— — <~ n— «wm mwmwi mMMMMMMMM MMMMMDMI "-■■•■—■"•■■■•— - T~IT — T-iTlTi m « m i associatio: 1uiiljj£i POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES * w*> n w m«tynv»Tww» 01* oliOwlUl s i r yll ! ' 31 : ! XC .0— Orléans (Loiret). D r Bezançon (Paul), anc. Int. des Hôp., 51, rue de Miromesnil. — Paris. Bibliothèque-Musée, 10, rue de l'État-Major. — Alger. Bibliothèque publique de la Ville, Grande-Rue. — Boulogne-su r-Mer (Pas-de-Calais). Bibliothèque de l'École supérieure de Pharmacie, 4, avenue de L'Observatoire. — Paris. Bibliothèque de la Ville. — Pau (Basses-Pyrénées). Biochet, Notaire hon. — Caudebec-en-Caux (Seine-Inférieure). Blanc (Edouard), Explorateur, 52, rue de Varenne. — Paris. Blanchard (Raphaël), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., 226, boule- vard Saint-Germain. — Paris. Blarez (Charles), Prof, à la Fac. de Méd., 3, rue Gouvion. — Bordeaux (Gironde). D r Bloch (Adolphe), anc. Méd. de l'Hôp. du Havre, 24, rue d'Aumale. — Paris. Blondel (Emile), Chim.-Manufac. — Saint-Léger-du-Bourg-Denis (Seine-Intérieure). Boas (Alfred), Ing. des Arts et Man., 34, rue de Châteaudun. — Paris. Dr Bœckel (Jules), Corresp. de l'Acad. de Méd. et de la Soc : . de Chirurg. de Paris, Chirurg. des Hosp. civ., Lauréat de l'Inst., 2, quai Saint-Nicolas. — Strasbourg (Alsace- Lorraine). Boésé (M 1Ie Louise), 157, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris . Boésé (Jean), Nég. -Commis., 157, rue du Faubourg-Saint-Denis, — Paris. Boésé (Maurice), 157, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. Boffard (Jean-Pierre), anc. Notaire, 2, place de la Bourse. — Lyon (Rhône) . Boire (Emile), Ing. civ., 86, boulevard Malesherbes. — Paris. Bonnard, (Paul), Agr. de Philo., Avocat à la Cour d'Ap., 66, avenue Kléher. — Paris. Bonnier (Gaston), Mem. de l'Inst., Prof, de Botan. à la Fac. des Se, Présid. de la Soc. botan. de France, 15, rue de l'Estrapade. — Paris. Bordet (Lucien), Insp. des Fin., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 181, boulevard Saint- Germain. — Paris. D r Bordier (Henry), Agr. de Phys. à la. Fac. de Méd. , 9, rue Grolée. — Lyon (Rhône). D r Bouchacourt (Léon), 2, rue de Vienne. — Paris. Bouché (Alexandre), 68, rue du Cardinal-Lemoine. — Paris. Boucher (Maurice), anc. Cap. d'Artil., anc. Jilève de l'Éc. Polytech., 2, carrefour de Mon- treuil. — Versailles (Seine-et-Oise). Bouchez (Paul), de la Librairie Masson et C le , 120, boulevard Saint-Germain. — Paris. Boudin (Arthur), Princ du Collège. — Ronfleur (Calvados). Boulard (l'Abbé Lucien), Curé. — Dammarie (Eure-et-Loir). Bourgery (Henri), anc. Notaire, Mem. de la Soc. Géol. de France, Les Capucins. — Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loire). Bouvet (Julien), Prop., 14, rue Joubert. — Angers (Maine-et-Loire). D r Boy (Philippe), 3, rue d'Espalungue. — Pau (Basses -Pyrénées). Braemer (Gustave), Chim. — Izieux (Loire). Brenot (J.), 10, rue Bertin-Poirée. — Paris. Bresson (Gédéon), anc. Dir. de la Comp. du Vin de Saint-Raphaël, 41, rue du Tunnel. — Valence (Drôme). Brillouin (Marcel), Prof, au Collège de France, Maître de Conf. à l'Éc. nonn. sup., 31, bou- levard de Port-Royal. — Paris. D r Broca (Auguste), Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., 5, rue de L'Université. — Paris. Brôlemann (Georges), Administ. de la Soc. Gén., 52, boulevard Malesherbes. — Paris. Brolemann (A., A.), anc. Présid. du Trih. de Corn., 14, quai de l'Est. — Lyon (Rhône). Bruhl (Paul), Nég., 57, rue de Châteaudun. — Paris. Bruyant (Charles), Lie. es Se. nat., Prof. sup. à l'Éc. de Méd. et de Pharm., 26, rue Gaultier-de-Biauzat. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Bruzon (Joseph) et C'a, Ing. des Arts et Man., usine de Portillon (céruse et blanc de zinc). — Saint-Cyr-sur-Loire par Tours (Indre-et-Loire). Brylinski (Érnile), Ing. des Télég., 5, avenue Teissonnière. — Asnières (Seine). Buisson (Maxime), Chim., 3, rue de L'Hôtel-de- Ville. — Gonesse (Seine-et-Oise). Buot (Emile), Prop., Le Chalet. — Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire). Cahen d'Anvers (Albert), 118, rue de Grenelle. — Paris. Caix de Saint-Aymour (le Vicomte Amédée de), Publiciste, anc. Mem. du Cons. gén. de l'Oise, Mem. de plusieurs Soc. savantes, 112, boulevard de Courcelles. — Paris. Calderon (Fernand), Fabric. de prod. chim., 18, rue Royale. — Paris. pour l'avancement des sciences xxviï D r Camus (Fernand), 25, avenue des Gobelins. — Paris. Carbonnier (Louis), Représ, de corn., 18, rue Sauffroy. — Pans. Cardeilhac, anc. Juge au Trib. de Com., 7, rue de Clichy. — Paris. Carpentier (Jules), Mem. du Bureau des Longit., anc lng. de 1 Etat, Succès, de Runm- korff, 34, rue du Luxembourg. — Paris. D' Carret (Jules), anc. Député, 2, rue Croix-d'Or. - Chambéry (Savoie). Cartaz ()!"« A.), 39, boulevard Haussmann. — Paris. Dr Cautaz i'A.), anc. Int. des Hôp., 39, boulevard Haussmann. — Pans Caubet, Doyen de la Fac de Méd., 44, rue d'Alsace-Lorraine. - Toulouse (Haute- Garonne). . ,, . , j Cazalis de Fondouce (Paul-Louis), lng. des Arts et Man., anc. Sec. gen de 1 Acad des Se. et Lettres de Montpellier, 18, rue des Etuves. — Montpellier (Hérault). Cazenove (Raoul de), Prop., 17, rue de La Charité. — Lyon (Rhône). Dr Cazin (Maurice), Doct. es Se, anc. Chef du Lab. de la Clinique ch.rurg. de la Fac. de Méd. (Hôtel-Dieu), 3, rue de Villersexel. — Pans. Cazottes(A.,M.,J.), Pharm. — Millau (Aveyron). Dr Chaber (Pierre), 20, rue du Casino. — Royan-les-Bains (Charente-Inférieure). Chabert (Edmond), lng. en chef des P. et Ch., 6, rue du Mont-Thabor. - Pans. Chalier (J.), 13, rue d'Aumale. — Paris. Chambre des Avoués au Tribunal de l re Instance. — Bordeaux (Gironde). Chambre de Commerce du Havre. — Le Havre (Seine-Inférieure). Chambre de Commerce de Saint-Étienne. — Saint-Etienne (Loire). Charcellay, Pharm. — Fontenay-le-Comte (Vendée). Charpentier (Augustin), Prof, à la Fac. de Méd., 31, rue Claudot - Nancy (Meurthe- et-Moselle). Charroppin (Georges), Pharm. de 1™ cl. — Pons (Charente-Inférieure). Dr Chaslin (Philippe), anc. Int. des Hùp., Méd. de l'Hosp.de Bicêtre,64, rue de Rennes. — Paris. Chatel, Avocat défens., bazar du Commerce.— Alger. v Dr Chatin (Joannès), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof. d'Histologie a la Fac. des Se, 174, boulevard Saint-Germain. — Paris. Chauvassaigne (Daniel), château de Mirefleurs par Les Martres-de-Veyre (Puy-de-Uome). Chauvet (Gustave), Notaire, Présid. de la Soc. archéol. et historique de la Charente. — RufTec (Charente). Chevrel (René), Doct. es Se, Prof, à l'Ec. de Méd., 5, rue du Docteur-Rayer. - Caen (Calvados). , , _, , . Chicandard (Georges), Lie es Se Phys., Pharm. de Ire c l., Admin.-Dir. de la Soc. anonyme des Prod. chim. — Fontaines-sur-Saône (Rhône) . Chouët (Alexandre), anc. Juge au Trib. de Com., 29, rue de Clichy. — Paris. Chouillou (Albert), Agric, ane Élève de l'Éc. nat. d'Agric. de Grignon. - LArba (ilcDcirt cVAl^Gr)* D r Christian (Jules), Méd. de la Maison nat. d'aliénés de Charenton, 57, Grande-Rue. — Saint-Maurice (Seine). Clermont (Philibert de), Avocat à la Cour d'Ap., 38, rue du Luxembourg. — Paris. Clermont (Raoul de), lng. agronom. diplômé de l'Inst. nat. agronom., Avocat a la Cour d'Ap., anc. Attaché d'ambassade, 79, boulevard Saint-Michel. — Pans. D'' Clos (Dominique), Corresp. de l'Inst., Prof. hon. à la Fac. des Se, Dir. du Jardin des Plantes, 2, allées des Zéphirs. — Toulouse (Haute-Garonne). Clouzet (Ferdinand), Mem. du Cons. gén., 88, cours Victor-Hugo.- Bordeaux (Gironde). Cochon (Jules), Conserv. des Forêts. — Chambéry (Savoie). Collin (Mme), 15, boulevard du Temple.— Paris. Collot (Louis), Prof, à la Fac. des Se, Dir. du Musée d'Hist. nat , *) rue du Idiot. — Dijon (Côte-d'Or). Comité médical des Bouches-du-Rhône, 3, marché des Capucines. — Marseille (Boucnes- du-Rhône). . Cordier (Henri), Prof, à l'Éc. des Langues orient, vivantes, 54, rue Nicolo. — Pans. Cornu (M me f« Alfred), 9, rue de Grenelle. — Paris. Counord (E.), lng. civ., 127, cours du Médoc. — Bordeaux (Gironde). Couprie (Louis), Avocat à la Cour d'Ap., 71, rue Saint-Sernin. — Bordeaux (Gironde). Coutagne (Georges), lng. des Poudres et Salpêtres, Le Défends. — Rousset (Bouches-du- Rhône). . , . Crapon (Denis). lng., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 2, rue des Farges. — Lyon (Khone). Crepy (Eugène), Filât., 19, boulevard de La Liberté. — Lille (Nord). XXVIII ASSOCIATION FRANÇAISE Crespin (Arthur), Ing. des Arts et Man., Mécan., 23, avenue Parmentier. — Paris. Dr Cros (François), Méd. princ. de 1™ cl. de l'Armée en retraite, 6, rue de L'Ange. — Perpignan (Pyrénées-Orientales). Cumsset-Carnot (Paul), Premier Présid. de la Cour d'Ap., 19, cours du Parc. — Dijon (Cùte-d'Or). Cussac (Joseph de), Insp. des Forêts, 45, rue Allix. — Sens (Yonne). D r Dagrève (Élie), Méd. du Lycée et de l'Hôp. — Tournon-sur-Rhône (Ardèche). Danguy (Paul), Lie. es Se, Prépar.,deBotan. au Muséum d'Hist. nat., 7, rue de L'Eure. — Paris. Darboux (Gaston), Maître de Conf. de Zool. à la Fac. des Se, 24, quai Claude-Bernard. — Lyon (Rhône). David (Arthur), 29, rue du Sentier. — Paris. Deglatigny (Louis), Nég. en bois, 11, rue Biaise-Pascal. — Rouen (Seine-Inférieure). Degorce (Marc-Antoine), Pharm. en chef de la Marine en retraite, 42, rue des Semis. — Royan-les-Bains (Charente-Inférieure). Delaire (Alexis), Sec. gén. de la Soc. d'Êconom. sociale, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 238, boulevard Saint-Germain. — Paris. D r Delaporte, 24, rue Pasquier. — Paris. Delattre (Carlos), Filât., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 126, rue Jacquemars-Giélée. — Lille (Nord). Delaunay (Henri), Ing. des Arts et Man., 39, rue d'Amsterdam. — Paris. Delaunay-Belleville (Louis), Ing.-Construc, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 17, boulevard Richard-Wallace. — Neuilly-sur-Seine (Seine). De L'Épine (Paul), Rent., 14, rue de Fontenay. — Châtillon-sous-Bagneux (Seine). Delesse (M me V e ), 59, rue Madame. — Paris. Delessert de Mollins (Eugène), anc. Prof., villa Verte-Rive. — Cully (canton de Vaud) (Suisse). Delestrac (Lucien), Ing. en chef des P. et Ch., 3, rue Marengo. — Saint-Étienne (Loire). Delmas (M me V e Paul), 175, boulevard de Caudéian. — Bordeaux (Gironde). Delon (Ernest), Ing. des Arts et Man., 27, rue Aiguillerie. — Montpellier (Hérault). D r Del vaille (Camille). — Bayonne (Basses-Pyrénées). Demarçay (Eugène), anc. Répét. à l'Éc. Polytech., 80, boulevard Malesherbes. — Paris. D r Demonchy (Adolphe), 37, rue d'Isly. — Alger. Denigès (Georges), Prof, de Chim. biol. à la Fac. de Méd., 53, rue d'Alzon. — Bordeaux. (Gironde). Denys (Roger), Ing. en chef des P. et Ch., 1, rue de Courty. — Paris. Depaul (Henri), Agric, château de Vaublanc. — Plémet (Côtes-du-Nord). Dépierre (Joseph), Ing. -Chim. — Cernay (Alsace-Lorraine). Dervillé (Stéphane), Nég. en marbres, anc. Présid. du Trib. de Com., 37, rue Fortuny. — Paris. Desbonnes (F.), Nég., 5, cours de Gourgues. — Bordeaux (Gironde). Détroyat (Arnaud). — Bayonne (Basses-Pyrénées). Dida (A.), Chim., 22, boulevard des Filles-du-Calvaire. — Paris. Dietz (Emile), Pasteur. — Rothau (Alsace-Lorraine). Dislère (Paul), Présid. de Sec. au Cons. d'État, anc. Ing. de la Marine, Présid. du Cons. d'admin. de l'Éc. coloniale, 10, avenue de L'Opéra. — Paris. Dollfus (Gustave), Ing. des Arts et Man., Filât. — Mulhouse (Alsace-Lorraine). Domergue (Albert), Prof, à l'Éc. de Méd., 341, rue Paradis.— Marseille (Bouches-du-Rhône). Doumerc (Jean), Ing. civ. des Mines, 61, rue d'Alsace-Lorraine. — Toulouse (Haute- Garonne) . Doumerc (Paul), Ing. civ., 38, rue du Taur. —Toulouse (Haute-Garonne). Douvillé (Henri), Ing. en chef, Prof, à l'Éc. nat. sup. des Mines, 207, boulevard Saint- • Germain. — Paris. D r Dransart. — Somain (Nord). Dubail-Roy (Gustave), Sec. de la Soc. Belfortaine d'Émulation, 42, faubourg de Mont- béliard. — Belfort. Dubourg (Georges), Nég. en drap., 27, rue Sauteyron. — Bordeaux (Gironde). Duclaux (Emile), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, à la Fac. des Se. et à l'Jnst. nat. agronom., 39, avenue de Breteuil. — Paris. Ducreux (Alfred), Nég., Consul du Paraguay, Mem. du Cons. d'arrond., 9, boulevard National. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Ducrocq (Henri), Cap. d'Artil., Breveté d'Ét.-Maj., 79, avenue Bosquet. — Paris. Dufour (Léon), Dir.-adj. du Lab. de Biologie végét. — Avon (Seine-et-Marne). DrDuFOUR (Marc), Rect., Prof, d'ophtalmol. à l'Univ., 7, rue du Midi. —Lausanne (Suisse). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XXIX Dufresne, Insp. gén. de l'Univ., 61, rue Pierre-Charron. — Paris. D r Dulac (H.), 14, boulevard Lachèze. — Montbrison (Loire). Dumas (Hippolyte), Indust., anc. Élève de l'Éc. Polytech. — Mousquety, par Flsle-sur- Sorgue (Vaucluse). Dumas-Edwards (M me J.-B.) 23, rue Cassette. — Paris. Duminy (Anatole), Nég. en vins de Champagne. — Ay (Marne). Duplay (Simon), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Chirurg . des Hôp., 70, rue Jouffroy. — Paris. Dupont (F.), Chim., Sec. gén. hon. de VAssoc. des Chim. de Sucreries et de Distilleries, 154, boulevard Magenta. — Paris. D r Dupouy (Abel), 43, avenue du Maine. — Paris. Dupré (Anatole), Chim., 36, rue d'Ulm. — Paris. Dupuis (Charles), Dispacheur consult. de la marine, 3, rue Pajou. — Paris. Dutailly (Gustave), anc. Prof, à la Fac. des Se. de Lyon, anc. Député, 84, rue du Rocher. — Paris. Duval (Edmond), Ing. en chef des P. et Ch. en retraite, 34, avenue de Messine. — Paris. Duval (Mathias), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de FAcad. de Méd. Prof, d'anat. à FÉc. nat. des Beaux-Arts, 11, cité Malesherbes (rue des Martyrs). — Paris. Eichthal (Eugène d'), Admin. de la Comp. des Chem. de fer du Midi, 144, boulevard Malesherbes. — Paris. Eichthal (Louis d'), château des Bézards. — Sainte-Geneviève-des-Bois, par Châtillon- sur-Loing (Loiret). Élie (Eugène), Manufac, 50, rue de Caudebec. — Elbeuf-sur-Seine (Seine-Inférieure). Elisen, Ing., Admin. de la Comp. gén. Transat., 153, boulevard Haussmann. — Paris. Ellie (Raoul), Ing. des Arts et Man. — Cavignac (Gironde). Eysséric (Joseph), Artiste-Peintre, 14, rue Duplessis. — Carpentras (Vaucluse). Fabre (Georges), Insp. des Forêts, anc. Élève de FÉc. Polytech., 28, rue Ménard. — Nîmes (Gard). Faure (Alfred), Prof. d'Hist. nat. à FÉc. nat. vétér., anc. Député, 11, rue d'Algérie. — Lyon (Rhône). Favereaux (Georges), 52, Quai Debilly, Paris. Ferry (Emile), Nég., anc. Présid. du Trib. de Com. et du Cons. gén. de la Seine- Inférieure, 21, boulevard Cauchoise. — Rouen (Seine-Inférieure). Ficheur (Emile), Doct. es Se, Prof, de Géol. à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, Dir. adj. du Serv. géol. de l'Algérie, 77, rue Michelet. — Alger-Mustapha. Fière (Paul). Archéol., Mem. corresp. de la Soc. franc, de Numism. etd'Ardiéol. — Saigon (Cochinehine). Fischer de Chevriers, Prop., 23, rue Vernet. — Paris. Flandin, Prop., 29, avenue d'Antin. — Paris. Fortel (A.) (fils), Prop., 7, rue Noël. — Reims (Marne). Fortin (Raoul), 24, rue du Pré. — Rouen (Seine-Inférieure). Fournier (Alfred), Prof. hon. à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Méd. hon. des Hôp., 77, rue de Miromesnil. — Paris. Francezon (Paul), Chim. et Indust., 7, rue Mandajors. — Alais (Gard). D r François-Franck (Charles, Albert), Mem. de FAcad. de Méd., Prof. sup. au Col. de France, 5, rue Saint-Philippe-du-Roule. — Paris. Fron (Albert), Garde gén. des Forêts, École Forestière des Barres-Vilmorin. — Nogent- sur-Vernisson (Loiret). Fron (Georges), Doct. es Se, Chef des trav. botan. à l'Inst. nat. agronom., 36, rue Madame. — Paris. Gardés (M m0 Louis), 7, rue du Lycée. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Gardés (Louis), Notaire bon., anc. Élève de l'Éc. nat. sup. des Mines, 7, rue du Lycée. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Gariel (M Q, ec.-M.), 6, rue Edouard -Détaille. — Paris. Gariel (M me Léon), 1, avenue de Péterhof. — Paris. Garnier (Ernest), anc. Présid. de la -Soc. indust. de Reims (chez M. Lemaire), 12, rue Sacrot. — Saint-Mandé (Seine). Garreau (L. -Philippe), Cap. de frégate en retraite, 1, rue Floirac. — Agen (Lot-et- Guronne), et, l'hiver, 62, boulevard Malesherbes. — Paris. Gasqueton (Mu>e Georges), château Capbern. — Saint-Estèphe-Médoc (Gironde). Gatine (Albert), Insp. des Fin., 1, rue de Beaune. — Paris. D r Gaube (Jean), 12, rue Léonie. — Paris. Gauthier-Villars (Albert), Imp.-Édit., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 55, quai des Grands- Augustins. — Paris. XXX ASSOCIATION FRANÇAISE Gauthiot (Charles), Sec. gén. de la Soc. de Géog. coin, de Paris, Mein. du Cons. sup. des colonies, 63, boulevard Saint-Germain. — Paris. D r Gautier (Georges), Dir. du Lab. d'Électrothérap. et de la Revue internai. d'Éleclro- thérap,, 13, rue Auber. — Paris. Gayon (Ulysse), Corresp. de l'Inst., Doyen de la Fac. des Se.,, Dir. de la Stat. agronom., 7, rue Duffour-Dubergier. — Bordeaux (Gironde). Gazagnaire (Joseph), anc. Sec de la Soc. Entomol. de France, 29, rue Centrale. — Cannes (Alpes-Maritimes). Gelin (l'Abbé Emile), Doct. en Philo, et en Théolog., Prof, de Math. sup. au Col. de Saint-Quirin. — Huy (Belgique). Gensoul (Paul), Ing. des Arts et Man., 42, rue Vaubecour. — Lyon (Bhône). Gentil (Louis), Maître de conf. à la Fac. des Se, 65, boulevard Pasteur. — Paris. Gerbeau, Prop., 13, rue Monge. — Paris. Gérente (M me Paul), 19, boulevard Beauséjour. — Paris. D r Gérente (Paul), Méd. dir. hon. des asiles pub. d'aliénés, Sénateur d'Alger, 19, boule- vard Beauséjour. — Paris. D r Giard (Alfred), Mem. de l'Inst., Prof, à la Fac. des Se, Maître de Conf. à l'Éc. norm. sup., anc. Député, 14, rue Stanislas. — Paris. Gigandet (Eugène) (fils), Nég., 16, rue Montaux. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Gilbert (Armand), Présid. de Chambre à la Cour d'Ap., 12, rue Vauban. — Dijon ^Côte-d'Or). Girard (Julien), Pharm. maj. en retraite, 3, boulevard Bourdon. — Paris. Giraud (Louis). — Saint-Péray (Ardèche). Giraux (Louis), Nég., 9 bis, avenue Victor-Hugo. — Saint-Mandé (Seine). Gobin (Adrien), Insp. gén. hon. des P, etCh., 8, quai d'Occident. — Lyon (Rhône). Godard (Félix), Ing. de la Marine hors cadres, 15, rue d'Edimbourg. — Paris. D r Gordon y de Acosta (D. Antonio de), Présid. de VAcad. des Se. médic, }>hys. et nat., esq. à Amargura. — La Havane (Ile de Cuba). D r Grabinski (Boleslas). — Neuville-sur-Saône (Rhône). Grandidier (Alfred), Mem. de l'Inst., 6, rond-point des Champs-Elysées. — Paris. Grimaud (Emile), Imprim., 4, place du Commerce. — Nantes (Loire-Inférieure). Grison-Poncelet (Eugène), Manufac, rue de Nogent. — Creil (Oise). Gross (M me Frédéric), 25, rue Isabey. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Gross (Frédéric), Doyen de la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 25, rue Isabey. — Nancy (Meurthe-et Moselle). D r Guébhard (Adrien), Lie. es Se. Math, et Phys., Agr. de Phys. des Fac. de Méd. — Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes). D r Guerne (le Baron Jules de), Natur., Sec. gén. de la Soc. nat. d'Acclimat. de France, 6, rue de Tournon. — Paris. Guézard (M me Jean-Marie), 16, rue des Écoles. — Paris. Guézard (Jean-Marie), anc. Princ. Clerc de Notaire, 16, rue des Écoles. — Paris. Guieysse (Paul), Ing. hydrog. de la Marine, anc. Min., Député du Morbihan, 42, rue des Écoles. — Paris. Guilmin (M m e V e ), 8, boulevard Saint-Marcel. —Paris. Guilmin (Ch.), 8, boulevard Saint-Marcel. — Paris. Guy (Louis) Nég., 232, rue de Rivoli. — Paris. Guyot (M me Raphaël), 11, rue de Montataire. — Creil (Oise). Guyot (Raphaël), Pharm. de l re cl., 11, rue de Montataire. — Creil (Oise). Guyot (Yves), Dir. polit, du Siècle, anc. Min. des Trav. pub., 95, rue de Seine. — Paris. Haller-Comon (Albin), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, de Chim. orga- nique à la Fac. des Se, 1, rue Le Goff. — Paris. Hallette (Albert), Fabrie de sucre. — Le Cateau (Nord). Hamard (l'Abbé Pierre, Jules), Chanoine, 6, rue du Chapitre. — Rennes (Ille-et- Vilaine). Heitz (Paul), Ing. des Arts et Man., anc. Élève de l'Éc. libr. des Se polit. Avocat à la Cour d'Ap., 29, rue Saint-Guillaume. — Paris. Héliand (le Comte d'), 21, boulevard de La Madeleine. — Paris. Henry (Louis, Isidore), Ing, en chef de l re cl. de la Marine. — Brest (Finistère). Hérichard (Emile), Ing. civ.,anc. Élève de l'Éc. nat. des P. etCh., 56, rue des Peu- pliers. — Boulogne-sur-Seine (Seine). Héron (Guillaume). Prop., château Latour. — Bérat par Rieumes (Haute-Garonne). Héron (Jean-Pierre), Prop., 7, place de Tourny. — Bordeaux (Gironde). Hetzel (Jules), Libr.-Édit.. 12, rue des Saints- Pères. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XXXI Holden (Jonathan), Indust., 23, boulevard de La République. — Reims (Marne). Houdé (Alfred), Pharm. de l re cl., Mem. du Cons. mun., 29, rue Albouy. — Paris. Hourst (Éuiile), Lieut. de vaisseau, 97, avenue Niel. — Paris. Hovelacque-Khnopff (Emile), 50, rue Cortambert. — Paris. Hua (Henri), Lie. es Se. nat., Botan., s.-Dir. de l'Éc. pratique des Hautes-Études (Muséum d'Hist. nat.), 254, boulevard Saint-Germain. — Paris. Hubert de Vautier (Emile), Entrep. de confec. milit., 114, rue de La République. — Mar- seille (Bouches-du-Rhône). D r Hublé (Martial), Méd.-maj. de l re cl. au 52 e Rég. d'Infant., Méd.-chef des salles milit. de l'Hôp. mixte, villa Florian, rue de Bavière. — Montélimar (Drùme). Humbel (M m e V e Lucien). — Éloyes (Vosges). Lsay (M uie Mayer). — Blâmont (Meurthe-et-Moselle); Isay (Mayer), Filât., anc. Cap. du Génie, anc. Élève de l'Éc. Polytech. — Blâmont (Meurthe-et-Moselle). Jackson-Gwilt (M" Hannab), Moonbeam villa, Merton road. — New Wimbledon (Surrey) (Angleterre). Jacquin (Anatole), Confis., 12, nue Pernelle. — Paris, et villa des Lys. — Dammarie-les- Lys (Seine-et-Marne). Jacquin (Charles), Avoué de l re Inst., 5, rue des Moulins. — Paris. Jaray (Jean), 32, rue ,Ser vient. — Lyon (Rhône). D r Jaubert (Adrien), Insp. de la vérif. des Décès, 57, place Pigalle. — Paris. D r Javal (Emile), Mem. de l'Acad. de Méd., Dir. hon. du Lab. d'Ophtalm. de la Sorbonne, anc. Député, 5, boulevard de La Tour-Maubourg. — Paris. Jeannel (Maurice), Prof, de Clin, cbirurg. à la Fac. de Méd., 3, allée Saint-Étienne. — Toulouse (Haute-Garonne). Jobert (Clément), Prof, à la Fac. des Se. de Dijon, 98, boulevard Saint-Germain. — Paris. Jones (Charles), 12, rue de Chaligny (chez M. Eugène Vauvert). — Paris. Jordan (Camille), Mem. de l'Inst., Ing. en chef des Mines en retraite, Prof, à l'Éc. Polytech., 48, rue de Varenne. — Paris. D r Jordan (Séraphin), 11, rue Campania. — Cadix (Espagne). Jouandot (Jules), Ing. du Serv. des Eaux de la Ville, 57, rue Saint-Sernin. — Bordeaux (Gironde). Jourdan (A., G.), Ing. civ. (chez M. Simon), 14, rue Milton. — Paris. Jullien (Ernest), Ing. en chef des P. et Ch., 6, cours Jourdan. — Limoges (Haute- Vienne). Jundzitt (le Comte Casimir), Prop.-Agric, chemin de fer Moscou-Brest, station Do- manow-Réginow (Russie). Jungfleisch (Emile), Mem. de l'Acad. de Méd., Prof, à l'Éc. sup. de Pharm., 74, rue du Cherche-Midi. — Paris. Kesselmeyer (Charles), Présid. -Fondât, de la Ligue docimale, Rose villa, Vale road. — Bowdon (Cheshire) (Angleterre). Knieder (Xavier), Admin.-délég. des Établissements Malétra. — Petit-Quévilly (Seine- Inférieure). Koechlin-Claudon (Emile), Ing. des Arts et Man., 60, rue Duplessis. — Versailles (Seine- et-Oise). Krafft (Eugène), anc. Élève de l'Éc. Polytech., 27, rue Monselet.— Bordeaux (Gironde). Kreiss (Adolphe), Ing., 46, Grande-rue. —Sèvres (Seine-et-Oise). Kunckel d'Herculais (Jules), Assistant de Zool. (Entomol.) au Muséum d'Hist. nat., 55, rue de Buffon. — Paris. Labrunie (Auguste), Nég., 2, rue Michel. — Bordeaux (Gironde). Lacour (Alfred), Ing. civ. desMines, anc. Élève d« l'Éc. Polytech., 60, rue Ampère. —Paris. Ladureau (M me Albert), 27; rue de Fourcroy. — Paris. Ladureau (Albert), Ing.-Chim., 27, rue de Fourcroy. — Paris. Lafargue (Georges), anc. Préfet, Percept. de Charenton, 8, rue Coëtlogon. — Paris. Lafaurie (Maurice), 104, rue du Palais-Galien. — Bordeaux (Gironde). Laffitte (Jean, Paul), Publiciste, 18, rue Jacob. — Paris. Lagache (Jules), Ing. des Arts et Man., Admin. de la Soc. des Prod. chim. agric., 22, rue des Allamandiers. — Bordeaux (Gironde). Lagneau (Didier), Ing. civ. des Mines, 19, rue Cernuschi. — Paris. Lallié (Alfred), Avocat, 18, rue Lafayette. — Nantes (Loire-Inférieure). Lamarre (Onésime), Notaire, 2, place du Donjon. — Niort (Deux-Sèvres). Lamblin (l'Abbé Joseph), Prof, à l'Éc. Saint-François-de-Sales, 39, rue Vannerie. — Dijon (CÔte-d'Or). Lancial (Henri), Prof, au Lycée, 18, boulevard de Courtais — Moulins (Allier). XXX1I ASSOCIATION FRANÇAISE Lanes (Jean), Chef du Cabinet du Présid. du Sénat (Petit-Luxembourg), 17, rue de Vau- Lang (Tibulle), Dir. de l'Éc. La Martinière, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 5, rue des Augustins. — Lyon (Rhône). Lange (M"»» Adalbert). — Maubert-Fontaine (Ardennes). Lange (Adalbert), Indust., — Maubert-Fontaine (Ardennes). D r Lantjer (Etienne). — Tannay (NièvreJ. Larive (Albert), Indust., 22. rue Villeminot-Huart. —Reims (Marne). Laroche (M- Félix), 110, avenue de Wagram. — Paris. Laroche (Félix), Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, 110, avenue de Wagram. — Paris. Lassence (Alfred de), Prop., Mem. du Cons. mun., villa Lassence, 12, avenue de Tarbes. — Pau (Basses-Pyrénées). D' Lataste (Fernand), anc. s.-Dir. du Musée nat. d'hist. nat., Prof. bon. à l'Univ. du Chili. — Cadillac-sur-Garonne (Gironde). Laurent (Léon), Construc. d'inst. d'optiq., 21, rue de L'Odéon. — Paris. Laussedat (le Colonel Aimé), Mem. de l'Inst., Dir. hon. du Conserv. nat. des Arts et Met., 3, avenue de Messine. — Paris. Leauté (Henry), Mem. de l'Inst., Ing. des Manufac. de l'Etat, Répét. à l'Ec. Polytech., 20, boulevard de Courcelles. — Paris. Le Breton (André), Prop., 43, boulevard Cauchoise. — Rouen (Seine-Inférieure). Le Chatelier (le Capitaine Frédéric, Alfred), anc. Of. d'ordonnance du Min. de la Guerre, 61, avenue Victor-Hugo. — Paris. Lecorno (Léon), Ing. en chef des Mines, 3, rue Gay-Lussac. — Paris. D r Le Dien (Paul), 155, boulevard Malesherbes. — Paris. Ledoux (Samuel), Nég., 29, quai de Bourgogne. — Bordeaux (Gironde). Leenhardt (Frantz), Prof, à la Fac. de Théol., 12, rue du Faubourg-du-Moustier. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Lefervre (René), Insp. gén. des P. et Ch., 169, boulevard Malesherbes. — Paris. Lefranc (Emile), Mécan. 21, rue de Monsieur. — Reims (Marne). Legriel (Paul), Archit. diplômé par le Gouvernement, Lie. en Droit, 8, rue de Gref- fulhe. — Paris. D r Le Grix de Laval (Auguste, Valère), 28, rue Mozart. — Paris. Lejard (M m = V e Charles), 6, rue Édouard-Detaille (avenue de Villiers). — Paris. D r Lelièvre (Ernest), anc. Int. desHôp. de Paris, 53, rue de Talleyrand. —Reims (Marne). Le Monnier (Georges), Prof, de botan. à la Fac. des Se, 3, rue de Serre. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Dr Léon (Auguste), Méd. en chef de la Marine en retraite, 5, rue Duffour-Dubergier. — Bordeaux (Gironde). D r Le Page, 33, rue de La Bretonnerie. — Orléans (Loiret). D r Lépine (Jean), anc. Int. des Hôp., 30, place Bellecour. — Lyon (Rhône). Lépine (Raphaël), Corresp. de l'Inst., Assoc. nat. de l'Acad. de Méd., Prof, à la Fac. de Méd., 30, place Bellecour. — Lyon (Rhône). Le Roux (F., P.), Prof, à l'Éc. sup. de Pharm., Examin. d'admis, à l'Ec. Polytech., 120, boulevard Montparnasse. — Paris. D r Lesage (Pierre), Doct. es Se. Nat., Maître de Conf. de Botan. à la Fac. des Se, 45, avenue du Mail-d'Onges. — Rennes (Ille-et-Vilaine). LeSérurier (Charles), Dir.des Douanes, 39, rue Sylvabelle.— Marseille (Bouches-du-Rhône). Lesourd (Paul) (fils), Nég., 34, rue Néricault-Destouches. — Tours (Indre-et-Loire). Lespiault (Gaston), Prof, et anc. Doyen de la Fac. des Se, 5, rue Michel-Montaigne. — Bordeaux (Gironde). Lestrange (le Comte Henry de), 43, avenue Montaigne. — Paris et à Saint- Julien, par Saint-Genis-de-Saintonge (Charente-Inférieure). Lethuillier-Pinel (M-* V e ), Prop, 68, rue d'Elbeuf. — Rouen (Seine-Inférieure). D' Leudet (Robert), anc. Int. des Hôp., Prof, à l'Éc. de Méd. de Rouen, 72, rue de Bellechasse. — Paris. Dr Leuillieux (Abel). — Conlie (Sarthe). Le Vallois (Jules), Chef de Bat. du Génie en retraite, anc. Elève del'Ec. Polytech., 12, rue de Ponthieu. — Paris. Levasseur (Emile), Mem. de l'Inst., Prof, au Collège de France, 26, rue Monsieur-Le Prince. — Paris. Levât (David), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Ec. Polytech., 174, boulevard Malesherbes. — Paris. Le Verrier (Urbain), Ing. en chef, Prof, à l'Éc. nat. sup. des Mines et au Conserv. nat. des Arts et Met., 70, rue Charles-Laffite. — Neuilly-sur-Seine (Seine). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XXXIII Lewthwaite (William), Dir. de la maison Isaac Holden, 27, rue des Moissons. — Reims (Marne). Lewy d'Abartiague (William, Théodore), Ing. civ., château d'Abartiague. — Ossès (Basses-Pyrénées). Lindet (Léon), Doct. es se, Prof, à l'Inst. nat. agronom., 108, boulevard Saint-Germain. — Paris. D r Livon (Charles), Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Prof., anc. Dir. de l'Éc. de Méd. et de Pharm., Dir. du Marseille médical, 14, rue Peirier. — Marseille (Bouches-du-Rhône). D r Loir (Adrien), anc. Présid. de YInst. de Carthage, Prof, à l'Éc. nat. sup. d'Agric. coloniale, 45, rue des Acacias. — Paris. Loncq (Emile), Sec. du Cons. départ. d'Hyg. pub., 6, rue de La Plaine. — Laon (Aisne). Longchamps (Gaston Gohierre de), Examin. à l'Éc. spéc. milit., 5, rue Vauquelin. — Paris. Longhaye (Auguste), Nég., 22, rue de Tournai. — Lille (Nord). Lopès-Dias (Joseph), Ing. des Arts et Man., 28, place Gambetta. — Bordeaux (Gironde). Loriol-Le-Fort (Charles, Louis, Perceval de), Natural. — Frontenex près Genève (Suisse). Lougnon (Victor), Ing. des Arts et Man., Juge dTnstruc. — Cusset (Allier). Loussel (À.), Prop., 86, rue de La Pompe. — Paris. Loyer (Henri), Filât., 294, rue Notre-Dame. — Lille (Nord). Macé de Lépinay (Jules), Prof, à la Fac. des Se, 105, boulevard Longchamp. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Madelaine (Edouard), Ing. adj. attaché à l'Exploit, des Chem. de fer de l'État, anc. Élève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 96, boulevard Montparnasse. — Paris. Magnien (Lucien), Ing. agric, Prof, départ. d'Agric, Présid. du Comité cent, d'études viticoles de la Côte-d'Or, 10, rue Bossuet. — Dijon (Côte-d'Or). D r Magnin (Antoine), Doyen de la Fac. des Se, Dir. de l'Éc. de Méd., anc. Adj. au Maire, 8, rue. Proudhon. — Besançon (Douhs). Maigret (Henri), Ing. des Arts et Man., 29, rue du Sentier. — Paris. Maillet (Edmond), Doct. es Se Math., Ing. des P. et Ch., Répét. à l'Éc. Polytech., 11, rue de Fontenay. — Bourg-la-Reine (Seine). Dr Malherbe (Albert), Dir. de l'Éc. de Méd. et de Pharm., 12, rue Cassini. — Nantes (Loire- Inférieure). Malinvaud (Ernest), Sec. gén. de la Soc. botan. de France, 8, rue Linné. — Paris. D r Mangenot (Charles), 162, avenue d'Italie. — Paris. Marais (Charles), s. -Préfet. — Bergerac (Dordogne). Marchegay (M m0 V° Alphonse), 11, quai des Célestins. — Lyon (Rhône). Maréchal (Paul), 140, boulevard Raspail. — Paris. D r MARETTE (Charles), Lie es Se Phys., Pharm. de 1" cl., anc. s. -Chef de Lab. à la Fac. de Méd. de Paris. — Châteauneuf-en-Thimerais (Eure-et-Loir). Mareuse (André), Étud., 81, boulevard Haussmann. — Paris. Mareuse (Edgard), Prop., Sec. du Comité des Inscript, parisiennes, 81, boulevard Hauss- mann. — Paris et château du Dorât. — Bègles (Gironde). D r Marey (Etienne, Jules), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, au Collège de France, 11, boulevard Delessert. — Paris. Marin (Louis), Admin. du Collège des Se soc, 13, avenue de l'Observatoire. — Paris. Marqués di Braga (P.), Cons. d'État bon., s.-Gouvern. lion, du Crédit Foncier de France, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 200, rue de Rivoli. — Paris. Martin (William), 42, avenue Wagram. — Paris. D r Martin (Louis de), Mem. de la Soc. nat. d'Agric. de France et du Cons. de la -Soc. des Agric. de France. — Montrabech par Lézignan (Aude). Martin-Ragot (J.), Manufae, 14, esplanade Cérès. — Reims (Marne). Martre (Etienne), Dir. des contrib. dir. en retraite. — Perpignan (Pyrénées- Orientales). Mascart (Éleuthère), Mem. de l'Inst., Prof, au Collège de France, Dir. du Bureau cent, météor. de France, 176, rue de L'Université. — Paris. Massol (Gustave), Dir. de l'Éc. sup. de Pharm. (villa Germaine), boulevard des Arceaux. — Montpellier (Hérault). Masson (Pierre, V.), de la Librairie Masson et C ie , 120, boulevard Saint-Germain. — Paris. Mathieu (Charles, Eugène), Ing. des Arts et Man., anc. Dir. gén. construct. des Aciéries de Jœuf, anc. Dir. gén. et admin. des Aciéries de Longivy, Construc. niécan., Mem. du Cons. mun., 34, rue de Courlancy. — Reims (Marne). Maufroy (Jean-Baptiste), anc. Dir. de manufae de laine, 4, rue de L'Arquebuse.— Reims (Marne). D r Maunoury (Gabriel), Chirurg. de l'Hôp., 26, rue de Bonneval. — Chartres (Eure-et- Loir). XXX1V ASSOCIATION FRANÇAISE Maurel (Emile) Nég., 7, rue d'Orléans. - Bordeaux (Gironde). Maurel (Marc), Nég., 48, cours du Chapeau-Rouge. — Bordeaux (Gironde). Maurouard (Lucien), Premier Sec. d'Ambassade, anc. Elève de l'Ec. Polytech., Légation de France. — Athènes (Grèce). Maxwell-Lïte (Farnham), Ing.-Chim., 60, Finborough road.— Londres, S.W. (Angleterre) . Meissas (Gaston de), Publiciste, 3, avenue Bosquet. — Paris. Ménard (Césaire), Ing. des Arts et Man., Concessionnaire de l'Eclairage au gaz. — Louhans (Saùne-et-Loire). Ménegaux (Auguste), Doct. es Se, Assistant au Muséum d'Hist. nat. (Mammifères, Oi- seaux), 9, rue duChemin-de-Fer. — Bourg-la-Reine (Seine). Mentienne (Adrien), anc. Maire, Mem. de la Soc. de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de- France. — Bry-sur-Marne (Seine). Mercadier (Jules), Insp. des Télég., Dir. des études à l'Ec. Polytech., 21, rue Descartes. — Paris. Mercet (Emile), Banquier, 2, avenue Hoche. — Paris. Merlin (Roger). — Bruyères (Vosges). Mesnard (Eugène), Prof, à l'Ec. prép. à l'Ens. sup. des Se. et à l'Ec. de Méd., 79, rue de La République. — Rouen (Seine-Inférieure). Dr Mesnards (P. des), rue Saint-Vivien. — Saintes (Charente-Inférieure). Meunier (M me Hippolyte) (Décédée). D r Micé (Laurand), Rect. hon. de l'Acad. de Clermont-Ferrand, 7, rue Sansas. — Bordeaux (Gironde). Miraraud (Paul), Banquier, 86, avenue de Villiers. — Paris. Mocqueris (Edmond), 58, boulevard d'Argenson. — Neuilly-sur-Seine (Seine). Mocqueris (Paul), Ing. de la construct. à la Conip. des Chem. de fer de Bône-Quelma et prolongements, 58, boulevard d'Argenson. — Neuilly-sur-Seine (Seine) et à Sousse (Tunisie). Mollins (Jean de), Doct. es se, 40, rue des Clarisses. — Liège (Belgique). D r Mondot, anc. Chirurg. de la Marine, anc. Chef de Clin, de la Fac. de Méd. de Mont- pellier, Chirurg. de l'Hôp. civ., 42, boulevard National. — Oran (Algérie). D r Monier (Eugène), place du Pavillon. — Maubeuge (Nord). Monmerqué (Arthur), Ing. en chef des P. et C, 8, rue du Parc. — Meudon (Seine-et- Oise). Monnier (Demetrius), Ing. des Arts et Man., Prof, à l'Ec. cent, des Arts et Man., 3, im- passe Cothenet, (22, rue de La Faisanderie). — Paris. D r Monprofit (Ambroise), anc. Int. des Hop. de Paris, Prof, à l'Ec. de Méd., Chirurg. de l'Hôtel-Dieu, 7, rue de La Préfecture. — Angers (Maine-et-Loire). Montefiore (Eward, Lévi), Rent., 36, avenue Henri-Martin. — Paris. D r Montfort, Prof, à l'Éc. de Méd., Chirurg. des Hôp., 14, rue de La Rosière. — Nantes (Loire -Inférieure). Mont-Louis, Imprim., 2, rue Barbançon. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Morel d'Arleux (M-°e Charles), 13, avenue de L'Opéra. — Paris. Dr Morel d'Arleux (Paul), 33, rue Desbordes- Val more. — Paris. Morin (Théodore), Doct. en Droit, 50, avenue du Trocadéro. — Paris. Mortillet (Adrien de), Prof, à l'Éc. d'Anthrop., Conserv. des collections de la Soc. d'Anthrop. de Paris, Présid. de la Soc. d'Excursions scient., 10 bis, avenue Reille. — Paris. Mossé (Alphonse). Prof, de Clin. méd. à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Med., 36, rue du Taur. — Toulouse (Haute-Garonne). Moullade i Albert), Lie. es Se, Pharm. princ. de 1" cl. à la Réserve des Médicaments. 137, avenue du Prado. — Marseille (Bouches-du-Rhône). D r Monu: (Emile), Chargé de cours à la Fac. de Méd., 25 bis, cours du Jardin-Public. — Bordeaux (Gironde). D r Moutier (A.), 11, rue de Miromesnil. — Paris. Neveu (Auguste), Ing. des Arts et Man. — Rueil (Seine-et-Oise). Nirelle (Maurice), Avocat, 9, rue des Arsins. — Rouen (Seine-Inférieure). Nicaise (Victor), Int. des Hôp., 3, rue Mollien. — Paris. D r Nicas, 80, rue Saint-Honoré. — Fontainebleau (Seine-et-Marne). Niel (Eugène), 28, rue Herbière. — Rouen (Seine-Inférieure). Nivet (Gustave), 105, avenue du Roule. —Neuilly-sur-Seine (Seine). Nivoit (Edmond), Insp. gén. des Mines, Prof, de Géol. à l'Éc. nat. des P. et Ch., 4, rue de La Planche. — Paris. Noelting (Emilio), Dir. de l'Éc. de Chim. — Mulhouse (Alsace-Lorraine). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XXXV t Ocagne (Maurice d'), Ing., Prof, à l'Éc. nat. des P. et Ch., Répét. à l'Éc. Polytech. 30, rue La Boëtie. — Paris. Odier (Alfred), Dir. de la Caisse gén. des Familles, 4, rue de La Paix. — Paris. Œchsner de Con'inck (William), Prof. adj. à la Fac. des Se, 8, rue Auguste-Comte. — Montpellier (Hérault). D r Olivier (Paul), Méd. en chef de PHosp. gén., Prof, à l'Éc. de Méd., 12, rue de La Chaîne. — Rouen (Seine-Inférieure). Olry (Albert), Ing. en chef des Mines, 23, rueClapeyron. — Paris. Osmond (Floris), Ing. des Arts et Man., 83, boulevard de Courcelles. — Paris. Outhenin-Chalandre (Joseph), 5, rue des Mathurins. — Paris. Palum (Auguste), Juge au Trib. de Com., 13, rue Banasterie. — Avignon (Vaucluse). Dr Pamard (Alfred), Associé nat. de l'Acad. de Méd., Chirurg. en chef des Hop. 4, place Lamirande. — Avignon (Vaucluse). D r Pamard (Paul), anc. Int. des Hôp., 1, rue de Lille. — Paris. Pasquet (Eugène) (fils), 53, rue d'Eysines. —Bordeaux (Gironde). Passy (Frédéric), Mem. de l'Inst., anc. Député, Mena, du Cons. gén. de Seine-et-Oise, 8, rue Labordère. — Neuilly-sur-Seine (Seine). Passy (Paul, Edouard), Doct. es Let., Lauréat de l'Inst. (Prix Volney), Maître de conf. à l'Éc. des Hautes-Études d'Histoire et de Philolog.,92, rue de Longchamp. — Neuilly sur-Seine (Seine). Pédraglio-Hoel (M me Hélène), 29, avenue Camus. — Nantes (Loire- Inférieure). Pélagaud (Elisée), Doct. es Se, château de La Pinède. — Antibes (Alpes-Maritimes). Pélagaud (Fernand), Doct. en Droit, Cons. à la Cour d'Ap., 15, quai de L'Archevêché. — Lyon (Rhône). Pellet (Auguste), Doyen de la Fac. des Se, 74, rue Ballainvilliers. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Peltereau (Ernest), Notaire hon. — Vendôme (Loir-et-Cher). Pérard (Joseph), Ing. des Arts et Man., Sec. gén. de la Soc. d'Aquiculture et de Pêche, 42, rue Saint-Jacques. — Paris. Pereire (Emile), Ing. des Arts et Man., Admin. de la Comp. des Chem. de fer du Midi, 10, rue Alfred-de- Vigny. — Paris. Pereire (Eugène), Ing. des Arts et Man., Présid. du Cons. d'admin. de la Comp. gén. Transat., 5, rue des Mathurins. — Paris. Pereire (Henri), Ing. des Arts et Man., Admin. de la Comp. des Chem. de fer du Midi, 33, boulevard de Courcelles. — Paris. Pérez (Jean), Prof, à la Fac. des Se, 21, rue Saubat. — Bordeaux (Gironde). Péricaud, Cultivât. — La Balme (Isère). Peridier (Louis), anc. Jug. au Trib. de Com., 5, quai d'Alger. — Cette (Hérault). Perret (Auguste), Prop., 50, quai Saint-Vincent. — Lyon (Rhône). Petiton (Anatole), Ing. -Conseil des Mines, 93, rue de Seine. — Paris. Petrucci (C, R.), Ing. — Béziers (Hérault). Pettit (Georges), Ing. en chef des P. et Ch., boulevard d'Haussy. — Mont-de -Marsan (Landes). Philippe (Léon), 23 bis, rue de Turin. — Paris. D r Phisalix (Césaire), Doct. es Se, Assistant de Pathol. comparée au Muséum d'Hist. nat., 26, boulevard Saint-Germain. — Paris. Piaton (Maurice), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytech., Mem. du Cons . mun., 49, rue de La Bourse. — Lyon (Rhône). Piche (Albert), Avocat, Présid. de la Soc. d'Éducat. popul., 26, rue Serviez. — Pau ( Basses-Pyrénées) . Picou (Gustave), lndust., 123, rue de Paris. — Saint-Denis (Seine). Picquet (Henry), Chef de Bat. du Génie, Examin. d'admis, à l'Ec. Polytech., 4, rue Monsieur-Le-Prince. — Paris. D r Pierrou. — Chazay-d'Azergues (Rhône). Pillet (Jules), Prof, aux Éc. nat. des P. et Ch. et des Beaux-Arts et au Conserv. nat. des Arts et Met., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 18, rue Saint-Sulpice. — Paris Pinon (Paul), Nég., 36, rue du Temple. — Reims (Marne). Pitres (Albert), Doyen hon. de la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Méd. de l'Hôp. Saint-André, 119, cours d'Alsace-et-Lorraine. — Bordeaux (Gironde). D r Planté (Jules), Méd. de Ire c i # d e i a Marine, 40, boulevard de Strasbourg. — Toulon (Var). Poillon (Louis), Ing. des Arts et Man., Rancho Verde. — Teponaxtla par Cuicatlan (Etat d'Oaxaca) (Mexique). XX.XTI ASSOCIATION FRANÇAISE • Poisson (Jules), Assistant de Botan. au Muséum d'Hist. nat., 32, rue de La Clef. —Paris. Polignac (le Comte Melchior de). — Kerbastic-sur-Gestel (Morbihan). Pommerol, Avocat, anc. Rédac. de la Revue Matériaux pou?' l'Histoire primitive de l'Homme. — Veyre-Mouton (Puy-de-Dôme) et, 20, rue Pestalozzi. — Paris. Porcherot (Eugène), Ing. civ., La Béchellerie. — Saint-Cyr-sur-Loire par Tours (Indre- et-Loire). Porgès (Charles), Présid. du Cons. d'admin. de la Comp. continentale Edison, 25, rue de Berri. — Paris. Portevin (Hippolyte), Ing. civ., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 2, rue de La Belle-Image. — Reims (Marne). D r Poupinel (Gaston), anc. Int. des Hôp., 50, avenue Victor-Hugo. — Paris. D r PocssiÉ (Emile), 19, rue ïronchet. — Paris. Pouyanne (C.-M.), Insp. gén. des Mines, 70, rue Rovigo. — Alger. D r Pozzi (Samuel), Mem. de l'Acad. de Méd., Prof, à la Fac. deMéd., Chirurg. des Hôp., Sénateur de la Dordogne, 47, avenue d'Iéna. — Paris. Prat (J., P.), Chim., 71, rue Chevalier. — Bordeaux (Gironde). Preller (L.), Nég., 5, cours de Gourgues. — Bordeaux (Gironde). Prevet (Charles), Nég., 48, rue des Petites-Écuries. — Paris. Prévost (Georges), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 30, quai de Bourgogne. — Bordeaux (Gironde). Prévost (Maurice), Publiciste, 55. rue Claude-Bernard. — Paris. Prioleau (M me Léonce), 4, rue des Jacobins. — Brive (Corrèze). D r Prioleau (Léonce), anc. Int. des Hôp. de Paris, 4, rue des Jacobins. — Brive (Corrèze). Privât (Paul, Edouard), Libr.-Édit., Juge au Trib. de Corn., 45, rue des Tourneurs. — Toulouse (Haute-Garonne). ■ D r Pujos (Albert), Méd. princ. du Bureau de bienfais., 58, rue Saint-Sernin. — Bordeaux (Gironde). Quatrefages de Bréau (M me V e Armand de), 48, rue Saint-Ferdinand. — Paris. Quatrefages de Bréau (Léonce de), Ing., Chef de serv. à la Comp. des Chem. de fer du Nord, anc. Élève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 50, rue Saint-Ferdinand. — Paris. Raclet (Joannis), Ing. civ., 10, place des Célestins. — Lyon (Rhône). Raimbert (Louis), Chim., Dir. de Sucrerie, 10 bis, rue des Balignolles. — Paris. D r Raingeard, 1, place Royale. — Nantes (Loire-Inférieure). Rambaud (Alfred), Mem. de lTnst., Prof, à la Fac. des Let., anc. Min. de iTnstruc. pub., Sénateur et Mem. du Cons. gén. du Doubs, 76, rue d'Assas. — Paris. Ramé (M lle ), 16, rue de Chalon. — Paris. Ramé (Louis, Félix), anc. Présid. du Syndic, de la boulang. de Paris et de la Délég. de la boulang. franc., 16, rue de Chalon. — Paris. Raveneau (Louis), Agr. d'Histoire, Sec. de la Rédac. des Annales de Géog., 76, rue d'Assas. — Paris. D r Reddon (Henry), Méd. -Dir. de la Villa Penthièvre. — Sceaux (Seine). Reinach (Théodore), Doct. es Lettres et en Droit, 26, rue Murillo. — Paris. Renaud (Georges), Lauréat de lTnst., Fondât, de la Revue géographique internationale, Prof, aux Éc. mun. sup. de la Ville de Paris, 10, avenue Dorian (Place de la Nation). — Paris. Rey (Louis), Ing. des Arts et Man., Admin. de la Comp. des Chem. de fer du Cambrésis, 97, boulevard Exelmans. — Paris. Ribero de Souza Rezende (le Chevalier S.), poste restante. — Rio-Janeiro (Brésil). Ribot (Alexandre), anc. Min., Député du Pas-de-Calais, 6, rue de Tournon. — Paris. Ribout (Charles), Prof. hon. de Math. spéc. au Lycée Louis-le-Grand, 30, avenue de Picardie. — Versailles (Seine-et-Oise). Richier (Clément), Prop. — Nogent en Bassigny (Haute-Marne). Ridder (Gustave de), Notaire, 4, rue Perrault. — Paris. Rilliet (Albert), Prof, à l'Univ., 16, rue Bellot. — Genève (Suisse). Risler (Eugène), Dir. hon. de l'Inst. nat. agronom., 106 bis, rue de Rennes. — Paris. Riston (Victor), Doct. en Droit, Avocat à la Cour d'Ap. de Nancy, 3, rue d'Essey. — Malzéville (Meurthe-et-Moselle). D r Rivière (Jean), Méd.-Maj. de l f e cl. au 20° Rég. d'Artil., rue Vauvert. — Poitiers (Vienne). Robert (Gabriel), Avocat à la Cour d'Ap., 2, quai de L'Hôpital. — Lyon (Rhône). Robin (A.), Banquier, Consul de Turquie, 41, rue de L'Hôtel-de-Ville. — Lyon (Rhône). Robineau (Th.), Lie. en Droit, anc. Avoué, 4, avenue Carnot. — Pans. Rodocanachi (Emmanuel), 5i, rue de Lisbonne. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XXXVII Rohden (Charles de), Mécan., 14, rue Tesson —Paris. Rohden (Théodore de), 14, rue Tesson. — Paris. Rolland (Alexandre), Mem. de la Ch. de Com., Nég. en papiers, 7, rue Haxo. — Mar- seille (Bouehes-du-Rhône). Rolland (Georges), Ing. en chef des Mines, 60, rue Pierre-Charron. — Paris. Rouget, Insp. gén. des Fin., 15, avenue Mac-Manon. — Paris. Rousseau (Henri), lng. des P. et Ch., 12, rue de La Pompe. — Paris. Rousselet (Louis), Archéol., 126, boulevard Saint-Germain. — Paris. Sabatier (Armand), Corresp. de l'Inst., Doyen de la Fac. des Se, 1, rue Barthez. — Montpellier (Hérault). Sabatier (Paul), Corresp. de l'Inst., Prof, de Chim. à la Fac. des Se, 11, allées des Zéphirs. — Toulouse (Haute-Garonne). Sagnier (Henry), Dir. du Journal de l'Agriculture, 106, rue de Rennes. — Paris. Saignât (Léo), Prof, à la Fac. de Droit, 18, rue Mably. — Bordeaux (Gironde). Saint-Martin (l'Abbé Charles de), Vicaire, 7, rue des Carrières. — Suresnes (Seine). Saint-Olive (G.), anc. Banquier, 9, place Morand. — Lyon (Rhône). D r Sainte-Rose Suquet, 3, rue des Pyramides. — Paris. Dr Sambuc (Camille), Agr. de Chim. à la Fac. de Méd., 2, avenue des Ponts. — Lyon (Rhône). Schilde (le Baron de), château de Schilde par Wyneghem (province d'Anvers) (Belgique). Schlumberger (Charles), Ing.de la Marine en retraite, 16, rue Chistophe-Colomb. — Paris. Schmitt (Henri), Pharm. de l re cl., 53, rue Notre-Dame-de-Lorette. — Paris. Schmutz (Emmanuel), 1, rue Kageneck. — Strasbourg (Alsace-Lorraine). Schwérer (Pierre, Alban), Notaire, 3, rue Saint-André. — Grenoble (Isère). Sebert (le Général Hippolyte), Mem. de l'Inst,. Admin. de la Soc. anonyme desForges et Chantiers de la Méditerranée, l't, rue Brémontier. — Paris. Sédillot (Maurice), Entomol., Mem. de la Com. scient, de Tunisie, 20, rue de L'Odéon. — Paris. Segretain (le Général Léon), 23, rue de L'Hôtel-Dieu. — Poitiers (Vienne). Selleron (Ernest), Ing. de la Marine en retraite, 76, rue de La Victoire.— Paris. Serre (Fernand), Prop., 1, rue Levât. — Montpellier (Hérault). Seynes (Léonce de), 58, rue Calade. — Avignon (Vaucluse). Siégler (Ernest), Ing. en chef des P. et Ch., Ing. en chef adj. de la voie à la Comp. des Chem. de fer de l'Est, 48, rue Saint-Lazare. — Paris. Siméon (Paul), Ing. civ., Représent, de la Soc. /. et A. Pavin de Lafarge, anc. Elève de l'Éc. Polytech., 42, boulevard des Invalides. — Paris. Siret (Louis), Ing. - Cuevas de Vera (province d'Almeria) (Espagne). Société industrielle d Amiens. — Amiens (Somme). Sjciété philomathique de Bordeaux, 2, cours du XXX Juillet. — Bordeaux (Gironde). Société des Sciences physiques et naturelles, 143, cours Victor-Hugo. — Bordeaux (Gironde). Société académique de Brest. — Brest (Finistère). Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure. — Évreux (Eure). Société centrale de Médecine du Nord. — Lille (Nord). Société académique de la Loire-Inférieure, 1, rue Suffren. — Nantes (Loire-Inférieure). Société centrale des Architectes français, 8, rue Danton. — Paris. Société botanique de France, 84, rue de Grenelle. — Paris. Société de Géographie, 184, boulevard Saint-Germain. — Paris. Société médico-chirurgicale de Paris (ancienne Société médico- pratique), 29, rue de La Chaussée-d'Antin. — Paris. Société française de Photographie, 76, rue des Petits-Champs. — Paris. Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau (Basses- Pyrénées). Société industrielle de Reims, 18, rue Ponsardin. — Reims (Marne). Société médicale de Reims, 71, rue Chanzy. — Reims (Marne). Solms (le Comte Louis d?.), Ing. des Arts et Man. — Port-Louis (Morbihan). D r Sonnié-Moret (Abel), Pharm. de l'Hôp. des Enfants malades, 149, rue de Sèvres. — Paris. Soret (Charles), Prof, à l'Univ., 6, rue Beauregard. — Genève (Suisse. Soubeiran (Louis, Maxime), s. -Dir. de l'École prat. d'Indust. — Béziers (Hérault). Steinmetz (Charles), Tanneur, 60, rue d'Illzach. — Mulhouse (Alsace-Lorraine). Stengelin, Banquier, 9, quai Saint-Clair. — Lyon (Rhône). Storck. (Adrien), Ing. des Arts et Man., 78, rue de L'Hôtel-de-Ville. — Lyon (Rhône). XXXVIII ASSOCIATION FRANÇAISE Suais (Abel), Ing. en chef des trav. pub. des Colonies, Dir. de la Comp. impériale des Chem. de fer Ethiopiens, 13, rue Léon-Cogniet. — Paris. Surrault (Ernest), Notaire bon., 45, avenue de L'Aima. — Paris. D r Tachard (Élie), Méd. princ. de l re cl. en retraite, 11, rue Monplaisir. — Toulouse (Haute-Garonne). Tanret (Charles), Pharm. de l re cl., 14, rue d'Alger. — Paris. Tanret (Georges), Étud., 14, rue d'Alger. — Paris. Tarry (Gaston), anc. Insp. des Contrib. diverses. — Kouba (départ. d'Alger). Tarry (Harold), Insp. des Fin. en retraite, anc. Élève de l'Éc. Polytech., villa Uranie — Bouzaréa (départ. d'Alger). D r Teillais (Auguste), place du Cirque. — Nantes (Loire-Inférieure). Teissier (Joseph), Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Méd. des Hôp., 8, place Bellecour. — Lyon (Rhùne). Testut (Léo), Prof. d'Anat. à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 3, avenue de L'Archevêché. — Lyon (Rhône). Teulade (Marc), Avocat, Mem. de la Soc. de Géog. et de la Soc. d'Hist. nat. de Tou- louse, 22, rue Pharaon. — Toulouse (Haute-Garonne). Teullé (le Baron Pierre), Prop., Mem. de la Soc. des Agricult. de France. — Moissac (Tarn-et-Garonne) . D r Texier (Georges). — Moncoutant (Deux-Sèvres). Thélin (René de), Ing. en chef des P. et Ch. — Tarbes (Hautes-Pyrénées). Thénard (M™e la Baronne V e Paul), 6, place Saint-Sulpice. — Paris. Thibault (J.), Tanneur, 18, place du Maupas. — Meung-sur-Loire (Loiret). D r Thibierge (Georges), Méd. des Hôp., 7, rue de Surène. — Paris. Dr Thulié (Henri), Dir. de l'Éc. d'Anthrop., anc. Présid. du Cons. mun., 37, boulevard Beauséjour. — Paris. Thurneyssen (Emile), Admin. de la Comp. gén. Transat., 10, rue de Tilsitt. — Paris. Tissot, Examin. d'admis, à l'Éc. Polytech. en retraite. — Voreppe (Isère). D r Topinard (Paul), 105, rue de Rennes. — Paris. Tourtoulon (le Baron Charles de), Prop., 13, rue Roux-Alphéran. — Aix en Provence (Bouches-du- Rhône) . Trélat (Emile), Ing. des Arts et Man., Archit. en chef hon. du départ, de la Seine, Prof. hon. au Conserv. nat. des Arts et Métiers, Dir. de l'Éc. spéc. d' Archit., anc. Député, 17, rue Denfert-Rochereau. — Paris. Tuleu (M m e Charles, Aubin), 58, rue d'Hauteville. — Paris. Tuleu (Charles, Aubin), Ing. civ., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 58, rue d'Hauteville. — Paris. Turquan (Victor), Mem. du Cons. sup. de Statistique, Recev.-Percept., 158, boulevard de La Croix-Rousse. — Lyon (Rhône). Urscheller (Henri), Prof, d'allemand au Lycée, 88, rue de Siam. — Brest (Finistère). Vaillant (Alcide), Archit., 108, avenue de Villiers. — Paris. Dr Vaillant (Léon), Prof, au Muséum d'hist. nat., 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire.— Paris. Dr Valcourt (Théophile de), Méd. de l'Hôp. marit. de l'Enfance. — Cannes (Alpes- Maritimes) et 64, boulevard Saint-Germain. — Paris. Vallot (Joseph), Dir. de l'Observatoire météor. du Mont-Blanc, 114, avenue des Champs- Elysées. — Paris. Valût (Paul), Doct. en Droit, Avocat, rue Kléber. — Lure (Haute-Saône). Van Aubel (Edmond), Doct. es Se. Phys. et Math., Prof, à l'Univ., 136\ chaussée de Cour- trai. — Gand (Belgique). Van Blarenberghe (M me Henri, François), 48, rue de La Bienfaisance. — Paris. Van Blarenbergre (Henri, François), Ing. en chef des P. et Ch. en retraite, Présid. du Cons.d'admin. de la Comp. des Chem. de fer de l'Est, 48, rue de La Bienfaisance.— Paris. Van Blarenberghe (Henri, Michel), Ing. des P. et Ch., 48, rue de La Bienfaisance. — Paris. Van Iseghem (Henri), Présid. du Trib. civ., anc. Mem. du Cons. gén. de la Loire- Inférieure, 7, rue du Calvaire. — Nantes (Loire-Inférieure). Van Tiéghem (Philippe), Mem. de l'Inst., Prof, au Muséum d'Hist. nat., 22, rue Vauque- lin. — Paris. Vandelet (0.), Nég., Délég. du Cambodge au Cons. sup. des Colonies. — Pnumpenh (Cambodge). Vassal (Alexandre). — Montmorency (Seine-et-Oise)et55, boulevard Haussmann. — Paris. Vautier (Théodore), Prof. adj. à la Fac. des Se, 30, quai Saint-Antoine. — Lyon (Rhône). Dr Verger (Théodore). — Saint-For t-sur-Gironde (Charente-Inférieure). Vergnes CAuguste), Planteur à Mayumbâ (Congo français), 2, rue des Jardins. — Castres (Tarn). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XXXIX Vermorel (Victor), Construc, Dir. de la Stat. vitic. — Villefranche (Rhône) . Verney (Noël), Doct. en droit, Avocat à la Cour d'Ap., 4, rue du Jardin-des-Plantes. — Lyon (Rhône). Veyrin (Emile), 2 Ur , rue Herran. — Paris. Vieille-Cessay (l'Abbé Charles), Dir. au Grand -Séminaire, 12, rue Charles-Nodier. — Besançon (Doubs\ D r Viennois (Louis, Alexandre). — Peyrins par Romans (Drôme). Vignard (Charles), Lie. en Droit, anc. Mem. du Cons. mun., Nég., anc. Juge au Trib. de Com., 16, passage Saint- Yves. — Nantes (Loire-Inférieure). Dr Viguier (C), Doct. es Se, Prof, à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, 2, boulevard de La République. — Alger. Villard (Pierre), Doct. en Droit, 29, quai Tilsitt. — Lyon (Rhône). Villiers du Terrage (le Vicomte de), 30, rue Barbet-de-Jouy. — Paris. Vincent (Auguste), Nég., Armât., 14, quai Louis XVIII. — Bordeaux (Gironde). Violle (Jules), Mem. de l'Inst., Maître de Conf. à l'Éc. norm. sup., Prof, au Conserv. nal. des Arts et Met., 89, boulevard Saint-Michel. — Paris. D r Vitrac (Junior), Chef de Clin, chirurg. à la Fac. de Méd., 16, rue du Temple. — Bordeaux (Gironde). Vuillemin (Paul), Ing. civ. des Mines, 6, avenue de Saint-Germain. — Saint-Germain-en- Laye (Seine-et-Oise). Vulpian (André), Lie. es Se. nat., 51, avenue Montaigne. — Paris. Warcy (Gabriel de), 38, rue Saint- André. — Reims (Marne). D r Weiss (Georges), Ing. des P. et Ch., Agr. à la Fac. de Méd., 20, avenue Jules-Janin. — Paris. Willm, Prof, de Chim. gên. appliq. à la Fac. des Se. (Institut de Chimie), rue Barthélemy- Delespaul. — Lille (Nord). Wouters (Louis), Homme de Lettres, anc. Chef de Cabinetde Préfet, 80, rue du Rocher, — Paris. Yacht-Club de France, 6, place de L'Opéra. — Paris. Zeiixer (René), Mem. de l'Inst., Ing. en chef des Mines, 8, rue du Vieux-Colombier. — Paris. Zivy (Paul), Ing. des Arts et Man., 148, boulevard Haussmann. — Paris. / r LISTE GENERALE DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES FUSIONNEE AVEC L'ASSOCIATION SCIENTIFIQUE DE FRANCE Les noms des Membres Fondateurs sont suivis de la lettre F et ceux des Membres à vie de la lettre R. — Les astérisques indiquent les Membres qui ont assisté au Congrès de Montauban. Abadie (Alain), Ing. des Arts et Man., Sec. gén. de la Comp. gén. de Trav. pub., 56, rue de Provence. — Paris. D r Abadie (Charles), 172, boulevard Saint-Germain. — Paris. Abbe (Cleveland), Météor., Weather-Bureau, départaient of Agriculture. — Washington - City (États-Unis d'Amérique). — R Académie d'Hippone. — Bône (départ, de Constantine) (Algérie). * Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Tarn-et-Garonne. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Aconin (Charles), Manufac, 21, rue Saint-Nicolas. — Compiègne (Oise). Adam (François), Prof, au Collège Stanislas, 16, rue Le Verrier. — Paris. Adam (Hippolyte), Banquier, Les Masurettes. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Adam (Paul), Prof, à l'Éc. nat. vétér. d'Alfort, Insp. princ. des Établis, classés, 1 rue de Narbonne. — Paris. Adenot ( Jacques), Dir. des Aciéries. — Imphy (Nièvre). Adhémar (le Vicomte P. d'), Prop.,25, Grand'Rue. — Montpellier (Hérault). Adrian (Alphonse), Pharm., Fabric. de Prod. pharm., 9, rue de La Perle. — Paris. *Aduy (Eugène), Prop., 27, quai Vauban. — Perpignan (Pyrénées-Orientales). — R Agache (Edmond), 57, boulevard de La Liberté. — Lille (Nord). Agache (Edouard), Prop. — Pérenchies (Nord). D r Aguilhon (Élie), 18, rue de La Chaussée-d'Antin. — Paris. *Alaux '— ), Dent., 24, rue Lafayette. — Toulouse (Haute-Garonne). Albert I er de Monaco (S. A. S. le Prince régnant), Corresp. de l'inst., 10, avenue du Trocadéro. — Paris, et Palais princier. — Monaco. D r Albert-Weill (Ernest), Lie. es Se., 151, boulevard Magenta. — Paris. Albertin (Michel), Pharm. de Ire cl., Dir. de la Soc. des Eaux min. et Maire de Saint- Alban, rue de L'Entrepôt. — Roanne (Loire). — R Alcan (Félix), Libr.-Édit., anc. Élève de l'Éc. norm. sup., 108, boulevard Saint- Germain, — Paris. Alché (Louis d'), Pharm. — Monclar (Lot-et-Garonne). Alché (Séraphin d'j, Pharm. — Miramont (Lot-et-Garonne). D r Alezais (Henri), Prof. sup. à l'Éc. de Méd., 3, rue d'Arcole. — Marseille (Bouches- du-Rhône). ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES XLI Alger, 35, boulevard des Capucines. — Paris. Alglave (Emile), Prof., à la Fac. de Droit de Paris, anc. Dir. de la Revue scientifique, 27, avenue de Paris. — Versailles (Seine-et-Oise). Allain-Le Canu (Jules), Lie. es Se., Pharm. de 1" cl., 36, quai de Béthune. — Paris. D r Allaire (Georges), Chef des Trav. de Phys. à l'Éc. de Méd., 5, rue Santeuil. — Nantes (Loire-Inférieure). D r Allard (Félix), Lie. es Se. Phys., 46, rue de Châteaudun. — Paris. Allard (Hubert), Pharm. de l re cl., Prop. — Neuvy par Moulins (Allier). — R Alluard (Emile), Doyen hon. de la Fac. des Se, Dir. non. de FObserv. météor. du Puy- de-Dôme, 22 bis, place de Jaude. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). D r Aloy (François, Jules), 5, rue Bayard. — Toulouse (Haute-Garonne). Alphandery (Eugène), 57, rue Sylvabelle. — Marseille (Bouches-du-Rhône. — R Alvin (Henry), Ing. des P. et Ch., attaché à la Ccmp. des Chem. de fer d'Orléans, 43, rue du Chinchauvaud. — Limoges (Haute-Vienne). Amans (M me Paul), 45, avenue de Lodève. — Montpellier (Hérault). D r Amans (Paul), Doct. es Se. 45, avenue de Lodève. — Montpellier (Hérault). Amboix de Larbont (le Général Henri d'), Command. la 25° Divis. d'Infant. — Saint- Étienne (Loire). — F Amet (Emile), Indust., Usine Saint-Hubert. — Sézanne (Marne). — R *D r Amoedo (Oscar), 15, avenue de L'Opéra. — Paris. Amtmann (Th.),Archiv.-Biblioth. de la Soc. archéol.,%6, rue Doidy. — Bordeaux (Gironde). Andouard (Ambroise), Associé nat. de l'Acad. de Méd., Dir. de la Stat. agron. de la Loire-Inférieure. Prof, à l'Éc. de Méd. et de Pharm., 8, rue Clisson. — Nantes (Loire- Inférieurei. Andrault, Cons. à la Cour d'Ap. — Alger. André (Charles), Corresp. de l'Inst., Prof, à la Fac. des Se. de Lyon, Dir. de L'Obser- vatoire. — Saint-Genis-Laval (Rhône). André (Alphonse-Eugène), Insp. de l'Ens. prim., Présid.-Fond. de VOEuvre des Voyages scolaires, 43, rue des Capucins. — Reims (Marne). André (Grégoire), Prof, de Pathol. int. à la Fac. de Méd., 18, rue Lafayette. — Toulouse (Haute-Garonne). Andrieux (Gaston), Indust., Juge sup. au Trib. de Com., 12, cours Gambetta. — Mont- pellier (Hérault). Andurain iLucien d'), Chim. (Maison Alphonse Huillard et C ic ), rue du Commandant- Rivière. — Suresnes. (Seine). Anger (Charles, Henri), Ing. chargé des Études du matériel roulant à la Comp. du Chem. de fer du Njrd, anc. Élève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 5, place des Vosges. — Paris. Angellier (Auguste), Doyen de la Fac. des Lettres de Lille, 20, rue de Beaurepaire. — BoLilogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Anglas (Jules), Prépar. à la Fac. des Se, 19, boulevard de Port-Royal. — Paris. Angot (Alfred), Doct. es Se, Météor. tit. au Bureau cent, météor. de France 12, avenue de L'Aima. — Paris. — R ADthoine (Edouard), Ing., Chef du serv. de la Carte de France et de la Stat. graph. au Min. de Tint., anc. Élève de l'Éc. cent, des Arts et Man. 13, rue Cambacérès. — Paris. Anthoni (Gustave), Ing. des Arts et Man., 17, avenue Niel. — Paris. *D r Apert 'Eugène), Méd. des Hôp., 14, rue de Marignan. — Paris. Appert (Aristide), anc. Indust., 58, rue Ampère. — Paris. — R Appert (Léon), Commis. -pris, hon., 11, avenue d'Églé. — Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise). Arbel (Antoine), Maître de forges. — Rive-de-Gier (Loire). — R Arcin (Henri), Nég., 1. rue de L'Arsenal. — Bordeaux (Gironde). D r Ardoin (Charles), 25, boulevard Carabacel. — Nice (Alpes-Maritimes). Argent (Jules d'), Chirurg.-Dent., 245, rue Saint-Honoré. — Paris. D r Aris (Prosperj, 17, rue du Lycée. — Pau (Basses-Pyrénées). Arloing (Saturnin), Corresp. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, à la Fac. de Méd. Dir. de l'Ec. nat. vétér., 2, quai Pierre-Scize. — Lyon (Rhône). — R D r Armaingaud (Arthur), anc. Agr. à la Fac. de Méd., 61, cours de Tourny. — Bordeaux (Gironde). Arjiengaud (Eugène), Ing. des Arts et Man., 21, boulevard Poissonnière. — Paris. Armez (Louis), Ing. des Arts et Man., Député des Côtes-du-Nord, 14, rue Julietle- Lamber. — Paris et château Bourg-Blanc. — Plourivo par Paimpol (Côtes-du-Nord). Arnaud (Gabriel), Nég. — Mèze (Hérault). Arnaud (Jean-Baptiste), Ing. des P. et Ch. — Coulommiers (Seine-et-Marne). XL1I ASSOCIATION FRANÇAISE *D r Arnaud (Henri), 5, rue Saint-Pierre. — Montpellier (Hérault). — R D r Arnaud de Fabre (Amédée), 36, rue Sainte-Catherine. — Avignon (Vaucluse). Arnould (Charles). Nég., Mem. du Cons. gén., 23, rue Thiers. — Reims (Marne). — R Arnould (Charles), Insp. gén. des Poudres et Salpêtres, 16, quai de La Verrerie. — Melun (Seine-et-Marne). Arnould (le Colonel Emile), Dir. dePÉc. des Hautes-Études indust. à FUniv. catholique, 11, rue de Toul. — Lille (Nord). Arnould (Jean-Baptiste, Camille), Dir. de PEnreg. et des Dom., 6, place Saint-Pierre. — Troyes (Aube). Arnoux (Louis Gabriel), anc. Of. de marine. — Les Mées (Basses-Alpes). — R Arnoux (René), Ing.-Construc, anc. Ing. des Ateliers Bréguet, anc. Ing.-Conseil de la Comp. continentale Edison, 45, rue du Ranelagh. — Paris. — R Arnozan (M lle M. V.), 40, allées de Tourny. — Bordeaux (Gironde). Arnozan (Gabriel), Pharm. de l re cl., Mem. de la Soc. de Pharm. de la Gironde, 40, allées de Tourny. — Bordeaux (Gironde). Arnozan (Xavier), Prof, à la Fac. de Méd., 27 bis, cours du Pavé-des-Cliartrons. — Bordeaux (Gironde). JJ r Arsonval (Arsène d'), Mem. de PInst. et de PAcad. de Méd., Prof, au Collège de France, 12, rue Claude-Bernard. — Paris. Arth (Georges), Prof, à la Fac. des Se, 7, rue de Rigny. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Arvengas (Albert), Lie, en Droit, 1, rue Raimond-Lafage. — Lisle-d'Albi (Tarn). — R Ascroft (Robert-Lamb), Nautical-Assessor in Fishery cases, 4, Park street. — Lytham (Lancashire) (Angleterre). Association des Naturalistes de Levallois-Perret, 37 bis, rue Lannois. — I.evallois- Perret (Seine). Association amicale des anciens Élèves de l'Institut du Nord, 17, rue Faidherbe. — Lille (Nord). Association des Ingénieurs civils Portugais, place du Commerce. — Lisbonne (Portugal). *Association pour l'Enseignement des Sciences anthropologiques (École d'Anthropo- logie), 15, rue de L'Kcole-de-Médecine. — Paris. — R •"Association française pour le développement de l'Enseignement technique, 28, rue Serpente (Hôtel des Sociétés Savantes). — Paris. Astié (Gaston), Chirurg.-Dent., 27, rue Taitbout. — Paris. Astor (Auguste), Prof, à la Fac. des Se, 11, place Victor-Hugo. — Grenoble (Isère). Aubert (Charles), Avocat, 13, rue Caqué. — Reims (Marne). — F Aubert (M me Ephrem), 31, chaussée du Port. — Reims (Marne). Aubert (Ephrem), Nég., 31, chaussée du Port. — Reims (Marne). D r Aubert (P. -F.), anc. Chirurg. de l'Antiquaille, 33, rue Victor-Hugo. — Lyon (Rhône). Aubert (M me Raymond), 33, chaussée du Port. — Reims (Marne). Aubin (Emile), Chim., Dir. du Lab. de la Soc. des Agric. de France, 12, rue Pernelle. — Paris. *Aubrée (Jules), Avoué à la Cour d'Ap., 1, rue d'Estrées. — Rennes (Ille-et-Vilaine). Aubrun, 86, boulevard des Batignolles. — Paris. Audiffred (Jean), Député de la Loire, 38, rue François-I er . — Paris et à Roanne (Loire). D r Audouin (Pierre), 49, rue Saint-Sernin. — Bordeaux (Gironde). Audra (Edgard), Trésor, de la Soc. française de Photog., 3, rue de Logelbach. — Paris. Auge (Eugène), Ing. civ., 6, rue Barralerie. — Montpellier (Hérault). Auger (M me Emilie), 1, rue Le Goff. — Paris. AultduMesnil (Geoffroy d'), Géol., Ad m in. des Musées, 1, ruedeL'Eauette. — Abbeville (Somme). D r Auquier (Eugène), 18, rue de la Bnnque. — Nîmes (Gard). Auric (André], Ing. des P. et Ch. — Valence (Drôme). Authelin (Charles), Prépar. à la Fac. des Se. —Nancy (Meurthe-et-Moselle). Aveneau de la Grancière (le Comte Paul), 19, rue Pasteur. — Vannes (Morbihan). Aynard (Edouard), Mem. de PInst., Présid. de la Ch. de Com., Député du Rhône, 11, place de La Charité. — Lyon (Rhône). — F *D r Azoulay (Léon), 72, rue de P Abbé-Groult. — Paris. Babinet (André), Ing. en chef des P. et Ch., 5, rue Washington. — Paris. — R D r Bachelot-Villeneuve. — Saint-Nazaire (Loire-Inférieure). Baillaud, Corresp. de PInst., Doyen hon. de la Fac. des Se, Dir. de l'Observatoire. — Toulouse (Haute Garonne). Baille (M me Jean, Louis), 41, rue Réaumur. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XLI1I Baille (Jean, Louis), Opticien, 41, rue Réaumur. — Paris. Baille (M me J.-B., Alexandre), 26, rue Oberkampf. — Paris. — R Baille (M Uo Julie), 26, rue Oberkampf. — Paris. Baille (J.-B., Alexandre), anc. Répét. à l'Éc. Polytech., Prof, à l'Ec. mun. de Phys. et de Chim. indust., 26, rue Oberkampf. — Paris. — F Baillière (Germer), anc. Libraire-Édit., anc. Mem. du Cons. mun., 10, rue de L'Eperon. — Paris. — F Baillière (Paul), Doct. en Droit, Avocat à la Cour d'Ap., 20, boulevard de Courcelles. — Paris. Baillou (André), Prop., 96, rue Croix-de-Seguey. — Bordeaux (Gironde). — R Bailly (Alfred), anc. Mem. du Cons. gén., Rédac. au Républicain de Nogent-le-Rolrou, rue Saint-Hilaire. — Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). D r Bailly (Charles). — Chambly (Oise). *Balédent (l'Abbé Pierre), Curé. — Versigny par Nanteuil-le-Haudouin (Oise). Bamberger (Henri), Banquier, 14, rond-point des Champs-Elysées. — Paris. — F Bapterosses (F.), Manufac. — Briare (Loiret). — F Barabant (Roger), Ing. en chef des P. et Ch. en retraite, Dir. de la Comp. des Chem. de fer de VEst, 14, rue de Clichy. — Paris. — R D r Baraduc (Hippolyte, Ferdinand), Électrothérap., 191, rue Saint-Honoré. — Paris. D r Baratier. — Bellenave (Allier). Barbe (Isidore), Prop., 144, rue Saint-Sernin. — Bordeaux (Gironde). Barbelenet (Simon), Prof, de Math, au Lycée, 18, rue Tronson-Ducoudray. — Reims (Marne). Barbier (Aimé), Étud., 18, boulevard Flandrin. — Paris. Barbier (Philippe), Prof, à la Fac. des Se, 212, route de Vienne. — Lyon (Rhône). Barboux (Henri), Avocat à la Cour d'Ap., anc. Bâton, du Cons. de l'Ordre, 14, quai de La Mégisserie. — Paris. — F Bard (Louis), Prof, de clin, médic. à l'Univ., 6, rue Bellot. — Genève (Suisse). — R Bardin (M"°), 2, rue du Luminaire. — Montmorency (Seine-et-Oise). — R Bardot (Henri), Fabric. de Prod. chim., 190, rue Croix-Nivert. — Paris. D r Barette, Prof, à l'Éc. de Méd., 13, rue de Bernières. — Caen (Calvados). D r Baréty (Alexandre). — Nice (Alpes-Maritimes). Barge (Henri), Archit.-Entrep., anc. jilève de l'Éc. nat. des Beaux-Arts, Maire. — Janneyrias par Meyzieux (Isère). Bargeaud (Paul), Percept. — Royan-les-Bains (Charente-Inférieure). — R Bariat (Julien), Ing., Construc. de mach. agricoles. — Bresles (Oise). *D r Barillet (Alexandre), 18, rue de Talleyrand. — Reims (Marne). *Barillier-Beaupré (Alphonse), Juge de Paix, Grande-Rue. — Champdeniers (Deux- Sèvres). — R Barisien (Ernest), Chef de bat. d'Infant, en mission milit., Ambassade de France. — Constantinople (Turquie). D r Barnay (Marius), 178 bis, rue de Vaugirard. — Paris. Baron (Emile), Fabric. de savon, 23, rue Longue-des-Capucines. — Marseille (Bouches- du-Rhùne). Baron (Henri), Dir. hon. de l'Admin. des Postes et Télég., 18, avenue de La Bourdonnais. — Paris. — R Baron (Jean), anc. Ing. de la Marine, Ing. en chef aux Chantiers de la Gironde, 50, rue du Tondu. — Bordeaux (Gironde). — R Dr Barrai (Etienne), Agr. à la Fac. de Méd., 2, quai Fulchiron. — Lyon (Bhône). Barrère (Eugène), Prop. — Gourbera par Dax (Landes). Barret (Amédée), Photograv., 104, boulevard Montparnasse. — Paris. Barrion (Georges), Ing. agron. 4, rue Al-Djazira. — Tunis. D r Barrois (Charles), Prof, à la Fac. des Se, 37, rue Pascal. — Lille (Nord). — R D r Barrois (Jules), Doct. es Se, Zool., villa de Surville, Cap Brun. — Toulon (Var). — R Barrois (Théodore) (fils), Prof, à la Fac. de Méd., Député du Nord, 220, rue Solférino. — Lille (Nord). Bartaumieux (Charles), Archit., Expert à la Cour d'Ap., Mem. de la Soc. cent, des Archil. franc., 66, rue La Boétie. — Paris. — R D r Barth (Henry), Méd. des Hôp., Sec. gén. de l'Assoc. des Méd. de la Seine, 2, rue Saint- Thomas-d'Aquin. — Paris. — R D r Barthe (Léonce), Agr. à la Fac. de Méd., Pharm. en chef des Hôp., 6, rue Théodore-Ducos. — Bordeaux (Gironde). Barthe Dejean (Jules), 5, rue Bab-el-Oued. — Alger. XL1V ASSOCIATION FRANÇAISE Barthélémy (François), 61, rue de Rome. — Paris. Barthélémy (le Marquis François, Pierre de), Explorateur, 51, rue Pierre-Charron. — Paris. Barthélémy (Louis), Dir. gén. de la Soc. française des Poudres de sûreté, 85, rue d'Hauteville. — Paris. *Barthelet (Edmond), Mem. de la Ch. de Com., 33, boulevard de La Liberté. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Bartholoni (Fernand), anc. Présid. du Cous, d'admin. de la Comp. des Chem. de fer d'Orléans, 12, rue La Rochefoucauld. — Paris. — F Basset (Charles), Nég., cours Richard. — La Rochelle (Charente-Inférieure). Basset (Gabriel), Prof. hon. à la Fac. de Méd., Méd. hon. des Hôp., 34, rue Peyro- lières. — Toulouse (Haute -Garonne). D r Basset de Séverin (Paul, Henri), château Chamberjot. — Noisy-sur-École par La Chapelle-la-Reine (Seine-et-Marne). Bastide (Scévola), Prop.-Vitic, Mem. de la Ch. de Com., 11, rue Maguelonne.— Mont- pellier (Hérault). — R Bastit (Eugène), Doct. es Se, Censeur du Lycée. — Bourges (Cher). Bâton (Ernest), Prop., 5, rue de Sfax. — Paris. D r Battandier (Jules, Aimé), Prof, à l'Éc. de Méd., Méd. de l'Hôp. civ., 9, rue Des- fontaines. — Alger-Mustapha. D r Battarel, Méd. de l'Hôp. civ., 69, rue Sadi-Carnot. — Alger-Mustapha. D r Battesti (Félix). — Bastia (Corse) . Battle (Etienne), rue du Petit-Scel. — Montpellier (Hérault). D r Batuaud (Jules), 127, boulevard Haussmann. — Paris. Baudoin (Antonin), Pharm. de l re cl., Dir. du Lab.de Chim.agric. et indust., 4, rue de Barbezieux. — Cognac (Charente). Baudoin (Noël), Ing. civ., 51, rue Lemercier. — Paris. — F Baudon (Alexandre), Fabric. de Prod. pharm., 12, rue Charles V. — Paris. Dr Baudouin (Marcel), anc. Int. des Hôp., Chef de Lab. à la Fac. de Méd., Dir. de l'Inst. internat, de Bibliog. scient., 93, boulevard Saint-Germain — Paris. Baudreuil (Charles de), 29, rue Bonaparte. — Paris. — R Baudreuil (Emile de), anc. Cap. d'Artil., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 9, rue du Cherche-Midi. — Paris. — R Baudry (Charles), Ing. en chef du mater, et de la trac, à la Comp. des Chem. de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, anc. Élève de FÉc. Polytech., 27, quai de La Tournelle. — Paris. Baudry (Sosthène), Prof, à la Fac. de Méd., 14, rue Jacquemars-Giélée. — Lille (Nord). Bayard (Joseph), anc. Int. des Hôp. de Paris, Pharm. de l re cl., Sec. de la Soc. des Pharm. de Seine-et-Marne, 16, rue Neuville. — Fontainebleau (Seine-et-Marne). — R Baye (le Baron Joseph de), Mem de la Soc. des Antiquaires de France, Corresp. du Min. de l'Instruc. pub. 58 avenue de La Grande-Armée. — Paris et château de Baye (Marne). — R Bayssellance (Adrien), Ing. de la Marine en retraite Présid. de la rcg. sud-ouest du Club Alpin français, anc. Maire, 84, rue Saint-Genès. — Bordeaux (Gironde). — R *D r Béai (Gustave), 5 bis, square de Jussieu. — Lille (Nord). Beauchais, 130, boulevard Saint-Germain. — Paris. D r Beaudier (Henri). — Attigny (Ardennes). Beaufumé (A.), Attaché au Min. des Fin., 72, rue de Seine. — Paris. Beaumont (Paul de), Xotaire, Admin. des Hospices, 2 bis, rue Saint-Jean.— Boulogne- sur-Mer (Pas-de-Calais). Beaupré (le Comte Jules), Àrchéol., 18, rue de Serre. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Beaurain (Narcisse), Biblioth. de la Ville, 1, rue Restout. — Rouen (Seine-Inférieure). Beauvais (Maurice), Sec. gén. de la Préfect., 13, rue Bonne-Nouvelle. — Angers (Maine et-Loire). Bèchamp (Antoinel, anc. Prof, à la Fac. de Méd. de Montpellier, Corresp. nat. de FAcad. de Méd., 15, rue Vauquelin. — Paris.— F Becker (M me V e ), 260, boulevard Saint-Germain. — Paris. — F Becker (A.), 9, quai Saint-Thomas. — Strasbourg (Alsace-Lorraine). Becker (M uie John) (chez M. Boesé), 157, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. Becker (John), Doct. en Droit (chez M. Boesé), 157, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. D r Béclère (Antoine), Méd. des Hôp., 122, rue La Boétie, Paris. pour l'avancement des sciences xlv ♦D r Bedel (Antoine). — Beausoleil par Montauban (Tarn-et-Garonne). Bedel (Louis), Entomol., 20, rue de L'Odéon. — Paris. D r Bedié (Joseph, Henri), 50, boulevard de La Tour-Maubourg. — Paris. Bedout (Louis), château de La Plaine. — Cazaubon (Gers). Béhaghel (M mc Henri), château de Beaurepaire. — Beaumarie-Saint-Martin par Mon- treuil-sur-Mer (Pas-de-Calais). Béhaghel (Henri), Prop., château de Peaurepaire. — Beaumarie-Saint-Martin par Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais). — R Behal (Auguste), Prof, à l'Éc. sup. de Pharm., Pharm. de l'Hôpital Coehin, 53, rue Claude-Bernard. — Paris. . Beigbeder (David) , anc. Ing. des Poudres et Salpêtres, 1 25, avenue de Vilhers. - Pans. - R BeUle (Lucien), Agr. à la Fac. de iMéd., 13, rue de La Verrerie. — Bordeaux (Gironde). Beleze (M"° Marguerite), Corresp. du Min. de l'Instruc. pub. pour les Trav. scient., Mem des Soc. bolan. et mycol. de France, Archéol. de Rambouillet et de ['Asso- ciation française de botan., 62, rue de Paris. - Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise). Belin (Edouard), Ing., 3, rue Francisque-Sarcey. — Paris. £ Bell (Edouard, Théodore), Nég., 57, Broadway.— New-York (Etats-Unis d Amérique).— F Bellamy (Paul), Greffier en chef du Trib. civ., 19, rue Voltaire. — Nantes. •Belloc (Emile), Chargé de Missions scient., 105, rue de Rennes. — Paris. Bellot (Arsène, Henri), anc. s.-Archiv. au Cons. d'Etat, 9, avenue Malakoff. — Pans. Beltrami (Edmond), Dent., 2, rue de Noailles. — Marseille (Bouches-du-Rhùne). •Dr Eelugou (Guillaume), Chargé de cours à l'Éc. sup. de Pharm., 3, boulevard Victor- Hugo. — Montpellier (Hérault). Bémont (Gustave), Chim., 21, rue du Cardinal-Lemoine. — Paris. Bénard (Henri), Doct. es Se. Phys., Agr. de l'Univ., 2, rue des Arènes. - Pans. Bengesco (M me Marie), Critique d'Art, 7, rue des Saints-Pères. — Paris. Benoist, Notaire. — Senlis (Oise). Benoist (Félix), Manufac, 30, rue de Monsieur. — Reims (Marne). Benoist (Jules), Nég., 3, rue des Cordeliers. — Reims (Marne). Benoît (Arthur), lndust., 6, place du Général Mellinet. — Nantes (Loire Inférieure). Dr Benoît (René), Doct. es Se, Ing. civ., Dir. du Bur. internat, des Poids et Mesures, pavillon de Breteuil. — Sèvres (Seine-et-Oise). Beral (Eloi), Insp. gén. des Mines en retraite, Cons. d'Etat hon., anc. Sénateur, château de Pechfumat. — Frayssinet-le-Gélat (Lot). — F , Berchon (M"'« Ve Ernest), 96, cours du Jardin-Public. — Bordeaux (Gironde). — K. Berdellé (Charles), anc. Garde gén. des Forêts. — Rioz (Haute-Saône). — F Berg (A.), Prof. sup. à l'Éc. de Méd., 16, traverse du Petit-Camas. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Berge (René), Ing. civ. des Mines, Mem. du Cons. gén. de la Seine-Infeneure, 12, rue Pierre-Charron. — Paris. *D>- Berger (Louis, Emmanuel). — Coutras (Gironde). Berger (Lucien), 8, rue Saint-Simon. — Paris. Bergeret (Albert), Phototypie d'Art, 23, rue de La Pépinière. — Nancy (Meurthe-et- Moselle) . D r Bergeron (Henri), 138, rue de Rivoli. — Paris. Bergeron (Jules), Doct. es Se, Prof, à l'Éc. cent, des Arts et Man., s.-Dir. du Lab. de Géol. de la Fac. des Se, 157, boulevard Haussmann. — Paris. — R Berges (Aristide), Ing. des Arts et Man. — Lancey (Isère) •D r Bergis (Emmanuel), rue Villebourbon. — Montauban (Tarn-et-Garonne). "Bergonié (M">e Jean), 6 bis, rue du Temple. — Bordeaux (Gironde). •Bergonié (Jean), Prof, de Phys. à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Chef du serv. électrothérap. des Hôp., 6 bis, rue du Temple. — Bordeaux (Gironde). - Dr Bérillon (Edgar), Méd.-lnsp. adj. des Asiles pub. d'aliénés, Dir. de la Revue de l Hyp- notisme, 14, rue Taitbout. — Paris. Bernard (Edmond), Prof., 59, avenue de Breteuil. — Paris. Bernard (Georges, Eugène), Pharm. princ. de l'« cl. de l'Armée en retraite, 31, rue Saint-Louis. — La Rochelle (Chnrente-Inférieure). Bernard (Remy), Rent., 51, rue de Prony. — Paris. Bernés (Henri), Prof, de Réth. au Lycée Lakanal, Mem. du Cons. sup. de 1 lnstruc. pub. 127, boulevard Saint-Michel. — Paris. Bernheim (Maxime), Prof, de Clin. int. à la Fac. de Méd., 14, rue Lepois. - Nancy (Meurthe-et-Moselle). ALY1 ASSOCIATION FRANÇAISE D r Bernheim (Samuel), 9, rue Rougeinont. — Paris. Bertault-Simon, Prop.-Viticult., 37, rue de Châlons. — Ay (Marne). Berthelot (Eugène), Sec. perp. de l'Acad. des Se, Mem. de l'Acad. française et de l'Acad. de Méd., Prof, au Collège de France, anc. Min., Sénateur, 3, rue Mazarine (Palais de l'Institut). — Paris.— R Berthier (Camille), Ing. des Arts et Man. — La Ferté-Saint-Aubin (Loiret). D r Bertholon (Lucien), v.-Présid. d'hon. de Flnst. de Carthage, 8, rue des Maltais. — Tunis. Berthoud (Louis), Horloger-Expert de la Marine, Biblioth. de l'Éc. d'Horlog., 37, rue de Pontoise. — Argenteuil (Seine-et-Oise). Bertillon (Alphonse), Chef du serv. de l'Identité judiciaire à la Préf. de Police, 36, quai des Orfèvres. — Paris. D r Bertin (Georges), Corresp. de l'Acad. de méd., Prof. sup. à l'Éc. de Méd., Méd. des Hop., 2, rue Franklin. — Nantes (Loire-Inférieure). Bertin (Louis), Ing. en chef des P. et Ch. en retraite, 6, rue Mogador. — Paris. — R Bertrand (J.), Pharm. de 1™ cl. — Fontenay-le-Comte (Vendée). D r Bertrand (Marc-Antoine). — Noirétable (Loire). Besançon (Georges), Dir. de YAérophile, 66, rue du Sentier. — Bois-Colombes (Seine). Besnard (Félix), Avoué, Maire, 18, quai de Paris. — Joigny (Yonne). Bessand (Charles), Admin. de la Comp. des Chem. de fer du Midi, 2 bis, rue du Pont-Neuf. — Paris. Besson, Archit.-Vérif. — Montlhéry (Seine-et-Oise). D r Besson (Albert), Lauréat de l'Inst., anc. Méd. Maj., anc. Chef de Lab., 62, rue d'Alésia. — Paris. Besson (Paul), Chim., 10, Neufeldeweg. — Neudorff près Strasbourg (Alsace-Lorraine). Béthouart (Alfred) ,Ing. des Arts et Man., Censeur à la Banque de France, anc. Maire, 5, rue Chanzy. — Chartres (Eure-et-Loir). — R Béthouart (Emile), Conserv. des Hypothèques, 18, rue du Faubourg -Saint -Jean. — Orléans (Loiret). — R D r Bettremieux (Paul) , anc. Int. des Hôp, de Paris, 30, rue Saint-Vincent-de-Pau 1 — Roubaix (Nord). Beutter (Frédéric), Ing. aux Aciéries de Saint-Étienne, 13, place Marengo. — Saint- Étienne (Loire). Beyna (Auguste), Dir. de la succursale de la Comp. Algérienne, 8, avenue de France. — Tunis. Beyssac (Jean Conilh de), Doct. en Droit, Avocat à la Cour d'Ap., 18, rue Boudet. — Bordeaux (Gironde). D r Bezançon (Paul), anc. Int. des Hôp., 51, rue de Miromesnil. — Paris. — R *D r Bézy (Paul), Agr. Chargé du cours de Clin, infantile à la Fac. de Méd., Méd. des Hop., 12, rue Saint-Antoine du T. — Toulouse (Haute-Garonne). Biaille (Léon), Pharm. — Chemillé (Maine-et-Loire). Bibliothèque-Musée, 10, rue de L'État-Major. — Alger. — R Bibliothèque universitaire, 40, rue Saint-Vincent. — Besançon (Doubs). Bibliothèque publique de la Ville, Grande-Rue. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de- Calais). — R Bibliothèque populaire de la Ville. — Orthez (Basses- Pyrénées). Bibliothèque du Service hydrographique de la Marine, 13, rue de L'Université. — Paris. Bibliothèque de l'École supérieure de Pharmacie, 4, avenue de L'Observatoire. — Paris. — R Bibliothèque du Sénat, rue de Vaugirard. — Paris. Bibliothèque de la Ville. — Pau (Basses- Pyrénées). — R Bichat (Ernest, Adolphe), Corresp. de l'Inst., Doyen de la Fac. des Se, 3 bis, rue des Jardiniers. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Bichon (Edmond), Lie. es Se Math, et Phys., Prof., Chim. diplômé, 76, rue de Marseille. — Bordeaux (Gironde). D r Bidard (E.), anc. Int. des Hôp., Mem. de la Soc. d'Anthrop. de Paris. — Doinfront (Orne.) D r Bidon (Honoré), Méd. des Hôp., 12, rue Estelle. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Biehler (Charles), Dir. de l'Éc. prép. du Col. Stanislas, 22, rue Notre-Daine-des- Champs. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XLVII Bienvenue (Fulgence), Ing. en chef des P. et Ch., 9, rue Roy. — Paris. Biétrix (Vincent), Ing. des Arts et Man., La Chaléassière. — Saint-Étienne (Loire). Bigne de Villeneuve (Armel de la), Commis, princ. de la Marine en retraite, 5 rue Royale. — Nantes (Loire-Inférieure). Bignon (Jean), Ing. des Arts et Man., Agron. — Bourbon-l'Archambault (Allier). Bigo (Emile), Imprim., 95, boulevard de La Liberté. — Lille (Nord). Bigot (Alexandre), Prof, à la Fac. des Se, 28, rue de Geôle. — Caen (Calvados). *D r Bilhaut (Marceau), Chirurg.de PHôp. internat., 5, avenue de L'Opéra. — Paris. *Bilhaut (Marceau, Charles) (fils), Étud. en Méd., 5, avenue de L'Opéra. — Paris. Billault-Billaudot et C ie , Fabric. de Prod. chim., 22, rue de La Sorbonne.— Paris. — F D 1 Billon, Maire. — Loos (Nord). Billy (Alfred de), anc. Insp. des Fin., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 24, place Malesherbes. — Paris. Billy (Charles de), Cons. référend. à la Cour des Comptes, 56, rue de Boulain- villiers. — Paris. — F Binet (Ernest), Prop., 32, rue Marie-Talbot. — Sainte-Adresse (Seine-Inférieure). D r Binot (Jean), anc. Int. des Hôp., 22, rue Cassette. — Paris. Biochet, Notaire hon. — Caudebec-en-Caux (Seine-Inférieure). — R Bioux (Léon), Chirurg.-Dent., Chef de clin, et Mem. du Cons. d'Admin. de l'Éc. den- taire de Paris, 21, rue Croix-des-Petits-Chanips. — Paris. Bischoffsheim (Raphaël, Louis), Mem. de l'Inst., Ing. des Arts et Man., Député des Alpes-Maritimes, 3, rue Taitbout. — Paris. — F Biscuit (Edmond), anc. Notaire. — Boult-sur-Suippe, par Bazancourt (Marne). Biver (Hector), Ing. des Arts et Man., Mem. du Cons. d'admin. de la Soc. anonyme de Saint-Gobain, Chuuny et Cirey, 8, rue Meissonier. — Paris. Bizard (Émilien), Dir. de l'Exploit, des Docks (Hôtel des Docks), place de La Joliette. — Marseille (Bouches-du-Rhône). D r Blache (R., H.), Mem. de l'Acad. de Méd., 5, rue de Surène. — Paris. Biaise (Emile), Ing. des Arts et Man., 1, rue Ballu. — Paris. Biaise (Jules), Pharm., 31, boulevard de l'Hôtel-de- Ville. — Montreuil-sous-Bois (Seine). Blanc (Edouard), Explorateur, 52, rue de Varenne. — Paris. — R. Blanchard (Raphaël), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd, 226, boule- vard Saint-Germain. — Paris. — R D r Blanche (Emmanuel), Prof, à l'Éc. de Méd. et à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, 12, quai du Havre. — Rouen (Seine-Inférieure). Blanchet (Augustin), Fabric. de papiers, château d'Alivet. — Renage (Isère). D r Blanchier. — Chasseneuil (Charente). *Blanchon (Auguste), Ing.-Dir.de la Soc. française de T Accumulateur Tudor, 81, rue Saint-Lazare. — Paris. Blandin (Frédéric, Auguste), Ing. des Arts et Man., anc. Manufac, Admin. delà Banque de France, avenue de la Gare. — Nevers (Nièvre), et 19, place de La Madeleine. — Paris. Blarez (Charles), Prof, à la Fac. de Méd., 3, rue Gouvion. — Bordeaux (Gironde). — R *Blattez (Antoine), Chirurg.-Dent. diplômé de la Fac. de Méd., Chef de Clin, à l'Éc. dentaire de Paris, 11 bis, rue Faraday. — Paris. Blin, Fabric. de draps. — Elbeuf-sur-Seine (Seine-Inférieure). D r Bloch (Adolphe), anc. Méd. de l'Hôp. du Havre, 24, rue d'Aumale. — Paris. — R *Blondeau (Fernand), Nég., boulevard Lundy. — Reims (Marne). Blondeau-Bertault (Jules), Prop., Nég., Adj. au Maire. — Ay (Marne). Blondel (André), Ing., Prof, à l'Éc. nat. des P. et Ch;, 41, avenue de La Bour- donnais. — Paris. Blondel (Edouard), Insp. gén. des Fin., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 10, rue Chomel . — Paris. Blondel (Emile), Chim., Manufac. — Saint-Léger-du-Bourg-Denis(Seine-Inférieure). — R *Blondin (Joseph), Prof.-Agr. de Ph^s. au Collège Rollin, Dir. scient, de l'Éclairage Electrique, 171, rue du Faubourg- Poissonnière. — Paris. Blondlot (René), Corresp. de l'Inst., Prof, à la Fac. des Se, 8, quai Claude-Lorrain . — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Blottière (René), Pharm. de l™ cl., 102, rue de Richelieu. — Paris. Boas (Alfredi, Ing. des Arts et Man., 34, rue de Châteaudun. — Paris. — R Boas-Boasson (J.), Chim. chez MM. Henriet, Romanna et Vignon, 15, rue Saint-Domi- nique. — Lyon (Rhône). Boban-Duvergé (Eugène), Mem. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, 18, rue Thibaud . — Paris. XLYIII ASSOCIATION FRANÇAISE Boca (Léon), 3, rue du Regard. — Paris. Bœckel (André), Étud. de la Fac. de Méd. de Nancy, 2, quai Saint-Nicolas. — Strasbourg (Alsace-Lorraine). Bœckel (M mP Jules), 2, quai Saint-Nicolas. — Strasbourg (Alsace-Lorraine). Bœckel (M"° M.-L.),2, quai Saint-Nicolas. — Strasbourg (Alsace-Lorraine). D r Bœckel (Jules), Corresp. nat. de l'Acad. de Méd. et de la Soc. de Chirurg. de Paris, Chirurg. des Hosp. civ., Lauréat de l'inst., 2, quai Saint-Nicolas. — Strasbourg (Alsace-Lorraine). — R Boésé (M me Jean), 157, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. Boésé (M lle Louise), 157, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. — R Boésé (Jean), Nég.-commis., 157, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. — R Boésé (Maurice), 157, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. — R Bœuf (Félicien), Prof, à FÉc. coloniale d'Agric. —Tunis. Boffard (Jean-Pierre), anc. Notaire, 2, place de La Bourse. — Lyon (Rhône). — R *Bohl (Alphonse), Cbirurg.-Dent., 6, rue Borrel. — Castres (Tarn). Bohn (Frédéric,), Admin-Dir. de la Comp. française de l'Afrique occidentale, 46, rue Breteuil. — Marseille (Boucbes-du-Khône). Boilevin (Ed.), Nég., Juge au Trib. de Com., 21, rue Victor-Hugo. — Saintes (Charente- Inférieure). Boire (Emile), Ing. civ., 86, boulevard Malesherbes. — Paris. — R Bois (Georges, Francisque), Avocat, 11, rue d'Arcole. — Paris. *Bois (Henri). Prof, à la Fac. de Théologie protestante, 7, rue du Moustier. — Montauban (Tarn-et-Garoene). *Boissier (Louis), Ing.-Élect., (villa Ampère), 117, Saint-Just. — Marseille (Bouches- du-Rhône). *Boissier (Pierre) (père), Ing.-Construc, 7, rue de la Douane (Malmousque;. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Boissonnet (le Général André, Alfred), anc. Sénateur, 16, rue de Logelbach. — Paris. — F Boivin (M"° Louise), 284, rue Nationale. — Lille (Nord). Boivin (Charles), Ing.-Archit., 284, rue Nationale. — Lille (Nord). Boivin (Emile;, Raffineur, 64, rue de Lisbonne. — Paris. — F Boix (Emile), Pharm., 46, rue des Augustins. — Perpignan (Pyrénées-Orientales). Bollack (Léon), Auteur de la Langue Bleue, langue internat, prat., 147, avenue Malakoff. — Paris. Bonafous (Andelin), Ing. en chef des P. et Ch., 5, cours Napoléon. — Ajaceio (Corse). Bonaparte (S. A. le Prince Roland), 10, avenue d'Iéna. — Paris. — F Bondet, Prof, à la Fac. de Méd., Associé nat. de FAcad. de Méd , Méd. de FHôtel- Dieu, 6, place Bellecour. — Lyon (Rhône). — F Bonetti (Louis,), Électr., 69, avenue d'Orléans. — Paris Bonfils (A.), Notaire, 27, boulevard de L'Esplanade. — Montpellier (Hérault). D r Bonnal. — Arcachon (Gironde). Bonnard (Paul), Agr. de Philo., Avocat à la Cour d'Ap., 66, avenue Kléber. — Paris. — R D r Bonnet (Edmond), 11, rue Claude-Bernard. — Paris. D r Bonnet (Noël), 12, rue de Ponthieu. — Paris. Bonnevie (Victor), Recev. partie, des Fin. — Domfront (Orne). Bonnier (Gaston), Mem. del'Inst., Prof, de Botan. à la Fac. des Se, Présid. de la Soc. botan. de France, 15, rue de L'Estrapade. — Paris. — R Bonnier (Jules), Dir. adj. du Lab. d'évolution de la Sorbonne et de la Station zool. de Wiinereux, 75, rue Madame. — Paris. Bonpain (Jules), Ing. des Arts et Man., 45, rue d'Amiens. — Rouen (Seine-Inférieure). Bonzel (Arthur), Sup. du Jug. de paix. — Haubourdin (Nord). D' Bordas (Léonard), Doct. es Se, Chef des trav. de Zool. à la Fac. des Se. — Marseille (Bouches-du-Rbùne). Bordé (Paul), Ing.-Opticien, 29, boulevard Haussmann. — Paris. Bordet (Adrien), Avocat à la Cour d'Ap., 2, rue de la Liberté. — Alger. Bordet ^Léon), Prop. — La Jolivette commune de Chemilly par Moulins (Allier). Bordet (Lucien), Insp. des Fin., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 181, boulevard Saint- Germain. — Paris. — R *D r Bordier (Henry;, Agr. de Pbys. à la Fac. de Méd., 9, rue Grolée. — Lyon (Rhône). — R POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XL1X Bordo (Louis), Méd. de colonisation, Maire. — Chéragas (départ. d'Alger). Borel, 305, cours Lafayette. — Lyon (Rhône). Borély (Charles de), Nolaire, 9, rue Aiguillerie. — Montpellier (Hérault). Boreux, Insp. gén. des P. et Ch., 95, rue de Rennes. — Paris. Borgogno (Célestin), Nég., 5, rue d'Orléans. — Nantes (Loire-Inférieure). *D r Bories (Louis), anc. Méd.-Maj. de l'Armée, 7, place d'Armes.— Montauban (Tarn- et-Garonne). Bosq (Joseph), Prop., 63, cours Devilliers. — Marseille (Bouches-du -Rhône). Bosteaux-Paris (Charles), Maire. — Cernay-lez-Reims par Reims (.Marne). Boubès (Jean, Georges), Prop., 15, place des Quinconces. — Bordeaux (Gironde). D r Bouchacourt (Léon), 2, rue de Vienne. — Paris. — R Bouchard (M mt Charles), 174, rue de Rivoli. — Paris. Bouchard (Charles), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, à la Fac. de Méd., Méd. des Hôp., 174, rue de Rivoli. — Paris. — F Bouché (Alexandre), 68, rue du Cardinal-Lemoine. — Paris. — R Boucher (Maurice), anc. Cap. d'Arlil., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 2, carrefour de Monlreuil. — Versailles (Seine-et-Oise). — R Bouchez (Paul), de la Librairie Masson et C !e , 120, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Bouclet-Lefèbvre, Armateur, 2, rue Magenta. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Boude (Frédéric), Nég., Mem. de la Ch. de Corn., 8, rue Saint-Jacques. — Marseille (Bouches-du-Rbône). Boude (Paulj, Ratlineur de soufre, 8, rue Saint-Jacques. — Marseille (Bouches-du- Rhône). D r Boude (Th.), 13, rue du Quatre-Septembre. — Bône (départ, de Cons(antine) (Algérie). Boudet (Gabriel) (fils), Étud. en Méd., 1, rue du Général-Cérez. — Limoges (Haute- Vienne). Boudier (Emile), Corresp. de FAcad. de Méd., Pharm. hon., 22, rue Grétry. — Mont- morency (Seine-et-Oise). Boudin (Arthur), Princ. du Collège. — Honfleur (Calvados). — R Boudinhon (Adrien), Ing., 85, Grande-Rue. — Saint-Chamond (Loire). D r Bouilly (Georges), Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., 9, rue Beaujon. — Paris. Boulard (l'Abbé Lucien), Curé. — Dammarie (Eure-et-Loir). — R Boulé (Auguste), Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, 7, rue Washington. — Paris. — F D 1 Boulland (Henri), 36, boulevard Victor-Hugo. — Limoges (Haute- Vienne). *D r Bounhiol (Jean-Paul), Chef des trav. zool à l'Éc. prép.à l'Ens.Sup. des Se, 65, rue Michelet. — Alger-Mustapha. Bouquet de la Grye (Anatole), Mem. de l'Inst., Présid. du Bureau des Longit., Ing. hydrog. en chef de la Marine en retraite, 8, rue de Belloy. — Paris. Bourdil (François-Fernand), Ing. des Arts et Man., 56, avenue d'Iéna. — Paris. *Bourgery (Henri), anc. Notaire, Mem. de la Soc. géol. de France, Les Capucins. — Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). — R D r Bourneville, Méd. de l'Asile de Bicêtre, Rédac. en chef du Progrès médical, anc. Député, 14, rue des Carmes. — Paris. Bourquelot (Emile), Mem. de FAcad. de Méd., Prof, à FÉc. sup. de Pharm., Pharm. de l'Hôp. Laënnec, 42, rue de Sèvres. — Paris. Bourrette (Joannès), 63, rue Montorgueil. — Paris. Bourse (Gustave), Manufac, 14, rue Popincourt. — Paris Boursier (André), Prof, à la Fac. de Méd. 23, rue Thiac. — Bordeaux (Gironde). Bousigues (Edouard), Ing. en chef des P. et Ch., 11, boulevard Diderot. — Paris. Boutan (Louis), Doct. es Se, Maître de Conf. à la Fac. des Se, 15, rue de la Sor- bonne. — Paris. Boutillier (Antoine), Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, Prof, à FÉc. cent, des Arts et Man., 24, rue de Madrid. — Paris. Boutmy (M me Charles). — Messempré, par Carignan (Ardennes). Boutmy (Charles), Ing. civ., Maître de forges. — Messempré, par Carignan (Ardennes). Boutry-Lafrenay, Recev. princ. des Postes et Télég. en retraite, 1, rue du Collège. — Avranches (Manche). D r Bouveault (Louis), Maître de Conf. à la Fac. des Se, anc. Élève de FÉc. Polytech., 97, rue Monge. — Paris. *Bouvet (Julesj, Chirurg.-Dent., carrefour Rameau. — Angers (Maine-et-Loire). Bouvet (Julien), Prop., 14, rue Joubert. — Angers (Maine-et-Loire). — R Bouvier (Gabriel), 82, rue de Maistre. — Paris. d L ASSOCIATION FRANÇAISE D r Boy (Philippe), 3, rue d'Espalungue. — Pau (Basses-Pyrénées). — R D r Boy-Teissier (Jules), Méd. des Hôp., 24, rue Séuac. — Marseille (Bouches-du- Rhône). Boyard-Dautrevaux (Eugène), Avocat, Présid. du Comité de la Bibliothèque populaire, 3, boulevard Daunou. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Boyer (Germain), Nég. en soies, 11, rue de La Bourse. — Saint-Étienne (Loire). Braemer (Gustave), Chim. — Izieux (Loire). — R *Braemer (Louis), Prof, à la Fac. de Méd., 105, rue des Récollets. — Toulouse (Haute- Garonne). D r Brard. — La Rochelle (Charente-Inférieure).' Brasil (Louis), Lie. es Se, Prépar. à la Fac. des Se., s.-Dir. du Lab. départ, de Bacté- riologie, 17, rue de Louvigny. — Caen (Calvados). D r Braud (Aristide -Antoine). — Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne). D r Brégeat (Albert), Méd. sup. de l'Hôp., Dir. de la Santé, 2, rue d'Alger. — Oran (Algérie). Breittmayer (Albert), anc. s.-Dir. des Docks et Entrepôts de Marseille, 8, quai de L'Est. — Lyon (Rhône). — F D r Brémond (Félix), anc. lnsp. du trav. dans l'Indust., v. -Présid. de la Commis, des Logements insalubres, 5, rue Michel-Chasles. — Paris. Brenier (Casimir), Ing.-Construc, 20, avenue de La Gare. — Grenoble (Isère). Brenot (J.), 10, rue Bertin-Poirée. — Paris. — R Bressand (M me V e Gaston), 3, rue du Viel-Renversé. — Lyon (Rhône). Bresson (Gédéon), anc. Dir. de la Cotnp. du vin de Saint- Raphaël, 41, rue du Tunnel. — Valence (Drôme). — R Breton (Ludovic), Ing. civ., anc. Présid. de la Soc. géol. du Nord, 18, rue Royale. — Calais (Pas-de-Calais). Breuil (l'Abbé Henri), École des Carmes, 74, rue de Vaugirard. — Paris. D r Breuillard (Charles), Méd. consult. — Saint-Honoré-les-Bains (Nièvre). Breul (Charles), Juge d'Instrue, 19, rue de Bihorol. — Rouen (Seine-Inférieure). Bricard (Henri), Ing. des Arts et Man., Dir. de l'Exploit, de la Soc. anonyme des Forges et Chantiers de la Méditerranée, 45, boulevard de Strasbourg. — Le Havre (Seine-Inférieure). Bricka (Scipion) (fils), Nèg. en vins, 27, rue Maguelone. — Montpellier (Hérault). Brillouin (Marcel), Prof, au Collège de France, Maître de Conf. à l'Éc. Norm. sup., 31, boulevard de Port-Royal. — Paris. — R Brissaud (Edouard), Prof, à la Fac. de Méd., Méd. des Hôp., 5, rue Bonaparte. — Paris. Brisse (Edouard-Adrien), Ing. des Mines, 46, rue de Dunkerque. — Paris. Brissonnet (Jules), Lie. es Se. Phys., Prof. sup. auxÉc. de Méd., Pharm. del ro cl.,31, rue de Maubeuge. — Paris. Brives(Abel), Doct. es Se, Prépar. à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, 16, rue Malakoff — Alger-Mustapha. D r Broca (André), Agr. de Phys. à la Fac. de Méd., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 7, cité Vaneau. — Paris. D r Broca (Auguste), Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., 5, rue de L'Université. — Paris. — R Broca (Georges), Ing. des Arts et Man., 10, rue Edouard-Detaille (avenue de Villiers). — Paris. Brocard (Henri), Chef de Bat. du Génie en retraite, 75, rue des Ducs-de-Bar. — Bar- le-Duc (Meuse). — F Brockhaus (F. -A.), Libr., 17 rue Bonaparte. — Paris. Brolemann (A., A.), anc. Présid. du Trib. de Com., 14, quai de L'Est. — Lyon (Rhône). — R Brolemann (Georges), Administ. de la Société Générale, 52, boulevard Malesherbes. — Paris. — R Brossier, Attaché à la Comp. du canal de Suez, 9, rue Charras. — Paris. Brouant, Pharm. de l re cl., 91, avenue Victor-Hugo. — Paris. Brouardel (M me Paul), 68, rue de Bellechasse. — Paris. Brouardel (Paul), Mena, de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Doyen hon. de la Fac. de Méd., 68, rue de Bellechasse. — Paris. Brouzet (Charles), Ing. civ., 38, rue Victor-Hugo. — Lyon (Rhône). — F Brugère (le Général Henry-Joseph), v. -Présid. du Cons. sup. de la Guerre, 20, avenue Rapp. — Paris. Bruhl (Paul), Nég., 57, rue de Châteaudun. — Paris. — R POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LI Brumpt (Emile,) Lie. es Se. nat., Prépar., à la Fac. de Méd., 16, rue Gustave-Courbet. — Paris. *Brun (Albert), Prop., 32, rue Villebourbon. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Brun (E.), Méd.-Vétér., 9, rue Casimir-Perier. — Paris. Bruneau (Léon), Dir. de Banque, 27, boulevard de La Chapelle. — Paris. Brunet (Alphonse), Ing. de la Soc. gén. de Dynamite, anc. Élève de l'Éc. nat. sup. des Mines. — Saint-Chamond (Loire). D r Brunet (Daniel), Dir.-Méd. en chef hon. des Asile pub. d'aliénés, 29, rue de Condé. — Paris. *Brunhes (Bernard), Prof, à la Fac. des Se, Dir. de l'Observ. du Puy-de-Dôme, 37, rue Montlosier. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Brustlein (Aymé), Ing. des Arts et Man., Dir. des Aciéries. — Unieux (Loire). Bruyant (Charles), Lie. es Se. nat., Prof. sup. à FÉc. de Méd. et de Pharm., 26, rue Gaultier-de-Biauzat. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). — R Bruzon (Joseph) et C ie , Ing. des Arts et Man., usine de Portillon (céruse et blanc de zinc). — Saint-Cyr-sur-Loire par Tours (Indre-et-Loire). — R Brylinski (Emile), Ing. des Télég., 5, avenue Teissonnière. — Asnières (Seine). — R Buchet (Charles, François), Dir. de la Pharmacie centrale de France, 21, rue des Nonnains-d'Hyères. — Paris. Buchet (Gaston), Zool., rue de L'Écu. — Roraorantin (Loir-et-Cher). Bucquet (Maurice), Présid. du Photo-Club, 12, rue Paul-Baudry. — Paris. Buguet (Abel), Prof.-Agr. des Se. Phys. au Lycée Corneille, anc. Élève de FÉc. norm. sup., 14, rue des Carmes. — Rouen (Seine- Inférieure). Buirete-Gaulart (Eugène), Manufac. — Suippes (Marne). D r Buisen (Sérafin), 11, rue Conde de Aranda. — Madrid (Espagne). Buisson (Maxime), Clam., 3, rue de L'Hôtel-de-Ville. — Gonesse (Seine-et-Oise). — R Bujard (Amand), Indust. — Fontenay-le-Comte (Vendée). Bulot, rue de Bourgogne. — Melun (Seine-et-Marne). Bunau-Varilla (Maurice), 22, avenue du Troeadéro. — Paris. Bunau-Varilla (Philippe), anc. Ing. des P. et Ch., 53, avenue d'Iéna. — Paris. Bunodière (de la), Insp. des Forêts. — Lyons-la-Forêt (Eure). Buot (Emile), Prop., Le Chalet. — Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire). — R Dr Bureau (Edouard), Mem. de l'Acad. de Méd., Prof, au Muséum d'Hist. nat., 24, quai de Béthune. — Paris. D r Bureau (Emile), Prof. sup. à FÉc. de Méd., Sec. de la Soc. des Se. nat. de l'Ouest de la France, 12, boulevard Delorme. — Nantes (Loire-Inférieure). Dr Bureau (Louis), Dir. du Muséum d'Hist. nat., Prof, à FÉc. de Méd., 15, rue Gresset. — Nantes (Loire-Inférieure). Burnan (Adrien), Banquier, 3, boulevard de La Banque. —Montpellier (Hérault). Butin-Denniel, Cultiv., Fabric. de sucre. — Haubourdin (Nord). *Dr Cabadé (Ernest). — Valence-d'Agen (Tarn-et-Garonne). Cacheux (Emile), Ing. des Arts et Man., v.-Présid. de la Soc. franc. d'Hyg., 25, quai Saint Michel. — Paris. — F Cadenat (Albert), Prof, de Se. au Collège, 3, rue Poyat. — Saint-Claude (Jura). Caffarelli (le Comte), anc. Député, 15, avenue Bosquet. — Paris; l'été à Les- chelles (Aisne). Cahen d'Anvers (Albert), 118, rue de Grenelle. — Paris. — R Cailliau-Brunclair (Ed.), Nég., 71, rue Gambetta. — Reims (Marne). Caillol de Poney (Octavien), Prof, à l'Éc. de Méd., 8, rue Clapier. — Marseille (Bou- ches-du-Rhône). Caix de Saint-Aymour (le Vicomte Amédée de), Publiciste, anc. Mem. du Cons. gén. de l'Oise, Mem. de plusieurs Soc. savantes, 112, boulevard de Courcelles. — Paris. — R Calamel (Hyacinthe), Ing. des Arts et Man., 30, rue Notre- Dame -des- Victoires. — Paris. Calando (E.), 27, rue Singer. — Paris. Calderon (Fernand), Fabric. de Prod. chim.,18, rue Royale. — Paris. — R Callandreau (Pierre), Mem. de FInst., Prof, à FÉc. Polytech., Astron. à l'Observatoire national, Présid. de la Soc. astronomique de France, 16, rue de Bagneux. — Paris. Callot (Ernest), 160, boulevard Malesherbes. — Paris. Cambefort (Jules), Admin. de la Comp. des Chem. de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, 13, rue de La République. — Lyon (Rhône). — F LU ASSOCIATION FRANÇAISE D r Gamous (Louis-Paul), Méd. des Hosp. civ., 2, rue de L'Opéra. — Nice (Alpes- Maritimes). Campagne (Jean, Pierre, Paul), Lie. en Droit (hôtel d'Angleterre). — Biarritz (Basses- Pyrénées). Campan (Marius), Prof, de Math, au Lycée, 30, rue des Cultivateurs. — Pau (Basses- Pyrénées) . Camus (M lle Marie-Louise), 25, avenue des Gobelins. — Paris. D r Camus (Fernand), 25, avenue des Gobelins. — Paris. — R L r Camus (Lucien), Chef adj. du Lab. de Physiol. de la Fac. de Méd., 14, rue Monsieur-Le-Prince. — Paris. Camuset (Charles), Ing. des Arts et Man., Fabric. de sucre. — Escaudœuvres (Nord). D r Candolle (Casimir de), Botan., 11, rue Massot. — Genève (Suisse). Canet (Gustave), Ing. des Arts et Man., Dir. de l'artil. de MM. Schneider et C' e , anc. Présid. de la Soc. des Ing. civ. de France, 87, avenue Henri-Martin, — Paris. — F Cano y Léon (Manuel), Lieut.-Colonel du Génie, 2, rue Ayala. — Madrid (Espagne). Cantagrel (Victor), Dir. de l'Éc. sup. de Corn., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 79, avenue de La République. — Paris. JJ r Cantonnet (Donat), 20, rue de La Nouvelle-Halle. — Pau (Basses-Pyrénées). Cany (M" ,e V e Marie), Prop., 11, rue Foy. — Brest (Finistère). *Capdepic (Arnaud), Avocat, Adj. au Maire, 137, rue Casseras. — Montauban (Tarn-et- uaronne). *Capdepic (Victor) (fils), Avocat, rue Lacaze. — Montauban (Tarn-et-Garonne). D r Capitan (Louis), Prof, à l'Éc. d'Anthrop., 5, rue des Ursulines. — Paris. Carbonnier (Louis), Représent, de com., 18, rue Sauffroy. — Paris. — R Gardeilhac, anc. Juge au Trib. de Com., 7, rue de Clichy. — Paris. — R Cardon (Emile), Lie. en Droit, anc. Notaire, 59, boulevard Auguste-Mariette. — Bou- logne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Carette f Louis), Ing. des Arts et Man., 1, rue de Dunkerque. — Paris. Carez (Léon), Doct. es se, 18, rue Hamelin. — Paris. Carlier (Victor), Prof, à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hop., 16, rue des Jardins. — Lille (Nordi. Carnot (Adolphe), Mem. de l'Inst., Insp. gén. des Mines, Dir. de l'Éc. nat. sup. des Mines, Prof, à l'Inst. nat. agronom., 60, boulevard Saint-Michel. — Paris. — F *Carpentier (M lle ), 34, rue du Luxembourg. — Paris. *Carpentier (M me Jules), 34, rue du Luxembourg. — Paris. "Carpentier (Jules), Mem. du Bureau des Longit., anc. Ing. de l'État, Succès, de Ruhinkorff, 34, rue du Luxembourg. — Paris. — R D r Carre (Marius), Méd. en chef de l'Hôtel-Dieu. — Avignon (Vaucluse). Carré (Ernest), Ing., Dir. de la Comp. des Tramways, 8, rue Henri-Martin. — Boulogne- sur-Mer (Pas-de-Calais). D r Carret (Jules), anc. Député, 2, rue Croix-d'Or. — Chambéry (Savoie). — R *D r Carriazo (Felipe), Doct. en Chirurg., Dir. de l'Inst. Éleclrothérap., 4, rueHernando- Colon. — Séville (Espagne). Carrière (Félix). — Royan-les-Bains (Cliarentc-Inférieure). Carrière (Gabriel), Présid. de la Soc. d'Étude des Se. nat., Corresp. du Min. de l'Instruc. pub., 4*, rue Agrippa. — Nîmes (Gard). Carrière (Paul), Pharm. — Saint-Pierre (lie d'Oléron-) (Charente-Inférieure). Carrière (Paul), Insp. des Forêts. — Digne (Basses-Alpes). Carrieu, Prof, à la Fac. de Méd., 10, rue du Jeu-de-Paume. — Montpellier (Hérault). *Cartailhac (Emile), Corresp. de l'Inst., 5, rue de La Chaîne. — Toulouse (Haute- Garonne). Cartaz (M me A.), 39, boulevard Haussmann. — Paris. — R Cartaz (M" e ), 39, boulevard Haussmann. — Paris. *D r Cartaz (A.), anc. Int. des Hôp., 39, boulevard Haussmann. — Paris. — R D r Carton (Louis), Méd.-Maj. de 1" cl. au 4 e Rég. de Tirailleurs, Mem. non résid. du Comité des Trav. hist. et scient. — Sousse (Tunisie). Carvalho (Joâo Marques de], Prop.-Vitic. , valle de Cavallos cerca Chainusca. — Portugal. •Casalonga (Dominique, Antoine), Ing. -Conseil, Dir. de la Chronique industrielle, 15, rue des Halles. — Paris. Cassé (Emile), Ing., 7, rue Lécluse. — Paris. Castanheira das Neves (J., P.), Ing. civ. du Corps des Ing. des Trav. pub., 405-3° D, rua do Salitre. — Lisbonne (Portugal). pour l'avancement des sciences lui Castanié (Ernest), Ing. en chef des Mines de Beni-Saf, 6, rue d'Orléans. — Oran (Algérie). Castellan (F.), Ing. civ. des Mines, 55, quai Debilly. — Paris. Castets (Joseph), Prépar. de Chim. à la Fac. de Méd., 9, rue Lacornée. — Bordeaux (Gironde). Castex (le Vicomte Maurice de), 6, rue de Penthièvre. — Paris. Casthelaz (John), Fabric. de Prod. chim., 19, rue Sainte-Croix-de-La-Bretonnerie. — Paris. — F Catalogne (Paul de), Substitut du Proc. de La République, 54, rue Gioffredo. — Nice (Alpes-Maritimes). *Catillon (Alfred), Pharm., 3, boulevard Saint-Martin. — Paris. *Caubet, Doyen de la Fac. de Méd., 44, rue d'Alsace-Lorraine. — Toulouse (Haute- Garonne). — R D r Causse (Henri), Agr. à la Fac. de Méd., 66, montée de Choulans. — Lyon (Rhône). Cautru (Fernand), anc. Int. des Hôp., 31, rue de Rome. — Paris. Cauvière (Jules), anc. Magist., Prof, à lTnst. catholique, 15, rue Duguny-Trouin. — Paris. Caventou (Eugène), Mem. de l'Acad. de Méd., 43, rue de Berlin. — Paris. — F Cayeux (Lucien), Doct. es Se, Prépar. à FÉc. nat. sup. des Mines et à l'Ec. nat. des P. et Ch., 60, boulevard Saint-Michel. — Paris. Cayla (Claudius), Recev. partie, des Fin., Mem. de la Soc. d'Econom. polit, et de la Soc. de Statistique de Paris. — Briey (Meurthe-et-Moselle). Cazalis (Gaston), 23, rue Terrai. — Montpellier (Hérault). Cazalis de Fondouce (Paul, Louis), Ing. des Arts et Man., Sec. gén. de l'Acad. des Se: et Lettres de Montpellier, 18, rue des Étuves. — Montpellier (Hérault).— R Cazelles (Emile), Cons. d'État, 131, boulevard Malesherbes. — Paris. Cazeneuve (Paul), Prof, à la Fac. de Méd., 21, quai Saint- Vincent. — Lyon (Rhône). Cazenove (Raoul de), Prop., 17, rue de La Charité. — Lyon (Rhône). — R •Cazes (Edward, Adrien), Ing. des Chem. de fer du Midi en retraite, Admin. de la Soc. immobilière, 247, boulevard de La Plage. — Arcachon (Gironde). Dr Cazin (Maurice), Doct. es Se, anc. Chef du Lab. de la Clin, chirurg. de la Fac. de Méd. (Hôtel-Dieu), 3, rue de Villersexel. — Paris. — R Cazottes (A.-M.-J.), Pharm. - Millau (Aveyron). — R Célérier (Emile), Nég., 54, quai Debilly. —Paris. Dr Cénas (Louis), Méd. de l'Hôtel-Dieu, 6, rue du Général-Foy.— Saint-Etienne (Loire). Cépeck (Auguste), anc. Conduct. des Trav. et Chef d'usine, Agent du serv. des Eaux de la Comp. du Canal de Suez. — Port-Saïd (Egypte). Cercle des Élèves de l'École nationale d'Agriculture. — Grignon (Seine-et-Oise). Cercle pharmaceutique de la Marne. — Reims (Marne). Cérémonie (Emile), Vétér., 50, rue de La Tuilerie. — Suresnes (Seine). Certes (Adrien), Insp. gén. bon. des Fin., 53, rue de Varenne. — Paris. D r Chaber (Pierre), 20, rue du Casino. — Royan-les-Bains (Charente-Inférieure). — R D r Chabert (Alfred). Méd. princ. de l'Armée en retraite, rue de La Vieille-Monnaie. — Chambéry (Savoie). Chabert (Edmond), Ing. en chef des P. et Ch., 6, rue du Mont-Thabor. — Paris. — R D r Chabrié (Camille), Doct. es Se, 3, rue Michelet. — Paris. Chailley-Bert (Joseph), Avocat à la Cour d'Ap., 44, rue de La Chaussée-d'Antin. — Paris. Chaize (Nicolas), Indust., 4, chemin de Guizey. — Saint-Étienne (Loire). Chalier (J.), 13, rue d'Aumale. — Paris. — R Chambeyron (Eugène), Présid. de la Soc. de Géog. de Lyon. — Saint-Symphorien- d'Ozon (Isère). Chambre des Avoués au Tribunal de 1™ instance. — Bordeaux (Gironde). — R Chambre de Commerce de Bayonne (Basses-Pyrénées). — — Bordeaux (Gironde). — F — — Boulogne-sur-Mer (Pas de-Calais). — — Le Havre (Seine-Inférieure). — R — — Lyon (Rhône). — F — — Marseille (Bouches-du-Rhône). — F * _ _ Tarn-et-Garonne. — Montauban (Tarn-et-Garonne). _ — Nantes, place de la Bourse.— Nantes (Loire-Inférieure). —F — — Narbonne (Aude). * — — Rouen (Seine-Inférieure). — F — — Saint-Etienne (Loire). — R L1V ASSOCIATION FRANÇAISE D r Chambrelent (Jules, J.-B.), Agr. à la Fac. de Méd., 19, rue Jean-Jacques-Rousseau. — Bordeaux (Gironde). Champigny (Armand), Pharm., 19, rue Jacob. — Paris. Champigny (Armand), Ing. civ., 11, rue de Berne. — Paris. Champigny (Félix, Jean), 23, rue Ibry. — Neuilly-sur-Sei ne (Seine). Chandon de Briailles (le Comte Raoul), Nég. en vins de Champagne, 20, rue du Commerce. — Epernay (Marne). Chanier (Eugène), Greffier du Trib. de Com., 45, boulevard Ledru-Rollin. — Moulins (Allier). Chantemesse (André), Prof, à la Fac.de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Insp. gén. adj. des Serv. sanitaires au Min. de l'Int., 30, rue Boissy-d'Anglas. — Paris. Chanteret (l'Abbé Pierre), Doct. en Droit. — Renaison (Loire). Chantre (M me Ernest), 37, cours Morand. — Lyon (Rhône). Chantre (Ernest), s.-Dir. du Muséum des Se. nat., 37, cours Morand. — Lyon (Rhône).— F Chaperon (J., A.), s.-Dir. au Min. des Fin., 22, rue de Lisbonne. — Paris. Chaplet (Frédéric), Indust., 2, rue d'Anvers. — Laval (Mayenne^ Chappelier (Albert), Ing. agron., Lie. es Se. nat., 4G, rue du Faubourg-Poissonnière. — Paris. D r Chapplain (Jacques), Dir. hon. de l'Éc. de Méd. et de Pharm., 171, rue de Paradis. — Marseille (Bouches-du-Rhône). D r Chapuis (Scipion). — Bou-Farik (départ. d'Alger). Charcellay, Pharm. — Fontenay-le-Comte (Vendée). — R "Chardonnet (Anatole), Nég., 22, rue Hincmar. — Reims (Marne). Charencey (le Comte de), Mem. du Cons. gén. de l'Orne, 25, rue Barbet-de-Jouy. — Paris. *Charlin (Mizaël), Rent., 16, rue des Saints-Pères. — Paris. Charon (Ernest), Int. des Hôp., 27, rue des Boulangers. — Paris. Charpentier (Augustin), Prof, à la Fac. de Méd., 31, rue Claudot. — Nancy (Meurthe- et-Moselle). — R D r Charpentier (Eugène), Méd. des Hosp. (Hospice de la Salpètrière), 49, boulevard de L'Hôpital. — Paris. ♦Charpentier (René), anc. Élève de l'Éc. Polytech., 4, rue Traversière. — Châlons- sur-Marne (Marne) . Charpin (M Ue Julie), Dir. de l'Éc. profes. Élisa-Lemonnier, 24, rue Duperré. — Paris. Charroppin (Georges), Pharm. de l re cl. — Pons (Charente-Inférieure). — R Charruey (René), 7, rue des Chariottes. — Arras (Pas-de-Calais). Charve (Léon), Prof, de Mécan. à la Fac. des Se, 60, cours Pierre-Puget. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Charvet (Henri), Ing. civ., 5, place Marengo. — Saint-Étienne (Loire). D r Chaslin (Philippe), anc. Int. des Hôp., Méd. de l'Hosp. de Bicêtre, 64, rue de Rennes. — Paris. — R Chassaigne (Jules), s.-Chef au Min. des Fin. en retraite, 61, rue de Saint-Germain. — Argenteuil (Seine-et-Oise) . Chassaing (Eugène), Fabric. de Prod. physiol., 6, avenue Victoria. — Paris. Château (Jean), Chirurg.-Dent., 26, rue de La Pompe. — Paris. Chatel, Avocat défens., Bazar du Commerce. — Alger. — R D r Chatin (Joannès), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof. d'Histologie à la Fac. des Se, 174, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Chaudier, Dir. de la Ferme-École. — Nolhac par Saint-Saulien (Haute-Loire). D r Chauliaguet-Heim (M me Juliette), 34, rue Hamelin. — Paris. Chauvassaigne (Daniel), château de Mirefleurs par les Martres-de-Veyre (Puy-de- Dôme). — R D r Chauveau (Auguste), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Insp. gén. des Ec. nat. vétér., Prof, au Muséum d'Hist. nat., 10, avenue Jules-Janin. — Paris. — F Chauveau (Benjamin), Météor. adj. au Bureau cent, météor. de France, 51, rue de Lille. — Paris. D r Chauveau (Claude), 225, boulevard Saint-Germain. — Paris. *Chauvet (Gustave), Notaire, Présid. de la Soc. archéol. et historique de la Charente. — Ruffec (Charente). — R Chavane (Paul), Ing. des Arts et Man., Indust., Manufacture de Bains. — Bains-en- Vosges (Vosges). Chavasse (Paul), Nég.-Prop., 38, quai de Bosc. — Cette (Hérault). *D r Chemin (Félix), Méd.-Dent., 34, rue de Metz. — Toulouse (Haute-Garonne). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LV D r Chervin (Arthur), Dir. de VInst. des Bègues, 82, avenue Victor-Hugo. — Paris. Cheuret, Notaire, 24, place de L'Hôtel-de- Ville. — Le Havre (Seine-Inférieure). D r Cheurlot, 48, avenue Marceau. — Paris. Chevalier (Alexis), Nég., 184, boulevard de'Caudéran. — Bordeaux (Gironde). Chevalier (Auguste), Lie. es Se. nat., Attaché au Lab. d'anatomie végét. du Muséum d'Hist. nat., 63, rue de Buffon. — Paris. Chevalier (Henri), Ing. des Arts et Man., 61, quai de Grenelle. — Paris. Chevalier (J., P.), Nég., 50, rue du Jardin-Public. — Bordeaux (Gironde). — F Chevallier (Georges), Notaire. — Montendre (Charente-Inférieure). D r Chevallier (Paul). — Compiègne (Oise). Chevallier (Raymond), v.-Présid. de la Soc. d'Agric. de Compiègne, château de Bois-de- Lihus. — Moyvillers par Estrées-Saint-Denis (Oise). Chevallier (Victor), Chim. de la Comp. des Salins du Midi, 46, rue Pitot. — Montpel- lier (Hérault). Chevrel (René), Doct. es Se, Prof, à l'Éc. de Méd., 5, rue du Docteur-Rayer. — Caen (Calvados). — R Chevreux (Edouard), route du Cap. — Bône (départ, de Constantine) (Algérie). Chevrier (J.-S.), Chirurg.-Dent., Chef de Clin, à l'Éc. dentaire de Bordeaux, 6, place Beaulieu. — Cognac (Charente). Cheysson (Emile), Mem. de Plnst., Insp. gén. des P. et Ch., Prof. àl'Éc. nat. sup. des Mines, 4, rue Adolphe- Yvon. — Paris. D r Chiaïs (François), Méd. de l'Hùp., rue Villarey. — Menton (Alpes-Maritimes), Pété, 41, rue Nationale. — Évian-les-Bains (Haute-Savoie). Chicandard (Georges-R.), Lie. es Se. Phys., Pharm.de 1" cl., Admin.-Dir. de la Soc. anonyme desProd. chim. — Fontaines-sur-Saône (Rhône). — R D 1 ' Chobaut (Alfred), 4, rue Dorée. — Avignon (Vaucluse). Chômienne (Claudius), Ing. des Établis. Arbel. — Rive-de-Gier (Loire). *Choquet (Jules, César), Chirurg.-Dent., 49, avenue de La Grande-Armée. — Paris. Choquin (Albert), Bandagiste, Porte-Jeune. — Mulhouse (Alsace-Lorraine). Cnouët (Alexandre), anc. Juge au Trib. de Com., 29, rue de Clichy. — Paris. — R Chouillou (Albert), Agric, anc. Élève de FÉc. nat. d'Agric. de Grignon. — LArba (départ. d'Alger). — R. Chrétien (Louis), Prop., 70, rue Du Coudray. — Nantes (Loire-Inférieure). Chrétien (Paul, Charles), Insp. de l'Éclairage élect. de la Ville, 15, rue de Boulainvil- liers. — Paris. D r Christian (Jules), Méd. de la Maison nat. d'aliénés de Charenton, 5T, Grande-Rue. — Saint-Maurice (Seine). — R Clamageran (M me Jules), 57, avenue Marceau. — Paris. Clamageran (Jules), anc. Min. des Fin., Sénateur, 57, avenue Marceau. — Paris. — F Clarenc (Georges), Prof, de Se. nat. à FÉc. prat. d'Agric. — Villembits par Trie (Hautes-Pyrénées) . Glaude-Lafontaine (Lucien), Banquier, anc. Élève de FÉc. Polytech.,32, ruedeTrévise. — Paris. Claudel (Victor), Fabric. de papiers. — Docelles (Vosges). Claudon (Edouard), Ing. des Arts et Man., 15, rue Hégésippe-Moreau. — Paris. Claverie (Auguste), Bandagiste., 234, rue du Faubourg-Saint-Martin. — Paris. Clercq (Charles de), 46, rue Vital. — Paris. Clermont (Philibert de), Avocat à la Cour d'Ap., 38, rue du Luxembourg. — Paris. — R Clermont (Philippe de), s. -Dir. bon. du Lab. de Chim. delà Sorbonne, 38, rue du Luxembourg. — Paris. — F Clermont (Raoul de), Ing. agron. diplômé de l'Inst. nat. agron., Avocat à la Cour d'Ap., anc. Attaché d'ambassade, 79, boulevard Saint-Michel. — Paris. — R D r Clos (Dominique), Corresp. de l'Inst., Prof. hon. à la Fac. des Se, Dir. du Jardin des Plantes, 2, allées des Zéphirs. — Toulouse (Haute-Garonne). — R Clos (M me Élie), 8, Grand-Rond. — Toulouse (Haute-Garonne). Dr Clos (Élie), 8, Grand-Rond. — Toulouse (Haute-Garonne). Clouzet (Ferdinand), Mem. du Cons. gén., 88, cours Victor-Hugo. — Bordeaux (Gironde). — R *D r Cluzet (Joseph), Agr. à la Fac. de Méd., 40, rue de Metz. —Toulouse (Haute- Garonne). Coadon (Alexandre), Fabric. de velours, 5, rue de La Comédie. — Saint-Étienne (Loire). Coccoz (Victor), Chef d'escadron d'Artil. en retraite, 14, avenue du Maine. — Paris. LVI ASSOCIATION FRANÇAISE Cochon (J.), Conserv. des Forêts. — Chambéry (Savoie). — R Cochot (Albert), Ing. civ., Archit. de la Ville, 75, Rempart-du-Nord — Angoulêrae (Charente). Codron (E.), Fabric. de sucre. — Beauchamps par Gamaches (Somme). Cohen (Benjamin), Ing. civ., 45, rue de La Chaussée-d'Antin. — Paris. Cohn (Léon), Très. -Payeur gén. de l'Eure. — Évreux (Eure). *Coignard (Jean), Cbirurg.-Dent., 103, avenue de La Tranchée. — Saint-Symphorien par Tours (Indre-et-Loire). Coignel (Jean), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 12, quai des Brotteaux. — Lyon (Rhône). *Colas (Albert), Publiciste, Les Liserons. — Villeneuve-le-Roi par Ablon (Seine-et-Oise). D r Collardot (Victor), Méd. de l'Hôp. civ., 3, rue Cléopàtre. — Alger. Collignon (M m0 Édouardi, 6, rue de Seine. — Paris. 'Collignon (Edouard), Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, Examin. hon. de sortie à l'Éc. Polytech., 6, rue de Seine. — Paris. — F Collignon (Félix), Dir. des Usines de la Comp. royale Asturienne. — Auby-lez-Douai (Nord). D r Collignon (René), Méd.-Maj. de De cl. au 25e Rég. dTnfant., 6, rue de La Marine. — Cherbourg (Manche). Collin (M-ae), 15, boulevard du Temple. — Paris. — R Collin (Emile), Paléoethnologue, 35, rue des Petits-Champs. — Paris. Collin (Emile, Charles), Ing. des Arts et Man., 49, rue de Jliromesnil. — Paris. Collot (Louis), Prof, à la Fac. des Se, Dir. du Musée d'Hist. nat., 4, rue du Tillot. — Dijon (Côte-d'Or). — R Collot (Michel), Nég. en cuirs, 27, rue Turbigo. — Paris. "Colomiati (M"e N.), place du Ralliement. — Angers (Maine-et-Loire). Colrat de Montrozier (Raymond), Explorateur, château de Nuzac. — Cavagnac par les Quatre-Routes (Lot). Comité médical des Bouches-du-Rhône, 3, Marché des Capucines. — Marseille (Bouches-du-Rhônc). — R Commines de Marsilly (Arthur de), anc. Of. de Caval., villa Saint-Georges. — Saint-Lô (Manche). Commission archéologique de Narbonne. — Narbonne (Aude). Commission départementale de Météorologie du Rhône. — Lyon (Rhône). *Commolet (Jean-Baptiste), Prof, de Math, au Lycée Carnot, 32, rue deLévis. — Paris. Compagnie des chemins de fer du Midi, 54, boulevard Haussmann. — Paris. — F — — d'Orléans, 8, rue de Londres. — Paris. — F — — de l'Ouest, 20, rue de Rome. — Paris. — F — — de Paris à Lyon et à la Méditerranée, 88, rue Saint- Lazare. — Paris. — F Compagnie des Fonderies et Forges de l'Horme, 8, rue Victor-Hugo. — Lyon (Rhône). — F — du Gaz de Lyon, 7, rue de Savoie. — Lyon (Rhône). — F — Parisienne du Gaz, 6, rue Condorcet. — Paris. — F — des Messageries Maritimes, 1, rue Vignon. — Paris. — F — des Minerais de fer magnétique de Mokta-el-Hadid (le Conseil d'Ad- ministration de la), 26, avenue de L'Opéra. — Paris. — F — des Mines, Fonderies et Forges d'Alais, 13 bis, rue des Mathurins. — Paris — F — des Mines de houille de Blanzy (Jules Chagot et C' e ), à Montceau-les- Mines (Saône-et-Loire), et 44, rue des Mathurins. — Paris. — F — des Mines de Roche-la-Molière et Firminy, 13, rue de La République. — Lyon (Bhône). — F — des Salins du Midi, 94, rue de La Victoire. — Paris. — F Compayré (Gabriel), Corresp. de l'Inst., Rect. de l'Acad., anc. Député, 30, rue Cavenne. — Lyon (Rhône). Conrad (Louis, Théophile), anc. Attaché à l'Admin. gén. de l'Assist. pub., 18, Grande- Rue. — Bourg-la-Reine (Seine). Conseil départemental d'Hygiène de l'Aisne. — Laon (Aisne). Considère (Armand), Corresp. de l'Inst., Ing. en chef des P. etCh. — Quimper (Finistère), *D r Constans (Adrien). — Saint-Antonin ( l'arn-et-Garonne). Contamin (Félix), Rent., 12, avenue d'Alsace-Lorraine. — Grenoble (Isère). Coppet (Louis de), Chim., villa Irène, rue Magnan. — Nice (Alpes-Maritimes). — F POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LVII Corbière (Louis), Prof, de Se. nat. au Lycée, Lauréat de l'Inst., 70, rue Asselin. — Cherbourg (Manche). Corbin (Paul), Indust., anc. Élève de l'Éc. Polytech. — Lancey (Isère). Cordier (Henri), Prof, à l'Éc. des Langues orient, vivantes, 54, rue Nicolo. • — Paris. — R Cornil (M me Victor), 19, rue Saint-Guillaume. — Paris. Cornil (Victor), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Méd. des Hôp., Sénateur de l'Allier, 19, rue Saint-Guillaume. — Paris. Cornu (Mme V« Alfred), 9, rue de Grenelle. — Paris. — R Cornu (Félix), Fabric. de matières tinct. — Riant- Port par Vevey (Suisse). Cornu (M me Maxime), 27, rue Cuvier. — Paris. Cornuault (Emile), Ing. des Arts et Man., Dir. de la Soc. anonyme du Gaz et Hauts Fourneaux de Marseille, 6, rue Le Peletier. — Paris. "Corone (Auguste), Prof, de Phys. au Lycée, faubourg Lacapelle. — Montauban (Tarn- et-Garonne). D r Cosmovici (Léon), Prof, à l'Univ., 11, strada Codrescu. — Jassy (Roumanie). Cossé (Victor), Raffineur, 1, rue Daubenton. — Nantes (Loire-Inférieure). Cosset-Dubrulle (Edouard) (fils), Fabric. de lampes de sûreté pour mines, 45, rue Turgot. — Lille (Nord). Cossmann (Maurice), Ing., Chef des serv. techniques de l'Exploit., à la Comp. des Chem. de fer du Nord, anc. Élève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 95, rue de Mau- beuge. — Paris. D r Costa de Bastelica, Corresp. de l'Acad. de Méd., Présid. de la Soc. des Méd. de la Corse, anc. Méd. princ. de l'Armée, 24, cours Napoléon. — Ajaccio (Corse). Costa-Couraça (Joâo da), Ing. au corps d'Ing. des Trav. pub., 6, rue Rosa-Aranjo. — Lisbonne (Portugal). *Coste (Abdon), Prop., 40, rue des Augustins. — Perpignan (Pyrénées-Orientales). Coste (Louis), Doct. es Lettres, Biblioth. de la Ville. — Salins (Jura). Cottance, Nég. en diamants, 29, rue de La Victoire. — Paris. *Cottancin(Rémi, Jean, Paul), Ing. des Arts et Man. (Trav. en ciment avec ossat. métal.), 47, boulevard Diderot. — Paris. *D r Cotte (Jules), Chef des trav. prat. d'Hist. nat. à l'Éc. de Méd., 61, boulevard de Strasbourg. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Cottereau-Rehm (M me V 8 Charles). — Pagny-sur-Moselle (Meurthe-et-Moselle). Cottignies (Paul), Avocat gén. à la Cour de Cassât., 8, rue Boccador. — Paris. Couband (Paul), Sec. gén. de la Comp. fermière de Vichy, 24, boulevard des Capucines. — Paris. Coulet (Camille), Libr.-Édit., 5, Grande- Rue. — Montpellier (Hérault). *Couneau (Emile), Prop., 4, rue du Palais. — La Rochelle (Cbarente-lnférieure). Counord (E.), Ing. civ., 127, cours du Médoc. — Bordeaux (Gironde). — R Coupier (T.), anc. Fabric. de Prod. chim. — Saint-Denis-Hors par Amboise (Indre-et- Loire). Coupin (Henri), Doct. es Se, Prépar. à la Fac. des Se, 27, avenue d'Italie. — Paris. Couprie (Louis), Avocat à la Cour d'Ap., 71, rue Saint-Sernin. — Bordeaux (Gironde). — R *Courèges, Présid. du Trib. civ., rue Corail. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Couriot (Henri), Prof, à l'Éc. des Hautes-Études corn, et à l'Éc. spéc. d'Archit., Chargé de Cours à l'Ec. cent, des Arts et Man., 3, rue de Logelbach. — Paris. Courjon (M mc Antonin). — Meyzieux (Isère). D r Courjon (Antonin), Dir. de l'Établis, méd. — Meyzieux (Isère). D r Courmont (Jules), Agr. à la Fac. de Méd., Chef des trav. de Bactériologie, Méd. des Hôp., 17, rue Victor-Hugo. — Lyon (Rhône). Courot (Edmond), Colonel d'Infant, de Marine en retraite, 102, rue Denfert-Rochereau. — Paris. •Courtefois (M™ Gustave), 30, rue du Landy. — Clichy (Seine). *Courtefois (Gustave), Indust., 30, rue du Landy. — Clichy (Seine). Courtois (Henry), Lie. es Se. Phys., château de Muges. — Damazan (Lot-et-Garonne). Courtois de Viçose, 3, rue Mage. — Toulouse (Haute-Garonne). — F *Courty (Georges), Géol., Mem. de la Soc. d'Anthrop. de Paris et de la Soc. Gèol. de France, 35, rue Compans. — Paris. LVI1I ASSOCIATION FRANÇAISE Coutagne (Georges), Ing. des Poudres et Salpêtres, Le Défends. — Rousset(Bouches-du- Rhône). — R Coutanceau (Alphonse), Ing. des Arts et Man., 3, rue Michel. — Bordeaux (Gironde). Couten (Louis), Minotier, 52, rue de Puty. — Verdun (Meuse). D r Coutière (Henry), Agr. à l'Éc. sup. de Pharm., 21 bis, boulevard de Port-Royal. — Paris. Coutil (Léon), Présid. de la Soc. normande d'Études préhist., rue aux Prêtres. — Les Andelys (Eure). Coutreau (Léon), Prop. — Branne (Gironde). Couve (Charles), Courtier d'assurances., 28, rue Castéja. — Bordeaux (Gironde). Couvreux (Abel), Ing., 78, rue d'Anjou. — Paris. *Couzinet (Henri), anc. Notaire. — Saint-Sulpice-d'Eymet (Dordogne). Couzy (Louis), Insp.-Ing. des Postes et Télég. Chef du Serv. — Tananarive (Madagascar). Coze (André) (fils), Dir. de l'Usine à gaz, 5, rue des Romains. — Reims (Marne). Crapon (Denis), Ing., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 2, rue des Farges. — Lyon (Rhône). — R Craponne (Paul de), Ing. princ. de la Comp. du Gaz, anc. Élève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 2, cours Bayard. — Lyon (Rhône). Cravoisier (Emile), Mem. du Cons. et Sec. adj. delà Soc. de Géog. com. de Paris, 10, rue Lord-Byron. — Paris. Crémieu (Paul), Banquier. — Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Crépy (Eugène), Filât., 19, boulevard de La Liberté. — Lille (Nord). — R Créquy (M me 0ctavie), 99, boulevard Magenta. — Paris. Crespin (Arthur), Ing. des Arts et Man., Mécan., 23, avenue Parmentier. — Paris. — R Creuzan (M me Georges), 47, cours de L'Intendance. — Bordeaux (Gironde). Creuzan (Georges), Fabric. d'inst. de chirurg., 47, cours de L'Intendance. — Bordeaux (Gironde). Crié (L.), Prof, à la Fac. des Se, Corresp. de l'Acad. de Méd., 79, avenue du Gué-de- Baud. — Rennes (Ille-et-Vilaine). D r Critzman (Daniel), anc. Int. des Hôp., 28, rue Greuze. — Paris. D r Crocq (Jean), Agr. à l'Univ., Chef de service à l'Hôp. de Molenbeeck, 27, avenue Pal- merston. — Bruxelles (Belgique). Croin (Paul), Prop., 63, rue du Buisson. — Lille (Nord). Croizier (Jean-Baptiste), Expert-Agron., 52, rue de La Paix. — Saint-Étienne (Loire). D r Gros (François), Méd. princ. de l re cl. de l'Armée en retraite, 6, rue de L'Ange. — Perpignan (Pyrénées-Orientales). — R Crouan iFernand), Armât., v.-Présid. bon. de la Ch. de Com. de Nantes, 81, rue de Monceau. — Paris. — F Crouslé (Léon), Prof, à la Fac. des Lettres, 58, rue Claude-Bernard. — Paris. Crova (André), Corresp. de l'Inst., Prof, à la Fac. des Se, 12 bis, rue du Carré-du-Roi . — Montpellier (Hérault). D r Cruet, 2, rue de La Paix. — Paris. *Cruvellier (Baptistin), Ing.-Élect., 68, avenue de La Grande-Armée. — Paris. *Cucuat (Louis), Prof, de Phys. au Lycée, 96, faubourg Lacapelle. — Montauban (Tarn- et-Garonnej. Cugnin (Emile, Antoine), Chef de Bat. du Génie en retraite, 192, rue de Vaugirard. — Paris. D r Culot (Charles), anc. Int. des Hôp., 6, rue de La République. — Maubeuge (Nord). Cunisset-Carnot (Paul), Premier Présid. de la Cour d'Ap., 19, cours du Parc. — Dijon (Côte-d'Or). — R Curé (Emile), Prop., anc. s. -Préfet. — Provins (Seine-et-Marne). Curie (Jules), Lieut. -Colonel du Génie en retraite, 155, boulevard de La Reine. — Versailles (Seine-et-Oise). Cussac (Joseph de), Insp. des forêts, 45, rue Allix. — Sens (Yonne). D r Cyon (Élie de) , anc. Prof, de Physiol., 4, rue de Thann. — Paris. D r Dagrève (Élie), Méd. du Lycée et de l'Hôp. — Tournon-sur-Rhône (Ardèche). — R D r Daguenet (Victor), Méd. -Maj.de l'Armée en retraite, 44, Grande-Rue. — Besançon (Doubs).. *Daleau (François). — Bourg-sur-Gironde (Gironde). Dalligny (A.), anc. Maire du VIII e arrond., 5, rue Lincoln. — Paris. — F Damoizeau, 52, avenue Parmentier. — Paris. Damoy (Julien), Nég., 31, boulevard de Sébastopol. — Paris. Danel, Imprim., 93, rue Nationale. — Lille (Nord). pour l'avancement des sciences L1X Daney (Alfred), Nég., anc. Maire, 36, rue de La Rousselle. — Bordeaux (Gironde). Danguy (Louis), Prof, départ, d'agric. de la Loire-Inférieure, 1, quai Duquesne.— Nantes (Loire-Inférieure). Danguy (Paul), Lie. es Sc.,Prépar. deBotan. au Muséum d'Hist. nat., 7, rue de L'Eure. — Paris. — R Daniel (Lucien), Doct. es Se. nat., Prof, au Lycée, 18, rue de Palestine. — Rennes (Ille-et-Vilaine). Danton, Ing. civ. des Mines, 6, rue du Général-Henrion. — Neuilly-sur-Seine (Seine). —F Darbas (Louis), Conserv. du Musée Georges Labit, 23, rue d'Orléans. — Toulouse (Haute- Garonne) . Darboux (Gaston), Maître de Conf. de Zool. à la Fac. des Se, 24, quai Claude-Bernard. — Lyon (Rhône). Darcy (Félix), Prof, au Petit-Lycée Condorcet, 23, rue Ballu. — Paris. Dard (Jules, Marius), Minoterie Narbonne. — Hussein-Dey (départ. d'Alger). D r Darin (Gustave), 41, boulevard des Capucines. — Paris. Darlan (Jean), anc. Min. de la Justice, Mena, du Cons. gén. de Lot-et-Garonne, 22, rue de Bellechasse. — Paris. Darras (A.), Nég., 1, rue Relier. — Paris. D r Darzens (Georges) , Répét. de Chimie à l'Éc. Polytech., 22, avenue Ledru-Rollin. — Paris. D r Dassieu (Mathieu), 6, rue Serviez. — Pau (Basses-Pyrénées). Dassonville (Charles, Léon), Doct. es Se, Vétér. en 1er au 12e Rég. d'Artil. — Vincennes (Seine). Dattez, Pharm., 17, rue de La Villette. — Paris. Daubin (Paul), Echaide, 14. — Saint-Sébastien (Espagne). Dauriat, Chef de dépôt en retraite de la Comp. des Chem. de fer de l'Est, 18, rue Lécluse. — Paris. Dautzenberg (Philippe), Zool., 213, rue de L'Université. — Paris. Dauvé (Camille), Prof, de Phys. au Collège Monge. — Beaune (Côte-d'Or). Davanne (Alphonse), Présid. hon. du Cons. d'Admin. de la Soc. franc, de Pholog., 82, rue des Petits-Champs. — Paris. Daveluy (Charles), Dir. gén. hon. des Contrib. dir. et du Cadastre, 107, boulevard Brune. — Paris. Davenport (Isaac, B.), Méd.-Dent., 30, avenue de L'Opéra. — Paris. David (Arthur), 29, rue du Sentier. — Paris. — R David (Emile), Pharm. — Objat (Corrèze) . David (Pierre), Prépar. de Phys. à la Fac. des Se. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Daymard (Victor), anc. Ing. de la Marine, Ing. en chef de la Comp. gén. Transat. , 47, rue de Courcelles. — Paris. Debreuil (Charles), 50, quai Pasteur. — Melun (Seine-et-Marne). Debruge (Arthur), Commis à l'admin. des Postes et Télég. — Bougie (départ, de Cons- tantine) (Algérie). D r Dechamp (Paul, Jules) , Méd. princ. de la Marine en retraite, villa Richelieu. — Arcachon (Gironde). Deck {Maurice), Armateur, 46, rue Marengo. — Dunkerque (Nord). Defforges (Gilbert), Colonel Command. le 36 e Rég. d'Infant., Breveté d'État-Maj., 2, rue de L'Est. — Melun (Seine-et-Marne). Defrenne (Adolphe), Prop., 295, rue Nationale. — Lille (Nord). Degeorge (Hector), Archit. S. C, Expert près le Trib. civ. et le Cons. de Préfect. de la Seine, 151, boulevard Malesherbes. — Paris. Deglatigny (Louis), Nég. en bois, 11, rue Biaise-Pascal. — Rouen (Seine-Inférieure). — R Degorce (Marc, Antoine), Pharm. en chef de la Marine en retraite, 42, rue des Semis. — Royan-les-Bains (Charente-Inférieure). — R Degousée (Edmond), Ing. des Arts et Man., 164, boulevard Haussmann. — Paris. — F Dehaut (E.), 147, rue du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. D r Dehaut (Félix), Pharm. de Ire c i. ; 147, rU e du Faubourg-Saint-Denis. — Paris. D r Dehenne (Albert), 34, rue de Berlin. — Paris. Déjardin (E.), Pharm. de 1™ cl., anc. Int. des Hôp., 109, boulevard Haussmann. — Paris. Dejean de Fonroque (Abel), Chef de serv. de la Comp. du Canal de Suez en retraite, 202, boulevard Saint-Germain. — Paris. LX ASSOCIATION FRANÇAISE D r Delabost (Merry), Dir. hon. et Prof, à l'Éc. de Méd., Chirurg. en chef de l'Hôtel Dieu et des Prisons, 76, rue Ganterie. — Rouen (Seine-Inférieure). Delacour (Théodore), 94, rue de La Faisanderie. — Paris. Delaîon (Maurice), Ing. sanitaire, Indust., 14, quai de La Râpée. — Paris. Oelage (Pierre, Joseph), Ing. des Arts et Man., Adj. au Maire du XI e arrond., 90, bou- levard Richard-Lenoir. — Paris. Delage (Yves), Mem. de l'Inst., Prof, à la Fao. des S de Pari 14 "je du Marché — Sceaux (Seine). Delagrave (Charles), Libr.-Édit., 15, rue So îfflot. — Paris. *Delair (Léon), Chirurg. Dent., Prof, à l'Éc. dentaire de Paris, 68, boulevard Roche- chouart. — Paris. Delaire (Alexis), Sec. gén. de la Soc. d'Économ. soc< de, anc Élève d FÉc .Polytech. 238, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R D r Delaporte, 24, rue Pasquier. — Pa' s. — R Delattre (Carlos), Filât., anc. Élève u l'Éc. Polytech., 126, rue Jacquemars-Giélée. — Lille (Nord). — R Delaunay (Henri), Ing. des Arts et Man., 39, rue d'Amsterdam. — Paris. — R Delaunay-Belleville (Louis), Ing.-Construc, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 17, boule- vard Richard- Wallace. — Neuilly-sur-Seine (Seine). — R *Delaval (le Commandant Fernand), Chef du Génie, 21, rue Ingres. — Montauban (Tarn-et-Garonne). *D r Delbet (Paul), 16, rue Montalivet. — - Paris. De L'Épine (Paul), Rent., 14, rue de Fontenay. — Châtillon-sous-Bagneux (Seine).— R Delesse (M me V°), 59, rue Madame. - Paris. — R Delessert de Mollins (Eugène), anc. Prof., villa Verte-Rive. — Cully (canton de Vaud) (Suisse). — R Delestrac (Lucien), Ing. en che des P. et Ch., 3, rue Marengo. — Saint-Étienne (Loire). — R Delisle (M m e Fernand), 35, rue d L'Arbalète. — Paris. D r Delisle (Fernand), 35, rue de L'Arbalète. — Paris. Delmas (Charles), Prop., 11, avenue de La Gare-d'Orléans. — Albi (Tarn). Delmas (Fernand), Ing., Archit., Prof. d'Archit. à l'Éc. cent, des Arts et Man., 4 bis, rue de Lota (135, rue de Longchamp). — Paris. Delmas (Jules), Étud., 175, boulevard de Caudéran. — Bordeaux (Gironde). Delmas (Julien), Armât., 42, quai Duperré. — La Rochelle (Charente-Inférieure). *Delmas (Léon), Étud. à la Fac. des Se. de Toulouse, 12, rue Henri -Teulière. — Montauban (Tarn-et Garonne). Delmas (Louis, Eugène), Ing. princ. chez MM. Schneider et C' ,e , anc. Elève de l'Éc. Polytech., 28, route d'F.pinac. — Le Creusot (Saône-et-Loire). D r Delmas (Maurice), Méd. des Thermes de Dax, 175, boulevard de Caudéran. — Bordeaux (Gironde). Delmas (M mr V e Paul), 175, boulevard de Caudéran. — Bordeaux (Gironde). — R Deloche (René), Insp. gén. des P. et Ch., 78, rue Mozart. — Paris. Delocre, Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, 1, rue Lavoisier. — Paris. Delomier (Julien), Fabric. de rubans. — Feurs (Loire). Delon (Ernest), Ing. des Arts et Man., 27, rue Aiguillerie. — Montpellier (Hérault). — R D r Delore (Xavier), Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., anc. Chirurg. en chef de la Charité de Lyon. — Romanèche-Thorins (Saône-et-Loiiei. — F Delorme (Eugène), Chef de Bureau au Min. des Fin., 14, rue du Regard. — Paris. Delort (Jean-Baptiste), Prof. hon. de l'Univ. — Villefranche-sur-Saône (Rhùue). Dèlugin (M mc Antoine), 26, rue La Boétie. — Périgueux (Dordogne). Dèlugin (Antoine), anc. Pharm., 26, rue La Boétie. — Périgueux (Dordogne). Delune (Théodore), Nég. en ciment, 94, quai de France. — Grenoble (Isère). Deluns-Montaud (Pierre), anc. Min. des Trav. pub., Min. plénipotentiaire, Chef de la Div. des Archives au Min. des Af. étrangères, 3, rue des Beaux-Arts. — Paris. D r Delvaille (Camille). — Bayonne (Basses-Pyrénées). — R Demarçay (Eugène), anc. Répét. à l'Éc. Polytech., 80, boulevard Malesherbes. — Paris.— R Demesmay (Félix), Fabric. de ciment de Portland. — Cysoing (Nord). Démichel (Alphonse), Construc. d'inst. de précis., 24, rue Pavée-Marais. — Paris. D r Demonchy (Adolphe), 37, rue d'Isly. — Alger. — R Démonet (François, Charles), Ing. des Arts et Man., Mem. du Cons. mun., 23, rue de La Commanderie. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). pour l'avancement des sciences LX1 Démons (Albert), Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 18, cours du Jardin-Public. — Bordeaux (Gironde). Demont-Breton (Adrien), Artiste-Peintre. — Wissant (Pas-de-Calais) et Montgeron (Seine-et-Oise). Demorlaine (Joseph), Insp. adj. des Forêts, 106, chaussée Marcadé.— Abbeville (Somme). Demoussy (Emile), Assistant de physiol. végét. au Muséum d'Hist. nat., 10, rue Chap- tal. — Levallois-Perret (Seine). Denigès (Georges), Prof.de Chim. biol. à la Fac. de Méd., 53, rue d'Alzon.— Bordeaux (Gironde). — R Deniker (Joseph), Doct. es Se, Biblioth. du Muséum d'Hist. nat., 36, rue Geoffroy- Saint-Hilaire. — Paris. Denise (Lucien), Archit., Ing. des Arts et Man., 17, rue d'Antin. — Paris. Denoyel (Antonin), Prop., 9, rue du Plat. — Lyon (Rhône). *Denoyer (Marcel), Chirurg.-Dent. diplômé de FÉc. dentaire de Bordeaux, 8, rue des Cordeliers. — Bordeaux (Gironde). Denuzière (Charles), Distillateur-Liquoriste, 6, rue du Général-Foy. — Saint-Etienne (Loire). Denys (Marcel), Maître de verreries. — Courcy par Loivre (Marne). Denys (Roger), ing. en chef des P. etCh., 1, rue de Courty. — Paris. — R Depaul (Henri), Agric, château de Vaublanc. — Plemet (Côtes-du-Nord). — R Dépierre (Joseph), Ing.-Chim. — Cernay (Alsace-Lorraine). — R Déplanque (J.), Ing. hydraul., 34, rue Tour-Notre-Dame. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de- Calais). Deprez (Edouard), Chef de Divis. à la Préf. de l'Aisne, 8, rue Milon-de-Martigny. — Laon (Aisne). Deprez (Marcel), Mem. de lTnst., Prof, au Conserv. nat. des Arts et Met., 23, avenue de Marigny. — Vincennes (Seine). Déroualle ( Victor) (père), Ing.civ., 14, avenue de Launay. — Nantes (Loire-Inférieure). D r Deroye (André), Dir. de FÉc. de Méd., 17, rue Piron. — Dijon (Côte-d'Or). Deroye (Fernand), Insp. adj. des Forêts, 1, rue Sambin. — Dijon (Côte-d'Or). Dervillé (Stéphane;, Nég. en marbres, anc. Présid. du Trib. de Com., 37, rue Fortuny. — Paris. — R Desaubliaux (Jean), Étud., 21, rue Saint-Guillaume. — Paris. Desbonnes (F.), Nég., 5, cours de Gourgues. — Bordeaux (Gironde). — R Deschamps (Arnold), v.-Présid. au Trib. de l™ inst., 17, rue de La Poterne. — Rouen (Seine-Inférieure). Desharnoux, 69, rue Monge. — Paris. Deshayes (Victor), Ing. civ. des Mines, 79, rue Claude-Bernard. — Paris. Deslandres (Henri), Mem. de lTnst., Doct. es Se, Astronome à l'Observatoire de Meu- don, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 43, rue de Rennes. — Paris. Deslandres (Paul), Archiv.-Paléog., 62, rue de Verneuil. — Paris. Desmarets, Dir. de l'Observât, météor., 11, rue Fortier.— Douai (Nord). Desmaroux (Louis), Ing. en chef des Poudres et Salpêtres en retraite, 32, rue Lacé- pède. — Paris. Desmarres (Robert), Ing. civ. des Mines, 20, rue de Penthièvre. — Paris. *D r Desnos (Ernest), Sec. gén.. de VAssoc. française d'Urologie, 59, rue La Boétie. — Paris. Desormos, Ing. en chef des P. et Ch. — Sisteron (Basses-Alpes). Despécher (Jules), 37, rue Caumartin. — Paris. D r D'Espine (Adolphe), Prof, de Pathol. int., 6, rue Beauregard. — Genève (Suisse). Desplats (Henri), Doyen de la Fac. libre de Méd. et de Pharm., 56, boulevard Vauban. — Lille (Nord). D r Desprez (Eugène, Marius), 27, rue de La Sous-Préfecture. — Saint-Quentin (Aisne). Desprez (H.), Dir. du Comptoir Maritime, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 6, place de La Bourse. — fa ris. Desroziers (Edmond), Ing. élect., Expert près le Trib. de la Seine et Arbitre près le Trib. de Com., 10, avenue Frochot. — Paris. D r Destot (Etienne), 15, rue Saint-Dominique. — Lyon (Rhône). Dethan (Adhémar), Pharm. de 1" cl., 25, rue Baudin. — Paris. Dethan (Georges), Pharm. de l re cl., 14, rue de La Paix. — Paris. Détroyat (Arnaud). — Bayonne (Basses-Pyrénées). — R Devay (M me Ve Justin), 82, rue Taitbout. — Paris. Devienne (Joseph), Cons. à la Cour d'Ap., 1, rue Vaubecour. — Lyon (Rhône). Deville (Jules), Nég., Mem. de la Ch. de Com., 24, rue Lafon. — Marseille (Bouches-du- Rbône). LXU ASSOCIATION FRANÇAISE Devoucoux (Georges), Chirurg. -Dent, diplômé de la Fac. de Méd., 13, rue Caumartin. — Paris. Dewatines (Félix), Relieur, Artiste-Peintre, Admin. du Musée des Arts décoratifs, 87, rue Nationale. — Lille (Nord). Dida (A.), Chim., 22, boulevard des Filles-du-Calvaire. — Paris. — R Didier (M m0 Laurence), 17, rue de Saint-Pétersbourg. — Paris. Diéderichs-Perrégaux, Manufac. — Jallieu par Bourgoin (Isère). Dietz (Emile), Pasteur. — Rotbau (Alsace-Lorraine). — R Dieulafoy (Georges), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de PAcad. de Méd., Méd. des Hôp., 38, avenue Montaigne. — Paris. Diparraguerre (Ysidoro), Chirurg. -Dent., 10, rue Blanc-Dutrouilh. — Bordeaux (Gironde). Dislère (Paul), Présid. de Sect. au Cons. d'Etat, anc. Ing. de la Marine, Présid. du Cons. d'admin. de l'Éc. coloniale, 10, avenue de L'Opéra. — Paris. — R Doin (Octave), Libr.-Édit., 8, place de L'Odéon. — Paris. Dollfus (Adrien), Dir. de la Feuille des Jeunes Naturalistes, 35, rue Pierre-Charron. — Paris. Dollfus (M me Auguste), 53, rue de La Côte. — Le Havre (Seine-Inférieure). — F Dollfus (Auguste), Présid. de la Soc. indust., avenue de La Paix.— Mulhouse (Alsace- Lorraine). Dollfus (Charles), 16, avenue Bugeaud. — Paris. Dollfus (Gustave), lng. des Arts et Man., Filât. — Mulhouse (Alsace-Lorraine).— R Dombre (Louis), Ing. civ. des Mines, Dir. des Mines de Douchy. — Lourcbes (Nord). Domergue (Albert), Prof, à l'Éc. de Méd., 341, rue Paradis. — Marseille (Bouches- du-Rhône). — R Donati (Frediano), Prof. spéc. d'Agric, 10, rue Napoléon. — Bastia (Corse). D r Donnezan (Albert), Présid. de la Soc. des Méd. et Pharm. des Pyrénées-Orient., 5, rue Font-Froide. — Perpignan (Pyrénées-Orientales). *D r Dor (Henri), Prof. hon. à l'Univ. de Berne, 9, rue du Président-Carnot. — Lyon (Rhône). Dornier (M" e Blanche), 48, rue Pierre-Corneille. — Lyon (Rhône). D r Dornier (Virgile), Méd. princ. de l'Armée territoriale, 48, rue Pierre-Corneille. — Lyon (Rhône). Douay (Léon), 1, avenue Durante (villa Ninck). — Nice (Alpes-Maritimes) et La Rosoie. — Cavalaire par Gassin (Var). — F Doumenjou (Paul), Avoué. — Foix (Ariège). Doumer (Emmanuel), Prof, à la Fac. de Méd., 57, rue Nicolas-Leblanc. — Lille (Nord). *Doumerc (Jean), Ing. civ. des Mines, 61, rue d'Alsace- Lorraine. — Toulouse (Haute- Garonne). — R *Doumerc (Paul), Ing. civ., 38, rue du Taur. — Toulouse (Haute-Garonne). — R Doumergue (François), Prof, au Lycée, 2, rue des Arènes. — Oran (Algérie). Doussaint (Maurice), anc. Prépar. à la Fac. des Se. de Bordeaux, Chef duLabor. chim. de la Soc. Fabrica de Mieres. — Mieres par Ablana (Asturies) (Espagne). Douvillé (Henri), Ing. en chef, Prof, à l'Éc. nat. sup. des Mines, 207, boulevard Saint- Germain. — Paris. — R D r Doyon (A.), Associé nat. de l'Acad.de Méd., Méd. des Eaux. — Uriage (Isère), et 27, rue de Jarente. — Lyon (Rhône). Drake del Castillo (Emmanuel), 2, rue Balzac. — Paris. — F *Dramard (Léon), Rent, 9, rue Saint- Vincent. — Fontenay-sous-Bois (Seine). D r Dransart. — Somain (Nord). — R D r Dresch. — Pontfaverger (Marne). Dreyfus (Félix), Nég., 1, rue Bonaparte. — Paris. Drioton (Clément), Mem. de la Commis, des Antiquités de la Côte-d'Or et de la Soc. de Spéléologie, 23, rue Saint-Philibert. — Dijon (Côte-d'Or). *Drouet (Paul), Prop., Hameau du Bosq. — Croissanville (Calvados). Drouin (Alexis), Ing.-Chim., 101, rue de Rennes. — Paris. D r Drouineau (Gustave), Insp. gén. des Serv. admin. au Min. de Tint., 105, rue Notre-Dame- des-Champs. — Paris. *Druart (Emile), Nég. en mater, de construc. et charbons de terre, 37, chaussée du Port. — Reims (Marne). Dubail-Roy (Gustave), Sec. de la Soc. Belfortaine d'Émulation, 42, faubourg de Montbéliard. — Belfort. — R pour l'avancement des sciences lxih *D r Dubar (Eugène), 73, rue Caumartin. — Paris. Dubertret (L.-M.), Prop., 11, rue Newton. — Paris. Dubiau (Paul), lng. de l'Assoe. des Prop. d'appareils à vapeur du Sud-Est, 80, rue Paradis. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Dubief (M Ue ), 9 bis, rue de Moscou. — Paris. D r Dubief (Henri), Méd.-lnsp. des Épidémies du départ, de la Seine, 9 bis, rue de Moscou. — Paris. Dubois (Marcel), Prof, à la Fac. des Lettres., 76, rue Notre-Dame-des-Champs. — Paris. Dr Dubois (Raphaël), Prof, à la Fac. des Se, 27, rue du Juge- de -Paix. - Lyon (Rhône). Dubois de l'Estang (Etienne), Insp. des Fin., 4, rue Saint-Florentin. — Paris. Dubourg (A.), Avoué à la Cour d'Ap., 51, rue de La Devise. — Bordeaux (Gironde). Dubourg (Elisée), Doct. es Se, Chef des trav. de chim. à la Fac. des Se, 66, rue Pélegrin. — Bordeaux (Gironde). Dubourg (Georges), Nég. en drap., 27, rue Sauteyron. — Bordeaux (Gironde). — R Dubourg (Paul), Nég., Mem. du Cons. gén., 5, rue du Perron. — Besançon (Doubs). Duburcq-Gastellier (Fèlix-Amable), Rent., rue de Coulommiers. — La Ferté-sous- Jouarre (Seine-et-Marne). *Ducamp (Louis), Prépar. à la Fac. des Se, 161, rue Solférino. — Lille (Nord). *Duchesne (A.), Chirurg.-Dent., 57, rue de La Pomme. — Toulouse (Haute-Garonne). Duclaux (Emile), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, à la Fac. des Se et à l'Inst. nat. agron., 39, avenue Breteuil. — Paris. — R D r Ducor (Paul), 87, avenue de Villiers. — Paris. Ducournau (F.), Chirurg.-Dent., 42, rue Cambon. — Paris. Ducreux (Alfred), Nég., Consul du Paraguay, Mem. du Cons. d'arrond., 9, boulevard National. — Marseille (Bouches-du-Rhône). — R Ducrocq (Henri), Cap. d'Artil., Breveté d'Ét.-Maj., 79, avenue Bosquet. — Paris. — R Dufay (Adrien), Biblioth. de la Ville, 7, rue du Puits-Chatel. — Blois (Loir-et-Cher). Dufet (Henri), Maître de Conf. à l'Éc. narra, sup., Prof, de Phys. au Lycée Saint- Louis, 35, rue de L'Arbalète. — Paris. Dufour (Léon), Dir.-adj. du Lab. de Biologie végét. — Avon (Seine-et-Marne). — R D" - Dufour (Marc), Rect., Prof. d'Ophtahnol. à l'Univ., 7, rue du Midi. — Lausanne (Suisse). — R Dufresne, Insp. gén. de l'Univ., 61, rue Pierre-Charron. — Paris. — R Dufresne(L-), Lieut. de vaisseau en retraite, 13, rue Cortambert. — Paris. Duguet (Francis), Chim., 12, rue Le Peletier. — Paris. D r Duguet (Jean-Baptiste), Mem. de l'Acad. de Méd., Agr. à la Fac. de Méd., Méd. des Hôp., 60, rue de Londres. — Paris. Duguet (Raymond), Étud., 60, rue de Londres. — Paris. D r Dulac (H.), 14, boulevard Lachèze. — Montbrison (Loire). — R D r Du Lac (Dieudonné). — La Gauphine par Cazouls-les-Béziers (Hérault). Dumas (Hippolyte), Indust., anc. Élève de l'Éc. Polytech. — Mousquety par l'Isle- sur-Sorgue (Vaucluse). — R Dumas-Edwards (M me J.-B.), 23, rue Cassette. — Paris. — R Dumée (Paul,), Pharm., Mem. des Soc. botan. et mycol. de France, vis-à-vis la Cathé- drale. — Meaux (Seine-et-Marne). Duminy (Anatole), Nég. en vins de Champagne. — Ay (Marne). — R Dumollard (Félix), 6, rue Hector-Berlioz. — Grenoble (Isère). *D r Dunogier (Simon), 51, cours de Tourny. — Bordeaux (Gironde;. *Dunoyer (Auguste), Chef d'Escadrons de Caval. en retraite, 102, avenue Gambetta. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Du Pasquier, Nég., 6, rue Bernardin-de-Saint-Pierre. — Le Havre (Seine-Inférieure). *D r Dupau (Justin), Chirurg. en chef hon. de l'Hôtel-Dieu, 3, place Sainte-Scarbes. — Toulouse (Haute-Garonne). Duplay (Simon), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Chirurg. des Hôp., 70, rue Jouffroy. — Paris. — R Dupont (F.), Chim., Sec. gén. hon. de l'Assoc. des Chim. de Sucreries et Distilleries, 154, boulevard Magenta . — Paris. — R D r Dupouy (Abel), 43, avenue du Maine. — Paris. — R Dupré (Anatole), Chim., 36, rue d'Ulm. — Paris.— R D r Dupuis, Mem. du Cons. gén., 1, rue de Poitiers. — Bressuire (Deux-Sèvres). Dupuis (Charles), Dispacheur consult. de la Marine, 3, rue Pajou. — Paris. — R LXIV ASSOCIATION FRANÇAISE Dupuy (Léon), Prof, au Lycée, 43, cours du Jardin-Public. — Bordeaux (Gironde). — F Dupuy (Paul), Prof, à la Fac. de Méd. de Bordeaux, 16, chemin d'Eysines. — Caudéran (Gironde). — F Duran (Paul, Emile), Ing. des Arts et Man., Nég., route d'Eauze. — Condom (Gers). Duran-Loriga (Juan, J.), Command. d'Artil. et Prof, de Math., 20, plaza de Maria Pfta. — La Corogne (Espagne). Durand (Eugène), Prof. hon. à l'Éc. nat. d'Agric, 6, rue du Cheval-Blanc. — Montpellier (Hérault). D r Durand (Jean), Méd. des Hop., 116, cours d'Alsace-et-Lorraine. — Bordeaux (Gironde). *Durand-Claye (M me V e Alfred). — La Bretèche par Palaiseau (Seine-et-Oise) et l'hiver 69, rue de Clichy. — Paris. Durand-Claye (Léon), Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, 81, rue des Saints-Pères. — Paris. Durand-Gasselin (Hippolyte-Marie), Indust., 10, passage Saint-Yves. — Nantes (Loire- Inférieure). D r Durante (Gustave), anc. Int. des Hôp., 32, avenue Rapp. — Paris. Duranteau (M me la Baronne Albert), château de Laborde d'Antran. — Ingrande par Châtellerault (Vienne). Duranteau (le Baron Albert), Prop., château de Laborde d'Antran. — Ingrande par Châtellerault (Vienne). D r Dureau (Alexis), Biblioth. de l'Acad. de Méd., Archiv. hon. de la Soc. cTAnthrop. de Paris, 16, rue Bonaparte. — Paris. Durègne (M me V e E.), 22, quai de Béthune. — Paris. Durègne (Emile), Ing. des Télég., 34, cours de Tourny. — Bordeaux (Gironde). Duret (Théodore), Homme de lettres, 4, rue Vignon. — Paris. D r Duroselle (Fernand), 17, rue de La Pâture— Amiens (Somme). Duroy de Bruignac (Albert), Ing. des Arts et Man., 15, rue du Sud. — Versailles (Seine-et-Oise). Durthaller (Albert), Nég. — Altkirch (Alsace-Lorraine). Dussaut (Louis), Kecev. princ. des Conlrib. indir., Entreposeur des Tabacs. — Châ- tellerault (Vienne). Dutailly (Gustave), anc. Prof, à la Fac. des Se. de Lyon, anc. Député, 84, rue du Rocher. — Paris. — R Dutens (Alfred), 12, rue Clément-Marot. — Paris. D r Dutertre (Emile), Chirurg. de FHôp. Saint-Louis, 12, rue de La Coupe. — Bou- logne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Duval (Edmond), Ing. en chef des P. et Ch. en retraite, 34, avenue de Messine. — Paris. — R Duval (Mathias), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de FAcad. de Méd., Prof. d'Anat. à FÉc. nat. des Beaux-Arts, 11, cité Malesherbes (rue des Martyrs). — Paris. — R Duvergier de Hauranne (Emmanuel), Mem. du Cons. gén. du Cher, 3, rue Gounod. — Paris et château d'Herry (Cher). Duvert (Georges) Indust., La Gabie. — Verneuil-sur- Vienne (Haute-Vienne). Dybowski (Jean), lnsp. gén. de l'Agric. coloniale, Dir. du Jardin d'Essai colonial. — Nogent-sur-Marne (Seine). Early (Ch., Sydney), Ing. civ., 41, rue du Bras-d'Or. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de- Calais). Ecoffey (Eugène), Entrep., 24, rue Dauphine. — Paris. École spéciale d'Architecture, 136, boulevard Montparnasse. — Paris. Égli (Arthur), anc. Indust. — PaliseulJBelgique). Église évangélique libérale (M. Charles Wagner, pasteur), 91, boulevard Beaumarchais. — Paris. — F Eichthal (Eugène d'), Admin. de la Comp. des Chem. de fer du Midi, 144, boulevard Malesherbes. — Paris. — R Eichthal (Louis d'), château des Bézards. — Sainte-Geneviève-des-Bois par Châtillon- sur-Loing (Loiret). — R Élie (Eugène), Manufac.,50,ruedeCaudebec. — Elbeuf-sur-Seine(Seine-Inférieure). — R Elisen, Ing., Admin. de la Comp. gén. Transat., 153, boulevard Haussmann . — Paris. — R Ellie (Raoul), Ing. des Arts et Man. — Cavignac (Gironde). — R Emerat, Nég., rue d'Orléans. — Oran (Algérie). Engel (Michel), Reheur, 91, rue du Cherche-Midi. — Paris. — F POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXV Enlart (M lle Antoinette). — Airon-Saint-Vaast par Montreuil-sur-Mer (Pas-de- Calais). Enlart (M' ue Camille), 14, rue du Cherche-Midi. — Paris. Enlart (Camille), Mem. résid. de la Soc. des Antiquaires de France, 14, rue du Cherche-Midi. — Paris. Érard (Paul), Ing. des Arts et Man. — Jolivet par Lunéville (Meurthe-et-Moselle). Erceville (le Comte Charles d'), 42, rue de Grenelle. — Paris. Essars (Pierre des), s.-Chef au Secret, gén. de la Banque de France, 14, rue d'Edim- bourg. — Paris. *Estoile (le Comte Julien de 1'), Lieut. au 59° Rég. d'Infant. — Foix (Ariège). D r Eternod, Prof, à l'Univ. de Genève. — Les Acacias (canton de Genève) (Suisse). D r Eury. — Charmes-sur-Moselle (Vosges). Eysséric (Joseph), Artiste-Peintre, 14, rue Duplessis. — Carpentras (Vaucluse). — R Fabre (Charles), Doct. es Se, Prof. adj. à la Fac. des Sc.,Dir. de la Stat. agronoui., 18, rue Fermât. — Toulouse (Haute-Garonne). Fabre (Cyprien), Nég., anc. Présid. de la Ch. de Corn., 71, rue Sylvabelle. — Marseille (Boucbes-du-Rhône). Fabre (Ernest), Ing. des Arts et Man., anc. Dir., Successeur de l'anc. Soc. anonyme de» Chauxhydraul.de VHomme-d'Armes. — L'Homme-d'Armes par Montélimar (Drôme), Fabre (Georges), Insp. des Forêts, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 28, rue Ménard. — Nîmes (Gard). — R Fabrègue (Jules), Chef de Bureau au Min. de la Justice, 3, rue des Feuillantines. — Paris. D r Fabriès (Ernest). — Sidi-Bel-Abbès (départ. d'Oran) (Algérie). Fabvre (Edouard), Avocat. — Blaye (Gironde). D r Fage (Arthur), Prof, à l'Éc. de Méd., 17, rue Pierre-l'Ermite. — Amiens (Somme). Faget (Marius), Archit., 34, rue du Palais-Gallien. — Bordeaux (Gironde). Fagnon (Ernest), Nég. en vins, Mem. du Cons. mun., 42, rue de Battant. — Besançon (Doubs). v D r Faguet (Charles), anc. Chef de clin, à la Fac. de Méd. de Bordeaux, 8, rue du Palais. — Péri gueux (Dordogne). Faillet (Eugène), Mem. du Cons. mun., 52, rue de Sambre-et-Meuse. — Paris. D r Faisant (Léon). — La Clayette (Saône-et-Loire). Fallût (Emmanuel), Prof, de Géol. à la Fac. des Se, 56, rue de Turenne. — Bordeaux (Gironde). Farcy (Joseph), Prof, spécial d'Agric. — Beaucaire (Gard). Farjon (Ferdinand) Indust., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 22, rue Dutertre. — Bou- logne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Farjon (Roger), Ing., anc. Élève de l'Éc. Polytech. 22, rue Dutertre. — Boulogne-sur- Mer (Pas-de-Calais). Faucheur (Edmond), Manuf., Présid. du Comité linier du Nord de la France, 18, square Rameau. — Lille (Nord). Fauchille (Auguste), Doct. en Droit, Lie. es Lettres, Avocat à la Cour d'Ap., 56, rue Royale. — Lille (Nord). Faure (Alfred), Prof. d'Hist. nat. à l'Éc. nat. vétér., anc. Député, 11, rue d'Algérie. — Lyon (Rhône) — R Faure (Julien), Dir. de l'Octroi, 2, rue de l'Amphithéâtre. —Limoges (Haute-Vienne). *Fauré-Hérouart (Dominique), Nég., Maire. — Montataire (Oise). Fauvel (Pierre), Doct. es Se. nat., Prof. adj. de Zool. à la Fac. libre des Se, 14, rue Gutenberg. — Angers (Maine-et-Loire). •Favenc (Bernard), Prof, à l'Éc. française de Droit. — Le Caire (Egypte). Favereaux (Georges), 52, quai Debilly. — Paris. — R Favre (Louis), Ing. agron., 18, rue des Écoles. — Paris. Favrel (Georges), Prof, à l'Éc. sup. de Pharm., 22, rue Sainte-Catherine. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Fayot (Louis), Ing., Dir. des Ateliers de la Maison Bréguet, rue de L'Abbaye-des-Prés — Douai (Nord). 'Fayoux (Auguste), Chirurg.-Dentiste, 14, rue Jean-Jacques-Rousseau. — Niort (Deux- Sèvres). Febvre-Wilhélem(M m e Edouard), villa du Rendez-Vous. — Chaumont (Haute-Marne). Febvre- Wilhélem (Edouard), Mem. du Cons. gén., villa du Rendez-Vous. — Chaumont (Haute-Marne). Feineux (Edmond), 4, boulevard de Maupeou. — Sens (Yonne). LXVI ASSOCIATION FRANÇAISE Félix (Marcel), 13, rue de Tocqueville. — Paris. Féret (Alfred) (fils), Prop. vitic, Présid. du Comice agric. de Tunisie, domaine de Zaraa. — Souk-el-Kmis (Tunisie). Féret (Alfred) (père), Indust., 16, rue Etienne-Marcel. — Paris. Féret (René,), Dir. du Lab. des P. et Ch., anc. Élève de i'Éc. Poiytech., 4 bis, place Frédéric-Sauvage. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Fernet (Emile), Insp. gén. de l'Instrue pub., 23, avenue de L'Observatoire. — Paris, Ferrand (M" 6 V e ), 3, place d'Iéna. — Paris. Ferrand (M" e Madeleine), 3, place d'Iéna. — Paris. Ferrand (Lucien), Étud., 68, rue Ampère. — Paris. *Ferray (Edouard), Pharm. de l re cl., Présid. du Trib. et de la Ch. de Com., Maire. — Évreux (Eure). Ferré (Gabriel), Prof, à la Fac. de Méd., 29, rue Saint-Genès. — Bordeaux (Gironde). Ferrouillat (Prosper), Lie. en Droit, Syndic de la Presse départ., 10, rue du Plat. — Lyon (Rhône). *Ferry (M me Émilei, 21, boulevard Cauchoise. — Rouen (Seine-Inférieure). *Ferry (Emile), Nég., anc. Présid. du Trib. de Com., et du Cons. gén. de la Seine-Infé- rieure, 21, boulevard Cauchoise. — Rouen (Seine-Inférieure). — R Ferté (Emile), 3, rue de La Loge. — Montpellier (Hérault). *Ferton (Charles), Cap. d'Artil., Command. l'Artil. de la Place. — Bonifacio (Corse). Féry (Charles), Chef des trav. prat. à l'Éc. mun. de Phys. et de Chim. indust., 42, rue Lhomond. — Paris. *Fiche, Ing. Elect., rue Saint-Louis. — Montauban (Tarn-et-Garonnej. Ficheur (Emile), Doct. es Se, Prof, de Géol. à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, Dir.-adj. du Serv. géol. de l'Algérie, 77, rue Michelet. — Alger-Mustapha. — R Fière (Paul), Archéol., Mem. corresp. de la Soc. française de Numism. et d'Archéol. — Saigon (Cochinchine). — R D r Fiessinger (Charles), Corresp. nat. de l'Acad. de Méd. — Oyonnax (Ain). Fiévet (Gustave), Pharm. de l re cl., Mem. de la Soc. chim., 53, rue Réaumur. — Paris. Figuier (Albin), Prof, à la Fac. de Méd., 17, place des Quinconces. — Bordeaux (Gironde). Filloux, Pharm. — Arcachon (Gironde). D r Fines (Jacques), Méd. en chef de l'Hôp. civ., Dir. de l'Observ. météor., 2, rue du Bastion-Saint-Dominique. — Perpignan (Pyrénées-Orientales). Fischer (H.), 13, rue des Filles-du-Calvaire. — Paris. Fischer de Chevriers, Prop., 23, rue Vernet. — Paris. — R Fisson (Charles), Fabric. de chaux hydraul. natur. — Xeuilley (Meurthe-et-Moselle). Flamand (G., B., M.), Chargé du cours de Géog. physique du Sahara à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, 6, rue Barbes. — Alger-Mustapha. Flammarion (Camille), Astronome, 40, avenue de L'Observatoire. — Paris; et à l'Ob- servatoire. — Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise). Flandin, Prop., 29, avenue d'Antin. — Paris. — R Fleury (Jules, Auguste), Ing. civ. des Mines, Prof, à l'Éc. des Se politiques, 6, rue du Pré-aux-Clercs. — Paris. Fliche, Prof, à l'Éc. Forest., 9, rue Saint-Dizier. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Floquet (Gaston), Prof, à la Fac. des Se, 17, rue Saint-Lambert. — Nancy (Meurthe- et-Moselle). Florent (M me Paul), 22, rue des Encans. — Avignon (Vaucluse). Florent (M lle Pauline), 22, rue des Encans. — Avignon (Vaucluse). *Florent (Paul), Indust., anc. Présid. du Trib. de Com., 22, rue des Encans. — Avignon (Vaucluse). Fochier (Alphonse), Prof, de Clin, obstétrie à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 3, place Bellecour. — Lyon (Rhône). Fock (Abraham), Ing. civ., villa La Bruyère, avenue Mentque. — Arcachon (Gironde). D r Fontan (Emile, Jules), Méd. princ.de l re cl., Prof, à l'Éc. de Méd. navale, 9 avenue Colbert. — Toulon (Var). Fontane (Marius), anc. Sec. gén. de la Comp. du Canal de Suez, 5, rue Cernuschi. — Paris. *Fontaneau (Éléonor), anc. Of. de Marine, anc. Élève de l'Éc. Poiytech., 8, cours Bugeaud. — Limoges (Haute -Vienne). *Fontès (Joseph), Ing. en chef des P. et Ch., 3, rue Romiguières. — Toulouse (Haute- Garonne). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXVII "Forestié (Edouard), Imprim., Dir. du Courrier de Tarn-et-Garonne, 23, rue de la . République. — Montaubaa (Tarn-et-Garonne). Forestier (Charles), Prof. hon. de Lycée, 34, rue d'Alsace-Lorraine. — Toulouse (Haute-Garonne). D r Fort (Auguste), 6, rue des Capucines. — Paris. Fortel (A.) (fils), Prop., 7, rue Noël. — Reims (Marne). — R Fortin (Raoul), 24, rue du Pré. — Rouen (Seine-Inférieure). — R Fougeron (Paul), 55, rue de La Bretonnerie. — Orléans (Loiret). Fouju (Gustave), Représ, de com., 33, rue de Rivoli. — Paris. Fouqué (Ferdinand, André), Mem. de l'Inst., Prof, au Collège de France, 23, rue Hum- Fourcade-Cancellé (Edouard), Caissier central de la Comp. du Canal de Suez, 23, rue des Imbergères. — Sceaux (Seine). Fourdrignier (Edouard), Archéol., 5, Grande-Rue. — Sèvres (Seine-et-Oise). Foureau (Fernand), Lauréat de l'Inst., Explorateur, Ing. civ., Mem. de la Soc. de Géog. — Bussière-Poitevine (Haute- Vienne). Fouret (Georges), Examin. d'admis, à l'Éc. Polytech., 4, avenue Carnot. — Paris. Fouret (René), 22, boulevard Saint-Michel. — Paris. Fourmaintreaux (Jules), Céram., rue des Potiers. — Desvres (Pas-de-Calais). D r Fournier (Alban). — Rambervillers (Vosges). Fournier (Alfred), Prof. hon. à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Méd. hon. des Hôp., 77, rue de Miromesnil. — Paris. — R. D r Fournier (Edmond), Lie. es Se. nat., anc. Int. des Hôp., Chef de clin, à la Fac. de Méd.. 77, rue de Miromesnil. — Paris. Fournier (Eugène), Prof, à la Fac. des Se. — Besançon (Doubs). D r Foveau de Courmelles (François, Victor), Lie. es Se. Phys., es Se. Nat. et en Droit, Lauréat de l'Acad. de Méd., 26, rue de Châteaudun. — Paris. Foville (Alfred de), Mem. de l'Inst., Cons.-Maître à la Cour des Comptes, anc. Dir. de l'Admin. des Monnaies et Médailles, anc. Élève de l'Ec. Polytech., 3, rue du Regard. — Paris. Francezon (Paul), Chim. et Indust., 7, rue Mandajors. — Alais (Gard). — R François (Philippe), Doct. es Se, Chef des travaux pratiques à la Fac. des Se, 20, rue Monsieur-le-Prince. — Paris. D r François-Franck (Charles, Albert), Mem. de l'Acad. de Méd., Prof. sup. au Col- lège de France, 5, rue Saint-Philippe-du-Roule. — Paris. — R Francq (Léon), Ing. civ. des Mines, Lauréat de l'Inst., 48, avenue Victor-Hugo. — Paris . Francq (Pierre, Roger), Étudiant, 48, avenue Victor-Hugo. — Paris. D r Frat (Victor), 23, rue Maguelone. — Montpellier (Hérault). Frébault (Emile), Pharm., Insp. de Pharm., 53, boulevard Victor-Hugo. — Nevers (Nièvre) . Frémont-Saint-Chaffray (M m <= Berthe), 54, rue de Seine. — Paris. *Frey (M me Léon), 99, boulevard Haussmann. — Paris. *Dr Frey (Léon), Prof, à l'Éc. dentaire de Paris, 99, boulevard Haussmann. — Paris. D r Fricker, 6, square de Latour-Maubourg. — Paris. Friedel (M^e V e Charles) (née Combes), 9, rue Michelet. — Paris. — F Frison, Chirurg.-Dent., 9, rue de Surène. — Paris. D r Frison (A.), 5, rue de La Lyre. — Alger. Frizeau (G.), Avocat à la Cour d'Ap. de Bordeaux. — Branne (Gironde). Froidevaux (Henri), Sec. de l'Office colonial près la Fac. des Lettres, 47, rue Dangi- villiers. — Versailles (Seine-et-Oise). Froissart (Emile), Chef d'Escadron au 15e rég. d'Artil., 16, rue Jean-de-Gouy. — Douai (Nord). Frolov (le Général Michel), 36, quai des Eaux-Vives. — Genève (Suisse). Fron (Albert), Garde gén. des Forêts, École Forestière des Barres -Vilmorin. — Nogent-sur-Vernisson (Loiret). — R Fron (Emile), Météor. tit. au Bur. cent, météor. de France, 19, rue de Sèvres. — Paris, Fron (Georges), Chef des trav. botan. à l'Inst. nat. agronom., 36, rue Madame — Paris. — R Frontard (Jules), Censeur du Lycée Corneille. — Rouen (Seine-Inférieure). Frossard (Charles), v.-Présid. de la Soc. Ramond, 14, rue Ballu. — Paris. — F D r Fumouze (Armand), Pharm. de Ire cl., 78, rue du Faubourg-Saint-Denis.— Paris.— F Dr Fumouze (Victor), 132, rue Lafayette. — Paris. LXV1II ASSOCIATION FRANÇAISE Gabeau (Charles), Interp. milit. princ. en retraite, château de Fontaines-les-Blanches. — Autruche (Indre-et-Loire). Gâches (Gustave), Chef de Divis. à la Préfecture, 29, rue Ingres. — Montauban (Tarn- et-Garonne). D r Gaches-Sarraute-Barthélemy (M me Inès), 61, rue de Rome. — Paris. Gadeau de Kerville (Henri), Homme de Se, Présid. de la Soc. des Amis des Se. nat., 7, rue Dupont. — Rouen (Seine-Inférieure). D r Gaillard (Eugène), 11, rue Lafayette. — Paris. Gaillot (Jean-Baptiste, Amable), s.-Dir. de l'Observatoire nat. de Paris. — Arcueil (Seine). Gaillot (Léon), Dir. de la Stat. agronom. de l'Aisne, avenue Brunehaut.— Laon (Aisne). Gain (Edmond), Prof. adj. à la Fac. des Se, Dir. des Études agronom. et coloniales à l'Univ., 7, rue de Lorraine. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). •Galante (Emile), Fabric. d'inst. de chirurg., 2, rue de L'École-de-Médecine.— Paris. — F D r Galezowski (Xavier), 103, boulevard Haussmann. — Paris. Galicher (J.) (fils), Relieur, 81, boulevard Montparnasse. — Paris. Galimard (Joseph), Doct. en Pharm , Pharm. de l r e classe, Mem. de la Soc. Chim. et de la Soc. de Spéléologie. — Abbaye de Flavigny-sur-Ozerain (Côte-d'Or). D r Galippe (Victor), Mem. de l'Acad. de Méd., 12, place Vendôme. — Paris. Galland (Gustave), Filât. — Remiremont (Vosges). Galle (Emile), Maître de verrerie, Mem. de YAcad. de Stanislas, 39, avenue de La Ga- renne. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Gallice (Henry), Nég. en -vins de Champagne, faubourg du Commerce. — Épernay (Marne). D r Gallois (Paul), anc. Int. des Hop., 9/, boulevard Malesherbes. — Paris. Gallopin (Abel), Lie. en Droit, place Saint-Denis. — Montoire-sur-Loir (Loir-et-Cher). Gandoulf (Léopold), Princ. hon. du Collège, 9, rue Villars. — Grenoble (Isère). D r Gandy (Paul). — Bagnères-de-Bigorre (Hautes- Pyrénées). D r Garand (A.), 1, rue de La Paix. — Saint-Étienne (Loire). Gardair (Aimé), Dir. de la Comp gén. des Prod. chim. du Midi, 51, rue Saint- Ferréol. — Marseille (Bouches-du-Rhône). *Gardès (M me Louis), 7, rue du Lycée. — Montauban (Tarn-et-Garonne). — R •Gardés (Louis), Notaire hon., anc. Elève de l'Éc. nat. sup. des Mines, 7, rue du Lycée. — Montauban (Tarn-et-Garonne). — R Gariel (M me C.-M.), 6, rue Édouard-Detaille. — Paris. — R •Gariel (C.-M.), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Insp. gén., Prof. à l'Éc. nat. des P. et Ch., 6, rue Édouard-Detaille. — Paris. — F Gariel (M me Léon), 1, avenue de Péterhof. — Paris. — R Gariel (Léon), Ing. agron., 1, avenue de Péterhof. — Paris. Garnier (Ernest), anc. Présid. de la Soc. indust. de Reims, (chez M. Lemaire), 12, rue Sacrot. — Saint-Mandé (Seine). — R Garnier (Jules), anc. Ing. des Mines du Gouvern. à la Nouvelle-Calédonie, 47, rue de Clichy. — Paris. Garnier (Louis), Nég. en tissus, 16, îtie de Talleyrand. — Reims (Marne). Garnier (Paul), Ing.-Mécan., Horlog., 16, rue Taitbout. — Paris. Garreau (L. -Philippe), Cap. de frégate en retraite, 1, rue de Floirac. — Agen (Lot-et- Garonne), et l'hiver, 62, boulevard Malesherbes. — Paris. — R Garric (Jules), Banquier, 3, rue Esprit-des-Lois. — Bordeaux (Gironde). Garrigou (Félix), Prof, à la Fac.de Méd., 38, rue Valade. — Toulouse (Haute-Garonne). Garrigou-Lagrange (Paul), Avocat, Sec. gén. de la Soc. Gay-Lussac, 23, avenue Foucaud. — Limoges (Haute-Vienne). "Garrisson (Charles), Prop., Mem. du Cons. mun. — Beausoleil par Montauban (Tarn- et-Garonne). *Garrisson (Eugène), Avocat, 19, rue des Augustins. — Montauban (Tarn-et-Garonne). 'Gascard (Albert) (père), anc. Pharm., Indust., Juge sup. au Trib. de Com. — Bihorel- lez-Rouen par Rouen (Seine-Inférieure). Gascard (Albert) (fils), Prof, à l'Éc. de Méd. et de Pharm., 33, boulevard Saint-Hilaire. — Rouen (Seine-Inférieure). •Gasqueton (M me Georges), château Capbern. — Saint-Estèphe (Gironde). — R Gasqueton (Georges), Avocat, anc. Maire, château Capbern. — Saint-Estèphe (Gironde). Gaté-Ricbard (Michel), Prop., faubourg Saint-Hilaire. — Nogent-le-Rotrou(Eure-et-Loir). Gatine (Albert), Insp. des Fin., 1, rue de Beaune. — Paris. — R pour l'avancement des sciences lxix D r Gaube (Jean), 12, rue Léonie. — Paris. — R D r Gaube (Jules, Jean), 12, rue Léonie. — Paris. Gauchas (M me (Alfred), 6, rue Messonier. — Paris. D" - Gauchas (Alfred), 6, rue Meissonier. — Paris. Gauchery (Paul), Doct. es Se. nat., Int. des Hûp., 47, rue de Vaugirard. — Paris. Gauckler (Paul), Corresp. de l'Inst., Agr. d'Histoire, Chef du serv. des Antiquités et Arts, 66, rue des Selliers. — Tunis. Gaudry (Albert), Mem. de lTnst., Prof. hon. au Muséum d'Hist. nat., 7 bis, rue des Saints- Pères. — Paris. — F Gauthier (Antoine), Fabric. de rubans, 10, rue Mi-Carême. — Saint-Étienne (Loire). Gauthier-Villars f Albert), Imprim-Édit., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 55, quai des Grands-Augustins. — Paris. *Gauthiot (Charles), Sec. gén. de la Soc. de Géog. corn, de Paris, Mem. du Cons. sup. des Colonies, 63, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Gautier (Gaston), anc. Présid. du Comice agric., 6, rue de La Poste.— Narbonne (Aude). D r Gautier (Georges), Dir. du Lab. d'Électrothérap. et de la Revue internat. d'Électro- thérap., 13, rue Auber. — Paris. — R. Gavelle (Emile), Filât., 289 bis, rue Solférino. — Lille (Nord). Gavelle (Julien), boulevard de La Gare.— Cormeilles-en-Parisis (Seine-et-Oise). Gay (Tancrède), Prop.,17, rue Chanzy. — Reims (Marne). Gayet (Alphonse), Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., anc. Chi- rurg. tit. de l'Hôtel-Dieu, 106, rue de L'Hôtel-de-Ville. — Lyon (Rhône). Gayon (Ulysse), Corresp. de l'Iust., Doyen de la Fac. des Se, Dir. de la Stat. agron., 7, rue Duffour-Dubergier. — Bordeaux (Gironde). — R Gazagnaire (Joseph), anc. Sec. de la Soc. entomol. de France, 29, rue Centrale. — Cannes (Alpes-Maritimes). — R Gazagne (Gaston), Chef de sect. à la Comp. des Chem. de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, 40, rue de L'Hôtel-de- Ville. — Arles-sur-Rhône (Bouches-du-Rhône). Gelin (l'Abbé Emile), Doct. en Philo, et en Théologie, Prof, de Math. sup. au Col. de Saint-Quirin. — Huy (Belgique). — R Genaille (Henri), Ing. civ., Chef de l'entret.des bâtiments à l'Admin. cent, des Chem. de fer de F État, 68, boulevard Rochechouart. — Paris. Gêneau de Lamarlière (Léon), Doct. es Se, Lauréat de l'Inst.. Chargé d'un cours d'Hist. nat. à l'Éc. de Méd., 115, rue Clovis. — Reims (Marne). Geneste (Philippe), Archit., 9, quai de Retz. — Lyon (Rhône). Genis (Louis), Ing., Dir. de la Soc. d'Assainissement, 95, rue de Prony. — Paris. Gensoul (Paul), Ing. des Arts et Man., AdmiD. de la Comp. du Gaz de Lyon, 42, rue Vaubecour. — Lyon (Rhône). — R GentH (Louis), Maître de Conf. à la Fac. des Se, 65, boulevard Pasteur. — Paris. — R *Genvresse (Félix), Étud., 16, rue de Chalon. — Paris. D' Geoffroy (Jules), 15, rue de Hambourg. — Paris. Geoffroy Saint-Hilaire (Albert), anc. Dir. du Jardin zool. d'Acclimat., anc. Présid. de la Soc. nat. d'Acclimat. de France, 9, rue de Monceau. — Paris. — F Georges (H.), Nég., v.-Consul de l'Uruguay, 1, rue de L'Arsenal. — Bordeaui (Gironde). Georgin (Ed.), Étud., 7, faubourg Cérès. — Reims (Marne). Gérard (l'Abbé Félicien), Lie. es Se. nat , Prof, à l'Éc. Saint-François de Salles, 39, rue Vannerie. — Dijon (Côte-d'Or). Gérard (René), Prof, de Botan. à la Fac. des Se, Dir. du Jardin botan. de la Ville, 67, avenue de Noailles. — Lyon (Rhône). Gerbeau, Prop., 13, rue Monge. — Paris.— R *D r Gerber (Charles), Prof, à l'Éc. de Méd., Chef des travaux prat. à la Fac. des Se, 25, boulevard Gazzino. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Gérente (M me Paul), 19, boulevard Beauséjour. — Paris. — R D r Gérente (Paul), Méd.-Dir. hon. des Asiles pub. d'aliénés, Sénateur d'Alger, 19, bou- levard Beauséjour. — Paris. — R Germain (Henri), Mem. de l'Inst., Présid. du Cons. d'admin. du Crédit Lyonnais, anc. Député, 89, rue du Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. — F Germain (Philippe), 33, place Bellecour. — Lyon (Rhône). — F Gervais (Alfred), Dir. de la Comp. des Salins du Midi, 2, rue desÉtuves. - Montpellier (Hérault). Gévelot, Nég., 30, rue Notre-Dame-des-Victoires. — Paris. Geymùller (le Baron Henry de), Corresp. de l'Inst. de France, Archit., 3, rue Louise. — Baden-Baden (Grand-Duché de Bade). LXX ASSOCIATION FRANÇAISE *Giard (Mme Alfred), 14, rue Stanislas. — Paris. *Dr Giard (Alfred), Mem. de l'Inst., Prof, à la Fac. des Se, Maître de Conf. à l'Éc. Norm. sup., anc. Député, 14, rue Stanislas. — Paris. — R *Gibert, Archit., place d'Armes. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Gibou (Edouard), Prop., 87, avenue Henri-Martin. — Paris. Gigandet (Eugène) (fils),Nég., 16, rue Mentaux. — Marseille (Bouches-du-Rhône). — R Gignier (Justin, Régis), Pharm., anc. Maire. — Romans (Drôme). Gilardoni (Camille), Manufac. — Altkircb (Alsace-Lorraine). Gilardoni (Frantz), Manufac. — Altkirch (Alsace-Lorrainej. Gilardoni (Jules), Manufac. — Altkircb (Alsace-Lorraine). Gilbert (Armand), Présid. de Chambre à la Cour d'Ap., 12, rue Vauban. — Dijon (Côte-d'Or). — R Gillard (Gabriel), Chirurg.-Dent. diplômé de la Fac. de Méd., 4, carrefour de FOdéon. — Paris. Gillet (fils aîné), Teintur., 9, quai de Serin. — Lyon (Rhône). — F Gillet (Albert), 156, boulevard Pereire. — Paris. D r Gillet (Henry), 3, place Pereire. — Paris. Gillet (Stanislas), Ing. des Arts et Man., 32, boulevard Henri-IV. — Paris. D r Gillot (François, Xavier), 5, rue du Faubourg-Saint- Andoche. — Autun (Saône-et- Loire). Gilot (Paul, Louis), Caissier d'Agent de Change, 34, rue Saint-Didier. — Paris. Girard (Charles), Chef du Lab. mun. de la Pré f. de Police, 2, rue de La Cité. — Paris. — F D r Girard (Henry), Méd. de la Marine, Prof, à l'Éc. de Méd. navale, 25, avenue Vauban. — Toulon (Var). D r Girard (Joseph de), Agr. à la Fac. de Méd., 4, rue des Trésoriers-de-la-Bourse. — Montpellier (Hérault). D r Girard (Jules), Prof, à l'Éc. de Méd., Mem.duCons. mun., 4, rue Vicat. — Grenoble (Isère). Girard (Julien), Pharm.-Maj. de l'Armée en retraite, 3, boulevard Bourdon. — Paris. — R Girard (Max), Agréé au Trib. de Com., 2, rue Rossini. — Paris. Girardon (Henri), Ing. en chef des P. et Ch., 5, quai des Brotteaux. — Lyon (Rhône). Girardot (Louis, Abel), Géol., Prof, au Lycée, 63, rue des Salines. — Lons-le-Saunier (Jura). Giraud (Louis). — Saint-Péray (Ardèche). — R Giraux (M me Louis), 9 bis, avenue Victor-Hugo. — Saint-Mandé ("Seine). Giraux (Louis), Nég. 9 bis. avenue Victor-Hugo. — Saint-Mandé (Seine). — R Giresse (Edouard), Sénateur de Lot-et-Garonne, Mem. du Cons. gén., Maire. — Meilhan (Lot-et-Garonne). D r Girod (Paul), Prof, à la Fac. des Se, Dir. de l'Éc. de Méd., 26, rue Blatin. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Giry (M me Marius), 8, rue Sainte. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Giry (Marius), Fabric. de papiers et de pâte de bois, 8, rue Sainte. — Marseille (Bou- ches-du-Rhône). Gob (Antoine), Prof, à l'Athénée, 9, boulevard du Canal. — Hasselt (Belgique). Gobin (Adrien), Insp. gén. hon. des P. et Ch., 8, quai d'Occident. — Lyon (Rhône). — R Godard (Félix), Ing. de la Marine hors cadres, 15, rue d'Edimbourg. — Paris. — R Godart (Aimé), anc. Dir. de l'Éc. Monge, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 179, rue de Courcelles. — Paris. Godillot-Alexis (Georges), Ing. des Arts et Man., 2, rue Blanche. — Paris. D r Godin (Paul), Méd.-Maj. de De cl., 21, rue Nicole. — Paris. Godon (Charles), Dir. de l'Éc. dentaire de Paris, 40, rue Vignon. — Paris. D r Goldschmidt (David), 4 bis, rue des Rosiers (chez M. Reblaub). — Paris. Goldschmidt (Frédéric), Rent., 33, rue de Lisbonne. — Paris. — F D r Gomet (Alfred), 79, Grande-Rue. — Besançon (Doubs). D r Gordon y de Acosta (D. Antonio de), Présid. de VAcad. des Se. méd., phys. et nat., esq d à Amargura. — La Havane (Ile de Cuba). — R D r Gornard de Coudre, 39, rue Notre-Dame-de-Lorette. — Paris. Gort Viscomt). — East-Cowes-Castle (Isle of Wight) (Angleterre). Gossart (Emile), Prof, de Phys. à la Fac. des Se, 68, rue Eugène-Ténot.— Bordeaux (Gironde). Gosselet (Jules), Doyen de la Fac. des Se, 18, rue d'Antin. — Lille (Nord). Gossiome (Paul), Nég. — Yerres (Seine-et-Oise). D' Gouas (Ernest). — La Croix-Saint-Leufroy (Eure). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXXI Gouin (Adolphe), Ing. des Arts et Man., Admin. -gérant de la Soc. des Savonneries Menpenti, 118, Grand Chemin de Toulon. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Gouin (Edouard), Ing. des P. et Ch. en retraite, Dir. de la Comp. des Transports mari- times, 32, rue Breteuil. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Goullin (Gustave, Charles), Consul de Belgique, anc. Adj. au Maire, 5, place du Général- Mellinet. — Nantes (Loire-Inférieure). Gounouilhou (G.), Imprim., 11, rue Guiraude. — Bordeaux (Gironde). — F Gourdon (Maurice), Attaché au Serv. de la Carte Géol. de France, 19, rue de Gigant. — Nantes (Loire-Inférieure). Gourret (Paul), Doct. es Se, Prof, à FÉe. de Méd., s. -Dir. du Lab. Zool.. 24, rue de Lodi. — Marseille (Bouches-du-Rhône). D r Grabinski (Boleslas). — Neuville-sur-Saône (Rhône). — R 'Grammaire (Louis), Géom., Cap. adjud.-maj. au 52 e rég. territ. d'Infant., Agent gén. du Phénix, place Saint- Jean. — Chaumont (Haute-Marne). Grandeau (Louis), Insp. gén. des Stat. agronom.,Prof. au Conserv. nat. des Arts et Met., 4, avenue de La Bourdonnais. — Paris. Grandidier (M me Alfred), 6, rond-point des Champs-Elysées. — Paris. Grandidier (Alfred), Mem. de l'Inst., 6, rond-point des Champs-Elysées. — Paris. — R *Granet (Vital), Recev. mun., rue Louis-Codet. — Saint-Junien (Haute- Vienne). Grasset (M me Joseph), 6, rue Jean-Jacques-Rousseau. — Montpellier (Hérault). Grasset (Joseph), Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 6, rue Jean-Jacques-Rousseau. — Montpellier (Hérault). Dr Gratiot (E.) (fils). — La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). Gréard (Octave), Mem. de l'Acad. française et de l'Acad. des Se. morales et politiques, v.-Rect. non. de l'Acad. de Paris, 30, rue du Luxembourg. — Paris. Grédy (Frédéric), Nég. en vins, 16, quai des Chartrons. — Bordeaux (Gironde). D r Grégoire (Junior), Méd. de la Comp. des Chem. de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. — Chazelles-sur-Lyon (Loire). Grellet (V.), v. -Consul des États-Unis. — Kouba par Hussein-Dey (départ. d'Alger). Grenier (René), Ing. civ. des Mines, Minotier. — Pocancy par Vertus (Marne). Grimanelli (Périclès), Dir. de Fadmin. pénitentiaire au Min. de Tint. —Paris. Grimaud (Emile), Imprim., 4, place du Commerce. — Nantes (Loire-Inférieure). — R D r Grimoux (Henri), Méd. lion, des Hôp. — Beaufort (Maine-et-Loire). — F Grison (Ernest), s.-Insp. de l'Enregist., 18, rempart des Petits-Prés. — Château- Thierry (Aisne) . *Grison-Poncelet (Eugène), Manufac, rue de Nogent. — Creil (Oise).— R D r Gros (Joseph), Méd. en chef de la Maison d'éduc. de la Légion d'hon., place de La Mairie. — Écouen (Seine-et-Oise). D r Gros (Joseph), Méd. en chef de l'Hôp. Saint-Louis, 24, rue Saint- Jean. — Boulogne- sur-Mer (Pas-de-Calais). Gros et Roman, Manufac. — Wesserling (Alsace-Lorraine). D r Grosclaude (Alphonse), 21, rue Pontallier. — Elbeuf-sur-Seine (Seine-Inférieure). Gross (M me Frédéric), 25, rue Isabey. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). — R Gross (Frédéric), Doyen de la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 25, rue Isabey. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). — R Grosseteste (William), Ing. des Arts et Man., 67, avenue Malakoff. — Paris. Grottes (le Comte Jules des), Mem. du Cons. gén., 9, place Gambetta. — Bordeaux (Gironde). Grouselle (M me Emile). — Voncq (Ardennes). Grouselle (Emile), Notaire. — Voncq (Ardennes). Grouvelle (Jules), Ing. des Arts et Man., Prof, de Phys. indust. à l'Éc. cent, des Arts et Man., 18, avenue de L'Observatoire. — Paris. Gruner (Edouard), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytecli., Sec. du Comité cent, des Houillères, 55, rue de Châteaudun. — Paris. Gruter (Dominique, Jost), Méd.-Dent., 7, square Saint-Amour. — Besançon (Doubs). Grynfeltt, Prof, à la Fac. de Méd., 8, place Saint-Côme. — Montpellier (Hérault). Guccia (Jean-Baptiste), Prof, de Géom. sup. à l'Univ., 30, via Ruggiero Settimo. — Païenne (Italie). D r Guébhard (Adrien), Lie. es Se. Math, et Phys., Agr. de Phys. des Fac. de Méd. — Saint- Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes). — R LXXII ASSOCIATION FRANÇAISE D r Guende (Charles), (Maladies des yeux), 2, rue Montaut. — Marseille (Bouches-du- Rhûne). Guérard (Adolphe), Insp. gén. des P. et Ch., 8, rue Picot. — Paris. Guérin (Jules), Ing. civ. des Mines, 56, rue d'Assas. — Paris. Guérin (Louis), Opticien, 14, rue Bab-Azoun. — Alger. Guérin (Paul), Prépar. de Botan. à l'Éc. sup. de Pharm., 4, avenue de L'Observatoire. — Paris. D r Guerlain (Louis) (fils), anc. Int. des Hôp. de Paris, 13, rue Nationale. — Boulogne- sur-Mer (Pas-de-Calais). D r Guerne (le Baron Jules de), Natur., Sec. gén. de la Soc. nat. d'Acclimat. de France, 6, rue de Tournon. — Paris. — R. Guerrapain (Achille), Prof, départ. d'Agric. — Laon (Aisne). Guerrapin, anc. Nég., l'Hermitage. — Saint-Denis-Hors par Amboise (Indre-et- Loire). Gueydon (Louis), Pharm. de 1"? cl. — Chabreville par Guîtres-sur-1'Isle (Gironde). Guézard (M^e Jean-Marie), 16, rue des Écoles. — Paris. — R *Guézard (Jean-Marie), anc. Princ. Clerc de Notaire, 16, rue des Écoles. — Paris. — R Guiauchain, Archit., rue Clauzel. — Alger-Agha. Guibert (Léonce), Ing. des P. et Ch., 86, rue de l'Église-Saint-Seurin. — Bordeaux (Gironde). Guiet (Gustave), 90, avenue Malakoff. — Paris. Guieysse (Paul), Ing.-Hydrog. de la Marine, anc. Min., Député du Morbihan, 42, rue des Écoles. — Paris. — R Guiffard (Léon), Avocat à la Cour d'Ap., 45, avenue Trudaine. — Paris. Guignard (Léon), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Dir. de l'Éc. sup. de Pharm., 1, rue des Feuillantines. — Paris. Guignard (Ludovic, Léopold), Présid. de la Soc. des Se. et des Lettres de Loir-et-Cher ', Sans-Souci. — Chouzy (Loir-et-Cher). D r Guilbeau (Martin). — Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées). Guilbert (Gabriel), Météorol., 103, rue Branville. — Caen (Calvados). Guillain (Antoine), Insp. gén. des P. et Ch., anc. Min. des Colonies, Député du Nord, 55, rue Scheffer. — Paris. Guillaume (Eugène, C), Mem. de l'Acad. française et de l'Acad. des Beaux-Arts, Statuaii-e, Dir. de l'Acad. de France à Rome, 5, rue de L'Université. — Paris. Guillemin (Auguste), Prof, de Phys. à l'Éc. de Méd. et de Pharm., anc. Maire, 4, bou- levard de La République. — Alger. D r Guilleminot (Hyacinthe), 13, rue de La Chaussée-de-La-Muette. — Paris. Guillemot (Charles), Mécan., 73, rue Saint-Louis-en-1'Ile. — Paris. D r Guillet, Prof, à l'Éc. de Méd., 28, rue des Carmélites. — Caen (Calvados). Guillibert (le Baron Hippolyte), Avocat à la Cour d'Ap., anc. Baton.duCons.de l'Ordre, 10, rue Mazarine. — Aix en Provence (Bouches-du-Rhône). Guillotin (Amédée), anc. Présid. du ïrib. de Com. de la Seine, 77, rue de Lourmel. — Paris. D r Guilloz (Théodore), Agr. à la Fac. de Méd., 38, place de La Carrière. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Guilmin (M me V"), 8, boulevard Saint-Marcel. — Paris. — R Guilmin (Ch.), 8, boulevard Saint-Marcel. — Paris. — R Guimarâes (Rodolphe Ferreira de Souza Marques SovoDias),Mem.de VAcad. royale des Se, Lieut. de l'Ét.-Maj. du Génie, 69, rue do 4 de Infanteria. — Lisbonne (Portugal). Guimet (Emile), Nég. (Musée Guimet), avenue d'Iéna. — Paris. — F Guionnet (Paul), Prop., route des Cars. — Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne). *D r Guiraud (Louis), f. à la Fac. de Méd., 48, rue Bayard. — Toulouse (Haute- Garonne). Guiraut (Gabriel), Président d'hon. de la Ch. synd. du Com. des vins et spiritueux de la Gironde, 25, rue du Manège. — Bordeaux (Gironde). Guy (Louis), Nég., 232, rue de Rivoli. — Paris. — R Guyard (Henri), Mem. de la Soc. des Se. nat. de l'Yonne, 17, rue d'Églény. — Auxerre (Yonne). Guyon (M rae A.), 7, rue Pelouze. — Paris. *Guyot (M me Raphaël), 11, rue de Montataire. — Creil (Oise). — R *Guyot (Raphaël), Pharm. de l re cl.. 11, rue de Montataire. — Creil (Oise). — R Guyot (Yves), Dir. polit, du Siècle, anc. Min. des Trav. pub., 95, rue de Seine. — Paris. — R pour l'avancement des sciences LXXI1I Haag (Paul), Ing. en chef, Prof, à l'Éc. Polytech. et à l'Éc. nat. des P. et Ch., 11 bis, rue Chardin. — Paris. Hachette et C' e , Libr.-Édit., 79, boulevard Saint-Germain. — Paris. — F Hagenbach-Bischoff (Edouard), Doct. es Se, Prof, de Phys. à l'Univ., 20, Missions^ strasse. — Bâle (Suisse). Haller-Comon (Albin), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, de Chim. orga- nique àlaFac. des Se., 1, rue Le Goff. — Paris. — R Hallette (Albert), Fabric. de sucre. — Le Cateau (Nord). — R Hallez (Paul), Prof, à la Fac. des Se., 58, rue Jean-Bart. — Lille (Nord). D r Hallion (Louis), Chef des trav. du Lab. de Physiol. pathol. de l'Éc. des Hautes- Études (Collège de France), 54, rue du Faubourg-Saint-Honoré. — Paris. D" - Hallopeau (Henri), Mem. de l'Acad. de Méd., Agr. à la Fac. de Méd., Méd. des Hôp., 91, boulevard Malesherbes. — Paris. Halphen (Georges), Chim. au Min. du Com., 23, rue Bréa. — Paris. Hamard (l'Abbé Pierre, Jules), Chanoine, 6, rue du Chapitre. — Rennes (Ille-et- Vilaine). — R Hamelin (Elphège), Prof, à la Fac. de Méd., 7, rue de La République. — Montpellier (Hérault). D r Hamy (Ernest), Mem. de l'Inst., Prof, au Muséum d'Hist. nat., Conserv. du Musée d'Ethnog., 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire. — Paris. Hanrez (Prosper), Ing., Mem. de la Ch. des Beprésentants, 190, chaussée de Charleroi. — Bruxelles (Belgique). D r Hanriot (Maurice), Mem. de l'Acad. de Méd., Agr. à la Fac. de Méd., 4, rue Mon- sieur-le-Prince. — Paris. Haouy (Charles), Lie. es Se. Math, et Phys., Prépar. à la Fac. des Se, 3 bis, rue de Vannoz. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Haraucourt(C), Prof, de Phys. au Lycée Corneille, 8, place du Boulingrin. — Bouen (Seine-Inférieure). Hardion (Jean), Archit., anc. Élève des Écoles nat. des P. et Ch. et des Beaux-Arts, 4, rue Traversière. — Tours (Indre-et-Loire). Hariot (Paul), Prépar. au Muséum d'Hist. nat., 63, rue de Buffon. — Paris. Harlé (Emile), anc. Ing. des P. et Ch., Construc, 12, rue Pierre-Charron. — Paris. Hartmann (Georges), 14, quai de La Mégisserie. — Paris. Hartmayer, Cap. en retraite, Consul de France hon. — Djerba (Tunisie). Harwood (H., J.), Chirurg.-Dent., 8, rue du Président-Carnot. — Lyon (Rhône). Haton delà Goupillière (J., N.), Mem. de l'Inst., Insp. gén., Dir. hon. de l'Éc. nat. sup. des Mines, 56, rue de Vaugirard. — Paris. — F Hatt (Philippe), Mem. de l'Inst., Ing.-hydrog. de l re cl. delà Marine, 31, rue Madame. — Paris. Haug (Emile), Prof. adj. à la Fac. des Se, 14, rue de Condé. — Paris. Hausser (Edouard), Ing. en chef des P. et Ch., 162, boulevard Malesherbes. — Paris. Hayem (Georges), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Méd. des Hôp., 97, boulevard Malesherbes. — Paris. Hébert (Alexandre), Prépar. adj. des trav. prat. de Chim. à la Fac. de Méd., 14, rue Berthollet — Paris. D r Hecht (Emile), 12, rue Victor-Hugo. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). D r Heckel (Edouard), Prof, à la Fac. des Se et à l'Éc. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Dir. du Jardin botan., 31, cours Lieutaud. — Marseille (Bouches-du-Rhône). D r Heim (Frédéric), Doct. es Se, Agr. à la Fac. de Méd., 34, rue Hamelin. — Paris. Heinbach (Albert), anc. Pharm. de 1" cl., anc. Int. des Hôp., 24, rue de La Tour. — Paris. Heitz (Paul), Ing. des Arts et Man., anc. Élève de l'Éc. libre des Se polit., Avocat à la Cour d'Ap., 29, rue Saint-Guillaume. — Paris. — R Dr Heitz (Victor), Prof. sup. à l'Éc. de Méd., Chef de clin, à l'Hôp., 45, Grand'Rue. — Besançon (Doubs). Héliand (le Comte d'), 21, boulevard de La Madeleine — Paris. — R D r Henneguy (Félix), Prof, au Collège de France, 9, rue Thénard. — Paris. Hennequin (E.), Nég., 84, avenue Ledru-Rollin. — Paris. D r Hénocque (Albert), Dir. adj. du Lab. de Physiol. biol. de l'Éc. des Hautes-Études au Collège de France, 11, avenue Matignon. — Paris. "Henriet (Jules), anc. Ing. en chef des P. et Ch. de l'Empire Ottoman, Présid. de l'Univ. populaire Le Foyer du Peuple, 204, rue Paradis. — Marseille (Bouches-du-Rhône). LXXIV ASSOCIATION FRANÇAISE Henrivaux (Jules), anc. Dir. de la Manufac. de Glaces. — Saint-Gobain (Aisne). Dr Henrot (Henri), Corresp. nat. de l'Acad.de Méd., Dir. de l'Éc. de Méd.,anc. Maire, 73, rue Gambetta. — Reiras (Marne). Henrot (Jules), Présid. du Cercle pharm. de la Marne, 75, rue Gambetta. — Reims (Marne). Henry (Charles), Maître de Conf. à l'Éc. prat. des Hautes-Études, 71, rue du Temple. — Paris. Henry (Louis, Isidore), Ing. en chef de l re cl. de la Marine. — Brest (Finistère). Hérail (Joseph). Prof. à.J'Éc. de Méd., lObis, boulevard Bon-Accueil. — Alger-Mustapha. Hérard (M" e Alice), 16, rue Séguier. — Paris. D r Hérard (Hippolyte), Mem. de l'Acad. de Méd., Agr. de la Fac. de Méd., Méd. des Hôp., 12 bis, place De Laborde. — Paris. Herbault (Nemours), Agent de change hon.,22, rue de L'Elysée. —Paris. *Hérichard (Emile), Ing. civ., anc. Élève de l'Éc. nat. des P. et Ch., 56, rue des Peupliers — Boulogne-sur-Seine- (Seine). — R flermet (TAbbé), Curé. — L'Hospitalet par la Cavalerie (Aveyron). Héron (Guillaume), Prop., château Latour.— Bérat par Rieumes (Haute-Garonne).— R Héron (Jean-Pierre), Prop., 7, place de Tourny. — Bordeaux (Gironde). — R Herran (Adolphe), Ing. civ. des Mines, 36, avenue Henri-Martin. — Paris. Herrenschmidt (Henri), Étud., 10, boulevard Magenta. —Paris. Hérubel (Frédéric), Fabric. de Prod. chim. — Petit-Quévilly (Seine-Inférieure). Dr Hervé (Georges), Prof, à l'Éc. d'Anthrop., 8, rue de Berlin. — Paris. Hess (Philippe), Chirurg.-Dent., 3, rue de La Sous-Préfecture. — Montbéliard (Doubs). Hetzel (Jules), Libr.-Édit., 12, rue des Saints-Pères. — Paris. — R Heurtel (Ferdinand), Cap. de frégate de réserve, 91, avenue Kléber. — Paris. Hildenfmger (Paul), Attaché à la Biblioth. nat., 34, avenue de Villiers. — Paris. Hillel frères, 2, avenue Marceau. — Paris. — F Himly (L., Auguste), Mem. del'lnst., Doyen hon. de la Fac. des Lettres, 23, avenue de L'Observatoire. — Paris. Hivert (Mauricej, Chirurg.-Dent. diplômé de la Fac. de Méd., s.-Dir. de l'Éc. odonto- technique, 9, rue de l'Isly. — Paris. Hlava (Iaroslav), Prof. d'Anat. pathol., à l'Univ. Tchèque, 32, rue Katerinska. — Prague (Autriche-Hongrie). *Hoareau-Desruisseaux Léon), Prof, au Collège. — Wassy-sur-Blaise (Haute-Marne). Holden (Isaac), Manufac, 27, rue des Moissons. — Reims (Marne). Holden (Jonathan), Indust., 23, boulevard de La République. — Reims (Marne). — R D r Hollande, Dir. de l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se. et des Lettres, 19, rue de Boigne — Chambéry (Savoie). Holtz (Paul), Insp. gén. des P. et Ch., 57, rue de Lille. — Paris. D r Hommey (Joseph), Méd. de l'Hôp., Mem. du Cons. départ. d'Hygiène, 3, rue des Cor- deliers. — Sées (Orne). Honnorat-Bastide (Edouard, F.), quartier de La Sèbe. — Digne (Basses-Alpes). Hospitalier (Edouard), Ing. des Arts et Man., Prof, à l'Éc. mun. de Phys. et de Chim. indust., Rédac. en chef de l'Industrie élect., 87, boulevard Saint-Michel. — Paris. Hottinguer, Banquier, 38, rue de Provence. —Paris. — F ♦Houard (Clodomir), Prépar. à la Fac. des Se, 40, rue Balagny. - Paris. Houdaille (François), Prof, de Phys. à l'Éc. nat. d'Agric, 15, rue de L'École-de-Droit. — Montpellier (Hérault). Houdé (Alfred), Pharm. de lre cl., Mem. du Cons. mun.,29, rue Albouy. — Paris.— R Houdié i Julien), Chirurg.-Dent., 69, rue d'Alsace-Lorraine. — Toulouse (Haute- Garonne). Hourdequin (Maurice), Avocat, 93, rue Jouffroy. — Paris. Hourst (Emile), Lieut. de vaisseau, 97, avenue Niel. — Paris. — R Houzeau (Auguste), Corresp. de l'Inst., Prof, de Chim. gén. à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, 31, rue Bouquet. — Rouen (Seine-Inférieure). Hovelacque-Khnopff (Emile), 50, rue CorUmbert. — Paris. — R Hua (Henri), Lie. es Se. nat., Botan., s.-Dir. à l'Éc. des Hautes-Études (Muséum d'Hist. nat.), 254, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Hubert de Vautier (Emile), Entrep. de confec. milit., 114, rue de La République. — Marseille (Bouches-du-Rhône). — R *Dr Hublé (Martial;, Méd.-Maj. de lre cl. au 52e Rég. d'Infant., Méd. chef des salles milit. de l'Hôp. mixte, villa Florian, rue de Bavière. — Montélimar (Drôine).— R POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXXV Hubou (Ernest), Ing. civ. des Mines, Insp. de la Comp. des Chem. de fer de l'Est, 19, allée des Bois-du-Chenil. — Le Raincy (Seine-et-Oise). Hue (le Baron), 1, rue Embouque-d'Or. — Montpellier (Hérault). Hudelo (Louis), Ing. des Arts et Man., Répét. de Phys. gén. à l'Éc. cent, des Arts et Man., 10, rue Saint-Louis-en-1'Ile. — Paris. Hugon (Henri), Chef du Serv. des Domaines, 22, rue d'Angleterre. — Tunis. Hugot (Adolphe), Dir. de la Soc. anonyme des Aciéries et Forges de Firminy. — Firminy (Loire). Hulot (le Baron Etienne), Sec. gén. de la Soc. de Géog., 41, avenue de La Bourdonnais. — Paris. Humbel (M me V e Lucien). — Éloyes (Vosges). — R Huon (A.), Dir. de l'Usine à Gaz, boulevard Daunou. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Huret-Lagache, Présid. de la Ch. de Corn., quai Gambetta. — Boulogne-sur-Mer (Pas- de-Calais). Hurion (Alphonse), Prof, à la Fac. des Se. — Dijon (Côte-d'OrJ. Hurmuzescu (Dragomir), Prof, à l'Univ. — Jassy (Roumanie). *Icard (M me Melchion, 26, traverse Saint Charles. — Marseille (Bouches-du-Rhône). *Icard (Meîchior), anc. Pharm., 26, traverse Saint-Charles. — Marseille (Bouclies-du- Rhùne). Illaret (Antoine), Vétér., 22, rue Dauzats. — Bordeaux (Gironde). *Imbert (Régis), Dir.-Ing. de l'Exploit, forestière de Bonabé, Lie. en Droit, anc. Élève de l'Ec. Polytech, rue de Villet'ranche. — Saint-Girons (Ariège). "Institut de Garthage (Association tunisienne des Lettres, Arts et Sciences), rue de Russie. — Tunis. Institut Pasteur de la Régence, impasse près du Contrôle civil. — Tunis. Isay (M'" e Mayer). — Blamont (Meurthe-et-Moselle). — R Isay (Mayer), Filât., anc. Cap. du Génie, anc. Élève de l'Éc. Polytech. — Blamont (Meurthe-et-Moselle). — R D r Istrati (Constantin), Doct. es Se. Phys., Prof, à l'Univ., Mem. du Cons. sup. de Santé (Laboratoire de Chimie organique), 2, spaniul Général Magheru. — Bucarest (Boumanie.) Jackson-Gwilt (M rs Hannah), Moonbeam villa, Merton road. — New-Wimbledon (Surrey) (Angleterre). — R D r Jacob de Gordemoy (Hubert), Doct. es Se, Chef des trav. de Botan. à la Fac. des Se, 40, allées des Capucines — Marseille (Bouches-du-Bhônej. *Jacquelin (M me V e Félix). — Beuzeville-la-Guérard par Ourville (Seine-Inférieure). Jacquerez (Charles), Agent Voyer en retraite. — Fraize (Vosges). * Jacques (Edmond), Clerc stagiaire de notaire, 6, rue Saint-Vorles. — Châtillon-sur- Seine (Côte-d'Or). * Jacques (Louis), Pereept. des Contrib. dir., 6, rue Saint-Vorles. — Châtillon-sur-Seine (Cùte-d'Or). Jacquin (Anatole), Confis., 12, rue Pernelle. — Paris et villa des Lys. — Dammarie- lez-Lys (Seine-et-Marne). — R Jacquin (Charles), Avoué de l re Inst., 5, rue des Moulins. — Paris. — R Jadin (Fernand), Prof, à l'Éc. sup. de Pharm., rue de L'École-de-Pharmacie. — Mont- pellier (Hérault). Jalliffier, Prof.-Agr. au Lycée Condorcet, 11, rue Sa\. — Paris. Jameson (Conrad), Banquier, anc. Élève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 115, boulevard Malesherbes. — Paris. — F * Jamet (Victor), Prof, au Lycée, 130, cours Lieutaud. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Janet (Léon), Ing. en chef des Mines, 87, boulevard Saint-Michel. — Paris. Jannelle (Emile), Nég. en vins. — Villers-Allerand (Marne). Jannettaz (Paul), Répét. à l'Éc. cent, des Arts et Man., 68, rue Claude-Bernard. — Paris. Janssen (Jules), Mem. de l'Inst. et du Bureau des Longit., Dir. de l'Observât. d'Astron. phys. — Meudon (Seine-et-Oise). *Jaray (Jean), 32, rue Servient. — Lyon (Rhône).— R Jardinet (Ludovic-Eugène), Chef de bat. du Génie, Attaché au Serv. géog. de l'Armée, 140, rue de Grenelle. — Paris. Jarsaillon (François), Prop., v. Présid. du Comice agric, 7, rue Saint -Denis. — Oran (Algérie). Dr Jaubert (Adrien), Insp. de la vérif. des Décès, 57, rue Pigalle. — Paris. — R Jaumes (L, P.), Prof, de Méd. lég. et toxicol. à la Fac. de Méd., 5, rue Sainte-Croix. — Montpellier (Hérault). LXXVI ASSOCIATION FRANÇAISE D r Javal (Emile), Mem. de l'Acad. de Méd., Dir. hon. du Lab. d'Ophtalm. de la Sorbonne anc. Député, 5, boulevard de La Tour-Maubourg. — Paris. — R •Jayles (M me Gustave i, 4, rue Victor-Hugo. — Montauban (Tarn-et-Garonne). •Jayles (Gustave), Avoué, 4, rue Victor-Hugo. — Montauban (Tarn-et-Garonne). D r Jean (Alfred), anc. Int. des Hôp., 15, rue de Londres. — Paris. Jean (Amédèe), Gref. de la Justice de Paix. — Saint-Pierre (Ile d'Oléron) (Charente- Inférieure). Jeannel (Maurice), Prof, de Clin, chirurg. à la Fac. de Méd., 3, allée Saint-Etienne. — Toulouse (Haute-Garonne). — R Jeannot (Auguste), Dir. du serv. des Eaux et de l'Éclairage à la mairie, Dir. adj. du Bureau d'Hyg., 96, Grande-Rue. — Besançon (Doubs). Jeansoulin et Luzzatti, Fabric. d'huiles, avenue d'Arenc, 6, traverse du Château- Vert. — Marseille (Bouches-du-Rhône). *Jeantaud (Charles), Ing. des Arts et Met., 51, rue de Ponthieu. — Paris. Jobard (Jean, François), Manufac, 24, rue de Gray. — Dijon (Côte-d'Or). Jobert (Clément), Prof, à la Fac. des Se. de Dijon, 98, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R. Jochum (Edouard), Peintre-Céram.,anc. Maire, 64, avenue Victor-Hugo. — Boulogne-sur- Seine (Seine). D r Jodin (Henri), Doct. es Se, Prépar. à la Fac. des Se, 41, avenuede Clichy. —Paris. Joffroy (Alix), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Méd. des Hôp., 195, boulevard Saint-Germain. — Paris Johnston (Nathaniel), anc. Député, 15, rue de La Verrerie. — Bordeaux (Gironde). —F Join-Lambert (Octave), Archiv.-Paléogr., anc. Mem. de l'Ec. française de Rome, 144, avenue des Champs-Elysées. — Paris. Joliet (Gaston), Préfet de la Vienne. — Poitiers (Vienne). Jolivald (l'Abbé), anc. Prof. — Mandern par Sierck (Alsace-Lorraine). Jolly (Lèopold), Pharm. de l™ cl., 64, boulevard Pasteur. — Paris. Joly (Louis, Robert), lng. des Arts et Man., Archit., 8, boulevard de La Cité. — Limoges (Haute-Vienne). Jolyet (Félix), Prof, à la Fac. de Méd., 24, rue Diaz. — Bordeaux (Gironde). Jones (Charles), 12, rue de Chaligny (chez M. Eugène Vauvert). — Paris. — R Jones-Dussaut (M lle G.), Les Ruches. — Avon (Seine-et-Marne). Jordan (Camille), Mem. de l'inst., Ing. en chef des Mines en retraite, Prof, à l'Ec. Polytech., 48, rue de Varenne. — Paris. — R D r Jordan (Séraphin), 11, Campania. — Cadix (Espagne). — R Joret (Charles), Mem. de l'inst., Doyen hon. de la Fac. des Lettres d'Aix, 59, rue Madame. — Paris. , , Josse (Hippolyte), Ing. Cons. en matière de Brevets d'invention, anc. Elève de lEc. Polytech., 17, boulevard de La Madeleine. — Paris. Jouandot (Jules), lng. du serv. des Eaux de la Ville, 57, rue Saint-Sernin. — Bor- deaux (Gironde). — R Jouatte (Eugène, Charles), s.-Chef de Bureau au Min. des Fin., 1, rue Clovis. — Paris. D r Joubin (Louis), Prof, à la Fac. des Se, 12, rue des Francs-Bourgeois. — Rennes (Ille-et-Vilaine). Joubin (Paul, Jules), Rect. de l'Acad. — Grenoble (Isère). D r Jouin (François), anc. Int. des Hôp., 11 bis, cité Trévise. —Paris. Joulie, Admin.-Délég. de la Soc. des Prod. chim. agric, 15, rue des Petits-Hôtels. — Paris. Jourdain (Hippolyte), anc. Prof, à la Fac. des Se de Nancy, villa Belle-Vue. — Portbail (Manche). Jourdan (Adolphe), Libr.-Édit., Juge au Trib. de Com., 4, place du Gouvernement. — Alger. Jourdan (A.-G.), Ing. civ. (chez M. Simon), 14, rue Milton — Paris. — R Jourdin (Michel), Juge de Paix, Insp. prine hon. des Établis, classés. — Aubigny-sur- Nère (Cher). Journeaux (Maurice), 111, avenue des Lilas. — Le Pré-Saint-Gervais (Seine). D r Jousset (Marc), anc. Int. des Hôp., 241, boulevard Saint-Germain. — Paris. D r Joyeux-Laffuie (Jean), Prof, à la Fac. des Se, 135, rue Saint-Jean. — Caen (Calvados). Juglar (M me Joséphine), 58, rue des Mathurins. — Paris. — F Julia (Santiago), Doct. es Se — La Bédoule par Aubagne (Bouches-du-Rhône). Julien (Albert), Archit., Expert-Vérific. des trav. de la Ville, 117, boulevard Voltaire. — Paris. pour l'avancement des sciences LXXV1I Jullien (Ernest), Ing. en chef des P. et Ch., 6, cours Jourdan. — Limoges (Haute- Vienne). — R Jullien (Jules, André), Chef de Bat. au 127* rég. d'Infant., Commandant de l'Ecole de Tir du Camp du Ruchard (Indre-et-Loire). Jumelle (Henri), Doct. es Se, Prof. adj. à la Fac. des Se, 24-, rue Fargès. — Marseille (Bouches-du -Rhône). Jundzitt (le Comte Casimir), Prop.-Agric. — Chemin de fer Moscou-Breât, station Domanow-Réginow (Russie). — R Jungfleisch (Emile), Mem. de l'Acad. de Méd., Prof, à l'Éc. sup. de Pharm., 74, rue du Cherche-Midi. — Paris. — R •Junot (Maurice), Dir. des Voyages pratiques, 9, rue de Rome. — Paris. Kahn (Zadoc), Grand Rabbin de France, 17, rue Saint-Georges. — Paris. *D r Keating-Hart (Walter de), 5, boulevard Notre-Dame. — Marseille (Bouches-du- Rhùne). D r Keiffer (Jean, Hilaire), Rédac. à la Semaine médic. de Paris, 17, rue de l'Association. — Bruxelles (Belgique). Keittinger (Maurice), Manufac, v.-Présid. de la Soc. indust., 36, rue du Renard. — Rouen (Seine-Inférieure). D r Kelsch (Achille), Méd.-Insp. de l'Armée, Dir. de l'Ec. d'application du serv. de Santé milit. du Val-de-Grâce, 277 bis, rue Saint-Jacques. — Paris. Kerforne (Fernand), Doct. es Se, Prépar. de Géol. et de Minéral, à la Fac. des Se, 16, rue de Châteaudun. — Rennes (Ille-et-Vilaine). Kesselmeyer (Charles), Présid. -Fondât, de la Ligue docimale, Rose villa, Vale road. — Bowdon (Cheshire) (Angleterre^. — R Kilian (Wilfrid), Prof, à la Fac. des Se, 11 bis, cours Berriat. — Grenoble (Isère). Klipffel (Auguste), ane Juge au Trib. de Corn, de Béziers, Vitie à Aïn-Bessem (Algérie), 13, rue Goethe. — Paris. Knieder (Xavier), Admin. délég. des Établissements Malétra. — Petit-Quévilly (Seine- Inférieure). — R *Kœchlin (René;, Admin.-Délég. de la Comp. de tract, par Trolley automoteur, 5, rue Boudreau. — Paris. Kœchlin-Claudon (Emile), Ing. des Arts et Man.,60, rueDuplessis.— Versailles (Seiue- et-Oise). — R Kohler (Mathieu), Artiste-Peintre, 12, rue du Bassin. — Mulhouse (Alsace-Lorraine). D r Kollmann (Jules), Prof. d'Anat. — Bâle (Suisse). Kowalski (Eugène), Lie es Se, Ing. des Arts et Man., Prof, à l'Éc. sup. de Com. et d'Indust., 1, rue de Grassi. — Bordeaux (Gironde). Krafft (Eugène), ane Élève de l'Éc. Polytech., 27, rue Monselet. — Bordeaux (Gironde) — R Krantz (Camille), Ing. des Manufac. de l'État, ane Min. des Trav. pub., Député des Vosges, 226, boulevard Saint-Germain. — Paris. Kreiss (Adolphe), Ing., 46, Grande-Rue. — Sèvres (Seine-et-Oise). — R Krug (Paul), Nég. en vins de Champagne, 40, boulevard Lundy.— Reims (Marne). •Kùnckel d'Herculais (Jules), Assistant de Zool. (Entomol.) au Muséum d'Hist. nat., 55, rue de Buffon. — Paris. — R Kunkler (Louis, Victor), Ing., ane Élève de l'Éc. Polytech., 20,cours du Chapeau-Rouge. — Bordeaux (Gironde). Kunstler (Joseph), Prof, à la Fac. des Se, 49, rue Duranteau. — Bordeaux (Gironde). D"- Labat (Alfred), Prof, à l'Éc. nat. vétér.,48, rue Bayard. — Toulouse (Haute-Garonne) Labbé (M me Léon), 117, boulevard Haussmann. — Paris. Dr Labbé (Léon), Mem. de l'Acad. de Méd., Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. hon. des Hôp., Sénateur de l'Orne, 117, boulevard Haussmann. — Paris. Labbé (Paul), Explorateur, 15, rue de Bourgogne. — Paris. Labéda, Doyen hon., Prof, à la Fac. de Méd. et de Pharm., 19, rue Héliot.— Toulouse(Haute- Garonne). Dr Laborde, Mem. de l'Acad. de Méd., Dir. des Trav. prat. à la Fac. de Méd., 15, rue de L'École-de-Médecine. — Paris. Laboulaye (P. Lefebvre de), ane Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, 129, ave- nue des Champs-Elysées. — Paris. Labrie (l'Abbé Jean, Joseph), Curé. — Lugasson par Frontenac (Gironde). Labrunie (Auguste), Nég., 2, rue Michel. — Bordeaux (Gironde). — R LXXVII1 ASSOCIATION FRANÇAISE *D r Lacaze (Raymond), allées de Mortarieu. — Montauban (Tarn-et-Garonne). *Lacour (Alfred), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 60, rue Ampère. — Paris. — R Lacroix, 1, rue Sauvai. — Paris. Lacroix (Adolphe), Chim., 186, avenue Parmentier. — Paris. Lacroix (Th.), 106, boulevard de Courcelles. — Paris. D r Ladreit de la Charrière, Méd. en chef hon. de l'instit. nat. des Sourds-Muets et de la Clin, otolog., 3, quai Malaquais. — Paris. Ladureau (M me Albert), 27, rue de Foucroy. — Paris. — R Ladureau (Albert), Ing. -Chim., 27, rue de Foucroy. — Paris. — R Lafargue (Georges), anc. Préfet, Percept. de Charenton, 6, rue Coëtlogon. — Paris. — R. Lafaurie (Maurice), 104, rue du Palais-Gallien. — Bordeaux (Gironde). — R Laffitte (Jean, Paul), Publiciste, 18, rue Jacob. — Paris. — R Laffitte (Léon), Ing. -Civ., 3, boulevard d'Auteuil. — Boulogne-sur-Seine (Seine). Lafourcade (Auguste), Dir.de l'Éc. prim. sup.,4l,rue des Trente-Six-Ponts. —Toulouse (Haute-Garonne). Lagache (Jules), Ing. des Arts et Man., Admin. de la Soc. des Prod. chim. agric, 22, rue des Allamandiers. — Bordeaux (Gironde). — R Lagarde (Auguste), anc. Mem. de la Ch. de Coin., 27, cours Pierre-Puget. — Mar- seille (Bouches-du-Rhône). Lagneau (Didier), Ing. civ. des Mines, 19, rue Cernuschi. — Paris. — R Laire (G. de), Fabric. de Prod. organ., 92, rue Saint-Charles. — Paris. Laisant (C.-A.), Doct. es Se, anc. Cap. du Génie, Examin. d'admis, à l'Éc. Polytech., anc. Député, 162, avenue Victor-Hugo. — Paris. Lalanne (M™ ( Gaston), Castel d'Andorte, 342, route du Médoc. — Le Bouscat (Gironde). D r Lalanne (Gaston), Doct. es Se, Dir. de la Maison de santé, Castel d'Andorte, 342, route du Médoc. — Le Bouscat (Gironde). Lalanne (M me Louis), place Tournon. — La Teste-de-Buch (Gironde). D r Lalanne (Louis), place Tournon — La Teste-de-Buch (Gironde). "Lalaurie (Edouard i, Dir. de l'Éc. normale prim., boulevard Montauriol. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Laleman (Edouard), Avocat, 6, rue Durnerin. — Lille (Nord). *D r Lalesque (Fernand), Corresp. de l'Acad. de Méd., anc. Int. des Hôp. de Paris, boulevard de La Plage, villa Claude-Bernard — Arcachon (Gironde). Lalheugue (H.), Archit. de la Ville, 17, rue Samonzet. — Pau (Basses-Pyrénées). Lallemand (Charles), Mem. du Bureau des Longit., Ing. en chef au Corps des Mines, Dir. du serv. du Nivellement gén. de la France, Cbef du serv. technique du Cadastre, 66, boulevard Emile-Augier. — Paris. Lallié (Alfred), Avocat, 18, rue Lafayette. — Nantes (Loire-Inférieure). — R *Lallier (Paul), Maire, — La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). Lamarre (Onèsime), Notaire, 2, place du Donjon. — Niort (Deux-Sèvres). — R Lambert-Gautier (Fernand), Nég., 20, rue Linné. — Paris. 'Lamblin (l'Abbé Joseph), Prof, à l'Éc. Saint-François de Sales, 39, rue Vannerie. — Dijon (Cùte-d'Or). — R Lamé-Fleury (E.), anc. Cons. d'État, Insp. gén. des Mines en retraite, 62, rue de Verneuil. — Paris. — F *Lamey (Adolphe), Conserv. des Forêts en retraite, 22, cité des Fleurs. — Paris. Lamey (le Révérend Père Dom Mayeul), 0. S. B., rue Saint-Mayeul. — Cluny (Saône- et-Loire). Lamy (Adhémar), Insp. des Forêts en retraite, 3, place Delille. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Lancial (Henri), Prof, au Lycée, 18, boulevard de Courtais. —Moulins (Allier).— R D' Lande (Louis), Maire, 34, place Gambetta. — Bordeaux (Gironde). Landouzy (Louis), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Méd. des Hôp., 4, rue Chauveau-Lagarde. — Paris. Landrin (Edouard), Chim., 76, rue d'Amsterdam. — Paris. Lanelongue (Martial), Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 24, rue du Temple. — Bordeaux (Giro ide). Lanes (Jean), Chef du Cabinet du Présid. du Sénat (Petit Luxembourg), 17, rue de Vaugirard. — Paris. — R Lang (Léon), 17, avenue de La Bourdonnais. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXXIX Lang (Tibulle), Dir. de l'Éc. La Martinière, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 5, rue des Augustins. — Lyon (Rhône). — R Lange (M me Adalbert). — Maubert-Fontaine (Ardennes). — R Lange (Adalbert), Indust. — Maubert-Fontaine (Ardennes). — R Lange (Albert), Prop., 7, rue Fromentin. — Paris. *Lange (M" e Alice). — Beuzeville-la-Guérard par Ourville (Seine-Inférieure). D r Langlet (Jean-Baptiste), Prof, de Physiol. à l'Éc. de Méd., anc. Député, 24, rue Buirette. — Reims (Marne). Langlois (Ludovic), Notaire, 7, rue de La Serpe. — Tours (Indre-et-Loire). Lannelongue (Odilon-Marc), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., anc. Député, 3, rue François-I er . — Paris. D r Lantier (Etienne). — Tannay (Nièvre). — R Laplanche (Maurice C. de), château de Laplanche. — Millay par Luzy (Nièvre). Laporte (Maurice), Nég. — Jarnac (Charente). Laporte (Xavier), Pharm. de l re cl., place des Palmiers. — Arcachon (Gironde). LaDparent (Albert de), Mem. de l'Inst., anc. Ing. des Mines, Prof, à l'Éc. libre des Hautes-Études, 3, rue de Tilsitt. — Paris. — F D r Larauza (Albert), Méd. des Thermes, rue de Borda. — Dax (Landes). D r Lardier. — Rambervillers (Vosges). Larive (Albert), Indust., 22, rue Villeminot-Huart. — Reims (Marne). — R La Rivière (Gaston), Ing. en chef des P. et Ch. — Lille (Nord). Laroche (M me Félix), 110, avenue de Wagram. — Paris. — R Laroche (Félix), Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, 110, avenue de Wagram. — Paris. — R Larocque, (Louis-Eugène), Insp. d'Acad., anc. Dir. de l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, 40, rue de Strasbourg. — Nantes (Loire-Inférieure). Laroze (Alfred), Présid. de Ch. à la Cour d'Ap., anc. Député, 19, avenue Bosquet. — Paris. Larré (P.), Lie. en Droit, Avoué hon., 5, rue Vital-Caries. — Bordeaux (Gironde). Laskowski (Sigismond), Prof, à la Fac. de Méd., 110, rue de Carouge (villa de La Juliette). — Genève (Suisse). Lassence (Alfed de), Prop., Mem. du Cons. mun., 12, avenue de Tarbes (villa Lassence). — Pau (Basses-Pyrénées). — R Lassudrie (Georges), 23, quai Saint-Michel. — Paris. *Lataste iM" e Angèle). — Cadillac-sur-Garonne (Gironde). *D r Lataste (Fernand), anc. s. -Dir. du Musée nat. d'Hist. nat., Prof. hon. à l'Univ. du Chili. — Cadillac-sur-Garonne (Gironde). — R Latham (Éd.), Nég., Présid. de la Ch. de Corn., 145, rue Victor-Hugo. — Le Havre (Seine-Inférieure). Latour du Moulin (le Comte Boyer de), 3, place d'Iéna. — Paris. *Lauby (Antoine), Lie. es Se, anc. Prépar. à la Fac. des Se, 9, rue Dallet. — Cler- mont-Ferrand ( Puy-de-Dôme). *Launay (Félix), Ing. en chef des P. et Ch., 35, rue de Saint-Pétersbourg. — Paris. D r Launois (Pierre, Emile), Agr. à la Fac. de Méd., Méd. des Hôp., 12, rue Portalis.— Paris. Laurent (François), Insp. des Manufac. de l'État, 7, rue de La Neva. — Paris. Laurent (Irénée), Maître de verrerie, Verrerie de Saint-Galmier. — Veauche (Loire). Laurent (Louis), Doct. es Se nat., Prof, à l'Inst. colonial, 20, rue des Abeilles — Mar- seille (Bouches- du Rhône). Laurent (Léon), Construe d'inst. d'optiq., 21, rue de L'Odéon. — Paris. — R Laussedat(le Colonel Aimé), Mem. de l'Inst., Dir. hon. duConserv. nat. des Arts et Met., 3, avenue de Messine. — Paris. — R Lauth (Charles), Dir. de l'Éc. mun. de Phys. et de Chim. indust., Admin. hon. de la Manufac. nat. de porcelaines de Sèvres, 36, rue d'Assas. — Paris. — F Lavallée (Prosper), Ing. agron., Prof. d'Agrie, Dir. de la ferme expérimentale de l'Éc. sup. d'Agrie d'Angers, 66, rue du Quinconce. — Angers (Maine-et-Loire). Lavenne de la Montoise (de), Insp. prine à la Comp. des Chem. de fer d'Orléans. — Nantes (Loire-Inférieure). *Lavezzari (André), Ing. des Arts et Man., Admin. -Délég, de la Comp. française de l'Accumulateur Aiyte, 42, rue Blanche. — Paris. Lay-Crespel (Joseph), Indust., 54, rue Léon-Gambetta. — Lille (Nord). Léauté (Henry), Mem. de l'Inst., Ing. des Manufac. de l'État, Répét. à l'Éc. Polytech., 20, boulevard de Courcelles. — Paris. — R LXXX ASSOCIATION FRANÇAISE Le Bel (Charles, Léopold), v.-Présid. du Syndicat de la Boulangerie de Paris, 75, rue Lafayette. — Paris. Le Blanc (Camille), Mem. de l'Acad. de Méd., Vétér., 90, boulevard Flandrin. — Paris. D r Leblond (Albert), Méd. de Saint-Lazare, 28, place Saint-Georges. — Paris. Leblond (Paul), anc. Juge d'Inst., anc. Mem. du Cons. mun. de Rouen, la Grâce-de- Dieu. — Neufchâtel-en-Bray (Seine-Inférieure). Le Bret (M me V e Paul), 148, boulevard Haussmann. — Paris. Le Breton (André), Prop., 43, boulevard Cauchoise. — Rouen (Seine-Inférieure). — R Le Breton (Gaston), Corresp. de i'Inst., Dir. du Musée départ, des Antiq. et du Musée de Céram. de la Ville, 25 bis, rue Thiers. — Rouen (Seine-Inférieure). Lebrun-Oudart (Gustave), Nég. en bois. — Signy-l'Abbaye (Ardennes). Le Chatelier (le Capitaine Frédéric, Alfred), anc. Of. d'ordonnance du Min. de la Guerre, 61, avenue Victor-Hugo. — Paris. — R Le Cler (Achille), Ing. des Arts et Man., Maire de Bouin (Vendée), 7, rue de La Pépi- nière. — Paris. D r Lecler (Alfred). — Rouillac (Charente). Lecocq (Gustave), Dir. d'assurances, Mem. de la Soc. geol. du Nord, 7, rue du Nou- veau-Siècle. — Lille (Nord). Lecœur (Edouard), Ing., Archit., 30, rue Guy-de-Maupassant. — Rouen (Seine- Inférieure). Lecomte (Henri), Doct. es Se, Prof, au Lycée Saint-Louis, 14, rue des Écoles. — Paris. Lecomte (René), Min. plénipotentiaire, 6, rue Alboni. — Paris. Leconte-Colette, Nég. en chaussures, 10, rue Neuve. — Lille (Nord). Lecoq de Boisbaudran (François), Corresp. de I'Inst., 113, rue de Longchamp. — Paris. — F Lecornu (Léon), Ing. en chef des Mines, 3, rue Gay-Lussac. — Paris. — R D r Ledé (Fernand), Méd.-Insp., Sec. rapporteur du Comité sup. de Protection des enfants du premier âge, 19, quai aux Fleurs. — Paris. D r Le Dien (Paul), 155, boulevard Malesherbes. — Paris. — R Ledoux (Pierre), Prof, à 1 Éc. Arago, 29, rue de Bellefond. — Paris. Ledoux (Samuel), Nég., 29, quai de Bourgogne. — Bordeaux (Gironde). — R Le Doyen, Prop., 38, rue des Écoles. — Paris. D r Leduc (H.), 16 ter, avenue Bosquet. — Paris. Leduc (M me Stéphane), 5, quai de La Fosse. — Nantes (Loire-Inférieure). D r Leduc (Stéphane), Prof, à l'Éc. de Méd., 5, quai de La Fosse. — Nantes (Loire-Infé- rieure). Lee (Henry), v. -Consul des États-Unis d'Amérique, 2, rue Thiers. — Reims (Marne). Leenhardt (André), Dir. de la Comp. gén. des Pétroles, 2, rue Fongate. — Marseille (Bouches-du-Rhône). *Leenhardt (Frantz), Prof, à la Fac. de Théologie protestante, 12, rue du Faubourg- du-Moustier. — Montauban (Tarn-et-Garonne). — R D r Leenhardt (René), 7, rue Marceau. —Montpellier (Hérault). Leenhardt-Pomier (Jules), Nég. (Maison Vidal), rue Clos-René. — Montpellier (Hérault). "Lefébure (M me Albert), 9, boulevard du Calvaire. — Neufchâtel-en-Bray (Seine- Inféiïeure). •Lefébure (Albert), Vétér., 9, boulevard du Calvaire. — Neufchâtel-en-Bray (Seine Inférieure). Lefebvre (Alphonse), Publiciste, 8, Grande-Rue. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Lefèbvre (Léon), Ing. en chef des P. et Ch., Ing. de la Voie à la Comp. des Chem. de fer du Nord, 1, avenue Trudaine. — Paris. Lefèbvre (René), Insp. gén. des P. et Ch., 169, boulevard Malesherbes. — Paris. — R Le Féron de Longcamp, Mem. de la Soc. des Antiquaires de Normandie, 51, rue de Geôle. — Caen (Calvados). Lefeuve (Gabriel), Avocat, Publiciste, 3, rue de La Bienfaisance. — Paris. Lefèvre (Julien), Doct. es Se, Prof, à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, Prof. sup. à l'Éc. de Méd. et Prof, au Lycée, 20, avenue de Gigant. — Nantes (Loire-Inférieure). Lefort (Alfred), Notaire non., 4, rue d'Anjou.— Reims (Marne). Lefort (Francis), Étud. en Droit, 4, rue d'Anjou. — Reims (Marne). Lefranc (Emile), Mécan., 21, rue de Monsieur. — Reims (Marne). — R D r Lefranc (Jules, Clément). — Pont-Hébert (Manche). Légat (Jean-Baptiste), Mécan., 35, rue de Fleurus. — Paris. Le Gendre (Charles), Dir. de la Revue scient, du Limousin, Insp. des Contrib. indir., 3, place des Carmes. — Limoges (Haute- Vienne). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXXX1 D r Le Gendre (Paul), Méd. des Hôp., 25, rue de Châteaudun. — Paris. Léger (M me Arthur). — La Boissière (Oise). Léger (Arthur), anc. Indust. — La Boissière (Oise). D 1 Legludic (Henri,), Dir. de l'Éc. de Méd. et de Pharm., 56, boulevard du Roi-René. — Angers (Maine-et-Loire). Legrand (A.), Dir. -gérant de la Société coopérative. — Saint-Remy-sur-Avre (Eure- et-Loir). Legriel (Paul), Archit. diplômé parle Gouvernement, Lie. en Droit, 8, rue de Greffulhe. — Paris. — R D r Le Grix de Laval (Auguste, Valère), 28, rue Mozart. — Paris. — R Leistner (Victor), Pharm. de l 1 ' 8 cl. — Aulnay-lez-Bondy (Seine-et-Oise). Lejard ( M " ie Ve Charles), 6, rue Édouard-Detaille. — Paris.— R Lejeune (G.), Chef de Fabric. de la Brasserie Burgelin, 5, quai Saint-Louis. — Nantes (Loire-Inférieure). Lejeune (M me Henri), 6, avenue Nationale. — Moulins (Allier). D r Lejeune (Henri), 6, avenue Nationale. — Moulins (Allier). Lelegard (A.). — Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise). Lelièvre (Désiré), anc. Notaire, 10 bis, rue Hincmar. — Reims (Marne). D r Lelièvre (Ernest), anc. Int. des Hôp. de Paris, 53, rue de Talleyrand. — Reims (Marne). — R Lelong (l'Abbé Arthur), anc. Aumônier milit. — Réthel (Ardennes). Le Marchand (Abel), Construc. de navires, 29, 31, rue Traversière. — Le Havre (Seine- Inférieure). Le Marchand (Augustin), Ing., les Chartreux. — Petit-Quévilly (Seine-Inférieure). — F Lemarchand (Edmond), Manufac. — Le Houlme (Seine-Inférieure). *Lémeray (Ernest, Maurice), Lie. es Se. Math, et Phys., Ing. civ. du Génie maritime, 109 bis, rue Ville-ès-Martin. — Saint-Nazaire (Loire-Inférieure). Lemercier (Alfred), Conduct. des P. et Ch., 19, rue d'Avron. — Le Perreux (Seine). Lemerle (Lucien), Chirurg.-Dent., Prof, à l'Éc. dentaire de Paris, 35, avenue de l'Opéra. — Paris. Lemoine (Emile), Chef non. du Serv. de la vérifie, du gaz, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 4, boulevard de Vaugirard. — Paris. Lemoine (Georges), Mem. de l'Inst., Ing. en chef des P. et Ch., Prof, à l'Éc. Polytech., 76, rue Notre-Dame-des-Champs. — Paris. Le Mounier (Georges), Prof, de Botan. à la Fac. des Se, 3, rue de Serre. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). — R Lemuet (Léon), Prop., 9, boulevard des Capucines. — Paris. Lemut (André), Ing. des Arts et Man.,12 bis, rue Mondésir. — Nantes (Loire-Inférieure). *Lennier (Gustave), Dir. du Muséum d'Hist. nat., 2, rue Bernardin-de-Saint-Pierre. — Le Havre (Seine-Inférieure). Lenoble (Henri), Avocat à la Cour d'Ap., 9, quai Saint-Michel — Paris. D r Lenoir (Paul), Méd. des Hôp., 162, rue de Rivoli. — Paris. D r Léon (Auguste), Méd. en chef de la Marine en retraite, 5, rue Duffour-Dubergier. — Bordeaux (Gironde). — R D r Léon-Petit, Sec. gén. de Y Œuvre des Enfants tuberculeux, 20, rue de Penthièvre. — Paris. D r Le Page, 33, rue de La Bretonnerie. — Orléans (Loiret). — R D r Lépine (Jean), anc. Int. des Hôp. 30, place Bellecour. — Lyon (Bhône). — R Lépine (Raphaël), Corresp. de l'Inst., Prof, à la Fac. de Méd., Assoc. nat. de l'Acad. de Méd., 30, place Bellecour. — Lyon (Rhône). — R Lèques (Henri, François), Ing. géog., Mem. de la Soc. de Géog. — Nouméa (Nouvelle- Calédonie). — F Lequeux (Jacques), Archit., 44, rue du Cherche-Midi. — Paris. Lerebours (Henri), Cultivât., 27, rue Denfert-Rochereau. — Noisy-le-Sec (Seine). *D r Leredde (Louis), Dir. de l'Établis, dermatol. de Paris, 4, rue de Villejust. — Paris. D r Leriche (Emile), anc. Prosecteur à la Fac. de Méd. de Lyon, 20, avenue de La Gare. — Nice (Alpes-Maritimes). Leriche (Louis, Narcisse), Rent., 7, rue Corneille. — Paris. Le Roux (F.-P.), Prof, à l'Éc. sup. de Pharm., Examin. d'admis, à l'Éc. Polytech., 120, boulevard Montparnasse. — Paris. — R Le Roux (Henri), Dir. hon. des Affaires départ, à la Préfecture de la Seine, 22, rue de Chaillot. — Paris. LXXXII ASSOCIATION FRANÇAISE Le Roux (Nicolas), Ing. des P. et Ch. — Angers (Maine-et-Loire). Leroyer de Longraire (Lêopold), Ing. civ., 23, quai Voltaire. — Paris. D r Lesage (Pierre), Doct. es Se nat. , Maître de Conf. de Botan. à la Fac. des Se., 45, avenue du Mail-d'Onges. — Rennes (Ille-et-Vilaine). — R Le Sérurier (Charles), Dir. des Douanes, 39, rue Sylvabelle. — Marseille (Bouches- du-Rhône). — R Lesourd (Paul) (fils), Nég., 34, rue Néricault-Destouches. — Tours (Indre-et-Loire). — R Lespiault (Gaston), Prof, et anc. Doyen de la Fac. des Se, 5, rue Michel-Montaigne. — Bordeaux (Gironde). — R Lestelle (Xavier), Insp. des Postes et Télég. en retraite, Elect., 4, rue Augustin-Les- bazeilles. — Mont-de-Marsan (Landes). Lestrange (le Comte Henry de), 43, avenue Montaigne. — Paris et Saint- Julien par Saint-Genis-de-Saintonge (Charente-Inférieure). — R Lestringant (Auguste), Libr., 11, rue Jeanne-d'Arc. — Rouen (Seine-Inférieure). Letellier (Victor), 123, rue de Paris. — Saint-Denis (Seine). Le Tellier-Delafosse (Ludovic), Prop., 88, avenue de Villiers. — Paris. Letestu (Maurice), Ing. des Arts et Man., Construc.-hydraul., 64, rue Anielot. — Paris. Lethuillier-Pinel (M me Ve), Prop., 68, rue d'Elbeuf. — Rouen (Seine-Inférieure). — R Létoquart (Auguste), Méd.-Électrothérap., Professeur d'Électrothérap., n° 7-63, Dow- ning-street. — New-York (États-Unis d'Amérique). *Letort (Charles), Conserv. adj. à la Bibliotb. nat., 9, place des Ternes. —Paris. Leudet (M me V e Emile), 11, rue Longchamp. — Nice (Alpes-Maritimes). — F D r Leudet (Lucien), Sec. gén. de la Soc. d'Hydrolog. médic, 35, rue d'Offémont. — Paris. D r Leudet (Robert), anc. Int. des Hôp., Prof, à FÉc. de Méd. de Rouen, 72, rue de Bellechasse. — Paris. — R *Dr Leuillieux (Abel). — Conlie (Sarthe). — R Leune (Edmond), Prof, hon., 21, quai de La Tournelle. — Paris. Leuvrais (Louis, Pierre), Ing. des Arts et Man., Dir. de la Fabriq. de ciment de Portland artif. Quillot frères. — Frangey par Lézinnes (Yonne). Le Vallois (Jules), Chef de Bat. du Génie en retraite, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 12, rue de Ponthieu. — Paiàs. — R *Levasseur (Emile), Mem. de l'Inst., Prof, au Collège de France, 26, rue Monsieur-Le- Prince. — Paris. — R "Levasseur (Louis), Avocat, Rédac. au Min. de la Justice, 26, rue Monsieur-Le-Prince. — Paris. Levât (David), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 174, boulevard Malesherbes. — Paris. — R Leveillé, Prof, à la Fac. de Droit, anc. Député, 55, rue du Cherche-Midi. — Paris. D r Lévêque (Louis), 20, rue du Clou-dans-le-Fer. — Reims (Marne). Le Verrier (Urbain), Ing. en chef, Prof, à l'Éc. nat. sup. des Mines et au Conserv. nat. des Arts et Met., 70, rue Charles-Lafitte. — Neuilly-sur-Seine (Seine). — R Lévy (Maurice), Mem. de lTnst., Insp. gén. des P. et Ch., 15, avenue du Troca- déro. — Paris. Lévy (Michel), Mem. de l'Inst., Ing. en chef des Mines, 26, rue Spontini. — Paris. Lévy (Raphaël, Georges), Prof, à l'Éc. des Se. polit., 80, boulevard de Courcelles. — Paris. Lewthwaite (William), Dir. de la Maison Isaac Holden, 27, rue des Moissons. — Reims (Marne). — R Lewy d'Abartiague (William), Ing. civ., château d'Abartiague. — Ossès (Basses- Pyrénées). — R Lez (Henri). — Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne). L'Hôte (Louis), Chim.-Expert, Arbitre près le Trib. de Corn, de la Seine, 16, rue Chanoinesse. — Paris *Libert (L. -Lucien), Lauréat de la Soc. aslron. de France, 7, boulevard Saint-Germain. — Paris. Licherdopol (Jean-P.), Prof. dePhys. et de Chim. à l'Éc. de Corn., boulevard Domnitei. — Bucarest (Roumanie). Lichtenstein (Henri), Nég. (Maison Andrieux), 12, cours Gambetta. — Montpellier (Hérault). Lieutier (Léon), Pharm. de 1" cl., 9, rue Pavillon. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Lignier (Octave), Prof, de Botan. à la Fac. des Se, 70, rue Basse. — Caen (Calvados). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES LXXXIH Lilienthal ( Sigismond ) , Mem. de la Ch. de Com., 13, quai de L'Est. — Lyon (Rhône). Limasset (Lucien), Ing. en chef des P. et Ch., 6, rue Saint-Cyr. — Laon (Aisne). Lindet (Léon), Doct. es Se, Prof, à l'Inst. nat. agron., 108, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R D r Linon (Léon), Méd.princ. de l™ cl., Méd. chef de l'Hôp. milit. — Toulouse (Haute- Garonne). Linyer (Louis), Avocat, anc. Bâton., 1, rue Paré. — Nantes (Loire-Inférieure). Livache (Achille), Ing. civ. des Mines, 24, rue de Grenelle. — Paris. D r Livon (Charles), Corresp. nat. de l'Académie de Méd., Prof., anc. Dir. de l'Éc. de Méd. et de Pharm., Dir. du Marseille Médical, 14, rue Peirier. — Marseille (Bouches- du-Rhône). — R Livon (Jean). Étud. en Méd., 14, rue Peirier. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Locard (Arnould), Ing. des Arts et Man., 38, quai de La Charité. — Lyon (Rhône). Loche (Maurice), Insp. gén. des P. et Ch., 24, rue d'Offémont. — Paris. — F Lœwy (Maurice), Mem. de l'Inst. et du Bureau des Longit., Dir. de l'Observ. nat. avenue de L'Observatoire. — Paris. *Dr Loir (Adrien), Prof, à l'Ëc. nat. sup. d'Agric. coloniale, 45, rue des Acacias. — Paris. - R Loisel (M me Gustave), 6, rue de L'École-de-Médecine. — Paris. D r Loisel (Gustave), Doct. es Se, Prépar. à la Fac. de Méd., 6, rue de L'École-de- Médecine. — Paris. *Loiselet (Paul), Avocat, 4, petite rue Bégand. — Troyes (Aube). Lombard (Emile), Ing. des Arts et Man., Dir. de la Soc. des Prod. chim. de Marseille- l'Estaque (Rio-Tinto), 32, rue Grignan. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Lombard-Dumas (Armand), Prop. — Sommières (Gard). *Lombrail, s. -Chef de la Gare de Villebourbon. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Loncq (Emile), Sec. du Cons. départ. d'Hyg. pub., 6, rue de La Plaine. — Laon (Aisne). — R Londe (Albert), Chef du Serv. photog. à la Salpêtrière, 5, rue Théophile-Gautier. — Paris. Longchamps (Gaston Gohierre de), Examin. à l'Éc. spéc. milit., 5, rue Vauquelin. — Paris. — R Longhaye (Auguste), Nég., 22, rue de Tournai. — Lille (Nord). — R Lonquéty (Maurice), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytech. — Outreau par Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Lopès-Dias (Joseph), Ing. des Arts et Man., 28, place Gambetta. — Bordeaux (Gi- < ronde). — R D r Lordereau, 41, rue Madame. — Paris. Loriol-Lefort (Charles, Louis Perceval de), Natural. — Frontenex près Genève (Suisse). — R Lortet (Louis), Corresp. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Doyen de la Fac. de Méd., Dir. du Muséum des Se. nat., 15, quai de l'Est. — Lyoa (Rhône). — F Lothelier (Aimable), Prof, au Lycée Montaigne, 5, villa Beau-Séjour. — Vanves (Seine). Lotz (Alfred), Construc.-mécan., 2, rue Guichen. — Nantes (Loire-Inférieure). Louer (Jacques), Brasseur, 92, boulevard François-I or . — Le Havre (Seine-Inférieure). *Lougnon (Victor), Ing. des Arts et Man., Juge d'Instruc. — Cusset (Allier). — R Loup (Albert), Chirurg.-Dent. diplômé de la Fac. de Méd., 24, rue des Pyramides. — Paris. Lourdelet (M ma Ernest), 7 bis, rue de L'Aqueduc. — Paris. Lourdelet (Ernest), Mem. de la Ch. de Com., 7 bis, rue de L'Aqueduc. — Paris. Loussel (A.), Prop., 86, rue de La Pompe. — Paris. — R Loustau (Pierre), Prop., Mem. du Cons. mun., 4, boulevard du Midi. — Pau (Basses- Pyrénées). Loyer (Henri), Filât., 294, rue Notre-Dame. — Lille (Nord). — R D r Lucas-Championnière (Just), Mem. de l'Acad. de Méd., Chirurg. des Hôp., 3, avenue Montaigne. — Paris. Lugol (Édouardi, Avocat, 11, rue de Téhéran. — Paris. — F D r Luraschi (Carlo), (Maladies nerveuses et Électrothérap.), 11, via Santa-Andrea. — Milan (Italie). Lutscher (A.), Banquier, 22, place Malesherbes. — Paris. — F Lyon (Gustave), Ing civ. des Mines, Chef de la Maison Pleyel, Wolff et C ie , anc. Élève de l'Éc. Polytech., 22, rue Rochechouart. — Paris. L XXXIV ASSOCIATION FRANÇAISE Lyon (Max), Ing. civ., 83, avenue du Bois-de-Boulogne. — Paris. Manille (Paul), Doct. es Lettres, Prof. lion, de Philo, de l'Univ., Mem. de l'Acad. de Dijon, 24, rue des Moulins. — Dijon (Côte-d'Or). Macé de Lépinay (Jules), Prof, à la Fac. des Se, 105, boulevard Longchamp. — Marseille (Bouches-du-Rhône). — R Machuel (Louis), Dir. de l'Ens. pub., place aux Chevaux. — Tunis. Mac Intosh, (William, Carmichael), Prof, à l'Univ., 2, Abbotsford crescent. — Saint- André ws (Ecosse). Madelaine (Edouard), Ing. adj. attaché à l'Exploit, des Chem. de fer de l'État, anc. dève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 96, boulevard Montparnasse. — Paris. — R Maës (Gustave), Prop. de la Cristal, de Clichy, Mem. de la Ch. de Corn., 19, rue des Réservoirs. — Clichy (Seine). D r Magnan (Valentin), Mem. de l'Acad. de Méd., Méd. de l'Asile Sainte-Anne, 1, rue Cabanis. — Paris. Magne (Lucien), Archit. du Gouvern., Prof, à l'Ec. nat. des Beaux-Arts et au Conserv. nat. des Arts et Met., 6, rue de l'Oratoire-du-Louvre. — Paris. Magnien (Lucien), Ing. agric, Prof, départ, d'Agric, Présid. du Comité cent, d'études vitic. delà Côte-d'Or, 10, rue Bossuet. — Dijon (Côte-d'Or). — R Magnin (M me Antoine), 8, rue Proudhon. — Besançon (Doubs). *D r Magnin (Antoine), Doyen de la Fac. des Se, Dir. de l'Éc. de Méd., anc. Adj. au Maire, 8, rue Proudhon. — Besançon (Doubs). — R Magnin (Joseph), anc. Gouvern. de la Banque de France, Sénateur, 89, avenue Victor- Hugo. — Paris. Maigret (Henri), Ing. des Arts et Man., 29, rue du Sentier. — Paris. — R •Mailhe /Alphonse), Prépar. à la Fac. des Se, Chef de trav. à la Fac. de Méd., 1, rue Gambetta. — Toulouse (Haute-Garonne). Maillard (Jules), Fabric. de Prod. chiin., 82, rue du Bassin. — Roanne (Loire). "Maillard (M me V e Marcel), 51, rue Jeanne-d'Arc. — Rouen (Seine-Inférieure). Maillard (Paul), Ing. à l'usine Marrel. — Rive-de-Gier (Loire). D' Maillart (Hector), 4, rond-point de Plainpalais. — Genève (Suisse). Maillet (Edmond), Doct. es Se Math., Ing. des P. et Ch., Répét. à l'Ec. Polytech., 11, rue de Fontenay. — Bourg-la-Reine (Seine). Maingaud (Alfred), Insp. des Forêts en retraite, 3, place du Lycée. — Angers (Maine-et-Loire). Mairot (Henri), Banquier, Présid. du Trib. de Com., Mem. de VAcad. des Se, Belles- Lettres et Arts, 17, rue de La Préfecture. — Besançon (Doubs). Maisonneuve (Paul), Prof, de Zool. à la Fac. libre des Se, 5, rue Volney. — Angers (Maine-et-Loire). Maistre (Jules). — Villeneuvette par Clermont-l'Hérault (Hérault). Malaquin (Alphonse), Doct. es Se, Maître de Conf. à la Fac. des Se, 159, rue Brûle- Maison. — Lille (Nord). Malavant (Claude) Pharm. de l rc cl., 19, rue des Deux-Ponts. — Paris. D' Malherbe (Albert), Dir. de l'Éc. de Méd. et de Pharm., 12, rue Cassini. — Nantes (Loire-Inférieure). — R Malinvaud (Ernest), Sec. gén. de la Soc. botan. de France, 8, rue Linné. — Paris. — R Malleville (Paul), Chirurg.-Dent., 6, allées de Meilhan. — Marseille (Bouches-du- Rhône) . v Malloizel (Raphaël), Prof, de Math. spéc. au Collège Stanislas, anc. Elève de 1 Ec. Polytech., 7, rue de L'Estrapade. — Paris. •Malmanche (M" 8 Marguerite), Insp. gén. de l'Ens. com. et de l'Ens. des langues vivantes, Mem. du Comité del'Assoe française pour le développement de l'Ens. techn., 23, rue d'Arcole. — Paris. Manchon (Ernest), Manufae, Sec. et Mem. de la Ch. de Com., 34, boulevard Cauchoise. — Rouen (Seine-Inférieure). D r Mandillon (Justin, Laurent), Méd. des Hôp., 49 ter, allées d'Amour. — Bordeaux (Gironde). Manès (M me Julien), 20, rue Judaïque. — Bordeaux (Gironde). Manès (Julien), Ing. des Arts et Man., Dir. de l'Éc. sup. de Com. et d'Indust., 20, rue Judaïque. — Bordeaux (Gironde). D r Mangenot (Charles), 162, avenue d'Italie. — Paris. — R Mannheim (le Colonel Amédée), Prof. hon. à l'Ec. Polytech., 1, boulevard Beausé- jour. — Paris. — F •Manoir (André Le Courtois du), Lie en Droit, 17, rue Singer. — Caen (Calvados). pour l'avancement des sciences lxxxv ♦Manoir (Gaston Le Courtois du), Présid. de la Soc. des Antiquaires de Normandie, anc. Magist., 17, rue Singer. — Caen (Calvados). D r Manouvrier (Léon), Dir. adj. du Lab. d'Anthrop. de l'Ec. des Hautes-Etudes, Prof. à l'Ec. d'Anthrop., 15, rue de L'École-de-Médecine. — Paris. Mansy ^Eugène), Nég., 15, rue Maguelonne. — Montpellier (Hérault). — F Maquenne (Léon), Doct. es Se., Prof, de Physiol. végét. au Muséum d'Hist. nat., 19, rue Soufflot. — Paris. Marais (Charles), s.-Préfet. — Bergerac (Dordogne). — R Marbeau (Eugène), anc. Cons. d'État, Présid. de la Soc. des Crèches, 27, rue de Londres. — Paris. Marceau (Émilien), Imprim., 21, rue de l'Hôtel-de-Ville. — Neuilly-sur-Seine (Seine). ♦Marchand (Charles, Emile;, Dir. de l'Observât, du Pic du Midi, 9, rue Gambetta. — Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Marchegay (M me V» Alphonse), 11, quai des Célestins. — Lyon (Bhône). — R Marcilhacy (Camille), anc. Sec. de la Ch. de Com., 20, rue Vivienne. — Paris. Dr Marcorelles (Joseph), 18, rue Armény. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Marcoux, Fabric. de rubans, 13, rue de La République.— Saint-Étienne (Loire). D r Marduel (P.), 10, rue Saint-Dominique. — Lyon (Rhône). Mare (Alexandre), Fabric. de ferronnerie. — Bogny-sur-Meuse par Château-Regnault (Ardennes). Maréchal (Auguste), Indust., 17, rue des Balkans. — Paris. Maréchal (Paul), 140, boulevard Raspail. — Paris. — R Marette (M me Charles). — Châteauneuf-en-Thimerais (Eure-et-Loir). D r Marette (Charles), Lie. es Se. Phys., Pharm. de 1" cl., anc. s.-Chefde Lab. à la Fac. de Méd. de Paris. — Châteauneuf-en-Thimerais (Eure-et-Loir). — R Mareuse (André), Étud., 81. boulevard Haussmann. — Paris. — R ♦Mareuse (Edgard), Prop., Sec. du Comité des Inscrip. parisiennes, 81, boulevard Haussmann. — Paris et château du Dorât. — Bègles (Gironde). — R Dr Marey (Etienne, Jules), Mem. de l'Inst. et de l'Acad. de Méd., Prof, au Collège de France, 11, boulevard Delessert. — Paris. — R Marguet (Paul), Ing. des Arts et Man., 27, boulevard de La République. — Reims (Marne). Mariage (Charles), Notaire. — Phalempin (Nord). ♦Marie (Almyre), anc. Pharm. — Lessay (Manche). ♦Dr Marie (Théodore), Chargé du cours de Phys. à la Fac. de Méd., 11, rue de Rémusat. — Toulouse (Haute-Garonne). Marie d'Avigneau, Avoué, 11, rue Lafayette. — Nantes (Loire-Inférieure). D r Marignan 'Emile). — Marsillargues (Hérault). Marin (Louis),' Admin. du Collège des Se. soc, 13, avenue de L'Observatoire. — Paris. D r Maritoux (Eugène), 19, rue Turgot. — Paris. Marix (Myrthil), Nég.-Commis., 28, rue Taitbout. — Paris. Dr Marmottan (Henri), anc. Député, Maire du XVI e Arrond., 31, rue Desbordes- Valmore. — Paris. Marques di Braga (P.), Cons. d'État hon., s.-Gouvern. hon. du Crédit Foncier de France, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 200, rue de Rivoli. — Paris. — R Marquet (Léon), Fabric. de Prod. chim., 15, rue Vieille-du-Temple. — Paris. Marquisan (Henri), Ing. des Arts et Man., Dir. de la Soc. du Gaz de Marseille, 6, rue Le Peletier. — Paris. Marrel (Henri), Maître de forges, rue de La République. — Rive-de-Gier (Loire). Marrel (Jules), Maître de forges. — Rive-dc-Gier (Loire). Marrel (Léon), Maître de forges. — Rive-de-Gier (Loire). ♦Marronneaud (Henri), Chirurg.-Dent., Prof, à l'Éc. dentaire de Bordeaux, 34, rue Vital-Caries. — Bordeaux (Gironde). D r Marrot (Edmond). — Foix (Ariège). Marteau (Charles), Ing. desArtset Man.,Manufac, 13, avenue de Laon.— Reims (Marne). Martel (Edouard, Alfred), Sec. gén. de la Soc. de Spéléologie 8, rue Ménars. — Paris. Dr Martel (Joannis), anc. Chef de Clin, à la Fac. de Méd., 4, rue de Castellane. — Paris. Martet (Jules), Rent., Villa Bel-Air, avenue de La Gare. — Rochechouart (Haute-Vienne). D r Martin (André), lnsp. gén. du Serv. de l'assainis, des habitat., Sec. gén. de la Soc. de Méd. pub. et d'Hyg. profes., 3, rue Gay-Lussac. — Paris. Martin (Charles), Dir. de l'Éc. nat. de Laiterie. — Mamirolle (Doubs). D r Martin (Claude), Dent., 30, rue de La République. — Lyon (Rhône). LXXXVI ASSOCIATION FRANÇAISE MartiD (Eugène), Fabric. d'instrum. de Se. et d'Élect., 37, rue Saint- Joseph. — Toulouse (Haute-Garonne). D r Martin (Georges). — La Foye-Monjault par Beauvoir-sur-Niort (Deux-Sèvres). fj> Martin (Henri), 23, rue Desbordes-Vàlmore. — Paris. Martin (William), 42, avenue Wagrara. — Paris. — R D r Martin (Louis de), Mem. de la Soc. nat. d' Agricole France et du. Cons. delà Soc. des Agric. de France. — Montrabech par Lézignan (Aude). — R Martin-Ragot (J.), Manufac., 14, esplanade Cérès. — Reiras (Marne). — R Martin-Sabon (Félix), Ing. des Arts et Man., 5 bis, rue Mansart. — Paris. Martinet (Camille), Publiciste, 98, boulevard Rochechouart. — Paris. Martinier (Paul), Chirurg.-Dent. diplômé de la Fac. de Méd., 10, rue Richelieu. — Paris. Martre (Etienne), Dir. des Contrib. dir. du Var en retraite. —Perpignan (Pyrénées Orientales). — R Marty (Léonce), Notaire. — Lanta (Haute-Garonne). MarveiUe de Calviac (Jules de), château de Calviac. — Lasalle (Gard). — F Marx (Raoul), Nég., 18, rue du Calvaire. — Nantes (Loire-Inférieure). Mary (Fernand), Avoué, 21, rue Crébillon. — Nantes (Loire-Inférieure). Mascart (Éleuthère), Mem. de l'Inst., Prof, au Collège de France, Dir. du Bureau cent, météor. de France, 176, rue de L'Université. — Paris. — R Masfrand, Pharm. de l re cl., Présid. de la Soc. des Amis des Se. et Arts. — Roche- chouart (Haute-Vienne). D r Massart (Edouard), Méd. en chef de l'Hôp. — Honfleur (Calvados). *Massénat (Élie), faubourg de La Grave. — Brive (Corrèze). Massimi (Vincent\ Méd. — Saint-Florent (Corse). Massol (Gustave), Dir. de l'Éc. sup. de Pharm., (villa Germaine), boulevard des Arceaux. — Montpellier (Hérault). — R Masson (Georges), Contrôleur cent, du Trésor pub., 10, rue De Laborde. — Paris. Masson (Louis), Insp. de l'Assainis., 22, avenue Parmentier. — Paris. Masson (Pierre, V.), de la Librairie Masson et C ie , 120, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Dr Massot (Joseph), Chirurg. en chef de l'Hôp., 8, place d'Armes. — Perpignan (Pyrénées-Orientales) . *Mathet (Léopold), Chim., 76, rue Gambetta. — Montauban (Tarn-et-Garonne). *Mathias (Emile), Prof.à la Fac. des Se, 22, place Dupuy. — Toulouse (Haute-Garonne). Mathieu (Charles, Eugène), Ing. des Arts et Man., anc. Dir. gén, Construc. des Aciéries de Jœuf, anc. Dir. gén. et Admin. des Aciéries de Longwy, Construc. mécan. et Mem. du Cons. mun., 34, rue de Courlancy. — Reims (Marne). — R Mathieu (Emile), Prop. — Bize (Aude). Maubrey (Gustave, Alexandre), Conduct. princ. des P. et Ch. (Trav. delà Ville), 9, rue Blainville. — Paris. Maufras (Emile), anc. Notaire. — Benulieu par Bourg-sur-Gironde (Gironde). Maufroy (Jean-Baptiste), anc. Dir.de manufac.de laine, 4, rue de L'Arquebuse.— Reims (Marne). — R D r Maunoury (Gabriel), Chirurg. de l'Hôp., 26, rue de Bonneval. — Chartres (Eure- et-Loir). — R *D r Maurel (Edouard, Emile), Chargé de cours à la Fac. de Méd., Méd. princ. de la Marine en retraite, 10, rue d'Alsace-Lorraine. — Toulouse (Haute-Garonne). Maurel (ÉmUe), Nég., 7, rue d'Orléans. — Bordeaux (Gironde). — R Maurel (Marc), Nég., 48, cours du Chapeau-Rouge. — Bordeaux (Gironde). — R *D r Mauriac (Emile), Lauréat de l'Inst., Insp. gén. hon. de la Salubrité, 115, rue de La Trésorerie. — Bordeaux (Gironde). Maurice (Charles), Prof, à l'Univ. catholique de Lille. — Attiches par Pont-à-Marcq (Nord). Maurice (Paul), Ing. civ., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 8, rue Buisson. — Saint- Étienne (Loire). *Maurou, Archit., rue Villebourbon. — xMontauban (Tarn-et-Garonnej. Maurouard (Lucien), Premier Sec. d'Ambassade, anc. Élève de l'Éc. Polytech., Légation de France. — Athènes (Grèce). — R *Maury, Prof, à la Fac. de Théologie protestante, 38, rue du Lycée. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Maxant (Charles), Exploitant de carrières, 130, route de Toul. — Nancy (Meurthe-et- Moselle) . pour l'avancement des sciences LXXXV1I Maxwell-Lyte (Farnham), Ing.-Chim., 60, Finborough-road. — Londres, S. W. (Angle- terre). — R Mayet (Félix, Octave), Prof, de Pathol. gén. à la Fac. de Méd., 31, quai des Brot- teaux. — Lyon (Rhône). D r Mazade (Henri), Insp. en chef de FAssist. pub., 82, boulevard de La Madeleine. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Médebielle (Pierre), Ing. des Arts et Man., Entrep. de Trav. pub. — Lourdes (Hautes Pyrénées). Mèheux (Félix). Dessinât, dermat. et syphil. des Serv. de FHùp. Saint-Louis, 35, rue Lhomond. — Paris. Meissas (Gaston de), Publiciste, 3, avenue Bosquet. — Paris. — R. Mekarski (Louis), Ing. civ., 24, rue d'Athènes. — Paris. Mellerio (Alphonse), Prop., anc. Élève de FÉc. des Hautes-Etudes, 18, rue des Capu- cines. — Paris. Melon (Paul), Publiciste, 24, place Malesherbes. — Paris. Ménager (Louis), 4, boulevard de Lesseps. — Versailles (Seine-et-Oise). Ménard (Césaire), Ing. des Arts et Man., Concessionnaire de l'Éclairage au gaz. — Louhans (Saône-et-Loire). — R Mendel-Joseph, Chirurg.-Dent., 34, boulevard Malesherbes. — Paris. Mendelssohn (Isidore), Chirurg.-Dent., 18, boulevard Victor-Hugo. — Montpellier (Hérault). Dr Mendelssohn (Maurice), Agr. à FUniv., anc. Méd. de l'Ambassade de France à Saint-Pétersbourg, 49, rue de Courcelles. — Paris. Ménegaux (Auguste), Doct. es Se, Assistant au Muséum d'Hist. nat. (Mammifères, Oiseaux), 9, rue du Chemin-de-Fer. — Bourg-la-Reine (Seine). — R Meng (Louis), Chirurg.-Dent., 66, rue de Rennes. — Paris. Mengaud (M lle Marguerite), 32, rue des Marchands. — Toulouse (Haute-Garonne). Mengaud (Louis), Agr. de FUniv., Prof, au Lycée. — Bayonne (Basses-Pyrénées). Ménier (Charles), Dir. de FÉc. prép. à l'Eus, sup. des Se. et des Lettres, 12, rue Vol- taire. — Nantes (Loire-Inférieure). Mentienne (Adrien), anc. Maire, Mern. de la Soc. de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de- France. — Bry-sur-Marne (Seine). — R Menviel (Abel), Chirurg.-Dent., 62, avenue des Gobelins. — Paris. Mer (Emile), Insp. adj. des Forêts, Mem. de la Soc. nat. d'Agric. de France, 19, rue Israël-Sylvestre. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). *Mercadier (Jules), Insp. des Télég., Dir. des Études à FÉc. Polytech., 21, rue Descartes. — Paris. — R Merceron (Georges), Ing. civ. — Bar-le-Duc (Meuse). Mercet (Emile), Banquier, 2, avenue Hoche. — Paris. — R *Merckling (Joseph), Dir. gén. des Cours de la Société Philomat., Mem. du Cons. sup. de FEns. techn.,43, rue Saint-Remi. — Bordeaux (Gironde). Méricourt (Henri de), Mem. de la Soc. des Éleveurs de Belgique, 28, rue de L'Oratoire. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). D r Merlin (Fernand), 2, rue Camille-Colard. — Saint-Étienne (Loire). Merlin (Roger). — Bruyères (Vosges). — R Mermet, Payeur partie, à la Trésorerie aux Armées, 32, rue Al-Djazira. — Tunis. Merz (John, Théodore), Doct. en Philo., the Quarries. — Newcastle-on-Tyne (Angleterre). — F. Mesnard (Eugène), Prof, à FÉc. prép. à l'Ens. sup. des Se. et à FÉc. de Méd., 79, rue de La République. — Rouen (Seine-Inférieure). — R D r Mesnards (P. des), rue Saint-Vivien. — Saintes (Charente-Inférieure). — R Mesnil (Armand du), Cons. d'État bon., 1, place de L'Estrapade. —Paris. Messimy (Paul), Notaire hon.,'33, place Bellecour. — Lyon (Rhône). Mestrezat, Nég., 27, rue Saint-Esprit. — Bordeaux (Gironde). Mettrier (Maurice), Ing. des Mines, 33 bis, faubourg Saint-Jaumes. — Montpellier (Hérault). *Metzger (Frédéric), Ing. des Arts et Man., Dir. de l'Usine à Gaz, faubourg Toulousain. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Meunié (Louis), Élève-Archit., 17, rue du Cherche-Midi. — Paris. Meunier (Guillaume), 120, Tottenham Court road, corner of 48, Grafton street Cham- bers W. — Londres (Angleterre). Meunier (Ludovic), Nég., 20, rue de La Tirelire. — Reims (Marne). LXXXV1II ASSOCIATION FRANÇAISE D r Meunier (Valéry), Méd.-Insp. des Eaux-Bonnes, 6, rue Adoue. — Pau (Basses-Pyrénées). D r Meyer (Edouard), 73, boulevard Haussmann. — Paris. D r Micé (Laurand), Rect. hon. de l'Acad. de Clermont-Ferrand, 7, rue Sansas. — Bor- deaux (Gironde). — R Michalon, 96, rue de L'Université. — Paris. D" - Michaut (Victor), Chef des trav. physiol. à l'Ec. de Méd. Prép. de Phys. à la Fac. des Se, 1, rue des Novices. — Dijon (Côte-d'Or). Michel (Auguste), Doct. es Se, 9, rue Bara. — Paris. Michel (Charles), Entrep. de peinture, 21, rue Biot. — Paris. Michel (Henry), Archit.-Paysagiste, Prof, à l'Éc. mun. des Beaux-Arts, rue Fontaine- Écu. — Besançon (Doubs). Michon (Etienne), Agr. de l'Uni v., Cons. adj. au Musée du Louvre, 26, rue Barbet-de- Jouy. — Paris. D r Michon (Joseph), anc. Préfet, 33, rue de Babylone. — Paris. Mieg (Mathieu), 48, avenue de Modenheim. — Mulhouse (Alsace-Lorraine). D r Mignen (Gustave). — Montaigu (Vendée). D r Millard (Auguste), Méd. hon. des Hôp., 4, rue Rembrandt. — Paris. Milsom (Gustave), Ing. civ. des Mines, Agric.-Vitic— Rachgoun (Basse-Fafna) par Beni- Saf (départ. d'Oran) (Algérie). Mine (Albert), Nég.-Commis., Consul de la République Argentine, 10, rue Jean-Bart. — Dunkerque (Nord). Minvielle (Clément), Pharm. de 1" cl., 10, place de La Nouvelle- Halle. — Pau (Basses- Pyrénées). Mirabaud (Paul), Banquier, 86, avenue deVilliers. — Paris. — R Mirabaud (Robert), Banquier, 56, rue de Provence. — Paris. — F Miray (Paul), Teintur., Manufac, 2, rue de L'École. — Darnétal-lez-Rouen (Seine- Inférieure). D r Mireur (Hippolyte), anc. Adj. au Maire, 1, rue de La République. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Mocqueris (Edmond), 58, boulevard d'Argenson. — Neuilly-sur-Seine (Seine). — R Mocqueris (Paul), Ing. de la Construc. à la Comp. des Chem. de fer de Bône-Guelma et prolongements, 58, boulevard d'Argenson. — Neuilly-sur-Seine (Seine) et à Sousse (Tunisie). — R Modelski (Edmond), Ing. en chef des P. et Ch. — La Rochelle (Charente-Inférieure). Moine (Gaston), 53, rue d'Auteuil. — Paris. Moinet (Edouard), Dir. des Hosp. civ., 1, rue de Germont. — Rouen (Seine-Inférieure). Mollins (Jean de), Doct. es Se, 40, rue des Clarissss. — Liège (Belgique) — R Molteni (Alfred), anc. Construc. de mach. et d'inst. de précis., 15, rue Origet. — Tours (Indre-et-Loire). D r Mondot, anc. Chirurg. de la Marine, anc. Chef de Clin, de la Fac. de Méd. de Montpellier, Chirurg. de l'Hôp. civ., 42, boulevard National — Oran (Algérie). — R *D r Monier (Eugène), place du Pavillon. — Maubeuge (Nord). — R. Monier (Frédéric), Sénateur et Mem. du Cons. gén. des Bouches-du-Rhône, Maire d'Eyguières, 2, boulevard Périer. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Monmerqué (Arthur), Ing. en chef des P. et Ch., 8, rue du Parc. — Meudon (Seine- et-Oise). — R Monnet (Prosper), Chim., 179, route de Gênas. — Villeurbanne (Rhône). Monnier (Demetrius), Ing. des Arts et Man., Prof, à l'Éc. cent, des Arts et Man., 3, impasse Cothenet (22, rue de La Faisanderie). — Paris. — R Monnier (Marcel), Explorateur, 7, rue Martignac. — Paris. Dr Monod (Charles), Mem. de l'Acad. de Méd., Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., 12, rue Cambacérès. — Paris. — F D r Monod (Eugène), Chirurg. des Hôp., 19, rue Vauban. — Bordeaux (Gironde). Monod (Henri), Mem. de l'Acad. de Méd., Dir. de l'Assist. et de l'Hyg. pub. au Min. de I'Int., Cons. d'Etat, 29, rue de Rémusat. — Paris. Monoyer (M 110 Elisabeth), 1, cours de La Liberté. — Lyon (Rhône). Monoyer (F.), Prof, à la Fac. de Méd., 1, cours de La Liberté. — Lyon (Rhône). D r Monprofit (Ambroise), anc. Int. des Hôp. de Paris, Prof, à l'Éc. de Méd., Chirurg. de l'Hôtel-Dieu, 7, rue de La Préfecture. — Angers (Maine-et-Loire). — R Montefiore (Eward, Lévi), Rent., 36, avenue Henri-Martin. — Paris. — R Montel (Jules), Publiciste, anc. Juge au Trib. de Com. de Montpellier, 11, rue Mon- signy. — Paris. Dr Montfort, Prof, à l'Éc. de Méd., Chirurg. des Hôp., 14, rue de La Rosière. — Nantes (Loire-Inférieure). — R. pour l'avancement des sciences LXXX1X Montgolfier (Adrien de), Ing. en chef des P. et Ch., Dir. de la Comp. des Hauts Fourneaux, Forges et Aciéries de la Marine et des Chem. de fer, Présid. de la Ch. de Corn, de Saint-Étienne, 163, boulevard Malesherbes. — Paris. Montgolfier (Henry de), Ing. — Izieux (Loire). Montjoye (de), Prop., château de Lasnez. — Villers-lez-Nancy par Nancy (Meurthe-et- Moselle). Montlaur (le Comte Amaury de), Ing. civ., 41, avenue Friedland. — Paris. Mont-Louis, Imprim., 2 rue Barbançon. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). — R Montreuil, Prote de l'Imprim. Gauthier-Villars, 55, quai des Grands-Augustins. — Paris. *Montricher (Henri de), Ing. civ. des Mines, Admin.-Dir. de la Soc. nouvelle du Canal d'irrig. de Craponne et de l'assainis, des Bouches-du-Rhône, 52, boulevard Notre- Dame. — Marseille (Bouches-du-Rhône). *Moquin-Tandon (Gaston), Prof, à la Fac. des Se, 4, allée Saint-Etienne. — Toulouse (Haute-Garonne). Morain (Paul), Prof, départ. d'Agrie de Maine-et-Loire, 52, rue Lhomond. — Paris. Morand (Gabriel), 16, place de La République. — Moulins (Allier). Moreau (Emile), Associé de la Maison Larousse, 14, avenue de L'Observatoire. — Paris. Moreau (Léon), Lie. es Se, Ing. agron., Dir. du Lab. agric. de Maine-et-Loire, 3, rue Rabebis. — Angers (Maine-et-Loire). Morel (Léon), Archéol., Recev. des Fin. en retraite, 3, rue de Sedan. —Reims (Marne). Morel d'Arleux (M m e Charles), 13, avenue de L'Opéra. — Paris. — R Morel d'Arleux (Charles), Notaire non., 13, avenue de L'Opéra. — Paris. — F D r Morel d'Arleux (Paul), 33, rue Desbordes-Valmore. — Paris. — R Morin (M»e Angélique), 4, rue Saint-Gilles. — Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord). Morin (M uu; Frédéric), place Lamoricière. — Nantes (Loire-Inférieure). D r Morin (Frédéric), place Lamoricière. — Nantes (Loire-Inférieure). Morin (Paul), Prof, à la Fac. des Se, 49, boulevard Sévigné. — Rennes (Ille-et-Vilaine). Morin (Théodore), Docl. en Droit, 50, avenue du Trocadéro.— Paris. — R Morot (Charles), Vétér.-Insp., Dir. de l'Abattoir com., Sec. gén. de la Soc. vélér. de l'Aube, 20, rue des Tauxelles. — Troyes (Aube). *Mortillet (Adrien de), Prof, à l'Éc. d'Anthrop., Présid. de la Soc. d'Excursions Scient., Conserv. des collections de la Soc. d'Anthrop. de Paris, 10 bis, avenue Reille. — Paris. — R *Mossé (Alphonse), Prof, de Clin, médic. à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 36, rue du Taur. — Toulouse (Haute-Garonne). — R Dr Motais (Ernest), Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Prof, à l'Éc. de Méd., 8, rue Saint-Laud. — Angers (Maine-et-Loire). Motelay (Léonce), Rent., 8, cours de Gourgue. — Bordeaux (Gironde). Motelay (Paul), Nég., 8, cours de Gourgue. — Bordeaux (Gironde). D r Motet (A.), Mem. de l'Acad. de Méd., Dir. de la Maison de santé, 161, rue de Cha- ronne. — Paris. Mouchot (A.), Prof, en retraite, 58, rue de Dantzig. — Paris. Mougin (Xavier), Dir. de la Soc. anonyme des Verreries de Vallerysthal et de Portieux, Député des Vosges. — Portieux (Vosges). Moullade (Albert), Lie es Se, Pharm. prine de l re cl., de l'Armée à la Réserve des Médicaments, 137, avenue du Prado. — Marseille (Bouches-du-Rhône). — R D r Moure (Emile), Chargé de cours à la Fac. de Méd., 25 bis, cours du Jardin-Public. — Bordeaux (Gironde). — R Moureaux (Thêodule), Dir. de l'Observ. météor. du Parc-Saint-Maur, 25, avenue de L'Étoile. — Saint-Maur-les-Fossés (Seine). Mouriès (Gustave), Ing.-Archit., 7, rue Colbert. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Mousnier (Jules), Fabrie de Prod. pharm., 30, rue de Houdan. — Sceaux (Seine). D r Moutier, Prof, à l'Éc. de Méd., 6, rue Jean-Romain. — Caen (Calvados). D r Moutier (A.), 11, rue de Miromesnil. — Paris. — R Mûller (H.), Biblioth. de l'Éc. de Méd. — Grenoble (Isère). Mumm (G., H.), Nég. en vins de Champagne, 24, rue Andrieux. — Reims (Marne). Munier-Chalmas (Ernest, Philippe), Prof, de Géol. à la Fac. des Se, Maître de Conf. à l'Éc norm. sup., 75, rue Notre-Dame-des-Champs. — Paris. Mùntz (Georges), Ing. en chef des P. et Ch., Ing. prine de la l r « Divis. de la voie à la Comp. des Chem. de fer de l'Est, 20, rue de Navarin. — Paris. XG ASSOCIATION FRANÇAISE D r Musgrave-Clay (René de), Sec. gén. de la Soc. des Se, Lettres et Arts, 10, rue Gachet. — Pau (Basses- Pyrénées). Nabias (Barthélémy de), Doyen de la Fac. de Méd.,17 bis, cours d'Aquitaine. — Bor- deaux (Gironde). Nachet (A.), Construc. d'inst. de précis., 17, rue Saint-Séverin. — Paris. Nadaillac (le Marquis Albert de), Corresp. de l'Inst., 18, rue Duphot. — Paris. Naef (M me (Albert), villa Merymont, route d'Ouchy. —Lausanne (Suisse). Naef (Albert), Archéol. cantonal du canton de Vaud, villa Merymont, route d'Ouchy. — Lausanne (Suisse). Neech (Edward), Chirurg.-Dent., 64, rue Basse-du-Rempart. — Paris. D r Négrié, Méd. des Hôp., 30, cours du XXX-Juillet. — Bordeaux (Gironde). Nègrin (Paul), Prop. — Cannes-La-Bocca (Alpes-Maritimes). — R D r Nepveu (Gustave), Prof. d'Anat. pathol. à l'Éc. de Méd., 61, rue Paradis. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Neuberg (Joseph), Prof, à l'Univ., 6, rue de Sclessin. — Liège (Belgique). Neveu (Auguste), Ing. des Arts et Man. — Rueil (Seine-et-Oise). — R Nibelle (Maurice), Avocat, 9, rue des Arsins. — Rouen (Seine-Inférieure). — R Nicaise (Victor), Int. des Hôp., 3, rue Mollien. — Paris. — R D r Nicas, 80, rue Saint-Honoré. — Fontainebleau (Seine-et-Marne). — R Nicklès (Adrien), Pharm. de l re cl., 128, Grande Rue. — Besançon (Doubs). Nicklès (René), Doct. es Se, Ing. civ. des Mines, Prof. adj. à la Fac. des Se, 29, rue des Tiercelins. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). D r Nicolas (Joseph), s.-Dir. du Bureau d'Hyg., 27, rue Centrale. — Lyon (Rhône). *Nicolas (Paul), Juge d'instruc, 12, place Nationale. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Niel (Eugène), 28, rue Herbière. — Rouen (Seine-Inférieure). — R *Nivet (Albin), Ing. des Arts et Man. — Marans (Charente-Inférieure). Nivet (Gustave), 105, avenue du Roule. — Neuilly-sur-Seine (Seine). — R Nivoit (Edmond), Insp. gén. des Mines, Prof, de Géol. à l'Éc. nat. des P. et Ch., 4, rue de La Planche. — Paris. — R Noack-Dollfus (Hermann), Ing. des Arts et Man., 17 bis, rue de Pomereu. — Paris. Nocard (Edmond), Prof, à l'Éc. nat. vétér., Mem. de l'Acad. de Méd. — Maisons-Alfort (Seine). Noël (Jean), Ing. des Arts et Man., 104, cours Saint-Louis. — Bordeaux (Gironde). Noelting (Émilio), Dir. de l'Éc. de Chim. — Mulhouse (Alsace-Lorraine). — R Noiret (Gustave), Doct. en Droit, 12, rue des Basses-Treilles. — Poitiers (Vienne). Noirot (Maurice), Associé-Manufac, 39, boulevard de La République. — Reims (Marne). Nonclerq (M me Élie), 24, boulevard des Invalides. — Paris. Nonclerq (Élie), Artiste-Peintre, 24, boulevard des Invalides. — Paris. Norbert-Nanta, Opticien, 60, quai des Orfèvres. — Paris. Normand (Augustin), Corresp. de l'Inst., Construc. de navires, 80, rue Augustin- Normand. — Le Havre (Seine-Inférieure). 'Noter (Albert de), Nég., 26, rue Bab-Azoun. — Alger. Nottin (Lucien), 4, quai des Célestins. — Paris. — F D r Noury (Charles, Edmond), Prof, à l'Éc. de Méd., 30, rue de L'Arquette. — Caen (Calvados). Nourry (Marcel), Géol., 27, rue de La Masse. — Avignon (Vaucluse). Nouvelle Georges), Ing. civ., 25, rue Brézin. — Paris. Noyer (le Colonel Ernest), 103, rue de Siam. — Brest (Finistère). Nozal, Nég., 7, quai de Passy. — Paris. *D r Nux (Louis), Chirurg.-Dent. des Hôp., 7, allées Lafayette. — Toulouse (Haute- Garonne). Oberkampff (Ernest), 20, avenue de Noailles. — Lyon (Rhône). Ocagne (Maurice d'), Ing., Prof, à l'Éc. nat. des P. et Ch., Répét. à l'Ec. Polytech., 30, rue de La Boétie. — Paris. — R Odier (Alfredi, Dir. de la Caisse gén. des Familles, 4, rue de La Paix. — Paris. — R Œchsner de Coninck (William), Prof. adj. à la Fac. des Se, 8, rue Auguste-Comte. — Montpellier (Hérault). — R Offret f Albert), Prof, de Minéral, à la Fac. des Se (villa Sans-Souci), 53, chemin des Pins. — Lyon (Rhône). Olivier (Ernest), Dir. delà Revue scient, du Bourbonnais, 10, cours de La Préfecture. — Moulins (Allier). *01ivier (Eugène-Victor), Externe des Hôp., 6, rue de Maubeuge. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XC1 Olivier (Louis), Doct. es Se, Dir. de la Revue générale des Sciences, 22, rue du Général- Foy. — Paris. D r Olivier (Paul), Prof, à l'Éc. de Méd., Méd. en chef de l'Hosp. gén., 12, rue de La Chaîne. — Rouen (Seine-Inférieure). — R D r Olivier (Victor), v.-Présid. du Comité d'Admin. des Hosp., 314, rue Solférino. — Lille (Nord). Olry (Albert), Ing. en chef des Mines, 23, rue Clapeyron. — Paris. — R Oltramare (Gabriel), Prof, à l'Univ., 21, rue des Grandes-Grottes. — Genève (Suisse). Onde (Xavier, Michel, Marius), Prof, de Phys. au Lycée Henri IV, 41, rue Claude- Bernard. — Paris. Onêsime (le Frère), 24, montée Saint-Barthélémy. — Lyon (Rhône). Oppermann (Alfred), Ing. en chef des Mines, 2, rue des Arcades. — Marseille (Bouches- du-Rhône). Orbigny (Alcide d'), Armât., rue Saint-Léonard. — La Rochelle (Charente-Inférieure). O'Reilly 'Joseph, Patrick), Prof, de Minéral, et d'Exploit, des mines au Collège Royal. 58, park, avenue Sandymount. — Dublin (Irlande). D r Orfila (Louis), Agr. à la Fac. de Méd. de Paris, Sec. gén. de YAssoc. des Méd. de la Seine, château de Chemilly. — Langeais (Indre-et-Loire). Osmond (Floris), Ing. des Arts et Man., 83, boulevard de Courcelles. — Paris. — R *0tt i Georges), Dent., 58 bis, rue de La Chaussée-d'Antin. — Paris. Oudin, Nég. en objets d'art, 18, rue de La Darse. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Oustalet (Emile), Doct. es Se, Prof, de Zool. (Mammifères, Oiseaux) au Muséum d'Hist. nat., 121 bk, rue Notre-Dame-des-Champs. — Paris. Outhenin-Chalandre (Joseph), 5, rue des Malhurins. — Paris. — R D r Ovion (Louis) (fils), anc. Int. des Hôp. de Paris, Chirurg. en chef de l'hôp. Saint- Louis, Dir. du lab. de Bactériologie et de Sérothérapie, 16, boulevard du Prince-Albert. — Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Page (François), Nég., 58, rue Monsieur-Le-Prince. — Paris. *Pagès-Allary i Jean), Indust., Prop. — Murât (Cantal). Paget-Blanc le Colonel Alexandre). — Auxerre (Yonne). Pagnard (Abel), Ing.-Dir. des trav. des nouveaux quais, anc. Elève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 132, avenue du Sud. — Anvers (Belgique). Pallary iPaul), Prof., faubourg d'Eckmiihl-Noiseux. — Oran (Algérie). Palmer i George, Henry), Bibliothécaire of the National art Libranj (Musée Victoria et Albert), 20 Schubert road (East-Putney). — Londres, S. W. (Angleterre). Palun (M"' e Auguste), 13, rue Banasterie. — Avignon (Vaucluse). Palun (Auguste), JugeauTrib. deCom., 13, rue Banasterie. — Avignon (Vaucluse). —R D r Pamard (Alfred), Associé nat. de l'Acad. de Méd., Chirurg. en chef des Hôp., 4, place Lamirande. — Avignon (Vaucluse). — R Pamard (le Général Ernest), Command. la 39e Divis. d'Infant. — Toul (Meurthe-et- Moselle). D r Pamard 'Paul), anc. Int. des Hôp., 1, rue de Lille. — Paris. — R *D r Papillault (Georges), Prof. adj. à l'Éc. d'Anthrop., Prép. au Lab. d'Anthrop. des Hautes-Études, Mem. du Com. cent, de la Soc. d'Anthrop. de Paris, 2, rue Rotrou. — Paris. *D r Papillon (Ernest), 8, rue Montalivet. — Paris. D r Papillon (Gustave, Ernest), anc. Int. des Hôp., 142, rue de Rivoli. — Paris. *Papot (Edmond), Chirurg. -Dent, diplômé de la Fac. de Méd., Admin. gén. et Prof, à l'Éc. dentaire de Paris, 45, rue de La-Tour-d'Auvergne. — Paris. Paradis (Léon), Entrep. de serrurerie, 6, rue des Charseix. — Limoges (Haute-Vienne). Parât (l'Abbé Alexandre), Curé. — Bois-d'Arcy par Arcy-sur-Cure (Yonne). D r Paris (Henri). — Chantonnay (Vendée). Paris (Paul), Lie. es Se, 32, rue de La Colombière. — Dijon (Côte-d'Or). Parisse (Eugène), Ing. des Arts et Man., anc. Mem. du Con. mun., 6, rue Deguerry. — Paris. Parmentier (Paul), Prof. adj. à la Fac. des Se, 14, avenue Fontaine-Argent. — Besançon (Doubs). Parmentier (le Général Théodore), 5, rue du Cirque. — Paris. — F Parran (Alphonse), Ing. en chef des Mines en retraite, Dir. de la Comp. des Minerais de fer magnét. de Mokta-el-Hadid, 26, avenue de L'Opéra. — Paris. — F Pasqueau (Alfred), Insp. gén. des P. et Ch., 41 bis, boulevard de Latour-Maubourg. — Paris. XCII ASSOCIATION FRANÇAISE Pasquet (Eugène) (fils), 53, rue d'Eysines. — Bordeaux (Gironde). — R Passy (Frédéric), Mem. de l'Inst., anc. Député, Mem. du Cons. gén. de Seine-et-Oise, 8, rue Labordère. — Neuilly-sur-Seine (Seine,). — R Passy (Paul, Edouard), Doct. es Lettres, Lauréat de l'Inst. (Prix Volney), Maître de Conf. à l'Éc. des Hautes-Études d'Hist. et de Philologie, 92, rue de Longchanip. — Neuilly-sur-Seine (Seine). Patapy (Junien), Avocat, v.-Présid. du Cons. gén., 12, boulevard Montmailler. — Limoges (Haute-Vienne). Pathier (A.), Manufac, 15, rue Bara. — Paris. 'Paulovitch (Paul), Prof, au Lycée de Belgrade, Laboratoire de Biologie végétale. — Avon (Seine-et-Marne). Pavillier, Ing. en chef des P. et Ch., Dir. gén. des Trav. pub., place de La Kasba. — Tunis. Payen (Louis, Eugène), Caissier de la Comp. d'Assur. VAigle, 16, rue de La Tour-des- Dames. — Paris. Péchiney (A.), Ing.-Chim. — Salindres (Gard). Pector (Sosthènes), Sec. gén. de YUnion nat. des Soc. photog. de France, 9, rue Lincoln. — Paris. Pédézert (Charles, Henri), Ing. du Matériel et de la Trac, aux Chem. de fer de VÉtat, anc. Elève de l'Éc. cent, des Arts et Man., 21, rue de La Vieille-Prison. — Saintes (Charente-Inférieure). Pédraglio-Hoël (M n,e Hélène), 29, avenue Camus. — Nantes i Loire-Inférieure) — R Péker (Eugène), Nég , anc. Adj. au Maire, 9, Grande-Rue. — Besançon (Doubs). Pélagaud (Elysée), Doct. es Se, château de La Pinède. — Antibes (Alpes-Maritimes). — R Pélagaud (Fernand), Doct. en Droit. Cons. à la Cour d'Ap., 15, quai de L'Archevêché. — Lyon (Rhône). — R Pelé (F.), 52, rue Caumartin. — Paris. Pelissot (Jules de), s.-Dir. de la Comp. des Docks et Entrepôts (Hôtel des Docks), 1, place de La Joliette. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Pellat (Henri), Prof, de Phys. à la Fac. des Se, 23, avenue de L'Observatoire. — Paris. Pellet (Auguste), Doyen de la Fac. des Se, 7, rue Ballainvilliers. — Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). — R *Pellin (Félix, Philibert), de la Maison Philibert Pellin (Inst. de précis.), 21, rue de L'Odéon. — Paris. *Pellin (Philibert), Ing. des Arts et Man., Construc. d'inst. de précis., 21, rue de L'Odéon. — Paris. Peltereau (Ernest), Notaire hon. — Vendôme (Loir-et-Cher). — R Pénières (Lucien), Prof, à la Fac. de lléd., 19, rue Ninau. — Toulouse (Haute- Garonne). D r Péraire (Maurice), anc. Int. des Hôp., 66, boulevard Malesherbes. — Paris. Pérard (Joseph), Ing. des Arts et Man., Sec. gén. de la Soc. d'Aquiculture et de Pèche, 42, rue Saint-Jacques. — Paris. — R Perdrigeon du Vernier (J.), anc. Agent de change. — Chantilly (Oise). — F *Père (Alphonse), Notaire, 3, allées de Mortarieu. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Pereire (Emile), Ing. des Arts et Man., Admin. de la Comp. des Chem. de fer du Midi, 10, rue Alfred-de- Vigny. — Paris. — R Pereire (Eugène), Ing. des Arts et Man., Présid. du Cous, d'admin. de la Comp. gén. Transat., 5, rue des Mathurins. — Paris. — R Pereire (Henri), Ing. des Arts et Man., Admin. de la Comp. des Chem.de fer du Midi, 33, boulevard de Courcelles. — Paris. — R Pérez (Jean), Prof, à la Fac. des Se, 21, rue Saubat. — Bordeaux (Gironde). — R Péricaud, Cultivât. — La Balme (Isère). — R Péridier (Louis), anc. Juge au Trib. de Corn., 5, quai d'Alger. — Cette (Hérault). — R *Périé (P.) (fils), 7, place Lafayette. — Toulouse (Haute-Garonne). D r Périer (Charles), Mem. de l'Acad. de Méd., Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., 9, rue Boissy-d'Anglas. — Paris. Périer (Louis), Indust., 14 bis, avenue du Trocadéro. — Paris. *D r Périés, Dir. de l'Asile d'Aliénés, route de Bordeaux. — Montauban (Tarn-et- Garonne). POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES XCIII Péron (Charles), Nég., Maire, 23 bis, rue des Pipots. — Boulogne-su r-Mer (Pas-de- Calais). *Peron (Pierre, Alphonse), Corresp. de l'Inst., Intend, milit. au cadre de réserve, 11, avenue de Paris. — Auxerre (Yonne). Peron (René), Lieut. au 136 e Rég. d'Infant. — Saint-Lô (Manche). Pérouse (Denis), Insp. gén. des P. et Ch., Mem. du Cons. gén. de l'Yonne, 40, quai Debilly. — Paris. Perré (Auguste) (fils), Manufac, anc. Présid.du Trib. de Com.— Elbeuf-sur-Seine (Seine- Inférieure). Perregaux (Louis), Manufac. — Jallieu par Bourgoin (Isère). Perrenoud, Prop., 142, rue de Courcelles. — Paris. Perret (Auguste), Prop., 50, quai Saint-Vincent.— Lyon (Rhône). — R Perrier (Edmond), Mem. de l'hast, et de l'Acad. de Méd., Dir. et Prof, au Muséum d'Hist. nat., 57, rue Cuvier. — Paris. Perrier (Gustave), Doct. es Se. Phys., Maître de Conf. à la Fac. des Se. — Rennes (Ille-et-Vilaine). Perrin (Élie), Prof, de Math, à l'Éc. mun. Jean-Baptiste-Say, 7, rue Lamandé. — Paris. Perrin (M me Raoul), 9, avenue d'Eylau. — Paris. Perrin (Raoul), Ing. en chef des Mines, 9, avenue d'Eylau. — Paris. Perrot (Emile), Agr., Chargé de cours à l'Éc. sup. de Pharm. de Paris, 17, rue Sadi- Carnot. — Châtillon-sous-Bagneux (Seine). Perrot (Emile, Auguste), Photog., 7, place Carnot. — Creil (Oise). Perrot (Paul), anc. Commis. -pris., 7, rue Vital. — Paris. *D r Perry (Jean). — Miramont (Lot-et-Garonne). Persoz, 167, rue Saint-Jacques. — Paris. Peschard (Albert), Doct. en Droit, anc. Organiste de Saint-Etienne, 52, rue de Bayeux. — Caen (Calvados). D r Peschaud (Gabriel), anc. Député, Maire, rue Neuve-du-Balat. — Murât (Cantal). Petit (Arthur), Pharm. de l re cl., Présid. d'honneur de VAssoc. gén. des Pharm. de France, 8, rue Favart. — Paris. Petit (Henri, Gustave), Dir. particulier de la Comp. d'Assurances gén., 2, rue Saint- Joseph. — Châlons-sur-Marne (Marne). *D r Petit (Henry), Mùd.-Maj. au 11° Rég. d'Infant. — Montauban (Tarn-et-Garonne). 'Petit i,M uie Paul), 37, boulevard de La Pie. — Saint-Maur-les-Fossés (Seine). *Petit (Paul), anc. Pharm. de l rc cl., 37, boulevard de La Pie. — Saint-Maur-les-Fossés (Seine). *Petiton (Anatole), Ing.-Conseil des Mines, 93, rue de Seine. — Paris. — R Pettit (Georges), Ing. en chef des P. et Ch., boulevard d'Haussy. — Mont-de-Marsan (Landes). — R Peugeot (Eugène), Manufac, Mem. du Cons. gén. — Hérimoncourt (Doubs). Peyre (Jules), anc. Banquier, 6, rue Deville. — Toulouse (Haute-Garonne). — F D r Peyrot (Jean, Joseph), Mem. de l'Acad. de Méd., Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., 33, rue Lafayette. — Paris. Philippe (Edmond), Ing. civ., 5, avenue Victoria. — Paris. Philippe (Jules), Nég. en Prod. photo., 10, cours de Rive. — Genève (Suisse). Philippe (Léon), 23 bis, rue de Turin. — Paris. — R •Philippe (Louis), Ing.-Dir. des Mines de Marignana. — Marignana (Corse). D r Phisalix (Césaire), Doct. es Se, Assistant de Pathol. comparée au Muséum d'Hist. nat., 26, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Piat (Albert), Construc.-Mécan., 85, rue Saint-Maur. — Paris. — F Piat (fils), Mécan. -Fondeur, 85, rue Saint-Maur. — Paris. Piaton (Maurice), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytech., Mem. du Cons. mun., 49, rue de La Bourse. — Lyon (Rhône). — R D r Piberet (Pierre, Antoine), 75, rue Saint-Lazare. — Paris. Picard (Paul, Ernest), Avocat à la Cour d'Ap., 9, rue Mazarine. — Paris. Picaud (Albin), Chargé de Suppléance à l'Éc. de Méd., 83, rue Lesdiguières. — Grenoble (Isère). Piche (Albert), Avocat, Présid. de la Soc. d'Éducat. populaire, 26, rue Serviez. — Pau (Basses-Pyrénées). — R Picot, Prof, de Clin, médic. à la Fac. de Méd., Assoc. nat. de l'Acad. de Méd., 25, rue Ferrère. — Bordeaux (Gironde). XCIV ASSOCIATION FRANÇAISE Picou (Gustave), Indust., 123, rue de Paris. — Saint-Denis (Seine). — R * Picq (M"" Germaine), 3, rue Fresnel. — Paris. Picquet (Henry), Chef de Bat. du Génie, Examin. d'admis, à l'Éc. Polytech., 4, rue Monsieur-Le-Prince. — Paris. — R Pierret (Antoine, Auguste), Prof, de Clin, des malad. ment, à la Fac. de Méd. Associé nat. de l'Acad. de Méd., Méd. en chef de l'Asile de Bron, 8, quai des Brot- teaux. — Lyon (Rhône). D r Pierrou. — Chazay-d'Azergues (Rhône). — R Piette (Edouard), Juge hon. — Rumigny (Ardennes). Pifre (Abel), Ing., des Arts et Man., 176, rue de Courcelles. — Paris. Pillet (Jules), Prof, aux Éc. nat. des P. et Ch. et des Beaux-Arts, et au Conserv. nat. des Arts et Met., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 18, rue Saint-Sulpice. — Paris. — R Pilmyer (Henri), Chirurg.-Dent., Mem.- du Cons. d'admin. du Syndic, des Chirurg.- Dent., 4, quai des Orfèvres. — Paris. Pilon, Notaire. — Blois (Loir-et-Cher). D r Pin (Paul), rue Curéjan. — Alais (Gard). Pinasseau (F.), Notaire, 2, rue Saint-Maur. — Saintes (Charente-Inférieure). Pinguet (E.), 4, rue de La Terrasse. — Paris. Pinon (Paul), Nég., 36, rue du Temple. — Reims (Marne). — R Piogey (Julien), anc. Juge de paix du XVII e arrond., 142, rue de La Tour. — Paris. Piquemal (François), Nég. en vins, 95, rue de Richelieu. — Paris et à Lézignan (Aude), Dr Pirondi (Sirus), Associé nat. de l'Acad. de Méd., Prof. hon. àl'Éc. de Méd., Chirurg. consult. des Hôp., 80, rue Sylvabelle. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Pistat-Ferlin (Louis), Agric. — Bezannes par Reims (Marne). Pitres (Albert), Doyen hon. de la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Méd. de l'Hôp. Saint-André, 119, cours d'Alsace-et-Lorraine. — Bordeaux (Gironde). — R Pizon (Antoine), Doct. es. Se, Prof. d'Hist. nat. au Lycée Janson-de-Sailly, 92, rue de La Pompe. — Paris. Planche (Paul), Pharm. de 1" cl., anc. Int. des Hôp. de Paris, 1, boulevard de La Madeleine. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Planté (Adrien), anc. Maire, anc. Député. — Orthez (Basses-Pyrénées). Planté (Charles), Insp. princ. de l'Exploit, aux Chem. de fer de VEtat, 12, rue du Bocage. — Nantes (Loire-Inférieure). D r Planté (Jules), Méd. de l re cl. de la Marine, 40, boulevard de Strasbourg. — Toulon (Var). - R Plessis de Grenédan (le Comte Joachim du), Prof, à l'Univ. catholique et à l'Ec. sup. libre d'Agric, 24, rue Rabelais. — Angers (Maine-et-Loire). Poche (Guillaume), Nég. — Alep (Syrie) (Turquie d'Asie). Poillon (Louis), Ing. des Arts et Man., Rancho Verde. — Teponaxtla par Cuicatlan. (État d'Oaxaca) (Mexique). — R Poincaré (Antoine), Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, 14, rue du Regard. — Paris. Poincaré (Henri), Mem. de l'Inst., Prof, à la Fac. des Se, Ing. en chef des Mines. 63, rue Claude-Bernard. — Paris. Poirault (Georges), Dir. des Lab. d'Ens. sup. de la villa Thuret. — Antibes (Alpes- Maritimesj. Poirrier (Alcide), Fabric. de Prod. chim., Sénateur de la Seine, 2, avenue Hoche. — Paris. — F Poirson (M me Alexandre). — Cantarel par Avignon-Monfavet (Vaucluse). Poirson (Alexandre), Lieut. du Génie démis., anc. Élève de l'Éc. Polytech. — Can- tarel par Avignon-Monfavet (Vauclusej. Poisson (Jules), Assistant de Botan. au Muséum d'Hist. nat, 32, rue de La Clef. . — Paris. — R L r Poisson (Louis), anc. Int.- Lauréat des Hôp. de Paris, Prof, à l'Ec. de Méd., Chirurg. de l'Hôp. marin de Pen-Bron, 5, rue Bertrand- Geslin. — Nantes (Loire- Inférieure). Poitou (Jean, Joseph), Prop.-Vitic, anc. Mem. du Cons. gén., villa des Charmilles. — Libourne (Gironde). Polak (Maurice), Admin. -Gérant dujournal de la Société libre des Artistes français, et Trésor, de la Soc, 29, boulevard des Batignolles. — Paris. D r Poli (DominiqueJ, 3, rue du Touat. — Béziers (Hérault). Polignac (le Prince Camille de). — Radmansdorf (Carniole) (Autriche-Hongrie). —F Polignac (le Comte Melchior de). — Kerbastic-sur-Gestel (Morbihan). — R pour l'avancement des sciences xcv Pollosson (Maurice), Prof, de Méd. opératoire à la Fac. de Méd.,16, rue des Archers. — Lyon (Rhône). Pommerol, Avocat, anc. Rédac. de la Revue Matériaux pour l'Hist. pritn.de l'Homme. — Veyre-Mouton (Puy-de-Dôme) et 20, rue Pestalozzi. — Paris.— R Pommery (Louis), Nég. en vins de Champagne, 7, rue Vauthier-le-Noir. — Reims (Marne). — F Poncet (Antonin), Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Chirurg. en chef désigné de l'Hôtel-Dieu, 11, place de La Charité. — Lyon (Rhône). Poncin (Henri), anc. Chef d'instit., 8, rue des Marronniers. — Lyon (Rhône). D r Pons (Louis). — Nérac (Lot-et-Garonne). D r Pont (Albéric), Méd.-Dent., 9, rue du l'résident-Carnot. — Lyon (Rhône). Pontier (André), Pharm. de 1" cl., Prépar. de toxicolog. à l'Éc. sup. de Pharm., 48, boulevard Saint-Germain. — Paris. Pontzen (Ernest), Ing. civ., anc. Élève de l'Ec. nat. des P. et Ch., Mem. du Comité d'Exploit, techn. des Chem. de fer, 65, rue de Monceau. — Paris. D r Ponzio (Pierre), 176, boulevard Haussmann. — Paris. D r Porak, Mem. de l'Acad. de Méd., Accoucheur des Hôp., 176, boulevard Saint- Germain. — Paris. Porcherot (Eugène), Ing. civ., La Béchellerie. — Saint-Cyr-sur-Loire par Tours (Indre- et-Loire). — R Porgès (Charles), Présid. du Cons. d'admin. de la Comp. continentale Edison, 25, rue de Berri. — Paris — R Porte (Arthur), Dir. du Jardin zool. d'Acclimat. du Bois de Boulogne (Seine). *Porteu (Henry), anc. Garde gén. des Forêts, Prop., Agric, 8, rue de La Psalette. — Rennes (Ille-et- Vilaine). Portevin (Hippolyte) , Ing. civ. , anc. Élève de l'Éc. Polytech., 2, rue de La Belle-Image. — Reims (Marne). — R Potier (M me Alfred), 89, boulevard Saint-Michel. — Paris. Potier (Alfred), Mem. de lTnst., Ing. en chef des Mines, Prof, à l'Ec. Polytech., 89, boulevard Saint-Michel. — Paris. — F *Pottier (le Chanoine Fernand), Présid. de la Soc. Archéol. de Tarn-et-Garonne, 59, rue du Moustier. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Dr Poucel (Eugène), Chirurg. en chef des Hôp., 22, boulevard du Musée. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Pouchet (Gabriel), Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., 15, rue de Condé. — Paris. *Pougens (Edmond), Percept., Recev. mun., allées de Mortarieu. — Montauban (Tarn- et-Garonne). Poulet (Ernest), Dir. des Plat, de Vaucluse. — La Parisienne par Velleron (Vaucluse). *Poulin-Thierry (Léonce), Prop., quai de La Pêcherie. — Pont-Sainte-Maxence (Oise). Poullain (Georges), Lie. es Se, 44, rue de Turbigo. — Paris.] D r Poupinel (Gaston), anc. Int. des Hôp., 50, avenue Victor-Hugo. — Paris. — R Poupinel (Emile), 24, rue Cambon. — Paris. Poupot (Charles, Henry), Percept., 5, rue Jean-Jacques-Rousseau. — Nantes (Loire- Inférieure). D r Poussié (Emile), 19, rue Tronchet. — Paris. — R Poutiatin (le Prince Paul, Arseniewitch). — Bologoë (Ligne de Saint-Pétersbourg à Moscou) (Russie). Pouyanne (C, M.), Insp. gén. des Mines, 70, rue Rovigo. — Alger. — R D r Powell (Osborne, C). — Fontenelle-Saint-Laurent (lie de Jersey). Dr Pozzi (Samuel), Mem. de l'Acad. de Méd., Prof, à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., Sénateur de la Dordogne, 47, avenue d'Iéna. — Paris. — R Pralon (Léopold), Ing. civ. des Mines, Délég. gén. du Cons. d'Admin. de la Soc. de Dcnain et d'Anzin, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 11 bis, rue de Milan. — Paris. Prarond (Ernest;, Présid. d'hon. de la Soc. d'Émulation d'Abbeville, 42, rue du Lillier. — Abbeville (Somme). Prat (J.-P.), Chim., 71, rue Chevalier. — Bordeaux (Gironde). — R D r Prats (J., M.), Méd. de S. A. le Bey. — La Marsa (Tunisie). Préaudeau (Albert de), Ing. en chef, Prof, à l'Éc. nat. des P. etCh., 21, rue Saint- Guillaume. — Paris. Preller (L.), Nég., 5, cours de Gourgues. — Bordeaux (Gironde). — R Prève (Laurent), 2, rue Dante. — Nice (Alpes-Maritimes). Prevet (Ch.)), Nég., 48, rue des Petites-Écuries. — Paris. — R XfiVI ASSOCIATION FRANÇAISE Prévost (A.)» Lng. de la Comp. des Chem. de fer de Bùne à Guelma et prolongements, anc. Élève de l'Éc. nat. des P. et Ch., 10, rue du Marabout. — Tunis. Prévost (Georges), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Éc. Polytech., 30, quai de Bourgogne. — Bordeaux (Gironde). D r Prévost (Léandre). — Pont-1'Évêque (Calvados). Prévost Maurice), Nég., 1, rue du Château-Trompette. — Bordeaux (Gironde). •Prévost (Maurice), Publiciste, 55, rue Claude-Bernard. — Paris. — R Prieur 'Félix), Biblioth. des Fac, 6, rue Morand. — Besançon (Doubs). *Prioleau , Doct. es Se, Prof, de Chim. à l'Inst. catholique, 31, rue de la Fonderie. — Toulouse (Haute-Garonne). Sentini (Emile), Pharm., Présid. de la Soc. de Pharm. de Lot-et-Garonne. — Agen (Lot-et-Garonne). Serbat (Louis), Élève à FÉc. des Chartes. — Saint-Saulve (Nord). Serre (Fernand), Prop.. 1, rue Levât. — Montpellier (Hérault;. — R Serré-Guino (Alphonse), Prof. hon. à l'Éc. norm. sup. d'Ens. second, pour les jeunes filles, anc. Examin. d'admis, à l'Éc. spéc. milit., 114, rue du Bac. — Paris. POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES C1I1 D r Seure 4, rue Diderot. — Saint-Germain -en-Laye (Seine-et-Oise). •Sevray (de), 3, rue Croix-Baragnon. —Toulouse (Haute-Garonne). D 1 ' Seynes (Jules de), Agr. à la Fae. de Méd., 15, rue Chanaleilles. — Paris. — F Seynes (Léonce dei, 58, rue Calade. — Avignon (Vauclusej. — R Seyrig (Théophile), Ing. des Arts et Man., Construc, 43, rue de Rome. — Paris. "Sicard (Germain), Présid. de la Soc. d'études scient, de l'Aude, château de Rivière. — Caunes-Minervois (Aude). Sicard (Hilaire), Pharm. de P 9 cl., 1, place de La République. — Béziers (Hérault). Siéber iH.-A.), 23, rue de Paradis. — Paris. — F Siegfried (Jacques), Banquier, 20, rue des Capucines. — Paris. Siégler (Ernesti, lng. en chef des P. et Ch., Ing. en chef adj. de la Voie à la Comp. des Chcm. de fer de l'Est, 48, rue Saint-Lazare. — Paris. — R *D r Siffre (Achille,), Prof, à l'Éc. dentaire de Paris, 97, boulevard Saint-Michel. — Paris. Sigalas (Clément), Prof, à la Fac. de Méd., 67, rue de La Teste. — Bordeaux (Gironde). Signoret (Maximin), Prop., 29, rue Bayen. — Paris. Silvestre (André), Ing. (Chalet Emile), chemin de la Collette. — Toulon (Var). Siméon (Paul), Ing. eiv., Représent, de la Soc. I. et A. Pavin de Lafarge, anc. Elève de l'Éc. Polytecb., 42, boulevard des Invalides. — Paris. — R Simon, Prof, à la Fac. de Méd., 23, place de La Carrière. — Nancy (Meurthe-et- Moselle). Simon (Georges), Prop. -Vitic, domaine des Hamyans. — Saint-Leu (départ. d'Oran> (Algérie). Simon (J.), Pharm., rue du Bel-Air. — Suresnes (Seine). Simon (Louis), Prof. d'Hydrog. de la Marine en retraite, 148, rue de Paris. — Bou- logne-sur-Seine (Seine). Simon (René), Ing., 41, rue Gambetta. — Saint-Étienne (Loire). Sinard iM" e Berthei, Géol., 6, rue Galante. — Avignon (Vaucluse). D r Sinety (le Comte Louis de), 14, place Vendôme. — Paris. *Siper (Léopold), Agent- Voyer d'Arrondissement, 4, rue Léon-Cladel. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Sire (Georges), Corresp. de l'Inst., Mem. de YAcad. des Se, Belles-Lettres et Arts, 15, rue de La Mouillère. — Besançon (Doubs). Siret (Louis), Ing. — Cuevas de Vera (province d'Almeria) (Espagne). — R Sirodot (Simon), Corresp. de l'Inst., Doyen bon. et Prof, à la Fac. des Se, rue Malakoff. — Rennes (Ille-et-Vilaine). Société industrielle d'Amiens. — Amiens (Somme;. — R Société d'Études scientifiques d'Angers, place des Halles. — Angers (Maine-et-Loire). Société scientifique d'Arcachon. — Arcachon (Gironde). Société de Médecine vétérinaire de L'Yonne. — Auxerre (Yonne). Société Ramond. — Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Société d'Émulation du Doubs. — Besançon (Doubs). Société de Médecine de Besançon et de La Franche-Comté. — Besançon (Doubs). Société d'Études des Sciences naturelles. — Béziers (Hérault). Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher. — Blois (Loir-et-Cher). Société des Sciences et des Lettres de Loir-et-Cher. — Blois (Loir-et-Cher). Société linnéenne de Bordeaux (à l'Athénée;. 53, rue des Trois-Conils. — Bordeaux (Gironde). Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux (à l'Athénée), 53, rue des Trois- Conils. — Bordeaux (Gironde). Société Odontologique de Bordeaux (M. J. Armand, Président), 32, cours de Tourny. — Bordeaux (Gironde). Société de Pharmacie de Bordeaux (à l'Athénée), 53, rue des Trois-Conils. — Bor- deaux (Gironde). Société philomathique de Bordeaux, 2, cours du XXX Juillet. — Bordeaux (Gi- ronde). — R Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 143, cours Victor-Hugo. — Bordeaux (Gironde). — R Société académique de Brest. — Brest (Finistère). — R Société française d'Entomologie. — Caen (Calvados). Société de Médecine de Caen et du Calvados. — Caen (Calvados). Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de La Marne. — Châlons-sur-Marne (Marne). Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. — Cherbourg (Manche). CIV ASSOCIATION FRANÇAISE Société de Borda. — Dax (Landes). Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai, Sbis, rue d'Arras. — Douai (Nord). Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de L'Eure. — Kvreux (Eure). — R Société des Sciences naturelles et archéologiques de La Creuse. — Guéret (Creuse). Société médicale de Jonzac. — Jonzac (Charente- Inférieure;. Société de Médecine et de Chirurgie. — La Rochelle (Charente- Inférieure). 'Société des Sciences naturelles de La Charente-Inférieure. — La Rochelle (Charente- Inférieure). Société de Géographie commerciale du Havre, 131, rue de Paris. — Le Havre (Seine- Inférieure). Société agricole et scientifique de La Haute-Loire. — Le Puy en Velay (Haute-Loire). Société centrale de Médecine du Nord. — Lille (Nord). — R Société de Géographie de Lisbonne (Portugal). Société d'Anthropologie de Lyon (Palais des Arts), place des Terreaux. — Lyon (Rhône). Société d'Économie politique de Lyon (M. Pey, Secrétaire général), 1, rue du Bat- d'Argent. — Lyon (Rhône). Société anonyme des Houillères de Montrambert et de La Béraudière, 70, rue de L'Hôtel-de- Ville. — Lyon ( Rhône). — F Société de Lecture de Lyon, 1, place Saint-Nizier. — Lyon (Rhône). Société de Pharmacie de Lyon, Palais des Arts. — Lyon (Rhône). Société des Sciences médicales de Lyon, 41, quai de L'Hôpital. — Lyon (Rhône). Société départementale d'Agriculture des Bouches-du-Rhône, 10, rue Venture. — Marseille (Bouches-du-Rhône). 'Société de Géographie de Marseille, 25, rue Montgrand. — Marseille (Bouches-du- Rhône). Société des Pharmaciens des Bouches du-Rhône, 3, marché des Capucines. — Mar- seille (Bouches-du-Rhône). 'Société de Statistique de Marseille, 2, rue Sylvabelle. — Marseille (Bouches-du- Rhône). Société générale des Transports maritimes à vapeur, 3, rue des Templiers. — Mar- seille (Bouches-du-Rhône). Société d'Émulation de Montbéliard. — Montbéliard (Doubs). Société des Sciences de Nancy. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Société académique de La Loire-Inférieure, 1, rue Suffren. — Nantes (Loire-Infé- rieure). — R Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes, 1, rue Sainte-Clotilde. — Nice (Alpes-Maritimes). Société de Médecine et de Climatologie de Nice, 4, rue de La Buffa. — Nice (Alpes- Maritimes). Société d'Études des Sciences naturelles, 6, quai de La Fontaine. — Nîmes (Gard). Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Orléans, 6, rue Antoine-Petit. —Orléans (Loiret). Société centrale des Architectes français, 8, rue Danton. — Paris. — R 'Société des anciens Élèves des Écoles nationales d'Arts et Métiers, 6, rue Chauchat. — Paris. Société botanique de France, 84, rue de Grenelle. — Paris. — R 'Société entomologique de France, 28, rue Serpente (Hôtel des Sociétés Savantes). — Paris. Société anonyme des Forges et Chantiers de la Méditerranée, 1 et 3, rue Vignon — Paris. — F Société de Géographie, 184, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Société française d'Hygiène (le Président de la), 28, rue Serpente (Hôtel des Sociétés Savantes. — Paris. Société des Ingénieurs civils de France, 19, rue Blanche. — Paris. — F Société de Médecine vétérinaire pratique, 28, rue Serpente (Hôtel des Sociétés Savantes). — Paris. Société médico-chirurgicale de Paris (ancienne Société médico-pratique), 29, rue de La Chaussée d'Antin. — Paris. — R Société de Pharmacie de Paris, 4, avenue de L'Observatoire (École de Pharmacie). — Paris. Société française de Photographie, 76, rue des Petits-Champs. — Paris. — R Société générale des Téléphones, 9, place de La Bourse. — Paris. — F POUR L AVANCEMENT DES SCIENCES CV Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau. — Pau (Basses-Pyrénées). — R Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales. — Perpignan (Pyrénées-Orientales). *Société Druart et Le Roy, 37, chaussée du Port. — Reims (Marne). Société industrielle de Reims, 18, rue Ponsardin. — Reims (Marne). — R Société médicale de Reims, 71, rue Chanzy. — Reims (Marne). — R Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts, Belles-Lettres du département de La Loire. — Saint-Étienne (Loire). Société anonyme de la Brasserie de Tantonville. — Tantonville (Meurthe-et-Moselle). Société des Sciences naturelles de Tarare. — Tarare (Rhône). Société polymathique du Morbihan. — Vannes (Morbihan). Société des Sciences et Arts de Vitry-le-François. — Vitry-le-François (Marne). Sooiétés de Pharmacie du Sud-Est (Fédération des). — Pierrelate (Drôme). Sollier (Eugène), Fabric. de ciment. — Neufchâtel (Pas-de-Calais). Solms (le Comte Louis de), Ing. des Arts et Man. — Port-Louis (Morbihan). — R Solvay (Ernest), Indust., Sénateur, 45, rue des Champs-Elysées. — Bruxelles (Belgique). — F. Solvay et C ie , Usine de Prod. chim. de Varangeville-Dombasle par Dombasle (Meurthe- et-Moselle). — F Somasco (Charles), Ing. civ. — Creil (Oise). D r Sonnié-Moret (Abel), Pharm. de l'Hôp. des Enfants malades, 149, rue de Sèvres. — Paris. — R Soreau (Rodolphe), Ing., anc. Élève de FÉc. Polytch., Expert près le Cons. de Préfect. de la Seine, 65, rue de La Victoire. — Paris. Soret (Charles), Prof, à l'Univ., 6, rue Beauregard. — Genève (Suisse). — R Soriu de Bonne (Louis), Avocat, anc. s. -Préfet, 6, rue Duquesne. — Lyon (Rhône). Soubeiran (Louis-Maxime), s.-Dir. de FÉc. prat. d'Indust., — Béziers (Hérault). — R Soulier (Albert), Maître de conf. de Zool. à la Fac. des Se, 1, boulevard Pasteur. — Montpellier (Hérault). D r Spengler (Georges), 2, place Saint-François. — Lausanne (Suisse). Spillmann (Paul), Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de FAcad. de Méd., 40, rue des Carmes. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). D r Stagienski de Holub (Adolphe), 13, rue Gambetta. — Saint-Étienne (Loire). Stapfer (Daniel), Ing. des Arts et Man., Construc, Sec. gén. de la Soc. scient, indust., 5, boulevard Notre-Dame. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Stapfer (Henri), Nég., 5, boulevard Notre-Dame. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Steinmetz (Charles), Tanneur, 60, rue d'Illzach. — Mulhouse (Alsace-Lorraine). — R Stengelin, Banquier, 9, quai Saint-Clair. — Lyon (Rhône). — R Stéphan (Edouard), Corresp. de l'Inst., Prof. d'Astron. à la Fac. des Se, Dir. de l'Ob- servatoire, 2, place Le Verrier. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Stéphan (Pierre), Chef des trav. d'Histologie à FÉc. de Méd., 2, place Le Verrier. — Marseille (Bouches-du-Rhône). D r Stéphann (E.), 15, boulevard de La République. — Alger. Stern (Edgar), Banquier, 20, avenue Montaigne. — Paris. Stirrup (Marki, Mem. de la Soc. géol. de Londres, High-Thorn Stamford road. — Bowdon (Cheshire) (Angleterre). D r Stœber, 66, rue Stanislas. — Nancy (Meurthe-et-Moselle). Stœcklin (Auguste), Insp. gén. des P. et Ch., 6, avenue de L'Aima. — Paris. D 1 ' Stoklasa (Jules), Prof, à FÉc. polytech. sup., Dir. de la Stat. physiol. du royaume de Bohême. — Prague (Autriche-Hongrie). Storck (M™e Adrien), 78, rue de L'Hôtel-de-Ville. — Lyon (Rhône). Storck (Adrien), Ing. des Arts et Man., 78, rue de L'Hôtel-de-Ville. —Lyon (Rhône). — R Suais (Abel), Ing. en chef des trav. pub. des Colonies, Dir. de la Comp. impériale des Chem. de fer Ethiopiens, 13, rue Léon-Coignet. — Paris. — R Suarez de Mendoza (M me Ferdinand), 22, avenue de Friedland. — Paris. D r Suarez de Mendoza (Ferdinand), 22, avenue de Friedland — Paris. *Subirana (Luis), Dent., 14, Barquillo. — Madrid (Espagne). D r Suchard, 85, boulevard de Port-Royal. — Paris et, l'été, aux bains de Lavey (Vaud) (Suisse). — F Surrault (Ernest), Notaire hon., 45, avenue de L'Aima. — Paris. — R Surun (Emile), Pharm., 165, rue Saint-Honoré. — Paris. *Syndicat des Pharmaciens de l'Indre. — Chàteauroux (Indre). D r Szerb (Sigismond), v. Josef-tér, 14. — Budapest (Autriche-Hongrie). CVI ASSOCIATION FRANÇAISE *D r Tachard (Élie), Méd. princ. de l re cl. de l'Armée en retraite, 11, rue Monplaisir. — Toulouse (Haute-Garonne). — R Tachet, Nég., anc. Présid. du Trib. de Com., 12, boulevard de La République.— Alger. Taillefer (Amédée), Cons. hon. à la Cour d'Ap., 27, rue Cassette. —Paris. Takata et C ie , 1, Yurakucho-Itchome Kojimachi-Ku. — Tokio (Japon). Tanesse, Prof, de l'Ens. second, en retraite, 53, quai Valmy. — Paris. Tanner (Alexandre-Alexandrowich), Prof., Cons. d'État. — Pskoff (Russie). Tanret (Charles), Pharm. de 1" cl., 14, rue d'Alger. — Paris. — R Tanret (Georges), Étud., 14, rue d'Alger. — Paris. — R Tardy (M me V e Charles). — Simandre (Ain). "Target (Emile), Fabric. de Prod. chim., 26, rue Saint-Gilles. — Paris. Tarry (Gaston), anc. Insp. des Contrib. diverses. — Kouba (départ. d'Alger). — R Tarry (Harold), Insp. des Fin. en retraite, anc. Élève de l'Éc. Polytech., villa Uranie. — Bouzaréa (Départ. d'Alger). — R Tastet (Edouard), Nég., 60, quai des Chartrons. — Bordeaux (Gironde). Tatin (Victor), Ing.-Construc, Lauréat de l'Inst., 14, rue de La Folie-Regnault. — Paris. Tavernier (Charles de), Ing. en chef des P. et Ch., 67, rue de Prony. — Paris. Tavernier (Pascal), Présid. du Trib. de Com., 12, rue de La Paix. — Saint-Étienne (Loire). D r Teillais (Augustei, place du Cirque. — Nantes (Loire-Inférieure). — R Teisserenc de Bort (Edmond;, Agric, Sénateur delà Haute-Vienne, villa de Muret. — Ambazac (Haute-Vienne). Teisserenc de Bort 'Léon), Dir. de l'Observât, de Météorol. dynamique de Trappes, 82, avenue Marceau. — Paris. Teissier (Joseph), Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. del'Acad. de Méd., Méd. des Hop., 8, place Bellecour. — Lyon (Rhône). — R Templier (Armand;, 81, boulevard Saint-Germain. — Paris. Terquem (Paul, Augustin), Prof. d'Hydrog. de la Marine en retraite, 41, rue Saint-Jean. — Dunkerque (Nord;. Terrier i Félix;, Prof, à la Fac. de Méd., Mem. de l'Acad. de Méd., Chirurg. hon. des Hop., 11, rue de Solférino. — Paris. Terrier (Paul), Ing. civ. 56, rue de Provence. — Paris. Testut 'Léo), Prof. d'Anat. à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., 3, ave- nue de L'Archevêché. — Lyon (Rhône). — R Teulade (Marc), Avocat, Mem. de la Soc. de Géog. et delà Soc. d'Hist nat. de Tou- louse, 22, rue Pharaon. — Toulouse (Haute-Garonne). — R *Teullé (le Baron Pierre;, Prop., Mem. de la Soc. des Agricidt. de France. — Moissac (Tarn-et-Garonne;. — R Teutsch 'Jacques;, Lie. es Lettres, 32, place Saint-Georges. — Paris. D r Texier (Georges). — Moncoutant (Deux-Sèvres). — R D r Texier (Victor), 8, rue Jean-Jacques-Rousseau. — Nantes (Loire-Inférieure). Thélin (René de;, Ing. en chef des P. et Ch. — Tarbes (Hautes- Pyrénées). — R "Thellier de La Neuville (Henri;, Étud., 26, rue des Jardins. — Lille (Nord). *Thellier de La Neuville (Pierre), Élève à l'Éc. Polytech., 5, rue Descartes. — Paris. Thénard (M me la Baronne Ve Paul;, 6, place Saint-Sulpice. — Paris. — R Thénard (le Baron Arnould;, Chim.-Élect., 6, place Saint-Sulpice. — Paris. Théry (Raymond;, anc. Notaire, 10, place Saint- Jacques. — Tourcoing (Nord). Thevenet (Antoine;, Dir. de l'Éc. prép. à l'Eus, sup. des Se, 34, rue Hoche. — Alger- Agha. *Thévenet-Le Boul (Jean), Ing. en chef des P. et Ch., 222, rue du Faubourg-Saint- Honoré. — Paris. *Thévenin (Armand), Prépar. au Muséum d'Hist. nat., 43, boulevard Henri-IV. — Paris. Thibault (J.), Tanneur, 18, place du Maupas. — Meung-sur-Loire (Loiret). — R D r Thibierge (Georges), Méd. des Hôp., 7, rue de Surène. — Paris. — R Thiercelin 'Alphonse;, Dir. de la Soc. gén.. — Auxerre (Yonne). Thierry (Georges), Indust., 37, Bold-street. — Liverpool (Angleterre). Thiollier (Félix), 3, rue Duguay-Trouin. — Paris. Thiollier (Noël), Lie. en Droit, Archiv.-Paléog., 22, rue de La Bourse. — Saint-Étienne (Loire). Thiriez (Alfred), Ing. des Arts et Man., Filât., 308, rue Nationale. — Lille (Nord). Thirion (Emile;, Présid. de la Soc. d'Hortic. de Sentis, faubourg de Villevert. — Senlis (Oise). pour l'avancement des sciences cvii Thomas (A.). Notaire, 53, route d'Orléans. — Montrouge (Seine). * Thomas (Auguste), Chirurg.-Dent., 26, rue des Lois. — Toulouse (Haute-Garonne). Thomas (Eugène), Nég., château de La Rouquette. — Villeveyrac (Hérault). D r Thomas-Duris (René), route d'Eymoutiers. — Bugeat (Corrèze). Thouroude (Eugène), Doct. en Droit, Commis.-Pris., 32, rue Le Peletier. — Paris. "Thuillier (Onézime), Chirurg.-Dent., 24, rue de L'Hôpital. — Rouen (Seine-Inférieure). D r Thulié (Henri), Dir. de l'Éc. d'Anthrop., anc. Présid. du Cons. mun., 37, boulevard Reauséjour. — Paris. — R Thurneyssen i Emile), Admin. delà Comp.gén. Transat., 10, rue de Tilsitt. — Paris.— R Thurninger (Albert), Ing. en chef des P. et Ch., 111, rue de Rennes. — Paris. Tillion i Antoine), Prop., 15, rue Sous-les-Augustins.— Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Tison (Adrien), Prépar. à la Fac. des Se, 32, place Saint-Sauveur. — Caen (Calvados). D r Tison (Edouard i, Doct. es Se. nat., Méd. en chef de l'Hôp. Saint- Joseph, 137, rue de Rennes. — Paris. Tissandier (Albert), Archit., 50, rue de Châteaudun. — Paris. Tisserand (Paul), Prof. hon. de l'Univ., 21, rue du Kambert. — Saint-Dié (Vosges). Tisseyre (Albert), 43, rue Boudet. — Bordeaux (Gironde). Tissié-Sarrus, Banquier, 2, rue du Petit-Saint-Jean. — Montpellier (Hérault) — F Tissot, Examin. d'admis, à l'Éc. Polytech. en retraite. — Voreppe (Isère). — R D r Tommasini Paul), 8, boulevard Seguin. — Oran (Algérie). D r Topinard (Pauli, 105, rue de Bennes. — Paris. — R D r Toraude (Léon), Pharm., 6, rue Marengo. — Paris. Torrilhon, Fabric. de caoutchouc. — Chamalières par Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Touchard (Ernest), Nég., 97, avenue de Clichy. — Paris. D r Touche (Rémy), anc. Int. des Hôp., Méd. de l'Hospice. — Limeil-Brévannes (Seine- et-Oise). Toulon (Pauli, Lie. es Lettres et es Se, Ing. en chef des P. et Ch., Attaché à la Comp. des Chem. de fer de l'Ouest, 75, rue Madame. — Paris. Tourniel (Pauli, Prop., 3, rue Herschel. — Paris. Tourtoulon le Baron Charles dei, Prop., 13, rue Boux-Alphéran. — Aix en Provence (Bouches-du-Rhône). — R Toussaint (M" e J.), 7, rue de Bruxelles. — Paris. Touvet-Fanton (Ed.), Chirurg.-Dent., 38, boulevard de Sébastopol. — Paris. Trabaud (Pierre), anc. Dir. de VAcad. des Se, Lettres et Arts, 11, boulevard Baille. — Marseille (Bouches-du-Rliône). D r Trabut (Louisi, Prof, à l'Éc. de Méd., Méd. de l'Hôp. civ., 7, rue Desfontaines. — Alger- Mustapha. Trabut-Cussac (Paul), Prop., 6, quai Louis-XVIII. — Rordeaux (Gironde). Travet (Antoine), Prop. — Crécy en Brie (Seine-et-Marne). Trébucien (Ernest), Manufac, 25, cours de Vincennes. — Paris. — F Treilhes (Emile), Chef du serv. com. des Mines de Carmaux, 41, rue d'Auriol. — Tou- louse (Haute-Garonne). Trélat (Émilej, Ing. des Arts et Man., Archit. en chef non. du départ, de la Seine, Prof. hon. au Conserv. nat. des Arts et Met., Dir. de l'Éc. spéc. d'Archit, anc. Député, 17, rue Denfert-Rochereau. — Paris. — R Trélat (Gaston), Archit., 9, rue du Val-de-Grâce. — Paris. Trenquelléon (Fernand de), Prop., 5, place de La République. — Agen (Lot-et-Garonne). Trépied (Charles;, Dir. de l'Observatoire. — Bouzaréa (départ. d'Alger). Trey (César dej, Nég v 54, Shaftesbury avenue. — Londres (Angleterre). Trincaud la Tour (Emile de), Ranquier, 7, cours du Jardin-Public. — Bordeaux (Gironde}. D r Tripet (Jules), 2, rue de Compiégne. — Paris. Troost (Louis), Mem. de l'Inst., Prof, de Chim. à la Fac. des Se, 84, rue Bonaparte. — Paris. Trouette (Edouard), Pharm. de l re cl., Fabric. de Prod. pharm., 15, rue des Immeubles- Industriels. — Paris. *Trutat (Eugène), Doct. es Se, anc. Dir. du Musée d'Hist. nat. de Toulouse, rue du Lycée. — Foix(Ariège). Trystram (Jean-Baptiste), Sénateur et Mem. du Cons. gén. du Nord, 95, rue de Rennes. — Paris. Tuleu (M me Charles, Aubin), 58, rue d'Hauteville. — Paris. — R Tuleu (Charles, Aubin), Ing. civ., anc. Élève de l'Éc. Polytech., 58, rue d'Hauteville. — Paris. — R CVIII ASSOCIATION FRANÇAISE Turc (Henri), Lieut. de vaisseau à bord du Bouvet, Escadre de la Méditerranée. — Toulon (Var). *Turpain (Albert), Doct. es Se., Maître de Conf. de Phys. à la Fac. des Se., 4, rue Vauvert. — Poitiers (Vienne), Turquan (M ,ne Victor), 158, boulevard de La Croix-Rousse. — Lyon (Rhône). Turquan (Victor), Mena, du Cons. sup. de Statistique, Recev.-Percept., 158, boulevard de La Croix-Rousse. — Lyon (Rhône). — R Urscheller (Henri), Prof, d'allemand au Lycée, 83, rue de Siam. — Brest (Finis- tère). — R Ussel (le Comte d'), Ing. en chef des P. et Ch., 4, rue Bayard. — Paris, Vaillant (Alcide), Archit., 108, avenue de Villiers. — Paris. — R D r Vaillant (Léon), Prof, au Muséum d'Hist. nat., 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire. — Paris. — R D r Valcourt (Théophile de), Méd. de l'Hôp. marit. de l'Enfance. — Cannes (Alpes- Maritimes), et l'été, 64, boulevard Saint-Germain. — Paris. — R Valette (Ernest), Ing.-Expert, 1, rue Saint-Ferréol. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Vallot (Joseph), Dir. de l'Observât, météorol. du Mont-Blanc, 114, avenue des Champs- Elysées. — Paris. — R Valot (Paul), Doct. en Droit, Avocat, rue Kléber. — Lure (Haute-Saône). — R Van Aubel (Edmond), Doct. es Se. Phys. et Math., Chargé de cours à l'Univ. , 136 1 , chaussée de Courtrai. — Gand (Belgique). — R Van Blarenberghe (M me Henri, François), 48, rue de La Bienfaisance. —Paris. — R Van Blarenberghe (Henri, François), Ing. en chef des P. et Ch. en retraite, Présid. du Cons. d'admin. de la Comp. des Chem. de fer de l'Est, 48, rue de La Bienfaisance. — Paris. — R Van Blarenberghe (Henri, Michel), Ing. des P. et Ch., 48, rue de La Bienfaisance. — Paris. — R Van Iseghem (Henri), Présid. du Trib. civ., anc. Mem. du Cons. gén. de la Loire- Inférieure, 7, rue du Calvaire. — Nantes (Loire-Inférieure). — R Van Tiéghem (Philippe), Mem. de l'Inst., Prof, au Muséum d'Hist. nat., 22, rue Vau- quelin. — Paris. — R Vandelet (0.), Nég., Délég. du Cambodge au Cons. sup. des Colonies. — Pnumpehn (Cambodge). — R Varin (Achille), Doct. en Droit, Avocat à la Cour d'Ap., 140, boulevard Haussmann. — Paris. Variot, Ing. civ., 13, rue de Constantine. — Lyon (Rhône). Varié (Paul), Ing. civ., Dir. du Bureau de Paris de la Comp. de Courrières, 3, rue Mogador. — Paris. Varoquier, Vétér., 19, rue Saint-Georges. — Paris. Vaschalde (Henry), Dir. de l'Établis, therm. — Vals-les-Bains (Ardèche). Vasnier, Gref. des Bâtiments, 34, rue de Constantinople. — Paris. Vasnier (Henri), Associé de la Maison Pommery, 7, rue Vauthier-le-Noir. — Reims (Marne). Vassal (Alexandre). — Montmorency (Seine-et-Oise) et, 55, boulevard Haussmann. — Paris. — R Vattier (Jean-Baptiste), Prof. d'Hydrog. de la Marine en retraite, 5, place du Calvaire- — Paris. Vauquelin (M me ), château de Saint-Maclou par Beuzeville (Eure). D r Vautherin, 5, rue du Repos. — Belfort. Vautier (Théodore), Prof. adj. à la Fac. des Se, 30, quai Saint-Antoine. — Lyon (Rhône). — R D r Vautrin (Alexis), Agr. à la Fac. de Méd., 45, cours Léopold. — Nancy (Meurthe-et- Moselle). Vayson (Jean, Antoine), Mem. de la Soc. française d'Archéol. et de la Société d'Ému- lation. — Abbeville (Somme). Vélain (Charles), Prof, à la Fac. des Se, 9, rue Thénard. — Paris. Velten (Eugène), Admin. de la Banque de France, Mem. de laCh. deCom., Présid. de la Soc. anonyme des Brasseries de la Méditerranée, 42, rue Bernard-du-Bois. — Mar- seille (Bouches-du-Rhône). Venet (le Commandant Paul), 68 bis, rue Jouffroy. — Paris. D r Verchère (Fernand), Chirurg. de Saint-Lazare, 101, rue du Bac. — Paris. Verdet (Gabriel), anc. Présid. du Trib. de Com. — Avignon (Vaucluse).— F Verdier (A.), Libr., 35, rue du Commerce. — Blois (Loir-et-Cher). pour l'avancement des sciences cix Verdin (Charles), Construc. d'inst. de précis, pour la Physiol., 7, rue Linné. — Paris. Vergely, Prof, à la Fac. de Méd., Corresp. nat. de l'Acad. de Méd., Méd. des Hôp., 3, rue Guérin. — Bordeaux (Gironde). D r Verger (Théodore). — Saint-Fort-sur-Gironde (Charente-Inférieure). — R Vergues (Auguste), Planteur à Mayumba (Congo français), 2, rue des Jardins. — Castres (Tarn). — R Verley (M me Marcel), 4, rue Thimonnier. — Paris. Verley (Marcel), Archit., 4, rue Thimonnier. — Paris. Verminck (G., A.), Fabric. d'huiles, 55, cours Pierre-Puget. — Marseille (Bouches-du- Rhône). Vermorel (Victor), Construc, Dir. de la Stat. vitic. — Villefranche (Rhône).— R Verneuil (Christian de), Ing. civ. attaché aux Études du Crédit Lyonnais, 117, rue de Cou réelles. — Paris. Verney (Noël), Doct. en Droit, Avocat à la Cour d'Ap., 4, rue du Jardin-des- Plantes. — Lyon (Rhône). — R. Verrine (M" e ), 14, place Saint- Martin. — Caen (Calvados). Veyrin (Emile), 2 ter, rue Herran. — Paris. — R Vial (Paulin), Cap. de Frégate en retraite, anc. Résid. sup. au Tonkin, 2, place Victor- Hugo. — Grenoble (Isère). Vialay (Alfred), Ing. des Arts et Man., 1, rue de La Chaise. — Paris. , *Viau (Georges), Cliirurg.-Dent. diplômé de la Fac. de Méd., Prof, à l'Ec. dentaire de Paris, 47, boulevard Haussmann. — Paris. Viault (François), Prof, à la Fac. de Méd., place d'Aquitaine. — Bordeaux (Gironde). Vichot (M'"e Julien), 6, rue de La Barre. — Lyon (Rhône). "Vichot (Julien), Chirurg.-Dent., 6, rue de La Barre. — Lyon (Rhône). Vichot (Lucien), Chirurg.-Dent., 8 bis, boulevard de Saumur. — Angers (Maine-et- Loire). Vidal (M m8 V e ), 22, rue Dauzats. — Bordeaux (Gironde). D r Vidal (Edmond), Rédac. en chef des Archives de Thérapeutique, 13, rue de Lubeck. — Paris. D r Vidal (Emile), Méd. de la Comp. des Chem. de fer de Paris à Lyon et à la Méditer- ranée. — Hyères ( Var) . Vidal (Gustave), Botan. — Plascassiers par Grasse (Alpes- Maritimes). Vidal (Léon), Prof, à l'Éc. nat. des Arts décoratifs, 29, avenue Henri-Martin. — Paris et château de La Gaffette. — Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône). Vidal (Paul), Ing. des P. et Ch., 307, boulevard de Caudéran. — Bordeaux (Gironde). •Vidal (M me Raphaël), 23, quai Vauban (place des Tanneries). — Perpignan (Pyrénées- Orientales). *Vidal (Raphaël), Chirurg.-Dent., 23, quai Vauban (place des Tanneries). — Perpignan (Pyrénées-Orientales) . JJr Vidal-Puchals (Joseph), Colon, 2. — Valence (Espagne). Vieille (Paul), Ing. en chef des Poudres et Salpêtres, Prof, à l'Ec. Polytech., 12, quai Henri-IV. — Paris. Vieille -Cessay (l'Abbé François), Dir. au Grand-Séminaire, 12, rue Charles- Nodier. — Besançon (Doubs). — R D r Viennois (Louis, Alexandre). — Peyrins par Romans (Drôme). — R Vigarié (Emile), Expert-Géom. — Laissac (Aveyron). Vignard (Charles), Lie. en Droit, Nég., anc. Juge au Trib. de Corn., anc. Mem. du Cons. mun., 16, passage Saint-Yves. — Nantes (Loire-Inférieure). — R Vignes (Léopold), Prop., 4, rue Michel-Montaigne. — Bordeaux (Gironde). Vignon (Jules), Rent., 45, avenue de Noailles. — Lyon Rhône). — F Vignon (Louis), Maître des requêtes au Cons. d'État, Prof, à l'Ec. coloniale, Lauréat de l'Inst., 7, rue de La Pompe. — Paris. *D r Viguié (J.j, rue de la République. — Montauban (Tarn-et-Garonne). D r Viguier (G.), Doct. es Se, Prof, à l'Éc. prép. à l'Ens. sup. des Se, 2, boulevard de La République. — Alger. — R *Viguier (François), Vétér., rue Léon-Cladel. — Montauban (Tarn-et-Garonne). Vilar (Antonio), Dent., 3, calle de Los Derechos. — Valence (Espagne). Villain (M me ), h, rue Médicis. — Paris. Dr Villar (Francis), Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., 9, rue Castillon. — Bordeaux (Gironde). Villard (Pierre), Doct. en Droit, 29, quai Tilsitt. — Lyon (Rhône). — R CX ASSOCIATION FRANÇAISE Villaret, 13, rue Madeleine. — Nîmes (Gard). Ville (Alphonse), Député de l'Allier, rue d'Allier. — Moulins (Allier). Ville (M me V e Georges), 30, cours La Reine. — Paris. Ville d'Ernée (Mayenne). — F Ville de Marseille (Bouches-du-Rhône). — F Ville de Reims (Marne). — F Ville de Remiremont (Vosges). Ville de Rouen (Seine-Inférieure). — F Villeréal-Lassaigne (Paul), Notaire. — Fumel (Lot-et-Garonne). Villiers du Terrage de Vicomte de), 30, rue Barbet-de-Jouy. — Paris. — R *Vincens i Charles], Dir. de YAcad. des Se, Lettres et Arts, 16, rue Pavillon. — Marseille (Bouches-du-Rhône). D r Vincent, Chirurg. de l'Hôp. civ., Prof, à l'Éc. de Méd., 13, rue d'Isly. — Alger. Vincent (Auguste), Nég., Armât., 14, quai Louis-XVIII. — Bordeaux (Gironde). — R "Vincent (Louis), Ing. des Arts et Man., Dir. de la Soc. Montalbanaise d'Élect., 13, rue de La Mairie. — Montauban (Tarn-et-Garonne). D r Vinerta. — Oran (Algérie). Violle (Jules), Mem. de l'Inst., Maître de Conf. à l'Éc. norm. sup., Prof, au Conserv. nat. des Arts et Met., 89, boulevard Saint-Michel. — Paris. — R *Viré (Armandi, Attaché au Muséum d'Hist. nat., 21, rue Vauquelin. — Paris. D r Viron i Lucien), Pharm. de la Salpêtrière, Rédac. en chef de /' Union pharm., 47, bou- levard de L'Hôpital. — Paris. D r Vitrac (Junior;, Chef de Clin, chirurg. à la Fac. de Méd., 16, rue du Temple. — Bordeaux (Gironde). — R Vivenot i Henry i, Ing. en chef des P. et Ch. en retraite, 70, boulevard Saint-Michel. — Paris. Vizern (Marius), Pharm. de l re cl., 54, rue Vacon. — Marseille (Bouches-du-Rhône). Vogley (Charles), Consul de Belgique. — Oran (Algérie). Vogt (Georges), Ing. des Arts et Man., Dir. des Trav. techniques à la Manufac. nat. de porcelaines. — Sèvres (Seine-et-Oise). Voisin (Honoré), Dir. des Mines de Roche-la-Molière et Firminy, anc. Élève de l'Ec. Polytech. — Firminy (Loire). Voisin-Bey (Philippe), Insp. gén. des P. et Ch. en retraite, 3, rue Scribe. — Paris. Vourloud (Gustave), Ing. civ., Indust. — Oullins (Rhône). Vrana (Constantin), Lie. es Se, 48, caléa Dorobantilor. — Bucarest (Roumanie). Vuibert (Henry), Publiciste, 26, rue des Écoles. — Paris. Vuigner (Henri), Ing. civ. des Mines, anc. Élève de l'Ec. Polytech., 46, rue de Lille. — Paris. Vuillemin (Georges), Ing. civ. des Mines, 6, avenue de Saint-Germain. — Saint-Ger- main-en-Laye (Seine-et-Oise). — R *Vuillemin (Jules), Ing. des Arts et Man., 7, rue Vignon. — Paris. Vuillemin (Paul), Prof, à la Fac. de Méd. de Nancy, 16, rue d'Armance. — Malzéville (Meurthe-et-Moselle). Vulpian (André), Lie. es Se. nat., 51, avenue Montaigne. — Paris. — R Walbaum i Edouard), Manufac, 20, boulevard Lundy. — Reims (Marne). Wallon i Etienne), Prof, au Lycée Janson-de-Sailly, 65, rue de Prony. — Paris. D r Walther (Charles), Agr. à la Fac. de Méd., Chirurg. des Hôp., 21, boulevard Hauss- mann. — Paris. Warcy (Gabriel de), 38, rue Saint-André. — Reims (Marne). — R D r Wecker (Louis de), 55, rue du Cherche-Midi. — Paris. Weiller (Lazare). Ing.-Manufac. — Angoulême (Charente), et 36, rue de La Bienfai- sance. — Paris. D r Weisgerber (Charles, Henri), 62, rue de Prony. — Paris. D r Weiss (Georges), Ing. des P. et Ch., Agr. à la Fac. de Méd., 20, avenue Jules-Janin. — Paris. — R Wenz (Emile i, Nég., 50, boulevard Lundy. — Reims (Marne). West (Emile), Ing. des Arts et Man., Chef du Lab. d'essais à la Comp. des Chem. de fer de l'Ouest, 29, rue Jacques-Dulud. — Neuilly-sur-Seine (Seine). Wickersheimer (Emile), Ing. en chef des Mines, anc. Député, 11, chaussée de La Muette. — Paris. D r Wickham (Henri), 16, rue de La Banque. — Paris. Wilhélem [W* e Georges), 24, rue des Minimes, — Compiègne (Oise). pour l'avancement des SCIENCES CXI Wilhélem (Georges), Lie. en Droit, Notaire, 24, rue des Minimes. — Compiègne (Oise). Willm, Prof, de Chim. yen. appliq. à la Fac. des Se. (Inst. de Chimie), rue Barthélémy - Delespaul. — Lille (Nord). — R Winter (David), Nég., 3, avenue Vélasquez. — Paris. *Witz (Albert), Photog., 31, rue Jeanne-d'Arc. — Rouen (Seine-Inférieure). Witz (Joseph), Nég. — Épinal (Vosges). Wolf (Charles), Mem. de l'Inst., Prof, à la Fac. des Se., Astron. hon. à l'Observât, nat. 1, rue des Feuillantines. — Paris. Worms de Romilly, anc. Présid. delà Soc. française de Phys., 27, avenue Montaigne. — Paris. — F *Wouters (Louis), Homme de Lettres, anc. Chef de Cabinet de Préfet, 80, rue du Rocher — Paris. — R Yacht-Club de France. — Paris. — R Yver (Paul), Manufac, anc. Élève de l'Éc. Polytech. — Briare (Loiret). — F *Yvernat (M me V e ), 3, rue du Vie! -Renversé. — Lyon (Rhône). D r Yvon (Edouard). — Cinq-Mars-la-Pile (Indre-et-Loire). Yvonneau (Alfred), Artiste-Peintre, 14, rue de La Butte.— Blois (Loir-et-Cher). *Zaborowski, Publiciste, Archiv. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, 2, avenue de Paris. — Thiais (Seine). D r Zaëpffel (Emile, Léon), Méd. princ, de l'Armée en retraite, 4, rue Porte-Poterne. — Vannes (Morbihan). Zegers (Luis), Prof, à l'Univ., Ing.des Mines, 1262, rue Augustinos. —Santiago (Chili). Zeiller (René), Mem. de l'Inst., Ing. en chef des Mines, 8, rue du Vieux-Colombier. — Paris. — R Zenger (Charles, V.), Mem. de l'Acad. des Se. de l'Empereur François-Joseph I e r, Prof, de Phys. et d'Astro. phys. à l'Éc. polytech. slave, 7/III, Palais Lobkovic. — Prague (Autriche-Hongrie). Ziegler (Henri), Ing. civ., 14, avenue Raphaël. — Paris. Ziffer (Emmanuel, A.), Ing. civ., Présid. des Chem. de fer Lemberg-Czernowitz-Jassy 5, Operuring. — Vienne (Autriche). Zindel (Edouard), Ing. à la Soudière de la Comp. de Saint-Gobain. — Chauny (Aisne) . D r Zipfel, Prof. sup. à l'Éc. de Méd., Mem. du Cons. mun., 27, rue Buffon. — Dijon (Cùte-d'Or). Zivy (Paul), Ing. des Arts et Man., 148, boulevard Haussmann. — Paris. — R Zuber (Ernest), Manufac, île Napoléon. — Rixheim (Alsace-Lorraine). Zùrcher (Philippe), Ing. en chef des P. et Ch., 14, allée des Fontainiers. — Dign (Basses-Alpes). ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES Fusionnée avec L'ASSOCIATION SCIENTIFIQUE DE FRANCE (Fondée par Le Verrier eu 18G'i) CONFERENCES DE PARIS 1902 M. David LEVAT Ancien élève de l'École Polytechnique, Ingénieur civil des Mines, ;i Paris. LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 21 Jammu- — Mesdames, Messieurs, En m'appelant au périlleux honneur d'ouvrir la série des conférences de 1902, votre Conseil a tenu sans doute à donner un gage de l'intérêt qu'il porte au développement de l'esprit colonial dans notre pays. C'est à ce titre que j'ai accepté, malgré la faiblesse de mes moyens, de venir vous parler ce soir d'une de nos plus vieilles possessions d'outre-mer, qui est aussi, je crois, l'une des plus injustement décriées. J'ai déjà eu, il y a quatre ans, l'honneur de vous entretenir ici-même, des placers de l'Ancien et du Nouveau-Monde et de citer à ce sujet ceux de notre Guyane française. Depuis cette époque, l'intérêt qui s'attache à nos créations coloniales, s'est nettement affirmé dans le public et ce n'est pas devant cet audi- toire d'élite que j'ai à en faire ressortir l'importance majeure à tous les points de vue. 1 2 CONFÉRENCES La brillante épopée coloniale qui a définitivement assis notre influence dans l'Ouest africain et dans l'Indo-Chine, a détourné un peu l'attention de nos anciennes colonies des Indes et de l'Amérique, débris glorieux d'un passé dont nous pouvons parler avec fierté. Pour nos colonies d'Amérique, menacées par les prétentions insolentes de la doctrine de Monroë, nous devons plus que par- tout ailleurs témoigner de notre énergique sollicitude en faveur des territoires qui nous restent, et aider au développement de leurs richesses naturelles. En ce qui concerne particulièrement la Guyane, colonie dont je m'occupe d'une manière active depuis déjà plusieurs années, la tâche est loin d'être aisée et je ne m'en dissimule pas toutes les difficultés. La généralité des Français identifie le nom de Cayenne avec celui d'un bagne où la mortalité causée par un climat exceptionnellement funeste s'oppose à ce qu'on y envoie des condamnés de race blanche. C'est « la guillotine sèche » pour tout résumer en trois mots. Je remercie le Conseil de notre Association de m'avoir permis de venir dé- truire devant vous, au moyen de documents probants, cette funeste légende basée sur l'ignorance de la réalité et aussi, il faut le dire, sur ce qu'on a écrit et même enseigné jusqu'ici à propos de la Guyane. Comment en serait-il autrement? Les ouvrages les plus accrédités dans le public et même les publications offi- cielles prennent, en parlant de la Guyane, le ton de commisération discrète qui est de rigueur dans la chambre d'un mort. Reclus déclare gravement que : « de toutes les possessions d'outre-mer que la France s'attribue, nulle ne prospère moins que sa part des Guyanes : on ne peut en raconter l'histoire sans humiliation ». On n'est pas plus aimable. Ce qui est plus grave, c'est que les ouvrages de vulgarisation les plus récents et les plus accrédités dans le public forcent encore la note. Voici par exemple ce qu'on lit dans YAlmanach Hachette de 1900, page 288. « En l'état présent, la Guyane est un pays de fonctionnaires, avec marins et soldats, et peut-être 1.200 blancs, le dixième des immigrants de 1763; une région où Ton ne cultive qu'infiniment peu, mais où des aventuriers, des noirs mulâtres et créoles des Antilles et des nègres du pays lavent des pépites d'or dans des criques au courant rapide; enfin le grand pénitencier, qu'on a renoncé à peupler de forçats de race blanche, vu l'inclémence du ciel et du sol. On n'y expédie plus guère que des Arabes et des Annamites. Déportés avec leurs « gar- des du corps » et tous les fonctionnaires des pénitenciers, la guerre, la marine, les colons, les chercheurs d'or, tout cela fait à peine trente mille personnes. » N'ayant pas l'honneur d'être fonctionnaire, je me trouve dans la pénible nécessité d'opter soit pour le bagne, soit pour la profession d'aventurier, pour rentrer dans la classification de l'Almanach. Ce n'est d'ailleurs ni la première, ni la dernière fois que ma carrière aux colonies et à l'étranger m'attire les légitimes suspicions de ceux qui pensent — et ils sont légion encore — que les coloniaux sont peut-être pleins de qualités, mais qu'ils ont « une petite tache » comme les demoiselles riches qui cherchent un mari à la quatrième page des journaux. La Guyane française a donc, plus que toute autre colonie, besoin d'être connue pour êlre appréciée à sa juste valeur. Depuis 1897, époque à laquelle j'ai com- mencé à lutter contre l'indifférence et même l'hostilité du public, d'incontes- tables progrès se sont accomplis. J'ai rencontré, je dois le dire, de précieux et puissants concours : le Gouvernement, tant à Paris qu'à Cayenne; un Conseil général qui aussi bien par sa composition que par la manière dont il gère les D. LEVAT. — LA GUVANE FRANÇAISE EN 1902 3 intérêts économiques et financiers de la Guyane, peut être cité comme un mo- dèle, ont collaboré à la création du chemin de fer de pénétration de Cayenne aux placers, qui va changer radicalement les conditions de l'existence dans l'in- térieur de la colonie. Par une heureuse coïncidence, c'est au moment précis où cette question de création d'un moyen de transport économique est résolue, que s'ouvrent des horizons nouveaux. On découvre au début de 1901 de riches placers dans l'Inini, affluent du Ma- roni; en quelques mois, plusieurs milliers de travailleurs montent sur ce nouvel Eldorado, malgré des difficultés inouïes de transport. A la même époque (Avril 1901) on commence avec un plein succès le dragage des rivières aurifères, rem- plaçant ainsi les anciens procédés par des moyens mécaniques. Enfin on décou- vre à Adieu-Vat un riche filon aurifère, donnant plus de 10 onces d'or à la tonne de quartz, dans lequel le métal précieux se trouve associé au sulfure de bismuth et à la pyrite de fer, fait inconnu jusqu'ici en Guyane. La Colonie se trouve donc à un tournant de son histoire. Il importe qu'on le sache dans la mère patrie, tel est le but de cet entretien. LE NOUVEL ELDORADO DE L'iNINI Nous avons appris en Europe, au commencement de l'année dernière, qu'un nouveau centre très important d'exploitations aurifères venait d'être découvert dans le haut du Maroni, à 250 kilomètres environ de la mer, sur les bords de la rivière Inini, affluent français du Maroni. On est tellement habitué à Cayenne à entendre parler de nouveaux Eldorados, que les esprits sceptiques y sont nombreux, et qu'on ne croit guère aux événe- ments que lorsqu'ils sont arrivés. Les premières découvertes de l'Inini en 1901, datent du mois d'avril. Au mois de mai, un des conseillers généraux de la colo- nie, fort au courant des questions minières, m'écrivait encore : « Jusqu'à présent, nous n'avons pas la preuve que des découvertes aient été faites à l'Inini ; on en a parlé et on en parle beaucoup, mais je ne vois pas arri- ver les productions. Il peut se faire que les découvertes soient réelles, toujours est-il qu'en ville personne'ne peut l'affirmer. Je suis si habitué à entendre parler de prétendues richesses de tels ou tels parages, que je suis devenu sceptique. » Même en août dernier, époque à laquelle je me trouvais dans la colonie, et malgré quelques productions retentissantes obtenues par les premiers chercheurs, on n'était pas encore bien convaincu de la réalité des nouveaux champs d'or. Ce qui contribuait le plus à entretenir cette méfiance, c'est que la région de l'Inini avait été déjà parcourue par les prospecteurs les plus fameux qui l'avaient traversée à plusieurs reprises en se rendant de Cayenne au cours supé- rieur du Maroni par la voie du fleuve Approuague et de la crique Inini. On se rappelle en effet qu'en 1887 un flot de chercheurs se porta sur les terrains situés sur la rive hollandaise, que nous contetestioDs à cette époque-là nos voi- sins, juste en face des découvertes actuelles de l'Inini. L'accès de ces territoires ayant été, d'un commun accord entre les deux pays voisins, interdit par la voie naturelle de pénétration, c'est-à-dire par le Maroni, les maraudeurs s'y ren- dirent par la voie détournée de l'Approuague et de l'Inini. L'un des prospecteurs cayennais les plus fameux, nommé Pointu, entrevit même la richesse future de l'Inini; malheureusement il mourut au retour de son expédition et le mou- vement esquissé en faveur de ces terrains s'éteignit avec lui. 4 CONFERENCES Il est assez curieux de constater, bien que je n'aie pas de raison ù donner à l'appui de cette loi, que les grandes découvertes aurifères se succèdent en Guyane à des intervalles réguliers de sept ans, chiffre biblique assigné aux fluc- tuations de la prospérité humaine. 1873. — Vitalo découvre le groupe de SaintÉlie, Dieu-Merci, Couriège, etc.. qui a produit à l'heure qu'il est plus de 35 millions de francs d'or. 1S80. — Le groupe desplacers Enfin, Pas-trop-Tôt, Elysée, dans la Mana, tous très riches. 1887. — Le grand maraudage du Contesté franco-hollandais; plus de 60 mil- lions d'or en sont sortis. 1894. — Autre grand maraudage dans le Contesté franco-brésilien au Carse- wène. Il est sorti de cet endroit, qui n'est pas grand, vu que tous les travaux tiennent dans un rectangle de six à huit kilomètres de long sur trois de large, plus de 100 millions de francs d'or. 1901. — L'Inini, qui a produit à l'heure actuelle, en quelques mois de saison sèche, avec des moyens rudimentaires, plus de 4 millions de francs d'or. La montée de Saint-Laurent à l'Inini se fait au moyen de pirogues creusées dans un tronc d'arbre, portant de 1.000 à 1.200 kilogrammes de marchandises et six à huit passagers, équipage compris. Au moment de mon départ de Saint-Laurent, le 19 octobre dernier, les prix de transport oscillaient entre 120 et 130 francs le baril. Cette dernière unité est essentiellement variable. En temps ordinaire elle est, théoriquement, de 100 ki- logrammes; pratiquement de 80 à 85 kilogrammes. Quand la clientèle donne, le poids s'abaisse: il est en ce moment, à Saint-Laurent, fixé à 50 kilogrammes environ, de sorte que le prix de revient de la tonne transportée de cette façon varie de 2.500 à 2.750 francs. Comme il faut compter pour la ration journalière des hommes un poids d'au moins 1 kilogramme par tète et par jour, on voit que ce simple transport constitue une lourde charge à ajouter au prix même des vivres et au salaire journalier; car il est de règle en Guyane que, sur les placers, tout le monde, ouvriers et employés, reçoit, en sus du salaire, la ration réglementaire fixée par les arrêtés locaux. Même à ces prix, qu'on peut qualifier d'élevés sans être taxé d'exagération, la demande surpasse de beaucoup l'offre et rien n'est amusant comme de voir les canotiers bosch, revenant à vide à Saint- Laurent, appréhendés par une foule de placériens surenchérissant sur leurs voi- sins pour s'assurer la bienheureuse pirogue qui doit les conduire à la fortune. Une fois d'accord, l'élu ne lâche pas son canotier d'une semelle, fait avec lui ses commissions en ville pendant que les camarades montent la garde autour du canot. Le premier chercheur ayant réalisé à l'Inini une production importante, au début de l'année 1901, est un nommé Léon, dit le Pâtissier, universellement connu à Cayenne, dont il parcourait les rues chaque matin, vêtu d'un irrépro- chable complet blanc de cuisinier, en débitant des petits pâtés chauds à la viande, justement appréciés par sa clientèle. Monté un des premiers à l'Inini, au mois d'avril dernier, avec un de ses camarades, il descendait au bout de trois mois, ayant réalisé pour sa part, un poids net de 42 kilogrammes d'or, tous frais payés. Son collègue en apportait autant. Valeur totale : 220.800 francs. A la même époque, M. Jadfard, le frère du percepteur de Cayenne, descen- dait de l'Inini avec 27 kilogrammes d'or récoltés en 22 jours seulement, fîevenu D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 5 uniquement parce qu'il s'était trouvé à court de vivres, il remonta en hâte après s'être simplement ravitaillé à Saint-Laurent, et ce chercheur heureux annonçait fin septembre un autre envoi d'égale importance. Le chef d'expédition Méninge avait envoyé fin septembre, 70 kilogrammes à la côte et au moment de mon départ, à la fin d'octobre, il en annonçait 30 en route, total 100, valant 270.000 francs. Une petiie expédition parLie de Cayenne avec des moyens très restreints, a donné lieu à une odyssée bien typique, qui a diverti toute la colonie. Ses deux organisateurs avaient mis à la tête du personnel de l'unique pirogue qui portait les hardis chercheurs, un jeune créole qui tomba malade dès les premiers jours de la montée et qui laissa comme chef un des noirs composant l'expédition. Deux mois après, ce dernier revenait à Cayenne et déclarait à ses mandants que, malgré une série de déveines, il était arrivé à réaliser net 4 kilogrammes d'or qu'il leur rapportait fidèlement. Ces 4 kilogrammes (valeur 10.800 francs), couvrant à peu près deux fois les frais primitifs de l'opération, les bailleurs de fonds étaient sur le point de s'en contenter et de donner quitus au bonhomme, lorsqu'un négociant de la ville les prévint que ce même individu venait de lui offrir à l'instant 9 kilogrammes au prix du maraudage, c'est-à-dire pour envi- ron la moitié de la valeur réelle de l'or brut. Naturellement on arrête le délin- quant, on le presse de questions, il finit par avouer, et, pour étouffer l'affaire, il propose de renoncer à la part lui revenant dans ces 9 kilogrammes, pourvu qu'on lui donne quitus. C'est ce qu'on fait, un peu trop rapidement cependant, car on apprend, peu de jours après, que ce fidèle dépositaire s'était déjà soulagé en route de 7 kilogrammes, à Saint-Laurent du Maroni. En fait, l'expédition avait produit 20 kilogrammes sur lesquels les bailleurs de fonds n'en ont sauvé que 13, et ils peuvent s'estimer heureux, car beaucoup d'autres ne peuvent en dire autant. C'est pourtant de cette manière que la plupart des propriétaires de placers de Cayenne opérant encore en ce moment, et il faut dire à la louange de la mora- lité des Guyanais, que les expéditions laissées ainsi la bride sur le cou, rappor- tent encore as.^ez fréquemment une partie honorable de la récolte. Quand on songe aux facilités dont disposent les chefs d'expédition pour « étouffer » la recette, on est plein d'admiration pour l'honnêteté relative avec laquelle ils en rapportent, de temps en temps, une fraction. Nous verrons tout à l'heure, à propos du maraudage des placers, que ces mœurs antiques se sont beaucoup gâtées dans ces derniers temps et que le remède à cette situation se trouvera dans l'ouverture du chemin de fer qui permettra aux propriétaires de mines d'aller eux-mêmes surveiller leurs affaires. Quel est actuellement, abstraction faite de la production de l'Inini dont je viens d« donner une idée, le rendement annuel des placers de la Guyane fran- çaise? L^s chiffres donnés par la Douane, dont je reproduis le tableau pour ces sept dernière- années, ne répondent que très insuffisamment à la question. Voici ce tableau : 6 CONFÉRENCES TABLEAU DE LA PRODUCTION DE L'OR EN GUYANE ANNÉES OR DÉCLARÉ A LA SORTIE A CAYENNE IMPORTATION D'OR DE LA GUYANE EN FRANCE DIFFÉRENCE EN PLUS EN MOIN» kilogr. gr. kilogr. kilogr. kilogr. 1895 2.807 186 2.989 182 » 1896 3.170 722 3.110 » 60 1897 2.311 370 2.639 328 » 1898 2.468 070 1.248 » 1.220 1899 2.541 352 2.846 305 » 1900 2.378 639 2.070 » 308 1901 )> » » » Ce tableau, dont tous les chiffres sont rigoureusement officiels, laisse plutôt rêveur : on comprend que les sorties de la Guyane puissent être inférieures aux entrées en France, l'or servant de moyen de remise dans tous les pays créan- ciers de la colonie. Ce qui me paraît réellement miraculeux, c'est que ce métal, hélas toujours trop rare dans les poches, fasse des petits en route et qu'il puisse se rencontrer des années comme 1897 et 1899, dans lesquelles il soit officielle- ment constaté qu'il est arrivé de Cayenne trois cents et quelques kilogrammes d'or de plus qu'il n'en est parti. La contrebande s'opère sur une grande échelle au moyen des nombreux petits bateaux à voiles qui font le cabotage entre les Guyanes et les Antilles. La majeure partie de l'or ainsi sorti clandestinement va s'embarquer pour l'Europe dans les colonies anglaises et même à La Martinique. La colonie de la Guyane française achète, bon an, mal an, en France et à l'étranger, pour environ 9 millions de francs de marchandises diverses; les 2/3 de cette somme représentant les approvisionnements de bouche, farine, poisson, vins, etc. Il faut ajouter à ce chiffre environ 12 0/0 pour les droits de douane, d'octroi de mer, les impôts de consommation, etc. L'or étant pratiquement le seul produit exporté, on voit que la colonie devrait se trouver chaque année au-dessous de ses affaires, car la valeur officielle de l'or déclaré, ne dépasse pas en moyenne 6 à 7 millions de francs. Ses importations atteignant 9 à 10 millions, il y aurait un déficit annuel d'environ 4 millions de francs. Une telle situation, si elle se produisait même pendant une seule année, aurait pour inévitable résultat de créer un change colossalement élevé au détri- ment de la colonie, comme on en a eu malheureusement et à plusieurs reprises le triste exemple dans les colonies de monoculture sucrière comme à la Marti- nique et à la Guadeloupe. Or il n'y a en Guyane aucun change de cette espèce. Au contraire, en ce moment, non seulement les traites sur France ne font pas prime, mais encore il faut payer jusqu'à 2 0/0 pour se procurer des fonds liquides, notamment des pièces de cent sous, qu'il faut expédier d'Europe dans la colonie. On souffre en somme d'une circulation insuffisante, étant donnée la quantité d'or à acheter qui se présente sur le marché. Cette circonstance n'est D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 7 évidemment que temporaire, mais elle est intéressante à iaire connaître, puis- qu'elle permet de voir clairement que la colonie produit considérablement plus qu'elle ne consomme. Les maraudeurs ou exploitants clandestins des placers, sont la cause de cet état de choses. En Guyane, le vocable de « maraudeur », considéré plutôt comme offensant dans les vieux pays, n'entraîne aucune présomption d'infamie. Il indique sim- plement que le chercheur d'or auquel on l'applique, exerce son industrie sur des terrains aurifères sans s'inquiéter du nom de leur propriétaire légal. Autre- fois le maraudeur était l'exception car, et comme je l'ai déjà dit, tant que l'in- dustrie aurifère est restée dans un état de stagnation qui ne comportait pas une grande immigration de travailleurs, les mœurs paisibles de l'âge d'or ont été la règle dans la colonie; mais depuis que les grandes découvertes faites dans les régions contestées de l'Awa et du Carsewène ont mis les petits exploitants en goût de travailler pour leur propre compte, le nombre des chercheurs partant en « bricole », suivant leur expression imagée, a considérablement augmenté. Un des côtés les plus fâcheux du maraudage, c'est que l'or produit dans ces conditions échappe généralement au droit de sortie au grand détriment des finances de la colonie. Il est certain que si nous pouvions arriver à percevoir ce droit, non pas sur la totalité de l'or produit — il ne faut pas se bercer de chi- mères — mais sur la moitié ou les 2/3 du chiffre réel, autrement dit si on pou- vait renverser le rapport existant aujourd'hui entre l'or régulièrement déclaré et celui qui sort en contrebande, nous pourrions immédiatement abaisser, sans aucun risque pour l'équilibre budgétaire, le droit actuel très lourd de 8 0/0 à S 0/0 par exemple, taux de nos voisins hollandais. Du même coup nous casse- rions les reins à la prime toute naturelle qui s'offre aux maraudeurs descendant le Maroni, qui, se trompant de côté — les brumes sont parfois si épaisses — abordent à Albina, croyant débarquer à Saint-Laurent. C'est une réforme qui a d'ailleurs été sérieusement envisagée par nos derniers gouverneurs et qui se réalisera sans aucun doute au plus grand profit de nos finances publiques. On voit qu'elle est étroitement connexe de la question du maraudage. Une autre caractéristique tout à fait typique du maraudeur en « bricole », c'est sa sobriété et son endurance extraordinaire. Le même ouvrier qui, lors- qu'il est salarié, se montre d'une exigence extrême au point de vue de la qualité et de la quantité de nourriture à laquelle il a droit, — tout le monde étant nourri sur un placer aux frais du patron, depuis le directeur jusqu'au dernier gamin — se transforme subitement en anachorète, dès que, partant en bricole, il com- mence à vivre à ses frais. Je connais certains prospecteurs de race qui, même pour le tafia, liquide dont on peut tirer un parti si merveilleux lorsqu'on sait le distribuer en temps utile, sont d'une abstinence complète pendant toute la durée de leur campagne de maraude. Le même individu qui protestera énergi- quement au moment de la distribution du « boujaron » (mesure réglementaire de 12 centilitres) parce que le magasinier y met le pouce, ce qui tient de la place, saura vivre pendant plusieurs mois sans le secours de cet excitant, pour éviter les frais de son achat. Une « bombe » de farine (caisse de 22 kilogrammes et demi) pour les cas d'extrême famine, un fusil et de9 munitions pour tuer du gibier, des hameçons pour ajouter du poisson au menu, voilà le bagage com- plet d'un maraudeur en partance. Les plus huppés y ajoutent une femme, enga- gée sous le vocable non compromettant de blanchisseuse (?). J'oubliais dans l'énumération du bagage nécessaire et suffisant pour marau- der, le plan, le plan officiel, en vertu duquel le maraudeur se met d'accord 8 CONFÉRENCES avec la loi, car il est réellement, dans l'immense majorité des cas, à l'abri des pénalités sévères édictées par les décrets qui constituent dans la colonie la loi minière des placers. Avant de partir, tout maraudeur digne de ce nom com- mence par passer chez un arpenteur juré de la ville de Cayenne, qui lui délivre pour le prix de 10 francs un plan sur le vu duquel il obtient un permis d'ex- ploitation sur une surface de 100 hectares, minimum fixé par lesclits décrets : coût 50 francs. S'il pouvait prendre une surface encore moindre, il le ferait volontiers, car, comme on va le voir, la surface aussi bien que l'emplacement du terrain qui lui est délivré lui est absolument indifférent : il n'y mettra jamais les pieds. Il se contente d'indiquer vaguement le district où il compte marauder, car il faut en toute chose une certaine pudeur et on ne peut réelle- ment pas demander un permis d'exploitation dans le Maroni pour aller marau- der dans l'Approuague. Muni de ce papier, notre homme se rend dans le district qu'il a pris pour but de ses exploits, et, renseigné soit par les camarades, soit par des « tuyaux » qu'il a pu recueillir au cours de ses séjours comme salarié sur les placers exis- tant déjà, il s'installe, sans s'inquiéter !e moins du monde où il se trouve. Le Bon Dieu a créé l'or pour tout le monde : les délimitations, s'il en existe, ont disparu sous la luxuriante végétation des tropiques, et puis, une constatation par huissier, au fond des forêts, avec des frais de vacation auprès desquels les notes pourtant salées de ces officiers ministériels en Europe ne sont que de pâles et émollientes contrefaçons, ne « paierait » évidemment pas. De plus, si les propriétaires pillés, exaspérés par ces écrémages clandestins qui les assaillent de toutes parts, se décident à faire un exemple, les maraudeurs, prévenus à temps, se retirent de leurs chantiers avec leur magot, et attendent le départ de la vin- dicte publique pour revenir à leur proie, comme mouches sur un plat de miel. Je connais deux placers fort riches et entièrement délimités sur lesquels les propriétaires reconnaissant leur impuissance, ont composé avec l'ennemi : ils ont créé une nouvelle classe de maraudeurs qui tend du reste à recruter de plus en plus d'adeptes; c'est celle des « maraudeurs autorisés ». Le propriétaire du placer cesse alors toute exploitation régulière. Il se laisse envahir pacifique- ment et se contente de prélever sous forme de redevance, 10 0/0 de l'or retiré par ses locataires obligatoires. Il n'entretient alors sur le placer qu'un agent collecteur qui doit visiter régulièrement les clients et leur extraire la redevance promise. Naturellement ces derniers n'annoncent que des productions infimes et la recette dépend essentiellement du zèle, de l'énergie et de l'habileté de l'agent collecteur, lequel est généralement intéressé dans la recette, afin de lui donner des jambes, car c'est un rude métier que le sien. Je connais même un placer sur lequel on a encore simplifié la méthode, en abaissant encore natu- rellement le montant du droit exigé. Elle consiste à taxer, suivant la richesse de l'endroit maraudé, chaque sluice d'un poids fixe d'or à payer par semaine, 23 grammes par exemple. C'est le système de l'abonnement à prix fixe. Je viens d'énumérer les méfaits du maraudage. Je dois cependant, pour être juste, en montrer aussi les bons côtés, d'autant plus que j'ai personnellement d'excellentes relations avec nombre de maraudeurs, et que j'ai pu me convaincre qu'il y a parmi eux de précieux éléments au point de vue de l'avenir de l'ex- ploitation aurifère Guyanaise. Ce n'est en effet ni moi, ni l'immense majorité de mes auditeurs qui pouvons nous exposer aux risques, aux privations de tou- tes sortes que comporte la prospection et l'exploitation en « bricole » des placers de l'intérieur. Jamais l'Awa, le Carsewène, l'Inini n'auraient été découverts et D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 ( J mis rapidement en valeur, si ces territoires neufs n'avaient offert aux premiers exploitants la prime incomparable du maraudage. J'ai donc plutôt, comme on le voit, le maraudeur sympathique. Je le considère comme un avant-coureur et un indicateur précieux pour la découverte des placers riches dans les régions nouvelles : je ne le chicane pas trop lorsqu'il exploite des terrains non concédés ou même des terrains concédés sur lesquels le propriétaire ne s'est donné la peine ni de se délimiter ni d'entretenir des gardes. Je vois dans le marau lage de ces derniers terrains, un contrepoids puissant et eflicace à la monopolisation de vastes surfaces dans un but de spéculation, en laissant les autres tirer les marrons du feu. Ce qu'il faut obtenir par exemple, et tous les hommes d'ordre en Guyane partagent sans exception mon opinion, c'est que l'or maraudé paie au même titre que l'or provenant d'exploitation régulière le droit de sortie qui constitue pour la Guyane la base la plus solide de son équilibre financier. On peut ajou- ter, il est vrai, que l'or maraudé ayant une origine illégitime, ne peut pas recevoir le baptême de la sanction légale sans que l'btat ne devienne, par cela même, complice de ces exploitations clandestines. L'objection a certainement une cer- taine valeur au point de vue théorique, mais, en fait de perception de droits, on sait qu'il faut être un peu éclectique et que les meilleurs sont ceux que les intéressés paient sans trop se faire prier, quel que soit le principe sur lequel ils se basent. Il existe d'ailleurs de nombreux moyens de mettre en repos les entrailles du fisc, s'il n'était généralement dépourvu de ces viscères. Au poste de l'Inini par exemple, les maraudeurs qui descendent déclarent gravement que leur or est de provenance étrangère. On prélève non moins gravemeot les 8 0/0, et dès lors, le magot, dûment muni des sacrements officiels, peut descendre en paix à Cayenne. Le seul remède contre le maraudage, c'est la surveillance : le poste de l'Inini en est la démonstration éclatante, et il est probable que le Conseil général, mis en goût par ce premier succès, organisera quelque chose d'analogue sur les autres fleuves de la colonie. La recelte du poste était, à la date du 10 novembre 1001, de 146.000 francs, ce qui est gentil pour un début. Au taux de 8 0/0, cette rentrée correspond à une production déclarée de : 146.000 X 12,5 = 1.825.000 francs pour une période d'environ trois mois. En résumé, j"estime que la production actuelle de la Guyane ne doit pas être inférieure à 16 ou 18 millions de francs, tout au moins dans ces dernières années. C'est là un chiffre considérable, étant donnée la faiblesse de la popula- tion de la colonie, qui ne dépasse pas 30.000 âmes, sur lesquelles on ne peut guère compler, en temps normal, plus de 8.000 hommes adonnés à l'exploitation des placers. Ces chiffres correspondraient à une production annuelle par tète d'ouvrier, de 2.000 francs environ et par conséquent à un revenu journalier de 7 francs par tête. Ce dernier chiffre est conforme aux salaires en usage dans la colonie. 10 CONFÉRENCES II Dragues à or. — Filons aurifères. L'année 1901 a été marquée en Guyane par la mise en marche d'une première drague à or, sur la rivière Courcibo, affluent du Sinnamary, qui a donné, dès ses débuts, des résultats très satisfaisants. Plusieurs essais de cette méthode avaient abouti à des insuccès retentissants, de sorte que l'opinion générale dans la colonie était assez sceptique à l'égard de ces engins. Cependant, dès 1897. j'avais reconnu que les placers guyanais présentaient des conditions exception- nellement favorables pour la réussite du dragage. Le fond de ces placers, ce que les mineurs appellent le bed-rock est uniformément composé d"un argile géné- ralement grisâtre, nommé « glaise » par les prospecteurs ou de « roche morte » décomposée, très tendre aussi, facile par conséquent à enlever au moyen de godeis. Cette glaise et cette roche morte donnent d'ailleurs sur les 15 ou 20 pre- miers centimètres de profondeur, une teneur excellente en or. C'est là, je le répète, un point capital; car les dragues, par leur mode même d'emploi, ne peuvent rien faire sur un bed-rock dur et rocheux. Les premiers essais de dragage avaient échoué principalement à cause de la faiblesse des appareils employés. On rencontre fréquemment dans les alluvions guyanaises de gros troncs d'arbres plus lourds que l'eau qui séjournent indéfini- ment sans se pourrir sur le fond des rivières et qu'il faut déplacer ou sous-caver pour recueillir l'alluvion qu'ils recouvrent. On trouve aussi, surtout dans les endroits riches, de grosses pierres qu'il faut pouvoir changer aussi de place. Ces diverses manœuvres demandent des engins puissants, construits de façon à pou- voir saisir et écarter ces obstacles. D'autre part, étant donné les difficultés des moyens de transport, il faut que ces appareils puissent être démontés en très petits morceaux pouvant être embarqués sur d'étroites pirogues creusées dans des troncs d'arbres, seul moyen de transport pratique dans les rivières guya- naises entrecoupées par des sauts multiples. Ces divers ordres de difficultés ont été vaincus, et j'ai eu la satisfaction de voir cette première drague, dessinée, construite et installée par mes soins, suivie de plusieurs autres qui sont actuel- lement en cours de construction ou de montage. Ces appareils peuvent aussi bien travailler dans des rivières proprement dites que sur des placers ordinaires, alimentés simplement par un cours d'eau insigni- fiant. Dans ce dernier cas, la drague flotte dans le lit même de l'excavation qu'elle fait pour atteindre la couche aurifère : elle se meut dans une sorte de lac artificiel qu'elle ronge incessamment sur une face et qu'elle comble à l'ar- rière en rejetant les résidus du lavage débarrassés de leur or. Le métal précieux reste dans les sluices établis sur la drague même. On voit par conséquent l'éco- nomie du système; l'alluvion est excavée par des godets, lavée dans les sluices, et évacuée à l'arrière sans que la main de l'homme ait à intervenir autrement que pour manoeuvrer les machines produisant ces résultats. En fait, des dragues à or passant de 500 à 1.000 mètres cubes par journée de dix heures, n'exigent comme personnel à bord que cinq hommes seulement; quant au combustible, c'est du bois, fourni en abondance par l'épaisse forêt vierge qui couvre de son manteau continu et sombre toute la région des placers guyanais. D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 11 Dans ces conditions, le prix de revient du mètre cube d'alluvion traitée, frais généraux compris, ne dépasse pas fr. 60 c. Pour donner une idée du nombre de placera auxquels s'applique cette méthode, je me contenterai de rappeler ici que les Guyanais n'exploitent pas de placers au moyen de leurs sluices volants actuels au-dessous de la teneur dite de « deux sous à la bâtée », correspondant à une valeur de 15 francs par mètre cube. Au-dessous de ce chiffre les placers étaient considérés jusqu'ici comme sans intérêt. Quant au lit même des rivières, on y trouve fréquemment des teneurs de 6 à 8 francs au mètre cube et on peut admettre que la plupart des rivières de la Guyane, et j'ai visité ou prospecté la plupart d'entre elles, sont exploitables par dragage avec grand profit, même dans les parties les plus larges. Ces richesses sont restées jusqu'à présent absolument intactes, non seulement parce que les teneurs ne sont pas payantes par procédé manuel, mais aussi parce que la plu- part de ces placers fluviaux, constamment recouverts par une épaisseur d'eau plus ou moins grande, ne peuvent pas être asséchés et mis à découvert par les méthodes guyanaises ordinaires. On commence d'ailleurs à le comprendre dans la colonie, car les demandes de concession pour dragage commencent à affluer. On a attendu pour se décider que les plâtres fussent essuyés et que la preuve fût faite. C'est d'ailleurs une des caractéristiques de l'esprit public en Guyane. On est, en ce qui concerne l'ex- ploitation des placers, très attaché aux anciennes méthodes et très sceptique pour tout ce qui est progrès ou emploi de machines. On ne peut donc espérer introduire des perfectionnements dans la colonie qu'en commençant par payer de sa personne et de sa bourse. C'est ce que j'ai fait. Un autre ordre d'idées, se rattachant d'ailleurs étroitement à la prospection et à l'exploitation par dragage, c'est le cubage méthodique des placers avant d'y décider une installation. Dans l'ancien procédé guyanais, le prospecteur qui cherche « la bonne crique » choisit un endroit où il ne soit pas trop gêné par les eaux pour creuser un trou de deux mètres sur un, jusqu'à ce qu'il atteigne la couche et qu'il « touche » la glaise. Il a souvent fort à taire pour obtenir ce dernier résultat; car, dès qu'il atteint la couche de gravier aurifère, l'eau arrive en abondance et il est obligé de l'épuiser au moyen de seaux et d'écuelles. C'est souvent une grosse affaire que de toucher et c'est pourtant là, au contact du gravier et de la glaise que se trouve la teneur qui doit décider si oui ou non le placer est payant. Dans ces conditions, on fait naturellement le moins de trous possible: on ne les creuse pas méthodiquement suivant les lignes transversales et on décide souvent d'ouvrir un chantier au petit bonheur. Dans les criques où l'or est souvent « poché », c'est-à-dire concentré dans une série d'emplacements séparés par des zones stériles, il arrive constamment que, séduit par la teneur exceptionnelle de un ou deux trous, on ouvre un chantier sur l'un d'eux et qu'on mange son bénéfice avant d'avoir atteint l'enrichissement suivant. Ces trous sont d'ailleurs, comme on le comprend, complètement impraticables pour sonder les alluvions sous l'eau. J'ai été le premier à exécuter en Guyane des sondages au moyen d'appareils à tiges maniables par quatre hommes, qui me permettent d'opérer rapidement, dans l'eau aussi bien qu'à terre, et qui donnent à chaque coup de sonde une carotte d'alluvion aurifère qu'il suffit de laver à la bâtée pour obtenir la teneur moyenne à l'endroit du sondage. 12 CONFÉRENCES Les personnes qui s intéressent au détail de ces opérations aussi bien qu'à la question dragues trouveront dans ma communication au Congrès des Mines et de la métallurgie à l'Exposition de 19» 10 les détails les plus complets sur ce mode d'opérer. Je suis d'ailleurs arrivé à iormer assez rapidement un personnel local, qui parvient à percer de la sorte huit à neuf trous par jour, quelle que soit la venue d'eau du sous-sol, au lieu de une à deux de ces fosses de prospec- tion qui, surtout en terrain aquifère, constituent le maximum de ce qu'on peut obtenir avec des pelles, des pioches, des seaux et des écuelles. C'est, à mon avis, cette question de prospection préalable qui constitue le point essentiel de toute exploitation de placer. On ne peut avoir de sécurité dans la détermination delà teneur moyenne qu'en exécutant un grand nombre de trous suivant une série de lignes transversales d'autant plus rapprochées que les teneurs trouvées sont plus fortes. Une fois au contraire ce travail préalable exé- cuté, l'estimation du profit à retirer des alluvions découpées par cette prospec- tion méthodique, devient aussi aisée que certaine, puisqu'elle est basée sur des documents dont les chances d'erreur ont été éliminées par la multiplication même des sondages et leur prélèvement sur des points non choisis à l'avance. Filons aurifères. — Encore une industrie dont les débuts comme ceux des dragues s'annoncent comme un succès. J'entends, par ce mot début, désigner des travaux rationnels et bien dirigés, comme ceux dont je vais parler, car il a été fait dans la colonie, depuis plus de vingt ans, des tentatives infructueuses d'exploitations filonniennes. Les deux principales d'entre elles ont occasionné des krachs financiers désastreux non seulement pour les actionnaires, mais sur- tout pour la bonne renommée de la colonie. Que de fois ne me suis-je pas vu objecter, dans ma campagne en faveur de la Guyane, les désastreuses affaires dont je parle ! Dans l'une d'elles on a commis la fnuîe, devenue banale tant elle est fréquente, de monter un pilon à or de vingt pilons — dépense considérable dans un pays où tout se porte dans des pirogues tout à fait primitives — avant d'avoir ouvert le filon. De plus ce moulin était monté dans un endroit qui est régulièrement inondé chaque année sous plusieurs mètres d'eau. Après y avoir traité quelques centaines de tonnes provenant des quartz roulés superficiels qui rendirent à peu près 300.000 francs d'or, l'usine fut arrêtée faute d'aliments. Pendant ce temps on avait perdu le reste du capital en recherches improductives dans les terrains décomposés de la surface. Ce qu'il y a de piquant dans cette histoire, c'est que c'est justement sur ce même gisement que des travaux rationnels entrepris par la Compagnie de Saint- Élie, ont mis à jour les riches minerais tellurés dont je parle plus loin. On uti- lisera même la partie du matériel de l'ancienne usine que n'auront pas trop rongé les poissons, pour installer l'atelier de broyage du minerai découpé par les travaux préparatoires suffisamment développés. Dans fautre affaire, où le capital englouti a été plus considérable que dans la précédente, on a aussi monté le moulin à or, avant de s'être assuré par un tra- çage en profondeur, que le filon était en mesure d'alimenter régulièrement les pilons. Cette erreur est si fréquente, qu'elle en est devenue banale. Dans le cas que je signale en Guyane, il y a eu une circonstance aggravante : les travaux miniers furent conduits de telle façon, qu'on abandonnait systémati- quement toutes les galeries où se rencontrait du quartz contenant des mouches d'or visible. Le mot d'ordre de la direction technique de cette mine, était d'à- D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 13 bandonner les avancements dans lesquels le quartz présentait des traces d'or visible pour se cantonner sur ceux qui donnaient du quartz à or invisible. Ces derniers étaient trop pauvres pour être broyés avec profit. Cette histoire, qui est légendaire à Cayenne, m'avait paru suspecte comme toutes celles qui ont cours sur les mines malades ou abandonnées : quartiers riches murés ou cachés par un maître-mineur remercié, puits inondés par malveillance et autres couleurs auxquelles un ingénieur ayant de l'expérience s'est trouvé maintes ibis aux prises dans sa carrière. Pourtant, dans le cas actuel, le fait n'est pas niable. Il a même été imprimé dans un ouvrage, exposant tout au long la théorie de de l'or invisible seul intéressant. J'avoue que pour ma part je ne fais aucune différence entre l'or visible et l'or invisible; ce qui m'importe cest qu'il yen ait en quantité payante. On doit d'ailleurs voir que l'or à l'état natif ne se trouve sous cette forme que dans le voisinage des affleurements, et qu'en profondeur on le trouvera très probablement sous forme d'association avec la pyrite ou avec le tellure, confor- mément d'ailleurs à la loi générale qui régit les mines d'or. Le filon d'Adieu-Vat sur lequel la Compagnie de Saint-Élie a entrepris depuis dix-huit mois environ des travaux sérieux est situé dans le bassin du Sinna- mary, juste à l'embranchement d'un des principaux affluents de ce cours d'eau, nommé le Courcibo. Pendant la saison des hautes eaux, des chaloupes à vapeur fluviales, remorquant des chalands de cinq à six tonnes, peuvent venir débar- quer leurs marchandises à trois kilomètres environ du puits en fonçage. C'est en grande partie à ces facilités exceptionnelles au point de vue des moyens de transport, qu'est dû le succès de cette entreprise. Les travaux commencés au début de 1900 consistent dans un puits incliné à 70° environ sur l'horizontale, suivant la pente du filon. Ce dernier connu déjà par suite des travaux dont j'ai résumé la malencontreuse odyssée, avait été recoupé, après la liquidation de la première affaire, par les soins persévérants de M. Duvigneau, administrateur de la Compagnie de Saint-É!ie, connaissant de longue date, pour y avoir fait des séiours prolongés, la Guyane et ses ressources minières. Ce percement d'un travers banc dans la roche dure non décomposée, est un enseignement précieux à retenir. En Guyane, tout le pays est recouvert d'une épaisse couche de latérite (roche décomposée superficielle) provenant de l'alté- ration prolongée des éboulis ou même de la roche primitive formant l'ossature de la contrée. Dans ces conditions, les affleurements se trouvent profondément bouleversés, et il est très difficile de saisir le gîte « par les cheveux » comme cela se pratique généralement dans les pays où les affleurements sont encaissés dans la roche vive, formant leurs épontes naturelles. Cette roche décomposée superficielle, composée d'argile ferrugineuse ou même d'un vrai minerai de fer est commune à toutes les Guyanes; au Venezuela et au Brésil elle s'appelle le cascajo ; à Cayenne, c'est la Roche à Sravets. Quelle que soit sa dénomination, elle a l'inconvénient commun à tous les terrains argileux, de manquer de cohé- sion et les galeries qu'on pratique dans son sein sont mises rapidement hors d'état. Au bout de peu de mois pendant lesquels on s'égare sur des blocs de quartz ne présentant aucune continuité réelle, on lâche les travaux et au bout d'un an la brousse a tout recouvert. C'est l'histoire uniforme de toutes les recherches pour filons que j'ai visitées dans la colonie. Le puits incliné d'Adieu-Vat est arrivé actuellement à une profondeur de 50 mètres au-dessous de la surface. Deux niveaux de galerie en direction s'en 14 CONFÉRENCES détachent aux cotes respectives de 21 mètres et de 34 mètres au-dessous de la recette. Le niveau de 21 mètres a été poussé de 60 mètres dans la direction de l'Ouest et de 22 mètres dans la direction de l'Est, formant dans son ensemble un développement total de 85 mètres environ. Le niveau inférieur a été poussé vers l'Est seulement sur une longueur d'environ 10 mètres. La roche avoisi- nante est une diorite à grain serré, d'une couleur bleu verdâtre foncé. Elle est très chargée en pyrite de fer. Cette pyrite n'est pas aurifère. La diorite est com- pacte au mur et lamelleuse au toit ; elle y est aussi plus chargée en silice. Cette circonstance, jointe aux indications données par la surface, donne à penser que le filon actuel est voisin d'un autre filon situé à 25 mètres environ de distance^ qu'une galerie en travers-banc, qu'on a déjà attaquée, permettra de recouper bientôt. Tel qu'il est, le filon d'Adieu- Vat se présente, avec une puissance variant de m , 20 à un mètre et plus formant une série de renflements et d'amincissements composé d'un quartz semi-transparent à éclat gras et de teinte légèrement bleuâtre. Dans le voisinage de la surface, l'or se trouvait uniquement à l'état natif, en gros grains visibles, puis la pyrite est apparue aux environs du premier niveau,. et enfin dans le fond du puits et dans la galerie du deuxième niveau, l'or se présente associé à du sulfure de bismuth et à une petite quantité de tellurure^ circonstance des plus importantes au point de vue de l'exploitation future. On sait que ce sont les tellurures d'or qui ont fait la renommée et la fortune rapides- des gisements du Coolgardie en Australie occidentale. La Compagnie de Saint-Elie ne broie dans le petit pilon de prospection qu'elle a installé sur le carreau de la mine, que les minerais provenant des travaux de traçage proprement dits, c'est-à-dire de l'approfondissement de son puits et des avancements des galeries en direction. On ne fait encore aucun dépilage. Ce& travaux sont conduits à trois postes chacun de huit heures. Voici les résultats du broyage pour le dernier mois qui a précédé la date de ma visite. Dans la deuxième quinzaine de juillet 190] on a broyé neuf tonnes de quartz et trois tonnes de minerai mixte, ensemble douze tonnes ayant donné 3.540 grammes d'or. Dans la première quinzaine d'août, dix tonnes de quartz et deux tonnes de mixte ont laissé dans le moulin 4.210 grammes. Ensemble des deux quinzaines : 7.750 grammes extraits de vingt-quatre tonnes soit en moyenne. 323 grammes d'or à la tonne. On voit que ce sont là des teneurs splendides, dignes d'attirer l'attention sur les quartz aurifères guyanais. 11 faut se garder néanmoins de généralisations trop hâtives et une expérience déjà longue de ce genre d'industrie m'a rendu sceptique lorsqu'il s'agit d'affir- mer et de prédire le succès futur de gisements encore imparfaitement explorés. Il convient aussi de ne pas oublier que le filon actuel d'Adieu-Vat a une épais- seur médiocre et qu'on n'est pas bien renseigné encore sur ce qui se passera en profondeur. J'insiste enfin sur la nécessité, dans les recherches futures, de tenir compte des leçons du passé, de ne pas mettre la charrue devant les bœufs, et de ne pas construire de moulins à or avant d'avoir préparé au moins deux années de pâture pour ces derniers, sous forme de travaux de traçage suffisants. Je rap- pelle enfin qu'on ne peut se considérer comme ayant atteint réellement le filon qu'après avoir traversé la couche superficielle de roche décomposée. D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 15 11 est plus facile de conseiller ce dernier résultat que de l'obtenir; aussi je considère que la détermination des points d'attaque les plus favorables — puits ou galeries — pour arriver à mettre un filon guyanais en évidence, est un des problèmes les plus délicats qu'ait à résoudre un ingénieur des mines. Il néces- site en tous les cas une connaissance approfondie des gisements analogues du Venezuela et du Brésil qui participent d'une façon étroite à la formation auri- fère guyanaise. LE CHEMIN DE FER DE CAYENNE AUX PLACERS J'ai conçu le plan technique et financier de cette voie de pénétration dès mon premier voyage dans la colonie, au mois de juillet 1897. Après en avoir arrêté les grandes lignes, je l'ai présenté au Conseil général de la colonie à sa session ordinaire de 1899. Ma bonne étoile a voulu qu'il fût appuyé et magistralement exposé par M. le gouverneur Mouttet dans son discours d'ouverture de cette mémorable session, au cours de laquelle la colonie a décidé, par l'organe de ses représentants élus, les mieux qualifiés, la construction de son réseau de voies ferrées. « Les conditions économiques de la Guyane, a dit le chef delà colonie, se sont profondément modifiées depuis une cinquantaine d'années. L'agriculture y était autrefois prospère; en 1836 on exportait pour 3.321.000 francs de produits agricoles, sucre, café, cacao, coton, roucou, etc. En 1846, on en exportait encore pour 1.656.000 francs. Depuis cette époque on a vu lesexportations agricoles dimi- nuer d'année en année; les domaines, les plantations ont été abandonnées; la petite culture elle-même, les cultures vivrières ont été délaissées, à tel point que la colonie ne produit plus, à l'heure actuelle, de quoi suffire à la consom- mation de ses habitants. » Les administrateurs qui se sont succédé dans ce pays, les Assemblée élues, persuadés comme je le suis moi-même, que l'agriculture est une des sources de richesse les plus stables, en ont poursuivi le relèvement avec opiniâtreté. Toute leur énergie s'est concentrée vers ce but. Des tentatives d'immigration ont été faites; on s'est heurté chaque fois à des difficultés insurmontables. Quoi qu'on ait pu dire ou écrire pour déplorer l'abandon de l'agriculture, pour l'en- rayer, cet abandon est malheureusement chose à peu près accomplie aujour- d'hui. Quel que regrettable qu'il soit, c'est un fait qui ne saurait être con- testé. » Or, Messieurs les conseillers généraux, pendant que l'agriculture languissait et dépérissait, alors que les exportations de produits agricoles étaient réduites à des sommes dérisoires, au moment précis, peut-on dire, où la situation semblait désespérée, un facteur nouveau de la richesse a fait son apparition en Guyane et n'a pas tardé à apporter une compensation aux pertes énormes qu'avaient subies la colonie et ses habitants. J'ai parlé des mines d'or découvertes en 1855. » Je ne rappellerai pas ici les lenteurs, les hésitations, les échecs mêmes du début. La première exportation d'or date de 1856, elle fut de 8 kilogrammes. Que de chemin parcouru depuis! En 1860 on exportait 90 kilogrammes d'or: * '205 kilogrammes en 1864; 1.432 kilogrammes en 1874 ; 1.952 kilogrammes en 1884. En 1894, à la suite des découvertes du Carsewène, cette exportation s'est élevée à 4.835 kilogrammes. Depuis 1895, la moyenne de la production annuelle déclarée à la sortie a été d'environ 2.600 kilogrammes. » Le commerce total de la colonie, qui était de 5.333.000 francs en 1836, de 16 CONFÉRENCES 4.500.000 francs en 1846, s'est élevé en 1856, presque au lendemain des pre- mières découvertes aurifères, à 8 millions. A partir de cette époque et au fur et à mesure que la production aurifère prend de l'extension, on constate que le commerce général augmente dans des proportions importantes. Il a élé en 1881 de 10.023.386 francs; de 15.829.837 francs en 1891 ; et en 1898, de 17.381.90») francs. Eu 1894, l'année du Carsewène, il a été de 26 millions et demi. » Peut -on dire, dans ces conditions, que la découverte de l'or a été la ruine du pays? Ne serait-on pas fondé, en présence des résultats que je viens d'énu- mérer, à affirmer que c'est l'or au contraire qui a sauvé la colonie? Pour ma part, je le crois. N'est-ce pas en effet de ses mines d'or que la Guyane tire le plus clair de ses revenus, soit directement par les droits perçus à l'entrée et à la sor- tie du métal précieux, soit indirectement par les taxes qui frappent les mar- chandises importées dans la colonie ? » Et pourtant qui le contesterait, l'or n'est encore exploité que dans une très infime partie de la Guyane. La carte des placers se présente à l'œil comme une série de petites taches disséminées perdues sur un fond blanc qui figure les terres encore inexploitées. Nos gisements sont cependant, à en croire les gens compétents, parmi les plus riches de l'Amérique du Sud. Si l'on considère en outre que l'exploitation de l'or n'a été faite jusqu'ici que par des procédés rudi- mentaires, on peut se demander quels seraient les revenus de la colonie si l'on parvenait à augmenter la production aurifère, à développer cette industrie qui, bien qu'à ses débuts, suffit déjà, à elle-seule, à faire vivre le pays. » La question se pose, par suite, de savoir si les pouvoirs locaux, au lieu de limiter leur action à des tentatives de relèvement agricole, par l'immigration, tentatives ne l'oublions pas, restées vaines jusqu'ici, ne devraient pas rechercher le moyen d'arriver au même résultat, tout en assurant le développement de l'in- dustrie aurifère, pour laquelle rien n'a encore été fait. » Ce moyen, MM. les conseillers généraux, semble vous être offert cette année Vous serez en effet saisis, au cours de la précédente session, d'une demande de concession de chemin de fer de pénétration. Un ingénieur des mines, M. Levât, chaigé de mission en Guyane par le ministre de l'Instruction publique, qui a parcouru la colonie et en a étudié les merveilleuses ressources, s'engagerait, moyennant certaines conditions que vous aurez à examiner, à construire et à exploiter une voie ferrée reliant la côte à l'intérieur du pays. » Vous vous êtes déjà rendu compte, Messieurs, des avantages qui doivent résulter de l'ouverture, dans l'intérieur de la colonie, d'une voie d'accès rapide et sûre. Aujourd'hui, vous le savez, on ne peut atteindre certains placers qu'a- près trente ou quarante jours de navigation en pirogues, sur des rivières par- semées d'écueils, et plusieurs jours de marche à travers la forêt. Les transports reviennent par suite à des prix exorbitants, 1.000 et 1.200 francs la tonne. Les marchandises subissent au cours de ces longs voyages, soit par force majeure, soit par fraude, des déchets considérables, ce qui n'est pas sans causer de graves inquiétudes à ceux qui sont chargés du ravitaillement des placers. L'envoi de pièces lourdes, de machines perfectionnées est chose à peu près impossible. L'absence de voies de communication rend très difficile la surveillance des pla- cers, tant par l'Administration que par les propriétaires qui sont en quelque sorte à la merci des maraudeurs et des ouvriers malhonnêtes. Concessionnaires et travailleurs ont à suporter des fatigues excessives pour atteindre les lieux de production, et il arrive souvent que ces fatigues sont telles, qu'à peine rendus, ils se trouvent dans l'obligation de revenir! Qui aura jamais le nombre de ceux D. LEVAT. LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 17 qui sont restés là-bas, ensevelis au pied d'un arbre ou le long des berges des rivières. » Toutes ces difficultés, dont je n'ai énuinéré que les principales, disparaîtront lorsqu'une voie ferrée mettra la côte en communication directe avec l'intérieur de la colonie. Certes s'il ne s'agissait que d'améliorer les conditions dans les- quelles l'or est actuellement exploité, la construction d'un chemin de fer de péné- tration, dans un pays comme la Guyane, où la population est disséminée sur le seul littoral, ne se justifierait peut-être pas. Mais le chemin de fer aura surtout l'immense avantage de faciliter la découverte de nouveaux gisements aurifères; il permettra, par l'emploi de machines perfectionnées, de reprendre des terrains déjà exploités et de mettre en valeur des gisements jusqu'ici délaissés comme étant trop pauvres pour donner des bénéfices. L'exploitation des quartz, négli- gée encore aujourd'hui, pourra également être entreprise avec succès. L'établis- sement d'une voie ferrée permet en un mot, et c'est là le point essentiel, d'es- pérer une augmentation considérable de la production d'or, et par suite, un accroissement de richesses pour le pays. » Au point de vue du relèvement agricole de la Guyane, la création d'un che- min de fer ne peut avoir que des résultats heureux. Il ne peut manquer de s'établir, en effet, le long de la voie, des centres de culture importants, que favo- riseront la salubrité du climat, la richesse de terres encore vierges, et la certi- tude d'écouler facilement les produits récoltés. L'élevage du bétail sera, pour les mêmes raisons, rendu plus facile. Enfin, grâce au chemin de fer, il sera possible de tirer parti des immenses forêts, riches en essences précieuses, qui couvrent l'intérieur du pays. Qui sait si, à ce moment, les travailleurs libres, attirés par les nombreux débouchés offerts à leur activité ne suffiront pas, et si le problème de l'immigration, objet depuis de si longues années de tentatives infructueuses, ne se trouvera pas tout naturellement résolu. « Je pense, Messieurs les conseillers généraux, qu'il n'est pas nécessaire que je m'étende plus longuement sur ce sujet. L'exposé de la situation économique de la colonie, que je viens de vous faire, vous aura, je l'espère démontré l'utilité d'un chemin de fer de pénétration en Guyane, non seulement pour le développe- ment de l'industrie aurifère, mais aussi pour le relèvement de l'agriculture. » La concession m'a été accordée pour la colonie le 19 janvier 1900, approuvée par le Conseil d'État, avec diverses modifications toutes favorables à la Guyane, à la date du 7 juin 1901. Le texte du Conseil d'État a été approuvé de nouveau par le Conseil général de la coloniedans sa session extraordinaire de juillet 1901, et enfin signé par le gouverneur de la Guyane et moi-même, le 31 juillet 1901. Construction de la voie. — La largeur de la voie, entre les bords inté- rieurs des rails, sera de un mètre. Le maximum de déclivité est fixé à 2o mil- limètres par mètre dans le cas de traction par locomotion à vapeur et à 35 milli- mètres si la traction s'opère par moteur électrique. La largeur du matériel roulant y compris toutes saillies, ne dépassera pas 2 m ,80 et sa hauteur 3 m ,75 Il y aura, à partir de Cayenne, trois stations distantes d'environ 10 kilomètres les unes des autres. Au delà de cette zone de banlieue, la distance des gares sera de 20 kilomètres en moyenne. Les rails seront en acier, du poids de 20 kilogrammes par mètre courant. L'écartement moyen des traverses sera de 0"',80 d'axe en axe. La durée des travaux de construction sera de trois années. Vitesse commerciale, 2G kilomè- tres à l'heure. 2 18 CONFÉRENCES Les roches dominantes en Guyane : greiss, micaschites et diorites, sont de nature à faire prévoir qu'en dehors du granit proprement dit, les matériaux de construction, en tant que pierres susceptibles d'être taillées, seront plutôt rares. Pour le ballastage des voies, on emploiera soit du sable, soit des grains ferrugi- neux provenant de la décomposition sur place de la « roche à ravets », nom local de la latérite qui joue un rôle si important dans la constitution géologique de la colonie. Ces divers éléments qui abondent sur tout le tracé de la ligne fourniront à pied d'œuvre tous les matériaux nécessaires à la pose et à l'entre- tien de la voie. Cette roche à ravet forme d'ailleurs une excellente plate-forme pour la voie et elle tient parfaitement sous des talus très raides qui ne se désagrègent pas par l'action des pluies. Dailleurs en Guyane, dès que le sol, débarrassé de sa végétation forestière, voit le soleil, il se couvre d'herbes et de buissons. Par contre le déboisement de la voie et de ses environs, représente une dépense assez sérieuse, car il ne faut pas se contenter d'abattre strictement la surface nécessaire au passage de la voie et de ses accotements. Si on se bornait là on serait fréquemment exposé à des interruptions de circulation, dues à la chute des vieux arbres. Il en tombe constamment, et c'est même un danger contre lequel il faut se garer beaucoup plus que de la morsure des serpents venimeux qui pullulent dans la forêt vierge, mais qui sont plus effrayants de loin que de près. A Cayenne, la position de la gare pour voyageurs et marchandises a été très heureusement choisie sur l'emplacement de l'ancien jardin botanique, à côté du camp Saint-Denis. C'est évidemment du côté de la gare, c'est-à-dire vers le Sud- Est, que la ville est appelée à prendre son développement, en bordure le long de la mer. La distance entre la gare terminus et le quai de débarquement du canal Laus- sat est d'environ 1.600 mètres. Une voie posée sur la chaussée Laussat, en acco- tement sur ce quai, permettra le transbordement direct des marchandises importées, des allèges et chalands sur les wagons et réciproquement pour les produits exportés. C'est d'ailleurs à l'embouchure du canal Laussat, dans la rade de Cayenne que se trouve l'emplacement naturellement désigné pour la création d'un bassin à flot, permettant aux navires d'exécuter leurs opérations à quai, supprimant ainsi les frais élevés du transbordement sur chalands en rade, aux- quels sont soumises actuellement les marchandises entrant dans la colonie ou exportées par mer. La création du port de Cayenne a déjà fait l'objet d'études assez avancées. Ce travail sera certainement entrepris après que l'ou-verture du chemin de fer aura donné au mouvement maritime une importance suffisante pour motiver la dépense que comportera ce nouvel outillage. Tarifs. — Dans un chemin de fer comme celui de Cayenne aux placers, pénétrant dans des régions complètement inhabitées, ayant pour but principal de développer l'exploitation des terrains aurifères de l'intérieur et d'exporter les produits naturels du sol, on peut prévoir à la montée des tarifs élevés pour les vivres, les produits fabriqués destinés à l'importation, et en général tout ce qui est nécessaire à la nourriture et à l'entretien des hommes sur les placers. Les exploitants accepteront d'autant plus volontiers ces tarifs qu'ils représentent, comme on le verra plus loin, une économie variant de 50 à 80 0/0 sur les prix qu'ils paient actuellement pour leurs transports. A l'exportation au contraire, surtout pour les produits que leur valeur inlrin- D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 10 sèque interdit de charger de trop de frais, sous peine d'en empêcher la sortie, les tarifs les plus réduits prévus pour les marchandises delà troisième catégorie à l'importation sont encore abaissés de 50 0/0. Voici en l'état quels sont les tarifs prévus par le cahier des charges : Par voyageur et par kilomètre. , 7 ( Première classe Fr. » 80 Voyageurs ] _ . , . ( Deuxième classe » 40 Bagages et messageries : fr. 40 c. par 100 kilogrammes et par kilomètre. Chiens et petits animaux : Ofr. 05 c. par tête et par kilomètre. Marchandises par tonne et par kilomètre, pour des parcours : Inférieur à Au delà de 150 kilogrammes. 150 kilogrammes. Première catégorie Fr. 2 50 2 » Deuxième catégorie 2 » 1 50 Troisième catégorie 4 » » 50 Les marchandises de la troisième catégorie à la descente, c'est-à-dire dans la direction de Cayenne, ne paieront que la moitié du tarif ci-dessus. Le transport de l'or sera payé à raison de 15 francs par kilogramme quel que soit le parcours effectué. Trafic. — Quelles sont, dans ces conditions, les prévisions raisonnables de trafic que l'abaissement du prix de la vie sur les placers pourront provoquer? Quelles sont en un mot les prévisions de recette de la ligne aussitôt après son ouverture, c'est-à-dire en ne comptant que sur l'industrie placérienne pour lui fournir ses éléments de transport? Il existe normalement en Guyane une population d'environ 8.000 placériens qui est toujours prête à se porter sur les points de la colonie où elle prévoit qu'il y a de bonnes affaires à tenter. C'est une population essentiellement mobile. Les placériens ne font guère d'ailleurs que des campagnes de six mois dans la brousse. Ils reviennent périodiquement à Cayenne pour se ravitailler, se reposer et aussi, pour faire un peu la fête. Indépendamment de cette population qui peut être considérée comme à peu près constante, il y a l'immigration des Antilles anglaises et françaises, qui est un facteur essentiellement variable en relation directe avec l'importance des régions aurifères découvertes. Des découvertes comme le Carsewène, de l'Awa ou l'Inini, se propagent dans les Antilles pour ainsi dire instantanément et amènent alors un flot incroyable de chercheurs d'or dont j'ai cherché à donner une idée. Tous les moyens de transport réquisitionnés à des prix fous sont insuffisants pour satisfaire à la demande. Il est certainement venu au Carsewène, de 1894 à 1896, plus de 20, 000 mineurs; beaucoup sont morts en voulant franchir les sauts pour arriver sur les placers ou ont succombé sur ces derniers par suite des privations de toute sorte qu'ils enduraient, faute de vivres. L'ouverture du chemin de fer donnera accès à deux classes d'exploitants bien distincts. Ceux qui se contenteront, grâce au coût peu élevé des vivres transportées par rails, d'exploiter les placers traversés par le chemin de fer, placers déjà connus et dont les plus riches sont en exploitation, mais dont la plupart sont inexploi- tables avec les frais dont sont actuellement grevés les moyens de subsistance. iO CONFÉRENCES Cette population peut être considérée comme à peu près stable en ce sens que ceux qui descendront se refaire à Cayenne, seront remplacés par d'autres en nombre égal. Une autre série d'exploitants se rencontrera parmi les hommes hardis et endurcis à la fatigue qui prendront le chemin de fer pour aller vers l'intérieur découvrir de nouvelles régions aurifères en reportant leur base d'opérations à 200 kilomètres de la cote. Ces prospections-là sont radicalement impossibles maintenant et seuls, quelques hardis chercheurs, vivant de leur chasse et fai- sant des échanges avec les débris des tribus indiennes qui existent encore dans le haut cours de FOyapock et du Maroni, ont pénétré dans un but de prospec- tion aurifère au delà du Camopi et de Flnini. Comme toujours, en pareille occa- sion, il se mêle un peu de légende à la vérilé, nous savons seulement par Cre- vaux que toutes les tribus indiennes, jusqu'au delà des Tumuc-Humac, con- naissaient la présence de l'or dans les alluvions de leurs territoires de chasse, mais se gardaient bien d'en divulguer le gisement aux Européens, sachant par expérience, qu'une fois ce gisement connu, c'en était fait d'eux. Il résulte de ces diverses considérations qu'on peut admettre, que dès l'ouver- ture du chemin de fer, une population de 4 à 5.000 mineurs au minimum se portera sur les placers desservis par la ligne. On sait d'autre part que la ration et les accessoires nécessaires par jour à un placérien, représentent un poids d'environ 2 kilogrammes. Le ravitaillement et l'entretien de 4.000 mineurs exige donc le transport journalier de 8.000 kilogrammes de vivres, outils et accessoires et par an : 2.900 tonnes, disons 3.000 tonnes en chiffres ronds. On doit prévoir en outre trois voyages par an et par placérien, total 12.000 voyages. Recette annuelle. — Examinons la recette annuelle qui résultera de l'ex- ploitation des 100 premiers kilomètres (section Cayenne-Arataye) et comptons toutes les marchandises comme étant de deuxième catégorie, on aura : 3.000 tonnes de marchandises à 200 francs la tonne. . . Fr. G0O.000 » 12.000 voyages à 40 francs l'un 480.000 Total . . Fr. 1.080.000 » Ce serait un excellent résullat si on arrivait à ce chiffre au bout de trois on quatre années d'exploitation. Exécution des travaux. — La question de la main-d'œuvre nécessaire pour les travaux du chemin de fer est résolue par l'allocation prévue par le cahier des charges d'un contingent journalier de 1.500 hommes prélevés sur les effectifs des transports en cours de peine. Il est de toute justice que puisque on impose à la colonie la présence du bagne, elle puisse jouir au moins de la main d'oeuvre de ses pensionnaires. C'est une compensation toute naturelle. On a d'ailleurs employé les transportés en Guyane pour la construction du petit chemin de fer de Saint-Laurent à Saint- Jean sur le Maroni, en leur allouant des gratifications, ce qui est le seul et unique moyen d'obtenir de ces individus un travail réellement effectif. Du ravitaillement. — La difficulté la plus grande pour l'exécution des ravaux dans l'intérieur de la Guyane consiste dans le transport des vivres D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 21 nécessaires aux effectifs. Tant qu'on suit le cours des rivières, on s'en tire au moyen de pirogues qu'on traîne sur les rochers au passage des rapides. On arrive ainsi, avec des frais de transport dont j'ai donné une idée exacte précé- demment, à ravitailler peu ou prou le personnel employé aux travaux. Mais dès qu'on quitte le voisinage immédiat des criques navigables, c'est le portage à dos d'hommes par charges de 25 kilogrammes qui constitue le seul et unique moyen de transport en forêt. Les bêtes de somme ne trouvant aucune nourri- ture sous les grandes voûtes sombres des forêts guyanaises ne peuvent être employées que si on a fait au préalable un abatis suffisant pour y faire pousser l'herbe de Guinée nécessaire à leur nourriture. Il n'existe, à ma connaissance, sur tout le territoire de Guyane, qu'une seule compagnie minière qui possède une cavalerie; c'est la Société de Saint-Élie, Société déjà ancienne et administrée par des personnes aussi compétentes que prudentes. Elle dispose pour le service de son petit tramway de 32 kilomètres de longueur, d'une cavalerie de sept mules qui est si populaire en Guyane, qu'on connaît même les noms des bêtes qui la composent. L'avoine et une partie de la ration de fourrage de ces animaux sont importées par des voiliers venant de Nantes. Il est donc indispensable pour la construction du chemin de fer de la Guyane d'adopter la méthode de ravitaillement au moyen du chemin de fer lui-même, à partir du grand pont sur la Comté au trente-huitième kilomètre. Avant d'ar- river à ce point il sera créé des chantiers divergents aux divers endroits où le tracé rencontre des voies navigables : la crique Fouillée, le Tour de l'Ile et la Comté, où seront établis des camps qui travailleront en même temps à la cons- truction des ponts et à l'avancement de la voie dans les deux sens. La construction de cette partie du tracé pourra donc être conduite avec toute la rapidité désirable. Les cinquante derniers kilomètres exigeront évidemment plus de temps puisque, je le répète, on sera obligé de se servir uniquement de la partie du chemin de fer déjà construite pour le ravitaillement des chantiers au front de pose. Il paraît toutefois certain que le délai de trois ans fixé par le cahier des charges pour l'ouverture de la ligne à l'exploitation ne sera pas dépassé. Coût du kilomètre. — Dans ces conditions, le coût probable du kilomètre de chemin de fer, bénéfice de l'entrepreneur compris, ne dépassera pas 80.000 francs, soit par conséquent une somme de 8.000.000 de francs pour les 100 pre- miers kilomètres de la section Cayenne-Arataye, la seule qui doive être livrée pour le moment à l'exploitation. On voit que la subvention annuelle que la colonie s'est engagée à payer, et qui est de 300.001» francs, est basée sur un taux d'intérêt d'environ 4 0/0 pour le capital immobilisé, dans la construction pro- prement dite. Cette somme sera obtenue, soit par l'escompte des annuités, soit par une émission d'obligations. Quant au r capital social proprement dit, dont le minimum est fixé par le cahier des charges à 4.000.000 de francs, sa rémuné- ration se trouve, indépendamment des recettes du chemin de fer proprement dit, dans la mise en valeur des 200.000 hectares de terrains qui accompagnent la concession du chemin de fer. La moitié de ces terrains est à prendre en damier le long de la ligne et profite par conséquent directement, des facilités de transport qu'apporte le chemin de fer et l'autre moitié en lots, à choisir sur le territoire de la Guyane française, en vue de l'exploitation du caoutchouc et des placers aurifères, qui sont les deux richesses les plus immédiatement exploi- tables de la colonie 22 CONFERENCES Avenir du chemin de fer. — La pénétration dans les terres hautes de la Guyane au moyen du chemin de fer aura, sur l'avenir de cette colonie, des con- séquences dont il est difficile de mesurer l'importance. Je me suis surtout atta- ché, dans le cours du présent travail, à des questions de chiffres immédiats, et j'ai cherché, comme il était naturel de le faire, à me baser sur les besoins actuels de la colonie, pour évaluer les tonnages à transporter dans un délai rap- proché ; mais, si on envisage la question de plus haut, comme il convient de le faire lorsqu'on étudie l'établissement d'un chemin de fer, œuvre destinée à des- servir les besoins des générations futures, on doit tenir compte des conditions nouvelles qui sont créées par l'établissement de cette voie. Or nous sommes en Guyane depuis près de trois cents ans, et nous pouvons dire que depuis trois siècles nous restons confinés sur la bande littorale la plus marécageuse et la plus malsaine du pays, sans faire un pas en avant. Sans la présence de l'or qui nous oblige à remonter, au prix de mille peines, les rapides incessants des rivières, nous ne connaîtrions de la Guyane que les voisinages immédiats des régions desservies par la navigation fluviale. La création du che- min de fer va rompre le cercle dans lequel les efforts de la colonie sont enserrés depuis si longtemps. L'idée seule qu'on pourra quitter Cayenne dans un wagon confortable, gagner, dans l'espace de deux heures, les habitations fraîches et riantes des bords de la Comté, en revenir le lendemain pour vaquer à ses affaires, paraissait un rêve aux habitants de Cayenne, habitués à faire ce trajet en deux jours, accroupis dans un canot, exposés aux ardeurs d'un soleil implacable, ou aux torrents d'eau que déversent sur le dos du patient les orages tropicaux. La presque totalité de la population, ne connaissant les chemins de fer que par oui-dire ou par les descriptions qu'en font les livres, ne pouvait pas se faire à l'idée qu'un tel changement dans ses habitudes puisse être une réalité. Une grande cause de l'abstention des capitaux européens, quand on les solli- cite à se porter sur les placers guyanais, est justifiée par cette difficulté, bien connue, des transports. Comment voulez-vous surveiller, disent-ils, des exploi- tations perdues dans les forêts vierges, alors qu'il faut un mois pour les atteindre? Comment remplacer le personnel malade, puisque vous n'êtes prévenu du désastre que par l'arrivée des malades eux-mêmes, évacués sur Cayenne? Que devient le placer pendant ce temps-là? Il n'y a même pas de lignes télégraphi- ques établies dans la colonie. Les centres pénitentiaires du littoral sont réunis par un fil, dont l'emploi est accessible au public moyennant une taxe de 10 cen- times par mot, mais cette ligne ne pénètre pas dans l'intérieur: Les mêmes raisons s'appliquent, d'ailleurs, aux exploitations agricoles aux- quelles les terres hautes, tempérées, de l'intérieur se prêteront si bien. Personne n'a même pu y songer jusqu'ici. AVENIR DE LA COLONIE Guyanais et Antillais. — Les conclusions de cette étude ressortent clai- rement de l'exposé qui précède. Si nous jetons un coup d'oeil d'ensemble sur nos colonies américaines des Antilles et de la Guyane, nous apercevons tout de suite les raisons pour lesquelles cette dernière se trouve dans des conditions incomparablement meilleures que ses deux voisines. Par contre, elle est infini- ment moins peuplée que nos deux îles antillaises. Il en résulte fatalement une émigration considérable des Antilles vers la Guyane et ce déplacement de popu- lation considéré comme fâcheux par les uns, comme, au contraire, très désirable D. LEVAT. — LA GUYANE FRANÇAISE EN 1902 23 par les autres, n'en est pas moins irrésistiblement acquis. Il résulte de la force même des choses et du droit imprescriptible que possède chacun de nous de se fixer sur les lieux où il peut le plus aisément gagner sa vie, en vertu de l'adage Ubi bene ibi patria cher à nos ancêtres. Il est indubitable que cette immigration sera largement favorisée par la créa- tion du chemin de fer. Actuellement, en effet, la recherche de l'exploitation de l'or dans la Guyane française demande une mise préalable de fonds assez impor- tante, si on veut opérer autrement que par maraudage. C'est l'unique raison à laquelle il faut attribuer les retards clans la mise en valeur des richesses natu- relles de la colonie. L'ouverture du chemin de fer permettant la pénétration facile sur les placers de l'intérieur amènera immédiatement des populations nouvelles qui s'empresseront de profiter de cet outil merveilleux qui s'appelle un chemin de fer colonial. La population sédentaire de Cayenne proprement dite manifeste certaines craintes à l'idée de cet envahissement. Je les crois bien chimériques, car ce n'est pas dans un pays à peine peuplé comme notre colonie, qu'on peut redouter une concurrence dans l'offre des bras pouvant amener l'avilissement des salaires. , Par contre, les « vieux Cayennais » peuvent exercer et exercent effectivement une influence salutaire sur les nouveaux venus. Je crois avoir suffisamment dépeint le caractère des Guyanais, à propos de ce que j'ai dit sur la manière dont on exécute les expéditions aurifères sans contrôle, sur les placers de l'in- térieur. J'ai insisté, ajuste titre, sur les qualités d'endurance, d'énergie et de probité de cette population que j'ai vue à l'œuvre dans les bois et à laquelle il convient de rendre un juste hommage ; mais il y a plus. En Guyane, les divi- sions intestines basées sur des haines de race et de couleur sont, grâce à Dieu, inconnues ou à peu près, et la meilleure preuve qu'elles n'y sont pas en hon- neur, c'est que les rares personnes qui voudraient voir renaître ces funestes legs d'un passé aboli se gardent bien d'en faire publiquement l'aveu. Tout le monde sait maintenant que c'est à ces déplorables souvenirs des temps lointains, attisés par des politiciens sans scrupules, à la recherche d'une plate-forme élec- torale, que ces préjugés de couleur ont amené dans les Antilles les crises écono- miques, politiques et sociales auxquelles ces malheureureuses colonies sont actuellement en proie. L'or pacificateur. — En Guyane, la situation est tout à fait différente et c'est encore à l'or que nous devons ce nouveau bienfait de la paix civile. En fait, chacun de nous en Guyane est si occupé par son exploitation aurifère, grande ou petite, qu'il ne peut s'occuper qu'à bâtons rompus des mérites res- pectifs des divers partis politiques. Ensuite, grâce à l'or, personne ne connais- sant la misère, le paupérisme est inconnu ; or, c'est dans ses rangs que les fauteurs de désordre racolent le plus aisément leurs troupes. Les chevaux ne se battent dit le proverbe que devant des râteliers vides. Une autre puissante cause qui a valu à la Guyane de ne pas connaître les tristes événements dont la Martinique et la Guadeloupe ont été fréquemment le théâtre, c'est la disparition absolument complète de la catégorie désignée dans les Antilles sous le nom général d'« habitants », autrement dit des propriétaires créoles descendants des anciens possesseurs du sol. Mais, de tout cet ensemble, le plus puissant pacificateur a certainement été l'or et les bénéfices qu'il rapporte. Il y a là une antithèse tout à fait frappante : dans nos colonies antillaises, grandes propriétés possédées par les descendants des anciens créoles, dont un 24 CONFÉRENCES trop grand nombre, il faut le dire, sont des oisifs. Ces colonies ont vécu jusqu'ici de la monoculture de la canne à sucre, industrie qui ne peut plus payer que des salaires médiocres. Même dans ces conditions, elles ne subsistent que grâce au système protectionniste des primes et la conférence récemment convoquée à Bruxelles est une preuve que ce système artificiel a fait son temps. Luttes de classes et de races, salaires avilis, incendies de propriétés, émeutes, et finale- ment répressions sanglantes. En Guyane, pays minier, disparition des grandes cultures tropicales qui ne peuvent exister qu'en payant des salaires réduits, prospérité générale et paix civile complète. Il en est tellement ainsi, qu'à peine débarqué à Cayenne, on se sent entouré d'une athmospbère tout autre que celle qui règne aux Antilles, Il n'y a même pas de journal à Cayenne, en dehors du Journal officiel de la Guyane française, organe, qui comme son nom l'indique, ne prête pas ses colonnes aux polémi- ques violentes et au déversement des tombereaux d'injures quotidiennes. Ces bases essentielles et presque uniques des journaux locaux dans nos colonies, for- ment comme on le sait le plus grand et presque le seul régal littéraire des lec- teurs pour lesquels la dégustation de ces aménités, constitue un genre spécial de sport qu'on sirote contemporairement avec l'apéritif matutinal. Évolution politique. — 11 est toutefois indubitable que l'arrivée en Guyane d'une population antillaise considérable, jouissant de ses droits de citoyen, est un élément qu'on ne saurait négliger dans la direction des affaires publiques de la colonie. Évidemment cela ne peut se faire qu'avec une certaine résistance, bien naturelle d'ailleurs de la part de ceux qui doivent se serrer pour laisser aux derniers arrivés une place à leur table, mais c'est là le fait de toutes les colonies en voie de progrès, dans lesquelles des éléments nouveaux viennent- incessamment s'ajouter à ceux qui les ont précédés, c'est même à ce signe que se reconnaît la prospérité d'un pays. C'est à l'empressement que mettent à s'y rendre ceux qui recherchent des moyens d'existence plus faciles que ceux que leur offre leur patrie d'origine. Nous devons en Guyane ouvrir nos portes toutes grandes à nos propres conci- toyens : j'ai fait plus haut des réserves très nettes au contraire au sujet des immigrants étrangers, non pas pour les repousser, mais pour qu'ils ne soient pas comme à présent, à la charge de nos nationaux. Tous les bons citoyens doi- vent s'appliquer à entretenir et à consolider cet état d'esprit, cette large tolérance qui constitue le bien le plus précieux dans un pays quia besoin de tous les con- cours sans distinction et qui peut les rémunérer tous et largement. La colonie a un vaste programme à remplir. Elle est entrée définivement dans la voie du pro- grès en décidant la création de son réseau ferré; elle le complétera bientôt par un port, par l'adduction à Cayenne d'eau potable en quantité suffisante pour qu'on puisse même la gaspiller, mettant ainsi la capitale à l'abri d'épidémies possibles auxquelles l'exposent en ce moment, la qualité médiocre et la pénu- rie de son eau d'alimentation publique. Les services maritimes actuellement suspendus au grand détriment des com- munes littorales, la création d'un réseau de lignes télégraphiques que les récentes découvertes de Marconi permettront peut-être d'installer dans des conditions très économiques, sont autant de points dont la solution s'impose à bref délai. Situation financière. — Le grand levier, pour toutes ces créations futures, D r CAP1TAN. — LES ORIGINES DE L'ART EN GAULE 25 c'est l'argent, et les finances de la colonie, gérées, il faut le dire bien haut, par le Conseil général de la Guyane française, feraient honneur à plus d'un Parle- ment européen. Conduites avec une prudence et une intégrité parfaites, elles ont permis à la colonie de se trouver dans une excellente position financière, avec des excédents budgétaires versés par elle dans une caisse de réserve bien garnie, le tout avec une dette publique nulle ou à peu près, ce qui est, à ma connaissance, un fait à peu près isolé dans nos finances coloniales. Ce dernier trait serait même inquiétant, comme témoignant d'un crédit médiocre, si on lui appliquait l'adage : on ne prête qu'aux riches. Ce n'est heureusement pas le cas pour la Guyane et c'est plutôt à l'extrême prudence mêlée d'un peu de défiance de soi-même, qu'il faut attribuer l'absence de dette publique en Guyane. Onaété tellement oublié jusqu'ici à Cayenne, que ses habitants ont fini par croire qu'ils avaient réellement quelque vice caché qui éloignait d'eux tous les concours généreux et utiles. Rien n'abat plus le moral chez les individus aussi bien que dans les collectivités que les échecs et les déceptions répétés. M. le D r CAPITAL Professeur à l'École d'Anthropologie. LES ORIGINES DE L'ART EN GAULE — f8 janvier — Quelles sont les origines de l'art en Gaule ? Telle est la question que nous avons cherché à résoudre dans cette conférence dont nous donnerons ici un résumé général avec quelques figures choisies parmi les nombreuses projections qui ont passé devant les yeux des auditeurs. L'art est un complexus fort étendu; il est donc indispensable de limiter notre sujet d'étude. Les manifestations artistiques sont contemporaines des premières et plus urgentes manifestations sociales. On peut donc légitimement en cher- cher l'origine chez les peuples primitifs. Mais l'art n'est pas un. Il y a des arts du mouvemeut : la danse et la musique, et des arts du repos : la parure, les arts graphiques (sculpture, gravure, peinture), enfin l'architecture. De l'époque préhistorique, nous n'avons pour ainsi dire aucune trace des arts de la danse et de la musique : quelques sifflets faits avec des phalanges de rennes, quelques tubes en os d'oiseaux, plus tard des plaques de bronze, des assemblages d'anneaux ayant pu servir à produire des sons plus ou moins musicaux et seulement beaucoup plus tard les grandes trompettes de bronze (les lurs danois). D'ailleurs étant donné le titre même de cette conférence nous devons éliminer tout ce qui n'est pus originaire de Gaule. Pour la parure, les spécimens sont beaucoup plus abondants et pourtant tout ceux qui, de par les comparaisons ethnographiques actuelles, devaient être 26 CONFÉRENCES surtout en usage : plumes, poils, peaux, étoffes, bois façonné, sparterie, ont dis- paru. Il ne nous reste que ceux en pierre, en os ou en corne, exceptionnelle*- ment en bois et enfin ceux en métal. Nous n'avons non plus aucun renseignement positif sur la grosse question du tatouage qui devait certainement être en usage chez les primitifs. Les pendeloques sont les plus anciennes formes de la parure qui nous restent. Mais vraiment leur étude ressortit bien plutôt à l'évolution du féti- chisme qu'à l'histoire de l'art. Exception doit être faite pour un certain nombre de pièces magdaléniennes, mais leur étude ne peut pas être séparée de celle de divers ustensiles ornés. Pour les épingles, bracelets, colliers, ils ne deviennent réellement artistiques qu'à l'époque du bronze et se confondent avec l'ornementation générale de cette époque. En somme la parure, surtout à l'origine, se confond avec le fétichisme : une canine de lait de renne percée d'un trou, un collier de canines d'ours corres- pondent souvent à une idée totemiste (port d'une partie de l'animal protecteur le représentant en totalité), une idée de défense (dent de carnassier portée comme amulettej. Il y a d'ailleurs sur ce point toute une série de conceptions fort complexes qu'à peine aujourd'hui on peut débrouiller chez des sauvages actuels et qui sont presque incompréhensibles pour tout ce qui touche aux préhistoriques, surtout aux paléolithiques dont la psychologie nous échappe naturellement. Nous ne pouvons que la soupçonner par analogie avec celle des sauvages actuels. En nous cantonnant d'ailleurs dans l'étude seule de quelques manifestations primitives d'arts graphiques, nous aurons nin champ bien assez vaste à par- courir rapidement. Les documents d'arts graphiques primitifs sont, en effet, déjà fort nombreux. Les uns se rapportent à des figurations considérées jusqu'ici comme purement ornementales, d'autres à des images nettement distinctes, si ce n'est compréhen- sibles dans leur signification. Or, si on cherche à analyser ces deux ordres de manifestations primitives, on s'aperçoit aisément que l'interprétation simpliste qui considère les figurations géométriques par exemple on composées de formes se répétant, comme unique- ment décoratives ou fantaisistes, est radicalement fausse. En effet, pour éclairer cette obscure question, l'analyse ethnographique basée sur la comparaison avec les sauvages actuels fournit de précieux renseignements. Sans être poussée à l'extrême, elle peut en effet donner des solutions très vrai- semblables là où il n'y avait rien qu'interprétation de pur sentiment. Cette méthode ethnographique a été appliquée à l'étude des productions d'art primitives par Piette, le premier qui a introduit la notion féconde du sym- bolisme dans la compréhension de l'art primitif. Grosse, au point de vue ethno- graphique actuel, a remarquablement aussi synthétisé cette méthode. L'analyse des œuvres d'art de certains sauvages modernes — dont les voyageurs ont pu avoir les explications nécessaire — éclaire grandement cette question. Elle nous permettra de comprendre certaines de ses manifestations. Si alors nous en retrouvons de très analogues chez les préhistoriques, il y aura grande chance pour que la même interprétation soit valable. En tous cas, elle serrera la vérité de plus près qu'une analyse purement imaginative et pourra constituer tout au moins une hypothèse préalable de valeur certaine. Un premier fait domine l'art de tous les peuples primitifs actuels, c'est celui D r CAPITAN. — LES ORIGINES DE L ART EN GAULE 27 du symbolisme. A de très rares exceptions près, il n'est pas un seul trait, une seule ligne, une seule figure, quelque simple qu'elle paraisse, qui n'ait une signification très nette et souvent compliquée. Cette notion trouve même chez les Chinois par exemple ou les Japonais, extraordinairement évolués au point de vue de l'art, une application continuelle. Ces peuples ne tracent pas un trait qui ne signifie quelque chose. Les exemples abondent. Ce peut être d'abord la copie simplifiée du tout pour la totalité ou encore la stylisation extrême d'une image, telles par exemple ces trois figures qu'Ehrenreich a relevées chez les Karayas du Brésil (fig. i), dont la première représente des nids de guêpe, la seconde un lézard et la troisième le schéma de la chauve-souris volant. Sans cette explication fournie par ces sauvages eux-mêmes, il serait impossible d'interpréter ces images. Mais le symbolisme peut être complet et la figuration a un sens caché, que rien ne peut indiquer. Telles une image totemiste qui stylise la peau de l'anima Fig. i . — Ornements des Karayas du Brésil, (d'après Ehrenreich). Fig. 2. — Marques de propriété des Aleoutes (d'après Choris). totem, cette figure devant représenter l'animal entier. Telles ces figurations (fig. 2) qui ne sont autres que des marques de propriété. Ce peut être aussi un langage conventionnel, comme le curieux bâton des Khas des environs de Luang-Prabang, au nord de l'Indo-Chine, qu'ont publié Harmand et Lefèvre-Pontalis dans Y Anthropologie. Il était suspendu au-dessus Fig. 3. — Planchette des Khas, pays de Luang-Prabang (d'après Harmand et Lefèvre-Pontalis). du sentier conduisant au village. Les entailles qu'il portait sur le bord supérieur signifiaient : « D'ici douze jours, tout homme qui osera franchir notre palissade paiera une rançon de quatre buffles ou bien douze ticaux. » Et celles sur le bord inférieur : « Notre village contient huit hommes, onze femmes, neuf enfants. » 28 CONFÉRENCES Parfois l'image est une vraie écriture figurative hiéroglyphique comme cette tablette de l'Alaska fixée devant la hutte et qui indique en détail où est l'habi- tant absent de cette hutte : X X" X o fc o i ? Fia. i. — Ecriture pictographique d'Alaska (d'après Malleryï. 1 . Moi l'homme. — 2. Je m'en vais en bateau dans la direction marquée. — 3. Je passe une nuil. — /,. Dans une île à deux cases. — 5. Moi l'homme. — 6. J'arrive à une autre ile. — 7. J'y dors deux nuits. — 8. Je vais à la chasse. — 9- Je vois un morse. — to. Je le tue. — H. Je reviens en barque avec un homme. — 12. Je rentre à la maison. Les signes peuvent être aussi des marques de propriété, de tribus, comme les Avasms des nomades de l'Extrême-Sud Algérien. Ce ne sont là, d'ailleurs, que quelques explications de nombreux signes et gravures actuels. On comprend que leurs variétés et leurs significations peuvent être fort nombreuses. A côté de ces figures, soit géométriques ou symétriques, schématiques ou styli- sées, il en est môme de nos jours qui sont des représentations vraies, précises, bien observées et bien rendues. On les trouve sur des armes, des ustensiles usuels en os, en corne ou en ivoire, parfois sur des fragments d'os ou de pierre ou enfin gravées ou peintes sur des rochers ou les parois de cavernes. On a observé des spécimens de ces productions artistiques chez les Tchouktchis de l'Extrême-Nord Est Sibérien, chez les Boschimen, aux Iles Canaries, etc. • Pour ces gravures, il a fallu une qualité d'observation très particulière, une mémoire visuelle très grande, une puissance de synthétisation et enfin une habileté technique, le tout indiquant une réelle éducation artistique. Il est bien entendu, toutefois, que ces très habiles manifestations d'art, si correctes parce- qu'elles résultaient de l'observation soigneuse des sujets figurés, devaient avoir également une signification, un sens caché plus ou moins symbolique. Grosse attribue ces gravures aux peuples chasseurs. Lorsque ceux-ci deviennent pasteurs, ils perdent ces qualités artistiques, et ne conservent plus, comme ma- nifestations artistiques, que la figuration conventionnelle ou stylisée. Si l'on applique ce raisonnement aux préhistoriques, il est fort exact. Dès le début de l'époque glyptique de Piette (Magdalénien de Mortillet), on voit appa- raître déjà très évolué ce bel art réaliste, il s'accompagne de figures nombreuses stylisées ou symboliques, exceptionnellement purement décoratives. 11 donne naissance à de nombreuses manifestations fort remarquables. Puis, brusque- ment, dès les couches à galets coloriés (Asylien de Piette), ce bel art disparail et, il ne reste plus à l'époque néolithique que les figurations géométriques ou symétriques ou purement symboliques qui dès lors seront les seules employées, par exemple, pour les gravures sur les blocs constituant les parois des mégalithes. On voit donc que la méthode ethnographique peut également être fort utile pour l'interprétation des images préhistoriques et que, sans la considérer comme absolument certaine, elle pourra à ce point de vue rendre de grands services. Les plus anciennes manifestations d'art connues seraient, sans conteste, les D 1 CAP1TAN. — LES ORIGINES DE L ART EN GAULE 29 pierres figures, rognons de silex naturels affectant une forme anthropomorphe ou zoomorphe et que l'homme chelléen aurait façonnés ou simplement amé- liorés par quelques retouches précisant l'image. Ces pierres, déjà recueillies et décrites par Boucher de Perthes, puis par Thieullen, Dharvent, Hauroy, etc., sont certainement vraisemblables en se basant sur les données ethnographiques actuelles mais la démonstration absolue du travail de retouches, voulu dans ce but spécial, n'est pas encore faite : nous ne pouvons donc que les signaler sans y insister. Ce sont donc les sculptures sur ivoire, découvertes par M. Piette à Hrassem- pouy (Landes), au Mas d'Azil, etc., qui constituent de beaucoup les plus anciennes manifestations d'art connues. Or, il s'agit déjà là d'un art très avancé et les spécimens que M. Piette a publiés sont d'une habileté de technique abso- lument remarquable : tel le fameux torse de femme aussi correct qu'une sta- tuette grecque de belle époque (fin. 8) et la série des figures analogues,... et pourtant si l'on voulait absolument évaluer leur âge il faudrait dépasser très vraisemblablement le quinzième millénaire avant l'ère. Il est aussi un fait bien remarquable, c'est celui de l'apparition de la sculp- ture en ronde bosse comme première manifestation d'art qui nous soit parvenue. Il est fort à croire, en effet, que ces sculptures sur ivoire ont été précédées de sculptures sur bois ou sur matières moins dures. M. Piette, en effet, a recueilli dans les couches sous-jacentes à celles qui lui ont donné ces belles sculptures, un outillage semblant être celui des artistes et qui est identique à celui que ren- ferment les couches à sculptures en ivoire. Ce mode de sculpture en ronde bosse a passé à la sculpture en bas-relief et ce n'est qu'ultérieurement qu'est apparue la gravure à contours découpées, puis la gravure simple, comme Piette l'a nettement établi. L'outillage de ces primitifs et déjà si habiles artistes consistait en outils de silex variés, depuis le burin identique aux burins des graveurs actuels jus- qu'aux couteaux et scies de toutes dimensions, et aux pointes et perçoirs souvent d'une extrême finesse. Tout cet outillage commence à être bien connu. Il est, d'ailleurs, très varié. Les ligures représentées sur les objets en os, corne et ivoire peuvent être divisées en deux groupes distincts. Les unes sont décoratives; les autres, Fig. 5. — Symboles (gravures sur os, oorne ou ivoirei, d'après Piette. > v (£( * *y ^ ^ b:- s — l F. g. 6. — Signes origines des lettres (gravures sur os, corne ou ivoire), d'après Piette. au contraire, paraissent être symboliques. Elles sont composées de lignes droites, brisées ou courbes, de cercles, triangles, losanges, points, etc., associés ou répétés. Toutes formant des images fort caractéristiques et que l'analyse ethnographique démontre bien être tout à fait autre chose que de purs orne- ments. Quelquefois ces signes prennent un caractère tout spécial, ils sont iden- 30 CONFÉRENCES tiques à certaines lettres des alphabets primitifs périméditerranéens. Un simple coup d'ceil jeté sur les figures ci-dessus, toutes empruntées à M. Piette et qu'il a bien voulu nous communiquer pour cette conférence, nous montre l'extrême diversité de ces figurations dont il est impossible pour un bon nombre de nier la signification symbolique. De ces gravures si curieuses on peut, par anticipation, rapprocher les galets /Tin /Tït\ Ittm ^T\ r\ coIoriés ' œuvre de peinture, très fré- QJj Ciîlll C© {*) quents dans certaines couches du Mas ^^^ — /jv V d'Azil, des gravures symboliques ci-des- (•J <-t5) ®^ *°* °^ \&) gl sus, tant sont particuliers les signes que _ présentent plusieurs d'entre eux (fig.7). v2) («ESlÎÎ) (UFf) WW Parmi ces symboles quelques-uns sont ^ très compréhensifs. Ils ont débuté à fig. 7. — Galets coloriés du Mas d'Azil l'époque glyptique, mais se sont per- (Dixième deSdïur ÏÏfurelle environ.) P étués à traverS leS ^ Tel le di ^ solaire dont on retrouve l'origine dès l'époque glyptique (magdalénienne), qu'on retrouve identique sur des vases néolithiques, puis que les Volsques Tectosages à l'époque gauloise ont maintes fois reproduit sur leurs monnaies et que plus tard, en plein Moyen Age, on retrouve encore dans des ornements divers. Pour la croix même démonstration pourrait être donnée, de même pour la crosse. 11 est, bien entendu, impossible de pouvoir s'étendre sur cette complexe question. 11 suffit de l'avoir indiquée pour montrer toute son importance et réminent service qu'a rendu M. Piette en la soulevant d'une façon définitive dans l'exposé de ses belles recherches. D'ailleurs, les figures ci-dessus donneront plus de renseignements et suscite- ront plus d'observations que n'aurait pu le faire un exposé compendieux que je tiens à éviter à nos lecteurs. Une autre branche de l'art primitif, souvent accompagnée des figurations dont nous venons de parler, est constituée par l'exécution de ces belles œuvres d'art, d'abord en sculpture et ultérieurement en gravure, représentant des ani- maux vivants, parfois l'homme lui-même. Leur existence constitue le plus étrange problème qu'il soit possible de se poser. Où les primitifs d'alors avaient- ils appris cet art si précis, si vécu, si élégant dans ses manifestations, si habile dans sa technique ? Et puis, chose non moins étrange, qu'est devenu ce bel art? Sitôt l'époque glyptique (magdalénienne) terminée, ces manifestations d'art disparaissent complètement, et il ne reste plus que les figurations symbo- liques, alphabétiformes, comme disait Letourneau pour les signes des dolmens, ou même hiéroglyphiques, comme l'admet M. Piette pour certaines d'entre elles. Jamais, sur aucun monument néolithique, on n'a trouvé trace d'une de ces jolies figurations magdaléniennes d'êtres vivants. Il faut, plus tard, chercher chez les primitifs égyptiens, en Assyrie, voire même dans l'Élam, pour trouver, cinq ou six millénaires environ avant l'ère, quelques gravures au champ levé ou gravures simples rappelant les jolies images des cavernes magdaléniennes de France. C'est qu'aussi les documents artistiques laissés à cette époque sont fort rares et limités dans les grottes du sud de la France, quelques-unes du nord de l'Espagne ou de Suisse, et c'est à peu près tout. Les plus anciennes figures se rapportent à des représentations humaines en ronde bosse. Malheureusement, vu leur fragilité, il est à peu près impossible D r CAPITAN. — LES ORIGINES DE L'ART EN GAULE 31 de les avoir entières. M. Piette a publié toute une série de torses dont le plus beau est ici figuré (fig. 8). Fig. 8. — Torse de femme en ivoire. Grolte de Brassempouy (Piette). (Légèrement diminué.) Nous ne reviendrons pas sur ce que nous en avons dit plus haut. Lorsqu'on Fig. 9. Petite tête de femme en ivoire. Grotte de Brassempouy (Piette). (Grandeur naturelle.) l'examine projeté à un très fort grossissement il est remarquable de voir cette belle pièce conserver toutes ses qualités esthétiques, malgré cette grave épreuve du gros- sissement. M. Piette a publié aussi une étrange petite tête en ivoire d'un caractère étonnant et que la vue de cette photographie fera mieux comprendre que de longues descriptions (fig. 9). Il existe de la même époque des statuettes remarquables, tels le mammouth et les deux rennes de Bruniquel, qui sont classiques; telle aussi cette extraordinaire tête de cheval du Mas d'Azil, aussi belle que les plus remarquables sculptures de chevaux grecs et dont également la projection, plus de cent fois grossie, accentue encore les remarquables détails d'exécution (fig. 10). Fig. 10. Tète de cheval de la Grotte du Mas d'Azil. (Légèrement agrandie.) 32 CONFERENCES La sculpture en bas-relief a succédé à la sculpture en ronde bosse. Elle a produit aussi de fort belles œuvres, telles le bouquetin figuré de face sur la pièce du Mas d'Azil, trouvée également par Piette, les trois si curieuses têtes de chevaux, l'une en partie écorchée et l'autre à l'état squelettique (fig. 11), etc. Fig. 11. Les trois lètes de chevaux, sculpure sur os de la Grotte du Mas d'Azil (Piette). (Demi-grandeur naturelle, environ.) La technique que l'on observe ensuite a été dénommée par Piette en champ levé ou à contours découpes. Tantôt la technique est celle de plusieurs bas-reliefs égyptiens, tantôt les images ont leurs contours découpés dans un os plat ou une lame dïvoire. Elle a produit aussi quelques belles œuvres, telle la fameuse femme au renne de Laugerie- Basse et ces curieuses têtes de chevaux, dont l'une porte l'indication d'un très curieux harnachement de tête. Enfin, la gravure simple n'a été employée qu'après ces diverses techniques d'art. De très nombreux spécimens en sont aujourd'hui connus. Le premier qui ait été signalé a été trouvé, en 1834, dans la grotte du Chaffaud (Vienne) par Brouillet. Il représente trois biches fort joliment dessinées. Le combat de rennes, gravé sur plaque de schiste, de la collection de Vibraye, le beau renne de Thayngen, la curieuse gravure de la Madeleine, représentant des têtes de chevaux, un homme et un serpent, le bel ours de la grotte de Massât, enfin le fameux mammouth sur plaque d'ivoire de la Madeleine (fig. 12) sont des œuvres tort intéressantes à bien des titres. Fig. 12. — Mammouth sur plaque d'ivoire de la Madeleine (d'après la pièce de Lartet et Chris(> au Muséum., (Demi-grandeur naturelle, environ.) Toutes ces figures permettent de se rendre compte de l'extrême habileté des artistes préhistoriques. Ils ébauchaient leurs figures au moyen de pointes extrêmement fines qu'on a retrouvées (nous avons aussi de ces fines ébauches). 33 Puis, au moyen d'un instrument à pointe solide, parfois au moyen du bord tranchant d'un burin, ils entamaient le trait plus ou moins profondément, mais suivant l'ébauche encore un peu incertaine, et ils traçaient un trait régu- lier, net, profondément gravé, qui donne à ces figures un aspect tout particulier de véritable œuvre d'art. Ces productions artistiques primitives étaient à peu près les seules connues jusqu'en ces derniers temps. Mais un nouveau chapitre vient de s'ouvrir, celui de la décoration des parois des grottes. Les découvertes se succèdent dans cet ordre d'idées, si rapidement depuis quelque temps, que déjà les documents sont assez nombreux pour permettre d'en tracer les traits essentiels. Ces décorations nous montrent une ornementation tantôt gravée, tantôt peinte. On voit donc qu'il y a un élément nouveau de décoration artistique qui apparaît. 11 est totale- ment différent de la technique de la sculpture ou gravure sur os, corne ou ivoire; quant à la gravure sur les parois des grottes, elle est au contraire en tous points comparable à celle qui existe sur les os et n'en diffère que par ses grandes dimensions. Parmi les nombreux problèmes que soulève la question de la décoration des parois des grottes, le plus singulier est celui qui résulte de ce fait que ces déco- rations se rencontrent le plus souvent au fond de grottes absolument obscures et loin de l'entrée. Comment s'éclairaient alors les préhistoriques ? Un gros galet creusé en forme de lampe analogue à celle des Esquimaux actuels peut permettre de supposer que l'éclairage était ainsi obtenu par de la graisse brûlant au moyen d'une mèche de mousse ou bien encore par des morceaux de bois résineux. C'est avec ces moyens plus que rudimentaires que les préhistoriques traçaient ces charmants dessins que nous n'arrivons souvent à déchiffrer qu'au moyen de l'éclairage intensif à l'acétylène. Les peintures sur parois de grottes ont été signalées dès 1876, par de Sautuola, sur les parois et le plafond de la grotte d'Altamira près Santander (Espagne). Elles furent alors niées et tombèrent dans l'oubli. De même, en 1878, Chiron signala des traits gravés à l'entrée de la grotte Chabot, dans le Gard, sur les bords de l'Ardèche. On les déclara naturels. En 1895, É. Rivière publia des gra- vures ornées de quelques touches de couleurs dans la grotte delà Moulhe près des Eyzies (Dordogne). On lui en contesta l'authenticité presque systématique- ment. Ce n'est qu'à grand'peine qu'on finit par les admettre. Peu après, en 1896, Daleau publia une série de gravures à l'entrée de la grotte de Pair-non-Pair, dans la Gironde. La question était dès lors nettement posée. En 1900, je pus étudier les gravures de la grotte Chabot avec Chiron lui- même et y reconnaître la figuration profondément gravée de plusieurs ani- maux (équidés, ovidés et probablement une série d'éléphants). En 1901, avec Breuil et Peyrony, nous découvrîmes près des Eyzies, dans la grotte des Combarelles, un nombre considérable de figures gravées sur les parois, sur une longueur de plus de 100 mètres de chaque côté du couloir irrégulier que forme la grotte. Ces figures commencent à 118 mètres de l'entrée et vont jusqu'au fond de la grotte (220 mètres). Très peu de temps après nous découvrîmes les peintures fort remarquables de la grotte de Font-de-Gaume, qui constituent une manifestation d'art des plus curieuses. C'est absolument l'origine de la peinture à fresque (1). (1) Depuis que cette conférence a eu lieu, de nouvelles découvertes du même goure (gravures et peintures) fort remarquables ont été faites dans la grotte de Marsoulas (Tarn-et-Garonne), par MM. Cartailhac et Regnault, dans la grotte d'Altamira, près Santander (Espagne) par MM. Carlailhaç et Breuil et dans la grotte de Bernifal, à /, kilomètres des Combarelles, par Peyrony. 34 CONFERENCES D'une façon générale, les figures représentées sur les parois des grottes se rapportent sauf quelques rares exceptions à des animaux. Ceux-ci sont repro- duits avec une exactitude et une habileté remarquables. Les gravures rappellent absolument celles des os gravés, et donnent lieu aux mêmes observations, les traits sont souvent tracés d'un seul coup avec une justesse qui étonne, d'autres fois de nombreux traits s'enchevêtrent en tous sens comme une sorte d'ébauche Les plus corrects sont alors creusés de façon à reproduire une figure précise jusque dans ses moindres détails. Il n'y a d'ailleurs dans cet art si particulier rien de conventionnel. Il est d'une observation juste très précise rendue avec habileté surprenante. Ces remarques peuvent également s'appliquer aux gra- vures sur os, corne et ivoire; mais pour les gravures sur parois de grottes, la difficulté même de l'exécution dans ces grottes sombres, sur des parois souvent inégales, en des points d'un accès souvent difficile, la grande dimension des images jusqu'à 2 mètres' de longueur, rendent ces manifestations d'art encore plus remarquables. Ce n'est plus du reste de l'art ornemental comme sur les petits objets, mais un art de grande décoration. On conçoit donc l'intérêt de ces images et l'importance de leur étude qui est en somme, nous l'avons vu, toute récente. Les quelques figures que l'on peut voir ici ne donnent qu'une faible idée de ces gravures, ce sont des réductions des dessins et des calques exécutés par Breuil et moi dans notre grotte des Combarelles. Les animaux représentés le plus souvent sont les chevaux. Le joli petit Fia. 1.8. — Groupe de petits chevaux (gravure rehaussée de peinture noire) sur les parois de la grotte des Combarelles). (Un douzième de grandeur naturelle environ.) groupe reproduit ici montre trois animaux de caractères différents. Parmi les équidés en effet, plusieurs variétés sont représentées tantôt ayant les caractères de l'hémione ou au contraire, ceux de gros et lourds clie vaux. Des bovidés, des bisons, des bouquetins sont fort exacte- ment figurés. Deux animaux datent surtout ces images, étant donné — ce qui ne parait pus discutable — qu'ils ont été reproduits de visu. C'est le renne qu'on ne peut méconnaître sur une série de figurations ainsi qu'on peut s'en rendre compte sur la figure ci-jointe. Enfin le mam- mouth est représenté au moins une douzaine de fois. C'est là un fait absolument nouveau, les représentations FlG. I ■ Renne courant, (iravure sur les parois de la grotte des Combarelles. M'a djzieme de grandeur naturelle environ.) D r CAPITAN. — LES ORIGINES DE L ART EN GAULE 35 de mammouths n'étant guère au nombre de plus de 4 sur les os ou ivoires gravés connus. L'animal est tantôt figuré jeune et complètement couvert de poils représentés par des incïsures nombreuses de la roche, tantôt plus âgé et ayant Fig. 15. — Gravure de Mammouth sur les parois de la groLle des Combarelles. (Un dixième de grandeur naturelle environ.) de longs poils, surtout autour de la bouche et sous le ventre (fig. 15). Les défenses sont recourbées, le front est parfaitement figuré avec son large enfon- cement médian. D'ailleurs la figure ci-jointe (fig. 15) donne nettement les carac- tères de cet animal. Enfin une grossière image ressemblant â un crâne humain vu de face est profondément gravée sur une des parois de la grotte. Une série de signes plus ou moins symboliques accompagnent les figures d'animaux. Quelques-uns semblent être des marques placées sur l'encolure ou la fesse de certains animaux. Us sont tracés souvent en rouge ou en noir. Nous n'avons pas encore publié les peintures de Font-de-Gaume. Nous ne pouvons donc pas les présenter ici. Là les animaux sont en général très bien reproduits, soit au moyen d'une teinte plate noire ou rouge ou, au contraire, bien nuancée d'ocre rouge et noire. Il y a donc, on le voit, un véritable épanouissement d'art à celte époque : des sentiments artistiques très avancés, une scrupuleuse observation, une technique savante. Toutes ces bètes sont pleines de vie, et rien n'est plus curieux, à genoux dans le fond de la grotle, tant le plafond est bas, que de contempler ces figures si riches en enseignement, si mystérieuses au point de vue de leur conception... Quelle a été en effet, l'idée directrice qui a présidé à la confection de ces ima- ges? Après de multiples observations nous avons été amenés à penser qu'il pouvait peut être s'agir là de la mise en œuvre d'une idée religieuse ou fétichique. Arrivé presque à l'apogée de son développement, ce bel art disparaît brusque- ment : comme il n'avait pas eu d'apprentissage, il n'eut pas d'héritiers tout au moins directs. A l'époque néolithique, les' figures décoratives ou symboliques abondent, dès la couche des galets coloriés, mais il n'y a plus de figurations d'animaux vivants. Ce contraste si complet est encore plus saisissant si on jette un coup d'oeil sur les figures ci-dessous. On y verra d'étranges images purement décoratives et très certainement symboliques. Le croquis ci-dessous (fig. 16) permet de se rendre compte de leurs diverses par- ticularités. Il existe en effet alors des figures nouvelles, tout au moins d'après ce 3G CONFÉRENCES Fig. 16. Gravures sur parois des dolmens. que nous savons jusqu'à ce jour : tels les boucliers figurés sur les parois de l'allée couverte des Pierres Plates de Locmariaquer (Morbihan). Il apparaît d'ailleurs, à cette époque, des signes très particuliers, tel celui dit en tête de bœuf, qui persiste plus lard dans maints alphabets très anciens, péri- méditerranéens. D'autres, au contraire, ne sont qu'une sur- vivance des signes en usage au paléolithique : les croix, les cercles pointés, les croix cer- clées, les disques simples, etc. Les seules figurations humai- nes sont d'ailleurs absolument hiératiques et ne ressemblent en rien aux sculptures primi- tives en ivoire. Telles sont ces si curieuses statues-menhirs de l'Aveyron, sculptées dans un bloc de pierre et dont les caractères sont bien singuliers, ainsi qu'on peut s'en assurer en examinant la figure 17, ou bien encore ces étranges images gravées sur la paroi des grottes sépulcrales de la Marne, fouillées par de Paye. Faut-il dans ce rapide résumé nous arrêter là ou au contraire chercher, dans l'in- dustrie du Bronze ou même dans celle de Hallstalt, des observations curieuses il est vrai, mais non à leur place? C'est qu'en effet l'interprétation de ces figures nous mènerait à une période où il n'est plus permis de parler d'origine gauloise, le mélange des races, les importations innombrables ayant mélangé les caractères artistiques de ces populations et leurs manifestations diverses. Xous nous arrêterons donc là, n'ayant voulu ici, comme d'ailleurs à la conférence elle-même, qu'ap- porter des faits, les présenter le plus clairement possi- ble en laissant aux auditeurs ou aux lecteurs le soin de tirer les conclusions qui leur paraîtront judicieuses. Peut-être en effet ce bel art de l'époque glyptique est-il intervenu au titre de précurseur jouant un rôle atavique dans le déve- loppement ultérieur de certains sujets puissamment doués. C'est ainsi qu'on pourrait le rattacher à l'art oriental primitif (Assyrie, Élam, Egypte) dont certaines productions rappellent absolument celles de nos vieux ancêtres des Gaules. Mais il en est assez, il suffît d'avoir soulevé ce coin des hypothèses pour nous arrêter alors, trop heureux si j'ai pu attirer l'attention de quelques personnes sur ce si intéressant sujet et susciter la production de quelque idée neuve ou de quelque observation inédite. Fie. n. — Slntue menhir de Saint-Sernin (Aveyron) (d'a- près llermet). (Un vingtième de grand, nat.) M. ANDRÉ BROCHET. — L'INDUSTRIE ÉLECTROCHIMIQUE 37 M. Paul VILLARD Docteur es sciences, Professeur suppléant au Conservatoire des Arls et Métiers. LES RAYONS X ET LA RADIOGRAPHIE — i février — M. André BROCHET Docteur es sciences, Chef des travaux pratiques d'ÉIectrochimie à l'Ecole de Physique et de Chimie Industrielles de Paris. L'INDUSTRIE ELECTROCHIMIQUE 18 févri iMesdames, Messieurs. Il y a trois ans eut lieu à Côme une Exposition internationale d'Électricité qui, peu après son ouverture, fut anéantie par un incendie. Les habitants de Côme, qui tenaient à leur Exposition, se mirent à l'œuvre et, quarante-cinq ïours après le sinistre, on en inaugurait une nouvelle, sur l'emplacement de l'ancienne, pour recevoir le Congrès d'Électricité. Le but de cette Exposition, de ce Congrès était de célébrer le premier cente- naire d'une des plus remarquables découvertes des temps modernes, celle de la pile électrique. Côme, \ille natale de Volta, était d'autant plus désignée pour fêter cet anniversaire, que le savant italien y fit sa découverte et y soutint sa célèbre controverse avec Galvani. A la l'orme près, la pile de Volta se compose d'une lame de zinc et d'une lame de cuivre plongeant dans l'acide sulfurique étendu d'eau. Si on réunit les deux lames par un fil métallique, celui-ci est parcouru par un courant élec- trique, en même temps que le zinc se dissout pour donner du sulfate et qu'un dégagement d'hydrogène se produit à la surface de la lame de cuivre et consti- tue un matelas gazeux non conducteur de l'électricité, atténuant rapidement l'intensité du courant. Tous les perfectionnements apportés à la pile de Volta ont eu pour principal objet de supprimer ce dégagement gazeux. Les piles basées sur l'emploi d'un dépolarisant chimique, c'est-à-dire d'un composé avide d'hydrogène, furent les seules pratiquement utilisables. Parmi les plus employées, signalons celle de Daniel], dans laquelle le sulfate de cuivre placé dans un vase poreux agit 38 CONFÉRENCES comme dépolarisant; celle de Grove, à acide azotique, nécessitant de ce fait l'emploi du platine, bientôt rendue pratique par Bunsen, qui substitua le char- bon au platine; la pile Grenet au bichromate de potassium, avec ou sans vase poreux ; la pile Leclanché, formée d'un charbon entouré de bioxyde de manga- nèse et plongeant, ainsi que le zinc, dans une solution de chlorhydrate d'ammoniaque, etc.. I Tous ces appareils transformaient l'énergie chimique en énergie électrique. Étudions le phénomène inverse, la transformation de l'énergie électrique en énergie chimique. Pour cela plongeons, dans un vase en verre renfermant une solution de sel métallique, deux lames de platioe, les électrodes, reliées aux pôles d'une source appropriée d'énergie électrique. Nous pourrons alors constater que le courant traverse la solution, mais en décomposant le sel métallique. En général, les métaux, tel le cuivre, les bases, telle la soude, se formeront à la surface de la lame en communication avec le pôle négatif, à laquelle on a donné le nom de catode. Les métalloïdes, comme le chlore, et les acides comme l'acide sulfurique, iront au contraire à l'anode reliée au pôle positif. Si nous employons une solution de sulfate et que nous remplacions l'anode de platine par une lame de cuivre, celle-ci se dissoudra peu à peu, d'où le nom d'anode soluble qui lui a été donnée; si dans l'éleclro- lyse d'un sel alcalin nous remplaçons la catode de platine par une couche de mercure, nous n'obtiendrons pas de soude, mais un amalgame de sodium, lequel pourra nous donner ensuite, au contact de l'eau, de la soude et de l'hydrogène. Un an après la découverte de la pile de Volta, Carlisle et Nicholson firent la première électrolyse et décomposèrent l'eau en hydrogène et oxygène. La même année, Cruishank montra que le sel marin pouvait donner directement de la soude caustique sous l'influence du courant. Plus tard Davy décomposa le sul- fate de sodium en acide et base, et compléta ses recherches par la découverte en 1807, du potassium, du sodium et de leur amalgame. Les découvertes se succédèrent. En 1822, de la Rive remarqua que le cuivre déposé dans la pile Daniell, avait exactement la forme de la lame sur laquelle il s'était précipité, mais il ne songea pas à tirer partie de cette remarque; et ce fut seulement en 1837 que Jacobi observa à nouveau cette plasticité et pensa que si l'on remplaçait la lame de cuivre par un moule à surface conductrice, on pourrait reproduire l'objet moulé. Il avait découvert la galvanoplastie. En 1840, de Ruolz, en France, et Elkington, en Angleterre, découvrent simultanément la dorure et l'argenture galvaniques. Vous connaissez le succès de cette découverte, qui mit à la portée de tout le monde des métaux précieux dans des conditions vraiment extraordinaires pour l'époque. Le cuivrage, et notamment le cuivrage de la fonte, fut découvert peu après. Si nous arrêtons le courant passant dans un appareil électrolytique et que nous réunissions les deux pôles par un conducteur, celui-ci sera parcouru par un courant inverse du premier et d'une durée plus ou moins longue. Planté remarqua, en 1859, que si l'on électrolyse une solution d'acide sulfurique avec deux lames de plomb, la quantité d'électricité ainsi restituée ira en augmentant M. ANDRÉ BROCHET. — L INDUSTRIE ÉLECTROCHIMIQUE . 39 au fur et à mesure que l'on produit une série de courants, alternativement dans chaque sens. L'application de cette remarque le conduisit à la fabrication de l'accumulateur électrique. Pendant de lougues années, l'industrie électrométallurgique fut bornée à la galvanoplastie, à la dorure et au cuivrage, c'est-à-dire à la production d'ouvrages d'une valeur suffisante pour compenser la dépense d'énergie électrique pro- duite à l'aide des piles. En 1872, la première machine Gramme fut employée dans la galvanoplastie parla maison Christophe; mais c'est surtout au moment de l'apparition des machines dynamos, en 1880, qu'une ère nouvelle devait commencer pour l'électrométallurgie et l'électrochimie proprement dite, ou fabrication des pro- duits chimiques. En même temps que la dorure et l'argenture prenaient un essor nouveau, d'autres industries se développèrent; parmi les premières, il y a lieu de citer le raffinage du cuivre et le nickelage. En 1880, Faure fit une modification importante à l'accumulateur Planté, en remplaçant les lames de plomb par des cadres munis d'alvéoles que l'on rem- plissait d'oxydes de plomb, pouvant être transformés en plomb spongieux par réduction. On pouvait ainsi avoir une plus grande capacité et une formation plus rapide. Ce fut le principal perfectionnement apporté aux accumulateurs. Les accumulateurs soit à formation Planté, soit à formation Faure, sont encore bien imparfaits; malgré cela, ils rendent de grands services; ils en ren- dront plus le jour où l'on aura augmenté leur capacité spécifique, c'est-à-dire la quantité d'énergie qu'ils peuvent emmagasiner pour un poids donné. Nous arrivons, en 1886, à de nouvelles applications industrielles. Les frères Cowles, en Amérique, réduisent l'alumine par le charbon au four électrique et préparent des bronzes d'aluminium et du ferro-alu minium, mais leur pro- cédé devait s'effacer devant celui de M. Héroult qui produisit l'aluminium pur, par électrolyse, et qui est universellement employé actuellement. En 1889, MM. Gall et de Montlaur firent à l'usine de Villers des essais pour la fabrication du chlorate de potassium; à la suite des résultats obtenus, ils mon- tèrent à Vallorbes la première usine pour la fabrication des produits chimiques par électrolyse. La réussite de cette affaire fait le plus grand honneur à M. Gall en raison de ce que les chlorates étaient surtout fabriqués en Angleterre. Nos voisins d'outre-Manche considéraient la fabrication électrolytique des pro- duits chimiques absolument comme une utopie. Ce fut seulement lorsque la production du chlorate de potassium électrolytique dépassa la production des anciens procédés, qu'ils commencèrent à s'apercevoir de leur erreur. M. Moissan commença, en 1892, la publication d'une importante série de recherches sur le four électrique. Il montra que, de même que l'on a supprimé, il y a un quart de siècle, la notion de gaz permanent, en liquéfiant tous les gaz, on pouvait supprimer la notion de corps infusibles. Grâce à la température obtenue à l'aide du four électrique, les corps réputés les plus réfractai res, tels que la silice, la chaux, la magnésie, l'alumine, etc., sont non seulement fondus, mais le plus souvent volatilisés. Le four électrique permet également d'obtenir en grandes quantités un certain nombre de métaux réfractaires, jusqu'alors considérés comme des curiosités de laboratoire. Enfin, des séries entières de corps nouveaux, tels que phosphures, siliciures, carbures, étaient obtenues. 40 CONFÉRENCES Parmi tous ces composés, le carbure de calcium attire le plus vivement l'at- tention, en raison de sa propriété de donner, au contact de l'eau, de l'acétylène, gaz très riche en carbone, et qui doit à cette particularité son grand pouvoir éclairant. Ce n'était pas la première fois d'ailleurs que l'électricité donnait naissance à l'acétylène. En 1863, M. Berthelot obtint directement ce gaz en faisant jaillir l'arc électrique dans une atmosphère d'hydrogène. Cette réaction servit de base à ses remarquables travaux sur la synthèse chimique. Au moment où M. Moissan publiait ses travaux sur le carbure de calcium, MM. Bullieret Héroult, en France, Wilson, en Amérique, en étudiaient la fabri- cation industrielle. La facilité de la fabrication du carbure de calcium et de sa transformation en acétylène, le grand pouvoir éclairant de celui-ci, qui devait, du jour au lendemain, révolutionner l'éclairage, donnèrent à ces produits une popularité considérable qui se traduisit par un engouement excessif dont bénéficia toute l'industrie électrochimique, 11 se passa alors un fait inouï, inconnu dans les annales industrielles, et comme autrefois l'on eut la fièvre de l'or, nous vîmes la folie du carbure ; les capitaux affluèrent par millions. En trois ou quatre ans, plus de cinquante usines furent montées, dont la moitié en France; personne n'osait prévoir la surproduction fatale. Elle arriva d'autant plus vite que l'acétylène ne tint pas immédiatement toutes ses promesses, et comme les choses trop vantées, perdit un peu à être connu. Pourquoi ce mouvement se fit-il sentir chez nous avec une telle intensité? Nous avons fait remarquer les progrès résultant de la substitution des machines dynamos aux piles dans l'industrie métallurgique. Mais la diminution de prix de l'énergie électrique n'était pas encore suffisante pour les applications del'électrochimie proprement dite et du four électrique. Dans les stations centrales utilisant le charbon, on compte, à sa sortie de l'usine, le cheval-heure de 7 à 10 centimes. Ce prix est trop élevé pour permettre à la plupart des produits chimiques préparés par électrolyse d'entrer en concur- rence avec ceux obtenus par les anciens procédés. Beaucoup de ces produits, en effet, ont une valeur commerciale peu impor- tante et exigent, en général, une grande quantité d'énergie. On conçoit aisément que le coût de cette énergie soit de la plus haute importance. C'est ce qui a conduit à l'utilisation des chutes d'eau. Notre pays est on ne peut mieux doté par le nombre et l'importance de ses chutes, et si la Suisse, la Norvège, peuvent paraître a priori aussi bien pourvues que nous, elles n'ont ni les capitaux, ni les moyens de transport, ni les matières premières, ni enfin les débouchés et l'organisation commerciale que nous possédons. Il Vous connaissez le dispositif d'une usine bydraulique par le modeste moulin qui égayé de nombreuses vallées de nos campagnes. Un barrage arrête l'eau, celle-ci est amenée, par exemple, au-dessus de la roue. Elle s'écoule dans les aubes et, par son poids, fait tourner cette roue et donne le mouvement à tout l'appareillage. M. ANDRÉ BROCHET. L'iNDUSTRIE ÉLECTROCHIMIQUE 41 Supposez la quantité d'eau plus importante, la hauteur de chute plus grande; remplacez la roue antique par la turbine moderne; au lieu de meules, mettez une machine dynamo : vous aurez alors l'usine électrique pouvant servir soit au transport de force ou à l'éclairage, soit à la fabrication des produits chimi- ques ou métallurgiques. Pour les raisons que nous donnions tout à l'heure, on ne peut, dans le cas d'une usine électrochimique, utiliser que des chutes puissantes, de plusieurs milliers de chevaux, afin de réduire la puissance relative et les frais généraux. Aussi capte-t-on même des rivières importantes, et dans le cas de cours d'eau de faible débit, on utilise des chutes de grande hauteur. Celles de 100 mètres sont fréquentes; quelques-unes ont 400 mètres, et l'on en rencontre qui ont jusqu'à G00 mètres. Le bief d'amont de l'usine prend en général de grandes proportions ; il a quelquefois plusieurs kilomètres de longueur et est constitué suivant le cas, soit par un canal à ciel ouvert, soit par un tunnel en ciment, soit par un tuyau d'acier. Suivant les conditions locales, il suivra le lit du cours d'eau ou coupera les courbes faites par celui-ci; quelquefois même, il traversera une colline de part en part pour venir rejoindre le torrent vagabond qui, lui, a pris le chemin des écoliers. La chute proprement dite sera formée d'un tube d'acier suivant, en général, la ligne de plus grande pente de la colline; ce tube sera porté tant bien que mal par des piliers de maçonnerie ou même simplement par des tirants et des cram- pons fixés çà et là dans le rocher. Ces tuyaux doivent être extrêmement solides, en raison des pressions consi- dérables qu'ils ont à supporter. Dans le cas d'une chute de 600 mètres, par exemple, la pression supportée à la base est de 60 kilogrammes par centimètre carré. Quant au diamètre de ces tuyaux, il variera en raison du débit. 11 pourra atteindre un mètre cinquante, deux mètres et jusqu'à trois mètres, dans le cas de chutes de faible hauteur naturellement. L'eau sortant de la turbine est rejetée à la rivière; elle pourra alors être captée pour une nouvelle installation et ainsi de suite. D'après cet aperçu, vous voyez que pour la création de ces usines, il ne sera pas dillicile de dépenser des centaines de mille francs et des millions. La houille blanche, il est vrai, ne coûte rien. Il suffira de compter l'amortis- sement du capital et les frais d'entretien parfois très considérables, notamment dans le cas de rivières dont le fond est très sableux et le courant rapide. Nous pouvons citer, dans ce cas, l'Arc, dont le débit varie de huit mètres cubes par seconde à trois cents suivant les saisons et qui entraine du sable et des cailloux au point que, au moment des crues, la densité du liquide qui s'écoule est de 1 ,100. Cependant, tous ces trais ne sont rien en raison de la puissance des instal- lations. On estime en moyenne le prix de revient du cheval-an de 25 à 50 francs, ce qui remet le prix de revient du cheval-vingt-quatre heures de 7 à 13 centimes. Ce prix est donc du même ordre de grandeur que celui du cheval- heure dans le cas du charbon. Le prix de l'énergie par les chutes d'eau est d'ailleurs extrêmement variable et si certaines installations reviennent beaucoup plus cher, d'autres coûtent bien meilleur marché. 42 CONFÉRENCES D'après un document officiel, le prix de revient du cheval-an de l'une de nos principales installations est inférieur à 7 fr. 50 c. C'est l'énergie électrique pour rien. Pour terminer ces généralités relatives aux chutes d'eau, je dois vous faire remarquer que la région des Alpes est riche en papeteries qui depuis longtemps utilisaient l'eau comme force motrice. Cette industrie offrit son concoursàl'élec- trochimie naissante et facilita ses débuts. Parmi les industriels qui se sont le plus signalés, il y a lieu de citer : MM. Mathussière frères et Forest, Outhenin- Chalandre, Corbin et surtout M. Berges. III La fabrication des alcalis présente un grand intérêt en raison du commerce important de ces produits. La soude caustique électrolytique se fabrique plus généralement en raison de l'abondance de son minerai, le sel marin; en Allemagne cependant, sauf dans l'usine de laBadische Anilin und Soda Fabrik, on utilise pour la fabrication de la potasse électrolytique le chlorure extrait de Stassfurth. Le procédé chimique pour l'obtention des alcalis consiste à traiter par un lait de chaux les carbonates alcalins. Le carbonate de sodium est d'une fabrication complexe, constituant l'opéra- tion industrielle la plus importante, celle autour de laquelle gravitent toutes les grandes industries chimiques. Au contraire, la fabrication des alcalis par électrolyse est très simple, le chlo- rure de sodium donnant directement le chlore et la soude. Chose curieuse, cette action électrochi inique est presque aussi ancienne que le procédé Leblanc, mais on n'avait pu songer à l'utiliser pour les raisons que vous connaissez maintenant. Cependant, même avec l'énergie à bon marché, il est encore des raisons qui entravent le développement de la soude électrotytique : des réactions secondaires très gênantes et dont on n'a pas encore raison, la question des diaphragmes, celle des électrodes incomplètement résolue à l'heure actuelle, l'état de dilution des lessives obtenues dont l'évaporation et la concentration nécessitent de grandes quantités de charbon dont les frais de transport dans les pays de chutes, sont considérables. Ajoutons enlin les tâtonnements, inévitables aux débuts d'une industrie nais- sante, qui rendent difficiles la concurrence de la soude électrolytique et sa lutte contre les produits des procédés Leblanc et Solvay, œuvre d'un siècle et de plu- sieurs générations de savants et d'industriels, procédés qui ont atteint le dernier degré de perfectionnement et ne laissent plus qu'une faible marge pour les bénéfices. Il y a lieu de faire remarquer que dans la fabrication des alcalis la dépense de charbon pour l'évaporation et la concentration des lessives est telle, malgré les appareils perfectionnés que l'on emploie actuellement, qu'un certain nombre de Sociétés ont renoncé aux chutes d'eau et placé leurs usines dans des char- bonnages voisins des centres de consommation. Ces Sociétés préfèrent payer l'énergie un peu plus cher et évitent ainsi les frais de transport de la matière première, du produit fabriqué et du charbon. M. ANDRÉ DROCHET. i/lNDUSTRIE ÉLECTROCHIIMIQUE 43 La question des électrodes, qui intéresse toutes les branches de l'électrochimie, mais plus spécialement la fabrication des alcalis, a été l'un des problèmes les plus difficiles des industries qui nous intéressent. Il n'est d'ailleurs qu'incom- plètement résolu à l'heure actuelle. Le platine est le seul métal à peu près inattaqué quand on l'emploie, comme anode, mais en raison de sa grande densité, de son prix élevé, une usine tant soit peu importante ne tarde pas à en avoir pour plusieurs centaines de mille francs. C'est une augmentation de capital que l'on ne peut supporter que dans des conditions tout à fait exceptionnelles. Si l'épaisseur du platine est trop faible, la répartition du courant est très irrégulière et l'attache des électrodes difficile; ce point est cependant résolu à l'heure actuelle. On ne peut employer les métaux doublés en platine ou platinés par électrolyse qui sont d'un mauvais usage. On s'est donc adressé aux charbons agglomérés employés dans les piles et on en a perfectionné la fabrication. Ils sont formés de coke de houille de cornue ou de pétrole, aggloméré au moyen de goudron, transformé lui-même en charbon par la calcination. Ce charbon étant plus facilement attaquable, les anodes sont rapidement désagrégées. On remédie à cet inconvénient en diminuant la quan- tité de goudron dans la limite du possible, mais alors la matière crue n'étant plus plastique, il faut la soumettre à des pressions considérables de 600 à 2.000 kilogrammes par centimètre carré. On cite des presses pour la fabrication des électrodes de four électrique dont la puissance totale est de 2.000 tonnes. Pour rendre les électrodes inattaquables, on les transforme en graphite par ie chauffage au rouge blanc à l'abri de l'air, soit en faisant passer dans l'électrode un courant électrique intense comme dans les procédés Castner et Acheson, soit en déplaçant la barre dans un four électrique dont elle constitue une des élec- trodes, comme dans le procédé Girard et Street. La fabrication de l'aluminium et le four électrique consomment également de grandes quantités d'électrodes. Les matières premières employées doivent être absolument pures, les impuretés s'accumulant dans le produit fabriqué. Les appareils employés dans la fabrication des alcalis et du chlore se rap- portent à trois types principaux : Les appareils à diaphragme ordinaire, en céramique ou ciment, parmi les- quels nous citerons celui de M. Outhenin-Chalandre, utilisant les diaphragmes tubulaires et qui est exploité par les différentes Sociétés « Volta » Suisse, Fran- çaise et Italienne, dans leurs usines de Vernier, Moutiers et Bussi. Les appareils à catode-diaphragme dans lesquels la catode est en contact avec le diaphragme en ciment. Cette catode qui ne plonge pas dans le liquide est simplement mouillée par capillarité. Un courant de vapeur d'eau ou d'acide carbonique la balaye constamment, enlève l'alcali formé et évite ainsi les réac- tions secondaires. Ce dispositif n'a qu'un seul représentant: l'appareil Har- greaves-Bird, exploité en Angleterre, et dont les brevets français sont In propriété de la Société de Saint-Gobain. Enfin, les appareils à catode de mercure, dans lesquels le sodium libéré forme un amalgame, décomposé ultérieurement par l'eau pour donner de l'hydrogène et de l'alcali; parmi les appareils basés sur ce principe, signalons ceux de la Société Solvay permettant une production considérable et utilisés dans un cer- tain nombre d'usines, parmi lesquelles il faut citer celles de Jemeppe-sur- Sambre (Belgique), Osternienburg (Allemagne) et Lissitchank (Russie). Ces trois usines sont iostallées pour produire chacune 0.000 tonnes d'alcali par an. 44 COiNFÉRENCES Terminons en disant qu'une dizaine d'usines, dont la moitié en Allemagne, utilisent les procédés de la Société «Elektron», de Francfort, procédés tenus dans le plus grand secret. Bien que l'on admette généralement que cette Société emploie des diaphragmes en ciment, nous sommes plus portés à croire qu'elle emploie des appareils à catode de mercure, Ces procédés sont utilisés notam- ment à la Mothe-Breuil, près Compiègne, et par l'usine de la Badische Anilin- und Soda-Fabrik de Ludwigshafen. Les hypochlorites se préparent très facilement par électrolyse, mais on ne peut obtenir de solution au titre commercial. En effet, dès que l'on arrive à une certaine concentration, le produit formé est détruit aussi bien à l'anode qu'à la catode. L'hypochlorite de sodium, le seul que l'on fabrique, doit donc être fait sur place par les usines qui l'utilisent pour le blanchiment des tissus et de la cellulose et qui ne se servent que de solutions très étendues. Les appareils étant sans diaphragme, on peut utiliser des électrodes bipolaires, dont une des faces sert d'anode et l'autre de catode. Ces lames sont placées à côté les unes des autres dans le bain, et seules les extrêmes communiquent avec les bornes de la machine. Ce dispositif correspond à plusieurs appareils montés en tension et présente l'avantage de supprimer les conducteurs et les connexions. Enfin, on peut, au lieu de machines spéciales, employer directe- ment les dynamos d'éclairage. Signalons les trois principaux appareils employés. Celui de Coibin, utilisé à la papeterie Berges, à Lancey, et par la Teinturerie et Blanchisserie de Thaon. Il permet également de faire des chlorates à Chedde ; il est monté, ainsi que le suivant, avec du platine. L'appareil Kellner, placé au-dessus d'une cuve de réfrigération, utilisant non pas des lames de platine, mais des plaques de verre sur lesquelles sont enroulés des fils de platine-iridium. 11 est employé principalement en Allemagne et repré- sente une puissance de 7 à 800 chevaux. Enfin, l'appareil Haas et OEttel, employé également en Allemagne et repré- sentant de 3 à 400 chevaux. 11 est monté avec des électrodes bipolaires en charbon ayant subi une préparation spéciale. Nous avons dit, que le chlorate de potassium était le premier produit fabriqué industriellement par électrolyse. Ajoutons que c'est lui qui donne les meilleurs résultats. Sa fabrication a été énormément simplifiée et perfectionnée. En en réglant bien les conditions, on arrive à le produire avec des rendements très élevés. Malgré cela, la dépense d'énergie est considérable, une puissance de un cheval, utilisée jour et nuit pendant un an, ne donnant que 500 kilo- grammes. Aussi toutes les usines montées pour travailler avec le charbon ont- elles dû cesser de fonctionner. 11 y a lieu d'ajouter que seul le platine peut ê ! re employé comme anode. La production totale des chlorates éleclrolyliques atteint de 10 à 12.000 tonnes, pour une puissance de 25.000 chevaux environ. Les principales usines sont celles de Yallorbes, Saint-Michel de Maurienne, Chedde, Mansboe, Alby, etc. A côté de ces industries les plus importantes, il y a lieu de signaler la fabri- cation de certains produits de second ordre, tels que le permanganate de potas- sium, difficile à préparer, mais d'une grande importance commerciale, à l'in- verse des persulfates et perchlorales, à peu près sans emploi. On fabrique également de la baryte, des chromâtes et bichromates, du ferricyanure de potassium. La production électrolytique de l'oxygène et de l'hydrogène nécessaires pour la soudure oxhydrique se développe régulièrement, mais lentement. L'hydrogène M. ANDRÉ DROCHET. — L'INDUSTRIE ÉLECTROCH1M1QUE 45 pour le gonflement des aérostats n'est produit que dans une seule usine, à Rome, utilisant une partie de la magnifique chute de Tivoli. Enfin, en chimie organique, on prépare un certain nombre de composés pour lesquels on peut utiliser l'énergie produite par le charbon en raison de la faible quantité fabriquée et de la grande valeur des produits. Ces fabrications sont perdues au milieu d'autres dans de grandes usines ; aussi est-il difficile d'avoir des renseignements, même peu précis, à ce sujet. Les produits qui se prêtent le mieux à la fabrication par électrolyse sont: Yiodoforme, le paramino-phénol, la vanilline, la benzidine, et, d'une façon géné- rale, les produits de réduction des dérivés nitrés. On a fait également un grand nombre de recherches sur la purification des jus sucrés par électrolyse, mais, jusqu'à présent, aucun procédé ne paraît sérieu- sement établi. IV L'électrométallurgie est la partie des applications de l'électricité qui a donné le plus de résultats au point de vue industriel. On procède couramment à l'extraction, au raffinage, au dépôt d'un certain nombre de métaux dont les principaux sont : Le cuivre, l'or, l'argent, le nickel, le zinc, l'étain, le platine, etc.. De toutes ces industries, la plus importante est sans contredit le raffinage du cuivre, qui se fait principalement aux États-Unis. Il y a également des usines en Allemagne, en Angleterre, en Russie, voire même au Japon et en Tasmanie. La France en compte cinq. La première usine a été montée en 1880 par la « Balbach Smelting and Refining C° » de Newark (New Jersey), qui utilisait deux dynamos de nicke- lage. Celte industrie s'est rapidement développée aux États-Unis, où l'on compte actuellement onze usines et dont la production fut la suivante : 1880 500 tonnes. 1882 3.000 - 1889 20.000 — 1890 30.000 - 1893 . 37.500 - 1894 67.000 — 1895 . 87.000 - 1896 125.000 — 1900 200.000 — Soit environ 550 tonnes par jour. La production mondiale du cuivre électro- lytique n'est pas beaucoup supérieure; elle est de 270.000 tonnes environ. Enfin, la production totale du cuivre, qui était de 100.000 tonnes en 1889, s'est élevée à près de 500.000 tonnes en 1900. Ce besoin colossal de cuivre et particulièrement de cuivre électrolytique est dû aux progrès de l'électricité qui exige des cuivres absolument purs. En effet, de même que de faibles quantités de carbone modifient au plus haut point les propriétés du fer, donnant, suivant les cas, des fontes ou des aciers, des traces de métaux étrangers et particulièrement d'arsenic diminuent dans de grandes proportions le pouvoir conducteur du cuivre. 46 * CONFÉRENCES Le cuivre au titre de 95 à 98 0/0 est coulé en plaques que l'on utilise comme anodes dans un bain de sulfate de cuivre acide. Le métal se dissout au pôle positif sous l'influence du courant et se dépose au pôle négatif sur de minces feuilles de cuivre pur qui sont, au bout d'un certain temps, transformées en plaques épaisses. Il n'y a donc, somme toute, aucune décomposition chimique, le suliate de cuivre détruit, d'une part, se trouvant reconstitué de l'autre ; et, en consé- quence, il n'y a théoriquement pas besoin d'énergie électrique. Le métal est --i u 1 1 detiieiit transporté de l'anode à la catode, d'où la faible quantité d'énergie nécessaire pour vaincre la résistance du bain à laquelle elle est proportion- nelle. Aussi compte-t-on que pour produire, par vingt-quatre heures, une lonne de cuivre, il faut seulement une puissance de vingt kilowatts, tous les services accessoires de l'usine étant compris. La dépense est donc insigni liante. Les métaux étrangers qui accompagnent le cuivre se dissolvent dans le bain et y restent en solution, ou bien demeurent insolubles, à l'état de boues renfer- mant tout l'or et tout l'argent, lesquels représentent une valeur assez considé- rable et payent en partie les frais du raffinage. Ces boues tiennent jusqu'à 50 Q/0 d'argent; on en retire aux États-Unis 800 tonnes d'argent et 5 tonnes d'or par an. La principale condition à remplir dans le raffinage du cuivre est d'avoir direc- tement un métal pouvant être travaillé sans fusion préalable. Cette condition n'a pu être obtenue pendant longtemps qu'en opérant très lentement. 11 fallait alors beaucoup de temps pour dissoudre l'anode : on comptait trois mois, il y a une dizaine d'années. Or, si l'on considère que certaines usines américaines pro- duisent par jour de 100 à 150 tonnes de cuivre, on voit que ces usines devaient avoir dans leurs cuves un stock colossal de 15.000 tonnes, c'est-à-dire un capital considérable improductif. Les principaux perfectionnements ont donc consisté à augmenter la rapidité de l'opération, tout en donnant un cuivre de bonne qualité. Actuellement le stock ne représente plus que 20 fois la production journalière environ. Lorsque le cuivre est déposé trop rapidement, il est cristallin et devient cassant. On remédie à cet inconvénient par le procédé Elmore, qui consiste à déposer le métal rapidement sur un cylindre tournant, tandis que le métal déposé est frotté au moyen de brunissoirs en agate animés d'un mouvement de va-et-vient qui en modifie la texture. Ce procédé est exploité en France par la Société d'électrométallurgie, dont l'usine est à Dives. La salle d'électrolyse de cette importante usine mesure 100 mètres sur 00. Ce procédé est également exploité par une Société allemande qui utilise une puissance de 200 chevaux. Vous avez pu voir à l'Exposition dernière les remarquables produits de ces deux Sociétés : des tubes de cuivre de toutes sortes, des rouleaux d'impression, des cylindres de machines à papier, dont quelques-uns avaient jusqu'à trois mètres de diamètre. Ces tubes sont d'un métal excessivement malléable ; ils peuvent être cintrés, plies à froid, et par étirage on peut obtenir des tubes de toute longueur. On peut également les transformer en plaques en les coupant suivant une des parties du cylindre. La galcanoplastie consiste, comme nous l'avons dit, à reproduire un objet dans un moule. On utilise alors un bain analogue à celui employé dans le raffinage M. ANDRÉ BROCHET. — i/lNDUSTRIE ÉLECTROCH1MIQUE 47 Autrefois employée pour la reproduction d'objets d'art, elle a pris un grand développement dans la fabrication des clichés typographiques, permettant ainsi de reproduire à un grand nombre d'exemplaires une planche que l'on peut conserver. On fait également de la galvanoplastie d'or, d'argent, et de nickel, et des clichés de nickel qui présentent l'avantage d'être extrêmement durs et d'éviter l'aciérage des galvanos de cuivre, lequel est rapidement mis hors d'usage dans certains cas. D'autre part, le cuivre est attaqué par certaines cou- leurs qui nécessitent l'emploi de clichés en nickel. Pour le cuivrage des métaux, tels que le zinc et le fer, attaqués en bain acide, on peut les recouvrir d'un vernis protecteur et rendre ensuite la surface con- ductrice, comme dans le cas de substances non conductrices, telles que le plâtre et le bois. On peut également cuivrer directement dans un bain de cyanure ana- logue à ceux employés pour la dorure et l'argenture. Un certain nombre de procédés ont été proposés et même essayés industrielle- ment pour l'extraction du cuivre de ces minerais, mais aucun de ces procédés n'a donné jusqu'à présent de bons résultats. L'or, au contraire, s'extrait facile- ment. Au Transvaal, le minerai broyé est traité par le mercure, qui dissout la majeure partie des métaux précieux ; les résidus sont ensuite lessivés par une solution faible de cyanure de potassium, qui possède également la propriété de dissoudre l'or et l'argent avec le concours de l'oxygène atmosphérique. On élec- trolyse. L'or se dépose sur les lames de plomb servant de catodes et, lorsque la couche, suffisamment épaisse, correspond à un alliage à 10 0/0 environ, on fond et on coupelle pour enlever le plomb. Une vingtaine de Sociétés emploient ce procédé et la puissance utilisée corres- pond à ooo chevaux environ. On emploie également l'électrolyse pour le traitement des lingots provenant soit des boues d'aflinage du cuivre, soit de résidus, soit de toute autre prove- nance. Suivant la teneur de l'alliage en or et en argent, on utilise un bain de chlorure ou d'azotate. On dépose ainsi celui des métaux que l'on veut avoir pur, l'autre restant à l'état de boues à l'anode. Ici encore, plus que dans le cas du cuivre, la vitesse de l'opération a son importance et comme ces métaux s'obtiennent toujours purs, quelle que soit la vitesse du dépôt, et que, d'autre part, les frais de fusion sont relativement insi- gnifiants, on active le dépôt dans la limite du possible. Les métaux obtenus sous forme de poudre sont ensuite fondus, ce qui est sans inconvénient, en raison de leur inox>dabilité. La dorure et Yarijenture sont des industries excessivement parisiennes ; les. quartiers du Temple, du .Marais, de la Folie-Méricourt renferment de nombreux petits industriels s'occupant ainsi d'électrométallurgie. On compte à Paris environ 150 doreurs-argenteurs, dont vingt-cinq font en même temps du nickelage, et une quarantaine de nickeleurs à façon. 11 faut ajouter à ces chiffres les industriels qui opèrent pour leur propre compte. On argenté, on dore à tout prix ; la valeur du travail est d'ailleurs plus ou moins régulière. Elle s'estime à simple vue d'après la grosseur moyenne des objets ; on fait de la dorure à 16 francs le kilogramme d'objets. C'est le cas de la petite bijouterie bon marché. On descend jusqu'à 5 francs le kilogramme pour les bronzes d'ameublement. Suivant le prix, on laisse les objets, réunis par un fil de cuivre, plus ou moins longtemps dans le bain, de 10 secondes à 10 minutes. Suivant que les objets sont plus lins, plus fouillés, qu'ils présentent par conséquent une plus grande surface, la quantité d'or prise au bain sera plus 48 CONFÉRENCES considérable, mais le doreur n'a aucun procédé pour se rendre compte ; tout esl empirique. L'argenture est faite de la même façon, tout au moins pour la bijouterie. Pour les objets de table, l'argenture se facture au poids de métal précieux déposé. Un dispositif spécial permet alors de déposer un poids déterminé. Un certain nombre de petites installations, dont le nombre diminue de jour en jour, utilisent encore la pile Bunsen. Mais la plupart des industriels ont rem- placé la pile incommode et insalubre par une petite dynamo et deux ou trois accumulateurs. Le nickel s'affine par voie éiectrolytique aux États-Unis, où se trouvent deux usines. L'opération est beaucoup plus difficile que dans le cas du cuivre. Nous avons vu que l'on peut également utiliser ce métal pour les clichés typogra- phiques et la galvanoplastie, mais c'est surtout le nickclage qui en a développé l'emploi. Le nickel s'applique surtout sur le ter, qu'il préserve de la rouille. Le métal doit être parfaitement poli, puis, après le nickelage, poli à nouveau. Dans le cas de petites pièces, clous, écrous, boulons, rayons de bicyclettes, etc., on utilise depuis peu le procédé au tonneau. Ces pièces, sont mises dans un baril animé d'un mouvement de rotation et qui est placé entre deux anodes. Dans ces conditions, les pièces se trouvent simultanément polies, nickelées et avivées. Le zinc se raffine par électrolyse. On emploie également le zincage éiectroly- tique pour recouvrir le dedans et le dehors des tubes de chaudières marines en raison de ce fait que le zinc ne se dépose pas aux endroits où se trouvent des paillettes, des soufflures si dangereuses et que l'on ne peut dans certains cas reconnaître par les autres procédés d'investigation. On fait également ïétamage éiectrolytique, mais cela est rare. Par contre, le désétamage éiectrolytique du fer-blanc est employé principalement en Allemagne, où certaine maison traite par jour jusqu'à 60 tonnes de déchets de fer- blanc. Pour terminer ce chapitre, faisons remarquer que l'électroiyse est très employée dans Y analyse métallurgique. On dose par électrolyse la plupart des métaux, nickel, argent, zinc, plomb... Mais, ici encore, le cuivre, de tous les métaux, est celui qui donne les meilleurs résultats; aussi le dosage éiectroly- tique est-il universellement employé aujourd'hui pour l'analyse des cuivres industriels. Les appareils employés se rapportent à deux types principaux, soit un réci- pient en plaline servant d'électrode, comme dans l'appareil de M. Riche; soit un récipient en verre et deux électrodes, comme dans l'appareil de M. llollard. Nous nous sommes occupés jusqu'à présent de l'électroiyse des solutions ; l'électroiyse par voie de fusion est non moins intéressante. Elle permet actuelle- ment de fabriquer la totalité du magnésium, du sodium et de l'aluminium. Pré- parés par les procédés chimiques, ces métaux valaient respectivement 200 fr .25 c. et 80 trancs le kilogramme. Étant donné le bon marché des matières premières, il y avait donc une marge considérable pour les essais, et l'on n'avait pas à craindre, comme dans le cas des produits chimiques, la résistance de ceux qui occupaient alors le marché en produisant à un prix déjà très bas par des pro- cédés perfectionnés. Le prix de ces métaux est actuellement de 45 francs pour le magnésium et 3 francs pour le sodium et l'aluminium. M. ANDRÉ BROCHET. — L'INDUSTRIE ÉLECTROCHIMIQUE 40 Le magnésium est obtenu dans une seule usine aux environs de Brème; son minerai est la carnalite, chlorure double de magnésium et de potassium. Le sodium est extrait par l'électrolyse de la soude fondue, ce qui permet l'usage de récipients en mêlai. Le procédé Castner est utilisé dans un certain nombre d'usines anglaises et allemandes. Les procédés basés sur l'emploi du chlorure ont été successivement abandonnés en raison des inconvénients du chlore, de la difficulté d'avoir des appareils étanches à haute température et principalement en raison de la formation de réactions secondaires entravant l'opération. Cependant le procédé Hulin permet d'éviter ces réactions et donne un alliage de plomb-sodium très riche en métal alcalin, que l'on pourra facile- ment extraire ou mieux transformer en soude de très haute concentration, en oxyde, ou bioxyde, en même temps que l'on aura, comme produits accessoires, du plomb spongieux et du bioxyde de plomb, servant à fabriquer des accumu- lateurs. Passons enfin au principal de ess métaux, à l'aluminium. Pour l'obtenir, on électrolyse le fluorure d'aluminium et de sodium que l'on rencontre dans la na- ture sous le nom de cryolithe. Il possède la propriété, lorsqu'il est fondu, de dissoudre l'alumine, laquelle constitue la véritable matière première donnant l'aluminium, et dont l'oxygène brûle le charbon de l'anode, L'alumine peut s'extraire de la bauxite ou même de l'argile. Le procédé Héroult n'a guère subi que des modifications de détail. 11 est employé partout. La production de ce métal est de 5 à C0Û0 tonnes par an pour sept usines disposant de 50.000 chevaux. L'aluminium est précieux en raison de sa légèreté ; malheureusement, il est attaqué par les solutions présentant une légère réaction acide ou alcaline, ce qui limite beaucoup son emploi. Par contre, la métallurgie en fait une consommation de plus en plus importante. On l'additionne généralement de 3 à 6 p. 100 de cuivre. De nombreux inventeurs et industriels ont pendant longtemps cherché le procédé pour souder l'aluminium. La quantité de brevets pris sur ce sujet est considérable et on compliquait à plaisir ce qui était bien simple. L'aluminium se soude en effet à lui-même à chaud et se forge comme le fer et le platine. Le tout est de saisir exactement la bonne température serrée dans des limites très étroites. Au-dessous de cette température, le métal ne se soude pas ; au- dessus, il devient cassant et peut être broyé. L'aluminium a une grande affinité pour l'oxygène et est de ce fait un réduc- teur énergique vis-à-vis des oxydes des autres métaux. On use de cette puissance réductrice en mélangeant de l'aluminium en grains avec un oxyde de fer, de chrome, de manganèse, etc., dans les proportions moléculaires. Le mélange est placé dans un creuset. A la partie supérieure, on place une certaine quantité de bioxyde de baryum et d'aluminium que l'on allume au moyen d'un tison, de façon à porter un point à l'incandescence. Une réaction se produit aussitôt et se propage dans toute la masse. Elle est tellement énergique que non seulement les métaux les plus réfractaires, tel que le chrome, se trouvent fondus et coulent au fond du creuset, mais que l'alumine elle-même entre eh fusion ; après l'opéra- tion, elle forme une croûte au-dessus du métal libéré. C'est un des modes de production du corindon artificiel. Dans le cas du chrome, ce corindon est coloré en rose par un peu d'oxyde. Onaalorsdu véritable rubis, en trop petits cristaux, il est vrai, pour être employé dans la bijouterie, mais qui, grâce à sa dureté, peut être employé concurremment à l'émeri. L'opération revient donc à faire passer 4 50 CONFÉRENCES l'oxygène de l'oxyde métallique sur l'aluminium ; comme il n'y a aucun déga- gement gazeux, la réaction est excessivement calme; il n'y a aucune projection. C'est ce que l'on pourrait appeler la métallurgie des salons. En raison de la chaleur dégagée par cette réaction, on l'emploie pour souder des pièces de toutes sortes et notamment des rails. A cet effet, les parties à souder sont mises en contact au moyen d'un cadre placé à l'endroit de la soudure. Dans ce cadre, dont la double paroi renferme du sable, on coule le mélange préalable- ment fondu. Lorsque, sous l'influence de la température, les deux pièces de fer sont ramollies, on les serre fortement l'une contre l'autre au moyen d'un dispo- sitif spécial; elles se trouvent ainsi soudées. On emploie pour cela un mélange d'oxyde de fer et d'aluminium qui porte le nom de Thermite. Les appareils employés dans l'électrolyse par fusion ignée peuvent porter le nom de fours électrolv tiques par opposition aux fours électrothermiques dont nous allons nous occuper. VI Lorsqu'un courant électrique passe dans un conducteur homogène, cuivre, fer charbon, ce conducteur s'échauffe en raison de la résistance qu'il offre au passage du courant. Plus la quantité d'électricité passant par unité de section sera considérable, plus la chute de tension sera rapide, c'est-à-dire plus le corps sera résistant, plus la température sera élevée. La limite de cette température sera obtenue lorsque la résistance interposée entre les deux électrodes sera l'air lui-môme. Dans ce cas, un arc jaillira entre les deux électrodes. Pour avoir une température élevée, il faudra naturellement éviter toute déperdition de chaleur. C'est le principe du four électrique. Remarquons dès maintenant qu'il n'y a aucune action électrolytique et que l'on utilise seulement l'action thermique du courant. En raison de cela, on pourra tout aussi bien employer le courant alternatif que le courant continu, alors que dans l'électrolyse le courant continu seul peut être utilisé, Le type du four électrique est celui de M. Moissan qui, dans une chambre de quelques dixièmes de décimètre cube taillée dans un bloc de chaux, permet d'absorber une puissance de plusieurs centaines de chevaux, transforme l'énergie électrique en énergie calorifique et concentre cette dernière au point que l'on peut maintenir la main sur le couvercle du four, épais seulement de cinq centi- mètres. En quelques secondes, quelques minutes au plus, les matières introduites dans la chambre de chauffe sont portées à la température de l'arc, c'est-à-dire à 3 500°. Dans l'industrie, cette température élevée n'est pas toujours nécessaire. Ce que l'on cherche principalement, c'est un appareil pratique et continu. Aussi emploie- t-on les fours à cuve formés d'une caisse en tôle dans laquelle est tassé du char- bon formant au centre un grand creuset, dans laquelle on plonge une électrode mobile soutenue par un procédé quelconque. Un trou de coulée permet de temps en temps de recueillir le produit obtenu. Si on ne veut pas couler le produit, le four est monté sur un chariot et lorsque l'opération est finie et que le four est plein on le retire et on le remplace par un autre. Dans le cas de produits infusibles, carborundum, graphite, on emploie un four M. ANDRÉ BROCHET. — L'INDUSTRIE ÉLECTROCHIMIQUE 51 à âme constituée par un cylindre de coke (ou par les pièces elles-mêmes dans le, cas du graphite) : autour de cette âme on place, les matières à chauffer formées d'un mélange de coke, de sable et d'un peu de sel marin et de sciure de beis pour donner de la porosité à la masse. Les extrémités de lame correspondent avec les électrodes mises en communication avec une une machine de 1000 che- vaux : l'opération est terminée en 36 heures et la machine est mise en communication avec le four suivant. On obtient ainsi du carborundum, nom impropre du à ce que Acheson, qui lit, le premier, ce produit employait non pas de la silice, mais de l'argile comme matière première et, croyant que c'était un composé renfermant de l'aluminium, il lui donna, en raison de sa dureté, ce nom dérivant de carbone et corindon. Le siliciure de carbone fut reproduit peu après par mon regretté maître Schiitzenberger, puis par M. Moissan, au four électrique, et finalement identifié avec le carborundum d'Acheson. Ce produit, dont la dureté est supérieure à celle de l'émeri lui a été proposé comme succédané. On en fabrique, parait-il, actuellement de 1500 à 2000 tonnes dans les usines du Niagara et delà Balthie en France, mais ce chiffre est certaine- ment exagéré. La consommation n'y répond pas certainement. On en fabrique des pierres, des meules, des limes à monture céramique. Il possède l'inconvé- nient de se cliver et, ses arêtes étant tranchantes, il ne peut être monté pour cette raison sur toile et sur papier. Il n'a d'ailleurs pas tardé à avoir d'autres concurrents sérieux. Nous avons dit un mot du corubis. Il y a également le corin- don ]Yerlein, du nom de son inventeur, qui monta le premier la fabrication in- dustrielle de l'aluminine fondue, soit au moyen de la bauxite, soit au moyen d'argiles ferrugineuses riches en alumine dont le sicilium s'unit au fer pour donner du ferrosilicium. Le tout est coulé dans une lingotière en fonte brasquée, l'alliage se dépose au fond et le corindon reste à la partie supérieure; une fois le tout solir difié, on peut facilement séparer les deux produits. Le corindon artificiel est peut-être un peu plus dur que l'émeri et fournit un meilleur travail ; en effet, le produit naturel ne renferme que 50p. 100 d'alumine, tandis que le produit artificiel titre 95 p. 100. Ce dernier ne possède pas l'inconvé- nient de se cliver et peut donc être employé à la confection des toiles et papiers. Le four électrique permet également de fabriquer un grand nombre d'alliages et de métaux réfractaires: chrome, molybdène, tungstène, titane, uranium, manga- nèse, etc., qui présentent, sur les métaux préparés par l'aluminothermie, l'inconvénient de contenir toujours du carbone. La volatilisation facile des métaux rend de grand services. M. Bary est arrivé par ce procédé à produire des poudres impalpables: étain, plomb, or, etc., employées dans l'industrie des papiers métallisés, des accumulateurs et de la dorure. On fabrique enfin par le four électrique une certaine quantité de phosphore, du silicium, du graphite. A côté des électrodes en charbon électro-graphitique, on pré- pare des pièces de toutes sortes : balais pour machines dynamos, poudre pour microphones, etc. . . On t'ai t enfin des composés binaires : borures, siliciures et carbures. Le carbure de calcium s'obtient aisément en chauffant au four à cuve un mé- lange de chaux et de charbon granulés. Le carbure fondu se réunit et est coulé de temps en temps, il faut prendre des matières premières relativement pures ne donnant surtout pas naissance à des produits se décomposant, comme le carbure de calcium, au contact de l'eau, en dégageant des gaz. Un kilogramme de carbure de calcium doit donner au contact de l'eau, 348 litres de gaz acétylène ramené à 0° et 760 millimètres. Le titre industriel est de 300 litres. 52 CONFÉRENCES L'époque de l'apparition de l'acétylène fut l'âge d'or des inventeurs ; la sim- plicité de sa fabrication donna naissance à quantité de brevets pour des appareils dont bien p^u devaient subsister. Parmi les causes de l'arrêt dans le développement de cette industrie, il faut y signaler quelques accidents dus à des imprudences. La plus remarquable application de l'acétylène fut sans contredit celle de l'acétylène dissous MM. Claude et Hess, étudiant les propriétés de l'acétylène, remarquèrent que ce gaz, soluble dans un grand nombre de solvantsorganiques, l'était particulièrement dans l'acétone, qui, à la température ordinaire, dissout, par atmospbère, (rente fois son volume d'acétylène. C'est-à-direqu'un litre d'acé- tone dissout, sous la pression de cinq atmosphères, 180 litres d'acétylène dont 150 sont utilisables. Cet acétylène dissous se place en bouteilles d'acier comme les gaz liquéfiés et et ne présente aucun danger. Il est même assez curieux de constater qu'alors que l'acétylène liquide est, à la température ordinaire, un explosif assez violent l'acétylène dissons ne présente aucun danger et ne détone pas au contact d'un fil rougi par le courant. Cependant, pour plus de sûreté, les bouteilles sont rem- plies de briques excessivement poreuses. En tenant compte du volume des briques, du vide nécessaire au-dessus du liquide, de l'augmentation de volume de l'acétone, on estime qu'un récipient donne dix fois son volume par atmosphère. C'esl-à-dire qu'un récipient de dix litres à la pression de dix atmosphères pourra fournir un mètre cube de gaz acétylène dont le pouvoir éclairant correspond à 13 mètres cubes de gaz d'éclai- rage. On peut également supprimer les dangers de l'acétylène comprimé en remplis- sant les bonbonnes d'une sorte de béton à base de charbon de bois. Ce qui permet dans les wagons de chemins de fer d'utiliser les anciens récipients à gaz comprimé. Nous avons dit tout à l'heure qu'un grand nombre de fabriques de carbures étaient obligées de fermer ; il ne faut pas pour cela crier à la faillite de l'acéty- lène on tomberait dans la même erreur que ceux qui croyaient que l'acétylène devait tout remplacer. L'acétylène, soit comprimé à faible pression, soit dissous, peut être précieux dans un grand nombre de cas, voitures, chemins de fer, éclairage de plein air, campagnes, châteaux, hôtels, usines etc. On peut l'utiliser pour l'éclairage soit directement, soitavec des manchons à incandescence, pour le cbauffage par le cha- lumeau, il permet alors de faire la soudure autogène du fer, opération intéressante dans le cas d'objets à émailler ne pouvant être ni brasés, ni rivés. La consommation du carbure est de 10 à 15 mille tonnes par année, ce qui est déjà considérable. La France, à elle seule, est installée à l'heure actuelle pour en fabriquer 50 000 et, en 1900, en a fabriqué trois fois la consommation. Naturel- lement il faut écouler ce stock. Comme nous l'avons dit, l'arrêt momentané, non pas de l'industrie de l'acéty- lène, mais de la fabrication du carbure, ne tient pas aux défauts des produits incriminés, mais bien plus à la légèreté et à l'emballement de ceux qui ont oublié que le* révolutions industrielles ne se font pas en un jour, ni même en un an, D r F. GLÉNARD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIÈNE 53 M. le D r Frantz G-LÉÎfAUD Correspondant de l'Académie de Médecine. LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIENE — 2o février — De toutes les considérations auxquelles peut prêter l'histoire du vêtement féminin, celle qui traite des rapports du vêtement féminin avec l'hygiène est certainement la moins séduisante. Par quels aimables développements ne vous captiverait pas un artiste qui, étudiant le vêtement féminin au point de vue de l'esthétique, ferait le parallèle entre l'art de la parure, le premier des arts qui ait été cultivé, et les arts de la sculpture, de Ja peinture ou de l'architecture ! il dégagerait leur influence réci- proque, puis, s'inspirant des notions acquises par le culte du Beau, il tracerait les règles qui doivent présider à la parure du corps féminin. Combien vous intéresserait l'historien par l'étude des variations qu'a subies le vêtement féminin sous l'influence de la civilisation, des mœurs, des reli- gions, de l'organisation sociale, des relations de paix ou de guerre avec les autres peuples ! Mais l'hygiéniste? de quel œil prosaïque n'envisage-t-il pas le vêtement féminin ! Pour lui, il ne s'agit plus d'ornement, ni de beauté plastique ; il ne s'agit plus de symbole, ni de sociologie. Pour lui, la femme est un organisme vivant ; le vêtement est un agent contre certaines causes de maladie. L'hygié- niste, étudiant spécialement le vêtement féminin, va donc chercher si les attri- buts caractéristiques du vêtement de la femme sont bien conformes aux exi- gences de la santé. Il observera que ces attributs caractéristiques sont les suivants: la femme porte une robe, elle se serre la taille, et, dans les fêtes, découvre ses épaules. La constriction de la taille, le décolletage sont funestes à l'appareil digestif, à l'appareil pulmonaire. Supprimons l'artifice du vêtement par lequel ces pratiques sont réalisées. Et voilà une réédition des vieilles antiennes contre le corset, l'étalage complaisant des soixante-quinze maladies qu'il peut causer, et les jérémiades de l'hygiéniste, criant en vain dans le désert qu'il faut proscrire cet instrument de séduction ! Or, puissé-je dès maintenant capter votre bienveillance, en vous exposant mon programme. Je me propose en effet d'établir ceci : 1° Le corset a sa raison d'être au point de vue esthétique ; 2° L'esthélique et l'hygiène peuvent être conciliées dans le vêtement féminin, même avec le corset ; 3° Le corset peut être utile contre certaines maladies. Voilà, direz-vous, des affirmations bien audacieuses de la part d'un hygié- niste ! ÎN'est-ce pas un scrupule bien singulier chez un médecin, que celui de mé- 54 CONFÉRENCES nager l'esthétique ? A-t on jamais vu l'art de la parure prendre ses inspirations aux enseignements de la Faculté? Eh bien ! phénomène invraisemblable, inouï ! c'est précisément ce qui vient d'arriver. C'est précisément le médecin, auquel vous faites l'honneur de l'écouter, qui a provoqué une transformation dans la mode de son temps. Il y a réussi, sans sortir de son domaine strictement scientifique, et sans doute, parce qu'il n'est pas sorti de son domaine, parce que nul autre intérêt ne l'a jamais guidé, que l'intérêt exclusif de l'hygiène. La chose vaut la peine d'être contée. 11 est même urgent de le faire, car la mode tend déjà, comme toujours, à exagérer les conséquences du principe qui l'a déterminée, et, comme toujours, demain, elle tombera dans une exagération en sens contraire. Il importe donc de rappeler au plus tôt le principe de la mode actuelle, sinon, à la formule par laquelle la résument aujourd'hui les journaux de dames : «Le clou de la mode est de n'avoir point de ventre », nous verrons succéder la formule: « Le clou de la mode est d'avoir un ventre pos- tiche », comme sous Henri III. L ESTHETIQUE ET LE CORSET Pourquoi les femmes portent-elles un corset ? Pourquoi d'abord portent-elles des vêtements différents de ceux de l'homme? Mais, avant tout, pourquoi l'homme et la femme portent-ils des vêtements? Ce n'est pas un sentiment de pudeur instinctive qui a fait naître l'usage des vêtements ; de nos jours encore, il est des peuplades qui vivent complètement nues ; c'est la civilisation qui a inventé et voulu la pudeur. Serait-ce le besoin de garantir le corps contre les intempéries? Mais, suivant la remarque de Qui- cherat, il est des pays exposés au froid, comme la Terre de Feu, où les indi- gènes vivent encore de nos jours en état complet de nudité. « Je tiens, a dit Monîaigne, que, comme les plantes, arbres, animaux et tout ce qui vit, l'homme se trouve naturellement équipé de suffisante couverture pour se défendre de l'injure du temps. » Ce n'est ni l'instinct de la pudeur, ni le besoin de se garantir qui ont créé l'usage du vêtement ; c'est parce qu'il savait déjà se vêtir que l'homme a pu affronter les climats pour lesquels il n'était pas fait. Si l'homme a porté des vêtements, c'est qu'il y a été poussé par l'aspiration vers un idéal, par le goût de la parure. « Le premier qui, en dehors de ses attractions physiques et de ses besoins matériels, sut apercevoir dans la nature un objet agréable et s'en fit une parure, celui-là, dit Proudhon, fut le premier artiste ». Dès l'âge de la pierre, l'arsenal de la parure est presque au complet dans les cavernes, dans les dolmens et les tumulus ; dans les stations lacustres des âges anté-métal- liques, on trouve déjà des colliers formés avec des dents d'animaux, des coquil- lages. « Le sauvage qui se tatoue, se barbouille de rouge ou de bleu, se passe une arête de poisson dans le nez, obéit à un sentiment confus de la beauté. Il cherche au delà de ce qui est; il tâche de perfectionner son type, guidé par une obscure notion d'art. Le goût de l'ornement distingue l'homme de la brute plus nettement que toute autre particularité. Aucun chien n'a eu l'idée de se mettre des boucles d'oreilles, et les Papous stupides, qui mangent de la glaise et des - LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIÈNE 55 vers de terre, s'en font avec des coquillages et des baies colorées » (Th. Gautier). C'est l'instinct de la parure qui a poussé l'homme à se vêtir. Il décora sa peau avant de décorer ses vêtements. Hommes et femmes portent tout d'abord le même costume, aussi bien chez les Égyptiens que chez les Assyriens, aussi bien chez les Latins que chez les Grecs. Encore au iV siècle de notre ère, les femmes gauloises, sous le Haut- Empire, ne se distinguent des hommes que par leur chevelure. Les habits des hommes se drapent aussi largement que ceux de leurs compagnes. Le vêtement, fait d'une étoffe enveloppant tout le corps, est, pour l'un et l'autre sexe, flot- tant et décoratif; il ne dissimule pas la différence qui existe dans les contours de la poitrine, mais il ne cherche pas à l'accentuer. L'homme, comme la femme, rivalisent par l'élégance des plis de l'étoffe, dont ils savent à merveille disposer les chutes, par la richesse des tissus, par l'harmonie des couleurs. N'est-ce pas l'élégance et l'incomparable variété des plis que nous admirons dans les terres cuites modelées, il y a vingt-trois siècles, par les coroplastes de Tanagra et de Myrina? Quels ravissants modèles nous présentent l'Orphée et l'Eurydice de la villa Albani, la Diane du Vatican, et surtout la délicieuse Diane de Gabies ! et le Tibère, n'est-il pas drapé avec une suprême noblesse? Sous quelles influences les vêtements flottants ont-ils fait place aux vêtements ajustés? Comment la femme a-t-elle été amenée à combiner la parure, que lui ajoutent les vêtements, avec celle que lui donnent naturellement les lignes caractéristiques de son sexe ? Ce n'est certes pas un sentiment plus vil de ce qui est beau. Nulle part le culte de la Beauté n'eut autant de fervents que dans l'ancienne Grèce, et les vêtements y étaient flottants. Peut-être faut-il invoquer, quelque paradoxale que semble une pareille asser- tion, l'influence du christianisme? La religion nouvelle, en relevant la dignité morale de la femme, en faisant de la femme l'égale de l'homme, l'a incitée à se servir de toutes ses armes pour cette lutte, que le sceptique Schopenhauer devait appeler la «guerre des sexes». Il est vrai que, comme correctif, la religion dressait la barrière du péché entre l'homme et la femme. Ne peut-on également invoquer, en faveur de la différence des vêtements, ce progrès de la civilisation qui a fait admettre les femmes dans les réunions des hommes ? à la & guerre des sexes», se joignit la rivalité des femmes. «Les femmes, a dit Alphonse Karr, ne s'habillent point pour les hommes, mais pour les autres femmes. » La parure de la femme par les propres lignes de sa taille est à ce point pour elle un signe d'indépendance, que, de tout temps, le corset fut interdit aux esclaves. Sait-on la branche qui a le plus bénéficié de l'abolition de l'esclavage au Brésil ? c'est le commerce des corsets. Toutes les femmes et jeunes filles émancipées se hâtèrent de le prendre ; en trois jours, les corsetières du Brésil n'ont pas vendu moins d'un demi million de corsets. Quoi qu'il en soit, une fois adopté le principe de la différence des vêtements entre l'homme et la femme, cette différence a persisté et s'est de plus en plus accentuée. De nos jours, les lignes du costume masculin se rapprochent de la ligne droite ; elles signifient que l'homme est fait pour agir, pour aller droit au but; en revanche, chez la femme s'accentuent les lignes ondoyantes; la ligne ondoyante est, suivant Hogarth, la ligne de beauté ; elle signifie, comme le disait J.-J. Rousseau, que la femme est faite pour plaire. Rigidité et force chez l'homme ; souplesse et séduction chez la femme. 56 CONFÉRENCES * * Quelles sont donc ces lignes ondoyantes qui caractérisent la femme? Ce sont, avant tout, le profil antérieur de la poitrine, puis les profils latéraux de la taille et le profil de la cambrure des reins ; c'est le profil de la nuque ; ce sont enfin les lignes qui relient le cou aux épaules. Tout l'art du costume féminin va donc consister désormais à mettre en valeur ces lignes ondoyantes qui sont la parure naturelle de la femme. Mais qui dit art dit esthétique, et l'esthétique, c'est la science du Beau. L'art du costume va donc tendre à réaliser le Beau féminin. Quel est le type du Beau féminin ? Le Beau doit être vrai avant tout ; c'est, comme l'a dit Platon, « le splendide du vrai. » Le type du Beau féminin est celui qui se rapproche le plus, par l'harmonie de ses proportions et les modulations de ses lignes, d'un type idéal dans lequel sont supprimées les imperfections inhérentes à chaque individu ; un corps humain de proportions normales est nécessairement ce que nous connaissons de plus beau. De tout temps les artistes, tourmentés de l'idée de Beauté, se sont efforcés de dégager les règles du Beau dans le corps humain, les lois auxquelles doivent obéir les formes et proportions des diverses parties du corps pour se rapprocher, par leur harmonie, du Beau idéal. L'ensemble de ces règles constitue ce qu'on appelle le canon des proportions : il y a le canon égyptien, le canon grec, le canon de la Benaissance, ou encore le canon de Polyclète, de Lysippe, celui de Vitruve; les canons de Michel-Ange, d'Albert Durer, de Jtan Cousin, du nom des époques où ils furent décrétés ou des artistes qui en codifièrent les règles. De nos jours, d'éminents anlhropologistes, MM. Quételet, Topinard, Bicher, ont dégagé un canon scientifique de proportions d'après la moyenne d'innombrables mensurations. Voici, à titre de spécimens, le canon égyptien, le canon de la Renaissance et le canon scientifique de M. Paul Bicher (fig. 1, 2, 3). D'après ces règles, le rapport des membres entre eux et de chaque membre avec le corps entier est un rapport simple; la mesure d'une seule partie du corps étant connue, on peut en déduire à la fois la mesure des autres parties et celle du tout. Le canon artistique porte donc dans une de ses parties son unité de mesure ou module. L'unité de mesure, la commune mesure choisie, fut d'abord la longueur du doigt médius de la main gauche étendue, comme dans le canon égyptien; puis le palme ou largeur de la main à la naissance des doigts, comme dans le canon grec réalisé par le Doryphore de Polyclète, ainsi que l'a démonlré Guillaume; ensuite, au xvi e siècle, la tète avec Jean Cousin, ou la face avec Lomaz/.o. C'est la hauteur de la tête qui est, de nos jours, adoptée comme unité de mesure, pour les proportions de l'ensemble du corps. La tête elle-même est divisée en quatre parties ou quatre lougm urs de nez. Les Égyptiens divisaient la hauteur du corps en 19 doigts; nous la divisons en 30 nez, longueur qui correspond à 7 têtes et demie, la longueur de la tête équi- valant à quatre longueurs de nez. Au canon de 8 têtes, adopté par Jean Cousin, a été substitué le canon de 7 tètes ei demi. Tout corps bien proportionné con- tient, en hauteur, 7 fois et demie la hauteur de la tête. De la mesure de la main ou du pied, on doit conclure à la taille, à la largeur des épaules, la longueur D 1 F. GLÉNAKD. LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIÈNE 57 du bras, de la jambe, du cou, etc., et inversement, toutes ces mesures étant exprimées par plus ou moins de nez ou de quarts de tête. Or le canon des proportions du type féminin idéal diffère de celui du type N<~ ; e»o Fig. i. — Canon égyptien des proportions de l'homme. I'ig. 2. Proportions de la femme de 8 tètes. masculin: les épaules sont plus étroites, le bassin plus large; on ne compte chez la femme que six parties (ou six nez, ou une tête et demie) d'une épaule à l'autre, au lieu de huit chez l'homme; la largeur de la taille est de cinq par- ties à la ceinture au lieu de six; enfin, le diamètre du bassin est chez la femme de huit parties ou deux têtes, au lieu de six ou une tête et demie chez l'homme. De profil, le diamètre antéropostérieur du tronc, au niveau des épaules et des hanches, est de cinq parties, de quatre parties au niveau de la ceinture; chez la femme, le diamètre des hanches l'emporte sur celui des épaules; chez l'homme, c'est le diamètre des épaules qui l'emporte sur celui du bassin. Les proportions fondamentales du corps humain, les caractères différentiels entre les proportions du corps féminin et celles du corps masculin doivent être dans tous les cas respectées, sous peine de mentir à la nature et de tomber dans le laid ou parfois le grotesque. Toutefois, la réalisation du Beau ne consiste pas seulement dans la forme; il doit exprimer l'idée, la raison d'être. Chez les êtres vivants et animés, la m CONFÉRENCES Beauté, c'est la forme totale eu tant qu'elle révèle la force qui l'anime. Toutes proportions gardées, c'est par des modulations différentes de lignes que s'expri- mera ici la force, comme dans l'Hercule Farnèse, là, comme dans le Méléagre, l'élégance virile, ou la divinité, telle qu'elle nous apparaît dans l'Apollon Pvthien, ou l'élégance et la grâce, comme dans la Vénus de Médicis. Qui ne voit, dès maintenant, que l'idéal plastique doit varier suivant les races,. FlG. 3. Canon de M. Paul Richer. l'état de l'esprit, les mœurs environnantes, et qu'il y a plusieurs idéals d'art? La Vénus Hottenlote diffère autant de la Vénus de Milo, que la Vénus de Milo de la Vénus de Médicis ou de la déesse Isis. La Vénus orientale aura de l'em- bonpoint; nos Vénus du xvm e siècle sont mignonnes, aux formes délicatement arrondies. « Le nu, a dit Falguière, suit la mode comme toutes choses et chaque mode du nu à sa beauté. Tel antique grec est superbe comme ampleur de formes et de lignes, mais quelle Parisienne s'accommoderait aujourd'hui de ce corps- là? » et c*est ainsi que l'éminent artiste a été conduit à réaliser un type de Vénus moderne, ce type qu'on a pu, avec quelque exagération, appeler la Vénus du corset . L'exemple de la Danseuse de Falguière montre bien quelles limites l'art ne doit pas dépasser pour qu'une œuvre reste belle; or ces limites sont précisément celles que tous les canons de proportions, par une coïncidence remarquable, sont arrivés à fixer. De ce que le Beau a quelque chose de relatif, il n'en reste pas moins acquis que, pour être le Beau, il doit obéir à certaines règles précises, à ces règles que sentent instinctivement les artistes, qu'ils ont puisées dans l'observation, for- mulées pour leurs contemporains, et surtout respectées dans leurs œuvres. Ce sont ces règles qui doivent guider l'art du costume. D' F. GLÉNARD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIÈNE 59 L'art du costume féminin consiste à mettre en valeur les lignes ondoyantes de la femme suivant les règles harmonieuses d'un beau idéal, abstrait de l'étude de la nature. Les lignes existent, les règles du Beau sont connues. Rien ne paraît donc plus simple en théorie. Or, en pratique, rien n'est plus compliqué. Deux graves dif- ficultés surgissent en effet, l'une créée par la nature elle-même, l'autre créée par la mode. La nature se montre injuste dans la répartition de ses dons plas- tiques entre les femmes. Souvent, ouvrière trop pressée, elle fait preuve d'une négligence coupable dans l'ordonnance des proportions et le dessin des courbes; elle semble se complaire elle-même à les altérer par l'âge, par la maladie. Quant à la mode, qui est le goût appliqué à l'art de la parure, elle s'arroge le droit de légiférer en esthétique, et, tvranniquement, prétend plier toutes les femmes sous le joug de son caprice, sans même tenir compte de la diversité d'inflexion des courbes, qui crée la diversité des types de beauté. Car c'est bien encore sur la forme à imposer aux courbes féminines que varient les caprices de la mode. Or, c'est dans la lutte contre ces deux ennemis du Beau, la nature et la mode, que l'art de la parure se trouve aux prises avec l'hygiène. Car cet art, soit pour obvier aux négligences de la nature, soit pour satisfaire aux exigences de la mode, recourt à un stratagème, le même dans les deux cas, et qui peut être dangereux à la santé. Ce stratagème, c'est le corset. Si le corset n'avait pour objet que de faire valoir l'harmonie des lignes qui caractérisent la beauté plas- tique de la femme, s'il se bornait à consolider une architecture un peu bran- lante, si enfin il respectait toujours le style propre à chaque femme, suivant son âge ou son tempérament, rien de plus légitime. Un tel corset n'a rien avoir avec l'hygiène, car il n'enfreint pas la loi des proportions. Il est utile, nécessaire même, car il contribue à la beauté plastique de la femme, laquelle veut plaire, est faite pour plaire. Mais que le corset soit l'exécuteur des œuvres de la mode, il devient un arti- fice plein de dangers, et pour la beauté et pour la santé, parce que la mode est capricieuse dans ses décrets, parce qu'elle fait obéir toutes les femmes à la même loi. Il est, en effet, à remarquer que les caprices de la mode portent essentielle- ment sur la valeur qu'il convient de donner à tel ou tel attribut féminin, à telle ou telle des courbes spécifiques de la femme. La femme se distingue de l'homme, avons-nous vu, par une poitrine plus saillante, une taille plus fine, un bassin plus large. Comme l'étroitesse de la taille, tout en accentuant un caractère féminin, met en outre en valeur, par comparaison, la proéminence de,la poitrine et la lar- geur du bassin, c'est à comprimer la taille que tendra le plus souvent la mode. Un autre motif des plus puissants, c'est que les femmes jeunes ont très générale- ment la taille plus mince que les femmes plus âgées. Déjà, sous leurs vêtements drapés, les Grecques et les Romaines se serraient la taille à l'aide de bandelettes; c'était la mode que la femme eût l'apparence d'un roseau, et Térence citait avec ironie cette preuve d'amour que la mère donnait à sa fille en la ligottant et en réduisant la quantité de ses aliments pour qu'elle fût à la mode. Plus tard, et je me borne à rappeler ce qui se passa dans notre pays, à la bande de toile succédèrent le justaucorps, le « gipon », qui était un vêtement ajusté à la taille, la cotte de plus en plus « bardie », vêtement de 60 CONFÉRENCES dessous, que les élégantes laissaient voir par les ouvertures latérales ménagées dans la surcotte. La cotte fut elle-même ouverte sur la poitrine pour laisser voir le « chainse », et une gracieuse échancrure du chainse offrait aux regards le satin de la peau. Ce sont ces ouvertures de la robe que les prédicateurs du temps stigmatisaient sous le nom de portes de l'enfer. Les portes de l'enfer ne furent largement ouvertes que lorsque l'usage du corset permit à la femme de se décolleter avec élégance. Le vêtement ajusté autour du buste devint de plus en plus rigide : ce fut le corps piqué; on y ajouta des buses de bois, d'ivoire, d'acier; enfin, parut même, sous Catherine de Médicis, le corset tout en acier recouvert de velours, doat la mode ne prévalut que peu de temps sur celle du corset busqué. Deux spécimens en existent au musée de Cluny. Une fois adopté, le corset, grâce à la rigidité duquel le diamètre de la taille, .«a situation, sa hauteur, le dessin des lignes courbes de la poitrine peuvent être modifiés ou déplacés de cent façons, la mode ne se refusa aucun caprice. Tantôt, pour que la taille soit fine, la mode l'allongera, la fera descendre jusqu'à la naissance des jambes : elle aura recours à ce corset basquine qu'on peut voir également au musée de Cluny, et qui donne au buste la forme d'un éteignoir ou d'un cornet renversé. On en peut apprécier les effets dans maints portraits, entre autres celui de la charmante Marie- Adélaïde de France, par Naltier, au musée de Versailles. Tantôt la mode décrète que la taille devra être étranglée, pour ressembler à la taille de guêpe, à la taille de libellule, à cette taille qui, tenant dans les dix doigts, était chantée par les poètes de 1820 à 1830. Mais la mode a d'autres artifices pour faire valoir l'étroilesse de la taille : elle y arrive en donnant de l'ampleur aux hanches, à la poitrine, à la chute des reins, au ventre lui-même. C'est ainsi que, pour développer les hanches, elle adopta, sous François I er , Henri II, Henri III, les vertugadins, les trousses ; au xvm e siècle, les paniers en cône, en cloche, en coupole ; les hanches postiches sous Charles X; la crinoline sous le deuxième Empire. La mode des paniers, qui permettaient en outre un riche développement d'étoffes, dut faire élargir les fauteuils de l'époque; pour que, dans les fêtes, la robe de la reine ne fût pas cachée par celles des dames assises à côté d'elle, le cardinal Fleury décida, après mûre rétlexion, que les sièges de chaque côté de la reine resteraient inoccupés. Au siècle suivant, à l'époque de la crinoline, la Chambre des communes en Angleterre votera l'élargissement des couloirs et des portes du palais Saint- James, pour que les dames de la cour puissent se rendre aux invitations de leur gracieui-e souveraine. Un des plus remarquables types de paniers est certaine- ment celui que portait Marie-Anne d'Autriche, telle qu'on le voit dans le portrait de Velasquez au Prado de Madrid. Les courbes de la poitrine subissent toutes les vicissitudes. La mode décrète une année que la poitrine sera opulente et l'on portera, avec Isabeau de Bavière et plus tard Anne d'Autriche, les robes à grand'gorge; au xv e siècle, la poitrine avait dû être « greslette », avec épaules basses, taille haute et ventre saillant. Il sera de mode, tantôt que la courbe du ventre soit proéminente, comme sous François II, où hommes et femmes ne paraissent distingués que s'ils ont gros ventre, comme sous Henri III, où l'on porte le corset panseron, où les ventres postiches sont indispensables, où toutes les femmes paraissent enceintes; tantôt la mode exige que le ventre toit au contraire creusé, comme nous le voyons de nos jours. D 1 ' F. ULÉNARI). LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIÈNE 01 Et la cambrure des reins ? elle sera mise en valeur par la saillie voisine que procurera, sous Louis XIV, la « criarde », postiche en toile gommée dont le nom était dû au bruit qu'il produisait dès le moindre mouvement; et plus tard, de nos jours, le pouff, la tournure, les gros nœuds de rubans, qui don- naient à la femme le profil d'une poule. Combien, avec toutes ces fantaisies, nous sommes loin de l'esthétique! « L'habit de nature, écrivait Diderot, c'est la peau, et plus on s'éloigne de ce vêtement, plus on pèche contre le goût. » Mais, phénomène remarquable et qui montre bien à quel point l'instinct du Beau est rarement éveillé, c'est que l'œil s'accoutume à une mode, même la plus affreuse, pour peu que l'habitude s'en prolonge! Ce n'est que bien plus tard, lorsqu'elle est passée depuis longtemps, que l'on s'aperçoit combien elle était choquante ou même ridicule. Mais aussi à quoi tiennent les fluctuations des modes? Il est curieux d'en trouver la genèse. Quelques exemples suffiront. Sous les monarchies, où il faut que la souveraine soit la plus belle, c'est elle qui dicte la mode. Pendant le règne de Louis XIV, les femmes sont élégantes et somptueuses avec M me de Montespan, gracieuses avec M lle de Fontanges, sévères et empesées avec M me de Maintenon. Tant que M me de Montespan donna des enfants au roi, ce fut la mode des robes flottantes, des robes ballantes; on appe- lait ces robes des « innocentes » ; plus tard, nous trouvons, sous Marie-Antoinette, la même origine à la mode des corsages, qu'on appelait quart-de-terme, demi- terme, mode que devait bientôt suivre celle de la coiffure « aux relevailles ». La crinoline également parut lors d'une grossesse impériale. C'estàM lu ' de Fon- tanges, dont les cheveux avaient une couleur trop ardente, qu'est due la mode de les poudrer à frimas. Avec M nie de Maintenon, le décolletage fut supprimé; jadis, sous la belle Agnès Sorel, qui fut la reine de la mode en son temps, il avait fait fureur. Ne dit-on pas que, si Cléopâtre eût été moins décolletée, la lace du monde aurait été changée? Après M me de Maintenon, les élégances comprimées reprirent tout leur élan sous la Régence, jusqu'à ce que la princesse Palatine, mère du Régent, dont la poitrine était fort maigre, mît à la mode la « palatine » avec son col de fourrure. Déjà, sous Philippe 111, la mode, inspirée par la seconde femme du roi, qui avait le cou trop long et la gorge extrêmement plate, était de cacher la poitrine avec une guimpe, et les femmes ressemblaient à des sœurs de charité. J'estime que, si l'on dégageait de chaque mode nouvelle la cause qui l'a lait naître, il y en a beaucoup, parmi celles qui enlaidissent le corps, que l'on serait humilié d'avoir adoptées. A cet égard, les hommes ont donné le môme exemple d'abnégation que la femme. Voici, en effet, ce qui se dit dans les cou- lisses de l'histoire. Vers le xi e siècle, les souliers à la poulaine, les pigaches, sont adoptés, au dire d'Orderic Vital, parce qu'un comte d'Anjou avait trouvé ce moyen de dissimuler les oignons monstrueux qui déformaient ses pieds. Sous Charles VII, on revint, pour les hommes, aux vêtements longs, parce que le roi était cagneux et mal bâti. La mode des cheveux courts succéda brusquement à celle des cheveux longs, du jour où François I er , blessé à la tête au cours de manœuvres à Romorantin, dut avoir les cheveux coupés. Henri II a des cica- trices d'écrouelles au cou, la mode des fraises gaulderonnées apparaît. C'est une loupe sur la tête de Louis XIV qui fit de son siècle le siècle des perruques ; sa maladie elle-même devint à la mode. Cent autres exemples pourraient être cités. Sous la première République, les femmes, soit pour renier tout ce qui rappe- 62 CONFÉRENCES ait l'ancien régime, soit pour rappeler les temps héroïques de la République romaine, avaient remplacé le corset par le zona, l'apodesme et le mamillaire. Il était de mode d'être décolletée à la promenade, même en dépit du froid ; c'était le temps de la chlamyde, de ces nudités gazées qui, dit Desessarts (cité par Witkowski, auquel je fais de nombreux emprunts), firent mourir en quatre ans plus de jeunes filles que dans les quarante années précédentes. Mais l'éclipsé du corset ne fut pas longue; dès 1806, il reparut, lorsque l'impératrice Marie-Louise voulut refréner son embonpoint naissant. Depuis lors, il n'a plus été abandonné. En 1820, fut installée à Paris la première fabrique; en 1828, il n'avait été pris que deux brevets pour les corsets; de 1828 à 1848, on en demanda soixante-quatre ; il y en a des centaines aujourd'hui. Et, en vérité, ce n'est pas au milieu du siècle dernier qu'il eût été supprimé, à l'époque où il pouvait le mieux faire valoir les belles épaules de la souveraine. Mais, si le corset reste, toujours la mode changera, toujours elle sera suivie. Elle changera parce que c'est le moyen pour la classe privilégiée de se distinguer des autres classes; elle sera suivie parce que chacune voudra toujours paraître appartenir à la classe privilégiée; ce ne sont certes pas les grandes maisons de couture qui s'y opposeront. Du moins peut-on espérer que la mode cessera d'être faite pour un individu et qu'elle s'inspirera des règles fondamentales du Beau féminin, dont la première est de respecter, chez toutes, les proportions du corps humain, et la seconde, de se borner, chez chacune, à ia réalisation du type de beauté qui lui convient. C'est ainsi que seront évitées les laides excentricités de la mode, et. dans le vêtement féminin, les dangers que l'abus du corset fait courir en pervertissant la notion du Beau. Je dis plus. Quand le rôle du corset restera ainsi limité à préciser les contours féminins, à assurer la belle ordonnance des proportions, mais individuellement, et non sur un moule commun, alors il trouvera grâce devant l'hygiène; alors on pourra le vanter comme une conquête de l'art de la parure. Il L HYGIÈNE ET LE CORSET Si les règles fondamentales de l'esthétique du corps humain sont violées par l'abus du corset, cet abus n'est pas moins funeste au point de vue de l'hygiène. Cela ne prouve-t-il pas une fois de plus l'harmonie des lois de la nature ? Imaginé tout d'abord pour dessiner la taille et maintenir dans une juste pro- portion les lignes ondoyantes du torse féminin, il lui est surtout demandé bientôt d'accentuer ces lignes et d'en affirmer la jeunesse. Comme c'est un agent de constriction, on résistera difficilement à la tentation de pousser jusqu'à la limite où elle est supportable, au moins pendant quelques heures, cette constric- tion apparemment si peu nuisible. Mais voilà le médecin qui intervient. 11 sait combien la compression est funeste aux organes, soit en diminuant leur volume ou modifiant leur forme, soit en les refoulant les uns contre les autres, soit en s'opposant au libre jeu que leur fonction nécessite; il a observé quelles maladies provoque, quelles maladies entretient la constriction habituelle de ces organes, et, au nom de D 1 F. GLÉNARD. — LE VETEMENT FÉMININ ET l'hYGIÈNE 63 l'hygiène, au nom de la conservation de la santé, il ne peut faire autrement que de proscrire le corset, dont l'abus suit de si près l'usage. En effet, la cage thoracique est étranglée et immobilisée à sa base, là précisé- ment où elle est compressible et où la nature a voulu qu'elle fût mobile trans- versalement et dilatable. Le corset exerce une telle action qu'il va jusqu'à transformer le type de respiration. La femme munie d'un corset respire surtout par soulèvement du thorax, tandis que la femme sans corset et l'homme res- pirent surtout par dilatation de la base thoracique, Marey, à l'aide de chrono- photographies, a démontré que la respiration abdominale est normale pour la femme sans corset, comme pour l'homme, que, par conséquent, la respiration thoracique est bien imputable au corset. Ce ne peut être impunément que la nature est ainsi contrariée. Le foie et l'estomac sont déformés, allongés dans leur sens vertical, étranglés au niveau de la taille ; l'intestin est comprimé, et ces organes sont entravés dans l'expansion ou les mouvements nécessaires à leur jeu physiologique. C'est une cause permanente de troubles circulatoires, respi- ratoires, digestifs. Les vapeurs dont se plaignent si souvent les femmes et dont on parlait tant sous Louis XV, à une époque où les femmes devaient avoir la taille fine, n'ont pas d'autre cause. La pauvre femme ne peut manger à sa faim, ou bien elle étouffe. Il lui serait impossible de remettre son corset si elle le quittait après un repas. Si elle est dans un air confiné, elle ne peut suppléer par l'amplitude du mouvement respiratoire à l'insuffisance oxygénante de l'air; au théâtre, l'accident pour lequel le médecin de service est le plus fréquem- ment appelé, c'est la syncope causée par l'entrave que la gêne respiratoire impose aux mouvements du cœur, et cet accident a pour premier remède ie dégrafement du corset. Cette constriction qu'elle supporte à condition de rester bien droite, parce que la moindre inclinaison du buste l'augmente encore, à condition de peu manger, de ne pas marcher ou surtout monter trop vite, serait intolérable si le repos de la nuit ne permettait à la femme de s'y soustraire. Les conséquences sur la forme et le jeu des organes deviennent, par la longue, irréparables. Je n'insiste pas: les méfaits du corset ont clé de tout temps signalés par les médecins, et la liste serait interminable des maladies qui lui ont été, à juste titre, imputées. Déjà Galien, il y a dix-huit siècles, protestait contre les simples bandelettes des Romaines. Les grands noms d'Ambroise Paré, Winslow, Spigel, Van Swieten, Sœmmering, Buffon, Cruveilhier, etc., se trouvent parmi ceux des contempteurs du corset. Et pourtant jamais les médecins n'ont été écoutés, non seulement ceux qui proscrivaient absolument le corset, mais ceux mêmes qui, comme Bouvier, dont le remarquable rapport à l'Académie de médecine, en 1853, fait autorité en la matière, ont reconnu que le corset pouvait être utile à la parure et à la santé, et se sont élevés seulement contre ses abus. Si donc le médecin veut être écouté, ce n'est pas la suppression du corset qu'il doit exiger, ce sont les règles de sa construction et de son application qu'il doit poser. Que le médecin formule ces règles, que ces règles soient déduites d'une théorie vraie et facilement vérifiable. que la limite entre l'usage et l'abus soit désignée par des signes précis, que cette limite, s'il est possible, soit rendue difficile à franchir, et le médecin sera écouté. Or, c'est ce qui est arrivé ! Une théorie nouvelle a été proposée. Elle est adoptée dans tous les centres scientiûques ; les faits nouveaux sur lesquels elle repose ont été partout vérifiés. 64 CONFÉRENCES Et la mode a été domptée, la silhouette des femmes a été transformée. Les femmes peuvent toutes porter aujourd'hui, et tout en étant à la dernière mode, des corsets avec lesquels ni l'hygiène ni l'esthétique ne sont sacrifiées l'une à l'autre. C'est la théorie connue sous le nom de théorie de l'« Enléroptose ». que j'ai proposée et désignée ainsi, il y a dix-sept ans, en 1885. Je vous demande la permission de vous exposer sommairement cette théorie, en m'excusant des termes techniques auxquels je dois avoir recours et des dessins anatomiques que j'aurai à faire passer sous vos yeux. J'ai le plus grand désir d'être clair et la ferme intention de ne pas abuser de votre bienveillance. * L'Entéroptose est une maladie, et c'est la théorie de cette maladie qui permet d'expliquer et de prévenir, sans supprimer le corset, les méfaits causés par la constriction du corset. Vous avez toutes, parmi vos relations ou vos amies, de pauvres jeunes femmes, constamment souffrantes, malades depuis plusieurs années, qui ont en vain changé cinq ou six fois de médecin, sans trouver encore celui qui les gué- risse ; elles se plaignent de tout, ont été sans succès traitées, tantôt pour une maladie intérieure, tantôt pour une maladie d'estomac ou d'intestin, ou bien comme anémiques, comme rhumatisantes, ou enfin dont on dit, en désespoir de cause, qu'elles sont des névropathes, des neurasthéniques, et que le temps seul finira par les guérir; vainement elles suivent des cures thermales ou hydro- thérapiques, vont à la montagne ou à la mer, toujours elles sont malades. Elles se soumettent aux régimes les plus variés, ne peuvent se nourrir, maigrissent, suspendent toute relation mondaine, et passent la plus grande partie de leur vie au lit ou sur la chaise longue. Il est évident que ces malades, qui ne guérissent pas et qui tout de même ne meurent pas, ne reçoivent pas le traitement qui convient à leur maladie ; il est donc évident que cette maladie n'est pas comprise. C'est à l'expliquer que je m'attachai par ma théorie de l'Entéroptose. Je remarquai tout d'abord que, sous toutes les variétés d'allure qu'elle revêt, il s'agit toujours de la même maladie ; en effet, dans toutes les phases de cette maladie, on retrouve constamment les mêmes symptômes, par conséquent fondamentaux. Ce sont : la faiblesse, l'amaigrissement, l'insomnie, la dys- pepsie, avec sensation de tiraillement, de creux, de vide, de délabrement dans la région de l'estomac, enfin l'atonie opiniâtre de l'intestin. Mon attention étant ainsi appelée sur les fonctions digestives, je notai que, chez ces malades, l'abdomen est détendu et que la masse intestinale est réduite de calibre ; cherchant encore, je trouvai, signe absolument imprévu, que leur rein était mobile, et constatai que cette mobilité du rein était méconnue chez elles parce qu'on ne pensait pas à la chercher et qu'on ne savait pas s'y prendre pour la trouver. Il en résulta que cette mobilité du rein, considérée comme très rare et se rencontrant tout au plus chez une femme sur cent, était au contraire, très fréquente ; c'était à ce point qu'on la trouvait chez une femme sur cinq et que j'ai pu, en moins de vingt ans, en voir plus d'un millier de cas, alors que jusque-là le médecin le plus occupé n'en avait jamais vu plus de dix ou douze cas dans toute sa carrière. C'est cette constatation, vérifiée ensuite par tous les médecins, qui bientôt devait mettre à la mode la maladie du rein mobile. D r F. GLÉNARD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET LHYGIÈNE 65 La cause de la maladie était donc trouvée, c'était parce qu'on ne combattait pas la mobilité du rein que mes malades ne guérissaient pas, et je n'avais qu'à leur appliquer la ceinture usitée contre la maladie du rein mobile. Ma joie de médecin fut de courte durée. L'immobilisation du rein soulageait les malades, mais ne les guérissait pas et surtout, ce qui était décevant, c'est que je trouvai des femmes atteintes de la même maladie et qui pourtant n'avaient pas de rein mobile ! Toutefois, un fait était curieux, c'est que, chez ces femmes sans rein mobile, l'application d'une ceinture apportait tout de même du soulagement ; ce qui était plus curieux encore, c'est que cette même maladie, avec ou sans rein mobile, se rencontrait parfois chez l'homme et que, chez lui aussi, l'application d'une ceinture rendait service. La maladie était donc due, en partie au moins, à une cause que l'on combat- tait en serrant le ventre à l'aide d'une ceinture, et cette cause n'était pas la mobilité du rein, n'était pas spéciale à la femme. Il me fut donné de faire alors ces remarques que, plus la ceinture est placée bas, plus elle soulage ; pareil soulagement était procuré même aux femmes que la moindre pression du corset faisait souffrir ; toutes caractérisaient la sensation de mieux-être constatée, en disant qu'elles se sentaient plus fortes, mieux sou- tenues, moins délabrées. Leur faiblesse si caractéristique n'était donc pas causée par l'anémie. Enfin un fait significatif me mit sur la voie. Si, au moment où la malade constate ce soulagement, on enlève brusquement la ceinture qui la rendait plus forte, elle dit éprouver une sensation de faiblesse générale, de délabrement à l'estomac, comme si son ventre tombait, n'était plus soutenu, comme s'il tirait sur l'estomac. Si l'on rapproche de ce fait l'observation que ces mêmes malades, lorsqu'elles souffrent, ne trouvent pas de meilleur soulagement que de s'étendre, l'hypothèse suivante devient vraisemblable : si elles souffrent, c'est que leurs organes abdominaux sont mal soutenus, et ce défaut de soutien est d'autant plus marqué que, d'après les lois de la pesanteur, les organes s'abaissent davantage dans la station debout. Et précisément deux conditions anormales favorisent cette action de la pesanteur : lintestin qui, à lui seul, remplit la plus grande partie de la cavité abdominale, est plus lourd, puisque son calibre est réduit et que, par conséquent, l'intestin renferme moins d'air qu'à l'état normal; la cavité abdominale est devenue trop grande pour cet intestin réduit de calibre et son contenu se déplacera en masse vers les points les plus déclives. Cette hypothèse s'accordait d'ailleurs avec les sensations de creux, de vide, de tiraillement, délabrement, dont se plaignent les malades. De telles sensations ne seraient donc peut-être pas des phénomènes purement nerveux, comme on le croyait jusque-là, mais pourraient bien reconnaître une cause en quelque sorte mécanique. Il ne restait donc plus qu'à vérifier si réellement le défaut de soutien des organes digestifs peut être une cause de maladie, dans quelles conditions les organes cessent d'être mal soutenus, et quelles en sont les causes. Or, la doc- trine de l'entéroptose apporta successivement les démonstrations suivantes : Le défaut de soutien de l'intestin est une cause directe de troubles digestifs. En effet, l'intestin, qui mesure de 5 à 6 mètres, dont la longueur est dix fois plus grande que le trajet entre son orifice d'entrée et de sortie, est relevé de distance en distance, à la manière de baldaquins ou de guirlandes, qui se recouvrent les uns les autres, tantôt de droite à gauche, tantôt de gauche à 5 6G CONFÉRENCES droite de l'abdomen. Si l'intestin est mal soutenu, il tirera sur les points par lesquels il est relevé; ces points se trouvent tous dans le même plan, sur une ligue transversale passant au milieu du corps, précisément dans cette région du corps où la malade souffre le plus; de cette traction à ses points de suspension, résulteront donc, pour l'intestin, autant d'obstacles au libre parcours des aliments ou de leurs résidus (fig. -t). Fig. '.. — Schéma du mode dé suspension de L'inteslin. L Le trajet du tube digestif, repnVMé pas deux points d'interEogaticm. il. Le tube digestif décrit 6 anses : \, anse gastrique; 2, anse duodénale; 3, anse iléo-colique.; .',. anse costosous-pylorique: :;, anse sous-pylori-costale ; 6, anse colo-sigrnoïdale. — Il y a six angles [de soutènement: a, gastio-duodénal; 6, duodéno-jéjunal : o, M>us-eoslal droit ; il, sous-pyloiïque ; e, sous-costal gauche; /', sigmoïdo-rectal. (F. Glénard, iss:,. Le défaut de soutien de l'intestin, dès qu'il ne remplit plus suffisamment la cavité abdominale, peut être dû. soit à ce que le contenant est devenu trop grand, soit à ce que le contenu est devenu trop petit, ce qui se traduit par la diminution de tension de l'abdomen. S'il est une cause spéciale à la femme qui permette d'attribuer certains cas de la maladie dont nous nous occupons à la distension primitive de l'abdomen suivie d'une trop brusque décompression, cette cause ne paraît pas la plus fréquente. Dans un grand nombre de cas, c'est la diminution du calibre de l'intestin, qui semble être la cause de la disproportion entre le contenant et le contenu. La diminution du calibre de l'intestin reconnaît deux causes : ou bien la chute brusque, sous l'influence d'un effort, d'un des points par lesquels l'intestin est soutenu, et en particulier du point, intermédiaire au côlon ascendant et au côlon transverse, où le coude formé a les plus faibles moyens de fixation; dans ce cas, la dislocation de l'intestin, par les troubles qui la suivent, devient une cause de réduction de calibre. Ou bien, et c'est l'étude de cette maladie chez l'homme qui nous l'apprend, la diminution de calibre de l'intestin a puur cause une affection de foie. En raison des intimes relations qui existent, par les vaisseaux et les nerfs, entre le foie et l'intestin, ces deux organes varient ensemble de volume avec la masse sanguine dont ils sont irrigués; cette diminution de la masse sanguine est due au trouble profond apporté à la nutrition par l'affection du foie. Quant à cette affection du foie, elle reconnaît une des causes habituelles aux maladies de cet organe. Quelle que soit la cause de la réduction de volume de l'intestin, celte réduction de volume devient à son tour une cause de maladie, non seulement D 1 F. GLÉNÀRD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIÈNE 67 parce qu'un intestin décalibré fonctionne mal, non seulement parce qu'il tire sur ses points d'attache, et que les angles ainsi formés nuisent à la circulation intestinale; la réduction de volume de l'intestin devient une cause de maladie, parce que l'intestin soutient mal les organes situés au-dessus de lui. Le petit intestin en effet soutient le gros intestin, le gros intestin soutient l'estomac, le foie, la raie, les reins. En outre, l'intestin abaissé exerce sur ces organes des tiraillements nuisibles à leurs fonctions, et, en les abaissant, les rend mobiles. Cette traction est particulièrement nuisible au foie qui est un des points d'attache de lestomac, à l'estomac qui est un des points d'attache du baldaquin formé par le gros intestin, et au duodénum dont l'orifice de sortie est écrasé par le ligament qui supporte le petit intestin. Ainsi existe le cercle vicieux qui explique pourquoi la maladie ne guérissait pas. frS ! FIGlénaro du. MAGOHIN SC Fie. 5. — Schéma (face- de la suspension du côlon transverse ii l'estomac. — Coupe verticale suivaal un plan transversal passant par la ligne d'insertion pariéto-viseérate Uigne de réflexions) êtes feuillets dispenseuis du côlon. (Le mésocolon transverse et le grand épiploon ont été enlevés, >aul h bandelettes (a, B, C, ch, laissées pour montrer la disposition des feuillets du péritoine au niveau des divers points du colon transverse.) (F. Glénard, De l'Kntéroptose, Lyon Médical, -i8s:;. i a, bandelette péritoaéate réservée au niveau du coude droit; AC, arrière-cavité de l'épiploon ; B, ban- delette réservée au niveau de la. grande courbure, dans son trajet prépylorique (lig. pyhri-coMque. . <;, id. vers la partie moyenne de l'estomac; CA, côlon ascendant; CD, colon descendant; CT, côlon transverse; D, bas-fond du duodénum; d, bandelette péritonéale réservée au niveau du coude gauche; E, estomac; Ep (i), Ep (2), Ep. (3), Ep (t,), feuillets des sacs épiploïques; J. jéjunum, L, liga- ment pleuro-colique ; V, feuillet du coude droit; f, réflexion, sous le coude droit du mésocôlon lombaire (vu à travers une boutonnière pratiquée su repli péritonéali ; Us, mcseniérique supérieure. née de l'aorte; Pa, queue du pancréas entre les deux feuilleta postérieurs du niésoeôlon ; Ka, raie : Xc, dixième côte; W, hiatus de Winslow. % bord gauche de l'arrière-sac, derrière L'estomac; 2, ce bord, au moment où il tombe de la grande courbure sur le mésocôlon ; 3, bord droit derrière le pylore; h, ce bord, au moment où sa direction, jiixque-là oblique, devient (5) verticale et où il tombe sur le naésoi -ôlon ; y, i'enéiiv auverte sur la cavité de l'arrière-sac. N.-B. — Par la disposition anatomique de l'arrière-cavité des épiploons, le côlon, dans sa partie sous- pylorique, est suspendu à l'estomac, et il est indépendant partout ailleurs. L'épiploon gastro-colique ioue le rôle de ligament suspenseur de l'anse transverse. Les figures b et 6 montrent comment le gros intestin est, dans un point de sa partie transverse, soutenu par l'estomac et peut ainsi le tirer en bas. 68 CONFÉRENCES Fig. 6. — Schéma (profil) de la suspension du côlon transverse à l'estomac. — Cinq coupes antéro- postérieures suivant cinq plans verticaux successifs et parallèles dont le premier passe un peu à droite du pylore, le dernier au niveau de la grosse tubérosité de l'estomac. — E, estomac ; C, côlon ; D, duodénum ; I, iléon ; Ac, arrière-cavité de l'épiploon ; Gc, épiploon gastro-colique; W, hiatus de Winslow. I. Le plan passe au niveau du duodénum à sa naissance. — II. Au niveau de la portion prépylorique de la grande courbure; le poids montre que le côlon (c r ) est suspendu à V estomac (E). — II'. Met, méso- côlon transverse (doctrine de Meckel. Miïller) ; les a feuillets étant soudés en Met, le résultat est le même. III. De suite après la portion prépylorique de la grande courbure, l'épiploon Gc ne tombe pas encore plus bas que le côlon, mais forme déjà un repli qui ne permet plus à l'intestin de tirer sur l'estomac. — IV. Au niveau de l'orifice duodéno-jéjunal, l'épiploon forme un sac suspendu en avant du côlon et descendant plus bas. La mésentérique sup. (Ms), née de l'aorte (A) et les ligaments qui l'accom- pagnent et qui suspendent l'iléon (I), écrasent le duodénum lorsque le poids les place en I'. V. Au niveau de la grosse tubérosité. Le côlon n'a plus de rapport avec l'estomac. Ra, rate; Pa, pan- créas; Re, rein; Xc, dixième côte; L, ligament pleuro-colique. (F. Gloard, De l'Entéroptose, Ltjon médical, 1885.) D r F. GLÉNARD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET l'hYGIÊNE 69 Telle est, dans ses grandes lignes, la doctrine de l'entéroplose : c'est une théorie qui a fait donner à la maladie elle-même le nom d'Entéroptose ou encore, suivant l'usage qui fait désigner une maladie par le nom du médecin qui l'a expliquée, le nom de « maladie de Glénard », sous lequel la décrivent tous les auteurs. L'entéroptose est donc une maladie, d'allure névropathique ou dyspeptique, caractérisée par la chute, l'abaissement, la « ptôse » de l'intestin et, comme conséquence, par la ptôse des autres organes abdominaux, rein, foie, rate; comme la ptôse de ces organes s'accompagne toujours de leur mobilité anormale, les maladies qu'on décrivait jadis comme aulantde maladies différentes, telles que le rein mobile, le foie mobile, la rate mobile, rentrent donc aujourd'hui dans le cadre de l'entéroptose; il en est de même pour un grand nombre des cas, classés jadis sous le nom de dilatation de l'estomac, et qui sont dus à ce que l'estomac est atonique et abaissé du fait de l'entéroptose. Les deux figures 7 et 8 permettent le parallèle entre l'état normal et l'en- téroptose. ^———-JR 1 ï . . Jj| Wr [ ; w . Il 1 1 G va ■ || flf ET s " ■ \ h k en A i^^j^ i \ J y i • •* 1 • C.P *v "^--S^S-^sl » 1 '-W .. J.. si **\»^___ "*\/ c - - 1 • • R.6. V:ù. 7. — Schéma de l'état normal, F:g. 8. — Schéma de l'entéroptose. Schémas comparés de l'état normal et de l'entéroptose. A, aorte; C, escum ; CD, côlon descendant; Du, duodénum; E, estomac; F, foie; I, iléon; J, jéjunum; M, mésentère; Ra, rate; R, rein; RM, rein mobile; SI, côlon sigmoïdal; Sr, capsule surrénale; TI, première anse Iransverse ; T2, deuxième anse transverse ; VB, vésicule biliaire; W, hiatus de Winslow; X, dixième côte. 1, œsophage; 2, épiploon gastrohépatique; 3, épiploon pylori-colique; 4, ligament suspenseur du mésentère; 5, ligament coslo-colique droit; 6, ligament costo-colique gauche. La preuve que cette explication de la maladie est juste, c'est que l'on peut guérir ces pauvres femmes, réputées incurables, en recourant simultanément aux quatre moyens indiqués par la théorie : 1° Une ceinture élastique en forme de sangle, qui relève directement l'intestin, — et indirectement les organes abaissés avec lui, — en comprimant le ventre par sa partie la plus déclive; c'est ainsi qu'on est conduit à appli- quer la ceinture, non pas au-dessus des hanches, mais autour du bassin, et à lui donner la forme d'une sangle à bords parallèles; 2° les laxatifs salins quotidiens, qui corrigent l'insuffisance fonctionnelle de l'intestin et du foie; 3° le régime carné, qui est le mieux adapté à l'état d'atonie de l'estomac et de rétrécissement de l'intestin. Les herbivores ont une surface intestinale quatre 70 CONFÉRENCES fois plus grande que les carnivores; remarquez que les apôtres du végétarisme sont tous fort gras; 4° enfin les alcalins qui combattent l'hyperacidité presque constante dans cette maladie, et stimulent l'estomac et le foie. Avec ce trai- tement, la faiblesse, l'insomnie, la dyspepsie, et les symptômes nerveux se dissipent graduellement, les uns après les autres. Ce qui prouve bien la nature de la maladie. ri.a.i T.. 6. Entéroptôse. Entéroptôse sanglé*. Fig. 9 et io. — Schéma de l'action de la sangle dans l'entéroptose. Les figures ci-dessus (fig. 9 et 10) donnent une idée de l'action de la sangle dans l'entéroptose. Mais ce n'est pas tout, et, de l'étude de l'entéroptose, nous ne tirerions que la moitié de l'enseignement qu'elle nous apporte, si nous nous bornions à apprendre à la reconnaître et â la guérir. Il faut que nous sachions la prévenir et, pour cela, que nous en recherchions les causes. Or c'est ici que nous nous retrouvons avec le corset. La première remarque qui frappe dans l'étude de l'entéroptose, c'est l'extrême fréquence de cette maladie chez les femmes. Sur trois femmes qui se plaignent de dyspepsie ou de névropathie, une est atteinte d'entéroptose; c'est l'entérop- tose qui cause cette dyspepsie ou cette névropathie, et seul le traitement de l'entéroptose la guérira. Nous remarquons en outre que cette maladie est beaucoup plus fréquente chez les femmes que chez les hommes : sur cinq malades atteints d'entéroptose, il y a quatre femmes et seulement un homme. Cette grande fréquence chez la femme, cette différence de proportions suivant les sexes, que j'avais indiquées, ont été trouvées les mêmes par tous les auteurs qui les ont vérifiées, aussi bien en Amérique qu'en Allemagne, en Suisse qu'en Belgique, en Russie ou en Angleterre. D' F. GLÉNARD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIÈNE 71 Quelles sont donc les causes, plus spéciales à la femme, et si fréquentes chez elle, qui la prédisposent à la maladie par abaissement de l'intestin? Il en est deux, la grossesse et le corset. En réalité, il n'en est qu'une, le corset. La grossesse peut bien être fréquemment invoquée comme une cause déterminante d'entéroplose, soit par la décompression brusque de l'abdomen qui lui succède, soit par la maladie du foie dont elle est si souvent le point de départ; mais, comme la grossesse est un acte normal, physiologique, il est vraisemblable que les troubles consécutifs doivent avoir pour cause prédisposante l'abus antérieur du corset ou sa reprise ultérieure trop précoce. Le corset, en effet, qui étrangle la taille, agit sur les organes abdominaux et en particulier sur l'intestin dans le même sens que la maladie entéroptose, et dans un sens diamétralement opposé à celui de la sangle qui est indispensable pour combattre cette maladie. Il ne peut comprimer la taille qu'à la condition de déplacer les organes situés à ce niveau, et ces organes ne peuvent être déplacés qu'en étant refoulés en bas dans l'abdomen. Il ne peut les déplacer en haut à cause de la cloison formée par le diaphragme. Alors la niasse intestinale, refoulée, tirera sur ses points de suspension; et par leur intermédiaire, tirera sur l'estomac, sur le foie; ces organes déjà compromis par l'action constrictive, qui les allonge comme à la filière et leur impose une forme semblable à celle qu'ils ont dans l'entéroptose, réagiront à leur tour sur l'intestin; l'intestin, dont la fonction est entravée par les dévia- État normal. Fm.1 Goisét. Fig. 11 et 12.- Schéma de l'action du corset sur les wiseèces abdomiaaui tle corset provoque îles déformations et des dislocation- analogues à celles qui se produisent spontanément dans la maladie de l'entéroptose. tions angulaires au niveau de ses points de suspension, cessera de remplir son rôle normal d'absorption et surtout son rôle d'expulsion. Que la moindre cause de perturbation survienne, la nutrition sera profondément troublée, et c'est la maladie entéroptose qui, finalement, s'installera dans l'organisme ainsi prédis- posé, avec la diminution de calibre de l'intestin, la décompression de l'abdomen et l'atonie générale qui la caractérisent. Les figures ci-jointes (Il et 12) montrent bien, par la comparaison avec l'état 72 CONFÉRENCES normal, la nature des désordres produits par la constriction du corset, et la frappante analogie de ces désordres avec les désordres caractéristiques de l'entéroptose. C'est ainsi qu'on peut s'expliquer la grande fréquence de l'entéroptose chez la femme et sa bien plus grande fréquence chez la femme que chez l'homme. Quel enseignement tirer de ce rapide parallèle entre les méfaits du corset et la maladie entéroptose? Une première conclusion nous est imposée : Le corset est nuisible parce qu'il refoule dans le bassin la masse intestinale. Il serre trop haut. Celte aptitude est en outre dangereuse, parce que, le champ de refoulement de l'intestin étant libre au-dessous de la zone de constriction, le corset pourra être serré et d'autant plus serré que ce champ sera plus libre. Aussi les femmes qui se serrent beaucoup sont celles qui ont les corsets les plus courts. Une deuxième conclusion est la suivante : Le corset est nuisible parce que sa constriction s'exerce sur une zone trop étroite. Il ne serre que la taille. Enfin, la physiologie nous apprend que, pendant le travail digestif, les organes subissent des changements de volume, des changements de place en rapport avec leurs fonctions : le foie, l'estomac augmentent de volume et se portent en avant, l'intestin redresse ses courbes et se porte en haut : il en résulte qu'une ampliation de l'épigastre doit être possible au moment de la digestion. C'est bien ce que la nature a voulu en échancrant la base de la cage thoracique au niveau de l'épigastre. En outre, dans le mouvement de flexion du tronc en avant, c'est surtout au niveau de l'épigastre que s'accroît le diamètre antéro- poslérieur de l'abdomen aux dépens de son diamètre vertical ; or le corset, qui étrangle cette région dans un anneau inextensible, nuit également et à l'exer- cice régulier des fonctions digestives et à la mise en œuvre de certains mouve- ments ; le foie et l'estomac se développent trop peu et trop haut, immobilisant le diaphragme, gênant la respiration et les mouvements du cœur, faisant refluer le sang à la tête ; l'intestin se développe trop peu et trop bas, tous ces organes finissent par devenir atones. La femme ne peut se baisser parce que la flexion du torse en avant augmente encore la constriction du corset, ainsi que le montrent les figures 13 et 14 ; toute grâce dans les mouvements de la taille lui est interdite. La troisième conclusion est non moins formelle : Le corset est nuisible parce qu'il ne se prête pas aux variations physiologiques de volume de l'abdomen. Il est trop rigide. Ces trois conclusions si nettement déduites, ces trois causes de danger du corset sont connues depuis longtemps. Mais pourquoi ces causes sont-elles dan- gereuses pour la santé, voilà ce que nous apprend l'étude de l'entéroptose. Ce n'est pas tant parce qu'il comprime l'estomac ou le foie, ou les autres organes, que le corset est nuisible, ainsi que l'admettaient les anciennes théories, c'est parce qu'il refoule en bas la masse intestinale, ainsi que le prétend la théorie nouvelle ; et, du coup, le remède a été trouvé ! Les anciennes théories aboutissaient forcément à la suppression du corset, parce que, malgré leur tolérance pour un corset dit hygiénique, elles ne pou- vaient empêcher qu'on n'abusât de son action constrictive. La théorie de l'enté- roptose accepte le corset ; mais, de plus, elle conduit à prescrire un modèle D' F GLÉNARD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET l'hYGIÈNE 73 avec lequel il est difficile à la femme, malgré toute sa bonne volonté, de se trop serrer au niveau de la taille, c'est-à-dire au niveau de la zone la plus dange- reuse pour ses organes abdominaux. En effet, suivons les indications de la théorie. Notre premier soin, pour pré- venir le refoulement des organes dans le bas-ventre, sera de limiter l'aptitude d'ampliation de cette région ; pour cela, nous ferons porter sur elle, avant Fig. 13 et f',. — Direction des lignes de la pression exercée par le corset dans la station debout cl dans la station assise (d'après M. Auvard). tout, la constriction du corset, mais de bas en haut et très exactement, de telle sorte qu'il n'y ait aucune diversion possible. Nous permettrons ensuite à la femme de se serrer la taille : elle ne le pourra plus. Elle ne le pourra plus, du moins, sous peine d'étouffer, qu'en restant dans les limites permises par l'hygiène. Comme d'ailleurs le bassin est formé, à l'inverse de la base du thorax, par une ceinture osseuse incompressible, la constriction, qui est nécessaire pour servir de point d'appui au corset, ne peut, en cette région, déformer, aucun organe, ne peut dépasser des limites conciliables avec l'hygiène. De ce fait sera remplie également la seconde indication théorique, puisque la zone de constriction sera répartie sur toute la hauteur de la taille. Quant à la troisième indication, ou la femme consentira à ne pas serrer du tout sa taille — elle ne le pourra pas, du reste — ou bien elle devra accepter que, sur un point au moins de sa circonférence, le tissu du corset soit élastique. Ainsi se trouve rempli ce grand desideratum d'un corset que la femme puisse porter sans nuire à sa santé. Ainsi sera évitée une des conditions prédisposantes de l'entéroptose, de cette maladie qui cause le tiers des névropathies ou des dyspepsies si fréquentes chez la femme. L'étude de cette maladie nous aura non seulement enseigné comment on peut la prévenir, mais encore nous aura appris comment on peut concilier le maintien du corset avec la conservation de la santé, les prescriptions de l'hygiène avec les exigences de l'esthétique. 74 CONFÉRENCES Et c'est pour cela que « le clou de la mode est aujourd'hui de a'avoir plus de ventre ! » Puissance de la mode, qui, d'un mot d'ordre, a transformé la silhouette de nos contemporaines ! Puissance de l'hygiène, qui, par un argument enfin décisif, a subjugué la mode et dicté ses arrêts ! Depuis dix ans, les corsetières rivalisent avec une ardeur méritoire à réaliser le corset inspiré de la théorie de l'entéroptose. Quel est, de tous les modèles proposés, celui qui s'imposera? Le corset qui s'imposera est celui qui répondra: 1° Aux trois exigences suivantes de l'esthétique : dessiner la taille, soutenir la poitrine, conserver leur grâce aux mouvements du torse; 2° Aux trois exigences suivantes de l'hygiène : s'opposer au refoulement de l'intestin dans le bas-ventre ; éviter une constriction immodérée de la taille; permettre les variations d'amplitude de la base du thorax et de l'épigastre, soit pendant la respiration, soit pendant la digestion, soit aux mouvements de ilexion du torse en avant. Un corset qui se bornerait à soutenir ou même comprimer et relever le bas- ventre, et ne serait ainsi qu'une sangle déguisée, ne satisferait pas aux exi- gences de l'esthétique, qui veulent que la taille soit dessinée et la poitrine soutenue. Un corset qui, à la fois, soutiendrait le bas-ventre, dessinerait la taille et maintiendrait la poitrine, serait beaucoup trop long et ne satisferait ni aux exigences de l'esthétique, qui veulent la souplesse des mouvements du torse, ni Gorsel rationnel. — Goœsel ie Ltentéroptose. Fig. 15. — Le corset, pQur satisfaire à la fois à l'esthétique et à l'hygiène, doit être composéde deux pièces indépendantes et mobiles l'une sur l'autre : la sangle élastique et le corset proprement di à celles de l'hygiène, qui veulent l'expansibilité de la base du thorax et de l'épigastre. Non ! le type de corset qui restera sera celui qui se composera de deux parties indépendantes, mobiles, l'une sur l'autre, aux mouvements de flexion du torse : la sangle élastique embrassant les hanches et le bas- ventre, le corset propre- ment dit embrassant la taille et empiétant en bas sur la sangle. La nature — ' V» D 1 F. GLÉNARD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET L HYGIÈNE iO ■elle même nous donne le modèle dans les anneaux dont elle a orné le ventre de ses plus jolis insectes. La sangle élastique serait serrée la première, et par son bord inférieur plus que par son bord supérieur; la constriction de la taille serait ensuite réglée sur celle du bas-ventre. Le corset n'aurait de buses que latéralement et sa partie antérieure serait élastique. Mais il est un écueil qu'il faut éviter et qui serait aussi nuisible à l'hygiène qu'à l'esthétique : ce serait de considérer que le but essentiel est atteint si la courbe du ventre est supprimée, et mieux encore, si le ventre est incurvé. Un tel résultat ne peut être obtenu que par un corset très serré à la taille et descendant en triangle jusqu'à la naissance des jambes ; or, de chaque côté de ce triangle, le bas-ventre n'est plus soutenu, l'intestin y pourra être refoulé, et celte fâcheuse diversion permettra de trop serrer la taille. En réalité, le ventre serait écrasé de haut en bas. C'est le retour au corset du xvin e siècle ; or c'est là ce qu'évite la sangle qui embrasse les hanches. Le « clou » de la mode doit être, non de ne point avoir de ventre, maisd'avoir le ventre à sa place normale et avec sa forme normale, suivant le canon indi- viduel des proportions. Pour éviter cet écueil ou tout autre analogue, qui risquerait de faire sombrer la mode du corset actuel et avec lui le progrès remarquable réalisé dans l'hygiène du vêtement féminin, il importe au-dessus de tout de se souvenir que, cette fois du moins, l'hygiène a dicté la mode ; or l'hygiène n'a pas de caprices ; si elle édicté quelque arrêt nouveau, c'est toujours une conquête nou- velle pour la conservation de la santé. * La conservation de la santé exige-t-elle donc que toutes les femmes portent le même modèle de corset, le corset de l'entéroptose ? l'hygiéniste ne peut évidem- ment répondre que par l'affirmative. Autrement il ferait douter de sa foi dans la science au nom de laquelle il parle. C'est lui qui, pour éviter les abus de l'alcool ou du tabac, proscrit jusqu'au moindre petit verre, jusqu'à la plus légère cigarette. Mais le médecin exerce un art, il sait qu'il faut consentir d'habiles conces- sions pour sauvegarder les principes ; il se bornera donc à indiquer quels sont les signes auxquels on reconnaîtra l'utilité de substituer, à l'ancien corset, le corset nouveau recommandé par Thygiène. Les signes qui comportent l'indication du corset de l'entéroptose sont les sui- vants : la sensation de lassitude ou de faiblesse lorsque l'on enlève le corset, et la sensation de force plus grande lorsque la taille est serrée ; l'obligation, pour conserver les forces, d'augmenler graduellement la constriction du corset. Ces deux signes prouvent que déjà la tension abdominale est insuffisante, que les organes abdominaux sont mal soutenus, que déjà ils sont abaissés, que la femme commence à maigrir. Or ce sont là les signes de l'entéroptose au début; bientôt, lorsque la taille cessera d'être serrée, à la faiblesse s'ajouteront les douleurs d'estomac, les maux de reins; enfin, arrivera le moment où ces malaises ne seront plus supprimés par la constriction du corset, ne permettront même plus cette constriction ; les malades continueront à maigrir, au mépris de toute esthétique. Avec le traite- ment, avec le cornet de l'entéroptose, ces premiers symptômes seront rapide- 76 CONFÉRENCES ment enrayés et la maladie arrêtée dans son évolution; alors, phénomène remar- quable, telle femme, déjà malade, qui ne pouvait supporter à la taille la moindre pression d'un corset, non seulement, une fois munie de la sangle de l'entérop- tose, pourra de nouveau supporter à la taille la constriction qui lui était interdite, mais en éprouvera un réel bénéfice; c'est que le défaut de tension abdominale doit être combattu non moins que l'abaissement des différents viscères. Dès lors les malades cessant de maigrir, l'esthétique ne sera pas compromise. Mais le bénéfice d'une précoce substitution du nouveau corset à l'ancien, dès les pre- miers signes morbides, sera bien plus justifié encore, au point de vue esthétique, dans les formes d'entéroptose avec obésité; car l'entéroplose, comme la plupart des maladies chroniques de la nutrition, peut revêtir deux formes, la forme grasse et la forme maigre. Le développement du ventre sera ainsi combattu et l'on ne verra plus ces formes si disgracieuses que revêt la taille, chez les pauvres femmes condamnées par leur santé au corset de l'entéroptose, alors que depuis trop longtemps la maladie les avait outrageusement déformées. Ainsi donc, paradoxe remarquable de l'ancien corset, c'est au moment précis où, de simple objet de parure, il devient un objet utile à la santé, en combattant la faiblesse, les maux d'estomac, les maux de reins, c'est à ce moment précis qu'il faut se hâter de le rejeter. Cette faiblesse, ces malaises sont causés par la dimi- nution de tension de l'abdomen et le corset les combat par la constriction qu'il exerce; mais cette diminution de tension de l'abdomen est causée par le refou- lement et la diminution de volume des viscères, et la constriction exercée sur la taille par le corset aggrave cette cause de maladie. Il faut serrer l'abdomen, mais le serrer en bas et non à sa partie supérieure. Voilà ce que nous a appris la théorie de l'entéroptose : la faiblesse n'est pas chez l'entéroptosique un signe d'anémie, mais un signe de l'abaissement des viscères abdominaux et de leur défaut de soutien; la faiblesse est encore mieux combattue par une sangle au bas- ventre que par un corset à la taille; cette fai- blesse peut être le symptôme du début d'une des maladies les plus fréquentes de la femme, l'entéroptose ; la constriction de la taille par l'ancien corset est une cause qui prédispose à cette maladie et qui en aggrave les conséquences; enfin, la constriction du bas ventre tout en combattant la faiblesse, encore mieux que ne le fait le corset, prévient et contribue à guérir l'entéroptose. Maintenant que nous savons que le corset peut être, sans danger pour leur santé, porté par toutes les femmes, toutes les femmes doivent-elles porter un corset ? Je dis hardiment que oui, tant que du moins les femmes voudront ajouter aux motifs ornementaux que l'art de la parure trouve dans le tissu, la couleur, le pli des étoffes, les éléments de beauté qui distinguent son buste de celui de l'homme. Les femmes que la nature a modelées avec soin porteront un corset pour faire valoir l'œuvre de la nature, celles qui ont été moins favorisées pour corriger cette œuvre; les unes et les autres pour retarder l'heure à laquelle la nature se désintéresse de ce qu'elle a fait. Un médecin allemand, M. Schlanz, a fait la remarque que, dans les œuvres du peintre Cranach exposées au musée de Dresde, Eve, Lucrèce, toutes les déesses ont le dos rond. De même l'Eve d'Albert Durer a le dos rond, tandis que son Adam est magnifique. Leurs modèles étaient des femmes allemandes de la Renaissance qui ne portaient pas de corset, et ces peintres étaient de scru- D' F. GLÉNARD. — LE VÊTEMENT FÉMININ ET L'HYGIÈNE 77 puleux traducteurs de la nature. Schlanz en conclut que les générations de femmes sans corset ont le dos voûté. Et d'ailleurs la femme qui ne porte pas de corset est bien obligée, pour sou- tenir ses jupes, de les serrer autour de la taille avec des cordons; or n'avons- nous pas vu qu'une des causes de danger de l'ancien corset est précisément que sa constriction s'exerce trop baut et sur une zone trop étroite? Il en est de même pour les cordons. Les médecins ont toujours incriminé la constriction exercée par les cordons des jupes comme une des causes du rein mobile, c'est- à-dire de ce que plus lard on devait appeler l'entéroptose, J.-J. Rousseau, parlant incidemment du corset, s'exprime ainsi : « Je n'ose presser les raisons sur lesquelle les femmes s'obstinent à s'encuirasser ainsi : un sein qui tombe, un ventre qui grossit, cela déplaît fort, j'en conviens dans une personne de vingt ans, mais cela ne choque plus à trente... etc. » Qu'on me pardonne l'impertinence d'être d'un avis tout à fait opposé à celui du grand philosophe. Il ne faut jamais rien laisser tomber; si lo ventre est seul à grossir c'est qu'on est malade, il faut se faire soigner; si tout grossit, parfois on ne peut l'empêcher, mais au moins faut-il surveiller que cette transposition des lignes ne cesse pas d'être harmonieuse. L'âge de trente ans est le plus bel âge de la femme et le défaut d'harmonie est bien plus choquant encore que chez une personne de vingt ans; à celle-ci du moins son inexpérience peut ser- vir d'excuse et sa tendre jeunesse de compînsation. Une grosse question vient sur les lèvres : la jeune fille doit-elle porter un corset? et à partir de quel âge? La jeune fille doit porter un corset, lorsque sa croissance est achevée, ou encore à partir du jour où elle porte des robes de femme. C'est à sa mère qu'il appartient de veiller que le canon des proportions ne soit pas violé. Le diamètre antéropostérieur de la taille vue de profil ne doit être inférieur que d'un cinquième, au diamètre antéropostérieur des épaules ou des hanches, quatre parties ou quatre nez au lieu de cinq. Le diamètre de la taille doit être le triple de celui du bras. Vénus de Milo à 80 centimètres de tour de taille, Vénus de Médicis en a 75. La taille fine n'est pas dans la nature. Nous nous trouvons ainsi ramené à l'esthétique, qui a été notre point de départ et dont les enseignements concordent si bien avec ceux de l'hygiène pour régler définitivement la question du corset. Pourquoi est-ce que, dans l'éducation des femmes, à côté de l'hygiène qui leur est enseignée aujourd'hui, ne ferait-on pas une place à l'esthétique ? Le Beau doit être appris clans l'art de la parure comme dans tous les autres arts. Les privilégiés seuls savent ce qui est beau sans l'avoir appris. Pourquoi même n'y aurait-il pas, surtout dans notre France, qui impose ses modes aux autres pays, un comité d' « arbitrage des élégances » composé de médecins, d'artistes, de princesses de la couture, qui auraient mission de refré- ner les écarts de la mode ? iMais, dira-t-on, avec la mode actuelle, qui exige l'effacement de toute saillie abdominal, vous paralysez les efforts de ceux qui luttent avec tant de patrio- tisme contre la dépopulation. Non, car il doit y avoir deux modes. La femme qui se soustrait à la maternité doit être, comme chez les Assyriens il y a vingt et un siècles, aussi disqualifiée que l'homme qui méconnaîtrait la noblesse du travail ou celui qui refuserait de prendre les armes pour défendre son pays menacé. Mais peut-être la guerre des sexes, si activement menée de nos jours par les ~H CONFÉRENCES féministes, aura-telle comme conclusion logique l'égalité de la femme et de l'homme devant le vêtement, alors il n'y aura plus d'hygiène spéciale au vêtement féminin. La femme y perdra un de ses plus puissants attraits, l'homme une des plus fréquentes occasions qu'il avait d'admirer l'œuvre de la nature. Profilons-en donc pendant qu'il en est temps encore, et, si une menace aussi sombre venait à se réaliser, puisse la gracieuse mode actuelle, dictée par l'hygiène au nom de la théorie de l'Entéroptose, et conforme à l'esthétique au nom du canon des proportions, rester le dernier souvenir de ce qu'était la femme,, au temps de la parure ! M. Henri LECOMTE Agrégé de l'Université et Docteur es scietwsesj Professeur au Lycée Saint-Louis, Sous-Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle. LE CAOUTCHOUC — 4 mars Dans cette étude nous laisserons volontairement de côté tout ce qui concerne l'épuration et la fabrication, c'est-à-dire tout ce qui est du domaine de l'indus- trie européenne. Le sujet que nous avons à traiter se trouve ainsi limité aux conditions de l'extraction et de la préparation du caoutchouc dans les pays d'origine. Historique. — Dès le xvi e siècle on trouve des indications relatives au caout- chouc dans les écrits de divers auteurs (Fernandèsd'Oviedo 1536; le P. Charlevoix C. J.; Antonio de Herrera, 1549; Jean de Torquemada, 1615). Mais on s'accorde généralement pour attribuer au savant français La Condamine, chargé d'une mission dans l'Amérique du Sud (I), le mérite d'avoir fourni les premiers ren- seignements précis sur les propriétés et les usages du caoutchouc. L'ingénieur Fresneau (2), qui eut l'occasion de faire un long séjour à Cayenne, fit connaître les plantes productrices du caoutchouc et ce fut un autre Français, Fusée Aublet, qui en fournit le premier la détermination botanique. Si nous résumons à grands traits ces données historiques, c'est que nous croyons, pour notre part, que c'est une œuvre de justice de restituer au P. de la Neuville un mérite que tous les auteurs attribuent à La Condamine. Le P. de la (\) Ln ('.imdarnini', étafl chargé avec Bouguer, par L'Académie des Sciences, de mesurer un arc du méridieik Dao6 une let&Bfl Itua à l'Académie des Sciences le ae février 1751, le savant mathématicien îvi.itc l'usée que font lesOmaguas et les Portugais dece caoutchouc pour fahriquer des boules creuses dont ils se servaient avant le repas en guise dte serioguaîi; d'où le nom de Pao JK'iriiifja (bois de Seringue) donné à l'arbre producteur et pLua tard celui de Seringueros aux. récolteurs de caoutchouc. (8) Fresneau eut le mérite de faire connaître le mode de préparation du caoutchouc. Il paraît avoir entrevu l'importance que pouvait acquérir l'usage de cette substance (voir: Baron de la .Moinierie, lès Origines du Caoutchouc, La Hoehelle, is<*3 . H. LECOMTE. — LE CAOUTCHOUC 19 Neuville écrivait en effet, en 1723, une lettre très circonstanciée sur les propriétés du caoutchouc. Cette lettre fut publiée dès la même année (1) et reproduite sept ans après, en 1730, dans un livre intitulé : Observations curieuses sur toutes les parties de laphysique. Or la mission dont La Condamine fut chargé ne fut décidée qu'en 1731, c'est-à-dire bien après la publication delalettre du P. de la Neuville. Sans vouloir diminuer le mérite de La Condamine, qui possède d'ailleurs d'autres litres de gloire, nous pensons qu'il convient du moins d'accorder l'avantage incontestable de la priorité au P. de la Neuville. N'ayant pas l'intention d'écrire un traité complet du caoutchouc, nous ne pousserons pas plus loin cet historique et, après avoir fait, au sujet de La Conda- mine, une addition qui nous paraissait nécessaire, nous ajouterons seulement que si tous les chimistes du xvm e siècle et du commencement du xix° s'occupè- rent du caoutchouc à divers titres, cette substance n'était cependant que d'un usage très restreint et que c'est seulement à partir de la découverte de la vulca- nisation par Goodyear en 1839, que le caoutchouc vit ses emplois se multiplier. L'Angleterre n'importait en effet en 1830 que 30 tonnes de caoutchouc; en 1880, cinquante ans plus tard, l'importation atteignait 8.450 tonnes pour dépasser 16.000 tonnes en 1900. Origine botanique.— Comme la gutta-percha, avec laquelle il présente d'ailleurs aussi une analogie de composition chimique, le caoutchouc est produit par la coagulation du latex que contiennent certains végétaux. Tout le monde sait, en effet, que si on vient à briser une tige de pavot, il s'en écoule un liquide blanc, semblable à du lait, qu'on a désigné sous le nom de latex; les canaux qui le con- tiennent à l'intérieur des tissus sont des laticifères. Le latex du pavot ne produit pas de caoutchouc, mais toutes les plautes qui fournissent du caoutchouc laissent, comme le pavot, écouler un latex blanc par la moindre incision pratiquée à leurs divers organes. Et ces végétaux producteurs de caoutchouc se rencontrent exclu- sivement dans les régions chaudes du globe. Ceux qui sont exploités appar- tiennent à quatre familles, qui sont, par ordre d'importance, les Euphorbiacées, les Apocynées, les Artocarpées et les Asclépiadées. Le tableau ci-dessous, dressé en tenant compte des plus récents travaux, donne l'indication des principales plantes susceptibles d'être exploitées, avec leur extension géographique approximative. I. — Euphorbiacées. Hevea branliensis Muell. Arg., Brésil (Para) et Venezuela. — Spruceana — Brésil, Colombie. — discolor — Bio-Negro, Manaos. — pauciflora — Bio-Negro, Bassin de l'Amazone et de l'Oré- noque. — membranacea Muell. Arg., Brésil, Guyane anglaise. — rigidifolia — Bio-Aaupès. — Benthamiana Haut-Amazone, Bio-Negro, Bio-Aaupès, — lutea — Bio-Negro et Bio-Aaupès. — guyanensis — Guyane. — nitida Mart. — Haut-Amazone. i) Troisième lrthv ilu i\ de h Neuville soi les habitante île' la Gny.-imie. Mémoires peurxervir à l'Histoire des Sciences et des Beaux-Arts. Imprimez à Trévoux, mars \ii\i, p. 53h. 80 CONFÉRENCES Manihot Glaziovii MueU. Arg., (Maniçoba ou Leiteria). Province de Ceara. Micrandra siphonioides Benth., Rio-Negro. EupJtorbia Intisij Drake, Sud de Madagascar. Sapium tolimeme Hort., Equateur. — verum Hemsl., Equateur. — utile Preuss., Equateur. — decipiens Preuss., Equateur (1). biglandulosum var. 2, (d'après Huber, le loDg de l'Ucayali). — Marmieri Huber, (d'après Huber, le long de l'Ucayali). II. — Artocarpées. Artocarpus elastica Reinw., Java, Bornéo. — integrifolia Bl., Malacoa. Castilloa elastica Cerv., Amazone, Colombie, Nicaragua, Honduras, Mexique. — Markhamiana Collins, Colombie, Panama. Ficus elastica Boxbg., Assam, Burmah, Malacca. — religiosa L., Bengale, Inde centrale, Ceylan. — indica L., Inde, Malaisie, Philippines. — Yogelii Miq., Côte occidentale d'Afrique. — annulata Bl., Malacca. — altissima Bl., Malacca. — oblusifolia Roxbg., Malacca. III. — Apocynées. Leuconotis eugenifolius Jack., Bornéo. Landolphia madagascarlensis K. Schum., Madagascar. Pelersiana Th. Dyer., Congo. Zanzibar. — owaricnsis Pal. de Beauv., Cameroum, Gabon, Congo, Angola. Heudelotii D. C, Sénégal, Soudan, Guinée, Fouta-Djallon, Came- roun. — Kirkii Th. Dyer., Zambèze. — h'iainei Pierre, Congo. — Perrieri Jum., Madagascar. — sphœrocarpa Jum., Madagascar. — Lecomtei Dewèvre., Congo. Tabernœmontana. (Plusieurs espèces utilisées à la côte occidentale d'Alrique.) Mascarenhasia elastica K. Sch., Madagascar. Mascarenhasia lisianthiflora D. C, Madagascar. — anceps Boiv., Madagascar. Hancornia speciosa Gomez, Bégion des Tocantins (Brésil). Kickxia elastica Preuss, Côte occidentale d'Afrique. — africana Benth., — — — latifolia Stapf., — — (1) D'après M. Jumelle (liev. cuil. coi., 20 mars 1902), ces quatre espèces, à l'exclusion du .S. biijhm- dulosam MueU. Arg., produiraient seules du caoutchouc. H. LECOMTli:. — LE CAOUTCHOUC 81 Carpodinus Foretiana Pierre, Afrique occidentale. — Jumellei Pierre, — — lanceolalus K. Sch., — Dyera laxifhra llook., Péninsule malaise (1). Parameria glandulifcra Benth., Péninsule malaise et Indo-Chine. Urceola elastica Benth., Péninsule malaise. Ecdysanthera micrantha D. G., Indo-Chine. IV. — ASCLÉPIADÉES. On cite, de cette famille, le Cryplostegia madagascariensis Boj. comme pro- duisant du caoutchouc pendant une partie de l'année seulement. Cette plante ne donnerait qu'un produit résineux pendant la saison pluvieuse. Laticifères. — Le latex des plantes à caoutchouc est contenu dans des canaux désignés sous le nom de laticifères. Ce sont des tubes indéfiniment rameux, qui se montrent de très bonne heure chez l'embryon, puis s'allongent, se ramifient et s'anastomosent, en pénétrant dans les tissus de nouvelle formation à mesure que la plante s'accroît. On les rencontre dans tous les organes : racines, tiges, feuilles, fleurs et fruits. Dans la tige, on les rencontre surtout abondamment dans la moelle, quand la tige est jeune, mais en bien plus grand nombre dans la zone moyenne de l'écorce chez les tiges un peu âgées. Des anastomoses entre les laticifères de la moelle et ceux de l'écorce peuvent suivre le trajet des rayons médullaires (Castilloa elastica Cerv.). Dans les entre-nœuds ils sont principale- ment allongés parallèlement à l'axe de l'organe ; mais aux nœuds, ils possèdent de nombreuses ramifications anastomosées en tous sens. On trouve la continuation de ces laticifères dans la racine et jusque dans les feuilles, où ils suivent les nervures avant d'aller se terminer dans le méso- phylle (2). Le diamètre des laticifères est très variable, puisqu'il atteint 5o [j. chez le Ean- cornia speciosa Muell. d'Arg. (Tschirch) et ne dépasse guère 2 [j. 1/2 chez le Lan- dolphia Petersiana Th. Dyer (Chimani). C'est surtout de la tige qu'on extrait le latex ; or, dans cet organe, les laticifères sont principalement dirigés suivant la longueur et présentent peu d'anasto- moses transversales. Il en résulte nécessairement que de deux sections d'égale profondeur et d'égale longueur, pratiquées dans l'écorce d'une plante à caoutchouc, celle qui est dirigée perpendiculairement à l'axe de l'organe rencontre un nombre bien plus grand de laticifères que celle qui est dirigée parallèlement à l'axe. C'est d'ailleurs ce que prouve directement l'expérience (3). II faut reconnaître, d'autre part, qu'une autre cause vient encore s'ajouter à celle que nous venons de signaler, du moins quand on pratique des incisions longitudinales de grande étendue. C'est qu'en effet la sortie du latex est pro- (1) Ridley cile uu grand nombre d'espèces produisant du caoutchouc, mais nous n'indiquons ici que les producteurs les plus connus. (2) En raison du petit nombre de laticifères que contiennent les feuilles, je ne crois pas qu'il suit pratique d'extraire le caoutchouc de ces organes, comme on l'a tenté pour la gutla-percha. (3) Dans une série d'expériences poursuivies à Hénaratgoda, sur des Heveas cultivés, Willis a tou- jours observé que, toutes choses égales d'ailleurs, les incisions obliques (45° sur l'axe) fournissent environ deux fois plus de latex que les incisions longitudinales (Cantor Lectures, Society of Arts, by D r Morris, C. M. G., 18 avril et 23 avril 1&99.) Si CONFÉRENCES voquée par la tension des tissus. Par suite de l'accroissement en diamètre de la tige, l'écorce qui l'entoure se trouve tendue, comme l'étoffe d'un vêtement trop étroit autour d'un corps trop volumineux. Et c'est précisément cette tension qui agit par compression sur les laticifères pour en expulser le latex. Mais on comprend facilement qu'il suiïit d'une incision longitudinale un peu étendue pour diminuer cette tension dans de notables proportions, tandis qu'une incision transversale, quelle que soit son étendue, n'amoindrit pas cette pres- sion, pas plus d'ailleurs qu'une ceinture divisée dans sa longueur en deux lanières ne continue à serrer le corps qu'elle entoure. En résulte-t-il nécessai- rement que les incisions transversales ou obliques soient seules recomman- dables? S'il s'agissait d'extraire le plus possible de latex d'une plante, sans aucune autre considération, il n'est pas douteux que ces incisions seraient les plus efficaces. Mais le récolteur ne doit pas seulement envisager le présent : il lui faut encore assurer la possibilité de récoltes ultérieures. Or, à ce point de vue, il est incontestable que les incisions transversales sont désastreuses, car elles provoquent de nombreuses solutions de continuité dans les laticifères. Il est vrai que si les deux lèvres de la plaie ne sont pas trop éloignées, un tissu cicatriciel va se former pour combler celte plaie ; mais la formation de ce nou- veau tissu divise les laticifères en tronçons d'autant plus courts que les incisions primitives étaient plus rapprochées les unes des autres et il en résulte que les incisions ultérieures, ne portant que sur des laticifères de peu d'étendue, ne laisseront écouler qu'une très petite quantité de latex. On ne peut remédier à cet inconvénient qu'en espaçant les saignées par de longs intervalles, car pen- dant ce temps se forment, à l'intérieur de l'écorce, de nouveaux tissus dans lesquels pénètrent et s'étendent les laticifères anciens. Soit que les laticifères se trouvent plus nombreux à la base de la tige qu'à une certaine hauteur, soit que la tension des tissus corticaux y atteigne une plus grande valeur, les incisions laissent en général écouler plus de latex que des incisions égales pratiquées plus haut. Mais, si les incisions sont renouvelées un grand nombre de fois, à intervalles assez rapprochés, les supérieures finissent par laisser écouler une plus grande quantité de latex que les inférieures. C'est que plusieurs facteurs interviennent simultanément et que si la tension des tissus provoque la sortie du latex, il est non moins certain que l'arrivée plus ou moins facile de la sève élaborée dans les mêmes tissus doit exercer une influence marquée sur la production du latex. Quand les incisions pratiquées dans l'écorce d'une plante à caoutchouc ne sont pas suffisamment étendues pour apporter à l'avenir un obstacle insurmon- table à la circulation de la sève élaborée, non seulement la répétition de ces incisions ne diminue pas la quantité de latex qui s'écoule chaque fois, mais encore elle semble l'exagérer. Seulement, comme l'interposition des tissus de cicatrisation constitue en somme un obstacle au passage de la sève élaborée, si l'écoulement du latex s'accroît pour toutes les incisions pratiquées, il s'accroît principalement pour celles qui sont situées le plus haut sur la tige. En somme, toute plaie provoque un afflux plus abondant de matériaux destinés à la pro- duction des tissus de cicatrisation, et cet afflux de matériaux a pour conséquence indirecte la production d'une plus grande quantité de latex. Huber a constaté qu'au- Brésil les troncs d'Hevea exposés directement à la lumière ne fournissent que très peu de latex, tandis que les troncs situés à l'ombre, comme c'est le cas dans la forêt, en laissent écouler une plus grande quantité. Ne connaissant pas les circonstances exactes dans lesquelles cette H. LECOMTE. — LE CAOUTCHOUC 83 observation a été faite, il ne nous est pas possible de prévoir l'explication qui peut en être donnée ; mais, cependant, nous avons cru devoir signaler le fait, car il intéresse à un haut degré les personnes qui se livrent actuellement à la culture des plantes à caoutchouc. En résumé, la nature, la fréquence, la profondeur et l'efficacité des entailles à pratiquer se trouvent sous la dépendance étroite des circonstances anatomiques et biologiques. Des observations isolées peuvent jeter quelque clarté sur la question ; mais, seule, une étude attentive, longuement et méthodiquement poursuivie, peut l'éclairer complètement. On sait que les feuilles des arbres à gutta-percha contiennent de la gutta, et que plusieurs procédés ont été préconisés pour extraire cette gutta. On a eu aussi l'idée d'appliquer la même méthode d'extraction aux plantes à caoutchouc (Tropenpflanzer, n° o, i900). Ces essais, poursuivis par le D r Axel Preyer, à Ceylan, en 1899 et 1900, n'ont fourni qu'un rendement très minime (32o milli- grammes de caoutchouc pour 500 feuilles d'un Hevea brasiliensis âgé de vingt- deux ans). Cette méthode ne parait donc pas pouvoir passer dans la pratique. Latex. — Le liquide blanc contenu dans les laticifères n'est pas plus la sève de la plante que le lait d'un animal n'est l'analogue du sang. Et, de même que le lait est sécrété par des glandes spéciales recevant indirectement leurs matériaux du sang, mais ne présentant aucune communication directe avec l'appareil vasculaire sanguin, de même les canaux laticifères renfermant le latex sont anatomiquement distincts des vaissaux qui conduisent la sève. Le latex, comme le lait, doit sa couleur blanche à la présence d'un grand nombre de globules très petits, en suspension dans un liquide à peu près incolore ; en deux mots, le latex et le lait sont des émulsions naturelles. Dans ces émulsions, il faut donc distinguer le liquide ou plasma et les globules. Tandis que les globules du lait sont formés exclusivement par des graisses, les globules du latex paraissent constitués uniquement par des carbures d'hydro- gène correspondant, d'une façon générale, à la formule de l'isoprène C 5 H 8 . Souvent le latex présente une légère teinte rosée qu'il doit à la dissolution de principes colorants contenus dans les écorces dont il provient. Comme le lait des animaux, le latex est parfois comestible (lait (Xtlevea) et, pour ma part, j'ai vu mes porteurs Loangos mordre à pleine bouche dans des fruits de Landolphia (L. Foreti Jum.) gorgés de latex. Celui des Euphorbes peut, au contraire, être toxique (Euphorbia Tirucalli L.). La réaction du latex à la sortie du végétal est acide pour tous les Landolphia que j'ai eu l'occasion de rencontrer au Congo, mais à des degrés divers ; je trouve, au contraire, dans mes observations écrites au jour le jour, que celui de Manihol Glaziovii s'est montré, à l'essai, neutre ou peut-être très légèrement alcalin. D'autre part, Biffen, Parkin et V. Romburgh sont en désaccord sur la réaction du latex iV Hevea. Il n'est pas inutile de présenter, à ce sujet, une observation qui a son importance. On oublie trop souvent, en effet, que le con- tenu des laticifères est double : d'une part, une mince couche de protoplasme pariétal, d'autre part, le latex lui-même, contenu dans ce revêtement protoplas- mique, comme une énorme vacuole dans une mince pellicule de protoplasme. Or, chez les végétaux, autant qu'on a pu s'en assurer, la réaction du suc cellu- laire contenu dans les vacuoles (ici le latex) présente une réaction acide, tandis que la réaction du protoplasme est généralement alcaline. Que le latex expulsé par la plante soit presque pur, il présentera une réaction acide ; qu'il soit, au 8i CONFÉRENCES contraire, mélangé de protoplasme, cette réaction acide s'atténuera avec la pro- portion de protoplasme, et pourra même devenir alcaline si le protoplasme est en forte proportion. Le liquide dans lequel se trouvent en suspension les globules du latex ne peut évidemment posséder une composition uniforme pour toutes les plantes à caoutchouc, et même pour le latex d'une même espèce, suivant la nature du sol et aussi suivant les conditions climatériques. Il est incontestable, en effet, qu'il doit tenir en dissolution toutes les substances solubles du protoplasme, c'est-à- dire albumine, sels minéraux ou organiques, glucose, etc. Les analyses qui ont été faites de différents latex signalent la présence de ces diverses catégories de substances. Il nous paraît donc inutile de fournir ici des chiffres qui n'ont rien d'absolu et qui sont susceptibles de varier avec toutes les conditions de milieu exerçant leur action sur la plante. Avant de passer à l'étude des globules, nous voulons cependant signaler encore un caractère du liquide, c'est sa richesse en oxydase, du moins dans les plantes jeunes. Le latex que nous avons extrait d'un plant de Castilloa elastica Cerv., mesurant 60 centimètres de hauteur, bleuissait très énergiquement la teinture de gaïac. Nous avons obtenu le même bleuissement, mais beaucoup moins pro- noncé, avec du latex de Landolpliia Hendelotii, venant de Kouroussa et conservé pendant près de trois ans grâce à l'addition d'un antiseptique qui devait être le formol. Quel peut être le rôle de ces oxydases dans le latex ? On ne peut évi- demment, à ce sujet, émettre que des hypothèses. Mais je ne serais pas éloigné de croire, pour ma part, que la présence de divers sucres dans le latex, signalée pour la première fois par A. Girard, est précisément le résultat de l'action des oxydases sur les carbures constituant les globules, et ces carbures nous appa- raîtraient alors comme des réserves transitoires, au même titre que le glycogène contenu dans les cellules hépatiques des animaux. Les globules en suspension dans le latex sont généralement très petits. Chez diverses espèces du genre Landolpliia, ils ne nous ont pas paru dépasser 1 ;j. ; mais chez le Castilloa elastica Cerv. ils mesurent jusqu'à 3 p. et 3,5 u.. D'après Adriani, les dimensions extrêmes seraient 0,8 p. et 5,1 p.. Bien entendu, la compo- sition chimique de ces globules ne peut être connue qu'indirectement, par l'analyse du caoutchouc dont ils sont les parties constituantes et, de cette analyse elle-même, il ne faut retenir que le résultat brut, car les distillations succes- sives auxquelles on soumet cette substance nécessitent une élévation de tempé- rature qui doit avoir pour résultat de modifier l'agrégation moléculaire. Si nous nous en tenons à ce résultat brut, nous constatons que la composition du caoutchouc peut être exprimée approximativement par la formule C 5 H 8 . Je dis approximativement, car les résultais de toutes les analyses ne sont pas exac- tement concordants, ce qui s'explique fort bien par les modifications chimiques dont cette substance peut être l'objet sous l'influence des oxydases par exemple. Encore ne faut-il pas conclure que la formule C 5 H 8 , si les résultats étaient concordants, représente exactement la composition du corps qui constitue le caoutchouc. Et, de fait, par des distillations successives, on obtient des carbures appartenant à des séries différentes. La formule C 5 H 8 représente donc une moyenne de composition et n'est pas une formule chimique au sens propre du mot. Coagulation (1). — Ces globules réunis, agglomérés, constituent le caoutchouc m Au cours d'un voyage au Congo, effectué en 1893-1894, nous avons eu l'occasion d'expérimenter un très grand nombre de procédés de coagulation ; les principaux résultats de ces études ont été H. LECOMTE. — LE CAOUTCHOUC 85 et c'est précisément le résultat de l'opération connue sous le nom de coagula- tion. Quand on fait agir sur le lait de vache la présure extraite de la caillette du veau, cette présure provoque la solidification de l'albumine (caséine) dissoute dans le liquide et c'est cette caséine qui entraîne les globules de graisse pour former le lait caillé. Le liquide restant ne contient plus les globules et en même temps il a perdu la caséine qu'il tenait auparavant eu dissolution. Mais, dans le coagulum ainsi formé, les globules ne sont pas nécessairement fusionnés ; ils sont simplement emprisonnés dans un réseau de caséine. Cette coagulation ne pourrait donc se produire si la caséine n'existait pas. De même, quand le sang se coagule, c'est la fibrine, sous forme d'un fin réseau, qui entraîne les globules du sang pour former le caillot, comme le filet dans la rivière entraine les poissons. Puisque le latex des plantes à caoutchouc contient aussi des substances albu- minoïdes en dissolution dans le liquide, on pourrait concevoir la coagulation de ce latex comme étant absolument analogue à celle du lait. (Biffen, Parkin.) D'autre part, quand la crème s'est séparée du lait, cette crème est constituée par les globules de graisse qui surnagent en raison de leur plus faible densité. Il suffit de battre fortement cette crème pour que les globules, jusque-là distincts, perdent leur individualité et se fusionnent en une masse continue qu'on appelle le beurre. Ici, il n'y a plus entraînement des globules par une substance intermé- diaire, mais véritablement fusion, coalescence des globules. On conçoit facilement que la coagulation des latex à caoutchouc puisse être envisagée comme une opération de coalescence des globules, analogue à ce qui se produit dans la fabri- cation du beurre. En ce qui me concerne, je pense que la coalescence des globules peut seule donner naissance à du caoutchouc, mais une coalescence incomplète, les glo- bules se soudant les uns aux autres par leurs points de contact, sans se fondre complètement les uns dans les autres. Que les substances azotées, dissoutes dans le liquide, interviennent souvent dans ce phénomène et provoquent une coagulation préparatoire, je ne le con- teste pas. Si, par l'action de la chaleur ou d'un réactif approprié, on détermine la solidification de ces substances azotées, il est clair qu'elles entraînent les globules du latex, comme la fibrine entraîne les globules du sang, et que ces globules, ainsi rapprochés, pourront plus facilement se souder les uns aux autres. En d'autres termes, cette opération rapproche les globules les uns des autres, comme l'écrémage les rapproche daus le lait des animaux. Mais si la présence de matières azotées peut présenter un certain intérêt à ce point de vue, elle est cependant nuisible, en ce sens qu'elle constitue une condition particulièrement favorable au développement des agents de putréfaction. Et, de fait, comme nous venons de le dire plus haut, les latex qui fournissent les meilleures caoutchoucs sont précisément ceux qui contiennent le moins de substances azotées. On sait que, dans le barattage de la crème pour la fabrication du beurre, l'opération ne réussit qu'avec le concours de la chaleur, et, pour satisfaire cette condition, la crème est un peu chauffée avant d'être barattée. A. Girard a pensé qu'il en était de même pour la coagulation du caoutchouc, et on a voulu voir consignés dans un rapport autographié et distribué à un nombre très limité d'exemplaires parles soins de la Société d'études du Congo. 86 CONFÉRENCES là une analogie avec la coalescence des globules de crème pour donner le beurre. Nos expériences personnelles, réalisées sur le latex de Landolphia Heudelotii, viennent infirmer cette manière de voir, car nous avons pu nous assurer que ce latex, maintenu à 0° centigrade, se coagule facilement par addition d'alcool, lui-même refroidi à 0° centigrade, et que la quantité d'alcool nécessaire pour provoquer la coagulation complète n'est pas sensiblement plus grande dans ce cas particulier qu'à une température de -f-32° centigrades. D'ailleurs, nous ne croyons pas qu'on soit jamais arrivé à fabriquer du beurre, en partant de la crème, autrement que par une agglomération mécanique des globules, tandis que la préparation du caoutchouc peut être le résultat d'une action chimique ou calorifique. Il existe donc entre ces deux coagulations des différences pro- fondes qu'il n'est peut-être pas encore l'heure de dégager nettement, mais qui s'affirmeront probablement à mesure qu'on se fera une idée plus complète de la coagulation des latex. Il me semble que les latex riches en substances albu- minoïdes, dont la coagulation emprisonnerait les globules, ne fourniraient qu'une substance aussi éloignée du caoutchouc proprement dit que le lait caillé diffère du beurre. Il ne sera pas inutile d'indiquer ici, très sommairement du moins, les diffé- rentes causes qui peuvent provoquer la coagulation des latex. 1° Agents mécaniques. — A vrai dire, les agents mécaniques ne déterminent pas la coagulation, mais la préparent plus ou moins, en rapprochant les globules. Les latex, comme le lait, peuvent être écrémés, car les globules, moins denses que le plasma, montent par le repos former à la surlace une sorte de crème. La force ascensionnelle des globules est proportionnelle, d'une part, à leur volume et, d'autre part, à la différence de densité entre le liquide et les globules. Mais un autre facteur intervient, c'est la viscosité du plasma, provoquée par la présence de matières albuminoïdes ou de sucre. Ilestévident, a priori, que l'ascension des globules est d'autant plus difficile que la viscosité du liquide est plus grande. Dans un latex, les globules ne sont point tous de même taille. Les plus grands montent donc par le repos à la surface former une crème, mais les plus petits, ceux dont la force ascensionnelle est incapable de vaincre la viscosité du liquide, restent en suspension dans ce liquide et lui conservent une couleur blanche plus ou moins prononcée. La même séparation des globules peut être obtenue au moyen d'un appareil analogue aux écrémeurs centrifuges; mais, bien entendu, la vitesse de rotation doit être d'autant plus grande que les globules sont plus petits. Pour le lait de Castilha elaslica la vitesse nécessaire dépasse déjà 6.000 tours à la minute. En additionnant d'eau les divers latex, on provoque la montée des globules et la crème se forme beaucoup plus facilement que si ces mêmes latex ne sont pas étendus d'eau. L'explication de ce fait est très simple : en ajoutant de l'eau à un latex, on dilue de plus en plus les substances dissoutes dans le plasma et on rend ce dernier d'autant plus fluide que la quantité d'eau ajoutée est plus grande. La viscosité du liquide se trouvant par là très atténuée, les globules montent plus facilement à la surface. L'addition de l'eau constitue donc, en somme, non pas une action chimique, mais plutôt une action mécanique. Certains réactifs, cités par tout le monde comme des agents chimiques de coa- gulation, n'agissent d'ailleurs qu'en modifiant les conditions mécaniques de l'as- cension des globules. C'est le cas du bichlorure de mercure en solution aqueuse. Il élève la densité du liquide sans modifier celle des globules et, comme la force H. LECOMTE. — LE CAOUTCHOUC 8~ ascensionnelle de ces globules est proportionnelle à la différence de densité du plasma et des globules, ceux-ci viennent se rassembler très vite à la surface. Il suffit d'agiter le récipient pour disséminer les globules et reconstituer le latex (1). Ainsi, il faut bien le remarquer, dans les diverses circonstances énoncées ci- dessus, il y a rassemblement des globules, il n'y a pas coagulation proprement dite. Mais il suffit de faire disparaître par un moyen quelconque (évaporation, pression, etc.) l'eau interposée entre les globules pour provoquer la soudure — à dessein je ne dis pas le fusionnement — de ces globules. 2° Agents physiques. — La chaleur doit êlre placée au premier plan. En effet, en ce qui me concerne, je ne connais pas de latex qui soit réfractaireà cet agent physique. Mais les uns se coagulent par simple élévation de température, sans le concours d'une évaporation énergique, ce sont les meilleurs; les autres, au contraire, se coagulent seulement par une ébullition plus ou inoins prolongée qui entraîne une évaporation notable du liquide. Ceux-ci ne fournissent, en général, qu'un produit de mauvaise qualité, destiné à se durcir rapidement et à perdre toute trace d'élasticité. En ce qui concerne les Landolphia d'Afrique, j'ai toujours constaté que les latex fournissant du vrai caoutchouc se coagulent complètement avant d'atteindre la température d'ébullition ; les autres ne se coagulent que peu à peu, à la suite d'une ébullition prolongée. Ces derniers fournissent toujours des produits adhérents, d'aspect nacré, qui sont d'abord élastiques, mais qui durcissent dès le lendemain de la préparation et sont à peu près inutilisables. La préparation du caoutchouc d'H< j vea du Brésil par l'enfumage rentre dans cette catégorie. Le noir de fumée et les produits volatils de la combustion n'in- terviennent vraisemblablement qu'à titre d'antiseptiques. 11 ne me parait pas non plus que la coagulation spontanée puisse être attribuée à autre chose qu'à une lente évaporation du liquide, dans laquelle la chaleur intervient naturellement, soit que cette coagulation se produise dans les latici- fères eux-mêmes, soit à la surface de l'écorce des végétaux incisés, soit sur la peau chaude et humectée de sueur des récolteurs. 3° Agents chimiques. — Nous comprendrons sous cette rubrique toutes les substances — réactifs ou produits naturels — qui provoquent la coagulation des latex, sans qu'il soit possible pour le moment d'expliquer leur action par une modification mécanique ou physique du milieu. Nous considérerons d'abord les produits de laboratoires. a) Alcools (2). — L'alcool ordinaire est un bon coagulant pour tous les latex, mais, chose curieuse, nous avons trouvé, en opérant avec des alcools purs, que les différents alcools monatomiques possèdent un pouvoir coagulant très diffé- rent, qui croît avec la condensation de la molécule, dans l'ordre suivant : 1° Al- cool métbylique; 2° alcool éthylique; 3° alcool propylique; 4° alcool butylique; 5° alcool amylique. Ce dernier étant de beaucoup le plus actif, il suffit de la pré- sence d'une faible proportion de cet alcool dans l'alcool éthylique pour commu- niquer à ce dernier un pouvoir coagulant beaucoup plus considérable. Or, dans les distillations trop poussées, les alcools obtenus sont toujours chargés d'alcools supérieurs très favorables à la coagulation. (1) Lecomtb. Bull, du Muséum d'Hist. nat., 1902, pp. 142et$uiv. (2) id. Ibid. 88 CONFÉRENCES b) Acides. — La plupart des acides minéraux et organiques provoquent la coagulation des latex. Au premier rang des premiers, nous citerons l'acide sul- fuiïque, puis l'acide azotique et l'acide chlorhydrique. Parmi les acides organi- ques, signalons l'acide acétique et l'acide oxalique. Les acides minéraux exerçant habituellement sur le caoutchouc une action destructive, nous avons recommandé depuis longtemps de verser le latex dans le réactif étendu d'eau jusqu'à épuisement du pouvoir coagulant. A ce moment, tout l'acide est employé et le caoutchouc peut se conserver dans de bonnes con- ditions. c) Sels. — Nous avons signalé plus haut, à propos des agents mécaniques, l'action du bichlorure de mercure. Il est probable que des sels préconisés jus- qu'ici : chlorure de sodium, iodures, fluorures, alun, etc., quelques-uns doivent leurs propriétés à la même cause que le bichlorure. Nous ne possédons pas une quantité suffisante de latex pour entreprendre une élude suivie dans cet ordre d'idées. Fait curieux, et que nous avons déjà eu l'occasion de signaler (1), certains de ces réactifs provoquant la coagulation d'un latex peuvent très bien n'exercer aucune action sur le latex d'une espèce très voisine. C'est ce que nous avons constaté pour les acides et l'alun au sujet des diverses espèces du genre Landol- phia; mais, dans les pays où se trouvent les plantes à caoutchouc, il est souvent difficile de se procurer des réactifs; on a donc été amené à utiliser les sucs des végétaux ; ceux qu'on préconise le plus sont les suivants : feuilles de Bauhinia reticulata L. ; feuilles de Tamarinus iniica L. ; feuilles de Baobab (Adansonia digitata L.). Nous ne croyons pas cependant que le suc extrait de ces feuilles emprunte son pouvoir coagulant au tanin, mais plutôt aux acides, comme, d'ail- leurs, les feuilles de divers Hibiscus, Cactus, Ficus, etc. D'après Chevalier, on peut même utiliser le fruit du Landolphia Heudelolii D. C, avant la maturité. Comme on le voit par cet exposé, nécessairement très sommaire, la coagu- lation des latex peut être obtenue par une multitude de procédés. Nous n'hési- tons pas à déclarer, pour notre part, que la chaleur nous paraît être de beaucoup le meilleur agent de coagulation, probablement aussi le plus général. Procédé suivi à Para. — Il nous reste, pour ne pas nous confiner exclusive- ment dans le domaine des indications théoriques, à décrire dans ses détails un procédé suivi dans un pays de grande production. Nous ne pouvons mieux faire que de choisir la coagulation du latex au Para. Le latex ayant été recueilli en suffisante quantité, le seringuero le verse clans un vase plat et large. Puis il allume un feu de bois qu'il couvre d'un tuyau ou entonnoir (diable) faisant fonction de cheminée; par l'extrémité supérieure de cette cheminée il jette sur le feu des noix de divers palmiers, tels que Atlalea excelsa, Maximiliana regia ou bien des noix de Bertholletia excelsa. Quand le feu laisse échapper une fumée abondante et claire, le seringuero, s'armant d'une longue palette de bois au préalable enduite d'argile, trempe l'extrémité élargie de cette palette dans le latex et la place dans la fumée, en retournant dans tous les sens; il se produit, par l'effet de la chaleur, une mince couche de caoutchouc. L'ouvrier recommence et le nouveau latex se coagule à son tour. On poursuit cette opération jusqu'au (-1) Bull, du Muséum d'Hlst. nal., 1901, n° !,, pp. 192 et suiv. H. LECOMTE. — LE CAOUTCHOUC 89 moment où le biscuit de caoutchouc a atteint les dimensions habituelles (épaisseur ordinaire des biscuits, 10 à 12 centimètres). Biffen a montré que la fumée produite par les noix de palmier contient de l'acide acétique et de la créosote; le premier produit aide probablement à la coagulation; quant à la créosote, elle constitue, avec le noir de fumée, un excellent antisep- tique, empêchant toute putréfaction de se produire ultérieurement dans les biscuits de caoutchouc. Extraction des écorces. — Nous croyons devoir faire une place à part à un mode d'extraction qui a été préconisé depuis quelques années et qui est même déjà entré dans le domaine de l'application pratique. Cette méthode repose sur le fait constaté que le latex des Landolphia se coagule spontanément dans les laticifères des lianes coupées, et forme, dans ces laticifères, des filaments ténus, distribués comme les canaux qui les contiennent. Cette méthode est pratiquée depuis longtemps par les nègres de la colonie d'Angola; ces récolteurs de caoutchouc utilisent les parties souterraines de plusieurs Apocynées de petite taille et les traitent de la même façon que nous traitons le chanvre et le lin dans nos pays pour en retirer la filasse, à cette différence près que le produit obtenu est composé de filaments de caoutchouc, qu'ils agglomèrent par le malaxage dans l'eau chaude et par le battage. Les procédés d'extraction préconisés pour le caoutchouc des écorces peuvent être groupés en plusieurs catégories. Les uns dissolvent le caoutchouc par des réactifs appropriés et le régénèrent ensuite; les autres se contentent d'éliminer les tissus végétaux qui emprisonnent le caoutchouc ; cette élimination peut être le résultat ou d'un traitement mécanique, ou d'une action chimique, ou bien d'une action combinée des deux moyens précédents. Jusqu'à ce jour, un certain nombre de brevets ont déjà été délivrés et, ne pouvant les analyser tous ici, nous avons cru devoir nous renfermer dans des généralités plutôt que d'escompter les résultats d'un procédé aux dépens des autres. Quoi qu'il en soit, la méthode est ingénieuse et, si elle ne peut être d'une application générale sans devenir une cause de destruction rapide des plantes à caoutchouc, il est hors de doute cependant que, dans certains cas déterminés, elle peut permettre l'extraction de la presque totalité du caoutchouc contenu dans des plantes sacrifiées; car, sans aucun doute, il faut prévoir, même dans les forêts, la disparition et le remplacement progressif des lianes. Mais je ne crois pas qu'elle puisse être appliquée dans le cas des arbres tels que VHcvea ou le Castilloa. Production dans le monde. — La production du caoutchouc était, il y a un siècle, à peu près insignifiante; actuellement, elle compte parmi les plus impor- tantes des pays tropicaux. Et c'est encore le Nouveau-Monde qui en a le mono- pole, comme il possède ceux du coton et du café. Le Brésil, qui détient déjà le monopole de la production du café, est encore le grand producteur de caoutchouc; non seulement le caoutchouc du Brésil est fourni en grande quantité, mais c'est encore celui qui est le plus apprécié sur tous les marchés du monde. Il ne peut pas entrer dans nos vues de surcharger cette conférence, déjà si longue, de chiffres fastidieux; nom resterons dans les grandes lignes du sujet. Or l'Amérique parait produire en ce moment à peu près 30.000 tonnes de 90 CONFÉRENCES caoutchouc par au; les autres pays réunis représenteraient un maximum de 18.000 tonnes. Sur les 30.01») tonnes de provenance américaine, il faut compter 23 ou 24.ooo tonnes du Brésil, de telle sorte que le Brésil produit environ la moitié de tout le caoutchouc récolté dans le monde entier. Ajoutons qu'au Brésil même, c'est dans le bassin des Amazones que se trouve confinée la plus grande pro- duction, et principalement dans l'État de Para. En moins de vingt ans la région des Amazones a plus que doublé sa production de caoutchouc (1). L'Afrique, y compris Madagascar, produit annuellement 15. 000 tonnes environ, dont plus de la moitié pour l'État indépendant du Congo et l'Angola. L'Asie et l'Océanie ne produisent ensemble que 2 à 3.000 tonnes au maximum, ce qui porte la production totale du monde entier à environ 48.000 tonnes. Dans ce total, il nous importe surtout de savoir quelle est la part des colonies françaises. Actuellement nos possessions de l'Afrique occidentale, Madagascar et l'Indo- Chine sont à peu près les seules de nos colonies produisant du caoutchouc. Le total de cette production dépasse 3.500 tonnes, se répartissant comme il suit : ANNKF5 1899 1900 Kilogrammes. Kilogrammes. Sénégal et Soudan 477.554 440.394 Côte d'Ivoire 634.586 1.051.781 Dahomey 14.445 19.875 Congo 670.172 655.241 Indo-Chine 52.862 339.899 Nouvelle-Calédonie 1.524 23.110 Il faut y ajouter la Guinée Française et Madagascar, dont les exportations sont portées en valeurs seulement dans les tableaux officiels du commerce des colonies : ANNÉES 1899 1900 Francs. Francs. Guinée 6.993.577 7. 580. 120 Madagascar 2.213.149 1.831.709 En supposant que la valeur attribuée au caoutchouc soit de 6 francs le kilo- gramme dans ces deux colonies, le montant des exportations de 1900 s'élèverait à 1.263.000 kilogrammes pour la Guinée et à 305. ooo kilogrammes pour Mada- gascar. Il faut d'ailleurs noter que Madagascar a vu ses exportations s'abaisser encore en 1901 et tomber à la valeur de 667.480 francs. Notre colonie du Congo, par exemple, est bien loin d'atteindre, à ce point de vue l'activité de son voisin, l'État Indépendant. En effet, la production du Congo belge, qui s'élevait à 18 tonnes seulement en 1886, atteignait déjà 4.900 tonnes en 1900, contre 650 tonnes seulement pour le Congo français. Cette différence 0) On peixtse rendre compte de l'importance de cette production pour Le budget de l'État du Brésil si ou veut bien se rappeler que, pour l'État de Para, qui est le plus fort producteur, les droits de sortie s'élèvent à S3 0/0 de la valeur du caoutchouc. H. LECOMTE. — LE CAOUTCHOUC 91 tient à des causes multiples, que nous ne signalerons pas ici, pour ne pas nous éloigner de notre sujet. La production de caoutchouc dans nos colonies peut-elle subvenir aux besoins de notre industrie ? Nous ne pouvons nous prononcer en connaissance de cause car, malheureusement, les statistiques françaises comprennent tous une seule rubrique le caoutchouc et la gutta- percha, de telle sorte qu'on ignore exacte- ment les quantités respectives de ces deux substances qui sont utilisées par l'industrie française. Mais, du moins, nous pouvons, par l'examen des statistiques coloniales, nous rendre compte que le caoutchouc de nos colonies est surtout drainé par le com- merce étranger, au lieu d'arriver directement sur les marchés français. Les chiffres suivants le font voir mieux que toute dissertation. Exportation de caoutchouc des colonies d'Afrique et de Madagascar. DESTINATION Pays. Eraace. Pays étrangers. Sénégal et Soudan, 1900. ... 87 0/0 13 0/0 Guinée française, 1900 .... 10,40/0 89,60/0 Côte d'Ivoire, 1900 1,7 0/0 98,3 0/0 Dahomey, 1900 14,9 0/0 85,1 0/0 Congo, 1900 48,4 0/0 41,6 0/0 Madagascar, 1901 37 0/0 53 0/0 Comme on le voit par ce tableau, nos colonies, à l'exception du Sénégal, exportent leur caoutchouc à l'étranger et c'est surtout le cas de la Guinée et de la Cote d'Ivoire, qui comptent parmi les principaux, pays producteurs. En somme, sur une production totale de 3.7O0.O00 kilogrammes pour l'Afrique et Madagascar réunis, le commerce français ne reçoit pas plus de 900.000 kilo- grammes, soit 24 0/0 des exportations totales. Tout le reste est transporté par des navires étrangers dans des ports étrangers ! Ces chiffres se passent de commentaires et montrent que notre commerce colonial est bien loin de développer l'activité nécessaire. Essais de culture. — Jusqu'ici la production du caoutchouc a pu répondre aux besoins d'une consommation de jour en jour plus grande ; mais on peut se demander s'il en sera toujours ainsi; car, si l'accroissement de l'utilisation industrielle est presque indéfini, celui de la production naturelle est nécessaire- ment limité par l'extension et par le nombre des végétaux producteurs. Or la consommation s'accroît très rapidement ; celle des États-Unis qui était de 16 millions de livres anglaises en 1880, s'élevait à 45 millions en 1900 et se trouvait ainsi presque triplée en vingt ans. En Allemagne, la consommation s'élevait de 4.300 tonnes en 1889 à 7.600 tonnes en 1898. Dans ces conditions, il faut s'attendre à voir, dans un avenir prochain, la production du caoutchouc suivre difficilement la progression des besoins industriels. Malgré l'étendue immense des territoires à caoutchouc, malgré les réserves en apparence inépuisables de lianes et d'arbres connus ou inconnus que recèlent les forêts tropicales, nous ne pensons pas que l'avenir de la production soit sans nuages. 92 CONFÉRENCES En effet, les lianes s'épuisent rapidement par la destruction qu'en poursuivent, sans souci du lendemain, des récolteurs aussi rapaces que peu consciencieux ; quant aux arbres tels que les Ficus, Hevea et CastiHoa, qu'on saigne périodique- ment sans les abattre, il faut bien reconnaître que peu à peu il deviendra nécessaire de ne plus se contenter de ceux de ces arbres qu'on trouve facile- ment au bord des cours d'eau et qu'il faudra les rechercher partout où ils existent, même au prix de transports onéreux. Les difficultés d'exploitation des arbres sont telles que, même dans les pays producteurs, on a senti la nécessité d'organiser des cultures méthodiques, pour remplacer l'exploitation actuelle, qui est très pénible. Mais les essais tentés jusqu'à ce jour, pour nombreux qu'ils soient, n'ont peut- être pas été poursuivis avec toute la méthode désirable et les résultats enre- gistrés sont souvent contradictoires. V Hevea brasiliensis Mull. Arg. a été pour la première fois introduit en Europe en 1876 par les soins de l'India Office, qui avait reçu 70.000 graines de M. H.-A. Wickham, sujet anglais établi dans l'Amazone. Ces graines conservant peu de temps leur faculté germinative, il y eut un déchet considérable. Mais cependant, le 12 août 1876, 1.900 plants étaient expédiés à Ceylan en caisses vitrées ; d'autres plants furent en même temps expédiés dans les autres colonies anglaises des diverses régions du globe. La même année Cross adressait à Kew des plants vivants provenant de l'Amazone et cet envoi fut réexpédié à Ceylan, à Calcutta, en Assam et en Birmanie. En 1879, les Hevea de Perak avaient déjà 12 à 14 pieds de haut et, à dix ans, treize de ces arbres atteignaient 22 mètres de haut ; ceux de Calcutta et de l'Assam ne réussirent point; par contre, les essais entrepris à la Jamaïque furent très heureux. En ce qui concerne le rendement, les résultats obtenus à Buitenzorg furent très médiocres ; ceux de Singapore (deux livres de caoutchouc à neuf ans) et de Henaratgoda (arbres de douze ans, 675 grammes par an) furent plus satisfai- sants. Au Brésil on compte, il est vrai, 2 kilogrammes et demi de caoutchouc en moyenne par arbre et par an; mais les arbres venant de culture sont jusqu'ici trop jeunes pour qu'on puisse se rendre compte du rendement total qu'ils pourront donner quand ils auront atteint leur plein développement. Dans les colonies françaises, l'introduction de Y Hevea ne date pas de plus de cinq ou six ans. Il est vrai que, dans ces derniers temps, les Compagnies de colonisation ont montré un louable empressement pour la propagation des plantes à caoutchouc; mais les essais sont trop récents jusqu'à ce jour pour qu'il soit possible d'escompter leurs résultats. Pour le Manihot Glaziovii Mull. Arg., ou caoutchouc de Ceara, les essais d'acclimation datent aussi de 1876, époque à laquelle Cross expédia à Kew des graines et des plants provenant d'une localité située à trente mille anglais de Ceara. L'arbre fut dès ce moment propagé dans toutes les colonies anglaises et plus tard dans les colonies françaises de la Côte occidentale d'Afrique. Cet arbre à caoutchouc vient presque toujours très bien ; malheureusement il ne donne qu'un rendement insuffisant. A Ceylan, un ouvrier ne réussissait à récolter dans une journée qu'une quantité de latex suffisante pour produire au plus 100 grammes de caoutchouc. A la Côte occidentale d'Afrique, et en particulier au Congo, où nous avons déjà vu de belles plantations en 1893, les estimations ne dépassent guère 150 grammes de caoutchouc par récolteur et par jour. Nous avons eu, pour notre part, l'occasion de saigner des caoutchoutiers de Ceara, soit à Loango, soit à Mayomba, et nous pensons que ces estimations sont H. LECOMTE. — LE CAOUTCHOUC 93 au-dessous de la réalité, quand le Manihot est cultivé dans un sol et dans des conditions convenables (1). Actuellement, le Manihot Glaziovii Mull. Arg. existe dans toutes les colonies françaises; nous espérons qu'on sera fixé prochainement sua le rendement qu'il peut donner. L€ s Ficus font depuis longtemps l'objet de cultures suivies dans l'Inde et à Java; les résultats fournis par ces cultures sont très variables (2). Le Casiilloa fut introduit en Angleterre dès 1875 et presque immédiatement propagé dans la plupart des colonies anglaises ; nous en avons rencontré de très beaux spécimens au Jardin botanique de Port-d'Espagne (Trinidad). Malheu- reusement encore, le rendement est faible pour certaines régions. A Ceylan, d'après Trimen, soixante-dix-sept arbres saignés à cinq ans ne donnèrent qu'une moyenne de 64 grammes de caoutchouc par arbre, et à douze ans, 122 grammes, ce qui est notoirement insuffisant. C'est seulement dans ces dernières années que le Castilloa a été introduit dans nos colonies. En 1898, nous avions l'occasion de constater que le Castilloa était totalement inconnu dans les Jardins botaniques de la Basse-Terre, de Saint- Pierre et de Cayenne, alors que les jardins anglais de la Trinidad et de Sainte-Lucie en possédaient de beaux spécimens âgés de huit à dix ans (3). On a même conseillé la culture des lianes du genre Landolphia, alors qu'on ignore de la façon la plus absolue le temps qu'il faut à une liane pour atteindre le développement qui permet la saignée. De ce fait que d'habiles horticulteurs ont réussi à semer ou à multiplier des Landolphia et qu'ils ont pu obtenir des plants atteignant la grosseur d'un crayon, on conclut immédiatement que la culture serait possible. C'est aller beaucoup trop vite (4). Nous ne donnerons pas ici, car nous ne voulons pas fatiguer le lecteur, une énuméraiion fastidieuse et inutile d'essais et de résultats contradictoires, dans des conditions qui ne sont généralement pas indiquées. Les livres spéciaux contiennent à ce point de vue des renseignements nombreux que le futur plan- teur pourra consulter; nous voulons dire simplement, pour résumer les notions qui précèdent, que tous les essais entrepris, du moins dans nos colonies, ont été poursuivis isolément, sans méthode, et qu'il est presque impossible d'en déduire des conclusions certaines, alors que ces conclusions s'imposeraient, si on avait pris soin de prescrire les conditions diverses dans lesquelles les essais devaient être poursuivis. Tout ce qu'on sait, c'est que les conditions de milieu sont d'une importance capitale : le Ficus elastica donne de bons résultats dans les montagnes de l'Assam ; cultivé dans les régions basses du même pays, il ne produit presque pas de caoutchouc ; transporté en Algérie et en France, il n'en produit pas. Au Brésil même, comme nous l'avons ditplushaut, les arbres appartenant à l'espèce Hevea brasiliensis produisent beaucoup moins de latex et de caoutchouc quand le (1) Il est certain que cet arbre à caoutchouc vient beaucoup mieux et produit plus de latex dans . tes terres fertiles que sur les sols secs et pierreux qu'on préconise d'habitude.C'est d'ailleurs l'opinion qui nous a été exprimée très nettement par M. Glaziow. (2) Le D' Oxel Preger [Tropenpflanzer, n« 9, 1900) rapporte qu'à Subang (Java) des Ficus plantés en 186'» et mis en exploitation depuis 1881 donnent un rendement moyen de 600 grammes de caoutchouc par arbre. Mais la plantation ne contient que cent vingt-cinq arbres à l'hectare. (3) Le D'Oxel Preger dit que dans une plantation de Subang (Java) les Castilloa elastica sont espacés à raison de quatre cents par hectare et qu'à huit ans ils ont fourni une moyenne de 200 grammes de caoutchouc par arbre et par année. (/,) M. Gentil a fait planter plusieurs centaines de pieds de Landolphia owariensis ou Matofe- Mongo lors de son premier séjour au Congo. 94 CONFÉRENCES tronc reçoit directement le soleil que si le tronc se trouve maintenu à l'ombre dans l'épaisseur de la forêt (Huber). Van Homburgh a montré que le Masca- renhmia etastiea K. Sch., de Madagascar, importé à Java et placé en apparence dans de bonnes conditions ne produit qu'une quantité à peine appréciable de latex. Nous avons pu nous assurer nous-même, au Congo français, que des plants de Manihot Glaziovii, de même origine et approximativement de même âge, four- nissaient une assez forte proportion de caoutchouc sur les collines avoisinant la lagune de Mayomba, alors que les plants de la mission catholique de Loango, dans un terrain bas, à proximité de la mer, ne donnaient que très peu de latex. Nous n'insisterons pas davantage; ces quelques exemples suffisent, en effet, pour montrer quelle circonspection il faut apporter dans les entreprises de culture, quand il s'agit des plantes à caoutchouc, et surtout quel degré de confiance il convient d'accorder ù certaines réclames intéressées. La conclusion légitime qu'il faut tirer de ce qui précède, c'est que des essais méthodiques, entrepris dans des conditions déterminées, d'après un programme bien établi, s'imposent dans chacune de nos colonies, non seulement pour rechercher quelles sont les plantes les plus avantageuses à cultiver, mais encore pour établir les conditions exactes dans lesquelles ces cultures doivent être pour- suivies. De tels essais exigent des observations longuement poursuivies, et il est très difficile, sinon impossible, à des particuliers, d'entreprendre des expériences d'aussi longue haleine; seule, l'Administration des Colonies pourrait le faire dans chacune de nos possessions tropicales, avec le concours permanent et éclairédu personnel de nos jardins d'essais. C'est à cette œuvre d'intérêt général que nous nous permettons de la convier à consacrer ses efforts (1). M. Edmond PERKJER de ["Institut, Directeur dta Muséum d'histoire naturelle. L'INSTINCT // mars Mesdames, Messieurs, Les théologiens et les philosophes qui — pour les gens de science — se ressemblent plus qu'ils n'imaginent, ont répandu un peu partout la croyance que l'homme était un être à part, n'ayant rien de commun avec le reste de la il) Principaux ouvrages sur le caoutchouc : Chapel. Le caoutchouc cl la gutta^percha, Paris, 1892: Th. Seeligmann. Lamy-Torrillwn et Faleonnet, id., Paris ls9fj; II. Jumelle. Les plantes A caoutchouc et à gutta, Paris 1*98; P. Grelot. Origine botanique Délègues de la Section. Pasqueau, Inspecteur gênerai des Ponts et Chaus- ( sées, à Paris . ) Forestier, Inspecteur général des Ponts et Chaus- sées, à Paris Président pour 1903 (Angers). 5 e SECTION (Physique). Mathias, Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse Président (Montauban, 190%). Turpain, Docteur es sciences Secrétaire ( d° d" Broca (André), Agrégé à la Faculté de Médecine de Paris Lacour, Ingénieur civil des Mines \ Délégués de la Section. Baille, Professeur à l'École municipale de Physique \ et de Chimie industrielles / Pellin (Ph.i, Ingénieur des Arts et Manufactures, à Paris Président pour 1903 (Angers). 6 e SECTION (Chimie). Sabatier (P.), Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse Président (Montauban, 190%). Mailhe Secrétaire ( d° d" ). Béhal, Professeur à l'École Supérieure de Phar- macie de l'aris Lauth, Directeur de l'École municipale de Phy- l Délégués de la SeclioiK sique et de Chimie industrielles • Hanriot, Membre de l'Académie de Médecine, Agrégé à la Faculté de Médecine de Paris . . . X... 1 Président pour 1903 (Angers). ;i> I.e Président, n'ayant pas été élu par la Section, sera nommé parle Conseil d'adminislration. 124 ASSOCIATION FRANÇAISE 7 e SECTION (Météorologie et Physique du Globe). MM. Marchand, Directeur de l'Observatoire du Pic-du- Midi Président (Monlauban, 1902). Moureaux (Théodule), Directeur de l'Observatoire du Parc-Saint-Maur Teisserenc de Bort, Directeur de l'Observatoire \ Délégués de la Section. de Trappes Balédent (l'abbé Pierre) Brunb.es, Directeur de l'Observatoire du Puy-de- Dôme, Professeur à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand ; Président pour 1903 'Angers) 8 e SECTION (Géologie et Minéralogie). Peron (Pierre), Correspondant de l'Institut . . . Président (Monlauban, 1902). Bourgery (Henri), Membre de la Société géolo- gique de France Secrétaire ( rf° rf° ). Bourgery (H.) Peron / Schlumberger (Cbarles), Ingénieur de la Marine, Délégués de la Section ' en retraite ] Lennier, Directeur du Muséum du Havre. . . . Président pour 1903 (Angers). 9 e SECTION (Botanique). Braemer (le Docteur), Professeur à la Faculté de Médecine de Toulouse Président (Monlauban, 1902). Gerber (le Docteur Ch.), Professeur à l'École de Médecine de Marseille Secrétaire ( d" d' ). Guignard (Léon), Membre de l'Institut \ Bonnet (le Docteur Edmond) / Poisson (Jules), Assistant de botanique au Muséum l Délé 9^ de la Section. d'histoire naturelle de Paris y Bureau (le Docteur Edouard), Professeur au Mu- séum d'Histoire naturelle Président pour I9U3 (Angers). 10 e SECTION (Zoologie, Anatomie, Physiologie). Moquin-Tandon, Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse Président (Monlauban, 1902). Giard (Alfred), Membre de l'Institut \ Loisel (le Docteur) / Kùnckel d'Herculais, Assistant au Muséum d'His- Délégués de la Section ' foire naturelle ] Joubin (L.), Professeur à la Faculté- des Sciences de Rennes Président pour 1903 (Angers). pour l'avancement des sciences \\ 11 e SECTION (Anthropologie). MM. Rivière (Emile), Sous-Directeur adjoint de labo- ratoire au Collège de France Président (Montauban-4902;. Courty Secrétaire ( d° d° ). de Mortillet (Adrien), Professeur à l'École d'An- \ thropologie / rVl „„. „ - r.. , ,. " _" \ Délégués de la Section. Lnantre, Sous-Directeur du Muséum de Lyon. .( Delisle (le Docteur Fernand) . ) Zaborowski, Publiciste Président pour 4903 (Angers).. 12* SECTION (Sciences Médicales). Bories (le Docteur) Président (Montatiban-4902). Livon (le Docteur Ch.), Professeur à l'École de .Médecine de Marseille Launois le Docteur), Agrégé à la Faculté de Méde- \ Délégués de la Section. cine de Paris, Méd cin des hôpitaux Desnos (le Docteur Ernest) Legludic, Directeur de l'École de Médecine d'An- g ers Président pour 4903 (Angers). 13 e SECTION (Électricité médicale). Bordier (le Docteur), Agrégé à la Faculté de Médecine de Lyon ( Président (Montauban-4902). Leuillieux (le Docteur A.j Secrétaire ( rf° d° ). Bergonié (le Docteur), Professeur à la Faculté de Médecine de Bordeaux Leuillieux (le Docteur A.) }> Délégués de la Section. Bordier (le Docteur), Agrégé à la Faculté de Méde- cine de Lyon Marie île Docteur), Chargé de cours à la Faculté de Médecine de Toulouse Président pour 4903 (Angers). 14 e SECTION (Agronomie). Regnault (Ernest) Président (Montauban-1 902) . Dybowski, Inspecteur général de l'agriculture \ coloniale / Ramé(Felix) f Délégués de la Section. Ladureau (Albert), Ingénieur-Chimiste ) Lacour, Ingénieur civil des Mines Président pour 4903 (Angers). 15e SECTION (Géographie). Gauthiot Président ( Monta uban- 490V, ■ Wouters i Louis) Secrétaire ( d" d° ). Fournier de Docteur Alban) \ de Guerne (le Baron Jules) / ^ „ , ,,,„„. „ ... . ._. ,.,,..-, ., , . > Délègues de la Section. Gauthiot (Charles), Membre du Conseil supérieur ( de* Colonies , ) X... (1) Président pour 4903 (Angers). (1) Le Président, n'ayant pas été élu par la Section, sera nommé par le Conseil. 126 association frangai.sk 10 e SECTION (Économie politique et Statistique). Saugrain (Gaston), Avocat à la Cour d'appel de Paris Président (Montauban-1902) . Letort (Ch.), Conservateur adjoint à la Biblio- J thèque nationale > Délégués de la Section. Saugrain (Gaston) ) X. (1) Président pour 1903 (Angers). 17? SECTION (Enseignement). Merckling, Professeur, membre, du Conseil supé- rieur dé l'enseignement technique Président (Montauban-1902). Bérillon (le Docteur Edgard) .......... j Guézard (J.-M.) £ Délégués de ta Section. Ferry (Emile) ) Merckling Président pour i 903 (Angers, 18 e SECTION (Hygiène et Médecine publique). Tachard (le Docteur) Président (Mmtauban-490%). Guyot (Raphaël) Secrétaire ( d° d" ). Bard de Docteur), Professeur à la Faculté de \ Médecine de Lyon / Brémond (le Docteur F.) ^Délégués de !a SecUon. Papillon (le Docteur Ernest) J Guiraud (le Docteur), Professeur à la Faculté de Médecine de Toulouse Président pour t'JOo (Angers). SOUS-SECTION (Archéologie). Pottier (le Chanoine), Président de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, à Montau- ban Président (Mankmbm-i 90%). X. 1 1 Président pour 499$ {Angers). SOUS-SECTION (Odontologie). Sauvez (le Docteur Emile) Président (Montaubaii-l'JOU). Lelair (Léon) Président pour 1903 (Angers). (I) Le Président, n'ayant pas été élu par la Section, sera nommé par le Conseil. pour l'avancement des sciences 127 COMMISSIONS PERMANENTES Commission des Conférences : MM. DAVANNE, de GUERNE, LAUTH, de MOR- TILLET, MOUREAUX, PERBIER, POISSON, SCHLUMBERGER. Commission des Finances : MM. BOURGERY, GUÉZARD, de NADAILLAC, TE1SSERENG de BORT. Commission d'Organisation du Congrès d'Angers: MM. BAILLE, BONNET, DISLÈRE, FOURNIER. Commission de Publication : MM. COLLIGXON, BÉIIAL, Ém. HIVIÈRE, LADU- REAU. Commission des Subventions : MM. LAISANT (1™ et 2 e Sections), PET1TON (3 e et 4 e Sections), LACOLJR (5 e Seclion), HANRIOT (6 e Section), BALÉDENT (7 e Sec- tion), PERON (8 e Section), GUIGNARD (9 e Section), GIARD (A.) (10 e Section), de MORT1LLET (11 e Section), DESNOS (12 e Section), BERGONIÉ (13 e Section), REGNALLT (14 e Section), GAUTHIOT (15 e Section), SAUGRA1N (16 e Section), GUÉZARD (17 e Section), PAPILLON (18 e Seclion), Dr HENROT, D r RICHET (Délégués de l'Asso- ciation). J28 ASSOCIATION FRANÇAISE LISTE DES AMIS PRÉSIDENTS ANNEES VILLES PRESIDENTS 1872 Bordeaux Claude Bernard (Décédé.! 1873 Lyon de Quatrefages de Bréau .... (Décédé.) 1874 Lille Wurtz (Adolphe) (Décédé.) 1875 Nantes d'Eichthal (Adolphe) {Décédé.) 187G Clermont-Ferrand .... Dumas (J.-B.) (Décédé.) 1877 Le Havre Broca (Paul) (Décédé.) 1878 Paris Frémy (Edmond) (Décédé.) 1879 Montpellier Bardoux (Agénor) (Décédé.) 18p0 Beims Krantz (J.-B.) {Décédé.) 1881 Alger Chauveau (Auguste). 1882 LaBochelle Janssen (Jules). 1883 Bouen Passy (Frédéric). 1884 Blois Bouquet de la Ghye (Anatole). li?85 Grenoble _ Verneuil (Aristide) (Décédé.) 1886 Nancy Friedel (Charles) (Décédé.) 1887 Toulouse Bochard (Jules) (Décédé.) 1588 Oran Laussedat (Aimé). 1889 Paris de Lacaze-Duthiers (Henri). . . . (Décédé.) 1890 Limoges Cornu (Alfred) (Décédé.) 1891 Marseille Dehérain (P.-P.). 1892 Pau Collignon (Edouard). 1893 Besançon Bouchard (Charles). 1894 Caen Mascart (É.). 1895 Bordeaux Trélat (Emile). 1896 Tunis Dislère (Paul). 1897 Saint-Étienne Marey (J.-E.). 1898 Nantes Grimaux (Edouard) (Décédé.) 1899 Boulogne-sur-Mer . . . Brouardel (Paul). 1900 Paris Sebert (Hippolyte). 1901 Ajaccio Hamy (E.-T.). 1902 Montauban Carpentier (Jules). pour l'avancement des sciences '129 COMITÉ LOCAL DE MONTAUBAN BUREAU Présidents d'honneur : MM. Capéran, Maire. de Freycinet, Membre de l'Institut, Sénateur. le D r Rolland, Président du Conseil général. Mercadier (Ernest), Directeur des Études à l'Ecole Polytechnique. Président : M. Capdepic (Armand), Avocat, adjoint au Maire. Vice-président : M. Doumerc (Jean), Ingénieur civil des mines, Président de la Chambre de commerce. Secrétaire général : M. Corone, Professeur au Lycée. Secrétaire adjoint : M. Brun (Albert), Propriétaire. Trésorier : M. Pougens, Receveur municipal. Présidents des Commissions : 1° Commission du Livre. Président : M. le Chanoine Pottier. 2° Commission des Finances. Président : M. Gâches, Chef de division à la Préfecture. 3° Commission de travaux scientifiques. Président : M. Mathet, Propriétaire. 4° Commission de l'organisation matérielle, excursions, etc. Président : M. Gardés, ancien Notaire. MEMBRES MM. leD' Redel. Bois, Professeur à la Faculté de théologie. le D r Bories. Brun, Propriétaire. Capdepic, Avocat, Président du Comité local. Castan, Ingénieur civil. •9 130 ASSOCIATION FRANÇAISE Cazaubiel, Économe de l'École normale. Corone, Professeur de physique au Lycée, Secrétaire général du Comité local. Cucuat, Professeur de physique au Lycée. Delaval, Commandant du génie. Delmas, Étudiant. Doumerc, Ingénieur civil. Fiche, Ingénieur électricien. Forestié, Imprimeur. Gâches, Chef de division à la Préfecture. Gardés, Notaire honoraire. Garrisson (Charles), Propriétaire. Garrisson (Eugène), Propriétaire. Gibert, Architecte, le D r Lacaze. Lalaurie, Directeur de l'École normale. Leenhardt, Professeur à la Faculté de théologie. Lombrail, Sous- Chef de gare. Mathet, Pharmacien. Maurou, Architecte de la ville. Maury, Professeur à la Faculté de théologie. Metzger, Directeur de l'usine à gaz. Nicolas, Juge d'instruction. Père, Notaire. le D r Périés, Médecin de l'hospice des aliénés, le Chanoine Pottier. Pougens, Receveur municipal, Trésorier du Comité local. Romagnac, Industriel, Conseiller municipal. Siper, Agent voyer. Trutat, Docteur es sciences, le D r Viguié. Viguier, Vétérinaire. Vincent, Ingénieur électricien. pour l'avancement des sciences 131 DÉLÉGUÉS DES MINISTÈRES AU CONGRÈS DE MONTAIT-AN MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES ISEAUX-ARTS MM. Levasseur (Emile), Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France et au Conservatoire national des Arts et Métiers. Letort (Charles), Conservateur adjoint à la Bibliothèque nationale. Rivière (Emile), Sous-Directeur adjoint de laboratoire au Collège de France. MINISTÈRE DE LA MARINE M. Tissot (Camille), Lieutenant de vaisseau, Professeur à l'École navale. BOURSES DE SESSION LISTE DES BOURSIERS DU CONGRÈS DE MONTAUBAN MM. Ducomet, de l'École nationale d'agriculture de Montpellier. Maynard, Ingénieur agronome. LISTE DES SOCIÉTÉS SAVANTES ET INSTITUTIONS DIVERSES QUI SE SONT FAIT REPRÉSENTER AU CONGRÈS DE MONTAUBAN Société scientifique d'Arcachon, représentée par M. le D r Lalesque, président. Société d'Études scientifiques de l'Aude (Carcassonne), représentée par M. Sicard, ancien président. Association Odontologique de Bordeaux, représentée par M. Armand, délégué. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, représentée par M. de Saint-Laurent, délégué. Société des Sciences naturelles de la Charente-Inférieure (La Rochelle,!, représentée par M. Couneau, délégué. Association des Dentistes de France, représentée par M. Coignard, délégué. Société des Chirurgiens-Dentistes du Centre, représentée par M. Delair, président. Société Pharmaceutique de l'Indre (Châteauroux), représentée par M. Duret, délégué. Société de Géographie de Lille représentée par M. Lecoq, délégué. 1B2 ASSOCIATION FRANÇAISE Association Polymathique (section de Marseille), représentée par M. Henriet (Jules), délégué. Société académique de Comptabilité (section de Marseille), représentée par M. Henriet (Jules), délégué. Société de Géographie de Marseille, représentée par M. Henriet (Jules), délégué. Société de statistique de Marseille, représentée par M. Henriet (Jules), délégué. Université populaire : Le Foyer du Peuple de Marseille, représentée par M. Henriet (Jules), délégué. Académie des Sciences de Montauban, représentée par M. Buscon, secrétaire général. Société Archéologique de Tarn-et-Garonne (Montauban), représentée par M. le Chanoine Pottier, président. Automobile-Club de France (Paris), représenté par MM. Forestier et Jeantaud, délé- gués. Musée Social (Paris), représenté par M. Hébrard, délégué. Associat;on française pour le développement de l'Enseignement tlchnique (Paris), représentée par M. Paris, secrétaire général, délégué. Société des Anciens Élèves des Écoles Nationales d'Arts et Métiers (Paris), repré- sentée par M. Casalonga, délégué. Société Entomologique de France (Paris), représentée par M. Lamey, délégué. Société des Excursions scientifiques (ParisJ, représentée par MM. de Mortillet et Courty, délégués. Société de Géographie, représentée par M. Belloc (Emile), délégué. Société de Géographie commerciale de Paris, représentée par M. Wouters, délégué. Société Odontologique de France (Paris), représentée par M. le D r Siffre, délégué. Syndicat des Chirurgiens-Dentistes, représenté par M. Bozenbaum, délégué. Société des Amis des Sciences et Arts de Rochechouart, représentée par M. Granet, délégué. Institut de Carthage (Tunis), représenté par M. le D r Loir, délégué. JOURNAUX REPRÉSENTÉS AU CONGRÈS DE MONTAUBAN Les journaux de Montauban, représentés par les Bédacteurs en chef. Les Archives d'Électricité médicale, représentées par M. le D r Bergonié, fondateur-direc- teur. La Chronique Industrielle, représentée par M. Casalonga, directeur. L'Éclairage électrique, représenté par M. Blondin, directeur scientifique. L'Estafette, représentée par M. Bourgery, correspondant rédacteur. Le Journal de l'Agriculture, représenté par M. Sagnier (Henri), directeur. Le Journal des Débals et Le Cosmos, représentés par M. Emile Hérichard. Le Mois Scientifique et Industriel, représenté par M. Paul Renaud, fondateur-directeur. L'Odontologie, représentée par M. Papot, secrétaire de la rédaction. La Petite Gironde, représentée par M. le D r Mauriac, délégué. La République nouvelle, représentée par M. le D r Mauriac, délégué. La Revue générale des Sciences pures et appliquées, représentée par M. le D r Loir, délégué. Le Syndicat de la Presse scientifique, représenté par M. le D r Bilhaut, délégué. pour l'avancement des sciences . 133 CONGRÈS DE MONTAUBAN PROGRAMME GÉNÉRAL Jeudi 7 août. — Le matin, à 10 heures, réunion du Conseil d'administration. A 3 heures, séance d'inauguration au Théâtre. A 8 heures, réception à l'Hôtel de Ville. Vendredi 8 août. — Le matin, séances de Sections. Dans l'après-midi, visites industrielles. A 4 heures, séance générale : Rapport et discussion sur la Traction électrique. Le soir, à 8 heures et demie, conférence à l'Hôtel de Ville; M. Trutat : Les excursions du Congrès de Montauban, avec pro- jections. Samedi 9 août. — Le matin, séances de Sections. Dans l'après-midi, visites industrielles et, continuation de la discussion sur la Traction électrique. Dimanche 10 août. — Excursion générale : Bruniquel, Penne, Saint- Antonin. Lundi 11 août. — Le matin, séances de Sections. Dans l'après-midi, visites industrielles. Mardi 12 août. — Excursion générale : Castelsarrasin, Moissac. Mercredi 13 août. — Le matin, séances de Sections. Dans l'après-midi, visites industrielles. Le soir, à 8 heures et demie, conférence à l'Hôtel de Ville; M. Stanislas Meunier : Les éruptions volcaniques, avec projections. Jeudi 14 août. — Le matin, séances de Sections. Dans l'après-midi, à 4 heures et demie, séance de clôture. Vendredi, Samedi et Dimanche, 15, 16 et 17 août. — Excursion finale : Agea, Fumel, Bonaguil, Cahors, Assier, Figeac, Bocamadour, gouffre de Padirac. SÉANCE GENERALE SEANCE D'OUVERTURE — 7 août — M. CAPEUAN Maire .vdy -f- [j.wdz = de ; si, en désignant par p, q, r, les composantes de la vitesse, on pose : 1 (dio dv\ _ l/du dio\ i/dv du\ P "2\dy dz)' q — Z\dz~ dxj' r -^\di~di,y et qu'on arrive ainsi à vérifier les équations aux dérivées partielles de l'hydro- dynamique, on aura les caractéristiques [i, y des vélocités correspondantes, sans intégration nouvelle et en posant : S 2 — - e E y2 - _L p Z P _ y. ' ( ~ Tjx 6 ' où T désigne généralement une fonction du temps t. Il en résulte d'ailleurs que e et ^ sont elles-mêmes des caractéristiques de vélocités. L'auteur termine sa communication en faisant observer qu'il y aurait avan- tage, pour faciliter l'écoulement des liquides, à munir les vases qui les con- tiennent d'ajutages compatibles avec l'existence de mouvements irrotationnels. Comme exemple de calculs à effectuer pour arriver à un tel résultat, il démontre que si l'on fait abstraction de la viscosité, un liquide dont toutes les molécules tendent en ligne droite vers un point fixe est nécessairement irrotalionnel. M. Lucien LIBERT. Quinze années d'observations de l'étoile Mira-Ceti. — L'auteur expose rapide- ment l'histoire de l'étoile depuis sa découverte ; puis, après une courte descrip- tion de sa position dans le ciel, il présente les observations faites depuis quinze ans; elles sont au nombre de 911, les 494 premières ont été faites de 1886 à 1897 par M. G.-A. Dumenil, ù Yebleron (Seine-Inférieure); les 417 autres ont été obtenues de 1897 à 1902 par l'auteur à son observatoire du Havre. Il accompagne ce travail de deux cartes nécessaires pour l'élude de l'étoile et le choix des étoiles de comparaison, et de treize diagrammes résumant les estima- tions d'éclat. Les maxima ne se produisent pas toujours à la date indiquée par le calcul ; les retards sont parfois de plus de deux mois. L'auteur espère, avec de nou- velles observations, pouvoir donner une nouvelle détermination de la période fixée en 1883 à 331 iours 8 heures 4 minutes. M. Louis GARDÉS, Notaire honoraire 1 , à. Monlauban. La date de Pâques. — Comme complément à la communication qu'il a faite au congrès de Carthage, l'auteur donne une formule simplifiée qui permet de trouver rapidement la date de Pâques dans les deux calendriers julien et grégorien : L + 4 - -3Ô-J 21 + [T] [ mars ou (P — 31) avril. Compter 23 pour E = 24 dans tous les siècles. Compter 26 pour E — 23 dans les xx e , xxi e et xxn e siècles. 11 162 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE M. A. CADENAT, Prof, de mathém. au collège de Saint-Claude. Sur le paradoxe de mécanique de Hertz. — Le célèbre physicien Hertz avait remarqué que si, d'une part, on fait tendre vers la vitesse initiale d'un mobile, primitivement placé en un point quelconque A et attiré suivant la loi newtonienne par un centre fixe S, l'ellipse trajectoire autour de S dégénère en la portion de droite AS. D'autre part, le simple raisonnement indique que le mobile doit décrire une portion de droite AB dont S est le milieu. On peut donc se demander si le mobile oscille suivant AS ou suivant AB. L'auteur de la note démontre que tout concorde pour fixer le mouvement oscillatoire suivant AS. Un observateur qui n'emploie pas le calcul et qui se fie à son simple bon sens croit que deux mobiles, l'un allant de A en S avec une vitesse décroissante de à — , et l'autre allant de B en S avec une vitesse croissante de à -f- n'en font qu'un seul oscillant suivant AB. En réalité, ces deux mobiles sont distincts, et le premier décrit le seul segment de droite AS. Essai d'explication des mouvements de rotation rétrogrades des planètes Uranus et Neptune. — Laplace fait dériver les diverses planètes du système solaire, d'une nébuleuse possédant à l'origine une vitesse de rotation à mouvement angulaire uniforme en tous ses points. Or, ce mouvement caractérise un corps solide et est impossible pour les corps fluides. Ces derniers possèdent un mou- vement giratoire; les divers filets circulaires qui constituent sa masse ont des vitesses angulaires variables suivant une loi qui dépend de la concentration de la masse et de la distance du tilet au centre. L'auteur fait observer que si une nébuleuse à densité primitive évanouissante se contracte par suite de la perte d'énergie due à son refroidissement dans l'espace, la loi qui commande la distribution des mouvements angulaires des divers filets, présente deux cas bien distincts, et ces deux cas se présentent pendant la durée de la concentration. Dans le premier, le mouvement angulaire a a en décroissant du centre à la périphérie ; dans le deuxième, ce mouvement est inversé. Les anneaux détachés de la nébuleuse pendant la première phase de concentration donnent naissance à des globes possédant un mouvement de rotation rétrograde ; les anneaux de la deuxième phase donnent naissance à des globes ou planètes à mouvement de rotation direct. — &éauee du 9 août — M. J. de REY-PAILHADE, à Toulouse. Tables pour la transformation des nombres sexagésimaux en valeurs décimales. — L'emploi pratique de la division décimale du quart de cercle en 100 grades a fait de grands progrès depuis quelques années. Plusieurs grandes administrations l'ont déjà adopté d'une manière officielle. J'ai calculé plusieurs tables pour la transformation des nombres exprimés en système sexagésimal, en valeurs en grades. Comme elles n'occupent qu'une COMMANDANT E.-N. BARISIEN. — LIMAÇON DE PASCAL 163 page, les calculs sont rapides. On calcule, en peu de temps, des Ephcmérides du Soleil avec une approximation de moins d'un millième de grade, suffisante pour faire le point à la mer. On a déjà construit des appareils d'horlogerie appelés Iropomètres, divisant le jour entier en 400.000 milligrades. La seconde de temps n'étant pas décimale j'ai calculé aussi diverses tables pour adopter la cent- millième partie du jour solaire moyen pour la nouvelle unité physique de temps. Le milligrade est donc quatre fois plus petit que la nouvelle unité physique du temps. Il suffit donc de multiplier les fractions décimales du jour entier par 4 pour obtenir les divisions correspondantes du cercle en grades. Ces tables sont des livrets de multiplication de 1 à 99, des facteurs 0,864 ; — (0,8G4) 2 ; — (0,86i) 3 et 0,648. Les transformations sont ainsi très faciles. M. JAMET, ProL au Lycée de Marseille. Application de la théorie des invariants à la géométrie analytique. — Propriété des tangentes menées à une cubique unicursale par un point mobile sur une autre cubique ayant trois points d'inflexion communs avec la première. Problème analogue concernant diverses courbes de la quatrième classe. Sur la formule des accroissements finis (cas des variables imaginaires). — Démonstration de la formule des accroissements finis, généralisée par M. Darboux; cette démonstration a été réduite à la forme la plus élémentaire que comporte l'emploi de deux suites convergentes à termes imaginaires. M. E.-M. LEMERAY. Contribution à l'étude des équations aux différences du premier ordre ne conte- nant pas la variable. — Une équation aux différences étant supposée mise sous la forme — - = G(y), l'auteur remarque que son intégration revient à la recherche des itérées de la fonction f(y)= y + g{y). D'une solution particulière quelconque, il déduit l'itérée générale et cherche ensuite à former une itérée particulière. Si a désigne un zéro de g(y), si la fonction est régulière en ce point et répond à certaines conditions en ce qui concerne les coefficients de son développement en série de Taylor, on pourra former une itérée particulière uniforme de la fonction f et par suite une inté- grale de l'équation aux différences. M. le Commandant E.-N. BARISIEN, en mission à Conslantinople. Note complémentaire au mémoire de f90l « Sur une génération du Limaçon de Pascal ». — Cette note contient des résultats intéressants concernant les points D, D t , D', Dj du travail publié dans les Comptes rendus de 1901 (*). On y donne les résultats des enveloppes et lieux géométriques suivants : (*) Voir Comptes rendus de l'Associalion, 1901 (Congrès d'Ajaccio), page m. 1C4 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE 1° Enveloppe de la droite DD'; 2° Enveloppe de là Droite D^' ; 3° Enveloppe de la droite DD' ; 4° Enveloppe de la droite D ( D' ; o° Lieu du point de rencontre des droites DD et D t D' ; 6° Lieu du point de rencontre des droites DD' et D,D'. Dans les cas suivants, déjà envisagés pour d'autres lieux géométriques, dans l'article précité : I. R -)- R' = k = ; constante; IL R' — R = k = constante. M. WICKERSBEIMER, Ingénieur en Chef des Mines, à Paris. Postulatum cVEuclide sur les parallèles. — L'auteur montre qu'en basant la géométrie sur la théorie des parallèles, on ne suit pas un principe logique et on se heurle à des difficultés insurmontables : témoin la querelle entre les géo- mètres et les métagéomètres. Tandis qu'il est indispensable de baser la géo- métrie sur le principe de similitude, qui n'est autre que le principe même de la mesure qu'on invoque, directement ou indirectement, à travers toute la géomé- trie. Ce principe clairement posé, la théorie des parallèles s'en déduit rigou- reusement sans aucune difficulté. Direction des automobiles. — Cette communication est une démonstration géo- métrique nouvelle du système de direction par bielles et coulisses inventé par M. Carlo Rourlet. Théorie des moments. — Le moment de la résultante est égal à la somme algébrique des moments des composantes. L'auteur démontre que ce n'est pas là un théorème, mais une simple identité géométrique, à savoir que la projection d'un contour fermé sur une droite est nulle. Attraction universelle. — a) Le principe fondamental de la mécanique, établi par Newton lui-même, est celui de l'action égale à la réaction lorsque l'on con- sidère un point matériel se mouvant sur une courbe ou sur une surface. D'autre part, Newton, pour établir le principe de l'attraction universelle, transporte à distance la réaction de deux masses matérielles l'une sur l'autre et semble ainsi faire revivre des notions métaphysiques bannies de la science positive depuis Bacon et Descartes. L'auteur montre qu'on peut présenter la démonstra- tion de l'attraction universelle, en se basant sur les lois de Keppler, sans invo- quer aucun principe ontologique. COMMANDANT V. COCCOZ. — CARRÉS MAGIQUES 165 b) L'auteur montre ensuite que la loi newtonienne de l'attraction se déduit aisément de la troisième loi de Keppler seule en se basant sur le principe de l'homogénéité. De telle sorte qu'en employant les trois lois de Keppler pour aboutir à la même démonstration, on dispose de plus de données qu'il n'est nécessaire. M. BAILLA.UD, Correspond, de l'Institut, Directeur de l'Observatoire de Toulouse. Compiraison des catalogues méridiens de Toulouse et de Leipzig. — L'auteur montre qu'il y a lieu d'appliquer à l'un des catalogues, pour le ramener au système de l'autre, de très petites corrections systématiques en ascension droite et en déclinaison. Ces corrections une fois appliquées, l'écart moyen des deux catalogues est inférieur à s ,0l en ascension droite, à 0",1 en déclinaison. MM. KLUYVER (de Leyde) et SCHOUTE (dff Groningue). L'hexagone gauche à angles droits. M. P. JUPPONT, Ingénieur des A. et Man., à Toulouse. Sur l'idéalité du principe dit de l'action et de la réaction (*). M. le Commandant Victor COCCOZ, à Paris. Carrés magiques. — Augmentation importante du nombre de carrés de huit, magiques aux deux premiers degrés, que l'on pourra construire par suite de la quantité considérable de lignes aux deux constantes S = 260 et S 2 = 11.180, susceptibles d'être mises en œuvre, en sus de celles mentionnées en 1892 et 1893 aux Congrès de Pau et de Besançon. D'après M. Achille Rilly on disposera de 38.039 lignes réparties en trente-six classes ou familles suivant le total que l'on obtient en additionnant les quatre nombres pairs qui entrent dans la composition de ces lignes. Quelques extraits choisis d'une petite brochure autographiée en 1901, mon- trent plusieurs exemples de carrés dont les lignes, et principalement les diago- nales, sont de compositions non déterminées, et par conséquent non employées, avant l'apparition de ladite brochure (qui n'a pas été mise dans le commerce). Extension des propriétés de certains carrés impairs dits diaboliques ou pan- diagonaux, et aussi des carrés de neuf de base auxquels ces dénominations sont applicables. Diagramme d'un carré de neuf sans répétition des mêmes lettres dans ses lignes et qui, par un choix convenable des valeurs attribuées à ces lettres, pré- sente aussi le second degré. (*) Voyez Section de Physique, page 19b. 166 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE Séance du 1 I noût — M. le Commandant Juan J. DURAN LORIGA. Sur les triangles isogonologiques. M. Auguste PELLET, Doyen de la Fac. des Se, ;i Clerniont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Approximation des racines des équations. — Soient a et & deux nombres ne contenant dans leur intervalle qu'une racine de l'équation f(x) = 0, les trois premières dérivées f(x)j f"(x), f"{x) ne changeant pas de signe dans cet inter- valle; la limite a est choisie de manière que f(a) et f"(a) soient de même signe, si l'inégalité : ■"O"- f(«) 2 - 2/'(«)f/>) > 0. est satisfaite, la racine de f(x) = comprise entre a et b est aussi comprise entre : - M et «-«M. posons a — y—t = o 1; ; elle est aussi comprise entre a { et a t — 2 , '. . Or 2^7-ir est de même signe et de module moindre que rr-r-p, -wj-L, M étant la /(ai) 2/(6)/(a)- valeur de /"'(œ) ayant le plus grand module lorsque a; varie entre a et 6. Applications. M. François MICHEL, h Pans. Sur la courbe d'ombre d'une surface particulière du quatrième ordre. — La sur- face S, dont il est question dans cette communication, est celle qui constitue le lieu géométrique des centres de courbure des sections planes de toute surface S, en un point quelconque de cette dernière. L'auteur a déjà étudié la surface 2 (Association française pour l'Avancement des Sciences, Congrès de Resançon, 1893), en l'envisageant comme la transformée par inversion d'un conoïde de Pliicker. Il a montré (Bulletin de la Société mathématique de France, tome XXIV, p. 26) que lorsque la surlace H est éclairée par un point lumineux, situé sur la nor- male à la surface S, la courbe d'ombre est constituée par l'intersection de la surface S et d'une surface engendrée par la révolution d'une strophoïde droite autour de la normale. La présente communication a pour but de déterminer la courbe d'ombre de la surface 2 dans le cas général où le point lumineux occupe une position quelconque dans l'espace : le problème se réduit à la° recherche des points d'in- tersection d'un cercle et d'une conique dont la construction géométrique est facile. G. ARNOUX. — QUESTIONS DIVERSES D'ARITHMÉTIQUE GRAPHIQUE 167 Enfin, lorsque le point lumineux est situé dans le plan tangent à la surface S, la construction d'un point de la courbe d'ombre peut être effectuée au moyen de la règle et du compas par l'intersection d'une droite et d'un cercle. M. Raoul PERRIN, Ing. en Chef des Mines, a. Paris. Sur un critérium de l'existence de racines réelles d'une équation numérique dans un intervalle donné. — Cette communication complète le travail présenté au Congrès d'Ajaccio, en 1901, « sur la séparation et le calcul des racines des équa- tions numériques », en taisant connaître à côté du critérium nécessaire mais non suffisant établi dans ce travail un autre critérium analogue, non plus nécessaire, mais suffisant pour l'existence de racines réelles dans un intervalle donné. L'au- teur en fait l'application à l'équation générale du second degré, ce qui le conduit à déterminer la signification de certains invariants irrationnels du système de trois formes binaires (une quadratique et deux linéaires), et enfin à une classe d'équations littérales du Iroisième degré. M. Gabriel ARNOUX, Ane. Off. de mar., Les Mées. Questions diverses concernant les congruences de module composé. — Proposition fondamentale. Tables de numération. Solution de l'équation arithmétique x v = n pour le module 3.5.7, v et n étant quelconques. — Observations sur l'équation ax^b (module composé). Table complète de puissances pour le mo- dule 3.5.7, comprenant les nombres premiers et non premiers au module. Table concise des puissances des nombres premiers au module, analogue aux tables exemples usuelles de puissances des modules premiers. Exemple : m = 3.5.7 et m = 3.7'.ïl. — Tables à lignes complètes et alignes incomplètes. — Méthodes diverses pour la construction de ces tables. — Observations sur les permutations des chiffres entre eux, quand on change la base d'une suite de puissances. — Nombre de racines d'indice donné quand le module est composé. Questions diverses d'arithmétique graphique. — Suite des mémoires présentés au Congrès d'Ajaccio. — Rectification d'une erreur qui s'est glissée dans le second mémoire. — Observations diverses concernant ces mémoires. — Réduc- tion des divers systèmes de solutions à l'un quelconque d'entre eux, pour l'équa- tion du troisième degré (mod. 13). — Explication des lignes obliques ponctuées. — Les solutions zéro en congruence. Métaphysique des espaces arithmétiques, donnant les solutions réelles des congruences du module premier. Calcul des racines primitives quand le degré de l'équation est un diviseur de l'indicateur. — Schéma de ces opérations. — Correspondances diverses entre les solutions des équations et les tables de puissance des imaginaires. — Solution complète de l'équation du quatrième degré, module 5. Les espaces arithmétiques peuvent à un certain point de vue être regardées comme des tables de décomposition des polynômes d'un degré égal au nombre de dimensions de l'espace, en leurs facteurs premiers. — Cette décomposition ne peut se faire que d'une seule manière. — Dénombrement des solutions de chaque catégorie. — Observations sur la pratique des calculs concernant les fonctions arithmétiques. 168 MATHÉMATIQUES, ASTRONOMIE, GÉODÉSIE ET MÉCANIQUE M. Raymond LEVAVASSEUR, Prof, au Lycée de Toulouse. Les groupes d'ordre p 3 q. — Il est facile de voir qu'un groupe d'ordre p s q contient un sous-groupe d'ordre p 3 conjugué de lui-même (n° 1). Je considère d'abord le cas où ce groupe conjugué de lui-même est G 3 , (n° 2), puis G, G (n«s 3, ..., 10), puis (G,) 3 , (n° 3 11, ..., 18), puis G^, (n°* 19, ..., 24), puis enfin G 2 ., (n 03 25, ..., 36). Ce dernier cas m'a amené à étudier le groupe des isomorphismes de G 2 j8 , (n 03 37 ..., 46). Eofin, au n° 47, j'ai résumé les résultats obtenu'. M. Georges MAUPIN, Membre de la Soc. math, de France, Prof, au Collège de Saintes. Les jeux de hasard (jeux primitifs, veillées, foires et casinos). — Les problèmes élémentaires des probabilités ne sont peu compris par le public que parce qu'on ne les enseigne pas dans les classes et qu'on ne les demande à aucun examen. Un grand nombre sont faciles au point de pouvoir être saisis par des enfants, et j'estime qu'on pourrait en traiter quelques-uns, sans nul inconvénient et avec quelque avantage, dans les classes de Troisièmes A et B et de Secondes C et D de nos lycées et collèges. J'ai essayé de décrire quelques jeux en m'appuyant seulement sur quelques idées simples : celles-ci sont amenées successivement par la gradation même de ces jeux, dont la difficulté va en croissant. 1) Rount-toullic, vieux jeu bas-breton. — Ce jeu primitif n'exige aucune théo- rie, l'impôt prélevé paie le feu et la chandelle. 2) Le Jeu des Noix en Algérie; les bonneteaux algérien et tunisien. — Ici la réflexion indique tout de suite que le tenancier ne peut sans tricher tenir ses engagements. 3) Les Petits Chevaux. — La notion de probabilité et d'espérance mathéma- tique, déjà amenée par les n 03 1 et 2, est maintenant définie. On montre que l'impôt est de 1 franc sur 9 francs risqués, et on applique ensuite le théorème de Dormoy sur la roulette. 4) Le Ba-quan en Indo-Chine. — Analogie étroite entre la théorie de ce jeu et celle du n° 3 : mais l'intérêt réside dans la singularité du matériel employé. 5) Le Billard Auvergnat. — Sorte de billard anglais : on rencontre ici un coup spécial dont le règlement constitue une espèce de règle de parti. 6) Le Tournant-cinq billes. — Jeu de foire dont la théorie revient à celle des totons ou des dés prismatiques. L'étude du tableau du tenancier montre qu'on attire le client en lui présentant de la même façon des coups dont la réussite est inégalement probable. 7) Les différentes manières de démarquer. — Ce qu'on appelle tirer à l'as de cœur, à la plus forte carte. Démonstration de ce fait que, quand on démarque à la première manille, la place du joueur n'est pas du tout indifférente. MARCHAND. — OBSERVATIONS D'ASTRONOMIE PHYSIQUE 169 M. Emile LEMOINE, Dir. de VInlerm, des math., h Paris. La géométrographie employé? comme nouvelle méthode directe de recherches en géométrie. M. MARCHAND, Dir. de l'Observ. du Pic du Midi (1). Quelques observations d'astronomie physique faites au Pic du Midi. Comparaison avec le magnétisme terrestre et divers phénomènes météorologiques. Travaux imprimés PRÉSENTÉS A LA SECTION D. A. Casalonga. — Métamorphose de la chaleur thermodynamique élémentaire, mouvement de l'élher et de la matière, chaleur, force vive (broch. in-16, Paris). Gaultier. — Catalogue annuel des grandeurs photographiques de 300 étoiles des Pléiades (Ext. du Bull, de la Soc. Astronomique de France, oct. 1900 et nov. 1901). G. Maupin. — Théorie mathématique du jeu appelé le Tirage aux couteaux dans les foires d'Auvergne. E. Wickersheimer. — Sur le postulalum des parallèles (Ext. de l'Enseignement mathématique, juillet 1901). (I) Voyez Section de Météorologie, page 210. 170 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATipN 3 e et 4 e Sections. GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION Président M. FONTES, Ing. en chef des P. et Ch., à Toulouse. Vice-Présideni M. PETITON, Ing. civ. des Mines, à Paris. Secrétaire M. le C l DELAVAL, à Montauban. — Séance du 8 août — M. FONTES, Ing. en chef des P. et Ch., à Toulouse. Sur les réservoirs en pays de montagnes. M. CRUVELLIER. La traction électrique. MM. DRUART et LE ROY, à Reims. Des avantages de la voie de 1 mètre pour la traction mécanique des marchan- dises sur les réseaux urbains et suburbains. — La voie de 1 mètre, seule, permet, avec l'emploi de trucks-transporteurs, le transport des wagons de grand gabarit sur les chaussées urbaines et suburbaines, et, par suite, seule aussi, elle peut assurer, sans transbordement, les arrivages et les expéditions des marchandises qui ne subissent pas sans inconvénient cette opération. Ces marchandises sont assez nombreuses et occasionnent aux Compagnies de chemins de fer des avaries qui se chiffrent par des indemnités considérables. Dans ces conditions, la voie de 1 mètre qui, au point de vue du transport des voyageurs, a les mêmes avantages que la voie large (1 M ,44), paraît, d'une ma- nière générale, devoir lui être préférée pour les tramways urbains. Ces considérations paraissent d'autant plus sérieuses que la traction méca- nique des marchandises sur les voies ferrées urbaines, effectuée à l'aide de trucks-transporleurs, permet d'obtenir une meilleure utilisation du matériel des Compagnies de chemins de fer d'intérêt général. T5.-A. Z1PFER. ÉCARTEMENT DE LA VOIE • 171 M. R.-A. ZIFFER, Ing. civil, à Vienne 'Autriche). Choix de l 'écartement de la voie pour chemin de fer d'intérêt local; particulièrement dans quel cas doit-on employer la voiede() m ,G0; dans quel cas cet écartement de m ,60 doit-il être prosent? — Après un aperçu historique de la création et du déve- loppement de l'écartement de la voie, qui n'est pas uniquement une question technique mais notamment économique, l'auteur fait ressortir des résolutions prises à cet égard au Congrès des chemins de fer à Bruxelles 1885 et à Saint- Pétersbourg 1892, ainsi qu'à l'Union internationale permanente à Amsterdam 1890, Hambourg 1891, Budapest 1892 et à Londres 1902, que tous les écarte- ments de voie employés jusqu'alors ont des avantages et des inconvénients jus- tifiés suivant les cas. Comme avantages de la voie étroite sont à noter les économies obtenues à la construction, à l'acquisition du matériel roulant et à l'exploitation; comme pré- tendus inconvénients, ou du moins donnant matière à réflexion, sont objectées par des personnes compétentes, mais pas toujours exemptes de préjugés: Faible capacité de travail, par conséquent seulement propre à un trafic faible et restreint, insuffisant à des buts militaires, dépenses d'exploitation plus élevées, exclusion des transports de bétail et, enfin, difficultés aux embranchements à cause de la différence de l'écartement des voies. La voie étroite peut être considérée comme la solution la plus rationnelle de la question de la construction et de l'exploitation la plus simple et la plus écono- mique des chemins de fer secondaires, même à trafic de quelque importance et notamment dans des contrées montagneuses ou à terrains coupés. La voie étroite est recommandable comme ligne principale pour tout nouveau pays, qui, selon toute prévision, n'aura pas un fort trafic à desservir, et qui, suivant sa situation financière, est tenu à faire toutes les économies possibles afin que le capital d'éta- blissement rapporte au plus vite des intérêts. L'auteur estime qu'il s'agit, avant tout, pour les chemins de fer secondaires, du bon choix des écartements de voie de 1 mètre, m ,75 et m ,60, usités jusqu'alors, mais que l'emploi exclusif de l'un ou l'autre écartement serait irraisonnable, attendu que chacun pour lui-même peut avoir sa pleine justification en de cer- tains cas. 11 faut cependant reconnaître, quant à l'écartement de m ,60, qu'il n'est pas tout à fait propre à desservir un trafic important, mais que les dépenses de cons- truction en sont moindres que pour tout autre écartement. L'auteur en cite un emploi utile en France, en Scandinavie, en Bussie, tant comme lignes militaires en France et en Allemagne, que notamment comme lignes industrielles, minières et forestières, etc., dans tous les pays. L'écar- tement de m ,60 serait seulement à exclure là, où il y a un trafic dense de voyageurs et de marchandises, par contre, il s'approprie parfaitement pour des lignes à faible trafic, pour des buts passagers, notamment pour des lignes volantes, à cause de la facilité de son déplacement, de sa souplesse à s'assimiler aux sinuosités des terrains, et enfin, de son établissement peu coûteux. L'auteur cite des exemples de lignes à vo ; e étroite établies en de nouveaux pays, et émet l'avis, sur base de ses propres expériences et études, que la voie normale possède quelques avantages incontestables, mais à cause de son impor- tante dépense d'établissement et à cause d'autres circonstances exigées des lignes d'ordre secondaire, elle doit céder le pas, en bien des cas, à l'écartement de ces dernières, écartement, qui est à introduire comme une partie intéressante 172 GÉNIE CIVIL ET M1L1TA1UE, NAVIGATION justifiée dans le réseau des chemins de fer, parce qu'il est appelé en bien des cas à desservir même des trafics de voyageurs et de marchandises de quelque importance, toutefois, le choix de l'écartement de la voie étroite doit être fait après de sérieuses études à l'égard des circonstances locales, du trafic présent et futur, de la nature de celui-ci, et enfin, à l'égard du but à poursuivre. L'auteur termine en mentionnant les chemins de fer à monorails, dont il cite les exploités, ceux en construction et les projetés. — Séance du 9 août — M. A. COLLIN , à Saint-Nazaire. La stabilité des navires. M. Dominique- Antoine CASALONGA, Ingénieur-conseil, à Paris. Transport des voyageurs en commun au moyen de plates formes roulantes souter- raines à traction électrique. — En raison de l'intérêt qu'offre la note prépara- toire de M. l'ingénieur en chef, Monmerqué, sur la Traction électrique urbaine et suburbaine, M. D.-A. Casalonga désire rattacher à cette note l'indication d'un mode de transport que, dès 1894, il avait présenté en collaboration avec son regretté camarade et ami C.-A. Faure, et qu'il vient, après en avoir modifié sensiblement la disposition, de représenter. Le nouveau projet a pour but de des- servir les grands boulevards intérieurs parisiens, depuis la place de la Concorde jusqu'à celle de la Bastille, au moyen d'une plate-forme roulante à trois bandes mobiles distinctes, logée dans un tunnel superficiel de 5 mètres sur 5 mètres dans œuvre, et traînée électriquement. Des escaliers d'accès, les uns pour la descente, les autres pour la montée, sont disposés de 200 en 200 mètres, sur le bord des trottoirs, et pourraient, sans inconvénient, être plus rapprochés. La vitesse des bandes roulantes passe de 4 à 8, puis à 12 kilomètres à l'heure et même de 5, 10, 15 kilomètres, vitesse que l'on peut encore augmenter de 4 à 5 ki omètres en marchant sur la troisième bande qui a 2 mètres de largeur et possède un siège latéral disposé de mètre en mètre. Le plan moyen des bandes mobiles est, au plus, à 3 m ,50 au-dessous de la surface de la chaussée. Les bandes sont indépendantes, ce qui en rend facile la mise en train matinale et assure, dans tous les cas, aux voyageurs, un service à vitesse réduite, au cas où une avarie surviendrait à l'une des bandes. Point d'arrêts par freinage, pas de remises en route fréquentes; point d'encembrement. En dehors de l'éclairage électrique, il n'y a de puissance motrice à dépenser que celle qu'il faut pour vaincre les frottements. Les deux premières bandes ont O^O de largeur. La puissance de débit du nouveau mode de transport hygiénique, commode, économique, agréable, est pour ainsi dire indéfini. Les frais d'exploitation y sont considérablement réduits en raison du mode de perception automatique ou volontaire et la diminution du personnel affecté à la perception, à la surveil- lance, au contrôle. La dépense a été estimée à 35 millions de francs ; le prix unique du voyage a été fixé à 10 centimes. On compte sur 70 millions de DIBOS. — LE SCAPHANDRE 173 voyageurs, au moins ; l'appareil pourrait en transporter 3 milliards par an. La Ville de Paris retirerait, par kilomètre, une ressource égale au moins à celle que lui paye la Société d'exploitation du Chemin de fer Métropolitain. En réponse à une observation de M. l'ingénieur général Forestier, M. Casa- longa explique qu'une redevance de 100.000 francs par kilomètre pourrait être assurée à la Ville, même au cas où celle-ci ne se chargerait pas de l'infrastruc- ture du projet. M. KŒCHLIN Ing., à Paris. De la traction urbaine par voitures automobiles système Lombard-Gérin. — M. René Koechlin communique au Congrès une note sur l'application de la traction électrique par trolley automoteur, système Lombard-Gérin, à des ser- vices d'omnibus urbains et suburbains. Ce système, aujourd'hui consacré par la pratique, et qui a trouvé son application à Montauban, permet d'éviter l'établissement d'une voie ferrée tout en conservant l'avantage de la distri- bution de l'électricité aux voitures par fils aériens. Pour arriver à ce but, le chariot de prise de courant est automoteur et précède la voiture tirant ainsi sur le câble conducteur qui mène le courant à la voiture au sommet d'une perche fixée sur celle-ci. Ce câble se trouve ainsi toujours tendu, tout en permettant à l'automobile de s'éloigner du tracé de la ligne et d'éviter les voitures ordinaires circulant librement sous le câble qui se trouve à une assez grande hauteur. Le synchronisme de la vitesse de marche entre le trolley et la voiture est réalisé automatiquement, sans que le conducteur ait à intervenir. La dépense de courant n'est pas plus grande que pour les tramways puisque les voitures sont plus légères. L'exploitation peut se faire avec un seul homme; les frais se trouvent ainsi réduits et permettent l'application de ce système dans des endroits où l'affluence des voyageurs ne justifie pas l'emploi d'un tramway électrique, aussi bien pour des services urbains que pour des lignes suburbaines d'intérêt local. MM. DRUART et LE ROY Largeur à adopter pour les voies ferries urbaines. — Séance du 11 août — M. DIBOS, Ing. Conseil. Le scaphandre. — Son emploi. — Faisant intervenir son expérience person- nelle, l'auteur, ingénieur maritime, a créé une véritable théorie du scaphandrier et présenté des développements d'applications nouvelles pratiques constituant des règles d'emploi. Après un rapide historique, il expose les conditions requises pour utiliser le scaphandre, décrit l'équipement complet perfectionné du sca- phandrier ainsi que l'appareil micro-téléphonique de communications sous- 174 GÉNIE CIVIL ET MILITAIRE, NAVIGATION marines inventé par l'auteur et adopté par la marine. La théorie de manœuvre tant pour les engins restant hors d'eau que pour ceux immergés, et des conseils sont donnés aux plongeurs. M. Dibos signale un dispositif enregistreur imaginé par lui à l'effet de contrôler les pressions à Ja descente et à la remonte. Narrant ses impressions premières de descente en mer, l'auteur indique les surprises éprouvées par tout plongeur novice; les phénomènes morbides et les accidents causés par l'air comprimé sont minutieusement examinés, et M. Dibos, s'appuyant sur les expériences spéciales de Paul Bert, établit des prescriptions résultant de ses propres essais et que l'on ne saurait enfreindre sans péril. M. CASALONGA Du rendement des moteurs thermiques d'après le coefficient économique déterminé par Clausius. — M. D.-A. Casalonga a présenté, dans la Section de Physique, une nouvelle démonstration de l'inexactitude du cycle de Garnot et du principe que l'on en a tiré. 11 s'attache maintenant à montrer, dans le domaine des applications, les fâcheuses conséquences de cette inexactitude. Pour avoir admis que, dans le cycle de Carnot, il existait une différence de travail disponible entre le travail de dilatation et celui de compression, et que cette différence de travail variait suivant l'écart des températures extrêmes Ti — T 2 , Clausius est arrivé à déterminer le rendement d'un moteur thermique par l'expression du T T travail W = 42oQ t -^ — - (1), par laquelle on voit de suite que la valeur W M de ce travail varie avec la valeur de Tj — T 2 ; ce qui est contraire à la notion de l'équivalent mécanique de la chaleur et au principe fondamental de la transformation de la chaleur en travail et réciproquement. L'erreur est donc de toute évidence, avant même toute recherche. En exami- nant, d'ailleurs, la théorie sur laquelle Clausius s'est appuyé, on voit où l'erreur a été commise. Dans le cycle de Carnot il n'y a qu'une seule et même quantité de chaleur qui puisse être considérée et qui est à la fois : la quantité de chaleur totale versée dans le corps, la quantité transformée en travail et la quantité reversée au condenseur. Au lieu de cela on y a vu trois quantités différentes de chaleur : Qi la quantité totale versée dans le corps; Q 2 la quantité versée au réfrigérant ; Q = (Q l — Q 2 ) la différence soi-disant transformée en travail, laquelle ne paraît pas cependant dans l'expression finale (1) où c'est Q t qui, à la suite de trans- formations mal fondées, en a pris la place. La seule expression du travail à tirer du cycle de Carnot, sous certaines réserves, c'est W = A2oQ x si Q, est la quantité de chaleur consommée, W ne devant pas être soumis à aucune réduction, ni variation, du fait de l'écart existant entre les deux températures extrêmes. La loi de Carnot- Clausius, appliquée à la détermination du travail, dans les moteurs thermiques, fausse les remarques et les résultats que l'on en tire. Elle doit être abandonnée. Le rendement théorique d'un moteur thermique à gaz, par chaque course, est égal à 29,15 0/0. Toute valeur supérieure est inexacte. DE BEILHE. — EXTINCTION DES INCENDIES A BORD DES NAVIBES 175 M. DE BEILHE, iDg. au Bureau Veritas. Extinction des incendies à bord des navires par l'emploi de l'acide sulfureux. Travail imprimé PRÉSENTÉ A LA SECTION M. Dibos. — Le scaphandrier . 2 e Groupe SCIENCES PHYSIQUES ET CHIMIQUES 5 e Section PHYSIQUE Président d'honneur M. MERCADIER, Dir. des études à l'Éc. Polytechnique. Président M. MATHIAS, Prof, à la Fac. des Se. de Toulouse. Vice-Présidents MM. LACOUR, Ing. civ. des Mines, à Paris. PELLIN, Ing. des A. et Man., à Paris. Secrétaire M. TURPAIN, Doct. es se, Maitre de conf. à la Fac. des Se. de Poitiers. Séance du 8 août M. CASALONGA Nouvelle analyse du Cycle de Carnot. — M. D.-A. Casalonga présente une nouvelle démonstration de l'inexactitude de l'analyse du Cycle de Carnot. Il fait voir que c'est bien à tort que l'on a admis, dans ce cycle, que le travail de dila- tation était supérieur au travail de compression ; qu'une telle proposition, si exacte qu'elle se montre eu apparence, est absolument insoutenable. Dans un cycle fermé réversible le travail de dilatation est égal au travail de compression, et il ne peut pas en être autrement. Si on a cru à cette différence c'est parce qu'on a méconnu, dans le cycle, l'intervention d'une force extérieure, indispensable au développement de ce cycle, qui travaille d'accord et en même temps que lui, et dont la quantité de chaleur correspondante doit être comptée. On s'aperçoit, alors, que le travail de dilatation, comme celui de compression, est représenté par l'aire d'un même rectangle. Les deux travaux sont égaux. C'est pour avoir admis cette différence de travail que l'on a été entraîné aussi à admettre qu'elle variait avec l'écart existant entre les températures extrêmes T et T { ; d'où l'on a pu déduire qu'à une même quantité de chaleur Q pour- raient correspondre des quantités variables de travail correspondant; ce qui est contraire à la notion positive de l'équivalent mécanique de la chaleur et au premier principe fondamental de la thermodynamique. M. D.-A. Casalonga, en s'excusant pour son insistance, espère que les phy- É. RAVEROT. — MESURE DU TEMPS ET DES ANGLES 177 siciens finiront par se rendre à la force des raisonnements et des principes réels et qu'ils admettront la nécessité de reviser, en même temps que l'analyse du Cycle de Carnot, les deux propositions qui constituent le principe fondamental qui en a été déduit. M. MAURAIN Sur les variations de volume dus à l'aimantation. M. Paul DIDIER, à Paris. Sur l'enseignement des sciences physiques en Allemagne. — M. Didier a eu l'occasion de visiter un certain nombre d'établissements d'instruction publique en Allemagne et en Suisse. Il communique quelques-unes de ses observations au sujet des installations et des méthodes allemandes. L'impression générale qui se dégage de cette étude est que nous sommes loin, comme enseignement et construction d'appareils, de mériter toute la sévérité avec laquelle nous nous jugeons nous-mêmes, et que notre corps enseignant présente une supériorité incontestable comme « personnalité ». Les Universités allemandes sont admirablement installées, on le sait; c'est surtout en ce qui concerne l'électricité, ses applications et les locaux mis à la disposition des professeurs qu'elles présentent d'utiles exemples. Les professeurs les plus illustres, comme von Baeyer et Rontgen, ne dédaignent pas de présider aux manipulations les plus élémentaires. Dans les lycées (gymnases) « humanistes », les laboratoires de chimie sont absolument rudimentaires. Les oberrealschulen et les realgymnasien ont de meilleures installations, mais qui ne dépassent cependant pas la plupart des nôtres. Les cabinets de physique contiennent toute une série d'appareils que nous avons eu le tort d'en éliminer; ce sont ceux qui touchent à la mécanique phy- sique (composition des forces, force centrifuge, etc.). La méthode allemande par interrogations continues, ne paraît pas à imiter; en retour, on devrait développer les interrogations et conférences. M. Didier donne un certain nombre d'exemples relatifs aux avantages de nos méthodes, ainsi améliorées. M. Emile RAVEROT Le système décimal et la mesure du temps et des angles. — L'auteur rappelle l'ensemble des raisons qui ont empêché jusqu'ici de conformer au type décimal la numération du temps et des angles. Il fait remarquer que la corrélation des unités dans le mode actuel de mesure n'est en réalité pas plus exclusivement duodécimale qu'elle n'est strictement décimale. M. Raverot propose en conséquence un mode nouveau de décimalisation utilisant ce que comporte de décimal la corrélation existantedes unités de temps et d'angles. 12 178 PHYSIQUE Le jour et l'heure sont subdivisés en nombres entiers de centaines de secondes; — la circonférence, en un nombre entier de centaines de minutes d'arc. L'heure se trouve ainsi divisée en 36 centaines de secondes. Celte solution conserve à la fois l'heure, la seconde et le cadran horaire exis- tants. Pour les mesures d'angles, la circonférence se trouve divisée en 210 cen- taines de minutes d'arc. Cette division concilie les commodités arithmétiques du calcul décimal avec les exigences des divisions géométriques de la circonférence. M. P. DUHEM, Corresp. de l'Institut, Prof, à la Fac. des Se. de Bordeaux. Actions exercées par des courants alternatifs sur une masse conductrice ou diélec- trique. — Tout le monde connaît l'expérience inaugurée par Al. Elihu Thomson : Une bobine, traversée par des courants alternatifs, repousse vivement une masse de cuivre que l'on approche de l'un de ses pôles. De cette expérience, on a donné des explications diverses. Selon les uns, parmi lesquels on peut citer M. Larmor, il faut y voir l'effet des pressions que l'induction développe au sein du milieu diélectrique. Selon les autres, la répulsion constatée résulte de l'action que les courants de la bobine exercent sur les courants engendrés par induction propre dans la masse métal- lique. Notre objet est de discuter ces diverses explications. Les pressions engendrées dans le milieu diélectrique sont de deux espèces, car chaque élément de ce milieu subit deux sortes d'actions : par le fait de la polarisation qu'il présente, il est soumis à des actions électrostatiques; par le fait des flux de déplacement dont il est le siège, il est soumis à des actions électrodynamiques. Le sens de ces actions, particulièrement des actions électrostatiques, peut être étudié en suivant les méthodes deHelmholtz; il est bien tel qu'il faudrait pour que l'expérience d'Elihu Thomson en reçût une explication satisfaisante ; mais il n'en est pas de même de la grandeur de ces actions ; pour que ces actions fussent perceptibles, il faudrait que la fréquence des courants qui traversent la bobine fût comparable à la fréquence des vibrations lumineuses. L'expérience d'Elihu Thomson, qui réussit fort bien avec de très faibles fréquences, ne peut trouver là sa raison d'être. Au contraire, l'explication tirée des forces électrodynamiques, par lesquelles les courants de la bobine repoussent les courants d'induction propre de la masse métallique, satisfait à toutes les conditions du problème. Discussion. — M. Brljnhes, présente les observations suivantes : M. Duhem s'est proposé de discuter les théories proposées par Larmor pour l'expérience d'Elihu Thomson. 1. Il montre que, si l'on ne tient compte que du courant induit dans la masse métallique par le courant alternatif inducteur, l'attraction oscille entre deux valeurs égales et de signes contraires et que l'attraction moyenne mesurable est nulle. Cela tient à la différence de phase de 90° existant entre le courant induc- teur et l'induit. 2. Il étudie les forces pondéromotrices appliquées à une masse diélectrique P. DCHEM. — ACTIONS EXERCÉES PAR DES COURANTS ALTERNATIFS 179 solide, et démontre qu'il y a attraction au lieu de la répulsion exercée sur un conducteur. Ceci est tout à fait intéressant et nouveau et suggère l'idée d'essayer l'expé- rience d'Elihu Thomson avec un anneau d'ébonite au lieu d'une bague de cuivre. Il faudrait d'ailleurs disposer l'expérience un peu autrement, puisqu'on se proposerait de mettre en évidence une attraction au lieu d'une répulsion (1), 3. Cette expérience, il est vrai, M. Duhem en prévoit l'insuccès. Il montre que l'attraction moyenne exercée sur le diélectrique sera toujours extrêmement faible par rapport à la valeur maximum de l'attraction, nulle en moyenne, exercée sur un conducteur en ne tenant compte que de l'induction directe; et qu'il en est ainsi à moins que la fréquence du courant alternatif ne soit de l'ordre de celle des vibrations lumineuses. Cette discussion est très digne d'intérêt. Cependant la comparaison d'une attraction moyenne à la valeur maximum par laquelle passe une autre attrac- tion, qui est nulle en moyenne, n'est peut-être pas décisive. M. Duhem, d'ailleurs, ne la présente que comme une indication et non comme une démonstration. 4. En effet, et M. Duhem le montre plus loin, il y a une attraction moyenne qui n'est plus nulle, qui est négative, c'est-à-dire une répulsion, sur une masse conductrice solide si l'on tient compte de l'induction propre dans cette masse conductrice. Cela revient à dire que s'il n'y avait aucune selfinduction dans la masse, la différence de phase serait exactement 90° et l'attraction (ou répulsion) moyenne exactement nulle, mais que la selfinduction de la masse métallique, si faible soit-elle, introduit un retard nouveau, qui fait que la différence de phase des deux courants alternatifs inducteur et induit est d'un peu plus de 90°, ce qui suffit pour qu'ils soient parallèles et de sens contraires et se repoussent. Mais, la différence de phase due à la selfinduction étant fort petite, si l'on essayait de comparer numériquement la répulsion réelle moyenne telle qu'on l'observe à la valeur maximum par laquelle passe la fonction périodique qui représente la répulsion en fonction du temps, et cela, qu'on tienne compte ou non de l'effet de la selfinduction, il est probable qu'on trouverait un rapport fort petit, ce qui ne prouverait pas que la répulsion moyenne réelle échappe à l'observation. De même dans le cas du diélectrique solide, où l'on peut dire que, par suite d'un effet de capacité qui s'exerce en sens inverse d'un effet de sulfinduction, il y a avance au courant induit au lieu de retard, et où, par suite, la différence de phase des courants inducteur et induit étant inférieure à 90°, il y a, dans l'en- semble, attraction, — il se peut que la valeur moyenne de cette attraction soit fort petite par rapport à sa valeur maximum sans qu'elle soit pour cela inaccessible à l'observation. S. M. Duhem aborde l'explication de Larmor, fondée, non plus précisément sur l'action électrodynamique exercée sur le diélectrique, mais sur l'action électrostatique. Ces actions électrostatiques produisent, dans le diélectrique, que ce soit l'air ou le vide, des pressions qui peuvent avoir pour effet de faire mouvoir dans ce diélectrique une masse conductrice. M. Duhem trouve bien que ces pressions auraient pour effet d'éloigner de la bobine parcourue par le courant alternatif inducteur une masse métallique plongée dans le milieu. (1) M. Duhem, a, dans une lettre personnelle, indiqué à M. Brunhes, que l'expérience avait été essayée sous ses yeux, sans succès. Ce serait une question à reprendre. 180 PHYSIQUE Mais des considérations analogues à celles qu'il a développées plus haut le conduisent à penser que, si ces nouvelles actions invoquées par Larmor don- nent bien le sens du phénomène d'Elihu Thomson, elles n'en donnent pas l'ordre de grandeur. C'est sur ce point qu'une réserve paraît s'imposer. 6. M. Duhem montre ensuite que l'expérience s'explique en tenant compte du courant d'induction propre dans la masse métallique, (courant qui, résul- tant d'une double induction, est en somme décalé de 180° par rapport au cou- rant inducteur). C'est l'explication classique présentée ici sous une forme tout à fait générale et très élégante, avec la discussion d'une objection qu'on pourrait tirer de la non-uniformité des courants d'induction dans la masse. Remarquons encore que la correction incontestable de cette explication ne suffirait pas à montrer que celle de Larmor n'est pas équivalente. Ce très intéressant mémoire appelle donc de nouvelles discussions et expé- riences; en particulier, je le répète, il montre tout l'intérêt que présenteraient des mesures d'intensité des attractions ou répulsions moyennes, et notamment un essai en vue de mettre en évidence une attraction sur un solide diélectrique . M. Albert TURPAIN, Doct. ùs Sciences, Maître de Conférences à la Fac. des Se. de Poitiers. Les phénomènes de luminescence dans les tubes à air raréfié et les dispositifs de production des courants à haute fréquence. — Les effets lumineux que les cou- rants de haute fréquence permettent de produire se divisent en deux caté- gories : 1° Les effets de luminescence, obtenus pour la première fois par M. Tesla; 2° Les effets d'incandescence, obtenus pour la première fois pjr M. Elihu ThoniiOn. Les dispositifs de production des courants de haute fréquence empruntent tous une bobine d'induction qui entretient un transformateur, un condensateur et un excitateur. Les effets de la première catégorie (luminescence), peuvent être produits dans les mêmes conditions et avec la même intensité, alors qu'on supprime successivement : le transformateur, le condensateur et même l'excitateur. Une bobine d'induc- tion en activité suffit à les produire. Les effets de la deuxième catégorie (incandescence) nécessitent l'utilisation des dispositifs ci-dessus. L'excitateur est la partie nécessaire du dispositif. Sa suppression entraîne la disparition du phénomène. Si on analyse les champs d'action produits en concentrant ces champs par deux fils parallèles et en observant avec un résonnateur les ondes station uaires produites, on constate que la production des effets de luminescence n'entraîne pas l'existence d'ondes stationnaires ; la production des effets d'incandescence est toujours accompagnée d'ondes stationnaires faciles à déceler. Les effets de luminescence doivent être rapportées à de simples phénomènes d'induction du genre de ceux que produit l'illumination dans les tubes de Geissler. Les effets d'incandescence sont accompagnés d'ondes électriques dont l'appa- reil de production nécessaire paraît être l'excitateur ou exploseur. D r LEDUC. — CHAMPS DE FORCE 181 M. le Dr AZOULAY, à Paris. Les procédés de reproduction des phonogrammes pour musées phonographiques. — Pour multiplier les exemplaires d'un même morceau parlé, chanté ou joué devant le phonographe, la première idée qui soit venue à l'esprit a été d'exé- cuter le morceau devant un nombre plus ou moins grand d'appareils phono- graphiques. On avait ainsi une quantité donnée d'exemplaires identiques ou quasi identiques sur cire ou autre substance impressionnable. On imagina ensuite de copier un phonogramme original à l'aide d'une machine pantogra- phique, qui fournissait de la sorte un nombre très grand d'exemplaires, pas- sablement différents de l'original. Enfin, et c'est l'industrie étrangère qui tout récemment semble en avoir fait, la première, l'application avec succès, on a utilisé la galvanoplastie pour obtenir un moule métallique à l'aide duquel on peut indéfiniment reproduire le morceau original, sur cire principalement. Je laisse de côté le procédé de reproduction de Berliner pour grammophone, procédé qui n'a servi jusqu'ici qu'à la multiplication sur ébonite. Le procédé galvanoplas- tique, avec reproduction sur cire, mis actuellement en pratique, est d'une importance capitale pour les musées phonographiques, car en permettant une matrice indélébile des documents confiés au phonographe, on peut transmettre ceux-ci à la postérité. La conservation des documents linguistiques, musi- caux, etc., par le phonographe et par la galvanoplastie, a été recherchée par maintes personnes. A Paris, on a obtenu depuis une couple d'années des moules métalliques cylindriques, mais la reproduction sur cire n'a pas encore été excellente; j'ai essayé moi-même ces temps-ci et les résultats que j'ai obtenus à l'aide d'un moule prêté obligeamment par M. Stcesser, galvanoplaste à Paris, sont très encourageants. Le moulage sur cire étant la partie la plus compliquée et la plus importante du procédé, j'en publierai les détails complets aussitôt que j'aurai réussi entièrement, afin de permettre la multiplication des musées phonographiques. La Commission phonographique de cette Académie ^ fait, le 11 juillet 1902, un rapport intitulé : //. Bericht ueber den Stand der Arbeiten der Phonogramm- Archivs-Commission erslattet in derSitzung derGesamme-Akademie vom 41 Juli 1902, von W.-M. Sigmund Exner als Obmann der Commission. Ce rapport qui est parvenu à ma connaissance, à l'état de placard, le 4 septembre suivant, grâce à l'obligeance de M. le P r Sigmund Exner, m'a appris que la Commission avait réussi à obtenir des moulages en cire de matrices galvanoplastiques de phono- grammes sur disque, ce qu'elle cherchait depuis juillet 1900. — Séance «In î) août M. le D' LEDUC, Prof, à l'Éc. de Méd. de Nantes Champs de force. — Les phénomènes de diffusion ont une grande analogie avec les phénomènes électromagnétiques; ils donnent lieu à la production de champs de force ayant les mêmes caractères et les mêmes aspects que les champs de force magnétiques. On peut voir les spectres de ces champs de force 182 PHYSIQUE se former sur l'écran : ils peuvent être photographiés. Les lignes de force des champs bipolaires de diffusion avec pôles de même signe se repoussent. Dans un champ bipolaire de diffusion avec pôles de noms contraires, les lignes de force unissent les deux pôles. M, Albert LONDE, Dir. du Service Pholo. de la Salpêtrière, à Paris. Appareil pour la mesure de la vitesse de combustion des photo -poudres. — Cet appareil est destiné à mesurer en -^- de seconde la durée de combustion des préparations employées pour la photographie à la lumière artificielle. Il a permis de constater que l'éclair magnésique est de durée plus longue qu'on ne le croit généralement et de classer les divers photo-poudres les plus usités d'après leur rapidité de combustion. Appareil expéditeur à grande vitesse pour chronophotographe à objectifs mul- tiples. — Cet expéditeur permet de déclancher les douze obturateurs de l'ap- pareil chronophotographique de l'auteur à des intervalles très courts, résultat que l'on ne peut obtenir dans les chronoph otographes à déplacement de la pellicule. On pourra donc avec ce dispositif analyser des phénomènes de très courte durée : l'auteur en a lait une première application en exécutant la chro- nophotographie de l'éclair magnésique : la cadence réalisée correspondait à près de 100 épreuves à la seconde. Il a pu également obtenir des séries chronophotographiques (12 épreuves), de modèle vivant pendant la durée d'un seul éclair. Ces expériences prouvent que l'actinisme de l'éclair magnésique est suffisant pour obtenir des épreuves instantanées soit isolées soit en séries. M. D.-A. CASALONGA, Ingénieur-conseil, à Paris. Projet de détermination expérimentale de l'équivalent mécanique de la chaleur. — La découverte du principe I de Mayer a conduit à la détermination de l'équi- valent mécanique de la chaleur: E = 425 kilogrammes. Cette valeur a été d'abord déterminée en se fondant sur la loi de Gay-Lussac ; puis elle a pro- voqué de nombreuses recherches vérificatives au nombre desquelles l'expérience calorimétrique de Joule est une des plus ingénieuses et des plus accréditées. Cette expérience toutefois, comme celle effectuée par Hirn sur la machine du Logelbach, présente quelques causes d'incertitude. Outre qu'elle est effectuée avec et sur de l'eau, dont la capacité calorifique est assez élevée, et qui, de plus, occupe un certain volume dans lequel la chaleur restituée se diffuse, elle exige qu'on livre à la pesanteur des masses assez importantes qui doivent tomber avec une vitesse notable pour actionner rapidement les palettes du frein hydraulique imaginé par Joule. De là, la nécessité d'apprécier, par le calcul, une partie du résultat recherché. Il est une expérience simple qui donnerait directement, sans aucun méca- nisme délicat et sans l'intervention d'aucun travail de frottement, la valeur de l'équivalent mécanique. C'est celle qui consisterait à faire tomber d'une hauteu f H. DOUASSE. — CAUSE DES PHÉNOMÈNES DE RÉACTIVITÉ 183 assez grande, un poids donné de mercure, solide ou liquide, à une température déterminée. Ce mercure serait reçu dans une cuvette calorimétrique, légère, bien défendue contre le rayonnement, dont toutes les parties seraient dûment distinguées et pesées et qui serait munie de thermomètres sensibles à maxima. Le mercure ayant une densité et une conductibilité, pour la chaleur, très grandes, en même temps qu'une capacité calorifique très faible (0,032 calo- ries), donnerait des variations de température d'une amplitude d'autant plus grande que la hauteur de chute serait grande elle-même et le poids du mercure faible. Si on pouvait disposer d'une hauteur de chute de 425 mètres, il suffirait de 1 kilogramme de mercure pour dégager, dans le calorimètre, 1 calorie et y faire apparaître une variation de température de q 1 ""!' 31°, 20. On dispose avec la tour Eiffel, d'une hauteur qui peut être portée à 350 mètres au moins. La chute de l k s,50 de mercure, de cette hauteur, développe- rait, dans le calorimètre, 1 calorie et provoquerait une élévation de tempé- rature de 21° environ qui serait peu réduite si le calorimètre était maintenu sensiblement à la température du résultat final. Cette variation serait très grande par rapport à celle que Joule a pu obtenir avec le frottement de l'eau, et elle offrirait un coefficient de vérification bien plus sûr. Discussion. — Le projet de M. Casalonga a donné lieu à la présentation de diverses objections qui ont été résumées ainsi qu'il suit par le Président de la Section : 1° Il faudrait d'abord que la chute du kilogramme de mercure eût lieu de telle sorte que la température fût la même en tous les points de sa chute. Or, sur une hauteur de 300 mètres, la température varie de plusieurs degrés. 11 serait difficile de tenir compte de cette variation de température à cause de la rapidité de la chute; le mieux serait de ne faire intervenir que les températures de l'air aux points extrêmes de la trajectoire. 2° La formule e = — gt~ montre que la chute durerait environ 7,5 secondes et que le mercure arriverait dans le calorimètre avec une vitesse de 75 mètres environ par seconde. Aucun calorimètre ne résisterait au choc et le mercure serait projeté partout en même temps que les débris du vase qui le contenait. Dans ces coniitions, la discussion des moyens propres à mesurer l'élévation de la température du calorimètre est illusoire. La méthode exigerait, en outre, qu'on tînt compte de la poussée de l'air, qu'on guidât la chute du kilogramme de mercure de façon qu'elle se fit dans l'axe même du calorimètre, ce qui intro- duirait des frottements et, par suite, des pertes d'énergie impossibles à évaluer. La méthode, quoique intéressante, paraît difficile à appliquer dans les con- ditions où M. Casalonga suppose qu'on se place. M. H. BOUASSE. De la cause des phénomènes de réactivité. — M. Bouasse indique les résultats obtenus en produisant sur un fil tordu et détordu jusqu'au couple nul des tractions variables. 11 s'agit de fixer le rôle de ces variations sur les phénomènes de détorsion spontanée dits de réactivité; en particulier de savoir si on peut 184 PHYSIQUE attribuer ceux-ci uniquement aux \ariations de tension, ou si l'on doit faire intervenir le variable temps et une cause interne. Ses conclusions sont qu'il est impossible de je passer de cette variable. Les tractions ryhtmces n'inter- viennent pas parleur nombre, mais simplement comme amenant le fil succes- sivement sous deux (harges maxima et minima différentes. M. Gerrit BAKKER, Prof, à l'École su p. de La Haye (Hollande). Variation de la densité et du potentiel d'un liquide dans la couche capillaire. M. Camille TISSOT, Lieut. de vais. Prof, à l'École navale à Brest, Délégué du Ministère de la Marine. Observations sur l'arc chantant. — I. Lorsqu'un courant alimente un arc chan- tant, il se produit un phénomène remarquable de résonance acoustique en tous Us points du circuit où existe un contact imparfait. On sait que l'on peut faire chanter un deuxième arc (ordinaire ou métallique) placé sur le même circuit. Le phénomène en question est de même nature, mais se produit spontané- ment sans réglage. Le son, qui est l'exacte reproduction de celui de l'arc, devient particulièrement intense lorsque les contacts sont constitués par des pièces métalliques oxydées, reposant l'une sur l'autre avec une faible pression. Bien que le son ne soit pas dû à un mouvement vibratoire d'ensemble des pièces métalliques — car on ne le fait pas disparaître en empêchant ces vibra- tions de se produire — on peut rapprocher le phénomène de ceux que l'on obtient dans diverses circonstances avec des contacts imparfaits ; par exemple, avec le dispositif connu sous le nom de « berceau de Trevelyan » — ou avec le dispositif consistant à mettre un « berceau » dans un courant continu d'in- tensité suffisante. Dans ces conditions, la production de dilatations locales aux contacts donne l'explication du phénomène, et les sons proviennent de mouvements vibratoires d'ensemble du système. En opérant avec des cou- rants beaucoup plus faibles, on fait chanter d'une manière analogue des contacts métal métal ou métal-chaibcn sar,s vibrations d'ensemble du système. Les sons ne s'entendent alors qu'en intercalant le contact dans un circuit téléphonique. Le phénomène, qui a été étudié par le capitaine Ferrie, paraît dû aux mêmes causes que les précédents. Un contact imparfait, tel que celui que nous avons désigné par analogie sous le nom de « berceau », est susceptible de fonctionner à volonté, soit comme un cohéreur ordinaire, soit comme un auto-décohérent, soit comme un anti-cohéreur. Selon les conditions du contact (forme des surfaces et pression), on passe de l'une des formes à l'autre. En augmentant convenablement l'intensité du cou- rant dans le contact, on obtient des sons continus au téléphone. En l'accroissant encore, on provoque des vibrations d'ensemble de tout le système. Tous ces phénomènes paraissent devoir être expliqués par les dilatations locales des métaux ou de la couche gazeuse sous l'action des effets thermiques aux contacts. IL — Nous avons utilisé le phénomène de l'arc chantant pour obtenir la met ure apprechée des faibles coefficients de self. Nous nous sommes d'abord assuré de l'exactitude de la relation T = 2ti \j LC DE REY-PAILHADE. U.NITÉ PHYSIQUE DE TEMPS DÉCIMALE 185 fournie par Duddel, en prenant soin de mesurer les capacités avec une durée de charge du même ordre de grandeur que la période T. Cette période a été obtenue en photographiant simultanément, à l'aide d'un miroir tournant concave, l'arc chantant et les vibrations d'un électro-diapason. Le procédé a été appliqué aux dispositifs — genre Blondlot — que nous uti- lisons dans nos expériences de télégraphie sans fil. Les clichés que nous joignons au présent travail montrent quel est le caractère des épreuves et la netteté avec laquelle on peut obtenir l'enregistrement de la période des sons très aigus que donne l'arc. Le caractère périodique du phénomène se traduit par une série de protubé- rances équidistantes qui mettent en évidence les dilatations et contractions de la gaine gazeuse qui entoure les charbons. Ce sont évidemment ces contractions périodiques qui donnent naissance au phénomène sonore. MM. U. LALA, Doct. 6s SC, et J. RODA-PLIUS, Lie. es SC. Elude expérimentale et théorique sur le métronome. M. LACOUR, Ing. eiv. des Mines. Présentation de photographies jositifs directs. M. de REY-PAILHADE. Considérations sur le choix d'une nouvelle unité physique de temps décimale. — Les nombreux travaux publiés surcesujetpar l'Association pour l'avancement des Sciences indiquent l'importance du problème de l'application du système déci- mal à la mesure du temps et de la circonférence. Des vœux ont sanctionné ces efforts; bien mieux, toutes les grandt s administrations ont adopté la division centésimale du quart de cercle en 100 grades. L'adoption d'une nouvelle unité physique décimale de temps s'impose aussi. Il y aura plus de difficultés à vaincre que pour l'angle, car elle modifiera toutes les constantes physiques dans lesquelles intervient le temps. Il conviendra donc de choisir une unité satisfaisant tous les sens de l'homme. La seconde sexagésimale actuelle est convenable à tous les points de vue. Parmi les unités nouvelles proposées, deux seulement méritent d'être exami- nées, parce qu'elles ont un rapport décimal soit avec le jour entier, soit avec le quart de jour. La première est la cent -millième partie du jour solaire moyen ; elle a été pro- posée, il y a plus d'un siècle, par les auteurs du système métrique. MM. Biot et Mathieu déterminèrent expérimentalement la longueur du pendule battant 100.000 fois par jour. La durée est de 0,864 secondes ; elle est suffisante pour que l'on ne s'embrouille pas en comptant ces secondes décimales que j'appelle mil- licés ; elle permet de suivre de l'œil les oscillations d'un pendule battant le mil- licé. L'oreille perçoit nettement les tocs successifs de la roue d'échappement; le bras de l'homme bat le millicé, sans hâte ni lenteur; enfin le pouls normal d'un homme adulte a justement la durée d'un millicé, soit 100.000 fois par jour. 186 PHYSIQUE La cent-milhème partie du jour, ou millicé de ma terminologie, est donc une unité décimale recommandable à tous les égards. M. Juppont (de Toulouse), a pensé qu'on pourrait diviser décimalement le quart de jour. En prenant le 1/100000 de six heures, on obtient 2,16 secondes, qu'il appelle biscécande, dont le cube est très voisin de 10. Il propose donc d'adopter la bisécande comme unité nouvelle physique de temps, parce qu'elle apporte- rait peu de modifications dans les nouvelles unités électromagnétiques. Cette durée de temps est manifestement trop longue, et de plus, elle ne décimalise que le quart de jour. Or le jour est l'unité naturelle de temps fournie par la Nature, et on ne peut sacrifier les autres sciences au détriment de la seule élec- tricité. Je conclus donc en faveur de la cent-millième partie du jour. On passera des ancienne* constantes physiques, — vitesse, gravitation, unités électromagnétiques, etc, —aux nouvelles, — novitesse, nogravitation, nounités électromagnétiques, etc., à l'aide de quatre coefficients: 0,864; — (0,86i) 2 ; — (0,864) 3 et 0,6 iS. J'ai calculé et dressé en tableau les multiples de 1 à 99 de ces facteurs. Le temps, pour la transformation des anciennes unités en nouvelles, est insi- gnifiant. Enfin, pour s'habituer aux nouvelles mesures, on les inscrira pendant long- temps à côté des anciennes. Ainsi, on dira : vitesse du mobile 100 cm. à la seconde (86,4 cm. au millicé). M. PELL.IN, Constructeur d'instruments de précision, à Paris. Polarimètres et Saccharimètrês à champ unique, champs juxtaposés à une ou plu- sieurs plages, champs concentriques. — M. Pellin expose que les polarimètres et les saccharimètrês sont d'invention essentiellement française ; on doit en effet à Biot une méthode d'analyse optique des matières à pouvoir rotatoire, basée sur les phénomènes de polarisation circulaire découverts par Arago. Il passe en revue les polarimètres et saccharimètrês qu'il divise en trois classes, suivant l'apparence du champ observé. 1° Ceux à champ unique. — Biot, Mettcherlisch, Wild; 2° Ceux à champs juxtaposés. — Suleil, A. Cornu et Jules Duboscq, Laurent Jobin, Landolt. 3° Ceux à champs concentriques. — Polarimôtre et saccharimètre Ph. Pellin. M. TURPAIN Sur les propriétés des enceintes fermées relatives aux ondes électriques. — Les expériences entreprises ont eu pour but de déterminer les effets que l'emploi des enceintes fermées permet d'obtenir, tant au point de vue de la pénétration des ondes à leur intérieur que de la concentration des ondes produites dans ces enceintes. Certaines propriétés des enceintes fermées ont été étudiées par M. Branly (Comptes rendus, 4 juillet 1898). — Les faits observés par ce savant ont été con- firmés par les expériences qui seront décrites dans le mémoire détaillé. Parmi les conclusions des expériences, les deux suivantes sont susceptibles de permettre des applications en télégraphie hertzienne avec fii et sans fil : J. BERG0NIÉ. — CONSTANTES PHYSIQUES DES ÉTOFFES A VÊTEMENT 48" 1° La communication entre deux enceintes est impossible alors même qu'un tube conducteur relie les bords des ouvertures circulaires pratiquées dans chaque enceinte, — Cette communication est rendue possible si le tube pénètre dans les enceintes sans en toucher le revêtement, ou, mieux encore, si un fil conducteur est disposé suivant l'axe du tube. 2° Cette action du transmetteur sur le récepteur (tous deux disposés à l'inté- rieur d'enceintes métalliques) au moyen d'un cable à revêtement conducteur, est possible lors même que le cable est dénudé de son revêtement sur une petite longueur, pourvu qu'il n'y ait pas communication entre le tronçon de câble vers le récepteur et l'âme du câble. Indépendamment des applications que ces expériences peuvent avoir relati- vement à la protection des dispositifs de la télégraplrie sans fil, elles indiquent les conditions qui doivent être réalisées dans la télégraphie hertzienne par câble souterrain ou sous marin. — Séance «lu 1 1 août - M. Jean BERGONIÉ, Prof, à la Fac. de Méd. de Bordeaux. Méthodes et appareils pour la détermination des constantes physiques des étoffes à vêtement. — Il est impossible aujourd'hui de définir une étoffe par sa compo- sition en textiles et par son mode de tissage, tellement l'industrie et la mode les font varier. Aussi doit-on recourir à des déterminations physiques. Les constantes physiques d'une étoffe que l'on a cherché à déterminer dans ce travail sont : 1° le pouvoir isolant des étoffes ou leur résistance au passage pour la chaleur, ou encore leur résistivité thermique; 2° leur perméabilité pour les gaz, ou résistance au passage d'un courant gazeux ou résistivité aérodynamique. Les fonctions principales d'un vêtement sont, en effet, l'hiver de conserver la chaleur, l'été de permettre l'évaporation de la sueur. Un raisonnement et des équations semblables à ceux employés en électricité conduisent à la détermi- nation de la résistance aérodynamique au moyen d'un appareil produisant un courant d'air dont on mesure la pression sur les deux faces de l'étoffe. De même pour mesurer la résistivité thermique, l'appareil produit un flux de chaleur à travers l'étoffe dont on mesure l'intensité. Discussion. — Le D r Maurel fait ressortir l'importance des recherches du D r Bergonié, recherches qui n'ont pas seulement un intérêt scientifique, mais aussi un intérêt pratique de premier ordre. Pour l'établir le D r Maurel rappelle : 1° que d'après Richet et A. Gautier, sur deux mille six cents calories constituant la dépense totale de notre orga- nisme, comme ration d'entretien, nous en perdons mille neuf cents par la radiation cutanée ; 2° que cette radiation cutanée est elle-même régie par les mêmes lois physiques que les corps inertes. Celle de notre organisme, par exemple, est sensiblement la même que celle d'un corps inerte ayant la même forme et à la même température moyenne de 37°. Il en est si bien ainsi que, vu la prépondérance de la radiation cutanée dans les dépenses de l'organisme, ces dépenses sont sensiblement proportionnelles à la surface. 188 PHYSIQUE Cela étant, on conçoit toute l'importance que peuvent avoir les vêtements, en diminuant plus ou moins cette radiation. Une diminution d'un quart, nous éco- nomiserait près de cinq cents calories, soit un cinquième de notre dépense, ce qui évidemment nous permettrait de réduire, sans inconvénient, notre alimen- tation de la même quantité. Enfin pour taire ressortir toute l'influence de la radiation cutanée surlaquelle les vêtements sont destinés à agir, le D r Maurel ajoute que cette importance sur l'organisme est telle, qu'ainsi qu'il vient de l'établir (l), c'est elle qui règle le volume du foie. Ce volume, en effet, pour la même espèce animale, mais de tailles et d'âges différents, est proportionnel à la surface. L'organe qui élabore le sucre, c'est-à-dire le combustible, s'adapte, à l'organe qui le dépense. De tout ce qui précède, le L> 1- Maurel conclut : 1° que l'étude des vêtements est destinée à prendre une grande importance, puisque, bien compris, ils peuvent contribuer de la manière la plus efficace à la régulation du budget de l'organisme; 2° que, par conséquent, on ne saurait trop féliciter le D r Bergonié d'être entré dans cette voie que son esprit scientifique saura sûrement rendre féconde. M. JAMET Sur le théorème de Malus et de Dupin, concernant un faiiceau de rayons réfractés. - Démonstration du théorème, fondée sur l'emploi descoordonnéescurvilignes. M Charles FÉRY Les lois nouvelles du rayonnement et la mesure des hautes températures. — Dans ce travail je me suis proposé de vérifier dans des limites assez étendues (de 500 à 1500°,) les lois nouvelles données pour le rayonnement partiel (Loi de Wien) ou total (Loi de Stefan). Pour arrivera ce résultat, j'ai imaginé deux dispositions pratiques très simples qui m'ont montré que ces lois sont applicables dans les limites indiquées avec une erreur ne dépassant pas un pour cent. Les appareils qui m'ont servi constituent donc d'excellents pyromètres per- mettant de mesurer avec précision la température des corps inaccessible s. En admettant l'exactitude des lois précédentes au-dessus des températures explorées, j'ai pu déterminer le point d'ébullition du carbone (cratère positif de l'arc élec- trique). M. WICKERSHEIMER. Marche des rayons lumineux. — Lorsqu'on applique les équations fondamen- tales de la théorie de l'élasticité, on obtient sans beaucoup de difficulté une équation qui donne la vitesse de propagation d'une vibration dans un milieu constitué d'une façon déterminée par des équations de condition. On trouve dans les feuilles lithographiées du cours de M. Sarrau à TÉcole polytechnique (1) Rapport du poids du foie, au poids total et à la surface libre de l'animal. (Congrès français de médecine de Toulouse, avril 1902.) DAUVÉ. — SUR L'HYDROGÈNE NAISSANT 189 l'application de cette théorie à la propagation de la lumière dans un milieu quelconque. Si nous admettons un milieu cristallisé, c'est-à-dire caractérisé par trois coef- ficients d'élasticité suivant trois directions principales (e, f, g étant ces coeffi- cients) que l'on désigne par a, b, c, les cosinus directeurs de la normale au plan de l'onde (on suppose la propagation par ondes planes) ; par /, m, n les cosinus directeurs du rayon lumineux, on obtient ainsi une équation : al bm en n e f 9 Cette équation prouve que les deux directions (a, b, c,) (l, m, n) ne sont pas, en général, rectangulaires. Pour qu'il en soit ainsi, il faut que le milieu soit isotrope ou que l'on ait : e = f = g. Donc, en général, dans les milieux cristallisés, la vibration est oblique sur le rayon lumineux ; ou, si l'on veut, elle a une composante longitudinale et une autre transversale. MM. J. RENOUS, Ing. des A. et Man., et A. TURPAIN, Doct. es Se, Maître de conf. à la Fac. des Se. de Poitiers. Sur le problème de la tarification mobile. — Nous avons réalisé un dispositit permettant de ralentir ou d'accélérer à volonté la marche des compteurs d'énergie disposés en un point quelconque d'un réseau de distribution élec- trique, et cela sans employer d'autres conducteurs que ceux nécessaires à la distribution, la manœuvre pouvant s'effectuer, soit à l'usine génératrice, soit en tout autre point du réseau. Ce dispositif est basé sur l'emploi des ondes hertziennes produites par un excitateur placé au poste de commande et concentrées par un fil métallique jusque sur le fil neutre du réseau supposé à trois fils. Ces ondes sont ensuite propagées par le fil neutre jusqu'aux compteurs, à chacun desquels on adjoint un cohéreur muni de son frappeur et un relais. Lorsque le cohéreur est impres- sionné, un courant traverse le relais et celui-ci ferme un circuit dont le courant a pour effet d'agir sur le compteur pour en accroître ou en diminuer la vitesse. Dans le cas des compteurs Thomson, les plus employés, cette variation de vitesse est obtenue par le déplacement d'aimants permanents dans le champ desquels tourne le disque de cuivre servant à l'amortissement. Les expériences faites ont permis de constater que ce dispositif fonctionne d'une manière trè> satisfaisante. M. LAMIRAND. Etude de la déviation dans le prisme par une méthode géométrique. M. DAUVÉ, Prof, au Collège de Beau ne. Sur l 'hydrogène naissant. — On peut rapporter à deux types les réactions dues à l'hydrogène dit naissant : 1° celles où l'hydrogène est produit dans la réaction même avec dégagement de chaleur, telle l'action de l'hydrogène produit par un 190 PHYSIQUE appareil à hydrogène en activité sur SO 2 ou sur Az0 3 H fumant; ces réactions sont rendues possibles, dans le langage aujourd'hui admis, parce qu'elles tendent à faire diminuer l'énergie libre du système constitué par l'ensemble des corps réagissants; 2° celles où l'hydrogène est à l'état d'ion possédant une charge électrique. A ce type se rattache certainement la réduction de l'AgCl en suspension dans l'eau acidulée par le zinc. M. Dauvé cite diverses expériences qui lui montrent que l'action spéciale de l'hydrogène dans ce cas ne peut être due à de l'énergie calorifique, mais qu'il s'agit bien d'un effet électrolytique. Cette classification des effets de l'hydrogène naissant peut apporter de la clarté dans l'explication de phénomènes jusqu'ici groupés ensemble, quoique fort différents. Sur la vitesse du déplacement réciproque des métaux de leurs solutions salines. — M. Dauvé emploie deux méthodes : 1° Un parallôlipipède de Zn, dont chaque base est un carré de 1 centimètre de côté et ayant au début 6 millimètres d'épaisseur, est enchâssé dans une plaque d'ébonite où l'on a pratiqué un trou de 1 centimètre carré. On suspend la plaque verticalement dans une solution de S0 4 Cu, en lui donnant un mouve- ment de rotation continue. On dose ensuite le Cu restant en solution. On n'a pas obtenu ainsi des nombres très constants. C'est ainsi que dans six expé- riences identiques, le poids du cuivre disparu de la solution a varié de 15 milligr. 5 à 20 milligr. 7 ; 2° Une petite cuvette d'ébonite a en son fond un trou de 1 centimètre carré dans lequel on place le morceau de zinc. La cuvette porte latéralement un petit robinet d'ébonite qui permet l'écoulement de la solution et son remplacement par de l'eau ou une autre solution. On a ainsi des résultats très constants dans chaque cas. Voici quelques-uns de ces résultats : a. Des solutions de S0 4 Cu, contenant respectivement ^ de molécule-gramme, 2 3 10 portées à ^ -rr jusqu'à j- dissolvent en cinq minutes, des poids croissants de X \J • X v/ « X \J Zn; ces poids croissent avec la concentration mais moins vite qu'elle. Ils croissent à peu près comme les conductibilités spécifiques. 2 b. Une solution de S0 4 Cu à — de molécule-gramme, dissout, en dix minutes, deux fois plus de Zn qu'en cinq minutes ; en quinze minutes, trois fois plus, etc., ce qui n'est pas le cas général, mais ce qui est le cas ici où les conductibi- lités des deux sulfates diffèrent peu, et où la f. é. m. de leur couple est peu variable avec la composition des liquides qui y entrent. On voit l'intérêt qui s'attache à l'étude de cette vitesse de précipitation des métaux en fonction du temps. M. Dauvé compte, par ces recherches, éclaircir le rôle des courants qui interviennent dans les réactions chimiques de déplacement des métaux. M. Camille TISSOT. Étude des disjiositifs de transmission de télégraphie sans fil. — Les dispositifs de transmission utilisés dans les divers systèmes de télégraphie sans fil se ramènent tous aux deux types suivants : 1° transmission directe avec antenne reliée au pôle de la bobine; 2° transmission indirecte avec antenne reliée C. TISSOT. — TRANSMISSIONS POUR TÉLÉGRAPHIE SANS FIL 191 au secondaire d'un circuit de décharge auxiliaire (ce dispositif procède de celui de M. Blondlot). Le second dispositif permet de faire varier à volonté la période des ondes émises. L'étude a été faite entre deux postes fixes distants de 30 kilomètres. La période des ondes émises était mesurée par le procédé du miroir tournant (le mode opératoire a été décrit dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences). On a réalisé des périodes variant de 0,06 . 10 -« seconde (dispositif direct) et de 0,11 . 10- 6 seconde à 1,8 . 10-° seconde (dispositif indirect). L'examen des épreuves photographiques des étincelles a mis en évidence certaines particularités intéressantes de la décharge oscillante, et confirme les résultats obtenus d'une manière toute différente par M. Swyngedauw (Les résultats obtenus ont été exposés dans les comptes rendus). Les mesures de périodes montrent que l'oscillateur ne vibre pas comme s'il était indépendant mais que le système constitué par l'éclateur, l'antenne et la terre, fonctionne comme un grand excitateur et émet des ondes longues. Ces mesures se trouvent confirmées par les effets énormes de diffraction que l'on observe. L'emploi du procédé employé pour mesurer la période a permis de faire l'étude de l'amortissement. L'expérience a montré que la qualité de la transmission était intimement liée à la valeur de l'amortissement. Le fait ressort particulièrement dans l'emploi de la transmission directe. Les portées les plus grandes correspondent aux conditions qui donnent à l'amortissement la plus forte valeur. La principale de ces conditions parait être la mise à la terre du pôle non relié à l'antenne par des conducteurs de large surface. Cette condition est très importante car, selon la manière dont on opère la mise à la terre, la portée varie du simple au double. Avec les dispositifs de transmission indirecte, l'amortissement est toujours beaucoup plus faible qu'avec la transmission directe. Mais, il augmente néan- moins pour les dispositions qui améliorent la qualité de la transmission, c'est-à-dire qui accroissent les portées. En particulier, cet amortissement présente une valeur très faible lorsque le secondaire est isolé de l'antenne, et prend immédiatement une valeur notable lorsqu'on établit la liaison avec l'antenne: il donne ainsi la mesure de l'énergie dissipée par rayonnement. Nous avons essayé d'obtenir l'évaluation de l'énergie radiée par une méthode plus directe qui consiste en principe à enfermer l'oscillateur dans un manchon plein de gaz mis en relation avec un manoscope sensible. L'effet permanent observé au manoscope pour une émission de durée conve- nable fournit la mesure de l'effet thermique, c'est-à-dire de l'énergie dépensée dans l'étincelle. L'énergie totale W mise en jeu dans la décharge se compose de deux termes : 1° L'énergie dépensée en effet calorifique dans le circuit et dont la majeure partie w est localisée dans l'étincelle; 2° L'énergie w' dissipée par rayonnement électrique. On a sensiblement W = w -f uf et toute diminution de w corre pond à un accroissement de l'énergie rayonnée w'. L'expérience montre, en effet, que l'indication du manoscope, qui fournit iv, 192 PHYSIQUE varie selon la disposition employée à la transmission (longueur et forme de l'antenne, mise à la terre, etc.). Et l'on retrouve les résultats généraux donnés par l'étude de l'amortissement. M. TURPAIN. La prévision des orages et son intérêt au point de vue agricole et météorologique. — On peut, en utilisant les dispositifs récepteurs de la télégraphie sans fil, être averti à grande distance de l'existence d'un orage et au besoin de son rappro- chement ou de son éloignement du lieu où l'on observe. Les expériences entreprises au domaine de Chàteau-Pavie à Saint-Emilion ont eu pour but principal de compléter les moyens de défense contre la grêle par le tir au canon, en avertissant à l'avance de l'arrivée d'un orage. Les observations faites fournissent également d'intéressants résultats au point de vue météoro- logique. Dans la région où était disposé le préviseur, les orages affectent une marche régulière, celle du sud-ouest au nord-est. La coupe du terrain faite dans cette direction indique qu'aucun monticule important, ou rideau d'arbres, ne risque de faire écran et de diminuer la portée du préviseur. Les ondes d'origine atmosphériqne actionnent un relais Claude qui lui-même agit sur un relais polarisé. Ce relais est chargé à son tour d'actionner la son- nerie d'appel. Un dispositif spécial permet de ne faire marcher la sonnerie d'appel que lorsque le préviseur est influencé par une série d'ondes se succédant à intervalles très rapprochés. On évite ainsi des appels inutiles. L'utilisation d'une série de cohéreurs très peu sensibles mais de sensibilités graduées, per- mettra dans les cas où les orages n'affectent pas une marche régulière, de se rendre compte de leur marche en étant averti de la zone dans laquelle ils pénètrent. On a pu enregistrer les indications du préviseur, parallèlement à celles d'un baromètre inscripteur de Richard. Les orages observés ont pu être annoncés trois et quatre heures avant leur arrivée au-dessus du préviseur. — Séance «lu 13 août M. NOGIER, à Lyon. Sur une nouvelle pile à Valuminium. — Le principe de cette pile est l'amalga- mation superficielle d'une lame d'aluminium obtenue en immergeant cette lame dans une solution chlorhydrique de sublimé; lorsqu'on a lavé la lame ainsi amalgamée, puis essuyée, on voit dans l'air une véritable végétation drue et serrée d'alumine pousser sur la lame, en même temps il y a une forte élé- vation de température du métal. Plongée dans l'eau, la lame décompose le liquide; il y a dégagement d'hydro- gène et formation d'alumine qui se dépose au fond du vase. Si l'on place un crayon de charbon dans cette eau et que l'on réunisse la lame d'aluminium et la tige de charbon à un galvanomètre, il y a déviation violente C. CAM1CHEL. — CONTRIBUTION A LÉTUDE DE LA PHOTOMÉTRIE 193 de l'aiguille; on a ainsi une pile dont la force électromotrice disponible est de 1 volt 3. Pour empêcher la polarisation, il suffit de prendre un vase au bioxyde de manganèse comme électrode positive; l'intensité devient aussi constante que celle de la pile Leclanché. Celte pile est remarquable par la nature du liquide excitateur qui est sim- plement de l'eau et qu'il suffit de jeter quand on a fini de se servir de la pile. Comme applications pratiques, contentons-nous de signaler son usage dans les jouets électriques d'enfants qui n'auraient pas à manipuler ainsi des liquides toxiques et corrosifs. M, le D r BORDIER, Agrég. à la Fac. de Méd. de Lyon. Influence des radiations actiniques sur un excitateur relié à une bobine de Ruhm- korff, — Lorsque l'on a relié aux boules d'un excitateur les bornes d'une bobine de Ruhmkorff en activité, il arrive un moment où en écartant de plus en plus les boules l'une de l'autre, le flot continu d'étincelles cesse. Si alors on place dans le voisinage de l'excitateur une source lumineuse telle qu'un arc électrique, immédiatement le flot continu d'étincelles se produit et l'on peut augmenter dans de grandes proportions la distance explosive. Ce phénomène se rattache aux expériences de Hertz et de M. Swyngedauw, qui ont montré dans cet ordre d'idées l'action des radiations violettes et ultraviolettes. M. Bokdier a cherché à établir la loi suivant laquelle varie la distance explo- sive maxima avec la distance de la source lumineuse à l'excitateur : il s'est servi pour cela d'un excitateur portant un vernier au 1/10 de millimètre. Pour mesurer la valeur de la distance explosive, il éloignait peu à peu les boules jus- qu'au moment où le flot continu d'étincelles cessait. Il a opéré avec des boules d'un centimètre et de vingt-deux millimètres; l'excitateur était orienté de façon que la boule reliée à la cathode de la bobine présentât son pôle à l'arc em- ployé comme source. En opérant ainsi, M. Bordier a reconnu très nettement que les distances explosives sont inversement proportionnelles, non pas au carré des distances de l'arc à l'excitateur, mais à ces distances elles-mêmes. M. Charles CAMICHEL, à Toulouse. Contribution à l'étude de la photométrie. — M. Camichel décrit le procédé pho- tométrique suivant, qui dérive d'une méthode due à M. Bouasse : a) Pour constater l'égalité de deux sources lumineuses A et B, on impressionne une même plaque photographique, au moyen de ces deux sources. Les deux taches obtenues sont assez voisines (5 millimètres de distance par exemple), leur étendue est faible (o millimètres X 3 millimètres par exemple). Après déve- loppement, on observe, au moyen d'une pile thermo-électrique linéaire, la trans- parence, pour les rayons calorifiques, de la région centrale des deux taches (0 mm ,5 X 3 millimètres). Si les déviations galvanométriques sont égales et si la plaque photographique est homogène, les deux intensités de A et B sont égales ; b) Le procédé d'atténuation n'a rien de nouveau ; c) L'expérience montre que cette méthode photométrique dépasse en précision les procédés directs, qui utilisent l'œil. 13 194 PHYSIQUE M. le Dr FOVEAU de COURMELLES, h Paris. De quelques moyens de comparaison d'intensité de la lumière chimique. — La qualité et la quantité des radiations lumineuses sont souvent difficiles à établir ; la puissance photochimique des diverses lumières électriques, arc voltaïque, rayons X, effluves de haute fréquence ou de machines statiques, de lampes à incandescence à verre bleu spécial, ou ordinaires avec verre bleu sur le trajet des rayons par exemple, a été souvent discutée, ces temps derniers surtout, au point de vue photothérapique ; on peut approximativement l'apprécier par les papiers sensibles au citrate ou au gelai oto-bromure d'argent, par la rotation des ailettes du radiomètre de Crookes, par l'illumination des tubes de Geisler, par le sélénium et un circuit téléphonique..., et ainsi, selon les cas, donner la préférence à telle ou telle source. Un très grand nombre d'expérience de quinze secondes, dans des conditions rigoureusement les mêmes, avec des intensités de primaire variables, ont permis de déterminer l'échelle décroissante et les formes du pouvoir photogénique de diverses sources lumineuses électriques : l'arc voltaïque ou continu, de beaucoup le plus puissant et noircissant proportionnellement à son intensité, le papier au citrate d'argent, alors que les autres lumières ne i'influencent pas ; en revanche, il ne réagit pas sur le tube de Geisler; les rayons X, les effluves de haute fré- quence ou statiques illuminant à distance et proportionnellement à leur énergie les tubes de Geisler ; enfin, la lampe à incandescence ordinaire exigeant quelques secondes pour noircir le papier au gélatino-bromure d'argent que l'on révélera ensuite. Sur l'organisme vivant, en atte'ndant les applications physiques et industrielles, on a ainsi des réactions, parfois des brûlures, d'ordre probablement électroly- tique, que l'on peut ainsi régler et utiliser suivant leur puissance, la connais- sance que l'on en a et leur facilité de maniement; ainsi l'arc voltaïque concentré par l'auteur est plus réglable que les rayons X, souvent dangereux ou ineffi- caces. M. BAILLAUD, Dir. de l'Observ. de Toulouse. Application du photomètre à coin à la mesure, des grandeurs photographiques des Pléiades. — La comparaison des mesures de près de 180 étoiles des Pléiades aux grandeurs mesurées par le procédé des diamètres à l'Observatoire d'Alger montre que les premières peuvent être représentées, avec une très grande précision, en fonction des lectures du photomètre, par une formule du quatrième degré. La moyenne des valeurs absolues des résidus pour les 180 étoiles est inférieure à un quart de grandeur. M. Edouard BELIN, a Paris. Nouvelle méthode de détermination de la sensibilité des préparations photogra- phiques orthochromatiques. « Spectro-Sensilométrie sinusoïdale ». — La nouvelle méthode sensitométrique ou « Spectro-Sensitométrie sinusoïdale » présentée au Congrès de l'Asssociation française pour l'avancement des Sciences par M. Mathet, au nom de M. Edouard Belin, est une méthode de détermination pratique basée JUPP0NT. — DE L'ACTION ET DE LA RÉACTION 19o sur des principes immuables de physique et de mathématiques. Elle possède sur les méthodes précédemment connues deux avantages principaux : 1° La sensibilité d'une plaque photographique est déterminée, pour chaque radiation spectrale, par une seule et môme expérience ; 2° La sensibilité quantitative aux diverses radiations est exprimée par des valeurs numériques qui sont entre elles comme les termes d'une progression arithmétique de 1 à 20. Les rapports de sensibilité se trouvent donc exprimés aussi clairement et aussi simplement que possible. Enfin, de par ses principes mêmes, la méthode sinusoïdale fournit des indi- cations toujours comparables entre elles, sans qu'il soit besoin, pour les appa- reils, de dimensions rigoureuses, de précision parfaite, ni de réglage autre que celui du constructeur. L'appareil de M. Edouard Belin se compose essentiellement de trois parties : 1° Une source lumineuse étalonnée; 2° Un dispositif spectrographique à réseau concave ou à prisme de quartz; 3° Un obturateur mécanique animé d'un mouvement sinusoïdal. Pour les recherches sensitoinétiiques, on photographie, avec la plaque à essayer, le spectre de premier ordre inégalement éclairé dans sa hauteur par le mouvement rapide de l'obturateur. Le résultat, après développement, est une courbe avec des maxima et des minima caractéristiques. Cette courbe, qui n'est autre que le lieu des sommets des ordonnées indicatrices de la sensibilité aux radiations qui leur corres- pondent, devait, jusqu'ici, être tracée par points. De nombreuses causes d'erreur se trouvent ainsi évitées. Enfin, diverses applications de cette méthode et de cet appareil sont possible?, en dehors du domaine de la sensitométrie proprement dite. M. RATEAU. Sur l'écoulement de la vapeur d'eau par des orifices et par des tuyères. M JUPPONT, Ing. des A. et Mail., à Toulouse. Sur l'idéalité du principe dit : de l'action et de la réaction. — Le principe dit de .l'égalité de l'action et de la réaction, s'énonce sous une forme analogue à la suivante : Lorsque deux points matériels m' et m sont en présence, chacun des points exerce sur l'autre une force dirigée suivant la droite qui les unit; et la réaction de m' sur m est égale et contraire à l'action de m sur m' (I). L'idée en esK encore plus précise avec l'énoncé de M. Maurice Lévy (2) : Toutes les forces de l'univers existent par paires égales et opposées. Ainsi, si un point matériel A subit l'action «Tune force F, on peut affirmer que, sur la droite indéfinie suivant laquelle elle agit, il existe quelque part, un autre point matériel B, qui subit l'action d'uNE force F' dirigée comme F, suivant la droite AB, égale à F et de sens opposé. (1) Violle. — Cours de Physique, 1881, t. I, p. 168 . (2) Maurice LÉvr. — Éléments de cinématique el de mécanique. Paris, 1902.. p. 182. 196 PHYSIQUE Ces énoncés sont deux types principaux que Ton retrouve plus ou moins modifiés dans tous les cours de physique et de mécanique et cependant ils ne sont pas conformes à la pensée de Newton qui s'exprime ainsi (1) : L'action est toujours égale et opposée à la réaction, c'est-à-dire que les actions de deux corps l'un sur l'autre sont toujours égales et dans des directions contraires. Et dans la scholie qui fait suite aux corollaires de celte loi, Newton explique : « Si on estime l'action de l'agent par sa force multipliée par sa vitesse et qu'on estime de même la réaction du corps résistant par la vitesse de chacune de ses parties multipliées par les forces qu'elles ont pour résister en vertu de leur poids et de leur accélération : l'action et la réaction se trouveront égales entre elles dans les effets de toutes les machines. » L'action de Newton, produit de la force F par la vitesse v de son point d'appli- cation est ce que nous appelons aujourd'hui Puissance ou travail par unité de temps. Il est facile de voir que cet énoncé de Newton, contient le principe de la conservation de l'énergie et que l'égalité des forces d'action et de réaction ne peut exister que s'il y a conservation de la forme d'énergie. Cette condition n'est réalisée que dans les milieux inallérants (2); c'est-à- dire ceux qui n'absorbent aucun? partie de la forme d'énergie qu'ils propagent. Or, si cette condition est remplie par hypothèse dans les faits abstraits de la mécanique rationnelle et les théories qui comportent la conservation de la forme de l'énergie; il ne peut en être de même dans les phénomènes énergé- tiques naturels où il y a toujours dégradation de l'énergie. La loi de l'égalité de l'action et de la réaction est donc une loi idéale, comme la loi de la gravitation universelle dont elle découle et qui, nous avons établi (3), est une équation mathématique et non une relation énergétique. M. DELMAS. Formes cellulaires obtenues dans les liquides sous l'influence des forces de confection. M. SWYNGEDAUW, à Lille. Influence de la capacité sur l'amortissement de la décharge d'un condensateur. — La théorie classique de la décharge d'un condensateur fait dépendre l'amortis- sement uniquement de la valeur du rapport y- de la résistance du circuit à sa self-induction. Cette théorie suppose la résistance constante pendant tout le phénomène, ce qui est en général inexact. Ainsi que l'a montré déjà l'auteur, l'énergie dépensée dans réchauffement de l'espace explosif lors de la production de la première étincelle de la série est une fraction d'autant plus grande de l'énergie totale que la capacité est plus faible. (1) Principes mathématiques de la Philosophie naturelle de Newton, de feue M me la marquise du Chastelet. Paris, 1759, p. 18. „ (2) P. Juppont. — Essai d'énergétique, Bulletin de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles- Lettresjle Toulouse, 1901. (3; 1'. Jcppont, loc. cit. A. CORONE. — CHALEUR DE VAPORISATION DES CARBURES D'HYDROGÈNE 197 Si Ton définit l'amortissement comme le rapport de la différence de potentiel 1 initiale V, à la différence de potentiel après ^ oscillation, l'expérience montre Vo que ce rapport -y- dépend de la capacité et croit en sens inverse de cette capa- cité. C'est ce qui résulte des expériences suivantes : En somme, on est conduit à la conclusion suivante : La diminution de la capacité d'un condensateur produit une augmentation de l'amortissement des oscillations de la décharge, contrairement aux prévisions de la théorie de lord Kelvin. Discussion. — En présentant cette note de M. Swyngedauw, M. Tissot fait re- marquer qu'il a été à même d'élablir que la théorie classique ne représente pas non plus les faits dans les premiers instants de la décharge au point de vue de la période. L'observation des épreuves obtenues en dissociant les étincelles par un miroir tournant montre que, la période n'est pas rigoureusement constante et que le premier intervalle est notablement plus grand que les autres. Tous ces faits paraissent devoir s'expliquer par la variation de la résistance du circuit de décharge. MM. LALA el SARDING. Sur la mesure du moment d'inertie dans la machine d'Atwood. M. Auguste CORONE, Prof, au Lycée de Montauban. Chaleur de vaporisation des carbures d'hydrogène. — On déduit des formules de Clausius pour la chaleur interne de vaporisation p d'un liquide : A / dp 1ï> T -i —PU d—d' M \ dt d et d! étant les densités respectives du liquide et de sa vapeur saturante, p la tension iruxima de la vapeur et T la température absolue. Plusieurs physiciens se sont préoccupés d'étudier les variations du rapport d — a" Sur les conseils de M. Mathias, président de la Section de Physique, j'ai entre- pris cette recherche sur divers carbures d'hydrogène, le pentane normal, l'iso- pentane, l'hexane, l'heptane et l'hexamétylène. Les remarquables travaux de S. Young m'ont fourni les valeurs numériques de d, de d' et de p, et m'ont en outre permis de calculer -j- à l'aide de la for- mule de Biot. J'ai représenté les résultats obtenus par des courbes dont les ordonnées cor- 198 PHYSIQUE respondent aux valeurs en calories de _ , et les abscisses aux températures comprises entre le point d'ébullition et le point critique. Pour les cinq carbures susénoncés, les courbes ont une forme analogue. D'abord légèrement concaves vers les y positifs, elles sont ensuite concaves vers les y négatifs et deviennent nettement tangentes à lordonnéedu point critique; 80 le point d'inflexion correspond sensiblement à l'abcisse j-r- 0, 6 étant la tem- pérature critique. Il est à remarquer que la courbe de ^_ , , construite par M. Malhias, au moyen des expériences de M. Amagat sur CO 2 , présente des particularités toutes différentes de celles qui sont relatives aux carbures d'hydrogène. M. A. COTTON, à Chavannes-sur-Suran (Ain). Quelques remarques sur la photométrie chimique et photographique. — Cas des radiations invisibles. — M. Cotton pré-ente d'abord quelques remarques sur le problème général de la mesure de l'intensité d'un faisceau de radiations, tel qu'il se présente aujourd'hui à l'esprit des physiciens. L'intensité d'un faisceau ne peut être considérée comme complètement connue que si on a mesuré, en valeur absolue, avec les unités employées dans tout le reste de la physique, l'énergie qu'il apporte, et si on a fait cette détermination pour chacune des radiations simples composant le faisceau. Des mesures faites seulement en valeur relative peuvent avoir une grande importance pratique, mais ne sont pas reliées à tout l'ensemble des données physiques. Passant en revue les divers procédés que l'on pourrait employer, M. Cotton signale d'abord l'emploi possible des actions mécaniques que la lumière exerce sur les corps qui la réfléchissent ou qui l'absorbent. Celte méthode aurait des avantages spéciaux, si l'on pouvait lever les difficultés pratiques que l'on ren- contrerait en cherchant à l'appliquer. Il examine ensuite les méthodes ther- miques, employées particulièrement dans l'infra-rouge, et cherche comment on pourrait les utiliser jusque dans l'ultra-violet où l'énergie paraît si faible. — Il passe enfin aux méthodes chimiques : les études de M. Berthelot, de M. Lemoine, de M. Duclaux, de M. Bouasse, etc., amènent à celte conclusion qu'il serait difficile de déterminer le rapport entre deux éclairements en mesurant le rapport entre les masses qui ont réagi. Les procédés chimiques et photogra- phiques ne peuvent servir à des mesures absolues; et même pour les mesures relatives, il ne faut actuellement s'en servir que pour constater l'égalité de deux faisceaux de lumière simple. Ils peuvent alors remplacer l'observation directe, avec de grands avantages dans certains cas. Dans une deuxième parlie de sa communication, M. Cotton cherche s'il serait possible de réaliser un spectrophotomètre photographique qui permettrait en quelque sorte de tracer automatiquement, et d'une façon suffisante pour les besoins de la pratique, la courbe représentant le rapport entre les intensités des diverses radiations dans le faisceau à étudier et le faisceau de comparaison. Un tel appareil permettrait par exemple d'obtenir rapidement une courbe figurant les valeurs d'un pouvoir absorbant dans l'étendue du spectre. Enfin, M. Cotton compare la précision qu'on obtiendrait à celle que donnent les mesures photo- LEFÈVRE. — POSITION DES IMAGES DANS LES INSTRUMENTS D'OPTIQUE 199 métriques ordinaire?, et examine comment en pourrait étendre l'emploi de la photographie au spectre infra-rouge dont l'importance est considérable. (Voir Éclairage électrique, XXXII, p. 394; 1902.) M. BENOIST. Lois de transparence de la matière pour les rayons X. M. LEFÈVRE, à Nantes. Sur la position des images dans les instruments d'optique. — Pour être visible, l'image d'un objet fournie par un instrument d'optique doit évidemment se former entre les limites de vision distincte. On admet souvent que cette image se produit toujours au punctum proximum. D'autres auteurs pensent qu'elle se place spontanément dans la position qui correspond à la puissance maxima de l'appareil, c'est-à-dire au punctum proximum ou au punctum remotum, sui- vant la distance de l'œil à l'oculaire. En mesurant la distance de l'objet à l'ap- pareil, et calculant la position de l'image par la formule connue des lentilles, j'ai constaté que l'image peut être vue entre des limites assez larges et qu'elle se forme de préférence dans une position correspondant à peu près à une valeur moyenne de la puissance. Les expériences ont porté sur plusieurs loupes et sur un microscope peu grossissant. VOEUX ÉMIS PAR LA SECTION (Voir pages 117 et 118.) 200 CHIMIE 6 e Section. CHIMIE Président M. Paul SABATIER, Corresp. de l'Institut, Prof, à l'Uni v. de Toulouse. Secrétaire M. MAILHE, Chef des trav. à l'Univ. de Toulouse. — Séance du 8 août M. de REYPAILHADE, à Toulouse. État actuel de la question du philothion. — On peut extraire le philothion ou ferment hydrogénant de la levure de bière par un très grand nombre de réactifs : alcool, phénol, chloroforme, chloral, aldéhyde, fluorure de sodium, etc., etc. Ces solutions antiseptiques donnent toutes de l'hydrogène sulfuré avec le soufre à la température de 40°, et décolorent le bleu de méthylène en liqueur légère- ment acide. Les acides forts et concentrés donnent dans ces solutions d'abondants dépôts de matières albuminoïdes et détruisent le philothion. L'acide azoteux libre détruit rapidement le philothion à 40°. L'acide azotique dilué àl 0/0 agit, au contraire, peu ou pas du tout. M. Pozzi-Escot dit avoir trouvé une diastase hydrogénante différente du philothion dans la levure japo naise ; elle décolorerait le bleu de méthylène, mais n'agirait pas sur le soufre. On n'a pas encore montré l'existence de diastases désoxydantes ; leur exis- tence est cependant probable. Il se pourrait donc que ce fût à ces désoxydases prévues que soient dues certaines réactions observées chez les êtres vivants, notamment transformation des arséniates alcalins en arsénites, des azotates alca- lins en azotites. En résumé, le problème est très délicat et de nouvelles recherches sont indis- pensables pour distinguer les ferments hydrogénants vrais des ferments simple- ment désoxydcints. M. Alphonse MAILHE, Chef des travaux à la Fsc. de Méd., Piépar. à la Fac. des Se. de Toulouse. Sur les déplacements réciproques des oxydes insolubles, sels basiques mixtes. — Lesdéplacementsréciproquesdesoxydesinsolubles dans les dissolutions salines ont fait l'objet de nombreuses recherches de la part de Gay-Lussac, Rose, J. ALOY. — URANATES DES ALCALOÏDES. — RÉACTION DE LA MORPHINE 201 Persoz, etc. Ces auteurs ont montré que l'oxyde déplace simplement l'oxyde . M. P. Sabatier a fait voir que ce déplacement n'était pas aussi simple, et qu 'un oxyde opposé à une solution saline déplace le plus souvent un sel basique soit simple soit mixte. C'est ainsi que l'oxyde d'argent opposé aux solutions des sels de cuivre donne des sels basiques mixtes. J'ai cherché à généraliser cette action en l'étendant à l'oxyde de mercure, aux hydrates de cuivre, de nickel et de manganèse. L'oxyde de mercure agissant sur les solutions des chlorures et bro- mures métalliques ne déplace pas simplement un oxyde, comme Rose l'avait pensé, mais un sel basique simple ou mixte. Il agit aussi sur les solutions très concentrées des nitrates métalliques pour en déplacer un nitrate basique mixte répondant à la formule générale (NO 3 ) 2 Hg. M ;/ 0. n H 2 0., ou un sel basique simple. L'hydrate tétracuivrique en particulier donne dans les solutions des chlo- rures et bromures métalliques un sel basique mixte répondant à la formule générale M„CR 3Cu0.4H 2 et M /; Br 2 . 3Cu0.4H 2 0. Il agit de même sur les solu- tions des nitrates métalliques pour fournir des corps isomorphes entre eux de la formule générale (N0 3 ) 2 M„. 3CuO. 3H 2 0. Les solutions des sulfates métalliques fournissent des réactions plus compliquées suivant leur concentration. Dans certains cas, on obtient soit un sulfate pentamétallique de formule générale 2S0 4 M" 3CuO. 12H 2 0, soit un sulfate basique mixte de formule SO*M". 3CuO. 5H 2 0, ou SO*M". 2 CuO. n H 2 0. Les hydrates de nickel et de manganèse déplacent totalement le cuivre des solutions des sels de cuivre sous forme de sel basique tétracuivrique ; ils agissent aussi sur les solutions des sels de zinc et de mercure pour en précipiter un sel basique de zinc ou un sel basique de mercure. — M. le Président fait observer qu'il se dégage de ces expériences d'impor- tantes conclusions relatives à la force relative des oxydes, qui sont ainsi classés d'une façon moins arbitraire que par les indications thermochimiques. — Séance du ï> août — M. j. ALOY, Doct. 6s se, Chargé de cours à la Fac. de Méd. de Toulouse. Uranates des alcaloïdes. Réaction de la morphine — L'auteur a cherché à former avec Jes alcaloïdes et les métaux lourds des combinaisons définies pouvant per - mettre un dosage rapide de ces bases végétales. Il a particulièrement essayé sur l'uranium. Sur une solution alcoolique de nitrate ou d'acétate d'urane, on fait agir les principaux alcaloïdes de l'opium, des quinquinas, des strychnées, de la coca, de l'aconit, des solanées. On obtient toujours un précipité qui est l'uranate de l'alcaloïde. Ce sont tous des précipités lourds amorphes, jaune pâle, qui deviennent peu à peu cristallins ; ils sont insolubles dans l'eau et l'éther, très peu solubles dans l'alcool, aisément solubles dans un excès de sel uranique. Ils diffèrent des uranates alcalins par plusieurs caractères: tandis que ces derniers sont facilement solubles dans les bicarbonates alcalins avec formation de carbonates doubles, les uranates d'alcaloïdes donnent avec les carbonates alcalins séparation de l'alcaloïde et dissolution de l'oxyde d'uranium. L'eau 202 CHIMIE oxygénée alcaline, qui transforme aisément lesuranates alcalinsen peruranates, est sans action sur les uranates d'alcaloïdes. Ces deux sortes de réactions per- mettent de séparer les alcaloïdes des bases alcalines. Les sels de morphine, particulièrement le chlorhydrate, donnent avec une solution aqueuse neutre d'azotate d'urane une belle coloration rouge. Cette réac- tion ne se produit pas avec la codéine, la narcéine, ni aucun des alcaloïdes exa- minés : elle semble caractéristique de la morphine, et liée à la double fonction alcool-phénol de la molécule. L'auteur se propose de revenir sur ce sujet. MM. Paul SABATIER, Correspondant de l'Institut, et J.-B. SENDERENS, Docteur es sciences à Toulouse. Méthode générale d'hydrogénation directe des composés volatils au contact des métaux divisés. — On savait depuis longtemps que l'hydrogène au contact de la mousse de platine, transforme les oxydes de l'azote (peroxyde, acide azotique) en ammoniaque. Nous avons reconnu que cette hydrogénation peut se faire à l'aide de métaux peu coûleux, obtenus par réduction à l'état métallique des oxydes de nickel, de cobalt et de cuivre. De tous les métaux, le nickel présente l'aptitude maximum à la réaction ; le cuivre est le moins actif. L'hydrogénation est générale pour tous les corps susceptibles d'êire volatilisés dans un courant d'hydrogène à des températures inférieures à 250° à 300°: 1° L'hydrogénation des carbures incomplets a conduit à la formation de car- bures forméniques. et, selon les conditions de la réaction, l'hydrog 'nation de l'acétylène a donné naissance à des pétroles d'Amérique et du Caucase; 2° L'hydrogénation des carbures cycliques a donné, avec le nickel, des corps à caractère complet. Ainsi C 6 H 6 a été transformé en C 6 H 12 , le toluène a donné de l'hexahydrotoluène, etc. Le cuivre n'a rien fourni dans les mêmes conditions; 3° Les carbures cycliques à chaînes latérales incomplètes sont tous hydrogénés en présence du nickel; seuls les carbures à double ou triple liaison terminale sont atteints en présence du cuivre; 4° Les oxydes de l'azote sont de même hydrogénés et transformés en ammo- niaque, l'oxyde f-zoteux seul résiste et donne simplement de l'azote; 5° Les dérivés nitrés aromatiques voient leur groupement NO 2 transformé en NH 2 ; la nitrobenzine se transforme en aniline. L'emploi du cuivre réduit est dans ce cas, de beaucoup préférable au nickel. On obtient des rendements théo- riques; des essais semi-industriels ont conduit à un déchet qui peut être infé- rieur à l 0/0. Les dérivés nitrés de la série grasse ne font pas exception à la règle, et sont transformés en aminés correspondantes; 6° Les nitriles sont hydrogénés et transformés en aminés correspondantes. M. MAILHE. Sur les déplacements réciproques des oxydes insolubles. — L'action de l'oxyde de cadmium sur les solutions des sels de mercure et de cuivre est parallèle à celle que j'ai fait connaître pour les hydrates de nickel et de manganèse. Opposé à chaud aux chlorure et bromure de mercure, il se précipite une DE SAP0RTA. — NOUVEAU CALClMÈTRE-ACIDIMÈTRE 203 poudre rouge ou jaune constituée par l'oxychlorure de mercure HgCl 2 . 3HgO ou par l'oxybromure HgBr 2 . 3HgO. — A froid, dans les solutions de nitrate mer- curique, il en précipite le nitrate basique de mercure (N0 3 ) 2 Hg. HgO. H 2 et dans les solutions de sulfate il produit le turbith minéral. DaDS tous les cas il passe en dissolution. Agissant sur les solutions des sels de cuivre, l'oxyde de cadmium en précipite encore à froid et à chaud des poudres amorphes constituées par un sel tétra- cuivrique. Avec le chlorure de cuivre il donne le composé CuCl 2 . 3CuO. 3H 2 0, avec le sulfate il produit le sulfate tétramétallique S0 4 Cu. 3CuO. 5H 2 0, etc. Son action sur les solutions des sels de zinc est identique ; l'oxyde sec en déplace un sel basique de zinc. Il faut conclure de là que l'oxyde de cadmium est plus fort que les oxydes de mercure, de zinc et de cuivre. MM. P. SABATIER et SENDERENS. Action du jiickel et du cobalt sur l'o.vyde de carbone. — On sait, depuis les expé- riences de Mond et Quincke que l'oxyde de carbone passant sur du nickel à 300° est détruit avec formation d'anhydride carbonique et de charbon, d'après la formule 2CO = CO 2 + C. On constate que le nickel divisé e=t mêlé de charbon. Cette expérience a été le point de départ de la découverte du nickel carbonyle. Nous avons constaté que le cobalt divisé produisait le même phénomène à plus haute température, l'oxyde de carbone est dissocié en CO 2 et C. Si on admet la formation temporaire de Ni(CO) 4 dans le cas du nickel, il est parfaite- ment rationnel d'admettre qu'il doit se produire du cobalt-carbonyle. On savait, d'ailleurs, qu'en chauffant dans un creuset deux couches superposées l'une d'oxyde de cobalt, l'autre de charbon, on trouvait, au bout d'un certain temps, du cobalt disséminé dans la masse charbonneuse. Cela ne peut s'expliquer que par la formation temporaire d'un cobalt-carbonyle très volatil et très instable qui se détruit presque instantanément après sa formation. Il y a lieu de voir s'il est possible d'isoler cette combinaison. Les auteurs pensent, d'après les expériences récentes sur la formation limitée du nickel- carbonyle, que l'on parviendrait à atteindre le cobalt-carbonyle, en opérant avec de l'oxyde de carbone sous pression élevée. M. DE SAPORTA, à Montpellier. Nouveau calcimètre-acidimètre. — M. De Saporta a imaginé un dispositif pour simplifier les opérations relatives à l'acidité des moûts. A l'aide de son appareil on commence par déterminer le point de tarage ; pour cela prendre à l'aide d'une pipette 20 centimètres cubes de liqueur acide à 10 grammes d'acide tartrique par litre, les verser dans le vase à réaction ; ensuite garnir la jauge de C0 3 HK pur, mettre la jauge droite dans le vase à réaction, à l'aide d'une pince spéciale, boucher le vase et faire basculer la jauge; faire coïncider le bas du ménisque obtenu dans le tube avec la division 10 de la réglette mobile; l'appareil est alors réglé. Il suffit de recommencer la même opération avec 20 centimètres cubes de moût, soit fiais, soit bouilli et refroidi; la division atteinte par le creux du 204 CHIMIE ménisque donne, par lecture directe sur la réglette, l'acidité du moût exprimée en acide tartrique. Ce même appareil sert pour le dosage de l'acidité des vins et la mesure de la richesse des tartres. QUESTION MISE A L'ORDRE DU JOUR DE LA SIXIÈME SECTION Des réformes à apporter dans la nomenclature en chimie minérale. — Au sujet de ces réformes, M. P. Sabatier fait remarquer que le Congrès de chimie générale de 1900, a admis la substitution du symbole N de l'azote, au symbole employé jusqu'à ce jour; la France est seule à employer Az, et cependant N est d'origine française. Malgré le vote du Congrès, on persiste encore à se servir du sym- bole Az. La section de Chimie émet le vœu que les savants français se conforment aux décisions du Congrès de 1900. M. Mailhe demande à introduire une modification dans la nomenclature des acides oxygénés du soufre. Il propose de substituer à la dénomination mauvaise de l'acide hydrosulfureux, le nom d'acide hyposulfureux d'après les analogies de nomenclature avec les acides oxygénés du chlore ou de l'azote, et de réserver le nom d'acide thiosulfurique à l'acide hyposulfureux actuel S 2 3 H 2 . D'autre part, il propose l'introduclion en chimie minérale du résidu sulfo- nique S0 3 H. Grâce à cela on pourrait nommer d'une façon rationnelle les acides thioniques, persulfurique, etc. S0 3 H L'acide dithionique actuel | serait appelé acide disulfonique, le tnthio- S03H nique S<|SS s'appellerait thiodisulfonique, le tétra et le pentathionique, dithio et trithiodisulfonique. — L'acide persulfurique S 2 8 H 2 est mal nommé; dans la conception actuelle, on pourrait le nommer d'après la constitution I acide dioxydisulfonique; l'acide pyrosulfurique 05 (A long.) 2 — 0,000294 (A long.) (A lat.) — 0,001778 (A lat.) 2 . Cette formule est la loi de distribution à laquelle obéissent les nombreuses stations dites régulières qui donnent entre le AZ observé et le AZ calculé une différence absolue inférieure aux erreurs d'observation, c'est-à-dire à 100 uni- tés du cinquième ordre. Les stations qui donnent une différence plus grande sont dites anomales, et leur anomalie est donnée en grandeur et en signe par la différence AZ (obs.) — AZ (cale). 208 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE La formule précédente a été obtenue en résolvant par les moindres carrés 426 équations à 6 inconnues. La résolution a été faite par les calculateurs de l'Observatoire de Toulouse, sous la haute direction de M. B. Baillaud, directeur de cet Observatoire, que l'auteur assure de sa profonde gratitude. En cherchant comment varie le pourcentage des stations régulières et ano- males, le signe et la valeur moyenne des anomalies, avec la nature de la couche géologique superficielle sur laquelle les mesures magnétiques ont été faites, on trouve que les anomalies négatives sont les plus nombreuses et qu'il y a une influence très nette de la nature des roches superficielles sur la composante verticale, particulièrement dans les terrains secondaires. Une discussion difficile à résumer montre qu'il est impossible que le champ magnétique terrestre vertical ne soit pas le résultat de la superposition de deux vecteurs, l'un provenant du magnétisme propre des roches, l'autre de courants circulant en nappes au voisinage de la suriace du sol. Ces courants doivent, au moins partiellement, circuler dans l'écorce terrestre ; c'est à eux qu'est due exclusivement la variation diurne des éléments magnétique. La grandeur maxima des anomalies négatives montre que le champ vertical dû aux cou- rants telluriques est de l'ordre de grandeur du vingtième du champ magnétique vertical dû au magnétisme des roches de l'écorce terrestre. M. BAILLAUD. Sur le climat de Toulouse. — La comparaison des résumés des observations météorologiques faites à l'Observatoire de Toulouse, de 1863 à 1900, aux résumés analogues publiés par Fr. Petit et concernant la période de 1839 à 1862, est intéressante. La concordance des résultats est remarquable et montre que le climat n'a pas changé dans celte période. M. MARCHAND. Études sur l'altitude et la vitesse des nuages supérieurs dans la région des Pyré- nées. — L'auteur a présenté au Congrès d'Ajaccio, en 1901, une note résumant les études faites à l'Observatoire du Pic-du-Midi, sur les nuages inférieurs (cumulo-stralus cumulo-nimbus... d'altitude moindre que 3.500 mètres) dans la région voisine des Pyrénées. La note actuelle a pour but de résumer les obser- vations faites sur les nuages supérieurs (cumulo-stratus, alto-cumulus, cirro- cumulus, eirro-stratus, cirrus... d'altitude supérieure à 3.500 mètres). L'altitude et la vitesse de ces nuages se déterminent par des observations simultanées de leur vitesse angulaire, faites à Bagnères (altitude 547 mètres) et au sommet du Pic-du-Midi (2.667 mètres), au moyen d'appareils à miroir hori- zontal analogues au néphoscope suédois. Les observateurs s'assurent seulement : 1° au moyen du téléphone reliant les deux stations, qu'ils voient bien la même couche de nuages ; 2° au moyen du néphoscope même, en répétant l'observation trois ou quatre fois dans des azimuts différents, que la surface inférieure de cette couche est sensiblement horizontale. Ils n'ont pas besoin, d'ailleurs, de viser les mêmes points de la couche nuageuse; l'observation est des plus simples, le calcul est des plus rapides. Les premiers résultats obtenus par cette méthode (inaugurée en 1900) sont résumés dans la communication de M. Marchand. CH. PUECII. — LE CLIMAT DU CANTAL 209 — Séance du 13 août — M. ZENGER, Prof, à l'École Polyt. slave de Prague. La Nova Persei et la théorie électrody nautique du monde. M. Charles PUECH. Le climat du Cantal. — Les différences de niveau du département dépassant 1.600 mètres, le climat varie beaucoup selon les localités. Les anciens du pays constatent un changement étonnant depuis cinquante ans ; la quantité de neige aurait diminué et les minima seraient moins bas pendant l'hiver. Température. — Les températures moyennes annuelles, calculées sur huit ou dix années, sont ; 9°,88 à Aurillac . (10 ans), altitude 630 mètres. 9°,62 à Mauriac . . (8 ans), — 700 — 7°,78 à Murât ... (8 ans), — 917 — 7»,83 à Saint-Fiour (8 ans), — 914 — La température la plus basse de 1894 à 1901 est — 24° à Mandailles en jan- vier 1895, la plus haute est + 40° à Maurs en août 1898. Yenfs. — Les vents dominants sont ceux de N.; N.-W., W. et S.-W., surtout N.-W. Le sens habituel de la rotation du vent est N,, N.-E., E., S.-E., S., S.-W., W. et N.-W. Le vent fréquent est le vent solaire qui vient du Nord, du soir au matin, et dans le jour tourne avec le soleil de manière que sa direction est à peu près parallèle aux rayons de cet astre, avec, parfois, un arrêt dans le rhumb Sud. Le vent de Nord donne le temps froid et beau, l'Est aussi, le S.-E. est souvent violent (autan); le S. vrai est rare; le S.-W, l'W, le N.-W, sont pluvieux, (le N.-W. est le vent de la neige). Pluies et neiges. — Les localités les plus élevées sont celles qui reçoivent le plus d'eau, et le versant occidental du massif est, toutes choses égales d'ailleurs, plus pluvieux que le versant oriental. On a pour les principales stations les chiffres suivants : „ . ~ A Aurillac. . . 630 mètres 1142 millimètres en 158 jours. Versant Ouest ., . _ Ar . Aaor . JO _ ( Mauriac. . . 700 — 1269 — 130 — j Murât ... 917 — 885 — 123 — Versant Est. ^ Saint _ Fiour> 914 _ 10 73 — 67 - 14 210 MÉTÉOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE — Séance du 11 août — M. MARCHAND. Quelques observations d'astronomie physique faites au Pic-du-Midi (2.867 mètres). — Comparaison avec le magnétisme terrestre t et divers phénomènes météorologiques . — L'auteur résume diverses observations astronomiques faites depuis 1893, au Pic-du-Midi, surtout dans le but d'étudier les conditions atmosphériques excep- tionnelles qui caractérisent l'Observatoire, en vue de l'installation future d'un grand instrument. Ces observations ont porté sur les phénomènes solaires (taches et facules, les facules étant toujours très faciles à voir au Pic-du-Midi) ; sur les indices relatifs à l'atmosphère de la lune ; sur la rotation de Vénus ; sur les phénomènes du système de Jupiter;, sur les planètes Mars et Saturne; sur la lumière zodiacale et antizodiacale. Les observations:du soleil ont été d'ailleurs comparées par M. Marchand à divers phénomènes de la physique du globe : orages magnétiques, aurores- boréales, orages électriques, production des courants dérivés sur la rive droite du courant atmosphérique équatorial (gulf stream aérien). Les comparaisons poursuivies pendant plusieurs années, confirment la loi fondamentale, posée par l'auteur en 1887 : Les orages magnétiques, les aurores polaires, les orages électriques, les cou- rants dérivés, tendent à se produire au moment où une région d'activité du soleil (groupe de facules brillantes renfermant ou non des taches) passe au méri- dien central du disque. Les perturbations magnétiques manquent rarement aux époques de ces passages; mais les autres phénomènes dépendent aussi de causes météorologiques locales, et ne se produisent au moment d'un passage que si ces conditions locales se trouvent réalisées. 3 e Groupe SCIENCES NATURELLES 8 e Section GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Président M. P. PERON, Corresp. de. l'Institut, à Auxerre. Vice-Président M. Jean DOUMERC, Ing. civ. des mines, à Mon tau ban. Secrétaire M. H. BOURGERY, Memb. de la Soc. Géo, de France, à Xogent- le-Rotniii. — Séance «lu H août — M. René FOURTAU, Ing. civ. au Caire (Egypte Contribution à la géologie de l'isthme de Suez. — Les couches à Ostrea crassissima et Pecten Vasseli que l'on trouve au plafond du canal de Suez avaient été confondues par le géologue viennois Th. Fuchs en une seule couche qu'il avait faite quaternaire. Une étude attentive des berges et des cavaliers du canal au kilomètre 154, point indiqué à l'auteur par le compagnon d'exploration de Th. Fuchs dans l'isthme de Suez, M. Eusèbe Vassel, lui a permis de conclure à la superposition de deux couches, l'une sableuse et plus ancienne à 0. crassissima (= 0. pseudo-crassissima Fuchs), l'autre marneuse à Pecten Vasseli et plus récente. Les fossiles qui accompagnent dans ces couches les fossiles précités lui ont permis d'attribuer la couche à 0. crassissima au pliocène moyen et la couche à P. Vasseli au pliocène supérieur, et de préciser à la limite entre ces deux couches l'invasion des eaux du bassin Indo- Pacifique dans l'isthme et le golfe de Suez. M. Léon SAVIN, Chef de Bataillon au 97 e Régiment d'Infanterie à Chambéry (Savoie). Note sur quelques Échinides du Dauphiné et autres régions; 2° Catalogue des Echinides de la Savoie. — 1° Dans une Note sur quelques Échinides du Dauphiné et autres régions, qui va paraître incessamment dans le Bulletin de la Société de 212 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE Statistique de l'Isère, 4 e série, tome VI, le commandant Savin décrit et figure, avec le bienveillant concours de MM. de Loriol et Lambert, 12 Échinides, soit nouveaux, soit déjà connus, mais non encore figurés. 7 proviennent du dépar- tement de l'Isère, 1 des Basses-Alpes, I de la Drôme, 1 des Bouches- du-Rhône et 2 de l'Aude. 2° Le commandant Savin annonce, pour l'an prochain, la publication probable dans le Bulletin de la Société d'histoire naturelle de la Savoie, du Catalogue des Échinides de la Savoie. Ses recherches personnelles qui complètent celles antérieurement faites par les géologue* qui se sont occupés de la Savoie, notamment celles de MM. Pillet, Révil, Hollande, etc., lui permettent de citer lii espèces d'Échinides, dont 71 ne lui paraissent pas avoir encore été signalées; dans ce nombre sont comprises 5 espèces nouvelles qu'il décrit et figure. L'auteur termine ce travail par la liste des Échinides recueillis jusqu'à ce jour dans les gisements classiques de la Haute Savoie et de la Perte-du-Rhône. M. Raoul FORTIN, à Rouen. Notes de géologie normande, X; Sur un ancien cours d'eau souterrain situé à Moulineaux, canton de Grand-Couronne (Seine-Inférieure) . — On remarque dans nos régions, sur le flanc des coteaux, les orifices de couloirs souterrains par où, aux époques antérieures, les eaux se déversaient. La vallée de la Seine présente de ces couloirs. A Moulineaux, près Rouen, il en existe un qui débouche à l'altitude de 84 mètres. Afin de savoir à quelle période de notre époque il convient de rattacher la formation de ces couloirs, aujour- d'hui encombrés par des sédiments, j'ai fouillé celui de Moulineaux et ai pu reconnaître que deux couches distinctes de sédiments le remplissaient presque. De nombreux ossements d'animaux étaient contenus dans les deux couches; tous appartenaient à des espèces actuellement vivantes dans notre région. J'en conclus que ces cours d'eau souterrains, formés pendant une phase d'acti- vité plus grande des précipitations atmosphériques, appartiennent incontesta- blement, parleur faune, à l'ère actuelle. M. PERON, Corresp. de l'Institut, à. Auxerre. Niveaux fossilifères du jurassique supérieur des environs de Bourges. — M. Peron examine les assises successives des calcaires lithographiques inférieurs, des cal- caires crayeux, des calcaires lithographiques supérieurs, des calcaires grume- leux et oolithiques de l'Astartien supérieur, des marnes du Kimeridgien et enfin de l'étage portlandien. Dans chacun de ces horizons il a rencontré un ou plu- sieurs niveaux fossilifères, parfois très riches, dont il fait connaître la faune. Il montre ainsi comment ces faunes voisines se modifient graduellement par la disparition de certaines espèces et l'apparition de certaines autres. — .Séance du 9 août — M. A. DE GROSSOUVRE, Ing. en chef des Mines, à Bourges. Sur les bassins houillers du Plateau Central. — Lorsque Ton jette les yeux sur la carte géologique du Pla'.eau Central pour y examiner la distribution des A. DE GROSSOUVRE. — BASSINS HOUILLERS DU PLATEAU CENTRAL 213 bassins houillers, le premier trait qui frappe d'abord l'attention est la loDgue et étroite traînée de dépôts, si remarquable par son allure presque rectiligne, qui se poursuit depuis Moulins au nord jusqu'au delà de Champagnac au sud. Au nord, le bassin de Decize se rattache probablement à celte traînée, qui, plus au sud, se continue par une série de petits lambeaux jusqu'à Saint-Mamet. Une autre traînée semblable et également presque rectiligne a été signalée par M. Mouret, à l'ouest de la précédente : elle ne ressort pas aussi nettement au premier abord parce que les lambeaux houillers, échappés à la dénudatioo, y sont moins nombreux et moins importants; néanmoins, son parcours est encore jalonné par ceux de Saint-Chamans (Argentat), de l'Hôpital, de Bou- zogles et de Mazuras, au sud de Bourganeuf, et de Bosmoreau, au nord de cette dernière ville. Ces traînées ont été considérées comme correspondant à d'anciens chenaux, c'est-à-dire à des dépressions longues, étroites et profondes, qui auraient été comblés par les sédiments de l'époque stéphanienne, mais les données acquises par les travaux récents ne permettent plus d'adopter cette manière de voir. Eq effet, dans la région de la Bouble, des sondages ont recoupé le terrain houiller sur des hauteurs supérieures à la largeur de la bande : près de Bort, sous les phonolites, on voit le massif houiller traverser la montagne, encaissé entre les roches cristallines à la manière d'un fdon. D'un autre côté, on ne peut songer à regarder cette bande houillère, s'enfon- çant verticalement au milieu des gneiss et des granités, comme un synclinal écrasé, car les travaux d'exploitation échelonnés de Moulins à Champagnac montrent que les couches houillères sont limitées latéralement par des fractures qui les font buter contre les roches cristallines et que leur allure est absolu- ment différente de celle d'un dépôt laminé par de violentes pressioDS. Il en est certainement de même pour la traînée d'Argentat, car une explora- tion faite à Bouzogles et à Mazuras m'a permis de vérifier que là aussi le gise- ment du terrain houiller a l'aspect d'un fdon encaissé dans les roches cristal- lines. De même à Ahun, le bassin n'est pas seulement limité à l'est par une faille, comme l'a indiqué Grùner, mais il l'est aussi à l'ouest. Nous voyons donc que la plupart des bassins houillers de la partie occidentale du Plateau Central ne sont, en réalité, que des lambeaux préservés de l'érosion par leur affaissement : ils] ont été conservés dans des fosses d'effondrement orientées à peu près suivant la direction méridienne. Il est à remarquer que les failles qui les limitent sont le plus souvent inverses : à Champagnac, il semble bien qu'il y a, en certains points, à l'ouest, recouvrement du terrain houiller par les roches cristallines (observation de M. Genreau) ; dans la région de la Bouble, la largeur de la traînée est plus considérable en profondeur qu'à la surface, et, à Ahun, Grûner a donné une coupe qui montre le granité surplombant le houiller. L'affaissement des bandes houillères est donc le résultat de pressions laté- rales : il y a eu enfoncement d'une tranche découpée en forme de coin dont la pointe était en haut. Enfin, il résulte des travaux de M. Mouret que les failles d'Argenlat et de Mauriac remontent à une date bien antéiieure à l'époque stéphanienne : elles ont donc joué de nouveau après le dépôt des sédiments houillers. 214 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE M. le Commandant Eugène CAZIOT, à Nice. Une coupe dans le crétacé moyen et supérieur des environs de Nice. — La coupe susvisée a été faite avant l'apparition de la carte géologique des Alpes-Mari- times (région sud-est) établie par M. L. Bertrand. Elle donne une image locale et réduite des phénomènes qui ont bouleversé les assises du crétacé dans les environs de Nice, près la Trinité- Victor. Ces assises étant privées de fossiles dans la partie supérieure, il règne la plus grande incertitude dans la limite du Turonien et du Sénonien, mais la coupe dont il s'agit fait connaître un nouvel horizon (Hauterivien) de dimension réduite, ne figurant pas sur la carte de M. L. Bertrand, et s'appuyant directe ment sur le jurassique, au sud du fort de la Drette. M. Armand THEVENIN, a Paris. Note sur les formations sédimentaires et la tectonique de la bordure Sud-Ouest du Massif Central. — - M. Thevenin présente une carte géologique inédite au 200.000 e de la bordure Sud-Ouest du Massif Central. Après un exposé rapide de la succession des terrains sédimentaires dans cette région depuis le Houiller jusqu'à l'Oligocène, il insiste : 1° sur la constitution et l'âge du bassin houiller de Puech-Mignon-Najac compris entre deux failles Nord-Nord-Est et fortement disloqué ; M. Zeiller a bien voulu déterminer des plantes provenant de ces assises et qui permettent de les attribuer au Westpha- lien supérieur ; ces couches sont donc sensiblement plus récentes que celles de Carmaux ; 2° sur la délimitation du Bhétien dans le Quercy et le Bouergue ; 3° sur la présence dans le Lias moyen et supérieur de la région de toutes les zones caractérisées par des ammonites depuis la zone à A. Jammoni jusqu'à la zone à A. Opalinus; 4° sur l'identité de faune du Lias moyen dans le Quercy et dans les environs de Saint-Affrique ; 5° sur la présence d'une faune bathonienne identique à la faune de Stonesfield ; 6° sur la communication par le détroit de Bodez de la région des Causses et de l'Aquitaine. Au point de vue tectonique : la faille de Villefranche est accompagnée de failles parallèles ; la structure en dômes, déjà signalée par MM. Peron et Four- nier, est générale dans la -région, ces dômes étant allongés dans une direction parallèle à la bordure du Massif Central. La direction générale des accidents tectoniques change entre Villefranche et Figeac et devient Nord-ouest. Les envi- rons de Figeac, rencontre de deux directions, montrent des dômes ou des cuvettes synclinales particulièrement accentués, des bassins d'effondrement très nets (Àsprières). Les plissements et les failles sont, les uns antérieurs, les autres postérieurs aux dépôts oligocènes. Ces phénomènes trouvent d'ailleurs leur répercussion dans la géographie actuelle, comme le montre d'une façon frappante une carie hypsométrique. M. Thevenin rappelle, en terminant, l'analogie du remplissage des poches à phosphorite et du remplissage des puils à ossements des cavernes. La faune même des phosphoriles appuie cette manière de voir. Les poebes à phosphorite seraient des cavernes dont le remplissage s'est effectué surtout de l'Eocène supé- rieur à l'Aquitanien. La terre de décalcification des causses jurassiques du Quercy, prise en dehors de la région des phosphorites exploitées, contient nor- G. COURTV. — CONSTITUTION CORTICALE DE LA TERRE 215 maternent du phosphate de chaux; le phosphate d'origine animale a pu enri- chir, d'ailleurs, cette argile de remplissage. Cette hypothèse et ces faits ne sont pas en contradiction avec les observations de MM. Peron, Vasseur et Fournier, qui ont montré les relations de po.-ition des poches à phosphorites et des dépôts tertiaires. M. Emile BELLOC, Délégué de la Soc. de Géographie de Paris, Paris. Observations sur 1rs barrages lacustres. — M. Emile Belloc fait connaître le résultat de ses dernières observations relatives aux cassures accidentelles de certains barrages lacustres. Les seuils ou les barrages lacustres occupent généralement une position transversale par rapport à l'axe des vallées. La plupart de ces seuils, lorsqu'ils sont formés par des bourrelets rocheux en place, limitent des terrasses plus ou moins escarpées. Ils présentent très souvent des traces de ruptures provoquées, selon toute apparence, par des mouvements sis niques ou par des affaissements partiels de la croûte terrestre. Les ondes sismiques, en produisant des ébranlements au sein de la masse rocheuse et en déterminant des craquelures et des effondrements de profondeur variable, ont été, dans un 1res grand nombre de cas, la cause init'ale de la for- mation des cuvettes et des seuils lacustres. Séance du 1 1 août M. Georges COURTY, a Paris. Expérimentation relative à la constitution corticale de la terre, conséquences quo'n en peut tirer quant à l'économie générale du globe. — M. Georges Courty décrit une expérimentation relative au mode de concrétion primitive du globe terrestre. Pour tenter la réalisation de cette expérience, M. Courty, après avoir admis l'hypothèse de la fluidité du noyau central, introduit du plâtre clairement gâché dans un ballon de verre et imprime au ballon ainsi chargé un mouvement de rotation rapide, au moyen d'un appareil analogue à celui qui est décrit dans la géologie expérimentale de M. Stanislas Meunier. Le plâtre sollicité par la force centrifuge se trouve ramené intérieurement autour du ballon en se creusant aux extrémités de l'axe; les particules solides occupent la périphérie du ballon et les éléments liquides, la portion centrale. Il paraît y avoir sépiration des élé- ments solides et fluides, indépendamment de Tordre des densités, en raison de la force centrifuge. Par suite du triage des matériaux qui vont constituer la zone corticale, on peut admettre une déperdition dans le volume initial du globe; il résulte de là une contraction du noyau central qui modifiera la croûte solide quant à son aspect extérieur. Si on admet une déperdition dans le volume on aura l'explication des cassures de la croûte et on pourra formuler cette loi : « La rétractilité du noyau fluide occasionne des dislocations qui manifestent leur action sur l'orogénie du globe. » L'éruption volcanique parait se rattacher au phénomène des grandes cassure de la croûte. Comme conséquence du déplace- ment de la croûte solide, qui arrive à se trouver au contact avec la région chaude du noyau central, il doit résulter de ,1a présence des gaz occlus dans la zone 216 GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE corticale, une effervescence vive, mais non nécessairement une éruption. L'érup- tion volcanique n'a lieu que lorsque la cassure est suffisamment profonde pour mettre en contact la région chaude interne avec notre atmosphère. MM. G. RAMOND, Assistant au Muséum d'IIist. naturelle et Aug. DOLLOT, Corresp. du Muséum d'IIist. nat., à Paris. Éludes géologiques dans Paris et sa Banlieue. — Chemin de fer d'Issy à Viroflay R.-G. — Comme suite à une Communication antérieure (1), les auteurs mettent sous les yeux des Membres de la Section de Géologie, une série de documents (Profils géologiques d'ensemble et de détail, Coupes, Photographies, etc.) relatifs à la nouvelle voie ferrée qui doit assurer des relations plus directes entre Paris (Esplanade des Invalides) et Versailles, et, par conséquent, entre tout le réseau de l'Ouest et la capitale. Les fouilles ont entamé tous les Étages géologiques des Environs immédiats de Paris, et ont fourni quelques renseignements nouveaux : en effet, le tracé traverse en souterrain les Bois de Meudon; ce tunnel, de 3.350 mètres de longueur, a son origine dans le Vallon de Fleury-Meudon, au-dessous du centre de cette petite ville, dans le Lutétien inférieur et moyeD, et il se ter- mine dans le Val de Chaville, à l'Étang cVUrsine. Par suite de l'allure des assises géologiques, nu voisinage de l'axe anticlinal de Meudon-Versailles-Beynes, des ondulations des strates, et de la rampe continue de la voie, entre Paris et Ver- sailles, les couches rencontrées sont de plus en plus récentes de Meudon vers Chaville et Viroflay. Le Bartonien n'est pas complet sous les Bois de Meudon; les « Sables de Beau- champ » proprement dits (ou « Sables moyens ») ne présentent rien de bien par- ticulier; mais, au-dessus de ce niveau bien connu, se développent des Marnes et Calcaires à faune lagunaire que MM. Munier-Chalmas et Léon Janet — qui ont étudié en détail cette partie de la coupe du Tunnel — considèrent comme un équivalent des « Sables de Mortefontaine ». Les Formations de « Saint-Ouen » et de « Monceau » (Sables infra-gypseux, dits ibles, des boyaux étroits, pourquoi se sont-ils enfouis dans l'ombre, à plus de deux cents mètres (200 mètres) de l'orifice pour cacher leurs œuvres si variées ? Mystère ! La lampe de La Mouthe servait-elle aux Combarelles et à Fonl-de-Gaume? IL — Supposons maintenant que les gravures représentent des animaux vivants : éléphants, cerfs, etc., etc., quelle pourrait être l'origine de ces repré- sentations? La facilité qu'il y a à se cacher dans ces grottes, à fermer l'entrée d* Font-de- Gaume ou le boyau des Combarelles par un quartier de roche, la tradition locale qui lait de ces grottes des retraites où les gens du pays ont trouvé des asiles sûrs pendant les guerres de religion et de l'Empire, permettraient de rapporter à des prisonniers volontaires ces gravures et fresques qui nous occupent aujour- d'hui. Ils ont grossièrement tracé les animaux connus dans nos campagnes : taureaux, chevaux, chèvres et moutons ; ils y ont joint le Cerf, l'Éléphant de formes étranges et faites de mémoire. N'étant pas artistes, ils ont forcément, grossièrement indiqué les contours sans proportions vraies, sans détails inté- ressants. Avec cette idée, ces dessins au fond de pareilles grottes, de goulots faciles à obstruer, tout s'explique naturellement; les ornements des parois sont dans la chambre du prisonnier volontaire. III. — Ces grottes ont été souvent visitées, il n'y a qu'à voir sur les parois les noms, les dates, les inscriptions plus ou moins décentes, les croquis réalistes qui les couvrent pour constater les fréquentes invasions des gens du pays et des touristes. On peut se demander si les croquis, tracés dans une roche calcaire tendre comme aux Combarelles, auraient pu résister au frottement des générations succes- sives depuis l'âge du Renne. Mais parmi ces dessins au trait, n'y en a-t-il pas de plus récents encore? Les confidences qui m'ont été faites au sujet de l'Aurochs de La Mouthe, et dont M. Berthoumeyrou fils m'a montré, ainsi qu'au docteur Girod, le dessin sur os de renne qui a servi de modèle, ouvre largement la question à des conjectures d'un autre ordre. L'affaire de la grotte de Thaygen, qui s'est terminée par la condamnation d'un faussaire, doit mettre les anthropologistes en garde contre les gens d'un pays où chacun sait la valeur vénale d'une découverte et où la fabrication des pièces fausses est absolument entrée dans les mœurs. Pour nous, nous n'hésitons pas à voir, dans ces représentations des œuvres historiques, même récentes, et nous n'acceptons pas l'interprétation qui veut reporter à l'âge du Renne l'origine, pardonnez-moi l'expression, de ces caricatures d'animaux modernes. Discussion. — M. Cartailhac : J'ai écoulé avec une vive curiosité la lecture annoncée et attendue de M. Massénat. Mon vieil ami me permettra de lui dire que son opposition ne fera que mieux ressortir le mérite des personnes qui ont appelé notre attention sur les gravures et les fresques de nos cavernes Un peu d'opposition n'a jamais nui aux découvertes et le spirituel exposé de M. Mas- E. CHANTRE ET É. BOURDARET. LES CORÉENS sénat n'empêchera pas les faits d'être cerlains. J'ai, moi-même, il y a vingt ans, douté de l'antiquité préhistorique des fresques d'Altamira, découvertes par M. de Sautuola. .J'ai fait, l'autre jour, mon mea eulpa public dans la dernière livraison de Y Anthropologie. M. Massénat n'atlendra pas si longtemps pour reconnaître à son tour l'exagération de son scepticisme. Nous avons maintenant une as-ez nombreuse série de grottes avec peintures ou gravures pour que nous nous trouvions dans l'obligation de déclarer qu'il s'agit d'un l'ait général et du plus haut intérêt pour l'histoire de nos ancêtres de l'âge du Mammouth. J'espère que M. Massénat voudra bien se joindre à nous, après-iemain, pour visiter les trois grottes principales : La Mouthe, Les Combarelles, Font-de- Gaume. Nous discuterons utilement devant les monuments que MM. Emile Rivière, Capitan et Breuil livrent à nos investigations. M. A. de Mortillet : 11 y aurait assurément bien des critiques à l'aire au sujet des gravures et des peintures signalées dans les grottes des environs des Eyzies, mais mon excellent collègue M. Massénat va beaucoup trop loin en mettant en doute l'authenticité et l'ancienneté de ces productions artistiques. Œuvres de véritables artistes, les dfssins de nos Magdaléniens sont empreints d'une saveur et d'une naïveté toutes particulières, qui les rendent fort ditfîciles à contrefaire Les reproductions qu'on en donne sont elles-mêmes, en général, très inférieuies aux originaux. M. Gus'ave Ciiauvet dit que les arguments présentés par M. E. Massénat contre les fresques et gravures des grottes ne lui paraissent pas concluants. Si ces dessins étaient l'oeuvre de « prisonniers volontaires », d'individus réfugiés pendant les guerres religieuses ou pendant la Révolution, ils refléte- raient les préoccupations de leurs auteurs, c'est-à-dire des représentations ou des caricatures religieuses ou politiques... non des bisons, des rennes ou des chevaux. L'autre objection : l'inutilité de ces gravures pour l'homme préhistorique, ne paraît pas avoir plus de valeur. L'homme magdalénien traçait certainement sur os, sur h.is de renne et sur pierre des représentations analogues. Il est difficile d'en indiquer l'utilité, dans l'ignorance où nous sommes des mœurs et des superstitions primitives. C'est sans preuves sérieuses que nous avons admis l'absence d'idées religieuses rudimeutaires chez les populations quaternaires. Les Magdaléniens sont déjà les représentants d'une phase avancée de l'humanité ; ils ont dû se poser des ques- tions de causes, au sujet du monde et des phénomènes naturels au milieu des- quels ils vivaient. Que savons- nous des solutions qu'ils ont cru pouvoir donner à ces obscures questions?... Rien. Les gravures de nos grottes sont, peut-être, un premier document sur les superstitions préhistoriques. MM. Ernest CHANTRE, S.-Dir. du Muséum de Lyon, et Emile BOURDARET, logén. de la Maison Impérial de Gorge (Séoul). Les Coréens ; esquisse anthropologique. — Les matériaux qui ont servi à la pré- sente étude, les premiers de cette nature, croyons-nous, qui aient été recueillis dans ce pays, sont dus exclusivement à l'un de nous que des circonstances spé- ciales ont particulièrement favorisé pour ce genre de recherches, toujours fort 264 ANTHROPOLOGIE difficiles dans les contrées d'Orient, et plus encore d'Extrême-Orient. Cette étude a porté sur 113 sujets mâles, hommes faits, pour la plupart, sans anomalie ni difformité. Tous ces Coréens habitent le Kyeng-ki-to (province de Séoul), et appartiennent à trois localités principales : celles de Chang-Tari (18 sujets), de Ma-hpo (53 sujets) et de Séoul (42 sujets). Ce sont des habitants des villages situés près du tracé du chemin de fer, et ils sont employés aux travaux de la voie. Ils peuvent être regardés comme de très bons types. Tous sont cultivateurs et par conséquent gens du peuple ; cela est à considérer dans un pays où les castes sont très tranchées. Ces trois groupes montrtnt que ce peuple est plus brachycéphale qu'on le croyait (indice céphalique moyen 83,61). Ils le sont beaucoup plus que les Chinois et les Japonais. Ils sont mésorhiniens avec une face courte (indice nasal (73,47 ; — indice facial total 108,59). Les yeux sont écartés, presque toujours bridés et légèrement obliques (indice inter- oculaire 34.39J. Enfin, leur taille au-dessus de la moyenne (l m ,6'2), est presque toujours égale à la grande envergure. Mais ce ne sont là que des résultats pro- visoires que des recherches nouvelles et plus nombreuses viendront compléter prochainement. M. BARRIÉRE-FLAVY, à Puydaniel (Haute-Garonne). Les Barbares, Wisigoths et autres ; leurs arts industriels. — M. Cartailhac s'est chargé d'offrir à la Section et à l'Association Française le grand ouvrage que M. Barrière-Flavy, lauréat de l'Institut, a consacré aux Arts industriels des peuples barbares de la Gaule. L'étude des populations qui se sont succédé sur le sol national intéresse au premier chef notre Section et elle accueillera avec reconnaissance et admiration celte étude archéologique, historique et géo- graphique. L'auteur a recueilli patiemment toutes les indications que pouvaient lui fournir les recueils si nombreux des Sociétés savantes, toutes les revues archéo- logiques et les ouvrages isolés. Il a visité avec soin la plupart des musées français, même ceux des petites villes, et des pays de l'Europe voisins de nous, il a entretenu une correspondance suivie avec tous les savants spécialistes. Deux forts volumes de texte, in-4°, sont illustrés de dessins et un album de plus de cent planches, quelques-unes en chromolithographie, les accompagne. Il s'agit donc d'une œuvre de premier ordre exécutée par un jeune archéologue fidèle à sa province, et l'Association Française voudra certainement accorder à M. Bar- rière-Flavy, qui continue ses travaux et fait personnellement des fouilles dans la Haute-Garonne et l'Ariège, ses encouragements et son appui {\). M. Germain SIGARD, Château de Rivière, près Caunes-Minervois (Aude). Explorations en cours dans les grottes de l'Aude. — M. Sicard, grâce à une subvention de l'Association, a commencé de nouvelles recherches dans les grottes de sa région : il cite celles qu'il a déjà visitées superficiellement et où il se pro- pose de revenir, et celles où il a déjà commencé des fouilles. La plus intéres- sante parmi ces dernières est assurément la Grotte du roc de Buffcns, près H) L'Association Française a remis cette publication à la Bibliothèque publique de la ville de Montauban. MULLER. — TAILLE DU SILEX ET FABRICATION D'ARMES ET D'OUTILS 265 Caunes, qui renferme des objets en bronze. Cette grotte a déjà été fouillée en partie par M. Sicard, il y a quelques années ; de nouvelles fouilles s'annoncent comme devant être fructueuses. Les principales grottes à explorer encore à fond sont celles du Rec de las Balmos, près de Caunes, celles de Lastours, où l'une d'elles a fourni des objets de l'époque néolithique; enfin plusieurs cavernes situées dans les communes de Saint-Hilaire et de Greffeil, ainsi que les abris sous roches qui se trouvent dans cette dernière commune et où il a été recueilli déjà des haches polies et des pointes de flèches en silex. M. MULLER, Bibliothécaire de l'École de Médecine de Grenoble. Taille du silex et fabrication d'armes et d'outils en cette matière par les procédés primitifs. — Nos essais de taille du silex à l'aide de percuteurs en pierre, ont porté sur des rognons siliceux provenant de divers points de la France. Les percuteurs étaient des galets de roches diverses ramassés dans la Durance, le Drac, l'Isère et dans les alluvions anciennes. Le silex a été employé tantôt sec, tantôt humidifié par un séjour prolongé en terre ("vingt à quarante jours), ce qui facilitait beaucoup )e clivage. Les essais pratiqués en vue d'obtenir des lames nous ont démontré qu'il était plus facile d'ébaucher une hache, de façonner des pointes de flèches et autres objets de formes déterminées par la retouche, que de produire des lames de 60 à 100 millimètres de long avec une ou deux arêtes dorsales régulières. Je crois pouvoir avancer que la plupart des cliveurs de silex, tout en ayant l'idée arrêtée de produire telle forme d'outils ou d'armes, faisaient un tri parmi les éclats qu'ils avaient obtenus, pour y chercher les formes appropriées à des usages spéciaux; l'intention résidait surtout dans le geste qui projetait le percuteur sur le noyau. Les spécialistes, les virtuoses, les artistes en somme, toujours en minorité, ne pouvaient, pas plus qu'aujourd'hui, être la règle, mais l'exception, comme les outils à formes parfaites ne doivent représenter que la minorité parmi le nombre des éclats divers en silex qui sont la masse et qui ont été utilisés. Des haches anciennes en silex et en roches diverses ont été pourvues de manches modernes, des haches ont été taillées, polies et emmanchées par les procédés primitifs, toutes ont servi à abattre des arbres. Des os de bœuf ont été fendus à l'aide des haches ci-dessus, des poignards et des poinçons ont été obtenus par usure et raclage primitifs des os fendus. Des crânes ont été trépanés avec des silex taillés la veille, le cuir chevelu, les muscles et les tendons ont été éliminés, tranchés par le silex. Bref, la taille du silex, son polissage, son emploi, la fabrication d'objets en os, en corne, en bois, l'abattage d'arbres, le dépeçage d'animaux ont été pra- tiqués avec des résultats encourageants. Le travail du potier a été abordé et l'étude des méthodes particulières que nécessitait à l'époque du bronze l'emploi de ce métal a été l'objet d'essais que nous comptons poursuivre par les seuls moyens primitifs comme nous l'avons fait et le ferons encore pour le silex. 266 ANTHROPOLOGIE M. le C"= J. BEAUPRÉ, à Nancy. Sur des figures gravées au trait sur le dessous d'un sarcophage de l'époque barbare, découvert par lui, en 1901 , dans un cimetière situé près de Bislée (Meuse) (1). 1° Deux groupes représentent des combats. Ici, un guerrier, armé d'une épée en forme de feuille, en abat un autre dans la main duquel se voit une lance ou un dard. Là, c'est un corps à corps, mais les traits, en partie effacés par suite de la décomposition de la pierre, ne permettent plus de se rendre compte des détails de la lutte. 2° Représentation bien nette d'un animal (chèvre?); 3° Idem (Sorte de dragon avec longue queue); 4° Femme à genoux, appuyée sur les mains, vue de profil. (Cette figure se trouve sur la partie la plus large du sarcophage, brisé en sa partie centrale en menus morceaux, sur lesquels quelques traits permettent de supposer qu elle faisait partie de représentations erotiques.) Le fond du sarcophage était bien en place : mais la sépulture avait été violée en 1900. Elle avait donné alors un squelette et une demi-douzaine de petits bronzes de Constantin, aujourd'hui entre les mains du maire de Bislée. Des traces bien nettes de restauration indiquent que ce tombeau déjà brisé, et par suite d'une époque antérieure, avait été remis en œuvre pour servir à une seconde sépul- ture. M. le D' Marcel BAUDOUIN, à Paris. Découverte d'un objet de cuivre pur dans un mégalithe de Vendée. — Au cours des fouilles exécutées, grâce à une subvention de l'Association pendant l'été 19ul, sous l'Allée couverte de Pierre-Folle, à Commequiers (Vendée), nous avons trouvé, à environ 80 centimètres de profondeur et à l'entrée du méga- lithe, au milieu de sables cénomaniens et au-dessuus de débris de poteries néolithiques, une épingle, d'un travail très soigné, qui, à l'analyse chimique, a été trouvée constituée par du cuivre pur, sans aucune trace d'étain ; à côté, on a découvert une amulette en bronze pauvre. Cette observation démontre une fois de plus que, dans l'ouest de la France, le cuivre a été employé isolé en bijoux comme en armes (haches plates en cuivre, F re René, 1902), et qu'on est susceptible de le rencontrer, non seulement dans des stations de divers ordres, mais aussi dans les monuments mégalithiques. M. l'abbé PARAT, Curé de Bois-d'Arcy (Yonne). Une station de l'époque de Chelles dans le Morvan. — Les alluvions anciennes de la vallée de l'Yonne n'ont fourni jusqu'ici que deux ou trois amandes de Chelles et une molaire de i'Elephas aniiqmts (détermination de M. Boule). Une nouvelle découverte se distingue des autres par les circonstances de son gise- ment et ferait soupçonner une véritable station. (l) Les débris de ce sarcophage recueillis par M. le comte J. leaupré, ont été par ses soins, déposés au Musée lorrain. E.-A. MARTEL. — CHRONOLOGIE DES CAVERNES 267 A 4 kilomètres sud d'Avallon, à 265 mètres d'altitude, le plateau de cette ville étant à 235 et la rivière du Cousin qui la baigne, à 157, on trouve l'étang Minard, traversé par le ru d'Aillon qui fournit ses eaux à Avallon. Toute la région est constituée par la granulite que le quartz jaspoïde a recouverte et traversée à l'époque triasique. D'après mes sondages dans le lit du ruisseau, les dépôts d'alluvions comprennent 20 centimètres de terre végétale, 20 centimètres de tourbe, 30 centimètres d'argile grise, pure, puis sableuse et enfin des sables granitiques de plus en plus caillouteux en descendant et d'épaisseur inconnue. C'est dans la couebe inférieure de ce terrain que des travaux, entrepris derniè- rement pour réparer des conduites d'eau, ont fait découvrir une amande en silex et deux éclats en quartz jaspoïde. L'amande est une pièce ovalaire retaillée sur les deux faces à grands éclats, avec un large talon à la base; les bords sont sinueux et assez grossièrement tranchants, se terminant en pointe mousse. Elle mesure 18 cm ,5 de largeur et 4 cm ,5 d'épaisseur; elle pèse 1.150 grammes. Elle se classe donc parmi les plus gros types. Sa couleur est le gris-brun à la base et le rouge-brun sur les faces de retaille, avec quelques taches de patine blanche, le tout fortement verni ou lustré. Les éclats, de roche locale, sont massifs ; l'un deux, entier, de forme lancéolée avec plan de frappe et couchoïde, mesure 18' : '",5 de largeur, 5 centi- mètres de large et 2 ,m .5 d'épaisseur; sa patine est verte, lustrée. Ces éclats volumineux indiquent que l'amande de Chelles n'est pas là comme un objet perdu par hasard, mais que les primitifs sont venus dans la région chercher des pierres convenables à la taille, ce serait l'indice d'une station. La situation du gisement dans les alluvionsd'un petit ruisseau, à une altitude assez élevée, l'association d'une grosse amande avec de grandes et épaisses lames, simplement éclatées, donnent un certain intérêt à cette découverte. Une question locale y trouve aussi un éclaircissement : l'existence de glaciers sur le Morvan, qu'on a soutenue, sans preuves bien convaincantes, trouverait là un argument qui lui serait contraire. M. E.-A. MARTEL, à Paris. Inaptitude des stalagmites à servir d'élément chronologique dans les cavernes. — Les découvertes remarquables de gravures, dessins et fresques paléolithiques sur les parois des cavernes de la Mouthe (M. É. Rivière, 1895J, de Font-de-Gaume et des Combarelles (MM. le D r Capitan et Breuil, 1901), reposent sur des témoi- gnages d'authenticité et d'antiquité tels qu'il est impossible de les discuter. Mais il y a lieu de mettre en garde les chercheurs de curiosités analogues, contre une sorte de preuve qui ne doit pas être invoquée comme critérium : c'est le recou- vrement de ces dessins par la stalagmite. Kn effet, les concrétions calciques ne peuvent, en aucune manière, servir de terme chronologique dans les cavernes : M. Martel énumère divers exemples de stalagmites tellement récentes qu'il y a lieu de considérer ce genre de preuve comme nul, au point de vue de l'âge des objets qui peuvent se trouver dans la stalagmite. Discussion. — M. A. de Mortillet : En appelant l'attention des palethnologues sur les erreurs qu'ils s'exposent à commettre en attachant aux dépôts stalagmi- tiques une trop grande importance au point de vue chronologique, M. Martel 268 ANTHROPOLOGIE leur rend un véritable service. La plupart du temps, en effet, la formation des stalagmites suit une marche si irrégulière que les indications qu'elles peuvent fournir ne sauraient avoir qu'une valeur tout à fait relative. — Séance du 11 août (soir) — Réunion des 11 e , 12 e , 16 et 18 e Sections. (Voir page 396.) M. PALLARY, Prof, à Eckinuhl-Oran. Exploration du Maroc au point de vue préhistorique. M. Arthur MAC-DONALD, à Washington. Plan pour l'étude de l'histoire de l'homme. M. Louis LEVISTRE. Les Monuments de pierre brute de la région du Montoncel (Allier) et les pierres pomathres (Creuse). M. Emile RIVIERE, Sous-Direcleur de laboratoire, au Collège de France, à Paris. Grottes du Périgord. — M. Emile Rivière signale quelques nouvelles grottes du Périgord (non encore décrites à sa connaissance), à seule fin de prendre date pour les recherches qu'il y a faites et qu'il doit poursuivre ultérieurement. Il indique aussi les fouilles qu'il a pratiquées à plusieurs reprises depuis quelques années, notamment au mois de septembre 1900, à La Madeleine, dans des foyers jusqu'alors inexplorés. M. le Dr CAPITAN L'abri sous roche de M or son ou Croze-de-Tayac (Dordcgne) (1). L'année dernière, au Congrès d'Ajaccio, M. É. Rivière a fait une communica- tion sur une fouille qu'il a pratiquée aux Eyzies en 1892. Il rappelle que le propriétaire a vendu jadis les objets qu'il avait recueillis en faisant quelques excavations dans le riche gisement sur lequel se trouvent sa maison et son jardin. J'ai en effet acquis de lui en 1895 ou 1896 un lot d'environ 200 silex (1) Communication faite par M. É. Rivière au Congrès d'Ajaccio (C R. 2 e volume, page 156). ABBÉ BREUIL. — HACHES ORNÉES EN BRONZE OU CUIVRE DE l'ûUEST 269 qu'il venait de découvrir en creusant trois trous pour planter de la vigne. J'ai eu ensuite du même individu quelques ossements recueillis par lui aux alentours de sa maison, toujours à une faible profondeur. L'industrie du silex est remarquable par sa finesse et son habileté de fabrica- tion. 11 n'y a que des lames étroites, minces, admirablement taillées, mesurant de 5 à i-5 ou 18 centimètres et ne présentant en général pas de bulbes ou des bulbes à peine marqués et un plan de frappe nul ou extrêmement réduit. Il parait bien vraisemblable que cette industrie caractérise le summum de l'in- dustrie magdalénienne. Ces lames paraissent avoir été détachées du nucleus par pression bien plutôt que par percussion. Un certain nombre sont retouchées en grattoirs, en couteaux nettement indiqués ou façonnées en burins ou perçoirs. Quant à la faune, elle renfermait en effet un morceau de dent de mammouth fort altérée, des fragments de cornes et des dents de rennes en abondance et de cheval probablement, d'assez grande taille, d'après les huit dents que j'ai. Mais des renseignements que m'a donnés mon ami Peyrony, instituteur aux Eyzies, il résulte que la dent de mammouth provient vraisemblablement d'un abri situé plus à l'Ouest du côté de celui de Cro-Magnon, dont le contenu aurait été vidé dans le champ situé en face. C'est là qu'elle a été recueillie. Elle ne provient donc pas du même gisement que le silex. M Emile RIVIÈRE. Une nouvelle lampe préhistorique trouvée dans la Dordogne. — 11 s'agit d'un godet en pierre de 8 à 10 centimètres de longueur, peu profond, dont le bord brûlé témoigne de l'usage qui en a été fait. Il aurait été trouvé au village de Chabans, près du Moustier (Dordogne). L'âge des sépultures de Beaulon (Allier). — L'époque à laquelle remontent les sépultures découvertes dans une carrière de la commune de Beaulon (Allier), en 1886, ayant été contestée l'année dernière dans la Revue scientifique du Bour- bonnais, M. Emile Rivière apporte de nouvelles preuves à l'appui de la thèse qu'il a soutenue et qu'il maintient absolument, à savoir qu'il s'agit bien de sépultures gallo-romaines. M. le D' COSTE de LAMONTGIS. Note sur la ville de Saint-Germain-H 1 'Il erm. M. 1 abbé BREUIL. Sur les haches ornées en bronze ou cuivre de l'Ouest. — Un certain nombre de haches ornées proviennent de la région comprise entre le cours inférieur de la Loire et celui de la Charente. Une est plate en métal rouge, à deux bandes transversales de chevrons sur les plats, elle provient d'une cachette découverte à Saint- Aigny (Indre) sur la limite du Berry, du Poitou et de la Touraine (Musée de Bourges). Une, à peu près plate, avec légère indication de bord droit et de talon, en bronze 270 ANTHROPOLOGIE j aune, avec les côlés cannelés obliquement. — Loire-Inférieure. — Collection de Girardot. — A son occasion, nous en rappelons une autredu département de l'Aisne, trouvée à Oulchy-Breny, maintenant au Musée de Saint-Germain. Cette hache à petit talon entre bords droits, présente sur les côtés des can- nelures du même genre, mais plus sériées et plus nombreuses. Trois cachettes Vendéennes ont donné des haches ornées à bords droits. Celle de Petosse, que, par suite d'un renseignement inexact, j'ai décrite comme de Saiut-Étienne de-Brillouet, localité voisine. Elle contenait cinquante-cinq haches, dunt vingt-neuf à bords droits sans ornements. Dix-huit à bords droits avec des ornements très variés sur les bords droits, les côtés et les plats. — L'ornementation est faite tantôt au marteau tantôt au burin. — Huit sont à talon , dont une à fort talon entre bords droits très accentués ; elle présente sur les plats, comme toutes celles de Petosse où cette partie est ornée, des rainures et de» nervures en chevrons inscrits les uns dans les autres. Cette cacheite était contenue dans un grand vase. Ceïïe de Massigny, non loin de Brillac, où trois haches ornées se trouvaient placées debout dans un vase; elles rappellent celles de Petosse; mais deux seu- lement ont le plat orné, et des cannelures simplement parallèles. Cette cachette et la précédente appartiennent à M. de Hochebrune. On peut rapprocher des haches de Petosse à plats ornés de chevrons prati- qués au marteau une portion de hache venant du dragage de la Seine (collec- tion Magne à Paris). Une dernière cachette de haches découverte cette année par le Frère René, des Frères de Saint-Gabriel, à Saint-Laurent, etcontenanteu tout treize haches à bords droits et huit à talon, a donné une hache à bords droits ornée de la même manière. Cette cachette a été trouvée à Roidon-en-Saint- Florent, com- mune des Essarts (Vendée). M. l'abbé BREUIL Quelques bronzes du Périgord. M. le chanoine F. POTTIER. Prés, de la Soc. Archéol. de Tarn-el-Garonne. Présentation d'objets préhistoriques de ta station du Verdier, près Monlauban. MM. CAPITAN, BREUIL et PEYRONY Une nouvelle grotte à parois gravées à l'époque paléolithique. — Nous voudrions immédiatement signaler à la onzième section la découverte que vient de faire l'un de nous d'une nouvelle grotte à parois gravées. Cette grotte, d'un accès fort difficile, porte le nom de grotte de Bernifal; elle est située commune deMeyrals, à 7 kilomètres des Eyzies et à 4 kilomètres des Combarelles. Une première et rapide investigation a permis de constater que cette grotte, du même type que les autres, c'est-à-dire constituée par une diaclase du terrain crétacé, en forme de longue galerie irréguliêre, a ses parois recouvertes presque partout d'une couche épaisse de stalagmites, sauf en un point, à 40 mètres de Feutrée, qui forme une sorte de rétrécissement d'une longueur de 2 mètres, É. RIVIÈRE. — EXCURSION DE LA SECTION AUX EYZIES 271 dont les parois sont sèches et formées de la roche à nu. Sur la paroi de gauche on peut distinguer cinq grands signes tectiformes très analogues à ceux des Combarelles et de Font-de-Gaume. Sur celle de droite, on en voit encore d'un dessin un peu plus compliqué ; au milieu deux figures de mammouths. Au- dessous une gravure très fine d'un bison la tête vers le fond de la grotte et celle d'un autre animal disposé inversement mais dont la partie supérieure et la tête sont masquées par une couche épaisse de stalagmite. Enfin toute une série de traits enchevêtrés, au milieu desquels on peut voir nettement quelques têtes parfois rehaussées de noir. D'ailleurs nous allons, dans peu de jours, étudier en détail ces figures et les reproduire. Cette grotte s'ajoutant à celles déjà connues de la région est donc l'indication d'un fait social relativement fréquent à cette époque, et non pas seulement d'une particularité purement locale. A ce titre cette nouvelle décou- verte présente de l'intérêt. C'est pour cela que nous avons tenu à la signaler immédiatement au Congrès avant la fin de sa session. M. Emile RIVIÈRE Excursion de la section aux Eyzies. — La session du Congrès s'est terminée, pour la Section d'Anthropologie, par une excursion aux Eyzies, pour la visite des grottes de La Mouthe, des Combarelles et de Font-de-Gaume, situées toutes trois sur la commune de Tayac, arrondissement de Sarlat (Dordogne). Celle-ci présentait d'autant plus d'intérêt pour ses membres que la question, toute d'actualité, des gravures et peintures sur les parois des grottes, proposée par le Président de la Section pour être mise à l'ordre du jour, avait été l'objet de plusieurs communications et discussions scientifiques pendant la durée du Congrès. L'excursion a eu lieu les jeudi 14 et vendredi 15 août. Les Congressistes étant arrivés de Montauban aux Eyzies, à 11 heures du malin, l'après-midi du pre- mier jour a été entièrement consacré à la visite, d'abord, de la grotte de La Moulhe, sous la direction de M. Emile Rivière, Président de la Section, qui tenait vivement à en faire les honneurs à ses Collègues. La grotte étant actuellement déblayée, en grande partie, sur une longueur de 130 mètres, chacun a pu en étudier à son gré les parois gravées et reconnaître la parfaite authenticité des dessins préhistoriques qui les recouvrent et dont les premiers ont été découverts au mois d'avril 1895, ainsi que des peintures qui revêtent quelques-uns d'entre eux. De La Mouthe les membres du Congrès se sont dirigé?, conduits par MM. Pey- rony, instituteur aux Eyzies, et l'abbé Breuil, sur la grotte de Font-de-Gaume, qu'ils ont parcourue dans toute sa longueur, étudiant également les gravures et les peintures découvertes au mois de septembre 1901, qui décoraient ses parois. A l'unanimité aussi l'antiquité des unes et des autres a été considérée comme authentique. 11 en a été de même de celles qui ont été découvertes en septembre 1901 sur les parois du couloir de gauche de la grotte des Combarelles (1). Cette excursion (•i)Le couloir de droite a été exploré et fouillé méthodiquement de 1891 à 1894 par M. Emile Rivière, qui y arecueilli une quantité considérable d'ossements et de dénis d'animau? divers, de silex taillés, d'os travaillés et gravés et, a publié sur ces recherches, en 189'., une première note (Académie des sciences et Congrès de Caen). 272 ANTHROPOLOGIE a eu lieu le lendemain 15 août, sous la direction aussi de MM. Breuil et Peyrony qui s'étaient mis à la disposition des Congressistes pour leur faire visiter ledit couloir. Quelques membres, arrivés le 13 au soir, l'avaient déjà parcouru le 14 au matin. Bref, nous croyons pouvoir dire, sans être démenti par aucun d'eux, que l'antiquité paléolithique de tous les dessins gravés et peints des trois grottes de La Mouthe, de Font-de-Gaume et des Combarelles ne laisse désormais aucun doute dans l'esprit de nos Collègues. La détermination de l'époque à laquelle ils appartiennent, qui avait été faite par chacun des auteurs de ces découvertes dès le moment même où elles ont eu lieu, soit en 1893, soit en 1901, est donc abso- lument confirmée. Travaux imprimés PRÉSEMÉS A LA SECTION D r Coste. — Notice historique sur la ville de Saint-Germain-L'Herm (in-8°, 1894, Paris). Levistre. — Les monuments de pierre brute de la région du Montoncel (Allier) et les pierres pomathres (Creuse). S. LEDUC. ÉTUDES SUR LA FIÈVRE 273 12 e Section SCIENCES MÉDICALES Président d'honneur M. le Prof. CAUBET, Doyen de la Fac. de Méd. de Toulouse. Président M. le D r BORIES/, de Montauban. Vice-Président M. le D r PETIT, Méd.-Major de i" classe à Montauban. Secrétaire M. le D r ARSIMOLES, de Montauban. — Séance du 8 août — M. Stéphane LEDUC, Prof, à l'Éc. de Méd. de Nantes. Études sur la fièvre. — On confond en médecine la température et la calorifi- cation ou. lorsqu'on les différencie, on admet, a priori, que ces deux fonctions varient parallèlement; or, un sujet peut, dans le même temps, produire une, deux, cinq ou dix fois plus de chaleur qu'un autre; si, dans le même temps, il en perd une, deux, cinq ou dix fois plus, sa température restera invariable; la calorification peut varier dans une proportion quelconque sans aucune variation de la température. D "autre part, un sujet ayant une température de 2°, 3°, 4° plus élevée que celle d'un autre sujet peut produire la même quantité de chaleur; si, en même temps, il perd cette même quantité de chaleur, sa température, et la différence qu'elle présente avec celle du second sujet, resteront constantes. En d'autres termes : les températures de dicers sujets peuvent différer dans une proportion quelconque sans quil en résulte une différence de leurs calorifi cal ions. Par suite des étoffes dont nous nous couvrons, nous vivons, au point de vue calorifique, dans une atmosphère présentant avec notre corps une différence à peu près constante et d'environ un degré. Les vitesses d'ascension du dernier degré thermométrique sont entre elles comme les pertes de chaleur du corps et comme les calorifications des différents sujets ; leur comparaison permet donc de comparer les intensités de calorification. On obtient des chiffres proportionnels à ces grandeurs en prenant la tempé- rature de minute en minute pendant la dernière partie de l'ascension; on a ainsi le temps de l'ascension pour le dernier degré; afin d'éviter les décimales, on divise cent par ce temps et l'on obtient des chiffres proportionnels aux intensités des calorifications. La moyenne de l'intensité de calorification chez les tuberculeux apyrétiques est de 16; cette intensité s'élève chez quelques-uns au-dessus de 25, av^c une 18 274 SCIENCES MÉDICALES température n'atteignant pas 37°,5 ; dans un accès de fièvre paludéenne nous avons trouvé, avec une température de 39°,7, une intensité de calorification égale à 10: un malade atteint de fièvre typhoïde avait : Calorification . Température 8 39°,o 9,77 38°,4 13,15 38°,1 M. le D r Baty a trouvé, chez les hémiplégiques, avec une température plus basse, une calorification plus élevée du côté paralysé que du côté sain. On peut donc conclure : La régulation de la température et la régulation de la calorification sont deux fonctions indépendantes. Dans la fièvre, la régulation de la calorification ne varie pas parallèlement à celle de la température; elle peut même varier eD sens inverse. La détermination des vitesses d'ascension du dernier degré thermométrique donne un moyen simple et facile de comparer les intensités de calorification. Traitement de ïadénoïdite aiguë. — Le lavage de l'arrière- cavité des fosses nasales avec une solution d'acide borique à 2 0/0, est très efficace contre l'adé- noidite aiguë et chronique chez l'enfant. On ne peut, chez les enfants, pratiquer le lavage avec la canule nasale olivaire; la canule en gomme lance contre les cornets le jet qui pénètre dans les sinus; ce moyen est pénible et dangereux. Le lavage se pratique avec une grande facilité et avec perfection à l'aide d'une sonde en caoutchouc rouge, à entonnoir, de 4 millimètres de diamètre, que l'on enduit de vaseline et que l'on fait glisser sous le cornet inférieur, jusque dans l'arrière - cavité des fosses nasales. On fait ensuite couler d'un bock ou d'un siphon, ou on lance avec une poire le liquide de lavage; les fosses nasales sont enlièrement ouvertes; il n'y a aucun danger de pénétration dans les trompes; l'action est immédiate et se manifeste par la chute de la fièvre, dans les deux heures qui suivent le premier lavage. M. Fernand LALESQUE, à Areaehon. La femme tuberculeuse et le mariage — L'on sait bien aujourd'hui le rôle de la grossesse sur l'évolution de la tuberculose pulmonaire. Pendant la gestation, il se produit, en général, un temps d'arrêt; mais après l'accouchement, à une époque variable, quoique presque toujours prochaine, la maladie &e ravive et prend l'allure galopante. Aussi, avec raison, a-t-on transporté, dans le domaine de la phtisiothérapie, la formule de Peter pour la femme cardiaque; formule qui ne saurait être immuable. Mais combien est délicate, angoissante parfois, la question de savoir si on peut autoriser le mariage d'une femme tuberculeuse, ayant les apparences de la guérison. Bien que le critérium clinique de la guérison d'une poussée tuberculeuse no puisse être donné que par la seule durée, l'auteur se range à l'opinion du pro- fesseur Grancher dont l'opinion intransigeante, au début de sa carrière médi- D r ARSIMOLES. — SIÈGE ET TRAITEMENT DES ABCÈS PÉRI-AMYGDAL1ENS 275 cale, s'est aioucie et fortement tempérée depuis son étude plus complète de l'évolution naturelle des processus tuberculeux vers la guérison. M. Lalesque cite à l'appui de cette thèse deux observations personnelles. « Mais, dit-il, ce qu'il ne faut jamais oublier de faire entrer en sérieuse ligne de compte, dans la détermination à prendre, cest l'état social de la malade; et surtout ne jamais permettre la lactation. » MM. LALESQUE et ORMIÉRE3, à Arcachon. La villa modèle en cure libre. — Depuis les travaux et les résultats obtenus par l'un de nous, depuis la mise en valeur du home sanatorium du professeur Lan- douzy, et les communications de Lemoine et Carrié (Lille), Bruoon (Rouen), la cure libre a pris rang honorable en phtisiothérapie. Toutes les objections formulées contre cette application, ou niieu.'", cette adap- tation française de la méthode allemande, sont tombées devant les faits. Il est aisé de transformer une habitation quelconque, dans ïtz stations hiver- nales, en un home sanatorium. Cela est réalisé chaque jour. Toutefois, nous avons poursuivi le but suivant : Construire un type de villa modèle que devront adopter tous ceux qui, à l'avenir, désireront se conformer aux dernières exigences de U cure hygiénique. Nous avons bâti, pour i'un de nous, quatre villas. Leur oritiuation, en vue d'une radintion solaire intensive d'hiver, a été notre premier souci, avec la question des vidanges, des canalisations d'eau, etc. En outre, dans chaque appar- tement, tous les angles ont été arrondis, toutes les saillies ou moulures suppri- mées; les murs peints au ripolin ou tendus de toile salubra. Sur les portes, sur les fenêtres, les reliefs ont été atténués autant que possible. Enfin, grâce à un produit spécial, déjà employé dans plusieurs établissements d Autriche et qui commence à être connu en France, nous avons établi des parquets sans aucune rainure, sans aucune frisure, sans aucun jointage, supprimant ainsi le principal réceptacle des poussières : le xylolith. Le mobilier, en cuivre, avec toute absence de rideaux, tapis, tentures, complète l'hygiène de ces vdlas. Depuis nos premiers essais, d'autres villas semblables ont été construites à Arcachon. M. ARSIMOLES, de Montauban. Du siège et du traitement des abcès péri-amygdatiens. — Grâce à l'expérimen- tation ana'omique (injections coagulables dans la paroi du pharynx, et hors du pharynx, autour d-- l'amygdale), nous avons pu vérifier les données de l'anatomie et de l'histologie ; nos recherches nous ont donné les résultats suivants: il ne peut pas se former de collection purulente dans le voile, entre le constricteur supérieur du pharynx et la tunique fibreuse, pas plus que daas l'épaisseur même du constricteur. En dehors de ce dernier existe, à la partit antérieure de l'espace inaxillo-pharyngien, un interstice musculaire rempli de tissu adipeux et traversé par des vaisseaux et des nerfs, que limite en arrière une cloison musculo-fibreuse (stylo-glosse et stylo-pharyngien, contenus dans des dédouble- ments de l'aponévro-e stylo-maxillo pharyng enne de Juvara). Nos injections ont toujours rempli cet espace pré-stylien, transformé par elles en cavité par- 276 SCIENCES MÉDICALES faitement close de toutes parts, même en arrière vers les gros vaisseaux (dia- phragme stylien) ; pour nous, c'est dans l'espace pré-stylien que se forment les abcès péri-amygdaliens. Ce siège répond à de nombreux faits cliniques. Cette localisation nous parait légitimer l'ouverture de ces abcès par l'incision de Lemaistre : exempt de dangers (les vaisseaux étant toujours éloignés du bistouri), sûr quand il est employé fidèlement, il vaut mieux que les autres procédés, de par l'expérience clinique (26 succès sur 32 cas), et il est plus, rationnel, d'après les données anatomiques précédentes. M. Samuel BERNHEIM, de Paris. La cure d'altitude chez les tuberculeux. — Désirant connaître les résultats obtenus par la cure d'altitude, l'auteur a adressé un référendum à vingt-cinq confrères, la plupart dirigeant un sanatorium et pratiquant depuis plusieurs années dans la montagne. Le docteur Bernheim a pu recueillir ainsi des statis- tiques fort intéressantes dont il tire les conclusions suivantes : On enverra de préférence à la montagne les tuberculeux au début, les prédis- posés, les scrofuleux, les lymphathiques, toutes les manifestations tuberculeuses larvées, latentes ou de virulence atténuée et qui ne demandent qu'à guérir à la montagne. On a cru longtemps que l'hémoptysie élait à redouter. Jourdannet, Turban, Lauth, Spengler, Egger, tous les confrères dont le docteur Bernheim rapporte l'opinion et les statistiques, sont unanimes à la trouver moins fréquente en montagne qu'en plaine. Par contre, la montagne est contre-indiquée dans les cas aigus à fièvre vive, à la période cavitaire ou lorsqu'il existe une complication cardiaque qui risquerait de se transformer en crise asystolique et de se compliquer de congestion pul- monaire. A quel moment doit-on faire la cure à la montagne? La cure en hiver est incontestablement plus efficace qu'en été, car c'est en hiver que se trouvent réunies à l'optimum toutes les conditions climatériques : température basse, air pur et calme, intensité de la lumière solaire. Mais il est toutefois des malades, surtout les arthritiques et les neurasthéniques, qui ne peuvent se faire à la viva- cité du froid. Ceux-là feront leur cure d'altitude à partir de juillet et redes- cendront à la plaine en septembre à l'arrivée de la neige. En général, il vaut mieux faire à la montagne des cures répétées, intermit- tentes, qu'un séjour prolongé. Quelle altitude recommander? Il est difficile de formuler sur ce point des règles générales. On tiendra compte surtout, pour en décider dans chaque cas particulier, de l'état nerveux de son malade. Est-ce un lymphatique ou apathique qui a besoin d'un stimulant? La grande altitude lui conviendrait. Est-ce un nerveux, un érélhique, un excitable? Il lui faudra la faible altitude et son action calmante. En général, il faut préférer les altitudes moyennes aux altitudes extrêmes; les éléments actifs de la cure y sont les mêmes; et les accidents qui pourraient provenir d'une prédisposition insoupçonnée ou d'une susceptibilité imprévisible, sont moins redoutables. C'est surtout avec les phtisiques qu'il faut se méfier des doses élevées, des moyens violents et des altitudes extrêmes. S. BERNHEIM ET A. ROBLOT. — TUBERCULOSE ET MUTUALITÉS 277 MM. Samuel BERNHEIM et André ROBLOT, de Paris. Tuberculose et Mutualités. — Les auteurs commencent par étudier les voies et moyens, les ressource*, qui ont permis aux pays étrangers une lutte effective contre la tuberculose. Ils examinent particulièrement la situation financière de l'Allemagne qui, on le sait, a créé ces vingt dernières années 83 sanatoria populaires, lui permettant de soigner chaque année 20.000 phtisiques indigents. Avec quels deniers cette nation a-t-elle pu édifier en si peu de temps, un si grand nombre d'établissements? Toutes les ressources sont provenues des caisses d'assurances contre la maladie et l'invalidité. Ces assurances ont, du reste, fait un excellent placement. Des ressources semblables n'existent-elles pas en France, et ne pourrait-on pas du jour au lendemain édifier également un grand nombre de sanatoria ? MM. Bernheim et Hoblot déclarent que les Assurances contre la maladie ne sont autre chose que des Sociétés de Secours Mutuels, avec cette différence qu'en Allemagne, l'assurance est obligatoire pour les prolétaires, tandis qu'en France la mutualité est facultative; quoi qu'il en soit, nos Sociétés de Secours Mutuels comprennent aujourd'hui trois millions de membres et possèdent un actif de 350 millions de francs; sans être égale à celle des assurances allemandes, cette fortune leur permet cependant une entreprise qui n'est pas aléatoire et qui n'expose à aucun risque. Celte tentative de créer en France des sanatoria s'impose aux Sociétés de Secours Mutuels, qui dépensent la plus grande partie de leurs revenus, et cela en pure perte à soigner leurs tuberculeux. Ce sont quinze à vingt millions que les mutualités françaises sacrifient annuellement à leurs phtisique", auxquels ils ne rtndeot, du reste, pas grand service. Or cette somme suffirait largement à entretenir un grand nombre d'établissements où les mutualistes seraient soignés avec profit pour eux et pour les Sociétés. Quant à la première mise de fonds, les Mutualités, en se groupant, pourraient facilement construire un nombre suffisant de sanatoria pour y soi- gner tous leurs malades. Comme il est démontré aujourd'hui que l'exploitation de ces établissements est profilable et avantageuse, les sociétés mutuelles en retireraient un véritable bénéfice. Elles feraient d'un côté un placement avan- tageux et d'un autre côté sei aient très utiles à leurs membres. Qu'on ne vienne pas objecter les exigences de la loi. Non seulement nos pouvoirs publics n'empêcheraient pas cette initiative si utile, mais ils l'encourageraient encore et la seconderaient au besoin par de généreux subsides. Il n'existe pas, du reste, de texte de loi qui défende aux Mutualités la création de sanatoria, établissements qui représentent une valeur immobilière réelle facile à contrôler. Discussion. — M. Lalesque : J'ai déjà eu l'occasion de dire ma pensée sur la question des sanatoriums, comme œuvre de défense sociale. Aussi dois-je, en ce qui me concerne, faire quelques réserves sur l'intéressante commu- nication de MM. Bernheim et Roblot. Que le sanaorium soit une excellente méthode thérapeutique, cela ne fait aucun doute; qu'il en faille élever le plus possible afin de soigner le plus grand nombre de tuberculeux pauvres, tous nous sommes d'accord là-dessus. Mais en quoi je diffère de mes distingués confrères, c'est lorsqu'ils pem-ent que dans l'armement anti- tuberculeux, le sanatoiium doit jouer le principal, presque 278 SCIENCES MÉDICALES l'unique rôle. On s'engoue pour les sanatoriums, mais le bénéfice écono- mique et social sera-t-il, en ra .port avec lénorme dépense qu'on aura faite? Pour ma part, habitué à voir des malades dont les conditions sociales sont des plus heureuses pour se défendre contre les toutes premières atteintes du mal, je reste scep'ique devant les trois mois qui, au dire du Bureau d'Hygiêné de ]"empire allemand, sont suffisants pour guérir 30 0/0 de tuberculeux pulmonaires. C'esi trop beau ! Je reste non moins incrédule en face de la doctrine « Le sanatorium, école de prophylaxie». Au sanatorium, l'ouvrier sera exact, ponctuel. Revenu chez lui, repris de son mal, après un temps variable, et repris fatalement parce que replongé dans la même existence anti-hygiénique, il n'usera ni du crachoir, ni des autres précautions, tant que son état maladif lui permettra de continuer son travail. Ce n'est pas no'S qui devons espérer voir diminuer le fléau tuberculeux. Ce bonheur est réservé à nos fils, si nous attaquons le mal dans ses causes pre- mières, plutôt en rendant le terrain infertile qu'en pourchassant la graine. Loge- ments salubres, lutte contre l'alcool, utilisation des sanatoriums marins exis- tants, voilà, selon moi, où se trouve l'e ? pérance future. Séance ide phospho- rique, dêtre puissamment toniques et reconstituants, sans être excitants ni fatigants pour l'estomac. Il convient de les prescrire dans les maladies suivantes : bronchites d'origine grippale, fièvres à forme adynamique, délires provoqués par des infections ou par l'anémie cérébrale, maladies de l'estomac caractérisées par de ïlnjpochlo- rhijdrie, dyspepsie des liquides et dilatation de l'estomac, convalescences des maladies aiguës, états cachectiques, pellagre, chlorose et anémie, neurasthénie, syphilis, tuberculose, diabète, goutte, cancer. Les vins blancs renferment beaucoup moins de tanin que les vins rouges; ils ont moins de tartrates et moins de fer. Par contre, ils contiennent plus d'éthers et spécialement de l'éther acétique, ce qui le> rend plus excitants, plus enivrants que les vins rouges, à égale proportion d'alcool. Ils ont une action diurétique très manifeste qui permet de les utiliser avec avantage dans toutes les maladies où la diurèse intervient comme élément de guérison. E. MAURIAC. — LE VIN AU POINT DE VUE MÉDICAL 283 Les vins blancs secs, peu acidulés et de titre alcoolique faible, conviennent dans les maladies de l'estomac caractérisées par de Vtnjperchlorhijdrie avec dys- pepsie, pyrosis, douleurs gastriques. Ils sont également indiqués chez les obèses, et chez les malades atteints d'affections du t'oie ou des voies biliaires. Les vins blancs doux, du type Sauternes, à titrage alcoolique relativement élevé, conviennent à petites duses, quand il s'agit de donner un coup defoutt, à un organisme exténué par une longue fièvre, une grande hémorragie ou simplement une grande fatigue. Ils sont parfaits comme vins de dessert et bus à la dose d'un ou deux verres à madère, à la fin du repas, ils activent la diges- tion et font pénétrer dans lame un rayon de gaieté. Les vins mousseux, dont nos vrais vins de Champagne sont incontestablement les plus exquis et les plus bienfaisants, rendent en médecine de signalés services. Par l'acide carbonique qu'ils renferment, ils aneslhésient dans une certaine mesure la muqueuse de l'estomac. Aussi sont-ils formellement indiqués sous forme de Champagne frappé, et à petites doses souvent répétées, toutes les fois qu'il s'agit d'arrêter des vomissements persistants, que ces vomissements proviennent d'une inflammation péritonéale, de l'état de grossesse ou qu'ils soient purement nerveux. Le Champagne frappé est également précieux dans le traitement du choléra, des affections infectieuses, cholériformes, et pour faire renaître à la vie des malades menacés de mort par le slwel; traumatique ou par de trop grandes pertes de sang. Les vins de liqueur ou vins sucrés, la plupart de provenance étrangère, sont généralement suralcoolis^s. Leur proportion en alcool atteint 18, 20 et jusqu'à 25 0/0, d'après Riche. Ils contiennent des doses considérables de sucre non fermenté et de sucre ajouté, dont la saveur masque celle de l'alcool, sans en empêcher les effets physiologiques. Ce sont, le plus souvent, des mélanges plutôt que des vins naturels. On ne doit les consommer qu'exceptionnellement et en petite quantité. Leur seule indication thérapeutique serait dans le déclin des fièvres, s'il est vrai, comme on l'écrit dans les traités classiques que « plus le vin est alcoolique, plus il convient dans les fièvres ». Dans la médication externe, les vins rouges, riches en tanin, constituent un traitement des catarrhes chroniques du vagin et de l'urètre. Ils peuvent aussi ê're employés avec avantages dans le pansement des plaies, quand on n'a pas sous la main les liquides antiseptiques usuels. L'action antiseptique du vin, dont les médecins ont su pendant des siècles, tirer empiriquement profit, a été scientifiquement démontrée par les expériences de Pick, de l'Institut d'hygiène de Vienne (1893), par celles de Gruber et de Baber. de l'Office sanitaire de Berlin et, enfin, par celles plus récentes de Taver- nari, de l'Institut d'hygiène de Modène (1900). Des expériences de Pick, il lésulte que le vin pur tue intégralement les vibrions cholériques en cinq minutes et qu'une eau chargée desdits \ibrions peut être bue impunément si elle est restée cinq minutes mêlée d'un tiers de vin. Dans une autre série d'expériences, Pick démontre que ce n'est point à l'alcool mais à ses acides, que le vin doit ces propriétés bactéricides. A l'égard du bacille typhique, l'action microbicide du vin n'est pas moins réelle, mais à un degré moindre. Il faut généralement quinze minutes à un vin pur pour tuer le microbe typhique. 11 est cependant des vins qui le tuent en cinq minutes, mais ils kont rares. 284 SCIENCES MÉDICALES De ces expériences, se déduit une donnée prophylactique de la plus haute importance : c'est qu'en temps d'épidémie de choléra ou de fièvre typhoïde, on a de grandes chances d'éviter ces maladies, qui se propagent le plus souvent par l'eau, en ne buvant exclusivement que du vin pur. Si le vin a de nombreuses indicalions thérapeutiques, il a aussi des conlre- indications. Le vin, d'une manière générale, est contre-indiqué dans les maladies doulou- reuses de l'estomac, les ulcères et le cancer de cet organe, dans les maladies graves des reins, dans les néphrites aiguës surtout. Les vins blancs généreux, les vins de Champagne, les vins de liqueur sont contre-indiqués dans la plupart des maladies du système nerveux, ainsi que dans les maladies du cœur et de l'aorte. Tous les vins,' à lorte proportion d'alcool, sont contre-indiqués chez les plé- thoriques. Les vins de liqueur et les vins blancs doux sont contre-indiqués chez les cancéreux. Les vins purs, blancs ou ronges, sont contre-indiqués dans les urétrites et les cystites aiguës. Il peut y avoir d'autres contre-indications tirées de circonstances variables et dont le médecin doit rester le seul juge. M. FOVEAU DE COURMELLES, Vice-Président de la Société française d'Hygiène. Le vin. — Critique et hygiène. — Devant la proscription actuelle et exagére'e du vin, la vogue extraordinaire de l'eau, « le vin, au point de vue médical et hygiénique » a été mis à l'ordre du jour de la 12 e Section. On peut d'abord démontrer que maintes intoxications attribuées au vin ne dépendent nullement de lui, mais de certaines substances y introduites par les fraudeurs, et qu'elles ne ressortent nullement à l'alcoolisme. Le vin consommé modérément et aux repas est un excellent aliment et un tonique. En certaines maladies longues ou dépri- mantes, c'est un précieux médicament stimulant. Mais il faut être sûr de la qualité du vin et de son origine naturelle. Tous les auteurs anciens, et parmi les modernes, même les apôtres anti- alcooliques éclairés, recommandent le vin. Le vin ett un aliment par sa composition chimique. On l'a expérimenté pour l'alimentation animale et on a constaté, sur des cobayes, la longévité plus grande et l'augmentation de poids plus considérable chez ceux qui ingéraient du vin. A part les substances toxiques anormales, litharge, arsenic, parfois trouvées dans le vin et si daogereuses, l'analyse chimique ne peut, ou à peu près, révéler de différences entre le vin naturel ou le vin artificiel bien fabriqué; c'est contre l'existence de ce dernier que doivent se liguer les viticulteurs — les premiers intéressés, — les médecins, les chimistes, les consommateurs. M. MESNARD, a Paris. Le vin, au point de vue médical et iiygié nique. — Le vin est connu depuis la plus haute antiquité. Ce sont, vraisemblablement, les Égyptiens qui donnèrent aux Grecs la recelte pour le préparer, et ceux-ci améliorèrent les procédés. CONSTANS. — LA CIRRHOSE ATROPHIQUE ET LES BUVEURS DE VIN — Horace, Virgile, Galien, Aristote, Pline, Sophocle, Pétrone, se sont faits les apôtres du vin. Le vin est absorbé sans subir d'autre modification que celle d'être hydraté par son mélange avec le suc gastrique. Les ferments digestifs n'interviennent en rien pour son absorption et le rôle qu'il remplit, ultérieurement, dans la nutri- tion. Ce fait explique son utilité inconlestable dans les affections ap} rétiques. Chez les épuisés par suite d'une alimentation insuffisante ; dans la misère physiologique, le vin agit parla complexité de ses matériaux inorganiques, qui, à certains égards, se rapprochent de ceux de l'organisme de l'homme. Le vin est, de toutes les boissons fermentées, la plus importante, la plus utile, quand son emploi est bien compris. — Il est certaines imminences mor- bides pour lesquelle son usage est on ne peut plus favorable. Pour les glycosuriques, pour les habitants des pays marécageux ; dans les convalescences de maladies graves, le vin est toujours à conseiller dans les limites prescrites par l'hygiène et la thérapeutique. Et c'est en France, surtout, que l'usage du vin rendra toujours les plus grands services, car, au point de vue delà perfection de ses vins, la France n'est égalée par aucune autre nation. M. CONSTANS, à Saint-Anloniu (Tarn-et-Garonne). De la rareté de la cirrhose atrophique chez les buveurs de vin. — Sur 800 malades observés par nous, présentant, à des degrés divers, les symptômes de l'intoxica- tion alcoolique, nous avons noté cinq cas de cirrhose. — Ce qui donne une moyenne de 0,625 0/0 au lieu de 3,50 0/0 — moyenne trouvée chez les éthyliques usant indifféremment de toutes les boissons à base d'alcool. — Nos malades ne buvaient que du vin. — Deux causes expliquent dans une certaine mesure cette faible proportion : 1° Les alcooliques de par l'abus du vin seul se recrutent surtout dans les classes rurales. La vie au grand air, l'activité musculaire continuelle, le mou- vement, la marche, en favorisant les éliminations, mettent l'organisme en général et le foie en particulier en meilleur état de résistance; 2° La seconde cause est plus directe: aujourd'hui, la tendance est de cher- cher dans les altérations du tube digestif l'un des facteurs qui amènent la pro- duction des cirrhoses: or le vin contient en proportion considérable un alcool triatomique dérivé de l'alcool propylique — la glycérine — qui exerce l'action la plus heureuse sur les organes de la digestion : n'est-il pas probable que cette glycérine en sauvegardant l'intégrité des fonctions digestives retarde l'apparition des lésions hépatiques ? Conclusion.— Favoriser la substitution du vin aux produits nocifs de l'indus- trie, c'est mettre presque sûrement le buveur à l'abri de l'une des plus terribles manitestations de l'intoxication alcoolique. Discussion. — Le D r Macrel rend hommage au travail si complet du D r Mau- riac et ne veut intervenir dans la discussion, après cette étude si judicieuse, que pour insister sur un point, celui concernant l'alcool, et encore seulement consi- déré comme aliment. La question du vin est beaucoup plus complexe, ainsi que le D r Mauriac a 286 SCIENCES MÉDICALES bien su l'établir: matières salines, tanin, essences, acide carbonique doivent prendre leur part de son action sur l'organisme et la modifier selon leurs proportions. Mais, il le répète, pour simplifier, il ne veut s'occuper que de l'alcool, qu'il considère, du reste, comme l'élément le plus important. Il pose en principe que l'alcool est brûlé, s'il n'est pas pris dans une propor- tion qui dépasse 1 centimètre cube par jour et par kilogramme, *oit 60 centi- mètres cubes pour un homme de 60 kilogrammes. Dans ces mêmes conditions, l'alcool de vin p>ut être considéré comme un excellent aliment. Si le vin est à 10 0/0, lit. 60 de ce vin contiennent 50 gr. d'alcool et donnent 350 calories ; comme au point de vue de la calonfication et du travail un aliment vaut le nombre de calories qu'il donne, cette quantité de vin équivaut approximativement et particulièrement pur à 150 grammes de pain, et à plus de 150 grammes de viande. Ainsi pris dans de sages proportions, le vin, par son alcool, peut être consi- déré comme un aliment puissant, et utile, à ceux qui, par les conditions de leur existence, ont besoin de dépenser surtout des ternaires. Mais, en terminant, le D p Maurel rappelle ce qu'il vient de dire précédem- ment sur les dangers du vin, pris en trop grande quantité, on peut, dans ces cas, le considérer comme une cause d'artério-sclérose. Au point de vue de la communication de M. Conslans, le I)' Maurel pense qu'en effet, le vin pris pendant le repas, même en assez grande quantité, ne produit que rarement la cirrhose. En Provence, les cultivateurs usent large- ment decette boisson, et cependant la cirrhose n'est pas très fréquente chezeux. Il émet cette hypothèse que, dans ces conditions, l'alcool, déjà dilué dans le vin. l'est encore davantage pendant le repas, quand il arrive au foie. La cirrhose serait donc produite surtout par l'alcool concentré et pris hors des repas. .Mais si la cirrhose est rare chez les buveurs de vin, il a souvent, constaté chez eux l'artério-sclérose et les affections du cœur. L'usage du vin, même naturel, pris trop abondamment, soit à partir d'un litre par jour et surtout au delà, lui paraît, avec le temps, exposer à des incon- vénients, tels que artério -sclérose, néphrite, affections du cœur, de l'estomac, etc. M. Constans s'est limité simplement à la question de la cirrhose. M. Mauriac fait observer que Lanceœaux attribue au sulfate de potasse du vin la cirrhose, et non au vin lui-même. Cette théorie est fausse. Dans un grand nombre de cas, la cirrhose de La ë mec ne serait pas due à l'al- cool, mais a une sone d'auto-intoxication : dyspepsie d'abord, ulcérations intesti- nales aiguës et passage, par celte porte ouverte, de micro-organismes infectieux dans la cellule hépatique. C'est la nouvelle théorie. On attribue aussi aujour- d'hui l'artério-sclérose, non à l'alcool, mais à une auto- intoxication. M. Maurel continue à croire que l'alcool est un des facteurs de l'artério-sclé- rose, mais non le seul. 11 y ad autres influences telles que : surnutrition produisant un certain nombre de substances provoquant la sclérose comme l'alcool et aussi les intoxications: saturnisme, tabagisme, etc. En somme, tous les excitants de l'organisme agissant plus ou moins sur le li ssu conjouetif et le sclérosent. Parmi eux, l'un des moins discutables est l'alcool. MAUREL. — LA CIRRHOSE ATROPHIQUE ET LES BUVEURS DE VIN 287 M. Henrot : A Reims, on boit beaucoup d'alcool : alcoolisme professionnel. Tous les ouvriers de cave prennent trois litres de vin. A l'hôpital il a vu des cirrhoses, beaucoup d'artério-scléroses et d'affections cérébrales. Quatre ou cinq delirium iremens contre un ascitique alcoolique. L'alcool a donc une action dans la cirrhose. Le foie est en connexion avec l'intestin et reçoit tous les toxiques, qui agissent sur lui. Il faut maintenir la cirrhose alcoolique. M. Jaray : En se plaçant au point de vue hygiénique, l'homme bien por- tant ne devrait-il pas boire exclusivement de l'eau ? M. Maurel : On peut prendre avec bénéfice une certaine quantité de vin, soit environ un 1/2 litre pour- un poids de G5 kilogrammes; mais le point capital est qu'il soit complètement brûlé. On peut d'une façon générale se passer de vin. L'alcool en petite quantité est brûlé; donc le vin est un aliment. Un litre de vin contenant 100 grammes d'alcool, donnera 700 calories ; mais ce vin pour ne pas être nuisible doit remplacer, dans l'alimentation, un aliment quelconque donnant cette même quantité de calorique; soit environ 225 grammes de pain ou 350 grammes de vianle. L'alcool est un des aliments qui brûlent le plus facilement. Si on ne prend que la quantité nécessaire pour compenser les dépenses, il doit être sans incon- vénient. Mais si on ajoute ce litre de vin aux 2.000 calories nécessaires à la nutrition, on arrive forcément à la surnutrition. On ne peut donc pas dire d'une façon générale : le vin est mauvais, ou le vin est bon. M. Maurel se permet une réserve relativement à l'emploi du vin pendant le diabète. 11 pense qu'il y a danger à boire de l'alcool, parce qu'il donne une grande quantité de calories. Le vin de liqueur conteuant au moins 100 grammes d'alcool par litre et en plus 150 grammes de sucre d'après M. Mauriac, donue- rait 1.350 calories, plus de la moitié de la ration. 11 faut donc se passer de vins alcoolisés et fortement sucrés dans cette maladie. M Catillon, de Paris: L'alcool est-il un aliment? c'est-à-dire, est-il assimilé ? Je ne le crois pas, car on n'en a jamais fourni la preuve scentifnue. Au con- traire, l'alcool diminue la température animale et l'aci e carbonique expiré, tandis que, s'il était brûlé, il augmentera t celle température en même temps que l'acide carbonique expiré, comme le fait la glycérine. Celte objection ne s'applique pas au vin qui, à côté de l'alcool, contient des éléments complexes, facilement assimilables: glycérine, sucre et sels organiques qui, eux-mêmes, se transforment en carbonates. M. Maurel : L'alcool, au moins celui pris en petite quantité, est brûlé. C'est à cette conclusion que l'ont conduit ses expériences personnelles : des cobayes étaient soumis à une alimentation bien réglée, 1- s maintenant à leur poids initial. Cette alimentaiion était composée de carottes et de blé. Or, il a pu maintenir ces animaux au même poids, en diminuan leur nourriture ordi- naire, et en y ajoutant une quantité d'eau alcoolisée donnant le nombre de calories correspondant à la diminution des aliments. 288 SCIENCES MÉDICALES Ces animaux sont très sensibles aux variations de l'alimentation. Il suffît d'augmenter ou de diminuer celle-ci de 2 grammes de blé par jour pour voir leur poids augmenter ou diminuer. Si donc, après avoir diminué le blé, et ajouté de l'alcool, le poids n'a pas diminué, c'est que lalcool est brûlé. M. Mauriac : L'alcool de vin est un aliment. 11 est détruit en grande partie dans l'organisme; il constitue pour celui-ci une source d'énergie analogue aux graisses et aux hydrates de carbone. Sa valeur alimentaire dépend uniquement de sa chaleur de combustion, mais n'en est pas moins réelle. L'intoxication alcoolique ne se produit que lorsqu'on dépasse une certaine dose bien déter- minée par les expériences de Gréhant. Cette dose maxima est de 1 centimètre cube d'alcool absolu à 100° par kilogramme du poids de l'animal. Dans ces limites l'alcool iogéré disparaît totalement du corps de l'animal en expérience au bout de sept heures et l'imprégnation alcoolique des tissus ne se produit pas. Donc, un homme de 80 kilogrammes, bien portant, et qui travaille, peut absorber matin et soir saûs devenir alcoolique autant de centimètres cubes d'alcool à 100° qu'il a de kilogrammes. Donc un homme de 80 kilogrammes, travaillant de peine, peut boire par repas une bouteille bordelaise de 75 centilitres à 10°, représentant seulement 75 centimètres cubes d'alcool absolu; au delà, il y a accumulation. M. Maurel : 1/2 litre de vin à 10° pour un homme de 65 kilogrammes, poids moyen, est la quantité que j'ai admise dans la ration d'entretien. M. CHOCQUART, de Pleurs (Marne). Dilataleur-inciseur pour la trachéotomie. — M. Paul Delbet présente au nom du docteur Chocquart (de Pleurs) un dilatateur-inciseur pour trachéotomie. Cet instrument, construit sous la direction du docteur Chocquart, est un dilatateur à trois branches, dont la branche inférieure est remplacée par une lame cou- pante. Celte lame est droite et articulée de telle sorte qu'en ouvrant l'instru- ment elle est animée d'un mouvement de translation d'arrière en avant qui lui permet de sect onner nettement la trachée. On se sert de l'instrument de la manière suivante : la trachée ayant été décou- verte est ponctionnée. On introduit alors le dilataleur et on ouvre. La trachée est sectionnée et maintenue béante: il ne reste qu'à introduire la canule. Les avantages de cet instrument sont les suivants : Facilité plus grande de l'opération ; netteté et bonne direction de la plaie trachéale ; facilité d'intro- duction de la canule. M. BEZY, Chargé de cours à la Fac. de Méd. de Toulouse, Méd. des Hôpitaux. L'hystérie avant l'âge de deux ans. — L'exislence de l'hystérie chez les très jeunes enfants est démontrée. Je ne reviens pas sur ce point que j'ai traité dans un volume, récemment publié en collaboraiion avec le docteur Bibent. Je désire simplement répondre à la question qui me fut posée au sixième Congrès français de médecine par mon savant collègue et ami, le professeur D'Espine (de Genève): L'hystérie se manifeste-t-elle dans la période de à deux ans ? G. GAUTIER. — TRAITEMENT DE LHYPERTROPHIE DE LA PROSTATE 289 Je crois pouvoir répondre affirmativement, parce que Pitres a dit qu'on naissait hystérique, parce que Chaumier a soutenu et décrit l'hystérie des nourrissons, parce que des cas non douteux sont rapportés par Isnard et par Gillette, et aussi me basant sur les deux observations personnelles que je relate: deux enfants, âgés d'un peu plus de deux ans, ont des phénomènes hysté- riques non douteux (astasie-abasie, paralysies fugaces, bégaiement, etc.). Or, ces deux malades avaient présenté plusieurs mois auparavant des phénomènes appartenant à l'hystérie à l'état naissant (toux quinteuse, terreurs nocturnes). Pour élucider la fréquence et la symptomatologie, il faudra de nouvelles recherches, qui devront porter sur les antécédents personnels nerveux des enfants qui, après 1 âge de deux ans, présentent des phénomènes hystériques, et, inversement, sur les manifestations hystériques que pourraient présenter plus tard des enfants ayant eu des phénomènes nerveux avant 1 âge de deux ans ; parmi ces phénomènes précurseurs, j'appelle particulièrement l'attention sur la tétanie franche ou fruste. M G. GAUTIER, de Paris. Traitement de l'hypertrophie de la prostate par la lumière. — La lumière donne de curieux résultats. Dans le traitement de l'hypertrophie de la prostate, on peut appliquer la photothérapie négative et la photothérapie positive, les deux, associées ou non aux rayons de Rœntgen. Dans le spectre, il existe des rayons chimiques, compris dans la partie bleue, violette et ultra-violette (négatifs), et des rayons compris dans la partie rouge et infra-rouge (positifs). Les rayons calorifiques rouges , grâce à des lampes spéciales de deux am- pères avec 110 volts, dirigés sur le périnée et la région abdominale inférieure, exercent une bienfaisante action sur la rétention de l'urine et l'hypertrophie de la prostate. Les mêmes lampes enveloppées d'un globe bleu produisent un amendement des symptômes douloureux. Le double bénéfice : diminution de la rétention d'urine, amendement des douleurs spasmodiques, ajouté au relèvement de l'état général des malades, est obtenu dès la quatrième ou huitième séance. Dans trois cas, l'utilisation des rayons Rœntgen, en application isolée et sur le périnée, le malade sur la chaise à spéculum, les membres fortement relevés, avec un tube mou, s'est montrée aussi très efficace ; mais les résultats ont été moins rapides. Les avantages de la méthode, pour la cure de l'hypertrophie de la prostate, sont les suivants : Augmentation de la contractilité vésicale ; Désinfection rapide de la vessie par un traitement aseptique ; Évacuations plus espacées, plus abondantes ; Amendement des douleurs à la miction. Chez les malades jeunes, c'est un traitement digne d'attention, capable d'em- pêcher l'évolution du prostatisme ; chez les malades âgés, c'est une méthode palliative, mais d'une incontestable valeur chaque fois qu'il n'existe pas d'in- fections de voisinage ou à distance. Des épreuves prolongées sont nécessaires, avant d'imposer des conclusions 19 290 SCIENCES MÉDICALES plus fermes, ne pouvant avoir de la pratique d'une année que des impressions sommaires. Discussion. — M. le D 1 ' Leredde : C'est seulement par suggestion qu'agissent ces appareils ; la technique devrait être indiquée. — Séance du 11 août Réunion des 11 e , 12 e , 15 e , 16 e et 19" Sections. Étude sur la dépopulation. (Voir Section d'Économie politique.) — Séance du 13 août M. E. MAUREL. Pathogénie et traitement de l'obésité et du diabète arthritique. — L'auteur étudie la pathogénie de ces deux affections en même temps parce que, d'après lui, leurs pathogénies se confondent. Dans une première partie de sa communication, il établit que le sucre uri- naire ne peut provenir que des aliments, mais que chacune de leurs trois caté- gories peut lui donner naissance. Dans une deuxième partie, après avoir rappelé les dépenses moyennes de l'organisme, il expose, dans les cas où les divers aliments sont absorbés en trop grande quantité, les procédés employés par l'organisme pour maintenir autant que possible l'équilibre entre ses dépenses et l'apport des aliments qui doivent les couvrir. Or, parmi ces procédés, outre l'exagération de la radiation cutanée et la sueur, figurent d'abord la transformation des aliments en corps gras et leur mi.-;e en réserve (obésité), et aussi leur transformation en sucre et en urée qui, dialysant tous les deux à travers le filtre rénal, dispensent l'organisme de les brûler. Enfin, dans une dernière partie, en s'inspirant des idées d'A. Gautier, l'au- teur précise les conditions qui règlent automatiquement la transformation des divers aliments absorbés en corps gras et en glucose. L'obésité et le diabète ainsi envisagés ne seraient donc plus que des strata- gèmes employés par la nature pour équilibrer les recettes et les dépenses. La conclusion la plus importante qui se dégage de ces idées, c'est que pour prévenir et guérir l'obésité ainsi que le diabète arthritique, il doit suffire de ne fournir à l'organisme que la quantité d'aliments nécessaires à ses dépenses. Sur le traitement de l'obésité et du diabète arthritique. — Le D r Maurel expose d'abord que, quoique avec moins de précision et d'une manière moins ferme, E. MAUREL. — OBÉSITÉ BT DIABÈTE ARTHRITIQUE 291 il avait été conduit à ces idées depuis une dizaine d'années. Dès lors, celte conclusion s'imposait que, si réellement l'hypothèse qu'il venait de faire était exacte, il devait suffire de bien doser l'alimentation' pour faire disparaître l'obé- sité et le diabète. Or, les résultats de cette médication si simple ont dépassé son attente, en ce sens que d'abord ces résultats ont été rapides, et ensuite qu'il a vu disparaître non seulement l'obésité et la glycosurie, mais aussi tous les autres symptômes locaux et généraux qui les accompagnent. Aussi, depuis, a-t-il cherché, en mettant de plus en plus la pratique en rap- port avec la théorie, à bien déterminer l'importance des divers moyens propres à équilibrer le budget de l'organisme, soit en augmentant les dépenses, soit en diminuant les recettes ; et c'est le résultat de ces recherches, basé le plus sou- vent sur des faits expérimentaux et cliniques, qu'il vient exposer dans cette communication. Le D r Maurel étudie d'abord les moyens propres à augmenter les dépenses, tels que exercices physiques, augmentation de la radiation cutanée (bains froids, bicyclette), sudations, saignées, purgatifs ; et il arrive à cette conclusion que la réunion de ces divers moyens, employés dans des conditions pratiques, ne peut guère donner qu'une dépense de 300 calories, ce qui équivaut à peu près à 40 grammes d'alcool, ou 123 grammes de pain, ou 150 grammes de viande. Ces moyens ne donnent donc que de faibles résultats ; et, de plus, il faut ajouter que, vu l'état des obèses et des diabétiques, assez souvent ces moyens ne sont pas applicables pour eux. Passant ensuite aux moyens propres à diminuer les recettes, soit l'alimenta- tion, il donne la ration d'entretien et il montre avec quelle facilité on peut, en partant de cette ration, fixer l'alimentation d'après les règles qu'il a données. Il montre aussi combien est plus efficace ce dosage de l'alimentation. Il insiste sur ce point pratique important, qu'étant donné qu'un aliment vaut d'après le nombre de calories qu'il donne, on peut laisser aux malades le choix de leurs aliments, pourvu que leur ensemble ne dépasse pas le nombre de calories qu'on veut leur accorder. Il suffit, pour fixer l'alimentation, de savoir la valeur de quelques aliments. Mais le procédé le plus simple est l'emploi du lait, qui, sucré à 60 grammes par litre, donne sensiblement 1.000 calories par litre. La ration de l'obèse et du diabétique, au début, doit être légèrement insuffi- sante et basée, non sur son poids réel, mais sur son poids normal. Il faut, de plus, tenir compte du climat, de la saison, de l'âge, du sexe et de la profession. Enfin, le D r Maurel montre que le principe du traitement de l'obésité et du diabète repose si bien sur l'alimentation insuffisante que tous les traitements qui ont donné des succès ne produisent qu'un nombre de calories bien inférieur à celui qu'il a fixé; tels sont ceux de : Voit, Harvey, Ebstein, G. Sée, Beaumetz et Bouchard. Après quelques explications d'ordre pratique, le D l Maurel termine par ces conclusions : 1° Le traitement de l'obésité et du diabète arthritique, inspiré par la patho- génie, telle que je l'ai exposée, confirme cette pathogénie ; 2° De même que l'obésité et le diabète sont des maladies de surnutrition, leur traitement est tout entier dans le dosage de l'alimentation ; 3° On peut, dans ce traitement, utiliser les moyens propres à augmenter les dépenses de l'organisme, mais ils sont le plus souvent d'une application diffi- cile et toujours peu efficaces; 4° Au contraire, la diminution des aliments, en les réglant d'après les prin- 292 SCIENCES MÉDICALES cipes qu'il a fait connaître, constitue un moyen facile et conduisant rapidement et sûrement à la guérison. Discussion. — M. Bergonié rend pleine et entière justice aux beaux travaux de M. Maurel qui ouvrent sur la pathogénie du diabète des horizons nouveaux et bien d'accord avec les idées introduites dans la science par le professeur Bouchard. Il estime, en effet, que l'équation simplifiée du diabétique peut s'écrire,' au pjint de vue énergétique, de la manière suivante : A = Ch + Tr + D + B A étant les calories rendues disponibles par l'assimilation ; Ch — — utilisées sous forme de chaleur ; Tr — — — — de travail mécanique; D — inutilisées et perdues par glycosurie, azoturie, etc. ; B — — et emmagasinées comme réserves. Mais pourquoi dans le second membre de l'équation les deux premiers termes Ch et Tr sont-ils quelquefois si petits par rapport aux deux autres? Pourquoi, en un mot, certains organismes font-ils si vite de la graisse ou du sucre, pour peu que leur ration alimentaire s'élève et reste élevée? Pourquoi, pour certains diabétiques, les deux termes D et B ne peuvent-ils se remplacer l'un par l'autre? C'est évidemment qu'il existe pour chaque être un dynamisme parti- culier dont: 1° l'un des facteurs, celui que l'on pourrait appeler facteur phy- sique, tient, comme l'a démontré M. Bouchard, aux dimensions géométriques du corps; 2° l'autre, que l'on pourrait appeler facteur biologique, beaucoup plus complexe, tient aux qualités de ces tissus, à l'hérédité, à des causes psy- siques, etc. M. Maurel répond que cette équation est posée pour le début seulement du diabète. Mais chez un même malade à quatre ou cinq ans de distance, le pro- blème ne se présente plus avec la même simplicité parce que des lésions se sont produites. M. Berger. — Comment concilier cette théorie avec le diabète maigre? M. Maurel ne s'occupe ici que du diabète gras, avant la période d'amai- grissement et d'imufïisance fonctionnelle. Quant au diabète maigre, il l'écarté du débat. Ce dernier paraît être assez sou- vent lié à une lésion pancréatique. M. Bergonié : En effet, il y a très peu de diabètes maigres primitifs et il y a énormément de cas de diabète méconnus. M. Arsimoles demande quel est le syndrome clinique qui indique le trai- tement par la réduction de l'alimentation. Est-ce seulement au début, à une période à prémonitoire du diabète, ou bien à la période de maladie confirmée, avec symptomatologie comp'ète ? M. Maurel. — Dans toute la période du diabète qui précède l'amaigris- sement. FOVEAU DE COURMELLES. — LA VIVISECTION EST-ELLE INDISPENSABLE ? 293 M. LEULLIEUX, à Conlie. Appareil à injections hypodermiques. M. CABADÉ, à Valence d'Agen. Sur un cas de vésanie. — Dans le courant du mois mars de dernier, je fus appelé auprès d'une jeune femme de 20 ans, atteinte de délire mélancolique avec ten- dance au suicide. Plusieurs personnes devaient la maintenir jour et nuit, sans cela, elle se serait noyée dans un ruisseau peu distant de sa maison. C'est pour la troisième fois que cette femme est ainsi atteinte, bien que dans sa famille et ses collatéraux on ne puisse relever la moindre tare cérébrale. De pareilles crises se manifestent chez elle, chaque fois qu'étant en période menstruelle elle voit un cadavre. Ses règles sont régulières et rien ne vient à la suite de chacune de ces périodes. D'autre part, elle a vu souvent des morts sans être indisposée et cette vue n'a déterminé chez elle aucun trouble. Il faut le concours de ces deux circonstances et chaque fois que ces deux choses se sont trouvées réunies le délire a éclaté. Ce trouble n'a duré chez elle que vingt-cinq jours, puis a pro- gressivement guéri. Combien cette observation est féconde en enseigoemeLts et déductions! M. BOSCHE, île Brives. Fracture comminutive de la fosse orbitaire droite avec ablation spontanée de l'œil et perte de substance cérébrale, guérison. M. FOVEAU DE COURMELLES, Vice-Présid. de l'Ass. des Membres de l'Eus., à Paris. La vivisection est-elle indispensable? — Un mouvement féminin se dessine con- tre les souffrances imposées aux animaux sous prétexte de science et d'ensei- gnement physiologique. D'abord raillé, ce mouvement englobe aujourd'hui un grand nombre de médecins, et on peut demander maintenant, sans faire rire, si, en matière d'enseignement, la vivisection est indispensable? Déjà, en matière scientifique où le doute paraît moins permis, on discute : en toxicologie, la non- comparabilité de l'homme et de l'animal démontre que ce dernier donne des notions erronées pour le premier; en anatomie, le cadavre suffit; en physiologie, maints travaux aujourd'hui abandonnés prouvent l'insuffisance des renseigne- ments donnés par les animaux vivants expérimentés. Dans le domaine de l'en- seignement, l'impossibilité de faire viviséquer chaque élève, celle non moins grande de montrer à tout un auditoire une expérience physiologique, comme une opération chirurgicale d'ailleurs, ne militeutpas eu faveur de la vivisection. D'autre part, sans l'anesthésie qui devrait être au moins couramment employée dans ces essais, n'importe qui exhibe en public des animaux vivants qu'il mar- tyrise sous prétexte de démontrer (?) telle ou telle thèse, l'influence de l'alcool sur l'homme puisque nocif aux animaux qui lui ressemblent si peu... Aussi faut-il proscrire ces expériences qui ne prouvent rien, émanent souvent d'in- dividus quelconques, et sont une école publique de cruauté; par suite limiter scientifiquement la vivisection. 294 SCIENCES MÉDICALES Discussion. — M. Maurel combat l'argument qui paraît avoir le plus de valeur parmi ceux invoqués par les adversaires de l'utilisation des animaux pour les études de physiologie et de toxicologie: cet argument est le suivant: Les agents médicamenteux et toxiques n'exercent pas la même action sur les animaux et sur l'homme. Or, contrairement à cette opinion, le D r Maurèl tient à faire observer que depuis plusieurs années il a fourni de nombreuses preuves, ainsi que Cl. Bernard l'avait déjà démontré, que les agents thérapeutiques et toxi- ques agissent sur les éléments anatomiques, et que cette action se maintient, pour le D r Maurel, au moins chez tous les vertébrés, et pour Cl. Bernard dans toute la série animale; de telle sorte que lorsqu'en expérimentant un de ces agents, comme lemétine, la strophantine, etc., sur un vertébré, on a trouvé que cet agent a une action élective sur la fibre cardiaque ou la fibre lisse de ce ver- tébré, on peut être sûr que cette électivité se maintient chez tous les vertébrés. Ces faits conduisent donc à des conclusions absolument opposées à celles du D r Foveau, à savoir : 1° Qu'au moins tous les vertébrés sont composés par les mêmes éléments anatomiques, possédant les mêmes propriétés, et dont seul le groupement dif- fère en passant d'une espèce à une autre ; 2> Et comme les agents thérapeutiques et toxiques n'exercent leur action que sur ces éléments, et que cette action reste la même dans la série animale, que toute ac> ion constatée chez un vertébré, à la condition d'être interprétée, est souvent applicable à l'homme. M. G. GAUTIER, à Paris. Contribution à l'étude de la dialyse carbonique. — Nous nous proposons de publier un travail complet sur la question, avec la description de l'outillage et l'analyse des observations. Cette lecture n'a d'autre but que de poser quelques conclusions. Par dialyse carbonique, il faut entendre l'administration de ce gaz par la voie rectale; grâce à un instrument pratique, on peut donner au malade un ou plu- sieurs litres de CO 2 , préalablement chauffé. Le lavement avec ce gaz est mal loléré quand il est froid; bien supporté, quand sa température est portée de 20 à 30 degrés centigrades. La quantité de gaz nécessaire varie de un à quatre litres en deux fois, le matin et le soir et avant les repas. Les applications de CO 2 dans la tuberculose pulmonaire ne sont pas récentes. Nous pouvons dire de suite que ses bons effets sont exagérés. Les docteurs Berlureau, Langlard, Moulin, de Paris et nous-même à la suite de longs traitements chez un grand nombre de tuberculeux, avons acquis la con- viction que la lésion tuberculeuse n'était que peu influencée par cette thérapeu- tique et que quelques symptômes seulement étaient améliorés ou guéris. La température et le pouls, dans la majorité des cas, sont très nettement dimi- nués. Chez une malade suivie par M. Barth, médecin de Necker, nous avons constaté une diminution notable de la température après chaque lavement, ainsi que du pouls, qui de 110 tombait à 90 pulsations. Chez cette même malade une toux incoercible cédait pendant plusieurs heures à l'administration de deux litres de CO 2 . Chez une malade des docteurs Burlureau et Langlard, dès le premier lave- G. GAUTIER. — CONTRIBUTION A l'kTUDE DE LA DIALYSE CARBONIQUE 295 ment, la température est revenue de 38°, 2 à la normale et cet état d'améliora- tion a persisté. En même temps la diarrhée (5 ou 6 selles fétides) avec coliques, avait disparu. Il s'agissait d'une dame de vingt-trois ans et demi qui avait essayé sans succès toutes les médications. Si chez cette malade on cesse la dialyse car- bonique; la diarrhée reparaît; si on la reprend, la diarrhée disparait. La patiente avait une tuberculose des deux sommets avec complications pulmonaires graves. Chez une deuxième malade, les mêmes auteurs observent la chute du pouls et de la température dès le deuxième lavement; les signes pulmonaires tuber- culeux restent invariables, la digestion est meilleure. Bons effets sur le pouls, la température, l'intestin. Chez un malade du D r Moulin, atteint de souffle caverneux du poumon droit et de craquements et de râles humides dans toute l'étendue du sommet gauche, les résultats se sont montrés semblables, peut-être plus durables, car la lésion tuberculeuse parait aujourd'hui en bonne voie de réparation. Augmentation sensible du poids. La dialyse carbonique a un effet très particulier sur le poumon, l'aphonie et la toux. Le malade éprouve un grand bien-être de la respiration, comme un effet antispasmodique; l'aphonie tend à disparaître et la toux est le plus sou- vent calmée. Chez un malade elle provoquait des épistaxis ; chez deux autres elle amenait des règles suspendues, et enfin, dans un cas, une légère hémorragie intestinale. Depuis quatre années, nous avons tenté l'a cure de plusieurs maladies de l'in- testin par la dialyse carbonique. Dans les diarrhées de toutes natures, dans la constipation, dans l'atonie intestinale, dans l'appendicite, cette médication s'est montrée toujours utile, jamais compromettante. Nous ajouterons que dans l'en- térite muco-membraneuse, elle peut jouir d'un légitime succès. Plus tard, la narration des cas traités sera instructive. Le D r Paulin .Moizard, de Paris, qui a bien voulu, comme les auteurs précédents, utiliser notre procédé, nous a remis, à cet égard, une observation intéressante. Après plusieurs cures à Chàtel-Guyon en 1900 et 1901, pour une entérite muco-membraneuse très grave, sa malade éprouve un peu d'amélioration géné- rale, mais le dépouillement intestinal persiste et surtout la tension artérielle et l'excitation générale restent insupportables et obligent au repos absolu. La dialyse carbonique est faite du 26 février au 24 juillet 1902. Aussitôt com- mence la diminution des douleurs, de l'éréthisme nerveux, du mal de tête, et apparaît comme le décrit la malade, « un bien-être particulier, comme une sen- sation de force dont on est maître ». Le sommeil perdu revient, six à sept heures par nuit, l'évacuation des membranes s'espace. Dans ce cas ancien et grave, la médication s'est montrée très réparatrice de tout l'état général. Comment se comporte la dialyse carbonique chez l'animal? J'ai prié un vétérinaire très distingué, M. Jullian, de Paris, d'en faire l'essai sur le cheval. Des quelques observations prises par l'auteur, il semble résulter que l'on observe, dans tous les cas, une excitation générale, appréciable une demi-heure après l'absorption du gaz. Dans les cas de pneumonie, broncho-pneu- monie, le CO 2 peut provoquer des hémorragies légères, se traduisant par des épistaxis d'une durée de deux à trois jours, à la suite desquelles on remarque une amélioration sensible dans l'état général et surtout une modification pro- fonde des lésions pulmonaires. Le plus souvent, dit M. Jullian, la température rectale baisse d'une façon très marquée. L'auteur ajoute, ce gaz guérit vite la sinusite chez le cheval. 296 SCIENCES MÉDICALES Les applications de CO 2 ne se bornent pas aux recherches précédentes. Au Congrès d'Ajaccio, nous avons fait connaître l'emploi du bain hydro-électrique à CO 2 qui constitue un puissant moyen de combattre les maladies de la nutri- tion, certains groupes d'atrophie musculaire et surtout les maladies du cœur. Je pourrais ajouter d'autres essais fort encourageants : Je traitement de toutes les plaies, les fissures à l'anus, les hémorroïdes enflammées et principalement les ulcères variqueux, plusieurs lésions utéro-ovariennes, les otites, etc. En définitive, la dialyse carbonique telle que nous la pratiquons, est digne d'attirer l'attention du corps médical, car elle peut être un adjuvant utile et se montrer précieuse dans quelques maladies, quand les autres méthodes se sont montrées inefficaces. M. pujol, d'Ussat. Guérison du goitre exophtalmique par le traitement thermal d'Ussat. M. ROHR, Vétérinaire en I er au 17 e régiment d'artillerie. Manifestations de l'artério- sclérose généralisée chez le cheval. — Les lésions sont intéressantes par leur intensité: 1° Cancer de l'estomac. Le viscère pèse 3 kilogr. 500 au lieu de 1 kilogr. 900. Plusieurs ulcérations petites et deux tumeurs ulcérées étendues dans le cul-de-sac gauche. Infiltration néo-plasique de la séreuse et de la musculeuse. 2° Sclérose du foie, du rein droit et du pou- mon. 3° Anévrisme de l'aorte abdominale et de la grande mésentérique athé- rome et calcification de ces vaisseaux; anévrisme de la grosseur d'une manda- rine; trois sacs correspondant aux trois faisceaux. L'un des sacs, au point d'émergence de faisceau droit, est tapissé par une sorte de calcul (thrombus actif) représentant comme volume et configuration une noix cassée par le milieu avec une partie allongée en pointe encastrée profondément dans la paroi du vaisseau. Pathogénie. — La lésion primordiale est l'endartérile de la grande mésentérique et ses conséquences : anévrisme, thrombus actif, incrustation calcaire, athé- rome, troubles circulatoires déterminant les néo- formations des parois stoma- cales et les scléroses des divers organes. Puis, tension artérielle sur le système circulatoire abdominal et, conséquence admissible, une répercussion sur le cœur et le poumon. Enfin, arrêt dans une ramification vasculaire d'un fragment détaché du thrombus actif amenant la congestion, la paralysie et la rupture intestinales. Lipome pédicule du mésentère chez le cheval. — L'auteur a constaté sur un cheval, ayant succombé à des coliques graves, un lipome pédicule et un volvulus. Deux points importants sont envisagés : 1° la formation du lipome et de son pédoncule; 2° le mode d'enroulement de l'intestin ou volvulus. La tumeur a son origine dans le mésentère et à la face adhérente du péri- toine. Augmentant de poids, elle entraînait et étirait le mésentère qui consti- tuait ainsi la paroi du pédicule. En examinant le volvulus, on remarque que c'est l'anse intestinale qui entoure le pédicule et non le pédicule qui enserre complètement cette anse. Une P. BÉZY. — EXERCICE ILLÉGAL DE LA MÉDECINE 297 deuxième anse avec la première sont emprisonnées entre le pédicule et la por- tion du jéjunum sur le mésentère de laquelle la tumeur a pris naissance. Ce lipome, de formation déjà ancienne, ne semble pas avoir été la cause directe des douleurs abdominales du début, puisque l'animal n'avait jamais été atteint de coliques antérieurement, mais il augmentait beaucoup les chances de complications, car, dans le cas de ce cheval, le volvulus s'est formé aisément à la faveur de ce lipome, au cours des quelques mouvements désordonnés du début des coliques. M. Paul BÉZT. L'exercice illégal de la médecine. — M. Bézy demande à la Section de voter le vœu suivant : Considérant que l'exercice illégal de la médecine infantile par certains phar- maciens et certaines sages-femmes est on ne peut plus nuisible aux enfants, dont il cause souvent la mort, émet le vœu, conformément à celui émis au quatrième Congrès de Médecine interne, que cet exercice soit sévèrement surveillé et réprimé, et que l'on appelle sur ce point l'attention des pouvoirs publics, et surtout de la Commission extraparlementaire de la repopulation et de la Ligue contre la mortalité infantile. (Ce vœu, n'ayant pas été présenté au Conseil, n'a pu être adopté.) VOEU PRÉSENTÉ PAR LA SECTION (Voir page 118.) Travaux imprimés PRÉSENTÉS A LA SECTION Eug. Perdu. — Sur la Scoliose et les données mathématiques qui expliquent son développement (Thèse de Paris). A. Magnin. — L'hydrographie souterraine. Toraude. — Étude sur les Cadet. 298 ELECTRICITE MEDICALE 13 e Section ÉLECTRICITÉ MÉDICALE Président d'honneur M. BERGONIÉ, Prof, à la Fac. de Méd.. de Bordeaux ; Président m. BORDIER, Agrégé à la Fac. de Méd. dp Lyon : Vice-Président M. MARIE, Chargé de Cours à la Fac. de Méd. de Toulouse Secrétaires MM. CLUZET et LEUILLIEUX. Séance du S août M. le D' H. BORDIER, Président. Sur l'interprétation des résultats et sur l'opportunité des applications é lectrolhé rapiq ries . Messieurs et chers Collègues, Avant de commencer nos travaux, permettez -moi de vous soumettre quelques réflexions sur la manière dont certains médecins, beaucoup trop nombreux, interprètent les résultats fournis par les méthodes électrothérapiques et sur l'idée que se font ces mêmes médecins de l'opportunité des applications élec- triques. Vous savez que, pour quelques-uns de nos confrères, l'électricité agit toujours par suggestion ; que, pour d'autres, c'est souvent la suggestion qu'il faut invo- quer pour expliquer les heureux effets thérapeutiques obtenus, et qu'enfin, pour une troisième catégorie, les améliorations ou guérisons constatées à la suite d'un traitement électrique ne sont nullement dues à l'énergie appliquée, mais simplement à la marche naturelle de la maladie, qui a suivi un cours heureux. Je n'aurai pas de peine, je l'espère, à réfuter de semblables arguments et à démontrer combien est grande l'erreur des médecins qui soutiennent de pareilles théories. Et pourtant, c'est triste à dire, un certain nombre des confrères qui se montrent opposés à l'électrothérapie, qui veulent en faire un simple moyen de suggestion ou qui lui refusent toute action curative, appartiennent au corps enseignant ou ont été, pendant leurs études cliniques, parmi les plus brillants élèves de nos Facultés. Ce qu'il faut commencer par déclarer hautement, c'est que l'électrothérapie constitue une branche des sciences médicales, et en particulier de la thérapeu- tique : elle se distingue par le caractère essentiellement scientifique qui préside à ses méthodes, soit pour la production, la graduation, la mesure ou l'applica- D r B0RDIER. — OPPORTUNITÉ DES APPLICATIONS ÉLECTROTHÉRAPIQUES 299 lion du courant électrique, soit pour l'explication des phénomènes physiolo- giques ou thérapeutiques produits par l'énergie électrique. L'importance de cette science vient, enfin, d'être reconnue officiellement, comme vous le savez, par la transformation récente de la chaire de physique médicale à la Faculté de médecine de Bordeaux Par un décret du 6 juin der- nier, notre éminent collègue, M. Bergonié, a été nommé professeur de phy- sique biologique et d'électricité médicale. Je suis certain, Messieurs, d'être votre fidèle interprète en adressant au titu- laire de la nouvelle chaire nos félicitations et nos sincères remerciements. Parmi les moyens que le médecin est susceptible d'employer pour guérir, améliorer ou tout au moins soulager ses malades, l'électricité est certainement celui dont la mesure est de beaucoup la plus précise, la mieux définie. Les dif- férents éléments de l'énergie électrique peuvent ajourd'hui être parfaitement déterminés; on est arrivé à très bien mesurer l'intensité du courant qui tra- verse chaque tissu soumis à l'électrisation, à connaître la dose de cet agent physique qui circule dans chaque organe que l'on veut traiter. Peut-on en dire autant des médicaments chimiques ou galéniques qu'emploie journellement le médecin? On sait bien quelle est la quantité de substances médicamenteuses que l'on fait ingérer au malade, mais on ignore absolument la fraction qui se rend à l'organe ou au tissu que l'on veut soumettre à l'action de la drogue employée. Cette ignorance n'empêche cependant pas tous les médecins d'user et quelque- fois d'abuser des prescriptions pharmaceutiques. Or, quand un de ces remèdes a agi, vient-il quelquefois à l'idée du médecin d'invoquer la suggestion pour expliquer l'amélioration de son malade? Pourquoi donc alors invoquer cette même suggestion pour l'électricité, dont les conditions physiques d'application et de pénétration sont si bien établies? Assurément, la plupart des médecins sont obligés de se rendre à l'évidence et de ne plus faire jouer à la suggestion aucun rôle dans certaines applications électrotbérapiques, par exemple dans les traitements où l'on utilise l'électrolyse. Mais, dans presque toutes les autres électrisations où il se fait rapidement une diminution dans l'intensité des symptômes présentés par le malade, on entend souvent invoquer comme cause de l'amélioration la suggestion ! 11 est à peine besoin de faire remarquer combien est facile cette explication : certes, l'effort cérébral accompli par les partisans de cette interprétation des effets de l'électrothérapie n'est pas bien considérable! 11 le serait davantage s'il leur fallait, avant de donner leur avis sur des choses dont ils n'ont pas assez approfondi l'étude, se familiariser ou même seulement faire connaissance avec les lois élémentaires de l'électrotechnique médicale, de l'électrophysiologie, de l'électrod i agnostic. Non, cette interprétation que tant de confrères et quelquefois de très illustres cliniciens donnent des résultats électrothérapiques ne doit plus aujourd'hui être prise au sérieux : elle constitue, d'ailleurs, pour les médecins électriciens une profonde humiliation, presque un affront. Ce qu'il yade certain, c'est que l'énergie électrique appliquée au corps de l'homme se transforme en énergie chimique, puis en énergie physiologique, et enfin, en énergie thérapeutique. L'évolution de l'énergie est absolument la même, ou revêt tout au moins la même allure, que dans les cas des autres médications galéniques ou chimiques : elles ont, les unes et les autres, leur rendement thérapeutique propre, et, bien souvent, dans beaucoup d'affections, 300 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE cela ressortira de mieux en mieux avec les progrès de l'électrothérapie, ce ren- dement est plus élevé pour l'énergie électrique considérée comme médicament que pour les drogues pharmaceutiques. Ce n'est pas seulement comme interprétation des résultats électrothérapiques obtenus dans la plupart des maladies améliorées ou guéries que nous devons repousser la suggestion : même clans les symptômes divers de nature hystérique, il faut, le plus souvent, écarter cette facile interprétation des effets favorables dus à l'électricité. Pour ma part, j'ai eu à soigner plusieurs malades présentant des paralysies de nature hystérique : parmi ceux qu'il m'a été donné de guérir, je n'ai jamais pu saisir le lien rattachant les effets thérapeutiques avec la suggestion. J'ai vu, et vous tous, Messieurs, avez été certainement à même de voir des malades présentant des symptômes que l'on avait attribués à l'hystérie, sans que, pour cela, ceux-ci soient de grands hystériques avec crises de nerfs, anesthésie, etc. : chez ces malades, on a pu arriver, par l'électrisation faite d'une certaine façon, à obtenir la disparition du ou des symptômes morbides. Doit-on en conclure que c'est la suggestion qui a opéré, que c'est à cette cause qu'il faille rapporter le succès obtenu? Bien rarement. En effet, combien de fois, partant de cette idée que tout ce qui est de nature hystérique doit être traité par la sug- gestion, n'avez-vous pas essayé tout d'abord l'électricité statique, avec la pensée de frapper par la mise en rotation de votre machine statique munie de ses col- lecteurs nickelés, de ses condensateurs plus ou moins puissants, l'imagination de cette catégorie de malades? Qu'en avez-vous obtenu ? Le plus souvent, rien du tout ! Mais si vous avez changé de modalité électrique, si vous avez substitué la galvanisation rythmée à la franklinisation, bien que ce genre d'électrisation soit bien moins propre à agir sur l'imagination, vous avez constaté une amé- lioration assez rapide, suivie souvent d'une guérison complète, alors que vous vous étiez épuisés pendant de longs mois quelquefois à faire de la franklini- sation, pour arriver à mettre la suggestion en ligne de compte dans les effets thérapeutiques ! Quant à moi, j'ai constaté plusieurs fois l'exactitude de ce que je viens de décrire, c'est-à-dire l'obtention de très bons effets par la galvani- sation, après avoir échoué sur de prétendus hystériques par la franklinisation faite avec une grande et puissante machine statique. La modalité électrique la plus apte à faire jouer à la suggestion un rôle dans le résultat thérapeutique cherché échoue, alors qu'une autre forme de l'énergie électrique, bien modeste dans ses procédés d'application, bien peu susceptible d'agir sur l'imagination, a produit la guérison des malades. Si ce n'est pas la suggestion qui intervient, il faut nécessairement chercher l'explication ailleurs : on la trouve dans l'étude des neurones, d'une part, et dans celle de l'action physiologique de l'électricité, d'autre part. On sait, en effet, que les neurones communiquent les uns avec les autres par des sortes d'articulations qui sont le siège de mouvements amiboïdes : cela prouve, et les recherches histologiques l'ont bien mis en évidence, que, dans la substance ner- veuse, siège des flux d'excitation volontaire ou autre, il existe des rapports de contiguïté plutôt que de continuité. La cause de certaines paralysies, c'est la dis- parition de ces rapports de contiguïté de neurone à neurone; c'est, en particulier, à cette absence de contiguïté que, d'apiès les travaux de Lépine et autres clini- ciens, sont dues les paralysies de nature hystérique. Pour ramener le mouvement aboli dans le territoire des neurones dont la contiguïté est détruite, c'est-à-dire pour guérir la paralysie, qui est la conséquence de ce trouble dans le fonction- D r BORDIER. — OPPORTUNITÉ DES APPLICATIONS ÉLECTROTHÉRAPIQUES 301 nement physiologique des neurones, on ne saisit pas, a priori, le rôle que peut jouer la suggestion, si souvent invoquée. De même, on ne comprend pas aisé- ment quelle peut être l'action de la franklinisation appliquée sous forme de bains. Mais, pour quiconque connaît les lois de la propagation du courant galvanique, pour quiconque s'est donné la peine d'étudier l'action physiologique et, en par- ticulier, des périodes variables de ce courant, l'explication du rétablissement de la contiguïté nerveuse n'offre aucune difficulté. Le courant galvanique est, en effet, le plus propre à agir sur l'irritabilité de la substance nerveuse. 11 suffit, pour en avoir la preuve, de se rappeler que le cerveau, de même que les nerfs optique, acoustique, pour ne prendre que quelques exemples, subissent l'influence du courant galvanique et surtout de ses périodes variables avec une promptitude remarquable, même lorsque l'intensité du courant est à peine appréciable. Par ses périodes variables de fermeture et d'ouverture, ce courant est capable de produire une excitation du neurone de tout premier ordre : il n'est donc pas bien surprenant que, sous l'influence de ces excitations répétées rythmiquement, les terminaisons des neurones, au niveau de leurs articulations, subissent des modifications dans leurs rapports et finissent par présenter un état normal de leur contiguïté. Voilà l'interprétation qu'il faut donner des résultats obtenus par un traitement électrique convenablement appliqué dans ces paralysies de nature hystérique. L'esprit du médecin n'est--il pas ainsi beaucoup mieux satisfait que lorsqu'on invoque, sous prétexte que l'hystérie joue un rôle dans ces affections, toujours la suggestion ! C'est un mot, mais ce n'est pas une explication. Il me reste maintenant à examiner ce que vaut l'opinion des médecins, peu nombreux, il est vrai, qui soutiennent que les résultats obtenus par l'électricité sont tout naturels et qu'ils représentent la marche naturelle des choses. Il y a de quoi bondir, n'est-ce pas, devant une semblable affirmation. Vous tous. Messieurs, qui avez appliqué l'énergie électrique sur des malades, ne pensez- vous pas que vouloir soutenir une telle théorie constitue un parti pris absurde? Il ne faut pas avoir appliqué pendant bien longtemps l'électricité sur des malades pour acquérir une opinion tout à fait opposée à celle des médecins qui prétendent que telle maladie aurait guéri toute seule et de la même façon, quand même on n'aurait pas électrisé le malade. Lorsqu'on voit les symptômes d'une affection diminuer d'intensité à partir du jour où l'électricité a été employée, et à mesure que les séances d'électri- sation se poursuivent; lorsqu'on voit des phénomènes morbides s'atténuer peu à peu à partir de l'instant où le malade s'est confié au médecin électricien ; lorsqu'on voit une atrophie musculaire se combler progressivement dès que l'excitation électrique des muscles a été commencée; lorsqu'on assiste à la joie qu'éprouvent les malheureux frappés de névralgie du trijumeau, après une série d'applications électriques, est-il possible de nier l'action thérapeutique directe immédiate de l'électricité? Je pourrais citer des centaines d'exemples, pris dans les maladies où les évaluations objectives peuvent être faites, pour montrer plus clairement encore la corrélation qui existe entre l'atténuation des symptômes et les applications électrothérapiques. Persistez- vous encore à soutenir que c'est à la marche naturelle de chaque maladie qu'il faille attribuer le résultat obtenu, confrères qui prétendez que l'électricité ne possède par elle-même aucune vertu curative ? 302 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE J'arrive maintenant au deuxième point sur lequel je me suis proposé d'attirer votre attention : je veux parler de la façon dont certains médecins comprennent l'opportunité d'un traitement électrique dans des affections directement justi- ciables de l'électrothérapie. La conduite des confrères qui n'ont pas recours à l'électricité dans les cas même les plus favorables peut revêtir deux formes, au point de vue que je considère en ce moment : 1° Ou bien la question de l'opportunité du traitement électrique n'est même pas agitée, soit que le médecin ignore dans quels cas l'électricité constitue la médication de choix, soit qu'il préfère employer d'autres moyens thérapeu- tiques; 2° Ou bien cette question de l'opportunité est soulevée par le malade lui- même, qui demande son avis sur ce point au médecin consulté. Dans le premier cas, la conduite du médecin traitant est blâmable, s'il s'agit, ce que nous admettons par hypothèse, d'une affection où les applications électro- thérapiques constituent le meilleur traitement, car tout médecin doit con- naître toutes les ressources de l'art propres à combattre les maladies, et dont l'ensemble forme ce qu'on appelle la thérapeutique, cette branche si importante de la médecine. En outre, il est évident que lorsqu'un procédé thérapeutique a été reconnu tenir la première place dans le traitement d'une maladie donnée, c'est ce procédé- là que le médecin consulté a le devoir d'employer tout d'abord, puisque le malade cherche, en somme, à être débarrassé le plus tôt possible de son affection. Eh bien ! il existe malheureusement des confrères qui semblent chercher à éviter d'avoir recours à l'électricité, comme s'ils redoutaient la mise en œuvre de ce procédé thérapeutique. Ouel est le mobile qui peut les pousser ainsi à exclure l'électricité, ou tout au moins à n'y recourir qu'à la dernière limite ? Je me le demande en vain. Dans le deuxième cas considéré, si le malade a sollicité de son médecin l'auto- risation de suivre un tel traitement ou lui a demandé ce qu'il en pense, la réponse de certains confrères est souvent négative, ou, si elle ne l'est pas absolument, ils diront d'attendre et d'essayer d'abord l'effet de nouvelles drogues prescrites. Il y a quelque temps, une dame que j'ai parfaitement guérie d'une névralgie intercostale par la galvanisation positive avait, avant de se confier à mes soins, demandé à son médecin habituel ce qu'il pensait de l'opportunité d'un traite- ment électrique pour son affection; celui-ci se mit à* sourire et répondit : « Que voulez-vous que fasse l'électricité à votre névralgie? Vous ressentirez de grandes secousses qui vous feront horriblement souffrir, et vous serez bien avancée! » Cette personne passa outre et ne tarda pas, sous l'influence de l'électrisation, à s'apercevoir que son médecin lui avait dit des choses... inexactes; elle ne manqua pas, d'ailleurs, d'aller le voir ensuite pour lui annoncer sa guérison et lui faire des compliments du traitement électrique. Eh oui, cela est malheureusement très triste à constater, l'électrothérapie est tous les jours dénigrée ou déconseillée. Eh bien! c'est à nous qu'il appartient de chercher à empêcher une telle opposition, une telle réaction contre l'élec- trothérapie; nous le devons, non pas teulement à cause de notre intérêt profes- sionnel, mais surtout à cause de celui des malades. N'y a-t-il pas lieu, toutefois, de se demander s'il n'existe aucune raison capable de rendre quelques médecins méfiants vis-à-vis de l'électrothérapie et D r CLUZET. — ÉTUDE DE LA GALVAKOFARADISATION 303 de ses méthodes? Cette raison, il faut la chercher, pensons-nous, surtout dans la façon dont certains confrères, ou plutôt certaines entreprises commerciales vantent les vertus de l'électricité et les étalent à la quatrième page des journaux. Il nous faut bien reconnaître qu'il y a souvent, de la part de ceux qui appliquent i'électrothérapie, une manière de faire qui n'est pas ou ne paraît pas sérieuse : l'électricité se prête, évidemment, plus que toutes les autres méthodes théra- peutiques, à l'extension de l'empirisme et du charlatanisme. Cela tient au mode d'action, qui n'est pas assez étudié, pas assez connu et qui, par consé- quent, n'est pas compris de la plupart des médecins. Ne serait- il pas possible d'empêcher ces procédés, peu dignes de la profession médicale, de se répandre ainsi? Ne pourrait-on pas réagir contre la publicité dans les journaux politiques, contre certaines réclames telles que l'annonce de la guérison de quelques maladies (que l'on sait incurables) par l'électricité ou par des procédés dont le nom les rapproche de I'électrothérapie? Il nous semble que l'Académie de médecine et le Parlement pourraient peut-être intervenir en édictant des lois sévères contre de pareils mensonges : ce serait une œuvre d'hygiène et de protection sociales, puisque la société est actuellement exploitée et trompée d'une manière odieuse. C'est donc en nous appliquant à donner à nos procédés électrothérapiques un caractère sévère, en rapport avec la science spéciale que nous cultivons, c'est en n'intervenant que dans les affections que nous sommes à peu près certains d'améliorer ou de guérir, c'est en dénonçant à nos confrères les charlatans dont la réclame s'étale dans les annonces des journaux dans le but de faire croire qu'ils guérissent tout par l'électricité, que nous attirerons sur notre spécialité l'intérêt des autres médecins et que nous leur ferons acquérir la confiance qui semble manquer à beaucoup d'entre eux. Je souhaite, Messieurs, que, dans un avenir prochain, grâce aux progrès de l'électrotechnique médicale, grâce aux succès cliniques et thérapeutiques que nous obtiendrons plus complets et plus nombreux, grâce enfin à la juste inter- prétation du mode d'action de l'énergie électrique dans les maladies, nous ne trouvions plus un seul médecin hostile systématiquement et de parti pris à I'électrothérapie, cette science dont le champ, déjà si vaste à la fin du xix e siècle, ne pourra, j'en suis absolument convaincu, que s'agrandir encore durant le siècle dans lequel nous venons d'entrer. M. CLUZET, Professeur agrégé à l'Université de Toulouse. Étude de la galvanofaradisation. (Rapport présenté à la Section.) La galvanofaradisation, introduite en thérapeutique par A. de Watteville, consiste dans l'application simultanée du courant continu et du courant induit; on réalise ce mode de traitement électrique en associant une pile et une bobine induite en série ou en opposition. Puisque, suivant le mode d'association de la pile et de la bobine induite, les deux courants circulent dans le même sens ou dans deux sens opposés, il est naturel de penser à des additions ou à des soustractions de forces électromo- trices, comme Runge l'observa le premier, pour expliquer, en partie tout au moins, les phénomènes dus à ce mode d'électrisalion. De plus, on peut prévoir 30 1 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE que les effets physiologiques du courant induit vont s'ajouter aux effets physio- logiques du courant continu, les premiers s'exerçant par conséquent sur un nerf ou un muscle en état d'électrolonus; et enfin il faut s'attendre à voir les effets catalytiques, dus surtout au passage du courant continu, jouer un rôle important dans les changements observés après application du courant galvano- faradique. Aussi, nous allons d'abord étudier la galvanofaradisation au point de vue purement physique dans le but de définir le courant complexe que l'on emploie et de nous rendre compte en particulier de l'influence que chaque courant com- posant exerce sur le courant résultant. Nous pourrons ensuite chercher, pour l'explication des effets physiologiques et thérapeutiques du courant galvanofaradique, la pirt qui revient aux actions catalytiques, aux-actions électrotoniques, de nature inconnue, et la part qui revient au phénomène physique constitué par les additions et les soustractions de forces électromotrices. Ces effets physiologiques et thérapeutiques retiendront d'ailleurs tout particu- lièrement notre attention et feront, après l'étude physique du courant de de Watteville, l'objet de deux études spéciales, l'une physiologique et l'autre thé- rapeutique. I. — Étude physique. a). — En général, le courant galvanofaradique employé en thérapeutique est fourni par une association en série de la pile et de la bobine induite. C'est le mode d'emploi que l'on utilise notamment au moyen du combinateur de de Wat- teville lorsque les connexions sont disposées comme il est indiqué dans le schéma ci-dessous (fig. 1). jffîlectrode, / rV] -r 1 2 s Bobine / + Fig. \. En amenant les extrémités des leviers mobiles sur les pastilles 1 et 3, on voit que l'on met en série le courant de pile et le courant induit ; ils circulent tous deux dans le même sens. Dans ce cas, l'intensité du courant galvanofaradique sera représenté par la courbe GFfiFRG' (fig. 3), GG' étant la droite parallèle à l'axe des temps repré- sentant l'intensité constante qu'aurait le courant galvanique s'il était seul; F et R étant les courbes représentant la variation de l'intensité des courants induits de fermeture et de rupture. On voit que les intensités s'ajoutent à la rupture et ss retranchent à la 1er- D r CLUZET. — ÉTUDE DE LA. GALVANOFARADISATION 305 melure du courant inducteur, et la quantité d'électricité mise en jeu pendant un temps est représentée par la surface comprise entre la ligne GFRFRG'0 et les deux axes de coordonnées. Il est à remarquer, en outre, que les quantités d'électricité mises en jeu pendant les décharges de fermeture et de rupture sont représentées respectivement par les surfaces correspondantes qui sont couvertes de hachures (fig. 3). Essayons maintenant de voir quelle est la grandeur relative des deux courants composants dans les conditions ordinaires de l'électrothérapie; cela nous indi- quera, par exemple, si dans l'excitation galvanofaradique la quantité d'électricité due au courant continu n'est pas négligeable à côté de la quantité d'électricité due au courant induit pendant la durée de celui-ci. D'après M. Dubois (de Berne), une décharge de condensateur chargé à 70 volts, durant seconde 000092 (92 millionièmes de seconde) et dont la quantité est d'environ 0,5 micro-coulomb, suffit à produire h contraction musculaire. Or si Ton donne au courant une intensité de 10 milliampères par exemp'e, la quan- tité d'électricité passant sous la forme de courant continu pendant 0s,000092, ou 0s,0001 environ, sera approximativement : amp., 01. 0,0001 = coul., 000001 = 1 micro-coulomb. Évidemment les chiffres ci-desîous, se rapportant à une décharge de conden- sateur, ne sont pas identiques à ceux qui se rapporteraient à un courant induit provoquant le minimum de la contraction, mais on peut les considérer comme voisins, d'après la valeur de la durée des courants induits, mesurée par Bla- serna, et d'après les mesures de quantités des courants induits faites par Dubois et Staufter. On peut admettre que dans les conditions ordinaires de la galvano- faradisation les valeurs de la quantité, du courant faradique et du courant con- tinu, sont représentées chacune par un certain nombre de rnicro-coulombs pour la durée de passage du courant induit. Les deux courants composants paraissent donc avoir le même ordre de grandeur, de telle sorte que l'influence de l'un sur la grandeur du courant galvanofaradique résultant n'est pas négligeable à côté de l'influence de l'autre. b). — On applique quelquefois, comme nous le verrons, le courant galvano- faradique obtenu en associant la pile et la bobine induite en opposition. Si l'on se sert du combinateur de de Watteville, il suffira de reliera la pastille 2 (fig. 1) deux pôles de même nom de la pile et de la bobine. L'intensité du courant galvanofaradique sera représentée dans ce cas par la courbe GFRFRG' (fig. 5). Les intensités s'ajoutent à la fermeture du courant inducteur et se retran- chent à la rupture; de telle sorte que la quantité d'électricité mise en jeu pen- dant le temps est donnée par la somme des surfaces suivante : OGFa!>0 + 6cR -f cdFefc + fgK -f- ghG'&g. En particulier la quantité mise en jeu pendant la durée du passage d'un cou- rant induit de fermeture et de rupture est représentée par la surface corres- pondante couverte de hachures. Enfin il faut observer que la figure 3 répond bien aux conditions ordinaires de l'électrothérapie, car, en général, le maxi- mum de la force électromotrice induite de rupture est plus grand que la force électromotrice du courant continu, il en est de même pour les intensités, et la courbe correspondante à la rupture doit bien, comme il est indiqué, descendre au-dessous de l'axe des temps. 20 306 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE c). — Quelques cliniciens, Lewandowski notamment, placent les deux cir- cuits, non plus en série ou en opposition, mais en dérivation; ils relient, en effet, à chaque électrode un fil venant de la pile et un fil venant de la bobine. Or dans ce cas, à cause précisément des courants dérivés d'un circuit dans l'autre, on ne sait pas au juste quelle est la composition et quelle est la gran- deur du courant galvanofaradique pénétrant dans le corps. II. — Étode physiologique. Nous étudierons successivement l'action physiologique du courant galvanofara- dique : 1° sur les nerfs moteurs et sur les muscles striés; 2° sur les muscles lisses; 3° sur les nerfs sensitifs. 1° Action sur les nerfs moteurs et sur les muscles striés. A. — Action motrice. — M. Leduc, s'inspirant des travaux de de Watteville, a publié tout récemment les résultats obtenus en faisant agir sur lui-même suc- cessivement le courant induit seul (I) et puis le courant induit en même temps que le courant continu (I + C). Nous retiendrons ces expériences, imaginées dans le but de montrer les variations de l'excitabilité des nerfs et des muscles sous l'influence des pôles d'un courant continu et faites dans les mêmes condi- tions que lorsque l'on emploie la galvanofaradisation en thérapeutique; elles nous permettront de comparer l'action motrice du courant induit seul et l'action motrice du courant galvanofaradique. « Première expérience. — L'électrode active appliquée sur le nerf est la cathode du courant continu et aussi celle du courant induit. Le courant continu étant nul, la bobine du courant induit est rapprochée et éloignée de la bobine induc- trice de manière à produire les contractions 1. On introduit alors dans le circuit un courant continu de 10 mA. et l'on communique à la bobine induite exacte- ment les mêmes mouvements que tout à l'heure; on obtient alors les contrac- tions 1 -(- C, dont la différence avec les précédentes montre et mesure l'aug- mentation de l'excitabilité, puisque chaque groupe de contractions correspond exactement aux mêmes excitations (?) 1 I+C (1 e et 2 e expériences) Fis. '2. » Deuxième expérience. — La seconde expérience est faite comme la première mais l'électrode sur le nerf est l'anode du courant continu et du courant induit. Dans ce cas, comme dans le précédent, l'excitabilité est augmentée. Pour com- prendre cette augmentation et son accord avec la loi de Pflùger, il faut se rap- peler que le courant induit excite le nerf comme une secousse de fermeture et, comme nous employons le pôle positif, l'excitation se fait dans la région D r CLLZET. — ÉTUDE DE LA GALVAN0FARADISAT10N 307 péripolaire où se produit une calode virtuelle. Le courant modificateur ayant aussi dans la région péripolaire une catode virtuelle, y produit une augmen- tation d'excitabilité et les contractions sont accrues ». Ces deux expériences montrent bien que le courant galvanofaradique (I + C) provoque des contractions plus grandes que le courant induit seul (1); mais est-il bien certain que l'excitabilité est augmentée dans les mêmes proportions? Evidemment, on ne saurait nier aujourd'hui toute augmentation d'excitabilité sous l'influence du catélectrotonus et toute diminution d' excitabilité sous l'vnjluence de l'anélectrotonus, après les nombreux travaux faits sur ce sujet par tant d'émi- nents physiologistes ; mais il est permis cependant de faire observer qu'il n'est pas certain que l'excitation est absolument la même avec I et avec I -f- C dans les deux expériences de M. Leduc. En effet, si l'on veut avoir, comme il est indi- qué dans la première expérience, la catode galvanique et la catode faradique à l'électrode active et, dans la deuxième expérience, l'anode galvanique et l'anode faradique, il faut associer la pile et la bobine en série. Et, si l'on cons- truit alors la courbe de l'intensité, on aura, pour la même position de la bobine induite, les courbes suivantes (fig. 3) : 1 e £xper e °ô F /f77f>. 2 é Fxpér ce F Courant induit seul (I) Courant c/atvànofdradiouefd C) Fig. 3. La quantité d'électricité mise en jeu psndant le passage du courant induit, représentée dans chaque cas par les surfaces couvertes des hachures, est donc plus grande avec le courant galvanofaradique I -(- C qu'avec le courant induit seul I. Cela est indiscutable; mais cette augmentation de la quantité ,'d'électricité produit-elle une augmentation de l'excitation, comme le voulait Runge? Je crois qu'il est impossible de répondre affirmativement ou négativement à cette question dans l'état actuel de nos connaissances sur la loi d'excitation des nerfs et des muscles. Aussi il est permis de conserver un doute sur la constance de la grandeur de l'excitation dans les deux phases de chaque expérience de M. Leduc, constance qui serait nécessaire cependant pour pouvoir conclure de l'accroissement des contractions à l'accroissement de l'excitabilité. Mais le fait constaté n'en est pas moins réel, et, que ce soit exclusivement par suite d'une augmentation de l'excitabilité due au catélectronus, ou que ce soit en même temps par suite d'une augmentation de la grandeur de l'excita- 308 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE tion, les nerfs et les muscles répondent au courant galvanofaradique, pile et bobine étant en série, par des contractions plus fortes qu'au courant induit seul. Au moyen des deux expériences qui suivent, rapportées encore par M. Leduc, nous allons maintenant voir quelle est l'action motrice du courant galvano- faradique lorsque la bobine et la pile sont placées en opposition. « Troisième expérience. — L'électrode sur le nerf correspond à la catode galva- nique et à l'anode faradique; les contractions I -f- G (fig. 4), sont obtenues en approchant et en éloignant la bobine induite de la bobine inductrice pendant que passent simultanément les courants continu et faradique. Les mêmes mouvements de la bobine induite provoquent les contractions I (fig. 4), alors que le courant continu a été supprimé et que l'induit agit seul; la différence entre l'amplitude de ces contractions et celles de I -f- C montre dans quelle proportion le courant continu a diminué l'excitabilité (?) J f Expérience A e Expérience i + c i Fig. 4. » Quatrième expérience. — Cette expérience a été faite comme la troisième, mais l'électrode sur le nerf représente l'anode galvanique et la catode faradique. Le nerf ayant été également excité en I -f- C (fig. 4) pendant l'action de l'anode galvanique et en I alors que le courant continu a été supprimé, on voit que, dans ce cas, le courant continu anéantit l'excitabilité et supprime toute contraction. L'action modificatrice et l'excitation portent ici toutes deux sur la région la plus efficace, sur la région polaire. » Ici encore on peut se demander si l'excitation est bien la même lorsque l'on obtient I et l -f" C. Pour avoir, dans la troisième expérience, la catode galva- nique et l'anode faradique à l'électrode active et, dans la quatrième expérience l'anode galvanique et la catode faradique, il faut associer la pile et la bobine en opposition. Construisons pour ce mode de galvanofaradisation, la courbe de l'intensité et rapprochons cette courbe de celle qui donne la variation de l'in- tensité du courant induit seul, la bobine induite ayant toujours la même position (fig. 5). La quantité d'électricité mise en jeu pendant une excitation induite augmente donc pour le courant induit de fermeture, diminue pour Je courant induit de rupture quand on passe de I à I + C et, si l'on pense à l'action prédominante de l'induit de rupture on est porté a admettre que l'excitation a diminué. Quoi qu'il en soit, le courant galvanofaradique provoque, quand la bobine et la D r CLUZET. — ÉTUDE DE LA GALVANOFARADISATION 309 pile sont en opposition, des contractions plus faibles que si le courant induit est seul, cela étant dû exclusivement à une diminution de l'excitabilité par l'anélectro- 3'Expér 4 e £xpér. c *- l Courant induit seul ' (J) Courant galvanofaradique(I + CJ FlG. o. tonus ou cela étant dû en partie à une diminution de l'excitation et en partie à une diminution de l'excitabilité par l'anélectrotonus. B. — En même temps que ces effets moteurs, le courant galvanofaradique produit encore sur les nerfs et sur les muscles des actions catalytiques, dues surtout au passage du courant continu. Ces actions catalytiques, qui com- prennent l'éleclrolyse dans la profondeur des tissus et les actions à peu près inconnues qu'exerce le passage du courant sur le métabolisme cellulaire et sur la nutrition, sont d'une très grande importance en thérapeutique, certams auteurs leur attribuant même une part prépondérante dans les effets favorables produits par l'électricité et par la galvanofaradisation en particulier. Ces actions sont proportionnelles à la quantité d'électricité pénétrant dans les tissus considérés et, par suite, sont proportionnelles à la valeur de la surface OGFRFRG'©0 obtenue en considérant les courbes donnant l'intensité du courant galvanofaradique (fig. 2 et 3). Mais ces effets catalytiques sont beaucoup plus difficiles à étudier que les effets moteurs et nous devons actuellement nous contenter de les signaler. Enfin, il faut observer que, si l'on emploie la galvanofaradisation rythmée, les secousses de fermeture et d'ouverture du courant continu s'ajoutent encore, s'il y a lieu, aux effets que nous venons de signaler. 2° Action sur les muscles lisses. Ici encore nous aurions à étudier les actions motrices et les actions dites catalytiques produites par le courant galvanofaradique; comme nous ne pour- rions que répéter ce qui a été dit plus haut sur ces dernières, nous nous bornerons à étudier brièvement les actions motrices. Des recherches faites sur l'intestin par MM. Laquerrière et Delherm, d'une part, par MM. Bardier et Cluzet, d'autre part, il résulte que les muscles lisses de cet organe, excités directement, ne se comportent pas comme les muscles striés. 310 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE Ainsi, à l'excitation galvanique, la contraction au positif apparaît avant lu contraction au négatif (on sait que l'inverse a lieu pour les musles striés); la première est une stricture intéressant non seulement le segment de l'intestin en contact avec l'électrode, mais encore toute la circonférence de l'organe aussi bien le bord libre que le bord mésentérique; la seconde contraction, au contraire, est limitée à la portion de l'intestin sous-jacente à l'électrode. Unipoiaine \Courant continu -Y es —ôma ^\! Fig. 6. Voici l'un des tracés (fig. 6) que j'ai obtenus avec M. Bardier en excitant par la méthode unipolaire un segment d'intestin de chien mis hors de l'abdomen mais dont le mésentère était conservé intact; en outre, ce segment était maintenu humide et chaud &\ec une solution physiologique de NaCl à 40°. La contraction des libres circulaires a été enregistrée en enfermant dans une portion extrême du segment d'intestin un ballon de baudruche relié à un tambour de Marey; pour les fibres longitudinales on reliait l'autre extrémité du segment intestinal à un levier inscripteur. Nous nous assurions préalablement que les deux mouvements enregistrés étaient bien indépendants l'un de l'autre. Ce tracé a été obtenu ainsi, l'intensité du courant continu étant égale à 3 mA.; à 1 mA, on n'avait, dans cette expérience, qu'une contraction au positif. Je dois faire observer que le résultat précédent n'est pas conforme aux conclu- sions de Biedermann, qui affirme que le muscle lisse obéit à la loi de l'électro- tonus des muscles striés et que l'excitation de fermeture à lieu à la catode. D r CLUZET. — ÉTUDE DE LA GALVANOFARADISATION 311 Mâxirpum Gros pi ±* A l'excitation faradiqw on remarque surtout que les bobines à gros fil ne pro- voquent aucune contraction, tandis que les bobines à fil fin déterminent souvent des strictures très profondes et exagèrent en général le nombre et la grandeur des mouvements péri&taltiques. Avec ces différences, il fallait s'attendre à des changements correspondants dans les effets provoqués sur l'intestin par la galvanofaradisation. En particulier, si l'on réunit pile et bobine induite en série, on aura le maximum d'tffe*, si l'électrode active est l'anode des deux cou- j rants, à l'inverse de ce que l'on observe sur le muscle strié. Mais, ce qu'il est surtout intéressant d'ob- server pour la thérapeutique, c'est que le cou- rant galvanofaradique avec bobine à gros fil | produit à peu près le même effet que la fara- disation avec bobine à fil fin. Le tracé ci-contre (fi-9- 7 )> c l ue J' ai obtenu avec M. Bardier, comme il a été dit plus haut, montre que la , faradisation seule avec bobine à gros fil d'un petit chariot de Gaiffe ne produit aucun effet (région I du tracé); mais si l'on introduit dans le circuit induit un courant continu de 2 mA, on a une contraction très forte des fibres cir- culaires (région 1-f C du tracé); si on fait cesser le courant induit on a une contraction plus faible (région C). L'électrode active était ■ dans tous les cas positive. Or, c'est là un résultat important, au point de vue pratique, la faradisation intense avec bobine à fil fin étant très douloureuse pour les malades, la galvanofaradisation avec bobine à gros fil, qui produit les mêmes effets moteurs, étant, au contraire, très bien supportée. Celte augmentation d'effet moteur du cou- rant galvanofaradique sur le courant faradique seul et sur le courant continu seul est-elle due exclusivement à l'électrotonus du muscle lisse, ou est-elle due en même temps qu'à l'élec- trotonus à une augmentation de l'excitation, _i_ par addition des quantités d'électricité induite et galvanique, c'est ce que Ton ne saurait dire aujourd'hui, pas plus que pour les nerfs mo- teurs et les muscles striés. 3° Action sur les nerfs sensitifs. Les courants galvanofaradiques agissent aussi d'une manière très intéressante sur les nerfs sensitifs. Les phénomènes électrotoniques en particulier jouent ici le même rôle important que pour les nerfs moteurs; MM. Waller et de Walteville en effet, ont montre \2mA 312 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE que « les phénomènes de l'électrotonus suivent dans le nerf sensitif une marche parallèle à celle qu'ils suivent dans le nerf moteur de l'homme » . 11 faut donc s'attendre à constater d'abord de l'hyperexcitabilité si l'électrode active est la catode galvanique et de l'hypoexcitabilité ou même de l'inexcita- bilité si l'électrode active est l'anode galvanique. En effet, M. Leduc, dans les expériences que nous avons rapportées plus haut a constaté que les sensations produites par le courant faradique subissent les mêmes variations que les contractions musculaires, lorsque l'on emploie succes- sivement, et comme il a été indiqué, le courant induit seul puis le courant gal- vanofaradique. En particulier, il est intéressant d'observer l'action du courant galvanofara- dique lorsque la pile et la bobine sont en opposition, l'électrode active placée par exemple sur le tronc du médian étant la catode faradique et l'anode galva- nique. On apprécie l'excitation du nerf par les fourmillements sentis dans les collaté- raux des doigts; or quelque vive que soit la sensation produite par l'excitation faradique seule, il est aisé d'arriver à la supprimer complètement en introdui- sant dans le circuit le courant continu dont on fait croître peu à peu l'intensité. Le courant galvanofaradique que l'on réalise ainsi en dernier lieu ne constitue peut-être pas, comme nous l'avons fait observer plus haut, une excitation égale à celle du courant induit seul; mais quoi qu'il en soit, toute action anélectro- tonisante ne saurait être niée dans ce mode d'emploi de la galvanofaradi- sation. En thérapeutique on utilise, comme nous le verrons, celte action hypoexci- tante de l'anéloctrotonus en employant le traitement galvanofaradique dans les cas de névralgies, le courant faradique fait en même temps révulsion et, comme l'on sait, augmente la sensibilité cutanée en diminuant lui aussi la sensibilité à la douleur. Enfin il faut signaler, dans celte étude physiologique des actions du courant galvanofaradique sur les nerfs sensitifs, le mode d'emploi que conseille M. de Wat- teville pour le traitement des névralgies. Au lieu d'utiliser l'anélectrotonus comme nous venons de le dire, cet auteur recommande d'employer la catode des deux courants de manière, dit-il, à combiner les actions catalytiques et révulsives. III. — Étude thérapeutique. D'une manière générale, on peut dire que le traitement galvanofaradique doit être employé avec succès toutes les fois que les courants faradique et galvanique sont simultanément indiqués. Ainsi, dans les paralysies où il est utile d'obtenir une forte excitation et dans les atrophies musculaires on devrait toujours employer la galvauufaradisation rythmée, en associant pile et bobine induite en série. L'excitabilité est alors augmentée par l'action catéleclrolonique du courant continu et, en même temps, les fermetures et les ouvertures du courant continu ainsi que le courant faradique produisent des excitations convenables; les actions catalytiques se joi- gnant en outre aux effets moteurs précédents pour améliorer la nutrition, toni- fier le tissu musculaire et combattre l'atrophie. Tout récemment M. Bordier a présenté un sujet chez lequel la galvanofaradisation rythmée (dix minutes, trois & D r CLUZET. — ÉTUDE DE LA GALVAN0FARAD1SATI0N 313 fois par semaine) a déterminé une hypertrophie considérable du bras et de l'avant-bras. On a encore conseillé l'emploi du coufant galvanofaradique dans les cas de myopathies primitives; M. Bordier conseille dans les cas de myopathie avec atrophie d'appliquer 1 electro positive du galvanique et du faradique sur le point moteur du nerf se rendant au muscle atrophié, puis de promener le rou- leau relié aux pôles négatifs sur le muscle lui-même. Cet auteur conseille en outre d'agir avec précaution et de donner au courant galvanique 6 à 8 mA au maximum, les séances de dix à quinze minutes devant être faites pendantplu- sieurs années trois fois par semaine en interrompant tous les deux ou trois mois. Dans la neurasthénie, Hirt conseille ce mode de traitement électrique à haute intensité sur les membres inférieurs lorsque déjà les autres traitements élec- triques ont échoué. L'ébranlement qui se propage à tout le corps, dit cet auteur, est d'abord mal supporté, le malade se plaint, il proteste ; il ne faut pas se laisser émouvoir, car le résultat thérapeutique est parfois surprenant. Mais c'est surtout la galvanofaradisation des muscles lisses qui mérite d'être employée couramment. Erb recommande en particulier d'user de ce trailement dans les dilatations d'estomac avec atonie et faiblesse des muscles de cet organe, dans l'occlusion intestinale par une accumulation de matières fécales, dans la constipation chronique par atonie de l'intestin. L'action physiologique étudiée plus haut, et surtout les résultats thérapeu- tiques obtenus justifient pleinement les recommandations d'Erb, et font de la galvanofaradisation le traitement de choix pour ces affections stomacales et intestinales. En particulier, grâce à cette méthode, on ne sera pas obligé d'em- ployer la faradisation avec bobine à fil fin, qui seule, parmi les diverses méthodes de faradisation, peut provoquer des contractions intestinales, mais qui demande à être maniée avec beaucoup de prudence ; nous avons vu, en effet, que la galva- nofaradisation avec bobine induite à gros fil possède à peu près la même action sur les muscles intestinaux que la faradisation seule avec bobine à fil fin. On pourra même employer la galvanofaradisation avec bobine à fil fin, qui, plus efficace encore, n'est pas douloureuse en employant de grandes électrodes; MM. Laquerriôre et Delherm ont tout récemment publié les heureux résultats qu'ils ont obtenus par cette méthode dans les cas de constipation chronique. Dans le traitement des névralgies, de Watteville recommande de placer sur le trajet du nerf sensilif la catode des deux courants (bobine induite et pile en série par conséquent), de manière à combiner les actions catalytiques et révul- sives D'autres cliniciens, au contraire, appliquent l'anode galvanique et la catode faradique (bobine induite et pile en opposition par conséquent), de manière à combiner, comme on l'a vu, les actions analgésiantes de Fanélectrotonus et du courant faradique. Cette dernière méthode est encore utilisée pour combattre l'hyperexcitabilité nerveuse qui provoque les contractures musculaires. Enfin, M. Rockwell, de New- York, a préconisé l'emploi de la galvanofaradi- sation dans le traitement du goitre exophtalmique, et M. Lewandowski a obtenu par cette méthode (pile et bobine en série) de très rapides et très heureuses modifications des cicatrices. Ce dernier auteur a pu faire pâlir rapi- dement les cicatrices qui résultent de plaies étendues et présentent cette colora- tion rouge feu qui les rend si désagréables à la vue ; il a pu les assouplir, ré- soudre leurs adhérences et rétablir la motilité compromise par la rétraction cicatricielle. L'électrode active employée par M. Lewandowski qui était catode des deux courants avait une surface de 100 centimètres carrés et était promenée 314 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE pendant quinze à trente minutes sur la cicatrice ; le courant continu avait en moyenne une intensité de 3à 5 mA et le courant d'induction était juste suffisant pour provoquer des contractions appréciables dans les muscles i nnervés par le radial . Je conclurai de cette étude que la galvanofaradisation, grâce à la combinaison des actions motrices, électrotoniques et cataly tiques des courants composants, présente sur la galvanisation et sur la faradisation isolées des avantages réels. Elle est bien plus efficace dans la majorité des cas, quant à la rapidité des résultats obtenus, et elle constitue une très bonne méthode de traitement, peut-être la meilleure, pour les affections de l'intestin où il est nécessaire d'exciter le tissu musculaire de cet organe, pour un grand nombre de paralysies. pour les atrophies musculaires et pour les névralgies. Aussi, j'aurai atteint mon but, si j'ai pu décider quelques-uns de mes confrères, à utiliser fréquemment le courant galvanofaradique ou courant de de Watteville. Discussion. — M. Bergonié remercie M. Cluzet d'avoir mis au point cette ques- tion de la galvanofaradisation soulevée avec juste raison devant la Section. C'est là un mode d'application négligé à tort, et duquel il faut chercher les indications et les contre-indications. Aussi, une étude aussi complète que possible de la galvanofaradisation au point de vue physique et de son action sur le musc'esain et sur le muscle malade s'impose. Mais il importe, pour comparer les excita- tions par les courants induits seuls (l) aux excitations par le courant galvanofa- radique (I -j- C), de bien prendre garde à l'ordre dans lequel s'effectue la suc- cession de ces applications, pour que les déductions soient légitimes. En effet, si l'on applique dans un cas le courant induit seul (I), puis ensuite le courant galvanofaradique (I + C), on n'obtient pas les mêmes effets, les intensités de courant restant constantes, que si l'on fait les applications avec une succession inverse. Il y a, en effet, des variations de résistance de 1'épiderme et des effets vasomoteurs, dus au courant continu, qui ne sont pas négligeables. M. le Dr H. BORDIER. Effets de la galvanofaradisation sur le développement et la nutrition du muscle chez l'homme. — Parmi les méthoies utilisées pour exciter la fibre musculaire, la galvanofaradisation mérite d'occuper le premier rang. 11 faut avoir soin toute- fois de relier la source galvanique et la source faradique en tension et pour cela de faire communiquer le pôle positif de la première avec le pôle négatif, ou catode, de la seconde. Pour montrer la très grande efficacité du courant galva- nofaradique sur le développement et la nutrition du muscle, M. Bordier a soumis à la galvanofaradisation rythmée pendant deux mois, à raison de trois séances de dix minutes par semaine, les muscles du bras et de l'avant-brasd'un homme sain. Les circonférences mesurées avant l'expérience ont permis de se rendre compte de l'effet obtenu. Voici les chiffres comparatifs : Niveau de l'insertion deltoïdienne Bras. { Milieu du bras Partie inférieure du bras .... . , , 2 centimètres du coude. Avant-bras. _ .... . , 7 centimètres du coude. Avant. Après. centimètres. centimètre*. 26 27 26,5 29,2 23,2 25,5 26 28,3 27 29 GANGOLPHE. — HYSTÉRO-TRAUMATISME 315 D'autre part, M. Bordier montre la photographie des deux bras du sujet et sur laquelle l'énorme accroissement de volume du bras et de l'avant-bras électrisé ressort on ne peut plus nettement. Dans beaucoup d'atrophies muscu- laires, c'est à la galvanofaradisation qu'il faudra s'adresser. MM. BORDIER et SCHICKELÉ. Recherches expérimentales stir la galvanofaradisation. — Les auteurs présentent de nombreux graphiques obtenus en faisant varier les différentes conditions physiques dans lesquelles le courant galvanofaradique peut être produit. Ces tracés de secousses ou de contractions musculaires mettent nettement en évidence l'influence de la polarité relative des deux sources de courant, gal- vanique et faradique. Lorsque les sources galvanique et faradique sont réunies en opposition, pôles de même nom, les effets moteurs sont extrêmement réduits et l'on peut trouver par tâtonnements une position de la bobine secondaire qui, pour une valeur donnée de la différence du potentiel galvanique, laisse le muscle au repos complet. MM. Bordier et Schickelé font remarquer à propos de ce dernier résultat qu'il y a probablement là le principe d'une méthode qui permettrait de déter- miner certains éléments du courant faradique, courant que nous ne savons pas encore mesurer d'une façon pratique. Quant à l'association des deux sources en tension, les graphiques montrent que les effets moteurs sont ainsi portés à leur maximum; ces effets varient suivant la dose, pour ainsi dire, d'espèce de courant qui entre dans la combi- naison. M. GANGOLPHE., Agr. à la Fac, Chir. des Hop. de Lyon. Hysléro-traumatisme ; traitement par la galvanofaradisation. — Il s'agit d'un cas dont l'observation est rédigée comme suit : Homme âgé de vingt-sept ans, d'une bonne santé antérieure, non alcoolique, aurait eu, le 31 juillet 1900, la main gauche comprimée entre un cric et une pièce de bois. Il n'y eut pas de plaie, mais la main se tuméfia, surtout à la face dorsale. Un médecin, appelé, extrait de la face palmaire quelques échardes de bois. Les jours suivants, rien de particulier, si ce n'est une gêne dans les mouve- ments de flexion et d'extension de tous les doigts, et des douleurs assez vives. Depuis l'accident, le malade avait des insomnies et des cauchemars. Dans le courant du mois d'août, il se présenta à l'Hôtel-Dieu de Lyon, à cause des souffrances qu'il éprouvait. La main était à peine tuméfiée. 11 ne fut pas admis. De même, à Saint-Étienne, M. le D r Duchamp ne constata rien de particulier. Le 15 septembre, souffrant toujours et toujours gêné pour mouvoir les trois derniers doigts, il entre à l'hôpital de Saint-Étienne ; il est anesthésié et, par une incision faite à la face palmaire et dont nous notons aujourd'hui les traces, M. Duchamp extrait plusieurs petites échardes; il n'y avait et il n'y eut plus de suppuration ; réunion immédiate. Chose singulière, la motililé des doigts ne 316 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE fut en rien améliorée. Bien plus, ils se fléchirent complètement d'une façon progressive. Dans les premiers jours de décembre, il me fut adressé par M. le D r Garcin •de Grand-Croix et je constatai l'état suivant : 4° Les trois derniers doigts de la main gauche sont absolument fléchis sur la paume de la main. Les ongles s'y incrustent en quelque sorte. Il est impos- sible, soit volontairement, soit passivement, de modifier cette attitude. L'index et le petit doigt sont mobiles, mais s'étendent complètement avec peine. Teinte violacée et abaissement de la température de la main, pas d'atrophie muscu- laire de l'avant-bras. 11 m'est impossible, par suite, de savoir ce qui existe du côté palmaire. 2° L'exploration de la sensibilité montre qu'il existe une anesthésie complète -au contact et à la piqûre sur les trois derniers doigts, une grande partie de la paume de la main, côté cubital, et de la partie inférieure et moyenne de l'avant-bras. Le bord radial a conservé sa sensibilité. 3° Cette anesthésie à la piqûre et à la pression existe aussi pour la tempé- rature. 4° Toutes les régions susdites sont le siège d'une hyperesthésie considérable à la pression. 5° Réflexes pharyngien et conjonctival normaux. Un examen ophtalmolo- gique montre un notable rétrécissement du champ visuel. Le diagnostic me semble être celui de contracture hystérique, et je tente la suggestion. Le malade refuse de prendre les pilules fulminantes, comme trop dangereuses. J'emploie les bains locaux très chauds et prolongés sans aucun succès. Finalement, j'adresse le malade à M. le D r Bordier, qui m'envoie la note suivante, relative ^aux réactions et aux traitements électriques employés pour ce malade. Examen des réactions électriques des muscles. L'excitabilité faradique est conservée partout ; en la comparant avec celle des muscles symétriques du côté sain, on ne trouve aucune diminution. Les secousses de lermeture à la catode sont normales qualitativement et quantitativement. Donc, pas de trace de réaction de dégénérescence. Abaissement notable de la température cutanée de la main et de l'avant-bras gauche. Le 10 décembre, le traitement est commencé et appliqué de la façon sui- vante : Une électrode de 20 centimètres carrés est placée sur le point moteur des fléchisseurs des doigts, pendant qu'une électrode hémicylindrique de 90 centi- mètres carrés est appliquée à la face inférieure du bras. La forme de courant utilisée a été la galvanofaradisation, le pôle négatif étant en relation avec l'électrode active de l'avant-bras. Ce courant a été appliqué •tous les jours, pendant vingt minutes, sans interruption ni rythme. Cette technique a été employée dans le but de produire une tétanisation et •d'amener l'épuisement musculaire des muscles contractures. Après la galvanisation, je faisais contracter avec du courant faradique simple et rythmé, au moyen du métronome, les extenseurs des doigts et de la main. cDurée, dix minutes. Cette faradisation rythmée avait pour but de développer la force des exten- seurs antagonistes des fléchisseurs contractures. TROUDE. — ACTION DE L'OZONE SUR LE RACILLE 317 Enfin, pendant cinq minutes, le rouleau galvanique, relié au pôle positif avec une intensité de 15 à 20 mA., était promené sur la main et l'avant-bras. Le 14 décembre, le malade ouvre un peu la main ; les doigts se séparent de la paume d'environ un demi-centimètre. Le 17, le bout des doigts s'éloigne de deux centimètres de la main, dont la paume est très concave, résultat de la pression continue exercée par les doigts. Le 22 décembre, les doigts s'ouvrent en allant à peu près au milieu de leur course. Peu à peu, l'amélioration s'accentue, et le malade ouvrait la main à peu près complètement le 29 décembre. A noter que la température de la main et des doigts revient à sa valeur nor- male dix jours après le commencement du traitement. Discussion. — M. Marie se joint au Président pour remercier M. Gluzet de son très intéressant rapport et pense que l'importance de la galvanofaradisation se révèle par les travaux qui viennent d'être exposés devant la Section. Parmi les actions dues à la galvanofaradisation, l'une des plus importants lui paraît être celle de la modification de l'excitabilité sous l'influence de ce mode d'application. D'autre part, les moyens de mesurer les courants faradiques que MM. Bordier et Schickelé viennent de faire connaître peuvent rendre les plus grands services en électrothérapie. M. Bordier a remarqué que, dans le traitement des fibromes, la faradisation avec bobine à fil fin pouvait rendre les mêmes services que la galvanofaradisa- tion avec bobine à fil gros. Dans un cas dont il indique brièvement l'histoire, il a pu, par cette méthode, arrêter les hémorragies et, semble-t-il, faire diminuer le volume de la tumeur. Quant aux effets électroly tiques dans la galvanofaradisation, ils ne lui parais- sent pas négligeables et il y aurait lieu d'en tenir compte dans les applications sur le col de l'utérus au moyen de tampons d'ouate. M. TROUDE. Action de l'ozone sur le bacille et sur la toxine diphtérique. — L'auteur a recher- ché l'influence de l'ozone sur la végétabilité et la virulence du bacille de la diphtérie. L'ozone était produit au moyen de l'appareil utilisé par M. le D r Bordier, la quantité d'ozone émise par cet appareil était, en moyenne, de n, s,25 par litre d'air pour un écartement de 23 millimètres entre les boules du déto- nateur. Dans trois expériences, on a noté une diminution de la végétabilité pour les cultures dans lesquelles avait circulé un courant d'ozone. Dans l'expérience première (33b litres d'air ozonisé, 3 m s,2o d'ozone), on a même observé un retard de développement de vingt-quatre heures. La virulence du bacille a été atténuée, ainsi que M. Troude l'a constaté en inoculant à des cobayes des cultures témoins et des cultures ozonisées. Des cobayes ont résisté à la dose de 1/10 de centimètre cube et de 1/2 centimètre cube de culture pure ozonisée. Dans les cas où les cobayes sont morts, on a 318 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE relevé, à l'autopsie, des lésions moins caractérisées chez les cobayes inoculés avec les cultures ozonisées. L'auteur s'est aussi demandé si l'influence de l'ozone se réduisait à une action bactéricide et si son rôle n'était pas aussi antitoxique. Dans ce but, il a fait agir l'ozone sur la toxine diphtérique pure (toxine David). Pour une quantité d'air ozonisé à O u ^,2o par litre inférieure à 60 litres, l'ac- tion a été négative. En élevant la quantité au-dessus de 150 litres, on a obtenu par inoculation au cobaye une survie de dix jours. Au delà de 200 litres, la sur- vie est illimitée, même sous l'effet d'une dose de 1 centimètre cube, alors que le témoin a succombé au bout de vingt-quatre heures avec une dose de 1/30 de centimètre cube. Discussion. — M. Bordier donne quelques renseignements complémentaires sur la manière dont les expériences de M. Troude ont été conduites. C'est avec l'aide du D r Fernand Arloing, dans le laboratoire de M. le Prof. Arloing, que les recherches bactériologiques de M. Troude ont été faites. M. BERGONIÈ. De l 'électrodiagnostic sur le nerf mis à nu chez l'homme. — L'auteur rapporte deux nouvelles observations d electrodiagnostic pratiqué sur le nerf mis à nu pendant des interventions chirurgicales. Il indique la technique à suivre et les précautions à prendre pour que cette recherche donne les résultats que l'on doit en attendre. L'excitation faradique doit être localisée, autant que possible, et les électrodes excitatrices, parfaitement aseptisées, ne doivent être qu'à quelques millimètres de distance l'une de l'autre. Dans les deux observations rapportées, il s'agit de sections nerveuses. L'inex- citabilité trouvée sur le nerf mis à nu pendant une intervention chirurgicale a permis de confirmer le pronostic défavorable porté par la méthode ordinaire •d'électrodiagnostic, mais avec plus de certitude, et de prédire l'incurabilité, qui a été confirmée par la suite. L'examen histologique du bout périphérique du nerf excitable ayant été fait est venu confirmer, par la constatation des lésions organiques, le diagnostic porté. Les conclusions de l'auteur sont les suivantes : 1° il est facile de rechercher l'état de l'excitabilité faradique du nerf mis à nu dans les interventions opéra- toires ; 2° cette recherche donne les indications les plus précieuses pour le diagnostic et le pronostic; 3° l'inexcitabilité constatée ainsi sur le nerf est d'un pronostic très sombre. Discussion. — M. Marie se demande si, devant l'importance de ce mode de pronostic et de diagnostic, il n'y aurait pas lieu de chercher à le réaliser dans bien des cas où la petite intervention chirurgicale qu'elle nécessite n'a aucune importance devant des renseignements qu'on en tirerait. M. Bordier : A propos de la difficulté quelquefois considérable que signale M. Bergonié dans l'excitation du radial à la gouttière de torsion, M. Bordier a observé, en particulier chez la femme, que l'on peut exciter le radial sur une grande longueur et presque jusqu'au pli du coude. BORDIER ET PIÉRY. — ANIMAUX FOUDROYÉS PAR LE COURANT INDUSTRIEL 319 M. LEDUC. Action des courants continus sur les tissus sclèreux et cicatriciels — Les courants continus, à des intensités ayant pour limite la tolérance des sujets, constituent le moyen le plus efficace de s'opposer, après les inflammations et les trauma- tismes, à la formation des tissus cicatriciels et sclèreux, de ramener la nutrition et les conditions normales. Les adhérences et les infirmités qui en résultent disparaissent rapidement par le traitement électrique, alors même qu'elles existent depuis plusieurs mois ou même plusieurs années. La catoJe est plus efficace que l'anode. Le traitement n'agit que lorsque la cause de l'inflammation a disparu. MM. BORDIER et PIÉRY. Nouvelles recherches expérimentales sur les lésions des cellules nerveuses d'animaux foudroyés par le courant industriel — Dans une première série d'expériences qui ont porté sur deux cobayes adultes Joudroyés à l'aide d'un courant continu de 120 volts, nous n'avons obtenu aucune lésion des cellules nerveuses de la moelle et du bulbe (1). Ces expériences étaient en contradiction avec celle du D r Corrado (de Naples) (2), qui, en employant un courant électrique de tension moyenne, variant de 720 à 2.175 volts, avait obtenu des lésions cellulaires importantes: déformation du corps cellulaire, chromatolyse, vacuolisation, fragmentation et atrophie variqueuse des prolongements de la cellule. Nous nous sommes proposé, dans cette seconde expérience, de faire varier les conditions expérimentales, notamment en augmentant l'intensité d'action du courant sur les cellules de la moelle épinière du cobaye. Sur un cobaye adulte, nous avons appliqué l'énergie électrique à l'aide de deux aiguilles en platine iridié: l'une des aiguilles a été enfoncée clans la région cervicale de la moelle, l'autre dans la région lombaire : la distance des deux aiguilles était de 8 centimètres. Le courant industriel continu de 120 volts entrait par l'aiguille de la région lombaire et sortait par la région cervicale, après avoir traverse la moelle épinière. Un ampèremètre et un interrupteur sont mis dans le circuit. On ferme le courant, dont l'intensité atteint 400 mA. ; à ce moment, on constate la production de convulsions tétaniques du train postérieur de l'ani- mal; on interrompt le courant après trente secondes, afin de mieux assujettir les aiguilles légèrement déplacées par les secousses du cobaye. On fait alors de nouveau passer le courant qui, au début, a une intensité de 1.200 m A. On laisse l'action du courant se prolonger pendant huit minutes; pendant ce temps, l'in- tensité décroît et l'on constate l'apparition d'un coagulum noirâtre autour de l'aiguille positive, puis la production d'étincelles et de fumée dues aux effets thermiques développés par le courant. (1) Bohdibr et Piéry, Recherches expérimentales sur les lésions des cellules nerveuses d'animaux foudroyés par le courant industriel (Lyon méd., \i février 1901). (2) Corrado, De quelques altérations des cellules nerveuses dans la mort par l'Olectrocution (Archiv. délectr. méd., t. VII, 1899). 320 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE L'animal vit toujours quand le courant est interrompu après la huitième minute; à ce moment, l'intensité est tombée à 300 m A. Pour terminer l'expérieuce, l'aiguille de la région cervicale négative est enlevée et enfoncée dans le cerveau; l'intensité du courant est de 600 mA. La mort du cobaye se produit après quinze secondes. A Y autopsie du cobaye, on ne constate aucune lésion des viscères. A l'ouver- ture du râcbis, il existe sur la moelle, au niveau du point d'implantation de chaque aiguille, une eschare avec un petit foyer hémorragique. L'examen microscopique a été lait à l'aide de la technique suivante. On a recueilli dans l'alcool à 60° quatre fragments de la moelle: 1° deux fragments correspondant aux zones escharifiées; 2° deux fragments situés l'un à la partie supérieure de la région lombaire, l'autre à la partie inférieure de la région cervicale. Après passage dans les alcools successifs, les quatre fragments furent inclus à la celloïdine. Les coupes furent colorées parla méthode de Nissl (rapide). L'examen microscopique a donné les résultats suivants : 1° Sur les deux pre- miers Iragments, la moelle est en grande partie détruite; il existe, en certains points, des petites zones blennorragiques ; le reste du tissu, profondément modifié, est méconnaissable. 2° Les deux fragments lombaire et cervical ne présentent la trace d'aucune lésion appréciable. Les cellules sont toutes de dimension et de forme normales. Les filaments et la substance chromatique sont intacts, aucun prolongement n'est sectionné, les vaisseaux sont normaux également. Ces résultats viennent donc confirmer la conclusion de nos premières expé- riences, à savoir que : les cellules nerveuses de la moelle d'animaux foudroyés par le courant industriel peuvent ne présenter aucune altération appréciable par la méthode de Nissl. Notre expérience nouvelle nous permet de conclure à l'impos- sibilité d'obtenir aucune lésion des cellules nerveuses de la moelle par l'application prolongée (huit minutes quarante-cinq secondes d'un courant industriel d'une intensité moyenne de 60U mA. et d'un voltage de 120 volts). — Séance du 9 août M. F. MALLY. Comment doit-on appliquer le traitement électrique dans la maladie de Basedoio et quels résultats peut-on en attendre ? (Rapport présenté à la Section.) La thérapeutique électrique, comme toute thérapeutique, doit avant toute chose reposer sur des données étiologiques, pathogéniques et physiologiques, aussi précises que le permet l'état actuel de nos connaissances médicales. Pour la maladie de Basedow, la question présente deux aspects : le terrain sur lequel évolue la maladie et les divers symptômes morbides qui caractérisent le syndrome si complexe du goitre exophtalmique. Les malades atteints de goitre exophtalmique présentent, d'après Vigouroux, au point de vue de la nutrition générale, deux états diamétralement opposés, et ces deux modes de la nutrition peuvent se rencontrer chez le même sujet F. MALLY. — TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DANS LA MALADIE DE BASEDOW 321 successivement, à différentes périodes de la maladie. D'une part, le ralentisse- ment de la nutrition caractérisé par la diminution des excréta : cette formule urologique se rencontre chez les hystétiques, les neurasthéniques, les diabé- tiques et les myxœJémateux (1). On peut concevoir encore que la fonction tyroïdienne est viciée par défaut, que ces malades sont en hypothyroïdie. Chez ceux-ci, en effet, l'administration d'extraits thyroïdiens a pu modifier heu- reusement la marche de la maladie. Nous savons, d'autre part, que, dans ce cas particulier, la résistance électrique, signe de Vigouroux, est supérieure à la normale. Nous sommes là dans des conditions particulièrement favorables à l'emploi de l'électricité statique, et l'expérience prouve que l'usage du bain statique d'une durée de dix à vingt minutes, accompagné de souffle sur les régions supérieures du corps, de frictions sur les membres inférieurs, d'étincelles au niveau de la fosse iliaque gauche dans le cas d'atonie intes- tinale, est non seulement bien toléré, mais relève rapidement les forces, et parallèlement on voit la formule urinaire se rapprocher de la normale. Chez d'autres malades qui représentent le plus grand nombre, c'est le contraire qui existe : signes de dénutrition rapide, augmentation du taux de l'urée, oxydations exagérées. Cet état peut encore, comme précédemment, être considéré comme le résultat d'une viciation de la fonction thyroïdienne, mais celle fois-ci par exagération, il y aurait hyperthyroïdisation. Nous savons que, dans ces circonstances, la médication opothérapique est mal tolérée et a pour résultat d'exaspérer les symptômes morbides. Dans ces cas également, on constate une diminution considérable de la résistance électrique. Tout nous fait prévoir l'échec de l'électricité statique, et, en réalité, nous voyons cet agent thérapeutique manquer totalement son but, exagérer le tremblement, l'agitation, la tachycardie, enfin activer le processus de dénutrition. Autant l'électricité statique pouvait rendre de services dans le premier cas, autant dans le second elle sera funeste; son emploi est, ici, à rejeter complètement. Il nous reste maintenant à examiner la deuxième partie du traitement, qui, en pratique, n'est ni moins délicate ni moins importante que la première: le traite- ment symptomatique de la maladie de Basedow. Nous savons d'après de Cyon que la glande thyroïde possède, avec la glande pituitaire, un rôle manifeste sur la régulation de la circulation cérébrale: c'est l'écluse régulatricedu courant sanguin encéphalique. Nous voyons, dans la maladie de Basedow, les artères carotides dilatées bondir sous l'action précipitée du cœur et traduire le relâchement de leurs parois par des oscillations visibles à distance. Il en résulte une perturbation grave de l'irrigation bulbaire et encéphalique, et il est probable qu'une grande partie des symptômes secondaires voient leur origine ainsi expliquée, plutôt que par une irritation essentielle du système nerveux sympathique extrarachidien. Pratiquons la faradisation des carotides de la façon suivante : le pôle indifférent représenté par une large électrode de 20 centimètres carrés bien humectée d'eau de fontaine tiède appliquée sur la nuque, tandis que l'électrode active sera un bouton olivaire tenu à la main par un manche porte-électrode ordinaire; l'électrode active sera la négative; nous l'appliquerons sur la région carotidienne à 1 centimètre environ au-dessous de l'angle du maxillaire inférieur, en appuyant suffisamment pour bien percevoir (1) Le même auteur fait observer que le goitre exophtalmique est fréquemment associé ou combiné aux précédentes manifestations morbides. — Vigouroux in Manquât, Traité de thérapeutique Paris, 1898. * 21 322 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE les battements du vaisseau, nous rapprocherons les bobines de l'appareil d'induction jusqu'à ce que de légères contractions se manifestent daûs les muscles voisins; l'appareil ainsi réglé, nous interrompons de temps en temps le courant pour éviter de fatiguer les éléments contractiles per une excita- tion trop prolongée; cette manœuvre durera deux à trois minutes pour chaque côté. Le résultat de cette application est immédiatement appréciable : on voit le calibre des vaisseaux diminuer et les battements devenir moins tumultueux: nous en inférons immédiatement que la circulation cérébrale a dû être régula- risée au moins momentanément. D'un autre côté, nous sommes en droit de penser que l'action de l'électricité ne s'est pas localisée à la région voisine de l'électrode négative. La résistance du liquide sanguin étant plus faible que celle des tissus environnants, tout nous porte à croire que la masse encéphalique a pu être influencée par le courant électrique et que les parois artérielles ont été tonifiées. En tout cas, le résultat de cette intervention ne se borne pas aux effets objectifs décrits plus haut, le malade éprouve un sentiment de calme et de bien-être qu'il accuse immédiatement et qui persiste pendant un temps variable suivant les cas. Au bout de plusieurs séances, le tremblement dimi- nue, les vertiges, les faiblesses des jambes s'espacent et tendent à disparaître. Contre la tachycardie, on peut pratiquer avec avantage la faradisation de la région précordiale. Cette fois, on emploie, comme électrode active, un tampon plus large, de forme circulaire, de 3 à 4 centimètres de diamètre. Nous savons que l'excitation physiologique du cœur par l'électricité se traduit par une sys- tole plus large et mieux marquée, par une tendance à reprendre le rythme ordi- naire, lorsqu'on électrise un organe affaibli expérimentalement. Cette pratique est donc théoriquement légitime, et l'expérience prouve que la tachycardie diminue, au moins passagèrement, à la suite de la faradisation précordiale pratiquée de la même manière que précédemment pendant trois à quatre minutes. Nous savons que l'exophtalmie est due, au moins en partie, à des troubles d'in- nervation sympathique qui se traduisent par une vaso-d datation exagérée des vaisseaux rélrobulbaires : il est donc permis de provoquer la même excitation électrique avec toutes les précautions que comporte la délicatesse de l'organe; on pourra pratiquer la faradisation des globes oculaires par l'intermédiaire des paupières, toujours avec le pôle négatif comme électrode active; enfin la parésie de l'orbiculaire, du sourcilier pourra être combattue par la faradisation locali- sée de ces muscles. Le résultat immédiat est presque toujours appréciable: il se produit une rétraction du globe oculaire et les paupières exécutent plus cor- rectement l'occlusion complète des yeux. Enfin le même procédé sera encore employé pour faire subir à la glande thyroïde un certain degré de diminution de volume. Selon le degré d'hypertro- phie, on se bornera à électriser la glande seule à l'aide du tampon large. Si les mus-cles hyoïdiens sont soulevés et distendus par la tumeur, on obtiendra un résultat favorable en faradisant les sterno-hyoïdiens et sterno-thyroïdiens qui, agissant à la façon d'une sangle, pourront concourir à maintenir plus efficace- ment la réduction de volume qui n'est d'abord que passagère, mais qui d'ordi- naire se maintient dans des limites satisfaisantes au bout de cinq à dix séances. L'électrisation de la glande est encore indiquée par le fait que nous pouvons par ce procédé espérer d'agir sur sa sécrétion interne et la modifier favorablement. C'est du moins la conclusion logique que l'on peut tirer du fait que ce procédé a toujours pour résultat d'améliorer les symptômes cardinaux de la maladie et de ne jamais rencontrer d'intolérance. F. MALLY. — TRAITEMENT ÉLECTRIQUE DANS LA MALADIE DE RASEDOW 323 Ainsi envisagé, il n'est pas douteux que le traitement électrique de la maladie de Basedow ne soit d'une grande efficacité et ne puisse, dans un grand nombre de cas, conduire à la guérison, c'est à-dire à la disparition progressive et com- plète de tous les symptômes morbides, y compris les symptômes secondaires tels que l'aménorrhée, l'astasie, le tremblement, etc. Cette efficacité a été reconnue par Charcot lui-même, qui, vous le savez, était un grand sceptique en matière de thérapeutique; c'est également l'avis de tous les médecins qui ont entrepris de soigner les malades en se conformant exactement aux principes élémentaires qui constituent cette remarquable méthode; vous l'avez reconnu, c'est, en effet, la méthode de Vigouroux que je viens de vous exposer sans y changer le moindre détail(l); elle a pour elle non seulement la logique la plus rigoureuse, mais encore la consécration d'une longue pratique. Vous me saurez gré, messieurs, de n'apporter ici ni chiffre, ni stalistique qui n'apporteraient à mon sujet qu'un illusoire semblant de précision. Le syndrome Basedowien est tellement variable, qu'il échappe lui-même à tout essai de clas- sification clinique. Tant que nous ne serons pas mieux éclairés sur l'ana ternie pathologique, l'étiologie et surtout la palhogénie de la maladie, notre impuis- sance en la matière sera la même. Pour nous résumer, nous dirons que la méthode de la faradisation des caro- tides permet de traiter avec succès la grande majorité des cas de maladie de Basedow. Un petit nombre de malades seront peut-être réfraclaires à ce traite- ment; mais, si de ces derniers cas on retranche les insuccès dus à l'indocilité du malade ou au défaut de technique du praticien, le nombre de ces échecs sera vraiment bien restreint et ne témoignera en rien contre l'efficacité du traitement électrique. La durée du traitement est des plus variables : nous avons vu des malades guérir en l'espace d'un mois sous l'influence du seul traitement électrique. Le plus souveni il faudra beaucoup plus de temps pour aiteindre un résultat satisfaisant. Enfin nous savons tous que beaucoup de malades présentent des périodes de rémission et d'exacerbation. 11 faut alors savoir n'intervenir avec l'électrode qu'au moment des accès, laissant au traitement général le soin d'atténuer la maladie en modifiant peu à peu le terrain sur lequel elle évolue. Il est à remarquer enfin que le traitement électrique symptomatique que nous venons de décrire en détail permet la diète médicamenteuse absolue et dispense d'avoir recours aux pratiques hydrothérapiques, qui sont mal supportées par les malades, tandis que, au contraire, l'hygiène alimentaire conserve toute son importance et forme la partie peut-être la plus importante du traitement consi- déré dans son ensemble. Jusqu'ici nous n'avons pas mentionné Tusage de la galvanisation. Ce traite- ment est cependant le premier en date et a d'abord été préconisé en Aile magne. A la Salpèlrière des essais comparatifs ont été tentés et c'est après cette épreuve que l'on a été amené à préférer la faradisation. Certains auteurs fran- çais, parmi lesquels nous citerons M. Larat et M. Bordier, ont eu recours à la galvanisation avec avantage. Sans vouloir mettre en doute son efficacité, nous le placerons cependant au second rang pour les deux raisons suivantes : 1° Il est, par rapport à la faradisation, d'un emploi beaucoup plus délicat à cause des troubles vaso-moteurs périphériques. La résistance électrique étant (I) Vigouroux, Progrès médical. 324 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE très faible, la peau présente une fâcheuse tendance à l'escharification, et peu de malades échappent à cette complication désagréable, quelles que soient les pré- cautions que l'on prenne, étant donné le grand nombre d'applications que l'on est appelé à exécuter. 2° Il est facile de se rendre compte que ce procédé ne permet pas l'exécution du programme que nous nous sommes tracé au début, il ne permet d'obtenir ni la réduction de calibre des carotides, ni la rétraction de la tumeur thyroïdienne et des globes oculaires; son rôle se bornerait à agir sur la sécrétion interne de la glande. De ce trop court aperçu, nous retiendrons : I. —Que l'électricité sous toutes ses formes peut être utile dans le traitement de la maladie de Basedow. II. _ ]\ous nous sommes efforcés de montrer qu'on peut concevoir un traite- ment électrique rationnel qui peut s'adapter à toutes les formes de la maladie de Basedow. Il consisie, en effet, à tenir compte constamment de l'état du malade général et symptomatique; un traitement univoque de la maladie de Basedow serait un non-sens thérapeutique. III. — L'électricité statique peut être utilisée avec avantage lorsqu'on a affaire à des malades à nutrition ralentie. Dans le cas contraire, cet agent n'est pas toléré et son emploi peut être nuisible. IV. — L'électricité faradique doit être employée pour combattre isolément tous les symptômes morbides de la maladie de Basedow : dilatation des caro- tides, hypertrophie de la glande thyroïde, exophtalmie, parésies musculaires, tachycardie. Son emploi judicieux amène toujours la diminution, au moins momentanée, des symptômes pénibles ; on ne constate jamais d'intolérance. V. — L'électricité galvanique est d'un emploi plus restreint; ce mode d'élec- trisation, dont l'efficacité n'est pas douteuse, peut, dans certains cas, être utilisé seul ou encore combiné avec l'électricité faradique. Discussion. — M. Bordier remercie M. Mally de son intéressant rapport; il fait remarquer que la pathogénie de la maladie de Basedow s'est éclaircie d'un joui- nouveau depuis les belles recherches de M. Moussu, professeur à l'École vétéri- naire d'Alforl, et que le médecin a grand intérêt à connaître les progrès de la physiologie pathologique. Dès 1880, Sandstrom a décrit de petites glandes dans le corps thyroïde de l'homme et des animaux; celles-ci, au nombre de quatre, se trouvent au point de pénélration des artères thyroïdiennes. Après différents auteurs, Moussu a montré que ces glandes, appelées glandes parathyro'ides, ont une couleur, une consistance et une structure histologïque différentes de celles du corps thyroïde; mais c'est surtout l'expérimentation physiologique qui est intéressante, puisqu'elle a permis d'établir qu'il y a deux fonctions complètement différentes : une fonction thyroïdienne et une fonction parathyroïdienne. Si, en effet, on enlève à une série d'animaux le corps thyroïde, en respectant soigneusement les glandes parathyroïdes, les sujets présentent des modiiicalions dans leur nutrition générale, et, s'ils sont jeunes, on voit apparaître le créti- nisme atrophique, mais cette ablation n'est jamais suivie de mort. Si, au contraire, on enlève les glandes parathyroïdiennes, en laissant subsister le corps thyroïde, des accidents aigus et graves apparaissent. A la suppression de la fonc- tion parathyroïdienne fait suite un appétit capricieux, une élévation légère de la température, une augmentation du nombre des battements du cœur, de la dyspnée ; BOBDIER. — TRAVAIL CARDIAQUE DANS LA MALADIE DE BASEDOW 325 enfin, de l'albuminurie. On reconnaît là le tableau symptomatique principal du goitre exophtalmique et, comme le fait remarquer très justement l'auteur, on est obligé de conclure que la maladie de Basedow se rattache à l'insuffisance de la sécrétion interne des glandes parathyroïdes. Comment l'insuffisance parathyroïdienne est-elle produite chez les base- dowiens? Il n'est peut-être pas téméraire de penser que l'hypertrophie du corps thyroïde constituant le goitre vient comprimer les organes parathyroïdiens qui sont en partie inclus dans la masse thyroïdienne, et que leur fonction physiolo- gique se trouve ainsi diminuée ou abolie, suivant la gravité de l'affection. D'après cela, il est possible de voir quelle est la forme de courant électrique qui agira le mieux dans le goitre exophtalmique. Le problème thérapeutique à résoudre consiste à exciter le plus énergiquement possible la sécrétion interne des glandes parathyroïdes. Or, chacun sait que c'est le courant galvanique qui a le plus d'action sur la sécrétion glandulaire en général. C'est donc à cette forme de courant électrique qu'il convient de s'adresser logiquement. M. Bordier est, par conséquent, d'avis que le principal élément du traitement électrique de la maladie de Basedow, c'est la galvanisation appliquée sur la tumeur thyroïdienne, de façon que les lignes de tlux du courant puissent atteindre facilement les glandes parathyroïdes. Quant au courant faradique, son emploi n'est point à rejeter, on s'en servira contre l'exophtalmie, en l'appliquant suivant la méthode indiquée par M.Mally, d'après M. Vigouroux. A l'appui des conclusions précédentes. M. Bordier rapporte trois observations de maladie de Basedow, traitées exclusivement par le courant galvanique, et dans lesquelles l'amélioration ou la guérison montrent l'efficacité de cette tech- nique. M. Guilloz, de Nancy, doit publier prochainement deux observations de maladie de Basedow grave, qu'il a guérie chaque fois par le courant continu. De tout cela, il ressort que, contrairement à l'opinion exposée dans le rapport de M. Mally, c'est non le courant iaradique qui doit tenir la première place dans le traitement du goitre exophtalmique, mais bien le courant galvanique. M. BORDIER. Valeur du travail cardiaque dans la maladie de Basedow. — On sait que le ventricule gauche effectue à chaque systole un travail mécanique que l'on peut évaluer à environ 0,3 kilogrammètre Chez un sujet normal, le travail cardiaque correspondant à un mois est de 55.987.200 kilogrammetres, soit 746.496 chevaux-vapeur. (1). Chez un baseiowien, dont le cœur effectue 130 systoles par minute, ce tra- vail s'élève par mois à 101.088.000 kilogrammetres, ou 1.347.840 chevaux. Le ventricule gauche d'un tel malade travaille donc beaucoup plus qu'il ne le devrait, et l'excès de travail mécanique est de 601.344 chevaux par mois ; il est de 7.-216. 128 chevaux par an. Est-il possible, dans ces conditions, que cet énorme supplément de travail accompli par le muscle cardiaque, qui n'avait pas été destiné à une telle tâche, n'intervienne dans le syndrome basedowien ? Celte grande quantité de travail (l) L'évaluation en chevaux-vapeur a simplement pour but, en divisant par 7b le chiffre du travail, de fournir un nombre moins grand. Il ne s'agit pas ici d'apprécier la puissance mécanique du cœur. 326 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE pourrait bien être la cause de certains symptômes observés daus cette maladie, tels que la transpiration et le tremblement. On comprend, en tous cas, très aisément, que le traitement électrique par la galvanisation négative de la tumeur thyroïdienne, et dont l'effet immédiat est de diminuer le nombre des pulsations cardiaques, procure aux basedowiens un bien-être qu'ils accusent tous, et très nettement. Un fait qui plaide en faveur de l'opinion précédemment émise, c'est qu'à mesure que le nombre des pulsa- tions baisse, et que, par conséquent, le travail cardiaque diminue, on voit la résistance électrique de la peau aller en augmentant, ce qui prouve que la transpiration cutanée est moins abondante. C'est, d'ailleurs, la tachycardie qui constitue le symptôme le plus important de la maladie de Basedow; c'est aussi contre ce symptôme que l'on doit diriger le traitement, afin d'empêcher le cœur d'effectuer un travail mécanique nuisible. Discussion. — M. Bergonié : N'y a-t-il pas confusion entre : travail mécanique et puissance mécanique du cœur ? M. BERGONIÉ. Méthode pratique et rapide des mesures de résistances en clinique. Deux dispositifs. — L'auteur a déjà fait connaître une méthode de mesure basée sur l'emploi d'un téléphone différentiel. Il en fait connaître aujourd'hui une autre, qui lui paraît plus pratique et qu'il appelle méthode de réduction à l'unité. Elle peut être employée dans tous les services de clinique où existe une canalisation de courant contenu de 110 volts. Elle est basée sur la mesure de la différence de potentiel qui existe aux électrodes appliquées sur le malade, lorsque l'intensité qui tra- verse celui-ci est de 1 niA.. Les instruments nécessaires sont : un miiliampère- mètre et un voltmètre sensible gradué en ohms. Il donne de plus une variante de cette méthode, qui en est la simplification, dans ce sens qu'il supprime le voltmètre et le remplace par un rhéostat faisant office de potentiomètre. La mesure d'une résistance clinique consiste alors, avec cet appareil, à amener l'aiguille du potentiomètre en un point donné, de manière à établir dans le circuit du malade une intensité de 1 mA. et à lire sur l'échelle de celui-ci la résistance trouvée. MM. BORDIER et COLLET. Traitement de l'ozène par les courants de haute fréquence. — Devant les résultats obtenus dans les dermatoses par les courants de haute fréquence à tension élevée et en applications monopolaires, les auteurs ont pensé que la nutrition altérée des muqueuses pourrait aussi se trouver fortement améliorée par ces mêmes courants, et qu'en particulier dans l'ozène, on pourrait retirer un certain bénéfice de ce mode de traitement. La première malade traitée est une jeune fille de quinze ans, qui présentait une rhinite atrophique avec de nombreuses croûtes, surtout dans la fosse nasale droite ; le pharynx était aussi très atteint et avait de nombreuses croûtes. La fédidité était repoussante. Les courants de haute fréquence ont été appliqués à l'aide d'une électrode SCHICKELE. — CONDENSATEURS PLANS DE CAPACITÉ VARIABLE 32T spéciale à manchon de verre très étroit pouvant pénétrer dans les fosses nasales. Les étincelles étaient appliquées au fond de chaque fosse pendant deux minutes, puis au pharynx pendant une à deux minutes, en se servant de l'abaisse-langue. Les séances furent faites deux fois par semaine ; un mois après le commen- cement du traitement, l'examen montra qu'il n'y avait plus de croûtes dans le nez; celles du pharynx nasal se réduisaient à peu de chose. La fétidité était très atténuée. On ne fit plus alors qu'une séance par semaine pendant un mois ; au bout de ce temps, on trouva la fosse nasale gauche normale : plus de croûtes dans la fosse navale droite ni dans le pharynx nasal, dont la sécheresse avait disparu. Plus de fétidité ; l'odorat est très amélioré. La malade tut alors considérée comme guérie de son ozène, et le même bon état s'est maintenu dans la suite. Le second cas traité par MM. Bordier et Collet est le frère de la malade pré- cédente. C'est un jeune homme, âgé de dix-huit ans, qui présentait de la rhinite atrophique très fétide à gauche, et beaucoup de croûtes teintées en noir par du sang provenant d'épistaxis fréquentes, Après une dizaine d'applications de haute fréquence, l'amélioration était considérable; le malade dut alors inter- rompre son traitement, MM. Bordier et Collet concluent de ces observations que les applications des courants de haute fréquence dans les fosses nasales et sur le pharynx consti- tuent un des procédés les plus sûrs et les plus énergiques que l'on possède pour le traitement de l'ozène. M. SCHICKELE Graduation de l'énergie employée dans la franklinisation hertzienne au moyen de condensateurs plans de capacité variable. — Le procédé consiste à construire sur la paroi antérieure de la cage renfermant la machine statique deux condensa- teurs utilisant comme diélectrique la lame de verre constituant cette paroi, tandis que l'armature interne, formée de papier d'étain, est reliée aux pôles de la machine, d'une part, aux boules d'un excitateur, d'autre part. Cette arma- ture occupe la partie supérieure de la lame de verre formant la paroi de la cage; elle est soigneusement isolée à la gomme laque et demeure fixe. L'arma- ture externe, elle, est mobile et se déplace verticalement devant l'armature in- terne. Pour cela, elle est fixée sur une autre lame de verre moitié moins haute que celles portant l'armature interne, qui coulisse verticalement dans deux rai- nures appliquant le papier d'étain sur le diélectrique. On peut ainsi, en faisant engager plus ou moins l'armature externe sur l'interne, faire varier la capacité du condensateur. Celle-ci, déterminée en microcoulombs par la formule KS est inscrite sur une graduation placée sur le cadre en bois qui forme bâti, un index se déplace avec la lame mobile et permet, pour chaque position de celle-ci, de connaître la capacité en jeu et d'apprécier ainsi en microcoulombs le mo- ment d'apparition de la secousse musculaire par excitation des points moteurs. On a ainsi un procédé commode pour apprécier l'énergie employée dans la franklinisation hertzienne. 328 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE M. BERGONIÉ Technique de l'application du traitement électrique dans les scolioses de l'enfance ou de l'adolescence. — Cette technique comprend : 1° Yexamen électrique préa- lable des muscles de la masse lombaire, de la paroi thoracique et de la nuque; 2° la source de courant employé, qui doit être une bobine à gros fil, avec inter- rupteur rapide; 3° les interruptions rythmiques, qui doivent être faites soit par un métronome inverseur, soit pour un rhéostat ondulant ; 4° la graduation du courant, faite par un rhéostat; 5° les électrodes, devant se mouler parfaitement sur les surfaces, souvent très irrégulières, ù électriser; 6° les points d'applica- tion, qui sont situés du côté convexe de la gouttière vertébrale, et seront choisis de telle manière qu'au moment de la contraction faradique il y ait redressement ou tendance au redressement de la déviation ; 7° l'intensité du courant, qui devra être aussi élevée que possible, mais sans provoquer aucune douleur; 8° la durée d'application, qui peut aller jusqu'à une heure; 9° la fréquence des séances, qui peut varier depuis trois par semaine à deux dans la même journée; 10° les contre- indications du traitement électrique, qui sont : toute ostéite vertébrale ou inflammation articulaire. L'auteur résume ces indications par une formule de prescription. M. BORDIER Appareil éleclromélrique pour la mesure du débit des machines électrostatiques. M. TURPAIN, à Poitiers. Les phénomènes de luminescence dans l'air raréfié et les dispositifs de production de courants à haute fréquence. — Les effets lumineux que les courants de haute fréquence permettent de produire peuvent être rapportés à deux catégories : 1° Les effets de luminescence produits à l'aide d'ampoules dont l'atmosphère intérieure est amenée cà un degré convenable de raréfaction, que ces ampoules contiennent ou non des fils conducteurs. Ce sont les effets lumineux que M. Tesla a obtenus le premier au cours de ses expériences ; 2° L'entretien des lampes à incandescence par les courants de haute fréquence. L'incandescence de filaments de lampes par ces courants a été obtenue pour la première fois par M. Elihu Thomson. Les dispositifs de production des courants de haute fréquence empruntent tous une bobine d'induction qui entretien un transformateur à haute fréquence, un condensateur et un exploseur ou excitateur. Les effets lumineux de la première catégorie (luminescence) peuvent être produits dans les mêmes conditions et avec la même intensité alors qu'on supprime successivement le transformateur, le condensateur et même l'exploseur ou exci- tateur. Une bobine d'induction en activité suffit seule à les produire. Les effets lumineux de la seconde catégorie (incandescence) nécessitent l'utili- sation des dispositifs énoncés ci-dessus. Une seule bobine d'induction ne permet pas de les reproduire. Alors même que le transformateur et le condensateur sont adjoints à la bobine, si l'exploseur ou excitateur est supprimé, le phéno- mène d'incandescence disparaît. BORDIER ET CLUZET. — RÉACTIONS ÉLECTRIQUES DU MUSCLE LISSE 32$ On constate également que deux fils parallèles concentrant le champ d'action produit par les dispositifs ci-dessus énoncés ne donnent lieu à des ondes sta- tionnâmes susceptibles d'être décelées soit par un résonateur Hertz, soit par un résonateur à coupure, soit encore par des résonateurs disposés à l'intérieur de cloches à air raréfié (1), qu'autant que l'exploseur ou excitateur a été conservé. Les diverses expériences faites ont permis une première analyse expérimen- tale des dispositifs de production des courants à haute fréquence. Cette analyse conduit aux conclusions suivantes: 1° Les effets de luminescence doivent être rapportés à de simples phénomènes d'induction susceptibles d'être rapprochés des effets d'illumination produits dans les tubes de Geissler; 2 U Les effets d'incandescence nécessitent la production d'ondes électriques, dont l'appareil nécessaire de production est l'exploseur ou excitateur. Les expériences entreprises permettront peut-être de délimiter le rôle de cha- cun des trois appareils (transformateur, condensateur, exploseur) qui consti- tuent un dispositif pour courants à haute fréquence dans la production de ces courants. MM. BARDIER et CLUZET. Sur les réactions électriques du muscle lisse [Muscle de Millier). — Les résultats obtenus par les différents auteurs qui se sont occupés des phénomènes électroto- niques des muscles lisses et des nerfs sans myéline, en particulier Biedermann, Schillbach, Luderitz, Uexkuhl, Mendelssohn, ne conduisent pas à une formule générale, et on constate d'importantes divergences entre ces auteurs. Au cours de certaines recherches que nous avons faites sur les réactions élec- triques des muscles lisses de l'intestin par excitation directe et indirecte, nous avons constaté, après d'autres, que la contraction de fermeture à l'anode apparaît plus tôt qu'à la catode, lorsque l'intensité du courant continu croît à partir de zéro. La réponse des fibres de l'intestin à l'excitation électrique se complique des mouvements normaux de l'organe et, en particulier, dans le cas de l'excitation indirecte, l'expérience présente certaines difficultés techniques qu'il a intérêt à éviter. Le muscle de Millier présente, à cet égard, des avantages qui nous ont décidés à rechercher sur lui l'action des divers pôles par excitation indirecte. On sait que ce muscle comprend les fibres musculaires lisses de l'aponévrose orbito- oculaire; il est innervé par le sympathique, et sa contraction provoque l'exoph- talmie. Cette exophtalmie peut être la conséquence directe de l'excitation du sympathique cervical ou émaner d'autres centres nerveux cervico-dorsaux, dans les cas d'excitation centrale directe ou réflexe. Technique. — Nous avons opéré sur le chien. La contraction du muscle de Mûller était enregistrée d'après la méthode de M. Jolyet, consistant à appliquer sur la face antérieure du globe oculaire le levier d'un tambour enregistreur. On mettait à nu le vaguo-sympathique, dont on excitait le bout périphérique en employant la méthode d'excitation unipolaire. L'électrode indifférente était. (1) Congrès de l'Associalion, raris, 1900. 330 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE placée sur le tronc de l'animal, l'électrode active, impolarisable, sur le nerf; celui-ci était isolé complètement des tissus voisins dans toute la partie excitée. Résultats. — Lorsque l'intensité du courant continu croit à partir de zéro, la contraction apparaît d'abord à la PFe, puis à la NO (on sait qu'au contraire, si l'on excite les nerfs moteurs des muscles striés, ce sont les contractionsà laNFe, puis à la PO qui apparaissent d'abord). Le seuil de l'excitation correspondait à une intensité moyenne de 2 mA. Comme on le voit, l'ordre particulier dans lequel apparaissent les contractions de fermeture est le même que pour l'intestin, et l'ordre d'apparition des secousses d'ouverture est également anormal. Nous avons, de plus, constaté que ce résultat est constant, soit que le nerf n'ait pas été préalablement sectionné, soit qu'on utilise des électroses polari- sables. En définitive, les réactions électriques particulières que présentent les muscles de l'intestin se retrouvent avec plus de netteté sur le muscle de Mùller, quand on excite le sympathique cervical. — Se a nt»e du 11 août — M. le D r LEREDDE, Directeur de l'Établissement dermatologique de Paris. Mode d'action des agents physiques faisant partie du domaine de V électricité médicale dans le traitement des lupus. (Rapport présenté à la Section.) Les méthodes de traitement du lupus tuberculeux (lupus de Willan) et du lupus érythémateux (lupus de Cazenave), qui vont être étudiées dans leur mode d'action, doivent être énumérées dès le début de ce rapport ; ce sont : La méthode galvanocaustique; L'électricité de haute fréquence; La radiothérapie; La photothérapie. On voit que je suis conduit à comprendre, dans mon ?ujet, des méthodes telles que la photothérapie et la galvanocautérisation, où l'action de l'électricité elle- même sur les tissus est nulle ; mais ces méthodes sont parmi les plus impor- tantes dans le traitement des lupus, et il me suffit, pour justifier leur étude, de faire remarquer qu'en général la cautérisation dans ces maladies se fait au moyen de cautères portés à l'incandescence par le courant de la pile, et que presque toujours en photothérapie on utilise les rayons produits par des lampes à arc, la lumière du soleil étant peu employée depuis les perfectionnements techniques qui ont été réalisés de tous côtés. — D'autre part, l'action radiothé- rapique elle-même n'est pas due à des ondes électriques, mais bien aux rayons X. L'étude du mode d'action ayant pour principal intérêt de permettre de com- prendre les effets de toutes ces méthodes sur les tissus lupiques et les résultats de leur application, je devrai également étudier ceux-ci d'une manière générale. Avant de serrer de près le sujet que j'ai à traiter devant l'Association pour l'Avancement des Sciences, je dois parler en dermatologiste et exposer quelques D r LEREDDE. — L'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE DANS LE TRAITEMENT DES LUPUS 331 considérations préalables sur les diverses formes de lupus, nécessaires pour bien comprendre le mode d'action des diverses méthodes que j'ai énumérées. * * * Après Besnier et Hutchinson, j'admets que le lupus érythémateux est une tuberculose de la peau. Cette affection doit rentrer dans le groupe établi par Darier sous le nom de tuberctUides, auquel j'ai donné le nom A'angiodermites tuberculeuses, pour mettre en relief le rôle prépondérant des lésions des vaisseaux sanguins dans leur processus (1). J'admets que le lupus érythémateux est une tuberculose locale, extrêmement atténuée. La question de la nature tuberculeuse du lupus de Willan ne doit plus même être discutée. Il représente une forme plus virulente que le type de Cazenave, dans la grande majorité des cas. Les réactions anatomiques, dans ces deux formes de lupus, sont bien diffé- rentes, quoiqu'ilexiste entre eux tous les intermédiaires (lupus érythémato-tuber- culeux ou érythématoïde de Leloir). Le lupus érythémateux présente des formes superficielles, aberrantes, conges- tives, susceptibles de régression spontanée, où les lésions vasculaires sont prédo- minantes, et des formes profondes, tenaces, fixes, où existent en outre des lésions graves du tissu conjonctif, de l'épiderme et de ses annexes épithéliales. Dans toutes les formes, le point de départ paraîtse trouver dans le réseau vascu- laire hypodermique, comme dans les autres tuberculides, en particulier dans l'érythème induré de Bazin, dont l'origine profonde est cliniquement évidente. Mais cette notion de profondeur réelle n'est pas admise par la plupart des der- matologistes qui traitent les lupus érythémateux, ou du moins ils ne paraissent pas en tenir compte dans la pratique. Et c'est là certainement une des raisons pour lesquelles la thérapeutique du lupus de Cazenave est encombrée, dans les livres, d'une foule de moyens qui ne peuvent avoir aucune action, et qui ne paraissent agir, à mon avis, qu'en raison de l'existence de types spontanément curables. Le lupus tuberculeux se présente bien rarement sous un type superficiel. On doit le considérer comme une lymphangite réticulaire tuberculeuse (2), qui a son point de départ habituel, non constant toutefois, dans la muqueuse nasale (Audry, Dubreuilh, Leredde). La profondeur des lésions, dans le lupus tuber- culeux de la face, dépasse tout ce qu'on peut imaginer à priori. La démonstra- tion en est facile. Il est d'abord très rare que les caustiques chimiques, si profonde que soit leur action, amènent laguérison du lupus ; en outre, l'ablation complète du lupus, en plein hypoderme, telle que la pratique le professeur Lang, de Vienne, est suivie de récidives 48 fois sur 100. Dans la thérapeu tique des lupus, dans le jugement que l'on doit porter sur les méthodes à employer, on ne devra jamais perdre de vue ces considérations sur la structure et la profondeur, que je pourrais développer beaucoup plus ; on n'oubliera pas non plus qu'on a affaire à des lésions tuberculeuses, c'est-à-dire extraordinairement rebelles à tous les topiques de quelque nature qu'ils soient; et enfin on se rappellera qu'il s'agit de lésions parasitaires, c'est-à-dire suscep- tibles de repulluler, pour peu que la stérilisation des régions malades n'ait pas (1) Leredde, — Congrès de Médecine de Toulouse, avril 1902. (2) Leredde, in Hallopeau et Leredde : Traité pratique de Dermatologie, Lupus tuberculeux. 332 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE été complète. On devra, dans tous les cas, chercher à agir aussi profondément que s'étendent les lésions que l'on veut traiter et, en outre, chercher à stériliser d'une manière complète les régions malades, si l'on veut, comme on le doit, amener la guérison définitive, et ne pas se contenter d'améliorer, comme on l'a fait autrefois, comme on le fait trop souvent encore, les lupiques, et d'en faire ainsi des déclassés obligés de se soigner pendant une grande partie de leur vie (1). Aux deux extrémités de l'échelle des lupus, on trouve des lupus « intrai- tables », incurables réellement par toutes les méthodes locales : je veux parler, d"une part, des formes les plus superficielles, les plus fugaces du lupus érythé- mateux, qu'on peut faire disparaître sur un point, mais qui reparaissent sur un autre, et de lupus tuberculeux d'origine profonde, avec lésions graves des muqueuses, où la récidive, quand la guérison locale est possible, est conditionnée par la persistance du lupus des muqueuses, que les rhinologistes sont trop souvent impuissants à guérir. — Il ne faut pas oublier cependant que, parmi les lupus « intractabilis », il en est un certain nombre qui n'ont pas été tels à l'origine, et qui sont devenus incurables seulement parce que le traitement n'a été fait ni d'assez bonne heure, ni assez énergiquement. Le nombre des lupus tuberculeux réellement incurables n'est évalué par Finsen qu'à deux pour cent (Congrès de Dermatologie, Paris 1900 et Gomm. orale). En ce qui concerne le lupus érythé- mateux, il est impossible d'établir une statistique pareille; il n'est pas douteux que le nombre des « intractabilis » ne soit plus élevé. Mais, dans les formes fixes et profondes de ce type, l'incurabilité actuelle est due seulement à ce que nous ne disposons pas de moyens physiques sutfisamment énergiques, pouvant pénétrer tous les tissus à une profondeur suffisante. Après avoir exposé ces faits sur la curabilité des diverses formes du lupus, il me reste à dire quelques mots au sujet des considérations esthétiques. La plu- part des lupus tuberculeux ou érythémateux siègent à la face ; toutes choses égales d'ailleurs, entre deux méthodes curatives, nous devons préférer celle qui laissera le moins de traces définitives de son action. Et, pour chacune des méthodes que nous étudierons, nous aurons à nous préoccuper de ce point de vue. Enfin, nous avons à tenir compte des douleurs produites par le traitement ; il nous suffira de rappeler que la photothérapie, la radiothérapie ne provoquent pas de douleurs; que l'électricité de haute fréquence ne cause que des sensations désagréables, mais que tout malade peut tolérer; que, par contre, la galvano- cautérisation provoque des douleurs vives. Méthode galvanocaustique ou méthode de Besnier. On sait en quoi consiste cette méthode, qui a été et est encore si répandue et a représenté un tel progrès sur les méthodes anciennes. Elle emploie une source d'électricité constituée en général par des piles au bichromate, mais on peut se servir du courant fourni par les secteurs d'électricité ou d'accumu- (I) J'ai déclaré, je déclare de nouveau, que toute méthode d'amélioration chez les lupiques est une mauvaise méthode, et que nous ne devons employer chez eux que des méthodes démontrées cura- tives. J'ai même écrit que toute méthode d'amélioration était d'autant plus mauvaise qu'elle donnait des résultats esthétiques plus satisfaisants, plus susceptihles de faire illusion au médecin et au malade. Certaines méthodes dans des cas bien déterminés peuvent être considérées comme des méthodes adjuvantes : ainsi le permanganate de potasse, proposé par Butte en France et employé par Hallopeau. D 1 LEREDDE. — l'ÉLECTRICLTÉ MÉDICALE DANS LE TRAITEMENT DES LUPUS 333 lateurs. Le courant circule dans une anse en platine, recourbée, qui est portée au rouge sombre et introduite dans les tissus ; on produit ainsi une cautérisation thermique. Les effets de cette cautérisation sont : 1° La destruction des bactéries ; 2° La mortification des tissus suivie d'une liquéfaction graduelle et de l'éva- cuation des régions nécrosées ; 3° La réparation par sclérose dermique consécutive, cicatrisation profonde et superficielle. Des recherches intéressantes dues à Unna nous montrent, plus en détail comment la chaleur agit sur les tissus. Les faisceaux conjonctifs du derme deviennent extrêmement volumineux et se coagulent, les vaisseaux sont rétrécis, les fibres élastiques sont dissociées. Tels sont les effets immédiats. Mais, au bout de vingt-quatre heures surviennent des phénomènes réactionnels, et on observe toutes les lésions de l'inflammation : dilatation des vaisseaux, prolifération des cellules fixes, diapédèse. L'œdème se produit et augmente pendant plusieurs jours, alors même que diminuent les autres phénomènes inflammatoires. Le processus de réparation n'a pas été étudié de près. Ce qui est certain, c'est que sa régularité dépend de l'évacuation régulière et rapide des produits mor- tifiés, et que le pansement appliqué sur les régions galvanocautérisées joue, par ses qualités physiques, le plus grand rôle dans l'état esthétique consécutif. 11 faut noter ici que la perfection des cicatrices n'est pas après la galvanocautéri- sation ce qu'elle est après la scarification, ni surtout après la photothérapie, et cela se comprend si l'on pense à la brutalité d'action de la méthode, au niveau des points touchés, aux complications dues aux infections secondaires. Elle dépend, dans une large mesure, de la technique individuelle — ce qui est encore un inconvénient, à tout prendre : — quels qu'aient été les services rendus par la méthode, il est évident qu'elle a ses défaut?, et que maintenant, en présence de nouvelles méthodes, le champ de ses applications doit se restreindre. Ceci dit, on voit qu'il est facile de comprendre le mode d'action des galvano- cautérisations dans les lupus. Lupus érythémateux. — J'ai vu traiter un assez grand nombre de lupus éry- thémateuxpar la galvanocautérisation ; j'en ai moi-même traité un certain nombre. Les résultats ne sont pas en général très bons; je crois qu'ils pour- raient être meilleurs, si on déterminait avec précision dans quelles formes de lupus de Cazenave on doit appliquer la méthode de Besnier. A la suite des cautérisations faites sur un lupus tuberculeux, on assiste à une évacuation assez large du tissu mou de ce lupus ; mais les cautérisations faites sur un lupus érythémateux ne produisent pas le même effet, et souvent amènent seulement la formation d'eschares limitées qui sont éliminées avec lenteur. Les phénomènes réactionnels sont donc peu marqués à la suite des gai vanocautérisat ions et c'est là sans doute une des raisons pour lesquelles la cautérisation produit de moins bons effets que dans le type Willan. D'autre part, il me semble bien que la plupart des dermatologistes que j'ai vus employer la galvanocautérisation dans le lupus érythémateux ne la maniaient pas avec assez d'énergie ni à une profondeur suffisante par suite de la résistance des tissus à la pointe galvanocaustique, et par suite de considérations esthé- tiques qui ont leur valeur, mais seulement, comme je l'ai indiqué plus haut, à la condition première que le malade puisse être guéri. 334 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE Nous avons aujourd'hui dans le traitement du lupus érythémateux, des méthodes à la fois plus certaines au point de vue curatif et plus satisfaisantes au point de vue esthétique lui-même — la haute fréquence dans les formes congestives superficielles, la photothérapie dans les formes fixes sont certaine- ment préférables d'une manière générale — et la galvanocautérisation ne doit plus avoir que des applications restreintes. On peut se demander si elie ne pourrait être employée dans les lupus érythémateux fixes, extrêmement pro- fonds, qui résistent à la photothérapie, à condilion d'être maniée avec une énergie extrême. Mais lorsqu'il s'agit d'atteindre de grandes profondeurs et de faire des destructions considérables, le thermocautère devient supérieur au galvanocautère. En somme, nous croyons que celui-ci ne peut plus être appliqué qu'exceptionnellement à la thérapeutique du lupus de Cazenave. Lupus tuberculeux — Quelles sont ses applications dans le lupus tuberculeux? Dans tous les cas où celui-ci est constitué par de petits lupomes ayant un ou deux millimètres de diamètre, isolés les uns des autres, visibles par transparence à la surface, à travers l'épiderme aminci, il est indiqué de plonger la pointe gal- vanocaustique dans le lupome ; on crée ainsi une sorte de cratère grâce auquel se fera l'élimination du follicule tuberculeux. En somme, on ouvre celui-ci comme un abcès miliaire, et on cautérise la paroi. Malheureusement, nous savons qu'il ne suffit pas, en général, d'ouvrir un abcès froid pour amener sa guérison et qu'il faut stériliser complètement les parois. Or, dans les lupomes la région péricaséeuse est certainement modifiée par Faction de la pointe galvanocaustique, mais les faits prouvent qu'elle ne l'est pas en général autant qu'il le faudrait. Puis entre les lupomes restent souvent des nappes tuberculeuses, des zones non caséifiées, fertiles cependant et bacilli- fères. L'anatomie pathologique démontre que les lésions du lupus tuberculeux s'élèvent de la profondeur vers la surface ; un grand nombre de lupomes ne sont pas visibles quand on pratique la cautérisation ponctuée. Enfin, il est à craindre que, pendant le travail de réparation, des réinoculations tuberculeuses se fassent aisément dans les tissus en voie de cicatrisation, cette cicatrisation étant le but d'une prolifération active des cellules fixes et d'une diapédèse intense. Ceci fait comprendre les défectuosités de la galvanocautérisation et explique les insuccès. Dans les lupus mous, en nappe, la cautérisation ne peut se faire par pointes isolées, il faut se servir de pointes multiples; l'inconvénient est qu'on ne pénètre alors jamais assez profondément. Et dans ces formes molles, la scarification présentait autrefois de réels avantages. Pour Finsen (comme orale), la galvanocautérisation n'a plus d'indications dans le lupus tuberculeux, où le traitement doit être fait d'emblée par la photolhérapie. Je ne suis pas de cet avis, et, comme j'ai vu entre les mains de mon vénéré maître, M. Besnier. un assez grand nombre de cas de lupus de Willan guéris par la galvanocautérisation, je pense que celle-ci doit être conservée dans le traitement du lupus, en raison de ses avantages pratiques et parce qu'elle est à la portée de tous les médecins. Mais, à mon sens, elle ne doit pas être appliquée aux lupus assez petits pour qu'on puisse les enlever,, avec réunion par première intention. Dans les autres cas, le médecin a le droit de faire des galvanocautérisations ; mais, après avoir fait le traitement pendant un, deux mois, d'une manière soigneuse, il laissera reposer le malade le D 1 LEREDDE. — L'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE DANS LE TRAITEMENT DES LUPUS 335 temps nécessaire pour que la cicatrice ait pris son aspect définitif. Y a-t-il encore de nombreux lupoines, mieux vaudra ne pas continuer, car on est certain de ne pas guérir le malade et, d'autre part, on transforme le lissu lupique en tissu demi-scléreux : rebelle à l'action des rayons chimiques, le lupus peut devenir incurable. Électricité de liante fréquence. Nous ne nous occuperons pas du mode d'action de l'électricité de haute fréquence dans le traitement du lupus tuberculeux, cette action étant des plus incertaines. Les courants de Tesla et d'Arsonval ont cependant été appliqués au traitement du lupus de Willan et quelques résultats favorables ont été publiés. Mais les cas d'amélioration n'ont pas de valeur et la haute fréquence ne peut être employée dans le lupu3 tuberculeux que si elle a une valeur curative, ce qui est déjà extrêmement douteux. Pour être fixé sur ce point, il faudrait une statistique portant sur un nombre de cas assez élevé tous traités par cette méthode, indiquant les succès et les insuccès, et l'état des malades plusieurs mois après la guérison apparente. Dans le lupus érythémateux, au contraire, l'électricité de haute fréquence constitue une remarquable méthode thérapeutique, et qui est destinée à faire disparaître la plupart des anciens procédés dans le traitement des formes congeslives. Le travail du docteur Jacquot, inspiré par M. Brocq, le démontre d'une manière extrêment nette. Il est établi que les lupus superficiels du type « aberrant » de Brocq guérissent par la haute fréquence dans la grande majorité des cas ; il n'en est pas de même dans les lupus fixes où, selon toute vraisemblance, la haute fréquence guérit seulement dans quelques cas des formes fixes, purement érythémateuses. Il est, par suite, important d'étudier le mode d'action de la haute fréquence dans le lupus érythémateux et d'interpréter les résultats qu'elle fournit. Malheureusement l'étude de l'action de la haute fréquence sur les tissus est à peine faite, et les documents manquent. Il est à souhaiter que des recherches sur ce sujet nous donnent les faits positifs qui pourraient seuls éclairer notre religion. Aujourd'hui, nous sommes réduits aux hypothèses. a) Il a été démontré par Friedenthal, Bonome et Viola, Doumer et Oudin, que les courants de haute fréquence n'ont pas d'action bactéricide régulière; il n'est pas probable que cette action soit l'origine de la régression dans le lupus érythémateux. b) L'action sur le système nerveux local n'est pas douteuse; aussi bien se manifeste- t-elle par l'anesthésie qui accompagne et suit les applications de haute fréquence. Il serait facile d'édifier une théorie sur cette donnée et d'admettre une action réllexe, amenant la constriction des vaisseaux et la guérison du processus érythémateux. Mais nous arrivons heureusement à une époque où les théories de ce genre, si faciles soient-elles, rencontrent moins d'adeptes, en particulier en dermatologie, à la suite de travaux qui ont restreint largement le rôle du système nerveux dans les lésions de la peau, et en parti- culier de ceux que j'ai consacrés à ce sujet (1). Une seule interprétation me paraît acceptable sans être susceptible de démons- (P Leredde. — La fiole du système nerveux dans les dermatoses. (Arcli. Gén. de Méd. 1899.) 33G ÉLECTRICITÉ MÉDICALE tration actuelle, celle précédant l'effet direct des courants de haute fréquence sur les lésions cutanées. Ce n'est qu'une interprétation générale, et seule l'étude histologique pourrait nous rendre compte des phénomènes intimes qui se pro- duisent dans les tissus. L'action des courants de haute fréquence sur les vaisseaux cutanés est considérable; ce n'est pas une action simplement immédiate, mais bien une action à longue portée. A la congestion, à la dilatation vasculaire que produisent les applications, fait suite, dans un grand nombre de processus éry- thémateux une décongestion, une vasoconstriction prolongée. 11 me paraît cer- tain que la haute fréquence agit également sur les cellules fixes, sur les éléments en diapédèse compris dans les tissus; encore faudrait-il constater les faits, et non seulement les supposer. L'intérêt qu'il y aurait à reprendre ces recherches ne se limiterait pas à per- mettre de constater des faits non encore décrits, mais à nous fournir, sur le mode d'action de l'électricité à haute fréquence, des données nous permettant peut-être d'étendre le champ de ses applications et de modifier la technique dans le trai- tement du lupus de Cazenave de manière à obtenir des résultats meilleurs. Il est probable qu'ici, comme pour la photothérapie, les conditions physiques des tissus jouent un rôle considérable et que ce sont elles qui doivent empêcher l'action dans les formes profondes. Les recherches de Finsen nous ont montré quelles causes limitent la pénétration profonde des rayons chimiques du spectre et comment nous pouvons la faciliter; il serait à souhaiter que, par des perfection- nements dans la technique, nous puissions également porter les effluves de haute fréquence à une profondeur plus grande et à travers des tissus que nous ne pouvons traverser actuellement. Radiothérapie. Nous ne pouvons encore juger exactement de l'action ni du mode d'action de la radiothérapie dans le traitement des lupus tuberculeux et érythémateux. Alors que la photothérapie, par exemple, est une des méthodes thérapeutiques les mieux étudiées qui existent, dans ses principes, sa technique, ses effets, ses indications, alors que sa valeur a été établie sur des chiffres considérables, qui ne peuvent être révoqués en doute, la radiothérapie est une méthode incer- taine, souvent peu active, parfois trop active, susceptible d'amener des accidents graves par leur profondeur, la lenteur de leur réparation. A cause de l'énergie d'action dont elle est capable, la radiothérapie peut avoir le plus grand avenir dans le traitement des lupus, comme d'autres lésions graves, profondes de la peau, rebelles aux méthodes chimiques et aux méthodes physiques moins éner- giques. Mais elle exige une réglementation très précise, une « posologie » exacte, qui n'existe pas dès maintenant. Les résultats publiés de part et d'autre sur la radiothérapie des lupus tuber- culeux sont d'une portée discutable, parce qu'aucun auteur n'a publié une série assez nombreuse de faits et qu'à côté de cas de guérison connus on peut craindre que les cas d'insuccès n'aient pas été publiés; parce qu'on ne peut faire par suite une statistique indiquant le pourcentage des guérisons; enfin, parce que, parmi les accidents, beaucoup ne sont pas portés à la connaissance du public médical. Si de nombreux radiologistes ont obtenu des « améliorations », on peut toujours objecter que toute amélioration chez un lupique ne représente, quand il ne s'agit pas d'une méthode curalive, qu'une prolongation de la mala- die (Lereclde). D r LEREDDE. — L'ÉLECTRICITÉ MÉDICALE DANS LE TRAITEMENT DES LUPUS 337 Que la radiothérapie puisse être une méthode curative, nous n'en doutons pas. La question est de savoir dans quelles conditions elle le sera régulièrement comme la pholothérapie. Scheff et Freund, Kummel ont démontré qu'elle peut, comme celle-ci, donner des cicitrices excellentes; d'autre part, il n'y a de douleur réelle que dans le cas où l'action des rayons X a été trop intense. La radiothérapie parait devoir entrer bientôt dans une période où elle sera réelle- ment une méthode pouvant être appliquée au traitement régulier du lupus et où on pourra établir ses avantages et ses infériorités relativement à la photothé- rapie. Les récents travaux d'Oudin sont des plus encourageants dans cette voie. Il est cependant à observer que la technique indiquée par celui-ci, si elle doit prévenir tous les accidents sérieux, ne permet pas d'espérer des résultats très rapides et que la durée du traitement par les rayons X sera au moins égale à celle du traitement par les rayons chimiques. L'étude de la radiothérapie doit surtout être poursuivie sur les malaies atteints de lupus tuberculeux ou érythémateux rebelles à la photolhérapie. Avant de dire quelques mots du mode d'action de la radiothérapie sur la peau lupique, nous devons d'abord nous demander si ce sont réellement les rayons X qui agissent sur celle-ci. On sait qu'on a attribué les accidents de la radiothé- rapie soit aux rayons X, soit aux étincelles de haute fréquence développées autour des ampoules, et il ne paraît pas douteux que l'action curative dans les lupus ne soit due aux mêmes causes qui ont une action nocive. Oudin Cl) a démontré récemment que l'action nocive est due effectivement aux rayons X. Les accidents sont plus fréquents avec les ampoules riches en rayons X et d'autant plus profonds que ceux-ci sont plus pénétrants. Les écrans qui empê- chent le passage des rayons X empêchent les accidents; ceux qui permettent leur passage (feuilles d'aluminium) permettent les accidents. Kienbûckest arrivé à des résultats identiques. Nous savons aujourd'hui que les rayons de Rœntgen n'ont pas dans les condi- tions normales, d'action bactéricide, et on peut admettre, semble t— il, que les modifications qu'ils produisent dans le lupus sont dues à leur action sur les tissus, non sur les bacilles et aux réactions qui en sont la conséquence. En ce qui concerne l'action sur les tissus, des renseignements importants nous ont été fournis par les examens hislologiques de Darier. Celui-ci a constaté l'épaississement considérable de la couche cornée, ainsi que du corps muqueux et de la couche granuleuse; cet épaississement est dû dans une légère mesure à l'hypertrophie des cellules, mais bien plus à leur multiplication. Ces cellules gardent leurs caractères normaux; Darier insiste sur l'hypertrophie des grains de kératotohyaline. Les altérations des follicules pileux, réduits à de simples pro- longements épidémiques, expliquent les effets si intenses sur les poils. Les glandes sébacées et sudoripares disparaissent. Par contre, les lésions du derme sont minimes : Davier a relevé seulement une légère multiplication des cellules fixes, quelques modifications de l'architecture normale autour des follicules altérés, et de la disposition des papilles pouvant s'expliquer pir les altérations de l'épiderme. Les fibres connectives, le tissu élastique, les vaisseaux sanguins, les nerfs sont normaux. Les résultats obtenus par un histologiste aussi éminent que Darier n'ex- pliquent pas le mode d'action des rayons X sur les tissus. Il n'est pas douteux que leur action sur le derme ne soit considérable ; il est seulement prouvé que (-1) Oudin. — Considérations sur la Radiothérapie. (Annales de Dermat. et Syph., janv. 1902, p. 55. 2-2 ;; "„s ÉLECTRICITÉ m i in» Ali: cette action ne donne pas lieu » des modifications morphologiques, a dos réac- tions microscopiques importantes. Nous avons vu qu'il eu est presque, de même pour la phololhérapie : l'action des rayons chimiques sur la peau saine donne Uni à des réactions importâmes de l'épidémie, alors que les réactions du derme sont très légères. Un travail récent de Scholti Ueber (te* Einfiust der RiMtgenttrahien ouf dis Haut in gesundm und krankm Zuttande, Arcli. I. Demi. u. Syph., janv. 1902) nous donne quelques nouveaux renseignements sur Le sujet, et résume des tra- vaux récemmenl faits en Allemagne. Unna s constaté dans une région de La peau d'un homme plusieurs fois radiothérapisé une dégénérescenoe des faisceaux COnjODCtife caractérisée par leur réaction basophile. Fait plus important encore. Gassmann a constaté près d'une ulcération radiothérapique des altérations considérables portant sur des vaisseaux de bout calibre. Enfin Scholti a étudié expéri mentalement sur les pores toutes les réactions produites par Les rayons X, à loutes leurs phases et sur toutes leurs formes, jusqu'à l'ulcération comprise. Las éléments cellulaires de La peau soûl les premiers atteints et dégénèrent; la dégénérescence des faisceaux du tissu conjonctif, des muscles et des cartilages est tardive, les lésions les plus évidentes sont celles de L'épithélîum. Uns tard survient une réaction inflammatoire, les vaisseaux se dilatent. Le tissu devient œdémateux, et est Infiltré de leucocytes. Si Les lésions de dégénérescence sont très marquées, Les Leucocytes résorbent Les éléments dégénérés. Scholti a cet couve 1rs lésions vasculaire- vue-- par I iassniann. Dans les tissus lupiques radiolliei 'apisés. on observe la dégénérescence des cellules, géantes et épithélioïdes comprises, et des reactions inflammatoires tardives, presque miiquemeni au niveau des points malades. Scholtz ne croit devoir attribuer aucun rôle à l'action bactéricide des ravons \. Photothérapie, les admirables découvertes de Foison ne doivent pas être exposées d'une manière complète; elles ont abouti à la guériSÛO du lupus tuberculeux dans la plus grande partie des cas incurables par les autres méthodes; la photothérapie est do\n- de toutes la plus importante aujourd'hui, l'unique ressource des malades chez Lesquels La récidive se fait après l'ablation, les i;alvanocaulérisalions. la scarification. M. Finsen, qui m'a fait le grand honneur de me rendre visite dans mi voyage à Paris, m'a répète que pour lui 'J seulement des cas de lupus étaient incurables par sa méthode et a ajoute qu'il n'v aurait bientôt plus un seul cas de lupus en Danemark, sauf les cas de développement récent. Pans le lupus erv llieiualeux. les recherches de l'insen. les miennes sont conror- d an tes, nOUS évaluons à 800 environ le nombre des cas île guérison. I.a statis- tique que j'ai publiée Sur Ce sujet ave mon assistant le docteur l'aulrier. et qui porte sur 33 cas, prouve que nous avons eu affaire à des cas incurables par les autres méthodes, presque toujours. Ici. connue dans le Lupus de Willan, la photothérapie est la dernière ressource des incurables et leur permet souvent d'obtenir la guérisoii [ l )« L'étude du mode d'action de la photothérapie sur les tissus comprend deux i 1 1 ,;i ddk ri ru r lu ut, — /.<' tmitt'mctit do />i tubtrcHiost cufciiWo deprns Finsen. Les indications c( s wntW'imiications d« la phoMMiwpie. (BulM, é ■ s \ennatologie, avrîi \ 901). n' LEREDDE. — L ÉLECTRICITÉ MÉDICALE l>A!NS LE TRAITEMENT DES LUPUS 339 points: L° Quels sont, parmi les rayons du spectre, ceux qui agissent sur Les tissus? u 2" Comment agissenl ils ? A. — L'ûction de lu lumièrs sur 1rs i issus, dans lu photothérapie est uniquement (lui- aux rayons chimiques du spectre, aux rayons de courte longueur d'onde compris iluiis la partie violette et ultra-violette de celui-ci. Sans insister Longuement, je rappellerai en quelques mots Les éléments prin- cipaux de démonstration : i" dans tous les appareils photothérapiques, les rayons caloriques sont, supprimés, soit par un couranl d'eau (appareils de Finsen, de Lortet el Genoud), soit par L'emploi d'électrodes en fer ou en fonte qui produisent peu ou point de chaleur (appareils de 8ang, de Broca et Ghatin) ; 2° Les réactions produites dans les tissus diffèrent do celles des rayons calo riques par Leur indolence presque complète, par l'absence constante de destruc- tion, par leur apparition tardive : il tant viogl quatre heures en moyenne pour que dos réactions persistantes so développent à la suite de L'application photo» thérapique. Parmi Les rayons chimiques, tous n'ont pas Les mêmes actions et en parti culier La même puissance de pénétration. Finsen (comm. orale), m'a déclaré qUe l'action pénétrante était beaucoup plus grande pour Les rayons chimiques compris dans la partie violette, du Spectre que pour les ra\ons ultra violets. .le n'insisterai pas sur un côté de La question qui a la plus grande impor- tance, mais qui est maintenant des mieux connus: l'alisorplion îles ra;,ons Chimiques par Le Sang, la nécessité d'anémier par compression les tissus pour permettre la pénétration de ces rayons en profondeur, et, d'autre part, la possi- bilité d'obtenir cette pénétration simplement en déterminant cette anémie. Ce sont Les conditions nécessaires et suffisantes qui expliquent l'action des rayons de l'insen aussi liien sur les tubercules profonds que sur les tu hercules super- ficiels. Lorsqu'on ne peut réaliser La compression, l'action curative ne se produit l >l m s. Je rappellerai également que les tissus épidermiques empéchenl la péné- tration des rayons; pour la couche cornée, lo l'ait est é\ nient; il me parait l'être également pour Le corps muqueux. Dans les lupus des membres et surtout des extrémités où les réactions épidermiques, L'hyperkératose et L'acanthose sonl considérables, la phoLothérapie n'a pas une action aussi énergique que dan, Los lupus de la face; je rappellerai, du reste, que ces lupus sont beaucoup plus CUrabl68 par les méthodes anciennes que ne l'est lo lupus facial et la photo thérapies seulement des indications exceptionnelles. 15. — Comment agissent les rayons cfiimiques sur 1rs tissus lupinuesY Il est démontré par Downeset Blunt, Axloing, Duclaux, Roux, Charrin, etc., que les rayons chimiques sonl par excellence Les rayons bactéricides. Quelques expériences Le prouvent sans Le moindre, conteste. Un tube de culture fertile 6St expos»' au soleil : en un temps variable les bactéries sont l.iiérs. Ouol que suit lo refroidissement auquel on soumette le tube, l'action bactéricide se produit. Mais si on place un verre rOUge sur le trajet dos rayons solaires près du tube, L'action bactéricide ne se produit plus. MÂmes résultats avec la Lumière de la lampe à arc. l.o point de départ do la découverte de l'insen a été le suivant: Utiliser l'action bactéricide de la lumière pour produire dans les tissus la destruction des bacille8 tuberculeux qui déterminent le lupus, cette action pouvant se faire 340 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE en profondeur grâce à la suppression du courant sanguin par la compression exercée pendant les applications photolhérapiques. C'est là, à n'en pas douter, un élément fondamental du traitement ; toutefois, on ne doit pas perdre de vue l'action des rayons chimiques sur les tissus : les réactions consécutives au traitement photothérapique, la formation des cica- trices après la photothérapie doivent être étudiées de leur côté si l'on veut comprendre un jour le mécanisme intégral du processus curatif. Dans des recherches que j'ai faites avec mon assistant, M. Pautrier, et qui sont exposées dans un livre récemment paru (Les actions biologiques et thérapeu- tiques de la lumière, C. Naud, Paris), nous avons étudié la question d'une ma- nière complète ; je vais indiquer complètement le résultat de nos expériences et de nos examens histologiques. — Nous avons pratiqué des biopsies sur la peau soumise à l'action du soleil, puis sur la peau soumise à l'action de l'appareil Lortet et Genoud, enfin, étudié les réactions produites par la photothérapie sur les lésions du lupus tuberculeux. I. — RÉACTIONS HISTOLOGIQUES DU COUP DE SOLEIL. Une biopsie fut faite, sur la peau de l'épaule, chez un sujet atteint d'un coup de soleil, contracté en canotant. Cette petite opération eut lieu trois jours plus tard; la peau présentait simplement un érythème aigu; elle était de couleur rouge écrevisse, mais sans œdème ni suintement. A un faible grossissement, i'épiderme paraissait à peu près normal comme disposition et comme épaisseur; on remarquait simplement que la couche cornée semblait s'exfolier par places. — Les lésions du derme paraissent assez peu importantes; il semble plus riche en éléments cellulaires qu'à l'état normal et ses faisceaux conjonctifs sont distendus. A un fort grossissement, la couche cornée est à peu près partout soulevée, séparée de la couche granuleuse ; elle est feuilletés, en train de s'exfolier par minCés lamelles superposées. La couche granuleuse est conservée et formée de deux à trois couches de cellules. Le corps muqueux ne présente que des altérations très peu impor- tantes ; on note un peu de spongiose; les espaces intercellulaires paraissent un peu augmentés. La couche basale présente de très nombreuses figures de karyo- kinèse, beaucoup plus que normalement. Quant au derme, ses lésions sont très peu importantes: on note de l'œdème, une dilatation très apparente des vaisseaux, les faisceaux conjonctifs sont légè- rement dissociés, une légère infiltration lymphocytaire, formant par places de petits amas. Les cellules conjonctives paraissent un peu gonflées et sont plus apparentes qu'à l'ordinaire, mais on ne note pas de karvokinèse à leur- niveau . Le coup de soleil est parfois plus intense qu'il n'était dans notre observation ; les résultats que nous venons de donner répondent à ce qui doit se passer dans la majorité des cas. A une période plus avancée, au bout de huit jours par exemple, une biopsie montrerait des faits intéressants concernant l'apparition et la répar- tition du pigment, mais nous n'avons pas encore eu l'occasion d'en faire. D r LEREDDE. — l' ÉLECTRICITÉ MÉDICALE DANS LE TRAITEMENT DES LUPUS 341 II. — RÉACTIONS HISTOLOGIQUES CONSÉCUTIVES A L'ACTION DES RAYONS CHIMIQUES DE L'ARC VOLTAÏQUE, APRÈS COMPRESSION DES TISSUS. (Séance de photothérapie par l'appareil Lortet et Genoud). On sait que les réactions provoquées dans les tissus par les rayons chimiques de la lumière sont des réactions tardives et n'apparaissent guère qu'au bout de vingt-quatre heures. Nous avons étudié ces réactions et constaté qu'au point de vue histologique elles sont également tardives ; en outre, on ne constate d'alté- ralions morphologiques importantes du derme qu'au bout de plusieurs jours. Nos examens concernant les réactions de la peau saine ont porté sur des tis- sus étudiés après un quart d'heure, vingt-quatre heures, quatre jours et huit jours, les conditions expérimentales étant toujours les mêmes : exposition pendant quinze à vingt minutes de la peau de l'avant-bras devant le compres- seur de l'appareil Lortet-Genoud, l'intensité étant restée constante (13 ampères). A. — Au bout d'un quart d'heure, on ne constate aucune lésion certaine. B. — Au bout de vingt-quatre heures, il existe de l'érythème et du gonfle- ment de la surface cutanée. A ce moment, on observe un léger œdème du derme, surtout autour des vaisseaux sanguins, qui sont dilatés; une infiltration légère de lymphocytes, la tuméfaction des cellules fixes; les mastzellen ont des formes anormales. Au niveau de l'épiderme, disparition des granulations de kératohyaline. Dans le corps muqueux, il existe un état spongoïde et des altérations cavitaires. Les vésicules se développent soit entre les cellules du corps muqueux, soit dans leur cavité, soit enfin par clivage de la couche cornée. L'épithélium du fol- licule pileux reste normal. C. — Au bout de quatre jours, il existe un éry thème de couleur sombre, la peau paraît décollée en certains points, sans qu'il existe, à proprement parler, de bulle apparente (c'est là un fait normal lorsque les applications sont faites sur la peau saine). Les réactions microscopiques de l'épiderme sont considérables ; là où il a n'existe pas de bulle microscopique, on constate que les noyaux cellulaires ont disparu et à leur place on trouve un aspect cavitaire ; le protoplasma se colore d'une façon anormale ; la couche granuleuse a disparu ; la couche cornée est épaisse. En d'autres points, on voit des bulles sous-jacentes à la couche cornée; au-dessous, le corps muqueux présente deux zones : l'une, superfi- cielle, où les altérations sont analogues à celles que nous venons de décrire : dans la profondeur, on trouve un épithélium disposé en une seule couche au niveau des papilles et remplissant les cônes inlerpapillaires; cet épithélium est très colorable et est évidemment le point de départ de la régénération future. Quant à la bulle, on y trouve du liquide contenant des cellules éosinophiles et des mononucléaires. Près de la bulle, on voit des vésicules qui sont sur le point de se fusionner avec elle. Dans le dernier, vaisseaux dilatés, sans foyers cellulaires, état trouble du tissu conjooctif, léger œdème ; de place en place, on trouve des globules rouges et des éosinophiles. 342 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE D. — Au bout de huit jours, on constate un épidémie plus épais qu'à l'état normal ; la couche granuleuse est complètement régénérée et épaisse ; le corps muqueux présente dans toute sa hauteur des figures de karyokinèse nom- breuses, sans pigment à aucun niveau . A la surface de l'épiderme, on trouve une croûte formée de cellules cornées, de leucocytes éosinophiles et de noyaux d'origine indéterminée. Dans le derme, la tuméfaction hyaline est très nette ; les vaisseaux sont extrêmement dilatés; leur endothélium est en karyokinèse en certains points ; les cellules conjonctives sont tuméfiées ; quelques-unes sont en karyokinèse. Les mastzellen paraissent nombreuses ; il n'existe pas de pigment dans le derme. A un certain point de vue, ces résultats se rapprochent de ceux que fournit letude microscopique des tissus soumis à la radiothérapie : les lésions de l'épi- derme sont considérables, les lésions du derme sont minimes. Cependant, ce sont elles de beaucoup les plus importantes; il faut bien admettre que nous ne pouvons toujours nous rendre compte, par nos techniques actuelles, des faits essentiels. III. — RÉACTIONS HISTOLOGIQUES DE LA PEAU LUPIQUE. L'examen histologique que nous rapportons a été fait sur une biopsie prati- quée chez un malade atteint de lupus tuberculeux en nappe. Le point où cette biopsie fut faite avait été traité à plusieurs reprises et était au repos depuis une quinzaine de jours. On y trouvait à la pression à la lame de verre un réseau blanchâtre, fibreux, dans les mailles du réseau une teinte violacée sans lupomes. A un faible grossissement, l'épiderme est très épaissi; l'union avec le derme se fait au niveau d'une ligne onduleuse. Saus papilles, le derme est en trans- formation scléreuse ; on y trouve des vaisseaux dilatés, de très rares nodules périvasculaires, seulement dans une partie des coupes. A un fort grossissement, l'épiderme présente : a) Une légère hyperkératose ; b) Un épaississement de la granuleuse; c) Des cellules pigmentaires nombreuses et du pigment intracellulaire ; d) Quelques rares mastzellen en migration. Dans le derme, la région où il n'existe pas de nodules est formée d'un tissu conjonctif peu dense avec cellules fixes nombreuses et de très nombreuses mast- zellen. _ Les vaisseaux semblent disparaître là où la sclérose est plus avancée. Quant aux nodules, ils sont formés soit de lymphocytes, soit de lymphocytes et de plasmazellen et de cellules fixes. Dans un nodule, on voit de nombreuses cellules fixes dont un assez grand nombre sont en karyokinèse ; la présence de plasmazellen paraît indiquer qu'il s'agit d'un nodule lupique en voie de ré- gression; la présence de cellules fixes en karyokinèse semble indiquer de quelle manière se fait cette transformation. — Nous n'avons pu colorer des bacilles dans les coupes. Nous avons également étudié le liquide des phlyctènes qui se forment sur la peau lupique sous l'influence du traitement photothérapique. Comme la plupart D r LEKEDDE. — LÉLECTRICITÉ MÉDICALE DANS LE TRAITEMENT DES LUPUS 343 des liquides organiques, il est de réaction alcaline. Sa formule cellulaire révèle une très grande richesse en éosinophiles. C'est ainsi qu'en faisant la moyenne des numérations cellulaires, nous avons trouvé les chiffres suivants : Eosinophiles = 56 0/0. Polynucléaires = 14,8 0/0. Mononucléaires = 7,4. 0/0 Globules rouges = 21,7 0/0. A l'examen des lances, tous ces éléments cellulaires apparaissaient sur un fond formé par le liquide coloré uniformément par l'orange, comme une véritable laque. Ce liquide est très riche en fibrine; c'est lui, qui dans la réaction photothérapique donne naissance à la croûte jaunâtre qui se forme au niveau des phlyctènes. Une étude du même genre devrait être poursuivie sur les réactions des tissus atteints de lupus érythémateux ; nous n'avons pu encore le faire. Sans éclairer complètement le mécanisme de la guérison, nos recherches montrent néanmoins l'importance des effets produits par les rayons chimiques sur les tissus topiques et les modifications qu'ils y produisent, bien plus évi- dentes que celles de la peau saine sous la même influence. — La guérison est sans doute due à l'action des rayons chimiques sur les bacilles de Roch, compris dans les tissus malades ; mais on ne peut méconnaître l'importance de l'action des rayons dans ces tissus mêmes ; nous savons, du reste, que la photothérapie peut guérir des lésions amicrobiennes de la peau, et, par exemple, les nsevi vasculaires plans. Discussion. — M. Marie : La radiothérapie ne semble pas faire de pro- grès à cause du défaut de technique; on ne sait vraiment pas ce que l'on fait. Il semble qu'on n'a produit aucun effet et les eschares apparaissent longtemps après, quelquefois pour le plus grand ennui du médecin. M. Bergonié : Le traitement du lupus est certainement fort intéressant et le rapport de M. Leredde exprime très nettement ce que l'on peut espérer des diverses médications par les agents physiques employés jusqu'ici; mais n'y aurait-il pas lieu de s'adresser à d'autres maladies tout aussi répandues? N'y aurait-il pas lieu, par exemple, d'essayer de traiter les angiomes plans du visage, qui sont pour certaines personnes une difformité dont elles cherchent à se débarrasser par tous les moyens? M. Bordier : Lorsque j'ai proposé la question dont M. Leredde a bien voulu être rapporteur, j'étais persuadé que l'action de la phototbérapie était due bien plutôt aux phénomènes réactionnels qui suivent l'application de la photothérapie qu'aux effets bactéricides produits par les radiations de petite longueur d'onde; je suis heureux de constater que les conclusions de M. Leredde sont d'accord avec l'idée que je m'étais faite du mode d'action des agents physiques dans le traitement du lupus. M. Leredde : Je suis de l'avis de M. Bordier et de M. Marie pour ce qui a trait au mode d'explication de l'action de la photothérapie et quant au manque 344 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE de technique de la radiothérapie. Autrefois, on rejetait les accidents dus à la radiographie sur l'idiosyncrasie des malades, mais aujourd'hui on attribue tous ces accidents, avec raison, au défaut de connaissances précises dans lesquelles on applique la photothérapie. Les travaux de M. Oudin tendent, en ce moment, à nous éclairer un peu sur ces conditions, mais nous ne sommes peut-être pas encore tout à fait fixés. Quant aux angiomes plans, M. Finsen a mis la question à l'étude et a soigné plusieurs cas d'angiomes. M. MARIE. Nouvelle disposition de lampe à arc pour la pholuthérapie. Exposé succinct des résultats obtenus. — M. Marie présente une nouvelle lampe à arc pour la photo- thérapie. L'appareil est suspendu, ce qui permet de l'appliquer facilement sur n'importe quel point du corps du malade et de l'y fixer solidement. La com- pression, qui a une importance capitale dans la méthode de Finsen, est réalisée au moyen de quatre bandes élastiques indépendantes, fixées, d'une part par des crochets sur l'appareil, et, d'autre part, par l'intermédiaire de poulies aux quatre coins d'un coussin sur lequel repose la tête du malade. L'axe des poulies présente quatre dents qui pénètrent successivement dans une encoche de la monture, de sorte que la tension des bandes élastiques se fait par quart de tour. En comprimant ainsi progressivement la région traitée, on peut réaliser une compression beaucoup plus énergique que par les autres moyens, car la compiession qui entraîne l'anémie des tissus entraîne également un certain degré d'anesthésie qui s'accroit au fur et à mesure que la compression aug- mente. L'appareil lui-même se compose d'une paroi en cuivre, plane, repré- sentant au centre une ouverture de un centimètre de profondeur qui porte une lame de quartz. Sur cette partie fixe viennent se visser une série de montures présentant des lames de quartz de formes et de dimensions variées, qui per- mettent d'employer l'appareil pour tous les cas possibles de lupus et de passer d'un cas particulier à l'autre avec la plus grande facilité. L'arc, en lui-même, se compose de deux charbons placés rectangulairement et glissant dans des tubes de cuivre formant coulisse. L'arc employé prend 13 à 15 ampères sous 60 volts au moins et l'application dure une demi-heure. Les arcs de cette puissance fatiguent rapidement les mécanismes, aussi l'auteur a-t-il préféré faire le déplacement à la main. Pour cela, il a placé sur le trajet des charbons des radiateurs formés de lames métalliques percées de trous et terminés par de nombreuses pointes qui refroi- dissent si énergiquement les charbons que ceux-ci sont toujours très facilement maniables, même à la fin de leur service. Le courant est amené aux charbons par des bagues métalliques qui assurent un très bon contact. Cet appareil a déjà été employé pour le traitement d'une quinzaine de cas de lupus vulgaire et érythémateux, dont quelques-uns particulièrement graves. Dans tous les cas, sans exception, il a obtenu des réactions profondes, très éner- giques, et une amélioration toujours rapide. 11 signale, en outre, un cas de sycosis embrassant les deux joues, qui a guéri admirablement par une seule application de dix minutes à un quart d'heure de durée. BORDIEn ET NOG1ER. — MESURE DU POUVOIR ACTINIQUE 345 Discussion. — M. Leredde : L'instrument de M. Marie me parait très pra- tique. La compression me semble très facile à faire et très sûre; quanta l'inten- sité dépensée par l'arc, il y a, à ce propos, beaucoup à dire. Sur ce sujet, M. Finsen a lait une série d'expériences en comparant entre eux l'appareil de Lortet et Genoud, l'appareil de Bang, au 1er, et le sien propre. Il s'est servi, pour mesurer la profondeur à laquelle pénétraient les rayons, d'oreilles de lapins accolées les unes aux autres, et il a trouvé que la pénétration était moindre avec les arcs économiques de Lortet et Genoud et de Bang qu'avec le gros arc de grand ampérage dont il se sert. M. Marie : Il y a des différences certaines dans le faisceau de radiations émis par les divers appareils et il y aura certainement plus tard des indications particulières pour tel ou tel d'entre eux. Cependant, l'on sait, à n'en pas dou- ter, et les travaux de Violle l'ont démontré, que la région du cratère positif de l'arc est à une température qui ne varie sensiblement pas. Il doit y avoir une égalité de pouvoir émissif à ce niveau quelle que soit la lampe à arc utilisée. MM. BORDIER et NOGIER. Mesure du pouvoir actinique des sources employées en photothérapie. — Il est indispensable de mesurer l'intensité photo-chimique des sources lumineuses, si l'on veut pouvoir juger à leur juste valeur les appareils photothérapiques. Les auteurs ont, dans ce but, imaginé un actinomètre simple et pratique : il se com- pose d'une petite chambre noire, en laiton, de forme cubique. A la partie anté- rieure se trouve un orifice circulaire fermé par un disque de quartz permettant l'arrivée des rayons violets et ultra-violets. A la partie postérieure, est mastiqué un tube de cristal dans lequel glisse, entraîné par une crémaillère, un tube de laiton fermé à sa partie antérieure par une lame de quartz. Celte lame est recouverte, sur la face qui regarde l'in- térieur du tube, moitié de platino cyanure et moitié d'un vernis noir absolu- ment opaque. Une solution titrée de sulfite ammoniacal est versée dans l'appareil. Si l'on vient à diriger cet actinomètre vers une source lumineuse, on peut, pour une épaisseur convenable du liquide absorbant, arriver à faire disparaître la lumi- nosité de la demi-lunule de platino-cyanure devenu fluorescent. De la comparaison des épaisseurs de liquide nécessaires pour obtenir ce résultat, on peut évaluer commodément le pouvoir photochimique de sources lumineuses quelconques. Voici les résultats relatifs à trois lampes à arc, Tactinomètre étant placé à deux mètres : 346 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE Lortet et Genoud. Arc pour la photothérapie (à 2 mètres). Grand arc pour projections (vertical, à 2 mètres) . . . Petit arc pour projections (vertical, à 2 mètres). . . Soleil (rayons directs) à 4 h 30, 17 juillet 1902 Soleil couvert et nuages voi- sins sa td"0 3 fc ° 25 u Ampères 20 » 20 » 7 » S *- CD > a : S S 65 eu es s 2 » 2 » > .5 Millini. 33 » 30 » 17 » 54 » 43 » etf S "S O o eu — • -3 Millini. 58 5 55 5 42 5 79 5 68 5 La dislance entre les faces internes des deux lames de quartz de l'actino- mètre, quand la crémaillère est au zéro, est de 23 mm ,S. Discussion. — M. Marie : Voilà précisément l'appareil qui permettra de comparer le rendement des diverses sources employées en photothérapie en rayons actiniques. 11 est à désirer que l'actinomètre que vient de nous présenter M. Bordier se répande de plus en plus. Il n'est pas douteux, d'ailleurs, que, lorsqu'on pourra se placer dans des conditions actinométriques bien définies, les indications de la photothérapie ne s'élargissent. M. BERGONIE. Traitement des angiomes plans par les courants de liante fréquence. — La méthode préconisée par l'auteur, et qui lui a donné d'excellents résultats, consiste à appliquer l'aigrette, mêlée de petites étincelles très nombreuses provenant, du solénoïde secondaire d'un appareil à haute fréquence, au niveau de la tache à traiter. Le tissu violacé blanchit après quelques secondes de cette application, il se fait une réaction inflammatoire plus ou moins intense et une guérison sous- crustacée avec épiderme plus ou moins décoloré. Chaque peau est plus ou moins sensible, aussi le réglage de l'intensité du courant et la détermination de la durée des séances sont-ils délicats si l'on veut atteindre le but sans le dépasser, c'est-à-dire obtenir la couleur de la peau saine voisine. Sur les aquarelles qui accompagnent ce travail, on peut voir des taches à toutes les périodes de traite- ment. Le traitement n'est ni douloureux ni très long. Il donne, d'après l'auteur, d'excellents résultats. Discussion. — M. Bordier a vu, par le traitement des courants à haute fré- quence, certaines maladies de la peau, comme les verrues, guérir rapidement à la suite des phénomènes réactionnels provoqués par l'application des courants de haute fréquence. M. Marie s'est également très bien trouvé dans certains cas de vieilles arthrites chroniques, de la révulsion opérée par les courants de haute fréquence. BORDIER ET GILET. — RÉSISTANCE ÉLECTRIQUE DES TISSUS ORGANIQUES 347 Séance du 13 août — M. LEUILLIEUX. Emploi d'électrodes liquides en clinique électrothérapique. — D'après les recherches de M. Leduc, c'est exclusivement par l'intermédiaire des glandes que pénètre le courant dans l'organisme. Afin d'avoir une surface cutanée, présentant le plus grand nombre possible d'orifices glandulaires, on peut prendre comme point d'entrée ou de sortie du courant les extrémités des membres, pieds ou mains. Ces parties possèdent, comme l'on sait, le maximum de glandes sudoripares. Pour établir un contact aussi intime et aussi étendu que possible, je me sers d'électrodes liquides. Lorsqu'on emploie ces électrodes liquides, les malades se plaignent de sentir davantage la cuisson et le picotement dû au courant au niveau du bracelet formé par l'intersection de la surface libre du liquide avec le membre. Et, en effet, si, après une application de courant, on examine la partie soumise au courant, on constate une zone rouge, légèrement tuméfiée, correspondant à la surface du liquide. J'ai cherché à permettre aux lignes de flux du courant, et par suite aux effets sensitifs, de se répartir uniformément sur toute la surface cutanée immergée dans les liquides électrodes. Pour cela, j'ai mis en application les données qui résultent du travail de M. Bordier sur la sensibilité électrique de la peau, où cet auteur met en relief l'importance et la nécessité qu'il y a, pour réduire les effets sensitifs au minimum, à faire usage d'électrodes, dont la résistance est aussi voisine que possible que celle des téguments. L'examen du membre soumis ainsi au courant montre une rougeur uniforme et non plus localisée au niveau d'une zone. Pour cela, au lieu d'ajouter des solutions salines, telles que la solution de sel de cuisine, pour augmenter la conductibilité des électrodes, comme l'indiquent certains auteurs, on doit, d'après ce qui précède, éviter ces substances salines bonnes conductrices, pour n'employer que des diélectriques en proportions variables avec la conduc- tibilité propre à chaque tissu. C'est avec de semblables électrodes que j'applique le courant en gynécologie, en faisant plonger les deux pieds de la malade dans deux récipients reliés ensemble, en quantité. Cette pratique me paraît préférable à celle qui consiste à placer une électrode indifférente abdominale. MM. BORDIER et GILET. Modification apportée par l'électrolyse dans la résistance électrique des tissus orga- niques. — Les expériences des auteurs ont porté sur du tissu musculaire soumis à l'électrolyse à l'aide d'aiguilles de platine en employant la méthode bipolaire. L'intensité du courant était de 7 à 8 mA. et la quantité d'électricité de 4,8 coulombs à 9,6 coulombs. La résistance a été évaluée par la méthode du pont de Kohlrausch et avec le téléphone. Les résultats obtenus par MM. Bordier et Gilet leur ont montré que la résis- 348 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE tance électrique subit, par l'électrolyse, un accroissement constant. C'est ainsi qu'après l'électrolyse faite avec : 4,8 coulombs, la résistance primitive de 650 ohms s'est élevée à 680 ohms. 6,3 — — de 700 — — à 750 — 9,3 — — de 600 — à 700 — soit, par conséquent, une augmentation de 30 à 100 ohms. Cette augmentation de résistance permet de comprendre la chute que subit l'intensité du courant quand, après avoir électrolysé un tissu, on renverse le sens du courant. MM. BORDIER et NOGIER De l'emploi d'un électrolyte placé en dérivation sur le primaire d'une bobine dans la production des rayons X et des courants de haute fréquence. — L'action d'un électrolyte placé en dérivation sur le courant primaire d'une bobine de Ruhmkorff (aclion que les auteurs ont déjà signalée) a été étudiée, non plus sur un petit modèle de laboratoire, mais sur les grosses bobines qui servent à la production des rayons X ou des courants de haute fréquence. Les expériences de MM. Bordier et INogier ont montré que l'introduction de l'électrolyte en dérivation augmentait, dans de notables proportions, la tension du courant secondaire. Voici, du reste, quelques chiffres : Longueur des étincelles en centimètres. Avec électrolyte 7 8 9,5 11,5 14 15 16 17 Sans électrolyte 456 7 8 9 10 11 Dans les cuves électrolyles, au nombre de dix, montées en tension, plon- geaient de petites lames de plomb de 25 millimètres environ de largeur, l'eau acidulée contenait 8 à 10 centimètres cubes au plus de SO H par 1.000 centi- mètres cubes d'eau. Avec ce dispositif, pour la production des rayons X ou de la haute fréquence, les auteurs ont pu augmenter fortement les effets dus à la bobine. Le tube à rayons X brille d'une lumière beaucoup plus vive : les épreuves photographiques sont faites en un temps plus court. Quant aux courants de haute fréquence, il est facile de constater l'influence de l'électrolyte : on intercale, en dérivation sur le primaire, les dix petits vases dont il vient d'être parlé, et on règle les boules du détonateur pour la longueur maxima des étincelles. Si l'on vient, à ce moment, à supprimer l'effet de l'électrolyte à l'aide d'un interrupteur, le silence se fait complètement : il ne jaillit plus une seule étincelle entre les boules. MM. BORDIER et NOGIER. Effet produit sur l'énergie du courant faradique par un électrolyte placé en déri- vation sur le courant primaire. — Ces auteurs ont déjà signalé l'effet produit sur le courant induit d'une bobine par un électrolyte placé en dérivation aux bornes de la source primaire. Des crayons de charbon avaient alors été seuls employés ; en les remplaçant FOVEAU DE COURMELLES. — ÉTUDE COMPARÉE DE DIVERS RADIATEURS 349 par des lames de plomb non recouvertes d'oxyde, MM. Bordier et Nogier ont obtenu de bien meilleurs résultais, comme cela était à prévoir. En étudiant ce que devenait la contraction musculaire obtenue avec une bobine médicale à gros fil secondaire, ils ont constaté les faits suivants : 1° On arrive plus tôt au seuil de l'excitation avec l'électrolyte en dérivation, c'est-à-dire qu'il faut enfoncer moins la bobine induite sur la bobine primaire ; 2° Les grapbiques obtenus à l'aide du myographe de Marey et d'un imbrica- teur de secousses musculaires montrent constamment une notable augmentation de l'amplitude de la contraction produite par l'électrolyte en dérivation. Ces résultats donnent une grande valeur pratique au phénomène étudié par MM. Bordier et Nogier ; on peut, grâce à lui, augmenter les effets d'une bobine destinée soit aux recherches physiologiques, soit à l'électrolhérapie. Dans le cas où l'on di>pose d'un courant primaire puissant, on peut monter plusieurs électrolytes en tension. Les effets sont alors beaucoup plus marqués, à la condition, toutefois, que la force contre-électromotrice des électrolytes ne dépasse pas celle du courant primaire. MM. BORDIER et LECOMTE Action des courants de haute fréquence en applications directes sur les animaux. — Si Ton fixe aux deux extrémités du solénoïde de haute fréquence deux fils terminés par des électrodes métalliques cylindriques tenues dans les mains, la sensation est, comme chacun sait, à peu près nulle. Lorsqu'on fait la même application sur les animaux, on constate qu'il n'en est plus du tout de môme : pour obtenir sur le lapin, par exemple, un bon contact, MM. Bordier et Lecomte ont pris des tiges cylindriques pouvant être introduites dans le rectum et dans la bouche de l'animal. Dans ces conditions, l'animal ne tarde pas à présenter des phénomènes alarmants et, après quelques minutes, il a cessé de vivre. C'est là une expérience de cours facile à réaliser. Les auteurs ont attribué ces effets mortels des courants de haute fréquence sur les animaux à un phénomène inhibitoire sur les centres nerveux respira- toires. M. d'Arsonval les attribue, au contraire, à des phénomènes calorifiques et à des irrégularités de l'interrupteur employé. Il paraît difficile aux auteurs que l'effet Joule produise un résultat mortel aussi brusque. Quant aux irrégu- larités de l'interrupteur, les auteurs montrent des graphiques obtenus avec le myographe de Marey, qui prouvent que ces mêmes courants ne produisent aucune secousse musculaire, aucun effet moteur. Us sont donc autorisés à conclure que leur première explication était bien la bonne. M. FOVEAU DE COURMELLES Photothérapie et élude comparée de divers radiateurs. — La lumière électro-chi- mique, de 1893 à 1900 guérissait, seule, les tuberculoses cutanées, lupus, mais avec des appareils volumineux et très coûteux (Lahmann, Finsen). Fin 1900 l'auteur faisait connaître son radiateur à incandescence spéciale et solution bleue, ou à arc voltaïque et simples quartz filtrants. En 1901 et 1902, maints appareils similaires sont intervenus, mais qui laissent l'arc à l'air libre, ce qui fatigue l'opérateur ; on n'utilisent qu'une faible partie de la lumière produite, 350 ÉLECTRICITÉ MÉDICALE au point d'exiger encore le tiers des 80 ampères de Finsen, au lieu du 1/16 ; ou encore, ne produisent, de l'aveu de Bang, l'inventeur des électrodes de fer, que des réactions superficielles. Aussi, la photothérapie étant à l'ordre du jour de la séance annuelle de la Société Française de Dermatologie et de Syphiligraphie, le 1 er mai 1902, n'y a-t-il été présenté, parmi les malades de l'hôpital Saint-Louis soignés par les divers appareils, que les malades améliorés ou guéris par le radiateur Foveau. Ces photographies comparatives de l'auteur démontrent la cure de diverses tuberculoses cutanées et osseuses. La tuberculose pulmonaire au début, les plaies et glandes tuberculeuses, certaines dermatoses, la pelade, l'epithélioma dispa- raissent également, sous l'action de cette lumière chimique concentrée et presque en vase clos, à 5 ampères à 110 volts, comme avec le grand appareil de Finsen. L'augmentation du poids des malades traités est toujours la règle. La phlyctène et la compression, encore enseignées comme indispensables dans le traitement photothérapique sont souvent inutiles, ce qui permet de soigner des lésions internes qui parfois sont le début de l'affection tuberculeuse, tels, les lupus de la gorge ou du nez par lesquels prélude souvent le lupus de la face et que l'on ne pouvait traiter jusqu'ici que le visage déjà pris. En somme, appareil et technique sont nouveaux, mais ayant fait leurs preuves. 4 e Groupe SCIENCES ÉCONOMIQUES 14 e Section AGRONOMIE Président M. Ern. REGNAULT, Prés, du Trib. civ. de Joigay. Vice-Président M. GARDÉS, Notaire hon. à Monlauban. Secrétaire M. MAYiSARD, Ing. agron., Prof, à l'Éc- d'Agron. de Grand-Jouan. — Séance du 8 août — M. E. REGNAULT, Président de la XIY« Section. Principes de comptabilité agricole. (Rapport présenté à la XIV e Section.) Les agriculteurs, pas plus d'ailleurs que les auteurs qui ont traité de la comptabilité, ne semblent se préoccuper outre mesure des éléments vrais dont se doivent composer les dépenses, non plus que de la juste répartition de celles-ci entre les diverses spéculations agricoles ou animales. Leur critérium a été jusqu'ici la somme des travaux préparatoires, les exigences particulières et le rendement des récoltes. Peu importait du reste ; pourvu que rien ne fût omis, la caisse était là pour renseigner sur les résultats financiers de l'entreprise. Aujourd'hui, une situation économique nouvelle exige un examen plus appro- fondi. L'écart entre le coût et le prix de vente se rétrécissant de plus en plus, à chaque production doit correspondre un bilan dressé avec la plus scrupuleuse exactitude ; les données actuelles de la science agronomique nous permettront d'atteindre ce but. En l'absence de documents plus complets et mieux traités, nous prendrons pour base de discussion une monographie classique de l'agriculture du Nord, celle de la ferme de Masny, dirigée par M. Fiévet, lauréat de la prime d'hon- neur du département du Nord en 1863, que Barrai a étudiée ex-professo et dans tous ses détails. Si, au point de vue qui nous occupe, on y trouve matière à 3.'j2 AGRONOMIE quelques critiques, on y peut aussi rencontrer de précieux enseignements sur les procédés et les résultats généraux de l'une de3plus belle:, exploitations d'un des plus beaux pays de culture du monde. Après avoir successivement fait le triage entre ce qui, dans les dépenses, incombe au maître du fonds ou à l'exploitant, indiqué les évaluations à donner aux moyens de production tirés de la ferme même et la répartition des frais de toutes sortes par Barrai et par nous, nous montrerons, par une comparaison avec les résultats de notre système, ce que, même à frais et rendements égaux, pourraient devenir pour la betterave et ce que sont déjà devenus pour le blé. par l'avilissement des cours, les brillants résultats financiers de Masny en 1862 et 1863 ; ce ne sera pas l'argument le moins puissant en faveur de la méthode que nous proposerons. I. — Rente du sol. — Impots divers. § 1. — La rente du sol ou loyer de la terre représente l'intérêt du capital fon- cier que le propriétaire met à la disposition de l'exploitant. Elle est toujours basée sur la fertilité et le plus ou moins de concurrence entre les preneurs. Elle doit comprendre non seulement la valeur locative foncière, mais encore celle locative également des bâtiments fournis, quand il est d'usage de distin- guer. Elle comprend aussi l'impôt foncier mis accidentellement par bail à la charge du fermier, qui, si c'est à valoir sur le loyer, aura moins à verser pour solder celui-ci, ou qui, en cas de supplément au prix du fermage, n'a dû accep- ter les conditions à lui faites que si elles ne dépassent pas le taux pratiqué dans la contrée. On conçoit difficilement, en effet, un cultivateur consentant sans rai- son plausible une plus-value importante sur le cours ordinaire des locations. La rente, composée comme il vient d'être dit, se répartit également par hec- tare cultivé, sans avoir égard à la nature des récoltes, aux frais qu'elles occa- sionnent, non plus qu'aux rendements en denrées ou en argent. Cette manière d'opérer nous servira ultérieurement d'exemple pour la distribution par hectare des dépenses cuit u raies. § 2. — Après la rente, l'exploitant doit acquitter divers impôts, conséquence de sa part dans les charges publiques; mais seulement ceux inhérents à sa qua- lité. C'est ainsi que l'impôt psrsonnel et mobilier, celui des portes et fenêtres lui incombent sans conteste. Il en est autrement de la taxe sur chevaux et voitures et des prestations correspondantes qui sont une charge de l'écurie ou de l'étable considérées comme des usines annexes. Quant à l'impôt foncier, nous avons vu que le maître du fonds doit seul le supporter. Il est pour la propriété ce que les autres impôts sont pour l'exploita- tion ou les annexes, la part contributive dans les dépenses de l'État. Mettre l'impôt foncier au compte de la culture aurait pour résultat de laisser jouir de la sécurité générale un capital plus important peut-être que celui d'exploita- tion, et ce sans en payer les frais. Il y a donc lieu, si propriétaire et exploitant ne sont qu'une même personne, de distinguer par deux comptes séparés, propriété ou culture, ce qui tombe dans le passif de l'un ou de l'autre; sans quoi il deviendrait impossible de com- parer entre eux, dans des situations agricoles identiques, les prix de revient et E. REGNAULT. — PRINCIPES DE COMPTABILITÉ AGRICOLE 353 autres résultats des cultures directe ou indirecte, la première se trouvant déchar- gée au détriment de la seconde. II. — Attelages. Les attelages sont l'une des forces au service de l'agriculture pour la prépara- tion du sol et l'enlèvement des récoltes. On les évalue fréquemment pour chaque culture à tant par collier et journée de travail effectif nécessité. Ce procédé n'est pas sans inconvénients ; nous en trouvons la preuve à Masny même, où la journée étant payée 5 francs par collier, conducteur compris, la comptabilité •de l'écurie, chargée de l'entretien des harnais, instruments aratoires et maté- riel roulant (p. 159.), accuse un bénéfice annuel moyen de 3.917 fr. 55 c, avec un écart de 238 fr. 76 c. à 8.189 fr. 90 c. ; ce qui, pour les onze années consi- dérées, défalcation faite de 16 fr. 57 c. pour une année en perte, s'élève au chiffre de 43.093 fr. 09 c. (p. 248 à 250). Or, un bénéfice sur les attelages ne s'explique pas plus qu'un profit sur la vapeur ou la main-d'œuvre; et il ne viendrait à l'esprit de personne d'évaluer à tant le salaire du batteur ou de l'ouvrier agricole et de porter en bénéfice la différence entre l'évaluation et la somme versée. Vainement dira-t-on que l'écurie n'est pas seulement une fabrique ou un magasin de force pour la traction ; qu'elle est aussi, pour les denrées qu'elle con- somme et comme le bétail de rente, une usine de transformation réclamant un profit. Nous répondrons qu'elle n'est une usine annexe que dans la limite des opérations agricoles intéressées par leur nature à se procurer sur place l'éner- gie dont elles ont besoin; que, dans la pensée de l'entrepreneur, l'écurie n'est point un des facteurs de sa rémunération, et qu'il ne l'entretient, comme l'é- table elle-même, que pour avoir au prix coûtant le plus bas possible les matières premières indispensables, et l'écoulement au plus haut cours des denrées dont l'exploitation elle-même est pour ainsi dire le seul débouché. L'objection tirée des exigences variées des récoltes en travaux préparatoires n'est pas plus fondée. Sans doute, les cultures sarclées non précédées d'une récolte dérobée, le blé sur jachère nue réclament des façons multipliées; mais le travail réitéré du sol ne profite pas qu'à l'emblavure immédiate, il sert, comme le nettoyage et l'ameublissement, à toutes les plantes de l'assolement qui ne doivent s'enrichir ou voir leur passif diminuer, tout en profitant des travaux effectués. Et cette solidarité est telle entre cultures d'une même rotation que nous n'hésitons pas à les traiter toutes sur le même pied. On pourrait ajouter que les attelages fixes étant constamment à la disposition pmr tous travaux ou courses et par tous les temps, consommant et coûtant même quand ils ne travaillent pas, constituent une charge pour ainsi dire globale de l'exploitation, et, à ce titre, comme la rente du sol et du capital cultural d'exploitation, doivent se répartir également entre toutes les cultures. Nous proposons, en conséquence, défaire masse de toutes dépenses afférentes : nourriture, litière, intérêt du capital représenté, amortissement dudit, maré- chalerie, prestations et impôts, vétérinaire, assurances et main-d'œuvre spéciales, d'en retrancher la valeur du fumier et d'appliquer uniformément le reste à chaque récolte obtenue. Par cette méthode, la comptabilité est simplifiée; elle ne perd rien de sa précision ou de ses avantages, et sa vulgarisation en est favorisée. 23 :j f j4 AGROMOMIE III. — Fourrages. — Pailles. — Fimier. § 1. — Les fourrages, dans leur acception la plus large, et les pailles des céréales, s'ils sont pour d'autres denrées des moyens de production, sont aussi, eu égard à leur nature, des produits terminés de la culture. Comme tels, ils résultent de spéculations différentes, ayant nécessité un travail, des dépenses et un aléa qui ne permettent de les traiter comme nous l'avons proposé pour les attelages, c'est-à-dire de les céder au consommateur au prix coûtant; ils réclament donc un bénéfice légitime. Mais, pour établir le compte de chacun d'eux, pour en fixer le prix de revient et le prix de vente à l'industrie annexe dont ils sont les matières premières, il faut leur donner une valeur qui laisse une marge à la culture et à leur seul marché ou débouché. Ainsi ferait un industriel, filateur ou sucrier, récoltant lui-même à proximité son chanvre, son lin ou ses betteraves. La question, cependant, a été controversée; de savants économistes, à l'occasion il est vrai, de statistiques générales, n'ont admis à l'évaluation que ce qui est prêt pour la consommation extérieure, à l'exception toutefois de ce qui sert directement aux besoins du cultivateur, de sa famille et de son personnel; le reste, notamment les fourrages, pailles et fumier, ne serait que des moyens de production et échapperait ainsi à toute évaluation. La réfutation de ce système appliqué aux opérations agricoles nous semble possible ; tout ce qui, en effet, a une valeur intrinsèque peut être en même temps moyen de production et valeur d'échange: le bois ouvré entre le scieur et l'ébé- niste, l'engrais de commerce entre le fabricant et l'agriculteur, la betterave entre ce dernier et la sucrerie, le foin et la paille entre les cultures et le bétail con- sommateur. Chacun des produits cités est fini par rapport à son producteur et devient immédiatement échangeable contre monnaie ou autrement. Le blé, com- plet par lui-même, n'est aussi qu'un moyen de produire farine, pain et force, ce qui ne l'empêche d'être considéré comme valeur d'échange susceptible d'éva- luation. On doit donc uniquement, avant d'évaluer, se demander si le produit relati- \ement fini peut dans sa forme, suivant sa nature et sa destination, entrer dans la consommation intérieure ou extérieure; il n'est pas douteux que les denrées considérées rentrent dans cette catégorie. Mais cette valtur, quelle peut-elle être vis-à-vis de consommateurs presque toujours obligatoires? Rationnellement, le prix qu'ils peuvent payer, jusqu'au point au delà duquel ils serabnt en perte et obligés, en contre- échange, de livrer leur fumier à un prix dépassant notablement celui des engrais de com- merce. Aussi rejetons- nous comme base d'évaluation les cours plus ou moins prati- qués autour de centres populeux et même à l'intérieur, lesquels ne portent que sur une infime portion des produits. L'animal de trait ou de rente, sauf de rares exceptions, ne peut payer au prix extérieur, déterminé le plus souvent par des spéculations mieux rétribuées, que la transformation par l'étable; et, comme aucune des deux industries juxtaposées ne doit être sacrifiée à l'autre, c'est par un cours moyen, acceptable par l'une et l'autre, que la question doit être résolue. § IL — Le fumier de ferme n'est point, à proprement parler, un produit direct de l'étable, mais un résidu de l'alimentation augmenté des litières; il est, E. REGNAULT. — PRINCIPES DE COMPTADILITÉ AGRICOLE 3o5 au même titre que les pailles et fourrages, pour la culture un moyen de pro- duction, pour la plante une matière première; il a comme valeur ce qu'il fau- drait dépenser au dehors en cas d'absence ou d'insuffisance de la fabrication intérieure. Il ne peut donc être, dans la comptabilité, considéré comme représentant, au départ de la plate-forme, l'alimentation servie, puisqu'il n'est que la différence, abstraction faite des pertes à l'étable et sur le tas par combustion animale ou fermentation, entre les ingeata et les excréta, la partie utilisée en travail, viande ou lait, en complétant la valeur. Plus encore que l'écurie, l'étable est un débouché et un fournisseur; elle achète ses matières premières et vend ses produits et résidus suivant nature au dedans ou au dehors. Elle consomme les fourrages et pailles et livre à la culture l'azote, l'acide phosphorique et la potasse dont elle a besoin. Le plus sur moyen d'éviter toute erreur consiste donc à coter le fumier aux prix commerciaux de ces agents de fertilisation, aussi longtemps qu'ils ne s'élèveront pas à un chiffre inacceptable pour les contractants, la différence de solubilité restant compensée par les avantages qui résultent de la persistance et des matières humiques de l'engrais organique. Aussi, en principe, ne saurions-nous approuver la pratique de certains agri- culteurs, même des plus habiles, qui n'établissent la valeur du fumier que par la différence entre l'actif et le passif du consommateur de fourrage. Ils s'expo- sent, par ce défaut de base solide, à inscrire un chiffre trop fort ou trop faible, suivant le résultat de la spéculation animale. C'est ce qui a lieu à Masny, où le fumier n'était estimé que 5 francs, puis G francs, les 1.000 kilogrammes. N'oublions pas que si, au départ du tas, il manque une tonne contenant en moyenne et en chiffres ronds 5 kilogrammes d'azote à 1 tr. 50 c, 3 kilogrammes d'acide phos- phorique à 50 centimes et G kilogrammes de potasse à 40 centimes, c'est 11 fr. 40 c. qu'il faudra payer l'équivalent commercial; ta ferme sans bétail l'achèterait à ce prix. La valeur réelle du fumier est donc véritablement autour de ce chiff/e et toute inscription s'en écartant outre mesure favorise l'un ou l'autre de comptes constamment en relations et qui se règlent par compensation ou lui préjudicie. $ 3. — Mais, cette valeur moyenne ainsi fixée, comment la répartir entre les cultures? La composition approximative des récoltes en matières nutritives ou fertili- santes nous étant connue, on en a conclu à l'obligation ou à la possibilité de faire supporter la plus forte part aux cultures les plus importantes, sous pré- texte qu'elles épuisent davantage et qu'elles paient mieux. A Masny, M. Fiévet suppose que la betterave consomme les deux tiers du fumier qui lui est appliqué et la totalité des engrais pulvérulents et du parcage; que l'avoine, les fèves, le lin prennent chacun la moitié du fumier spécialement donné, et le blé, l'engrais supposé laissé en terre par les cultures précédentes (p. 58 à 123). Ce sont là de pures suppositions, ne s'imposanl par aucune considération déterminante, que les données scientifiques vont nous permettre de réduire à néant. Si la science, en effet, nous renseigne sur la compositioa et les exigences des récoltes, elle est muette jusqu'ici sur la quantité de matières contenues naturel- lement dans le sol ou à lui confiées qui ont alimenté ces mêmes récoltes. Nous savons seulement que les légumineusas, ayant pris à la terre de quoi atteindre un certain développement, sont aptes, par les bactéries de leurs nodosités radi- 356 AGRONOMIE culaires, à capter l'azote atmosphérique. La pratique soupçonne qu'il en est de même, par un procédé quelconque, des graminées, crucifères ou autres, mais cela reste à démontrer. D'autre part, en outre des 4.000 à 8.000 kilogrammes d'azote combiné, d'acide phosphorique et de potasse attaquable contenus à l'hectare, sur 35 centimètres de profondeur de sol arable (M. Dehérain, Chim. agric, 395, 413, 423), les diffé- rents étages du sous sol ont aussi, suivant leur formation géologique, un stock naturel plus ou moins enrichi par infiltration de l'engrais superficiel; et nous savons quelle profondeur (1 mètre à l m ,50 au moins) peuvent atteindre les radicelles et fibrilles des différentes plantes (MM. Muntz et Girard, Engrais, I, 45). N'est-il pas alors rationnel d'admettre que la récolte s'est formée simultané- ment aux dépens de lo fumure annuelle, des arrière-fumures successives et des réserves propres du sol? C'est, en tout cas, une hypothèse qui naturellement se présente à l'esprit et permet de dire avec quelque fondement qu'il est préférable de considérer la fumure organique annuelle comme donnée au fonds lui-même plutôt qu'aux récoltes qui la suivent, de faire masse de l'engrais au départ du tas et d'en répartir également la valeur par hectare au compte de chaque plante qui viendra puiser à son tour et suivant ses besoins au réservoir commun. C'esl ainsi, d'ail- leurs, qu'il serait procédé si la pratique permettait de donner à chaque culture une fumure égale et séparée. Nous ajouterons que cette modification est d'autant plus utile que la propor- tion des plantes sarclées (betteraves fourragères, pommes de terre) est à la betterave à sucre comme 1.979.077 hectares est à 262.251 hectares (M. Grandeau, Joum. agric. prat., 1900, I, 158); que leur produit est loin d'atteindre les hauls prix de cette dernière, et que les surcharger, comme il est d'usage, risquerait, en temps de crise, d'en provoquer l'abandon. IV. — Frais généraux et spéciaux. Les frais ci-dessus ne sont pas les seuls qu'entraîne la culture ; il en est d'autres qui incombent spécialement à chaque nature de récolte ou d'une façon générale et indistinctement à toutes les branches de la production agricole. Dans la première catégorie, ou frais spéciaux, se rencontrent les semailles, binages, sarclages, assurances contre la grêle, fenaison et moisson, battage que nécessite avec plus ou moins d'intensité l'obtention des récoltes. On en porte le chiffre au compte spécial correspondant à chacune d'elles. La deuxième catégorie, ou frais généraux, se compose de dépenses occa- sionnées en bloc, résultant de la nature même du genre d'industrie, non impu- tables spécia'ement à des spéculations déterminées. Nous placerons ici les impôts afférents à la culture, tels que nous les avons indiqués, le traitement des agents à fonctions générales, s'il en existe, les assurances contre l'incendie, les réparations locatives des bâtiments, l'amortissement du capital instruments ou matériel agricole et enfin l'intérêt du capital cultural d'exploitation. Barrai, dans l'étude précitée, y joint des frais de direction ; nous ne pensons pas qu'on puisse aller jusque-là. Si à Masny, où l'exploitation marche au compte de plusieurs associés, quoique dirigée par un seul, cette adjonction peut se E. REGNAULT. — PRINCIPES DE COMPTARILITÉ AGRICOLE 35" omprendre; il n'en est pas de même en présence de l'intéressé unique qui doit trouver dans le bénéfice final la rémunération de l'intelligence direclrice. Quant au capital d'exploitation, on peut l'envisager à deux points de vue : 1° La confection de l'inventaire. — Il doit dans ce cas comprendre les instru- ments, le bétail, les denrées en magasin et les fumiers en tas, les engra's en terre, les emb'avures ou terres préparées et ensemencées, les espèces en caisse (portefeuille, effets à recevoir, créances à recouvrer). Toutes ces valeurs sont le résultat de dépenses en argent faites avec le capital espèces ; on ne doit toutefois, pour celles en voie de transformation, n'inscrire que des chiffres réels, non susceptibles de fausser une situation qu'on a tout intérêt à connaître exactement. 2° Bilan spécial à chaque culture. — Nous n'avons plus ici à constater une situation générale d'où ressortira la perte ou le profit de l'ensemble des spécu- lations agricoles et animales, mais à préciser les produits bruts et nets des diverses productions, et comme l'entreprise porte sur trois branches spéciales de fabrication : culture, force, matières premières, nous n'avons qu'à dresser le compte de la première, laissant à chacune des autres ses dépenses et recettes particulières. Le capital d'exploitation se trouve alors réduit au matériel agricole et au fonds de roulement nécessité par les opérations culturales. On peut cependant, pour simplifier seulement, y comprendre le matériel des écuries et étables ainsi que le fonds de roulement qu'elles exigent. Quant à la valeur des animaux, à leur amortissement quand il y a lieu, ils doivent être laissés au compte spécial de ceux qui, ayant une individualité propre, doivent supporter comme la culture les frais de leur entrelien. Barrai cependant les y comprend, sous prétexte que la quote-part revenant à des spéculations ne donnant en général qu'un faible bénéfice est difficile à déterminer (p. 30G-307). On peut répondre que celte part est fixée par l'intérêt et l'amortissement du capital vif lui-même; que, si à Masny le fumier eût été porté à sa valeur (10 ou 12 francs au lieu de 5 et 6 francs 0/00), l'étable et sur- tout l'écurie avec son bénéfice annuel moyen de 3.917 fr. 55, eussent été par- faitement en mesure de faire face par elles-mêmes à leurs frais de toute nature; qu'en outre, la majoration du prix du fumi3r qui en serait la suite ne serait qu'une conséquence logique des principes de l'économie rurale, qui n'admet comme valeur que celle du marché. V. — Améliorations foncières. — Entretien des bâtiments et chemins. Les améliorations foncières ont pour effet d'augmenter les facilités de la culture, la valeur ou la fertilité du sol. Elles sont ou permanentes comme le drainage, l'enlèvement des roches, l'élablissement de chemins ou bâtiments indispensables, ou passagères comme le chaulage et le marnage. Elles sont quelquefois, mais trop rarement, le résultat d'accords intervenus entre les deux mléressés, propriété et culture ; nous dirons seulement qu'à défaut de stipulations préalables, les premières incombent logiquement à la propriété dont elles élèvent la rente, qu'elles ne doivent être entreprises par le fermier que si, de même que pour les autres dont il est presque seul à profiter, un bail assez long lui permet sur la majoration des bénéfices de prélever annuellement l'intérêt et l'amortissement du coût de l'opération. 3o8 AGRONOMIE Il s'ensuit, au point de vue comptabilité, que, même si ces améliorations sont l'œuvre du propriétaire-cultiva'eur, elles ne peuvent figurer en dépenses de l'exploitation que pour l'excédent de fermage dont celle-ci peut être frappée. Sur l'entretien des bâtiments, nous distinguerons également les réparations locatives des grosses réparations, ne laissant à la charge de la culture, même directe, que les premières dont la culture indirecte serait elle-même tenue dans les termes des articles 1754 et 1755 du Code civil. Quant à la réparation des chemins, elle se fait le plus souvent à des époques de chômage, où bêtes et gens y trouvent l'emploi de leur activité. Si on la pra- tique régulièrement chaque année, elle ne peut constituer de travaux impor- tants ; les attelages et la main-d'œuvre fixes étant déjà portés en dépenses, il ne nous semble pas utile de nous y arrêter. VI. — Application des principes posés. Les principes ci-dessus esquissés n'ont pas qu'un intérêt théorique; en sim- plifiant la comptabilité, ils la rendent plus accessible à la masse des exploitants et permettent un aperçu plus exact des prix de revient. Comment, en effet, n'être pas frappé des résultats que Barrai présente à l'hec- tare à Masny, pour la betterave et Je blé (p. 58 et 59), dans les années 1862 et 1803, les dernières de la période analysée? On relève, en attelages et fumier, des dépenses comme celles-ci : Betteraves. 1862 1863 Attelages Fr. 271 66 250 96 Fumier et parcage 216 15 179 09 Total 487 .81 430 05 Blé. Attelages Fr. 52 09 58 60 Engrais laissés 31 36 59 74 Total 83 45 118 34 La betterave y est chargée de 3 à 6 fois plus que le blé qui profite, avec 83 fr. 45 c. et 118 fr. 34 c. de frais seulement, des façons et fumures au fumier données à la racine, la troisième sole ne supportant rien. 11 est, en outre, impos- sible de savoir qu'il a été par les cultures précédentes laissé de l'engrais pour 31 fr. 36 c. et 59 fr. 74 c. Il n'est donc pas étonnant si, malgré le prix moyen de vente à la sucrerie annexée, soit 20 fr. 32 c. par 1000 kilogrammes le produit présente des écarts semblables à celui des deux années considérées qui ont donné en 1862 un gain de 130 fr. 06c. et en 1863 une perte de 2"3 fr. 55 c. par hectare. Four la racine fourragère, ce serait une perte constante qui n'en permettrait plus la culture. Les 487 fr. 81 c. et 430 fr. 05 c. comptés à la betterave pour attelages, fumier et parcage doivent donc être ramenés à un chiffre plus en rapport avec n rôle E. REGNAULT. PRINCIPES DE COMPTAISIUTÉ AGRICOLE 3S9 dans l'assolement; le blé lui-même — qui, dans l'année 1862 seule, par 33>>,21 de grain à 2*» 5 08, az., Q k s,«2 ac. ph., k s,o5 pot., et 44 quintaux de paille (p. 53) à k s,41, 0K23 et k s 5 49 0/0 (MM. Muntz et Girard : E*hgmi&, I, 121) n'a pas absorbé moins de 72 k s,6, 30 k ei et35 k el de ces éléments fertili- sants d'une valeur, à 1 fr. 50 c, 50 centimes et 40 centimes de 138 francs, — doit-être chargé suivant ses exigences. Le partage égal de ces frais ainsi que de ceux purement afférenls à la culture fera donc l'objet des deux tableaux A et B qui, pour comparaison, contien- dront aussi le compte d'après la méthode de Masny, corrigée par Barrai. TABLEAU A Nature des dépenses. Attelages Main-d'œuvre Graines Engrais : Fumier — Écumes de défécation; tourteaux. . . . Épandage (écumes et tourteaux) Frais généraux (rente : impôts, etc.) Autres frais généraux (direction, intérêts du ca- pital lutal d'exploitation, etc.) Rente du sol Intérêts a 3 0/0 du capital cultuual a' exploitation (76.000 francs, p. I',7; 393 fr. 78 C, p. H). . . . Frais divers (assurances matériel et récoltes, répa- rations locatives, impôt mobilier) Totaux CÔÏÏ1 des 1.000 kilogrammes (GO 1 , 89 et 40S29). . . BETTEIiAVES 1862 II Barrai fr. c. •27 1 66 11)1 80 H 93 217 80 122 63 » 107 17 176 17 1.102 16 18 (10 III fr. c. 106 87 101 80 I i 03 86 19 122 63 120 19 68 Mémoire 581 10 9 54 18^3 IV Barrai IV. c. 250 96 98 35 17 23 179 09 198 25 5 69 224 60 20V 44 » y » 1 . 178 61 2 [ J 25 IV. c. 123 51 98 35 17 23 100 40 198 25 5 69 129 » 19 68 Mémoire 692 11 17 17 Observations. — Tableau A. (BetLeraves.) — Les colonnes 11 et IV représen- tent les frais par hectare établis par Barrai (p. 79) ; l'exactitude des chiffres de ce dernier n'étant pas complète, nous avons dû rectifier; c'est ainsi qu'en 4862, à la colonne II, nous avons écrit pour attelages 271 fr. 66 c. au lieu de 171 fr. 66 c, et en 1863, à la colonne IV, 377 fr. 33 c. au lieu de 304 fr. 11 c, pour engrais de toute nature. Dans les colonnes III et V, contenant l'application des principes posés, nous avons pris les indications de Barrai (p. 170), soit par hectare total 32,68 journées de chevaux en 1862 et 37,77 en 1863, que nous avons multipliées par 3 fr. 43 c, coût de la nourriture, de l'entretien et de l'amortissement (p. 166); le fumier de l'écurie, à 16 centimes par tête et par jour (p. 159) en a été retranché. 360 AGRONOMIE En 1862 et 1863, le fumier total employé et le parcage étant de 16.620 fr. 96 c. et 19.421 fr. 41 c. (p. 239 et 240), nous avons divisé ces chiffres par 192 h ,82 et 193 h ,43; enfin, l'impôt foncier, 16 fr. 08 c. et 18 fr. 28 c. par hectare (p. 271); a été distrait des chiffres correspondants. TABLEAU B Nature des dépenses. Attelages Semences Sulfatage Engrais laissé par cultures précédentes — quote-part annuelle Tourteaux de colza Binages, sarclages Moisson (chevaux) — (ouvriers) Liens Battage (chevaux pour transports) — (ouvriers) charbon pour machine Frais généraux (comme au tableau A) Autres frais généraux (comme au tableau A) . . . Rente du sol Intérêts à S 0/0 du capital cultural d'exploitation (tableau A) Frais divers (tableau A) Totaux Frais afférents à la paille Reste Coût de l'hectolitre (75 kilogrammes; BLE II Barrai fr. c. 52 09 44 70 » 52 31 36 » 92 57 15 50 17 71 31 73 11 09 17 85 20 50 4 32 197 56 176 15 713 G5 126 41 587 24 17 68 .2 III fr. c. 106 87 44 70 » 52 » 80 19 92 57 15 50 » 31 73 11 09 » 20 50 4 32 » » 129 » 19 68 Mémoire. 562 67 99 69 462 98 13 94 1863 IV Barrai fr. c. 58 60 38 24 » 12 59 74 9 11 15 97 31 96 7 11 12 15 14 67 3 73 224 60 218 95 694 95 127 19 567 76 14 92 fr. c. 123 51 38 24 » 12 » 100 40 9 11 31 96 7 11 » 14 67 3 73 » 129 » 19 68 Mémoire. 477.53 87 39 390 14 10 25 Tableau B. (Blé.) — Du total général des dépenses a été retranchée la partie afférente à la valeur de la paille estimée 3 fr. 60 c. le quintal sur 44 et 47 ( i x 76, la valeur du grain étant de 22 fr. 15 c. et 20 fr. 17 c. l'hectolitre sur 33 h ,21 et 38 h ,05 à l'hectare, Les prix de revient par nous indiqués à côté de ceux de Barrai et à la fin de chaque tableau ne sont qu'approximatifs; ils seraient d'ailleurs majorés par les dépenses inscrites pour mémoire. Nous pensons seulement qu'ils sont de nature à faire ressortir les avantages d'une méthode qui semble commandée par la présente situation économique. E. REGNAULT. — PRINCIPES DE COMPTABILITÉ AGRICOLE 361 Si, en effet, nous calculons les pertes ou bénéfices réalisés sur les deux soles considérées en 1862 et 1803, nous trouvons les chiffres suivants : 1° Betteraves. 1862 (Barrai) 60',89 X 20*,32= 1 .M7*,28 - 1 .102',16 = + 123',12 (Autre méthode) id. id. = id. — 58l f ,10=+646 f ,18 1863 (Barrai) 1.178^,61— (40^,20 X 20^, 32) 8 18 f , 69 = -359^,92 (Autre méthode) 818f,79-692 f ,ll = +126 f ,58 Que deviendrait, dans ces conditions, une exploitation n'ayant pas de sucrerie pour payer la tonne 20 fr. 32 c. ? 2° Blé. 1862 1863 (Barrai) grain. 733 f ,60-587f,24 = Fr. 148,36 _ _ 767f,40-567f,76= Fr. 199,70 — paille. 158 f ,40— 126 f ,41 = . . 31.99 — — 171 f ,93— I27 f ,19=: . . 44,74 Totaux . . . Fr. 180,35 . Fr. 244,44 11 serait, d'après nous, de : Grain. 73S f ,60-462 f ,9S = Fr. 272,62 — 767f,46— 390M4= .... . . Fr. 377,32 Paille. 15S f ,40 — 99^,60= . . 58,71 — 171 f ,93 — 87 f ,39= . . . ■ ■ ■ . . . 84,54 Totaux . . . Fr. 331,33 . Fr. 461,86 Le système proposé tient donc un compte plus rationnel des exigences des plantes, de la solidarité qui les unit, et des variations dans les cours. 11 permet à la généralité des exploitations de ne point restreindre, d'augmenter même si possible, la proportion des deux cultures étudiées que notre climat comporte si bien, et ce, même dans des conditions moins favorables de prix de vente et de débouchés. Si la sucrerie de Masny paie encore aujourd'hui 20 fr. 32 c. la tonne de bet- teraves, le résultat cultural est encore satisfaisant; mais une diminution est à prévoir par suite de l'encombrement du marché des sucres. En tous cas, pour le blé dès maintenant, à 15 francs l'hectolitre, les mêmes rendements et les mêmes dépenses donneraient : 1862. - (Barrai) grain. 498', 15 -587*, 24 = - Fr. 89,09 — paille. 158f,40-126 f ,41= + . . 31,99 Perte Fr. 57,10 1863. - (Barrai) grain. 570 f ,75-567',76 = + Fr. 2,99 - paille. 171 f ,93— 127 f ,10= + . . 44,74 Bénéfice .... Fr. 47,73 362 AGRONOMIE 186-2. — (Méthode proposée) grain. 498U5 - 462 f ,98 = + Fr. 35,17 — paille. 158 f ,40 — 99 r ,69 = + . . 58,71 Bénéfice .... Fr. 93,88 1863. —(Méthode proposée) grain. 570 f ,75 — 390 f ,14= + Fr. 180,61 — paille. 171f,93— 87 f ,39 = + . . 84,54 Bénéfice .... Fr. 263,15 Ces derniers chiffres nous dispensent d'insister. Il reste un point cependant à examiner, à savoir si les récoltes ultérieures de la troisième ou de la quatrième sole sont en état de supporter la quote-part en dépenses qui leur revient. Or, à Masny, l'avoine et les féverolles fumées, chargées d'attelages comme le seigle, les hivernages (seigle-vesces) et le trèfle, ce dernier pour la récolte seule, présentent des comptes rémunérateurs ou près de l'être. En les allégeant, sur les 373 francs à 429 francs de frais généraux inscrits au passif de chacun, de l'im- pôt foncier, des intérêts du capital animaux et des frais de direction, on verra certainement apparaître pour ces cultures un profit raisonnable que diminuent ou absorbent injustement les spéculations animales. En tout état de cause, des récoltes intercalaires portant le dénominateur à 4, 5 ou 6 suivant l'assolement, peuvent aussi prendre leur part des dépenses et, par un compte même simplement balancé, décharger les autres. Notre conclusion sera que, l'impôt foncier écarté, une égale répartition entre toutes les productions des attelages, de la fumure organique et des frais géné- raux de la culture, comme de la rente du sol, peut seule conduire à de sérieux prix de revient, rendre plus de confiance aux agriculteurs et favoriser la vulga- risation de la comptabilité qui, pour pénétrer plus avant dans la masse agricole, a vraiment besoin d'être simple et l'exact reflet des opérations. Ensilage des fourrages verts. (Rapport présenté à la XIV e Section.) I. — VALEUR ALIMENTAIRE. L'ensilage des fourrages verts est un mode de conservation reposant sur l'asphyxie ou la paralysie, faute d'oxygène, des ferments aérobies destructeurs de matières organiques. Chassé de la masse par compression, l'air manque aux bactéries pour vivre et se multiplier; elles ne travaillent plus que sur le pourtour où l'air et la lumière peuvent plus ou moins pénétrer. L'action chi- mique n'a donc pu être bien saisie qu'après les travaux scientifiques du dernier siècle sur les micro-organismes, et la pratique n'a pu, à son tour, utiliser avec succès le procédé que quand il fut établi principalement par A. Goffart qu'une pression considérable et continue sur la masse à conserver était de tous ceux proposés le moyen le plus efficace. Mais pourquoi cette méthode, éclairée par nos savants, perfectionnée par nos plus habiles praticiens, n'a-t-elle point péuétré dans nos campagnes? L'expli- cation tirée de la routine dans laquelle, dit-on, nous serions passés maîtres, E. REGNAULT. — ENSILAGE DES FOURRAGES VERTS 303 en culture surtout, ne nous satisfait pas; et, tant qu'uoe propagande active n'aura pas été tentée, nous inclinerons à penser que le vrai motif de l'absten- tion réside dans l'ignorance absolue de nos populations sur : La valeur alimentaire du produit ; Les fourrages plus spécialement destinés à l'ensilage; La possibilité de silos économiques; Le prix de revient de la conserve ; L'influence de l'ensilage sur l'économie rurale. Toutes questions étrangères au cultivateur éloigné des applications à imiter, et qui le plus souvent, en dehors de ses fourrages naturels ou artificiels, n'a rien ou presque rien à ensiler. Nous essaierons, dans les pages qui suivent, de le renseigner sur ces points. Nous avons sur la valeur alimentaire l'opinion des praticiens, des savants et même du consommateur, de l'animal auquel le produit est destiné. Tout d'abord, en 1875, MM. Grandeau et Leclerc, après analyse du maïs caraguavert et des ensilages de Burtin et de Cerçay, avec le premier 6 à 20 0/0 et le second 35 0/0 de balles et paille, établissent que, par la fermentation les principes immédiats se modifient comme suit : 1° Fermentation du sucre tout formé dans la plante, production d'alcool, d'éthers composés et d'acides en quantité notable; 2° Transformation partielle de l'amidon et d'une partie du ligneux en sucre de glucose, sous l'influence de l'acidité du mélange, d'autant plus considérable, que l'ensilage dure plus longtemps; 3° Concentration des matières grasses et azotées, par destruction de la matière non azotée (fécule et cellulose) d'où : Enrichissement du fourrage en principes azotés par rapport aux non azotés. 1 1 La relation nutritive était passée de ^-^ pour le maïs vert à — { dans l'échan- tillon de Cerçay. Quand au sucre, de 0,43, il tombe à 0,15, puis remonte à 0,68 et 1,89 suivant la progression de l'acide de à 1/2 0/0. (Lecouteux : Ensilage du maïs, 45; Discussion, Journal d'Agr. prat. 1875, I, 75.) Vers la même époque, Barrai, dans divers échantillons de Burtin, avait trouvé, avec les analyses ci-dessus, des chiffres aussi concordants que possible, étant données les variétés de maïs employé et la proportion différente des balles et paille. (Goffart : Ensilage du maïs, 106.) Divers chimistes anglais, opérant sur de l'herbe, de la luzerne, du cow-grass (espèce de trèfle), établissent également la valeur nutritive de l'ensilage, insistant sur ce point qu'à chaque analyse les fibres diminuent par la fermen- tation ou que tout au moins elles deviennent plus solubles. Sir B. Lawes, lui- même, d'abord adversaire, pour diverses raisons, de ce mode de conservation, reconnaît que 1Q<> kilogrammes d'ensilage ont la même valeur que 170 kilo- grammes de betteraves fourragères. (Lippens : Enquête anglaise sur l'ensilage, 57.) Woelcker enfin, en 1884, dans 28 analyses de fourrages divers ensilés, confirme la valeur nutritive des ensilages qu'il déclare pouvoir être pratiqués avec grand avaotage, en vue de la nourriture d'hiver, là où le climat est trop froid ou trop humide. (Woelcker : Travaux et expériences, trad. par M. Bonna, I, 186 et s.) En 1883 et 1884, M. Joulie est amené à conclure, par l'analyse comparée des fourrages avant et après l'ensilage, que les modifications subies se résu- ment ainsi : 364 AGRONOMIE Faible perte des matières azotées alimentaires; Perte des deux tiers des matières sucrées ; Perte d'un tiers des matières amylacées; Augmentation d'un cinquième des matières exlractives non azotées autres que le sucre et l'amidon. L'ensilage ferait passer à l'état d'amides non alimentaires une partie des matières albuminoïdes alimentaires du fourrage vert mis au silo; et cette perte que le même savant avait trouvée de : 4,10 0/0 pour de l'herbe de prairie, 5,6 V 2 — du trèfle incarnat, 33,53 du trèfle violet, se serait élevée, d'après Weiske, cité par Woelcker, à 37,79 0/0 pour du maïs vert, 36,49 — de la luzerne. Mais l'expérimentation est venue démontrer que, si l'ensilage fait perdre une partie des matières nutritives contenues, il place celles qui restent sous une forme plus favorable à l'alimentation, et la meilleure qualité de l'aliment ainsi préparé explique les heureux résultats obtenus dans la pratique. C'est ainsi que le trèfle vert, sec et ensilé, servi en proportion correspondante à trois lots d'animaux aussi semblables que possible, a permis de constater la supériorité du dernier sur le second et même sur le premier. Ce qui conduit M. Joulie à conclure que le trèfle ensilé, qui a subi une fermentation et une sorte de coction dans le silo, est plus assimilable que le trèfle sec et surtout que le trèfle vert. De sorte, ajoute-t-il, « que, bien que le silo détruise une certaine portion de la matière utile, son intervention est néanmoins très précieuse, puisqu'elle assure l'alimentation de l'animal dans de telles conditions, qu'il pourra détruire de 20 à 30 fois moins de ces mêmes principes alimentaires pour donner le même résultat d'accroissement. » (Nouvelle étude sur l'ensilage, Ann. de la Société des Agric. de France 1885, I, XVI.) D'ordinaire, écrit M. Grandeau en 1893, l'ensilage est un peu plus riche que le fourrage primitif en matières azotées et légèrement appauvri en principes amylacés et sucrés, la fermentation alcoolique s'étant faite aux dépens des éléments hydrocarbonés. (La Forêt et la Disette de fourrage, 79.) En présence de l'unanimité des savants sur la qualité, nous n'insistons pas sur les opinions exprimées dans l'enquête anglaise par nombre de praticiens des Deux-Mondes, prétendant que deux tonnes d'ensilage valent plus qu'une tonne de foin, que par la dessiccation le fourrage aurait une valeur moindre de 25 à 40 0/0, et qu'ils peuvent par cette méthode tenir un tiers ou une moitié en plus d'animaux. Il n'y a donc pas lieu de s'arrêter aux pertes (par fermentation, écoulement ou sur les bords), constatées en Allemagne par divers analystes. Si le professeur Albert de Halle, qui a expérimenté des fourrages verts (herbes de prairie, maïs, etc.) ensilés en plein air, a trouvé une perte en matière sèche supérieure à 50 0/0, Lawes et Gilbert, opérant sur du trèfle et de l'herbe de prairie en E. REGNAULT. — ENSILAGE DES FOURRAGES VERTS 365 fosses maçonnées, n'accusent qu'une diminution de 5 0/0 environ, et des stations américaines, avec le maïs en silos fermés, qu'une perte de 15 à 20 0/0 de matières sèches. (Congrès intern. de l'alim. du bétail en 1900, 157.) Le genre de silo, la nature du fourrage et le mode d'opérer constituent donc autant de facteurs à considérer; et les pertes inévitables ne sont pas une raison de se priver d'un procédé dont les avantages, ainsi qu'on le verra plus loin, sont considérables. Il en est ainsi du fumier de ferme, auquel on ne songe point à substituer les seuls engrais verts malgré les pertes énormes en principes fertilisants qu'y occasionnent les réactions ou destructions diverses dont il est le foyer. Au reste, l'herbe de prairie et le foin en provenant ont, d'après MM. Muntz et Girard (Engrais, I, 155), la composition centésimale suivante : Az. Ac. ph. Pot. „ , , . . ( En vert 0,44 0,15 0,60 Herbe de prairie, j En foin , 31 Q ^ ^ Si l'on admet, en moyenne, que quatre tonnes en vert se réduisent à une tonne en foin, par l'action chimique de la dessiccation, et la perte de feuilles et graines toujours plus riches, les éléments nutritifs de la matière sèche, de la verdure, qui seront réduits à : Az. Ac. ph. Pot. 13 k ?,l 3 k s,5 16 k = 0/00 au lieu de : 17 k ?,6 6 k s 24 k * 0/00 qu'ils avaient dans le produit naturel, auront été diminués de : . .... n 1 00 Xft',5 „„ fi 1 Az. 4 k e,o ou — .-, „, r , — ■ = 25,56 J „ 17 kg ,6 i Pour cent de ! =*,„* 100 X 2 k e,5 .. ca ( , , Ac. ph 2 k =.5 ou — — — = 41,66 > chacun des (jKg I 100 x 8 ks ^, ^ \ éléments. Pot. 8 k s,5 ou >4 ,; s g = 33,33 S'il fallait cinq tonnes d'herbe pour une de foin, la perte deviendrait alors de : Az. 8 k s,90 ou 40,45 0/0 Ac. ph. 4 ou 53,53 0/0 Pot. 14 ou 46,46 0/0 et ce avec une moins grande digeslibilité. La perte dans les deux hypothèses, dessiccation ou ensilage, peut donc être considérée comme équivalente où à peu près, la partie latérale avariée des ensilages constituant encore un engrais des plus actifs dont la valeur n'est pas inférieure à celle de la conserve même. D'ailleurs, comme nous y insisterons ci-après, sauf en saisons ou climats trop humides, la pratique de la mise au silo ou de l'emmeulage nous semble de pré- 366 AGRONOMIE férence réservée aux productions de printemps ou d'automne, d'un fanage im- possible, et que l'animal ne peut entièrement absorber, dont l'excédent sur la consommation est ainsi, au prix de pertes partielles, sauvé d'une perte totale et certaine, les graminées et légumineuses d'été restant en principe la base des conserves sèches. II. — Fourrages a ensiler. — Pratique de l'opération. En principe, tous les fourrages peuvent être ensilés; graminées, légumineuses, crucifères se prêtent parfaitement à ce mode de conservation, hachées ou non, suivant la grosseur et la dureté des tiges, et même sans haehage préalable du maïs et du sorgho pour lesquels ce travail supplémentaire n'intervient qu'en vue de faciliter le tassement, d'éviter le gaspillage par l'animal et de permettre l'adjonction, pour ceux qui en sont partisans, d'une quantité variable de paille et de balles de céréales. Reilhen. le principal promoteur de l'ensilage en Allemagne, a ainsi depuis longtemps traité le maïs et le sorgho, la luzerne, l'orge, le* vesces et les feuilles de betteraves. On connaît l'emploi des feuilles de vigne destinées aux chèvres du Mont-d'Or; et la betterave elle-même, peut avec avantage, ainsi que le déclarait M. Mir. au Congrès de l'alimentation rationnelle du bétail en 1900 (p. 175), passer dès sa récolte au coupe-racine et être soumise au pro- cédé avec ou sans paille et balles; elle résiste mieux ainsi au réveil de la végé- tation et garde plus longtemps au printemps sa qualité nutritive. Il en est de même de la pomme de terre crue, hachée, ainsi que l'ont démontré les essais de MM. Vauchez et Marchai, G. Gormouls-Houlès, et une pratique courante en Allemagne et en Autriche. Nous avons personnellement expérimenté avec succès le colza d'hiver seul. ainsi que la vesce velue avec seigle ; le produit encore garni de ses feuilles a été avidement consommé. 11 n'y a donc pas déraison de supposer qu'une plante alimentaire quelconque, soumise en vert à la loi générale de décomposition, puisse se soustraire aux heureux effets du silo ; et l'avoine, les pois, le trèfle, le millet, le moha, la na- vette, le ray-grass, le trèfle incarnat, le sainfoin et l'ajonc peuvent s'ajouter à celles déjà citées. Enfin, les fourrages avariés eux-mêmes, les maïs, pommes de terre, ou bette- raves atteints par la gelée, seront sauvés d'une perte totale par le séjour dans le silo; quant aux feuilles et ramilles d'arbres, les expériences qui ont suivi la désastreuse année 1893 ne laissent aucun doute sur leur utilisation possible. (MM. Ghandeau : Sur la ramille alimentaire, 77. et G. Cormouls-Houlès : Le Domaine des Failtades. 69k) Mais, si toute verdure peut être ensilée, il reste en pratique à déterminer celles qui de préférence doivent servir à constituer le stock sec dont l'animal a égale- ment besoin. Sauf en cas de climats ou de saisons trop humides, de main-d'œuvre insuffisante et chère, on peu! ranger dans cette catégorie : l'herbe de prairie, la luzerne, le trèfle, le sainfoin, dont la dessiccation s'opère facilement et dont la récolte a lieu à une époque généralement propice à cette transformation. Quant aux regains tardifs, ainsi qu'aux productions de printemps et d'automne, leur ensilage est indiqué ; ils seraient par leur nature et le moment de leur floraison d'un fanage impossible ou tout au moins difficile et ruineux. Nous plaçons dans ce compartiment le colza, la navette, le seigle, le trèfle incarnat, E. REGNAULT. — ENSILAGE DES FOURRAGES VERTS 367 les vesces, pois et féverolles, les divers millets et mohas, quand ils arrivent tard en saison, les maïs et sorghos, la moutarde blanche et le sarrasin. Comme une tonne de maïs cacagua à 2,24 0/00 d'azote total ne saurait équi- valoir pour l'animal à une tonne colza à 4,6 ou moha à 4,4 (Wolff), il serait même à propos de corriger, par des mélanges appropriés, l'insuffisance de cer- tains fourrages en un ou plusieurs des éléments nutritifs; c'est ainsi que parti- culièrement dans les provinces de Québec et d'Ontario, où l'hiver dure de six à sept mois, les Canadiens, non moins experts en ensilage que leurs voisins, pra- tiquent dans toutes les fermes, au moment de la mise au silo, un mélange de maïs et d'autres fourrages verts garnis de leurs grains : féverolles, pois, len- tilles, etc. On y emploie aussi de plus en plus, pour l'engraissement et les vaches laitières, le mélange spécial dit Robertson, composé en poids de : Maïs fourrage avec épis 100 Fèves de cheval (Faba vu/garis equiiun 25 Tèlcs de soleil (HeliaiiUtus aiunius) 10 Pour obtenir sur le terrain les quantités proportionnelles voulues, on ense- mence, par chaque hectare de maïs, 50 ares en fèves et 25 ares en tournesol (Descours-Desacres et Hitier : Joani. d'Agrie. prat. 1900, I ,420.) Dans l'espèce, au maïs ne titrant que azote 2.24 00 et graisse 4, dont diges- tible 1,12 et 2 seulement, la féverole, quoique n'étant qu'au début de la floraison, par son apport de azote 4,8 0/00 et graisse 5, dont digestible 3,52 et 4 (Wolff), Relève la conserve que l'hélianthe annuel enrichit encore. Mise au silo. — Nous n'entrerons pas ici dans le détail des sortes d'ensilage qu'il est possible d'obtenir et des moyens proposés pour les réaliser. L'ensilage brun foncé ou aromatique, brun clair ou verdàtre, vert olive de M. Mer de Longemer (Vosges), l'ensilage doux ou acide des chimistes nous semblent surtout compliquer la question, et plus d'un praticien, malgré ses précautions, a dû souvent renoncer à viser l'un plutôt que l'autre. Ce qui importe, c'est de mener rondement l'opération, quelque temps qu'il fasse. La verdure étant bonne à prendre, c'est-à-dire autour de la floraison, ne doit subir aucun commencement de dessiccation; mouillée ou non, elle est, sitôt coupée, conduite au silo, étendue régulièrement sur toute la surface, les tiges parallèles aux bords, en plus grande quantité sur le pourtour qui sera lui-même plus fortement piétiné ou tassé que le centre. Il n'est pas besoin de sel, ni de balles ou menue paille. La rapidité du remplissage n'est limitée que par la main-d'œuvre et les attelages disponibles ou l'utilité de laisser prendre au tas une température de 55 à 65 degrés sans la dépasser, afin de provoquer un affaissement qui rende libre une partie du silo. On peut ainsi rester un, deux ou trois jours sans ensiler, suivant la plus ou moins grande disposition du fourrage à s'échauffer. Cette chaleur atteinte, un nouvel apport calme réchauf- fement par son poids et ainsi de suite jusqu'à complet remplissage à une hauteur telle que, par le tassement dû à la fermentation et aux poids superposés, la meule vienne d'elle-même remplir la cavité que l'on couvre en toit avec des bottes de paille. Ce chapeau n'est même pas indispensable; nous avons obtenu sans lui d'excellentes conserves; il peut cependant avoir sa raison d'être contre l'excessive chaleur ou la trop grande humidité. Le poids à appliquer, en moellons ou autres matières lourdes, doit être au 368 AGRONOMIE moins de 500 kilogrammes par mètre superficiel ; nous chargeons de 30 mètres cubes de moellons pesant au moins 45 tonnes. Ce poids peut être posé directe- ment sur la verdure, mais en petits murs et en largeur, afin de faciliter, lors de la vidange, l'extraction par tranches verticales, de haut en bas, d'une épais- seur proportionnée au poids de conserves à distribuer journellement. L'emploi de la paille, dessous, par côtés et dessus, n'est pas indispensable. La masse ainsi traitée aura une telle densité qu'une hache seule permettra de la découper. III. — Silos économiques. La valeur alimentaire établie, le départ fait entre les productions à sécher et celles à ensiler, quel type de silo serait le mieux adapté à la moyenne et à la petite culture ? Doivent d'abord être éliminées, comme du domaine seu- lement des grandes exploitations, les splendides constructions en maçonnerie sous hangar du Boulleaume (Oise) et des Faillades (Tarn) où MM. le vicomte de Chezelles et G. Cormouls-Houlès depuis de longues années accumulent les produits annuels de 100 et 300 hectares de verdure. Les granges ou remises ne sont pas toujours utilisables comme à Cerçay où Lecouteux installait ses conserves après la vente des grains. Le silo en fouille ou en remblai avec couverture en sable ou en terre néces- site une forte main-d'œuvre. Quant au système américain ou canadien, hors de terre, en maçonnerie et bois ou bois seulement, toujours avec une double épaisseur de matériaux séparés par une couche d'air protégeant la masse des froids les plus rigoureux, ou remplis de terre légère ou fumier, l'établissement et l'entretien en sont encore relativement dispendieux. Reste la meule, sous hangar ou en plein air, avec un mode de compression à déterminer. Sous hangar, il faut construire ou utiliser ceux réservés à d'autres emplois ; en plein air, c'est le système essayé primitivement par MM. G. et J. Cormouls- Houlès et Rouvière de Mazamet (Tarn), que le premier a ensuite abandonné et qu'a repris M. le baron Peers, à Oostcamp près Bruges (Belgique,). Il consiste à monter sur le sol même, préalablement creusé à 30 centimètres de profondeur, un tas carré ou rectangulaire, proportionné comme base à la hauteur possible, maintenu en équilibre à l'aide du thermomètre et de chargements aux endroits disposés à s'affaisser ; couverture de terre et de matériaux pesants. La perte sur les bords serait peu importante, comparée à la masse comestible. (Congrès iittern. d'agric., Paris 4900, I, 379 ; Journal oVAgric. pral., I, 1900, 458.) Nous mentionnerons également un essai par nous tenté en 1900, qui participe de la meule et du silo hors terre, en terrassement fixe, et nous a donné en 1901, avec colza d'hiver et seigle-vesces, d'excellents résultats. Il consiste en deux silos elliptiques de chacun 14 mètres de long sur 4 mètres de large et 2 mètres de hauteur; une fouille de 50 centimètres a fourni des talus élevés de l m ,50 sur le sol naturel, recouverts de gazon et présentant une base de l'",50 avec 1 mètre de table ; ces talus maintiennent la meule au début (suivant l'abondance du fourrage) sur la moitié environ de sa hauteur jusqu'au moment où, par le tassement journalier résultant de la fermentation, des fourrages accumulés et du dépôt final de matières lourdes, la meule vient d'elle-même s'encastrer dans la cuve qu'elle remplit jusqu'aux bords. E. REGNAULT. — ENSILAGE DES FOURRAGES VERTS 369 Les dépenses ont été les suivantes : Terrassement, silo n° 1, 23 journées Fr. 46 » — silo n° 2, 29 — 58 » Moellons: Extraction 60 m X 1 fr. 75 c Fr. 105 » Roulage 60 m X 3 francs 180 » Tuyaux pour écoulement 7 » Total pour 2 silos Fr. 39fi ■> Soit, par silo 198 francs. 198 La capacité de chacun étant de 112 mètres cubes, c'est par mètre jj^ = 1 fr. 76 c. de frais d'établissement, que, dans bien des cas, uncultivateuractit'peut réduire et même économiser, en exécutant avec les siens tout ou partie des travaux ci-dessus. Ce n'est, au surplus, par silo, à 10 0/0 pour intérêt et amortissement, que 19 fr 80 19 fr. 80 c. à ajouter au coût de l'ensilage total ou — ttc^ — = 17 centimes. par mètre cube de conserve. Nous n'indiquons, d'ailleurs, notre type de silo que pour en permettre l'essai aux intéressés, le maçonnage intérieur restant toujours possible, après consta- tation des avantages obtenus. IV. — Prix de revient des conserves et des rations. Il semble que si, au lieu d'être distribué en vert, le fourrage passe préalable- ment au silo, le coût de l'unité comestible ne sera augmenté que de l'excédent de dépenses occasionné par cette opération. Si donc, laissant au passif de culture la coupe et le bottelage, s'il y a lieu, le transport, frais qu'aurait également à supporter la verdure passant directement à l'étable, on ne calcule que l'ensilage proprement dit, on obtient les chiffres suivants que notre comptabilité nous révèle : Un homme au silo, 7 jours à 2 fr. 50 c Fr. 17 50 Pose des pierres, 8 jours à 2 fr. 50 c Enlèvement des pierres, 8 jours à 2 fr. 50 c. Intérêts et amortissement (silo et matériaux) Total Fr £0 » 20 » 19 80 77 30 Ce serait donc, pour un cube égal à celui ci-dessus (112 mètres), une dépense F 7 r 7 fr» QH supplémentaire de ■ — ' )m = fr. 69 c. par mètre cube de capacité. Mais une perte sur les bords doit être prévue; si l'on admet de ce chef une partie avariée de 20 centimètres au pourtour et de 15 centimètres dessus et dessous réunis, on a : Perte au pourtour : 2S m (14 X 2) + 8 m (4 X 2) = 36 m X 2 mI1 = 72'» X 0"\20 = 14 m ,40 Perte dessus et dessous réunis : 56 m X m ,15 = 8 m ,40 To-al 22»', 80 24 370 AGRONOMIE La conserve alimentaire utile n'est plus alors que de 112 m — 22»,80== 89 m ,20, ce qui porte le coût de l'opération à — ' = fr. 86 c. par mètre cube. Quant au prix de revient de la ration d'ensilage qui varie généralement, suivant les disponibilités, de 15 à 25 kilogrammes par tête de 4 à 500 kilo- grammes, on peut l'apprécier environ ainsi qu'il suit : La verdure à 80 0/0 d'eau, estimée 8 francs par 1.000 kilogrammes à retable, ce qui est suffisant pour des fourrages de haut rendement, perd au silo environ 4o 0/0 de son poids. Le poids moyen du mètre cube de conserve étant de gOO^ff X 100 800 kilogrammes, aura pour origine ^ = 1.333 kilogrammes vert et pour valeur initiale celle de 1.333 kilogrammes vert, à 8 francs les 1.000 kilo- grammes, soit X ' = 10 fr. 66 c. plus 86 centimes coût de l'ensilage proprement dit, au total 11 fr. 52 c. 20 kilogrammes de conserve ajoutés à la ration auront donc une valeur de 11 fr ' 5 " 2 x 20 k e = fr. 28 c. au lieu de -r— — X 33 k e,33 = 26 centimes en 800 1.000 vert. C'est une augmentation de 2 centimes que couvrent et au delà la concen- tration et la plus grande digestibilité de l'aliment. y. —Influence générale de l'ensilage sur l'économie rurale. On ne verrait qu'un côté de la question en considérant seulement l'ensi- lage comme un moyen de régulariser en tous temps et tous lieux l'alimentation en vert du bétail. Bien qu'à cet égard l'avantage soit inappréciable, puisqu'avec 100 mètres cubes seulement ou 80.000 kilogrammes on dispose de 4.000 rations pouvant, à 20 kilogrammes par tête, subvenir pendant plus de quatre mois (133 jours) à la moitié au moins de la provende journalière d'une étable de 30 têtes, cette pratique se recommande à d'autres points de vue intéressant l'économie rurale. C'est ainsi que ce procédé, indépendant des vicissitudes atmosphériques, permet au cultivateur de mettre plus rapidement sa récolte en sûreté ; que, le temps ou le climat étant sec ou humide dès le début de l'opération, on en peut fixer la fin, alors que, par la dessiccation, l'ordre général des travaux agricoles est plus ou moins influencé par les intempéries. La possibilité de conserver facilement et économiquement, pour les temps de pénurie, le surplus de la consommation, doit amener le cultivateur à se pro- curer de plus en plus par des cultures intercalaires d'amples provisions fourra- gères que l'emploi immédiat lui commandait jusqu'ici de restreindre ; l'assole- ment général de l'exploitation reçoit donc de ce chef une plus grande élasticité. Le cultivateur pourra même, dans cet ordre d'idées, envisager la culture alterne et intensive des céréales et des fourrages de haut rendement, en vue par ces derniers, de printemps et d'automne, de retenir les nitrates, de fournir au sol le maximum d'azote assimilable et de matières humiques et d'atténuer par des rendements supérieurs le résultat de la baisse sur le prix du blé. La culture des plantes sarclées, maïs, racines, tubercules, ne devra pas toute- fois être abandonnée, même dans les pays où ces produits ne peuvent être Ë. REGNAULT. — ENSILAGE DES FOURRAGES VERTS 371 transformés que par l'animal ; mais leur étendue, s'il y a lieu, seulement pro- portionnée à la nécessité du nettoyage ou de l'ameublissement des terres et aux exigences de la main-d'œuvre. Enfin, par le silo, la nourriture se rapproche le plus possible de l'état naturel du fourrage et son action sur le bétail ne peut que s'en accroître; les denrées médiocres ou même avariées, si elles ne peuvent s'y améliorer, sont rendues plus utilisables, et, par des mélanges judicieux au moment du remplissage, la relation nutritive peut être ramenée au type le plus avantageux. Si, théoriquement, on généralisait le procédé avec récolte dérobée régulière- ment pratiquée, on arriverait à des chiffres qui, pour paraître fantastiques, n'en seraient pas moins l'expression de la vérité. M. Dehérain, par l'enfouissement, à l'arrière-saison, d'une récolte devesces de 15.000 kilogrammes sur nos 7 millions d'hectares de blé, en estime la valeur à 105 millions de tonnes de fumier (engrais et ferments 219.) Nous avons nous-même calculé que, sur nos 25 millions d'hectares assolés, une première sole de 5 millions d'hectares de colza d'hiver, en pleine récolte, et à 50 tonnes par hectare, donnerait 250 millions de tonnes d'un fourrage riche, obtenu à bas prix et supérieur en quantité et qualité à toute notre pro- duction fourragère actuelle, qui oscille en vert entre 145 et 176 millions de tonnes suivant le multiplicateur pour les produits fanés (Congrès intern. d'agric., Paris 1900, t. Il, 195,) occupant 10.105.000 hectares y compris her- bages, prés naturels et artificiels, betteraves fourragères et pommes de terre, soit 40,40 0/0 des terres cultivées (M. Grandeau: Sur statistique officielle agricole de 1898, Journ. d'agric. prat, 1900, I, 11.) Cette nourriture supplémentaire à 60 kilogrammes par jour permettrait d'ajouter à nos 13.708.000 bovins (statistique 1892), un effectif de 11.363.000, soit, à 450 kilogrammes, 5.113.350 tonnes de poids vif, qui élèverait de 200 à 361 kilogrammes la répartition par hectare de terres, prés et herbages (31.691.000 hectares.) Cette même quantité de colza à 4 k? ,6 azote, l k =,2 acide phosphorique, 3 kg ,5 potasse 0/00, présenterait, en matières nutritives mobilisées et ramenées pour moitié au moins (vu le système radiculaire particulier) des profondeurs extrêmes du sous-sol, les chiffres suivants : Tonnes. Tonnes. Azote 1. 150. 00;i équivalent à 7. 666. 606 de nitrate de soude. Acide phosphor. 300.000 — 2.000.000 de superphosphate minérale 15 0/0. Potasse .... 875.000 — 1.750.000 de chlorure «le potassium à 50 0/0. Le tout, aux prix actuels du commerce, d'une valeur de plus de 2 milliards (2.089 millions). — Congrès intern., 1900, lue. cit.) Quelle ressource fourragère ! Quelle économie de nitrate notamment, en sup- posant même un important déficit sur la production ou les emblavures. Disons, pour rester dans la réalité, que l'exploitant de 5 hectares de terre de consistance moyenne, appropriée au seigle, à l'avoine, aux vesces ou à la navette, au colza, etc., obtiendra annuellement, en supplément par l'interca- lation de cette culture hivernale précédant la plante estivale, 30, 40, 50 tonnes d'un fourrage qui ne lui aura presque rien coûté en argent déboursé, sauf pour 372 AGRONOMIE les vesces, et que l'ensilage lui permettra de réserver ; culture qui prendra en outre sa part dans les frais de toutes sortes et déchargera d'autant les récoltes principales. Les cultures dérobées trouvent donc, appuyées sur l'ensilage, un emploi de plus en plus indiqué; et l'on peut affirmer que, dans l'ordre scientifique auquel ces deux pratiques se réfèrent, l'explication qui a été fournie de leurs effets physiologiques et chimiques est une des plus importantes conquêtes de la fin du dernier siècle. MM. le baron PEERS et BAUWENS, à Bruges. L'ensilage d'herbe. — L'érection de meules en plein air entraîne un déchet assez considérable. Cette grande perte de matières utiles provient de ce qu'il est impossible de tasser et de comprimer l'herbe des bords avec le soin voulu. Un appui, par exemple : un mur en maçonnerie ou la paroi d'un silo creusé en terre, est indispensable pour soumettre l'herbe des côtés à une pression suffi- sante; le jus s'accumule dans les parties peu ou pas comprimées et y provoque la fermentation putride et la moisissure. Il importe aussi d'empêcher les infiltrations d'eau par le dessus; il faut donc veiller à ce que la couverture soit étancheet ne laisse l'eau prendre contact avec le fourrage. Pour réaliser ces desiderata, M. le baron Peers a construit un silo couvert en maçonnerie de 18 mètres de long, 9 mètres de large et 6 mètres de haut; il a commencé à ensiler le 26 mai dernier et, à l'heure actuelle; il est assuré de sa provision d'hiver pour un troupeau de soixante-dix têtes de bétail dont cinquante vaches laitières. La façon d'opérer est sensiblement la même que celle décrite dans l'une des notices (1); le silo-hangar permet de réduire l'emplacement; grâce aux murs latéraux on n'a pas à craindre la déviation de la meule par suite d'un échauffe- ment inégal dans les différentes parties. M. Emile MER. L'ensilage de l'herbe de prairie. — Dès mes premiers essais d'ensilage, remon- tant à l'année 1885, j'ai reconnu que, contrairement à l'opinion admise jusqu'alors, on doit éviter d'ensiler par la pluie, car le produit obtenu dans ces conditions est défectueux à tous égards. Il exhale une odeur nauséabonde et communique au lait, à la crème et au beurre un goût des plus désagréables, sans compter qu'il n'e.>t accepté qu'avec la plus grande répugnance par les vaches laitières et qu'il est nuisible, au point de vue de leur engraissement et même de leur santé. Des recherches ultérieures m'ont montré que la teneur de l'herbe en eau, au moment de l'ensilage, exerce une action prépondérante sur le genre de fermentation dont elle est le siège dans le silo. Si l'herbe renferme moins de 70 0/0 d'eau, ce qui arrive lorsqu'elle est formée presque exclusivement de graminées ou bien qu'elle se trouve très mûre ou légèrement fanée, le produit obtenu est brun foncé et possède une odeur aroma- (l) L'ensilage d'herbe. - La conservation de l'herbe par l'emmeulage. D r LOIR. — DESTRUCTION DES RATS AU DANEMARK 373 tique agréable. Ce fourrage est très apprécié par le bétail. Mais il moisit rapide- ment dans le silo sur la surface de section et oblige à rafraîchir celle-ci tous les deux ou trois jours, ce qui serait un grand inconvénient pour les petites exploi- tations. Je l'ai appelé ensilage brun foncé ou de 4 K sorte. L'ensilage brun clair ou de 2 e sorte est réalisé quand on opère sur de l'herbe renfermant de 70 à 80 0/0 d'eau, c'est le cas pour le fourrage fraîchement fauché, parvenu à un degré moyen de maturité et n'ayant pas subi uq commencement de fanage. Ce produit a une odeur acide, moins agréable que la précédente. Il est un peu moins apprécié par le bétail, mais il présente l'avantage de ne pas moisir sur la tranche, quand le silo est mis en consommation. Ii communique parfois un léger goût au lait, mais trop peu accentué pour être transmis aux produits qui en dérivent : crème, beurre ou fromage. La chaleur développée par celte fermentation est bien moindre que celle qui résulte de la production d'ensilage de l re sorte. L'ensilage de 3° sorte ou vcrl olive provient de l'enfouissement d'herbe renfermant plus de 80 0/0 d'eau, ce qui est le cas quand elle est très jeune ou iauchée à la rosée et surtout trempée par la pluie. 11 exhale une odeur infecte, due à l'acide butyrique et surtout à l'acide propionique. La chaleur développée dans le silo est plus faible encore que dans l'ensilage de 2 e sorte. Pour tous les motifs qui viennent d'être exposés, c'est à celui-ci qu'on doit donner la préférence, surtout quand on ne vend pas le lait en nature. On doit surtout éviter d'obtenir l'ensi- lage de 3 e sorte et pour cela bien se garder d'enfouir de l'herbe mouillée et surtout versée. C'est parce que cette précaution a été trop souvent négligée et aussi parce qu'on a cru pouvoir ensiler sans silos, qu'il y a eu autant de mécomptes et que la pratique de l'ensilage s'est aussi peu répandue, surtout dans la petite culture. M. Paul RENAUD, à Paris. L'emploi de l'oxygène pour le vieillissement des eaux-de-vie, etc. — L'auteur expose le fonctionnement d'un appareil, construit par M. W. de Saint-Martin, dans lequel est réalisé aisément le contact intime du liquide et de l'oxygène sous pression. Il assure que cet appareil a permis en une seule passe de modifier d'une façon complète et avantageuse une eau-de-vie de fabrication récente. Ce traitement donne au vin des qualités nouvelles et corrige certains défauts (tel que le foxage peu accentué). Par des traitements un peu analogues on réalise l'oxydation des huiles et leur transformation en huile siccative, l'oxydation de solutions tinctoriales, etc. — Séance du 1 1 août — M. le D>- LOIR, à Paris. L'organisation de la destruction des rats au Danemark M. Joseph COUILLARD, a Montauban (Tarn-et-Garonne). Les principaux obstacles aux progrès de l'Agriculture française. — L'auteur range sous deux titres les principaux obstacles aux progrès de l'Agriculture 3" i AGRONOMIE française : 1° l'Agriculture française manque de patrons capables; 2° l'Agricul- ture française gaspille ses forces. — Dans le premier chapitre, l'auteur passe en revue les principales fonctions sociales qui s'imposent aujourd'hui aux patrons agricoles : choix et direction des cultures, production des fourrages, des ani- maux productifs de travail, de viande ou de lait, culture de la vigne pour le vin ou le raisin de table; maniement du personnel. L'auteur indique les prin- cipales difficultés que présentent ces branches agricoles. — Il recherche ensuite l'origine, le recrutement, la préparation des patrons agricoles en examinant les principaux genres d'exploitation : par fermiers, par métayers et par maîtres- valets. Il signale les avantages et les inconvénients de chacun de ces systèmes. 11 indique sommairement pourquoi le métayage donne de bons résultats dans le Nord et le Nord-Ouest de la France, tandis que ces résultats laissent beaucoup à désirer dans le Sud-Ouest. — De tout ce qui précède, l'auteur conclut que, dans la plus grande généralité des cas, les directeurs de cultures, les patrons agricoles ne sont pas à la hauteur de leurs fonctions sociales. Dans le second chapitre, l'auteur montre que l'Agriculture ne peut devenir prospère, en face des difficultés qu'elle rencontre aujourd'hui, qu'en se rappro- chant de l'industrie par ses méthodes, c'est-à-dire en spécialisant sa production, afin de diminuer les prix de revient par unité récoltée. Discussion.— M. Maynard : L'enseignement purement professionnel donné à des enfants de moins de onze ans (c'est l'âge des élèves des écoles primaires), comme le voudraient MM. Bories et Poitou, ne me paraît pas pouvoir donner de résultats suffisants, et d'autre part il me paraît difficile que les instituteurs puissent faire entrer dans la cervelle de ces bambins autant de connaissances professionnelles en plus des notions fondamentales d'arithmétique, de français, etc., qu'ils ont la juste mission de leur donner. Je crois, avec M. Couillard, que ce sont les exploitants qui doivent les premiers avoir une instruction technique sérieuse; avec elle ils sauront tirer un bien meilleur parti de leur domaine : d'une part, soit que, par de judicieuses applica- tions des dernières découvertes de la science agronomique, ils élèvent les ren- dements de leurs terres, soit que, par une juste connaissance des conditions économiques de leur domaine, ils sachent choisir des cultures plus rémunéra- trices; d'autre part, les enfants qui sortent des écoles primaires pourront faire chez ces praticiens instruits un excellent apprentissage, tandis qu'ils le font généralement dans de déplorables conditions. Le principal obstacle aux progrès de l'Agriculture française me paraît donc être le manque d'instruction technique des agriculteurs chefs d'exploitation, et cet obstacle disparaîtra de lui-même dès que les populations rurales se mettront à user largement des foyers d'instruction à la fois professionnelle et théorique répandus à profusion en France, depuis déjà longtemps, sous le nom d'Écoles pratiques d'Agriculture, et, à un degré supérieur, d'Écoles nationales d'Agricul- ture. M. le D' B. BORIES, à Montaukm. Note sur un cépage blanc, le Foster's White Sedling, cultivable dans la région du Sud-Ouest. — M. le D r Bories rend compte de ses observations remontant à prèd de dix ans, sur la culture en pleine terre d'un cépage à raisins de table, peu connu, le Foster's Sedling. A. LACOUR. — UN CAS DE MALADIE DU BLÉ 375 Ce cépage est d'une fertilité remarquable, à jus riche et abondant, donnant après vinification un vin blanc délicat de 11° à 12°. Défectueux comme raisin de table en ce sens qu'il nécessite un copieux ciselage, il lui paraît être un raisin à vin blanc d'un grand avenir; à ce point de vue il n'en connaît pas qui puisse lui être comparé. Il exige une taille courte, condition d'une bonne maturation, et n'est pas plus sensible que les au très variétés de la région aux maladies cryptogamiques. Il constitue certainement un énorme progrès sur d'autres cépages blancs cultivés sans aucun discernement dans la région du Sud-Ouest, et qui méritent d'être abandonnés. MM. BORIES et DELBREIL. Du rôle de l'acide carbonique en viticulture et en vinification. — MM. Bories et Delbreil tont connaître le rôle de l'acide carbonique liquide, comme force mo- trice dans la pulvérisation des vignes. Ils ont fait ressortir les avantages de cette méthode au triple point de vue de la rapidité d'exécution des traitements, de leur eilicacité et de l'économie qui en résulte. Ils ont aussi indiqué les services que l'acide carbonique peut rendre dans les caves : 1° en redonnant au vin l'acide carbonique de fermentation dont il est normalement constitué; 2° en faisant le plein des futailles en vidange avec l'acide carbonique, qui, ennemi des mycodermes, assure la conservation du vin et de toutes les boissons fermentées ; 3° en donnant la pression nécessaire aux trans- vasements des futailles à l'abri du contact de l'air, pour éviter la casse des vins. Discussion. — M. Maynard : J'ai vu conserver jusqu'au mois de mars cette année une vingtaine d'hectolitres de vin placés au sortir de la cuve de fermen- tation dans une cuve fermée où l'on entretenait simplement une atmosphère constante d'acide carbonique sous pression ; à la sortie de la cuve ce vin put être soutiré sans « casser » dans des barriques, bien que dans ce soutirage il lût fortement aéré, et qu'il fût de nature essentiellement « cassable » comme la plupart des autres vins du pays cette année. Après plusieurs jours de repos, et un ou deux soutirages, il ne se distinguait plus des autres vins ordinaires du même vignoble, et l'on avait économisé l'achat d'une dizaine de barriques. C'est à l'École d'agriculture et viticulture de La Réole (Gironde) qu'a été faite cette expérience. M. Alfred LACOUR, à Pans. Un cas de maladie du blé. — Les récoltes de blé présentaient cette année jusque vers le o juillet un aspect magnifique; puis, tout à coup, il se produisit daas certaines cultures une maladie crjptogamique tout à fait spéciale. Le haut des tiges sur une longueur d'environ vingt centimètres fut envahi par la rouille noire. Le reste de la lige était indemne, parfaitement sain et sans aucune verse. L'épi n'était pas attaqué, mais le blé qu'il contenait était tari. La maladie n'apparut que dans le voisinage immédiat des forêts; leur intluence était manifeste et on peut l'attribuer, soit à la gestation d'une tonne hivernale du cryptogame hétéroïque, soit à l'écran que ces bois produisaient en empêchant l'air de circuler. Les quatre à cinq journées suffisantes pour cet envahissement 376 AGRONOMIE cryptogamique furent particulièrement chaudes. Aucun agriculteur ne se sou- tient d'avoir observé un cas semblable el M. Lacour ne Ta trouvé décrit dans aucun ouvrage. — Séance du 1 3 août — M. le D r B. BOR.IES, à Montauban. La protection des Oiseaux et l'Agriculture. — M. le docteur Bories insiste sur deux points : d'abord l'extension croissante des maladies parasitaires, autrefois incon- nues ou à peine signalées dans la région, maladies qui tendent à compromettre de plus en plus la culture fruitière et même la culture de pleine terre. En second lieu, il signale la disparition rapide et croissante des petits oiseaux, dont plusieurs espèces semblent sur le point de disparaître. M. le docteur Bories confirme les observa" ions déjà faites par plusieurs natu- ralistes, en particulier celles déjà anciennes de Florent Prévost, à savoir que tous les oiseaux, même les granivores, sont de grands destructeurs d'insectes. Il ne devrait y avoir d'autre classification, en matière de police de chasse, que celle en oiseaux utiles et oiseaux nuisibles. Pour la première catégorie, la chasse au fusil doit seule être autorisée et tous les engins de quelque nature qu'ils soient doivent être sévèrement prohibés. Discussion. — M. Kunckel, d'HERCULAis : Nous ne pouvons qu'appuyer les revendications de M. le docteur Bories en faveur des oiseaux insectivores ; mais nous pensons qu'il faut élargir la question en montrant que non seulement les intérêts de l'Agriculture sont en jeu, mnis en faisant remarquer que les intérêts généraux des chasseurs et des consommateurs de gibier sont tout aussi engagés dans la conservation de la gent emplumee. Il n'est pas douteux que la multiplication extraordinaire des sauterelles (Caloptènes italiques) dans le sud-o iest, de la France, ces dernières années, est dû en grande partie à la diminution du nombre des perdrix grises et rouges et surtout des alouettes. Dès l'an dernier, à l'exemple de ce qui avait été fait en Algérie sur la demande des Comices agricoles, nous avons réclamé l'interdiction de la chasse aux alouettes, celles-ci étant non seulement indicatrices des gise- ments d'oeufs de sauterelles, mais grandes consommatrices de ces insectes. Des arrêtés d'interdiction de chasse au filet ont été pris à ce sujet par plusieurs Préfets des départements du Sud-Ouest, malgré les protestations des habitants. Quant aux perdrix, nous avons surpris dans le Poitou des compagnies faisant une véritable extermination déjeunes caloptènes italiques (arrondissement de Civray). La distinction entre les oiseaux utiles et les oiseaux nuisibles est extrême- ment difficile à faire, car tel oiseau, réputé nuisible, peut en d'autres circons- tances être un auxiliaire des plus précieux; par exemple, le moineau qu'on voue trop souvent à toutes les malédictions, est un insectivore, et en particulier un acridophage, des plus méritants. Il faut donc être réservé dans ses appréciations. D'une manière générale, une première mesure de protection s'impose : c'est, d'une part, l'interdiction générale de la destruction des oiseaux, quels qu'ils soient — chacun sait par expérience que le chasseur tue tout ce qui se présente à sa portée — hors du temps où la chaise est ouverte pour le gibier à plumes ; c'est, d'autre part, l'interdiction absolue de la chasse aux oiseaux par tout autre C. LE GENDRE. CARTES AGRONOMIQUES COMMUNALES 377 engin que le fusil. Il faut se souvenir que, dès 1861, le regretté Bonjean, dans un remarquable rapport au Sénat, n'admettait que la chasse au fusil. M. Alfred LACOUR Formation de l'amidon dans le blé. — M. Lacour rappelle que l'année précé- dente il a fait, à Ajaccio, une communication tendant à prouver que l'amidon qui fait son apparition tardive dans le blé, est principalement le produit de transformations de matières accumulées antérieurement et, entre autres, de cellulose. D'après M. Dehérain, au contraire, ce seraient les parties supérieures des tiges de blé encore vertes qui, décomposant quelque temps avant la matu- ration l'acide carbonique de l'air, produiraient l'amidon. Mais M. Lacour, ayant de nouveau placé des tiges de blé sous des cloches privées d'acide carbonique, a observé une augmentation notable d'amidon dans la graine; il estime donc que l'explication de M. Dehérain n'est pas complètement exacte. Discussion. - M. Delbreil : Je tiens à ajouter à la communication qu vient d'être faite une observation expérimentale. Il s'agit de l'alimentation des animaux, du cheval surtout, par le blé en vert, dont l'épi n'est pas sorti de sa gaine. Il constitue une alimentation tellement riche, qu'il y a lieu d'en sur- veiller l'emploi, afin d'éviter les conséquences des phénomènes de suralimen- tation. M. Louis GARDÉS, Notaire honoraire, à Montauban. Cultures mélangées. — L'auteur indique les résultats favorables qu'il a obtenus dans la culture des céréales en semai. t un mélange de grains de blé et d'avoine; les avantages de cette pratique sont bien supérieurs aux frais nécessités par le passage au trieur des grains récollés. 11 invite les spécialistes à étudier scienti- fiquement cette question. M. Ch. LE GENDRE, Dir. de la Rev. Scientif. du Limousin, à Limoges. Cartes agronomiques communales. — Je ne puis laisser passer ce Congrès sans remercier les membres de l'Association qui ont bien voulu contribuer à me faire obtenir une subvention de 300 fre chimiquement pure remplit entièrement ces conditions. L'huile de cade est un produit retiré d'un genévrier commun à la région médi- terranéenne (juniperus oxycedrus), elle est employée fréquemment comme anti- septique et antiparasitaire. Le lysol est un mélange complexe contenant, entre autres composés, des corps alcalins gras et résineux. Il est donc facile de comprendre le rôle actif de ces produits dans leurs com- binaisons intimes. L'expérience nous a montré que les criquets et les sauterelles, en contact avec cette solution pendant moins d'une minute, meurent infailliblement. Le prix de revient est d'environ 4 centimes le litre. Travaux imprimés PRÉSENTÉS A LA SECTION M. Prosper Gervais. — Une solution de la crise viticole (Ext. de la Revue de Viticulture, 4902). MM. le baron Peers etRAUWENS. — Notice sur l'ensilage d'herbe (Bruges, 1900). SIMON. — LE MÉKONG EN 1902 381 15 e Section. GÉOGRAPHIE Président M. GAUTHIOT, Memb. du Cons. sup.des Colonies, Sec.gén. de la Soc. de Géog. commerciale, à Paris. Vice-Président M. TRUTAT, Doct. es sciences, à Foix. Secrétaires MM. Louis WOUTERS, Publiciste. J. DE L'ESTOILE. Séance du S août — M. Emile BELLOC, à Paris. Observations sur V orthographie et la signification des noms de lieux. — M. Emile Belloc s'attache à démontrer l'imprécision avec laquelle on orthographie géné- ralement les noms de lieux et les conséquences fâcheuses qui en résultent. Par suite d'une habitude fort regrettable, on a une tendance marquée à adapter les noms de lieux d'origine populaire ou étrangère à la langue ollîcielle du pays. L'inextricable confusion que crée celte manière de faire détruit la toponymie naturelle et la valeur étymologique des expressions topographiques, puisqu'elle dénature entièrement leur véritable signification. Ces expressions géographiques ayant un sens précis, leur orthographie et leur signification ont une importance capitale, tant au point de vue pratique, qu'au point de vue historique et scientifique. M. le Comte de CHARENCEY, à Paris. De quelques noms de boissons en langue basque. M. SIMON, Lieutenant de vaisseau. Le Mékong en 4902. — M. Simon expose les progrès accomplis dans la mise en œuvre de nos nouveaux territoires du Laos par l'utilisation comme voie commerciale et de pénétration du Mékong, depuis les exploits de nos canonnières La Grandière et Russie, qui les premières en remontèrent le cours de 1893 à 1896. Toute la vallée du Mékong exporte aujourd'hui ses productions sur Saigon relié à Luang-Prabang, distant de 2.300 kilomètres, par un service heb- domadaire et d'importants travaux d'amélioration abrègent chaque année les parcours. Le trafic est très actif, surtout à l'époque des hautes eaux, et l'époque 382 GKOGRAPHIE n'est pas éloignée où notre colonie du Laos pourra, de ses propres ressources, équilibrer son budget. Ce pays, grand comme La moitié de la France et comp- tant 2 millions d'habitants, ne comprend que 87 fonctionnaires ; c'est dire qu'il est administré avec toute l'économie désirable. M. Maurice GUFFROY. Historique des races noires qui vivent actuellement dans les Guyanes. — Le formi- dable affaissement volcanique qui créa le golfe du Mexique et par répercussion, en formant la mer intérieure du Sahara, occasionna le déluge de la Genèse, ■eut pour conséquence directe, par les ramifications du soulèvement qui le précéda, de couper l'estuaire de l'Amazone et de former de ses Irançons des fleuves indépendants. Sur ces grandes rivières vinrent vivre les molécules des formidables émigra- tions asiatiques qui envahirent l'Europe et par les glaces du détroit de Behring peuplèrent les Amériques. Près de ces races, dites rouges, vivent actuellement sans se mélanger ù elles, des tribus noires reformées par les nègres que l'on avait commencé à importer d'Afrique sur les conseil du prêtre Las Casas. Ces nègres en marronage ont formé les importantes tribus maintenant indé- pendantes : les Youcas d'Aucaner, Saramacas, Bonis, Paramacas, Poligondoux, qui sont actuellement les seuls canotiers convoyeurs par qui la pénétration dans l'intérieur est rendue possible. C'est grâce à l'influence de M. Maurice Guffroy que toutes discordes intes- tines ayant été apaisées, on peut compter sur leur commun appui. M. E. GALLOIS, Chargé de Missions à Paris. Les îles françaises du Pacifique. — M. Gallois s'est attaché plus particulière- ment dans son dernier voyage autour du monde, à l'étude des îles françaises de l'océan Pacifique, qu'il a visitées avec soin, cherchant à se rendre comple de leurs ressources et de leurs besoins. Il a pu en apprécier les richesses trop méconnues, comme celles, minières, de la Nouvelle-Calédonie, à l'exploitation desquelles font défaut les capitaux nécessaires et la main-d'œuvre indispen- sable. Son séjour tant chez les colons que sur les centres miniers lui a permis de formuler des desiderata. Puis le voyageur a pu se rendre compte de l'état de nos admirables îles de l'océan Pacifique, si intéressantes à tous égards; il a voulu attirer à nouveau l'attention sur ces escales merveilleuses appelées à voir leur rôle grandir au fur et à mesure du développement de la navigation dans celte région du monde, navigation malheureusement aux mains des Améri- cains surtout. M. le D r Marius-Henri ARNAUD, à Montpellier. - La France et ses frontières naturelles. — L'auteur expose ses recherches faisant suite à celles qu'il a communiquées {Comptes rendus, 1901). Les dix-huit chemins naturels de Montpellier et des environs se continuent jusqu'aux frontières natu- L. DE SAUGY. — LA QUESTION DES MINES EN INDO-CHINE 383 relies de la France et au delà. L'auteur essaie de fixer ces frontières naturelles de la France, qui consistent en une suite continue et circulaire de hauteurs. M. le D r Marcel BAUDOUIN, à Paris. Les côtes de Vendée, des Sables-d'Olonne à Bourg neuf, à l'époque préhistorique. — Grâce à de nombreuses explorations sur ce point du littoral vendéen et à l'étude approfondie des mégalithes de cette côte, situés sous le sable des dunes ou submergés dans l'Océan, l'auteur a pu montrer qu'il s'est produit dans celte région des modifications considérables depuis l'époque néolithique jusqu'au Moyen Age. Il a noté tout spécialement un phénomène d'affaissement très consi- dérable, analogue à celui observé à Saint-Nazaire par M. Kerviler. Il conclut de ses recherches : 1° Que l'îlot de Rochebonne, aujourd'hui submergé en plein Océan, était terre à l'époque néolithique et que les restes de ce cap ont constitué à l'époque romaine le Promontorium pictonum; 2° que l'île de Noirmoutier était encore soudée au continent au début de l'ère chrétienne, et que le Gois correspond à un affaissement de l'ancien isthme la rattachant au cap de Beauvoir; 3° que tout porte à croire que l'île d'Yeu était encore réunie à l'île de Mont au début de l'époque romaine. Les phénomènes d'exhaussement, qui ont amené la formation des marais de la Gachère (emplacement du Portus secor) et du pays de Mont, n'ont eu lieu que postérieurement, et n'ont débuté qu'au Moyen Age. M. Julien THOULET, Prof, à la Fac. des Se. de Nancy. Atlas bathymétrique et lithologique. — M. Thoulet adresse une note sur un atlas bathymétrique et lithologique des côtes de France, en vingt- deux feuilles grand-aigle, dont il est l'auteur et dont il vient de terminer la publication chez l'éditeur Challamel, à Paris. Ces feuilles où la nature du sol sous-marin est indiquée par des teintes diffé- rentes, sont analogues à des cartes géologiques continentales. Destinées à être désormais tenues au courant des nouvelles études océanographiques à mesure qu'elles s'accompliront, elles constituent une base indispensable pour toutes les sciences qui s'appuient sur l'océanographie, comme la géologie et la météoro- logie aussi bien que pour les applications à la navigation, à l'industrie des pêches et à la télégraphie sous-marine. M. le D' MACHON. Le Paraguay. M. Louis de SAUGY, ing.. Chargé de mission en Indo-Chine. La question des Mines en Indo-Chine. — Les indigènes ont exploité autrefois au Tonkin et en Annam plus de 132 gisements miniers de natures diverses: pour des causes multiples, mais indépendantes de leur valeur réelle, ils ont dû 384 GÉOGRAPHIE les abandonner, à l'époque de la conquête, bien avant de les avoir épuisés. Les études scientifiques faites depuis vingt-cinq ans ont révélé, de plus, l'existence d'autres richesses minérales considérables, jusque-là ignorées, en combustibles minéraux, manganèse, antimoine, etc. A l'heure actuelle, nous exploitons seu lement, et sur une très faible échelle deux mines de charbon, une mine d'or, une mine d'élain. Aux débuts, la défectuosité des transports et des communications, l'insécurité, du pays, l'absence de main-d'œuvre, ont entravé toute exploitation de ce genre. Depuis, la situation a bien changé, et la construction des réseaux ferrés indo- chinois, en particulier, vient en préparer des voies nouvelles aux entreprises minières et métallurgiques qui sont les plus qualifiées à l'heure actuelle, pour donner à notre colonie tout l'essor qu'elle comporte. Séance «lu 9 août M. Régis IMBERT, Ancien Élève de l'École Polytechnique, à Saint-Girons (Ariège). Exploitation forestière moderne dans les Pyrénées (à Salau-Bonabé, frontière espagnole). — Exploiter une forêt de pins et de sapins de plusieurs milliers d'hec- tares, s'étageant sur le versant espagnol à des altitudes variant de 1.400 à 2.300 mètres; faire passer les arbres abattus par-dessus les Pyrénées à l'aide d'un câble aérien ; recevoir en France les arbres ainsi transportés jusqu'à l'en- trée de l'usine située à Salau et les transformer en bois de charpente et en pâle à papier, tel est le but que se sont proposé MM. Matussière et Forest. L'exploitation de la forêt de Bonabé (Espagne), d'accès difficile, loin de toute voie de communication, entièrement déserte, avait rebuté tous ceux qui, tout en appréciant celte source de richesse, y avaient renoncé en raison de la presque impossibilité d'en tirer parti. La volonté de l'homme a transformé cette contrée qui paraissait vouée à la solitude et au silence. Tout un village s'est construit comme par enchantement : chalets rustiques, maisons d'habitation pour les bûcherons, scieries, forge, moulin, four pour faire cuire le pain, etc. Un porteur aérien de près de 10 kilomètres de longueur (porté par des pylônes implantés dans le roc et dont quelques-uns atteignent près de 30 mètres de hauteur, en iranchissant précipices et ravins), s'élevant jusqu'à 2.100 mètres d'altitude au col de Salau, est le moyen de transport qui a été adopté. Ce travail d'art, construit par la maison Teste et Moret de Lyon, permet de transporter des bois jusqu'à 12 mètres de longueur, et de Q \80 d'équarrissage. Le tonnage journalier peut atteindre 140 tonnes et pourra être doublé au moment voulu. A Salau (France) d'énormes terrassements ont transformé en un large plateau l'étroite gorge primitive et ont permis d'y asseoir l'usine pour la fabrication de la pâte à bois, avec ses nombreuses dépendances. Tel est le résumé de cette nouvelle installation, unique en France, qui pourra rivaliser avec les plus belles exploitations forestières de Hongrie, de Russie et du Canada et qui, par les difficultés de son exécution, permettra de rééditer l'expression célèbre « Il n'y a plus de Pyrénées ». G. BORDAT. — LE GOLFE PERSIQUE ET LA PERSE 385 M. B. DESSERIER DE PAUWELS. De Bangui à Carnot et de Carnot à Bangui, M. H. AUDOUIN. Quelques mots sur la province du Tran-Ninh. — Le Tran-Ninh est une province du Haut-Laos (Indo-Chine française), remarquable par la douceur de son climat et par sa fertilité. Sa capitale est Xieng-Khouang, ville autrefois très prospère. Les deux tiers environ de la superficie de cette région sont couverts de hautes montagnes très boisées, au sommet ou aux flancs desquelles habitent quelques tribus de Meos indigènes, d'origine et de mœurs chinoises, et des Khas, race probablement aborigène. Différentes espèces de lianes à caoutchouc croissent en abondance dans ces forêts. L'autre tiers de la province présente de vastes plaines élevées, légèrement ondulées, recouvertes de gros pâturages et de bouquets de pins, sapins, chênes et châtaigniers. Cette partie est habitée par des indigènes de race Tay, qui y cultivent du riz dans les parties irrigables et font aussi un peu d'élevage. On rencontre aussi dans leurs vergers des arbres fruitiers d'Europe : pêchers, poiriers, pommiers, pruniers. La population est peu dense. La province pourrait nourrir cent fois plus d'habitants. Il existe vers le centre des collines couvertes d'énormes jarres en pierre, voi- sines de grottes qui paraissent d'origine humaine. Ces monuments remontent à une époque reculée et font supposer que le pays fut occupé par une race aujourd'hui disparue; on ne peut les attribuer ni aux Tays, qui n'occupent le pays que depuis une époque facile à déterminer, ni, pour la même raison, aux Meos, encore moins aux Khas qui paraissent n'être jamais sortis de la sau- vagerie dans laquelle ils sont encore plongés. Les moyens de communication avec les autres parties de l'Indo-Chine sont encore très rudimentaires. On n'accède au Tran-Ninh qu'après un assez long voyage en pirogue, achevai ou en chaise par des sentiers très difficiles pendant la mauvaise saison. Un chemin de fer est, paraît-il, à l'étude. M. Gaston BORDAT. Le golfe Persique et la Perse. — L'histoire des rivalités économiques que ces pays ont toujours excité entre les grandes puissances commerciales, est la meilleure preuve de l'attention dont ils sont dignes. La France y possède des intérêts qui mériteraient d'être développés et pourraient l'être aisément, vu la diffusion de notre langue et la sympathie énorme dont nous jouissons auprès des populations indigènes. La Perse d'aujourd'hui demeure, à bien des points de vue, la fidèle image de la Perse antique. Elle n'a mis à profit aucun des progrès susceptibles de modifier son état de décadence; elle ne jouit pas des ressources nombreuses qu'elle possède. Les principaux obstacles à la rénovation du pays consistent dans le caractère des populations et surtout dans les rivalités des puissances étrangères qui s'y disputent l'influence. 2o 386 GÉOGRAPHIE — Séance du 1 1 août — M. le D r Antoine MAGNIN. Sur les bassins fermés du Jura. — M. Magnin appelle l'attention sur les bassins fermés du Jura, particularité géographique qui a déjà été l'objet d'assez nombreux travaux (Parandier, Lamairesse, Magnin. Fournier, etc.), mais qui est omise ou insuffisamment indiquée dans des ouvrages importants récents. M. Magnin les ayant étudiés depuis une douzaine d'années, à l'occasion de ses recherches sur les lacs et les tourbières du Jura, croit devoir communiquer à la Section de Géo- graphie le résultat de ses investigations, et résume successivement : Les caractères des bassins fermés du Jura, leurs variations, étendue, organisa- tion (bassins fermés simples ou à compartiments), leur nature (secs, à lacs, à tourbières, à rivières, etc.), bassins demi-fermés (à émissaire aérien temporaire), etc.; Leur répartition géographique dans le Jura, depuis les Franches- Montagnes (J.. bernois), jusque dans le Bugey (J. méridional); leurs rapports avec la ifature du sol (J. calcaire), la configuration de la région (combes en fond de bateau, plateaux, etc.), leur origine (tectonique, par érosion, effondremeut. barrages glaciaires, etc.), leurs relations avec l'hydrographie souterraine, les résurgences (sources vauclusiennes ou jurassiennes, etc.). 11 termine en signalant l'intérêt de ces recherches, non seulement au point de vue géographique, mais aussi pour le géologue, le médecin et l'hygiéniste. M. le Capitaine LEMAIRE. Les cartes globulaires en couleur, sur feuilles de métal, d'Elisée Reclus. M. ALLEMAND-MARTIN, Prép. à l'Université de Lyon, détaché à l'insi. Pasteur de Tunis. Conditions agricoles du Cap Bon d'après sa géologie et sa climatologie. — Nous avons étudié un milieu agricole bien défini par son climat et son sol : nous voyons que, d'après ce rapide aperçu climatologique et géologique, on peut prévoir, sans empiéter aucunement sur l'étude agricole proprement dite, que le Cap Bon présente des conditions agricoles les plus favorables au dévelop- pement de la colonisation. Sol de fertilité moyenne arrosé suffisamment par des oueds assez abondants, particulièrement approprié à l'élevage; avec un climat sain et constant. I. — L'aperçu de géographie physique nous a montré : 1) A quelles variations locales seraient soumises les diverses cultures, d'après l'exposition des versants, l'altitude des plateaux, etc. 2) Quels étaient les oueds susceptibles de servir à l'irrigation des régions fertiles traversées. 3) Enfin les régions difficilement cultivables et formant marécage, surtout à la saison des pluies. ALLEMAND-MARTIN. — CONDITIONS AGRICOLES DU CAP RON 387 H. — L'aperçu climatologïque nous a montré : 1) Quelles étaient les conditions d'hygiène indispensables aux futurs colons (température, humidité, etc.). 2) L'état de l'atmosphère susceptible d'être favorable aux diverses cultures (atmosphère humide, insulaire). 3) La hauteur d'eau tombant dans chaque région à toutes les saisons; l'évapo- ration par suite de la présence des vents, etc. III. — L'étude sommaire de la faune nous a permis de prévoir quels étaient les insectes (anophèles, tiques, etc...) capables de transmettre certaines affections palustres, et surtout les régions fréquentées par ces insectes; puis d'observer la présence de races de bétail (bovins, ovins, équidés) spéciales à la région. On pourra étudier ensuite le mode conservatif et d'amélioration de ces races bien définies. IV. — L'étude de la flore nous permettra de nous rendre un compte rapide de la répartition des espèces et nous servira plus tard à établir les relations entre la composition géologique proprement dite et l'adaptation des espèces aux divers sols, sous un climat défini. La valeur commerciale de ces espèces sera étudiée dans l'étude économique. L'examen des cultures importées nous renseigne sur les productions agricoles de la région et sur leurs conditions d'adaptation naturelle. V. — Quant à l'étude tectonique et stratigraphique, elle nous a offert unique- ment une classification facile et naturelle nous permettant de reconnaître faci- lement les diverses qualités des couches géologiques au point de vue physique et chimique (grès, marnes, molasse, argiles, etc., proportions d'éléments chi- miques). Ce sera la base de l'étude intime du sol, car la base d'une bonne carte agronomique ne peut être qu'une bonne carte géologique. Les nombreux fossiles rapportés de nos excursions au Cap Bon m'ont permis d'établir la série à peu près complète des couches géologiques de cette région ; ce sera l'objet d'une ou de plusieurs communications ultérieures. L'étude du synclinal, qui forme l'ossa- ture du Cap Bon, nous permettra de rechercher facilement les nappes d'eau utilisables. VI. — Enfin, l'analyse physique et chimique des diverses couches géologiques permettra d'établir une analyse moyenne des sols cultivables qui en dérivent, bien plus exacte qu'une moyenne d'analyses prises au hasard, sur n'importe quels sols. Cette étude devra être complétée, mais il est bon de remarquer que les quelques analyses produites jusqu'à présent permettent déjà d'obtenir des résultats bien plus approchés que ceux déjà obtenus par l'analyse ordinaire. L'érosion ne ibrme-t-elle pas les plaines, c'est-à-dire les terrains les plus cul- tivables, et ne les modifie- t-elle pas constamment, aux dépens des couches géologiques émergeantes (collines, montagnes, etc.) ? Il importe donc de connaître les couches géologiques de ces collines et de ces montagnes de tous les âges et d'en étudier la composition chimique réelle ; de là des déductions faciles. Ainsi donc, il est possible d'étudier une région en faisant deux chapitres bien nets : 1) Étude du milieu agricole proprement dit, c'est-à-dire des sciences naturelles appliquées à l'agriculture de la région et qui comprendra l'examen des conditions 388 GÉOGRAPHIE naturelles ou un aperçu de géographie physique (configuration, hydrographie, orographie, faune et flore), un aperçu de climatologie, une étude géologique, puis enfin une étude de géologie agricole (chimie et physique agricoles). 2) L'étude du milieu économique. Celte étude n'a été que très sommairement ébauchée : elle complétera utile- ment l'examen des conditions agricoles, car on pourra prévoir les débouchés les plus avantageux pour les différentes cultures et productions de cette région. La première étude seule peut donner déjà une idée très exacte de la valeur d'une région, et nous nous proposons d'achever ce programme qui nous paraît plus facile et plus apte à fournir un ensemble de conditions bien plus nom- breuses et plus précises. M. MICHIN. Le sud-ouest de la Bolivie. M. Julien de L'ESTOILE, à Foix. L'Ariège et son territoire. — L'Étude sur FAriège et son territoire se divise en trois parties : la première comprend des considérations sur la géographie générale ; la deuxième sur la richesse du sous-sol ; enfin la dernière est consa- crée à l'avenir industriel de l'Ariège. Les analyses de tous les produits dont il est parlé dans la deuxième partie ont été faites par l'auteur. L'Ariège est un pays fort beau, qui mérite d'être visité; les mines sont nom- breuse?, riches, beaucoup ne sont pas exploitées. Cette région paraît donc r comme l'explique la dernière partie, susceptible d'un développement considé- rable. La « houille blanche », c'est ainsi que Cavour appelait la neige qui, chaque hiver, couronne nos cimes pyrénéennes, et alimente ensuite, par sa fonte lente et constante, nos chutes d'eau, remplace la houille noire qui y fait défaut. L'électricité aidant, « la houille blanche » peut distribuer la « force réma- nente » à toute une région sans une augmentation de frais, grâce au transport des forces à distance. L'Ariège est donc un pays d'avenir, qui mérite une attention toute spéciale. M. E.-A. MARTEL, à Paris. Phénomènes caverneux du calcaire. — M. Martel demande que les phénomènes hydrologiques des avens, cavernes, rivières souterraines, etc., qu'on rencontre dans tous les calcaires et qu'on a l'habitude, surtout en Autriche, d'appeler phénomènes du karst soient désormais désignés sous le nom de phénomènes caver- neux du calcaire. Le Karst, en effet, est surtout composé de calcaire nummu- li tique éocène : or, les grottes, abîmes, sources vauclusiennes, se rencontrent dans tous les calcaires, quel que soit leur âge (précambrien, dévonien, carboni- fère, jurassique, crétacé, tertiaire). Il y a donc lieu, à propos d'un ordre de fails DE LAPEYRIÈRE. — LA CORÉE 389 universel, d'abandonner une désignation locale et limitée à une seule époque, pour une beaucoup plus générale, conformément à la réalité et à la logique des faits. M. Casimir M AISTRE. La région de Bahr-Sara. M. le baron de BAYE. Les Juifs des montagnes et les Juifs géorgiens. M . Albert MENGEOT, Vice-Président de la Société de Géographie commerciale de Bordeaux. La Géographie économique et les Offices de renseignements. — M. Mëngeot traite de la Géographie économique et des Offices de renseignements. — Concurrence iaite à nos articles à l'étranger par les nations voisines. — Obligation de con- naître la géographie économique, de se prêter aux habitudes des acheteurs, de ne pas négliger la question des emballages, de montrer de la persévérance, de choisir le moment favorable pour la vente des marchandises, de ne pas dédai- gner les plus petites affaires, de se garder d'apathie, de se servir de publicité, mais surlout d'avoir de bons représentants revenant à des périodes régulières. — Possibilité, pour diminuer les frais, de s'entendre avec diverses maisons pour avoir un représentant unique. — Utilité des musées commerciaux et des agences d'exportation.— Énumération des services rendus par l'Office national du Com- merce extérieur, créé en 1898, par l'Office Colonial et celui des Renseignements agricoles, ainsi que par les divers comités de l'Office de l'Algérie, de l'Union coloniale, de Madagascar, du Dahomey. L'auteur appuie tout particulièrement sur les tentatives laites par la Société de Géographie commerciale de Bordeaux (et dont MM. Albert Mengeot, Philippe Delmas et Henri Lorin, ajoute le Président, ont été les principaux promoteurs); création d'un bureau régional d'informations, participation à la fondation d'un Institut colonial ayant également un service de renseignements gratuits sur nos colonies. Formation d'un musée d'échantillons commerciaux. En finissant cette communication et pour dissiper la crainte qu'éprouvent certains capitalistes à prêter des fonds à de jeunes inconnus, M. le Président préconise une mesure qui a déjà produit de bons résultats. L'emprunteur contracte une assurance sur la vie en faveur du prêteur. Celui-ci paie les primes, mais, en cas de décès de l'emprunteur, rentre dans la totalité ou au moins une partie de ses débours. M. de LAPEYRIÈRE. La Corée. 390 GÉOGRAPHIE M. de FLOTTE de ROQUEVAIRE. Excursion à Fès et à Meknès. — La région N.-W. du Maroc que j'ai traversée pour reviser sur place une partie de ma carte au 1.000.000 e , offre trois aspects successifs. Les plateaux d'abord, qui débutent au bord de la mer après le cordon de dunes. Moyennement accidentés, les Ouad les ont creusés de vallées à fond horizontal d'alluvions, souvent très larges (O. Mharhar, 0. Lekkous). Sables rouges avec chênes-liège, oliviers, etc., puis terrains argileux de couleur foncée, fertiles en céréales et aptes à l'élève du bétail. Au Sud de cette zone est la grande plaine des Béni Ahsen, formée des alluvions de l'O. Sbou, au pourtour de collines dominées par le dj. Tselfats et le dj. Terhoun, témoins de l'ancien plateau supérieur. Au delà, se trouve le plateau de Meknès jusqu'au pied du moyen Atlas. Ces régions peuvent et doivent acquérir beaucoup de valeur; les populations sont douces, pas fanatiques; on y rencontre de nombreux indigènes qui ont travaillé en Algérie ou servi dans notre armée, qui se font les propa- gateurs inconscients de nos idées et de notre influence. M. V. TURQUAN, a Lyon. Naissances, décès et dépopulation dans vingt-deux départements. Travaux imprimés PRÉSENTÉS A LA SECTION M. le baron de Baye. — Les Juifs des montagnes et les Juifs géorgiens, souvenir d'une mission (Paris 1902). M. C. Maistre. — La Région du Bahr-Sara (Montpellier, 1902). J. FAURE. — SUPPRESSION DES OCTROIS 301 16" Section ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE Président d'honneur M. Emile LEVASSEUR, Merab. de l'Inst., Prof, au Coll. Je France. Président M. G. SAUGRAIN, Avocat à la Cour d'appel de Paris. Vice-Présidents MM. FAURÉ-HÉROUART, Maire de Montataire. LALLIER, Maire de La Ferté-sous-Jouarre. Secrétaire M. RAMÉ, à Paris. — Séance du H août — M. Paul LALLIER, Maire de La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). Suppression des octrois. — M. Lallier expose que l'octroi de Ja ville de La Ferté-sous-Jouarre coûte environ 20 0/0 de frais de recouvrement, que pour parer au déficit que produirait sa suppression, il y aurait lieu d'ajouter 73 cen- times, aux quatre contributions, ou établir une surtaxe de 30 francs par hectolitre d'alcool pur, et une taxe de 8 0/0 sur la valeur locative de l'habi- tation comme signe distinctif de fortune. Chaque habitant paie 15 francs d'impôt d'octroi. Un ouvrier se loge avec un loyer de 200 francs, réduit d'un quart soit 1S0 francs, paierait 12 francs par an d'imposition. — Sa famille se composant très souvent de six personnes et comme la charge de chaque personne est de 15 francs par an, il paie donc 6 X 15 = 90 francs. Il ne paierait d'après mon système que 12 francs; économie pour lui : 78 francs. Une personne rentière ayant 1000 francs de loyer paierait sur 750 francs, réduction d'un quart, 750 X 8 = 60 francs, si sa famille ne se compose que de trois personnes, soit 3 X 15 = 45 francs. M. Julien FAURE, Directeur de l'octroi de Limoges. Suppression des octrois. — Loi de 1897 et taxes de remplacement. — M. Faore, directeur de l'octroi de Limoges, présente sur la question un mémoire très étudié et très documenté. Suivant lui, la loi du 29 décembre 1897 est plutôt politique que fiscale et les municipalités n'ont pas tardé à s'apercevoir que le dégrèvement même intégral ne pouvait avoir pour conséquence une diminution du prix que pour les achats ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE par barrique. La classe pauvre qui s'approvisionne par petites quantités n'avait donc rien à attendre de la suppression des droits d'octroi, à fortiori de la réduc- tion des taxes, d'où cette vérité que la réforme n'a pas le caractère démocratique que lui attribue le législateur. Quant aux taxes de remplacement, non seulement elles ne sont pas, comme le démontre M. Faure, compensatrices, mais presque toutes peuvent être consi- dérées comme se superposant à celles existantes, et ce qui le prouve surabon- damment, c'est que, presque partout, on les a dédaignées pour demander le contingent nécessaire à des surélévations de droits figurant déjà dans les tarifs. M. Faur<^ va plus loin. Il signale en effet la méfiance des municipalités contre les moyens de remplacement indiqués par la loi du 29 décembre 1897, les insuccès des quelques villes qui ont voulu faire grand, et s'emparant de la déclaration de M. Berthélemy, il y trouve l'argument suprême en faveur du maintien des octrois. M. Ch. LETORT, Consorv. adj. de la Bibl. Nationale, à Paris. Sur les fonctionnaires. — M. Ch. Letort rappelle les vives critiques auxquelles a donné lieu de toutes parts le fonctionnarisme en France. C'est surtout depuis que l'extension de nos possessions coloniales a nécessité une émigration sérieuse de colons pour mettre celles-ci en valeur que les économistes se sont élevés contre l'acharnement avec lequel les pères de famille, dans notre pays, dirigent leurs fils vers des carrières « administratives ». M. Letort établit d'abord que le fonctionnaire est un rouage social indispen- sable, — ce qui ne l'empêche pas de protester contre l'accroissement artificiel du nombre des employés do l'Etat observé depuis une trentaine d'années. Puis il fait, en quelque sorte, la psychologie et la physiologie du fonction- naire, montre que celui-ci n'est pas toujours aussi coupable qu'on le croit du choix de sa carrière ingrate, dans l'engrenage de laquelle il se trouve ensuite retenu. Il fait voir que le fonctionnaire — le fonctionnaire intelligent et tra- vailleur — est le premier à demander qu'on réduise le nombre des employés, qu'on leur impose plus de besogne effective, mais qu'on les paie suivant leurs mérites, comme en Angleterre, par exemple. 11 fait remarquer que si les reproches adressés aux pères de famille qui poussent leurs fils vers l'administration sont tout à fait justifiés à beaucoup d'égards, il faut pourtant excuser la sollicitude avec laquelle les parents cher- chent à assurer l'avenir de leurs enfants, en présence des incertitudes et des chances aléatoires qui menacent de plus en plus les entreprises commerciales et industrielles. Du reste, M. Lfeort, sans vouloir exposer le sujet dans toute son étendue et sans prétendre, en particulier, étudier pour l'instant quels remèdes on pourrait tenter d'appliquer à une situation qui préoccupe les meilleurs esprits, se con- tente d'amorcer la discussion, se mettant à la disposition de ses confrères pour compléter cet exposé et répondre aux observations qu'ils voudront bien pré- senter. Discussion. — M. E. Paris : Notre collègue M. Letort vient de nous exposer la question des fonctionnaires, et je voudrais lui demander s'il ne pourrait pas nous indiquer un remède au mal signalé. Ce mal ne semble pourtant pas abso- CASALONGA. — MODIFICATIONS SUR LES BREVETS D'iNVENTION 393 lument général puisque M. Letort lui-même trouve que les fonctionnaires placés sous ses ordres sont indispensables; tous les chels de service de nos grandes administrations ne pourraient-ils pas, avec autant de conviction, sinon avec autant d'éloquence, défendre leurs subordonnés, et alors nous arriverions à cette conclusion qu'il n'y a pas un fonctionnaire dont il soit possible de se passer. Or, à mon avis, on pourrait chercher le remède moins dans les mesures administratives ayant pour but de réduire le nombre actuel des fonctionnaires que dans une réforme radicale de notre enseignement public qui invariablement conduit nos jeunes générations vers les carrières libérales et administratives. Pourquoi ne pas diriger vers le commerce, l'industrie et l'agriculture, une plus grande partie des forces vives du pays en encourageant, comme il le mé- rite, l'enseignement technique et professionnel. L'heure avancée ne me permet pas de m'étendre plus longuement sur ces deux sujets, la réforme administrative et la réforme de l'enseignement. — Séance «lu 9 août — M. Léon GUIFFARD, Avocat à la Cour d'appel de Paris. La jeunesse et la colonisation à l'étranger (l re série: Belgique, Allemagne). — L'auteur a cherché à déterminer le rôle joué par la jeunesse dans l'œuvre coloniale des Belges et des Allemands. La colonisation belge au Congo Indépendant est surtout commerciale et administrative. Les jeunes gens d'origine belge sont assez peu nombreux et malgré les efforts des partisans convaincus que l'expansion coloniale compte en Belgique, il semble que la préparation de ces jennes colons soit généralement insuffisante. L'Allemagne, puissance coloniale d'hier seulement, a déjà de nombreuses et vastes possessions. Pour les mettre en valeur, elle prépare, avec l'esprit de suite et de méthode qui caractérise la race germanique, des colons dont l'ins- truction technique est l'objet de grands soins, et elle leur assure un avenir qui encourage la jeunesse à s'expatrier. Les résultat obtenus jusqu'ici sont satis- faisants et de nature à faire prévoir que l'Allemagne ne tardera pas à prendre une place au premier rang des puissances coloniales. M. CASALONGA, Ingénieur civil, à Paris. Modifications apportées à la loi du 5 juillet 4884, sur les brevets d'invention, et à celle de 1793 sur la propriété artistique. — M. D.-A. Casalonga rappelle la com- munication qu'il fit le 10 septembre 1901 au Congrès d'Ajaccio où il esquissa les grandes lignes d'une loi française à établir sur les brevets d'invention. A ce moment le Conservatoire national des Arts et Métiers avait obtenu la person- nalité civile; les services de la propriété industrielle y étaient concentrés sous la haute direction de M. Breton; et un Conseil d'administration était placé à la tête de ce grand établissement que dirige M. Chandèze. A ce moment, aussi, venait d'être publié le décret ministériel du 3 septembre 1901 réglant les formalités imposées aux demandeurs de brevets d'invention ; et un projet de modification de la loi du 5 juillet 1844 sur les brevets d'invention était à l'ordre du jour 394 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE des travaux parlementaires. Depuis, ce projet a été adopté par le Sénat et la Chambre des députés, et la loi qui en fait l'objet a été promulguée le 7 avril 1902. Les modifications peuvent se résumer ainsi : — Art. 11. — A l'arrêté minis- tériel constituant le brevet d'invention sera joint un exemplaire imprimé de la description et des dessins. La délivrance d'un brevet n'aura lieu qu'un an après le dépôt de la demande si celle-ci renferme une réquisition expresse à ce sujet, à moins que le requérant ait déjà profité du délai de priorité accordé par la convention du 20 mars 1883. — Art. 24. — Les descriptions et dessins de tous les brevets seront publiés w extenso, par fascicules séparés. 11 sera publié un Cata- logue. Un arrêté ministériel (celui du 3 septembre 1901) réglera la manière dont les demandes devront être préparées. — Art. 32 — Le breveté, ou l'inté- ressé, aura, moyennant le paiement d'une surtaxe, un délai de trois mois pour payer son annuité en retard. Celte surtaxe sera de 5 francs le premier mois; de 10 francs le second et de 15 francs le troisième mois. L'accord complet n'a pas existé au sujet de ces modifications, sauf en ce qui concerne l'article 32. La période de secret pendant la première année a été géné- ralement critiquée; à tort, selon M. D.-A. Casalonga, qui a été un des promoteurs de cette mesure, tant que l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Russie reste- ront en dehors de l'Union internationale. M. D.-A. Casalonga parle aussi de la loi du 9 mars 1902 complétant celle de 1793 sur la propriété artistique, en ce qui concerne les sculpteurs, architectes et ornemanistes; et il en vient à considérer à un point de vue spécial le mo- dèle industriel garanti par la loi de 1806. et le surmoulage de modèles déposés ou non. Il indique que la loi du 5 juillet 1814, après être restée plus de cin- quante ans immuable, est de nouveau étudiée pour être de nouveau modifiée, et il rappelle à ce sujet certains des principes généraux qu'il a énoncés l'année dernière. M. E. Levasseur, de l'Institut, vice-président du Congrès, a pris une large part à la discussion de ces matières, pour lesquelles le savant professeur d'économie politique a une compétence exceptionnelle. M. Henriet, ingénieur à Marseille, ancien ingénieur en chef des chemins de fer ottomans, a également pris la parole; et le président, M. Saugrain, résume la discussion en faisant valoir le grand intérêt qui s'attache au sujet traité par M. Casalonga. M. Jules HENRIET, Ingénieur. Les projets des grands travaux publies; leurs conséquences économiques. I LES GRANDS TRAVAUX A EXÉCUTER DANS LA VALLÉE DU RHÔNE. 1. — Le canal latéral du Rhône, de Lyon à Arles. Examen des dépenses de l'avant-projet. — La navigation fluviale du Rhône. — Création de forces motrices pour l'usage industriel. — Irrigations agricoles. 2. — Le canal de jonction d'Arles à Marseille. Examen des dépenses de l'avant-projet. — Les chalands remorqués par voie maritime et la navigation fluviale intérieure. — Le tunnel de la Nerthe : corn- J. HENR1ET. — LES PROJETS DES GRANDS TRAVAUX PURLICS 395 paraison entre la dépense des travaux à effectuer et les services commerciaux que peut rendre le canal de jonction. 3. — Utilisation de l'Étang de Berre. Le canal de Caronte. — La marine militaire et la marine marchande. — La stérilité des rivages de l'étang de Berre. — L'envasement permanent de l'étang de Berre. 4. — Les ports francs. Établissement de zones exterri torialisées dans le voisinage des principaux ports maritimes de France. — Le système protectionniste français : nécessité d'un correctif. — Les ports francs à l'étranger. — Emplacement rationnel d'un port franc. — Inconvénients des ports maritimes éloignés du centre commer- cial d'une ville. — Transformation des docks et entrepôts en ports francs. Administration et gérance des ports francs : État; Municipalités; Chambres — commerce ; Exploitations privilégiées responsables. 5. — Les voies ferrées. Les chemins de fer dans la vallée du Rhône. — Les communications directes. — Les communications secondaires. — Les chemins de fer régionaux. — L'en- combrement des gares. — Les gares aux abords et dans l'intérieur des villes. II CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES DES GRANDS TRAVAUX. 1. — Développement général de la prospérité agricole, industrielle et com- merciale d'un pays, par l'exécution de grands travaux d'utilité publique. 2. — Inconvénients des grands travaux mal étudiés dans leurs conséquences économiques. — Les dépenses improductives. — La multiplicité des petits ports de mer. — Les voies de transport électorales. — Les chemins de fer et les canaux sans trafic. 3. — Observations sur les erreurs du projet Freycinet. — Observations sur les erreurs probables du projet Baudin 4. — Comparaison entre les finances publiques du gouvernement français et les finances publiques des gouvernements étrangers. — La politique locale et les programmes de grands travaux. Discussion. — M. Paul Loiselet fait remarquer qu'en général on doit écarter les projets de canaux faisant double emploi avec des voies ferrées. M. P. Thellier de la Neuville fait remarquer que le doublement de la voie Lyon-Marseille présenterait de grandes difficultés à cause du tunnel de la Nerthe. 396 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE — Séance du 1 1 août — Réunion des 11 e , 12 e , 16 e et 18 e Sections, M. Gustave CAUDERLIER, à Bruxelles. Élude démographique du Tam-et-Garonne. — M. Cauderlier rappelle la loi fondamentale de la croissance des populations, savoir: « la population est réglée par le rapport entre les ressources et les besoins. » Il montre que cette loi explique tous les phénomènes démographiques présentés par leTarn-et-Garonne depuis soixante-quinze ans. Le Tarn-et-Garonne est un département essentiellement agricole, avec peu de grande industrie. Il a toujours vécu à l'aide des ressources que lui procure son agriculture, et comme celles-ci sont par leur nature peu extensibles, le départe- ment a forcément atteint à un moment donné (vers 18:21) la population maximum qu'il pouvait nourrir. A partir de ce moment, cette population a dû forcément rester constante et par conséquent les naissances ont dû se réduire jusqu'à compenser simplement les décès. Cette situation a duré jusque vers 1846, époque où la création du réseau des chemins de fer a augmenté partout les besoins des habitants. Cette augmenta- tion a nécessairement entraîné la diminution de la population du Tarn-et- Garonne, dont les ressources n'augmentaient pas. Cette diminution a continué pour la même cause jusqu'à ce jour, avec cette différence qu'elle s'est accé- lérée à partir de 1875, parce que les impôts nouveaux établis après la guerre, et l'invasion du phylloxéra, ont diminué les ressources du département. M. Cauderlier entre ensuite dans le détail des phénomènes ; il montre d'abord que la fécondité des mariages n'a pas varié depuis 1857, mais qu'à partir de 1840 il s'est produit, sous la j)ression des événements économiques, une émigration déjeunes gens. Cette émigration de jeunes gens a fait baisser la nuptialité et la natalité, en même temps que l'excédent de vieillards restants faisait augmenter la mortalité générale. Tous ces phénomènes démographiques se suivent logiquement et fata- lement, et il n'est pas nécessaire d'invoquer, pour les expliquer, la libre volonté des pères de famille qui, du reste, ne se manifeste nulle part. La population du Tarn-et-Garonne a simplement subi les lois démographiques, et en les subissant, ■elle a conservé toutes les qualités qu'elle pouvait conserver, car la fécondité de ses femmes est restée constante et la mortalité par âges a diminué. Discussion. — D r Maurel : Comme Malthus et comme M. Levasseur, M. Cau- derlier subordonne le mouvement d'une population au rapport des ressources, aux besoins. Mais tandis que Malthus, dans sa première loi, limite les besoins au côté matériel de l'existence ; tandis que M. Levasseur, tout en les étendant davantage comprend encore les besoins et les ressources dans le sens écono- mique, M. Cauderlier étend tellement le facteur besoins qu'on peut dire qu'il est sans limite, puisqu'il comprend également sous ce nom les besoins moraux, intellectuels et a'tistiques. Or, dit le docteur Maurel, cette manière de com- prendre les besoins rend l'argumentation impossible ; et, en effet, quelques progrès qu'aient fait les ressources dans un groupe de population, si sa natalité D 1 E. MAUREL. — FÉCONDITÉ ET NATALITÉ DE LA NATION FRANÇAISE 397 a diminué il sera toujours loisible de supposer que ses besoins, soit moraux, soit intellectuels, soit artistiques ont augmenté encore davantage. C'est, du reste, là, une objection qui a été présentée déjà plusieurs fois à M. Cauderlier et entre autres par M. Macquart à la Société d'Anthropologie et aussi par M. Levasseur dans la préface du beau travail de M. Cauderlier. Or, en laissant aux termes ressources et besoins la valeur quo leur donne Malthus et même M. Levasseur, le D 1 ' Maure 1 montre successivement que pour le blé, les céréales en général, pour les pommes de terre, la viande et pour les boissons de table, chaque habitant de la France a maintenant une proportion beaucoup plus forte qu'au commencement du siècle. Les besoins n'ont donc pas plus augmenté que les ressources; c'est le contraire qui a lieu. De plus, en ce qui concerne le département de Tarn-et-Garonne, ces mêmes ressources dépassent encore de beaucoup la moyenne de la France. Il faut donc reconnaître que la natalité a diminué au fur et à mesure que les ressources augmentaient ; et, en outre, qu'elle a diminué surtout dans les régions les plus riches, la Normandie et le bassin de la Garonne. Le D r Maurel explique ensuite que lorsque les ressources deviennent inté- rieures aux besoins, l'équilibre s'établit forcément dans ce groupe de population par l'émigration ou l'augmentation de la mortalité. Or, ce n'est pas ce que nous voyons ni pour la France, ni pour le département de la Haute-Garonne. Aussi, après ces diverses considérations, le D 1 ' Maurel arrive aux conclusions suivantes : 1° La diminution de la natalité française n'est pas due à la diminution des ressources par rapport aux besoins, au moins en donnant à ces deux termes le sens qu'on leur donne généralement en économie politique ; 2° 11 semble même que ce soit une loi inverse qui ait réglé le mouvement de la population de ce pays, puisque d'une part la natalité a diminué au fur et à mesure que ses ressources augmentaient, et que, d'autre part, ce sont les régions dans lesquelles les ressources ont le plus augmenté qui ont la natalité la plus faible. M. le D r E. MAUREL. Fécondité et natalité du la nation française. — Le D r Maurel examine successi- vement les questions suivantes : 1° la fécondité de la nation française s'est- elle modifiée? 2° cette fécondité a-t-elle augmenté ou diminué? 3° les causes de cette modification sont-elles d'ordre physiologique ou pathologique? Or, les documents qu'il a réunis et les développements dont il les fait suivre le conduisent aux conclusions suivantes : 1° En se basant sur l'étude de la masculinité, étude qui comprend tout le siècle dernier, il ressort d'une manière indiscutable que notre fécondité s'est modifiée. La masculinité, calculée par décades, est tombée de 106 à 104, et cela, d'une manière graduelle, en suivant la marche décroissante de la natalité; 2° En se basant sur cette diminution de la masculinité dont il précise la signification, ainsi que sur la proportion croissante des inféconds et delà morti- natalité, il conclut que sûrement notre fécondité est en voie de diminution ; 3° Cette diminution de notre fécondité n'est pas d'ordre psychologique ; 4° L'intervention indiscutable de certaines affections dans la production de quelques infécondités et de la diminution de la masculinité ne laissent aucun 398 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE doute sur ce point que la diminution de la fécondité relève de causes patholo- giques dont les principales sont: l'alcoolisme, la syphilis, l'arthritisme; 5° Enfin, tout en reconnaissant que la part la plus large dans la diminution de notre natalité revient à la restriction volontaire, il conclut que celle due à l'affaiblissement de notre fécondité par causes pathologiques lui parait encore asstz importante pour mériter qu'on s'en occupe. M. le D r Paul DELBET, à Paris. Dépopulation de la France. — La dépopulation ne me parait pas liée à l'appau- vrissement de la France. D'une manière générale la situation des particuliers est actuellement beaucoup plus aisée qu'il y a cinquante ans. Elle est liée à notre législation et en particulier au partage égal de biens entre tous les enfants ; elle est liée à l'extension du goût du luxe ; elle est la conséquence directe de la stérilité volontaire. On cherche tous les moyens d'éviter la conception et quand celle-ci se produit on a recours à I'avortement. Celui-ci a pris dans ces dernières années une effroyable extension ainsi que ma qualité de médecin m'a permis de le reconnaître. D'autre part, les jeunes gens ne se marient plus parce que, grâce à ces méthodes, ils peuvent avoir, en dehors du mariage, les mêmes agréments sans ses charges. La solution est dans : 1° Un règlement dégageant les médecins du secret professionnel dans les cas d'avortement ; 2° Une loi protégeant la jeune fille et permettant à toute jeune fille séduite de se faire épouser ; 3° Une facilité plus grande donnée aux jeunes gens de contracter mariage. M. le D r B. BORIES, à Monîauban. La dépopulation dans le Tarn-et-Garonne. — M. le D 1 ' Bories montre d'abord par quelques tableaux statistiques la rapide et constante diminution de la population dans toutes les communes du département, et cela d'une manière à peu près générale. Cette diminution tient à un abaissement énorme de la nata- lité, et conséquemment à un excédent de la mortalité par rapport aux nais- sances. La natalité est tombée à 17 0/00 avec une tendance à diminuer encore. Pour le D r Bories cette déplorable situation e^t due à la restriction volontaire, laquelle n'est pas elle-même une cause première, mais une résultante en quelque sorte fatale des mauvaises conditions économiques des populations rurales. La terre ne nourrit plus ceux qui la travaillent, ou plutôt, les résultats qu'elle donne ne permettent pas, dans une mesure suffisante, la satisfaction des besoins qui se sont démesurément développés. En d'autres termes, les besoins ont augmenté plus rapidement que les ressources, et M. le D 1 ' Bories donne de ce fait une explication convaincante; et il arrive à cette conclusion : que la somme des besoins satisfaits non compensés par les ressources représente exactement la perte de la natalité. M. le D r Bories montre ensuite que si les conditions économiques des cam- pagnes sont si défectueuses, il ne faut en incriminer ni les qualités du sol, ni FEU A. DUMONT. — LA NATALITÉ CHEZ LES LANDAIS 399 le labeur patient du paysan, mais en général l'ignorance absolue de la science agricole qui le met dans l'impossibilité de soutenir la concurrence. Il pense que c'est en substituant aux palais scolaires la petite ferme-école; aux instituteurs primaires, façonnés trop pédagogiquemenl par les écoles normales, des chefs de culture instruits dans les écoles professionnelles d'agriculture, et qui seraient devenus, par la force des choses, la cheville ouvrière des Syndicats et des Asso- ciations agricoles, que l'agriculture pourrait être relevée et les campagnes sauvées de la désertion qui les menace, et il regrette que les pouvoirs publics aient ainsi fait fausse route, et créé eux-mêmes une situation plus que difficile, qui n'est pas cependant désespérée. M. Henri de MONTRICHER, à Marseille. Démographie des Bouches-du-Rhône et départements voisins. — M. de Montricher indique quelles unités démesure il emploie pour la figuration de ses graphiques. L'angle de population est celui dont la tangente trigonométrique représente le rapport de l'accroissement décennal à la population initiale. Ainsi, les angles de population de la France, des Iles Britaniques, de l'Em- pire Allemand, sont respectivement 2°,5', 5°,55' 6°,45\ Les angles de population de Paris, Marseille, Berlin, Hambourg 8°,35', 21°,10', 33», 2o*,20'. Après avoir exposé les courbes démographiques de différentes nations et villes, M. de Montricher communique des statistiques détaillées sur les taux de population, de mortalité et de natalité dans les douze cantons de Marseille. La tendance à une diminution de la densité urbaine, et à l'extension des faubourgs, exposés précédemment par l'auteur (Ajaccio 1901), se vérifierait sensi- blement à Marseille, mais avec cette particularité que l'augmentation de densité des faubourgs implique surtout un drainage intense de la population éparse sur un rayon s'étendant au delà de l'agglomération. L'exode rural serait, sur- tout autour des grands centres, un des facteurs les plus notoires de la dépo- pulation. Feu M. Arsène DUMONT. La natalité chez les Landais. Discussion. — M. le D r Maurel demande à présenter quelques observations, relativement à deux questions qui ont été agitées dans la séance consacrée à l'étude de la dépopulation, et sur lesquelles le manque de temps ne lui a pas permis de faire connaître son opinion. Or, la Section d'Économie politique ayant pris part à cette réunion, et celle-ci ayant été présidée par M. Levasseur, prési- dent de cette Section, M. le D r Maurel a pensé que c'était devant elle qu'il devait apporter ces observations. Celles-ci porteront sur deux des moyens qui ont été proposés, sinon d'une manière ferme, au moins indiqués pour être soumis à la discussion. Ces deux moyens sont : la suppression du célibat religieux et le retour plus ou moins complet à la liberté de tester. Pour le Célibat religieux, M. le D 1 Maurel fait observer : 1° Que cette suppression ne pourrait se faire sans froisser les sentiments les 400 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE plus intimes de ceux qui s'y sont voués, et sans porter une atteinte des plus dangereuses à la liberté individuelle; 2° Que la suppression du célibat religieux ne pourrait être décrétée qu'à la condition, d'abord, de supprimer le Concordat qui, depuis un siècle, règle les rapports de l'Église et de l'État; et, ensuite, ce qui est encore plus difficile, de modifier un des principes fondamentaux qui règlent la vie du clergé catholique; 3° Qu'en admettant que le célibat religieux fût supprimé pour le clergé, le personnel qui se voue au culte n'en serait pas moins libre de rester célibataire, et qu'une partie importante userait de ce droit. Il faut admettre, en effet, qu'au moins une bonne partie de ceux qui entrent dans les ordres sont peu portés pour le mariage ; 4° Enfin, qu'au point de vue pratique, cette mesure n'aurait qu'un bien faible résultat sur notre natalité. On peut compter, en effet, que cent mille prêtres ou religieux et soixante mille religieuses sont joués au célibat. Or, en calculant la partie mariable de ce personnel, soit de dix-huit à soixante ans pour les hommes et de quinze à cinquante ans pour les femmes, nous ne dépassons pas cinquante mille pour les hommes et trente mille pour les femmes, soit une moyenne de quarante mille pour les deux sexes. Or, la population mariable ayant été de quatre millions cinq cent mille environ pour les cinq années de 1894 à 1898, on voit que cette mesure n'arriverait pas à augmenter cette population d'une manière sensible, d'autant plus que, vu ses goûts, il est probable que le personnel religieux resterait encore en grande partie célibataire. M. le D r Maurel conclut donc que ce serait là d'abord une mesure portant une atteinte grave à la liberté individuelle, que nous devons tendre, au contraire, à augmenter de plus en plus; et ensuite, ainsi que Bertillon et autres l'ont fait remarquer depuis longtemps, une mesure sans grande utilité pratique. Liberté de tester. — Retour au droit d'aînesse. — M. le D r Maurel insiste sur celte cause qui est souvent invoquée, mais qui, à ses yeux, est surtout devenue une arme politique (1). 11 reconnaît que sûrement l'obligation de diviser l'héritage pousse certaines familles à restreindre le nombre de leurs enfants. Mais il ne croit pas que cette cause agisse assez souvent pour que son influence se fasse sentir sur la natalité totale de la France, et il en donne les preuves suivantes : 1° C'est surtout pendant les années qui ont suivi l'abolition du droit d'aînesse que la natalité de la France a été le plus élevée. Elle l'a été même plus qu'au milieu de la deuxième partie du xvnr 9 siècle, en plein droit d'aînesse, et cela pour les villes comme pour les campagnes (1); 2° Malgré le droit que le Code a laissé aux parents de favoriser un de leurs enfants, droit qui, dans certaines conditions, leur permet de faire des parts fort inégales, les parents n'en usent que rarement; 3° La division plus ou moins grande de la propriété calculée par départe- ments n'exerce qu'une influence bien peu marquée sur la natalité. M. le D r Maurel conclut donc : Que si l'abolition du droit d'aînesse a exercé une certaine influence sur la diminution de la natalité, cette influence a été faible; et il fait les réserves les plus expresses sur les avantages qu'on devrait attendre du rétablissement de ce droit. (I) Dépopulation tic la France, Doin, Paris, IS9G. P. DELBET. — LA DÉPOPULATION 401 M. Zaborowski : Je partage la plupart des idées que vient d'exposer M. Borie?, idées démontrées déjà, exposées aussi par d'autres et par moi- même. Je crois nécessaire de dire qu'elles ne s'accordent pas avec la thèse que vient de développer M. Maurel. Et en effet, entre la fécondité possible et la fécon- dité réelle, la distance est trop grande pour qu'une légère réduction de la pre- mière, en supposant que cette réduction soit démontrée, ait une influence quel- conque sur notre situation démographique. On peut affirmer que, sauf des exceptions négligeables, hommes et femmes pourraient avoir beaucoup plus d'enfants qu'ils n'en ont. Je dois ajouter que M. Maurel me semble commettre une erreur d interpréta- tion en ce qui concerne la masculinité. Celle-ci diminuerait en même temps que la natalité elle-même. Eh bien ! c'est une erreur de dire que cette diminu- tion est une preuve de l'affaiblissement de la fécondité. Ce qui est vrai, c'est que la masculinité diminue sous l'influence des mêmes causes qui déterminent la réduction toute volontaire du taux des naissances. Elle peut même servir à démontrer la nature de ces causes. C'est le bien-être lui-même accru qui, en effet, entraîne la réduction des naissances masculines : il l'entraîne fatalement, alors que l'élévation du type de bien-être, c'est-à-dire de la recherche de celui- ci entraîne la restriction volontaire de la natalité. M. Maurel lui-même a fourni dans son exposé des preuves décisives de ce que j'avance là. M. Paul Delbet : Répondant d'abord aux idées émises par un certain nombre d'orateurs. Je dirai que la richesse d'un pays influe certainement sur la densité de sa population : c'est ainsi que le nombre des habitants a rapidement augmenté dans les pays de mines d'or, c'est ainsi qu'il a diminué progressivement dans les contrées de Champagne devenues impropres à la culture de la vigne: Toute- fois les modifications économiques ne peuvent agir que dans les pays où elles produisent de profondes perturbations de la richesse publique. Ce n'est pas le cas de la France dont la fortune globale a, depuis un siècle, considérablement augmenté. Abandonnant la question économique, traitée dans cette enceinte par des hommes éminents, je vous demande la permission d'envisager la dépopulation en médecin. La diminution de la natalité en France est cherchée et voulue : elle est le résultat delà stérilité volontaire, conséquence de notre conception moderne de la vie, de notre législation, et pourrait être enrayée par trois mesures : la per- mission pour le médecin de violer, dans certaines circonstances, le secret pro- fessionnel ; la protection de la jeune fille; la facilité plus grande du mariage. La diminution de la natalité est voulue. Il n'est pas nécessaire d'être médecin et de recevoir les confidences des familles pour savoir que la venue d'un enfant est considérée dans bien des ménages comme une calamité. Quant aux filles non mariées et aux veuves, on comprend assez les raisons qui les poussent à fuir la maternité. De cet état de choses, les chirurgiens, les médecins, sont un peu responsables. Les chirurgiens sont accusés défaire trop facilement la castration chez la femme. Ce n'est pas exact, du moins pour les hommes consciencieux qui sont aujour- d'hui à la tête du mouvement scientifique; ce n'est pas exact pour la majorité des chirurgiens, en général hommes de devoir. Tout au plus, pourrait-on reprocher à quelques-uns de ne pas employer assez les méthodes conservatrices, et d'ignorer qu'une opération radicale n'est jamais de mise dans un état inflam- 26 402 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE matoire aigu des organes génitaux, état souvent curable. Voilà pour le chirurgien, quant au médecin, que Tolstoï regarde comme l'agent le plus actif de la démo- ralisation contemporaine, il n'a besoin que d'être mis en garde contre la révé- lation trop facile et souvent sollicitée, des procédés capables d'empêcher la fécondation. Mais il faut le dire, ni la recherche de la stérilité, ni la révélation de moyens propres à l'obtenir, n'auraient, tant la nature est habile à nous déjouer pour arriver à ses fins, d'influence sur la natalité, si l'homme ne faisait intervenir un moyen plus direct, l'avortement. Je ne crains pas de le proclamer bien haut, l'avortement provoqué est aujour- d'hui une des causes de la diminution de la natalité. Dans le service de Necker où M, Le Dentu m'a permis de m'associer à ses travaux, j'ai calculé que sur une salle de 30 malades il y a en permanence 2 femmes souffrant d'avorté • ments provoqués; donc 7 0/0 des malades sont en traitement pour des avorte- ments provoqués ; chiffre considérable, si l'on pense que beaucoup de malades hospitalisées ne sont pas à l'âge de la fécondité et que d'autre part un grand nombre d'avortements passent inaperçus. Et, ce qui est terrible, un certain nombre de ces avortements provoqués, faits par des mains malhabiles, entraî- nent souvent la stérilité définitive, parfois la mort de la malade. J'ai vu en un mois succomber ainsi trois jeunes filles robustes, admirablement constituées. Et ne croyez pas que l'avorteuse se cache. Je connais tel quartier de Paris où elle vient régulièrement chaque mois chez ses clientes, suivant un pacte conclu d'avance, même si l'on n'a pas besoin de ses soins. Cette stérilité volontaire est provoquée est la conséquence de nos mœurs et en particulier de notre amour du luxe. Le jeune homme hésite à se charger d'une famille, le père de famille à se charger d'enfants, parce qu'il veut jouir davantage de la vie, avoir une existence plus aisée; quant à la femme non mariée son existence et trop précaire pour qu'elle puisse accepter la charge d'une éducation. Dans les familles, cette diminution de la natalité est dans une large mesure la conséquence de notre législation ; elle est la conséquence du partage égal des biens entre les enfants. Cette clause a une influence si manifeste qu'un diplo- mate autrichien regrettant, au traité de Vienne, de ne pouvoir- démembrer la France, se consolait en disant qu'un pays où le partage égal des biens entre les enfants était obligatoire, était fatalement voué à la décadence ; il est temps de rompre avec le rationalisme révolutionnaire et de revenir à l'expérimentalisme monarchique, il faut rétablir le majorât. J'ai dit au début de cette communication que nous avions, à mon avis, trois moyens d'enrayer la dépopulation : l'autorisation pour les médecins de rompre le secret professionnel; la protection de la jeune fille; la facilité de mariage ; je m'explique sur ces points. Le médecin est obligé de déclarer aujourd'hui les maladies contagieuses, il faut qu'il soit autorisé à dénoncer les manœuvres abortives, et il faut que les personnes qui les pratiquent, comme celles qui les supportent, soient poursuivies. Elles devront être poursuivies non comme criminelles, car dans ces cas on recule devant l'énormité de la peine, mais comme coupables d'un délit et elles devront être condamnées à une amende telle, que leur profession cesse d'être lucrative ; et si les médecins éprouvent quelque répugnance à se faire dénonciateurs, ils se consoleront en pensant qu'ils remplissent un devoir de salubrité sociale. La protection de la jeune fille est l'œuvre capitale que doit accomplir le légis- LEVASSEUR. LA DÉPOPULATION 403 lateur ; il faut que toute jeune fille séduite puisse poursuivre le séducteur et le forcer à l'épouser. L'homme a eu et aura toujours des appétits à satisfaire; un politique avisé sait bien qu'on obtient plus en dirigeant les vices de l'homme qu'en le moralisant. Avec notre législation actuelle un jeune homme peut, sans se marier, avoir tous les plaisirs du mariage sans en endosser les charges et c'est pourquoi il ne se marie pas. Il sollicite la jeune fille, celle-ci sachant que bien souvent elle ne se mariera pas, cède ; comme, n'étant pas mariée, elle évite la maternité, son amant la quitte, elle est seule, ne sait plus gagner sa vie et se résigne à la prostitution, car il faut le dire et le répéter, la plupart des femmes subissent la prostitution, un très petit nombre la cherchent; elles se prostituent non pour gagner de l'argent, mais pour ne pas mourir de faim. Mais, direz-vous, dans ces conditions les jeunes gens en seront quitte pour s'adresser aux pro- fessionnelles. Erreur, la professionnelle est exigeante, elle est souvent malsaine. 11 n'est pas nécessaire d'être un raffiné pour en éprouver rapidement la satiété. Protégeant la jeune fille, on rendra les mariages plus nombreux; les jeunes gens ne pouvant trouver le plaisir que dans le mariage rechercheront l'occasion de se marier aussitôt qu'elle se présentera. Ils se marieront jeunes, et mariés jeunes, ils auront des enfants. A vingt ans, à vingt-cinq ans, l'homme n'est pas assez calculateur, pas assez prévoyant si l'on veut, pour fuir la paternité. C'est plus tard que cette notion lui vient et c'est une des causes pour lesquelles les conjoints âgés ont moins d'enfants que les conjoints jeunes. Il faut enfin rendre le mariage plus facile et supprimer en grande partie, en cette matière, l'autorité paternelle; car c'est elle bien souvent qui, intervenant dans le but louable de rendre l'établissement des enfants plus brillant, apporte des entraves à la conclusion des mariages ; elle fait intervenir la trop sage raison dans une union où la nature n'a mis que l'explosion d'un instinct. M. Levasseur félicite les orateurs qui ont apporté de nombreux et intéressants documents statistiques sur la question de la dépopulation et des vues person- nelles sur les causes et sur les remèdes. C'est surtout à la région de la Garonne qu'ils ont emprunté leurs renseignements; il était naturel qu'il en fût ainsi puisque nous tenons notre congrès dans la région et que cette région est, avec la Normandie, la partie de la France où la natalité est le plus faible et où la population a, depuis un demi-siècle et plus, une tendance presque constante à diminuer. M. Levasseur ne reviendra pas sur la question ainsi traitée. Il demande seulement à ses collègues de porter un instant leur attention sur la question générale de l'accroissement de la population en Europe et du rang qu'y a occupé et qui occupe la France. Durant la première moitié du xix e siècle, les écrivains français s'inquiétaient peu de la lente croissance de notre population, ils étaient au contraire en général disposés à y voir une condition d'équilibre et de bien-être. Léonce de Lavergne a été un des premiers, après le recensement de 1856, à dénoncer ce ralentissement comme un mal; Prévost Paradol, vers la fin de l'Empire, après Sadowa, a jeté le cri d'alarme. J'ai moi-même, en 1871, mesuré la diminution de l'importance relative de la population française dans ses rapports avec la population des grandes puissances ; la diminution s'est accrue beaucoup plus depuis trente ans. Il est vrai que la population européenne a considérablement augmenté au xix e siècle. J'ai calculé qu'en 1800 elle était d'environ 175 millions; dans le travail sur la superficie et la population des contrées de la terre que je 404 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE TABLEAU RECAPITULATIF DE LA SUPEBFICIE, DE LA POPULATION ET DE LA DENSITÉ DE LA POPULATION DES ÉTATS D'EUROPE 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 •23 24 25 26 27 28 ETATS ET REGIONS (1) Grande -Bretagne et Irlande (avec l'île de Man et les îles anglo normandes) Pays-Bas Luxembourg (2) Belgique France Monaco Europe occidentale Empire allemand (2) Suisse Liechtenstein Autriche-Hongrie : Autriche Hongrie Bosnie et Herzégovine . . . Europe centrale Portugal (sans les Açores et Madère). . Espagne (sans les possessions du nord de l'Afrique). . . . Andorre Gibraltar (à l'Angleterre) . . . Italie Saint-Marin Malle (à l'Angleterre) Grèce Crète Turquied'Europe(possessions directes) Thasos Monténégro Serbie Bulgarie et Roumélie orientale. Roumanie Europe méridionale Russie (sans la Finlande) (4). . Finlande Europe orientale Suède Norvège Danemark propre Iles Féroé Islande Spilzberg et autres îles boréales (Jan Mayen, etc.) Europe septentrionale . . . Europe SUPERFICIE en kilomètres carrés (lacs compris) 314.869 32.553 2.586 29.456 536.463 22 915.949 5S0.743 41.424 159 300.008 324.851 51.028 1.258. 213 88.95'. 497 286 64 8 167 9 48 95 131 364 452 5 682 01 304 07!) tilS 270 393 080 303 .706 353 1.399.224 5.103.840 373.604 5 . 477 . 444 447.862 321.477 38.455 1.325 104.785 70.500 984.404 10.035.234 POPULATION au dernier recensement (2) Année du recensement 1 er avril iooi 31 décembre 1899 1« décembre 1900 31 décembre 1900 2'. mars 1901 1 er janvier 1898 I" décembre 1900 1 er décembre 1900 I er décembre 1891 31 décembre 1900 3i décembre 1900 22 avril 1895 l" décembre 1900 31 décembre 1897 1 er avril 1891 10 février 1901 6 avril 1 SOI octobre 1896 juin 1900 décembre 1900 décembre 1893 lécembre 1899 9 février 1897 31 décembre 1000 31 décembre 1900 3 décembre 1900 1 er lévrier 1901 1 er février 1901 automne KiOI Nombre total d'habitants 41.605.323 5.104.137 236.543 6.693.810 38.961.945 15.102 56.367.178 3.327.336 9.434 26.150.708 19.254.559 1.591.036 5.021.657 17.731.114 27.460 32.475.253 174.547 2.433.806 303.669 2.494.445 3.744.087 5.912.520 106.205.301 2.712.562 5.136.441 2.221.477 2.449.540 15,230 70.000 probable ii la fin de l'année 1900 (en chiflrcs ronds) (3) Nombre total d'habitants 4 1. 500. CO0 5.165.000 237.0110 6.694.000 38.910.000 10.001) 92.552.000 56.435.000 3.330.000 10.000 26.151.000 19.255.000 1.725.000 106.91)0.000 5.025.000 18.100.000 6.000 27.000 32.452.000 10.000 194.000 2.550.000 304.000 5.888.000 12.000 228.000 2.494.000 3.744.000 0.000.000 .034.000 Il 2. COI). 000 2.7I3.000 114.713.000 5.136.000 2.224.000 2.448.000 15.000 70.000 9.893.000 W 1.098. 000 Densité (Nombre d'Iubi- hnts par kilo- mètre carre) (3) 132 159 92 227 73 727 101 104 80 63 87 59 34 85 36 13 . 400 113 164 638 39 35 35 31 25 52 39 46 •i.) 22 7,3 II 6,9 64 11 0,7 10 (1) Les noms des possessions coloniales et des terres inhabitées sont en italique. (2) Nous avons considéré pour chaque pays le dernier recensement dont les résultats nous étaient connus lorsque ce tableau a été imprimé. Pour l'Empire allemand et pour le Luxembourg nous avons pu donner dans les tableaux récapitulatifs les résultats des recensements effectués dans ces pays en 1900 qui ne nous étaient pas encore connus lorsque nous avons imprimé les lab'e iux 3 et 8. (3) Pour les pays où le dernier recensement a eu lieu dans les années 1900 et 1901, nous .indiquons, comme population probable vers 1900, les résultats de ces recensements. Pour les autres pays nous indiquons la population évaluée au 1er janvier 1900. (4) Ces chiffres de la superficie et de la population du territoire de l'Empire russe situé en Europe ont été détermines par approximation. La mer d'Azov n'est pas comprise dans la superficie. (5) Lacs compris. LEVASSEUR. — LA DEPOPULATION 405 viens de publier en collaboration avec M. Bodio (1), je donne, d'après les docu- ments officiels, 401 millions: l'accroissement est de 129 0/0; or, peLdant ce temps, la France n a augmenté que de 44 0/0. Au point de vue politique, c'est un changement défavorable à la puissance de la France. Au point de vue écono- mique, s'il est désirable que le progrès de la richesse soit plus rapide que celui du nombre des habitants, il est très désirable aussi qu'il y ait un grand nombre de producteurs, contribuant à l'activité des entreprises et de consommateurs. Mais ce qui s'est passé au xix 1 ' siècle se passera-t-il au xx e ? Il est vraisem- blable que la population de l'Europe ne peut pas augmenter indéfiniment. Il est certain que dans les temps passés elle n'a pas dû doubler de siècle en siècle, car on trouverait qu'au xm e siècle il y aurait moins de 4 millions d'habitants en Europe. Voici, comme terme de comparaison les principales évaluations de la popu- lation de l'Europe à plusieurs époques (en millions d'habitants) : POPULATION DE L EUROPE EXPRIMEE EN MILLIONS D HABITANTS Abbé Expilly (1762) 130 Voltaire 130 Moheau (1778) 150 Eevasseur (Institut internatio- nal, 1800) 175 Almanach de Gotha (1810). . . 179.6 Balbi (1828) 227.7 Almanach de Gotha (1829). . . 213.7 Levasseur ( Institut internatio- nal, 1830) 216 Berg-Loua (1841) 233.7 Confronli internazionali (1850). 255 Levasseur (Institut internatio- nal, 1860) 289 Hausner (1861; 283.9 Berg-Loua (1871) 293 Behm et Wagner (Die Bevolke- rung der Erde, 1872) . . . . 301.6 Behm et Wagner (Die Bevô ke- rung der Erde, 1878). . . . 312.4 Levasseur (Annales du Bureau des Longitudes, 1878), . . . 325.7 Levasseur (Institut internatio- nal, 1880). . . * 331 Behm et Wagner (Die Bevôlke ■ rung der Erde, 1882). ... 327.8 Levasseur (Institut internatio- nal, 1886) 346.7 Wagner et Supan (Die Bevôl- kerung der Erde, 1891) . . . 357.4 D'après notre statistique, à la fin de 1900, la supeificie de 1 Europe (déduction faite des provinces extraeuropéennes du Portugal, de l'Espagoe, de la Turquie et de la Bussie, et y compris les terres polaire?, moins la Terre François-Joseph) est de 10.035.234 kilomètres carrés, et la population de 401.098.000 habit. (1) C'est le résultat d'un travail sur la superficie et la population des contrées de l'Europe, dont les auteurs sont MM. Levasseur et Bodio et qui a été exécuté avec la collaboration de tous les chefs de la statistique des États mentionnés. Ce sont eux qui ont fourni tous les éléments numériques que nous avons mis en œuvre. Cette statistique a donc un caractère authentique. Elle doit paraître dans la prochaine livraison du Bulletin de l'Institut international de statistique. Elle sera suivie, l'année prochaine, d'une seconde partie concernant les quatre autres parties du monde. Déjà, en 1887, nous avions, M. Bodio et moi, publié dans ce Bulletin un premier travail de ce genre. Il était intéressant d'en donner une seconde édition à la fin du xix e siècle. Tout d'abord, je ferai remarquer que le total de ces chiffres officiels est un peu plus fort que celui que des statisticiens autorisés avaient donné pour les dernières années du siècle. Ce total est de 401 millions. Dans mon ouvrage sur La Population française j'ai donné, au moyen d'évaluations beaucoup moins précises que les statistiques actuelles, la population probable de l'Europe en 1800: 175 millions. 406 ÉCONOMIE POLITIQUE ET STATISTIQUE M. Supan, dans Die Bevolkerung der Erde, 1899, donne pour la superficie de l'Europe (sans la Nouvelle-Zemble et les autres terres polaires et y compris la mer d'Azov) 9 mil- lions 730.278 kilomètres carrés et une population de. . 380.828.000 habit. M. Sundbàrg, dans Statistiska Ofversigtabeller, 1898, donne une superficie de 9.805.727 kilomètres carrés et une population de 385.969.000 - M. Hartleben, dans Kleines Statistisches Taschenbuch, 1900, donne une superficie de 9.729.861 kilomètres carrés et une population de 382.148.000 - M. Juraschek, dans Geographisch-statistische Tabellen, donne une superficie de 9.698.878 kilomètres carrés et une population de 385.778.000 - M. Kiaer, dans Y Annuaire statistiqxie de la Norvège, 1899, donne une superficie de 9.794.828 kilomètres carrés et une population de 382.106.000 - M. Rubin, dans Y Annuaire statistique du Danemark, 1898, donne une superficie de 9.803.615 kilomètres carrés et une population de •. . . 380.850.000 - — Séance du 13 août — M. le D r F. BRÉMOND, Ane. Insp. du trav. dans l'Industrie, à Paris. De l'extension de la loi de 1899 sur les accidents du travail aux maladies professionnelles virulentes (variole, charbon, morve). — Séance du 14 août — M. HENRIET. Considérations sur la loi sur les accidents du travail. Discussion. — M. Lacour fait quelques observations sur l'application de la loi et la manière dont les Compagnies d'assurances cherchent à l'interpréter. M. TURQUAN. Naissances, décès et dépopulation dans vingt-deux départements. F.-.I. MERCKL1NG. — DISCOURS 407 17 e Section ENSEIGNEMENT ET PÉDAGOGIE Président d'honneur W. MARUÉJOULS, Ministre des Trav. Publ. Président Al. MERCKLIXG, uir. lion, des Cours de la Soc. Philomathique de Bordeaux, membre du Conseil sup. de ÏBnseig. technique. Vice-Président. M. Emile PARIS, Secret, gén. de l'Assoc. franc, pour le dévelop- pement de l'enseignement technique, à Paris. Secrétaire '. . AI. GUÉZARD. — Séance du 8 août — M. F.-J. MERCKLING, à Bordeaux. Discours du Président. M. Merckling, président de la Section, souhaite la bienvenue aux Membres et aux Délégués présents et expose les raisons qui lui ont fait accepter la pré- sidence de la Section de l'Enseignement précédemment occupée par des hommes d'une notoriété incomparable. Chargé pendant les quatre dernières années de la direction des cours professionnels d'adultes de la Société Philomathique de Bor- deaux, il a eu l'occasion de se rendre compte, par expérience personnelle, combien les efforts considérables déployés en vue de l'enseignement populaire ont besoin d'être méthodiquement organisés pour pouvoir produire des résultats quelque peu compensateurs; combien est énorme la déperdition des forces lorsque les bonnes volontés agissent sans entente sur le but, sans ensemble dans l'action ; combien au contraire serait bienfaisante pour la prospérité nationale l'influence qu'une instruction vraiment appropriée aux milieux et aux besoins pourrait exercer sur les populations ouvrières. Il a pensé qu'il y avait lieu de profiter de l'immense et juste autorité dont jouit partout en France, l'Association française pour l'Avancement des Sciences, pour seconder énergi- quement l'enseignement populaire en lui suscitant de toutes parts des collabo- rations nouvelles, en le dotant d'un plan commun dans ses grandes lignes, et en propageant avec de saines tendances les procédés de réalisation les plus efficaces. En ce qui concerne Bordeaux, la Société Philomathique, qui dès 1839 a ouvert les cours publics, poursuit sans relâche depuis plus de soixante ans une œuvre d'enseignement des plus intéressantes. Pendant très longtemps cette œuvre a fourni un appoint alors indispensable à l'enseignement public. A la suite du développement extraordinaire qu'a pris l'instruction primaire dans les écoles des villes et des campagnes, la Société Philomathique a peu à peu abandonné une 408 ENSEIGNEMENT ET PÉDAGOGIE partie du domaine strictement élémentaire pour d'autant plus étendre son acti- vité dans la série des connaissances professionnelles. Quatre mille élèves, dont douze cents femmes, ont été inscrits lors de la dernière période scolaire pour les quatre-vingt-dix cours qui fonctionnaient chacun deux, Irois ou quatre heures par semaine, le soir pour les hommes, l'après-midi du dimanche et du jeudi pour les femmes. M. Henri CHEVALIER, à Paris. Arithmétique graphique. — Appliquer à tous les problèmes de l'arithmétique la méthode employée dans les Compagnies de chemins de fer pour établir les graphiques des trains, c'est-à-dire pour résoudre le problème des mobiles, tel est l'objet de ce mémoire. La succession des opérations se trouve indiquée d'elle- même et les raisonnements sont tracés par les constructions faites. Les données les plus compliquées se simplifient, si l'on emploie la construction graphique pour préparer la solution arithmétique, si au contraire on l'emploie après, elle donne un contrôle rapide et suffisamment approché. EDfin, cette méthode peut rendre de grands services, employée comme moyen pédagogique. M. HENRIET, à Marseille. Sur l'instruction générale et sur /' instruction postscolaire à Marseille. — Séance du 1 1 août — M. FËRET, Membre de la Soc. française d'Hyg. à Paris. Les jardins scolaires. — M. Féret, de Paris, explique que la création des jar- dins scolaires a déjà été l'objet d'essais partiels par des instituteurs qui sen- taient la nécessité de donner aux écoliers, après les leçons orales, des notions pratiques ; mais ces essais partiels ne pouvaient, faute d'emplacement suffisant, s'appliquer à l'enseignement agricole. Les conseillers municipaux d'un certain nombre de communes du départe- ment de la Seine, comprenant l'utilité de cet enseignement, ont fait location de terres pour former des champs d'expériences, les confiant aux instituteurs qui les divisent en portions suivant le nombre des écoliers. Ces études, venant à l'appui de la théorie, intéressent vivement les écoliers et même les parents. En effet, les résultats comparatits de céréales de diverses provenances et d'engrais appropriés donnent une sanction que les cultivateurs n'osent pas entreprendre sur de grandes étendues par crainte de déceptions. Des fiches apposées sur ces parcelles indiquent clairement l'expérience en cours afin que chaque habitant du pays puisse venir en tout temps faire la comparaison des essais en les suivant jusqu'à la récolte. Un véritable jardin des plantes se trouve ainsi fondé. Le conseil général de la Seine, ayant été sollicité par ces communes de s'in- téresser à celte fondation, a tenu, après s'être enquis de l'importance des F.-J. MERCKLING. — QUESTIONS POSÉES PAR CIRCULAIRE DU PRÉSIDENT 409 essais, à leur donner une marque d'estime et de considération par une subven- tion pour les aider dans les achats d'outils, de graines et d'engrais. La proposition de subvention, développée par M. Squéville, rapporteur, a été adoptée par le conseil général de la Seine, en faveur de dix-sept communes, dans sa délibération du 18 décembre 1901. M. Féret émet le vœu ardent que chaque commune prenne l'initiative de former un jardin d'expérimentations, afin de développer l'aptitude et l'activité des habitants en contribuant à la richesse du pays. — Séance du 13 août — M. Léon HO ARAU-DESRUISSEAUX, Prof, au Collège de Wassy (Haute-Marne). Boussole solaire permettant de s'orienter au moyen d'une montre, pourvu qu'il fasse du soleil. — L'instrument se compose essentiellement de deux limbes cir- culaires munies d'alidades faisant corps avec eux. Ces limbes ayant respective- ment 8 centimètres et 10 centimètres de diamètre, sont montés sur le même pied et tournent à frottement doux l'un sur l'autre. Contre la face supérieure du plus petit est fixé un cadran de montre portant douze divisions horaires et une graduation en minutes. Les pinnules opposées de l'alidade du plus grand limbe sont réunies par un fil de lin ou de coton. Pour se servir de l'instrument, il suffit de le placer en plein soleil, sur un plan horizontal, en l'orientant de façon que l'ombre portée du fil passe par la bissectrice de l'angle formé par la petite aiguille de la montre (étant donnée l'heure à laquelle a lieu l'observation), et une ligne qu'on mène par la pensée, du centre du cadran à la division xn de ce cadran. Dans ce cas, la direction nord-sud sera donnée par la ligne passant par les divisions horaires xii-vi du petit cadran dont on a parlé plus haut. M. F.-J. MERCKLING. Considérations relatives aux questions posées par circulaire du Président de la Section en date du 45 mars 1902. l re Question. — Dans quelle mesure les cours du soir et du dimanche ont-ils à compléter l'enseignement général donné dans les écoles primaires ? Cette question a été posée par circulaire du 15 mars dernier parce que, direc- teur de cours d'adultes, le président de la 17 e Section a eu l'occasion de constater que chez lui, comme d'ailleurs dans certains autres milieux où les cours du soir ont pris une grande extension, les classes élémentaires sont délaissées pour les cours professionnels depuis déjà une douzaine d'années et cela d'une façon tout à fait continue et progressive. Les cours de lecture et d'écriture ne se rencontrent plus que bien exception- nellement et pour un faible contingent d'élèves ne se renouvelant que de loin en loin. Les classes de français et d'arithmétique se sont transformées et s'orientent dans un sens pratique par des travaux de rédaction et des exercices de calcul 410 ENSEIGNEMENT ET PÉDAGOGIE commercial, ces classes peuvent sans équivoque être qualifiées de profession- nelles. Ce sont des cours préparatoires pour le commerce, alors que l'arithmé- tique, encore une fois, avec la géométrie sont préparatoires pour l'enseigne- ment industriel. Il semblait donc permis de croire que pour les Sociétés privées dont les res- sources servent depuis si longtemps à fournir un complément à l'enseignement public élémentaire, l'heure est venue où elles peuvent, du moins dans certains grands centres, détourner presque tous leurs efforts vers l'enseignement pro- fessionnel en ouvrant et en encourageant partout où s'exerce leur influence des cours techniques méthodiquement organisés. — (Discussion longue et intéres- sante, dans le cours de laquelle M. Ferry, de Rouen, fournit une statistique des conscrits illettrés dans la Seine-Inférieure.) 2 e Question. — Quelles sont, dans l'ordre commercial, les connaissances qui par renseignement s'acquièrent d'une façon plus sûre et plus parfaite que par la seule pratique des comptoirs ? L'enseignement commercial, qui peut s'adresser aux adultes des deux sexes, comprend en général la Comptabilité, la Sténographie, la Dactylographie, les Langues étrangères, la Géographie, les Notions de Droit, d'Économie politique et de Législation ouvrière, et pourquoi ne pas ajouter la Rédaction française, le Calcul commercial et même la Calligraphie. Combien de fois n'avons-nous pas entendu répéter que c'est par la pratique des comptoirs seule que l'on devient commerçant ou comptable. Cela est parfaitement vrai quand il s'agit d'exercer l'initiative et d'endosser la respon- sabilité d'entreprises quelles qu'elles puissent être ; mais tel n'est point l'office de nos auditeurs des cours du soir. Ces jeunes gens de seize ans et au-dessus travaillent déjà dans les comptoirs, en sous-ordre bien entendu ; ils passent des écritures, mais peuvent ne pas voir l'ensemble d'une comptabilité, son enchaî- nement ; ils ont à traduire des lettres, à renseigner, à guider parfois des étran- gers, et ce n'est pas au comptoir qu'ils apprendront à le faire. Voilà bien pour- quoi ils viennent, après les journées de labeur, s'asseoir toute la soirée sur les bancs de l'école. Il faut que les cours d'adultes leur donnent ce qu'ils viennent chercher, ce que le comptoir ne peut pas leur fournir ; et de toutes les matières ci-dessus énumérées il n'en est pas une en vue de laquelle l'enseignement ne puisse pas exercer une action très salutaire. (Observations approbatives de M lle Malmanche, de MM. Paris et Ferry. L'on est d'accord pour reconnaître que les travaux de comptoir gagnent à être pré- parés d'une façon théorique par l'enseignement ; mais que les études scolaires ne donnent pas une science complète et sûre d'elle-même tant que ces études ne sont pas confirmées par la pratique des affaires). 3 e Question. — L'enseignement professionnel offert aux ouvriers et apprentis dans les cours du soir sera-t-il manuel ou théorique, individuel ou collectif, et quels sont les procédés qui méritent plus particulièrement d'être recommandés ? Les cours industriels ont les uns un caractère plutôt artistique, les autres un caractère plutôt technique. Parmi les premiers : dessin d'ornement et études applicables en décoration, modelage et sculpture ornementale, coupe pour tapis- siers, etc., et comme assimilable tout ce qui se rapporte à l'habillement; coupe et ajustage de vêtements pour hommes et pour femmes, coupe des chaussures couture, broderie, etc. F.-J. MERCKLING. — QUESTIONS POSÉES PAR CIRCULAIRE DU PRÉSIDENT 411 Parmi les cours plutôt techniques ceux qui se rapportent à la menuiserie, à la charpenterie, à la coupe des pierres, au métier d'ajusteur ou de mécanicien, aux constructions métalliques, à la chaudronnerie, etc. En ce qui concerne la première série : ornement, habillement, la pratique manuelle peut se concilier avec l'étude théorique et les deux s'exercer simulta- nément à l'école même, en tant qu'un outillage important n'est pas indis- pensable. Pour ce qui est des cours techniques, travaux sur bois, travaux sur métaux, l'étude théorique s'éloigne davantage de l'exécution manuelle ou mécanique et tel peut être un excellent manouvrier qui ne répond pas du tout aux exigences que l'industrie moderne est dans l'obligation d'avoir vis-à-vis de ses plus modestes agents. Or, la main d 'œuvre ne s'apprend réellement qu'à l'atelier, parce que là seulement le travail effectif s'accomplit dans des conditions normales de rapidité et d'économie. Mais l'atelier n'est pas en état de fournir les connaissances géné- rales, la vue d'ensemble, les procédés intellectuels qui doivent guider la main ouvrière. Il y a là pour l'enseignement populaire un rôle des plus essentiels à remplir , et les cours d'adultes si peu qualifiés qu'ils puissent être pour exécuter, faute de temps et d'outillage, du travail effectif, sont merveilleusement plaeés pour remplir ce rôle. Ils s'adressent, en effet, le soir à de jeunee ouvriers engagés déjà dans un métier, métier qu'ils pratiquent tout le long du jour. Dans ces conditions, l'enseignement aura pour but non pas de faire, mais seulement de compléter l'apprentissage technique. Il semble, en définitive, que l'enseignement industriel doive être avant tout théorique et qu'il ne pourra devenir pratique ou manuel que par surcroît et dans une mesure limitée. Sera-t-il individuel ou collectif? Cela revient à se demander s'il sera métho- diquement progressif ou non. Trop souvent l'on a vu des professeurs préposés à des classes industrielles, laisser à chaque élève le libre choix du sujet d'étude et n'intervenir que par des conseils donnés en particulier à tel élève. Le maître perd ainsi beaucoup de temps à répéter dans la série des leçons auprès de chacun ce qu'il pourrait exposer d'une manière plus saisissante, en une fois, devant tous ; et les élèves s'immobilisent pendant des mois sur un même tra- vail, pour produire à la fin ce qu'ils prennent pour des oeuvres étonnantes, de soi-disant chefs-d'œuvre. Pour qu'il y ait un enseignement vrai, il faut à notre sens procéder collectivement, d'une manière absolue quand il s'agit d'applica- tions géométriques, à un degré moindre quand il s'agit d'ouvrages de goût. La leçon collective ne devrait d'ailleurs pas empêcher le coup d'œil du maître ni les avis particuliers. Aucun procédé ne saurait s'approprier à l'enseignement industriel technique plus que le dessin, langage d'une portée universelle même dans la pratique de l'industrie militante. Ne faut-il pas aujourd'hui que l'ouvrier sache lire les projets imaginés par l'ingénieur ou par l'architecte, et qu'il sache lui-même représenter les objets simples de sa profession? Mais encore doit-on se garder de dévoyer les jeunes ouvriers en voulant les instruire ; fréquemment l'on s'expose à faire un dessinateur médiocre ou un infime employé de bureau de celui qui, restant ouvrier, se serait élevé au pre- mier rang, diminuant bien plus par là la distance qui le sépare d'une condition supérieure. Pour cette raison l'on se souviendra que pour l'ouvrier d'industrie 412 ENSEIGNEMENT ET PEDAGOGIE l'art du trait a une importance bien moindre que la science du procédé, l'on se souviendra aussi que le dessin industriel par excellence, c'est le croquis soi- gneusement coté. Que si l'on veut mettre quelque variété dans l'application d'un procédé tou- jours le même, on n'a qu'à lui adjoindre comme ornement l'étude d'éléments technologiques par le moyen de leçons de choses ; si de nos jours l'ouvrier intelligent est appelé à pratiquer le dessin, il est non moins appelé à distinguer les propriétés des matièères employées et à connaître la qualité des outils utilités. Discussion. — M. Ferry communique un Extrait du Rapport de M. l'Inspec- teur d'Académie, concernant la proportion, dans chacun des 55 cantons de la Seine-Inférieure, du nombre des conscrits illettrés de la classe 1901 : On voit que, si l'on retranche les 12 cantons urbains des deux villes de Rouen et du Havre, le résultat est loin d'être brillant, et vous constaterez que, saut' l'arrondissement d'Yvetot, le département accuse une rétrogradation sur l'année 1900. J'ai bien peur, dit M. Ferry, que, si ces chiffres comprenaient la population féminine, il n'en résultât une moyenne encore plus défavorable. Cela vient à l'appui de l'opinion émise par moi, qu'il serait imprudent et prématuré d'opérer, d'une manière générale, la suppression des cours d'adultes. On voit, en effet, quelle effrayante tâche il leur reste à accomplir. Je suis le premier à regretter d'avoir eu si grandement raison dans mes observations, mais il faut s'incliner devant l'évidence. EXTRAIT DU RAPPORT DE M. L'INSPECTEUR D'ACADÉMIE AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA SEINE-INFÉRIEURE Conscrits illettrés en 1901 CLASSEMENT DES 55 CANTONS 1. Rouen (1 er canton) . 2. Rouen (5 e canton) . 3. Le Havre (6 e canton) 4. Le Havre (5 e canton) 5. Le Havre (1 er canton) 6. Rouen (6 e canton) . 7. Rouen (3 e canton) . 8. Rouen (4 e canton) . 9. Sotteville-lès-Rouen 10. Le Havre (2 e canton) 11. Rouen (2 e canton) . 12. Elbeuf 13. Le Havre (4 e canton) » » 14. » » 15. )) » 16. 0,53 17. 0,62 18. 0,96 19. 0,99 20. 0,99 21. 1,26 22. 1,32 23. 1,38 24. 2,11 25. 2,41 26. Le Havre (3 e canton) . . . 2,45 Saint- Valery-en-Caux. . . 2,83 Maromme 3,11 Bolbec 4,10 Yerville 4,76 Dieppe 4,88 Aumale 5,06 Grand-Coursun 5,39 Yvetot 5,68 Montivilliers 6,04 Darnétal 6,44 Criquetot-l'Esneval. ... 6,72 Fauville 7,14 F.-J. MERCKLING. — QUESTIONS POSÉES PAR CIRCULAIRE DU PRÉSIDENT 413 27. Londinières 7,69 28. Gournay-en-Bray 7,89 29. Fécamp 8,71 30. Clères 8,73 31. Ourville 9,09 32. Duclair 9,18 33. Forges-les-Eaux 9,30 34. Envermeu 9,85 33. Lillebonue 10,23 36. Neufchâtel-en-Bray ... 10,38 37. Arqueil 10,52 38. Goderville 10,56 39. Cany 10,63 40. Pavilly 10,88 41. Eu 10.88 42. Saint-Romain-de-Colbosc. 43. Buchy 44. Doudeville 45. Blangy 46. Boos 47. Caudebec-en-Caux . . . . 48. Saint-Saëns . 49. Bellencombre 50. Bacqueville 51. Offranville 52. Tôtes 53. Fontaine-le-Dun 54. Valmont 55. Longueville 10,93 11,11 11,11 11,11 11,45 11,53 11,66 13,20 13,79 15,92 16,12 17,64 18,81 22.85 La proportion pour cent des conscrits illettrés dans les cinq arrondissements, comparée avec celle de la classe 1900, s'établit ainsi qu'il suit : Classa 1900. Classe 1901. Rouen 3,85 4,10 Le Havre 3,77 4,29 Yvetot 10,16 9,10 Neufchâtel 9,96 10,32 Dieppe 10,60 11,50 La proportion pour cent dans le département est de 6,41; elle était, l'an dernier, de 6,04. M lle Malmanche : M. Merckling a parfaitement délimité le rôle et l'utilité de l'enseignement qui doit être fait, soit dans les cours du soir, soit dans les cours du dimanche, en vue de compléter l'enseignement général élémentaire donné dans les écoles. Je me permettrai pourtant de demander que le maitre ne perde pas de vue l'avenir de l'élève et qu*il l'oriente vers une carrière pratique qui ne lui apporte pas de déceptions. 11 serait bon, par exemple, que les cours d'écriture et de français fussent faits en vue de la pratique de la comptabilité et de la corres- pondance commerciale. Nos négociants ont la juste coquetterie de leurs livres et ils veulent que les lettres de commerce soient rédigées facilement et écrites sans fautes d'or- thographe. Un élève qui saura que la perfection de son écriture peut l'aider à trouver un bon emploi s'y appliquera plus assidûment, lien sera de même pour l'arithmé- tique, la géométrie, la géographie, etc., etc. Les études élémentaires ne doivent pas être désintéressées. Il faut qu'elles préparent l'élève à les compléter plus tard, à prendre une direction pratique, à édifier, par une instruction solide qui lui sera donnée libéralement à tous les degrés, sa vie qu'il pourra rendre utile pour lui et pour les autres. 414 ENSEIGNEMENT ET PÉDAGOGIE Quelles sont, dans l'ordre commercial, les connaissances qui, par l'enseignement s'acquièrent de façon plus sûre et plus parfaite que par la seule pratique des comptoirs? Il est certain que l'arithmétique rapide, les calculs de change et de banque, la législation commerciale et industrielle ne seront bien apprises que dans des leçons spéciales. Il sera môme bon de faire débuter les élèves par cette prépa- ration indispensable qui assurera la rapidité et la sûreté de l'exécution et donnera à la pratique des comptoirs la force de la réalité des opérations et l'illusion de la vie. M. PARIS, Secr. gén. de l'Ass. franc., pour le développ. de l'Ens. technique. L'Enseignement professionnel offert aux ouvriers et apprentis dans les cours du soir sera-t-il manuel ou théorique, individuel ou collectif, et quels procédés méritent plus spécialement d'être recommandés ? — Il paraît bien difficile d'organiser dans les cours du soir un enseignement manuel et un enseignement individuel. Tout ce qu'on pourrait dire là- dessus ne saurait, de longtemps, faire l'objet d'une application. Les cours du soir ne peuvent donc être, pour le moment, que collectifs et théoriques. Cependant il ne faut pas oublier que l'on a affaire à une clientèle spéciale. Les ouvriers, employés et apprentis, qui s'astreignent à venir, la journée faite, s'enfermer dans une salle de cours, le font pour en retirer un profit matériel aussi prochain que possible. Les leçons et les exercices devront donc porter sur des matières faisant l'objet d'applications professionnelles pour les auditeurs. On leur expliquera la raison d'être des travaux auquels ils se livrent; on leur ouvrira des horizons plus étendus; on leur fera toucher du doigt l'avantage qu'il y a à s'instruire, mais cela, en restant dans le champ des connaissances qui leur sont directement utiles, car presque tous ces auditeurs cherchent, et c'est légitime, à se perfec- tionner dans leur métier pour arriver à gagner davantage. Comme procédés d'enseignement, il faut recommander ce qui parle aux yeux et ne nécessite qu'un effort modéré. Les auditeurs sont déjà fatigués; si vous leur demandez trop, ils partiront pour ne plus revenir. Cependant, n'oublions pas qu'un cours de ce genre doit être sérieux ou ne pas être. Les élèves devront faire preuve d'une certaine assiduité; ils devront four- nir quelque travail et se plier à une certaine discipline sous peine d'être exclus. L'oubli de ces règles entraîne la disparition des avantages qu'on peut attendre d'un cours du soir. Dans les récompenses et dans l'attribution des diplômes, tenir grand compte de l'assiduité et du travail fourni peudant l'année scolaire. Les cours du soir sont de la plus grande utilité, aussi serait-il indispensable de les réglementer dans une certaine mesure et de s'assurer que le personnel enseignant est à la hauteur de sa mission. Il arrive souvent, en effet, que de jeunes débutants ont des connaissances théoriques et des aptitudes pédagogiques trop restreintes : ces professeurs seront sans doute d'excellents maîtres plus tard, mais en attendant ils font leur apprentissage dans l'enseignement et quel- quefois au détriment du cours. 11 faudrait encore exiger de la part de ces professeurs, de l'exactitude et de la régularité afin d'en d'obtenir plus facilement de la part des auditeurs. Pour avoir de meilleurs résultats on conserverait seulement ou on dévelop- HENRIET. — INSTRUCTION GÉNÉRALE ET INSTRUCTION PROFESSIONNELLE 415 perait les cours que j'appelerai officiels : cours organisés par les municipalités, les chambres de commerce, etc., ou bien on subventionnerait plus largement les sociétés sérieuses pour leur permettre de rémunérer le personnel ensei- gnant: c'est le seul moyen d'avoir de bons maîtres et par suite, de faire que les cours du soir rendent des services réels à ceux pour qui on lts a créés. Quelles sont, dans l'ordre commercial, les connaissances qui, par l'enseignement, s'acquièrent de façon plus sûre et plus parfaite que par la seule pratique des comptoirs? — Le rôle de l'enseignement, en matière commerciale, consiste moins à enseigner le métier proprement dit, qu'a montrer aux jeunes gens le lien qui rattache les diverses opérations les unes aux autres. Ainsi, tout ce qui a un caractère juridique doit être exposé sous forme d'un cours ordinaire. Il en est de même des mathématiques financières et des prin- cipes généraux de la comptabilité. Rien ne remplace cette étude préalable; les élèves qui l'ont faite rendent plus rapidement des services que ceux qui se sont adonnés à la seule pratique. .Mais l'enseignement théorique, même parfaitement organisé, ne saurait suffire. Les jeunes gens doivent être bien persuadés qu'en sortant de l'École, il leur faudra faire le plus tôt possible usage des connaissances qu'ils ont acquises ; ils ne deviendront de vrais et utiles employés qu'à ce prix. On peut essayer d'organiser dans l'École même des exercices pratiques. Bien dirigés, ils pourront être profitables, mais ils ne sauraient dispenser l'étudiant d'un stage dans une maison de commerce réelle. Par conséquent, ce n'est pas surtout le travail journalier de magasin ou de bureau qu'il faut viser à enseigner dans une école de commerce ; ce sont les connaissances générales (langue et littérature nationales, langues étrangères, procédés de calcul, législation pratique, principes généraux de comptabilité). Ces connaissances abrégeront considérablement la durée nécessaire à l'initia- tion du jeune commerçant lorsqu'il sera aux prises avec la vie réelle. On peut comparer leur étude aux exercices que les soldats sont astreints à exécuter dans la cour du quartier lorsqu'ils viennent d'être incorporés. Ces exercices, sagement dosés et décomposés, font comprendre aux recrues le pour- quoi de ce qu'on leur demandera plus tard. Les travaux « pratiques » exécutés à l'Ecole ressemblent aux grandes ma- nœuvres. Enfin, le séjour dans une maison de commerce correspond à la mobilisation et à la guerre. On n'est un vrai soldat qu'après avoir fait campagne. On n'est un bon employé, un bon commerçant, qu'après avoir subi l'épreuve de la pratique. Mais, dans les deux cas, les connaissances théoriques sont utiles et il est nécessaire de les enseigner. M. HENRIET. De l'instruction générale et de l'instruction professionnelle dans les Cours d'adultes. 416 ENSEIGNEMENT ET PÉDAGOGIE Travaux imprimés PRÉSENTÉS A LA SECTION M. Collin. — Travaux techniques, pratiques, économiques. M. G. Beaurivage. La méthode d Observation, fondée sur l'arithmétique et la géométrie concrètes fin-8 , Paris 1901). D r E. TACHARD. — MESURES D'HYGIÈNE CONTRE L'ALCOOLISME 417 18 e Section HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE Président d'honneur M. le D r GUIRAUD, Prof, à la Fac. de Méd. de Toulouse. Président M. D r TACHARD, Méd. principal de l'Armée en retraite, à Toulouse. Secrétaire M. GUYOT (Raphaël), Pharmacien. — Séance du 8 août — QUESTION PROPOSÉE A LA DISCUSSION DE LA SECTION M. le Dr E. TACHARD. Mesures d'hygiène contre l'alcoolisme. — A notre époque, on est tellement submergé par le flot des publications de tout genre, qu'on ne croit plus avoir le temps de lire ce que nos prédécesseurs écrivaient lentement et posément. A en croire certains, tout ce qui a été publié, avant l'heure de leur éclosion intellectuelle, devrait être regardé comme lettre morte, et dans nos bibliothèques il ne faudrait garder que ce qui a vu le jour au cours des dernières années. Jouissant du privilège estimable de remonter déjà assez haut, d'avoir vu l'éclosion des doctrines de Pasteur renverser les théories qui nous avaient paru inattaquables, nous ne saurions admettre que le travail opiniâtre de nos illustres et laborieux devanciers soit un bagage inutile, un poids mort dont il taut sou- lager nos bibliothèques. J'estime qu'à l'exemple de nos voisins immédiats dans ce Congrès, les archéologues, il est de notre devoir de jeter un coup d'oeil en arrière et de mettre à contribution les trésors enfouis non sous des amoncelle- ments de sable, mais sous les couches de poussière peu vénérable, surchargeant nos vieux bouquins si décriés, parce que nous ne prenons plus le temps de les épousseter et de jeter un regard rapide sur leurs tables des matières. Combien cependant ces études rétrospectives ont de charme et d'utilité. Multarenascenturl... A dire vrai il n'y a peut-être plus rien d'absolument nouveau, et ce que nous pourrions considérer comme des conquêtes récentes n'est trop souvent que la réédition consciente ou non de faits déjà connus, oubliés ou perdus dans les ruines du passé. Adoptons la méthode des archéologues et sans remonter au déluge et à Noé, laissez-moi évoquer le souvenir de deux illustres maîtres, dont je suis heu- reux de saluer la mémoire, Michel Levy et Maurice Perrin. C'est de ce dernier maîire que j'ai reçu les premières notions sur la toxicité 27 418 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE de l'alcool et ce sont les preuves expéri mentales données par lui qui ont en réalité posé le premier fondement de la doctrine dont MM. Laborde et Magnan se sont faits les apôtres dans leur campagne expérimentale commencée en 1887. {Revue d'Hygiène, p. 625, 1887.) Laissez-moi glaner quelques citations de nature à montrer que le cri de guerre à l'alcool n'est pas récent et que l'effort actuel n'est que la résultante des travaux dans lesquels les noms de Royer-Collard (1838) est de Magnus Huss (1852), comptent au nombre des plus illustres précurseurs de la réforme sociale dont nous devons assurer le triomphe. Dans sa thèse de concours, Royer-Collard dit avec raison : « Les liqueurs fermentées et distillées ne sont jamais nécessaires pour qui que ce soit, excepté pour quelques individus chez lesquels l'habitude a créé des besoins véritable- ment morbides. » A Magnus Huss, nous devons les premiers travaux complets sur les effets de l'alcoolisme dans les différents organismes, et principalement sur le système nerveux. A ces travaux manquait la preuve scientifique donnée enfin par M. Perrin et ses collaborateurs Lallemand et Duroy ; ils démontrèrent par leurs expériences sur l'animal que l'alcool dans sa migration à travers l'économie ne se transforme pas, ne se détruit pas et conserve sa composition chimique ; qu'il se comporte, non comme un aliment, mais comme une substance non assimilable et non combustible. Ils ont montré expérimentalement la présence de l'alcool sans transforma- tion dans le sang, le rein, le foie ; dans le cerveau surtout, l'imprégnation alcoo- lique fut mise en évidence, etc. — Le passage de l'alcool par l'estomac et le foie détermine dans ces organes une irritation proportionnelle à la force alcoolique des boissons et à la fréquence des ingestions ; l'alcool se localise dans le foie comme dans le cerveau. Au point de vue de la nutrition, ces expériences prouvèrent que l'alcool n'est pas un aliment respiratoire, qu'il est impropre à la nutrition, qu'il ne fait qu'affaiblir la résistance des tissus aux causes provocatrices de maladie. Ces inoubliables travaux expérimentaux ont porté la lumière dans la clinique en général et éclairé les maladies mentales dont l'alcool est le facteur le plus actif. Nous pourrions multiplier les citations, mais il suffit de rajeunir ces faits positifs, afin de montrer que la lutte contre l'alcool n'est pas le résultat de doctrines nouvellement écloses dont il faut se défier; la campagne actuelle est le résultat positif d'expériences précises déjà anciennes et par suite oubliées des jeunes générations. La citation suivante, empruntée à M. Levy, lèvera tous les doutes. Dans son chapitre sur l'emploi des boissons aqueuses, nous lisons : « L'eau est la boisson par excellence, celle que la nature dispense aux plantes comme aux animaux; les neuf dixièmes de l'espèce humaine s'en contentent (Hailer)... il n'est point de breuvage qui convienne mieux à l'homme ; elle ne stimule, ni ne ralentit aucune fonction; elle facilite l'accomplissement de toutes... » Les abstèmes, dit Hailer, ont meilleur appétit, conservent mieux Je goût, l'odorat, la vue et même la mémoire; c'est à l'usage de l'eau pure, depuis l'âge de dix-huit ans, que ce grand physiologiste s'est cru redevable de l'intégrité de se3 sens... Hoffmann, a célébré dans plusieurs écrits les vertus hygiéniques et médicinales de l'eau; il la préfère comme boisson à toute liqueur alcoolique ou fermentée. D r E. TACHARD. — MESURES D'HYGIÈNE CONTRE l' ALCOOLISME 419 C'est donc à tort que Ton a reproché à l'eau d'affaiblir le physique et le moral; elle est la boisson la mieux appropriée aux constitutions saines et la plus favorable à la longévité.... » Obéissant en cela aux préjugés de son époque, M. Lévy dit plus loin au cha- pitre des boissons alcooliques : « Que prouvent les déplorables effets de l'ivro- gnerie? Et parce que l'abus des alcooliques est une des causes les plus certaines de la dégradation physique des masses, faut-il arracher la vigne des cantons où elle se plaît ?... Vaine entreprise contre l'usage séculaire et l'instinct des hommes. C'est la tempérance qu'il faut prêcher, non l'abstinence absolue des alcoo- liques. » (1862). A cette époque, il est vrai, l'alcoolisme n'avait pas encore acquis, en France, le développement formidable qu'il a pris de nos jours, la toxicité de l'alcool n'avait pas été démontrée, les beaux travaux expérimentaux de M. Perrin étaient discutés, la question n'était pas sortie du cercle étroit du corps médical ; le grand public ignorait la vérité, il en était encore à chanter avec les poètes les charmes de l'ivresse, il ne savait point que, de tous les poisons qui nous me- nacent, l'alcool que l'on trouve partout est de tous le plus dangereux, pour le buveur et pour sa race. Ce coup d'œil rétrospectif était nécessaire, et il est consolant devoir le chemin parcouru en quarante ans. Ce sont ces considérations qui m'ont poussé à étudier avec vous les mesures d'hygiène à prendre contre l'alcoolisme, ce mal social, plus redoutable que la peste, dont le nom seul nous cause de l'effroi. Mais y a-t-il des mesures d'hygiène à prendre contre une maladie spéciale que la volonté seule peut guérir? Ne suffirait-il pas de mettre de l'eau dans son vin pour adopter les termes d'un proverbe resté dans notre langue mais non pas dans nos habitudes ? La modération dans le boire est certainement de bonne hygiène, mais ce qui est modération pour les uns ne l'est plus pour les autres. Il n'y a pas de mesure pratique au mot modération, et prêcher la tempérance n'est peut-être pas suffi- sant comme a dit M. Lévy. Dans le monde on demande parfois au médecin : que faut-il boire pour se rafraîchir? les questionneurs vous déclarent, l'un que rien ne vaut mieux que quelques gouttes d'absinthe pour parfumer l'eau et lui enlever sa crudité ; en pratique ces quelques gouttes forment une purée verdàtre bien connue ; l'autre que rien ne vaut un jus de citron dans un verre d'eau sucrée renforcée d'une quantité tuffisante de rhum; ici le mot suffisant pourrait peut-être être rem- placé par abondant. Buvez tout simplement de l'eau fraîche, répond l'hygiéniste, mais dans le monde réel on montre presque comme un phénomène l'homme ne prenant que de l'eau pour se désaltérer. Nous avoDS à combattre de toutes nos forces ce préjugé, que l'eau est lourde et indigeste; et à faire comprendre, au contraire, qu'elle est une boisson salubre pouvant réparer mieux que toute autre les brèches faites à l'organisme par l'em- ploi habituel des boissons dites rafraîchissantes, toniques ou excitantes, qui ne donnent que des forces factices. Notre manière de vivre actuellement est incohérente. Après plusieurs mois de surmenage intense, les avariés du monde où l'on ne s'ennuie pas, ne trouvent rien de mieux que d'aller demander, à des sources fameuses, un coup de fouet réparateur ; ils vont ingurgitant de l'eau pendant la matinée, mais continuant 420 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE leurs mauvaises habitudes, ils vont aussi après leurs repas prendre quelques petits verres de liqueurs dites digestives bien qu'elles soient toutes en réalité retardantes de la digestion. Aujourd'hui, toutes les classes de la société iont de même; l'homme du monde comme l'ouvrier tue le ver; l'alcoolisme est un mal général destructeur de l'in- dividu et de sa race; nul ne lui échappe, pas plus la femme que l'enfant. Nous sommes saturés d'alcool, il nous faut de l'alcool, ce qui ne veut pas dire que nous avons besoin d'alcool. S'il est un besoin factice, dont nous aurions tout intérêt pour notre santé à nous débarrasser, c'est bien l'habitude de boire sans soif, à tout propos et à tout moment. Il semble qu'on ne travaille que pour boire des alcools de diverses sortes; selon l'heure du jour c'est sous telle ou telle forme que se pratique l'al- coolisme. Suivant que nous sommes tristes ou joyeux, nous buvons ; nous payons un petit verre à de braves gens qui nous rendent service; dans nos dîaers, nous offrons à nos amis, après les plus vieux vins les meilleures liqueurs, et l'on cite avec éloges les riches bibliothèques où les noms d'auteurs sont remplacés par des noms de crus. Lorsqu'on sait vivre, on congestionne ses amis du commencement à la fin des repas priés, on leur impose un vrai travail d'hercule pour exécuter leur diges- tion, le plaisir se traduit en fin de compte par une intoxication plus ou moins grave allant de l'indigestion à l'ébriété ou même à l'ivresse. La coutume, il est vrai, fait qu'on porte plus ou moins vaillamment, suivant la qualité de son estomac, le poids de cette intempérance, et que les sobres seuls sont exposés à rouler sous la table, ce qui est du reste le comble de la politesse sous certaines latitudes. Si au nombre des dîneurs se trouve un abstinent, voyez combien son faciès est calme, constatez que .son esprit n'a rien de mélancolique, que sa langue n'est point pâteuse et lourde, qu'il est enfin maître absolu de lui et apte aux besognes les plus délicates: et si vous revoyez le lendemain tous ces dîneurs, tandis que les buveurs de Champagne et de liqueurs, ont de l'inappétence et de la fatigue, l'abstinent est dispos et fort. Contre ce qui n'est que préjugés, faisons prévaloir cette vérité, indiscutable et démontrée, l'alcool quel qu'il soit est un poison. Ce n'est même pas un poison lent auquel il soit bon de s'habituer; c'est un poison qui s'infiltre dans tout l'organisme, brûlant tout sur son passage, et pervertissant le fonctionnement délicat de la cellule organique dont l'ensemble constitue les viscères. Pendant quelque temps, la résistance organique permet de soutenir la lutte, mais à la longue, la fatigue résultant de l'excitation chronique entraîne l'usure des organes par déchéance de la cellule, et alors s'installe une maladie générale se traduisant de préiérence dans l'appareil offrant le moins de résistance par suite d'hérédité ou en raison de nos habitudes personnelles. C'est ainsi qu'on s'explique cette vérité maintenant banale : la phtisie se prend sur le zinc. On pourrait multiplier les aphorismes, et dire que les maladies mentales qui nous conduisent en foule dans les asiles d'aliénés ou dans les prisons, sont filles légitimes de l'alcool. L'alcool est le grand ennemi de la race humaine, qu'il provienne du vin ou de la distillation de matières immondes, l'alcool à quelque dose que ce soit est D r E. TACHARD. — MESURES D'HYGIÈNE CONTRE L'ALCOOLISME 421 uq poison. Tout poison étant dangereux ne saurait jamais être utile, puisque par définition même il altère et détruit à la longue les appareils organiques réglant les fonctions vitales. Pour ruiner les préjugés sur les soi-disant bons effets de l'alcool, il faut par l'instruction et l'éducation, arriver à ce qui serait l'idéal, la suppression totale de la consommation des liqueurs alcooliques. Je redoute les avocats de la consommation modérée, car 1». modération tolé- rant l'absorption quotidienne, conduit fatalement à l'alcoolisme chronique; ces défenseurs de la modération sont des buveurs qui veulent continuer à boire, et satisfaire leur habitude de boire sans soif, ce qui est le propre de l'homme. Boire sans soif, voilà le mal, et soyez convaincus que si l'on ne boit que de l'eau, on n'est pas menacé d'en boire sans raison. Que d'enfants pleureurs nous laisseraient en paix si leurs nourrices buvaient de l'eau; que -de vieillards se plaignant d'insomnies, ignoreraient ce mal, s'ils savaient boire de l'eau; que de malaises et de maladies s'épargneraient les hommes, s'ils voulaient prendre la résolution de renoncer à l'usage de l'alcool. L'homme qui fait usage de boissons alcooliques a toujours soif, il n'est jamais désaltéré, il est en transpiration constante ; celui, au contraire, qui ne boit que de l'eau n'a jamais la sensation pénible de la soif, lorsque à ses repas il a pu ingérer la quantité d'eau nécessaire à l'élaboration de sa digestion. Plus on boit d'alcool plus on veut en boire, c'est une habitude tyrannique, ce n'est jamais un besoin physiologique. La volonté suffit pour guérir du mal alcoolique. Si la vieille croisade antialcoolique n'est pas encore triomphante, c'est parce que la preuve de la toxicité de l'alcool n'avait pas été donnée expérimentalement. Aujourd'hui, tout le monde sait pertinemment que l'alcool tue brutalement ; les sensationnelles expériences de M. Laborde, reproduites partout et répandues dans tous les milieux par l'image ne peuvent laisser aucun doute ; le cobaye ne simule pas et ne donne pas volontairement si vie pour soutenir une théorie. Sa mort est le résultat d'un empoisonnement aigu dont l'alcool est la cause directe. Mais, dira-t-on, l'homme ne fournit que rarement la preuve de la toxicité de l'alcool, c'est bon pour les cobayes de se laisser tuer par l'alcool administré sous la peau ; l'alcool passant par les voies naturelles d'absorption par la bouche et l'estomac, peut bien nous donner le spectacle de l'homme ivre-mort, mais après quelques heures d'inconsciente anesthésie alcoolique, l'homme est tout prêt à recommencer. Je ne sais trop s'il ne faut pas déplorer cette supériorité de l'homme sur le cobaye, et si de temps en temps on trouvait sur le bord des trottoirs un ivrogne passé de vie à trépas, quoique la fascination alcoolique soit bien forte, il est certain qu'à celte vue de l'ilote, ceux qui redoutent horriblement d'entreprendre le voyage d'où l'on ne revient pas, feraient devant cette rencontre de sérieuses réflexions, contre-balançant puissamment la suggestion d'alléchantes affiches. La presse fait donc bien d'enregistrer les cas de mort venant à l'appui de la démonstration scientifique de la toxicité de l'alcool. Je détache le fait suivant d'un journal récent; il est d'autant plus digne d'in- térêt qu'il a été observé dans un pays où l'alcoolisme, heureusement, reste encore une louable exception. L'article que je résume a pour titre ; « Un stupide pari ». Dans l'après-midi du 28 janvier 1899, au café tenu par M. Fauré à Finhan (Tarn-et-GaroDne), un pari stupide s'engagea entre un marchand de bois nommé Pierre Rup et le 422 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE domestique de celui-ci, Raymond Guy, dont les habitudes d'intempérance étaient connues dans toute la commune. « Un café et le cigare pour ce soir ; que tu ne boiras pas dix verres d'absinthe », proposa le marchand de bois. « C'est tenu », dit le domestique qui absorba les dix absinthes que le cabaretier aligna sur la table. L'ivrogne ne jouit pas longtemps de son triomphe, car il s'effondra comme une brute sur la table du café et mourut quelques heures après dans le délire. Le 9 mars suivant, le tribunal correctionnel de Castelsarrasin condamnait le cafetier Fauré à 50 francs d'amende « pour avoir involontairement causé par son imprudence la mort de R. Guy». A quelque temps de là, le père de la victime demanda au marchand de bois et au cafetier 4.000 francs de dommages-intérêts, en réparation du préjudice qui lui avait été causé. Le tribunal civil de Castelsarrasin rejeta la demande le 8 juin 1900. L'affaire fut encore plaidée devant la Cour de Toulouse, qui rendit son arrêt le 3 juillet 1902. Sans s'apitoyer plus que de raison sur le sort du buveur d'absinthe qui méritait bien la mort dont il avait été la victime stupide, elle condamnait Fauré etRup à 500 francs de dommages-intérêts. Inutile de philosopher longtemps sur ce cas, je n'en veux retenir que la preuve évidente de la toxicité des alcools et de l'absinthe en particulier. Pour tuer son homme, il suffit de donner la dose voulue. Je serais assez disposé à louer le m'en fichismedu tribunal de Castelsarrasin et à regretter que les paris stupides ne soient pas plus nombreux, car un fait brutal a plus de poids que la thèse la mieux soutenue. Quant à la décision de la Cour de Toulouse, elle marque une évolution sérieuse dans ncs mœurs, car le fait de toucher à un mastroquet de petite ville établit un point de jurisprudence dont il est bon de prendre note à côté de la démonstration clinique de toxicité de l'absinthe. Au nombre des mesures d'hygiène contre l'alcoolisme, il y en a une qui s'impose à nos efforts. Les murs de nos maisons, étant très tolérants, servent à propager le mal par la profusion des affiches poussant à l'alcoolisme. Dans nos rues, vous rencontrez côte à côte vingt affiches prônant les vertus d'autant de boissons multicolores, recommandées par un moine austère, un homme poli- tique en vue ou par un militaire haut gradé. La bénédictine tient la tête dans cette réclame alcoolique, et à en juger par la cote officielle de la Bourse, il est évident que sa consommation doit faire une forte concurrence à la chartreuse, au pipermint, au dubonnet, au pernod et autres liqueurs de marque dont le Ilot montant menace cependant de nous submerger et de tuer notre race. Celte réclame obsédante qui nous poursuit partout, dans les villes et tout le long des voies de chemins de fer, incite tout le monde à la consommation. Ce luxe dans l'affiche, cette réclame continue constituent une excitation à l'ivro- gnerie, contre laquelle il serait temps d'intervenir. .Mais, hélas, les dépenses de la réclame étant largement couvertes par la consommation croissante de ces liqueurs, il est évident que le mal a étendu ses racines dans toute la société qui paye son vice sans souhaiter d'en être guérie. Que faire contre un mal dans lequel on se complaît? Formuler des lois et règlements? Ces moyens n'ont de vertu que là où ils sont imposés par la volonté formelle du plus grand nombre. Or, ce grand mouvement n'est pas encore en marche, et nos entrepreneurs - MESURES D'HYGIÈNE CONTRE L'ALCOOLISME 423 d'intoxication alcoolique, dont le nombre s'accroît tous les jours, font les plus grands efforts pour augmenter toujours le nombre de leurs clients. Grâce à ces efforts, le café déborde sur la rue et l'envahit ; de loin, les accords d'une musique agréable sollicitent le promeneur désœuvré, qui trouve à satisfaire à bon marché le plaisir de boire et de flâner à l'aise en écoutant une musique exécutée le plus souvent par des femmes ayant depuis longtemps semé à tous les carre- fours leurs caresses vénales, cachant bien des épines sous les roses fanées. En voyant ces lieux de réunion éblouissants de lumière, on est porté à com- parer la cohue des consommateurs à ces myriades d'insectes qui, les soirs d'été, voltigent autour des phares, contre lesquels ils viennent donner de la tête et se tuer follement, sans que l'exemple des dernières victimes puisse enrayer cette course à la mort. Contre cette marée montante, le devoir de ceux qui savent que l'alcoolisme est la plaie gangreneuse la plus hideuse de notre époque se trouve nettement tracé. A la réclame alcoolique ils doivent opposer l'instruction antialcoolique et crier bien haut, l'alcool est un poison à supprimer de la circulation. Je n'apporterai, ici, aucun chiffre pour prouver que l'argent dépensé en alcool ne rapporte au fond rien à l'État, qui périra à son tour d'alcoolisme, puisque tous les consommateurs finiront par être fous, idiots, avariés et impuissants. Regardez ce que deviennent la Normandie, la Bretagne. Je laisse donc aux économistes et aux statisticiens le soin d'éclairer ce côté de la question. Ce travail est, du reste, déjà fait, mais les résultats obtenus ne sont pas publiés systématiquement comme ils devraient l'être. La lutte est maintenant sérieusement engagée, et depuis que cette question a été discutée au Congrès de Toulouse, que de chemin parcouru ! L'Académie de Médecine se trouve naturellement à la tête du mouvement, et sa haute autorité fait concevoir les plus grandes espérances, mais le mal est si profond qu'il faut impé- rieusement que chacun porte sa pierre à l'édifice, et ce serait pour l'Association française un honneur très grand si elle pouvait contribuer à propager la notion de la toxicité de l'alcool, dont l'effet immédiat est de tarir les forces vives et les talents de notre race, jadis généreuse, aujourd'hui égoïste, veule et avachie. Dans ce qui précède, j'aurais voulu démontrer que par un effort suffisant de la volonté, on pourrait arriver à créer un courant antialcoolique. Si nous étions tous bien convaincus du mal réel que fait l'alcool, pris même à des doses modé- rées, mais régulières, nous deviendrions tous les défenseurs et les propagateurs de cette vérité et nous saurions la répandre en temps et hors de temps, et éclairer ainsi toutes les classes de la société. Mais pour être vraiment fort, il faut soi-même pratiquer l'abstention absolue. Pour tout homme convaincu des méfaits de l'alcool, le meilleur moyen d'attirer l'attention et la confiance, c'est de s'abstenir non seulement de toute liqueur, mais encore même de vin. Il faut solliciter chez les autres, l'effort de volonté qu'on a fait, et le meilleur exemple est celui qu'on donne. Il y a dix ans, on me demandait de faire des conférences antialcooliques dans l'un de nos ports de mer; mais la personne très honorable qui m'adressait cette proposition, me prouvait que sa sobriété n'était que relative, car à table elle vidait son verre sans y faire aucun mélange aqueux, et dans son café, elle n'hésitait pas à faire des additions inutiles d'alcool. Je ne fis pas ces conférences, mon protagoniste ne pouvant me donner la réplique voulue. C'est tout d'abord par l'exemple, par la conférence, par des affiches anti- alcooliques, par l'instruction donnée dès l'enfance à l'école et dans la famille, 424 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE que nous donnerons le pli voulu, que nous pratiquerons la meilleure vaccination antialcoolique. Armons-nous de volonlé, faisons partout connaître le mal, et de l'excès même du mal actuel viendra la guérison. Je ne crois pas à l'efficacité de la réglemen- tation ; quant aux sanctions pénales, elles sont sans utilité. A quoi bon lancer les foudres de la justice contre les débitants et cafetiers? Si, bon gré mal gré, la foule veut boire de l'alcool, toute mesure restrictive ne fera que pousser l'ivrogne à la révolte contre l'autorité. Qu'a produit l'excel- lente loi Roussel du 23 janvier 1873? Elle n'a pour ainsi dire jamais été appli- quée, aujourd'hui elle est lettre morte. J'ai été témoin d'un fait grotesque qui se passe de commentaire. Un brutal ivrogne avait démoli le pauvre éventaire d'une malheureuse paralytique et dispersé sur la voie publique les gâteaux offerts à la gourmandises des enfants. Un témoin bien intentionné alla requérir la force publique et ramena un agent dans un état d'ivresse manifeste. J'ignore la suite de cette affaire, mais je doute que le représentant de la force publique ait rempli, ce jour-là, la mission qui lui incombait. N'attendons rien pour le présent, ni des lois, ni des règlements, ni des agents de police; le café, comme le cabaret, a maintenant une clientèle bien assurée ; mais nous devons préparer l'avenir, et pour cela agir sans trêve autour de nous. Aujourd'hui, la notion de la toxicité des alcools a commencé son chemin dans le monde, il faut l'aider dans sa marche, et peu à peu les idées saines que nous défendons pénétreront dans toutes les classes de la société. Dans un avenir qui me paraît relativement proche, il sera inutile de demander la suppression du cabaret ; et le café, ce foyer d'oisiveté et d'alcoolisme, sera regardé comme un mauvais lieu, disqualifiant ses habitués. En attendant ces beaux jours rêvés par l'hygiéniste, allons sans nous lasser, faisant comprendre à l'ouvrier qu'un kilogramme de bœuf vaut mieux que plusieurs litres de vin falsifié ou non, additionné même d'un nombre invraisemblable d'apéritifs et de petits verres digestifs. Quand voudra-t-on remarquer que l'appétit est en raison inverse du nombre des apéritifs absorbés, et que pour vivre il faut manger avant de boire? Si je suis parvenu dans ce milieu d'hygiénistes convaincus, à faire admettre la nécessité d'intervenir contre le mal envahissant, contagieux et par suite évitable de l'alcoolisme, veuillez discuter les propositions dont l'adoption nous permettrait d'en demander l'application aux pouvoirs, publics (1). Après discussion, ces vœux ont été votés à l'unanimité par les membres de la 18 e Section. — Séance du 9 août — M. le Dr LOIR Hygiène alimentaire : pasteurisation des vins et maladies de l 'estomac. Discussion. — M. le D r Mauriac. — Je partage entièrement la manière de voir de M. Loir en ce qui concerne les bons effets des vins pasteurisés dans les (1) Voir l'énoncé de ces propositions aux vœux, pages H8 et 1 19. H. DE MONTIUCHER. — ÉPURATION ET STÉRILISATION DES EAUX 425 maladies de l'estomac et j'estime que les médecins devraient toujours conseil- ler les vins pasteurisés à ceux de leurs clients qui souffrent de l'estomac . Sans aucun doute, les vins malades ne peuvent qu'augmenter les troubles gastriques, tandis que les vins sains administrés avec à-propos et juste mesure favorisent la digestion, relèvent les forces et contribuent souvent à la guérison de la maladie. S'il y a des vins malades et nuisibles, il y en a un bien plus grand nombre qui sont bons et utiles. 11 s'agit de savoir les distinguer et de ne pas les con- fondre, comme le font trop de médecins, dans une même excommunication majeure et globale. La pasteurisation faite peu après la récolte du vin a le grand avantage de l'empêcher de devenir malade par la suite, en détruisant tous les microbes de mauvaise nature ou en les empêchant de se développer, et cela sans altérer en rien les qualités du vin. 11 y donc lieu de recommander partout cette stérilisa- tion préventive de notre boisson nationale, au double point de vue hygiénique et économique. Si l'on ne buvait que des vins pasteurisés en temps utile et si d'autre part une bonne loi contre la fraude pouvait supprimer les vins frelatés, on ne serait plus fondé à mettre sur le compte de cette boisson des maladies d'estomac qui sont d'ailleurs souvent dues à de tout autres causes. M. Henri de MONTRICHER, à Marseille. Epuration et stérilisation des eaux résiduaires et potables. — L'épuration des eaux de toutes catégories, résiduaires, potables ou autres repose sur les mêmes principes. Elle a pour facteur essentiel l'oxygène sous l'état le mieux approprié (naissant, divisé, concentré... etc.) et pour résultat, la transformation de l'azote organique (nocif) en azote minéral (inerte), et par suite i'élimioation des microbes qui ne végètent plus dans un milieu défavorable. Les procédés d'épuration des eaux résiduaires par filtration à travers le sol perméable ont conduit à l'emploi des systèmes bactériens, comportant deux phases ou stades, savoir : 1° La transformation des matières organiques en produits ammoniacaux solubles, par l'action réductrice des anaérobies. 2° La minéralisation de ces derniers produits et leur transformation en nitrates par l'action oxydante des aérobies. Le premier stade s'accomplit dans la « Septic tank », et le deuxième stade dans les « lits bactériens à simple et à double contact. » L'intermittence comporte trois alternances par vingt-quatre heures; elle est assurée par un système automatique de balances d'eau et d'appareils siphoïdes. L'eau ainsi épurée, parfaitement claire et limpide, ne renferme plus que quelques aérobies inoffensifs, et peut être, sans inconvénients, rejetée dans les cours d'eau, ou employée aux irrigations. Une application de ces procédés a été faite à l'hôpital de la commune d'Aubagne (Bouches du-Rhône). Mais ces systèmes ne présentent point, pour l'épuration des eaux de boisson, une sécurité suffisante. La filtration au sable fin (après dégrossissage préalable pour permettre un fonctionnement de plus longue durée) donne des résultats décisifs comme éli- 426 HYGIÈNE ET MÉDECLNE PUBLIQUE mination de microbes (99 %) niais ne garantit point une eau exempte de microbes pathogènes. Les seuls procédés donnant à cet égard toute sécurité sont ceux qui sont fondés sur la stérilisation des eaux par l'ozone ou oxygène électrisé, agissant comme précédemment par son énergie comburante mais avec une intensité très considérable eu égard à son état de concentration, son poids atomique étant équivalent à 3 au lieu de G 2 . La première application du procédé de stérilisation des eaux a été faite et est en fonctionnement normal aux Brasseries de la Méditerranée à Marseille (système Marmier et Abraham). Une autre installation du même système doit se faire prochainement à Cosne (Nièvre). QUESTION PROPOSÉE A LA DISCUSSION DE LA SECTION Rapport par M. le D r E. Tachard. — Dangers du tout à la rue. Les progrès énormes accomplis en hygiène pendant les vingt-cinq dernières années, nous ont habitués à la recherche du confort et nous ont peut-être rendu exigeants et injustes. Regardons en arrière, et que les hommes de ma génération se souviennent de ce qu'étaient les maisons de leurs parents. L'eau du puits y servait à presque tous les usages, les cabinets, s'ils existaient, se composaient d'un siège mal commode du milieu duquel s'exhalaient des flots ammoniacaux. Alliez-vous en voyage, même dans les meilleurs hôtels des grandes villes, à peine trouviez- vous l'eau nécessaire aux plus élémentaires ablutions rendues indispensables cependant après de longs et incommodes séjours dans des diligences poussié- reuses. Les villes étaient mal tenues, les rues étroites et mal pavées, mal drainées surtout, étaient en tout temps impraticables, l'hiver à cause de la boue, l'été à cause de la poussière envahissant les habitations'. Nos grands-parents cependant se louaient des progrès accomplis et n'entrevoyaient pas la nécessité de perfec- tionnements. Quand je débarquai à Paris pour la première fois, il y a quarante ans, ce qui me surprit le plus, je crois, ce fut le porteur d'eau, ce robuste Auvergnat, que je vois encore, vidant de toute sa hauteur de l'eau de Seine clarifiée à l'alun, dans le filtre à pierre de la cuisine. Ce n'était pas alors le temps du gaspillage de l'eau, elle était payée très cher quoique de mauvaise qualité. Il est vrai de dire qu'à cette époque le choléra en prenait à son aise dans la capitale. Ces souvenirs devraient-ils nous rendre patients et nous empêcher de solliciter de nouveaux perfectionnements dans notre hygiène urbaine ? L'observation répond, que si le progrès moral marche lentement dans le monde, les progrès matériels se font au pas accéléré. Fort heureusement, ils ne sont pas sans influence sur l'état physique et moral des masses. Le devoir de l'hygiéniste est donc d'assurer le perfectionnement de l'outillage dans l'intérêt même du progrès social qui est en réalité son objectif le plus impor- tant. La meilleure philanthropie est celle qui assure à tous l'air pur, la lumière et l'eau claire indispensables à la vie. D r E. TACHAHD. DANGERS DU TOUT A LA RUE 427 Puisque en quarante ans nous avons vu des progrès s'accomplir dans nos villes et nos maisons, continuons la lutte hygiénique, en faisant pénétrer dans les masses les notions si importantes de la propreté générale; enseignons autour de nous, au nom de la liberté collective, que nous avons chacun des obligations vis-à-vis des autres, que la rue en particulier étant un domaine indivis, nul n'a le droit d'y gêner ou entraver la circulation d'une façon quelconque et que l'hygiène de la rue, où tout le monde passe, intéresse au plus haut point la société. Tout en nous montrant satisfaits des progrès accomplis et en jouissant des améliorations inconnues à nos devanciers, pensons à l'avenir et préparons à nos descendants une situation hygiénique meilleure encore. Dans ce milieu salubre l'homme aura plus de respect de lui et des autres, le progrès moral suivra le progrès matériel, l'hygiène aura fait œuvre sociale, c'est là le but le plus noble qu'elle puisse se donner maintenant. £gg| *** Il est des habitudes et des préjugés contre lesquels on ne saurait trop s'élever. Jusqu'ici l'hygiène de la rue n'a pas eu le privilège d'attirer suffisamment l'at- tention. Jetez cela à la rue! tel est le cri instinctif poussé par chacun de nous lorsqu'il rencontre en son logis un objet inutile ou malpropre. Dans certaines villes surtout, dans un passé qui n'est pas fort lointain, les promenades du soir exposaient les noctambules à de fâcheux accidents; mais l'habitude rendait normale cette pratique sans gêne passée dans les coutumes intangibles. Bien que les notions nouvelles sur la salubrité aient sur ce point modifié nos habitudes, ne reste-t-il rien à faire? Nous sommes loin de la propreté hollandaise et sans avoir l'espoir d'y atteindre, il n'est pas interdit de souligner ici quelques poiuts importants, et de faire connaître les dangers du tout à la rue. Qui de nous n'a à se reprocher une imprudence commise, une faute anti- hygiénique dont la conséquence a été une infection partielle de la rue; qui de nous sans le vouloir et sans y penser n'a semé la contagion et créé dans la rue un foyer d'infection? * * Promenez-vous le matin à l'heure de la toilette des rues et si votre curiosité vous pousse à regarder de près ce qui encombre les boîtes à ordures, vous y trouverez de tout; un pansement sanieux, des cotons, des cataplasmes et autres milieux de culture dangereux. Il y a bien d'autres choses, j'en passe et des moins hygiéniques. Lequel de nous s'il trouve chez lui quelque objet dont la nuisance lui paraît évidente, résistera à ce premier mouvement, qui est le mauvais, de le lancer par la fenêtre, sans même regarder s'il ne tombera pas sur un badaud lisant les enseignes? On jette tout à la rue comme on jette tout à la rivière; mais si les rivières marchent, emportent et épurent tout ce qu'elles reçoivent, il n'en est pas de même des ruesj)ù tout vient se corrompre rapidement, surtout par les temps 428 HYGIÈNE ET MÉDECINE PUBLIQUE de chaleur, lorsqu'on a le soin de les arroser avec de l'eau sale prise au ruisseau. Il semble vraiment qu'on veuille propager avec ardeur toutes les causes de maladies. La rue appartient il est vrai à tout le monde, mais c'est pour s'y promener et aller à ses affaires, et sa qualité de domaine public nous impose le respect de cette propriété collective, où chacun a les mêmes droits et aussi les mêmes obligations. Que faire? On De saurait imposer aux chevaux et aux chiens des mesures res- trictives ou des muselières à l'envers; par suite quelques matières usées de plus ou de moins déposées devant nos portes ne sauraient créer de dangers pour la santé publique. Pendant la promenade matinale, que voyons-nous? Des femmes munies de balais usés jusqu'au manche, soulèvent les poussières, désagrègent et étalent sur le sol le fumier des chevaux, et confectionnent enfin de petits tas, qu'un homme armé d'une pelle et d'un petit balai ramasse et lance dans un tombereau, comme on fait du blé pour le vanner. Content de son œuvre qui a répandu à droite et à gauche du véhicule cahotant une certaine quantité de détritus, servant de ferment jusqu'au lendemain, il va recommencer plus loin son œuvre de grand dispensateur de poussières malsaines. Malgré tous les soins qu'il met à répandre sa marchandise, il finit cependant par remplir son tombereau non étanche, qui va déversant tout le long des rues les liquides qu'il ne saurait contenir, et que le fonctionnaire municipal a le soin d'exprimer de son mieux en exécutant sur son fumier une danse intermittente, destinée à faire contenir à son véhicule une quantité de matière supérieure à la capacité du contenant. Dans sa prome- nade dans les rues, les cahots et les vents dispersent sur les passants et sur les pavés, les ordures si péniblement et si antihygiéniquement amassées. Le jour où notre Congrès à Boulogne alla rendre visite à Douvres à sa sœur aimée l'Association britannique, je fus humilié de voir en débarquant des voi- tures ramasse-boue, d'une forme pratique et étanches. Malheureusement jus- qu'ici nous n'avons pas volé son modèle à l'Angleterre et la leçon de choses qu'on nous donnait gratuitement n'a encore porté aucun fruit en France. * * Prenez garde, tandis que vous observez du trottoir ce spectacle de la rue, au-dessus de votre tête un domestique agite avec violence le tapis de son maître peut-être tuberculeux. Sauvez-vous en portant sur vos lèvres un mouchoir, mais prenez garde en fuyant de ne pas tomber dans ce courant d'eau sale que lance sans précautions le balai d'une concierge. Le tout à la rue peut être commode, mais il n'est pas salubre. Le mauvais cap est doublé et passant devant un marchand de comestibles, vous ralentissez le pas devant son étalage alléchant par la bonne odeur de ses fruits. Hélas! cette exposition va être salie par le tourbillon des poussières de la rue; ces beaux fruits veloutés vont être empoisonnés par des germes mul- tiples, et créer un danger pour le consommateur. Vraiment la rue n'est pas faite pour exhiber des matières alimentaires, il faut l'abandonner exclusivement à la libre circulation. . Qu'il s'agisse de fruits, de vêtements ou même de chaussures, tout ce qui doit servir à l'usage des hommes doit être mis à l'abri des poussières malsaines de la rue. D r E. TACHARD. — DANGERS DU TOUT A LA RUE 429 * * * Soucieux de trouver un air sain nous dirigeons-nous vers la campagne, nous trouvons trop souvent dans les faubourgs et surtout dans les petites villes, des tueries particulières qui, éludant les recommandations des conseils d'hygiène, versent directement à la rue les eaux de lavage de leur boyauderie, dans un ruisseau non étanche assez éloigné de l'égout. Le service d'eau étant au comp- teur, l'industriel a soin de ne pas gaspiller l'eau, en sorte que la chaleur aidant, il se fait dans ce ruisseau un colmatage infect de matières organiques, où les mouches iront peut-être puiser des germes qui ne seront pas sans danger pour l'homme. Je ne me livre ici à aucune improvisation; j'ai vu et je dis : Il est dangereux de tout jeter au hasard dans la rue. On n'a pas le droit d'infecter le domaine public, il faut enseigner le respect dû à la rue. C'est là le côté difficile de la question posée et je n'y vois d'autre solution que d'aller répétant : gare aux dangers du tout à la rue. Si cette vérité était enten- due, les individus et les municipalités feraient de communs et pratiques efforts pour préserver la rue des nuisances qu'on y dépose, au grand dommage de la santé publique. Il faut créer un courant d'opinion contre lequel rien ne saurait prévaloir au bout d'un certain temps; nous devons avoir pour auxiliaires la presse, les uni- versités populaires et surtout l'appui des maîtres chargés de l'instruction. Ainsi sans recourir aux pouvoirs publics, que l'on invoque toujours en vain tant que l'opinion publique n'a pas nettement indiqué ses aspirations, nous arriverons à inculquer, à tous, la notion du danger du tout à la rue. * Dans cette œuvre de salubrité publique, le corps médical peut après avoir fait son propre mea culpa, donner de précieuses indications; il faut pour cela que chaque médecin comprenne l'utilité do la lutte à engager. Mais il y a des dissi- dents, pour lesquels l'hygiène n'est qu'un mot banal. Faites de l'hygiène, disent-ils, comme ils diraient, faites du cheval. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils ne croient pas à l'hygiène, mais ils la considèrent trop souvent comme uae branche accessoire, indigne d'un médecin ou d'un chirur- gien sérieux, tout juste bonne pour les infirmes de la profession. Je n'hésite pas à dire que ceux qui professent semblable manière de voir, ne sont pas doués d'une mentalité supérieure, et lorsque ces confrères affirment avec aplomb une absurdité, il est rare qu'elle ne soit pas ramassée avec empres- sement par un ignorant qui vous répétera avec non moins d'aplomb : Mais le docteur X... ne croit pas à l'hygiène, aux microbes et à toutes ces maladies nouvelles, dont on ne lui a jamais parlé au temps lointain où il discutait très congrûment à l'école sur le principe > vital et les humeurs peccantes. Jusqu'ici l'instruction médicale classique a trop négligé l'hygiène, c'est une lacune à combler pour le plus grand profit de la société. N'a-t-il pas été nécessaire d'un malheur pour faire penser à la nécessité d'en- tretenir la propreté antiseptique des laboratoires de bactériologie? Nos facultés et écoles de médecine sont-elles soucieuses de ce que deviennent les nombreuses et dangereuses matières usées qu'elles jettent encore à la rue? N'insistons pas, — , P- e~ — u p* B P- -Qr~- -^c r. -_ , r r Fig. 2. système implique l'existence de deux organes de prise de courant (B -f-, B — )r au lieu d'un seul. On peut se rendre compte que, dans ce système à deux conducteurs isolés les inconvénients dus aux dérivations se trouvent de beaucoup atténués. Les plots se trouvent en effet à une assez grande distance l'un de THÉVENET LE BOUL. — TRACTION ÉLECTRIQUE A CONTACT SUPERFICIEL 501 l'autre pour que la dérivation de plot à plot soit négligeable ; quant à la déri- vation par l'intermédiaire du rail, elle se trouve réduite au moins de la moitié, puisque toutes ces conditions étant supposées les mêmes, le courant doit franchir une distance double. Nous disons au moins moitié, car si la dérivation moyenne (qui intervient dans la perte effective d'énergie se trouve effectivement réduite de moitié, la dérivation maxima (qui intervient dans la chance de destruction de l'appareil) se trouve en réalité réduite de plus de moitié car le courant doit franchir deux de ces dérivations en série, et il y a peu de chances pour que les résistances de deux dérivations consécutives soient minima en même temps. Par exemple, une flaque d'eau existant entre un plot et le rail a peu de chances de se retrouver au plot immédiatement suivant, ainsi donc, ce premier avantage (réduction des courants de dérivation) facilite notablement la construction de l'interrupteur placé à l'intérieur du plot. La cause de danger des plots pour les piétons et les chevaux se trouve donc par là même facile à éliminer. Mais en supposant même qu'un plot ait manqué à sa fonction, qu'il soit resté « collé » pour une raison accidentelle ; cet accident ne suffit pas à lui seul pour créer un danger grave, l'autre pôle restant isolé et étant en tout cas à une assez grande distance. Nous ne voulons pas dire par là que la différence de potentiel entre le plot ainsi « collé », et la terre, sera rigoureusement nulle; mais elle sera toujours beaucoup plus faible que la tension normale du circuit. En outre, les conducteurs ou feeders étant tous deux isolés on peut les maintenir sans communication à la terre, ce qui ne peut se faire en employant les rails comme retour. Le système Cruvellier (fig. 3), réalise ces avantages qui résultent de la pré- sence de deux pôles isolés ; mais il se présente sous une forme à la fois plus simple et plus élégante, qui permet en outre l'adoption de certains dispositifs qui contribuent à augmenter la sécurité de l'ensemble. + t r ] 1 S i s l > _, f ^ » FlG. 3. Les plots M sont tous identiques ; chacun d'eux peut se trouver en communi- cation, soit avec le pôle positif, soit avec le pôle négatif. La voiture comporte deux systèmes d'attraction, c'est-à-dire deux séries d'électro-aimants, montées l'une à l'avant, l'autre à l'arrière. Chacun de ces systèmes est désaxé, de même que le frotteur correspondant B +, B — . L'intérieur du plot comporte deux systèmes de contacts, désaxés de la même façon, et qui correspondent chacun à l'un des pôles. Ainsi, lorsque l'avant de la voiture par exemple, se trouve au-dessus d'un plot, ce plot est négatif. Lorsqu'au contraire l'arrière arrive au-dessus du même plot, il devient positif. Chacun'des plots devient donc alternativement positif et négatif, suivant la position qu'il occupe sous le véhicule. La figure 4 montre schématiquement la construction du plot, composé de deux parties symétriques par rapport au plan médian M M situé au milieu de la voie. L'une de ces parties (celle de gauche, sur la figure) correspond au pôle 502 SÉANCES GÉNÉRALES positif, l'autre partie (celle de droite) correspond au pôle négatif. Dans chacune de ces moitiés se trouvent disposées deux tiges horizontales T T 2 T, T 2 , dont // 4 Fig. 4. l'une communique avec le câble correspondant, l'autre étant reliée au couvercle du plot. Une. pièce L, en fer garni de métal non magnétique, peut, lorsqu'elle est attirée vers le haut (position de la lame de droite L — ), réunir ensemble les tiges correspondantes, c'est-à-dire mettre en communication le couvercle C du plot avec le câble correspondant. L'attraction des lames L — L + se fait par deux électro-aimants EE' montés chacun à l'une des extrémités de la voiture. rft IX r ±s I3ff II ifl" rLy-'w— - T |-|{- S S' ~& 7T»1*. I ! rnï P" — .'r-o 3- : lîS Fig. 5. On remarquera en S un levier articulé autour d'un axe a ; ce levier, dit levier de sécurité, a pour fonction d'empêcher les deux lames L + L — de se soulever THÉVENET LE BOUL. — TRACTION ÉLECTRIQUE A CONTACT SUPERFICIEL 503 accidentellement en même temps, ce qui aurait pour effet de provoquer un court-circuit à l'intérieur du plot, et de faire sauter les fils fusibles. Ce levier oblige la lame L + à s'abaisser lorsque la lame L — s'élève et récipro- quement. La figure 5, représente, d'une façon schématique, une voiture V munie des deux systèmes d'électro-aimants E E', l'un à l'avant, l'autre à l'arrière. Dans la position de la figure, les plots P P' sont positifs, le plot P" est négatif. La figure 6, montre sous sa forme réelle la boîte à contacts qui constitue la partie essentielle du plot, L L sont les lames de contact mobiles, TT les tiges fixes, communiquant avec les deux pôles, TT les tiges (également fixes) en FiG. 6. communication avec le couvercle du plot, S est le levier de sécurité, B est une boîte isolante qui renferme le tout. Elle est fermée par un couvercle étanche C en métal non magnétique. tt sont les pièces qui amènent le courant aux tiges TT. Nous avons vu précédemment que par suite même de. la disposition du sys- tème, les courants de dérivation se trouvaient réduits au minimum. Par sur- croît de sécurité, le plot est disposé pour couper au besoin sous 500 volts un courant équivalent, non seulement aux dérivations ordinaires (8 ou 10 ampères) mais encore au courant normal de la voiture soit 40 ou 50 ampères. Ce résultat est obtenu à l'aide des dispositions suivantes : remarquons d'abord que le con- tact s'effectue entre des pièces métalliques et non pas sur une grande surface, mais suivant une ligne, qui est la génératrice de la tige T, tangente à la lame de contact. Cette forme en apparence irrationnelle a donné les meilleurs résul- tats. De plus, la lame de contact L n'est pas simple; elle est formée en réalité (fig. 7, 8, 9) d'une lame de métal C superposée à une lame de fer F sur laquelle elle s'appuie librement. Cette lame de métal se prolonge à sa partie inférieure par deux étriers EE\ Supposons que, au moment où le contact va se rompre en TT' (fig. 7), il se manifeste une légère adhérence entre les tiges et la 504 SÉANCES GÉNÉRALES plaque, le fer tombera seul : au bout de quelques millimètres de chute, le fer viendra frapper les étriers (fig. 8) et sa force vive provoquera le décollement du ^=0 \T £ mwfflm/'M//A £' f Er F w/Mw//'M/m Ë3 - : à F 7 W eh FlG. 7, 8, 9. métal, qui retombera sur le fer dans sa position normale (fig. 9). L'arc se coupe en même temps en T et en T', de sorte que pour une course donnée, la dis- tance à franchir est double. En outre, les diamètres des tiges TT et l'épaisseur de la lame C varient selon l'intensité maximum du courant qui doit les tra- verser. La figure 10, qui représente l'ensemble du plot, indique le mode de connexion avec les câbles. La boîte à contacts B est disposée pour pouvoir être enlevée et remplacée facilement, Sur les pièces tt se vissent deux coupe-circuits C se pro- longeant par une pointe P. Cet ensemble est donc solidaire de la boîte B. Cha- cun des câbles se termine à la partie intérieure par une boîte cylindrique ver- ticale B, métallique, contenant de la limaille imbibée de pétrole. Les pointes P entrent dans cette limaille, qui établit un contact parfait entre P et le câble. De même, le couvercle du plot est muni d'une pointe p, qui entre dans une boîte à limaille L, mise en communication avec les tiges T' (fig. 6). La présence de ces boîtes à limaille, qui constituent une communication non rigide entre la boîte et les parties fixea du plot, permet de suspendre la boîte à contacts et de la soustraire ainsi aux causes de détériorations qui proviennent des trépidations de la rue. Cette suspension élastique est obtenue par deux tasseaux de caout- chouc EE (fig. 40) sur lesquels s'appuie la boîte à contacts. La partie supérieure du plot est formée ainsi que le couvercle en métal non magnétique (ferro-nic- kel) et la partie inférieure qui constitue une boîte de jonction est en fonte rem- plie de matière isolante. Enfin l'ensemble du plot est englobé dans un bloc d'asphalte moulé, qui l'isole de la terre dans la mesure du possible. La connexion avec les câbles principaux peut se faire en dérivation pour chaque plot, ou bien un certain nombre de plots peuvent être groupés en série. Dans ce dernier cas, la partie inférieure du plot est disposée pour laisser passer deux câbles par pôle au lieu d'un seul. Les coupe-circuits C (fig. 40) sont d'un type très compact étudié spécialement pour cette destination; malgré leurs petites dimensions, ils offrent une protec- THÉVENET LE BOUL. — TRACTION ÉLECTRIQUE A CONTACT SUPERFICIEL 505 lion très efficace, grâce au cloisonnement des pièces isolantes; ils peuvent cou- Fig. 10. per, sous 500>olts, 250 à 300 ampères, dans un intervalle de quelques milli- mètres et sont basés sur le soufflage énergique de l'arc Pour [terminer celte description, il nous reste à dire quelques mots des élec- tro-aimants. Tout d'abord les électro-aimants ne frottent pas sur le couvercle du plot : celui-ci est en métal non magnétique et d'une seule pièce; les barres polaires passent normalement à une dislance de vingt millimètres environ au-dessus de ce couvercle et cette distance peut dépasser quarante millimètres sans que l'at- 506 SÉANCES GÉNÉRALES traction cesse de se produire. Ce résultat est obtenu par la combinaison d'élec- tro-aimants largement proportionnés avec des barres polaires d'une section par- ticulière, à bord tranchant et provoquant une fuite énergique du flux vers le plot, la figure 10 en indique la forme générale. Ainsi, bien que l'électro-aimant passe à distance du plot, l'attraction se pro- duit avec une sécurité au moins égale à celle des systèmes où la barre polaire vient en contact, avec l'avantage de supprimer l'usure du couvercle, le bruit produit par le frottement direct et les accidents que les inégalités du sol peuvent produire. Par surcroît de sécurité, les électro-aimants sont disposés de façon que le champ soit plus intense aux deux extrémités de chaque barre. Lorsque l'arma- ture F (fig. 7) est en effet attirée une première lois, sa distance aux électro-ai- mants suivants se trouve réduite de toute la longueur de la course, et elle peut par suite être maintenue dans cette position par un électro-aimant plus faible. Les deux systèmes d'électro aimants et de curseurs de prise de courant au lieu d'être suspendus sous la même voiture, comme l'indique schématiquement Fig. H. les figures 5 et 11, peuvent appartenir à deux voitures différentes, comme dans la figure 12; cette dernière disposition sera toujours préférable lorsqu'elle sera Fig. 12. possible, car elle permet d'augmenter la distance entre les plots et de construire des voitures plus légères qui peuvent se séparer au sortir d'une ville et conti- nuer séparément le service de banlieue avec le trolley, pour se retrouver au retour et effectuer accouplées le service urbain. THÉVENET LE BOUL. — TRACTION ÉLECTRIQUE A CONTACT SUPERFICIEL 507 Dans l'installation que nous venons de décrire, la distribution est faite en dérivation. Cependant, on peut la réaliser en série et par groupement afin d'éviter des boites de jonction tous les 4 à S mètres et de ne toucher aux feeders que tous les 200 mètres. La figure 13 donne, dans ce cas, la forme du plot qui Fig. 13. est constitué d'un bloc de matière isolante, le fond en fonte formant boîte de jonction. Fig. u. La figure 14 donne le schéma de la voie dans ce cas. 508 SÉANCES GÉNÉRALES Les dispositifs qui caractérisent le système Cruvellier, sont les suivants : Emploi de deux conducteurs isolés, ce qui présente l'avantage de pouvoir être maître de la distribution et d'en soigner l'isolement, de réduire considérable- ment les dérivations par les plots, de supprimer les causes d'accidents et l'élec- trolyse des canalisations voisines et d'éviter l'éclissage électrique de la voie. Adoption d'un appareil de rupture de courant, pouvant non seulement cou- per efficacement les courants de dérivation, mais même accidentellement ceux nécessaires à la marche de la voiture, et par cela même suppression des plots électrisés et des dangers qui en résultent. Suspension des appareils à l'intérieur des plots, de manière à les préserver de la trépidation des rues mouvementées, ce qui assure l'étanchéité des boîtes à contacts et par suite leur bon isolement, qui après six mois dans un sol humide n'est pas mesurable. Emploi d'électro- aimants agissante distance et maintenant les contacts malgré les inégalités du sol. Tous les efforts de M. Cruvellier et de la Société d'Études tendent maintenant à obtenir un essai pratique sur la voie publique des procédés qui viennent d'être décrits. Ils espèrent y arriver, soit par une organisation nouvelle du groupe d'études, soit par une entente avec une Compagnie d'exploitation. Mais grâce au concours des amis qui les ont soutenus de leurs conseils et de leurs souscriptions et en particulier de M. Gustave Pereire, dont on connaît l'in- térêt pour tout ce qui touche au progrès de la science, ils ont pu faire des essais assez complets et assez probants pour ne laisser aucun doute dans l'esprit de ceux qui y ont assisté. Depuis huit mois le système Cruvellier est établi sur une piste d'essais située à Neuilly-sur-Seine, 117, avenue du Roule, où chacun peut le voir et s'assurer de la parfaite régularité de son fonctionnement. Plusieurs ingénieurs électriciens, et notamment les ingénieurs de la Ville de Paris, ont fait sur cette piste d'essais des expériences réitérées et ont constaté le jeu absolument régulier des plots, même après un salage abondant de la piste, qui donnait lieu à des dérivations de 20 ampères en moyenne, dont les arcs à l'intérieur des plots étaient immédiatement coupés. Ils ont aussi fait des expé- riences de rupture d'arcs de 40 et 50 ampères qui ont été coupés avec la plus grande facilité. D'ailleurs M. Thévenet Le Boul a fait passer sous les yeux des assistants une boîte à contacts qui avait coupé 5.315 arcs de 15 ampères à 500 volts, et se trouvait encore en parfait état de fonctionnement. Quand aux arcs de 8 à 10 ampères qui se produisent pendant le salage nor- mal des rues en temps de neige, le nombre qui peut y être coupé est pour ainsi dire indéfini. Il y a tout lieu de croire que le système qui vient d'être décrit donnera toute satisfaction aux villes et aux Compagnies en résolvant l'importante question de la traction électrique urbaine, sans engager de trop grands capitaux. M. André LAVEZZARI, Ing., à Paris. Système de l'Électrorail. — Le système de transmission de courant aux voitures électromotrices de tramways, exploité actuellement par la Société l'Électrorail, est dérivé du système Bède, dont la description a paru dans le numéro du 11 novembre 1899 de ÏÉclairage Électrique, sous la signature de M. A. Witz. A. LAVEZZARI. — SYSTÈME DE L ÉLECTRORAIL 509 Fio. -I. Je rappelle, pour mémoire, que ce système diffère des systèmes (fig. 1) à contacts superficiels connus jusqu'à présent : 1° En ce que l'organe transmetteur du courant (bouton A) n'affleure pas au sol, mais est logé dans l'ornière d'un rail approprié de façon à permettre le libre passage du collecteur de courant ; 2° En ce que le fonctionnement de ce transmetteur de courant est purement mécanique et non magné- tique. Il a, en effet, comme organe principal, une pièce en caoutchouc B,qui remplit les trois rôles de ressort, d'isolant et de boite étanche. On comprend que le premier dispositif a pour résultat certain d'éviter tout accident aux personnes et aux animaux si un plot reste électrisé et que le second assure l'économie d'exploitation par un entretien presque nul et par un isolement parfait. Une première ligne avait été construite en utilisant une voie toute posée sur laquelle circulaient des trains vicinaux, et deux années d'expériences ont permis de constater l'efficacité du rôle du caoutchouc en tant que fonctionnement, isolation et étanchéité. Il était surtout permis de craindre, au début, que le caoutchouc ne se détériore, par suite des intempéries et des flexions que lui impose son rôle de ressort, mais cette longue expérience a écarté définitivement toute crainte à cet égard, et je n'en puis donner de meilleure preuve que le plot que je présente, qui a deux ans de service et a subi plusieurs milliers de passages; on voit qu'il est encore intact. Les modifications apportées par la Société l'Électrorail n'ont porté que sur des détails de construction de la voie tout en conservant les deux principes essentiels du système, et une nouvelle expérience de sept mois, dans un quartier de Bruxelles très fréquenté par de lourds fardiers, a démontré sa solidité mécanique absolue. L'ensemble du système est donc complet et a fait toutes les preuves qu'on peut demander à un système, qui, il faut bien le reconnaître cependant, n'a pas encore reçu la sanction d'une exploitation réelle. Je passe maintenant à la description de cette nouvelle voie. L'ornière (fig. 2) est formée par un rail à patin t et un contre-rail spécial u contre lequel s'ap- pliquent, de mètre en mètre à peu près, des boîtes en acier formant pavé, et qui renferment les plots transmetteurs de courant. Chaque boîte est munie d'une semelle s sur laquelle sont fixés le rail et le contre-rail, de façon à rendre l'ensemble indéformable. Le cable nourrisseur a, formé d'une âme pleine, ren- forcée de bagues métalliques, et convenablement isolé, longe le contre-rail et est entouré par des tubes c qui relient les boîtes entre elles. Sur la partie ren- forcée du câble on opère une dérivation de courant au moyen d'une vis e qui fixe sur une plaque de cuivre deux lames de cuivre h formant pince. En face de celte pince s'en trouve une autre semblable K qui porte la première piôcede contact i. Les deux pinces sont reliées par un fil fusible. En face de la première pièce de contact, et à 5 millimètres de distance, s'en trouve une deuxième k appelée bouton. Elle est vissée dans un clou qui traverse un bouchon en caoutchouc m et qui émerge à l'intérieur de l'ornière. Il suffit qu'une pression soit exercée sur le clou pour que le bouton vienne 510 SÉANCES GÉNÉRALES toucher la première pièce de contact ou pastille et que le courant arrive à la tête du clou. Celte pression est exercée par le collecteur de courant appelé — K -rr~ r^— ^~-, -, » r^v - • ■ > - i'i^rV FlG. 2. charrue et porté par la voiture. Celte charrue est constamment poussée vers le clou par des bras de pression sollicités par des ressorts. Elle porte une lame métallique isolée de l'ensemble et mise en relation avec les controllers de la voiture. C'est cette lame qui frotte sur la tête du clou et qui recueille le courant. Lorsque la voiture avance, la charrue abandonne le clou; celui-ci revient à sa position primitive et le courant n'y parvient plus. Voici quelques détails de construction concernant les principaux organes du système. Câble. — Le câble est à âme pleine afin de pouvoir opérer la prise de courant plus facilement. La bague de renforcement a pour but de donner à la vis une bonne surface de contact sans imposer un câble de diamètre trop grand. L'isolant du câble est constitué par du para pur et de la toile caoutchoulée; il est placé après que l'âme a reçu ses bagues qui sont brasées et soudées. Cet isolant est découpé suivant une rondelle de 8 millimètres de diamètre, le logement de la vis est ensuite exécuté et taraudé. Il est à remarquer que le câble ne touche en aucun point le retour du courant, car il est supporté par les augets isolants et passe librement dans les tubes. L'isolement ainsi obtenu dépasse plusieurs megohms par kilomètre. Fil fusible. — Le fil fusible est destiné à protéger le câble contre une consom- mation de courant anormale. Comme les deux pôles qq sont très rapprochés et qu'avec une tension de 500 volts, un arc pourrait s'établir après la fusion du fil, celui-ci est enveloppé par une cartouche g contenant une matière pulvérulente qui coupe l'arc au moment de sa formation. A. LAVEZZARI. — SYSTÈME DE l'ÉLECTRORAIL 511 Cette cartouche est fixée sur le couvercle r de l'auget isolant qui entoure le tout, de sorte que le remplacement du fil peut se faire sans interrompre le courant. Pastille. — La pastille i, en cuivre, est légèrement concave, la distance entre la pastille et le bouton est réglée par des rondelles métalliques qui se fixent derrière la pastille. Bouton et clou. — Le bouton, en cuivre rouge, est légèrement sphérique, le rayon de la sphère est celui de la sphère osculatrice de toutes les positions que peut prendre le clou lorsqu'il est attaqué et frotté par la cbarrue. Le contact entre le bouton et la pastille se fait donc suivant une large surface, de façon que la densité de courant par millimètre carré soit très faible. Ce bouton se visse dans le clou qui est en acier trempé. La tige du clou est serrée sur le bouchon en caoutchouc par une virole en cuivre de façon que l'eau ne puisse pas pénétrer à l'intérieur du bouchon. Bouchon. — Le bouchon est la pièce essentielle du système. Il remplit, comme je l'ai déjà dit, le triple rôle de ressort, d'isolant et de boîte étanche. Sa forme et ses dimensions ont été déterminées après de longs essais et tel qu'il est actuellement, il remplit toutes les conditions désirées. Le caoutchouc dont on se sert est de très bonne qualité et n'est pas influencé par les variations de température. Le bouchon fonctionne d'autant mieux qu'il est plus de fois touché, ce qui paraît paradoxal au premier abord, mais devient tout naturel si l'on réfléchit que le caoutchouc en travail ne durcit jamais. Le bouchon m s'emboîte sur le manchon /, également en caoutchouc qui enve- loppe la pastille. Ces deux pièces sout collées l'une sur l'autre, au moment du montage, par une dissolution caoutchoutée, de sorte que l'humidité ne peut parvenir à l'intérieur de la boîte ainsi formée. Le bouton est dirigé dans son mouvement par une bague en porcelaine/ qui a aussi pour but d'éviter que les étincelles de rupture, s'il s'en produit, ne dégradent le caoutchouc. Je dirai d'ailleurs, tout à l'heure, comment nous arrivons à éviter complè- tement qu'une étincelle de rupture éclate entre les deux pièces de contact Fis. 3. Charrue. — La charrue (fig. 3) est en ébonite flexible. Sa longueur est telle, que 512 SÉANCES GÉNÉRALES la lame collectrice aa touche toujours au moins un clou. Cette lame collectrice est composée d'une lame d'acier frottante sur laquelle est brasée une lame de cuivre rouge. Ces deux lames sont parfaitement isolées de l'ensemble de la charrue et sont reliées à un câble qui conduit le courant aux moteurs. A la suite de ces lames et sur leur prolongement, se trouvent de part et d'autre deux pièces de porcelaine puis deux pièces métalliques terminées en biseau et isolées de la masse. C'est ce dispositif qui a pour but d'amener l'étincelle de rupture à l'extérieur des pièces de contact, car celles-ci se touchent encore lors- que la lame collectrice a dépassé le clou, de sorte qu'elles ne se séparent qu'alors qu'elles ne débitent plus de courant. Il est d'ailleurs à remarquer que, selon l'empattement des roues de la voiture, il serait possible d'avoir une charrue qui touche toujours deux clous. La charrue est poussée par des bras de pression c dont le nombre dépend du rayon des courbes que l'on a à franchir. Les bras extrêmes portent un ergot d qui traverse une fenêtre pratiquée dans la charrue; c'est cet ergot qui entraîne la charrue lorsque la voiture se déplace. Deux petits ressorts verticaux portés par ces ergots ont pour but d'empêcher la charrue de sauter. Les fenêtres offrent assez de jeu pour que la charrue puisse se courber. En définitive, cette charrue est traînée par la voiture et les mouvements de lacet, de galop, etc., de cette dernière ne se répercutent pas sur elle, ce qui est indispensable pour assurer un bon contact produit par la tension du ressort s. Les bras de pression sont mobiles sur un axe m qui à son tour peut se déplacer autour d'un autre axe pfixé sur la voiture. On peut, par un simple mouvement du levier, retirer les bras de pression et la charrue hors de l'ornière, ceci pour le cas où l'on emploierait à la fois le système Électrorail et le fil aérien. Montage. — La voie de l'Électrorail (fig.4)a. été surtout étudiée pour que l'on puisse la transporter toute montée et toute équipée sur le chantier et prête à être -*) L r L T L^L^LJ^LJ^LX^ FlG. 4. mise en œuvre. On voit, en effet, d'après sa disposition qu'il est très possible de transporter l'ornière avec ses boîtes, ses plots, son câble, entièrement ajustés . Son poids n'est pas excessif. Je ne saurais trop insister sur cet avantage qui permet un montage excellent, fait à l'atelier, où l'on dispose de machines- F. LAUNAY. — SUR LE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME D1ATTO 513 outils, où la surveillance est plus efficace, et qui permet également une pose rapide. Le câble nourrisseur est sectionné par longueurs d'ornière et connecté sur place au moyen d'une connexion spéciale. Celte connexion permet, en cours d'exploitation, d'isoler telle ou telle section qui convient pour faire une répa- ration importante. On rétablit le courant au delà de la section à réparer, au moyen d'un câble de secours. Il est à remarquer que le système, ne comportant pas de plots à fleur de sol, offre aussi l'avantage de ne pas nécessiter l'isolement des voies que l'on traverse. En résumé, la grande simplicité du système Électrorail assure son bon lonctionnement, et il est à souhaiter que l'on puisse voir au plus tôt une ligne de tramways équipée avec ce système. Quant à l'entretien, il est insignifiant. Il se réduit au remplacement des parties frottantes. C'est la lame collectrice de la charrue qui est naturellement destinée à s'user le plus rapidement et cependant la Société a des lames qui ont fait près de 2.000 kilomètres sans usure apparente; elles sont encore en service. Leur prix est d'ailleurs très minime (1 fr. 10 c). Les clous s'usent encore plus lentement, car ils ne sont frottés qu'au passage de la charrue. Un clou peut durer plus de quatre années avec un service des plus intensifs. La Société l'Électrorail possède à ce sujet des données qui ne laissent aucun doute. Sa dernière voie est installée dans le dépôt des Chemins de fer Vicinaux, 40, rue Éloy, à Bruxelles. M. F. LAUNAY, Ingénieur en chef des Ponts el Chaussées. Sur le fonctionnement du système Dlatto. — J'ai lu avec le plus vif intérêt la note que mon excellent collègue et ami, M. Monmerqué, a rédigée pour servir de base à la discussion de la question de la traction électrique urbaine; je crois répondre au sentiment général en lui adressant des félicitations pour la manière très précise et très complète dont il a embrassé le problème et posé la question. Je ne lui ferai qu'un reproche et je compte sur notre vieille amitié d'un quart de siècle pour me le faire pardonner. C'est d'abord, d'avoir conclu d'une façon trop ferme et quelque peu prématurée avant d'avoir entendu les communica- tions et les discussions que sa note a précisément pour but de susciter et de provoquer, et ensuite d'avoir formulé des conclusions par trop désespérées et désespérantes en ce qui concerne les tramways urbains, les seuls dont je m'occuperai dans les courtes observations que j'ai l'honneur de vous présenter. Ayant eu l'occasion, comme arbitre dans un procès récent qui mettait contra- dictoirement en présence les deux principales Compagnies de tramways, inté- ressées à l'un des systèmes de traction par contacts superficiels, aux titres bien différents d'acheteur et de vendeur, ayant eu l'occasion, dis-je, de pouvoir étudier avec M. Eric Gérard, dont la compétence est universellement connue, le fonctionnement du système Diatto, désigné sous le nom de son inventeur, je crois utile de vous faire connaître quelques-unes des constatations que nous avons pu faire à Paris, à Tours et à Lorient, afin de compléter et rectifier en tant que de besoin les indications de M. Monmerqué. Contrairement à l'opinion généralement répandue, les accidents dus aux plots du Diatto ne proviennent jamais du collage du clou mobile à la partie 33 514 SÉANCES GÉNÉRALES supérieure de l'appareil ; la pratique des trois dernières années est venue confirmer que le magnétisme rémanent ne conservait jamais une valeur suffi- sante pour maintenir le clou levé après le passage d'une voiture. En laissant de côté les accidents provenant du salage des chaussées et dont je reparlerai plus loin, on peut dire que tous les accidents résultent de la forma- tion, à l'intérieur de l'appareil Diatto, d'une couche conductrice de noir de fumée. Cette couche de noir de fumée provient de la combustion dans certains cas de la cuvette isolante en ambroïne, qui d'une part porte, à sa partie infé- rieure, le bain de mercure dans lequel plonge le clou, et qui d'autre part sépare électriquement, à l'état normal, la partie supérieure de l'appareil Diatto (partie vissée au tampon) de la source d'électricité. Dans chacun des cas de semblable combustion on est arrivé à reconnaître, toujours et nettement, une des défectuosités suivantes : 1° faiblesse de la batterie d'accumulateurs qui donne le courant d'aimantation au barreau ; 2° inégalité du pavage ; 3° affaissement des voies ; 4° mauvaise pose des plots et des rails ; 5° défaut de réglage du trotteur ; 6° passage du barreau Diatto sur les voies étrangères non isolées. Dans ce dernier cas le barreau Diatto qui est maintenu à 500 volts par les plots en charge sous la voiture vient, en touchant le rail non isolé, donner lieu à un violent court-circuit ; d'où passage à travers l'appareil Diatto en charge d'un courant très intense ; le contact en charbon et par conductibilité le clou lui-même sont portés au rouge et provoquent la carbonisation de l'ambroïne avec formation de noir de fumée. En cas de faiblesse de la batterie d'accumulateurs, l'aimantation du barreau devient insuffisante, il arrive que dans l'intervalle entre deux bobines magné- tisantes du frotteur, intervalle où le flux est évidemment moins fort, le clou retombe partiellement sous courant : le courant continuant à passer sous forme d'arc de la nouvelle position intermédiaire du clou au contact supérieur, cet arc provoque encore la combustion de l'ambroïne. S'il y a des inégalités dans le pavage, si le barreau est déformé, s'il y a affaissement de la voie, ou bien enfin si les plots ou les rails n'ont pas été posés à bonne hauteur, il y a diminution du flux utile, on se trouve encore dans de mauvaises conditions d'attraction magnétique et il en résulte des retombées partielles du clou sous courant avec arc et carbonisation de l'ambroïne. On voit facilement par l'énumération qui précède que toutes ces causes d'accidents sont remédiables et que toutes auraient pu être facilement évitées si l'on avait pris des soins convenables dans la construction des voies et des voitures. Rappelez-vous dans quelle hâte et quelle lièvre, au moment de l'Exposition, des centaines de kilomètres de tramways ont été construits, je dirai plutôt jetés sur la voie publique à Paris, et je suis certain que vous reconnaîtrez avec moi que si les concessionnaires et constructeurs de tramways avaient eu la prudence de ne construire d'abord à titre d'essai qu'une ligne de quelques kilomètres pour y étudier les précautions à prendre dans la suite et pour former un personnel au courant de ce nouveau mode de traction, ils auraient pu économiser beaucoup d'argent et surtout ils auraient évité tous les déboires qui ont injustement mais momentanément jeté sur le système Diatto un discrédit immérité. Par suite de la hâte et de l'inexpérience de la construction, par suite du mode de procéder qui a été adopté et en vertu duquel l'établissement des lignes était confié à un constructeur autre que celui qui fournissait les appareils, F. LAUNAY. — SUR LE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME DIATTO 515' on n'a pu juger la véritable physionomie du système, et on doit même être étonné que dans de telles conditions la marche de ce système ait été aussi satisfaisante, mais à coup sûr ce n'est pas sur une telle exploitation que l'on pouvait se faire une opinion exacte. J'ai dit un mot en passant des ennuis dus au salage des chaussées ; le sel, par les courts- circuits auxquels il donne lieu, met le désordre dans l'exploitation de tous les modes de traction, caniveau, contacts superficiels, et même trolley. Le sel est d'autant plus redoutable qu'il peut donner lieu à la surface du sol à des dérivations dangereuses pour les chevaux et désagréables pour les personnes. Paris est une des rares villes où le salage des chaussées soit pratiqué ; le Conseil municipal et la Préfecture de la Seine ont décidé qu'à l'avenir l'emploi du sel serait supprimé sur les voies des tramways. Ainsi se trouve supprimé pour la plupart de nos tramways électriques de Paris le seul inconvénient sérieux auquel aucun remède simple n'a été trouvé. On a fréquemment attribué un certain nombre des accidents qui se sont pro- duits à Paris à une des deux causes suivantes : 1° Détérioration, au point de vue électrique, des plots sous l'influence des lourdes charges. 2° Détériorations produites dans les appareils Diatto, par le passage des courants intenses nécessaires pour la traction des lourdes voitures adoptées à Paris. A la suite des constatations que nous avons faites, je puis dire que la pre- mière de ces hypothèses n'a rien de fondé et que rien de semblable n'a jamais été remarqué. La seconde hypothèse n'est pas plus fondée ; il résulte en effet, d'expériences qui ont été faites devant M. Eric Gérard et devant moi l'année dernière, que l'on peut faire passer pendant plusieurs secondes des courants de 200 ampères, c ' es t-à-dire plus qu'il n'en passe dans les conditions les plus défavorables de la pratique, et répéter cette expérience plusieurs fois à de faibles intervalles sur les mêmes appareils Diatto, sans parvenir à les détériorer. J'aborde maintenant la question des pertes de courant. Certains systèmes à contacts superficiels emploient des pavés métalliques enrobés dans un isolant qui n'a que 15 ou 20 millimètres d'épaisseur; dans ce cas, lorsque le sol est recouvert de boue, l'isolement est très faible. Dans le plot Diatto au contraire, le siège métallique du tampon est séparé du pavage par une couche isolante ayant 10 centimètres d'épaisseur, en asphalte ou mieux en cérame-cristal, qui sont d'excellents diélectriques. Je puis vous communiquer le résultat de nombreuses mesures d'isolement effectuées sur des plots Diatto à Tours en septembre 1900. 1° Avec chaussée pavée en bois, arrosée d'eau, sous la tension normale de 500 volts on a obtenu 80.000 ohms pour l'isolement du tampon par rapport aux rails. 2° Avec chaussée pavée en granit arrosée d'eau, on a obtenu 30.000 ohms. Enfin dans les plus mauvaises conditions, avec boue épaisse et grande quantité d'eau, on ne trouve pas moins de 5.000 ohms comme résistance d'isolement ; nous sommes loin des 500 ohms qui ont été indiqués. Les pertes par plots en charge sont donc pratiquement négligeables. Considérons maintenant un plot à l'état de repos, c'est-à-dire non soumis à l'influence du barreau aimanté : le tampon métallique accessible et extérieur est parfaitement isolé du conducteur positif par la cuvette isolante en ambroïne 516 SÉANCES GÉNÉRALES et l'isolement de la partie de l'appareil en connexion avec le câble est de beau- coup supérieur aux chiffres cités plus haut pour l'isolement du tampon. Ainsi en supposant, conformément au programme des essais faits par l'Admi- nistration des Postes et Télégraphes le 16 mai dernier pour la réception des câbles de Lorient, en supposant, dis-je, pour la voie Diatto un isolement kilo- métrique de 50.000 ohms, dernière limite admissible, nous trouvons comme isolement par plot au repos (210 plots par kilomètre): mégohm 050.000 x 210 = 10 mégobms 50, et cela dans les conditions les plus défavorables. A Lorient, où le sol est quelque peu imprégné de sel, on a trouvé le 7 mai 1902 un isolement total de 15.968 obms pour un développement de 7 km ,522 de voies, soit un isolement kilométrique de 120.111 ohms et de 25 mégohms par plot. A Tours, par beau temps, on a obtenu jusqu'à 600. C00 ohms d'isolement kilo- métrique, soit environ 120 mégohms par plot. Dans une voie Diatto, le débit de fuite peut être considéré comme propor- tionnel au nombre de plots reliés à la canalisation, mais grâce à l'isolant d'asphalte ou de céramo-cristal, on voit par les chiffres qui précèdent que les fuites ne peuvent être qu'insignifiantes. A Lorient, par exemple, le débit total des plots dans leur état normal ressort à : 500 volts 15.968 0.0313 Soit par plot : gio'x^S = ' 000 ° 2 Soit deux cent-millièmes d'ampère. Quant à la consommation d'énergie, le calcul et l'expérience montrent qu'elle est, par voiture- kilomètre Diatto, très peu supérieure à celle par voiture- kilomètre trolley. Voici les chiffres empruntés aux feuilles résumant l'exploitation des lignes de Lorient (pour le mois de juin 1902) : En Diatto : Kilomètres-voitures effectués 37.574 Kilowatts-heures 29.772 Rapport 0,790 En trolley : Kilomètres-voitures effectués. 19.782 Kilowatts-heures 14.362 Rapport 0,730 Différence en faveur du trolley : 0,060. Le Diatto n'a donc dépensé que -j— - X 100 = 7,6 0/0 de plus que le trolley. J'arrive maintenant aux perfectionnements récents qui ont été apportés au Diatto ; sans exposer les nouveaux dispositifs adoptés pour la pose et la protec- tion des câbles de travail et des fils de branchement, dont vous trouverez le détail dans le Bulletin de l'Association des Ingénieurs sortis de l'Institut de Monte- flore, je me bornerai à vous signaler trois perfectionnements de nature à enlever tout argument à ceux qui reprochent au système d'être trop délicat. 1° Substitution du céramo-cristal à l'asphalte ; vous pourrez voir à Paris sur F. LAUNAY. — SUR LE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME DIATTO 517 la ligne Opéra-Lilas des plots avec céramo-cristal placés à des carrefours à circulation intensive depuis deux ans et qui sont encore intacts. 2° Adoption d'un système de traversée des bretelles et des voies étrangères ; ce système qui satisfait à toutes les conditions nécessaires de solidité et d'isole- ment électrique a déjà été appliqué avec plein succès place de la Bastille, boule- vard Sébastopol et place Saint-Michel. 3° Adoption d'un nouveau type d'appareil de dimensions plus grandes que l'ancien et dont la qualité principale est l'incombustibilité ; une cloche en terre réfractaire a été substituée à l'ancienne couronne intérieure en ambroïne et le mercure contenu dans un tube en acier- nickel obtenu par emboutissage ne peut plus fuir. Les essais de cet appareil ont parfaitement réussi si j'en crois M. Julius, ingénieur en chef de la Compagnie Générale de Traction, qui déclare qu'il se comporte fort bien. Enfin, je dois dire un mot sur la question des frais d'établissement d'une voie Diatto, je ne saurais mieux faire d'ailleurs que de renvoyer à l'estimation donnée par M. Julius qui, comme ingénieur en chef de la Compagnie Générale de Traction, a eu à construire les lignes Diatto dans Paris ; il estime qu'à Paris le prix de revient d'un kilomètre de voie double est de 183.000 francs ; ce prix comprend l'achat, la pose des rails, les travaux de voirie et de drainage, les canalisations et tous les équipements électriques ; il est de très peu supérieur au prix de revient d'une ligne établie avec le trolley et sensiblement inférieur à la moitié du prix de revient d'une semblable voie établie avec caniveau. Quant aux frais d'entretien avec l'emploi des plots céramo-métal, des appa- reils nouveau modèle et les nouveaux modes de câblage, on peut estimer que dans une ligne nouvelle installée à Paris, les dépenses d'entretien par kilomètre ne dépasseraient pas de 2.000 à 3.000 francs. En province où la main-d'œuvre est deux fois moins chère, on se tirerait d'affaire avec 4.200 à 1.500 francs par kilomètre. Après avoir répondu aussi brièvement que possible aux reproches adressés au système par contacts superficiels, et je m'excuse d'avoir été aussi long, permettez-moi, je ne dirai pas de conclure car ce serait imprudent dans l'état actuel de la question, mais de dégager les réserves qu?, suivant moi, doivent suggérer les conclusions de M. Monmerqué relatives aux tramways. Ainsi que je l'ai dit, au début, ces conclusions sont plutôt négatives: M. Monmerqué reconnaît qu'au point de vue de l'esthétique, le fil aérien ne donne pas satisfaction ; puis il condamne : le caniveau à cause des sujétions pour la voie publique et à cause de son prix prohibitif, le système à contacts superficiels à cause de ses sujétions pour la voie publique et de l'irrégularité de fonctionnement. Et cependant M. Monmerqué ajoute que le système qui lui paraît préférable est un système mixte constitué par le fil aérien avec caniveau pour la traversée des rues, carrefours, etc., c'est-à-dire qu'il recommande deux des solutions qu'il vient de condamner, l'une comme inacceptable au point de vue de feslhétique, l'autre comme d'un prix prohibitif. Devons- no us donc dire avec le poète : Lasciate ogni speranza ? Je ne le crois pas, pour ma part : si dans certaines villes, comme Paris, Tours, Lorient, on se refuse, à tort ou à raison, mais c'est une situation qu'il faut bien accepter, à permettre l'établissement du trolley, dont les Américains 518 SÉANCES GÉNÉRALES réclament la suppression après une expérience de dix ans, il faut recourir soit à la solution du caniveau, soit à la solution des contacts superficiels et laisser la porte ouverte aux améliorations dont ces systèmes sont susceptibles en pro- fitant de l'expérience acquise. De plus, il ne faut pas se borner à conclure pour Paris. Si le système Diatto jusqu'à ce jour n'a pas réalisé à Paris toutes les espé- rances qu'il avait fait concevoir, il faut bien remarquer qu'il a complètement réussi à Tours et à Lorient ; que l'expérience tentée à Paris ne peut être concluante, car elle a été poursuivie dans des conditions détestables de rapidité d'exécution ; que néanmoins le système a été exploité depuis trois ans sur 80 kilomètres de voie et que cette exploitation a mis en lumière les perfec- tionnements nécessaires pour son fonctionnement dans les villes à circulation intense et exceptionnelle comme Paris. Nous ne sommes pas encore sortis d'une crise de l'industrie des tramways, dans laquelle financiers et ingénieurs ont éprouvé de gros déboires. Toutefois on peut déjà prévoir que les villes et l'Administration arriveront à se montrer moins exigeantes dans les cahiers des charge?, que de nouvelles lignes de tramways pourront être construites, que d'anciennes lignes pourront être trans- formées utilement. Dans cette éventualité j'ai voulu simplement attirer de nouveau l'attention des ingénieurs sur le système des contacts superficiels et notamment sur le système Diatto, les inviter à l'étudier de près comme j'ai eu l'occasion de le faire moi-même. Grâce à l'expérience acquise, grâce aux perfectionnements apportés, grâce enfin aux prix peu élevés de son installation, ce système mérite de conserver une place honorable parmi ceux qui peuvent être recommandés pour la traction électrique des tramways. Il a triomphé des difficultés inévi- tables au début d'une application nouvelle et, à la dernière assemblée des actionnaires de l'Est-Parisien, M. Jules Roche, président du Conseil, a pu dire textuellement : Le Diatto, tel qu'il fonctionne maintenant, me paraît répondre d'une façon satisfaisante aux réclamations formulées autrefois. Enfin, je ne veux pas terminer sans vous faire connaître l'avis d'un ingé- nieur, M. Julius, qui, comme ingénieur en chef de la Compagnie Générale de Traction, a eu à diriger à Paris l'achèvement et ensuite l'entretien des lignes équipées en Diatto. M. Julius, qui a résumé toutes ses observations dans un intéressant Mémoire publié au Bulletin de 4902 de l 'Association des Ingénieurs- Electriciens de l'Institut Électruteclmique de Montefiore, conclut ainsi en répondant à la question suivante: «Le système Diatto peut-il sérieusement entrer en ligne de compte pour l'équipement des lignes de tramways là où le trolley est proscrit ? » « Pour notre part, dit M. Julius, nous n'hésitons pas à répondre catégorique- ment dans le sens affirmatif; l'appareil Diatto est un outil merveilleux qui, mis entre les mains des personnes qui savent s'en servir, ne peut manquer de rendre les services les plus précieux. D'un prix de revient relativement très peu élevé, d'un entretien qui, tout en étant plus cher que celui des lignes de trolley, reste dans des limites raisonnables, son application paraît tout indiquée là où il s'agit de combler à l'intérieur des villes des lacunes dans les réseaux de fils aériens. » Cet avis, qui émane d'un ingénieur qui a eu à contrôler pour la Compagnie de Traction les installations du système Diatto, m'a paru très raisonnable, et je BLANCHON. — SUR LA TRACTION PAR ACCUMULATEURS 519 pense que vous trouverez, comme moi, que les systèmes de traction à contacts superficiels méritent encore d'être pris en sérieuse considération, surtout si l'on sait profiter des leçons du passé pour assurer la réussite dans l'avenir. M. BLANCHON, Ingénieur, à Paris. Sur la traction par accumulateurs. — La contribution que nous apportons à l'importante discussion mise à l'ordre du jour du congrès actuel aura un caractère tout à fait spécial, car nous nous bornerons à exposer le mode d'uti- lisation des accumulateurs électriques dans la traction électrique urbaine et suburbaine. Nous nous occuperons même exclusivement des accumulateurs constitués avec des plaques positives à formation autogène type Planté, qui seules, à notre avis, peuvent être adoptées dans les installations de traction électrique propre- ment dites (tramways et chemins de ter ; c'est dire que nous laisserons de côté, sans toutefois en méconnaître l'importance, la question des voitures sur routes (électromobiles). Les accumulateurs peuvent être utilisés soit à l'usine et dans les sous-stations, soit sur les voitures. La discussion en cours devant porter particulièrement sur la partie en quelque sorte extérieure : réseau de distribution d'énergie, voie et matériel roulant qui intéressent plus particulièrement les voyageurs, l'étude de l'usine de production de l'énergie sortirait de son cadre. Nous n'in- sisterons donc pas longuement sur le rôle des accumulateurs à l'usine de pro- duction. Ce rôle est cependant d'une importance aujourd'hui incontestable, chaque jour grandissante. M. Monmerqué, dans sa note, a insisté sur les excel- lentes qualités de souplesse et d'élasticité des courants continus. Nous pourrons signaler ces mêmes qualités de souplesse et d'élasticité dans le fonctionnement des usines productrices de courant continu, grâce à l'adjonction de batteries d'accumulateurs. La fonction de ces batteries est toutefois différente de celle qui leur était assignée dans les installations électriques anciennes où les varia- tions de l'énergie demandée parle réseau sont des variations de longue période. Les batteries fonctionnent alors uniquement comme réservoirs. Dans les usines de traction, au contraire, où les variations de puissance sont instantanées et dans des limites très étendues, le rôle des batteries est d'un tout autre genre. Convenablement installées, elles supportent alors toutes les variations de charge du réseau, absorbant l'énergie quand la charge du réseau descend au- dessous de la valeur moyenne et restituant cette énergie quand la charge dépasse cette valeur. La batterie fonctionne alors comme un puissant et gigantesque ressort constamment tendu et détendu. On a donné à ces batteries le nom, qui fait image, de batteries de choc ou batteries-tampon. Elles ont leur place marquée dans les petites comme dans les grandes ins- tallations. Nous nous contenterons de citer leur emploi pour les métropolitains de New-York, de Chicago et de Paris. Ces batteries sont soumises à des régimes de charge et de décharge qui ne sauraient être supportés que par des plaques Planté. 11 nous suffira d'avoir signalé cette application relativement récente, mais certainement la plus importante à l'heure actuelle pour l'industrie des accu- mulateurs électriques. Son intérêt ne sera d'ailleurs pas contesté. 520 SÉANCES GÉNÉRALES 11 n'en est pas de même pour l'utilisation des accumulateurs comme réser- voir d'énergie placé sous la voiture. M. le Rapporteur général, malgré son souci d'impartialité, ne leur a pas ménagé ses critiques. Il est arrivé à des conclusions sévères qui lui ont été inspirées par quelques installations à leur début, installations qui ont subi des améliorations importantes dans la suite et dans lesquelles on avait surtout exigé des accumulateurs un service, imposé sans doute par les circonstances, mais des plus discutables au point de vue technique. Dans les installations en question, où le poids de la batterie atteint en effet 4.000 kilogrammes pour une voiture de 50 places, en adoptant le système à accumulateurs, on a cherché à éviter non seulement la construction coûteuse d'une ligne spéciale avec caniveau ou contacts superficiels, mais on a cherché aussi à éviter la pose de feeders d'alimentation. Si on avait consenti à faire pri- mitivement cette dépense de premier établissement, dépense qui, engagée une fois pour toutes, aurait encore servi dans le cas d'une transformation ultérieure après la suppression des accumulateurs, on aurait alors pu rechargei les accu- mulateurs aux deux extrémités de la ligne et réduire ainsi le poids de la bat- terie de 35 à 40 0/0. Cette remarque est essentielle si l'on veut faire une comparaison équitable entre le système de traction par accumulateurs et les autres systèmes. Les Compagnies de traction qui auraient adopté une telle installation, même en ne regardant le système par accumulateurs électriques que comme une solu- tion d'attente, auraient eu, au jour de la transformation de leur réseau, des usines de production d'énergie et un réseau d'alimentation entièrement établi en vue de celte nouvelle utilisation. Chaque batterie de voiture ainsi allégée, les inconvénients signalés dans le rapport de M. Monmerqué auraient évidemment pu être supprimés plus facile- ment. Ces inconvénients d'ailleurs ont été le plus souvent la conséquence des conditions défectueuses d'installation des accumulateurs. Il est très rare, en effet, qu'une voiture ait été étudiée spécialement en vue de la traction par accumulateurs ; presque toujours, les Compagnies d'exploitation ont imposé aux constructeurs une voiture d'un type en service dont toutes les dimensions devaient être respectées et les accumulateurs ont été montés sans qu'une étude d'ensemble ait été faite après entente entre la Compagnie exploi- tante, le constructeur des voitures et le fournisseur d'accumulateurs. Il faut reconnaître que cette entente était difficile au début et que l'étude en question ne pouvait pas être basée sur des données d'expérience recueillies en cours d'exploitation. En«1898. dans une série d'articles sur la traction électrique par accumula- teurs, alors à ses débuts, M. Rudolf Zerner concluait par ces mots : « Le facteur d'exploitation qui se rapporte à l'entretien des batteries ne peut être évalué qu'après une longue pratique des systèmes et aucun essai de labo- ratoire ne peut servira déterminer à l'avance la dépense probable de l'entretien des éléments » Aujourd'hui, l'expérience est assez longue pour dégager ce facteur et per- mettre de tracer avec précision le programme d'une exploitation par accumu- lateurs. Nous pouvons prouver que l'accumulateur mixte ayant plaques positives Planté et plaques négatives genre Faure, construit spécialement d'une manière BLANCHON. — SUR LA TRACTION PAR ACCUMULATEURS 521 robuste pour la traction, n'a donné en exploitation aucun mécompte en tant qu'accumulateur. Si ses constantes sont bien appropriés au service qu'il est appelé à assurer, son usure normale et par suite son renouvellement graduel et méthodique n'occasionnent que des Irais d'exploitation minimes. Six années complètes d'exploitation suivies sur 180 voitures diverses, parcou- rant 11 lignes différentes et fournissant un parcours total de plus de 400.000 kilo- mètres-voitures par mois, soit près de 5 millions de kilomètres-voitures par an, nous ont prouvé que l'emploi judicieux de l'accumulateur peut rivaliser à tous les points de vue avec la plupart des systèmes actuellement en essais. Les frais d'entretien élevés que signale M. le Rapporteur, ont tenu à plu- sieurs causes : 1° En premier lieu, nous rappellerons l'emploi d'accumulateurs peu robustes et totalement impropres au service auquel on les condamnait dans un but maladroit de réclame pour telle ou telle marque. C'est cette principale cause qui explique le coût exceptionnel de l'entretien signalé dans le Rapport général et qui seule a motivé l'abandon de quelques ligues à accumulateurs. 2° La seconde cause est la fragilité des bacs en ébonite. Il n'est pas besoin d'insister sur l'importance que présente le choix des bacs en ébonite dont le prix atteint près de 50 0/0 du prix de la batterie. L'ébonite doit être d'une qualité assez souple pour résister aux chocs inévitables et assez rigide cependant pour ne pas se déformer et rendre le montage et le démontage des éléments difficile. Aujourd'hui, les fabricants de caoutchouc sont arrivés, après une période de tâtonnements coûteux, à améliorer leurs bacs dans de telles propor- tions que le nombre de bacs cassés dans des conditions identiques d'exploita- tion a baissé de dix à un. Nous ajouterons que la plupart de ces bacs cassés peuvent être réparés à très peu de frais et fournir ensuite un service compa- rable à celui des bacs neufs. Dans ces conditions nouvelles, l'amortissement des bacs peut être fixé d'après des estimations précises basées sur six années d'expérience. Le taux en est très acceptable et peut être maintenu au-dessous de 10 0/0 par an du prix d'achat. 3° La question de l'isolement des batteries sur les voitures, qui n'a pas été résolue dès le début d'une façon satisfaisante tant au point de vue technique qu'au point de vue économiqne, nous conduit à l'examen de la troisième cause. On conçoit facilement la difficulté que présente l'isolement d'une batterie de 200 éléments soumise, à une tension de 520 volts, à la charge dans un milieu que les vapeurs acides rendent conducteur. Cette difficulté est même augmentée dans le cas de la traction mixte où un pôle de la batterie est constamment à la terre et par conséquent où un seul défaut d'isolement devient dan- gereux. La pratique a montré que le sectionnement de la batterie en plusieurs groupes répartis dans des caisses séparées permet d'abord d'obtenir un excellent isolement avec des matériaux peu coûteux et en outre de surveiller 1res facilement cet isole- ment, de localiser rapidement les défauts et d'y remédier avant qu'un incident se soit produit en exploitation. Les incidents de cette nature ne dépassent pas deux ou trois en moyenne par 1C0. 000 kilomètres-voitures. Ces deux dernières causes, pourtant indépendantes de la qualité de l'accumu- 522 SÉANCES GÉNÉRALES lateur, ont beaucoup contribué à discréditer le système. Si à ces difficultés accessoires s'ajoutent celles qui proviennent des plaques elles-mêmes, de leur fragilité excessive, de leur assemblage compliqué rendant leur manipulation difficile, le système mérite la réprobation de M. le Rapporteur. Mais si, ayant triomphé des difficultés du montage, on a affaire à des plaques robustes capables de fournir une très longue durée de service, assemblées de façon à former simplement deux blocs indépendants, le bloc positif et le bloc négatif, dont la constitution rend tout circuit intérieur impossible, qui se prêtent à des régimes de charge et de décharge très élevés, il est facile de démontrer, dans des exploitations en service, que la traction par accumulateurs peut être mise en parallèle avec les autres systèmes, et, bien que présentant des inconvé- nients aujourd'hui très atténués, assurer des avantages spéciaux très appré- ciables. Avant de discuter ces inconvénients et ces avantages, nous croyons devoir signaler une lacune dans le Rapport soumis à votre discussion. Il est question exclusivement de l'exploitation des lignes où les accumulateurs sont employés sur tout le parcours et chargés à un terminus. Il est dilficile cependant de passer sous silence le système dit « mixte » où les accumulateurs sont rechargés pendant le passage de la voiture sous trolley. Ce système, dont la valeur a été contestée, est cependant, à notre avis, le plus avantageux. A Paris, il se prête aux conditions d'exploitation des lignes actuelles dites de pénétration, et dans un avenir très prochain, quand les dernières difficultés pour l'installation du trolley hors du centre seront aplanies, il pourra être appliqué sur la plupart des lignes de tramways. On a affirmé souvent qu'avec ce système la charge des accumulateurs ne pouvait être garantie, la surveillance n'étant plus possible comme à un poste de charge. L'exemple de l'exploitation des deux lignes de la Place de la République à Pantin et à Aubervilliers, d'une ligne à Nancy et de trois lignes à Lyon, suffit pour réfuter catégoriquement cette affirmation. Il est d'ailleurs facile de montrer que la charge sous le fil peut se faire dans de bien meilleures conditions qu'à une borne de charge. Dans ce dernier cas, en effet, si l'on ne prend pas la précaution de manœu- vrer un rhéostat, la batterie est soumise à un voltage de 2 volts G environ par élément dès le début et le courant de charge atteint des valeurs très élevées -incontestablement nuisibles à la batterie. Avec la charge sous trolley, au contraire en supposant une répartition bien étudiée des feeders, et par suite du voltage sur le réseau, la ligne peut jouer ce rôle de rhéostat et la batterie peut être soumise à un voltage progressivement croissant qui permet d'éviter le courant exagéré des premières minutes de charge, sans augmenter sensiblement le temps nécessaire pour une récupération convenable. La principale objection faite au système mixte étant ainsi écartée, nous n'hésitons pas à le présenter comme le seul mode rationel d'emploi des accumu- lateurs dans la traction urbaine. C'est en supposant une installation faite avec ce système que nous allons discuter les inconvénients et les avantages de la traction par accumulateurs. Nous supposerons également que la voiture a été étudiée ou plutôt choisie en vue de l'installation de la batterie. Le modèle de voiture que nous recomman- dons n'a d'ailleurs rien de très spécial. Il se rapproche du modèle employé sur les lignes les plus récentes. C'est la voiture à plate-forme centrale. L'emplace- BLANCHON. — SUR LA. TRACTION PAR ACCUMULATEURS 523 ment de la batterie sera très bien choisi sous cette plate-forme. La visite des éléments se fera en soulevant simplement les trappes de la plate-forme. C'est dans ces conditions que nous allons maintenant examiner les inconvénients reprochés aux accumulateurs appliqués à la traction et leurs avantages particuliers. Inconvénients. — Les inconvénients principaux reprochés, sont : le poids, le dégagement des odeurs, les dangers des explosions et l'encombrement du ter- minus, les irrégularités du service, le coût élevé de l'entretien des éléments. A. Poids. — On peut montrer qu'avec le système mixte et un poste de charge au terminus, le service de la plupart des lignes de Paris, dans la partie centrale où le trolley ne peut être accepté, pourrait être assuré par une batterie d'accu- mulateurs de 200 éléments à une seule plaque positive, pesant environ 2.000 kilogrammes en ordre de marche. En effet, une voiture à cinquante places ne pesant pas plus de 15 tonnes (batterie comprise) et le parcours sans recharge ne dépassant pas 3 kilomètres, on voit, en comptant sur 50 watts-heures environ par tonne kilométrique, que la capacité utilisée sera de 6 ampères- heures environ. Ce n'est donc pas la consi- dération de la capacité qui déterminera le choix de l'élément. Ce sera l'intensité que cet élément aura à supporter tant à la charge qu'à la décharge. Dans ce cas l'élément Planté reprend sa supériorité indiscutable, et nous ne craignons pas d'affirmer que nous construisons et utilisons des éléments pesant environ 10 kilogrammes et pouvant débiter sans inconvénient de 80 à 90 ampères, c'est-à-dire l'intensité maxima que peut exiger une voiture de 15 tonnes, soit au démarrage, soit sur une rampe de 30 millimètres par mètre. Donc, avec un poids de 2 tonnes, nullement prohibitif, on peut parfaitement répondre aux exigences du service dans une ville telle que Paris. B. Odeurs. — L'expérience prouve que les accumulateurs convenablement entretenus, c'est-à-dire lavés à intervalles réguliers et bien isolés, ne répandent pas d'odeurs désagréables. Nous reconnaissons qu'il est particulièrement difficile de supprimer complètement les odeurs acides quand les éléments sont placés sous les banquettes. Mais sous la voiture, avec une ventilation continue, ces vapeurs ne causent pas de désagréments. Les odeurs les plus désagréables pro- viennent d'ailleurs le plus souvent de bacs se carbonisant par suite de défauts d'isolement, ce que l'on peut éviter comme nous l'avons indiqué plus haut. C. Dangers d'explosions. — Les dangers d'inflammation de mélange détonant d'oxygène et d'hydrogène n'ont plus besoin d'être discutés avec les batteries placées sous le truck, c'est-à-dire à l'air libre. D. Interruption du service. — Sans vouloir donner une désapprobation au Rapporteur général, il nous suffira de rappeler les incidents de l'hiver écoulé pour affirmer que les lignes à accumulateurs sont les seules n'ayant subi aucune interruption de service pendant les jours de neige et les gelées. Nous avons été très surpris de voir ce reproche adressé au système à accumu- lateurs après une expérience aussi concluante. D'ailleurs, en général, la régularité du service des lignes actuelles elles-mêmes avec leurs batteries lourdes est supérieure à celle de la plupart des autres systèmes à cause de l'indépendance de chaque voiture. E. Encombrement du terminus. — Difficile à éviter même avec la charge rapide en quinze minutes, il est à peu près nul avec la traction mixte et la durée de 524 SÉANCES GÉNÉRALES stationnement ne dépasse pas celle qui est nécessaire pour les manœuvres diverses et la visite de la voiture. Avantages. — Ces avantages peuvent être envisagés soit au point de vue technique, soit au point de vue financier. Au point de vue technique, non seulement les accumulateurs fournissent une excellente solution d'attente pour les Compagnies dont les concessions n'ont plus une longue durée ou pour celles qui jugent encore insuffisante la période d'essai des systèmes nouveaux, mais il peut encore rivaliser avec ces systèmes. En effet : A. Le système est le seul qui assure dans la partie la plus encombrée de la ville l'indépendance de toutes les voitures. B. Il permet seul de quitter en vitesse le trolley et d'éviter un encombrement qui se produira aux points où l'on sera obligé de manœuvrer un appareil spécial dans tout autre système mixte. C. La plupart des voies existantes peuvent être conservées. On évite les travaux de voirie coûteux et préjudiciables au commerce. Les dangers de l'électrolyse des conduites souterraines sont supprimés. On fait l'économie des feeders de retour. D. Le fonctionnement de l'usine génératrice est beaucoup plus régulier qu'avec tout autre système ; car avec la charge sous le trolley les batteries jouent le rôle de lampon que nous avons signalé au début de cette étude. Il en résulte la possibilité de faire fonctionner l'usine à charge constante et par suite dans les conditions les plus économiques et de n'employer que des machines fournissant normalement la puissance moyenne et non la puissance maxima instantanée. On peut donc diminuer notablement les frais d'installation de l'usine généra- trice et exploiter économiquement. Ces avantages compensant largement la perte d'énergie provenant du rendement des batteries, perte également diminuée par la suppression de la perte dans les conducteurs. E. Il existe enfin un dernier avantage qu'il n'est pas possible de passer sous silence c'est de ne jamais mettre le public en contact avec le courant électrique ; c'est donc la suppression des accidents sur la voie de personnes ou d'animaux, entraînant des charges qui sont loin d'être négligeables. Au point de vue financier, le système par accumulateurs est avantageux à la fois pour la Compagnie concessionnaire et pour la Ville. Il évite à l'une l'immo- bilisation d'un capital exagéré, à l'autre les inconvénients d'une longue conces- sion. Nous désirons ne pas sortir des limites que nous nous sommes imposées pour cette communication déjà longue. Mais il sera facile de faire des applications numériques. Avec ces chiffres sous les yeux, on sera conduit forcément à se demander si en présence de la multiplicité des lignes parallèles concédées et de la concurrence des chemins de fer métropolitains, les capitaux engagés dans l'installation de systèmes de traction électrique, autres que le trolley et les accumulateurs pourront être convenablement rétribués. M. JUMAU Sur l'exploitation des tramways par accumulateurs à charge rapide (1) — Dans les exploitations de tramways à charge rapide des accumulateurs, le point délicat est (1) Note lue par M. Blondin. JUMAU. — ACCUMULATEURS A CHARGE RAPIDE précisément la détermination des conditions exactes de cette charge. L'expérience a montré qu'il peut résulter les plus graves inconvénients à ne pas suivre celle-ci d'une façon toute spéciale et à ne considérer comme important que le facteur temps. Ces inconvénients sont multiples : ils visent avant tout la sécurité d'ex- ploitation; il est évident que si la charge est insuffisante, il peut en résulter des dangers de panne dus à l'épuisement prématuré de la batterie. Ils touchent d'autre part au côté économique par deux points différents : consommation de courant et entretien des accumulateurs. Or une charge excessive provoquera non seulement un gaspillage coûteux d'énergie, mais encore une détérioration plus rapide des éléments. Deux cas particuliers sont à examiner selon que la charge rapide se fait pendant la marche de la voiture, par exemple dans le parcours extra muros s'il s'agit d'exploitation mixte à accumulateurs et trolley, ou qu'elle se fait à poste fixe à la station terminus ou à l'usine. Dans le premier cas, la tension de charge qui est la tension de la ligne est, comme on sait, essentiellement variable. Comme la charge que prend une batterie dépend, en outre de la quantité d'élec- tricité débitée, principalement de la tension et du temps de charge, les grandes variations de cette tension sont très préjudiciables à l'obtention d'une charge rationnelle. A certains moments les batteries peuvent surcharger pendant qu'à d'autres elles chargent insuffisamment. Les diminutions de tension sont parfois telles que les batteries débitent au lieu de charger. Le fait se produit notamment lorsque, après un accident sur la voie ou un simple embarras de voitures (et ceux-ci sont assez fréquents à Paris et dans les grandes villes), les tramways arrivent par séries sur le même tronçon de ligne à trolley. Les inconvénients ci-dessus ne sont pas sans remèdes. En ce qui concerne la tension, il suffit d'établir les lignes de section suffisante ou de multiplier les feeders ou encore de placer en certains points des batteries-tampons, de façon à éviter les trop grandes variations, car les batteries peuvent en général fort bien s'accommoder de petites variations (5 à 7 0/0 par exemple) pourvu que les voi- tures soient munies d'un appareil de contrôle indiquant la fin de charge. Un compteur de quantité ( u 2) représente le meilleur moyen de réaliser le contrôle. Un tel compteur peut être établi de façon à marquer dans un sens pendant la décharge et à démarquer pendant la charge; un dispositif spécial et simple peut permettre de tenir compte du rendement de la batterie pendant la charge, de telle sorte que le wattimn est assuré de la charge de sa batterie lorsque le compteur est revenu à zéro. Si, par suite d'une tension un peu plus faible que la tension moyenne, la batterie n'est pas entièrement chargée après le temps normal prévu et que les horaires ne permettent pas de charger plus longtemps, il ne doit pas en résulter d'inconvénients, car il ne s'agit que d'un faible nom- bre d'ampères-heures, dont le compteur tient d'ailleurs compte, et que les bat- teries à charge rapide doivent êlre toujours d'une capacité beaucoup plus grande que celle exigée par un voyage (on prévoit souvent une capacité plus que double). Au lieu de la charge à potentiel constant on a intérêt à adopter la charge à potentiel légèrement croissant, de façon à réduire un peu l'intensité très élevée au début de la charge. Avec l'exploitation mixte, on réalise quelquefois cette condition en éloignant le feeder du point où la voiture prend le trolley au retour. (2) Un tel compteur, soumis aux trépidations de la voiture, doit présenter des qualités spéciales sur lesquelles les constructeurs pourraient donner leurs appréciations. 526 SÉANCES GÉNÉRALES Lorsqu'il s'agit de charge rapide à la station terminus, la tension peut être maintenue suffisamment constante. Malgré cela, il convient de s'assurer égale- ment ici de la fin de charge des batteries et de ne pas s'en rapporter unique- ment au temps de charge, pour cette raison que, à égalité de tension et de temps de charge, la quantité d'électricité que charge une batterie dépend de ce qu'elle a débité et de son état. Il convient de combattre à ce propos une opinion assez couramment admise dans les exploitations de ce genre, c'est que les batte- ries doivent se charger automatiquement, c'est-à-dire ne prendre de charge qu'autant qu'elles en ont besoin. Ceci serait exact si on adoptait comme tension de charge, celle qui correspond à la valeur de la force électromotrice des accu- mulateurs chargés. Ici l'intensité baisse jusqu'à zéro à la fin de la charge et la batterie ne prend plus rien à partir de cet instant. Mais l'adoption de cette ten- sion conduirait à un temps de charge trop élevé pour les exploitations à charge rapide. Avec les tensions plus élevées que l'on est obligé d'adopter, l'intensité à la fin de la charge prend une valeur encore élevée et la prolongation de celle- ci provoque un gaspillage d'énergie et une usure prématurée des plaques; en même temps il se produit un dégagement gazeux abondant, avec entraînement de vésicules d'acide, qui incommodent les voyageurs et occasionnent une dimi- nution d'isolement des batteries. Il y a. lieu de tenir compte également de l'état des batteries. Celles qui, déjà anciennes, peuvent avoir quelques éléments en courts-circuits possèdent une force électromotrice moins élevée et prennent sous la même tension une inten- sité supérieure à cille des batteries normales. Maintenues trop longtemps en circuit, ces batteries absorbent souvent deux ou trois fois la quantité d'électri- cité nécessaire, dépense de courant non seulement inutile, mais même nuisible puisqu'il en résulte un échauffement et une détérioration de la batterie. De fai- bles différences dans la densité de l'acide provoquant également des différences dans les forces électromotrices des batteries, celles-ci, par suite, chargent diffé- remment sous la même tension. Pour ces raisons, il également nécessaire d'avoir recours ici aux indications soit d'un indicateur de fin de charge, soit, mieux encore, d'un compteur, car le premier ne tient pas compte des variations d'état des batteries. Quand cela est possible, le mieux est d'effectuer la charge rapide à l'usine, car on peut disposer là non seulement des instruments de mesure indiquant l'état de charge des batteries, mais encore des rhéostats de réglage permettant de faire varier la tension d'après l'état des batteries. En résumé, dans toute exploitation à charge rapide, il ne suffit pas de main- tenir les facteurs de charge : tension et temps, d'après leur détermination pour des conditions normales d'exploitation, mais il faut tenir compte en outre des variations importantes de débit ou d'état des batteries. La meilleure solution est l'adoption d'un compteur (de préférence un compteur de quantité) sur chaque voiture. Dans ce cas, on doit donner comme instructions de couper la charge lorsque le compteur la signale terminée, même si le temps moyen n'est pas atteint. D'autre part, la batterie doit avoir une réserve suffisante de capacité pour pouvoir assurer le service, même si sa charge n'est pas complètement ter- minée, après le temps réglementaire indiqué par les horaires. Le compteur tenant compte des insuffisances de charge, il est toujours possible de parfaire celle-ci, soit à certains moments de la journée quand le trafic est réduit, soit le soir à la rentrée au dépôt. Ce n'est que dans une exploitation ainsi assurée qu'il peut être permis de JUMAU. — ACCUMULATEURS A CHARGE RAPIDE 527 parler du rendement des batteries. Les chiffres assez faibles qui ont été quel- quefois donnés avec la prétention de s'appliquer au rendement des batteries à charge rapide sont absolument faux, car ils expriment non le rendement des accumulateurs, mais le rendement d'une mauvaise exploitation daus laquelle, pour être certain d'assurer une charge suffisante dans des conditions défavora- bles, on est obligé de surcharger dans les conditions normales. La question des compteurs capables de supporter sans dérangements les tré- pidations des voitures, n'est peut être pas encore complètement résolue. La solu- tion en serait très désirable. L'application des batteries à charge rapide n'a pas toujours été faite d'une façon très rationnelle. Il est certain en effet qu'elle n'est possible que pour des parcours qui ne sont pas trop longs; sans quoi, ou bien on est conduit à des poids inadmissibles de batteries, ou bien celles-ci, calculées trop juste, ne tar- dent pas à devenir insuffisantes comme capacité et les détresses dues aux épui- sements se multiplient. On a également exagéré la rapidité de charge. Si celle-ci doit être telle que la tension à maintenir atteigne 2,6 à 2,7 volts et quelquefois même davantage par élément, le dégagement gazeux se produit tumultueusement dès le début de la charge et les voyageurs sont incommodés par les émanations et par la chaleur dégagée, même-si la batterie est enfermée dans une caisse spéciale sous la voi- ture, tandis que l'isolement de la batterie devient impossible à conserver et qu'il peut en résulter des dangers d'incendie ou d'explosion, sans parler des frais d'entretien plus élevés. Si on se tient dans des limites raisonnables, la traction par accumulateurs à charge rapide est susceptible d'applications encore assez nombreuses et nous pensons même qu'elle peut donner une solution avantageuse au cas de lignes mixtes où le fil aérien ne peut être employé dans certaines parties du parcours et où il n'y a de possibles, outre les accumulateurs, que le caniveau qui coûte très cher et nécessite des travaux qui entravent la circulation, ou les contacts superficiels qui, malgré leurs perfectionnements, ont comme principal inconvé- nient de présenter un danger pour la sécurité publique. Il nous semble que les inconvénients que l'on reproche aux accumulateurs peuvent disparaître devant ces derniers. L'augmentation de poids peut d'ailleurs être très réduite s'il ne s'agit que de petits parcours et surtout d'une série de petits parcours entre lesquels la batterie peut recharger. Dans ce cas, il y aurait une utilisation très avantageuse des batteries, aussi bien au point de vue de la diminution des frais d'entretien qu'à celui des dé- penses de courant. La batterie pourrait être en effet calculée comme on calcule une batterie-tampon et être utilisée de même. La faible capacité nécessitée par les petits parcours permettrait une grande réserve sans augmenter par trop le poids, et dans ces conditions on pourrait toujours faire travailler la batterie dans la partie moyenne de sa courbe. Chaque charge partielle ne restituant que la capacité débitée ou très peu en plus (la batterie ayant facilement dans ces con- ditions un rendement de 90 0/0 en quantité), les éléments ne seraient jamais amenés fin charge en cours d'exploitation et il n'y aurait pas à craindre de déga- gements gazeux; les batteries se conserveraient plus longtemps et le rendement en énergie serait plus élevé. Bien entendu, les batteries devraient être chargées complètement une fois par jour, le soir par exemple, à la rentrée au dépôt. L'adoption du compteur sur la voiture serait également indispensable dans ce cas. 528 SÉANCES GÉNÉRALES Quant aux frais d'entretien des accumulateurs, si on les estime d'après les prix à forfait offerts actuellement par les fabricants d'accumulateurs, on peut les évaluer de 7 à 12 centimes par kilomètre-voiture (pour les voitures de 16 à 18 tonnes, à 50 personnes). M. André LAVEZZARI Les accumulateurs et la traction électrique. — Dans ses conclusions sur l'électro mobilisme, M. Monmerqué s'exprime ainsi : « Si la voiture électrique est presque parfaite au point de vue mécanique, il n'en est pas de même en ce qui concerne les accumulateurs. » Si l'automobile n'est pas plus employée, surtout pour les services publics, il faut en accuser l'accumulateur qui, jusqu'à ce jour, a causé bien des déboires en raison de son coût excessif d'entretien. » Je ne puis m'empêcher de trouver que l'auteur du rapport est bien indulgent pour les uns et bien sévère pour les autres. Placé en effet en bonne place pour me rendre compte du fonctionne- ment des différents types de voiture connus, j'ai été à même d'observer que si certains types réalisent assez bien toutes les conditions que l'en est en droit d'en attendre, d'autres par contre présentent de graves défauts que je crois nécessaire de rappeler pour mettre un peu plus de justice dans la répartition des responsabilités. Tout d'abord la consommation d'énergie varie dans des proportions considé- rables, soit à cause du poids propre de la voiture, soit à cause de la complica- tion des organes de transmission. Il existe ainsi un écart de dépense d'énergie du simple au double entre des types de voitures dont on demande les mêmes services, c'est-à-dire pour un même nombre de voyageurs transportés à la même vitesse. Il est naturel que dans ces conditions la longueur du parcours effectué sans recharge et le coût d'entretien des accumulateurs présentent des différences considérables pour ces différents types. Une règle importante de la construction des voitures n'est pas souvent obser- vée à souhait pour les accumulateurs; c'est l'emplacement qui leur est réservé et les moyens dont on dispose pour manipuler les caisses les contenant. Certains constructeurs, sacrifiant trop à l'esthétique, ne réservent aux accumulateurs qu'un emplacement trop restreint, la place disponible est bien inférieure à celle qui serait nécessaire pour monter une batterie pouvant supporter sans inconvé- nient le régime de décharge que demande la voiture. Le rapport du poids de la voiture au poids de la batterie ne devrait pas être supérieur à 3 pour obtenir de bons résultats ; or ce chiffre est souvent bien dépassé et, malheureusement, il ne semble pas que les constructeurs de voitures se rendent tous un compte exact de cette nécessité de premier ordre. D'autre part, il est de toute nécessité dans une voiture électrique de disposer les accumulateurs de telle façon que leur visite et au besoin leur changement puisse se faire rapidement et facilement. Un facile progrès à réaliser dans cette voie serait, lorsqu'on ne veut pas recou- rir aux caisses suspendues sous la voiture, de munir les coffres à accumulateurs des voitures de galets ou de roules permettant une manœuvre plus aisée et plus rapide des caisses contenant les éléments : malheureusement ce dispositif n'est que très rarement employé et souvent les manipulations des caisses sont ren- A. LAVËZZARI. — LES ACCUMULATEURS ET LA TRACTION ÉLECTRIQUE 529 dues fort pénibles par la disposition de celles-ci dans la voiture; le personnel préposé aux soins de la batterie hésite alors à effectuer la manœuvre et ne pra- tique pas de visites aussi fréquentes qu'il serait nécessaire. Ces observalions faites, je vais démontrer par des exemples que, dans des conditions convenables, les services que l'on peut attendre des batteries d'accu- mulateurs ne sont pas aussi aléatoires qu'on paraît le croire généralement. Les résultats que je donne plus loin sont extraits d'observations faites sur plus de 30.000 sorties en service effectif sur des voitures de louage ou parti- culières. Ces batteries, construites aux ateliers de la Compagnie Française de l'Accumu- lateur Aigle, sortent journellement fournissant ainsi un service régulier, je crois donc pouvoir dire qu'elles représentent les conditions de fonctionnement normal qu'on peut actuellement demander à une voiture électrique. 1° Une batterie du type J à 14 plaques positives, comportant 44 éléments d'une capacité de 170 ampères-heures au régime de 40 ampères, a donné les résultats suivants sur une voiture à quatre places de la Compagnie Française de Voitures Électrornobiles, effectuant un parcours journalier moyen de 45 kilomètres à la vitesse maximum de 18 kilomètres à l'heure. Le rapport du poids de la voiture au poids de la batterie était de 3,6. Mise en service le 31 mai 1901, — lavage le 1 er août 1901. Premier changement des plaques positives après 137 sorties le 17 octobre, — lavage le 23 décembre. Deuxième changement des positives après 237 sorties le 4 février 1902, — lavage le 15 avril. Troisième changement des positives après 342 sorties le 4 juin. Cette batterie continue actuellement son service. Des précédents chiffres il ressort que la durée niDye.ine d'un jeu de plaques positives est de quatre mois environ. 2° Une batterie du même type effectuant un service semblable au précédent, mais sur une voiture plus légère, le rapport du poids de la voiture au poids de la batterie étant de 3, a donné les chiffres suivants : Mise en service le 25 juin 1901, — lavage le 30 octobre. Premier changement de plaques positives après 196 décharges le 11 janvier 1902 — la- vage le 24 avril. Deuxième changement de plaques après 270 décharges le 5 juillet. Cette batterie continue actuellement son service. La durée moyenne d'un jeu de plaques positives a été, pour cette batterie, de six mois. 3° Batterie de 44 éléments d'une capacité de 120 ampères-heures au régime de 32 am- pères, en service sur une voiture à avant-train moteur du poids de 1.800 kilogrammes y compris la batterie pesant seule 500 kilogrammes, ce qui donne pour le rapport des poids 3,6. Cette voiture fait un service particulier sensiblement plus doux que celui des locations. Le parcours effectué par sortie est d'environ 40 kilomètres à la vitesse de 18 kilomètres à l'heure. Mise en service le 5 juin 1901, — premier lavage le 25 octobre, — deuxième lavage le 2 février 1902, — changement des plaques positives le 13 mai 1902. Ce qui donne comme durée d'un jeu de plaques positives, onze mois. 34 530 SÉANCES GÉNÉRALES Des chiffres précédents il ressort que, dans un service de locations avec des batteries sortant régulièrement chaque jour, la durée moyenne d'un jeu de plaques positives est de quatre mois à quatre mois et demi et que, pour des bat- teries en service chez des particuliers dont le service ne présente pas la régula- rité et la fréquence précédentes, la durée peut atteindre un an. Dans ces conditions il est possible de consentir la location des batteries des types énoncés ci-dessus, avec entretien, à un prix de 200 francs par mois envi- ron. Ce chiffre étant même susceptible de diminution dans le cas de l'emploi d'un assez grand nombre de 'batteries comme cela a lieu pour les sociétés de location de voitures électriques. Si je cite ce chiffre, c'est uniquement pour démontrer que, dans l'emploi de la voiture électrique, la dépense d'entretien de l'accumulateur n'atteint pas, comme on est toujours tenté de le croire, des sommes extraordinaires et dont il est presque impossible de préciser l'importance. Et je m'empresse de dire, pour écarter toute idée de réclame, que presque tous les constructeurs d'accumula- teurs pour voitures sont en état de remplir ce programme. De tout ceci il résulte, à mon avis, que les électromobiles ne présentent pas tous les inconvénients que l'on pense, mais se trouvent répondre dans une très large mesure aux besoins qu'elles doivent satisfaire : service de ville ou service de château à la campagne. Il est évident que ce n'est pas une voiture de tou- risme. Je considère même comme très regrettables certaines courses à très long parcours, autour desquelles il a été fait grand bruit. Pour en juger la valeur il faut considérer le rapport qui existait entre le poids de la batterie et celui de la voiture, par conséquent le confort de cette dernière. Et puis ce n'est pas tout que de faire un long trajet, il faut être en état de revenir et surtout de le recom- mencer, or de cela on ne parle jamais à la suite de ces prodiges ! De pareilles expériences, en faussant les idées du public, font à mon avis le plus grand tort à la cause de la traction électrique des voitures. M. JUMAU. Les accumulateurs dans Véleclromobilisme urbain. — Des différents essais de consommation effectués dans Paris, on peut conclure que la dépense moyenne d'énergie électrique est égale à 80 watts-heure par tonne- kilomètre. En admet- tant une vitesse de marche de 20 kilomètres à l'heure, il en résulte pour la puis- sance moyenne d'une automobile, la valeur 1600 watts par tonne de poids total (voyageurs compris). Si nous déterminons maintenant le poids de la batterie par rapport au poids total de la voiture en ordre de route, nous trouvons qu'il peut varier de 30 à 33 0/0 selon le type de la voiture. On a pu élever très notablement cette proportion ; mais comme il s'agissait plutôt dans ce cas de voitures de course que de voitures pratiques, nous admettrons que la proportion 35 0/0 n'est pas dépassée ; encore supposerons nous qu'elle tient compte non seulement du poids des éléments, mais encore de celui de la caisse qui les renferme, ainsi que des différents accessoires : connexions et câbles, séparateurs de bacs, etc. Dans le cas où la batterie est tout entière renfermée dans une caisse unique suspendue sous la voiture , voici quels sont, d'après une exploitation existante, les poids de ces différents accessoires : JUMAU. — LES ACCUMULATEURS DANS l'ÉLECTROMOBILISME URBAIN !>31 Caisse en bois, avec ferrures et couvercles . ... 95 kilogrammes. Calages et séparateurs divers entre les bacs ... 14 — Connexions (deux par élément) et câbles .... 9 -*- Éléments complets 780 — Poids total 898 kilogrammes. Ce poids total se rapportant à une voiture de 2.500 kilogrammes en ordre de CQû route, le rapport a = 0,36 concorde bien avec la proportion que nous admettons ici. Des poids détaillés ci-dessus, on peut déduire, pour le rapport entre le poids total de la batterie montée dans sa caisse et le poids total des éléments, la valeur 898 - 1 15 780 - 1 ' 15 * Par tonne de voiture en ordre de route, nous pouvons donc disposer de 350 350 kilogrammes de batterie montée, soit de j— — = 304 kilogrammes d'éléments. Pour déterminer la puissance massique rapportée au kilogramme de plaques, il importe maintenant de connaître le coefficient d'accessoires d'un élément, c'est-à-dire le rapport entre le poids total de l'élément et le poids de plaques de celui-ci. Voici quel est ce coefficient d'après différents constructeurs : Type d'accumulateur . Coefficient d'accessoires. T. E. M. — Société pour le travail électrique des métaux ... 1,59 B. G. S. — Bouquet, Garcin, Schivre 1,49 Phénix, type 1900, à vase poreux 1,39 Fulmen 1,45 Max 1,00 Heinz 1,33 Phœbus 1,42 Blot-Fultnen 1,36 On voit que ce coefficient est assez variable : d'une part, il est d'autant plus élevé que les plaques sont plus légères ; d'autre part, il varie surtout en raison de l'intervalle laissé entre les plaques et au-dessous des plaques. Lorsqu'il s'agit de plaques légères comme celles impo-ées par l'automobilisme et quand on a en vue une exploitation économique, nous estimons que ne prendre, par exemple, que trois millimètres d'intervalle entre les plaques, comme le font cer- tains constructeurs, est tout à fait insuffisant. Pour ces raisons, il convient d'adopter environ 1,60 pour le coefficient d'accessoires, qui peut être décomposé comme suit : plaques, 1,00 ; bac en ébonite, 0,10 ; acide, 0,40 ; accessoires divers (tasseaux, séparateurs, couvercle, barrettes de plomb), 0,10. Il en résulte ainsi que le poids de plaques par tonne de voiture devient 304 , nnl ., — x = 190 kilogrammes. 1,6 La puissance massique moyenne pour la vitesse, 20 kilomètres à l'heure, devient donc ' == 8,42 watts par kilogramme de plaques, et l'intensité 8 42 massique t-^tt: = 4,14 ampères par kilogramme de plaques, en supposant une 532 SÉANCES GÉNÉRALES différence de potentiel moyenne de 1,90 volt pendant la décharge, valeur très voisine de la moyenne, quelquefois un peu dépassée dans le cas d'éléments à plaques très légères. Nous pouvons rechercher maintenant quelles capacités massiques peuvent donner à ce régime les principaux types actuellement existants. En ne consi- dérant ici que les accumulateurs français, voici quelles sont ces valeurs, d'après les renseignements publiés pendant ces derniers temps dans Y Éclairage Electrique. Type d'accumulateur. T. E. M. — Société pour le Travail élec- trique des Métaux . . B.G. S. — Bouquet, Garcin et Schivre. . . Phénix, type 1900, vases poreux. . . . Fulmen Max Heinz Phœbus' Blot-Fulmen .... Intensité massique Capacité massique Durée en correspondante en de la décharge ampères par kilogrammes ain pères-heures: en heures. de plaques. kilogrammes de plaques. 24,95 23,45 21,05 22,90 20,25 17,80 22.00 21,25 20,10 19,33 18,35 19,90 16,25 19,40 17,05 14,78 17,55 16,75 14,40 14,06 12,94 11,86 9.70 8 3,04 6 3,91 4 5,24 10 2,29 5 4,05 3 5,93 10 2,20 8 2,65 6 3,35 5 3,86 4 4,59 8 2,48 4 4,07 10 1,94 5 3,41 3 4,93 8 2,17 6 2,76 4 3,59 5 2,84 8 1,62 4 2,97 2 4,86 Nous n'avons mentionné dans ce tableau que les types réellement industriels d'accumulateurs légers pour automobiles. Notons en passant que certains cons- tructeurs sont capables de fabriquer des plaques d'une capacité massique de 35 à 40 ampères-heures par kilogramme. Mais comme il s'agit de plaques à très faible durée, leur emploi en automobilisme ne peut être qu'exceptionnel (cas des courses par exemple). En restant sur le terrain industriel, le tableau précédent nous montre qu'il est possible de trouver des éléments capables de débiter pendant cinq heures au régime de 4,4i ampères par kilogramme de plaques et donner ainsi 5.4,44 = 22,2 ampères-heures par kilogramme de plaques, ce qui signifie que, dans les conditions ci-dessus établies (35 0/0 du poids pour la batterie, et vitesse de 20 kilomètres à l'heure) il est possible d'avoir une accumobile pratique capable d'effectuer un parcours de 5.20 = 100 kilomètres sans recharge. Remarquons que le parcours augmente très vite lorsqu'on fait croître la pro- portion de poids de la batterie et qu'on diminue la vitesse, par suite de la propriété que possèdent les accumulateurs d'avoir une capacité assez rapidement croissante quand l'intensité diminue. Un calcul simple nous montrerait ainsi JUMAU. — LES ACCUMULATEURS DANS l'ÉLECTROMOBILISME URBAIN 533 la possibilité de parcours de 200 a 300 kilomètres pour les voitures de record de parcours. Pour nous en tenir à la voiture pratique, nous pouvons dire que le parcours de 100 kilomètres est largement suffisant pour l'électromobilisme urbain où la moyenne des parcours journaliers ne dépasse pas 50 kilomètres. Nous esti- mons cependant que cette réserve, qui peut paraître élevée a -priori, est néces- saire pour parer d'une part aux éventualités d'augmentation de consommation (mauvais état de la voie, par exemple) et d'autre part à la baisse lente de capacité des batteries pendant leur fonctionnement. On pourrait éviter cette diminution, mais il faudrait pour cela consentir à des irais d'entretien trop onéreux et comme les plaques (les négatives princi- palement) sont en état d'assurer un long service avec une capacité qui diminue d'une façon graduelle mais lente, mieux vaut les utiliser ainsi en partant d'une capacité initiale très supérieure. Ces raisons rendent à peu près impossible l'emploi des plaques genre Planté dans les accumobiles, à moins de prévoir un changement de batterie dans la journée, ce qui exige un retour au dépôt, des frais supplémentaires de manu- tention, et surtout un certain nombre de kilomètres haut le pied réduisant d'autant le parcours utile. Dans le tableau précédent en effet toutes les plaques sont du type à oxydes rapportés, sauf l'élément Blot-Fulmen dont les positives sont à grande surface. Sa capacité spécifique est la plus faible et atteint à peine 10 ampères-heures au régime de 4,44 ampères par kilogramme de plaques, ce qui ne permettrait, dans les conditions ci-dessus, qu'un parcours 10 de 7— T7 • 20 = 45 kilomètres. 4,44 Étant reconnue la possibilité d'assurer dans les grandes villes un service particulier ou public avec accumobiles, doit-il y avoir une entrave économique due aux dépenses d'entretien occasionnées par les batteries ? Pour répondre à cette question, il faut évaluer ces dépenses d'entretien. Une évaluation exacte est très difficile à établir puisque, pour être rigoureux, il faudrait tenir compte du type d'accumulateur choisi et aussi des conditions et de l'importance de l'exploitation envisagée. Les dépenses les plus importantes sont dues au remplacement des positives, des négatives et des bacs en ébonite, et à la main d'œuvre de démontage et de remontage des batteries. De bonnes plaques positives, de capacité spécifique telle qu'elles permettent d'obtenir, dans les conditions exposées précédemment, un parcours initial de 100 kilomètres, peuvent facilement assurer avant leur remplacement un par- cours total de 7.000 kilomètres. Le prix de revient de ces plaques, de fabrication économique, est de 1 fr. 30 c. environ par kilogramme. Pour les plaques néga- tives, on peut compter une durée une fois et demie plus grande, soit 10.500 kilo- mètres et un prix de revient de 1 fr. 50 c. par kilogramme. La durée des bacs en ébonite est malheureusement assez limitée ; nous la supposons ici égale à deux années et nous prenons comme prix de l'ébonite 10 francs par kilogramme. Au sujet de la main-d'œuvre, nous estimons que les batteries doivent être démontées et nettoyées tous les 3.500 kilomètres. Dans ces conditions, on peut calculer comme suit les dépenses d'entretien relatives à 1 tonne de poids total de voilure et par kilomètre, d'après les chiffres précédemment donnés. Nous admettons ici que le poids des positives est égal •'534 SÉANCES GÉNÉRALES à celui des négatives. Eu réalité, il peut y avoir une petite difiérence en plus ou en moins d'après le nombre de plaques de l'élément, car si, d'un côté, la négative pèse un peu moins que la positive, d'un autre côté il y a toujours pour n positives » + 1 négatives. En moyenne, on peut admettre un poids total 190 égal, soit -=r- = 95 kilogrammes dans notre cas. Dépenses d'entretien. 95 1 3 Plaques positives ? ' ^ — o f ,0177 95 1 5 Plaques négatives 10 ' 5( Jq = f ,0136 Bacs en ébonite. — Le poids des bacs pour 304 kilogrammes d'éléments est 304 1 égal d'après ce que nous avons vu à — ' ' = 19 kilogrammes. D'où une dé- 1,0 pense totale de 19 . 10 — 190 francs en deux années. Si la voiture parcourt en moyenne 50 kilomètres pendant environ 340 jours par an, la dépense par tonne- 190 kilomètre devient 34Q 5Q = f ,0056 Main-d'œuvre de démontage et de remontage " ■ = f ,0057 o • o(JU Total f ,0426 Nous ne tenons pas compte ici de l'entretien des autres accessoires, qui est très faible comparativement et qui peut être compensé par la reprise des vieilles matières : plomb, oxydes, ébonite. On peut donc considérer que l'entretien des accumulateurs industriels à grande capacité spécifique donne lieu à des dépenses d'entretien d'environ fr. 043 par tonne-kilomètre de poids total de voiture en ordre de marche. En supposant une voiture à quatre places, pesant 1.800 kilogrammes, et par- courant en moyenne 50 kilomètres par jour, on trouve ainsi comme dépenses journalières d'entretien 1,8 . 50 . 0,043 = 3 fr. 87 c. Quoiqu'il soit très désirable que cette somme puisse être réduite dans l'avenir elle est actuellement beaucoup plus faible que les dépenses pratiquement observées pour l'entretien du matériel mécanique et électrique et des pneuma- tiques. Une réduction de ces dernières nous paraît d'ailleurs très réalisable, et indépendamment des perfectionnements qui peuvent être apportés dans la construction de la voiture et dans la réduction de son poids, nous signalerons comme fait capable d'amener une économie de ce côté le choix de conducteurs bien exercés, l'entretien du matériel dépendant beaucoup de la conduite de la voiture. Ne possédant pas de chiffres officiels sur les autres dépenses d'exploitation, nous ne tirerons pas de conclusions quant aux qualités économiques d'une accumobile. Nous avons simplement voulu montrer ici que si des frais d'exploi- tation trop élevés limitent encore les applications de l'électromobile dans les villes, le plus grand coupable n'en est peut-être pas la batterie. JEA1STAUD. — APPLICATION DE L'ÉLECTRICITÉ A L'AUTOMOBILISME 535 M. JEANTAUD, Ing. à Paris. Quelques remarques sur l'application de l'électricité à l'automobilisme. — M. Jean- taud ne partage pas les opinions favorables qui ont été émises par les précédents orateurs sur l'application des accumulateurs aux automobiles sur route. Il ne pense pas qu'il existe actuellement de types d'accumulateurs pouvant assurer avec sécurité et économie un service de véhicules automobiles sur route pour transport de voyageurs en commun. Il ne croit pas davantage à la possibilité d'utiliser des voitures mixtes où un moteur à pétrole charge d'une manière continue des accumulateurs dont le cou- rant de décharge actionne les moteurs. Ce système réunit, en effet, les incon- vénients des voitures à pétrole à ceux des voitures à accumulateurs. Mais, par contre, il pense que l'électricité peut être avantageusement employée pour la mise en marche et pour les changements de vitesse dans les voitures à pétrole. M. Hospitalier a imaginé, dans cet ordre d'idées, des dispositions qui paraissent devoir donner des résultats favorables. Il explique un nouveau dispositif de changement de vitesse électrique obtenue à l'aide de deux dynamos concentriques très légères et peu volumi- neuses montées sur l'arbre d'un moteur à pétrole. Ces deux dynamos étant tour à tour génératrices et réceptrices, on obtient ainsi sur l'arbre moteur un changement de vitesse graduel de 1.600 tours à 800 tours sans que le couple moteur perde de sa puissance. 536 SÉANCES GÉNÉRALES DEUXIÈME SÉANCE GÉNÉRALE 9 août 1902 PRÉSIDENCE DE M. J. CARPENT1ER Président de l'Associalion. A l'ouverture de la séance, le Président donne la parole à M. Blanchon qui désire répondre à une communication de M. Jumau. M. Blanchon. — M. Jumau, dans la partie de sa communication îelalive à l'emploi des accumulateurs dans les tramways, a fait la critique de la charge rapide et a cité des chiffres qui pourraient faire croire à des irrégularités vrai- ment inacceptables dans une exploitation. Nous ignorons dans quelle usine et avec quelles batteries des écarts de 650 à 350 volts ont été relevés. Avant de rechercher les causes de telles variations, nous répondrons que dans toutes les exploitations dont nous avons eu à nous occuper, les variations de voltage ne dépassent pas 2 à 3 pour cent; nous aurions été heureux de mettre sous les yeux de M. Blondin les feuilles journalières de contrôle nous nous engageons d'ailleurs à en communiquer une reproduction photographique à M. le Secrétaire général avant l'impression du compte- rendu (1). Il est hors de doute que cette régularité de marche doit être attribuée en grande partie aux batteries elles-mêmes, jouant le rôle de tampon, comme nous l'avons déjà signalé, de sorte que loin d'apporter des perturbations les accumu- lateurs améliorent la marche de l'usine. M. Blondin a attribué à la faible résistance intérieure des batteries l'impor- tance des pointes de charge observées par M. Jumau. Mais il faudrait aussi (1) Nous donnons la reproduction d'une courbe de voltage relevée précisément le 9 août, jour de la présente communication, à l'usine des tramways d'Aubervilliers-Place de la République. WÊSD DISCUSSION SUR LA TRACTION ÉLECTRIQUE URBAINE ET SUBURBAINE 537 considérer la force contre électromotrice des batteries. Cette force contre élec- troraotrice atteint encore l v ,75 à l v ,00 avec une batterie en bon état, même complètement déchargée; il n'en est plus de même avec une batterie dans laquelle de nombreux éléments arrivent en charge avec un voltage nul et même parfois inversés ; dans ce cas, le courant ne sera plus limité que par la résis- tance intérieure des éléments en question et pourra atteindre alors des valeurs capables de produire à l'usine des oscillations de voltage de l'ordre de celles signalées par M. Blondin. Nous ne voyons pas d'autres explications à donner à des conditions d'exploitation aussi défavorables; elles ne peuvent se présenter qu'avec des batteries en mauvais état dont les éléments sont incapables d'assurer le service exigé et dont la décharge est poussée au delà des limites de voltage imposées dans l'emploi normal des accumulateurs. M. Gariel analyse un intéressant travail de M. J. Rocca, inspecteur principal de la Direction des chemins de fer italiens de la Méditerranée sur la traction électrique sur la ligne Milan-Gallarate-Yarese (i), travail qui n'a pu être lu à la séance précédente, faute de temps. Nous nous bornerons à en donner les con- clusions principales. « Nous croyons pouvoir affirmer, sans être taxé d'optimisme, que l'essai de traction électrique sur la ligne Milan- Varese sera très concluant. Presque toules les difficultés qu'on peut rencontrer dans l'exploitation des chemins de fer auraient été abordées et résolues. Le service de la ligne n'a pas exigé, il est vrai, la mise en marche de trains lourds à grande vitesse (nous entendons par là des trains de 150 à 200 tonnes lancés à 150 ou 200 kilomètres), mais rien n'au- rait empêché de les réaliser. En effet : » Le troisième rail permet les plus grandes vitesses ; » Le matériel roulant peut être aussi robuste qu'on veut ; » Les moteurs électriques, tels qu'on les possède déjà, peuvent satisfaire à cette condition : tout se réduit au rapport des engrenages. » Les résultats déjà obtenus sur la ligne Milan-Varese et ceux qu'on peut pré- voir permettent à la Société des Chemins de fer de la Méditerranée de considérer, sous le rapport technique, le problème (de remorquer des trains lourds à grande vitesse sur de longs parcours) comme déjà résolu ou facile à résoudre pour répondre à toutes les nécessités de l'exploilation. » Le Président, constatant qu'il n'y a plus de communications annoncées, ouvre la discussion tant sur les travaux présentés que sur le Rapport prélimi- naire. 11 annonce que M. Monmerqué, auteur du Rapport sur la traction élec- trique urbaine et suburbaine, ayant été empêché de se rendre au Congrès, M. Forestier, inspecteur général des Ponts et Chaussées, accepte de résumer les travaux et de présenter des conclusions. M. Forestier propose d'examiner successivement les diverses conclusions présentées par M. Monmerqué. Il croit cependant devoir suivre un ordre diffé- rent et commencer par la question de Yautomobilisme. Il ne pense pas qu'il y ait de conclusions formuler relativement à la cons- (i) Ce travail a été publié à Bruxelles, chez P. Weissenbruch, 49, rue du Poinçon. — Un résumé assez étendu en a paru dans Y Éclairage électrique du 23 août 1902. 538 SÉANCES GÉNÉRALES truction des voitures automobiles électriques, notamment au point de vue des châssis, de la direction et du mécanisme moteur. Personne ne demandant la parole sur ce point, M. Forestier ouvre la discussion sur l'application des accumulateurs électriques aux voitures automobiles. A la suite d'une discussion à laquelle prennent part plusieurs membres dont les opinions sont concordantes, M. Forestier propose d'adopter les conclusions suivantes : I. — En ce qui concerne l'application des accumulateurs aux automobiles, il serait désirable que le poids des batteries d'accumulateurs fût réduit dans une notable proportion. II. — Les constructeurs sont invités à étudier la disposition à donner aux caisses des voitures de manière à obtenir une place suffisante pour les accumula- teurs et à rendre aisée la vérification de l'état des batteries. Ces conclusions sont adoptées. M. Forestier pense qu'il y a lieu de formuler les conditions de fonctionnement pratique qu'il convient d'exiger des batteries d'accumulateurs. Il émet l'opinion que le parcours à imposer sans rechargement ne doit pas être trop considé- rable ; mais il croit qu'il est très important de fixer le maximum du rapport du poids des batteries à celui du véhicule, ainsi que le nombre de sorties pos- sibles avant changement des plaques positives. Il serait disposé à admettre : pour le poids d'accumulateurs 30 0/0 du poids de la voiture, pour le parcours moyen par sortie 45 à 50 kilomètres, pour le nombre des sorties avant changement des plaques positives, il le limiterait à 100 sorties au moins. M. Blakchon pense que sur ce dernier point on peut exiger davantage, par exemple 130 à 140 sorties. M. Lavezzari, d'après ses observations, pense que le chiffre de 150 sorties n'est pas exagéré. M. Forestier propose alors les conclusions suivantes : III. — Il faudrait que les batteries d'accumulateurs puissent, sans que leur poids dépasse 30 0/0 du poids du véhicule, assurer sans rechargement un parcours moyen de 40 à 50 kilomètres. IV. — // serait à désirer qu'elles puissent effectuer en service normal au moins 150 sorties sans renouvellement des plaques positives. Ces conclusions sont adoptées par l'Assemblée. M. Forestier pense que les bandages pneumatiques actuels donnent des résul- tats qu'on peut considérer comme satisfaisants et, tout en souhaitant qu'ils reçoivent de nouvelles améliorations, il ne croit pas qu'il y ait lieu de présenter des conclusions sur ce point. Sans s'occuper de la question proprement dite des pneumatiques, M. P. Renaud signale l'avantage qu'on peut retirer de l'emploi des tubes à air comprimé pour le gonflement de ces bandages; ces tubes d'un emploi commode lui paraissent pouvoir remplacer les pompes avec avantage. Abordant ensuite la question du transport en commun, M. Forestier pense que les automobiles électriques ne peuvent être utilisés économiquement car le poids du véhicule en charge est limité à raison de l'obligation d'employer des pneumatiques. Aussi, un service public ne peut être rémunérateur que si l'élec- DISCUSSION SUR LA TRACTION ÉLECTRIQUE URBAINE ET SUBURBAINE 539 tricité est empruntée à une source extérieure d'énergie. Le système Lombart- Gerin à trolley automoteur satisfait à ces conditions, encore faut-il, puisqu'il circule sur route, que le poids du véhicule en charge ne dépasse pas 3 tonnes. M. Forestier croit que l'emploi de ce système constitue non une solution défi- nitive, mais une solution d'attente jusqu'à ce que le développement du trafic permette l'établissement d'une voie plus coûteuse. Aussi propose-t-il la conclusion suivante qui est adoptée : V. -r- Les voitures automobiles électriques ne peuvent être utilisées pour un service public que si l'électricité empruntée à une source d'énergie extérieure est transmise au véhicule par un système déformable et souple. Passant à un autre chapitre du Rapport, M. Forestier aborde la question des chemins de fer électriques urbains ou métropolitains. Avec le Rapporteur, il pense que pour éviter tout temps perdu dans l'exploitation, il convient de disposer les voitures surtout en vue de l'utilisation pratique, et non pas de subordonner celle-ci aux installations électriques. L'expérience montre notam- ment que, pour faciliter le mouvement des voyageurs aux stations, il faut placer au milieu du wagon la porte qui doit s'ouvrir très largement. Ces remarques ne donnent lieu à aucune observation. Il en est de même pour la question de l'emploi du troisième rail comme conducteur de courant qui paraît constituer une solution satisfaisante. Convient-il d'employer les courants continus ou les courants polyphasés? Il est difficile de conclure aujourd'hui, car les derniers sont peu employés en dehors des chemins de fer de montagne ; les courants continus sont, au contraire, employés fréquemment et relativement depuis longtemps, de telle sorte qu'on manque de termes précis de comparaison. 11 semble toutefois que le courant continu ne doit pas être avantageux pour les longues distances. M. P. Renaud pense qu'il serait intéressant de faire des essais sur les trans- formateurs statiques. C'est là un appareil bien nouveau qu'on ne saurait songer à appliquer dès à présent dans la pratique. M. Koechlin émet l'opinion que les transformateurs bien étudiés en vue du rôle qu'ils ont à jouer fournissent de meilleurs résultats que les transformateurs statiques. M. Cruvellier pense qu'on pourrait utiliser directement des courants tri- phasés de 3.000 volts en employant un système convenable de plots. Aucune conclusion ne paraît pouvoir être proposée sur ce chapitre de Rapport. M. Forestier donne connaissance des conclusions de M. Monmerqué relative- ment aux tramways. D'une manière générale, il n'est présenté aucune observation sur la disposition des voitures. En ce qui concerne l'utilisation de l'énergie électrique il y a lieu de distinguer deux cas suivant que la source de l'énergie est constituée par des accumulateurs ou qu'elle est extérieure. Après quelques observations présentées par divers membres, M. Forestier, s'appuyant sur les considérations développées par M. Monmerqué pour ce dernier cas, propose la conclusion suivante : 540 SÉANCES GÉNÉRALES VI. — Toutes les fois que des considérations d'ordre supérieur ne s'opposent pas à la transmission du courant par fil aérien, il est désirable que les municipalités acceptent celte solution économique et avantageuse. Le système à caniveau serait très recommandable si son prix élevé ne per- mettait de l'utiliser que pour des lignes trèg fréquentées. Les systèmes à contacts superficiels, à plots, peuvent constituer une solution acceptable et pratique, ainsi qu'il résulte notamment des communications qui ont été présentées dans la séance du 8 août. L'inconvénient principal qu'on leur reproche consiste dans les accidents qu'ils peuvent produire; mais il semble que ces accidents peuvent être évités par l'emploi de systèmes spécia- lement étudiés dans ce but et construits avec soin. D'ailleurs, les accidents ne sont pas aussi fréquents ni surtout aussi graves qu'ils le paraissent d'après les récils publiés dans les journaux. M. Vuillemin, ingénieur des Arts et Manufactures, a eu à examiner tous les rapports concernant les accidents dus aux plots et survenus, à Paris, dans le/ cours des trois dernières années; il peut affirmer qu'aucun de ces accidents n'a eu de conséquences graves pour les personnes, contrairement aux récits. de certains journaux. Il croit donc qu'il serait bon de mettre le public en garde contre les légendes créées autour des plots et de ne pas laisser s'implanter des idées fausses sur les systèmes de traction par « contacts superficiels », dont les avantages viennent d'être, de nouveau et nettement, exposés. A la suite de quelques autres observations, M. Forestier propose la conclusion suivante ; VIL — Lorsque le fil aérien ne peut pas être utilisé, la circulation des tramicays peut être assurée avec toute sécurité par des sijstèmes divers: caniveau, contacts super- ficiels, plots. M. Forestier met ensuite en discussion la question de la traction des tram- ways, par accumulateurs. Les conditions ne sont pas ici les mêmes que pour les automobiles et l'absence de bandages pneumatiques permet l'emploi de bat- teries dont le poids peut être très notable. L'inconvénient provenant du dégagement de vapeurs acides qui a été signalé pour certains modèles de voitures peut être facilement évité par une construction convenable et ne peut être considéré comme un obstacle à l'emploi de ce système. Reste la question économique sur laquelle l'expérience seule peut prononcer; c'est aux compagnies exploitantes, en somme, à se décider dans chaque cas particulier. M. Blanchon partage l'opinion exprimée par M. Forestier, que pour le système par accumulateurs aussi bien que pour les autres, le jugement définitif appartient aux compagnies exploitantes; aussi est-il très heureux de pouvoir faire connaître les décisions prises par deux des plus anciennes et des plus puis- santes sociétés de transport en commun avec lesquelles sa compagnie avait traité pour l'installation et l'entretien des batteries d'accumulateurs de traction. Les contrats imposaient l'obligation d'assurer l'entretien et le bon fonction- nement de ces batteries moyennant une redevance kilométrique, pendant une longue période; au cours de cette période la Compagnie exploitante avait seule DISCUSSION SUK LA TRACTION ÉLECTRIQUE URBAINE ET SUBURBAINE 541 le droit de résilier le contrat et de prendre à sa charge l'entretien ; la Compagnie n'avait plus alors qu'à fournir les plaques de remplacement à un prix déter- miné. Après deux ans d'initiation les deux Compagnies en question ont profité de cette clause du contrat. La responsabilité de la Compagnie au point de vue de l'exploitation est aujourd'hui entièrement dégagée et les fournitures sont simplement soumises à un essai de réception. On doit voir là une preuve que le système de traction par accumulateurs ne saurait être condamné, et c'est la meilleure réponse qu'on puisse faire aux conclusions trop sévères de M. le Rapporteur général. Comme suite aux diverses observations présentées, M. Forestier soumet à l'As- semblée la conclusion suivante : VIII. — Lorsque le fil aérien ne peut être utilisé, la circulation des tramways peut être assurée par remploi de batteries d'accumulateurs. Cette conclusion est adoptée. M. Forestier croit pouvoir résumer les travaux présentés dans les deux séances et les discussions auxquelles ces travaux ont donné lieu, en disant que l'élec- tricité paraît appelée à jouer un rôle important dans la traction urbaine et suburbaine sur des voies relativement courtes; qu'une solution qui est satisfai- sante, sinon la meilleure, est déjà employée pour les chemins de fer d'intérêt général de grande longueur; que plusieurs systèmes, répondant à des condi- tions différentes, permettent d'assurer la traction des tramways; que des pro- grès doivent encore être réalisés pour que les automobiles électriques devient nent réellement pratiques. M. le Président, avant de clore la séance et cette intéressante discussion, est assuré d'être l'interprète de l'Assemblée en adressant des remerciements à M. Monmerqué pour le remarquable rapport qu'il a fait, ainsi qu'à M. Forestier qui a assumé au pied levé le poids de la discussion et qui a su déduire des dis- cussions des conclusions adoptées sans opposition. Il remercie également les savants ingénieurs qui, soit par les travaux qu'ils ont présentés, soit par la part qu'ils ont prise à la discussion, ont donné un vif éclat à ces deux séances générales qui seront la caractéristique du Congrès de Montauban. 542 ANNEXE ANNEXE MM. E. DRUART et P. LE ROY Les avantages de la traction mécanique des marchandises sur les voies ferrées urbaines (4). — L'admission et l'emploi de l'énergie électrique pour la traction des véhicules à voyageurs sur les voies ferrées urbaines, a été l'occasion de divers mécomptes, particulièrement en ce qui concerne les frais d'exploitation et, comme conséquence, le revenu des capitaux engagés dans ces entreprises. Les tramways électriques ont été, à leur apparition, l'objet d'un engouement extraordinaire qui, au point de vue de la rapidité de la circulation et de l'élas- ticité du système, est absolument justifié. Leur organisation entraînait des dépenses considérables, et les constructeurs de machines, qui sortaient d'une crise intense, se sont jetés sur ces installations nouvelles avec un empressement qui a eu pour résultat de provoquer une con- currence sérieuse. D'une manière générale, les municipalités en ont profité pour imposer aux concessionnaires des charges exagérées qui ont transformé en affaires médiocres, et souvent mauvaises, des entreprises qui auraient pu être lucratives. Ce faisant, les municipalités étaient dans leur rôle, et on ne peut que les féli- citer d'avoir obtenu pour le public des commodités de transport garanties, pour une assez longue durée, par des contrats avantageux. Mais, il ne faut pas l'oublier, pour être viable une convention doit donner satisfaction aux deux parties qui ont traité; à ce point de vue, il n'appert pas qu'il en ait toujours été ainsi. Sans doute, les sociétés concessionnaires des entreprises de traction ont à sup- porter les conséquences des erreurs qu'elles ont pu commettre dans leurs devis, aussi bien des dépenses d'installations que sur les frais d'exploitation. Mais il semble que, pour assurer la bonne exécution de contrats souvent oné- reux, les municipalités aient maintenant intérêt à donner aux Compagnies de tramways des facilités nouvelles en ce qui a trait aux branches annexes de leur industrie. Qu'il nous soit permis ici, pour mieux exprimer notre pensée, de rappeler ce qui se passe ordinairement dans les installations relatives à l'éclairage au gaz. A la vente du produit principal qui, à l'origine, couvrait les frais d'entretien, d'intérêt et d'amortissement de l'usine à gaz et des canalisations, sont venues s'ajouter les recettes provenant des nombreux sous-produits de l'épuration. Y a-t-il, dans une installation de tramways électriques, quelque chose d'ana- logue aux sous-produits du gaz, et peut-il y avoir supplément de ressources de ce chef? Pour répondre à cette question, nous reproduirons les conclusions formulées au congrès des tramways tenu à Paris en 1900 : (1) Cette note n'a pas paru rentrer assez directement dans la question mise à l'ordre du jour du Congrès de Montauban pour figurer au procès-verbal des séances générales de la session ; elle s'y rap- porte assez cependant pour qu'elle figure comme annexe. E. DRUART ET P. LE ROY. — AVANTAGES DE LA TRACTION MÉCANIQUE 543 La capacité de l'usine est, en général, le double de la puissance nécessaire au service maximum. De cette formule, il résulte qu'une station motrice a en réserve un matériel capable de transformer une quantité considérable d'énergie et de fournir cette énergie sous forme de courants électriques à la tension ordinairement admise, soit 500 volts. Cette énergie est surtout disponible en dehors des jours de circulation intense, c'est-à-dire en semaine, et l'annexion d'un service qui viendrait en faire une consommation sérieuse tous les jours, à l'exception des jours de service maxi- mum, constituerait un emploi particulièrement intéressant, un sous-produit très avantageux. C'est à ce titre que nous signalons la Traction mécanique des marchandises sur les voies ferrées urbaines pour les denrées qui font l'objet du gros camionnage et en particulier pour les charbons. Les Compagnies de Tramways qui préféreraient ne pas adjoindre ce trafic au service des voyageurs auraient toujours la faculté de vendre l'énergie électrique dont elles disposent, tout en réclamant un péage aux concessionnaires du ser- vice des marchandises, ou aux industriels qui emprunteraient les voies de tramways. Nous estimons que les municipalités ont tout intérêt à favoriser cette nouvelle organisation. D'une part, elles assureraient l'harmonie entre le pouvoir central et l'un des rouages principaux de l'organisation municipale, et ce serait au grand bénéfice de leurs administrés; le désaccord entre une ville et un service aussi important que celui des tramways a toujours des conséquences qui finissent par provoquer de vives réclamations de la part du public. De l'autre, les édilités y trouveraient pour leur compte de sérieux avantages, qu'on ne peut mieux résumer que par ces lignes empruntées au rapport du Conseil supérieur du Commerce et de l'Industrie, publié en 1901 : « Les villes, allégées d'une partie des innombrables camions qui font le ser- vice des gares et détériorent les rues, recouvreraient plus d'aisance dans leur circulation intérieure et dans leurs dépenses d'entretien de la voie publique. » La traction mécanique des marchandises sur les voies ferrées urbaines est-elle réalisable ? Est-elle réalisée? Quels sont ses avantages principaux ? Comment peut-elle s'effectuer? La réponse à ces questions se trouve dans deux notices (I) qui n'ont pas été faites pour les besoins de cette cause, c'est-à-dire pour attirer l'attention sur l'état généralement précaire des Compaguies de tramways et pour leur venir en aide; ces brochures étaient écrites avant que cette situation nous eût été signalée et précisée par les déclarations faites au Congrès de Montauban, c'est-à-dire avant que le rapport de M. René Kœchlin sur la traction par trolley automo- teur nous eût fait connaître, avec chiffres à l'appui, les charges exagérées impo- sées, dans la plupart des cas, aux concessionnaires de transports électriques urbains. (1) La Traction mécanique des marchandises sur les voies ferrées urbaines en Allemagne, la voie large et la voie étroite. La Traction mécanique des marchandises sur les voies ferrées urbaines ; son rôle au point de vue de l'utilisation du matériel des Compagnies de chemins de fer. 544 ANNEXE Nous serions heureux si le sous-produit que nous leur apportons peut les aider à rétablir l'équilibre d'un budget souvent difficile à mettre sur pied. JV. B. — Les Américains, gens d'initiative, sans deviser sur la théorie sont passés immédiatement à la pratique. Le Street Raihvay, de juillet, nous apprend qu'un service de marchandises est déjà organisé sur la ligne du Chicago, Har- vard and Geneva Lake Railway, ainsi que sur le Cleveland and Eastern Railway (Ohio) ; sur cette dernière ligne le trafic des marchandises fournit le tiers de la recette totale, sans occasionner de dépense supplémentaire de personnel. CONFÉRENCES M. E. TRTJTAT Docteur es sciences, à Foix. LES EXCURSIONS DU CONGRES DE MONTAUBAN PLAINE DE LA. GARONNE. — VALLÉE DE l'aVEYRON. — VALLÉE DU LOT. — 8 auùl Une des meilleures traditions de l'Association française est bien certaine- ment celle des excursions faites en commun à l'occasion de chaque Congrès. Je me souviens encore de la première tentative de ce genre : c'était à Bor- deaux, il y a déjà longtemps, bien longtemps... plus de trente ans, tout au début de l'Association. Deux excursions furent organisées : l'une nous conduisait à l'embouchure de la Gironde où nous pûmes voir les travaux de défense des passes de la Gironde ; de là, un Decauville avant la lettre, traîné par des mules, nous conduisait à Soulac au milieu des dunes ; l'église ensevelie sous les sables venait d'être exhumée de son tombeau : exemple saisissant de l'envahissen.ent des sables de l'Océan, avant qu'ils ne fussent arrêtés par les plantations de pins. La seconde course nous amena dans la vallée de la Vézère, rendue célèbre par les fouilles de M. Lartet, aux Eysies, à Laugerie, à la gorge d'Enfer nous visitâmes les grottes habitées aux temps préhistoriques par les chasseurs de rennes. Question toute nouvelle alors et qui passionnait à la fois les natura- listes et les archéologues. Tout avait été si bien préparé, si bien organisé que ces deux courses eurent un succès complet, et notre cher secrétaire général M. Gariel débuta là par un coup de maître. Du reste, depuis lors il a continué de même façon, et vous serez tous d'accord avec moi pour dire que c'est à lui qu'est dû, pour la plus grande part, le succès constant de l'Association française. A Montauban, nous devons aussi visiter quelques points intéressants de la région et nous devons parcourir successivement : la plaine de la Garonne, et voir Montech, Caste lsarrazin et Moissac ; puis nous visiterons la vallée infé- rieure de l'Aveyron en passant par Bioule, Montricoux, Bruniquel, Penne et Saint-Anlonin. Enfin une excursion finale nous conduira dans la vallée du Lot, 35 546 CONFÉRENCES de Fumel à Capdenac en nous arrêtant à Bonaguil et Cahors. A Capdenac, nous traverserons la région des Causses pour visiter Figeac, Assier, Rocamadour et le puits de Padirac. Voilà notre programme ; mais le comité d'organisation a pensé qu'il serait intéressant de vous montrer par avance les régions qu'elle vous invitait à par- courir. De cette façon, du reste, ceux d'entre vous qui ne peuvent faire ces excursions vont les faire grâce aux projections, et pour les autres ils auront un avant-goût de ce qu'ils doivent voir plus tard. Je me suis chargé de cette besogne et j'ai fait mon possible pour réunir les photographies de tous ces points ; à ma collection déjà nombreuse, j'ai eu la bonne fortune de pouvoir ajouter des vues que m'ont obligeamment envoyées MM. Fourgous, Laborie et Mathet. I. — Plaine de la Garonne. Votre première sortie se fera en voiture, ce qui vous permettra de mieux voir et apprécier la riche plaine de la Garonne, région fertile essentiellement agricole. A Montech, l'église mérite une mention particulière par son clocher de briques du xv e siècle ; et nous aurons plus loin à retrouver des monuments du même genre qui tous se rapportent à un type tout spécial, et qui reconnaît comme point de départ le clocher de l'église Saint-Sernin, de Toulouse. A Montech se trouve également une des rares usines de la région, la pape- terie de M. Veissière, fondée tout d'abord pour utiliser la paille d'avoine, très abondante autour de Montech, et qui donnait lieu à une importante fabrication de papier blanc pour journaux. Aujourd'hui, le bois a remplacé la paille avec avantage. De là, vous vous dirigerez vers Castelsarrazin, tout en traversant des champs de blé, de maïs, des prairies artificielles, où les riches alluvions de la Garonne donnent encore de bonnes récoltes. Ce qui n'empêche pas propriétaires et paysans de trouver les temps durs et de protester à la fois contre des rende- ments plus faibles, des impôts plus forts, un abaissement des prix de vente de tous les produits agricoles et une élévation des prix dans la main-d'œuvre, par suite de la dépopulation notable de toute la campagne. La grande ville attire par ses séductions nos journaliers, mais je ne sais s'ils ont beaucoup gagné au change; ils ont peut-être des journées mieux payées, mais ils dépensent tout et se trouvent dans la misère lorsque le chômage inévitable survient. Dans nos campagnes, au contraire, la misère est inconnue, le travail ne fait jamais défaut, et le souci du lendemain est inconnu pour le travailleur qui ne répugne pas à la besogne. Au point de vue pittoresque toute cette plaine de la Garonne n'est pas faite pour séduire le touriste ; pas d'arbres, le paysan les détruit sans vergogne, ils tiennent une place inutile ; puis le pays est plat, h orriblement plat, sans la moindre ondulation de terrain. Mais parfois le paysage prend, au contraire, un véritable caractère de gran- deur, lorsque l'atmosphère balayée par les premiers souffles de l'automne, dégage à l'horizon la chaîne des Pyrénées. Au lever du jour, au coucher du soleil surtout, les montagnes bleues apparaissent, en formant une ceinture immense, et rien de plus magique dans les premiers jours de printemps que E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAUBAN 547 les admirables colorations roses, violettes, pourpres que prennent les mon- tagnes encore couvertes de leur blanc manteau de neige. Ici nous sommes à peu près au centre de la chaîne, et dans de rares cir- constances, on aperçoit à gauche le Canigou, à droite le Pic-du-Midi et la Rhune, soit plus de 1.000 kilomètres de montagnes ! Castelsarrazin ne pourra nous montrer en fait de monuments que son église Saint-Sauveur, très fortement restaurée dans ces derniers temps. La tour du clocher est intéressante avec ses créneaux ; elle était reliée aux fortifications de la ville et en formait peut-être le point le plus important. Ici à Castelsarrazin vous aurez à visiter l'importante usine de la Compagnie française des Métaux, fondée en 1876 pour alimenter les cartoucheries du Midi. Elle comprend, en effet, des fours d'affinage pour le cuivre, des lami- noirs, une tréfilerie, ce qui lui permet de produire des planches de cuivre et de laiton, des bandes de maillechort pour enveloppes de balles, des barres et des fils de cuivre et de laiton, enfin de l'étain en feuilles ; tous produits utilisés pour la plupart à la confection des munitions de guerre : 400 ouvriers sont occupés à cette fabrication toute spéciale. Quelques kilomètres seulement nous séparent encore de Moissac, but prin- cipal de cette première excursion. Nous longeons le canal latéral à la Garonne, et nous admirons, par tradition, le pont-canal qui franchit la Garonne ; œuvre importante et qui avait à l'époque de sa construction un mérite tout particulier, c'était là une œuvre hardie, disait-on. Moissac est célèbre, on peut le dire, dans le monde des archéologues, par son église et son cloître, chet-d'œuvre de l'art Roman du midi de la France. La tradition veut laire remonter à Clovis la fondation de l'antique abbaye de Moissac, mais les érudits affirment que c'est Saint Amans, fils d'un duc d'Aquitaine, qui vers l'an 600 édifia le premier un monument religieux à Moissac. Les archéologues, pièces en main, vous diront qu'à Moissac toutes les époques sont représentées, depuis le Mérovingien (âge des Barbares), jusqu'au clas- sique de Louis XIV. Mais les parties les plus intéressantes en même temps que les mieux conservées appartiennent au Roman le plus pur, et les chapiteaux de son cloître de l'an 1000, brûlé en 1188, sont surmontés d'arcades de briques en tiers-point du xin e siècle. Le portail édifié terminé en 1131 est certainement l'un des plus complets et il est le prototype de tous ceux qui se retrouvent encore dans quelques églises du Midi. Je vous montrerai ce portail et ce cloître et je vous laisserai tout le plaisir d'écouter sur place les savantes explications de votre cicérone, mon vieil ami et camarade, le chanoine Pottier ; lui, nous dira l'histoire de Tabbaye et nous en montrera tous les restes. Arrivons donc sur la grande place pour voir l'ensemble de l'église, le porche surmonté d'un affreux toit, véritable éteignoir de mauvais aloi, et cet admi- rable portail. Le porche constitue une véritable tour carrée à deux étages de la fin du xi e siècle; c'est là que Ton trouve pour la première fois dans nos pays (à l'étage inférieur) un essai des voûtes d'ogive; ici, très probablement, l'architecte a été amené à cette forme, non pour faire emploi d'un système architectural, mais pour trouver une méthode de plus grande résistance à la poussée des masses supérieures. 548 CONFÉRENCES Vous n'oublierez pas de remarquer le chemin de ronde avec créneaux qui surmonte cette partie de l'édifice: disposition prise lors du traité de Meaux qui avait amené la destruction des remparts de la ville, et qui obligeait les moines à se défendre chez eux, à fortifier leur demeure. Le portail, que vous ne sauriez trop étudier, est, comme je l'ai dit déjà un type classique; aussi a-t-il été moulé et réédifié au Musée du Trocadéro. En avant a été aménagé un large berceau, dont les côtés ont été richement ornés de sculptures, tandis que sur le parement extérieur s'élèvent deux colonnes mi-engagées dans le mur tt qui sont surmontées de deux slatues; à gauche, vous remarquerez une statue d'abbé portant son nom : BEATUS ROGEIUUS ABBAS, qui dirigea l'abbaye de 1115 à 1131. Le tympan est surtout remarquable, et celui qui frappe tout d'abord par la richesse des sculptures qu'il porte et par leur bon état de conservation. Au milieu, dans le ciel de l'Apocalypse, siège le Christ, flanqué des quatre évan- gélistes; au-dessous, à ses pieds se rangent les vingt-quatre vieillards delà vision de saint Jean. Ce grand panneau est supporté par un large linteau en marbre blanc, formé de panneaux sur lesquels sont sculptées des feuilles d'acanthe. Au-dessous, au milieu un pilier central est formé de trois lions et trois lionnes curieusement entrelacés, et de chaque côté de ce même pilier ont été sculptées les images de deux prophètes. Évidemment ces deux parties, trumeau et linteau, sont d'une époque plus ancienne et ne sont probablement que des rentes de l'église primi- tive utilisés par l'architecte de Roger. Les deux côtés de l'avant-porche portent des arcatures surmontées par une large frise, le tout très historié: à gauche, l'Annonciation, la Visitation, l'Ado- ration des mages, la Présentation, la Fuite en Egypte. A droite, toutes les sculp- tures sont allégoriques et représentent les Vices et tous leurs attributs, la mort de l'avare et un coin de l'enfer; au-dessous de ces représentations terrifiantes, le sculpteur, voulant rasséréner les esprits terrifiés, a représenté la vertu triom- phante dans la parabole de Lazare et du mauvais riche. A côté de cet admirable portail de Moissac, je pourrais vous montrer celui de Beaulieu dans la Dordogne, d'une date un peu moins ancienne, mais de dispo- sitions tellement semblables qu'on peut le regarder comme une imitation véri- table. A Cahors, je vous montrerai tout à l'heure une autre de ces imitations. Le cloître est tout un musée archéologique, aussi un de nos plus éminents artistes archéologues, M. Rupin n'a-t-il pas hésité à reproduire toutes les scènes figurées sur les tailloirs des chapiteaux. Huit piliers en marbre gar- nissent les angles et le milieu de chacun des côtés du quadrilatère régulier que forme le cloître; sur l'un d'eux a été gravée une inscription dédicatoire; les autres sont sculptés et représentent les apôtres et l'abbé Durand de Bredon. Les colonnette?, toutes en marbre, sont tantôt simples, tantôt doubles et accou- plées; enfin 3 chapiteaux surmontent ces diverses colonnes. La faune et la flore symboliques y sont largement représentées, et c'est là un admirable champ d'étude pour celui qui veut connaître le symbolisme attaché par les artistes de ces temps primitifs à telle fleur ou telle espèce animale. Les scènes- histo- riques de l'Histoire sainte sont surtout représentées, et des inscriptions expli- quent les sujets représentés, qui resteraient peut-être lettres mortes pour beau- coup. Et lorsque vous aurez vu Moissac, lorsque vous aurez entendu toute l'histoire E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAURAN 549 de la célèbre abbaye, vous conviendrez avec nous que sa réputation n'est point usurpée. Le chemin de fer nous ramènera à Montauban, d'où nous repartirons bientôt pour visiter la vallée de l'Aveyron. II. — Vallée de l'Aveyron. La région que nous allons parcourir maintenant est bien différente de celle que nous venons de quitter; plus de plaine étendue, monotone, mais une vallée assez large d'abord et qui peu à peu se resserre pour devenir enfin une gorge étroite, bordée de hautes falaises de rochers. Et si les alluvions épaisses qui gar- nissent le bas de la vallée sont d'une extrême richesse, les plateaux calcaires qui la bordent de chaque côté sont quelque peu arides : les causses ou pays de la chaux. La terre, richement colorée par les sels de fer, devient d'un rouge ardent; les bœufs eux-mêmes, changent de couleur : eux aussi sont rouges, comme la terre qu'ils travaillent. Pays pittoresque par excellence, et qui fait le bonheur des artistes; car aux beautés naturelles viennent encore se joindes des ruines pittoresques, aussi intéressantes par leur situation, leur état suffisamment déla- bré, que par les souvenirs qui s'y rattachent. Nous avons quitté la station, léte de ligne, de Montauban pour traverser bientôt le Tarn et gagner rapidement la vallée de l'Aveyron. Peu intéressante pour le touriste, cette première partie du parcours est, au contraire, très digne d'attirer l'attention du géologue; car c'est là un excellent exemple des terrasses anciennes qui bordent nos grands cours d'eau du Midi. L'Aveyron, comme le Tarn, a creusé son lit dan? la masse des dépôts caillou- teux que les phénomènes diluviens postglaciaires ont largement accumulés dans toutes les parties basses de la région. Ici, comme dans toutes, les grandes vallées du bassin sous-pyrénéen, il existe dans ces dépôts deux étages très dis- tincts, deux terrasses, qui appartiennent à l'époque quaternaire; elles contien- nent souvent des restes d'Elephas primigenius. Avec cette faune des grands mammifères se trouvent en certains points limités des instruments de pierre taillée absolument identiques à ceux des localités célèbres d'AbbevilIe et de Saint- Acheul. Mais ici l'homme primitif n'avait pas de silex à sa disposition; il était obligé de recourir aux cailloux du pays, que les dépôts diluviens renfer- maient en abondance, et de choisir parmi eux les fragments de roches dures, quartz et quartzites, capables de donner par éclat des angles vifs et coupants. Cette partie basse de la vallée de l'Aveyron se continue ainsi jusqu'à Montri- coux, point où apparaît le premier ressaut du plateau central, aux couches for- tement relevées, et contre lesquelles viennent s'appuyer les strates horizontales des terrains tertiaires qui comblent le grand fossé creusé entre les Pyrénées et le massif du plateau central. Au point de vue pittoresque, cette plaine unie, aux rares bouquets d'arbres, restes d'une forêt aujourd'hui détruite, manque d'intérêt et nous la traverse- rons à toute vapeur. Cependant, quelques localités ont eu une importance véritable et les archéologues ne me pardonneraient pas de passer sous silence la station gallo-romaine de Cos, célèbre par ses poteries en terre rouge aux ornements délicats; Ardus, tout à côté, semble avoir hérité, mais bien des siècles plus tard, de l'ancienne industrie de Cos; au siècle dernier, une fabrique de faïence prospérait encore à Ardus et ses produits rivalisaient avec ceux de 550 CONFÉRENCES celle de Moustiers : vous en verrez de beaux spécimens au musée, à la phar- macie de l'hôpital et surtout dans la superbe collection de M. Forestié. Signalons encore le château de Piquecos, bâti sur les coteaux de l'Aveyron, d'où il domine la plaine ; aussi il put servir à Louis XIII de point d'observation et de résidence pendant le siège de Montauban. A Négrepelisse devrait se faire notre première station; l'église fort intéressante est flanquée d'un clocher de briques, tour octogonale surmontée d'une flèche, et qui se rattache à cette école toulousaine que nous avons déjà rencontrée à Montech. L'église conserve, dit-on, le cœur de Turenne; il est vrai que le maréchal, seigneur de Négrepelisse, légua à la ville une somme de 6.000 livres pour fonder un hôpital : une inscription rappelle cette fondation et tous les ans, à l'anni- versaire cle l'illustre bienfaiteur, tout le personnel de l'hospice assiste à une messe solennelle célébrée en son honneur. A 1 kilomètre plus avant, l'Aveyron change momentanément de direction, et décrit un angle aigu au sommet duquel se trouve le château de Bioule, l'un des plus intéressants peut-être de la région. C'est là, en effet, que l'on trouve la première mention de l'emploi des armes à feu ; un document conservé dans les archives du château contient,des indications très nettes, son titre seul vous le dira : je traduis (car le document est en langue romane) : « Ceci est l'ordon- nance faite sur la manière dont les gens seront répartis dans les défenses du château de Bioule laquelle fit monseigneur Hugues de Cardaillac et de Bioule, le dimanche des Bameaux, l'an 1346 ». L'on trouve encore, au château, dans ce qui reste de cette époque, l'emplace- ment de batteries élevées à la hâte et défendues par des hourdages en bois et en serre qui semblent avoir été élevés à la hâte pour un siège. A Montricoux, nous abandonnons la plaine, et nous trouvons les restes de la vieille ville fortifiée qui défendait l'entrée de la gorge dans laquelle coule l'Aveyron. Montricoux nous montrera ses vieux remparts, son église au clocher de briques, dernier type de la plaine, et qui ne se retrouve pas plus haut, enfin le donjon du château des chevaliers du Temple, auxquels appartenait Montricoux. Ceux-ci, le 6 janvier 1273, distribuaient les terres aux habitants et leur accor- daient une charte communale. Il semble certain que, loin d'avoir élé un acte de pure générosité de la part des chevaliers du Temple, cette charte de Montri- coux n'était en réalité qu'un traité, un marché passé entre les seigneurs et les habitants. Au pont de Montricoux apparaissent les puissantes assises calcaires des ter- rains jurassiques, et nous ne les quitterons plus. Les sites pittoresques, les rochers les plus abrupts vont maintenant se suc- céder continuellement, et de Bruniquel à Saint-Antonin nous aurons à par- courir une suite non interrompue de paysages charmants, que d'antiques manoirs ou de vieilles cités viendront rendre plus intéressants encore. Bruniquel n'a été connu pendant longtemps que par ses forges qui donnaient des fers au bois de qualité semblable à celle des forges de Norvège ; mais aujour- d'hui elle a un nom dans les annales des études préhistoriques. Peu après Montricoux, la rive gauche se distingue de la rive opposée par ses rochers plus escarpés ; mais à mesure que l'on avance, les pentes deviennent de plus en plus rapides, et au confluent de la Vère et de l'Aveyron, de hautes murailles, aux parois verticales, descendent jusqu'à l'extrême bord de la rivière. E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAUBAN §51 Aussi, malgré l'emploi d'une courbe de 300 mètres de rayon seulement, les ingénieurs ont-ils été obligés de creuser un nouveau lit à l'Aveyron, et de prendre l'ancien pour établir la voie ferrée. Bruniquel est situé au débouché de la vallée de la Vère, et nul exemple de vallée de fracture n'est plus remarquable que celui-ci. A droite et à gauche, les escarpements calcaires portent pour ainsi dire les traces d'arrachement, de bri- sures produites par la fracture, cause première de la vallée. Au pied des escarpements qui supportent le château, des abris sous roche ont donné de très nombreux spécimens de l'âge du renne, et le musée de Mon- tauban contient une fort belle série trouvée en ce point par M. Brun. Plus loin, sur la rive droite, une grotte renfermait également une énorme quantité de silex taillés, de flèches en bois de renne et d'objets gravés; mais tous ceux-ci ont été vendus en Angleterre. Bruniquel était donc déjà habité par l'homme préhistorique, et les chasseurs de rennes trouvaient dans la contrée une abondance prodigieuse de gibier, si nous en croyons les accumulations énormes de débris que contenaient soit les grottes, soit les abris. Le renne, le cerf, le saïga, le bouquetin, l'isard, l'aurochs, le cheval, le mammouth tombaient tour à tour sous les flèches de ces chasseurs intrépides. Non seulement ces différentes espèces ont laissé de nom- breux débris de leurs squelettes, mais leur présence est encore affirmée par les dessins et les sculptures que les artistes de l'époque savaient habilement fabriquer en bois de renne, en ayant pour unique outil un éclat de silex. A côté de toutes les espèces d'herbivores que je viens d'énumérer, se trouvent aussi les grands fauves : lion, ours, hyène, loup, dont les attaques devaient être redoutables. Et cependant l'homme de Bruniquel n'avait, pour se défendre ou pour attaquer ces puissants animaux que des flèches ou des lances armées d'éclats tranchants de silex ou de pointes barbelées, patiemment burinées dans les bois de renne. Les outils ou armes en silex étaient extraordinairement abondants dans toutes ces stations, tandis que la rareté des flèches barbelées indique au contraire, le prix attaché à de pareilles armes, si longues à fabriquer. Bruniquel n'est pas seulement intéressant par sa situation géologique et par ses grottes : la vieille cité, le château ont leurs curiosités à montrer au tou- riste. Si l'on en croit la tradition, c'est à la reine Brunehault qu'il faudrait attribuer la fondation de Bruniquel : Castrum Brunichildis. Le donjon seul pourrait remonter à une époque aussi reculée : c'est une tour carrée, massive et complètement isolée. Les autres parties du château datent du xm e et du xvi e siècles. En face de ce donjon, je ne puis oublier ma première visite à Bruniquel et mes premières photographies de l'intérieur du château. Nous étions alors à l'époque primitive du collodion humide ; j'avais installé dans une cave mon laboratoire et là je sensibilisais mes plaques, puis j'allais en courant faire la pose voulue, et je rentrais au plus vite pour effectuer le développement. Bien heureux quand les poussières, les coups de jour, enfin tous les accidents pos- sibles dans un pareil laboratoire si bien fermé que, pendant que j'opérais, mon camarade de voyage, l'abbé Pottier, bouchait la porte avec le voile noir qui servait à la mise au point. Quelle différence aujourd'hui ? plus rien à faire : « Poussez le bouton, nous nous chargeons du reste », dit une notice d'une Compagnie américaine, qui a inondé l'univers de ses appareils. Il est vrai qu'alors tout mérite disparaît, et 552 CONFÉRENCES aussi toute qualité, car la photographie, quoique devenue abordable pour tous, demande encore bien des connaissances, et braucoup de travail. Mais enfin, aujourd'hui, l'industrie nous livre des plaques sensibles excel- lentes et des appareils parfaits. Qudle révélation ! quelle joie ! lorsque j'eus en main ma première jumelle Carpentier ! et aussi quelles moissons chaque année ! Depuis lors, bien des appareils plus ou moins dérivés, copiés même, ont inondé les magasins de photographie, et cependant et malgré tout, la jumelle Carpentier reste encore le premier des appareils à main, les seuls que le tou- riste puisse employer aujourd'hui. Bruniquel possède encore une partie de son mur d'enceinte, un beffroi et plu- sieurs maisons intéressantes des xrv e et xv e siècles. Nous ne pouvons quitter Bruniquel sans arriver jusqu'à la terrasse du château placée à l'extrême bord du pla'eau rocheux qui surplombe l'Aveyron. Au pied même de la falaise coule la rivière, aux eaux tantôt limpides comme celles d'un torrent des Pyrénées, tantôt rouges de sang quand les orages ont éclaté sur les causses à la terre rouge. En aval comme en amont, la rivière disparaît derrière les escarpements calcaires, au milieu desquels elle doit se frayer un passage, tandis qu'en face du château viennent mourir les dernières pentes des causses, que nous avons déjà aperçus à Montricoux. A droite, enfin, une énorme coupure, aux rives abruptes, livre passage à la petite rivière de la Vère. Au delà de Bruniquel la vallée devient plus étroite; sur la rive droite, des escarpements de calcaire dolomitique simulent de loin des tours, des remparts; à la Madeleine des grottes, sont creusées dans la falaise; elles nous ont donné quelques objets de Page du renne. Enfin ce long défilé s'ouvre de nouveau et au milieu d'un cirque d'une certaine étendue se dresse le château de Penne. Le village et le château, leur nom l'indique, et leurs armoiries parlantes le rappellent, sont placés comme une flèche sur une haute muraille, qui, se déta- chant de la montagne, se projette brusquement dans la vallée. De la puissante forteresse des temps passés, il ne reste plus aujourd'hui que des ruines; mais leur position hardie, leurs vieilles et massives murailles con- servent encore un aspect de puissance majestueuse. Le château de Penne était, en effet, une forteresse imprenable; d'un côté, un escarpement vertical, d'une élévation considérable, le mettait à l'abri de toute attaque, tandis que sur le versant opposé une triple enceinte de murailles le défendait de toute surprise. Il existe encore une partie notable de ce? fortifications, et la pioche des démo- lisseurs n'a pu réussir à entamer les deux énormes tours qui défendent l'entrée principale. Une tour était placée à l'extrême bord du rocher, celui-ci surplombe de tous côtés, et ce qui reste encore de la tour produit un effet des plus pittoresques. Au château de Penne se rattache un souvenir des plu? intéressants et qui est plus qu'une légende : au xui° siècle, Adélaïs de Penne avait été touchée par les chants d'un noble troubadour, Baymond Jourdain, vicomte de Saint-Antonin. Mais la croisade vint mettre un terme à leur bonheur; Baymond partit pour la guerre sainte et fut laissé pour mort sur le champ de bataille. La nouvelle de son trépas parvint à la belle Adélaïs, et celle-ci, ne pouvant supporter sa peine, se réfugia dans un cloître. Baymond guérit de ses blessures et revint, mais pour apprendre qu' Adélaïs venait de prononcer des vœux éternels. A son tour, il se retira dans la solitude, et y serait mort de douleur, si son cœur sensible n'avait trouvé de douces consolations auprès d'une noble dame. E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAURAN 553 Voici (en traduction) une des nombreuses pièces écrites par Raymond Jour- dain en l'honneur de sa dame : Le sombre hiver atlriste la nature, Du doux printemps oubliant les plaisirs, Au fond des bois, privés de leur verdure, Sans amour, sans voix, sans plaisir, Les oiselets tremblent sous la froidure, Et moi dont le cœur amoureux, Aime la plus belle des belles, Comme aux beaux jours des fleurs et des feuilles nouvelles Je chante, j'aime et suis heureux. L'amour ardent qui dévore mon âme, J'en fais serment, ne peut jamais finir, De jour en jour augmentera ma flamme, Et quand viendra mon dernier soupir, J'expirerai, tout entier à ma dame; Absence, différent séjour, Ne peuvent rien sur ma détresse, Et vers les lieux heureux qu'habite ma maîtresse, Mes yeux se dirigent toujours. Créneaux maudits, jalouse citadelle, Qui dérobez chaque jour à mes yeux, Les doux appas, les charmes de ma belle, Mon cœur franchit vos remparts odieux, Et suit les pas d'un messager fidèle; En vain jaloux de nos amours, Parents, amis, voudraient me ravir ma maîtresse. J i les brave comme vos tours. Le village est assis au pied du château, et son énorme donjon paraît encore l'abriter sous sa puissante masse. Celui-ci conserve l'aspect des anciennes villes fortifiées, où le peu d'espace laissé entre les murailles d'enceinte obligeait à des chefs d'oeuvre d'entassement les architectes d'autrefois; aussi, en parcourant la longue rue qui serpente sur le flanc de la montagne, l'artiste trouvera-t-il mille sujets d'études, sans que jamais nulle construction moderne vienne détonner au milieu de cet amas pittoresque de murs en pans de bois, d'encor- bellements fantastiques ou de galeries impossibles, aussi bizarres par leurs formes que par leur mode de construction. A l'extrémité nord du cirque de Penne la vallée se resserre de nouveau, et deux murailles verticales emprisonnent l'Aveyron jusqu'à Cazals. Les rochers prennent ici des teintes puissantes, les bords de la rivière portent des arbres vigoureux, tandis que la montagne, nue dans la plus grande partie de son étendue, laisse à peine la place nécessaire à quelques touffes de buis. Le roc de Biousac forme une immeme muraille absolument verticale, qui mesure plus de cent cinquante mètres de hauteur, et qui se prolonge ainsi sur près de cinq cents mètres de long. Plusieurs fois, affirment les chasseurs du pays, lièvres et meutes lancés sur le causse se sont précipités du haut de cette falaise pour aller se briser sur les rochers au milieu desquels coule l'Aveyron. Casais avait autrefois des mines de fer qui alimentaient les forges de Bruni- quel, mais la pauvreté de ce fer en grains les a fait délaisser depuis longtemps. 5o4 CONFÉRENCES Plus loin nous trouverons une muraille de rochers, assez semblable à celle qui supporte le château de Penne, mais ici, à Brousse, les assises calcaires ont formé une suite de corniches superposées, sur lesquelles les arbrisseaux de toute sorte ont développé une puissante végétation ; un sentier souvent taillé dans le roc vif, l'escalier de cristal, permet de descendre directement du hameau au bord de la rivière. Un peu plus loin, au saut du loup, on peut voir encore les restes d'un pont, construit par les Romains pour faire communiquer les deux camps établis sur la montagne, à droite et à gauche de la vallée. Ces deux points commandent le défilé de Bone, et celui-ci, d'après les antiquaires du pays, serait 1'Uxellodunum de César. Quoiqu'il en soit, le quartier a conservé un nom : Sanctos Festos, corruption du nom de Sanctus Festus, qui remonte à cette époque de l'occupation romaine. Bone est encore un de ces points pittoresques où l'artiste trouvera de nom- breux sujets d'études, car rien n'est mieux disposé pour le peintre que l'abrupt de Bone et la muraille qui le continue, et les rochers sont d'une admirable couleur. Au delà de ce défilé, le pays change de nouveau d'aspect, et, tandis que sur la rive gauche une haute et blanche muraille, le roc d'Anglars, forme un escar- pement long de plusieurs kilomètres, sur la rive droite, au contraire, la mon- tagne n'offre plus que des croupes arrondies, et s'ouvre bientôt pour donner passage à la petite rivière de la Bonnette : c'est la plaine de Saint-Antonin. La vieille cité de Saint-Antonin est située au confluent de la Bonnette et de l'Aveyron; c'est sans contredit le point le plus important de la région; les sou- venirs historiques abondent, et les riches archives de la ville peuvent donner au chercheur une abondante moisson. Pour le géologue, c'est là qu'il convient de faire partir l'exploration des riches dépôts de phosphorites, épuisés aujourd'hui, mais toujours intéressants. Enfin, pour le touriste, Saint-Antonin est le point central de toute une série d'excursions intéressantes, et, chose assez importante, il est facile de trouver à Saint-Antonin chevaux et voitures, en même temps qu'excellent gîte! Nous aurions à vous raconter, si la chose nous était permise par le temps qui nous est limité ce soir, l'histoire mouvementé de cette vieille cité, et nous trou- verions là un merveilleux exemple de ces luttes continuelles de la bourgeoisie contre les seigneurs tout d'abord, contre l'autorité royale plus tard. Saint-Antonin a encore conservé beaucoup de maisons du moyen-âge, et la mode n'a pas encore détruit toutes les fenêtres à colonnettes ou à meneaux Mais l'hôtel de ville mérite une mention toute particulière : ce monument, comme disent les habitants/est un de ces rares spécimens des maisons commu- nales du moyen-âge. Grâce aux restaurations de la Commission des monuments historiques, il est dans un excellent état de conservation. La construction de tout l'édifice est traitée avec un soin extrême; elle est faite de calcaire très fin et très dur, aussi les sculptures sont-elles d'une finesse et d'une pureté remarquables ; tous les profils sont de style excellent et taillés en perfection. L'ensemble de l'hôtel de ville se compose d'un corps de bâtisse à deux étages, soutenus par une série d'arcades ouvertes; le premier étage est coupé dans toute sa longueur par une claire-voie divisée en trois travées par d'élégante s colonnettes. Le second étage est éclairé par trois fenêtres géminées, et Tune d'elles est coupée par une élégante colonne torse. A côté du bâtiment principal E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAUBAN 555 et entièrement unie à lui s'élève une tour qui termine parfaitement l'en- semble du monument. Tout ceci remonterait au xin e siècle. Le bas de l'édifice constituait une sorte de halle ouverte ; le premier étage contenait deux salles : l'une, la salle de la Tournelle, renfermait les archives ; c'est là que se retiraient les consuls pendan t l'élection de leurs successeurs ; l'autre, plus vaste, était la salle royale , elle servait de lieu de réunion au grand conseil ; c'est là que le délégué du roi, lors de sa première visite à Saint-Antonin, à genoux, sans chapeau, prêtait serment, sur le Te igitur et sur la croix, de conserver les privilèges des consuls et des habitants de Saint-Antonin. L'étude des archives montre à chaque pas combien les bourgeois de Saint- Antonin avaient peine à supporter l'autorité royale ; ils aimaient à être maîtres chez eux, et le plus souvent ils ont joui d'une liberté étonnante grâce à l'or- ganisation, je pourrais même dire à la constitution qui les régissait." A Saint-Antonin se terminera notre promenade dans la vallée de l'Aveyron, et il nous reste encore à vous parler de l'excursion finale qui doit nous emporter loin de Montauban et des localités que nous venons de voir. III. — Vallée du Lot. Nous aborderons la vallée du Lot à Fumel, où nous aurons à visiter les hauts fourneaux de la Société métallurgique du Périgord. Les usines impor- tantes de Fumel comprennent une installation de hauts fourneaux, une fonderie de tuyaux, de pièces mécaniques et un atelier de construction pour le matériel des chemins de fer. Elles utilisent le minerai h) droxydé de la région qui contient environ 45 0/0 de fer ; la production de la fonte qui en résulte constitue la spécialité de l'usine, atteint 30.000 tonnes par an et toute cette production est livrée au commerce à l'état de moulages. Une installation fort bien aménagée a mis à profit toutes les découvertes modernes, et donne au travail produit une sûreté de marche qui fait le plus grand honneur aux ingénieurs de la Société. Ici, nous monterons en voiture pour aller visiter l'intéressant château de Bonaguil. Chemin faisant, nous rencontrerons des carrières importantes de ciment, et de grès, celui-ci très employé jusqu'à ces derniers temps pour les meules à battre le blé ; mais la machine a fait mettre de côté ce mode primitif de battage et les carrières ont perdu leur importance. Nous rencontrerons également, sur la route, des charrettes traînées par des bœufs, et qui conduisent à Fumel le minerai exploité à ciel ouvert un peu partout dans le pays. Mais nous voici en face de Bonaguil, dont les ruines imposantes barrent la vallée ; exemple rare à citer, ces ruines ont été achetées par la commune de Fumel, réparées par la Commission des monuments historiques, et enfin affermée, pour le droit de visites à un gardien qui veille à leur conservation. Je ne connais pas, dans notre Midi du moins, d'autre exemple de pareille chose ; en général, les municipalités se désintéressent complètement des choses du passé quand elles ne les détruisent pas. Ici un maire intelligent, secondé par un Conseil municipal non moins intelligent, a fait preuve de bon goût, en même temps que l'affaire était excellente pour les finances de la ville, et les hôteliers 556 CONFÉRENCES et voituriers du pays qui sont appelés tous les jours à recevoir, à transporter les touristes. Le château de Bonaguil date du xv e siècle, et, chose rare, il a été édifié d'une seule traite, ce qui lui donne un caractère d'ensemb'e qui permet de bien caractériser cette époque reculée. Au xv e siècle, en effet, se produit un changement complet dans la manière d'aménager les châteaux, par suite de l'emploi des armes à feu ; mais les formes anciennes ne furent pas abandonnées tout à coup, elles furent d'abord modifiées et appropriées au nouveau système de défense. D'un autre côté, il faut également remarquer que les châteaux de cette époque sont rares, par suite du profond changement qui s'était produit dans les conditions de la vie de tous : grands seigneurs, bourgeois et vilains, et dans la transformation, l'extension considérable du pouvoir royal. Au xii e siècle, les châteaux féodaux étaient de véritables forteresses où les hauts barons défiaient l'autorité royale, et exerçaient autour d'eux un véritable pouvoir absolu. Gens de guerre par excellence, et consacrant tout à lear occu- pation favorite. Puis aux dissensions locales succéda la grande invasion anglaise qui changea complètement les us et coutumes de l'aristocratie ; il fallait défendre le s il de la patrie conlre l'étranger et le grand mouvement national qui en résulta arrêta un moment le développement de l'architecture militaire; il fallait combattre en plein champ, pousser toujours de l'avant au lieu de s'abriter derrière les remparts d'une forteresse. Aussi peu de châteaux furent-ils élevés à cette époque, et, lorsque le calms revint, une profonde modification était survenue dans l'art de la guerre; la pou ire à canon demandait d'autres moyens de dé f ense qu'au temps des arbalètes et autres armes de jet par main d'homme. Bonaguil est l'exemple le plus comp^t de cette époque et, grâce aux savantes restaurations effectuées il donne aujourd'hui une excellente idée de cette curieuse entrée en ligne des armes à feu. Les constructions, édifiées sur un plan qui paraît bizarre tout d'abord, et qui n'est qu'une adaptation à la configuration du sol, s'élèvent sur un rocher dont la pente s'arrête à un escarpement à pic qui a servi de défense naturelle au château. Relié cependant au p^'eau supérieur par une sorte d'isthme naturel, le château est défendu de ce côté par un profond fossé taillé dans le roc ; et la porte principale, établie en ce point, est entourée d'ouvrages qui en rendaient l'accès des plus difficiles. Après avoir franchi le grand pont-levis, et laissé à droite et à gauche le chemin de ronde qui couronne l'enceinte principale, nous entrons dans la cour d'honneur, à l'extrémité de laquelle s'élève le grand donjon. Sa forme est des plus bizarres": en plan, c'est un losange irrégulier, et, vu de loin, il ressemble à un navire étroit. Une plate-forme termine le donjon et pouvait recevoir des pièces de canon, enfin une énorme ceinture de mâchicoulis l'entoure de tous côtés. Au pied du donjon s'élevait le corps de logis destinés aux appartements privés, et celte partie du château demande encore bien des travaux de consoli- dation, mais ils sont aujourd'hui entièrement déblayés. Enfin, en avant, une grande plate-forme permettait d'installer des canons pour repousser une pre- mière attaque. Mais ce qu'il y a d'intéressant à Bonaguil, ce sont les dispositions prises pour E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAUBAN OoT la défense même du château. Et nous laisserons le grand maître architecte, Viollet-le-Duc, nous exposer et nous expliquer les dispositions prises à cet effet. Des combinaisons toutes nouvelles ont modifié l'ancien système défensif : les ouvrages avancés, les plate formes donnent des saillies considérables en avant, qui battent les dehors au loin, et flanquent le château dans tous les points accessibles; puis, au ras de la contre escarpe des fossés, des embrasures pour du canon sont percées à rez-de-chaussée dans les courtines et les étages inférieurs des tours ; les tours elles-mêmes sont à peine engagées pour mieux flanquer les courtines. En examinant avec attention, même de loin, les différentes parties du châ- teau, l'on voit que les embrasures destinées à l'artillerie à feu sont percées dans les étages inférieurs des constructions et suivent la déclivité du terrain de manière à raser les alentours. Les couronnements des tours sont encore tels que ceux du xiv e siècle, mais renforcés, et les merlons des parapets sont percés de meui trières. La transition est ici bien évidente et l'on peut dire avec Viollet- le-Duc, que les architectes militaires de cette époque s'étaient donné pour but : « de battre les dehors au loin, de défendre les approches par un tir rasant des bouches à feu, et de se garantir contre l'escalade par un commandement très élevé, couronné suivant l'ancien système pour la défense rapprochée ». Voilà, allez-vous me dire, bien des considérations à la fois techniques mili- taires, historiques! vous êtes donc architecte, ingénieur, historien! Non, je ne suis rien de tout cela; un simple curieux, un conférencier consciencieux, qui cherche à s'approprier la science des auteurs plus instruits, de façon à en faire profiter ses auditeurs, et rien de plus; et qui trouve encore à mettre à profit ses voyages, non seulement pour son propre plaisir et son instruction, mais pour donner plus de saveur à ses conférences avec projections, à cette méthode à laquelle il cherche à donner le plus de valeur possible. Revenons maintenant à la vallée du Lot et continuons notre voyage. A Puy- l'Évèque, la rivière contourne une longue presqu'île que domine une grosse tour carrée, donjon du xm e siècle. A Luzech, même disposition, mais l'isthme mesure à peine trois cents mètres de large; aussi a-t-il été percé par un tunnel qui donne passage à un canal qui permet aux bateaux d'éviter le long détour que fait la rivière. Ici encore, cette configuration a fait croire à Uxellodunum. Voici le château de Mercuès, résidence des évêques de Cahors, et qui renferme de fort intéressantes tapisseries et une collection des portraits des évêques qui se sont succédé à Cahors. Enfin, nous voici dans la capitale du Quercy ou du Cahorsin, l'antique pays des Cadurques de César. Ici encore, le Lot forme une longue presqu'île sur laquelle la ville à été édifiée. Le pont Valentré qui donne accès dans la ville, véritable joyau archéologique comme l'écrivait Michelet, a été commencé au mois de juin 1308 et ne fut ter- miné que longtemps plus tard. Mais, dans le peuple, le pont Valentré s'appelle le pont du Diable et la légende rapporte l'histoire que voici. L'architecte ne pou- vait arriver à mener à bien son œuvre; il avait beau s'évertuer de toutes laçons, le pont n'avançait pas; désespéré de ses insuccès et voyant sa réputation perdue, il fit appel à Satan et conclut un pacte avec le roi des enfers. Il lui donna son âme, car le diable ne demande jamais que cela, à la condition que lui, Satan, ferait absolument tout ce qu'il lui ordonnerait de faire. Dès lors les travaux 558 CONFÉRENCES marchèrent avec une rapidité vertigineuse : dans le jour Satan apportait des masses de matériaux, et, comme les ouvriers ne pouvaient arriver à les utiliser dans la journée, Satan avec ses noirs ouvriers, bâtissait pendant la nuit. Bientôt les travaux touchèrent à leur fin et le pauvre architecte voyait le moment où il faudrait tenir parole et livrer son âme au diable. Mais, s'il n'était pas Gascon, l'architecte n'en était pas moins un madré Cadurque, et voici ce qu'il imagina de faire. Un beau matin il ordonna au diable d'apporter de l'eau aux maçons qui terminaient la grosse tour, et cela en se servant d'un crible. Il ne put y réussir, il avait beau voler le plus rapidement possible avec ses larges ailes, la tour était si haute qu'il ne restait plus une goutte d'eau dans le crible lorsqu'il arrivait en haut. « Tu m'as joué, dit-il, je suis vaincu, mais je te jouerai un tour de ma façon », et d'un coup d'aile il écrasa le haut de la tour. On répara aussitôt la brèche ainsi faite par Satan, mais le lendemain elle existait de nou- veau, et jamais il ne fut possible de boucher ce trou sur lequel se voyaient les griffes de Satan ! L'architecte moderne qui a exécuté les travaux de restauration a été plus heureux, il a comblé la brèche, mais, pour conserver le souvenir de la tradition, il a fait sculpter sur la pierre le profil du prince des ténèbres ! Ce pont, composé de six arches, est défendu par de puissantes tours dans les- quelles ont été aménagées des portes, qui étaient défendues par des herses, et de lourds ouvrants en chêne. Des hourds en pierre couronnent les tours et leur donnent une physionomie toute spéciale. Tel quel, le pont de Yalentré est un merveilleux et unique exemple de ces ponts fortifiés qui défendaient l'approche des villes importantes. Tout à côté jaillit de la falaise rocheuse une source abondante, la fontaine des Chartreux, qui alimente la ville d'eau potable excellente. Utilisée dès l'occupation romaine, source de Divona, le naissant de Cahors est un exemple de la venue au jour de ces rivières souterraines qui traversent les causses calcaires delà région, et que notre ami Martel étudie avec passion. L'occupation romaine avait laissé de nombreuses traces au pays des Cadurques, mais elles ont disparu peu à peu; et il y a seulement quelques années que des ruines importantes, d'un cirque ont été démolies. Dans un jardin, l'on peut voir encore ce que l'on désigne sous le nom d'Arc de Diane, et qui n'est qu'une ar- cade d'un édifice important, de thermes probablement. Une enceinte fortifiée protégeait la ville du côté de la montagne, elle subsiste en grande partie; la porte Saint-Michel sert aujourd'hui d'entrée au cimetière, et non loin se trouve un fragment charmant, admirablement restauré dans ces derniers temps, la porte de la Barbacane, qui servait de corps de garde à la porte de Paris, monument du xv e siècle, plus récent que les remparts qui avaient été réédifiés au sièc'e précédent. La cathédrale est un édifice intéressant et dont les parties les plus anciennes remontent au xi e siècle, tandis que d'autres ont été souvent remaniées dès le xiv e siècle. On est frappé tout d'abord en entrant, nous dit M. de Saint Paul, en dépit des degrés nombreux qu'on est obligé de descendre, de l'aspect imposant et des nobles proportions des coupoles qui recouvrent les deux travées de la nef; le chœur lui-même, quoique d'époque différente et bien que l'on doive regretter l'absence d'une grande abside flanquée d'absidiales, comme dans les églises simi- laires de la région, est d'un beau caractère et remarquable par l'étendue des surfaces ajourées. Les deux coupoles sur pendentifs sont des plus anciennes; elles sont inscrites E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAURAN dans quatre arcs légèrement ogivaux, forme cependant qui se rattache encore à la période romane, et ce fait est absolument spécial aux églises du Midi. La porte Nord est tout au moins aussi intéressante; et elle nous rappellera celle si remarquable de Moissac. C'est un spécimen remarquable de l'art du xn e siècle. Remarquons tout d'abord les assises alternées en matériaux noirs et blancs, qui forment, à l'intérieur de la baie, les côtés des pieds-droits, décorés, en outre, de trois arcades s'appuyant sur des colonnettes couronnées de chapiteaux historiés des plus remarquables. Entre les colonnes, d'énormes rosaces, d'une saillie considérable, ne laissent pas un point de la surface sans décoration. A l'intérieur, un cordon saillant qui fait le tour de l'arcade ogivale est décoré de personnages se livrant à des exercices divers ;"on remarquera, en outre, un chas- seur poursuivant un cerf tombant dans des filets, deux guerriers protégés par des boucliers pointus, se combattant à coups de massue; des forgerons qui fer- rent un cheval, etc., etc. Le tympan était soutenu à l'origine par un linteau en marbre ou pierre dure, comme à Moissac, à Beaulieu; il repose lui-même sur un double trumeau, qui, étant venu à céder, a été consolidé par deux arcades cintrées d'un âge beaucoup plus récent. Le bas-relief du tympan, formé de plaques de pierre calcaire encastrées dans une arcade ogivale, offre deux compositions distinctes : au centre et dans a partie supérieure, le Christ dans une auréole, accompagné d'anges nombreux; puis, de chaque côté, deux compartiments où est représentée l'histoire de saint Etienne. Au-dessous, et sur une même ligne, douze personnages, parmi lesquels on reconnaît saint Pierre, aux clefs qu'il porte à la main, et la sainte Vierge qui occupe l'arcature médiane. La porte principale mériterait aussi de nous arrêter, la porte du levant égale- ment, mais nous avons encore à visiter le cloître. Celui-ci, construit à côté de l'église, nous donne toutes les brillantes décora- tions du gothique flamboyant; il a été élevé de 1494 à 1509. Mais ce qui caractérise encore mieux Cahors, ce sont les détails charmants que l'on rencontre dans les rues étroites de la vieille ville, la rue de l'Univer- sité, suite d'arcades qui relient les deux côtés; le collège Pélegry à la porte gothique, et qui remonte à 1364 ; la maison de Henri IV de la fin du xv e siècle. Enfin de nombreuses fenêtres à meneaux historiés de la Renaissance donnent à l'archéologue la satisfaction de voir que notre Midi possède, lui aussi, de beaux exemples de cette artistique période. Et tout à l'heure dans la même région, nous trouverons à Assier un admirable morceau, église et château surtout. A côté de tout ceci, n'oublions pas le côté pittoresque, et, si nous cherchons un peu, nous trouverons les plus jolis coins que le peintre et le photographe puissent rêver : les uns sans nom, les autres, au contraire, munis d'appellations bizarres, et qui ont quelquefois une saveur de haut goût, dans le genre gaulois, telle la « Boto de la pissairo ». Des boulevards, bordés de platanes, traversent la ville et conduisent aux promenades. Sur l'une d'elles s'élève le monument Gambetta, né à Cahors : statue et bas-reliefs remarquables du célèbre sculpteur toulousain Falguière. Il y aurait encore à vous montrer bien des choses : le Pont-Neuf de 1251, le pont Louis-Philippe plus récent, la tour des Pendus, le château du Roi, et bien d'autres choses encore, mais le temps nous presse et nous reprenons notre course pour remonter le Lot. Ici, la vallée devient plus resserrée, tout en s'ouvranl de temps en temps 560 CONFÉRENCES pour former des petites plaines aux riches alluvions ; c'est le pays où l'on cul- tive le chanvre, qui remplace ici complètement le lin. A Saint-Géry, les rochers portent les traces d'anciennes habitations fortifiées creusées, on ne sait trop à quelle époque, et auxquelles on ne pouvait arriver que par des échelles. Nous croisons le château de Conduché, du xvi e siècle, pour arriver à Saint- Cirq Lapopie, aux maisons anciennes et dont les rez de-chaussée sont occupés par des tourneurs de robinets en bois, spécialité de la localité. Le défilé des Anglais a été creusé dans le rocher pour donner passage à la route de voitures ; au-dessus, existent encore des habitations creusées dans le roc et fortifiées. Sur la rive gauche, s'élève le château de Cénevières, qui renferme de belles tapisseries de haute lisse du xvi e siècle. Larnagol. inconnu il y a encore quelques années, a été célèbre chez les phosphatiés (pour employer l'expression du cru), par son riche gisement de phosphate de chaux à peu près épuisé aujourd'hui. Cazave, entouré par un boulevard circulaire, qui a remplacé les anciens rem- parts et qui conserve encore son château et une vieille tour. La vallée se resserre et la voie a souvent entamé le rocher pour trouver la place nécessaire; à Larroque-Toirac, signalons une église fortifiée fort curieuse et arrivons enfin à Capdenac, point de croisement des lignes de Toulouse à Brives et de Rodez à Agen. IV. — Région des Gausses. La gare de Capdenac est établie au pied d'une haute muraille calcaire qui supporte le village fortifié du moyen âge qui aurait succédé à l'IIxellodunum de César. Mais ce n'est pas encore là qu'aurait été ce dernier refuge des Gaulois. Cependant, l'on montre encore la fontaine de César, à laquelle on descend par un escalier de cent trente marches, mal entretenue aujourd'hui, mais encore défendue par des murailles percées de meurtrières. Le Lot sépare la gare du rocher ; traversons la rivière et prenons ce sentier de César qui nous conduira au pied des murailles. Une vieille porte, assez bien conservée, nous donne entrée dans la ville, et nous arrivons devant le château de Sully ; là s'était, en effet, retiré le célèbre homme d'État ; mais il n'existe plus de sa demeure que des restes insignifiants et une tour : la tour de Sully. De là, nous apercevons à nos pieds les voies ferrées qui viennent se croiser dans la gare ; elles conduisent à Toulouse, à Rodez, à Cahors, à Aurillac, à Paris. Figeac, éloigné seulement de quelques kilomètres, nous arrêtera quelques instants; nous traversons la rivière du Celé et, pénétrant en ville par le canal des Moulins, nous aurons à admirer les vieilles maisons romanes du xn e siècle, de la rue Hortabadial et du square du Lycée, sans négliger en route une porte renaissance, richement ornée de sculptures en marbre blanc. Sur une éminence dominant la ville, i;ou> aurons à visiter la curieuse église de Notre-Dame du Puy et le grand rétable en bois du maître-autel qui a été édifié en 1696. De la terrasse de l'église, nous embrassons d'un coup d'oeil la ville tout entière ; avec une lunette, nous pouvons voir les aiguilles de Figeac, obélisques placés aux quatre points cardinaux sur les montagnes qui entourent la vieille Porche de l'abbaye de Moissac Cloître de Moissac Château de Bruniquel k£& ?s Penne Entrée du château de Penne \uth Jâ ■ « f ïï -VtMlj Bf^Ljgi ^fcaM&jjfa '.■■■,: 3P)?1 KrrlinmyB ^Pr^BfcjPf j Donjon de Penne Hôtel de Ville de Saint-Antoniii Une vieille rue de Saint-Antonin ' Château de Bonaguil Pont Valentré, à Cahors Cloître "de Cahors Château d'Assier Maison romane à Figeac ■i Rocamadour E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAURAN 561 cité ; mais je ne saurais vous dire exactement quelle était la destination de ces monuments : bornes de l'enceinte donnant le droit d'asile, ou bien signaux destinés aux pèlerins qui trouvaient l'hospitalité dans la vieille abbaye de Figeac. A nos pieds, la ville et ses curieux bahuts de cheminées de pierre qui ornent les toits des maisons du moyen âge, l'église Saint-Sauveur, et la pyramide élevée en l'honneur du célèbre égyptologue Champollion, originaire de Figeac. Au delà du bassin de Figeac. la voie commence à s'élever insensiblement, et, après avoir franchi le viaduc de Ceindau, elle atteint le grand plateau calcaire, qui sépare la vallée du Lot de celle de la Dordogne et que l'on désigne dans le pays sous le nom de Causse de Gramat. Pays au sol rocailleux, aux terres rouges, aux champs séparés les uns des autres par des murailles en pierres sèches, et qui atteignent souvent une énorme épaisseur, car elles ont un double but : celui de former une clôture et de débarrasser le sol des pierres qui l'encombrent. Des moissons chétives, des pâturages peu abondants, des chênes rabougris, voilà ce que le voyageur aperçoit seulement ; mais ces terres rouges donnent une autre récolte, et celle-ci a une certaine importance : celle des truffes, et Gramat fait, de ce chef, un commerce important. Nous voici à Assier, et de la gare nous apercevons déjà une église impo- sante, au clocher élevé ; et au-dessus des maisons du village apparaissent les tours du château. Le château d'Assier est un des spécimens les plus intéressants de cette époque de la Renaissance, qui fut en quelque sorte personnifiée dans cette région du Sud -Ouest par le sculpteur Bachelier; à lui serait dû le château d'Assier, si nous en croyons certaine tradition. Telles qu'elles sont aujourd'hui, les ruines de cette splendide demeure sont du plus merveilleux effet, et je me rappelle encore l'impression que j'éprouvais lorsque, au détour d'une rue du village, je me trouvai subitement en face de de cette façade, à demi effondrée, que surmonte encore une de ces lucarnes élégantes de la Renaissance, et flanquée, à droite et à gauche, de deux tours bien différentes d'allure: l'une énorme, basse et qui porte encore à son sommet une rangée de mâchicoulis ; l'autre svelte, élevée, encore protégée par son toit aigu et conservant les traces de deux rangées de consoles qui devaient former une sorte de ceinture du plus gracieux effet. Et au milieu de ces murs noircis par le temps, une végétation folle ; les feuilles dorées par les premiers froids de l'automne donnaient à tout l'en- semble cette sensation des ruines, de l'abandon et des gloires passées que le temps dévore peu à peu, mais qu'il embellit, qu'il poétise, afin de faire oublier son inflexible action. Le château d'Assier porte sa date 1546 ; il a été construit par Galliot de Genouillac, « grand écuyer très bon dit Brantôme, et très sage capitaine de son temps». Le roi Charles VIII le prit à Fornoue pour un de ses preux ; et il était à Pavie avec François I er ; il était alors grand maître de l'artillerie. A la suite de ses brillantes campagnes, il fit édifier une splendide demeure à Assier ; et de cet immense château, il ne reste aujourd'hui qu'une aile, les trois autres côtés ayant été démolis à la fin du siècle dernier, les propriétaires d'alors trouvant trop coûteux de l'entretenir. Voici le donjon, haute tour éventrée qu'un lierre immense embrasse étroite- ment, pour l'empêcher de choir; à l'angle opposé, la tour des Archives, vide 36 562 CONFÉRENCES aujourd'hui malheureusement ; et voici comment les archives d'Assier ont été détruites. La famille d'Uzès, descendant, par les iemmes, des Galliot, avait vendu le domaine d'Assier à M. Murât de Montai', et celui-ci avait exigé que les archives d'Assier lui fussent délivrées ; mais lors de la démolition du château, elles avaient été transportées à Uzàs. Elles furent donc chargées sur des mulets et expédiées à Assier ; malheureusement, ce convoi avait à traverser Figeac, et il entrait en ville en pleine tourmente révolutionnaire ('1793). Les patriotes de l'endroit, en voyant cette file de mulets pesamment chargés, eurent quelques soupçons et ils voulurent voir ce que renfermaient ces ballots. Quelle ne tut pas leur fureur en trouvant des parchemins, souvenirs de l'infâme despotisme! Aussitôt vu, aussitôt décidé, et de toutes ces archives il fut fait un immense feu de joie sur la place de Figeac ; et voilà comment la tour des Archives à Assier est vide aujourd'hui. L'aile du château qui reste encore, et qui venait d'être attaquée par les démo- lisseurs lors de l'achat de M. Murât, nous donne une idée assez, exacte de la richesse de décoration de cette somptueuse demeure. Au premier étage, au-dessous de la corniche qui surmonte encore les murailles, règne une litre ornementée de la façon la plus heureuse par des attributs guerriers et surtout des canons ; quelques-uns montrent les flammes qui sortent de leur bouche et le boulet qui s'en échappe. Du côté du village, une porte monumentale est surmontée par une niche dans laquelle était placée une statue équestre de François I er ; au côté opposé, une autre porte du même genre s'ouvre sur la cour intérieure ; plus loin, une porte basse, surmontée de la salamandre, donne entrée sur l'escalier, sculpté par la main des fées d'orne- ments ravissants, du style le plus pur. Mais, si nous pouvons avoir une idée de la richesse de décoration du château d'Assier, par ce qu'il en reste encore, nous ne pouvons, à première vue, nous rendre compte de l'étendue énorme de cette construction ; l'on peut cependant suivre le tracé des murs, et en nous aidant d'une restauration donnée par le baron Taylor dans son Voyage en France, je pourrai mettre sous vos yeux cette demeure célèbre telle qu'elle était encore «m 1780. Les dépenses considérables faites par Galliot avaient excité au plus haut point la jalousie des courtisans, et Brantôme nous rapporte à ce sujet un curieux incident entre le roi et son grand écuyer. Galliot avait, pour ainsi dire, donné prise à ces accusations, car il avait pour devise, et nous la retrouvons sur les murs du château d'Assier : IEME FORT UNE (J'aime fort une) ; mais fortune, dont les médisants formaient un seul mot, était au contraire séparé, et Galliot avait toujours conservé un tendre sentiment pour une fort grande dame, j'aime fort... une; et celle-ci n'était autre, paraît-il, que la mère du roi, la duchesse d'Angoulème. Le château d'Assier, un peu trop abandonné peut-être, vient d'être classé de nouveau parmi les monuments historiques, et avec le concours du propriétaire actuel M. Murât de Montai, la Commission vient d'entreprendre les travaux de consolidation nécessaire, et de réédifier la toiture aiguë qui complète admi- rablement les constructions encore conservées. A côté de son riche manoir, Galliot fit élever une église qui, elle, au contraire, a été préservée de toute ruine, et c'est elle que nous avons aperçue de la gare. Ici encore, l'architecte a répété le genre d'ornementation que nous avons trouvée au château, et une litre couverte d'ornements en demi-relief règne tout autour de l'église, représentant les faits d'armes de Galliot : canons pas- E. TRUTAT. — LES EXCURSIONS DU CONGRÈS DE MONTAURAN 563 sant les Alpes, canons faisant feu, etc. A l'intérieur de l'église, nous avons encore à voir le tombeau de Galliot ; un soubassement en pierre porte la statue couchée de Galliot ; il est revêtu d'une robe de fourrure ; au-dessus, un grand bas-relief représente le grand-maître de l'artillerie revêtu de son armure, à côté d'un canon. Nous quittons à regret le château dAssier, car tout serait fait pour nous y retenir, l'intérêt qui s'attache à ses belles ruines, et l'affabilité charmante de M. Murât. A Rocamadour, nous sommes encore en plein moyen âge, mais dans des temps beaucoup plus anciens. L'antique sanctuaire aurait pour origine première le tombeau de Zachée. Mais le côté pittoresque est ici de premier ordre, et l'on ne peut se faire une idée exacte du site de Rocamadour, et de tout l'imprévu qui attend le visiteur. Au milieu de cette aride plaine du Causse, on se trouve tout à coup, sans que rien puisse le faire prévoir à l'avance, au-dessus d'un profond ravin, aux bords taillés à pic. D'énormes rochers aux sombres colora- tions dominent le petit ruisseau du Lauzon qui coule au bord de cette étroite fissure ; et c'est au flanc de ces rochers que sont venus s'accrocher la rue étroite du village, ses portes fortifiées et les douze ou quinze chapelles qui se groupent autour de l'église principale. Ici, tout est ou était ancien à mieux dire, les portes, les maisons, les églises, les logements des chanoines ; enfin cet inter- minable escalier que les pèlerins fervents gravissent à genoux. Le tout forme un assemblage bizarre qui n'avait son pareil qu'au mont Athos. Le pèlerinage de Rocamadour est le plus ancien de France et les plus illustres visiteurs sont venus prier Notre-Dame de Rocamadour. Cest d'abord Roland, qui vint avec son oncle en 778, et légua à la sainte Vierge une somme d'argent égale au poids de son épée Durandal. Cette épée vint également à Rocamadour après le désastre de Roncevaux, et on la voit encore fichée dans la muraille du parvis. Simon de Montfort, de terrible mémoire; saint Louis; Louis XI; sans compter les souverains d'Espagne: Alphonse IX, roi de Castille ; Sanche VII, roi de Navarre, et nombre d'autres personnages. Aussi les richesses accumulées clans le sanctuaire étaient-elles immenses, et pendant les guerres de religion, les bandes qui parcouraient le pays, sous pré- texte de réforme religieuse, eurent-elles un riche butin à enlever lors de la prise de Rocamadour. Aujourd'hui, le pèlerinage cherche à reprendre son ancienne splendeur, et malheureusement pour l'archéologue, pour l'artiste, un effroyable vent de res- tauration remanie, refait, repeint tout, et enlève à cet ensemble son parfum d'antiquité, et lui enlève, en somme, la plus claire partie de son cachet. Une dernière course en voiture nous conduira au puits de Padirac, et nous descendrons sans peine dans le gouffre, grâce à l'escalier en fer que notre ami Martel a fait édifier. Au bas, nous prendrons place sur des barques, et nous naviguerons sur la rivière souterraine, tout en admirant cette merveille natu- relle. Ici prendront fin nos explorations, ici se terminera la tâche que j'avais entre- prise, trop heureux si je vous ai donné un avant-goût suffisant de tout ce que vous allez voir ; trop heureux si, en quittant notre pays, vous en conservez un bon souvenir. 564 CONFÉRENCES M. Stanislas MEUNIER Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. LES ERUPTIONS VOLCANIQUES A PROPOS DU RÉCENT DÉSASTRE DE LA MARTIMQI — 13 août — Mesdames, Messieurs, Quand, au mois de mai dernier, l'aimable secrétaire de votre Conseil, mon ami, M. Gariel, me fit la surprise de me demander de venir ici vous exposer l'état actuel du problème volcanique, j en ai éprouvé une sincère satisfaction et j'ai accepté avec empressement l'honneur qui m'était offert. Il s'agit en effet d'une question qui ne saurait laisser personne indifférent et qui vient même de s'imposer à l'attention de tout le monde; — et il s'agit en même temps d'un chapitre de la science qui semble enfin sorti de la période des suppositions gratuites pour entrer dans celle de la théorie rationnelle. A ces divers titres, je ne désespère pas de vous intéresser par un résumé débarrassé des détails trop techniques et que je ferai court pour ne pas vous fatiguer. A l'annonce d'une catastrophe comme celle de la Martinique, nous éprouvons presque simultanément deux besoins aussi impérieux l'un que l'autre : le pre- mier est de venir au secours des victimes, de réparer le désastre dans la mesure du possible; l'autre est de nous rendre compte de ce qui s'est passé : peut-être dans l'espoir de trouver quelque procédé préservateur pour l'avenir; à coup sur pour la seule satisfaction de savoir. Et c'est évidemment l'une des caractéristiques les plus élevées de l'espèce humaine que cet appétit de science qui ne la quitte jamais, même dans les moments les plus graves, et qui ne saurait être aucunement diminué parce que derrière cette soif d'apprendre se glisserait plus ou moins ouvertement le désir de préciser (pour les conjurer) les mauvaises chances qui peuvent de nouveau nous menacer. Un événement comme celui de la Martinique nous frappe avant tout par sa soudaineté : des milliers d'existences sont détruites presque instantanément et c'est même à tort qu'on a comparé la calamité au passage de quelque grand capitaine: Dieu merci, le plus grand de tous n'a jamais eu encore dans le mal une puissance comparable. Dans l'intensité d'une semblable catastrophe, on arrive à comprendre le ver- tige de certaines âmes qui, ne sachant plus à quoi se rattacher, font intervenir comme explication du désastre des causes surnaturelles. Le curé de la petite église de Morne-Rouge, le P. Mary n'hésita pas, sur le moment même à faire de l'événement une punition directe du Ciel, réprimant à Saint -Pierre le STANISLAS MEUNIER. — LES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES 565 « Satanisme » qui y aurait été florissant. Un journal des plus répandus, le New York Herald, a consacré un long article illustré dans son numéro paru à New- York le 13 juillet, à une interview du P. Mary et à une description de tous les crimes qui auraient déchaîné la vengeance céleste. Mais, pour en revenir aux faits, s'imagine-t-on l'horreur qui a dû angoisser les habitants de Fort-de-France qui, le 8 mai, étaient suspendus au téléphone de Saint-rierre, recueillant les impressions, les appréhensions et aussi les espé- rances de leurs parents et de leurs amis et qui, tout à coup, sans transition, ont trouvé les appareils absolument et définitivement muets? On a donné récemment dans un théâtre une pièce qui fit sensation à cause de l'impuissance, au moment de l'assassinat des siens, d'un témoin téléphonique du crime. Mais combien la réalité ne s'est-elle pas montrée ici plus dramatique que l'imagination humaine ! Il y a de l'une à l'autre la distance de l'Iliade à un fait-divers. Et combien les scènes de désolation n'ont-elles pas dû prendre une acuité toute spéciale de la suavité même du cadre où elles se déroulaient ! C'est l'enfer tout à coup déchaîné dans le Paradis terrestre : sentiment bien voisin de celui qu'ont dû éprouver, en l'an 79 de notre ère, les contemporains de Pline à la nouvelle de l'éruption du Vésuve, ravageant inopinément une région enchante- resse entre toutes. Il se trouve en effet, par la nature même des choses, et à moins qu'une influence climatérique ne s'y oppose expressément, que les pays volcaniques sont doués d'un charme exceptionnel. Les matières rejetées par la convulsion souterraine et dont la projection sème la mort et la ruine autour d'elles, jouissent d'habitude, une fois refroidies, des propriétés les plus fertilisantes. Les jardins de la Somma formaient les dignes pendants des plantations de la Martinique et ils tiraient comme elles le luxe de leur végétation des causes mêmes qui devaient amener leur ruine. Située vers le milieu de l'élégante guirlande de Iles Sur-le-Vent, à 110 kilo- mètres au sud de la Guadeloupe, la Martinique s'allonge du N.-O. au S.-E. sur 94 kilomètres. Une crête montagneuse qui en forme comme l'épine dorsale, présente plusieurs sommets dont le plus septentrional, la Montagne Pelée, avec ses 1.350 mètres, est trop connue maintenant de tout le monde. On la voit, cette Montagne Pelée, sur ce joli panorama de Saint-Pierre dont je dois la communication à M. Cicéron, sénateur de la Guadeloupe : elle domine la ville qu'elle devait détruire et dresse vers le ciel son cône composé de la même roche que les principaux sommets de la Cordillère et qu'on désigne sous le nom d'andésite. A son sommet était un petit lac que le premier effet de l'éruption a été de tarir. C'est non loin de cette montagne si funeste que se présente le Morne Rouge dont une photographie nous remet le charme sous les yeux : les citadins, vivant dans un printemps perpétuel, s'y donnaient, par un changement d'altitude, l'illu- sion bienfaisante d'un renouvellement de saison. Au sud de Saint-Pierre, se dresse le Piton du Carbet dont une projection vous montre la forme : on lui voit plusieurs sommets dont le plus haut s'élève à 1 .207 mètres. Tout à fait dans le sud de l'île se dresse le Piton Sainte-Luce, bien remarquable, comme le montre une projection, par la hardiesse de sa forme. Et il y a dans le pays bien d'autres reliefs, comme le Piton Balata, le Piton Pierreux, le Piton de 566 CONFÉRENCES Vauclair, le Morne Saint-Gilles et le Morne Diamant. Tous sans exception sont essentiellement volcaniques. J'entendais récemment cette remarque que la Martinique serait un pays parfait si elle n'avait pas ses volcans. Cette appréciation n'est pas réfléchie, car s'il n'y avait pas de volcans, la Martinique n'existerait pas. C'est à la nature volcanique aussi de sa terre végétale, que l'île doit cette végétation luxuriante dont vous avez un spécimen sur l'écran et qui vous montre les épais fourrés de manguiers, de cocotiers, de bambous, de cannes à sucre et de cycas qui donnent à cette flore tropicale un caractère si particulier. C'est encore à la nature volcanique des roches constitutives du sol que tant de points de la Martinique doivent le pittoresque de leurs paysages. Voici comme exemple une vue de la grande Cascade de Saint-Pierre, où la fraîcheur des ondes venait tempérer si agréablement la haute température des jours d'été. Auprès de Fort-de-France, la rivière Didier, dont voici le portrait, continue de faire de la vallée qu'elle arrose une des régions les plus exquises du pays. Et voici, pris sur la route du Prêcheur, un paysage bien caractéristique, où la végétation intense abrite de son ombre épaisse des escarpements de roches volcaniques. On pourrait même retrouver l'influence volcanique dans les traits les plus caractéristiques des villes, et d'abord dans l'aspect des habitations, à cause des matériaux spéciaux qui entrent dans leur construction. C'est avec un art infini qu'on avait su mélanger les jardins aux maisons, de façon à rafraîchir en même temps qu'à assainir l'atmosphère. Cette vue, prise dans le quartier de l'Inten- dance, est caractéristique à cet égard. Et c'est avec un sentiment poigaant, où se mêle l'ironie des choses, que nous pouvons regarder cette vue de la Maison de Santé de Saint-Pierre, où personne n'est resté vivant. Dans les villes, l'orientation des rues est ordonnée par rapport au soleil et la fraîcheur est abondante dans l'ombre habilement ménagée. Cette vue de Fort- de-France fait bien entrer dans la vie citadine de l'île, et à côté vous verrez un point de Saint-Pierre, la rue d'Enfer, qui devait subir un destin si cruel. La voici de nouveau, sous un aspect plus vivant encore, avec les promeneuses négresses qu'on y côtoyait à chaque pas. Et c'est dans ce milieu si calme, quoique fort actif, dans cette région si pittores- que que, le 8 mai dernier, s'est produite l'épouvantable catastrophe. Oue direz - vou-s du courage d'un photographe de Fort-de-France, M. Cunje, qui, dès le 10 mai et, on peut le dire, au péril de ses jours, est allé prendre avec son objectif une série de documents de la plus haute valeur? Je suis bien heureux, grâce à la bienveillance de M UK ' Cunje. qui habite Paris, de pouvoir vous faire partager l'émotion que produisent ces belles photographies prises à l'instant, dans les rues encore fumantes et remplies encore de cadavres ; et vous me permettrez d'adresser ici à M me Cunje mes bien sincères remerciments. Voici d'abord une vue de la Montagne Pelée le 10 mai; elle fume et paraît -pleine de menaces qui,vous le savez, se sont réalisées à plusieurs reprises, de façon à renouveler les désastres, si le renouvellement en avait été possible dans un pays où la première éruption avait tout détruit. Un témoin, qui se trouvait à trois kilomètres seulement du cratère au moment du paroxysme, nous a fait le récit de ses observations, qu'on peut lire dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences. D'après lui, la crise si meurtrière ne dura pas plus, de deux à trois minutes. Il vit tout à coup une gerbe de rochers sortir du cratère et se précipiter sur Saint-Pierre. Uq bruit formidable accom- STANISLAS MEUNIER. — LES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES i")67 pagna cette gigantesque poussée et un énorme nuage d'un gris roux descendant jusqu'à terre s'avança vers lui, et tellement sillonné d'éclairs que ceux-ci for- maient, selon sa propre expression, comme un réseau ininterrompu à mailles serrées. C'est l'irrésistible mouvement d'air qui a jeté la ville par terre, et c'est le mélange avec l'air d'une très forte proportion de cendre fine, à la température de 10ÛO degrés peut-être, qui a asphyxié les habitants d'une façon presque ins- tantanée : la supposition des gaz délétères, qui ont pu en effet sortir du sol, est tout à fait superflue pour expliquer la catastrophe. J'ai cru intéressant de vous mettre sous les yeux un spécimen de la cendre dont la chute a eu de si funestes résultats. 11 nous en était parvenu au Muséum moins de quinze jours après l'éruption. J'en ai collé une petite pincée entre deux plaques de verre et il suflit de placer cette préparation dans la lanterne à. projection pour avoir sur l'écran la silhouette des grains minéraux mélangés. En étudiant ceux-ci, on y trouve plusieurs espèces minérales admirablement caractérisées et avant tout, des feldspath tels que l'oligoklase, de l'hypersthène. des grains vitreux, cest-à-dire refroidis trop vite pour qu'ils aient eu le temps d'acquérir la structure cristalline, et des particules de magnétite, ou fer oxydulé. C'est en somme la composition même de la roche dont, comme nous l'avons dit, est constituée la Montagne Pelée et qu'on appelle andésite. La cendre volcanique, tout le monde le sait bien, n'est aucunement, comme son nom pourrait le faire supposer, un résidu de combustion, mais un simple résultat de la pulvérisation des laves. Les effets de l'éruption ont été décrits de tous les cotés et même des journaux illustrés ont mis sous nos yeux des tableaux singulièrement navrants; mais le caractère de vérité de ces gravures est bien loin d'atteindre celui des photogra- phies elles-mêmes, d'après lesquelles ces images ont été dessinées. Aussi verrez-vous avec intérêt les vues prises par M. Cunje. Pour leur donner toute leur valeur, je les rapprocherai de photographies prises dans les mêmes points avant la catastrophe. Je mets sous vos yeux un panorama de Saint-Pierre, un peu différent de celui par lequel nous avons débuté, mais qui est pris exactement de la même place que cette vue du 10 mai où M. Cunje nous montre les effets du fléau. On retrouve les formes de certains monuments, mais ce sont comme des cadavres rappelant des vivants. Voici une autre vue prise de la mer où l'on voit en particulier l'état dans lequel a été mise la cathédrale. La place Berlin était le centre de toute la grande activité de Saint-Pierre et la photographie projetée montre les habitants se livrant à leurs occupations sous la perspective et l'on peut dire sous la menace de la Montagne Pelée qu'on voit dans le fond du tableau. Une vue nous montre ,ce que ce milieu si vivant est devenu : toutes les habitations sont ruinées. Sur cette place Berlin un sémaphore qui se voyait de très loin a été presque rasé, ainsi que le montre une vue spéciale. La rue Victor-Hugo présentait un aspect spécialement agréable : voyez ce qu'elle est devenue. Voyez même^dans cette autre photographie comment elle fut trouvée jonchée véritablement de victimes. Dans l'enclos de l'Hôpital militaire, un cadavre a été photographié dans une pose qui rappelle celle de plusieurs des Pompéiens que le Vésuve tua en 79. Lne vue qui a été très reproduite et qui montre un cadavre éventré, témoigne de 1 a 568 CONFÉRENCES haute température qui régna dans la ville, du fait de la chute des cendres. Ce serait sans doute le procédé le plus rapide d'échauffement d'une masse de gaz que de la faire traverser par une quantité convenable de cendre fine portée au rouge. Tout le monde sait les mesures hygiéniques qu'on a adoptées pour éviter l'ap- parition de quelque épidémie à la suite de la putréfaction des cadavres. Voici une vue de l'opération d'incinération à laquelle on en soumit un très grand nombre. La mer a été exposée aux mêmes accidents que la terre : M. Cunje a photo- graphié dans la rade de Saint-Pierre le vapeur américain Roraïna en flammes. Dans la nuit du 15 au 16 mai le malheureux navire coula à fond. M. Cunje a pris aussi des scènes douloureuses, et je vous montrerai seu- lement un groupe de réfugiés attendant avec impatience le bateau qui leur per- mettra de quitter l'île : ils sont sur la place Bertin, au pied du sémaphore que nous connaissons maintenant. Comme nous l'avons déjà dit, quand on étudie le sol de la Martinique, on s'apeivoit que cette île doit entièrement son origine aux phénomènes volca- niques, de sorte qu'en entendant.bien des gens prévoir que les éruptions doivent détruire le pays, on ne comprend pas bien ce qu'ils veulent dire. Il peut se faire que les convulsions du sol déterminent la submersion de tel ou tel point, mais les paroxysmes amènent de la profondeur des masses de matériaux qui ne peuvent qu'augmenter le relief général de la région. Il y a des preuves que quand les volcans aujourd'hui actifs ont pris naissance à la Martinique, ils se sont établis, non pas sur le granit comme en Auvergne, non pas sur les terrains stratifiés comme dans bien des pays, mais sur des nappes de basalte représentant des éruptions antérieures. De plus, on reconnaît que ce basalte lui-même provient de cratères mainte- nant démantelés et qui se sont faits sur un soubassement de laves plus anciennes et très différentes des basaltes, par exemple par la dissémination de grains de quartz dans leur pâte : ces laves se sont étalées, de leur côté, sur une sorte de squelette fondamental de roches entièrement volcaniques elles-mêmes. Ces roches, les plus anciennes de toute la série, ont dû commencer par cons- tituer une sorte de protubérance sous-marine et on peut s'imaginer que les premières manifestations volcaniques dans la région de la Martinique ont dû ressembler, dans leur temps, aux phénomènes qui en 1831 (juillet et août) ont amené inopinément la production de l'île Julia sur la côte sud-ouest de l'Italie. Déjà, en 1701, il y avait eu presque au même point des phénomènes analo- gues, et ils se sont reproduits en 1863. Mais en 1831, ils ont édifié une île d'ap- parence si normale que les Anglais, en gens pratiques, avaient jugé l'occasion propice pour une nouvelle annexion et avaient planté sans vergogne leur pavil- lon sur les lapillis encore chauds. Nous avons au Muséum de précieuses collections d'échantillons de l'île Julia,. recueillies par l'illustre géologue Constant Prévost, et elles montrent qu'on pou- vait circuler et s'établir sur le pays de nouvelle formation. Cependant, lorsque quelques mois plus tard, les Anglais voulurent assurer, pour le bonheur de l'île, le fonctionnement des institutions britanniques, Julia avait disparu, balayée par les flots. Au contraire, la Martinique n'a pas été balayée comme l'île italienne par les vagues de la mer d'où elle était sortie, et à cet égard elle reproduit plutôt l'his- toire de l'Islande qui, elle aussi, représente un édifice construit par les forcer STANISLAS MEUNIER. — LES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES 569 souterraines sur le fond de l'Océan et où les éruptions volcaniques se succèdent depuis des périodes géologiques entières. On a du reste conservé le souvenir de beaucoup d'éruptions martiniquaises. Par exemple, le 22 janvier 1762, il y a eu une petite manifestation de la Mon- tagne Pelée, précédée d'un violent tremblement de terre, et on vit sortir du sol des vapeurs sulfureuses et de l'eau chaude. En 1839, une convulsion donna lieu à de très grands désastres. La crise la plus récente était de 1851 et le souvenir est encore bien présent des ruines et des morts qu'elle accumula. Cette répétition qui se retrouve dans la plupart des contrées volcaniques est d'autant plus digne de remarque qu'elle est sans doute liée à la nature même des choses et qu'elle peut nous éclairer sur la cause du phénomène. Les localités volcaniques ne sont d'ailleurs pas quelconques et il y a un vif intérêt à le constater. Ainsi, la Martinique est située à peu près au milieu de la longueur de la chaîne des Petites-Antilles dont les principales îles sont, comme elle, très nettement volcaniques. Au nord, on trouve successivement la Dominique avec son lac d'eau bouillante et ses fréquentes projections d'eau chaude et de cendres, et qui a donné une véritable éruption le 4 janvier 1880; puis la Guadeloupe avec sa célèbre soufrière, volcan bien mal éteint et dont on entend les entrailles gronder sans répit, où des éruptions se sont produites en 1778, 1797, 1812, 1836, enfin Saint-Christophe dont le volcan est entré en action en 1692. Au sud de la Martinique on trouve symétriquement Sainte-Lucie, pourvue d'une soufrière qui rappelle celle de la Guadeloupe et qui a fourni une éruption en 1766; puis Saint- Vincent qui a récemment donné la réplique à la Montagne Pelée et qui a couvert de cendres toutes les régions voisines et jusqu'à l'archipel des Bermud'es; puis Granada où se montrent les traits bien reconnaissables d'un volcan peu ancien; enfin la Trinité dont l'immense gisement de bitume suffirait à prouver la nature volcanique. Or cette situation de la Martinique est bien remarquable dans la géographie générale du globe terrestre et vous allez voir que la constatation en sera utile pour l'interprétation des faits. La conclusion des études les plus récentes, c'est qu'il existe en certaines régions souterraines des provisions d'une matière foisonnante, qui ne demande qu'à faire éruption au jour, pourvu qu'un chemin lui soit ouvert. Une comparaison bien vulgaire rendra le sujet très clair. Imaginez qu'il y ait dans les entrailles de la terre une gigantesque bouteille d'eau de seltz. Tant que la bouteille sera fermée, il ne se passera rien de parti- culier; mais il suffira que le goulot de sortie soit ouvert et que le bouchon >oit retiré pour qu'il y ait une explosion. Je sais bien qu'à première vue il semble y avoir surtout des différences entre une bouteille d'eau de seltz et un volcan. Mais le contraste s'atténue beaucoup quand on y réfléchit. En effet, à quoi est due la sortie de l'eau de seltz? A la détente et à l'expan- sion de l'acide carbonique en dissolution dans le liquide. En d'autres termes, c'est tout simplement parce que le réservoir a été mis en rapport de pression avec l'atmosphère que l'acide carbonique, qui était invi- sible, s'est révélé sous forme de petites bulles qui ont vite grossi, se sont rapi- dement élevées, ont lancé avec elles une fine poussière et de grosses gouttes d'eau et finalement ont déversé hors de la bouteille le liquide qu'elle contenait. 570 CONFÉRENCES Dans ce phénomène si connu, la poussière d'eau et les gouttes ont cédé à la même impulsion que les cendres et les pierres volcaniques, et le liquide s'est épanché comme la lave. En effet, nous savons maintenant, de science certaine, que la lave, dans le réservoir souterrain, est, comme l'eau de seltz, la dissolution d'un corps qui peut devenir gazeux comme l'acide carbonique dans un corps liquide comme l'eau. Seulement le corps qui peut devenir gazeux, ce n'est pas le gaz carbonique, c'est la vapeur d'eau, et de son côté, le liquide dissolvant, ce n'est pas l'eau, c'est la lave, fondue à 1.200 ou 1.500 degrés. Malgré la différence de nature, la constitution et les propriétés générales sont tout à fait les mêmes. Qu'il se fasse une communication avec l'atmosphère au-dessus d'une provision de cette curieuse dissolution et voilà l'eau qui se met en bulles comme l'acide carbonique, qui s'élève en entraînant son dissolvant, c'est-à-dire la lave fondue. Elle en lance en l'air la poussière la plus fine et les gouttelettes de toutes gros- seurs et elle fait baver le reste sur le sol en coulées plus ou moins longues. C'est pour cela que le volcan, malgré son apparence ignée, doit être, avant tout, considéré comme une source d'eau. Les laves épanchées fument longtemps en refroidissant et leur fumée est sur- tout formée d'eau. Quand elles se sont endormies on trouve dans le haut des coulées des petites logettes qui sont des moulages de bulles de vapeur, comme le sont, de leur côté, les logettes de la mie du pain. Ceci posé, il faut, pour comprendre le phénomène, s'imaginer deux choses : 1° Comment se fabrique dans les régions souterraines la curieuse dissolution d'eau dans la lave qui a les propriétés foisonnantes de l'eau de seltz; 2° Comment se font les ouvertures qui permettent aux siphons naturels de se dégorger. Pour ce qui est du premier point de vue, il faut d'abord se rappeler la notion fondamentale concernant la structure générale du globe terrestre. L'étude de la distribution de la chaleur souterraine conduit à le considérer comme une grosse boule fluide enveloppée d'une mince pellicule solide. Cette croûte s'est évidemment constituée dans une condition de parfait équi- libre : mais le globe se refroidissant sans cesse et sans compensation, il se déve- loppe dans sa masse des réactions mécaniques très importantes. On peut le comparer à un thermomètre sans tuje, dont le liquide se contracte dans une enveloppe où un vide tend à se faire. Cette enveloppe doit se déformer et se refouler sur elle-même pour ne pas quitter la masse fluide qu'elle enserre et qui la supporte. Mais ces effets se traduisent, en outre, par des conséquences directement applicables à la question volcanique. Par suite de l'infiltration progressive de l'eau superficielle dans la croûte, à une profondeur de plus en plus grande et à mesure que le refroidissement fait des progrès, on doit y considérer deux zones superposées dont la plus externe est pourvue d'eau de carrière, tandis que l'autre est encore trop chaude pour que l'infiltration y ait été possible. Les progrès du refroidissement spontané de la terre ont en même temps un autre résultat qui collabore avec le précédent : ils rapetissent sans cesse le noyau lluide qui se contracte sur lui-même dans l'enceinte constituée par la croûte solide et celle-ci, menacée à chaque instant de perdre l'appui du support sur lequel elle s'est formée, est contrainte de se déformer et même de se rompre STANISLAS MEUNIER. — LES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES 571 pour se doubler pour ainsi dire, en faisant glisser certains de ses segments sur certains autres; sous l'influence des refoulements dont nous venons de parler, il y a poussée de roches chaudes par-dessus des massifs imprégnés d'eau. Alors se fait l'occlusion de l'eau surchauffée dans la roche qu'elle se bornait à imbiber et qui, dès lors, est passée à l'état de lave foisonnante. On peut remarquer que d'autres substances pourraient jouer ici le même rôle que l'eau. Si les roches réchauffées contenaient par exemple des composés capables d'engendrer des gaz comme des amas de sel gemme qui donneraient de l'acide chlorhydrique ou des amas de combustibles qui donneraient de l'hy- drogène carboné, l'effet final serait le même, et l'on reproduirait les conditions du Mauna Loa, du Puracé (Rio Yinagre) et des Salzes. D'un autre côté, la roche réchauffée et transformée en lave peut, suivant le cas, avoir des compositions et des origines diverses ; nous savons même que des roches stratifiées comme des argiles pourraient subir la métamorphose en ques- tion. Des échantillons recueillis à Commentry dans les houillères embrasées, sont très éloquents à cet égard, et aussi des produits accidentels de l'usine à gaz de Vaugirard que j'ai étudiés il y a plusieurs années. Enfin, on remarquera que la genèse des laves peut avoir lieu à des profondeurs très inégales, suivant les cas, et ne fait pas nécessairement intervenir le magma fondu sous-cortical. Quoi qu'il en soit, voici donc constituée notre matière foisonnante, et il ne s'agit plus que de faire jouer le levier du siphon. Or, les phénomènes qui viennent d'être indiqués, c'est-à-dire les refou- lements avec les tremblements de terre qui en résultent, remplissent toutes les conditions voulues et les fissures s'ouvrent ainsi bien aisément. D'ailleurs, l'accumulation de la tension souterraine, par suite du réchauffement des parties humectées, suffit sans doute pour que la résistance des masses super- posées puisse être vaincue, et c'est le correspondant d'une trop grande quantité d'acide carbonique engendrée dans la bouteille de liquide gazeux. C'est un accident fréquent dans les caves à Champagne. Il arrive aussi que les tiraillements spontanés ouvrent dans la croûte des fissures, et c'est le correspondant de la suppression du bouchon. Dans le travail qui accompagne l'ouverture de ces canaux souterrains, il se produit naturellement des secousses de tremblement de terre. Et il y a mainte- nant longtemps que j'ai montré qu'il y en a de deux sortes. Les unes sont les contre-coups des refoulements horizontaux et de la production des rejets accom- pagnant les volcans. Les autres proviennent de la chute dans les vides qui se produisent, lors de l'ouverture des grandes géoclases, de blocs imprégnés de leur eau de carrière. Cette fois, l'occlusion peut ne pas se faire à cause de la capacité des cavités, et il y a détonation. Ce mécanisme explique les repeiihons des secousses et aussi des bruits spéciaux entendus en bien des circonstances, et par exemple, le choc de corps lourds, comme on a noté à l'île de Zante et dans d'autres circonstances. Il convient de remarquer que cette manière de comprendre le phénomène volcanique se trouve confirmée par une série de faits très importants. Tout d'abord, la distribution générale des volcans vient lui fournir un premier appui. Si on jette un coup d'œil sur un globe terrestre, ou mieux sur un planisphère établi d'après la projection de Mcrcator, on est frappé de voir que les continents placés très dissymétriquenient, tous dans un hémisphère, se répartissent en 572 CONFÉRENCES deux grands blocs allongés dans des directions respectivement perpendiculaires. L'un d'eux correspond aux Amériques et l'autre à l'ancien monde. La grande longueur de celui-ci s'étend du Nord-Est au Sud-Ouest; la grande longueur des Amériques du Nord-Ouest au Sud-Est et les deux axes sont plus ou moins à angle droit l'un de l'autre. En outre, et malgré de grandes irrégularités nécessaires, on reconnaît que les grandes chaînes de montagnes dont les continents sont accidentés sont en général parallèles à ces axes. Dans le vieux monde, on trouve aussi le ridement archéen ; les Alpes Scandinaves, avec le prolongement des monts Grampians; les monts de Bretagne, avec les Vosges, les Sudètes et l'Oural; les Pyrénées avec les Alpes, les Carpathes, le Caucase et même l'Himalaya; enfin les monts Apennins avec d'un côté le Grand Atlas et de l'autre les îles de l'Archipel et les montagnes de l'Asie Mineure. Dans l'ensemble des Amériques on trouve de même : les Mon- tagnes Vertes, les Apalaches, les Alleghanys, les Montagnes Rocheuses et la Cordillère avec la Siera-Nevada de Californie. Or, des méthodes très sûres ont permis de reconnaître que ces diverses chaînes ne se sont pas faites en même temps, et d'établir l'âge relatif de leur surrection, et l'on s'est aperçu que les soulèvements se sont successivement produits dans chacun des deux continents comme s'ils se propageaient dans un sens déterminé et perpendiculairement à l'axe des blocs, c'est-à-dire du nord-ouest au sud est pour le vieux monde et du nord-est au sud-ouest en Amérique. C'est ainsi qu'aux temps prédiluviens se sont soulevés d'une part le ride- ment archéen et d'autre part les Montagnes Vertes; que vers les temps diluviens ont eu lieu en Eurasie le soulèvement calédonien et en Amérique la surrection des Apalaches; que le ridement armoricain dans le vieux monde et la formation des Alleghanys datent de la fin des temps primaires; que les Alpes, comme les Montagnes Rocheuses, ont eu leur maximum d'activité orogénique pendant l'époque tertiaire; enfin, que c'est tout récemment que se sont constitués, d'un côté, les Apennins, et de l'autre côté, les Cordillères. Et ceci posé, on reconnaît que les volcans sont (pour l'immense majorité au moins) placés sur les lignes de surrection récente, celles où les provisions de matières souterraines foisonnantes peuvent aisément être renouvelées par le jeu des géoclases encore actives. C'est un premier point très important et qui nous don ne l'occasion d'insister sur ce fait que, contrairement à l'opinion générale, le voisinage de la mer est bien loin de suffire à l'établissement des volcans. Si le littoral du Pacifique est jalonné d'une série continue de cratères, le rivage Atlantique en est au contraire à peu près dépourvu. Or, des coupes suivant les parallèles, au travers du continent américain comme au travers de l'Afrique, donnent la raison de cette différence en montrant que la côte Pacifique est très abrupte, évidemm ent déterminée par une cassure profonde propre à faire la communication entre la surface et les laboratoires souterrains, tandis que la côte Atlantique est très inclinée et tout à fait indépendante des grandes géoclases. D'un autre côté, on trouve des volcans actifs situés bien loin de tous rivages et c'est ce que montre, par exemple, la région de Boschan, près de la ville de Kut-Sche, en pleine Asie centrale, où le sol est tellement imprégné de fume- rolles que le chlorhydrate d'ammoniaque qu'on y recueille au fur et à mesure de sa concrétion suffit, par son abondance, à payer tous les tributs. Aux envi- rons de Quito, par près de 3.000 mètres d'altitude, sur un plateau séparé du Pacifique par toute la chaîne des Andes, à une distance du littoral qui surpasse STANISLAS MEUNIER. — LES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES o73 celle qui sépare Paris de la Manche, le Sangay, haut de plus de 2.000 mètres, est en éruption continue. Nous voyons donc où doivent se trouver actuellement les provisions souter- raines de matières foisonnantes, toutes prêtes à faire éruption si un chemin s'ouvre devant elles. En outre, cette théorie a, à nos yeux, le grand avantage de rattacher les érup- tions des volcans, malgré leur apparence de cataclysmes, à l'ensemble majes- tueux de révolution planétaire. Comme conclusion des études auxquelles se livrent avec tant d'activité les géologues de tous les pays, on arrive de plus en plus à reconnaître dans le globe terrestre un merveilleux appareil en fonctionnement incessant et qui, malgré des différences nécessaires, présente avec les organismes d'étroites analogies. Une anatomie très exacte préside à l'agencement de véritables tissus, et, dans l'épaisseur des roches, des circulations continues, des transformations de forces, des élaborationset des dissociations de matières se succèdent infatigablement. L'équilibre de la terre n'est obtenu que par la coexistence de réactions qui se neutralisent réciproquement et tout est en voie de changement progressif. Not'e planète parcourt les étapes successives d'une évolution qui rappelle celle des êtres vivants. L'éruption volcanique est l'une entre beaucoup d'autres des manifestations de cette activité essentielle de la terre. Elle a pour but l'apport à la surface du globe d'une foule de matériaux élaborés dans les profondeurs et qui sont indis- pensables aux régions externes. Si elle tue les malheureux qui se trouvent sur le trajet des substances émises, elle apporte, à la vie des autres, des éléments dont ils ne sauraient se passer, comme l'acide carbonique, le phosphore et la potasse. Ce qui nous étonne, ce n'est pas la possibilité et l'intensité des crises volca- niques, c'est que la terre, étant conçue de telle sorte que ces événements soient des incidents inévitables de son évolution normale, elle ait pu cependant fournir à la légion des êtres qui constituent la flore, la faune et l'humanité, un milieu dont les conditions n'étaient cependant pas radicalement contraires aux mani- festations des forces biologiques. Ce sont là de grands enseignements; je souhaite que votre esprit les accueille comme ils le méritent. EXCURSIONS EXCURSION DU DIMANCHE 10 AOUT Bmniquel — Penne — Saint~Ant78 EXCURSIONS Établissements Brusson jeune de Villemur. (I) II est une heure: le train de Montauban vient d'entrer en gare. « Par ici, mes chers collègues! » crie M. le chanoine Pottier, homme aimable, doublé d'un savant. Le chef de gare de Villemur a bien voulu mettre un salon à la disposition des délégués de la Maison Brusson jeune. M. Edouard Minot, rédacteur du journal Le Paysan et collaborateur de M. Brusson, est chargé de souhaiter la bienvenue aux visiteurs; il prononce la petite allocution suivante: Mesdames, Messieurs, Délégué auprès de vous par M. Brusson jeune pour vous recevoir à la gare, j'ai en ce moment un devoir bien doux à remplir : Celui de vous adresser, en même temps qu'un salut cordial, quelques paroles de bienvenue en leur nom et au. nom de tout le personnel de leurs Établissements. Vous allez être nos hôtes de quelques instants et ces instants trop courts à notre gré, vous les consacrerez à visiter une des plus grandes créations industrielles et ouvrières de notre beau Midi. Puissiez-vous emporter de cette visite rapide le meilleur et le plus durable des souvenirs. En ce qui nous concerne, vous pouvez être certains que nous ferons de notre mieux pour la rendre aussi douce et aussi agréable que possible. Encore une fois, Mesdames et Messieurs, permettez-moi de vous redire au nom de tous : Soyez ici les bienvenus, vous êtes, la plupart d'entre vous non seulement chez des compatriotes, mais aussi et surtout chez des amis. Applaudis, ces souhaits de bienvenue ne devaient pas rester sans réponse, et cette réponse, c'est M. le chanoine Pottier qui s'en charge, terminant ainsi son improvisation : « Vous avez parlé ici, mon cher Monsieur, de compatriotes ; nous ne sommes « hélas! que le petit nombre; mais ce dont vous pouvez être certain, c'est « qu'après ce premier accueil, si franchement cordial et lorsque surtout nous « aurons passé quelques instants parmi vous, vous ne compterez plus désor- « mais que des amis. » Inutile de dire qu'une seconde salve d'applaudissements accueille ces chaleu- reuses paroles. Mais il faut se hâter si l'on veut avoir le temps de faire une visite, même rapide, des Établissements. Par les allées ombreuses du grand parc qui règne tout le long de l'usine-mère, nous arrivons à la grande cour d'honneur où M. Brusson père, en l'absence de son fils, accueille ses invités avec une urba- nité charmante. Les congressistes se sont formés en groupes et, sous la conduite des divers chefs de service ou employés principaux, rapidement nous passons, donnant à peine un coup d'œil aux semoules — si fines qu'on pourrait s'en servir en guise de poudre de riz, disent les dames qui nous accompagnent; c'est que la maison Brusson jeune n'emploie que des blés de premier ordre. Après les turbines, les calorifères, voici la Fée Électricité dans toute sa puissance : Dans ce coin de 1 1) D'après l'article paru dans Le Paysan du 16 août. EXCURSIONS 579 la Haute-Garonne, elle fait vivre de sa vie incessante, non seulement l'usine, mais encore la ville de Villemur tout entière. C'eit qu'actuellement les usines Brusson disposent d'une force de 500 chevaux, qui doit être doublée et triplée par la suite. Nous voici en pleine fabrication, dix minutes sont bien peu pour examiner attentivement glaceurs, séchoirs, colorants, transmissions, machines à marquer les caisses. Le pliage offre infiniment plu., d'intérêt, aux dames surtout. Nous arrivons à la glutinerie et les pains de Gluten de la maison ont la répu- tation méritée d'être délicieux. Passons rapidement sur les fours et sur l'Ami- donnerie pour arriver au Façonnage. On ne fabrique pas seulement ici des pâtes alimentaires: on y fait encore concurrence aux cartonniers de toutes sortes, tandis que l'imprimerie et la lithographie sont en passe d'y devenir les meilleures du Midi. De fait, en même temps que des étiquettes polychromées à la perfection fontleur apparition, un numéro du Paysan tout frais sort des machines. Entre temps, on admire la superbe vitrine où sont exposés des cartons qui rendraient jaloux les meilleurs façonneurs de Sèvres. Puis, c'est une boulangerie pour subvenir aux besoins de la Cité ouvrière et des Fourneaux économiques, car MM. Brusson père et fils ne sont pas seule- ment des industriels, mais encore des philanthropes dans toute l'acception du mot. Nous voilà dans la salle où une collation est préparée. Partout des drapeaux et des fleurs, avec, dans le fond, de grands décors; ils ont été brossés par le maître décorateur de la maison, aidé, pour cette ornementation, par le jardinier en chef. Celui-ci, disons- le en passant, doit fournir actuellement, la bagatelle de vingt mille kilogrammes de légumes divers pour la fabrication des petites pâtes aux sucs de légumes frais. Pendant que le Champagne pétille, M. Brusson père prononce le toast suivant que soulignent de nombreux applaudissements : « Mesdames, Messieurs, » Permettez-moi de vous exprimer le plaisir que me cause la visite du CoDgrès. » La science rend aujourd'hui visite au travail, elle vient s'associera son œuvre et à ses espérances; je la remercie et je tiens à lui dire combien je suis heureux de remplir vis-à-vis d'elle le devoir de l'hospitalité. » Ce devoir m'est d'autant plus agréable que parmi tant de visages sympa- thiques je revois des figures amies. » Et parmi ces dernières, M. le Chanoine Pottier, ce savant aussi distingué que modeste, qui nous conduisit (il y aura bientôt vingt années) les membres de la Société archéologique du Tarn et-Garonne. » Vous venez de visiter, Mesdames et Messieurs, un Établissement incomplet, et je dois avouer que notre œuvre n'est pas encore terminée; vous avez pensé pendant qu'elle pouvait présenter quelque intérêt, je vous en remercie. » Je vous sais gré de votre marque de sympathie non seulement en mon nom personnel, mais aussi en celui de mon fils qui est aujourd'hui l'âme de nos Établissements et dont le grand regret sera de n'avoir pu se trouver au milieu de nous. » C'est avec plaisir que je lève mon verre en l'honneur des membres de l'Asso- ciation Française pour l'Avancement des Sciences et que je bois à sa prospérité.» 580 EXCURSIONS Ce serait manquer à tous nos devoirs que de passer sous silence la réponse de M. le Chanoine Pottier : Il remercie M. Brusson de l'accueil cordial fait aux congressistes et lui dit combien ils ont été heureux de visiter ses établissements, une des gloires du Midi, qui montre combien MM. Brusson père et fils ont souci de la classe ouvrière, si intéressante et pour laquelle il faut beaucoup faire. Regrettant bien vivement l'absence de M. Antonin Brusson, auquel il adresse toutes les sympathies et un juste tribut d'éloges, il dit qu'il aurait été bien heureux de serrer la main de celui qu'il a connu enfant et qui, devenu homme, est le digne continuateur de l'œuvre remarquable qui vient de se dérouler aux yeux des visiteurs et il lève sa coupe, au nom de l'Association, à la prospérité toujours croissante des établissements Brusson. L'heure des adieux a sonné, mais, auparavant, M me Alfred Durand-Claye, la veuve de l'éminent ingénieur, tient à remercier MM. Brusson de l'amabilité qu'ils ont eu d'offrir à chaque congressiste un délicieux petit coffret renfer- mant un choix de leurs produits. Enfin, le ban traditionnel des congressistes clôture cette cordiale réunion. Comme il reste près d'une demi-heure à dépenser, avant le départ du train qui doit nous ramener à Montauban, on l'emploie à parcourir les rues du vieux Villemur, si curieuses avec, de ci de là leurs vieilles maisons du xm e siècle. TABLE DES MATIÈRES PREMIÈRE PARTIE Décret I Statuts III Règlement VII LISTES Bienfaiteurs de l'Association XVI Membres fondateurs XVII — à vie XXIV Liste générale des membres XL CONFÉRENCES FAITES A PARIS EN 1902 Levât (D.). — La Guyane française en 1902 1 D r Capitan. — Les origines de l'art en Gaule 25 Villard (P.)- — Les rayons X et la radiographie 37 Brochet. — L'industrie électro-chimique 37 D r Glénard (F.). — Le vêtement féminin et l'hygiène 53 Lecomte (H.). — Le caoutchouc 78 Perrier (E.). — L'instinct 94 D r Gilbert. — Etat actuel de l'opothéra pie 110 CONGRÈS DE MONTAUBAN DOCUMENTS OFFICIELS. — LISTES. — PROCÈS-VERBAUX. Assemblée générale du 14 août 117 Conseil d'Administration : Bureau. — Anciens Présidents 121 Délégués de l'Association 122 Présidents, Secrétaires et Délégués des Sections 123 Commissions permanentes 127 Liste des anciens Présidents 128 Comité local 129 Délégués des Ministères 131 Bourses de Session 131 582 TABLE DES MATIÈRES Liste des Sociétés savantes, etc., représentées 131 Journaux représentés 132 Programme général de la Session 133 SÉANCE GÉNÉRALE SÉANCE D'OUVERTURE DU 7 AOUT PRÉSIDENCE DTTM. J . CARPEN TIE R. Capéran. — Allocution de bienvenue 134 Carpentier (J.). — La télégraphie hertzienne 135 Reuss (G.). — L'Association française en 1901-1902. 148 Galante (E.). — Les finances de l'Association 154 PROCÈS- VERBAUX DES SÉANCES DES SECTIONS PREMIER GROUPE. — SCIENCES MATHÉMATIQUES. l rs et 3» Sections. — Mntliénmti Section. — Chimie. Bureau : 200 de Rey-Pailhade. — État actuel de la question du philothioo 200 [541.3] Mailhe (A). — Sur les déplacements réciproques des oxydes insolubles, sels basiques mixtes 200 Discussion : M. P. Sabatier 201 [547.8] Aloy (J). — Uranates des alcaloïdes. Réaction de la morphine 201 [546.11:541.3] Sabatier (P.) et Senderens(J.-B.).— Méthode générale d'hydrogéna- tion directe des composés volatils au contact des métaux divisés 202 [541.3] Mailhe (A.). — Sur les déplacements réciproques des oxydes insolubles . 202 [546.74] Sabatier (P.) et Senderens (J.-B.). — Action du nickel et du cobalt sur l'oxyde de carbone ' 203 [545.5] Saporta (de). — Nouveau calcimètre-acidimètre 203 question mise a l'ordre du jour de la sixième section : Des réformes à apporter dans la nomenclature en chimie minérale 204 Discussion : MM. Sabatier (P.), Mailhe, Senderens, Cucuat et Corone. 204 Vœu 204 t» Section. — Météorologie et Pliysifiue €ln Globe. Bureau 205 [551.5:44.79] Marchand. — La prévision du temps dans la région du sud-ouest pyrénéen 205 [551.5:44.32] Raclot (l'abbé). — Résumé des règles pratiques de la prévision du temps à courte échéance dans une région donnée, c'est-à-dire en ce qui concerne l'auteur, pour le plateau de Langres 205 [538.712:44.59] Brunhes et David. — Anomalies de la déclinaison magnétique sur le Puy-de-Dôme 206 Demtchirisky (S.) — Le temps en dépendance du travail de l'atmosphère. 206 [778.52:551.5] Garrigou-Lagrange, — Sur une application nouvelle du principe de la chronophotographie et sur la construction des cartes d'isonomales baromé- triques pour servir à l'étude cinématographique des mouvements généraux de l'at- mosphère 207 [538.711:944] Mathias. — Sur la loi de distribution régulière de la composante verticale du magnétisme terrestre en France au 1 er janvier 1896 207 [551.56:44.86] Baillaud. — Sur le climat de Toulouse 208 [551.57] Marchand. — Études sur l'altitude et la vite" se des nuages supérieurs dans la région des Pyrénées 208 586 TABLE DES MATIÈRES Zenger. — La Nova Persei et la théorie électrodynamique du monde. . . 2091 [551. 56J Puech (Ch.). — Le climat du Cantal 209 [538.7:523.74] Marchand. — Quelques observations d'astronomie physique faites au Pic-du-Midi (2.867 mètres). — Comparaison avec le magnétisme terrestre et divers phénomènes météorologiques'. ...........;........ 210 TROISIÈME GROUPE. — SCIENCES NATURELLES 8 e Section. — Géologie et Miuéi>nlog-ie. Bureau 211 [556:626.9] Fourtau (R.). — Contribution à la géologie de l'isthme de Suez ... 211 [563:44.48] Savin (L.). — 1° Note sur quelques Échinides du Dauphiné et autres régions 211 — 2° Catalogue des Échinides de la Savoie 211 [551.49:44.25] Fortin (R.). — Note de géologie normande, X; sur un ancien cours d'eau souterrain situé à Moulineaux, canton de Grand-Couronne (Seine- Inférieure) 212 [560:551.76] Peron. — Niveaux fossilifères du jurassique supérieur des environs de Bourges 212 [55t. 75:944] de Grossouyre (A.). — Sur les bassins houillers du plateau central. 212 [551.77.44.94] Caziot (E.) — Une coupe dans le crétacé moyen et, supérieur des environs de Nice 214 [554:944] Thévenin (A.) — Note sur les formations sédimentaires et la tectonique de la bordure sud-ouest du massif central 214 [551.48] Belloc (É.). — Observations sur les barrages lacustres 215 [551.13] Courty (G.). — Expérimentation relative à la constitution corticale delà terre, conséquences qu'on en peut tirer, quant à l'économie générale du globe . 215 [554:44.36] Ramond (G.) et Dollot (A.). — Études géologiques dans Paris et sa banlieue. Chemin de fer d'Issy à Viroftay, R.-G 216 Cossmann. — Observations sur quelques coquilles crétaciques recueillies en France (5» article) 217 Radot et Belloc (É.). — Études glaciaires en France et à l'étranger ... 217 [551.31] Martin (D.). — Faits nouveaux ou peu connus relatifs à la période glaciaire 217 [551.44] Meunier (S.). — Étude expérimentale des puits naturels, des cavernes et des autres cavités où se fait dans L j s Causses la circulation des eaux souterraines 218 Martel. — Circulation des -eaux souterraines dans les Causses du Tarn-et- Garonne • 218 [554:44.85] Ambayrac. — Géologie des environs des Cordes (Tarn) 218 [556:965] Peron (P.). — Esquisse stratigraphique du bassin de la Tafna 219 [560:44.41] — Note sur les Opis et les Prœconia du terrain jurassique de l'Yonne. .■.,,.-.■.■ 219 [554:44.41] — Le niveau des nodules phosphatés des environs d'Auxerre. 219 [551.44] Viré. (A.) —Fouilles au puits de Pardirac- 220 9» Section. — Botanique. Bureau 221 [583.32] D r Arnaud (M.). — Étude sur les T'rifolium 221 Hec.kel; — "Sur une nouvelle espèce de Lychnophora 221 [589.61:969] Petit (P.). — Sur les Diatomées de Madagascar 222 [632] Prunet. — Contribution à l'étude de là Rouille dés'céréales 222 TABLE DES MATIÈRES 587 |583.671] D r Gerber (C). — Modifications Morales du Statice Globulariœ folia. Desf 223 D 1 ' Picquenard. — Les Gladonies de la Cornouaille armoricaine 224 Discussion : M. le D r Magnin 224 [580.7J Gain (Ed.). — L'herbier de Dominique Perrin, médecin lorrain de la pre- mière partie du xvn' siècle ; 224 Beleze (M 1U M.). — A propos d'une orchidée des montagnes de l'Europe trouvée dans la forêt de Rambouillet 224 — Tératologie cryptogamique. Trois cas de fasciations fongiques 224 [589.2:372] Giixot, Maziman et Plassard. — Étude dès champignons. Projet de tableaux scolaires 225 [581.91:44.75] D r Magnin (A.). —Observations sur la flore montalbanaise et l'ex- tension de la flore méditerranéenne dans le Sud-Ouest 225 [580.7:44.46] — Les jardins botaniques de Montbéliard, d'Etupes et de Porrentruy 225 [632:595.4] Vayssiére et Gerber. — Étude botanique et zoologique des Cécidies " de Cistes 22& D' Apert. — Cliicorées monstrueuses 226- Visite de la Section au Musée d'histoire naturelle de Toulouse .... 226 Ducomet. — Recherches sur le développement de deux champignons para- sites • 227 D r Bonnet (Ed.). — Documents pour servir à l'histoire de la collection de miniatures d'histoire naturelle connue sous la dénomination de Vélins du Muséum 227 [588.1] D r Magnin. — Sur les Tourbières du Jura 227 [581. 944. 9r — Extension de la flore méditerranéenne dans la vallée du Rhône et la région du sud-ouest .-..•. 227 [615.93] D' Braemer (L.). — L'aloès aromate 227 Géneau de Lamarlière. — Le bleu de molybdène en histologie végétale . 228 [583.32] Ledoux (P.)! — Sur l'aplatissement des organes du Lathyrus Ochrus, " D. C • 228 |615.9:585.2] Russel (\V.). — Recherches sur la localisation de la taxine chez l'If. 229 - Jodin (D r H.). — Passage de la racine à la tige chez les Borraginées. . . . 229 Beauvisage. — Présentation du Gênera Montrougierana 229 Maheu et Géneau de Lamarlière. — Mucinées des cavernes du'Cap^Gris. 229 Travaux imprimés présentés à la Section 22§ IO" Section. — Zoologie, Anatomie et Physiologie. Bureau 230 [591.12] D r Bounhiol (J.-P.). — Sur une méthode générale de mesure de la respi- ration des animaux aquatiques 230 [595.77.45.9] Léger (L.) et Duboscq (0.). — Sur les larves d'Anophèles et leurs parasites en Corse ......... 230 [595. 6:45. 9^ — Note sur les Myriapodes de Corse et leurs parasites. ........... 230 [591.69] — Sur l'Adelea dimkliata coccidioïdes Léger et Duboscq, parasite de la Scolopendre/, oruniensis lusilanica Yerh 231 [611.66:599.7] Tourneux (J.-P.J. — Structure du Proamnios chez le lapin 231 [595. 15j Mandoul. (A.). — Influence des radiations monochromatiques sur les colo- rations tégumentaires 231 588 TABLE DES MATIÈRES D r Picquenard. — Sur la distribution de VHelix Quimperiana Fer, dans le Finistère 232 Stephan (P.). — Contribution à l'étude des organes génitaux des hybrides. 232 [591.4:616.965] Jammes (L.) et Martin. — La spécificité des feuillets blastoder- miques chez les Nématodes. 232 [591.15] Jammes (L.) et Aloy. — Recherches expérimentales sur l'acclimatement des organismes aux milieux salins 232 D r Lesage (P.). — Germination des spores de champignons chez l'homme. 233 [589.95:591.132:597.8] Jourdain (S.). — Digestion microbienne des Batraciens . . 233 [546.3:611.9] Aloy (J.) et Barbier. — Toxicologie des métaux 234 [591.944] Belloc (É.). — Observations sur la faune aquatique du sud-ouest de la France 235 [591.15] Roques (E.-G.). — Influence de la chaleur et de la lumière sur la fonction chromogène du Micrococcus Prodigiosus 235 [611.73:611.97] Dr Alezais. — Le fléchisseur profond des doigts 236 [611.61] Grynfeltt (E.). — Sur les corps suprarénaux des Plagiostomes 236 [591.9:551.46] D r Roule (L.). — La distribution bathymétrique des Antipathaires. 236 [597:44.79] Roule (L.) et Cardaillac de Saint-Paul (G.). — Les chevaines et les vandoises de l'Adour 237 Cotte (J.). — Note sur quelques phénomènes dégénératifs observés chez Sycandra raphanus 237 P r Jolyet et D r Lalesque. — Le nouveau laboratoire de la Société scientifique et Station zoologique d'Arcachon 237 [591.69:944] Kunckel d'Herculais (J.). — Les invasions des sauterelles dans le sud et sud-ouest de la France en 1901 et 1902 238 Moquin-Tandon (G.). — Sur l'origine du mésoderme chez les Mammifères. 239 Visite de la Section au Musée d'Histoire naturelle de Toulouse .... 239 Cuénot. — Contribution à la faune du bassin d'Arcachon. — Echiuriens et Sipunculiens 239 Kunckel d'Herculais (J.). — L'Oxylophe geai (Coccytes glandarius, Lin.), en France. — Un coucou acridophage 239 [589.9] D r Sellier (J.) — Sur le ferment saponifiant du sérum sanguin chez quelques groupes de poissons et d'animaux invertébrés 240 [591.17] Policard (A.). — Notes cytologiques sur les cellules de l'organe de Bidder du crapaud 240 [591.69] Jammes (L.). — Recherches expérimentales sur la toxicité des vers intes- tinaux 241 [617.47] D r Dieulafé (L.) et Mandoul (H.). — Recherches expérimentales sur les greffes cutanées diversement pigmentées 241 [591.691] Kunckel d'Herculais (J.). — Causes naturelles de l'extinction des inva- sions de Sauterelles. — Rôle du Mylabris variabilis et de l'Entomophtora Grylli en France (1901-1902) 241 11 e Section. — Anthropologie. Bureau 243 j 534.43:573] D r Azoulay. — Les musées phonographiques 243 Discussion: MM. Emile Cartailhac et G. Chauvet 244 [571.23:44.65] Chauvet (G.). — Nouvelles observations dans les terrains quater- naires de la Charente 244 Courty (G.). — Sur les signes gravés des rochers de Seine-et-Oise . . . . 244 Discussion: MM. Emile Cartailhac et A. de Mortillet 245 [571.81:44.86] Regnault (F.). — La grotte de Marsoulas 245 Discussion: M. Cartailhac 246 Cartailhac (É.). — Le préhistorique dans la région de Montauban . . . 246 TABLE DES MATIÈRES 589 Discussion: MM. le chanoine Pottier 247 et E. Garrisson 218 [571.25:44.98] D r Capitan. — Un nouveau gisement chelléen dans les alluvions, commune de Clérieux, près Curson (Drôme) 248 Discussion: M. Chauvet 248 [571.35:44.65] Chauvet (G.). — Nouvelles cachettes de l'âge du bronze en Charente 249 Discussion : M. Cartailhac 249- [571.91.44.59] Pagès-Allary (J.), Delort (J.-B.) et Lauby (A.). — Notes sur les premières fouilles du tumulus de Celles, près Neussargues (Cantal) 249" Discussion : M. A. de Mortillet 250 [728:44.59]. —Villa gallo-romaine du lac de Sainte-Anastasie, près Neussargues (Cantal) 251 Cartailhac (É.). — L'âge de la pierre du Sud-Algérien. — Identités avec l'Egypte 251 Discussion : M. A. de Mortillet 252" Masfrand. — Fouilles dans la grotte du Placard (Charente) 252 Discussion : M. G. Chauvet • 252 [571.81:44.72] D r Capitan, l'abbé Breuil et Peyrony. — Une station acheuléenne dans la grotte-abri « l'Église de Guilhen », près des Eyzies (Dordogne) 252 [571.5:44.72] D r Capitan et Breuil. — Une fouille systématique à Laugerie-Haute . 253 [571.94:44.28] de Mortillet (A.).— Les monuments mégalithiques du département du Nord 253 F571. 71:44.22) D r Capitan et Breuil. — Les figures gravées à l'époque paléoli- thique sur les parois de la grotte des Combarelles (Dordogne) 253 571.71:44.72] — Les figures peintes à l'époque paléoli- thique sur les parois de la grotte de Font-de-Gaume (Dordogne) 254 [571.39:44.65] Chauvet. — Une nouvelle lampe préhistorique 254 [571.71.44.71] Daleau (F.).— Gravures paléolithiques de la grotte de Pair-non-Pair, commune de Marcamp (Gironde) 254 [571.39.44.71] Labrie (l'abbé). — Sur quelques objets inédits de l'industrie magda- lénienne : fourchette, fendeur, etc 255 [913:44.43] Chantre (E.) et Savoye (C). — Le département de Saône-et-Loire préhistorique 25fi de Charencey (le comte). — Sur les idiomes Kolariens 256 Drioton (Ch.). — Les retranchements calcinés du chàtelet du Val-Suzon et dÉtaules 256 Drioton et Dr Galimard. — Répertoire des excavations naturelles et artificielles de l'arrondissement de Dijon 256- et Gruère. — Résultats des fouilles et recherches exécu- tées dans la caverne dite « le Trou de la Roche », à Baulme-la-Roche (Côte- d'Or) 256 Poutiatin (le prince P. A.). — Éclats avec conchoïdes produits par percus- sion et naturellement 256 Favenc (B.). — Silex taillés provenant du désert arabique (Egypte) ... 256 Discussion: M. A. de Mortillet 257 [728:47.5] Gauthiot (R.). — Notes sur la maison lithuanienne 257 Debruge. — Fouilles de la grotte Ali-Bacha, à Bougie (Algérie) 257 ; 571.23:65] Dr Delisle (F.). — Les ossements-humains de la grotte Ali-Bacha. . . 25T [571.25:44.59] Garrisson (E.). — Sur un coup de poing en basalte trouvé à Royat ' (Puy-de-Dôme) 257 Discussion : MM. Cartailhac et A. de Mortillet 258 [571.2.44.70] Garrisson (E.).— Sur le préhistorique ante-Magdalénien des environs de Montauban , ' 258 590 TABLE DES MATIÈRES Discussion: MM. Court y et A. de Mortillet 259 Cartailhac (É.). — Exploration préhistorique de la Sardaigne 259 Discussion : M. Zaborowski • • 260 Massénat. — Observations sur les dessins et fresques signalés à la Mouthe, Combarelles et Font-de-Gaume (près les Eyzies) 261 Discussion: MM. Cartailhac • • • 262 A. de Mortillet et G. Chauvet 263 [572.9:51.9] Chantre (E.) et Bourdaret (E.). — Les Coréens; esquisse anthropo- logique * • • 263 Barrière-Flavy. — Les barbares, Wisigoths et autres. — Leurs arts in- dustriels -*" [571:44.87] Sicard (G.). — Explorations en cours dans les grottes de l'Aude. ... 264 Muller. — Taille du Silex et fabrication d'armes et d'outils en cette matière par les procédés primitifs 265 [740:726.8:44.38] Beaupré (C le J.). — Sur les figures gravées au trait sur le dessous d'un sarcophage de l'époque barbare, découvert par lui, en 1901, dans un cime- tière situé près de Bislée (Meuse) 266 [571.31:44.61] D r Baudouin (M.). — Découverte d'un objet de cuivre pur dans un mégalithe de Vendée 266 [571.24:44.41] Parât. — Une station de l'époque de Chelles dans le Morvan ... 266 [551.92:573.3] Martel (E.-A.). — Inaptitude des stalagmites à servir d'élément chronologique dans les cavernes • 267 Discussion: M. A. de Mortillet 267 Réunions des 11 8 , 12 e , 16 e et 18 e Sections 268 Pallary. — Exploration du Maroc au point de vue préhistorique .... 268 Mac-Donald (A.). — Plan pour l'étude de l'histoire de l'homme .... 268 Levistre (L.) — Les monuments de pierre brute de la région du Mon- toncel (Allier) et les pierres pomathres (Creuse) 268 [571.81:44.72] Rivière (É.). — Grottes du Périgord • 268 D r Capitan. — L'abri sous roche de Morson ou Croze-de-Tayac (Dordogne). 268 [571.27:44.72] Rivière (É.). — Une nouvelle lampe préhistorique trouvée dans la Dordogne 269 [573.3:44.57] — L'âge des sépultures de Beaulon (Allier; 269 D r Coste de Lamontgis. — Note sur la ville de Saint-Germain-l'Herm . . 269 [571.35:44.65] Breuil d'Abbé). — Sur les haches ornées en bronze ou cuivre de l'Ouest 269 — Quelques bronzes du Périgord , . . . 270 Pottier (le Chanoine F.). — Présentation d'objets préhistoriques de la sta- tion du Verdier, près Montauban . . . , 270 [571.71'44.72] Capitan, Breuil et Peyrony. — Une nouvelle grotte à parois gra- vées à l'époque paléolithique 270 Rivière (É.). — Excursion de la section aux Eyzies 271 Travaux imprimés présentés à la section 272 13 e Section. — Sciences mé«llca,les. Bureau 273 [612.5:610.2] Leduc (S.). — Études sur la fièvre . . . 273 [617.531] — Traitement de Tadénoïdi te aigué 274 [614.542:392.5] Lalesque (F.) — La femme tuberculeuse et le mariage 274 [613.12] Lalesque et Ormières. — La villa modèle en cure libre 275 [617.531] Arsimoles. — Du siège et du traitement des abcès péri-amygdaliens . . 275 [613.12] Bernheim (S.). — La cure d'altitude chez les tuberculeux 276 [614.542:334.7] Bernheim (S.) et Roblot (A.). — Tuberculose et Mutualités. . . . 277 TABLE DES MATIÈRES 591 Discussion. — M. Lalesque 277 [612.842.2:616.80] Papillon (E.). — Le signe dlArgylt est un excitateur pupillaire d'intensité constante 278 [617.5585] Prioleau. — Conduite à tenir dans les hématuries vésicales des prosta- tiques 279 Discussion : MM. Proust, Bories et Desnos 279 Desnos. — Le traitement de l'hypertrophie prostatique par le procédé de Bottini 279 Discussion : MM. Delbet, Desnos 279 Prioleau et Desnos 280 [617.5585] Deliiet (P.). — Prostatcctomie périnéale 280 [617.5585] Proust (R.) Le traitement de l'hypertrophie de la prostate par la prosta- tectomie périnéale , 281 Discussion : MM. Desnos 281 Bories et Delbet 282 Toraude. — Étude sur les « Cadet » et plus particulièrement sur les « Cadet de Gassicourt » 282 [643.610] Mauriac (E.). — Le vin au point de vue médical. Ses propriétés thérapeu- tiques, ses indications et ses contre-indications dans le traitement des maladies . 282 [178.3] Foveau de Courmelles. — Le vin. — Critique et hygiène 284 [173.3] Mesnard. — Le vin au point de vue médical et hygiénique 284 [643:616.36] Constans. — De la rareté de la cirrhose atrophique chez les buveurs de vin ■ 289 Discussion : MM. Maurel 285 Constans, Mauriac, Maurel 286 Henrot, Jaray, Maurel, Catillon 287 Mauriac et Maurel 288 [617.535] Cnoc.QUART (de Pleurs). — Dilatateur inciseur pour la trachéotomie. . . 288 [616.852] Bézy. — L'hystérie avant l'âge de deux ans. . . . 288 [617.5585:535.23] Gautier (G.). — Traitement de l'hypertrophie de la prostate par la lumière 289 Discussion : M. Leretde 290 Réunion des 11 8 , 12% 15 e 16 e et 19 e Sections 290 Etude sur la dépopulation 290 [616.63:612.397.2] Maurel (E.). — Pathogénie et traitement de l'obésité et du diabète arthritique 290 — Sur le traitement de l'obésité et du diabète arthritique 290 Discussion : MM. Bergonié, Maurel, Berger et xVrsimoles 292 Leuillieux. — Appareil à injections hypodermiques 292 Cabadé. — Sur un cas de vésanie , 293 Bosche. — Fracture comminutive de la fosse orbitaire droite avec abla- tion spontanée de l'œil et perte de substance cérébrale, guérison 293 [591.7] Foveau de Courmelles. — La vivisection est-elle indispensable ? 293 Discussion : M. Maurel • . . . 294 [615.5] Gautier (C). — Contribution à l'étude de la dialyse carbonique 294 Pujol. — Guérison du goitre exophtalmique par le traitement thermal d'Ussat 296 Rohr. — Manifestations de l'artério-sclérose généralisée chez le cheval. • 296 — Lipome pédicule du mésentère chez le cheval. . . 296 [614.25] Bézy (P.). — L'exercice illégal de la médecine . . . 297 Vœu présenté par la Section . 297 Travaux imprimés présentés à la Section . 297 592 TABLE DES MATIÈRES 13» Section. — Electricité médicale. Bureau 298 [615.84] Bordier (H.)- — Sur l'interprétation des résultats et sur l'opportunité des applications électrothérapiques 298 [615.84] Cluzet. — Étude de la galvanofaradisation. — (Rapport présenté à la Section) 303 [615.84:611.73] Bordier (H). — Effets de la galvanofaradisation sur le développe- ment et la nutrition du muscle chez l'homme 314 |615.84] Bordier et Schickelé. — Recherches expérimentales sur la galvanofara- disation 314 [615.84:616.852] Gangolphe. — Hystéro-traumatisme ; traitement par la galvano- faradisation 315 — Examen des réactions électriques des muscles . . 316 Discussion : MM. Marie et Bordier 317 [546.21:616.931] Troude. — Action de l'ozone sur le bacille et sur la toxine diphtérique 317 Discussion : M. Bordier 318 [615.84] Bergonié. — De l'électrodiagnostic sur le nerf mis à nu chez l'homme. . 318 Discussion : MM . Marie et Bordier 318 [537.31:615.84] Leduc. — Action des courants continus sur les tissus scléreux et cicatriciels 319 1 [621.311:611.80] Bordier et Piéry. — Nouvelles recherches expérimentales sur les lésions des cellules nerveuses d'animaux foudroyés par le courant industriel. . 319 [615.84:619.959] Mally (F.). — Comment doit-on appliquer le traitement élec- trique dans la maladie de Basedow et quels résultats peut-on en attendre ? — (Rapport présenté à la Section) 320 Discussion : M. Bordier 324 Bordier. — Valeur du travail cardiaque dans la maladie de Basedow . . 325 Discussion : M. Bergonié 326 [537:723:615:84] Bergonié. — Méthode pratique et rapide des mesures de résis- tances en clinique. — Deux dispositifs 326 [538.56:616.21] Bîrdier et Collet. — Traitement de l'ozène par les courants de haute fréquence 326 [538.561] Schickelé. — Graduation de l'énergie employée dans la franklinisation hertzienne au moyen de condensateurs, plans de capacité variable 327 [615.84:617:3] Bergonié. — Technique de l'application du traitement électrique dans les scolioses de l'enfance ou de l'adolescence 328 Bordier. — Appareil électrométrique pour la mesure du débit des ma- chines électrostatiques 328 [537.832:538.56] Turpain. — Les phénomènes de luminescence dans l'air raréfié et les dispositifs de production de courants à haute fréquence 328 [615.84:611.73] Bordier et Cluzet. — Sur les réactions électriques du muscle lisse. (Muscle de Muller) 329 [615.84:616.57] Leredde. — Mode d'action des agents physiques faisant partie du domaine de l'électricité médicale dans le traitement des lupus. — (Rapport présenté à la Section) 330 Discussion : MM. Marie, Bergonié, Bordier et Leredde 343 [537.832.2:615.84] Marie. — Nouvelle disposition de lampe à arc pour la photo- thérapie. — Exposé succinct des résultats obtenus 344 Discussion : MM. Leredde et Marie 345 [537.832.2:535.24] Bordier et Nogier. — Mesure du pouvoir actinique des sources employées en photothérapie 345 Discussion : M. Marie 346 TABLE DES MATIÈRES 593 [538.56.616.993] Bergonié. — Traitement des angiomes plans par les courants de haute fréquence 346 Discussion : MM. Bord:er et .Marie 346 [615.84] Leuillieux. — Emploi d'électrodes liquides en clinique électrothérapique. 347 [537.33:537.733:611.70 BoRDiER et Gillet. — Modification apportée par Félectro- lyse dans la résistance électrique des tissus organiques 347 [537.33:538.56] Bordier et Nogier. — De remploi d'un électrolyte placé en déri- vation sur le primaire d'une bobine dans la production des rayons X et des cou- rants de haute fréquence 348 [537.33:538.5 1 — — Effet produit sur l'énergie du courant fara- dique par un électrolyte placé en dériva- tion sur le courant primaire 348 [558.56:615.84] Bordier et Lecomte. — Action des courants de haute fréquence en applications directes sur les animaux 349 [537.832.2:615.84] Foveau de Courmelles. — Photothérapie et étude comparée de divers radiateurs 349 QUATRIÈME GROUPE. — SCIENCES ÉCONOMIQUES 1 ^5 6 Section. — Agronomie. Bureau 351 [657:630] Begnault (E.). — Principes de comptabilité agricole. — (Rapport présenté à la Sectioni 351 [633] — Ensilage de fourrages verts. — (Rapport présenté à la Section) 362 [633] Peers et Bauwens. — L'ensilage d'herbe 372 [633] Mer (E.). — L'ensilage de l'herbe de prairie 372 [546.21:663.5] Renaud (P.). — L'emploi de l'oxygène pour le vieillissement des eaux-de-vie, etc 373 D r Loir. — L'organisation de la destruction des rats au Danemark. . . . 373 [630.944] Couiliard (J.). — Les principaux obstacles aux progrès de l'agriculture française 373 Discussion: M. Maynard 374 [634] D r Bories (B.). — Note sur un cépage blanc, le Foster's White Sedling, culti- vable dans la région du Sud-Ouest 374 [663.2:661.2] Bories (B.) et Delbreil. — Du rôle de l'acide carbonique en viti- culture et en vinification . . . . , 375 Discussion: M. Maynard 375 [633:581.21] Lacour (A.). — Un cas de maladie du blé 375 [698.2:630] Bories (B.). — La protection des oiseaux et l'agriculture 376 Discussion: M. Kunckel d'Herculais 376 [664.2] Lacour (A.). — Formation de l'amidon dans le blé 377 Discussion : M. Delbreil 377 [633] Cardes (L.). — Cultures mélangées 377 [312:633] Legendre (Ch.). — Cartes agronomiques communales 377 [633:581.21] Bœuf (F.). — Observations préliminaires sur une maladie des céréales récemment signalée en Tunisie 378 [582:623.4] Demorlaine (J.). — Élude sur la pénétrabilité des arbres forestiers par les projectiles des armes de guerre 378 [591.69:61.1] Ducloux. — De la destruction des sauterelles et des criquets en Tunisie ■ 379 Travaux imprimés présentés à la Section 380 38 594 TABLE DES MATIÈRES i r» Section. — Géoscapliic. Bureau 381 [411:910] Belloc (É.). — Observations sur l'orthographie et la signification des noms de lieux 381 de Charencey (Comte). —De quelques noms de boissons en langue basque. 381 [959.7] Simon. — Le Mékong en 1902 381 [388:572] Guffroy (M.). — Historique des races noires qui vivent actuellement dans les Guyanes 382 [993.2] Gallois (E.). — Les îles françaises du Pacifique 382 [910.7:944] D r Arnaud (M. -H.). — La France et ses frontières naturelles 382 [551.36:44.61] Baudouin (M.). — Les côtes de Vendée, des Sables-d'Olonne à Bourg- neuf, à l'époque préhistorique 383 [312:551.46:44] Thoulet (J.). — Atlas bathymétrique et lithologique 383 Machon. — Le Paraguay 383 [622:959.9] Saugy (L.). — La question des mines en Indo-Chine 383 [634.9:914.16] Imbert (B.). — Exploitation forestière moderne dans les Pyrénées (à Salau-Bonabé, frontière espagnole^ 384 Desserier de Pauwels (B.). — De Bangui à Carnot et de Carnot à Bangui 385 [359.4] Audouin (H.). — Quelques notes sur la province du Tra-Ninh 385 [955] Bordât (G. j. — Le golfe Persique et la Perse 385 [551.48:44.47] Magnin (A.). — Sur les bassins-fermés du Jura 386 Le Maire. — Les cartes globulaires en couleurs, sur feuilles de métal, d'Elisée Reclus 386 [961.1:630] Allemand-Martin. — Conditions agricoles du cap Bon d'après sa géo- logie et sa climatologie 386 M iciiin (J.). — Le sud-ouest de la Bolivie 388 [344.88] de L'Estoile (J.). — L'Ariège et son territoire 388 [551.44:551.7] Martel (E. -A.). — Phénomènes caverneux du calcaire 388 Maistre (C). — La région du Bahr-Sara 389 de Baye (le baron). — Les juifs des montagnes et les juifs géorgiens . . . 389 [310:381] Mengeot (A.). — La géographie économique et les offices de renseigne- ments 389 de Lapeyrière. — La Corée 389 [916.4] de Flottes de Boquevair. — Excursions à Fés et à Meknès 390 Turquan (V.). — Naissances, décès et dépopulation dans vingt-deux dépar- tements 390 Travaux imprimés présentés à la Section 390 tu Section. — Economie politique et statistique. Bureau 391 [336.28] Lallier (P.). — Suppression des octrois 391 [336.28] Faurb (J.)- — Suppression des octrois. — Loi de 1897 et taxes de rempla- cement • 391 [351.1] Letort (Ch.). — Sur les fonctionnaires 392 Discussion : M. E. Paris 392 [325.3:49.3] Guiffard (L ). — La jeunesse et la colonisation à l'étranger (l r e Série : Belgique, Allemagne) 393 [603] Casalonga. — Modifications apportées à la loi du 5 juillet 1884 sur les brevets d'invention et à celle de 1793 sur la propriété artistique 393 [627:44.58] Henriet (J.). — Les projets des grands travaux publics. — Leurs con- séquences économiques 394 TABLE DES MATIÈRES 595 Discussion: MM. P. Loiselet et P. Thellier de la Neuville 395 Réunion des lie, 12e, 16 e et 18 e Sections 396 [344.75.912J Cauderuer (G.). — Étude démographique du Tarn-et-Garonne . . . 396 • Discussion :M. Maurel .......... 396 [912:944] D r Maorel (E.). — Fécondité et natalité de la nation française 397 [312:344] Delbet (P.). — Dépopulation do la France 398 [312:44.75] Borïbs (B.). — La dépopulation dans le Tarn-et-Garonne ■ • 398 [312:44.91] de Montricher (IL). — Démographie des Bouches-du-Rhone et dépar- tements voisins " Dcmont (A.). — La natalité chez les Landais Jy ' Discussion: MM- Maurei 3 " Zaborowski, P. Delbet 401 et Levassedr /l03 Dr Brémond (F.). — De l'extension de la loi de 1899 sur les accidents du travail aux maladies professionnelles virulentes (variole, charbon, morve). . . . 406 Henriet (J.). — Considérations sur la loi sur les accidents du travail . . 406 Discussion : M. Lacoîir • • • 406 Turquan. — Naissances, décès et dépopulation dans vingt-deux dépar- tements lT? e Section. — Enseignement et Pédagogie. Bureau 407 Merckling (F.-J.). — Discours du Président 407 [372.7] Chevalier (H.). — Arithmétique graphique 408 Henriet (J.). — Sur l'instruction générale et sur l'instruction postscolaire à-Marseille ■ 408 [972.2] Féret. — Les jardins scolaires 408 [329.78:538,7] Hoarau-Desruisseaux (L.). — Boussole solaire permettant de s'orienter au moyen d'une montre, pourvu qu'il fasse du soleil 409 [379.18 + 979.19] Merckling. — Considérations relatives aux questions posées par circulaire du président de la section en date du 15 mars 1902 409 Discussion : M. Ferry * 12 et M" e Malmanciie 413 1319.19] Paris. — L'enseignement professionnel offert aux ouvriers et apprentis — dans les cours du soir sera-t-il manuel ou théorique, indivi- duel ou collectif, et quels procédés méritent plus spécialement d'être recommandés? 414 [371 .3 : 380 1 — Quelles sont dans L'ordre commercial les connaissances qui, par L'enseignement, s'acquièrent de façon plus sûre et plus parfaite que par la seule pratique des comptoirs Henriet (J.). — De l'instruction générale et de l'instruction profession- nelle dans les cours d'adultes Travaux imprimés présentés à la section 416 I8« Section. — Hygiène e* Médecine publique. 417 Bureau ■ 616.861] D"-Tachard (E.). — Mesures d'hygiène contre l'alcoolisme. — (Rapport présenté à la Section) .' ' ' D 1- Loir. — Hygiène alimentaire : pasteurisation des vins et maladies de '.24 l'estomac Discussion : M. le D'' Mauriac • ■ ■ 424 ,628.3] de Montricher (H.). — Épuration et stérilisation des eaux résiduaires et potables 596 TABLE DES MATIÈRES [628.4] D r Tachard (E.). — Dangers du tout à la rue. — (Rapport présenté à la Section) 426 [628.48] D r Hublé (M.). — Hygiène des terrains militaires (suppression des pous- sières) 431 [616.861 : 663.2] D r Mauriac (E.). — La lutte contre l'alcoolisme par la propaga- tion du vin . . . . • 432 [616.861] — L'œuvre bordelaise des débits de tempérance. 432 Discussion : MM. de Montricher et Papillon 434 [613.12:371.1] D r Guiraud. — Moyens pratiques de créer un sanatorium à l'usage des membres de l'enseignement public, de leurs familles et des étudiants. 434 D r Papillon. — La maison natale de Pastmir 435 Discussion : M. Tachard 435 [613.372] Tachard (T> E.). — Vulgarisation par l'École des notions d'hygiène cor- porelle. — (Rapport présenté à la Section) ; 435 [613.41 : 613.44] Bayssellance. — Les bains. —Douches scolaires à bon marché. 438 [371.9:613.12] Festal (A.). — Des lycées climatiques 438 ! 616.861 : 44. 75] Bergis (E.). — Lutte contre l'alcoolisme dans le Tarn-et-Garonne. 439 [616.861] Folet. — Les deux meilleures armes contre l'alcoolisme. ....... 439 Sou (l'abbé). — Sur certains bacilles de nature tuberculeuse que l'on ren- contre dans quelques graminées 4i0 [614. 32 J Brillouin (A.). — Conservation du lait à l'état frais et sans altération des graisses ni des albuminoïdes 440 Dr Loir. — L'Institut Pasteur de Tunis. — Fonctionnement et statis- tique 440 — Le comité pour la destruction légale des rats en Dane- mark au Congrès international de la marine marchande, à Copenhague 440 [371.61:613] Dr Foveau de Courmelles. — Étude critique et hygiénique de divers mobiliers scolaires 441 [614.482] D r Loir. — Désinfection par l'acide sulfureux 441 Voeux présentés par la Section 442 Mémoires non lus faute de temps 442 iO c Sous-Section. — Archéologie. Bureau 443 Pottier (le ebanoine F.). — Bienvenue du Président de la section .... 443 [623.1:44.75] Delaval (le C 1 )- — Sur les anciennes fortifications de Montauban qui furent rasées sous Louis XIII vers 1630 443 Discussion : M. le Président Pottier 444 [271 :44.75] Forestié. — Les planches gravées des confréries de Montauban . . . 444 1332] Levasseur (É.). — Le système monétaire de la France au xvi c siècle .... 441 de Mentque. — La famille de la Galaissière 445 Discussion : M. Levasseur 445 [340:44.75] Fourgous. — Les fors de Bigorre. 445 Galabert (l'abbé). — Note sur le commerce par eau dans le département de Tarn-et-Garonne du xme au xvm e siècle 446 Masfrand. — La mothe féodale de Merlis (Haute-Vienne) 446 [726: 44.75] Pottier (le chanoine). — Les églises de Moissac et de Saux 446 Mila de Cabarieu. — Règlement pour la fabrication des draps au Moyen Age 446 Enlart. — De l'influence germanique dans les premiers monuments gothiques du Nord de la France *46 Visite des Musées de la ville de Montauban 446 Vœux présentés par la sous-section 447 i TABLE DES MATIÈRES 597 »o Sous-section. — Odontologie. Bureau 448 Sauvez. — Allocution du Préskient de la Section 448 [617.525 : 612.78 ] Delair.— Principe d'orthophonie. Leur rapport avec la pro- thèse-vélo-palatine 451 [617.60] Siffre. — Migration physiologique des dents 451 [617.67] Fayoux. — Le ciment, traitement pour les caries douloureuses du se- cond degré ,,) - Kritchewsky. — De la nécessité d'une classification dans les mal- occlusions dentaires 453 Discussion: M. Frey 453 1617.60] Choquet 1J.1. — Note sur l'articulation dentaire chez l'homme 453 [617.60] Frey (L.). — Rapports pathologiques entre l'articulation temporo-maxil- laire et les dents 454 '617.61] Pont (Al. 1. — Tumeur de la pulpe sans carie dentaire 455 1617.69] Blatter 1 A.). — Nouvelle dent artificielle 455 [615.84:617.6] Rigolet (D.). — De l'action antiseptique de la calaphorèse en art dentaire 456 [617.60] Rolland (G.). — Du sœmnoforme dans les longues anesthésies. — Sa tension. — Son étude en hématologie.— Hématolyse. — Statistique clinique 457 [617.60] Études hématolytiques du sœmnoforme et de quelques anesthésiques généraux : sœmnoforme, éther .... 458 Maronneaud. — La vitalité de la pulpe après extraction et réimplantation immédiate 458 Démonstrations faites au dispensaire du bureau de bienfaisance de Toulouse. , 459 D' - Rolland. — Démonstrations diverses d'anesthésie générale, notamment par l'emploi du sœmnoforme t • • 459 Rigolet. — Expériences d'anesthésie pulpaire par la cataphorèse .... 459 Fayoux. — Mode d'application d'un ciment spécial pour les caries du 2 e degré 459 D r Siffre. — Technique opératoire de l'emploi de l'acide sulfurique dans le traitement des caries du 4 e degré 459 Choquet. — Démonstrations d'application du Xyléna 459 Blatter. — Présentation d'un aneslhésique pour la dévitalisation de la pulpe dentaire 459 Delair. — Démonstration du mode de fabrication des voiles palatins artificiels à clapet 459 Blatter. — Présentation et démonstration de l'emploi de nouvelles dents en porcelaine détachables 459 Surirana (L.). — Démonstration pratique d'une méthode de bourrage de caoutchouc sans presse. Présentation de couronnes et travaux à pont 460 [616.59:617.6] Dr Siffre. — La pelade et les lésions dentaires 460 [617.61] La stérilisation des canaux dentaires par l'acide sul- furique pur » 460 [617.60] Dent de six ans et dent de sagesse. — Note sur les rap- ports de l'extraction de la première molaire inférieure avec l'évolution et l'éruption de la dent de sagesse. . 400 [617.525] Dr Frey 1 L.i, — Observations de prothèse du maxillaire inférieur. ... 461 [617.62] Dr Frey i L. I et Lemerle (G.). — Les Leptothrix de la bouche. — leur rôle dans l'étiologie de la carie dentaire. —Leptothrix racemasa. — Conclusions . . 461 [617.60] Dr Pont. — Emploi de l'alcool saturé d'acide borique en art dentaire . . 461 , r J98 TABLE DES MATIÈRES [617.66] Heidé-Raynvald. — A propos de l'opportunité de l'avulsion dentaire pré- coce ou tardive dans la périodontile supputée aiguë 461 [617.6:614.23] D 1 ' Amoédo i.O. ». — Étude sur les dents après la mort, au point de vue de la médecine légale 462 [617.525] — Prothèse dentaire. — Ktude sur l'articulation des dentiers artificiels suivant les lois anatomiques et physiologiques qui régissent l'articulation temporo-maxillaire et celle des arcades den- taires chez l'homme 463 SÉANCES GENERALES Ti'.irlioii « !< « I » i«nc<' ui'ltniuc et -aléser a .. iii,<-. Introduction 464 Monmerqué. — Note pour servir de hase à la discussion 465 première séance générale Carpentier 496 Kœchlin (R.). — Application delà traction électrique par trolley auto- moteur pour des services d'omnibus urbains et suburbains 496 Thévenet Le Roul. — Traction électrique à contact superficiel et à deux conducteurs isolés (système Cruvellier) 499 Lavezzari (A.). — Système de l'Electrorail 508 Launay (F.). — Sur le fonctionnement du système Diatto 513 Blanchon. — Sur la traction par accumulateurs 519 Jumau. — Sur l'exploitation des tramways par accumulateurs à charge rapide 524 Lavezzari i A. i. — Les accumulateurs et la traction électrique 528 Jumau. — Les accumulateurs dans l'électromobilisme urbain 530 Jeantaud. — Quelques remarques sur l'application de l'électricité à Fauto- mobilisme 535 DEUXIÈME SÉANCE GÉNÉRALE Blanchon, -- Discussion sur la communication de M. Jumau 536 Gariel iC. i. — Analyse de « la Traction électrique sur la ligne Milan- Gallarate-Varese », par M. J. Rocca 537 Discussion du rapport Monmerqué : MM. Le Président, Forestier . . . 537 Blanchon, Lavezzari, Forestier 538 P. Renaud, Kœchlin, Cruvellier, Forestier 539 — Vuillemin, Forestier, Blan- chon 540 — Forestier et Carpentier . . . 541 annexe Druart (E.i et Le Roy (P.). — Les avantages de la traction mécanique des marchandises sur les voies ferrées urbaines 542 TABLE DES MATIÈRES 599 CONFERENCES Trutat (E.). — Les excursions du Congrès de Montauban : plaine de la Garonne, vallée de FAvcyron, vallée du Lot 545 Stanislas Meuniek. — Les éruptions volcaniques à propos du récent désastre de la Martinique 564 EXCURSIONS — VISITES INDUSTRIELLES Excursion à Bruniquel, Penne, Saint-Antonin 574 — à Castelsarrazin, Moissac 575 — finale: Cahors, Rocamadour, Padirac 575 Filatures de soie Couderc et Vidal Marty 577 Établissements Brusson jeune de Villeinur 578 IMI'HJUEIIIE CI1A1X, RUE BEROERIi, 20, l'ARIS. — 4210-3-02. A a s o ciati o n Franc aïs e . T. XXXI yi/i s, m J ui jB ° ^1 Z -»- S! (hvi t*r- e< /m/ 1. pi tr -■AHurrrt, F'^Par'i '&. PLAN DE MONTAUBAN -—,_*_.