l'habitation et J'approvisionnement. S^Q SCIENCES MÉDICALES II Quels sont les malades auxquels convient le mieux, d'après ce que j'ai vu, le climat d'Alger-Mustapha ? Disons d'abord que ce climat, malgré son excellence, n'exerce qu'une action indirecte qu'on ne saurait qualifier de thérapeutique, encore moins de curative ou de spécifique, mais seulement d'hygiéniciue. C'est la tempé- rature douce, la constance de cette température, l'état hygrométrique de J'air et sa pureté, la lumière intense qui donnent à ce climat sa valeur, Il ne guérit pas les malades, mais les met dans de bonnes conditions do milieu, leur facilite le libre exercice de toutes les fonctions et seconde ainsi puissamment l'etlet des médications. Le malade qui, dans un climat froid, serait forcé de garder la chambre, par conséquent, vivrait dans un air confiné, dans une demi-obscurité, ne pourrait se permettre aucun exercice, n'acquerrait par suite ni appétit, ni sommeil. Le malade venu à Mustapha pourra passer la plus grande partie de ses journées en plein air, à un air tempéré et calme ; il prendra ainsi, au grand air, autant d'exercice que ses forces le lui permettront, son appétit s'en ressentira favorablement et, la nuit, le sommeil lui sera rendu. Si, plus gravement atteint ou momentanément fatigué, son état ne lui permet pas de quitter la chambre, il pourra garder ses fenêtres ouvertes ; des Ilots d'air, de lumière, de soleil, viendront l'inonder, et cet air, aussi pur que constamment renouvelé, exercera une inlluence aussi favorable que le lui permettra la gravité des lésions. En résuméj ce climat le laisse vivre dehors, la plus grande partie du jour, sans crainte des inllaramations broncho-pulmonaires qui accélèrent si fatalement la marche de la phtisie. Existe-t-il des contre-indications au climat d'Alger ? Elles sont au moins très restreintes. Si Alger-Mustapha paraît moins favorable aux formes éréthiques, ilorides de la phtisie que Madère dont le séjour calme l'irritabilité pulmonaire des phtisiques d'une manière incomparable, en même temps qu'il les fortifie, néanmoins, pour les malades qui ne peuvent faire un aussi long voyage, de toutes les stations françaises et méditerranéennes, c'est encore Alger- Mustapha qui leur offre, réunies, le plus de chances favorables. De toutes les formes de la phtisie, c'est la forme commune, intermé- diaire aux formes torpides et éréthiques, qui s'accommode le mieux du climat d'Alger, mais, cependant, Alger convient mieux encore à l'une et à l'antre de ces formes que la plupart des stations facilement accessibles et que toutes les autres stations françaises. F. LE BLANC. — LA PHTISIE ET LE CLIMAT d'ALGER 857 Ce ne sont point les soûls p]itisi(Hios qui sont appolés à jouir de cet avantaf;e. D'autres malades eIii'Oui(iii('s y trouveront (''t;alement du soula- gement v[ un milieu l'avorablc à leur i^iK'risoii on à leur amélioralion. Tels seront les sujets faibles, di'licals. non encore atteints de phtisie, mais sus- ceptibles de |)rendrc. pendant 1 hiver, dans les climats rigoureux, de continuelles inllammations broncho-pulmonaires ; tels les jcnmes gens chez lesquels l'hérédité constitue mie menace imminente de phtisie; tels encore les sujets atteints de bronchite chioni(|iie et de bronchorrhée, de catarrhe chroni(iuc des autres nnu[ueuses et. spécialement, de catarrlie vésical, de rhumatisme chronique, de goutte, de gravelle, de diabète sucré, et, en général, des afl'ections (pii demandent un t'onctionuemenl actif de la peau, t'oncliourîement AVRIL). MOIS BELLES JOURNÉES JOUaNKES PLUVIEUSES TEMPÉRATUHK MOYENNE 1 MAXl.MA MIMMA .MOYENNE 2!t 2 2(5.0 18. 1 22.3 2(i 4 21). 2 i:!..s 17 2; 7 18 1 \ . '.! 1 '. . fi 2o 0 10.2 \\.', 15.3 23 S 10-7 11.9 1 'i . :t Mars 20 u IS. 12. 1 .) TiiTArx 1'.7 3:; Sur ces trente-cinq journèf^s considèri'cs comme pluvieuses, quinze s(ni- lement ont été entièrement mauvaises. Vingt ont présenté de longU(»s éclaircies permettant la promenade à l'air. En tenant compte des i>elles joui'uées du mois d'avril, dans lequel nous sommes, on arrive à un total, pour les huit mois d'hiver, d'environ cent soixante-quinze journées entièrement belles, total un peu inférieur à celui de l'hiver dernier qui était d(>C(Mil (piati-e-vingt-lrois. 800 SCIENCKS MÉDICALES Les minima de température s'observent vers quatre heures du matin; les maxima entre onze heures et midi. Un phénomène important à signaler, au point de vue pratique, consiste dans l'abaissement brusque de température qui s'observe chaque jour, au moment où le soleil disparaît de l'horizon, entre quatre et cinq heures, suivant la saison. Ce phénomène, plus sensible à la fm des belles journées, existe dans tous les pays maritimes. Il est, comparativement, peu prononcé à Alger, l'abaissement n'étant, en général, que d'un degré et demi. Cepen- dant, pour les malades délicats, il paraît très pénible, et on ne saurait trop les engager à rentrer avant ce moment de la journée. VI Ne pouvant vous exposer ici les moyens thérapeutiques qui semblent le mieux s'adapter au climat d'Alger, je me contenterai de vous signaler, d'après ce (jue j'ai vu, les mérites de la euro ladéc. Cette cure me paraît être un des meilleurs adjuvants du climat, et elle y semble plus facilement tolérée qu'eu Europe. J'ai vu des malades prendre sans dégoût et sans révolte gastrique, ou intestinale, 5 et G litres de lait par jour, pendant des périodes variant de un mois à six semaines. Les bons effets de ce traitement étaient promptement remarquables. Dans un cas, le poids du corps qui était, à l'arrivée à Alger, de 00 kilogr. 7o0 grammes, augmentait sous l'influence de la cure lactée de 3 kilogr. 350grammes en vingt jours, de 2 autres kilogr. 400 grammes dans les vingt jours suivants, se maintenant dès ce moment à 7*2 kilogr. 200 grammes. Chez une dame, le poids augmentait, du 2 au 20 janvier, de 2 kilo- grammes et gagnait encore un nouveau kilogramme dans les deux mois suivants. Chez une autre dame, la pesée dénotait, du 31 décembre au 17 février, une augmentation de 1 kilogramme. En même temps, le moral se remontait, l'expression de la physionomie se modifiait favorablement, le sommeil devenait meilleur, et la toux dimi- nuait de fréquence pour cesser même entièrement. ïl ^'est P4S jiQcpssaire que la cure lactée soit absolument exclusive. Si le malade le désire, il peut prendre quelques autres aliments, mais en petite quantité. La cure lactée ne doit être absolument rigoureuse (|ue dans les affections de l'estomac et dans l'albuminurie. A la cure lactée se rattache la cure par le koumys, ou lait fermenté, qu'on réserve à tort, jusqu'à présent, pour les périodes ultimes de la phtisie, alors que l'estomac ne peut plus rien supporter. HK.IITILLON. — 15LLI.KT1N Hl.lîDnM AI)A11\K STATISTlUl'K l>i: PAIU> (S()l Dans tous les cas, où le lait est iiuluiué, le koiunys ue l'est pas moins, et cette boisson, (jui joint auv: éléments du lait une certaine proportion dalcool, se montre même d'aulant supérieure au lait (lu'elleue produit pas. comme parfois le lait, de météorisme et de ilalulence. et |)eut amener des résultats analojjfues sous une (piantité moindre. DISCUSSION M. l.ons MoKi'Ai- partiii;-!' l'opinion de M. I.cblanr sur riuMovusc infliinicc du fliinal aliiérien sm- la tiiheirulose. mais il croit que, s"il ne faut pas altribuer le mémo etïet à tous les environs d'Aller, d'autres localités. Saint-Eugène entre autres, ont les inènies avaiila^cs (jue Mustapha supérieur. Kn outre, l"('(at moral du malade lui parait avoir une influence manifeste sur la maladie. La nostalgie a eu, dans un cas, une action t'àchcuscsur la marche de la tuberculose. M. I.AM)0\vsKi l'ait remaniuer que le climat algérien exerce, en général, une heureuse influence sur le moral, et, par consé(pient, sur la marche de la maladie. M. le Docteur PEEIfOEUEBEE. Mt'derin de colonisaliori ii PalesLi'o, près Alger. INOCULATION VARIOLIQUE ET VACCINE CHEZ LES INDIGÈNES — .St'Vtiiox du 16 avril 1881. — M. le Docteur BERTILLON chef de lii sta'iibUqae municipale dol'aris. PRÉSENTATION DU BULLETIN HEBDOMADAIRE STATISTIQUE DE LA VILLE DE PARIS — Séance du 18 avril 1881. — 86!2 SCIENCES MÉDICALES M. le Docteur ÎIIEPCE fils De Nice. INDICATIONS GÉNÉRALES DES EAUX D'ALLEVARD — ^calice du IS avril 1881. — M. le Docteur Jules BOECKEL Ue SLrasboiil-t.'. LAPAROTOMIE DANS L'OCCLUSION INTESTINALE PAR BRIDE — Séuticc (lu 18 juillol 1880), le malade présen- tait les symptômes suivants : fièvre hectique, sueurs nocturnes, diarrhée, amaigrissement prononcé, toux fréquente, crachats al)ondants, verdàtres, remplissant environ la moitié du crachoir dans les 24 heures. A l'auscultation, nous constations, au sommet du poumon droit, une respiration soufflante et quelques râles sous-ci-épitants ; au sommet gauche, du souffle caverneux et du gargouillement surtout prononcé à la partie postérieure ; — matité à la percussion de ce même côté, — submatité à droite, — murmure vésiculaire à peu près normal dans le reste de l'étendue des deux poumons. — Le traite- ment consista en potions au diascordium et au sous-nitrate de bismuth, vin créosote, vésicatoires et cautères volants au sommet gauche, badigeonnage de teinture d'iode au sommet droit, viande crue, etc. Le malade passa la fin de juillet et le commencement d'août à peu près dans le même état. — Le 10 août, en faisant un mouvement brusque, il fut pris soudain d'une douleur vive au côte gauche et d'une oppression extrême; le lendemain, à la visite, le visage était pâle, anxieux; le malade était pelo- tonné sur lui-même et dans le décubitus latéral gauche; la dyspnée était in- tense. — L'examen direct de la poitrine permit de constater la sonorité tym- panique dans toute l'étendue du côté gauche, excepté à la partie inférieure et postérieure ofi existait de la matité dans une hauteur de quatre à cinq travers de doigt. — A l'auscultation, souffle et voix amphoriques, — tintement métal- liqiip^ _ bruit d'airain, — abolition des vibrations [liora(;iques, — succussion bippocratique, facilement perçue même par le malade. L'état général, à partir de ce moment, s'aggrava d'une manière alarmante ; la ^•/g SCIENCES MÉDICALES fièvre fut plus vive, la diarrhée incessante, les selles involontaires, rœtlème parut aux membres inférieurs. Pendant plusieurs jours, nous crûmes que le malade allait succomber. 11 n'en fut rien. Après une lutte qui dura plusieurs semaines, on vit se dessiner, vers la iln de septembre, un changement favo- rable et, à partir de cette époque, ramélioralion alla (-haquo jour en augmentant. Peu à peu la dyspnée diminua, le malade reprit des forces, de l'appétit, du sommeil, le teint redevint meilleur, les chairs plus fermes ; le fait le plus remarquable fut la diminution de la toux et la cessation presque absolue de l'expectoration, autrefois si abondante. Les signes physiques étaient les suivants : à "auche, en arrière et en bas, matité et résistance au doigt, sonorité exagérée dans les autres parties de la poitrine; plus de souffle amphorique.nide tintement métallique, mais succussion hippocratique toujours perçue ; le souffle caverneux et les râles sous-crépitants sont très notablement diminués; le cœur reste déplacé à droite: ajoutons que le malade se lève, qu'il se promène dans les cours de l'hôpital et que. à la fin de novembre, il se sent tellement bien, qu'il demande à retourner dans son pays. Je cède à son désir, tout en regrettant que sa position sociale ne lui permette pas de passer l'hiver dans un de ces climats favorisés où, j'en ai la conviction, il aurait retrouvé complètement la santé, tandis que, sous le ciel froid et humide deMontargis, sa ville natale, nous avons à redouter un retour offensif de l'affection tuberculeuse, momentanément enrayée. L'observation que je viens d'esquisser à grands traits n'est pas un de ces faits rares, isolés dans la science. Vous en trouverez dans la thèse de M. Toussaint une vingtaine d'autres, plus ou moins analogues, empruntés à des auteurs différents (Woillez, Béhier, Czernicki, Vigier, Banks, etc.). et dans lesquels l'hydropneumothorax a non seulement guéri, ce qui, autrefois aurait été considéré comme inadmissible, mais encore a exercé une influence favorable sur la marche de la tuberculose pulmonaire. Comment expliquer cette influence ? Quel est le mécanisme de la guérison ? Est-il possible de prévoir les cas où l'issue sera heureuse et ceux dans lesquels la terminaison sera funeste? Pour répondre à ces diverses questions, il est nécessaire de connaître avec précision les conditions anatomo-pathologiques, au milieu desquelles s'est produit l'hydropneumo- thorax. En se basant sur l'état du poumon tuberculeux, on peut établir trois catégories de faits. Dans une première catégorie, les lésions sont à leur début. Les poumons présentent des granulations éparses ou de petits noyaux caséeux au milieu d'un tissu plus ou moins congestionné, mais susceptil)le d'être ramené à un petit volume par une brusque compression. Les exemples d'hydro- pneumothorax dans ces conditions ne sont pas rares. On sait qu'il suffit du ramollissement d'une granulation, ou, plus exactement, d'une de ces petites masses tuberculeuses superflcielles, pour qu'il s'établisse une com- munication entre les bronches et la cavité séreuse. Or le premier effet de L'irruption de l'air dans la plèvre, suivie très rapidement d'un épanchement liquide plus ou moins abondant, est de déterminer le refoulement et l'apla- HKRARD. — FNFIX'ENnE DK l'hYDROPNKUMOTHORAX 873 tissement du poumon. Plus tard, les fausses membranes enveloppent l'organe dans une sorto de coque épaisse, résistante et le maintiennent, le plus ordinainMucMil.roiitiv la colonne cl les gonllicrcs vertébrales, réduit à un volume (luchpiefois très peu eonsidérable. Le poumon, dans cet état, est dense, en quelque sorte carnitié. et on comprend sans peine que. dans de pareilles conditions, l'activité fonetionnelle de l'organe étant ludle ou très diminuée, l'évolution tuberculeuse se trouve entravée, »és, i u l'eiiu a peu piès siagnunic «l'une rivière qua^i a s>c. Nmus sommes duiiC, a présent, de plus en plus porté a croire que les eaux maiécageUies sout les seule:: cniuinelles. 904 SCIENCES MÉDICALES d'une hématurie essentielle, parce que la présence du sang- dans les urines n'est, à notre avis, qu'un des accidents d'une affection générale et ne saurait, ne semblable occurrence, résumer à elle seule la maladie que nous étudions. Du reste, ce symptôme n'est point constant et nous ne l'avons guère observé que sur le tiers des malades. IS'ayant jamais trouvé de gastro-entérite manifeste dans cette maladie, qui n'est point contagieuse, nous ne pouvons croire qu'on ait affaire à une gastro-enlérite tijphoide, mais nous ne nions point, bien entendu, l'exis- tence, en Algérie, sur les bœufs, de cette affection que nos collègues ont observée et que nous n'avons jamais eu l'occasion de rencontrer. Quant à une maladie du feuillet, que quelques-uns de nos confrères ont cru re(;onnaître, nous n'y croyons pas du tout : d'abord nous n'avons jamais observé le moindre fluxus inflammatoire sur la muqueuse de cet organe, et le décollement de l'épitliélium, que nos contradicteurs ont observé, est un phénomène cadavérique absolument normal. On sait aussi que la dessiccation des aliments du feuillet n'est qu'un effet de rarrêtde la rumination, arrêt qui peut être dû à des causes nombreuses et diverses. Sans oser prétendre, en aucune façon, que notre opinion devra préva- loir sur celles qui seront émises dans l'avenir par ceux qui chercheront à approfondir cette importante question, nous croyons qu'il est rationnel aujourd'hui de considérer la maladie comme une affection palustre, affection qu'on peut, sans forcer l'analogie, comparer à celle de l'homme et qui doit être vraisemblablement la même que celle qui existe sur les bœufs des marais Pontins. Avant d'en finir avec ce trop long article sur la fièvre palustre des bœufs, nous devonsdire quels sont les divers traitements que nous avons employés. Nous les avons préférés parce qu'ils paraissaient avoir le plus de chances de succès ; mais le mal a constamment déjoué nos efforts. Nous avons administré l'acide salicylique. le salicylate de soude et l'acide phéiiique aux doses thérapeutiques les plus élevées. Nous avons en outre essayé le boratedesoude (excepté sur les vaches en état de gestation), l'acide borique, l'acidf^ chromique, l'acétate d'ammoniaque, l'essence de térébenthine, l'infusion de feuilles d'eucalyptus, le sulfate de fer, la gentiane et la tein- ture d'iode. Nous avons aussi employé, comme spécifique ou comme domi- nante, les injections liypodermiques de sulfate de quinine dissous dans dix fois son poids d'eau de Rabel et les injections de sulfo-vinate de qui- nine dissous dans cinq fois son poids d'eau distillée (o grammes du sel toutes les deux ou trois heures) ; mais pour ces deux médicaments, nous n'avons pas, jusqu'à présent, à cause de leur prix assez élevé, fait un nombre suffisant d'expériences, ni peut-être assez administré de cette quinine à chaque malade, pour être autorisé à formuler des conclusions irrévocables. POUSSIÉ, — ÉTUDE DE l'ÉTIOLOGIE DE LA PELLAGRE 905 Nous avons encore prescrit plusieurs fois l'arséniate et le sulfate de stry- chine; mais ces expériences ont également besoin d'être continuées. Comme il vaut beaucoup mieux prévenir que d'avoir à guérir, ce qu'on doit se borner à faire en ce moment, en dehors des expériences, c'est de ne jamais envoyer de bœufs européens aux pâturages avant que ces ani- maux soient complètement acclimatés, ou de n'en admettre que quelques- uns, à titre d'essai, dans les prairies dont on ne connaît pas encore les propriétés. M. le Docteur POUSSIE De Paris. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'ÉTIOLOGIE DE LA PELLAGRE i EXTRAIT DU PROcks-VEKBAL) — Sêûnce du 19 avril 1881. - M. le docteur PoussiÉ rappelle les opinions admises artuellement à ce sujet : rintoxicalion par le maïs altéré (Roussel) : Tinsuffisance de l'alimenlation jointe à cette intoxication : enfin, toutes les causes qui peuvent déterminer la misère physiologique chez le cultivateur pauvre, à l'exclusion de l'intoxication. M. Poussié examine les arguments qui ont été émis pour et contre chaque théorie, et conclut en faveur de l'intoxicalion par le maïs altéré. Il s'appuie, en particulier, sur ce fait que l'apparition du fléau a coïncidé avec celle de l'importation du maïs (xvni° siècle) et que, actuellement encore, la marche de la maladie suit celle de l'altération de cette céréale. En outre, les expériences du docteur Balardini et du professeur Lombroso prouvent que l'usage du maïs alléi'é i'f[)roduit une série de phénouièiies très seuiblal)les à ceux de la pellagre . DISCUSSION M. Mac.nan dit que, dans les asiles d'aliénés de Lyon, il a vu des pellagreux qui guf'rissaienl par le changement de régime. C'est une sorte de maladie de misère dans laquelle à la mauvaise alimentation il faut joindre une cause géné- rale débilitante, la mélancolie. Ce n'est donc pas toujours le maïs qu'il faut incriminer. M. BoiCHiT confirme ce que, vient de dire M. Magnan. Il a démontré que les altérations du maïs avaient leurs analogues dans le blé : par exemple, il y u le verdet du blé comme il y a le verdet du maïs: si donc on incrimine l'un, il faut incriminer l'autre. M. Poussié répond que l'affection pellagroïde observée chez les aliénés est une conséquence de l'affection nerveuse du malade et n'a rien de commun avec la pellagre. 906 SCIENCES MÉDICALES M, le Docteur TEOLAED P 'Alger, ÉPIDÉMIE > DE L'ALGÉRIE (BXTR4IT nu PROCÉS^VERBAl,) -r Séance du 19 avril 1881. — M. Trolârd fait l'historique des différentes épidémies qui ont régné à Alger depuis Toccupation. Choléa. — Neuf épidémies; les quatre premières seules sérieuses. Variole. — Une seule épidémie grave en 1877-78, 780 décès dans une popu- lation de près de 70,ro;) habitants, Tijphm, — Une seule invasion en 1868. — 23 européens et 27 indigènes ont succombé. Fièvre typhoïde. — Dans l'épidémie de 1877-78, 93 Français, 41 étrangers, 27 indigènes, ont succomi é, soit, IGl décès sur 10,000 habitants, La Rougeole est en général des plus bénignes. La Scarlatine est inconnue. Comme particularité remarquable, M. Trolard signale l'immunilé du service de maternité. Les complications infectieuses des maladies chirurgicales sont presque inconnues. D'une manière générale, les épidémies sont actuellement moins meurtrières qu'au début de la colonisation, surtout grâce au système de dissémination des malades et des bien portants, dès l'invasion des maladies épidémiques. M. TEOÏÏPEAÏÏ Pharmacien en chef de l'HOpital de Teniet-el-Haàd, ÉTUDE DES COIFFURES AU POINT DE VUE DE LA CHALEUR SOLAIRE (RÉSUMÉ) — Séance du 19 avril 1881 . — Il résulte des expériences nombreuses faites à ce sujet que ; 1° Les coiffures de formes conique et arrondie sont plus fraîches que les coiffures à fond plat: le casque est donc préférable au képi dans les pays chauds ; 2° Une carcasse épaisse, formée d'une matière mauvaise conductrice de la chaleur, garantit etïicacement contre les rayons solaires ; 3'' On doit bannir tout métal dans la confection de la coiffure ; ¥ Une bonne venlihition obtenue à l'aide de ventouses latérales, vers le sommet, et d'une galeri à la base, isolant la télé, détermine un abaissement très sensible dans la température intérieure; une coiffure de construction dé- fectueuse peut devenir fraîche si elle est bien ventilée; V. PARANT. — PATHOGÉNIE DES HALLUCINATIONS 907 S» Le couvre-nuque n'est réellement utile que quand il est percé d'œillères correspondant aux ventouses de la coiffure, le képi réglcmcnlaire est loin de remplir les conditions voulues pour protéger la tôle de la radiation solaire; s'il n'est pas possible de le remplacer par un casque léger et bien aéré, on peut du moins le modifier en construisant une galerie circulaire destinée à isoler la coiffure de la tète, et en perçant le couvre-nuque d'œillères correspondant aux ventouses. M. le Docteur V. PAEAIT Mô.lecin (le la maison île santé de T.. iilciiise Membre corrcs-poudanl de la Société lnédico-p^ychologique. NOTE SUR LA PATHOGÉNIE DES HALLUCINATIONS A PROPOS D'UN CAS D'HALLUCINATIONS VOLONTAIRES CHEZ UNE ALIÉNÉE — Séance du 19 avril 1881. — Parmi les faits étudiés en pathologie mentale, il n'en est aucun assuré- ment qui soit plus remarquable, et en même temps plus difficile à expli- quer, que les hallucinations. En dernier lieu, presque tout le monde acceptait Vexplication donnée par M. Bailhirger, à savoir que l'intelligence est le point de départ du phéno- mène morbide et que les hallucinations sont ou psycho-sensor'elles, ou psychiques. Dans ce cas, l'imaiiination agissant sur le cerveau, son organe, donne aux centres de perception une mode de fonctionnement analogue à celui qu'ils ont dans les impressions réellement perçues par les organes des sens. Cette interprétation, très satisfaisante au premier abord, a cependant le défaut de ne pas aller jusqu'au fond des choses, car elle laisse inexpliquée la manière dont l'intelligence agit sur les cellules cérébrales. Plus récemment, une autre théorie a été émise par M. Ritti (1), par M. Luys surtout, qui font appuyée sur de très forts arguments. D'après eux, l'hallucination est un phénomène purement réflexe, un acte d'automatisme cérébral. Les centres de perception des organes des sens ont des aptitudes en rapport avec les fonctions des divers organes. Dans l'état normal, ces aptitudes ne s'exercent que sous l'influence des agents extérieurs. Dans l'état morbide, au contraire, elles acquièrent une complète spontanéité, et l'individu croit que ses organes des sens sont impressionnés, alors qu'ils ne le sont pas. Cette explication exclut toute intervention de l'élément intellectuel ; elle est plus simple que l'autre et les données sur lesquelles elle s'appuie la rendent très plausible. (1) RiUi, Tltèuiic pliyduloyique des haUMCinalions, Uièse de Paris, i$7/». 908 SCIENCES MÉDICALES Elle s'appliquerait fort bien à tous les cas d'hallucinations, si tous les hallucinés étaient complètement passifs en présence du phénomène morbide. Mais tous ne le sont pas. Quelques-uns ont des hallucinations volon- taires, et ceux-là peuvent être aussi bien des hommes sains d'esprit, con- scients d'eux-mêmes, que des aliénés. Chez les individus sains d'esprit, les hallucinations volontaires ont été souvent observées. Michéa (1), Brierre de Boismont (2) et d'autres les ont bien décrites. Brierre de Boismont les regarde, il est vrai, comme le pro- duit d'une représentation mentale très nette, qui ne serait pas, à propre- ment parler, l'état hallucinatoire. Chez les aliénés, inconscients de la nature de ce qu'ils éprouvent, les hallucinations volontaires, provoquées, sont au contraire, fort rares. J'ai cherché dans les auteurs, et je n'en ai pas trouvé un seul cas bien explicite. A cause de cette extrême rareté, il m'a paru intéressant de faire con- naître le cas suivant, qui se présente actuellement à mon observation, et qui peut aider à juger la question de l'origine des hallucinations. M"" X... est dans la maison de santé de Toulouse depuis 1877. Elle est atteinte d'aliénation mentale caractérisée surtout par le délire des persécu- tions et par des hallucinations nombreuses. Il est inutile d'entrer ici dans le détail de toutes ses idées délirantes. En cela, elle ressemble à la plupart des aliénés. Mais voici une particularité très intéressante de ses hallucinations. Elle les provoque spontanément, et les choses se passent de la manière sui- vante : Elle a des plaintes ou des demandes à faire ; elle les adresse à moi, ou à d'autres personnes. Généralement, les réponses qui lui sont faites ne la satisfont pas ; alors, elle se rend dans un endroit choisi par elle, soit auprès du passage d'un ruisseau sous un mur, soit auprès d'une fenêtre dont les persiennes sont fermées. Elle trappe sur le mur ou sur la fenêtre pour attirer l'attention de ses interlocuteurs invisibles, et, après un moment d'attente, la conversation s'engage : « Monsieur le major, dit-elle (c'est surtout avec des majors qu'elle est en relation), j'ai demandé telle ou telle chose, et l'on m'a fait telle ou telle réponse. » — Une pause, pendant laquelle elle écoute. — Elle parle de nouveau, se tait, recommence, et, après que ce manège a duré plusieurs minutes, elle nous dit que les renseignements qu'elle a pris, les réponses qui lui ont été faites, ne sont pas d'accord avec nos paroles et que nous devons la laisser agir autrement que nous ne le faisons. Il est impossible de douter de la réahté morbide de ces prétendues con- versations. Cette malade est de très bonne foi. Voici un passage d'une de ses lettres qui prouve sa sincérité : « Hier, vers dix heures du matin, don- |1) Michéa, le Délire des sensalions, Paris, 1846. a] Brierre de Boismont, Des linlliirimitioDs. Paris. 1862. V. PARANT. — PATHOGÉME DES HALLUCINATIONS 909 liant de mes nouvelles dans l'une des conques de cour, j'entendis M. le major observer que M. le premier substitut est lent, ou bien impuissant pour mon départ. J'expédiai à toute voix cette question : — Est-ce que messieurs les officiers refusent escorte, ou M. le préfet ses sergentaux ? — On me répondit : Il va les envoyer. Alors, M. le major précisa qu'il fau- drait deux sergents au sabre, etc » Il n'est pas besoin d'en citer davantage pour établir que cette hallucinée présente nettement cette disposition de pouvoir se procurer à son gré de fausses sensations auditives, lesquellse sont bien réellement psycho-sen- sorielles, et non pas seulement psychiques. Elle est inconsciente, il est vrai de la nature de ce qu'elle éprouve ; elle ne suppose jamais que ce sont des hallucinalions. Et cependant, elle n'a pas la simple passivité des autres hallucinés, elle joue un rôle vraiment actif dans la production de quel- ques-unes de ses impressions délirantes. Il n'est pas possible d'expliquer les cas de ce genre en disant qu'il s'agit d'un simple automatisme, ou de la mise en jeu des propriétés réflexes de la cellule cérébrale. Il y a là, évidemment, une opération intellec- tuelle, une influence de l'imagination sur la mise en activité des centres de perception. Car il n'est pas douteux que les réponses ainsi obtenues par la malade dont je viens de parler n'aient été préalablement conçues dans son imagination. La théorie de l'automatisme est donc insuffisante pour expliquer tous les faits, et il reste plus vraisemblable que l'imagination, comme le veut M. Baillarger, est le point de départ habituel des hallucinations. M. LETIEVAÎîT chirurgien titulaire de l'IIolel-Dieu de Lyon. DE QUELQUES CONSÉQUENCES DE L'INTRODUCTION DU PANSEMENT ANTISEPTIQUE A L'HOTEL-DIEU DE LYON — Séance du 19 avril i88t. — 1" CONSÉQUENCES SUR LA MORTALITÉ La méthode antiseptique Listérierme que j'ai introduite à l'Hôtel-Dieu de Lyon, depuis le mois de juillet 1875, a eu pour résultat la disparition des complications des plaies, et, conséquemment, une diminution notable de la mortalité chirurgicale de cet hôpital. Avant Tintroduction de ce pansement, la mortalité oscillait, depuis 910 SCIENCES MÉDICALES 1 1 . quinze années, entre T70F c'est-à-dire 7,72 0/0, et Tq-jt soit 6,25 0/0; se rapprochant souvent des plus mauvais chiffres. Dès 1875, l'influence du pansement se fit sentir, et la diminution de la 1 mortalité s'accentua les années suivantes: elle était, en 1878 de ^^,. .^; 1 elle est, pour l'année 1879, de ^ g,, soit 4,83 0/0. Près de la moitié, ou le tiers en moins de mortalité, cela accuse vrai- ment la puissance de la méthode qui a conduit à ces résultats. 2° CONSÉQUENCES THÉORIQUES Les travaux de Pasteur avaient conduit plusieurs chirurgiens à soustraire les plaies à l'envahissement de l'air ou de ses microgermes. L'air leur paraissait être la cause de presque toutes les complications des plaies. Supprimer l'air, ou le filtrer, et les plaies devaient guérir. On a trop accordé d'attention à ce facteur au détriment des autres. L'air, avec ses microgermes, me paraît jouer un rôle insignifiant, le plus souvent, quant aux complications des plaies. En voici une preuve : Nous avons, à l'Hôtel-Dieu de Lyon, une Maternité faisant plus de 600 accouchements par année. Cette Maternité est située au-dessus de la salle la plus meurtrière de chirurgie; entourée de tous côtes par des services réputés dangereux; livrée, par conséquent, aux innombrables microgermes qui ne peuvent moins faire que de pulluler dans un pareil milieu. Si l'air et ses corpus- cules étaient des agents de production d'infection des plaies, cette Mater- nité aurait été cent fois la proie des plus épouvantables épidémies. Elle n'en a jamais eu, de mémoire d'homme. Ce n'est pas dans l'air qu'il faut chercher la cause des affections puru- lentes qui ailleurs déciment les Maternités. Ce qui a sauvé notre Maternité, c'est qu'elle est fermée à tous. C'est sur ce point seul qu'elle a . ilfaré toujours des autres services. Là, point d'élèves sage-fi'mmes ou autres, point d'aides, point d'explo- rations multiples. Des sœurs, formées aux accouchements et sans relations extérieures, sont chargées de tout. Le médecin n'a qu'à formuler; le chi- rurgien, s'il est appelé pour quelques cas graves, opère et ne reparait plus. Cette soustraction des accouchées à tout contact contaminateur direct, voilà ce qui est la cause réelle de la bénignité des suites de couches dans cette Maternité, la seule qui ait fait exception dans les grands hôpitaux, en France. Ce qui fait la contamination ou la souillure septique des plaies, soit chez LETIÉVANT. — DU PANSEMENT ANTISEPTIQUE A l'hOTEL-DIEU DE LYON 911 les blossés, soit chez les accouchàfis, ce sont les contacts directs; instru- ments, éponges, eaux de lavnge, charpie, linges, doigts des aides, des élèves, des médecins, des chirurgiens ; voilà les agents de la conta- minalion. Cette théorie trouve encore à son appui l'histoire du pansement par occlusion ouatée, d'A. Guérin : A la fin du siège de Paris, tous les amputes mouraient d'infection puru- lente, bien que pansés tous les jours, et plusieurs fois, parles plus habiles chirurgiens. Que fait A. Guérin ? — Croyant filtrer des germes, il enveloppe ses amputés d'immenses couches de coton tassé, serré fortement, puis il ne fait plus de pansement que le vingt-cinquième jour et plus tard. En IHTâJe discutais cette théorie {Étude sur les pansements par occlusion ouatée 7572), et démontrais que, sous l'occhision, on englobait complai- samment des myriades de germes aériens; que, protégés par ce pansement, les microgermes pouvaient proliférer à loisir sur les plaies, sans qu'un lavage ni une inspection vint entraver leur prodigieuse multi[)lication (une seule bactéridie reproduit par scissiparité binaire cent vingt milliards d'êtres semblables à elles (Davaine). On enfermait ainsi le l>>up dans la bergerie. L'odeur infecte, s'exhalant des plaies ainsi pansées, était une preuve de mon dire; l'examen microscopiq-e du pus développé sous l'occlusion en a fait, depuis, la démonstration irréfutable. Et cependant les plaies guérissaient parfois sous ce pansement, malgré les innombrables microgermes qui y fondaient des colonies. Évidemment, la thjorie s'égarait. En réalité, la raison des succès du pansement par occlusion ouatée n'est pas dans la soustraction des plaies à l'envahissement des germes aériens, mais dans leur soustraction aux contaminations de tous les jours. Tous les blessés qui n'avaient pas été infectés dès le jour de l'opération pouvaii'nt échappera l'infection quotidienne et guérir, à moins d'une nou- velle inoculation aux deuxième et troisième paiisem.'nts : car rien, dans cette méthode, ne met à l'abri de la contamination directe, ni pendant l'opération, ni pendant le pansement. Cette doctrine de la contamination directe explique, encore mieux que la théorie des microgermes aériens, les résultats inscrits dans mes tableaux statistiques comparés de 1875, ayant trait à la mortalité : les services les plus livrés sont aussi les plus meurtriers. Ehe expli(iue encore les succès des hôpitaux que l'on a construits loin des grandes villes, par crainte des microzymas ; éloignés des centres scientifuiues, leurs malades sont peu exposés aux contaminations. Elle fait comprendre ce qui se passe à Paris. Les Maternités de cette 91 1:2 SCIENCES MÉDICALES ville ont disséminé leurs malades chez les accoucheuses de la ville, pour les soustraire à l'air microzymateux. Les résultats sont imparfaits : il reste, avec cette mesure, trop de contamination directe possible. Supprimez la contamination directe et vous supprimerez l'infection. Les conséquences qui découlent de cas donnés, seraient déplorables et désespérantes si le remède n'était à la portée de tous et n'avait fourni les preuves certaines de son efficacité. Avec la méthode antiseptique, plus decontamen : aseptiques deviennent les chirurgiens, les médecins, les élèves internes et externes, les instru- ments, le coton, les malades eux-mêmes, tout, en un mot. Les hôpitaux peuvent impunément rester ouverts à tous. Les Mater- nités de Paris peuvent réintégrer leurs malades : la Charité de Lyon n'était-elle pas autrefois un foyer d'infection purulente? — Elle n'en a plus depuis 1878 que la méthode antiseptique y est pratiquée. C'est parce qu'elle détruit la contamination directe, plus que par son action sur l'air microzymateux, qu'agit la méthode antiseptique. C'est donc sur les agents de la contamination qu'il importe de veiller. M. Cil. EICHET Professeur agrégé à la Faculté de médecine de l'aria. DE L'ÉLECTRISATION DES ÉLÉMENTS FIGURÉS tEXRAlT DU PROCÈS- VERBAL) — Séance du 18 avril i88i. — Les fermentations étant dues, d'après Topinion générale, au développement et à l'évolution de petits êtres vivants, j'ai pensé qu'il serait intéressant d'étu- dier l'action de l'électricité sur eux, ce qui n'a pas encore, à ma connaissance, été tenté jusqu'ici. J'ai fait passer dans le liquide fermentcscible des courants électriques d'in- duction interrompus. L'expérience durait 2-4 heures. Le liquide était placé dans une étuve de 33^. Comparativement, d'autres flacons étaient mis à côté du flacon électrisé, de sorte qu'au bout de 24 heures on pouvait juger de la dift'érence d'action. La pile était composée de quatre petits éléments Bunsen et deux piles Thompson ; le courant du numéro 3 de la bobine de Dubois Reymond était insup- portable à la main, et on le mettait au maximum : par conséquent, l'énergie du courant électrique qui traversait les tubes était extrême. On voit par les chiffres obtenus, extrêmement concordants, que le passage d'un courant électrique d'une énorme intensité ne modifie en rien la vie et le développement du ferment lactique. J. TEISSIKR. — RYTHME CARDIAQUE A TROIS TEMPS 013 J'ai expcrimonlé sur la fcrnienlation ammoniacale, en plaçant une infusion d'estomac de chat dans ime solution d'urée concentrée. L'un des tubes était électrisé. Le lendemain, le tube électrisé et le tube non électrisé contenaient la même proportion d"ammonia(iue. Jai vérifié enfin que la fermentai ion putridf;, qui s'accompagne toujours de la production de nombreux bactéries, micro- coccus, coccus, etc., n'est en rien influencée par le passage de coui'ants élec- triques très intenses. Un muscle d'écrevissc vivante, traversé pendant 24 heures par des courants électriques extrêmement forts, est putréfié au bout de ce temps, et l'on voit au microscope qu'il est rempli de microzoaires. Le moment n'est pas venu de déduire de ces expériences (ouïes les conclu- sions qu'elles entraînent; je me contente d'énoncer le fait. Les hypothèses et les déductions viendront ensuite. M. J. TEISSIEE Professear agrégé à la Faculté de médecine de Lyon. NOTE SUR UN RYTHME CARDIAQUE A TROIS TEMPS AVEC ALBUMINURIE DANS LE COURS DE LA FIÈVRE TYPHOÏDE — Séance du 19 air il 4881 . — Je désire attirer l'attention sur un rythme particulier du cœur que j'ai eu roccasion d'observer plusieurs fois dans le cours de la fièvre typhoïde, et qui emprunte un intérêt tout spécial à sa coexistence avec une certaine quantité d'albumine dans les urines; ce bruit anormal, qui doit être absolument distingué du bruit de Vilmorin Brabant, coUcl vert... 57.300 5 6 11 33 0.85 13.1 6.492 7 Viluorin Brabanl, collet rose... 53.700 5 I 10 -'.a 0.81 12.9 5.627 8 Vilmorin blanche, collet gris . . . 55. -200 5 1 10 O'i O.'JO 11.1 5. 5 '.2 0 Vilmorin allemanle acci imatée. 5'i.000 5 10 00 O.SO 12.6 5.400 1U Vilmorin rose hâtive... 50.500 5 2 10 '.3 0.S2 12.7 5.267 Les graines i)roduites par les planteurs du pays qui n'y consacrent aucun des soins nécessaires ont produit, comme on le voit, des betteraves à rendements plus élevés, mais de richesse moindre (pie colles provenant des graines convenablement pré|>arées par la maison Vilmorin. La graine Vilmorin améliorée (u" o) a pi-oduit près de '2.000 kilogrammes de sucre à l'hectare de plus que la graine n" 3 de M. Mail... Son poids à ,1'liectare a été presque aussi élevé et la betterave qu'elle a engendrée i-eulermait plus de 3 0/0 de sucre en plus que l'autre, ce cpii démontre bien la grande influence (jue peuvent exercer la nature et la qualité de la graine dans la cul- tur(^ de la betterave, et l'inlérét (pi'out les cultivateurs de n'employer à cette production ur se font par entre-prise. Une maison importante d'Alyer dispose, pour ce genre d'opération, dim matériel d'une valeur qui dépasse 100.000 francs. — Le directeur de cette entreprise. ^\. .Inlien Milliard, a dû inventi'r une charrue spéciale pour le défrichement du palmier nain qui, dans la .Mitidja, occupe à lui seul une surface d'environ ^20,000 hectares d'excellente qualité. En six mois, ces machines sont arrivées à défricher loO hectares de terrains; en défalquant les jours de chômage, on voit qu'elles défrichent en moyenne, un hectare par jour. Les premiers défrichements ont été effectués au prix de 300 francs par hectare. Plus tard, il a été reconnu, ([u'à ce taux, l'entrepreneur se trou- vait en perte et cju'il était juste de le porter à 400 francs l'hectare. Ce prix varie, d'ailleurs, suivant la difficulté de l'opération : il est de 200 francs pour un défoncement de O'^.SO sur une terre ordinaire qui doit être plantée en vigne ; de 300 francs pour un sol plus tenace et éga- lement destina à une plantation de vigne ; il s'élève à 400 francs quand le sol à mettre en vigne est envahi par des palmiers et des jujubiers. On cite même des défrichements (jui ont coûté 47o francs l'hectare, en raison des lentisques et des palmiers qui gênaient la marche des appareils. Ce mode de défrichement offre, sur les procédés ordinaires, l'énorme avantage de mettre promptement à la disposition de l'exploitant de grandes surfaces bien préparées pour la plantation de la vigne, de l'oranger, ou de toute autre culture arbustive. Grâce au défrichement à vapeur, certains propriétaires sont parvenus, dans le court espace d'un ou deux ans, à créer 40, 50 et même 70 hectares de vignes, et cela, avec des facilités de payement impossibles à obtenir par les proc('dés ordinaires de défrichement. La rapidité de l'opération est d'autant plus précieuse que la vigne, en Algérie, apparaît connue la production la plus avantageuse et la mieux appropriée aux conditions acluellesdu pays. Au bout de trois ou (pialre ans de plantation, la vigrie, placée sur un sol bien défoncé, se met en plein rapport et atteint un rendement en vin qui rembourse, avec bénéfice, tous les frais de premier établissement. Dans de telles conditions, on conç,'oit que les exploitants aient hâte d'augmenter l'étendue de leurs vignobles et qu'ils donnent la préférence au défrichement à vapeur qui fait mieux, plus rapidement et plus économique- ment. — En Mitidja, on voit une autre charrue à vapeur moins puissante et destinée aux labours ordinaires, à Boulfarik, dans la belle exploitation 932 AGRONOMIE de M. Gros. — Sous ce rapport, la charrue à vapeur peut encore rendre de très grands services en Algérie. — Sur cette terre généralement fertile, le labour a encore plus d'importance que dans nos cultures européennes. Un sol qui reçoit deux labours, un au printemps et un autre à l'au- tomne, est apte à donner, sans fumier, une bonne récolte de blé, d'orge ou de fourrage. — Si l'on se contente de le labourer une seule fois à l'au- tomne, la culture qu'on y fera aura peu de chances de succès, le sol étant mal ameubli et n'ayant pas subi, pendant l'été, l'heureuse influence des agents atmosphériques. D'un autre côté, le labour à l'aide des bœufs de trait présente de sérieuses difficultés. Les bœufs arabes, qui sont les moins chers et les plus répandus, manquent de taille, de poids et de force ; il en faut mettre 8 ou 10 sur une charrue guidée par deux conducteurs et pour un labour de 0'",20 de profondeur. Cet attelage compliqué et fort onéreux marche très lentement et fait à peine un tiers d'hectare par jour. Pour peu que la sécheresse vienne durcir la surface, le travail devient très pénible et souvent même impossible. Dès lors, les labours sont ajournés et on est forcé de les reprendre à l'époque des semailles, ce qui gêne considérablement la marche régulière des travaux d'automne. La charrue à vapeur triomphe, en grande partie, de toutes ces difficultés et, de plus, elle donne au labour cette profondeur si nécessaire sous le climat d'Afrique, où les plantes ont souvent à souftVir de la séche- resse et du manque de pluies. — La charrue à vapeur a sa place marquée dans les grandes exploitations situées dans la Mitidja, dans la magnifique vallée du Chélifî et dans beaucoup d'autres plaines fertiles de l'Algérie. On en retirera de grands avantages pour le défrichement du sol, les plan- tations de vignes et les autres cultures arbustives. En ce qui concerne les labours ordinaires pour les cultures annuelles, le labourage à vapeur demeurera le procédé le plus expéditif et le meil- leur, tant que 1? colonie ne sera pas pourvue de fortes races, aptes à donner des bœufs de trait analogues, pour la force et la taille, à ceux des bonnes races du centre de la France. DISCUSSION M. Arlès-Dufour, après avoir rappelé les entreprises de labourage à la vapeur qui ont précédé celle dont parle M. Boitel, fait observer qu'il faut distinguer entre les défrichements et les défoncements. Autant ces derniers peuvent, avantageusement, être faits à la vapeur, autant cet agent peut être impuissant quand il s'agit de défrichements. Dans cette dernière opération, il faut autant et plus d'adresse que de force; la machine est forte, mais elle manque de la souplesse nécessaire pour se plier aux mille conditions du tra- vail. En fait, on ne pratique aujourd'hui, en Algérie, que des défoncements à la vapeur; et si le cultivateur les paye -iOO francs l'hectare, c'est pour indemniser les entrepreneurs des pertes subies dans les tentatives de défrichements, car les A. RENOUARD FILS. — CULTURE DU LIN EN ALGÉRIE 933 défoncements no devraient pas coûter plus de 250 à 300 francs par hectare. En l'état, on fait 90 ares à 1 hectare par jour; cette proportion peut être aug- mentée en rendant les machines plus parfaites. D'un autre côté, on n'a pas, en Algérie, d'ouvriers mécaniciens assez bons pour leur confier le travail de ces machines. M. BoiTEL répond qu'en Corse, il a parfaitement réussi des défrichements de maquis. Il cite, en outre, les noms de plusieurs cultivateurs dont les défriche- ments auraient parfaitement réussi en Algérie. M. Arlès-Dufolk ajoute que les noms cités par M. Boitel viennent à l'appui de ses observations. M. Alfred EElfOïïÂED fils Filaleur de lin à Lille, Secrétaire Archiviste de la Société des agriculteurs du Nord. SUR LA CULTURE DU LIN EN ALGERIE — Séance du 13 ai'ril 1881. — Nous avons déjà expliqué, dans un travail précédent (1), quelle était la situation de la culture du lin dans la colonie depuis son origine, et nous avons indiqué les causes pour lesquelles les colons nous semblaient devoir forcément abandonner la culture du lin m rue de la filasse, tou- jours très coûteuse et se reporter, de préférence, à la culture du lin pour graine, beaucoup plus rémunératrice. La statistique nous a donné raison. En 1878, on cultivait, en Algérie, 4,136 hectares en lin ; en 1879, on n'en compte plus que ^2,097. dont 831 en lin de Riga pour filasse, et 1,866 en lin de Sicile pour la graine. Aujourd'hui, nous voulons signaler une sorte de réveil dans la culture de ce textile, sous l'impulsion d'une organisation nouvelle. Nous croyons utile de vous exposer ce qui a été fait en 1880, car nous atfaclions à cette question une grande importance; nous demandons annuellement à la Russie près de 80 millions de kilogrammes de lins communs et il nous semblerait, à différents points de vue, plus agréable de les voir demander à notre principale colonie. Voici les faits : Un capitaliste de Paris, M. Just Roguet, a acheté à Bouffarick, dans la plaine de la Mitidja, un établissement de teillage inécani([ue, au([uel attiennent des bassins de rouissage. Puis, pour alimenter son usine en même temps que dans le but de propager la culture du lin dans la colonie, il a engagé les colons à semer du lin dans les conditions (jue voici : d Annales agronomiques, l. V, p. /i5.'i-/i6'i. 934 AGRONOMIE 1" La graine, qu'il fait venir directement de Riga, leur est fournie gra- tuitement, en barils marqués et enrobés ; 2^ Les colons preneurs de la graine s'engagent à rapporter les pailles à l'usine de Boutfarick, au moment de la récolte ; 3^ Les pailles sont payées comptant aux colons, 10 centimes le kilo- gramme, si leur hauteur atteint 90 centimètres, mais on retient autant de centimes en moins (par centimètre) qu'il y a de centimètres en dessous de cette longueur. A" En payant les pailles, le directeur de l'usine retient le prix de la graine qui a été avancée aux colons. Ce système nous parait exempt de tout reproche. Les colons, qui n'osaient jusque-là semer du lin pour filasse, dans la crainte de ne pas trouver preneurs de leurs produits, sont maintenant assurés du placement ; ceux (jue retenait la crainte de semer de la mauvaise graine peuvent em- ployer de confiance celle qui leur est Fournie et qui vient directement de Russie; ceux enfin que le manque de capitaux empêchait de faire l'essai coûteux d'une culture de lin peuvent aussi se mettre sur les rangs, puisque la graine leur est avancée gratuitement. Quatre cents hectares ont donc été semés cette année, dans les environs de Bouffarick, et l'on peut dire que ces cultures y sont presque nouvelles, car les semis de lin y diminuaient considérablement. Quant au rouissage, il se lait dans ({uatre bassins cnnentés, à ciel ouvert, attenants à l'usine, ce qui dispense de la dure nécessité d'empoisonner un cours d'eau en procédant à cette opération. Une fois le lin roui, l'eau riche en matières organiques, qui a servi à baigner les pailles, est écoulée sur les champs et les prairies environnantes, et cet engrais est jugé si efficace par les propriétaires riverains, que ceux-ci se font inscrire pour avoir leur tour de cet arrosage bienfaisant. En Algérie, où l'eau est tout et où l'engrais est peu connu, cette remarque est digne d'attirer l'attention. Deux fortes machines à broyer, d'un système spécial, et seize moulins à teiller, mus par la vapeur, transforment le lin eu filasse. Une partie des chenevottes sert à alimenter le foyer de la machine motrice. L'année prochaine, une semblable usine sera installée, dans Iss mêmes conditions, dans les environs de Bougie. DISCUSSION M. Nicolas rappelle les créations d'usines qui ont été faites, à diverses reprises, près de Phllippcville et de Bône: on y a obtenu de bonne filasse. Les résultats oblenus de la graine de tonne et de la graine après tonne ont été à peu près les mêmes, contrairement aux faits généralement observés jusLiu'ici. M. Aulés-Dlfour croit que le principal obstacle au développement de la p. -p. DE1I1.RA1N. — PROPRIKTKS ABSORBANTES DES TERRES ARABLES 935 culture du lin, en Algérie, est l'absence d'usines outillées pour utiliser les bas produits par le tissai^e ; le transport de ces produits en France est coûteux. A côté du teillagc, il faut l'aire du tissage, dont les résultats seraient très faciles à placer en Algérie. M. Dehérain l'appelle les observations de MM. Ladureau et llenouai-d sur la dégénérescence de la graine de lin et- la diminution rapide de sa teneur en acide phosphori(iue. Celte dégénérescence d'une ]ilante est un fait uni(iue, tout à fait singulier, qui n'a pas encore reçu d'explication. M. P. -P. DEÏÏEMIIÎ Professeur au Muséum d'histoire naturelle et à l'École de Grignou. SUR LES PROPRIETES ABSORBANTES DES TERRES ARABLES (EXTRAIT DU l'ROCiiS-VERBAL — Séance du 16 avril iSSI. — M. Dehékain' fait une communication sur les propriétés absorbantes des terres arables. La question à élucider consiste à déterminer ce que deviennent les principes fertilisants mis dans le sol en vue d'obtenir une récolte. Les recherches faites d'une part par MM. Lawes et Gilbert àRothamsted. et d'autre part par M. Dehérain à Grignon, ont démontré que l'idée qu'on retrouve tou- jours dans le sol tout ce qu'on y a mis est absolument fausse : une fraction variable des engrais passe dans les récoltes, une autre est retrouvée dans h; sol, une troisième disparait. Afin de permettre de saisir ces faits, M. Dehérain emploie une méthode graphique qui lui a été suggérée par M. Dubost. Les recherches de Rothamsted et celles de Grignon ont porté jusqu'ici sur l'azote; afin de montrer ce que devient cet agent employé sous diverses formes,. M. Dehérain expose successivement une série de laldeaux qui font apparaître les faits aux yeux. Un premier tableau montre l'utilisation de l'azote appliqué à du blé, à de l'orge, à de l'avoine, sous forme de sels ammoniacaux, de niti-ate et de fumier. 11 constate la quantité d'azote utilisée dans ces diverses circonstances. Pour trouver ce que devient l'azote restant dans le sol, deux méthodes se présentent, ou bien analyser la terre ou bien faire des cultures comparatives avec la même terre n'ayant pas reçu d'engrais. Cette dernière méthode a été employée à Rothamsted. Les résultats constatés ont été que les excédents de récolte obtenus avec des nitrates ou des sels ammoniacaux se sont assez bien maintenus; au contraire, l'excédent d'azote dû à la fumure avec le fumier de ferme a assez rapidement disparu. En outre, dans toutes les expériences, une certaine proportion de l'azote que renfermait l'engrais ne s'est plus retrouvée; le fait a été surtout sensible dans des essais sur une prairie fumée. A Grignon, les expériences de M. DeluTain ont porté jusqu'ici sur les 936 AGRONOMIE pommes de lerre eL sur le maïs fourrage. C'est le fumier de ferme qui, con- trairement aux résultats de Rothamsted, s'est montré le plus efficace pour augmenter l'azote de la récolte; le nitrate de soude a donné des résultats plus faibles, et les sels ammoniacaux de très faibles effets. Dans les analyses des plantes et du sol qui les a portées, on n'a jamais retrouvé tout ce qu'on y' avait mis ; mais la déperdition a été beaucoup plus considérable pour les sels rapidement solubles. Ces faits étant bien établis, il faut rechercher comment peut se produire l'enrichissement du sol. Il est corrélatif, dit M. Dehérain,de la présence, dans la terre arable, des matières carbonées. Les analyses faites par M. Truchot de terre de prairies d'Auvergne qui n'avaient jamais été fumées y ont décelé la présence de 6 à 9 grammes d'azote par kilogramme, tandis que les bonnes terres ordinaires n'en renferment que le tiers de cette quantité: en même temps, M. Truchot a trouvé que la proportion du carbone combiné croissait dans le même sens. Les expériences de Grignon ont donné une confirmation de ces résultats : l'accumulation des matières carbonées par le fumier a produit celle des matières azotées. Après avoir rappelé les expériences de M. Berthelot sur la combinaison de l'azote atmosphérique sous l'influence de l'effluve élec- trique, les recherches de MM. Schlœsing et Muntz sur les ferments nitriques, M. Dehérain cite une expérience qu'il a faite avec M. Maquenne, pour montrer que l'azote atmosphérique entre en combinaison grâce à la matière carbonée mise dans le sol. On est donc en droit de conclure que les matières carbonées ou ulmiques sont la cause de la fertilité de la terre. Mais elles se brûlent très rapidement, et c'est pourquoi la culture sans engrais est extrêmement dangereuse. Quant aux engrais solubles. il ne peuvent pas servir à l'enrichissement du sol, tandis que le fumier de ferme en est l'agent principal, grâce aux matières carbonées qu'il renferme. DISCUSSION M. Ladureau fait observer que les mauvais résultats obtenus par les agri- culteurs du Nord par un excès de fumure aux nitrates sont une confirmation de la doctrine que vient d'exposer M. Dehérain. M. Arlès-Dufour ajoute qu'il peut aussi en citer une confirmation qui lui est personnelle; dans des expériences faites avec des engrais chimiques surdes terres très riches en matières organiques, les résultats ont été presque nuls. CALMELS. — DÉVASEMENT DES BARRAGES EN ALGÉRIE M. CALMELS In-'énieur des arts et manufaclures. 937 SUR LE DÉVASEMENT DES BARRAGES EN ALGÉRIE D iKxriiAir 1)1 i'K'ici:s-vi:kbali — Séance du 16 avril 1881. — La qiioslion du dévascnicnt des l)arragcs ost de la plus haute importance pour l'Algérie. Le réservoir de Saint-Denis du Sig, dont la capacité est de trois iiiiliions riOO.OOO mètres cubes, renfermait 700.000 mètres cubes de vase en 187!t. Le réservoir de l'Habra qui a une capacité de :{O.OnO,000 de mètres cubes, s'envase chaque année de 1.000.000 de mètres cubes. L'envasement minimum des réservoirs-barrages, en Algérie, est du trente-cinquième environ, tandis quen Espagne il n'est que du soixantième. Aussi le procédé des chasses par un conduit d'évacuation, usité depuis plusieurs siècles dans ce pays, ne peut-il pas être appliqué en Algérie. En outre, il présente deux inconvénients graves : le premier est d'exiger une vidange absolue du réservoir, ce qui perd une grande quantité d'eau, déjà beaucoup trop rare en Algérie. Le deuxième est d'entraîner les limons qui sont complètement perdus pour l'agriculture. Pour remplacer ce système. M. Calmels en propose un autre dont le principe est de remettre le limon en suspension dans l'eau: dans ce but. il se sert de l'air qui forme un excellent diviseur. Un moteur, par exemple une turbine, est placé à la sortie du barrage; il agit sur un compresseur d'air dont l'air est envoyé par un tuyau en caoutchouc et une lance au milieu de la masse de vase. M. Calmels a obtenu ainsi d'excellents résultats. Les expériences qu'il a faites sont consignées dans une brochure qu'il meta la disposition des membres de la Section. Les avantages que lagricullure trouverait dans l'application de ce système sont multiples; l'utilisation de tous les limons est le principal. On pourrait se servir d'eaux claires pour les in-igations à faire pendant le cours de la végétation, et d'eaux chargées pour arroser pendant l'hiver ou pour faire les colmatages, M. Calmels entre ensuite dans quelques détails sur la manière dont il croit que son système pourrait être appliqué sur le canal de Marseille soit au bassin de Réaltort, soit à celui de Saint-Christophle. DISCUSSION M, BouRiJER à propos de la communication de M, Calmels sur le dévasement des barrages, signale l'avantage qu'il y aurait à avoir, dans tous les barrages, des galeries de curage à section très considérable . L'évacuation rapide des premières eaux d'automne, les plus chargées de sédi- ments, empêcherait les dépôts les plus abondants et, par conséquent, l'enva- sement aussi rapide des barrages. Dans la province d'Alger, le barrage de Marengo ne s'envase pas, à cause précisément de la large section de la galerie de curage. (1) Voir section de génie civil, page 2*3. 938 AGRONOMIE M. CLAUDE vétérinaire k Blidali. SITUATION DE L'ALGERIE AU POINT DE VUE DE L'ÉTAT SANITAIRE DU BÉTAIL (EXTRAIT DU PROCKS-VliRBAL) — Séance du 16 avril i88l. — M. Claude fait une communicalion sur la situation de l'Algérie au point de vue de l'état sanitaire du bétail. Il rappelle d'abord que les colons venus, des divers points du territoire français ont amené des animaux de toute sorte, et qu'il en est résul.é des croisements multiples, de telle sorte que le bétail algé- rien est aujourd'hui formé par un ensemble d'éléments disparates. Abordant ensuite son sujet, M. Claude signale l'organisation d'un service vétérinaire dans toutes les parties de l'Europe, tandis que l'Algérie en est complètement dépourvue. Aussi la mortalité est-elle énorme, et elle s'est accrue par la multitude des empiriques qu'on rencontre partout. Il est important de faire cesser cet état de choses dans l'intérêt des troupeaux et dans celui du com- merce d'exportation qui, principalement pour les moutons, prend chaque année des proportions plus grandes. C'est pourquoi M. Claudfe appelle de tous ses vœux l'organisation rapide d"un service d'inspection vétérinaire en Algérie. DISCUSSION M. Arlès-Dufouk insiste, en quelques mots, sur l'importance de celte ques- tion relativement à l'exportation du bétail algérien en France. M. COEEIWIIDEE chimiste à Lil.'e. UTILISATION DES DRECHES PROVENANT DU TRAVAIL DE DISTILLATION DU MAIS D'APRÈS LE PROCÉDÉ PORION ET MÉHAY — Séance du 16 avril 1861. — On produit, actuellement, ralcool de grain dans l'industrie par deux pro- cédés distincts, savoir : le procédé par le malt et le procédé par les acides minéraux dans lequel l'acide chlorhydrique est le plus généralement utilisé. nORENWINDER. — UTILISATION DES DRÈCHES DE MAIS 939 Le premier de ces proccdôs a seul fourni, jus(|u"ifi, des résidus conve- nant à la nourriture du bjtail ; aussi se trouve-t-il presque exclusivement employé dans l'industrie agricole. D'autre part, le second offre cet avan- tage de permettre d'arriver à une plus grande production, avec un matériel relativement plus siiu])le. et par conséijuenl d'une installation jiliis facile, ce qui j)erMict au distillateur de mieux profiter des Ihictuations favorables des cours des matières premières et du produit fahricpi), et lui fait don- ner la prjforence pour la grande industrie : mais alors, généralement, on perd les résidus provenant de la distillation ou l'on n'en tire (pi'une valeur insignifiante. Le procédé de MM. Porion et Mehay fait disparaître cette condition défa- vorable du travail par les acides et le rend non moins avantageux pour la ferme que pour la grande industrie, il a principalement pour objet liitili- sation des parties solides des résidus de la distillation du grain en vue de la production d'imile grasse et de tourteaux dliuilerie convenables pour la nourriture du bétail ou comme engrais. Ce procédé qui fonctionne actuellement dans l'usine de M. E. Porion, à Wardrecques et dans plusieurs autres distilleries du nord de la France est basé sur les faits suivants : 1° Pendant les opérations multiples de la fabrication de l'alcool de maïs (saccliariiication, fermentation, distillation), l'huile contenue dans le grain reste constamment fixée aux parties solides non dissoutes, de telle sorte qu'après la disparition de l'amidon, ces matières solides, amenées à l'état sec. en renferment de 8 à 10 fois plus que le grain mis en œuvre. 2" A] très les mêmes opérations, les substances azotées restent aussi, pour la plus grande partie, avec les matières solides non dissoutes, d'où il résulte que les tourteaux obtenus après extraction de l'huile constituent un bon engrais pour les terres, ou mieux, une bonne nourriture pour le bétail, en prenant la précaution de laver les matières avant de les sécher, afin de leur enlever la petite quantité de chlorure de calcium qu'elles peuvent encore renfermer. L'huile d(^ drèche de maïs obtenue par ce procédé est un peu plus colo- rée (juc celle qu'on extrait directement des germes de maïs. Elle convient cependant très bien, à l'état brut, pour plusieurs industries; notamment pour la fabrication des savons mous ou celle des dégras. On les vend ac- tuellement avec 3 ou 4 francs d'écart au-dessous du cours de l'huile de lin. La composition des tourteaux est très régulière pour un même mode de travail, mais elle est un peu différente, selon que les résidus solides des filtres-presses ont été lavés et repressés ou qu'ils n'ont pas subi ces opéra- tions. Nous donnerons ci-après des analyses moyennes de tourteaux obte- nus dans ces deux conditions différentes. 940 AGRONOMIE Tourteaux alimentaires de drèches de maïs (provenant de résidus lavés). Composition en centièmes : Azote 7.13 Acide phosphorique soluble ... 1.16 Huile restant. ......... 12,14 Matières organiques . ...... 69.77 Gendres 2.24 Eau 7.o6 Total 100.00 Tourteaux-engrais de drèches de maïs (provenant de résidus non lavés). Composition en centièmes. Azote 6.43 Acide pliospliorique soluble . . 1.19 Huile restant 12.10 Matières organiques 69.61 Cendres 3.3o Eau. ........... . 7.32 Total. ...... 100.00 Jusqu'à ce jour les quantités de produits obtenus en moyenne par 100 kilogrammes de maïs travaillé ont été les suivantes : 1° Avec le maïs des États-Unis: Huile 3.00 Tourteaux ......... 10.07 Total 13.07 de résidus secs. 2° Avec le maïs d'Odessa: Huile 2.08 Tourteaux 10.00 Total. ...... 12.08 de résidus secs. En nous basant sur ces derniers chiffres qui sont les moins favorables, nous donnerons ci-après, approximativement, un compte de fabrication, par jour, applicable au travail des résidus d'une fabrique employant 20,000 kilogrammes de maïs par journée de 24 heures. Dans l'établisse- ment de ce compte, nous supposerons 300jours de travail effectif par année. CORENWINDEK. — UTILISATION DliS DllÈCHliS DE MAIS 941 Produits par Jour : 560 kil. d'huile au cours actuel (le fr. 00 les 100 kil. . . Fr. 33G » 2,000 kil. de tourteaux à fr. 1-4 les 100 kil Kr. 280 » 61G » Frais : 20 ouvriers à fr. 3 Fr. 60 » Intérêt et amortissement à 20 0 0 sur un caj)ital «le fr. 4,500(1) 30 » Amortissement en une seule année d'une prime de bre- vet montant, pour toute sa durée, à fr. 2,000 (2) . . 66 66 Toiles de filtres-presses, charbons et frais généraux . oO » = 206 QQ Reste bénéfice par jour de travail . . . Fr. 409.24 pendant la première année et 476 fr. par jour pendant les années suivantes, la prime de brevet ayant été complètement amortie dès la première année d'exploitation. Ce dernier chiffre représente, comme on le voit, environ 2 fr. 40 par 100 kilogrammes de maïs ou 7 fr. 23 par hectolitre d'alcool fabriqué. En considérant que dans le travail du maïs par le malt, le produit de la vinasse représente aussi à peu près 2 fr. 40 par 100 kilogrammes de maïs, il semble très probable qu'à l'avenir le travail par l'acide chlorhydrique, complété par nos moyens d'utilisation des résidus, lui sera préféré dans le plus grand nombre de cas, car il offrira alors comme avantages : 1" Une installation toujours plus simple ; 2° Un travail plus facile et donnant lieu à moins d'accidents de fabri- cation ; 3'' Une facilité plus grande pour l'écoulement des produits résidus , l'huile et les |tourteaux se présentant sous un poids et un volume beau- coup moindres que la vinasse et ne s'altérant pas comme cette dernière, même au bout d'un temps très long. (1) Voici, appioxiiiKiUvemûnt, le dolail des frais rt'installalioii compris ici pour /,5,000 francs 6 filtres-presses, 34 cadres sans tôle perforée à fr. 2,200 13 200' \ délayeur de 12 lieclolilres '....... 1^200 2 munle-jus de \\ à 12 hectolilres 650 5 séclieurs à 1,200 fr 6.000 2 chaufToirs d'huilerie à 700 fr ...'.'.'.'. l!/i00 U presses à huile à l,800fr 7.200 Compensateur, bulTet de pompes, accessoires d'huilerie aisoo Moteur tuyautage, etc 11^850 Total 43.000 (2) La prmie de brevet est fi.x.ée d'après l'importance de la fabrication annuelle un alcool de grain; celle de 20,000 francs, figurant dans ce compte, s'applique à une usine produisant 20,000 hectolitres d'alcool par an. 942 AGRONOMIE La situation de l'industrie de l'alcool de maïs se trouvera donc grande- ment modifiée par l'introduction du nouveau procédé d'utilisation de rési- dus, et l'on peut prévoir que cette fabrication, autrefois possible seulement avec des cours exceptionnels du maïs et de l'alcool, ou avec des situations toutes spéciales, pourra, à l'avenir, être pratiquée à peu près en tout temps dans des conditions normales. M. C. POTJLAII Manufacturier à Ueiins. L'ALGÉRIE ET L'AUSTRALIE AU POINT DE VUE DE LA PRODUCTION AGRICOLE (EXTKArr DU PROCKS-VERBAL) ^ — Séance du 17 arril 785/ . — Industriel lainier, M. Poulain prend spécialement pour objet d'étude la pro- duction lainière dans les diverses régions du continent australien. 11 signale ce fait bien intéressant que, dans ces pays, le mérinos ne peut être élevé avec avantage dans les régions voisines de la mer: là, ce sont les races anglaises qui sont spécialement cultivées : c'est plutôt daps les régions éloignées de la mer, mais où cependant le climat est assez doux, que l'on élève le mérinos. La race des mérinos australiens doit son origine à des moutons mérinos espagnols, venus du Cap, d'Angleterre et de France; elle produit une laine d'une longueur, d'une finesse et d'une élasticité remarquables. Dans l'extrême ouest, la rigueur du climat est la cause de la production d'une laine bien plus rude. Les laines grossières de l'Algérie, ne peuvent servir qu'à la fabrication de matelas et de tapisseries très ordinaires. Cependant l'Algérie et l'Australie occupent, l'une dans l'hémisplière nord, l'autre dans l'hémisphère sud, des positions identiques, il s'ensuit, dit M. Poulain, que le climat de ces deux contrées doit présenter de grandes analogies, En Australie il y a aussi des vents chauds qui rappellent le siroco de l'Algérie. Pourquoi l'Algérie n'imite- rait-elle pas l'exemple de l'Australie? M. Poulain conclut en exprimant le vœu que l'on étudie, dans les diverses régions de l'Algérie, les diverses conditions climatériques, et que l'on modifie la production lainière dans le même sens que sur le continent australien. DISCUSSION M. BouRLiER pense que grandes difficultés s'opposent au projet de M Poulain. Laissant de cùt<'' la question du climat et de l'alimentation, M. Bourlier voit entre l'Australie et l'Algérie de très grandes différences. L'inJigène n'a pas C. POULAIN. — L'ALGÉRIE ET l'aUSTRALIE AL" POINT DE VUE AGRICOLE 943 l'intelligenco du colon australien: or la situation de la i)ropriélé foncière, dans le sud de l'Alf^érie, y empêche l'accès du colon européen, les terres sont par- tagées entre les douars, de sorte que ces régions sont condamnées à l'exploi- tation arabe. M, Durand confirme le dire de M. Bnurlier : la grande question de l'élevage du mouton en Algérie, dit-il, c'est la' question delà propriét('' des hauts pla- teaux. Le sénatus-consulte de 181)3 donne aux indigènes la propriété du sol (pi'ils habitaient; les voilà propriétaires sans s'en douter. Comment fera le colon qui voudra s'établir dans ces régions? 11 ne peut traiter avec la tribu, elle n'en a pas le droit; quant à traiter avec l'indigène qui. dans ces contrées, n'a pas la moindre idée de la propriété individuelle. propri(''té qui, dans un siècle peut-être sera constituée, il ne faut pas y penser. M. Durand étudie les modifications que l'on pourrait y apporter: au point de vue de la race, c'est au croisement avec les races mérinos du midi de la France qu'il faut s'adresser. La sélection n'a donné que de mauvais résultats ; au con- traire, le croisement aver le mérinos Rambouillet et in('rinos des plaines d'Ar es, pour les tribus du sud dans la colonisation européenne, améliore, la ([ualité et la quantité de la laine et de la viande. Mais le caractère le plus remarquable que présentent les individus provenant de ce croisement c'eit d'être heîui- coup moins que la race locale sujets à la mortalité. Or c'est là un grand pninl. car la mortalité est effrayante et, à ce sujet, M. Durand cite divers exemples : un enire autres, où un troupeau de moulons de 1,-^00 bêtes s'est trouvé réduit à 21 (dans a tribu des Ouledi Chah). M. Durand envisage ensuite la question de la colonisation de cette région. Elle serait très facile si l'on s'emparait d'une partie des territoires appar- tenant aux indigènes: ceux-ci ne feraient qu'en jjrofiter, par suite du surcroit de richesse que les colons y amèneraient. L'avenir du colon serait ainsi assuré par suite de la vigueur de la végétation et de la facilité de la culture. L'Arabe sème 20 à 2o litres de blé à l'heclare dont le tallcment est surprenant puisqu'on a compté jusqu'à 130 épis dans une seule touffe, et le moindre travail au scarificateur serait encore bien supérieur à celui de l'indigène. D'après les indigènes, on ne fait qu'une bonne rccol'c tous les cinq ans, mais elle vaut largement y récoltes ordinaires. L'approvisionne- ment des colons nécessiterait la construction d'un chemin de fer, ce qui, d'ail- leurs, ne .serait d'aucune difficulié. Sur la demande de M. Bouulier, M. Durand, exposant la situation de l'élevage dans le Tell, dit que le croisement avec le mérinos donne aussi d'excellents résultats. On obtient des animaux plus beaux que le mérinos pur et une ex- cellente laine, tandis que la laine des moulons barbai'ins est grossière, jarreuse et n'est pas assez nerveuse pour résister au travail des machines. M. DuBosT demande si. en Algérie, un obstacle à la production lainière comme la proposé M. Poulain ne serait pas dans l'alimentation, qui n'est pas régulière comme en Australie, ce qui nécessite forcément l'émigration. M. Arlès-Dlfouu, résumant brièvement la discussion, conclut dans le sens de M. Poulain: il dit que l'Algérie, à tous les points de vue, peut-être comparée à l'Australie: le seul obstacle à ce que les résultats obtenus en Algérie soient égaux et lîiêrnes supi-rieurs à ceux réalisés en Australie réside dans ce fait que la France, en res[)ectant le statut personnel et les coutumes des indigènes, voue ceux-ci à la destruction et les Européens à l'impuissance. 944 AGUONOMIE M. A. LÂDÏÏEEAÏÏ Directeur de la Station agronomique du Nord. VARIATION DE COMPOSITION DU LAIT DES VACHES PLEINES (EXÏKAIT DU PROCÈS-VKKBAL) Séance du 17 avril i88l. — M. Ladureâu, étudiant les variations de composition que l'on observe dans le lait des vaches pleines, constate que la principale difterence porte sur la proportion de phosphate qui, dans ce dernier cas, est notablement phis faible. D'oîi il conclut que ce lait ne peut pas servir à la nourriture du jeune animal. M. A. LAFJREAÏÏ Directeur de la Station agronomique du Nord. CULTURE ET COMPOSITION DU SOYA HISPIDA (EXTRAIT DL' PKOCÉS- VEKBAL) — Séance du 77 avril 1881. — Le soya hispida est un pois oléagineux, originaire du Japon, remarquable par sa richesse en matières grasses et en matières protéiques. Il contient 20 0/0 de matières grasses et 7 0/0 d'azote; c'est une richesse dont on ne trouve point d'exemple dans tous les autres végétaux connus. Il peut être employé à l'aUmentation de l'homme, mais son goût exige une certaine habitude. 11 peut donner de très bons résultats pour l'alimentation du bétail, qu'on le fasse consommer soit en vert, soit après l'avoir mouillé. Le point caractérisque de la culture de cette plante, c'est qu'elle exige un fort écartement entre les pieds : O-'SSO dans les sols fertiles et 0'",25 dans les sols pauvres, oia elle prend un moindre développement : mais c'est là une limite minimum qu'il ne faut pas dépasser. DISCUSSION M. CoRWNEiNDER dit quc l'ensilage du soya hispida est très facile ; il suffit de mettre la plante en silos dès que le grain commence à se former; on obtient ainsi d'excellents résultats. A. RENOUARD. — INTRODUCTION DU SOYA HISPIDA EN EUROPE 94S M. Alfred EENOÏÏAED fils Ingénieur civil, Manufuclurier à Lille, Secrétaire général de la Société industrielle du Nord. SUR L'INTRODUCTION DU SOYA HISPIDA EN EUROPE — Séance du 17 avril 1881. — Le soya ou plutôt soja hispkla est une plante que l'on cultive aujour- d'hui en Europe sur plusieurs points, mais qui n'y était guère connue que (le nom, ou du moins peu cultivée il y a quelques années. Le Japon a eu longtemps la spécialité de sa culture : elle y est encore très connue sous le nom de o'mamc et on y extrait, de ses graines torréfiées , la sauce dite japonaise, que l'on trouve dans le commerce d'Europe où elle jouit d'une réputation méritée. Au premier abord, on prendrait le soya pour un petit haricot : c'est sans doute cette ressemblance qui l'avait fait, en premier lieu, désigner par Linné : dolichos soya, le premier de ces deux noms n'étant, en effet, que le nom grec du haricot, et le second dérivant probablement du nom de la sauce préparée avec cette graine et qu'on appelle, en japonais, Chô-you. Plus tard, Mœnch forma , dans la famille des Légumineuses papi- lionacées, un genre distinct pour cette plante qu'il appela soya hispida, sans doute parce que les feuilles en sont fortement velues. Le soya appar- tient à la tribu des Glycinées. Voici comment il a été introduit dans la culture européenne. Historique. — C'est à l'Exposition de Vienne, en 1873, que le gouver- nement japonais a exhibé, pour la première fois, \esoya comme plante fourragère et comestible. Quelques savants autrichiens , entre autres le professeur Haberland, de l'Institut agronomique de Vienne, étudièrent alors la composition de ce pois oléagineux et s'aper(;urent bientôt qu'ils avaient affaire à un fourrage de premier ordre (1) : nous verrons plus loin, en effet, qu'on y rencontre une proportion considérable de matières azotées et de matières grasses. Mais ce fut seulement en 1877 que les premiers semis furent faits en Autriche ; on en distribua, à cette époque, de différents côtés o,870 kilogr. qu'on fit venir du Japon, et on en récolta, cette même année, plus de -400,000 kilogr. de graines. Depuis ce moment, un grand nombre de cultivateurs d'Autriche, et surtout de Hongrie, ont semé le soya et n'ont eu qu'à s'en féliciter. En France , l'acclimatation est loin de marcher avec autant de rapidité.- W Voir la brochure qu'il a publiée à ce sujet : Diu sojabohne der studien undvcnuclic iibcr die anbauwUrdigket dieser neueinztifuhrenden cuUurpflanze, von Fr. Haberland, Vienne, 1873. 00 946 AGRONOMIE En 1871, la Société d'acclimatation de Paris a envoyé quelques échan- tillons de graines de soija à M. Blavet, président de la Société d'horti- culture d'Étampes. Celui-ci en a essayé lui-même, expédié le produit de sa récolte dans divers départements et à l'étranger, il en a même fait remettre, plus tard, sous le/nom de soya d'Étampes^ à la maison Vilmorin, mais il ne semble pas que ces louables ''efforts aient été couronnés de succès. M. Pilleux, de la Société nationale d'agriculture, M. Saint-André, directeur de la Station agronomique de Montpellier, M. Vavin, de la Société d'acclimatation, se sont, tour à tour, occupés du soya (1) et travail- lent encore à la propagation de cette plante utile. Dans la région du Nord, c'est à un Français, habitant actuellement en Moravie, que l'on doit surtout d'en avoir propagé la culture proprement dite : M. Julius Robert, qui cultive, à Seelowitz, un domaine de près de 3,000 hectares, a fait don, l'année dernière , à la Société des agriculteurs du Nord, de quelques hectolitres de soya ; à l'instigation de M. Corenwinder, plusieurs culti- vateurs en ont essayé : aujourd'hui, eu égard aux résultats obtenus par les premiers expérimentateurs, résultats qui, en règle générale, ont été satisfaisants, mais dont on ne peut encore rien préjuger au point de vue d'un acclimatation définitive, près de trente fermiers, des environs de Lille, se proposent d'en semer de nouveau. Les échantillons gratuitement mis à la disposition de la Société, par M. Olivier Lecq, de Templeuve, agent de M. Robert et ceux à qui étaient dus les premiers essais, ont été rapidement distribués, et l'on peut aujourd'hui considérer ce dolique comme définiti- vement mis à l'essai dans notre département. Culture et récolte. — Un Japonais, M. Yossyda, de Tokei, envoyé dans la ville de Lille par son gouvernement pour s'occuper sérieusement de la culture et de la préparation du lin, nous a affirmé qu'il y avait au Japon une centaine d'espèces de soya. Un ouvrage japonais, intitulé : Explh cation avec figures des arbres et plantes nouvellement déterminées, en mentionne vingt-cinq variétés bien distinctes, Vherbier chinois n'en cite que cinq, ce qui semble bien prouver que le soya est, avant tout, une plante japonaise. En France, on n'en connaît guère que deux ou trois espèces : les soya jaune et brun, pour les climats tempérés , le soya noir, pour les pays chauds. C'est la variété jaune qui a été essayée dans le Nord, c'est d'ailleuFS celle qui est cultivée au Muséum, depuis 1790, où l'on constate qu'elle vient bien, mais qu'elle est loin d'y grainer chaque année. La culture du soya ressemble beaucoup à celle du haricot nain. On le cultive, en effet, en plein champ et sans rames. Les semailles se font du (1) Voir la brochure publiée sur ce sujet, par M. Prilleux (librairie agricole de la maison Rus- tique) et l'article de M. Vavin dans les Bulletins de la Société d'acclimatation. A. RENOUARD. — INTRODUCTION DU SOYA HISPIDA EN EUROPE 947 lo avril au 4o mai. en lignes espacées de O'^.SO. à une distance de 0'",25 à 0'",30 sur chaque ligne, suivant ([u'on a affaire à un terrain froid ou fortement fumé, et en mettant de cinq à six grains par trou, pour faire la part des mauvaises graines et en prévision de Taltaque des insectes. Il faut, environ, 3o kilogrannnes de semence par hectare. Le soya exige très peu d'humidité, mais surtout de l'air : on ne saurait donc le semer entre les pieds de maïs, comme cela se pratique, en Boui'go- gne. pour le haricot, afin d'obtenir deux récoltes au lieu d'une. En règle générale, il se plaît dans tous les terrains, mais particulièrement dans ceux bien ameublés et riches en humus. 11 faut éviter de le confier à un terrain froid, car on sait que toutes les graines à cosses y pourrissent. Une fois semé, il se développe bientôt vigoureusement, et, comme il est plus rustique que le haricot, il supporte aussi mieux que lui la sécheresse et les petites gelées. On peut le récolter dans le Nord vers la fin de septembre ou octobre; cependant, dans les contrées plus chaudes, on commence au mois d'août, ou dans le courant de septembre. Le soya est alors une plante d'environ O'",4o de hauteur, striée et chargée, dans sa partie supérieure, de poils rudes et épais de couleur roussâtre, à feuilles pinnées-trifoliolées, molles et velues, disposées sur des pétioles velus et striés. Il porte, avant de grainer, de belles fleurs rouge pourpre disposées en grappes dans les aisselles des feuilles. Les cosses sont pendantes, un peu comprimées et pointues, portant chacune deux ou trois graines. Si la gelée survient au moment de la maturité, elle n'atteint guère que les feuilles, les graines résistent parfaitement dans leurs siliques, ce qui n'arrive pas pour le haricot. Si cette gelée vient un peu avant la maturité, il faut attendre poul* récolter, car, en arrachant à ce moment, on verrait ensuite la plante pourrir* rapidement. La récolte doit se faire comme celle du haricot nain dans le Nord de la France, c'est-à-dire en arrachant les pieds en entier, puis suspendant contre des perches, en plein champ , les bottes de soya liées à la hauteur du collet des racines. La plante sèche alors rapidement, si le temps n'y met obstacle. Lorsque le soya est bien desséché, il peut facilement être conservé : il n'est pas attaqué par les bruches qui causent, comme on le sait, tant de dommages aux haricots, pois, lentilles, etc. Nous ne voulons, pour le moment, donner aucuns chiffres relatifs aux essais* très divers quijont été faits, dans ie Nord, sur le soya, les résultats fort variables ne pouvant être considérés comme le type auquel on pourrait atteindre sous le climat de Paris et l'expérience ayant, générale- ment, fait défaut aux cultivateurs pour donner à cette culture, qui leur était complètement inconnue, tous les soins qu'elle exigeait. On peut juger, d'ailleurs, de la variation qu'on peut obtenir dans ces résultats par 948 AGRONOMIE les chiffres suivants qui résultent d'essais faits, en 1879, en Autriche, par M. de Blackowicz, sur l'ordre du ministre de l'Agriculture de Hongrie. Voici quels ont été les rendements moyens de l'année : Rendement minimum 237 litres — maximum 3,26'2 » — moyen 1,699 » Minimum de cosses par plante 40 » Maximum 11 » Minimum de graines par cosse 1 » Maximum — — 4 » Poids de l'hectolitre . . 75 kil. à 77 kil. 5. Ainsi 'donc, comme on le voit, le rendement de 1879 a pu varier de 237 à 3,262 litres, soit de 1 à 13, 7. Soy a-fourrage. — Lasoija est donné, en Autriche, aux animaux, soit vert avec gousses formées, soit desséché, ou encore ensilé. Sans rien préjuger des résultats qui pourront être obtenus l'année prochaine, en France, nous croyons utile de donner quelques renseigne- ments sur les résultats obtenus jusqu'ici, sur le soya, dans les pays oîi il est définitivement acclimaté, comme en Autriche. Nous avons pu constater que, dans le premier cas, il était dévoré par les vaches avec avidité. Il est alors plus nutritif, comme tous les fourrages en cet état, de nombreuses expériences ayant démontré que, lorsque les graines se forment, les principes nutriiifs des feuilles et des branches inférieures émigrent vers les organes de reproduction et qu'il y a déplace- ment de ces principes, mais non augmentation. Le soya mûr et bien sec constitue aussi, dans ce pays, pour les animaux une excellente nourriture. A ce sujet, des expériences comparatives sur la valeur alimentaire des cosses et des fanes de soya, séchées à l'air, ont été faites, en 1879, par MM. Weiske, Dclmcl et Schulze, à la station agronomique deProskau. Tout d'abord, 2,000 grammesjde cosses ont été donnés à deux moutons (1,000 grammes par tête), du 8 au 15 janvier, puis du 16 au 23 janvier. On a pu constater, d'après de nombreuses analyses, que les deux moutons avaient digéré, en moyenne : 61.83 0/0 de matières sèches, 02.63 1) — organiques 44.37 » — azotées, 57.19 » — grasses, 50.74 D cellulose, 73.06 » matières non azotées. 54.02 t — minérales . A. RENOUARD. — INTRODUCTION DU SOYA HISPIDA EN EUROPE 949 Les fanes ont été données bien hachées aux deux moutons, dans la même proportion, du 24 janvier au 15 février. D'après de nouvelles ana- lyses, on a pu constater que, dans cette expérience, les moutons digéraient: 54.93 0/0 de matières sèches 57.95 — — organiques. (;0., 1,'8 mince 15 kilos, saus croûte et sans crevasses. Valeur miiiinnini 56 fr. les 100 kil 8 40 2 '8 débris 30 kilos saus ci-oûte (v sans crevasses, valaiû 20 0 l) île la Sdunue des 3 qualités 19 68 118 08 Pas de bouillantage, pas de raclage. Écorçage et fil de fer à déduire 2 40 A ajouter comme boniticalion de I/IO'' de la somme ci-contre 115 68 Soit 1K56, |)nisque la réi-olte est faite une année jjIus tôt, à 9 ans au lieu de 10 11 56 Tôt Al 127 24 Ce qui donne amuiellemeiil par arbre 1 fr. 00. au lieu de SO cent. (1). M) Ces tableaux da revenu ont él^- faits sur un peupleinenl île 12(1 arbres à l'heelare; si ce peu- p'eineni était supérieur, comme cela peut se présenter, les résulLals seraient proporlionncllo- nienl les nicmes. 98!2 AGRONOMIE Les avantages que je viens (le signaler, portant spécialement sur les écorces brutes, sont tangibles et saisissables par des chiffres ; mais il en existe d'autres non moins précieux, qu'on ne peut pas chiffrer, et qui doi- vent cependant entrer en ligne de compte. Ce sont, d'un côté, l'absence de déchets considérables résultant des crevasses, qui réduisent, comme je 'ai déjà dit d'après l'autorité des fabricants, le poids de 50 kilos d'écorces à 20 kilos de produit ouvré; d'un autre côté, le bénéfice incalculable de faire passer les arbres, dès le démasclage, dans la catégorie de ceux qui donnent des écorces de première qualité : condition qui ne se réalise, dans la culture actuelle, qu'à la troisième tire, c'est-à-dire après trente ans d'at- tente. RÉSUMÉ Le procédé de revêtement de la face externe du lard ou mère, au mo- ment du démasclage ou de la tire, introduit dans la culture un principe salutaire contre les insolations ; Il fait toujours récolter une ccorce de première qualité, sans croûte, sans crevasses et sans piqûres ; Il avance d'un au, sur tous les arbres déjà démasclés, la récolte de sem- blables écorces ; II met les jeunes arbres à même de fournir, dès le démasclage, des écorces d'une qualité égale aux écorces des vieux arbres; Et il supprime les transports onéreux, pertes de temps, manipulations et déchets, auxquels donnent lieu la croûte et les crevasses. M. BOÏÏELIEE vice-Président du Conseil cénéral d'Aller. SUR LES DIVERSES VARIÉTÉS DE CHÊNE-LIÈGE — Séance du^19 avril 1881. — M. BouRLiER appclfc l'attention sur des échantillons de liège qu'il présente à la Section. Les deux principales qualités qu'on demande au liège sont la finesse et l'élaslicité ; on admet, généralement, que le liège possède d'autant plus ces deux qualités qu'il se forme plus lentement. M. Bourlier combat cette opinion. Par des observations multiples, il est arrivé à constater qu'il y a, en Algérie, plusieurs variétés de cet arbre, donrxant les uns du liège fzn avec une ARLKS-DUFOUR. — AVENIR DK LA PRODUCTION AGRICOLE EN ALGÉKlt: 983 végétation rapide, les autres du liège grossier avec une végétation lente. Il montre des échantillons âgés de dix-huit et de vingt-sept ans, qui sont détes- tables, et à côté des échantillons de liège venant d'arbres venus sur le même sol, âgés de huit, de sept et même de cinq ans, aussi épais et beaucoup plus fins. Il arrive à cette conclusion (ju'on peut, dans un temps relativement court, éliminer tous les chènes-lièges défectueux, ctlesremplacerparlavariétéà végé- tation rapide donnant du liège très fin. On augmenterait dans de grandes propor- tions, par cette méthode, la valeur des forêts. M. MEUîflEB, Prépar; leur au Musiium d"lii>toire ualurche. RECHERCHES SUR LE SORGHO M — Séance du 19 /nril 1831. — M. ARLES-IUEOIIR conseiller général, propriétaire à Ilamman Rir'a (département d'Alger). SUR L'AVENIR DE LA PRODUCTION AGRICOLE EN ALGÉRIE — Séance du 19 avril 1881. — Si, dans les dernières années, la France a enfin ouvert les yeux, sur l'importance politique et économique de l'Algérie, la colonie, de son côté, pénétrée de la grandeur de son rôle, s'est mise à la recherche de la voie (jni lui permettra d'accomplir le plus sûrement et le plus rapidement sa patriotique mission; c'est dans cet orr!re d'idées que s'est révélé un l'ait qui est venu s'imposer à la conviction de tous, savoir : (|ue l'avenir de l'Algérie dépend de la prospérité de son agriculture ; que son vasie (1) Ce mémoire a été publié in cxUnsu dans les Annales agronomiques, t. VII^ 1881. 98* AGRONOMIE domaine agricole est sa première richesse et que ce domaine n'est pas seulement appelé à fournir à la métropole les denrées qui lui font défaut, mais encore à nourrir et à donner naissance à une population de Français qui, tout en contribuant à assurer la puissance nationale, créeront un vaste débouché à son industrie. L'importance capitale de Fagriculture est enfin comprise de tous; le temps est loin où l'on mettait en doute la possibilité, pour les Européens, de cultiver le sol algérien; aujourd'hui, tous, administrateurs, corps élus, municipalités, colons, se sont mis à l'œuvre, et, sentant, d'une part, rineffîcacitô des eft'ets isolés et la toute-puissance de l'association, comprenant, d'autre part, que les questions agricoles ne sauraient être mieux étudiées que par les hommes qui sont eux-mêmes aux prises avec les difficultés de la praticiue, ont poussé à l'association et au groupement de tous ceux qui, de près ou de loin, touchent à l'agriculture. C'est de ce grand mouvement des idées vers les choses agricoles que sont nés les nombreux comices qui se sont constitués dans ces dernières années, et c'est grâce au concours effectif des Conseils généraux qu'il a été permis à une association de franchir les difficultés des |)rt'miers moments. Je ne peux dire ici tout ce qu'on est en droit d'attendre de cet admirable principe de l'association , tant au point de vue du progrès général, par les solutions qu'il doit apporter aux grands problèmes, qu'à celui des progrès locaux résultant de l'enseignement mutuel et de l'émulation que produit le travail en commun; néanmoins, je voudrais esquisser, en quelques traits, un des grands côtés du problème qui s'impose à leur étude: non que je croie à leur réalisation immédiate, ou même prochaine, mais parce que je suis convaincu que la marche dans la voie du progrès peut être rendue plus rapide et plus sûre par la connaissance du l)ut que l'on veut atteindre, quelque éloigné et quelque inabordable (pi'il puisse nous paraître à première vue. Quelle est, aujourd'hui, la situation agricole de l'Algérie, quelle part prennent à sa prospérité les deux éléments. Européens et indigènes, appelés à la mettre en œuvre, et quels sont les progrès possibles du fait de chacun d'eux ; telles sont les bases d'un problème complexe que l'avenir et un travail assidu ne sauraient manquer d'élucider et dont je voudrais, dès aujouid'hui, signaler une des solutions. En 187G, la population agricole européenne était de 1:23,300 dont 68,000 Français, et la population agricole indigène de 2.130.400; les uns et les autres s'adonnant, presque exclusivement, à la culture des céréales et à l'élevage des bestiaux, industries premières de tous les pays nou- veaux. Si, pour le moment, nous n'envisageons cfue ces deux grandes branches de l'agriculture, en nous en tenant, pour les céréales, à la seule culture du froment, nous trouvons que les 123,000 Européens possèdent ARLi:S-DLFOrn. — avenir de la (.UI/nUF, AcIUICOLE KN ALGÉRIE 985 1111 doniaino agricole de 1,000,000 criurtaros, doiif ;^77,000. annuelle- ment ensemencés, produisant ;i'')0.000 (jiiintanx, soil. Sa 10 qui ni aux par hectare, et (}ue les indigènes, an nombre de 2,130,400, possèdent 10,133,000 hec- tares, dont 2,570,000, annnellement ensemencés, produisant li millions 500,000 de quintaux, soit de 0 à 6 par hectare. Sur la production to(al(> des 18,000,000 ociati(Hi tVançaisc pour ravajicemciit des sciences émet le vœu qu'il soit procédé, dans le plus bref délai, à l'organisation de l'enseigne- ment agricole au premier et au deuxième degré en Algérie. La iS*" section s'est réunie aux S*" et V sections pour émettre deux vœux dont le texte a été dunné dans le présent volume, page 328. SADATIER. — GLOGRAPIKE PHYSIQUE DU SAHARA CKNTRAL 989 W Section Ub:U GRAPHIE PKÉsiDENr M. MAOCARTHY, Conservateur adriiiubualeur du Musée- lî.ljlioUiéque d'Alger. VicE-PitESiDENTb M. le Coiiimandanl TITlli:, Clief du service topograpliique de TAlgérie. Secrétaire M. Camille SABATUOK, Adniinislraleur de la commune mixte, de Fùrl-Nutioual. M. SABATIER Adminisi râleur de la cumiuune mixte de I-'urt-Nalioiial, délégué de la société de Géograpliie d'Oran. GEOGRAPHIE PHYSIQUE DU SAHARA CENTRAL — Séances ilc>i lo et 16 avril ISSf. — M. Sabatier se propose d'éUidiei' la région saharienne comprise; entre le parallèle de Tijd)oktoii et eelni de Fij^nii; et entre k; massif du Hoggar et la route de llené (faillie. Il n'omettra, dit-il. aiieun des It'-moiynages antérieurs: l'tolémée. Strai>onet IMiiie, Ibn-Klialdoun, Ibn-Ilaiikal. l^^lHékri. Marmol. Léon TAfri- cain. Plus complètement renseigné que Uartli sur ce point, M. PouyaiuK; a pu, grâce à de nouvelles sources d'infoi-mations, reconstituer l'itiné- raire de Laing, <[ui sera d'uwc très grande utilité. M. Saljalier usera des renseignements de llené Caillié et de (1. Kliolf. enlinet surtout, de ceux si autorisés et si précis, mais maliieurcusemeiit Ijcaucoup trop sommaires, que le D'' Barth a recueillis durant son séjour à Tinboktou, aiquès des membres de la lauiille d'Kl Bakay. En outre des renseignements déjà ccMinus, i\I. Sabatier a |)U recueillir personuellement, dans diverses localités algériennes du Tell ou du Sahara, à 990 GEOGRAPHIE Tlemceii, Saïda, Tiaret, les Kçours oranais, Laghouat, Blidah, Alger, Boghari, etc., les relations de nègres, Arabes ou Touaregs ayant habité ou visite la région à décrire. Quelques-uns de ces renseignements ont été publiés en juillet 1880, dans une brochure imprimée à l'Imprimerie natio- nale, et publiés à nouveau dans les annales de la Société de géographie d'Oran. Quant à ceux encore inédits, il les tient, comme texte, à la dispo- sition des membres de la Section. M. l'ingénieur Pouyanne, M. le capi- taine Coyne, M. le capitaine Graulle ont également recueilli et mis à la disposition de M Sabatier de précieux renseignements. M. Sabatier expose d'abord que Barth signale, au nord du coude oriental du Niger, l'existence d'un haut massif montagneux où abondent des vallées très fertiles, « l'Adrar des Aouélimmiden ». Au pied de ce massif, vers l'ouest, Barth signale le marais de « Razouft ». Duveyrier marque sur une carte, dans la même région, un lac de « Jabaq ». L'existence de lacs dans cette région a été confirmée par de nombreux informants indigènes. Ils ont été décrits très minutieusement par l'un d'eux, Embarek ben J\Ioliamed : « Ils sont formés par une rivière aussi large que l'oued Djeddi. A l'époque où l'informant la visita, on était en saison sèche. Elle n'avait pas d'(;au courante, mais de vastes et profondes dépressions successives formaient comme un chapelet de lacs où se con- ervaient d'assez gros poissons. » La rivière venait du nord et se nommait « oued Teghazert ». Elle est mentionnée par de nombreux informants sous ce même nom et sous celui synonyme d'« oued Tirejert ». L'existence de la riche vallée que forme cet oued était d'ailleurs attestée par Barth lui-même (jui place sur information, en ce point de la carte, la vallée d'« Éghàzer », forme mascu- hne du mot berbère « Teghazert ». C'est dans cette môme région qu'il place le canton de « Tirésht » ou « Tighésht », synonymie dans laquelle il est difficile de ne pas reconnaître le Tirejert ou Teghazert. Cette rivière était loin d'être inconnue des géographes. Duveyrier en indiquait très exactement le cours supérieur et la signalait comme consti- tuant la gouttière principale du versant du Hoggar ; mais ce versant franchi, sur la foi d'un renseignement fourni, il est vrai, à l'explorateur sous une forme dubitative, Duveyrier infléchissait l'oued vers le nord-ouest dans la direction du lac Debaya et en faisait un affluent du Dràa. Contrairement à cette opinion, il est acquis aujourd'hui que, arrivé au point très remarquable d'Inzize, qui est précisément celui dont Laing a relevé la latitude et où il a failli être assassiné, l'oued Tirejert ou Teghazert se dirige vers le Niger en formant une longue et magnifique vallée. Atteint-il ce grand ileuve ? Embarek ben Mohamed, après avoir décrit le chapelet de lacs du bas Teghazert. s'exprime ainsi : « J'ai oui dire que l'oued Teghazert ne débor- SABATIER. — (iKOr.RAPIllE PHYSIQUE DU SAHARA CENTRAL Î>1)1 dait qu'à l'époque où l'EghiiToï (Nigt-r) laisait de inôjne; alors l'oued Tegliâzert reçoit de l'eau de rK^liirroï ; mais quand celui-ci décroît, l'oued ïegliazei-t lui rend, en un point situé à plusieurs jours de marche vers lest, l'eau qu'il en avait reçue. )> Un autre informant, lielal l)(;n Mohamed, continue en })artie le fait. Partant du pays des Iguedalen (pi'il connaît très bien et arrivé aux environs du coudi! oriental du Niger et un peu au nord, il dit : -' C'est une plaine semblable à celle de la iMitidja. àlerre iioii-e, fendillée pendant les chaleurs et inondée périodiipiement par les crues du Haliar el .Nil (Niger). Diverses rivières aboutissent dans cette plaine et plusieurs sont ])lus importantes 1IHAL mouchez. — LES COTES ET LES POHTS DE i/aLOÉIUE 99o DISCUSSION M. Mac-Carthy confirme que les altitudes données par Riioli's à 1 oued Mes- saoura et à Insalah sont beaucoup trop basses. Il a été amené à le penser par l'étude comparée des altitudes données par le colonel Flatters et Gérard Rholfs pour la région de Temassinin. Ainsi disparaîtrait !e seul argument contraire ;» la théorie émise par M. Saluiticr. M. le commandant Titue appuie tiès \ivement à son tour les conrhisii^ns de M. Sabatier. L'anéroïde est un instrument si capricieux que l'erreur de Rholi's est très vraisemblable, en présence des documents fournis par M. Sabatier et du témoignage contraire de l'anéroïde de M. Soleillct, touchant le côté d'Insalah. D'ailleurs il avait été dès longtemps amené par des considérations d'ordre général, tirées des altitudes connues du Sahara à ne tenir l'écoulement du Messaoura comme possible que dans le Niger. M. ScHRADER appuie également les observations (pii préci'dent. M. le Contre-Amiral MOUCHEZ Membre de l'Institut, directeur do l'Observatoire de iviris. LA COTE ET LES PORTS DE L'ALGERIE, LEVE HYDROGRAPHIQUE DE LA COTE 1) — Séance du 16 avril iSSI. — CONCLUSIONS 1" Il est indispensable de créer en Algérie une commission nautique per- manente ou un service spécial chargé de centraliser les études des ports, de diriger avec esprit de suite tous les travaux qui se t'ont sur cette côte dans l'intérêt de la marine et du commerce. Ces travaux ont été exécutés jusqu'ici au hasard, de la manière la plus regrettable, sans direction, sans vue d'ensemble ni de détail, par des commissions temporaires locales où l'élément marin, presque exclusive- ment int(''ressé dans ces questions, était précisément le moins stable et le plus faible. Le service des ponts et chaussées de l'Algérie, que l'on consi- dère d'un avis unanime comme trop puissant et trop indépendant en pn'-- sence de cette failMesse de la direction nauliciue, devrait être mainterui dans la limite de ses attributions. Les projets de travaux nauti(}ues, leurs modifications. (|u;ind il y a lieu den faire pendant le cours de leur exécution, ne devraient jamais être entrepris (\w d'après l'avis de la commission supérieure basée sur les enquêtes faites auprès des marins, des négociants et armateurs, connais- (1) Le travail roinplel a paru chez ChuUamel, éditeur, Paris, 1881. 99t) GÉOGRAPHIE sant mieux que personne les nécessités auxquelles doivent satisfaire les constructions dont ils auront seuls à se servir. 2'' On ne devra jamais, sous aucun prétexte, construire sur la côte d'Al- i!:érie des jetées directement exposées à toute la violence de la mer du nord et du nord-ouest afin d'éviter des catastrophes comme celles de Tenès et de la Calle, ou des avaries continuelles comme celles qui se. produisent à Oran et Philippeville: car il y a fort peu d'endroits sur la côte algérienne où l'on rencontre, comme à la Tafiia et à Dcni-Saf, une mer assez modérée dans les mauvais temps pour qu'on puisse construire impunément en pleine côte des jetées dans des conditions économiques supportables. II sera pres- que toujours facile, quand on voudra créer un porl dans une localité peu convenable, de trouver dans le voisinage quelque sinuosité du littoral offrant des conditions beaucoup plus satisfaisantes, et mieux disposées par la nature. Dans le choix des emplacements des ports, on ne devra d'ailleurs jamais subordonner les projets aux intérêts privés de propriétaires rive- rains, connue cela est arrivé trop souvent, s'ils sont opposés aux besoins de la navi{.;ation et du commerce. Quand ces ports seront construits, on ne devrajamais en combler des parties utiles à la navigation ou à la batellerie, sous prétexte de faire des quais, mais bien y construire des vvarfs en bois et fer qui rendent le même service sans compromettre l'avenir et sans per- dre inutilement une partie de l'œuvre si chèrement accomplie. 3« Il est urgent de créer tout le long de la côte, partout où elle est accessible de l'intérieur par des roules carrossables, et où les accidents topographiques du rivage procurent un commencement d'abri, des débarca- dères défendus de la mer par de petites jetées et des travaux d'enrochement reliant les pointes ou les écueils qui forment déjà ce commencement d'abri naturel, de manière à créer de petits ports de cabotage accessibles à des bateaux à vapeur côtiers calant de i''\oO à ^ mètres. Quand l'abri naturel se trouvera être plus favorable, il faudra en profiter pour faire ces ports assez grands pour servir de refuge temporaire à des navires surpris par le mauvais temps dans le voisinage de la côte. Ce ne serait qu'imiter ce qu'avaient déjà fait les Romains. L'exécution de cette très importante mesure aura pour résultat immédiat de donner une grande valeur à beaucoup de parties du littoral, à beau- coup d'exploitations minières et forestières de peu ou de nulle valeur aujourd'hui, faute de voie d'exportation. Elle aura également pour résul- tat non moins important de faire naître sur cette belle côte la vie maritime, la pêche, la batellerie et toutes les industries qui s'y rattachent, et d'attirer sur la zone littorale, aujourd'hui à peine habitée en tant de points, une nombreuse population européenne qui s'y trouverait dans des conditions plus favorables que sur tout autre point du territoire de l'Algérie. Peut- être les Arabes eux-mêmes, qui ont fourni tant de marins habiles à la i/aMIUAL MOUCHKZ. — LES COTES ET LES PORTS DE l'aLGÉRIE 997 piraterie barbaresque du moyen âge, reprendront-ils le goût de la mer quand la côte sera reudue abordable, et formeront-ils une pt''piuière de bons matelots pour le cabotage. i" Enfin on devra, le plus t(M possible, établir un service réi^ulier et IVé- (pient de petits vapeurs cùtiers calant très p(Mi d'eau et toucliant sur tous les points du littoral habités, même par une seule laniille européenne, sans se préoccuper au début de ce ([ue rapportera ce service relativement à son prix de revient; c'est un léger sacrifice à faire, mais qui exercera la plus heureuse influence sur la colonisation du littoral, et donnera une grande \ a leur aux concessions voisines de la mer, en procurant des moyens de tiaiisport rapides et très économiques. On reproche souvent à la France de ne plus savoir coloniser; il est dif- ficile de protester malgré tout ce (pii a été fait déjà, quand on voit que nous n'avons encore pu envoyer que 150,000 Français en Algérie depuis 1830, époque à laquelle existaient de vastes déserts dans le centre du eontinent américain et aux antipodes, où l'on trouve aujourd'hui des villes riches et florissantes comptant plusieurs centaines de mille habitants. Pendant quarante ans, il est vrai, le régime qui nous gouvernait repous- sait l'émigration européenne en Algérie, jusqu'à imaginer cette inquali- fiable conception du royaume arabe ; mais les temps sont changés, et il appartient à la France républicaine de réparer les erreurs ouïes mauvaises volontés du passé, en attirant par tous les moyens possibles, eu Algérie, les lùu-opéens qui ne trouvent pas de place dans leur patrie pour développer loute leur activité et satisfaire aux besoins de la vie. Ils devront trouver dans notre belle colonie les conditions les plus favorables de travail et d'existence, et ils lui donneront bientôt en retour tout le développement, toute la haute prospérité qu'elle peut, qu'elle doit atteindre. Quelque rebelles que soient les races indigènes à notre civilisation. elles seront bien obligées, quand elles seront débordées par une popula- tion européenne active et laborieuse, de suivn» son exemple. Celles (jui s'y refuseront devront reculer peu à peu. naturellement, par la force des choses, sans qu'il soit nécessaire d'avoir recours à la violence; elles trou- veront encore, dans le sud de l'Algérie, de vastes espaces moins favorables au développement de la race européenne, mais où elles pourront continuer [)aisiblemeut leur vie primitive et pastorale, nous servant d'intermédiaires avec les populations du Sahara. C'est aux autorités, aux représentants officiels de l'Algérie si dévoués à ses intérêts, (pi'il ap[)artienf de faire connaître ses besoins, de faire valoir ses droits; c'est à eux qu'il appartient de lui faire accorder une plus large part dans la répartition des travaux du magnifique et patriotique pro- gramme Freycinet, où il sfinble qu'elle a été un p<'u oubliée. Il leur sera bien facile de démontrer que sur aucun autre point du territoire et des 998 GKOCiRAPHIE côtes de France, les sommes consacrées aux travaux hydrauliques ne rap- porteraient de plus gros intérêts à l'État en développement de commerce et de richesses nationales, que celles qu'on accorderait pour améliorer la côte algérienne, si heureusement dotée par la nature pour les produits du sol. mais si négligée par nous. Les Chambres viennent d'accorder un crédit de 30 millions pour con- struire un port à la Réunion : cette généreuse dotation aura pour très heureux résultat de sauvegarder la vie de bien des marins pendant le passage des ouragans où périssent tant de navires ; c'est surtout une ques- tion d'humanité ; mais une semblable somme bien employée à améliorer le littoral algérien, en dehors de la construction des grands ports, suffirait déjà à en transformer la plus grande partie, et donnerait, au point de vue du commerce, de l'industrie et de la colonisation, des résultats beaucoup plus considérables. Cette somme pourrait être prélevée sur les emprunts des projets Freycinet. Les Chambres, toujours si généreuses pour l'Algérie, lie la refuseront pas ; car nous ne saurions mieux faire aujourd'hui que de recommencer, au moins, ce qui a été si habilement fait par les Romains il y a deux mille ans sur cette côte d'Afrique, si nous voulons la doter d'un des moyens les plus efficaces pour atteindre le même degré de prospérité et lui faire rendre un jour au centuple les sacrifices qu'elle aura coûtés à la mère patrie. LEVÉ IIYDROGHAPHIQUE DE LA COTE DE L ALGÉRIE Pour satisfaire aux demandes qui m'ont été adressées, j'indiquerai ici, très brièvement, comment j'ai dû opirer pour exécuter le levé et le son- dage de la côte de l'Algérie. La nécessité de débarquer sur tous les points de la côte et de faire les lignes de sondage avec des embarcations marchant à l'aviron, nous a obli- gés à ne travailler chaque année que pendant les quelques mois de calme et de beau temps, de mai à septembre. On a employé ainsi les étés des années 1868, 1869, 1870 jusqu'au mois de juillet et 1873 ; l'année 1876 a été principalement consacrée au levé des côtes de Tunis et Tripoli. Levé de la côte.— Le levé a été obtenu à l'aide de stations au théodolite faites tout le long du littoral sur tous les points dominant le rivage d'où il était possible d'apercevoir simultanément quelques signaux du réseau géodésique prolongé exprès jusqu'à la mer, et une certaine partie des con- tours [de la côte voisine. Ces stations au théodolite ont été faites assez rapprochées les unes des autres (en moyenne plus d'une par kilomètre, 4,376 stations pour 1,150 kilomètres de côte) pour ue chaque point du rivage ait été vu au moins de deux stations. l'amiral MOLT.HEZ. — LES COTES ET LES PORTS DE l'aLGÉRIE 999 A chaque station, je faisais une vue cavalière représentant, aussi exac- tement que possible, tous les détails topograplii(iues du littoral et la sil- houette des terres de l'intérieur; sur ces vues étaient portés les angles azi- ruutaux et de hautt'ur de tous les points remar(|uables, de toutes les sinuo- sités du rivage à porter sur la carte. Le zéro du théodolite étant orienté dans le méridien magnétique à l'aide de sa boussole et le soleil étant ob- servé à chaque station, on en concluait à la fois l'azimut vrai de tous les objets observés et la déclinaison de l'aiiJiuille. A l'aide des relèvements vrais des divers signaux géodésiques en vue et des éléments de la triangulation qui m'avaient été communiqués par le dépôt de la guerre, il a été facile de calculer la position de chaque station, soit par segments capables, soit directem'ous venons aujourd'hui dire à l'Association, en notre nom et au nom de tous nos collaborateurs, que la jonction des deux pays est enfin réalisée, lui faire connaître les moyens mis en œuvre et lui rendre compte des résul- tats obtenus. En nous appuyant sur les renseignements recueillis de part et d'autre du dMroit el sur les reconnaissances antérieures, nous avons arrètt* en 1878 le choix de quatre points ou sommets, dont deux situés en Espagne et deux en Algérie, pour former le quadrilatère de jonction. Ces points sont : en Espagne, le Mulhacen, point culminant de la sierra Nevada dont l'altitude est de 3, i8'2 mètres et leïética de Bacarès(!2.080 mè- tres) ; en Algérie, le Djebel Filhaoussen, près de la frontière du Maroc le de matériel géodésique en chaque sommet, mais cet inconvénient était ample- ment raclielé par la certitude d'obtenir, à volonté, les signaux les plus puissants et d'une intensité constante. Dans les premiers jours du mois, de juillet, tons nos appareils étaient prêts, et nous avons pu faire, à Paris, dans les ateliers des constructeurs, des expériences photométriqne:, de jour et de nuit, pour nous rendre compte de la puissance éclairante des projecteurs. Les résultats ont dépassé toutes nos espérances. Mais ce n'était pas tout ; notre matériel ainsi préparé, il fallait le trans- porter sur les ([uatre sommets du (puulrilatère, et pour cela, il avait fallu, préalablement, ouvrir des routes sur des montagnes désertes et escarpées, organiser les relais d'approvisioimement d'eau et de charbon pour le service du moteur, des dépôts de vivres pour un personnel nombreux, et c'est à cette besogne qu'ont été occupées, pendant plusieurs mois, en Espagne et en Algérie, plusieurs centaines de soldats travailleurs. Le 20 août, toutes les opérations préparatoires étaient terminées : on avait hisssé, pièce à pièce, les piliers en pierres de taille, les moteurs, les projecteurs, les machines Gramme, les maisons en bois ou les tentes (jui devaient servir d'abri. Tout, enfin, était prêl, malgré d'incroyables difticultés. Les observateurs étaient à leur poste : en Espagne, au ÎMulhacen. le colonel Barraquer, assisté du capitaine Borres et du lieutenant Cebrian ; à Tética, le major Lopez avec M. le capitaine Final : en Algérie, au Filhaons- sen, le capitaine Bassot avec le capitaine Sever ; à M'Sabiha, le colonel Perrier avec les capitaines Deflforges et Derrien. Aux autres cimes, le matériel était identique, la disposition seule des piliers était diiférente d'après la nature du terrain. Ainsi, tandis qu'à M'Sabiha et au Mulhacen, on a pn s'étaler sur un large plateau, à Fil- liaoussen qui se présente sous la forme d'une crête aiguë, et à Tética qui se termine en pointe escarpée, on a été réduit à placer les appareils dans les anfractuosités du sol. Au centre de chaque station se dresse le pilier central qui porte le cercle azimutal entouré d'un pavillon-abri. Tout autour s'élèvent les piliers sur lesquels sont installés les projecteurs de lumière. Un peu plus loin, c'est le moteur qui actionne les machines Gramme d'oîi partent U's fds conduc- teurs des courants induits (pii aboutissent aux pôles des lampes électriques ; sur d'autres piliers sont dressés des héliotropes, des lunettes-chercheurs; sous la tente enfin se trouvent les pièces de rechange, parmi lesquelles un foyer; nous n'avons eu garde de négliger cette précaution essentielle pour parer aux accidents imprévus. Ges stations exceptionnelles ne ressemblent guère à celles de la géodésie 1008 (iKOGRAPHIE ordinaire ; aussi avons-nous cm devoir faire exécuter des photographies de Tune d'elles, M'Sabiha, afin de les mettre sous les yeux de l'Association et de conserver le souvenir d'un effort que la science n'aura pas souvent l'occasion de renouveler. Le temps était beau ; mais les vapeurs (jui montaient de la mer ne se laissaient pas traverser par les faisceaux des rayons solaires dirigés sur nos instruments; la nuit, les signaux électriques ne paraissaient pas davantage. Disons tout de suite que les signaux solaires ont complètement échoué; pas un seul n'a été vu du 20 août au W octobre, ni en Espagne ni en Algérie et nous aurions éprouvé un échec complet et désastreux, si nous n'avions pas eu recours à la lumière électrique. Pendant vingt jours, nous avons connu l'anxiété profonde qu'éprouvèrent liiot et Arago en pointant en vain, pendant trois mois, leurs lunettes sur les réverbères d'Iviça, et ce qui augmentait nos angoisses, c'est que nous étions sûrs de la bonne orientation de nos projecteurs. Enfin, le 9 septembre, après vingt jours d'attente fiévreuse, la lumière électrique de Tética apparaissait dans le champ de la lunette de M'Sabiha ; puis, le lendemain, celle de Mulhacen se montrait aussi; les observateurs des autres stations apercevaient aussi les feux dirigés sur eux, et nous entrions dans la période si impatiemment attendue des observations défi- nitives. En Algérie, le mauvais temps, la brume, les brouillards ; en Espagne, les grands vents, la neige, des tempêtes effroyables, rien ne put ébranler Ja patience ni le zèle des observateurs, sans cesse à l'aflut d'une éclaircie, et, dès qu'elle se produisait, le périmètre et les diagonales du quadrilatère hispano-algérien s'illuminaient comme par enchantement. Les observations commencées le 9 septembre ont été terminées le 2 octobre. A chaque station, on a mesuré au moins 40 tours d'horizon. Nos prévisions étaient ainsi justifiées. A des distances moyennes de 250 kilomètres (de 225 à 270), nos signaux électriques étaient aussi percep- tibles que les signaux lumineux obtenus avec des colUmateurs à lumière de pétrole à des distances de 30 kilomètres. Les images obtenues au foyer de nos instruments nous apparaissaient sous la forme de disques rougeàtres, à contours bien limités, de teinte uniforme, fixes et réduits, offrant ainsi des pointés d'une précision facile et sûre. La plupart du t^mps, les signaux ont été visibles à l'œil nu, comme des globes de feu. dont l'éclat était parfois comparable à celui d'une belle étoile de preiuière grandeur. Nous donn(aîs ci-après les résultats obtenus, en mettant en évidence les excès sphériques et les erreurs de nos triangles. COLONEL PKimiF.R. — JONCTION GKODKSIQLE DE L ALGÉRIE AVEC L ESPAGNE lOOC' DIRECTIONS LES PLUS PROBABLES OBSERVÉES (sailS IvducUon) A Mulhacen. Tc-tica 0" 0' 0"000 Filliaoussen -287 30 31 315 M' Sabilia ....... 309 59 22 894 A Tética. Mulhacen 0" 0' 0"000 Filhaoussen 89 39 9 803 M' Sabilia ....... 1134018 9G6 A M' Sabilia. Tética 0" 00 00 000 Mulhacen. ...... 18 14 54 757 Filhaoussen 105 71 71 535 A Filhaoussen M'Sabiha 0^00' 00 000 Tética 67 61 65 189 -Mulhacen. ...... 87 47 63 301 DIRECTIONS LES PLUS PROBABLES RÉDUITES AU CENTRE DES STATIONS A Mulhacen Tética. 0° 0' 0"000 Filhaoussen 287 30 48 797 M' Sabiha . 309 59 34 066 A Tética. Mulhacen O'' 0' 0"000 Filhaoussen 89 39 16 210 M'Sabiha 113 40 27 271 .1 M' Sahiha. Tética 0» 0' 0"000 Mulhacen 16 19 52 219 Filhaoussen . . . . 95 8 37 782 et 1010 Filliaoussen Tética. Mulhacen . M' Sabiha . Mulhacen . Filliaoussen M' Sabiha . Mulhacen . Tética . . . Filliaoussen M' Sabiha . Tética. . . GKOGRAPinr. • A Filliaoussen. M' Sabiha . 0» 0' 0"000 Tética. o . 60 51 12 18o Mulhacen . ...... 78 43 39 198 Excès sphériques lies triangles. Erreurs des triangle; 1 . . . .. 54" 170 — 0"-2o6 ::::::) 'lO 743 43 503 60 070 — 0"712 1"921 0"952 Les erreurs, comme on le voit, ne dépassent pas, pour ces triangles gigantesques, celles qui se révèlent dans les triangles de portée ordinaire et donnent ainsi l'idée la plus satisfaisante de la précision de nos mesures. DIRECTIONS LES PLUS PROBABLES COMPENSEES Mulhacen Tética . . M' Sabiha Filliaoussen . Tética . » . M* Sabiha. . Filliaoussen. Mulhacen . Filhaoussen M' Sabiha . Tética . . . Mulhacen . Filliaoussen M' Sabiha . Tética . . . Mulhacen . 0« 0' 0 "00000 50 0 25 05172 72 29 10 92615 0" 0' 0 "00000 89 39 16 14383 113 40 26 77970 0" 0' 0"00000 16 19 51 67227 95 8 37 39840 0° 0' 0"00000 60 51 d2 04159 78 43 39 14141 COLONEL PERRIER. — JONCTION GÉODÉSIQUE DE l'aLGÉRIE AVEC l'eSPAGNI. lOll CALCUL DES TRIANGLES COMPENSES Filliaoussen .... 17"o2'27"10() 8-2827"^ 004 Tética. ..,.,.. 893916144 2699-26 314 Mulhaccn 72 2910 926 257411 69o Excès sphérique. . . . . o4 170 Erreur 0 M' Sabilia 78'48'45"726 209926'" 314 Mulhacem ..... 22284o 874 10ol79 110 Filhaoussen. .... 784339 142 209846 631 Excès s[)lR'ri(|ii(' .... 70,742 Erreur . 0 M' Sabiha ..... 16"19'51"672 82827'",004 Totica. ...... 1134026780 269846 607 Mulhacen. ..... oO 0 2o 0o2 225711 970 Excès sphérique. .... 43"303 Erreur. ........ +1 Filhaoussen. .... 60" 51'12"042 22o7il'°,970 M' Sabiha ..... 95 8 37 398 257411 672 Télica ....... 24 1 10 036 105179 104 Excès sphérique. .... 60"075 Erreur 1 Dans ce calcul on a pris pour base de départ la longueur du côté Tética. — Mulhacen, obtenu, en partant des deux bases de Madridejos et d'Arcos. On trouve ainsi pour la longueur du côté : M' Sabiha-Filhaoussen ............ 105,179'°, il En partant de la base d'Alger par la chaîne algérienne, on obtient, pour la longueur de ce côté : M' Sabiha-Filhaoussen 105,179"^,91 Différence ..... 080 Am OA 1 '"'" MM) °" llMJÔû '^' '^^ '""»"™'' ""=■'" Ce résultat pourra être modifié par la compensation ultérieure des deux réseaux, mais nous n'hésitons pas à le signaler à l'attention de l'Assc- ciation. La jonction géodésicpie de l'Espagne avec l'Algérie est ainsi réalisée de la manière la plus heureuse, et la sciencf^ est désormais en possession, vers l'ouest de l'Europe, d'un arc de méridien de 28". 101:2 GÉOGRAPHIE JONCTION ASTRONOMIQUE DE L ALGÉRIE AVEC L ESPAGNE Lorsque la jonction de l'Espagne avec l'Algérie fut décidée, nous fûmes frappés de l'intérêt qu'il y aurait à compléter l'opération purement géo- désique en reliant entre eux les réseaux astronomicpies des deux pays. Nous avions déjà un grand polygone de longitudes comprenant : Alger, Marseille, Paris, Madrid; pourquoi ne tenterions-nous pas de le fermer en lui faisant passer la mer, ainsi qu'à nos triangles. Il n'y a pas de câble sous-marin entre l'Algérie et l'Espagne ; mais nous pourrions peut-être y suppléer par des signaux lumineux que nous avions déjà tout organisés pour nos triangles. Malgré l'importance extrême de la première opération, nous avons tenu presque autant à la parlic astronomique et nous n'avons pas hésité à pro- onger nos travaux de plusieurs semaines, malgré les difficultés dont on pourra se faire une idée en se rappelant les catastrophes atmosphériques qui sont venues fondre sur l'Espagne pendant l'automne de 1879. M. Merino occupait la station de Tética en Espagne ; M. Perrier celle de M' Sabilia en Algérie. Les deux stations géodésiques avaient été en quel- ques jours transformées en observatoires astronomiques temporaires ; les deux observateurs étaient pourvus de cercles méridiens et d'appareils identiques pour l'enregistrement électrique des observations d'étoiles et des signaux lumineux. Pour comparer entre elles les pendules Tética et de M'Sabiha, nous avons eu recours, comme nous venons de l'indiquer, à l'échange réciproque, par-dessus la Méditerranée, de signaux électriques lumineux et rythmés, dont la transmision, même à 70 lieues, peut être considérée comme instantanée. Dansée cas, l'équation personnelle des deux observateurs est double ; elle ne comprend pas seulement celle qui est relative à l'observation des astres, mais encore celle qui résulte de l'observation des phénon^ènes lumineux instantanés, et il a fallu déterminer avec soin chacune de ces éf]uations. A cet effet, M. Merino, accompagné de M. Esteban, s'était rendu à Paris, pendant les mois de juin et de juillet ; la première équation a été déter- minée par la méthode ordinaire dans le pavillon des longitudes de Mont- souris et la seconde à l'Observatoire même, de la manière suivante ; Un collimateur optique était placé sur la tour de Montlhéry à 24 kilo- mètres environ de distance et dirigé sur la plate-forme de l'Observatoire ; nous observions séparément les signaux lumineux produits à Montlhéry, avec des lunettes identiques, et chaque signal observé venait s'enregistrer COLONEL PERRIEn. -JONCTION ASTRONOMIQUE DE 1."aI.(.ÉRIE AVEr. e'eSIUGNE 1013 sur la bande d'un ('liroiiogra[)lu' Il trois pluiiicsdont ruuemaniiuiit l'heure de la pendule, et les deux autres les instants du phénomène pour les deux observateurs. Nous observions ainsi 40 signaux ; puis, pour renverser toutes les con- ditions de l'expérience et éliminer la parallaxe; des plumes, nous chan- gions de lunette et de top, et nous procédions à une nouvelle série d'ob- servations de 40 signaux. L'ensemble de ces deux séries nous donnait une valeur de l'érjuation personnelle relative aux signaux. Nous avons observé, pendant plus d'un mois , plusieurs milliers de signaux. Les expériences préliminaires nous ont montré que, comme l'avait indiqué M. Liais, l'observation des signaux rythmés est susceptible d'une très grande précision ; mais elles ont aussi révélé des faits nouveaux qui contredisent certaines conclusions de ce savant astronome. Ainsi l'équation personnelle n'est pas nulle dans l'observation des signaux rythmés ; chaque observateur a la sienne propre ; elle est , il est vrai, moins variable dans le courant d'une même soirée et d'une soirée à l'autre que celle qui se manifeste dans l'observation des passages d'étoiles. Mais elle peut, comme cette dernière , atteindre un ou plusieurs dixièmes de seconde; elle s'élève entre nous à 0"124. Toutes les valeurs obtenues sont comprises entre 0"108 et 0"149 , ce qui prouve combien les variations dues à l'état physiologique des observateurs ont eu pour nous peu d'importance. En second liea , il est préférable d'observer les éclipses instantanées, et non pas les apparitions; dans nos expériences, nous pouvions indifTé- reninient observer les unes et les autres, mais l'observation des éclipses est plus précise et plus sûre. Les physiologistes peuvent expliquer le fait : nous l'attribuons surtout à ce (lue, même avec des signaux rythmés, l'apparition d'un signal cause toujours une certaine surprise à l'observateur. Enfin, le rythme qui convient le mieux consiste à espacer les éclipses de 2 à 2 secondes, les durées des éclipses et celles des apparitions du signal lumineux étant les mêmes et égales à une seconde de temps. L'échange des signaux lumineux, entre Tética et M'Sabiha, à la distance de 230 kilomètres, ne pouvait s'effectuer sûrement que si le faisceau, bien dirigé et d'intensité constante, était susceptible d'être interrompu d'une manière instantanée. Pour réaliser ces deux dernières conditions , qui n'étaient pas nécessaires dans les mesures a/.imutales , nous avons employé nos collimateurs optiques ou réfracteurs à lentille, du système Mangin, en substituant à la lampe à pétrole , qui sert dans les observations géodésiques ordinaires, une lampe électrique, non plus du modèle de Serrin, où se produisent des déplacements oscillatoires du cravon positif et. par suite, des défaillances du faisceau éclairant, mais 101 i GÉOGRAPHIE une lampe électrique à main susceptible d'un réglage continu, à l'aide duquel on peut maintenir exactement, au même point, le crayon positif, en conservant aux deux crayons la distance convenable; et, pour augmenter encore (dans le rapport de 3 à 4) l'intensité lumineuse, nous avons incliné les crayons à 30" sur l'axe, la pointe incandescente du crayon positif étant tournée vers l'objectif. Ces petits appareils peuvent être réglés et orientés comme de véritables lunettes ; ils sont plus faciles à manier que les réflecteurs et nous ont fourni des images plus homogènes, mieux limitées et presque aussi écla- tantes, bien que les lentilles n'aient que 0":',:20 de diamètre. Nous estimons à cinq ou six cents kilomètres la distance à laquelle on pourrait les apercevoir, par des temps favorables, avec une lunette de quatre pouces. Ils offrent aussi ce précieux avantage que, l'image conjuguée du charbon positif venant se former au foyer de la lentille, sous la forme d'un petit disque de 0"',006 de diamètre, le faisceau lumineux peut être interrompu, presque instantanément, par un petit levier soumis à l'action intermit- tente d'un appareil électro-magnétique. Les échanges de signaux s'opéraient comme il suit : Tética, par exemple, envoyait quarante signaux ; à l'instant de chaque éclipse, le levier de l'obturateur fermait le courant de la pile locale et le phénomène était enregistré automatiquement sur le chronographe, comme un passage d'étoile; M'Sabiha, de son côté, observait les instants des éclipses, et, en pressant sur le bouton du top, les enregistrait aussi comme un passage d'étoile. Puis M'Sabiha envoyait et enregistrait quarante signaux que Tética recevait et enregistrait de même. Le dernier signal était accompagné, de part et d'autre, d'un long contact, pour repérer les secondes correspondantes des deux pendules. Chaque échange complet contenait quatre séries pareihes, soit, en tout, cent soixante signaux envoyés et cent soixante signaux reçus. Deux échanges par soirée donnaient lieu à l'enregistrement, de part et d'autre, de six cent quarante signaux répartis en huit séries. L'effet produit par l'apparition et la disparition rythmées du petit disque lumineux était saisissant, si bien que nous aurions pu, dans la plupart de nos soirées, observer, à l'œil nu, les éclipses. Toutefois, nous nous sommes toujours astreints à nous servir d'une lunette, pour ne pas modifier les conditions physiques dans lesquelles nous avions déterminé notre équation personnelle. Du o octobre au 16 novembre, nous avons aperçu, réciproquement, nos signaux électriques pendant quinze soirées ; sept d'entre elles seulement, également favorables à M'Sabiha et à Tética, peuvent servir au calcul de la <;0LONEL PERRIER. —JONCTION ASTRONOMIQUE DE l'aLGÉRIE AVEC l'eSPAGNE lOlo longitude, chacune comprenant, de part et d'autre, (juatre circompolaires au moins, avec cinquante étoiles horaires réparties dans quatre positions successives du cercle et l'échange de 640 signaux. Après la clôture des opérations sur le terrain, une nouvelle mesure de l'équation personnelle, aussi bien pour l'observation des étoiles que pour celle des signaux lumineux, a été exécutée dans un petit pavillon de l'observatoire de Madrid où s'était rendu M. Perrier, accompagné du capitaine Dell'orges. La constance de la portion de l'équation personnelle relative aux signaux lumineux est extrêmement remarquable; nous évaluons à moins d'un centième de seconde de temps seulement l'inrertitude de la détermination. D'où nous concluons (jue l'emploi des signaux lumineux rythmés pour le transport du temps réservé à quelques cas intéressants dans lesquels on ne peut disposer d'un fil télégTaplii([ue est susceptible de donner des résultats d'une haute précision. Nous donnons ci-après le tableau des valeurs obtenues pour la différence de longitude. M'Sabiha (est), — Tética (ouest) : 187!). — ibre 20 . . 0"6'^14«976 23 . . . . 0 G 15 055 80 . . . . 0 6 14 977 îmbre 7 . . . . 0 6 14 935 0 . . . 0 6 14 850 10 . . . . 0 6 14 889 u . . . . 0 6 14 914 Moyenne . . . . ()"G'"i4^943 Ce chiffre pourra être légèrement modifié, dans les calculs définitifs, par la considération des poids de chaque soirée ; nous le donnons simplement pour montrer que les écarts autour de la moyenne sont compris entre des limites très satisfaisantes. Cette valeur, du reste, doit être corrigée de l'etfet de la double équation personnelle, c'est-à-dire diminuée de la somme de deux termes représentant : le premier, l'ériuation personnelle relative des deux observateurs pour les étoiles, entendue dans le sens observateur est — observateur ouest : P-M:r= -|-0%lir); et le second la moitié de Téquatiou personnelle relative aux signaux hnnineux, entendue dans le même sens : Perrier-Merino, soit : -^- (i»-M) -^ + 4~ (■^**^^) ^ + ^'^^^• Il y a dans notre opération deux points que nous signalons à l'attention 1016 GÉOGRAPHIE de l'Association: d'abord, l'étude pratique et la première application, sur le ten-ain, de moyens entièrement nouveaux pour opérer la transmission de l'heure et déterminer les différences de longitude de deux points distants de près de 70 lieues. Ces moyens ont pleinement réussi; leur puissance est telle quelle s'étendrait aisément à plus de 500 kilomètres. Le second point, non moins acquis, c'est la fermeture, désormais assurée, d'un vaste polygone de longitude, dont le périmètre comprend des fils aériens, un cable sous-marin et, en guise de fil, entre M'Sabiha et Tética, une sorte de sillon lumineux qui unit ces deux points par dessus la Méditerranée. M. le général PÂEMEITIEH >[emljre du Comité îles Forlillcaliiuis. VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS DES PRINCIPAUX TERMES DE GÉOGRAPHIE ET DES WOTS QUI ENTRENT LE PLUS FRÉQUEMMENT DANS LA COMPOSITION DES NOMS DE LIEUX (I). Séance du 18 avril 1881. — M. le commandant TITEE chef du service topographique de l'Algérie. PRESENTATION DE CARTES — Séance du 18 avril 1881. — (1) Ce mémoire a dû èlre composé à Alf;er et ne peut ùlre inséré à sa place régulière. Il figurcn h la fin du volume, avant la table des matières. (.. m l'Ii.VT. nlADUANT POUR TllOLVF.K I.A I.ATITIDK 101 M. C. DUPRAT Membre correspondant de la Société d'uslronomie de Taris QUADRANT POUR TROUVER LA LATITUDE — Scnnce du 19 avril I8SI. — Ce quadrant uest pas dcstiiit' à laire dfs observations exigeant une extrême précision, c'est simplement i)onr avoir une approximation utile que je l'ai inventé (en 187G). Cet instrument peut se construire de l'açon à ce que toutes ses pièces se démontent alin de pouvoir être renfermées dans une Iioite n'occu- pant qu'un volume des plus res- treints et nullement embarrassant dans un voyage. Voici son mode d'emploi : A midi vrai du lieu où l'on opère, le trépied étant mis dans une position exactement horizon- tale au moyen d'un niveau d'eau, on amène le (juart de cercle dans le sens des rayons solaires, et on lit, sur le rebord blanc, le nombre de degrés sur lequel tomli e r ombre de l'aiguille centrale . Ce nombre représente exactement la hauteur du centre du soleil au- dessus de l'horizon, car : Lorsque 1" instrument est dans une position rigoureusement verticale, l'angle formé par le j)lan passant par l'aiguille et son ombre et le plan horizontal passant par le centre du quart de cercle est égal à l'angle que forme la droite qui joint le centre du soleil à celui du quart de cercle avec l'horizon. De là simplification énorme dans les calculs : plus de demi-diamètre du soleil à calcul(;r, plus de dépression apparente de l'Iiorizon de la mer, plus de réfraction atmosphérique moyenne venant compliquer les calculs. On peut même, en renversant la graduation du quart de cercle, lire de suite la distance zéuitale du soleil. lois GÉOGRAPHIE V-âi- suite d'un perfectionnement que je viens d'apporter à mon appareil, je puis obtenir la latitude du lieu où l'on opère sans qu'aucun calcul reste à faire à l'observateur ; voici, en quelques mots, en quoi il con- siste (%. 108) : Sur le premier cercle s'en trouve un second, mobile, ayant une course de ^24" ;< 2, soit 48". Sur le cercle fixe se trouvent deux divisions de 24" à chacune de ses extrémités. Le quart de cercle mobile est gradué en 90", mais le zéro, au lieu de se trouver à l'extrémité supérieure du quart de cercle, comme l'indique la pre- Fi-. 108. mière figure, se trouve à l'extré- mité inférieure. Lorsque l'on veut se servir de l'instrument, on amène l'extrémité supé- rieure ou inférieure du quart do cercle mobile sur la division du quart de cercle fixe correspondant à la déclinaison du jour où se fait l'observation, selon que la dite déclinaison est affectée du signe -|- ou — . Au moyen de la vis d'arrêt qui se trouve derrière l'appareil, on fixe alors le quart de cercle mobile, et on lit l'angle donné par l'ombre. Cet angle est précisé- ment la latitude; du lieu. M. BOÏÏTT Garde-mincs, Membre de la Société de géographie d'Oran. ÉTAT DE LA QUESTION DES CHEMINS DE FER TRANSSAHARIENS (0 (EXTRAIT) Séance du 19 Kvril 1881. — CHOIX DU TRACÉ Examinons le choix du tracé. Trois tracés principaux sont en présence : 1** Celui étudié parla mission Choisy; M) Le mémoire iti extenso a été publié dans le bulletin m to de la Société de Géographie d'Oran .■ à cause de son étendue, on n'a pu reproduire ici que la partie présentant un caractère particu- lièrement géographique. COUTY. — QUESTION DES CHEMINS DE FER TRANSSAHARIENS 1010 2" Celui dont le lioutonant-colonel Flatters poursuit en ce moment la recon- naissance; S** Le tracé examiné parles missions placées sous la direction de M. Pouyanne. Nous allons éliminer, tout d'abord, le projet Flatters: les études y relatives sont loin d'être terminées et. jusqu'à présent, les données élémentaires concer- nant la partie te('linoloi;i(iue et commerciale de cette ligne l'ont complètement df'faut. car la mission n"a pas encore atteint le but visé. M. Cboisy a reconnu la possibilité d'installer une voie ferrée entre Laghouat et Goléah ; « mais il y a, dit-il, à vaincre de sérieuses difficultés dans le dernier tiers du trace, où s'accumulent 1rs mauvais passages, les oued et les sables. » On traversera au moins 3 kilonu'Hres de dunes, moitié en tunnel, moitié en viaduc. Comme ressources en eau. la ligne est bien partagée au dc'jtart <'t à l'arrivée, mais le plateau entre Lagliouat et Gob'ah ne présente au(Hm indice de nature à faire espérer le succès de sondages artésiens. En ce qui concerne le tracé entre Biskra et Ouargla, il y a \me quarantaine de kilomètres assez mauvais à traverser. L'eau se trouve partout ; « de Veau médiocre, malhettreusrmcnt, à laquelle les Européens sliabitwnt arec peine, et qui incrusterait l'itc les n^achines. » Ces aveux sont signiticatifs et dissimulent m.al les diffîcultc's pratiques des (racés par l'est et par le centre de l'Algérie. Quant à la partie située au delà de Goléah jusqu'à Insalab, on ne possède, au sujet de cette contrée, que des données très vagues. En fait, on ne connaît rien de la valeur productive des pays traversés, ni sur les populations qui les liabitent. Il reste donc le tracé de l'ouest (pi. xiv). A cet égard, il est nécessaire de reproduire tout d'abord les conclusions du remarquable travail adressé par M. l'Ingénieur en chef des mines Pouyanne à M. le ministre des travaux publics, le 20 juin 1880; « l'J 11 n'y a certainement aucun obstacle à aller à Oran par Ras-el-Mà au fond du Touat, cette route otfrant excellent profil et eau abondante, et évitant d'ailleurs toute dune de sable; il en est de même, selon toute probabilité, du Touat au Niger ; 2" Cette voie aurait du trafic, même au Sahara, et servirait assez puissam- ment l'intérêt des populations, d'ailleurs en partie fixées au sol, pour garantir pleinement la sécurité au bout de peu de temps ; 3'^ En cas de double projet, la ligne de l'ouest UK-riterait la priorité dans l'exécution. » Ceci posé, nous allons décrire succcintement le li'acé qui a, à bon droil. la préférence de M. l'Ingénieur en chef des mines. Ce serait uni; erreur de croire, hâtons-nous de le dire, (pie, le bii( de la Société de géographie! d'(3ran est d'atteindre les l'ives du Niger du premier bond. Notre ambition n'est pas aussi grande. Nous voulons procéder pas à pas, mais progressivement. Ainsi, la grande artère transsaharienne doit s(^ diviser en plusieurs stations. La têle de ligne sera Oran : ce point est forcé. Il est imitile de faire ressortir longuement les a\antages ipu' [jrésenle cette ville, avec son magnifique port voisin de l'Espagne et du ilétroit de Gibraltar. Ces avantages sont ainsi résumés dans la brociuu'e puitliée par notre ancien et laborieux président, M. Trotabas : 1020 GKOGRAPim: c Importante réduction du trajet terrestre par rapport à tout autre point de la (•()!(' algérienne; facilités naturelles pour la partie nautique du trajet; réduc- tion notable du parcours maritime pour arriver aux ports ouest et nord de la France; ressources de toute nature cl imujédiates olï'ertcs par le port d'Oran, et, enfin, situation exceptionnellement favorable pour la réalisation de tous les projets d'avenir qui ferait d'Oran-Mers-el-Kebir le grand port tète de ligne algérienne du Transsaharien. » Il y a peu de mots à ajouter a cette conclusion claire et concise. C'est que le port d'Oran, au point de vue du mouvement qui anime ses quais, occupe le premier rang parmi les ports de l'Algérie et le cinquième l'ang dans la liste des ports de la métropole; c'est que la ville d'Oran. selon le compte rendu de la Banque de l'Algérie, prend place au premier rang relativement aux chiffres d'affaires commerciales qui se traitent sur la place. Dans ces conditions, cette ville comptera, avant peu, parmi les centres commerciaux les plus importants de la Méditerranée: cette situation amènera forcément la déclaration de fran- chise de son port. Le gouvernement devrait se préoccuper déjà de cette solution, unique cause de la prospérité énorme qu'ont acquise Gênes, Gibraltar, Anvers, etc. En ce qui concerne le Transsaliarien proprement dit, son point de départ serait Ras-el-Mà, situé à la tète de la riche vallée de la Mekei-ra. au seuil de la région des Hauts-Plateaux et sur la ligne de partage des bassins méditer- ranéens et des chotts. Ce choix est déterminé par cette considération, que la ligne de Bel-Abbès à Ras-el-Mà va être concédée à la Compagnie de l'Ouest- Algérien. D'ici deux ans au maximum, cette voie ferrée sera un fait accompli; elle prolongera de 83 kilomètres la section du Tlélat à Sidi-bel-Abbès. De sorte que le tronçon qui pourra être considéré comme la première section du Trans- saharien aura, entre Oran et Ras-el-Mà, 1G3 kilomètres de développement. La deuxième section serait comprise entre Ras-el-Mà et El-Outed, à rentrée du Sahara: elle a été étudiée avec un soin minutieux par M. Baills et M. Pou- yanne. C'est celle qui traverse le pays le moins peuplé, mais c'est aussi celle qui assurera un bénéfice immédiat à l'entreprise. Ce bénéfice résultera incontes- tablement de l'exploitation de l'alfa, dont cette contrée est richement pourvue; c'est pour cette raison que la section dont il s'agit devrait être comprise, éven- tuellement, dans le cahier des charges de la Compagnie de l'Ouest-Algérieri. Il serait permis d'espérer ainsi sa réalisation avant quatre années. Ce tronçon de voie ferrée ne rencontrera aucune difficulté technique: terrain absolument plat avec un minimum de travaux d'art, eau suffisante et de bonne qualité. La longueur totale de la 2« section serait de trois cents kilomètres; le prix moyen de construction, 10o,000 fr. le kilomètre, non compris 'e matériel roulant. Du reste, M. Pouyanne s'exprime ainsi, dans son rapport à M. le Ministre des Travaux publics, au sujet de la 2« section : « Cette ligne pénétrerait nettement dans le bassin de l'Oued-Guir au point le plus occidental possilile de nos possessions ; elle serait parallèle à la fron- tière marocaine, et peut être considérée, au point de vue politique et indépen- damment de son prolongement possible, comme indispensable pour permettre la création d'un poste aux environs de Mograr et assurer ainsi la sécurité de la province d'Oran, dont les troubles viennent toujours du sud-ouest ; à elle seule, elle ouvrirait déjà le commerce avec le Touat etleTafilalet, car elle arri- verait jusqu'au point ou les chameaux du Sahara ne peuvent venir sans avoir à redouter les influences qui les déciment sur les Hauts-Plateaux et dans le Tell.» BOUTV. — QUESTION DES CHKMINS DE KKH TUANSSAHAIUENS 10:21 II est important dénoter que Kl-Outcd est situé presque sur la même latitude quL' Ouargla et dans le voisinage de Figuig. La question de sécurité, dans cette région, était un obstacle plus apparent que réel : cependant, elle vient d'être résolue d'une façon définitivi; par l'occupation militaire de Tliyout. La troisième section aurait pour limite Igli. C'est un ksar très important, bâti au confluent de l'oued Zousfana et de l'oued Guir, rivière qui descend du massif du grand Atlas marocain et arrose une valli'e peuplée, riclie et fertile. On atteindrait Igli en suivant une pente descendante insignifiante, sans ditïiculté technique aucune et sans rencontrer d'areg; l'eau est abondante et facilement accessible. Cette section aurait 300 kilomètres de développement ; la dépense kilométrique serait légèrement supérieure à celle de la section précédente; en l'évaluant à 115.000 francs le kilomètre, on reste circonscrit dans des limites rationnelles. Par l'occupation d'Igli nous absorberions à notre profit tout le commerce du Tafilalet, alimenté actuellement par les Anglais; nous créerions des relations l>lns actives, plus immédiates avec le Touat et le Tidikelt. Enfin, nous serions en mesure d'étudier, d'une manière plus profitable, tout le pays situé au sud (i'igli jus([u"au louai, et de là jusqu'au Niger. Ici vient se placer une observation sérieuse, relative à la position réelle de la frontière marocaine. A cet égard, la plupart de nos cartes géographiques ne [•résentent pas une grande exactitude: elles font dévier la frontière vers l'est et englobent dans l'empire marocain le Gouara, le Touat et leTidikelt. Cette situa- tion est souvent invoquée contre le tracé de l'Ouest; on semble redouter des difficultés diplonuitiques devant lesquelles on prétend qu'il serait prudent de s'incliner. Mais on peut être tranquille à cet égard: aux termes du traité conclu en 1844, entre la France et le Maroc, la frontière de cet empire s'arrête à Iche, ksar placé par 22° 20 de latitude nord et 3° 12 de longitude occidentale. Tout le pays situé au delà n'appartient, en droit, pas plus au Maroc qu'à nous; en fait, il est réellement indépendant: l'empereur du Maroc n'a sur lui (pi'une autorité purement religieuse et nullement politique. Ce serait trop préjuger de l'avenir que d'établir, d'ores et déjà, le sectionne- ment de la portion du Transsaharien au delà d'Igli. Lorsque notre autorité sera solidement assise dans ces régions, qu'une occupation militaire aura fait naître partout le calme de la paix, que les quelques tribus turbulentes du Maroc ou du Chambàa seront i-éduites à l'inaction par le seul fait de l'installa- lion d'une voie ferrée, il sera temps d'examiner alors la convenance de pousser notre railway jusqu'au Touat. Cependant, Timadanim ou Taourirt semble mo- mentanément destiné à être la tête de ligne sud de notre grande artère com- merciale, en attendant son {)rolongement vers le grand fleuve soudanien. Il s'établira là, provisoirement, un centre de mouvement dont il est difïicile de prévoir dès aujourd'hui les proportions, car toutes les caravanes du Soudan s'y donneront rendez-vous pour trafiquer avec celles qui descendront des régions telliennes du Nord. Quoi qu'il en soit, cette partie du tracé entre Igli et le Touat suivra le cours de l'oued Massaoura ; nulle part la voie ne rencontrera les sables de l'areg ; partout elle trouvera de l'eau boime et abondante; elle desservira enfin une ligne continue de ksours ou villages que l'on estime au nombre de cinq cents environ, entourés de jardins et de forêts de palmiers et habités par d(\s popu- lations paisibles et laborieuses. Son développement serait de 500 kilomètres tout au plus, d'après les calculs de M. Pouyanne. 1022 GÉOGRAPHIE En ce qui concerne la région située au delà du Toual, on possède sur elle des renseignements suffisants pour permettre d'affirmer son accessibilité tech- nique. L'enquête patiente et laborieuse à laquelle s'est livré M.Sabatier,avec un dévouement et une abnégation au-dessus de tout éloge, ne laisse aucun doute dans l'esprit. Le pays est absolument plat et débarrassé des dunes sableu- ses. A partir du Touat, on suit la vallée de l'Oued-Tirejert, laquelle serait, d'après M. Sabatier, la continuation de la grande gouttière de l'oued Massa- oura, jusqu'aux marais de Karouff, voisins du Niger. Cette découverte, que l'on doit à ses patientes investigations, modifie notablement l'orographie connue de cette région ; elle rend les cours d'eau qui descendent des pentes méri- dionales du grand Atlas marocain tributaires du grand fleuve soudanien, contrairement à 1 opinion de M. Duveyrier et de bien d'autres géographes, qui faisaient déverser l'oued Massaoura dans le Drà. Partout la pente est insensible; pas de travaux d'art considérables, de l'eau abondante et bonne à la surface ou à une faible profondeur. Avant d'atteindre les bas-fonds de Karouf. la voie ferrée obliquerait vers l'est, pour arriver au fleuve soudanien, à la hauteur de Bourroum ou de Tos- saye, à moins qu'on ne prenne Tombouctou pour objectif. Ces données entre Igli et le Niger sont sommaires et ne peuvent servir de base à un projet positif; mais elles établissent ce fait capital, à savoir, que la réalisation de l'idée du Transsaharien n'est plus qu'une aflaire de temps. Au fur et à mesure de notre installation sur chacun des points signalés et grâce à la sécurité que notre présence fera naître, des explorations sérieuses seront entreprises sur les parties incomplètement connues; c'est ainsi que successive- ment, avec prudence, mais avec certitude, on atteindra le but proposé. Récapitulant ces diverses sections, nous aurons le tableau suivant: D'Oran à Ras-el-Mà partie exploitée ou concédée 163 kil. De Raz-el-Mà à El-Outed (territoire algérien) 300 D'El-Outed à Igli (territoire indépendant) 300 D'Igli à Timadanim ou à Taourirt 500 De Taourirt à Bourroum 1.000 Total 2.263 kil. Le trajet préconisé par M. Duponchel, entre Alger et le Niger, mesure, à vol d'oiseau, 2,393 kilomètres. En réalité, cette ligne aura plus de 2.500 kilomètres, soit 237 kilomètres en faveur du tracé de l'Ouest. Il résulte du tableau ci-dessus que, grâce au Transsahai-ien, le Soudan ne sera plus qu'à six jours d'Oran, huit jours de Marseille et neuf jours de Paris. Actuellement, les paquebots partant de Bordeaux mettent neuf jours pour arriver à Saint-Louis du Sénégal, et 1.200 kilomètres séparent cette dernière ville de Ségou, point le plus voisin du Niger. Tout l'avantage est donc en faveur de la ligne de l'Ouest. On a prétendu, pour combattre l'idée du Transsaharien, que ce projet n'était pas réalisable. L'insanité des pays traversés, l'élévation de la tempé- rature, le défaut de sécurité, etc., étaient des obstacles sérieux pour des Européens, gens habitués à un climat tempéré et trop sensibles aux chaleurs torrides des contrées tropicales. Il naîtrait de cette fâcheuse situation des difficultés énormes pour l'établissement de la voie ferrée et pour son exploita- BOUTY. QUESTION DES CHEMINS DE FEU TRANSSAHARIENS 1023 tion. Sans doute, ajoutait-on. l'idée est généreuse et phiiantliropiiiue : mais elle n'est pas pratique au point de vue positif des intérêts pc'cuniaires. Ces objections ne sont pas sérieuses. Kn ce qui concerne la période des travaux de conslrurtion. c'est la maiii- dVeuvre indigène et marocaine, si abondante à cause du \i)isinage de la fron- tière, qui sera requise. Ce sont, du reste, les Marocains qui exécutent la plus grande partie de nos travaux publics ; on les voit sur tous les chantiers, où ils l'ont preuve d'habileté, d'intelligence et d'aptitude ; quel(|ues-uns sont employés en (jualité de cantonniers sur nos routes de terre, d'autres sont chefs poseurs sur nos voies ferrées. Quant au personnel de la traction et de l'i^xploitation, [)(>urquoi n'aurait-on pas recours aux indigènes ? Qui pourrait s'opposer à la création, dans notre province, d'écoles professionnelles où les jeunes indigènes apprendraient tout ce qui est relatif à l'entretien et à la conduite des machines, aux réparations de la voie et des travaux d'art, entin, la conduite d(!s trains? La direction des gares serait confiée avantageusement aux anciens ofticiers indigènes ; c'est ainsi que les Anglais ont opéré pour leurs voies ferrées de l'Inde asiatique. D'ailleurs, la période pénible sera de quelques mois seulement, et les Euro- péens ne seraient pas exposés à des dangers plus grands que les détachements envoyés en Cochinchine. au Sénégal et sur divers autres points aussi malsains. On assurera la sécurité en organisant chaque gare principale en petit camp retranché, flanqué de bastionnets selon le type des caravansérails et pouvant contenir un détachement permanent de troupes prêtes à tout événement. Les stations ou les maisons de gardes devTaient être également l'objet de travaux défeusifs. In système de signaux pai-ticuliers relierait toutes les stations. En cas d'atlaciue sur un point quelconque de la ligne, la répression serait aussi rapide que l'agression. Mais ce sont là des craintes puériles : l'etïectif des tribus nomades plus ou moins à redouter est très faible : quelques milliers d'indivi- dus à peine, répandus sur des surfaces immenses, et bien moins redoutables que les Indiens de l'Amérique du Nord. Pour compléter le chapitre, relatif au choix du trac('". il convient d'établir sommairement un aperçu de la dépense des travaux, moins le matériel , roulant. M. Duponchel estime le coût total de la voie et des travaux d'art, depuis Afïreville jusqu'au Niger, au chift're de 370,000,000 de francs environ. Mais ce total renferme 10,000.000 pour les parasables voûtés, dans la traversée des dunes, et 20.000,000 pour les approvisionnements d'eau. Le premier de ces deux articles de dépense est inutile dans le tracé occiden- tal ; on ne rencontre nulle part les sables de l'areg; quant au deuxième, il faut admettre 10 millions seulement, par la raison que le tracé de l'Ouest trouvera de l'eau en quantité suffisante sur tout le parcours, sans l'artifice coûteux de longues conduites forcées, difficiles d'entretien et, en cas d'accident, pouvant amener di; malheureuses conséquences. C'est donc en tout 20 millions dont il faut diminuer les 370 millions du total ci-dessus; soit 3i4 millions, pour un développement de 2,330 kilomètres au moins. Le prix moyen de revient kilo- métrique serait donc de I i6,5t)0 francs. D'un autre côté, M Pouyanne, basant ses calculs sur les données de M. Cla- venad et de M. Baills, estime la dépense entre I\az-el-Mà et El-Outed à lO'i.OOO fr. le kilomètre. Au-dessous d'El-Outed jusqu'à Igli, il y a lieu d'augmenter ce chiflre de 10.000 francs en raison de l'éloignement, soit, liy,000 francs. 1024 GÉOGUAPHIE Entre Igii et le Touat, il est équitable de compter i-Jti.OOO IVancs. Enfin, du Touat jusqu'au Niger, on peut évaluer la dépense, pour la même unité de lon- gueur, à 180,000 francs. Par suite, la dépense totale se décomposerait ainsi : De Raz-el-Mà à El-Outed. . 300^ à lOo.OOQf^ 31.500.000 Ir. De El-Outed à Igli 300 à il o. 000 ^ 3i.ri00.000 D'Igli au Touat oOO à 13.^.000 ^ G7.jOO.000 Du Touat au Niger 1.000 à 180.000 = 180.000.000 ToTAi 313.500.000 fr. Soit, en chiffres ronds 313.000.000 iV. De Raz-el-Mà au Niger, on aurait environ i.lOO kilomètres de développe- ment. Le prix de revient kilométrique serait porté, dans ce cas. à 150.000 fr. Il semble plus convenable, en tout état de cause, d'adopter ce dernier chitfrc, ({uoique plus élevé. Quant a la dépense du matériel roulant, elle peut être estimée 12.000 francs par kilomètre; soit, 10,500,000 francs de ce chef. Le total général de la dépense sera donc de 350,000,000 de francs environ. ELEMENTS DE TRAFIC Après avoir établi la valeur relative du tracé en présence et avoir démontré l'excellence du tracé de l'Ouest, il reste à traiter la question concernant le tra- fic probable. Cette question sort peut-être du cadre géographique proprement dit; elle a cependant son importance, car elle établit la possibilité de pouvoir fournil" un élément commercial suffisamment rémunérateur. Les limites qui nous sont imposées nous obligent a une énumération sommaire, en laissant sous silence l'origine et l'importance des documents que nous avons consultés. Ainsi, nous évaluerons en bloc à 875,000 habitants l'efifectif des diverses populations qui peuplent la vallée de l'oued Messaoud, de l'oued Messaouro, le Gourara et le Tidikelt. Ces populations sont stables, tranquilles, habitant des villages parfois très rapprochés, au milieu de véritables forets de palmier. L'eau y est abondante et se trouve à une faible profondeur. Le nombre de palmiers qui ombragent ce pays est de six millions, chitï're ([u'il convient de doubler, si l'on tient compte des plantations situées de deux à cinq jours de marche à droite et à gauche de la vallée, et qui seront forcé- ment tributaires de la voie ferrée. La production en dattes peut atteindre iOO.OOO tonnes, dont le commerce et l'industrie retireraient des produits ('■normes. Quant aux matières d'importation, outre les produits manufacturiers de la métropole et les céréales de l'Algérie, il convient d'y ajouter le sel. Ce produit naturel, très abondant dans la province d'Oran, alimenterait un mouvement annuel de 50,000 tonnes. En établissant solidement notre autorité à Timadanim, ce point, distant de 1,200 kilomètres environ d'Oran, deviendrait un centre d'attraction irrésistible pour les Soudaniens ; nous aurions là un marclié immense, défiant toute con- currence étrangère. Et c'est lorsque notre domination serait bien établie dans SABATIER. — SOCIOLOGIE COMPARÉE DES ARABES ET DES KABYLES 1025 ces régions, que la voie fem-e pourrait être prolongée sans crainte \ers les rives du haut Niger. Quant au résultat politifjiio et économique, il se résume ainsi : Établissement de notre influence civilisatrice et humanitaire dans tous les pays soiidaniens ; Ouverture, à nos produits manulaclurés, de débouchés immenses dont le monopole nous serait exclusivement réservé; Finalement, développement correspondant de la prospérité nationale. Cet accroissement érjorme de notre empire colonial peut être obtenu moyen, naut des sacrifices relativement faibles, qu'une nation intelligente et jalouse de jouer un rôle prépondérant dans de vastes régions, encore à demi explorées n'hésite pas à s'imposer. M. LEEOY L'ALGERIE AUX FRANÇA.S Séance du 19 avril ISdI. — M. Camille S ABA.TIEE; AdiniiiistraLeur de la commune mixte du Forl-IValioii.il. SOCIOLOGIE COMPARÉE DES ARABES ET DES KABYLES [Vi — Séance du 19 avril ISXI. — {\) Cette commuuicalinn ayant été faite aux i'," et 15' Sections réunies, e^e figure ci après parmi les travaux delà Section d'écon 'mie politique . 65 lO'âO ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE 15" Section ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE PRÉSIDENT d'honneur M. CLAMAGERAN, Conseiller d'Étal. PRFSinFNT ... . M. ALGLAVE, Professeur agrégé à la Facullé de droit de Paris, chartié du cours de sciences iinancieres. Vice-Président M- BOUVET, Administrateur de l'École La Martiaière, à Lyon . SECRÉTAIRE M- BREUL, Avocat à la Cour d'appel de Paris. M. Georges EEIATJD Liirecteur de la Rente (jcographiquc hitenuUionalc. COLONISATION DE L'AFRIQUE SEPTENTRIONALE (EXTRAIT DU PROCKS-VF.RBAL) — Séance du lo acril i88l. — M. Renaud Iraite de la colonisation de V Afrique septentrionale. 11 rappelle qu'il y a quatorze ans l'Académie des sciences morales et politiques avait mis au concours cette question et que le prix avait été partagé entre lui et un autre concurrent. Depuis ce temps, il s'est toujours occupé de la question. Pendant quelque temps on s'en était désintéressé en France ; cependant on y revient actuellement: on se demande quelle doit être la politique coloniale de la France et si, en entrant dans une autre voie, différente de celle que l'on suit depuis longtemps, les conditions d'avenir et développe- ment de nos colonies ne seraient pas plus favorables. On dit que le Français n'est pas colonisateur: c'est une erreur. Le passé et l'histoire protestent contre cette allégation. Si la France n'obtient pas RENAUD. — (.OLOMSATION DE L AFRIQUE SEPTENTRIONALE 1027 en matière de colonisation tous los succès désirables, ce n'est pas la faute des Français, c'est la faute des traditions de l'administration française et de son système de gouvernement; et un exemple frappant de la puissance; colonisatrice de notre lace, c'est le Canada, restant français sous une administration étrangère. Nous pouvons donc atteindre aux mêmes résul- tats que les autres peuples, mais il ne faut pas pour cela paralyser et détruire les eftbrts des individus. C'est ainsi que. pour l'Indo-Chine, on se demande si nous ne devons pas sulair les mêmes échecs qu'ailleurs. 3Iais quelle est la véritable cause de ces échecs ? C'est qu'on a voulu importer aux colonies l'esprit administratif de la mère patrie et (ju'on a créé ainsi des obstacles à l'initiative individuelle. Cet excès de réglementation n'est pas à sa place dans un pays neuf, où il faut aller vite, gagner du temps, tout créer et utiliser de suite les ressources avec lesciuelles le colon arrive. En France, il n'existe pas d'opinion publique en matière coloniale. On s'en rapporte aux on dit, aux discussions entre quel([ues hommes plus ou moins compétents, mais il n'y a aucun esprit de suite sur le système à adopter. C'est pourtant ce qui est indispensable pour réussir; ainsi, en Angleterre, (juclle que soit la direction politique imprimée aux affaires, il n'y a pas de variation dans la manière d'agir en matière coloniale; l'opinion publique est faite et le gouvernement la suit. Deux systèmes sont possibles : il est temps de choisir. Le premier de ces systèmes est lassimilation des colonies à la métropole ; le second c'est leur autonomie. C'est le premier de ces systèmes qui tend à prévaloir: on met les colonies sur le même pied que les départements français. C'est là une grosse erreur, ainsi que le montrent l'histoire et l'exemple des autres peuples. Ce qu'il faut aux colonies c'est l'émancipation: il faut que l'administration centrale d'un pays soit établie là où on peut juger de ce qu'il faut faire et où elle peut être en contact avec l'opinion publique. Autrement, elle devient irresponsable. Il est évident que les erreurs sont moins possibles quand on se trouve sur place. Les colonies doivent être unies à la métropole au point de vue politique, diplomatique, mais pas au delà; que, pour le reste, chacun soit libre d'agir, et que la colonie puisse se diriger elle-même au mieux de ses intérêts, qu'elle peut apprécier mieux que personne. Quant au contrôle, elle est mieux placée que qui que ce soit pour l'effectuer. Donc le système de l'autonomie est préférable, et les co- lonies anglaises en ont retiré les résultats les plus positifs et les plus pra- tiques. Ce sont là les principes que l'on devrait appliquer à rAlgérie. Pour avoir des colonies prospères, il faut les choisir dans des conditions de vitalité possible. Depuis quelques années, nous nous occupons beaucoup de l'Afrique: que pouvons-nous y faire? Au nord nous avons l'Algérie, et nous sommes tous convaincus qu'on peut en faire une behe et forte 1028 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE colonie ; mais elle a besoin de s'agrandir et de se développer. Est-ce pos- sible du côté du centre de l'Afrique et du désert? M. Renaud ne croit pas que l'on puisse, au delà du désert, trouver les Indes de la France. Sans doute, quelque développement est possible de ce côté, mais on ne peut y établir une colonisation réelle. — A l'ouest, au Sénégal, on essaye de former une colonie importante; peut-être se fait-ondes illusions de ce côté. A quels résultats est-on arrivé? Après plusieurs siècles, on constate un com- merce total, importation et exportation réunies, de trente millions, dont quinze avec la métropole. Le climat nous est défavorable et nous perdons beaucoup d'hommes à chaque épidémie. M. Renaud pense que tous les efforts doivent se concentrer sur l'Algérie que l'on doit chercher à agrandir autant que possible, tout en y développant la population européenne, il vaut mieux y créer une France nouvelle que de disperser ses efforts sur des pays lointains. DISCUSSION M. Clamageran demande que, vu l'absence de plusieurs des orateurs, on ajourne la discussion sur cette communication. M. le docteur LuMER désire répondre de suite en quelque mots à M. Re- naud dont il ne partage pas la manière de voir. 11 estime que l'Algérie n'est pas une colonie proprement dite, comparable aux autres colonies ; il lui faut, au contraire, une assimilation très large, nécessaire pour attirer des colons français. Actuellement, on manque de certitude sur la direction à imprimer aux affaires coloniales, et c'est un état dont il faut sortir. Sans doute, il existe des conditions spéciales, résultant du climat, du sol, de la nature des cours d'eau, etc., qui rendent nécessaires des différences entre l'administration de la métropole et celle de rx\lgérie, mais l'assimilation doit s'effectuer dans la mesure du possible. Quant au Sénégal, M. Lunier est convaincu qu'en facilitant les communi- cations on obtiendra un accroissement considérable du trafic et du rende- ment, dans une proportion qui sera peut-être de 1 à 30 ou 40. Il y a, dans le rayon d'action de la colonie, des populations considérables, avec lesquelles on ne communique que par des caravanes, mais qui nous permettent d'entrevoir un avenir fort avantageux. Pour en revenir à l'Algérie, l'ora- teur estime qu'il faudrait y introduire une assimilation administrative encore plus considérable qu'elle ne l'est actuellement. M. Wahl, professeur au lycée d'Alger, dit que l'opinion de M. Renaud ; est partagée, en Algérie, par beaucoup de personnes qui n'osent pas le dire, | de peur d'être mal comprises. Le mot autonomie ne veut pas dire sépara- tisme, mais bien établissement d'une administration locale, distincte de ■ l'administration générale et politique. Ce que l'on voudrait c'est une plus | DISCUSSION SUR LA COLONISATION DK l'aFRIQUE SEPTENTRIONALE 1029 grande déconlialisation. Quoi quon en ait dit, l'Algérie est bien une colonie. L"assiniilali()n que Ton veut y établir est pleine de difficultés. La plus grosse de toutes réside dans la dillerence de population. L'élément français est. il est vrai, prédominant, mais il est mélangé à d'autres plus nombreux. Que peut-on faire, en Algérie, des autres populations, surtout des indigènes ? Dans ces conditions , rassimilation est un leurre. INous demandons justement des garanties, ajoute iM. Walil, en voulant une res- posabilité locale, réelle, au lieu du régime actuel. Ue plus, la législation de l'Algérie est confuse : certaines lois y sont applicables, d'autres ne le sont pas; il y en a cpii y sont promulguées, d'autres, non. De plus, une foule de décrets, d'ordonnances, d'arrêtés spéciaux ont été rendus en di- verses matières : c'est un véritable chaos. Que l'on fortifie le lien qui nous unit à la mère patrie, rien de mieux, et tout le monde y applaudira; mais que l'on nous laisse une vie plus intense et plus libre. On a parlé de sépa- tion! elle n'est pas à craindre. Mais l'important, pour le colon, est d'avoir les coudées franches et de pouvoir librement travailler. L'assimilation n'est pas possible et elle ne peut être fertile parce qu'elle s'applique à un per- sonnel restreint. M. BouRLiEH. conseiller général, se déclare partisan de l'autonomie ad- ministrative dont vient de parler M. Wahl. Il y a, en Algérie, deux cent mille Français et deux millions et demi d'indigènes. Nous devons, dit-il, commencer par nous ménager l'indifïérence des indigènes, puis les élever à nous en leur procurant d'abord le bien-être matériel qui leur sera sen- sible et leur fi-ra constater à la fois notre supériorité et le bienfait de notre présence. Le rattachement de notre administration à l'administration cen- traleest impossible. Il nous faut des administrateurs qui fassent leur carrière dans ce pays, qui connaissent bien les indigènes et les questions locales, chose de spécial et diff'érant un peu de ce qui se fait dans la mère patrie. On admet la loi française; comme loi générale en y ajoutant des détails spéciaux à raison des questions locales. Les arguments qu'a rap- pelés M. Poivre militent en faveur de l'assimilation, et non de l'autonomie. L'administration ne veut pas être responsal)le à moitié : elle revendique la responsabilité entière, ou elle n'en veut pas. La théorie d'un pouvoir exé- cutif colonial et d'un parlement colonial est inadmissible, comme tendant à la séparation. Un a parlé des autres Européens : qu'ils se fassent natura- liser, s'ils veulent participer aux mêmes avantages que les nationaux. Mais les Français entendent conserver leur législation personnelle comme aupa- ravant. Quant aux lois spéciales, elles doivent être votées par le Parlement français, mais, elles doivent aussi être préparées, en Algérie, par un comité consultatif algérien. Ce conseil ne légiférerait pas, ne prendrait pas d'arrêtés, n'édicterait pas de règlements, mais devrait être toujours con- sulté. Il devrait daillours être très largement constitué. Enlln, dit M. Lunier, nous voulons l'Algérie aux Français, et nous ne voulons pas (ju'ils soient séparés do la mère patrie, même au point de vue de l'administration. M. Balaschoff demande la clôture et le renvoi do la discussion à une autre session, car elle menace de s'éterniser et d'empèchor l'examen des autres questions à l'ordre du jour. La section, consultée, vote à la presque unanimité pour la continuation de la discussion. M. Wahl répond à M. Allan et à M. le docleur Lunier. M. Allan. dit-il, a poussé à l'absurde nos opinions ; mais les idées qu'il nous a attribuées ne sont pas les nôtres. Ce sont pourtant les nôtres qu'il faudrait combattre, et non des fantômes. Nous constatons l'impossibilité, pour le gouvernement métropolitain, de nous administrer à distance, de gouverner les indigènes de loin et de régler prati(|uement nos rapports avec les étrangers euro- péens. Mais nous acceptons le programme tracé par M. Lunier ; nous acceptons ce qui existe avec (luohjues légères modilications, notamment des pouvoir, eff'ectifs donnés au Conseil supéricnir et la responsabilité imposée au Gouverneur général en béiK-lieiani des garanties constitution- nelles. Nous demandons aussi que le budget de l'Algérie et les lois spé- I03G ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE ciales aient passé par le Conseil supérieur et y aient été discutés avant d'être soumis au Parlement. Ce sont là des demandes bien modérées. Nous voudrions aussi une modification dans la composition du Conseil supérieur: nous désirerions que les chefs de service ne soien* plus appelés à délibérer et que la nomination des membres élus soit faite par une élection spéciale et directe, au lieu de résulter de la délégation faite par les conseils généraux, élus sous des influences locales, surtout en Algérie. Sur ce chef, cependant, nous n'insisterions pas outre mesure et nous accep- terions encore l'élection à deux degrés. Mais nous tenons, avant tout, à faire cesser toute équivoque sur ce mot d'autonomie : nous voulons être décentralisateurs, et non séparatistes. Nous demandons des institutions locales étendues : nous considérons les rattachements comme dangereux, car ils amèneraient, en fait, la suppression du Gouvernement général et du Conseil supérieur ; le contrôle et la préparatiosi des affaires languiraient, et ce serait une source de continuels retards. Nous réclamons, au contraire, le développement des attributions du Gouverneur général et du Conseil supérieur en étendant, par contre, leur responsabilité. M. Clamageran rappelle qu'on se trouve en présence de difficultés de procédure : il faudrait réunir l'Assemblée nationale...; et puis il faudrait être sûr de répondre aux vœux des Algériens. M. BounuER insiste sur les attributions que devrait avoir le Conseil supé- rieur : il devrait non seulement préparer, mais contrôler. En fait, il con- trôle actuellement, mais par suite d'une pure gracieuseté de la part du Gouverneur général, et ce n'est pas un droit pour lui. De ce côté il y aurait quelque chose à faire, et l'on conçoit fort bien que, sans être investi du droit de légiférer, il puisse contrôler au premier degré l'emploi des fonds mis par la Franci^ à la disposition des autorités locales. Je redoute, ajoute M. Bourlier, les rattachements imminents qui nous feront administrer de loin et lentement. Il n'en résultera pas d'économies, car on devra conserver, en Algérie, les fonctionnaires existants, et il faudra d'autre part augmenter le personnel de l'administration centrale. Et puis, on n'administre pas bien de si loin, et les inspecteurs généraux qui vien- nent passer quelque temps en Algérie modifient leurs opinions antérieures, ce qui prouve qu'il n'est rien de tel, pour apprécier sainement ce qu'il faut faire, que d'être sur place. Il y aurait donc lieu d'ajourner les rattachements, dans l'intérêt français lui-même et pour arriver plus sûre- ment à une assimilation délinitive. M. Allan maintient qu'on a émis l'idée de fusion des races latines sur le sol algérien, qu'il a été question d'une naturalisation algérienne, que des bruits de séparation ont eu cours. La situation paraît se simplifier et la conciliation semble se faire : ce. sera pour tous un grand plaisir. Car DISCUSSION SL'R 1,A COLONISATION DE LAiniQUr. SKl'TENTRIONALE 1087 enfin, dit l'orateur, nous aussi, assimilateurs, nous demandons que le Gouverneur soit responsai)le comme un ministre ; d'un autre côté, un Conseil supérieur, fonctionnant ù peu près comme le Conseil d'État, pré- parant les projets de lois, étudiant les afïiiircs cl les intérêts de l'Algérie, connaîtrait bien mieux les points de législation qui demandent de:', modi- fications spéciales et serait plus compétent pour la préparation et l'in- struction des affaires. Quant aux raltacheinenls, on doit reconnaitre que les services déjà actuellement rattachés (douanes, justice et instruction public jue) ne fonctionnent pas mal. En somme, les seules affaires spéciales à l'Algérie sont celles qui sont relatives à la colonisation et à l'administra- tion des indigènes; tout le reste peut être rattaclié. Mais, pour celles qui viennent d'être réservées, il faut encore un pouvoir considérable, et le Gou- verneur (jui sen sera sérieusement occupé aura rendu d'immenses services. II est incontestable que, pour bien administrer les indigènes, il est indis- pensable d'être en Algérii' et de pouvoir liUer le pouls aux idées (|ui cir- culent parmi eux. M. Georges Renaud reconnaît ([ue, cnlrainé par l'étude des expériences lnstori<[ues, il est allé plus loin que tous les autres orateurs. Il a demandé la décentralisation administrative, et il conserve sa manière de voir et maintient ses conclusions : du reste, la saine application des principes est demandée en France. Il faut décentraliser, parce que l'administration est réglementaire, tracassiêre, et (juclle entrave la liberté individuelle. Il faut un Conseil supérieur, parce que l'administration et le contrôle sont impossibles à grande distance et que le contrôle, en particulier, doit se trouver dans le pays où l'administration s'exerce , et , à ce point de vue, les raUachemenls sont dangereux. J.e Conseil supérieur doit être électif et posséder des attributions étendues ; les Conseils consultatifs n'ont jamais rien fait de durable et n'ont jamais contrôlé sérieusement. Les liens qui doivent unir la colonie à la métropole doivent être: l'appro- bation de son budget et la nomination du Gouverneur. Les rattachements administratifs les resserrent un peu trop, car le mécanisme administralif amène des lenteurs et des délais extrêmement préjudiciables aux intérêts coloniaux. M. Levasseur, membre de l'Institut, se trouve d'accord surl>()n nombre de points avec les précédents orateurs. 11 considère une administration locale comme devant être fort utile aux Algériens. Il approuverait égahv ment la responsabilité du Gouverneur et un Conseil supérieur dont la grande majorité des membres serait élue et où ne siégeraient que quehiues fonctionnaires. M. Limousin demande (jne la (pieslion soit traitée plus scientifiquement et en suivant l'exemple donné par les autres pays, 11 reste encore à 1038 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE examiner la question des indigènes : ils ont droit à un bon régime et à un bon gouvernement. Il faut aussi se placer au point de vue du dévelop- pement de la civilisation. — Séance du 18 avril 1881. — M. Clamageran expose la théorie des rattachements et fait l'historique de la ([uestion depuis i) Je crois que cette dernière image est déjà dans Bacon. Je regrette, messieurs, de ne pouvoir, faute de temps, vous lire ici la troisième partie de la Diatyposis pansophiœ, composée presque exclusi- vement, je vous l'ai déjà dit, de passages de Bacon sur la nécessité d'asso- ROBERT. — .IF.AN-AMOS COMÉNIUS. SES IDÉES PÉDAGOGIQUES lOoT dations et d'associations durables pour le progrès des sciences. Mais les idées de Bacon sont déjà plus ou moins coiniues de vous tous et je préfère vous lire un programme d'acadimic universelle ou jjanacadémie que <>oménius a écrit, en 1641, dans la Via lucis (publiée seulement en 1668). Ce livre étant absolument introuvable, sauf à Prague, je le cite d'après un travail lu, en 18o7, à la Société royale des sciences de Prague sur les relations qui existent entre les idées de Coménius et celles de Platon et de Leibniz, travail très consciencieux et très mesuré, dû à un docteur de Bohème. M. Kvet. Pour le (lir(^ en passant, ce travail prouve que, si Leibniz était trop riche de son fond pour avoir rien eu à emprunter à notre auteur, du moins il le coimaissail, restimail, était d'accord avec lui sur ses vues pédagogiques, reconnaissait la profondeur de ses idées et regrettait seulement qu'il ne fût pas toujours entré dans assez de détails. Coménius demande donc dans sa Vin lucis une académie universelle, une Académie des académies, un Collegium universale ; c'est l'idée du Col- legium dïdacticum agrandie. Les peuples de tous les pays, de toutes les langues, doivent, dit-il, en vue du progrès du bien public, s'y faire représenter par des hommes qui soient l'élite de lunivers ; qui, non seulement intelligents (ingeniosi), mais ayant l'âme à la hauteur de l'intelligence, pieux, amis fervents du bien, soient disposés à s'associer, à se succéder les uns aux autres, pour em- brasser par l'union de leurs forces tout le domaine de la connaissance, pour veiller en commun au salut de tous. Ces hommes seront spécialement chargés d'assurer à la Pansophieses bases, c'est-à-dire, d'une part d'établir et de perfectionner sans cesse le svstème d'axiomes dans lequel doi\ent se résumer loutes les vérités rationnelles, d'où devront ensuite découler par djduction toutes les vérités du même- ordre ; d'autre pai-t, de créer et consolider de même le système des faits fondamentaux, c'est-à-dire des lois obtenues par voie d'induction et sur lesquelles ils doivent s'appuyer, que doivent confirmer toutes les vérités expé- rimentales. A la tète de ce collège, Coménius place un président et il demande que ce clief. appelé à diriger une académie universelle, réside dans un pays dont la situation géograplii(pi(; facilite les correspondances. « Telle est, dil-il, l'Angleterre, dont la position insulaire et le grand commerce permettent de correspondre avec tous les points du monde. C'est d'ailleurs la patrie du grand penseur encyclopédique Bacon de Verulam. C'est enfin (en 1641) le pays où Coménius lui-même espère voir se réaliser, au profit de ses idées, le rêve de l'illustre chancelier. Remarquons qu'au moment où ces idées vraiment remarquables étaient formulées, ni la Société royale de Londres qui date de 1645, ni l'Académie (i7 J058 PÉDAGOGIE des sciences de Paris qui ne date que de 1666, n'étaient encore fondées. L'Académie française elle-même ne remonte qu'à 1635. Quant aux Aca- démies de Berlin, de Vienne, de Dresde, de Saint-Pétersbourg, etc., c'était au siècle suivant et à l'enthousiasme généreux de Leibniz, héritier des idées de Coménius, qu'était réservé l'honneur de les créer. L'idée que nous réalisons aujourd'hui dans nos associations scientifiques modernes, celle de faire converger annuellement vers un même centre tous les travaux individuels et de les renvoyer ensuite de même du centre vers les extrémités, sous forme de compte rendu périodique, cette idée est déjà littéralement indiquée dans le projet de Coménius. « Chaque année, dit-il, chacun des membres de l'Académie universelle devrajau moins une fois saluer par lettre le président du collège et l'informer de l'état des choses dans sa province' (c'est-à-dire dans sa spécialité)... Le président à son tour devra, au moins une fois par an, écrire à tous et à chacun de ses collègues et leur communiquer toutes les choses mémo- rables dont il aura reçu connaissance du dehors ou qui se seront produites au siège même de l'Académie. Nos sessions annuelles où chacun apporte en personne son travail de l'année, notre volume actuel de comptes rendus publié quelques mois après nos réunions, sont-ils autre chose que la forme moderne dii[rêve de Coménius? Au point de vue pédagogique en particulier, la pensée^de Coménius avait j Lïi ce qui concerne l'instruction populaire, un pointd'appui sérieux dans la tradition très remarquable de son pays et de son église. Les Tchèques, les Frères de l'unité en particulier, avaient admirablement cultivé leur langue maternelle et l'éducation populaire avait, dès le xv^ et le xvi*' siècle, conquis là une situation florissante, due évidemment à l'emploi d'une Bible en langue vulgaire et à un culte national, objets, au xvn'' siècle, de toute la fureur des jésuites. A cette tradition vint s'ajouter le grand mou- vement inauguré dans le même sens par la Réforme germanique, mouve- ment dont la fameuse lettre de Luther aux municipalités de l'Allemagne (1524) est restée le plus mémorable document. Au point de vue de l'instruction secondaire, Coménius avait à tenir compte, d'abord, du grand mouvement de l'humanisme dont Érasme est resté le représentant le plus éminent et des traditions classiques suivies par des hommes tels que Sturm à Strasbourg, Trotzendorf à Goldberg (en Silésie), etc. ; puis, de l'éducation jésuitique qui, dans son propre pays, avait commencé à prendre pied vers la fin du xvi^ siècle et que la victoire de la Montagne-Blanche y avait rendue prédominante, ou plutôt dominante. Toutefois, dans les pays protestants où l'exil le conduisit, il n*eut pas d'occasion d'entrer en lutte contre elle et c'est plutôt l'éducation classique en général, telle qu'elle était organisée alors en Allemagne, qu'il ROBERT. — JEAN-AMOS COMÉNIUS. SES IDÉES PÉDAGOGIQUES 1059 entreprit de réformer. Sou esprit se tourna vers tout ce qu'il y avait déjà alors d'écrivains pessimistes blâmant les vices de l'éducation publique et en particulier le divorce des mots et des choses (c'est une formule baco- nienne), la lenteur et la difficulté des études, la prédouiinance accordée, au sein d'une société chrétienne, aux auteurs du paiianisme, la riiïneur trop grande de la discipline, etc. Rattich, avecHelivig et Jung, était au premier rang de ces pessimistes. Mais combien d'autres dont les noms ne sont plus connus de personne ! Je ne vous en citerai qu'un, parce que. malgré son origine allemande, il peut être considéré comme un des nôtres. Établi à Paris où il mourut de la peste en 1631, G.-C. Frey (ou Fréjus), médecin et philosophe, dont les œuvres, publiées à Lyon, sont souvent citées par Coménius, mériterait, peut-être, d'être chez nous l'objet de quelque étude. C'est par lui que Coménius eut quelque connaissance de l'éducation et des idées de notre Montaigne. Si l'on pouvait (et il suffirait pour cela d'étudier consciencieusement les œuvres de Coménius), si l'on pouvait se mettre au courant de tout ce qui s'agitait déjà de projets de réforme à l'est de FEurope, à l'époque où, en France, la vieille Université, quelque peu encroûtée dans la routine, se voyait battue en brèche à la fois par les jésuites, les oratoriens et les hommes de Port-Royal, on serait étonné de tout ce que certains esprits avaient déjà dégagé d'idées justes. On serait surtout scandahsé de la prodi- gieuse lenteur des progrès pédagogiques et de la force avec laquelle les vieilles habitudes peuvent résister aux idées de progrès. Le grand mérite de Coménius, en matière de didactique générale, c'est d'avoir, en quelque sorte, concentré en lui tout ce que ses prédécesseurs avaient écrit sur la pédagogie et d'en avoir formé un système cohérent et adéquat à ce mélange de christianisme et de baconisme qui caractérise son point de vue. C'est d'ailleurs à une grande pensée patriotique et religieuse que sont dûs ses travaux. Comme Fichte, en Allemagne, après la bataille d'Iéna ; comme l'Autriche ajjrès Sadowa; comme nous après les malheurs de l'année terrible, Coménius sentit la nécessité d'un grand relèvement national et c'est pour le préparer qu'il écrivit son premier traité, la Grande didactique, composé en tchèque, de 46'27 à 1632, et qu'il n'avait nullement alors l'ambition d'écrire en latin et de faire circuler en Europe. Les Tchèques exilés espéraient encore qu'il leur serait possible de rentrer dans leur patrie; ils étaient décidés à pourvoir, avant tout, à la réorganisation morale de leur nationalité, par la restauration de leurs églises et de leurs écoles. Dès lors, enseigner vite, agréablement et solidement, par des méthodes nouvelles, tout ce qui est nécessaire pour donner des citoyens utiles à la patrie, des croyants fidèles à l'église, semblait le premier devoir des conducteurs du peuple, et Coménius était au nombre des plus zélés. 1060 PÉDAGOGIE Mais la Grande didactique n'est pas lo seul ouvrage théorique que Coménius ait écrit sur la pédagogie générale. De 1642 à 1667, à Elbing (en Prusse), il composa ce qu'il a appelé un peu ambitieusement le « Der- nier mot sur la méthode des langues » (Methodus linguarum norissima), ouvrage où il systématisa, à nouveau, toutes ses idées sur l'enseignement des langues, telles qu'elles s'étaient développées en lui depuis 1631, date du premier livre scolaire qu'il ait écrit en vue de l'étude du latin, sur la base du parallélisme des mots et des choses (la Janua ou Porte de la langue latine). Il nous faut maintenant esquisser à grands traits la nature des services spéciaux rendus par Coménius à chacun des divers degrés de l'éducation.. — Il va sans dire que nous ne pouvons songer à examiner, même de loin, les trente ou quarante ouvrages que comprennent les Opéra didactica. Nous nous bornerons aux indications les plus générales. Coménius a divisé l'éducation tout entière en quatre grandes écoles, comprenant chacune six années : école maternelle, école primaire ou popu- laire, école secondaire ou école latine, école supérieure ou université. Mais, et permettez-moi ici de vous citer les paroles d'un membre de notre section, M. le docteur Andreini, auteur d'une histoire manuscrite de îa pédagogie dont il a bien voulu me communiquer un fragment, Coménius s'est de plus occupé (et il a le mérite de l'avoir fait le premier) de l'enfant avant sa naissance, c'est-à-dire pendant la grossesse de la mère. Dans sa schola materna (ou schola materni gremii) il demande que la mère se soumette à un régime convenable, qu'elle évite les émotions, les exercices dangereux, qu'elle prie pour que l'enfant ait un esprit sain dans un corps sain (mens sana in corpore sano). Ce n'est pas tout : elle doit nourrir elle-même ; l'usage des nourrices est chose blâmable, il est contraire à la nature, fâcheux pour les mères, fatal pour les enfants, etc. Ces prescriptions hygiéniques ont beaucoup frappé jiotre savant col- lègue. Dans son livre sur l'enseignement maternel ou domestique, Coménius suit, en quelque sorte, année par année, le développement de l'enfant et indique, point sur point, le moyen d'aider l'éclosion des facultés. Il a la gloire d'y avoir formulé, le premier, le programme des livres d'images de la première enfance et surtout d'être devenu indirectement le promoteur des Jardins d'enfants dont notre siècle a vu la création. C'est en effet par la lecture de son livre que Frédéric Frœbel, l'organisateur des Kinder- garten, fut amené à tout ou partie des procédés qu'il a adoptés. C'est le philosophe Kraus qui lui aurait fait faire cette lecture, s'il faut en croire le gendre de Krause, le philosophe comte de Leonhardi, déjà nommé ci-dessus. ROBERT. — .lEAN-AMOS COMÉNIUS. SES IDÉES PÉDAGOGIQUES 1061 <)uant à reiisci^nicnicnt ])opiilairo. c'est un livre toul oiiti(M' fju'il nous i'audrail écniv. si nous voulions énuméivr tout ce (|u'il doit à floniénius ou, pour parler plus exactement (car riullueuce historique de Coménius a été presque nulle), ce qu'il lui devrait si, depuis deux siècles, les idées si larges de notre réformateur avaient pu êtres prises en considération. Édu- cation universelle, c'est-à-dire étendue à tous les enfants des deux sexes ; rjénérale, c'est-à-dire donnée de 7 à 12 ans à tous les enfants sans dis- tinction de classes et de destinations sociales ; obligatoire, gratuite, pas laïque par exemple, mais intégrale^ c'est-à-dire encyclopédi(iue, tous ces points sont indiqués de la manière la plus précise et la i)lus nette dans la Grande d'idar tique. L'étude de ce livn^ conduit, si on le rapproche de nos idées acluelles. aux considérations les plus intéressantes sur l'éducation civiqu(\ morale, relii;ieuse, etc. Ouaut au progrannne d'études (jne (>()mé- nius trace pour l'école populaire, il peut aujourd'hui encore, au dire des gens du métier, être considéré comme un modèle. Sa méthode présente deux traits caractéristiques sur lesquels on ne saurait trop insister : l'un est celui de r//)/;»7/o/). c'est-à-dire de la perception sensible, de la mise de l'élève en ra])port avec les choses elles-mêmes et cela par le plus grand nombre possible de sens; le second est celui de l'enseignement attrayant, la théorie de Venseignement par le jeu. mais le jeu sérieux, le jeu conduisant aux choses sérieuses. Il n'est aucun de ces points dont le développement ne soit de nature à mtéresser les hommes du métier et à leur faire faire bien des réilexions utiles. Nombre d'idées modernes dont nous sommes justement fiers (pro- menades scientifiques ou industrielles, jardins botaniques, collections de modèles, de diagrammes, de pièces anatomiques, musées scolaires ou can- tonaux,— i)()ur rappeler le nom sous lequel doit nous en parler M.Grouîl, de Lisieux). — se trouvent déjà nettement énoncées ])ar Coménius. Mais l'idée la plus étonnante qu'ait conçue et ivalisée Coménius, c'est «celle de transformer tout l'enseignement en une sorte d'encyclopédie et de dramatiser ensuite cette encyclopédie, c'est-à-dire d'en l'aire une sorte d'exposiliim universelle ambulante et parlée; chaque classe devait à son .tour exhiber, en récitant les textes correspondants, tous les objets du inonde naturel, industriel et moral. Cette idée a été entièrement réalisée par Coménius dans le livre qu'il a appelé Scliola ludus ou l'Ecole changée ten jeu, Vencgclopédie vivante, ouvrage considérable inséré dans les Opéra didactica. « Coménius est et restera, dit encore le travail manuscrit déjà cité . le père de la méthode intuitive , de celte méthode scolaire ([ui nous apprend à comprendre et à penser par nous-mêmes, qui, des jeunes gens, forme des hommes an lieu d'en faire des machines ou des perroquets. » 11 est ■évident qu'il na pas inventé l'intuition, vieille comme l'homme lui-même; 106:2 PÉDAGOGIE mais il a. le premier, formulé la théorie de la valeur pédagogique de cette méthode et l'a fait avec une netteté , une éloquence qui méritent aujour- d'hui encore d'attirer l'attention. Quant à ses idées sur la dramatisation de l'enseignement , elles n'ont encore été l'objet d'aucune attention et sont restées jusqu'ici sans écho ; l'idée des exercices scéniques est exclue de nos programmes modernes. Coméuius s'était proposé d'écrire, pour chacune des six classes de son école populaire , un volume qui aurait été le sommaire et la base des matières à enseigner dans chacune d'elles. Mais les circonstances politi- ques ne permirent pas aux Bohémiens dissidents de reconstituer leurs écoles. Il devint dès lors inutile de publier et même d'achever ces livres. Toutefois, l'ouvrage illustré , connu universellement sous le nom d'Orbis Pictus et considéré, en vertu de la forme latine de son titre, comme destiné surtout à l'enseignement des éléments du latin, était en même temps, dans la pensée de Coménius, destiné à servir, tout à la fois, de livre d'images de l'école maternelle et de livre de classe pour la division supérieure de l'école populaire. Ce petit livre aurait suffi pour assurer à Coménius une gloire impéris- sable dans le monde pédagogique ; car le livre qu'il publia sous ce titre, en 1658, à Nuremberg, a été pendant longtemps , et même en ce siècle, traduit et réédité un nombre incalculable de fois. De transformations en transformations , il a fini par ne plus rester de l'œuvre primitive que le titre et l'idée qu'il exprime , celle d'une encyclopédie élémentaire illustrée de toutes les choses visibles de la nature et de l'ait. Ajoutons que la popularité même de VOrbis Picius n'a servi la gloire de Coménius qu'au détriment de celle qu'auraient dû lui valoir les idées grandioses auxquelles j'ai fait allusion au début. C'est ainsi que les sonnets de Pétrarque ont nui à la gloire de je ne sais quel poème épique sur lequel il fondait lui-même son espoir d'échapper à l'oubli. C'est VOrbis Pictvs qui a changé la figure vraie de Coménius en celle d'un « bon Coménius >; de convention, d'un Coménius des familles. On n'en finirait pas si l'on voulait énumérer tout ce qui est sorti des flancs de VOrbis Pictus. Bornons-nous à dire que l'œuvre trop vantée du réformateur allemand Basedow, c'est-à-dire V Elementariverk , de la fin du xvni^ siècle, n'est guère autre chose qu'un Orbis Pictus revu, accommodé au goût d'alors et gâté (comme le disait Goethe) par des additions de valeur plus que douteuse. Il faut surtout juger cette œuvre , non par elle-même , mais par ce qu'elle contenait dans son sein de germes de progrès ultérieurs. On est d'accord, en Allemagne, pour y voir le point de départ de la mise de l'illustration au service de l'enfance. Un des traits les plus frappants du système de Coménius , c'est lïdée de ROBERT. JEAN-AMOS COMÉNIUS. SES IDÉES PÉDAGOGIQUES 1063 l'étude exclusive de la langue matornelle pendantjes dix premières années de la vie el de l'ajournement des études latines jusqu'à la treizième année. Les langues vivantes étaient placées par lui entre la dixième et la treizième année. Et, à ce sujet, remarquez que Côménius, loin d'être un utilitaire, un barbare hostile en principe aux études latines et grecques , était , au contraire, grand philologue. Il tenait d'autant plus à l'étude du latin ([u'il y voyait, non seulement le véhicule de toute science, mais la seule langue universelle possible en attendant que le progrès de la société permit l'éta- blissement d'une langue universelle complètement rationnelle , adéquate , harmoni([ue. etc., telle que, à la suite de Louis Vives, du père Mersenne et de quel(|ues autres, il l'avait rêvée bien avant Leibniz. Côménius aimait donc le latin et c'est à simplifier et systématiser l'étude de cette belle langue ([u'il consacra la plus grande partie de sa vie et de ses elibrts. Toutefois, il ne croyait pas, contrairement à l'opinion univer- sellement admise, devoir en faire commencer l'enseignement avant que l'esprit eût acquis, par l'étude directe des choses et l'usage de la langue maternelle , une suffisante maturité. Eh bien, c'est grâce à l'étude de ces idées, dans les œuvres de Côménius, que le directeur de l'école alsacienne de Paris , M. Uieder , un des premiers éducateurs français , qui , en notre siècle . se soit occupé de notre auteur , fut peu à peu amené à organiser, sur la même base , le bel établissement qu'il a créé , à Paris , après la guerre, établissement qui mériterait tout autant d'être appelé l'école coménienne que l'école alsacienne. Si nous pouvions aborder ici le détail de l'enseignement secondaire, nous constaterions que Côménius a prétendu créer toute une méthode d'après laquelle, aux textes classiques était substituée, au moins au début, une série de textes modernes de sa composition, textes dont il nous est impossible de donner ici une analyse quelcompie. Il nous suffira de dire que les trois premières années ont chacune leur texte, leur grammaire et leur dictionnaire. Les trois textes s'appellent respectivement le vestibule, la porte et la cour inlérieure (atrium) de l'édifice du langage. L'élève, déjà formé par l'école populaire, déjà au courant des choses, est tout préparé, pensait Côménius, à étudier fruc- tueusement les mots dans des textes encyclopédiques, présentant la langue en fonction des choses, c'est-à-dire constituant des nomenclatures raison- nées de l'univers matériel, industriel et moral. Créer une école pansophique complète, un enseignement septennaire, comparable à celui (pie les positivistes de notre siècle ont conçu sans arriver encore à le réaUser pratiquement, tel fut le rêve scolaire de Cômé- nius. Il espéra un moment le réaliser: ce fut lorsque la princesse de Transsylvaiiie, Suzanne Lorantfi et son lils Sigismond Rakoczi l'invitèrent, 1064 PÉDAGOGIE en 1650, à venir réformer leur école de Saros-Patak, dans la Hongrie du Nord. Coménius écrivit aussitôt son Esquisse d'une école pansophique (récemment traduite en allemand) dont les trois premières années devaient être consacrées à l'étude du latin (telle que nous l'avons définie ci-dessus, c'est-à-dire le Vestibule, Porte et Atrium) et les quatre autres à une savante répartition des études encyclopédiques ou pansopliiques ensei- gnées à l'aide de traités spéciaux dont il a soigneusement indiqué les titres et le contenu. Mais il avait trop présumé des Hongrois, encore légers et incultes, en leur proposant un programme aussi transcendant et à peine réalisable, en ce temps-là, aux foyers les plus intenses de la civilisation occidentale, à Lon- dres, à Amsterdam, etc. Je ne parle pas de Paris où les jésuites, par pur libéralisme et avec un admirable respect de la liberté des pères de famille, faisaient, vers cette époque, fermer les écoles de Port-Royal. Coménius se vit bientôt obligé de renoncer à ses quatre années de pansophie et eut déjà beaucoup de peine à organiser ses trois années préparatoires. En 46o4 il quittait la Hongrie, et beaucoup des illusions qu'il y avait apportées en 1650 ne reprirent pas le chemin de la Pologne. L'enseignement pansophique ne s'est jamais organisé ; mais il est encore intéressant d'en étudier le programme. 11 y a évidemment là une grande pensée. Si nous pouvions passer à l'enseignement supérieur, nous verrions que Coménius avait espéré appliquer, à toutes les sciences, les idées qu'il avait émises sur l'étude du latin ; il aurait voulu que, pour chaque science, on écrivît des manuels préparatoires analogues au Vestibule, à la Janua, à VAtrium. Cette théorie fait l'objet de quelques-uns des chapitres les plus intéressants de sa méthode des langues. M. GÏÏIÂïïCïïAn Architecte du graupe scalaire de Muslaphii, à Alger. SUR LES INSTALLATIONS DU GROUPE SCOLAIRE DE MUSTAPHA — Séance du 16 avril 1881. — BERDELLÉ. — EMPLOI DES COULEURS POUR FAIRE RETENIR LES DATES 1065 M. mu Inspecteur d'AcnliMiiie, a Alger. DE L'ÉTAT DE L'INSTRUCTION DANS LA PROVINCE DE CONSTANTINE COLLÈGE DE FILLES DE CONSTANTINE — Séance du IG avril 1881. M. Ch. BEEDELLÉ Délégué canlonal de l'instruclion publique, à Rioz (Haule-Saùne). DE L'EMPOI DES COULEURS POUR FAIRE RETENIR LES DATES — Séance du iS avril 188t. — Au congrès de Lille, dans une note sur la première éducation de l'en- fance, M""" Ilippolyte Meunier exposa d'une manière remarquable les avantages du Carré polonais comme moyen d'enseigner la chronologie aux enfants. Ce carré sert de base à notre système, et nous nous abstiendrons de répéter ce que M""' II. Meunier a si bien exposa. Mous dirons briève- ment que le carré polonais est un grand carré divisé en cent carrés plus petits par neuf lignes verticales et neuf lignes horizontales, celle du milieu étant fortement renforcée. Chaque case d'un carré semblable représentera une année d'un siècle. Si l'on fait un tableau de vingt carrés semblables disposés en quatre ran- gées de cinq carrés, on possède un espace qui peut servir à classer, soit au moyen de jetons mobiles, soit au moyen d'inscriptions, les événements (jui se sont passés soit entre rexistence d'Abraham <'t la venue du Christ, soit dans les dix-neuf siècles de l'ère chrétienne. Si l'on admet, avec M"^ Meunier, cpie l'usage d'un pareil tableau facilite beaucoup l'étude de la clironologie, on l'admettra à plus forte raison, si, au moven de couleurs, on renforce l'effet de la mémoire locale. 1066 PÉDAGOGIE Comment devra-t-oii disposer ces couleurs ? En lisérés ou à teintes plates ? Il est évident que, pour frapper plus vivement l'imagination des enfants, il faudra employer des teintes plates de nuances aussi tranchantes qu'elles pourront l'être sans porter atteinte au goût artistique. Ces couleurs devront présenter une certaine symétrie. A cause de la manière de compter les années d'un siècle antérieur ou postérieur à Jésus-Christ, il faut que la première et la dernière année d'un siècle, la seconde et l'avant-dernière, la troisième et l'antépénultième année, etc., présentent les mêmes couleurs. Cette condition se confond avec la précédente. Des couleurs de ton foncé doivent, autant que possible, alterner avec celles de ton clair; par exemple, celles où entre le jaune, avec celles où entrent le bleu et le rouge. Les commencements, milieux et fins des périodes de cinq, dix. cinquante et cent ans doivent être faciles à distinguer. DE l'emploi des COULEURS POUR FAIRE RETENIR LES DATES Tableau I. lileu jaune rouge jaune bleu ! bleu jaune rouge jaune bleu bleu bleu vert violet vert bleu bleu ver: violet vert bleu jaune verl jaune fauve jaune vert vert jaune fauve jaune vert rouge vi 1 L fauve rouge fauve violet violet fauve rouge fauve violet jaune verl jaune fauve jaune vert vert jaune fauve jaune vert bleu bleu vert violet vert bleu bleu vert violet vert bleu bleu bleu vert violet vert bleu bleu vi'rt violet vert bleu jaune vert jaune fauve jaune vert verl jaune fauve jaune verl rouge viulel l'auve rouge fauve violet violet fauve rouge fauve violet jaune vert jaune fauve jaune vert vert jaune fauve jaune vert bleu bleu vert vi ilel vert bleu bleu vert viûlel vert bleu Les couleurs reposant l'œil doivent être employées en plus grande quan- tité que celles qui le fatiguent, le bleu, par conséquent plus que le rouge. BERDELLÉ. — EMPLOI DES COULEURS POUR FAIRE RETENIR LES DATES 1067 Pour mieux, agir sur la mémoire, le nombre de nuances doit être res- treint : la couleur, ici, ne sert que d'auxiliaire pour mieux se rappeler à quel endi'oit d'un tableau on a lu un fait donné. Voici la disposition qui nous semble le mieux, répondre aux conditions indiquées. Prenons un des grands carrés qui représentent un siècle. Supposons que chaque colonne verticale représente une décennie. Nous prendrons les trois couleurs simples et nous peindrons chaque colonne verticale : La 1"' en bleu ; — la ±' en jaune; — la 3'' en rouge ; — la 4^ en jaune '. — la o'' en bleu, Ici le tj'ait de séparation sera renforcé. La 6^' en bleu ; — la l*" en jaune; — la 8'" en rouge; — la Q*" en jaune; — la 10' en bleu. Ce que nous avons fait pour les colonnes verticales, nous le répéterons pour les rangées horizontales, et il est facile de voir que nous obtiendrons ainsi un carré de cent cases coloriées, divisé lui-même par les traits ren- forcés en quatre carrés de vingt-cinq cases, absolument semblables, et jouissant, chacun des petits carrés aussi bien que le carré d'ensemble, d'une symétrie parfaite par rapport à quatre axes et par rapport au centre. Il sera facile de voir que ce tableau jouira de toutes les autres propriétés que nous avons énoncées plus haut. (Voir le tableau I.) L'emploi des couleurs ne doit pas seulement faciliter la mémoire de l'année d'un siècle où un fait s'est passé, mais celle du siècle lui-même. Pour cela il suflit d'entourer chaque carré séculaire de la couleur propre à son numéro d'ordre. Ainsi, le cadre du xix'^ siècle aura la même couleur que la case qui indique la 19'^' année de cliaque siècle. Nous pensons que tous ceux qui admettent l'utilité du carré polonais dans l'étude de la chronologie admettront aussi que son efficacité sera renforcée par l'emploi des couleurs que nous proposons. M™' Hippolyte Meunier a fait remarquer au congrès de Lille combien ce carré facilitait l'étude des faits contemporains dans les pays les plus divers. Le carré polonais présente, par contre, ce désavantage qu'on ucpeut pas facilement, sur uii tableau d'histoire universelle, discerner les faits arrivés dans un pays donné. Notre emploi des couleurs nous permettra de construire un autre genre de tableau joignant cet avantage à tous les autres du carré polonais. Le siècle sera représenté, soit par une page divisée en cent bandes hori- zontales, soit par une feuille dont le recto et le verso seront divisés chacun en cinquante bandes. De cinq en cinq, les traits de séparation seront ren- forcés, et plus fortement encore de dix en dix. On aura ainsi dix grandes bandes divisées chacune en dix bandes plus petites. 1068 PÉDAGOGIE Je mets chacune des grandes bandes en couleur en suivant le même ordre de couleurs : Bleu, jaune, rouge, jaune, bleu, — Bleu, jaune, etc. Je fais de même pour les petites bandes, et j'obtiendrai un tableau (tableau II), dans lequel, avec le plus léger exercice, on parvient à nommer instantanément le numéro d'ordre de chaque bande. Ce qui permettra de classer chronolo- giquement les laits d'un siècle. Des colonnes verticales établies dans ce tableau permettront de classer les faits par pays ou par nations. Pour l'étude générale de la chronologie on peut remplacer le tableau des vingt carrés par un cahi(M' dont chaque feuille renferme soit un carré polonais, colorié d'après notre sys- tème, soit un système de cent bandes coloriées de même. A l'extérieur du cadre, chaque page aurait une couleur déterminée par le numéro d'ordre de son siècle. Pour l'étude détaillée d'un siècle, soit de l'un des trois derniers, on pourrait avoir des cahiers de cent feuilles (200 pages) où chaque feuille aurait encore une couleur appropriée à son numéro d'ordre. Ces cahiers seraient faciles à former à cause de la symétrie qui existe dans les couleurs des années de chaque dizaine ou même de chaque demi-dizaine. Nous n'insisterons pas sur toutes les modifi- cations qu'on peut faire subir à notre idée. Ce sera à chaque maître de trouver celle que né- cessitera la nature de son enseignement. Nous insisterons cependant sur la nécessité de con- server toujours la même couleur à chaque numéro d'année, ainsi qu'à chaque numéro de siècle. Nous terminerons en faisant remarquer com- bien on a encore d'idées trop vagues ou même fausses relativement à la numération ordinale. „, , , ,,, Demandez à des élèves à quelle décemiie (labloauIP, , , •> i . , „ -, - • de quel siècle et de quelle millenan-e appar- tient l'année 1881. Très peu vous répondront sans hésiter: « C'est la prc- bleu jaune y rouge 1 jaune bleu Rl.EIT / bleu vert violet vert bleu 1 bleu 1 jaune j rouge jaune bleu bleu vert violet vert bleu / bleu jaune rouge V jaune ] 'bleu .Tai-\k vert jauve fauve jaune vert j bleu / jaune f louge jaune bleu verl jaune fauve jaune vert bleu jaune )'ouge jaune bleu violeL fauve rouge fauve violet ] bleu J jaune 1 rouffe I jaune 1 bleu \ violet fauve rouge fauve \iolet bleu jaune , l'ouge \ jaune ] bleu vert jaune i'auve jaune vert bleu jaune rouge jaune 1 i)leu veit jaune fauve jaune vert , blea jaune rouge l jaune 1 bleu Ri.Ki:. . . / bl'u vert violet vei t bleu ] bleu 1 jaune I rouge jaune \ bleu bleu vert viol t vert bleu GROULT. — LKS MUSÉES CANTONAUX. EN ALGKRIE 1061> luièrc aniH'(î do la neuvième décennie du neuvième siècle du second inilléuairc. » Même des ^ons insti-iiits commettent des erreurs à ce sujet. Ainsi M. Dreyss, dans son ouvrage de chronologie, donne les années à millésimes terminés par deux, zéros comme les premières années des siècles, lorsqu'au contraire ce sont les dernières des siècles immédiatement précédents. I/usage du carré polonais, avec ou sans couleurs, rendrait de pareilles erreurs parfaitement impossibles désormais. M. &EOÏÏLT Fondateur des Musées eantunaux, à Lisieux. LES MUSÉES CANTONAUX EN ALGERIE (l) — Séance du iS avril ISSI. — L'heure est venue d'implanter dans notre belle colonie cette institution naissante qui obtient dans la mère patrie de si brillants succès. Ces musées de nouvelle espèce sont surtout des musées utilitaires. Ils s'adressent plutôt aux hommes faits qu'aux enfants, pour leur donner toutes les notions que l'on cherche avec beaucoup de difficultés dans de uros livres, souvent très rares, toujours assez coûteux et quelquefois mal l'enseignés. On trouve dans ces musées tout ce qui concerne l'hygiène (nourriture, vêtement, habitation, préceptes usuels) ; Tout ce qui concerne l'agriculture (analyse physique et chimique du sol, lilanli's et animaux qu'il convient d'élever dans une localité déterminée, avec l'indication des soins à leur donner) ; Tout ce qui co)icerne la vulgarisation des sciences et des arts. Le fondateur indicpie dans son S*" Annuaire, que M. le ministre de l'In- struclion publique a comniiuii(jué officiellement à la Commission de l'En- seignement par l'aspect, organisée dans ses bureaux, un programme par lui soumis, de gravures scientifiques et artistiques propres à chaque région. m Un musée cantonal, contenant déjà de très belles collwtions, rommence à s'organiser h Sidi-hei-Abbè.s, (lci)arlCMient d'()r;ui, sous les auspices du Comice agricole .1e cette localité. Ou ne s;mrait trop féliciter MM. Histide et l"al)riès de leur intelligente initiative. 1070 PÉDAGOGIE M. Groult revenant à son projet de création des musées algériens, pense que ces musées peuvent se fonder avec facilité dans tous les chefs-lieux d'arrondissement de l'Algérie et dans beaucoup de localités de moindre importance, oi^i l'on trouvera toujours un homme de cœur, un patriote capable de sacrifier quelques heures de son temps au bien de ses conci- toyens, des colons et des indigènes qui éprouvent le besoin de s'instruire. Il pense notamment que certaines gravures placées au musée avec des notices explicatives feraient plus pour la pacification des esprits que les cinquante années de notre occupation militaire, et que rien ne serait plus facile que de faire connaître aux indigènes les splendeurs de notre civili- sation et de leur faire bénir le nom de la France. Les fêtes d^ enfants se- ront aussi un puissant moyen de créer de fraternelles relations entre les indigènes et les colons. Pour réaliser son programme, M. Groult fait un appel pressant à toutes les sociétés agricoles, d'acclimatation et de géologie, de botanique, d'his- toire naturelle..., en un mot à toutes les sociétés savantes et artistiques de l'Algérie. Il met gratuitement à leur disposition ses circulaires et ses annuaires; il s'engage à répondre à toutes les lettres affranchies, contenant un timbre pour la réponse, concernant la propagation de cette institution essentiellement utile et patriotique. M. A. COÏÏETT Professeur à la Faculté de médecine de Montpellier. DE LA MÉMOIRE DES CHOSES — Séance du -/S avril 18SI. — Dans mes précédentes études pédagogiques, j'ai cherché à montrer que l'éducation doit être basée sur l'évolution organique individuelle et les conditions sociales contemporaines. Puis j'ai exposé quelques-unes des principales règles qui servent à la diriger. Il faudrait ensuite déterminer l'ordre à suivre dans l'éducation: on sait déjà, d'après ce que j'ai dit, qu'en principe on doit toujours commencer par le concret ; on sait aussi que, de toutes les facultés dont l'enfant est doué, la mémoire est la plus précoce et celle dont il faut tirer parti avant toute autre, quoi qu'en aient pu dire des hommes dont les intentions étaient bonnes, A. COURTY. — DE LA MÉMOIRE DES CHOSES 1071 mais auxquels le développement des organes et des fonctions nerveuses était certainement peu connu. C'est pourquoi le premier sujet de nos préoccupations, dans l'éducation de l'enfant, sera cet enseignement concret désigné de nos jours par l'heureuse expression de leçons des choses, et le développement précoce de la mémoire par un exercice méthodique. Seule- ment, puisqu'il est entendu que c'est par le concret qu'il faut commencer, c'est aussi par lui que nous conunencerons pour la mémoire, c'est-à-dire que nous commencerons à développer d'abord la mémoire des choses, avant de développer celle des mots. A dire vrai, s'il faut commencer par développer la mémoire des choses, il ne faut pourtant pas tarder à développer celle des mots, ou plutôt il est bien utile de la cultiver simultanément, cette mémoire des mots, dont on médit fort, mais dont le développement est lui-même si utile à ceux qui en médisent que, sans elle, ils seraient bien embarrassés de trouver des expres- sions pour la combattre. Il est regrettable eftectivement qu'on ne puisse parler des choses sans employer des mots, ni exposer ses idées sans se servir du langage; tant qu'il en sera ainsi, il faudra bien se résigner à apprendre des mots et à tâcher de s'en souvenir, et même forcément de faire marcher la mémoire des mots avec celle des choses. J'espère que je satis- ferai suffisamment les ennemis de la mémoire, en exposant mes idées sur la mémoire des choses. Dernièrement encore, je lisais, dans un écrit émané de l'Université, la recommandation de « substituer à la culture exclusive de la mémoire le développement du jugement et de l'initiative propre de l'enfant ». Or je répète ce que j'ai déjà dit : que le jugement se développera bien de lui- même, mais seulement à son heure, c'est-à-dire lorsqu'il trouvera à sa portée des matériaux pour entrer en exercice ; que par conséquent, le meilleur moyen de hâter l'exercice du raisonnement, c'est non pas de s'occuper de lui, mais d'emmagasiner des matériaux que l'esprit puisse rapprocher, grouper, comparer ; ce qui revient à dire, d'habituer la mémoire, par un exercice méthodique et gradué, à conserver tout ce qui aura frappé les sens, provoqué une perception, excit.j l'imagination et fait éclore une idée. Et quand je dis « tout ce qui aura frappé les sens » c'est que je tiens à ce qu'on commence l'instruction de l'enfant et que Ton continue celle du jeune hom_me, moins en lui racontant ce dont on veut l'instruire qu'en le lui montrant, en le lui faisant voir^ toucher, entendre^ en le soumettant à ses sens. Heureusement, le moment est venu où la supériorité de cet enseignement est universellement reconnue. Pour mon compte, je ne saurais en trop recommander l'emploi. 11 est la conséquence directe du principe (jue j"ai posé pour première règle de l'éducation, c'est de commencer toujours l'enseignement par le concret, surtout l'enseignement du premier âge et des connaissances les plus élémentaires. !()";';> l'i ii\(.(M.iK rdiir (l(".i{',lirr (T liiodr (I rii;,ri;'li(iiiflil :.l l(»(.',i(|lic ri :,i IVmwhhI r( |K»lll If (lr.(Mi;-',iirr dr n'Iiii <|Ui ;,r liiil |i;ii Icm llKtlM, Hiilis |»l.in'r les (tlijrls soiJs |(^N ytMiX (lnH l'IrVCM. on l'ii )i|»|»clr, iliH (IllIlH l'cd IICIll l(»ll (lll |tlTlllifr l'l^(<. Ii\i)iis dt'x fliosi';, r^iirrc (TrlIiiiMC |Miiir lirons par Irn choses, iiiiii;. rlllimc Irt'S )ircc|»llil>lr cl <1IM', | r mon rniii|ili', je liuiivc MiHi,,;iMiiiiciil ('X|ilicilr; \v h liniisr inrliic ilHhC/, r\ (tlicilr |Mtiii- |Mii;,«r «pir y iiir In;!! r^.',iilt'Mii'lillMrii r(»m|tirii(liv ni ;i|i|tcliiMl, |>;ir mw rl|i|r.r ciiiiiv.ilniir, l;i ,,„. il-,. (|,.;i ohjrls (luiil le iiolK.ii ;i cli- ilci|lllHr |i:i|- Ir;, :.rii'. Wi'ttioirr (les c/mi.sv'.s, cl.dniV'ii.iviiiil, r rsl :iiii'.i |»|M'iiiciil (le Celle iiu'Hioirr ilrs ,/fMM". (|iie rcdiii'iilidii ddil di-hiilci'. ,1,. I,,' |icii:.c |iii'. (|iic |»crs(»iilic (»sc c(»iid:i r l;i ciiiliiic, iik- cvciilsivc d(. celle liK'llKiire ; Clir, Hlllls elle, les le( (.11:. des cIkiscs ivslcniiclll slecilcs. 1,11 iiii'iinurriirs rlii>srs chI le mciiI iiioncii de c(»iili(')le cl I:i seule |>reiiv(^ de l.i IV-coildile i\<-' leçons «/(••. ilioses. ( '.(iiiveiioïc (\tu\r (|iie, |iiir celle disi iiicIkhi, ll.m (;ii(li\e d;iii> II";' iiiellicde:. (rcil'.ci;',lieiiieiil , s reli:iltiiil(»lls, (ll( ilicilic Cdilp, cl I (iltservniMm cl lu liieiiKMi c. les deii\ soiiiccs d'inslniclioii !i In lois les |>liis |nvc(ices cl les pliis f^i'iiernles. Lecdlli. de. clniM' ■ iii'iiKMrc des clioses : Icls s(»lil les deil\ llioyciis ili(lis|M"nsiil»lcs de rciiseiK,iiciiieiil .1 Ions les dc^iV's. Il c:s| liKMi eiileiidii Jiiissi (|iie, Miiis lii itK'liKiilc des mois. i;i me ne des cIkiscs sei'Mil, |t ■ hiim diic, iiii|mis mMc, I;i iiieiiiiuiv des mois ehiiil I iii.lniiiieiil de l:i mciiioire de . ( lioses, comme le mol esl le sif^lic delà chose, iMais cVsl assez de la mémoire des cliose:. |toiii- l'aire rohjel iU' ce travail, l.a mémoire des mol ., la iiecesMie de la ciilliscr, les moyens de la d,'\elo|i|ier .oui des sii|elsasse/ im|ioil,iiils pour sidlire a leur lour à un aiilrc liavail. l.a mémoire des choses nous occn|iera seule en ce niomcul, h'aliord il l'iml monirer les iivaulajv's du develo|t|»enicnl de la mémoire ,1,.;. , II, ,:,,.., |iili:. milKliier le. modes on les i('};les du de\clo|i|teineiil de c,'||i' iiiemoii','. (,hii ne rccoimiiil. Il |>n>ini('n' vil(>. (juc le (l.*vel(»|»|»emcnl Ar la memoiiv de^, ,li,.-.es cl les exercices par l.>s(piels ou op('r(> ce devcloppcincul onl le douille a\anla;',c |" ,|,' ,,.iilr('.lcr les ,'onnais,s;inces ,pie leN-vc doil aux l,', ,M> . de, «host^s : 4" d'iu-croilrc en iii,''nic Icmp:. I.i mémoire en -encrai ,n purlicnher? I'',l d'ahord le ("oi\lr(\l(" des MCipiisilions ,liics ;m\ l,'ç,.us ,les ,ho.ses esl le premier a\,mlac,c r. sans cela, (pie li'lt'vc ail acipiis la uioindrc nolion jik^hkmIcs meilleures den\onln\lions? ,V ([iioi siM'vira-t-il d'avoir nioulr,' A. CorilTY. — DE LA M^MOIHIC l>KS C.IIOSKS i()7;{ (les ohjcis i\ Vulrc ('Irvc cl |H'(ill(>llct'' ilrviilll lui des iiinis |ii)iii' lui m cxidi «|iicr l:i ii;iliirr cl riis;i;^c, s'il n'en ;i ciHdnxc inicinic nnpicssmn .' (ic^l ii- (|ni n ;nii\c ni:illirnrcu NcnirnI i|iic' lr(>|» snnvcnl, .le ne |i:irlr pas nicnic (l"s licsjciiiics cicvcs cl (les |)i-enncrcs iioliojis. ,1c lais a|i|)cl aii\ iiiaili'cs cii\-nicnics, à cciiv (|(ii. olili^V's par devoir (rinstriiirc les aulrcs, sont Inrc/'s (le connaitie d'aliord eii\ nienics itarlailenienl ce (|ii ds doiv enl leur eiisci;^ner. Il nCsl pas de pi olessein' ((in, an deliiil de sa cai ricre, n'ail, ('■pr()ii\('' celle (l(M-c pi ion. Il a en une (!(",( Il pJK m , mii\ i une (L'iiionNli alioii, assisi ' à la nianireslalion (1(111 plieiioineiie on a raecoinpli.seineiil d inic expérience ; il croil a\oir siltieii (diiipriN loiil (pie rien ne lui ^ellll>l»î pins ai><('' , j'ciilciids sans oiiiclire aucun (li>lail iinpoiianl, mais jamais en rcprodnisani les Icrincs doiil je me suis servi moi iiieme pour lui donner celle leçon, .lai même soin (pie l'eleNc n'em- ploie pas les iiK-liics expi'cssioiis pour m'eiisei^ner les iiK-mcs choses, h moins (pi'il ii'v iiil cerlains Icrincs indispciisaidtrs :ï la si^,iiilicali(m de ceilaincs choses. Il s'a;..;il (pi'il lasse conipreiidrc. à sou l(»iir, à (pichpi'nu (pu ri''iiore, la chose (pii lui a ('■!('• eiisciji,iii''e. ,\lors, scnleineiil , on peut se tlaller (pic l'elcvc a acipiis une cKimaissaiice nouvelle, (pi'il sail iii\c chose de plus (pi'il ne savait. Il V a pins: il laid, rii.ilMliier à reilire la (liose, de diverses iiianii-rcs : lanh'tl en la raconlanl avec siinpliciii', l,aiiL(*)l, en r(''cri\aiil, laiilôl, en l.i r(''pi''lanL Icxlnellcmcnl c((iinne elle lui a, ('•L('' apprise, laiiUU s(jns lii l'oriiiL' m 1074 pédagogip: dialoguéé, par réponses à des interrogations. Il faut même exiger de Félève, pour s'assurer s'il se souvient bien de tout ce qu'il a vu et entendu, qu'il l'explique à son tour, non seulement en termes différents , mais par sa manière propre et habituelle de raconter ou de montrer les objets ; car chacun de nous a une manière qui lui est propre, un tour de phrase, des expressions accoutumées. Pour s'assurer que la leçon a été bien comprise, que l'élève s'en est approprié le suc, qu'il en a bien retejiu non les mots, mais le sens, il faut donc exiger de lui qu'il en expose à son tour le sens, soit en paroles, soit en écriture, en monologue ou en dialogue, par mémoire ou par lettres. Voilà comme on développe la mémoire des choses en même temps (bien entendu) que l'attention, l'ordre, la facilité de classer ses pensées et de bien poser son discours, tout cela par le contrôle dont je viens de tracer les règles. Par le développement de cette mémoire des choses on s'assure (}ue l'élève répète le son, non comme une muraille réfléchit l'écho, comme la glace renvoie l'image, sans en garder aucune trace, mais encore ayant saisi, compris et tiré prolit de la chose, de manière à pouvoir en user à l'occasion et s'en servir pour son utilité de diverses manières et à pouvoir la redire aussi. Cette nourriture intellectuelle n'a pas été seulement « avalée ». pour rappeler une expression de Montaigne, elle a été digérée. Montaigne a admirablement exprimé la manière de contrôler, par la mémoire des choses, si la leçon des choses a été comprise. « Que le maître » ne demande pas seulement à l'élève compte des mots de sa leçon, dit-il, '• mais du sens et de la substance, et qu'il juge du prolit qu'il aurafaict, " non par le témoignage de sa mémoire, mais de sa vie. Que ce qu'il 0 viendra d'apprendre, il le lui fasse mettre en cent visages et accomoder » à autant de divers subjects , pour voir s'il l'a encore bien prins et bien faict » sien C'est témoignage de crudité et indigestion que de regorger la » viande comme on l'a avalée: l'estomaon'apas faict son opération, s'il n'a » faict changer la façon et la forme à ce qu'on lui avait donné à cuire » Je ne veux pas (|ue le maître invente et parle seul ; je veux qu'il escoute » son disciple parler à son tour » (t. P'', p. 236 ; édition Lefèvre.) Vous saisissez déjà le premier et peut-être le plus grand avantage de ce contrôle : vous forcez votre élève, par la prévision de l'obligation où il sera de vous faire un compte rendu oral ou écrit de votre leçon, à éviter les distractions (presque l'unique cause des difficultés qu'il éprouve à rappeler cette leçon à sa mémoire), et à prendre l'habitude de tendre son attention, comme cela doit être, tout le temps de cette leçon. Vous le forcez à prendre l'habitude de ne faire qu'une chose à la fois, mais de la faire bien (âge quod agis). C'est même pour cela, je le dis en passant, que l^i leçon doit être très courte chez les jeunes enfants, l'attention chez eux ne pouvant pas être longue. Et quoi de plus précieux que cette habitude, A. COUIITY. — DE LA MÉMOIRE DES CHOSES 1075 dont le genuc est certainement contenu dans cette nécessité, dans ce devoir à remplir, de l'aire un appel à la mémoire, pour y retrouver tout ce qui aura frappé l'intelligence, de se ressouvenir de tout ce qui aura été montré ou raconté, d'en contrôler l'intégrité et la sincérité, d'en faire enfin, comme ^unique moyen de contrôle, un compte rendu exact à tous les points de vue. C'est dans ces contrôles que se vérifie bien l'adage : « ce que l'on conçoil bien s'énonce clairement. » Eh bien, oui, en supposant que l'explication ne laisse rien à désirer, l'élève attentif concevra bien ce qu'on lui aura expliqué, pourvu qu'il api)orte, à cette explication, toute l'attention dont il est capable; et ce (pi'il aura bien couru, il saura l'énoncer clai- rement. 11 y a plus ; s'il s'agit d'histoire naturelle, de physique ou de chimie ; s'il faut attirer les regards de l'élève, les attacher attentifs à l'observation des diverses faces d'un objet ou à la suite des diverses phases d'un phéno- mène, par ce seul mode particulier de l'attention on développe chez le jeune sujet Vart d'observer, ce talent si rare et si difficile de voir exacte- ment ce qui se passe devant les yeux, depuis les plus simples phénomènes de la nature jusqu'aux détails les plus compliqués d'une exi)érience. On ne se doute pas à quel point, en captivant l'attention d'un élève qui sait dans ([uelle obligation il sera de rendre compte de tout, on développe chez lui, en même temps que la mémoire des choses et le talent, ou du moins la facilité de les exprimer, cet art d'observer, si difficile à acquérir et si important à posséder par tous les hommes, surtout dans ce siècle, non seulement par les savants (car pas de science sans le génie de l'observation, je ne dis pas l'art, je ne dis pas le talent, mais le génie), je dis donc non seulement par les savants, mais encore par les artistes ; car, pas de véri- table artiste, si à l'imagination et aux autres dons naturels qui le caracté- risent il ne sait pas ajouter encore l'art d'observer. Enfin, et c'est encore un avantage de premier ordre que procure l'exer- cice de la mémoire des choses, on développe de plus en plus cette mémoire |iar ce seul exercice. 11 en est de la mémoire des choses comme de celle des mots, à des degrés divers pourtant : c'est que le développement en est assez inégal chez les divers sujets. Or, en supposant qu'on finît par admettre que la mémoire des mots n'a pas une impoitance majeure, on ne saurait en dire autant de la mémoire des choses. Il faut nécessairement connaître des faits, encore des faits, toujours des faits, si l'on veut fouruir une base au raisonnement, un alhnent à la logique et des éléments au jugement. Et comment [)Osséder, à un moment donné, assez de faits pour pouvoir en faire les fondements sur lesquels on cherche à élever l'édifice d'une science, si l'on ne peut faire a[)pel au souvenir, et si l'on a le malheur d'avoir une 1076 PÉDAGOGIE mémoire trop ingrate pour pouvoir lui faire, à Toccasion, les nombreux emprunts dont le besoin se fait si despotiquement sentir ? Il faut donc de toute nécessité développer la mémoire des choses ; il n'y a pas d'autre moyen pour la développer que rexercicc, et il n'y a pas d'exercices plus directement applicables à son développement que l'art d'observer, l'attention soutenue et le contrôle des notions acquises par l'intelligence aux leçons des choses. Et remarquons, en terminant, que ce contrôle fait d'après les règles précédemment données, c'est-à-dire par la reproduction, sous diverses formes, en termes propres à l'élève, par des expressions variées, des connaissances transmises du maitre à l'élève par les leçons des choses, est propre à développer d'autant plus sûrement la mémoire des choses que, l'attention de l'élève n'étant pas détournée par l'obligation de retrouver, dans son souvenir, les mêmes expressions qu'il a entendues dans la leçon, tout l'efifet de sa recherche se trouvera reporté sur le souvenir des faits, des expériences, des choses en un mot (puisqu'il est convenu de les appeler ainsi). Aussi quelle part la mémoire des choses ne prend-elle pas à l'éducation, sous l'impulsion d'un intelligent pédagogue ! L'habitude de l'attention, de sa concentration sur un objet et de sa persistance, l'art d'observer, la clarté et la facilité d'exposition, l'approvisionnement de faits suftisamment nom- breux pour fournir au jugement des éléments variés et une base aux sciences et aux arts de toute sorte , tels sont les résultats logiquement déduits et les avantages considérables qui résultent, pour l'enseignement, du développement de la mémoire des choses par les exercices variés et les règles immuables que je viens d'exposer:; II La première et la plus importante règle du développement de la mmozVe des choses est donc l'habitude prise par l'élève de raconter ce que le pro- fesseur a précédemment montré et raconté lui-même, et je viens de mon- trer combien cette habitude, outre qu'elle éveille l'attention et fait naître l'art d'observer, développe encore, et surtout, Vartde s'exprimer. Effectivement, j'ai dit que l'élève doit se garder de réciter mot à mot, non seulement dans la crainte de fatiguer le cerveau, par la peine de rappeler exactement les mots en même temps que les choses, mais encore dans la crainte de ne rappeler les choses que par le souvenir des mots, par le retour de simples consonances, enfin par une sorte de routine plus souvent nuisible qu'utile à la véritable mémoire des choses. De l'habitude d'exprimer les choses confiées à sa mémoire dérive celle d'exprimer simultanément ses propres pensées ; car ces choses même qui A. COURTY. — DE LA MÉMOIRE DES CHOSES 1077 lui ont été enseignées sont devenues ses choses à lui-même : il se les est assimilées. Or qui met en doute l'utilité de cette habitude et du talent qui en dérive ? Et pourUuit, quel talent a été, jusqu'à ce jour, plus négligé que celui-ci ? Il n'est pas jusqu'au semblant de l'art d'exprimer ses pensées, c'est-à-dire jusqu'à l'art de les dire tout exprimées déjà par un écrivain, jusqu'à Tart de la lecture, pour dire le mot, qui n'ait été tout à fait négligé jusqu'ici, et qui le serait encore si M. Legouvé n'avait mis un zèle des plus intelligents et des plus louables à démontrer la nécessité de la lecture, chez les maîtres comme chez les élèves, et poussé l'amour de l'éducation jusqu'à donner des règles aux pédagogues sur l'acquisition, la culture et le perfectionnement de cet art, si intimement lié à celui d'exprimer ses propres pensées. Je sais bien que, cha(|ue élève devant se livrer à son tour à l'exercice de la mémoire des choses et de l'expression de sa pensée, et cet exercice nécessitant la dépense d'un temps considérable, une objection naturelle se présente tout de suite à l'esprit du pédagogue: « l'insuffisance du temps à un pareil mode d'enseignement. » A cela je réponds que j'aime mieux enseigner dix fois moins de choses à mes élèves et les leur apprendre de manière à leur en laisser un inefraçal)le souvenir, que de leur en raconter dix fois plus dont ils ne garderont absolument aucune mémoire ou, ce qui est pire, qu'un souvenir sans sincérité. Du reste si, par cette méthode, on enseigne à l'élève Vart d'apprendre (car il y a un art d'apprendre qui ressemble beaucoup à Fart d'observer), il saura, un peu plus tard, à mesure que la curiosité sera éveillée en lui par l'aiguillon d'un premier savoir, apprendre lui-même, par des lectures et par l'observation directe de la nature, ce qu'on ne peut raisonnablement exiger qu'un professeur lui enseigne, en employant, pour tous les élèves, tous les sujets, tous les éléments d'enseignement, la méthode vraie, la seule, l'unique méthode par laquelle on ait la certitude de retirer de l'enseigne- ment l'utiliti^. ([u'il peut renfermer et les services qu'il doit rendre: le contrôle des leçons des choses par l'exercice de la mémoire des choses. L'élève acquerra d'autant plus facilement cet art d'apprendre que, par l'habitude qu'il aura prise, en exprimant ses pensées, de développer en lui la mémoire des choses, à l'égal, sinon au-dessus de la mémoire des mots, il ne tardera pas à sentir se développer en lui une disposition à devenir un homme pratique, ou, pour être moins affirmatif, un homme de pratique, au lieu d'un homme de mots. Tout en donnant à la mémoire le premier rang parmi les facultés de l'enfant et en insistant sur la nécessité de la développer, je ne suis pas éloigné de penser que l'habitude prise de n'exercer de la mémoire que celle des mots est la cause de la suprématie attribuée à la parole et de l'impor- 1078 PÉDAGOGIE tance qu'ont prise ceux qui ont fini par acquérir, par le développement extrême de cette mémoire des mots, une facilité et un goût de parole qui ont tourné tant de jeunes gens vers la carrière du barreau, et de là, malheureusement, les ont jetés dans la politique et le gouvernement du pays, parce qu'ils se sont trouvés les seuls à avoir assez de facilité d'élocution pour séduire les masses, parler sur tous les sujets et en imposer aux ignorants, au point de leur persuader que ces sujets leur étaient fami- liers, et qu'eux-mêmes étaient aussi habiles à les traiter qu'à en parler. Erreur déplorable! Le temps consacré à développer l'art de la parole n'a fait que trop négliger l'étude des choses, et les hommes les plus ignorants en agriculture, commerce, industrie, sciences, économie poli- tique, politique même et gouvernement, et par conséquent les moins aptes à en prendre en main la direction, ont été malheureusement ceux qui se sont trouvés le plus souvent au timon des affaires publiques. Admettez, au contraire, que , par le développement de la mémoire des choses, on soit parvenu, comme cela ne peut manquer d'arriver, à meu- liler la tête de nos jeunes générations de toutes les connaissances prati- ques, au point de leur faciliter des entretiens sur ces divers sujets, quelle différence les exercices que nous avons prescrits n'apporteront-ils pas à leurs aptitudes ! Combien les connaissances acquises par ces études pratiques ne les disposeront-elles pas à démêler les \Tais intérêts de leurs personnes, de leurs biens, de leur ville, du pays, de la patrie, et ne les mettront-elles pas en état de les gérer ou de les défendre, prêts à se montrer des guides sûrs, quelle que soit la direction qu'ils doivent prendre vers les sciences, l'agriculture, le commerce, l'industrie, n'éprouvant, enfin, aucun embarras à raisonner juste des cultures et des récoltes, des routes et des canaux, des chemins de fer, de l'armée, de la marine, etc. Cela ne veut pas dire, sans doute, qu'ils sauront à coup sûr mener les affaires de leur maison comme celles du pays ; ils peuvent ne pas avoir un esprit positif, naturellement tourné vers ces sortes de choses : ils peuvent être des hommes d'imagination, des artistes, des poètes. C'est pourquoi j'ai dit qu'on les disposerait toujours sinon à être des hommes pratiques (possédant le talent de se diriger d'après les notions qu'ils auront acquises), du moins des hommes de pratique, c'est-à-dire ayant acquis les connais- sances nécessaires pour pouvoir, s'ils y ont des dispositions favorables, devenir des hommes pratiques. Une seule objection, ayant quelque apparence de valeur, peut être faite à ce précepte d'éducation, c'est-à-dire à V obligation de rendre compte des connaissances puisées dans les leçons des choses, comme contrcMe de ces leçons et exercice de la mémoire des choses, et cela dès le début de l'édu- cation, dès le commencement de l'enseignement primaire, dès l'entrée à l'école : c'est la timidité de l'élève, la difficulté insurmontable que l'on peut A. COURTY. — DE LA MÉMOIRE DES CHOSES 1070 éprouver à lui faire rendre compte des choses qu'on lui a enseignées. A cet égard, détrompez-vous et détrompez-vous pleinement. Pour faire cette objection, il faut no pas connaître à fond la nature de l'enfant. Observez-le dans ses rapports avec ses petits camarades, et même avec son • pédagogue, pourvu (pie celui-ci ne lui impose aucune gène ; observez-le dans les divers actes de sa petite vie sociale, dans le mode de jouissances qu'il préfère et qu'il recherche. Or un de ses plus vifs plaisirs c'est d'entendre rapporter et de rapporter Ini-mème des histoires ou des contes, de représenter de petits drames, soit par imitation des choses qu'il a vues, soit par pure invention de celles (pi'il imagine et où il joue volontiers le rôle le plus actif. Personne jie me démentira quand je rappellerai coml)ien les enfants aiment qu'on leur raconte le Petit Poucet, ou mille contes du même genre, œuvres d'imagination semées d'une multitude de détails frappant la curio- sité inquiète de nos jeunes investigateurs. On ne me démentira pas davan- tage quand je redirai ce que tout le monde sait : qu'ils n'aiment rien tant <}ue de se faire répéter ces contes et de les entendre recommencer et redire dans tous leurs détails, du commencement jnsqu'à la tin, sans arriver, au moins de longtemps, à la satiété. Probal)! émeut, il y a toujours quelque circonstance qui leur avait échappé dans les narrations précédentes €t qu'ils entendent avec un nouveau plaisir à la centième fois, car cela va bien jusque-là. Ils se plaisent à dramatiser le récit, ils se donnent presque de petites hallucinations, en se figurant qu'ils voient les choses à mesure , éléanalysée en 1881, par plusieurs journaux d.< médecine, mais d'une façon trop sommaire. I,a pui)!icalion in p.rtdim a été commencée dans l.i fiei-ue (te rliinirriic, 1881, p. 320-881, et sf )ioursuil encore dans la prési-nlc année 1882. EXCURSIONS EXCURSION DANS L'ATLAS (1). — 21 avril 1881. — Le 21 avril, à 6 heures du matin, 19 membres de TAssociation et moi pre- nions le train qui devait nous mener à Blidali. Arrivés dans cette ville à 8 h. 1/2, nous nous rendîmes à Yhôtel d'Orient qui devait nous fournir des vivres et des mulets. Je m'entendis avec des Arabes et, à 9 heures, nous partions chacun sur un mulet, dont les larges selles font écarter démesurément les jambes si Ton veut monter à l'européenne : les Arabes placent leurs jambes en avant de la selle et à gauche du cou du mulet. Un mulet portait les vivres, et nous étions accompagnés de cinq Arabes. Blidah est situé à 200 mètres au-dessus du niveau de la mer, 0'^ 30' de lon- gitude ouest et SG'' 20' de latitude nord, sur l'Oued-el-Kébir, tributaire de la Chiffa, à l'entrée d'une vallée profonde, à l'extrémité méridionale de la plaine de la Mitidja, au pied de l'Atlas qui l'abrite du côté du midi. De ce côté, elle est adossée à une colline couverte d'arbres et cultivée jus- qu'à son sommet ; ce contrefort lui verse des eaux abondandes qui alimentent les nombreuses fontaines de la ville et arrosent les jardins et les orangeries dont elle est enveloppée. Nous laissâmes Blidah au nord et nous nous dirigeâmes vers l'Atlas dont nous voulions faire l'ascension. Le mont le plus élevé, qui a reçu le nom de Mont des Beni-Salah ou encore Piton de Sidi-Abd-el-Kader n'a pas moins de 1,630 mètres d'altitude. Situé exactement au sud de Blidah, il envoie à cette charmante ville les eaux qui font sa prospérité ; c'est, en effet, de son massif que descendent les sources de /'Oled-el-Kébir. Nous sulvhnes des sentiers abrupts, fréquentés parles charbonniers et les indigènes, sentiers qui étaient en plusieurs endroits extraordinairement ravinés et présentaient de gros blocs de rochers que nos mulets savaient parfaitement contourner. Après trois heures de marche, nous arrivâmes à la Glacière Laval, où l'on renferme une grande quantité de glace pour l'approvisionnement de la ville. Il était midi; j'ordonnai une halte et l'on déjeuna aussi bien que possible avec les vivres que j'avais fait emporter. (1) Compte rendu par M. Charles Brongniart, secrétaire de la Section de botanique, préparateur de zoologie et de matière médicale à l'École supérieure de pliarmacie de Paris. EXCURSIONS 1085 A midi et demi, nous remontions sur nos mulets et nous continuions notre ascension. Le chemin, souvent presquà pic, traverse une foret de chênes verts que nous laissâmes derrière nous pour pénétrer dans la foret des Cèdres (1). Rien de plus grandiose (|ue ces beaux ari)res qui étendent leurs i)ranclies rameuses au feuillage soml)re, et dont les racines robustes sont souvent mises à nu par les pluies et la fonte des neiges. Une pluie fine commença à tomber, mais elle s'arrêta assez rapidement. La température n'était pas trop élevée, et même, lorsque nous arrivâmes au som- met couronné par la Kuubba de Sidi-Abu-kl-Kader el Djilali, la fraîclu'ur était assez grande. De là, la vue était splendide...; Au nord ou voit la mer Méditerranée ; au nord-ouest, sur le Sahel de Koléa, la masse énorme du tombeau de la Chrétienne; au sud, au sud-est et à Fouest, les monts de la Grande Kabylie; le Dira qui commande Aumale, les hauts plateaux d'où vient le Chélif, et YOuaranscnis ou œil du monde, que se partagent les provinces d'Alger et d'Oran. Enfin, si Ton regarde pour ainsi dire à ses pieds, on aperçoit la ville de Blidah avec ses orangeries. Après avoir contemplé à loisir ces pics inagiiiliqucs, pendant que des aigles et des vautours se balançaient au-dessus de nos têtes, à de grandes hauteurs, nous redescendîmes. La descente est plus fatigante que la montée. Nous traversâmes la forêt des Cèdres, dont le sol est tapissé de belles espèces jaunes et violettes du genre Viola, mais nous primes un chemin différent de celui que nous avions suivi en montant ; nous nous arrêtâmes quelques instants à la glacière (2), puis nous continuâmes la descente et nous arrivâmes à Blidah vers 4 h. 1/2, après avoir longé rOued-cl-Kébir, alors presqu'à sec, et dont les ravins, couverts de lau- riers roses en fleurs, présentent un aspect ravissant. La ville est entourée d'un mur de -i mèties de haut, percé de (juatre portes, et est défendue par le fort Mimich, placé sur une colline haute et escarpée de la rive gauche de YOued-el-Kébir. Les maisons françaises et arabes sont mélangées, mais les premières sont trop hautes, comme l'a prouvé le tremblement de terre de 18G7. Aux portes de Blidah se trouvent, au nord, les orangeries bien connues, et à l'ouest, le Jardin public avec ses beaux palmiers, puis, plus loin, le bois sacré d'oliviers séculaii'es gigantesques, où se tient le marché arabe du vendredi. A 0 licures, nous diiu'unes à Yhôtel d'Orient, et, à 8 h. 1/2, nous reprîmes le train ([ui nous ramena à Alger à 10 heures du soir. (1) Voir, au sujet de la forêt des Cèdres, les notes complémentaires à la fin de cette note. (2) Voir, à propos de la glacière Laval, les notes complémentaires à la fin de cette notice. 1086 EXCURSIONS NOTES COMPLÉMENTAIRES Je dois adresser tous mes remerciements à M. le docteur Paul Mares, à MM. Trabut, Durando et Lallemant, qui m'ont fourni des renseignements grâce auxquels je puis compléter le récit de notre excursion à Blidali et dans r Atlas. M. Durando, dAlger, m"a communiqué des notes détaillées sur la forêt des Cèdres de Blidali et sur la glacière Laval, notes qu'il devait à M. Beaumont, inspecteur des forêts. La forêt de Sidi-el-Kébir appartient à la commune de Blidali ; elle est située au sud de cette ville, dans le douar de Sidi-el-Kébir, et repose sur la crête et les deux versants du petit Atlas, à une altitude qui varie entre 960 et 1,627 mètres. Sa contenance est de 1,338 bect. 34 ares 85 centiares. Deux chemins principaux conduisent de Blidah à cette forêt : on les désigne sous les noms de chemin Laval et de chemin Valentin, noms de deux Européens, pro- priétaires de glacières. Le premier aboutit à la limite est de la forêt et se continue jusqu'à A'e/-raVc7ic (village indigène, situé sur la rive gauche de YOued- Mohta), après avoir traversé la forêt du sud au nord. Le second est situé sur la limite ouest et va aboutir au village indigène d'Amchacha, situé près de ïOued-Merdja, affluent de la Chiffa. Tous deux sont des chemins muletiers très praticables que la commune de Blidah fait entretenir au moyen de prestations. Ils sont reliés entre eux par un sentier qui court le long de l'arête la plus élevée de lAtlas, et généralement impraticable en hiver, à cause de l'épais tapis de neige qui le recouvre. On arrive à la propriété Laval, après trois heures de montée à flanc de coteau, laissant à gauche les versants des Beni-Azza, occupés par quelques jardins indigènes, comptantes de noyers, de micocouliers, de figuiers, auxquels se marient quelques ceps de vigne gigantesques; à droite une région inculte, peuplée de diss {Arundo festucoides) et de fougères. Là, le regard est réjoui par quelques maisons françaises à rez-de-chaussée, par une fontaine versant à pleins bords ui>e eau vive, claire et glacée, par deux immenses bassins, où croissent à plaisir de magnifiques carpes ; par une gla- cière à charpente originale et bien conçue ; par une plantation de 400 châtai- gniers et cerisiers admirablement réussie; enfin, par un jardin potager disposé en gradins, offrant des légumes de toute espèce, le tout entouré d'un taillis bien venant de chênes verts, régulièrement aménagé par son propriétaire. On est déjà parvenu à une altitude de 1,192'",58. Si l'on avance vers la pointe la plus septentrionale du plateau, sur lequel repose rétablissement Laval, on voit se dérouler à ses pieds un panorama gran- diose : la Mitidja, avec ses villes, ses vihages, son chemin de fer, ses nom- breuses voies de communication, ses cultures variées, les cours d'eau qui la sil- lonnent ; puis le Sahel, où se montrent distinctement Alger , les collines de la Bouzaréa, Douera et les villages parsemés de cette région, Koléa et ses an- nexes, le tombeau de la Reine qui se dresse comme un mausolée gigantesque ; enfin, à l'horizon, la mer immense, échancrant dans le litloral, le cap Matifou, la baie d'Alger, le promontoire de Sidi-Feri-uch, l'estuaire du Mazafran, la masse imposante de Chenoua, qu'elle semble vouloir recouvrir de ses eaux ; à droite et à gauche, la chaîne tout entière de l'Atlas et son vaste hémicycle. EXCURSIONS 108: Au sortir do rétablissemont Laval, le chemin conlinue. montueux et escar()('"; on laisse à gauche le chemin des Beni-Miscra. puis le Djcbel-Fortass ci hi L^vamU' Glacière, et on arrive, après une demi-heure de marche, à la limite est de la Ibrêt, et avec elle à la pleine rt'yion des cèdres. La forêt de Sidi-el-Kébii" renferme deux peuplements bien distincts : le peu- plement des cèdres, qui couvre Jes parties les plus élevées de la forêt, associe'' à quelques ils et quelques houx: le peuplement des chênes verts, variété bal- iote, qui occupe les parties inférieures des deux versants sud et nord de l.i montagne, associés également à des houx, à quelques chênes zéens, à di's éi'ables de Montpelliei-, à des alisiei's blancs et à des micocouliers. La taille maximum des cèdres est de 25 à 28 mètres ; (luant au dianu'tre. il peut atteindre 2 mètres et plus. Le cèdre du marabout Baba M'hamed a j>lus de !> mètres de circonférence, il est le plus bel échantillon, peut-être, de toute la contrée ; ou le trouve à 907 mètres d'altitude. On voit de très beaux cèdres autour du marabout de Si(h Abd-el-Kader i)eu Djilali, situé sur le jjoint culminant de la montagne (1,(J27 mètres d'altitude). En a\ril 1876, le jury de TExposition agricole de Mustapha a décerné ;i M. Laval une uK-daille d'or pour ses nombreuses plantations. ActuellemenI, il y a plus de 1H)0 châtaigniers. Liste de quelques plantes qui croissent à Blidah, non à Alger. CRYPTOGAMES LICHENS (1) Eveniia fiwfiiracea (Achar. gen.). Hainaliiia calicaris (Achar. gen.). Peltigera rufescciis (Wiild. gen.). Parnieiia phy.sodes (Fr. gen.). Parnielia acetabulura (Fr. gen.). HÉPATIQUES {'i) Kadula coniplanata (Dumort). Madotlieca platyphylla (Dinnort). Asterella hemisphnerica (Palis, gen.). Fegatella conica (Cord.). Targionia Michelii (Corda.). MOUSSES (3) rissidens grandifrons (Brid.) [Cascade,. Kucladium verticillatuni (Br. et Sch.) [Cascade). ' Barbula squarrosa (De Notar.). l'.arbula ruralis (Hedw. gen.). Bai-bula Mulleri, Br. et Scbpr. Grimmia pulvinata (Smith). Mnium undulatum (Hedw.). Pogonatuni naimm (Palis, gen.). ()rtiiotrii.n(i;a Lamk. L. palustris (Buccinum) Miill. — Eaux vives, Mitidja. L. truncalvla (Buccinum) Mull. — L. Minuta. — Partout, eaux vives, mais toujours encrassée par un limon verdàtre. G. Ancylus Grolï. A. simplex (Lepas) Buchuz. — Gorges de lOued-el-Kébir. Ruisseaux et eaux sta- gnantes . A. costulatus Ivusl, var. compressiusculus Bourg. — Eaux vives. A. gibbosus Bourg. — (ilacière Lnval. II. - GASTÉROPODES OPERCULÉS I. — pulmonaires G. AcME Hartmann. A. Lallemmiti 15ourg. — Peu commun ; sous les [uerres. Cascade de la glacière Laval- fontaine d'Ain Talazit. ' IL — branchaires G. Amnicola g. et IL A. Dupoteliana Forb. -^ Paludina idria. — Comniune. Glacière Laval, Ain Talazit. 1092 EXCURSIONS EXCURSION DANS LA PETITE KABYLIE (1) J'ai eu la bonne fortune de suivre la caravane qui a parcouru la petite Kabylie, une des régions les plus pittoresques de notre beau pays. Le mercredi, 20 avril, à 8 heures du matin, tous les voyageurs qui devaient prendre part à cette excursion, au nombre de 60, étaient réunis dans la gare d'Alger. Le docteur Prengruebcr, médecin à Palestro, s'était chargé de diriger les mouvements de la petite troupe. Il était impossible de trouver un chef plus affable et plus dévoué, un guide plus sur, un organisateur plus compétent. Grâce à son dévouement, à son zèle, à son expérience, le voyage s'est effectué dans les meilleures conditions. Partout nous avons été accueillis avec empres- sement et cordialité. Le groupe d'explorateurs est composé d'éléments assez hétérogènes : là, un herborisateur portant en bandoulière sa longue boîte verte destinée à recevoir les spécimens les plus intéressants de la flore algérienne. Ici, un entomologiste muni de tout l'attirail indispensable au collectionneur : sur le côté gauche, est suspendue la boîte garnie intérieurement de légères plaques de liège sur les- quelles seront fixés les légers lépidoptères et les coléoptères à la brillante carapace ; à la boutonnière, la pelote ronde hérissée d'épingles longues et flexibles. La main est armée du filet à longue hampe. Dans les poches entre- baillées on aperçoit la loupe et les fioles remplies de son humecté d'alcool. Plus loin, je vois un agronome champenois, des membres du Club alpin, quel- ques étudiants en médecine pleins de gaieté et d'entrain, le docteur Azam de Bordeaux qui a pris une part si active aux travaux des sections, un élève de l'école d'agriculture, etc., etc. A Palestro, nous retrouverons des professeurs des lycées de Valenciennes et de Reims. Les dames sont en minorité ; mais leur air déterminé nous prouve qu'elles affronteront, sans sourciller, les fatigues du voyage. L'art lui-même nous envoie un de ses représentants : je suis trop courtois pour ne pas vous signaler la présence de l'artiste, d'autant plus que nous sommes en présence d'une dame. On m'assure qu'elle a envoyé plusieurs tableaux au Salon. Son costume fantaisiste révèle des préoccupations patriotiques : une robe en percale bleue, un chapeau à larges bords et à forme pointue, autour duquel s'enroule, en plis capricieux, une gaze blanche et rouge. Notre voyageuse ira promener les couleurs nationales à travers les tribus kabyles. Un ami m'ap- prend qu'elle recherche le sujet d'un tableau allégorique qui perpétuera le souvenir du Congrès et de l'excursion. Je suis brusquement arraché à mes observations par le sifflet de la locomo- tive : la colonne s'ébranle et s'élance dans les wagons de deuxième classe. La journée est splendide, la note gaie domine et tout nous porte à croire qu'au- cun nuage inquiétant ne viendra assombrir notre horizon. A 9 heures, nous nous arrêtons à la Maison-Carrée. De là, le train de l'Est-Algérien nous entraîne vers l'Aima où nous arrivons à 10 h. 1/i. De la Maison-Carrée à l'Aima, le paysage attire les regards des artistes et des agriculteurs ; les uns et les autres aiment la nature : ceux-ci admirent la fécondité du sol, la variété, l'abondance et la force des produits ; ceux-là l'in- (1) Comple rendu rédigé par M. Charles de Galland, professeur au lycée d'Alger. EXCURSIONS 1003 tensité du coloris, les jeux de lumière, la diversité et l'opposition des teintes, la perspective lointaine. Chacun est satisfait. Au milieu d'un champ de blé, des cigognes, appuyées sur une seule patte, tendent le cou et nous regardent passer d'un air rêveur : plus loin, un chameau, dont rien ne trouble la quiétude, conlinue son repas. Nous apercevons, tandis que le train nous entraîne, de beaux vignobles admirablement cultivés, des champs de lin à fleurs bleues qui ondulent sous le souffle du vent comme une mer azurée. Nous arrivons à l'Aima, chef-lieu de la commune. Un jeune Algérien me rappelle que le 20 avril 1871 les francs-tireurs, sous la conduite du colonel Fourchault, soutenus par les mobilisés et les zouaves, firent bravement à l'Aima leurs premières armes et repoussèrent les bandes de Kabyles qui, après avoir répandu derrière eux la ruine et la désolation, voulaient continuer leur marche en avant et se précipiter dans la plaine. Par une singulière coïncidence, nous arrivons dans cette localité le même jour, le 20 avril, dix années plus tard, et je compare dans mon esprit le lugubre aspect et l'état lamentable de ce pays en 1871 à la situation prospère qui me frappe en 1881. Nous trouvons à l'Aima M. Dick, conseiller municipal à Palestre, qui est venu au-devant de nous avec un empressement dont chacun lui a su gré. Nous sommes reçus par le maire de la localité, M. Wagner, et par M. le docteur Coudray avec une parfaite cordialité ; ici, commence la série des rabelaisiennes beuveries et des homériques ripailles. Et, ma foi ! on a beau appartenir peu ou prou à la phalange scientifique, on n'en est pas moins homme. La nature humaine a des exigences auxquelles nul ne saurait se soustraire, et puis, en voyage, l'estomac se creuse. Aussi fait-on honneur au menu dressé par le Vatel de la localité, Dois-je dire que l'on a particulièrement apprécié certain petit vin blanc du cru oflért par le maire ? Si l'on en juge par les bouteilles vides qui gisent sur le champ de bataille, la science s'est large- ment abreuvée. Je déclarerai hardiment que ce vin clair, limpide, qui a les tons chauds et le chatoiement de la topaze, pourrait déjà rivaliser avec les produits similaires de Médéah. A la fin du repas, on boit à la santé du maire, du docteur et à la prospérité du pays. M. Wagner répond par quelques paroles émues : « La colonie, dit-il en sub- stance, a besoin de travailleurs sérieux, s'attachant au sol, concourant utilement au développement de la colonisation, qu'un premier insuccès ne doit pas décourager : d'aucuns, jouets d'illusions dangereuses, trompés par de ridicules racontars, ont cru qu'en Algérie les alouettes tombaient du ciel entrelardées et rôties. Leur rêve s'est promptement dissipé ; ils ont bien vite constaté qu'ici, plus que partout ailleurs, l'activité constante et l'effort incessant étaient les seules sources de la richesse privée et publique. » Le docteur Coudray nous donne quelques détails relatifs à la fièvre telluriquc, distincte, paraît-il de la fièvre paludéenne... Mais tout a un terme. Les voitures sont prêtes. Voyageurs et voyageuses prennent congé de leurs hôtes ; on s'entasse sur le devant, dans l'intérieur et sur l'impériale des voi- tures. La plate-forme supérieure est occupée par des jeunes gens coiff'és du casque blanc, ce qui lui donne l'aspect d'un champ de champignons ambulant. Le hasard me place à côté du conducteur de l'une des diligences. Le brave homme me raconte un accident dont son fils, la veille, faillit être victime. Ce jeune homme, à une heure assez avancée de la nuit, allant de Palestroà l'Aima, conduisait un break destiné aux membres du Congrès, lorsque tout à coup le 1094 EXCURSIONS tonnerre tomba à (iiiclques mètres de sa voiture. Les choraux, aft'olés, fran- chirent le talus qui les séparait du ravin et l'équipage fut précipité dans l'abîme. Grâce à un hasard providentiel, chevaux et conducteur n'éprouvèrent que quelques contusions. Mais le véhicule fut complètement brisé. De l'Aima à Ménerville, le pays ne présente aucun site pittoresque : la région est cependant assez accidentée ; les côtes sont raides et les pentes déclives. Aussi les chevaux n'avancent-ils qu'avec peine sous les coups de fouet qui pleuvent dru sur leurs côtes en saillie. Avant d'arriver à Sainte-Marie du Corso, M. Dick me désigne, sur le bord de la route, une tombe modeste qui renferme les restes du père André. Ce père André était, paraît-il, légendaire dans la contrée : il fut assassiné par les Arabes qui firent preuve, en cette circonstance, d'une audace inouïe. Le malheureux fut surpris en plein jour, tandis qu'il conduisait des chevaux. Nous traversons le Corso, Belle-Fontaine, village qui doit son nom à vme fon- taine assez abondante, alimentée par une source située à deux kilomètres du bourg. La population du village est en majeure partie composée d'Alsaciens et de Lori-ains. On fait halte au col des Beni-Aïcha auquel on a donné le nom du président Ménerville, l'éminent jurisconsulte algérien. Ce village a une importance capitale qui n'a échappé ni au stratégiste, ni au géographe. Placé au sommet d'un vaste triangle et formant en quelque sorte un point d'inter- section, il domine la plaine de la Mitidja et la vallée de Tisser. Placé aux portes de la Kabylie, comme une sentinelle avancée, il pourrait devenir un point stratégique utile aux opérations militaires. En 1871, Ménerville n'a pas été épargné par l'insurrection arabe. Complète- ment détruit à cette époque, il fut reconstruit lorsque le calme succéda à la tempête, et aujourd'hui le village est en pleine voie de prospérité. De là, nous pénétrons dans la Kabylie en suivant les méandres capricieux de l'Isser. Les eaux de cette rivière sont assez abondantes, ce qui excite l'étonnement de nos touristes qui ont traversé plusieurs oueds aussi desséchés que nos fontaines en été. A chaque halte, entomologistes et botanistes descendent de voiture pour fouiller les buissons, soulever les pierres ou cueillir quelque plante rare. Quelles exclamations quand nos chercheurs mettent la main sur un spéci- men nouveau ! Entraînés par une dangereuse ardeur, ils disparaissent dans la broussaille et le coche part, laissant nos hommes en face d'un «euphorbe » ou d'un « buprestis micans ». Nous les apercevons tout à coup, courant à travers monts et vaux à la poursuite du véhicule, peu désireux, d'ailleurs, d'augmen- ter la population d'un douar kabyle. A six heures, les voitures s'arrêtent à l'entrée des gorges de Palestre, qui m'ont paru plus grandioses et plus abruptes que les gorges de la Chiffa. Les singes ont, paraît-il, élu domicile dans cette région escarpée; malheureuse- ment, aucun individu de la race simienne ne daigne montrer sa face grima- çante aux membres du Congrès. On braque en vain lorgnettes et longues- vues sur les sommets environnants : les chadis restent invisibles. Nous pénétrons dans les gorges; à droite et à gauche se dressent de hautes murailles rocheuses dont le sommet est vivement éclairé parles derniers feux du soleil couchant. Sous ses reflets dorés, l'Isser scintille comme un long ruban argenté. Le rocher est formé de stratifications assez minces, séparées les unes des autres par des fissures régulières et s'élevant obhquement à une grande hauteur; quelquefois aussi, la muraille est brusquement interrompue EXCURSIONS 1095 par un amoncellement litanesque de roches aux couleurs variées; mais, le fer dominant dans toute cette région, le rocher a le plus souvent une teinte rouge irisée. . J'ai remarqué, dans le lit même de la rivière, un beau spécimen de marbre blanc. Plus loin, mes regards sont attirés par un ravissant sujet de tableau, bien digne d'inspirer un Daubigny ou un Corot, et formant avec cette nature sombre et sauvage, un singulier co ntraste : sur la rive opposée à la route, une cascade tombe du sommet de la roche, dans la rivière. Autour de cette cascade, sur la paroi du rocher couverte de mousse, se développe une végétation luxu- riante, échevelée: des arbustes de toutes sortes, des lianes, du lierre, s'enche- vètrant dans tous les sens et suspendus en longs festons verdoyants. L'eau se fraye un passage à travers ce fouillis de verdure et tombe dans la rivière. L'eflet est charmant. Les Arabes, d'après un récit fait par un habitant de Pales- tre, attribuent à cette source, dont le volume est le même en été et en hiver, des vertus curatives assez singulières : quand ils sont en proie à la fièvre, ils se déshabillent, entrent dans la rivière et vont se placer sous la chute d'eau. J'ignore encore quels sont les résultats obtenus, en pareil cas, par cette dou- che; mais j'engage vivement mes amis à ne pas faire usage de ce remède. Je suis tout à coup arraché à cette contemplation par un spectacle nouveau, saisissant. Au détour du chemin, apparaissent 150 ou 200 Arabes, musique en tète, conduits par M. Mellan, administrateur de Palestro et par un président de tribu recouvert du grand manteau rouge. Au même moment, les flûtes arabes se font entendre, accompagnées par le tamtam sonore, au rythme régulier et monotone. Les coups de fusil éclatent, répercutés cent fois par l'écho. Les chevaux, excités par le bruit, par l'odeur delà poudre, s'élancent en avant. Grande est la surprise de nos touristes. Une dame, qui se trouve à côté de moi, me demande, avec une inquiétude mal dissimulée, si cette démonstration n'est pas hostile : « Ces Arabes ont l'air bien farouche ! » dit-elle. — L'admi- nistrateur, qui nous souhaite la bienvenue, calme bientôt les terreurs de la dame. Tout le monde est ravi par la beauté imposante du spectacle et touché par ces témoignages de sympathie. On ne pouvait, en eflCet, nous ménager une surprise plus agréable. On se met en marche vers Palestro: de nouveau, fifres, tambourins, coups de fusil troublent le silence des gorges ; et cette troupe bigarrée, composée d'Arabes, d'Européens, de fantassins et de cavaliers, présentant de bizarres contrastes, suit le képi galonné de l'administrateur et le manteau rouge du cheik. La i-outc, taillée en corniche dans le roc, traverse un énorme rocher que les con- damnés militaires ont creuse en tunnel, sur une longueur de 80 mètres. A rentrée du tunnel, on a dressé un arc de triomphe en verdure sur lequel flotte le drapeau français. Tout est combiné avec habileté et une rare prévoyance: à Palestro, les tables sont dressées et le couvert est mis; on ne nous offre pas un vulgaire repas d'auberge, mais un véritable festin. A la fin du dîner, le docteur Azam de Bordeaux se lève, et, au nom des membres du Congrès, adresse en quehiues mots des remei'ciements à M. l'administrateur Mellan. dont la complaisance et ramabilité ne se sont pas un seul instant démenties durant noti-e séjour à Palestro, aux conseillers municipaux Dick, Dauvergne, Azeau, ;i MM. Beinard et Dou, au garde forestier Omer, décoré pour sa belle conduite pendant l'insurrection de 1871, à toutes les personnes enfin qui ont accueilli chez elk's, avec un louable empressement, les voyageurs qui n'ont pu trouver un gitc à l'hôtel. M. Mellan répond en termes chaleureux. 1096 EXCURSIONS Le lendemain, dès l'aube, la place de Palestro offrait un spectacle vraiment curieux : cent mulets, sur deux lignes, rangés en ordre de bataille, étaient tenus en laisse par leurs muletiers kabyles. A droite, à gauche, sur tous les points de la place, de nombreux véhicules déformes et de dimensions variées. Chacun pouvait donc choisir librement le mode de locomotion convenant le mieux à ses goûts et à ses aptitudes. Les plus timides s'intallent dans les voi- tures, les plus hardis grimpent ou essayent de grimper sur la plate-forme qui couvre le dos du mulet. La selle, si toutefois on peut donner ce nom au monu- ment informe sur lequel nous faisons des exercices d'équilibre instable, est grossièrement rembourrée avec de la paille ou avec des noyaux de pêches, si l'on en juge parles protubérances multiples qui hérissent sa surface; les bords extrêmes en saillie sont durs comme du bois. Sur le tout, le muletier a jeté le double panier tressé avec la feuille du palmier sauvage, vaste récipient dans lequel l'Arabe nomade entasse les objets les plus hétéroclites: burnous, sanda- les, poules, œufs, provision de couscoussou, ustensiles en bois, en fer, caphar- naûm étrange qui gonfle les flancs du panier et élargit outre mesure la sur- face de notre siège. Ah ! je plains ceux qui pour la première fois grimpent sur un mulet kabyle. A peine est-on sur la selle que Ion subit le supplice de récartèlement. Tant que le mulet chemine sur une surface plane, on se main- tient à peu près sur le dos de l'animal. Mais, quand on fait une ascension, si l'on ne saisit pas la touffe de poils qui se dresse sur la nuque de la monture, la mauvaise corde qui passe sur le poitrail du mulet, trop faible pour résister au poids du cavalier, ne tarde pas à se rompre et l'écuyer, roulant sur les pen- tes et les aspérités des rochers, fait de tristes réflexions sur les lois de la pesanteur. A la descente, les mêmes accidents se reproduisent si, d'une main ferme, on ne s'empare pas de la queue de l'animal. Quelquefois aussi, celui-ci rappelle à son cavalier qu'il ne doit pas confondre son appendice caudal avec une bride. Enfin, après d'amusantes péripéties, chacun est en selle et, en aiguillonnant sa monture, s'efforce de rejoindre les voitures. Nous nous rendons à une difta qui nous est offerte sur la rive droite de Tis- ser, à 8 kilomètres de Palestro. Pour nous rendre au lieu désigné, nous som- mes obligés de traverser la rivière sur une digue très étroite et construite à la hâte par les indigènes avec les pierres plates de la rivière. Pont dangereux et perfide! Les premiers qui s'aventurent glissent sur les pierres, perdent l'équi- libre et prennent un bain de pieds ou de... siège. Ceux qui suivent, instruits par le malheur d'autrui ou mieux avisés, traversent la rivière sur le dos des mulets ou des Arabes. Nous arrivons enfin à l'endroit où l'on a déjà commencé les préparatifs du festin. Nous sommes sur le territoire des Ouled Medjckan. Le lieu est pittoresque et bien choisi. Autour de nous se dressent les monta- gnes; à nos pieds coule la rivière et la scène, éclairée par le soleil, a un fond de verdure sur lequel se détachent vivement les burnous blancs de nos hôtes kabyles. On m'affirme que 2,000 indigènes ont répondu à l'appel qui leur a été adressé par M. l'administrateur Mellan et par le président de tribu Si Aomar. Si Aomar est un type assez remarquable. Grand, fort, il a une certaine majesté sous son manteau rouge, aux plis larges et flottants. Son visage blanc, couvert de taches de rousseur, et sa barbe d'un blond tirant sur le roux, pro- duisent, à côté du teint bistré et de la barbe brune de ses coreligionnaires, un saisissant contraste. EXCURSIONS 1097 Tandis que los dames vont se réfugier, pour éviter les ardents rayons d'un soleil algérien, sous le vaste ajoupa construit avec des branches d'arbre, je me promène à travers les groupes, examinant curieusement les préparatifs du pantagruélique repas qui nous est destiné. Quoique Algérien, oncques n'ai eu l'heur d'assister à une véritable diffa. J'en avais lu des descriptions plus ou moins fantaisistes dans des ouvrages du cru, mais je ne m'étais jamais repré- senté cette scène avec cette variété de détails, cette intensité de coloris et ce naturalisme primitif. Nous sommes loin, je dois l'avouer, des raffinements de la civilisation et du beefsteack délicieusement servi chez Bignon ou chez Peters. Nous vnilà en présence des héros d'Homère préparant le monstrueux repas qui doit réparer leurs forces après un combat de plusieurs heures. Dans Vllliade seulement vous retrouverez des scènes analogues. Mais ma pensée vagabonde, rappelée au sentiment delà réaUté, revient sur les bords de Tisser. Tne vingtaine de mou- tons,pauvres vi.-times calmes et résignées, ont été amenés sur le lieu du festin. On leur lie les quatre pattes, puis on les jette sur le flanc. Le sacrificateur leur coupe d'un seul coup l'artère carotide. L'animal frémit sous les dernières convulsions de l'agonie: puis on le détache, on le suspend par les pattes de derrière à une branche d'arbre, et un artiste, avec une rare dextérité, le dépouille de sa peau. Dès que la toilette est achevée, on apporte une broche primitive, long bâton à la pointe bien affilée; le mouton est embroché et placé sur un vaste brasier : deux Arabes soutien- nent les extrémités de la broche, tandis que le cuisinier en chef, tenant dans une main une petite branche de lentisque, de l'autre un couteau acéré, sur- veille la cuisson. Le maître coq tantôt trempe la branche dans une marmite pleine d'huile et asperge fréquemment son rôti, tantôt, avec la pointe de son couteau, pratique de larges et profondes incisions surtout le corps de l'animal, afin que l'action du feu puisse pénétrer dans les chairs. Dans un grand nombre de marmites, placées sur des foyers improvisés, cuisent des volailles découpées. A l'aide de ce bouillon, on humectera le clas- sique couscoussou. Non loin, une longue file de récipients contenant du lait. Ici, plusieurs paniers remplis d'œuf durcis: là, de hautes piles de galettes kabyles, des couffins d'oîi débordent des oranges. Mon énumération n'est pas encore terminée. Songez donc qu'il faut remplir la panse d'un grand nombre d'affamés. J'aperçois encore des pots soigneusement fermés ; je soulève le cou- vercle et vois les petits gâteaux indigènes ressemblant assez aux pâtisseries que l'on vend dans les rues, à Alger, pendant la période du Ramadan : petits croissants sucrés et enfarinés faits avec de la semoule et du lait. Voici le mets national: découvrons-nous respectueusement : dans une dizaine de plats immenses s'élève, en monticule, le couscoussou que nos hôtes con- templent d'un œil avide. Mais que vois-je à côté? 0 profanation! des paniers remplis de bouteilles de vin : « Oh ! Allah! voile-toi la face. Tes ordres seront méconnus, ta loi sera violée! » Au moment oi^i je termine mon inspection, un Arabe s'avance vers moi et m'offre un verre d'absinthe. Absinthe de Pernod, s'il vous plaît!... ô mes illusions, vous n'avez pu résister à co coup, et soudain vous avez pris la fuite ! Et moi qui espérais que, durant mon séjour en Kabylie, rien ne viendrait modifier la couleur locale. Moi qui ne demandais que le menu d'Agardans le désert, je me trouve tout à coup en présence d'une bouteille de Pernod Oh non ! rendez-moi mon lait de chamelle et mes sauterelles cuites sous la cendre. « Civilisation, voilà bien de tes coups ! » 1098 EXCURSIONS Un photographe sur une pyramide ou dans une forêt vierge, Pernod sur les bords de Tisser, dans les gorges de Palestro! Vif fut le mécontentement de mon Arabe quand je refusai d'accepter la liqueur verte. Les Arabes n'admettent pas que l'on puisse refuser une offre de cette nature : Mahomet a condamné le vin, mais n'a pas proscrit l'absinthe ; aussi ses adeptes, en règle avec leur conscience, ont-ils un faible pour cette dangereuse liqueur qui fait parmi eux de nombreuses victimes. Sur la route de Saint-Eugène à la Pointe-Pescade, j'aivuunjourun individu buvant à longs traits de l'absinthe pure. Plusieurs médecins ont constaté chez les Arabes les tristes résultats de l'alcoolisme. On peut affirmer que cette pas- sion, jointe à l'abus du kif, fera chez eux autant de ravages que l'eau de feu chez les Indiens de l'Amérique et l'opium chez les Chinois. Dans les usages et les habitudes du peuple conquérant, le peuple conquis prendra avec le plus d'empressement ce qui le conduira à un prompt abaissement et à une com- plète dégradation morale. Chemin faisant, le muletier kabyle qui dirigeait la bête sur laquelle je che- vauchais, me disait : « Si toi content, toi payer absinthe! » C'était là son unique préoccupation. Pendant que je me livre à ces pénibles réflexions, les convives prennent place sous l'ajoupa. De nombreux serviteurs circulent autour des groupes: ni assiettes, ni verres, ni fourchettes. Mais nécessité, l'ingénieuse, nous indique les moyens de remédier à cette pénurie de vaisselle. Les galettes kabyles ser- viront d'assiettes : les couteaux rempliront un rôle multiple. On apporte les mets préparés sous nos yeux... dois-jc le dire? Nul ne rechigne. La marche a été longue et a mis tout le monde en appétit; le grand air a creusé les esto- macs. J'ai vu de jolies quenottes mordre avec avidité dans une longe dorée et croustillante de mouton; des cuillers en bois saper la base des monticules do couscoussou, des cuisses de volailles promptement déchiquetées. Avant de céder la place aux Arabes qui, suivant les usages du pays, doivent manger après leurs invités, le docteur Azam adresse au président Si Aomar et tous les indigènes quelques paroles de remerciement qui, sur-le-champ, sont traduites en arabe par Si-Kaci,hhodja de l'administrateur, et transmises à nos hôtes. Tous les Kabyles, après avoir écouté avec une visible attention, s'em- pressent de manifester leur contentement en disant qu'ils sont heureux de nous recevoir, qu'ils nous souhaitent une longue félicité. Après un repas aussi plantureux, nous avons besoin d'exercice. Pour suivre le programme tracé à l'avance, la troupe se divise en deux bandes. Les uns vont visiter les fermes Beeker, Dauvergne, Oury, Azeau, examinent avec le plus vif intérêt les travaux exécutés par des propriétaires intelligents et actifs, admirent les résultats qui ont enfin récompensé de longs eff"orts et une intré- pide initiative. Les autres, sous la conduite de M. Dou, après une ascension assez pénible, pénètrent, à la lueur des torches, dans une grotte qui n'a pas moins de 80 mètres de profondeur. Au point de vue archéologique ou scienti- fique, cette grotte n'off"re rien de particulier. Le sol est couvert d'une poussière noirâtre, fine, légère, impalpable, qui vole de tous côtés et ne tarde pas à nous envelopper dans un brouillard intense. Un habitant de Palestro me racontait que ce repaire avait, pendant l'insurrection, servi de quartier général aux indi- gènes. Au bas de la montagne nous retrouvons nos mulets. Nous suivons de nouveau la route, sur une longueur de 2 kilomètres, puis, tournant brusquement à gauche, nous commençons une seconde ascension,. EXCURSIONS 1099 Les sentiers sont plus praticables, mais la pente n"est pas moins raide. Toute- fois, nos mulets font bravement leur devoir. C'est en cette circonstance que j'ai pu appn'-cicr, à leur juste valeur, les services que rend(>nt dans les montagnes ces utiles animaux. Le long des sentiers étroits, couverts de cailloux qui se déplacent et roulent sous les pieds, interrompus par de petites roches à arêtes aiguës, les mules kabyles montrent une assurance, une fermeté, une prudence qui tiennent du prodige. Jamais une hésitation, un faux pas. Quelquefois le sentier est coupe par un pan vertical de 2o à 30 centimètres. A la montée, l'obstacle est aisément franchi; mais, à la descente, si l'on n'usait de circonspection, si l'allure était trop vive, monture et cavalier roule- raient jusqu'au bas de la côte. La mule alors, se raidissant et s'arc-boutant sur les pattes de derrière, supportant tout le poids de son cavalier sur l'arrière- train, laisse glisser sans secousse les pattes de devant. Puis les pattes de derrière exécutent le même mouvement a\ec la même précision : enfoncés les clowns du cirque des Deux-Mondes ! Je dois ajouter que les mulets ont une fâcheuse manie : au lieu de s'éloigner du précipice, ils suivent religieusement le bord extrême du sentier, de telle sorte que l'on est suspendu sur l'abîme. Tant pis pour ceux qui redoutent les etîets du vertige. Leur situation est pénible, mais ils n'ont qu'à fermer les yeux et à se laisser conduire par leur bête. Nous apercevons enfin une double haie de figuiers de Barbarie qui entoure un village kabyle. Nous arrivons au terme du voyage. Nous mettons pied à terre, et nous pénétrons sur une petite place où nous sommes cordialement i-eçus par les habitants du douar. Nous sonmies chez les Ouled Damman, de la tribu des Ammals. Le village est bâti sur un plateau qui couronne la montagne : l'air que l'on y respire est frais et pur; de là, on découvre un splendide panorama; à nos pieds la rivière, mince ruban argenté; autour de nous, une série de gibbosités verdoyantes qui se perdent au loin dans la gamme monochromatique du bleu. On croirait presque que, subissant l'influence de cette belle nature, au milieu de ces montagnes, les habitants doivent avoir un caractère hospitalier et doux. — C'est la Suisse, disais-je, avec ses mœurs simples et pures? — Détrompez-vous, me dit un colon. En 1871, cette région était un des foyers les plus ardents de l'insurrection, et le cheik de cette tribu a été guillo- tiné. Ce détail refroidit singulièrement mon enthousiasme. Toutefois, je dois dire que les indigènes, loin de manifester à notre égard des sentiments d'hos- tilité, ont tout fait pour nous être agréables et satisfaire notre curiosité. Les maisons du \illage, construites sur un plan uniforme, sont reliées entre elles et forment une série de groupes distincts. Les murs des cases les plus riches sont construits avec des pierres et du mortier. Le plus souvent, après avoir entrelacé des grosses bran(;hes, on bouche les interstices avec de la terre rou- geàtre. Le toit est aussi rudimentaire que possible; sur la crête des murs on élève une charpente grossière que l'on recouvre d'une épaisse couche de diss desséché. Cette toiture très primitive a un double avantage. P^llc laisse facilement échapper lafunu'e et garantit les habitants de la pluie qui glisse sur ce chaume et ne peut pénétrer à l'intéi'ieur. Les cheminées sont complètement inconnues dans les villages kabyles. L'air, la lumière, le jour ne pénètrent dans les cases que par la porte basse 1100 EXCURSIONS et étroite. Dans quelques maisons seulement, les propriétaires, mieux avisés, ont percé dans le mur trois ou quatre ouvertures que l'on bouche lorsque la nuit arrive ou que le vent souffle, avec une pierre ou une poignée d'herbes. Bien que nous sachions que l'accès d'une maison arabe est interdit à tout homme, si ce n'est au mari, nous manifestons timidement, il est vrai, le désir de visiter les cases. A notre grand étonnement, maris et frères nous invitent à entrer chez eux. L'intérieur de la maisonnette, au premier abord, me paraît assez propre : aucun immondice, aucune odeur nauséabonde. Le sol, battu et durci, est balayé avec soin. Dans le fond, dans la partie le mieux abritée, s'élève, à un mètre du sol, une sorte de plancher sur lequel j'aperçois les lits, ou plutôt la litière de la famille. C'est là que, dans une étrange promiscuité, dorment tous les habitants du logis. Dans la partie opposée, le foyer, trou creusé en terre; non loin, l'ap- pareil destiné à moudre le blé, appareil bien simple : une pierre de 20 centi- mètres de diamètre, garnie à la surface de petites aspérités et formant la pre- mière meule. Une seconde pierre dont la base est plate et la partie supérieure conique. Cette seconde meule est traversée depuis le sommet jusqu'à la base par un conduit cylindrique. Un bâton court et solide, fixé obliquement dans le cône, permet d'imprimer à la seconde meule un vif mouvement de rotation. Yeut-on avoir de la farine? La chose est aisée : on soulève les meules dont je viens de parler, on les place sur une peau de chèvre ou de mouton. On verse une certaine quantité de blé dans l'ouverture cylindrique, on tourne et lafarine tombe de tous côtés sur la peau. Cette farine, mélangée de son, a une certaine finesse. Cependant, je n'irai jamais acheter mon pain chez les Ammals. On pratique dans le mur de vastes excavations dans lesquelles les Kabyles placent les urnes qui contiennent la provision de blé. Les femmes, nullement sauvages, s'approchent de nous et nous examinent avec curiosité. Suivant les usages kabyles, elles ne sont pas voilées. Le type est beau : leur visage a un teint mat, légèrement bistré, les yeux sont bien fendus et brillent d'un vif éclat. La bouche est grande, mais les dents sont très blanches. En revanche, leurs oreilles sont déformées, quelquefois déchirées par les lourds anneaux qui traversent la partie supérieure et la partie inférieure du lobe. Un épais madras, noué non sans grâce, enveloppe leur tète. La gandoura est rete- nue sur le sein ou sur l'épaule par une large agrafe en forme de triangle. Les manches larges et ouvertes laissent les bras nus. Le vêtement est serré à la taille par un foulard : quelquefois il tombe et forme des plis aussi gracieux que la toge des dames romaines. Les pieds sont nus, mais autour de la cheville elles ont un kolkheul de forme particulière, anneau très large, en argent ou en cuivre argenté. Ces femmes, qu'Alexandre Dumas fils n'hésiterait pas à placer au nombre des gardiennes du foyer, ne s'éloignent jamais de la maison. Elles soignent les enfants, filent la laine des moutons et tissent burnous et gandouras. Nous les avons vues à l'œuvre. Les vieilles femmes, que leur grand âge ou des infirmités condamnent au repos, tiennent de préférence le fuseau, et abandonnent les autres travaux aux plus valides. Les plus jeunes s'occupent des soins du ménage, tournent la meule ou tissent l'étoffe de laine que l'on transforme en burnous. Dans tous les douars kabyles le métier est uniforme. Un vaste cadre en bois qui s'élève perpendiculairement au sol. Sur ce métier « à haute lisse » entre les cordelettes tendues verticalement la femme ramène. EXCURSIONS 1101 sans navette, le lil de laine daNant en arrière avee une grande habileté. Mais le soleil baisse à l'horizon, le guide donne le signal du départ, et la descente conimence, égayée par de drolatiques incidents, A G h. 1/2, nous rentrons à Palestro, Après un plantureux, repas, la municipalité de Palcstro nous otîrr le punch (fadieu. Au punch succèdent de nombreuses allocutions. De copieuses libations délient les langues : les discours, les toast pleuvent dru et l'éloquence se pré- sente sous les formes les plus variées et les plus fantaisistes. On applaudit, on rit, on interrompt. Un indigène fait une luu'angue en langue sabir; la dame en costume trico- lore répond en faisant un dithyrambe en l'honneur de la fusion des races et de la paix universelle; un monsieur, dune voix sépulcrale, fait l'éloge de l'agri- culture; au genre pompeux succède le genre léger et grivois. Onze heures sonnent et l'on arrête ce jet oratoire. Toutefois, je ne veux pas taire une motion qui a été accueillie par tous avec le plus vif empressement. Un membre du Congrès propose, pour laisser à Palestro un souvenir de notre passage, de faire une quête au profit des écoles. Chacun dépose son obole et l'on recueille 90 francs qui sont remis à un membre du Conseil municipal. Nous chevauchons à travers monts et vallées. Dans cette région sauvage aucun chemin tracé : nous suivons notre guide qui connaît très bien la topo- graphie des lieux. Nous laissons derrière nous un splendide paysage que tout le monde admire. Au fond, le Tigremount, à nos pieds, la vallée de Tala Oufehrah, à droite et à gauche, les collines verdoyantes des A'in-Sultan. Vers onze heures, nous arri- vons dans le douar des Tala Oughni de la tribu des Bouderbala, oii nous sommes reçus par le cheik lui-même. Pendant que l'on nous prépare un repas champ'tie, nous allons visiter le village qui est admirablement situé. De tous côtés, des sources d'eau vive, des bouquets de verdure, des champs assez tien cultivés. La vigne sauvage enlace dans ses bras vigoureux les oliviers et les orangers, et son feuillage d'un vert tendre se détache sur un fond plus sombre. Le coin est séduisant. Mais je dois avouer que les habitants du village, insensibles aux charmesdece poétique paysage, sont d'une saleté repoussante. Ils vivent dans une hideuse promis- cuité avec leurs animaux, qui partout laissent des traces infectes de leur passage. Autour ilu douar et dans l'intérieur des gourbis on patauge dans un fumier noir, liipiide, puant. La symphonie des fromages de Zola n'est rien auprès des exhalaisons qui s'élèvent de cet amas putride. Tout autour, la nature a mis ses habits de fête, les oiseaux chantent, l'eau limpide murmure, les arbres sont verdoyants : ,., E(jo laudo ruris amœni lUcos, et munco circumlita saxa nemmque. Bonne aubaine |)our les amateurs du contraste et de l'antithèse. Après avoir dompté notre dégoût, nous entrons dans les gourbis. Nous sommes toujours en pays kabyle : les fenimes ne fuient pas à notre approche ; nous sommes asst z bien accueillis, La race est assez forte. Les hommes ont une certaine majesté, les femmes sont grandes et bien faites.,. Mais quel cadre! Une belle fille s'avance vers une dame, lui prend la main, regarde curieuse- 1102 EXCURSIONS ment son costume, ses bijoux et reste pensive. J'examine avec intérêt ces jeux de physionomie. Que se passe-il donc dans l'esprit de cette fille de la nature ? Quelles idées lui traversent le cerveau ? Peut-être est-ce la première fois qu'elle voit une dame française ? Son attention n'est-elle attirée, sa curiosité n'est-elle éveillée que par les détails d'une toilette nouvelle pour elle? Peut-être aussi compare- t-elle sa situation précaire et misérable à l'indépendance dont jouit la visiteuse ?... Si je n'avais été à jeun, je me serais peut-être attendri ; mais l'état de mon estomac ne me permet pas cet excès sentimental. Je suis mes compagnons qui vont déchiqueter le mouton rôti et s'emplir de couscoussou. Le déjeuner terminé, nous repartons, après avoir laissé au cheik un témoi- gnage de notre satisfaction. Jusqu'à ce moment, le ciel a été bleu, le soleil brillant. Mais, tout à coup, le vent change de direction et des nuages menaçants nous inspirent de sérieuses inquiétudes. Hélas ! nos craintes ne sont que trop fondées. Le ciel s'estompe de plus en plus, les nuées s'amoncellent sur nos têtes, et une pluie torrentielle s'abat sur nous... Ah ! quel spectacle lamentable. Les vêtements mouillés se collent au corps. L'eau entrant par le cou suit toutes les sinuosités et pénètre dans les chaussures, les chapeaux trempés se tordent, se convulsent et j.rennent les formes les plus fantastiques. Cette douche gigan- tesque et inattendue n'était pas sur le programme ! Mais oh surprise ! les nuages balayés par un coup de vent disparaissent comme par enchantement. Le ciel ayant pitié de notre détresse apparaît pur et limpide, et le soleil, derechef, montre sa face rutilante. Chansons ! second changement à vue, à peine nos vêtements sont-ils secs, grâce à l'action bienfaisante du soleil, qu'une seconde trombe se précipite sur nous et de nouveau nous sommes plongés dans l'élé" ment liquide. Le ciel prend les excursionnistes pour une bande de vulgaires palmipèdes. En vérité, le ciel est peu courtois. Toutefois, nos bêtes font bonne contenance et nous arrivons sans encombre à Kadara, au pied du Bouzcgzaou. Quand le temps est clair, on peut aisément d"Alger apercevoir le sommet du Bouzegzaou qui, semblable à un cône, s'élève à une grande hauteur et domine toutes les montagnes de cette région. Là, nous sommes reçus avec une extrême amabilité par M. Bourlier qui, pour combattre les effets funestes de l'orage, nous offre des victuailles réconfortantes. Poulets froids, vins du cru, etc. Cédant à l'obligeante invitation de M. Bourlier qui m'offre de faire, le lendemain, l'ascension du Bouzegzaou (1,200 mètres d'altitude), je laisse partir la cara- vane et reste à Kadara au pied des montagnes. Je trouve là un correspondant du Journal des Débats^ M, L..., qui gravira avec nous les pentes abruptes du Bouzegzaou (corruption de Bou-Azegzaou, mot berbère, qui signifie la « Montagne grise »). Le paysage est assez remarquable : derrière nous, de hautes montagnes grises dont le sommet conique se perd dans les nuages ; dans une vallée étroite serpente la rivière de Kaddara qui donne son nom aux gorges qu'elle traverse. Tandis que le meunier de Kaddara prépare la voiture qui doit nous conduire au gîte où nous passerons la nuit, M. Bourlier, avec une grande obligeance, nous donne des détails fort intéressants sur cette région, sur l'histoire du pays et sur les mœurs des habitants. Certains Kabyles des Bouderbala affirment qu'ils descendent des Turcs ; et EXCURSIONS 1103 voici ce qu'ils racontent pour expliquer cette illustre origine : A l'époque de la domination turque, on avait établi dans cette région des postes avancés. Ces soldats étaient chargés de garder les passages, d'occuper des points stra- tégiques fort importants dans cet endroit et de prélever les impôts, les armes à la main. Leurs fonctions étaient multiples; et, comme ils avaient des idées très arrêtées sur la fusion des races, ils remplirent le pays de petits Turcs, mâtinés de Berbères. Les gaillards retenaient les maiis dans le devoir, mais ils émancipaient les femmes. Leurs théories étaient facilement acceptées par le beau sexe : Erreur, en deçà de lAtlas, vérité au delà. En 18ii. Abd-el-Kader voulut obliger les Beni-Magzen, de la tribu des Bou- derbala, à lui prêter main forte dans son retour offensif contre nous. Ceux-ci ayant refusé de le suivre. Abd-el-Kader les massacra jusqu'au dernier à l'entrée des gorges de Kaddara. Il n'épargna ni les femmes ni les enfants. Après ce beau fait d"armes, l'émir, couvert du sang de ses victimes, alla se reposer sous un oranger qui existe encore près du moulin. Les Kabyles, chose étrange, ont tout oublié : la cruauté d' Abd-el-Kader, le massacre de leurs frères, et, au lieu d'un sentiment d'horreur et de haine, ils n'éprouvent qu'une véné- ration profonde pour l'émir qui est resté comme la personnification de la résistance et de la lutte à outrance contre la domination française. Aussi, l'oranger de Kaddara, qui est d'ailleurs un spécimen superbe, est-il considéré comme un arbre sacré dont les fruits font prime sur le marché. C'est encore à l'entrée des gorges de Kaddara que le corps d'armée com- mandé par le général Marcellin Rulhière et la colonne du duc d'Orléans, reve- nant des Portes de fer, firent leur jonction. Mais, le véhicule est prêt, et nous partons. Chemin faisant, nous examinons avec un vif intérêt les travaux exécutés sous la direction de M. Bourlier, et qui sont destinés à rendre de grands services à cette localité. A 7 kilomètres du point de départ, nous nous arrêtons sur une esplanade sur laquelle s'élèvent trois gourbis. Nous passerons la nuit sous ces cases rusti- ques : après avoir fait un repas qui ne manque pas de couleur locale, nous allons dcmandt^r au sommeil un repos réparateur. Citadins efféminés, habitués au sommier élastique, aux douceurs et aux raf- finements sardanapalesques de notre civilisation, avez-vous passé une nuit, une seule nuit sous un gourbi perdu dans la montagne ? Non ! vous êtes incapables d'un tel héroïsme. Vous ne pouvez donc vous rendre compte des impressions que Ton ressent en pareil cas. J'avouerai que ces impressions, variant suivant le tempérament de chaque individu, ne manquent pas d'un certain charme. Avant de me jeter sur la botte de paille qui remplacera le sommier élastique, j'ouvre discrètement la porte de ma hutte. 11 est dix heures du soir. La nuit est noire : cependant on entrevoit au loin la masse confuse et sombre des montagnes, dont les sommets ont des formes étranges. De loin en loin, des lueurs mobiles brillent dans les ténèbres : lucioles fantastiques qui errent dans ces solitudes et ressemblent à des farfadets. Le silence n'est interrompu que par les aboiements des chiens, les hurlements des chacals ou les cris lugubres d(^ quelque Arabe qui appelle un compagnon. J'ai fruid dans le dos... est-ce un effet de riiuniidité... Est-ce?... Oh non ! ami lecteur, pàsde supposition malveillante. Je suis courageux à mes heures: aussi, aucun cauchemar ne trouble-t-il mon sommeil. 1104 EXCURSIONS A cinq heures du malin, nous sommes sur pied. Les indispensables mulets sont là, harnachés, sellés, bridés. On nous hisse sur nos montures et nous nous dirigeons vers le Bouzegzaou, butdenotrcexcursion. Après avoir suivi trois heures durant, la crête des collines, nous apercevons la montagne grise. L'as- cension commence. Nous gravissons péniblement les premières pentes, puis la côte devient si raide que nous sommes contraints de mettre pied à terre. Nous atteignons d'abord une ceinture de rochers grisâtres, chaos bizarre, à travers lequel nous nous frayons difficilement un chemin. Ces roches granitiques, à arêtes tranchantes comme des rasoirs, à la surface lisse comme le marbre, jetées les unes sur les autres, semblent défendre l'accès du sommet. Ce premier obstacle est franchi et nous arrivons bientôt à la base du cône supérieur dans un couloir étroit, formé par le sommet lui-même et par une haute muraille qui s'élève à pic. Nous faisons, en ce lieu, une première halte. Tandis que nous devisons, j'aperçois, au milieu même du couloir, une excava- tion peu profonde, mais très large, entourée de pierres. Je m'approche et j'aper- çois au centre une très grande quantité delampes kabyles de différentes dimen- sions dont la forme rappelle la lampe antique et le calèle du Midi de la France. Grande est ma surprise : pourquoi a-t-on apporté ces lampes à mille mètres d'altitude. On me donne bientôt de curieuses explications : Il y a une centaine d'an- nées, vivait dans ce pays une femme célèbre, une maraboutine de grand renom Lalla Tamesijuida, possédant, dit-on, un pouvoir surnaturel. Quand une femme était stérile , elle allait trouver Lalla Tamesguida, et. neuf mois après le pèlerinage, ses vœux étaient exaucés, la famille était dans la joie, un poupon venait au monde. Je dois ajouter que M'"^ Tamesguida avait une escorte, sorte de garde d'honneur, composées de trois ou quatre Turcs, chargés de veiller sur son auguste personne. Pour que le miracle s'opérât, il suffisait d'offrir à la maraboutine une lampe basse pour avoir un bébé. Pour obtenir la paire, on était obligé de présenter une lampe à double étage. Le fait est certain : si vous n'ajoutez pas foi à mon récit, allez-vous promener sur le sommet du Bouzegzaou. La lampe n'est-elle pas le symbole de la vie? Dans l'antiquité, n'appclait-on pas Lucine la déesse qui présidait à la naissance des enfants et qui jadis était, pour la même raison, aussi vénérée que Tamesguida? Autre analogie frappante : la maraboutine recevait les vœux des fidèles, sur- tout lorsque la lune brillait au ciel. Dans l'antiquité, Lucine, Diane, la lune étaient les trois noms donnés à la même déesse. « D'après une croyance populaire qui a survécu au paganisme, l'influence » de la lune, bienfaisante pour la végétation et pour la culture, s'étendait » encore aux animaux dont elle favorisait la multiplication. » {Mythologie de la Grèce antique, Decharme.) Lalla Tamesguida était donc l'objet d'un véritable culte dans toute cette région. 11 y a un siècle que la maraboutine est morte, et pourtant son influence, son pouvoir surnaturel subsistent encore. Son ombre voltige toujours sur les roches grises du Bouzegzaou : on ne m'a pas dit si les ombres des trois Turcs l'accompagnaient dans ses pérégrinations aériennes. Les pèlerinages se succèdent sans interruption et le nombre des lampes précieusement déposées dans le lieu consacré va croissant de jour en jour : l'effectif de la populalion augmente dans les mêmes proportions. Cela prouve EXCURSI3NS 1105 surabondainmcnL que Taiiiesguida, comme au temps passé, reçoit les prières et exauce les vœux des femmes qui s'adressent à elle. Mais, pour réussir, il faut avoir la foi : Si vous n'avez pas une foi solide, restez chez vous. Cessez donc de gémir, vous tous qui craignez que la France ne se dépeuple; le remède est à côté du mal et la recette est bien simple et peu coûteuse ; on achète une lampe, on gravit le Bouzegzaou et l'on évoque l'omhre delà vénérée maraboutine. Allons! sans retard, organisons des pèlerinages qui seront sui\is de mer- veilleux résultats. Pour conserver un souvenir de cette excursion, nous profanons le lieu saint. Sceptiques railleurs, nous nous emparons de quelques lampes oft'ertes à la grande pi-ètresse. Pour nous débarrasser d'un fardeau encombrant, nous les confions à l'Arabe chargé de porter les victuailles. Celui-ci, témoin du rapt et de notre audace criminelle, secoue la tète avec effroi, et par ses gestes expressifs nous fait comprendre cpie notre crime ne restera pas impuni. En mémo temps, il nous montre du doigt le ciel mena- çant et les nuées sombres qui s'amoncellent sur nos tètes : « La maraboutine se vengera! » dit-il sentencieusement. Nous accueillons ces mots avec une certaine irrévérence. Hélas! trois fois hélas! l'Arabe a raison : les éléments sont déchaînés contre nous. Le ciel s'obscurcit de plus en plus, les nuées nous enveloppent, nous plon- gent dans une dangereuse obscurité. Le vent siffle, et la pluie fine, serrée entraînée autour du piton dans un mouvement giratoire, nous prend par le flanc et nous inonde. Mouillés, haletants, nous trouvons un abri dans une fente de rocher. La tempête se calme un instant. Nous profitons de celte éclaircie pour allu- mer un grand feu, sécher nos vêtements et rendre quelque chaleur à nos mem- bres transis et glacés. « L'orage s'éloigne, dit notre hôte, montons sur le sommet extrême; de là nous découvrirons un panorama splendide. » Nous le suivons, pleins de Jconfiance et nous arrivons à l'extrémité du cùnc sur lequel l'état-major a placé le point géodésique qui doit servir aux travaux de triangulation. Au même moment, les nuages se condensent de nouveau sur nos tètes et le vent et la pluie recommencent leur infernal concert. Tamesguida nous pour- suit, et, à travers les sifflements de la tempête, nous entendons sa voix rail- leuse. Éperdus, aveuglés par la pluie, mouillés jusqu'aux os, nous voulons rejoindre nos guides et nos mulets. Quelle descente! j'en conserverai longtemps le souvenir. De tous côtés, de véritables torrents se précipilent du sommet de la montagne. Notre marche en zigzags est à tout moment arrêtée par leur cours furieux, et, quand nous vou- lons les franchir, nous glissons sur les pierres et nous roulons dans l'eau. Nous laissons des lambeaux de nos vêlements à toutes les aspérités des roches aiguës. Enfin! nous pénétions dans la seconde zone, couverte d'une épaisse couche de terre de bruyère, détrempée par la pluie. Là, d'autres mésaventui-es nous sont réservées. Nous ne tombons plus, mais nous nous enfonçons jusqu'aux genoux dans cette boue molle et gluante. Nous ne parvenons à retirer nos jamijes de cette glu qu'avec des elîorts inouïs. Nous n'en sortirons pas. Désespérés, nous implorons Lalla Tamesguida; nous lui affirmons d'une voix lente que, en consi- 70 1106 EXCURSIONS déralion des services qu'elle a rendus à l'humanité, elle sera inscrite au nombre des membres du Congrès. Elle se laisse attendrir et nous rend la liberté. Nous retrouvons enfin nos mulets et nous fuyons loin du théâtre de nos malheurs. A 8 heures, nous étions à la Réghaïa, et, le lendemain dimanche, nous arri- vions à Alger, à 10 heures du matin. Nous étions dans un si piteux état que nous fûmes obligés, pour regagner notre logis, de raser les murs et d'éviter les regards indiscrets. Chemin faisant, je rencontrai un brave gendarme qui me regarda de travers et me demanda mes papiers : « Je suis, lui dis-je, la triste victime de Lalla Tamesguida ! » Il s'apitoya sur mon sort et déclara qu'il ferait une enquête, que ce crime ne resterait pas impuni. Tandis qu'il verba- lisait, je pris d'assaut un fiacre qui passait devant nous et regagnai mes pénates. En terminant, un dernier conseil : « Faites l'ascension du Bouzegzaou, mais gardez-vous d'irriter la maîtresse du lieu ; apportez, mes amis, des lampes dans le lieu consacré, mais ne les dérobez pas. » EXCURSION DANS LA RABYLIE ALGER, PALESTRO , BENI-MANÇOUR, COL DE TIROURDA, FO RT - N AT 1 0 N AL (1; Le mercredi 20 avril 1881, une douzaine de personnes, parmi lesquelles se trouvaient MM. Henri Martin, Janssen, Frédéric Passy, Damas et Emile Jouaust, Jacques Bertillon et quelques autres congressistes,\se trouvaient réunis, à 6 heures du matin, sur la place du théâtre d'Alger. Nous nous proposions, tout d'abord, de faire, sous la conduite de M. le doc- teur Trabut, une excursion en Kabylie. Une voiture spéciale devait nous trans- porter, en deux jours, à Beni-Mançour ; de là, nous gagnerions Fort-National en francliissant le Djurjura au col de Tirourda, puis nous descendrions sur Tizi-Ouzou. Là, notre caravane devait se partager en deux : les uns rentre- raient à Alger, tandis que les autres continueraient leur voyage. L'excursion, comme on voit, présentait un itinéraire bien tentant pour un Parisien doublé d'un anthropologiste, avide de connaître l'Algérie et les Algé- riens. Je n'eus donc garde de laisser échapper une pareille occasion de faire, en aussi charmante compagnie, un aussi beau voyage. A l'heure dite, nous étions tous exacts au rendez-vous. Et pourtant, c'est à peine si nous avions eu le temps matériel de troquer contre le veston du touriste le frac, endossé quelques heures auparavant, pour assister à la magnifique fête que le Gouverneur civil avait offerte aux membres du Congrès, dans le ieei'ique palais d'été de Mustapha supérieur ! Nous voici donc installés, tant bien que mal, dans notre diligence qui porte le nom poétique de l'Hirondelle, et... nous partons. Nous franchissons les remparts et nous suivons la route qui conduit à Mustapha inférieur. Nous jetons, en passant, un dernier regard sur cette immense plaine (1) Compte rendu rédigé par M. le docteur Cherviii. EXCURSIONS 1107 OÙ, quelques jours auparavant, nous avions assisté à une fantasia dans laquelle deux ou trois cents Arabes, lancés dans une course vertigineuse, avaient défilé devant nos yeux éblouis, en mêlant leur cri de guerre au bruit d'une vive fusillade. Nous longeons le jardin du Hamma et de là nous contemplons, une fois encore, cette baie magnifique. Vues de là, les maisons arabes d'Alger nous font l'impression d'un gigantesque escfilier aboutissant à la Kasba. La route que nous suivons est agréable, la végétation luxuriante ; et, tout en devisant de choses et d'autres, nous arrivons bientôt à la Maison-Carrée. Nous profilons de la halte pour faire une petite visite dans le village et jus- qu'au bord] (jui est aujourd'hui un pénitencier. La culture de l'eucalyptus a transformé cette contrée, dont les émanations palustres faisaient autrefois un désert et un tombeau. Un joli village de 2,00U habitants, prospère, riche et salubre, s'étend aujourd'hui au pied du hordj. Quelques heures après, nous traversions l'Aima et, tout en gravissant la côte de Berramoun, d'où la vue s'étend sur la plaine de la Mitidja, que nous allions quitter, je ne pouvais m'empêcher de songer avec tristesse à ces hardis pionniers qui, moitié colons, moitié soldats, l'œil toujours aux aguets, le fusil sur l'épaule, avaient défriché, au prix de mille fatigues, ce sol aujourd'hui si florissant et qui, après quelques années de lutte et de misère, étaient tombés frappés par une fièvre impitoyable qui abattait l'énergie et le courage des plus vaillants avant qu'ils eussent pu jouir de leur œuvre ! Vers une heure, après avoir traversé l'oued Korso et le village alsacien-lor- rain de Bellefontaine, nous arrivions au col des Beni-A'icha, où un déjeuner copieux nous attendait, à la grande satisfaction de nos estomacs. Mais quelque plaisir que nous eussions à nous reposer de nos six heures de diligence, nous ne pouvions oublier que nous devions faire 12S kilomètres dans notre journée, et qu'il en restait encore 70 à franchir. Du reste, l'eussions- nous oublié, que les cris réitérés de notre cocher : « En voiture, messieurs, en voiture, » ne nous eussent point permis de nous endormir dans les délices de cette nouvelle Capoue. Nous repartons donc. Mais, au lieu de continuer notre route vers l'est, nous tournons brusquement vers le sud et nous descendons dans la vallée de l'Isser oriental en remontant le cours de ce fleuve dont, soit dit en passant, les eaux ne tarissent jamais. Après avoir traversé les villages de Souk-el-Hâad et de Beni-Amran, nous nous engageons bientôt dans les fameuses gorges de l'Isser, qu'on nomme également « gorges de Palestre », du nom du village auquel elles aboutissent. Les gorges de Palestre sont justement célèbres. Entre deux murs de rochers inaccessibles et s'élevant à plus de cinq cents mètres de hauteur, coule un torrent aux eaux fougueuses. La route domine l'abîme et, pendant un kilo- mètre environ, elle est taillée dans le roc même qui surplombe au-dessus de nos têtes. Çà et là des cascades, des bouquets d'arbres et des massifs de cactus animent le' paysage, véritablement d'une beauté sauvage qui émerveille. Si l'on ajoute à cela les souvenirs ([ue ces nouvelles Thermopyles ont laissés dans l'histoire de la conquête de l'Algérie, on finit par voir dans cet amas de rochers un tableau grandiose et terrible qui saisit l'imagination. Notre cocher, qui connaissait parfaitement la route, nous donnait comptai-- samment des détails sur les gorges.. C'est ici, nous disait-il, que, lors de l'insur- rection de 1871, les Kabyles s'étaient embusqués pour garder le défilé et empê- cher aux troupes françaises de venir au secours du village de Palestro. C'est de 1108 EXCURSIONS là qu'ils tiraient sur nos convois. Notre conducteur en était là de sa narration ■ lorsque, au détour du chemin, nous voyons apparaître une centaine de cava- liers lancés au triple galop et dont nous apercevions facilement les armes qui scintillaient au soleiL En un instant, toute l'histoire terrihle dos gorges de Palestro me revint à la mémoire. Mes voisins et moi, nous nous consultons du regard. Et, tandis que celui de gauclie me disait : « Je n'ai qu'un revolver de poche, » j'appris que mon voisin de droite, géologue intrépide, n'avait pour toute arme défensive que le marteau dont il se servait pour détacher [des échantillons de toutes les roches qu'il rencontrait. Pour moi, j'avouai humblement que je ne possédais rien du tout. Ah ! com- bien je regrettais, en ce moment, de n'avoir pas suivi les conseils que me don- nait, à Paris, un de mes amis, vieux soldat d'Afrique : « Emportez des armes, emportez des armes, me répétait-il ; croyez-moi, les indigènes sont très agités en ce moment et vous pourriez avoir besoin de vous défendre. En tout cas, un bon revolver de gros calibre et quelques douzaines de cartouches ne vous em- barrasseront pas beaucoup et vous seront peut-être nécessaires. » Mais, voilà, me disais-je, nous sommes bien tous les mêmes : nous refusons de croire au danger tant que nous ne l'apercevons pas devant nous. Pendaat ce temps-là, les cavaliers se rapprochaient de plus en plus ; notre conducteur ne disait rien et je voyais bien, sur sa mine, qu'il n'était pas plus rassuré que nous. Mais bientôt nous parvînmes à distinguer, en tête des cava- liers, un uniforme noir que nous eûmes vite reconnu pour celui des adminis- trateurs civils. C'était, en effet, l'administrateur de la commune de Palestro qui, prévenu de notre arrivée, venait à notre rencontre, à la tête des meilleurs cavaUers de son goum, pour nous saluer et nous souhaiter la bienvenue. Nous mettons pied à terre, nous faisons connaissance ; et l'orchestre indigène, insé- parable de toute réception, commence son charivari qui, au milieu de ces gorges sauvages, me paraît moins étourdissant, moins étrange que lorsque je l'avais entendu à Alger. Tant il est vrai que chaque chose gagne à être vue dans son milieu. Après force musique et force saints militaires au gou7n, nous repartons, sui- vis de tous nos cavaliers qui nous font escorte jusqu'au village de Palestro où nous arrivons bientôt, après avoir franchi l'Isser sur un pont jeté sur le torrent, à une hauteur prodigieuse. Nous ne nous arrêtons pas longtemps dans ce malheureux village qui fut réduit en cendres et dont une partie des habitants fut massacrée, lors de l'in- surrection de 1871. Nous continuons rapidement notre route et, par un col facile à franchir, nous passons du bassin de l'Isser dans celui du Sahel. A 9 heures du soir, nous faisions notre entrée à Sidi Atmam, sous des arcs de triomphe de verdure et de fleurs, à la lueur des torches tenues par une cinquantaine de Kabyles et au bruit du charivari qu'il est convenu d'appeler de la musique. Mais quinze heures de diligence avaient émoussé, en nous, les joies du triomphe. Aussi i-épondons-nous brièvement aux saints qui nous sont prodigués et, après une légère collation, nous remontons en voiture pour aller coucher à Bordj-Bouira, où nous arrivons à une heure du matin, moulus de fatigue. EXCURSIONS 1109 Après quelques heures de repos dans d'assez bons lits, nous repartons le jeudi 21, à G heures du malin, avec Tespoir de ne faire qu(! 48 kilomètres dans notre journée. Le temps était doux; le soleil eommeneait à percer les brouillards et la cam- pagne était vraiment magnifi(pie. Aussi nous laissions-nous aller pjiisihlementà la contemplation du spectacle qui se déroulait sous nos yeux. En lace de nous, le gigantesque Djurjura dressait sa cime couverte de neige. A gauche et à droite, les hautes montagnes qui encadrent la vallée de l'oued Sahel, fort étroite en cet endroit ; puis, peu à peu, la vallée s'élargit et nous arrivons à Beni-3Iançour, vers 1 heure, après nous être arrêtés quel(pies instants aux caravansérails d'EI-Esnam et d'Adjiba. Le bordj des Beni-Mançours est un véritable bordj, c'est-à-dire que c'est un poste militaii'c fortifié. Il est confié à la garde d'une vingtaine de zouaves, com- mandés par un sous-lieutenant. C'est également la résidence de l'administra- teur civil de la commune mixte des Beni-Mançours. Je suis heureux de dire que nous trouvâmes dans M. l'administrateur adjoint, qui nous fit les honneurs du bordj en l'absence du titulaire, l'hote le plus empressé et le plus aimable; et je regrette que ma mauvaise mémoire m'empêche de le remercier publi- quement, par son nom. _ L'administrateur remplace, dans les communes mixtes, le maire élu qu'on trouve dans les communes de plein exercice ; c'est un fonctionnaire nommé par le Gouverneur, et le poste n'est pas une sinécure. L'administrateur, en effet, doit remplir les fonctions les plus diverses: il faut qu'il gère les affaires des colons et des indigènes qui habitent sa commune, et celle-ci compte de 10 à 20,000 habitants, dispersés sur une superficie de 20 à 180,000 hectares; qu'il veille à leur sécurité, à leur bien-être, et qu'il rende la justice. A cette besogne administrative déjà lourde il doit joindre une activité phy- sique considérable. Toujours en éveil, toujours en haleine, il faut que, à toute heure du jour et de la nuit, il soit prêt à sauter à cheval pour aller, souvent au péril de sa vie, rétablir l'ordre dans les tribus et faire respecter les décisions du Gouverneur. Armé des pouvoirs discrétionnaires les plus étendus, il faut (pi'il sache en user avec modération et que sa conduite soit toujours marquée au coin de l'impartialité, de l'éciuité et de la probité la plus scrupuleuse. Je me hâte de dire que tous les administiateurs que j'ai eu l'occasion de rencon- trer sur mon chemin m'ont paru s'acquitter, avec une ardeur et une intelli- gence remanjuables, de leurs délicates fonctions. Ils ont à cœur de faire mieux que les bureaux arabes militaires qu'ils remplacent et ils y réussissent à mer veille. Aussi me permettrai-je de former le vœu que ces auxiliaires si précieux du gouvernement civil, au lieu des appointements insuffisants qu'ils touchent actuellement, reçoivent une solde quelque peu en rapport avec leur situation et les services considérables qu'ils rendent à la colonie. Après avoir déjeuné chez un colon, nous faisons une petite excursion dans le village kabyle des Beni-Mançours. L'aspect du village est des plus miséra- bles. Il se compose d'une centaine de maisons cnviion, qui, comme toutes celles des Kabyles, sont dans un état de délabrement et de vétusté qui laisserait croire que, depuis longtemps, la profession de maçon est complètement aban- donnée dans ce pays. Les maisons sont construites en pisé et recouvertes de briques romaines. 'Quant à la distribution intérieure, il ne nous a pas été donné de la connaître de visu. 1110 EXCURSIONS A notre approche, tout le village est bientôt en mouvement : les femmes et les enfants s'enfuient, puis reviennent, se cachent pour tâcher de nous voir sans être vus. Nous n"osons trop avancer, de peur d'effaroucher la susceptibilité de la population masculine, qui nous regarde avec un air de méfiance très pro- noncé. Nous restons donc à l'écart et nous nous contentons de montrer de loin aux enfants un talisman qui paraît les fasciner : Le veau d'or est toujours debout ! Seulement, comme ici on n'est point difficile, on se contente de menues monnaies de billon. Après avoir distribué quelques sous aux plus effrontés qui ne craignent pas de s'aventurer près de nous, le village entier, hommes, femmes et enfants, pleins de confiance, nous entourent, et c'est à qui recevra nos faveurs. Nous pouvons, alors, les contempler à notre aise. Les enfants sont aussi sales et aussi dégoûtants que l'imagination la plus réaliste peut se les figurer: les angles internes des yeux et les orifices du nez servent de domicile à quelques essaims de mouches, qui ne sont jamais dérangées par un geste importun de l'enfant. Assurément, ils ne sont jamais baignés dans les eaux du Sahel, qui coule en face d'eux, à quelques centaines de mètres. Quant à leur costume, il est des plus simples: une chemise en loque leur tient lieu de tout. La tête est rasée et on a laissé pourtant une petite mèche qui sert de refuge à une population d'une densité prodigieuse. L'avouerai-je, cependant, quelques-uns avaient une physionomie intelligente qui m'attirait. Quant aux femmes, elles n'ont rien de séduisant. Les pieds nus, entourées d'une collection de nippes qui leur sert de jupon, le buste recouvert d'une gandoura fortement retroussée aux manches et par-dessus laquelle se trouvent plusieurs pièces d'étoffes non cousues, mais maintenues en place par des fibules en cuivre ou en argent, ou simplement par des morceaux de bois qui en tiennent lieu, elles m'ont fait une bien triste impression. Leur tête est cou- verte d'une sorte de Jia'ik, maintenu en place par un turban fixé à l'aide d'une corde en poil de chameau. Leurs cheveux, nattés, encadrent leur figure mal- propre, couverte de dartres ou de syphilides. Si de leur vêtement je passe à la description de leur visage, le tableau ne sera pas plus enchanteur ; car je ne me souviens pas avoir vu une seule femme aux traits fins et réguliers, au regard intelligent. Toutes ces malheu- reuses portent sur leur visage l'empreinte de la condition bestiale à laquelle elles sont vouées. Leur teint est terreux, leurs traits sont durs et grossiers, le visage est sillonné par de profondes rides qui, chez elles, devancent les années. Certes, les hommes ne sont pas beaux, mais il est certain que leur visage, plein de fierté et d'énergie, est plus agréable à voir que celui des femmes. Comme nous ne connaissions la langue kabyle ni les uns ni les autres, notre conversation était réduite à des gestes. Les femmes se prêtaient volon- tiers à notre curiosité et nous offraient les bijoux dont elles étaient couvertes. Je ne sais pas si j'ai bien le droit d'employer le mot de bijoux, pour désigner les objets en cuivre, en zinc, rarement en argent, qu'elles nous proposaient. Assurément, ces bijoux eussent fait triste figure dans un étalage du Palais- Royal. Mais, comme nous ne tenions pas à la valeur intrinsèque, nous étions enchantés de nous procurer, à bon marché, quelques souvenirs authentiques de notre excursion. Nous achetâmes donc les uns des bracelets en cuivre, les ■autres des colliers; ceux-ci des fibules, ceux-là des boucles d'oreilles; enfin, EXCURSIONS 1111 au bout de quelques instants, nous avions dépouillé bon nombre de ces braves gens, enchantés de faire connaissance avec quelques pièces d'argent dont ils paraissaient n'avoir eu, jusqu'ici, qu'une notion imparfaite. Sur ces entrefaites, parut le caïd de la tribu. L'administrateur qui nous accompagnait dans notre promenade nous présenta, et' force nous fut d'aller lui rendre visite et d'accepter ses rafraîchissements. Nous montons donc chez le caïd, dont la maison est située au sommet de la colline sur laquelle se trouve bâti le village, Notre hùle, avec un air grave et solennel, nous fait entrer dans une assez grande pièce qui sert d'antichambre, puis nous fait signe d'attendre; et, soulevant une portière, il se rend dans l'in- térieur de sa maison. Pendant son absence, nous examinons l'antichambre, dont le mobilier se compose de quelques nattes en paille placées çà et là sur la terre battue qui remplace le parquet. Le caïd revient et nous olfre des ligues et une jatle de lait de brebis dans laquelle nous trempons nos lèvres, à tour de rôle ; car, ici, l'abstention eût été très mal interprétée. Mais, comme la conversation languissait... et pour cause, nous prenons vite congé du caïd et nous nous dirigeons vers le bordj. Chemin faisant, l'administrateur nous apprit que lorsque , en 1871, Mokrani, Bach- agha de la Medjana, leva l'étendard de la révolte, le caïd de Beni-Mançour, celui-là même qui venait de nous offrir l'hospitalité avec tant d'empressement, avait été l'un des premiers à répondre à son appel. A la tête d'une troupe d'in- surgés, il dirigeait le siège contre le bordj et fut même grièvement blessé à la main. Javais, en effet, remarqué qu'il lui manquait deux ou trois doigts. Cette histoire me gâta quelque peu notre hôte, mais me fit faire en même temps de salutaires réflexions sur les preuves de soumission et d'amitié que nous recevions partout sur notre route. L'indigène, qu'il soit Arabe ou Kabyle, sait attendre et dissimuler. En quelques minutes, nous étions au bordj, où un repas, préparé par les soins de ladministrateur, nous attendait. Des cavaliers avaient été lancés dans toutes les directions, et on avait fini par trouver deux boîtes de sardines qui nous servirent d'entrée. Un mouton rôti à la broche, un kouskouss délicieux, quelque dessert complétaient le menu, auquel la cave du bordj avait ajouté un nombre respectable de bouteilles d'un petit vin que nous trouvions fort bon. Le dîner fut charmant, d'une cordiaUté et d'une gaieté parfaites. Notre hôte, que nous accablions de questions, nous donnait des détails fort intéressants et fort instructifs. Mais il fallut bientôt songer au repos; car nous devions être sur pied au petit jour, le lendemain, et nous avions en perspective une journée bien fatigante. Nous allâmes donc nous coucher, les uns dans les hls de MM. les offi- ciers du bordj, les autres, dont j'étais, à l'écurie des chèvres où un amas de diss {arundo fcstucoïdes) nous avait été préparé. Mes compagnons et moi, nous nous couchâmes tout habillés et je dormis pour ma part, à poings fermés, tout aussi bien que si je me fusse trouvé sur le matelas le plus moelleux. 1112 EXCURSIONS Le vendredi, 22, à 4 heures du matin, nous fûmes réveillés par le clairon des zouaves qui sonnait la diane. En quelques minutes, nous étions tous debout et prêts à partir. La veille, l'administrateur avait eu l'obligeance de réquisitionner une ving- taine de mulets qui devaient nous transporter avec nos bagages jusqu'à une certaine maison cantonnière à laquelle nous devions arriver après avoir passé • le col de Tirourda. En temps ordinaire, ces réquisitions de mulets sont chose fort simple ; mais il ne faut pas oublier que nous étions au moment même de Texpédilion de Tunisie et que les indigènes, sourdement travaillés par des émissaires divers, ne savaient plus s'ils devaient se soulever, ou rester soumis. Les Beni- Kani, auxquels on demanda quelques mulets, les refusèrent, prétextant qu'on voulait les conduire contre les Kroumirs. La fermeté et l'énergie de l'adminis- trateur curent bien vite raison de leur mauvais vouloir, et, à l'heure dite, nos vingt mulels nous attendaient à la porte du boi-dj. A 5 heures, nous étions en selle. Quand je dis en selle, c'est une façon de parler : car nos mulets ne portaient sur leur dos qu'un bât recouvert d'un tapis disposé en double poche, dans lesquelles on met les pieds en guise d'étrier. Cet équipement porte le nom de tcl/'sse. Chaque mulet est accompagné de son propriétaire, qui nous sert de conducteur. Notre caravane se met donc en marche, escortée du très obligeant administrateur de Beni-Mancour, qui veut bien nous guider lui-même sur le territoire de la commune. Nous descendons dans la plaine et bientôt nous traversons, à gué, l'oued Sahel. Nous nous engageons ensuite dans un bois d'oliviers séculaires, situé à mi-côte, et nous voici disposés en file indienne danslamontagne. L'ascension est assez facile, et le paysage qui s'étend devant nous est charmant. A mesure que nous montons, le panorama devient de plus en plus beau. Après quatre heures de marche, nous arrivons au village de Seloum, où nous faisons une petite halte pour laisser souffler nos mulets : puis nous redescendons par des sentiers abrupts au fond d'une vallée, pour faire ensuite une nouvelle ascension qui nous conduit au village de Takerhouk oii nous pai'venons vers onze heures. LecaïddeTakerbouknousattcndait ctavait préparé une somptueuse diffa en notre honneur. Pour laisser au cordon bleu du caïd le temps d'achever les der- niers préparatifs du festin, nous allons faire une petite promenade dans le village. Qui a vu un village kabyle les a tous vus: tous sont perches au som- met d'une colline, tous sont également malpropres, également misérables. Les enfants y grouillent partout, dans les rues et dans les cours, et se roulent avec bonheur dans le fumier: les femmes sont aux fontaines où elles passent la journée à babiller; les hommes se reposent gravement sur la place de la Djemàaquiest pour eux ce qu'était le forum pour les Romains. Il ne faut pas croire cepen- dant que le Kabyle soit aussi paresseux et aussi insouciant que l'Arabe. Vivant dans un pays montagneux, naturellement pauvre, rendu plus pauvre encore . par le déboisement des montagnes, le Kabyle travaille la terre avec une patience et un soin dignes d'un meilleur sort. Nulle part on ne voit un point inculte, toute la terre arable est parfaitement cultivée et, à cet égard, il n'y a que des éloges à lui adresser. Rien ne le rebute : ni la peine, ni la fatigue, ni les dan- gers; il cultive jusqu'aux flancs les plus escarpés des montagnes et, lorsque l'extrême déclivité du sol ne lui permet pas de se tenir debout, c'est attaché à une corde et suspendu dans le vide qu'il laboure à la pioche le moindre recoin où se trouve un peu de terre végétale. EXCURSIONS 1113 Chose digne de remarque, la femme est associée aux travaux du dehors: elle cultive la terre avec son mari. 11 semblerait don(^ que, pour le Kabyle, la femme serait un être moins bas, moins méprisé que chez l'Arabe; mais la condition qui est faite à la femme par les lois kabyles ne nous laisse guère d'illusion sur ce point. Nous eûmes bien vite fait le tour de Takorbonk et, à midi sonnant, on vint, nous annoncer que nous étions servis. Le couvert se trouvait mis dans une sorte de grenier, qui pouvait avoir quatre mètres de longueur sur deux mètres de largeur, et auquel on accédait par une échelle. Le toit en pente ne nous permettait pas de nous tenir debout et, pour pénétrer dans notre salle à mamicr. il fallait se plier en deux, tant la porte était basse. Une table et deux bancs en bois décoraient l'appartement qui ne recevait du jour que parla porte; aussi avions-nous soin de la laisser ouverte. Au premier abord, il semblait que l'endroit fût mal choisi pour donner un di- ner; mais, tout bien considéré, nous y étions fort à l'aise, à l'abri de la chaleur, et, l'appétit aidant, nous déclarâmes que nous nous trouvions parfaitement. Notre orJinaire se composait en grande partie des provisions que Tadminis- tratcur a\ait eu la prudence d'expédier à l'avance. Mais le caïd, qui ne voulait pas rester en arrière de politesse, s'était chargé des plats de viande et du kouskouss. Comme dans le dîner d'Esope oh tout n'était que langues, le premier, le second, Tentrcmets, tout ne fut que du mouton. Mais il est vrai de dire que nous avions la ressource d'en manger une première fois en arrosant le kous- kouss avec une sauce pimentée appelée 7?ien;/(«, une deuxième fois avec du lait de brebis et une troisième fois en y joignant du miel. Je déclare que je goûtai de tout et que tout me parut excellent. Est-ce l'etïct d'un appétit exagéré, ou bien le kouskouss et les trois sauces étaient-ils vraiment exquis?Le dînerfmi, après les félicitations d'usage et le kahoua traditionnel, nous remontions à mu- let, en l'oute pour le col de Tirourda. Il pouvait être 2 heures. Nous reprenons notre ascension dans la montagne par des chemins à peine tracés. Nous montons toujours et sur chaque mamelon nous voyons un village. Arrivé à un certain endroit, le cimetière bordait le sentier que nous suivions; mes instincts anthropologiques m'eurent bien vite fait découvrir, dans une tombe, une excavatimi pioduite par la pluie ou les pattes des fauves. Passer mon bras dans le trou, en retirer un crâne qui me tombait sous la main, fut pour moi Fatfaire d'un instant. Certes, j'eusse beaucoup désiré le garder pour en enrichir notre musée, d'autant qu'il était très bien conservé. Mais mes compa- gnons de route mefirent observer que, n'ayant rien pour placer ma trouvaille, il me serait difficile de l'emporter et de la cacher aux yeux de nos conducteurs. Je me résignai donc à renietli-e le crâne oîi je l'avais trouvé, non sans avoir pris soin toutefois de l'exaniiner un peu. Dans ma rapide inspection, je lui trouvai les signes qu'on attribue généralement à la race berbère à huiuelle appartiennent les Kabyles. Nous montons toujours et, plus nous montons, moins les chemins sont tracés. Nous avons devant nos yeux le spectacle le plus beau (jue j'eusse con- templé jusqu'ici. Le regard s'étendait sur une séi'ie de vallées, au milieu des- quelles nous voyions émerger des montagnes qui paraissent de petits talus sur lesquels pointent les toits des villages. Le panorama est vraiment grandiose; plusieurs de mes compagnons qui ont parcouru la Suisse, les Pyrénées, l'Au- vergne, affirment n'avoir jamais rien vu de plus beau. m 4 EXCURSIONS Nous montons encore. Mais, malheureusement, le soleil se cache, les brouil- lards arrivent et lorsque nous passons le col de Tirourda, une petite pluie fine et glaciale nous empêche de jouir comme nous l'eussions désiré du vaste pa- norama qui se déroule à nos yeux. Le col de Tirourda est à 1,878 mètres au-dessus du niveau de la mer; Fort- National, où nous allions, n'est qu'à 916 mètres: il nous fallait donc descendre. Le chemin que nous suivions était tracé, mais il avait été pris sur le revers même de la montagne et n'avait généralement guère plus d'un mètre cinquante de largeur. A notre gauche, des précipicesfd'une profondeur effrayante, qui aboutissent à des vallées étroites dont les bords escarpés sont, à noire grande surprise, par- faitement cultivés. Çà et là, au loin, des villages toujours juchés sur des émi- nences, afin de ménager le terrain cultivable et de pouvoir se défendre plus facilement en cas d'attaque. La vue était vraiment magnifique et, malgré la pluie et le froid,nousétions ravis et enthousiasmés par ce panorama saisissant. La descente s'effectue assez bien, sans accident, bien que le chemin détrempé par la pluie rendît plus incertaine la marche de nos mulets. Enfin, vers 7 heures, nous arrivâmes au terme de notre étape et, la fa- meuse maison cantonnière apparut à nos yeux. Nous étions levés depuis 6 heures du matin : la journée avaitété pénible et nous escomptions déjà avec joie les douceurs du coucher qui nous attendait. Aussi grande fut notre déception lorsque nous ne trouvâmes rien de préparé ni pour manger, ni pour coucher; à peine quelques bûches de bois pour nous réchauffer et sécher un peu nos habits. On ne nous attendait pas pour ce jour-là ! La situation n'était pas gaie ; mais l'administrateur de Beni-Mançour, qui nous avait accompagne était homme de ressource. Il expédie tout d'abord un cavalier à l'administrateur de la commune de Djurjura, distante d'environ 12 kilomètres, pour lui demander des mulets pour le lendemain et le prévenir de la détresse dans laquelle nous sommes; puis, il envoie couper du diss par nos conducteurs et réquisitionner dans le village voisin, de Tizi-Bouiran, des œufs, des pommes de terre et un peu de salade; quelques instants après, nous étions à table gais et contents faisant, contre mauvaise fortune, bon cœur. Puis, comme il se faisait tard et que nous étions exténués de fatigue, nous montons au grenier où l'administrateur avait eu le soin de faire placer le diss, qui n'était malheureusement pas très sec. Nous étendons donc nos couver- tures et nous nous couchons dessus. Mais notre présence dans ce grenier sale et poudreux avait réveillé des myriades d'insectes qui se jettent sur nous avec une voracité inquiétante. Un combat corps à corps s'engage, un carnage épouvantable s'ensuit, et ce n'est qu'après des luttes homériques contre ces compagnons indiscrets que nous parvenons à nous endormir. Le samedi 23, nous nous éveillons de fort bonne heure, car il n'est guère possible de dormir dans notre grenier. Les reins brisés, les membres engourdis, nous nous levons cependant; et, comme nous nous étions couchés tout habil- EXCURSIONS 1115 lés, nous ne perdons pas beaucoup de temps à notre toilette. Mais il pleut toujours ; la température s'est refroidie et, avec elle, notre ardeur; aussi man- quons-nous un peu de courage pour continuer notre route. Ajoutez à cela, qu'il avait été impossible à l'administrateur de Djurjura de nous procurer de nou- veaux mulets; nous voilà donc obligés de poursuivre notre voyage avec ceux que nous avions amenés deBeni-Mançour. Mais, comme la maison cantonnière manque d'abri pour les animaux, nos mulets ont dû passer la nuit dehors, à la pluie, en compagnie, du reste, de leurs malheureux propriétaires. Nos mulets sont donc tout mouillés, les telisscs également; quant à nos malheureux Kabyles, ils font peine à voir: pieds nus, tremblant la fièvre, mouillés jusqu'aux os, grelottant de froid et, pour comble, à jeun depuis vingt-quatre heures, parce que, ne pensant pasqu'on les conduisait si loin, ils n'ont rien emporté avec eux. Enfin, vers 8 heures, la pluie cessant, nous faisons nos adieux à l'aimable administrateur adjoint de Bcni-Mançour, qui depuis deux jours nous comble de prévenances et d'attentions, et nous nous décidons à partir, escortés de l'administrateur adjoint de Djurjura, qui va nous servir de guide. Nous remontons donc à mulet, mais sans "enthousiasme, et pourtant le paysage est magnifique. La contrée est tout autre que sur le versant sud de la chaîne du Djurjura ; les villages sont nombreux et très peuplés, les vallées verdoyantes que nous avons rencontrées depuis le col de Tirourda con- tinuent à nous enchanter. La grande Kabylie se présente à nous sous les plus riants aspects. Après quelques heures de marche, nous parvenons au village de Djurjura. A vrai dire, je ne sais pas s'il y a un village kabyle de ce nom; mais c'est ainsi qu'on nomme une réunion de baraques en planches où se trouvent installés un administrateur civil et deux adjoints, un juge de paix, une brigade de gendarmerie et une école franco-kabyle. Nous sommes reçus avec la plus grande affabilité par tout le monde, et nousdéjeunons avec un appétit que l'air vif de la campagne a suffisamment aiguisé. Mais nos mulets, et surtout leurs conducteurs sont dans un tel état, que, par humanité, nous décidons de les renvoyer chez eux, après les avoir fait manger, quitte à attendre d'autres moyens de locomotion. Pour charmer les loisirs de l'attente, nous visitons l'école, oîiune quinzaine de jeunes Kabyles, à la mine espiègle et éveillée, apprennent à lire, écrire, compter, sous la direction d'un moniteur indigène, formé par un des adminis- trateurs-adjoints, qui remplit les fonctions si ingrates d'instituteur avec un zèle et un dévouement dignes d'éloge. Entre temps, nous allons assister à une audience de la justice de paix. La salle est bondée de Kabyles, tous plus dé- guenillés les uns que les autres. Le mobilier est primitif et se compose d'une table et de quatre chaises, sur lesquelles prennent place : le juge de paix, son greffier, un assesseur musul- man et un interprète. Le vulgum pecus indigène est assis par terre ou sur ses talons. Le greffier fait l'appel des affaires ; le chaouch répète en langue kabyle et les plaideurs se présentent. Chacun explique sa cause dont l'interprète tra- duit ensuite au juge la substance. Le juge de paix consulte l'assesseur mu- sulman, puis rend son jugement. Naturellement, les parties n'y comprennent rien et restent bouche béante ; l'interprète leur donne la traduction de la sen- tence du juge et ils ne paraissent pas comprendre davantage; alors, le chaouch les met à la porte et.... on passe à une autre affaire. Enfin, après plusieurs heures d'attente, nous arrêtons au passage deux voi- 1116 EXCURSIONS tures qui revenaient vides à Fort-National et dont les cochers acceptent de nous y conduire. Nous nous entassons dans ces deux voiLures, nous envelop- pant dans nos couvertures, car il pleut toujours, et nous voilà en route. Je ne m'explique pas comment on ose aller en voiture par des chemins pareils, étroits, bordés de précipices, oii le moindre faux pas du cheval précipiteraitle véhicule dans des ravins d'une profondeur vertigineuse. Mais nous commen- çons à nous habituer au danger, et nous voyageons assez gaiement, les yeux charmés par le panorama splendide qui se déroule devant nous. Nous traver- sons le fameux village d'Ichéridcn où les Beni-Menguillet soutinrent un sanglant combat contre la division Mac-Mahon, lors de l'expédition de 1837, qui fit tomber complètement la Kabylic dans nos mains. Vers i heures, nous arrivons à Fort-National, précédés d'une escorte de cavaliers venus à notre rencontre. Nous sommes reçus, à la mairie, par M. Sabatier, l'administrateur bien connu de cette importante commune, qui avait eu l'obligeance d'organiser à notre intention une petite exposition kabyle, à laquelle nous nous empressons de nous rendre. Cette exposition comprend toutes sortes d'ustensiles de ménage : des vêtements, des bijoux, des armes, etc. Ces objets ont été apportés en grande partie par des marchands kabyles venus d'Aït-Lhassen, gros village de 5,000 habitants, renommé pour ses fabriques d'armes et de bijoux. Nous passons deux bonnes heures à admirer chaque chose et, le démon de la bimbeloterie nous tentant, chacun de nous achète quelque souvenir pour sa famille et ses amis. Puis, après avoir fait un vrai repas dans vme auberge de Fort-National, nous allons nous coucher dans une caserne, oli des lits, de vrais lits, nous ont été préparés. Et, comme j'avais encore présente à la mémoire notre installation à la maison cantonnière, tout cela me parut d'un luxe inouï et d'une mollesse orientale. Après une bonne nuit, tout entière consacrée à un sommeil réparateur dont nous avions le plus grand besoin, nous nous levons le dimanche 24, de bonne heure, éveillés, que nous sommes, par un soleil radieux qui nous invite à la promenade. Comme nous devons repartir vers 2 heures, nous nous hâtons de profiter des quelques heures dont nous disposons, pour visiter la ville. Fort-National est placé sur le plateau de Souk-el-Arba, au centre même du territoire des Beni-Iraten ; c'est un centre administratif et militaire de pre- mière importance. Il comprend une enceinte fortifiée de plus de deux kilo- mètres de développement qui, en 1871, a permis à une garnison de quelques centaines d'hommes de soutenir, pendantdeux mois, un siège en règle entrepris par les Kabyles révoltés. Du haut d'un des bastions où nous sommes montés, nous jouissons d'une vue circulaire qui s'étend sur une infinité de collines, qui toutes sont surmon- tées de villages. Nous avons sous nos yeux cette Kabylie indomptée qui résista à tous les envahisseurs et que nous ne pûmes réduire qu'au prix de sacrifices EXCURSIONS 1H7 énormes en hommes et en nri^cnt. Ici les villages des Beni-lralen qui, on s'en souvient, se dérendirenl avec un courage héroïque el ne cédèrent qu'écrasés parle nombre, après avoir tenu lête, deux jours durant, à nos troupes. Là-bas, les Beni-Yemii, les Beni-Hourar. les Beni-Fraoussen, etc., etc. Nous n'avions malheureusement pas le temps de parcourir tous ces villages, mais il est certain qu'à mon prochain vo.yage, Fort-National sera, pour moi, le centre de très nombreuses et très intéressantes excursions. L'heure du départ approche et après une dernière visite à l'exposition ka- byle, nous remontons à nnilet, en route pour Tizi-Ouzou, dont nous ne sommes éloignés que de 2G kilomèti'cs. Nous descendons par une route carrossable excellente, qui, chose remar- quable, a été faite en trois semaines par la colonne d'expédition de i8o7. Nous dominons la vallée de l'oued Sebaou qui nous apparaît dans toute sa beauté. Bientôt nous sommes dans la vallée même et après avoir travi rsé cà gué, plu- sieurs bras fort importants du Sebaou, nous arrivons à Tizi-Ouzou, sans fatigue. Le lendemain matin, nous nous séparions; les uns pour rentrer à Alger, les autres, au nombre desquels j'avais le plaisir de me compter, pour continuer leur route sur Dellys, où nous devions nous embarquer pour Bougie, et de là nous diriger ensuite, par le Chabet-el-Akra, sur Sétif, Batna et Biskra. 1118 EXCURSIONS EXCURSION DANS LA GRANDE RABYLIE (1) Le départ des deux excursions dans la Kabylie eut lieu simultanément. Trois voitures avaient été préparées pour transporter les voyageurs pendant la pre- mière journée, et le nombre des excursionnistes avait été ainsi limité au nom- bre des places. 44 membres du congrès participèrent à l'une des excursions (grande Kabylie). 14 à l'autre (Kabylie Djurdjura). Quelques dames que la menace des fatigues, des incommodités du voyage, l'impossibilité de transporter des bagages n'avaient pas arrêtées étaient mêlées aux excursionnistes. Le 20 avril 1881, à 6 heures du matin, les voyageurs réunis sur la place du théâtre d'Alger montent en voiture, et notre guide, M. le docteur Vincent, donne le signal du départ. Nous avons dans cette première journée 102 kilo- mètres à parcourir. Nous nous dirigeons d'abord vers l'est en longeant la mer. Nous traversons successivement les villages de la Maison-Carrée, Rouibà, l'Aima, le Corso, Bellefontaine. Vers midi nous franchissons le col des Beni- Aïcha, du haut duquel nous apercevons, pour la dernière fois, la ville d'Alger comme une tache blanche sur la Méditerranée bleue et, quelques minutes après, nous nous arrêtons pour déjeunera Ménerville, à 45 kilomètres de notre point de départ. A peu de distance de Ménerville nous tournons vers le sud et entrons dans la plaine fertile arrosée par l'oued Isser. Nous passons les villages de Soukel Haad, Beni-Amrara, et vers 3 heures, quittant la plaine, nous allions nous engager dans les gorges qui précèdent le village de Palestro lorsque des coups de feu retentissent; puis nous voyons sortir des rochers toute une troupe de ca- valiers arabes en burnous rouges, bleus et blancs, qui arrivent à notre rencontre au galop de leurs chevaux. On aurait pu croire à une attaque ; mais aux coups de feu succèdent les accords d'une musique arabe ; aux cavaliers, une suite d'Arabes montés sur des ânes ou des mulets paisibles. C'est l'administrateur de Palestro, M. Mellan, qui nous a fait l'honneur d'une réception. On l'aper- çoit parmi ses cavaliers, il reçoit les féhcitations des excursionnistes. Le succès de sa réception est parfait. On ne peut choisir un endroit plus théâtral que ces gorges de Palestro. La route tourne pour s'engager dans un étroit ravin ; à droite, elle longe une muraille verticale de rochers haute de 100 mètres. Puis, tout à coup, le vallon se resserre ; à gauche se dresse une nouvelle muraille rocheuse. Pendant plusieurs centaines de mètres, la route, resserrée entre les rocs, décrit des sinuosités capricieuses, propices aux embuscades. Enfin les roches se touchent par le sommet ; nous passons sous un véritable tunnel et nous arrivons à Palestro, village entouré de verdure. Nous y arrêtons quel- ques instants pour faire la conversation avec les habitants qui se plaignent d'être isoles au milieu des tribus kabyles avec des moyens de défense insuffi- sants. Ils nous rappellent que Palestro fut le premier à souffrir de la dernière insurrection. De Palestro nous allons à Aïn-Oum-Alleg, puis nous arrivons à l'embranche- ment où doivent se séparer les deux excursions. Nous sommes attendus par U) La note sur cette excursion est due à M. le docteur Rémy, agrégé de la Faculté de méde- cine de Paiis. EXCURSIONS 1119 M. Labayle, administrateur de Dra-cl-Mizan, M. Latil, maire, M. Plumât, adjoint. M. Cambriels, pharmacien de l'hôpital militaire, qui viennent à notre rencontre escortés de leurs cavaliers indigènes et de muletiers portant des torches, et d'une troupe de musiciens kabyles. Une seule des voitures va à Dra-el-Mizan. Aussi des mulets ont-ils été préparés pour les voyageurs obligés de quitter les voitures, et pour ceux qui préfèrent l'équitation. Bien en prit à ceux qui par- tirent à mulet, on les accompagne avec des torches allumées, avec la musique. Ils atteignent rapidement le sommet de la montagne et jouissent du spectacle des feux de joie allumés en leur honneur. — Les voyageurs restés pour la voi- ture sont, au contraire, obligés de faire à pied les 12 kilomètres de montagne qui séparent l'embranchement de Dra-el-Mizan, parce que les chevaux fatigués refusent le service. — On couche au bordj ou forteresse. Dra-el-Mizan est bâti dans une situation pittoresque, entre des montagnes, au milieu des vignes et des champs cultivés. Une végétation variée y pousse, la température y est plus froide que sur le littoral. Les faits marquants de notre deuxième journée sont l'excursion à mulet jusqu'à Tizi-Renif, le déjeuner qui y fut servi et la réception du soir à Dra-el-Mizan. Vers 10 heures du matin, nous partons tous, y compris les dames, montés sur des mulets, précédés de musiciens arabes et d'un goum en armes. Tizi- Renif est un village récent, situé à 12 kilomètres de Dra-el-Mizan. En y arri- vant, nous apercevons une table servie sous un immense tiguier et, au milieu d'une place voisine, deux grands brasiers entourés d'Arabes. Deux de ces der- niers s'avancent portant les extrémités d'une perche dans le milieu de laquelle est embroché un mouton entier. Us le placent au-dessus d'un brasier et le tournent au commandement d'un troisième armé, d'une espèce de balai qu'il trempe dans un pot à beurre et qu'il promène sur le rôti. Du mouton, du kous- kous, des friandises arabes, du miel, composent le festin qui est servi par le chef de la tribu en manteau rouge. On y boit du vin très agréable, récolté dans le village et offert par les habitants qui nous font une réception cordiale. Le soir, à Dra-el-Mizan, il y a une réception offerte par la municipalité. On y prononce plusieurs allocutions dans lesquelles l'administrateur, le maire, l'adjoint et les excursionnistes se renvoyent les compliments de bienvenue, manifestent leur joie de voir la prospérité actuelle de la colonie et expriment leur désir de voir la mère patrie en faciliter encore le développement. La soirée se termine par un bal très animé. La troisième journée, à sept heures du matin, montés sur des mulets, nous quittons Dra-el-Mizan pour aller à Aïn-Sultan dans la tribu des Mechtras, sous la conduite de M. l'administrateur avec son goum, de M. le maire et M. le pharmacien militaiif. Une jeune dame de Dra-el-Mizan tient compagnie et montre l'exemple de la bravoure aux dames excursionnistes. Nous tra- versons une région montagneuse : à chaque instant des collines abruptes, des vallons étroits, des montées et des descentes périlleuses, par des sentiers tortueux, au bord des précipices. Mais rien n'égale l'habileté des mulets, et il n'y eut pas un seul accident grave pendant la durée du voyage. Nous com- mençons à voir des villages kabyles perchés sur les pointes des montagnes et bien différents des villages arabes par leur mode de construction. L'Arabe loge dans une tente, le Kabyle bâtit une maison : quatre murs en pierre percés d'étroites ouvertures et recouverts d'une terrasse. Ces constructions étagées sont d'un effet piltores(];ue. 1120 EXCURSIONS Nous déjeunons dans la tribu des Beni-Ismaïl. Sur le penchant d'une mon- tagne, à l'ombre de quelques grands arbres, une tente de verdure est préparée, des tapis sont étendus; à côté sont les brasiers où rôtissent les moutons entiers. Le tout est entouré de groupes de Kabyles qui, drapés dans leurs burnous, regar- dent notre arrivée et attendent la ïm de notre déjeuner. Les chefs de la tribu nous reçoivent, nous font asseoir à terre ; une troupe de Kabyles vient nous pré- senter ses offrandes, miels, gâteaux, œufs, poulets au piment, kouskouss et les dépose à nos pieds. On mange à l'arabe, c'est-à-dire sans cuiller ni fourchette, dépeçant le mouton à coups de couteau et avec ses doigts. Près de cet endroit est une mosquée, aujourd'hui abandonnée, mais célèbre parmi les musulmans. C'est là que s'était complotée la dei'uière insurrection kabyle. Reprenant ensuite le voyage interrompu, nous continuons notre marche émouvante à travers les montagnes. Nous traversons les territoires des Beni- Koufi, Beni-Mendès, Beni-])0U-R'erdam, longeant le Djurjura dont on aper- çoit quelques sommets couverts de neige. Dans ce trajet, on rencontre divers villages kabyles et une vaste et remarquable forêt d'oliviers. La culture de l'olivier est une des principales richesses de la Kabylie. Enfin, sur le soir, nous arri- vons à Aïn-Sultan, dans une vallée verdoyante remplie de grands arbres, au bord d'un cours d'eau limpide, alimenté par une grosse source. Nous visitons le village kabyle d'Aïn-Sultan, bâti en gradins sur le flanc d'une montagne voisine. Nous pénétrons dans des rues étroites et pleines d'immon- dices, boi-dées de maisons peu élevées, mais soigneusement protégées contre la curiosité. La porte est close et les petites meurtrières qui remplacent les fenêtres sont élevées au-dessus de tout œil indiscret. L'intérieur musulman est caché et les feimnes, en particulier, qui y sont renfermées, sont soustraites aux regards d'une manière jalouse. Cependant un Kabyle, sans doute à cause du respect que lui inspire notre qualité de savants, nous ouvre sa porte. Nous entrons dans une cour carrée : à gauche est la maison, sorte de cube creux en maçonnerie, dans lequel on s'introduit par une porte étroite en montant quelques marches. Le jour ne pénètre que par d'étroites ouvertures par les- quelles sort en même temps la fumée. Nos yeux s'habituent avec peine à cette obscurité compliquée de vapeurs irritantes. Enfin nous distinguons au milieu de l'habitation un brasier fumant dans un creux du sol battu. Dans un angle est une sorte de cabone en maçonnt'rie dont le dessus sert de lit au maître de la maison, et le dessous d'étal )le à un veau qui passe la tête par un trou rond et boit du lait dans un vase. Les autres habitants couchent par terre pêle-mêle avec des légions de toute sorte d'insectes. Cet intérieur renferme encore des provisions de foin, des réserves de blé et d'olives dans d'immenses cruches en grès rouge de forme romaine. Une des femmes du Kabyle, réfugiée dans le coin le plus obscur, se cacha obstinément aux regards des infidèles. En revenant, nous visitons, sur un petit cours d'eau, un moulin formé d'un pilon tournant dans une auge, semblable à ceux dont se servaient jadis les Romains et qu'on voit conservés à Pompéi. Puis, de retour dans la vallée, nous nous rendons dans une prairie sur laquelle les Kabyles Mechtras avaient disposé leurs offi-andes habituelles. L'un d'eux avait eu la na'iveté, ou la malice, de mettre dans un beau vase de nuit une sauce jaune qui sert à manger le kouskouss. On dîne sous une tente de feuillage, assis sur des tapis et à la mode ka])yle, c'est-à-dire avec ses doigts et ses couteaux. Puis, après le repas',nous assistons à une représentation delà danse lascive des aimées, exécutée par un jeune Kabyle EXCURSIONS 1121 qualitiodu nuiii (flici-inaplirudilc pur ses coreligionnaires, el enfin nons prenons nos dispositions pour dormir sur les tapis. Le sommeil était veiui malçfré les insectes, lorsque vers trois lieures du malin, la pluie se met à lomhcr à tor- rents, traversant notre abi-i de feuillage. Les uns se réfugient dans les maisons kabyles du V()i>inage qui eonseiilcnt à !(_'s icccviui-. les antres cniiliiuKMit à dormir au milieu des fla(iues d"eau. Le qualrième jour, à Theures du malin, nous l'emonlons en selle et partons, malgré la piuie. dans la dirertion de Fort-National. Arrivés aux limites du territoire de Dra-el-Mizau. nous nous séparons à regret de I\L\I. les administra- teurs, le maire el le pharmacien qui nous avaient accompagm'-sel si hien fêtés. Nous entrons alors sur le territoire des Ouadia dans laquelle Iribn nous devions prendre un déjeuner. Mais, par suite d'un malentendu, aucnn membre de la tribu n'étail veim à notre rencontre. Pendant le temps ({u'on til prévenir le- président ou chef de ti'ibu. il fallut attendre sous une pluie battante. Là. quel- ([ues dames commencèrent à pei'dre patience (>l faillireiil semer la discoi'de dans le camp excursionniste;. Heui-eusement, les Ouadia arrivèrent et nous con- duisirent à leur village. Nous gravissons, pendant près d'une heure, une mon- tagne escarpée, par des seuliers raides et glissants. Enfin, arrivés tout à fait sur le sommet, nous trouvons les villages de la tribu disséminés sur les crêtes de la montagne. De ce point, la vue est splendide, on découvre une série de mon- tagnes boisées couronnées de villages, puis, des gorges étroites, des pentes de montagnes cultivées partout, à distance, le Djurjnra. Malheureusement, des nuages flottant dans l'air autour de nous gênent l'observation. Nous déjeunons avec les offrandes de la tribu dans une maison d'école dirigée par des relioieux français qui enseignent notre langue aux enfants de la tribu. Nous exécutons ensuite une descente péiilleuse, nous traversons un fleuve subitement «^rossi par la pluie, puis, passant par un dédale de vallées et des ci'ètes de montagnes, nous nous élevons peu à peu jusqu'à Fort-National, qui est bâti sur le pic le plus élevé de la Kabvlie et domine d'une part la chaîne de montagnes, de l'autre la plaine du Sebaou. Aussi la vue est-elle admii-able. A Fort-National, nous sommes reçus par M. Sabalier. adminisli'ateur, et son adjoint, M. llenoux, et nous trouvons un lit qui nous dédommage de la nuit précédente. A Fort-National se tenait une exposition kabyle d'étoffes dhabille- menls, d'instruments, d'ai'ines, de bijoux, ouvrages grossiers, mais néanmoins très curieux si l'on comp.are rinsutfisan'.-e des moyens de travail employés avec la perfection du résultat obtenu. La cin(juième journée. j(jyeusement commencée, faillit se terminer par une dispute. Nous descendons de Fort-National dans la i)lain(! du Sebaou et arri- vons (-n peu d'heures à Tizi-Ouzou. oii M. le sous-préfet Boyenval et M. le vétérinaire militaire Augicr s'etfoi'cent de nous trouver un gîte ; mais les arrangements prévus avaient été troublés par les excursionnistes du Djnijura, (jui, arrivés avant nous, avaient jiris leurs aises, malgré les représentations de leur guide. C(; maniiue de délicatesse fut sévèrement apprécié, surtout à cause du jeune savant ([ui avait consenti à leur servir de guide. Après 1(! dîner, les membres de l'excursion de Kabylie se réunirent pour manifester à M. le docteui- Vincenl. leur guide, la satisfaction que leuravaient causée son amabilité, sa patience el son habileté. Puis, après une courte apparition dans les salons de M. le sous-préfel. chacun gagna son lit. Le lendemain,' sivième journée, nous abandonnons les mulets et reprenons les voituies qui étaient veiuies à notre rencontre. Nous traversons en effet un 71 il'2!2 EXCURSIONS pays moins accidenté, parcouru par une belle route; nous rencontrons les vil- lages du Camp du Maréchal, d'Haussonvillers (habité par des Alsaciens-Lorrains), de Bordj-Menaïel, puis nous arrivons à Ménerville, oîi nous avions déjà passé et oîi nous déjeunons à nouveau. Nous continuons ensuite vers Alger, par le Col des Beni-Aïcha, Bellefontaine, le Corso, l'Aima, Rouiba et Maison-Carrée. M. le docteur Vincent m'annonce qu'il a employé ainsi qu'il suit, un petit reliquat de l'argent versé pour l'excursion : 1° A l'envoi de quelques livres à la bibliothèque communale de Dra-el- Mizan. 2° A l'achat de quatre demi-douzaines de cuillers à café en argent, pour les chefs arabes qui nous ont reçus à Tizi-Renif, aux Beni-Ismaïl, à Aïn Sultan, aux Ouadia. Ces cadeaux ont été faits au nom de tous les excursionnistes. Les excursionnistes, de leur côté, ayant voulu offrir à M. le docteur Vincent un souvenir durable, lui ont expédié une coupe de bronze, portant mention du diom et de la date de l'excursion de la Grande Kabylie. EXCURSION DU S AH EL - // avril 1881. L'excursion du Sahcl eut lieu le jeudi 21 avril ainsi que le programme l'avait annoncé. Partis de grand matin d'Alger, les excursionnistes ont suivi les rampes de la route conduisant à El-Biar. Après avoir franchi la porte du Sahel on a admiré en passant les nombreuses et magnifiques plantations d'eucalyptus situées dans les teri^ains de la zone militaire environnant la ville, plantations dues à l'intelligente initiative du général Farre pendant qu'il était commandant supérieur du génie à Alger. Parvenus au sommet des tournants qui dominent la ville, on a fait une petite halte pour admirer le magnifique panorama qui se déroule aux yeux. A gauche, Alger couronné par les forteresses de la Casbah, ancienne rési- dence des deys, et celle du fort l'E npereur si remarquable par sa position dominante, surnommé par les indigènes Bordj-Maule-Hassan, de celui qui l'a bâti, et que les Européens ont appelé de l'empereur Charles-Quint, il s'élève à 800 mètres de la porte du Sahel; il abrite le château d'eau de l'aqueduc qui alimente la partie haute de la ville. A droite, on aperçoit tout le bassin du golfe qui a pour dernières limites dans l'est le cap Matifou; l'aspect de la mer, ainsi que de la chaîne dentelée •des montagnes de la Kabylie, s'étageant à l'horizon est vraiment féerique. Sur toutes les hauteurs de Mustapha supérieur se dressent d'élégantes et riches campagnes au milieu des massifs de verdure, s'étalant en amphithéâtre et -descendant jusqu'à la mer. EXCURSIONS 1123 Après quelques moments d'arrêt, on reprend la route, et on arrive à El-Biar. Cesl le premier centre de population d'Alger à Coléali. A proprement parler El-13iar n'est pas un village, c'est une agglomération compacte de villas élégantes et de splendides maisons mauresques. Avant la conquête, tous ces environs étaient la résidence habituelle des consuls des diverses nations euro- péennes. Avant d'atteindre Cliéragas, on découvre du haut de la propriété Vidal, un splendide panorama s'étendaat depuis Sidi-Feriuch, jusqu'aux contreforts de Djebel-Chenoua, ravissant décor que termine la ligne azurée de la mer. Vers les 8 heures du matin, nous faisons notre entrée dans Cliéragas, où nous trouvons réunis, sur la principale place du village, le maire entoure du conseil municipal tout entier qui compte dans son sein quatre membres de notre chère Association; la population s'était fait un devoir de se joindre à la municipalité. Le maire, en quelques paroles, après nous avoir souhaité la bienvenue, nous remercia sincèrement au nom de la population tout entière, d'avoir bien voulu visilei- cotte magnifique contrée. On parcourt aussitôt la localité et les environs, et on admire surtout la belle tenue et la luxuriante végétation des vignobles, ainsi que la culture des plantes odoriférantes, prin- cipalement du géranium rosa, importé par des colons du village, originaires du département du Yar. Avant de quitter ce charmant et prospère village, le maire de la localité nous invite à venir chez lui, où un menu, ainsi que des rairaî- chissements avaient été préparés en notre honneur. Nous fîmes un bon et sérieux accueil à cette agape, et surtout aux délicieux vins de la région, qui furent, d'avis unanime, trouvés délicieux, et pouvant rivaliser largement avec les meilleurs crus de la mère patrie. De sincères remerciements furent adressés au maire ainsi qu'à sa digne et dévouée compagne pour leur gracieuse et cordiale hospitalité. L'heure du départ sonne, on se quitte promettant bien de revenir bientôt nous visiter de nouveau, chacun regagne sa ]place, et en route pour le mo- nastère de Staoueli où l'on arrive à dix heures. Nous sommes reçus à la porte de l'établissement, par dom Augustin, abbé de Staoueli qui, noiis présentant les souhaits de bienvenue, nous invite à visiter son vaste domaine. Le magnifique établissement de Staoueli est situé dans la plaine dont il porte le nom, il est bâti sur l'emplacement où eut lieu la première bataille qui suivit le débarquement des Français en 1830. La première pierre fut posée par le m-emier évêquc d'Alger, M^'- Dupuch, le !«'■ septembre 1813. Consacré le 30 août 184S, ce couvent fut plus tard érigé en abbaye de l'ordre. C'est un des établissements les plus complets d'Algérie, les principales cul- tures sont celles de la vigne, environ 300 hectares, du géranium rosa, pms celles des céréales. Le monastère fabriciue des vins de liqueur blancs et roses diversement appréciés. Leurs vins ont obtenu à l'Exposition de Pans de 18/8 une médaille d'or. Après avoir félicité son dévoué et intelligent ;directeur sur la magmhque tenue de l'établissement, nous avons été invités à nous rendre dans les grandes salles de l'hôtellerie où nous attendait un frugal déjeuner. Au môme instant nous avons eu la bonne fortune.:de voir arriver au milieu de nous réminent professeur Verneuil. il a pris place à table conuue pres.den d'honneur, avant à ses côtés son savant collègue, le docteur Uochard qu. avait présidé queliiesjours auparavant, avec beaucoup d'éclat au Congres, la section médicale le sympathique et distingué directeur de l'Observatoire d Alger, 1124 EXCURSIONS M. Trépied, membre adjoint du bureau des longitudes, le maire de la commune. Après le repas, le maire de Cliéragas se leva, et porta un toast à tous les membres de l'Association française ; il remercia vivement les excursionnistes présents, pour les braves colons qui sont heureux et encourîfgés par la visite d'hùtes aussi éminents, pouvant apprécier les efforts considérables faits par eux et pouvant raconter à la mère patrie que cette terre algérienne oîi, au début delà conquête, se trouvaient deux ennemis redoutables, le palmier nain et la malaria, est aujourd'hui, grâce à leur labeur incessant et à leur indomp- table énergie, transformée en plaines fécondes et salubres et en magnifiques vignobles, remplissant bientôt nos immenses celliers, qui deviendront sous peu, je l'espère, ceux de l'Europe entière. En terminant il porta les santés de l'émi- nent professeur de Paris, du savant conférencier qui a traité d'une façon si magistrale et si lumineuse la question du paludisme au point de vue chirur- gical, et celle du savant et sympathique académicien Rochard, son collègue, le président de la section médicale du Congrès d'Alger. M. Verneuil répondit aux paroles prononcées par le maire de Chéragas par une brillante improvisation dont voici le résumé fort abrégé. Dans toute colonie naissante, il y a trois grands éléments : le soldat qui a conquis le sol, le colon qui le ti"ansforme, et le médecin de colonisation qui, au milieu de ses fonctions médicales dont on apprécie les bienfaits, vul- garise toutes les vérités pratiques et exerce, au milieu des populations parmi lesquelles il vit, une influence heureuse et profonde au point de vue du progrès, de la civilisation et de l'état social; je confonds dans mon toast ces trois élé- ments et je bois, messieurs, à leurs santés, aux soldats, aux colons et aux médecins de colonisation de l'Algérie. Après avoir vivement remercié le père abbé de la cordiale hospitalité, chacun serre la main au digne Père Joseph qui a émaillé la conversation, pendant le repas, de spirituelles anecdotes. Une offrande généreuse a été versée dans le tronc des pauvres du monastère qu'on n'a point oubliés dans cette circonstance. Le signal du départ est donné, on se remet en route pour Sidi-Ferruch, et de là rentrer à Alger. La presqu'île de Sidi-Ferruch, où nous arrivons vers quatre heures du soir, est située à 25 kilomètres ouest d'Alger. Elle est à jamais célèbre par le débarque- ment des Français le 14 juin 1830; elle tire son nom d'un marabout en grande vénération chez les Algériens. C'est de là que partit notre armée qui fit son entrée à Alger après les étapes brillantes, mais sanglantes, de Staoueli et de Sidi-Kalef oii fut tué le lieutenant de Bourmont, fils du général commandant en chef l'expédition. A peine arrivés, nous visitions avec soin le fort dont la caserne peut contenir environ 2,000 hommes; l'église de Saint-Janvier dont il ne reste que le baptistère et l'abside. De nombreuses sépultures d'origine carthaginoise ainsi que des poteries ont été trouvées dans la propriété de M. Martin; on va incessamment procéder à de nouvelles fouilles plus complètes, qui permettront d'établir d'une façon plus précise l'origine de ces diverses et nombreuses sépultures. M. Martin, le digne et vénéré bienfaiteur de la presqu'île, nous fit les hon- neurs de sa maison, dont l'hospitalité si cordiale est connue de tous les Algé- riens; il nous fit l'honneur de nous admettre à visiter sa magnifique propriété. Nous admirâmes ses belles plantations d'asperges qui peuvent rivaliser avec FAr.ur.siONS 1 1 ^^ celles crArgenteuil tant appréciées; il nous communiqua (l'innom])rables détails sur les développements successifs de la presqu'île avec une humeur entraînanle. Après Tavoir vivement remercié de son chaleureux accueil, on prit coni;é de lui et on se remit en route pour rentrer à Alger. On traversa successivement le village de Staoueli, oîi nous lïimes reçus par la population tout entière, ayant à sa tète son digne et sympathique adjoint M. Antoine; puis Guyotville où nous attendait une réception tout aussi cordiale qu'à Staoueli. On passa successivement devant le grand roclier où se trouve une grotte préhistorique décrite, depuis plusieurs années, par le savant docteur Bourjot. On visita le phare de première grandeur du cap Caxine, monument remar- quablement beau, plus loin la Pointe-Pescade ou Mers-ed-Debban (le port des mouches), le bordj qui couronne la Pointe Pescade a été bâti en 1071 par E.- lladj Ali Agha, le même qui construisit le fort des Anglais. On traverse rapidement h^ village de Saint-Eugène, le l'aulionrg Bab-el-Oued, et nous arrivons à Alger à 7 heures du soir, heure iudiqui'e. Là se termine cette excursion, dont certainement je n'ai pas réussi à retracer tous les divers et intéressants détails. Bonne excursion pour les membres de l'Association qui ont pu se convaincre, une fois de plus, de l'accueil touchant qui leur a été fait ; toutes les fois que les éminents membres se sont présentés au nom de la Science qu'ils servent si bien et si dignement, l'Algérie a été heureuse de les accueillir à bras ouverts. EXCURSION AU TOMBEAU DU ROI JURA II ET DE LA REINE CLÉO- PATRE SÉLÉNÉ (KOUB-EL-ROUMIA) ETALA CITÉ ROMAINE DE TIPAZA(i). Parmi les nombreuses excursions projetées à la suite du Congrès scientifique tenu à Alger, celle du tombeau dit « de la Chrétienne » et de Tipaza s'impo- sait plus particulièrement à raison de l'intérêt que présentaient ces ruines, au double point de vue de l'histoire et de l'archéologie. Cette excursion, qui comprenait 73 adhérents, fut dirigée par MM. 0' Mac- Carthy, bibliothécaire et conservateur du Musée d"Alg(îr; Durando, ])rofesseur de botanitiue rurale, et Quirot. président de la section de peinture de l'expo- sition artistique annexée au Concours gén(''i'al agriiole de la ville d'Alger (1881). Le dé])art d'Alger eut lieu le 21 avril 1881, à (i heuirs du matin, par chemin de fer, jus(|u'à El-Alfrouu ((il) kilomètres) où l'on est ariivé à 8 heures pour ne repartir qu'à Oh. 12, afin de; laisser le temps aux cochers de déchar- ger des wagons de la compagnie P.-L.-M. les 7 voitui'es et les 21 chevaux amenés d'Alger pour transporter les excursionnistes, U) Compte rendu rédigé par M. Quirol, secrétaire de l.i G'" des ctiemins de fer P.-L-M. à Alger, 1126 EXCURSIONS D'EI-Affroiin au tombeau du roi Juba II, la distance de Ta kilomètres a été parcourue en deux heures en passant par les centres de colonisation d'Ameur-el- Aïn, de Bourkika et de Montebello où Ton est force d'abandonner les équipa- ges, les chemins conduisant au tombeau étant impraticables pour des voitures. Dans cette situation, chacun dut se munir de ses bagages, pour se garantir des fraîcheurs de la nuit qu'on devait passer dans la galerie circulaire de l'hy- pogée, et l'ascension de la montagne (261'» d'altitude) commença à s'effectuer en suivant capricieusement les mille sinuosités formées par les buissons de lenstiques, chênes bellottes et genêts dont le terrain est entièrement couvert. Une heure de marche devant suffire pour cette petite pérégrination, on arrivait au sommet cà midi et demi, heure fixée pour le déjeuner. — Il est à peine besoin d'ajouter que chacun sut faire honneur aux victuailles, aussi variées qu'abon- dantes, qui furent servies par M. Bresson, colon d'Ameur-el-Aïn, qui a bien voulu se mettre à la disposition des excursionnistes pour remplir (pour la deuxième fois) les fonctions de Yatel au Koub-el-Roumia, ce mausolée éloigné de tout mouvement, où l'on doit tout apporter à dos de mulet pour subvenir à ses besoins, l'eau même faisant absolument défaut. (La première excursion comprenait 225 personnes.) La nécropole, au pied de laquelle se faisait le déjeuner, est un monument qui, dans le principe, pouvait avoir 40 mètres de hauteur sur 64 mètres de diamètre à la base. Il est assis sur un plateau carré de 64 mètres de côté. Sa forme est polygonale ; les facettes pouvaient avoir 2™, 37 en moyenne et étaient circonscrites par 60 colonnes d'ordre ionique, surmontées de chapiteaux à palmettes. Quatre fausses portes en pierre sont placées aux points cardinaux. A partir de la corniche, le monument est couronné par un cône à gradins qui se terminait probablement par une plate-forme, suivant l'usage adopté dans Içs constructions de ces édifices. Les dispositions ayant été prises pour visiter le tombeau à l'issue du déjeu- ner, le signal fut donné et chacun vint prendre place auprès du plateau des Dernières Heures qui précède l'entrée du tombeau, afin de pénétrer ensemble dans l'intérieur de la galerie. Le premier couloir une fois franchi (hauteur, l'",25, largeur, 0'",83, longueur, Si^jdK), on arrive au caveau des Lions. (Cette appellation lui a été donnée à raison d'un lion et d'une lionne sculptés, plus que grossièrement, au-dessus de la porte du couloir qui conduit dans la galerie.) Ce caveau orienté comme le plateau des Dernières Heures et le premier couloir et dans leur prolongement, c'est-à-dire de l'est à l'ouest, a une hauteur de 3"^, 50, une longueur de 5'",29 sur une largeur de 2'a,49. Le deuxième couloir qui s'ouvre dans la paroi de droite et sous le regard des lions n'a que 2 mètres de longueur ; ses autres dimensions sont les mêmes que celles du premier couloir. En sortant de ce couloir, on arrive sur un palier de communication donnant accès à un escalier de sept marches qui conduit à la galerie principale dont le développement circulaire est de 149 mètres; sa largeur variant entre l'",98 et 2">,04 est seulement de l'",50 dans la partie avoisinant les caveaux centraux, et sa hauteur de 2"»,42 sous clef de voûte : soit un développement général de 170 mètres en ajoutant les 21 mètres de longueur des couloirs et caveaux. A l'extrémité de la galerie on pénètre, par un couloir de 2 mètres de long, 1 mètre de large et 1û^,25 de hauteur, dans un premier caveau de 4 mèti-es sur l'",40. EXCURSIONS 11^7 Pour arriver au caveau conlral du sépulcre on Lravorse un dt'rnier couloir lont* de 3™. 40, de même hauteur et de même largeur que le précédent. — Ce caveau. principal mesure 4 mètres de longueur sur 3 mètres de largeur. La visite de ce mausolée dans tous ses détails et les renseignements donnés- sur place par M. O'Mac-Carthy, collaborateur de M. Berbruggor pour l'exécu- tion des fouilles faites en 1.S(m-1866.. ont permis aux excursionnistes d'être par- faitement fixés sur cette gigantesque nécropole mauritanienne qui, achevée en l'an 20 de l'ère chi-étienne, n'a dû recevoir que les urnes funéraires du roi Juba II et de la reine Cléopâtre Séléné. Le souper fait sur place, ayant été interrompu par une pluie persislante, on a dû se réfugier sous les tentes de campement et dans le tombeau. Du reste tout avait été prévu par les organisateurs de l'excursion en vue de rendre moins pénible le séjour des 11 heures passées au tombeau. Les dames qui faisaient partie de l'excursion redescendirent à Montebello pour passer la nuit; mais l'ensemble des excursionnistes prit ses dispositions pour dormir dans l'intérieur du tombeau qui avait été éclairé au moyen de bougies appliquées sur les parois de la galerie principale. — Nuit calme qu'aucune ombre royale n'est venue troubler, et qui restera gravée dans les souvenirs de tous les mem- bres du Congrès qui ont pris part à cette excursion. Le 22 avril, à i heures du matin, le café était servi, le camp levé, et l'on disait adieu à ces ruines antiques en faisant des vœux pour que la France, soucieuse de ses richesses archéologiques, fasse un efïort pécuniaire pour rétablir dans toute sa splendeur primitive cette nécropole monumentale des rois mauritaniens. La descente de la montagne s'est etïectuée en 45 minutes. — En arrivant à Monteltello. on trouva les équipages prêts à se mettre en marche pour Tipaza, où l'on arrivait à 9 heures du matin après as oir traversé le village de Marengo, la forêt de Sidi-Sliman cl la vallée du Nador. En descendant de voilure à Tipaza, l'excursion a été reçue par M. Trémaux, propriétaire, qui, par son dévouement infatigable, a su recueillir et collec- tionner une grande quantité de richesses historiques de cette cité romaine dont la création remonte aux derniers siècles qui précédèrent l'ère chrétienne. Les excursionnistes, désireux de mettre à profit les quelques heures dont ils pouvaient disposer avant le déjeuner, se dirigèrent vers la basilique et la nécro- pole de l'Est. La basilique, du style byzantin, laisse encore à découvert les parois, l'abside, et quelques parties de la nef. Elle est située sur le sommet d'une petite montagne (Zarour) et enlouiée de quantités innombrables de sar- cophages répandus autour de l'église sur une surface de plusieurs hectares. — Sur certains points, les tombes sont superposées les unes sur les autres ; peut-être était-ce des tombeaux de familles; — singulières couches géologiques qui, depuis vingt siècles, semblent braver la succession des ans. Au pied de ces ruines humaines se trouvent les carrières où les Romains s'approvisionnaient de tombeaux et de matériaux de construction. En revenant près du port, on remarque sur le lieu même de l'embarcadère ({uelques mosaïques qui émergent du sol. La Tipaza moderne que l'on traverse pour revenir à la villa Trémaux n'offre rien de particulier; on active la marche pour lépondre à l'appel du déjeuner ([ue le pourvoyeur venait d'aménager sur des tables préparées pai- M. Tiémaux sur l'emplacement du Musée et des Thermes. De cette ville balnéaire où les Vétérans des armées dynasti(iu«'s venaioul 11:28 EXCURSIONS chercher le calme des heures fiaitives et le repos al)solu dans les nécropoles païennes ou byzantines. La cuiiosité bien naturelle des excursionnistes, augmentée par le peu de temps restant disponible pour revenir sur Alger, fit activer le repas qui se termina par un toast porté à M. Trémaux avec un vin vieux et excellent de sa récolte, qu'il avait offert gracieusement en souvenir de Fexcursion. Les objets conservés dans le jardin de la villa qui forme le Musée archéolo- gique de l'ancienne Tipaza sont : des jarres, dont une mesure 4"", 73 de circonférence, d'une composition céramique telle que dix siècles encore seront impuissants pour provoquer sa décomposition ; des fragments de colonnes et de bas-reliefs; des chapiteaux bizarres d'ordres non classés; des sculptures capricieusement entassées; des briques tubulaires pour conduite d'eaux, et enfin deux tombeaux en marbre blanc d'une valeur artistique réelle. — L'un de ces sarcophages est païen ; il est i-ehaussé de sculptures représentant, sur les côtés latéraux, des taureaux conduits par des sacrificateurs , et sur la face antérieure des sujets guerriers et des cérémonies nuptiales. L'autre tombeau est chrétien. Sa décoration sculpturale est beaucoup plus simple que celle du précédent. — Cependant l'attention se porte sur deux lions tenant chacun dans leurs griffes une chèvre cornue qui, ayant brouté l'herbe d'autrui, va recevoir le prix de son larcin, — Les tètes de ces deux fau\ es , sculptées en haut-relief, ont une expression qui ne laisse aucun doute sur leur intention. Sur la face antérieure, le bon Pasteur est représenté, suivant l'usage, portant ;sur ses épaules la brebis traditionnelle; il est accompagné par deux béliers qui, sans doute plus respectueux du bien d'autrui. semblent réclamer au bon Pasteur la récompense de leur discrétion. Celte allégorie est-elle parfaitement exacte ? A côté de toutes ces précieuses richesses, se dresse imposant le massif des Thermes avec ses bassins, ses étuves, etc. Les ruines de la partie ouest de l'ancienne Tipaza sont : l'amphithéàlre, le temple, le chàteau-d'eau, le théâtre, les fontaines publiques, la néci'opole païenne, les colombaires et les tombeaux voîités; chaque chose appelle une attention que chacun désirerait soutenir, mais l'heure du départ vient de sonner, et il devient nécessaire de se faire violence pour s'arracher aux méditations que chaque vestige vient de faire naître. La réalité reprenant ses droits , l'on prend congé de M. Trémaux dont on emporte le meilb-ur souvenir, et les voitures reprennent la direction d'Alger. A El-Affroun, un souper des plus complets attendait les excursionnistes, avant de monter en ^vagon pour arriver à Alger à 10 heures du soir, terme de l'excursion. EXCURSION DANS LE SUD DU TELL (L). Sur 15 membres inscrits, Il seulement prenncntplace dans l'omnibus de la Compagnie Ray. Nous partons à 7 heures. En quittant Alger, on s'enfonce dans les grandes plaines de la Mitidjah, que (I) compte rendu rédigé par M. Génain, chimiste à Arras. EXCURSIONS 1129 les poètes arabes ont tant rélébréc : là, plus que partout ailleurs, on peut juger de la transformation que nous opérons en Algérie. Celte plaine fameuse, nos soldats Font trouvée noyée de marais et. pendant longtemps, nos colons y ont été moissonnés par la fièvre ; mais, séduits par la beauté du pays et la richesse de la terre, ils n'en continuent pas moins obstinément les travaux d'assainisse- ment, drainant les eaux marécageuses, plantant des arbres et amendant la terre, ils ont fini par vaincre la nature et transformé ces marais en une des plaines les plus belles et les plus fertiles de l'Algérie. La route, qui nous conduit au village le (lue de Comtanline, est sillonnée de nombreuses fermes, liriiiuoLories et usines, entourées de plantations d'euca- lyptus. Du Gué de Conatantine à Sidi-Mousa, la route passe au milieu de terres bien cultivées. Rien de plus pittoresque que le lieoueh, arabe ou turc, avec fenêtres étroites ou grillées, blanchi à la chaux, encadré d'orangers et de vergers. Quelquefois, la ferme européenne vient s'enchevêtrer dans la construction turque ou arabe, quand elle ne la remplace pas complètement. Sidi-Mousa, que nous traversons, est bâti sur l'oued Djema. Kn suivant presque cette rivière, nous arrivons à r.4r6o; nous nous arrêtons pour prendre un léger repas et jeter un coup d'œil sur ce beau et riche village qui est situé àla jonction des routes d'Aumale et du Foudouk; c'est le siège d'un important marché arabe (le mercredi arba). On y cultive la vigne, l'oranger, les céréales, etc. Quelques moulins sont mis en mouvement parles eaux de l'oued Djema. En sortant de l'Arba, nous entrons presque immédiatement dans les gorges de l'oued Djema et là, pendant plus d'une heure, nous gravissons l'admirable rampe, bordée de profonds ravins, qui nous mène au col de Sakhamoudi, situé à une hauteur de 1,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le peu de temps qui nous reste nous empêche de visiter les importantes mines de fer et de plâtre de Sakhamoudi. Nous ne lardons pas, après avoir passé le hameau les Deux Bassins (alti- tude i ,1;iO mètres), à descendre, par le passage difficile de l'Escargot, dans Tablât, oîi nous déjeunons. Ce village est au milieu des montagnes. 11 fut créé en 1872, entouré de très bonnes terres ; c'est un village de beaucoup d'avenir, chef-lieu d'une conmiune mixte importante. Après Tablai, nous descendons 21) kilomètres de pentes rapides et, de 8 en 8 kilomètres une zoubia (ferme) ; nous traversons ensuite les Frênes (hameau de a à 0 fermes), Bir-llahalou, les Trembles, situés dans la riche plaine des Aribs, si fertile en céréales. Enfin nous arrivons à Aumale. M. Choisnet, administrateur, qui avait bien voulu se charger de la direction de notre excursion, est venu, malgré l'heure avancée, nous attendre à l'entrée delà ville. Après les présentations, nous nous sommes dirigés vers notre hôtel. Le vendredi 22 avril, nous partons d'Aumale en voiture pour nous rendre aux sources sulfureuses d'Hammam el Ksenna. En sortant de la ville, nous laissons à notre droite le massif de Djebel-Dira, dont nous apercevons le piton principal d'une hauteur de 1,803 mètres. De ce massif coulent de nombreuses petites sources qui entretiennent de bons pâturages. Les terres que nous traversons sont très bonnes pour la culture des céréales. Les gelées tardives et les vents du sud ne permettent pas la culture de la vigne. 1130 EXCURSIONS Nous arrivons aux fosses aux lions d'Aïn-Hazcm. Ces pièges se composent d'un gourbi arabe entouré d'une enceinte ayant la forme elliptique. Aux deux extrémités du petit axe, on a creusé deux fosses très profondes, recouvertes d'une planche à bascule ; devant ces fosses, la haie qui forme enceinte est diminuée de hauteur. L'Arabe chargé de l'entretien de ces pièges rentre tous les soirs dans l'enceinte avec son troupeau ; le lion affamé saute d'un bond au- dessus de l'enceinte et tombe au milieu des moutons, saisit sa proie, l'enlève, mais ne peut plus reprendre le même chemin, vu le poids de celle-ci ; il cherche alors un gué, le rencontre, saute et tombe dans la fosse. Nous reprenons notre route non plus en voiture, mais à mulet. Les selles sont larges comme les selles des écuyers du cirque ; elles vous tiennent les genoux très écartés, il n'y a point d'étriers ; on passe simplement les pieds dans les coins des tellis jetés par-dessus la bête. Je recommande cet attirail aux acrobates qui étudient la dislocation : mais quelle torture pour un simple membre de l'Association ! Au bout de quelques heures, on a les jambes plus courbaturées que si l'on avait sulji le supplice du brodequin. Les muletiers, tenant la queue de nos mulets, poussent leur cri guttural : « Arrhi, » et nous nous mettons en route. Je veux prendre la bride de ma mule pour la guider, mais la bonne bête n'aime pas les avis et va donner droit dans un taillis ! Ce départ, je le confesse à ma honte, dut passablement compro- mettre mon prestige aux yeux des indigènes. Je laissai dès lors ma monture aller à sa guise et nous fûmes bons amis; quand elle ralentissait le pas, je me contentais de lui battre les épaules de mes talons comme j'avais vu faire aux Arabes. A part la manie commune à toute la race de choisir son chemin aussi près que possible du bord des précipices, ce qui ne manque pas de donner des émotions à un novice, aussi près que possible des taillis, ce qui ne manque pas de vous déchirer la figure ou les mains, je n'ai rien à lui reprocher. Elle était pleine de vaillance et avait le pied très sûr. Nous traversons la forêt de pins du Ksènnas et arrivons au Hammam à midi. Ces sources sortent d'un banc de rocher très élevé : une d'elles tombe en douches : les Arabes et les Kabyles vont en foule faire usage de ces eaux et l'énorme quantité d'ex-voto qui pendent aux arbres d'alentour, prouvent com- bien elles sont salutaires. Du bas du rocher, entouré d'une épaisse végétation et formant une baignoire naturelle, sort une autre source. M. le docteur Robert, médecin en chef de l'hôpital, nous donne le résultat des analyses de ces eaux. Dans la vallée, un déjeuner indigène était préparé parles soins de M. Hugues, administrateur d'Aïn-Bessen; il se composait de : i" Couscous avec bouillon (Mergua) ; 2» Yechoui (mouton rôti d'une pièce) et de quelques additions de conserves el mets français. Ce déjeuner servi suivant les us et coutumes arabes, nous mangions de même, c'est-à-dire avec nos doigts. Le retour s'est effectué pour les uns par les chemins de venue, pour les autres par les Portes de Fer. C'est un énorme banc de rochers, situé à la limite de la forêt d'où l'on aperçoit le magnifique panorama de la plaine des Beni- Amem,avec le village de Bouira et, comme hmite de l'horizon, l'immense chaîne de montagnes du Djurjura, à moitié couvert de son capuchon de neige. EXCURSIONS 1131 Nous étions de retour à Aumale vers G heures du soii-. Le même soir, un dîner fraternel nous réunissait et nous permettait de remercier les personnes ayant bien voulu nous accompagner et nous guider dans cette bonne journée. TABLKAU RÉSULTATS DE L'.^JVALVSE DES QUATRE SOURCES D'EAU SULFUREUSE de llaniniam Etb-Cliin, Ilammara-cl-Dzerab, llamniam-el-Mzara, cl llaniraara-cl-llalfa HAMMAM HAMMAM HAMMAM ha:^imam F.CH-Cni X E L - I) Z K H A H E I. - M Z A H A E 1. - H A I. F A /,/,« ■\T>i 61 °o 69" Réaction au papier de tour- nulle 60 litres nulle 100 litres nulle 50 litres légèrement acide plus faible mais non déterminé d'œufs pourris et salée 0 gr. 0164 Ogr. 0108 Débit des sources par mi- d'irnfs pourris cl salée 0 gr. 0032 0 gr. 0006 (i'(ruts pourris et salée 0 gr. 0216 Ogr.0196 d'œufs pourrisel salée 0 gr. 02'i-'t Ogr. 0116 Acide l à la source suUhjdrique ] par litre d'eau / froide Résidus fixes desséchés à 180° par litre d'eau 3 gr. 90(10 3 gr. 9000 4 gr. 2000 3 gr. 7500 COMPOSITI ON DES MATIJ: RES FIXES PAR LITRE d'eau Chlorure de Sodiuïii grainiiios 0.3!):;:-. grammes 0..'.037 gi-amnips 0..',2U2 grammes 0.4120 — Magnésium .... (i.oui:; 0.0378 8 . 032', 0.0351 — Potassium 0 0',20 0.0:jrj 0.02:i2 0.0273 — Cnlcium O.OI-.iG 0.0187 O.OL'il 0.0172 Sulfate de Ch lUx 0.7820 o.:;r,so .1.2117 0.8840 0.6390 0.2 209 0.82'.D 0.G360 0.2198 0.8925 0.6006 0.2259 — Soude — Magnésie Bicarbonates de Chaux — 1.3:H'. 1 .2808 1.(J9:;6 1.2723 — Magnésie. o.22;;2 o.2:;i'iU 0.2826 0.2120 0.0300 faillie 0 . OOjO faillie O.OAdO faible 0 0350 faible Matières organiq.ies: quan- tités 3. «019 3.8'.',0 /i.l'.i'.l'i 3.72'.)'.» Samedi, 23 avril, nous séjournons à Aumale, Sous-El-Khozelan (le rempart des Gazelles), chef-lieu de subdivision, siège de trois communes de pleins exer- cices (mixtes et indigènes), 2,00U habitants et 2,000 hommes de garnison. Parmi 113:2 EXCURSIONS les 2,000 habitants, sont compris les Mozabites.. juifs et indigènes; ces der- niers en petit nombre. Cette ville a la forme d"une guitare, traversée dans sa longueur par une belle, et longue rue au milieu de laquelle a été planté un magnifique jardin public. Elle est entourée d'un mur crénelé, percé de quatre portes. Ses principales constructions sont : l'hôtel du commandant de la subdivision militaire, les casernes, l'hôpital, les écoles, qui sont ornées d'un mobilier scolaire remarquable. Aumale est beaucoup plus curieuse par les débris d'Auzia, sa devancière, que par ses monuments modernes. Mais ces débris de palais, temple, maisons, ne consistent que dans quelques fûts de colonnes, tombeaux, statues, briques, toiles, bijoux, médailles du moyen âge, bronze de Gordoie. L'épigraphie est très riche; le musée archéologique du génie ne contient pas moins de 150 à 200 inscriptions ou dédicaces. La journée est agrémentée d'une fantasia pédestre des Mozabites. C'est un simulacre de guerre dans lequel les Arabes, enivrés par la poudre qu'ils bru- lent, dans les tromblons de leur pays, se livrent aux exercices les plus divertissants. Le soir, un orage atï'reux empêche les illuminations et le bal prépaie parla municipalité d'Aumale, ainsi que la représentation des aïssaouas (mangeurs de serpents, crapauds, feu, etc.). Le dimanche 2i avril, nous partons à mulet pour Sous-Djouab (29 kilo- mètres) ; nous traversons les tribus des 0-Ferteo, 0-Rou-Arif, 0-Yeriem et Djouab), pays riche en céréales et en nombreuses forêts de chênes verts. Chemin faisant, on voit l'emplacement de Guelt-el-Rous (ravins des Têtes), du futur centre d'Hamadia, qui comprendra 30 familles, terrain riche et très propice à la culture de la vigne. A 11 heures, nous arrivons à Djouab; trois tentes sont dressées. Elles doivent nous servir de chambres à coucher, de salon et de salle à manger. Nous déjeunons en arrivant, notre repas arabe se compose de : Cheurba (potage vermicelle-abricots, poivre i-ouge) ; Chita (plat de viande sauce rouge au piment) ; Makroot (gâteau semoule, beurre et miel) ; Méchoui (mouton rôti) : Haimz (poulet en sauce); Ysemel (gâteaux) ; Rahris (crêpes au miel) ; Djelben (fromage de chèvre). (Provisions). Nous mangeons toujours à l'arabe, mais ici le siège est des plus confortables: les caïds ayant amené leurs plus beaux tapis. L'après-midi est consacré à l'ancienne Rapidi, ville forte romaine, dont les ruines couvrent une colline qui s'allonge de l'est à l'ouest, baignée au nord et au sud par deux petits affluents du haut Isser qui se réunissent à la pointe occidentale. L'enceinte est encore très visible : la ville est divisée en trois parties distinctes. On y a trouvé, une statue de Jupiter, dont la tète mesure S5 centimètres, un conduit qui amenait les eaux de l'Aïn-Adjena, belle source située à 2 kilomètres de là. EXCURSIONS 1133 DjoLuib est l"eiiiplaccinent rlioisi pour un coulro important de 50 Ceux; les terres des environs sont de bonne qualité, propres à la culture de la vigne, entourées de hautes forêts prêtes à être exploitées. L'eau sera en abondance, car lancienne conduite d'eau romaine sera réparée et la même source apportera l'eau sur le niênie emplacement qu'il y a dix-sept cents ans. Le soir, dîner français et arabe; après le dîner, M. Choisnet, notre habile di- recteur, dans une chaude improvisation nous retrace en quehiues mots notre excursion; nous dit ce ([ui nous reste à faire et nous fait ses adieux. L'un (t'entre nous lui exprime tous les regrets que nous avons de le quitter sitôt et le remercie de la direction brillante qu'il a su donner à notre excursion. Il re- mercie également les différentes personnes qui nous ont accompagnés. La nuit a été assez tranquille, quoique l'un de nous ait cru apercevoir les yeux d'un lion. Le lendemain, sous la conduite de M. l'interprète Oschlayer, nous partons pour Berrouaghia. Après avoir traversé le douar des 0-Zenim, 0-Solthan, par une pluie battante, nous déjeunons à l'oued (]haïr, de couscous et de méchoui. Puis nous reprenons notre route, qui nous semble intei'minable. Il fait très IVoid (nous sommes sur la limite des hauts plateaux) et nous sommes très fatigués. Nous ai-rivons à Berrouaghia à (j heures du soir où nous trouvons des lits et un hôtel. C'est un centre de population assez important. Les terres sont liés fertiles et très bien cultivées, principalement en céréales; cependant on commence à planter la vigne qui y vient très bien. Le lendemain, nous partons ]iour Médéah, L'ancienne ville arabe a presque complètement disparu au milieu des constructions françaises qui se sont élevées de toutes parts. Elle a été éventrée par des places et des rues qui n'ont laissé d'arabe que ce qui n'a pas dépassé l'alignement. La place principale, dite place d'Armes, est plantée d'arbres et ornée d'une fontaine en bronze à son centre. Médéah doit à sa grande éb-xation une végétation qui n'a rien d'africain. Les ormes y s :)nt très nombreux : les environs, d'ailleurs charmants, sont cou- verts de vignobles qui donnent des raisins très renommés. C'est à Médéah que nous nous séparons, heureux d'avoir fait un voyage, fatigant il est vrai, mais de toute beauté. La région aumalienue a été occupée militairement jusfju'au l""' janvier 1881; aussi la cobtnisation laisse-elle beaucoup à désirer, surtout au point de vue des voies de communication, de l'industrie et du commerce. L'administration civile, installée ici depuis un an, fait tous ses efforts pour remédier à cet état de choses; elle va pi-ochainement établir cinq ou six villages, dont elle a recherché avec le plus grand soin les différents emplacements. Ces villages seront mis en communication par des l'outes reliant, à l'est, Aumale à Bordj-bou-Arreridj et à S(''tif; à l'ouest, Aumale à Médéah, sur ce dernier par- cours, les terrains sont très propres à la culture de la vigne, ils nemamiueronl pas d'être utilisés dans ce sens, et nos colons, encouragés par l'exemple d(î ce qui se passe dans les environs de Médéah, créeront de vastes vignobles et S(! ménageront ainsi pour l'avenir des produits considérables. La région aumalienue est élevée de 800 mètres, en moyenne ; son climat est teuipéré et très sain. P. -S. — Je crois être riiiLeiprèle de tous non compagnons, en félicitant M. ladministrateur d'Aumale.M. Choisnet, de Ihabile dii-ection ([uil a donnée à notre excursion. 1134 EXCURSIONS EXCURSION DANS LA PROVINCE D'ORAN A leur arrivée dans la province dOran, MM. les Membres du Congrès scien- tifique ont été réunis dans un banquet et les différents projets dexcursion leur ont été soumis. Les groupes se sont formés; dès le lendemain les voitures et les trains de chemin de fer partaient dans toutes les directions. Les excursionnistes ont visité Relizane, Saïda, Tlemcen, Sebdou. Pendant ces différents trajets, des séjours savamment organisés ont permis à nos touristes de visiter tous les points où un intérêt scientifique quelconque devait les retenir. Enfin, un certain nombre de Membres du Congrès sont restés à Oran, et tous les jours ils ont été accompagnés dans les environs. On leur a fait visiter ainsi : les bains de la Reine, les fermes importantes, les parcs à élevage pour les autruches, les ruines romaines de Saint-Leu, le Chélif, les mines de pétrole, les mines de Beni-Sof, etc. EXCURSIONS 113o ^■rind) NOTES COMPLEMENTAIRES EXCURSIONS DE JI. HENRI MARTIN OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUGGÉRÉES PAR CES EXCURSIONS Les auteurs des monuments mégalithiques d'Afrique paraissent avoir été à un degré de civili- sation inférieur à leurs conjrénères d'Europe, qui ont érigé les grandes aggioinératiuns do Bretagne et les autres principaux m(jnunients de France, d'Irlande et d'Angleterre. Nos Africains prenaient la pierre toile qu'elle s'offrait à eux pour construire leurs monuments et ne faisaient pas venir de loin des matériaux de plus belle qualité et de plus grandes dimensions, à l'exemple des con- strucleurs de la Gaule et des ilcs Britanniques, elc. On ne trouve pas, dans leurs monuments, ces belles haches de pierre polie, de roche clioisie et rare, et d'un travail accompli, que leur sol ne leur offrait pas et qu'ils ne demandaient pas à l'étranger. OBSERVATIONS SUR ROKNIA Les dolmens y sont bien plus nombreux et plus serrés qu'ailleurs : ils se touchent presque. Les tables et les supports des dolmens y sont beaucoup plus grossiers et informes que dans telles autres nécropoles connues, Bou-Merzoug et Bou-Nouara. Cela rentre dans l'observation précédente: les travaux de Uoknia n'étaient pas pour cela plus barljares que leurs voisins, c'est la nature de la pierre qui différait, et njn l'art. Près du sentier qui nous a mené de Hammam-Meslvoutine à Roknia, 4à 5 liilomètres avant la nécropole, nous avons rencontré, entre des touffes de lentisques, un dolmen iî-olé oflrant une particularité absolument exceptionnelle: il contient un puits funé- raire; nous n'iiViins pas eu le temps d'en constater la profondeur: à partir de deux mètres de profondeur, il était encombré de lerre et de pierres qu'il eût fallu déblayer. Dans la nécropolo nous avons découvert un menhir de forme irrégulière, entouré dune enceinte de pierre, non de blocs iholés, mais de pierres entassées et contiguës à hauteur de o^.eo. Ce lieu a été adopté par la tradition musulmane locale qui y célèbre la commémoration d'un marabout renommé par sa sainteté, mais ce n'est pas son tombeau. EXCURSION A LA NÉCROPOLE MÉGALITHIOUE DE BOU NOUARA (2) — Du 26 mars 48HI. — L'excursion du 26 mars a eu lieu à Bou Nounra, station de la ligne du clieniin de fer Bône-Guelnia, à 32 kilomètres, environ, de Constantine (fig. 109). Les monuments mégalithiques se trouvent sur les pentes S.-O. du Djebel Mazala, à 2 kilomètres au nord du village de Bou Nouara. Les pentes rocheuses, sur lesquelles est établie la nécropole, sont formées par des couches de calcaire compact de la craie supérieure (couches à iiiocérames), inclinées à un angle de 25" à 30" du N. E. au S. 0. La roche calcaire très dure stratiliée en bancs de 0'",20 à 0'",40 d'épaisseur, a fourni les matériaux nécessaires à la construction des monuments. La station a été signalée par M. le général Faidherbe, dans le bulletin de la Société d'Hippône, sous le nom de nécropole du Djebel Mazala, dans l'année 18(J8. Les monuments occupent généralement les lignes décrète des did'érents mouvements de terrain (fig. 110). Le t;ype général des monuments de cette station présente un dolmen composé de quatre Llocs verticaux, et d'une table qui forment une chambre rectangulaire. La lar- geur des dalles recouvrant le dolmen varie de ln»,20 à 2"' dans les plus grandes dimen- sions. (1) Nous réunissons comme complément des excursions, un certain nombre de notes qui se rapportent à des e.xcursions spéciales faites par M. H. Martin et ayant trait aux monuments mégalithiques d'Algérie. (2) Cette note est due à .M. Jullien, lieutenant au 3= tirailleurs. 1136 EXCURSIONS Le dolmen est entouré de cercles de pierres : un, quelquefois deux ou trois, et peut- être quatre. Le cercle extérieur formé généralement de blocs de 0'",G0 sur 0"\70 de surface, a un diamètre moyen de 6 à 7 mètres, ifig. 111.) Fig. 109. — .Nécropole de Bou Nouara, sur le Djebul .Mazala. Fig. no. — Nécropole de Bou Nouara. Les monuments sont très nombreux. Comme particularité, il est à signaler : l» Des enceintes en assises. Pour donner aux plates-formes des monuments établis sur des pentes rapides une surface à peu près horizontale, les cercles ont été construits en murailles formées de blocs disposés en assises (fig. 112.) EXCURSIONS 1137. 20 Ouelques dolmens olFrent six pierres de soutien au lieu de (luntre (fig. 113 . 30 Le soutien d'une des faces d'un dolmen est formé de deux dalles verticales acco- lées (fig. 114). O^^'^'^^^^ ■ .CC-»3 ].h K.g. m.— 1/200. F'?- H2. I-ig. 113. ï^'g- 1'^- 40 Une grande enceinte de 22 mètres de diamètre renferme trois dolmen-; ruinés, formant un triangle dont un des sommets est dirigé vers l'est. Les dolmens sont séparés par des intervalles d'environ 1 mètre. Les blocs constituant l'enceinte ont environ 0">,60 sur Ui",KO (fig. 115). 1138 EXCURSIONS EXCURSION A LA NÉCROPOLE DU DJEBEL MERAH ET A LA NÉCROPOLE DE RAS EL AIN BOU MERZOUG — Du 27 mars '1881. — La matinée du 27 mars a été employée à visiter les nombreux monuments mégalithiques du djebel Merah, situés à hauteur du 32e kilomètre de la route de Constantine à Batna, sur la rive gauche de la vallée du Bou Merzoug. Les monuments occupent les crêtes de trois mamelons rocheux formant le massif du djebel Ksaibi, rameau du djebel Merah. Les matériaux sont fournis par des blocs provenant du sol formé par les dernièi'es couches des calcaires de la craie supérieure. Fig. H6. Ces couches inclinées du S.-E. au N.-O., avec une pente de35o, ont subi un commen- cement de désagrégation par leur contact avec les couches métamorjDhiques gypseuses qui occupent le versant nord. Les roches plus ou moins désagrégées ne donnent que des blocs de médiocre gran- deur. Beaucoup d'entre eux se sont brisés sous Taction du temps, et des dalles de recou- vrement se sont effondrées au milieu des monuments. Un autre effet de ce commencement de désagrégation est l'existence de cavernes occupant le flanc S.-O.-N.-E. Ces cavernes semblent avoir été agrandies et aménagées par l'homme. Elles peuvent renfermer des vestiges de l'époque préhistorique. Des fouilles peuvent seules leur faire attribuer une époque exacte. Les monuments sont généralement composés d'un dolmen formé par quatre pierres de soutien et une de recouvrement et entouré par une enceinte circulaire de 1 à 6 mètres •de diamètre (fig. 116). EXCURSIONS 1139 Les monuments offrant des particularités sont : 1° Une allée de 1 mètre de large sur 3"»,80 de longueur, dont les murailles sont for- mées pa .^ des blocs en assises. A l'extérieur, une enceinte en gros blocs, remplie de moellons, forme avec les revêtements de l'allée un gros mur de 2 mètres d'épaisseur. ooo "^OziC3<^ Fig. iM. — V1C0. Ce mur jjeiit contenir des chambres sépulcrales. Les dalles de recouvrement de l'allée, aujuombre probable de trois, sont effondrées. Un cercle de 10 mètres de diamètre, com- posé^de gros blocs, entoure le monument (fig. 117). Fig. -118. — 1/200. 2° Un monument analogue entouré d'un cercle de 12 mètres. Le mauvais état de con- servation ne permet pas d'afîirmer la forme exacte. Il y a possibilité de l'existence de trois petits dolmens alignés, mais plutôt probabilité d'une allée comme ci-dessus. .3" Un dolmen ((ig. 118), formé par huit blocs de soutien et deux blocs de couverture. La chambre sépulcrale a deux mètres de longueur sur l'n,22 de largeur. L'enceinte cir- culaire qui entoure le monument a 6 mètres de diamètre. 1140 EXCURSIONS 40 Vn cromlech (fig. 119), comprenant une chambre formés par un mur à assises hori- zontales, construit en forme elliptique. Sa hauteur actuelle est de 0i",80 au-dessus du sol. La chambre était couverte par trois dalles. Un grand cercle de 7 mètres de diamètre entoure le monument qui est recouvert par un amas de moellons ii-réguliers d'un volume de 25 décimètres cubes en moyenne et de petites pierres. Aux deux extrémités de la C n^ ^ ^--a.^ J C7T. ■■' '^flûM

_ / / h ^ 119. — 1 100. chambre, on remarque, sur la surface du cromlech, deux petits cercles de 1 mètre de diamètre. L'orientation est N.-E.-S.-O. 50 Dans un cercle de 5 mètres, deux dolmens accolés (fig. 120), avec un bloc mitoyen. Une grande dalle couvre le dolmen de gauche et une partie de celui de droite; une '^-=êë,-fj Fij^. 120. — 1/200. fig. 121. dalle plus petite achève la fermeture. Un dolmen de petite taille se trouvait ])robable- ment en arrière des deux autres ; on n'en trouve plus que les vestiges. Les pierres du cercle sont très grosses. 60 Un cist-vaën de 0"',80 sur OusGO. 7" Un dolmen double (fig. 121), avec bloc mitoyen ; la dalle de recouvrement a disparu. 8» Un dolmen dont la chambre sépulcrale a un mètre sur 0'»,70, et dont la dalle de EXCURSIONS 1141 rei-'ouvreinent a disparu, est entouré dune enceinte carrée de ô niéln-s de côté, foinioe de très gros blocs (fig. l±i]. [}o Un dolmen, composé de cpiatre belles dalles debout supportant la dalle de recouvre- ment, est entouré d'une enceinte carrée (lig. 1-2:$). 10» Un autre dolmen sembhible au précédent est entouré d'une enceinte cinudaire. M. le marquis de .Montebello signale, dans cette même nécropole, un grand dolmen r-^. Fig. 122. — 1/100. entouré de six autres plus petits tonnant encc nte autour de lui. Ce monument a éehappé à notre examen. L'aprè.s-niidi du 27 mars 1881 a été consacré à la visite de la station de Ras el Aïn Bou Merzoug, située à 35 kilomètres de Constantine, sur la rive droite de la vallée de Fig. 123. l'oued Hou Merzoug. Cette nécropole a été signalée dans le recueil de la Société archéolo- gique de Coiist.intine, en 1803 et 1864. Les dolmens occupent la face N-0. du djebel Bou Merzoug, à proximité de la belle source (lui doime naissance à la rivièredu même nom. Les couches du crétacé supéru-nr, fortement inclinées du S.-E. au ^^-0., sont formées d'un calcaire gris très com].act, don- nant des dalles de très grandes dimensions. Aussi les monuments, grâce aux matériaux, prennent-ils une i)roportion beaucoup plus considérable ([ue dans les autres nécropoles préhistoriques de. l'Algérie. Les enceintes sont circulaires ou carrées. Il existe (inelquefois plusieurs enceintes concentriques. Le nombre de blocs .soutenant la dalle de recouvrement varie. 1142 EXCURSIONS Il existe un dolmen dont la dalle est sup])ortée par cinq blocs laissant entre eux des intervalles égaux. Comme dolmens de grandes dimensions, on peut citer : 1° Un dolmen dont la table mesure 4'",20 sur 2ni,50. La chambre ovoïde est formée par des blocs dont les joints sont fermés par de menues pierres. 2° Un dolmen dont la table mesure S'i^SO sur 3 mètres, avec 0n^40 d'épaisseur. La chambre sépulcrale a 2"", 80 de diamètre intérieur. Les blocs qui soutiennent la dalle sont disposés en assises et forment une sorte de petite tour circulaire. De gros blocs forment une enceinte. Le nombre considérable des monuments existant dans ces trois stations n'a pas permi<; de les visiter tous. Il est à supposer qu'une étude plus approfondie ferait connaître un plus grand nombre de monuments remarquables. Les quatre pierres verticales présentent des dispositions assez variables. Généralement, celles des petits côtés sont à peu iirès égales ; celles des côtés longs, quand la déclivité du sol l'exige, sont au contraire très différentes en hauteur. Celle d'amont dépasse à peine la surface du sol, celle d'aval est relativepient beaucoup plus haute. C'est elle qui donne au dolmen son horizontalité. Quelquefois, les côtés longs sont formés par deux immenses dalles qui dépassent de beaucoup, à leurs extrémités, les pierres des petits côtés (voir le dolmen du Caroubier, situé non loin de la grotte à constructions) ; on peut remarquer que les côtés longs consistent en blocs de plus d'un mètre d'épaisseur, en place l'un près de l'autre ; on a utilisé l'espace libre qui les sépare. Dans tous les cas, quelle que soit la forme anguleuse d'un long côté, la plus régulière de ses faces est toujours tournée à l'intérieur. Le dolmen, formé de cinq pierres, est clos presque entièrement ; ce n'est qu'à la partie supérieure que les pierres laissent entre elles des vides plus ou moins larges, La dalle supérieure repose rarement sur des angles coniques semblables à ceux des planches de M. Faidherbe. Nous avouons n'avoir rien vu de pareil. Voici le tableau des dimensions que nous avons relevées : Longueur : 1^ 00 — 0^,85 — 111,45 — 1^,27 — l'»,10 — 001,80. . Largeur : 0^,70 — 0'",70 — 01.55 — Im OO — 011,55 — 0m,65. L'espace compris entre le sol et la face inférieure de la grande dalle mesure 011,60 et 0111,95. L'orientation est généralement du nord-ouest au sud-ouest et aussi nord-sud, c'est- à-dire dans le sens de la direction de la colline. La déclivité du sol le rend indispensable. Quant à la dalle supérieure, si nous nous en rapportons à nos observations, elle est unique, rarement plate et à grands côtés unis. Elle affecte le plus souvent la forme d'un bloc renflé à son milieu. Sa face inférieure est celle qui présente le moins d'aspérités saillantes. Comme nous l'avons dit, elle repose souvent, d'un côté, sur une pierre dé- passant à peine le sol et, de l'autre, sur une moyenne dalle verticale plus ou moins haute. NOTES POUR SERVIR A L'ÉTUDE DE LA NÉCROPOLE MÉGALITHIQUE ET DES RUINES DE SIGUS (algérie) (1) EXCURSION. Plusieurs membres du Congrès d'Alger, connus pour leurs travaux sur l'anthropologie et les monuments mégalithiques, se sont empressés de visiter les principales nécropoles des environs de Constantine, sur lesquelles MM. Féraud, Bourguignat, Faidherbe et Thomas ont écrit des mémoires importants. (1) Cette note est due à M. le docteur Reboud, de Constantine. EXCURSIONS 1143 M. Henri Martin, entre autres, dans le but de comparer les monuments mégalithiques de l'Algérie avec ceux qu'il a étudiés en Europe, a consacré plusieurs jours à l'explora- tion des nécropoles de 15ou Nouara, de lîou Jlerzoug et de Roknia. Prévenu par lui de son arrivée à Constantine, j'ai eu l'honneur de l'accompagner dans chacune de ces stations inii)ortantes ; c'est au milieu même de leurs antiques monuments que j'ai eu la bonne fortune d'entendre ce savant maître exposer ses idées sur l'ensemble des dolmens d'Europe et d'Algérie, dont il attribue la construction aux Celtes. Il lui restait à voir la nécropole de Sigus, connue seulement par les j)lanihos de M. de La Mare, de Cherbonneau et le précieux mémoire de :M. Thomas (1). Jlais, pressé par le temps, il dut se rendre à Alger pour assister à l'ouverture du Congrès; on sait que, dans une des séances les mieux remplies, il a fait connaître les résultats de ses récentes observations. Désireux, de mon côté, de voir ce qui subsiste encore des ruines de Sigus et de faire une étude comiiarative de ses dolmens, j'avais formé le projet de me rendre dans cette Fig. 1 24. — Levé à vue des environs de Sigus. remarquable station; j'attendais une occasion favorable qui ne tarda pas à se présenter. M. Salmon, membre du comité des monuments mégahthiques, et M. Gagnât, chargé d'une mission par le ministre de l'Instruction publique, tous deux de passage à Constantine, voulurent bien se joindre à moi. Les notes qui suivent ont été recueillies pendant le temps consacré à la visite des deux parties de l'ancien Sigus, si différentes l'une de l'autre, quoique leurs monuments se confondent en mains endroits, sur les premières assises des coteaux qui coupent la rivière. RUINES ROMAINES DE SIGUS Sigus est à 38 kilomètres de Constantine, sur la route de Tébessa (ng.l24). Unpeu en aval du village des 0. Nahmoun, on s'engage dans une étroite vallée qui sert de déversoir aux eaux du Bahira Touila, plaine marécageuse pendant les hivers humides. Elle n'est d'abord qu'un petit défilé dominé, à droite, par une ligne de crêtes et un large mamelon couvert de ruines romaines ; à gauche, par des collines blanchâtres, qui s'élèvent douce- (1) Exploration scientifique de l'Algérie. — Archéologie, par M. de La Mare, pi. LI, LU. Notices et Mémoires de la Société archéologique de Constantine, 1868. Matériaux pour l'histoire ■primitive et nalurelk de l'homvie. — 1878, livre I"'', p. ai . 1144 EXCURSIONS ment dansl.i direction des montagnes de Silaet qui renferment la nécropole mégalithique. Le village actuel, de récente création, est placé sur la rive droite de l'oued Klab, à 1 kilomètre de l'entrée de la vallée et s'étend sur les deux côtés de la route. Il semble -occuper le faubourg du pagus romain dont on trouve les substructions dans la petite plaine, située au-dessus du village. C'est là qu'on a pris une partie des matériaux qui ont servi à la construction des maisons. Autour de chaque habitation, on voit, réunis en attendant leur emploi, des fragments de colonnes, de chapiteaux, de longs blocs de couleur bleuâtre, des pierres tumulaires avec des inscriptions latines, quelquefois ornées d'emblèmes numido-puniques. On remarque avec satisfaction quelques cippes encastrés dans les façades -des maisons. Au milieu de ces fragments recueillis, çà et là, dans toute l'étendue de la ruine, on ne rencontre aucun objet qui offre le moindre intérêt au point de vue de l'art. Le marbre «st rare, ainsi que les fragments de statues et de corniches ornementées. Des débris de vases en terre rouge et d'une grande finesse de pâte couvrent le sol ; dans quelques e.xca- vations, le nombre en était considérable; quelques-uns, recueillis par M. Cherbonueau, portaient une marque de fabrique. Une terre-cuite des plus grossières, représentant un sanglier aux défenses dressées, allongé sur ses pieds, est le seul ouvrage de ce genre que nous ayons vu dans les petites collections du village. La ville haute couvrait le mamelon de droite; c'est là que s'élevaient les édifices publics ; de nombreux pieds-droits, qui s'avancent jusque vers le bord de Ben Zekri, indi- quent leur emplacement et nous font connaître la limite nord-est du jiagus (1). Au sommet, s'élevait l'autel monumental, dédié à Hercule par les habitants de Sigus [L. Renier et de La iMare) ; au-dessous et sur le versant méridional, quelques pans de imursde la basilique sont encore debout. Les murs sont construits en moellons, soutenus par des cadres de pierre de taille. Les restes de ce monument religieux nous donnent une pauvre idée de l'architecture des Siguitains. On comprend que, à cette vue, M.Cher- bonneau ait pu dire que « la majeure partie des maisons (cases) étaient bâties avec des moellons et dos briques cuites au soleil (2) ». Au milieu d'un éboulement, on lit le nom deTrajan sur un fragment de dédicace. Au pied du mamelon et à son angle S.-O., à quelques pas de la route, existe un vaste quadrilatère de murs en blocage, fortement ébréchés, que les uns prennent jjour des bains, et les autres pour une citerne. Ce sont là les seuls débris existants des édifices publics ; les planches de l'Archéologie de M. de La Mare nous conservent le souvenir d'autres monuments, aujourd'hui détruits, qu'il dessina lors de son passage à Sigus. M. Cherbonneau cite un rempart avec porte, voisin du faubourg de l'Ouest. Nous avons recueilh, sur la partie haute de la ville, des fragments de poterie de Samos, quelques éclats de silex noir et deux échantillons de minerai de fer. La nécropole romaine s'étendait de la base du mamelon aux premiers degrés des collines de la rive gauche, couvrant ainsi toute une section de la vallée, en amont du village actuel. On trouve encore quelques grands tombeaux assez bien conservés, recouverts de longues .pierres en calcaire bleuâtre ; on les voit, à mi-côte, entre la basilique et la route. Ce sont des caveaux dont les parois intérieures présentent des niches de forme carrée, desti- nées à recevoir des ossuaires en plomb ou en pierre, semblables à ceux que possède le musée deConstantine. De La Mare en a publié les détails à la planche LU de son Archéologie. Le plus remarquable est celui de la gens arellia; à la partie supérieure se dressent encore deux hautes et larges dalles où sont gravés les noms des défunts; nous en repro- duisons, dans le 20^ volume de la Société, la copie que nous a communiquée le capitaine Prudhomine. A quelques pas de là, on voit le tombeau, construit dans les mêmes conditions, de la de prêtresse centenaire Julia Urbana. <1) Ue La Mare : .1 rc/i«o%i>, pi . L. LT, LU. (Exploration scientifique de l Algérie.) (2) Notices et Mémoires de la Société archéologique de Constantine. 1868, p. 431. EXCURSIONS li4o Il est probable (}ue les pierres eu calcaire bleuâtre qui eucombrent les rues du \illage provienneuL de touibes semblables; peut-être du caveau funéraire des SITTIN S (Memoriœ Sillionnm . Les deux rives de l'oueil d Klib rniriTineiil aussi {piclqucs numuinenls aïKilogues. On y trouve surtout îles cippes, des dalles à sommet arrondi ou iK)iiitu, i)lus ou moins enfoncées dans le sol et dont les é|)itaphes sont en partie usées par l'action des agents atmos- phériques. Cette partie de la néci-opole latine remonte jusqu'au milieu des rochers qui forment la base des collines de li rive gauche ; on est surjjris de rencontrer quelques pierres tumulaires en amont des dolmens inférieurs. Les jjarois verti(-ales de la roche elle-même présentent, cà et là, des inscriptions tumulaires, réunies en groupe de 4 et de 8 (Cherbonneau) ; plusieurs d'entre elles sont entourées d'un lilet. Sur ces mêmes rochers, on voit, gravés au trait, plus de vingt personnages : les uns, vêtus d'une simple tunique, lèvent les bras vers le ciel ; les autres portent un manteau à capuchon semblable au burnous actuel. Chaque personnage est entouré d'emblèmes numidico-puniipies : palme, caducée (?) bandelette en anneau dont les bouts se croisent; au-dessus des dessins et de l'épitaphe, le disque lunaire est soutenu par le croissant. M. Cherbonneau a reproduit les figures les i)lus remarquables dans une planche du 12e volume de la Société archéologique (1868). L' Archéologie de^l. de La Mare en contient deux où le personnage est debout entre deux colonnes à chapiteau (planche LIj ; dans l'un de ces dessins, les deux chai)iteaux supportent un fronton triangulaire. L'épigraphie de Sigus est déjà bien caniuie: elle comprend des épitaphes et des in- scriptions inq)ériales. Parmi les noms latins, celui de SITTIVS est le plus fréquent ; les noms indigènes sont rares ; Cherbonneau cite quelques centenaires. Presque tous les habitants ai)])arteiuiient à la tribu Quirina. Le seul monument lïnu'raire jiortant l'ascia, trouvé en Algérie, provient du cimetière de Sigus. Les textes historiques mentionnent les noms de Trajan, Sabine, femme d'Adrien, Julia Domna, mère de Caracalla, Sabine ïranquiline, femme de Gordien le Pieux, Constance (divo Constantio), P. Sittius, magisler pagi. Quant aux divinités, ou connaît des dédicaces à Hercule, à la Victoire auguste et au Génie des quatre colonies ou colonies de Cirla. Je ne sache pas qu'on possède une seuh inscription chrétienne de Sigus. Cependant le pagus était le siège d'un évèché, au v^ siècle. Le nom de Sigus est célèbre dans les annales de l'Église ; de nombreux martyrs ont travaillé à une mine, jusqu'ici introuvable, dont le minerai portait le nom de mcUnllum siguense. On connaît des lettres assez nombreuses adressées aux fidèles et aux prêtres condamnés à l'extraire. Nous croyons que, après les recherches de MM. L. Renier, de La Mare, Pervaux, Cherbonneau, Costa, Luciani et Prudhomme, notre compagnon de route, M. Cagnat, a pu relever encore des inscriptions inédites et pleines d'intérêt. NÉCROPOLE MKGVLITIIIOUE On passe sans transition du cimetière numido-romain dans la iu!'ii'opole mégali- thique: leurs monuments, mêlés et confondus, semblent d'abord faire croire à l'existence d'une seule station mortuaire. La nécropole couvre l'angle nord-est des collines qui s'étendent sur la rive gauche de l'oued Klab et s'étend jusqu'à hauteur des dernières nuiisons du village. Elle peut mesu- rer environ 1 kilomètre de long sur 500 mètres de large. C'est au moins la superficie du terrain que nous avons jjarcouru. On ne découvre, au delà du ravin qui forme sa limite méridionale, aucun renllemeiit du sol qui puisse être considéré connue un monu- ment mégalilhiiiue; Il ne faut pas oublier, cependant, que l'on trouve des dolmens épars dans toute la région montagneuse comprise entre Aîn 15ou Merzoug et Sigus. En pénétrant dans la nécropole, on est surpris du nombre considérable de monu- 1146 EXCURSIONS ments i)lus ou moins intacts qui couvrent le sol : ils se touchent, dans bien des endroits. Aux divers points de l'horizon, surgissent quelques beaux dolmens, qui se détachent nettement sur le dos de la colline blanchâtre à laquelle ils impi'iment un cachet particulier, tout en en délimitant à peu près le périmètre. Mais ils sont relativement rares ; c'est à peine si l'on peut en compter 15 ou 20. Quant aux autres, qui constituent le fond delà nécropole, ils sont renversés et souvent détruits dans leurs principaux éléments. La grande dalle supérieure, qui donne sa physio- nomie au dolmen, est généralement brisée sur place; ses débris remplissent la chambre sépulcrale dont on ne peut étudier ni l'étendue, ni la conformation. Quelquefois, elle n'est que renversée sur un des côtés de la tombe ; dans tous les cas, on en retrouve toujours quelques fragments plus ou moins considérables. A quelle cause faut-il attribuer la destruction de ces dalles épaisses? A l'action du temps ? A des mains sacrilèges, mues par le fanatisme religieux, ou bien à celles de cu- pides profanateurs qui rendent ainsi plus faciles la violation des tombes et la recherche des objets de i^rix qu'ils espèrent y trouver ? On est également frappé du volume relatif des blocs anguleux irréguliers qui entrent dans la construction des monuments : cromlech, cromlech-tumulus, galgall. Le cromlech proprement dit est rare : à peine en avons-nous rencontré quelques-uns offrant le type classique. Le cromlech-tumulus constitue le monument le plus considérable de la nécropole, quoique sa partie centrale, saillante, ne soit composée que de petits matériaux. Comme nombre, c'est le galgall qni domine : il forme un véritable amoncellement de blocs volumineux, aux angles aigus, assez irrégulièrement disposés en cercle autour de la tombe dont la dalle supérieure, intacte ou brisée, n'est souvent visible que de près, dominée qu'elle est par des pointes saillantes. Chacun de ces monuments possède une enceinte qui est souvent circulaire; nous n'avons observé aucune enceinte carrée, analogue à celle que l'on signale dans d'autres nécropoles de la province. Le nombre des assises de pierres qui entrent dans sa construction est assez variable: dans les parties déclives on en compte jusqu'à 5, qui se dressent comme de véritables murailles, visibles d'assez loin, quand on s'avance du nord au sud. L'enceinte est parfois ornée de quelques gros blocs isolés, saillants, d'un mètre et plus de hauteur, que l'on serait disposé à prendre pour des menhii-s. Nous avons mesuré approximativement la largeur de 14 enceintes, ou cercles de pierres; en voici le diamètre: 2 de 6^,00; 4 de 8'",00; 5 de 10"»,uO; 1 de 13'ii,00 et 2 de 14m,00. Le dolmen occupe le centre; ordinairement un seul, quelquefois plusieurs : nous en avons observé jusqu'à cinq dans ce cas, les dimensions sont beaucoup plus modestes; on en remarque çà et là de très petits. L'aire comprise entre le cercle et la tombe est remplie de pierres dont le volume et le nombre varient selon que le monument est un cromlech, un cromlech-tumulus ou un galgall. Quoique le nombre des dolmens encore debout soit très restreint, nous avons pu, cependant, nous faire une idée des dimensions des dalles en mesurant la longueur et la largeur de neuf d'entre elles. Longueur : 2^,00 — 2m,50 — 2^,80 — 3^,00 — 3m,00 — 3Qi,45 — 4^,00. Largeur : 2», 00 — 2'n,40 — 2m,40 — 2"\2Ù — 2'n,20 — 3m,40 — 3"^50. Leur épaisseur moyenne est de 0^,35 à 0n\45; quant à leur nombre, il varie de là 3. Les éléments de la tombe sur lesquels repose la dalle offre des types divers : 1° Dalles peu épaisses, placées verticalement sur les quatre côtés (rare) ; 2° Blocs plus ou moins nombreux, quelquefois quatre, disposés assez régulièrement. 30 Dalles ou blocs d'un côté, et, de l'autre, petits murs en pierres sèches. EXCURSIONS 1147 4° Quatre murs en pierres sèches, à trois et cinq assises régulières, c'est le type le plus fréquent. Les tombes observées présentent dans leur ensemble une forme plutôt rectangulaire que carrée. Leurs dimensions varient considérablement, selon que ces chambres sépulcrales sont des tombes simples, ou des allées couvertes. . Longueur : 0'»,80 — 1"',00 — 1"',00 — l"\HQ — !2"',00 — 2">.00 — 2^,00 — 2m,00 - 2^,30 — 3"i,00 — 3"S00 — 3">,00 — 3'",40 — 3'»,75. Largeur : 0'",G0 — 0'",.")2 — 0"',H0 — l"i50 — 1"',50 — l"i,70 — 1">,30 — l>n,32 — lDi,28 — 2"i,75 — 1"\80. Chaque tombe offre également des différences dans la largeur de l'entrée et colle du fond, comme le prouvent les deux exemples suivants : , ^^ ( Fond 0"',60 ^ '^" \ Entrée .... 0"\SÙ ^ „„ i Fond l"i,55 9m on ) ' ^ '^ I Entrée .... 1"',90. Nous avons considéré comme de véritables allées couvertes les tombes qui mesurent de 3 à 4 mètres. Deux d'entre elles, remarquables par leurs formes particulières, méritent d'être étu- diées à part. La première fait partie d'un cromlech-tumulus dont le diamètre est d'environ 12 mètres ; le tumulus estformé de pierres d'assez petit volume (fig. 125). L'absence de la dalle supé- rieure nous a permis de prendre avec la plus grande exactitude les dimensions des divers côtés. Fig. 12j. C'est la plus grande allée couverte que nous ayons rencontrée dans la nécropole. Nous y distinguons deux choses : 1° Le couloir pénétrant dans l'allée par un de ses grands côtés. 2» L'ailée elle-même, dont la grandeur nous a surpris. L'autre allée couverte est moindre. Elle i)rovient d'un monument dont l'enceinte, mesurant 8 mètres de diamètre, est construite en blocs superposés, du moins du côté est; deux fragments de dalle recouvraient à peine un tiers de la tombe (fig. 120). 1148 EXCURSIONS Tombes et allées couvertes ont leur grand axe plus ou moins dirigé vers l'est; sur douze orientations prises avec soin à la boussole, nous trouvons : E. - 5 E.-N.-E. — 3 N.-E. - 4 Il est assez facile de pénétrer dans la chambre des grands dolmens pour en étudier la construction. Entre le sol et la paroi inférieure de la dalle de couverture, nous avons trouvé 1 mètre, lu»,30, lm,30. Louverture par laquelle on s'engage est presque invariablement du côté de l'est. Elle nous paraît d'origine récente; dans le principe, la chambre mortuaire devait être close de tous côtés, quoiqu'on trouve des couches de pierres plates formant lit au-dessus des cadavres (Thomas). Sans cette précaution, il est à croire que les corps seraient devenus la proie des carnassiers, si répandus dans le pays. Il est donc très probable que cette ouverture prouve la violation de la tombe. C'est par là que se sont introduits les profanateurs, après avoir enlevé le petit côté oriental de la clôture. Faute de temps et d'outils, les fouilles d'un grand dolmen, considéré comme inviolé, Fis. 126. restèrent inachevées après deux heures d'un travail opiniâtre. Nos manœuvres chaouïas n'ont pu extraire que des débris d'ossements tombant en }toussière, des fragments de vases romains, ornés de filets caractéristiques, et une pierre en forme de spatule dont la partie large laisse voir des traces évidentes de polissage. Le tout se trouvait épars au milieu d'un amas de pierrailles et de terre noire et onctueuse. Plus heureux que nous, M. Thomas a découvert dans un grand dolmen, à côté d'une couche épaisse d'ossements brisés, résidu de huit cadavres, [un squelette entier, couché sur le dos, la tète tournée vers le fond de la chambre, c'est-à-dire vers l'ouest. Le cadavre élait placé sous un lit de jiicires plates^ recouvert lui-même d'une épaisse couche de terre mêlée à de la pierraille. Au niveau de la région abdominale du squelette, se trouvait un vase renversé, de fabrique romaine, en terre rouge assez fine, à demi brisé, renfermant de la terre noire, au milieu de laquelle il a recueilli (Th .mas) une pièce de monnaie à l'efligie de Domitlen (bronze). Comment cette monnaie a-t-elle pu pénétrer dans ce vase, placé au-dessous d'une double couche de pierres et de dalles plates? Il me semble difficile d'expliquer ce fait, à moins d'admettre que le corps a été enseveU sous le règne de cet empereur, ou après lui. — Ce dolmen servait donc encore de sépulture à cette époque! On trouve réellement beaucoup trop de débris de vases romains, mêlés aux ossements des tombes mégalithiques, pour ne pas être autorisé à admettre que la i)opulation indigène, vivant au milieu des Romains dont elle avait en partie accepté les usages, continuait à ensevelir les morts dans les antiques dolmens construits par ses ancêtres, véritables tombeaux de famille. Il y a là matière à réflexions. EXCURSIONS 1149 IN'ous terminons rexjilor.'ition do la nécropole par une visite aux monuments nommés parles indigènes Redjee Safia, le pied de Salia, que d'autres appellent les « maisons de la fjoule (ogresse)». Nous les rencontrons en descendant vers le village, sur la rive gauche d'un petit ravin, situé à que!(pies centaines de mètres des maisons. Le i)lus remarquable réunit des matériaux de l'époque mégalithique et de l'époque de la pierre de taille. Il consiste en une dalle brute, semblable à celles des dolmens, cari-ée, de .3 mètres de côté sur 0'",40 d'épaisseur moyenne, supportée par trois hauts piliers (l'",80 de hauteur), disposés en équerre, formés de trois à quatres cubes de pierre que surmonte un chapiteau grossier (1). Les piliers sont séparés les uns des autres par un intervalle de 2'", 50. Ce monument occupe l'angle n» 2 d'une plate-forme étroite où l'on reconnaît les restes d'une double rangée de piliers, semblables à ceux (jui supportent la dalle, sur lesquels reposaient de longues i)ierres équarries sm* les côtés et formant portiques. Les deux por- tiques qui se dressent encore au-dessus du ravin nous donnent une idée exacte de l'en- semble de ces constructions. Était-ce un temple avec autel à sacrifice ? Il est difficile de trouver une attribution satisfaisante. Il est regrettable que l'inscription découverte par M. Thomas, inscription latine gravée sur une longue pierre étroite, ait éi'happé à nos recherches; elle nous aurait sans doute donné quelques renseignements sur ces monuments. On ne jieut retrouver, aujourd'hui, les traces évidentes de peinture représentant des rosaces entourées de feuilles et de tleurs, que M. Thomas signale sur le bord de la grande dalle du principal monument. Rien, dans la nécropole, n'indique l'existence d'alignements linéaires ou rectangulaires, semblables à ceux que des auteurs disent avoir observés à Roknia et à Ras Bou Mer- zouh . Je dois avouer cependant que, au début de notre excursion, nous avons longé, en allant du nord au sud, une série de dolmens que l'on pourrait considérer comme un aligne- ment, si d'autres monuments semblables ne venaient se juxtaposer sur les deux côtés et troubler la régularité vers la partie la plus haute. C'est dans ce même lieu- que nous avons traversé un grand rectangle formé par l'ac- cumulation continue et régulière de blocs de moyen volume, rectangle à l'intérieur duquel on voit s'élever deux dolmens sur un sol libre, uni, débarrassé du moindre éclat de pierre. Nos Chaou'ïas pensent que le sol a été nettoyé pour un campement indigène. Cette manière de voir n'est pas acceptable : les indigènes ne campent jamais dans un cimetière fût-ce un cimetière de païens, de Djoahala ; les Arabes savent bien que les dolmens renferment des ossements. Le sol est assez dur pour qu'il soit difficile d'y ])Ianter un piquet de tente. Le travail nécessité pour l'enlèvement des jùerres est au-dessus déco qu'on peut demander à la paresse locale. Un ne trouve aucune trace de campement, ni pierres de foyer, ni détritus, de ([uelque nature qu'ils soient. Les murs du rectangle ne sont ])oiiit assez élevés pour qu'on puisse y renfermer des trou])eaux; on n'y voit pas de porte. Je donne à ce rectangle une origine jihis ancienne. (1) De la Mare. — Archéologie, pi. LU, dans Expl. .sciciili/iquc de lAl'jvnt:. 1150 • EXCURSIONS NOTES SUR LA NÉCROPOLE MÉGALITHIQUE DE ROMIA (1) — Excursion du 10 avril -1881. — La nécropole de Roknia occupe, à peu près, le centre d'un triangle formé par le djebel JJebagh à l'est, le djebel Taïa à l'ouest, et Hammam-Meskoutine au sud. On compte de 12 à 14 kilomètres de la station du chemin de fer de Hammam-Mes- koutine à la nécropole. La route ne présente aucun passage difficile : après avoir franchi l'oued Hamdan, elle traverse alternativement des champs cultivés et des bosquets de lentisques. Vers les 10 kilomètres, on laisse à droite un vaste champ de cactus, sur le bord duquel apparaissent quelques assises horizontales en pierres de taille, seuls restes encore debout d'un fort romain gardant trois passages. Les indigènes donnent à cette ruine le nom de « ksar ». A l'ouest du ksar, le sentier contourne une belle enceinte circulaire dont une partie est cachée par la broussaille. Son diamètre est de 7"', 50. Au milieu, on reconnaît les élé- ments d'un dolmen : la dalle supérieure, à demi renversée, repose sur deux pierres verticales formant les grands côtés de la chambre mortuaire ; les pierres des petits côtés ont disparu. Le fond de la chambre, au lieu d'être plat et horizontal, nous otfre l'ou- verture circulaire et béante d'un puits de l"i,75 de profondeur sur 0'^,95 de largeur. Sa partie inférieure est remplie de terre noirâtre, humide, et de petites pierres tombées des parois verticales. Faute de temps et d'instruments, aucune fouille n'a pu être entre- prise. Peut-être aurions-nous trouvé quelques ossements, preuves de la contemporanéité du puits et du dolmen. Quoi qu'il en soit, ce fait ne manque pas d'iatérét : c'est la première fois qu'on signale un puits dans un dolmen. Après avoir fait plusieurs détours au miUeu des champs de blé où se dressent quel- ques blocs de pierre taillés, nous quittons nos mulets sur l'arête d'un escarpement qui forme la rive droite de la vallée de Roknia. Elle s'étend à nos pieds du sud au nord, arrosée par l'oued Niziet et couverte de champs de cactus, de jardins et de gourbis. Sur les flancs de cette colline, qui descend en pente raide dans le fond plat de la val- lée, s'élève une forêt d'oUviers sauvages que la hache des indigènes décapite chaque jour. De nombreux petits sentiers la sillonnent en contournant des blocs de travertin, anguleux, informes, qui couvrent le sol. C'est de ces éléments irréguliers que sont formés les dolmens, que nous avons d'abord quelque peine à distinguer au milieu de cet amas de pierres. C'est laque se trouve la célèbre nécropole de Roknia. Elle s'étend sur toute la colline, depuis le confluent des oued Lar et Bou Chouq, jusqu'à la source de Roknia [Aïn Rok- nia). Ses innombrables monuments funéraires couvrent une étendue de cinq ou six kilo- mètres (Faidherbe). Depuis longtemps déjà, des curieux de Guelma et des baigneurs de Hammam-Mes- koutine ont commencé la destruction : afln d'extraire plus facilement des dolmens les poteries, les bracelets et les crânes qu'ils recherchaient, ils n'ont pas reculé devant la démolition des plus beaux de ces monuments. En 1867, la nécropole a été l'objet d'une étude scientifique sérieuse de M. Bourguignat, le malacologiste, et de M. le général Faidherbe. Nous avons la certitude que ces deux savants mettraient en avant le but élevé de leurs recherches pour motiver le renverse- ment des dolmens nécessaires à leurs investigations, dolmens dont ils tenaient moins à étudier les formes que les ossements, etc., renfermés dans leur intérieur. Malgré les effondrements signalés, il reste encore un assez grand nombre de monuments mégalithiques debout pour qu'on puisse se faire une idée exacte de leurs formes exté- l'ieures, de leurs dimensions et des éléments qui entrent dans leur construction. Aussi, (1) celte note est due à M. le docteur Reboud, de Gonstantine. EXCURSIONS llSl malgré la rapidité de notre excursion archéologique, nous pensons avoir constaté les traits caractéristiques de la nécropole de Roknia. Les dolmens diffèrent à première vue des monuments de Bou Nouara et de Bou Mer- zoug par leurs moindres dimensions, leur plus grand rapprochement les uns des autres, leur répartition non seulement sur les crêtes, mais encore dans toutes les parties de la colline. En outre, les pierres ne sont plus des dalles épaisses, mais de véritables blocs anguleux; quant aux dalles supérieures ou tables, elles sont beaucoup moins grandes. Les enceintes que nous avons examinées offrent le type circulaire, et non la forme carrée dont parle le général Faidherbe. Les blocs les plus épais, les plus grands, occupent la partie la plus déclive du sol, afin de rendre horizontale l'assiette du dolmen ; l'intérieur est pavé de pierres moins volumineuses, mais aussi irrégulières. Dans aucun cas, nous n'avons constaté la présence de pierres debout iwuvant être considérées comme de vrais menhirs . Le diamètre varie de 4m,50 à 12 mètres, dans les enceintes que nous avons étudiées. Le nombre des dolmens qu'elles renferment varie de là5; le plus souvent on n'en trouve qu'un seul; les cinq que nous avons vus réunis remplissent l'enceinte qui a 12 mètres de diamètre ; celui du milieu atteint les proportions d'un grand dolmen ; les autres sont beaucoup plus petits ; l'un d'eux, véritable tombe d'enfant, mesure à peine 0^,60 de long. Le dolmen, en général, n'est composé que de cinq pierres : 10 dalle supérieure 1 20 dalles verticales formant les côtés longs 2 30 daUes verticales formant les petits côtés 2 Les dolmens, par conséquent, sont généralement fermés, au contraire de ceux d'Europe. Une fois seulement nous avons constaté la présence d'une sixième pierre complémen- taire. Ce nombre « cinq » a été généralement constaté par nous, et ce n'est pas sans sm-prise que nous en voyons jusqu'à 9 dans le dolmen no 3 de la planche XI de M. Faidherbe. Si, pendant son séjour prolongé à Roknia, il a rencontré un monument dont la chambre offre un [)areil nombre d'éléments , il aurait pu le citer comme une exception. Notre promenade archéologique a été trop rapide pour qu'il nous ait été possible de visiter en détail les diverses parties de la nécropole. C'est pour ce motif, sans doute, que nous n'avons remarqué aucun des alignements signalés par le général Faidherbe et reproduits par lui dans la carte qui accompagne son mémoire. Ces alignements sont de forme triangulaire, ou en lignes brisées. Vers le bord de la route de Guelma à Jemmapes, qui coupe obliquement la nécropole, il existe, à cent pas d'un gourbi, un menhir d'un mètre de haut, large à la base, ter- miné en pointe et placé non au milieu, mais sur le côté nord d'une enceinte oblongue, circulaire, à deux ou trois rangées de pierres superposées, d'origine indigène. La partie sud, moins élevée, sert de porte ; c'est par là qu'on vient déposer des vases de formes et de tailles diverses : gargoulettes ornées de dessins kabyles, petits plats à bords plus ou jïioins relevés et conservant encore des restes d'un mélange de graisse et de parfum. Serions-nous en face d'une religion antique conservée à Roknia, au milieu môme des monuments mégalithiques? L'enceinte garde-t-elle les dépoailles de quelque personnage religieux? Les renseignements fournis par le cheik nous apprennent qu'un certain marabout du nom d'AU y rendit son âme à Dieu et, quoique sa dépouille mortelle ait été déposée dans le cimetière de la tribu, on conserve l'usage de venir y brûler des parfums. Il est certain que le menhir est, en ce lieu, sur un côté et non au milieu du cercle de pierres. Ce n'est pas autour de lui que sont rangés les vases, comme nous l'avons vu autour de grands pistachiers de l'Atlas, sur la rive droite du Krauez, en aval de Con- stantine. Pourquoi le comprendre dans l'enceinte, s'il ne joue aucun rôle? Quoi qu'il en soit, et malgré le récit légendaire du cheik, il nous semble que de cette enceinte s'exhale- une forte odeur de culte païen, du culte des Djouhala, pour me servir d'une expression locale. 115^ EXCURSIONS NÉCROPOLE MÉGALITHIQUE DES SOURCES DE L'OUED CHENIOUR (MOULIN DUBOURG) AFFLUENT DE l'oUED CHERF OU SEYBOUSE SUPÉRIEURE. M. de Vigneral, capitaine d'état-niajor, dans son livre sur les Ruines romaines de l'Algérie, — Cercle de Giwlma, signale des dolmens au sud de la Guelaa (1), qui domine les sources de l'oued Cheniour et où se trouvent les ruines connues sous le nom d' « Hen- chir-el-Aftan ». Ces dolmens, qui forment une vaste nécropole mégalithique, ont été visités par M. Cartairade, chef d'escadron au 3^ chasseurs d'Afrique, à l'époque où il était com- mandant supérieur d'Aïn-Beïda. Voici le résumé des i-enseignements qu'il a fournis à M. Henri Martin : La nécropole est située sur la limite des cercles de Guelma et d'Aïn-lîeïda; elle occupe le versant N.-O. de coteaux élevés, rocailleux, dont la roche se détache facilement par dalles larges, mais d'une médiocre épaisseur. Les dolmen.; et les cromlechs sont à quelque distance les uns des autres, quoique formant une vaste agglomération. Ces dolmens occupent les points culminants des lignes de crête. Il y a toujours une enceinte extérieure, le jilus souvent circulaire et mesurant de 8 à 10 mètr.s de diamètre. Quand elle présente la forme carrée, les pierres qui la composent offrent une plus grande hauteur, sans pour cela pouvoir être qualillées de menhirs. L'enceinte intérieure, de â à 3 mètres de diamètre, est généralement unique; on en trouve souvent deux qui sont de moindre dimension ; M. Cartairade ne se souvient pas d'en avoir vu trois. La chambre sépulcrale est très variable dans sa forme, se- dimensions et ses éléments ; elle est quelquefois petite et plus ou moins carrée ou rectangulaire. Aucune de celles qui ont été fouillées ne peut être prise pour un reste d'allée couverte. Les pierres qui la forment, au nombre de quatre la plupart du temps, atteignent quelquefois celui de sept ou huit. Il arrive qu'elles soient disposées en petits murs à deux ou trois assises. Cette chambre est fermée — toujours. M. Cartairade en a fouillé huit. Au lieu des débris d'armes qu'il espérait trouver, il n'a rencontré que des ossements, des vases et peut-être quelques morceaux de métal rouillé ifer?) dont la forme était toujours méconnaissable. Les ossements étaient souvent ceux d'un squelette entier ; dès qu'on les touchait, ils tombaient en poussière. Ces squelettes oflraient la position classique : jambes repliées sur les cuisses, appuyées elles-mêmes sur le tronc; bras étendus le long du corps, de façon à toucher les pieds; os des mains et des pieds réunis. Le squelette est seul, le plus souvent. Quand on en trouve deux, on les voit placés soit en face, soit étendus l'un à la suite de l'autre, se touchant par les pieds ou par la tête. Les vases sont des pots ou des plats; ils sont formés, à l'intérieur, d'une terre gros- sière noirâtre, enduite sur les deux faces d'une couche rougeàtre cuite au feu. — Quant à leur position par rapport au squelette, il faut la chercher à droite ou à gauche de la tête. Les cromlechs sont beaucoup moins nombreux que les dolmens. Dans l'intérieur de l'enceinte circulaire, on voit un amas de pierres d'un assez petit volume, au milieu duquel s'élève la tombe centrale, couverte i)ar la dalle supérieure. Cette dernière serait moins grande, en général, que dans les dolmens. Le cromlech affecte presque toujours la forme demi-sphérique et fait saillie au-dessus du sol beaucou[) plus que le dolmen. Le dolmen, d'ordinaire, occupe le sommet. Rien de fixe sur l'orientation. Pas de silex taillé; pas de haches en bronze. (1) Guelaa, rocher élevé, à pic. EXCURSIONS llo3 MATÉRIAUX POUR SERVIR A L'ÉTUDE DES MONUMENTS MÉGALITHIQUES DES HAUTS PLATEAUX DE LA PROVINCE D'ALGER (1) NÉCROPOLE DU MOULLN DE DJELFA Les hauts platoaux montagneux du C3i'cle de Djelfa, situés entre Bogliar et Laghouat, possèdent des sources abondantes, des forêts, des pâturages et des terres cultivables qui en font un véritable Tell saharien, dont la température modérée est due à son altitude (IjlOOmètres). Aussi, dès les temps les plus reculés, y voit-on afiluer une population plus ou moins compacte; les monuments, dont la pierre brute forme seule les éléments, nous en font connaître, aujourd'hui, le séjour et l'origine. N il canton de cette partie centrale de la province d'Alger ne renferme un plus grand nombre de monuments dits celtiques ou pseudo-celtiques : dolmens, cromlechs, trilithes et restes de constructions en pierres sèches. C'est près du. moulin de Djelfa qu'on peut le mieux en étudier les formes diverses, et voir combien leur construction fut rendue facile par la nature de la roche qui se détache en larges pierres plates. Le moulin de Djelfa est à 6 kilomètres au nord du village, à la sortie du petit défilé que traversent la route de Laghouat à Boghar et l'oued-el-Melah, qui se jette au nord dans la plaine du Zahrès. Il s'élève sur un mamelon de la rive droite que la rivière contourne, avant de tomber en cascade dans une large dépression entourée de roches verticales, aujourd'hui transformée en jardin. La tranchée profonde, où se meut la roue hydraulique, a été pratiquée dans un vaste amas de débris renfermant des ossements humains et d'animaux, du charbon et des poteries (2). Près du moulin et sur la même rive, se dresse un escarpement dont le sommet hori- zontal conser/e des murs en pierres sèches qui ont pu servir de refuge. On s'y rend par le khaneg en suivant un sentier escarpé, tracé entre deux lignes de pierres d'un assez fort volume. Autour de cet escarpement, et surtout sur le versant sud-est , on rencontrait, il y a 20 ans, des dolmens, deux croailechs, un ou deux trilithes. Ces derniers se voyaient très bien de la route, détachant leur silhouette sur la croupe nue du coteau. Peut-être ne sont-ils que les débris de dolmens plus élevés que les autres. Mes notes ne font aucune mention des enceintes qui pouvaient les entourer. La nécropole proprement dite se trouve à la sortie du khaneg et sur la rive gauche, à 500 pas et à l'ouest du mouhn. On reconnaît l'entrée à deux enceintes circulaires qui correspondent chacune à une rangée de pierres debout, d'un mètre environ de hauteur, formant une véritable allée de 60 pas de longueur et aboutissant à un groupe de dol- mens aujourd'hui renversés. A partir de ce point, les dolmens s'alignent autour d'un pli de terrain qui s'étend de l'est à l'ouest auprès dune colline boisée et mesure 300 mètres de long sur i200 de large. Ils forment ainsi un véritable rectangle dont le côté oriental présente un vide. Le! dolmens de la première ligne, c'est-à-dire ceux qui s'élèvent au pied de la colline, sont p'esque tous détruits ; ils conservent encore parfaitement visibles tous leurs principaux éléments. L'alignement parallèle couvre une s&illie rocheuse, ombragée de genévriers de Phénicie. Les monuments sont en assez bon état de conservation; l'un (1) Noies recueilties en HS56-57, par M. le docteur Rcboud. (t) Dans une des berges da l'oued, en amont du mouiia, M. Thomas a découvert unî grande tête d'auroeh, sur laquelle il a dû publier un mémoire. 1154 EXCURSIONS d'eux renferme deux tombes dans une enceinte unique; un autre est recouvert de trois dalles. Ce qui caractérise cet alignement, c'est la forme ronde, à l'extérieur du moins, de la chambre funéraire. Dans ces dolmens, la dalle supérieure repose sur un mur circulaire, véritable base de toxtr formée d'assises en pierres sèches, atteignant un mètre de haut (1). A l'intérieur, on retrouve la chambre carrée ou rectangulaire, comme dans le dolmen pur; une de ces chambres mesure S^jGO de long sur l"-,60 de large. Ces chiffres donnent une idée des proportions du monument. Pour enlever la dalle qui le recouvrait, il fallut employer 17 indigènes, munis de cordes, que M. le lieutenant Thomassin, commandant le poste de Djelfa, aujourd'hui général, voulut bien diriger lui-même. Après l'enlèvement on ne trouva ni terre, ni osse- \^v..-;iéiS^iïS^'\^^ Kig. 127. — Nécropole mégalithique du moulin de Mein (Djelfa de Laghouat). ments, mais le roc nu ; nous nous sommes demandé si jamais la tour avait servi de sépulture. Si la nécropole de Djelfa renferme un bon nombre de petits dolmens, elle en possède d'autres que l'on peut comparer aux grands dolmens de l'Europe. Les enceintes circulaires que j'ai mesurées ont 5, 6, 8,10 et 12 mètres de diamètre. Quelquefois elles sont doubles et renferment, comme je l'ai dit, deux tombes. L'inté- rieur est toujours muni d'un pavé en pierres, moins grosses que celles de l'enceinte, formant un renflement régulier, au milieu, ou, plutôt, au sommet duquel est placé le dolmen. Longueur: 0i",50 — 1,'^60 — l"i,90 — l'",75 — 2"i,60. Largeur : 0^,22 — 0"i,60 — 0^,60 — Ou^jCâ — 1^,60. s Les salles supérieures varient également : Longueur : 1^,75 — 1^,20 — 2'",20 — 2"S30 — 3^,50 Largeur: 1"S65 — 0^,75 — 1^,40 — l'",36 — 2'",40. Le résultat des fouilles a presque toujours été négatif : légère couche de terre renfer- (l) Ces tours rapproclient nos monumenls de ceux que M. le commandant Payen, des Affaires arabes, a visités dans les plaines de la Medjana. ou il signale l'immense nécropole de Bdkeinin aux 100,000 tours basses, et de ceux du Djebel Mahdid, fouillés par .M. le capitaine de Boysson. (Payen: Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de Constantiiie, 1863, p. -164, de Boysson: Op. cit., 1869. p. 621 et suiv.) La tradilion locale fait remonter ces tombeaux à la tribu éteinte des Beni-Sfao. EXCURSIONS \mS' mant des débris de charbon, fragments de tibias et de phalanges, souvent le roc nu. Ont-elles été fouillées? L'état du monument s'oppose, dans bien des cas, àcette idée Combien de fouilles différent jiar leur résultat de celles qu'à pratiquées M. le capitaine de Boysson dans les tours du Mahdid? Cet officier a pu extraire j usrjii à 8 crânes d'une seule tombe; dans beaucoup d'autres, il a trouvé de nombreux objets d'arl en bronze, en cuivre et des tubes d ivoire qui pourraient bien n'èire que des baguettes d'oursins fossiles. Je n'ai qu'un mot à dire du cromlech. Il est de beaucoup plus élevé que ceux du Bou- Merzoug et formé de pierres plus petites. La base seule renferme des blocs de grandeur moyenne régidièrement disposés en cercle. Je le comi)are à ceux que l'on voit en assez grand nombre, au-dessous d'Ain Kerma, sur la route de Bou-Saada à Aumale, et dont M. Férand a pris des croquis sous mes yeux. Vue à distance, la chambre sépulcrale du cromlech semble placée au sonunet d'une butte conique. Pendant mon séjour à Djelfa, je me suis empressé de montrer la nécropole aux voya- geurs de distinction: MM. Duveyrier, Mac-Carthy, Letourneux. M. Mares a reproduit les principaux monuments à la chambre claire. Ces dessins, confiés- à M. Berbrugger, sont perdus. M. Féraud a cité mes fouilles dans son travail .sur les- monuments celtiques du Bou-Merzoug. MATÉRIAUX POUR SERVIR A L'ÉTUDE DES MONUMENTS FUNÉRAIRES DU SAHARA DE LA PROVINCE D'ALGER SFAOUIÈTES OU MONUMENTS ÉLEVÉS PAU LA TRIBU ÉTEINTE DES BENI-SFAO Le 24 janvier 1857, au retour de l'expédition d'Ouargla, nous allâmes du bivouac de Kouli-Oum à celui de Sidi-Ali-el-Feker, placés tous les deux dans les collines plus ou moins sablonneuses de la rive droite de l'oued-Djeddi, à l'est de Laghouat. Nord Biskra Fig. 128. — Nécropole de Mengoub ibfaouiètes de l'oued-el-Uamarj. Pendant le trajet, nous passâmes à une assez petite distance de 15 tumuli en pierres assez bien conservés et mesurant de 3 à 5 mètres de hauteur. Ces monuments, don^ 1156 EXCURSIONS nous n'avions pas encore constaté la présence dans le Sahara, pendant les nombreuses expéditions auxquelles nous avons pris part, se trouvent placés sur la rive droite de loued-el-Haniar, affluent de droite de loued-Djeddi, non loin d'un village abandonné (Kkorba-Ruine). A notre demande, M. Bouderba (Isinaël), bien connu par son voyage de Laghouat à Rhat, chez les Touareks, voulut bien faire réunir les principaux guides de la coloane et les caïds qui, en hiver, fréquentent cette région, afin d'obtenir de ces nomades quelques renseignements sur l'origine de ces tumuli. Tous répondirent qu'ils sont connus sous le nomde Sfaouiètes, et qu'ils ont été élevés par les Beni-Sfao, tribu aujourd'hui éteinte. Nous pensions, un de mes confrères et moi, visiter dans l'après-midi chacun de ces monuments qu'on distinguait d'une manière confuse à travers une atmosphère pulvéru- ente; mais le vent de N.-0.,qui se mit à souffler avec violence, soulevait une poussière si épaisse que, déjà fatigués par une longue expédition, nous remîmes notre étude aune meilleure occasion. Elle ne s'est jamais présentée. Les monuments mégalithiques du Djebel-Mahdii et de la Medjana appartiendraient également, d'après la tradition locale, à la tribu des Beni-Sfao. Nous sommes portés à croire, après lecture des travaux de MM. Payen et de Boysson, que leur construction n'est pas la même. Il serait peut-être plus rationnel de les rapprocher des tumuli (avec pierres debout et enceinte circulaire), qui couvrent une vaste surface, près de Mengoub, vers les sources de l'oued-Itel, au sud-ouest de Biskra. On sait que M. le colonel Séroka, commandant la subdivision deBatna, en a fait fouiller quelques-uns ; M. le capitaine Neitenez, chargé des travaux, s'empressa de publier dans le volume des travaux de la Société archéolo- gique de l'année 1865 les résultats de ses découvertes. Quelques planches, jointes à sa note, donnent une idée exacte des monuments, à l'intérieur comme à l'extérieur. M. le colonel Séroka, signale une autre agglomération de tumuli plus vaste encore, dans un ravin ou vallon raviné appelé Chabet-el-Akha, situé a cinq lieues plus bas que Mengoub et à une heure de distance de l'oued-Itel. Le bivouAC d'El-Mengoub porte le nom de Oum-el-Adom, « la mère des os. » G'"' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANCAIS M. LE Général PARMENTIER Membre du Comité des forliûca lions. VOCABULAiRE A R A B E - F R A N Ç A I S DES PRINCIPAUX TERMES DE GÉOGRAPHIE ET DES MOTS OUI ENTRENT LE PLUS FRÉQUEMMENT DANS LA COMPOSITION DES NOMS DE LIEUX — Séance du 18 avril 1881. — INTRODUCTION 1. Lorsqu'on voyage, soit en réalité, soit plus commodément sur une carte, on est frappé, chaque fois qu'on traverse une frontière linguistique, de la physionomie nouvelle — qui nous paraît le plus souvent étrange — que prennent les noms de heux. Si nous allons vers l'Est, après les noms si familiers de Nancy, Lunéville, Avricourt, nous trouvons Niederbronn , Reichshoffen, Mittelhausbergen , Appenweier^ Freudenthal... ; en Hongrie, Vasarhely, Czaszarfalva, Szent-Kereszt, Erzsebet- varos...; en Turquie, Eski-Saghra, Yénikeuï, Bazardjik, etc. Le meilleur conseil à donner au voyageur, ce serait d'apprendre la langue du pays dans lequel il veut pénétrer, conseil peu pratique, à la vérité, car ce n'est pas une petite affaire que d'apprendre une langue nouvelle, surtout pour le Français, qui semble doué d'une inaptitude toute spéciale pour s'assimiler un idiome étranger. D'ailleurs, depuis la fâcheuse mésaventure de la Tour de Babel, les langues se sont tellement multiphées qu'on ne peut songer à savoir même les plus importantes et les plus répandues. Mais il y a, dans chaque pays, un certain nombre de vocables qui reviennent fréquemment dans les noms de lieux et dont la connaissance contribue puissamment à enlever à ces noms leur étrangeté et à aider à les retenir. Vingt, trente, cinquante mots sont déjà d'un grand secours. Savoir, par exemple, qu'en turk, yéni veut dire neuf, ak blanc, kara noir, sou eau, dagh mon- tagne, kalé château, keuî village, n'est-ce pas comprendre immé- diatement les noms : Yénikalé (Neufchâteau), Yénikeuï (Neuf- village), Karadagh (Noirmont, nom du Monténégro), Karasou (noire eau ou rivière noire), Aksou (blanche eau ou rivière II GÉOGRAPHIE blanche)? A la connaissance de ces vocables usuels, il faut évidemment joindre celle des principaux termes de la nomen- clature géographique proprement dite, tels que : montagne ^ cap, fleuve j ruisseau j colj forêt j y compris les constructions de main d'homme : ville , hameau, ferme, château, digue, etc. 2. L'ignorance de la valeur des termes géographiques dans les langues étrangères a souvent fait tomber les cartographes dans de grossières erreurs. J'ai vu sur des cartes françaises de régions allemandes les mots Ziegelei, Meijerei inscrits comme noms de lieux, tandis que ces mots signifient simplement tuilejHe, métairie; y ai \u également sur des cartes françaises le mot nehrung, nom générique de l'étroite langue de terre qui sépare une lagune de la mer. Sur une carte du Sahara, publiée tout récemment à Paris, on peut voir : « Hamada (désert Hoche- hene). » Or, le mot hochehene qui veut dire plateau (haute plaine) en allemand ne devrait pas se rencontrer sur une carie française de l'Algérie. D'après tous les historiens qui ont écrit la campagne de Grimée, l'armée anglo-française a débarqué à Oldfort. Le dé- barquement s'est effectué sur une plage déserte, en un point où les cartes de l'Amirauté anglaise portaient l'indication old fort (vieux fort, c'est-à-dire ruines d'un ancien fort). C'était une indi- cation géographique et non un nom propre ; n'est-il pas bizarre de voir ces mots anglais remplissant la fonction d'un nom de lieu dans une région tatai^e appartenant à la Russie ? Une fois débar- qués, les états-majors des armées alliées se sont servis de cartes russes, et c'est pourquoi la bataille livrée le 16 août 1854 sur la Tchernaya s'est appelée bataille de Traktir. On croit naturelle- ment que Traktir est un nom de lieu comme léna ou Austerlitz, tan- dis que ce mot indiquait simplement, sur les cartes russes, la présence d'une auberge située près d'un pont sur la Tchernaya, seule construction existant dans l'étendue du champ de bataille. De semblables erreurs sont très fréquentes, et elles seraient faciles à éviter si l'on connaissait la valeur d'un certain nombre de noms communs dans les langues que parlent les nations assez peu nombreuses qui dressent des cartes dignes d'être consultées. Je pourrais citer encore, comme méprise du même genre, les Djebel Manarf et les Oued Manarf des premières reconnaissances de nos officiers en Algérie. Ma narf (en arabe je ne sais pas) était la réponse ordinaire des Indigènes qu'on in- terrogeait sur le nom d'une montagne ou d'un ruisseau. Il existe encore, dans les archives militaires de notre colonie, une cir- G^' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS IIl culaire du maréchal Bugeaud datée du camp de l'Oued Ma- narf. L'ignorance des patois que l'on parle dans les différentes pro- vinces de la France a souvent donné lieu à des erreurs tout à fait analogues à celles que je viens de citer. M. le commandant du génie de Rochas d'Aiglun en a relevé d'assez piquantes dans ses Esscds d'i/n glossaire topographiqiie pour les Alpes. Il cite un mas des Hautes-Alpes auquel on a donné, sur une vieille carte, le nom de Lou-sabes-pas (ne le savez-vous pas?), digne pendant de l'Oued Manarf. Sur la carte des Alpes de Bourcet, on trouve, près de Briançon, le hameau de Mylord au heu de Millaures (mille vents), et le col du Baffle au lieu du col de la Baffe (tempête). Cassini n'est pas exempt de méprises de ce genre: il a transformé en bois de l'A B C et en plateau de l'araignée le bois de la bessée (bois de bouleaux) près de Mont- Dauphin, et le plateau de Varénier (carrière de sable) près du fort Barraux dans la vallée de l'Isère. Le glacier de Vallée banche, dans le massif du Mont-Blanc, devrait s'appeler la latje blanche (le lac blanc). On peut citer encore une des portes de Perpignan qu'on appelle Va porte de l'assaut, altération de porte de la sau (du sel), ainsi nommée parce qu'on y percevait l'impôt sur le sel. Je m'arrête là, ne voulant pas insister trop longuement sur l'utilité incontestable et incontestée, je crois, de vocabulaires géographiques spéciaux. 3. Il y a un certain nombre d'années que je m'occupe — à bâ- tons rompus, suivant les possibilités de mes rares loisirs, — de composer quelques vocabulaires géographiques, et plusieurs d'entre eux peuvent être considérés comme terminés, c'est-à- dire parvenus au point où je puis les mettre moi-même^ car d'au- tres pourront, sans doute, les compléter, les améliorer, les cor- riger au besoin. Ces vocabulaires, qui sont tous restés en manuscrit faute d'avoir trouvé ou plus exactement d'avoir cherché un éditeur, ont d'ailleurs une étendue fort variable et ont été faits à deux points de vue différents. Les uns, se rappor- tant à des langues peu connues en France, à des langues qu'on ne lit pour ainsi dire pas (comme le chinois^ le turk, le hongrois, l'arabe, les langues slaves), ne renferment qu'un nombre res- treint de mots. Pour ces langues, des listes de cent à cinq cents mots sont amplement suffisantes : des vocabulaires plus complets manqueraient même le but, car ils renfermeraient beaucoup de choses inutiles aux géographes et même aux voya- IV GÉOGRAPHIE geurs ignorant la langue du pays. Mais il en est autrement pour quelques langues qui nous sont plus ou moins familières, que beaucoup de personnes lisent et dont les savants ne peuvent pour ainsi dire pas se passer, telles surtout que l'allemand, l'anglais et l'italien. Un véritable glossaire géographique et topographique, s'il était complet et bien fait, aurait une utilité plus générale que celle des simples collections de mots dont je parlais tout à l'heure, car il viendrait en aide aux personnes qui désirent lire des traités spéciaux dans les textes originaux sans posséder complètement la langue, en leur permettant de trouver la signi- fication de beaucoup de mots qu'elles chercheraient en vain dans les dictionnaires ordinaires. J'ai fait ce travail pour la langue al- lemande, qui m'est presque aussi familière que le français, en m'aidant d'excellents traités méthodiques de topographie. Ce glossaire allemand renferme plus de quinze cents mots; il est terminé et ne demanderait qu'à être mis au net pour pouvoir être livré à l'impression. Aujourd'hui je ne veux présenter à la section de géographie de V Association française pour l'avancement des sciences qu'un vocabulaire arabe-français de cinq à six cents mots. 4. Il me reste un mot à dire sur la manière dont j'ai composé ce vocabulaire. L'arabe est une langue extrêmement riche en sy- nonymes, et si l'on voulait puiser les éléments d'un vocabulaire spécial dans les grands dictionnaires arabes, on ne ferait rien de bon. On colhgerait, en effet, une foule de mots qui n'auraient aucune utilité pratique, mots qui appartiennent à la langue d'une autre époque qu'on n'entend plus nulle part, ou à des contrées restreintes sans qu'on puisse même facilement savoir lesquelles. Ces dictionnaires ne m'ont donc servi que de contrôle. J'ai pour- tant fait quelques emprunts au dictionnaire arabe-français de Beaussier (autographié à Alger en 1871) et au dictionnaire fran- çais-arabe de M. Gherbonneau (Paris, 1872). Outre les mots usuels connus de tout le monde en Algérie, j'en ai trouvé dans diverses relations de voyage, notamment dans l'intéressante étude de M. Duveyrier sur les Touareg du Nord. M. le commandant du génie Breton, — qui fait actuellement partie du corps expéditionnaire de Tunisie, — m'en a fourni aussi un certain nombre. Cet offi- cier fort distingué, qui a été pendant de longues années attaché aux affaires arabes, parle l'arabe assez couramment pour pou- voir tromper les Indigènes sur sa nationalité, et il a parcouru dans tous les sens la région saharienne qui s'étend entre Biskra, G^' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS V Laghouat et Ouargla. Il a bien voulu me communiquer une liste de mots usités dans cette région. Pour ceux que je ne connais- sais pas et que je n'ai pu retrouver dans aucun dictionnaire, j'en laisse la responsabilité à M. Breton : je les ai indiqués par ses initiales (Br.) dans mon vocabulaire. M. Breton m'a fait part aussi d'une remarque qui peut avoir son importance pour les voyageurs sahariens : c'est que tous les Arabes de la région triangulaire Biskra-Laghouat-Ouargla se trompent d'une trentaine de degrés au moins dans les orienta- tions; ils dévient fortement le Nord vers le Nord-Ouest. Les Sahariens ne faisant pas usage de la boussole, ce n'est certaine- ment pas l'aiguille aimantée qui les influence. Ce doit être chez eux un fait de tradition. Les Arabes, comme aussi les Nègres du Soudan, s'orientent d'une façon extrêmement précise et ils sont parfaitement d'accord entre eux. M. Breton m'a affirmé avoir vérifié maintes fois ce fait de la déviation du Nord dans l'idée de tous les Sahariens de la région qu'il a explorée. Me trouvant à Biskra, il y a un an et demi, j'ai voulu moi-même vérifier le fait. Un soir, m'adressant au premier Arabe rencontré dans la rue, je lui demandai où était le Nord. Il se tourna, étendit la main et médit: « Là est le Nord, précisément là! » L'étoile polaire brillait au ciel, et j'ai pu voir que ce prétendu Nord, dévié d'une quarantaine de degrés, était presque le Nord-Ouest. Le fait est assurément curieux et mérite d'être connu des voyageurs saha- riens. Il serait intéressant de savoir jusqu'à quelle latitude le même fait se retrouverait en pénétrant plus avant dans le Sud. VI GEOGRAPHIE NOTE PRELIMINAIRE 1° A ceux qui s'étonneraient de voir le même mot arabe écrit de plusieurs façons fort diverses, je rappellerai que les voyelles, — qui généralement ne sont pas figurées dans l'écriture arabe, — sont prononcées d'une manière vague et flottante lorsqu'elles sont brèves, et qu'on n'est pas parvenu encore à se mettre d'accord sur la manière toute conventionnelle de représenter un certain nombre de consonnes arabes dont l'articulation n'existe pas dans la langue française. Outre la transcription que je crois la meilleure (1), j'ai dû indiquer celles qui sont devenues usuelles ou qu'on rencontre le plus fréquemment sur les cartes ou dans les relations de voyages. V L'e non accentué doit généralement se prononcer comme l'e sourd des mots français vie, te, chemin; on le rend quelquefois par eu, qui doit être pro- noncé très bref (ahmer ou ahmeur, bcrd ou heurd) . L'/i doit toujours être aspirée, même à la fm des syllabes : ahmer, prononcez a-he-meur en aspirant fortement Vh [meur très bref, comme mr) . L'n ne nasalise jamais la voyelle précédente et doit toujours être prononcée pure: djenan, kantara ; prononcez djenane, kann'-tara. L's ne doit jamais prendre la valeur adoucie du :; qu'elle a en français entre deux voyelles : hâsi, prononcez hâci et non hâzi. 3° Je représente par c ou c le ^ arabe; c'est une s très dure ; Le th (qu'on emploie souvent, à tort suivant moi, pour rendre le L) repré- sente dans mes transcriptions le vj^^ qui a la valeur du 6 gi'ec et du th anglais dur [thing, cloth) ; Dh (transcription de Ji, 5 et ^) a la valeur du 5 grec ou du th anglais doux [thus, than). En Algérie, ces lettres se prononcent souvent comme un simple d ; Kh ( ^ ) représente une aspiration rude, analogue à la jota (j) espagnole, plus ronflante que le ^ grec ou le ch allemand après a ou o; Gh ( c, ) est une aspiration analogue au y grec devant a, o ou au g allemand de wagen, mais beaucoup plus ronflante et ressemblant à une r fortement gras- seyée ; (1) Voyez De la transcription pratique, au point de vue français, des noms arabes en caractères latins, par le général Parmentier. (Mémoire présenté à la session de 1879 de l'Association française pour l'avancement des sciences.) G^' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS VII Q { lo,) est un fc guttural dont l'articulation se forme au même point du gosier que le g dur. En Algérie et dans le Sahara, le q s'adoucit souvent en g dur; dans ce cas, comme aussi pour quelques mots d'origine non arabe, j'ai parfois employé la lettre maghrébine ^ ^ . ^o J'ai adopté, pour fa et qaf, la ponctuation classique et orientale ^ (f) et .. (g), et non ^^ (/) et ^ (q) usités dans le Maghreb. Dans les trans- criptions, je n'ai marqué d'aucun signe Vélif hamzé et le aïn ( 1 et c, ) j je n ai pas distingué O de L («^ de » (h), ni 3 et ib de ^ (dh). VllI GÉOGRAPHIE ABREVIATIONS (-at) ou (-et), après un mot finissant en a, signifie que ce mot se termine en arabe par un t muet qui reprend ses droits quand le mot est suivi d'un déter- minatif. On dit koudia, colline, et koudiat-er-reçass, colline plombifère; chaba, ravin, et chabet-el-akhra, etc. (A) signifie Algérie (en général) ou province d'Alger, adj . — adjectif. (Ar.) — Arabie. (B.) Marcellin Bexvssier ; Dictionnaiix j^ralique arabe-fra7içais, Al- ger, 1871 (autographié) . (Bi-.) — Breton, commandant du génie : Notes mamiscrites, (C.) — province de Constantine . [Oh,) — Cherbonneau : Dictio?inaire français-arabe, Paris, {812. — Tra- duction des termes ai-abes, kabyles et turcs les plus usités... (à la suite delà Géographie de l'Algérie, par 0. Niel; Alger, 1880). comp. — comparez, dim. — diminutif, f. — féminin. (K ) — A. de Biberstein Kazimirski : Dictionnaire arabe-français, Paris 1860. litt. — littéralement, sens propre. (Mar . ) — Maroc . M' — mont n. — nom. n. pr. — nom propre. (0.) — province d'Oran. pi. — pluriel. pi. alg. — pluriel algérien, c.-à-d. du dialecte maghrébin, pr — pour, pron. — prononcez, qq. f. — quelquefois, riv. — rivière, s. — substantif. (S.) _ Sud de l'Algérie et de la Tunisie. (Sah . ) — Sahara . syn . — synonyme . (Tun.) — Tunisie, v. — ville. Voy . — voyez . vulg. — vulgaire, vulg* — vulgairement. G^"' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANCAlS IX VOCABULAIRE ARABE - FRANÇAIS DES PRINCIPAUX TERMES DE GÉOGRAPHIE ET DES MOTS OUI ENTRENT LE PLUS FRÉQUEMMENT DANS LA COMPOSITION DES NOMS DE LIEUX Abd, pi. ABID, S^ pi. J-wi serviteur, esclave. — Entre dans la com- position d'un grand nombre de noms propres, suivi de Allah (Dieu) ou d'un des attributs de Dieu : Ahd-AUah (serviteur de Dieu) ; Abd-el-Qadr (serviteur du Puissant) ; Abd-er-Rahvidn (serviteur du Miséricordieux). |1 Dar-ben-Abd- Allah (A.). Abiar (biar), jLol (jL-j) pi. (le bir^ puits. || El-biàr (les puits), loca- lité près d'Alger. Abid, ■^•^ pl. (Je abd. — Désigne des tribus d'origine nègre ou esclave. 11 Ain-abîd (A.) ; El-abid-Fougàni, à Figuig (Mar.). Abiodh (abiod, biod, mieux abiadh), pl. biodh, j^>\ pl. j:^--^ blanc (comp. béïdha).\\ Oucâd-cl-abiodh (riv. blanche) (Sah.) ; Ilâsi-el-biod (O.) ; El-abiod-Sidi-Chcïkh, oasis (Sah.); Ras-cl-abiad, cap près de Bizerte (Tun.) ; Bahr-el-abiad, Nil blanc (Egypte). Abou, _a-Ji père. — Entre dans la composition des noms propres : Ahou- Bekr (père de la Vierge, c.-à-d. d'Aïcha, l'une des femmes de Mahomet), nom du l"' khalife, successeur de Mahomet ; Abou'l Wéfa, célèbre astronome arabe du x'= siècle. Les Turks remplacent aboie par bâ : de Aboû-Yazid ils ont fait Bayazid (Bajazet). (Comp. boû.) \\ Medinet-Aboû, v. d'Egypte; Aboû-arich (Ar.). AçFAR, AÇFER, voy. Asfar. Agha (Aga), U! mol turk signifiant seigneur, maure. — En Algérie, chef d'un certain nombre de tribus. Les Indigènes donnent souvent ce titre aux chefs des bureaux arabes. || L'Agha, faubourg d'Alger. Aghhad, pl. âeghoûrd. Ahad, voy. Had. Ahel, ahl, voy. EheL Ahmar, ahmer (à lort amar) j^\ rouge (comp. hamra) . \\ Chott-el- ahmar (A.) ; Ahmar-khaddou (joue rouge) , nom d'une montagne près do Biskra ; Ilàsi-el-ahmar (Sah.). Ain, pl. AYOUN, ^ pl. ^j^ source, fontaine, puits artésien (comp. aouïna) : Ain-el-djerab (source de la gale, guérissant la gale), source près de Biskra. || Entre dans la composition d'un grand nombre de noms de lieux : Ain-béidka, Aïn-el-bey, Ain-suUdn, Ain-Si-Chérif, Am-kebira (grande source). X GEOGRAPHIE Am-el-hhadhra (S. verte), Am-el-bordj, Am-et-trik (S. du chemin), Am-Defla (S. des lauriers-roses), Aïn-hallout (S. du chêne aux glands doux, quercus ballota), Ain- ed-doum (S. du palmier nain), Ain-naga (S. de la chamelle), Ain-khial (S. des fantômes), Ameur-el-aSn, etc. Ain ÇAFIA (safia), liL» ^^ source limpide. Ain guetara, ïjiy ^ji fontaine dans laquelle l'eau tombe goutte à goutte (comp. guetâr). Ain nachefa, ÏAi-U ^ source tarie. AiouN, voy. Ayoûn. Akaba, A«BA (mieux AQBâ) ( — et), AJb montée. Il Akaba-el-keblr ou Akabet-el-kebira (la grande montée), chaîne de hauteurs dans le pays tripoli- tain de Barka; Akaba, golfe et port de la mer Rouge; Akabet-ech-chéîtàn (la montée du diable), v. d'Arabie; Fedj-el-akba, Ras-el-akba (A.); Akbet- djemaîla (C). Akhal (pron. ak-hal), pi. kohol, JaPi pi. Js^ noir (comp. kahela). || Oued-el-k'hal (A.). Akhdhar, akhdheur (akhdar, AKHDEUR),^^«i:^i vert (comp. khadhra). \\ Bahr-el-akhdeur (mer verte), nom du golfe Arabique ; Djebel-akhdar (Tripoli). Aksa (mieux aqça), ^-^! le plus éloigné, lointain. Il Maghreb-ei-aksa (extrême Occident), désigne le Maroc et Fez. Al, voy. Ehel. Ala, aala, ^^\ plus élevé, supérieur (opposé à asfaï). \\ Zàb-aia, af- fluent du Tigre. Aleb, alb, eulb, v-JU côle très allongée, presque plate; large ondula- tion du sol (Br.j. Alfa, voy. Halfa. Allah, *^1 Dieu. Il Dar-ben-Abd-Allah (A.) ; Blad-Allah (pays de Dieu), Nubie ; Allah-abad (demeure de Dieu) dans l'Hindoustan ; col d'Allah-akbar (de Dieu grand) dans le Turkestan. Amala, i^LjC province. Aneb (an'b, eun'b), ^,^'>s, raisin. AnNAB (eUNNAB), ^\2£, jujubier, jujube. || Bled-el-annàb (pays des juju- biers) ou Annâba, n. arabe de Bône (A.). AnQ, /3-^ COU, col. Il Anq-el-oued, nom de la Gouletle à Tunis. Anq-edh-dhaya, .-^.)LJ! f^.^ col de la dhaya, thalweg qui lui amène l'eau. Anser, pi. anaser,^/^:^ pl.^Lc {litt. : base, élément, principe d'une chose), source, source-mère. Il Aïn-ei-anseur (A.). 0=*' PARMENTIKR. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XI AouiNA ( — et), ï-x.j_*_s (Jim. (.le aïn, petile source. Il Aouïnct-Guci- mam (S.). AouLAD, voy. Ouldd. Aqba, voy. Akaba. Aqça, voy. Aksa. Arab, s^^£ pi. (le flrfe/, o^^c : Arab-es-Sahara, \jsr^\ ^jz. Arabe du déserl (comp. Sahraouï)\ Arab-et-Tell, JJI v_.^c Arabe du Tell (comp. Tellia). \\ Arab-ldr (Asie Mineure). Arbaa, f. ARBA, Xxij\ f. a.j .1 quatre. Arbaa, '^ j^ quatrième jour de la semaine, mercredi. || Souk-ei-arba (marché du mercredi), Fedj-cl-arba (col du mercredi, où le marché se tient le mercredi) , El-arba (A.). Arbi, voy. Arab. Arch, pi. ARACH, ^y:^ pi. (^^vi^l Irlbu : Arâch relihâla, J^3Lâ.j ij^^y^^ tribus nomades (comp. ehel). — En Algérie on appelle terres arch les ter- rains inaliénables qui sont la propriété collective de la tribu (comp. Sâbeq). Ardu, èrdh, jsj\ Terre (globe terrestre); terre, terrain ; pays, contrée. — Ardh arcb, ^y^ ijsj\ terre arch, propriété collective de la tribu ; Ardh-el-djemâa, j;.cUs^l qsj\ terrain communal; Ardh-haya, A^ jsj\ terrain de pâturages, terrain bien irrigué; Ardh-heurcha, J^js. ^j\ terrain raboteux ; Ardb-mefaà, ïl»su> j:ij\ contrée qui abonde en vipères (comp. lefaya) ; Ardb-qçob, s.^^ jss\ chaumes, terres cultivées l'année précédente; .^rdh-relba (ou rolba), xXj j^ji terrain uni, doux à la marche, aussi terre meuble; Ardh-tîn, ^i? joj\ terre forte, argileuse (comp. lui). Areg, erg (eurg), (J^-c grandes dunes, région des grandes dunes. || Ras-cl-areg (tête des dunes), localité près de Goléa (Sah.). Arga (singul. de arc(j), As^c grande dune. Argoub, pi. araguib, ^iy^ pi. v^^^l/^ mamelon, coteau, croupe; contrefort de montagne. || Argoub-sba ( colUnc du lion); Argoub-mta-cl- baghàl (colline des mulets), dans les monts Aourcs (A.). Aricu, pi. ARAICH, ^J^ij^ pl. ^i^f- berceau de vigne, tonnelle; ter- rain uni avec quelques arbustes isolés (Br.). || El-araïch, Larache (Maroc); El-aricha (O.); Oued-cl-aricha (Sah.) ; Aboù-arich (Ar.). Arig, ariga ( — AT), ^,^ , -^-ij^ dim. de areg, petit amas de dunes. || Berr-el-arig (pays des petites dunes), à la limite des ai'cg ; Arigat-el-meslàn, dune du Sah. Asfal, pl. ASAFEL, Ji-I pl. Jil— ! plus bas, inférieuri (opposé à ala). \\ Zab-asfal, affluent du Tigre. XU GÉOGRAPHIE AsFAR (asfer), AÇFAR(aclj.),^iol jaune {com\). sa fra). || oued-ci-asfar{A.). AsNAM, voy. Esndm. AsouD, ASOUED, pi. souD, :>jJ\ pi. ^j- noii" ; nègre. — D'où j^'^j- Soudan (pays des noirs). Il Ras-el-asouad (cap noir) (Tun.). AteUCH (atech), ^^^ soif. Il Blcd-cl-ateuch (pays de la soif); Oued- ateuch. Ateuf, pi. ATAF (Br.), ^las pi. ^lic côlc, vcrsant. || El-ateuf, sur l'Oued Mzab (Sah.). AthATHA (atSATSa), X)Ix!ls.. — On appelle ainsi, dans le Sahara, une petite excavation dans le sable où l'eau se montre pour peu que l'on creuse, même à la main (Br.). Atil, J^iac terre négligée, en friche ; jachère. — Désigne, chez certains Arabes cultivateurs, un terrain qui a été labouré et qui est en friche depuis moins de quatre ans. Ayoun, EUYOUN (aioun), (J^ pl. de din. \\ Aioun-saad, Aïoun-bessem, Ras-el-aïoun (tète, origine des sources) (A.). AZEL, y}y:' azel^ terre azel. — On désigne ainsi, en Algérie, des terres de dépossession provenant généralement de biens confisqués ; propriété doma- niale. AziB, >-_^ Vc campement de printemps et d'automne d'une tribu no- made (opposé à mcchta). AzREG, AZRAO, pl . ZROUG, ZROUQ (adj.), ^ yj\ pl . fj)jj bleu (comp. zerga). \\ Bahr-el-azreg (fleuve bleu), Nil bleu (Abyssinie). Bar, V >b porte (comp. bibân) : Bab-el-oued, Bab-azzoun, deux portes d'Alger ; Bab-cl-bahar (P. de la mer), à Bougie et à Tripoli ; Bab-el-kantara (P. du pont), Bab-cl-djèbia (P. de l'abreuvoir), deux portes de Constantine ; Bab-el-fellah (P. des paysans), à Tunis. |1 Détroit de Bab-el-mandeb (entre la mer Rouge et la mer Arabique) ; Bab-el-asouàq (porte des marchés), nom arabe du détroit de Gibraltar. Baba, LjLj mot turk signifiant père. — Qualification que les Arabes d'Al- gérie donnent à tous les Turks. || Baba-Hassen, Baba-Ali (localités près d'Alger). Badi (adj.), ^:>li de la campagne (opposé à hadhri). Badia, -'^^ij campagne, champs (par opposition à ville). (Comp. bedou, bedouï) , Badj (S.), ^ épanouissement de la rive d'un oued, point où l'eau sort de son lit dans une crue, laissant le terrain couvert de flaques (Br.). G»' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS Xlll — Beaussier donne Bddja, 'i^l> « grand espace plan où les eaux s'amas- sent faute d'écoulement. » Bahar, bahr, pi. BEHOUR, BEiiAR, ysr^ pi . j j^^ , jUs-» mer ; lac perma- nent; grand fleuve; qq. f. oasis {mer de palmiers). — Bahr-el-raelh, ^JJ\jsr^ masse d'eau salée, mer; Balir-el-heloû, _jWi^P^ eau douce, aussi Nil; Bahr-el-meliît, ks^l^sr:» (mer qui étreinl), Océan. — La Méditerranée est désignée sous his noms suivants : Bahr-el-abiodh, jaoYl^arJ (mcr blanclic) , Bahr-el-oûst, kwjYÎ^sr;' (mer du milieu) , Balir-meloussot ou m'iousst, klp^s^ (mer mitoyenne), Bahr-el-djouâni, ^îjsr^!^ (mer intérieure), Bahr-ech-châm, >UJî^ (mer de Syrie), Bahr-er-Roûm, p^!^^ (mer des Chrétiens ou de l'Empire grec).— Bahr- el-akhedheur, j.^^a^Yl^pr' (mer verte), golfe Arabique; Bahr-el-Fàrs, ^.LiJl^pr' (mer de Perse), golfe Persique; Bahi'-el-Hidjaz, jLsr^ ^j^ (mer du Hedjaz), mer Rouge; Bahr-el-Loût, ^Ji\j^ (mer de Lolh), mer Morte; Bahr-el-abiad {ou abiodb), j^_.}Y\ j^r^ (fleuve blanc), Nil blanc, c.-à-d. Nil supérieur, jusqu'à sa jonction avec le Bahr-el-azreg, jj.jYl^ Nil bleu ; Bahr-Yousef, ^^ji_j=s:^ (fleuve de Joseph), nom du bras occidental du Nil qui longe le pied de la chaîne libyque. — Bahr- el-ghazâl, ^}\y.)\ jsr^ (mer de la gazelle), nom d'une vallée de l'Afrique orientale. — Bahr-en-nsa, rLj.Jl^c^.-' (mer des femmes), baie, près de Collo, où les femmes vont se baigner (A.). Bahira (—et), pi. b'hair, Ïj^^ iil.jilsr^ dim. de bahr, petite mer; lac. — C'est le nom de la darse de Tunis. — En Algérie, jardin potager. — Dans l'Est algérien et la Tunisie, plaine ; îlot verdoyant dans le Sahara. Il Bahirct-cl-arncb (plaine des lièvres) (C). Bahri, bahari (adj.), ^j^ du côté de la mer. — En Algérie, septen- trional. Il Masr-bahari (Egypte maritime), Basse-Égyplc, Delta des Anciens. BaRED (f. — DA), adj., 2)jli f. »3jb froid. Il Ras-bcàred (cap froid), sur la mer Rouge (Ar.); Ain-bàreda (A.). Baten, pi. bouaten, ^1>L) pi. ^-^=1^ large vallée plate (B.) ; flanc de montagne, dépression entre des escarpements (Br.). Il Ei-batcn (rc3gion du Sah.j. Batha (pron. bat-ha), is^^ terrain bas et déprimé, p. ex. fond d'un torrent à sec. Bedou,jJ^j les Bédouins (comp. ehel-el-bâdia). Bedoui, pi. bedouia (s. et adj.), ^j^ pi. alg. -^.j-^>J campagnard. BÉIDH\ (BÉIDA), LowJ f. de abiodh, blanciie. Il Béïdha ou Béïila, nom de différentes villes en Orient (p. ex. la patrie de l'historien arabe Béïdhani dans XIV GÉOGRAPHIE le Farsistan) ; Aïn-béïda, Oued-béïda (A.) ; Ras-el-béïda (cap blanc], dans l'ile de Malte. BÉiT, BIT, pi. BiouT, v-l-o pi. ^jLjj-^ tente, maison, chambre. || Béit-AUah (maison de Dieu), mosquée de la Mecque renfermant la Zaafta ; Béït- lahm, Bethléhcm; Bcït-el-raà (Syrie); Béït-et-Toba (Ar.). BÉiT-ECH-cHAR, ^xaJ! d^o lente en poils (de chameau ou de chèvre). Bel, Jj contraction pour Ben el, fils de. || Sidi-bei-Abbôs, Aïn-ei-ham- mam-bel-Hanefia (A.) ; Bel-Abbas (Sah. maiocain). Beldi, pi. BELDiA, ^Ai pi. alg. -^_^> habitant de la ville, citadin (comp. blad). Ben (pron. beunn)^ ^j) forme vulgaire pour ^j1 ibn^ ebn. — On em- ploie ben entre deux noms propres pour indiquer la liliation : Mobammed-ben- Moustafa ; Ali-ben-Sinà, ^^ ^) ^ac nom de l'illustre médecin et mathéma- ticien que nous nommons Aviceîi7ie. \\ Abmcd-bcn-Ali, n. de lieu (A.). Beni (pron. b'ntj, ^x^ pi. vulg. de ben (au lieu de benouj^^). — Suivi du nom d'un chef de famille ou d'un nom de lieu, beni indique les tribus arabes : les Beni-Slimàn, les Beni-Manç-oùr, les Beni-Mzàb (habitants du Mzàb). Il Beni-IIaroun, Beni-Aziz, n. de lieux (A.). Beqaa, J^^ endroit, lieu; contrée; champ. — Beqaa-moukrama, hS^J^L} (litt. : lieu vénéré), couvent (K.). Il De là vient El-baqîa c-jj) n. du cimetière de Médine où se trouve ensevelie la famille de Mahomet. Berd, BEURD, :ij^ froid (s.). || El-berd, Aïn-berd (A.) (comp. bdred). Berka, J^j3 lac d'eau douce (Est alg. et Tun.). Berr, beurr, j i continent, pays; contrée, région; campagne : Berr-er-Roùm, ^ . J| 'l__j (pays des Chrétiens), Europe; Berr-el-djezàïr, ^i!^îj-j Algérie. Berra ou berria, \j-3 ou AjJ-j campagne, champs (par oppos. à ville). Betha (pron. bct-ha), voy. Batha. Bey, ^b bey (du turk v-^Cj beg ou bey, seigneur), nom des gouver- neurs des divers États barbarescjues. || Saïah-bey (A.). BiBAN, ^J^-^ pi- de bdb, porte : Bibàn-el-hadîd (portes de fer) ou Bibàn, défilé de l'Atlas sur la limite des provinces d'Alger et de Constantine. || Bibàn-' el-moulouk (Egypte). BiOD, BiODH, voy. Abiodh. BiouT, pi. de béït. BiR, pi. BiAR, ABiAR,^^^ P^'j^ oujLj! puits, puits profond (comp. hdsi). Il Bir-khadem (puits de la négresse) et Birmandréïs (pr. bir Mouradréïs, puits du capitaine Mourad), près d'Alger ; Bir-touta (P. du mûrier) ; Bir-cl- G*' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XV djeditl (puits neuf) (Souf); Bir-bou-ghazcla (P. aux gazelles) (route de Gha- damès); Bir-el-kelba (P. de la chienne) (Tun.); El-biar (les puits) (A.). BlaD, bled, pi. BELAD et BELDAN, ^ pi. ^^^ et ^^^ ■ — 1" payS, contrée, région : Blad-el-haràm (pays sacré), partie du Iledjaz (Ar.) ; Blad- Allah (P. de Dieu), province de Nubie; Blad-cch-chàni, Syrie; Blad-el-inasr, Egypte, aussi le Caire ; Blcd-ol-maghreb ou Bled-el-gharb (P. du couchant), les États barbaresques du Nord de l'Afrique ; Bled-el-djcrid (P. des dattiers), entre l'Atlas et le Sahara ; Blcd-es-soudàn (P. des noirs), Soudan ; Bled-el- hcnna (P. du henné), n. du Touàt. Il 2° Ville, cilé, localité : El-blad (la ville par excellence) ou El-blad-cl-harâm (la ville sacrée) ou El-blad-el-amin, n. do la Mecque. Bled-el-hakem, Ssr^\ ^i) (v. clu Commandement), capitale. Bled-el-koursi, q^j^\ jJb (v, (lu trône}, capitale. Bled-meremla, ï^y jJb terrain sablonneux, Blida (—et), ïjJL) dim. de blacl, petite ville, bourg. Il Biida ou Biidet- el-djedida (A.). BORDJ, pi. BRADJ, ABRADJ et BROUDJ, ^ j-J pi. ^\ji , ^\j}\ et '■^ JJ-^ fort, château, tour, maison fortifiée; toule construction isolée en pierres; en Algérie, aussi maison de campagne. Il Ei-bordj, Bordj-bou-Aréridj, Aïn-ei- bordj, Bordj-bouira (bordj du petit puits) (A.); Bordj-el-hadîd (Tun.). BoRDj-EL-FANAR,jLi3! ».^_j (châtcau du fanal) phare. Bou, jj (vulg. pour ABOu). — Dans les noms de lieux, signifie lieu à..., producteur de... (comp. oum) : Djebel-bou-diss (montagne au diss) , Djebel-bou-kharouba (mont aux caroubiers), Oued-bou-hadjàr (rivière aux pierres) (A.); Oued-bou-merzoug (riv. fécondante), riv. près de Constantine; Bir-bou-ghazéla (fontaine aux gazelles), sur la route de Ghadamès. || Bou- Saàda, Bou-Farik (A.). BOUIR, j-lj-i dim. de btr, petit puits. Il Bouira, bordj-bouéïra (A.). BouR,j_j-j terre en friche, jachère, ou terre qui n'a jamais été cultivée. Bridj et BRmjA, ^^ et -^tji dim. de bordj, petit fort; petite maison de campagne (A.). || Ei-bridj (Sah. aig.). Çafçaf; çafi; gafra ; gahan ; çahara ; çahridj ; çakhra. (Voyez ces mots par S.). Cala (pour KALAA), voy. ce mot. || Cala-bahar (château de la mer), Cala- San-Marco, châteaux sur le rivage de l'ile do Malte ; Cala-mars-el-forno (Malte). Ç\0UMAA, voy. Soumaa. XVI GEOGRAPHIE Gedd, pi. CEDOUD, J-s£> pi. :>jj.jU pi. p j^jr^ cliemin, route (Sah. oriental); rue (Tun. et Tripoli). — a Constantine on donne ce nom au quartier des Juifs. Ghareb, «^Lij (litt. lèvre), crêle. Il Châreb-er-rih, m' près Mascara. Gharq, voy. Cherq. Chebika, ■^^^^^■^ dim. de chebka. Ghebka ( — et), pi. CHEBAK, J^Si^ pi. sjS'Lt, (litt. filet de pêchcu7') . Réseau de petits mamelons que Ton rencontre fréquemment dans les ter- rains tertiaires du Tell algérien, et qui sont disposés comme les mailles d'un filet. — Réseau de lagunes. Ghefer, chefeur, pi. cHEFAR,yi^ pi. jUi.! berge, bord, lisière. Ghefta (Br.), Aiaii. hauteur escarpée. Ghegga, pi. CHEGAG, JULi^ pi. (jUi- crevassc, fissure; terre crevassée. Ghéirh, pi. GHiouKH et MGHAiKH, ^^ pi. ^j^-i^ et ^.Ul* vieillard, an- C" ^ " C cien [senior], chef de famille ou de tribu; personnage vénérable. Il Ile Cheikh, dans le golfe de Gabès ; Chéikh-Salah (Sah.); Djebel-ech-chéïkh (montagne du vieux), nom de l'Anti-Liban (Syrie). Chéitan, chitan , (jL^a^r^ le diable, Satan. Il Akabet-ech-chéïtân, v. d'Arabie. Ghelkha, Ji-cèM- petit contrefort de montagne, déchirure dans une montagne (Gh.). Gheloug (adj.), ^Jj^ saumâtre. Chemal, JLyi- (litt. gauche). En Algérie, Nord ( à gauche, en regardant l'Orient). G^"' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XVII Chemali (adj.), ^L^^ septentrional. Chenoufa (S.), Ji3j:J:. crête qui va en se relevant (Br.). Cheraa (ch'raa), Xcjà, auge, abreuvoir. Cheraga, ïiîj^pl.alg. ôechcrgni, oriental. — Dans lo Ma-hrcb, on appelle ainsi les gens de l'Est, ceux qui habitent à l'Est les uns par rapport aux autres. A Constantino, j)ar exemple, on désigne ainsi les Tunisiens. || Cheraga, v. (i'Algéi'ie. Cheiichaf (cherchouf), pi. cuerachef, ^l^j^ pi. ^j^^jJ:. hcrge élevQQ et taillée à pic; falaise. Cherchar, pi. CHERAC1IER, jlùiy^ pi. j^\^t. cascatle, chute d'eau, cata- racte. Il Ain-Cherchàr. Cherchera, ïj.iyt, syn, de chercha)-. Cherg, chebo, ^^x. EsI, Orient. Chergui (adj.), ^^ oriental (comp. cheraga). || Zài)-L-hergui (Zub oriental) réunion d'oasis dont la plupart l'ont partie de la région qu'on aiiiiello les Zibàn (voy. Zàb). Cheria (cu'ria) ( — .AT), ^«J^->^ dloi. de chdm, pelil .sentier (Cli.), clic- rain droit (K.). || Chcriat-el-kebira (la grande voie), n. du .Jourdain; Cheriat- el-béidha (route blanche), près de Baghdad. ChERIF, pi. CHEURFA, ^ij^ pl. -Li;^ DOblc, illustrC.— Titre qu'on donne à tous les descendants de Mahomet Cpar sa fdle Fatma, femme d'Ali). 1| .\ïn-Si- Cherif (A.) ; Oucd-chabet-cheurla (C). Chetaya, chetaia, J^A-^j. contrée qui reçoit de la pluie et qui peut être labourée . Chitan, voy, Chcïtdn. ChOTT (CHATT), pl. CHETOUT, L±, pl. LjLt, 1° rivagC : Chott-el-bahar (rivage de la mer) ; 2° grand fleuve : Chatl-cl-arab, lleuve rormc par la réunion du Tigre et del'Euphratc, après leur jonction au-dessus de Bassora; 3° vaste étang d'caU salée, plus OU moins desséché sur les bords et dépourvu de végétation. Les chott sont des bassins de réception intérieure (comp. scbhha) : Chott-el-ahmar (lac rouge), Chott-cl-gharbi (lac occidental), Chott-ecli-chcrgui (lac oriental) (A.), Chotl-el-melah (lac salé), Chott-el-djerid (lac du pays des dattes) ou Chott-cl-kebir (grand lac) (Tun.). Choucha ( — ET), li.y^ (lin. /n»^;^'/), mamelon, pic couronné de quel- ques arbres: Cliouchel-el-béullia, ClioiiclKH-cl-lhoudi (Sah.). Chouf, -^J^' point culminaiil, vigie (de la l'ncine c.hiij\ voir, analogue cl hclvi'dc)\ hrlleviir) . ÇoMED, ço.MD, voy. Somecl. XVIII GÉOGRAPHIE CouDiA ( — at), voy. Koudia. ÇouiMAA, voy. Souimaa. CouMAA, voy. Soiimaa. D Dakhla, voy. Dekhla. Dar, pi. D1AR, ADOUAR et DOUR, j\:> pi. jL)-5, j^j^^ ct jji tente; liabilalion, maison, palais. 1| Dar-cl-bey (n. de l'ancien palais des beys, à Constantinc); Dar-bcn-Abd-Allah (localité d'Alg.)- Dar-es-senaa, As'u^îjb (maison de fabrication) arsenal, usine. Daya, daia, voy. Dhaya. DeBB (dOBB), pi. DEBOUB, JLo pi. s_^_jJ^ OUFS; DEBBA, Jo.> OUFSC. il Oued-dcbb; Guelaat-ed-debb; Belout-ed-deboub (chêne des ours); Aïn-ed- debba. Debdaba, debdeba, JbJo.5 terrain sec et dur qui résonne sous les pieds. DÉCHERA (— et), Sj^:> (Algérie), village composé de maisons (par op- position ii douar), village kabile. Il Décherat-en-naçara (village des Chrétiens). Déchira ( — et), Ïj^^ dira, de déchera, hameau. DeFLA, JLJ-^ laurier-rose. Il Aîn-defla (A.); Oued-defla (riv. aux lauriers) près de Figuig (Mar.) Dehes, pi. DEHous, ^^»:> pi. ^y^ fondrière. Dehsa, L^i syn. de dehes. Dekhla, aLl^ cirque de montagnes (Br.); entrée de gorge (Cli.). Demna, J^'^:) méplat entre les contreforts d'une montagne, où quelques tentes peuvent s'abriter. (Br.). Derb, pi. DERAB, w^.3 pi. »^_^ij<5 (Utt. grande porte). Aulrefois, défilés par lesquels on pénétrait dans l'Empire byzantin (K.); aussi chemin. — En Algérie, impasse ordinairement fermée par une porte ; passage étroit, allée. — Palais, maison à vestibule (C. etTun.). Dhahar, voy. Dhohor. Dhahra (dahra), Ïj^ (A.) Nord (opposé à guebla, — de dhohor, dos). Dhahrani (dahrani), f. dhahrania (adj.), ^J^^ f. v!;^ (^0 ^^P' tentrional. Dhahraoui (dahraoui), f. dhahuaouya (adj.), ._^^[^ f- ■^^.J'j^ (^0 septentrional. || Zdb-dahraouï, voij. Zàb; Chelala-dahraouïa (A.)- Dhaya, dhaia (daia) f — et), ^}-^ bas-fond en cuvette, dépression où G^' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XIX les pluies d'hiver forment souvent de grandes mares d'eau. — a moitié desséchées, les dhaya se couvrent souvent de végétation leur donnant l'aspect d'îlots verdoyants (1) : Dayet-cr-roumel (mare au sahlc), Daycl-el-kahcla (mare noire). Il Daya ou Daïa (localité d'Algérie). Dhaya CHEDADA, ï:>\sà. .^.jL^ dhaya qui relient l'eau (Br.), Dhelaa (dh'laa), A*JU flanc, cioupc de montagne allongée. Dhi (Br.), cr^ syn. i\G dhaya. Dhib (uib), pi. DHiAB, >^ -j i pl . v jLji L'hacal ; dhiba, S^j} chacal fe- melle. H l)jel)cl-melah-cd-dib (C); Djaabet-odh-dhil) (Sahara tripolilain ) : Oucd-hou-dhib (Mar.). Dhiua, dhiga, AÏ^-^ (lilt. rclrècissemcnl), gorge, défilé (comp. mcillûq). Dhohor, j^ (lilt. dos), croupe de montagne large et arrondie. Dhohra, voy. 7)/m/wa. Dhouaya ( — et), Xi\y^ iWm.. de dhaya. Pelile flaque d'eau douce laissée par les orages dans les plaines sablonneuses. Duraa, voy. Drua. DiR, pl. DiouR,^o pl- j.^.-^ ^'i'^l- poitrail), petit escarpement continu. Dis, diss, ^_:> nom de diverses graminées servant de nourriture aux chevaux, aussi employées pour ouviages de sparleiie (p. ex. arundo fes- tucoïdcs, impcrata cyUndrlca, ampelodcsmos tcnax) . || Djehcl-bou-diss(mon- tagne au diss) (A.). Dj . . . , -. Nota. — En Egypte, celle lettre a la valeui- du g dur : on dit gama, guébel, pour djama^ djebel. En Tunisie on la prononce souvent commet : mjh pour mdjêz ; Bêja (n. de ville) pour Badja. Djafoura, 2i_ji*=^ silo peu profond (comp. malmor). Djami, ujama, ;a>>Law grande mosqnée, voy, Djêma. Djaneb, V J'lç^ côlé, flanc (de montagne). Djaouf, ^j^ Nord. Djebaili, pl. DJEBAILIA, c^. 1-^9^ pl • alp^- -^n^! '■r?' iiionlagnaud. — On désigne ainsi les Berbères habitant les massifs de montagnes des provinces d'Alger et d'Oran. (Ce sont les Jubaleni des Romains.) Djebb, pl. DJEBAB, v._^9. pl . ^...J^ cilcme. Djebbana, pl. DJEBABEN, AJ Lla^ pl . ^A^ cimclière. (1) C'est sans (loul'c cet aspect verdoyant rpii a pu faire allribuer h ce mot, par quelques auteurs, la singulière acceplion iVoasis sans eau, quand l'eau est la con- diiion si7ic (ju'f non de re.\istcnce d'une oasis. XX GÉOGRAPHIE Djebel, pi. djebal, J^ pi. jL=v montagne, chaîne de montagnes : Djebel-deren, (n. de l'Atlas); Djebcl-amour, Djcbel-nif-en-n'seur (mont du bec de l'aigle, h cause de sa forme), Djebel-el-ouhach (mont des fauves), Djebel- bou-kharouba (mont aux caroubes) (A.); Djebcl-reças (mont au plomb, c'est-à- dire plombifère) (Tun.); Djebel-zerga (mont bleu) (Maroc); Djebel-ech-chéikh (montagne du vieux), n. de l'Anti-Liban (Syrie); Djebel-el-qmar (montagnes de la lune) (Afrique centrale). — Le mot de Gibraltar est une altération de Djebel- al-Tariq (mont de Tainq, général arabe qui passa en Espagne en 710). H Djebel ou Djebail, v. de Syrie; Djebel, province de l'Arabie. Djebel-en-nar,jU3! J-£!^ [montagne de feu), volcan. Djebil J-^:-:^ dim. de djebel, pelile montagne. Il Djebiia (O.). Djedd, djoudd, Jo. littoral, côte (spécialement du Hedjaz); rive de, fleuve. Djedda, DJOUDDA, 5*5^ bord, rivage, littoral. Il Djedda, v. maritime du Hedjaz (Ar.). Djeder, pi. ADJKDAR (S.), jJ^ pl.^lj;^.! picrrc (Iressée (Br.) (comp • redjem); clôture en pierres (Ch.). DjEDID, f. DJEDIDA, JjJ^ f. ï^<^ nCUf , nouveau : Bab-el-djedid (porte neuve), ancienne porte de Constantine; Bir-el-djedid (puits neuf), dans le Souf ; Oudjh-cl-djcdid, bas-fond dans le Sahara. 1| Tamcrna-djedîda, Mgarin- djedîda (A.). Djeghfa (Br.), >:U-iaw abri entouré de roches. Djelf, ^j}^ . On nomme ainsi les terres qui ne sont arrosées que par les crues des cours d'eau ou par les faïdh. , Djêma, vulg. pr DJAMI, pi. DJOUAMA, ^Ass. pi. ^|^ grande mosquée (comp. gdma) : Djéma-el-kcbir (la grande mosquée), à Constantine. Djemaa, i**a. vendredi (jour de Vassemblée dans la mosquée). Il Ei- djemà, Souq-cl-djenià (localités où le marché se tient le vendredi) (A.). — En Algérie, on appelle djemâa ( AcUo». ) l'assemblée des notables d'une tribu réunis en conseil Djenan, pi. DJENAIN, .La. pi. ^^jUa. jardiu ; campagne. Djenina ( — et), A;^ dim. de djenan, petit jardin. Djenoub, ^^^j^ Sud (comp. guebla). Djenoubi, f. DJENOUBiA (adj.), cfj^ f- -^jr^ méridional. Djera, djra, v_£r^ fil de l'eau. Djerid, •^ij^^ palme, branche de palmier; par extension, palmier. Il Bled-cl-djerid (pays des palmiers), le Djerid; Chott-el-djorid (Tun.). Djerra, djeurra, Ïj-s^ trace, pisle, vestige de pas. G^' PARMENTlliR. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XXI Djeurf, djerf, pi. DJERAF, ^/^ pl • ^'^ bcrgc à pic, escarpement continu (Br.); berge, quai (GIi.)- Il Djerf-ei-kohoi (O.). Djeurr (Br.),^_=^ pays dégarni do terre végétale, liérissé de rocs ou de rocaille ; garigue. Djezira ( — et), pl. DjEZAiR, 5j-fj^ P^' yjj^ ''^) ^'^^ ^^^ palmicrs, Ilot de roseaux dans un marais: Djczaîr-cl-khcil (ilcs des chevaux), groupe d'iles près du cap Cavallo (A.). || Al-djézaïr (les iles), n. arabe d'Alger (venant du groupe de petites iles qui ont été réunies à la cote par la construction du môle); Ras-djcziré, cap d'Arabie; Aldjéziréh (l'ile), n. actuel de la Mésopotamie. — De ce mot vient aussi le nom de la ville espagnole d'Algéziras. DjIR,^^^ chaux. || Téniet-el-djir (Sah. alg.). Djisr, pl. DJEzouR,^*-a. \A.jj..^ poDl ; chausséc. Djouf (S.), ^j^ talus bordant un vaste plateau (Br.). Djoun, pl. DJOUAN, ,ja. pl. ^^_j^l golfc, baie, rade. || Mcrs-ei-djoùn, n. arabe du port de la Calle; Djoùn-el-kcbrit (baie du soufre), n. du golfc de la Sidre ou grande Syrte (Tripoli). Djra, voy. Djera. DouM, pi palmier nain {chamœrops humilis). Douar (mieux dou-ouar), pl. douaouer,jÎj:i pl-j j'j-^ groupe de lentes, village composé de tentes (COmp. décherà). — Ce mot, usité en Algérie, pa- rait une altération de adoiiar, pl. de ddr (habitation). DouiRA ( — et), ïji^ji dim. de ddr; petite maison, maisonnette. || Douera (A.) ; Cala-douéïra (Malte). DouLA, 'à}j:> état, empire, royaume; gouvernement, autorité. — Koursi-ed-doûla, i3jjJl ^jw^S' siège du gouvernement, capitale. DouRiYA, Daouria, -^ij j^ passage conloumant une dune. Draa, drea. dra, pl. Adra (en Algérie, orthographe ordinaire de dhraa), ç.ijj> en Alg. aussi çAj:> pl. oj':>\ (lin. bras), coteau, hauteur allongée, chaînon de montagne. 1| Draa-el-Mizàn (le bras de la balance), Dràa-cl-Arba (coteau du marché du mercredi), Dràa-el-hadeb, localités d'Algérie; Dràa-cl- Harrach, n. de la Maison-Carrée, prés d'Alger, sur le Ilarrach; Oued-dràa (Maroc); Dràa-el-atchân (S.). Droudj, ^j:> marches, escaliers (dans une rue) ; c'esl^le pl. de dradja iaw.:i marche. DziRA. — Prononciation usuelle à .\lger pour Djczh-a. XXU GEOGRAPHIE Ebn, voy. Ib)}. Ehel (ahkl, ahl), al et hal, J-i! — J^ et JL» gens (tribu) : Ehel-el- bàdia, J^j^LJl J>! (gens de la campagne), nom générique des Arabes vi- vant sous la tente ou le chaume, par opposition à ceux des villes, dits Ehel-el-bled, wOJl Jj-! ou Hadhar.j.^^^ . Ils comprennent les pasteurs (Rehhâla, J^3l^j ) et les cultivateurs (Ehel-el-grâba, J^}\jsi\ J»! gens des gourbi ; Ehel-el haouâcli, (Jofjsr'! J>! gens des fermes). — Ehel-el- ksour,j_^3i J^l (gens des ksoiir), Arabes pasteurs passant l'hiver dans leur ksar ; Ehel-biout-ech-char, jx^W \J\) ç-^ (lilt. branche), point où l'eau d'un oued se sépare en plusieurs branches pour s'étaler dans la plaine (Br.). Nota. — Le ;/ dur ne répond à aucune lellrc arabe. Mais en Algérie et dans le Sahara, le q arabe (^^) prend souvent l'articulalion du g, et dans ce cas on emploie parfois la lettre maghrébine ^ . En Orient, nolam- menl en Égypie, le ~ {dj) a la valeur de g ûuv. XXIV GKOGUAPHIE Gaa, voy. Qda. Gada, 'ixxi plalcau très élevé, à bords escarpés (Br.)- GaFLA, pi. GOUAFEL, 61 VUlg. GAFLAT, ilàli pi. J-5Î_j3 et VUlg. C-J^^Lâ caravane. — On appelle Gueffal, jL£i ou Raïs-el-gdfla^ UiLiiJl i^>^j le chef de la caravane, Galaa, voy. Guelaa et Kalaa. Gama, gami (prononciation égyptienne pour Djdma), «.As. mosquée : Gàma-el-azhar (mosquée des llcurs) au Caire ; Bab-el-gàmi (porte de la mos- quée), une des portes de Médine. Gantara, gantra, pi. gn.\ter, ÏjLJ pl.^ipLs même mol que qantani, pont. — Désigne dans le Sud de l'Algérie des terrains plats s'étendant entre deux lits de rivière (Br.). — Hauteur séparant deux dépressions (Sali.). Gantas, ^Ua.J> faîte ; côte très allongée séparant deux vallées. Gantour, pi. gnaïh^, ^_j]a.xJ \)\. j..]s\.>J broussajlles (Ouest de l'Alg.). Gara ( — et), pi. gour (Sali.), ïjVs pl- j^ élévation isolée dans les sables, hauteur terminée par un méplat (table), témoin d'érosion : Gara- béidha (Sah ). — Dans le Sahara algérien on emploie gour pour désigner un monticule à tête plate isolé, et gara comme nom collectif pour région ou col- lection de gour (Br.). Garaa, gueraa (qeraa) ( — et), Izji 1° terrain nu ou dénudé ; 2° marais (Tun.); étang, salé ou non (Ksi algérien). || Guera-cl-meiah (étang salé) (C); Gucra-el-hout (étang des poissons). Garaa (ou guera)-el-maghsel, J,*»jiJI Iz^ étang où on lave, lavoir. Gasi (pron. Gdci),^-^^^ (liH- dur^ durci), sol dur, sans sable ni gravier, où le pied du chameau ne marque pas (Sah.). Ghaba (--et), pi. GHiYEB. LU pi. .«^li foi'êl ; fourré de broussailles. — En Algérie, aussi forêl de dattiers, oasis, et même jardin de dattiers (à Diskra). || El-ghàba(S.); Blad-ghàba (pays de la forêt), réunion de sept ksour sur la route du Touat (Sah.). Ghabet-mechhat, JjLs-^^ ïjLï bois taillis. Ghar, pi. GHiRAN, jLi pi. ^^j^^ caverne, grotte, souterrain: Ghar-ci- djéma; Ghar-ez-zemma (grotte aux inscriptions) (C); Ghar-roubbàn (O.). || EI- ghàr (C). Ghar-en-nemel, J.çJ! .Li (grotleaux fourmis), fourmilière. Gharb, ghorb, w^c Ouest, occident; les États barbaresques (comp. Maghreb). — En Algérie, ce mot désigne le Maroc. GhaRBI (adj.), ^iji occidental. || Ouad-el-gharbi (riv. du Sah.). Gharsa, A^ji bourbier. — Dans le Sud, jardin (Gh.). G»' PARMENTIER. — VOCABULAinK ARABE-FRANÇAIS XXV Ghedir (RHEDiR), pi. GHEDRAN, ^j ji- pi. j^j^^ llaquG il'eau pei'sislanle, mare (souvent 1res élendue), bas-fond, réservoir naturel où l'eau sé- journe. — Partie escarpée au fond d'une dliaya; goulTre dans une rivière. Il El-ghcdii- (C). Ghedra, sjji bourbier. GhEZALA, GHAZÈLA, pi. GHOZLAN, GHEUZLAN, jO|^ pi. .^^ gaZCUe. jj Sour-S'liozhin (romiiart dos gazelles), n. arabe d'Aumale (A.); Bir-hou-ghazéla (l'ontainc aux gazelles), sur la route do Ghadamès ; Aïn-el-ghazcl (Tripoli) ; Bahr-el-ghazàl, vallée de l'Afrique orientale. GiiORB, voy. Gharb. Ghorfa, 'îJjà grotte peu profonde, balme. Ghouiba, -^^jy- dira, de ghdba, petit bois, bocage. Ghourd, pi. aghrad (oghroud), ^^y. pi. :i\j^\ liante dune, montagne de sable. Il Ghourd-el-khàdem (dune de la négresse); (.Wiourd-el-laya (Hah.); Ghourd-mcnfroùda (dune isolée), près Ghadamès. GnouT, GHOUTA, is^i, iJsji Vallée bien arrosée el fertile; petite oasis. Ghrasa, pi. ghrais, i~.|y^ pi. fj^i}j^ plantation, boisement. GiiROUS, ir'3/' (pl- (^Cfjhars), planlations. Gmir, gmair, voy. Gitemîr. Gobe», voy. Qcbar. GoLÉA (qoléa), --^jula dini de (jalaa., chàtelel, fortin. — Colline formant citadelle naturelle. Il Ei-Goica (Sah.); Koiéa (A.). GouBBA, voy. Koubba. Gourbi, pl. GUERABA, graba, c^sjS pl. h\js cliaumicre, hutte couverte en chaume, diss ou écorce. GuEBLA (QABLA), iLs (A.),Sud, \lidi(litt. endroit vers lequel on se tourne en regardant la Mecque). GUEBLI (QABLl) (adj.), ^1.3 (.\.), méridional. || Zab-el-guebli (Voy. Zab); Chelala-gucblia (O.); Oucd-gucbli, riv. près de Collo (A.). GuEBOUR, pl. de (jober. GuEBOURA, voy. Qeboûra. GuEÇAA (qeçaa), 1x^3 petite plaine encaissée. GuEDAL, J!ji prairie, pré réservé. Guelaa (oalaa) ( — AT), Xxli plateau entouré d'escarpements formant une citadelle naturelle (comp. kalaa). \\ Guclaat-ed-dcbb (citadelle de l'ours); Kalaat-en-nakhl (plateau des dattiers), au S. de la Palestine. GuELB (qalb), ^^ (litl. cœur], dune en forme de cœur. XXVI GÉOGUAPIIIK GuELB-EL-ouED, ^U^ >»^3 thalweg d'iine rivière. GuELiB, w^J^ diminutif de guelb, petite dune en forme de cœur. GuELTA, pi. GUELT, h\3 pi. cJl^ mare, tlaque d'eau; bas-fond dans une rivière : Guelt'-cr-rous (mare aux têtes, — en souvenir d'une sanglante exécu- tion) (A.); Oued-guelt'-cl-béidha (riv. de la mare claire) GuEMAA, 'ix^ butte (Cil.); plateau étendu et de peu de relief (Br.). GuEMiR, pi. GUEMAiR. ^*3 \)\ . jA^3 petit lerlre arrondi (Ch.); marque d'une limite entre deux terrains, consistant ordinairement en un talus, une élévation ou une dépression de terrain (B.). — On appelle guemdir les rangées de pierres marquant la limite d'un sentier à travers un chotl (par exemple dans le Chott-el-kebîr, en Tunisie). GuENMAU, pi. guena.ner,jL;l9 pl.^Li point culminant d'une montagne, piton. GuEBAA, voy. Garaa. GuERAR, j\js plaine avec dépressions généralement sablonneuses. GuERARA, ïj\^ dépression sablonneuse dans laquelle se perd un ouad (Sah.). GuETAR et guetara, iLki et sjLLâ" puits qui n'est alimenté que par des suintements. || El-gucttàr (Tun.); Aïn-el-guettàra (S.); El-gucttàra (Sah.). GuEURN (qeurn), pi. GROUN, xjà pi. jj^3 comc, poiuto de montagne; petit pic. Il Djebel-gucrn (A.); Djebel-bou-gueurneïn (mont aux deux cornes) (Tun.). H Habs, ^J»^ prison. Haci, voy. Hdsi. Had, AHAD, J.=l! (litt. wn), dimanche {1er jour). Il Thenict-ei-had (col du dimanche, où le marche se tient le dimanche), v. d'Algérie ; Souk-el-had (Mar.). Hadef, pi. HEDAF, ,^>x» pi, ^l^x» accideut de terrain; butte, petit mamelon (Br.). Hadhri, pi. HADHAR (hadar), ^j-i:i=^ pl.j..isa. (Htt. qui est présent , ma- nens). Habitant des villes, citadin, bourgeois. — Nom générique des Arabes sédentaires des villes; on les appelle aussi Ehel-el-bled, gens de la ville (comp. Ehel). Hadid, «JJ-^^ fer. Il Bibàn-el-hadid (Voy. Bibàn); Mokla-el-hadîd, célèbres mines de fer près de Bône, en Algérie ; Ras-el-hadid (cap de fer) (A.). Hadj ou hadji, pi. HADJADJ, ILaw OU ^j^Lcv pi. jr'-F^^ pèlerin. — El-hadj (le pèlerin) est un titre que met devant son nom tout musulman qui a accompli G''' PARMENTIER, — VOCABULAIRE AUABE-FRANÇAIS XXVII le pèlerinage de la Mecque. Les chrétiens d'Orient font suivre le leur de hadji quand ils se sont rendus à Jérusalem aux fêtes de Pâques. || Chabet-bel-hadj (ravin du lils du iièlerin); Ain-el-hadjàdj (fontaine des pèlerins) (i^ah.V HaDJAR, j'-=sr=^i pi. (le HADJRA, ïjsr^ pieiTe. || Kl-hadjàr (C), aussi con- trée de r.Vrabie (littoral de la mei' Araliique) ; Oued-el-hadjàr (O.) ; Hàsi-el- hadjàr, bas-fond du Sah. ; Ilamniani-bou-hadjàr. HaDJAR-ER-RoU.M, vj^îils:^! (pieiTCS (Jcs RomaillS) . Nom générique des ruines lomaines en Algérie. Hadourâ, voy. Hedoîira. Hadra, X^^ descenle, pente rapide (comp. hedoûm). Hafih, pi. HEFAIR, v^ pl.^Lï^^ cxcavalion, fosse; fossé de dessèche- ment ; dépression dans les sables (comp. hofm). Hagna (haguena), LJL:^. tourbillon dans une rivière (Ch.). — Cuve re- tenant l'eau dans le lit d'un oued (Br.). Haï, f. HAYA (adj.), 'gL f. 'LlL (litl. vivant). Se dit des terres d'irri- gation vivifiées par un cours d'eau permanent (comp. mda). Haicha, 'LL^ bas-fond à sous-sol humide ; bourbier. Hait, pi. hiat, k»!^ pi. Ll^ mur; enceinte, enclos; jardin. Hal, voy. Elicl. Halfa (à tort alfa), ïiW nom de diverses graminées (principalement la Slipa tenacissima) qui croissent en abondance dans la région des Sebakh, en Algérie ; sparte. HaLLOUF, f. HALLOUFA, ^j^ f- i-i^ sanglier, laie. Il Enchir-halloùfa (ruines de la laie); Djcbel-bou-halloùf (M' aux sangliers) (C.) ; Oucd-halloùf (Sah.). Halq (halk), ^^_^ (lilt. gosier] clienal, pertuis : iiaïk-ci-oued, nom de la goulclle. à Tunis (comp. ancj et fouvi). Hamada, pi. HAMAD, s^l^a. pl.:>L^ terrain élevé, aride, non irrigable.— Plateau rocailleux, dénudé, comprélemenl désert : iiamàda-cl-hamra (Tri- politainel- Hamia, L^Uw source chaude ou tiède, jaillissant naturellement. HaMMA, 1^=^ source d'eau thermale. Il Le llamma, près d'Alger et près de Constantine. Hammam, ^U^ bain naturel, source thermale ; thermes; bain maure, étuve : Ilammàm-melouan (bain coloré) (A.) ; Ilammàm-bourda (bain du bat); Ilammàm-meskhoutin (bain des maudits) (C.): Ilammàm-es-salhin (bain des saints) et Ilammàm-el-djereb (bain do la gale), près de Biskra; Oued-el-hanunàm (riv. à sources thermales) (O.). || El-hammàm-fougani et El-hammàm-tahtcàni, deux ksour de Figuig (Mar.) ; El-hammamàt (les bains), v. de Tun. XXVllI GEOGRAPHIE Hammar, pi. HEMAMiR, jU=^ pl.^^L^ mamcloii en dos ù'àne.ide hamdr, jL^=w âne). HaMRâ, ^J^yS>. i. de ahmm\ rouge. || Ras-el-hamra (cap rouge) (A.); Dje- bel-hamra (mont rouge) (C.) ; Kasbet-el-hamra (citadelle rouge) (Sah.). — De ce mot vient le nom de VAlhanibra, le célèbre palais maure de Grenade. Hamria, hj^ terres rouges, ferrugineuses. Hania, pi. HANAYAT, Ifc^ pi. C-j'-;>l-i=^ coude de rivière. — AUuvion de terres déposées dans le lit d'une rivière. Haouch, pi. HAOUACH et AHOUACH, (J^_j^ pl- {j^'^jr^ et ^'^j^^ ferme, en- clos; domaine rural. || El-haouch (C); Haouch-kalaa (A.). Haoudh, pl. HOUADH, js_^L pl . js\_^ petite fosse, bassin; bassin, dé- pression en forme de cuvette entre les dunes. — Bassin de fontaine (Tun.). — Plaine de terrain meuble (Br.). Haouita, 'ûm ^ dim. de hcili, petit enclos; station marquée par un arbre, par un enclos de pierres sèches ou un tas de pierres, en l'honneur d'un personnage saint. Les femmes y déposent quelquefois des morceaux d'étotfe (de ceinture) pour demander la fécondité. Le mot haouita (ou houita) s'applique généralement à des stations plus petites que les maqdm (voy. ce mot). Haouma, voy. Hoûma. Haout, voy. Hoûi. Hara, 'iX^ quartier de ville. En Algérie, souvent quartier des Juifs. Harch, f. MARCHA (adj.), tj^j=>^ f. «^;^ raboteux, caillouteux; abrupt. Hakf, pi. HERAF, ^j=^ pl. ^^j^^ berge, bord d'une rivière. Hasi (hassi), pl. HAouASi et HAsiAN (0.), ^-^ pl • ^•*-!^ Gl ^J-^r^ petit puits, le plus souvent non maçonné, de deux ou trois mètres de pro- fondeur ; dans les régions sablonneuses de l'Algérie, il faut souvent dé- blayer le sable pour trouver l'eau, retenue sur un terrain imperméable à peu de profondeur sous le sable. Il El-hàsi(C.); Ilâsi-el-biodh (puits clair) (O.); Hàsi-el-lcfaya (puits des vipères) (Sah.); Hàsi-ben-Ahmed. Hayi, voy. Ha:i. Hedoura, sjjAaw descente, déclivité, pente, penchant; talus. HÉiT, HIT, pl. HiouT, ia^ pl. is^av mur, muraillc. Hemmala, iJ'L^a. chemin bien frayé (Sah.). — Mur en pierres sèches (Ouest de l'Algérie). Henaya, ijLa. 1'^ aqueduc (Tun.); ^^syn. de /ic/ua. Henchir (à tort enchir), pl. HENACHER^^^i-^.» pl . ^i^U.s rulnc antique, G^l PARMENTIEO. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XXIX le plus souvent romaine (dans TEst de l'Algérie el la Tunisie). — Ferme, métairie (Tun.). Il Enchir-cl-atach, Enchir-halloûfa (ruines de la laie) (C); Enchir-soumma, Encliir-cl-hannoul (Tun.). Henia el HENAYA, L^o. et hb^, coude de rivière ; banc formé au coude d'une rivière, en forme de presqu'île (comp. ouldja). Heufra, voy. Hofni. Hezam (lilt. ceiiuurr). J^ressaul de rochers (Br.). HiçAR (hissar) , j L^=!- ciladelle, forteresse. HicEN (hisn), (J'^^^ citadelle, forteresse. HoDHNA (hodna), 'L^ plaine eniourée do monlagnes. Il i.o iiodna, contrée de l'Algérie. HoFRA (heufra) (—et), ÏjS^ trou, fosse, fossé, excavation; bas-fond ; ornière. — Hofret-el-bordj, -.^Jl iy=^ fossé du fort. HouDH, voy. Haoudh. HouiTA, voy. UaouUa. HouMA, UAOUMA, ï^j=^ quartier de ville. — Dans l'île de Djerba (Tun.) ce mot signifie village (Duveyrier). HOUT, w'jiS" poisson. Il Ain-el-hout (O.) ; Guera-mta-ol-hout (étang- des poissons): Oiied-cl-hout (riv. poissonneuse). HouTA, HAOUTA, Lj^* accidout de terrain (Cli.); sol déprimé, bas- fond (K.), Ianbou, ianbo, voy. Yanboff. Ibn, pi. EBNA, ^j}\ pi. b..ji fils. Cette forme s'emploie en lêle d'un nom (comp. bcn) : Ibn-KhaUloun, historien; Ibn-Errouchd J-i-^Ji ^>' Avcrroès, célèbre médecin maure d'Espagne. IhOUDI, f. inOUDIA, v_5-V^ ^- '^-t-'j-^-t J^'^' juive. II Choucht-el-ihoûdl fSah.). K Kaa, voy. Qaa. Kadra, orthographe vicieuse pour khndhra ou khadra. Kaf, kef, pi. KiKAN, ^l^ pi. ^\J^f rocher, poinlc de loclier, pic; crête à pic, CSCarpemenl. Il Ivef (Tun.); Kel-oum-lehoul (C); Bordj-cl-kii'an, n. flu Foj't (le l'eau, localité d'Algérie. XXX GÉOGRAPHIE Kafir, kafer, pi. KiFAR el KOUFFAR, jhl^ pi. jUJ' et jLi^ Infidèle, ne croyant pas. — Nom que les Musulmans donnent à tous ceux qui sont en dehors de l'Islamisme. Kahela (keuhiîLa), 1=^^ f. âeakhal, noir. || Daya-kahela, marécage sur le cours du Chélif (A.) ; Dayet-cl-kahela (Sah.) ; Fedj-kahla (C). Kalaa (qalaa) ( — AT), ixla forteresse, château fort (comp. cala, guelaa et goléa). || Kalaat-el-arich, sur la Méditerranée (frontière d'Egypte et de Pa- lestine); Kalaa-el-oued (Tun.). Kantara, kantra, pi. KNATEUR (orlliograplie ordinaire pour qantara) a^JajJ pl.^isLs pont, viaduc, aqueduc. Il El-kantra (C); Bàb-el-kantara (porte du pont), porte de Constantinc. Kasra (à tort KASRAH, casrah) ( — et), (orthographe consacrée pour QAÇBA), L-03 citadelle, château fort d'une ville : la kasba d'Alger, de Constantinc, etc. jj Kasbet-el-djoua (Maroc); Kasbet-el-hamra (Sah.). Kasr, voy. Ksar. KbaR, jLaT pi. de keblr. — On désigne ainsi, en Algérie, les grands, les notables d'une tribu. Kbour, voy. Qehar. 'Kdhar, 'kdeur, voy. Akhdhar. Kebaili, voy. Qebaïli. Kebar, kbeur, voy. Qebar. Kebila, voy. Qeblla. KeBIR (kBIr), f. KEBIRA(ad.j.) j~^ f. ïj^ grand. || Ouedel-kebir (la grande rivière) (comp. ouâd); Ksar-el-kebir (Maroc); Ras-kebir (le grand cap), près CoUo (A.) ; Chott-cl-kebîr (Tun.). Kebra, ^J^ les grands, les notables, les chefs (comp. khdr). KebrIT, ^•^Ij'f soufre. || DJoûn-el-kebrit (voy. fZ/oti??). Kedim, QEDiM, f. KED1MA (adj.), *j ji f. ÎU>'^ anciou, vieux, antique, jj Taraerna-kedima (Tamerna la vieille); Mgarin-kedima (C). Kef, voy. Kâf. KeHEP, pi. KEHOUF, ,^Jr^ pi. ^j-i/ grOtlO, Cavemc. jj Kehef-soultcàn (grotte du sultan) (Sah.). Kelta, voy. Guelta. Kerma, hj^ llguier; cep de vigne. || Aïn-kcrma (fontaine du figuier) (C). Keurn, voy. Gucurii. Khadem, >.5L=l (litt. serviteur, domestique, esclave noir). — En Algérie, servante négresse. || Bir-khàdem (A.); Ghourd-el-khàdcm (Sah.). Khadhra, khadra, ^yai^ f. de akhdheitr, vert. H Aïn-elkhadra (A.). C,=»' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XXXI 'Khal, voy. Akhal. Khali (adj.), Q^\j^ désert, inhabile. Il Ilaba-cl-kluUi (campement désert), désert de sable (Ar.). Khalidj, KHELiDj, ^JU. ravin resserré ; crevasse allongée retenant l'eau près d'une rivière (Br.). Khaloua, ïJ^ caverne (Br.). Khamla, iLjà. broussailles épaisses. Khamsa, -^U-^ cinq ; d'où Khamis, ^^à- jeudi (f)"^ jour). || 8oiiq-el- kliamis (lieu où le marché se tient le jeudi) (Mar.). lûiAN (mol lurk), jl-^ hôtellerie, caravansérail. KhANFOUSA, pi. KHENAFES elpl. COllcClif KHANF0US , ï--^Xà.pl. ^^msUs. et ^wjÀJ-â. scarabée, coléoplère, en particulier bousier. || Djebei-khanfoùsa, montuf^ne de fjrès dans le Sahara; Gara-khanfoùsa (Sah.). Khanga, voy. Khenga. Kharcu et KHARCHA, ^jï^ ct i^i^^ci. fourfé très épais, hallier. Khechem, *A^ (lin. nez), pointe de rocher. — Gap(Sah.). Khedheur, voy. Akhdheur. KuÉir, pi. KuiouT, ia-^ pi. }s^ (JHi. fil, cordon de tête). — Saignée à un canal d'irrigation, rigole d'arrosement (filel d'eau). — Cordon de dunes (Sa h.). Khela, ^ campagne, champs (par opposition à ville). Khella, Jl^ passage entre les dunes (Br.) Kheneg, pi. khenac. (S.), ^^-^-^ pi- (3'-^ déftlé, gorge : Kheneg-el- mclh Cdéfilé du sel); Ivheneg-et-tmcur (défilé des dattes). 1| Ebkhcneg (A.). Khenga ( — guet), pi. kheng (khengue), iJL^s^ pi. i^-'--^ défilé, pas- sage étranglé, gorge de montagne. — Détroit (Tun.). || Khcnguet-Sidi-Nadji, Oued-el-khanga (C). Khenig, (3~^ dim. de khenerj. Kherba ( — et), pi. khroub, ij^pl. v-^j/^ ruine, maison ruinée, masure. Il Klierbet-zcrga (ruine bleue), le Khroub (C). KuERDOUz, j^j.5^^trou profond, d'ouverture étroite et plein d'eau. (Br.). Kherza ( — et) (S.), ^jj^ plaine couverte de tamaris (Br.). Kheubba ( — et), i...;_=k bourbiei-, fondrière. — Déchirure dans une montagne (Ch.). KuLiDJ, voy. ■Khalidj. KnoNÉifi, (4-^ dim. do l,hcne(j, petit défilé. XXXII GÉOGRAPHIF. Khour, j_p^ terrain encaissé. — Golfe (Cli.). KiFAR, voy. Qifâr. Knateur, pi. de kantara. Knitra, s^ia^^^J (lim. ùe kantara, petit pont, ponceau. KOBOUR (pi.), voy. Qebar. || Aïn-el-kobour (A.). Kocnu, QOCIBA ( — et), L-'^^s clim. de kasba. \\ Kocibot-cl-hadob (Maroc). Kohol, Jar^ pi. de akhal, noir. — An sing. Koheiil^ collyre de sul- fure d'antimoine. Il Djcif-ci-kohoi (O.). KoLÉA, voy. GoUa . KouBBA, QOUBBA, L.^J coupole; petite chapelle en coupole ou dôme éle- vée en l'homieur d'un marabout (saint). En Algérie, les Français donnent vulgairement aux koubba le nom de marabouts. \\ Koubba, village près d'Alger. KouDiA { — AT, ET), ij J>-5' collinc, mamelou isolé.— Montagne (Ouest de l'Algérie : Koudiat-cr-reças (butte plombifèrc) ; Koudiat-ed-donr (C); Cou- diat-Ati, près de Constantine ; Coudiat-bou-guezzàn (colline des diseurs de bonne aventure), près de Collo (A.). || El-koudia fA.). KouDiYA, i-jA^'dim. de AoutZia, petite colline. KoTJM, pi. KOUAM, p^ pi. j»|^i (litt. tas), meule de paille (Tun.). RouMM (keumm), IJ' petite plaine entre des hauteurs (Br.). KouRSi-ED-DOULA, jJjjJi ^^^ (siègc du gouvemcment), capitale. KsAR, QAÇR, oçAB, pi. KsouR (qçourI.j.^^ pi. jj^s palais, château. — Village fortifié ou entouré de murs dans les oasis du Sahara. Il Ksar-ei- kcbir; Ksar-ech-chergui (ksar oriental); Ksar-Sidi-Abd-er-Rabmàn (O.); Kasr- cl-kebir (le grand ksar) , et Kasr-es-seghir (le petit ksar) (Maroc) ; El-ksour (A.). KsEUB, KSOB, voy. Qeceub. Laita, ilasV mamelon isolé sur une crête de montagne (Br.). Lalla, lella, a3Y dame. Dans les noms de lieux, dame vénérée, sainte. Il Lalla-Maghnia (0.); le tombeau de Lalla-Manoubia, près de Tunis; la koubba de Lella-Gouraya, près de Bougie (A.). Lanasseur, pour El-Anasser, les sources (voy. Anser). \\ Lanasser ;C.j. Lefaya (vulg. pour afaaya précédé de Tart. el), LxiYl séjour des vi- pères cérastes (à cornes). Il Ilàsi-el-lefaya (puits aux yipères); Oued-lefaya (Sab.). G*' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XXXIII M Ma A, MA, .L» eau (comp. mlah). — Mâ-el-mâ, .LJ! ^U eau mère, source. — El-mâ-el-liaï, ^=^1 .L^l eau vive. — El - mâ-et-tayeb, ^_JJ! .L)\ eau douce. — El-mâ-el-melah J^\ 'l^\ eau salée. Il El-m;i-ol- f. ïjj^^a^ victOrieUX, victorieuse. Il Les Beni-mansour, tribu d'Alg. ; Mansoura, n. de nombreuses villes, en Egypte, en Tunisie, etc.. montagne près de Constantine. Maqam, voy. Makâm. Maqbara, ÏjJ^ lieu de sépulture, petit cimetière. Marabout, — En Algérie, les Français donnent abusivement ce nom aux koubba dont le pays est parsemé et qui sont érigées en l'honneur d'un marabout {^j^\;^ merâbot, lié à la vie spirituelle, saint). Masdjid, voy. Mesdjid. MASGum, prononciation égyptienne de masdjid. MasKARA, MASKERj^^C^*.* camp. || Mascara (A.). Matmor et matmoura, pi. MTAMm,j^JL» et ïjjJ^ pi, ^LL^ silo pour enfermer les grains sous terre (comp. djafoûra, retba). Meçalla, voy. Meçolla. Meceubb, Meçabb, sS^^^ embouchure d'une rivière. Meched, Jiu^ réservoir d'eau naturel (en général moins grand qu'une guelta) . Méchera, pi. MECHARA, 9' j^ pl- Ç'jL^'» gué ; abreuvoir. Mecherchef (adj.), ^^_^j^ accore, taillé à pic. Mechhed, pl. MECHAHED, J.^ pl. Jj»Ld.P tombeau d'un personnage vé- néré, chapelle élevée sur le tombeau d'un saint. || Mechhed-AU (à tort Mesched-Ali), v. de la Turquie d'Asie qui renferme le tombeau d'Ali, gendre de Mahomet; Mechhed-Hosséïn, v. sur l'Euphrate qui renferme le tombeau de Hosséin, lils d'Ali ; Mechhed, capitale du Khorassan. Mech'raa, Ac^ carrefour (de chemins). Mechta, ïbJu* campement d'hiver ; chaumière, Mecif, ,^_^^ campement d'été, Meçolla, J^ oratoire en plein air destiné surtout à prier pour les morts ; emplacement réservé pour les prières, tertre élevé dans ce but. Medersa, voy. Medrasa. Medfa, j^Jj» lit d'un torrent, — Endroit où l'eau est absorbée. Medhiq, MEDHIAQ, pl, MEDHAIQ, jjft^ pl . {j^,^ défilé, gorge, pas *, détroit (comp . dhiga) . G^' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XXXV Medina ( — et), pi. medain et medoun, 'Lljj^ pi, ^^Ij^ et .ijJv» ville. Il Mcdinet-cn-nebi (ville du Prophète), Médine (Ar.); Modinet-aboii (Éf?ypte); Mediiiet-cs-sihr (ville de la mafi:ic) (C). Il Aussi réunion de terriers (Br.) : Medina-inta-hirouda ïijj=^ ç^l^ LljJo» terriers de mulots. Medjbedh, medjbed (Sal).), à^ piste, sentier battu par le passage de nombreux chameaux. MedJEMA, pi. MEDJAMA, ^«-â^ pl. «^Lçsr* COnllueUt. Medjer (el-oued), (.5yi)^3r^ fil (de l'eau) (comp. djera). Medjèz, medjaz, jLs^ (litt. lieic de passage), gué. Il Medjèz-hamàr (gué des ânes); Medjèz-sfa (C); Medjèz-el-bàb (Tun.). Meujra, Ïjs^ courant; canal. Medrasa (vulg. medcrsaeiïAlg.), pl. medars, Iw.j^ pl. , wilx» école d'enseignement supérieur (comp. mesid). Mefraq(et-teurqan), [J6^\) ^jji^ (liit. partage des chemins), em- branchement, bifurcation, carrefour, Megabra, voy. Meqabra. Meghara, pl. MEGHAiR, JjU^ pl.^jUp caveme, lanière (comp. ghdr). Meghdeur, voy. Maghder. Meghebba, XLkfi terre privée d'eau. Megsem, voy. Meqsem. Megta, voy. Meqta. Megueurn (el-ouidan), ( ,!jj_j3!) ^yu confluent (des rivières) . Meguisem, j»*«Ji/» dim. de megsem, petit col, passage de montagne (Br.). Mehall, J^st^ (litt. halte, campement) . — Dans le Maghreb, on appelle tribus mehall celles qui ont immigré postérieurement aux invasions con- quérantes. MehALLA, pl. MEHALL, ALt^ pl. JLsr^ Camp. Mehlek, pl. MHALEK, «^J^ pl . -^JL^ Hcu pérlllcux ; précipice. Mejès, MJi:s, prononciation tunisienne de medjèz. Mekebb, mkeubb, v«1X» embouchure d'un cours d'eau dans un autre. Meksem, voy. Meqsem. Meleug (el-ouidan), ( jIjjj^!) ^Jl» confluent (de rivières) (Br.). Melh (meleh), pL.MELAH, J» pl. ^% SOl. || Bahr-el-melh (grande masse d'eau salée), mer; Kheneg-el-melh (défilé du sel); Guera-el-melah (étang salé); Oued-el-raclah, n. de nombreux cours d'eau en Algérie, Tunisie, etc. ; Scbkhat- el.mclah(Tun.); Djcbcl-mclah (Sah.). XXXVI GÉOGRAPHIE Melk, pi. MELAK, oXJU pi. ^=>îi«! bien, propriété. — En Algérie, ce mol désigne les biens appartenant en toute propriété à un individu ou à une famille et pouvant être aliénés : on dit terre melk par opposition à terre ai-ch. Mellaha, Âaw^' saline, mine de sel. Melteqa, LlxL conilueni. Memleka (—et), JkS3^ royaume, empire; province. Menaba (— et), isjLo» minaret. — En Algérie, phare; pour minaret, on emploie le mot soumaa. Menba, pi. menaba, fL^ pi. foLfi source [\e lieu même oîi l'eau jaillit) (comp. yanboû). Mendhra, SjX:^ poste d'observation. Mengoub, «_^^iU* endroit où passe une rivière souterraine sous une couche de tuf qu'on n'a quà percer pour trouver de l'eau. || Mcngoûb (Mar.) ; Hàsi-cl-Mongoùb (Sah. alg.). Menhel, pi. MENAHEL, J-^ pi. ^l'-^ abreuvoir (C. et Tun.). Menzah, ï;_i_/» terrasse. A Alger, appartement sur une terrasse ; bel- véder; donjon. Ml:^z^:L et menziîla, pi. menazel, J^ et 'iiy^ pi. JjLx^ lieu où l'on des- cend, station, halte; campement, bivac, gîte d'élape. Menzila, à^^y-^ dim. de menzel. Logement spécial pour les hôtes, chez les Bédouins. Meqbara, voy. Maqbara. iMeqeurn, voy. Megueurn. Meqsem, moqsem, wL» parcelle de terre, champ; lieu de partage d'eaux. — Large col, passage dans une chaîne de montagnes (Br.). Il Meqsem-ei- asel (défilé du miel) (Sah.). Meqta, moqta (mokta) pi. MQATA, «Jaû.* pi. aJsLiU (lilt. coupicre), gué. — Carrière de pierres. || Mokta-el-hadîd (carrière de fer), célèbre mine de fer (C.) ; Mokta-el-hadjar (carrière de pierres) (C); Mokta-kef-el-asfer (cou- pure du rocher jaune). Meraa, ^j^ pâturage. Merah, ^\y parc ou bergerie au centre d'un douar. Merdj et MERDJA, pi. MEROUDJ, -.y ct 'is^y pi. ^jj^ marais, marécage; prairie humide. 1| Chabet-el-mcrdj (ravin du marais); Oued-merdj-el-ghe- ris (C). 0=»' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XXXVII Mergueb, pi. MERAGUEB, <^^y pl . v'^l^^ monielon ; vigie. || Mcrgucb- el-adjcm (Sali.)- Meridj, ^y dim. de merdj. Petit marais; pelile prairie. || Ei-mciidj (C.) Merika, pl. MERAiR, Sjjy p^- ji\^ pclït chemin, sentier. Mersa (mers), pl. MERAsi, c~y pl- ^j?-!;'' poi't. ancrage. || Mcrsa-haii, port du lledjaz, sur la mer Rouge ; Marsa-scirocco, port à la pointe sud do Malte ; Mcrs-cl-kebir (le grand port) (O) ; Mers-el-kharez (port aux breloques) et Mers-el-djoun (port de la baie), anciens noms de La Galle (C). Mesalla, voy. MeçoUa. Mesaocd (messaoud), f. MESAOUDA (adj.), ijx^^ f. S.5.3UW» heureux (COmp. saïd, sadda). \\ Ain-messaoud, Oued-messaoud (A.). Mesdjid, mesdjed, pl. MESADJED, A=s-**^ pl . ^.awL...^ petite mosquée, ora- toire, chapelle (comp. djdmi). — La grande rao.squée de la Mecque a conservé le nom de mesdjid, probablement parce que ce mot désigne toute mosquée, petite ou grande, dans le Koran (où l'on ne trouve pas le mot de djdmi). Meseubb, voy. Meceubb. Mesid (mecid), J--W» école d'enseignement primaire (comp. medrasa). \\ Djebcl-Sidi-Mecid, montagne près de Constantine ; Djcbcl-msid-el-Aîcha (C). Mesif, voy. Mecif. Mesil, pl. MSAiL, J^^ pl. JjL.~^ canal, lit de cours d'eau. — Mesilma .U J;-»w» courant d'eau. Mesreb, pl. mesareb, w^**»'» pl. >^L.'» sentier. Metana, AJL:./» voy. Tm. Methoua (metsoua), >^j-i-^ lieu où l'on donne l'hospitalité, asile. Mezara, 'ij\y lieu de pèlerinage (au tombeau d'un saint); monticule à ex-voto; marque faite à la station qu'on visite. Mezrar,j!jj^ terrain graveleux. MiAH, .L» pl. de ma, eau. — Miah-dâfqa, ^liJb «L^ eaux jaillissantes. MiçR, MisR, pl. amçar, mgar ct MEÇOUR, ».o>» pL^Ls.*! elj_j/-s^, capi- tale (de royaume). ll El-Misr et Misr-el-kàhira, 'ijs,is}\ j^^a^ (la cité vic- torieuse), nom du Caire. MiYA, AjU cent. || Ouod-miya (rivière aux cent affluents) (Sah.). Moghrabi, pl. MOGHARBA, ^J;^'» pl. alg. JojLi^ moghrébin (maghrébin), habitant du Maghreb ou des Étals barbaresques. MoGHREB, voy. Mafihrcb. XXXVIII GÉOGRAPHIE MoQBARA (morbara), voy. Maqbara. MoQSEM, voy. Meqsem. MoQTA (mokta), voy. Meqta. MouiLAH, MouiLEH, J^^y clim. de mdlah^ gîte d'eau salée ou saumâtre. || Hâsi-mouilch (Sah.) ; Tcniet-mouîlah, col près de Figuig (Mar.). MouRED, pl.MOuARED, v5j_y» pi. :>^\y abreuvoif naturel, endroit d'une rivière ou d'une mare où les animaux s'abreuvent (comp. ouerrdd). MouYA (mouia), J^y dim. de ma. Petite source, suintement. || Bir- moui-Hamed, puits dans le Souf. MsALLA,Woy. Meçolla. MsiD, voy. Mesid. IV Nader, pi. NOUADEH,jilJ \>\. j^^y (lïlt. meulc de paille), hauteur en forme de meule de paille, grande butte (Br.). NADHOR,j_jiii observatoire (lieu ou bâtiment d'où l'on domine), tour de vigie; montagne formant vigie. Il Le Nador (A.). Nahr, pi. NEHAR,^ pl-jl-v^^ grande rivière, fleuve. — Nahr-es-saïl, JjLJ!^ fleuve impétueux. || Nahr-el-kclb (fl. du chien) (Syrie); Nahr-el- Ardcn, le Jourdain (Palestine) ; Nahr-el-aasi, l'ancien Oronte ou Axius (Syrie). Naitha (naitsa), i^-ijLi petite hauteur rocheuse (Br.). NakHLA, pi. NAKHAL, AJlàr-' pi. JLi^ dattier, palmier. || En-nakhla (Sah.); Kalaat-cn-nakhl (Egypte). Naoura, ïjyiJ noria, roue à irrigations. — Bir-bel-naoura, Jj^_^_j îjyij OU simplement naoura, puits à roue. Nebra, pi. NEBAR, J^SLj pi. v^LJ collinc de sable, petite dune. — Espace couvert de petites dunes, sol de sable rassis, généralement peu mouvementé. Neguer (negr) (S.),^J réservoir d'eau naturel et profond (Br.). NeMEL, J*) fourmis. 1| Oued-bou-nemel, Hàsi-bou-nemel (Sah.). Neza (nza), pi. NZAOUAT, AjJ pi. o|j|)J tas de pierres, tumulus élevé à l'endroit où quelqu'un est mort (soit par accident, soit assassiné ou tué dans un combat (comp. redjem). NlF, ,^_3J (alg. pour ENF, ,,^^J^) nez. || Djebel-nlf-en-neseur (mont du bec du vautour) (G.) ; Ilàsi-bou-nif (O.). Nouba, Xty garnison, lieu de garnison. G"' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XXXIX O Ogla (— AT ), iJis réunion de plusieurs petits puits (hâsi) en un même endroit. On les creuse souvent au moment du besoin, et l'eau peut être réunie en un seul bassin (Sah.). — Désigne aussi, dans l'Est de l'Algérie, un puits près duquel est un campement permanent muni de silos. || El-ogla, Oglat-chebi (Maroc) ; Oglat-khadra, Oglat-ouled-djemàa (Sah.). OuAD (oued) et ouADi, pi. AouDiA (et vulg* ouidan) , :>îj et ^^Ij pi. ^^jt (vulg*^ »!jj j ) rivière, cours d'eau ; lit d'un cours d'eau, souvent à sec ; thalweg; vallée; vallon d'écoulement d'une pluie d'orage : Oucd-ei-kcbir (grande rivière), nom commun à beaucoup de rivières (par exemple l'Oued- roumel qui passe à Constantine, à partir de sa jonction avec l'Oued-smcndou). Le nom du Guadalquivir, fleuve d'Espagne, est une altération de Ouad-al- kebir; Oued-el-melah ou Oued-melah (rivière d'eau salée), nombreux cours d'eau d'Algérie et de Tunisie ; Oued-touta (rivière du mûrier), Oucd-zitoun (rivière des olives), Oued-chair (rivière de l'orge), Oucd-el-aneb (rivière des jujubiers), Oued-el-kcrma (rivière du figuier), Oued-el-namous (rivière des moustiques) (A.); Oued-chelif (A.); Oued-medjerda, Oued-el-hallouf (rivière des sangliers) (Tun.); Oued-fodda ou fezza, i-'^aJ .5'j (rivière d'argent), aussi nommée Oucd-ol-djoûhar (rivière des perles) (Fez) ; Oued-souf, Oued-righ (Sah.) ; Oued-igharghar, chez les Touareg; Oued-hemsia (Malte). || El-oued (Souf). OUAH, ^\j oasis. Il El-ouah, la grande oasis de Thèbes ; El-ouah-el-baryeh (Egypte). Ce mot, usité en Orient, est inconnu en Algérie, où il est remplacé par ghdba. OuATOu, voy. Outou. Oucef, ouçf, pi. ouçAF, ^'^j pl. ^'-^j poiut cardinal : El-arbaa ouçâf, les quatre points cardinaux. OuciF, ^_^}:r^j nègre (comp. asoud, khadem). OuDJH-Eï-TELL, JJi .^^j lisière du Tell. — Oudjii-el-erg, /3^1 .^^^j lisière des grandes dunes (Sah.). — (Oudjh, lilt. visage, face, front). Ouerrad, «îljj gué; abreuvoir naturel (comp. moured). OuiD, voy. Ouyid). OuLAD, ^Yj pour AOULAD, :>'^jî pl. de ouled, fils (comp. béni). — On désigne par Ouldd-sidl, >_5-^ «^Xî i^^^ enfants de monseigneur), dans les provinces d'Alger et d'Oran, et par Ouldd-si, ^^ jiY^ (les enfants du sieur), dans la province de Constantine, les membres d'une tribu religieuse descendant d'un marabout : les Oulâd-sidi-chéïkh, les Oulàd-sidi-Aïça- cheraga. OuLDJA, 'i^^ (Tun.), syn. de henîa. XL GÉOGHAPHIE OuLlîD (OULD), jJj (vulg. pour oualad, jJj) fils. || Oulcd-rahmoun, n. de lieu (C). OuMM (gum), ^i (lin. mère). Ce mot entre dans la composition des noms de lieux avec le sens de prodinsant, rempli de... (à peu près comme bou) : Djebel-oum-debbàn (mont aux mouches); Oum-el-hcnchir (pays aux ruines) (C.); Oum-et-tioùr (contrée aux faucons) (Sah.); Oum-cr-rebia (ville du prin- temps) (Ar.). Oust, ^^ (pour i=u-j! ), milieu. — Ousl-ed dâr, cour (d'une maison). || Bahr-el-oust (mer du milieu), Méditerranée. OusTANi (adj.), f. ousTANiA, ^Lkwj f. LJLÎawj Central, intermédiaire, du milieu. Il Masr-oustania, Moyenne-Egypte (ancienne Ileptanomide). OuTA, Lisj plaine. OuTAYA (outaia), --^.'«-^j grande plaine. || Ei-outaïa (C). OuTiA, aJ?j dim. de outa^ petite plaine. OuTON (outen), pi. AOUTAN (outan), ^]s^ pi. jLisj! district, arrondisse- ment. OuYiD, ouiED, J-^j dim. de ouâd. Petit ruisseau. Nota. — En Algérie, surtout dans le Sud, \q q [^) se prononce souvent comme g dur ( ^ maghrébin). Qaa, gaa, &li partie inférieure, pied (de montagne) ; fond, lit (de ri- vière) . Qaa, gaa ( — at) ), Acli sol, terrain; aire. Qabla, qablï, voy. Guebla, guebli. Qabr, voy. Qebar. Qaçar, qaçr, voy. Ksar. Qaçba, voy. Kasba. Qalaa, voy. Kalaa et Guelaa. Qantara, qantra, voy. Kantara et Gantra. Qebaili, pi. QEBAiL, ^J^L^ pl. Jjl-:^ (litt. homme de la tribu), Kabile (Kabyle). — Les Arabes ont désigné, sous cette dénomination générale de qeba:il, les peuplades berbères qu'ils ont refoulées dans les montagnes du Nord de l'Afrique et qu'on trouve depuis la Tunisie jusqu'au Maroc. Qebar, qebeur, gober, pl. qebour, qobour (guebour), ^^ pl. jj^ tom- beau ; sépulture. || Kbeur-er-roumïa (tombeau de la Chrétienne), monument antique entre Alger et Cherchel. G"' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XLI Qebiba, -^-^ dim. de qoubba, petit dôme. Qebila, pi. QEBAiL, aLJ pi. Jj Li liibu, famille. — Nom que les Ka- biles donnent à la confédération de plusieurs tribus. Qeboura (gueboura), SjjJ tombe; cimetière. Qeçar (qçar), pi. QEÇOUR (qçour), voy. Ksar, pi. hsour. QeCEUB (qçob) (s. pi.), v«^.^ roseaux. || Oucd-cl-qçob, rivière bordée de roseaux; Ain-kseub, n. de lieu (A.). Qedim, voy. Kedim. Qefra, SjsJ région déserte (comp. qifdr). Qenaq, /JL^ bivouac, gîte d'étape. Qenitra, qnitra, voy. Knitra. Qeria, qria, J^^y bourg, bourgade, village. Qeurn, voy. Gueurn. QiFAR,jLi^ désert absolu, partie tout à fait inhabitable du Sahara (comp. falat, jiafi). QoBouR, jj-^ pi. de qehav ou qahr, tombeaux ; cimetière. QociBA, voy. Koclba. QoLÉA, voy. Goléa. QouBBA, voy. Koubba. R Raba, fUj campement de printemps; habitations. Ragouba ( — et) , A>ylj colline, mamelon, hauteur (comp. roqba). Raha (— et), pi. RAHi et RAHOUAT, Li.j OU ^c^j et ïLa-j (avec un dé- terrainatif), pi. q^j et vulg. vO|^l^j moulin (comp. tahouna, feurn). — Rahet-er-rih, ^Ji\ isU-j moulin à vent. || Oued-rehi (riv. aux moulins) (A.). c Rahba ( — et), JUa.j halle, marché; place du marché : Rahbet-ei- qmah, halle aux blés, marché aux blés ; Rahbet-es-souf (marché à la laine), place de Constantinc. Rakba, voy. Roqba. Ramla, \oy. Remla. Ras, pi. Rous, ^^Ij pi. ^jj (litt. tète) sommet (de montagne), pic; pointe, cap; tcte, origine. — Râs-el-oued, :>\j)\ ^wlj origine de la rivière, tète de la vallée. — Râs-el-ayoun, .j^l ^Ij origine des sources. — Râs-el-qnâteurj^ibJJt (^îj commencement des arches (d'un pont) ou XLll GEOGRAPHIE des arceaux (d'un aqueduc). — Râs-el-guenîs, ^_^^«~^^ i^^j point culmi- nant (comme le sommet de !a têle) (Est de l'Alg.). — Râs-el-kebîr (grand cap), Râs el-hadîd (cap de fer), Râs-el-hamra (cap rouge), n. du cap de Garde; Seba-roùs (sept têtes), cap près de Collo (A.) ; Râs-Mouhammed et Ràs-el-anf, caps sur la mer Rouge ; Ràs-el-béïda (Malte). — Guelt-er-rous (VOy. Guclta). \\ Ras-cl-akba, Ras-el-mà, localités (A.). Reçfa, besfa, M^j passage dans un défilé, garni de degrés en pierres (Sah.). Récif, pi. reçaif, ^r^j pi- -^'.^-^j mur de soutènement (souvent en pierres sèches); digue, levée ; quai ; jetée. Redjem, pi. REDJAM, ^j pi. j>U-ji pierre dressée, ou monceau de pierres (quelquefois maçonnées en forme de prisme ou de pyramide), en commé- moration d'un meurtre ou d'un événement important (comp. neza). Refda, iù3x éminence, hauteur. Refoud (et-trab), (^I^Jl) :5yj enlèvement (de terre), déblai. Rrg (Sah.), f\j terrain plat et doux où le pied du chameau marque sans enfoncer. Le sol est ordinairement formé de sable et de gravier re- posant sur une couche plus dure et qui absorbe l'eau. Reguiba ( — et), voy. Rouguîb. Rh..., voy. Gh... (p. ex. Bhedir, voy. Ghedir). Reha, voy. Raha. Rehhal, pi. REHHALA, JLIj pi. alg. îJL^j errant, nomade. On donne le nom de rehhâla aux Arabes pasteurs, par opposition aux cultivateurs. En Algérie, ils habitent les Hauts-Plateaux entre le Tell et le Sahara (comp. Ehel). RÉIAN, voy. Réydn. Rekba, voy. Roqba. Rekham, j*!^j marbre. Remel, voy. Romnel. Remla, iJu, dépôt de sable, alluvion; atterrissement, grève ; carrière de sable (comp. roumel). Reqaa, voy. Rouqaa. Resfa, voy. Reçfa. Retba, l^'j réunion, groupe de silos (comp. matmor). Reyan, RÉIAN, ,ljj (S.), réunion d'un grand nombre de puits (hâsi) sur un gîte d'eau important et peu profond (Br.). G''' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XLIII RiBA, ^^j éboulemenl; cscarpemenl, versant abrupt. RiF, ...3-Jj flanc (le montagne. — Liltoral, collines du littoral (Maroc) (comp. Sahcl). RoKNA, J^j coude, rentrant de rivière. || iiokna-ci-kahia (O.). RoQBA, pi. REQAB, Ai, pi. v^li, mamelon ; forte ondulation dans les sables (comp. rarjoubd). RouGuiB et RouGUiBA (—et), ^^i^ et ^^j (dim. de roqba ou ragouba), petit mamelon. || Rcguiba(Fez};an); Rouguîb-er-iemcl (colline de sable) (Sah.). Rouis, ,^, jj dim. de râs, petit mamelon rocheux. RoUxMEL, REMEL, J.»j sablo (couip. rcmla et Bled-meremla). \\ Oued-er- roumel, le Roumel (rivière qui passe à Constantine); Rouguib-cr-remol (colline de sable) (Sah.). RouMi, f, ROUMiA, ^jj f. 'à-^_ij nom que les Indigènes de l'Algérie donnent aux Chrétiens (comme descendants des anciens Romains). Les géographes de l'Orient donnent fe nom de roum, ^ . aux Grecs et en général à tous les Européens ; les Chrétiens sont désignés par les Musul- mans d'Orient sous leur ancien nom de Nazaréens (nasrâniyi, IJL-J). — Hadjar-er-roum, ruines romaines; Saguiet-er-roum, aqueduc romain; Kbour-er-roumia (voy. qebar). || Bou-roumi (A.). RouoAA (rougaa) et rouqaya (rougaia), A»5j et ;o'J. parcelle de terrain, pièce de terre labourable, champ. SaaDA, 5.5Lxw bonheur. || Bou-saàda (A.); Bordj-saàda, au sud do Biskra (C). Sabeo (sabek), f. SABEQA (sabega) (adj.), ^JjL. f. M^l^ antécédent, an- térieur. Dans l'Ouest de l'Algérie, on appelle terre sabeka celle qui est la propriété collective et inaliénable de la tribu (comp. arch). Safel, JiL. le bas, la partie inférieure. — Sàfcl-el-oued (le bas de la rivière), plaine dans laquelle s"épanche un oued en temps de crue. Safi, f. SAF1A (adj.), ^L^ f. ÏJL^ pur, limpide : Aïn-sâfia, source limpide. Safra, çafra (adj.), Ajs^ f. de asfar, jaune (couleur de safran), jj Aïn-safra (A.). Safsaf (ÇAFÇAF), ^L^ai^ peuplier tremble. — Sfisifa, dim. de safsdf^ tremble rabougri . jj Safsaf, Oucd-safsaf, .\in-sfisifa (A.). SaGUIA (sÉGUIA), SAQlA.f— et), pi. SOUAGUI, ÏJL. pi. c^[r~ C'^""'^ '^'i^* XLIV GEOGRAPHIE rigation, aqueduc. — Saguiel-er-roum,aqueclucromain. Il Saguiet-ci-ieben (rivière du pctit-lait) (A.); Saqiat-el-hamra (rivière rouge) , sur la côte occi- dentale d'Alrique. Sah.\n (çàhan), (^^^"^ (lill- cuvette, vase), bas-fond, large dépression en forme de cuvette, généralement sans végétation. || Sahan-ei-aharch, Sahan- el-kelb (Sah.); Sahan-el-kherez (vallée aux perles, c'est-à-dire où l'on a déva- lisé une caravane transportant des perles). Sahan-ed-dar, jÎjJ! ^j^^ cour (de maison). Sahara (çahara), J^^s-^ (lilt. vaste 'plaine déserte). Sahara, grand désert d'Afrique, et plus particulièrement région des oasis (comp. falât, fiaft, qifdr). SaHEL, jJ^s-L— littoral. || Le Sahel, région des collines du littoral, en Algérie. Sahou,_j^ dépression de terrain entre des collines. Sahraoui, ^jî^pr^ Saharien, habitant des oasis du Sahara. Sahridj, çahridj, pi. ceharedj, ^^y^ pi- 7rj''~v^ Pi^ce d'eau, étang; abreuvoir; bassin, lavoir. ^ Said, f. SA1DA (adj.), Jiwju- f. îx^x^ heureux, heureuse (comp. saâda, mesaoud). || Saida (O.), aussi nom de l'ancienne Sidon (Syrie); Sidi-bou-Said, au cap Carthagc (Tun.); Said, nom de la Hautc-Égypte (ancienne Thébaide). Sail, voy. SéïL Sakhra, çâkhra, Sjs:^ yoc, rochcr. Sania (sanya), pi. 30UAM, LJL- pi. c^\j-^ puits à bascule ou à noria, souvent entouré d"un jardin; par extension, jardin potager, jardin, mai- son de campagne (Est de l'Algérie et Tunisie) (comp. naoura). Saoumaa, voy. Soumaa. Saqia, voy. Sdguia. Satodr, j_^Lw (litt. couperet], rocher en forme de couperet. Sbakh, ^L^ pi. de sebkha (voy. ce mol). — En Algérie, on appelle région des sbdkh ou des chott celle des hauts plateaux, parsemés de lacs salés, qui s'étendent entre le Tell et le Sahara ; les lacs reçoivent les eaux des versants opposés des deux chaînes qui limitent cette région. Sebaa, Jix^ sept. Il Cap Seba-roùs (les sept têtes), près de Collo (A.). Sebbala, pi. SEBAB1L, i3Ll-. pi. St^^ foutainc (construite). — Abreu- voir (Tun.). Sebkha ( — et), J^^ir- lac salin, grai^fid élang salé, saline; bas-fond submergé en hiver et qui, se desséchant èf\ partie, reste à l'état de lagune saumâlre. En Algérie, ce mol est à peu près synonyme de chott (comp. 0="' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XLV Sbdkh). Il Sebkha-zcrga (lac bleu) ; Sebkhat-cch-chcgga (C.) ; Sebkha-Sidi-el- Hani, lac de Kaîrouan (Tun.) ; Sebkha-Faraoun (lac Pharaon), syn. de Chott- el-djerid, ancien lac Triton (Tun.). Sebt, «jU^ samedi, jj Sebt (Mar.). Sf.dd, voy. Cedd. Sedour, jjJ— espace couvert de buissons de jujubiers sauvages. Sedra, 'ijX^ jujubier sauvage {zizyphiis lotus). Seffah, voy. Ceffah. Sefra, voy. Safra. Seghir, ceghir (souvent écrit srir), f. seghira, ^^ f. sV*.^ petit: Mer.s-es-seghir, le petit port, à Oran. || Kasr-cs-scghir (Maroc). Séguia, voy. Sdguia. Sehan, voy. Sahan. Séil, sil, pi. siouL, J--- pi. ^y^ torrent ; lit d'un torrent, ravine. Sekkin, pi. SEKAKEN, ^jf^ pi. ^^LC (lin. sabre^ couteau)^ arêtes de dunes, dunes en lame de sabre (comp. sîf). Selaa, voy. Celaa. Selsoul, J_j*«L chaîne (de montagnes ou de collines) (S.). Senda, »JJ— pente, versant ; talus. Senem, cenem, pi. ESNAM, ^ pi. ^Li^! (Mtt. idole), statue, idole, toute pierre ancienne placée debout (voy. esndm). Sera (sra), \j^ cime, crête de montagne. Seraya, seraia, ^[^ (mot pris au turk), palais, château princier. Sfa, Li-o schiste. || Col de Sfa, près de Biskra; Sfa-Brahim (O.); Ain-sfa; Ras-cs-sfa, Djebcl-sfa (Sah.). 'Sfar, voy. Asfar. Sfisifa, voy. Safsdf. Si, ^_c- (abréviation de sid) sieur. Monsieur ; qualification qu'on donne aux personnes de qualité (lolba, marabouts, etc.) (comp. ouldd). || Si-Ali, Aîn-Si-Chérif, localités d'Alg. (0.). SiDi, v^-^ Monseigneur, Seigneur (comp. ouldd). \\ sidi-rerruch (A.); Sidi-bcl-Abbcs (O.); Sidi-Mabrouk (C.) ; El-abiod-Sidi-Chéikh (oasis du Sah.). Sif, pi. siouf, ^-w pi. ^j^ (litt. sabre), dune allongée à pente raido (en lame de sabre) ; veines de sable (de 10 à 30 m. de hauteur) dont les sommets sont amincis par les vents : ce sont des ghourd en formation. (Comp. sekkin). XLVI GÉOGRAPHIE Srin, voy. Sekkîn. Slouguia, -^J^ terrier (Br.) (de slougui, ^J^ lévrier). — Puils à bascule (Tun.) (B.). Smala, voy. Zmala. SoMKD, çoMD, J-^ monticule de terre dure ou de roc (Sah.). Souda, Jj)_jw f. de asoûd, noir (voy. ce mot). SouED, voy. Asoûd. Souimaa, çouimaa, Ajwj^yo (dim. de soumaa), petit minaret, tourelle. SouiNiA, -~:^ j- (dim. de sdnia], petit puits à bascule. Souiqa, -^j^ (dim. de souq)^ petite rue, ruelle. SouK, souQ, pi. AsouAQ, ;J_j- pl. ^J,^^^ marché, bazar; rue mar- chande : Soùq-el-bellàr (marché en cristal), passage couvert à Constantine ; Souk-et-turk, nom de la rue des bazars à Tripoli. || Souk-ahras (C.) ; Souk-el- arba (marché du mercredi), Souk-el-djema (marché du vendredi) (A.) ; Bâb- el-asouàq (porte des marchés), nom arabe du détroit de Gibraltar. SoUMAA, ÇOUMAA ( — AT) , pl. COUAMA, JU^yo pl. fu>\j^ tOUr. — En Algérie, minaret, tour, généralement à pans carrés, du haut de laquelle le mouezzin ( ^'^y) appelle les fidèles à la prière. — En Orient, cha- pelle de chrétiens ou petit couvent de moines chrétiens. SouMAAT-EN-NouAQES, |^|yJ! Aju'j^ (litt. tour aux cloches) , clocher. SouR, pl. AsouAR,j_j-- pl.jl^i mur d'enceinte, rempart; boulevard. || Soùr-kelmitou (O.) ; Soùr-djouab (A.) ; Soûr-el-ghozlàn (rempart des gazelles) ou simplement Es-soûr, n. arabe d'Aïunale (A.). SRm, voy. Seghir. Stah (steuh), pl. STOUH, Ja- pl. ^j^ (litt. terrasse, toit en terrasse), plateau, esplanade. ^ Staha, pl. STOUH, .Aar^ pl. ^^^s^ cabanc, gourbi couvert en terre battue. Tafza ou Tafezza, isjJlj' ou sjilj* schiste, tuf. Tahouma, J^jsJJs moulin à bêtes de somme (Tun.). Tahtani (adj.), ^L:^^^ inférieur (opposé à fouqdni), \\ El-hammam- tahtàni, El-abîd-tahtâni, deux ksour de Figuig (Mar.). Tahti, pl. tahta, 0^:=^ pl- alg- -^^^^^^ d'en bas, inférieur (opposé à fougui) : Les Cheraga-tahta, les Ghebarna-tahta, tribus d'Algérie. G^' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANÇAIS XLVII Taib, taieb, voy. Tayeb. Taleb, pi. TOLBA, > JLls pi. iJLL (litt. qui cherche avec ardeur^ sludens), lettré, savant. || Djcbcl-bou-taleb, montagne (C). Tarp, v.^^ bord, extrémilé, bout, pointe (d'où le nom du cap espa- gnol Trafalgar, JS)^\ ^jL pointe blanchâtre]. Targui, pi. touareg, ^q-^j-^ pl- s^jl?-^- Touareg est le nom (ou plu- tôt le sobriquet) que les Arabes, et par suite les Européens, donnent aux Berbères occupant la région qui s'étend au Sud de la Tripolitaine, du Sahara algérien et du Touat jusqu'aux régions soudaniennes. Les Touareg .sont les conducteurs des caravanes allant vers le Soudan, les convoyeurs (peu sûrs, souvent) du désert. Ils forment quatre confédérations : les Azdjer, au N.-E. ; les Ahaggar, au N.-O. ; les Air, au S.-E. ; et les Aoué- limmiden, au S.-O. — {Targui vient probablement de la racine ^j — L» traq^ assaillir pendant la nuit.) Tayeb (Taieb), f. tayeba (taiba), v..^-!» f. --^^4^ bon, bonne. || Ain-et- tafba (source bonne), dans le Sahara ; Khcncg-et-taieb, col du Sah. alg. Tein, tin, ^jJs terre glaise, argile. Tell, J.-J' (lit(. colline^ monticule). En Algérie, région fertile, labou- rable (par opposition à Sahara). || Le Tell, région comprise entre la Méditer- ranée et les hauts plateaux de l'Algérie. Tella, pl. tell, LLj pl. Jj colline (Tun.j. — Tell remel, J-/»» J-J collines de sable, dunes (Sah.). Tellia, aJIj' nom générique des tribus qui habitent le Tell algérien. TeMSAH, -LvâJ crocodile. || Lac Timsah (Egypte). Tengoura, ïjjJ-ij' (ou Sjj-LL.i>) pic, poinle de roc ou de montagne, cône. Ténia ( — et), voy. Thentya. Terfaya, terfaia, Xi^ÏJjJa bois de lamarix (de tarfa, J^jis tamarix). || Bir-tcrfaya (puits des tamarix) (Sah.). Themed, J-fj petit puits ou réservoir d'eau qui tarit en été. Theniya, thenia (ténia, tsenia) ( — et), ^1^ co^ (*^^ montagne), défilé (A.). — Sentier de montagne, chemin (Tun. et S.). || Teniet-ei-had (col du Dimanche, oîi le marché se ticMit le dimanche (A.); Teniot-ez-/,eiar (O.); Teniet-defla (col des lauriers-roses), Teniet-mouilah, Tenict-el-hamra, trois cols près de Figuig (Mar.). Thlètha (tslêtsa, tlèta), AjbLj trois. — Mardi (3* jour de la se- maine). Il Souk-tlcta (marché du mardi), localité (C). XLVIIl GEOGRAPHIE Ti.v, j^-^-J' figues; figuier; d'où inetdna, iJU:-^ jardin de figuiers, endroit planté de figuiers (K.). || Ras-et-tin (cap des figuiers), à Alexandrie. Tin, ^-^ voy. Téïn. ToLBA, pi. de tdleb (voy. ce mot). || Aïn-toiba (A.). Touareg, pi. de targui (voy. ce mol). TouARÈs, ( r^ly terrains mamelonnés et nus, très boueux en hiver. — Landes (Ch.). TouBA, pi. TouB, -^-ij-^ pi. s^jj-is brique crue, séchée au soleil (en terre souvent mélangée de paille hachée). Au pi. torchis. TouiL, f. TouiLA (adj.), Jj j-t f. ^^j^ long, longue. Il Et-touii, ilàsi-et- touïl (Sah.); Ouad-touil ; El-hadjar-touila (la pierre longue), montagne. TouMiAT, TOUMiÈT, ^^-^^j-^ chemin frayé (lilt. ouvert); triq-mer- foûda, ï^jJj-fi ^^jJs chaussée ; triq-mesemmra, ï^a-w (^Jj-» chemin ferré (empierré), pavé; Iriq-neçf-hâfer, ^L». ^_^ Oij^ ('^^^- <^^^^"''^ à mi-sabot), sentier sur le bord d'un précipice, où l'on ne peut passer qu'un de front ; triq-qâtaa, ixlsli ^^^j^ chemin de traverse, raccourci ; triq-reqîqa, -^^j l^-'j-^ ^^^^^' ^^^^*^ étroit)^ sentier; iriq-soultânia, ïJUaL, ^^-lJ-^ (litt. chemin impérial) ^ grand'route. || Aïn-triq (A.). Tsenia, voy. Thcniya. YaNBOU (yanbo), ç.^ ^-i-J source (comp. menba). \\ Yanbo-en-nakhl (source des dattiers), dans le Hedjaz (Ar.); Yanbo-el-bahr, sur la mer Rouge (Ar.) ; lambo, ville du Hedjaz (Ar.). YÈMM, I-J mère. C»' PARMENTIER. — VOCABULAIRE ARABE-FRANCAIS XLIX Zab, pi. ziBAN, v^l", pi. .]^j Zdb, réunion d'oasis dans le Sud de la province de Conslanline. Les Zibdn se composent de quatre groupes d'oasis : 1° le Zâb-cl-Biskra, l'oasis de Biskra ; 2° une partie (9 oasis) du Zab-chcrgui (Zâb oricnlal) ; 3" le Zdb-fjuebli (Zâb méridional), qui com- prend neuf oasis; 4° le Zdb-dahraouï (Zàb septentrional), qui comprend sept oasis. — Nota. La partie du Zâb-chergui délachée des Zibân, du côté de la frontière tunisienne, comprend six oasis. — Zâb est aussi le nom de deux afflueiil.? du Tigre : le grand et le petit Zâb, ou Zdb-ala et Zdb- asfal (conip. ala et asfal), Zanqa, pi. ZNEUQ et zNAQ, XSJij pi. j^Jj et j^Uj rue. — Ruelle, im- passe (C. etTun.). — Zanqa-meqtoua, Lcj-iaX» AïJ j impasse, cul-de- sac. Zaouya, zaodia ( — et), pi. zoui, l-iJ^\ pi. ^jj élablissement d'ins- truclion religieuse et de bienfaisance, tenu par des marabouts, où l'on donne l'hospitalité et des secours aux voyageurs musulmans. Les zaouya sont des refuges inviolables. Il Zaouïa (C); Zaoïiiet-sidi-Aovm (C.) ; Zaouiet- el-islad (S.); Zaouict-amdagh (Maroc); Aîn-zaouïa (A.). Zebara, pi. zebar, ijbj pl.jLij petite bulle sablonneuse (Br.). Zegag, voy. Zqdq. Zëlag, voy. Zldg. Zellaiga (zellaiqa), 'î^^\ pente très rapide (lilt. glissante : rue Zel- lêïqa, n. d'une rue de Conslantine). Zemla, pi. ZMOUL, a1.*j pi. J^j dune allongée. || Es-zmoùl-el-akbar (la grande dune) (Sah.); Zmoùl-et-tioûr (Souf). Zeniqa, voy. Zniqa. Zeqaq, voy. Zqdq. Zerb, zourb, pi. zouroub, zroub, ^— jjj pi- ''-^ji)} ''3ie (sèche); clô- ture de haie. Zerga, zerqa, *lijj f. de azreg, bleu. Il Kherbct-zerga (ruine bleue) (C); Sebkha-zorga ; Djcbcl-zcrga (Maroc). ZeRIBA ( — et), pi. ZERAIB, -^jj pl- V^.'jJ ^^^'^' ^^ -^'^^^)> COClOS, parc aux bestiaux. || Zcribcl-cl-oucd, Zcribet-Ahmcd (Sah.). ZmAN, voy. Zdb. ZiTOUN, ZÉITOUN, ^ ^S..)'^ OlivCS, oUvicr greffé. Il Oued-zito«n (O.); Mers-ez-zitoun (C). Zlag, zlaq, ^"^j terre glissante (Br.). L GÉOGRAPHIE Zmala, pi. ZMOUL, Al»j OU a3Uj pi. Jy>j camp d'un grand chef arabe; sa maison (ensemble de sa famille, de ses richesses). En Algérie, aussi élablissement agricole cultivé par des spahi, à l'inslar des colonies mili- taires indigènes que les Turks avaient établies dans la régence d'Alger. Zmeila, aL-») dim. de zemlaf petite dune. 11 Erg-zméiia, Oued-zméiia (Sah.). Zniqa, pi. ZNAIQ, 'i'-^j pl- i^y^j (dim. de zanqa), petite rue, ruelle; sentier entre deux jardins. Zqaq, zgag, pl. zqaio et zoqqa, ^^Jj pl. (J-^taj et 'LJj\ rue étroite, ruelle. — Grande rue (G. et Tun.). Zraq, voy. Azreg. Zroub, voy. Zerb. FIN, ERRATUM Page XLVIII, dernière ligne, au lieu de mère lisez me/- TABLE ANALYTIQUE Abccs froids (Sur les), p. H^l. Aberrnlions des ]irisiiies (Étude des) et de leur iiilhieiue sur les observations spec- troscopicjues, p. 344. Accidents bulbaires (Sur les) à début rapide de l'ataxie loconiotrice progressive, p. 810. AccUmalemenl (De 1') en Algérie, p. 886. Acide bétulalbique, j). 345. Acides (Sur les) organiques monobasiques, p. 391. Aclion électrolyti([ue (Sur une méthode électro-chimi{|ue pour étudier le ctianqi de ri, p. 3.31. du venin (Sur 1') des arachnides, p. 707. physiologique (Recherches expéri- mentales sur 1') des hellébores, p. H±b. Adaptation (Note sur deux exemples d') chez des esi)èces algériennes [Fumaria africana Lnmavck et Catananchc lateaL], p. 630. Adénite péri-utérine, (De 1'), p. 888. /Eschna grandis (Recherches anatomiques et physiologiques sur la larve de), p. 697. Affections des yeux (Du bain de mer dans le traitement des), p. 867. Afrique (L'Algérie et le nord de 1') anx temps géologiques, p. 42. (Sur la distribution des insectes odo- nates en), p. 663. (Observation sur l'anatomie de l'élé- phant d'I adulte Loxodon africanus, p. 694. (Présentation d'une carte préhisto- rique du Nord de 1'), p. 742. (Les Romains en) ont-ils été exter- minés par le climat, p. 781. (Colonisation de 1) septentrionale, p. 1026. (Conquête pacifique de 1') septen- trionale par les Français, p. 1042. Anthracolherium des lignites de Voix (Basses-Alpes), p. 582. Air comprimé (Sur le dévasement des bar- rages-réservoirs en Algérie au moyeu de la force motrice des eaux du barrage et de 1'), p. 243. .'li'/'cs (Sur les) des courbes anallagmatique.i, p. 231. Aix en Provence (Grès à hélix de Guyotville près Alger, et d'), p. 583. Xlbuminurie (Amputation de la jambe chez un albumiuurique), p. 875. (Note sur un rythme cardiaque à trois temps avec) dans le cours de la fièvre typhoïde, p. 913. Alcaloïde (Note sur 1') de VHeliotropium europœum, p. .391. Alcools aluminiques (Sui les), p. 386. Alcoy (Le Taonurus ultimus dans le terrain tertiaire d'), p. 531. AUjer (Projet d'un ob.servatoire à), p. 226. (Notice sur les plantations exécutées autour d') par le service du génie mili- taire, p. 29 ^ (Premiers tracés de baromètre enre- gistreur à), p. 472. (Sur la constitution du Sahel d') et sur les conséquences qui en découlent, p. 513. (Grès à hélix de Guyotville, près), et d'Aix en Provence, p. 583. (lm|)ressions de voyage d'Ay-Cham- pagne àj, p. 916. (Sur le développement de l'instruction dans le département d'), p. 1081. (Matériaux pour servir à l'étude dos monuments funéraires de la province d'), p. 1155. Algérie (La géogra])hie de 1'), p. 41. (L') et le Nord de l'Afrique aux temps géologiques, [). 42. (Démographie de 1'), p. 48. (Sur le dévasement des barrages- réservoirs en) au moyen de la force mo- trice des eaux du barrage et de l'air comprimé, p. 243. (Sur le régime légal des eaux en), p. 251. 1206 TABLE ANALYTIQUE Algérie (Le service météorologique du gou- vernement général de 1'), p. 420. (Le bulletin météorologique du gou- vernement général de 1'), p. 424. (Remarques sur le climat de 1'), p. 429. (Étude sur la température, la pres- sion barométrique, la pluie et la marche des bourra ques en), p. 446. ■ (Carte des pluies en), p. 476. ■ (Carte géologique générale de 1') au 1/80000, p. 515. (Faune erpétologique et mammalo- gique de 1'), p. 696. (Sur les orthoptères de 1'), p. 697. (Sur les bovidés fossiles de 1'), p. 698. (Sur les pêches maritimes en), p. 700. (Recherches sur la population de la première enfance en), p. 732. (Les monuments mégalithiques del'), p. 732. (Un des desiderata de l'anthropolo- gie, en), p. 738. (Sur les Bohémiens ou Tsiganes par- ticulièrement en), p. 782. (Des bains de mer en] considérés au point de vue de l'éducation physique des enfants, p. 829. (De l'acclimatation en), p. 886. (Fièvre palustre pernicieuse des bœufs européens importés en), p. 893. (Épidémies de 1'), p. 906. (Sur la culture du lin en), p. 953. (Sur le dévasement des barrages en). 937. (Situation de 1') au point de vue sanitaire du bétail, p. 9.38. (L') et l'Australie au point de vue de la production agricole, p. 942. — — (Les voitures à vapeur pour les transports agricoles en), p. 961. (Sur les chemins de fer agricoles en), p. 970. (Une industrie agricole susceptible d'être introduite en), p. 971. (De l'enseignement agricole en) et de la création d'une école pratique d'agri- culture en Algérie, p. 972. (Sur l'avenir de la production agri- cole en), p. 983. (La côte et les ports del'), levé hydro- graphique de la côte, p. 995. (Jonction géodésique et astronomique del') avec l'Espagne, p. 1002. (L') aux Français, p. 1025. (Conquête pacifique de l'Afrique sep- tentrionale par les Français), p. 1046. • (Les musées cantonaux en), p. 1069. (État de l'instruction agricole en), urgence d'y créer une école d'agriculture, p. 1082. (Matériaux pour servir à l'étude des monuments mégalithiques des hauts plateaux d'), p. 1153. Alié)œe [Note sur la pathogénie des halluci- nations à propos d'un cas d'hallucinations volontaires chez une), p. 907. Allstii. — Discussion sur la colonisa- tion de l'Afrique septentrionale, 1034- 1036. Allevard (Indications générales des eaux d'), p. 862. Alphabet universel (Essais d'un), p. 781. Alpltaiidév^'. — Discussion sur la colonisation de l'Afrique septentrionale, p. 1031-1040-1041. Alsace (Renseignements sur les écoles pro- fessionnelles de France, d') et de Bel- gique. — École de commerce, école d'ap- prentissage, p. 1082. Aluns (Sur la cristallisation des), p. 288. Auiaiis. — Recherches anatomiques et physiologiques sur la larve de VÀschna grandis, p. 697. Aiiia.t (Le docteur Louis) . — Des bains de mer dans le traitement des affections des yeux, p. 867. Ambulance mobile (Projet d'),p. 828. Aménagement (De 1') des eaux dans les ter- rains, p. 312. (Déversement des barrages et) des eaux, p. 217. Amidon (Sur la résorption des grains d"), p. 641. Ammi Visnaga (Sur les fruits del'), p. 366 Amours du Zamenis viridiflavus D et B. p. 702. Amputation (Du résultat de 1') du col de l'utérus par l'écrasement linéaire, p. 838. de la jambe chez un albuminurique, p. 875. Analyse (Sur un fait remarquable observé à l'occasion de 1') d'un quinquina, p. 300. (Appareil pour 1') des gaz, p. 365. (Méthonomètre automatique destiné à r) du grisou, p. 394. (De 1') du sol arable par les plantes cultivées, p. 951. Anatomie (Observation sur 1') de l'éléphant d'Afrique, Loxodon africanus adulte, p. 694. Anémomètre multiplicateur, anémomètre enregistreur, thermomètre enregistreur, p. 471. Anémomètres employés dans les stations météorologiques italiennes, p. 47^. Aiigrot. — Études sur la pression atmos- phérique, la pluie et la marche des bourrasques en Algérie, p. 446. Ankylose (Appareil destiné à la rupture de 1') du genou, p. 865. TABLE ANALYTIQUE 1207 Anthropologie (Un des desiderata de 1') algérienne, p. 738. de iJanyuis-sur-JIer, p. 742. Antidote [Le sull'ale de soude) du pliénul p. 372. Appareil pour l'analyse des gaz, p. 365. à filtration dans le vide et a dessic- cation, p. 394. protecteur du thermomètre Fronde, p. 41 y. destiné à la rupture de l'ankjlose du genou, p. 805. Appareils. ^Présentation de divers), p. 395. Appareils à encianchevœnts (Aote sur les) installés par la Compagnie Paris-L^on- Médilerrauée aux gares de la Guilloliere et de Perraclie à Ljon, p. 160. Arabes (Sociologie comparée des) et des Kabyles, p. lUi5. . Araclinides (Sur l'action du venin des), p. 707. Araneides (de la formation du blastoderme chez les), p. 698. Arcachon et son climat, p. 887. Ai'lè.»* Utiroiu*. — Discussion sur la culture de la betterave à sucre, p. 928. Discussion sur les tourteaux de coton, p. 9i9. Discussion sur le labourage à va- peur dans la Milidja, p. 930. Discussion sur la culture du Un eu Algérie, p. 934. Discussion sur les propriétés ab- sorbantes des terres arables en Algéi'ie, p. 936. Discussion sur la situation de l'Al- gérie au point de vue de l'état sanitaire du bétail, p. 938. Discussion sur l'invasion des sau- terelles et leur destruction, p. 970. Discussion sur les chemins de fer agricoles en Algérie, p. 971. Sur l'avenir de la production agri- cole en Algérie, p. 983. Ai'ioiug: (Le docteur). — Sur les inocula- tions charbomieuses, p. 881. Assainissement (Sur l'insalubrité de la Mi- tidjah et sur les premiers travaux d'j des marais, 837. Association française (L') en 1880. Association météoi'oiogique itahennc (Orga- nisation de l'j, p. 469. Alaxic locomotrice progressive (Sur les ac- cidents bulbaires a début rapide de l'j, p. 810. Atlas (Examen des i)hénomènes atmosphé- ([ues qui s'accomplissent entre 1') et les Cévennes en vue des études g('nérales de météorologie et de la prévision du temps, ]).461. Atmosphère (Sur les grands centres d'ac- tion de r ), p. 443. (Eludes sur les grands mouvements de 1) et sur la formation et la transla- tion des tourbillons atmosphériques, p. 507. Australie [L'Mgmc et 1'), au point de vue de la i)roduction agricole, p. 942. Avoine (Sur la maturation de 1'), ,p. 970. Axes (Surjes) des courbes anallagmatiques, p. 169.* Aij-Champagne (Impression de voyage d'), à Alger, p. 916. Bains de mer (Des) en Algérie, au point de vue de l'éducation physique des enfants, p. 829. (Des) dans le traitement des affec- tions des yeux, p. 867. ISalasclioir.— Discussion sur la coloni- sation de l'Afrique septentrionale, p. 1035. Banyuls-sur-Mer (Chmatologie de), p. 476, (Anthropologie de), p. 742. Barégine (Étude nouvelle sur les substances organiques ou organisées contenues dans les eaux thermales sulfureuses des Py- rénées), p. 600. Baromètre enregistreur (Premiers ti'acés du) à Alger, p. 472. Fortin (Sur la possibilité de sup- pléer au) pour les reconnaissances en région saharienne, p. 474. Ca/rar/es-réservoirs (Sur le dévasage des) en Algérie, au moyen de la force mo- trice des eaux du barrage et de l'air comprimé, p. 243. (Dévasement des) et aménagement des eaux, p. 297. (Sur le dévasement des) en Algérie, p. 937. Ba,i*i:>ois (Le docteur Ch.). — Sur le cal- caire carbonifère du Nord de l'Espagne, p. 516. Uata.illst.rcl (Paul).— Sur les Bohémiens ou Tsiganes, particulièrement en Algérie, p. 782. Battaiidici* (.J. -A.). —Note sur l'alca- loïde de \ Jleliolropium, europœum, p. 391. Étude; sur le Capnophyllum peregri- num IJrotero (Coniuin dicliotomuiii Desf), )). 627. ^Nole sur deux exera])les d'adaptation chez des espèces algériennes, p. 630. ltatil>i^iiy. — Critique sur la mé- thode de séparation du zinc, du nickel et du fer par l'hydrogène sulfuré, p. 360. Études sur les conditions de préci- l)itation du zinc, du nickel et du fer à l'état de sulfure en liqueur neutre et acide, p. 361. 1208 TABLE ANALYTIQUE Baiiii»l»a,uor(E.-H. von).— Sur la cris- tallisalion du diamant, p. 361. Belgique (Notice sur un échinoïde gigan- tesque du calcaire carbonifère de), p. 514. (Renseignements sur les écoles pro- fessionnelles de France, d'Alsace et de). École de commerce, école d'apprentis- sage, p. 1080. ^ensme (Combinaisons carbonées et azotées de silicium; action des chlorures orga- niques sur la) en présence du chlorure d'aluminium, p. 351. Berbères (Origines). — Études de linguis- tique, p. 77:2. Berbers blonds (Sur les), ]). 109. Observations sur trois cents Rabyles du Djurjura, p. 731. BeiMlellé (Ch.) De l'emploi des couleurs pour faire retenir les dates, p. 1065. Bers-eroii (Ch.). — Réformes dans la j)Ose et l'entretien de la voie permanente des chemins de fer, p. 266. Note sur l'état présent des travaux du tunnel sous-marin entre la Fi'ance et l'Angleterre, p. 312. Bei*tIiei*aii«l(Le docteur E.).— De l'ac- climatement en Algérie, p. 886. Bertilloii (Le docteur). — Discussion sur les Savoyards, p. 731. ■ Discussion sur les races humaines de l'Europe et la composition des peu- ples, p. 751. Présentation du bulletin hebdoma- daire statistique de la ville de Paris, p. 861. Boi'*tîllOBi(.I.). — Discussion sur la colo- nisation de l'Afrique septentrionale, p. 1032. Bétail (Situation de l'Algérie au point de vue de l'état sanitaire du) p. 938. Betoccliî (Le commandeur). — Recti- tication du Tibre dans la traversée de la ville de Rome, p. 29lj. Betlerave à sucre (Culture de la), p. 917. Biskra (Étude craniométrique sur), p. 757. Blastoderme (De la formation du) chez les Aranéides, p. 691. Blocki*o«le (L). — Sur une expérience contradictoire dans les recherches de M. Crookes sur la matière radiante, p. 329. Bloîeltei». — Recherches sur le lias su- périeur et l'oolithe inférieur de la i>ro- vince d'Oran, p. 584. Blessés ( Apei'çu historique et critique de 1876 à 1881 sur les pansements à la période ischémique à laide de l'élévation verticale du membre chez les grands opérés et chez les) atteints d'hémor- ragies artérielles et veineuses, p. 815. Blessures du genou (Résection pour), p. 875. BoeckoliLe docteur Jules). — Laparoto- mie dans l'occlusion intestinale par brides, p. 862. Bœufs européens (Fièvre palustre perni- cieuse des importés en Algérie, p. 893. Bohémiens {Snr les) ou Tsiganes, particuliè- rement en Algérie, p. 782. BoîsseHîer (A). —Note sur les assises inférieures du cénomanien à l'embou- chure de la Charente, p. 568. Boitol (A). — Discussion sur la culture de la betterave à sucre, p. 928. Le labourage à vapeur dans la Mitid- jah, p. 930. Bolivar.- Sur les orthoptères de l'Al- gérie, p. 697. Boiiielies (Frédéric). —Mémoire sur le port de Trieste, p. 314 Boiiiiafoiit. — Considérations rétro- spectives sur l'insalubrité de la plaine de la Mitidjah et sur les premiers travaux d'assainissement des marais, p. 837. Discussion sur l'action du climat al- gérien sur la phtisie pulmonaire, p. 866. Boiiiial (Le' docteur). — Arcachon et son climat, p. 887. Boiizoïii. — Discussion sur l'avenir delà production agricole en Algérie, p. 987. BoiHlo (Le docteur). — Excursion du Sahel, p. 1122. Borate (Sur le) de quino'idine, p. 393. Borg-oaïMl. — De l'enseignement agri- cole en Algérie et de la création d'une école pratique d'agriculture en Algérie, p. 972. Bornéol (Sur un dérivé du), p. 373. BoMcliar«l. — Discussion sur les acci- dents bulbaires, à début rapide, de l'ataxie locomotrice progressive, p. 811. Boiieliiit (Le docteur).— Du traitement local de la diphthérite par les applica- tions réitérées de papaïne, p. 836. . Discussion sur l'étiologie de la pel- lagre, p. 905. Bou-Nouara (Excursion à la nécropole mé- galitique de), p. 1135. BoHi*tlon(E.).— Anémomètre multipli- cateur, anémomètre enregistreur, ther- momètre enregistreur, p. 471. Boiii*Jut (Le docteur). — Sur la consti- tution du Sahel d'Alger et sur les consé- quences qui en découlent, p. 513. Discussion sur le mouflon quater- naire [Ocis anliqua), p. 530. BoMi'lîor, — Discussion sur l'action du| climat algérien sur la phtisie pulmonaireJ p. 866. Discussion sur le dévasement de^ barrages en Algérie, p. 937. TABLE ANALYTIQUE 1209 Boui»1m'i*. — Discussion sur l' Algérie et l'Australie au point de vue de la production agricole, i). 94:2. Sur les diverses variétés du chène- liège, p. 982. Discussion sur la colonisation de l'Afrique septentrionale, p. 1029-103U-10oG. Boii(|iiot «le la Gi*ye. — Discussion sur les égouts de Lvon au point de vue de la salubrité, p :27(). ■ Discussion sur les jtlantntions exé- cutées autour d'Alger [)ar le service du génie militaire, p. 299. ltoiii>i>aM4|iiOH. — Étude sur la tempé- rature, la pi'ession barométrique, la pluie et la marche des) en Algérie, p. 44G. Koiivot (E.). — Le climat de l'Italie, Knnty. — État de la question deschemins de ter trans-sahariens, p. 1018. Bovidés fossiles (Recherches sur les) de lAlgérie, p. 098. Bi'aeim'i» (G.I. — Une industrie agi-icolo susceptible d'être introduite en Algérie, p. 971. Ri>niiie (Le docteur Charles). — Sur les chlorures et les chlorydrates, p. .373. Sur le prolapsus utérin, p. 916. Brides (Lapai'otomie dins l'occlusion intes- tinale par), \). 8G2. ISi*illoiiiii. — Api)areiis destinés à la mesure des coefficients d'induction, p. 3.33. BrocaiMl (H.). — Étude d'un nouveau cercle d'un plan du triangle, p. 138. — : — Discussion sur les ])lantatioiis exécu- tées autour d'Alger par le .service du génie militaire, p. 299. Le service météorologique du gou- vernement général de l'yVIgérie, p. 4i0. Le bulletin météorologique du gou- vernement général de TAlgérie, p. 424. Remarques sur le climat de l'Algé- rie, p. 429. l'reniiers tracés de baromètre enre- gistreur à Alger, p. 472. Sur la possibilité do suppléer au baromètre Fortin pour les reconnaissances en région saharienne, p. 474. Carte des pluies en Algérie, \). 47G. Bronches (De la pneumonie lobaire aiguë avec exsudât librineux îles grosses], p. 84.-). lti*oii.i;'iiiai*t (Charles). — (Champignon obloiHb, p. 348. Bitllelin météorologique du gouvernement général de l'.Vlgérie, p. 424. hebdomaire statistique de la ville de Paris, p.8Gl. Cafi'n^vy (Le docteur). — Le sulfate de soude, antidotes du phénol, p. 372. Calcaire carbonifère (Note sur un échinoïde gigantesque du) de IJelgique, p. 514. (Sur le) du Nord de l'Espagne, p. 516. Calcul des équipoilences (Observations sur l'origine naturelle et géométrique du), j). 76. (Remarques sur la méthode de Cauchy pour le) des irrégularité des planètes, p. 180. Caliiid»^ (Martin). — Sur ledévasement des barrages-réseiToirs en Algérie, au moyen de la force motrice des eaux du barrage et de l'air conqirimé, }). 243. Sur le dévasement des barrages en Algérie, p. 937. Camerano (Le docteur Lorenzo) Recherches sur les variations de la Rana escutenta et du Btifo i' ridis dans le bassin de la Méditerranée, p. 080. Cancer profond de la verge (Épithéliome intrapérinéal), j). 863. Capiiopliyllam peregrinnm Brotero [Co- nittin dichotoinum Des!'.), j). 627. Cn-i'lioi' (IL) — Observations météorolo- gi(pies faites à Saint-Martin de Ilinx Landes), du l*" décembre 1864 au 30 novembre 1880, p. 492. Carbone (Les équivalents de réfraction des composés du), p. 330. Cai*|>OBitîoi* (de). — Discussion sur les plantations exécutées autour d'Alger par le .service du génie militaire, p. 300. Cai'iH't (Le docteur Jules). — Études sur h's Savoyards, p. 711. Cai'tnîlliac*. — Présentation d'unecarte ]]réliistori(pie du Nord de l'Afrique, p. 742. Calananche hctca L. — Note sur deux exem- ples d'adaptation chez deux espèces algériennes. Ftiniaria africana Lamark, p. 6311. Carie des pluies en Algérie, ]>. 476. préhistorique (Pré.sentation d'une) du Nord de l'.Vfrique, p. 742. géologique générale de l'Algérie au 1 80900, p. 515. Cartes 'Le coloris des), p. 531. Présentation de), p. 1016. CaiiM»^Ml<>ii (Le docteur). — Traitement 1210 TABLE ANALYTIQUE de la fièvre typhoïde par le salicylate de ' soude, p. 867. Cazalîs. — Discussion sur la culture de la betterave à sucre, p. 928. Cèdres (Note sur une excursion à la foré'' de) de Teniet-el-Hàad, p. 617 Cénomanien (Note sur les assises inférieu- res du) à l'embouchure de la Charente, p. 568. Centres d'action. —(Sur les grands) de l'at- mosphère, p. 443. Cercle (Nouveau] du plan du triangle, p. 138. Cercles (Géométriedes systèmes de), p. 127. CeHe ())e la station zoologique maritime de), p. 701. Cêvennes (Examen des phénomènes atmos- phériques qui s'accomplissent entre l'At- las et les), en vue des études générales de météorologie et de la prévision du temps, p. 461. Clialjrîei». — Les chemins de fer éco- nomiques, p. 277. Sur les chemins de fer agricoles en Algérie, p. 971. Chaires d'hydrologie (Sur la nécessité de créer des) dans les facultés de médecine, p. 1082. Chalcoménitc (Reproduction d'un certain nombre de minéraux, orthose) et phosgé- nite, p. 394. Chaleur solaire (Études des coiffures au point vue de la), p. 906 Clialoii (J). — Discussion sur deux exemples d'adaptation chez deux espèces algériennes, p. 630. Sur un procédé de préparation des diatomées, p. 639. Champignon observé sur un insecte. Du rôle des champignons dans la nature, p. 592. Charabia (Sur l'origine arabe du mot), p. 1082. Charente {^oie. sur les assises inférieures du cénomanien à l'embouchure de la), p. 5G8. Chateaiigay (La station néolithique du pla- teau de), p. 738. Chaud (Sur les périodes annuelles de) et de froid, p. 396. Cliaii^^caii. — Ferments et virus, p. 11 . Chauves-souris (Recherches sur l'embryogé- nie des) [Chiroptères], p. 655. Chêloniens (Du mécanisme de la respiration chez les), p. 701. Chemins de fer (Systèmes de signaux de) à enclanchements, p. 260. • Réformes dans la pose et l'entretien delà voie permanente des), p. 266. Chemins de fer. (Les) économiques, p. 277. (Note sur l'influence du sable sur la construction des) sahariens, p. 302. agricoles (Sur les) en Algérie, p. 971. — (Etat de la question des) trans-saha- riens, p. 1018. Chêne-liège (Nouvelle culture du) procédé Capgrand-Mothes, p. 976. (Sur les diverses variétés de), p. 982. Clierviii (Le docteur).— Excursion dans la Kabylie, p. 1105. Cliesnel (E.).— Les voitures à vapeur pour les transports agricoles en Algérie, p. 961. Cheval (Nouveau cas de didactylie chez le] et interprétation de la polydaclylie des équidés en général, p. 669. Chiroptères. — Recherches sur l'embryo- génie des chauves-souris, p. 655. Chlorhydrine (Sur les dérivés de la] du glycol éthylénique, p. 393. Chlorure d'aluminium (Combinaisons car- bonés et azotées. du silicium, action des chlorures organiques sur la benzine en présence du], p. 351. (Produits de l'action du tétrachlorure de carbone sur la benzine en présence du], p. 351. organiques (Combinaisons carbonées et azotées de silicium, action des] sur la benzine en présence de chlorure d'alumi- nium, p. 351. (Sur les] et les chlorydrates, p. 373. Chlorydrates (Sur les chlorures et les), p. 373. Cimone (Les observatoires de l'Etna et du], p. 416. Ciwo Cliîstoiiî. — Sur l'usage du psychromètre en météorologie, p. 450. Clauiag-eraii. — Discussion sur la colonisation de l'Afrique septentrionale, p. 1028-1030-1031-10.32-1033-1036-1038- 1040. Classification zoologique (Sur la], p. 692. Clanele.- Situation de l'Algérie au point de vue de l'état sanitaire du bétail, p. 938. Climat ^ Remarques sur le) de l'Algérie, p. 429. ■ (Le] de l'Itahe, p. 432. (Du] de Nice, pression atmosphé- rique, p. 500. (Les Romains en Afrique ont-ils été exterminés parle], p. 781. . Quelques notes prises pendant l'hi- ver, de 1880-1881, à Mustapha supé- rieur, près Alger, p. 855. ( de l'action du ] algérien sur la phtisie pulmonaire, p. 866. (Arcachon et son], p. 887. TABLE ANALYTIQUE 1211 Climatologie df Banvuls-sur-Mer, p. 476. Coefficients d'iniluction (Appareils destinés à la mesure des), p. 333. — — - de contraction et de dilatation (Sur les), de riodure d'argent et de quelques- uns de ses composés, p. 336. Coiffures (Étude des), au point de vue de la chaleur solaire, p. 906. Col de Vuténis (Du résultat de l'amputation du), par Fécrasenient linéaire, p. 838. Colla.iMlot (Le docteur). — Projet d'am- bulance mobile, p. 8i8. Collci/e de filles.— De l'état de l'instruction dans la province de Constanline. Collèges de filles de Conslantine, p. 1065. Collii^-iioii (Ed.). — Sur la cubature des solides de révolution, p. 196. Collot. — Anthracotherium des lignites de Voix (Basses-Alpi's), p. 582. Grès à hélix di; Guyotville, près Alger et d'Aix en Provence, p. 583. Colonisation de l'Afrique septentrionale, I). 1026. ColoristLe]. — des cartes géologiques, p. 531. CoInoii Albert). — Des engrais chimi- ques. Remarques sur la rétrogradation; mode de fabrication, p. 357. Coménius (Jean .Vmos-), 1592, 1670. Ses idé'es humanitaires et pédagogiques, p. 1053. Conique (Sur une enveloppe qui se présente dans le mouvement élémentaire d'une), dans son plan, p. 170. Conium dichotomuni Desf (Étude sur le CapnophyUum peregrinuin 15rotero),p.627. Conquête pacifique de l'.Vfrique sèptentrio- nali! par les Français, p. 1042. Comtantine (De l'état de l'instruction dans la province de Constantine. — Collège des filles de), p. 1065. Coroi»>vîinl«'iv — Utilisation des drè- chcs provi'iianl du Iravail de distillation du maïs, d'après le procédé Porion et Méhay, p. 938. Discussion sur la culture et la com- position du Soya hispida, p. 944. Coménius (.I.A.-).Ses idées humanitaires et pédagogiques, p. 1053. Conieviii (Charles). — Nouveau cas de didactyliechez le chevalet interprétation de la polydactvliedes équidés en général, p. 609. Cor*iiil (Le docteur). — Les microbes de la diphtérie, p. 884. Coi*iiti (Maxime). — Champignon observé sur un insecte. Du rôle des champignons dans la nature, jt. .592. Côte (La) et les ports de rx\.igérie; levé hydrographique de la côte, p. 995. Coton (Tourteaux de), p. 929. Couleurs (Sur li vision des), p. 881. Couleurs. (De l'emploi des) pour faire re- tenir les dates, p. 1065. Coupes anatomiques (Présentation de), p. 916. Courbes anallagmcitùjucs (Sur les aires des),. p. 169. (Sur les aires des), p. 231. Coui'ty (Le docteur). — De l'adénite péri-utérine, p. 888. De la mémoire des choses, p. 1070. Crafts (I.-M.). — Produits de l'aclion du tétrachlorure de carbone sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium, p. 351. Crâne. (Note sur l'étude comparative du) et du reste du squelette, p. 787. Croniométrie. — Étude craniométrique sur Hiskra, p. 757. Crié. — Sur l'évolution des cryptogames cellulaires, p. 642. Cristallisation (Sur la) du diamant, p. 361. Sur la) des aluns, p. 388. Ci'ova. — Projection des figures de Lissajous avec des dilférences de phases variables à volonté, p. 340. — — Études des aberrations des prismes et de leur influence sur les observations spectroscopiques, p. 344. Le gyroscope magnétique, p. 344. Cryptogames cellulaires (Surl'évolutiondes), p. 642. Cubature (Sur la) des solides de révolution, p. 196. Cuivre (Exploitation préhistorique du) dans la péninsule ibérique, p. 764. Culture des lins (Étude sur la), p. 917. ■ de la betterave à sucre, p. 918. du lin (Sur la) en Algérie, p. 933. Culture et composition du Soya hispida, p. 944. — nouvelle du chène-Iiège (Procédé Capgrand-Mothes), p. 976. Cuivre (Gîtes de) dans la Kabylie, p. 567. Cypripedium vcnustuni Wall (Stasiastie, monstruosité de), p. 631. Cyslorrhaphie (Sur la laparotomie et la) dans les plaies pénétrantes intra-périto- néales de la vessie (a|)|ilication à la taille • hypogastrique), p. 875. Daleaii (François). — La grotte de Pair- non-l'air, p. 755. l>iti*l>oiix:. — Discul>iii. — Note sur les appareils àenclan- chemenfs installés par la Compagnie P.-L.-M., aux gares de la Guillotière et de Perrache, à Lyon, p. 260. Gol>iii. — Les égouts de Lyon, au point de vue de la salubrité, p. 269. GocIai*d. — Note sur l'influence des sables dans la construction des chemins de fer sahariens, p. 302. Godart. — Renseignements sur les éco- l(!S i)iofessionnelles de France, d'Alsace et de Belgique. Écolo de commerce, école d'apprentissage, p. 1082. GodfV*in. — Sur la résorption des grains d'amidon, p. 641. Goitre pyrénéen (Esquisse séméologique et thérapeutique du), p. 795. ( Traitement du ] vasculo-kystique par l'électrolyse capillaire, p. 822. Gomme explosible (Sur h] de Nobel, p. 301. Gouvefiieni» s^éiiéi*al de l'Algérie. — Allocution, p. 40. Gi:*ad (Charles). — Sur les observations météorologiques internationales dans les régions polaires, p. 446. Gi*avelle. — Nouvelle culture du chêne- liège (procédé Capgrand-Mothes], p. 976. Grès à hélix de Guyotville, près Alger, et d'Aix en Provence, p. 583. Grisou (Méfhonomètre automatique destiné à l'analyse du), p. 394. Gros (Le docteur Camille]. — Recher- ches anatomiques et physiologiques appli- cables au traitement des kystes du foie par la ponction capillaire et par les lava- ges antiseptiques, p. 839. Grotte Lympia, p. 575. (Découvertes archéologiques dans la] de Santillana, p. 591. (La] de Pair-non-Pair, p. 755. Grottes (Les peintures des) de Santillana, p. 765. Groult. — Les musées cantonaux en Algérie, p. 1069. Groupe scolaire (Sur les installations du) de Mustapha, p. 106-'i. Grotisset (R]. — Renseignements sur les écoles professionnelles de France, d'Al- sace et de Belgique. École de commerce, école d'apprentissage, pi 1082. Giicrîn (Edmond). — Sur l'origine arabe du mot Charabia, p. 1082. Giiiaiielialii. — Sur les installations (lu groupe scolaire de Mustapha, p. 1064. Giiillemiii. — Discours, p. 31. Guuotville (Grès à hélix de], près Alger et d'Aix en Provence, p. 583. Gyroscope ntagnéticjue [Le], p. 344. Habitat du Zamenis viridiflavus D. et B., 1). 702. pneumothorax sur la marche de la tuber- culisation pulmonaire, p. 870. Discussion sur l'adénite péri-utérine p. 893. Hernie étranglée (De l'hémorragie chez les femmes opérées de la) à l'époque de la menstruation, p. 850. Hongrie (Étude pétrographique et géolo- gique des terrains trachyliques de Tokay dans le sud-est de la), ]>. 532. Iloiiiioi'stt (Ed.-F.). — Quelques mots sur le Zamenis viridiflaviis D.et B.; ha- bitat particulier de ce reptile dans la valléee des Bains, à Digne. Évolutions amoureuses et pouvoir fascinateur de ce serpent, p. 702. Hortolès. — Appareil destiné à la rup- ture de rankylose du genou, p. 865. Hôtel-Dieu (Un semestre chirurgical à 1") de Paris, p. 795. . 1216 TABLE ANALYTIQUE Habitations urha'nes (De la répartition do la lumière dans les), p. 27G. Hallor. — Sur un dérivé du Bornéol p. 373. Hallucinations (Note sur la pathogénie des à propos d'un cas d'hallucinations volon- taires chez une aliénée, p. 907. Ht&iiot (Le docteur). — Sur les accidents bulbaires à début rapide, de i'ataxie lo- comotrice progressive, p. 810. IIa.iirîot. — Sur les dérivés de la chlo- rhydrine du glycol éthylénique. p. 393. Héljci't. — Études sur les grands mou- vements de ratmos])hère et sur la for- mation et, la translation des tourbillons atmosphériques, p. 507. Heliotropium europœum (Note surralcaloïde de V], p. 391. Hélix (Grès à) de Guyotville,'près Alger, et d'Aix en Provence, p. 583. Hellébores (Becherches expérimentales sur l'action physiologique des), p. 825. Hémorragie (De 1') chez les femmes opé- rées de la hernie étranglée à l'époque de la menstruation, p. 850. Hémorragies artérielles et veineuses (Aperçu historique et critique de 1876 à 1881 sûr les pansements, à la période ischémique, à l'aide de l'élévation verticale du membre chez les grands opérés et chez les blessés atteints d'), p. 812. Hémorroïdes (Du traitement des) par les applications d'eau chaude, p. 807. Hoiirot (Le docteur H.). — Traitement du goitre vasculo-kystique par lélectrolyse capillaire, p. 822. Hoi>a.i^(I (Le docteur). — Discussion sur le traitement de la fièvre typhoïde par le salicylate de soude, p. 870. De linfluence favorable de l'hvdro- Hoiizé de l''AiiIiioit (Le docteur A.). — Aperçu historique et critique, de 1876 à 1881, sur les pansements, à la période ischémique, à l'aide de l'élévation verti- cale du membre chez les grands opérés et chez les blessés atteints d'hémorra- gies artérielles et veineuses, p. 812. ■ Discussion sur les abcès froids, p. 822. Hydrogène sulfuré (Critique sur la méthode de séparation du zinc, du nickel et du fer par 1'), p. 360. Hydrologie (Sur la nécessité de créer des chaires d'), p. 1082. Hydropneumothorax (De l'influence favo- rable de 1') sur la marche de la tuber- culisation pulmonaire, p. 870. Idées géométriques (Quelques réflexions sur les origines des), p. 162. Impressions de voyage d'Ay-Champagne à x\lger, p. 916. Induction (Mesures des coefficients d'), p. 333. Industrie agricole (Une) susceptible d'ètr introduite en Algérie, p. 971. Inoculation variolique et vaccine chez les indigènes, p. 861. Inoculations charbonneuses (Sur les), p. 881. Insalubrité (Sur 1') delà plaine delà Mitid- jah et sur les premiers travaux d'assai- nissement des marais, p. 837. Insectes odonates (Sur la distribution des), en Afrique, p. 663. Insommie (De 1'), p. 880. Instruction (De létat de 1') dans la pro- vince de Constantine; collège de Dlles de Constantine, p. 106.5. — (État de D, agricole en Algérie, urgence d'y créer une école d'agricul- ture, p. 1082. (Sur le développement de 1'), dans le département d'Alger, p. 1081. Invariants arithmétiques (Sur les), p. 109. Invasion des sauterelles et leur destruction, p. 966. lodure d'argent (Sur les coefficients de con- traction et de dilatation de F), et de quelques-uns de ses composés, p. 336. Italie (Les poussières météoriques en Sicile et en), p. 416. (Le climat de 1"), p. 432. (Étude sur les orages de F), p. 457. (Détermination des valeurs absolues du magnétisme terrestre en), p. '8'7 JsiiiSfBioii (J). — Sur la photométrie pho- tographique et son application à l'étude des pouvoirs rayonnants comparés du soleil et des étoiles, p. 338. ■ Note sur les applications géologiques de l'étude physique du soleil, p. 340. TABLE ANALYTIQUE 1217 Ja,iil>ert. — Nouveaux systèmes de gran- des lunettes. Présentation de pliotogra- giaphies, p. 215. Joffroy (Le docteur!. — Sur les acci- dents bulbaires, à début rapide, de l'alaxie locomotrice progressive, p. 810. Joly (N.). — Étude nouvelle sur les sub- stances organiques ou organisées conte- nues dans les eaux thermales sulfureuses des Pyrénées, p. GOO. Jonction géodésique et astrononiiciue de l'Algérie et de l'Espagne, p. 1002. Jiillieii. — Excur.-ion à la nécropole mé- galithique de Bou-Xmiara, p. 1135. Excursion du Djebel-Merah et de Ras-el-Aïn-liou Merzoug, p. 1138. Jumelles (De la stérilité des génisses] d'un veau mâle, p. 96'*. Kabyles (Sociologie comparée des Arabes et des), p. 1025. Kabylie (Excursion dans la i)etite), p. 101)2. (Excursion en), p. 1105. (Excursion dans la grande), p. 1118. Kaolin (Le) de la province de Tolède, p. 5G8. KoUuiaiiii (J.). — Les races humaines de l'Europe et la composition des peuples, p. 742. Koiiiiiek (L.-Ct. de). — Notice sur un échinoide gigantesque du calcaire carbo- nifère de Belgique, p. 5J4. ■ Discussion sur le calcaire carbonifère du Nord de TEsjtagne, p. 51G. Kouiiiok (L.-L. de). — Dosage volumé- trique du potassium, p. 35G. Réaction nouvelle pour la recherche du potassium, p. 357. Présentation de différents appareils, p. 395. Kromair (Visite au pays des), p. 61. Kroumirs. Voir Kromair. Kystes du foie (Recherches anatomiques et physiologiques applicables au traitement des) par la jjonction ca|)illaire et par les lavages antisei)tiques, p. 839. Labourage à vapeur (Le) dans la Mitidjah, p. 931). Lac (Dessèchement du) Fel/ara, \>. 802. L. — Sur la cristallisation des aluns, p. 388. Sur les acides organiques monoba- siques, p. 391. Loxodon africanus (Observations sur l'ana- tomie de l'éléphant d'Afrique) adulte, p. 694. Lumière (De la répartition de la) dans les habitations urbaines, p. 276. Lunettes (Nouveaux systèmes de grandes), p. 225. Liiiuiei*. — Discussion sur la colonisation de l'Afrique septeutrionalej, p. 1028-1035. Lupus vorax (Une observation de), p. 888. Lympia (Grotte), p. 575, Lyon (Note sur les appareils à enclanche- ments installés par laCompagnieP.-L.-M. aux gares de la Guillotière et de Perra- che à), p. 260. (Les égouts de), au point de vue de la salubrité, p. 279. (De quelques conséquences del'intro- duction du pansement antiseptique à l'Hôtel-Dieu de), p. 909. Mac Cartliy. — Discussion sur la géographie physique du Sahara central, p. 995. Mais (Utilisation des drèches provenant du travail de distillation du) d'après le pro- cédé Porion et Méhay, p. 938. 3Iagritot (Le docteur E.). — Recherches ethnographiques. — Le tatouage consi- déré au point de vue de sa répartition géographique, p. 765. 31ag-uau (Le docteur). — Discussion sur letioiogie de la pellagre, p. 905. Magnétisme terrestre (Etude du] en Italie, p. 416, 487. 3Ialaiii»c. — Discussion sur le calcaire carbonifère du nord de l'Espagne, p. 523. Mallaviiié. — Discussion sur la coloni- sation de l'Afrique septentrionale, p. 1081. MalO!i«si$e. — Sur les fruits de ÏAmmi visnaga, p. 366. Maiiotivrier (Le docteur). — Note sur l'étude comparative du crâne et du squelette, p. 787. Marais (Sur l'insalubrité de la plaine de la Mitidjah et sur les pi'emiers travaux d'assainissement des), p. 837. Mai:>cliïi,uil (Eugène). — Sur le dosage volumetrique de la potasse, p. 373. De l'analyse du sol arable par les plantes cultivées, p. 951. Marclicg'ay. — Les réseaux télépho- niques des grandes cités, p. 252. Maroc. Conquête pacifique de l'Afrique sep- tentrionale par les Français, p. 1048. Martiu (E.). — De la trépanation des extrémités radiculaires des dents appli- quée au traitement de la pénostite chro- nique alvéolo-dentaii'e, p. 865. Martiu (H.). — Discussion sur les Ber- bers blonds, p. 709. TABLE ANALYTIQUE 1-219 Les nioiuiments mégalithiques de l'Algérie, p. 73:2. Discussion sur les races humaines et la composition des peuples, p. 751. - — '- Observations générales sur les ex- cursions et sur Roknia, p. 1134. 3Ia.i'tiiiet (Ludovic). — Climatologie de Banyuls-sur-.Mer, p. 478. Aiithi'opologie de Banyuls-sur-JIei', p. 742. Masiîioii (G.). — Les finances de l'Asso- ciation, p. 37. Matière radiante (Sur une expérience con- tradictoire dans les reclierches de M. Crookes sur la), p. 329. pondérable (Essai d'une théorie des forces cosmiques, basées sur les mouve- ments de la), p. 330. impondérable (Non-existence de la), p. 330. Maturation (Sur la) de l'avoine, p. 970. Mauiioîr (C). — L'Association française en 1880, p. 34. I\la.Hi*el (Marc). — Discussion sur la colonisation de l'Afrique septentrionale par les Français, p. 1042. Conquête pacifi(|ue de l'Afrique sep- tentrionale par les Finançais, p. 1042. Maze (L'abbé). — Appareil protecteur du thermomètre fronde, p. 419. ■ Mesure de la neige, p. 491. Mesure de l'évaporation à la surface des bassins et à la surface du sol. p. 491. Méditerranée (Rechortbes sur les variations de la liana esculenta et du liufu viridts dans le bassin de laj, p. 680. Mémoire (De la) des choses, p. 1070. Méningite d'une jeune lille désespérée, p. 808. Menstruation ( De l'hémorragie chez les femmes opéi'ées de la hernie étranglée à l'époque de la), p. 850. Mei* :E.). — Observations sur les condi- tions de développement des feuilles na- geantes, p. G42. 31ers (Origine de la salure des), p. 567. Mesure (De la) de la pression du vent. — Insuflisancedelafûrmuledel3orda,p.457. Mesures cephaliques. — Études sur les Sa- voyards, p. 727. Méthode (Remarques sur la) de Cauchy, pour le calcul des inégalités des planètes, p. 180. électro-chimique (Sur une) pour étu- dier le champ de l'action électroliti(iue, p. 331. Méthonomètrc automatique destiné à l'ana- lyse du grisou, p. 394. Météorologie italienne (Organisation de la) p. 416. Météréologie (Sur l'usage du psychromètre en), p. 450. (Projjosilion sur laj, endogène p. 454. (Examen des phénomènes atmosphé- riques qui s'accomplissent entre l'Atlas et les Cévennes, en vue des études géné- rales de) et de la prévision du temps, p. 461. Microbes (Les) de la diphtérie, p. 884. Microscope (Sur l'emploi du) dans les re- cherches physiques et chimiques en mi- néralogie, p. 524. Milieu. — Méthode pour faire la part de la race et du milieu, p. 732. Milliot (Le docteur B.). — Le dessèche- ment du lac Fetzara, p. 802. Minéralogie (Sur l'emploi du microscope dans les recherches physi([ues et chi- miques en), p. 524. Minéraux ( Repioduction d'un certain nombre de), orlhose, chalcoménite, phos- génite, p. 394. Mitidjah (Snr l'insalubrité de la plaine de la) et sur les premiers travaux d'assai- nissement des marais, p. 837. (Le labourage à vapeur dans la), p. 930. Mnémolechnie. leurs pour p. 1065. Mojoii. — Discussion sur la culture de la betterave à sucre, p. 928. Mollusques terrestres (Recherches sur le développement des organes sexuels des) p. 707. Moncalieri. — (Variations de la déclinaison magnétique déduite des observations ré- gulières faites à), p. 416. (Sur les lois générales des variations de l'électricité atmosphéri([ue déduites des observations faites à l'observatoire de), p. 480. (Sur les lois de la variation diurne — De l'emploi des cou- faire retenir Ir-s dates, de l'électricité atmosphérique à), p. 482. Mondot (Le docteur). — Du résultat de l'anqjutation du col de l'utérus par l'écra- sement linéaire, p. 838. Monographie des fougères, p. 639. Moiioyei*. — Essai d'une théorie des forces cosmiques, basées sur les mouve- ments de la matière pondérable seule, p. 330. Non-existence de la matière impon- dérable, p. 330. Moiitltmi* (vicomte Amaury de). — Sur les phtalines pyrogalliques, p. 372. Monuments mégaiitiques (Les) de l'Algérie, p. 732. funéraires du Sahara de la province d'Alger, p. 1155. 12-20 TABLE ANALYTIQUE Moreaii (Louis). — Discussion sur les notes prises pendant l'hiver 1880-1881. i Mustapha supérieur près Alger, p. 861. Mondiez (Le contre-amiral) — La côte et les ports de l'Algérie. — Levé hydro- graphique de la côte, p. 995. Mouflon tiuaternaire (Recherches sur le), Oi'is autiqtia, p. 525. Moiiiiîer. — Méthonomètre automatique destiné à l'analyse du grisou, p. 394. Appareil à filtration dans le vide et à dessication, p. 394. Mouvements de l'atmosphère (Élude sur la formation et la translation des tourbil- lons atmosphériques, p. 507. Musées canlonnux {Les}, en Algérie, p. 1069. Mustapha supérieur (Quelques notes prises pendant l'hiver de 1880-1881 à), près Alger, p. 855. (Sur les installation du groupe sco- laire de), p. 1064. Meiiiiiet*. — Recherche sur le Sorgho, p. 983. Navires (De la stabilité des) et de leur sub- division en compartiments étanches, p. 289. Nécropole mérjalitlque de Bou Nouara, p. 1135. duDjebel-Merah, et de Ras-el-Aïn- lîou Merzoug, p. 1138. ■ de Sigus, p. 1142. de Roknia, 1150. de l'oued Cheniour (moulin Dubourg) , p. 1152. des hauts ])lateaux d'Algérie, p. 1153. Neige (Mesure de la), p. 491. Nice (Du climat de), pression atmosphé- rique, p. 500. (Le squelette humain fossile de). p. 751. Nickel (Critique sur la méthode de sépara- tion du zinc, du) et du fer par l'hydro- gène sulfuré, p. 360. (Études sur les conditions de précipi- tation du zinc, du) et du fer à l'état de sulfure en li(iueur neutre et acide,p.361. Kiepce lils (Le docteur). — Du climat de Nice; pression atmosphérique, ]), 500. — Le squelette humain fossile de Mce. p. 751. Indications générales des eaux d'Al- levard, p. 862. IVicoIa,»^. — Discussion sur la culture du lin en Algérie, p. 934. Nomenclature géologique (Unification de la), p. 531. Observations (Étude des aberrations des prismes et de leur influence sur les) spectro-copiques, p. 344. météorologiques internationales [Sur les) dans les régions polaires, p. 446. Observations faites à Saint-Martin-de-Hinx (Landes), du 1er décembre 1864, au 30 no- vembre 1880, p. 492. Observatoire (Projet d un Alger, p. 226. (Sur les lois générales de l'électricité atniosphéri(|ue déduites des observations régulières faites à 1) de Moncalieri, p. 480. Observatoires (Les) de l'Etna et du Cimone, p. 416. Occlusion intestinale par bride (Laparotomie dans 1'), i>. 862. Olti^aïUîU'e. — Note sur la série qui l'ésulte du développement de _ sui- suivant les puissances de a-, p. 117. Oolithe inférieur (Recherches sur le lias supérieur et 1') de la province d'Oran, p. 584. Opération (Sur deux points de 1') de la fis- tule vésico-vaginaie, p. 820. Orages (Étude sur les) de l'Italie, p. 457. Oran (Recherches sur le lias supérieur et l'ooiithe inférieur de la province d'), p. 584). (Excursions dans la province d'), p. 1134. Orangers (Les pucerons des), p. 676. Orbite (Sur une tumeur pulsatile de 1'), p. 850. (Sur la morphologie de 1') des singes, p. 738. Organes (lulluence de l'électrisation sur la température des), p. 808. sexuels (Recherches sur le dévelop- pement des) des mollusques terrestres, p. 707. Origine (Observations sur 1') naturelle et géométrique du calcul des équlpollences, p. 76. des idées géométriques, p. 162. Origines berbères. — Études de linguistique, p. 772. Orthoptères (Sur les) de l'Algérie, p. 697. Orthose (Reproduction d'un certain nombre de minéraux;, chalcoménite, phosgénite, p. 394. Ovis antiqua (Recherches sur le mouflon quaternaire), p. 525. Orogenèse (Du rajeunissement cellulaire dans 1'), p. 676. Pair-non-Pair (La grotte de), p. 755. Paludisme (Le) au point de vue chirurgical, p. 1083. Pansement antiseptique (Sur une modifica- sion du), p. 886. antiseptique (De quelques consé- quences de l'introduction du) à IHôtel- Dieu de Lyon, p. 909. Pansements (.aperçu historique et critique, TABLK ANALYTIQUE 1^2^21 de 1876 à 1881, sur les) à la période ischcrnique, à l'aide de l'élévation verti- cale du nicmljre chez les grands opérés etciiez li'sLl'ssés atteinis d'hémorragies artérielles et veineuses, p. H]i. l'apaine iDu li-aitement local de la diph- thérile ])ar li's aj)plicatioiis réitérées de), p. 83U. Pai*a.iit (Le duclcur V.l. — Xole sur la pathogéiiie des hallucinalions volontaires chez une aliénée, p. 9U7. Pm>iiteDi(iei> (Le, général). — Vocidni- laire arabe-lrançais des principaux termes de géographie et des mots cpii entrent le plus fréquemment dans la composition des noms de lieux, p. lOlG et p. I (1157). Pêches )naiilimes (Sur les en Algérie, p. 700. Péeliolîfi*. — Recherches expérimen- tales sur l'action physiologique des hel- lébores, p. 8i5. Pédagogie. — Jean Amos-Coméaius , 1592- 1670, ses idées humanitaires et pédago- giques, p. 1053. Peintures iLes) des grottes de Santillana, p. 765. Pellagre (Contribution à l'étude de l'étiolo- gie de la), p. 905. Pellet jA.-E.). — Exemples d'équations numériques non résolubles par radicaux, p. 160. ■ Sur les télraèdres, p. 170. Sur les déterminants, p. 231. Péninsule ibérique (Exploitation préhistori- que du cuivre dans la), p. 764. Peroz. — Du rajeunissement cellulaire dans lovogénèse, p. 676. Période isdiémique (Aperçu historique et critique de 1876 à 188i sur les panse- ments à la), à l'aide de l'élévatioa verti- cale du membre chez les grands opérés et chez les blessés atteints d'hémorra- gies artérielles et veineuses, p. 812. Périodes annuelles (Sur les) de chaud et de froid, p. 336. Périolite chronique alvéolo-deiitaire (De la trépanation des extrémités radiculaires des dents appliquée au traitement de lai, j). 865. Pei-i*îer(Le colonel). — .lonctiongéoilé- sique et astronomique de l'Algii-ic et de l'Esjjagne, p. lOOi. Pèse-hcOés, p. 88tJ. l'euptes (Les races humaines de l'Europe et la composition des), p. 742. Phénol (Le sulfate de soude, antidote dul, p. 372. Phénomrnes atmosphériques (Examen des) qui s'accomplissent entre l'Atlas et les Cévennes, en vue des études générales de météorologie et de la prévision du teuq)s, p. 461. l'hénylpropanes isuineriques (Sur deux), p. 3.50. Phosgénite (Reproduction d'un certain nom- bre (1(! minéraux, orthose, chalconiénite), I). 394. Photographies (Présentations de), p. 225. Pliotomélrie photographique (Sur la) et son application à l'étude des pouvoirs rayon- nants comparés du soleil et des étoilcf;, p. 338. l'htalines pyrogalliques (Sur les), p. 372. Phtisie. — Oi'f'lques notes prises j)endant l'hiver de 1880-81 à Mustapha supérieur, près Alger, p. 855. pulmonaire (De l'action du climat algérien sur la), p. 866. Piles (Études sur les formules des), p. 337. Plaies pénétrantes intrapéritonéales (Sur la laparotomie et la cystorrhaphie dans les) de la vessie ; application à la taille hypogastrique, p. 875. Plan (Régions d'un) et de l'espace, p. 71. ■ du triangle (Étude d'un nouveau cercle du), p. 138. (Sur une enveloppe qui se présente dans le mouv'ement élémentaire d'un co- nique dans son), p. 170. Planètes (Calcul des inégalités des), p. 180. Plantations (Notice sur les) exécutées au- Idur d'Alger par le service du génie mi- litaire, p. 297. (Sur l'elfet des) dans le désert, p. 300. Plantes cultivées. (De l'analyse du sol arable jiar les), p. 951. Pla.tca.li (F.). — Observations sur l'a- natomic de l'éléphant d'Afrique (Loj:w/o)(. africanus] adulte, p.694. Pla,vl'aii*. — Visite au pays des Kro- mair (Rroniirs), p. 61. Plomb (Dosage volumétrique du), p. 348. (Les gites de) et de fer de la Tuni- sie, p. 591. Pl<»ii"aiiiie. — Carte géologique générale de l'Algérie au 1/80000, p. 515. Précipitation{Étyi(ies sur les conditions de) du zinc, du nickel et du fer à l'état de sulfure en liqueur neutre ou acide, p. 361. Preiig'nieljer (Le docteur). — Obser- vations sur trois cents Kabjles du Djur- jura, p. 731. Inoculation variolique et vaccine chez les indigènes, p. 861. Préparation des diatomées (Sur un procédé de), p. 639. Présentations de travaux imprimés à la 7° section, 512. — à la 8" section, p. 591, — à la 9e section, p. 654. — â la 11" sec- tion, p, 784. — à la 13" .section, p. 988. Pression barométrique (Étude sur la), la température; la pluie 'et la marche des bourrasques en Algérie, p. 446. ~ du vent (De la mesure delà), insuffi- sance de la formule de Borda, p. 457. atmosphérique. — Climat de Nice, p. 500. Prévision (Examen des phénomènes atmos- phériques qui s'accomplissent entre l'Atlas et les Cévennes en vue des études géné- rales de météorologie et de la) du temps, p. 461. Prismes (Étude des aberrations des) et de leur influence sur les observations spec- troscopiques, p. 344. Production agricole (L'Algérie et l'AustraUe au point de vue de la), p. 942. (Sur l'avenir delà) en Algérie, p. 983. Produits algébriques (Sur les développe- ments de certains), p. 84. Projections des figures de Lissajous avec des différences de phases variables à vo- lonté, p. 340. Prolapsus utérin (Sur le), p. 916. Protubérances solaires (Sur les), p. 338. Province de Tolède (Le kaolin delà), p. 568. d'Oran (Recherches sur le lias su- ))érieur de Toolithe inférieurdela),p. 584. Psychromètre (Sur l'usage du), en météo- rologie, p. 450. Pucerons (Les), des orangers, ]). 676. Piitoaux. — Appareil pour l'analyse des gaz, 365. Pyrénées (Études nouvelles sur les sub- stances organiques et organisées conte- nues dans les eaux thermales sulfureuses des), p. 600. Quadrant pour trouver la latitude, p. 277 et p. 1017. Quatrofag-Ci^ (De). — Discussion sur les Berbers blonds, p. 710. TAIîLE ANALYTIQUE 1223 Qiia.ti*efajSi:os (De). — Discussion sur l'étude sur les Savoyards, p. 731. Discussion sur le squelette humain fossile de Nice, p. 754. Qiiirot. — Excursion au tombeau du l'oi .luba II et do la reine Cléoiiàtre Sé- léné et à la cité romaine de Tipaza. p. 1125. Questions de limites (Sur certaines), p. 184. Queue des lézards (Reproduction de la), p. G62. Qitino'idine [Sur le borate de), p. 393. Quinquina (Sur un fait remarquable ob- servé à l'occasion de l'analyse d'un), p. 350. Hace (Jir'tliode pour faire la part de la] et du milieu, p. 755. Haces (Les) humaines de l'Europe et la composition des peuples, p. 742. Rarnillae (Le docteur). — La langue universelle, p. 732. Rnfflesia (Sur les espèces du genre), p. 621. Ras^oiia. (D.). — Sur les périodes an- nuelle du chaud et du froid, p. 396. Rajeunissement cellulaire (Du) dans l'ovo- génèse, p. 676. Kann esculenta (Recherches sur les varia- tions de la) et du Bufo viridis dans le bassin de la Méditerannée, p. 680. Ras-el-A'in~Bou Merzoug (Excursion à), p. 1138. Raijonnement magn^itique (Sur le), p. 849. Réaction nouvelle pour la recherche du potassium, p. 3.57. Rel»o«ic1. — Notes pour servir à l'étude de la nécropole mégalithique et des ruines de Sigus, p. 1142. Notes sur la nécropole mégalithique de Roknia, p. 1150. Nécropole mégalithique des sources de l'oued Cheniour (moulin Duboui'g), p. 1152. Matériaux pour servir à l'étude des ments mégalithiques des hauts plateaux d'Algérie.- p. 11.^3. — — Matériaux pour servir à l'étude des monuineiits funéraires du Sahara de la province d'Alger, p. 1155. Roclîoi*. — Recherches exp('ri mentales sur l'action physiologique des hellébores, p. 825. Réfraction (Les équivalents de) des com- posés du carbone, p. 330. Régime léijal (Sur )le) des eaux en Algérie, p. 251.' Régions sahariennes (Sur la possibiliti'' de suppléer au baromètre Fortin pour les reconnaissances en), p. 474. Régions d'un plan et do l'espace, p, 71. polaires (Sur les observations météo- rologiques internationales dans les), p. 446. Reinj' (Le docteur). — Excursion dans la grande Kabylie, p. 1118. Roiimul (Georges). — Colonisation de l'Afiique septentrionale, 'j). 1026-1037- 1040. Rciioiiai*(l fils (Alfred). — Études sur les tourteaux de coton, p. 929. Sur la culture du lin en Algérie, p. 933. Sur l'introduction du Soya hispida en Europe, p. 945. Répartition géograph /rywe (Recherches ethno- graphiques. — Le tatouage au point de vue de sa), p. 765. Reproduction d'un certain nombre de mi- néraux, orthose, chaleoménite, phosgé- nite, p. .394. de la queue des lézards, p. 662. Réseaux téléphoniques (Les) des grandes cités, p. 252. Resection pour blessures du genou, p. 875. Résorption (Sur la) des grains d'amidon, p. 641. Respiration (Du mécanisme de la) chez les- Chéloniens, p. 701. Rétrogradation (Des engrais chimiques, remarques sur la), mode de fabrication, p. 357. Rythme cardiaque à trois temps (Note sur un) avec albuminurie dans le cours de la lièvre typhoïde, p. 913. IticliaiMl. — Discussion sur les réfor- mes dans la pose et l'entretien de la voie permanente des chemins de fer, p. 268. RicliaiHlièi^c (IL). — Amputation de la jambe chez un albuminurique, p. 875. Rieliolot père (Le docteur). — Sur quelques etlets du traitement mont- dorien, p. 811. Rieliet (Le docteur Ch.). — De l'électri- sation des éléments figurés, jj. 912. Ricotix (Le docteur). — Démographie- do l'Algérie, p. 48. Recherches sur la population de la jtremière enfance en Algérie, p. 732. Les Romains en Afrique ont-ils été exterminés par le climat, p. 781. Riiiii (Le commandant). — Origines ber- bères ; études de linguistique, p. 772. Rivière (Emile). — Grotte Lympia, ]). 575. RoI>e. — Discussion sur la colonisation (le l'Afrique septentrionale, p. 1041. ltol»ei*t. — Jean Amos-Coménius, 1592- 167U, ses idées pédagogiques, p. 1053. Renseignements sur les écoles pro- fessionnelles de France, d'Alsace et de Iteigique. — École de commerce, école d'apprentissage, p. 1082. 1224 TABLE ANALYTIQUE Roeliîu^il (Le docteur). — Discussion sur les pansements à la ))ério(le isché- mique à l'aide de l'élévation verticale du membre chez les grands oj)éi'és et chez les blessés atteints d'hémorragies arté- rielles et veineuses, p. 820. Rocl>vell. — Sur les coefficients de contraction et de dilatation de l'iodure d'argent et de quelques-uns de ses com- poses, p. 336. Rokuia (Observations sur), p. 1135. (Notes sur la nécropole niégalitlii(}ue de), p. 1150. Romains (Les) en Afrique ont-ils été exter- minés par le climat, p. 781. Rome (Rectification du Tibre dans la tra- versée de la ville de), p. 490. Ros»^i (M.-E. de). — Pi-oposition sur la météorologie endogène, p. 454. Roiizîitiil (H.). — Discussion sur le rajeunissement cellulaire dans l'ovogénèse, p. 676. Recherches sur le dévelo))pement des organes sexuels des mollusques ter- restres, p. 707. Rozy. — Discussion sur la colonisation de l'Afrique septentrionale, p. 1030. Rupture de Tank^lose (Appareil destiné à la) du genou, p. 805. Russie (La diphthérie dans le Midi de la), p. 882. Sa,I>a.ïiei' (A.). — De la formation du blastoderme chez les .Vranéide-;, p. 698. — Du mécanisme de la resiiirationchez les Chéloniens, p. 701. De la station zoologitiue maritime de Cette, p. 701. Sa.l>a.tîoi* (Camille). — Géographie phy- sique du Sahara central, p. 989. Sociologie comparée des Arabes et des Kabyles, p. 1025. Discussion sur la colonisation de l'Afrique septentrionale, p. 1042. Étude sociologique sur les Kabyles, p. 1050. Sables (Note sur l'influence des) dans la construction du chemin de fer saharien, p. 3J2. Sahara central (Géographie physique du) p. 989. (Monuments funéraires du) de la province d'Alger, p. 1155. Sahel d'Alger (Sur la constitution du) et sur les conséquences qui en découlent, p. 513. (Excursion dans le), p. 1122. Saint-Mariin-dc-Hinx i Landes) Observa- tions météorologiques faites à],dulei'dé- •cembrc 1864 au 30 noveuibre 1880, p. 492. Salicylale de soude (Traitement de la fièvre typhoïde par le), p. 867. Haliiioii. — Discussion sur la station néolithique du ])lateau de Chateaugay, p. 741. • Discussion sur les peintures des grottes de Santillana, p. 765. Salubrité (Les égouts de Lyon au point de vue de la), p. 269. Salure (Origine de la) des mer.'^, p. 567. Santillana (Découvertes archéologiques de la grotte de), p. 591. (Les peintures des grottes de) p. 765. S»i^u»iiÎBi (Ed.). — Reproduction d'un certain nombre de minéraux, orthose, chalcoménite, phosgénite, p. 394. Sauterelles (Invasion de~) et leur destruc- tion', ]). 906. Savoyards (Étude sur les), p. 711. Selioiite (Le docteur). — Sur une enve- lo|ipe qui se présente dans le mouvement élémentaire d'une conique dans son plan, p. 170. Selir'ajlei'. — Discussion sur la géogra- pliii'physii[ue du Sahai-a central, p. 995. ScImijEenIjoB^^t'i». — Combinaisons carbonées et azotées de silicium. Action des chlorures organiques sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium, p. 351. Sellevoai. — Delà stabilité des navires et de leur subdivision en compartiments étanches, p. 289. Selys-ï^oiieltaiiii»s (E. de). — Sur la distribution des insectes odonates en Afrique, ]). 663. Séparation (Critique sur la méthode de) du zinc, du nickel et du fer par l'hydrogène sulfuré, p. 260. Série (Note sur la) qui résuite du déve- loppement de ^^ _ ^ suivant les puis- sances de X, p. 117. Service météorologique du gouvernement général de l'Algérie, p. 420. Sézavy (Le docteur). — De li jmeumo- nie lobaire aiguë avec exsudât fibriaeux des grosses bronches, ]). 845. Sicile (Les poussières météori([ues en) et en Italie, p. 416. Sioiwonis (Ledoeteur C.-W.). — Gazogène Siemens perfectionné, p. 308. Nouveau système de brûleurs à gaz, p. 310. Sigus (Note pour servir à l'étude de la nécropole niégalithi(jue de), p. 1142. Silicium (Combinaisons carbonées et azo- tée.; de) ; action des chlorures organiques sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium, p. 351. TABLE ANALYTIQUE itÈÎ SU va. R.-D.). — Sur deux phénylpropnnes isomériques, p. 350. Sinr/es (Sur la morphologie de l'orbite des), p. 738. Slaiigriioii (H.'. — Dosage voiumétrique du potMSsiuni, p. 356. Socioloijic comparée des Arabes et des Kabyles, p. l(l"25. ■ Etudes sociologiques sur les Kabyles, p. 1050. Sol arable (De l'analyse du) j)ar les plantes cultivées, p. 951. Soleil (Sur la photométrie |)hotographique et son apjilication à l'étude des pouvoirs rayonnants comparés du) et des étoiles, p. 338. (Note sur les applications géologiques de l'étude physique du), p. 3'i0. Solides d- révolution (Sur la cubature des), p. 196. Sorgho (Recherches sur le), j). 9(S3. Soya Inspida (Culti^re et composition du), p. 944. • (Sur l'introduction du) en Europe, p. 945. Si>illiiiaiiii (Le docteur). — Discussion sur l'action du climat algérien sur la phtisie pulmonaire, p. 866. • Résection pour blessures du genou, p. 875. Squelette humain fossile (Le) de Nice, p. 751. • (Note sur l'étude comparative du crâne et du reste du), p. 787. Stabilité (De la) des navires et de leur sub- division en compartiments étanches, p. 289. Sta^ieiiï^ki «le lloliil» (Le docteur). — Des bains de mer en Algérie, au point de vue de l'éducation physique des enfants, p. 829. Siasiastie. — Monstruosité de Cypripedium venustum Wall, p. 631. Station zoologique maritime de Cette , p. 701. néolithique du plateau do Chateau- gay, p. 738. Stations mi'téoi'ologiques italiennes (Anémo- mètres employés dans les), p. 472. Statistique (Fréseutation du bulletin heb- domadaire) de la ville de Paris, p. 861. Stérilité (De la) des génisses jumelles d'un veau mâle, p. 964. Si bitam esovg-dmques ou organisées 'Études nouvelles sur les) contenues dans les eaux thermales sulfureuses des Pyrénées, p. 60a. Sucre (Culture de la betterave à), p. 917. Sulfate de soude [Le] antidote du phénol, p. 37-'. Sulfuraires. — Études nouvelles sur les sub- stances organiques ou organisées, con- tenues dans les eaux thermales sulfu- reuses des Pyrénées, p. 600. Sulfures i Études sur les conditions de pré- cipitation du zinc, du nickel, et du fer, à l'état de)'en liqueur neutre ou acide, p. 381. Hui*iiisrai*. — Sur les espèces du genre ratlesia, p. 621. Stasiastie. — Monstruosité deCypri- pedium venustum Wall, p. 631. Systèmes des cercles (De la géométrie des) développée i)ar une méthode nouvelle de représentation, p. 127. >^zal>o (Le docteur J.). — Élude pélro- graphique et gi''ologique du terrain tra- chytique de Tokay dans le Nord-Est de la Hongrie, p. 532. Taecliiiii. — Sur les i)rntiibérances so- laires, p. 338. Organisation de la météorologie italienne, p. 416. Les observatoires de l'Etna et du Cimone, p. 416. Les [)0ussières météoriques en Sicile et en Italie, p. 416. Études sur les orages de l'Italie, p. 457. Anémomètres employés dans les stations météorologiques italiennes, p. 472. Taille. — Étude sur les Savoyards, p. 711- hypogastriquc (Sur la laparotomie et la cystorrhaphic dans les plaies pénétran- tes intra|)éritonéales de la vessie; appli- cation à 1), p. 875. Taonurus ultimus (Le) dans le terrain ter- tiaire d'Alcoy, p. 531. Tatouage (Recherches ethnographiques, le) considéré au pc int de vue de sa réparti- tion géogi-aphique, ]). 765. Teîssereiic «le 18oi»t (Léon). — Sur les grands centres d'action de i'atmos- jihère, p. 443. Teîji«.»*îei* (Le docteur J.). — Note sur un rythme cardiaque, à trois temps avec albuminurie dans le cours de la fièvre typhoïde, p. 913. Téléphone. — Les réseaux téléphoniques des grandes cités, p. 252. Tell (Excursion dans le Sud du), p. 1128. Température (Étude sur la), la pression ba- rométrique, la pluie et la marche des bourrastjues en Algérie, [>. 446. (Influence de l'électrisation sur la) des organes, p. 808. Ti^mps (L'Algérie et le Nord de l'Afrique aux) géologi(jues, p. 42. ■ (Examen des phénomènes atmosphé- riques qui s'accomplissent entre l'Atlas 1226 TABLE ANALYTIQUE et les Cévennes, en vue des études géné- rales de météorologie et de la prévision du), p. 461. Teniel-el-Haùd. (Note sur une excursion à la Ibrèt des cèdres de), p. 617. Terrain tertiaire (Le Taonurus ulHmus dans le) d'Alcoy, p. 531. trachytique (Étude pétrographique et géologique du) de Tokay dans le Nord- Est de la Hongrie, p. 532. Terrains (De l'aménagement des eaux dans les), p. 312. Terres arables (Sur les propriétés absor- bantes des), p. 935. Téirachlorure de carbone (Produits de l'action du) sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium, p. 351. Tétraèdres (Sur les), p. i70. Thermomètre Fronde (Appareil protecteur du), p. 419. enregistreur (Anémomètre multipli- cateur, anémomètre enregistreur, p. 471. Tlioiii»^ (Ph.). — Recherches sur les bovidés fossiles de l'Algérie, p. 698. TUoulet. — Sur l'emploi du microscope dans les recherches physiques et chimi- ques en minéralogie, p. 524. Tibre (Rectification du) dans la traversée de la ville de Rome, p. 296. Tipasa (Excursion à la cité romaine de), p. 1125. Tison. — Discussion sur la résorption des grains d'amidon, p. 642. Tîssot. — Carte géologique générale de l'Algérie au 1/800U0, p. 515. Titre (Le commandant). — Discussion sur la géographie physique du Sahara central, p. 995. Présentation de cartes, p. 1016. Tolède (Le kaolin de la province de), p. 508). Tokay (Étude pétrographique et géologi- que du terrain trachytique de) dans le Nord-Est de la Hongrie, p. 532. Topiiiartl. — Discussion sur les Ber- bei"s blonds, p. 711. Discussion de l'étude sur les Sa- voyards, p. 731. Un des desiderata de l'anthropologie algérienne, p. 738. Discussion sur les races humaines de l'Europe et la composition des peu- ples, p. 751. - — ■ — Étude craniométrique sur Biskra, p. 757. Tombeau (Excursion au) de Juba II et de la reine Cléopàtre Séléné, p. 1125. Torok (Le docteur A. de).— Sur la mor- phologie de l'orbite des singes, p. 738. Tourbillons atmosphériques f Études sur les grands mouvements de l'atmosphère et sur la formation et la translation des), p. 507. Tourteaux de coton, p. 929. Traljut. — Étude sur le Capnophyllum peregr'tnum Brotero [conium dichotomum DesC), p. 627. Trachytiques (Nouvelle classification des roches, p. 533. Traitement mont-dorien (Sur quelques effets du), p. 811. Transports agricoles (Les voitures à vapeur pour les) en Algérie, p. 961. Trans-saharien (État delà question des che- mins de fer), p. 1018. Travaux imprimés (Présentation de) à la 7e section, p. 512. (Présentation de) à la 8'" section, p. 591. (Présentation de) à la 9^ section, p. 654. (Présentation de) à la 11» section, p. 789. Présentation de) à la 13^ section, p. 988. Trélat (f".). — Discussion sur les égouts de Lyon au point de vue de la salubrité, p. 276. De la répartition de la lumière dans les habitations urbaines, p. 276. Trc'lat (Le docteur U.). — Sur deux. points de l'opération de la fistule vésico- vaginale, p. 820. Sur les abcès froids, p. 821. Discussion sur l'adénite périutérine, p. 893. Tréuiaiix. — Dévaseraent des barrages et aménagement des eaux, p. 297. Discussion sur les plantations exé- cutées autour d'Alger par le service du génie militaire, 300. — De l'aménagement des eaux dans les teri"ain-, p. 627. Trépanation (De la) des extrémités radicu- laires des dents appliquée au traitement de la périostite chronique alvéolo-den- taire, p. 865. Trépied (Ch.). — Remarques sur la mé- thode de Cauchy pour le calcul des iné- galités des planètes, p. 180. Projet d'un observatoire à Alger, p. 226. Trille (Alfred). — Sur une méthode électro-chimique pour étudier le champ de l'action électrol\ tique, p. 331, Sur les alcools aluminiques, p. 386. T/'ies/e (Mémoire sur le port de), p. 314. Trolantl. — Épidémies de l'Algérie, p. 906. Troupeau. — Etude des coiffures au TABLE ANALYTIQUE i^I jHiiiit (le vue (le la clialeuf solaire, p. 906. Tfuoliot. — Discussion sur la culture de la betterave à sucre, p. 928. Tsiganes (Sur les Bohémiens ou), particu- lièrement en Algérie, p. 782. Tunisie (Les gites de plomb et de fer de la), p. 591. • Con(|uète pacifique de l'Afritjue sep- tentrionale par les Fran(;ais, ]>. 1048. Tunnel sons-marin (Note sur l'état présent des travaux du) entre la France et l'An- gleterre, p. 312. Tuberculisalion pulmonaire (De l'influence favorable de rhydropneuniothorax sur la marche de la), p. 870. Tumeur pulsatile ^Sur une) de l'orbite, p. 850. Uréirotomie interne (Sur la conduite à tenir après 1'), p. 885. Utérus (Des résultats de l'amputation du col de 1") par l'écrasement linéaire, p. 838. Vaccine (Inoculation variolique et) chez les indigènes, p. 861. Vaches pleines (Variation de la composition du lait des), p. 944. Variation diurne (Sur les lois de la) de l'électricité atmosphérique à Moncalieri, p. 482. Variations (Sur les lois générales des) de l'électricité atmosphérique déduites des observations régulières faites à l'obser- vatoire de Moncalieri, p. 480. Venin (Sur l'action du) des arachnides, p. 707. Vent (De la mesure de la pression du), in- suffisance de la formule de Borda, p. 457. VeiiiikolT (Le colonel). — Effet des plan- tations dans le désert, p. 30J- Verge (Du cancer profond de la) épithé- iiome intrapé'inéal, p. 8G3. VoiMiouil. — Le paludisme au point de vue chirurgical, p. 1083. Vessie (Sur la laparotomie et la cystorraphie dans les plaies pénétrantes intrapérito- néales de la) application à la taille hyi'O- gastri(jue, p. 875. Vide (appareil à filtrations dans le) et à dessiccation, p. 394. Y^i^iiiei* (H.). — Examen des phéno- mènes atmosphériques qui s'accomplis- sent entre l'Atlas et les Cévennes en vue des études générales de météorologie et de In prévision du Icmps, p. 4G1, "Villaiiovïi y Pi«'i*ra,. — Unifica- tion de la nomenclature géologi(iue, p. 531. Le coloris des cartes géologiques, p. 531. Vlllaiiova y l»îei*ra. — Le Tuu- nurus ullimus dans le terrain tertiaire d'Alcoy, p. .531. ■ Le kaolin de la province de Tolède, p. 558. Découvertes archéologiques dans la grotte do Saniillana, p. 591. • Exploitation préhistorique du cuivre, dans la péninsule ibérique, p. 7(34. -Les peintures des grottes de Santillana, p. 7G5. Villages dcfensifs, p. 283. ■VîUaret (Emile), — Sur le dodécaèdre régulier, p. 109. Ville de Paris iPrésentation du Ijidle- tin hebdomadaire statistique de la), p. 861. V^inceiit (C). — Produits de l'action du tétrachlorure de carbone sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium, p. 361. "\"îiiceiit (Le docteur E.). — Recherches expérimentales sur la laparotomie et la cystorrhaphie dans les plaies pénétrantes intrapéritonéales de la vessie (application à la taille hypograstrique), p. 875. Virus et ferments, p. 11. Vision (Sur la) des couleurs, p. 881. Vocabulaire arabe-français des principaux termes de géographie et des mots qui entrent le plus fréquemment dans la com- position des noms de lieux, p. 1016 et p. I (1157). Vœux émis parles l'e et2o sections, p. 242. • émis par les 3^, ¥ et 13c sections, p. 328. émis jjar la 7<= section, p. 512. émis par la 10° section, p. 708. émis par la 13° section, p. 988. Vo^t (Cari). — Recherches sur l'embryo- génie des chauves-souris (Chiroptères), p. 655. Voie permanente (Réformes dans la pose et l'entretien de la) des chemins de fer, p. 266. Voilures à vapeur pour les traiisj)orts agri- coles en Algérie, p. 961. Voix (Basses-Alpes) (Anthracotherium des lignites de), p. 582. Vomissements incoercibles (Une observation de), p. 801. Vry (De). — Sur un fait remarquable observé à l'occasion de l'analyse d'un ([uin(]uina, p. 350. Sur le borate de quinoïdine, p. 303. VuîIIet (Le docteur). — Une observa- lion de Lupus vorax, p. 888. Walil. — La géographie de l'Afrique, p. 41. 1228 TABLE ANALYTIQUE • Discussion sur la colonisation de l'Afrique septentrionale, p. 1028-1031- 1035. Yeux (Des bains de mer dans le traitement des affections des), p. 867. Zamenis viridiflavusD et B (Quelques notes sur le), habitat de ce reptile dans la vallée des bains, à Digne. Évolutions amou- reuses et pouvoir fascinateur de ce ser- pent, p. 702. Zîégler (Martin). — Sur le rayonnement magnétique, p. 849. Zinc (Critique sur la méthode de sépara- tion du), du nickel et du fer par l'hydro- gène sulfuré, p. 360. . Études sur les conditions de préci- pitation du), du nickel et du fer à l'état de sulfure en liqueur neutre et acide, p. 361. TABLE DES MATIÈRES Décret fie i>ecoiinai<«Naiiee cl'iilllité |>iil>li(|iie I Statuts^ III Règrleiueiit VII L(i$«te «les l>ieiiraiteiirs tle fai-isociatiou XX LISTE Membres fonilateurs XVI Membres à vie . XXII Liste générale des Membres XXIX Commission déléguée par le gouvernement espagnol CXII Liste des délégués officiels . . • CXII Liste des savants étrangers venus au Congrès CXIII Liste des Sociétés savantes représentées au Congrès CXIV Liste des journaux étrangers CXVI Liste des bourses de Sessions CXM ASSEMBLÉES GÉNÉRALES Assemblées générales des 14 et 19 avril 1881 • 1 Con.seil d'Administration et bureau 4 Programme de la Session G Comité local d'Alger 7 SÉANCES GÉNÉRALES SÉANCE d'ouverture DU 14 A\Rih 1881. — Présidence de M. le Cocvrrneur général Chauveau. — Discours d'ouverture. — Ferments et virns 11 GuiLLEMiN. — Discours 31 Maunoir (C.-. — L'Association française en 1880 34 Masson (G.). — Les finances de l'Association 37 M. LE Gouverneur général. — Discours 48 SÉANCE GÉNÉRALE DU 15 AVRIL 1881. — Présidence de M. Chauveau. Wahl. — La Géographie de l'Algérie 41 PoMEL (A.). — L'Algérie et le Nord de l'At'riciue aux temps géol()gi(iues .42 1^30 TABLE DES MATIÈRES Ricoux (Le docteur). — Démographie de l'Algérie 4« Playfair. — Visite au pays des Kromair (Ivroiiiirs) 61 SEANCES DE SECTIONS 1*^'' GROUPE. — SCIENCES MATHÉMATIQUES Ire et 3° Sections. — Ma.tliéiiiati(iiieis, Aistroiioiiiie, Géodésie et Méea.nicpie. Bureau. Laisant. — Régions d'un plan et de l'espace 71 Laquière (E.). — Observations sur l'origine naturelle et géométrique du calcul des équipollences 76 Discussion: MM. Laisant et Darboux 83 Laisant. — Sur les développements de certains produits algébriques 84 "ViLLARET (Em.) . — Sur le dodécaèdre régulier 109 Poincarré (H.). — Sur les invariants arithmétiques 109 Oltramare. — Note sur la série qui résulte du développement de ,._ suivant les puissances de .r 117 Fiedler. — De la géométrie des systèmes de cercles, développée par une méthode nouvelle de représentation 127 Poincarré (H.). — Sur les applications de la géométrie non euclidienne h la théorie des formes quadi-atiques 132 Brocard (H.). — Étude d'un nouveau cercle du plan du triangle 138 Pellet (A.-E.). — Exemples d'équations numériques non résolubles par radicaux. 160 Laquière (E.). — Quelques réflexions sur les origines des idées géométriques . . 162 LiGuiNE (V.). — Sur les axes des courbes anallagmatiques 169 ScHOUTE (Le docteur). — Sur une enveloppe qui se présente dans le mouvement élémentaire d'un conique dans son plan 170 Pellet (A.-E.), — Sur les tétraèdres ' . . . . 170 Lemoine (Em.). — Quelques questions de géométrie de position sur les figures qui peuvent se tracer d'un seul trait 175 Trépied. — Remarques sur la méthode de Cauchy pour le calcul des inégalités des planètes 180 Laisant. — Sur certaines questions de limites 184 CoLLiGNON (Ed.). — Sur la cubature des solides de révolution 196 Jaubert. — Nouveau système de grandes lunettes. Présentations de photographies. 225 Trépied (Ch.). — Projet d'un observatoire à Alger 226 Laquière (E.). — Démonstration rationnelle des premiers principes des déter- minants 226 Pellet (A.-E.). — Sur les déterminants 231 LiGuiNE (V.). — Sur les aires des courbes anallagmatiques 231 Vœu émis par les l^e et 2° sections 242 3° et ^= Sections. — I\avigation, Génie civil et militaire. Bureau. Calmels (Martin). — Sur le dévasement des barrages-réservoirs en Algérie, au moyen de la force motrice des eaux du barrage et de l'air comprimé 243 Lamairesse. — Sur le régime légal des eaux en Algérie 251 Marchegat. — Les réseaux téléphoniques des grandes cités 252 GoBiN. — Note sur les appareils à enclanchements installés par la Compagnie Paris-Lyon-Méditérranée, aux gares de la Guillotière et de Perrache, à Lyon . 260 Bergeron (Ch.).— Réformes dans la pose et l'entretien de l;i voie permanente des TABLE DES MATIÈRES l!231 chemins de fer 266 Discussion: MM. Richard et Bergeron 268 r.oBiN. — Les égouts de Lyon, au point de vue de la salubrité 269 A'iATimion ; MM. Trélat, IJoL'QUET DE LA Grye et GoBiN 276 Trélat (E.). — De la répartition de la lumière dans les habitations urbaines. . . 276 DuPRAT (C). — Quadrant pour trouver la latitude. • 277 Charrier. — Les chemins de fer économiques 277 FoLRCHAL'LT (Le colonel). — Villnges défensi fs 283 Selleron. — De la stabilité des navires et de leur subdivision en comiiartinionts étanches :289 Betocchi (Le Conimaudeur).— Rectification du Tibre dans la traversée de la ville de Rome 296 Trémaux. — Dévasement des barrages et aménagement des eaux • . 297 Service du Génie. — Notice sur les plantations exécutées autour d'Alger par le service du Génie militaire 297 Discussion: MM. Brocard, Bouquet de la Grye, Godard, de Carpentier, Trémaux 299 Venukoff (Le colonel). — Sur l'elfet des plantations dans le désert 300 Feutrier. — Sur la gomme explosible de Nobel 301 Godard. — Note sur l'influence des sables dans les constructions des chemins de fer sahariens 302 Siemens (Le cocteur). — Gazogène Siemens perfectionné 308 — Nouveau système de brûleurs à gaz • ■ . 310 Trémaux. — De l'aménagement des eaux dans les terrains 312 Bergeron (Ch.) — Note sur l'état présent des travaux du tunnel sous-marin entre la France et l'Angleterre 312 BoMCHES (Frédéric). — Mémoire sur le port de Trieste 314 Vœu émis par les 3", 4e et 1.3o sections 328 2° GROUPE. — SCIENCES PHYSIQUES ET CHIMIQUES 50 Section. — Pli^^sitliic. Bureau. Bleckrode (L. 1. — Sur une expérience contradictoire dans les recherches de M. Crookes — sur la matière radiante 329 MoNOYER. — Essai d'une théorie des forces cosmiques, basées sur les mou\e- ments de la matière pondérable 330 — Non-existence de la matière impondérable 330 Gladstone (J.-H.). — Les équivalents de réfraction des composés du carbone . . 330 Tribe (Alfred). — Sur une méthode électro-chimique, pour étudier le champ de l'action électrolytique 331 Brillouin. — Appareils destinés à la mesure des coefficients d'iiuluclion . . . . 333 RoDWELL. — Sur les coefflcients de contraction et de dilatation del'ii dure d'argent et de quel(|ues-uns de ses composés 336 Gariel (C.-M.). — Études sur les formules des piles 337 Tacchini. — Sur les protubérances solaires 338 Janssen (.1.). — Sur la photométrie photogra))hique et son application à l'étude des pouvoirs rayonnants comparés du soleil ( t des étoiles .3.38 — Note sur les applications géologi(|ues de l'étude pliysi(jue du soleil. 340 Crova ^A.). — Projections des flgures de Lissajous avec des ditrérences de phases variables à volonté 340 — Étude des aberrations des pnsmes et de leur iidluence sur les observations spectroscopiques 344 — Le gyroscope magnétique 344 1232 TABLF. DES MATIÈRES 6e Section. — Cbiniie. Bureau. Ferray (Edouard). — L'acide bétulalbique 345 Buisson. — Dosage volumétrique de la potasse 348 Vry (de). — Sur un fait remarquable observé à l'occa.sion de l'analyse d'un quin- 350 quina 350 SiLVA (R.-D.). — Sur deux phénylpropanes isomériques 350 ScHUTZENBERGER. — Combinaisons carbonées et azotées du silicium. Action des chlorures organiques sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium. . . 351 Friedel, Crakts (J.-M.), et Vincent (C). —Produits de l'action du tétrachlorure de carbone sur la benzine en présence du chlorure d'aluminium 351 KoNiNCK (L.-L. de) et Slanghen (H.). — Dosage volumétrique du potassium . . 356 KoNiNCK (L.-L. de). —Réaction nouvelle pour la recherche du potassium. ... 357 CoLSON (Albert). — Des engrais chimiques; remarques sur la réti'Ogradation. — Mode de fabrication 357 Baubigny. — Critique sur la méthode de séparation du zinc, du nickel et du fer par l'hydrogène sulfuré 360 — Études sur les conditions de précipitation du zinc, du nickel et du fer, à l'état de sulfure en liqueur neutre et acide 361 Baumhauer (E.-H. de). — Sur la cristalisation du diamant 361 Puteaux. — Apjjareil pour l'analyse du gaz 365 Malosse (Théodore). — Sur les fruits de YAmnii visnaga 366 Cafrawy (Le docteur). — Le sulfate de soude, antidote du phénol 372 MoNTLAUR (Le vicomte Amaury de). — Sur les phtalines pyrogalliques 373 Brame (Le docteur). — Sur les chlorures et les chlorhydrates 373 Haller. — Sur un dérivé du bornéol 373 Marchand (Eugène). - Sur le dosage volumétrique de la potasse 373 Gladstone (J.-H.) et Tribe (Alfred). — Des alcools aluminiques 386 Loir (A.). — Sur la cristallisation des aluns 388 — Sur les acides organiques monoba-^iques 391 Battandier (J.-A.). — Note sur l'alcaloïde de i'Héliotropitini europœiiiti .... 391 Vry (Le docteur de). — Sur le borate de quinoïdine 393 Hanriot. — Sur les dérivés de la chlorhydrine du glycol éthylénique 393 Gladstone (J.-H.). — Sur les équivalents de réfraction des composés du 'carbone 394 Friedel (Ch.) et Sarasin (Ed.) — Reproduction d'un certain nombre de miné- raux : orthose, chalcoménite, phosgénite 394 Mounier. — Méthonomètre automatique destiné à l'analyse du grisou 394 — Appareil à filtration dans le vide et à dessiccation 394 KoNiNCK (L.-L. de). — Présentation de divers appareils 395 '«"' Section. — Météorologie et Pliysi«iue elii Globe* Bureau. Ragona (D.). — Sur les périodes annuelles de chaud et de froid 396 Tacchini. — Organisation de la météorologie italienne 416 — Les observatoires de l'Etna et du Cimone 416 Les poussières météoriques en Sicile et en Italie 416 Denza (Le père F.). — Variation de la déclinaison magnétique déduite des obser- — vations régulières faites à Moncalieri (Italie) 416 Maze (L'abbé). — Appareil protecteur du thermomètre fronde 941 Brocard (H.). — Le service météorologique du gouvernement général de l'Algérie 420 — Le bulletin métérologique du gouvernement général de l'Algérie 424 TABLR DES MATIÈRKS i'^'S'S Brocard (H.). — Remarques sur le climat de l'Algérie 429 Bouvet (E.). -■ Le climat de l'Italie 432 Teisserenc I)E Bord (Léon). — Sur les grands centre d'action de l'atmosplu're. . 443 Angot. — Études sur la température, la pression barométrique, la pluie et la marche des bourrasques en Algérie 446 Grad (Charles). — Sur les observations météorologiques internationales dans les régions polaires 446 CiRO Chistom. — Sur l'usage du psychromètre en météorologie 450 Rossi (M.-E. DEi. — Proposition sur la météorologie endogène 454 Tacchini. — Études sur les orages de l'Italie 457 ViGUiER (IL). — Examen des phénomènes atmosphériques qui s'accomplissent entre l'Atlas et les Cévennes, en vue des études générales de météorologie et de la prévision du temjis 461 Denz.v (Le père). — Organisation de l'associatim météorologique italienne. . . . 469 BouRJH)N (Eugène). — Anémomètre multiplicateur, anémomètre enregistreur; thermomètre enregistreur 471 Tacchini. — Anémomètres employés dans les stations météorologiques italiennes. 472 Brocard (H.). — Premiers tracés de baromètres enregistreurs, à Alger 472 — Sur la possibilité de suppléer au baromètre Fortin, pour les reconnaissances en région saharienne 474 Tacchini. — Discussion sur la communication précédente 475 Denza (Le i)ère). — — — 475 Angot. — — — 475 Brocard (H.). — Carte des pluies en Algérie 476 Martinet (Ludovic). — Climatologie de Banyuls-sur-Mer 478 Denza (Le père). — Sur les lois générales des variations de l'électricité atmos- phérique déduites de* observations régulières faites à l'observatoire de Mon- calieri 480 Denza (Le père). — Sur les lois de la variation diurne de l'électricité atmosphé- rique à Moncaliéri 482 — Détermination des valeui's absolues du magnétisme terrestre en Italie 487 Maze (L'abbé). — Mesure de la neige 491 — Jlesure de Tévaporation à la surface des bassins et à la surface du sol ^91 Carlier (II.). — Observations météorologiques faites à Saint-Martin-de-IIinx (Landes), du 1"' décembre 1864 au 30 novembre 1880 492 NiEPCE fils (Le docteur). — Du climat de Nice. — Pression atmosphérique. . . . 500 Lespiault. — Théorie de la gelée dul6 janvier dans le Sud-Ouest de la France. .506 Hébert. — Etudes sur les grands mouvements de l'atmosphère et sur la forma- tion et la translation des tourbillons atmos[)hériques 507 Présentation de travaux imprimés 512 Vœu émis par la 7° section 512 8'-" GROUPE. — SCIENCE.S NATURELLES Se Hcctioii. — Oéolog-ie et Minéralogie. Bureau. Bourjot (Le docteur). — Sur la constitution du Sahel d'Alger et sur les consé- quences qui en découlent 513 KoNiNCK (L.-G. de). — Notice sur un échinoïde gigantesque du calcaire carboni- fère de Belgique 514 PoMEL. — Discussion sur la communication précédente 515 1234 TABLE DES MATIÈRES PouYANNE, PoMEL et TissoT. — Carte géologique générale de l'Algérie au 1/80000 515 Barrois (Le docteur Charles).— Sur le calcaire carbonifère du Nord de l'Espagne. 516 KoNiNCK (de). — Discussion sur la communication précédente 523 Malaise. — — - 523 Thoulet. — Sur l'emploi du microscope dans les recherches physiques et chimi- ques en minéralogie 524 PoMEL. — Discussion sur la communication précédente 524 PoMMEROL (Le docteur F.).— Recherches sur le mouflon quaternaire (Ovis anliqua). 525 BouRJOT. — Discussion sur la communication précédente 530 POMEL. — — — 530 YiLAiNOVA Y PiERA. — Unification de la nomenclature géologique 531 — Le coloris des cartes géologiques .' . 531 — Le Taonurus ultimus dans le terrain tertiaire d'Alcoy. . . 531 SzABO (Le docteur J.).— Étude pétrographique et géologique du terrain trachy- tique de Tokay dans le Nord-Est de la Hongrie 532 FuCHS. — Sur les gîtes de fer et de cuivre gris de la petite Kabylie 507 Janssen. — Sur l'origine probable de la salure des mers 567 ViLANOVA Y PiERA. — Le kaolin de la province de Tolède 568 BoissELiER (A.). — Note sur les assises inférieures du cénomanien à l'embouchure de la Charente 56H Rivière (Emile). — Grotte Lympia 575 CoLLOT. — Anthracothérium des lignites de Voix (Basses-Alpes) 582 — Grès à hélix de Guyotville, près Alger et d'Aix en Provence 583 Bleichee. — Recherche sur le lias et l'oolithe inférieure de la province d'Oran. . 584 FucHS. — Les gîtes de plomb et de fer de la Tunisie 591 ViLANOVA Y PiERA. — Découvertes archéologiques dans la grotte de Santillana. Présentation d'ouvrages Imprimés 591 0<= Sectîoi». — Botajiîciiie. Bureau. Cornu (Maxime) et Brongniart (Charles). — Champignon observé sur un insecte. — Du rôle des champignons dans la nature 592 JoLY (N.). — Études nouvelles sur les substances organiques ou organisées conte- nues dans les eaux sulfureuses des Pyrénées 600 Durando. — Note sur une excursion à la forêt de cèdres de Teniet-el-Haàd . . 617 SuRiNGAR. — Sur les espèces du genre Rafflesia 621 Battandier et Trauut. — Etude sur la Capnophylum peregrimcm Brotero [conium dicholomum Desf.) 627 Battandier. — Note sur deux exemples d'adaptation chez les espèces algériennes. 630 Chalon. — Discussion sur la communication jjrécédente 631 Doumet-Adanson. — — 631 Suringar. — Stasiastie. — Monstruosité de Cypripedium venustum Wall .... 631 Doumet-Adanson. — Discussion sur la communication précédente 638 Lemoine (Le docteur V.)- — ^Ionogi"aphie des Fougères 639 Chalon (J). — Sur un procédé de préparation des diatomées 639 GoDFRiN. — Sur la résorption des grains d'amidon 641 Tison. — Discussion sur la communication précédente 642 Crié. — Sur l'évolution des cryptogames cellulaires 642 Mer (E.). — Observations sur les conditions de développement des feuilles nageantes '^-' Présentation de travaux imprimés 654 TABLE DES MATIÈRES 1435 lOc Section. — Zoolog:ic et Zootechnie. Bureau. VoGT (Cari). — Recherches sur l'embryogénie des chauves-souris (Chiroptères) . 055 Lataste (F). — Reproduction de la queue des lézards 6(i^ Selys-Lo.ngchamps (E. de).— Sur la distribution des insectes odonatesen Afrique 003 CoRNEviN (Charles). — ÎVouveau cas de didactylie chez le cheval et interpréta- tion de la polydactyhe des équidés en général (;5y Perez. — Du rajeunissement cellulaire dans l'ovogénèse G70 RouzAUD. — Discussion sur la communication précédente 676 Lichtenstein (Jules). — Les pucerons des orangers 676 Camerano (Le docteur Lorenzo). — Recherches sur les variations de la Hana esculenta et du Bufo viridis dans le bassin de la Jléditerranée 650 Lataste (F.). — Sur la classification zoologique 692 Plateau (Félix) et Liénar» (Valère).— Observations sur l'anatomie de l'éléphant d'Afrique [Loxodon cifricanus] adulte 694 Lataste (F.). — Faune erpéthologique et micromammalogique de l'Algérie . . 690 Amans (Le docteur). — Recherches anatomiques et physiologiques sur la larve de ÏJiJschnn grandis f-o^ Bolivar (J.). — Sur les orthoptères de l'Algérie 6J7 Sabatier (A.). - De la formation du blastoderme chez les Aranéides G98 Thomas (Ph.). — Recherches sur les Bovidés fossiles de l'Algérie 698 BUFFY. — Sur les pèches maritimes en Algérie ^qq Sabatier (A.). — Du mécanisme de la respiration chez les Ghéloniens 701 — De la station zoologique maritime de Cette 701 Ho\NORAT(Ed. F.).— Quelques mots sur le Zamenis viridiflavus D et B ; habitat particulier de ce reptile dans la vallée des bains, à Digne. —Évolutions amou- reuses et pouvoir fascinateur de ce sei'pent -O"^ RouzAUD. — Recherches sur le développement des organes sexuels des Mollus- ques terrestres _ Lataste (F.). — Sur l'action du venin îles Arachnides ' ^ny Vœu émis par la IQe section . ' ,.„,, ' 708 lie Section. — Antlii^oimlog-ie. Bureau. Faure (Le docteur). — Sur les Berbers blonds r.^, Martin (Henri). — Discussion sur la communication préci'dente. ... ' ' ' 'raq QUATREFAGES (DE). — _. rr ^ ' ~ 710 TOPLNARD. — — • • . . 711 Carret (Le docteur Jules). — Etude sur les Savoyards ' ' ' r... Bertillon (Le docteur). — Discussion sur la communication juvcédenh'. ' ' ' ' j 7 LeTOURNEAU. — _ ■ ■ ■ • loi Quatrefages (de). ■ _ _ ' ' ' r- TOPINARD. — _ ■ ■ ■ ■ i.il Prengrueber (Le docteur). - Observations sur trois cents Berbers du Diui'iuri' 4l Rafaillac (Le docteur). — La langue universelle • .1 • ■ 'jil Ricoux (Le docteur). — Recherches sur la population de la pi'emiè're enfance en '^^ Algérie Martin (Henri). — Les monuments mégalithiques de l'Algérie. 7of TopiNARD (Le docteur). - Un des desiderata de ranthropologie algénem.'e ' " ' tS ToROK (Le docteur de). — Sur la morjjhologie de l'orbite des sin-es ' ' " t^l PoMMEKOL (Le docleur). - La station néolithique du plateau de ChàteauCTv' ' ' '-^Z Salmon. — Discussion sur la communication précédente ' ' ' 741 1236 TABLE DES MATIÈRES Martinet (L.). — Anthropologie de Baiiyuls-sur-Mer 742 Cartailhac. — Présentation d'une carte préhistorique du A'ord de l'Afrique . . 742 KoLLMANN (J.). — Les races humaines de l'Europe et la composition despeuples. 742 Bertillon [Le docteur). — Discussion sur la communication précédente 751 TopiNARD (Le docteur]. — — — 751 Henri (Martin). — — — 751 KiEPCE (Le docteur A. ]. — Le squelette humain fossile de Nice 751 Quatrefages (de). — Discussion sur la communication précédente 754 Pommerol. — — — 754 Daleau (F.). — La grotte de Pair-non-Pair 755 Delaunay (Le docteur G.). — Méthode pour faire la part de la race et du milieu. 756 Topinari) (Le docteur). — Étude craniométrique sur Biskra 757 ViLANOVA Y PiEBRA. — Exploitation préhistorique du cuivre dans la pénhisule ibérique 764 PoMMERX)L (Le docteur). — Discussion sur la communication précédente 764 ViLANOVA Y PiERRA. — Les peintures des grottes de Santillana 765 Salmon. — Discussion sur la communication précédente 765 Magitot (Le docteurE.]. — Recherches ethnographiques. — Le tatouage considéré au point de vue de sa répartition géographique 765 RiNN (Le commandant). — Origines berbères. — Études de linguistique 772 Ricoux (Le docteur). — Les Romains en Afrique ont-ils été exterminés par le climat 781 LiEBiCH. — Essai d'un alphabet universel 781 BATAiLLARD(Paul). — Surles Bohémiens ou Tsiganes, particulièrement en Algérie. 782 Manouvrier (Le docteur). — Note sur l'étude comparative du crâne et du reste du squelette • . 787 Présentation d'ouvrages imprimés 789 ±2'^ Section. — Seîeiicos iiiétlic£ile!f$. Bureau. Gauche (Le docteur). — Un semestre chirurgical à l'Hôtel-Dieu de Paris .... 795 — Esquisse sémiologique et thérapeutique du goitre pyrénéen 795 — Une observation de vomissements incoercibles 801 MiLLiOT (Le docteur B.). — Le dessèchement du lac Fetzara 802 Landowski (Le docteur Paul). — Du traitement des hémorroïdes par le^ ap]dica- tions d'eau chaude 807 Lantier (Le docteur). — Méningite d'une jeune fille désespérée 808 Letourneau (Le docteur Ch.). — Influence de l'éleclrisalion sur la température des organes 808 Hanot et Geoffroy (Les docteurs). — Sur les accidents bulbaires, à début rapide, de l'ataxie locomotrice progressive 810 Bouchard (Le docteur). — Discussion sur h communication précédente 811 Richelot père (Le docteur). — Sur quelques eflets du traitement mont-dorien . . 811 HouzÉ DE l'Aulnoit (Le docteur). — Aperçu historique et critique de 1876 à 1881, sur les pansements à la période ischémique à l'aide de l'élévation verticale du membre chez les grands opérés et chez les blessés atteints d'hémorragies arté- rielles et veineuses 812 Rochard. — Discussion sur la communication jirécédente 820 Trélat (U.). — Sur deux ])oints de l'opération de la fistule vésico-vaginale . . 820 — — Sur les abcès froids 821 HouzÉ DE l'Aulnoit. — Discussion sur la communication précédente 822 HÉNOT i,Le docteur H.). — Traitement du goitre kystique par l'clectrolyse capillaire. 822 TABLE DES MATIÈRES i'iSl PÉCHor.iER ET Redier. — Rechcrclios expminenlalos sur ractioii j)liysiologiqii(> des hellébores 825 CoLLARDOT (Lc (locteur). — Trojet d auibulance mobile 828 Stagienski de IIolub (Le docteur). — Des bains de mer on Algérie, considérés au point do vue de l'éducation ]jhvsiiiue des enfants 829 Durand-Faudel (Le docleuri. — Dans quel esprit il faut étudier li's diathosos. . 830 DoucHCT (Le docteur). — Du Iraitonu-nt local do la diphtérie par les applications réitérées de papaïne 836 Bo.NNAKoNT (Le docteur). — Considérations rétrospectives sur l'insalubrité de la plaine de la Milidjah et sur les premiers travaux d'assainissement des marais . 837 MoNnoT [Le docteur). — Du résultat do l'aniiiutation du col de l'utérus par l'écra- semenl linéaire 838 Gros (Le docteur Camille). — Recherches anatoniiques et ph>sioIogiquos appli- cables au traitement dos kystes du foie par la ponction cai)illaire et par les lavages antiseptiques 839 Sézary (Le docteur). — Do la pncunionio lobairo aiguë avec exsudât (ibrineux dos grosses bronches 845 ZiÉGLER (Martin). — Sur le rayonnement magnétique 849 Ga TET (Le docteur). — Sur une tumeur pulsatile de l'orbite 850 Flelry (Le docteur). — De l'hémorragie chez les femmes opérées de la hernie étranglée, à l'époque delà menstruation 850 Le Blanc (Le docteur F.). — Quelques notes prises pendant l'hiver 1S8U-81, à .^luslapha supérieur, près Alger 855 MoREAU (Louis). — Discussion sur la communication précédente 861 Landowski. — — — 861 Prengrl'eber (Le docteur). — Inoculation varioliquc et vaccine chez les indigènes. 861 Bertillon 'Le docteur). — Présentation du bulletin hebdomadaire statistique de la ville de Paris 861 AiEPCE (Le docteur). — Indications générales des eaux d'Allevard 862 Boeckel (Le docteur Jules). — La laparotomie dans l'occlusion intestinale par biido. 862 PoNCET(Le docteur A.). — Du cancer profond de la verge (épiihéliome intrapérJnéal) 863 HoRTOLÉs. — Appareil destiné à la rupture de l'ankylose du genou 865 Martin (C). — De la trépanation des extrémités radiculaires des dents appli(ju('o au traitement de la périostite chronique alvcolo-den taire H66 Feuillet (Le docteur). — De l'action du climat algérien sur la jihthisie pulmo- naire 866 Bourlier. — Discussion sur la communication précédente 866 Spillmann. — -- — 866 Bonnafont. — — — 866 Landowski. — — — 866 Amat (Le docteur L.). — Des bains de mer dans le traitement des affections des yeux 867 Caussidou (Le docteur). — Traitement de la lièvre typhoïde i)ar le salicylate de soude ' 867 HÉRARU (Le docteur}. — Discussion sur la communication i)récodenle 870 — ■ — De linlluence favorable de rhydropnoumotliorax sur la marche de la tuberculisation pulmonaire 870 Spillmann (Le docteur). — Résection pour blessures du genou 875 Richardière (IL). — Amputation de la jambe chez un albuminurique 875 Vincent (Le docteur E.). — Recherches expérimentales sur la laparotomie et la cystorrhaphie dans les plaies pénétrantes intrapéritoniales de la vessie (applica- tion à la taille hypogastrique) 875 Galante (H.). — Pèse-bébés 880 LoGiE (Le docteur). — De l'insomnie 880 Arloing (Le docteur). — Sur les inoculations charbonneuses 881 GiLLET DE Grammont (Le docteur). — Sur la vision des couleurs 881 79 1238 TABLE DES MATIÈRES PoDOLiNSKi (Le docteur Serge). — La diphthérie dans le Midi de la Russie. . . 882 CoRNiL. — Les microbes de la diphthérie , 884 LÉON (Le docteur A.). — Sur la conduite à tenir après l'urélrotoniie interne. . 885. Bertherand (Le docteur E.). — De l'acclimatement en Algérie 88& Lister (Le docteur). — Sur une modification du pansement antiseptique 886 BoNNAL (Le docteur). — Arcachon et son climat 887 VuiLLET (Le docteur). — Une observation de Lupus vorax 888 CouRTY. — De l'adénite périutérine 888 Trelat (Le docteur). — Discussion sur la communication précédente 89Î Landowski (Le docteur). — — — — 893 HÉRARD (C). - - — 89a Delamotte. — Fièvre palustre pernicieuse des bœufs européens importés en Algérie 893 PoussiÉ (Le docteur). — Contribution à l'étude de l'éliologie de la pellagre . . . 90» Magnan (Le docteur). — Discussion sur la communication précédente 905- BoucHUT (Le docteur). — — — 905 Trolard (Le docteur). — Épidémies de l'Algérie 9Û& Troupeau. — Élude des coilfures au point de vue de la chaleur solaire 906 Parant (Le docteur Y.). —Note sur la pathogénie des hallucinations à propos d'un cas d'hallucinations volontaires chez une aliénée 907 Létiévant (Le docteur). — De quelques conséquences de l'introduction du panse- ment antiseptique à IHôtel-Dieu. de Lyon 909 Richet (Le docteur Ch.). — De l'électrisation des éléments figurés 912 Teissier (Le docteur H.). — Note sur un rythme à trois temps avec albununurie dans le cours de la fièvre typhoïde 913 Plonquet (Le docteur). — Impression de voyage d'Ay-Champagne à Alger ... 916- Brame (Le docteur Ch.). — Sur le prolapsus utérin. . . • 916 FouRCHAULT (Le colonel). — Présentations de coupes anatomiques 916' 4'^ GROUPE 13° Section. — A^i^ououiie. Bureau. Ladureau (A.). — Études sur la culture des lins 917 — — Culture delà betterave à sucre 918 Cazalis. — Discussion sur la communication ])récédente 928 Dehérain (P. P.). — — — — 928 BoiTEL (A.). — — — 928 Arlès-Dufour. — - — 928 MojON. - — - 928 Truchot. — — — 928 Renouard (fils). — Étude sur les tourteaux île coton 929 Ladureau. — Discussion sur la communication précédente 929 Arlès-Dufour. — — — — 929 BoiTEL (A.). — Le labourage vapeur dans la Mitidja 930 Arlès-Dufour. — Discussion sur la communication précédente 932 Renouard (fils). — Sur la culture du lin en Algérie 933 Nicolas. — Discussion sur la communication précédente 934 Arlès-Dufour. — — — — 934 Dehérain (P.-P.). — — — 934 Dehérain (P. -P.). — Suivies jiropriétés absorbantes des terres arables 935 Ladureau. — Discussion sur la connaunication précédente 936 Arlès-Dufour. — — — — 936 TABLE DES MATIERES 1239 Calmels. — Sur le déviisement des barrages en Algérie 937 BouRLiER. — Discussion sur la communication précédente 937 Claude. — Situation de l'Algérie au point de vue de l'état sanitaire du bétail. . 938 Arlès-Dufour. — Discussion sur la communication précédente 938 CoRENWiNnKR. — Utilisation des di'èches provenant du travail de distillation du maïs, d'a[)rés le procédé Porion et Méliay 938 Poulain {Ci. — L'Algérie et l'Australie, au j>oint de vue de la iiroduction agricole 94i BouRLiER. — Discussion sur la connnunication précédente 942 Durand. — — — 943 DuBosT. — — — 943 ^Vrlès-Dufour. — — — 9'j3 Ladureau (A.). — Variation de composition du lait des vaches i)leines 944 — Culture et composition du .S'0!/o /iisjJK/fl 944 CoRENwiNDER. — Discussion sur la communication précédente 944 Renouard (fils). — Sur l'introduction du Soya hispida eu Europe 945 Marchand (Eugène). — De l'analyse du sol arabe par les plantes cultivées . . . 951 Chesnel (E.l. — Les voitures à vapeur pour les transports agricoles en Algérie. . 961 Deleporte Bâtard. — De la stérilité des génisses jumelles d'un veau mâle . . . 964 Durand. — Invasion des sauterelles et leur destruction 966 Arlès-Dufour. — Discussion sur la communication jirécédente 970 Dehérain (P.-P.). — Sur la maturation de l'avoine 970 Chabrier. — Sur les chemins de fer agricoles en Algérie . 971 Arlès-Dufour. — Discussion sur la communication précédente 971 Braemer (G.I. — Une industrie agricole susceptible d'être introduite en Algérie. 971 Bohgeaud. — De l'enseignement agricole en Algérie et de la création d'une école pratique d'agriculture en Algérie 97:2 Grayelle. — Nouvelle culture du chène-liège (procédé Capgrand Mothes) .... 976 BOURLIER. — Sur les diverses variétés du chêne liège 982 3IEUNIER. — Recherches sur le Sorgho 983 Arlès-Dufour. — Sur l'avenir de la production agricole en Algérie 983 BoNzoM. — Discussion sur la communication précédente 987 Présentation de travaux imprimés 988 Vœu émis par la 13<= section 988 14l« Section. — Géographie. Bureau. Sabatier. — Géographie physique du Sahara central 989 Mac Carthy. — Discussion sur la communication précédente 995 Titre (Le commandant). — — — 995 Schrader. — — 995 Mouchez (Le contre-amiral). — La côte et les ports de l'Algérie, levée hydrogra- phique de la côte 995 Perrier (Le colonel). — Jonction géDdésique et astronomiipie de l'Algérie avec l'Espagne 1002 Parmentier (Le général). — Vocabulaire arabe-l'rançais des princiitaui termes de géogra|)hie et des mots qui entrent le plus fréquemment dans la composition des noms de lieux 1016 Titre iLe commandant). — Présentation de cartes 1016 Duprat (C). — Quadrant pour trouver la latitude 1017 BouTY. — État de la question des chemins de fer trans-sahariens 1018 Leroy. — L'Algérie aux Français 1025 Sabatier [Camille!. — Sociologie comparée des Arabes et des Kabyles 1025 1240 TABLE DES MATIÈRES 15c Section. — Écoiiouiic politique et statistî«nie. Bureau. Renaud (Georges). — Colonisation de l'Afrique septentrionale 1029 Clamageran. — Discussion sur la communication iji-écèdente 1028 . LuNiKR (Le docteur). — Discussion sur la communication précédente 1028 Wahl. - - - 1028 BOURLIER. — . — — 102D RozY. - - - 1029 Alphakdery. — — — ■ 1031 Mallarmé. — — — '031 Bertillon. — — — 1032 De Fonvielle. — — — 1033 Poivre. — — — 1033 Allan. — — — 1033 Balaschoff. -- — — 1034 Leyasseur. — — — 1037 Limousin. — — — 1037 Robe. -- — — 1041 Maurel (Marc). — — — 1041 Sabatier. — — — 1042 Maurel (Marc). — Conquête pacifique de l'Afrique septentrionale par les Français. 1042 Sabatier. — Étude sociologique sur les Kabyles 105Q ■±G^ Section. — Pédagrog'ie. Bureau. Robert. — Jean Amos-Coménius 1592-1C70. Les idées humanitaires et pédago- giques. . . , 1053 Guiauchain. — Sur les installations du groupe scolaire de Mustapha 1U64 Frin. — De l'Élat de l'instruction dans la province de Constanline 1065 Berdellé (Ch.). — De l'emploi des couleurs pour faire retenir les dates .... 1065 Groult. — Les musées cantonaux en Algérie 1069 CouRTY (A.). — De la mémoire des choses 1070 PoNTAViCE (de). — Sur le développement de l'instruction dans le département d'Alger 108Î Fabre de Rieunègre. — Sur la nécessité de créer des chaires d'hydrologie dans les facultés de médecine 1082 Godart, Robert et Grousset. — Renseignements sur les écoles professionnelles de France, d'Alsace et de Belgique, École de commerce, École d'apprentissage - . 1082, Gastu. — État de l'instruction agricole en Algérie, urgence d'y créer une école d'agriculture 1082' Guérin (Edmond). — Sur l'origine arabe du mol Charabia 1082 CONFÉRENCE Verneuil. — Le paludisme au point de vue chirurgical 1083 EXCURSIONS Brongniart (Ch.). — Excursion dans l'Atlas 1084 Galand (Ch. de). — Excursion de la petite Kabylie 1092 Chervin (Le docteur). — Excursion dans la Kabylie 1105 Rémy (Le docteur). — — grande Kabylie 1118 TABLE DES MATIÈRES 1241 BoRDO (Le docteur]. — du Sahcl 1122 Ql'irot. — au tombeau du roi Juha II et de la reine Cléopùtre Séléné, et à la cité romaine de Tipaza 1125 Genain. — Excursion dans le Sud du Tell 1128 Excursion dans la province d'Oran 1134 NOTES COMPLÉMENTAIRES Martin (Henri). — Observations générales sur les excursions et sur Roknia. . . 1134 JuLLiEN. — Excursion à la nécropole mégalithi(iue de Bon INouara 1135 — — — de Djcbel-Merah et de Ras-el-Aïn lî(ju Merzouff 1138 IjEBoun. — Notes pour servir à l'étude de la mécropole mégalithique et des ruines de Sigus 1143 — Notes sur la mécropole mégalithique de Roknia 1150 — Nécropole mégalithique des sources de l'oued Cheniour (moulin Dubourg) • 1152 — Matériaux pour servir à l'étude des monuments mégalithiques des hauts plateaux d'Algérie 1153 — Matériaux pour servir à l'étude des monuments funéraires du Sahara delà province d'Alger 1156 ±i° Section. — Géos-i*a.i>liie. Parmemier. — Vocabulaire arabe-français des principaux termes de géographie et des mots qui entrent le plus fréquemment dans la composition des noms de lieux. . .■ I (1157) TABLES Analytique 1205 Des matières 1229 ERRATA. COMPTE RENDU DU CONGRÈS DE REIMS (9° SESSION). Page 198, ligne -5, lire: 2(mn — ry — 1)4-()» — 1)(;» — 2)— p (p — 1) — r/fr/ — 1), au lieu de : 2(wm — q — 1). — 193 — 28, — 2imn— ;) — l)-t-(Ht — l)(m — 2)— p(p — 1 — ry(r; — 1], au lieu de : 2im/i — p— 1). — 199 — 7, — 2imn—p—i)-h{m — l]{in — 'i]—p{p — l]—q(q-ll au lieu de : 2(mn— p — 1). — lt/9 — 10, — 2(??m— ,?— 1)+ (m— l)(w-)2— p(;j — 1)— 7(7 — 1), au lieu de : 2)ni/j — rj — 1). TARIS. — IMPRIMERIE CHAIX, SLCCCRSALE DE SAINT-iUEX, 86, RVE DES ROSIERS. — 124-2, < l'^ 1 1 ,9 ■ — ^i Pi /o 1 ^ ■^ ".^ S, \ \ \ 1 1 > V ! } s \ 1 ' 1 s ! 1 V s. 1 1 X s , S ' 1 1 \ 1 1 Sj 1 1 1 ^ s» •^ [ ^ 1 1 ] •^ "V>, 1 1 1 N 1 s 1 p 1 V 1 1 1 1 1 Il i^ i ^1^ ^ ë" 1 1 * s § 1 M II "Mil 1 i ^ H ^ § ^ -i *) 1 1 i 1 1 — 1 1 1 1 1 j j 1 1 1 I 1 1 1 1 1 ! 1 1 1 1 1 --- 1 1 1 1 1 1 T 1 1 1 1 1 j 1 V 1 — — 1 ! j 1 ! - ! ! 1 1 U «=i — r^ S «i^-^ — ? s r~ en i i\ IjsH 1 i* ^ ^/< 'O^ ^ $ \ ( >' i s J ^^c^ »^ — — i4> 1 -— I^J V k '^S. — ' iJ V^ r ! 1 1 J \ ^ 1 , > \ \ 1 i \ Vi^ V V — s k- \\ |Ç i ) { \ 11 1 \ \ il 1 \ \ 1 ' ■ — >w 1 -^ ^, Vi 1*^ Sj y 1 \i \ \' *> ^ K,- j \ \ \' ^ *v L_ \ 1 i\ V 1 \, i 1 \ 1 k 1 ^ s. \ !_L — — ! ■**, ^ si- V < 1 1 1 7[ 1 y r \ V 1 1 s> ^ V ^ \ ( j — 1 1 /, ? 1 s s. i -- ~¥ — 1 •^ ^ \ \ 1 1 ]' 1 T — ■ — V \ \\ 1 1 1 1 *^ *>„ 1 "^S ">. }T -4 _l _l^ 1 1 ■^ s V, X \ \ ^ j 1 j *N V V \ V' 1 1 1 1 Px. ■^s. -^ s\\\\ — j j j 1 1 N V 1 ^rtîlj ! 1 1 j V- \ — — 1 1 î 1 1 1 . 1 1 j \ ^ 1 1 1 1 1 1 ^ u i 1 1 i 1 1 \ Wî ..{. 1 1 1 t t-d j 1 1 1 1 •Vil 1 1 1 1 1 _ljj 1 — 1 — h "- _i.- zz ir ~ 1 4 — — — — --] — 1 n 00° - fvl<0 '-. ^oi CM •— cOr^o Assûcialioii Française ^^^ JP m ■ wT ^i m 1 mm ■1 ■ ir M m ■ '1 ■■ 1 _p ■ ' ■ _ ir ■ gg j Ji 1 gg ■1 [ m 1 m bi 1 ■ r !^ ■ :i 1 ^P \ '" 1 ^^ m _p ■-- ^Ji m ■ ~m ■ ■ ■ jr ■ 1 1 1 m j A Js J 1 m ■ m r ■ ■ JT Fig6 H S Hô.1 Fiô 2 flQ 3 LA1SANT_ SUR LES DEVELOPPEMENTS .mp.Lîmer TA PI m ^^^^1 ^^^^^^^^^1 ^^^^^ ^ 1 ■■ 1 ■■■ ■ ■J r ■■ ■i ta ["'"^^H"^ nw Il ■ ■ ■ ■ wm ^p - Jl ■ 1 r 1 1 3 ■1 hJK ■^ ■ M ■■ ■ ■ pm ■L ■ EL T_l- ■, m ■■ _«pt ■il ■M wtr pn W JÉ ■^^" ■T U Rg7 Fi6 4 Fi6 5 :: GERTAINS PRODUITS ALGEBRIQUES 5t C" 5^ rde Ssmeîans Association Française. TX. VI. YV. F,.j.J 'y- Kc^.4f. Jy.J. qy.J. «K"^ -XS. j/ Juy. ô'. DE BAUMHAUER. SUR LA CRISTALLISATION DU DIAMANT TX. PI. DE BAUMHAUER. SUR LA CRISTALLTSATICN DU DIAMANT, A ssociatiOTi Franc DÉCEMBRE aise. JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL MAI Jours 1 Pentades 6 1 68 69 1 70 6 Z 1 2 72, 6 31 ; 73|1 ) 1 0 1 3 5 2 if 0 2 5 5 3 6 0 « 7 t 9 1 8 9 1 1 10 9 2 11 1* 1 12,13 6 1 Tf 1 1 15 6 2 16 i 2 17 6 31 18 1 5 10 15 20 25 30 9 20|21|22,23,2%,25 i 10 15 ,26^1 27, 2i 30° - 29» Zff» 270 260 -^ — 1 25° 21^0 Z30 ? 1? „ 220 210 -1 /I 20» il W ^ 19» / Lu ' ' ^ 1 1 180 / ,_ .•' 170 L t . 16° h fj^ 15» 1 / i ~^'' f^^ri*' .W> J A/ j 'i-> n* 13» ^ N ^,IA/ ' "i>T 1 120 A l\ Ï|V I V^ '^i i i^ 110 0 k r n 1 ; ; iZ^ ! 1 i A 10° l é n/ ! • !>i» i \h 1 H / M 9° V i 1 1 , / J- ,! Vr-i 1 1 1 M 80 A i / ils k 11 vJ { .'•h^-fT i^ J\ *> 7° /\ ■P!4 \ k/' H A^ ' ^ n 6° w. \ -C4-. V . Wii ' ; ^>:i>" '""^"""^""^ ^, yvi 1 5° t m - i\/\ J.: : .^/M , , 7 1 k" ^ '■ 1 1 L , , i\ 3° *>iL., ^ ^ î , ■ ,i'p^ ' A' W M 1 2° •*|^^>s^ ^Jj • ;_>:..ÊHî: 1 y 1» U-L.L^ ;s*> t---_e:U--— -<* ' ' ' 1 h! r 4^r\ 0° ; i, 1 '^'r-^.>r:''''r':"^Km ' N h -1° ^.u^-,U_ :_J l : :_i_iJii..l^^ 1 — ' -2° Li L i ' ! r\if ! i -3° 1 — .,^o . -ij \ Hai. 1 ■ t 1 1^ M -5° i n7 1 ^1 tI a V -6° 1 ; \ -i -7° k il ■-?: r -8° Vs 1 -90 K -10° 1 - -11° — -12° ûrc II?/;' ptv, rE Ml 'rie Uy,i i5 r Pâ vin I ) ï =vA G( 311 A su :r L] BS p ÉI 11 DD E JUIN JUILLET AOUT SEPTEMBRE OCTOBRE T.X Pl.W NOVEMBRE 5 30 1 30 31 32 1 33 3^ 9 2 35 \ 29 "i 36 37 9 38 3 !'► 19 2'* 29 9,'fOA1,'f2,'t3 i s 13 18 23 28 2 " 4b ^tô « t8>9,50 J 12 17 22 27 2 51 52;53,5'f,55 7 h 56 57^ 17 22 2 58, 59,60, 7 1 61 6 1 62 63 16 21 26 1 6'f.65,66|67, ■ A , Tr A A A ^ivu^ u W \JV\^ 'Al ft! wriL:[ilz]:i^";""^:'^i\^ fl ~^i7^ ^I |]-'| ■y- ! îV 1 i ■ ;V| i iMn ï if ri i 1 i ij ! . : .1.:' ^. '^ A A r -r^-rwrj :j^Ar^^ ..; LIE \A ^ • 1 M M u V , r\^ ' - ] k \ .Up-*^"' \ ; ,. "^^ ^ 'VVA, A ' ^ ^ ^ ^. ; , . / .TU A. .: r' kA [. ^ •.;.- i1:i i :.i!/ U 1 P-— ^ ^' ' ^ ^^ ^ -i .-ti 1 i 1 :hl Ltis i , : ^ - ^ ... : . * ^v , . ■}- ■- É^:Xl4A4i^ 1/ i' 1 t^ M' rini?' \ I 1 Ml fl J fy II ■ '■• X. ' \ i K ; ! 1 II 'f 1 ' 1 w 1^1 i ,; ; :\\ '^n ^A A '* ' ^ f À\ -;- : v:\ :J il W'T r T X i-A^i • 1*^ ^ \fi\ ^1 l' % f M ^ H- UaÎ" Al , !, 1 -ît 1" 1 [.ll ^ : Aj j "V ij'fii 1 1 1 ' . :V \l 1 \ Il 1 J i r i I^ ^ -•\l ■ 1 i! ft-1 M À^' ■-'-:- % 4Wm ____. .u Vi_j__ kr! {f -.LJL ni ;L--?kLlJ A -- *• X,ji.«. V .V._.._Ei-^ \i > ' P f 1- i j — / % LHjlI. V W\ w \î n^ u El .L^ E£ I )E Cî [AU D E^ r: DE . E R 01 D^ Po tfùr Zi <î/^. Zcr nfj fl'<5 retC"^ :)Ciation Française. ^E d'Alo: To-V- '~^A£^'ii>''J>'- ■ o • . Tîakl.i oVA Arirhr, MUu Slalioiis cli'S en\-u'(jiis d AKût L':v^i Cjixiiio I.f Dcv o Stamic'li o O l-ÎDu-Fàrik ('K'r\'\'ilh' 1/atjlioual Kclielle de 50 o Il.Iirocard M H. B RO GARD C ART E L ■ mu . A. VorVJîIatioual 'Ciuclma i '«mstnntine !>' rr 'La^kiv, Ouarcjla A jjvu de diihmce an Sud, on vriicoidi-o la nujimi SaltariciuiP .où Uj /.iluic.s soûl extrpiiipmeid rnj'fj et séfMirëes /fiiel; ? tnn lememier XC^Pans ^^'î SURINCAR _SUR LES ESPECES DU GENRE RAFFLHSIA ..àùci3'','?'T tTBncp.ise ^L Xll. Implemercier ei C" Pans. SURIN CAFv_ SUR LES ESPECES DU GENRE RAFFLESIA Association I:>ancaise 2 A /m SURINGAR. _STATIASTIE _ MONSTRUOS TX PL.xni. Imp LemerciKr etC""' Pans :EDE CYPRIPEDIUM VENUSTUM. WALL