2 Et pie fr Ce COROCECEEe" * + ve . Ra ! : Le RSR ITA ENT TT ete * : : : PRET en te Gnhtn. _ + sent dinars DURE DT hein CRD EEE mens dm re Pre marre EN e vi nise LES nn € Eér nie en ieieranses areas eue CO der did de CORRE Pre Sn ec. ele pee mis Dos » 4 ce D'Oicheiss si dei ss . où bios a be de: ce ESSAI hdd Lit 2 21 DORE Ms De LATE lt ee ere releve ges LEE LINE ERA RL EE ee , : M LR OS AR SUR LUN 17 Er es ; - Vibes : ’ - LD E Da vie v mm sen à . 5 LA ZZ MARRARL, ZT" ar ae be « 5 . d se ein ngune > ra PL ; Ras, 1" La. d : ARE EE EEA . : Les ge. s DRE ne Éd Sn S TOR à PS re 2-34 LOTERIE re ta me PE LR IEE TPE Ne PER OL A EE POLE DATES = DER . ef. CL ET em tmder sors 1 : : rose + ++ à ê AL TETE S “+ es CLR RES CT ee we OMS MSET TS ALES AE PRÉOE sr LAINE LES FAILLES ML SZ TT M us RE Fe COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES SÉANCES ET MÉMOIRES SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ron NA PARIS. -— L. MARETHEUX, IMPRIMEUR 1, rue Cassette, ! | COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ANNÉE 1905 CINQUANTE-SEPTIÈME DE LA COLLECTION Avec figures TOME PREMIER PARIS MASSON ET C°, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6°) 1905 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SÉANCE DU 7 JANVIER 1905 BATTELLI (F.) et Srerx (Mile L.) : La catalase dans les tissus des oi- Borrez et HAALAND : Tumeurs de DANS OURS PART MEN CRE AS . Dovox : Incoagulabilité du sang provoquée par le chloroforme ; rôle CUTO LES A NAN ERA AIN E EE GIARD (A.) : Allocution. . . . . . . GILBERT (A.) et Jouer (J.) : Sur la teneur du foie en glycogène suivant lES TE CIM es ANNE ANA On Gic8erT (A.) et Jomter (J.) : tribution à l'étude de la fonction adipopexique du foie. La graisse du foie dans ses rapports avec le moment de l’ingestion . . . . . . .. Hexkr (Vicror) : Recherches phyÿ- sico - chimiques sur l’hémolyse. Etude de l'hémolyse des globules rouges de poulet par le sérum de chien. Influence de la quantité de globules Hesse (Epmonp) : Sur Myxocystis Mràzeki Hesse, microsporidie para- site de Limnodrilus Hoffmeisteri (ŒIEN ONE RS ERARNE EAN EE OS A OS Ne Icvarowsky(ALExANDRE): Influence OMC SOMME ONE AIOr TO MOMIE 21 28 SOMMAIRE de la néphrectomie et de la ligature de l'artère rénale sur les élimina- Don SAUrIN aire SPP AE LARCHER (0.) : Allocution. Instal- lation du nouveau président quin- quennals sers rater Per Re LAvERrAN (A.) Observation de Surra chez une Roussette, Pleropus MIE CUT SAN SRE AU ARE NAE AE re LErèvRE (J.) : Étude du rayonne- ment chez le chat. Précautions pri- SES RÉSULTE MAO Maure (E.) : Action du vêtement sur les fonctions digestives chez le CODAVEN ARE EN AARE EN ER AE A PAXISSET (LUCIEN) : REMLINGER (P.) : La tortue ter- restre est réfractaire à la rage. . REMLINGER (P.) : Action de la cen- trifugation sur le virus rabique. . VicuiEr (C.) : Observation relative à la note de M. G. Bohn, insérée dans les « Comptes rendus de la So- ciété de Biologie », du 19 novembre 1904, sous le titre : Faits biologiques, et faits réunis par une fonction con- GITAULE ARE RE ne A RTE BiocLoaie. COMPTES RENDuS. — 1903. T, LVIII. (1 10 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. 0. Larcher, puis de M. A. Giard.. INSTALLATION DU NOUVEAU PRÉSIDENT QUINQUENNAL ALLOCUTION DE M. O. LaRCHER, Vicé-PRÉSIDENT SORTANT. Mes chers Collègues, Au cours de cette année, où plusieurs d'entre les nôtres (1) nous ont été enlevés par la mort, lorsque nous avons perdu aussi (2) le Président que nous avions placé à notre tête, nous avons tous élé vivement affectés de ne plus avoir à compter parmi nous, que par le souvenir, le maître illustre, dont les remarquables travaux et leurs importants résul- tals sont devenus célèbres depuis longtemps. En revanche, notre Société, qui aime à se composer d'hommes de science, aux origines et aux aptitudes les plus diverses, et qui les recrute avec soin, dans l'intérêt unique des études variées qu'elle poursuit, selon son but, s’est adjoint trois nouveaux membres litulaires (MM. Manouvrier, Vincent et Nicloux), un membre honoraire (Sir John Lubbock) et deux membres correspondants, MM. Retzius (de Stockholm) et Vialleton (de Montpellier). Après l'avoir longtemps différée en signe de deuil, nous avons, dans la séance du 17 décembre, procédé à l’éleclion de notre nouveau Prési- dent quinquennal, qui conserve auprès de lui, avec notre sympathique Secrétaire général (3), deux d’entre nos dévoués confrères, dont l'habile concours nous à valu, soit dans l’ornementation de notre salle des séances (4), soit dans le classement méthodique de notre bibliothèque (5), des améliorations justement appréciées. (1) Aux noms de Duclaux, de W. His, de Ch. Rouget (C. R. de la Société, 4904, t. I, p. 740), de J. Michon (C. R. de la Société, 1904, t. I, p. 836) et de Trasbot (C. R. de la Société, 1904, t. IE. 156), il faut ajouter ceux de nos regreltés collègues, Weiïgert (de Francfort-sur-le-Mein) et John Simon (de Londres). (2) Voyez C. R. de la Société, 1904, t. I, p. 819. (3) M. Gley, qui apporte tant de soin aux améliorations dans la publication de nos Comptes rendus. (4) M. G. Weiss, notre Trésorier. (5) M. Aug. Pettit, notre Archiviste. = SÉANCE DU 7 JANVIER 3 Depuis sa fondation, la Société de Biologie avait eu, à sa tête, deux Médecins célèbres (1) et cinq d’entre les grands Physiologistes (2) de notre temps. Actuellement, elle a voulu certainement marquer l'importance con- quise par les études de morphologie générale dans le domaine de la Biologie, et c’est pour cela qu’elle a choisi, pour Président, l’un de nos collègues les plus actifs et les plus assidus aux séances (3), l’un des savants qui ont élevé le plus haut le niveau de ces études, autant par ses palientes recherches et par ses découvertes personnelles, que par les déductions générales qu'il en a magistralement tirées. Quel que soit mon désir de rendre, en ce jour, un public hommage aux grands mériles de notre nouveau Président, je ne crois pas que, dans un milieu comme le nôtre, il convienne de chercher à retracer, même sommairement, l’ensemble de ses divers travaux, que nous con- naissons tous. Mais, ce que je dois dire, c’est que nous pouvons nous féliciter d'avoir choisi en lui un éminent Naturaliste, dont les divers ouvrages et le pré- cieux enseignement nous ont montré depuis longtemps combien lui sont familiers tous les sujets afférents à la Biologie générale. Nous pouvons nous réjouir aussi de voir venir prendre place auprès de lui nes deux nouveaux Vice-Présidents, deux de nos plus distingués confrères, MM. Künckel d'Hereulaïs et J. Darier. . Et maintenant, mes chers Collègues, au moment de quitter le fauteuil vers lequel votre bienveillance m'avait conduit et que la maladie et la fin prématurée de Marey m'ont laissé occuper pendant la plus grande partie de cette année, permettez-moi de vous remercier de l'honneur, qui par là m'est advenu (gràce à la délicate attention de mon savant collègue, M. Paul Richer), de souhaiter aujourd'hui la bienvenue à notre nouveau Président, M. le professeur Giard, et de l'inviter à venir prendre possession du poste auquel nos suffrages l'ont appelé. (1) P. Rayer (1849-1867) et Ch. Bouchard (1897-1901). (2) Cl. Bernard (1868-1878), Paul-Bert (1879-1886), Brown-Séquard (1887- 1891), Chauveau (1892-1896) et Marey (1902-1904). (3) M. Alfred Giard, élu Membre titulaire, le 23 juillet 1887; Vice-Président en 1896. 1 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ALLOCUTION DE M. À. GiaRp. Mes chers Collègues, En m'appelant à présider les travaux de notre Société, vous m'avez fait un très grand honneur, le plus grand peut-être que puisse ambi- tionner un biologiste. Quelle marque d'estime pourrait, en effet, nous être plus agréable que celle qui émane de nos maîtres, de nos émules, des témoins et des compagnons de nos labeurs ? Après avoir successi- vement confié le soin de ses intérêts aux chefs incontestés de la physio- logie générale et de la physiologie pathologique, la Société de Biologie a désiré faire appel à la bonne volonté d’un représentant de la morpho- logie et de l'embryologie comparée. Je tieus avant tout à vous en exprimer ma profonde gratitude, et pour moi-même et pour la science à laquelle j'ai depuis longtemps consacre toutes les forces de mon esprit. Mais la valeur d'un présent peut être doublée par la facon dont il est offert. Vous avez compris, mes chers Collègues, combien une si haute récompense devait me paraitre prématurée et supérieure à mes faibles mérites : aussi par l'unanimité de vos suffrages, vous avez voulu suppléer à l'insuffisance de l'élu, l’assurer de votre entière sympathie et ranimer sa confiance trep justement ébranlée. Je compte parmi vous quelques anciens élèves et beaucoup de vieux amis; c’est le cœur qui a dicté votre choix. Une pareille marque d'affection m'a vivement touché, et pour cela encore, je vous dis très sincèrement : merci ! Laissez-moi ajouter, cependant, que ma reconnaissance ne va pas sans une certaine appréhension. Si, pour occuper convenablement le poste où vous m'avez élevé, il suffisait d'aimer la science, de travailler avec vous à son avancement et de venir chaque semaine chercher à vos réunions des enseignements toujours nouveaux, la tâche ne me paraïîtrait pas trop ardue, et mon assiduité passée vous serait une garantie pour l'avenir. J'envisagerais la situation d’un œil plus calme et avec une légitime fierté. J1 ne m'est pas permis, hélas ! de garder cette douce quiétude. Ceux qui ont occupé ce fauteuil avant moi, ont laissé dans l'histoire de la science une si forte empreinte, ils ont projeté autour d'eux une telle auréole de lumière que j'ai fort à redouter l'inévitable comparaison, quelles que puissent être votre indulgence et mon désir de bien faire. De mon prédécesseur immédiat, le regretté Marey, quel éloge pourrais-je tenter qui réponde au souvenir que nous en avons gardé ? Une voix très autorisée et d’une parfaite compélence, celle d’un élève, d'un collaborateur et d’un ami du Maitre disparu, vous dira bientôt les services qu'il a rendus à la physiologie en la dotant d'instruments d'une PRE ee TE (ob 4 SÉANCE DU 7 JANVIER admirable ingéniosilé, et en appliquant la méthode graphique aux pro- blèmes les plus délicats de la mécanique animale. Qu'il soit permis à un morphologiste de proclamer ici que par ses belles études sur l’action morphogène du système musculaire, Marey doit êlre considéré comme le précurseur de l’école moderne d'embryogénie morphodynamique si florissante en Allemagne. Vous vous rappelez la figure sympathique de notre cher président, l’aménité de son caractère, l'intérêt qu'il portait à nos travaux, les efforls qu'il faisait pour assister à nos réunions, quand, luttant déjà contre le mal cruel qui devait le ravir à notre affection, il en bravait avec un stoïque héroïsme les atteintes réitérées. Et si, remontant plus haut dans l’histoire de notre compagnie, j évoque les grandes figures de ceux qui eurent l'honneur d’en être les premiers porte-drapeaux, combien ces souvenirs me paraissent écrasants ! Rayer, Claude Bernard, Paul Bert, Brown-Séquard, tels sont les noms de nos anciens présidents désormais inscrits en letlres d’or dans les fastes de la Biologie ! Il y aurait de ma part une certaine lémérité, et je dirai presque de l’impertinence, à vouloir résumer ici en de brèves et insuffisantes paroles l’œuvre colossale de pareils devanciers. Saluons seulement, avec une respectueuse admiration, ces illustres chercheurs, ces chefs avisés qui ont fait de notre Société ce qu’elle est aujourd’hui, et lui ont valu l'autorité et la réputation de bon aloi dont elle jouit dans le monde scientifique. Et si je n’ai pas joint à ces noms glorieux ceux de Chauveau et de . Bouchard qui, eux aussi, présidèrent nos séances avec l’éciat que vous savez, c'est que, fort heureusement, pour la science et pour nous-mêmes, ces maîtres vénérés sont encore parmi nous. Toujours pleins d'activité et de vaiilance, ils continuent à nous apporter les fruits de leur infati- gable labeur. Ils continueront aussi, j'en ai le ferme espoir, à nous aider de leur expérience. IL m'est doux de penser que leurs conseils ne me feront pas défaut pour assurer à notre œuvre un brillant avenir et la maintenir dans la direction si féconde qu'ils lui ont naguère . imprimée. On peut citer, Messieurs, de par le monde beaucoup d'académies dans lesquelles une part plus ou moins large (et souvent trop étroite) est réservée aux sciences de la nature, beaucoup de corps savants où l'on cultive telle ou telle branche des connaissances relatives aux êtres orga- nisés, des sociétés zoologiques, botaniques, anatomiques, etc. Mais il n existe, je Le crois du moins, qu’une Société de Biologie ayant pris pour devise, comme Paul Bert se plaisait à le dire, le vers quelque peu modifié du poète Térence : Nous sommes vivants, et rien de ce qui intéresse la vie ne doit nous demeurer étranger. 6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Et c'est un fait vraiment merveilleux, et tout à l'honneur de notre pays, que, vers le milieu du xix° siècle, à une époque où pour diverses raisons les sciences expérimentales subissaient chez nous un fâcheux fléchissement, il se soit rencontré à Paris un groupe de naturalistes et de médecins ayant une conception si nette et si juste de la Biologie dans le sens à la fois large et profond qu'on lui donne un peu partout de nos jours après cinquante années d'efforts persévérants, Il est vrai que ces hommes s’appelaient Claude Bernard, Davaine, de Quatrefages, pour ne citer que quelques-uns d’entre eux, et qu'ils avaient choisi pour rédiger le génial programme de leurs futurs travaux le naturaliste Charles Robin, bien désigné par son esprit philosophique et par ses connaissances encyclopédiques dans le domaine nouvellement défini de la biologie générale pour être l'organisateur de la Société naissante. Aujourd'hui encore nous pouvons consulter avec fruit, en tête du premier volume de nos comptes rendus, le heau manifeste lu à la séance du 7 juin 1849 : Sur la direction que se sont proposé en se réunissant les membres fondateurs de la Société de Biologie pour répondre au titre qu'ils ont choisi. Ce programme, Messieurs, est demeuré la charte qui régit morale- ment notre compagnie. Il est la source toujours abondante de notre vitalité. Et si, comme nous devons le constater avec regret, il n’est plus. facile aujourd’hui d’être un encyclopédiste même dans le territoire scientifique où l’on a concentré ses efforts, notre Société plus qu'aucune autre permet à ceux qui la fréquentent assidument de garder dans la mesure du possible cette hauteur de vues, cette généralité du savoir, cette plasticité intellectuelle sans laquelle l'esprit du chercheur le mieux doué perd sa souplesse et se stérilise en de trop étroites spécialisations. Maintenons donc avec un soin jaloux, comme l'ont fait nos prédéces- seurs, cet harmonieux équilibre entre les diverses branches de la Biologie, sans chercher à donner à l’une d’entre elles une prédominance sur les autres, ni même sans chercher à en discuter la valeur relative, puisque, aussi bien, grâce à leurs interférences réciproques et à leur enchevétrement de plus en plus complexe, toutes les parties de la. science sont désormais unies entre elles par une étroite solidarité. Maintenons aussi le précieux règlement intérieur qui nous assure le droit de vieillir sans devenir un obstacle pour les jeunes qui attendent à notre porte, anxieux de travailler avec nous aux progrès de notre: science avec toute l’ardeur de leur âge. Qu'ils n'oublient pas d'ailleurs, dans leur impatience, que cetle porte est largement entr'ouverte et qu'ils seront toujours les bienvenus quand ils viendront de l’autre côté de la barrière (un symbole plutôt qu’un obstacle) nous apporter ici des: faits soigneusement observés, qu'il s'agisse de morphologie ou de physiologie, de zoologie ou de botanique, de cytologie ou de bactério- SÉANCE DU 7 JANVIER 7 logie, de développement normal ou tératologique, de recherches expé- rimentales ou de découvertes faites dans ce laboratoire immense qu'offre la nature à ceux qui savent l’observer et l’interroger. Permettez-moi, Messieurs, avant de clore cette trop longue allocution, de me tourner un instant vers nos filiales de Bordeaux, de Marseille et de Nancy dont la vie est si intimement liée à la nôtre, et de leur envoyer en votre nom et au mien notre tribut de sympathie et de cordiale fraternité dans le travail. Ces proliférations gemmipares de notre organisme social prouvent qu'il est sain et vigoureux, car les blastozoïtes nous font honneur par leur rapide développement cæœnogénétique et par le nombre et la valeur des travaux dont ils ornent nos publications. Permettez-moi enfin de vous présenter les remerciements du nouveau Bureau, et d'adresser les remerciements de la Société au Bureau sorlant, à nos Vice-Présidents MM. P. Richer et O. Larcher, dont vous avez pu apprécier le tact exquis el la ponctualité, et surtout à notre si dévoué Secrétaire général pour lequel mes prédécesseurs ont déjà épuisé toutes les formules d'éloge sans qu’on puisse les accuser de prodigalité. OUVRAGES OFFERTS M. O. LaRCHER, au nom de M. P.-E. Launois, fait hommage à la Sociélé : 1° D'un volume intitulé Les pères de la Biologie, dans lequel l’auteur a réuni une série d’intéressantes études historiques, notamment sur Leuwenhoek, Malpighi, jus hs Harvey, De Graaf, Buffon, Spallanzani et Bichat ; 2 Une hèce de doctorat ès sciences naturelles, récemment soutenue en Sorbonne, et dans laquelle sont consignés les divers résultats de recherches faites par l’auteur sur la glande hypophysaire de l'homme et sur les modifications dont cette glande est le siège, chez la femme, en particulier, pendant la gestation ; 3° Enfin, un ouvrage, publié en collaboration avec M. Pierre Roy, et consacré à une série d’études biologiques sur les géants (de l'espèce humaine), à la fois monstres et malades, chez lesquels existent, par suite d’une anomalie de la croissance du squelette, diverses altérations pathologiques. 8. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE OBSERVATION RELATIVE A LA NOTE DE M. G. BON, INSÉRÉE DANS LES « COMPTES RENDUS DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE », DU 19 NOVEMBRE 1904, SOUS LE TITRE : FAITS BIOLOGIQUES, ET FAITS RÉUNIS PAR UNE FONCTION CONTINUE, par M. C. VicuiEr. Je me bornerai à ajouter une phrase à la dernière de l’avant-dernier paragraphe de cette note (p. 498). Et je le ferai en empruntant, pour une fois, le style de mon bienveillant critique. C’est pour avoir apparemment négligé de lire les travaux qu'il pré- tendait discuter dans son article du 15 mars (Xevue générale des Sciences), que M. Bohn s'est attiré la réponse que je lui ai faite dans le numéro du 30 mai de la même Revue : c'est pour n'avoir lu, je pense, ni celle-ci, ni mes notes à l’Académie des 2 mai et 27 juin, et, pour le surplus de mes publications, s'être contenté de jurare in verba magislri, que M. Bohn à pu écrire une phrase qui révèle une ignorance absolue, voulue ou non, de tout ce que j'ai dit au cours de ces dernières années sur un sujet où les grands mots et les belles théories n'ont encore mené à rien. Alger, le 10 décembre 1904. OBSERVATION DE SURRA CHEZ UNE ROUSSETTE, Pleropus medius, par M. A. LAVERAN. Ayant eu l’occasion récemment de me procurer une roussette, j'ai pensé qu'il serait intéressant de voir si ce Cheiroptère pouvait s'infecter de Surra et comment la maladie évoluait chez lui. L'animal que j'ai inoculé faisait partie d'un lot de quatre roussettes venant de l'Inde, m'a dit le marchand. Cette provenance seule (si elle avait été bien établie) aurait pu faire supposer déjà qu'il s'agissait de Pteropus medius Temminck et non de Pteropus edulis Geoffroy qui ne se rencontre pas dans l'Inde, comme P{eropus medius, mais en Indo-Chine et en Malaisie. Pour plus de sûreté, j'ai eu recours à notre collègue M. Trouessart et, grâce aux renseignements qu'il m a fournis avec son obligeance habituelle, j'ai pu m'assurer qu'il s'agissait bien de Pieropus medius. Le sang de la chauve-souris examiné avant l’inoculation ne conte- nait aucun parasite et en particulier aucun Trypanosome ; l'examen du sang des trois autres roussettes faisant partie du même lot a été égale- ment négatif. SÉANCE DU 7 JANVIER 9 La roussetle qui m'est apportée le 18 novembre 1904 mesure 22 cen- timètres de long, l’envergure est de 92 centimètres; la longueur du radius est de 17 centimètres ; la poitrine et l’abdomen sont roux-bai. L'animal est en très bon état, il n’est pas sauvage et se nourrit abon- damment (lait sucré, fruits variés, pommes, bananes). Le 21 novembre j'inocule l'animal sur un cobaye infecté de Surra (de Maurice); un peu de sang du cobaye dilué dans de l’eau citratée est injecté à cet effet sous la peau de l’abdomen. Les Trypanosomes sont assez nombreux dans le sang du cobaye. 24 novembre. On ne constate aucun symptôme morbide. L'examen du sang ne révèle pas la présence des Trypanosomes. 26 novembre. Trypanosomes rares dans le sang de la roussette. 27 novembre. Le nombre des Trypanosomes a augmenté. L'animal a perdu l'appétit; il reste immobile, enveloppé dans ses ailes. 28 novembre. Trypanosomes très nombreux. L'animal ne mange presque plus. 30 novembre. Trypanosomes très nombreux; à deux heures du soir la roussette pousse des cris plaintifs; elle présente des mouvements con- vulsifs à plusieurs reprises, enfin elle tombe au fond de la cage et meurt à 3 h. 1/2. A l’autopsie je note seulement que la rate est volumineuse, elle pèse 4 grammes; le poids de la roussette est de 385 grammes. Il n’est pas douteux que l’animal soit mort de Surra. Il est à noter que l’évolution de la maladie a été très rapide. Chez les rats et chez les souris, la durée moyenne du Surra est de onze jours ; dans le cas parti- culier, elle a été de neuf jours seulement. Les roussettes doivent donc être ajoutées à la longue liste des Mam- mifères susceptibles de contracter le Surra et vraisemblablement aussi le Nagana. Ces Cheiroptères peuvent-ils jouer un rôle dans la propaga- tion des Trypanosomiases? Cela est peu probable. Ces animaux sont fru- givores, ils ont été accusés à tort de sucer le sang; d'autre part le Surra et le Nagana sont transmis par des mouches qui ne piquent guère que le jour, et les chauves-souris, en leur qualité de nocturnes, sont évidem- ment très peu exposées aux piqûres de ces mouches. Donovan a observé à Madras des Trypanosomes dans le sang de Pte- ropus medius, mais il ne s'agissait probablement pas de 7rypan. Evansi. Des Trypanosomes qui semblent particuliers aux chauves-souris ont été signalés par différents observateurs, notamment en Ilalie par Dionisi, F. Testi et Sambon (1). (1) A. Laveran et F. Mesnil. Trypanosomes et Trypanosomiases, Paris, 1904, DOS 10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFLUENCE DE LA NÉPHRECTOMIE ET DE LA LIGATURE DE L'ARTÈRE RÉNALE SUR LES ÉLIMINATIONS URINAIRES, par M. ALEXANDRE IGNATOWSKY. Les présentes recherches ont été faites dans le laboratoire de M. le professeur Bouchard, sous la direction de M. Gouget. Les expériences, faites sur des lapins, ont été conduites de la facon suivante : plusieurs animaux (3 à 5) ont subi une des opérations indi- quées plus haut, d’abord d'un côté; puis, après trois à sept semaines, du côté vpposé. Tous ont été opérés aseptiquement, sans l'usage d’au- eun antiseptique capable d'agir sur le rein. En outre, tous ont été sou- mis à l'observation pendant une à trois semaines avant l'opération, et maintenus à un régime alimentaire invariable. Nous avons examiné l'urine, le sang, les organes. Les résultats fournis par l'analyse de l'urine font seuls l’objet de celte communica- tion. Pendant la période préopératoire, la quantité de l’urine et celle des. chlorures sont toujours restées proportionnelles à la quantité de la nourriture absorbée. Quant à l'urée, dans les cas où les lapins man- geaient peu et se trouvaient ainsi en état d'inanition relative, sa quan- tité augmeulail. Ce fait au premier coup d'œil étrange s'explique si l’on songe à la désintégration de l’albumine des tissus qui se produit pen- dant le jeûne; or cette albumine contient vingt fois plus d’azote que la nourriture de nos lapins (carottes). La néphrectomie a surtout attiré notre atlention. Nous l'avons faite sur sept lapins, qui ont tous guéri rapidement et ont continué à s’alimenter à peu près normalement. L'examen de l'urine montre, pendant les deux à trois premiers jours, une diminution évidente de sa quantité ainsi que des chlorures, tandis qu’au contraire l’urée est augmentée. Cette: augmentation est d'autant moindre que l'opération a été plus facile. Le cinquième ou même le quatrième jour après l'opération, il y a augmentation sensible de l'urine et des chlorures, tandis que l’urée revient peu à peu à la normale. Dès la seconde semaine après l'opération, les lapins se trouvent complètement rétablis, et, si l’on compare les résultats de l’analyse de l'urine aux résultats correspondants de la période préopératoire (la quantité de nourriture étant dans les deux cas la même), on trouve que non seulement le chiffre de l'urine et des chlorures est remonté à la normale, mais que souvent même celui des chlorures la dépasse. Les chiffres relatifs à l’urée ne permettent pas de conclusions défini- tives. Quelquefois, pendant la première semaine après l'opération, on trouve daus l'urine des traces d’albumine. SÉANCE DU 7 JANVIER A1 Après la néphrectomie bilatérale (la seconde opéralion montre tou- jours l'hypertrophie du second rein), les animaux succombent le troi- sième ou le quatrième jour. Pendant cet espace de temps, on observe toujours de la diarrhée. La mort survient sans être précédée d'aucun phénomène convulsif. La ligature de l'artère rénale, pratiquée sur cinq animaux, offre un intérêt spécial, parce qu’elle permet d'observer l'influence exercée sur l’organisme par les produits de la nécrose aseptique des reins, qui doi- vent passer dans la circulation par la veine rénale. L'opération se supporte facilement. Les résultats de la première période donnent même l’impression que cette opération se supporte plus facilement que la néphrectomie. La nourriture absorbée, l’urine sécrétée, les chlorures, quoique inférieurs aux chiffres normaux, dépas- sent les chiffres observés après la néphrectomie. Celui de l’urée n’est qu'un peu supérieur à la normale et se trouve en proportion inverse de la diminution de poids. Dans un seul cas, l'urine des premières vingt-quatre heures après l'opération a contenu du sang. Dans la seconde semaine, les éliminations sont revenues à la nor- male; mais déjà à la fin de cette seconde semaine, on commence à s’apercevoir de ce qui suit : Quoique les animaux mangent très volontiers et beaucoup, quoique leur poids non seulement ne tombe pas, mais continue à augmenter, la _ diurèse et l’éliminalion des chlorures et de l’urée commencent à dimi- nuer progressivement. La diminution porte moins sur l’eau que sur les matières dissoutes. De temps en lemps, l’albumine se montre dans l'urine. | Peu à peu, les animaux perdent l'appétit, deviennent languissants, commencent à perdre du poids. Le chiffre de l’urée s'élève alors, mais les chlorures et la quantité de l’urine continuent à tomber bien au- dessous des chiffres de la période préopéraloire correspondant à la même quantité de nourriture. La plupart de ces animaux se trouvent encore en expérience, mais ne tarderont pas à succomber, ce qui semble bien attester une intoxication de l'organisme par les produits de la nécrose rénale. Les phénomènes qui suivent la ligature de la seconde artère rénale offrent les mêmes caractères qu'après la néphrectomie. Les animaux succombent au bout de deux à quatre jours. 12 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sur Myxocyslis Mràzeki HESsE, MICROSPORIDIE PARASITE DE Limnodrilus Hoffmeisteri CLap, par M. Epmonp HESSE. Au Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences qui s’est tenu à Grenoble en août 1904, j'ai signalé, dans Zimnodrilus Hoffmeisteri Clap., un nouveau Myxocystis que j'ai nommé Myxocystis Mräzeki, et j'ai montré que ce genre, dont les affinités étaient restées jusque-là incertaines, doit être rangé parmi les Microsporidies, à cause de la présence, dans ses spores, d’un filament spiral facile à mettre en évidence. Myxocystis Mràzeki envahit d’abord l'épithélium intestinal de l'hôte; de là, il peut tomber dans la lumière intestinale ou gagner la cavité : générale où il forme parfois des amas très volumineux. Ceux-ci ne sont pas entourés par une enveloppe provenant de la paroi intestinale de l'hôte, comme chez A]. ciliata, d’après Mràzek. Le parasite est généralement sphérique (jusqu’à 120 x de diamètre) ou ellipsoïde; sa forme peut être modifiée par la pression des tissus de l'hôte ou des masses parasitaires voisines. L'ectoplasme est très finement granuleux. Il ne contient jamais ni inclusions, ni spores. Souvent très réduit, il présente toujours des expansions ciliaires très caractéristiques (fig. 1), parfois tout à fait fili- formes comme chez M. ciliata, parfois assez épaisses. Elles sont formées par de l’ectoplasme homogène et non granuleux, comme on pourrait le croire au seul examen de la figure 1. De même que celles qui ont été signalées chez d’autres Myxosporidies par Thélohan et divers auteurs, elles sont toujours immobiles. Ces expansions forment un recouvrement assez épais; elles deviennent plus rares et généralement se flétrissent, s'appliquent contre l’ectoplasma ou tombent lorsque les spores sont développées. L’endoplasme est finement réliculé, parfois creusé de vacuoles. Au moment de la sporulation, il est très riche en granulalions chroma- tiques dont nous reparlerons; il renferme les noyaux et les spores. De très bonne heure, le parasite montre deux sortes de noyaux. Les uns, toujours peu nombreux, sont volumineux et sphériques (N, fig. 1); ils ont une membrane chromatique el contiennent un gros karyosome central simple ou multiple, fortement colorable et relié à la membrane par un réseau de linine portant de fins grains de chromatine. Ces noyaux persistent après la sporulation. Ils paraissent alors avoir perdu une grande partie de leur chro- matine,.et ne présentent plus que leur karyosome. Les autres noyaux sont plus petits, irréguliers et parfois excessivement nombreux; ils possèdent éga- lement une membrane colorable et renferment un ou deux petits karyosomes SÉANCE DU 7 JANVIER 13 et un riche réseau chromatique (n, fig. 1). Ils se multiplient par mitose sans disparition de la membrane. Le centrosome est souvent bien visible à côté de ces noyaux, même lorsqu'ils sont au repos. Il existe une multiplication plasmotomique, analogue à celle qui a été signalée par Laveran et Mesnil chez Myxidium Lieberkühni Bütschli. 1, Myxocystis ciliata, en voie de sporulation; 2, 3, 4, 5, 6, 71, spores anormales; 8, spore normale; 9, spore à filament dévaginé de 50 w de long. Le SQTDDe Le A EME, Lorsque les petits noyaux sont devenus très nombreux, au point de remplir presque complètement l’endoplasme, du cytoplasme s’individualise autour d’eux tandis que la chromatine se condense à leur intérieur, et chacune des . masses ainsi formée va donner une spore. Au cours de ce processus, de nom- breuses granulations chromatiques qui paraissent s'échapper des gros noyaux se montrent dans l’endoplasme, d’abord éparses, puis se groupant en amas dendritiques (c, fig. 1). On peut les interpréter comme des chromidies d'ordre trophique, car elles ne jouent aucun rôle dans la sporulation. Les spores (fig. 8) sont normalement des ovoiïdes très allongés, de 9 à 10 & de long sur 1 à 2 y de large, présentant à leur petite extrémité un prolonge- ment cylindrique très court par lequel s'échappe le filament, lorsque ces spores ont séjourné une heure ou deux dans le liquide physiologique. Il existe en outre de nombreuses spores anormales que je considère comme des formes d’involution. Elles peuvent être sphériques, elliptiques, ovoïdes, tubulaires, avec des renflements irrégulièrement distribués (fig. 2, 3, 4, 5,6 et 7). Certaines (fig. 2) montrent néanmoins le filament spiral. En terminant, remarquons que les deux Microsporidies observées jusqu'ici chez les Oligochètes appartiennent au genre Myxocystis : ce sont Myxocystis ciliata Mrazek de Limnodrilus Claparedianus R. et Myxo- cystis Mräzeki Hesse de Limnodrilus Hoffmeisteri Clap. ANT OL SOCIÉTE DE BIOLOGIE TUMEURS DE LA SOURIS, par MM. BorRez et HAALAND. L'étude des tumeurs de la souris peut fournir des données importantes sur l’étiologie du cancer. Ces tumeurs sont fréquentes dans certains élevages où la maladie peut prendre une allure épidémique. À Paris, nous avons pu étudier quatre Lypes de cancer très bien définis au point de vue clinique et au point de vue anatomo-patholo- gique. 1° Un lymphôme généralisé : 6 cas; 2 Un épithélioma de la mächoire avec métastase ganglionnaire : D'CAS: 3° Une tumeur épithéliale, difficile à classer et d'aspect molluscoïde : 1WATSE %° Un adéno-carcinome des glandes culanées ou de la mamelle avec généralisation dans les organes et surtout le poumon : plus de 30 cas. Cette dernière forme du cancer de la souris est surtout fréquente dans les élevages parisiens ; l’un de nous l’a étudiée tout particulièrement (1). Grâce à l’obligeance du professeur Jensen, de Copenhague, nous avons pu éludier aussi, à l’Institut Pasteur, une autre forme de tumeur de la souris, différente au point de vue du type cellulaire initial, mais très voisine au point de vue clinique de la tumeur parisienne. La tumeur type Jensen a jusqu iei été décrite, par Jensen lui-même, comme ne donnant pas de métastases dans les organes ; nos observations nous ont permis d'établir, au contraire, que ces métastases sont, pour ainsi dire, la règle dans toutes nos inoculations sur les souris pari- siennes. Dans nos expériences qui ont porté sur plusieurs centaines de souris, inoculées de différentes façons, la proportion des réussites a été beau-, coup moins considérable que dans les expériences rapportées par le professeur Jensen, sur les souris danoises. Nous avons eu rarement des résultats positifs par l’inoculation à la seringue, du tissu cancéreux grossièrement broyé; les meilleurs résul- tats ont été obtenus par l'insertion de fragments sous la peau de l'ani- mal inoculé (24 p. 100), en partant de tumeurs tout à fait fraiches pré- levées sur des souris sacrifiées. Dans les séries faites avec du matériel d’autopsie, souris mortes depuis quelques heures, la proportion de résultats positifs est tombée à 1 p. 100. (1) Annales de l'Institut Pasteur, février 1903. Épithélioses et épithélioma. Congrès de Dermatologie de Berlin, 1904. Etiologie du cancer. SÉANCE DU 7 JANVIER 15 Le moment d'apparition de la tumeur à été très variable. Sur L4 cas d’inoculation positive, 6 ont commencé nettement 2 se- maines après l’inoculation, 3 après 3 semaines, 2 après 5 semaines, 1 après 6 semaines et 2 après 9 semaines. Il arrive fréquemment que le nodule d’inoculation persiste longtemps, grossit mème pendant 2, 3, 4 semaines jusqu’à atteindre les dimensions d’un pois, pour être plus tard totalement résorbé ou expulsé sous forme d'abcès. Nous ne tenons pas compte de ces cas. L'évolution de la tumeur confirmée dure 6 à 7 semaines; celle-ci devient énorme, s’ulcère, et l'animal meurt cachectique. Sur 6 cas qui ont ainsi évolué, 5 fois, l’autopsie nous a montré des métastases très belles, macroscopiques, dans les poumons, et les coupes permettent d'établir une identité absolue entre le type des métastases de la tumeur de Paris et de la tumeur de Copenhague. Ge sont presque toujours des embolies cancéreuses dans les vaisseaux du poumon; quelquefois le parenchyme pulmonaire lui-même est envahi, et 1] se forme de gros nodules qui proéminent à la surface du poumon. Dans un cas, la veine cave supérieure était remplie de masses cancé- reuses, se prolongeant jusqu'au cœur où le dernier prolongement flottait libre dans l'oreillette droite. Une fois, par inoculation intra-péritonéale nous avons pu observer des métastases dans le pancréas. - L'étude détaillée de tous ces cas fera l’objet d’un travail ultérieur. LE SURRA DU CHAT, par M. Lucien Panisser (d’Alfort). Le chat a été rarement utilisé au cours de l’étude des différentes maladies à Trypanosomes. L’infeclion a été réalisée quelquefois pour le Nagana (Kanthack, Durham et Blanford, Plimmer et Bradford, Chante- messe cité par Laveran et Mesnil), pour le mal de Caderas (Lignières, Elmassian et Migone), la Mbori (Cazalbou) nous n'avons pas trouvé d’observations relatives au surra chez le chat. Le chat est sensible au surra. La durée de la période d’incubation varie entre 3 jours (1 obs.) et 6 jours (1 obs.), en moyenne 4 jours. Lorsque l'infection se réalise, la tempéralure ne dépasse pas 40 degrés; _ revenue à la normale, elle s'y maintient jusqu’à la fin de la maladie. La maladie affecte une marche aiguë ou subaiguë, la mort est fatale, elle survient après 3 semaines (moy. 21 jours, deux fois les animaux sont morts au 9° jour, dans un cas le 51° jour). Lorsque le surra évolue rapi- 16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dement (9-12 jours), on observe de l’amaigrissement, l'anorexie absolue, de l’hyperidrose. Dans les formes habituelles, la maladie n’est reconnue pendant la première semaine que par l'examen du sang, des œdèmes se manifestent ensuite à la face et au cou, les troubles oculaires sont fréquents (œdème de la cornée, du cristallin, hémorragies punctiformes sur l'iris). Jamais de manifestations cutanées ou articulaires ni d'œdème génital. L'amai- grissement devient extrême, la parésie oblige l’animal au décubitus permanent. A l’autopsie, on note d’une facon constante : l'hypertrophie de la rate, l'hydropéricarde avec œdème des feuillets séreux, hypertrophie du cœur et dégénérescence du myocarde; quelquefois, des coagula fibrineux dans le conjonctif et de l’hypertrophie des ganglions. La pullulation des Trypanosomes n’est pas régulière; en général, les parasites sont tou- jours très nombreux. Nous avons pu infecter de « Caderas » un chat atteint de surra. Sur des préparations colorées, il était facile de voir, à côté de 7rypanosoma Evansi, le Trypanosome du Caderas, grâce à son centrosome caractéris- tique. L'infection double n’a pas modifié la durée ordinaire de la maladie ni les manifestations symptomatiques. Koch, Schilling, Martini disent avoir modifié la virulence des Trypa- nosomes (Nagana, Togoland) par des passages chez le chien. Après sept passages de chat à chat, le virus du surra (S. de Maurice) que nous avons utilisé n'était modifié ni pour le chat ni pour d’autres espèces (rat) (1). Nos résultats confirment ce fait établi par Laveran et Mesnil, que les Trypanosomes se désadaptent peu en passant d’une espèce à l’autre. Nous avons inoculé, avec le Trypanosome de la Mbori (Trypanoso- miase soudanaise signalée par Cazalbou),/un chat qui est mort après 120 jours, sans avoir présenté d’autres signes que l’amaigrissement et quelques troubles oculaires; les Trypanosomes ont toujours été rares dans le sang. Cazalbou à vu un chat encore vivant le 161° jour. Les manifestations symptomatiques d’acuité si différente provoquées par deux parasites dont nous avons établi l'étroite parenté (Vallée et Panisset) confirment l'opinion de M. Laveran « que le Trypanosome de la Mbori parait être une variété de Z'rypanosoma FEvansi moins viru- lente que le Trypanosome qui a produit l'épizootie de Maurice ». (Laboratoire de bactériologie de l'É'cole d'Alfort.) (4) Nocard pour le Nagana, après une série de neuf passages chez le chat, a constaté que le virus n’était modifié ni pour le chat ni pour les bovidés (Obser- vation non publiée). SÉANCE DU 7 JANVIER 17 SUR LA TENEUR DU FOIE EN GLYCOGÈNE SUIVANT LES RÉGIMES, par MM. A. GizBerT et J. JOMIER. Nous avons fixé par l'alcool fort et traité par la gomme iodée les foies des chiens soumis à des régimes variés dont nous avions étudié la graisse hépatique dans une note antérieure (1). Toutes les conditions de nos expériences se trouvent exposées dans cette note ; nous n’y reviendrons pas. Nous dirons seulement que le moment de la mort de l'animal, variant entre la deuxième et la huitième heure qui suit le dernier repas, ne semble pas non plus ici modifier les résultats : la réserve glycogénée du foie dans les conditions de régime habituelles se maintient d’un repas sur l’autre sans grande variation. Nous avons dressé de nos animaux à foie glycogéné une liste par ordre de richesse décroissante. Les constatations que nous avons faites sont en parfaite harmonie avec les résultats obtenus par les physiologistes au moyen de méthodes différentes de la nôtre. Six chiens nourris au lait complet se rangent tous, sauf un, dans la seconde moitié de notre liste. Il en est de même des deux animaux mis à la crème simple du com- merce. Le chien nourri pendant six jours avec une ration journalière moyenne de 90 grammes de beurre délayé dans un quart ou un demi- litre de lait offre dans son foie très peu de glycogène ; il prend place dans le dernier quart de liste. Un autre animal maintenu douze jours au lait, avec supplément, aux deux derniers repas, de 125 grammes de beurre se range au contraire au début du second tiers de celle-ci. Nous avons nourri trois chiens avec de la lactalbumine préparée par ébullition au bain-marie et filtration subséquente du petit-lait. Tous trois ont dans leur lobule une quantité très appréciable de glycogène ; nous les avons classés dans le premier tiers de notre liste. Le sucre de lait resté dans le coagulum albumineux non toujours parfaitement égoutté explique sans nul doute cette particularité. Les trois animaux nourris de viande dégraissée au couteau, indiffé- remment rôtie ou bouillie, prennent rang en têle de la seconde moitié de notre liste. Sept chiens maintenus au régime mixte des malades composé de viande bouillie ou rôtie, de soupe grasse ou maigre, de légumes variés (riz, pois cassés, haricots secs, choux), présentent un foie riche en gly- (1) Gilbert et Jomier. Sur la teneur du foie en graisse suivant les régimes, Bulletin de la Société de Biologie, 24 décembre 1904. BIoLoGiEe. Comptes RENDUS. — 1905. T. LVIII. 2 18 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cogène ; nous les avons classés tous, sauf un, dans notre première moitié de liste. Deux chiens, enfin, nourris de soupe maigre et de légumes addi- tionnés pour l’un de 60 à 120 centimètres cubes de sirop de sucre par jour se rangent les premiers de tous. Un animal nourri de pain et de légumes sans graisse ni sucre vient le huitième de la liste, bien qu'ayant maigri de 1.300 grammes. En résumé, les régimes riches en graisse (lait, crème, beurre) ne s'accompagnent au niveau du foie que d’une faible quantité de gly- cogène. Or, MM. Bouchard et Desgrez (1) ont prouvé que le foie ne fait pas de glycogène avec la graisse neutre. _ Les régimes où dominent les albuminoïdes produisent dans le foie une quantité moyenne de glycogène, bien inférieure néanmoins à celle produite par le régime des légumes el du pain avec ou sans sucre. Seezen, cité par M. Roger (2), l'avait constaté par l'analyse chimique. Ce dernier auteur ajoute qu'un régime mixte constitue une des meil- leures conditions pour l'accumulation dans le foie du glycogène. Nous avons exposé plus haut des constatations tout à fait en harmonie avec celte proposilion. Dans nos diverses expériences nous avons obtenu des résultats bien plus constants pour le glycogène que pour la graisse ; en particulier, dans le régime du lait, les écarts entre la richesse adipeuse des divers animaux étaient considérables, tandis qu'au point de vue du glycogène ceux-ci restent tout à fait comparables les uns aux autres. Il semble donc que, plus que la graisse, le glycogène du foie soit en connexion immédiate avec l'alimentation. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FONCIION ADIPOPEXIQUE DU FOIE LA GRAISSE DU FOIE DANS SES RAPPORTS AVEC LE MOMENT DE L'INGESTION, par MM. À. Gizeerr et J. JoMIER. Nous avons cherché à déterminer combien de temps après son inges- tion la graisse passe dans le foie et combien de temps elle y est re- tenue. ù Nous avons mis en expérience des lapins bien nourris âgés de six à neuf mois, et des chiens de un à trois ans qui tous, pendant une se- maine au moins après leur arrivée de la fourrière, avaient mangé à sa- (1) Bouchard et Desgrez. Transformation de la graisse en glycogène dans l’organisme, Journal de physiologie et de pathologie générales, 1900, p. 237. (2) Roger. Physiologie normale et pathologique de la cellule hépatique, Paris, collection Léauté, Gauthier-Villars et Masson. SÉANCE DU 7 JANVIER 19 liété une pâtée de pain, viande, légumes assaisonnés de très peu de graisse. Nous avons éliminé de la sorte les erreurs possibles dues à . l'inanition (1). Nous avons appliqué les procédés de fixation et d’inclusion consignés dans notre note du 19 décembre dernier. Nous avons fait porter notre examen sur des points correspondants de lobes homonymes; chez nos chiens, d’ailleurs, la comparaison entre des préparations des six lobes n a mis en évidence aucune différence dans la teneur en graisse. L’exa- men de coupes non colorées est nécessaire dans tous les cas; seul il permet d'apprécier de légères variations que la moindre coloration au- rait masquées. Des lapins furent sacrifiés respectivement 5, 7, 9, 14, 15 heures après un fort repas de crème double (10 grammes par kilogramme d'animal au moins). À compter de l'ingestion de graisse jusqu'à la mort, ils avaient été laissés sans nourriture. Les deux premiers de la série ne présentent pas dans la cellule hépa- lique plus de graisse que les lapins normaux; entre eux on ne note aucune différence sensible. Le lapin tué 9 heures après l'absorption de la crème offre au con- traire beaucoup plus de graisse, et à grains plus gros. Les deux lapins de la 14° heure présentent moins de graisse que le précédent, mais plus que les deux premiers. Le lapin de la 15° heure, bien qu'ayant absorbé 19 grammes de crème par kilogramme d’animal n'offre qu’une quantité très faible de graisse cellulaire, moindre que celle des deux premiers lapins. Il en est de même d’un autre lapin sacrifié 15 heures après l'ingestion de 7 grammes de crème par kilogramme, et de deux animaux tués 18 heures après des repas de 7 grammes et de 3 gr. 5 par kilogramme. D’après ces quatre derniers cas, il semblerait donc que la graisse ne se maintienne pas longtemps à un taux élevé dans la cellule hépatique. Nous avons néanmoins continué notre expérience et sacrifié dans les mêmes conditions quatre autres lapins 18 et 24 heures après l'ingestion d'une quantité de crème variant de 1 gr. 20 à 0 gr. 20 par kilogramme d'animal. Tous présentaient nettement plus de graisse que les lapins normaux et nettement moins que le lapin de la 9° heure. Deux derniers animaux du poids de 3 kilogrammes environ furent tués 2 jours et 5 jours après l'ingestion de 0,50 centigrammes de crème; ils avaient été remis aussitôt après à leur nourriture ordinaire pour que l’inanition n'apportât aucune cause d’erreur. Tous deux pré- sentent dans leur cellule hépatique une quantité de graisse supérieure (1) Voir à ce sujet Gilbert et Jomier. Sur la teneur du foie en graisse pen- dant l’inanition de courte durée, Bull. de la Soc. de Biologie, 3 décembre 19047 | s 90 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à celle des lapins de la 5° et de la 7° heure, supérieure même à celle notée chez un lapin normal plus riche en graisse que ces derniers. La comparaison de la richesse adipeuse respective des cellules étoi- lées, dans toute cetle première série d'animaux, ne nous a donné aucun résultat concordant. Toutefois l’un des deux lapins tués à la 44° heure offrait au niveau de ces cellules une quantité de graisse de beaucoup supérieure à la normale. Nous nous sommes également adressés à des chiens; mais nous avons éprouvé là de grandes difficultés à cause des variations extrêmes de la teneur en graisse du foie chez des animaux même maintenus pendant un cerlain temps à un régime identique. Nous avons eu la chance tou- tefois d'observer sur une série de six chiens des faits qui corroborent nos observations sur le lapin. On additionne de 25 grammes de saindoux une pâtée de formule fixe (pain, viande dégraissée, eau) servie aux animaux. On sacrifie ceux-ei respectivement 3, 5, 7, 9, 11, 13 heures après le début du repas. Le deux premiers chiens n'ont dans leur foie que très peu de graisse, visible seulement sur les préparations non colorées. La graisse de [a cellule hépatique augmente progressivement à la 7° et à la 9° heures. A la 11° sa quantité reste stationnaire. A la 13° elle diminue au contraire. La graisse de la cellule éloilée est le plus abondante à la 11° et à la 13° heures. Des conslatalions énoncées ci-dessus, nous pouvons tirer les conclu- sions suivantes : La graisse de l'alimentation (crème ou saindoux) apparait dans le foie entre la 7° et la 9° heures chez le lapin, entre la 5° et la T° heures chez le chien. La différence tient sans doute à la plus grande lenteur de la digestion gastrique chez le premier. La graisse d’ingestion peut ne disparaître que très lentement du foie; chez le lapin elle peut encore y manifester sa présence 5 jours après l'absorption d’une quantité de graisse minime. Les faits que nous venons d'exposer corroborent et complètent les observations antérieures de l’un de nous avec M. Carnot (1), établissant qu'une injection portale de graisse fait sentir son influence sur le foie après 10 jours encore, ainsi que les constatations de M'° Deflandre (9) qui, chez le chien, avait noté un maximum de la graisse hépatique à la 10° heure de la digestion. Ils répondent aux notions déjà acquises sur la lenteur de la résorption des graisses dans l'intestin. (1) Gilbert et Carnot. Les fonctions du fore, 1902. Naud, Paris, p. 131. (2) Deflandre. Thèse doctorat ès sciences. Paris, 1903. SÉANCE DU 7 JANVIER 21 LA CATALASE DANS LES TISSUS DES OISEAUX, par M. F. BarTeLut et M!° L. STERN. Il a été démontré par M'° Haliff {Thèse de Genève, 190%) que les tissus de pigeon contiennent relativement peu de catalase et que son sang renferme une très faible quantité de ce ferment. Nous avons étendu ces recherches à d’autres espèces d'oiseaux. Nous avons dosé la catalase dans les tissus de poulet, de moineau et de pinson. Le pouvoir catalytique a été mesuré de la même manière que dans nos expériences précédentes. Voici les résultals que nous avons obtenus. Les chiffres rapportés représentent des moyennes. Ils indiquent le nombre de centimètres cubes d'oxygène dégagé par un gramme de tissu dans l’espace de dix minutes. Tissus. Poulet. Moineau, Pinson. AURONT MRN e dene AM AUS 8100cc 7500cc 5000cc DR REINE ES LORS TN MERS 4500 4900 2500 3 POUMON EMEA EE 250 250 210 LR AIATE En LME Star eee 225 450 — 5. — Muscles rouges . . . . 120 190 225 6. — Muscles blancs . , . . 15 — — TS AT OT ee ee ere non 100 60 150 8. — Cerveau . . . . . ne 40 50 60 - _Ces résultats montrent d'abord que chez les différents oiseaux exa- minés par nous le même tissu présente des quantités de catalase assez rapprochées, contrairement à ce qu'on observe chez les mammifères. Le foie est toujours l'organe le plus riche en catalase, et après lui vient le rein. Les autres lissus renferment au contraire peu de catalase et il est surtout à remarquer que le sang est parmi les plus pauvres. Nous constatons en outre une différence très nette, au point de vue de leur richesse en catalase, entre les muscles blancs et les muscles rouges. Les muscles blancs sont presque complètement dépourvus de catalase. Nous avions déjà constaté le même fait chez le lapin (expé- riences inédites), mais la différence n’est pas aussi considérable que chez le poulet. Les résultats que nous avons obtenus chez les oiseaux viennent encore à l'appui de l’idée que la fonction de la catalase n’est pas en rapport avec le mélabolisme général de l'organisme. En effet, le métabolisme est très actif dans les muscles blancs de poulet, et pourtant aussi bien le tissu musculaire que le sang ne renferment que de très faibles quan- tités de catalase. Comment expliquer la faible quantité de catalase dans le sang des 929 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE oiseaux ? Nous nous sommes demandé si la catalase ne jouerait peut- être pas un rôle dans la formation de l’urée. A l'appui de cette hypo- thèse nous possédons quelques faits. Ainsi la catalase est très abondante dans le foie chez toutes les espèces animales ; or, on sait que le foie est le principal organe de production de l’urée. Dans le sang des oiseaux chez lesquels l'azote est éliminé surtout sous forme d'acide urique, la catalase est très peu abondante. Mais contre cette hypothèse on peut objecter que chez les reptiles, chez lesquels l'élimination de l'azote se fait aussi dans la plus grande partie sous forme d'acide urique, le sang est très riche en catalase. Pour éclaircir cette question, nous avons fait des expériences in vitro à la température de 38 à 40 degrés. Nous avons fait agir des solutions concentrées de catalase sur les substances qu’on admet donner lieu à la formation d’urée dans l'organisme. Nous avons choisi l'urate de Na, le glycocolle, le carbonate, le carbamate, et l’acétate d'ammonium. Or, aucune de ces substances n’a donné lieu à la formation d'urée en pré- sence de la catalase, malgré un contact de vingt-quatre heures. De même, la transformation du cyanate d'ammonium en urée n'élait pas accélérée par l’action de la catalase. Mais évidemment ces expériences in vitro ne permettent pas de nier d’une manière absolue l’action de la catalase sur la production d'urée dans l'organisme vivant. Conclusions. — 1° Chez les oiseaux, tous les tissus, sauf le foie et le rein, sont peu riches en catalase. Le sang en renferme très peu. 2° Les muscles blancs contiennent une quantité extrêmement faible de catalase. Les muscles rouges en contiennent davantage ; 3° In vitro la catalase est sans action sur les substances qui se trans- forment facilement en urée. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Université de Genève). ÉTUDE DU RAYONNEMENT CHEZ LE CHAT. PRÉCAUTIONS PRISES. — RÉSULTATS. par M. J. LEFÈVRE. Je rappelle brièvement, dans cette note, les garanties d’exactitude des chiffres calorimétriques obtenus par ma méthode de double com- pensation, et j'indique les résultats très nets que cette méthode ma donnée chez le chat. L'appareil, grâce à un double courant compensateur d'eau froide et d'air froid automatiquement réglé, conserve une température invariable, aussi bien pour l’atmosphère que pour les parois de l'enceinte où vit l'animal. Par exemple, une expérience commencée à 12°32 se termi- nera, après dix heures de séjour de l’animal, à 12°34. — Ainsi donc, ee SÉANCE DU 7 JANVIER 93 l'animal est soumis à un milieu constant de lempérature invariable et pur- faitement défini dans lequel restant au repos, il rayonne sa chaleur. Bref, le problème physiologique trouve dans notre méthode un sens pré- cis. L’équivoque des précédentes méthodes adoptées par les auteurs disparait. L'appareil enregistre exactement les calories. Dans une épreuve de combustion de l'acide stéarique, par exemple, lappareil a donné 127 C. 15 alors que la chaleur réellement produite était de 127 C. 06. L'erreur est inférieure à 2 millièmes. Par conséquent les chiffres donnés par notre appareil sont non seulement physiologiquement définis, mais encore physiquement exacts. Grâce aux précautions prises, la salle d'expérience restant à tem- pérature infiniment voisine de celle du calorimètre, les corrections de refroidissement sont toujours faibles et le plus souvent négligeables. Voici, dans ces conditions, les trois résultats obtenus sur un chat mäle commun de 5 kil. 350. 1° Expérience à 250. — L'expérience dure cinq heures, pendant les- quelles l’animal reste immobile, sans sommeil. Le fonctionnement de l’appareil est régulier ; ia compensation est si exacte que la température du calorimètre ne varie pas de 0°03 pendant l'expérience. La chaleur débitée par l'animal est calculée heure par heure, les chiffres restent très voisins de 3 cal. 35 par kilogra mme el par heure; leur moyenne est 3 cal. 55. 2° Expérience à 13°,25. — Mèêmes précautions, même régularité que précédemment pour cette expérience qui dure six heures. La moyenne du débit est 2 cal. 15. 3° Expérience à 26 degrés. — La pièce a été chauffée à 26 degrés au moyen de brüleurs; la correction de refrcidissement est presque négli- geable. Après une expérience de sept heures qui s’est développée avec une régularité parfaite, la chaleur moyenne débitée par kilogramme et par heure est 0 cal. 98. Toutes ces expériences sont bonnes. Les chiffres qu'elles donnent sont exacts ; leur groupement en un même tableau est légitime. Voici ce tableau : Températures. Débit calorique chez le chat. 20 ONE AAREREE NET ere 3 cal. 35 par kilogr. et par heure. OR TS ÉNETEN ES SAC À A A DV CAE LS — — AN'albl eo 0 D eo de iee HANIURCAL AIS — — La loi qui résulte de l’examen de ces chiffres ne présente aucune équivoque. Le rayonnement calorique du chat non seulement grandit, mais s'accélère avec l'abaissement de la température extérieure. 24 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DU VÉTEMENT SUR LES FONCTIONS DIGESTIVES CHEZ LE COBAYE. (Troisième série d'expériences), par M. E. MAUREL. L'expérience précédente (Société de Biologie, 24 décembre) avait été faite avec un vêtement en soie noire; celle-ci l’a été avec un vêtement beaucoup plus léger, en calicot blanc. Elle n’a porté que sur un animal et elle a été partagée en périodes de trois à cinq jours. Toutes les autres conditions, sauf celles du vêtement, sont restées les mêmes que dans les expériences précédentes. Celle-ci a compris cinq périodes : trois pendant lesquelles l'animal a été découvert et deux pendant lesquelles il a été vêtu. Ces cinq périodes, avec leurs moyennes, sont résumées dans le tableau ci-dessous : Comme on le voit, les résultats des moyennes de chaque période sont restés constants. En ce qui concerne le poids, pendant les trois périodes pendant les- quelles l'animal à été découvert, le poids a augmenté respectivement de 4, 7 et 9 grammes par jour, soit une moyenne du 7 grammes; et pendant les deux périodes pendant lesquelles il a été vêtu, il a perdu 6 grammes pendant la première et 10 grammes pendant la seconde, soit une moyenne de 8 grammes par jour. En ce qui concerne les matières fécales, leurs poids moyen a été de 40, 38.et 35 grammes pendant les périodes où il était nu, soit une moyenne de 38 grammes; et, pendant les deux périodes pendant les- quelles il a été vêtu, de 52 et 59 grammes, soit une moyenne de 55 grammes. Ces résultats font d’aulant mieux ressortir l'influence du vêtement que, ainsi qu’on peut le voir dans les moyennes générales, la quantité d'aliments et leur valeur en calories sont restées les mêmes. La quan- lité totale d'aliments, en effet, a été, par jour, de 203 grammes pendant que l'animal était découvert et de 208 pendant qu'il était vêtu. Quant à leur valeur en calories, elle a été de 134 dans le premier cas et de 133 dans le second. Ces dernières expériences permettent donc de considérer, au moins comme très probable, que les effets constatés chez le cobaye sous l’in- fluence du vêtement dans les conditions précisées ci-dessus, sont sen- siblement indépendants de la nalure du tissu, puisqu'ils sont restés les mêmes avec le molleton, la soie et un mince tissu de coton. Mais, de plus, si nous envisageons maintenant l’ensemble de ces expériences, je pense qu'elles permettent de considérer comme désor- mais bien acquis : et 1 JANVIER 25 SÉANCE DU DATES TEMPÉ- COUVERTS |QuaANTITÉ| VALEUR pas POIDS et ANIMAUX totale ; des ! Pi Le d'ali- fa Ro matières Avril 1904 RATURES ments | calories FR fécales 10n Mel rente 180-150 | Blanc Nu 215 130 + 8 40€ HÉTAULIOE ME TENTUN 180-150 | Blanc Nu 220 143 — 2 40 116) Gt AU AMEN 180-150 | Blanc Nu 180 126 — 91 40 AONEUNA TRS ETES SE 180-150 | Blanc 188 129 0 40 Blanc Moyennes . . . .| 489-450 201 432 + 4 40 91Vau 22 … : .… . .| 470-150 | Blanc | Couvert 196 129 — 19 50 DORAUNS SE ae) 470-140 | Blanc | Couvert 292 195 — 6 50 POUR ANNE NAN 170-130 | Blanc | Couvert] 207 130 A 55 Moyennes . . . .| 170-140 | Blanc | Couvert! 208 128 — 6 52 DAPAURD OCR EN 150-130 | Blanc Nu 197 128 + 11 25 DA AU GE TE 160-130 | Blanc Nu 207 133 + 9 45 28: BI AT a ua Soie 180-140 | Blanc Nu 207 133 0 45 Moyennes . . . .| 460-130 | Blanc Nu 204 431 + 7 | 38 27 au 28 . . . . .| 150-130 | Blanc |Couvert| 208 136 — 21 65 DS Rat NIET 180-130 | Blanc | Couvert 208 136 + 2 65 JORAURS DR NIE 180-130 | Blanc | Couvert 208 136 + 9 45 30 au 1er mai . ? Blanc | Couvert 215 142 — 23 60 Moyennes . . . .| 470 43°| Blanc |Couvert| 209 138 — 410 59 NOR ANT NAT ANNENRNES 200-450 | Blanc Nu 216 133 + 30 25 03 AE CR MORE REMENNLA ? Blanc Nu 208 136 — 30 AU So 170) Blanc Nu 210 141 + 14 40 AU ON NE ? Blanc Nu 220 143 + 3 40 DA ONE NERENR 200-170 | Blanc Nu 210 141 + 3 40 Moyennes . . . .| 190-460 | Blanc Nu 243 139 + 9 35 Moyennes générales. NE A ME AA GENS 4180-04 De » 203 134 + 7 398 COM AARMOMEMENCNES 470.43 » » 208 133 — 8 55 1° Que le vêtement porté un jour sur deux ou même pendant des périodes de deux à trois jours en alternant fait baisser le poids de l'animal, même quand la quantité et la valeur en calories des aliments ingérés restent les mêmes: 2 Que, dans les mêmes conditions, le poids des matières fécales est 26 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE augmenté. Ce poids s'élève au-dessus de la quantité normale, quand l’animal est couvert; et, quand on le découvre, au moins pendant les premiers jours, il tombe au-dessous ; 3° Mais que, quand les périodes se prolongent, le poids QE matières fécales tend à revenir à l’état normal; 4° La fétidité très marquée, Dee les matières fécales sont très augmentées, diminue au fur et à mesure que leur poids revient à l’état normal ; 5° La perte de poids peut donc s'expliquer en partie par l’exagération des matières fécales, mais leur fétidité permet de supposer que cette perte de poids doit être également due à une moindre utilisation des aliments; et c'est, en effet, ce qui ressortira, je l’espère, des expériences que je résumerai prochainement. LA TORTUE TERRESTRE EST RÉFRACTAIRE A LA RAGE, par M. P. REMLINGER. Au mois de mai dernier, le chien d’un médecin de Constantinople était atteint de rage furieuse et il mordait plusieurs animaux dont une tortue (Testudo græca) (1\ que notre confrère affectionnait. Interrogé à cette occasion sur la réceptivité des chéloniens à la rage, nous n'avons trouvé dans nos souvenirs ou notre bibliothèque de document d’aucune sorte et nous nous sommes décidé à étudier cette question. Les expériences ont élé faites avec du virus fixe. Elles ont porté sur des tortues dont Le poids variait entre 500 et 2.000 grammes. Les modes d’inoculation ont été l'injection sous-cutanée ou intramusculaire, l’ino- culation intraoculaire, enfin l’inoculation intracérébrale après trépana- tion. Les doses ont varié entre quelques gouttes (cerveau) et cinq à dix centimètres cubes d’une émulsion épaisse (voie sous-cutanée et intra- musculaire). Toutes ces tentatives ont échoué. Quinze animaux inoculés n’ont présenté aucun symptôme morbide et sont encore en vie après plusieurs mois. Nous avons essayé de diminuer la résistance des tortues par plusieurs procédés, en particulier en les faisant vivre à l'étuve à 35 degrés. Même dans ces conditions, toutes ont résisté. Testudo græca se comporte donc vis-à-vis de la rage comme les autres animaux à sang froid dont on admet à peu près unanimement l’état réfractaire. Hôgyes dit encore avoir triomphé de la résistance de la grenouille en la faisant vivre à la température des mammifères, mais Babès n’a jamais réussi à répéter cette expérience. Nous avons (1) Variété de Testudo Mauritanica du Midi de la France. SÉANCE DU 7 JANVIER 27 échoué également. Nous avons essayé avec le même insuccès de conta- miner des poissons par diverses voies. À quoi doit-on attribuer l’immunité si complète de la tortue vis-à-vis de la rage? Nous nous sommes demandé si le sang de cet animal était doué de propriétés rabicides. À deux reprises, nous avons émulsionné un peu de virus fixe dans du sérum et après vingt-quatre heures de séjour à la glacière nous avons trépané trois lapins. Ils sont morts constamment quelques heures avant les témoins, inoculés sous la dure-mère avec du virus fixe. La substance nerveuse n’est pas pourvue davantage de propriétés antirabiques. Un poids égal de virus fixe et de cerveau de tortue est émulsionné dans l'eau distillée. Le mélange laissé en présence vingt-quatre heures sert à trépaner des lapins. Ceux-ci meurent toujours avec un retard insignifiant sur les témoins. L'immunité de la tortue vis-à-vis de la rage n’est peut-être pas sans rapport avec l’état si rudimentaire du système nerveux central ou péri- phérique des chéloniens. Chez ces animaux, réduits pour ainsi dire à la vie végélative, l'encéphale en particulier est si peu développé que des tortues de 15 kilogrammes ont des cerveaux pesant à peine quatre à cinq grammes. ({nstitut impérial de bactériologie, à Constantinople.) ACTION DE LA CENTRIFUGATION SUR LE VIRUS RABIQUE, par M. P. REMLINGER. J'ai montré dans un travail antérieur (i) que, si on soumet à la centri- fugation pendant un temps suffisant une émulsion de virus rabique ayant traversé la bougie Berkefeld V (facilement perméable au virus), la partie superficielle du liquide devient complètement inaclive. Pour si nets qu'ils soient, les effets de la centrifugation ne sont cependant que moyennement intenses. Le liquide superficiel peut encore être virulent après une heure et demie de centrifugation. Les lapins préparés avec le liquide profond ne présentent que rarement une mortalité supérieure à celle des lapins qui ont recu, sous la dure-mère, le virus filtré mais non centrifugé, et on peut même voir échapper à l'infection les animaux inoculés avec les dernières gouttes puisées dans les godets. M. Barratt (2) (1) P. Remlinger. Le passage du virus rabique à travers les filtres. Annales de l’Institut Pasteur, 25 décembre 1903. (2) J. O0. Wakelin Barratt. Centrifugalisation and Disintegration in relation to the Virus of Rabies. Centr. f. Bakt., 1 Abt. Originale, 18 février et 19 mars 1904. 98 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a réalisé les mêmes expériences avec du virus rabique non filtré. Il a vu que, si on soumet à la centrifugation pendant vingt-quatre heures, et à raison de 200 tours par minute, une dilution de virus à 1/10, le liquide surnageant devient incapable de donner la rage. Il nous a semblé pré- férable d'employer des émulsions plus étendues que celles de cet auteur. Des dilutions à 1/50 et à 1/100 ont été centrifugées à l’aide de l'appareil de Krauss, à raison de 1.100 tours par minute. Alors qu'un quart d'heure ou une demi-heure de centrifugation se montrent toujours impuissants à refouler dans le culot la totalité de la substance viru- lente, le liquide superficiel est en général, au bout de trois quarts d'heure, inoffensif pour le lapin auquel il est inoculé par trépanation. Au bout d’une heure, le défaut de virulence est la règle. Si le fait avait encore besoin d'être démontré, ces expériences prouveraient que la rage est bien causée par un agent figuré et non par un contage liquide vivant. L'action très lente, quoique évidente, de la centrifugation, est en faveur de dimensions extrêmement minimes — ultra-microscopiques très probablement — du microbe de la rage. ({nstitut impérial de Bactériologie à Constantinople.) I. — RECHERCHES PHYSICO-CHIMIQUES SUR L'HÉMOLYSE. Etude de l’hémolyse des globules rouges de poulet par le sérum de chien. Influence de la quantité de globules. par M. Vicror HENRI. Nous avons, M: P. Cernovodeanu et moi, entrepris l'élude systéma- tique du processus de l’hémolyse des globules rouges dans le but d’ana- lyser le mécanisme de l’action des hémolysines et des différents corps qui favorisent ou empêchent leur action. Nous commencons par l'exposé des résultats les plus simples relatifs à l’hémolyse des hématies de poulet par le sérum de chien. Nous nous sommes arrêtés sur le choix de ces matériaux, puisque d’une part le sérum de chien produitune hémolyse intense des hématies de poulet sans donner lieu à des phénomènes d'agglutination, d'autre part l'étude histologique est plus facile pour les hématies de poulet que pour des hémalies non nucléées: remarquons de plus que le sérum de poule agglutine fortement les globules de chien et ne les hémolyse que très faiblement, c'est cette action que nous utilisons pour l'étude du phénomène de l’agglutination. Méthode employée : Une grande quantité de sang de poulet (nous avons employé chaque fois environ un litre) est défibrinée au fur et à mesure que l’on saigne les animaux, puis centrifugée; les globules sont préle- SÉANCE DU 7 JANVIER 29 1] a vés dans le fond de chaque tube, délayés avec deux volumes de NaCI à 8 p. 1000, centrifugés, de nouveau lavés dans deux volumes de la solu- tion de NaCI et centrifugés. La purée de globules ainsi obtenue est employée pour les expériences. Dans la plupart des cas, nous avons employé une émulsion à 10 p. 100, c’est-à-dire contenant 10 centimètres cubes de la purée de globules émulsionnés dans 90 centimètres cubes de NaCI à 8 p. 1000. Dans certains cas, nous avons employé aussi des émulsions à 20 p. 100, 5, 2,5 et 1 p. 100. Le sérum de chien est obtenu par défibrination du sang de chien et centrifugation. Toutes les expériences qui suivent ont été faites à température cons- tante dans un thermostat à eau, réglé à 31 degrés. Une certaine quantité d'émulsion de globules, en général 40 à 50 cen- timètres cubes, est additionnée d’un volume déterminé de sérum de chien; on note le moment du mélange; puis après des intervalles de temps déterminés on prélève 8 centimètres cubes du mélange que l’on place dans un tube à centrifugation et on centrifuge immédiate- ment. Entre le moment où on prélève le mélange et le moment où la centrifuge se met en mouvement il ne s'écoule pas plus de deux minutes. La centrifugation terminée (elle dure dix minutes), on dose au colorimètre dans le liquide surnageant la quantité de matière colorante. On connait la quantité totale de matière colorante contenue dans le volume prélevé du mélange. On peut donc calculer la proportion de -. matière colorante mise en liberté pendant l’hémolyse. Avant d'exposer les résultats nous devons nous demander si les mesures sont comparables entre elles. D'une manière générale nous ne comparons jamais les résultats d’un jour avec ceux d’un autre jour, les séries qui doivent être comparées entre elles sont toujours faites le même jour, à la même heure, dans les mêmes conditions. Mais il est important de noter que l’on trouve des résultats du même ordre de gran- deur lorsqu'on compare entre elles des séries faites même avec des sangs différents. Exemples : Pour des mélanges analogues contenant 30 centimètres cubes ém. gl. 20 p. 100 +0 c. c. 5 sér. chien. nous trouvons après 3o minutes : Le 2% décembre. : . : 0.10, 5% p.100 slobules hémolysés: Le 351 — D RNA A LS AA = De Pour une quantité double de sérum, nous avons : Le 24 décembre. . . . . . . . . 24,3 p. 100 globules hémolysés. Le 31 — 26,6 — — _ Résultats : 4° Influence de la quantité de globules. Lorsqu'on fait varier la 30 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE quantité de globules contenus dans un même volume de NaCI la vitesse initiale d'hémolyse produite par une quantité donnée de sérum de chien est la même, elle est donc indépendante de la quantité de globules. Voici quelques exemples qui indiquent les quantités de globules hémo- lysées. 24 décembre 1904 : 20cc, globules à 20 p. 100 + 0c°25, sérum en 35 minutes, 5,4 hémolysés. DOC à 10 p. 100 + Occ25, — — 4,8 — DOC à 5 p.100 E Occ25, — — DAT — DDC NA 5 pe ADO EN0cC25 == AE Te 31 décembre : 30cc gl. 20 p. 100 + 9,5 NaCI + Occ5 sér., en 35 m., 5,5 hémol., en 67 m., 9,5 hémol. 30cc — 10 p. 100 +95 — Her — — 6,2 — — 112 — 3000 — 5 p. 100 + 9,5 Occ;; BANIUEeE O6 — 3000 2,5 p.400 9,5 À LDC, — pre — = = Ce résullat est absolument comparable à celui que l’on obtient avec les ferments solubles, pour lesquels comme on sait; la vitesse de la réaction est indépendante de la concentration du corps transformé (ceci n’est vrai que pour les concentrations moyennes). INCOAGULABILITÉ DU SANG PROVOQUÉE PAR LE CIHLOROFORME; RÔLE DU FOIE, par M. Doxox. I. — Le chloroforme détermine, à certaines doses, parallèlement Vincoagulabilité du sang et des lésions hépatiques graves. Le plasma du sang recueilli dans ces conditions ne contient plus ou presque plus de fibrinogène. Expérience. — Chien de 25 kilogrammes. Le chloroforme est mêlé à de l’huile de pied de bœuf pour éviler une action caustique locale puis introduit dans l'estomac au moyen d’une sonde. Le premier jour l'animal recoit 25 centimètres cubes de chloroforme, le second 50 centi- mètres cubes, le troisième 50 centimètres cubes. Dès le troisième jour le chien est triste et a quelques selles sanguinolentes. La mort survient le quatrième jour à quatre heures du soir. On a prélevé du sang : a) une heure avant la mort dans une carotide ; b) immédiatement après la mort dans le cœur. Le sang ainsi recueilli est resté indéfiniment liquide. Le plasma obtenu par centrifugation et traité par la méthode de Reye ne contenait que 0,44 p. 1000 de fibri- SÉANCE DU 7 JANVIER 31 nogène. Ajoutons que nulle part et à aucun moment il ne s’est formé de caillots dans le cadavre. Le foie était friable, manifestement altéré, infiltré de graisses. L’urine élait jaune; elle contenait des pigments et acides biliaires et beaucoup d’urobiline. L’estomac et l'intestin ne présentaient pas de lésions macroscopiques nettes. Il. — /n vitro le chloroforme détermine la coagulation presque instan- tanée du sang. J'ai constaté le fait; on sait, du reste, que Roger et Josué conseillent le chloroforme pour fixer le sang. Il est donc évident que le chloroforme ne provoque pas, in vivo, l'incoagulabilité du sang par une action directe sur ce liquide. Je soutiens qu’il agit en altérant le foie qui est vraisemblablement l'organe secréteur du fibrinogène. J'ai en effet constaté, plusieurs fois, avec un de mes élèves, M. Kareff, l’in- coagulabilité absolue du sang après l’ablation du foie et l'abouchement de la veine porte dans la veine cave. (Travail du Laboratoire de M. Morat.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUXx, directeur, 1, rue Cassette. 99 SÉANCE DU AuBerTIN (Cu.) : La rétraction du caillot etles hématoblastes dans les AN EME SANTE MER NEA EEE Barrue (L.) : Elimination totale de l’arsenic organique ingéré à l'état de méthylarsinate de soude. . . .. Barrezt (F.) : Les vasoconstric- tines dans les sérums sanguins nor- NOR: 10/0 io lool eee tone aMelC APE one BernanD (Léon) et SaLom9N (M.) : Lésions des reins provoquées par 14 JANVIER 1905 SOMMAIRE 39 47 l'injection intra-péritonéale ou sous- cutanée de bacilles de Koch . . .. Carnor (Paur) : Sur l'évolution des greffes de muqueuse biliaire. . CrisriAnt (H.) : Dégénérescence et atrophie expérimentale des greffes thyroïdiennes par ingestion à dose toxique de pastilles de glande thy- RONDES NA TE ee NE RES A ETES Cozos80 : Influence de l’ingestion du lait sur la pression artérielle ChezAihonim ee EN PENTIER ARE Féré (Cu.) : L'influence sur le tra- vail d'un groupe musculaire, du travail préalable d’autres groupes musculaires . . . . . . . MO Ee Gigert (A.) et Jouier (J.) : Note sur la teneur du foie en glycogène suivant le moment de l'ingestion AIMENT EAN PCR Se Gizsert (A.) et JoMtER (J.) : tribution à l'étude de la fonction adipopexique du foie. Note sur les diverses localisations de la graisse hépatique GuILLAIN (GEORGES) et THAON (P.) : CPOMOMOMOAEOMONO ROM AOC TOO 71 ©2 Æ 60 63 Sur une forme clinique de la sy- philis du névraxe réalisant la tran- sition entre les myélites syphiliti- ques, le tabes et la paralysie géné- JE RS RS EE AP RTL FER 2 AE Her: (Victor) : Influence de la quantité de sérum de chien sur l'hémolyse des globules rouges de POULE MONA NUE ne RanncEe Hexrt (Vicror) : Etude de la loi de la vitesse d’hémolyse des héma- ties de poulet par le sérum de chien. Lauxoy (L.) : À propos de l’action hémolytique du chlorhydrate d'amy- lénn'e re EE LEA Nr Prevosr (J.-L.) et Mronr (J.) : In- fluence de l'enlèvement des thyroï- des, chez les jeunes animaux, sur les convulsions provoquées par les courants alternatifs . . . . . . . .. Rertkrer (Én.) : Des ménisques interarticulaires du genou du Co- bavele AURA EN MEN MER EtEt SERGENT (EDMOND et ETIENNE) : Sur des corps particuliers du sang des Da lU dé en SEP TN ER Eee AN SERGENT (EDMOND et ETIENNE) : Sur des trypanosomes des Chauves- SOURIS PE Vale Es AE Ann SERGENT (EDMOND et ETIENNE) Observations sur les hématozoaires des Oiseaux d'Algérie. Nouvelle Hémamibe de l’Hirondelle. . . . .. - SERGENT (EDMOND et ETiENNE) Hémamibes des Oiseaux et Mousti- ques. « Générations alternantes » dENSCRaTANnEE Aer ESA ETRAURE Bio:.oate. Courtes RENDUS. — 1905. T. LVIIT. 3 13 69 PSS rss 51 23 D6 34 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. A. Giard, président. INFLUENCE DE L'INGESTION DU LAIT SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE CHEZ L'HOMME, par M. CocomBo (de Rome). Sur le conseil de M. le professeur Mosso, j'ai étudié dans son labora- toire l’action du lait ingéré sur la pression artérielle. Le rôle important que joue cette boisson dans la diététique me semblait prêter à une telle étude un intérêt particulier. Les variations de la pression artérielle étaient évaluées avec le sphygmomanomètre de Mosso, qui fournit à cet égard, comme on sait, des renseignements graphiques précis, où le coefficient personnel de l'observateur n’a aucune part. Je relevais en même temps le chiffre des pulsations, des mouvements respiratoires, de la température et je notais les évacuations rénales et rectales qui survenaient dans le cours de l'expérience. Le sujet buvait, à de courts intervalles, d'assez grandes quantités de lait, atteignant, par exemple, 2 litres et demi en trois heures, car j'ai constaté que des quantités beaucoup plus faibles ou réparties sur un long espace de temps ne produisaient pas de résultats appréciables. Ce même sujet avait été Les jours précédents soumis à des explorations destinées à établir les chiffres normaux de la pression artérielle aux différentes heures, etc. Voici un type d'expérience : Un homme de taille et corpulence moyennes ingère en deux heures et demie, par quarts de litre, une quantité totale de 2 litres et demi de lait. Après ingestion de 3 quarts de litre on note une pression artérielle dépassant de 3 centimètres la normale du sujet. La pression se maintient ensuite surélevée avec quelques oscillations. Après ingestion des 2 litres et demi le sujet éprouve une grande tension abdominale; le besoin d’uriner et de déféquer le sollicite; incapable d'y résister davantage, il évacue einq minutes après la dernière prise de lait, une grande quantité d'urine et d’excréments diarrhéiques jaunâtres. Déjà avant ces évacuations, la pression artérielle diminuait de 45 milli- mêtres; aussitôt après on la trouvait fortement abaissée, inférieure même de 15 millimètres au niveau normal qu'elle regagna ensuite lentement. En même temps que la pression artérielle s'élevait, l'amplitude des se » : < 6 p 5. Leur noyau très gros possède un karyosome lenticulaire et un riche réseau chromatique avec un suc nucléaire clair et abondant. Leur cytoplasma finement granuleux, montre par la suite, des granulations graisseuses. Elles grossissent rapidement en mullti- pliant leurs noyaux par mitose. Ceux-ci ont alors une forme très caractéris- tique, allongée, le karyosome volumineux occupant l’un des pôles, qui, de ce fait est plus renflé que le reste (noyaux fungiformes). En grandissant, le parasite sporulant conserve une forme massive, ovoide ou sphérique. Toutefois la basale très résistante, le gêne souvent dans son développement ; il s’aplatit alors contre elle en prenant une forme de dôme, déformation qui s’observe aussi dans les plasmodes végétatifs massifs. Au terme BioLOGtE. CouprTes RENDuS. — 1905. T, LVIII. 7 94 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE ss de sa croissance, le sporange montre une mince membrane colorable et son cytoplasme se découpe en petites masses polyédriques comprenant chacune huit noyaux et séparées par de fines travées partant de la membrane externe. Ainsi se forment les spores qui deviennent bientôt sphériques et munies chacune d’une paroi propre. Le sporange est ordinairement sphérique et atteint en moyenne 30 & de diamètre. Sa taille est d’ailleurs variable avec le nombre des spores (de 75 à 100) qu'il renferme. Le sporange effectue donc tout son développement dans l'épithélium mais il est plus tard expulsé dans la lumière intestinale avec les débris de la cel- lule qui l’abritait et les spores, alors mises en liberté par la digestion de sa frèle enveloppe, gagnent le milieu extérieur avec les excréments de l'hôte. Les spores sont sphériques, de 5 à 7 p de diamètre, avec une paroi résistante et vivement colorable : à leur intérieur on distingue huit petits noyaux à chro- matine, d’abord en anneau puis massive. Nous pensons qu’ils correspondent à autant de germes dont l'extrême petitesse ne permet pas d'apprécier la forme. Action sur l'hôte. — Malgré son énorme pouvoir de multiplication le Mycétos- poridium n'entraîne pas de réaction proliférative dans l’épithélium envahi, mais il produit de graves désordres mécaniques dans celui-ci, par les innom- brables cavernes et galeries qu'il creuse à la base des cellules et qui amènent finalement leur dislocation, leur dégénérescence et leur chute. Dans une étude plus approfondie nous diseuterons les affinités de ce remarquable organisme. Pour le moment, nous croyons qu’elles sont plutôt du côté des Mycétozoaires que des Sporozoaires, bien qu’il ne soit pas sans présenter quelques rapports, peut-être d'ordre phylogé- nétique, avec les Haplosporidies de Caullery et Mesnil. LÉSIONS RÉNALES PROVOQUÉES PAR LE BACILLE DE Ko INJECTÉ DANS LES VOIES URINAIRES, par MM. Léon BERNARD et M. SALOMON. Les expériences faites pour obtenir la tuberculisation du rein par la voie canaliculaire ont donné des résultats discordants. Les uns en injectant le bacille dans la vessie ou dans l’uretère, après ligature de ce conduit, n'ont pas provoqué de lésions tuberculeuses du rein (Cayla, Hanau, Baumgarten) ; les autres ont obtenu des résultats positifs, soit en injectant le bacille dans la vessie après ligature de l’urètre (Rovsing) soit en l’injectant dans l’uretère au-dessus d’une ligature de ce conduit (Albarran, 1 cas; Hansen, 1 cas sur 4 expériences). Nous avons répété ces diverses expériences : Chez 4 lapins, le bacille fut inoculé dans la vessie et l’urètre fut lié de quinze à vingt-quatre heures. Nous n'avons observé que des lésions banales de congestion dans le rein. SÉANCE DU 21 JANVIER 95 Chez 2 lapins, nous avons déposé la culture virulente dans le bas- sinet : dans un cas, il y eut une ulcération de la paroi pyélique, sans lésion rénale; dans l’autre, il n'existait pas de lésion du bassinel, mais le rein présentait des nodules bacillaires périglomérulaires et périar- tériels, résultant d’une infection hématogène d’origine opératoire. Chez 6 lapins, nous avons inoculé la culture de bacilles virulents dans le bassinet, et au-dessous nous avons sectionné l’uretère entre deux liga- tures. — Les résultats observés sont variables : chez 3 animaux sacrifiés de trois à sept semaines après l'opération, nous avons trouvé une pyoné- phrose tuberculeuse. Le rein forme une poche volumineuse, bosselée, fluc- tuante ; à l’incision, il s'écoule un pus épais, grumeleux ; le bassinet est distendu, épaissi et les calices empiètent sur le parenchyme rénal érodé et réduit à une mince paroi dont les prolongements caséifiés s'insinuent entre les calices. Au microscope, les lésions sont identiques dans les 3 cas : la paroi du bassinet est formée d'un tissu tuberculeux avec infil- ration massive de nodules en voie de caséification, présentant la structure folliculaire et contenant des bacilles de Koch; le parenchyme rénal est le siège d’une sclérose très marquée, plus ou moins organisée suivant l’âge de la lésion, s'accompagnant de distension tubulaire avec aplatissement des cellules dans certains lobules, déterminant l’étouffe- ment des tubes dans d’autres lobules. Dans ce tissu de sclérose sont disséminés des tubercules constitués par des cellules épithélioïdes, des leucocytes, des cellules géantes, surtout abondants dans les zones appar- tenant à la substance pyramidale, mais s'étendant au loin jusque sous la capsule du rein; en outre, il existe des nodules plus jeunes, constitués par des lymphocytes ou des cellules épithélioïdes et neltement localisés autour des tubes urinifères. Chez 3 autres lapins, il n'existait pas de pyonéphrose. Sacrifiés de douze jours à trente-trois jours après l'opération, les animaux présen- tent une énorme tumeur, en quelque sorte bilobée : la partie la plus grosse est constituée par le bassinet extrêmement dilaté, auquel parait appendu le rein, très augmenté de volume. À l'ouverture, il s'écoule du bassinet un pus mal lié et on voit ses parois très épaissies ; le paren- chyme rénal n’est pas érodé, sa substance apparait de couleur lilas pâle, et ne contient pas de tubercules apparents. Au microscope, la paroi du bassinet est le siège d'une infiltralion tuberculeuse massive, semblable à celle des cas précédents. Quant au parenchyme rénal, il présente sur les parties voisines du bassinet, une zôue de sclérose interstitielle qui l'en sépare, et qui contient des tubercules dans son épaisseur. Au delà, le parenchyme était normal dans 2 cas, et il n'existait qu'un certain degré de distension tubulaire; dans le 3° (lapin sacrifié trente-trois jours après l'opération), il exislait en outre quelques nodules lymphocytaires autour des tubes, surtout dans la substance pyramidale. Chez les 6 lapins, le rein opposé à la lésion était complètement normal. 96 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En résumé, l'inoculation canaliculaire du bacille de Koch ne peut pro- voquer de lésions rénales que lorsqu'on lui associe la ligature urétérale. Dans ces conditions, la lésion produite est variable : tantôt on détermine une véritable pyonéphrose tuberculeuse, tantôt seulement un abcès froid du bassinet; mais dans ce dernier css, lorsque la lésion est ancienne, il existe autour des tubes urinifères des éléments tuberculeux en formation, indices de l'ascension du bacille. Nous n'avons pu fixer avec certitude les raisons qui président à la genèse de l’une ou de l’autre altération ; on peut éliminer l'influence de la durée de l'infection, et il nous semble qu'il doive plulôt s'agir d’une question de virulence, toujours si difficile à préciser. Donc, l'ascension du bacille de Koch dans les voies urinaires est possible, mais elle est inconstante et ne s'effectue que difficilement et à la faveur de conditions expérimentales particulières. Ces résultats expliquent les divergences d'opinion des auteurs qui nous ont précédés. (Travail du laboratoire de M. le professeur Landouzy.) LEUCOCYTOSE DIGESTIVE A L'ÉTAT PHYSIOLOGIQUE CHEZ LE CHIEN NORMAL ET SPLÉNECTOMISÉ, par MM. Josepu Nicoras et Ca. Cor. Sur quatre chiens, trois normaux et un splénectomisé trois mois auparavant dans un but particulier, nous avons recherché les variations de la leucocytose sanguine pendant la période digestive, à la suite de l'ingestion d'aliments variés, d'eau pure, et même comparativement chez les mêmes sujets laissés à jeun. Les déterminations du nombre total de leucocytes par millimètre cube de sang et du pourcentage de chacune des variétés de globules blancs étaient faites l’une avant, les autres 2, 3, 4, 5 et 6 heures après le repas ou l'heure habituelle du repas (chez les sujets laissés à jeun). Nous ne rapporterons ici que les résultats auxquels nous sommes arrivés, renvoyant pour l'historique de la question et le détail des expé- riences à notre prochain mémoire des Archives de médecine expérimentale. Nous formulons ces résultats de la facon suivante : 1° Chez le chien soumis à l’abstinence, on n’observe pas en règle générale de variations leucocytaires aux heures correspondant aux périodes digestives habituelles. Cependant il nous est arrivé de rencon- trer sur un animal à jeun une hyperleucocytose indubitable. 2° Au contraire, chez le chien sain, au cours de la digestion, il existe des variations leucocytaires évidentes surtout chez certains sujets. 3° Cette hyperleucocytose n’est pas égale après l’ingestion de tous les aliments. On peut ranger ces derniers dans l’ordre décroissant suivant, SÉANCE DU 21 JANVIER on au point de vue de l'intensité de l'hyperleucocytose qu'ils déterminent : viande de bœuf crue, graisse, lait, viande de bœuf cuite. 4% La leucocytose n'atleint pas nécessairement le même degré chez tous les animaux avec le mème aliment. 5° Pendant l'hyperleucytose digestive, les rapports des diverses variétés de leucocytes sont peu modifiés. 6° La splénectomie ancienne, datant de trois mois, n’a pas paru influencer la leucocytose digestive, et les courbes leucocytaires du chien splénectomisé, obtenues pendant la digestion et à l’état de jeûne, ne diffèrent pas de celles des chiens normaux. (Travail du laboratoire de M. le professeur Arloinq.) NATURE DE LA MOLE HYDATIFORME, par L. NATTAN-LARRIER et A. BRINDEAU. La môle hydatiforme, tumeur formée anx dépens du placenta qui végèle d'une manière anormale dans la cavité utérine, doit-elle être con- sidérée comme un néoplasme malin? Des recherches récentes ont mon- tré combien étaient fréquents les cas où le déciduame malin, placen- tôme ou plasmodiôme malin, avait été précédé d'une grossese môlaire. D'autre part, l'élude attentive de la structure des môles jeunes permet de reconnaître une série de caractères qui les rapprochent des déci- duômes et démontrent leur tendance envahissante. La villosité molaire, lorsqu'elle est jeune est formée d'un axe conjonctif, lâche et souvent ædémateux, revêtu d'une première couche ectodermique, formée d’une ou deux assises de cellules de Langhans : cette couche, qui peut être de points en points interrompue, est recouverte sur toute son étendue par une couche plasmodiale, largement végétante, formée d’un proto- plasma refringent semé de nombreux noyaux et creusé de grandes vacuoles. Parfois l'exubérance du plasmode s’accentue davantage il forme de longues bandes anastomosées en tous sens et délimite de vastes espaces clairs; ainsi se trouve constitué un tissu purement plasmodial qui rappelle l'aspect du placenta du cobaye. Cette dispo- sition se retrouve dans le deciduôme malin où les vaisseaux utérins peu- vent contenir de petites villosités môlaires recouvertes de cellules de Langhans disposées en assises multiples et de travées plasmodiales anastomosées en tous sens; il nous semblerait impossible de distinguer une villosité môlaire végétante d’une telle villosité du plasmodiôme. L’analogie entre les deux néoplasmes est d'autant plus nette que dans la môle comme dans le placentôme on voit les masses plasmodiales proliférées s’individualiser parfois sous forme de volumineuses cellules 98 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE néoplasiques, disposées en amas ou essaimées dans des coagulum fibri- neux. Le placentôme à type môlaire doit, de plus, être considéré comme un néoplasme envahissant. Sans doute, comme on l'avait déjà constaté depuis longtemps, les cellules de Langhans peuvent infiltrer l'axe con- jonctif de la villosité, mais le caractère envahissant appartient surtout au plasmode : les cellules plasmodiales individualisées peuvent ou s’in- filtrer directement dans le tissu conjonctif de la villosité ou envahir les tissus maternels. Au niveau de la caduque on voit, en effet, des villo- sités môlaires s'accoler aux lissus maternels, et tandis que la couche superficielle de la caduque se nécrose, ou reste normale, l'envahissement de l'utérus se produit. On reconnait entre les cellules pâles de la caduque de volumineux éléments se présentant sous forme de cellules indivi- dualisées ou de masses plasmodiales. Leur protoplasme réfringent, leur noyau végétant et riche en chromatine permettent de les distinguer des très pâles cellules géantes, d’origine conjonctive, que contient parfois la caduque. Ces cellules néoplasiques s'infiltrent uue à une entre les cellules de la caduque qu'elles dissacient pour pénétrer dans ses cou- ches les plus profondes jusqu’au voisinage du muscle utérin : elles se disposent souvent alors à la périphérie des vaisseaux dont elles viennent sous-tendre l’épithélium. Ce mode d’envahissement est aussi celui qu’af- fectent les éléments du déciduôme malin. Nous avons constamment ren- contré ces caractères dans toutes les môles que nous avons examinées. Nous croyons donc que la môle constitue un néoplasme infectant auquel convient la dénomination de plasmodiôme à type môlaire. Ce terme aurait tout à la fois l'avantage de préciser la structure de la tumeur et de la rapprocher du déciduôme malin, auquel on a récemment donné le nom de plasmodiôme malin. Nous ferons toutefois remarquer que par essence le placentôme môlaire est envahissant; il suffit que ses éléments migrateurs résistent aux leucocytes qui les pénètrent si souvent, qu'ils gagnent de proche en proche le muscle utérin, ou que les cellules néo- plasiques soient entrainées dans les sinus sanguins, pour que la tumeur bénigne se transforme en une tumeur maligne dont aucun caractère histologique ne la distinguait déjà primitivement. SUR LA CLASSIFICATION DES PULICIDES DES RATS. RECTIFICATION A UNE NOTE ANTÉRIEURE, par M. LÉopozb URrARTE (de Buenos-Ayres). Dans une note sur le rôle des puces dans la peste, datée du 2 juillet et publiée dans les Comptes rendus de la séance du 22 octobre dernier, nous avions communiqué le résultat d’une investigation sur r les espèces de pulicides qui parasitent les rats. SÉANCE DU 21 JANVIER 99 NON ENTER LE ERNEST 7 Postérieurement, la lecture de quelques travaux sur ce sujet nous à suggéré des doutes sur l'exactitude de notre classification faite par un naturaliste. Pour lever toute hésitation nous avons tâché d'obtenir l'opinion d'un entomologiste autorisé. Nous avons prié le professeur Ray-Lankester, directeur du British Museum de Londres, de faire classifier les puces que nous avions capturées, ce qui à été fait obligeamment par l'Hon. N. C. Rothschild. Voici le résultat de cette classification : 2 P. irritans L., 4 P. febis B., 80 P. cheopis Roth. Il est à remarquer que, selon Rothschild, le P. febis et le P. canis, bien que très semblables, présentent cependant quelques différences morphologiques qui permettent de les considérer comme deux espèces distinctes. Elles sont dénommées par quelques auteurs sous le nom commun de P. serraticeps. G. Le P. cheopis appartient au groupe pallidus et est une espèce apec- tinée, semblable au P, irritans, duquelil se différencie par quelques carac- tères morphologiques. C'est aux espèces cheopis et felis qu'on doit rapporter notre constata- tion qu'elles piquent l’homme. BAcCiLes DE Kocn ET HÉMOPTYSIES, par MM. Préry, Manpour, et ORTAL. Il était intéressant de ‘pousser plus avant l’étude de la morphologie clinique du bacille de Koch que nous avons exposée dans nos deux premiers mémoires et de chercher quelle signification diagnostique et pronostique pouvait avoir la morphologie du bacille de Koch dans une expectoration hémoptoique. On ne trouve aucune allusion à ce sujet dans les travaux des auteurs. Nos recherches ont porté sur les hémoptysies de quinze tuberculeux suivisjournellement pendant de longues périodes, au point de vue clinique et bactériologique. La formule bactériologique (morphologie et nombre) des diverses formes cliniques de la tuberculose pulmonaire (telle que nous l’avons précédemment établie) subit, dans l’expectoration hémoptoïque, des modifications qui portent principalement sur le nombre des bacilles, par suite d'une véritable dilution résultant de la présence du sang. Ce nombre est toujours, alors, en raison, inverse de l’abondance de l'hé- morragie, à moins qu'il n’y ait au milieu du sang quelques îlots puru- lents qui présentent alors la formule bactériologique ordinaire propre à chaque forme ou évolution clinique. 100 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'hémoptysie, qui survient au début de la tuberculose, avant l'appari- tion des premiers craquements, ne contient généralement pas de bacilles de Koch. L'apparition de ces derniers n’a lieu, le plus souvent, que lorsque l'hémoptysie a complètement cessé ; on constate alors des bacilles moniliformes longs et rares. On ne constate pas non plus de bacilles dans l’expectoration hémoptoïque de la tuberculose abortive. Les hémoptysies qui surviennent aux diverses phases évolutives de phiisie commune v'agissent guère sur les diverses formules bactériolo- giques propres à cette forme clinique qu'en diminuant le nombre des bacilles. L'hémoptysie des tuberculoses fibreuses secondaires (géodes de Cru- velhier, forme cavitaire stationnaire de Bard) élimine des bacilles très rares et qui répondent au type homogène court. Au cours des hémoptysies de la phtisie galopante, on ne pourra établir la formule bactériologique caractéristique de cette forme de tuberculose pulmonaire (très nombreux homogènes) que par l'examen des îlots purulents de l’expectoration qu'il faudra rechercher au besoin dans des examens successifs. La conclusion pratique est qu'on ne peut dans les hémoptysies surve- nues au cours des divers types cliniques de la tuberculose pulmonaire tirer aucun renseignement pronostique de l'examen bactériologique des crachats. Par contre, cet examen peut rendre encore de grands services pour le diagnostic de la forme clinique et permet de suivre l’évolution du processus luberculeux. (Travail du laboratoire de la Clinique médicale de M. le professeur Bondet, de Lyon.) SUR LE VENIN D UN SCORPION COMMUN DE TUNISIE (Helerometrus maurus), par MM. C. Nicozce et G. CATOUILLARD. Helerometrus maurus (Ehrb) est le scorpion le plus fréquent des énvirons de Tunisie. Sa piqüre, bien que douloureuse, n'offre pas de danger réel pour l’homme. La seule lésion est un œdème local et pas- sager. Nous n'insisterons pas sur l'anatomie de l'appareil venimeux de H. maurus pas plus que sur les caractères physiques et chimiques du venin; ce serait répéter ce que les auteurs ont écrit en parlant de scor- pions plus dangereux. Nous nous bornerons dans cette première note à indiquer l’action de ce venin sur quelques animaux de laboratoire. I. ACTION SUR LE MOINEAU. — Lorsqu'on inocule dans les muscles pectoraux d’un moineau de 20 à 25 grammes le contenu de l'appareil SÉANCE DU 21 JANVIER A0! venimeux obtenu par aspiration ou le produit de broyage dans l’eau physiologique du dernier article du scorpion, l’animal présente les symptômes suivants : immobilisation immédiate, en rapport sans doute avec la douleur; puis, après quelques secondes, oppression et relâche- ment musculaire. Il reste debout, mais son corps s'affaisse progressi- vement jusqu'à venir au contact du sol; s'il est perché, il ne tarde pas à osciller sur le perchoir et à tomber sur ses pattes. L'oppression aug- mente, le bec s'ouvre largement comme pour déglutir l'air, il y a souvent de la salivation. Rarement l'animal se déplace, tout au plus cherche-t-il parfois à se cacher derrière un objet voisin; il gagne cet abri en sautant, car il ne vole pas; tout effort augmente la dyspnée et hâte la mort. Celle-ci survient brusquement, l'animal tombe tout à coup sur un côté, se raidit, présente parfois quelques convulsions, puis défi- nitivement s’immobilise. Ces phénomènes se déroulent en un temps toujours court, mais variable (deux minutes à une demi-heure). Avec une dose moindre, l’évolution est plus lente. Les symptômes du début sont sensiblement les mêmes ; mais après une dizaine de minutes l'oppression diminue, l'animal se déplace, saute, vole parfois. Cette période d'amélioration dure une, deux heures, quelquefois plus ; on croit l'animal guéri lorsque la mort survient subitement. Avec des doses plus faibles, l’évolution est encore plus lente. Les symptômes du début sont peu marqués ou manquent. L'animal paraît bien portant. Le seul symplôme apparent est l’amaigrissement, lequel peut aller jusqu'à la perte du cinquième du poids. La mort est de règle, elle sur- vient après quelques jours; il y a parfois survie définitive. Il est difficile de fixer d’une manière précise la dose de venin stricte- ment mortelle, car il existe des différences individuelles que le plus ou moins de poids de l’animal ne suffit pas à expliquer. Dans nos expé- riences, l'inoculation du produit de broyage du dernier article d'un scorpion a presque toujours provoqué la mort rapide des moineaux ; une dose moitié moinäre tue certains moineaux rapidement, d’autres lente- ment, quelques-uns peuvent survivre. Avec des doses plus faibles on n'obtient qu’une mort lente par cachexie ou la survie. IT. ACTION SUR LE LAPIN. — Le lapin est en apparence moins sensible que le moineau au venin de /7. maurus. Non seulement il ne meurt pas lorsqu'on lui inocule le produit de broyage d’un ou deux appareils venimeux, mais il ne présente (même avec des doses plus élevées) aucun symptôme immédiat. Cette résistance n’est qu'apparente. Toute inocu- lation est suivie d’un amaigrissement notable et, pour peu qu'on répète les inoculations, l’animal se cachectise et meurt. Nous avons tenté vainement d'immuniser des lapins par l’inoculation de doses croissantes. Nos expériences ont porté sur treize animaux ; tous ont finalement succombé, malgré les précautions minutieuses que 102 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nous avons prises : doses très faibles au début, espacées; progression très lerte des quantités inoculées. Ceux qui ont survécu le plus long- temps (trois mois) n'ont pas supporté une dose de venin supérieure au produit de broyage de six appareils venimeux et leur sérum n’a jamais présenté de propriétés antitoxiques nettes. Quelques essais d’immunisa- tion du moineau ne nous avaient pas donné de résultats plus favorables. En dehors de son action toxique, le venin de Æ. maurus présente chez le lapin une action locale irritante. Celle-ci, assez insignifiante quand l'inoculation est faite sous la peau, atteint son maximum lorsqu'on l'étudie sur la conjonctive. Le dépôt d’une goutte de venin sur cette muqueuse provoque une réaction immédiate des plus vives. L'animal souffre visiblement, son œil se congestionne tout de suite. Après un quart d'heure, la rougeur est extrême, il existe du larmoiement et la cornée présente un aspect légèrement dépoli. Le maximum de la réaction à lieu vers la fin de la première heure ; un œædème considérable infiltre la sous-muqueuse, le boursouflement de la conjonctive oculaire détermine un chemosis, l’œil lui-même est très rouge, la cornée nettement dépolie, ilexiste un exsudat abondant avec quelques fausses membranes. Vers la quatrième ou cinquième heure, les lésions rétrocèdent ; il faut un à deux jours pour que l'œil ait repris son aspect normal. Ce délai passé, il ne reste plus trace de l’inflammation. IIT. ACTION SUR LA GRENOUILLE. — Nous nous sommes contentés d’étu- dier l’action du venin sur la conjonctive de la grenouille, cette action est nulle, quels que soient la dose employée et le temps de l'expérience. La grenouille est cependant sensible à l’inoculation du venin sous la peau. IV. ACTION SUR LE SCORPION LUI-MÊME. — Le scorpion est totalement réfractaire à l’inoculalion du venin d’un individu de la même espèce. Le venin de 7]. maurus de même que les autres venins analogues conserve son aclivité dans la glycérine. Nous nous en souwmes assurés par l'inoculation au moineau et au lapin du produit de broyage d’appa- reils venimeux conservés jusqu'à six mois dans la glycérine neutre stérile. Au bout de ce temps l’activité du venin s’est montrée sensible- ment égale à celle du venin frais. Cette propriété de la glycérine rend plus facile l'étude du venin. Nous l’utilisons actuellement pour l'immu- nisation régulière de la chèvre. (Institut Pasteur de Tunis). SÉANCE DU 21 JANVIER 103 PHYSIOLOGIE DES SÉREUSES. — ACTION SUR LA NUTRITION DES ORGANES SOUS-JACENTS, par MM. CuarriN, Moussu et LE PLax. Dans une première série de recherches (1), nous avons étudié l’in- fluence que les séreuses, soit par contact, soit à la suite de dialyse ou de filtration, peuvent exercer sur divers produits nuisibles; le plus sou- vent, en particulier pour des toxines, nous avons constaté des effets d'atténuation. Dans une seconde série de recherches (2), après Heger, nous avons examiné l’action de ces membranes sur des corps étrangers ; en dehors de leurs allributs protecteurs à l’égard des microbes ou de leurs sécré- tions, nous avons montré que, par exemple pour le grand épiploon, ces séreuses sont susceptibles de réunir quelques-uns de ces corps étran- gers plus ou moins épars, de les grouper en un point déterminé, et, aidées par la pesanteur, d’en purger pour ainsi dire les territoires voi- Sins. Dans une troisième catégorie d'expériences, nous avons recherché quel rôle jouent ces membranes au point de vue de la nutrition des organes sous-jacents. Dans ce but, nous avons réséqué le feuillet parié- tal de la vaginale de l’un des testicules, poussant parfois cette résection jusqu'aux extrêmes limites de la portion viscérale de cette vaginale. Après plusieurs mois, examiné comparativement à l’autre testicule, l'organe ainsi privé de la cavité séreuse enveloppante apparaît plus petit moins consistant, mais contenant encore quelques éléments sperma- tiques. — Dans d’autres circonstances, nous avons également supprimé cette cavité séreuse; puis, après avoir légèrement débridé l'anneau inguinal, nous avons refoulé le testicule dans la cavité péritonéale. Au bout de huit mois, chez un bouc, une de ces glandes pesait plus de trois fois moins que le testicule Lémoin, indemne de toute intervention. Son parenchyme était envahi par une intense sclérose partant de la vaginale viscérale, considérablement épaissie ; le tissu conjonctif dense renfer- mait un nombre considérable de cellules interstitielles. Les tubes sémi- nifères étaient atrophiés, comme étouffés par cette sclérose; à l’inté- rieur, le revêtement épithélial réduit à une seule assise de cellules (la plus externe) était infiltrée de gouttelettes graisseuses, qui existaient aussi en dehors du protoplasma. Nulle part, on ne décelait trace d’orga- nisation spermatique, ni spermatogonies, ni spermatocyles, ni sterma- tides, ni spermatozoïdes. — Comme au point de vue vasculaire, ner- veux et thermique, entre les deux testicules on ne saurait invoquer de (1) Voir Charrin et Moussu, Société de Biologie, 7 juillet 1900. (2) Voir Le Play et Corpechot, Société de Biologie, 11 juin 1904. 104 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE différence appréciable, il semble qu’au point de vue de la nutrition de ces glandes, surtout de la partie génitale, la suppression des cavilés séreuses enveloppantes entraîne d'importantes modifications. Ces résultats éclairent d’un jour nouveau les allérations qui se déve- loppent dans les viscères enveloppés, à la suite des inflammations chro- niques des séreuses, inflammations qui, grâce aux adhérences et aux symphyses, suppriment plus ou moins les cavités circonscrites par les deux feuillets. Ces altérations déterminent des lieux de moindre résis- tance et méritent d’être prises en considération, quand il s’agit d'inter- préter la genèse des lésions qui viennent se greffer à la suite de ces inflammations des séreuses. Par leur ensemble, ces recherches établissent que, loin de se borner à un rôle de fixation ou de glissement, à une action purement physique ou mécanique, les propriétés des séreuses sont singulièrement com- plexes. Dès à présent, on peut affirmer que, grâce à ces propriétés, par l'intermédiaire de la dialyse, des sucs, des cellules, ete., ces membranes agissent soit sur les microbes, soit sur leurs sécrétions, soit sur une série de principes nuisibles. soit même sur des corps élrangers plus ou moins volumineux; en outre, probablement à la faveur de principes élaborés dans leurs cavités, ces séreuses exercent sur les viscères sous- jacents une véritable influence trophique (1). (Travail du Laboratoire de Pathologie générale et comparée (Collège de France). L'ERYTHROBACILLUS PYOSEPTICUS, par M. Louis FoRTINEAU. Au cours de recherches bactériologiques portant sur la désinfection du linge de corps, entreprises sur l'initiative du D' Tachard, nous avons isolé d’une chemise de malade de l'Hôtel-Dieu de Nantes, un microbe rouge pathogène dont nous donnons ici les principaux caractères. I. Morphologie. — Cocco-bacille mobile, sans spores ni cils, se colo- rant bien et ne prenant pas le Gram. Il. Cultures. — L'érythrobacillus pousse bien à 37 degrés, mais le pigment se forme mieux à 19-22 degrés; il est aérobie. Le bouillon, (4) Nous poursuivons ces expériences; en particulier, dans de nouveaux essais, nous placons les testicules témoins dans la cavité abdominale et nous inoculons à l'un et à l’autre le même virus. Toutefois, comme ces observa- tions demandent de longs mois et même une année, nous avons cru pouvoir signaler, à titre de faits d'attente, les constatations que nous venons de rapporter. SÉANCE DU 21 JANVIER 105 troublé et recouvert d'un voile mince, se colore en rose. Sur gélose, on obtient une bande muqueuse, lisse, de couleur vermillon. Sur pomme de terre, la culture ressemble à du frai de poisson. Le sérum et la géla- tine sont liquéfiés. Le lait est coagulé, puis liquéfié. Le bacille pousse sur œuf cuit, pain azyme humide et liquide pleurétique coagulé. Il pousse dans le milieu d'Uschinsky, mais n'y forme pas de pigment. III. Biologie. — L'érythrobacillus résiste pendant treize mois dans des cultures en tubes non scellés; la dessiccation le tue en quinze à trente jours, le soleil en douze heures (plaques de gélose). Il forme AzH°, H?S et des nitrites, fait fermenter faiblement les sucres et donne un peu d'indol. IV. Pigment. — I] ne se forme pas à l'abri de l’air. Soluble dans l’eau, les alcools, peu soluble dans le chloroforme et insoluble dans l’éther, le sulfure de carbone, la benzine, l'essence de térébenthine. La solution aqueuse concentrée ne laisse passer que les rayons rouges du spectre. Les alcalins et AzO°H le décolorent, les autres acides à faible dose l’'avivent. Le soleil et la chaleur le font disparaître. Enfin, une culture dans SO° ou l'acide benzoïque à 4 p. 1000, réensemencée au bout de deux mois, donne sur gélose une culture verruqueuse, surélevée, incolore, membra- neuse, et dans le bouillon un voile incolore, épais et plissé. Ce caractère n’est pas définitif, et par une série de repiquages on revient à la culture primitive. NV. ZToxine. — Elle présente les caractères généraux des autres toxines; elle est pathogène pour le cobaye à la dose de 10 centimètres cubes en injection sous-cutanée. Le précipité et l’extrait alcooliques sont toxiques. VI. Inoculations. — L'érythrobacillus s’est montré pathogène pour tous les animaux expérimentés. La dose mortelle pour le cobaye en inoculation sous-cutanée est de 4 centimètres cubes, dans le péritoine de 1 centimètre cube. Le lapin succombe à la dose de 1 centimètre cube de culture en injections intrapéritonéale ou intraveineuse ; sous la peau, on note de la suppuration. La souris et le rat sont très sensibles (1/10 de centimètre cube en injection intrapéritonéale). Le chien, la poule et le pigeon sont un peu plus résistants. Les poissons vivant dans de l’eau ensemencée périssent rapidement. À la suite des inoculations de cultures ou des injections de toxine, on voit se produire les phénomènes suivants, les mêmes dans les deux Cas : 1° Dans les infections rapides, asthénie profonde, dyspnée, somno- lence, convulsions, mort rapide en hypothermie (20 à 27 degrés), membres en extension, œdème au point d’inoculation, septicémie; cet œdème mis au contact de l'air se colore rapidement en rouge; 106 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE _ 90 Dans les infections lentes, amaigrissement considérable, escarre locale qui tombe et fait place à un ulcère; fréquemment, on observe la chute des poils. VII. Passage à travers le placenta. — Constant si on attend pour le rechercher que l'hypothermie soit de 7 à 17 degrés. Nous l'avons cons- taté douze, quatorze, dix-huit et vingt-quatre heures après l'inoculation, le placenta ne présentant aucune lésion à l'examen microscopique. Il est nécessaire, pour obtenir un résultat, d'ensemencer une certaine quantité de sang sur gélose. L'érythrobacillus se distingue des espèces voisines, telles que le b. rouge pathogène de Thévenin, le cocco-bacille de Santori, le b. indicus de Koch, le b. rouge de l’eau de Lustig et le b. prodigiosus. (Travail du laboratoire de pathologie expérimentale el comparée de lu Faculté de médecine de Paris et du laboratoire de bactériologie de l'E'cole de médecine de Nantes). INFLUENCE DU VÉTEMENT SUR L'URÉE ET SUR LES MATIÈRES SÈCHES DES MATIÈRES FÉCALES CHEZ LE COBAYE, par M. E. MAUREL. Pendant ces nouvelles expériences, l'animal a été couvert avec le vêtement en molleton, qui a servi à faire les premières. Toutes les con- ditions des expériences sont restées les mêmes. Mais, d'une part, la totalité des urines a été recueillie et l’urée a été dosée; et, d'autre part, les matières fécales ont été desséchées à l’éluve. Or, étant donné que j'avais les quantités et la nature des aliments ingérés, j'ai pu établir des rapports d'abord entre le poids total de ces aliments et le poids total des matières fécales à l’état frais, et ensuite entre l’azote alimentaire et l’azote uréique. Ces divers renseignements sont contenus dans ie tableau suivant, dans lequel toutes ces quantités ont été rapportées au kilogramme d’animal. L'examen de ce tableau fait ressortir les faits suivants : 1° Pendant qu'il était découvert, ce cobaye de 500 grammes a con- servé son poids, quoique son alimentation ne fût que de 252 calories; tandis qu’il a perdu 9 grammes par jour et par kilogramme quand son alimentation valait 262 calories pendant qu'il était couvert. 20 La valeur en azotés des aliments ingérés a été un peu supérieur pendant qu'il était couvert; et néanmoins, pendant ce temps, la quantité d'urée a été sensiblement inférieure : 1 gr. 98, au lieu de 2 gr. 44. On doit done en conclure qu’au moins en ce qui concerne les azotés, ceux ingérés pendant que l'animal était couvert ont été moins bien utilisés. ‘19 C4 «c (C «C «€ « t- (oi. «c & ‘86 « « «C «C € « « « «€ « « « «C 4 JEUIIUe p ouuerS01I4 ed "a Syuoturpe mn syuoupe| . u - ‘D 007 ‘“d es Sa18107 sauo S9u9® ; a LOL Fe sprod ne so} roddey | SN > Jroddeyr ait) Se D SR Ps SAIVONAX SAUHILVN % 99 Ia AS | #re [LIO + | 92e [eos r| G‘or | age | og# |og‘o+ ide ————— | ———— | © | | | ——— | AN « « 192 |LIO + | £a « G‘OF « NS Lzc rc « « Pare ATOS“ Tr | 68e ce GOT [NTSC « Gu— |" ras | 966 » « « « « « 601 | Z9Z « | ce +] 024 | £67 ‘JAu8An09S9 16‘0 | 86‘r |L‘Grorl Sec | gL‘r |L6‘or | go | og | 6 — 00€ PE ES « « 36G°+ | GIOr | Sc « OT‘FE | 998 « IL 067 1 00 ce « GO‘ | GTOr | ce « O‘Fr | 293 « 4 | 008 | 967 ce «e GGat | LIOT | 00% « 8‘Or | 68c ce Fe —| 967 | 0cS CB « « « « « 8'‘9r | 6 | 25 El 0 | 867 "JA ARNO QUUERASOTIA Ted OUUUEISOII ed Re Re NE CR soanou ÿ& Sp -UOLUITR SeIFTON 18109 97078 S9j0Z8 | SOrI0[e9 910260 | onbran SE uo uo ; L 0 SHONAHIE ES 8 opin |eusuoq| uen nee qaoddeyr| °197V nr aa | uy | np NOTE A SANIUN SINAHNITV Sal0d * “souu94Â0 00V-0EFIYI-ET oPF-o&FIE ICI lo0F-08FITI-Vr 2 -souus Ko oF}-oYF| TROT 06-06 FIOT RG 007-0ETIG R 8 | S-or1l8 v L S4UAL C061 -Vu4d ‘o9q -NA4L CHLVO 108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3° Cette hypothèse se trouve confirmée par le rapport de l’azote uréique à l’azote alimentaire. L'animal découvert, ce rapport a été de 66 p. 100; el couvert, il n’a été que de 52 p. 100. ° Cette hypothèse se trouve également confirmée par le rapport du poids total des matières fécales au poids total des aliments. Ce rapport n'a été que de 10 p. 100 quand l’animal était découvert, et de 28 p. 100 quand il était couvert. 5° Enfin, cette hypothèse se trouve surtout confirmée par le rapport des matières sèches au poids total des aliments. Ces matières n'ont représenté que le 1,97 p. 100 pendant que l'animal était découvert, et elles sont arrivées à 6,18 p. 100 quand il était couvert. Ces constatations me semblent donc autoriser les conclusions sui- vantes : 1° La diminulion du poids sous l'influence du vêtement, constatée dans celle expérience, comme du reste dans les précédentes, doit être expliquée en partie par l'exagéralion des matières fécales, pendant qué l'animal est couvert, et par leur diminution quand on le découvre. 2° Mais cel'e dernière expérience ne laisse aucun doute sur ce second point qu'une partie de cette diminution doit être également expliquée par une utilisation moins bonne des aliments ingérés. La moindre utilisation des azotés ingérés me paraît établie par le rapport de l’azote uréique à l'azote alimentaire; et la moindre utilisa- tion des hydrates de carbone est également rendue très probable par le rapport du poids des matières sèches au poids total des aliments. Quant aux corps gras, la faible proportion contenue dans les dis ments pris par ce cobaye les rend négligeables. ALTÉRATIONS DU FOIE PROVOQUÉES PAR LE CHLOROFORME, par MM. M. Doyon, A. MorEL et BILLET. I. — Nothnagel le premier a signalé que le chloroforme peut provo- quer des lésions hépatiques. Cet auteur a observé dans les intoxications aiguës la dégénérescence graisseuse du foie. Depuis on à surtout étudié les effets de l’intoxication lente. Mertens a pu produire chez le lapin des lésions analogues en tous points à celles qui existent dans la cirrhose atrophique chez l’homme en injectant sous la peau de pelites doses de chloroforme à des intervalles espacés. II. — A la dose de 1 à 2 grammes par kilogramme d'animal, employée par l’un de nous pour provoquer l’incoagulabilité du sang, le chloro- forme détermine la nécrose presque complète du foie. x Expérience. — Chien de 25 kilogrammes. Injection de chloroforme mêlée à SÉANCE DU 21 JANVIER 109 de l’huile dans l'estomac. Le chien recoit le premier jour 25 centimètres cubes de chloroforme, le second jour 50 centimètres cubes, le troisième jour 50 centimètres cubes ; la mort survient le soir du quatrième jour. Un fragment de foie est fixé au liquide de Bouin et inclus dans la paraffine. Sur les coupes, on constate, à un faible grossissement (objectif 3 Leitz) : une congestion très intense et de très nombreuses zones claires qui correspondent aux parties nécrosées du foie. À un fort grossissement (immersion homogène 9 Nachet), on voit qu'un très grand nombre de cellules sont complètement nécrosées. Le protoplasme des cellules n'existe plus, il est réduil à quelques granulations. Le noyau présente de la caryolyse; seuls, quelques grains de chromatine et la membrane nucléaire se colorent ; tout le reste du noyau est détruit. Certaines parties du foie sont moins altérées, mais, en ces points, le noyau est refoulé sur les bords de la cellule par une grosse gouttelette de graisse. Sur toute l'étendue des coupes on trouve des leucocytes polynu- cléuires. Çà et là existent des amas de globules rouges. Le foie frais renfermait p. 100 : 14 gr. 60 de substances graisseuses, dont 1 gr. 23 de lécithines. (Travail des laboratoires des professeurs Morat et Renaut.) DE L'ACTION DE LA CONGESTINE (VIRUS DES ACTINIES) SUR LES LAPINS ET DE SES EFFETS ANAPHYLACTIQUES. Note de M. CHARLES RICHET. Voici les chiffres expérimentaux sur lesquels j'établis la dose toxique (en centigrammes de matière organique par kilogramme d'animal) : Dose de congestine, en centigrammes par kilogramme. LE AN EN MERS Mort : 16 heures. QE EAU Survie. AG D SR AE CE — 3 jours. (NE EN EE A Id. AND SPENCER — 2 jours. OS MAR A Id. AO SN EEE — 4 jours. Dane Id. AO SERRE PE — 2 jours. CSG ANA ANNE Id. OO mate — 2 heures. ORGANES Id. CAO PRE STI EE OCEAN RE Mort : 6 heures. CSN NAS Id. CSG MARNE Survie. DÉS EU ere 14. (TO LAS CEE ll Id. OR SAE En PREEne Mort : 1 jour. CSC OMR EE Mort : 1 jour. (CRUE EE En Survie. DR NE + Survie. OST nEne Id. (DEA : Id. DSL RCRUE Id DOS Tr Id Si l’on ne tient pas compte de la mort (très rapide) de quelques lapins injectés à des doses relativement faibles, on voit que la dose mortelle est voisine de 0 gr. 009 par kilogramme, soit plus du double de la dose mortelle chez le chien. Brocogre. ComprTes RENDUS. — 1905. T. LVIIT. 8 ALTO SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Chez les animaux anaphylactisés, les chiffres sont différents : - Doses de congestine (en centigrammes par kilogramme) chez les lapins anaphylactisés. OMR PR EEE Mort immédiate. (EDEN de RER Mort : 4 jours. (TN ANONEN ES LVL — À jour. tie Eten ao Ale — 9 jours. DÉCORS MERE — 12 jours. DA a ner — 10 heures. DO M immediates QE ME ARE — immédiate. OAGOPARE APN ANEU Survie. (PM RE En nr CL EE ONG ORNE EMNATE : — 3 jours. D Natal — 1 jour. Done, l'injection d’une dose non mortelle de congestine détermine une sensibilité extrême à l’action d’une dose ultérièure, phénomène que j'ai appelé anaphylaxie (contraire de la protection). Cette anaphylaxie peut s'exercer à très longue distance : Le 16 novembre, 6 lapins reçoivent l'injection de la même solution de congestine. Sur ces 6 lapins, 3 sont neufs; ils survivent tous trois, après avoir recu respectivement les doses (en centigrammes) (par kilogramme) de 0,66, 0,75, 0,81. Les trois autres lapins avaient été injectés longtemps auparavant, le 24 mai et le 14 juin, soit depuis cinq mois et demi. Le 16 novembre, ils recoivent les doses de 0,66, 0,60, 0,51. Le second meurt au quatrième jour, le troisième au neuvième jour. Quant au premier, il survit, mais après avoir été extrêmement malade, comme l'indique la courbe des poids. Poids des lapins (neufs et anciens) ayant reçu de la congestine. à Ë L. L. anaphylactisé. neuf. neuf. neuf. (0,66) (0,66) (0,15) (0,81) 16 novembre (poids initial). a: 230N er; 3.430 gr. 3.180 gr. 2.050 gr. DAPNOveEMHPre ANNE s 2.700 3.340 2.190 2,.430 2 SÉNOMEMNITE RE ES 2.270 3.250 2.670 2.190 Jfdécembhre en chem -re 2.190 3.450 2.820 2.250) AGNAÉCEMNDRE SERPENT ANNE 2.360 3.640 2.900 2.390 2Rdécembre PNA 2.340 3.600 3.210 2.720. Ainsi, un mois et demi après la seconde injection, le lapin ancien: (anaphylactisé), le seul qui avait survécu des trois lapins anaphylactisés, avait encore perdu 30 p. 100 de son poids, tandis que les trois lapins neufs, quoique ayant recu des quantités supérieures de toxine, avaient récupéré et même dépassé leur poids primitif. D'ailleurs, à doses fortes, quoique non mortelles, la congestine déter- mine une véritable maladie, très longue, chez les lapins normaux; el on s’en rend compte en suivant la marche des poids. Un lapin, ayant reçu 0,84, avait perdu, au trentième jour, 24 p. 100 de son poids. Un autre, après avoir, il est vrai, reçu la dose forte de 0,90, avait perdu, au trente-huilième jour, 29 p. 100 de son poids initial, de sorte que les effets de l’anaphylaxie, même à longue distance, peuvent en partie: SÉANCE DU 21 JANVIER alt ———————————————— —— s'expliquer par une sorte de dégénérescence progressive des centres nerveux trophiques, encore qu’à la longue cette dégénérescence puisse s'arrêter et rétrocéder. Avec une congestine actinienne, préparée différemment (par la gly- cérine) et moins active, j'ai constalé encore l’anaphylaxie. Doses de congestine B en centigrammes chez les lapins normaux. SD SU Mine Mt jouee CNE EN RS TT TLES TOUS PRE EM EN RENE 12 jours. GONE EE MO OUnSe GEGALIEN EN MEN 3 jours. DOME EN SITE E CR A EE CANE 12 jours. ONE DEC — CAMAIAI EE RE RTU EST LNTEE 4 jours. SRE RO RAP URNCE VIE -— GARE ne SRI D TC A ENT — Doses de congestine B (en centigrammes) chez les lapins anaphylactisés depuis cinq mois. CROP ee S ver (2) 4,8 Mort : 3 jours. DOME ES AM on DE A PAOUTe AO NE STE LR a TERESA One — 1 jour. 3,4 — AS AU eee at Me = 2 jours. 2,5 o — Chez des lapins anaphylactisés depuis un mois Les doses toxiques sont bien moindres encore. L'expérience suivante du 31 décembre est décisive à cet égard. Le 31 décembre, sept lapins sont injectés, qui reçoivent des doses variables de congestine. Les deux lapins neufs ont 5,1; et 5,5. Tous deux survivent. Les cinq lapins anciens (anaph. de À mois) reçoivent respectivement. No 1. 3,1 No 2. 3,1 No 5. 2,8 N° 4. 3,2 N° 5. 3,6 Le numéro 1 meurt le premier jour; le numéro 5 meurt immédiate- ment après l'injection ; le numéro 4 meurt le neuvième jour. Les numéros 2 et 3 survivent. Il semble donc que l’anaphylaxie, comme on pouvait le prévoir a priori, tende à s’atténuer avec le temps : mais elle est encore tout à fait manifeste au bout de six mois. La congestine chauffée à 105 degrés pendant dix minutes en solution aqueuse à une toxicité bien moindre. Elle est de 1,5 (en centigrammes, par kilogramme) chez le chien, au lieu de 0,43. Et chez le lapin elle est de 2,6 (au lieu de 0,9). Mais la congestine chauffée n’en détermine pas moins l’anaphylaxie. L'expérience suivante le prouve. 0 112 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le 21 avril, cinq lapins reçoivent de la congestine chauffée (métacon- gestine). Ils reçoivent alors, dix-huit jours après, les doses suivantes de congestine («) qui n'auraient pas dû être mortelles. NOESIS 0,87 A survécu. NO EDS MORE BFIOUrS: No aa 0,75 Mort CR NOR ENRE 0,75 Mort, 5 jours. INGPD SANS 0,45 Mort, 15 jours. En analysant les causes mêmes de la mort chez les animaux anaphy- lactisés qui meurent très vite, on voit que c'est vraiment par une sensi- bilité plus grande du système nerveux. Immédiatement après l'injection, que l'animal doive survivre ou succomber, le système nerveux est for- tement atteint. Il y a de la paraplégie, la station et la locomotion devien- nent impossibles, et l'animal reste couché sur le flanc, avec une respi- ration précipitée et dyspnéique. Comme sur les chiens il y a diarrhée, er congestion intense de tout l'appareil intestinal. Tout se passe comme si la résistance du système nerveux au poison avait été détruite par l'injection précédente. En effet un des caractères de celte toxine est sans doute d’altérer profondément le système nerveux, de sorte qu’au bout de plusieurs mois, quoique l'animal ait augmenté de poids, et qu'il ait toutes les apparences de la vigueur et de la santé, son système nerveux a été en réalité profondément touché par la substance toxique. Probablement dans beaucoup de phénomènes morbides l’anaphylaxie joue un rôle important; mais son histoire est à peine ébauchée encore. DE L’ANAPHYLAXIE APRÈS INJECTIONS DE CONGESTINE, CHEZ LE CHIEN. o Note de M. CHARLES RicHEt. Je résumerai les chiffres trouvés, pour la dose toxique, chez les chiens normaux (quelques-uns de ces chiffres ont déjà été publiés, C. R. de la Soc. de Biologie, 20 février 1904, p. 302-303). Congestine injectée (en centigrammes de matière organique par kil. d'animal). 1. Chiens normaux. Charles ir RtPRIN IN 1,2 Mort, quelques heures. Charles VI MMENMIENRANENE 0,6 Mort, quelques heures. ILeNBasSiE een 0,54 Mort, 3 jours. RAbU LINE SN ONONENENERRNINEN (ET Mort, 2 jours. ÉDITEUR EN NE ORAN OZ Survie. AGneSRSOneL NUE NM MN OEEG) Mort, 18 jours. RObES pierre NRC ME MONA Mort, 1 jour. SÉANCE DU 21 JANVIER 113 HOMO UUSERNANORENONETRE 0,43 Mort, 11 jours. ODA ENNEMI 0,42 Mort, 1 jour. OQUEP ANNE MONET ENT 0,42 Mort, 2 jours. BORA STATUT LS ter 0,42 Mort, 2 jours. IMAVOLS EL RARES 0,42 Survie. TURN UNIES *. . 0,42 Survie. AUDE EN CENTER AMEN 0,40 Survie. CENSONNEMRNONNIENEE 0,39 Mort, 5 jours. ROUTIERE 0,39 Survie. MOTOS Te auto o bete Boite 0,39 Survie. MESMeR EN CUP 0,39 Survie. ANSE IQ NIMES Del 0,36 Survie. Done RE NEA EAU 0,36 Survie. LICPGIORONENS ENS MEME 0,35 Survie. JOUE ol Le ere 0,30 Survie. BOULE SRE VEUT NE 0,25 Survle. OMRCUOIAMME NUE TENUE 0,54 Mort, 1 jour. LOUTS LeRHU TENUE 0,54 Mort, 1 heure. ANT O ane NE A nEMerE 0,5% Mort, quelques heures. GO a ire ANR ENNNNNMEnRent 0,54 Mort, 2 jours. Cab Renin el MINIER 0,53 Mort, 1 jour. CLOVIS ER TE RE ee 0,53 Mort immédiate. Codes et tie si ciate 0,46 Mort immédiate. MONO YENNENERNCAES CIE 0,46 Mort, 20 jours. RAULAN EMEA RENE 0,45 Mort, quelques heures. THON (IRAN es PRE LE AE 0,42 Mort, quelques heures. RCD RON ECS EUIE NES 0,42 Survie. Mernilor PAPE 0,39 Mort immédiate. ÉLETES 516 Vo ere AE ER 0,37 Mort, 3 heures. BOUT CANNES RER 0,36 Mort immédiate. COURONNE 0,36 Mort, 3 jours. ROLANO MENRERANENEUE 0,33 Mort, 6 jours. BOUT LENTE NAN 0,31 Survit. BUS SUR N ANNEE IE IURES 0,30 Survit. BORTAUIA MEN ARE IAE 0,24 Mort, 2 jours. (CRD NEA ANR EAN 0,24 Mort, 2 jours. Lame Ch OR Re ER 0,22 Mort, 2 jours. ALSTOM ENS EENONE 0,22 Survit. JOSépPhINe EEE 0,18 Survit. PAU USER PUS AE NE 0,18 Sur vit. 3. Chiens ayant reçu antérieurement de la thalassine (prophylactique). PASS 6e le elenenens 0,90 Mort, 4 jours. Mira be Qu RUE 0,72 Survit. Louis Le Hutin. : : |. 0,60 Survit. Glotdire emo ere 0,5% Survit. CRICOCAE TENNIS RE 0,52 Sur vit. COUSINE 0,52 Survit. Bourrienne tit NP 0,49 Survit. NE Dr PhGinace NIV DEUS 0,46 Survit. Ga VW 84 4 PAUSE PAR BEN NEC 0,35 Survit. RS HR 114 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——— À. La dose toxique est nettement déterminée. Au-dessus de 0,42 (en centigramme par kilogramme), sauf Pépin, tous les chiens sont morts. À 0,42, sur cinq chiens il en est mort trois. Au-dessous de 0,42, tous les chiens ont survécu, sauf un qui avait reçu 0,39. La dose toxique mini- male est donc très exactement de 0,42. Sur les lapins, cette dose est voisine de 0,9. Donc, contrairement à ce qu'on observe en général, le lapin est moins sensible que le chien à la toxine actinienne. B. La dose toxique chez les animaux anaphylactisés ne peut pas être précisée; car même à 0,22 la mort survient. En principe, quelle que soit la dose, les chiens anaphylactisés ne survivent pas. Pour Sieyès, Couthonia, Barnavia, l'anaphylaxie était de 44 jours; pour Lameth, elle a été de cinq mois et demi (du 1° juin au 16 no- vembre); pour #olandia, de plus de sept mois (du 13 avril au 16 no- vembre); pour Bouillé, de six mois (du 15 mai au 16 novembre); donc la preuve est faite d’une anaphylaxie à longue échéance. 8) La congestine chauffée à 105 degrés pendant cinq minules à l'autoclave a pu produire aussi l’anaphylaxie. Couthonia, Barnavia Sieyès avaient recu de la congestine chauffée. Chez des animaux ayant recu de la congestine non chauffée, la congestine chauffée, donnée à dose non toxique, détermine-t-elle encore la mort? C’est vraisemblable, non étudié encore. y) Ce qui frappe dans l’anaphylaxie, c'est la soudaineté des acci- dents. À dose même très faible, sur la table d'expériences, l'injection d’une dose inoffensive à un chien normal, provoque aussitôt des vomis- sements, un état semi-paraplégique, de la dyspnée, une prostration complète, telle que l'animal ne peut plus se tenir debout. Tout de suite les phénomènes sont extrêmement graves. Aristidia, qui a cependant survécu après l'injection de la faible dose de 0,22, est tombée sur le flanc, et nous l’avions crue morte pendant quelques minutes, car la respiration s'était arrêtée, et le cœur battait à peine. Au contraire, sur des chiens hormaux, il faut pour déterminer la mort immédiate des doses près de dix fois plus fortes, de sorte que si, au lieu d'attendre quelques jours, on ne comptait que la mort immédiate, on verrait que l’anaphylaxie est un phénomène bien plus intense qu ‘on ne le jugerail en calculant la mort à longue échéance. C. — La thalassine, qui donne au venin des actinies ses prurilogènes, agit comme antitoxine. Il est vrai que cette action ne s'exerce que dans d'assez étroites limites. Les chiens protégés par une première injection de thalassine, comme Louis le Hutin et Clotaire, s'ils reçoivent ensuite de la conges- tine, se comportent, lors d’une seconde injection de congestine, comme des chiens anaphylactisés, de sorte que la congestine est plus puissante comme anaphylaxie que n’est la thalassine comme prophylactique. En prenant les extrêmes de la prophylaxie et de l’anaphylaxie, on voit que SÉANCE DU 21 JANVIER 145 EE —— — —— — — —— — —"— "—"— —" — — "—"——"—"— — — Mirabeau (proph ylactisé) a survécu à 0,72, tandis que Zameth (anaphy- lactisé) est mort après 0,22. D. -- Le sérum des animaux prophylactisés est sans grande action. Lameth et Bouillé, qui avaient reçu du sérum de Mirabeau, n'ont été ni plus ni moins sensibles que des chiens normaux. De même Harmo- dius, qui avait reçu du sérum de Crébillon, chien fortement anaphy- lactisé. De même Mesmer, qui avait reçu du sérum de Lysimaque, injecté lui-même avec du sérum de Pépin, anaphylactisé. Avec la congestine, bien moins active, préparée par la glycérine, j'ai obtenu les mêmes effets anaphylactiques; mais naturellement la dose toxique est tout à fait différente. Paseo EAN EE EAN CAO T Mort, 1 jour. CRUE ENERINEE PRES CNT) D Mort, 1 jour. Nevers NANTERRE TC Mort, 7 jours. TROTAERESS NOMME ANA ENNTEAU Survit. Marcel ERA ARRET O0 Survit. MO GT LEE LS Survit. MORCeQU MEME . 13,00 Sur vit. KUCDOTE M RENE MANN 3,00 Sur vit. LS CPE On ANT At ES 2,40 Survit. Au contraire chez les chiens anaphylactisés nous avons : Durée de l’anaphyiaxie. 16 jours. ME STE TRE PIE EE PCR GEO) Mort, 1/4 d'heure. 220 jours. OR ES ONE (Eau AU Et RO) Mort, 2 jours. 236 jours. Vaubanne . OL NA ES Mort, 2 jours. D GOUT O ICONE EEE 25 Mort, 2 jours. 16 jours. CAmb AC En eSMANENANIENRNREERESA C0) Mort immédiate. Ici encore on voit une anaphylaxie à longue échéance. Il semble d’ailleurs que l’anaphylaxie soit un phénomène très général. Je montrerai prochainement que certains ferments organiques sont plus actifs encore que la congestine actinienne, pour amener cette sensibilisation de l'organisme. INFLUENCE DE L'ALIMENTATION SUR LES COMBUSTIONS RESPIRATOIRES, (Quatrième note) Cause de l'exagération des combustions provoquée par l'alimentation, par M. LAULANIÉ. Pour la plupart des expérimentateurs qui ont étudié ce sujet, la dépense représentée par l'excès des combustions chez les animaux alimentés, est exclusivement employée à la production du travail digestif et elle donne la 4116 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mesure de l'énergie consacrée à ce travail (Speck, Zuntz et von Mering, Wol- fers, Potthast). D’autres, comme Fick, l’attribuent à l’action excitante du milieu interne enrichi de tous les produits de la digestion. Il est vrai que selon les asser- tions de Speck, l’exagération des combustions consécutive à l’ingestion des aliments se manifeste très rapidement et atteint son maximum à un moment où l'absorption des produits de la digestion est à peine commencée. D'ailleurs, eile se manifeste encore après l'ingestion de matériaux non alimentaires, comme les purgatifs ou les os qui se bornent à exciter les mouvements de la tunique charnue de l'intestin (Zuntz et von Mering, Lævy). Par contre, elle est extrêmement faible après l’ingestion des aliments faciles à digérer et très rapidement absorbés, tels que le sucre, la graisse ou l’amidon (Magnus Levy). Enfin l'injection intraveineuse de substances directement oxydables comme le glycose, ne provoquerait pas l'accroissement des combustions et n’entraine- rait aucune dépense supplémentaire (Zuntz et von Mering, Wolfers, Potthast)- Ainsi, l’exagération des combustions liée à l'alimentation ne semble pas comporter d’autre cause que l'influence du travail digestif et cette explication paraît avoir été acceptée sans aucune réserve, si ce n’est celles de Rubner et de Magnus Levy, qui attribueraient volontiers : aux principes albuminoïdes, une action excitante spécifique. Pour apprécier sainement la théorie communément admise, nous devons compléter l’étude expérimentale dont nous avons déjà rendu compte dans nos communications antérieures, par un nouveau groupe de faits montrant la marche des combustions, dans l'intervalle des vingt-quatre heures compris entre deux repas conséeutifs. Nous avons employé cette méthode à l’occasion de notre première série de recher- ches portant sur Les effets d’une ration croissante de viande et donnant la valeur prise par les combustions des vingt-quatre heures, en fonc- tion de chaque ration (Société de Biologie, 10 décembre 1904, p. 548). Tagceau N° 8. — Marche de la consommation horaire d'oxygène, entre deux repas consécutifs de viande (chien de 45 kilogr. CONSOMMATION HORAIRE D'OXYGÈNE A POIDS DE LA RATION Après 48 h. 3 heures 12 heures 24 heures de jeûne après le repas|après le repas|après le repas 0 or. (à jeun de 48 h.). . 51,005 » » LOOSER: ANR 61,349 51,99% SOUSSE eee IEEE 61,549 61,882 AP OO. PETE TS AMENcUttteRts 81,960 91,744 AAC Ego 91,675 111,137 OO DE be LEE es Es 111,544 191.432 Ce résultat sommaire est assurément très instructif mais il ne nous donne que la grandeur moyenne d’un phénomène dont il importerait de SÉANCE DU 21 JANVIER 1157 suivre les changements le long de la journée. À cet effet, nous avons mesuré la valeur prise par la consommation horaire de l'oxygène à des moments déterminés, toujours les mêmes, trois heures, douze heures et vingt-quatre heures après chacun des repas correspondant à notre pre- mière série expérimentale. Les résultats obtenus sont groupés dans le tableau ci-dessous (n° 8). Ces chiffres font ressortir les conclusions suivantes : 1° L’accroissement des combustions est toujours très sensible et très élevé dès la troisième heure. Nous ne signalons ce fait que pour mémoire, car on sait par maintes observations que les combustions s'élèvent dès les premiers instants qui suivent un repas; 2% Sauf pour les rations faibles (400 grammes), l'intensité des com- bustions continue à s’accroitre jusqu'à la douzième heure, si bien que leur maximum ne se réalise au plus tôt qu'à ce moment ; 3° Comme il fallait s'y atlendre, l'intensité des combustions atteint toujours son minimum vingt-quatre heures après chaque repas et au moment du repas suivant. Ces faits prennent toute leur signification quand on les rapproche des résultats obtenus par la même méthode chez l'animal ne recevant que du sucre pur (Société de Biologie, 17 décembre, p. 584). Ici le maximum des combustions est atteint dès la troisième heure, sauf quand la ration a une valeur démesurée. Il devient ainsi évident que la marche des combustions dépend de la quantité et de la qualité des éléments digérés et il est légitime de con- clure qu'elle suit la marche du travail digestif pour en réfléter les diverses phases. Il apparait en même temps que le travail digestif est au moins la cause occasionnelle de l’exagération des combustions provoquée par l'alimentation. Mais nous allons prouver qu'il n’en est pas la cause directe. Cette preuve réside dans le fait que les besoins propres du tra- vail digestif considéré comme un mode de l'énergie ne suffisent pas à rendre compte de la dépense d'énergie corrélative. Quelques exemples vont facilement établir la disproportion qui existe entre ces deux termes : Lorsque notre animal recoit une ration de 1.200 grammes de viande, l'excès de l’oxygène consommé dans les vingt-quatre heures atteint 72 litres (1"° note, tableau n° 1. Soc. de Biol., 10 décembre 1904, p. 548), ce qui fait 60 litres par kilogramme de viande digérée. Or, la quantité d'énergie libérée par ce volume d'oxygène employé à la combustion de la viande est équivalente 60 X 4,6 X 425 — 117300 kilogrammètres. On s'explique bien devant un pareil chiffre l'hypothèse de Pfluger et de Magnus Levy inclinant à penser que les albuminoïdes apportent une action excitante spécifique. Mais il fautse hâter de remarquer que la disproportion que nous étudions n’est pas spéciale aux albuminoïdes et qu’elle se retrouve dans la digestion de la soupe au lait. La 118 SOCIETE DE BIOLOGIE dépense consacrée à l'exploitation de cet aliment est en effet plus considé- rable encore que celle que nous venons de voir. Ainsi quand notre animal reçoit une ration de 1.000 grammes de soupe au lait, l'excès de l'oxygène consommé dans les 24 heures atteint tout près de 60 litres (3° note, tableau n° 5, Biol., 17 décembre p. 582), ce qui fait ressortir une dépense d'énergie équivalente à 60 X 4,9 X 425 — 12.5000 kilogrammèëtres, en chiffre rond. En résumé, la transformation de 1 gramme de viande ou de 1 gramme de soupe au lait, réclamerait une dépense d'énergie supérieure à 100 kilogram- mètres! Cetle conclusion est inadmissible et quand nous disons que le travail digestif n'est pas la cause directe de la dépense qui l'accompagne, nous vou- lons dire que cette dépense n'est pas uniquement consacrée à le produire. Ou bien il faudraitadmettre que le rendement de la machine digestive est déri- soirement faible. Mais, d'autre part, nous avons admis que le travail digestif est la cause occasionnelle de l'exagération des combustions qui en reflète les diverses phases. 11 faut done admettre par voie de conséquence que la digestion est le point de départ ou l’occasion d'une excitation générale qui retentit sur tous les tissus de l'organisme et sollicite en eux une activité nouvlle. Le travail digestif appelle d’autres travaux, ceux que nous ne voyons pas ou auxquels nous ne prenons pas garde et qui forment la totalité du travail physiologique. Quant à la nature de l'excitation que nous supposons liée aux mouvements de la digestion, nous ne pouvons l'interpréter que par deux hypothèses : ou bien les aliments agissent par leur seule présence et produisent une excitation mécanique qui grossie de la pression résultant des contractions intestinales, atteint le système nerveux central et se réfléchit sur tous les museles de la vie animale pour en exagérer la tonicité. Ou bien, les diver* tissus de l'orga- nisme subissent l’action directe des produits de la digestion entraînés dans la circulation par l'absorption intestinale. C'est l'hypothèse soutenue par Fick. Sans nous arrêter à la critique des objections que soulève cette hypothèse, et que nous avons exposées au début de cette note, nous ferons en sa faveur cette simple remarque : s'il est vrai que l'intensité des combustions suit la même marche que le travail digestif, elle suit aussi et nécessairement la marche de l'absorption intestinale. Et précisément parce qu'il est impossible de faire leurs parts à ces deux facteurs solidaires, il ne semble pas légitime de nier celle du second. INFLUENCE DE L'ALIMENTATION SUR LES COMBUSTIONS RESPIRATOIRES. (Cinquième note.) De la méthode des rations croissantes et de son application à la détermination expérimentale de la ration d'entretien. par M. LAULANIÉ. La ration d'entretien est celle qui suffit à assurer l’invariabilité du poids. Par cela seul que la ration a ce résultat, elle a aussi celui d'assurer l'équiibre azoté. SÉANCE DU 21 JANVIER 119 Mais on peut définir autrement la ration d'entretien et lui trouver un aulre critère en disant que, chez un animal entretenu en équilibre de poids, l'oxygène nécessaire à la combustion de ses aliments (oxygène théorique) est exactement égal à l'oxygène réellement consommé par cet animal dans une journée de vingt-quatre heures. Appliquons ce critère aux résultats exposés dans nos précédentes com- munications sur les effets d’une ration croissante, et commencons par le régime carné. Nous n'avons pour cela qu’à reprendre les chiffres de notre première série d'expériences, en mettant en regard de Ja consommation réelle d'oxygène, la valeur de la consommation théorique. Celle-ci à été calculée à partir de la composition moyenne de la viande de cheval, et en suposant que le 1/10 de la ration échappe à l’action digestive : La viande de cheval contient : Matières azotées. 21 gr. 15 p. 100 dont la combustion réclame 23 1. 077 d'oxygène. (GRAS SES RACINE — — EM 227 -— Total de l'oxygène théorique. 28 1. 304 d'oxygène. Après défalcation du dixième, ce dernier nombre tombe à 25 Jit. 473, soit, en chiffre rond, 25 litres. Appliquons ces données aux résultats de nos expé- riences, et nous obtiendrons les chiffres réunis daus le tableau suivant (n°9). TagLeau N° 9. — Valeurs prises par l'oxygène théorique et l'oxygène réel, en fonction d’une ration croissante de viande de cheval (chien de 15 kilogr.) 0 gr. 400 gr. 800 gr. 1200 gr. | 1600 gr. | 2000 gr. 0 litres | 100 litres | 200 litres | 300 litres | 400 litres | 500 litres Oxygène réel .| 120,128 | 139,905 | 164,4 192,160 | 237,372 | 278,626 Différences . .| — 120,198 | — 39,905 | + 35,560 | + 107,840 | + 162,628 | + 221,374 Diflér. évaluées en viande de cheval : . .| — 4808r,5 |— 1598r,60 [+ 1498r,24 | 43167,36 | + 6508",88 | 8858»,40 Si, à l’aide de ces chiffres, on contruit un graphique donnant à la fois la courbe de l’oxygène réel et celle de l’oxygène théorique, les deux courbes se coupent en un point qui répond au critère adopté. La projection de ce point sur la ligne des abscisses donne alors immédiatement la valeur de la ration cherchée, soit 620 grammes de viande. Il est clair que la construction précédente pourrait être réalisée très simplement dans la pratique à l’aide des trois premiers termes. Mais il n’y avait point ici de raison de couper une série déjà acquise, et, d’autre part, les termes provisoirement inutiles repren- draient leur intérêt si nous voulions atteindre la mesure réelle des aliments mis en réserves. Pour le moment, appliquons notre méthode au cas du régime de la soupe au lait. Le pain blanc contient pour 100 grammes : 120 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Hydrates de carbone : 51 gr. 12, dont la com- bustioniré clame PAR ere As 51,12 X 0,828 — 42 I. 321 d'oxygène Protéine (matière azotée totale) : 6 gr. 15 dont lacombustionbreclame en EEeNrerNres GADGET — Matière grasse : 0 gr. 44 dont la combustion réclame . . . . . de DA ANG: Ha OT PA GROS 0,44 X 2,05 — 01.900 — Total. . . 49 1. 164 d'oxygène. Le lait de vache contient pour 100 grammes : Lactose 4 gr. 88 dont la combustion réclame . . . . . 4,88 X 0,185 — 31. 830 d'O. Matières azotées : 3 gr. 55 dont la combustion réclame. 3,55 X 1,063 — 31.773 d'O. Graisse : 3 gr. 69 dont la combustion réclame. . . . . 3,69 X 2,05 — 71.564 d'O. Total. . . 151. 161 d'O. Total de l'oxygène théorique = 49 1. 764 + 15,167 — 6% 1. 931 Il faut donc 64 I. 931, soit en chiffre rond 65 litres d'oxygène pour brûler les principes immédiats contenues dans 200 grammes de soupe au lait. Si nous appliquons ces données aux résultats de nos expériences, nous obte- nons les chiffres qui tigurent ci-dessous (tableau n° 10). TABLEAU N° 10. — Valeurs prises par l'oxygène réel et l'oxygène théorique en fonction d'une ration croissante de soupe au lait. Poids de la ra-[0gr.(àjeun t'on HN |rde/z81h)1/2001er: 400 gr. 600 gr. 800 gr. 1000 gr. Oxygène réel.| 1171.293 | 115 L. 835 | 125 1.878 | 137 L. 100 | 155 1. 865 | 116 1. 123 Oxygène théo- MIQU'eR CE 0 65 litres | 130 litres | 195 litres | 260 litres | 395 litres Différences . .|—1171.293|— 50 L. 835 + 41. 129 [+ 57 1. 900 + 1041.135|+ 1481,277 Différences éva- luées en soupe au lait. . . .| — 360 gr. | — 15687,41| — 12 er,68 |+ 1788r,15|+ 3208r,41|4568r 230 Une construction graphique analogue à la précédente montrerait que la ration d'entretien formée de soupe au lait s'arrête à 3817 gr. 32. Ces deux exemples suffisent à illustrer la méthode. Mais l'évidence du principe sur lequel elle repose ne nous dispense pas d'une vérifica- tion a posteriori. Nous constations plus haut que l'égalité de l’oxygène réel et de l’oxy- gène théorique doil se réaliser pour une ration de 620 grammes de viande. Or l’utilisation de cette ration brûlée jusqu'à l’urée, réclame- 2 620 X 25 ais Le nes Mie rait O0 155 litres d'oxygène. En fait, l'animal ayant été soumis pendant quatre jours à une ration de 600 grammes de viande, consom- mait 156 litres d'oxygène, ce qui fait 156 litres pour 620 grammes. On voit ainsi que le réalité s’est trouvée d'accord avec les prévisions du calcul et que le critère qui nous a servi à la détermination de la ration d'entretien est aussi fidèle que possible. Cette remarque nous SÉANCE DU 21 JANVIER 121 donne la liberté de retenir les résultats oblenus et parmi eux il en est un qui doit être soigneusement dégagé parce qu'il s’introduit très ulile- ment dans la critique de la théorie des poids isodynamiques. Il touche à l'énergie potentielle des diverses rations d’entretien. Nous avons vu que notre animal peut être entretenu, soit avec 620 grammes de viande, soit avec 388 grammes de soupe au lait (parties égales de pain et de lait). Ces deux rations sont donc physiologique- ment équivalentes et pourtant elles n'ont pas la même teneur en énergie. La première réclame pour être brûlée 155 litres d'oxygène et produit, par conséquent, 155 X 4,6—713 calories. La deuxième ne réclame que 126 litres d'oxygène et ne produit que 126 X 4,9—617 ca- lories. Ainsi nos deux rations sont également suffisantes sans être iso- dynames. Il apparaît ainsi que la fixité du poids, et, par corrélation, celle de la température centrale peuvent être assurées avec des dépenses très différentes. Et quant à l'inégalité thermique que nous venons de surprendre entre deux rations suffisantes, elle tient à la différence des frais d'exploitation qu’elles comportent. Pour utiliser la première, l'animal doit consommer 155 litres d'oxygène en vingt-quatre heures, au lieu de 120 litres qui mesurait sa dépense minimum de l’état de jeûne, ce qui porte la dépense d'exploitation de la ration à 30 p. 100 de la dépense totale. Elle n’est plus que de 7 p. 100, lorsque l’animal est entretenu avec de la soupe au lait. LA RÉFORME DE L'ORTHOGRAPHE ET LA PHYSIOLOGIE, par M. E. GELLÉ. Qui dit phonation, fonctions du langage, entre en pleine physio- logie; et l’on voit qu'il est permis d'émettre des arguments phy- siologiques à propos des réformes de l'orthographe, cette question à l'ordre du jour. L’orthographe permet-elle une reproduction exacte des sons vocaux ? Chacun de nous sait qu'il est plusieurs manières de dire une phrase écrite. L'examen des phonogrammes montre très bien l'énorme écart qui existe entre ce qui se dit et ce qui s'écrit. Les sons vocaux sont en nombre illimité, et l'alphabet a 24 lettres et quelques signes! On voudrait simplifier, pour vulgariser, en supprimant des signes écrits que l’on juge superflus; mais ne faut-il pas redouter la mono- tonie, l'uniformité, c'est-à-dire l’absence de caractères, d'opposilions, d'accents, qui donnent cependant la vie au langage. Nous venons de rappeler qu'il y a loin des pouvoirs de l'orthographe à la réalité sonore, pourquoi tenter de les réduire ? Les notions physiologiques me prêtent 1922 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE leur appui décisif pour montrer qu’il n’est pas insignifiant de toucher à l'orthographe. D'une vue générale, le langage articulé est une succession de sons vocaux et de silences. Ceux-ci indispensables, comme l’ombre pour faire valoir les clairs du tableau. Qu'est-ce que ces silences? Comment se produisent-ils ? Ils résultent de la genèse même de chaque voyelle, de chaque syllabe. En effet, ils représentent le temps pendant lequel le courant sonore phonateur est arrêté ou affaibli par la fermeture ou la stricture du canal vocal suivant le son émis. A ce moment s'effectuent les contractions musculaires nécessaires à la phonation ; ces mouvements adaptés ont une durée : le silence vocal marque cette durée, variable suivant que l'effort moteur est simple ou multiple, vite ou au contraire prolongé. Ces mouvements articulatoires. sont modifiables à volonté comme tout acte moteur. Par suite, cette analyse physiologique nous montre ainsi la consonne transformée de signe orthographique en mouvement; articuler, c’est agir. Ces arrêts silencieux et ces sons animés font les contrastes qui servent à la distinction des syllabes. L’orthographe doit indiquer ces. temps et ces mouvements articulatoires aussi nettement que possible. Quand on l’éltudie à ce point de vue, on constate qu’il y a une ten- dance générale au renforcement des sons par l’action de l'articulation, Ainsi agissent l’hiatus, l’X aspirée, les consonnes explosives surtout, les consonnes doubles, les consonnes associées ou successives et heur- tées. On peut étudier l’action de l'articulation au moyen de graphiques ou d’après la durée des sons. Voyons les graphiques; ils sont, d’ailleurs, très éloquents. On y voit clairement le rapport absolu entre l’acte musculaire articu- latoire et le silence dont je parle. Exemple : voici le schéma du gra- phique du mot 440. À 0 Silence. La première ligne brisée représente À, d’abord fort, puis faiblissant,. en déclinant jusqu'au silence, où le trait est interrompu; silence pour #: puis o débute et peu à peu s'étale, la bouche s'étant ouverte. La contraction buccale, qui donne lieu à l’arrêt, produit à la détente l'articulation {o; ainsi se comporte l'acte moteur articulatoire pour é. ï 20 La durée du mot ato est de TO: Opposons à ce graphique celui de Afto, où la consonne est double; la différence du silence saute aux yeux. SÉANCE DU 21 JANVIER 193 Silence. Ce silence correspond à deux actes musculaires successifs, et par suite est bien plus prolongé que le premier. L’accentuation est en pro- portion, et la distinction des deux syllabes très facilitée. Des sourds qui n'auront pas perçu Alo entendront Af{o plus énergique. La force de l'expression se montre en orthographiant deux { à la suite. La consonne double a une fonction; si on la supprime, on enlève une part d'énergie, de vitalité au langage. Le lecteur se guide, en effet, ou doit se guider sur ces signes écrits quand il veut dire ce qui est écrit, et restituer le peu de vie qui a élé coAB eee Lam papier. La durée de Afto est de _. Cette augmentation de durée s'observe chaque fois qu'il y a des consonnes doubles; ainsi : M à = He = NES one à =: patta . TT SOA somma. . _. Adartemenus _ addarmi =. Aime . purs emma. . ju. | Glide . . . —; Hellade. . —jr. Operet : ee attéré \. =. HORAIRE RE ATARI =. J'ai, par comparaison, préparé les graphiques amplifiés de sons nasaux : Amo et /nni, dont je prends les graphiques dans un excellent travail de M. Josselyn publié dans la Parole (1904, 1902). On constate que l'articulation donne lieu aux mêmes phénomènes, au silence plus long avec /nni, el au redoublement du son vocal. La suppression de la deuxième consonne de ces mots modifiera donc l'expression d’une facon sérieuse. Cela ne saurait être généralisée qu’au cas où l'usage aurait totalement changé la manière d'énoncer ces mots. C’est une force que l’on enlève, un élément graphique utile qui dispa- raitrait. Grâce à la durée tout à fait remarquable de l'acte musculaire articulatoire, dans l'hiatus on obtient une intensité sonore vive; mais ici l'orthographe ne fournit aucun renseignement; et cependant les mots à hialus ont un caractère de rudesse et de pénétration très parti- culier. L'A aspirée est un signe alphabétique d’un puissant effort d’arti- Or, évitons l'hiatus au moyen de la culation. La haine se dit en 007: 20 : consonne p dans la peine, et le son adouci n'a plus que 3555 de durée. De même une haie dure plus qu'une paie, ele. 1924 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En poursuivant cetle analyse de l’action des consonnes et des mouve- ments d’articulation, on constate que les mêmes effets seront produits quand deux consonnes se suivent, surtoul quand elles ne peuvent s'associer, et causent une interruption nette du courant sonore, compa- rable à l’effet des consonnes doubles. Les consonnes successives p/, rd, cp, lp, ct, ele., ont cette double action : une détente brusque à la suite de silences prolongés qui rendent l’audition facile et la distinction plus nette. Voilà le rôle utile des articulations à consonnes multiples. De cette étude, il résulte qu'il existe, entre les manifestations de la pensée, tant visuelles, écrites, que vocales et auditives, des rapports intimes, assez étroits pour qu'on ne puisse toucher à une des modalités de l'expression sans altérer l’autre. L'orthographe doit être l’'humble servante du langage parlé, puis- qu'elle a charge d'en assurer la transmission. Pour ces raisons, on ne saurait agir avec trop de prudence, avec une trop grande réserve dans les changements qu'on voudrait lui faire sabir actuellement. Les articulations vocales sont la manifestation de l'énergie motrice et de la vie du langage; celui-ci exprime la pensée, sa vigueur, son allure. Il y a lieu de tenter de multiplier les signes écrits capables de rendre l'image la plus exacte des sons vocaux, plutôt que d'en res- treindre le nombre, et d'uniformiser à la fois l’orthographe, le langage parlé et la pensée. La physiologie autorise ces conseils et ces craintes. . M. Louis LapicQuE. — Ce que l’on appelle l'orthographe revient, dans son origine, à une notation par signes visuels de la langue parlée, qui est le phénomène fondamental. Mais cette notation, qui procède de conventions anciennes, est pratiquement très grossière et très mal faite (1). Dans la science phonétique, on a été obligé d'établir à nou- veau, sur l'analyse des sons vocaux, une notation logique, cù un signe graphique donné représente toujours un seul et même phénomène phonique. Rien que par cette règle élémentaire, l'écriture phonétique s'éloigne des orthographes des divers pays, quelquefois énormément ; elle est, en outre, bien plus fine que cette orthographe, distinguant un plus grand nombre de scns; elle est néanmoins considérée, par ceux qui l’ont établie, simplement comme une approximation de la langue parlée qu’elle s'efforce de représenter. (4) L'inexactitude de la notation alphabétique (sans parler même de l’ortho- graphe proprement dite) apparaît partout dès qu'on examine cette notation en s’efforcant d'oublier nos habitudes. Ainsi, dans l'exemple étudié par M. Gellé, la différence du son atto au son ato est marqué alphabétiquement par la répétition de la consoune. Or, il est très visible sur les schémas de M. Gellé (et c'est d’ailleurs ce que dit M. Gellé), qu'il s’agit d'un renforcement et non d’une répétition de la consonne. SÉANCE DU 21 JANVIER 195 L'alphabet dont nous nous servons nous vient de barbares très archaïques qui, certainement, avaient tenté une représentation phoné- tique de leur langage (1). Mais la langue parlée évolue, subit des trans- formations graduelles qui, de proche en proche, la changent lotalement, comme du latin au français, suivant des lois qu'on appelle phonéliques et qui deviendront physiologiques le jour où le mécanisme des sons articulés nous sera suffisamment connu. La langue écrite, par cela même qu'elle est écrite, reste fixe, ou du moins, tout changement est facilement reconnaissable. De tout temps les grammairiens, étudiant la langue écrite, ont été tentés de la prendre pour un absolu et d’en faire dépendre la langue parlée; à mainte reprise, ils ont établi comme immuable un de ces ensembles de règles qu'on appelle orthographe. Ces tentatives, toujours renouvelées, ont toujours échoué. La langue parlée, en effet, est la chose vivante; la langue écrite n’en est que la représentation plus ou moins exacte. Quelque temps après que les grammairiens ont fixé le rapport entre les deux, ce rapport approximatif n'existe plus; et alors il se produit de deux choses l’une : ou bien les grammairiens cèdent, et rétablissent un certain accord en modifiant leurs règles pour suivre la langue parlée; c'est une « réforme de l'orthographe »; ou bien ils maintiennent les règles traditionnelles, le désaccord va s’affirmant de plus en plus, et on arrive à avoir deux langues, la langue des livres, d’une part, la langue de la nation, de l’autre; et les lettrés qui seuls connaissent la langue des livres sont bien obligés de pratiquer l’autre quand même pour vivre parmi leurs contemporains. En France, on a toujours suivi le premier système. Il y a déjà eu bien des réformes de l’orthographe dans le français ; quand depuis un certain temps tout le monde prononcait vélement, on a cessé d'écrire vestement, comme concession sans doute aux conserva- teurs, on à commémoré l’s disparu par un petit signe placé sur l’e, aujourd hui accent circonflexe dont personne ne tient compte en par- lant. Je ne peux pas voir la différence qu'il serait possible d'établir en lisant à haute voix vélement au lieu de vétlement. L’s est totalement mort, el les grammairiens n'auraient pas prolongé son existence pho- nétique en maintenant la lettre dans l'orthographe. Mais chez nous, en fait, on a toujours eu la conception claire que la langue parlée est la chose réelle. Vaugelas, au xvu° siècle, cherchait le bon français dans la conversation des femmes; et tous nos écrivains ont proclamé le sentiment de là langue comme supérieur à toutes les règles. C’est là une conception biologique de la syntaxe à laquelle des physio- logistes ne peuvent que se rallier. De même, l'orthographe, toujours en retard sur l'évolution naturelle du langage articulé, doit nous appa- (1) Au moyen de signes primitivement idéographiques. BioLoGie. Comptes RENDUS. — 1905. T. I,VIII. 9 196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE raître comme un enregistrement paresseux qui à besoin de temps à: autre d’un coup de pouce (1). | SUR QUELQUES CARACTÈRES ZOOLOGIQUES DE L'ÉCHINOCOCCOSE ALVÉOLAIRE. BAVARO-TYROLIENNE, par M. F. DÉvé. Nous avons précédemment énoncé (séance du 1% novembre 1903) les arguments d'ordres anatomo-pathologique et géographique qui per- mettraient de conclure à la spécificité de l’échinococcose bavaro-tyro- lienne. Dans la présente note, nous discuterons l’existence et examine- rons la valeur de certains caractères zoologiques attribués au parasite. échinococcique alvéolaire et qui sont, à l'heure actuelle, des plus con- troversés. À.— Présence d'une couche protoplasmique germinative sur les deux faces ? interne et externe, de la cuticule; prolifération parasitaire exogène, développe-- ment exogene de capsules proligères avec scolex, aux dépens de la g-rminale- externe (Melnikoff, Posselt). — En aucun point de nos préparations histolo- giques, portaut sur six échantillons différents, nous n'avons constat: l'exis- tence d’une membrane granuleuse externe. La réaction de Brault nous à fourni une importante confirmation à cet égard : la grmme 1iodée mettait bien en évidence la présence d’une germinale glycogénée à la face interne de. la cuticule ; par contre, elle ne révélait aucunes traces de glycogèrie sur sa. face externe. Jonckel, de son côté, n’a jamais vu de scolex se développant sur la face externe de la cuticule des kystes alvéolaires. Au surplus, la figure. donnée par Posselt, comme preuve d’un bourgeonnement à la fois endo et exagène aux dépens d’un même point de la germinale, nous semble insuffi- samment démonstrative, et contestable dans son interprétation. B. — Stérilité habituelle de la tumeur alvéolaire; absence ou extrême rareté des scolex (notion classique depuis Virchow). — Posselt à montré l'incons- tance de ce caractère : certaines pièces renferment de nombreux scolex. Mel- nikoff a pu constater leur présence dans vingt-cinq cas sur soixante-seize. Nous avons trouvé des scolex dans cinq sur six de nos échantillons : ils. abondaient dans deux de ces cas. : (1) Queiques-uns de nos collègues ont exprimé l'avis qu’il vaudrait mieux pratiquement fixer la langue, et que la chose autrefois impossible serait. aujourd'hui possible avec la diffusion de l'instruction et le perfectionnement des méthodes pédagogiques. Malgré cette différence de point de vue, nous pouvons nous entendre à propos de la réforme actuelle de l’orthographe; si l’on veut et si l'on peut: fixer la langue, il faut en tout cas accepter l’évolution déjà accomplie, et. commencer par rétablir un accord acceptable entre la langue parlée et la- langue écrite. “4 SÉANCE DU 21 JANVIER 1927 C. — Constitution différente du scolex alvéolaire; plus particulièrement, d’après Posselt, forme spéciale de ses crochets. — L'aspect et la constitution du scolex alvéolaire adulte, de même que son mode de développement, nous ont paru sensiblement les mêmes que ceux du scolex hydatique. Relativement au nombre des crochets insérés sur le rostre, pourtant, nous avons constaté une légère différence. Au lieu des 36-38 crochets que possède en moyenne le scolex hydatique, nous avons dans quatorze numérations faites sur des scolex alvéolaires favorablement orientés (observés dans trois pièces différentes) trouvé les chiffres suivants : a) 30, 30, 30-32, 32, 32, 32-34; 6) 32, 34, 34; y) 28, 28-30, 30, 30-32, 32. Melnikoff admet comme chiffre moyen le nombre de 30 crochets. Cependant Zabolotnoff à pu compter 38 crochets et Posselt 38 et même 42 crochets, chez quelques scolex alvéolaires. Et il faut se rappeler que, chez le scolex hydatique, le nombre des crochets est des plus variables. Pour ce qui concerne la forme des crochets, nos observations concorde- raient avec celles de Posselt. Les crochets alvéolaires nous ont paru, habi- tuellement, légèrement plus longs, plus étroits, plus courbés: leurs deux talons antérieur et postérieur étaient plus étirés, et de ce fait leur base appa- raissait un peu plus large et plus concave ; dans l’ensemble, leur aspect était moins trapu, plus grêle. Mais Krabbe et Leuckart ont depuis longtemps établi la variabilité de forme des crochets hydatiques. Melnikoff a vu les dimensions des crochets alvéolaires différer suivant les préparations et suivant les püints d'une même préparation. La différence de forme est nice par Zabolotnoff et von Lintow. D) Éléments germinatifs particuliers (Melnikoff) : embryons finement granu- leux, acapsulés, doués de mouvements amiboïdes (Jugendformen) ; embryons ovoides capsulés ; œufs binucléés: formations glandulaires génitales. — Cette description, reprise récemment par Beha (1), a été critiquée par Jenckel, qui n'a pu retrouver les divers éléments germinatifs, et spécialement les Jugend- formen. C'est sans plus de résultat que nous les avions recherchés, de notre côté. Le professeur Ziegler (communication écrite) fait les plus grandes réserves, au sujet de la conception zoologique de son élève Melnikoff, et plus particulièrement à propos des formations interprétées par cetle auteur comme « œufs » et comme « organes génitaux ». Par contre il attache une grande valeur aux formes jeunes, finement granuleuses. M. Ziegler a eu l’amabilité de nous adresser une préparation de Melnikoff, dans laquelle ces éléments très particuliers étaient des plus nets. Les formations protoplasmiques finement granuleuses existent donc bien ; nous les avons retrouvées, d’ailleurs, depuis, plus ou moins modifiées, dans plusi-urs de nos préparations. Mais l'étude que nous en avons faite nous a amené, à leur sujet, à une interprétation très différente de celle de Melnikoff. Nous pensous que les formations en question sont constituées par des prolon- gements nus du protoplasma germinatif des vésicules échinococciques alvéo- laires, dont elles possèdent l'aspect délicatement réticulé et la structure plas- modiale parsemée de petites granulations faiblement colorables. Ces sortes de racines traçantes du plasmodium parasitaire sont douées d’une vitalité et d'une activité toxique extrêmes (réaction et nécrose fibroïde précoce des tissus (1) Toutefois, Beha n’a pu constater l'existence des formes jeunes. 4198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ambianis), et elles plongent plus ou moins loin dans le parenchyme-hôte, en suivant les fentes vasculaires sanguines et lymphatiques. La cuticularisation de ces prolongements n'apparaît que secondairement, dessinaut alors les innom- brables petites cavités vésiculaires ramifiées et capricieuses qui sont spéciales à l’'échinococcose bavaro-lyrolienne. Cette propriété, que possède le plasmo- dium échinococcique alvéolaire, élément noble du parasite vésiculaire, de pousser des prolongements pénétrants, à la fois souples et déliés, sans que se produise immédiatemest et parallèlement, à leur niveau, l'élaboration hyda- tique et la cuticularisation du protoplasma, explique et caractérise selon nous la structure et l’évolution si particulières de la lésion échinococcique alvéo- Jaire. E) Téniu spécifique ((Vogler, Mangold, Muller). — Les résultats obtenus par ces expérimentateurs avaient été critiqués à diverses reprises. Or, Posselt a récemiuent (1904) réussi à obtenir, chez des chiens infestés avec une tumeur échinococcique alvéolaire, de nombreux exemplaires d'un ténia spécifique (T. echinococcus alveolaris). Il existe donc des caractères zoologiques paraissant appartenir en propre au parasite de l’échinococcose alvéolaire humaine, bavaro-tyro- lienne, et qui viennent confirmer l'opinion de la puauTÉ de l’échino- COCCOSe. (Laboratoire d'histologie de l'École de médecine de Rouen.) SUR LA POLYPNÉE DES POIKILOTHERMES, par MM. E. Couvreur et CL. GaAUTIER. Réponse à M. LanGLois. J. Remarques. — M. Langlois prétend qu'il n’y a dans notre dernière critique qu'une discussion de mots : nous pensons au contraire qu'il s’agit de faits d’une certaine importance. Nous mainlenons que le terme de polypnée thermique dont continue à se servir M. Langlois est inexact, du moins pour les reptiles, puisqu'il ne suffit pas pour la pro- duire que l’animal atteigne un certain degré de température interne. Nous continuons à dire que le nombre des respirations établi par les mouvements du plancher buccal peut être entaché d'inexactitude, les mouvements de ce plancher étant presque toujours en nombre plus considérable que les respirations vraies, et nous persistons à prétendre qu'il faut démontrer que la polypnée est chez les poikilothermes un moyen de lutte contre la chaleur. Il ne semble pas qu’il en soit ainsi. Nous avions remarqué chez la grenouille : 1° une polypnée thermique vraie à l’'étuve; 2° une exagération du nombre des mouvements du plancher buccal en chauffant la tête à la lampe. Nous avions dit alors SÉANCE DC 21 JANVIER 129: SE ————_—_—/——————— ————————————————rt que, la ventilation pulmonaire dans le premier cas, la ventilation buccale dans le deuxième, pouvaient êlre une cause de refroidissement en augmentant l'évaporation. Mais l'expérience nous à montré que ni la vraie, ni la fausse polypnée ne servent en rien à l'animal pour lutter contre le réchauffement, au contraire. II. — Expériences : a) Etuve. On prend deux grenouilles dont on laisse l’une respirer librement alors qu’on oblitère la cavité buccale de l’autre avec un tampon de coton, les mächoires étant ensuite cousues. On les met dans une étuve. 1° Étuve s'échauffant. Températures étuves. Grenouille normale. Respiration empêchée. 2002 T. initiale : 20°2 T. initiale : 19°6 290 2505 2404 35° 3104 3004 440 3406 3307 L'étuve s’échauffant, la grenouille qui respire s’échauffe plus vite que celle qui ne respire pas. Voici une deuxième expérience qui parle dans le même sens. Températures étuve. Grenouille normale. Respiration empêchée. 40° imtiale :2490 T. initiale : 20°6 L'étuve continue à s’échauffer Au bout du même temps : 36°2 3505 20 Étuve à température fixe. Les grenouilles préparées de la même manière sont mises dans une étuve à 52 degrés. Grenouille normale. Resp. empêchée. Hempératuretnitiales 200-200 240 AUDOUTI AE EME CREER PRISE 3004 et deb MOMIE IE PES SDTS 3401 Deuxième expérience, étuve à 70 degrés. Grenouille normale. Resp. empêchée. Température nuale 0 02006 2102 ABOU tie DPMAR ARTENt AL te 20S 2995 Grenouille normale. Resp. empêchée. Témpéralure niet er 20e 2406 AUED OU tie lt PRES RATES 3e 3204 b) Lampe. Les grenouilles préparées comme ci-dessus sont exposées à une forte lampe à gaz à une distance de 10 centimètres environ {le corps est pro- tégé, seule la tête est exposée). 130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Grenouille normale. Resp. empéchée. lempérature tnitiale ste 0e O0 190% Autboutide 10minrties 2/9 5070000050 33° IT. — Conclusion. Chez les grenouilles, nila polypnée vraie à l’étuve, ni la fausse polypnée en chauffant la tèle avec une lampe, ne sont d'aucun secours pour lutter contre le réchauffement. Reste à élucider la part qui revient à la lumière dans les polypnées produites en exposant la tête à une source à la fois calorifique et lumi- neuse. {Laborutoire de physiologie générale et comparée de l'Université de Lyon.) ÉTAT DE L'URINE APRÈS LA LIGATURE DE LA VEINE RÉNALE OU DE L'URETÈRE, par M. ALEXANDRE IGNATOWSKY. Les présentes recherches constituent la suite des expériences sur la ligature de l'artère rénale et la néphrectomie, dont les résultats ont été rapportés dans la séance précédente. Ces expériences ont été faites dans les mémes conditions que les premières. Celles qui sont relatives à la ligature de la veine rénale ont été pratiquées sur 4 lapins. Cette opéra- tion provoque loute une série de phénomènes violents dans l'organisme du lapin. Dès que l’on serre la ligature, le rein commence à bleuir très fortement, il se gonfle, se durcit, sa capsule est fortement tendue. Pendant les premières vingt-quatre heures, il y a très peu d'urine; elle est mélangée de sang, très pauvre en chlorures et en urée. Dans un cas, il y eut anurie pendant les premières vingt-quatre heures; pendant les secondes vingt-qnatre heures, l'urine s’est montrée pauvre en chlorures et en urée, presque sans albumine. Dans les troisièmes vingt-quatre heures, l’urine était d’une couleur de sang, mais les hématies étaient déjà décomposées. Le sang persiste dans l'urine pendant 2 à 3 jours. L’albumine se trouve en quantité proportionnelle au sang, quoique des traces d’albumine se remarquent encore quelques jours après l’hématurie. Au bout de 2 semaines, la diurèse, les chlorures et l’urée ne tardent pas à remonter au taux normal et à y rester. En pratiquant après 4 à 6 semaines la ligature de la seconde veine rénale, nous avons loujours remarqué une hypertrophie très sensible du second rein. Les phénomènes qui suivent la ligature de la seconde veine rénale offrent les mêmes caractères qu'après la première opération, mais ils sont SÉANCE DU 21 JANVIER 4131 encore plus accusés, et les animaux succombent au bout de 2 à 4 jours dans l’anurie complète ou à peu près. Les expériences sur la ligature de luretère ont été pratiquées sur 3 lapins. Dans un cas, l’uretère a été lié un peu au-dessous du bassinet; dans deux c1s, bien plus bas. Les animaux, dans les premières vingt-quatre heures après l'opération, paraissent gais, mangent volontiers ; mais déjà à partir de la deuxième journée, ils deviennent tristes, somnolents; ils se remettent après l'opération bien plus lentement que les autres. Dans tous les cas, on put, une semaine après l'opération, sentir le rein assez augmenté de volume. Dans deux cas, on a trouvé à l’autopsie une hydronéphrose; le 3° lapin se trouve encore en observation. Les modifications de l'urine, dans la première période qui suit l'opé- ration, sont analogues à celles qui suivent la néphrectomie ou la liga- ture de l’artère : diminution de la diurèse et des chlorures, augmentation de l’urée. Puis vient la seconde période (période compensatrice) qui n'est que . peu accentuée. Plus tard (12 à 18 jours après l'opération), on observe les mêmes changements dans la composition de l’urine qu'après la ligature de l'artère rénale : diminution de la quantité des chlorures, de l’urée. L'élimination de l’eau est moins intéressée que celle des éléments dissous. Les animaux, pendant celte période, perdent du poids et mangent moins; cependant tous ces phénomènes sont moins accusés qu'après la Jigature de l'artère rénale. Après la ligature du second uretère, les animaux périssent comme à la suite de la néphrectomie, subitement, sans convulsions, en 3 à 4 jours. ERRATUM Dans la communication de M. Edmond Hesse, parue dans les Comptes rendus, n° 1, du 13 janvier 1905, page 12, sous le titre : Sur Myxocystis Mrazeki Hesse Microsporidie parasite de Limnodrilus Hoffmeisteri Clop., une erreur de rédaction s'est glissée dans la lég: nde de la figure, page 13 ; au lieu de : 1 Myxocystlis ciliala, dire : 1 Myxocystis Mrazeki Hesse. REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 9 JANVIER 1905 133 SOMMAIRE Cuénor (L.) : La prétendue rela- CODEN MAN ER SAR ST Ales Lee ) tion entre la taille des œufs et le GuizLoz (Tu.) : Sur la notation des sexe chez le ver à soie... . . . .. objectifs et des oculaires de micros- Gross (FR.) et SENCERT (L.) : Dé- CODE TE MAUR EMEA TE AE IL rte 11 collement épiphysaire chez un cas- HausnaLter et Cozzix (R.) : Mal- tratnatureladulte Ie MN formations de l'écorce cérébrale GuiLLoz (T4.) : Sur la notation des (microgyrie et polygyrie) avec agé- objectifs et des oculaires de micros- nésie du corps calleux et du fais- CODEN M MEN Mn Us as ie Tex ceau pyramidal chez un enfant de Guizoz (TH.) : Sur la notation des rigidité spasmodique généralisée. . 5 objectifs et des oculaires du micros- Présidence de M. Charpentier. f y * Wu te \Z, 07 v ‘ ” LA PRÉTENDUE RELATION ENTRE LA TAILLE DES ŒUFS 7 At a 8 ET LE SEXE CHEZ LE VER A SOIE, NE Mi ‘ ni par M. L. Cuénor. Quelques auteurs avaient cru remarquer, chez divers Insectes (Bombyx mori L., Ocneria dispar L.), qu’il existe une relation entre la taille des œufs et le sexe des individus qui en sortent : les plus petits œufs donneraient des mâles, les plus gros des femelles. Par exemple, M*° Brocadello (1), après avoir divisé en deux groupes des œufs de Ver à soie de diverses races, trouve que les pelits œufs donnent une moyenne de 89, 8 p. 100 de mâles, tandis que les gros œufs fournissent une moyenne de 90,6 p. 100 de femelles; l’auteur pense même qu'avec un peu d'habitude, on pourrait arriver à une séparation parfaite. La (1) Me Brocadello. Il sesso nelle uova, Boll. mensile di Bachicoltura Padova (3), anno 2, 1896, p. 100. 134 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (2) question en jeu présente un certain intérêt général; en effet, comme la taille des œufs dépend exclusivement de conditions maternelles, notamment de leur place dans les tubes ovariens, de leur plus ou moins bonne nutrition durant l’ovogenèse, elec, il devient évident que dans ce cas la détermination du sexe a lieu dans l'ovaire même de la mère, sans aucune parlicipation du mâle; elle est antérieure à la fécondation Où progame, comme dans le cas célèbre du Dinophilus apatris. J'ai cru devoir vérifier ces observations, et à ma grande surprise, j'ai obtenu des résultats absolument différents. Pour supprimer l'appré- ciation personnelle, j'ai trié quelques pontes de Bombiyx mori au moyen d’un tamis à fond métallique (tamis à pierres précieuses) dont les trous. très rigoureusement calibrés ont exactement 1 miliim. 3i de diamètre; les œufs qui passent par secouage sont comptés comme petits, ceux qui restent sur le tamis, comme gros. Les deux lots de chaque ponte sont élevés séparément, et le sexe est déterminé par dissection des chenilles, dès qu'elles atteignent une taille suffisante. s’ai ainsi obtenu les résultats suivants : ŒUFS PETITS ŒUFS GROS Mâles. Femelles. Mâles. Femelles. ATemonte Au 23 16 79 82 PR re 0 ab 43 36 31 26 AS RAM FPS 46 53 9 9 PO CREER EU ANS 24 6 15 Cotausxe es 138 129 125 132 On voit que l'égalité des chiffres est saisissante; pour chaque ponte, les gros œufs aussi bien que les petits, donnent presque exactement autant de mâles que de femelles. J'ai également passé au tamis un gramme d'œufs provenant de plusieurs pontes mélangées; mais cette expérience doit être tenue pour moins rigoureuse que les précédentes, car il est mort dans chaque lot, vers la fin de l'élevage, une vingtaine de chenilles don! le sexe était indéter- minable. J'ai obtenu les chiffres suivants : ŒUFS PETITS ŒUFS GROS Re EN) om, Mâles. Femelles. Mâles. Femelles. 119 133 65 108 Il y a encore, dans chaque lot, mélange de mäles et de femelles, mais avec un excès de femelles dans l’une et l’autre catégories. Il me semble qu’on peut conclure de ces observations, contrairement aux opinions émises antérieurement, qu'il n’y a aucune relation causale entre le volume des œufs de Ver à soie et le sexe des chenilles qui en sortiront. C'est un argument de moins pour les biologistes qui croient à la détermination progame. es —— SÉANCE DU 9 JANVIER 4135 DÉCOLLEMENT ÉPIPHYSAIRE CHEZ UN CASTRAT NATUREL ADULTE. (Note préliminaire), par MM. FR. Gross et L. SENCERT. On sait depuis longtemps l'influence considérable qu'a, sur le déve- Jloppement du squelette, la castration double chez l'individu impubère. Cette iufluence se traduit par un hyperaccroissement des os longs, en rapport avec la non-ossification des cartilages conjugaux. Cet état spécial du squelette se rencontre chez les eunuques, chez un certain nombre de cryptorchides (eastrats naturels), etc. Ne peut-il v avoir des lésions pathologiques spéciales chez ces individus à squelette infantile ? L'observation suivante de décollement épiphysaire chez un castrat naturel adulte en est un exemple. Elle concerne un homme de cinquante-six ans, qui, à l'âge de qua- rante-huit ans, à la suite d’un traumatisme léger, s’est fait une fracture de l’épiphyse supérieure de l’humérus. L'examen radiographique du foyer de cette ancienne fracture nous montre que les traces qu’elle a laissées sont identiques à celles que produisent certaines variétés de décollements épiphysaires chez l'enfant. Dans sa moitié interne, le trait de fracture suit la ligne courbe, à convexité supérieure, du cartilage conjugal. De l'extrémité externe de ce trait de fracture, part un autre trait, perpendiculaire au premier, et qui est la trace d’une fracture diaphysaire longitudinale; du côté externe de l'os, le trait de fracture, oblique en bas et en dedans, passe à travers le tissu spongieux de la diaphyse, tout près du cartilage conjugal. Ce sont là (décollement partiel du cartilage conjugal et fracture des trabécules du tissu spon- gieux) les lésions qu’on rencontre le plus souvent dans les décolle- ments épiphysaires de l'enfance (Curtillet, Jetter, Wolff, expériences de Cornil et Coudray, etc.). Or, ce sont là des lésions exceptionnelles et inexpliquées chez l'adulte. Chez notre sujet, âgé de quarante-huit ans, nous sommes frappés par les caractères infantiles qu’il présente. Les bourses sont rudimentaires et vides. Il y a cryptorchidie double. La verge est com- plètement atrophiée; elle mesure 4 centimètres de longueur sur À cen- timètre de diamètre. L'impotence fonctionnelle est absolue. Le système pileux du tronc est absent. La peau est fine et molle, la voix grêle. Les membres sont longs et grêles, avec des reliefs musculaires peu marqués. Les mensurations nous donnent les résultats suivants, pour une taille “de 174 : Longueur du bras, 36 centimètres ; longueur de l’avant-bras, 28 centi- mètres, longueur de la cuisse, 51 centimètres; longueur de la jambe, 44 centimètres. 136 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (4) Ce sont là, en somme, tous les caractères du castrat naturel. Y a-t-il une relation entre les modifications apportées dans l’état général de ce sujet par l'absence de la fonction testiculaire, et la lésion du squelette qu’il présente ? La suppression de la fonction testiculaire, chez l'enfant, retentit sur. le squelette en arrêlant le processus d'ossificalion des cartilages conju- gaux, ce qui se traduit par la persistance de ces cartilages de conju- gaison au delà des limites normales, et par un accroissement excessif des os longs (haute taille des eunuques). Le squelette des castrats naturels n'échappe pas à cette loi. Chez notre sujet, nous pouvons affirmer la persistance, au delà des limites normales, des cartilages de conjugaison, ce dont nous avons deux ordres de preuves : 1° une preuve indirecte, fournie par les mensurations des membres, ainsi qu'il ressort du petit tableau suivant : Longueur normale pour un sujet de 1 m. 754. Table de Manouvrier. Observation personnelle. Humérus. . : 85 centimètres 36 centimètres. Radiusr 200226 — 28 c. d Fémurem EN CNE) — 51 centimètres. Dibiamenteertr20 — 44 — 2° Une preuve directe, tirée de l'examen radiôgraphique du squelette de notre sujet. Sur un certain nombre d'épiphyses, en effet, on constate nettement, au niveau du siège normal des cartilages conjugaux, la présence d’une ligne claire sur le cliché radiographique, ligne qui épouse exactement la forme et la direction du cartilage de conjugaison normal. Cette ligne claire est évidemment due à la présence d'une zone cartilagineuse, à la présence du cartilage de conjugaison. Cette image est particulièrement nette à l’épiphyse inférieure du radius, à l’épiphyse inférieure des deux fémurs et à l'épiphyse supérieure d’un des tibias.. En somme, l'individu que nous avons sous les yeux présente, malgré l’âge auquel il est parvenu, ce caractère infantile du squelette qui est la non-ossification complète de ses cartilages conjugaux. Quoi d’éton- nant, dès lors, qu’une de ses épiphyses ait été le siège d’un décollement du cartilage conjugal, lésion spéciale au squelette infantile? Voilà donc un cas de décollement épiphysaire chez l'adulte, qui s'explique très facilement par le retentissement sur l'organisme de l’absence d'une fonction spéciale, la fonction testiculaire. Est-il dès maintenant permis d'entrer plus avant dans la pathogénie de ces troubles, et si l'on admet, avec Ancel et Bouin, que la glande intersti- tielle du testicule a seule, dans cet organe, une action générale sur l'organisme, est-il permis de dire que l’absence ou le non-fonctionne- ment de la glande interstitielle est la cause de ces troubles de l'ossifi- hi (5) SÉANCE DU 9 JANVIER 137 cation, dont le résultat est, dans notre cas particulier, un décollement épiphysaire? Si cette idée se confirme, le clinicien aura soin, s’il ren- contre chez l'adulte des lésions du squelette rappelant la pathologie infantile, d'interroger la glande interstitielle du testicule, dont le non- fonctionnement ou le fonctionnement insuffisant crée des types cliniques que MM. Ancel et Bouin ont récemment établis. MALFORMATIONS DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE ([MICROGYRIE ET POLYGYRIE) AVEC AGÉNÉSIE DU CORPS CALLEUX ET DU FAISCEAU PYRAMIDAL CHEZ UN ENFANT ATTEINT DE RIGIDITÉ SPASMODIQUE GÉNÉRALISÉE, par MM. Hausaarrer et R. Coczin. Nous avons pratiqué cette année l’autopsie d’un enfant de six ans, qui présentait au maximum, depuis sa naissance, le syndrome de la rigidité spasmodique généralisée, et qui d'autre part était un idiot complet, microcéphale et cryptorchide. Nous allons brièvement résumer la description des lésions rencontrées. Macroscopiquement, on est frappé tout d’abord par le petit volume du télencéphale et par l'inégalité de développement des deux hémis- phères, le gauche pesant 46 grammes de moins que le droit. On recon- nait assez aisément les diverses scissures, mais les circonvolutions présentent de nombreuses malformalions. Elles sont pelites, ratatinées, . mesurant de 2 à 6 millimètres d'épaisseur. En certains points, elles ont un aspect moniliforme très accentué. De plus, tout en conservant grossièrement leur direction générale, elles sont sinueuses, vermiculaires et considérablement multipliées (micro- et polygyrie). A la face externe de l'hémisphère droit, les zones les plus atrophiées siègent surtout en avant des scissures de Sylvius et de Rolando. À la face interne, elles sont limitées en arrière par la branche ascendante de la scissure sous-frontale, mais seuls, le pôle temporal et le pôle occipital à la face externe, le lobule quadrilatère, le cunéus et la partie adjacente du lobule lingual à la face interne paraissent complètement indemnes. Le lobe de l’insula est atrophié. Les lésions de l'hémisphère gauche sont plus prononcées et plus étendues qu’à droite, le lobe frontal est fortement aplati d'avant en arrière. Toutes ses circonvolutions sont ratatinées. Le pôle sphénoïdal et la partie adjacente des circonvolutions temporales ont leur dévelop- pement normal. L'insula est atrophiée. En écartant les deux hémisphères, on constate une absence complète du corps calleux, le septum lIucidum paraît constituer un prolonge- mert de la face interne des hémisphères. 138 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (6) Une coupe horizontale intéressant les novaux gris centraux montre l'intégrité de ces formations ; mais on constate que l’interstice lenti- culo-optique où passe normalement la voie pyramidale est virtuel. À peine est-il dessiné par quelques fins tractus blancs dont la consta- tation réclame un examen attentif. Cette coupe montre également que la substance blanche hémisphérique, en raison de l’absence des fibres. calleuses, est réduite à son minimum. Elle pénètre dans les circonvo- lutions à l’état de lames si minces qu’elles ressemblent aux ramuscules. de l'arbre de vie cérébelleux. La substance grise de l'écorce paraît posséder son épaisseur normale. En fait, la petitesse de beaucoup de circonvolutions résulte certainement de la rarelé de la substance blanche. Macroscopiquement, nous avons encore pu constater l’atrophie des. pyramides bulbaires, et l'existence, sur la section transversale de la moelle fraîche d’une tache claire arrondie occupant la région du faisceau pyramidal croisé. L'examen microscopique des circonvolutions colorées par la méthode de Nissl et par l’hématoxyline ferrique ne nous a pas montré d’alté- ration aussi grossière qu'on pourrait l'imaginer. Assurément, les cel- lules pyramidales ne sont pas disposées aussi régulièrement que nor- malement, leur nombre parait un peu diminué, mais de pareils faits. sont bien difficiles à interpréter. Dans toute l'étendue de la moelle traitée par la méthode de Pal (colo- rations de fond au picro-carinin, à la fuchsine picrique ou au picro- bleu de Dubreuil), on constate à l’œil nu une lésion du faisceau pyra- midal croisé ; le faisceau direct est indemne. La lésion consiste en une raréfaction des fibres à myéline bien appréciable par la numé- ration à l’aide d’un micromètre oculaire, en une inégalité extrême de: volume de ces diverses fibres qui sont comme étouffées par un-feutrage névroglique extrêmement serré se continuant de part et d'autre de la zone lésée avec le tissu de soutien de la substance blanche. Le petit volume des circonvolutions (mierogyrie) et leur multiplica- tion (polygyrie) reconnait surtout pour cause la raréfaction de la substance blanche hémisphérique qui a entraîné un plissement excessif de l’écorce. L’agénésie du corps calleux et du faisceau pyramidal a son origine dans l’écorce elle-même, soit que le nombre des cellules pyramidales soit réellement plus faible que normalement, soit plutôt que les cel- lules pyramidales aient subi une influence nocive susceptible d'arrêter la croissance du cylindraxe. Dans notre cas, la lésion manifeste du faisceau pyramidal confirme ce que l’on admet couramment au sujet de la cause de la rigidité, mais le point intéressant de notre observation est la période reculée de l’onto- genèse où paraît s'être produit le trouble dans l’évolution du cerveau. ñ (7) SÉANCE DU 9 JANVIER 139 Le genou du corps calleux commence à se développer durant le troisième mois de la vie intra-utérine; le corps et le bourrelet se forment dans les mois suivants. L'absence tolale du système commissural calleux permet donc de dater la lésion du troisième mois intra-utérin. Le cas que nous venons de relaler rentre donc dans une catégorie parti- culière et encore peu connue d’affections spasmo-paralytiques qu’on pourrait intituler : « Diplégies par perturbation précoce du développe- ment de l'écorce cérébrale. » SUR LA NOTATION DES OBJECTIFS ET DES OCULAIRES DE MICROSCOPE, (Première note.) par M. Ta. GuiLcoz. Dans une série de notes présentées à la Société de Biologie (1), M. L. Malassez, après avoir judicieusement insisté sur la défectuosité des diverses notations des objectifs microscopiques, indique une nota- tion rationnelle de ces objectifs. Il serait temps, en effet, de cesser de désigner les objectifs et les oculaires par des numéros arbitraires, des noms ou des lettres diverses pour adopter universellement un sytème de numérotage qui permette de se rendre immédiatement compte des qualités optiques de l'instrument sans que l’on ait à appliquer des x formules compliquées ou à consulter des tableaux numériques. M. L. Malas-ez définit l'objectif par ce qu'il appelle le grossissement spécifique lequel serait le 1/10 de la puissance dioptrique p de l'objectif 1 (ne 5 l'inverse de la distance focale exprimée en prenant le mètre comme unité). J'ai précédemment proposé, il y a deux ans (2), la notation des objectifs et des oculaires de microscope par leur pouvoir dioptrique, et déjà indiqué quels me semblaient être les numérotages rationnels des objectifs et des oculaires en dehors de ceux proposés par Abbe. Ce sont ces considérations que je vais succinctement exposer à la réunion. Et tout d’abord la notation que M. L. Malassez propose sous la déno- mination de grossissement spécifique est bien un numérotage rationnel des objectifs, mais il me semble qu'elle présente l'inconvénient d'intro- (4) M. L. Malassez. Sur la notation des objectifs microscopiques : Première note, Soc. de Biologie. Séance du 2 juillet 1904, t. LVIT, p. 2. Deuxième note, Soc. de Biologie. Séance du 16 juillet 1904, t. LVIL, p. 158. Troisième note, Soc. de Biologie. Séance du 10 décembre 1904, t. LVIT, p. 159. (2) Th. Guilloz. In Traité de physique biologique, t. II. Masson, 1903, p. 1024. 140 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (8) duire une nouvelle définition spéciale dont le besoin ne se fait pas sentir. Le numérolage par le pouvoir dioptrique qui, ainsi que M. L. Malassez l'a exposé, correspond absolument au grossissement spécifique, à part qu'il est indiqué par un nombre dix fois plus fort, offre l'avantage de définir la puissance des objectifs comme celle de tous les appareils d'optique, et de ne pas faire de changement d'unité dans l'évaluation de la puissance. Qu'il s'agisse du microscope, des appareils photographiques et optiques si divers, des verres de lunettes, il y aurait intérêt à conserver toujours la même unité : la dioptrie. D'autre part, l'établissement d'un système de numérotage d'objectifs me semble inséparable de celui d'un système de numérolage d’ocu- laires, car ces deux parties sont toujours combinées dans l’utilisation du microscope. Les classifications rationnelles des objectifs et des oculaires seront celles qui permettront, étant donnés un objectif et un oculaire, de dire immédiatement quel est le grossissement ou quelle est la puissance résultant de leur emploi dans l'instrument. Pour voir quelles sont les diverses notations rationnelles qu'il est possible d'employer, il suffit d'examiner les formules reliant la puis- sance et le grossissement du microscope aux constantes physiques des objectifs et des oculaires, et aux conditions d'observation dépendant de l'œil et de l'instrument. Je montrerai ainsi que l'on peut proposer neuf systèmes rationnels de numérotage pour les objectifs et les ocu- laires du microscope. De ces systèmes, l’un a déjà été indiqué par Abbe et appliqué par Zeiss; sept autres, équivalents comme principe, ne lui seraient pas inférieurs comme application et auraient pu être employés avec tout autant de raisons par d'autres constructeurs. Je les signalerai afin qu’ils ne soient pas proposés, car le neuvième sys- tème que j'indiquerai me semble préférable aux autres. Remarquons que dans un bul pratique, afin d'éviter ou de res- treindre au minimum les manœuvres de mise au point, les conslruc- teurs disposent les montures des objectifs se fixant sur le revolver porte-objectif de telle sorte qu'en substituant un objectif à un autre, la préparation reste loujours au point. De plus, la substitution d'un oculaire plus ou moins fort à un autre ou même à un autre lLype d'oculaire ne doit pas entrainer de changement notable de mise au point. Il suffit que les montures des oculaires soient disposées de telle sorte qu'après avoir été emboitées sur le tube du microscope, toujours le plan focal inférieur de l’oculaire occupe le même niveau. En d’autres termes, il y a, par suite de l'ingéniosité des constructeurs, deux plans que l’on peut considérer comme fixes dans l'examen microscopique quelles que soient les substitutions d'objectifs et d’oculaires; ce sont : celui de la préparation (qui est presque le plan focal inférieur de l'objectif), et le plan focal inférieur de l’oculaire. (9) SÉANCE DU 9 JANVIER 121 Je pense qu'il convient d'exprimer la puissance et le grossissement du microscope en fonction de cette distance fixe pour le même instrument, et que nous désignerons par /. Abbe et Zeiss désignent sous le nom de longueur optique du microscope la distance séparant le second point nodal de l’objectif du plan focal inférieur de l’oculaire. La fixation de la longueur optique, comme je le propose, a l'avantage de désigner une valeur rigoureusement constante quand on se sert du même ins- trument construit pour que les changements d’objectifs et d’oculaires n'entrainent pas de variation dans la mise au point. Peut-être y a-t-il un inconvénient à donner pour l'instant la même dénomination à deux longueurs différentes. Elles diffèrent entre elles de la longueur focale de l'objectif augmentée de l'intervalle des points nodaux ou des plans principaux, valeur en général faible, en particulier pour les forts objectifs. SUR LA NOTATION DES OBJECTIFS ET DES OGULAIRES DU MICROSCOPE, (2° note.) par M. TH. Guicoz. Exprimons la puissance P et le grossissement G du microscope en fonctions de la distance / séparant la préparation du plan focal inférieur de l’oculaire, c'est-à-dire de la longueur optique du miscroscope, du pouvoir dioptrique p de l'objectif et du pouvoir dioptrique p' de - l’oculaire. Désignons par g le grossissement de l'objectif et g'le grossissement de l’oculaire. La puissance du microscope est le produit du grossisse- ment de l'objectif par la puissance de l'oculaire et que le grossissement du microscope est le produit du grossissement de l'objectif par le grossissement de l'oculaire. Ces propositions sont rigoureusement vraies en supposant que l'œil observateur esl emmélrope et examine sans accommodation et, cette condition remplie, elles sont encore exactes quelles que soient les posilions occupées par l'œil derrière l'oculaire (1). (1) La puissance est la tangente de l’angle sous lequel on verrait une dimen- sion de l’objet égale à l’unité. Lorsque l’objet est placé au foyer d’une loupe de puissance dioptrique p (observateur emmétrope sans accommodation) l’image se forme à l'infini, rejetée dans la direction des axes principaux cor- respondant aux extrémités de l'objet. La puissance est définie par la tengente 1 \ ; - ë p (==) de cèt angle constant sous lequel l'observateur voit toujours l’image quelle que soit sa situation derrière la loupe. Le grossissement est le rapport entre deux dimensions linéaires de l’image et de l’objet, l’image étant supposée, quand elle est virtuelle, reportée à une Brococie. CompTes RENDUS. — 1905. T, LVIIL. 10 Pas s 142 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (10) On a donc : P=gp et G=9g Soit x la distance du premier point nodal à la préparation, l'la dis- tance du deuxième point nodal au plan focal inférieur de l’oculaire dans lequel se forme l'image réelle et renversée fournie par l'objectif, e la distance des points nodaux de l'objectif. On a : I=l+Hx+e Le grossissement g de l'objectif, rapport entre la grandeur de l’image et la grandeur de l’objet, est : 1j Ta La formule bien connue : 1 1 HE oi donne : l' = l'p—1 donc : Jp —=(l—x—e)p—1—lp—1—(rx+e:)p Or, sans grande erreur nous pouvons écrire xp — 1. Da À En effet la formule y La PEU s'écrire À += xp; le remplace- ment du produit xp par l'unité donnera pour g une valeur un peu trop forte; l'erreur commise sera exprimée par Ti Avec un objectif très faible. distance D — 025 de l'observateur pour correspondre à la sensatior de gran- dissement. Dans ce cas, si l’objet est de grandeur égale à l’unité, l’image à D — 025 de distance aura une dimension px et cette valeur définira le gros- sissement : g — = = pD. Puissance du microscope. — L'objectif donne de l’unité de dimension linéaire de l’objet une image de grandeur g, g étant par définition le grossissement de l'objectif. Si p’ est la puissance de l’oculaire cette image de grandeur g fournie par l'objectif sera vue par l’oculaire sous un angle dont la tangente sera p'g car si elle était égale à l’unité elle serait examinée sous un angle dont la tangente serait p’. Donc P — gp. Grossissement du microscope. — L'image de l'objet d'une grandeur égale à l’unité serait vue au microscope sous un angle dont la tangente est P. Cette image étant supposée placée à une distance d sa dimension est exprimée par PD. Donc G = —PD = 9 — 008 (14) SÉANCE DU 9 JANVIER 143 de 33 millimètres de distance focale par exemple l'erreur absolue serait 1 1 OR 9 ; fai OT de de 30% 0,2 — 6 < 0,2 et deviendrait plus faible encore pour de forts objectifs. On peut donc écrire avec une erreur relative absolument insignifiante æ À { car elle est PSC PE g=lp—2—cp ou encore : g=p(l—e) —2 Sous cette forme l'expression du grossissement montre qu'en pre- nant comme valeur approchée ; L Er On commet une erreur relative moindre que TE étant la distance des points nodaux ou des plans principaux et / la longueur optique du microscope. Le grossissement 9’ de l'oculaire est, en supposant que l'observateur soitemmétrope, examine sans accommodation et reporte l’image virtuelle à la distance D qui est conventionnellement prise environ de 0"9%5 centi- mètres On a donc : P=gp=(pl—2)p=ppl—2p. () et G= 99 =(pl—2)p'D=pplD —2pD. (l Posons comme première approximation : P — pp/l et G — pplD.. (Il) SUR LA NOTATION DES OBJECTIFS ET DES OCULAIRES DE MICROSCOPE, {3° note.) par M. Tu. GuirLoz. Ce sont les formules P = pp'l et G = pp'ID qui permettent d'indi-- quer les systèmes rationnels de numérotage des objectifs et des ocu- laires de microscope, c’est-à-dire les numérotages de la connaissance desquels on pourra tirer immédiatement P ou G. Les combinaisons possibles des facteurs D et { dépendant du micros- 144 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (12) cope avec les puissances dioptriques p et p' de l'objectif et de l’oculaire sont. : 4° pD. pl; 2 pD. pl; 3 pl. pD; 4 pl pD; 5% pDprle 6° pl DK 10 GDIE US DT pl 0 DT. 1° L'expression G — pp'ID mise sous la forme G —pD X p'l met immédia- tement en relief le grossissement pD que donne l'objectif utilisé comme loupe. Le nombre p'l qui indique alors combien de fois un oculaire multiplie le grossissement propre de l'objectif pour donner le grossissement total du microscope pourra être choisi conventionnellement comme la vraie mesure du grossissement donné par l’oculaire dans l’utilisation de l'instrument. C'est sur ce principe que Abbe a établi une classification rationnelle des oculaires. La série des oculaires est choisie pour une longueur optique déterminée du microscope de telle sorte que le produit p'l soit 2, 4, 6, 8, 12, et 18 et ces - nombres servent de numéros pour la désignation des oculaires. Les objectifs sont désignés par Abbe et Zeiss par leur distance focale. Si on les numérotait par le quart de leur pouvoir dioptrique (pD = p X 0,25) : Le grossissement serait égal au produit du numéro de l'objectif par le numéro x de l'oculaire. La puissance serait égale à quatre fois la valeur du grossis- sement. 2 Conservant le même système de numérotage pour l’oculaire on pourrait définir l'objectif par son pouvoir dioptrique p. Dans cette notation la puissance serait exprimée par le produit des numé- ros de l’oculaire et de l'objectif et le grossissement par le quart de ce produit. 3° L'expression du grossissement mise sous la forme G = pl. p'D met en relief le grossissement p'D que donnerait l’oculaire employé comme loupe, ce qui correspond réellement à son emploi. Le produit p/ servirait de numérotage pour l'objectif. On voit que ce système de notation serait en tout semblable à celui de Abbe sauf que les objectifs seraient numérotés d’après le principe des oculaires et inversement. Le grossissement serait encore égal au produit des numéros de l’objectif et de l’oculaire et la puissance à quatre fois cette valeur. 4° Conservant le même;système de numérotage pour l'objectif on pourrait définir l'oculaire par son pouvoir dioptrique. Dans cette notation la puissance serait exprimée par le produit des numéros de l'objectif et de l’oculaire et le grossissement par le quart de ce produit. 5° On pourrait numéroter l'objectif par la valeur de pD, l'oculaire par son pouvoir dioptrique p'. Dans le cas où {— 0,20, la puissance serait exprimée par les quatre cinquièmes du produit des numéros de l'objectif et de l’ocu- laire et le grossissement par le cinquième de ce produit. 6° En numérotant l'objectif par son pouvoir dioptrique, l’oculaire d’après p'D, la puissance et le grossissement seraient exprimés comme précédemment (5°) en fonction des numérotages de l'objectif et de l’oculaire. 7° Désignant l'objectif par sa valeur dioptrique, l'oculaire par p'D!, le gros- sissement est égal au produit des numéros de l’oculaire et de l'objectif el la puissance a quatre fois ce produit. 8° Le grossissement et la puissance s’exprimeraient de la même façon que précédemment (7°) en numérotant l’oculaire par son pouvoir dioptrique et l'objectif par pDI. (43) SÉANCE DU 9 JANVIER 145 9° Définissant l'objectif et l’oculaire par leurs pouvoirs dioptriques, la puissance du microscope sera le cinquième du produit des numéros de l’objectif et de l’oculaire et le grossissement le vingtième de ce produit. Ce dernier système de numérotage où l'objectif et l’oculaire sont définis par leur pouvoir dioptrique me semble préférable aux autres, car ces parties optiques sont qualifiées par un nombre représentant leur puissance intrinsèque indépendamment de toute variation pouvant s'in- troduire dans l'observation microscopique. Les grandeurs susceptibles de varier sont comprises dans le facteur DI — 20. Elles comprennent la longueur du microscope et la distance à laquelle on extériorise l’image. À un tirage du microscope correspondaut à une longueur optique |, au lieu de 1 — 020, comprendra, au lieu du facteur 20, le facteur 20 X I. Ainsi en observant avec un tirage correspondant à une {ongueur optique de 020 et en numérotant l'objectif et l’oculaire par leur pou- voir dioptrique : Le grossissement est le vingtième du produit des numéros de l’oculaire et de l'objectif. La puissance a 4 fois la valeur du grosssisse- ment. Cette règle que l’on peut considérer comme donnant une première approximation de la valeur du grossissement (valeur un peu trop forte) est déjà suffisante pour renseigner le micrographe d'une façon assez exacte sur le grossissement de l’instrument el sur les conséquences qui peuvent en découler au point de vue de l'observation microscopique, notamment surles combinaisons d'objectifs et d'oculaires qui permettent de bénéficier de tout le pouvoir séparateur. Les formules (Il) (voir 2° note) permettent d'évaluer avec une grande approximation le grossissement. Le grossissement est le 20 du produit des numéros de l'objectif et de l'oculaire diminué de la moitié du numéro de l’oculaire. La puissance à 4 fois la valeur du grossissement. 146 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 17 JANVIER [905 SOMMAIRE AucHÉ (B.) : Le bacille dysenté- dans le liquide céphalo-rachidien riquela Bordeaux PNA EENENENEE 17 | après suppression physiologique des BERGONIÉ (J.) et TrIBoONDEAU (L.) : plexusichoroidest MELON 16 Action des rayons X sur le testicule Genrès et Bezor : Altérations des duiratiblanc Se ren ER 9 | neurofbrilles des cellules pyrami- BErGoNIÉ (J.) et TrIBoNDEAU (L.) : dales de l'écorce cérébrale dans Action des rayons X sur le testicule PhéMiplégie MEMOIRE 8 dusrateblanc MEME EE AE 10 Danrec (A. Le) : Recherches expé- Braxveis (R.) : Nouvel uréomètre rimentales démontrant la non-toxi- AN AU PE EE EE eee HNNcitétdUttéNIainenme PIRE Fe 6 CavaLié (M.) : Sur quelques points Pérez (Cu.) : Sur une nouvelle de la structure de l'organe électri- glugéidée parasite du carcinus que (Torpedo galvani) . . . . . . .. 190] E NAS NE PIONEER il Ducror (RENÉ) et GAUTRELET (J.) : Pérez (Ca.) : Influence des Micros- Le liquide céphala-rachidien au poridies sur l'organisme des Crabss. 3 cours de l’ictère expérimental. . .. . 15 Pérez (Cx.) : Sur une Glugea nou- Dccror (RENÉ) et GAUTRELET (J.) : velle parasite de Balanus amaryli. [2x4 Présence des pigments biliaires Présidence de M. Pitres, Président. SUR UNE NOUVELLE GLUGÉIDÉE PARASITE DU CARCINUS MÆNAS, par M. Cu. PÉREZ. J'ai fait connaître, il y a quelque temps (Soc. de Biol., 93 juillet 1904), sous le nom de 'helohania mænadis, une Microsporidie, assez fréquente dans le Bassin d'Arcachon, et qui s'attaque aux muscles du Carcinus mænas Pennant. Ces mêmes Crabes sont, avec une fréquence à peu près égale, infectés par une autre Glugéidée, à très pelites spores (ovoïdes de À uw sur À x 25), qui présente exactement le même habitat d'élection : comme la Zhelohania, elle se généralise dans toute la musculalure, à l'exception du cœur, que les deux parasites épargnent toujours. Lorsque cette Glugéidée est arrivée au terme de son évolution, repré- (2) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 147 senté précisément par ces petiles spores, toute la chair contaminée des Crabes se présente avec l'aspect blanc porcelané et la consistance spéciale déjà signalés pour les muscles envahis par la Thelohania; l'aspect est identique, et seul un examen microscopique peut faire discerner celui des deux parasites que l’on a sous les yeux. Des coupes pratiquées dans cette chair conlaminée montrent que chaque faisceau musculaire présente une sorte d’écorce, formée par une agglomération compacte de spores, intégralement substituée à la subs- tance contractile; et, à partir de cette couche corticale, de plus petits amas de spores se détachent en prolongements irréguliers, en taches rameuses, qui s’insinuent jusque dans la profondeur du faisceau. On doit, semble-t-il, conclure de ces aspects qu'il s’agit d’un parasite à infil- tration diffuse, et qui a commencé son envahissement par la périphérie du faisceau. Les spores sont agglomérées d'une manière très dense, sans aucun ordre, sans aucun groupement qui puisse donner à penser que plusieurs d’entre elles soient nées simultanément, à partir d'un même trophozoïte évoluant en pansporoblaste (comme dans les Thelohania, Plisiophora). On n'observe pas davantage de corps protoplasmique à noyaux végéta- tifs, d'où se détacheraient successivement les éléments évoluant vers les spores (comme chez les Glugea, par exemple Gl. anomala Mon. de l'Épinoche). L'impression qui se dégage de l'examen des préparations est, au contraire, que chaque spore à dû se développer isolément, qu'elle représente le stade terminal de l'évolution d’un trophozoïte, homologue, si l’on veut, d’un pansporoblaste de Thelohania, et qui s'estintégralement - transformé en une spore unique. On aurait donc affaire à une Glugéidée à infiltration diffuse et monosporée. Cette impression a été partagée par M. Mesnil à l'examen de mes préparations. Il à eu l’amabilité de me communiquer à celte occasion des préparations qu'il avait faites, depuis quelques années déjà, du parasite de la pébrine, Vosema bombycis Näg., et de me montrer, en particulier dans les cellules séricigènes, des aspects d'infection qui semblent indiquer pour cette espèce une évolution toute comparable : accumulation massive des spores dans les territoires cellulaires déjà anciennemeut infectés; au contraire, dans les régions nouvellement atteintes, dans les cellules qui viennent d’être contaminées, on trouve, au lieu des spores, des corps ovoïdes à deux petiles masses chroma- liques, représentant selon toute probabilité les stades végétatifs du parasite ; el certains aspects nucléaires semblent plaider en faveur d'une multiplicalion de ces éléments par bipartition. C'est ainsi que l'infection se propage, et, après un certain nombre de bipartitions, chaque élément doit évoluer isolément pour donner une spore. En présence de cette analogie, je crois pouvoir rapporter au même genre le parasite des Crabes et le parasite du Ver à soie; et il y aurait 148 ; SÉANCE DU 17 JANVIER (3) lieu de réserver le nom de ÂVosema (Nägeli 1857) pour ces Glugéidées à infiltralion diffuse et monosporées. Je désignerai le parasite des Crabes sous le nom de Vosema pulvis. Le nom générique de Glugea (Thé- lohan 4891) serait, au contraire, en excluant toute synonymie avec Nosemu, réservé aux polysporées dont le cycle évolutif se rattache à celui du parasite des Épinoches, espèce type du genre (Glugea micros- pora Thél., 1891 == Vosema anomala Mon., 1887), tel que nous l’ont fait connaître Thélohan et tout récemment Stempell avec tant de détails. Chez certains Crabes, dont la chair ne présente pas la blancheur caractéristique qui annonce la présence de spores, une blessure faite à une patte laisse échapper comme sang un liquide louche, rappelant tout à fait l’'émulsion laiteuse de mérontes ou de jeunes sporontes, chez les Crabes en voie d'infection par la l'helohania. Mais l'examen micros- copique ne permet de déceler aucun élément se rapportant au cyele évolutif de ce dernier parasite : outre les globules sanguins, dont beau- coup sont en dégénérescence, on n'observe qu'un fourmillement extra- ordinairement dense de minimes corpuscules réfringents (arrondis ou ovales, de 0 u,2) donnant l'aspect d'une abondante culture de cocc. Je suppose, par analogie, que ces éléments minuscules peuvent repré- senter un stade d’active multiplication schizogonique de Vosema pulois, où les parasites se généralisent dans l'organisme par libre circulation dans le sang. Ces éléments fixent électivement la laque de fer; mais leur extrème petitesse ne permet guère une étude cytologique, qui renseignerait sur leur nature. INFLUENCE DES MICROSPORIDIES SUR L'ORGANISME DES CRABES, par M. Cu. PÉREZ. Les Crabes du bassin d'Arcachon sont infectés par deux Glugéidées différentes, T'helohania mænadis et Nosema pulvis. Ces parasites, comme on l'a vu, se généralisent pareillement dans la totalité de la muscula- ture, et leurs spores donnent à la chair exactement le même aspect; seules les fibres cardiaques présentent, vis-à-vis de tous deux, la même complète immunité. Les deux infections se superposent rarement ; je n'ai jusqu'ici rencontré qu'un seul individu chez lequel le sang laiteux contenait à la fois de jeunes sporontes de Z'helohania, et les petits cor- puscules que j'interprète comme des formes végatives de Vosema. Dans tout l'organisme d’un même Crabe, l’évolution est à peu près simultanée pour tous les individus parasitaires qui l'infectent. J'ai déjà signalé ce synchronisme pour la Z'helohania, où on le peut constater avec une particulière netteté. J'ajouterai ici, pour le Vosema, que l’on (4) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 149 ne rencontre non plus jamais à la fois, dans le même Crabe, des spores mûres dans les muscles et des formes jeunes dans le sang. Il apparait donc qu'après des schizogonies multiples, dont le nombre doit être essentiellement variable, il arrive un moment où s’élablissent simulta- nément, et d’une manière généralisée dans tout l'organisme du Crabe, les conditions qui déterminent la sporogonie. Malgré la masse énorme des parasites, malgré l’étendue de la des- truction qu'ils provoquent dans la musculature envahie, il est à noter que les Crabes infectés présentent encore des mouvements remarqua- blement énergiques ; si quelques-uns sont parfois d’allure un peu paresseuse, on ne peut pas dire que cette nonchalance soit assez géné- rale et assez nettement caractérisée pour permettre de reconnaitre d'avance les individus atteints. Par contre, les Crabes arrivés au terme de la maladie se font souvent remarquer par les organismes étraugers fixés sur leur carapace, tout particulièrement par un gazon serré d'Enteromorpha; et la blancheur des spores transparait à travers les téguments, particulièrement sous l'abdomen et aux articulations des pattes. Les Microsporidies ne déterminent pas chez les Crabes de phéno- mènes accusés de castration parasitaire, tels que ceux provoqués sou- vent par les Rhizocéphales ou les Entonisciens. Les appendices, la forme de l'abdomen sont normaux, et les glandes génitales ne présentent pas d'atrophie notable. Cette opposition s'explique d'ailleurs aisément par les différences mêmes qui distinguent les développements de ces deux catégories de parasiles. Assurément l'évolution d'une maladie micros- ‘poridienne est lente ; sa durée est de plusieurs semaines, peut-être de plusieurs mois; elle doit cependant être considérée comme rapide par rapport à la durée de la vie du Crabe. L’infection se produit chez le Crabe déjà grand, à un moment où les glandes génitales ont eu tout le temps de se développer et d’avoir sur la forme extérieure leur réper- cussion accoutumée. Si la maladie empêche la nutrition normale et la croissance, l’inhibition de la mue immobilise le Crabe dans une cara- pace, développée avant l'infection, et qui manifeste les caractères sexuels secondaires avec une absolue netteté. Au contraire, les Crus- tacés parasites ont une durée d'évolution encore plus lente, jusqu’à un certain point du même ordre de grandeur que celle de leur hôte ; ils s'installent à l’état de larves sur le Crabe encore tout jeune, et l'on conçoit que leur action, antérieure au développement des glandes géni- tales, puisse arrêter leur différenciation et fixer des caractères infantiles dans le soma. Au reste, il faut bien dire que la castration, par la Saccu- line par exemple, est loin d’être un fait général et absolu; j'ai observé souvent des Crabes sacculinés, surtout des mâles, présentant la taille maxima de l'espèce, avec abdomen tout à fait typique et glandes géni- tales en pleine prolifération. 150 SÉANCE DU 17 JANVIER (5) L'action des parasites est, sans doute, plus accusée chez les femelles, en ce sens que la ponte, précédée de l'accumulation dans les ovules d'abondantes réserves vitellines, ne peut avoir lieu qu’en état de bonne nutrition. Je dois signaler à ce propos l'observation que j'ai faite, au mois d'octobre dernier, d’un Crabe femelle en voie d'infection (sang laiteux) par Vosema pulvis. L'ovaire très volumineux avait la teinte orangée qui annonce une ponte prochaine ; il était toutefois semé de petites granulations blanches d'aspect anormal. L'examen histologique montra ces taches constituées par des ovules en voie de résorption pha- gocytaire par les cellules de leur follicule. On peut penser que l'ovaire avait acquis son développement saisonnier normal avant l'apparition de la maladie, ou pendant ses débuts encore bénins ; puis la prolifé- ralion croissante des parasites avait déterminé des troubles nutritifs, manifeslés en particulier par l’atrophie des ovules. Les Microsporidies, sans produire de castration lotale, peuvent donc éventuellement empè- cher la ponte. SUR UNE (rlugea NOUVELLE PARASITE DE Palanus amaryllis, par M. Cu. PÉREZ. Le Balanus amaryllis Darwin est assez commun dans le Golfe Per- sique, fixé sur des coquilles diverses, par les fonds de quelques brasses où pullulent les Huitres perlières (Banc Râk-es-Zakoum, bancs voisins de l'île Arzana, etc.). J'ai, à plusieurs reprises, récollé des individus de celte espèce dont la cavité générale était envahie à dose massive par les kystes d’une Microsporidie. Ces kystes, blancs, sphériques, de 1 milli- mètre à 2 millimètres de diamètre, étaient surtout abondants dans les régions comprises entre le manteau et le test (base et muraille), et où sont normalement logées les glandes femelles; ils remplissaient de leur accumulation presque tout l’espace, ne laissant plus entre eux que des vestiges des tissus propres de la Balane. Je n'ai pas fait d'étude à l’état frais de ce parasite, dont je m'étais borné à constater la nature; mais des coupes pratiquées sur du materiel convenablement fixé m'ont permis de déterminer les faits essentiels de son évolution. À l'intérieur d’une mince enveloppe conjonctive réac- tüionnelle appartenant à l'hôte, chaque kyste présente une écorce proto- plasmique à nombreux noyaux, polymorphes et bourgeonnants, dont les plus volumineux atteignent environ 20 . C'est la partie végétative du parasile. De ces noyaux végétatifs en voie de bourgeonnement con- tinuel se détachent de petits noyaux, qui émigrent vers la limite interne de la couche protoplasmique, et, s’entourant eux-mêmes d'un peu de (6) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 151 cytoplasme, se transforment ultérieurement en une spore. Toute la partie centrale du kyste est remplie par l'accumulation très dense de ces spores, dont le nombre augmente progressivement. Les spores mûres, à peu près sphériques, ont environ 1,5. Cette description sommaire suffit à faire reconnaître un mode évolutif tout analogue à celui de la Glugea anomala Mon., parasite des Épinoches (Thélohan, Stempell); et il est intéressant de constater une pareille analogie de cycle évolutif chez deux parasites dont les hôtes sont z00- logiquement aussi éloignés que l'Épinoche et la Balane. Cette considé- ration permet de penser que, parmi les nombreuses Microsporidies dont les spores seules ont été signalées et rapportées par les auteurs soit au genre /Vosema, soit au genre Glugea, considérés comme synonymes, il doit y avoir un groupe naturel de formes, caractérisées par la sporula- tion successive à l’intérieur d’un volumineux trophozoïte à noyaux bourgeonnants, et auxquelles il conviendrait de réserver exclusivement le nom générique de Glugea (Thélohan, 1891). Je donnerai au parasite de Palanus amaryllis le nom de Glugea Stem- pellh, le dédiant à M. W. Stempell, dont les travaux récents ont étendu d'une manière si intéressante nos connaissances sur les Microsporidies. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES DÉMONTRANT LA NON-TOXICITÉ DU TÉNIA INERME, par M. À. LE DANrec. Divers travaux on! paru récemment, démontrant les uns la non-toxi- cité des vers intestinaux (Jammes et Mandoul), les autres, la toxicité de ces mêmes parasites (Isaac et Velden) (Fleckseder et Stejskal). Ayant été atteint l’année dernière de ténia inerme, j'en ai profité pour faire quelques expériences sur ce sujet. Toutes m'ont prouvé que le ténia inerme ne jouit d'aucune propriété toxique. En voici le résumé : 1° Un anneau expulsé spontanément peut vivre plusieurs jours dans du bouillon peptonisé, à condition qu’on maintienne le bouillon à la température de 25-35 degrés et qu'on le renouvelle dès qu'il se trouble par les cultures microbiennes. Dans 5 centimètres cubes de bouillon peptonisé maintenu à 30 degrés, j'introduis cinq gouttes de mon sang. Or, dans ce milieu l'anneau continue à vivre comme dans du bouillon normal. Le sang de l'individu parasité ne possède donc aucun pouvoir spécifique vis à vis de l'animal parasité. 2° Avec plusieurs anneaux fraîchement expulsés et soigneusement lavés dans du bouillon, je fais un extrait aqueux qui reste trouble après filtration. Or cet extrait troublé n’est pas clarifié par le sérum du sujet parasité même à la dose de 5 gouttes de sérum pour 40 gouttes d’extrait. 152 SÉANCE DU 17 JANVIER (1) Le sérum du sujet parasité ne contient donc aucune précipitine spéci- fique. 3° Avec plusieurs anneaux fraîchement expulsés et soigneusement lavés dans du bouillon, je fais un extrait aqueux que j'inocule sous la peau d’un lapin. L'animal n’éprouve aucun malaise et son sérum ne cela- rifie pas l'extrait aqueux de lénia. Il ne se forme donc pas de précipitine spécitique dans le sang de l’animal inoculé. Les épreuves du sérum ont été faites 3, 8, 15 et 21 jours après l’inoculation. Toutes ces expériences démontrent que le ténia inerme ne sécrèle aucun produit toxique susceptible de provoquer des troubles chez l'homme parasité. NOUVEL URÉOMÈTRE A EAU, par M. R. BRANDEIS. Cet appareil, tout en verre, est composé d’un tube mesureur d'hypobromite et d'un tube entonnoir pour l'admission de l’urine, tous deux soudés sur la douille d'un robinet massif. Ce robinet présente deux voies distinctes, meltant en relation chacun des deux tubes avec le gazogène sous-jacent. Le gazogène communique avec le gazomètre, tube divisé en 40 centimètres cubes par centi et dixièmes de centi cubes. La division est faite sur tube à bande d’émail pour faciliter la lecture, quand l’uréomètre est immergé dans une longue éprouvette qui lui sert de cuve à eau. Les dosages d’essais pratiqués avec des solutions titrées d’urée et de sulfate d'’ammoniaque, éonnent des résultats concordant absolument avec les te- neurs en azote des solutions titrées employées. Uréomètre de Brandeis. T, tube mesureur d'hypobromite divisé en centi et dixièmes de centi cubes. t, tube entonnoir pour l'introduction de l'urine. R, robinet à deux voies. a!, voie pour l'accès de l’urine dans le gazogène. a, voie pour l’accès de l'hypobromite dans le gazogène. 0, orifice abducteur de l'urine et de l'hypobromite. o!, orifice abducteur d'azote. G, gazogène mesurant moins de 50 centi cubes. A, gazomètre de 40 centi cubes, divisé en centi et dixièmes de centi cubes. (8) REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 153 ALTÉRATIONS DES NEUROFIBRILLES DES CELLULES PYRAMIDALES DE L'ÉCORCE CÉRÉBRALE DANS L'HÉMIPLÉGIE, par MM. GenrÈs et BEcror, Dans une précédente communication relative aux altérations neuro- fibrillaires des cellules pyramidales du chien après ligature uni ou bila- lérale de la carotide primitive, nous avons fait pressentir quelque chose d’analogue au sujet des études que nous faisions sur des cerveaux d'hémiplégiques. Dans le premier cas, les lésions pouvaient se résumer en raréfaction, puis fragmentation et enfin disparition à peu près complète des neuro- fibrilles dans un certain nombre de cellules. Dans le second ordre de faits, nous.avons eu à examiner deux cas bien différents. Le premier sujet était un hémiplégique guéri depuis quatre ans et mort d'une affection tout autre. A l’autopsie, on trouvait un ancien foyer hémorragique (couleur ocre) intéressant la capsule externe et la partie basale du noyau lenticulaire. La tenue interne était intacte et l’'hémiplégie n'avait été probablement due qu’à la compression du fais- ceau pyramidal. Or, dans ce cas, les cellules pyramidales présentaient le même aspect que celles du côté sain. Au contraire, chez nos deux autres sujets, hémiplégiques récents (deux jours et quatre jours), le faisceau pyramidal étant complètement ‘sectionné par un foyer hémorragique au niveau de la capsule interne. Pour ne pas attribuer à la section des fibres pyramidales des modifi- cations neurofibrillaires qui pourraient être d’origine simplement cada- vérique, nous avons comparé les coupes à celles du côté sain traitées exactement de la même facon. Or, les constatalions ont été les suivantes : 1° Il existe un certain nombre de cellules pyramidales normales : 2° Tantôt, les neurofibrilles sont diminuées de nombre et épaissies ; tantôt elles sont fragmentées surtout dans la zone périphérique de la cellule; tantôt ces neurofibrilles ont disparu, laissant à leur place une ligne granuleuse, alors qu'elles persistent encore dans les prolonge- ments ; 3° Ces modifications, qui rappellent celles obtenues expérimentale- ment dans les cellules des cornes antérieures de la moelle par la section des racines motrices (Marinesco), semblent représenter des stades diffé- rents d’un même processus. (Travail du laboratoire d'anatomie.) 154 SÉANCE DU 17 JANVIER (9) ACTION DES RAYONS X SUR LE TESTICULE DU RAT BLANC (Troisième note) (1), par MM. J. BERGONIÉ et L. TRIBONDEAU. Résultats histo-nathologiques. — La dégénération de l’épithélium séminal sous l'influence des rayons X, qui a fait l’objet de notre deuxième note, entraîne : 1° des modifications profondes dans la confi- guration ; 2° dans les rapports des tubes séminipares. 1° Tant que la résorption des cellules détruites ne s’est pas effectuée, les tubes conservent leur volume et leur forme extérieure. On observe seulement l’encombrement de leur cavité par des débris cellulaires (rat V, testicule I). Quand la résorption est accomplie, les tubes sont atteints avec une intensité variable. Ceux qui sont peu altérés ressemblent à des tubes aspermatogènes physiologiques, c'est-à-dire qu'ils conservent leur forme régulière, mais sont plus petits que les tubes féconds (un tiers en moyenne) et possèdent une paroi épithéliale amincie, creusée de vacuoles, limitant une lumière irrégulière. Les autres sont plus grave- ment lésés. Ils deviennent bosselés ; leur enveloppe conjonctive, qui normalement dessine une ligne courbe régulière, présente de nom- breuses ondulations, puis s'enfonce dans leur intérieur sous forme de cloisons qui se couvrent elles-mêmes de plis secondaires ; plus tard, tous ces replis se serrent les uns contre les autres et la tunique con- nective paraît, de ce fail, extrêmement épaissie. Ces tubes présentent tous les stades de l’atrophie, jusqu'à n'être plus, sur la coupe, que de minuscules îlots renfermant seulement quelques cellules de Sertoli. En même temps, ils perdent leur lumière centrale et sont remplis par un bloc épithélial d'apparence fasciculée ; ce bourgeon, en se conden- sant, se détache souvent de la coque conjonctive. 2° À mesure que les tubes séminipares se rapetissent, ils deviennent de plus en plus distants. Dans le testicule normal actif ils sont tangents les uns aux autres; dans la glande aspermatogène physiologique ils sont partout séparés ; l’écartement est bien plus accentué dans les testicules exposés aux rayons X. Pour apprécier le volume relatif des tubes et des intervalles qui les séparent, nous avons dessiné à la chambre claire, sur bristol épais, des coupes de testicules fixés enliers, puis nous avons découpé et pesé séparément les tubes et les espaces intertubulaires. Les tubes représen- tent les trois quarts, et les espaces le quart, du testicule actif ; dans la (1) Les deux premières notes ont paru dans les Comptes rendus de la Sociélé de Biologie du 12 novembre et du 17 décembre 1904. (10) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 155 glande aspermatogène physiologique, les deux parties s’égalisent; c'était le cas du premier testicule du rat IV. Nous n'avons pu établir cette proportion que pour un seul testicule exposé, celui du rat [V, le seul fixé entier ; les autres s'étaient affaissés quand nous les avions débités en fragments avant de les fixer. Or, dans ce testicule il y avait un onzième de tubes pour dix onzièmes d'espaces intertubulaires. L'écartement des tubes tient non seulement à leur rabougrissement, mais encore à la destruction de certains d’entre eux. Nous avons déjà noté à l’examen microscopique l'existence d’une zone liquide à la périphérie des testicules dégénérés. Nous avons pu nous assurer par l'examen microscopique du deuxième testicule du rat IV, fixé en entier, qu'il n'existait aucun tube séminipare dans cette zone, épaisse ici de 2 millimètres et plus. Au centre de ce même testicule existent de grandes plages privées de tubes : la destruction à donc gagné la profondeur de la glande. Nous avons rendu cette destruction évidente en pratiquant la numé- ration des tubes contenus dans un même nombre de champs microsco- piques apoartenant à toute l'étendue des coupes des deux testicules du rat IV. Nous avons trouvé que, dans un même espace, le testicule sain contenait 100 tubes, alors que le testicule exposé n’en avait que 45. II y a donc eu chez ce rat, après exposition de cent minutes aux rayons X, disparition de plus de la moitié des tubes séminipares. A la place des tubes détruits, le liquide constaté macroscopiquement a donné sur les coupes d'abondants précipités albumineux. ACTION DES RAYONS X SUR LE TESTICULE DU RAT BLANC. (Quatrième note), par MM. J. BERGONIÉ ET L. TRIBONDEAU. Résultats histo-pathologiques. — La présente communication com- plète les trois notes que nous avons précédemment consacrées à notre première série d'expériences, en indiquant ee que sont devenus chez nos animaux exposés aux rayons X : 1° les graisses de l’épithélium séminal: 2° la glande interstitielle du testicule; 3° le canal de l'épidi- dyme et son contenu. 1° Nous nous sommes d’abord assurés que, dans les portions actives des testicules non exposés aux rayons X, les gouttelettes graisseuses noircies par le Flemming, et les vésicules lipoïdes colorables par l'hématoxyline cuprique de Weigert, offraient bien les caractères et les localisations minutieusement décrits par Regaud dans son iravail des Archives d'anatomie microscopique de 1901. Puis, nous avons constaté 156 SÉANCE DU 17 JANVIER (11) que, dans les régions aspermatogènes de ces mêmes glandes, on retrouvait les deux variélés d’inclusions graisseuses, mais disséminées sans ordre au sein du protoplasma déchiqueté des cellules de Sertoli. Dans les tubes séminipares ayant pris, après rœntgénisation, l'aspect de canaux aspermatogènes ordinaires, les graisses sont disposées comme dans ces derniers. Dans les tubes plus altérés, de grosses vésicules de graisse et de lécithine persistent néanmoins dans le syneytium de Sertoli, et l’on peut dire que la fonction lipogène ne disparait qu'avec ces éléments eux-mêmes. Rappelons qu'un fait identique a été signalé par Regaud et Tournade dans le testicule du rat, dégénéré après oblitération du canal déférent (1). 2° Le simple examen des préparations donne l'impression très nette que la glande interstitielle des testicules rœntgénisés s’hypertrophie, alors que les canaux séminipares s’atrophient. Nous avons contrôlé et ohjectivé, dans la mesure du possible, cetie impression en recourant à l’artifice du dessin sur bristol, découpé, puis pesé. Ce procédé nous a montré que l’hypertrophie de la glande intersti- tielle consécutive à l’action des rayons X paraît intimement liée à la transformalion aspermatogénétique des tubes séminipares. En effet, dans les testicules non exposés, le tissu interstitiel est plus abondant. quand la glande (par suite de la sénilité du sujet) renferme une certaine proportion de tubes aspermatogènes. Si nous prenons comme unité le tissu interstitiel du premier testicule du rat témoin (rat VI), nous trouvons, comparativement, les valeurs suivantes pour celui des testi- cules non exposés des autres rats : 1° Tissu interstitiel des testicules très actifs : LEE ROSE EDEN ere Rat DE eee AC 20 Tissu interstitiel des testicules en partie aspermatogènes : RATE 206 Rate er ns La cause de cette hypertrophie nous échappe, mais elle est incontes- table, et nous ne la croyons pas « apparente » comme celle constatée par Regaud dans le testicule de la taupe en période d'inactivité spermato- génétique (2), parce que le testicule du rat blanc ne subit pas comme celui de la taupe d'énormes variations de volume, et que les tubes sémi- nipares, même en pleine évolution, ne paraissent pas comprimer les cel- lules interstitielles. L'aspermatogenèse physiologique entraîne donc une hypertrophie réelle de {a glande interstitielle. (4) Soc. de Biologie, 1903. (2) Comptes rendus de la Réunion des anatomistes, 1904. (12) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 157 Les rayons X en déterminant l’aspermatogenèse expérimentale com- plète provoquent une hypertrophie du tissu interstitiel, considérable dans les testicules très actifs au moment de l'exposition, plus faible dans les testicules déjà partiellement aspermatogènes et possédant, de ce fait, comme on l’a vu plus haut, une glande interstitielle volumineuse. Après action des rayons X : 1° Testicules actifs : Rat I, tissu interstitiel du deuxième testicule — 3 fois, 8 celui du premier. Rat I, —— — 2 TOIS TAN — 2° Testicules déjà en partie aspermatogènes : Rat IL, tissu interstitiel du deuxième testicule — 1 fois, 8 celui du premier. Rat IV, — — —HMois A — L'hypertrophie est plus accentuée dans les testicules moins longtemps exposés. Là où l’aclion des rayons X est trop énergique le tissu inters- titiel lui-même est détruit. C'est ce qui s’est produit à la surface des glandes génilales, principalement chez le rat IV, où tous les tissus superficiels ont subi une fonte complète. On pourrait nous objecter que l’hypertrophie que nous avons cons- tatée est d'origine compensatrice et provoquée par l’extirpation préa- lable d'un testicule. Sans nier l'existence de cette hypertrophie compen- satrice, nous répondrons qu elle est beaucoup plus faible que celle dont nous venons de parler. Dans le deuxième testicule du rat témoin, qui cependant avait été castré d’un côté en même temps que les animaux exposés, nous n'avons trouvé, en effet, que 1 fois, 3 autant de substance interslitielle que dans le premier testicule. La structure des cellules interstitielles ne paraît pas altérée par Les rayons X ; dans les régions trop exposées elles disparaissent brusque- ment. Par endroits leurs noyaux présentent d'assez nombreuses inci- sures amitotiques. Elles renferment constamment dans leur protoplasma des inclusions graisseuses et lipoïdes abondantes. Enfin les travées con- jonctives qui les supportent s’épaississent légèrement, surtout au voisi- nage des vaisseaux sanguins. 3° Dans les froltis du suc épididymaire de tous les testicules, exposés ou non, nous avons trouvé des spermatozoïdes, non altérés,en quantité considérable. Un seul animal a fait exception : le rat IV, chez lequel le suc épididymaire du testicule sain renfermait relativement peu de sper- matozoïdes, et le suc du testicule exposé plus du tout. Les coupes de l’épididyme ont montré ce canal affaissé après rœntgé- nisation, mais contenant encore un amas de spermatozoïdes, sauf chez le rat IV. La paroi épithéliale du canal n’est pas altérée; les cils vibra- tiles des cellules persistent. BioLociEe. Compres RENDUS. — 1905, T. LVIII. 11 158 SÉANCE DU 17 JANVIER (13) Comme le faisaient prévoir nos expériences sur le sperme humain (1), les spermatozoïdes enfermés dans l’épididyme n'ont donc pas été. détruits par les rayons X. Une partie, ou la totalité (rat IV) du contenu épididymaire a été expulsée et non remplacée, d’où affaissement du. canal. Le fait qu'on peut retrouver des spermatozoïdes dans l’épididyme d'animaux dont la glande séminale est devenue complètement asperma- togène montre que les expériences de Schünberg (2), où le critérium de l'influence des rayons X sur le testicule était l'inaptitude des sujets à féconder des femelles, n’ont pas toute la valeur qu’on pourrait leur: attribuer. Notons, pour terminer qu’on ne trouve pas dans l’épididyme après. ræntgénisation de cellules de la lignée séminale (spermatides, ou sper- matocytes) ce qui constitue une nouvelle preuve en faveur de la des- truction de l’épithélium séminal, par résorption sur place et non par desquamation et expulsion. SUR QUELQUES POINTS DE LA STRUCTURE DE L'ORGANE ÉLECTRIQUE (TORPEDO GALVANI), par M. M. CavaLté. Les fibres nerveuses qui cheminent dans la région ventrale de chaque: lame électrique possèdent, comme je l’ai décrit (3), un dispositif fibril- laire dans leurs gaines et autour de ces gaines. Les fibrilles se ramifient comme les fibres nerveuses elles-mêmes. De: place en place, on en voit un certain nombre quitter la paroi d'une fibre nerveuse, s’enfoncer en pleine lame électrique et s’y ramifier. , ÿ Sur des lames électriques étalées, la face ventrale en haut, après fixa-. tion par l’acide osmique et imprégnation par le chlorure d’or, les. fibrilles ne paraissent pas dépasser la couche ventrale ou nerveuse de la lame électrique. Pour savoir si la couche moyenne et si la couche dorsale en sont pourvues, j'ai pratiqué des coupes perpendiculaires aux lames élec- (4) Société de Biologie, 17 décembre 1904. (2) Albers-Schônberg. Muenchener med. Wochens., 17 octobre 1903. (3) M. Cavalié : a) Recherches sur les ramifications nerveuses dans les lames de l'organe électrique de Torpedo galvani; Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, 16 avril 1903. b) Les ramifications nerveuses dans l'organe électrique de la Torpille. Bibl. anatomique, fasc. 4, t. XIIT, 1904, avec 5 figures. (14) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 159 triques, sur des fragments fixés, durcis et inclus à la celloïdine ou à la paraffine. Une fixation convenable est assez difficile à obtenir ; les liquides qui m'ont fourni les meilleurs résultats sont : l'alcool absolu, la solution salurée de sublimé dans l’eau, à chaud, la solution d'acide osmique dans l’eau à 1 ou 2 p. 100. Les injections interstitielles jointes à l’immer- sion sont des plus utiles. J'ai fait des coloralions sur lames à la safranine-acide picrique, héma- toxyline-éosine, hématoxyline ferrique, et des imprégnations au chlo- rure d’or, d’après le procédé de De Nabias. Les deux couches dorsale et ventrale étroites, sont séparées par une couche moyenne que les auteurs représentent comme une couche homo- gène, transparente, fluide, parsemée de gros noyaux arrondis. La face de la couche ventrale ou nerveuse, qui regarde la courbe moyenne est.hérissée de petites saillies appelées « cils électriques » (Rauvier), ou ponctuation de Boll. Je ne présente aujourd’hui que quelques résultats que j'ai obtenus sur la torpille adulte. Sur mes préparations, principalement après imprégnation par le chlo- rure d’or, la couche moyenne est parcourue par de nombreuses fibrilles qui partent, toutes, de /« couche ventrale et vont vers la couche dorsale. Ces fibrilles, d'une grande délicatesse, semblent être la même chose que les eils électriques très allongés. De place en place, on voit des noyaux entourés d’un espace clair, arrondi. * Lorsque les coupes, au lieu d’être franchement perpendiculaires aux lames électriques, sont plus ou moins obliques, la comparaison est intéressante à faire avec les coupes perpendiculaires. Il est possible, en effet, d'observer le départ des fibrilles de la couche ventrale vers la couche moyenne, sans qu’il soit possible de préciser si ces fibrilles sont la continuation directe des fibrilles qui sont dans les gaines des fibres nerveuses. La région de la couche dorsale en regard de la couche moyenne ou région des cils électriques, apparaît grenue. Les gros noyaux entourés de leur zone claire sont environrés par les fibrilles, qui leur forment comme un nid. Il n'ya pas de fibres nerveuses dans la couche moyenne ; elles ne dépassent pas la couche ventrale, où, sur des préparations provenant de pièces traitées par l’acide osmique, elles semblent se continuer en un réseau possédant des « petits bâtonnets », comme l’ont montré quelques auteurs, en particulier Ballowitz (1). (4) Ballowitz. Ueber den Bau des elektrischen Organes von Torpedo mit besonderer Berücksichtigung der Nervenendigungen in demselben (Archiv für mikroskop. Anatom., 1893). 160 SÉANCE DU Â7 JANVIER : (15) Conclusion : indépendamment de l’arborisation nerveuse des auteurs, décrite dans la substance de la couche ventrale de la lame électrique, il existe un dispositif fibrillaire considérable qui se trouve dans les gaines des fibres nerveuses et autour d'elles, que l’on rencontre aussi isolé- inent duns la substance propre de la couche ventrale. Un certain nombre de fibrilles dépassent les limites de la couche ven- trale et parcourent la couche moyenne, se dirigeant vers la couche dor- sale. Mais il ne m'a pas été encore possible de constater si ces fibrilles proviennent des fibrilles qui sont dans la gaine des fibres nerveuses. (Travail du laboratoire de M. le professeur Viault.) LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN AU COURS DE L'ICTÈRE EXPÉRIMENTAL, par MM. RENÉ Ducror ET JEAN GAUTRELET. Les cliniciens ne sont pas d’accord pour savoir si, au cours de l’ictère, les pigments biliaires passent dans le liquide céphalo-rachidien. La récente note de Ch. Mongour à la Réunion biologique (séance du 8 no- vembre 1904) en fait foi; nous avons donc résolu de demander à l’expé- rimentation de trancher la question. Nous avons provoqué, chez le chien, un ictère par rétention en fai- sant l’excision du canal cholédoque entre deux ligatures. Vingl-quatre heures après l'opération (laquelle avait lieu par anesthésie par la méthode atropo-morpho-chloroforme qui donne d'excellents résultats), les urines indiquaient nettement, par la réaction de Gmelin, le passage des pigments biliaires. Nous avons attendu des lemps variant entre deux et huit jours avant de procéder à l'examen du liquide céphalo-rachidien. Pour ce, après v:sais reconnus non pratiques de ponctions lombaires, nous nous sommes résolus, modifiant le procédé de Cavazzani, à extraire le liquide véphalo-rachidien à l’aide de la seringue de Pravaz à travers la mem- brane atloïdo -occipitale mise à nu. Sans inconvénients pour l'animal, nous retirions chaque fois 4 c. c. 5 de liquide. Les réactions successives de Gmelin, de Maréchal, furent toujours négatives. D'ailleurs, ceci n’était point pour surprendre, le liquide extrait ne présentait aucune trace de pigments, étant limpide comme de l'eau de roche. Chez un autre chien et chez un lapin, modifiant la technique, nous avons injecté dans la veine fémorale de la bile de bœuf (3 centimètres cubes par kilogramme). Le lendemain les urines donnaient nettement les caractères de l’ictère par la réaction de Gmelin. Le liquide céphalo- (46) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 161 rachidien, extrait par le même procédé que plus haut, était également « eau de roche ». Pas davantage de fluorescence à signaler que précé- demment. Réactions de pigments biliaires négatives. . De tous ces faits nous concluons que dans l'ictère expérimental, sans complications d’un autre ordre, 1l n‘y a jamais passage des pigments biliaires dans le liquide céphalo-rachidien. PRÉSENCE DES PIGMENTS BILIAIRES DANS LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN APRÈS SUPPRESSION PHYSOLOGIQUE DES PLEXUS CHOROIDES, par MM. RENÉ DucroT et JEAN GAUTRELET. Au point de vue histologique, Aug. Pettit et Girard ont attribué aux plexus choroïdes le rôle sécrétoire du liquide céphalo-rachidien; au point de vue physiologique, Cavazzani, Cappelletti, Milian ont soutenu la même théorie, montrant qu'en modifiant l'intensité de sécrétion des plexus on obtenait des variations parallèles dans la quantité de liquide céphalo-rachidien. Pour nous, nous avons essayé de supprimer totalement l’action des plexus choroïdes, afin de voir ce qui s’ensuivrait. Dans ce but, nous avons utilisé trois des chiens dont il est fait mention dans la note précé- dente et qui présentaient un ictère par rétention datant de deux à huit jours. Ces chiens étaient anesthésiés par le chloroforme après injection de morphine, nous avions supprimé l’atropine agent fréno-sécréloire des glandes. Nous leur injectàämes 3 centimètres cubes d’une solution de violet de méthyle à saturation dans l’artère carotide interne après ligature temporaire de l'artère carotide externe. Par ce procédé, modifié de Venezziani, le violet de méthyle se fixe sur les plexus dans un temps rapide (15 minutes environ). S’ensuit une paralysie des plexus, leur action vitale est supprimée, leur rôle de barrière élective pour les pigments biliaires disparaît : en effet, le liquide céphalo-rachi- dien extrait alors n’a plus la limpidité de celui qui avait été extrait une demi-heure auparavant; il est très franchement jaune; il donne nette- ment la réaction de Gmelin. Mais peu à peu les plexus éliminent le violet de méthyle; au fur et à mesure on constate que leliquide céphalo-rachidien perd toute colora- tion et, dans deux cas, vingt-quatre heures après l'injection de violet, nous avons pu retirer du liquide céphalo-rachidien absolument eau de roche; les pigments biliaires n'étaient plus décelables. Il s'ensuit donc que les plexus choroïdes jouent le rôle de véritables glandes, ils se comportent comme les agents sécréteurs du liquide 162 SÉANCE DU ÂT JANVIER (47) céphalo-rachidien puisque, après leur suppression physiologique, le liquide céphalo-rachidien se comporte, lui, comme un transsudat. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Bordeaux). LE BACILLE DYSENTÉRIQUE A BORDEAUX, par M. B. AucHÉ (de Bordeaux). J'ai eu l’occasion, dans ces derniers temps, d'examiner, avec l’aide de mon interne, M° Campana, quelques cas de dysenterie. Dans tous, j'ai isolé un bacille toujours identique à lui-même et présentant les carac- tères morphologiques et culturaux suivants : C’est un petit bâlonnet, de 1 à 3 millièmes de millimètre de long, un peu plus épais que le bacille d'Éberth, arrondi à ses extrémités, présentant des mouvements d'oscillation assez vifs, mais dépourvu de mouvements propres. Il se colore facilement par les couleurs d’aniline, mais se dé- colore par le procédé de Gram. Il se développe facilement sur tous les milieux. Il pousse à la tempé- rature du laboratoire, mais se développe surtout à la température de 37 degrés. Il trouble assez rapidement et uniformément le bouillon peptonisé qui par l'agitation donne des reflets moirés. Il ne se produit pas de pellicule à la surface. Au bout de vingt-quatre à trente-six heures, il se forme au fond du tube un dépôt blanc qui s’accentue les jours suivants, en même temps que s’éclaircissent un peu les couches supérieures. Il n’y a pas de production d'indol. Il ne détermine de fermentation ni dans le bouillon lactosé ni dans le bouillon glycosé, ni dans le bouillon addi- tionné soit-de maltose, soit de saccharose, soit de mannite. L’ensemencement en strie à la surface de la gélatine inclinée donne une culture mince, opaline, peu large, ressemblant à celle du bacille d'Éberth. Par piqûre profonde, on obtient une trainée blanchâtre le long de la piqüre et, à la surface, une petite culture en surface s'étendant très peu autour de la piqüre. Dans les boîtes de Petri, les colonies de surface sont minces, translucides, et traversées par des stries qui leur donnent l'aspect des feuilles de vigne. La gélatine n’est jamais liquéfiée. Sur gélose inclinée, on obtient des cultures minces, blanchâtres, à surface luisante, humide, à bords semi-transparents, plus minces que le centre, et parfois assez fortement découpés. Comme sur gélatine, elles rappellent assez bien les cultures de fièvre typhoïde. Par piqûre profonde, on obtient une colonie blanchâtre le long de la strie et, à la surface, une pellicule blanche qui, en général, ne s'étend pas jusqu’à la paroi du tube. La gélose glycosée ou lactosée ne donne pas lieu à la (18) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 163 ‘formation de gaz. La gélose lactosée et la gélose additionnée de man- nite, colorées en violet améthyste par la teinture de tournesol ne sont pas modifiées par les colonies de notre bacille, tandis qu’elles virent rapidement au rouge après ensemencement du colibacille. Dans le milieu de Drigalski, après ensemencement en piqüres pro- fondes, les couches superficielles conservent la coloration bleue vio- lacée, tandis que les couches profondes sont réduites. Le lait n’est pas coagulé. Tournesolé, il ne présente pas de modifi- cation très notable dans sa coloration. Sur pomme de terre, au bout de vingt-quatre heures, la culture se présente sous l'aspect d’une glacure peu visible, blanchâtre ou légère- ment jaunâtre, luisante, peu étendue en largeur, non saillante, compa- rable à celle que donne le bacille d’Éberth. Les jours suivants, elle s’épaissit à peine, devient plus nettement blanchâtire ou jaunâtre, tout -en conservant sa surface luisante, humide et son aspect de glaçure. En résumé, il s’agit d’un bacille petit, immobile, qui ne donne pas lieu à la formation de l’indol, qui ne fait pas fermenter les sucres, ne .coagule pas le lait et qui se décolore par le procédé de Gram. Ces carac- tères le distinguent nettement du colibacille vulgaire et même du bacille typhique dont cependant il se distingue moins facilement. Par contre, ce sont à tous les caractères du bacille de la dysenterie tel qu'il a été décrit par Chantemesse et Widal, par Shiga, Flexner, Kruse, Vaillard et ‘Dopter, etc. Amené à ce diagnostic par l'ensemble des caractères précédents, J'ai pu, grâce à l'extrême obligeance de MM. Vaillard et Dopter, me fortifier encore dans cette opinion en faisant simultanément des cultures avec les bacilles isolés par moi et avec les bacilles de Shiga, de Kruse, de Vaillard et Dopter, et en les comparant jour par Jour. Bien plus, depuis que je suis en possession de ces divers échantil- lons, deux nouveaux cas de dysenterie se sont présentés à l'hôpital. Le sang de l’un des malades agglutinait les bacilles de Shiga, de Vaillard -et Dopter, de Kruse et de Flexner tout aussi bien que celui isolé par moi. Ce bacille est pathogène pour les animaux. Il détermine chez le chien et chez le lapin les symptômes cliniques et les lésions décrits par les auteurs, et en particulier par MM. Vaillard et Dopter. Enfin, pour terminer, je dois ajouter que MM. Vaillard et Dopter ont bien voulu examiner les échantillons que je leur ai envoyés. Ils ont reconuu en eux le bacille dysentérique. En résumé, le bacille que j'ai isolé de plusieurs cas de dysenterie est bien le bacille dysentérique tel qu'il a été décrit d’abord par Chante- messe et Widal, et plus tard, à l'étranger, par plusieurs auteurs. En France, il n'avait été retrouvé jusqu'ici que par MM. Vaillard et Dopter dans une épidémie de dysenterie observée à Vincennes. 164 | (1) REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU {i7 JANVIER 1905 SOMMAIRE Borpas (L.) : Sur quelques points Livon (JEAN) : Note sur le sérum d'anatomie du tube digestif des sanguin de deux femmes éclamp- Nepidæ (Nepa cinera L.). . . . . .. 6Alitiques rh MU ce PEN 8 Livon (Cr.) : Eloge funèbre de OLuER (D.) et SrePaAN (P.) : Sur le MANEILE SC Re EME CRE er as 1 | développement des neurofibrilles. . 3 Présidence de M. Livon. ÉLOGE FUNÈBRE DE M. RIETSCH, par M. Cu. Livox. Messieurs, Dans notre dernière réunion, où tous, pleins de cette activité scienti- fique qui est le propre de tous nos membres, nous nous adonnions à nos études biologiques favorites, faisant entrevoir des communications intéressantes sur ces grands problèmes vers lesquels nous dirigeons d'une façon incessante nos investigations, nous élions loin de nous douter que l’un des nôtres, et non le moins actif, ne devait plus reparaitre au milieu de nous. En effet, le 13 janvier dernier nous accompagnions à sa demeure dernière notre collègue le professeur Maximilien Rietsch, que la mort venait de faucher à l’âge de cinquante-sept ans. Respectant la volonté qu'il avait exprimée, votre Président a dû garder le silence devant cette tombe si prématurément ouverte et qui allait se fermer pour toujours sur notre si distingué collègue. Si je n’ai pu le faire alors, je dois au début de cette séance dire, au moins sommairement, ce que fut Rietsch, car nous ne pouvons oublier (2) RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 165 qu'il a été l’un des fondateurs de la réunion biologique de Marseille à laquelle il était on ne peut plus attaché. C’est dans cette enceinte mieux que partout ailleurs, qu'il convient de retracer sa vie et son œuvre scientifiques. Pourvu des grades de pharmacien supérieur et de docteur ès sciences naturelles, Rietsch, après un brillant concours, fut nommé le 25 jan- vier 1881 professeur suppléant de physique et de chimie à l’École de plein exercice de médecine et de pharmacie de Marseille. C'était au moment où la science bactériologique étonnait le monde par ses découvertes, révolutionnant les données acquises sur les maladies contagieuses et leur transmission, et faisant même entrevoir l’immunisation contre elles par les vaccinations. Esprit ouvert et investigateur il fut de bonne heure attiré par les résultats de la science nouvelle, et il s'y consacra. Suivant en cela l'exemple de notre grand maître à tous, l’illustre Pasteur, qui, quoique chimiste, avait été insensiblement amené par ses recherches sur les fermentations à étudier les maladies contagieuses, Rietsch, bien que chimiste, dirigea ses études du côté de la bactériologie et il eut bientôt un vaste champ d'expériences : l'épidémie de choléra qui sévit en 1884. On connaît ses recherches nombreuses et variées sur le bacille de cette maladie. Aussi lorsqu'il fut question de la création d’une chaire de bactériologie fut-il tout désigné pour l’occuper et, le 22 avril 1887, il était chargé de cet enseignement à l'École de médecine et de pharmacie. Ses études de bactériologie, ne lui avaient pas fait négliger la chimie dont il enseignait, avec talent, la partie organique, comme professeur . suppléant. Aussi lorsque la même année, la chaire de chimie devint vacante par suite du décès de son titulaire, c’est lui qui fut nommé professeur le 22 juillet 1887. Deux enseignements aussi importants que ceux de la chimie et de la bactériologie auraient pu fatiguer un esprit autre que celui de Rietsch, et l’un aurait pu nuire à l’autre. Il n’en fut jamais ainsi, l’activité et l'énergie au travail du professeur étaient incomparables, aussi savait-il mener de front, non seulement ses deux enseignements, mais encore ses recherches personnelles et les nombreux rapports dont il était chargé soit comme chimiste expert, soit comme membre du conseil d'hygiène. À propos de ce dernier, qu'il me soit permis de faire observer que la bactériologie prenant une place de plus en plus grande en hygiène, c’est toujours à lui que l’on confiait soit l'examen des eaux, soit le con- trôle des expériences de désinfection ou autres sujets dans lesquels la baclériologie jouait un rôle. Ses rapports étaient des modèles de netteté expérimentale, on y voyait l’homme rompu aux difficultés du labora- toire. Dans ses expériences, rien n'élait laissé au hasard, tout y était calculé et les conclusions étaient claires et précises. Aussi a-t-on pu 166 SÉANCE DU 17 JANVIER (3). s'étonner que lors de la reconstitution des conseils d'hygiène, on se soit privé de sa grande expérience. Son caractère, d’une droiture inflexible, l'avait fait par deux fois choisir par ses collègues de l’École, pour les représenter au Conseil de l’Université et y défendre leurs intérêts, en février 1901, et au renou- vellement du mandat en février 1904. Parlerai-je de son œuvre scientifique? Je ne le puis. Car il m'est impossible de la résumer dans cette simple allocution, atiendu qu’elle est représentée par des travaux nombreux d'histoire naturelle, de chimie et de bactériologie. Nos comptes rendus en font foi. Mais c’est surtout en bactériologie qu'il a acquis une grande notoriété; aussi devons-nous” songer avec tristesse, que nous n’entendrons plus ses communications bactériologiques si intéressantes, marquées toujours au coin d’une technique expérimentale précise et rigoureuse. C’est que le professeur Rietsch, comme tous les vrais savants qui demandent au laboratoire les résultats susceptibles de jeter un peu de clarté sur un problème biolo- gique quelconque, savait combien les expériences bien conduites et faites avec toute la rigueur scientifique désirable sont fécondes en déductions, tandis que celles exécutées à peu près et à la légère sont encombrantes et faussent les conclusions. Aussi sa probité scientifique était-elle au-dessus de toute expression. Je n'ai voulu, dans ce milieu d’homimnes que la science captive, ne vous présenter que le savant. Quant à l’homme privé, à l'ami droit au dévouement sans bornes, pourquoi vous en parlerais-je? Tout ce que je dirais ne ferait qu'amoindrir ce que vous tous, ce que nous tous, avons pu connaître, aimer et apprécier en lui, dans les relations journalières. Aussi pouvons-nous dire que, sous tous les rapports, la mort de Rietsch est, pour la Réunion biologique de Marseille, une perte considé- rable. SUR LE DÉVELOPPEMENT DES NEUROFIBRILLES, par MM. D. OLMER et P. STEPHAN. Malgré quelques recherches récentes, nos connaissances sur le déve- loppement des neurofibrilles sont encore assez confuses. Il faut attri- buer cette insuffisance de renseignements aux difficultés que l’on éprouve à mettre en évidence ces éléments à l'état embryonnaire. Néanmoins, Cajal (1) est arrivé à les colorer dans des embryons de poulet au dixième jour de l’incubation, et Besta dès le quatrième jour. Nous avons recommencé ces recherches chez des embryons de brebis, (1) Bibliographie anatomique, t. XII, fasc. 5, 1904. (4) RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 167 par la méthode de Cajal à l'argent réduit, et nous avons pu recons- tituer les principaux stades du développement des neurofibrilles dans les cellules des cornes antérieures de la moelle et des ganglions spinaux. Les embryons les plus jeunes que nous ayons eus à notre dispo- sition mesuraient environ À centimètre. À ce moment, les cellules des cornes antérieures sont, pour la plupart, tusiformes (1). Les neurofibrilles sont déjà présentes, bien caractérisées, assez épaisses, mais encore peu nombreuses. Elles passent sans interruption d'un prolongement à l’autre et sont un peu dissociées dans la région élargie de la cellule. Leur faisceau est aplati et comme étalé d'un seul côté du noyau qui est entouré d'une pelite quantité de cytoplasma, et paraît rejeté latéra- lement lorsque le faisceau est vu de champ. Dans les prolongements, les fibrilles s’accolent de façon à constituer des fibres homogènes. Nous avons observé quelques cellules, encore engagées en partie dans l’épithélium épendymaire, et présentant déjà un détail de struc- ture qui répond peut-être à un stade plus précoce; ces éléments sont piriformes, étirés seulement au pôle périphérique, et, dans cette région, le protoplasma présente déjà quelques fibrilles qui s’accolent pour constituer le prolongement et ne dépassent pas le niveau du noyau. Chez des embryons de 3 et 4 centimètres, les éléments des cornes antérieures sont multipolaires. Les fibrilles passent d’un prolongement à l’autre au travers de la cellule, mais, en outre, elles donnent, dans le corps cellulaire, des ramifications qui s’anastomosent de facon à con- stituer un réliculum déjà délicat et compliqué. Tout l’ensemble de cet appareil neurofibrillaire reste encore localisé d'un seul côté de la cellule, le noyau étant toujours rejeté de l’autre côté avec une certaine quantité de cytoplasma qui déborde, en outre, sur la périphérie. A 6 et8 centimètres, l’aspect général resle le même; les fibrilles sont ‘encore orientées d’un prolongement à l’autre, mais d’une manière moins nette: le réticulum est un peu plus compliqué, condensé, et forme une masse bien délimitée par rapport au reste de la cellule qui le déborde de toutes parts el particulièrement du côté du noyau. Dans les stades suivants et jusqu'à 16 et 18 centimètres, la cellule grandit progressivement et, en même temps, la partie intracellulaire du réseau augmente de volume et se complique, constituant une masse de plus en plus épaisse; le nombre des fibrilles s'accroît aussi dans les prolongements qui s’élargissent. Le noyau est toujours complètement (1) Ce stade doit correspondre à peu près à celui de l'embryon de poulet ayant quatre jours d'incubation, où Besta signale également l’aspect fusilorme -de ces cellules; mais, plus heureux que cet auteur, nous avons pu colorer les neurofibrilles après fixation par l'alcool ammoniacal. (Nous regrettons de ne 2€ partie des bacilles sont tués en une minute, alors qu'un certain nombre sur- vivent plus de trois minutes; dans le cas du staphylocoque, on peut voir se réduire le nombre des éléments vivants déjà après quelques minutes, tandis que certains survivent plusieurs heures. Dans les recherches sur 266 SOCIÉÈTE DE BIOLOGIE les antiseptiques, on se borne généralement à fixer le moment de la stérilité sans porter attention à cette atteinte successive qui au point de vue biologique a son intérêt. Les chiffres qui ont la prétention de préciser l'énergie bactéricide d'un antiseptique par le temps nécessaire pour tuer tel ou tel microbe n’ont donc qu'une valeur relative; et les observations précédentes con- tribuent à rendre compte des discordances des résultats sur un seul et même sujet. Au point de vue spécial du staphylocoque, l'écart très grand que j'ai noté entre le moment où le nombre des éléments vivants commence à décroître et le terme de la stérilité complète révèle une très grande inégalité de résistance entre les divers éléments d'une même culture. Il me semble que ce résultat plaide en faveur de l'existence, pour ce microbe, d'éléments résistants, remplissant le rôle de spores. QUELQUES CRITIQUES DE LA MÉTHODE DE BEZOLD POUR LA SÉLECTION DES SOURDS-MUETS, ÉDUCABLES PAR L'OREILLE, par M. E. GELLÉ. Les tentatives si intéressantes d'éducation des sourds muets, en utili- sant les vestiges de l’ouïe, ont fait naître des essais de sélection scien- tifiques des sujets susceptibles d’être éduqués ainsi. Les travaux de Bezold et de ses élèves sont connus de tous. Bezold, se basant sur ce fait que les tons simples entrent dans la com- position de tous les sons, et de plus sur la nécessité de savoir si les sons perçus par le sourd rentrent dans la série de la 3 à la 4 reconnue correspondant à celle des tonalités de la voix humaine, les soumet à l'épreuve exclusive des tons simples (diapasons et sifflets d'Edelmann). Dans la pratique, la multiplicité des instruments nécessitée par un pareil inventaire de la fonction, la faiblesse et l’inconstance des durées et des intensités produites, et surtout le doute sérieux que doivent faire naître les dires du sujet, sont de sérieux inconvénients de la méthode, qui exige un long temps d'examen. Or, celui-ci doit être répété, pour suivre le sujet et les progrès de son éducation. Mais la base même de la méthode est discutable. L'épreuve par les tons simples ne peut remplir le but poursuivi, à savoir, reconnaitre la possibilité d’ouïr le son de la parole; en effet, on oublie trop que les sons vocaux sont des timbres et non des tons simples. Leurs composants sont des mouvements vibratoires divers et inégaux en tonalité, en intensité, qui donnent lieu par leur groupement harmo- SÉANCE DU 11 FÉVRIER 267 nique à une sensation, une dans la conscience, celle du timbre. Les proportions de ces éléments sonores, variés et variables et nombreux causent la sensation résultante toute différente de chacun des sons du faisceau. Des tons simples successivemment offerts à l’audition ne sau- raient fournir l'équivalent de ce complexe nouveau. Ils restent impuis- sants dès lors à donner la mesure des capacités du sujet pour percevoir les sons de la parole; et cet examen éliminatoire ne saurait autoriser seul la sélection cherchée. D'autre partest-il aussi indispensable que les sons percus par le sourd rentrent dans la série établie depuis les travaux d’'Helmholtz, Kœnig, ete.? [l'est permis d'en douter si l’on remarque combien les auteurs varient sur les tonalités assignées aux « vocables », sur leur nombre, sur leur variabilité. Les uns les admettent multiples, d'aucuns les jugent innom- brables. Certes, voilà une base bien fragile et peu sûre pour édifier une méthode précise de sélection. On obtient ainsi une élimination exagérée. On l’a bien vu, dès qu’on usa de mesures moins sévères; le chiffre des amélio- rables s’accrut aussitôt; et surtout quand Urbantschitsch, puis d’autres vinrent apporter des faits où l'amélioration obtenue concernait des sourds-muets que l'examen par les tons simples placait en dehors des limites de la série classique. Or, Urbantschitsch opère avec les sons de l'accordéon, pleins d’har- moniques, et par la parole. | L'examen de Bezold ne porte que sur l'audition tonale; et ce n’est là qu'un des modes d’excitabilité de l’ouïe. Certains bruits de la nature, non musicaux, tels que le gratté, les crépitations, les bruits dits de fri- ‘ ture du téléphone, etc., sont percus par les sourds-muets avant les sons des instruments de musique, malgré leur faible intensité. L'expérience montre la grande supériorité de la pénétration des sons à harmoniques, destimbres, ceux du hautbois, du flageolet, de l'accordéon, etc. Cependant les conditions d'intensité de durée, de répétition (trilles, tremolos) jouent aussi un rôle important dans de semblables recherches, et les diapasons ont des sons trop variables à ce point de vue. D'autre part les faits pathologiques ont aujourd hui démontré la sépa- ration positive des centres du langage articulé et de la musique; cela permet de craindre que les excitations portées sur l’un d’eux ne tou- chent pas l’autre; et par suite l'excitation exclusivement tonale de Bezold serait insuffisante pour une conclusion sévère éliminatoire. Pour obtenir d’ailleurs des sons musicaux à volonté, de toutes tona- lités et intensités, et en connaître la valeur précise, c’est à la sirène qu'il y a lieu de s'adresser pour faire une exploration facilement et scien- üfiquement conduite. La sirène à ondes de Kænig fournit tous les tim- bres, toutes les associations sonores désirables, et rend l'épreuve pour les sons vocaux aussi exacte que possible. Les épreuves peuvent avec 268 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avantage, chez les plus favorisés au point de vue auditif, êlre aussi bien exécutées avec les sons fournis par les rouleaux phonographiques el à l’aide du micro-phonographe qui gradue les intensités et qui repro= duit sons musicaux et paroles. HYDROLYSE DU GLYCOGÈNE HÉPATIQUE PRODUITE PAR INJECTION DE L'AMYLASE DANS LA VEINE PORTE, par M. PARIsET. De récentes expériences m’avaient permis d'établir que l'injection de suc pancréatique dans la veine porte augmente, parfois du simple au double, la quantité du sucre dans le sang de la veine sus-hépatique. Pour préciser le mécanisme de cette action j'ai recherché d’abord si elle n’était pas due à l’alcalinité assez élevée du suc pancréatique. L’expé- rience suivante n'a pas confirmé cette hypothèse ; l'injection de carbo- nate.de soude en solution à 5 p. 1.000 à donné les résultats suivants : 26 novembre 190%. Sang porte RQ { SANTISUS NE PAIE PNR SES RTS IT Injection de 20 centimètres cubes d'une solution de carbonate de soude à 5 p. 1000. SANS PIOD EEE EAU péter TUNER ER Te OS Sane)SUShÉpALIQUueE ATEN ETC re o0 SANS DOTE Ar PARENTS Res etes Alt) SAN SUS-HÉPALIQUE LAN PE NERT CtErE1l0) Donc pas d'augmentation du sucre sus-hépatique après une injection alcaline. Au cours de mes expériences j'ai été amené à abandonner la canule en T, que je placais dans la veine porte, pour me servir, avec avantage, d'une canule droite en verre que j'introduis dans la veine porte en passant par une de ses collatérales. Dans ces conditions, reprenant l'expérience type, avec le suc pancréa- tique, j'ai obtenu: 7 novembre. San 0 POELE NU a ed RE Nes AR er UD Sang sus-hépatique Injection de 20 centimètres cubes de suc pancréatique. Sans /SUS-hÉpatIqUE 1 AMENER ER SAS TENTE Et) Sang porte M an 2 (1) Pris immédiatement après l'injection. SÉANCE DU 11 FÉVRIER 269 Ayant éliminé l'hypothèse de l’alcalinité comme cause efficiente, res- tait à vérifier si l'action hydrolysante était bien due à un ferment. L’injection de suc pancréatique bouilli donne les résultats suivants : 24 décembre. SAT DORE AE EU Elu ee EN AB NEET 4 07 SADNSUS STE DATE NANTES RS 2 Injection de 20 centimètres cubes de suc pancréatique bouilli. Sang porte è 1 Sang sus-hépatique . PR ER ENt A 2 SAME SUN ÉDUUQUEN SARA PTIT 0 Sang sus-hépatique 1 4 On voit qu'il y à une augmentation très minime du sucre sus-hépa- tique, qui diminue dès la troisième prise; elle est due sans doute à la perturbation produite dans le foie par l'injection. Pour confirmer la réalité de l’action d’un ferment, et pour la mettre en évidence par une sorte d’exagération des phénomènes, j'ai injecté dans la veine porte une diastase très active, amylase végétale extraite du malt. Voici quels ont été les résullats. 20 janvier 1905. SAM OND ONE A CN CPE Ne Net An et Re Se OC SANÉMSUS DE DALICUE AN AINANNNP IR ARR er Art) Injection de 20 centimètres cubes d’une solution d'amylase à 2 p. 100. SAN ASUS HÉDALIUE" TN PANNES NRA S'ANTDOR Le A EMTANUTERE SEA AC I UMRRE e A or t O 4 Sani SUSITÉp QUE ER EN EN ENS EME L Te 27 janvier. SAN Ce DONC RS URL et NE AE gr. 96 SANS US RÉ pALIQUeN EE rEN NE rer Injection de 20 centimètres d’une solution d’amylase à 2 p. 100. SAVE DONNE RE PAR Se) Cnr enS AE » SON ASUS RÉpAIQUe) NAME NRA TEE Sans usé patique RASE ENS Se Sang sus-hépatique . . . . . 2 gr. 29 Les résultats de ces expériences permettent de conclure que l’action hydrolysante produite sur le glycogène du foie par l'injection de suc pancréatique dans la veine porte, est due au ferment amylolytique qu'il contient. CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES, par MM. Victor Henri et Pariset: Les 970 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE résultats précédents nous permettent de supposer que certains cas de glycosurie peuvent s'expliquer par une sécrétion interne du pancréas qui augmenterait la quantité d’amylase du sang de la veine porte et dit ainsi une hydrolyse du glycogène hépatique. Nous devons donc doser l’amylase du sang dans différents cas de glycosurie He mentale. Les résultats seront communiqués prochainement. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) NOUVEAU PROCÉDÉ DE RECHERCHE DE L'AMMONIAQUE : APPLICATION POUR CARACTÉRISER LA PURETÉ DES EAUX, par MM. A. TRiLLAT et TURCHET. Le nouveau procédé que nous employons pour déceler l'ammoniaque est basé sur la remarquable propriété que possède l'iodure d'azote nais- sant de communiquer à l’eau une coloration noire intense dont la visi- bilité est encore appréciable à une dose de 1/500.000 d'ammoniaque. On ne peut réussir à former l'iodure d’azote en mettant en contact directement de l’iode ou de l’iodure de potassium avec des traces d’am- moniaque. Par contre, si l’on provoque la formation intermédiaire du chlorure d’iode, la réaction à lieu instantanément en présence d’une petite quantité d’alcali, d’après la formule suivante : 3Cli L AzH° + 3NaOH — 3NaCl + Azl° -L 3H°0. La mise en œuvre de cette réaction est extrêmement simple. Il suffit d'additionner l’eau à analyser d’une solution d'iodure de potassium et d'y ajouter quelques gouttes d'une solution étendue d’hypochlorite alcalin. L’iodure est décomposé par le chlore à l’état naissant et il se forme comme produit intermédiaire un chlorure d'iode lequel est immé- diatement décomposé à son tour, par les plus petites traces d'ammo- niaque. Nous avons vérifié que la réaction était bien due à la formation d'un chlorure d'iode en préparant ce corps et en le faisant agir sur l’ammoniaque. Nous avons contrôlé aussi, par une série de faits à part, qu'aucune coloration noire semblable à celle de l’iodure d'azote n'était fournie par d’autres corps que l’ammoniaque : nous avons notamment expérimenté les amines de la série grasse et de la série aromalique, les amides, les uréides, les dérivés pyridiques, les nitrates et les nitrites minéraux et organiques. La salive humaine, l'urine, le suc gastrique, les jus de viandes fournissent abondamment, même en solutions aqueuses très étendues, la réaction de l'iodure d'azote, provenant de leurs sels ammoniacaux. La méthode colorimétrique pourra permettre d'en évaluer l'ammoniaque en présence des substances qui les accompagnent, avec, SÉANCE DU 11 FÉVRIER OL bien entendu, les avantages et inconvénients inhérents à tous les pro- cédés colorimétriques. En attendant de donner le meilleur mode opératoire pour ces cas particuliers, nous avons appliqué spécialement notre méthode à caractériser la pureté d’une eau potable. Dans un tube à essais, on met 20 centimètres cubes d’eau à analyser, on ajoute 3 gouttes d’une solu- lion d’iodure de potassium à 10 p. 100 et 2 gouttes d’une solution con- centrée d'un hypochlorite alcalin. (Nous employons l'eau de Javel du commerce). La coloration brune de l'iodure d'azote se produit inmé- diatement (1). Z! faut éviter un excès de réactif qui dissoudrait rapide- ment l’iodure d’azote. Voici les résultats obtenus en opérant comparativement avec le pro- cédé Nessler sur une eau contenant 1/100.000 d’ammoniaque et addi- tionnée de diverses substances (acide carbonique, hydrogène sul- furé, etc.). NESSLER IODURE D'AZOTE EAUX TRE Te NT Mr ee ONE 1 1 1 1 1 1 pe 10.000!20.000/50.000/100.000/|10.000/20.000/50.000! 100.000 Eau bicarbonatée. . .| 0 attén.|attén.| <+(2)|| + + + de Eau sulfureuse. . . .| 0 0 attén.| attén. + + — + | Eau calcaire . . . . .|'attén.| attén.| attén.| + attén.| + = de; Eau chargée de chaux.| attén.| attén.| attén.| + attéa.| attén.| + DE te Eau avec mat. album.| 0 attén.|attén.| + attén.| + —— + | En présence de l'hydrogène sulfuré, la réaction de Nessler devient directement inapplicable à moins de recourir à la distillation. Enfin nous avons comparé comme procédé quantitatif les doses d’'am- moniaque contenues dans les eaux d’égout qui ont été fournies et con- trôlées par le service des eaux de Montsouris : on a comparé les résultats avec ceux provenant des mêmes dosages effectués avec les méthodes Schlæsing et Nessler. Le tableau suivant indique les résultats obtenus. EXTRAIT MÉTHODE EAUX D'ÉGOUT A à [000 par litre. Schlæsing. Nessler. - à l’iodure d'azote. Bassin de Clichy. . Age 42 23 milligr. 4 9 milligr. 18 milligr. Région de Méry . . . 0 gr. 84 21 milligr. 4 13 milligr. 23 milligr. Conduite sous Poissy. 2 gr. 98 25 milligr. 2 10 milligr. 5 17 milligr. 5 Collecteur de Triel . . ê 21 milligr. 2 11 milligr. # 23 milligr. 40 (1) La coloration de l’iode mis en liberté ne peut être confondue avec celle de l’iodure d'azote; on peut dans les cas douteux agiter le liquide contenu dans le tube avec 2 centimètres cubes de chloroforme qui dissout l’iode. (2) Le signe + indique que la coloration s'est produite normalement, et l’abréviation siguifie atténuée. BroLogie. Comptes RENDUS. — 1905. T. LVIII. 19 DE SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE \ En résumé, la réaction de l'iodure d'azote pourra rendre service dans beaucoup de cas pour déceler l’amoniaque : elle est spécialement à recommander pour caractériser la pureté des eaux et y déceler les infil- tralions des matières organiques en décomposition. RÉACTIONS TISSULAIRES CHEZ UN CHEVAL PRODUCTEUR DE SÉRUM, (Première note) par MM. AuGusre Perrir et JosEePx GIRARD. Le cheval qui fait l’objet de le présente note a élé obligeamment mis à notre disposition par le D' Louis Martin; son entrée à l’annexe de Garches de l'Institut Pasteur date d'avril 1903, où, pendant un an environ, il a reçu une série d'injections de toxine diphtérique (au total 8926 centimètres cubes); le 24 juin 1904, ïi est affecté au service de la peste, où seize vaccinations (1) sont pratiquées ; la dernière remonte au 15 novembre; depuis le 27 du même mois, l'animal est gravement malade et présente, notamment, une parésie des membres postérieurs. Le 23 décembre, il est abattu ettoutes les facilités nous sont ménagées pour la nécropsie. Des fragments des divers tissus et organes sont pré- levés et fixés immédiatement dans les réactifs appropriés. Un premier fait est à noter, c'est la répartition extrêmement inégale des lésions suivant les appareils anatomiques envisagés; certains de ceux-ci, tels le cœur, les vaisseaux, les poumons, le tube digestif et le: pancréas, sont absolument indemnes ; les autres, au contraire, sont le siège de modifications d'intensité très variable, que nous résumons ci- dessous : Foie. — Surcharge biliaire. Multiplication des cellules de Kuppfer. Sclérose marquée de l’espace porte, légère de la veine intralobulaire. Ni dégénéres- cence graisseuse, ni nécrose de coagulation. Rein. — Prolifération des cellules de la capsule de Bowmann, nécrose de coagulation de certaines cellules des tubes contournés. Pyknose de quelques noyaux des mêmes éléments. Cylindres granuleux. Nombreux tubes normaux avec bordure en brosse typique. Ganglion lymphatique. — Prolifération active du tissu lymphoiïde. Peu ou pas de centres germinatifs. Forte proportion de grands lymphocytes. Nom- breuses mastzellen. Très nombreux macrophages. Sclérose des vaisseaux. Moelle osseuse. — Prolifération active. La graisse a disparu en majeure partie. Très nombreux normoblastes. (1) Celles-ci consistent en injections intraveineuses de cultures sur gélose- de bacilles pesteux. SÉANCE DU A1 FÉVRIER 973 Rate. — Le parenchyme splénique (à l'exclusion des muscles) forme une masse diffuse, dans laquelle on ne retrouve plus les différenciations normales. Sclérose du tissu réticulé. Congestion vasculaire. Artérite oblitérante. Très nombreux leucocytes à noyaux polymorphes. Très nombreuses hématies altérées. Proportion considérable de macrophages bourrés d’enclaves (surtout hématiques). Sang. — Par millimètre cube, 6.300.000 hématies et 12.000 leucocytes. Pourcentage des variétés de leucocytes : petits Iymphocytes, 16; grands lym- phocytes, 33; leucocytes à noyaux polymorphes, 50; leucocytes éosinophiles, 116 Surrénales. — Hypersécrétion générale, surtout marquée au niveau de la couche fasciculée et de la substance médullaire. Légère dégénérescence grais- seuse. Thyroïde. — Dilatation kystique des cordons folliculaires. Hypophyse. — Légère dégénérescence graisseuse. Congestion vasculaire. Prolifération cellulaire active. Système nerveux. — Chromatolyse des cellules médullaires. Réaction des éléments névrogliques : légère sclérose et prolifération des cellules. Dévelop- pement inégal et exagéré de la cavité épendymaire. En résumé, un certain nombre d'organes ne présentent pas d'altéra- tions (cœur, vaisseaux, poumons, pancréas, tube digestif, museles); d’autres, au contraire (moelle épinière, rein et foie) sont légèrement atteints; les glandes à sécrétion interne offrent des signes manifestes d'hypersécrétion, enfin les divers organes hémo-lymphatiques (1) sont le siège d'une hyperplasie réactionnelle accusée, caractérisée essentiel- lement par des phénomènes de multiplication cellulaire et de macro- phagie. SUR LE NOMBRE DES CHROMOSOMES CHEZ LES ASCOMYCÈTES, par M. A. GUILLIERMOND. Nous avions étudié précédemment la karyokinèse des cellules mères des asques chez un certain nombre d’Ascomycètes : nous avions montré qu'elle s'effectue chez la plupart suivant le mode décrit antérieurement par Harper dans d’autres espèces du même groupe, à savoir qu’elle est intranucléaire et que la membrane ne se résorbe qu’à la fin de l’ana- phase. Dans Peziza rutilans, au contraire, nous avions fait connaitre une karyokinèse analogue à celle des végétaux supérieurs. En outre, (1) Relativement à l'influence des prises de sérum que nous nous proposons de déterminer ultérieurement, il est à noter que la dernière saignée remonte à un mois, que la rate ne présente aucun signe de transformation myéloïde et que la formule hémoleucocytaire est sensiblement normale. 274 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nous avions constaté que le nombre des chromosomes varie d’une espèce à l’autre : il est de 16 dans ?. rutilans, d'environ 12 dans P. catinus et de 8 dans Aleuria cerea et Pustularia vesiculosa. Maire, qui poursuivait en même temps que nous des recherches sur le même sujet, était arrivé, au contraire, à la conclusion que tous les Ascomycètes pré- sentaient quatre chromosomes; dans sa dernière note, cependant, en présence de nos résultats, il avait dû renoncer à cette généralisation trop hâtive, mais, ayant observé 4 chromosomes dans P. vesiculosa où nous en avions compté 8, il pensait que la plupart des espèces renfer- maient 4 chromosomes et que les espèces où nous en avions compté 8 rentraient dans celte catégorie : il attribuait notre soi-disant erreur à l'existence dans la première division de protochromosomes (sortes de chromosomes provisoires de nombre variable qui se transforment à la fin de la prophase en un nombre fixe de chromosomes définitifs), et à l'impossibilité dans laquelle on se trouve de compter les chromosomes à l'anaphase, ces derniers se soudant très rapidement ; quant aux divisions suivantes, elles ne renferment pas, d’après lui, de protochro- mosomes, mais la petitesse de leurs figures rend difficile la numération des chromosomes. Dans une précédente note, nous avions vérifié les observations de Maire sur Galactinia succosa : comme lui nous avions constaté la présence de 4 chromosomes, mais nous avions maintenu nos conclusions pour l'A. cerea qui présente indiscutablement 8 chromo- somes; quant à ?. vesiculosa, nos préparations étant peu nombreuses et nos colorations n'ayant pas la netteté désirable, nous avions fait quelques réserves sur le nombre de 8 que nous avions cru observer tout d'abord. Depuis nous avons récolté de nombreux échantillons de ?. vesiculosa qui nous ont permis d'étudier avec beaucoup de précision tous les stades de la karyokinèse. Dans la première division, le début de la prophase est difficile à observer; cependant, on trouve des stades où le réseau chromatique se condense sur un côté du noyau et d’autres où les chromosomes, paraissant au nombre de 8, sont placés sur le fuseau achromatique en voie de formation à l'intérieur du noyau; il ne semble donc pas exister de protochromosomes. À un stade ultérieur, les chro- mosomes se groupent sur le milieu du fuseau achromatique définitive- ment constitué; leur nombre est de 8 ; à la métaphase, ils s'allongent et se partagent, sans qu'il soit possible de savoir par quel mode; le par- tage effectué, les chromosomes paraissent être au nombre d'environ 16 et sont disséminés sur toute la longueur du fuseau. Contrairement à ce qu'avait avancé Maire, la soudure des chromosomes ne se fait pas immédiatement à leur arrivée aux pôles du noyau et il est facile d'étudier les différents stades de l’anaphase; on rencontre en effet, d’abord des stades avec deux plaques de 8 chromosomes situées un peu au-dessous des deux pôles du noyau, d'autres avec deux plaques placées à chacun SÉANCE DU 11 FÉVRIER 275 1 e des pôles, d’autres enfin, où les chromosomes, étant très rapprochés et constituant aux deux pôlés une petite masse muziforme, ne peuvent plus être comptés; à un stade plus avancé, les chromosomes se soudent à chaque pôle en une masse chromalique d'aspect homogène; puis la membrane nucléaire se résorbe, le fuseau s’allonge et les deux noyaux fils se constituent. Les deuxième, troisième el quatrième divisions s'effectuent d’une manière absolument identique à la première et l’on peut constater aussi des stades d’anaphase avec 8 chromosomes individualisés. L'existence d'environ 8 chromosomes ayant été constatée à l’anaphase d’une manière très précise ne peut donc faire aucun doute; ce nombre n’est peut-être pas tout à fait de 8; il est difficile de l’apprécier exactement, étant donné la pelitesse des chromosomes, mais il est certainement très voisin de 8, plutôt au-dessus qu'au-dessous de ce chiffre. Comment expliquer maintenant que Maire ait compté seulement 4 chromosomes dans cette espèce? Peut-être tout simplement existe-il des variétés de P. vesiculosa à 8 chromosomes et d’autres à 4. En tout cas, l'espèce que nous avons étudiée a été déterminée d’une manière très précise. RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 7 FEVRIER BERGONIÉ (J.), Trisonpeau (L.) et RÉCAMIER (D.) : Action des rayons X sur l'ovaire de la lapine. . . . . .. BERGONIÉ (J.) et TRIBONDEAU : As- permatogenèse expérimentale après une seule exposition aux rayons X. BLAREz (Cu.) et Denrcës (G.) : Con- tribution à l'étude de la localisation de l’arsenic dans l'intoxication par l’anhydrideNarsénieux EM UNN CARLES (JACQuES) et Micnez : Du pouvoir néphrotoxique de la macé- ration rénale administrée par inges- CRucHET (R ) : Sur un cas d’hé- [905 SOMMAIRE 21 22 mianesthésie hystérique où l'entrée en jeu du sens stéréognostique révé- lait la sensibilité thermique au niveauide là Main ce ERP Ducror (RENÉ) et GAUTRELET (J.) : Présence des pigments normaux du sérum sanguin dans le liquide cé- phalo-rachidien après suppression physiologique des plexus choroïdes. Pérez (Cu.) : Sur l'Hersiliodes Pelseneeri @anu en PANNE SABRAZÈS (J.) : Les taches de sang dans l’anémie pernicieuse progres- Présidence de M. Jolyet, Président. Du POUVOIR NÉPHROTOXIQUE DE LA MACÉRATION RÉNALE ADMINISTRÉE PAR INGESTION, par MM. Jacques CARLES et Micnec. 32 21 Nous avons étudié tour à tour le pouvoir néphrotoxique du suc glycé- riné et de la macération rénale préparés avec des reins d'animaux tués en période digestive ou de jeûne. La macération était préparée selon le procédé indiqué par Renaut et la quantité administrée à nos cobayes était calculée de façon à donner à chacun 2 grammes de substance rénale par kilogramme et par jour. Au bout de dix jours, l'animal était sacrifié. 420) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX OT Voici le résultat de nos observations : 1° Les animaux soumis à l’ingestion quotidienne de suc glycériné rénal, maigrissent dès les premiers jours, paraissent moins vifs, un peu affaissés ; ils ont presque constamment de l’albuminurie à partir du Ane ou du 5° jour. Du 8% au 10%, ils tendent à reprendre leur poids primitif. Mais si à ce moment on les sacrifie, on observe du côté de leurs reins une congestion intense avec même parfois des hémorragies capsu- laires glomérulaires ; Les épithéliums des tubuli contorti ont subi une désintégration granuleuse complète ; un grand nombre de noyaux se colorent mal ou ont disparu, les cellules sont abrasées, decapitées et la lumière centrale de certains tubes sécréteurs apparait encombrée des produits. dus à l’effritement des cellules dégénérées. Une part importante de ces lésions est due à l’action nocive de la gly- cérine, ainsi que nous avons pu nous en assurer en faisant ingérer à des cobayes une dilution glycérinée pure, sans susbtance rénale ; mais cette dernière est également douée d’un pouvoir néphrotoxique important, comme nous avons. pu en juger par l'usage des macérations rénales aqueuses ; 2° Nous avons préparé ces dernières avec des reins d'animaux assommés, soit en période digestive, soit en période de jeûne. Dans les deux cas, nous avons observé une albuminurie presque constante, mais sans répercussion sensible sur l’état général. Seulement, en sacrifiant nos cobayes au bout de 10 jours, nous avons encore noté l'existence de lésions profondes du rein. Les phénomènes congestifs sont moins intenses qu'avec le suc glycériné, mais les altérations épi- théliales sont de tout point comparables à celles relatées plus haut. =. Nous pouvons conclure : a) La substance rénale administrée par ingestion et sous forme de macéralion, possède un pouvoir néphrotoxique important et comparable à celui qu'avaient noté Castaigne et Rathery à l'égard de l'émulsion rénale introduite dans l’erganisme par la voie sous-cutanée. b) L'usage de la glycérine est à rejeter pour la préparation des extraits de substance rénale en raison de son action irritative toule spéciale sur ’épithélium sécréteur. c) Les proportions de 2 grammes de substance rénale par kilogramme d'animal constituent une dose toxique capable de déterminer de graves lésions du rein si l’on en continue l'emploi durant 10 jours. (Travail des Laboratoires de MM. les professeurs Arnozan et Pitres). 218 SÉANCE DU 71 FÉVRIER (21) SUR L'HERSILIODES PELSENEERI Canu, par M. Cn. PÉREz. La ZLeiochone clypeata äe Saint-Joseph est un Clyménien assez commun sur les rivages du Bassin d'Arcachon. On la rencontre avec une fréquence particulière en certains points, dans le sable propre et peu vaseux, à une hauteur moyenne par rapport aux oscillations des marées, et les petits monticules qui entourent l’orifice des tubes donnent à la surface de la plage un aspect boursoufflé caractéristique (Plage. d'Eyrac, devant l'Aquarium ; débarcadère du Ferret). Dans les tubes de ce Clyménien vivent en commensalisme avec lui un Amphipode, que je n'ai point encore déterminé, et un Copépode de la famille des Hersiliidés. Ce dernier présente même sans doute avec l'Annélide des rapports de parasitisme un peu plus étroits, et, d'après la constitution de ses pièces buccales, je crois pouvoir l'identifier avec l'Hersiliodes Pelseneeri, espèce créée par Canu sur un exemplaire unique, jeune femelle immature, recueillie précisément aussi dans le tube d'un Clyménien, sur la plage de la Pointe aux Oies (Wimereux). Ayant entre les mains plusieurs exemplaires adultes des deux sexes, je suis en mesure de compléter la description de ce {ype; je me bornerai à signaler brièvement ici les points essentiels. Par la taille (4%,5), la coloration, aussi bien que par les détails de structure des appendices, la femelle répond à la description donnée par Canu (Bulletin scientifique Fr. et Belq., t. 19, p. 418, pl. XXIX). Et si l’exemplaire étudié par cet auteur fut considéré par lui comme imma- ture, en raison de son antennule à six articles au lieu de sept, et de son abdomen à cinq somites au lieu de six, Je dois faire observer que les femelles adultes, porteuses de leurs deux sacs d'œufs pondus, n’ont toujours que six articles à l’antennule, et cinq somites à l'abdomen; elles représentent donc, si l’on veut, une forme légèrement pædogéné tique par rapport aux autres Hersiliidés. Pour compléter la description de Canu, il suffit de dire quelques mots des pattes thoraciques de la cinquième paire. Tandis que les quatre paires précédentes sont biramées, celle-ci est représentée par des appendices simples, insérés plus latéralement et dirigés en arrière; on ne peut guère les dire biarticulés ; le somite correspondant présente en effet de chaque côté une sorte d'expansion latéro-ventrale, qui fait corps avec lui, plutôt qu'elle ne s'articule pour constituer un article coxal de l’appendice, et celui-ci se réduit en somme à une lame aplatie dans le sens antéropostérieur. Sur son bord externe, cette pièce porte trois larges soies en lame de sabre; la première, insérée à l’origine du tiers distal de la pièce, atteint à peu près la longueur de ce tiers; la seconde, subterminale, est plus longue; la troisième enfin, exactement (22) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 979 terminale, égale à peu près la longueur Lotale de la pièce: son insertion est entourée, du côté morphologiquement antérieur (ventral en situa- tion) par une manchette de petites dents serrées confinant à une épine mousse qui occupe l'angle distal interne de la pièce. Du côté posté- rieur, une petite soie simple s’insère entre les deux grandes soies en lame, et une soie semblable est portée par le somile au voisinage de l'articulation de l’appendice. Par sa taille, son allure générale, le mäle ressemble beaucoup à la femelle; il n’a également que six articles à l’'antennule; mais l'abdomen est complètement développé avec six segments. Le premier de ces seg- ments porte, au milieu de sa face ventrale, l’orifice sexuel de constitu- tion assez compliquée; le cinquième porte, de chaque côté, sur sa face ventrale, et non loin de son bord antérieur, un peigne de 8 à 10 dents aiguës, tout analogue à celui que porte, un peu plus en avant, au bord postérieur du quatrième segment abdominal, le mâle de Giardella cal- lianassæ Canu. Les uropodes, ainsi que les pattes thoraciques, sont constitués comme chez la femelle; toutefois on observe chez le mâle un développement plus accusé de l’épine qui, aux pattes de la cinquième paire, constitue l'angle distal interne de l’appendice. Le dimorphisme sexuel s'accuse surtout par la différenciation spé- ciale en organe préhensile que présente, chez le mäle, le maxillipède interne. Cet appendice volumineux, recouvrant toutes les autres pièces buccales, est triarticulé. L'article moyen s'étale en une large main sans ornements particuliers, sur laquelle se rabat en griffe puissante l’ar- ticle terminal, portant lui-même à sa base une soie plumeuse et deux soies simples inégales. Il est à noter que c’est ici l’article basilaire ‘qui porte une apophyse transformée en une sorte de cuilleron denti- culé adhésif, tandis qu'une différenciation analogue se trouve sur l'ar- ticle moyen, chez le màle de Giardella cullianassæ. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA LOCALISATION DE L ARSENIC DANS L'INTOXICATION PAR L'ANHYDRIDE ARSÉNIEUX, par MM. Cu. BLarez et G. DENIGES. À la suite d’un triple empoisonnement par l'arsenic qui a eu son épi- logue en octobre 1904, aux assises du Gers (affaire Galtié), nous avons eu l’occasion, en qualité d’experts dans ce procès criminel, d'examiner en détail les divers organes des trois victimes. Disons tout d'abord qu'il s'agissait d’une intoxicalion par l’anhydride arsénieux dont nous avons pu retrouver des parcelles, en nature, dans les organes digestifs des cadavres. 280 SÉANCE DU 7 FÉVRIER (23) Afin de pouvoir contrôler nos résultats nous avons convenu d effectuer chacun à part les diverses opérations du dosage de l'arsenic dans les pièces anatomiques ci-dessous indiquées et d'employer, chacun, une technique différente pour la destruction des matières organiques. L'un de nous a utilisé la méthode azoto-mangano- Runene qu'il a antérieurement publiée(1). L'autre s’est servi du procédé Gautier-Bertrand employé par ces savants dans leurs recherches sur l’arsenic normal. Pour les deux autres temps de la détermination de l’arsenic, c'est-à- dire la mise en liberté de ce métalloïde et sa pesée, nous avons employé la méthode de Marsh (2) en tenant compte des perfectionnements indi- qués par les chimistes que nous veuons de nommer. Nos résultats ont été des plus concordants ct, avec ceux des organes examinés possédant une suffisante homogénéité de structure pour se prèter à une répartition bien régulière du toxique, nous avons obtenu des quantités d’arsenic d’une remarquable similitude. C’est ainsi que nous avons trouvé par kilogramme de substance, les doses d'arsenic suivantes dans le foie, les muscles et le cœur : BLAREZ DENIGÈS MOYENNE milligrammes. milligrammes. milligrammes. Loiender(re: D eee 220 945 21 = | dénGsss GE 256 260 258 — de Mr D 310 330 330 Muscles de G... D... . . 4 M 4 = le Gr AG TT En 8 8 8 — de Mme D. 8 9 8,5 CUITE MDI TERRE 4 " Le Le MC EEE 13 15 14 A de NME E D MNESTRER 40 45 42,5 Dans le tableau ci-dessus les quantités indiquées qui résument la totalité de nos déterminations dont elles représentent les moyennes, sont exprimées en prenant le milligramme pour unité el rapportées au kilogramme de pièces anatomiques non desséchées : (1) G. Denigès. — Bulletin de la Société chimique de Paris, 1901, 3° série, t. XXV, p. 945 et Bulletin de la Société de Pharmacie de Bordeaux, octobre 1905, p. 289. (2) Pour nos essais préliminaires et quelques expériences de contrôle, nous avons aussi employé le réactif Engel-Bernard-Bougault, ainsi que l’un de nous l’a recommandé (Denigès, Précis de chimie analytique, 2° édition, p. 651). 124) RËUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 281 ORGANES EXAMINÉS CADAVRE DE G. D. . CADAVRE DE G. G. CADAVRE DE M" D. (Homme). (Homme). (Femme âgée). Estomac et intestins, 950 900 890 RHONE OS Ar 24 258 390 TASER 310 160 365 Muscles 8 k 8,5 Cœur 4 14,5 42,5 Cerveau 2 k 2 Sternum . 3 2 2 Fémur . : 12 10 8 Organes pileux . 40 8,5 22 Ongles . 61 40 14 Peau. 2 3 2,5 IL nous paraît permis de conclure, de ces chiffres, qu'à la suite de l'empoisonnement par l’acide arsénieux : 1° L'organisme humain, en dehors du toxique trouvé dans l'appareil gastro-intestinal, peut renfermer, dans l'intimité de ses lissus, des doses d’arsenic bien plus élevées (60 à 70 eg. au moins, ici) que les doses minima (7 à 30 cg. suivant les divers auteurs) communément admises comme devant nécessairement amener la mort; 2 Le foie et le rein peuvent contenir des proportions relativement très fortes d’arsenic, proportions qui, d’ailleurs, suivant les cas, peuvent être pour un même poids d'organes plus grandes tantôt pour le premier de ces viscères tantôt pour le second; 3° L’arsenicselocalise souvent sur le cœur (42 mg. 5 chez M D...), ce _qui peut expliquer les troubles cardiaques parfois très graves de l'into- xication arsenicale; 4° Les muscles et le cerveau renferment une dose assez constante d’arsenic (7 mg. en moyenne (1), par kg., pour les premiers, trois fois moins environ pour le dernier); 5° Contrairement aux expériences de Scolosuboff, sur les animaux, les centres nerveux paraissent être les organes qui retiennent le moins facilement l’arsenic. Enfin démonstration nous semble aussi faite que la méthode de des- truction azoto-mangano-sulfurique donne les mêmes résultats que celle de Gautier-Bertrand pour la détermination toxicologique de l’arsenic. Quant aux doses assez élevées d'arsenic trouvées dans les organes épidermiques et dans les os, elles s'expliquent en ce que les victimes avaient ingéré à plusieurs reprises, de l’acide arsénieux et que l'intoxi- (1) C'est aussi la moyenne des déterminations que MM. Pouchet (6 mg.) et Denigès (8 mg.) ont effectuées lors de l'affaire Fayolle, en dosant l’arsenic dans les muscles de la victime (documents inédits). 282 SÉANCE DU 1 FÉVRIER (25) cation suraiguë finale avait été précédée de manœuvres criminelles antérieures, manifestement démontrées, ayant produit des accidents sérieux mais insuffisants pour entrainer le mort à bref délai. ASPERMATOGENÈSE EXPÉRIMENTALE APRÈS UNE SEULE EXPOSITION AUX RAYONS X, par MM. J. BERGoNIÉ et TRIBONDEAU. Dans nos précédentes expériences sur le testicule, nous n'avons soumis nos rats qu à des séances de rœntgénisation de cinq ou de dix minutes de durée, et assez espacées entre elles, de crainte de produire des lésions cutanées. Or, nous avons ainsi pu constater d’une part que les téguments du rat sont très résistants aux rayons X, d'autre part que le testicule est au contraire très rapidement altéré par leur emploi. C'est ainsi qu’un testicule très actif primitivement, recueilli quarante-cinq jours après 5 séances d'exposition aux rayons X, de dix minutes de durée chacune, faites à huit jours d'intervalle, — (l’anticathode étant à 15 centimètres de la peau, et les rayons appartenant au n° 6) — était devenu complèe- tement aspermatogène, alors qu'on n'avait eu a noter ni radiodermite, ni dépilation. Nous pouvions donc espérer obtenir le même résultat en une seule séance. Pour en abréger la durée trop considérable (50 minutes), en lui conservant la même efficacité, nous avons placé l’anticathode à 10 cen- timètres des téguments au lieu de 15. De cette façon le temps d'exposi- tion à pu être réduit de moitié, soit vingt-cinq minutes. Le résultat obtenu a été tel que nous l’avions supposé : la peau n'a été nullement altérée bien que quatre H fussent atteints en neuf mi- nutes:; le testicule est devenu complètement aspermatogène et a pré- senté les lésions que nous avons déjà signalées dans nos communica- tions antérieures. Voici le résumé de cette expérience : Nous avons choisi un rat blanc adulte, dont les testicules aient à la palpa- tion une consistance et un volume sensiblement identiques. Un testicule a été refoulé dans le ventre, tandis que l’autre, maintenu au dehors par un lien très modérément serré au-dessus de lui, et bien entouré par une lame de plomb très malléable, était exposé dans les conditions ci-dessus mentionnées. Les deux testicules ont été extirpés et étudiés un mois après. RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Testicule non exposé. — 1° Aspect macroscopique. Glande testiculaire proprement dite consistance normale, molle sans fluctuation; bien remplie; nulle part translucide. Épididyme bourré de sperme. — 20 Poids. Testicule proprement dit. 1Vor29 Epididyme . 0 gr. 45 — 3° Dimensions. Longueur . 2 centimètres. Largeur . l cent. 5 Epaisseur . 0 cent. 95 — 4° Aspect microscopique des tubes séminipares. Tubes de volume normal. Contours arrondis; coque conjonc- tive mince, régulièrement circulaire. Espaces intertubulaires — les 2/5, en moyenne, de la surface des coupes. A la surface du testicule, pas d’in- - tervalle entre les tubes et l’albuginée. Vaste cavité centrale limitée par une bordure épithéliale épaisse. — 5° Spermatogenèése. Tubes spermatogènes : 96 p. 100 (dont 95 spermiogènes). Tubes aspermatogènes : 4 p. 100. — 6° Nombre des tubes séminipares. Supposons que dans une coupe Testicule exposé. — 1° Aspect macroscopique. Glande testiculaire proprement dite altérée : fluctuante; mal remplie, comme flétrie; translucide à la péri- phérie. Épididyme moitié plus petit, af- faissé. — 2° Poids. Testicule proprement dit . 0 gr. 69 Epididyme . 0 gr. 29 — 3° Dimensions. Longueur. lAcent. 15 Largeur . 0 cent. 90 Epaisseur 0 cent. 80 — 4° Aspect microscopique des tubes séminipares. Tubes en moyenne un tiers plus petits. Contours légèrement sinueux; coque conjonctive épaissie parce que très plissée. Espaces intertubulaires élargis — 3/5, en moyenne, de la surface des coupes. Espace vide de tubes, occupé par des précipités albumineux, à la sur- face du testicule, ayant jusquà À millim. 1/4 de largeur. Rarement apparence de tubes vrais avec vaste cavité centrale; le plus souvent bourgeons épithéliaux pleins, d'aspect fasciculé ; quelquefois bour- geons creusés de petites cavités mul- tiples. — 5° Spermatogenèse. Tubes spermatogènes : 0 p. 100. Tubes aspermatogènes : 100 p. 100. Persistance des seules cellules de Sertoli, en activité amitotique. _ Go Nombre des tubes séminipares. Dans la coupe identique on ne 284 SÉANCE DU 7 FÉVRIER transversale passant par le milieu de la glande on compte 100 tubes. — 70 Glande interstitielle. Peu développée, comme dans les testicules très actifs en général. Supposons-la égale à l'unité. — 8° Épididyme. Spermatozoides en très grande abon- trouve que 91 tubes. Donc 9 p. 100 des tubes ont été détruits, et cela presque exclusivement à la surface . de la glande, très exceptionnellement dans son centre, — 7° Glande interstitielle. Très nettement hypertrophiée, comme dans les testicules aspermato- gènes en général. Quatre fois et demie plus volumi- neuse. — 8° Épididyme. Spermatozoïdes, mais en quantité dance dans les canaux. moindre, dans des canaux affaissés. Des expériences, entreprises depuis près de trois mois, nous permet- tront de déterminer prochainement : 1° le minimum de rayons X néces- saire pour obtenir l’'aspermatogenèse en une seule séance ; 2° la destinée ultérieure des testicules rendus aspermatogènes par rœntgénisation. ACTION DES RAYONS X SUR L'OVAIRE DE LA LAPINE, par MM. J. BERGONIÉ, L. TRIBONDEAU et D. RÉCAMIER. Nos expériences sur le testicule nous ont amenés, par analogie, à rechercher l’action des rayons X sur l'ovaire. Technique. —- Nous avons choisi comme sujets des lapines jeunes, à cause de l’activité et de la simplicité structurale de leurs ovaires. Elles ont été exposées aux rayons X dans les conditions suivantes : fixation de l’animal sur le dos; protection par une lame de plomb percée d'un volet carré de 10 centimètres de côté, dont le bord interne longe la ligne médiane de l'abdomen, le bord inférieur étant situé à deux travers de doigt au-dessus du niveau de la vulve (un seul ovaire était ainsi exposé, et à coup sûr); distance de l’anticathode à la paroi abdominale 15 centimètres; rayons n° 6; séances de 10 minutes de durée, à raison de trois par semaine. | Quatre lapines ont été ainsi rœntgénisées, pendant 60, 80, 120 et 140 minutes. Les ovaires ont été recueillis un mois après la dernière séance, fixés dans le liquide de Tellyesniezky, débités en coupes sériées colorées par l’hématoxyline-safranine de Rabl, par l'hématoxyline ferrique de Heidenhain, et par l'hématoxyline cuprique de Weigert- Regaud. (28) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 285 Résullats macroscopiques. — Tous nos animaux ont perdu leurs poils dans la région exposée. Tous les ovaires exposés élaient d’un volume inférieur à celui des ovaires non exposés. Pour exprimer numériquement cette différence, déjà très manifeste à la simple inspection, mieux vaut recourir aux pesées qu'aux mensurations, la diminution de l'ovaire exposé, par rapport à l'ovaire non exposé pris pour terme de comparaison, ne por- tant pas uniformément sur une dimension déterminée ni sur toutes à la fois. L'ovaire exposé 60 min. a un poids inférieur de 42 p.100 à celui de l’autre ovaire. — S0 min. — — de 30 p.100 — — — 120 min. — — de 30 p.100 — = — 140 min. — — de 85 p.100 — — D'après ces chiffres, la perte de poids ne semble pas proportionnelle à la quantité de rayons X employée. Mais il faut tenir compte de ce fait que les anses intestinales et la vessie distendue forment au-devant des ovaires, profondément situés, un écran plus ou moins perméable aux radiations suivant leur superposition, et surtout suivant l'abondance et la nature de leur contenu. Il n’est donc pas défendu de supposer que les lésions obtenues sont en raison directe de la somme de rayons parvenue aux ovaires. L'aspect des ovaires exposés des trois premières lapines n’est pas sen- siblement différent de celui des ovaires sains. Leur couleur est jaunätre. Des vésicules de Graaf limpides et volumineuses font saillie à leur sur- face ; moins nombreuses au total, elles ne sont guère plus disséminées grâce à la grosseur moindre des glandes. L'ovaire exposé pendant cent quarante minutes est au contraire très manifestement altéré. Alors que celui du côté opposé est jaune et par- semé de vésicules de Graaf, il a une teinte rougeätre et est complètement dépourvu de ces vésicules. Résultats microscopiques. — La structure de l'ovaire rœntgénisé des trois premiers animaux n'offre rien de bien anormal. On constate assez aisément que les follicules primordiaux y sont un peu moins nombreux, mais on est surpris par l'extrême rareté des lésions histologiques, tant dans les vésicules de Graaf que dans les follicules primordiaux ou en voie d’accroissement. Une longue recherche sur des coupes en série permet seule d'éviter d'abord de prendre pour des ovules à noyau détruit des ovules atteints tangentiellement par le rasoir, puis de découvrir quelques très rares ovules à noyau altéré (Karyorrhexis ou plus rarement picnose), ou à protoplasma envahi par des cellules folliculaires. Les blocs anhystes, hyalins, colorés par l’éosine dans le procédé de l’'hématoxyline ferrique-éosine, et qui existent déjà dans l'ovaire normal, paraissent plus nombreux dans les ovaires exposés. Le tissu interstitiel n’est pas altéré. 1O CO Où SÉANCE DU 7 FÉVRIER (29) Il y a, au contraire, une énorme différence entre les deux ovaires de la quatrième lapine. L'un est normal. L’autre (exposé) ne renferme plus aucune vésicule de Graaf et ne possède, en moyenne, que un à trois follicules primordiaux par coupe médio-longitudinale. Les cavités à blocs hyalins sont ici très nettement plus nombreuses. Le tissu inter- stitiel est moins abondant que normalement, mais sa structure n’a pas changé. De ces faits, nous concluons que les rayons X déterminent l’atrophie de l'ovaire, et cela à des doses peu élevées. H nous semble que les blocs hyalins marquent la place des anciennes vésicules de Graaf dégénérées. Quant aux follicules primordiaux ils sont, sans doute, détruits et résorbés avec une grande rapidité, puis- qu'on en trouve si peu de modifiés et qu'il n'en reste aucun vestige. Pour avoir plus de chances d’assister au processus de leur disparition, nous avons sacrifié un animal exposé pendant quatre-vingts minutes aussitôt après la dernière séance, procédé que nous avions emplové avec succès pour l'étude de la dégénération du testicule. Contrairement à notre attente, les lésions microscopiques n'étaient pas plus faciles à saisir dans ce cas que dans les précédents. Celte expérience nous a, du moins, montré que les deux ovaires avaient même poids ; les effets des rayons X sur l'ovaire, aussi bien que sur le testicule, sont donc lents à se produire (1). SUR UN CAS D HÉMIANESTHÉSIE HYSTÉRIQUE OU L'ENTRÉE EN JEU DU SENS STÉRÉOGNOSTIQUE RÉVEILLAIT LA SENSIBILITÉ THERMIQUE AU NIVEAU DE LA MAIN, par M. R. CRUCHET. La disparition totale ou partielle, complète ou incomplète, des diverses sensibilités superficielles ou profondes, dans l’anesthésie hystérique, est bien connue aujourd'hui depuis les travaux de différents auteurs, et particulièrement du professeur Pitres. La variante qui suit, et que nous avons observée chez une jeune hystérique de quatorze ans et demi, hémianesthésique de tout le côté droit, nous parait assez peu connue. En voici le résumé : 1° Sur tout le côté droit, l’anesthésie est complète pour le contact, le chatouillement, le pincement, la piqûre, même au niveau des pulpes digitales, la température. En particulier, si on se contente de placer un (1) Halberstaedter a publié, le 16 janvier 1905, dans la Berlin. klin. Woch., une série d'expériences très intéressantes sur le même sujet. Contemporaines des nôtres, dont le début remonte déjà à plusieurs mois, elles ont eu des résultats tout à fait concordants. (30) RÉUNION BIOLÔGIQUE DE BORDEAUX 287 corps brûlant sur le bout des doigis, mais sans mettre en jeu le sens Stéréognostique du sujet, aucune sensation de chaleur n’est perçue ; 2° La sensibilité électrique cutanée n’est pas complètement abolie ; mais sa diminution est telle qu'un courant faradique de 40 milliam- pères provoque une sensation de piqûre, si légère, que le sujet y prête à peine attention. 3° Par contre, le sens musculaire est conservé sous ses divers modes : notion des mouvements actifs, notion des mouvements passifs, notion d'orientation et de position, notion de résistance et de poids; 4° Le sens stéréognostique existe également : le sujet, quoique avec une certaine hésitation, et parfois après une recherche attentive, recon- nait les divers objets qu’on lui met dans la main : dé, porte-plume, crayon, papier, carton, verre à liqueur, flacon, bouchon, ouate, pièce de monnaie, etc. _ 5° Mais ce qui nous paraît surtout curieux à signaler, c’est que la sensibilité thermique reparaît au niveau de la main, quoique très atténuée, quand on fait entrer en jeu ce sens stéréognostique. Un tube à essai, rempli d’eau froide, est mis dans la main du sujet, dont les yeux sont préalablement fermés. Le sujet a la sensation de tenir entre ses doigts un morceau de bois arrondi à son extrémité infé- rieure, dont il dessine parfaitement les dimensions de mémoire, les yeux étant ouverts, après que le tube a été caché de son regard. — Un autre tube, de même calibre, rempli d’eau chaude à 40° environ, est placé alors dans la main du sujet qui éprouve les mêmes sensations tactiles, mais dit que l’objet est « un peu chaud ». L’élévation de la tem- pérature, même au-dessus de 50°, ne paraît pas exagérer cette sensation - de chaleur, qui n’est guère perçue au-dessous de 40°. Le sujet, suivant qu'on met dans sa main le tube à une température au-dessous de 40°, ou le tube à une température au-dessus de 40°, se contente de répondre: « froid » ou « chaud »; et ses réponses tombent toujours juste, aussi souvent qu'on recommence l’expérience et qu’on intervertit l’ordre des tubes. Déjerine a bien mentionné dans sa Sémiologie du système nerveux (p. 888) que « le sens stéréognostique comporte la reconnaissance non seulement de la forme de l’objet, mais encore des propriétés physiques de cet objet, telles que sa consistance et sa température ». Toutefois, comme ces relations du sens stéréognostique avec la sen- sibilité thermique sont, somme toute, assez peu connues, il nous a paru intéressant de rapporter cet exemple. B1oLoG1E. Coupres RENDuSs. — 1905. T. LVIII. 20 288 SÉANCE DU 7 FÉVRIER (32) LES TACHES DE SANG DANS L'ANÉMIE PERNICIEUSE PROGRESSIVE, par M. J. SABRAzES. Lorsqu'on laisse tomber une goutte de sang sur du papier buvard blanc, la tache qui en résulte est homogène, à l’état normal, et plus ou moins rouge suivant la richesse de ce sang en hémoglobine. T. W. Tall- qvist (1) a récemment montré que le sang leucémique séchait plus len- tement que le sang normal sur du papier buvard et donnait des taches bigarrées, gris-rougeâtres. Il a également signalé une particularité inté- ressante relative à l'aspect des gouttes de sang dans les anémies graves : ces gouttes sur du buvard s’entourent d’un liséré clair, d'une sorte d’anneau d’aspect aqueux, lorsque le nombre des globules rouges dans le sang examiné est inférieur à 2. 500, 000 par millimètre cube environ : cela permettrait généralement de penser à l’anémie pernicieuse. Dans les chloroses même les plus pâles il n’en serait pas ainsi. Nous avons pu vérifier nous-même l'importance de cette recherche dans le diagnostic des anémies. Il nous à été donné de faire en outre, dans un cas d’anémie pernicieuse un certain nombre de constatations que Tallqvist n'indique pas. Il s'agissait d’un homme de quarante-huit ans, L. F..., syphilitique ancien, alcoolique, dont la maladie avait débuté quelques mois aupara- vant par des troubles bucco-gastro-intestinaux — fétidité extrême de l’haleine et des matières fécales, gencives fongueuses, inappétence, diar- rhée — et qui avait le teint cireux, les muqueuses exsangues, de la fièvre, du délire, des traces d’albumine, de l’urobiline et de l’indican dans les urines. À l’examen du sang on notait une baisse de l’hémo- globine à 20 p. 100, une hypoglobulie à 734. 600 par millimètre cube, de la leucopénie (1240), une lymphocylose relative, de l’anisocytose, de la polychromatophilie, des hématies à granulations basophiles, des macrocytes, des poïkilocytes, des mégaloblastes, une réduction des pla- quettes sanguines; le temps de coagulation était normal mais le caillot se rétractait très incomplètement. Il ne s'agissait ni d'anémie néopla- sique ni d’anémie post-hémorragique. Il n'existait pas de parasites intestinaux. L’autopsie a justifié le diagnostic clinique d’anémie pernicieuse. Voici une énumération des principales lésions : dentition déplorable; atrophie de la muqueuse gastrique, dégénérescence graisseuse du foie, pointillé ecchymotique de la muqueuse du gros intestin, dégénérescence du myocarde, hémorragies méningées et sous-méningées. trausforma- tion partielle mégaloblastique de la moelle osseuse des os longs. Ces renseignements suffisent pour permettre de conclure à l’anémie (1) T. W. Tallqvist. Ueber die Anwendung des Filtrirpapiers im Dienst der pracktischen Hämatologie. Bert. klin. Wochenschrift, 29 août 1904. (32) RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX 289 LP RU 1 A PAC ER MAMA EU pernicieuse métaplastique. Or voici quels étaient les caractères des gouttes de sang sur le papier buvard. Le liséré clair, d'aspect aqueux, qui entoure la partie rouge de la tache, très net à l'état frais, est non moins net sur la tache desséchée depuis plusieurs mois; il persiste indé- finiment. La partie rouge de la tache est plus rouge à la périphérie qu'au centre. Ce liséré, d'aspect aqueux, blanc terne au début de la maladie, s’est foncé peu à peu, devenant jaune clair, au fur et à mesure que l'on ap- prochait de l'issue fatale. Ainsi la couleur de ce liséré peut donner la mesure de la teinte du plasma sanguin qui est parfois relativement très colorée dans l’anémie pernicieuse. Sur du papier de tournesol rouge et sur du bleu le liséré clair de la tache de sang, dans ce cas d’anémie pernicieuse, est d’un bleu plus foncé que le reste de la tache; il est plus alcalin. Ce liséré d'aspect aqueux est dû sans doute à la diminution consi- dérable du nombre des globules rouges et des globules blancs du sang, à l'inégalité de volume des hématies, avec présence de nombreux macrocytes, à leur inégale répartition dans un plasma relativement surabondant. PRÉSENCE DES PIGMENTS NORMAUX DU SÉRUM SANGUIN DANS LE LIQUIDE CÉPHALO - RACHIDIEN APRÈS SUPPRESSION PHYSIOLOGIQUE DES PLEXUS CHOROÏDES, par MM. RENÉ Ducror et JEAN GAUTRELET. Dans deux notes précédentes nous avons démontré qu'au cours de l’ictère expérimental les pigments biliaires ne passaient dans le liquide céphalo-rachidien que s’il y avait lésion des plexus choroïdes; et cette paralysie des plexus, nous l’obtenions par injection de violet de méthyle dans la carotide externe. Nous avons alors conclu au rôle sécrétoire des plexus, à la suite de Pettit et Girard, de Cavazzani, de Milian, etc. Nous nous sommes attachés aujourd’hui à démontrer le passage des pigments normaux du sérum dans le liquide céphalo-rachidien, lors de paralysie des plexus. Prenant un chien normal, nous faisons, à travers .la membrane atlanto-axoïdienne mise à nu, une ponction de liquide céphalo-rachidien. Celui-ci est, naturellement, limpide comme de l’eau de roche. Selon le procédé indiqué déjà, nous paralysons les plexus choroïdes à l’aide d'une injection de violet de méthyle à saturation. Vingt minutes après, nous faisons une nouvelle ponction. Le liquide que nous recueillons est jaune ocre ; pas de pigment biliaire décelable, cela va de soi; le liquide céphalc-rachidien ne contient que le ou les Ve 290 SÉANCE DU 7 FÉVRIER (33) pigments du sérum sanguin normal : lutéine ou sérochrome ou urobiline. NE Cette coloration par des pigments du sérum était d’ailleurs à prévoir ; la barrière physiologique que constituent les plexus étant supprimée, les pigments, qu'ils soient normaux ou anormaux, contenus dans le sérum doivent passer dans le liquide céphalo-rachidien. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Bordeaux.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. 1 SÉANCE DU ABELOUS (J.-E.), Souzié (A.) et Touyan (G.) : Dosage colorimétrique par l'iode de l’adrénaline . . . . .. ANGLADE (D.) : La réaction névro- glique dans l’encéphalomalacie . . . Beavreizs et LanGLois (J.-P.) : ÀÂc- tion des peintures murales sur les MACRO) E SR NE EC AE AE Br£LARD (G.) et BruvanT (Cn.) : Sur le rôle des algues dans l’épura- ONCE SRE AUX ES EE RE Bosc (F.-J.) et Bosc (EpouaRo) : Conservation indéfinie du virus cla- veleux avec s°s qualités initiales; PrOÉdÉ de larSanceue re BourGuIexon (et Mme) : Formes microbiennes du muguet . . .. .. Covxe et CAVALIÉ : Sur la struc- ture de la pulpe dentaire. Présence d'un muscle lisse dans la pulpe des premières et deuxièmes grosses mo- ÉTÉ Se nee Me ne eee ta te Dévé (F.) : Greffe hydatique et ROVON SNS re en De ere en .. Dugors (RAPHAEL) : A propos d’'hé- lotropismetanimale #4 06/7000 HaAALAND : Une épidémie des souris causée par un pasteurella. . : . .. Lauy (Henri) et Mayer (ANDRE) : Sur les conditions physiques de la polyurie consécutive à l'injection iutraveineuse de sucres et sur le pouvoir sécréteur du rein. . . . .. Hépon (E.) et FLrrG (C.) : L'eau de mer constitue-t-elle un milieu nutritif capable d'entretenir le fonc- tionnement des organes séparés du LapPicQoue (Lours) : Sur l'excitation des nerfs par les ondes électriques (DÉS DTÈVES Ter MR NET ee Lavera (A.) : Note pour servir BioLocle. COMPTES RENDUS. — 1905. T. L\VIIT, |8 FÉVRIER 1905 SOMMAIRE 299 308 à l'histoire des Trypanosomiases du Soudan anglo-égyptien . .,.... Moussu (G.) : Les qualités du lait des vaches tuberculeuses . . . . .. SICARD (J.-A.) et Dopter : Cytolo- gie du liquide parotidien au cours CE SRONCION SENS NP RER 2 Wipaz et ROSTAINE : Insuffisance d'antisensibilisatrice dans le sang. DECO EN OUT des hémoglobinuriques Réunion biologique de Nancy. BuLLrext : Méthode pratique et simplifiée de microphotographie. . CurisTEexs (S.) : Trois cas d’insuf- fisance parathyroïdienne chez la ChÉVrER A ME Rte AE Guizcoz (Tx.) : À propos de la communication de M. Bellieni . GuizLoz (Tu.) : Détermination de la grandeur réelle des objets dans HAUSHALTER (P.) et Cozurn (R.) : Lésions histologiques du cerveau et de la moelle épinière dans un cas de rigidité spasmodique généralisée. PRENANT (A.) : Les cellules ciliées etles cellules muqueuses dans l’épi- thélium œsophagien du Triton. .. PRENANT (A.) : Formes intermé- diaires entre les cellules ciliées et les cellules muqueuses dans l’épi- thélium œsophagien du Triton... PRENANT (A.) : À propos des dis- ques N de la substance musculaire striée et d’une communication ré- centerdeMPARENAUt er EU SENCERT (L.) : Un cas d'arrêt de la torsion de l’anse iutestinale pri- mitive 291 299 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. A. Giard, président. NOTE POUR SERVIR À L'HISTOIRE DES TRYPANOSOMIASES DU SOUDAN ANGLO-ÉGYPTIEN, par M. À. LAVERAN. M. le D' Andrew Balfour, de Kharloum, qui a appelé récemment l'attention sur l'existence de trypanosomiases chez des Bovidés et des Équidés provenant des régions méridionales du Soudan anglo-égyp- tien (1), a bien voulu m'envoyer quelques préparations du sang des animaux atteints par ces épizooties. Je me propose de résumer dans cette note l'étude que j'ai faite de ces intéressantes préparations. 1° Préparation du sang d'une vache provenant du Shilluk, sur le Mil blanc, à 50 milles au nord de Kodok (ancien Fachoda). — Balfour incline à penser que le trypanosome trouvé par lui chez les bestiaux du Shilluk est le même que celui qui a été signalé par Bruce, Nabarro et Greig chez des Bovidés de l'Ouganda (2); il a inoculé sans succès le sang des vaches infectées à des chiens, à des lapins et à un singe (Cercopi- thèque) (3), de même que Bruce, Nabarro et Greig avaient échoué dans leurs essais d’inoculation du trypanosome des Bovidés de l'Ouganda à des chiens et à un singe (4). ; Dans les préparations du sang de cette vache, convenablement colorées, j'ai trouvé des trypanosomes, en petit nombre, présentant les caractères suivants : Les trypanosomes mesurent 10 à 14 de long, sur 1 1/2 à 2 p de large. Leur structure est celle des Flagellés du genre Trypanosoma ; cependant, con- trairement à la règle, le protoplasme se prolonge à la partie antérieure, de telle sorte qu'il n’y a pas de flagelle libre ou que la partie libre du flagelle est extrèmement courte. La membrane ondulante est très étroite et, par suite, peu apparente. L’extrémité postérieure est conique, non effilée, de forme un peu variable d’ailleurs. | Le noyau, ovalaire, est situé vers la partie moyenne du corps du parasite. (1) A. Balfour, Trypanosomiasis in the Anglo-Egyptian Soudan, British med. Journ., 26 novembre 1904. — Voyez aussi : A. S. Head, Journ. of comp. Pathol. a. Therap., 30 septembre 1904. (2) Bruce, Nabarro et Greig, Further Report on Sleeping Sickness in Uganda, novembre 1903, p. #7. (3) Lettre du D’ Balfour du 26 janvier 1905. (4) Rapport cité et lettre du D' D. Bruce, du 10 février 1905. SÉANCE DU 18 FÉVRIER 293 Le centrosome arrondi, assez gros, se trouve près de l'extrémité posté- rieure. Le protoplasme est homogène, sans granulations. Quelques éléments, un peu plus grands que les autres, montrent deux cen- trosomes et un flagelle divisé, dans une étendue plus ou moins grande, à partir de l'insertion centrosomique ; il s’agit évidemment de formes de multi- plication. Ce trypanosome court, ne dépassant pas 1% & de long, diffère évidemment au point de vue morphologique, de Trypan. Brucei et de Trypan. £vansi; il diffère plus encore de 7rypan. Theileri dont les grandes formes atteignent 60 à 70 u de long. Si en outre ce trypa- nosome est spécial aux Bovidés, comme les expériences de Balfour faites sur des chiens, des lapins et un singe tendent à le démontrer, il faudra conclure qu'il s’agit d'une espèce nouvelle qui pourra être désignée, en raison de ses petites dimensions, sous le nom de 7rypanosoma nanum. Trypan. nanum bien distinct, au point de vue morphologique, de Trypan. Theileri se rapprocherait de ce dernier, par sa spécialisation aux Bovidés. 2° Préparation du sang d’une mule provenant de Ttang sur la frontière d'Abyssinie et du Soudan. — Après avoir coloré cette préparation, je constate l’existence de trypanosomes assez nombreux qui se rapportent à deux types. A.-— Petites formes mesurant 12 à 14 , de long, sur 1 p 1/2 à.2 p 1/2 de large. Ces trypanosomes rappellent beaucoup l'aspect des petites formes de Trypan. dimorphon. Le protoplasme se prolonge jusqu’à l’extré- mité du flagelle qui, par conséquent, ne présente pas de partie libre. La membrane ondulante est plus développée que chez Trypan. nanum, ce qui donne un aspect encore plus trapu au parasite. Le noyau est situé, tantôt à la partie moyenne, tantôt vers l’union du tiers postérieur avec le tiers moyen. Le protoplasme contient des granulations chromatiques parfois assez nom- breuses. On trouve des formes en voie de division avec deux centrosomes et un noyau, deux centrosomes et deux noyaux, etc. B. — Grandes formes mesurant 21 à 30 1 de long, sur 2 u de large. Ces éléments dont le flagelle présente une partie libre assez longue ont une grande ressemblance avec Trypan. Evansi. L’extrémité postérieure est le plus souvent effilée, le protoplasme est homogène, peu granuleux. On trouve des formes en voie de division, par bipartition). Il est à noter que les formes de passage entre les petits et les grands trypa- nosomes font défaut. Chez les Équidés infectés de Trypan. dimorphon (maladie des chevaux de Gambie) il existe, comme iei, de petites formes et de grandes formes, d'où le nom adopté par Dutton et Todd pour désigner le trypanosome. La maladie des Équidés du Soudan anglo-égyptien est-elle la même que celle des chevaux de Gambie ? Cela est possible, je dois dire cependant 1O [Se £- SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que si les petits trypanosomes de la mule du Soudan ressemblent aux petites formes de 7rypan. dimorphon, les grands trypanosomes s'éloignent un peu des grandes formes de ce parasite. Chez les grandes formes, comme chez les petites formes de 7rypan. dimorphon, la partie libre du flagelle fait en général défaut (1), mais on peut admettre des variations à cet égard. Dutton et Todd ont décrit des flagelles libres chez les grands Zrypan. dimorphon (2). Une autre hypothèse peut être émise, c'est que la mule qui a fourni le sang présentait une double infection par des trypanosomes d'espèce différente. Cazalbou a trouvé, chez des chevaux qui s'étaient infectés au Soudan français, dans la région du Bani, deux sortes d'hématozoaires dont l’une plus courte et plus large que l’autre. Le plus grand des parasites (20 à 25 u de long) devrait être rapporté, d'après cet observateur, à Trypan. Brucei; quant au petit trypanosome (15 à 20 w de long, sur 4 à 5 u de large avec un court flagelle), il serait l'agent d'une trypa- nosomiase spéciale, le Baleri, qui s'observerait surtout sur les rives de la Haute-Volta, dans le cercle de Koury (3). Il sera nécessaire de- poursuivre l'étude de la trypanosomiase des Équidés signalée par Head et Balfour, avant de se prononcer sur la nalure de cette épizootie et sur ses rapports avec les trypanosomiases déjà connues. En terminant, je rappelle que des mouches tsétsé ont été trouvées par Griffith dans le Bahr-el-Ghazal, ce qui est bien en rapport avec la fréquence des trypanosomiases dans le sud du Soudan anglo-égyptien. SUR LES CONDITIONS PHYSIQUES DE LA POLUYRIE CONSÉCUTIVE À L'INJECTION INTRAVEINEUSE DE SUCRES ET SUR LE POUVOIR SÉCRÉTEUR DU REIN, par MM. Herr Lamy et ANDRÉ Mayer. La sécrétion urinaire a pour résultat la constitution d'un liquide plus concentré que le sang, l'urine. Le rein accomplit donc un certain travail. Le lieu où se produit ce travail et le mode d'énergie dont il est l'effet sont encore des sujets de controverse. Certains auteurs ont pensé qu'il (4) Laveran et Mesuil, Trypanosomes et Trypanosomiases, Paris, 190%, p. 210. (2) Dutton et Todd, Report of the Trypanosomiasis expedition to Senegam- bia (1902). Johnston a. Thompson Yates Labor. Report, t. V, 1903. (3) L. Cazalbou, Les Trypanosomiases au Soudan francais, Rec. de méd. vétér., 15 octobre 1904. SÉANCE DU 18 FÉVRIER 295 s'agit surlout d'énergie mécanique (théorie de la filtration); d’autres d'énergie osmotique (théorie des membranes hémiperméables). Pour eux, le travail s’'accomplit au niveau des cellules rénales sans qu'elles y prennent une part active. D’autres auteurs croient à une intervention active des cellules, soit qu’elles utilisent d’une manière encore inconnue un mode d'énergie connue; soit même qu’elles agissent grâce à une énergie d’un mode inconnu (théorie vitaliste). Il nous a semblé qu'avant d'entrer dans ce débat, il était nécessaire d'étudier simultanément comment varie la concentration des divers élé- ments dans le sang et dans l'urine, pour obtenir des renseignements précis sur la nature du travail rénal. L'étude de la polyurie sucrée peul apporter quelques éléments nouveaux à cette première discussion. I. — On établit à travers un rein mort, extrait de l'animal, une circu- lation artificielle. On fait passer, à température et sous pression cons- tantes, un liquide composé d’eau et de 3 cristalloïdes en solution : chlorure de sodium, urée, glucose. On recueille les liquides qui s'écoulent par l’uretère et par la veine. À l’analyse, on trouve que ces liquides ont une composition identique à celle du liquide injecté. Par exemple, on fait circuler, pendant quatre heures, sous pression de 1250, à travers un rein de chien, prélevé sur l'animal encore en vie, un liquide maintenu à 37 degrés environ. Il s'écoule par la veine 310 centimètres cubes, par l’uretère 42 centimètres cubes. Le liquide injecté contenait : NaCI, 12 p. 1000; urée, 4,80 p. 1000; Sucre 9,75 p. 1000. Le liquide veineux (les portions passées pendant la première demi-heure rejetée) avait la même composition. L'analyse du liquide sorti de l’uretère donnait : NaCI, 12 p. 1000; urée, 4,78 p. 1000. Glu- cose, 9,79. Ces résultats sont d’ailleurs lout à fait semblables à ceux qu'ont obtenus MM. Victor Henri et Stodel au cours d'expériences ana- logues encore inédites. Ainsi, l'expérience montre que : 1° sur Le rein mort la concentration du liquide sécrété est la même que celle du liquide injecté ; 2° le rapport des concentrations des trois éléments injectés est invariable dans le liquide sécrété. IE. — À un animal vivant, non anesthésié, on fait une injection intra- veineuse d'une solution concentrée de glucose. La polyurie s'établit. On prélève alors, à des intervalles déterminés, une certaine quantité de sang, on recueille l'urine qui s'écoule entre les moments des prises. On cherche la teneur de ces deux liquides en sels, sucre et urée, aux divers moments. Voici, Les résultats d’une de ces expériences (1) (1) Un mémoire étendu sur le même sujet paraîtra dans le Journal de physiologie et de pathologie générale. 296 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Analyses du sucre dans l'urine, par la méthode de Patein et Dufau; dans le sang, par celle de Bierry et Portier; urée, par celle de Moreigne. Sels, après calcination aux cendres noires par la conductivité électrique ou la cryoscopie. 10 décembre 1904. Chien griffon à poils ras. Poids. 18 kilogr. 200. URINE OBSERVATIONS sucre | quan- A urée | sucre ne a tité | total litre [P- 1000 » » 10,00 0 |Injection de 100 gr. 2,30 | 30,90| glucose dans 100 1,55 | 35,10] cent. cubes eau. —0,41| 38,00 1,80 | 60,06 » » On constate qu'après l'injection, d’une part : 1° la concentration du sang des sels varie extrêmement peu; 2° la concentration du sucre diminue d’une façon continue; — d'autre part : 1° la concentration moléculaire de l'urine est constamment supérieure à celle du sang ; 2° La concentration des sels et de l'urée diminue d’une facon continue mais non parallèlement; 3° la concentration du sucre augmente d’une facon continue. De l’ensemble de ces expériences, il résulte qu'au cours de la polyurie produite par l'injection intraveineuse de sucre : 1° Les cellules rénales vivantes accomplissent un fravail actif puisque la concentration totale de l’urine est supérieure à celle du sang; 2° Les cellules rénales vivantes accomplissent un ({ravail électif, puisque ce travail de concentration porte seulement sur un des cris- talloïdes, le sucre, et non sur les autres, sels et urée. Au sens étymolo- gique (secer-nere) la fonction rénale est une sécrétion ; 3° Ce travail électif est variable puisque,en ce qui concerne le sucre, la différence entre les concentrations dans le sang et dans l'urine s’aceroit du début à la fin de l'expérience; et en ce qui concerne les sels, la concentration dans l'urine, d’abord supérieure à celle du sang, lui devient égale, puis inférieure. Par conséquent ce travail dépend des condilions de l'expérience. C'est l'étude des conditions qui déterminent ces variations qui peut nous faire pénétrer le mécanisme intime de la sécrétion urinaire, (Travail du laboratoire d'hygiène de la Faculté de médecine.) SÉANCE DU 18 FÉVRIER 297 ACTION DES PEINTURES MURALES SUR LES MICROBES. Nole de MM. BEaurirs et J.-P. LanGLors. L'effet des différentes couleurs employées en peinture a donné lieu à de nombreux travaux en Allemagne et en ftalie. Nous avons pensé qu'il était intéressant de reprendre cette question avec les couleurs utilisées en France, et surtout d'étudier les conditions qui influent sur la vitalité des microbes. Nous avons ulilisé deux microbes : le B. pyocyanique et le ferment lactique, qui, à cause de leurs réactions particulières, permettent de suivre plus facilement la marche du phénomène. Des surfaces, soit de verre, soit de bois, étaient peintes avec les substances étudiées : Ripolin (vert et rouge), — Roultand (jaune et blanc), — céruse, — blane de zine, — bleu outremer, — marron, — gris, — rouge, — noir. Après dessiccation complète (6 semaines), les plaques étaient ense- mencées, en versant un même nombre de gouttes de culture sur les plaques colorées et sur les plaques témoins. Chaque groupe, placé sous un cristallisoir, était exposé aux mêmes condilions atmosphériques, lumineuses, etc., les expositions ayant lieu en hiver dans une pièce éclairée à l’est, la lumière était faible. La température de la pièce était maintenue jour et nuit aux environs de 20 degrés. Après un temps d'exposition variant de 1 à 18 jours, la plaque est lavée avec un’tampon de ouate slérilisée, etle lampon mis dans un tube de bouillon, lorsqu'il s’agit de pyocyanique, dans un ballon de petit-lait stérilisé, si l'expérience porte sur le ferment lactique. ; Avec le ferment lactique, on pratiquait chaque jour le dosage de l'acide lactique formé dans les ballons, avec une liqueur titrée alcaline (liqueur de soude) Pour le bacille pyocyanique, on notait soigneusement la réaction colo- rante de cet agent, les essais d'inoculation ne nous ayant donné que des résultats médiocres, très variables. Les résultats obtenus, qui seront indiqués en détail dans un travail ullérieur (thèse de doctorat), peuvent être résumés brièvement. Toutes les substances colorantes employées ont une action très nette, comparée avec la plaque témoin, mais il faut faire entrer en ligne de compile les véhicules communs à toutes les peintures, la plaque témoin étant au contraire nue. Si nous comparons simplement les couleurs entre elles, on voit : I. Æ£xpériences portant sur le ferment lactique. — Les couleurs blanches, à base de céruse ou de blanc de zinc, donnent des effets à peu près identiques. Si à ces couleurs blanches on ajoute du bleu outremer, l'effet anti- septique du zinc est, de ce fait, plus atténué que celui du plomb. 298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En prenant les couleurs communément employées par les peintres noire, jaune et rouge, on constate que leur activité est variable, le rouge étant le plus actif et le noir le moins actif. Vers le 9° jour, les effets sont identiques : le ferment laclique qui avait été déposé à la surface des plaques a totalement disparu. Les couleurs laquées à marque commerciale, Ripolin, Routtand; paraissent exercer une action plus intense que les couleurs ordinaires. Le blanc Routtand a une action identique à celle du rouge Ripolin (au bout de trois jours, toute trace de fermerit lactique a disparu de la sur- face peinte avec ces couleurs). Le jaune Routtand et le vert Ripolin ont une action antiseptique moindre que les deux précédentes couleurs, bien que cependant cette action soit encore des plus nettes et diminue dans de notables propor- tions la vitalité du ferment lactique. Il. Æxpériences portant sur le bacille pyocyanique (cultures fournies par M. Gessard et par M. Charrin). Nous avons obtenu les résultats suivants : La coloration verte du bouillon de culture paraît (dans les tubes ensemencés avec du B. pyocyanique ayant subi à la surface des plaques une exposition de quatre à cinq jours) plus accentuée avec la couleur marron (comparée au témoin), et beaucoup moins accentuée, au con- traire, avec le bleu, le gris étant presque indifférent. Mais si l’on fait à nouveau des ensemencements (après exposition de quinze à dix-huit jours), on constate que les bacilles des plaques marron el bleue sont très alténués. L'apparition de la teinte brune dans les cultures suit la même marche. On peut constater ainsi très nettement en comparant les séries de cul- ture, les varialions apportées à la vitalité du B. pyocyanique par l’ex- position sur des couleurs différentes. En résumé, la couleur bleu outremer paraît exercer, dans les premiers Jours, vis-à-vis du B. pyocyanique, une action atténuante très marquée, alors que la couleur marron serait plutôt favorisante dans les premiers Jours, le ferment étant ensuite épuisé rapidement dans les jours qui suivent. Le rouge et le vert Ripolin ont une action moins antiseptique (vis-à-vis du ferment lactique) que le jaune et surtout le blanc Routtand, ce der- nier détruisant lotalement le ferment lactique exposé depuis quinze jours à sa surface. On voit que les deux microorganismes étudiés réagissent différemment suivant les couleurs. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine.) SÉANCE DU À8 FÉVRIER 299 À PROPOS D'HÉLIOTROPISME ANIMAL, par M. RAPHAEL DuBors. Dans ma note du 17 décembre, j'ai écrit incidemment que 7e croyais avoir parlé avant M. J. Loeb d’héliotropisme animal. Je faisais allusion à un passage de mon ouvrage sur la Pholade dactyle (voy. p. 75) dans lequel je dis : « Si le siphon est éclairé d’un côté seulement, la contrac- tion superficielle qui se produira dans le point où frappe la lumière le fera incurver lentement vers le foyer lumineux et l’on provoquera ainsi un véritable « héliotropisme animal ». J'ai montré cette expérience dès 1887, mais je n'ai parlé d'héliotropisme animal qu'en 1892. M. Loeb m'écrit qu'il a publié une première note sur l’héliotropisme animal en 1888 Je ne connaissais pas cette note, qui assure à M. Loeb la priorité de l'expression « héliotropisme animal », que je lui restitue avec empressement. D'ailleurs, la lecture récente de certains écrits se rapportant à cette question m'incite à penser qu'il serait plus prudent peut-être de s'en tenir au mot « phototropisme », qui est à la fois plus général et moins com- promettant au point de vue du mécanisme intime. J'aurai d’ailleurs l'occasion de revenir plus tard sur la question des phototropismes. CONSERVATION INDÉFINIE DU VIRUS CLAVELEUX AVEC SES QUALITÉS INITIALES; PROCÉDÉ DE LA SANGSUE, par MM. F.-J. Bosc el Énouarn Bosc (de Montpellier). I! est très difficile de conserver longtemps la lymphe claveleuse avec sa virulence initiale. Le procédé de conservation du virus vaccinal dans la glycérine n’est pas applicable au virus claveleux ; le mélange de gly- cérine pure ou diluée dans l’eau avec de la lymphe ou de la pulpe clave- leuse atténue rapidement ces dernières. Le procédé ordinaire consiste à recueillir de la lymphe claveleuse pure dans des tubes capillaires qui sont scellés à la lampe après avoir été exactement remplis et sans interposition de bulle d’air. Ces tubes sont enfermés à l'abri de la lumière, dans une glacière et à la tempéra- tur de 0 à 10 degrés centigrades. Pour obtenir une lymphe pure, privée de microbes, il faut décoller la peau qui porte les pustules et recueillir la lymphe par une incision asep- tique de leurs faces profondes, au septième ou huitième jour, jamais plus tard. La lymphe ainsi conservée peut garder sa virulence pendant plusieurs mois, surtout en hiver; en été, et malgré toutes les précau- 300 SOCIÉTE DE BIOLOGIE tions, le virus s’atténue bien plus rapidement, parfois en une quinzaine de jours; la disparition de la virulence se reconnaît facilement à la dis- parilion de la viscosité de la lymphe, laquelle devient liquide comme de l'eau en laissant déposer un petit caillot fibrineux. Depuis 1901 nous avons mis en pralique le « procédé de la Sangsue » qui nous à permis de conserver indéfiniment le virus claveleux avec toutes ses qualités initiales. A un agneau caussenard, très sensible, on inocule le virus claveleux que l’on désire conserver, par exemple la lymphe de pustules d'une clavelée spontanée {rès virulente, sur des scarifications superficielles de 5 millimètres de long, faites sur la peau du flanc exactement rasée, lavée à l’eau bouillie et asséchée à la ouate hydrophile stérilisée. Ces scarifications sont disposées en quinconce à une distance de 3 centimètres. Au huitième jour, c'est-à-dire au début de la période de ramollissement, lorsque les pustules énormes, sail- lantes, rouge sombre, forment un placard pour ainsi dire continu, on rase à nouveau leur surface avec un rasoir très effilé en enlevant la couche épider- mique superficielle. Après lavage à l’eau stérile et asséchement à l’ouate stérile, on fait piquer une sangsue exactement sur chacune de ces pustules et on laisse ces sangsues se gorger jusqu'à ce qu'elles tombent d’elles-mêmes. Recueillies aussitôt, les sangsues sont placées par groupe de sept à huit dans des bocaux de 2 litres à moitié remplis d’eau. On les conserve dans un endroit frais et faiblement éclairé, en renouvelant l’eau tous les deux à trois jours. Si l’on détache une sangsue de la pustule sur laquelle elle est fixée, on constate qu'il s'écoule du point de piqûre un liquide sanglant extraordinaire- ment visqueux ; c'est de la lymphe claveleuse mélangée à une quantité de sang qui dépend de l'épaisseur de la pustule et de l'abondance de la lymphe. Quand on veut inoculer un animal, on retire une sangsue du bocal, on l’assèche dans de l’ouate stérile et, après avoir fixé la ventouse postérieure entre le pouce et l'index droits, on refoule le sang du milieu du corps de la sangsue vers la bouche; en maintenant la pression on fait regorger par l'extrémité buccale une certaine quantité de sang qui est recueillie dans une capsule stérilisée. Ce sang est inoculé par scarificalions de 7 à 8 milli- mètres à la peau rasée d’un agneau très sensible, ou par inoculation sous- cutanée. Le virus claveleux emmagasiné par la sangsue conserve indéfiniment ses qualités initiales; nous avons conservé pendant deux ans des sangsues dont le contenu s'est montré, au bout de ce temps, aussi viru- lent que la Ilymphe des pustules sur lesquelles ces sangsues s'étaient gorgées. La virulence ne s’atténue pas et le virus ne disparait que par la digestion complète du mélange de sang et de lymphe absorbé par la sangsue. En inoculant de temps à autre le contenu de la sangsue à un agneau et en faisant gorger des sangsues neuves sur les pustules obtenues, la conservation du virus avec ses qualités initiales est bien réalisée. Chez les sangsues longtemps conservées, le segment postérieur ren- SÉANCE DU 18 FÉVRIER 301 ferme du sang digéré dépourvu de virulence; le sang virulent qui est enfermé dans le reste de la sangsue se conserve avec une belle couleur carmin sombre et une viscosité prononcée. L'ensemencement de ce sang montre qu'il est complètement dépourvu de microbes. Les recherches que nous avons faites (dans ce sang et dans les coupes des divers organes de la sangsue) de formes figurées du virus clave- leux sont demeurées infructueuses. Il s’agit là d’une simple conserva- tion du virus avec toutes les qualités; il n'y a ni cullure, semble-t-il, ni évolution du parasite. Ce procédé doit être applicable au virus aphteux, au virus syphili- tique et vaccinal. DOSAGE COLORIMÉTRIQUE PAR L'IODE DE L'ADRÉNALINE, par MM. J.-E. ABeLous, À. SouLié et G. TouJan. En 1902, M. Battelli a proposé un procédé de dosage de l’adrénaline par le perchlorure de fer. Ce procédé qui est basé sur la dilution limite des solutions à laquelle cesse de se manifester la coloration verte caractérislique, a l'inconvénient d’être un peu long et assez délicat. M. Battelli reconnaît lui-même qu'il est assez difficile d'apprécier l'existence de la teinte verte aux dilutions limites. Notre procédé est basé sur l'appréciation de la teinte rose qui se manifeste dans les solutions d'adrénaline quand on ajoute à ces solu- “tions une petite quantité d'une solution d'iode très étendue, La teinte rose obtenue est en effet beaucoup plus stable que la coloration verte produite par le perchlorure de fer et permet ainsi des examens colori- métriques répétés. Voici la technique que nous suivons. On prend une solution d’adrénaline telle que 10 centimètres cubes représentent À milligramme d'adrénaline. À 10 centimètres cubes de cette n 10° On abandonne le mélange à la température du laboratoire pendant un quart d'heure. Au bout de ce temps, on ajoute quelques gouttes d'empois d’amidon et on élimine l'excès d'iode par une solution d'hyposultite de ñn 10 A la teinte bleue succède une teinte rose. On étend la solution à 50 centi- mètres cubes et on a ainsi une solution rose étalon représentant 1 milli- gramme d’'adrénaline. L'intensité de la teinte rose est en raison de la teneur en adrénaline, comme on peut s’en assurer avec un colorimètre. De plus, cette intensité ne varie pas pour une même quantité d'adrénaline,- solution on ajoute 5 centimètres cubes d’une solution d'iode soude —- Il est très facile de saisir le moment où il n’y a plus d'iode. 302 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE quel que soit le laps de temps pendant lequel on abandonne le mélange d'iode et d'adrénaline. Nous n'avons trouvé aucune différence, à ce point de vue, entre un quart d'heure et une heure. On peut ainsi facilement doser colorimétriquement la quantité d' sine naline contenue dans des solutions à titres divers par rapport à une solution étalon. Comme les solutions étalons d’adrénaline pâlissent à la longue, il est bon d’avoir un étalon artificiel (dans l'espèce de la teinture de tournesol diluée, rougie par un acide) qui présente une stabilité beaucoup plus grande. I. Dosage de l'adrénaline dans les jlandes surrénales. — Nous prenons 10 grammes de capsules surrénales de mouton, on les broie avec du sable, en ajoutant peu à peu de l'eau salée (7 p. 1000) préalablement bouillie et maintenue à 40-50 degrés. On ajoute ainsi 100 centimètres cubes d’eau salée. On ajoute quelques gouttes d’'HCI à 1/10, jusqu'à acidification très légère et on fait bouillir pendant quelques secondes. On filtre, et on épuise le résidu par de l’eau distillée bouillante de façon à obtenir 450 centimètres eubes de filtrat. Ce filtrat est clair, incolore et ne renferme plus que des traces d'albumine. On prend 10 centimètres de ce filtrat refroidi, et on le traite par l’iode comme les solutions pures d'adrénaline. Pour doser cette adrénaline, on n’a qu'à comparer au colorimètre la teinte rose obtenue avec une solution étalon. Dans ces conditions, on arrive à doser rapidement et exactement la substance active des glandes surrénales. C'est ainsi que par gramme de glandes surrénales de mouton, nous trouvons une teneur moyenne de 1 milligr. 47 d'adrénaline. Par son procédé qui est tout différent. du nôtre, M. Battelli a trouvé 1 milligr. 45, chiffre identique en somme. Cette identité dans les résultats constitue une garantie de l'exactitude de notre méthode. ë (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Toulouse.) SUR LE ROLE DES ALGUES DANS L'ÉPURATION DES EAUX, par MM. G. Bizcarp et CH. BRUYANT. À la suite des recherches que nous avons faites sur ce sujet, il existe actuellement très répandue dans une salle de notre laboratoire une petite algue verte ronde. Il suffit de laisser découvert quelques jours un cristallisoir rempli d'eau, pour voir apparaître au fond un léger enduit vert formé par le développement de notre algue. SÉANCE DU Â18 FEVRIER 303 O8s, I. — Des lymnées étant placées dans une éprouvette ensemencée d'algues, nous avons vu, au bout d'un temps variable avec la température (huit jours environ à 12 degrés), le liquide tout entier se colorer en vert de plus en plus foncé. Les lymnées se conservent des mois en parfaite santé dans ce milieu. Oës. IT. — Des sangsues placées dans les mêmes conditions modifient le milieu de la même manière et se conservent pour ainsi dire indéfiniment, sans qu'il soit nécessaire de renouveler l’eau. Nous possédons actuellement une sangsue vivante qui a été mise en expérience au mois de juin 1903. Elle est dans une grande éprouvette de deux litres, fermée par un morceau de toile. La culture d'algues est d’un vert intense. Nous avons seulement quel- quefois ajouté de l'eau pure. Or les pharmaciens n'ignorent pas que, sous peine de voir mourir leurs sangsues, ils doivent assez souvent renouveler l’eau du récipient où elles vivent. Quel a été le rôle des algues dans la conservation de notre sangsue? Dans son Z'raité de microbiologie Duclaux (1) s'exprime ainsi: «... mais il ne faudrait pas en conclure que ce sont les algues et les diatomées qui purifient l’eau ». Nous avons cherché à résoudre le problème en étudiant la survie, dans l’eau stagnante, d'animaux éminemment délicats et fragiles, les alevins des truites. O8s. II. — Dans des récipients dont la surface d'ouverture et de capacité vont croissant, selon une progression arithmétique, nous placons dans l’ordre des groupes d’alevins vésiculés. La mort a lieu quinze heures à vingt-neuf heures; elle débute par les groupes où les alevins sont plus nombreux. Nous n'hésitors pas à conclure que la mort de nos poissons est due à une intoxi- cation par leurs déchets. Les expériences avaient été faites dans les mêmes conditions de température (12 degrés) et la quantité d’eau respective par alevin était de 5 centimètres cubes. Ogs. IV. — Placons d’autres alevins dans les mêmes conditions, mais en ayant soin de mélanger à l’eau de la culture d’algues. Nous les verrons résister d’une manière sensiblement égale dans les divers groupes et, si quel- ques morts surviennent, elles se produiront au hasard, dans l’un quelconque des récipients. Mais le fait le plus remarquable, c’est la survie étonnante des alevins dans ce milieu ; nous avons vu des alevins vésiculés survivre du 12 février au 22 mars. Ils avaient cependant subi des températures de 16 degrés et 17 degrés avec une moyenne de 12 degrés. Nous devons ajouter que la culture d'algues était devenue extrêmement florissante, mais qu'elle tomba rapidement après la mort des poissons. Il n’est pas douteux que nos petites truites ont dû leur longue survie dans l’eau non renouvelée à la présence des algues, celles-ci s'étant remarquablement développées aux dépens des déchets des alevins. I ÿ (1) Duclaux. Traité de microbiologie, t. T1, p. 585. 304 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a donc là une véritable symbiose dans le sens le plus large du mot. Nous ne voulons pas conclure que ce sont les algues seules qui ont purifié l’eau. Les nombreux microbes et bactéries, que nous avons pu voir pulluler dans les déchets, ont certainement désagrégé ceux-ci et préparé la nourriture des algues, mais à eux seuls ils n’ont pu suffire à rendre l’eau assez pure pour que nos truites puissent y vivre (ainsi qu'en témoigne l'observation 3). Duclaux (loc. cit.) dit quelques lignes plus loin : « Qu'ils (les aérobies) puissent les (les anaérobies) aider pour déblayer définitivement le terrain, cela est possible et même probable. » Nous ajouterons : cela est certain pour les algues. (École de médecine de Clermont-Ferrand.) GREFFE HYDATIQUE ET RAYONS X, par M. F. DÉvÉ. Dans un court travail, publié dans le Siglo medico du 7 août 1904, le D' Diaz de la Quintana rapportait le cas d’une femme chez laquelle il avait constaté la disparation de kystes hydatiques du foie, volumineux et multiples, à la suite de quarante-sept séances de radiothérapie. Cette unique observation a fait rapidement le tour de la presse médicale, et déjà certains traités de radiologie, s'appuyant sur elle, mentionnent l'échinococcose parmi les affections susceptibles d’être traitées et guéries par les applications de rayons X. La question méritait d’être soumise au contrôle expérimental. Il était permis de penser, a priori, que, si les rayons avaient pu déter- miner, à travers la paroi abdominale d'une malade, l’involution rapide _ de kystes profonds et volumineux, ils agiraient avec une activité et une aisance sans doute beaucoup plus grandes sur les éléments échinococ- ciques relativement fragiles qui constituent le sable hydatique, — surtout si ces germes étaient inoculés superficiellement sous la peau mince du lapin. L'hypothèse était d'autant moins irrationnelle qu'il s'agissait, en somme, dans ces conditions, non pas vraiment d’une aclion thérapeutique curative, s'adressant à des formations parasitaires adultes, en pleine vitalité, mais bien plutôt d’une action préventive à l'égard des germes à l'état embryonnaire, ayant à subir, tout d'abord, une métamorphose délicate au milieu des tissus, avant d'y poursuivre leur évolution sous forme de vésicules hydatiques. D'ailleurs, le fait de Diaz de la Quintana — si la guérison avait élé complète et liée à l’action des rayons Rœntgen — impliquait nécessairement la destruc- ictmitinh tonte x à ini + nd Re rs | 1 SÉANCE DU À18 FÉVRIER 305 tion, par ces rayons, des éléments spécifiques microscopiques en ques- tion, contenus dans les poches hydatiques traitées. Le problème expérimental, tel que nous le posions, offrait un certain intérêt au point de vue de la thérapeutique chirurgicale, En effet, il était intéressant de savoir si, dans les cas où linjection parasiticide préa- lable aurait élé impraticable au cours de l'opération, la radiothérapie serait capable de prévenir et de combattre de facon eflicace la récidive hydatique au niveau de la cicatrice opératoire. C’est dans cet esprit que nous avons instilué les expériences sui- vantes (1) : Lapin A. — Le 18 novembre 1904, à 4 heures du soir, inoculalions sous- cutanées de sable échinococcique de mouton, faites dans les quatre régions suivantes, préalablement rasées : hanches droite et gauche, épaules droite et gauche. Le 19 novembre, à 5 heures du soir, première séance de radiothé- rapie (5 ampères, 8 centimètres d'étincelle, 10 centimètres de distance de l'ampoule à la peau, dix minutes de durée). Seules, les inoculations de la cuisse droite et de l'épaule droite sont soumises à la radiation. Séances sem- blables les 21, 24, 26, 29 novembre, et les 3, 6, 12, 15, 20, 22, 24 décembre; au total, douze séances, réparties du second au trente-sixième jours après l'inoculation. — Ablation des greffes le 9 février (quatre-vingt-trois jours). Lapin B. — Le 2 décembre 190%, à 5 heures du soir, quatre inoculations sous-cutanées (hanches et épaules droites et gauches) de sable hydatique pro- venant d'un kyste du rein opéré le matin. L’inoculation de la hanche droite est seule soumise directement aux rayons; l’inoculation symétrique subit une action à distance; les deux autres (épaules) sont entièrement soustraites à l'action des rayons X. Le 3 décembre, à 5 heures du soir, première séance, dans les mêmes conditions que pour l'expérience précédente. Séances sem- blables les 6, 12, 15, 20, 22 et 24 décembre; en tout, sept séances, réparties du second au vingt-troisième jour de l’inoculation. — Ablation des greffes le 9 février (soixante-dix jours). Résurrars. — A\ Hanche droite (insolée) : masse polykystique en pleine vitalité (glycogène). — Hanche gauche (témoin) : masse polykystique en acti- vité. — Épaule gauche (témoin) : même résultat. — Epaule droite (insolée) : même résultat posilif. B) Hanche droite (directement insolée) : masse polykystique en pleine acti- vité (réaction de Brault). — Hanche gauche (influencée à distance) : même résultat posilif. — Epaule droite (témoin) : suppuration accidentelle, avec élimination de la masse; résultat négatif. — Epaule gauche (témoin) : résultat positif. L'action des rayons X sur l’évolution des greffes hydatiques s’est donc montrée absolument nulle dans les conditions que nous avons indiquées. (4) Nous tenons à remercier ici M. Cerné pour l'extrême obligeance avec laquelle il a mis à notre disposition l'installation radiographique de la clinique chirurgicale. Nous remercions également de leur complaisance les internes du service, MM. Huré et Cauchois. 306 SOCIÉTÉ DE- BIOLOGIE Nous nous proposons de reprendre ces expériences, en nous plaçant dans des conditions plus précises et plus rigoureuses. (Laboratoire d'histologie de l École de médecine de Rouen.) L'EAU DE MER CONSTITUE-T-ELLE UN MILIEU NUTHITIF CAPABLE D ENTRETENIR LE FONCTIONNEMENT DES ORGANES SÉPARÉS DU CORPS ? par MM. E. Hépon et C. FLerc. M. Quinton a montré que l’eau de mer est un excellent milieu nutritif pour le globule blanc du sang des mammifères. D'autre part, on sait que des milieux artificiels (liquide de Ringer, de Locke), de composition minérale très simple, sont aptes à entretenir pendant un certain temps le fonctionnement normal de divers organes séparés du corps, notam- ment que le liquide de Locke (en circulation coronaire) entretient les battements du cœur isolé pendant plusieurs heures. Nous avons montré précédemment (1) que des segments d'intestin continuent à manifester leurs mouvements péristaltiques dans ce liquide et mieux encore dans un liquide d’une composition un peu plus complexe ; depuis, ces derniers faits ont élé utilisés comme méthode d'analyse par Magnus et Kuliabko. On devait donc se demander si l’eau de mer élait capable de rem- placer le liquide de Locke pour le cœur et le liquide que nous avons proposé pour l'intestin. Or, des fragments d’intestin grèle de lapin donnés dans l’eau de mer (rendue isotonique par addition d'eau distillée) continuent bien à pré- senter leurs mouvements péristaltiques, mais pendant un temps beau- coup moins long que dans la solution nutritive que nous avons pro- posée. L'eau de mer, à ce point de vue, a à peu près la même valeur que le liquide de Locke; ce qui lui manque pour égaler notre solution parait être surtout l’alcalinité. Pour le cœur, il en va tout autrement. Le cœur de lapin, préparé pour la circulation coronaire et complètement arrêté, ne peut être mis en activité par l'eau de mer; il demeure complètement: inerte et en diastole, quelque prolongée que soit la cireulation. Dans nos expé- riences, l'eau de mer diluée avait été au préalable oxygénée, comme on le fait pour le liquide de Locke, et, dans quelques cas, additionnée de glycose (1 p. 1.000), substance qui n'est cependant pas indispensable pour la mise en activité du cœur, mais seulement pour la longue durée de son fonctionnement. L'eau de mer pure ou glycosée est done impuis- sante à ranimer les battements du cœur isolé. Lorsque le cœur a été (1) C.R. de la Soc. de Biol., 25 juillet 1903, p. 1105, et 24 octobre 1903, p. 1199. SÉANCE DU 18 FÉVRIER 307 mis en marche, selon la technique habiluelle, par le liquide de Locke, si l’on vient à substituer à ce dernier de l’eau de mer, on voit bientôt les battements se ralentir et diminuer d'amplitude jusqu’à l'arrêt com- plet qui survient après une période d'arythmie plus ou moins longue. Si alors on fait passer de nouveau dans le cœur le liquide de Locke, les batlements reprennent aussilôt rythmiques et reviennent graduelle- ment à leurs fréquence et amplitude antérieures. On peut faire passer plusieurs fois alternativement l’eau de mer et le liquide de Locke dans le cœur et constater chaque fois les mêmes phénomènes. Seulement, l'arrêt du cœur, qui est obtenu en très peu de temps lorsqu'on fait passer l’eau de mer pour la première fois, demande ensuite un temps d'autant plus long pour se produire que l’expérience est répétée plus souvent, et même il peut se faire qu’on n'obtienne plus, de cette facon, l'arrêt complet, mais seulement une grande diminution de fréquence et d'amplitude des contractions. D'après nos expériences, l’eau de mer paraît exercer sur le cœur une action inhibitriee. On pourrait supposer que cette propriété de l’eau de mer tient à la proportion insuffisante de certains éléments à action excitatrice de la systole, comme les sels de calcium. Mais nous nous sommes assurés qu'il n’en est rien; il ne s’agit pas non plus d'un défaut d’alcalinité. Bien plus vraisemblablement, celte propriété de l'eau de mer revient à certains de ses éléments exerçant une action d’arrêt sur le cœur, mais nous ignorons lesquels; nous savons seulement que le chlorure de magnésium et le bromure de sodium, ajoutés au liquide de Locke à la concentration où ces sels se trouvent dans l’eau de mer, ne provoquent pas, à beaucoup près, un ralentissement aussi marqué que l'eau de mer elle-même. Par contre, celle-ci, ajoutée au liquide de Locke, manifeste encore son aclion à une dilution assez grande. L'eau de mer est donc un liquide impropre au maintien des contrac- tions du cœur et est manifestement inférieure sous ce rapport à un liquide nutritif artificiel, de composition bien plus simple. Cependant, on ne peut pas dire qu'elle soit, à proprement parler, toxique. Le cœur = - : PTE . LA ARGAS ET SPIRILLES, par MM. Borrez et MARCHOUX. MM. Marchoux et Salimbeni ont étudié à Rio de Janeiro une maladie des poules causée par un Spirille et ils ont démontré le rôle essentiel de l’Argas miniatus dans la transmission de la maladie (1). Des Acariens apportés par M. Marchoux, de Rio de Janeiro à Paris, ont servi à infecter des poules pendant les mois d’aoùt-septembre 1903 et il a été possible d'étudier depuis, au laboratoire, les conditions de la con- tagion dans le cycle poule-argas-poule. Les Argas ont des mœurs très particulières. Ils fuient le jour et la lumière; dans les bacs en verre où il est possible de les garder prison- niers, On est toujours sûr de les rencontrer dans les endroits les plus obscurs ; ils se conglomèrent en rangs serrés dans les interslices des planches ou à la face inférieure des tréteaux en bois placés dans le fond des bacs. Malgré un jeûne prolongé, ils peuvent être conservés pendant _ longtemps, un an et plus, dans une atmosphère sèche. (4) Annales de l'Institut Pasteur, t. XVIL, 1903, CR NN 7 SÉANCE DU 25 FÉVRIER 303 Ils ne se mettent en mouvement que le soir, et ne piquent que pendant la nuit; au jour, ils abandonnent leur proie, replets el gorgés de sang, ils retournent se cacher; aucun Argas adulte ne reste à demeure sur l'hôte; seules, les larves sont sédentaires. Lorsqu'une poule a élé piquée et que l'infection est obtenue, les Spi- rilles apparaissent dans le sang après une période d’incubation variable, quatre, cinq, six jours. Leur nombre va croissant jusqu’au moment de la crise (disparition des Spirilles du sang, précédant de quelques heures la mort de la poule); il arrive un moment où dans le sang de la poule ces Spirilles sont en quantilé prodigieuse. Si on étudie ce que deviennent les Spirilles dans l'organisme des Argas ayant sucé du sang infeclé, on constate que les phénomènes sont très différents suivant que les observations portent sur des Argas gardés à basse température ou sur des Argas placés à l’étuve. A 15, 18 et 20 degrés, lorsque l'examen du contenu stomacal est fait peu après l’ingeslion, on voit, au milieu des globules sanguins non encore hémolysés, des paquets de Spirilles mobiles, mais bientôt les éléments sont immobilisés, les amas deviennent granuleux, et au bout de trois ou quatre jours l'étude la plus attentive ne montre aucun Spi- rille dans le contenu stomacal, n° ailleurs; pourtant ces Argas pourront après un long temps transmettre la maladie, lorsqu'ils seront “pie dans des conditions favorables. Nous avons cherché, en vain jusqu'ici, des modes de transformation, un cycle évolutif des Spirilles dans l’organisme de l’Acarien qui expli- querait la conservation du pouvoir virulent et la réapparition des Spi- rilles, lorsque reportés à une température élevée. : Gardés à froid (15, 18 degrés) les Argas ne paraissent pas infectés et ne sont pas infeclants; ils le deviennent à 30, 35 degrés. Des Argas conservés pendant trois mois à froid, et qui n'avaient jamais infecté les poules exposées à leur piqüre, ont transmis la maladie, dès qu'on les a réchauffés à 35 degrés. L'infection de l’Argas est obtenue tout de suite et le développement d'une Spirillose véritable est de toute évidence lorsqu'on suit d'heure en heure, après la piqüre, ce que deviennent les Spirilles ingérés par des Argas, conservés à chaud (35 degrés). On constate d'abord que l'im- mense majorité des Spirilles, dans l'estomac de l'Acarien, sont agglutinés en paquets, rapidement immobilisés et détruits, mais il est toujours possible, même après deux ou trois jours, de voir des Spirilles libres, tout à fait typiques et mobiles, dans la trame conjonctive des parois de l'estomac. Les quelques unités qui ont franchi les parois de l'estomac se multiplient et au quatrième ou cinquième jour, si on recueille une goutte du liquide de la cavité générale, par section d’une patte, on y constate La présence de vrais Spirilles ; leur nombre va croissant de jour en jour et les Argas peuvent rester pendant longtemps vivants, avec de BioLoare. Comptes RENDUS. — 1905. T. LVIII. . 26 364 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nombreux microbes, sans symptômes de maladie. Nous les avons vus, en particulier, dans les conduits excréteurs des cellules des glandes salivaires. Dans certains cas, les préparations de lymphe montrent un nombre considérable de Spirilles parfaitement mobiles, et on peut assister à la formation de gros agglutinats, au voisinage des leucocytes. Le pouvoir infectant des Argas est lié au développement d’une Spiril- lose typique, mais cette infection n’est obtenue qu'à partir d’une cer- taine température; ce fait est à rapprocher des observations de la mis- sion française à Rio de Janeiro, observations qui ont montré que les Stegomyia ne transmettent la fièvre jaune et ne sont infectants qu à des températures supérieures à 28 degrés. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DU MÉTAVANADATE DE SODIUM, par M. Couro JARDIM. I. — Le métavanadate de sodium a été employé en thérapeutique comme un excitant de la nutrition, c'est-à-dire dans les cas où les com- bustions et l'assimilation semblent ralenties. Le métavanadate agirait à la manière des oxydases en se transformant, par fixation d'oxygène, en pervanadate — sel peu stable — qui au contact des tissus les oxyderait et passerait, par réduction, à l’élat de vanadate ou pores sus- ceptibles de fixer à nouveau l'oxygène. « Le vanadate aurait donc pour mission d'absorber de l'oxygène pour le distribuer aux tissus. » IL. — Divers auteurs ont eu recours à ce sel avec succès, semble-t-il, chez des tuberculeux, des rhumatisants, des neurasthéniques, etc. (Lyonnet, Martz, Martin, Laran, Weber, etc.); on observerait une aug- mentation de l'appétit et du poids des malades (assimilation plus com- piète); la diurèse plus intense se traduirait par une augmentation de l’'urée et diminution de l'acide urique (désassimilation plus parfaite). III. — Mes expériences poursuivies pendant plusieurs mois sur des lapins m'ont conduit à des résultats tout différents. Les animaux étaient inoculés sous la peau à la dose de 1 à 5 milligrammes tous les jours ou de deux en deux jours. On déterminait au moyen d'un appareil spécia- lement aménagé à cet effet la quantité de CO” exhalé par les poumons; on établissait le rapport entre l'azote de l’urée (Yvon) et l'azote total (Kjeldahl) ; enfin on prenait note des changements de poids. J'ai observé que tous les animaux perdaient de leur poids. L'anhy- dride carbonique et les substances éliminées par l'urine diminuent SÉANCE DU 25 FÉVRIER 365 parallèlement. Le rapport azoturique de l'urine subit un abaissement considérable. Dès que cessent les injections du médicament la nutrition tend à revenir à l’état normal. Nous pensons pouvoir conclure de nos expériences : 1° que le méta- yanadate de sodium est un agent susceptible d'empêcher l'assimilation ; 2° qu il exerce une action fâcheuse sur la désassimilation des substances protéiques ; 3° que ce sel ne s’accumule pas dans l’organisme. De plus, étant donné les effets produits par ce corps sur l’ensemble du métabolisme organique, même quand il est administré, comme dans nos expériences, à des doses très inférieures à l'équivalent toxique, on doit, à notre avis, ne faire usage de ce sel qu'avec modération et cir- conspection. (Université de Coimbra. Laboratoire de microbiologie et chimie biologique.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DU PERSULFATE DE SODIUM, par M. NoGuEIRA LoBo. I. — L'existence d'un oxyde supérieur du soufre a été entrevue par Berthelot qui en 1890 observa le pouvoir oxydant d’une solution d’acide sulfurique soumise à une électrolyse prolongée; depuis on a préparé divers sels de l'acide persulfurique dont l’action oxydante a été aussitôt appliquée au traitement de certaines maladies, la tuberculose et la neu- rasthénie par exemple. La composition simple de ces nouveaux corps autorisait les quelques tentatives thérapeutiques alors effectuées. C’est ainsi que À. Robin recommande l'emploi du persulfate de sodium dans les maladies indiquées. Plus tard Wacker détermine le pouvoir antisep- tique du même corps et observe que les solutions à 1/200 s'opposent à la culture des microbes pathogènes et que les solutions à 5 p. 100 tuent tous les germes. La toxicité a été fixée par Nicolas à 0,25 par kilogramme et à 0,50 par Friedländer (dose qui provoque de la diarrhée suivie d’amaigrissement des animaux). IT. — Nous avons étudié les échanges nutritifs produits par le persul- fate de sodium chez le lapin en ayant recours à l’injection hypoder- mique de 0 gr. 04, 0,16 et 0 gr. 40 par jour. L’anhydride carbonique exhalé, pendant une heure, par l'animal était dosé au moyen de la baryte, dans un appareil aménagé à cet effet; la désintégration albumi- nuoïde était évaluée en dosant l’azoie total (Kjeldahl) et l’urée (Yvon). On déterminait enfin les variations de poids des animaux. Nous résu- 366 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mons ci-dessous les résultats de nos nombreuses expériences poursui- vies pendant plusieurs mois. III. — Nous avons toujours observé un abaissement progressif de la quantité d'anhydride carbonique exhalé. Quelques lapins qui n’ont pu résister aux injections ont présenté quelques jours avant la mort une bausse de CO. Quand on suspend l’administration du médicament la quantité de CO” redevient peu à peu normale. Azote de l’urée Azote total régulière que celle de C0”. En comparant toutefois les résultats obtenus avec ceux fournis par ce gaz, on remarque un certain rapport d’équiva- lence et de substitution entre la désintégration albuminoïde et la com- bustion des hydrates de carbone. L'étude du rapport azolurique montre l'imperfection progressivement croissante de la régression des substances protéiques, avec tendance à l'amélioration dès que cessent les injections de persulfate. La dose maxima (0 gr. 40) produit simultanément l'augmentation de l’excrétion azotée et la diminution du rapport azoturique, donnant lieu ainsi à la formation d’une plus grande quantité de leucomaïnes toxiques. On observe enfin chez les animaux soumis aux injections une perte de poids d'environ 20 p. 100, perte qui se poursuit encore pendant quel- ques jours après la suspension des injections. Conclusions. — Le persulfale de sodium nuit à l'assimilation : il s'oppose au processus normal de la désintégration des albuminoïdes qui demeure incomplet. On ne doit donc faire usage de ce médicament qu'avec prudence sans atteindre la dose de 0 gr. 04 par jour et par kilogramme, et cela dans le cas où l’on désirerait uliliser ses propriétés apéritives. Le rapport azoturique ne suit pas une marche aussi (Université de Coimbra. Laboratoire de microbiologie et chimie biologique.) INFLUENCE DE L'ÉMANATION DU RADIUM SUR LA TOXICITÉ DES VENINS. par M. C. Pxisazix. Dans une précédente communication (1), j'ai montré qu'une solution de venin de vipère exposée aux radiations du radium pendant cinquante à soixante heures perd complètement ses propriétés toxiques et vacci- nantes. Grâce à l'obligeance de M. Curie, j'ai pu compléter ces pre- mières indications et étendre mes expériences à d’autres venins. (1) Comptes rendus, Société de Biologie, 27 février 1904. di ts 5e SÉANCE DU 25 FÉVRIER 367 Le venin de cobra, dont la résistance à la chaleur est beaucoup plus élevée que celle du venin de vipère, est également détruit par les radia- tions du radium. Mais il n’en est pas de même des venins de la Sala- mandre terrestre et du crapaud commun : le radium n’exerce sur eux -aucune influence modificatrice; les solutions de ces venins irradiées pendant soixante-douze heures ont déterminé la mort de la grenouille dans le même temps et avec les mêmes symptômes que les solutions témoins. Il était à prévoir que l’'émanation du radium, source de la radiation, pourrait agir sur les venins d’une manière beaucoup plus rapide. Pour le vérifier, voici comment on opère : Une solution aqueuse de venin de vipère à 1 p. 1.000 est versée dans un tube à robinet de façon à n’en remplir que le tiers du volume. On fait le vide à la trompe et on introduit ensuite l’air chargé de l'émana- lion. On ferme le robinet, et on laisse le venin en contact avec l’'émana- tion pendant un temps variable. Si, au bout de vingt-quaire heures, on retire la solution, on constate qu'elle est devenue opalescente et qu'elle a perdu toute toxicité ; on peut en inoculer deux ou trois fois la dose mortelle sous la peau d’un cobaye sans déterminer tout d’abord le moindre symptôme local ou général. Toutefois le liquide n’est pas com- plètement inoffensif; il provoque un amaigrissement assez marqué et les animaux mettent plusieurs semaines à revenir à leur poids initial. La destruction des principes toxiques ne peut pas être attribuée à une pullulation microbienne, à laquelle fait d’abord songer le trouble du liquide. En effet, le bouillon reste stérile quand on l’ensemence avec du venin irradié, tandis qu’il donne une culture abondante avec le venin témoin. Du reste, cette action microbicide du radium a déjà été constatée par MM. Curie et Danysz sur différentes bactéries, notamment sur la bacté- ridie charbonneuse (1). En réalité, l’opalescence de la solution radiée est due à une agglutina- tion de fines particules qui restent en suspension dans le liquide. Cette solution émet en outre une faible odeur qu'il est difficile de définir. À quoi peut-on attribuer ces modifications qui altèrent si profondé- ment les propriétés des principes actifs ? Sont elles dues à une oxydation sous l'influence de l'ozone, ou bien, si l’on admet la nature matérielle de l’émanation, à une combinaison entre les molécules de radium et celles des albumines toxiques ? De nouvelles recherches sont nécessaires pour déterminer le mécanisme intime de ce phénomène. On sait que l'énergie de l'émanation, d’après la loi formulée par MM. Curie et Danne, décroit de la moitié de sa valeur en quatre jours; mais, comme j'ai pu l’observer, elle est encore suffisante au bout de (1) Comptes rendus, Académie des sciences, 16 février 1903. 368 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sept jours pour inactiver une nouvelle solution contenant trois milli- grammes de venin. La rapidité avec laquelle agit l'influence atténuante du radium varie suivant diverses conditions, en particulier suivant la nature du dissol- vant : tandis que le venin dissous dans l’eau distillée est en grande . partie détruit au bout de six heures, le venin en solution dans l’eau glycérinée à 50 p. 100 n’a subi pendant le même temps qu'une très légère atténuation. Tous les venins ne sont pas aussi sensibles à l’'émanation que celui des serpents; les venins de la Salamandre terrestre et du crapaud commun, inattaquables par la radiation, peuvent rester plusieurs jours dans une atmosphère radio-active sans subir le moindre affaiblissement dans leur virulence. Comme les principes actifs de ces deux venins ne sont pas de nature albuminoïde, on peut en induire que l’action chimique du radium s'exerce seulement sur les substances albuminoïdes. S'il en est ainsi, l'emploi de l’'émanation pourrait servir à élucider la nature de certains venins que l'analyse chimique n’a pu encore déterminer. LA POLYURIE A LA FIN DE LA GROSSESSE NORMALE, par MM. Paur Bar et DAUNAY. On admet qu'à la fin de la grossesse la femme présente normalement de la polyurie. Cependant les statistiques publiées sont très contradic- toires. Nous avons voulu contrôler le fait et nous avons obtenu comme moyenne : Chez 14 primipares suivies 3 à 5 jours. . 1100 centimètres cubes. Chez 4 primipares suivies 12 jours . . . 1051 — Chez 11 multipares suivies 3 à 5 jours. . 1385 — Il semble donc que l'urine soit plus abondante chez les multipares que chez les primipares; chez les premières, la quantité est supérieure mais de peu à la normale; chez les secondes, elle lui inférieure. Pour savoir si la gestation est réellement cause de polyurie, il faut suivre le sujet pendant la grossesse et en dehors de cet état, en le soumettant à un régime constant. On évite ainsi l'influence perturba- trice due aux variations de la quantité d’eau ingérée. Nous n’avons pu réussir chez la femme, mais nous avons pu mener à bien deux expériences faites sur des chiennes. Ces animaux ont pris pendant toute la portée et en dehors d'elle une quantité d'eau proportionnelle à leur poids et invariable, SÉANCE DU 25 FÉVRIER 369 La chienne n° 1 a été suivie pendant deux portées successives : elle avait été saillie par le même mâle, elle était placée dans les mêmes condilions (même cage, même local), elle recevait le même régime contenant exactement 1.282 centimètres cubes d’eau. Le volume d'urine émise chaque jour pendant les vingt-huit jours des deux portées a étéidentique (1.141 centimètres cubespendantla première, 1.139 centimètres cubes pendant la seconde). L'animal a été deux mois après la mise bas, alors qu'elle n’allaitait pas ses petits, remise dans la même cage, soumise au même régime; après une période d’observa- tion de quatre jours l’urine a été recueillie pendant douze jours. Son volume quotidien fut seulement de 4.052. L'urine avait donc été plus abondante pendant la gestation. Nous avons fait la contre-épreuve sur la chienne n° 2. Observée en dehors de la gestation, elle absorbait 615 centimètres cubes d’eau par jour, le volume d’urine était de 520 centimètrés cubes; nous l'avons soumise pendant la gestation à un régime identique; elle urinait chaque jour 535 centimètres cubes, c’est-à-dire 15 centimètres cubes de plus. Chez la chienne arrivée à la fin de la portée, soumise à un régime fixe, 1l y a donc tendance à la polyurie. Il est logique d'admettre qu’il en est de même chez la femme. Si les statistiques publiées sont aussi contradictoires, c’est que les quantités d'eau ingérées par les femmes sont très différentes et que, plus souvent chez la femme, surtout chez la primipare, des influences pathologiques viennent entraver la fonction rénale. SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DE L'URINE DE QUELQUES HERBIVORES 1 par M. G. Brzcarp. Ainsi que l'ont signalé MM. Nicolas et Porcher (1), la tension superfi- cielle de l'urine des herbivores est très faible. Avec l'urine de cheval surtout, la réaction de Hay se produit presque toujours. MM. Nicolas et Porcher attribuent la cause de l’abaissement de la tension superficielle de l'urine « à la présence des phénols, particulière- ment abondants dans l'urine du cheval ». Dans une deuxième note, M. Nicolas (2) signale qu'il a obtenu la (1) Ch. Porcher et E. Nicolas. Tension superficielle de l’urine de cheval et réaction de Hay appliquée à la recherche de la bile dans cette urine. Comptes rendus de la Société de Biologie, 28 juin 1902. RE (2) E. Nicolas. La tension superficielle de l’urine des herbivores QUES 4 ; rendus de la Société de Biologie, 6 février 1904. ANSE LS C2 es ; BRAN 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réaction d’abaissement de tension (que nous avons décrite avec Dieulafé) par addition de chlorure de sodium à l'urine des herbivores ; il explique cette réaction en disant « que le chlorure de sodium ajouté à l'urine joue, à l'égard de ce liquide, le même rôle, mais à un degré plus faible que les sels biliaires ». D’après nos recherches, la tension superficielle des urines de cheval, de bœuf, est faible, parce que ces urines contiennent normalement des sels biliaires. Nous avons toujours, avec elles, obtenu la réaction de Peltenkofer. Nous ne voulons certes pas nier l’action des phénols sur la tension de l'urine, mais, pour nous, les grands facteurs de l’abaisse- ment sont les sels biliaires. C'est précisément à cause de la présence de ces sels que M. Nicolas a pu obtenir, avec le chlorure de sodium, la réaction d’abaissement de tension. Nous n’interprélerons pas comme lui l’action du chlorure de sodium. Celui-ci ne saurait jamais, par lui-même, être un facteur d’abaissement de tension dans une urine. Il élève la tension superti- cielle de l'eau, des urines de l’homme, lorsque ces liquides ne con- tiennent ni savons, ni sels biliaires, ni alcool. Mais, en présence de ces substances, le chlorure de sodium et beaucoup d’autres sels abaissent la tension superficielle du liquide. Quel est le mécanisme de cette réaction de présence? Nous avouons n'avoir pu l’éclaircir. N’existe-t-il pas d’autres substances réagissant en présence du chlo- rure, comme les sels biliaires, les savons, l'alcool? Sans doute il en est d’autres; mais nous avons seulement étudié celles que l’on a le plus de chances de rencontrer dans les urines. (Laboratoire de physiologie de l’École de médecine de Clermont-Ferrand.) RECHERCHE DES SELS BILIAIRES DANS LES URINES. LE CHLORURE DE SODIUM AJOUTÉ AUX URINES D ICTÈRES ABAISSE LEUR TENSION SUPERFICIELLE, par M. G. Bricaro. Avec mon ami Dieulafé, nous avons présenté à la Société en mars 1902 une note où il était indiqué que l'addition de chlorure de sodium à une urine permettait de déceler la présence des sels biliaires, par ce fait que le sel minéral dissous abaisse la tension superficielle de lurine, chaque fois que celle-ci contient des sels biliaires. L’addition de chlo- rure de sodium à une urine normale élève, au contraire, la tension superficielle de ce liquide. Le plus grand nombre des sels minéraux solubles possède la même action que le chlorure de “on sur les urines d'ictères. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 371 Dans une deuxième note avec Dieulafé et Mally, nous avons déclaré le 20 décembre 1902 que cette réaction pouvait se produire avec les urines normales. Nous n'hésitons pas à dire que c’est par un défaut de technique que « la réaction d'abaissement de tension » a été observée par nous à cette époque avec les urines normales ; notre pipette de Duclaux qui avait servi à un grand nombre d’essais avec des savons, des sels biliaires, de la bile, etc..., n'avait certainement pas été lavée avec un soin assez méti- culeux. Cependant nous étions prévenus par nos observations person- nelles de l'importance qu'il faut attacher à cette besogne. Cette erreur opératoire a eu l'avantage de nous faire apprécier la sen- sibilité du procédé de recherche des sels biliaires par la méthode déjà décrite. Nous utilisons aujourd'hui plusieurs pipettes, qui, lavées à l’éther d’abord, sont ensuite laissées dans l’eau courante. En opérant dans ces conditions, nous n'avons jamais obtenu la réaction d’abaisse- ment avec les urines normales ; avec les urines d’ictères nous avons toujours obtenu celte réaction. Nous avons contrôlé nos résultats par les réactions classiques de Gmelin (pigments biliaires) de Pettenkofer, de Hay et la réaction de l'émulsion du chloroforme que nous avons signalée avec Dieulafé (1). Résultats obtenus avec l'urine de : Pneumonie non salée. D — 1020 T. s. — 7 mgr. 35 ) Réactions de Gmelin, Pettenkofer, Hay, salée. DIM CMS mer #39 du chloroforme négatives. Néphrite non salée. D '— 1010, T. s. — 1 mgr. 28 | lée à 0850 NaCIl 0% T. s. — 7 migr. 31 nd lo : ie > Réactions Gmelin.… négatives. à lgr. — Dis TM r: 240 \ à 2 gr. — re tmer 42) Ictère bénin non salée. D — 1020 T. s. — 6 mgr. 65 Réactions Gmelin (+), Pettenkofer (?) salée. D — 1040 T. s. — 6 mgr. 50 Hay (0) CHCE (+). Ictère (kyste du foie) non salée. D — 1016 T.s. 6 mgr. 10 Réactions Gmelin (+), Pettenkofer (+), salée. D 1023 T.s. — 5 mgr. 68 $ Hay (0) CHCE (+). Ictère (cancer du pylore non salée. D — 1021 T.s. — 6 mgr. 48 ) Réactions Gmelin (+), Pettenkofer (+), salée. D — 1027 Ts. — 6 mgr. 32 | Hay (—), chloroforme (+). © (4) Gette réaction n'a aucune valeur avec les urines très claires, peu denses, et à tension superficielle élevée. Elle peut néanmoins donner une certitude presque suffisante de la présence des sels biliaires avec les urines foncées en couleur, où le doute est d’abord permis sur l'existence de ces produits. Cette réaction n’est bien nettement apparue que vingt-quatre heures enviton après la mise en expérience. Il vaut mieux attendre vingt-quatre heures que quelques heures, comme nous l’avions d’abord écrit. 312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous ne poursuivrons pas davantage les exemples; nous publierons plus tard les résultats que nous avons obtenus, pour la recherche quan- titative des sels biliaires dans les urines. Nos résultats nous paraissent suffisants pour conclure que : 1° La réaction d'abaissement de tension fait défaut avec les urines non ictériques (1); 2° Cette réaction se produit toujours avec les urines d’ictères ; 3° Elle est d’une sensibilité plus grande que la réaction de Hay; 4° Sa sensibilité n’a pas été moindre dans nos recherches que celle des réactions classiques de Gmelin et de Pettenkofer. (Laboratoire de physiologie de l'École de médecine de Clermont-Ferrand.) INSUFFISANCE D’ANTISENSIBILISATRICE DANS LE SANG D'UN HÉMOGLOBINURIQUE (INTERPRÉTATION), par MM. Wipaz ET ROSTAINE. Nous avons établi que l'addition d’une certaine quantité d’antisensibi- lisatrice au plasma d’un hémoglobinurique peut entraver in vitro son action hémolysante anormale (2). Pour interpréter à l’aide de cette notion l’action spéciale exercée par le froid sur un mélange d’hématies humaines et de plasma hémoglobinurique, reprenons en détail l’ana- lyse du phénomène. Pendant la phase du phénomène qui se déroule à 37°, on assiste à un acte cytasique banal. Nous avons vu qu’un sérum humain quel- (1) Le chlorure de sodium abaisse la tension superficielle de l’alcool et des solutions alcooliques. Nous avons obtenu la réaction d’abaissement avec les urines d’un alcoolique en état d'ivresse. (2) Nous avons par comparaison mélangé le sérum ou le plasma de trente malades avec leurs propres globules ou avec d’autres globules humains et nous avons porté ce mélange à l’étuve à 37 degrés soit directement, soit après exposition pendant une demi-heure à 0 degré. Dans chaque cas ou doublait l'expérience en réactivant un mélange analogue avant de le placer à l’étuve. Quatorze de nos sujets étaient atteints d’affections les plus diverses, un autre était un ancien paludéen et quinze, enfin, étaient des syphilitiques aux diffé- rentes périodes de la maladie. Nous n'avons, au point de vue hémolyse, obtenu que des résultats, négatifs sauf chez une vieille hémiplégique et chez quatre syphilitiques traités par des injections mercurielles. L’hémolyse dans ces cas était relativement légère, se manifestait d’une facon irrégulière et par ces caractères se différenciait de l’hémolyse obtenue avec le sérum de notre hémoglobinurique. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 313 conque non chauffé l'accomplissait avec plus de force encore que le sérum même du malade. C'est seulement pendant la phase du phénomène qui se déroule au froid que le plasma ou le sérum d’un hémoglobinurique impressionne d'une façon qui lui est toute spéciale les hématies avec lesquelles il est en contact. La cytase, durant cette phase n'intervient en aucune facon: Pour mettre le fait hors de doute, nous avons laissé veillir pendant trois mois le sérum de notre hémoglobinurique, dans un tube fermé à l’ouate stérilisée. Après ce temps, la cytase était complètement détruite dans ce sérum qui, sous l'influence du froid, impressionnait cependant les hématies aussi activement que le jour même de la prise. Il nous a suffi, en effet, de les réactiver après refroidissement avec un sérum neuf pour développer une hémolyse intense à l’étuve à 37 degrés. Pendant la phase du refroidissement, ce ne peut être que la sensibi- lisatrice du plasma de l’hémoglobinurique qui se fixe sur les hématies, mais par quel mécanisme ? Nous savons que dans un sérum normal, la sensibilisatrice et l’anti- sensibilisatrice en état d'équilibre permanent neutralisent sans cesse leur action antagoniste. Dans le plasma de l’hémoglobinurique, cet équilibre est, suivant nous, instable, mais se maintient tant que n'in- terviennent pas certaines causes, dont la plus fréquente est le froid. Sous l'influence du refroidissement, l'antisensibilisatrice plus fragile, plus frileuse pour mieux dire, trahit sa faiblesse, elle ne suffit plus à neutraliser la sensibilisatrice qui, plus résistante, se libère de son action frénatrice, pour se fixer en partie à froid sur les globules _ rouges. Rappelons que, sous l'influence du froid, un phénomène de dissocia- tion analogue s’observe normalement entre la sensibilisatrice et la cylase. Ebrlich et Morgenroth ont montré, en effet, que si un sérum hémoly- tique renfermant les deux substances était mis en contact avec les glo- bules rouges, correspondant à une température oscillant entre 0 degré et 3 degrés, la dissolution n'avait pas lieu. Dans ces conditions, la sensibilisatrice se fixe bien aux hématies, mais la cylase reste en solution, inutilisée. C'est, sans doute, à une dissociation du même ordre qu'est dû le fait jadis noté par Landsteiner, à savoir que certaines agglutinines agissent mieux à une température basse qu'à la température du corps humain, qu'en un mot, elles sont mieux absorbées à froid par les cellules cor- respondantes. Si, au lieu d'exposer pendant une demi-heure seulement le mélange de globules rouges et de sérum d’hémoglobinurique, on prolonge leur contact à cette température pendant douze heures, on constate, comme Font vu Donath et Landsteiner, que les globules ont perdu le pouvoir 374 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de se laisser hémolyser à 37 degrés par leur propre sérum aussi bien que par un sérum neuf. Certains jours il nous a même suffi de prolonger pendant 3 heures le contact à la glace, pour que l'hémolyse ne se produisit plus ensuite, à 37°. Ce fait d'apparence paradoxale prouve, suivant nous, que l’anti- sensibilisatrice surprise par le froid, ne subit qu'un engourdissement dont la sensibilisatrice profite pour se fixer immédiatement sur les hématies. Avec le temps, lentement, l’antisensibilisatrice, malgré sa torpeur à froid, finit par s'attacher à la sensibilisatrice déjà fixée sur les hémalies et par en neutraliser les effets. On ne peut invoquer l'action du froid sur la sensibilisatrice puisque nous avons vu que non seulement elle résistait à l'exposition à 0 degré, mais qu'elle se fixait même sur les hémalies à cette température. Reste à expliquer maintenant pourquoi le chauffage à 55 degrés du sérum d'un hémoglobinurique lui fait perdre la propriété de sensibi- liser ensuite les hématies sous l'influence du refroidissement. Ce fait nous prouve tout d'abord que le processus qui se déroule au froid n'est pas dû à un excès de sensibilisatrice. En ce cas, une exposition préalable du serum à 55 degrés ne lui enlèverait rien de ses propriétés si particulières ; c'est, en effet, le propre d’une sensibilisatrice, on le sail, de résister jusqu'à 65 degrés. Seule la cytase de ce sérum est détruite à 55 degrés; or, nous avons surabondamment prouvé que la cytase n’a aucune action pendant la phase du refroidissement. Si, pour expliquer la disparition du phénoméne, on ne peut invoquer ni un excès de sensibilisatrice, ni la destruction de la cytase, il faut donc bien admettre que pour modifier les propriétés spéciales du sérum d'un hémoglobinurique, c’est sur l’antisensibilisatrice qu’agit le chauf- fage à 55 degrés. De même que le froid engourdil pour un temps l’antisensibilisatrice, de même la chaleur régénérerait l’antisensibili- satrice en défaut, en la transformant suivant un processus invoqué par Ehrlich pour les complémentoïdes, dérivés des cytases chauffés entre 2eL\0US: Les recherches que nous avons rapportées montrent toute la puis- sance qu'exercent in vitro les actions thermiques sur le sérum des hémoglobinuriques et le fait qui émerge de toute cette étude, c’est que dans le sang des hémoglobinuriques, en dehors des crises, comme pendant les crises, existe une insuffisance de l’antisensibilisatrice par rapport à la ou aux sensibilisatrices existantes. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 375 RÉGIME HYPOCHLORURÉ OBSERVÉ DURANT CINQUANTE ET UN JOURS. ÉQUI- LIBRE CHLORURÉ. EFFETS DE L'ADJONCTION DE SONa? ET DE AzO'K A CE RÉGIME SUR L'ÉLIMINATION DE NaCl, par M. L. AmBarp. SO3 ÉLIMINÉ | CHLORURES ÉLIMINÉS JOURS RÉGIME Re ee 0 A POIDS total | inorganique |par jour| moyenne par jour 4 |Régime hypochloruré (?)| » » Ÿ è 5 Régime achloruré : » » 4890 » 6 4 œufs, 2 côtelettes, | » » 4,15 » 7 300 à 400 gr. de chà- | » » 3,30 !- » | S taignes, 400-gr. de pain | » » 3,20 9 déchioruré. Eau ordi- | » » 2h25 il0) naire ad libilum. » ». 2,15 11 NaCl ingéré total | » » 2,25 12 1 gr. 15 environ. DL » 25,25 s ï Régime onlant pen- à » je 24815: 11 — 9825 e dant toute l'observation. À 1, F 15 » 1,95 16 » » 2,45 17 $ » » 2 40 3 18 +10 gr. de sulfate | » » 1,95 de soude ordinaire soit SOS 3 gr. 10. ï 19 Id. » ) 1,23 20 Id. » » 0,90 24 Id. » » 1,44 22 Id. » » 15e 93 - Id: » » | 1,15 12846 : 9 — 1835 24 Id. 4849 2860 11869 de Fa ee 1,40 6 5 4 4 17295 27 Plus de sulfate de [5,22] 3,71 1,30 : soude. : 28 Id 2,49 2,03 1,50 L 29 - Id. 2,89 2,04 1,80 F de 2,98 2,10 2,67 ; 1 A » » 3:35 ; 32 Id. 2,15 ) 185 (O0 HE 2E20 34 Id. gel + | 1 je » .0) 5 | +10 er. de sulfate |2,40 ) 9:35 10,500 e soude. 36 s AUId. 3,45 » 0,90 37 Id. el Et) » 1,00 © 2594 : 3 — 0598 [71 DOME pie de sulfate de |4,35 » 1,04 | soude. 39 Id. » » 1,20 40 Id. » » 4,70 a se. » » 1,70 10,500 É » » » LE Id. » » AO OS ONMEA855 44 IG » » » 70,100 5 1 » » ASS 4 SRE » » 1,20 ‘47 Azotate de potasse | » » 1,45 commercial, 3 gr. 2] | 48 4 Del » BAPE 0 10,100 49 : » » » Fe ee 50 Id. ; » 5 4,45 4895 : 3 — 1865 3176 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Durant ce régime auquel je me suis soumis, je n’ai Jamais observé aucun trouble fonctionnel quelconque, ni aucun trouble dyspeptique, ni d’albumine dans les urines. L'élimination de l’urée urinaire oscillait très sensiblement autour de 19 grammes par jour. Dans les périodes de sulfates, les selles étaient molles, mais non diarrhéiques. J'ai étudié, durant tout le premier mois, les matières fécales ; les chlo- rures y étaient en moyenne de 0 gr. 10 par jour, et, dans la période où j'ai pris du sulfate, ce corps ne s’y retrouvait qu’en quantité presque inappréciable. Les sulfates et les azotates ont toujours été ingérés par parties égales aux repas de midi et de sept heures. Conclusions. — Le premier phénomène subjectif observé au cours de ce régime a été la suppression de la soif; c’est volontairement que j'absorbais une quantité déterminée d’eau pour que le volume des urines fût chaque jour d'environ un litre. Malgré la longueur de l'expérience, je n’ai perdu que 15 grammes environ de chlorures au total, conformément à ce que MM. Widal et Javal avaient déjà montré chez l'homme sain (1). L'équilibre chloruré, retardé quelque peu par deux périodes de sul- fate, a été néanmoins très long à s'établir, puisqu'il ne s’est réalisé que vers le quarantième jour. L'élimination chlorurée moyenne à été remarquable par sa régularité, puisque, dans le premier mois, en dehors des périodes de sulfate, elle a été, dans une première série de onze jours, de 2 gr. 25, et, dans une deuxième série de huit jours, de 2 gr. 20. Par deux fois, l’ingestion de sulfate de soude a fait fléchir l’élimina- tion chlorurée à 1 gr. 35 la première fois et à 0 gr. 98 la seconde. De sorte que, grâce aux sulfates, j'ai réalisé de véritables rétentions chlo- rurées au cours de ma déchloruration. M. Mayer ayant constaté le même phénomène sur lui-même, et ayant moi-même, d'autre part, constalé un phénomène analogue sur un malade saturnin et albuminurique, je pense qu'il s’agit là d’un phéno- mène général. L'ingestion d'AzO‘K n'a en rien augmenté mon elimination chlorée, comme l'avaient constaté expérimentalement Kemmerich (2) et Kurz (3). (Travail du laboratoire de M. le D* Le Noir.) (1) Widal et Javal. Société de Biologie, 19 mars 1904. (2) Pflüger's Arch., 1869, Bd II, p. 84. 3 (3) Dorpat. Inaug. Dissert., 1874, p. 33. SÉANCE DU 25 FÉVRIER 37% OBSERVATIONS SUR L'URINE DE L'HOMME SAIN SOUMIS A UNE ALIMENTATION PAUVRE EN CHLORURE DE SODIUM. VARIATIONS DU RAPPORT ———, NaCI par M. ANDRÉ MAYER. Koranyi et ses élèves ont attiré l'attention sur le rapport de la con- à centration moléculaire totale de l’urine à la concentration du chlorure de sodium (a): Ils ont cru voir que ce rapport est constant chez IN da l'homme sain; et ils ont considéré que cette constance vient à l'appui de la théorie qu’ils ont proposée, touchant le rôle du chlorure de sodium dans les échanges qui se produisent au niveau du rein. Je me suis demandé ce que devient ce rapport quand l’homme est soumis à une alimentation pauvre en chlorure de sodium. Je me suis composé un régime quotidien, constitué par : eau, 1.250 centimètres cubes ; pain exempt de NaCI surajouté, 250 grammes; viande, 250 grammes: pommes de terre ou pois, 150 grammes; salade crue 50 grammes; cacao, 90 grammes; sucre, 25 grammes; une pomme ou une orange (régime R du tableau ci-dessous). Ce régime contient au plus 1 gr. 25 de NaCI par jour. Je l'ai suivi pendant un mois. Mon poids a oscillé entre 62 kilogr. 400 et 62 kilogr. 100. Le tableau que voici résume les observations : DATE INGESTA AE he de de ë: d'urine. par litre. par jour. NaCl Janv. 21 R + 10 gr. NaCIl D) Lt 5 1.3 99 R + 10 gr. NaCl 1920 1.84 13.50 12.96 1.36 23 R + 10 gr. NaCIl 880 — 2:01 11.80 10.38 1.70 24 910 — 1.96 12.00 10.92 1.63 DD à l 1892 — 2.05 1.25 6.85 2.81 26 21 } è D] Lure IA } LA »] 28 ( R 1840 1.84 x.30 3.90 4.28 29 R 1763 — 1.79 3.20 2.82 ».69 30 sl k 9 À 9 Fe > aQ RE os R 1640 — 1.98 3.10 DD 6.38 2! ) i 3 ( R 1530 — 1.63 25 1.65 1.16 4 R + 2 litres H°0 27140 — 0.76 0.35 0.95 2 ail 7 6] 6 1560 — 1.98 15 0.90 18.00 1 R S10 — 1.19 0:75 0.65 25.5 8 R 160 — 1.41 1.80 1535 1.83 9 Ru 110 mor D 1.60 1.23 1259 10 R 106ù — 1.20 Le 1.69 7.05 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ; QUANTITÉ NACI NaCl A GES DIGE NC d'urine. = par litre. par jour. NaCl 11 R +6 gr. Na’S0: 810 — 1.80 1.625 1.32 11.2 12 R + 10 gr. Na°S0* 995 — 1.90 1255 1555 12.6 1300 RH EMD or Nas 0 1910 2.04 1.20 1.45 17.00 14. R + 10 gr. Na°SO: HO EE PES D 0.65 0.60 30.00 R + 10 gr. Na*SO® 1540 — 4.94 0.75 DH DAS 17 R TA PT 1.95 1.50 9.88 Û 1 gr. NaCI = : nu ES es de ET 0 2,90 1.85 8.95 gr. 20: R + % gr. NaCl 100 07 3.40 2.68 6.00 21 R + 5 gr. NaCl pus 2 1:07 4.30 3.11 4,93 22 R+ 6 gr. NaCl 8304200 5.60 4.64 5.51 23 R+ 8gr. NaCl 155 — 1.94 13.00 10.81 1.48 24. R + 10 gr. NaCl 100 1:02 14.70 14.70 1.34 On observera que : le jour qui suit la suppression du NaCI surajouté au régime, la quantité de NaCI dans l'urine reste la même que la veilie; l'équilibre chloruré ne s'établit qu'avec une extrême lenteur ; que l’ad- jonction de sulfate de soude au régime pauvre en NaCI a pour effet de faire baisser la concentration de celui-ci dans l'urine, comme l’a observé M. Ambard; qu'après l’adjonction de NaCI au régime, l’urine continue pendant quelques jours à en contenir fort peu; que l’organisme ne pa- rail récupérer le chlorure de sodium perdu que lentement. A NaCI constant chez l'homme sain; il varie au contraire considérablement (au cours de l'observation précédente, entre 1,31 et 30,00). En particulier, il dépend de la richesse de l'alimentation en chlorure de sodium; et, quand cette alimentation est fixe, de sa richesse en autres sels. Toutes les déductions physiologiques qu'on a voulu tirer de la con- En ce qui concerne le rapport , On voit neltement qu'il n’est pas À RE A S ; stance du rapport Na doivent donc être accueillies qu'avec une extrême prudence. (Travail du laboratoire d'hygiène de la Faculté de médecine.) SÉANCE DU 25 FÉVRIER 3179 NOTE SUR L'HABITAT DE QUELQUES CRUSTACÉS DÉCAPODES ET PHYLLOPODES FLUVIATILES DE TUNISIE, par M. DEYROLLE. La Z'elphusa fluviatilis Latreille, ou Crabe d’eau douce, passe pour rare en Tunisie. Eugène Simon (Etude sur les Crustacés recueillis en Tunisie de 1883 à 1885) dit qu'il est très rare dans le Nord, qu'il manque complètement dans le Sud où il n’y a pas de cours d'eau per- manents, mais qu'il doit exister dans le Nefzaoua. M. Sedillot dit l'avoir aperçu à l’'Oued Lebeus au sud du Kef. Personnellement je l’ai rencontré dans le massif montagneux qui va de Guembalia à Sainte-Marie du Zid : 1° Dans l’'Oued Téboursouk, une fois; 2° Dans l'Oued Zid, près de Sainte-Marie du Zid, en plusieurs exem- plaires ; 3° Dans un ruisseau, sur la route de Sainte-Marie du Zid à Tunis, où j'en ai recueilli à deux reprises plusieurs dizaines d'exemplaires. Le Palæmonetes varians ou Crevette d’eau douce a été trouvé par V. Mayet, à Gabès, à Oudref et dans l’Oued Tozzeur. Je l'ai rencontré dans les deux premières localités, en particulier à Gabès où il pullule, tant dans l'Oued Gabès que dans les sources magnésiennes de Métrech. Je l’ai rencontré également aux environs de Sainte-Marie du Zid, c'est-à-dire dans le nord de la Tunisie; cela n’a rien d'étonnant, étant donnée l'aire d'habitation de celte espèce qui est commune en France, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Egypte, etc. J’ai également retrouvé dans le nord de la Tunisie l'Apus cancri- . formis (Milne-Edwards) signalé dans le sud de la Tunisie par Valéry Mayet, l’£stheria cycladoides (Joly) (trouvé à Tunis par Letourneux) dans la plaine de Soliman trois hivers consécutifs et en divers rédirs. ÉLECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE Liste de présentalion. 1 ligne : MM. CauLzEeRy et P. TEISSIER. 2 ligne : MM. Cavoior, CourrADE (Denis), LauNois et Tissot. Nombre de votants : 51. Ont obtenu : MM CAUPCERNON NEA SR TER NES TEISSIER . COURTADE . TIssoT . BRANCA Boun. 2e Bulletins blancs. Lo = N &œ o © N Biozocre. ComPres RENDUS. — 1905. T. LVIIL. Lo] + 380 (10) REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1905 SOMMAIRE Brzzer (A.): Aire de dispersion de (Nepaicinenea) RER 12 l'Anopheles Chaudoyei Theob. en Brio (À.) : Sur le rôle des glandes Algérie etien Tunisie. +." 10 | salivaires des céphalopodes. . . . . 14 Borpas (L.) : Les organes repro- Brior (A.) : Sur le mode d'action ducteurs mâles de la Nèpe cendrée du venin des céphalopodes . . . .. 16 Présidence de M. Livon. AIRE DE DISPERSION DE L'Anopheles Chaudoyei Taeos. EN ALGÉRIE ET EN TUNISIE, par M. A. BILLET. J'ai fait connaître en 1903 (1), d’après des exemplaires capturés par M. le D' Chaudoye, une espèce nouvelle d’Anophelina, désignée par Theobald (2) sous le nom d’Anopheles (— Pyretophorus) Chaudoyei, et liée manifestement à l’'endémo-épidémie palustre de cette oasis du Sud- Constantinois (3). à Depuis lors, M. Laveran l’a également signalée (4) dans la vallée du Sébaou, à Rébeval (Kabylie), d’après des captures de M. le D' H. Gros. À la suite d’une enquête que j'ai poursuivie pendant toute l’année 1904 (1) Soc. de Biologie, 9 mai 1903, p. 565. (2) A monograph of the Culicidae, vol. IIT, p. 68. (3) Voir Chaudoye et Billet. — Le paludisme à Touggourt en 1902, Arch. de méd. et de pharm. militaires, XLIT, 1903, n° 1. (4) Soc. de Biologie, 14 nov. 1903, p. 1362, et H. Gros. — La marche de l’'endémo-épidémie palustre en Algérie, Arch. f. Sch. u. Tropenhyg., VIII, 1904, p. 552. (14) SÉANCE DU 21 FÉVRIER 381 sur la répartition géographique de diverses espèces de culicides d’Algé- rie et de Tunisie, grâce à l’amabilité de plusieurs confrères civils et militaires que je remercie ici de leur concours empressé, je me suis rendu compte que cette espèce était assez répandue dans le nord de l'Afrique. Les localités nouvelles où elle a été rencontrée sont les suivantes : TJ. — Dans le département d'Oran : 4° Marnia, à 50 kilomètres à l’ouest de Tlemcen, sur la frontière marocaine. — Sur 12 culicides, 3 À. Chaudoyei, 2 A. maculipennis, 1 Culex du groupe pipiens (Envoi du D' Foubert, octobre). 2° Sebdou, à 40 kilomètres au sud de Tlemcen. — Sur 37 Culicides, 20 A. Chaudoyeï, 8 À. maculipennis, 9 Culeæ divers (3 envois du D" Claude, août et septembre). M. le D' Claude, qui a suivi attentivement le dévelop- pement parallèle des anophèles et du paludisme dans cette localité, rapporte le fait suivant qui est très intéressant. Sept zouaves, entrés à l'hôpital, au mois de juillet, pour des affections indépendantes du paludisme, contractèrent cette maladie dans les salles même de l'hôpital, où se trouvaient un grand nombre de paludéens et où le D: Claude recueillit la plus grande partie des exemplaires d’A. Chaudoyeï qu'il m'avait envoyés. C’est une observation de contagion hospi- talière des mieux caractérisées. IT. — Dans le département d’ALGER : 3° Aumale. — Sur 50 Culicides, 2 A. Chaudoyei, 1 A. maculipennis. (Envoi du D' Pommay, octobre). 4° Sidi-Aïssa, (40 kilomètres au sud d’Aumale). — Sur 16 culicides, 13 À. Chaudoyeï, 3 A. maculipennis. (Envoi du D' Dusserre, août). 5° Ouargla (570 kilomètres au sud d’Alger). — Sur 35 Culicides, 35 A. Chau- - doyeï à l'exclusion de toute autre espèce de moustiques. (Envoi du Dr Pigeon, 4 juin). 6° El-Goléa (900 kilomèlres au sud d'Alger). — Sur 68 Culicides divers, 10 À. Chaudoyeï. (Envoi du Dr Bachon, octobre) (1). IE. — Dans le département de CONSTANTINE : 1° Constantine. — Un seul exemplaire trouvé par moi en août dans le corps de garde du quartier Bellevue, occupé par le 13° régiment d'artillerie. La pré- sence de l’A. Chaudoyeïi paraît être ici accidentelle. L’A. maculipennis y est au contraire très répandu. (1) Ouargla et El-Goléa sont deux oasis sahariennes de l’Extrême-Sud algé- rois et ont à peu près la même constilution géologique que celle de Toug- gourt. Le forage d'innombrables puits artériens y a forcément créé l’anophé- lisme etavec lui le paludisme qui y sévit d’une facon particulièrement intense. À Ghardaïa, au contraire, à 630 kilomètres d'Alger, dans le M’Zab, région assez élevée, dont la constitution géologique est toute différente et où l’arro- sage des palmiers est pratiqué méthodiquement, sans formation de mares d’eau stagnante, on ne trouve pas l’Anopheles Chaudoyeï, ni son congénère VA. maculipennis. On n’y rencontre que des Culex (d’après divers envois du D' Dodieau). Le paludisme autochtone y est d’ailleurs exceptionnel, affirme M. le D' Dodieau, 382 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (12) 8° Oued-Séguin (entre Constantine et Sétif). — Un seul exemplaire égale- ment d'A. Chaudoyeï (envoi du D' Chaumienne, juillet, au milieu d’un lot qui renfermait au contraire plusieurs À. maculipennis. IV. — En TUNISIE : 90 Bir-Bou-Rekba (entre Tunis et Sousse). — Sur 4 Culicides, 2 A. Chau- doyeï, 1 A. maculipennis (envoi du D' Moulin, septembre). 10° Kairouan. — Un seul exemplaire d’A. Chaudoyei et 1 A. maculipennis dans un lot de plusieurs Culicides et Diptères divers. (Envoi du D' Magnoux, 22 juin). 119 Foum-Tatahouine (80 kilomètres au sud de Gabès). — Sur 90 Culicides, 29 À. Chaudoyei, 1 seul À. maculipennis, 60 Culex divers. (Envoi du D' Garnier, juin et juillet). = En résumé, en ajoutant Touggourt et Rébeval, c’est un total de treize localités d'Algérie ou de Tunisie dans lesquelles je relève la présence de l'A. Chaudoyeï. S'il est exact de dire avec M. Laveran (1) que « cette espèce n'est pas spéciale aux oasis du sud de l'Algérie »,il n’en est pas moins vrai qu'elle y trouve des conditions particulières de développement, puisque, dans les trois grandes oasis sahariennes de Touggourt, &'Ouargla et d'El- Goléa, on l'y rencontre en abondance, à l'exclusion de toute autre espèce d’anophèles. L’A. maculipennis, au contraire, son congénère dans les autres localités précitées, ne semble guère dépasser la zone des Hauts Plateaux et paraît être une espèce essentiellement méditerra- néenne. Enfin, si dans certaines localités, ainsi que le pense M. le D’ Gros pour Rébeval (2), elle ne semble pas jouer un rôle très important dans la dissémination du paludisme, ce que j'ai moi-même constaté pour quelques-unes, où elle n’est qu'accidentelle (comme à Constantine et à Oued-Séguin), ce rôle paraît être au contraire primordial dans certaines autres localités comme à Sebdou et dans les oasis saha- riennes : à Touggourt, à Ouargla, à El-Goléa et à Tatahouine, fovers permanents et intenses de malaria. LES ORGANES REPRODUCTEURS MALES DE LA NÈPE CENDRÉE ({Vepa cinerea L.), par M. L. Borpas. Locy, dans ses recherches sur l’analomie et la physiologie des Nerinx, a surtout étudié l’organisation des Aanatra et des Belostoma ; Marshall et Severin ne se sont uniquement occupés que de la Aanalra. (1) Loc. cit. (2) Bulletin médical de l'Algérie, 1904, p. 452. (13) SÉANCE DU 21 FÉVRIER 383 Les organes génilaux mâles des Nèpes ont été, pour la première fois, décrits et figurés par Swammerdam. Leur étude à été reprise plus tard par L. Dufour, et l’on pourrait, dans ses grandes lignes et à part quelques inexactitudes anatomiques, souscrire à la description de l’auteur. Nous allons, tout en signalant les erreurs commises, com- pléter l'étude de cel appareil. Contrairement à ce qu'a écrit Dufour, on ne saurait établir une assi- milation quelconque, au point de vue morphologique, entre la glande mâle des Nèpes et celle des Vertébrés et identifier à des bourses les lobes formés par l’entortillement des tubes testiculaires, attendu que les massifs pelotonnés ne sont nullement enveloppés par une membrane quelconque, mais bien rattachés entre eux par d'innombrables fila- ments trachéens, très fins et très déliés. On peut cependant comparer l'ensemble de ces tubes aux glandes mâles des Coléoptères que nous avons réunis dans le groupe des Coléoptères à testicules tubuleux (1), avec cette différence que les Vepa possèdent 5 paires de tubes, tandis qu'on n’en compte qu’une seule paire chez les Coléoptères en question. À part cette restriction, on trouve de part et d'autre la même simplicité anatomique quant à la disposilion des glandes accessoires et à celle du conduit éjaculateur. Disons encore que la partie décrite par L. Dufour comme vésicule séminale est une glande annexe. Chaque testicule de la Nèpe cendrée est formé par l'assemblage de cing tubes très allongés, sinueux et pelotonnés, constituant un massif plurilobé, situé à la partie médio-latérale de l'abdomen et entourant la presque totalité du tube digestif. Les parties terminales des tubes testi- culaires forment deux faisceaux contenant l’un, trois, et l’autre, deux tubes. Chacun de ces faisceaux débouche à l'extrémité, légèrement dilatée, du canal déférent. Le canal déférent comprend trois parties très distinctes : une partie distale, cylindrique et généralement fort courte. La seconde région, beaucoup plus longue et plus importante que la précédente, a égale- ment un diamètre supérieur; de plus, elle est caractérisée par de nom- breuses circonvolutions disposées en S, très rapprochées les unes des autres et réunies entre elles par de nombreux tractus de fibres conjonc- tives et de ramuscules trachéens. Cette deuxième partie, grâce à ses dimensions et à ses multiples sinuosités, joue le rôle de réceptacle (vési- cule) séminal. Il en est probablement de même de la troisième partie qui est courte, cylindrique, et va déboucher sur le côté de l'extrémité antérieure du conduit éjaculateur. L'organe placé du côté opposé présente une disposition anatomique identique à celle que nous venons de décrire. Les glandes annexes (ou glandes accessoires), au nombre de deux, (1) V. Annales des Sciences naturelles. Zool., t. XI, 1900. 384 RÉUNION. BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (14) sont placées chacune de part et d’autre des canaux déférents. Chaque organe est tubuleux et débute par une extrémité conique, suivie d’une partie cylindrique très sinueuse. Cette région, contournée en spirale, est recouverte extérieurement par une très mince membrane conjonc- tive. La partie terminale de la glande, bien que d'apparence régulière et tubuleuse, est néanmoins formée par une série de replis très serrés, contigus et étroitement réunis entre eux par une enveloppe très mince, mais fort résistante. Enfin, chaque glande débouche de chaque côté de l’extrémité antérieure ovoïde du canal éjaculateur, extérieurement par rapport aux canaux déférents. En résumé, les glandes annexes sont simplement constituées par une paire de tubes cylindriques très _sinueux, et dont les nombreux replis sont entourés par une gaine con- jonctive donnant l'illusion d’un organe régulièrement tubuleux. Le canal éjaculateur est court, peu contourné, à parois épaisses et à diamètre sensiblement égal à ceux des parties terminales du conduit déférent et des glandes annexes. Il débute par une extrémité renflée et ovoïde sur les côtés de laquelle viennent déboucher, en avant et inté- rieurement, les vésicules séminales (qui font suite aux canaux défé- rents), et, de chaque côté et en arrière, les glandes accessoires. Le canal passe au-dessus d’un arceau chitineux et pénètre ensuite dans l'appareil copulateur. SUR LE ROLE DES GLANDES SALIVAIRES DES CÉPHALOPODES, par M. A. BRIOT. Parmi les Céphalopodes, les Octopodes (Poulpe commun, et Poulpe musqué) possèdént deux paires de glandes salivaires, les unes anté- rieures petites, les autres postérieures volumineuses. Les Décapodes (Seiche, Calmar) n’ont que des glandes salivaires postérieures, plus réduites relativement à la grosseur du corps. Par broyage et macération dans l’eau, les glandes antérieures donnent un suc limpide un peu acide, les glandes postérieures un suc visqueux, filant, filtrant difficilement et neutre. Bourquelot, dans sa thèse sur la « Digestion chez les céphalopodes », (1884) signale les résultats négatifs qu'il a oblenus avec les sucs sali- vaires au point de vue diastasique : ni amylase, ni pepsine, ni trypsine. Ces glandes salivaires auraient-elles simplement un rôle de dégluti- tion? ou bien auraient-elles un rôle plus actif en rapport avec le genre de nutrition des Céphalopodes? Ces animaux sont carnivores et se livrent à une chasse très active des Crustacés. La multiplication des Poulpes certaines années sur nos côtes avait même diminué de manière très sensible le nombre des homards. (45) SÉANCE DU 21 FÉVRIER 385 Comment s’y prennent-ils pour s'emparer de proies aussi redouta- blement armées que les crustacés à pinces énormes? Des expériences que j'ai faites à ce sujet donnent une solution satis- faisante de ce problème en même temps qu'elles assignent un rôle à ces volumineuses glandes salivaires postérieures. J'ai utilisé principalement pour mes recherches des poulpes musqués (Eledone moschata). Je dirai d’abord que les inoculations du suc des glandes salivaires antérieures sur des animaux variés (crabes, gre- nouilles et rats) n'ont été suivies d'aucun résultat. Le rôle de ces glandes reste encore obscur. Il n'en est pas de même pour les glandes postérieures. Je préparais un suc de macération, soit aqueux, soit glycériné, en broyant les glandes de n animaux que je mettais à macérer dans 2n centimètres cubes de liquide. La liqueur de décantation était pré- levée et servait aux expérimentations sur les animaux. Expériences sur le Crabe (Carcinus mœnas). — L’injection était faite au moyen d’une pipette effilée, enfoncée dans les tissus de l’animal, à une join- ture d’articulation. Oc.c.5 de macération aqueuse produit un effet presque immédiat sur un crabe de taille moyenne (7 à 8 centimètres de longueur). Au bout de deux ou trois minutes, il y a des trémulations des membres, surtout des dernières paires de pattes thoraciques, et les réactions, qui chez ce crabe à l’état normal sont si vives à la moindre excitation, sont presque totalement abolies. Les pinces ne peuvent plus serrer ; tout effort musculaire un peu appréciable est devenu impossible. L'animal meurt au bout d’un temps variable (un quart d'heure à plusieurs heures) sans avoir renris sa vigueur musculaire. Avec des doses moindres de macération, les effets sont les mêmes, mais ils se produisent moins vite. Si la dose est trop faible, l'animal, à peine touché, se remet assez vite. Les glandes salivaires de Calmar et de Seiche m'ont donné les mêmes résultats. Quant aux macérations glycérinées,elles se sont montrées aussi actives que les macérations aqueuses, mais les expériences sont moins nettes, parce que les injections témoins avec de la glycérine pure exercent, elles aussi, une action affaiblissante assez rapide, moins forte, et à caractère plus passager. Les expériences sur d’autres crustacés, Langoustes et Ecrevisses, ont montré ces animaux aussi sensibles que le Crabe au suc salivaire des Céphalopodes. Ainsi les glandes salivaires postérieures des Céphalo- podes, les seules constantes dans ce groupe, sécrètent un suc qui exerce une action paralysante immédiate sur les crustacés. Cette action est due à une substance de nature diastasique, car l'alcool précipite la substance active, la chaleur la détruit. Il suffit de porter pendant dix minutes la macération aqueuse à l’ébullition pour 380 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (46) lui faire perdre tout pouvoir paralysant. La température de 58 degrés est déjà mortelle pour ce venin, car après avoir maintenu pendant une heure la macération aqueuse à cette température, elle avait perdu toute action sur le crabe. Expériences sur les vertébrés. — Les rats, les grenouilles et les lapins n’ont montré aucune sensibilité à ce nouveau venin. Quant aux poissons, les quelques espèces marines sur lesquelles j'ai expérimenté (labres variés, serrans) m'ont montré des phénomènes si peu nets comparativement aux animaux témoins que je ne puis me prononcer ni dans un sens ni dans l’autre relativement à la toxicité du suc salivaire des poulpes pour ces animaux. Les faits que je viens d'exposer nous expliquent la facilité qu'ont les poulpes à s'emparer de grosses proies comme les homards. Ces animaux une fois saisis par les tentacules des poulpes reçoivent par morsure le venin qui les immobilise immédiatement, et le poulpe peut continuer son repas en toute tranquillité, sans avoir à redouter les atteintes des pinces de sa proie. SUR LE MODE D'ACTION DU VENIN DES CÉPHALOPODES, par M. À. Brior. Dans la note précédente j'ai indiqué que le suc des glandes salivaires postérieures produisait des effets paralysants immédiats sur les crus- tacés. J'ai cherché à analyser cette action, et tout d’abord se posait le problème de savoir si ce venin nouveau avait une action sur le cœur. Sur les crabes immobilisés par une injection préalable de venin, et non encore morts, on mettait le cœur à nu, par section de la carapace, et on constatait que cet organe battait encore régulièrement. Les batte- ments allaient en s’affaiblissant en même temps que la vie disparaissait. Mais par excitation au toucher, le cœur réagissait et battait. J’ai même fait une expérience plus frappante encore pour mettre en évidence cette absence d'action du venin sur le cœur. J'ai fait l'injection du venin directement dans le cœur par un des ostia. Le cœur cessait de battre immédiatement après l'injection. Mais cet arrêt ne durait qu’un instant et les battements reprenaient bientôt leur rythme régulier tandis que les phénomènes de paralysie musculaire apparaissent intenses et définitifs immédiatement après l'injection. Si au lieu d’injecter dans le cœur on se contente de déposer le venin sur le cœur, celui-ci ne s'arrête pas de battre un instant, et les phéno- mènes de paralysie sont assez lents à se manifester. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. 387 SÉANCE DU 4 MARS 1905 SOMMAIRE Agric (Pauc) : Les mouvements pine browniens intraprotoplasmiques . 417 FrRAncA (CarLos) : La rage chez les Bar (Pau) et DAuNAY : Diminution Muridæ (Murinæ et Microlinæ). . . de l'extrait sec urinaire à la fin de GALIPPE (V.) : Remarques sur la la grossesse normale. . . . . . . .. DIN Mfonmationtdestealculs ARR BILLARD (G.) et BELLET (K.) : Tor- GATIN-GRUZEWSKA (Mme J.) : Com- sion de l'extrémité des grands os position du foie de chiens nourris d’un des membres inférieurs causée en vue de la proauction de la quan- par l’impotence fonctionnelle du tité maximale de glycogène. . . .. membre SyYMÉCrIQUER MEET 402 Go8ez (OswaLo) : Contribution à Bizcarp (G.) et PERRIN : Sur la l'étude de l'agglutination par le ve- tension superficielle de l'urine des DIN Te CObrA EP NP AMEN PAUSE herbivores. Action de l'acide hippu- GoEBEL (OswaLp) : Contribution à D CRUE ee rl AE EN AT RER ES 40% | l'étude de l’hémolyse par le venin Bonnier (PIERRE) : Troubles sco- 'EXCODL ARENA ES ES NE REA posthéniques, hypniques et tonos- Kucxuck (M.) : Sur le détermi- tatiques associés au vertige labyrin- NISMENTUISEXE MEN EN NECRUNS AU OA MEL ER A ASS LA A QG AUS 388 Loisez (GusrAvE) : La question de CazaALBou : Sur l'existence du T7r7- laHRÉlÉ SONT AREAS NRC AE panosoma dimorphon en Guinée MaureL : Détermination du zéro PLAN CAS CR aan EMEA eme Die tie 395 | physiologique cutané en général. . CHEVALIER (J.) Contribution à MoreL(A.)et AnpRé (CH.): Sécrétion l’action physiologique de l'acide d'acide urique par le rein de la gre- PrOLOCÉTATIQUES NA RCE 0 LAS ENROULILE ADN PE EME NV ENTe EE eat CouvrEUR et CHEVROTIER : Sur un REnauUT (J.) : Seconde note sur les réflexe conjonctivo-respiratoire. . . 425 | disques N, accessoires des disques CrisTiAnt (H.) et Micaeus (G. DE) : TAINCE SE PR QUAI RU Set Por Un appareil très simple pour la dé- Rocer (J.) et GREFFULHE : Sur une termiuation rapide de l'acide carbo- Trypanosomiase observée en Algé- miquesde aire ARE ee BREL ROTEKES LUNA AE PA NS LP RE A LR GR LR Dopter (Cu.) : Effets expérimen- SEILLIÈRE (G.) : Sur la présence taux de la toxine dysentérique sur d’une diastase hydrolysant la xylane le système nerveux central. . . . . 400 | dans le suc gastro-intestinal de l’es- Doxon (M.) et PeritiEan : Lésions CAN LS Lu PE DMONEN QUO LET CM a opel hépatiques et modifications de la Victer (P.) : Sur le rôle des glandes coagulabilité du sang provoquées salivaires des Céphalopodes. . . .. par l'injection de sérum hépato- Voinov (D.) : Sur le rôle probable COXIQUE PEL re inidenarclandernterstitielieene#0e Dovon (M.), Morez (A.) et Ka- Wipaz et ROSTAINE : Sérothérapie REFF (N.) : Teneur en fibrinogène du préventive de l'attaque d’hémoglo- sang rendu incoagulable par l’atro- binurie paroxystique. . . . . . . .. Brococie. Courtes RENDUS. — 1905. T. L. VIII. 38 à 390 396 388 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. A. Giard, président. OUVRAGE OFFERT M. V. GaLiPpE. — En faisant hommage à la Société de Biologie d’un - volume publié par moi en 1894 et renfermant, entre autres travaux, un mémoire sur la genèse des calcifications pathologiques, je rappellerai qu'en 1886 j'ai indiqué les lois générales qui président à la formation des calculs dans l’économie et montré qu'ils étaient fonction microbienne. J'ai insisté sur ce point que les microorganismes peuventexercer dansles , liquides de l'organisme des actions chimiques électives, provoquer des dédoublements, ou la précipitation de substances maintenues solubles à l’état normal. Je rappellerai encore qu’en 1891 j'ai démontré que le foie pouvait renfermer des parasites, même à l'état normal. Cette même année M. Létienne publiait son remarquable travail sur l'existence dans la bile, considérée jusque là comme aparasitaire, de nombreuses espèces microbiennes. C'est en 1891 également que Naunyn, au dixième Congrès de médecine interne, tenu à Wiesbaden, a, dans une communication mémorable, démontré à son tour l’origine parasitaire des calculs biliaires. Ce savant a constaté que la stagnation de la bile favorisait l’envahissement de celle-ci par le 2. coli, que toutes les biles examinées renferment, et au delà, assez de sels biliaires et de savons solubles pour dissoudre la cho- lestérine; que la transformation, dans la bile altérée, de l'acide glyco- colique en acide cholalique et en glycocolle n’était pas la cause de la précipitation de la cholestérine, puisque l’acide cholalique a un pouvoir dissolvant égal à celui de l’acide glycocholique; enfin que ce sont les microbes qui provoquent la précipitation de la cholestérine. Les expériences de M. Gérard, pour bien conduites qu'elles soient, ne font que confirmer des faits antérieurement acquis. Il était bon de le rappeler ici. TROUBLES SCOPOSTHENIQUES, HYPNIQUES ET TONOSTATIQUES ASSOCIÉS d AU VERTIGE LABYRINTHIQUE, Par M. PIERRE BoNNier. Parmi les nombreuses irradiations bulbaires qui peuvent surgir à l’oc- &sion d’un ictus vertigineux, d’origine périphérique ou centrale, il t SÉANCE DU 4 MARS 389 existe un groupe de symptômes bulbaires supérieurs qui présentent entre eux certains rapports, tant par leur origine topographique que par leur association physiologique: Ce sont les troubles portant: 1° sur l'appareil des centres scoposthéni- ques, qui assurent la régie du regard, sous forme d'orientation angu- laire, de convergence, d’accommodation à la distance et à l'intensité lu- mineuse, centres de la VI° et de la IIT° paires, ces derniers unis au pre- mier et entre eux, et localisés au niveau de l’aqueduc de Sylvius ; 2 sur les centres hypniques, centres du sommeil, situés d’après divers expéri- mentateurs au même niveau, mais plus profondément ; et enfin, 3° les centres {onostaliques, probablement au noyau rouge, qui dispensent la tonicité réflexe de l’appareil musculo-tendineux. Ces rapports anatomiques se doublent de rapports physiologiques évi- dents, qui apparaissent nettement à notre observation intérieure quand nous luttons contre le sommeil, la perte du regard et la résolution mus- culaire, et quand un reste d'effort cérébral se porte sur l’un ou sur l’au- tre de ces centres pour retarder la faillite totale. Nous savons également le rôle de la fixation oculaire dans la détermination de l'hypnose et de ses phénomènes tonostatiques. La clinique nous montre ces troubles associés sous forme d’irradia- ions provoquées par le retentissement bulbo-protubérantiel de l’ictus vertigineux, dont je m'occuperai exclusivement ici. Les troubles de scoposthénie, portant sur les divers éléments du regard, et déterminant à divers degrés tous les troubles oculomoteurs imaginables, ont été maintes fois signalés à l’occasion soit d’expérimen- tations, soit d'interventions opératoires, soit de troubles auriculaires pathologiques (1), et j'ai pu énoncer ici même la proposition suivante, souvent vérifiée des auristes, mais trop peu connue des ophtalmologistes et des cliniciens : Autant il est exceptionnel de trouver un trouble ocu- lomoteur provoqué par un trouble visuel, oculaire, autant il est fréquent de le trouver sous la dépendance d'un trouble vestibulaire, auriculaire. Le plus violent traumatisme de l'œil ne détermine aucun de ces troubles oculomoteurs que nous trouvons directement et si fréquemment pro- duits par le trouble auriculaire le plus banal. J'ai, à plusieurs reprises, fait l’'énumération de ces troubles, de leurs causes et exposé leur méca- nisme ; ils réalisent toutes les variétés du désarroi oculomoteur. Une forme non encore décrite, à ma connaissance, est la suivante. A la suite d’unictus vertigineux, nettement labyrinthique, le malade présente pendant un temps qui peut varier de quelques minutes à plusieurs heures, du ptosis doubleavec fixation de regard, comme dans le facies d'Hutchin- son, ou avec désarroi oculomoteur, difficulté de convergence, difficulté (1) Rapports entre l’app. ampullaire de l’oreille etles HET oculomoteurs. Société de Biologie, 11 mai 1895. 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'appropriation oculaire à la vision nette, paresse de l’accommodation à la distance, à l'intensité, bref, scozasthénie totale, dérobement plus ou moins accentué de toute la tonicité du regard. Souvent chez d’autres malades, l'ictus vertigineux s'accompagne et se fait suivre d’une tension, d’une excitalion. de tout l'appareil du regard, qui donne à certains malades la sensation qu'ils « projettent leur regard au dehors ». Sur les centres hypniques voisins, mêmes effets. C’est ou de la som- nolence s’accordant au fléchissement, à la faillite du regard, et durant jusqu'à ce que le sujet ait cédé, ne fût-ce qu'un instant, au sommeil com- plet ; ou au contraire, par réaction inverse, du vigilisme tenant le malade dans l'impossibilité absolue de s’assoupir et affectant ce caractère de tension intense qu’on observe sous l’action de certains médicaments ou dans certains troubles vésaniques (1). Du côté des centres tonostatiques, j'ai signalé ici-même (2) les varia- tions du réflexe patellaire, témoin des varialions générales de la toni- cilé réflexe, au cours de certaines irritations labyrinthiques. Le même malade perd ses réflexes rotuliens après un accès de vertige, et les retrouve intacts et exagérés quelques instants après. Le phénomène peut être unilatéral. Il y a donc, parfois réunis en faisceau, et à l'occasion de l’ictus verti- gineux et sans doute aussi dans bien d’autres cas, des troubles de la régie oculomotrice, du sommeil et de l'équilibre de tonicité réflexe, apparaissant sous forme paroxystique et subite, pour durer plusou moins longtemps après l'accès. Ces troubles semblent localisables à la région du noyau rouge et des centres voisins de l’aqueduc. Ils forment parfois un syndrome isolé, superposé au vertige, el pouvant dans certains cas intervenir dans la définition pathologique et le diagnostic. SECONDE NOTE SUR LES DISQUES N, ACCESSOIRES DES DISQUES MINCES, par M. J. Renaur. Une note de M. A. Prenant à la Réunion Biologique de Nancy (3) m'oblige à revenir sur la signification des disques accessoires N tels qu'on les observe dans les fibres striées des muscles des pattes des Insectes. Il me faut encore répéter ceci : — Dans les conditions où je (1) Sur quelques réactions bulbaires. Société de Biologie. 14 mars 1903. (2) Variations du réflexe patellaire au cours de certaines affections labyrin- thiques. Société de Biologie. 1°" février 1896. (3) A propos des disques N de la substance musculaire striée et d’une com- munication récente de M. Renaut (Comptes rendus hebd. de la Soc. de Biologie, 24 février 1905, p. 332). SÉANCE DU # MARS 391 me suis placé, c'est-à-dire celles où la striation transversale des fibres musculaires peut être observée à l'état de déploiement parfait, on voit après coloration au picro-carminate les disques N dessiner, dans chaque fibrille, un grain réfringent coloré en jaune d’or tout comme le grain de cette fibrille répondant, au milieu de la bande claire, à un disque mince avéré. Avec cette méthode, chacun des grains des deux disques N se comporte donc comme un grain de ce disque mince avéré (ou principal), — et non pas comme un disque épais : les disques épais étant tous, et dans chaque fibrille, teints en rose. Si maintenant on substitue à la gly- cérine neutre, comme liquide additionnel, de la glycérine acétifiée ou formiquée, les disques épais sont tous décolorés ou sont même dissous. Au contraire, les grains des disques minces et ceux des disques N ne sont nullement dissous ; mais les uns comme les autres, ils se colorent en rouge pourpre vif. Encore cette fois-ci, ils se comportent donc, dans chaque fibrille, comme un grain de disque mince. Optiquement et his- tochimiquement, tous les trois sont des grains superposés dans la fibrille, en son parcours de la bande claire, qu'histologiquement et en tant que pièces de différenciation fibrillaire on est forcé de considérer comme équivalents. Ceci semble évident, à moins que désormais les propriétés électives des colorants usités en histologie, exercées avec une telle netteté et par deux méthodes imposant une conclusion identique — parce qu'elles sont non pas « unilatérales » mais bien ici conver- gentes, — ne conservent plus aucun sens. Enfin, j'ai dit qu’au bout d’un très long temps, sur tout son trajet entre les grains N (extrêmes), et le grain médian (principal) compris seul dans ce que j'ai appelé la « strie sarcoplasmique », la fibrille finit par se colorer elle aussi en rouge, mais plus clair que celui des grains. Et dès lors, j'ai conclu que non seulement au sein de chaque fibrille et cans la traversée de la bande claire, les trois grains sont de même nature et que ce sont là trois grains de disque mince; mais encore que leur ensemble dans le segment de la fibrille qui les réunit et les ren- ferme, constitue un petit système spécial; j'aurais pu ajouter que c’est un système de pièces de charpente fibrillaire élastiques ; car telle est en effet ma pensée. M. Prenant conclut, de son côté, que « cette significa- tion n’est guère prouvée par les faits nouveaux présentés à l'appui ». Il attendait également une « autre conclusion » quant à la relation des grains accessoires N avec le grain principal médian, incontesté en tant _qu'élément de disque mince. J'attacherais beaucoup de prix à être d'accord avec M. Prenant, qui tout à la fois est un histologiste de valeur et un critique aussi érudit que judicieux. Aussi, je crois que je n’ai pas exprimé ma pensée avec assez de clarté pour qu'il l'ait comprise. Je vais donc la préciser une dernière fois de mon mieux : J'ai dit, et tout à fait à dessein (dans ma note du 28 janvier 1905, à la 392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Société de Biologie), que « la cloison sarcoplasmique et les grains des disques minces fibrillaires, principal et accessoires, sont deux choses différentes. La première est une pièce de la charpente cellulaire, les seconds des pièces de la striation fibrillaire ». C'est à mon sens cette distinction qui constitue à vrai dire le nœud de la discussion. Je ne l’ai pas du tout faite en vertu de conceptions a priori, telles que celle qui consisterait à se ranger volontiers ou non à un schéma déjà connu de la constitution générale de la substance contractile des fibres musculaires striées. Un schéma, c’est une interprétation rationnelle et provisoire des faits qu'on connaît, et pour ou contre laquelle seuls les faits nou- veaux observés doivent rompre des lances. Or, je pense pouvoir mon- trer prochainement, dans une note résumant un travail fait en collabo- ration avec mon élève M. G. Dubreuil et poursuivi à l’aide d’objets d'étude et de méthodes tout à fait différents, la cloison sarcoplasmique dégagée de tout ou partie des éléments fibrillaires. Ceux-ci de leur côté, et à un stade précédant souvent sensiblement l'apparition de la cloison, différencient par eux-mêmes et en eux seuls les diverses pièces de la striation transversale qui leur appartient en propre. Parmi ces pièces, le disque mince fibrillaire ou grain du disque mince, paraît se développer en dernier lieu, comme l’a dit Marceau (1). En fin de compte, la cloison sarcoplasmique relie tous les disques minces fibrillaires par le travers entier de la substance contractile, sur les confins des segments contrac- tiles (éléments musculaires) consécutifs, pour mettre secondairement et tenir définitivement les fibrilles, munies déjà des éléments de leur striation propre, en striation concordante. Connaissant déjà ces faits, j'ai pu en la recherchant trouver aisément la strie sarcoplasmique qui relie les grains moyens (principaux) du disque mince des fibres musculaires des pattes des coléoptères. J'ai pu comprendre que les grains accessoires N, de même nature évidemment que les grains principaux, sont ici de simples pièces fibrillaires de per- fectionnement de la pièce fibrillaire principale dont la constitution intime paraît identique à la leur propre. Ils multiplient, je crois, le nombre des pièces élastiques comprises dans la courte portion du trajet de la fibrille qui répond à la traversée des bandes claires. Voilà ma conclusion ferme et, sauf en présence de faits positifs me démontrant qu'elle n’est pas fondée, je m'y tiendrai désormais. Cela posé, je suis tout à fait d'accord pour distinguer la ligne com- plexe Z, où tous les grains représentant chacun un disque mince fibril- laire sont rendus continus et concordants par la cloison sarcoplasmique, des deux rangées parallèles de grains N d’ailleurs identiques, mais que je n'ai vus — jusqu'ici — reliés par aucune cloison sarcoplasmique sai- sissable. Cette distinction, à laquelle tient à bon droit M. Prenant, me (1) Thèse de la Faculté des sciences de Paris, 1903. SÉANCE DU # MARS 393 semblait si naturelle que je n’ai pas même eu l’idée de la spécifier. Elle ne milite pas d’ailleurs davantage à l’encontre de la « parenté » entre les grains N, et ceux tout pareils de constitution comme de réactions identiques, engagés dans la strie ou cloison sarcoplasmique, que le fait de voir deux chevaux, l’un tenu entre les brancards, l’autre attelé en flèche, par des ridelles en avant de l’autre, ne permettrait de conclure qu'alors la voiture serait trainée par des animaux d’espèce différente. UN APPAREIL TRÈS SIMPLE POUR LA DÉTERMINATION RAPIDE DE L'ACIDE CARBONIQUE DE L'AIR, par MM. H. Cristian: et G. DE MIcneLrs. Quoique la viciation de l’air par encombrement soit due à des causes multiples et complexes, les hygiénistes sont encore obligés, faute d’autres moyens, de l’apprécier par le dosage de CO?. Aussi les moyens préconisés pour pratiquer cette analyse sont-ils très nombreux. Abstraction faite des méthodes de grande précision qui ne sont pas uti- lisables en hygiène à cause de leur complication, il existe des procédés plus ou moins rapides donnant des résultats approximatifs souvent suffi- sants. Parmi ceux-ci on utilise de préférence les méthodes de Henriet, de Hesse et celles plus simples de Wolpert et de Lunge-Zeckendorf. Ces dernières méthodes sont commodes, mais présentent de nom- breux inconvénients, notamment l'obligation de pratiquer l’analyse sur place. En outre, Lehmann et Fuchs, en contrôlant les résultats fournis par l'appareil de Lunge-Zeckendorf, ont trouvé qu'avec la faible solu- tion de soude recommandée par les auteurs on pouvait arriver à des résultats tout à fait incertains et proposent d'employer des solutions plus fortes. D'un autre côté, il est difficile d'évaluer exactement la quan- tité d’air introduite par la simple pression d’une poire en caoutchouc. L'appareil de Wolpert, très portatif en vérité, est recommandé aussi pour les analyses secrètes, c’est-à-dire faites à l’insu des personnes présentes, mais ne saurait, à notre avis, avoir droit à ce titre, car les manipulations en sont non seulement visibles, mais, par l'agitation qu'elles exigent, presque bruyantes. L'emploi de ces différents appareils, au cours de très nombreuses ana- lyses d'air, nous a donné tant de déboires que nous avons imaginé une autre méthode qui nous paraît réunir toutes les qualités des procédés sommaires à une grande simplicité, puisqu'elle n’exige pour ainsi dire pas d’appareillage spécial; ce mode de faire est en outre très rapide et donne au point de vue de l'exactitude des résultats satisfaisants. 394 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La partie essentielle est un barbotteur. On prend un tube de verre ayant environ 6 millim. de diamètre et 20 centim. de longueur, fermé à une de ses extrémités; un trait marque à sa DATES fermée la contenance de 1 cc. Il est utile d'y souffler une bulle un peu au-dessus de ce trait, pour empêcher le liquide de monter pendant le barbottage. Dans ce tube est introduit un tube plus mince (diamètre intérieur 2 millim.) longuement effilé à son extrémité inférieure. Pour fixer ce tube étroit à la partie supérieure du tube large, nous adaptons à l’extré- mité libre de celui-ci un bout de tuyau de caoutchouc et y faisons pénétrer le tube capillaire par une petite incision pra- tiquée latéralement dans le caoutchouc, comme le montre notre dessin. Ces tubes constituent l'appareil de barbottage. On introduit jusqu'au trait du premier tube (1 cc.) une so- lution de carbonate de soude (1 : 100 de solution décinormale colorée avec quelques gouttes de phénol-phtaléine) et on y fait barbotter l'air à analyser. Cet air est préalablement re- cueilli dans un petit flacon, ce qui permet de le puiser facile- ment sur place et dele porter au laboratoire, où les analyses peuvent être faites avec plus de commodité. Le barbottage de l’air à travers notre capillaire très effilé nous permet de le dépouiller presque complètement de son C0? et l'analyse n’exige qu'une quantité minime d'air; cette quantité est en proportion inverse de la quantité d'acide carbonique qui y est contenue : elle n’atteint jamais 200 cc. et pour un air très vicié, comme le montrent les tableaux ci-dessous, 5-8 cc. sont suffisants. Nous employons pour le puisage de l'air de petits flacons de 200 cc. ; ces flacons sont bouchés avec des bouchons de caoutchouc, percés de deux petits trous où passent des tubes de verre ; un de ces tubes arrive jusqu'aux fond, l’autre dépasse à peine le niveau inférieur du bouchon. Cette disposition nous permet éventuellement de vider ces flacons en les siphornant. Nous portons ces pelits récipients à l'endroit où il faut puiser l'air; ils sont remplis jusqu’au bouchon d’eau distillée bouillie et nous pouvons récolter l'air en vidant l’eau et en rebouchant ensuite soigneusement. Lors- qu'on doit faire une analyse secrète, où l’on ne peut verser de l’eau, comme dans un théâtre pendant le spectacle, on peut pour chaque analyse emporter deux flacons, l’un plein, l’autre vide, réunis par un tube de caoutchouc (dans les poches ou dans une boîte), de manière qu'ils peuvent se vider lentement l’un dans l’autre; le bout du tube de verre du flacon plein, par où l’air doit entrer, doit seul sortir de la poche ou de la boîte. Pour pratiquer l’analyse, nous faisons pénétrer d’un flacon gradué ou d’une grande burette dont on règle la hau- teur pour produire une légère pression, de l’eau bouillie dans le flacon contenant l'air. Dans ce but, le petit tube est mis en rapport avec l’appareïl barbotteur; l'air s'échappe lentement par de très petites bulles et se dépouile de son CO? qui à un moment décolore la solution. On lit alors sur la burette le nombre de cc. d’eau qui a coulé : ce chiffre re- présente les ce. d'air suffisant à neutraliser 1 cc. de notre solution et nous donne, d’après un tableau, la quantité de CO? contenue dans cet air. Nous avons déterminé avec des mélanges titrés d’air et de CO? la quantité de chaque mélange nécessaire pour cette neutralisation. Voici les résultats : SÉANCE DU 4 MARS 395 Air atmosphérique (0.4-0.5 p. 1000). . . . . . 100-120 cent. cubes. Mélange CO? 1 p. 1000 . . . . . HN EE 020 — — EN Re OS UN M PES SR eut Ca on à 20-25 — | | & 2 | Ve] ll = = | CE | | Cette méthode présente les inconvénients des systèmes à barbottage, mais au minimum. On pourrait cependant parler plutôt d'une appré- ciation de CO? que d’un dosage au sens chimique de ce mot. La rapidité de ces analyses est très grande; il faut cependant avoir toujours la précaution de n’employer que des tubes très propres, lavés chaque fois à l’eau chaude et rincés à l’eau distillée, et en outre, lorsqu'on fait barbotter l'air, avoir soin de fermer de temps en temps avec la pince, le tube amenant au flacon l’eau de la burette, ou même de n’ouvrir cette pince que partielle- ment, pour que l’air ne passe pas trop rapidement et ne soit pas sans pression. Natureïlement la solution faible de carbonate de soude doit être faite chaque fois avec la solution mère qui, elle, se conserve assez longtemps avec les précautions d'usage ; le titre de la solution que nous avons indiqué nous a paru le meilleur ; on pourrait cependant, pour des cas spéciaux, le modifier. Nous avons ainsi fait un très grand nombre d'analyses et pouvons conclure qu'à l'exception de quelques inévitables accrocs, cette manière de faire nous a donné toujours de bons résultats. SUR L’EXISTENCE DU Zrypanosoma dimorphon EN GUINÉE FRANÇAISE, par M. CazALBou. Le 6 décembre 1903, seize chevaux du 2° escadron de spahis sénéga- lais partaient de Ségou en mission pour le Haut-Niger. Ils devaient servir de montures à M. le Gouverneur général de l'Afrique occidentale française et aux officiers qui l’accompagnaient, de Kouroussa au point terminus du chemin de fer de la Guinée. La mission terminée, ces chevaux étaient de retour à Ségou le 29 mars 1904. Sur cet effectif, deux chevaux rentraient atteints de trypanosomiase. L'examen du sang des malades a montré qu'il s'agissait de 7rypan. dimorphon. Les principaux symptômes constatés ont été : des accès de fièvre intermittente allant jusqu'à 40°2, de l’amaigrissement progressif, du relächement et de l’æœdème des enveloppes testiculaires et des testi- cules, une paraplégie assez nettement marquée, mais n'ayant pas abouti à la paralysie complète de l’arrière-main. L'un des deux malades est mort le 5 décembre 1904. (Poids de la rate : 1.410 grammes; poids de l'animal : 300 kilogrammes environ.) 396 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le second malade est vivant au 15 janvier et paraît marcher vers la guérison. \ Il est probable que l'infection a été réalisée en Guinée, dans les pre- miers mois de l’année 1904. Aïnsi la trypanosomiase des chevaux de Gambie existerait dans le Haut-Niger. £e fait a d’ailleurs été prévu par MM. Laveran et Mesnil (1). SUR UNE TRYPANOSOMIASE OBSERVÉE EN ALGÉRIE, j par MM. J. RoGER et GREFFULHE. Le 6 janvier 1905, à Mécheria (province d'Oran), trois chevaux du 2 chasseurs d'Afrique présentent des signes non équivoques d’hémo- globinurie paroxystique (paraplégie, tumercrs œdémateuses au niveau des lombes, sueurs profuses, émission d’urine rouge). L'un d'eux meurt en quelques heures, un autre résiste pendant quinze jours et meurt également, le troisième est convalescent, peut-être même guéri. Dans le sang d’un de ces chevaux, J. Roger a rencontré un Trypano- some qu’il a pu inoculer avec succès à diverses espèces animales. L'exa- men a été négatif pour le cheval qui paraît en voie de guérison. L’hémoglobinurie et la Trypanosomiase ont-elles coïncidé, le syn- drome de l'hémoglobinurie paroxystique traduit-il une Trypanoso- miase, le troisième cheval est-il réellement guéri ou dans une période de rémission ? Ces questions feront l'objet d’une note ultérieure. Des trois chevaux, deux présentaient tous les signes apparents de la santé, au moment où ils ont été atteints d’'hémoglobinurie, le troisième, celui chez lequel le Trypanosome a été rencontré, était bas d'état depuis deux ans et avait passé les mois d'octobre, novembre et décembre 1904 dans le Sahara, à Taghit. L'autopsie a révélé dans les deux cas de la congestion du cerveau, de la moelle et de leurs enveloppes (la dure-mère lombaire du cheval qui a résisté pendant quinze jours et qui a fourni le Trypanosome présen- tait à sa face interne un piqueté hémorragique ressemblant à des taches de rouille). La vessie était distendue par une urine rouge acide et albu- mineuse ; il existait de petites hémorragies sous-muqueuses. Rien à signaler du côté du tube digestif. Description du parasite. — Le Trypanosome mesuré de 22 à 26 & de long, flagelle compris, sur 1 & 7 à 2 5 de largeur au niveau du noyau, en com- prenant la membrane ondulante. On rencontre quelques formes de dimen- (1) Trypanosomes et Trypanosomiases, 1904, p. 199. SÉANCE DU 4 MARS 397 sions supérieures correspondant à des parasites en voie de division. Le noyau occupe la partie médiane. Le centrosome, très apparent, se trouve à une certaine distance de l’extré- mité postérieure. De nombreuses et volumineuses granulations existent dans la partie antérieure. La membrane ondulante est très plissée; la partie libre du flagelle est assez longue. L'extrémité postérieure est tantôt conique, tantôt en cône tronqué. Le Trypanosome n’est pas rare dans le sang de la circulation générale chez le cheval; il se multiplie rapidement dans le sang de la souris, du rat, du chien, de l'âne. Nous l'avons rencontré à plusieurs reprises, mais jamais en grand nombre, chez le lapin. Le parasite se multiplie par division longitudinale binaire égale ou subé- gale. Le Trypanosome ne se meut guère que sur place, mais il est capable de déplacements assez étendus et énergiques pour lui permettre de se frayer un passage en ligne droite à travers un amas de globules rouges. Dans le sang conservé pendant vingt-quatre à trente-six heures, il prend des formes d’involution : en têtard, en raquette, en boule, en croissant. Le parasite est difficile à différencier des Trypanosoma Evansi et Brucei. Il se distingue nettement du Trypan. du Mal de Caderas par un centro- some assez volumineux. L'évolution de la maladie ne permet pas de confusion avec la Dourine. C'est du Surra et du Mal de la Zousfana, décrit par Szewzyck et Rennes que la maladie de Mécheria paraît se rapprocher le plus. Des différences qui existent dans l'évolution de ces Trypanosomiases chez plusieurs espèces animales, notamment chez les rats et les souris (1), peuvent s'expliquer par des différences de virulence qu'il n’est pas rare d'observer pour un même Trypanosome. SÉROTHÉRAPIE PRÉVENTIVE DE L'ATTAQUE D HÉMOGLOBINURIE PAROXYSTIQUE, par MM. Wipaz et ROSTAINE. Nous avons montré récemment, ici même (2), qu'il suffisait d'ajouter in vitro une faible quantité d’antisensibilisatrice au plasma d’un hémo- globinurique pour enlever à cette humeur sa propriété spéciale de sen- sibiliser les hématies humaines, sous l'influence du froid. (1) Le Trypanosome de Mécheria tue les rats et les souris en quatre jours, alors que le Trypan. de la Zousfana ne tue ces animaux qu’en huit à trente- cinq jours. (2) Société de Biologie, 18 et 25 février 1905. . 398 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces résultats, obtenus in vitro, nous ont naturellement conduits à chercher si, en injectant à un hémoglobinurique un sérum antisensi- bilisateur spécifique, on n'empêcherait pas l'apparition du pissement d'hémoglobine que le refroidissement provoque chez un tel sujet. La malade que nous avons suivie présentait des attaques typiques d'hémoglobinurie a frigore, qui en faisaient un sujet éminemment favorable à une telle étude. La sensibilité était telle que le moindre refroidissement provoquait une crise. Une promenade au jardin pen- dant 10 minutes à une température de + 10 degrés suffisait à pro- voquer une attaque légère, une descente au jardin pendant 3 quarts d'heure à une température de + 7 degrés faisait éclater une crise intense et prolongée. La fièvre, la courbature et le frisson, lorsqu'il existait, n’apparais- saient qu'après l'apparition de l'hémoglobinurie, comme nous ayons pu le constater, par la mise en place d’une sonde à demeure immédiate- ment après le début du refroidissement. Nous pouvions, en plongeant dans l’eau les mains de la malade, gra- duer à volonté et avec une précision remarquable l'intensité et la durée de la crise qui variait exactement avec le temps de l'immersion et le degré de la température de l'eau. Ainsi, l'immersion des mains pendant 1/4 d'heure dans une cuvette d'eau maintenue à + 15 degrés donnait à notre malade une crise légère d'hémoglobinurie débutant 4 heure 10 environ après le début de la réfrigération. L'immersion des mains pendant une 1/2 heure dans l'eau maintenue à + 10 degrés provoquait une crise d’hémoglobinurie qui se prolongeait pendant plusieurs heures. L'attaque commençait en ce cas 25 à 30 minutes après le début de l'immersion. Nous avions là deux points de comparaison qui allaient nous per- mettre de juger avec une grande exactitude des résultats obtenus par l'injection à notre malade de sérums pourvus d’antisensibilisatrice. Le sérum dont nous avons fait usage provenait d'animaux ayant recu 3 ou # injections de sérum humain à doses massives et à intervalles espacés. Il était chauffé à 55 degrés avant d'être injecté. Deux jours après l'injection de 25 centimètres cubes de ce sérum, les mains de la malade pouvaient être immergées pendant 1/4 d'heure dans l’eau à + 15 degrés sans qu'elle ressente le moindre malaise et sans que les urines ne cessent de conserver une limpidité parfaite. Après une seconde injection de 25 centimètres cubes, les mains purent rester immergées pendant 50 minutes dans l’eau à 10 degrés sans que l’on note le moindre symptôme anormal ou la moindre élévation thermique; les urines ne présentaient pas la moindre teinte hémoglo- binurique. Le lendemain une sorlie de 20 minutes à une température de + 3 degrés ne provoque ni hémoglobinurie, ni le moindre malaise. SÉANCE DU À MARS 399 Dix jours après l’inoculation, la résistance contre l’hémoglobinhémie commence à faiblir légèrement. À cette date l’immersion des mains pendant 1/4 d'heure à + 15 degrés est toujours sans action, mais leur immersion pendant 1/2 heure à + 10 degrés provoque une légère teinte rosée de l'urine très minine, très passagère et très lardive dans son apparition. La résistance se prolonge pendant 4 semaines environ et se perd au fur et à mesure que l’antisensibilisatrice s'échappe de l'organisme; nous ayons pu en mesurer pour ainsi dire la diminution quotidienne. En forçant le refroidissement et en exposant la malade encore sous l'influence du sérum injecté, à une température basse et prolongée, soit 40 minutes à + 3 degrés, nous n'avons pas pu faireapparaître la moindre trace d'hémoglobine dans les urines, mais nous avons vu éclater tardi- vement certains symptômes de la crise tels que le frisson et l'élévation de la température. L'attaque a pu ainsi être dissociée, mais là encore l’action du sérum injecté s’est manifestée par l'absence de l’hémoglobinurie. Les injections de sérum spécifique dont l’action préventive était si efficace contre l’'hémoglobinhémie chez notre malade, n'enlevaient cepen- dant pas à son sang sa propriété anormale de sensibiliser in vitro les hématies humaines sous l'influence du froid. Aînsi le plasma de notre malade mis en contact à 0 degré avec des hématies humaines, puis transporté toujours à leur contact à l’étuve à 37 degrés, les hémolysait même après l'injection de 90 centimètres cubes de sérum faite en plu- sieurs fois. Il est donc plus difficile de contrebalancer certains actes humoraux anormaux, lorsqu'ils sont réduits, hors de leur milieu naturel, à un simple conflit in vitro entre un sérum et des hématies dépaysés que lorsqu'ils se passent au sein même de l'organisme où la connivence d'actes vitaux multiples vient sans doute en aide à l’action empêchante de la substance injectée. Quelle que soit l'interprétation à adopter, l'intérêt de notre observa- tion consiste en ce fait, que l'injection de notre sérum spécifique à rendu notre malade résistante à des températures qui auraient pro- voqué chez elle à coup sûr l’'hémoglobinurie. Chez cette hémoglobinurique dont nous pouvions mathématiquement graduer l’état d'hémoglobinhémie suivant l'intensité et la durée du froid, nous avons vu avec quelle sûreté l'injection d’une dose de sérum pré- servait dans l'organisme les hématies contre l’action d'un froid mesuré. Nous avons ainsi en consolidant le sang de notre malade réalisé contre certains actes hémolytiques une immunisation passive compa- rable par la rapidité de son installation et par la durée de son effica- cité à celle, que confère l’injection de sérums anti-microbiens. L'organisme était d'autant mieux préservé que la dose inoculée était 400 SOCIÉTE DE BIOLOGIE plus forte et pour une dose injectée la résistance à l’hémoglobinhémie était d'autant plus solide que le froid était moins intense et son action moins prolongée. Toute l’étiologie de l’hémoglobinurie paroxystique ne se résume sans doute pas dans un simple phénomène de refroidissement ; sa pathogénie est certainement plus complexe. Procédant tantôt du paludisme, tantôt de la syphilis, tantôt d’autres causes générales qui souvent nous échappent, l’'hémoglobinhémie est, en tout cas, l'acte fondamental dont l'entrée en scène est la cause des divers actes morbides qui caractérisent l’attaque d’hémoglobinurie. C'est précisément contre l'hémoglobinhémie que notre sérum spéci- fique exerce son action préservatrice. Jusqu'ici en pathologie humaine la sérothérapie n’a guère fourni de résultats que contre les maladies dues aux microbes ou aux toxines. Il est donc intéressant de constater l’ac- tion qu’a eue notre sérum sur un accident humoral, tel que l'hémoglo- binhémie. À L'hémoglobinurie a frigore est une maladie relativement rare, mais l'hémoglobinhémie entre en jeu ; dans d’autres états pathologiques ; elle est surtout le facteur principal de la fièvre bilieuse hémoglobi- nurique, cette complication redoutable du paludisme. Tout porte à croire que des sérums semblables à ceux dont nous avons fait usage pourront aider à consolider le sang au cours de différents états mor- bides. EFFETS EXPÉRIMENTAUX DE LA TOXINE DYSENTÉRIQUE SUR LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL, par M. Cu. Doprer. Au cours de nos expériences sur la dysenterie bacillaire expérimen- tale(1), nous avons noté fréquemment, M. Vaillard et moi, chez le lapin, des phénomènes paralytiques. | Ceux-ci surviennent en général le 3° jour après l’inoculation des cultures. La mort arrive le 4° ou le 5° jour. Cliniquement, ce sont le plus souvent des paraplégies du train posté- rieur ; elles peuvent ÿ rester localisées, mais c’est l'exception; habi- tuellement la paralysie subit rapidement une marche ascendante, envahissant les membres antérieurs, et même parfois la région bulbo- protubérantielle. En de rares cas, cependant, la lésion a débuté aux membres antérieurs pour descendre ensuite du côté des membres postérieurs. Enfin il m'est arrivé de constater de ces paralysies umi- (1) Vaillard et Dopter. Annales de l'Institut Pasteur, juillet 1903. SÉANCE DU 4 MARS 401 latérales, sous forme d’hémiplégie; les animaux n’ont jamais présenté de troubles sensitifs, les troubles moteurs et l’atrophie musculaire étaient la règle. L'étude histologique du système nerveux, central et périphérique a donné lieu aux résultats suivants : Les nerfs périphériques étudiés par la méthode des coupes et des dissociations, par les procédés habituels n’ont montré l'existence d'aucune altération, dans aucun cas. Il n’en est pas de même de la moelle qui a toujours été le siège de lésions plus ou moins graves, siégeant en des régions correspondant rigoureusement au siège des symptômes paralytiques observés. Les méthodes de Marchi, de Weigert-Pal, de Nissl ont été employées pour arriver à les déceler : Tantôt il ne s'agit que de lésions essentiellement diffuses. Par la méthode de Nissl, à côté d'éléments cellulaires complètement sains, on rencontre d’assez nombreuses cellules des cornes antérieures dont la substance achro- matique et le noyau sont nettement plus teintés que de coutume; le proto- plasma dans son ensemble est gonflé et la cellule paraît globuleuse et hydro- pique; pour certaines d’entre elles, les prolongements sont hypertrophiés et chromophiliques; pour certaines autres ils sont atrophiés et sont à peine perceptibles. Dans les stades les plus avancés, on assiste à la chromatolyse, périphérique le plus souvent. Les cornes postérieures restent indemnes. Enfin la méthode de Marchi, celle de Weigert-Pal n'arrivent à déceler aucune lésion susceptible d’être révélée par ces procédés. Mais dans la plupart des cas, les altérations se présentent en véritables foyers, soit uniques, soit multiples, développés dans les cornes antérieures, à l'exclusion des cornes postérieures. Le tissu de soutènement de l’axe gris est raréfié sur un espace assez limité, il tranche par sa clarté etsa minceur sur le fond général de l’axe gris; à son niveau aucun élément cellulaire n’est perceptible; la méthode de Marchi montre parfois l'existence de corps granuleux, et le Weigert-Pal décèle l’inter- ruption des fibres qui sillonnent normalement la substance grise. Sur les confins de ces foyers, les lésions cellulaires sont diffuses et les grandes cellules présentent de la chromatolyse à tous ses degrés, pouvant montrer la dissolu- tion complète des grains chromatophiles et la destruction plus ou moins complète du noyau et du protoplasma. Les ganglions montrent fréquemment un certain nombre de leurs cellules en état de chromatolyse; les racines n’ont jamais paru altérées. Ces foyers de ramollissement envahissent parfois les cordons blancs, et l’on constate la destruction plus ou moins marquée des fibres myéliniques. Les vaisseaux sont dilatés, gorgés de globules sanguins; parfois de petites hémorragies interstitielles sont visibles; mais jamais leurs parois n’ont semblé altérées. En un mot, on a sous les yeux le tableau histologique d’une véritable myélite aiguë, localisée au niveau des cornes antérieures, constituant par conséquent une poliomyélite antérieure. 402 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tels sont les effets nocifs produits sur le système nerveux du lapin par les inoculations sous-cutanées de cultures vivantes de bacilles dysentériques ; il importait de déterminer si ces lésions étaient pro- voquées par l’action directe des microbes, ou par leurs produits de sécrétion. Les examens microscopiques répétés n’ont jamais pu arriver à déceler le moindre élément bactérien dans les coupes de moelle précédemment étudiées, d'autre part les ensemencements de fragments de moelle à toutes les hauteurs pratiqués au moment des autopsies sont toujours restés stériles. On avait donc tout lieu de penser que les altérations en question étaient l’œuvre de la toxine, élaborée par les bacilles injectés sous la peau et cultivant au point d’inoculation. La preuve pouvait être fournie par les résultats des inoculations non plus de cultures vivantes, mais de toxine dysentérique. Il suffit d’une quantité minime de toxine active (1/4 à 1/2 cent. cube) injectée sous la peau d’un lapin pour observer, en même temps qu'une dysenterie typique, des paralysies telles qu'on peut en obtenir avec des bacilles vivants. Les moelles de ces animaux soumises aux mêmes examens que les précédentes, avec les mêmes méthodes de coloration, ont pu montrer des lésions ne différant en rien des premières et pouvant revêtir soit le type diffus, soit le type en foyer. En résumé, les paralysies qui surviennent chez les animaux au cours de la dysenterie expérimentale sont d’origine centrale; elles doivent être rapportées à une poliomyélite antérieure, revêtant parfois le type connu sous le nom de syndrome de Landry. Elles sont dues à l’action nécrosante de la toxine élaborée par le bacille dysentérique. TOoRSION DE L'EXTRÉMITÉ DES GRANDS OS D'UN DES MEMBRES INFÉRIEURS CAUSÉE PAR L'IMPOTENCE FONCTIONNELLE DU MEMBRE SYMÉTRIQUE, par MM. G. BizzaRp et F. BELLET. Au cours de nos recherches sur l'influence de l’élongation du sciatique sur le développement des os chez de jeunes lapins (1), nous avons observé une déformation des extrémités osseuses formant l'articulation du genou. Cette déformation est une torsion très nette de l’extrémilé condylienne du fémur et de l'extrémité supérieure du tibia. La face postérieure de l'extrémité supérieure du fémur présente une surface à peu près losangique et assez netlement plane; si l’on applique l'os par cette face, sur une table, on constate que les bords de la sur- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, janvier 1905. SÉANCE DU 4 MARS 103 face décrite sont presque entièrement en contact avec le bois de la table. Dans ces conditions, avec un os normal, les condyles fémoraux touchent tous les deux par leurs bords postérieurs la surface de la table. Cepen- dant, pour l’os normal, on observe assez souvent que le condyle interne ne touche pas toujours (est-ce le sexe de l'animal qui influe ? nous ne l’avons pas encore vérifié); mais, dans ce cas, il n'existe pas un demi- millimètre entre la table et le bord du condyle. On n'obtient pas la même disposilion avec les os des animaux que nous avons opérés. Du côté où l’élongation a été faite, on peut appliquer le fémur sur une table, comme un os normal; ici toujours les deux extrémilés condy- liennes touchent la table. Du côté non opéré, jamais les deux condyles ne touchent la surface de la table. La distance qui sépare le condyle interne de celte surface nous à servi à construire la base d’un triangle, dont l'extrémité de l’angle d'ouverture est marquée par le point de contact du condyle interne. L'ouverture de l’angle ainsi formé est variable avec la survie de nos opérés et la durée de l’impotence fonctionnelle de la jambe du côté lésé. La valeu: de l'angle peut atteindre 90 degrés dans le cas d'impotence prolongée du membre lésé, ainsi que nous l'avons observé dans un cas de fracture du tibia sans lésion nerveuse expérimentale. L'animal a été sacrifié quatre mois après la fracture; la consolidation était faite depuis lougtemps, et il paraissait se servir presque normalement de sa jambe malade; le fémur du côté opposé présentait cependant la remarquable déformation que nous avons signalée (A — 90 degrés). Chez les lapins qui avaient subi des élongations et des arrachements du sciatique, nous avons noté des angles de valeurs intermédiaires. Des déformations analogues se produisent au niveau de l’extrémité supérieure des tibias; elles sont aussi sensibles que pour les fémurs, mais plus difficiles à décrire dans une note aussi brève. Quelle est la cause de cette déformation des os? Elle est certainement une adaptation à la fonction nouvelle qui est dévolue au membre posté- rieur sain. En effet, plus ou moins longtemps, l'animal opéré est forcé de marcher sur trois pattes et son genou tend à se porter vers le centre de gravité de son train postérieur, c'est à dire vers la ligne médiane. L'os en voie de développement s'adapte à cette nouvelle statique et la défor- mation se produit. Y a-t-il eu simplement adaptation des extrémités épiphysaires ? N'y a-t-il pas eu torsion de la diaphyse? Il nous paraît dès maintenant qu'il y a eu torsion de la diaphyse, du moins du tiers inférieur; mais nous n'oserions encore l’affirmer d’une manière certaine. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) BIOLOGIE. COMPTES RENDUS, — 1905. T. LVIII, 40% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DE L'URINE DES HERBIVORES. ACTION DE L'ACIDE HIPPURIQUE, par MM. G. BILLARD ET PERRIN. Dans une note antérieure (1), l’un de nous a montré que les urines. de bœuf, de cheval, de mouton donnent la réaction d’abaissement de la tension superficielle, par addition de chlorure de sodium, et cela à cause. de la présence des sels biliaires. Cette réaction est-elle due seulement à la présence des sels biliaires dans l'urine? Il est un corps que l’on trouve en grandes quantités dans l'urine des herbivores, c'est l'acide hippurique (jusqu’à 12 et 15 grammes par litre). Nous devons nous demander s'il n'intervient pas dans l’abais- sement de la tension superficielle de l’urine ? Etant donné la proportion considérable de cette substance dans l'urine, il paraît tout d’abord que son action doit être bien faible et dans tous les cas nullement comparable à celle des sels biliaires. En effet, une urine humaine de T. S.—7 mgr. 21 donne après addi- tion d’acide hippurique une T. S. — 7 mgr. 23. Ce n'est donc pas cette substance, semble-t-il ici, qui modifie beaucoup la T. S. de l'urine. Du moins elle ne l’abaisse pas. Ajoutons maintenant à l'urine de T. S—7 mgr. 21 les principes qui, synthétisés par le rein, ont donné l'acide hippurique, et nous aurons : Avec la même urine + glycocolle + acide benzoïque T. S. — 6 mgr. 89. Ajoutons en plus du chlorure de sodium et T. $. —6 mgr. 52. De là résulte ce fait, que l’acide hippurique n'abaisse pas la tension &e l'urine, mais que, par sa décomposition en acide benzoïque et glycocolle, il diminue cette tension et donne la réaction d'abaissement, en présence du chlorure de sodium. Or dans l'urine fraiche, non fermentée, nous n’observons jamais la réaction d'abaissement, alors même que cette urine renferme de l'acide hippurique. L'urine de veau ne donne aucune des réactions qui indiquent la pré- sence des sels biliaires et avec elle nous n'avons pas la réaction d'abais- sement de tension. Exemple. — Urine de veau : Pos 6mer of + NaCI à 1 p. 100. TS = 6mgr 160 —- NaCI à 2 p. 100. TS. 0 mer-064 Nous laissons cette urine jusqu’au lendemain, et sous l'influence de (1) Société de Biologie, février 1905. G. Billard. SÉANCE DU À MARS 1405 fenmentatons, l'acide hippurique étant décomposé, la T. S. qui était de 6 mgr. 67 devient égale à 6 mgr. 51 et l'addition de : NaCMG A DUO NS mer. 50. NaGMas2 MONS No mer. 42 La décomposition de l'acide hippurique par les microorganismes permet, dans l’urine de bœuf, de constater des résultats analogues : Uimerdenbeumiraiche TES men 55. Mémeuninemermenté er RETIENS 0 mer 7e Nous n'avons jamais observé ce fait avec l'urine humaine, dont la tension est peu ou point modifiée par les fermentations. Du reste, on sait qu'elle contient habituellement une quantité d'acide hippurique pouvant être considérée comme négligeable, si on la compare à celle qui existe dans les urines d’herbivores. Nous pouvons conclure que l'acide hippurique dans les urines fraiches ne donne pas la réaction d’abaissement de tension. (Laboratoire de physiologie del Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) SÉCRÉTION D'ACIDE URIQUE PAR LE REIN DE LA GRENOUILLE, par MM. Morez et CH. ANDRÉ. . L'un de nous (1), au cours de recherches histochimiques sur le rein de divers vertébrés, a pu déceler, sur des coupes de rein de grenouille, une substance précipilant sous forme de sel d'argent par le nitrate d'argent, le chlorure d'argent ammoniacal et le réactif de Salkowski- Ludwig. Cette substance est excrétée par les tubes contournés. Ce paraît être soit de l'acide urique, soit un urate, soit un autre dérivé de la Purine (adénine, guanine, xanthine...). Cette substance, déjà assez abondante dans le rein des grenouilles récemment capturées, paraît être plus abondante encore chez les grenouilles soumises depuis quelques jours au jeûne et à une lempérature élevée (étuve à 37 degrés). Cependant les classiques nient l'excrétion de l'acide urique par la grenouille (2). (1) I. Courmontet Ch. André. C. R. Société de Biologie, 22 juillet 1904; Société médicale des hôpitaux de Lyon, in Lyon médical, 20 novembre 1904, page 781. (2) Schreiber. Ueber die Harnsaüre. Stuttgard, chez F. Enke, 1899, page 25. L’acide urique fait défaut dans les urines de la grenouille, des sélaciens et de la carpe. 406 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons voulu vérifier ce point. Malheureusement les urines de la. grenouille sont très diluées et il est difficile de s'en procurer une quan- tité notable. Nous avons préféré nous adresser au rein lui-même, où l'acide urique paraissait collecté en assez grande abondance par les tubes contournés. Voici le procédé suivi : Les reins de dix grenouilles (ana esculenta), soumises depuis quinze jours au jeûne absolu (eau distillée) et à l’étuve à 37 degrés, sont extraits et So ten enent disséqués. Ils pèsent à l’état frais ensemble 1 gr. 563. On les dessèche et on les pulvérise finement (0 gr. 393). On les dégraisse à l’éther, puis on ajoute une goutte de solution d'HCI pur, on évapore à sec dans le vide à la température ordinaire; on épuise sur filtre avec 2 centimètres cubes d'eau distillée contenant 0 gr. OL de pipérazine. La solution est con- centrée dans le vide à 1 centimètre cube et on y dose les corps puriques d’après le procédé. Le réactif de Salkowski (chlorure argentico-magnésien ammoniacal, formule Denigès) à 1/100 donne dans la solution un précipité appréciable. On le sépare par filtration et dans la liqueur on dose la quantité N 8 1000 Le calcul en acide urique donne 0 gr. 00074 de cette substance dans les dix reins de grenouille. Le précipité argentico-magnésien est, comme dans le procédé Salkowski-Ludwig, traité par 1 centimètre cube d'une solution de sulfure de sodium bouillante. La solution sodique acidifiée par HCI, filtrée, puis concentrée à 1 centimètre cube dans un tube étroit, laisse déposer des cristaux qu'on identifie au microscope, autant que possible, avec des cristaux d'acide urique de l'urine obtenus dans des conditions identiques. Ces cristaux donnent malgré leur faible poids une réaction de la murexide positive. Conclusion. — L'analyse chimique montre que la substance excrétée par les tubes contournés des reins de grenouille est bien, comme nous l'avons décrit, de l’acide urique, ou un corps très voisin. d'argent précipitée par les corps puriques à l’aide de NO'Ag (Travail des laboratoires des professeurs J. Courmont et P. Cazeneuve.) SÉANCE DU # MARS 107 DIMINUTION DE L’EXTRAIT SEC URINAIRE A LA FIN DE LA GROSSESSE NORMALE, par MM. Paur Bar et DAunay. Nous avons soumis deux chiennes à un régime alimentaire identique par rapport à leur poids, et constant : l’une, pendant toute la durée de la gestation ; l’autre, pendant deux gestations consécutives. Chez la première, le poids des matières solides éliminées par les reins a été élevé pendant les dix premiers jours et s’est notablement abaïissé à parlir du 35° jour ; il a été en diminuant jusque la fin de la portée. Jours de la portée Fic. 1. — Varialions en poids de l'extrait sec urinaire pendant une portée (Chienne n° 1). Il en à été de même chez la seconde chienne-pendant la 2° portée. Pendant la première partie l'abaissement du poids de l'extrait sec uri- naire a été très faible. Nous avons, d'autre part, pesé la substance sèche contenue dans les petits, et leurs annexes, de ces deux chiennes. La première chienne qui pesait 4.300 grammes mit bas quatre petits et quatre placentas contenant ensemble 220 gr. 26 de matière sèche. La chienne 2 qui pesait 10.500 grammes mit bas à la fin de la pre- mière portée un seul petit qui, avec son placenta, contenait seulement 71 gr. 50 de matière sèche. À la fin de la deuxième gestation, elle mit bas cinq petits qui, avec leurs placentas, contenaient 249 gr. 23 de matière sèche. Il y à un rapport net entre l’abaissement de l'extrait sec et l'intensité de la fixation des matières solides par le fœtus. 408 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous avons déterminé la contenance en substance sèche des fœtus el de leurs annexes aux différentes périodes de la vie intra-utérine. Chez la chienne, elle est relativement faible jusqu’au 30° jour ; elle au#5 jour leu #äu Éjour | au JO. : Sens O— 19 où on Oo “I devient considérable du 40° au 45° jour et très grande du 45° au 61° jour. # Or l’abaissement de l'extrait sec urinaire suit exactement cette marche. Éonreeile Portée I ours de la portée Fic. 2. — Variations en poids de l'extrait sec urinaire pen- dant une portée et les 25 derniers jours de la portée suivante (Chienne n° 2). Nous avons pu nous assurer qu'il en était ainsi chez les lapines. Nous avons lieu de croire qu'il en est de même chez la femme quand des variations de régime ne viennent pas masquer le phénomène. Un abaissement de l'extrait sec urinaire n’a pas nécessairement chez la femelle gravide la significa- tion d'une insuffisance rénale. Il existe dans la ges- tation normale et est dû à la dérivation vers le fœtus d'une partie des malériaux introduits par l’alimenta- lion. FiG. 3. — Poids des matières sèches fixées chaque jour de la vie intra utérine par six fœtus y compris les aunexes. Les espaces compris entre les verticales sont strictement proportionnels au nombre de jours auxquels correspondent ces espaces: 1/4 de millim.—1 jour. Les poids sont calculés en gramme. SÉANCE DU 4 MARS 109 SUR LA PRÉSENCE D'UNE DIASTASE IYDROLYSANT LA XYLANE DANS LE SUC GASTRO-INTESTINAL DE L'ESCARGOT. (Note préliminaire ), par M. G. SEILLIÈRE. Lorsque l’on examine le canal digestif de l’escargot commun (/Æelix pomatia L.) en état d'hibernation, on le trouve, chez la plupart des individus, rempli d’un liquide un peu épais, limpide et de couleur rougeûtre. C’est dans ce suc, sécrété par l’hépalo-pancréas, que Bieder- mann et Moritz (Pflüger’s Archiv, 13, p. 236) ont signalé l'existence de diastases attaquant certains tissus végétaux de nature cellulosique. Des produits de son action sur la cellulose de betterave, ils ont reliré, à l’état d'osazone, à côté d’une grande quantité d’hexoses, une faible pro- portion d’un pentose, dont l'étude n'a pas été faite; ils remarquent que ce suc n’attaque nullement les membranes lignifiées. Nous l'avons fait agir sur de la xylane, préparée suivant les indica- cations de Maquenne (Les sucres et principaux dérivés, p. 728) et purifiée par plusieurs précipitations successives. Pour recueillir le suc, on dégage le canal digestif des escargots, et en le maintenant au-dessus d’un tube à essais, on le sectionne d’un coup de ciseaux ; son contenu s'écoule aussitôt. Vingt escargots donnent ainsi en moyenne 1 centimètre cube de liquide qui après avoir été étendu de son volume d’eau a été réparti dans deux tubes. L'un de ceux-ci a été chauffé vingt minutes au bain-marie bouillant; puis chacun a été addi- lionné de 5 centimètres cubes d’un empois de xylane à 10 p. 100 Fait à chaud, et d’un peu de chloroforme. Après vingt-quatre heures de séjour à l’étuve à la température de 35 degrés, le contenu des tubes est addi- tionné de dix fois son volume d'alcool à 95 degrés ; tandis que le liquide du tube à suc intact ne donne qu'un précipité floconneux, celui du tube à suc chauffé se prend en masse par précipitation de la xylane non attaquée. Après filtration, l'alcool est chassé au bain-marie, et les résidus ramenés à 15 centimètres cubes avec de l’eau. Le liquide obtenu à partir du tube à suc intact réduit fortement la liqueur de Fehling; par la phloroglucine et l'acide chlorhydrique, il donne avec intensité la réaclion des pentoses (couleur d’un beau rouge- violet, sans la teinte rouge brunâtre que donne un mélange de pentoses et d'hexoses). Celui provenant du tube témoin ne réduit au contraire pas la liqueur de Fehling, et ne donne pas de couleur appréciable avec la phloroglucine. Pour chercher à déterminer le sucre formé, nous avons employé -la phénylhydrazine. La solution renfermant le produit de digestion a été maintenue trois quarts d'heure au bain-marie bouillant avec un 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE excès de phénylhydrazine en solution acétique. À chaud, il ne s’est déposé qne des traces d’une osazone insoluble provenant sans doute de l’hydrolyse des hexosanes dont il est à peu près impossible de déba- rasser totalement la xylane; mais par refroidissement, il s’est fait une abondante cristallisation d’une osazone jaune pâle formée de longues et fines aiguilles radiées. Elle a été séparée de la petite portion de produit insoluble dans l’eau chaude qui l’accompagnait par dissolution dans l’eau bouillante et filtration à chaud; l’osazone qui cristallise par le refroi- dissement, lavée et séchée fond vers 155 degrés environ, 10 degrés plus bas qu'un échantillon de xylosazone ; elle est très soluble à froid dans l’alcool méthylique et l’acétone. Le liquide provenant du tube témoin traité de même, n’a donné lieu à aucune formation d'osazone. En employant au lieu du suc trouvé dans le canal digestif, le liquide provenant de la filtration sur papier de l'hépalo-pancréas broyé avec son poids d’eau, nous avons pu également obtenir une osazone présen- tant les mêmes caractères, mais relativement moins abondante. Les essais ci-dessus ont élé recommencés plusieurs fois, et notam- ment en remplaçant le chlorolorme par le toluène, et ont toujours donné le même résultat. En résumé, nous pensons avoir montré chez l’escargot l'existence d’une diastase hydrolysant la xylane du bois, avec production d’un sucre de la série des pentoses, assez probablement du xylose, accompagné de traces insignifiantes d'hexoses. On peut se demander si cette hydrolyse se fait d'une manière ana- logue à celle de l’amidon par l’amylase, et s’il y a formation d’un biose en C!”, C’est ce que nous nous proposons de rechercher. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) LA RAGE CHEZ LES Murinæ (Murinæ et Microtinæ) (Note préliminaire), par M. CarLoSs FRANÇA. Au cours des recherches que nous poursuivons depuis quelque temps sur la rage (virus des rues) chez différents Mammifères, nous avons eu l’occasion d'observer, chez plusieurs espèces du genre Mus et chez une espèce du genre Arvicola, des faits qui nous semblent intéressants et que nous désirons consigner dans cette note préliminaire. Chez le Mus decumanus injecté dans les muscles, les symptômes se montrent entre le neuvième et le dix-huitième jour; exceplionnelle- ment, la période d'incubation dépasse cette limite. La rage revêt géné- SÉANCE DU À MARS AA ralement la forme paralytique, et la paralysie débute d'ordinaire par les muscles les plus proches du point d’inoculation. Rarement, l'animal présente des lendances aggressives. La maladie ne dure parfois que quelques heures; il est des cas, cependant, où l'animal ne meurt qu'au bout de quatre à cinq jours. À l'examen histologique, nous n'avons constaté que rarement les lésions qu'on trouve d'habitude chez les animaux morts de rage; les infiltrations leucocytaires périvasculaires et péricellulaires font presque toujours défaut. Dans les ganglions, on ne voit jamais les nodules de Van Gehuchten. Chez le Mus rattus, les symptômes font leur apparition environ neuf jours après l’inoculation; ce sont encore les symptômes paralytiques qui prédominent. L'examen histologique révèle la même absence des lésions ganglion- naires et bulbaires propres à la maladie. Chez le Mus musculus, on observe également la rage paralytique et, chez la variété albine, on constate souvent la conjonctivite décrite par Remlinger. Les symptômes se montrent douze à quatorze jours après l’inoculation intramusculaire. Dans le bulbe des animaux de cette espèce, nous avons rencontré rarement les nodules rabiques; les gan- glions n’en présentent point. Chez l’Arvicola incertus, les symptômes paralytiques sont également les plus importants; leur apparition a lieu onze à seize jours après l’ino- culation. Pas de conjonctivite. À l'examen histologique, on constate, dans le bulbe et les ganglions, une infiltration leucocytaire diffuse, mais pas de nodules. Nos observations nous conduisent à affirmer que, chez les rats des genres Mus et Arvicola, les lésions bulbaires sont inconstantes, et que les nodules ganglionnaires font toujours défaut. Nous avons appliqué tout dernièrement la méthode à l'argent réduit, préconisée par Ramon-y-Cajal pour l’étude des neurofibrilles, aux cen- tres nerveux de quelques Mus decumanus morts de rage. Nous avons constaté, dans nos préparations, l'existence de lésions des neurofibrilles, consistant en une hypertrophie plus ou moins accentuée et semblable à celle que le savant espagnol à décrite chez d’autres animaux. Nous publierons prochainement in extenso nos travaux histologiques, et nous chercherons à démontrer que c'est aux lésions du réticulum neurofibrillaire que revient le principal rôle dans la pathogénie des paralysies rabiques. 412 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DÉTERMINATION DU ZÉRO PHYSIOLOGIQUE CUTANÉ EN GÉNÉRAL, par M. Maurer. Depuis un certain nombre d'années, j'ai eu la pensée de déterminer quelle est la température de l’espace compris entre nos vêtements et notre surface cutanée. J'ai répété, dans ce but, les observations dans les différentes saisons, ainsi que sous des climats différents, et par consé- quent, bien entendu, avec les vêlements les plus variés. Or, j'ai été frappé de ce fail que la température de cet espace, que pour simplifier et en attendant que l’on trouve mieux j'appellerai l’espace sous-vestial, en somme, varie peu. Dans les condilions habituelles, en effet, cette température descend rarement au-dessous de 29 degrés, et ce n'est qu'exceptionnellement qu’elle dépasse 34 degrés. Ce fait, qui a déjà son intérêt, était acquis par moi depuis assez long- temps. Mais, de plus, j'ai voulu en cherche: l'explication ; et c'est dans ce but que d'une part j'ai continué les premières recherches, en les: variant; et d'autre part que je me suis livré à certaines expériences faites dans d’autres conditions. Or, ces diverses recherches m'ont ainsi conduit à étudier ce que MM. Athanasiu et Carvallo ont désigné, dans leur remarquable article Chaleur du Dictionnaire de physiologie (pages 217 et 218) sous le nom de zéro physiologique; et, cetle question ayant été jusqu’à présent peu étudiée, il m'a semblé que ce ne serait pas sans intérêt de faire connaitre le résultat de mes recherches. Il est vrai que ces auteurs citent les travaux de Fechner, de Senator et ceux de Nothnagel et Eulenburg; mais d'une part les résultats fournis par ces divers observateurs sont si peu concordants qu'il parait utile de reprendre cette question, et, d'autre part, mes dernières expériences semblent donner à ce zéro physiologique assez d'importance pour qu'il mérite d'être mieux connu aussi bien des biologistes que des cliniciens. Le zéro physiologique est déterminé par la température ambiante qui mise en contact direct avec notre surface cutanée ne lui donne, pendant que nous sommes immobiles, qu'une sensation indifférente, n'étant ni celle de chaleur, ni celle de froid. En d’autres termes, le zéro physiolo- gique correspond à la température qui dans les condilions ci-dessus est intermédiaire à celles qui donnent la sensation de chaleur et celles qui donnent la sensation de froid. J’ai donc cherché à déterminer cette température intermédiaire, et Je l'ai fait d’abord pour la totalité de la surface cutanée et ensuile pour certaines régions de cette surface. Je vais résumer dans cette note celles qui ont trait à la surface cutanée totale. Zéro physiologique de la surface cutanée totale. — J'ai étudié ce zéro physiologique au contact de l'eau etau contact de l'air. L'expérience au SÉANCE DU À MARS Mn E: contact de l’eau a été reprise quatre fois. Elle a consisté à me placer dans un bain et à faire varier la tempéralure en partant deux fois d’une sensa- tion non douteuse de chaleur pour arriver au frisson, et deux fois en partant de la sensation de froid pour atteindre une sensation de cha- leur. Les résultats, du reste toujours concordants, sont réunis dans le tableau suivant : TEMPÉRATURES DU BAIN dans le bain, 2 septembre 7 septembre 20 juin 26 juin 1889 1889 1890 1890 degrés. degrés. degrés. degrés. ÿ 4 38 38 » » Sensation de chaleur. 36 36 » » 39 39 3 39 34 34 ») » 33 33 33 » 32 32 32 32 Sensation indifférente. 31 ») 31 » » 30 30 30 Sensation de fraîcheur. 29 » ») » » 29 29 » Sensation de froid. » 28 28 28 27 Dr » QT » 26 » » Frissons. » 25 25 25 23 )») ») ») Comme on le voit, dans ces conditions, ce sont les températures de 31 degrés et 32 degrés qui donnent la sensation indifférente. Dès 33 degrés, le bain produit une sensation de chaleur, et à partir de 30 degrés, au contraire, on trouve le baïn frais. Pour apprécier l'impression au contact de l'air, j'ai utilisé simplement les températures naturelles provenant des saisons et des climats. Toute- fois, pour les températures les plus élevées, j'ai dû employer, pendant nos étés, un calorifère au gaz. Or, par des températures variant de 16 degrés à 35 degrés, le sujet étant tout à fait immobile et dans un air calme, les résultats ont été les suivants : NOMBRE TEMPÉRATURES D nn IMPRESSIONS 16 à 20 degrés 3 Froid pénible. 21 à 23 degrés 15 Frais désagréable. 24 à 25 degrés 6 Fraicheur marquée. 26 à 28 degrés 12 Fraîcheur peu marquée. 29 à 30 degrés . T Indifférente. JHATeCTÉS n 3 indifférentes, 1 chaleur. 32 degrés ; 2 Chaleur. 33 degrés 2 4 chaleur, 1 sueur. 35 degrés 2 sueur. A4 . < SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE: Dans ces dernières conditions, ce sont donc les températures de 29 degrés, 30 degrés et 31 degrés qui donnent une sensation indiffé- rente. L'air à 28 degrés nous paraît frais et celui à 32 degrés nous paraît chaud. Enfin, à partir de 33 degrés, il provoque au moins de la moiteur. De ces expériences on peut donc conclure : , 1° Que ce sont les températures comprises entre 29 degrés et 32 degrés qui, d'une manière générale, donnent la sensation indifférente; et que, par conséquent, ce sont ces témpératures qui doivent étre considérées comme correspondaut au zéro physiologique de notre surface cutanée totale; 2° Que toutefois il semble que le zéro physiologique est un peu plus élevé au contact de l’eau qu'au contact de l'air, mais tout au plus d'un à deux degrés. SUR LE RÔLE PROBABLE DE LA GLANDE INTERSTITIELLE, par M. D. Voinov. J'ai constaté, à la suite de plusieurs expériences, que les sperma= tozoïdes, in vivo, sont des éléments très sensibles aux moindres modifi- cations de l'organisme. En injectant des animaux, dans les veines et dans le péritoine, avec quelques gouttes de teinture d’opium ou d'acide lactique, on constate le lendemain que non seulement le sérum des animaux traités devient toxique pour les spermatozoïdes, mais les spermalozoïdes eux-mêmes ont beaucoup perdu de leur vitalité normale. Pourtant l'intégrité de la glande génitale se maintient inlacte d'habitude, dans la majorité des cas, malgré les vicissitudes que traverse l'organisme el les intoxications qu'il subit. J'attribue à la glande interstitielle un rôle important de défense génitale. Étant intermédiaire entre le courant circulatoire et la glande génitale proprement dite, la glande interstitielle peut absorber tes différentes substances toxiques du sang, et les empêcher d'atteindre la vitalité des éléments reproducteurs. Un pareil rôle de défense expliquerait l'hypertrophie de la glande interstitielle dans les états cachectiques. Loisel a montré que les glandes génitales sont toxiques et je puis confirmer en tout ses résultats. [l est incontestable que la toxicité est une propriété générale des glandes génitales. Mais il ne s’agit pas ici d'un poison spécifique, comme on l’a constaté chez quelques poissons, car l'animal n’est pas immunisé pour sa toxine génitale propre, et celte toxicité n’est pas en rapport avec l’activité sexuelle. J'ai trouvé que les testicules des animaux impubères ont le même degré de toxicilé que ceux qui se trouvent en pleine activité sexuelle. SÉANCE DU À MARS 415 Il me semble donc logique d'admettre que la toxicité doit être attribuée à la glande interstitielle, seule formation qui se trouve presqu'au mème degré de développement, dans les organes jeunes et adultes. En se fondant sur ces considérations et sur d'autres faits qui seront bientôt publiés, je crois qu'on peut soutenir que la glande interstitielle a un rôle de défense génitale. SUR LE DÉTERMINISME DU SEXE, par M. M. Kucxucr (de Saint-Pétersbourg). Il y a quelques années, mon attention s'était arrêtée sur le fait curieux qu'un homme, plus énergique que sa femme el lui survivant de beaucoup d'années, avait eu avec elle des fils, et que ce même homme _remarié à une femme plus jeune et plus énergique que lui, n'avait eu que des filles. J'ai continué à observer d’autres couples et j'ai noté un nombre considérable de cas identiques. Voulant m'assurer de la régula- rité du fait, que c’est toujours le plus énergique des époux qui donne son sexe à l'enfant, j'ai éludié jusqu'à ce jour une centaine de familles et n'ai pas rencontré d’exceptions à cette règle. Alors j'ai entrepris de _ faire copuler des lapins, en choisissant des femelles faibles, maigres, mangeant mal, et des mâles forts, bien nourris, élevés à l'air et à la lumière du jour, qu'on avait eu soin de tenir à l'écart des femelles, jus- qu'au moment de la copulativn. De dix paires de lapins il résulta sept lapines et cinquaate-sept lapins. Lanz (Weekbl. voor Geneesk., n° 20, 1904), s'occupant d’études sur la glande thyroïde, raconte que des chèvres thyroïdectomisées et affaiblies par cette opération (absence de la sécrétion du lait, atonie de l'utérus, cachexie extrême) n'avaient eu que des petits mâles ; les boucs fécondants étaient nor- maux. Jusqu'à présent, il'a été impossible de donner à ces faits une explica- tion, basée sur des lois physiologiques, à cause de notre presque parfaite ignorance des processus physico-chimiques intracellulaires. Mais en étudiant les lois qui régissent les phénomènes des solutions colloïdales (1), on est tenté de considérer le processus de la fécondation comme étant identique aux procès remarqués dans les complexes colloïdaux, et sujet aux mêmes lois que ces derniers. De ce point de vue, dans la fécondation, l'attraction du noyau du spermatozoïde et du noyau de l'œuf est due à leurs charges électriques de signes opposés. Le produit de la liaison du noyau du sperma- tozoide et de celui de l’œut-vierge doit être considéré comme un complexe de colloïdes, présentant, d’après les lois de ces derniers, les propriétés (1) Société de Biologie, n° 37, 1903. Études des complexes de deux colloïdes de signes opposés, par M. Victor Henri. 416 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE du colloïde prédominant par sa charge électrique. Par conséquent, si le noyau du spermatozoïide a une plus grande charge électrique que le noyau de l’œuf vierge, c'est-à-dire, si les molécules des granules constituant les colloïdes du noyau du spermatozoïide ont une rotation plus vive que celles des gra- nules formant les colloïides du noyau de l'œuf vierge, le produit de leur liaison (noyau de l’œuf fécondé) présentera les propriétés des colloïdes du spermatozoïde, tandis que celles des colloïdes de l’œuf-vierge resteront latentes. Et vice versa. La prédominance de la charge électrique de l'un des deux facteurs de la liaison détermine pendant l'acte de la fécondation le sexe du fœtus. Les cellules germinales du fœtus, dérivant directement de l'œuf fécondé, sans différenciation, et porlant toutes les qualités de ce der- nier, ne sont que la continuation des cellules germinales des parents de ce fœtus. Si dans l'œuf fécondé a prévalu la charge électrique du noyau du spermatozoïde, et si par suite l’œuf fécondé est devenu masculin, les cellules germinales du fœtus seront aussi masculines et se dévelop- peront dans l'individu mûr en spermatozoïdes. Mais si c’est la charge électrique du noyau de l'œuf-vierge qui à prédominé, et si l'œuf fécondé est resté féminin, les cellules germinales du fœtus seront féminines et dans l'individu mûr se développeront en œufs. Donc : « Omne spermatozoon e spermatozo0; omne ovum ex 0vo » parfaitement comme : « omnis cellula e cellula, omnis nucleus et nucleo ». Cette manière de voir explique très simplement les phénomènes remarqués par GC. E. Me Clung {The Accessory Chromosome sex determinant. Biol. Bull., Bd. 1V. 1902), et par Sutton, que chez beaucoup d'espèces d'insectes, les sper- mies, ayant un chromosome de plus que les autres spermies, ne produisent en fécondant les œufs que des individus mâles. Plus il y a de chromosomes, plus il y a de granules colloïdaux chargés d'électricité; et de là, la prédomi- nance des colloïdes du noyau mâle. De même s'expliquent les expériences de M. M. Wilckens, qui, de juments jeunes et bien nourries et fécondées par des mâles faibles, n’a obtenu que 43 mâles sur 100 femelles. Un résultat analogue à été obtenu par M. Wilckens avec 3.265 vaches (1). Conclusions. — L’œuf doit être considéré comme cellule féminine; le spermatozoïde comme cellule masculine. Les cellules sexuelles formées de colloïdes portent des charges élec- iriques, comme tous les colloïdes. Les charges électriques sont de signes opposés dans les deux sexes. Le sexe du fœtus se détermine pendant l’acte de la fécondation. C’est (1) M. Wilckens. Untersuchungen über die Ursachen der Geschlechtshil- dung bei Hausthieren. Landwirtschaftl. Jahrbuch., 1886, Bd. XV, S. 607. SÉANCE DU 4 MARS A17 la charge électrique prédominante du noyau de la cellule sexuelle, fécondante ou fécondée, qui détermine le sexe de l'œuf fécondé. De deux cellules sexuelles, la plus énergique est celle dont le noyau porte la plus grande charge électrique. Des cellules sexuelles énergiques ne peuvent dériver que d'un indi- vidu énergique. Par conséquent, l'individu possédant plus d'énergie vilale au moment de la fécondation donne son sexe au fœtus. LES MOUVEMENTS BROWNIENS INTRAPROTOPLASMIQUES, par M. PAUL ABric. J. Chifflot et C. Gautier viennent de publier (1) un travail sur « le mouvement intraprotoplasmique à forme brownienne des granulations cytoplasmiques », dont les conclusions, allant à l'encontre des idées classiques et de celles de mes recherches propres, me paraissent pouvoir être discutées immédiatement. Chez les Closterium, en outre des mouvements browniens des cristaux de sulfate de chaux contenus dans les vésicules polaires, il existe, disent ces auteurs, « dans le protoplasme périphérique de rares et fines granu- lations cytoplasmiques animées d’un mouvement de trépidation indé- pendant du mouvement protoplasmique pariétal très apparent. » (p. 42). Il y à des mouvements analogues chez les Cosmarium, et les auteurs en signalent aussi chez les Spirogyra. Ne voulant parler ici que de ce que ‘je connais par moi-même, Je laisse de côté les deux autres exemples cités, Azolla Caroliniana, Hæmatococcus pluvialis. Le caractère commun de ces mouvements protoplasmiques est que la plasmolyse el les fixa- teurs les arrêtent avant le mouvement des SH eSE inorganiques cris- tallines sHineyeugnes Tout ceci s'appuie sur des berches trop peu longtemps continuées. Les Spirogyres en bon état ne présentent jamais de mouvements brow- niens. Les Desmidiées en bon état ne présentent que les mouvements des cristaux polaires. Quand on observe un même Closterium, on con- state que ce n’est qu’au bout d’un certain temps, la cellule mourant par places, que se manifeste l’agitation des corpuscules cytoplasmiques. Elle résulte d'une « dégénérescence granuleuse » (terme impropre), phéno- mène depuis longtemps connu et catalogqué dans les Traités d'histologie. Et il existe aujourd'hui d'excellents traités en langue française que les auteurs, qui citent les vieux ouvrages de Hertwig et de Strasburger, = (1) In : Journ. de botan. de Morot, février 1905, p. 40-44. 418 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE eussent dû connaître, en supposant que leur documentation n'eût pas -dû remonter au delà. En réalité, il se produit, d'après mes observations, une liquéfaction de ia partie périgranulaire du eytoplasma dans une certaine étendue. Il en résulte une vacuole liquide, à limites vagues, dans laquelle les cor- puscules granulaires, n'étant plus fixés en position, entrent en trépida- tion comme le feraient des particules inertes du même ordre de gran- deur. Le liquide vacuolaire étant albumineux, sa coagulation par les fixateurs arrête l'agitation, contrairement à ce qui a lieu (au début de leur action) pour le liquide des vacuoles polaires. Je m'élève formelle- ment, pour les exemples cités par moi, contre l'affirmation des auteurs que « ces mouvements sont surtout visibles chez les organismes jeunes en voie de croissance. » (p. 44). Ils ne sont nullement « liés indirecte- ment à la vie du protoplasma », mais au contraire à sa désintégration. De la sorte, J. Chifflot et C. Gautier paraissent tendre à se rapprocher de l’idée de Bohn {(#n : Evolut. du pigment), que le mouvement brownien est un des altributs de la vie primordiale des granules pigmentaires ancestraux (ou des granules ancestraux quels qu'ils soient), mouvement que ce dernier auteur met sur le compte des « échanges incessants » de ces granules « avec le milieu extérieur » (p. 40). Au contraire, toutes mes recherches (Algues, cellules hépatiques des Nudibranches, etc.) me font rejeter toute interprétation « vitale » de ces phénomènes. Je ne les ai jamais vus manifestés que par les granules de cellules en nécrose, ou par des éléments assez petits normalement pour pouvoir les réaliser, fussent-ils inertes, dans l’eau de mer ou dans l’eau douce. Je n’ai pas étudié les granules pigmentaires des Ascidies. CONTRIBUTION A L'ACTION PHYSIOLOGIQUE DE L’ACIDE PROTOCÉTRARIQUE, par M. J. CHEVALIER. L'acide protocétrarique a été isolé du Lichen d'Islande par Knap et Schnedermann ; il en renferme de 16 à 20 p. 1000. C’est un corps cristallisable incolore, presque totalement insoluble dans l'eau, soluble surtout dans l'alcool à 95 bouillant, possédant une odeur aromatique spéciale et une saveur légèrement amère. Il jaunit à 200°, brunit et se résinifie vers 230°, charbonne à 260 degrés. Il a pour formule C°H”0”. À côté de lui dans le Lichen on trouve de l'acide lichenstéarique, une substance mucilagineuse, la luchénine, et une chlorophylle spéciale. Brissemoret et Deguy ont les premiers signalé l’action antiémétique du Lichen. Il y a quelques années nous avions abordé son étude pharmaco- SÉANCE DU # MARS 419 dynamique et les principales expériences ont élé rapportées par Guesdon (Thèse, Paris, 1902) ; depuis nous avons essayé d’élucider le mécanisme de cette action antiémétique. Cet acide est doué d'un pouvoir toxique faible. Chez le cobaye et chez le chien par voie gastrique on n'obtient des phénomènes toxiques qu'avec des doses de 0 gr. 60 à 0 gr. 70 par kilogramme d'animal. Il se produit d'abord une période d’excilation plus ou moins marquée, abou- tissant quelquefois à la production de convulsions toniques, à laquelle fait suite une période de dépression avec parésie, puis paralysie des membres postérieurs, puis des membres antérieurs. Parallèlement on voit s'établir de la diminulion, puis l’abolition totale de la sensibilité. A cette dernière période on constate des évacuations alvines fréquentes, diarrhéiques et de l'hypothermie. La mort, lorsqu'elle survient, est toujours tardive; elle se produit par paralysie respiratoire et arrêt du cœur consécutif. A l’autopsie, on remarque de la congestion des poumons et des organes abdominaux ainsi qu'une légère hyperhémie méningée, L’acide protocétrarique n'exerce aucune action importante sur le cœur et la circulation avec des doses moyennes. L'action antiémétique que cetle substance est susceptible d’exercer à faibles doses est le résultat de son action sur la tunique musculaire de l’estomac et de l'intestin. Nous avons pu suivre les modifications de la motricité de l'estomac et de l'intestin par différentes méthodes chez la grenouille, le cobaye et le chien à la suite de l’ingestion d'acide protocitrarique mélangé à une certaine quantité de poudre inerte. Quelques minutes après l’ingestion, on voit se produire progressivement - et avec une intensité de plus en plus considérable des contractions œsophagiennes et stomacales régulières se propageant du cardia au pylore. Chez la grenouille en particulier ces contractions sont très nettes elles ont une fréquence de 5 à 6 par minutes, elles persistent pendant un temps fort long et continuent même après l'évacuation complète de l'estomac. Si les doses d'acide protocétrarique employées sont plus considérables, on voit les contractions se propager aux premières portions de l'intestin grèle. Chez le cobaye et le chien on voit se produire ces phénomènes avec des doses de 0 gr. 01 à 0 gr, 02 d'acide protocétrarique par kilogramme d'animal. La section des pneumogastriques ne provoque pas l'arrêt complet de ces contractions œsophagiennes et stomacales, mais seulement la diminulion de leur énergie. 3 L'introduction simultanée d'acide protocétrarique et de doses éméti- ques de poudre d’ipéca ou de tartre stibié empêche dans un certain nombre de cas le vomissement de se produire. Dans tous les cas où il se produit il est beaucoup plus tardif qu'à l’état normal. Biozoate. Courres RENDUS. — 1905. T. LVIII. 30 420 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE L'action antiémitique de l'acide protocétrarique serait done due à une exagération du péristaltisme stomacal et intestinal. Quel est le mécanisme de celte exagération? En raison des faits précédents, nous croyons qu'il faut attribuer une part prédominante à une action excitante sur les fibres musculaires lisses des luniques de l’æsophage et de l'estomac. Le pneumogastrique dans ce cas ne jouerait qu un rôle tout à fait secondaire ; quant au splanchnique, il est nettement paralysé à doses toxiques, aussi peut-on admettre qu'il subit tout au moins une diminution de tonicité. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'AGGLUTINATION PAR LE VENIN DE COBRA, par M. OswaLD GüEBEL. Dans un travail paru en 4902, P. Kyes a constaté que les globules rouges de mouton, contrairement à ce qui se passe pour les hématies de . cobaye, n'hémolysent pas quand on les met en présence de venin de cobra. Il admet que dans les globules de mouton la lécithine endo- globulaire, qui joue le rôle d'une alexine spéciale vis-à-vis du venin (considéré comme sensibilisatrice), est combinée à certaines substances albuminoïdes et n’est pas « disponible » comme dans les globules de cobaye. Nous ayons constaté qu'on peut vaincre cette immunité des globules de mouton (1) en lavant plusieurs fois les hématies dans une solution de saccharose à 7,19 p. 100 isotonique au NaCÏE 8,5 p. 1.000, et en les émulsionnant dans la mème solulion sucrée. Quand on lave à plusieurs reprises les globules à l’aide d'une solution de ce genre, lraitement qui ne les altère en aucune façon, on observe à un moment donné une agglulination qui coïncide avec l'absence com- plète de NaCI dans le liquide de lavage. Cette agglutination n'apparaît jamais quand on lave de la même façon les globules dans une solution sucrée où l’on a dissous du NaCI jusqu’à concurrence de 8,5 p. 1.000. Après un ou deux lavages, les globules ne montrent pas encore trace d'agglutinalion ; si on les émulsionne alors dans l'eau sucrée et qu'on y ajoute une solution de venin de cobra faite dans le saccharose 7,79 p. 100 ou dans le glucose, on observe une agglutination très rapide des éléments sanguins, suivie après un temps plus ou moins long d'une hémolyse. Nous insisterons pour le moment sur le premier des deux phéno- (1) Nous avons obtenu exactement les mêmes résultats avec les globules de bœuf qui sont également considérés comme résistants au venin. SÉANCE DU 4 MARS 421 mènes, nous réservant d'étudier l'hémolyse dans une prochaine com- munication. Dans les condilions indiquées plus haut, les hématies placées à l'étuve à 37 degrés s’agglutinent d'autant plus vile que la dose de venin employée est plus considérable ; le volume des amas est proportionnel à la dose de venin. Un fait singulier, c’est qu'il suffit d'ajouter aux globules émulsionnés dans l’eau sucrée une quantité très faible, soit de NaC, soit d’un sel minéral quelconque, pour empêcher l'agglulination, même en présence du venin. L'addition de sérum de mouton exerce la même action inhibitrice. La substance qui provoque l’agglutination se fixe sur Les globules, ou du moins les modifie, même en présence du sel; les hématies mises en contact avec du venin dans le NaCI 8,5 p. 1.000 (qui entrave l’aggluti- nation), centrifugées ensuite et émulsionnées dans l’eau sucrée, agglu- tüinent parfaitement. L'addition de lécithine à des globules de mouton émulsionnés dans la solution physiologique en présence de venin détermine leur hémo- lyse sans agglutination préalable. Enfin, si l’on augmente la concentration du sucre contenu dans le mélange de globules et de venin, on ne favorise nullement l’agglu- tination. On peut conclure de ces faits : 1° que les globules de mouton émul- sionnés dans le NaCI n’agglutinent jamais en présence du venin ; 2° Que les lavages répétés à l’aide d’une solution sucrée modifient les éléments sanguins au point qu’ils agglutinent spontanément ; _ 3° Que les globules incomplètement lavés et qui, pour celte raison, n'agglutinent pas spontanément, se réunissent en amas par l’action du venin quand on les émulsionne dans le saccharose ou le glucose ; 4 L’agglutination dans les mêmes conditions est entravée si l’on augmente la dose de sel contenue dans l’émulsion. Le sel exerce donc une action antiagglutinante capable de contre- balancer l’action agglutinante du venin. Tels sont les faits qui se dégagent de ces expériences, fails qui peu- vent, nous semble-t-il, présenter un certain intérêt au point de vue de la question si complexe de l'agglutination. (1) L'agglutination spontanée dans les solutions sucrées a fait l’objet de travaux de Hédon (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1900). L'aggluti- nation des globules rouges dans des solutions de saccharose a été étudiée aussi par Me Girard et V. Henri (Comptes rendus de la Société de Bivlogie, 1904, n° 21). bn RO LS SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'HÉMOLYSE PAR LE VENIN DE COBRA, par M. Oswazn GOEBEL. Dans une précédente communication nous avons signalé que les glo- bules de mouton ou de bœuf, considérés jusqu ici comme réfractaires à l’action du venin, subissent l'hémolyse si, après les avoir lavés et émul- sionnés dans une solution de saccharose ou de glucose, on les met en contact avec du poison de cobra dissous dans une solution sucrée. Nous avons insisté particulièrement sur l’agglutination qui précède cette hémolyse lorsque le milieu ne renferme pas de sel ou n’en renferme que de minimes quantités. Les globules agglutinés par le venin restent dans cet état pendant un temps plus ou moins long, une heure et demie environ lorsqu'on à affaire à À centimètre cube de globules de mouton lavés et émulsionnés à la dose de 5 p. 100 dans une solution de saccharose 7,79 p. 100 et additionnés ensuite d’un centimètre cube d’une solution de venin 1 p. 1000, faite dans la même solution sucrée. Il y a évidemmen une différence notable avec les globules de cobaye qui dans les mêmes conditions hémolysent au bout d’une demi-heure environ. L'hémolyse est précédée d’une désagglutination. Si l'on a des doses croissantes de venin, l'ordre dans lequel l'hémo- lyse se produit est assez variable mais en général elle se produit d’abord avec les doses faibles; avec les doses fortes de venin il y a en effet des amas volumineux et les globules qui les constituent sont difficilement attaqués par l'agent hémolytique. L'hémolyse est entravée quand le mélange de venin et de globules est fait dans du NaCI 8,5 p. 1000. Lorsque le milieu renferme du NaCl à la dose de 4,25 p. 100, la dissolution des hématies se produit encore, mais elle est très retardée. Si l’on emploie des concentrations très fortes de sucre (100 p. 100), l'hémolyse par le venin peut s'effectuer malgré la présence de doses de sel plus considérables. Afin d'établir le rôle du sel et du sucre nous avons dans une série d'expériences fait varier la solution dans laquelle on lave les globules la solution dans laquelle on les émulsionne et la solution dans laquelle on dissout le venin : ces essais ont montré que les lavages à l'eau sucrée augmentent beaucoup la sensibilité des globules du venin mais pas assez pour qu'émulsionnés ensuite dans l'eau salée, et additionnés de venin dissous dans du NaCI 8,5 p. 100, ils subissent l’'hémolyse; le mode de dissolution du venin ne paraît pas influer sur l’aclivité de celte substance; ce qui importe surtout, c'est la quantité totale de NaCI contenue dans le mélange; enfin ces essais montrent d’une façon générale que le sel exerce une action inhibitrice sur le processus hémolytique. SÉANCE DU À MARS 493 ER Il est difficile jusqu'à présent de donner une explication précise de ces faits : il semble cependant que l’action des substances sucrées soit due surtout à leurs propriétés physiques, notamment à cette circons- tance qu’elles sont incapables de traverser la paroi semi-perméable du globule. On pourrait admettre que soit par les lavages répétés à l’aide de la solution sucrée, soit par l'addition de doses fortes de sucre, on supprime l'influence de substances antihémolytiques intra et extraglo- bulaires dont l’activité est liée à la présence du NaCl; diverses observa- tions que nous avons faites nous paraissent plaider en faveur de cette hypothèse, mais d’autres études sont nécessaires avant que nous puis- sions formuler une opinion nelte à ce sujet. COMPOSITION DU FOIE DE CHIENS NOURRIS EN VUE DE LA PRODUCTION DE LA QUANTITÉ MAXIMALE DE GLYCOGÈNE, par M° J. GATIN-GRUZEWSKA, On sait que, si on soumet les animaux à un régime spécial, la quantité de glycogène contenue dans le foie augmente dans des proportions considérables. C'est ainsi que Pavy (1) a pu obtenir chez le chien 12,7 p. 100 de glycogène, Ischerinoff (2\ chez le poulet 14,7 p. 100, Prausnitz (3) 7,8 p, 100, E. Külz (4) 10 p. 100, Hergenhahn (5) 11,8 p.100 et Otto (6) 15,3 p. 100 chez la poule, Voit (7) 10,51 p. 100 chez l'oie et Otto 16,85 p. 100 chez le lapin. Enfin Schôündorff (8) a préparé des chiens dont le foie contenait jusqu’à 17,1 p. 100 et 18,69 p. 100 de glycogène. Ayant refait ces expériences en vue d’un autre travail, il m'a paru intéressant de rechercher les variations que peut subir la composition du foie, lorsqu'il se trouve chargé de quantités aussi anormales de glycogène. Les expériences ont été faites sur deux chiens. Les animaux étaient ® soumis au jeùne pendant dix jours, puis nourris pendant cinq, à six jours de la manière suivante : Chien À. Poids à la fin du jeûne 6 kilogs 150 grammes; reçoit les deux premiers jours 100 grammes de viande de cheval, 100 grammes de riz et 1 2 ) Pavy. Die Physiologie der Kohlenhydrate, p. 128. ) Virchov's Archiv, Bd. 47, S. 113. ) Zeitschr. f. Biol., Bd. 26, S. 389. ) T. Külz. Beitræge zur Kenntniss des Glykogenes, S. 104. ) Zeitschr. f. Biol. Bd. 27, S. 115. ( ut : (3 alé 5 Ibid. Bd. 28, S. 253. ) ) Ibid. Bd. 25. S. 546. ) ( (6 (7 (8) Arch. f. d. g. physiol., Bd. 99, S. 191-242. 424 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 100 grammes de saccharose, les trois suivants 150 grammes de chacun de ces aliments. Chien 2. poids à la fin du jeûne 11 kilogs 150 grammes; recoit chaque Jour 150 grammes de viande de cheval, 150 grammes de riz et 150 gram- mes de saccharose. Les chiens tués d’un coup de revolver dans la tête étaient saignés par les carotides ; les foies immédiatement enlevés, pesés, passés au hachoir et analysés. Chien A. Poids du corps 6 kilog. 750 grammes, poids du foie 484 gram- mes soit 7,17 p. 100 du poids du corps. Chien B. Poids du corps 14 kilogr. 590 grammes, poids du foie { kilog 168 grammes soit 8,01 p. 100 du poids de chiens. D'après Pavy la moyenne du poids du foie de chiens nourris avec une alimentalion riche en hydrates de carbone est de 6,4 p. 100 du poids du corps. Schôndorff donne 7,59 p. 100 comme moyenne du poids du foie de chiens préparés comme les miens. D’après Pavy au contraire le poids du foie de chiens nourris exelusi- vement de viande n'atteint en moyenne que 3,3 p. 100 du poids du corps. Dans mes expériences le glycogène a été dosé en glucose par la méthode quantitalive de Pflüger (1). Les corps gras ont été extraits au moyen de l'appareil de Soxhlet et l’azote a été déterminé par la méthode de Kjeldahl-Wilfarth et exprimé en substances albuminoïdes. Le tableau n° 1 contient les résultats de l’ensemble de mes analyses. Dans le tableau n° 2 se trouvent réunis quelques-uns des chiffres donnés par divers auteurs pour des foies normaux. En grammes pour 100 gr. de foie frais. TABLEAU I TABLEAU II OIDTMANN Chien A | Chien B i chien Homme chien SAR jeune vieux 63,216 Albuuinoiles . . ù subst. solides Glycogenenmenrse 23,69 subst. organ. » Corps gras. . . . Cendres ! l 0,896 Moyennes . . . .1103,108 |101,32 De 100 (4) Arch. f. d. g. physiol , Bd. 93, S. 63-185. SÉANCE DU À MARS 495 Chez l'homme les cendres varient de 0,718 à 1,103 p. 100 (Oidtmann). Quand au glycogène on en trouve normalement chez le chien 1,3-4 p. 100 dans le foie. De la comparaison de ces chiffres il résulte que : 1° quel que soit le poids relatif du foie, sa teneur (en grammes pour 100 grammes d’or- gane) en H?0, graisses et cendres reste à peu près la même ; 2° Quand la teneur (ea grammes pour 100 grammes d’organe frais) en glycogène augmente, il se produit une diminution correspondante de la teneur en substances albuminoïdes. Travail du laboratoire de physiologie à la Sorbonne. SUR UN RÉFLEXE CONJONCTIVO-RESPIRATOIRE, par MM. Couvreur et CHEVROTIER. But du travail. — MM. Lumière et Chevrotier ont signalé dans une nole en commun (1) que l’instillation dans l'œil d’un liquide irritant pouvait ramener la respiration suspendue dans le cas de syncope. M. Chevrotier a pu constater depuis que cette instillation pouvait aussi provoquer le retour à la respiration dans les cas d'asphyxie par submer- sion ou occlusion des voies respiratoires. Ses expériences ont porté sur le chien, le lapin et le cobaye. Il a pu déterminer la voie centripète du réflexe constituée par la branche ophtalmique du trijumeau. Nous nous sommes proposé, dans cette note, de déterminer le centre de réflexion et la voie centrifuge. Expériences. — 1° Centre de réflexion. Les expériences ont été faites sur de jeunes cobayes. a) On mel à nu les centres encéphaliques et on procède à l’ablation des hémisphères seuls. L'animal respirant normalement, on l’asphyxie par occlusion des voies respiratoires. Quand la respiration est arrêtée, on instille dans l’œil quelques goultes d’éther. La respiralion reparaît très rapidement, et se rétablit complètement. b) On reprend ce même cobaye, et on lui enlève les couches optiques et les corps striés. Après asphyxie réalisée de la même manière, on recommence l'instillation d'éther dans l’œil; la respiration se rétablit complètement et est normale. Done, le centre de réflexion ne se trouve ni dans le cortex cérébral ni dans la région opto-striée. c) Sur le même cobaye, on enlève alors les tubercules quadriju- meaux, ou, plus exactement, on seclionne toute la masse encéphalique en arrière des tubercules quadrijumeaux postérieurs. Cette fois, après (4) Soc. thérapeutique, décembre 1903. 426 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE asphyxie, l'instillation d’éther dans l’œil ne ramène pas la respiralion. d) Mais ce cobaye ayant servi à de multiples expériences, on enlève d'emblée à un nouveau cobaye les hémisphères, la région opto-striée et les tubercules quadrijumeaux. Nouvel insuccès dans la tentative pour ramener la respiration. L'expérience, recommencée sur un deuxième cobaye, aboutit au même résullat. e) Dans ces deux expériences, on n’avait pas vérifié l'intégrité des trijumeaux, voie centripète. Or, étant donné le lieu de l'opération, ils auraient pu être lésés, auquel cas le résultat obtenu ne signifiait plus rien. On recommence l'opération sur un nouveau cobaye. On ne peut. toujours ramener la respiration; à l’autopsie, on constate que les triju- meaux sont intacts. Le centre du réflexe conjonctivo-respiratoire est donc situé au niveau des tubercules quadrijumeaux. Nous rappellerons que le professeur R. Dubois a déjà signalé dans la région du cerveau moyen un centre dont l’excitalion retentit sur les mouvements respiratoires (1); 2° Voies centrifuges. Elles peuvent être constituées par les phré- niques, les nerfs cervico-dorsaux, ou encore l’ensemble de ces deux systèmes. Les expériences destinées à élucider la question ont été faites sur des lapins. a) On sectionne la moelle à un lapin au-dessous de la 4° vertèbre cer- vicale, de manière à laisser subsister uniquement la respiration dia- phragmatique. Après asphyxie, on peut ramener la respiration par l'excilalion conjonctivale. b) On sectionne à un deuxième lapin les phréniques dans la région cervicale, de manière à aboiir la respiration diaphragmatique. Après asphyxie, l’irritation de la conjonctive est impuissante à ramener la res- piration. La voie centrifuge du réflexe est donc constituée exclusivement par les nerfs phréniques. Conclusions. — Le réflexe conjonctivo-respiratoire, consistant dans la possibilité de ramener la respiration arrêtée par l'irritation de la con- jonctive, a pour voie centripète la branche ophtalmique du trijumeau, pour centre la région des tubercules GARRENREGIE, et pour voie cen- trifuge le phrénique. (Laboratoire de physiologie générale et comparée de l'Université de Lyon.) (1) R. Dubois. Physiologie comparée de la Marmotte. Ann. Univ. de Lyon., 1896. SÉANCE DU 4 MARS 497 e LÉSIONS HÉPATIQUES ET MODIFICATIONS DE LA COAGULABILITÉ DU SANG PROVOQUÉES PAR L'INJECTION DE SÉRUM HÉPATOTOXIQUE, par MM. M. Doyon el PETITJEAN. I. — Delezenne a démontré que, si on injecte à un canard du foie de chien et si on inocule ensuite à un chien le sérum du canard, on déter- mine, chez ce chien, de graves lésions hépatiques et la mort. II. — L'expérience qui suit montre que, dans ces conditions, la coa- gulabilité du sang et la teneur de ce liquide en fibrinogène sont très modifiées. Expérience. — On injecte, à un canard de 1 kilogr. 800, de la pulpe de foie (de chien) dans le péritoine. Le 29 novembre, on injecte 18 cen- timètres cubes de pulpe; le 17 décembre, 15 centimètres cubes; le 10 janvier, 6 centimètres cubes. La pulpe broyée est injectée, mêlée à un peu de sérum physiologique. Le 23 janvier, le canard pèse 2 kil. 100; il est saigné sans grandes précautions par une incision au cou. Le sang est défibriné, puis centrifugé. On injecte en une seule fois tout le sérum obtenu, soit 40 centimètres cubes, dans le péritoine d’un chien de À kilogr. 650. Le chien injecté reste abattu pendant quelques instants, puis il redevient très bien portant. Le 12 février, le chien pèse 4 kilogr. 300; le 18 février, 4 kilogrammes. À cette dernière date, l'animal est très abattu; il refuse de manger et retombe à lerre lorsqu'on essaie de le faire marcher. Pas d’ictère. On pratique dans une carotide une première saignée de 10 centimètres cubes. Le sang reste absolument liquide pendant quinze minutes, puis il se forme de très petits caillots mous qui se redissolvent à la moindre agitation. Le sang redevient, au bout de quelques secondes, absolument liquide ; il persiste cependant un tout petit caillot, gros environ comme une tête d'épingle en verre. À parlir de ce moment, l'état du sang ne se modifiera plus. Une demi-heure après la première saignée, on prélève dans l’autre carotide 50 centimètres cubes de sang. Le sang est recueilli sur 0 gr. 35 de fluorure, puis centrifugé. On dose le fibrinogène par le procédé de Reye; on trouve, pour 1.000 centimètres cubes de plasma, 0 gr. 8 de fibrinogène. Le chien meurt dans la nuit, de minuit à 8 heures du matin. À l'autopsie, faite à 10 heures, on trouve le foie très jaune, très altéré. Sur des coupes, après fixation au liquide de Bouin, on constate de la nécrobiose et des foyers d’histolyse. Les tissus ne sont pas ictériques; l'urine contient cependant des pigments et des sels biliaires. Dans le cœur et certains vaisseaux, on trouve une très petite quantité de caillots. 198 SOCIETE DE BIOLOGIE A l’autopsie du canard, on a trouvé, dans le péritoine, trois gros kystes et de nombreux petits kystes. Un des kystes avait un contenu jaunâtre et une membrane épaisse adhérente au foie et à la paroi abdo- minale ; les autres avaient un contenu noirâtre et une membrane beau- coup plus mince. (Travail du laboratoire de M. Morat.) TENEUR EN FIBRINOGÈNE DU SANG RENDU INCOAGULABLE PAR L'ATROPINE, par MM. M. Doyow, A. MorEz et N. Karerr. I. — L'incoagulabilité provoquée par l’atropine injectée dans une veine mésaraïque ne résulte pas d'une modification dans la teneur du sang en fibrinogène. IT. — La démonstration esl faite sur le chien. On prélève successive- ment dans les carotides deux échantillons de 50 centimètres cubes de sang, à dix minutes d'intervalle. Après la première prise, on injecte dans une veine mésaraïque de l’atropine à la dose ordinaire. Le sang est reçu sur 0 gr. 35 de fluorure de sodium, puis centrifugé. On dose le fibrinogène dans le plasma suivant le procédé de Reye. Après la seconde prise de sang, on prélève de nouveaux échantillons de sang destinés à contrôler l'état du sang et la durée de l’incoagulabilité. La teneur en fibrinogène ne varie pas, même lorsque le retard dans la coagulation provoqué par l'injection d'atropine dépasse vingt-quatre el trente-six heures. Les saignées répétées diminuent la teneur du sang en fibrinogène. TENEUR EN FIBRINOGÈNE POUR 1.000 CENT. CUBES DE PLASMA LL —— PARÉRENGES 1e saignée. 2° saignée. 3° saignée. (10 minutes après l'injection (Une heure après.) d’atropine.) NO A A EN EEAR ES er G 3 gr. 8 2 gr. 6 NA RUE MN AA D ES 28 2 gr. 44 » N°3(chien à l'inanition 6 gr. 47 6 gr. 24 » depuis 8 jours) . (Travail du laboratoire de M. Morat.) SÉANCE DU # MARS 129 e SUR LE RÔLE DES GLANDES SALIVAIRES DES CÉPHALOPODES, par M. P. Vicier. Dans la note qu'il à présentée sous ce titre à la Réunion biologique de Marseille (21 février 1905), M. A. Briot reconnait au produit des glandes salivaires postérieures des Céphalopodes une toxicité qui serait due à la présence d’un nouveau venin. D'après M. Briot, le suc obtenu par macération des glandes salivaires postérieures de Poulpes musqués, détermine presque immédiatement, lorsqu'on l'injecte chez le crabe ou chez d'autres Crustacés, des trému- lalions des membres, une diminution des réactions de l’animal, puis une abolilion de toute contraction musculaire. L'animal meurt, si la dose est suffisante. Les résultats sont les mêmes avec Le suc des glandes salivaires de Calmar et de Seiche. Par contre, les rats, les grenouilles et les lapins ne montrent aucune sensibilité à ce nouveau venin. La toxicité de la salive des poulpes explique la facilité qu'ont ces animaux à s'emparer de grosses proies comme les homards. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que l'existence de ce venin paralysant a été révélée, chez les Céphalopodes, par R. Krause en 1895 (1). Cet auteur a expérimenté à la Stalion zoologique de Naples, dans d’ex- cellentes conditions, en opérant sur Octopus macropus, chez lequel il est possible d'obtenir la salive pure, en plaçant une canule dans le canal excréteur. Il a constaté que le produit physiologique sécrété par les glandes salivaires postérieures est mortel pour les Crustacés, soit qu’on en injecte quelques gouttes dans l'abdomen, soit même qu’on en répande simple- ment sur les branchies. injecté à la dose de 1-2 centimètres cubes dans le sac lymphatique dorsal de la grenouille, il provoque en quelques minules un létanos, suivi bientôt de paralysie. Le lapin est également sensible, mais d’une facon inconstante, à l'injection intra-veineuse. Dans son travail de 1897, Krause (2) a précisé le mode d'action de ce venin sur les centres nerveux et le rôle qu'il joue chez le Céphalopode : « Das Secret bildet für viele Thiere ein starkes, wahrscheinlich auf die nervüsen Centralorgane wirkendes Gift, es wird diese Eigenschaft auch von Octopus zur Tüdtung der Futterthiere benützt. » Krause a, en outre, montré que cette salive ne contient pas de mucine, qu'elle n’agit pas sur l’amidon (conclusions conformes à celles de Bour- quelot), qu’elle est très riche en albuminoïdes et qu’elle possède un pouvoir fibrinolytique réel. (1) Krause (Rudolf). Die Speicheldrüsen der Cephalopoden, Centralbl. für Phys: IX, 1895, p. 273-271. (2) Krause (R.). Ueber Bau und Function der hinteren Speicheldrüsen der Octopoden. S.-B. Ak. Berlin, 1897, p. 1085-1098. 430 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces recherches” ont été analysées in Zoologischer Jahresbericht ; elles ont été résumées par Willem (1), et il y est fait allusion par Pelseneer, dans le 7raité de Zoologie de R. Blanchard (2), et par Hescheler, dans le 7railé d'Anatomie comparée de Lang (3): « Das Secret der hinteren Speicheldrüsen von Octopus wirkt verdauend auf gewisse _ Eiweissstoffe, nicht aber auf Stärke; ausserdem wurde gezeigt, dass dieser Speichel für manche Thiere (z. B. Krebse) ein ausserordentlich heftig wirkendes Gift ist. » Krause, expérimentant avec la salive pure sécrétée par les glandes salivaires postérieures, a donc observé des phénomènes d'intoxication absolument analogues à ceux que décrit M. Briot. Il a, en outre, constaté la toxicité du produit pour certains Vertébrés, et son action sur la fibrine. Les recherches de M. Briot sont, d'autre part, fort intéressantes, puisqu'elles lui ont permis d'établir que le suc des glandes salivaires antérieures est dépourvu de toxicité, et que, par conséquent, les glandes postérieures seules sont devenues des glandes venimeuses, par suite d’une adaptation dont les exemples sont nombreux en anatomie comparée. Cette différence dans les fonctions des diverses glandes sali- vaires des Céphalopodes est d’ailleurs en rapport avec des différences dans la structure histologique de ces organes. LA QUESTION DE LA TÉLÉGONIE, par M. GUSTAYE LoisEL. On sait que la Télégonie est la transmission par la mère, à un enfant d'un « second lit », de caractères provenant d’un premier mâle. C’est une question qui revient actuellement à l’ordre du jour et sur laquelle les biologistes n'ont pu s'entendre jusqu'ici. Cela tient sans aucun doute à ce que le problème a été mal posé. Il repose tout entier, en effet, sur l'étude de la cohabitation, considérée comme facteur d'évolution et surtout sur la connaissance profonde du coït, de ses conditions et de ses conséquences; il ne peut donc être abordé avec avantage qu'après avoir possédé ces connaissances préliminaires et c'est pourtant ce qu'ont négligé les savants qui se sont occupés ou qui s'occupent encore actuel- (4) Willem (V.). Résumé de nos connaissances sur la physiologie des Céphalopodes. Bull. Sci. France-Belgique, XXXI, 1898, p. 41. (2) Blanchard (R.). Traité de Zoologie : Mollusques, par Pelseneer (P.), 1897, p. 158. (3) Lang. Lehrbuch der vergl. Anatomie : Mollusca, 1900, p. 294. SÉANCE DU 4 MARS 131 lement de Télégonie. Où se seraient-ils renseignés, du reste, puisque nos trailés classiques sont à peu près muets sur ces questions? Dans l'espèce humaine les médecins nous: montrent qu’un certain nombre de maladies ou d'états dystrophiques sont transmissibles du père à la mère par la simple cohabilalion ou par le coït; tels sont, par exemple : la syphilis, la tuberculose et, semble-t-il aussi, le diabète. Dans le règne animal, le retentissement de la copulation sur l'organisme femelle est parfois si puissant qu'il vient modifier non seulement les organes sexuels mais encore souvent la vie de l'individu femelle tout entier. Dans ces conditions, il est bien évident que la Télégonie est un phéno- mène possible, sinon démontré expérimentalement; il est même bien probable que l'influence du mâle, sur la femelle qu'il a couverte, dure toujours pendant un certain temps après l’accouplement; mais, pour que cette influence devienne durable et puisse se transmettre aux enfants d’un autre père, il faut la rencontre d’un ensemble de conditions favo- rables qui ne doivent se présenter que rarement dans la nature. Ce que nons avons appris en étudiant l’accouplement dans les auteurs et dans nos propres travaux nous permet de mettre en évidence ces con- ditions. 1° Nous trouvons, en premier lieu, l’imprégnation de la mère par la semence du mâle : les parties liquides et solides de cette semence étant absorbées par les vaisseaux de l'ovaire et allant agir sur l'organisme tout entier. Nous savons que cette absorption est réelle en effet; elle a été rencontrée chez les vers à fécondation hypodermique, chez les arthropodes, etc. (Trouessart, 1895, Berlese, 1898, Handlisch, 1900, Giard, 1903), et on peut l'affirmer a priori quand on voit le sperme rester plusieurs mois ou même plusieurs années dans les organes de la femelle, chez la chauve-souris ou l'abeille par exemple, ou bien lorsque, comme chez la chienne et chez la vache, les spermatozoïdes viennent remplir la petite plaie laissée à la surface de l'ovaire parla chute de l’ovule. (Buffon, 28°, 29e, 36° et 49° Exp. sur la génération). Cette réabsorption par la femelle de produits formés par le mâle rentre en somme dans les faits de sécrétion interne et nous savons la part que pren- nent les sécrétions internes des glandes génitales dans la formation de cer- tains caractères somatiques. Nous admettons aussi qu'une femelle donne par hérédité quelques-uns de ses propres caractères à son enfant: or, parmi ces caractères transmis, peuvent se trouver les caractères particuliers qu’elle a reçus elle-même de la cohabitation avec un premier mâle. Cette imprégnation de l'organisme femelle par la partie de la semence mâle non utilisée par la génération est sans doute la cause la plus puissante de Télégonie; c’est du moins la plus générale, car elle peut agir dans le règne végétal aussi bien que dans tout le règne animal et pourtant, si l’on excepte Giard (1903), elle n’a été signalée jusqu'ici par aucun des auteurs qui ont admis la Télégonie. 2 Nous trouvons, comme seconde condition de Télégonie, l’imprégnation 432 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des germes non mür. Dans les cas de la chienne et de la vache, par exemple, lorsque les spermatozoïdes entrent dans l’intérieur de l’ovaire, par la plaie produite par l'ovulation, ils peuvent être ingérés par de jeunes ovules destinés à être pondus et à se développer ultérieurement sous l'influence d'un autre mâle. Cette absorption de spermatozoïdes par les œufs immatures a été vue en particulier chez les Holothuries par Iwanzoff (1898). L'enfant qui résultera de ce développement sera donc formé par la chromatine du second père et nourri, tout d’abord, par la substance mâle du premier transformée en réserves ovulaires. Romanes, le disciple de Darwin, professait une opinion très voisine de celle- ci. Il pensait que les spermatozoïdes en excès pouvaient être absorbés à la surface de l'ovaire et modifier la substance héréditaire d’un certain nombre d'œufs appelés à être fécondés ultérieurement. Lesbre (1896) combat cette idée, mais sans doute parce qu'il ne connaissait pas alors les faits de phago- cytose et aussi parce qu'il méconnaît l’action morphogène des sécrétions internes des glandes génitales. C’est encore par des causes semblables, du reste, que Darwin explique la Télégonie chez les végétaux. Un fruit, dit-il, est souvent formé, en partie du moins, par le développement d'organes somatiques; une figue, par exemple résulte de la croissance du réceptacle floral; les graines résultent toujours, au contraire, d'ovules fécondés. Or, on peut expérimentalement faire développer ces parties somatiques sous l'influence d’un pollen donné tout en fécondant les graines avec une autre sorte de pollen; 3° Une troisième condition de Télégonie peut être trouvée dans le cas spé- cial des mammifères, où le fœtus garde des relations intimes avec la mère. On peut admettre en effet que cetie dernière puisse être imprégnée par les produits solubles venant du fœtus d’un premier lit et qu’elle transmettra ces caractères acquis à des enfants d’un second lit. C'est cette opinion qui est actuellement la plus répandue chez les Hbcleciins et les vétérinaires ; on la trouve dans les derniers écrits de Charrin (1898), de Bouchard (1895), dans les idées de Bard (1899), et elle a une valeur qui repose sur un fait positif indéniable : l'existence d'échanges nutritifs entre la mère et le fœtus et vice versa. On sait également que l'embryon peut vacciner sa mère contre diverses maladies, telle que la syphilis, et Kollmann (1901) a montré que des parties de placenta pouvaient se détacher dans les premiers mois du fœtus et être portés, par les vaisseaux maternels, dans certaines régions de l'organisme femelle où ils étaient réabsorbés. D'un autre côté, le placenta fœtal de la taupe et celui des Marsupiaux du genre Perameles ne tombe pas après la parturition, comme chez les autres mamimifères, mais est résorbé in situ. Or, l’épithélium chorionique qui sert à constituer le placerta provient de l’'ectoderme primitif (plasmode octodermique, plasmode embryonnaire, synci- tium) et, en dernière analyse, des sphères de segmentation; par conséquent il contient du plasma germinatif. Voilà donc un facteur de Télégonie qui parait des plus évidents; nous ne l'avons donné qu'en troisième lieu cependant parce qu'il ne peut s'appliquer ni aux Cas des oiseaux, ni à celui des végétaux; 4° La plus ancienne explication admise, la seule que l’on trouve chez les auteurs anciens, dans Buffon, par exemple et la seule admise par le public, SÉANCE DU À MARS 433 est l'imagination de la mère. Plusieurs médecins admettent du reste cette théorie, mais ils pensent que l'imagination agit au moment du coït en réveillant certains caractères ancestraux, latents chez la mère, présents au contraire chez le premier mâle. Voici, par exemple, comment Hillemand explique le cas d’une femme blanche qui avait donné un enfant noir avec un second mari blanc : « Si la femme blanche a eu des enfants noirs d'un second mari blanc, c'est qu'elle même a compté parmi ses ancêtres, plus ou moins éloignés, des nègres; un pre- mier mari, dont l’image était probablement présente à son esprit au moment des conceptions postérieures, n’a pas exercé d'autre influence que celle de faire sortir la série noire, en quelque sorte, de ses antécédents à elle (1) ». Cette hypothèse, est cependant très généralement abandonnée parce qu’on ne comprend pas qu'une transmission héréditaire puisse se faire sans subs- tralum matériel. Mais, s’il faut laisser de côté de l'aura des anciens vitalistes, on ne saurait agir de même pour l'influence des émotions agissant par l'inter- médiaire du système nerveux et du cœur. Nous connaissons, depuis Claude Bernard, la dépendance si grande qui existe entre ces deux organes et il est bien évident que l’organisme tout entier peut se trouver modifié ainsi, plus ou moins profondément, sous l'influence d’une cause émotionnelle, En somme, si un certain nombre de faits doivent être retirés de la Télégonie vraie, celle-ci reste cependant comme phénomène possible et explicable facilement par la physiologie. L'erreur des auteurs qui la défendent est d’avoir méconnu le facteur de Télégonie le plus puissant sans doute ou du moins le plus général : l'imprégnation de l'organisme femelle par l'absorption de la partie du sperme non utilisé dans l'acte reproducteur; c'est aussi de ne vouloir mettre en jeu, pour expliquer la Télégonie, qu'un seul des facteurs que nous venons de reconnaitre. Il est évident pourtant que tous peuvent agir el que la Télégonie sera d'autant plus évidente que plus de causes auront agi en même temps. Ces dernières considérations expliquent encore pourquoi l’expérimen- tation ne pourra trancher que difficilement la question, car il nous paraît bien difficile de pouvoir réunir expérimentalement quelques-uns, sinon tous, des facteurs que nous reconnaissons à la Télégonie. (1) Nous ne citons ce passage que pour montrer le mode d'explication donné, car il ne faut accorder évidemment aucune valeur scientifique aux prétendus faits de Télégonie tirés de l'espèce humaine. Toute recherche faite de ce côté, n'étant pas contrôlable, est eutachée d'avance de stérilité. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d’appeï, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. 435 SÉANCE DU {1 MARS 1905 SOMMAIRE BarreLzr (K.) : L’anaphylaxie vis- de l’atropine sur le foie. Coagulabi- à-vis des globules sanguins chez les lité du sang des veines as ANIMAUX AMIMUNISES MCE DE CSS EE Val deu re alé Lo IDE A SAONE 4%% BicLarD (G.), Bezcer (F.) et Maz- Féré (CH.) : Atrophie, des testi- rer : Influence de l’arrachement et cules coïncidaut avec l augmentation de l’élongation du nerf sciatique sur de volume du corps thyroïde chez le développement des os du membre un paralytique général. . . . . . .. 436 postérieur chez le lapin . . . . . .. 445 FÉRÉ (Cu.) : Note sur la durée de Brzcarp (G.) et Bruyanr (Cu.): Vi- l'iufluence des excitations senso- talité des alevins de truite dans les rielles sur les mouvements volon- CulturestdaloueseE re EC TRE TON E SERA RE EP Ve tete 436 Casa (S. R.) : Types cellulaires GéRAUDEE (Emile) : Note sur la dans les ganglions rachidiens de distribution et la topographie du l'homme et des mammifères . . . . 452 |. courant sanguin porto-sus-hépatique Camus (L.) : Greffes parathyroï- AUPNIVeAURTNMIOIERER NAN 461 diennes chez l'animal normal et chez GÉRAUDEL (EMILE) : Note sur la l'animal partiellement éthyroïdé . . 439 | structure du foie : la zone biliaire, CauLLery (M.) et CHAPPELLIER (A.) : la zone portale et la zone sus-hépa- Un procédé commode pour inclure HONE ard loraro oem a voie dose to 168 dans la paraffine des objets micros- GoupeL(M.)et Hexr1(Vicror):Etude CODIQUE SR A RS Te 454 | du ralentissement que produit l'al- CERNOVODEANU (Mlle P.) et HENRI bumine d'œuf crue sur la digestion (Victor) : Etude de l'absorption de tryptique de l'albumine coagulée. . 457 l’hémolysine du sérum de chien par LE Gorr(J.): Sur le dosage “de cer- les hématies de poule . . . . . . .. 455 | taines substances réductrices des Doprer (Cu.) : Sensibilisatrice spé- urines au moyen du bleu de mé- cifique dans le sérum des animaux CONTENTER NE ARR ee 448 immunisés contre les bacilles dy- LoiseL (GUSTAVE) : Stérilité et alo- SENÉMUES Hot 0 à dos om o os 459 | pécie chez les cobayes soumis an- Dovon (M.) et Bizet : Modifiva- térieurement à l'influence des poi- tions du nombre des leucocytes dans sons ovariens de grenouille. . . . . 463 le sang atropiné. Rapports avec LoiseL (GUSTAYE) : Etudes sur l’hé- Mine NE Me 443 | rédité de la co'oration du plumage Doxox (M.) et Kargrr (N.): Action chez les pigeons-voyageurs . . . .. 465 Présidence de M. A. Giard, président. OUVRAGES OFFERTS M. Ricarpo Lyc (de Buenos-Ayres) envoie à la Société un ouvrage intitulé : £'tude des fèces normales. M. CuANTEMESSE fait hommage à la Société du second volume qu'il a publié en collaboration avec Podvissotzky : Les processus généraux. Ce Biozocie. Compres RENDUS. — 1905. T. I, VIII. 31 436 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE volume traite des hypertrophies, régénérations, tumeurs, pathologie du sang, de la circulation sanguine et lymphatique, des hypo et hyperther- mies, de la fièvre. ATROPHIE DES TESTICULES COÏNCIDANT AVEC L'AUGMENTATION DE VOLUME DU CORPS THYROÏDE CHEZ UN PARALYTIQUE GÉNÉRAL, par M. Cu. FÉRé. J'ai observé récemment un fait qui me parait intéressant à rapprocher de ceux qui ont été signalés à la Société il y a quelque temps (1). C'était un homme de quarante-trois ans, sans traces de syphilis ni d’autre infection, mais qui avait élé victime d’un surmenage continu pendant près de vingt ans, et qui, après avoir présenté des troubles de neuras- thénie pendant dix-huit mois, s'était montré avec des symptômes caractéristiques de paralysie générale, exaltation, idées de satisfaction, dépenses exagérées, troubles de la mémoire, de la parole, tremblement des mains et de la langue, signe d’Argyll Robertson, etc. Depuis la période neurasthénique, il avait perdu la puissance sexuelle ; maïs, ce n’est qu'après l'apparition des autres symptômes plus compromettants que l’on constata que ses testicules avaient perdu leur sensibilité spéciale et leur volume qui ne dépassait guère celui d’un gros haricot. La démence se développa lentement; ce ne fut qu'après plus de deux ans plus tard que l’on fut frappé par l'augmentation de volume du corps thyroïde ; il a acquis le volume de deux mandarines à peu près symé- triquement, au moment de la mort. L’autopsie ne put pas être faite. NOTE SUR LA DURÉE DE L'INFLUENCE DES EXCITATIONS SENSORIELLES SUR LES MOUVEMENTS VOLONTAIRES, par M. Cu. FÉRÉ. Les excitations sensorielles, quand elles sont modérées et agréables, provoquent immédiatement une augmentation de capacité de travail volontaire, suivant leur intensité ou leur durée. Quand elles sont trop «fortes ou désagréables, elles diminuent tout de suite la capacilé de (1) Parhon et Goldstein. Sur l'existence d'un antagonisme entre le fonc- tionnement de l'ovaire et celui du corps thyroïde, Comptes rendus de la Société de Biologie, 1903, p. 281. — Archives générales de médecine, 1904, 2° année, te pus SÉANCE DU 11 Mars 437 travail, l'excitation précipite la fatigue, d'autant plus qu'elle est plus forte (1). Il était intéressant d'étudier la durée de l'influence de l'excitation sur le travail; en retardant progressivement le travail à la suite de l'excitation et je l'ai fait suivre du même travail à l’ergographe de Mosso, avec le médius droit soulevant chaque seconde le poids de trois kilogrammes ; on répèle le même travail après dix-huit minutes de repos, qui, à l’état normal, suffit à reslaurer la capacité de travail, 9,30 à 9,60 kilogrammèlres. Une seule expérience est faite chaque jour, à la même heure, vers 9 h. 1/2 du matin. L'excitation porte sur un sens différent chaque jour, et ces expériences sont inter- verties avec d'autres expériences sur l'influence des mouvements du regard. En outre, les expériences relatives au même sens sont inter- verties par rapport à la durée de l’expectation. La durée de l’expectation entre l'excitation et le premier travail a varié de zéro à quinze minutes. On a eu recours à des excitations de l'odorat, du goût el de l’ouïe : 1° on flaire pendant 20 secondes un flacon d’essence de girofle; 2° on déglutit une solution de 10 grammes de sucre dans 40 centimètres cubes d’eau distillée ; 3° on entend un diapason en la, adapté sur une caisse de résonnance (Lancelot) (long. 0%35; larg. 0"18: haut. 0"10), entretenu en vibration toujours par la même pile électrique pendant 20 secondes ou pendant 40 secondes. Les résultats des 64 expé- riences sont résumés dans les tableaux suivants : I. — Expériences sur l'odorat. me DURÉE TRAVAIL EN KILOGRAMMÈTRES EXPÉRIENCES TT de l’expectation Premier ergogramme Deuxième ersogramme (en minutes). après le repos total. après 18 minutes de repos. 1 0 10,02 3,36 2 1 10,74 2,97 3 2 10,02 6,78 4 3 9,93 7,11 5 ñ 10,14 7,26 6 5 10,14 6,06 7 6 8,55 9,39 8 7 6,78 9,48 9 8 1459) 9,178 Fi 10 9 7,74 9,45 (02 11 10 9,18 9,60 “ee. 12 11 9,54 9,69 13 12 9,54 9,69 \. 14 13 9,60 9,69 15 14 9,63 9,72 16 15 9,69 9,51 (1) Ch. Féré. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1901, pp. 366, 568, 122, 149, 735, et Travail et plaisir, in-8°, 1904, p. 103, 112, 116, 164, 188, 206. 138 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il. — Expériences sur le goût. DURÉE TRAVAIL EN KILOGRAMMÈTRES . EXPÉRIENCES D de l'expectation ‘© Premier ergogramme Deuxième ergogramme (en minutes). après le repos total. après 18 minutes de repos 1 0 9,96 6,09 2 1 9,87 9,48 3 2 9,87 9,42 n 3 10,05 9,12 ) 4 9,90 1,4% 6 5 9,93 7,08 7 6 10,02 1,50 8 7 9,09 9,2% 9 8 8,82 8,10 410 9 9,35 9,45 11 10 9,42 . 9,33 12 11 10,02 9,96 13 12 972 9,48 14 13 9,72 9,63 15 14 9,57 9,48 16 15 918 9,60 eo il 0 12,06 14,77 2 € 12,39 4,68 3 2 12,69 5,61 4 3 13,14 3,21 5 4 12,69 4,35 6 5 9,36 9,90 1 6 De. 9,54 8 7 7,62 96H 9 8 8,28 9,66 10 9 7,83 9,12 11 10 9,36 » 412 11 9,63 10,08 13 42 9,5% OST 1% 13 GTS) 9,36 15 14 9,93 9,60 16 45 9,96 9,42 IV. — Expériences sur l'audition (excitation de 40 secondes). 1 0 11,22 5,43 2 1 9,96 5,82 3 2 9,27 9,54 4 34 4,92 - 4,50 5 4 3,84 4,83 6 5 4,56 5,85 d 6 5,34 9,15 8 7 6,30 6,60 9 8 7,68 9,63 10 9 00 1,44 11 10 8,04 9,72 42 11 8,16 9,60 13 12 9,60 9,60 1% 13 907 9,81 45 14 901 9,69 16 15 9,57 9,172 SÉANCE DU 11 MARS 139 Dans la période où ont élé exéculées ces expériences, le premier lravail sans excitation est, en général, de 9 kilogrammètres 39 à 9,72. Les expériences relatives au goût montrent une excilation plus faible, mais plus durable (6 minutes), la dépression consécutive est moindre et moins durable (3 minutes). Dans les expériences relatives à l’olfaction, l'excitation est légèrement plus grande et dure le même temps, mais la dépression consécutive a augmenté (5 minutes). Les expériences rela- tives à l'audition (20 secondes), ont montré une augmentation de travail, non plus persistante, mais s'exaltant nettement pendant les premières minutes (3 minutes) de l’expectation, la dépression apparait plus tôt et elle est plus durable (6 minutes\. Les expériences relatives à l'audition (40 secondes) ont montré une excitalion moins intense et moins durable; le déficit éclate dès la troisième minute, et est plus persistant (9 minutes). Dans ces quatre groupes d'expériences, quand le premier ergogramme est exécuté 12 minutes après l’exci- tation, le travail est redevenu normal. Le repos doit être plus durable quand l'excitation est plus intense. Quand le travail du premier ergo- gramme a montré une exaltation notable, celui du second est dimi- nué ; quand le premier travail est diminué considérablement, le second marque souvent encore de la fatigue (IT, IV). Les excitations les plus efficaces sont les plus fugaces et entraïnent une fatigue plus précoce, plus profonde et plus durable (IV). L'aug- mentation de la capacité de travail persiste plus longtemps quand l'excitation est plus faible et moins efficace d’abord. Les excitations intenses produisent une diminution de travail immédiate. Les exci- tations modérées, capables d'augmenter le travail immédiatement con- sécutif, peuvent diminuer ce travail quand on le diffère pendant une période variable suivant l'intensité de l'excitation. Les excitations peu intenses produisent de la fatigue qui se montre aussi bien dans le travail manuel que dans le travail intellectuel. Les excitations fortes sont plus nuisibles; l'hygiène doit s'en préoccuper, les odeurs et les bruits en particulier réalisent des insalubrilés. GREFFES PARATHYROIDIENNES CHEZ L'ANIMAL NORMAL ET CHEZ L'ANIMAL PARTIELLEMENT ÉTHYROIDÉ, par M. L. Camus. Le dernier travail de H. Cristiani (1), relatif à l’évolution des greffes thyroïdiennes chez des sujets partiellement éthyroïdés ou ayant conservé (1) H. Cristiani. Évolution des greffes thyroïdiennes superflues. Comptes rendus de la Société de Biologie, LNVIIT, 361-362; 25 février 1905. 440 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la totalité de la glande thyroïde m'engage à faire connaître le résultat de mes expériences sur le greffage des glandes parathyroïdes. J'ai pratiqué, il y a deux ans, une série de greftes de glandules thyroï- diennes dans le but d'étudier l'influence sur l'organisme de la présence de glandes supplémentaires. Ces expériences ont toutes été faites sur de Jeunes lapins en employant des glandules d'animaux de la même portée. Les glandules ont été greffées dans l'oreille en suivant une technique très analogue à celle recommandée par H. Cristiani et les organes ont été transplantés, soit en petits morceaux, soit quelquefois en totalité. Quelques-unes de ces greffes se sont assez rapidement atrophiées, d'autres au contraire ont persisté, présentant macroscopiquement pendant plusieurs mois l'aspect d'organes bien vivants; leurs tissus avaient la teinte rouge normale et étaient convenablement vascularisés. J'ai pu à plusieurs semaines d'intervalle, grâce à la transparence de l'oreille, prendre quelques photographies; mais dans lous les cas ces organes ont fini par S'atrophier et par disparaitre. Voici ua bref résumé de mes expériences : EXPÉRIENCE Î Greffé. Extirpé. Lapin albinos 6! 920 gr., reçoit le Lapin albinos © 900 gr.,extirpation 13 novembre 1903 uve glandule dans_| des deux glandules thyroïdiennes l'oreille droite et deux morceaux de | externes le 13 novembre 1903. Pèse : glandule dans l'oreille gauche. Pèse : 1140 gr. le 14 déc., glandules en bon état. | 1490 gr. le 18 décembre. 1380 gr. le 30 déc., glandules en voie | 1690 gr. le 30 décembre. d'atrophie. 1980 gr. le 23 janvier. 1980 gr. le 2 fév., glandules complète- | 1190 gr. le 26 janv., meurt de diarrhée. ment atrophiées. Mort tuberculeux le 23 février. ExPÉRIENCE II Greiïté. Extirpé. Lapin albinos æ 920 gr.; on greffe Lapin atbinos g' 950 gr.,subit l’extir- une glandule dans chaque oreille, le | pation des deux glandules thyroi- 14 nov. 1903. Pèse 1340 gr. le 17 déc., | diennes externes, le 14 nov. 1903. greffes en bon état; le 18 déc. subit | Pèse : l’ablation de la chaine sympathique cervicale du côté droit. Pèse : 2070 gr.le 20 janv. glandule droite com- | 1760 gr. le 18 décembre. plètement atrophiée, la gauche | 2400 gr. le 20 janvier. persiste. 3070 gr. le 19 avril. 2800 gr. le 19 avril, ilne reste plus qu'une trace de la greffe gauche. SÉANCE DU A1 MARS 441 ExPÉRIENCE NI Greffé. Extirpé. Lapin albinos & 920 gr., on greffe Lapin albinos & 920 £r.,subit l'extir- uue glandule dans chaque oreille, le | pation des deux glandules thyroï- 14 nov. 1903. Pèse : diennes externes, le 14 nov. Pèse : 1390 gr. le 17 déc., glandules en bon état. | 1660 gr. le 18 décembre. 1520 gr. le 30 déc., les glandules sont en | 1840 gr. le 30 décembre. voie d'atrophie. 2210 gr. le 23 janvier. 1780 gr. le 23 janv., la glandule du côté droit est atrophiée, celle du côté gauche persiste encore légèrement. EXPÉRIENCE IV Lapin gris © 1.175 grammes, recoit dans chaque oreille, Le 28 décembre 1903, une glandule parathyroïde. Il pèse 1.950 grammes le 30 janvier et les deux greffes sont complètement atrophiées. Les deux expériences suivantes sont relatives au greffage de glan- dules combiné avec l’extirpation de deux glandules. EXPÉRIENCE V Lapin albinos © 1.000 grammes, reçoit le 16 novembre 1903, dans chaque oreille, deux greffes de glandules extirpées au lapin de l'expérience suivante, puis il subit lui-même l’extirpation des deux glandules thyroïdiennes externes, Il pèse : 1230 gr. le 18 décembre. Les greffes sont en bon état. 1440 gr. le 15 janvier. — — 1530 gr. le 23 janvier. Les greffes sont en voie d’atrophie. 1800 gr. le 2 février. Les greffes sont atrophiées complètement. 1900 gr. le 13 février. 2520 gr. le 19 avril. EXPÉRIENCE VI Lapin albinos © 880 grammes, recoit le 16 novembre 1903, dans chaque oreille, deux petits fragments des glandules parathyroïdes du lapin de l'expérience précédente. Ipèse® 1340 gr. le 18 décembre. Les greffes sont en bon état. 1620 gr. le 15 janvier. — — 1865 gr. le 2 février. Les greffes ne sont pas encore atrophiées. 1950 gr. le 13 février. Les greffes persistent encore dans l'oreille droite. 2680 gr. le 19 avril. Il ne reste à peu près rien des greffes. Ces expériences sont très analogues à celles de H. Cristiani sur la thyroïde et elles peuvent recevoir la même interprétation. Mes animaux greffés, pourra-t-on dire, n'avaient pas d'insuffisance parathyroïdienne et les greffes d'organes pue se sont atro- phiées pour cette raison. 442 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Chez ceux des animaux greffés qui ont subi en même temps l’extirpation de deux parathyroïdes, la persistance des greffes n’a pas été non plus indéfinie. Les auteurs qui considèrent les parathyroïdes comme des organes présidant à une fonction différente de celle de la thyroïde interpréteront ces derniers résultats en disant que les glandules non extirpées étaient suffisantes à assurer la fonction parathyroïdienne. Ceux au contraire qui admettent que les parathyroïdes el la thyroïde président à une seule et même fonction penseront plus volontiers à une suppléance très suffisante assurée par la thyroïde conservée intacte. Je rapporterai encore ici deux expériences de greffes thyroïdiennes faites, l’une sur un lapin ayant subi l’extirpalion des deux glandules parathyroïdes externes, l’autre sur un lapin normal. Un lapin gris 1.000 grammes, ayant eu les deux glandules parathyroïdes externes extirpées, recoit le 28 décembre 1903 dans chaque oreille une greffe d’un fragment de lobe thyroïdien gauche prélevée sur un lapin æ de 8*0 grammes. Les greffes sont très atrophiées le 9 férrier 1904; il n’existe plus qu’une greffe très diminuée dans l'oreille droite le 12 mars. Enfin plus rien le 19 avril 1904, ce lapin pesait à ce moment 3.050 grammes. Un lapin gris 970 grammes, recoit dans chaque oreille le 28 décembre 1903, un gros fragment d’un lobe thyroïdien droit d'un lapin de 850 grammes, G. Les greffes semblent très vivaces, surtout celle de l'oreille gauche. L'examen histologique pratiqué par A. Pettit le 8 juillet sur les greffes de l’oreille gauche montre que la glande, d'aspect encore normal macroscopiquement, n'était plus en état de fonctionner normalement. Voici en effet la description de A. Pettit: « L'îlot de tissu thyroïdien est silué au voisinage de la lame cartilagineuse. Le transplant fait exactement corps avec le tissu de l'oreille et il est impos- sible d'établir une démarcation précise entre ces deux derniers. Sur certaines coupes, la masse de tissu thyroïdien greffé est divisée en plusieurs îlots secon- daires séparés par du tissu conjonctif embryonnaire. Le tissu thyroïdien se reconnaît à la forme des cordons qui est en de nombreux points bien conservée et il se distingue par la richesse de la vascularisation ; il est le siège de modifications diverses : toute trace de colloïde a disparu; le cytoplasme ne renferme qu’exceptionnellement des grains de ségrégation; nombre de cellules sont frappées de nécrose de coagulation; enfin, l’ensemble du trans- plant est en voie de sclérose. » En résumé, la disparition plus ou moins tardive des greffes parathy- roïdiennes chez les animaux normaux ou partiellement éthyroïdés semble se produire comme celles du corps thyroïde. L'ablation des deux parathyroïdes externes n'empêche pas les greffes parathyroï- diennes de s’atrophier et n’assure pas non plus la survivance des greffes thyroïdiennes. Pour que ces expériences négatives prennent définitive- ment la signification que le rapprochement avec celles de Cristiani nous invite à leur donner, il reste à rechercher ce que feront sur l'évolution des greffes parathyroïdiennes l’insuffisance parathyroïdienne et thyroï- dienne. SÉANCE DU 11 MARS 443 MODIFICATIONS DU NOMBRE DES LEUCOCYTES DANS LE SANG ATROPINÉ RAPPORTS AVEC L'INCOAGULABILITÉ, par MM. M. Doyon Er Brcrer. I. — Certains agents, la peptone par exemple, provoquent paral- lèlement l’incoagulabilité du sang et une diminution du nombre des leucocytes dars ce liquide. IT. — On a supposé : 1° que la diminution du nombre des leucocytes résulle d’une destruction de ces corpuseules ; 2° que l’incoagulabilité est liée à cette destruction. Il est certain que l’on peut extraire des globules blancs des substances anticoagulantes (Lilienfeld); toutefois Dastre ét Victor Henri ont constaté que la peptone ne détruit nullement les globules blancs. III. — Doyon et Kareff ont démontré que l’atropine injectée dans une veine mésaraïque provoque un retard de plusieurs heures ou de plusieurs jours dans la coagulation. Nous avons constalé que ce phénomène ne s'accompagne jamais d'hypoleucocytose; souvent où constate même parallèlement à l’incoagulabilité de l’hyperleucocytose. IV. — Les expériences ont été réalisées dans les conditions suivantes : on prélevait sur un chien dans une carotide une goutte de sang pour une première numération, puis on injectait immédiatement dans une veine mésaraïque de l’atropine (3 centimètres cubes d’une solution de sulfate neutre à 1 p. 10 pour un chien de 10 à 12 kilogrammes). Dix minutes après on prélevait dans l’autre carotide : 1? une goutte de sang pour une seconde numération; 2 un échantillon de sang destiné à con- trôler l’incoagulabilité. AVANT APRÈS Exp. 1. — — Globules rouges. . 6.014.000 . . . . . . . 5.487.000 Globules blancs. . SUD OPA PRET AE ARE 7.440 Exp./2. Globules'rousest 06200000 000 0e 207 002000 Globules blancs. . HD D pure en tnt 12.400 Exp. 3. , (poly 89300 DO ed 180 12 994 à 5 SONDE Blancs. LIRE { mono. 2.924 Hit mono, 4.185 Exp. #. Globules blancs. . TR RARE ESS 17.575 V. — Le nombre des hématoblastes ne paraît pas varier (Doyon et Regaud). VI, — Les leucocytes examinés dans le sang incoagulable placé sur la 44/1 SOCIÉTE DE BIOLOGIE platine chauffante électrique de Regaud ont conservé toute leur mobi- lité (Doyon et Regaud). (Travail des laboratoires des professeurs Morat et Renaut.) ACTION DE L'ATROPINE SUR LE FOIR. COAGULABILITÉ DU SANG DES VEINES SUS-HÉPATIQUES, par MM. M. Doyox et N. KAREFrr. I. — Nous avons soutenu que l’atropine modifie la coagulabilité du sang par l'intermédiaire du foie. Nous apportons à l’appui de cette con- clusion des preuves nouvelles. Il. — L'expérience est réalisée chez le chien. On introduit par une jugulaire une sonde métallique, munie d'un mandrin, dans une veine sus-hépatique. On recueille le sang sus-hépatique en retirant le man- drin. Le sang est distribué sans interruption dans une série de tubes à essai. On s'assure avec une main introduite dans l'abdomen que le bec recourbé de la sonde reste constamment dans la veine sus-hépatique. Pendant l'écoulement un aide injecte brusquement dans une mésa- raique de l’atropine. On constate que le sang recueilli après l'injection devient incoagulable; plus exactement le sang qui coagulait avant l’in- jection en quelques minutes coagule, après l'injection, au bout de plusieurs heures ou de plusieurs jours. Dans un cas nous avons même constaté un retard de cinq jours. Exemple. — Chien de 16 kilogrammes. On place la sonde dans une veine sus-hépatique, on retire le mandrin. On recueille sans interruption le sang dans 14% tubes; les tubes sont remplis à moilié. Pendant l'écoulement on injecte brusquement 4 centimètres cubes d’une solution de sulfate neutre d’atropine à 1 p.10 dans une mésaraïque. Le sang recueilli dans les tubes 1 et, avant l'injection, a coagulé en neuf minutes; il en a été de même du sang recueilli pendant et après l'injection dans les tubes 3, #, 5. Le sang recueilli dans tous les autres tubes après l'injection est resté liquide pendant toute la soirée et une partie de la nuit. Le lendemain matin à neuf heures tous les tubes contenaient du sang coagulé. III. — L'action du foie parait spécifique. Si on injecte de l’atropine (sulfate neutre) dans les artères du rein ou de la rate, le sang veineux correspondant ne devient nullement incoagulable. Parfois même ce sang coagule plus rapidement après l'injection. C’est ainsi que dans un cas nous avons injecté 2 centimètres cubes d’une solution à 1 p. 10 dans l'artère rénale d’un chien de 16 kilogrammes; le sang veineux rénal SÉANCE DU 11 MARS 445 coagulait avant l'injection en 14 minutes, après l'injection en 4 à 6 mi- nues. L’injection de doses massives (50 centigrammes à 1 gramme) dans la jugulaire ou la veine saphène est sans effet. L’injection dans une caro- tide est aussi inefficace; dans ce dernier cas les doses un peu fortes provoquent une dyspnée incroyable ; pendant dix minutes on constate 150 à 160 inspiralions par minute. IV. — En général le sang des veines sus-hépatiques coagule, dans les conditions ordinaires, avant l'injection, parfaitement et très rapi- dement. Parfois cependant il reste liquide pendant plusieurs heures. Le fait est d’ailleurs très connu. L'atropine augmente dans ces cas la durée de la période pendant laquelle le sang reste liquide. (Travail du laboratoire de M. Morat.) INFLUENCE DE L'ARRACHEMENT ET DE L'ÉLONGATION DU NERF SCIATIQUE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES OS DU, MEMBRE POSTÉRIEUR CHEZ LE LAPIN, par MM. G. BiccarD, F. BELLEr et MALTET. L'arrachement et l’élongation du nerf sciatique provoquent dans le développement des os du membre postérieur chez le lapin des modifica- tions que deux d’entre nous ont déjà étudiées (1). La différence la plus remarquable entre l'os du côté non opéré et celui du côté opposé est surtout une différence de poids. À quoi est due cette différence? Est-elle due à des modifications de l’état congestif des os, indiquant ainsi les troubles vaso-moteurs ? La différence entre le poids de l'os frais et de l'os desséché doit nous renseigner à ce sujet. Est-elle due à des différences de fixation des sels minéraux, indiquant ainsi des troubles dans l'activité des ostéoblastes? C'est ce que nous avons cherché à élucider par des analyses dont voici les résultats : Lapin n° 1. Arrachement du sciatique gauche le 25 août 190%, mort le 16 septembre 1904. Poids. Os frais. Diff. Os desséchés. Diff Cendres. Difi. P20°: Dit. Dean O2 1,22 2 0,17 DÉS AE OM A AO 2ES0N TO F.G. DS NOM 1,03 0 045) 013 À 0165 —0,025 TD: Chan ECTS 1,07 + 0,09 DO ER 01850 022006 T.G DS SES 0,98 — 0,09 0,37 0171 | 0,125 : — 0,06 (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, janvier 1905. G. Billard et _ F. Bellet. 446 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Lapin n° 8. Élongation du sciatique gauche le 5 septembre 1904, mort ie 1e janvier 1905. Poids. Os frais. Diff. Os desséchés. Diff. Cendres. Diff. FP2O7 Diff, F.D. 9,10 + 0,12 8,68 + 0,05 3 80 + 0,22 1,83 + 0,31 F.G. 8,28 — 0,12 8,63 — 0,05 3,08 — 0,22 1,52 — 9,31 T.D, 7,61 + 0,05 153 + 0,13 3,45 + 0,40 1,56 + 0,26 T.G. 1,56 — 0,05 7,40 — 0,13 3,05 —0,40 1,30 — 0,26 Il n’y a donc plus de doute, après l'examen de ces résultats, les diffé- rences de fixation des sels minéraux peuvent suffire à expliquer les différences de poids observées dans les os que nous avons d’abord étu- diés à l’état frais. Cependant, une autre notion peut se dégager de l’examen de nos chiffres. Comparons les pertes de poids subies par les os au cours des manifestations et nous avons les résultats suivants : Lapin n° 8. Elongation. Perte de poids des os par : Dessiccation. Calcination. FD. 0 gr. 42 > gr. 30 EG. 0 gr. 35 5 gr. 40 MODE 0 gr. 08 4 gr. 16 16 0 gr. 16 4 gr. 51 Lapin n° 1. Arrachement. Perte de poids des os par : Dessiccation. Calcination. F:D. l' gr. 65 2 gr. 29 F.G. 1 gr. 70 2 gr. 30 SD: 1er 1 gr. 84 T.G.. AUgr 035 1 gr. 96 La dessiccation a été obtenue en laissant simplement les os dans le laboraloire et sans doute elle est loin d'être parfaite; néanmoins il se dégage des chiffres ci-dessus que les os du côté lésé ont perdu plus d'eau par évaporation que les os du côté sain. De même ils ont perdu beaucoup plus par calcination. Or il paraît démontré aujourd'hui que les tissus, où l’activité vitale est plus grande, contiennent davantage d’eau ; cette loi semble donc en contradiction avec le fait que nous observons ici. L'animal utilisait pour marcher sa patte saine, l'activité vitale des tissus osseux de ce côté était certainement plus grande, ainsi qu'en témoignent les chiffres du premier tableau. Nous devons donc admettre pour expliquer ces der- niers résultats qu'il existait une dilatation paralytique des vaisseaux dans les os du côté opéré; d’où une congestion passive plus grande, et SÉANCE DU A1 MARS 447 ainsi s'expliquent les chiffres obtenus. Du reste l'analyse histologique vient à l'appui de notre déduction : Les coupes des diaphyses ne donnent pas de différences entre les os des deux côlés; au contraire, les coupes épiphysaires montrent, même à l'œil nu, une remarquable différence dans Le tissu spongieux. Celui-ci, du côté opéré, est beaucoup moins dense, il est comme raréfié el pré- sente de grandes vacuoles (lapin n° 3, élongalion). Nous conclurons en disant que les modifications que nous avons observées dans le développement des os chez nos lapins s'expliquent par des troubles vaso-moteurs et des troubles trophiques. Ces derniers sont-ils causés par les premiers, c'est ce que nous n’oserions aflirmer. (Laboratoire de physiologie de l'École de médecine de Clermont-Ferrand. VITALITÉ DES ALEVINS DE TRUITE DANS LES CULTURES D'ALGUES, par MM. G. Bicrarp et CH. BRUYANT. Dans l’eau stagnante, les alevins de truite vivent très mal et succom- bent en général au bout d’un temps très court. Dans une premièrenote(1), nous avons montré que les alevins résistent au contraire très bien dans les mêmes conditions, pourvu que l'eau ait été largement ensemencée avec notre algue. Ce dernier résultat nous a paru du plus haut intérêt pour les piscicul- teurs. En effet, pour transporter les alevins à de grandes distances, on est obligé d’avoir recours à toute une série de manipulations dispen- dieuses : aération, renouvellement et refroidissement de l’eau des bacs où sont les poissons, ceci tout le long de la route; et, malgré toutes les précaulions, une bonne part des alevins meurt avant d'arriver au port. Ne pourrait-on avec une eau riche en algues obtenir de meilleurs résultats ? Voici les résultals de quelques essais : Exp. I. — Des alevins sont placés dans des flacons bouchés à l’émeri et contenant de l’eau pure. Les flacons contiennent en moyenne 50 centimètres cubes d'eau par alevin. La température extérieure moyenne est de 14 degrés. La survie est de trente heures environ. Exp. II. — Des alevins placés dans les mêmes conditions, mais l’eau étant fortement colorée en vert par les algues ensemencées, ont résisté dix jours. (1) G. Billard et Ch. Bruyant. Comples rendus de la Société de Biologie, : f'vrier 1905. 418 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Exp. LIT. — Des alevins mis la veille d’un voyage daus les mêmes récipients contenant une culture vigoureuse d’algues ont le lendemain résisté de Cler- mont à Brives (7 heures de vovage); les flacons n'ont pas été débouchés. La température extérieure était très élevée, surtout dans le wagon. A Brives, nous avons noté 25 degrés à l'extérieur ; nous avons la conviction absolue que nos alevins ont été tués par la chaleur. Dans nos essais les poissons ont certainement été placés dans les con- ditions les plus défavorables à leur vitalité et cependant, on a pu se convaincre qu'ils ont merveilleusement résisté. La fonction chlorophyllienne de l'algue dans le milieu confiné où ont véeu nos alevins leur a été certainement aussi utile que son rôle purifi- cateur de l’eau; nous avons antérieurement mis en évidence ce rôle des algues, celte grande symbiose. (Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) SUR LE DOSAGE DE CERTAINES SUBSTANCES RÉDUTRICES DES URINES AU MOYEN DU BLEU DE MÉTHYLÈNE, par M. J. Le Gorr. Tous ceux qui s'occupent d’urologie et spécialement d'urologie dans le diabète ontremarqué que certaines urines décolorent le réaclif cupro- potassique et donnent soit une liqueur à fluorescence très marquée, soit un précipité floconneux sans formation d'oxyde rouge de cuivre. Cette réduction spéciale est due à l'acide urique, aux urates, à la créati- nine, aux malières colorantes de l’urine, à l'acide glycuronique et à ses conjugués et surtout à des traces d’hydrates de carbone signalées par divers auteurs. Suivant Baisch, il y a de 3 à 9 centigrammes de sucre par litre d’urine normale ; dans la glycosurie alimentaire et à la suite d’ingestion d'une certaine quantité de saccharose, de glucose ou de lactose on rencontre dans l’urine une plus grande quantité de sucre. Chez les diabétiques, dans les années qui précèdent l'apparition de la glycosurie permanente, décelable par nos moyens ordinaires, on voit le glucose s'élever progressivement de 3 ou 4 centigrammes à trente, quarante centigrammes, un gramme et au-delà, pour descendre plus tard au-dessous d'un gramme. Pendant les périodes dites de guérison, dans d’autres cas comme je le montrerai plus tard, le glucose se trouve remplacé par un de ses dérivés, gluconate, acide glycuronique ou ses conjugués. La recherche et le dosage de très petiles quantités de glu- SÉANGE DU 11 MARS 19 cose deviennent très problématiques par la liqueur de Fehling ou le polarimètre. En 1897 (1) j'ai fait connaître un procédé très précis per- mettant de doser le sucre dans l'urine. Il repose sur la décoloration du bleu de méthylène en milieu alcalin, en présence du glucose. Depuis longtemps, j'ai appliqué cette méthode au dosage de certaines substances réductrices des urines (2). Il n'existe pas de procédé simple de dosage de ces substances. On fait tomber dans un tube à essais un cen- timètre cube d'urine neutralisée, on ajoute un ou deux centimètres cubes d’eau distillée, si la densité de l’urine est trop élevée, afin que la solution de bleu ne surnage pas. On recouvre d’une mince couche de xylol, laissé quelque temps au contact de la solution de bleu. Ce xylol a pour effet d'empêcher l'oxygène de l’air de venir oxyder le blanc du méthylène formé. On peut remplacer le xylol par un autre carbure d'hydrogène et même par de l'huile de pétrole. Le tube à essais est placé dans un support en bois qui le maintient dans un bécherglass contenant de l’eau bouillante que l’on chauffe par un bec Bunsen ou une lampe à alcool. On fait tomber dans le tube à essais au moyen de la burette anglaise la solution du bleu de méthylène à 1 p. 5.000, additionnée au moment de l’expérience de 1 milligr. 5 de potasse par centimètre cube, jusqu'à ce qu'on obtienne une teinte bleu violacée persistant pendant quelques minutes. Depuis quelque temps, j'ai modifié ce procédé de la façon suivante : dans le tube à essais on verse un centimètre cube d'urine, un centimè- tre cube d’eau distillée, un centimètre cube d’une solution de potasse à 10 0/0. On recouvre de xylolet l’on porte dans l’eau bouillante et on y ajoute la solution de bleu à 4 p. 5.000 jusqu’à ce que la teinte bleu vio- lacée persiste : la durée du dosage par ce procédé ne dépasse guère cinq minutes. J'ai remarqué que le pouvoir réducteur des urines varie suivant les individus, l’état de santé et de maladie, la quantité de boisson absorbée et la nature desalimentsingérés: ilestcomprisentre quelques gouttes et 5, 10,20 centimètres cubes et plus de la solution de bleu à 4 p. 5.000. Si l’on veut exprimer ce pouvoir réducteur en glucose on divise le nombre de centimètres cubes trouvés par 6,5 dans le premier procédé et par 7 dans le second. En effet, il résulte de considérations théoriques et de dosages effectués avec le glucose et le bleu de méthylène purs, que si l’on prend 1 centimètre cube d'une solution de glucose à 1 p. 1.000, il est nécessaire d'y ajouter dans les conditions de l'expérience, dans le premier cas (1) Bulletin etmémoires de la Société médicale des hopitaux de Paris, séance du 9 avril. (2) Bulletin et mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris, séance du 25 juin 1897. 450 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 6 c.c. 5 de bleu potassique, et dans le second 7 centimètres cubes de bleu pur à 1/3.000 pour avoir la teinte bleue persistante. Le bleu de méthylène dont je me suis servi a été mis gracieusement à ma disposi- tion, par la Société des Matières Colorantes de Saint-Denis à laquelle j'adresse tous mes remerciements. Parmi les substances qui décolorent le bleu de méthylène jeciterai cer- taines matières colorantes des urines, l’acétone, certains composés phé- noliques, les hydrates de carbone à fonction aldéhydique ou cétoniques, l'acide glycuronique et ses conjugués, elc... Par contre l'urée, l’acide urique, les chlorures, les urates, les phos- phates, la créatinine, l’albumine n’ont pas d'action sur le bleu. Ainsi se trouve défini et précisé le pouvoir réducteur total des urines normales par rapport au bleu de méthylène. Si l'on veut éliminer les matières colorantes formées dans l'urine en faisant abstraction de leur chromogène on filtre sur charbon et on dose le pouvoir réducteur du liquide obtenu dans lequel on peut encore pré- cipiter les glycuronates, les phénols par le ritrate acide de mercure. Enfin si l’on ne veut connaître ni le pouvoir réducteur des malières colorantes, ni celui des glycuronates et des phénols on prend 20 centi- mètres cubes d'urine que l’on défèque par le réactif de Patein, on filtre, on neutralise par la soude, on filtre de nouveau et l’on dose suivant le procédé que je viens d'indiquer. Il serait intéressant de connaître la variation des substances réduc- trices de l’urine normale et pathologique. Ce sera l’objet d’un prochain travail. L'ANAPHYLAXIE VIS-A-VIS DES GLOBULES SANGUINS CIHEZ LES ANIMAUX IMMUNISÉS, par M. F. BATTELLUI. L'anaphylaxie, bien établie par Richet pour le poison des actinies (congesline), a été aussi observée pour la toxine diphtéritique et téta- nique (Behring et d’autres) et pour le sérum de cheval (Arthus). Le mécanisme est encore inconnu. J'ai réussi par des recherches dont je vais exposer ici les résultats à observer les effets anaphylactiques chez des animaux immunisés contre les globules rouges hétérogènes. ù Il avait été démontré soit par Mioni, soit par moi, que chez le lapin les injections intraveineuses du contenu des globules rouges de chien, de chat, de bœuf ne sont pas toxiques et ne produisent aucun effet appréciable sur la pression sanguine. Au contraire le contenu des globules de mouton et de porc SÉANCE DU LL MARS 151 est toxique et produit une baisse considérable de la pression. Le contenu des globules de cobaye est dans là grande majorité des cas, sans action. Or, le sérum de lapin ne dissout pas les globules de bœuf, de chien et de chat, tandis qu'il est hémolytique pour les globules de mouton et de pore. Après avoir constaté ce premier fait j'avais immunisé des lapins contre les globules de chien ou de bœuf. Chez ces lapins immunisés l'injection intravei- neuse du contenu des globules de chien ou de bœuf élait toxique et faisait baisser la pression artérielle. Mais dans ces expériences, les stromas seuls pro- duisaient cet effet, l'extrait globulaire privé de stromas était sans action: la mort de l'animal était due à l’agglutination des stromas allant oblitérer les branches de l'artère pulmonaire (Soc. de Biologie, 2 juillet 1904). Or, dans ces expériences le sérum des lapins immunisés était bien agglutinant pour les globules de bœuf ou de chien, mais ne possédait pas encore de pouvoir hémolytique. | J'ai repris ces recherches et j'ai poussé limmunisation jusqu'à obtenir un sérum fortement hémolytique. Dans ces nouvelles expériences j'ai employé les globules de chien et de cobaye. Les lapins ont été immuuisés par des injections intrapéritonéales de 5 centimètres cubes de globules lavés. Ces injections étaient faites tous les deux où trois jours. Après la dixième injec- tion on attendait ciuq ou six jours et on dosait le pouvoir hémolytique du sérum contre les globules de chien. Si le pouvoir hémolytique du sérum était énergique, on étudiait l’action de l'extrait des globules de chien ou de cobaye sur la pression artérielle du lapin. L’extrait globulaire était obtenu comme dans les expériences précédentes en dissolvant les globules dans l’eau distillée, puis en ramenant le liquide à la concentration isotonique, par l'addition de la quantité voulue d’une solution concentrée de NaCI. Pour séparer les stromas on ajoutait à l'extrait globu- laire 1 ou 2 centimètres cubes de sérum du lapin immunisé. Les stromas s’agglutinent et par la centrifugation on obtient un liquide bien transparent. L'injection dans la veine jugulaire du liquide transparent contenant l’'hémoglobine et les autres substances qui sont passées en solution dans l'eau agit énergiquement sur la presssion artérielle, et peut déter- miner la mort de l'animal immunisé. L'injection de l'extrait globulaire de 2 centimètres cubes de sang de chien a fait dans un cas tomber la pression artérielle de 5 cent: 2; dans un autre de 4 cent. 8, etc. En même temps l’animal s’agite, 1l présente de la dyspnée, ete. Dans deux cas on a observé la mort du lapin. La pression, au lieu de se relever peu à peu, est restée très basse, les mouvementsrespiratoires ont diminué, des convulsions ont apparu et l’animal a succombé. A l'au- topsie le sang était fluide dans le cœur et dans tous les vaisseaux. Les autres lapins injectés ont tous survécu. L'extrait des globules de chien inoffensif pour les lapins normaux agit donc sur la pression artérielle et est toxique pour des lapins immu- nisés. L’anaphylaxie est évidente. Getle constatation est aussi valable pour les globules de cobaye. L'expérience suivante permet de comprendre le mécanisme des effets BIloLoGiE. CompTes RENDUS. — 1905. T, LVIII. 39 452 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE anaphylacliques que je viens d'indiquer. On mélange l'extrait des glo- bules de chien ou de cobaye (4 centimètres cubes d’eau distillée avec 2 centimètres cubes de globules) avec un égal volume du sérum d’un lapin fortement immunisé. On place au thermostat pendant dix minutes en agilant. On centrifuge, et on oblient un liquide bien transparent, privé de stromas. Or, l'injection intraveineuse de ce liquide faite chez un lapin normal, non immunisé, produit les mêmes effets que chez un lapin immunisé. On observe une chute considérable de la pression artérielle, de l'agitation, de la dyspnée, etc. La meilleure interprétation de ces différents faits me parait être la suivante. Le sérum d’un animal immunisé acquiert la propriété de faire subir certaines modifications à une ou plusieurs substances contenues dans les globules sanguins. Ces modifications transforment des subs- tances inactives en d'autres substances douées de la propriété d’'abaisser la pression artérielle, ete. Cette interprétation est-elle applicable aux autres cas d'anaphylaxie observés par Richet, par Behring, etc? La chose est possible, mais je n’ai aucun élément pour l'affirmer. Conclusions. — 1° L'extrait des globules du chien ou du cobaye privé de stromas fait baisser la pression artérielle et est toxique si on l’injecte dans les veines d’un lapin immunisé contre ces globules; 2 Cet extrait produit les mêmes effets chez un lapin normal, si on à préalablement fait agir sur l'extrait le sérum d’un lapin immuisé; 3 On peut admettre que le sérum du lapin immunisé a acquis la pro- priété de transformer les substances inactives des globules de chien ou de cobaye en substances toxiques. (Travail du laboratoire de physiologie de l'Université de Genève.) TYPES CELLULAIRES DANS LES GANGLIONS RACHIDIENS DE L'HOMME ET DES MAMMIFÈRES, par M. S. R. CayJaL. Notre méthode à l'argent réduit précédée d’une fixation de vingt- quatre “heures par l'alcool et appliquée au ganglion plexiforme du pneumogastrique et aux ganglions rachidiens de l'homme et des mam- mifères domestiques, tels que chien, àne, cheval, etc., nous a permis d'y trouver, outre la cellule unipolaire glomérulée classique, bien connue depuis les recherches de Dogiel, les nôtres et celles d'Oloriz, les types cellulaires suivants : 1° Un type multipolaire, qui rappelle celui que Disse, Spirlas, Len- hossèk et nous même avons décrit; il est pourvu par conséquent de SÉANCE DU 11 Mars 453 dendrites courtes et épaisses renflées à leur extrémité et terminées dans la capsule. Ce type possède un cylindre-axe en glomérule, comme les cellules ganglionnaires rachidiennes ordinaires ; 20 Un type unipolaire muni de très fines dendrites qui prennent nais- sance, tantôt sur la surface même du corps, tantôt sur l’origine du cylindre-axe. Ces dendrites s’épaississent graduellement et se terminent par d'énormes sphères, entourées de tout un système de capsules nu- cléées et concentriques. Ces dendrites se bifurquent parfois et donnent lieu ainsi à deux ou plusieurs globes terminaux. D'autres, la chose n’est pas rare, s'achèvent en un chapelet de boules ou de renflements extrêmement voisins. Parmi les variétés de ce type cellulaire singulier, qui rappelle un peu celui qui a été signalé il y a quelques années par Huber chez une gre- nouille d'Amérique, nous n’en retiendrons que deux pour le moment : a) l’une dont les sphères terminales se trouvent sous la capsule de la cel- lule d’origine et se mettent en rapport avec les nids cylindre-axiles péri- cellulaires de Cajal et Dogiel; b) l'autre dont les globes terminaux se logent dans les espaces intercellulaires, parfois très loin de leurs cellules originaires. Ces corpuscules étranges sont communs chez l’homme, le cheval, l’âne; ils sont moins fréquents chez le chien et le chat; 3° Un type fenêtré, c’est-à-dire percé à l’origine du eylindre-axe de deux ou trois ouvertures ou même davantage. Ces ouvertures sont comblées par des cellules névrogliques intracapsulaires. Les faisceaux de neuro-fibrilles qui séparent ces ouvertures forment parfois des courbes compliquées et des réseaux inextricables. Le cylindre-axe, sou- vent plus mince que l’un quelconque de ces faisceaux, provient d’une des travées du réseau. Ces cellules fenêtrées, que nous avions découvertes en 1904 chez le chien rabique et chez les animaux empoisonnés par l’arsenic, constituent, contrairement à notre première pensée, un élément normal du ganglion, mais seulement chez les individus parvenus à l’âge mûr ou à la vieillesse. Elles manquent, en effet, chez l'homme de vingt- cinq ans et se trouvent au contraire chez le vieillard de soixante ans et au delà ; 4° Un type couvert de fossettes et hérissé d’appendices ramifiés et moniliformes, ne dépassant pas la limite interne de la capsuie. Dans les larges vides circonscrits par ces appendices, on voit de nom- breuses cellules névrogliques sous capsulaires. La multiplication de ces dernières semble avoir causé, comme par irritation, la production au dehors des appendices. Ce type se rencontre chez l’homme parvenu à la “vieillesse. On trouve en outre chez lui une multitude de cellules ner- veuses devenues caduques, remplies de pigments et dont les neuro- fibrilles n’attirent plus le nitrate d'argent. Nous donnerons bientôt de ces faits et de leur interprétation physio- logique un exposé très circonstancié, accompagné de figures. 454 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE UN PROCÉDÉ COMMODE POUR INCLURE DANS LA PARAFFINE DES OBJETS MICROSCOPIQUES. Note de MM. M. CAULLERY et À. CHAPPELLIER. Nous croyons rendre service à un certain nombre de biologistes en “indiquant ici un procédé technique très commode pour inclure dans la paraffine et couper ensuite en série des objets de très pelite laïlle, tels que Protozoaires, œufs d'Oursin, etc... I est fort possible qu'il ait été déjà imaginé, à des variantes près, dans certains laboraloires, mais il n’a pas été publié, à notre connaissance, et la peine que nous avons eue antérieurement, comparée à la facilité des manipulations par son emploi, nous parait justifier une courte description. Nous prenons un tube de verre de 12 centimètres de longueur environ et 3 millimètres de diamètre intérieur et nous fermons l’une des extré- milés par un morceau de toile fine (vieux linge) ou de soie à bluter, fixé par une ligature solide sur le tube (fig. 1). Nous introduisons dans le récipient ainsi constitué les objets à couper, à l'aide d'une pipette. Nous n'avons plus alors qu’à transporter le tube et son contenu de réactif en réactif, par exemple dans les alcools de diverses concentrations, le xylène, la paraffine fondue, etc... À chaque changement, le liquide se vide par filtration à travers la toile et est remplacé sans difficulté par le suivant (1), et sans qu'on ait, d’un bout à l’autre des opérations, à manier les objets. On peut même, dans un liquide donné, en faisant varier le niveau intérieur une série de fois, effectuer des lavages aussi répétés et aussi soignés que l’ou veut, de ces pelits objets, Sans risquer la moindre perte de matériel. Finalement, le tube et son contenu sont plongés, à l’étuve, dans un récipient contenant la paraffine fondue. Il suffit, au moment où on veut inclure, de boucher avec le doigt l’extré- mité supérieure du tube pour l'empêcher de se vider et de le plonger rapidement dans l’eau froide. La paraffine se solidifie et les objets sont accumulés à sa surface inférieure. Par suite du petit diamètre du tube en se solidifiant, la paraffine laisse suivant l’axe une sorte de puils, mais dont le fond est à une distance moyenne de 3 millimètres de la surface inférieure. On a donc dans la portion qui renferme les matériaux à couper une masse de paraffine continue et homogène. Une fois la paraffine bien refroidie, on coupe avec un scalpel la toile et sa ligature sur les côtés du tube et on l’enlève par traction sans aucune difficulté (elle n’adhère pas à la paraffine). Il ne reste plus qu'à démouler le bloc. Pour cela on introduit dans le tube, par l'extrémité (1) Nous effectuons la série de ces changements dans les tubes connus géné- ralement sous le nom de tubes Borrel. Notre petit tube est fixé à frottement dans un bouchon de liège à la mesure des tubes Borrel (fig. 1). SÉANCE DU 11 MARS 455 supérieure, une tige métallique, eton passe rapidement l'extrémité infé- rieure dans la flamme d'un bec Bunsen ; on pousse avec la tige, et le bloc sort sans difficulté; on le reçoit dans l’eau froide, pour éviler toute fusion de la paraftine. Afin d'avoir un bloc prismatique rectangulaire, qu'on puisse immédia- tement porter sur le microtome et couper en série, sans avoir à abattre des portions du pourtour (ce qui pourrait entrainer une perte de maté- riel), nous nous servons de tubes (fig. 2) que nous à obligeamment fabriqués la maison Leune et dont l’extré- mité inférieure a été ramenée à la forme de prisme à section intérieure carrée de 6 mil- limètres de côté, sur une hauteur de 2 cen- timètres environ. La fixation du fond de toile n’en est que plus aisée et le bloc obtenu est prêt à être coupé en série. Ce procédé est donc des plus faciles à em- ployer ; il évite toute perte de matériel, permet le passage par des liquides aussi variés (1) et aussi nombreux qu'on le veut, à les colorations et les lavages les plus soignés | | (y compris l’eau courante) et fournit finale- jl | ment ies objets rassemblés à la face infé- <2 rieure d'un bloc de paraffine prêt à être coupé. Une fois les objets introduits dans le tube à l’aide d’une pipette (on peut les y in- troduire vivants, le tube baignant dans’ le 7 liquide fixateur) il n’y a plus à les manier. Toutes les manipulations se font aulomatiquement el sans perte. ETUDE DK L'ABSORPTION DE L'HÉMOLYSINE DU SÉRUM DE CHIEN PAR. LES HÉMATIES DE POULE, par M'® P. CEeRNovopeant ET M. Vicror HENRI. Deux méthodes différentes peuvent êlre employées pour l'étude de l'absorption : 1° Métho te de centrifugation. — On l'usse les globules en contact avec (4) IE va sains dire que des récipients plus grands et de formes convenables, à fond de toile fine ou de soie à bluter, se prèteraient aussi aisément à la manipulation d'embryons et d'œufs vivants qu'il faudrait soumettre en grand nombre à des passages par des liquides variés. Ce nous paraît en particulier un procédé excellent (et qui a peut-être été déjà employé dans ce cas) pour les expériences de parthénogenèse expérimentale. 456 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE une certaine quantité de sérum hémolytique, on centrifuge, on sépare le liquide surnageant et onle met en contactavec de nouveaux globules ; d'autre part on émulsionne le culot de globules dans NaCI à 8 p. 1000 et on suit la marche de l’hémolyse de ces globules. Cette méthode nous a montré que 1° les globules de poule absorbent pendant les dix premières minutes la plus grande partie de l'hémolysine du sérum de chien ; 2 la vitesse d'absorption croît avec la concentration du sérum et avec la quantité de globules contenus dans un même volume. Mais la relation entre la vitesse d'absorption et les quantités de sérum et de qlo- bules n'est pas linéaire. Donnons quelques exemples. 23 décémbré 1904. — On fait les six mélanges suivants : lo 8cc ém. glob. poule à 2,5 p. 100 + Ace NaCI + 1tc sérum de chien. 90 8cce = 2 .2141() — + Acc — + Ace == = 30 gcc DE MN CE ee LUE OMR LUE ec te ce 40 ce _ SU ce EC 7 ED a — ms ÿo gce = a SR ce Tec RSR ne 6o ec = D CS ER se Après un contact de cinq minutes on centrifuge, on prend 5 centi- mètres cubes de chacun des liquides de centrifugation et on mélange avec 15 centimètres cubes d’une émulsion de globules à 10 p. 100 ; on met à 31 degrés et on dose la proportion de globules hémolysés après soixante-cinq minutes ; on trouve les nombres suivants : 10 47,6 p. 100 30 15,4 p. 100 50 4,0 p. 100 20 156 — 40 7,5 — 60 3 Des expériences parallèles faites avec différentes quantités de sérum nous permettent de déduire quelles sont les quantités d'hémolysine qui se trouvent dans les six expériences précédentes ; nous trouvons ainsi les quantités suivantes d’hémolysine absorbée et restée libre. 1o Acc sérum + émulsion à 2,5 p. 100 absorbée 0,35 libre 0,65 OR CU AI A AE 00 60120 MC es At SRE AN 0120 23080 ON DEC pe Ne A Te LE nos — 0,22 Bo Dee y) anse 41.) 6 DO NE A OMS Go-pco2/ ne PAU ES MO 2000/0207 ANIME Donc en augmentant de quatre fois la quantité de globules on aug- mente à peine du double la vitesse d'absorption de l’hémolysine. De plus la proportion d’hémolysine absorbée est d'autant plus faible que la quantité du sérum est plus petite. Ces résultats permettent d'interpréter la forme de la courbe d’hémolyse. 90 Méthode d'addition fractionnée de globules et de solution physiolo- gique de NaCl. — Cette méthode consiste à ajouter de nouvelles quantités de globules ou de solution physiologique à différents intervalles déter- minés après le mélange de sérum et de l'émulsion de globules. Lorsque SÉANCE DU 11 mars 451 au moment de cette addition toute ou presque toute l'hémolysine est absorbée, les nouveaux globules ne trouvent plus d hémolysine libre dans le liquide et l’hémolyse marche comme si on n'avait pas ajouté de globules. De même si au moment de l'addition de la solution de NaCl toute l’'hémolysine est absorbée, l'hémolyse se produira comme dans le tube témoin dans lequel on n’a rien ajouté. Exemples : 16 février 1905. Les nombres indiquent les quantités d'hémoglo- bine abandonnées par les globules, à une constance près. 10 40cc ém. g!. à 10 0/0 + Occ5 sérum chien en 21m 118 20 20cc — — + 0005 sér. + ap. 5 m. 20cc ém. gl. — 2839 30 2000 — — + Occ5 sér. + ap. 10 m. 20cc ém. gl. — 39,0 go 29c0 — — + Occb sér. + ap. 5 m.20ce NacCI — 35,9 bo 20ce — — + Occ5 sér.+ ap. 10 in. 20cc NacCl — 31,2 6o20ce — —/}10cc5sér. rap. 20:m20cc"Nacl — 36,4 70 bee — — + Occÿ sér. + ap. 19 m. 35tc ém. gl. en 20m. 20 en 80 m. 20,0 8o ce — — + Occ5 sér. + ap. 10 m. 35cc NacCl _ 19,3 — AIO go bee — . — +s5ccNaCI+ Ucci sérum — traces — 12,5 D’autres expériences nous montrent que l'addition de globules dix minutes et vingt minutes après le mélange donne les même résultats. Nous concluons done que à 31 degrés l'hémolysine du sérum de chien est absorbée par les globules de poule pendant les dix premières minutes qui suivent le mélange. Remarquons que cette méthode d'addition fractionnée est surtout commode dans tous les cas où l'absorption se fait très vite ; elle permet en effet de suivre la marche de l'absorption de minute en minute et de construire ainsi la courbe d’absorplion, ce qui estabsolument impossible dans beaucoup de cas par la méthode de centrifugation. Pour la discussion de l'absorption de l’'hémolysine du sérum de chien par les hématies de poule il est nécessaire de déterminer quantitativement si la présence de globules de chien ne modifie pas la vitesse d'hémolyse des hématies de poule. Les expériences montrent que la présence d'hé- maties de chien ne change pas du toul la vitesse d'hémolyse des globules de poule par le sérun de chien. Il est évident que l’on doit employer pour ces expériences des hémalies de chien lavées avec beaucoup de soin par NaCI à 8 p. 1000. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) ÉTUDE DU RALENTISSEMENT QUE PRODUIT L'ALBUMINE D OŒUF CRUE SUR LA DIGESTION TRYPTIQUE DE L'ALBUMINE COAGULÉE, par MM. M. GomPrec et Victor HENRI. Dans la séance du 11 juillet 1903 MM. Delezenne et Pozerski ont montré que l'addition d'albumine d'œuf crue au mélange de suc pan- Ze) SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE créatique. et kinase empêche la digestion d'un cube d’albumine coa- gulée. Ils ont interprélé ce résultat en admettant que l'albumine crue jouissait de propriété antikinasique. Ayant entrepris un travail sur les lois de la digestion tryptique nous nous sommes tout d'abord demandé quelle est l'influence de la quan- tité de substance à digérer (albumine) sur la vitesse de la digestion. La position de cette question nécessitait d’abord l'analyse de l’action empêchante décrite par MM. Delezenne et Pozerski. Lorsqu'on ajoute à un mélange de 10 centimètres cubes de suc pan- créatique + deux gouttes de kinase + un cube d'albumine des quan- tités d'albumine crue variant de 1 à 10 centimètres cubes, on voit que la digestion du cube d’albumine après dix-huit heures est presque complète dans le tube témoin, commence à peine dans les lubes contenant 1 cen- timètre cube et 2 centimètres cubes d’albumine crue et est nulle dans les suivants. Remarquons que l’albumine crue est obtenue en diluant un certain volume d'albumine d'œuf avec un volume égal de NaCI à. 8 p. 1000. Lorsqu'on attend plus longtemps la digestion commence àse produire aussi dans quelques autres tubes; le retard croit avec la dose d’albumine crue. Nous avons cherché si l’albumine crue elle-même n'était pas digérée. D'abord l'examen qualitalif nous montre après vingt-quatre heures dans les tubes où la digestion des cubes était nulle l'existence des réactions protéosiques, la réaction du tryptophane (par l’eau bromée), et la pré- sence de tÿrosine (réaction de Denigès); dans le tube témoin contenant les mêmes quantités de suc pancréatique, d’albumine crue et un cube d’albumine, mais sans kinase, toutes ces réactions étaient négalives. Pour avoir des données quantitatives sur cette digestion de l’albu- mine crue, nous avons déterminé les poids secs des albuminoïdes coa- gulables par la chaleur dans les tubes avec kinase et dans les tubes témoins. Voici les résultats : ALBUMINE COAGULARLE \ Q D NGES 4 COMPOSITION DES MEÉLANGES CONT. DANS 10 C.C. DU MÉL. Re Le DIFFÉ- RENCE. Sue panc INaGIIR 89e AID crue inasell) See NI AS 40 10ce : + 9ce _ IRMRUE 9g 2]mgr 9Ymegr 78mer 29 10ce + gcc + 2cc LE 26 June 114mgr 9Tuer 30 10ce + Gce — cc + 2e 94,m8r 994mngr 130mgr 49 10ce + Oce + 10e + 98 3)3megr 398msr 45mer On voit donc nettement que les tubes avec kinase contiennent beau- coup moins d’albumine coagulable par la chaleur que les tubes témoins. - (1) Nous avons employé la kinase préparée par M. Stassano, « nucléo-pro- téide de muqueuse duodénale de porc », en solution à 0,5 p. 400 dans le car- bonate de sodium à 5 p. 1000. SÉANCE. DU 11 MARS 459 Il se produit donc une digestion très notable de l’albumine crue par le suc pancréatique additionné de la « dose limite » de kinase. Conclusion : Le suc pancréalique kinasé addilionné à un mélange d'al- bumine d'œuf crue et d'albumine coagulée digère d'abord l'albumine crue. La digestion de l'albumine coagqulée commence à se produire lorsque celle de l'albumine crue est déjà très avancée. On ne peul donc pas dire que l'albumine crue exerce une action alikinasique. (Travail du laboraloire de physiologie de la Sorbonne.) SENSIBILISATRICE SPÉCIFIQUE DANS LE SÉRUM DES ANIMAUX IMMUNISÉS CONTRE LES BACILLES DYSENTÉRIQUES, par M. Cu. DopPrter. = Le pouvoir agglutinant d’un sérum de dysentérique ou d'animal vacciné contre le bacille dysentérique ne peut toujours servir de crité- rium pour affirmer la différenciation nette entre les types connus de ce germe : à plusieurs reprises en effet j'ai pu constater, qu'un sérum de malade atteint de dysenterie était aussi ou à peu près aussi agglulinant pour le type dit de Shiga, et le type Flexner. J'ai pensé que la question pouvait être tranchée par la recherche de la sensibilisatrice dans le sérum des animaux immunisés et des malades ; et d'abord celte sensi- bilisatrice existe-t-elle ? Si elle existe, comment se comporte-t-elle vis-à- vis du type Shiga et du type Flexner ? Pour déceler cette substance, je me suis adressé à la technique mise en lumière par Bordet sous le nom de réaclion de fixalion. Je me suis servi tout d'abord d’un sérum de cheval immunisé contre le bacille de Shiga, et chauffé préalablement à 55 degrés pendant une demi-heure pour le priver d'alexine. Dans trois tubes à essais on versait vingt gouttes de ce sérum, puis quatre à cinq gouttes d’une émulsion dans l’eau physiologique de baeilles de Shiga, obtenue par raclage d'une culture sur agar âgée de vingt-quatre heures ; enfin dans le premier tube trois gouttes, dans le second quatre, dans le troisième cinq gouttes de sérum #lexique de cobave neuf. Cinq heures après ce mélange, une partie de globules rouges de lapin neuf et deux parties de sérum de cobaye immunisé contre les globules rouges de lapin y étaient ajoutés, à raison de deux gouttes par tube dece nou- veau mélange. Dans des tubes témoins, le sérum de cheval vacciné était remplacé par du sérum de cheval neuf, chauffé comme le précédent à 55 degrés pendant une demi-heure. Dans ces conditions, la réaction de Bordet ne tardait pas à s'effectuer : 460 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Alors que dans les tubes témoins, l’'hémolyse devenait rapidement très nette, elle était nulle dans les tubes contenant le bacille de Shiga et divers échantillons du même type: les globules rouges s’agglulinaient et se déposaient au fond du tube, en laissant le sérum indemne de disso- lution globulaire. | Dans le sérum de cheval immunisé contre le bacille de Shiga, il existe .donc une sensibilisatrice spécifique pour ce germe et ceux qui appar- hennent à ee liype. Puis, dans les mêmes conditions, le même sérum fut éprouvé simulta- nément avec les bacilles du type Shiga, et sur ceux du type Flexner: pour tous les échantillons (Shiga ou Flexner), les constatations furent identiques: pour tous, la réaction de Bordet fut égale et des plus nettes. Enfin, la réaction fut recherchée conjointement d'une part avec du sérum de lapins inoculés, d’une part avec le type Shiga, d’autre part avec le type Flexner : quel que soit le sérum, et quels que soient les bacilles expérimentés, alors que la dissolution globulaire s’effectuait nettement dans les tubes lémoins, elle était nulle dans tous les autres tubes. Les conclusions suivantes s’imposent : 1° Dans le sérum d'animaux vaccinés contre l'un des bacilles dysenté- riques, il existe une sensibilisatrice spécifique, nettement décelable par la réaction de fixation de Bordel, pour le bacille utilisé pour l’immu- nisalion ; 2° Dans le sérum d'un animal immunisé contre l’un quelconque les types connus de bacilles dysentériques, la sensibilisatrice existe aussi bien pour celui qui a servi à la vaccinalion que pour les autres, à quelque type qu'ils appartiennent. Autrement dit: un sérum d'animal vacciné contre le type Shiqa est capable de sensibiliser au même degré les bacilles du type Shiga el du type Flexner, el inversement. Ces résultats sont de nature à démontrer d’une façon définitive que les bacilles de Shiga et de Flexner doivent être considérés comme spé- cifiques, au même titre, de la dysenterie bacillaire. Ce ne sont donc pas deux germes spécifiquement différents, pouvant donner lieu à des formes différentes de dysenterie, comme on l’a prétendu ; ils ne se distinguent l’un de l’autre que par des caractères biologiques assez contingents, qui engagent à les tenir comme les représentants des deux races d’un seul et même germe spécifique. À cet égard ce dernier semble pouvoir être rapproché du vibrion cholérique dont les caractères diffèrent sou- vent suivant l'échantillon envisagé, et dont la spécificité persiste néanmoins. (Travail des laboratoires de bactériologie du Val-de-(râce el de l'Institut Pasteur.) SÉANCE DU 11 MARS A6 NOTE SUR LA DISTRIBUTION ET LA TOPOGRAPIHIE DU COURANT SANGUIN PORTO-SUS-HÉPATIQUE, AU NIVEAU DU FOIE, par M. EMILE GÉRAUDEL. Tout le sang qui revient de l'intestin et de ses annexes, pancréas, rate, voies biliaires, en un mot, de lous les dérivés entodermiques sous- diaphragmaliques spécialisés pour labsorption, est collecté par un seul vaisseau, la veiné porle, qui, après s'être capillarisé au niveau du paren- chyme hépatique, se reconstilue à nouveau en veine sus-hépatique et fait ainsi retour au cœur droit. Distribution du courant de décharge. — La capillarisation du courant de décharge au niveau du parenchyme hépatique est totale el parfaite. Si l'on suit, coupe par coupe, une veine porte de 400 . environ de dia- mètre, on voit qu'elle donne deux séries de branches : d'une part elle fournit assez régulièrement, suivant le mode dichotomique, des branches de plus en plus petites; toutes ces branches sont prevei- neuses, c'est-à-dire ne donnent naissance qu'à d’autres veines sur les- quelles elles se divisent, ou encore sont stériles, c'est-à-dire ne donnent pas naissance à des capillaires. D'autre part, la branche porte consi- dérée fournit des branches précapillaires fertiles, et ces branches naissent ou collatéralement, au long de la ramification, portale ou à sa terminaison, où les branches précapillaires naissent des dernières branches préveineuses. De ceci résulte que la veine porte se termine exclusivement par des capillaires : la veine porte est terminale au sens de . Cohinheim. Même constatalion pour la veine sus-hépalique, avec celte différence toutefois que les deux modes dichotomiques et collatéraux sont confondus en un seul mode irrégulier, la veine sus-hépatique rece- vant à la fois des veines colleclrices et direclement des capillaires, en tous les points de son trajet (1). De ces constatations résulte que : 1° /l n'y a pas d'anastomose directe entre les branches de la veine porte, partant, pas de « cercles veineux périlobulaires ». 2 [l n'y pas d’anastomose veineuse entre la veine porte et la veine sus- hépatique. Ces deux veines ne sont unies que par un réseau capillaire. (1). Cette différence s'explique si l’on considère que la veine porte, enfermée dans la gaine de Glisson, accompagnée dans cette gaine par le canal biliaire et son artère de nutrition, ne pouvait donner naissance à de fins capillaires, qu'à condition de se déshabiller de son fourreau glissonien, d’extérioriser ses surfaces fertiles, sous forme de collatérales ou de terminales précapillaires. La veine sus-hépatique, au contraire, est nue et seule; elle s'offre à tous les contacts. En tous les points de sa surface elle peut recevoir des vaisseaux quel qu’en soit le calibre, fins capillaires ou branches collectrices plus volumineuses. 462 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE En résumé, la capillarisation du courant de décharge porto-sus-hépa- tique est totale au niveau du parenchyme hépatique. Topographie du courant de décharge. — J'ai constaté que les branches précapillaires de la veine porte s'affrontent deux à deux, et ainsi opposées l’une à l’autre à la facon du pouce et de l'index mais non anasto- mosées, ferment pour ainsi dire sur elle-même la formation portale. Celle-ci devient comparable à une sorte d'éponge, dont les travées seraient d'une part des travées stériles formées des branches préveineuses, d'autre part des fravées fertiles formées de la mise bout à bout de deux branches précapillaires affrontées. Cette éponge porte réserve ainsi dans l'espace une formation creuse, continue, réticulée comme elle, moule en creux de cette éponge porte. Celle formation cavitaire est elle-même centrée par le système des branches sus-hépatiques. On peut comparer ce système à une racine qui pousserait ses divisions dans l'éponge porte. Entre l'éponge porte et la racine sus-hépalique s'interpose le réseau capillaire porto-sus-hépatique. IL naît des travées fertiles de l'éponge, et de là, après s'être replié, tassé, logé dans les trous de l'éponge, il se jette dans les racines sus-hépaliques. Dans ce trajet, il fapisse les travées stériles, mais n'y prend pas naissance. Il ne faut donc pas se figurer, comme on le voit dans les traités classiques, un anneau veineux fait de veines portes anastomosées (1), et de cet anneau veineux des capillaires naissant de toutes parts pour gagner le centre du « lobule » supposé. Le solide idéal, le « lobule » classique, dont pareil schéma représente la coupe, est difficile à imaginer; on se représente difficilement la destinée de cetle veine dite centro-lobulaire, qui forcément devient quelque part « péri-lobulaire », et pourtant évite dans son trajet ultérieur, d’ailleurs Jamais spécifié, ces autres veines péri-lobulaires par définition que sont l-s veines portes. La réalité est Lout autre. Il y a daus le foie une formalion solidienne, réticulée : c’est l'éponge porte. Celte formation découpe dans l’espace une formation complémentaire, cavitaire, réti- culaire, occupée par le réseau capillaire et le parenchyne interposé. — Si l’on ne considère qu'une partie de cette formation cavitaire, un des «trous » de l'éponge, mais suns oub'ier qu'on lisole arliciellrment, et si l'on pralique une coupe quelconque de cette parlie isolée, on voit que entre des travées glissouieunes intéressées par la section, se trouve circonscrite, plus où moins incomplèlement, une surface au centre de laquelle apparait la seclion d'une veine sus-hépatique. Entre les gaines et la veine sont des capillaires : ceux-ci ne prennent pas naissance for- cément sur les travées glissoniennes situées dans le plan de la coupe. Si l’une de ces travées est fertile, faite de deux coliatérales précapil- (1) Nous n'insistons pas ici sur le peu de vraisemblance a priori de ces deux courants de sens contraire, venaut se heurter au niveau de l'’anastomose. SÉANCE DU 11 Mars 163 laires affrontées, les capillaires naïîtront de cette travée. Mais d’autres capillaires sont nés plus haut ou plus bas d'autres collatérales non intéressées, et se sont repliés contre les travées glissoniennes stériles, pour ensuite gagner dans le plan de la coupe la veine sus-hépatique. Grâce à cette image de surface, il est facile de se figurer la formation spatiale correspondante. À (Travail du laboratoire de M. le D' Rénon à la Pitié.) STÉRILITÉ ET ALOPÉCIE CHEZ LES COBAYES SOUMIS ANTÉRIEUREMENT A L'INFLUENCE DES POISONS OVARIENS DE GRENOUILLE, par M. GusraAvE Loisez. Au commencement de l’année dernière, nous avons expérimenté sur des cobayes l'action des extraits toxiques que nous avions retirés des glandes génitales de divers animaux (1). Depuis cette époque, nous avons conservé et fait reproduire un cer- ain nombre de cobayÿes qui avaient reçu des injections sous-cutanées d'extraits ovariens de grenouille, de la facon que nous avons fait con- naitre dans nos précédentes publications. A. Étude des mâles. — Ce sont d'abord 9 mâles dont quatre sont morts huit et dix mois après la dernière injection, présentant comme phénomènes mor- bides un fort amaigrissement et une chute plus ou moins généralisée des poils; ces mäles avaient leurs épididymes gorgés de sperme. Deux autres mäles ont présenté les mêmes symptômes maladifs à la même époque, mais ont survécu; les trois derniers n’ont jamais été malades. B. Étude des femelles et de leur descendance. — L'étude des femelles est beaucoup plus intéressante que celle des mâles. Nous avons d’abord un groupe de six jeunes femelles qui étaient âgées de un à deux mois quand elles ont recu, en janvier-février 1903, de 4 à 75 centimètres cubes d'extrait salé ovarien. De ces six femelles, quatre sont mortes en manifestant les mêmes phéno- mènes d’amaigrissement : une, deux mois après la dernière injection, une seconde, huit mois après (celle-ci avait perdu tous ses poils), les deux autres, dix mois après. Deux ont survécu, mais une de celles-ci a présenté un com- mencement d’alopécie. La descendance de ces six femelles a donné lieu aux observations sui- vantes : deux n'ont jamais procréé, malgré la présence de mâles sains (l’une est morte, l’autre vit toujours); deux n'ont eu, en l’espace de dix mois, qu’une seule portée de deux petits (et sont mortes ensuite); une cinquième, qui est (4) C. r. Soc. Biol., 1903 et 1904 et Journ. de l'anat. et de la physiol., 1905, XLI, p. 64-80. 464 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE morte le huitième mois, a eu cinq petits en deux portées (un de ces petits meurt au bout de quelques jours); enfin la dernière femelle, qui vit toujours, a eu huit petits en trois portées (un de ces petits est mort au bout de quel- ques jours). Un second groupe de femelles comprend deux individus seulement qui étaient ägées de trois ans au moment de l'expérimentation. L'une, de race angora, qui avait recu en plusieurs séances 10 centimètres cubes d'extrait salé, meurt neuf mois après la dernière injection en présentant une chute de poils à peu près complète de tout le corps. Mais, auparavant, cette femelle donne deux portées : l’une, soixante-quinze jours après la dernière injection, produit deux petites femelles que nous allons retrouver tout à l'heure; la femelle reste stérile pendant quatre mois, bien que vivant tou- jours avec un mâle, puis le sixième mois elle avorte de six petits non à terme (quatre fœtus femelle et deux mâles); elle meurt trois mois après sans avoir procréé à nouveau. La seconde femelle âgée, qui avait recu 35 centimètres d’extrait acide, vit encore. Elle reste stérile pendant huit mois pour donner ensuite une pre- mière portée de trois mâles; quatre mois après, elle donne une seconde portée de trois petits : deux mäles et une femelle. Nous avons conservé seulement les deux seuls enfants viables de la femelle angora qui étaient deux petites femelles, comme nous l'avons dit. Or ces deux enfants, élevées dans des conditions normales, n’ayant jamais été expérimen- tées, présentent quelques-uns des caractères anormaux que nous avions ob- servés chez leur mère. C'est d’abord une alopécie qui commence sept mois après leur naissance, c'est-à-dire au mois de décembre (1), mais qui s'arrête bientôt. Ensuite, mises avec leur père, elles donnent toutes les deux une première portée, trois mois après leur naissance : l’une met au monde deux petits, la seconde un seul. Trois mois après, la première avorte de cinq petits, puis elle recoit le mâle, et vient de donner, le 10 février dernier, quatre petits, dont un est mort au bout de quelques jours. Au contraire, la seconde femelle reste stérile pendant sept mois, bien que vivant dans la même cage que sa sœur et en compagnie du même mâle; comme cette dernière cependant, elle vient de nous donner, également le 10 février, quatre petits, dont un meurt aussi sept jours après sa naissance. En résumé, voilà un ensemble de faits qui mettent de plus en plus en évidence l'action nocive des extrails que nous avons retirés des ovaires de grenouilles. Des cobayes ayant recu, sous la peau, des doses non immédiatement mortelles de ces extraits ont subi d’abord une chute de poids prononcée, comme nous l'avons montré dans nos précédentes publications; puis la courbe de poids est redevenue normale et, pendant un certain temps, (1) Le local où vivaient nos animaux est chauffé pendant les grands froids de l'hiver. SÉANCE DU 11 MARS 465 ces individus n'ont présenté aucun caractère maladif. Mais, au bout de huit à dix mois, nous les avons vus maigrir, quelques-uns perdre entiè- rement leurs poils et la plupart mourir. D'un autre côté, toutes les fe- melles ont montré une tendance marquée à la stérilité. Les petits, à chaque portée, étaient en moins grand nombre que d'habitude (1). Ainsi chez les vieilles femelles, il y avait seulement deux à trois petits, au lieu de six à sept; de plus, les gestalions étaient beaucoup moins fréquentes; ainsi ces deux vieilles femelles qui, dans des conditions normales, auraient eu dix portées, n’en ont eu ici que quatre. Les poi- sons ovariens de grenouille semblent donc agir en amenant l’atrophie d’un certain nombre d'ovules. C'est ce que Matchinsky avait également obtenu en injectant des toxines et des poisons inorganiques à différents mammifères (2) ; c'est ce que nous observons encore actuellement, dans des expériences en cours d'exécution, en injectant de l'huile phosphorée à des mammifères. Au sujet de la descendance de nos cobayes, il est à noter une morta- lité plus grande des fœtus ou des jeunes, mais surtout la présence de tares qui semblent bien avoir une origine héréditaire : tendance à l’alo- pécie et à la stérilité. IL est possible aussi, cependant, que l’alopécie ait été due à une maladie parasitaire de la peau qui aurait atteint exclu- sivement les individus soumis antérieurement à nos expériences. Enfin il faut remarquer que, dans le local où ont été élevés nos ani- maux, l’on n’a jamais observé aucun des phénomènes que nous avons décrits ici. De plus, nous avons élevé en même temps un grand nombre de témoins qui n’ont présenté aucun phénomène semblable. ÉTUDES SUR L'HÉRÉDITÉ DE LA COLORATION DU PLUMAGE CHEZ LES PIGEONS VOYAGEURS, par M. GUSTAVE LoisEL. Nous avons eu l’occasion d'étudier les croisements faits au colombier militaire de Vaugirard, de 1893 à 1993; nous avons fait connaître les résultats de nos premières recherches à la 32° session de l’Association française pour l'avancement de sciences qui a eu lieu à Angers en 1903 (3); ces recherches ont porté entre autres sur la nature des sexes de chaque ponte, sur la question de la sexualité du premier œuf pondu (4) Ces petits étaient plus petits qu’à l'ordinaire; âgés de trois jours, ils pesaient de 40 à 45 grammes. (2) Ann. de l’Inst. Pasteur, 1900, p. 113-131. (3) La descendance des pigeons voyageurs. Comptes rendus, p. 160-764. 466 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et sur la prépondérance de l’un des sexes dans l’hérédité. Depuis, nous avons recherché si les lois de Mendel, de Galton et de Pearson s'appliquaient à l'hérédité de la coloration du plumage chez les pigeons voyageurs. Voici le résumé de ces nouvelles recherches : 1° Quand on accouple deux pigeons ayant le même plumage, on ob- tient 85 p. 100 de jeunes possédant un plumage identique à celui des parents ; 2° Quand on accouple deux pigeons ayant un plumage différent, la descendance varie, suivant les mélanges, dans les proportions sui- vantes : a) Le mélange écaillé-bleu donne : 62 p. 100 d'écaillés. 37 — de bleus. 0,88 — de plumages nouveaux. b) Le mélange écaillé-rouge donne : 42 p. 100 d'écaillés. k4 — de rouge. 12 — de plumages nouveaux. c) Le mélange bleu-rouge donne : 13 p. 100 de bleu. 36 — de rouge. 50 — de plumages nouveaux. d) Le mélange argenté-bleu donne : 36 p. 100 de bleus. 40 — d’'argentés. 24 — de plumages nouveaux. e) Le mélange argenté-écaillé donne : 33 p. 100 d’écaillés. 44 — d'argentés. 23 — de plumages nouveaux. Nous voyons donc certains plumages dominer, tels que l’écaillé sur le bleu et le rouge sur le bleu. Mais la discussion des chiffres nous a montré que, ni les lois de Mendel, ni celles de Galton et de Pearson, ne peuvent s'appliquer réellement à l'hérédité de la coloration du plumage chez les pigeons; 3° Pour un même couple, la descendance reste en général la même chaque année, et cela, au moins, pendant qualre années consécutives, ‘-quand les parents et les grands-parents ont un plumage semblable; 4° La descendance diffère, au contraire, chaque année, quand les pro- créateurs ont des plumages différents; 5° En suivant la généalogie de couples déterminés, pendant un cer- SÉANCE DU 11 MARS 467 _ tain nombre de générations, on voit parfois des plumages nouveaux apparaître, sans qu'on puisse retrouver ces plumages dans les ascen- dants, en remontant jusqu’à la quatrième et la huitième génération. En résumé, tous ces faits concordent pour montrer que, chez les pi- geons, les caractères de pigmentation du plumage ne sont pas prédéter- minés dans l'œuf fécondé. Les petits pigeons n’héritent pas d’une pigmentation donnée, mais d'un état physiologique particulier transmis par les ascendants; de même, les médecins nous apprennent que les enfants de tuberculeux n’héritent pas de la tuberculose, mais d’un organisme facilement tuber- culisable. Cet héritage ne se transmet pas sous forme de particules représenta- tives immuables et en quelque sorte immortelles, mais sous forme d'une constitution physiologique pouvant être modifiée dans le courant de la vie des parents, comme aussi sans doute dans le courant de la vie em- bryonnaire des enfants. Ceci nous fait revenir en somme à l'étude des facteurs de l’évolution, facteurs qui ne seront bien connus qu'après avoir publié le plus grand nombre possible de cas particuliers. Voici, à titre d'exemple, un de ces cas : En 1893, le pigeon écaillé n° 496 (parents : écaillé-écaillée) est ac- couplé avec la pigeonne écaillée n° 286 (parents : écaillé noir-écaillée). Dans l’espace de quatre années, ce couple donne une descendance de quatorze individus portant tous le plumage écaillé des parents (9 écail- lés + 5 écaillés noirs). “Au bout de ce temps, en 1897, la femelle n° 286 ayant dispo on la remplace par une autre femelle, n° 373, âgée de cinq ans et de couleur bleue. Or ce nouvel accouplement donne, en deux ans, d’abord six pe- tits bleus, puis, à la deuxième couvée de 1898, deux petits écaillés (un écaillé et un écaillé plumes blanches). I semble donc, à première vue, que nous ayons là une application de la loi de Mendel; on peut croire en effet que la coloration bleue est venue, lors du deuxième accouplement, dominer d’abord la coloration écaillée, puis laisser celle-ci réapparaître la troisième année. Mais si on recherche quelle était la descendance de la femelle bleue n° 373, avant son accouplement avec le mâle écaillé n° 496, on voit que celte femelle avait été accouplée pendant les trois années immédiate- ment antérieures avec un mâle rouge, n° 410.0r, pendant tout ce temps, cette femelle àa eu onze enfants, dont aucun n'avait le plumage bleu (six avaient le plumage rouge et cinq le plumage écaillé). Donc ici, la loi de Mendel se trouve complètement en défaut; ou bien il faut dire que le bleu est dominant pour l’écaillé et dominé par le rouge, mais ceci se trouve encore infirmé par la suite de l'observation Une étude attentive de ce cas montre qu'on ne saurait davantage invoquer. l’âge relatif des conjoints. En effet, lors de son second BioLocrE. CompTes RENDUS. — 1905. T, LVIII. 33 168 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE accouplement, en 4897, la femelle bleue trouve un mâle plus âgé qu'elle et donne la descendance que l’on sait. En 1899, ce vieux mâle disparaît pour être remplacé par un jeune mâle âgé de onze mois et de couleur rouge ; cependant la femelle continue à donner des enfants bleus à côté d’autres enfants rouges. On est donc obligé de s'arrêter à cette idée que l’état physiologique de l'ovaire de la femelle bleue a dû changer, se modifier à partir de 1897, et cela, sous l'influence de facteurs que nous fera connaître sans doute une étude poursuivie des phénomènes de la sexualité, considérés dans leurs rapports avec les autres fonctions de l'organisme. NOTE SUR LA STRUCTURE DU FOIE : LA ZONE BILIAIRE, LA ZONE PORTALE ET LA ZONE SUS-HÉPATIQUE, par M. ÉMILE GÉRAUDEL. Dans la séance précédente (1), nous avons décrit la façon dont se distribue et se dispose dans le foie la voie sanguine porto-sus-hépa- tique. Nous allons décrire aujourd'hui la disposition du bourgeon glan- dulaire hépatique. Ce bourgeon glandulaire hépatique, évagination de l'intestin moyen, monte au-devant du courant de décharge porto-sus- hépatique. Il faut lui considérer deux parties. En effet, il subit une double différenciation. Tant qu'il répond à la formation porte, au secteur d’amont, non capillarisé, du courant sanguin de décharge intestinal, il forme les voies biliaires, c'est-à-dire des tubes ramifiés, tapissés d’un épithélium cylindrique et cubique, assez analogue à l’épithélium intes- tinal d’où il dérive. Cette première portion du bourgeon glandulaire s’enroule donc autour de l'éponge porte, feutrant de ses ramifications toutes les travées de cette éponge, tant les travées préveineuses stériles que les travées fertiles, cette dénomination ne valant qu’au point de vue des capillaires sanguins. Mais le feutrage biliaire n’a avec l'éponge porte que des rapports de voisinage. La veine porte ne fournit pas de rameaux nourriciers aux voies biliaires. Leur nutrition est assurée par une artère, l'artère hépatique, qu'on dénommerait mieux l'artère biliaire, artère qui se capillarise en bordure de l’épithélium biliaire, les capillaires veineux faisant retour, suivant la loi générale qui préside à la circulation de l'intestin et ses annexes, au courant général de décharge, veine porte. Au niveau des gros canaux biliaires, veinules (origines (4) Comptes rendus de la Société de Biologie, 4 février et 4 mars 1905. SÉANCE DU Â1 MARS 169 intra-hépatiques de la veine porte), tandis que, au niveau des dernières ramifications biliaires, les capillaires veineux allant gagner le courant de décharge, quand il vient de se capillariser, restent capillaires pour grossir en bordure du parenchyme ce courant de décharge capillarisé. À ce système de nutrition du type intestinal, correspond une gaine mésenchymateuse, la gaine de Glisson, homologue du éhorion, de la sous-muqueuse intestinale. La seconde portion du bourgeon glandulaire hépatique, constituant le parenchyme, est faite de tubes glandulaires ramifiés et anastomosés, à épithélium polyédrique, hautement différencié, spécifique. Ces tubes se détachent de toute la surface des travées de l'éponge glissonienne, et de là convergent vers le système veineux sus-hépatique, qui centre de ses racines les trous de l'éponge. Leur masse emplit donc le creux de l’éponge porte et se trouve elle-même drainée par le système sus- hépatique qu’elle enveloppe de toutes parts. Toute cette seconde portion parenchymateuse hépatique se met par suite en rapport intime avec le réseau capillaire interposé, lui aussi, entre l'éponge porte et la racine sus-hépatique. Le bourgeon hépatique par sa portion distale s'applique sur le courant de décharge, capillarisé ou par son contact et se nourrit directement, grâce à cette disposition. Cette disposition si spéciale a la plus haute importance. En effet, le tube hépatique est ainsi placé que ses épithéliums sont distribués en série linéaire le long du courant sanguin, et que, par suite, la partie para- portale, la zone des collets des tubes glandulaires est d’abord irriguée par le sang venu de l'intestin, et, seulement après, la partie parasus- hépatique, la zone des culs-de-sac. En d’autres termes, le sang qui traverse l’éponge porte imbibe d’abord l'écorce du moule parenchy- mateux, puis seulement après la moelle de cette formation. Tandis que l'écorce portale recoit le sang venu directement des surfaces d'absorption au sens général, la moelle sus-hépatique reçoit ce sang, mais ayant subi, en outre, le contrôle, l’'adultération, les apports et les soustractions du parenchyme cortical. A cette différence de nutrition, correspond une différence de fonction : nous l’établirons dans un prochain travail. À cette différence de nutrition, correspond aussi une différence de réaction vis-à-vis des processus pathologiques. Nous avons démontré ailleurs que, au cours des états asystoliques (1), cest la moelle du parenchyme, la zone sus-hépatique qui souffre et dégénère, tandis que l’écorce, la zone portale résiste; que, au cours de la stase biliaire (2), c’est encore la zone sus-hépatique qui s’altère, (4) Presse médicale, Anatomie et physiologie pathologiques du foie car- diaque, décembre 1904. (2) Bulletin de la Société anatomique de Paris, juillet 1904. 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'écorce portale qui résiste. Cette même différence de réaction des deux zones du foie s’observe dans les infiltrations graisseuses des tuber- culeux, les productions hyperplasiques des paludéens, les foyers nécro- tiques des toxémies. Les processus pathologiques sont autant de réactifs qui rèvèlent la différence profonde qui existe entre les deux zones du parenchyme hépatique, la zone portale et la zone sus-hépatique. (Travail du laboratoire de M. le D' Rénon à la Pitié.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1; rue Cassette. 471 SÉANCE DU CERNOVODEANU (Mile P.) et Henri (Victor) : Etude de l'hémolyse des globules de cheval par les sérums defchientedelpoule re PME Doprer (Cu.) : Sensibilisatrice spécifique dans le sérum des ma- lades atleints de dysenterie bacil- TER RENE AUS ER SEE RQ ES Dor (L.) : L’essence de moutarde comme liquide conservateur des pièces anatomiques. . . : . . . . .. Dovon, MoreL (A.) et Karerr (N.) : Action du phosphore sur la coagu- labilité du sang. Origine du fibri- INOAES Me aU ME NA ANNEE CRE ND Dusois (RAPHAEL) : Psychologie et physiologie comparée . . . . . . .. FAuRÉ-FREMIET (EuVANUEL) : Sur l’organisation du Cochliopodium pel- lucidum (Hertwig et Lesser). . . . . G1EsBRECHT (W.) : La luminosité HaaLanD et Yourewrtex : Les Pas- teurelloses des petits animaux de laboratoire MIE DONNER JozLy (J.) : Sur la forme des glo- bules rouges des mammifères. . . . LAFFORGUE : À propos du typhus récurrentien Tunisie MANN EME LAGUEssE (L.) : Sur la uumération des îlots endocrines dans le pan- GES NE A ENNEMIS LaPicque (L. et Mu) : Durée des processus d’excitation pour diffé- MENESÉNUS CIE SERRE SEE -LEGENDRE (R.) : Sur la présence de granulations dans les cellules ner- veuses d'Helix aspersa et leur cylin- Gb NRA EE en a S AURRE [8 MARS 1905 SOMMAIRE 507 Lécer (Louis) : Sur la présence d'un Trypanoplasma intestinal chez JS POISSONS AIN ARE 511 Mont (G.) : Influence de la quan- tité des globules et de la durée de la réaction sur les résultats de héMOLyS PRES ANR RE SEEN 485 Reuxs (JuLEs) : Sur quelques effets duxradiune se ES IEEE AU 491 RerrerEer (Ép.) : De la forme des fibro-cartilages inter-articulaires du genou du ehiMmpanzé RENE 416 Taooris : L’helminthiase dans le MANEUTTÉPIMENTA ITEM PME 490 TRILLAT (A.) : Sur les propriétés antiseptiques de certaines fumées et sur leur utilisation . .. ... .. 509 Vincent (H.) : Sur la non-identité du bacille fusiforme et du Spirillum SOUTIEN UMR RCI EMPIRE ERS 499 Réunion biologique de Bordeaux. CaaiE (J.) : Sur l'orientation des muscles polygastriques . . . . . .. 517 Covyxe et CavaLté : Les ostéoclas- tes dans la carie dentaire. Processus de destruction de la dent, au niveau deffaizone CAT EE NEEENS 515 Moxcour : Ictère cholémique et acholurique. Examen du liquide céphalo=rachidien FN 0m 5LS SÉRÉGÉ (H.) et Souré (E.) : Sur la vitesse de circulation du sang dans le foie droit et dans le foie gauche CHOICE NIEN ET UE ae RE 519 SÉRÉGÉ (H.) : Sur la teneur de chaque foie en glycogène en rapport avec les phases de la digestion . .. 521 BroLoGtE. Courtes RENDUS. — 1908. T. L.VIII. 34 479 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. A. Giard, président. M. le professeur PREvosrT (de Genève), membre correspondant, assiste à la séance. : LA LUMINOSITÉ EST-ELLE UN PROCESSUS VITAL ? par M. W. Giesprecar, de Naples. La luminosité des animaux est-elle un processus vital? La question a recu de la part de plusieurs phvsiologistes une réponse affirmaltive et si les morphologistes ont accepté depuis cette réponse sans protestation, cela tient surtout à ce qu'elle émanait d’un physiologiste, R. Dubois, dont les travaux sur la luminosité poursuivis pendant une dizaine d'années paraissaient s'appuyer sur une connaissance approfondie des données morphologiques. Mais grand serait l'embarras de quiconque essaierait de résumer les résultats de ces dix années de recherches sur toute une série d'animaux phosphorescents. Car, pendant ce laps de temps, Dubois a fréquemment changé d'idées sur les causes de la luminosité et il ne semble pas que ces fluctuations et ces errements aient enfin trouvé, dans son travail sur la Pholade, une solution rationnelle et une conclusion satisfaisante. Laissant de côté toute une série de petits mémoires sur les sphéro- cristaux et les vacuolides, la luciférine et la luciférase, les bactéries et les cellules migratrices, l'histolyse et la symbiose et d’autres facteurs encore que Dubois a tantôt invoqués et tantôt mis hors de cause dans la production .de la lumière animale, nous ne retiendrons que ses deux grandes publications sur les Elatérides (1) et sur Pholas (2) et un travail postérieur sur un Géophilide du genre Orya (3), pour les examiner au point de vue du problème qui nous intéresse. (1) R. Dubois. Contribution à l’étude de la production de la lumière par les êtres vivants. Les Elatérides lumineux. Bull. Soc. Z. Fr. XI, 1886, pages 1-275. (2) R. Dubois. Anatomie et physiologie comparée de la Pholade Dactyle. Ann. Univers. Lyon, Il, 1892, p. 167. (3) R. Dubois. Sur le mécanisme de la production de la lumière chez Orya barberica. Comptes Rendus Ac. des sc., t. CXVII, 1893, p. 184. Te M OT TE ST PRE RER NT WE Er + SÉANCE DU 18 MARS 173 Dans son travail sur Pholas comme dans son premier travail sur les Elatérides, Dubois émet l'opinion que le cytoplasme producteur de la substance lumineuse doit être distingué de celle-ci et que la luminosité du produit est indépendante de la vie de la cellule sécrétante. Ses expériences mettent le fait hors de doute. Des exemplaires de Pholas desséchés depuis deux mois, puis placés pendant un quart d'heure dans l'air sec à une température de 120 degrés centigrades, luisent quand on les humidifie; des morceaux de siphons de Pholade desséchés sur la craie pulvérisée, puis traités par l’alcool et l’éther et desséchés de nouveau, rendent pendant longtemps lumineuse l'eau dans laquelle on les plonge. Après de pareilles expériences, qui pourrait douter de l'absence de toute vitalité de la substance lumineuse? qui refuserait d'admettre la nature purement physique ou chimique de la luminosité? Qui ne tien- drait ces conclusions pour évidentes, quelles que soient d’ailleurs les conditions ultérieures qui peuvent augmenter, affaiblir ou même anéantir la production de la lumière? Mais c’est pevt-être l'évidence même de la conclusion qui a empêché Dubois de la formuler. Tandis que dans son mémoire sur les Elatérides, Dubois déclarait que la luminosité est un processus physico-chimique, ses expériences sur la Pholade l’amènent à proclamer au contraire qu'il s’agit d'un phéno- mène physiologique et vital. L'eau lumineuse obtenue par le traitement décrit ci-dessus et filtrée sur porcelaine sans perdre sa luminosité, contient des gouttelettes d'où part la lumière et dont la propriété lumineuse peut être inhibée ou détruite par toutes les causes qui inhibent ou détruisent l'activité du protoplasme. De là, Dubois conclut que ces gouttelettes (vacuolides) sont du proto- plasme vivant, que leur luminescence est un processus vital et même un acte respiratoire puisqu'elles ont besoin d'oxygène. Mais luire est pour elles exhaler le dernier soupir : l'oxygène, dit Dubois dans sa note sur Orya, permet la respiration des corpuscules protoplasmiques passant de l’état colloïdal à l’état cristalloidal, c'est-à-dire de la vie à la mort! Pabois oublie que, pour obtenir l'émulsion lumineuse qui lui paraît réagir comme un protoplasme vivant, il a chauffé la substance animale à 120 degrés centigrades, et qu'il l'a complètement déshydratée. Or la substance lumineuse a gardé après ce traitement son pouvoir lumineux alors que tout protoplasme mis en pareille condition perd irrévocable- ment son activité. 11 ne peut donc être question d’une identité entre le protoplasme et la matière lumineuse dans leur manière d’être en face des réactifs. | : | Non seulement les anciennes tentatives pour rattacher la production de la lumière animale aux cellules nerveuses ou à la respiration sont rendues insoutenables par les expériences de Dubois (pour ne rien dire 474 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de celles de ses devanciers), mais l'interprétation vitaliste est bannie de son dernier refuge, les vacuolides. Les vues de Dubois sur la substance lumineuse considérée comme un protoplasme vivant et sur la luminosité considérée comme une propriété analogue à l'assimilation et à la con- tractilité ne méritent donc plus aucun crédit et on ne peut pas plus les accepter qu'on ne peut être d'accord avec l’auteur quand, entrant dans le courant d'idées que E. du Bois-Reymond a appelé néovitaliste (1), après avoir constaté l'impossibilité où nous sommes actuellement de donner une formule chimique précise de la réaction lumineuse, il reprend à son compte l'opinion surannée qu'il existe une mécanique spé- ciale aux êtres vivants qu'il ne faut pas confondre avec la mécanique chi- mique ou physique des corps bruts, ce qui revient à refuser tout droit à l'existence d’une chimie physiologique et d’une physique biologique. PSYCHOLOGIE ET PHYSIOLOGIE COMPARÉE. Réponse à M. J.-P. Nue, par M. RAPHAEL DuBois. Dans une note (2) dont la courtoisie forme un heureux contraste avec l’outrecuidance de certains polémistes, mon savant collègue de Liége, M. le professeur Nuel, signale le procédé « archifautif », d’après lui, mais généralement usité, qui commence par supposer des sensations chez les animaux, et il me reproche de l'avoir employé dans mon travail sur la Pholade. Je dirais que je trouve ce jugement « archifautif », si ce vocable ne me paraissait pas appartenir plutôt au langage du croyant qu'à celui de l'homme de science, qui a le devoir de se montrer très réservé, surtout en matière de psycho-physiologie. Je dirai donc simplement que je ne puis partager l’opinion de mon éminent contradicteur pour les raisons suivantes : Dans le chapitre intitulé : « Du mécanisme des sensations en général » (3), je dis : « Quand nous percevons une odeur, une saveur ou une lumière, on ne doit pas dire qu'il y a sensation olfactive, gustative ou visuelle, ce qui ne peut que jeter la confusion dans l’idée précise que l’on doit avoir, (1) E. du Bois-Reymond. Ueber Neo-Vitalismus. Sitz. Ber. Acad., Berlin, 1894, p. 623-641. (2) V. Comptes rendus de la Société de Biologie, 25 février 1905. (3) V. Anatomie et physiologie comparées de la Pholade ductyle, p. 126. in Ann. de l’Univ. de Lyon, 1892. SÉANCE DU 18 MARS 475 en psycho-physiologie (j'aurais dû dire en physiologie), de la nature et de la succession des phénomènes. » Pour sortir de l’imbroglio métaphy- sique dans lequel se -débattent aujourd’hui encore beaucoup d'auteurs des plus distingués, tel M. Nuel, j'ai avancé qu'il faudrait localiser l’im- pression et la sensation dans les organes des sens, quand ils existent, bien entendu (autrement la sensation reste diffuse). Je ne suppose rien, à priori; Je montre, en m'’entourant de toutes les précautions expéri- mentales possibles, qu’il doit en être ainsi. Je constate ou je provoque des phénomènes objectifs : mouvements du système avertisseur dans la peau de la Pholade, laquelle m'apparaît comme l’homologue et l’ana- logue de notre rétine, mouvements des cônes et des bâtonnets, des franges rétiniennes, elc., dans l'œil. J'ajoute que la sensation peut être latente, comme cela arrive à la suite d’une foule d'impressions, qui impressionnent le fond de: notre œil, sans provoquer aucune réaction apparente (telle l'excitation électrique au seuil d’excitation du muscle), ou bien que la sensation peut être perçue. Dans ce cas, cette dernière est suivie de l’ébranlement d’un nerf centripète, s’il y a un système ner- veux différencié, mais elle ne se confond pas avec l’influx nerveux qui circule dans le nerf et dont nous ignorons complètement la nature. L'excitation qui suit la sensation est transmise. par ce nerf centripète à des organes percepleurs (ganglions, moelle, cerveau). La perception peut encore être latente, comme la sensation, tout à l'heure, ou bien elle est perçue. L'existence de cette perception peut, en effet, nous être révélée par un phénomène inconscient, contraction réflexe de l'iris, par exemple, ou des muscles longitudinaux du siphon de la Pholade, dont j'ai montré le centre réflexe. Mais une perception peut s’accuser par beaucoup d’autres manifestations que celles du mouvement : lumière, chaleur, électricité, sécrétion, etc. Enfin, la perception simple peut deveuir, à son tour, le point de départ de ces réflexes plus complexes, résultant d'associations ou de « ricochets » encore mal connus, désignés, chez l'homme, par les noms de : conscience, volonté, mémoire, intelli- gence, dont nous distinguons très nettement les manifestations objec- tives chez les animaux, sans le secours de l'introspection. Je sais très souvent ce que pense mon chien, bien qu'il ne parle pas le même lan- gage que le mien et, dans mon jardin, je reconnais à sa physionomie une plante qui a soif. Les actes, les phénomènes me paraissent aussi bien enchaînés, associés, coordonnés, adaptés à la préhension chez une yampyrelle que chez un éléphant. M. Nuel ne peut pas scientifiquement conclure de ce qu’une fourmi n’a pas le cerveau fait comme celui d’un homme que cet insecte est inconscient, qu'il n’y a pas à « psycholo- guer » à propos des animaux autres que l'homme, etc. Ge serait vouloir réveiller l’interminable et stérile dispute des métaphysiciens sur la question de savoir si l'instinct et l'intelligence sont choses comparables et celle des théologiens à propos de l'âme humaine. Et puis, la physio- 476 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE logie comparée, aussi bien phylogénique qu'autogénique, et la physio- logie générale ne nous crient-elles pas que la fonction ne suit pas néces- sairement l'organe (voy. loc. cit., introduction), qu'après avoir respiré par l'area vasculosa et par l'allantoide, nous respirons par un placenta, puis par un poumon, qu'il y a des êtres qui respirent par le tégument, par des trachées, des branchies, voire par le rectum! que la biophoto- genèse, la bioélectrogenèse, la biothermogenèse, etc., n’ont pas néces- sairement besoin d'organes différenciés pour se manifester? Pourquoi n’en serait-il pas de même de la biopsychogenèse? encore que je trouve cette expression étymologiquement impropre? Ce sont ceux qui ne sont pas imprégnés de ces principes, pourtant fondamentaux, qui font de l’'anthropomorphisme, du zoomorphisme, du... morphisme, enfin! Ils auront beau faire et beau dire, la biologie continuera à être divisée par les esprits pondérés en biostatique ou morphologie, d’une part, et en biocinématique et biodynamique ou physiologie, d'autre part, parce que la biomécanique n’est qu'une branche de la mécanique générale et que les divisions de l’une s'appliquent forcément à l’autre. Pour cela, les morphologistes resteront morphologistes, à moins qu'ils n’apprennent à être physiologistes, auquel cas ils deviendront biologistes, mais à cette condition-là seulement, Quant à la psychologie normale, qu'on la fasse rentrer une fois pour toutes dans la physiologie et qu'on n’en parle plus, c’est au surplus ce que j'ai fait pour les sensations, maïs ne nous leur- rons plus de cette antique chimère que l’homme est un être à part, alors qu'il est, comme tous les autres, soumis au déterminisme naturel et connaissable par la méthode qui en fixe les lois, c’est-à-dire par l’obser- vation, l’expérimentation et le raisonnement, sans qu'il soit indispen- sable de faire intervenir l'introspection et la subjectivité trop souvent fallacieuses. DE LA FORME DES FIBRO-CARTILAGES INTER-ARTICULAIRES DU GENOU DU CHIMPANZÉ, par M. Én. RETTERER. Grâce à M. Laveran et par les bons soins de M. Weinberg, auxquels J'adresse tous mes remerciements, je puis vous soumettre deux pièces d'animaux sacrifiés à l’Institut Pasteur, à savoir : 1° un genou de Chauve-souris (Pteropus medius) et 2 l'articulation fémoro-tibiale droite d'un Chimpanzé. Ce sont surtout les fibro-cartilages du genou du Chimpanzé qui méri- tent d'attirer votre attention. Avant d’en étudier la structure, je tiens à SÉANCE DU 18 MARS 477 vous montrer leur forme, qui n’est pas ordinaire, au moins pour l'un d'eux. Le fibro-cartilage interne est semi-lunaire comme les ménisques des autres mammifères que j'ai étudiés jusqu'à présent. Sa corne antérieure s'attache sur Ja surface pré-spinale et sa corne postérieure se fixe sur la surface rétro- spinale du tibia. Le fibro-cartilage interne a une étendue plus grande que l’externe; son dia- mètre antéro-postérieur est, en effet, de 2 centimètres et son rayon de 1 cent. 5. Le fibro-cartilage externe n’est pas un ménisque; c’est un disque percé, à son centre, d'un orifice à peu près circulaire de # à 5 millimètres. Sa figure est celle d'un diaphragme ou plutôt d'un iris à deux faces concaves. Son dia- mètre antéro-postérieur n’est que de 16 millimètres, et son diamètre trans- versal de 12 millimètres seulement. De la grande circonférence à la petite circonférence, son limbe mesure 5 millimètres ; la petite circonférence pré- sente un bord libre et tranchant comme celle du ménisque interne. Tandis qu'en dehors et en arrière, la grande circonférence est continue avec la cap- sule articulaire, la portion interne ou médiane de la grande circonférence est libre et mobile sur la surface externe de l’épine du tibia. En résumé, le Chimpanzé possède un fibro-carlilage interne en forme de ménisque et un fibro-cartilage externe circulaire ou mieux annulaire. En d’autres termes, l’interne a la forme de C, et l’externe présente la figure d'un O (1). À propos de ce fait nouveau, il y a lieu de faire une remarque de terminologie. Au xvrrr° siècle, Winslow comparait les cartilages interarti- culaires du genou humain à un C romain. Rudolf Fick, en 1904, pro- pose de désigner ces formations des mammifères sous lenom générique d'organes en C. Juste pour les ménisques de la plupart de ces animaux, cette dénomination ne peut pas s'appliquer au fibro-cartilage inter- articulaire externe du genou du Chimpanzé. L'observation d'un fibro-cartilage annulaire dans le genou est d’une haute portée au point de vue des rapports de la morphologie avec les fonctions. Dans plusieurs communications antérieures (2), j'ai montré que la structure de ces organes est liée au sens et à l'étendue des mou- vements de rotation qui se font dans l'articulation du genou. Les ménis- (4) Sur les deux genoux d’un autre Chimpanzé que M. Weinberg a mis gra- cieusement à ma disposition, j'ai constaté la même conformation. D'autres espèces de singes semblent posséder des fibro-cartilages inter-articulaires analogues dans le genou. En effet, M. le professeur Farabeuf m'a montré deux dessins (inédits) du genou d’une femelle de Chacma qu'il avait disséquée en 1888 et dans lequel les fibro-cartilages présentaient la même forme que ceux du Chimpanzé. (2) Comptes rendus de la Soc. de biol., 14 et 21 janvier, puis 4 février 1905. 418 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ques interarticulaires font même défaut, quand ce mouvement n’a pas lieu. Le genou du Pferopus medius que j'ai l'honneur de vous montrer vous permet de vérifier le fait. On a prétendu, il en est qui prétendent encore, que nous ne pouvons pas atteindre les actions primitives ou causes qui modifient la forme des organes. La morphologie serait fixée en l’état actuel des choses ; elle ne ferait que traduire une influence antérieure ou héréditaire que rien ne saurait effacer. Les formes des organes ne varieraient pas avec les con- ditions vitales. L'existence d'un fibro-cartilage externe en forme d'O n'est certes pas suffisante pour nous porter à méconnaitre les affinités zoologiques du Chimpanzé avec l'Homme. Tout au plus permet-t-elle d'affirmer qu'il n'y à pas identité absolue de constitution anatomique entre l'Homme et le Chimpanzé, et, qu'à cet égard, il y a plus de différence entre le Chim- panzé et l'Homme des races inférieures qu'entre celui-ci et l'Européen. C'est la descendance commune qui nous explique l'identité d'orga- nisation générale de ces deux êtres. Aussi pouvons-nous, il me semble du moins, éliminer l'hérédité ancestrale dans la recherche des causes qui ont amené la différence de forme dans un organe morphologi- quement homologue. Le genre de vie et les habitudes peuvent-ils nous rendre compte de la différence morphologique de l'organe en question? Chez l'Homme, comme chez les Mammifères dont les membres abdominaux servent à la station et à la marche, les cartilages ou fibro-cartilages interarticu- laires du genou ont la figure de ménisques. Pour ce qui est du Chim- panzé, on sait qu'il n’est pas bien d’aplomb quand son corps s'appuie sur le sol uniquement par les membres abdominaux. « Lorsque le Chimpanzé est debout, dit Brehm, il ne peut pas, comme l’homme, lever le talon en marchant; il s’avance en piélinant, pour ainsi dire, en frap- pant le sol de toute la largeur du pied. » De l’aveu des voyageurs, le Chimpanzé se sert autant de ses membres abdominaux que de ses membres thoraciques pour grimper aux arbres et pour sauter de branche en branche. Si l’on rapproche ces observations, on est amené our naturellement à attribuer la forme annulaire du fibro-cartilage externe aux mouvements Spéciaux exécutés par les membres abdominaux. On convient que le milieu extérieur exerce de l'influence sur les transformations des êtres vivants, mais on est loin d'être d'accord sur le rôle que joue l'être lui-même au point de vue de la transformation de ses organes. Comme Mathias-Duval l’a fait ressortir dans ses leçons sur le Darwinisme, c’est le mérite de Lamarck d'avoir montré que l'orga- nisme, loin d'être passif, est actif en ce sens que les mouvements exécutés par l'animal entraînent des modifications profondes dans les dimensions et la forme des organes. C'est à ce titre que Lamarck a SÉANCE DU 18 MARS 179 accordé une imporlance capitale au genre de vie el aux habitudes. La Girafe, par exemple, a acquis un cou long et élevé parce que, à force de tendre la tête, pour atteindre e! brouter les feuilles élevées des arbres, elle à allongé les vertèbres cervicales. La langue du Pic et du Fourmilier doit son grand développement à des efforts analogues. De même, les membranes nalatoires ou interdigitales des animaux aquatiques ont apparu et ont pris de l'extension à la suite des efforts qu'ont faits ces animaux en écartant les doigts pour nager. Nombre de savants, et Claus en particulier, trouvent les explications de Lamarck peu vraisemblables et, dans quelques cas, parfaitement ridi- cules. Ils sont injustes, parce qu'ils n’ont pas saisi toute la pensée de Lamarck, qui, il est vrai, s’en est tenu à des propositions par trop géné- rales et difficiles à vérifier. Aussi l'étude comparée des cartilages ou fibro-cartilages du genou, leurs variations de forme et de structure, selon le genre de vie et les habitudes de l'animal, sont-elles bien plus propres à entrainer la conviction que toutes les considérations théori- ques. Il s'agit, en effet, d'organes morphologiquement homologues et placés dans des conditions locales parfaitement semblables. Si des différences de forme et de constitution sont venues à se produire dans ces organes chez les animaux d'organisation voisine, elles ne sauraient dépendre que de l'intensité, du sens ou de l'étendue des mouvements que les muscles lui impriment. Composée à l’origine des mêmes éléments protoplas- miques, cette même et seule formation se transforme, selon le nombre et la direction des excitations mécaniques, en un organe semi-lunaire ou annulaire, en une trame fibreuse ou fibro-cartilagineuse, en cartilage “hyalin ou bien en os. L'ESSENCE DE MOUTARDE COMME LIQUIDE CONSERVATEUR DES PIÈCES ANATOMIQUES, par M. L. Dor (de Lyon). Des recherches que nous avons entreprises dans le laboratoire de M. le professeur Poncet, il résulte que l'essence de moutarde est l’une des essences les plus antiseptiques qui existent. L'essence de moutarde se dissout dans l’eau dans la proportion de 40 gouttes environ par litre d'eau. Cette solution sent fortement la moutarde, mais elle n'est pas caustique, et si on ne peut pas s’en servir pour laver une plaie, on peut tout au moins s’en servir pour désinfecter la peau sans en provoquer l'irritation. Le pouvoir désinfectant de la solution d'essence de moutarde nous 480 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE paraît bien supérieur à celui d’une solution de sublimé à 1/1.000, mais ce n’est pas sur ce point que nous voulous insister dans cette note. Nous avons eu l'occasion de conserver dans la solution d’essence de moutarde des pièces anatomiques pendant deux mois consécutifs, dans des conditions qui nous semblent devoir être relatées. Nous avons pris des reins atteints de calculs et de pyonéphrose au cours d’une autopsie. Ces reins sentaient mauvais et paraissaient devoir se putréfier rapi- dement. Nous les avons mis dans un bocal et les avons arrosés de la solution d'essence de moutarde en petite quantité, et ils se sont conservés plu- sieurs jours, non seulement en ne se putréfiant pas, mais même en perdant leur odeur infecte. Nous avons ajouté au bout de quelques jours une centaine de grammes de la solution, et actuellement ces reins sont fort bien conservés, et ils ont gardé leur aspect du moment de l’autopsie, ce qui n'aurait pas été le cas si nous avions employé de l'alcool, du formol, ou du sublimé. Ce fait nous a engagé à conserver différentes pièces anatomiques dans ladite solution. Dans 200 grammes de la solution, nous avons mis deux cadavres de petits lapins morts-nés. Au bout de deux mois, il aurait semblé que l’on venait de les mettre dans le liquide, tant l’aspect de la peau était naturel et tant la coloration des parties profondes vues par transparence, était restée normale. Nous avons modifié notre liquide en remplaçant l’eau simple par une solution de sel à 7/1.000, et diverses pièces que nous avons mises dans ce dernier liquide ont conservé un aspect très voisin de l’aspect normal. Malheureusement l'hémoglobine se dissout dans notre liquide, et, à la longue, les pièces très vascularisées se décolorent, mais on n'observe pas la transformalion de la couleur rouge en une couleur brune ou jaune, ainsi que cela se produit avec l'alcool et le formol qui altèrent si profondément l'aspect des tissus. Il suffit, au lieu de changer souvent le liquide, de laisser séjourner la pièce dans la solution première bien colorée en rouge pour que la décoloration de cette pièce ne se pour- suive pas trop loin. On peut aussi ajouter de l’acétate de potasse et de la glycérine, mais sans grand profit. Un avantage important de notre solution est son prix de revient : l'essence de moutarde coûte commercialement 70 francs le kilogramme, de sorte que, pour 7 centimes, on peut en avoir 1 gramme. Comme le gramme contient environ 34 gouttes, on voit que notre solution revient à peu près à 8 centimes le litre. Ce prix de revient, très bon marché, devrait engager les anatomistes à pratiquer des injections des cadavres destinés aux dissections avec notre solution. L’essence de moutarde est très diffusible, et c’est un liquide à la fois antiseptique et désodorisant. On pourrait disséquer pendant les chaleurs, plus longtemps, et avec moins de dangers. Nous poursuivons des recherches pour savoir jusqu'à quel point notre SÉANCE DU 18 MARS 181 solution peut être employée en chirurgie, soit pour la désinfection des mains, soit pour la toilette des malades. Enfin, diluée dix fois, cette solution serait peut-être un antiseptique de premier ordre pour laver les plais odorantes, et il ne peut y avoir aucun inconvénient à faire cet essai. Nous rappelons la formule de notre solution actuelle : essence de moutarde, 40 gouttes; solution salée à 7/1.000, un litre. Agiter vigou- reusement pendant un quart d'heure pour bien dissoudre. La solution doit être limpide comme de l’eau. SUR LA FORME DES GLOBULES ROUGES DES MAMMIFÈRES, par M. J. JorLy. Depuis cinquante ans environ, on s'accorde à considérer les globules rouges des mammifères comme ayant la forme de disques légèrement déprimés sur les deux faces. Or, il y a deux ans, dans un travail très étudié, M. Weidenreich(l) arrive à cette conclusion, c'est que les globules rouges ont la forme de cloches, forme considérée par la plupart des auteurs antérieurs comme une altération (2). Depuis, M. Weidenreich, dans différentes publications, a insisté sur sa manière de voir(3). Je ne puis la partager, et crois bon d'en indiquer les raisons. Celte question, qui au premier abord peut paraître de minime importance, se relie pourtant à des problèmes plus élevés : celui de la structure du globute rouge et celui de son mode de formation. M. Weidenreich s'appuie sur les arguments suivants : 1° Les globules rouges libres dans le plasma du sang examiné frais ont la forme de cloches ; 2° Les globules rouges du sang fixé directement dans une solution d'acide osmique ont la forme de cloches; 3° Cette forme peut être constatée par l'observation de la circulation dans le mésentère d’un mammifère vivant; 4 La forme dépend de la concentration moléculaire du milieu qui contient les globules rouges. La forme discoïde, considérée comme normale, est la conséquence d’une perte d’eau. L'auteur arrive à consi- {1) F. Weidenreich. Studien über das Blut und die blutbildenden und- zerstorenden Organe (Archiv f. mikr. Anatomie, Bd. LXI, 1903, p. 459). (2) Ces globules sont désignés par Ranvier sous le nom de globules en forme de calotte, comparaison plus juste que celle de cloche, qui suggère l’image d’une cupule beaucoup plus profonde. (3) F. Weidenreich. Die roten Blutkôrperchen. Ergebnisse der Anatomie und Entwickelungsgeschichte, Bd. XITI, p. 1. 482 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dérer le globule rouge comme une vésicule limitée par une membrane et ayant un contenu hémoglobique liquide. Sans vouloir entrer aujourd'hui dans la discussion de cette conception, trop simpliste me semble-t-il, de la structure du globule rouge, je ne m'occuperai que de ce qui a trait à la forme : 1° Les globules rouges de l’homme examinés dans la goutte de sang fraiche s’accolent immédiatement en piles, comme on le sait. Dans ces piles, les lignes qui séparent les globules sont transversales; dans les piles libres, les globules terminaux présentent presque toujours une face plane ou un peu excavée. Beaucoup plus rarement, les globules terminaux ont la forme de calotte. Les globules libres, qui se présentent de champ, monlrent presque toujours la forme discoïde classique, légè- rement déprimée sur les deux faces; il est plus rare de voir des globules tordus en hélice ou en forme de calotte. Si on examine le sang d’autres espèces, on observera les mêmes faits, mais, suivant l'animal, les piles se formeront plus ou moins et les globules en forme de cupule seront plus ou moins nombreux; la forme discoïde sera toujours celle qui dominera ; % Le sang frais fixé par une solution d'acide osmique à 1 p. 106, et examiné tel, montre presque aussitôt un grand nombre de globules en forme de calotte. Quelques globules sont complètement sphériques; d’autres enfin, plus nombreux, sont intermédiaires entre la forme de calotte et la forme sphérique; ils ressemblent à de petites sphères légè- rement déprimées en un point. La solution d'acide osmique à 1 p. 100 gonfle dans les globules et modifie leur forme, comme l’a très bien vu depuis longtemps M. Ma- lassez (1). M. Malassez a montré que ces modificalions se produisaient même avec des solutions à 2 p. 100; 3° J’ai étudié avec grand soin la circulation du sang dans l’aile de la chauve-souris, observée au microscope pendant la vie de l'animal. J’ai fait plusieurs observations, prolongées chacune pendant quelques heures. Voici ce que j'ai vu : la formation des globules rouges en piles se fail dans le sang des vaisseaux même, comme l'ont bien montré, en 1880, Weber et Suchard(2) dans le mésentère du chien curarisé. Dans les capillaires, les globules forment de longues piles que le courant sanguin amène jusque dans les veines; là, les piles se brisent en courts troncons qui persistent pendant la circulation, pour reformer de longues piles si le courant se ralentit. Dans les piles, les lignes de séparation des globules sont des lignes transversales par rapport à l'axe de la pile; (1) Malassez. Sur les prétendus liquides conservateurs et fixateurs des globules rouges (Société de Biologie, 23 mai 1896, p. 511). (2) Weber et Suchard. De la disposition en piles qu'affectent les globules rouges du sang (Archives de Physiologie, 1880, p. 524). SÉANCE DU 18 MARS 183 dans les tronçons de piles libres, les globules terminaux sont discoïdes et très légèrement excavés. Lorsqu'on observe des globules libres et de champ, ils apparaissent avec la forme discoïde classique. On peut voir quelquefois, cependant, soit à l'extrémité d'une pile, soit isolé, un globule en forme de calotte. Cet aspect est toutefois exceptionnel ; 4° Dans son premier mémoire, M. Weidenreich a dit qu'avec le sang de l’homme mélangé à l’eau salée à 0,60 p. 100 on obtient la forme de cloche, tandis qu'avec l’eau salée à 0,90 p. 100, tous les globules sont discoïdes. M. Weidenreich prend ce fait en faveur de sa théorie, parce qu'il considère, à tort, évidemment, la solution à 0,65 comme la solution isotonique avec le sérum sanguin. Dans un travail tout récent(l), M. Weidenreich a rectifié ce point et, pour expliquer les différences qui existent entre l’action de l’eau salée isotonique (à 0,90) et le sérum, il admet avec Koeppe que l’addition de colloïdes abaisse la « Molecularkraft » d’une solution saline; en additionnant la solution salée isotonique de gélatine, et cherchant ainsi à la rapprockier de l’état physique du plasma, il transforme les globules discoïdes en globules en forme de cloche, ce qu'il considère comme en faveur de sa théorie. Nous pensons que la notion de la « Molecularkraft » est encore trop peu précise pour qu'on ail, nous semble-t-il, le droit d'y faire appel dans une démonstration de ce genre, dont les conclusions sont contraires aux résultats de l'observation des globules rouges dans les vaisseaux vivants. Il reste donc que, dans l'eau salée isotonique, les globules rouges ont la forme de disques. L'action des solutions salées de concen- tration différente sur la forme des globules rouges a, du reste, été parfaitement démontrée par Malassez(2). Nous conclurons donc ainsi : la forme normale des globules rouges des mammifères est la forme discoïde, suivant la notion classique. Ces éléments, dont la plasticité est très grande, peuvent quelquefois se pré- senter sous forme de cupules plus ou moins excavées, dans le sang frais et dans le sang circulant. Cette forme est à peine une altération; cest une modificalion qu'on peut considérer comme l’ébauche d’un gonflement, et qu'on peut expliquer de la façon suivante : des raisons physiologiques et des faits de structure nous permettent d'admettre, à la limite du discoplama, une membrane élastique; qu’on suppose une hydratation légère de cette membrane, mais une hydratalion inégale, et le globule discoïde prendra la forme de cupule. Quant à la forme sphérique, elle est toujours une altération; on ne l’observe jamais dans le sang circulant. (Travail du laboratoire d'histologie du Collège de France.) (4) FE. Weidenreich. Ueber die Form der Säugeerythrocyten und die formbe- stimmenden UÜrsachen (Folia hæmatologica, 1905, IE, n° 2, p. 95). (1) Malassez. Sur les solutions salées dites physiologiques (Société de Biologie, 16 mai 1896, p. 50+#). 484 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE SENSIBILISATRICE SPÉCIFIQUE DANS LE SÉRUM DES MALADES ATTEINTS DE DYSENTERIE BACILLAIRE, par M. Cu. Doprer. Le sérum des animaux immunisés contre le bacille dysentérique con- tient une sensibilisatrice spécifique vis-à-vis de ce germe : si l’animal n'a été vacciné que par un échantillon des types connus (Shiga ou Flexner) de ce germe, cette substance existe aussi pour l’un comme pour l’autre d’entre eux (Société de Biologie, séance du 11 mars 1905). Il était intéressant de rechercher si, dans le sérum des malades atteints de dysenterie bacillaire, cette sensibilisatrice spécifique était décelable. Je l'ai cherchée par la réaction de fixation de Bordet dans 16 sérums de malades, présentant des dysenteries à tous leurs degrés de gravité ; pour certains d’entre eux, le sérum a été prélevé à plusieurs reprises, correspondant à diverses périodes de leur affection. Enfin, comme sérums témoins, j'ai utilisé le sérum de quinze malades porteurs d'infections diverses, pneumonie, érysipèle, rougeole, tuber- culose et particulièrement de fièvre typhoïde, dont l'agent pathogène se rapproche du bacille dysentérique de Chantemesse et Widal. Des sérums de dysentériques bacillaires ont été expérimentés encore, non plus avec du bacille dysentérique, mais avec du bacille d'Eberth. Enfin, la recherche a été effectuée de même avec les sérums des malades atteints de dysenterie amibienne. .J’ai ainsi pu, me convaincre des faits suivants, que je résumerai : 1° Dans le sérum des malades atteints de dysenterie bacillaire, pré- sentant des formes graves ou de moyenne intensité et parfois des formes bénignes, si ces dernières sont assez prolongées, il existe une sensibilisatrice spécifique vis-à-vis du germe, isolée des matières fécales, ayant donné naissance à la maladie. Cette sensibilisatrice n'existe en aucune facon dans les sérums témoins d’érisypèle, rougeole, pneumonie, etc. Le sérum des malades porteurs de fièvre typhoïde ne la contient pas davantage. Enfin, la réaction de fixation de Bordet est négative encore quand, dans les expériences, le bacille dysentérique à été remplacé par le bacille typhique ; 2 La sensibilisatrice contenue dans un sérum de dysentérique bacil- laire existe au même titre et au même taux pour les bacilles du type dit de Shiqa que pour ceux du type Flexner (Marcille). À Ce résultat confirme d'une facon éclatante la donnée qui avait été obtenue avec le sérum d'animaux immunisés contre un seul des types connus de bacilles dysentériques. (Voir Société de Biologie, 11 mars 1905.) Il prouve une fois de plus, par conséquent, qu'on ne saurait admettre de différences dans la spécificité de ces deux germes; SÉANCE DU 18 MARS 185 3° Dans les cas graves et de moyenne intensité la sensibilisatrice apparaît dans le sérum, vers le cinquième ou sixième jour après le début de la maladie. C’est ce qui explique son absence fréquente dans les cas bénins, qui à pareille date se sont terminés par la guérison. La sensibilisalrice, très nettement décelable à la période d'état, persiste le plus souvent pendant la convalescence, mais à cette période, la réaction de fixation s’atténue. Je n'ai pu déterminer si elle survivait à la convalescence ; ° L'existence de la sensibilisatrice dysentérique est absolument indé- pendante du pouvoir agglutinant. Un sérum est agglutinant pour le type Shiga et non pour le type Flexner, et cependant il contient une sen- sibilisatrice spécifique pour l'un et pour l’autre ; puis il est les formes graves de dysenterie bacillaire où la séro-réaction reste constamment négative pendant toute la durée de l'infection, et cependant la réaction de fixation est des plus nettes. De tels résultats concordent entièrement avec ceux que M. Bordet avait obtenus et avec ceux que MM. Widal et Le Sourd ont mis en lumière en ce qui concerne les individus atteints de fièvre typhoïde ; 5° Enfin, il est un fait précis qu'il convient de souligner tout particu- lièrement : les mêmes recherches effectées sur le sérum de malades atteints de dysenterie dite amibienne n’ont jamais pu aboutir à déceler l'existence de cette sensibilisatrice, quel que soit le degré d'intensité de l'affection, et quelle que soit la période ou le sérum a été prélevé. C'est une preuve nouvelle de la différence admise actuellement entre l’étiologie bacillaire d’une part, et l’étiologie vraisemblablement amibienne de l’autre, qui caractérisent chacune de ces formes de * dysenterie. Ces recherches, d'ordre purement spéculatif, peuvent parfois revêtir un Caractère pratique quand il s’agit d’une dysenterie dont on veut déterminer l’étiologie, et chez laquelle on ne trouve, ce qui peutarriver, ni réaction agglutinante du sérum, ni bacilles, ni amibes dysentériques dans les selles. (Travail des laboratoires de bactériologqie du Val-de-Gräce et de l'Institut Pasteur.) INFLUENCE DE LA QUANTITÉ DES GLOBULES ET DE LA DURÉE. DE LA RÉACTION SUR LES RÉSULTATS DE L "HÉMOLYSE. Réponse à M. V. Henri, par M. G. Mront. Dans une note précédente (98 janvier 1905) j’insistais sur la nécessité de mettre toujours une quantité constante de globules en présence d’un 486 SOCIETE DK BIOLOGIE volume constant de liquide hémolytique pour obtenir des résultats comparables dans l’hémolyse finale. D'après les expériences de M. V. Henri il résulterait que la vitesse ini- liale de l'hémolyse est indépendante de la quantité des globules rouges. J'ai répété à propos de la vitesse initiale les mêmes expériences que j'avais faites à l'égard de l’hémolyse maximale, en variant pour une même quantité de sérum hémolytique la quantité des globules à dis- soudre. Mes expériences ont été conduites, dans les mêmes conditions que celles de M. V. Henri, avec du sérum de chien vis-à-vis des globules de poulet. J'ai en outre fait des recherches avec le sérum de bœuf et de chien vis-à-vis des globules de lapin et de cobaye. Mes résultats, toujours constants, ne s'accordent pas avec ceux de M. Henri. : Le sérum de chien dans la quantité de 0 c.c. 50 pour 20 centimètres cubes d’'émulsion globulaire de poulet a toujours été complèlement inaclif ; l'hémolyse a toujours été nulle. J'ai établi alors, avec les sérums de plusieurs chiens, la dilution limite qui permet au sérum de chien d’hémolyser encore les globules de poulet. Je rapporterai ici une de mes expériences ; la quantité d'hémoglobine dissoute est exprimée en grammes, comme dans mes expériences pré- cédentes. La réaction s’est accomplie pendant 45 à l’étuve à la tempéra- ture de 31 degrés. Globules. Sérum pur. Solut. physiolog. Hh dissoute. 1ûce TE 1Oce . (Le = 05812 11(DjRE dE Dec + Het — 0,405 1Occ 26 2,50 + 1,50 — 0,186 LUCe + 1,25 + 8,15 Æ 0,087 10cc + 0,62 26 9,38 —= 0,028 10cc cn 0,31 2 9,69 —= 0,006 IDE A 0,15 È S _ ES << = ON = . . jen 2 © k s - A A M PA PA bd RNA ER EVENT ns ES PER PR EPP EEE en 7 = CIS SOS A = si MDI a cn cn co D + © = v = a És = a Fe ol au OU mm DENISE I CO ER e 8 — m ENT =] 7, © ! D © “in S ad e n D 2 à + «D . E re L £ Nes) Sie E = © = 5e _ — 8 So ne ms un £T © So = NE = a n un > CÉDREN ONE ORES el mn — CAN) ‘D A ss | Sy (D) = D = A + + an &p ‘© 2 Eaere en D 2 © un Le] O00E= — += = £ € ee re) fre) = = Z es £f 20- NAS © Sn e) 4 aT 2 TT = A = 5 abs 2 à DS © og Ê à = S = = A ARENA et ON Deal NE RE UE AE ET E un ,°© B à Ê n E - Ê Z = ma ; ë al SES “ : : D AS a ms © k = 2 se l sal UE < EU ue 2 g © Foret < 2 ©: « am = ES Lt =, : = es ex — = — . << < nl © := = = CRE Pme ANS £ d i d RÉANMEANGE ee 24 e Sete res 2 ENS Se Sie a Où Soi: re 00: 60 © 4 Li La) e CS ES e & où NOT PU ICNMIONNNION corps thyroïde constitue un obstacle à la production de l'athérome aortique, lors- qu'on injecte l'adrénaline dans les veines. Dans le même ordre d'idées, une seconde série d'expériences que nous re- latons aujourd'hui, nous rend compte des modifica- tions imposées à la pro- duction de l’athérome ex- périmental, quand l'injec- tion est faite à des ani- maux privés de leurs testi- cales. Nous avons extirpé les testicules avec l’épididyme chez tous nos lapins. Nous avons injecté Six lapins châtrés et sept té- moins, et nous nous som- mes servis de deux solu- tions d’adrénaline de même provenance et de même titre (adrénaline Clin à 1 p. 1.000). La première solution est désignée dans le tableau ci- joint par les lettres À. a. La seconde par les lettres A. b. Les différentes indica- lions sont résumées dans ce tableau. Faisons remarquer que les injections ont été faites à la dose de deux gouttes dans la veine marginale tous les deux jours. Les opérés ont été injec- tés dans un délai de un à trois jours après l'opéra- tion. SÉANCE DU 4°! AVRIL 589 L'examen des tabléaux ci-dessus démontre deux choses : 1° La variabilité des résultats suivant la qualité de l’adrénaline injec tée. Pour avoir des résultats comparables, il est indispensable, comme nous l'avons fait, d'injecter lémoins et opérés avec la solution d'un même flacon. 2° L’extirpation des testicules a une grande influence sur l'intensité de la production de l'athérome aortique obtenu par l'injection d'adrénaline. En effet, sur les six opérés dont nous rapportons les expériences, on voit que cinq fois l’athérome est très intense et qu’une seule fois cette lésion est légère. Quant aux témoins, ils nous ont montré deux fois des résultats néga- tifs, quatre fois de l’athérome très léger et nullement comparable comme intensité aux lésions obtenues chez les châtrés. Une seule fois il y eut athérome intense ; les faits sont d'autant plus dignes de remarque que la dose d’adrénaline injectée chez les témoins est plus élevée que chez les opérés. En résumé, à l'encontre de ce qui se produit pour la thyroïdectomie, l'ablation des testicules favorise considérablement l'apparition de l'athé- rome aortique expérimental. (Travail du laboratoire du professeur Landouzy.) DE LA FORME DES FIBRO-CARTILAGES INTER-ARTICULAIRES DU GENOU DES OISEAUX, par M. Éo. RETIERER. (Première note.) On attribue aux fibro-cartilages inter-articulaires du genou des Oiseaux la même forme et on leur donne le même nom qu'à ceux des Mammifères. Selenka (1), par exemple, les appelle cartilagines lunatæ. Comme vous Le voyez sur ce genou de Dindon, l'un d'eux ne mérite guère ce nom, car c'est une plaque. Les descriptions classiques jurent avec la réalité et contribuent à propager l'erreur. Pour faire œuvre utile et vraiment scientifique, j'ai tenté d'étudier la question à fond et de contrôler les assertions des auteurs avant de les adopter et de les citer. Quoique longue et difficile, cette méthode est sûre et nous préserve de faire de l'anatomie et de l’histologie dans l’espace. (1) Cette conformation éloigne les Oiseaux des Mammifères placentaires et les rapproche des Reptiles, des Monotrèmes et de certains Marsupiaux où le péroné se prolonge également au-dessus du tibia. 586 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J'ai examiné deux Gallinacés (Coq et Dindon) et deux Échassiers (Cigogne et Vanneau). Le Dindon me servira de type dans la descrip- lion suivante, bien que, dans ses traits généraux, elle s'applique égale- ment aux autres espèces. Le genou des Oiseaux diffère, on le sait, considérablement de celui des Mammifères. Une gorge large et profonde sépare les deux condyles du fémur; mais, chez les Oiseaux, le condyle externe descend plus bas que l'interne. De plus, le condyle externe offre une gorge étroite, quoique très prononcée, limitée par deux bords dont l’interne est plus saillant que l’externe. Du côté de la jambe, l'extrémité supérieure du tibia présente deux surfaces articulaires, l’une interne, et l’autre externe. La surface interne, large, est pourvue en avant d'une petite cavité glénoïde, tandis qu'en arrière, elle est plane ou plutôt légèrement convexe. Entre le condyle interne du fémur et la surface correspondante du tibia, on voit un fibro-cartilage dont la forme semi-lunaire et les connexions res- semblent à ceux de la plupart des Mammifères. Pour ce qui est de la surface articulaire externe du tibia, elle a la configu- ration d'une portion de sphère, ou tête, revêtue de cartilage aussi bien sur sa face supérieure que sur sa face externe. En dehors de la surface articulaire externe du tibia, la tête du péroné forme une saillie qui dépasse de plusieurs millimètres l'extrémité supé- rieure du tibia (1). Pour régulariser le contact des os de la jambe et du fémur, un fibro-cartilage de forme spéciale est interposé entre le condyle externe du fémur, d’une part, le tibia et Le péroné de l’autre. Il figure une lame ou plaque ovale dont l'étendue antéro-postérieure est de 10 millimètres et le diamètre transversal de 5 à 6 millimètres en moyenne. Ses deux faces sont concaves. Cette plaque est pleine, non perforée au centre. Son extrémité antérieure, continue avec le tégument adipeux du genou, se relie par un frein à la corne antérieure du ménisque interne. Son extrémité postérieure se prolonge sur la capsule articulaire. Les rapports qu’affecte le fibro-cartilage externe avec la tête du péroné sont intéressants : en avant et en arrière de la tête du péroné, le fibro-cartilage émet un prolongement fibreux qui s'attache à la portion correspondante de la tête du péroné. Dans l'intervalle de ces deux freins, la circonférence externe du fibro-cartilage s'allonge, par en bas, en une lame verticale et cunéi- forme à tranchant inférieur. La face interne de la tête du péroné s'articule avec la face externe de ce prolongement cunéiforme. De sorte que la tête du péroné peut glisser librement sur la surface élargie, que présente la circon- férence externe du fibro-cartilage externe. En dedans, la circonférence du fibro-cartilage externe est haute de 1 milli- mètre ; en dehors (surface de glissement pour la tête du péroné), sa hauteur atteint 3 millimètres; son centre est épais à peine de 150 à 200 y. En résumé, le condyle interne du fémur s'articule seul, chez les Oiseaux, avec le tibia; le condyle externe n'arrive pas au contact du (1) Vügel. Bronn's Classen und Ordnungen. t. VI, p. 81, 1891. SÉANCE DU 4° AVRIL 5971 tibia. La gorge du condyle externe correspond à la tête du péroné et le bord interne de cette gorge est reçu dans la concavité du fibro-carti- lage externe du genou. Done le nom de cartilago lunala ne convient nullement au fibro-car- tilage externe du genou des Oiseaux. Tandis que le fibro-cartilage interne est semi-lunaire, l’externe est une lentille biconcave, munie en dehors d’un prolongement inférieur, cunéiforme. La double poulie qui se trouve sur l'extrémité inférieure du fémur semble exclure, dans le genou tout autre mouvement que la flexion et l'extension. La conformation hémisphérique du plateau tibial externe et la plaque fibro-cartilagineuse externe interposée entre ce dernier et la tôte du péroné paraissent néanmoins favoriser les mouvements de glis- sement et même de rotation. Aussi la forme spéciale du fibro-cartilage externe me semble-t-elle dépendre de la participation du péroné à la constitution du genou des Oiseaux. Celui-ci représente, en réalité, une articulation fémoro-péronéo-tibiale. DE LA STRUCTURE DES FIBRO-CARTILAGES INTER-ARTICULAIRES DU GENOU DES OISEAUX, par M. ÉD. RETTERER. (Deuxième note.) Semi-lunaire ou en forme de lentilles biconcave, les fibro-cartilages ont une structure identique. Par les procédés indiqués précédemment (Soc. de Biol. 4 février 1905, p. 203), j'ai observé la structure suivante : Les deux faces des fibro-cartilages sont limitées par une couche de protoplasma homo- gène et très colorable qui contient des noyaux aplatis. Il n’y existe ni limites ni individualisation cellulaires. Un peu plus profondément, les noyaux sont sé- parés du protoplasma commun et très colorable par une zone de cytoplasma clair, sans membrane ou capsule limitante. Souvent on observe deux ou plu- sieurs noyaux dans une même masse cytoplasmique claire, ce qui prouve la multiplication de ces éléments cellulaires. L'existence d’une zone périnu- cléaire claire dans cette deuxième couche fait que le protoplasma commun et colorable apparait comme une masse de substance intercellulaire ou fon- damentale. Les deux couches précédentes existent seules sur le bord tran- chant des ménisques semi-lunaires et le centre du fibro-cartilage externe. Outre les couches précédentes, la partie moyenne des fibro-cartilages pré- sente, dans s4â portion centrale, une couche épaisse qui montre : 1° des noyaux très chromatiques entourés d’un cytoplasma clair de 12 à 14 u (cel- lules cartilagineuses); 2° un cercle ou capsule de 1 à 2 x, teint par la thionine ou la fuchsine résorcine. Le contour interne de cette capsule est net, tandis que le contour externe se continue en prolongements ramifiés et anastomo- siques, offrant les caractères des fibrilles élastiques. Dans les mailles de ce réseau élastique se sont développées des fibres conjonctives qui sont elles- 588 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mêmes parcourues en tous sens par des fibrilles élastiques excessivement fines, à peine mesurables. Vers la grande circonférence, enfin, le tissu des fibro-cartilages est unique- ment constitué par des cellules dont le cytoplasma péri-nucléaire est chro- mophile et dont le cytoplasma périphérique est différencié en fibres conjonc- tives et en réticulum élastique. En somme, les fibro-cartilages du genou des Oiseaux ont la structure des ménisques inter-articulaires du genou des grands Mammifères. Ce fait montre, qu'indépendamment de la pression, il est d'autres facteurs pour déterminer le développement des éléments soit élastiques, soit fibreux, soit cartilagineux ; car un Vanneau, du poids de 200 grammes, possède des fibro-cartilages de structure identique à ceux du Cheval ou du Bœuf. Outre les notions sur la forme et la structure des fibro-cartilages, cette étude nous fournit quelques éclaircissements sur l’origine des substances fondamentales et le polymorphisme de la cellule cartilagineuse. Le tissu originel est constitué par des noyaux contenus dans un proto- plasma commun, homogène et très colorable. La production, dans la couche sous-jacente, d’un cytoplasma péri-nucléaire, clair et peu colo- rable, transforme le tissu originel en élémenis cartilagineux qui ne sont pas encore encapsulés et continuent à être réunis par la masse protoplasmique primitive. Celle-ei est ainsi devenue substance intercel- lulaire ou fondamentale; mais elle ne reste pas ainsi, car, plus profon- dément, elle se transforme ou se différencie en fibres conjonctives et en réticulum élastique. Cette élaboralion est bien le fait d’une substance essentiellement vivante. Le développement ultérieur d’une capsule n'infirme nullement cette conclusion. L'élément nucléé varie également de forme et de propriétés selon le stade évolutif. Après l'apparition du protoplasma péri-nucléair clair, il s'entoure peu à peu d'une capsule (élément sphérique ou ovoïde). Enfin, cette capsule elle-même se munit de prolongements rameux qui impri- ment à l'élément un aspect anguleux ou étoilé. L'évolution des diverses parties est connexe : le protoplasma primitif devient substance fondamentale au fur el à mesure que la portion nucléaire et péri-nucléaire se modifie et se transforme. La différenciation de l’un dépend du développement de l’autre. Décrire à part, comme on fait habituellement, la substance fondamentale ou bien les formes cel- lulaires, c’est considérer isolément et séparer par la pensée des élé- ments dont l’union intime constilue seule Le tissu dont l’un est fonc- tion de l’autre. En procédant ainsi, on n’aboutit qu'à de pures abstrac- lions. En réalité, pendant que le premier protoplasma évolue et se modifie, l'activité nucléaire se manifeste et par la multiplication des noyaux et par la création d’un nouveau protoplasma qui présente d’autres caractères, et se transforme en éléments différents du premier. SÉANCE DU 1°! AVRIL 589 RECUERCHES QUANTITATIVES SUR L HÉMOLYSE AVEC LES SUBSTANCES COLLOÏDALES DÉFINIES. LA SAPONINE, par M. H. ZANGGER. La saponine est un colloïde (Kobert, Billz), elle ne dialyse pas, se com- porte dans un champ électrique comme un col'oïde négatif, précipite les colloïdes positifs, et, dissoute, change très vite ses propriétés. La saponine hémolyse les globules des différentes espèces d’ani- maux, mais leur sensibilité varie beaucoup. Ainsi les globules de chien sont les moins sensibles, un change- ment de concentration de 1 à 2 p. 100.000 donne encore une différence d'hémolyse mesurable. Les globules de cheval sont en général deux à trois fois plus sensibles. Les globules de poule sont au moins dix fois plus sensibles que les globules de chien. La courbe générale de la vitesse de l’hémolyse, mesurée en p. 100 d’hémoglobine, commence à monter très vite; après dix minutes, la courbe ne monte que très peu, surtout pour les globules tout à fait ueufs. Cette courbe ne part pas de l’origine du temps, par consé- quent la courbe est composée de deux parties différentes. La première partie correspond au temps d'absorption compliqué par la diffusion de la saponine dans le liquide interglobulaire et par le changement de concentration à la surface. J'ai essayé de déterminer cette partie de la courbe : la méthode directe, c'est-à-dire la séparation des globules du mélange à différents intervalles, et le dosage de la saponine libre ne donne pas de résultats, puisque l'absorption marche trop vite. J'ai employé deux autres méthodes de fractionnement : 1° des globules. Après Après 10 min. 300 min. 40cc 10 0/0 gl. émuls. + Occ5 1 0/00 sap.. NET 5,0 17,5 07/0 20 — gl. émuls. + 0,5 sap. + après 1 m. 20ce gl . . 5 DS EU Ie ee 20 — gl. émuls. + 0,5 sap. + après 1 m. 20ce NaCI. 8 0/00.. 5,5 10,0 — 10 — gl. émuls. + 0,5 sap. + après 1 m. 30cc gl . . , . . . 49,5 24,0 — 10 — gl. émuls. + 0,5 sap. + après 1 m. 30cc NaCI. . . . . 37,0 30,2 — 20 on gl /émuls 2 105sap. -Piapres 2m. 2000 01000 1000062 13,5 — 2° de la saponine. 20 ON} 0e émuls EPr0PS 0 COS APE EN E AA eR An 45 07/0 40 — gl. émuls. + 0,2 sap. + 0,2 sap. après 1 min. . . . . . . 41,5 () 1 el. émuls. => 02 Sap © 0/2/sap apres 5imin 2.0 24,0 EE 0 — gl émuls. + 0,2 sap. + 0,2 sap. après 10 min . . . . . . 22,9 NO _ ©Oc = =) (En [Ee (= + (e) un £9T ‘“upaseide + ‘ur Gy sadde + ‘wugy soude + ‘UOy so1de + ‘ui 6 saade ‘ue soude ‘æu }, soude ‘uw 9 saade "ui 7 solde - ‘ue saade “ui 6 saade a‘z saide ‘oi 3 sa1d®e Gr soude + “ui y soide + cz sadde + YOT : j Û - + * : opnod ‘18 °/o Ge ‘99 QT Sopuo9os pe saade + or | G'eT | OL | e‘er “au À 007 'd | ‘ui | 001 ‘d aauaa | SAT |aauna | TSST | aguaa ; -ONAH -onau |” : DEN 07 + ‘des ++ EE + + + A nee ln SÉANCE DU À‘ AVRIL 591 D'après les tableaux I et Il on peut voir que la saponine se fixe dans les premières deux minutes, en plus grande partie, mais il y a dans ces expériences des facteurs non définis. Pour pouvoir démontrer la sapo- nine libre active après un temps défini, je me suis servi des globules de poule comme indicateurs, qui sont dix fois plus sensibles. Le tableau III montre qu'après une minute il y a encore une grande quantité de saponine libre; après deux minutes la plus grande partie est fixée; jusqu'à quatre minutes, il y a encore une augmentation d'hémo- globine. Mais l'hémolyse augmente de vingt-cinq à soixante minutes surtout dans les mélanges qui ont reçu les globules de poule après deux à dix minutes, ce qui prouve que la saponine a été fixée pendant les premières minutes. Après un Lemps plus long, ilse produit une hémolyse, ce qui prouve que la combinaison saponine-globules doit être réversible en partie. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) RECHERCHES SUR LE ZÉRO PHYSIOLOGIQUE DU TRONC ET DES MEMBRES INFÉRIEURS, par M. E. MauREL. Ces expériences on! été faites à l’aide d'un thermomètre à maxima, porté un certain temps entre les vêtements et la surface cutanée, mais sans être en contact direct avec cette dernière. Ce thermomètre étant D er LA À AATT, J ; key ve A DIE n KE PA TS \ ne 41 D à Ÿ v \ : À RE "MT A 8° à LE: #2 ' 4 8 À ETS LT ÿ SE LE LA a de l'excitation Premier ergogramme Deuxième ergogramme (en secondes). ap. le repos complet. ap. IS minutes de repos. 1 1 12,33 3,19 2 3 11,9% 6,00 3 5 10,56 7,02 4 10 10,14 9,06 5 20 6,33 6,09 6 40 2,67 3,15 “ 60 1,86 5,01 8 80 l,44 3,00 SÉANCE DU 1° AVRIL 599 Quand la même irritation alleint une région plus sensible, l'exalta- tion du travail se montre plus tôt el la dépression arrive aussi plus tôt. Les effets inverses de l'excitation de la plante du pied ont encore été plus marqués. Il est vraisemblable que, suivant les individus, on peut obtenir, tantôt une plus grande activité volontaire et plus de plaisir, et tantôt une plus grande fatigue et plus de peine. Le chatouillement procure plus de risques chez les plus faibles. La sensibilité au chatouillement est plus marquée chez les individus les plus sensibles en général; eile est diminuée chez les imbéciles et ceux dont l'intelligence à subi une déchéance, indépendamment de l’âge. LA TRAVERSÉE PYLORIQUE DE L'OVALBUMINE SUIVANT SON ÉTAT PHYSIQUE, SOLI-LIQUIDE OU SOLIDE, par MM. P. CARNOT ET A. CHASSEVANT. Dans une précédente communicalion (1), nous avons étudié le passage pylorique des solutions salines suivant leur concentration moléculaire. Nous avons constalé que les solutions de NaCI quittaient le réservoir stomacal d'autant plus vite qu’elles étaient plus proches de lisotonie, d’aulant plus tardivement qu’elles s’en éloignaient davantage, l’ouver- ture et la fermeture pyloriques paraissant commandées par un réflexe à point de départ duodénal. Ces différences de vitesse dans la traversée gastrique sont probablement en rapportavec la capacité d’équilibralion moléculaire de l'estomac et surtout du duodenum. Depuis notre communicalion, Otlo (2) est arrivé sensiblement aux mêmes résultats, et a vérifié, indépendamment de nous, la loi générale que nous avions énoncée. Dans la présente note, nous étudions un autre élément Dia de l'évacuation gastrique: l’état physique, solide, liquide ou semi liquide des substances ingérées. Nous avons recherché cette influence, après absorption des sels minéraux tels que le sous-nitrate de bismuth, et après absorption d’ovalbumine ; nous ne nous occuperons ici que de l’ovalbumine. (1) P. Carnot et A. Chassevant. Modifications subies dans l'estomac et le duodénum par les solutions salines suivant leur concentration moléculaire. Le réflexe À — régulateur du sphincter pylorique. Société de Biologie, 28 jan- vier 14905. (2) E. Otto. Ueber das Verhalten von Salzlôsungen im Magen. Arch. für exper. Pathol. und Pharmak.,9 mars 1905. 600 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La technique utilisée pour ces expériences est la même que précé- demment : à des chiens porteurs de fistule duodénale {1), on fait ingérer une quantité déterminée d’ovalbumine, à différents états, dans une quantité déterminée d’eau ; on recueille, par la fistule, le liquide évacué de l'estomac aussitôt après son passage pylorique, on en mesure le débit et on le soumet à l'analyse chimique. Les résultats ainsi obtenus nous ont paru très différents suivant la forme physique de l’albumine ingérée. Traversée pylorique de l'ovalbumine crue en solution aqueuse étendue. — Nous avons fait, en premier lieu, une série d'expériences avec une solution aqueuse d’albumine d'œuf correspondant à une proportion de 10 à 15 grammes d’albumine par litre. Nous avons constaté que toujours, la traversée gastrique se fait alors avec une extrême rapidité : l’eau albumineuse ingérée s'écoule par la fistule duodénale aussitôt après son ingestion, l'écoulement persiste, abondant, pendant 20 minutes environ et cesse ensuite presque complètement. L’eau albumineuse ne fail donc que traverser l’estomac sans y séjourner et il ne reste, après 20 à 25 minutes, qu'un résidu gastrique insignifiant. Comme pour les solutions salines, la fin du passage pylorique est caractérisée par un abondant rejet de gaz. Dans une expérience, par exemple, après ingestion de 200 centime- tres cubes d'eau albumineuse 15 p. 1000 on a recueilli successivement, deSen 5 minutes, par la fistule duodénale, 14; 48, 5; 51 ; 28 et 3,5 centi- mètres cubes. Dans une autre expérience, sur un autre chien, les quan- tités recueillies de 5 en 5 minutes ont été respectivement de 30, 21, 45, 37 et 25 centimètres cubes. La composition chimique et notamment la teneur en Az total étaient relativement peu modifiées au cours de cette brève traversée gastrique. Une solution aqueuse d’ovalbumine crue traverse donc rapidement l'estomac sans y séjourner et sans y subir de travail digestif important. Traversée pylorique de l'ovalbumine coagqulée, sous forme de fines particules solides en suspension dans l’eau. — L'ovalbumine à l'état de particules solides en suspension dans l’eau se comporte dans l'estomac d'une facon tout à fait différente. Les expériences de cette 2 série ont élé faites avec de l’ovalbumine coagulée par la chaleur, finement divisée (1) Nous déterminons intentionnellement une fistule duodénale de petites dimensions, ne tolérant que le passage d’une petite sonde en verre: l'ori- fice fistulaire se bouche ainsi spontanément d’une expérience à l’autre et nos chiens survivent indéfiniment en excellente santé, alors que les chiens opérés par les autres procédés (von Mering, Marbaix, etc) meurent en quelques jours. D'autre part, la petitesse de la fistule a pour conséquence une évacuation partielle du liquide, condition essentiellement favorable, puisque la présence du liquide dans le duodénum est l’origine des principaux réflexes pyloriques, SÉANCE DU 1°" AVRIL 601 par tamisage el triluralion, el mise en suspension dans l’eau,'les quan- tités respectives d'ovalbumine et d’eau restant les mêmes que dans la première série. Aussitôt après l’ingestion, il s'écoule, par la fistule duodénale, une certaine quantilé de liquide, de composition analogue au liquide ingéré et tenant en suspension de très nombreuses parcelles d'albumine coagu- lée. Mais, dès les premières minutes, le liquide rejeté par la fistule devient clair, limpide et transparent, presqu’entièrement privé de particules albuminoïdiques. L’albumine est donc retenue dans l'estomac, tandis que l’eau qui lui servait de véhicule passe immédiatement dans le duodénum. L'évacuation pylorique de cette eau se fait assez rapide- ment et est terminée au bout de vingt minutes environ. À ce moment réapparaissent parfois, dans les dernières portions du liquide, une certaine quantité de particules solides, puis l'écoulement cesse presque complètement. La grande majorité de l’albumine ingérée reste dans l'estomac où elle subit la digestion peptique; ce n'est qu'après un temps relativement long que les produits de cette digestion passent, à leur tour, dans le duodénum. La traversée gastrique d’un mélange, plus ou moins homogène d'oval- bumine en particules solides et d’eau s'accompagne done, très rapide- ment, d’un processus de sédimentation et de filtration tel que Fovalbu- mine reste seule dans l'estomac pour y subir l’action du suc gastrique, tandis que l’eau qui lui servait de véhicule est immédiatement évacuée, avant même la mise en train de la sécrétion gastrique. R La digestion gastrique de l'ova!bumine se poursuit ainsi dans les meilleures conditions, puisque la partie digestible est seule retenue dans l'estomac et qu'il ne se produit pas, par suite de l'évacualion pré- coce de l’eau, de dilution du suc gastrique, et partant, de diminution dans son activité digestive. Quant au mécanisme par lequel se fait mécaniquement la séparation des particules albuminoïdes et de l’eau, il est probablement très simple, la muqueuse stomacale fixant et retenant les particules albuminoïdes digestives, et le sphincter pylorique s'entr'ouvrant pour ne laisser filtrer que le liquide dépourvu de ses particules solides. è LES MEMBRANES PÉRIVACGUOLAIRES CHEZ LES INFUSOIRES CILIÉS, par M. EMMANUEL FAURÉ-FREMIET. Dujardin a montré que les vacuoles alimentaires des Infusoires, les prétendus estomacs d'Ehrenberg, ne sont que des gouttelettes liquides incluses dans le sarcode. Plus tard, Le Dantec a précisé la constitution 602 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et le fonctionnement de ces vacuoles, en montrant le rôle joué par la tension superlicielle dans la formation de ces éléments. Ces fails sont parfaitement exacts, bien qu'un peu plus compliqués. Si l’on coupe pendant la vie une Paramæcie ou une grande Vorticelle, et que l'on presse délicatement à l’aide d'un couvre-objet, le cytosome se répand dans l’eau de la préparation, et les bols alimentaires, loin de se détruire, flottent librement dans le liquide dont il sont séparés par une très mince membrane; j'ai pu, avec quelque précaution, isoler ainsi la vésicule excrétrice du Paramæcium caudatum, et, pourtant, il est bien démontré que cet organule ne possède pas de paroi organisée chez cet infusoire. Il faut donc conelure que le cytoplasma se diflérencie en une mince membrane temporaire au contact des inclusions liquides. Chez les Vorticellidæ ce phénomène est intéressant à suivre; on sait que le pharynx de ces infusoires, qui affecte la forme d’un enlonnoir très élastique, se termine souvent par un tube très délicat; tant que les bols alimentaires sont engagés dans ce tube dont ils séparent les parois élastiques, ils ont un aspect fusiforme caractéristique; mais cet aspect ne disparait pas brusquement à la sortie du canal, et les bols alimen- taires deviennent successivement ellipsoïdes, puis sphériques. Chez quelques espèces on peut démontrer que le canal post-pharyngien n'existe pas, et pourtant les vacuoles alimentaires circulent quelque temps dans le cytosome sous la forme de fuseau et se transforment len- tement en vacuoles sphériques. Il faut donc admettre que le bol alimen- taire, pendant sa formation dans le pharynx, est enveloppé dans une mince membrane sécrétée(?) par le cytoplasma; celle-ci moulée sur le pharynx dilaté est fusiforme et conserve quelque temps cet aspect au sein du cytosome, mais, sollicilée par les forces moléculaires, elle se mel progressivement en équilibre avec le milieu en acquérant la forme sphérique. _ Sur des coupes de l'Æ£pistylis umbellaria trailées par l’hématox yline au fer, le méthyl-éosine etle vert lumière, j'ai pu distinguer le nid de la vacuole (légère condensation du eytoplasma) et, à l’intérieur, la mem- brane vacuolaire colorée en vert ainsi que le contenu du bol alimentaire. SUR LA STRUCTURE DU MACRONUCLEUS CHEZ LES VORTICELLIDE, par M. Emmanuez FAURÉ-FREMIET. Un excellent procédé, pour l'étude de la structure intime du noyau, consiste à l’isoler du cytoplasma; on y arrive aisément en faisant éclater par exemple des kystes de la Vortirella microstoma ; examiné ainsi le SÉANCE DU 4°! AVRIL 603 noyau parait enveloppé par une membrane résistante et hyaline dont il esl indépendant; il est constitué par un fin réseau (linine) sur lequel sont disposés les microsomes (chromatine); ceux-ci are de l' ce qui donne approximativement, en supposant que l’examen se fait en lumière blanche, en utilisant les régions les plus visibles du spectre, N:obj. N ocul. > 6.000 w. Le produit du numéro de l’oculaire par le numéro de l'objectif doit donc être supérieur à 6.000 fois l'ouverture numérique de l'objectif pour que l’on puisse percevoir tous les détails figurant réellement dans l’image microscopique, c'est-à-dire utiliser au maximum, au point de vue de la distinguibilité des détails, la combinaison d'objectif et d’ocu- laire qui a été formée. Au point de vue qui nous occupe, on fixera, par la relation qui vient d’être indiquée, l’oculaire le plus faible qu’il conviendra d'employer avec un objectif qualifié par son numéro et son ouverture numérique. L'emploi d’oculaires plus puissants pourra, et même devra, être recherché pratiquement, jusqu’à une certaine limite toutefois. On verra ainsi plus gros, plus facilement, sans être en quelque sorte obligé d'utiliser toute son acuité ; mais on ne fera pas apparaître de nouveaux détails. Si le micrographe a une acuité visuelle V, la relation à satisfaire est 6.000 w ni N obj. X N ocul. > (56) SÉANCE DU 14 AVRIL 733 RECHERCHES SUR L'ANATOMIE FINE DES RÉGIONS GLOTTIQUE ET SOUS-GLOTTIQUE DU LARYNX DE L'HOMME, par M. Gauzr (4). Ces recherches ont été entreprises pour tenter d’élucider divers points encore contestés de l'histologie de l'organe vocal humain. L'auteur, pour écarter l'influence modificatrice des irritations profes- sionnelles ou pathologiques, s’est adressé à des organes d’enfants, choisis indemnes autant que possible du côté des voies aériennes supé- rieures. L'âge des sujets examinés a varié de trois mois à quatre ans. Les pièces, recueillies peu d’heures après la mort, ont été immergées immé- diatement dans le liquide de Bouin, lavées à l’eau courante et durcies à l'alcool ; puis divisées en segments diversement orientés, inclus dans la paraffine et débités en coupes sériées. Ce sont les résultats préliminaires de ces recherches, encore incom- plètes, que je vais exposer en quelques mots relatifs à l’épithélium, aux crêtes papillaires, aux glandes et aux ganglions nerveux. 1° Épithélium. — Le schéma de Rheiner, à peu près confirmé par les auteurs récents, en ce qui concerne la disposition et Les limites de l’épi- thélium pavimenteux sur les vraies cordes, comporte des exceptions étendues. C’est ainsi que la limite inférieure de la région pavimenteuse, au-dessous du ruban vocal, fixée généralement à 1 millim. et demi ou 2 millimètres du bord libre, peut s'abaisser considérablement. Deux fois, chez des sujets de quatre et de dix mois respectivement, le revêtement épithélial conservait les caractères pavimenteux plus de 1 centimètre au-dessous de l’orifice glottique ; toutefois la disposition régulière des assises cellulaires, dont les éléments s’aplatissent superficiellement, n'existait guère que dans le tiers supérieur de cette étendue ; au-dessous, les cellules superficielles, comme les moyennes, affectaient le carac- tère polyédrique. Il existait, il est vrai, dans l’un et l’autre cas, les signes d’un catarrhe léger avec quelques points très limités d’exfoliation épithéliale. Cet abaissement de la limite des épithéliums paraît constituer la règle dans la région interaryténoïdienne sous-glottique. Il existerait ainsi — fait jusqu'ici non signalé, et contraire au schéma de Rheiner — une zone pavimenteuse interaryténoïidienne inférieure ou sous-glottique, symé- trique de la zone pavimenteuse interaryténoïdienne sus-glottique bien connue et depuis longtemps décrite. Cette zone pavimenteuse sous- glottique postérieure n’est pas limitée à la paroi postérieure (d’ailleurs mal définie dans la sous-glotte), mais s'étend au-dessous de la glotte (1) Présentées par M. Jacques. 134 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (57) cartilagineuse tout entière. On voit, dans cette région, l’épithélium pavimenteux, assez épais (6 à 8 couches) au niveau de l’orifice glot- tique, s’amincir considérablement au-dessous (3 couches) en conser- vant ses caractères; puis, plus bas encore, à un niveau inférieur à celui de l'articulation crico-arylénoïdienne, se relever en prenant le type cylindrique. Malgré l'étendue et la constance apparente de ce champ pavimenteux sous-glottique postérieur, il n'existe pas à ce niveau de papilles, sauf au niveau de l’interligne crico-aryténoïdien : ce fait doit être attribué sans doute à la nature cartilagineuse du substratum et à la minceur de la muqueuse. 2 Crêtes papillaires. — Leur existence a été constatée dans tous les cas ; cependant elles siégeaient chez les plus jeunes sujets dans l’épais- seur du derme, et n'entraînaient pas de plissement de l’épithélium. 3° Glandes. — Leur répartition et leur disposition au niveau des cordes se montrent chez l'enfant ce qu'elles ont été décrites par Frænkel, Kauthack, Heymann et les auteurs les plus récents : la région papillaire de la glotte, si elle renferme quelques canaux excréteurs, semble totalement dépourvue de corps glandulaires. Sur des coupes verticales sériées de la région commissurale anté- rieure de la corde vocale d’un enfant de quatre mois, l’auteur a ren- contré presque immédiatement au-dessous de l’épithélium, au centre du stroma d’une crête papillaire moyenne, un tube glandulaire allongé suivant l’axe de la corde, courant parallèlement à son bord libre, revêtue d’une couche régulière d’épithélium cylindrique simple cilié. Sans doute, il s’agit d'une formation analogue à la glande isolée décrite en cette région par B. Frænkel et recherchée depuis infructueusement par Hey- mann. 4 Ganglions nerveux. — L'auteur a pu confirmer l'existence, chez l'homme, de ganglions nerveux intramusculaires, signalés par Geronzi chez les animaux. Toutefois, contrairement aux constatations de Geronzi, ces ganglions ont été surtout remarqués dans les parties latérales de l'interaryténoïdien. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX. directeur, 1 rue Cassette. SÉANCE DU 6 MAI 1905 AGHaARD (CH.), Gaizcarn (L.) et Parsseau (G.) : Influence de la pres- sion osmotique sur les rapports d'élimination de diverses substances parARurine AMENER RENE ETES Barrezzi (F.) et Srern (Mile L.) : La philocatalase et l'anticatalase dans les tissus animaux. . . . . .. BizLArD (G.) : Sur la tension su- perficielle de l'urine des herbivores. BizzARb (G.)et PERRIN : Variations de la tension superficielle des urines au cours de quelques maladies. . . . Borrez (A.) : Infection vermi- neuse chez lés souris cancéreuses. . Carnor (P:) et Auer (P.) : Sur KObÉSLERtOXIqUe EEE ER Crisriant (H.) : De la persistance des greffes des glandes parathy- TOÏE SRE ALRARANES DE EE PRE CRrisrrANr (H.) : Propriétés diffé- rentes des tissus thyroïdien et pa- PAIN ONE o y alone lola ENONCE DAsrRE (A.) : Sur l'évolution du fibrinogène dans l'organisme. . .. FÉRÉ (Cn.) : Deuxième note sur letchatouillem'ent "Am REme Re Frouinx (ALBERT) : Sur la sécrétion continue du suc gastrique (à propos d'un mémoire de M. Schemia- RIRE) ER AE RS ADR LOPRe KrassiLsarsuik (J.) : Sur l’évolu- tion de la Mikroklossia prima (pre- MÈRE DAS) AÉRIENNE ORREUIS KraAssiLsnr$SnIK (d.) : Sur l'évolu- on de la Mikroklossia prima (HEURE MEDIAS E) FENETRE LaxGE (F.) : Sur une exo-toxine du bacille typhique. . . ....... LANGERON (MavRice) : Note sur l'emploi du lactophénol de Amann pour le montage des Nématodes . . Marcranp (L.) : Lésions du cortex sous-jacentes à des épaississements méningés chez certains aliénés CHRONIQUES Me NL CRC EE B10LOGIE. COMPTES RENDUS. — 1905. T, LVIIL, 53 156 118 SOMMAIRE MaureL (E.) : Zéro physiologique cutané et températures normales PRÉTIPhÉEIQUE SMART 765 MuLox (Pau) : Sur la réaction osmique de la médullaire des sur- rénales (à propos d'une note de M. Laignel-Lavastine) . . . . . . .. 157 NicoLLe (C.) et Couvre (C.) : Sur la siguification des corps en anneau décrits par MM. Sergent dans le SAMSTES DATES ee UNE 160 Pr y SUKER (A.) : Sur l’action inhi- bitoire du sang urémique sur la SÉCRÉHONAUTIN ALTER ET EN Er 715 Pinoy : Amibo-diastases des Acra- SÉPARER TN er 769 RETTERER (En.) : De la métamérie de l'embryon des Mammifères . . . 740 Rerrerer (Ep.) : Histogenèse de la vertèbre cartilagineuse des Mam- MORE SR Re ete An ee Ur 143 Vincent (Ï.) : Sur les propriét‘s pyogènes du bacille fusiforme. . . . 712 Vincent (H.) : Etiologie des sto- matites secondaires, particulière- ment de la stomatite mercurielle. . 714 Réunion biologique de Bordeaux. CAVALIÉ : Sur la stratification de l'ivoire et sur les fissures dentaires, chez l'homme, chez le bœuf et chez TERCHTE NE RES EI APR RNe R nr 188 CHAINE (J.) : Sur une cause de va- riation d'orientation des muscles polyeastriques 2200 rene En 187 DenicËs (G.) : Etude expérimen- tale de la localisation de l’arsenic. Infirmation de la loi de Scolosuboff. 781 DENIGÈS (G.) : Emploi de la solu- tion chlorhydrique d'acide hypo- phosphoreux pour la détermination de l’arsenic en toxicologie. . . . .. 183 Moxcour (CH.) : De l'influence de l’orthostatisme dans ua cas de né- DRNITe ARTE es Re 185 736 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Künckel d'Herculais, vice-président. OUVRAGES OFFERTS M. le Professeur G. Rerzius (de Stockholm) fait généreusement don à la Société de ses Biologische Untersuchungen, ainsi que de ses ouvrages d'anthropologie (23 vol., in-4° et in-folio). La Société, à l'unanimité, décide que des remerciements seront adressés à M. Retzius. | SUR L'ÉVOLUTION DE LA Mikroklossia prima (PREMIÈRE PHASE). Communication préliminaire de M. J. KRASSILsaTsuIR. 4. Multiplication des cellules de la premièrecatégorie.— Ladivision deleur noyau en deux est très vite suivie par la division en quatre en forme d’X, chacun des nouveaux noyaux contenant un gros nucléole. La division des noyaux se poursuit et l’on voit bientôt apparaître huit noyaux assez forts qui remplissent la cellule mère. Celle-ci finit par se diviser, don- nant naissance à huit, plus rarement à quatre, mérozoïtes, riches en matière nucléaire et pauvres en cytoplasma; ce caractère des mérozoïtes appartient d’ailleurs aussi aux jeunes cellules provenant des deux caté- gories suivantes. Les jeunes mérozoïtes d'abord ronds s'allongent peu à peu. 2. Cellules de la deuxième catégorie. A. Schizogonie. — Le noyau 5e divise en deux, puis en quatre sous forme d’X. Les quatre noyaux munis d'assez forts nucléoles s’étirent en se disposant en forme de chaïînette recourbée. Les nucléoles continuent à se diviser et la chaïnette prend la forme d’une bande qui s’entortille autour d’une petite sphère centrale de la cellule mère. Celle-ci finit par se diviser, en donnant naissance à 10-16 mérozoïtes plus ou moins sphériques. B. Gamélo-gonie. Après la division du noyau en quatre sous forme d’X, l’un de ceux-ci commence à grandir, tandis que les trois autres subissent un développe- ment rétrograde. La cellule prend une forme sphérique de 8 à 9 y de diamètre, le noyau s’arrondit et montre un nucléole unique assez fort. 3. Cellules de la troisième catégorie. A. Schizogonie. — Le noyau suit deux modes de développement : ou bien il s'étire et se divise transversa- SÉANCE DU 6 MAT ol lement ou bien il reste ovoïde et se divise longitudinalement, après quoi les deux parties s’allongent et se rétrécissent. Das un cas ou dans l’autre, les deux nouveaux noyaux se mettent un peu obliquement par rapport au grand axe de la cellule mère, dont ils occupent presque tout le volume. Bien souvent ces noyaux continuent à se diviser de façon à produire définitivement 4-6-8 jeunes cellules fusiformes. Les noyaux en forme de bande ne sont pas rares ici non plus, surtout dans les cas de division en 6-8. B. Gamélo-gonie. Je n'ai pas réussi à établir lequel des deux modes de division du noyau maternel mène à la Gaméto- gonie. Dans les petites cellules fusiformes qui entrent en conjugaison, le bout antérieur est toujours bien pointu, le postérieur étant plus ou moins arrondi. Ces cellules mesurent 5-74 sur 2-5 et possèdent un noyau sphérique avec un gros nucléole. Conjugaison. — Le microgamète s'attache au macrogamète par son bout pointu, puis s’arrondit tout à fait et tout en restant à l'extérieur du macrogamète y laisse pénétrer son noyau. Bientôt le nucléole de ce dernier se divise en deux. Le noyau du macrogamète garde quelque temps sa forme sphérique et son nucléole unique, puis le contact des deux noyaux s'effectue et le grand noyau, celui de la cellule femelle, commence à grandir et son nucléole se divise en deux. Bientôt le nucléole se transforme en un amas de graines chromatiques. Le contenu des deux noyaux se confond et il en résulte un oocyste avec un seul gros noyau sphérique vésiculaire. L’oocyste s'agrandit jusqu'à atteindre 12-15 u de diamètre et très souvent garde pendant quelque temps vidée de son noyau la petite cellule du microgamète accolée à côté de lui. SUR L’ÉVOLUTION DE LA Mikroklossia prima (2° prasr). Communication préliminaire de M. J. KRASSILSHTSHIK. Jusqu'ici, le développement de notre sporozoaire suivait exactement celui des Coccidies, par exemple celui de l’Eimeria. Le développement ultérieur rappelle celui de certains Microsporidies. Après quelque temps de repos, du noyau de l’oocyste se détache un petit noyau autour duquel se délimite une petite cellule, qui est un petit sporoblaste sphé- rique de 5 à 6 w, placé excentriquement dans l'intérieur de la cellule mère. Le gros noyau maternel vésiculaire, allongé et recourbé en croissant, est presque entièrement rempli de grains chromatiques. La vacuole contenant le sporoblaste (non le sporoblaste lui-même) grandit peu à peu puis se déchire et laisse échapper le sporoblaste dans le cou- _rant sanguin de l’insecte. L’oocyste répète la production des sporo- blastes plusieurs fois, et il n’est pas rare de trouver des oocystes avec 138 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE deux, jusqu’à six sporoblastes dans divers états de développement, quelques-uns contenus dans des vacuoles, d’autres plus ou moins repoussés à l’extérieur de l’oocyste. Le noyau du sporoblaste devenu libre, par une série de divisions successives produit 6 à 8 petits noyaux aplatis qui se disposent comme les hématies. Leur division se pour-. suit et l’ensemble prend la forme d’un court saucisson recourbé en C. et. coupé en tranches minuscules, dans chacune desquelles on peut distin- guer un petit nucléole. Le sporoblaste finit par se dissoudre en un amas de cellules sphériques fort petites de 2 à 24 5-3 . Leur noyau ne prend aucune des couleurs dont je me suis servi. La cellule se présente donc dans les préparations colorées sous forme de membrane protoplas- mique fort mince entourant un espace clair dans l’intérieur duquel on voit un nucléole assez fort. Ces cellules rappellent celles en « œil de pi- geon » de von Leyden. Les cellules ainsi formées correspondraient. dans le cas d’un coccidiomorphe aux sporozoïtes. Mais chez les sporo- zoaires en question, ce n’est pas la génération que nous venons de décrire qui est destinée à recommencer le cycle évolutif. C’est avec les cellules de cette génération-là que commence l’envahissement des tissus de l'hôte. Le corps adipeux de celui-ci est le premier à être attaqué. Chez le parasite du Mamestra olveracea, j'ai vu les cellules de cette. génération se tranformer en toutes petites amibes encore dans le cou- rant sanguin. Arrivées dans le corps adipeux, ces cellules commencent à se reproduire par division en 2-4; leur noyau devient colorable et les cellules mêmes gagnent en volume. Bientôt le corps adipeux en est bourré à tel point que ses cellules ne présentent plus que des petits sacs remplis de parasites en voie de multiplication. Ce n’est qu'après quelques générations successives que commence la formation des spo- rocystes définitifs. Dans des cellules encore jeunes, on aperçoit une petite tache centrale qui s’allonge en un gros bâtonnet aux bouts arrondis. La cellule mère aussi bien que le bâtonnet augmentent en volume. La première atteint jusqu'à 10-12 & de diamètre. Le bâtonnet en grandissant prend généralement la forme d'une boite aplatie mesu- rant de 8 à 12 y de longueur, à à 7 w de largeur et de 2 à 3 & de hauteur. Ces boîtes représentent les sporocystes définitifs. Elles peuvent remplir non seulement le corps adipeux, mais absolument tous les autres tissus de l'hôte sans exception. Les sporocystes sont couverts d'une pellicule assez forte et forment le stade durable du parasite. C'est dans cet état qu'on les trouve bourrant les cadavres des insectes succombés (4). (4) Par les colorations bi-ou polychromes dont je disposais, je ne suis pas arrivé à une colloration différentielle du contenu du sporocyste. Mais à en juger selon une forme pareille chez un autre insecte, notamment chez la leriplaneta, le sporocyste finit par se dissoudre en un amas de petits sporo- SÉANCE DU 6 Mai 7139 Les divers stades de développement du parasite ont été cherchés sur des insectes dans divers états de la marche de la maladie. La maladie de Mikroklossia se transmet par hérédité. SUR L'ÉVOLUTION DU FIBRINOGÈNE DANS L'ORGANISME, par M. A. DASTRE. La question de l’évolution du fibrogène du sang, de son origine et de sa destruction m'a préoccupé, il y a quelques années. Je n'ai pas réussi à élacider cet intéressant problème ; mais j'ai constaté quelques faits qui méritent peut-être d’être rappelés. I. Le premier est relatif à l'existence (production) dans Le foie lavé d'une globuline coagulable à 56 degrés. L'observation a été faite dans des conditions diverses. D'abord, sur des foies dechiens etde chats très jeunes, maintenus à l’étuve à 37 degrés après lavage, — et portés à plusieurs reprises à 50 degrés et plus pour détruire les microorganismes de nouvelle formation (Méthode de Tyn- dall). — En second lieu, sur des foies de chiens adultes, préparés pour obtenir les nucléo-protéiques par la méthode au chlorure de sodium. Il. Après une première saignée, le sang à la sortie du poumon fournit toujours moins de fibrine qu'à son entrée dans cet organe. Le poumon se montre alors comme nettement destructeur de fibrine, ou, pour par- ler plus exactement, destructeur des générateurs de la fibrine (fibrino- gène). On extrait ordinairement moins de fibrine du sang qui sort du poumon que du sang qui y pénètre (1). Il y a des organes formateurs et. des organes destructeurs de fibrinogène. Peut-être, un même organe, selon les conditions, est-il successivement formateur et destructeur. Par exemple le foie, dans l'expérience relatée plus haut, s'est montré producteur de fibrinogène. D'autre part, la mé- thode qui consiste à comparer, pour un organe donné, la quantité de . zoïtes qui s’échappent du cyste de la cellule mère et la laissent tout à fait vide. J'ai trouvé de tels cystes abandonnés dans les tubes de Malpighi de jeunes chenilles de la Sticticalis, qui montraient dans leur courant sanguin les premiers stades de développement de la Mikroklossia. Plus rarement, le nombre des sporocystes dans un sporoblaste atteint le chiffre de 2 à 4. Bien souvent, on trouve les sporocystes eux-mêmes divisés en 2 ou, ce qui est plus rare, en 4. (4) A. Dastre. Comparaison du sang de la veine cave inférieure avec le sang artériel quant à la fibrine qu'ils fournissent (Arch. de Physiologie, octo- bre 1893). Action du poumon sur le sang au point de vue de sa teneur en fibrine. Ibid.) 740 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fibrine du sang efférent à celle du sang afférent, m'a donné des résultats contradictoires, qui devraient être repris. J'espère que M. Doyon et ses collaborateurs les élucideront. DE LA MÉTAMÉRIE DE L'EMBRYON DES MAMMIFÈRES, par M. Ép. RETTERER. Le corps des jeunes embryons de Cobaye et de Lapin (4, 5 et 6 milli- mètres) est franchement annelé. On retrouve le même aspect sur l'extrémité caudale d’embryons plus âgés. Sur les coupes frontales ou sagittales d’embryons bien fixés, il est facile de s'assurer que les ren- flements successifs sont dus au développement des plaques muscu- laires (myotomes) et que les étranglements correspondent aux inters- tices des myotomes consécutifs. À cette époque, la face médiane ou interne de chaque myotome est bordée d’un tissu conjonetif clair, composé de cellules étoilées et anastomosées. De ce point, le tissu con- jonctif s'étend jusqu’au tube médullaire et à la corde dorsale en for- mant une gaine continue. Par la pensée seulement, en tenant compte, par exemple, de la disposition symétrique des artères et des veines intercostales, lombaires, etc., on peut subdiviser cette gaine en une série de segments correspondant aux myotomes. Autrement dit les segments conjonctifs ou sclérotomes ne sont pas individualisés encore et la présence des vaisseaux intersegmentaires est l'unique indice de la division en sclérotomes. Donc, la première métamérie du corps embryon- naire est due aux myotomes. Sur les embryons plus âgés et d'avant en arrière, on voit vers la face interne de l’extrémité inférieure ou caudale du myotome, se produire, par divisions cellulaires, un amas de cellules qui parait sombre, s'accroît et s'étend vers le plan médian ou corde dorsale. En se rejoignant autour de la corde, les deux amas, d'abord pairs, forment une bande sombre dont la face inférieure ou caudale, à peu près transversale, réunit l’interstice des deux myotomes consécutifs à l’interstice des myotomes de l’autre côté du corps. La face supérieure ou céphalique, au contraire, de la bande sombre est convexe et se prolonge vers un point médian qui répond à une ligne transversale joignant le milieu de deux myotomes opposés. En un mot, la moitié caudale du sclérotome s'est transformée en une bande ou disque sombre. Quant à la moitié céphalique du même sclérotome, elle reste claire (disque clair) ; c'est dans ce disque clair que se trouvent Les nerfs spinaux et les vaisseaux intersegmentaires. SÉANCE DU 6 MAI 7/41 Voici les phénomènes évolutifs qui ont amené la différence d'aspect et de structure dans les deux moitiés ou disques du selérotome. A. Disques sombres. — C'est une masse protoplasmique dont les noyaux arrondis ou ovalaires sont tellement serrés que, par places, leurs contours se touchent. Riches en chromatine, ils se colorent vive- ment; leur disposition serrée et leur abondance communiquent au disque sombre une teinte qui tranche sur l'aspect päle des disques clairs. Entre les noyaux des disques sombres, il n’y a que du proto- plasma, qui est rare, et dans lequel on ne distingue aucune limite cel- lulaire. Les disques sombres sont, par conséquent, composés d'’élé- ments à protoplasma commun, identique à celui que j'ai observé dans les premiers stades de développement de nombreux organes (follicules clos, derme, tendons, ligaments, ébauches des membres) et que j'ai désigné sous le nom de issu congonctif primordial ou d'ébauche squeletitogène (1). B. Disques clairs. — Les disques clairs sont constitués par des cel- lules fusiformes ou étoilées. Chacune des cellules possède un noyau et un protoplasma périnucléaire très colorable (chromophile) qui émet des prolongements également chromophiles ramifiés et s'anastomosant avec ceux des cellules voisines. Dans les mailles chromophiles existe un protoplasma clair et peu colorable (hyaloplasma). La transparence des disques clairs et leur peu de colorabilité sont dus à l’écartement des éléments cellulaires et à l'abondance de l’hyaloplasma. Le tissu des disques clairs est du tissu conjonctif au deuxième stade d'évolution (tissu conjonctif réticulé). En résumé, les éléments qui constituent les disques sombres, sont des cellules conjonctives au premier stade, et ceux des disques clairs des cellules conjonctives au deuxième stade de développement. Aperçu historique et critique. — Tant qu'on n’examinait les embryons qu’en surface, on ne vit que les plaques cuboïdes qui bordent symétriquement le tube médullaire. Ces plaques simulaient l’ébauche double des vertèbres; d’où leur nom de vertèbres primitives (Urwirbel ou protovertèbres). Aussi v. Baer, Rathke, etc., disaient-ils : pour produire la vertèbre permanente, chacune des protovertèbres s'accroît et pousse, à la rencontre de sa congénère, au- dessus et au-dessous de la corde dorsale, un prolongement qui, en se sou- dant à celui de l’autre côté, transforme chaque paire de protovertèbres en anneau vertébral. Les choses se passent autrement selon Remak (1850). Les protovertèbres fournissent d'abord les plaques musculaires, ensuite Le blastème de la colonne vertébrale, A l’origine, ce dernier forme une gaine continue que Remak subdivisa par la pensée en autant de petits territoires ou vertèbres primitives qu'il existe PRES # ae À À À NN EVE £g © | (4) Voir le Journal de l'anatomie et de la physiologie, 1902, p. 494. 749 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de nerfs spinaux (première segmentation). Or, le cinquième ou sixième jour du développement du poulet, une ligne sombre apparaît au milieu de chaque vertèbre primilive et détermine sa division en deux moitiés (deuxième segmentation) dont chacune se réunit à la moitié contiguë de la vertèbre qui précède ou suit. Froriep (Archiv f. Anal. und Physiol., 1883 et 1886) a étudié avec grand soin les disques sombres et clairs du poulet et du veau. Il pense que les disques sombres sont formés de tissu conjonctif condensé et les disques clairs de tissu indifférent. Le disque sombre serait l'arc vertébral primitif (Stützplatte). Nous avons montré plus haut qu’en réalité le disque sombre ne représente que du tissu conjonctif au premier stade; loin d’être indifférent, le disque clair est du tissu conjonctif plus avancé en évolution. Froriep ne croit pas à la deuxième segmentation. Un fait nouveau, découvert par V. von Ebner en 1888, a (out remis en question. Chez les Reptiles, ainsi que chez les Oiseaux et les Mammifères, un diverticule de la plaque musculaire (fente intervertébrale) se prolonge dans les sclérotomes, s'étend jusqu à la corde dorsale et divise chaque sclérotome en deux moitiés. Ces fentes interverté- brales correspondraient à la limite des corps vertébraux futurs. Tandis que les sclérotomes sont situés au niveau des plaques musculaires, les corps vertébraux résultent, grâce à la fente intervertébrale, de la fusion secondaire des deux moitiés de deux sclérotomes consécutifs. Corning, Männer, Goette, O. Schultze, Armin Weiss (1), tout en confirmant l'existence de la fente intervertébrale, comprennent différemment la segmen- tation secondaire. Dans les régions lombaire, sacrée et caudale des embryons de cobaye et de lapin, je n'ai observé que du tissu conjonctif clair à Ja place des fentes intervertébrales. Même en supposant qu’elles m'aient échappé et qu’elles existent temporairement, il me semble qu'elles ne peuvent avoir l'importance qu’on leur a attribuée. Ces fentes ne sont en somme que des vides ne pouvant produire qu'une division virtuelle . dans un organe qui, dès son apparition et ensuite la vie durant, constitue un tout continu. Ce qui distingue la colonne vertébrale cartilagineuse et osseuse du rachis membraneux, c'est uniquement la présence de nodules alternativement durs et flexibles, mais ees nodules n'existent jamais séparément. D'autre part, les lignes sombres de Remak, d’où dépendrait la seconde segmentation, ne correspondent nullement aux fentes intervertébrales. Enfin, les lignes (disques) sombres ne sont nullement du tissu conjonctif condensé (arc vertébral primitif des auteurs), comme vient de le soutenir encore Ch. Bardeen (1905), pour l'embryon humain. Si nous tenons compte de l’'histogenèse, il est certain que chaque sclérotome se divise en deux moitiés, disques sombre et clair (2métamérie). Mais ces deux moitiés sont continues tout (1) Voir l'index bibliographique dans Armin Weiss, Zeitschrift -f. wissen- schaftliche Zool., t. LXIX, 1901, p. 472. SÉANCE DU 6 MAI 743 comme l’ensemble des selérotomes qui constituent un organe unique, la colonne vertébrale membraneuse. Il est vrai que, duns chaque scléro- tome, le tissu conjonctif se présente plus lard à deux stades évolutifs différents : le disque sombre est un centre de prolifération cellulaire (tissu conjonctif primordial) et le disque clair est au stade de tissu conjonctif réliculé. Conclusion. — L'apparition des protovertèbres délermine la première mélamérie et porte sur les téguments, les myotomes, les nerfs et les vaisseaux intersegmentaires. D'abord d'apparence uniforme, le rachis membraneux présente à son tour une succession de disques alternati- vement sombres et clairs (2° métamérie); mais il ne s’agit en réalité que d’un organe unique dans lequel alternent régulièrement des seg- ments conjonctifs à deux stades différents d'évolution. HISTOGENÈSE DE LA VERTÈBRE CARTILAGINEUSE DES MAMMIFÈRES, par M. ÉD. RETTERER. Sur les embryons de Cobaye, de Lapin, de Chien et de Chat longs de 15 à 20 millimètres, des nodules cartilagineux apparaissent dans le rachis membraneux ; chaque corps vertébral en à deux qui sont pairs et symétriques; l'arc neural en possède autant, de même que chaque paire de côtes ou appendices costiformes. Si tout le monde s'accorde sur le fait précédent, il n’en est pas de même des points suivants : dans quelle portion du rachis membraneux apparaissent les nodules cartilagineux? Restent-ils isolés ou bien envahissent-ils tout le rachis membraneux, de facon à produire une tigelle cartilagineuse continue, dans laquelle, çà et là, la substance carti- lagineuse hyaline subit secondairement la transformation fibreuse? Pour Froriep (loc. cit., 1886, p. 89), le tissu cartilagineux se déve- loppe dans le tissu conjonctif indifférent (disque clair), et l'arc verté- primilif (disque sombre) ne deviendrait pas cartilagineux. O. Schultze (Gründriss der Entwicklungsgeschichte, 1897, p. 188) con- sidère également le disque sombre comme le corps vertébral primitif; il n'y voit pas non plus l’ébauche de la vertèbre définitive. Celle-ci appa- rait sous la forme de deux nodules cartilagineux : l’un à la face supé- rieure (céphalique) de l’une des vertèbres et l’autre à la face inférieure (caudale) de la vertèbre précédente. En se fusionnant, ces deux nodules cartilagineux donneraient naissance à la vertèbre définitive. En somme, la colonne vertébrale cartilagineuse résulterait d’une nouvelle segmen- tation du rachis membraneux déjà segmenté. S 744 | . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Exposé des faits. — Les premières traces de cartilage embryonnaire appa- raissent dans le tissu conjonctif réticulé des disques clairs. Sur les embryons de lapin et de chat longs de 15 à 17 millimètres, au niveau des régions sacrée et caudale, ce tissu cartilagineux affecte la disposition d’un épithélium polyédrique dont les éléments sont séparés les uns des autres par des lignes mitoyennes, ressem»lant à des lignes intercellulaires. Dans les membres, j'ai observé (1), des faits identiques dans les cartilages naissants. Ces lignes in- tercellulaires représentent les premières traces de la substance fondamentale du cartilage hyalin. Voici le procédé qui m’a permis d'étudier le processus de cette transformation du tissu conjonctif réticulé en cartilage hyalin. Après avoir fixé les embryons frais dans le liquide de Zenker ou de Brauca, je les ai débités en coupes sériées. J'ai ensuite soumis ces dernières aux réactifs colorants qui m'avaient donné d’excellents résultats dans l'étude du tissu conjonctif, à savoir ; 1° séjour de vingt-quatre heures dans le carmin aluné, puis lavage; 2° colo- ration pendant vingt minutes par la fuchsine-résorcine de Weigert; 3° après lavage dans l'alcool et l’eau, séjour de vingt minutes dans l’hématoxyline de Boehmer. Après lavage et montage des coupes dans le baume de Canada, le cartilage naissant dans les disques clairs montre les particularités sui- vantes. Au point où le disque clair présente les premières traces de cartilage hyalin, Les cellules possèdent un protoplasma teint en rouge. A la limite de deux cellules contiguës, le protoplasma prend la forme de traînées ou cloi- sons rouges qui donnent à l’ensemble l’aspect du cartilage épithélioïde. Mais, à un grossissement convenable, on apercoit dans ces cloisons rouges des filaments violets ou foncés (teints par l'hématoxyline). Dans les espaces cir- conscrits par ces cloisons se trouvent le noyau et le corps cellulaire propre- - ment dit. Le protoplasma périnucléaire est granuleux et sombre; il en part des irradiations également sombres, qui gagnent la cloison intercellulaire. Sur leur trajet, les irradiations émettent des ramifications anastomotiques formant un réticulum dont les mailles sont remplies par un protoplasma faiblement coloré en rose. Le tissu conjonctif réticulé se transforme donc en cartilage épithé- lioïide en subissant les modifications suivantes : à la limite de deux cellules, la couche périphérique du protoplasma prend la forme d’une lame mitoyenne et présente les caractères de la substance fondamen- tale du cartilage hyalin. C’est une transformation directe du tissu réti- culé, car les colorants appropriés y décèlent encore la présence de filaments chromophiles. Une fois que la première coque cartilagineuse s’est formée, le protoplasma et le noyau qui sont inclus dans chaque espace cellulaire continuent à s’accroître, mais le protoplasma devient très clair et n’élabore plus que des filaments chromophiles très déliés. Dès qu’un point cartilagineux a apparu dans le disque clair, celui-ci se transforme rapidement en cartilage hyalin. Plus tard, deux processus (1) Journal de l'Anatomie et de la Physiologie, 1900, p, 471. SÉANCE DU 6 MAI 745 concourent à l'accroissement de la vertèbre cartilagineuse : à la péri- phérie, sur les faces ventrale et dorsale et sur les faces inférieure et supérieure des disques sombres, le tissu conjonctif jeune continue à se transformer, d’après le mode sus-mentionné, en cartilage hyalin. De plus, au centre du nodule cartilagincux, les cellules cartilagineuses se - multiplient par mitose et produisent des générations cellulaires dont le protoplasma périphérique élabore de nouvelles couches de substance fondamentale. Le cartilage apparaît donc dans le disque clair; mais plus tard les faces du disque sombre contribuent également à se transformer en couches cartilagineuses. Je n’ai jamais vu pendant les stades embryon- naire ni fœtal le centre des disques sombres montrer de substance fondamentale cartilagineuse. Ceux qui soutiennent cette opinion ont dû confondre le protoplasma commun du tissu conjonctif primordial avec la substance fondamentale du cartilage embryonnaire. Sur les fœtus plus âgés, alors que la vertèbre cartilagineuse com- mence à montrer des points d'’ossification, la partie restante du disque sombre, devenue disque intervertébral, se modifie à son tour. Le proto- plasma commun élabore des faisceaux conjonctifs et de fines fibrilles élastiques. Une fois que cette trame conjonctivo-élastique est formée, le protoplasma périnucléaire s’accroit, devient transparent et s'entoure d'une paroi cartilagineuse. En un mot, la portion centrale du disque sombre devient fibro-cartilagineuse, tandis que la périphérie demeure fibreuse. Remarquons toutefois que, tout en restant en général à un stade de développement moins avancé, le tissu des disques sombres peut subir la même évolution que celui des disques clairs. La région sacrée des mammifères nous en offre un exemple, puisque les disques sombres ou intervertébraux finissent par y subir la même évolution que les disques clairs (transformation cartilagineuse, puis osseuse). Conclusion. — Le rachis membraneux forme un tout continu autour de la corde dorsale. La succession régulière des vaisseaux et des nerfs inter-protovertébraux nous permet d'y distinguer autant de segments ou sclérotomes qu'il existe de paires vasculaires et nerveuses. Chaque sclérotome se subdivise en un disque sombre et un disque clair. Le disque sombre constitue un centre de prolifération (tissu conjonctif au premier stade); le disque clair est du tissu conjonctifréticulé (deuxième stade). Au niveau des disques clairs, le tissu réticulé se transforme ensuite en cartilage hyalin et plus tard en os, pendant que le centre des disques sombres passe à l’état de tissu fibro-cartilagineux (disques intervertébraux). À chacun de ces stades correspond une forme et une . apparence différentes de la colonne vertébrale, mais l’une ne repré- sente que l’état antérieur ou consécutif de l’autre. C'est en négligeant de suivre la filiation des éléments cellulaires, en démembrant par la pensée el en reliant l’une et l’autre forme par des considérations 746 / SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — — purement morphologiques que les embryologistes ont édifié les nombreuses théories de « nouvelle segmentation ». Nous pouvons continuer à donner le nom de segmentation ou de métamérie aux. apparences différentes qu’affecte successivement le rachis dans son développement ; mais n'oublions pas le point capital que voici : les changements que présente le rachis, au cours de son évolution, sont dus à la succession des phases et des transformations d’un seul et même élément conjonctif : d'abord cellule protoplasmique, cet élément devient réticulé; ensuite, selon la région, cartilagineux ou fibro- cartilagineux, et enfin osseux. INFLUENCE DE LA PRESSION OSMOTIQUE SUR LES RAPPORTS D ÉLIMINATION DE DIVERSES SUPBSTANCES PAR L'URINE. par MM. Cu. AcHARD, L. GAïLLARD et G. PAISSEAU. Nous avons montré, dans une note antérieure(1), que l'injection intra-veineuse à dose massive de solutions hypertoniques et hypoto- niques produit dans les tubes contournés du rein des modifications morphologiques de l’épithélium, tout à fait comparables à celles qui ont été obtenues in vitro par MM. Castaigne et Rathery en plongeant de petits fragments de rein dans ces solutions. Ces altérations cellulaires, dues à la {onolyse, entrainent-elles dans l'élimination rénale des chan- gements importants? En particulier, modifient-elles le rapport dans lequel l'organisme se débarrasse par l’urine des différentes substances introduites en excès dans la circulation? C’est ce que nous avons cherché à élucider. En injectant dans les veines du lapin une solution voisine de l’isotonie avec le sang (A — — 0°60) et renfermant parties à peu près égales de chlorure de sodium, de lactose et d’urée, nous avons obtenu une diurèse abondante qui a éliminé en forte proportion le chlorure et le lactose : 64 p. 100 du chlorure et 71 du lactose injectés. Quant à l'urée, elle s’est éliminée en proportion bien moindre : 44 p. 100. Même avec une solution à peu près isotonique (A — — 0°58) où l’urée se trouvait associée au lactose en proportion beaucoup plus faible (5,8 p. 1.000 d'urée contre 64 de lactose), nous avons aussi constaté que l'élimination du lactose se faisait avec plus de facilité que celle de l’urée : elle attei- gnait pour le premier de ces corps 30 p. 100 de la dose RHONE, et. pour le second seulement 18. (1) Ch. Achard et G. Paisseau. Altérations cellulaires produites par les grandes injections de solutions hypotoniques et hypertoniques. Société de Biologie, 26 mars 1903, p. 558. SÉANCE DU Ô MAI 147 ——————— ————————— ——————————————_— En injectant une solution fortement hypertonique (A = — 1°48), ren- fermant à parties à peu près égales chlorure, lactose et urée, nous avons obtenu aussi, avec des urines abondantes, une forte éliminalion de chlorure (59 p. 100) et de lactose (50 p. 100), et une plus faible élimina- tion d’urée (35 p. 100). Avec les solutions hypotoniques, l'expérience est plus difficile à réaliser, parce que la quantité d'urine émise est très faible ou nulle. Une solution (A — — 0°24) des trois substances précédentes nous a _donné des rapports d'élimination inverses : 38 p. 100 de chlorure, 60 de lactose et 87 d’urée. Mais il est vraisemblable que la forte proportion d'urée trouvée dans l'urine résulte moins de l’urée injectée dans les veines que de celle qui existait dans la vessie avant l'expérience, car la sonde introduite avant l'injection intra-veineuse n'avait rien évacué et la première prise d'urine au cours de l'injection avait donné un taux élevé d’urée. Dans une autre expérience (solution A = — 0°18), dans laquelle nous avons pu vider la vessie au préalable et la laver, nous avons constaté, d’ailleurs, que l’urée était en proportion très élevée (plus de 60 p. 1000) dans l'urine sécrétée avant l'expérience. La faible quantité d'urine émise au cours de l'expérience nous a donné une élimination de 23 p. 100 du chlorure, 38 du lactose et 34 de l’urée injectés. Il est probable que là encore le chiffre de l’urée se trouve majoré par un reliquat vésical. D'ailleurs, en représentant graphiquement le taux respectif des différentes substances pour 1.000 dans les deux prises successives d'urine qui ont pu être faites à partir du début de l'injection, l'on voit que la courbe de l’urée s’est abaissée au-dessous des autres, ainsi que cela s’est produit aussi dans les expériences faites avec les solutions isotoniques et hypertoniques. Entin, dans une autre expérience où la solution hypotonique (A — — 0°32) ne renfermait pas de chlorure, mais seulement du lactose (12,9 p. 41.000) et de l’urée (6,7 p. 1.000), ce qui permettait d'opérer sur des quantités pondérales plus forles, nous avons eu, toujours avec l’abaissement final de la courbe de l’urée au-dessous de celle du lactose, une élimination totale de 9 p. 100 du lactose injecté et de 7 p. 100 seulement de l’urée. En somme, les modifications cellulaires que provoquent les écarts de concentration du sang par suite d’injections massives, exercent peut- êlre une influence sur la quantité de l'urine émise, parce que la tumé- faction de l’épithélium et le rétrécissement de la lumière des tubes que déterminent les solutions hypotoniques peuvent concourir à expliquer l'oligurie qui s'observe en pareil cas. Mais elles ne paraissent pas modifier profondément les rapports des divers matériaux de l'urine, ni le type général des éliminations rénales. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE =! CN (+) LÉSIONS DU CORTEX SOUS-JACENTES A DES ÉPAISSISSEMENTS MÉNINGÉS CHEZ CERTAINS ALIÉNÉS CHRONIQUES, par M. L. MarcHann. Toute méningite cérébrale s'accompagne d’encéphalite. Les ménin- gites de l'enfance prouvent combien leur retentissement sur le cerveau est fréquent, puisqu'elles déterminent consécutivement une faiblesse intellectuelle qui peut aller de la débilité mentale à l’idiotie. À côté de ces méningites à évolution aiguë ou subaiguë qui se sont témoignées au moment même de leur éclosion par des symptômes particuliers qui ont permis d'établir le diagnostic, il en existe d’autres qui évoluent insidieusement pendant l'enfance et même chez l'adulte, qui passent inaperçues et qui, plus tard, déterminent des troubles mentaux. Il est, en effet, fréquent d'observer à l’autopsie de sujets atteints de maladies mentales chroniques des épaississements des méninges molles discrets, quelquefois étendus. Ce sont là les reliquats de méningites anciennes ayant évolué insidieusement (1). Le cortex sous-jacent à ces lésions présente des lésions importantes arrêtées dans leur évolution, mais qui n'en sont pas moins graves par les conséquences qu'elles déterminent. La lésion qui paraît la plus importante est celle de la névroglie. Sous les lésions méningées, la bordure névroglique qui, à l’état normal, s'étend à la partie la plus superficielle de la couche moléculaire est toujours très épaissie. Une quantité innombrable de fibrilles névro- gliques descendent de cette bordure pour venir envahir la totalité de la couche moléculaire. Dans ce tissus de sclérosé, on rencontre peu de noyaux névrogliques et peu de corps cellulaires névrogliques. C'est un feutrage dense névroglique sous éléments cellulaires en voie de division. Les fibres tangentielles sont souvent diminuées de nombre non seu- lement au niveau des régions sous-jacentes aux épaississements méningés, mais également dans des parties du cortex plus ou moins éloignées. Les cellules pyramidales sont lésées d’une facon diffuse et ces lésions, comme pour les fibres tangentielles, s'étendent au delà des limites des méninges altérées. La raréfaction des primitives fibrilles est constante; les prolongements protoplasmiques ascendants ont souvent perdu leurs fines arborisations. Les corps cellulaires sont quelquefois envahis par du pigment, même quand il s’agit de sujets encore jeunes; on y cons- (1) L. Marchand, Des méningites à évolution insidieuse comme cause d’aliénation mentale, Gaz. des Hôp., 6 avril 1905. SÉANCE DU 6 MAI 749 tale, en dehors des zones pigmentées, de nombreuses granulations chromophiles. Les vaisseaux sont peu altérés. Quelquefois on observe autour d’eux quelques traînées de cellules embryonnaires, mais c’est là l'exception. Dans la plupart des cas, même quand les vaisseaux des méninges sont encore le siège d’une certaine inflammation, les vaisseaux du cortex restent sains. À ces lésions corticales ne correspond aucune lésion dans le centre ovale. Mous avons examiné systématiquement les bulbes et les moelles des sujets chez lesquels nous avons relevé des lésions de méningite chronique, et dans aucun cas nous n’avons rencontré de lésions des faisceaux descendants. Ces lésions du cortex très superficielles et étendues expliquent d’une part la chronicité de l’affection mentale, d’autre part le peu de change- ment qui se produit dans les états mentaux des malades qui présentent de telles lésions. Il s’agit en effet de cerveaux dont les fonctions intel- lectuelles seules sont troublées. Les lésions du cortex, secondaires à des lésions méningées, sont arrêtées dans leur évolution et les malades peuvent présenter pendant de nombreuses années les mêmes troubles mentaux. NOTE SUR L'EMPLOI DU LACTOPHÉNOL DE AMANN POUR LE MONTAGE DES NÉMATODES, par M. MAURICE LANGERON. Le montage des Nématodes en préparations microscopiques présente d'assez grandes difficultés. Ces Vers possèdent en effet une cuticule extrèmement résistante, qui s’oppose à la pénétration des réactifs. Les colorations réussissent généralement très mal, même lorsqu'elles sont tentées avec des liquides très pénétrants, tels que le carmin alcoolique à l'acide chlorhydrique. Looss avait-proposé l'emploi de l’hypochlorite de sodium ou de potassium : de l’eau de Javel, par exemple, étendue de quatre à six volumes d’eau, devrait rendre la cuticule assez molle pour qu'elle pût être facilement pénétrée par tous les réactifs; mais cette méthode ne donne que des résultats médiocres et aléatoires, du moins pour le montage d'animaux entiers. Comme j'étais familiarisé depuis longtemps avec l'emploi du lacto- phénol de Amann dans la technique cryptogamique, j'ai pensé à appli- quer ce réactif à la préparation des Nématodes. C’est, en effet, un mer- veilleux conservateur et éclaircissant et même un véritable rénovateur des matériaux botaniques défectueux. Quelques essais préliminaires étaient indispensables, car si l’on peut impunément plonger dans ce 750 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réactif pur des Champignons ou des Algues, il ne saurait en être de même d'animaux aussi rétractiles que les Nématodes. Par tâtonne- ments successifs, je suis arrivé à la technique suivante : Les Vers sont préalablement tués ou conservés par le formol à 5 p. 100; les échantillons placés dans l'alcool donnent des préparations beaucoup moins belles. On les sort du formol pour les mettre dans un petit tube bouché au liège, contenant assez d’eau distlillée pour les baigner largement. A cette eau, on a ajouté préalablement une ou deux gouttes de lactophénol. On laisse en contact cinq à six heures, puis on ajoute deux à trois gouttes de lactophénol, et ainsi de suite, deux fois par jour. Quand le liquide devient sirupeux et que les Vers commencent à être bien transparents, on remplace cette première solution par du lactophénol pur, dans lequel on laisse les animaux pendant quelques jours. Il ne reste plus alors qu'à les monter dans la gélatine glycérinée de Kaiser, après les avoir bien égouttés. La seule précaution à observer pendant le montage est de chauffer Juste assez pour fondre la masse, afin d'éviter la rétraction des Vers sous l'influence brusque d’une tem- péralure élevée. Bien que non colorées, ces préparations sont très démonstratives. Voici, d’après J. Amann (1), la formule du lactophénol. On remar- quera que les proportions sont indiquées en poids et non en volume : Acide phéniquercnslalisé re EN 20 cames Acide lactique sirupeuxs ti 1e APN AREA ED RE Glycé nine ner Re te ee 0) — Fauidistillée ere At Se Ce? 0) — Notons enfin que le lactophénol ne convient pas seulement à l'éclair- cissement et à ia conservation des Nématodes, mais aussi de tous les ani- maux que l’on veut rendre transparents sans les colorer et sans les sou- mettre à l’action trop brutale des alcalis caustiques bouillants. C'est le cas, par exemple, pour les Pédiculines et les Acariens; on peut les monter dans la gélatine glycérinée après un traitement progressif par le lactophénol. (Travail du laboratoire de parasitologie de la Faculté de médecine.) SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DE L URINE DES HERBIVORES, par M. G. BrLrarp Dans une note du 35 février, j'ai écrit que, contrairement à M. Nicolas, j'estimais que jamais les sels minéraux, et notamment le chlorure de (1) Zeitschrift für wise. Makroskopie, XIII, p. 18, 1896. SÉANCE DU 6 MaAÏ 751 —— ———— ——_——————————— —————————— _—————————————__——_ er sodium, ne sauraient être par eux-mêmes des facteurs d'abaissement de la tension superficielle des urines. Le chlorure de sodium, d’après mes recherches, abaisse la tension superficielle des urines lorsque celles-ci contiennent des savons, des sels biliaires, de l'alcool. L'acide hippurique de l'urine des herbivores m'a paru se comporter d'une façon toute spéciale que nous avons décrite avec Perrin. Dans cetle même note, j'ai dit que M. Nicolas, attribuant la faible tension de l'urine des herbivores aux phénols qu’elle contient, je n'avais pas absolument la même opinion. Un de mes malades a le triste privi- lège d’avoir des urines qui, pour un écart de régime, contiennent de fortes proportions d’indican. Traitées par l'acide chlorhydrique et l’eau oxygénée, elles deviennent d’un gris ardoisé et cèdent au chloroforme une belle couleur bleue, beaucoup plus intense que celle que j'ai obtenue avec les urines d'herbivores. Or, même lorsqu'elles sont forte- ment chargées d’indican, ces urines ont une tension superficielle élevée de 7 milligrammes à 7 milligr. 14 (tension forte, relativement à celle des herbivores). J'ai alors été amené à rechercher les sels biliaires dans l'urine des herbivores. Il est bien entendu que je n’ignore point que l’albumine et l'indican sont capables de donner une réaction assez analogue à celle de Pettenkofer, lorsqu'ils existent dans l'urine. J'ai cherché à extraire les sels biliaires de l'urine par le procédé suivant : après évaporation au bain-marie de 500 centimètres cubes d'urines, j'ai repris le résidu par l'alcool absolu chaud. Après filtration, l'alcool est évaporé. L'’extrait est repris par l'alcool avec son volume d’eau. On ajoute du sous-acétate - de Pb, on filtre et élimine le Pb par du carbonate de soude anhydre. La liqueur, débarrassée du carbonate de Pb par le filtre, est évaporée Jusqu'à consistance sirupeuse. Avec cet extrait légèrement coloré en jaune, j'ai obtenu la réaction de Pettenkofer. Avec l’urine de bœuf, je n'ai pas vu la matière colorante passer dans le chloroforme après traitement par l'acide sulfurique et sucre de canne. Cet extrait, traité par l’acide sulfurique seul, ne m’a pas donné la couleur pourpre, mais une couleur rouge brun. L'examen spectroscopique m'a seulement montré une plaque d’absorp- lion couvrant la droile du spectre à partir de la raie E; par suite, je n'ai pu voir nettement les deux bandes d'absorption classiques. Bien mieux, J'ai ajouté des sels biliaires à mon extrait et n'ai vu les bandes que lorsque la quantité d'acide glycocholique était relativement consi- dérable. Malgré la déficience des résultats spectroscopiques, j'avais conclu, entrainé par tous les faits que j'ai décrits, que les urines des herbivores donnaient la réaction de Pettenkofer et contenaient des sels biliaires. Mon investigation a-t-elle été insuffisante? Naunyn, Dragendorff Biococie. Comrres RENDUuS. — 1905, T, LVIII. 54 152 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nn n’ont-ils pas affirmé que les urines humaines contenaient normalement des sels biliaires? Chauffard n’a-t-il pas écrit que, même avec les urines bilieuses, « la réaction de Pettenkofer ne donne que des résultats néga- tifs ; elle n’est guère sensible en effet qu'au millième » (1). J'avoue, du reste, si la chose peut être agréable à M. Nicolas, que je n'avais point l'intention spéciale de trancher la question de la présence des sels biliaires dans l’urine des herbivores. Le fait intéressant pour moi était et est encore le suivant : le chlo- rure de sodium, qui élève la tension superficielle des urines humaines normales, abaisse la tension de celles des herbivores; je n’ai observé cette réaction qu'avec les sels biliaires, les savons, l'alcool, qui peuvent accidentellement ou pathologiquement se rencontrer dans nos urines. Je serais heureux de voir M. Nicolas découvrir et préciser les sub- stances autres qui se comportent ainsi, en présence du chlorure de sodium, dans l'urine des herbivores. Je me réjouis de le voir s'attacher au problème de la tension superficielle des urines. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de médecine de Clermont-Ferrand.) VARIATIONS DE LA TENSION SUPERFICIELLE DES URINES AU COURS DE QUELQUES MALADIES, par MM. G. BiLLaRD et PERRIN. | Dans une note antérieure (2), nous avons montré les rapports étroits qui unissent les variations de la tension superficielle et celles de la toxicité urinaire au cours de quelques maladies : pneumonie, fièvre typhoïde. Aujourd'hui, nous indiquerons les observations faites par les mêmes procédés au cours d’autres états pathologiques. | Erysipèle de la face. — Malade entré à l'hôpital le 47 janvier. La tempéralure s'est maintenue au voisinage de 39°5 pendant six jours : la lension superticielle urinaire moyenne a été de 6 milligr. 30. Le 23 janvier, la température s'abaisse à 37°2 et la tension urinaire est montée à 6 milligr. 97, chiffre normal, puisque nous admeltons que la tension superficielle normale est environ de 7 milligrammes. Variole. — Le malade, en traitement à l'hôpital depuis deux mois pour néphrite, avait des urines dont la tension habituelle était de 7 milligr. 13 (donc légèrement hypotoxiques). }. Chauffard. Traité de médecine de Bouchard et Brissaud, t. V, p. 27. ) 4 février 1905. (L (2 SÉANCE DU O6 MAI 153 Atteint de variole le 17 janvier, sa température s'élève à 40 degrés. 20 janvier. Température, 3904. Tension superficielle, 6 milligr. 65 24 — — 3905. — 6 milligr. 14 27 — — 3908. -— 6 milligr. 17 denréyvrier. _ 3104. — 6 milligr. 76 5 février. — 37°. — 1 milligr. 03 Ainsi donc, au cours de ces deux fièvres éruptives, la tension super- ficielle des urines évolue sensiblement avec la température. Or les recherches de Griffiths, de Charrin et Roger indiquent bien que les toxines s’éliminent au cours de la maladie (C.f. A. Charrin, Poisons de l'organisme. Collection Léauté, p. 131). Lorsque la perméabilité rénale est diminuée nous voyons la tension superficielle des urines s'élever : Néphrite aiquë. — Albumine, 4 grammes ; tens. sup., 7 milligr. 44. Après trois mois de régime lacté : albumine, 1 gramme; tens. sup., 1 milligr. 07. Amélioration manifeste. Néphrite syphilitique. — Albumine, 2 grammes par litre le 146 dé- cembre, tens. sup., 7 milligr. 36. Le 10 avril, albumine : 2 grammes; tens. sup., 7 milligr. 40. Le malade, malgré les traitements les plus variés, n’a DÉC LE aucune amélioration. | Enfin, au cours ie l’'éclampsie urémique, nous avons vu la tension superficielle de l'urine se rapprocher de celle de l’eau, 7 milligr. 50. J. F...., vingt-huit ans, accouche le 19 mars. 24 mars, attaques d’éclampsie, tens. sup. 7 milligr. 46. Mise au régime lacté, la malade guérit rapidement: le 26 mars, tens. sup., 7 milligr. 21. Le 28 mars, tens. sup., 7 milligr. 06. La malade sort le 30 mars, refusant le régime lacté. Nous avons précisément choisi ces observations qui présentent de grands écarts des tensions, pour montrer que les variations de la tension superficielle des urines peuvent nous renseigner assez fidèle- ment sur la toxicité urinaire et par suite sur la perméabilité rénale. De nos recherches, il ressort que la tension superficielle moyenne de l'urine normale est de 7 milligrammes. Il faut environ 50 centimètres cubes de cette urine pour tuer un kilogramme de lapin par injection intravei- neuse ainsi qu'il est indiqué dans le tableau que nous avons publié le 21 janvier 1905. Nous considérons comme hypotoxiques les urines qui ont une tension superficielle supérieure à 7 milligrammes et comme hypertoxiques celles dont la tension est plus faible ; ceci bien entendu dans de certaines, limiles. Nous avons toujours vu la mort survenir, lorsque la tension superticielle de l'urine est voisine de 5 milligrammes (les urines HÉIQUes font exception à la règle commune). ; 1e M noie de saone de l'Ecole de médecine de Cler mont- Ferrand. ) 1954 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE LA PERSISTANCE DES GREFFES DES GLANDES PARATILYROÏDES, par M. H. CRISTIANI. J'ai eu souvent l'occasion de mentionner des essais que j'ai faits, de greffer les glandes parathyroïdes. Ces expériences ont d'abord été faites avec des glandes d’arimaux chez lesquels ces organes peuvent être isolés (notamment chez des chats), mais je les ai continués chez d’autres animaux qui, comme le rat, ont des glandes parathyÿroïdes enchässées dans les lobes de la thyroïde. Je pratiquais dans ces cas la transplante- lion des parathyroïdes accompagnées d'un fragment de tissu thyroïdien. Le nombre de ces expériences est aujourd’hui très grand, puisque la plus grande partie de mes essais ayant élé fails sur des rats, il était presque impossible chez cet animal de ne pas transplanter la para- thyroïde avec la thyroïde. Je possède plusieurs centaines de pièces où j'ai pu étudier l’évolution histologique de ces greffes, en commencant par un jour après la transplantation jusqu'à plus de deux ans dé chez le rat et environ cinq ans après chez le chat. L'étude de ces pièces montre que là glande. parathyroïde est recons- tiluée à côté de la thyroïde, et que les deux glandes ainsi greffées peuvent persister pendant toute la vie. En effet les greffes chez les rats ont souvent été prises à l'’autopsie d'animaux morts de vieillesse après avoir été greffés dans les premiers mois de leur vie. Je compte pro- chainement insister plus longuement sur ces faits en étudiant l’évo- lulion histologique de ces greffes depuis leur transplantation jusqu'à leur reconstitution parfaite. Le sujet n'est d’ailleurs pas nouveau, puisque je l’ai déjà traité partiellement en 1897 avec M. Ferrari (1), et que M. Enderlen, en 1898 (2), a aussi observé la persistance des greffes de la parathyroïde bien reconslituées au delà du sixième mois après la transplantation. M. L. Camus a récemment communiqué à li Société de Biologie (11 mars 1905) des faits d'où il résullerait que des greffes des glandes parathy- roïdes présentaient une tendance à l’atrophie quelques mois après leur transplantation. M. Camus s’est demandé si pour expliquer ces résul- tats on ne pouvait pas invoquer comme cause de l’atrophie la super/fluité de ces greffes, faits sur lesquels j'avais récemment (3) attiré l'attention à propos de certaines greffes de la thyroïde. Cette explication est en tout cas admissible pour celles de ces expériences où les greffes avaient (1) H. Cristiani et E. Ferrari. De la nature des glandules parathyroïdes. Soc. de biol., 9 décembre 1897. (2) Enderlen. Mültheil. aus den Grenz. der Med. u. Chir., Bd. NI, Heft 384, 1898. (3) Cristiani. Évolution des greffts thyroïdes os cires. Soc. de Liol., 25, Il, 4905. SÉANCE DU 6 MAI 755 élé faites chez des animaux dont les glandes parathyroïdes étaient res- tées inlactes; mais M. Camus a observé l’atrophie aussi chez les ani- maux dont les deux parathyroïdes externes avaient préalablement été extirpées. Il est nécessaire de rappeler que les greffes de M. Camus ont été faites chez des lapins et dans l'oreille de ces animaux. Or, j'ai eu souvent l'occasion, à propos des greffes thyroïdiennes, d'attirer l'attention sur le fait que le lapin se prête moins bien que d’autres animaux à ces sortes d'expériences (1), notamment parce qu'il supporte beaucoup mieux qu'un grand nombre d’autres espèces animales l'ablalion, surtout partielle, de la glande thyroïde. Or, lorsqu'on pratique chez cet animal des greffes de petits fragments de la glande, ceux-ci se trouvent un peu dans les conditions de greffes superflues, la fonction thyroïdienne étant largement assurée par la portion de glande restante. Il pourrait en être de même pour les glandes parathyroïdes. D'un autre côté j'ai recommandé la pratique des greffes sous-cutanées dans le pavillon des oreilles, à cause de leur facililé d'exécution et surtout de contrôle macroscopique consécutif des greffes. Une expé- rience prolongée m'a appris cependant que tous les animaux ne se prêtent pas également bien à cette pratique. En effet, lorsque l'oreille possède un squelette cartilagineux très rigide recouvert par des tégu- ments très adhérents, les greffes ne tarderont pas à être comprimées, en quelque sorte laminées entre ces surfaces, ce qui pourra occasionner leur anémie d’abord, leur atrephie ensuite. Ces conditions défavorables se trouvent réalisées chez le lapin, mais par contre n'existent pas ou n'existent qu'à un degré tout à fait insignifiant chez le rat. Ces raisons m'ont fait abandonner autant que possible Le lapin pour les expériences de greffe ayant une portée générale, et j'emploie main- tenant dans ce but presque exclusivement les rats. Or il ne m'est jamais encore arrivé de constater l’atrophie d'une glande parathyroïde greffée chez ces animaux, sans en {rouver l'explication, soit dans l'exécution défectueuse de l'opération, soit dans un accident consécutif. Ilest donc permis de conclure que le tissu parathyroïdien trans- planté est susceptible de donner lieu à des greffes persistantes au même titre que le tissu thyroïdien. (Laboratoire d'hygiène et de pathologie expérimentale de l’Université de Genève.) (4) Cristiani. Nouvelles expériences de greffe thyr., etc. Journ. de physiol. et de path. gén., 1901, n° 2. 756 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PROPRIÉTÉS DIFFÉRENTES DES TISSUS THYROIDIEN ET PARATHYROIDIEN, par M. H. CRisrIanr. À côté des expériences montrant que le lissu parathyroïdien est sus- ceptible d’être greffé avec succès durable aussi bien que le tissu thyroïdien, je puis citer des faits intéressants montrant la résistance très remar- quable que présente ce tissu comparativement au tissu thyroïdien. En étudiant la transplantation de la glande thyroïde après conservation de son tissu dans différents liquides j'ai pu souvent constater que, dans les cas où la glande parathyroïde se trouvait englobée dans la thyroïde, ces deux glandes présentaient des réactions différentes vis-à-vis du Hquide conservateur. Or, comme j'ai employé le plus souvent le rat comme animal d’'expé- rience et qu'ici, comme je l'ai dit précédemment, la parathyroïde fait partie du lobe thyroïdien, j'ai pu très souvent suivre après la transplan- tation l’évolution comparative des deux tissus après les avoir soumis à l’action de différents liquides. Une partie de ces résultats avec des détails histologiques seront exposés dans la thèse de M®° Rounné qui poursuit en ce moment dans mon laboratoire l'étude de la résistance comparative de ces deux tissus à l’action du sérum sanguin. En attendant, un court aperçu des résultats que j'ai obtenus jusqu'ici suffira pour nous montrer la différente manière de se comporter de ces deux tissus. Lorsqu'on pratique une greffe normale, c’est-à-dire immédiate, avec un greffon qu on vient de détacher de la glande thyroïde et dans lequel on à eu soin de comprendre aussi la glande parathyroïde, en étudiant plus tard l’évolution histologique de ces deux tissus, on les voit se reconstituer chacun pour son propre compte et reprendre au bout d’un temps variable leur structure primitive. Dans une greffe mince, c’est-à- dire parfaitement reconstituée, on retrouve le tissu thyroïdien et para- thyroïdien ayant le même aspect qu’à l’état normal. Si l’on fait par contre des greffes avec du tissu conservé préalablement dans différents liquides (eau salée physiologique, sang, sérum sanguin homogène ou hétérogène, différentes solutions salines, etc.), on remar- quera dans l’évolution histologique des tissus greffés des différences sensibles, selon que l’action du liquide aura été plus ou moins prolongée ou toxique. Il arrivera un moment où les tissus du greffon auront été tués. par le liquide et par conséquent rendus incapables de se régénérer après la transplantation. Or, en étudiant les passages entre les greffes qui se reconstituent complètement et celles qui ne se reconstituent pas du tout, on remarque constamment que le tissu thyroïdien est le premier à souffrir de ce traitement, tandis que le tissu parathyroïdien présente une résistance remarquable. Ainsi dans des greffes dont le greffon avait préalablement séjourné SÉANCE DU GO MAI 157 pendant quelques minutes dans un sérum hétérogène chauffé ou pendant une demi-heure dans l’eau salée physiologique, le tissu thyroïdien à montré des signes manifestes d’altéralion et de dégénérescence, de manière qu'une petite partie seulement de ce tissu a survécu et à pu se reconstituer ; le Lissu parathyroïdien, par contre, à pu se régénérer en totalité, sans avoir présenté les mêmes altérations. En outre, lorsque l’action des liquides a été plus prolongée, comme dans le cas de greffe après séjour de plus d’une heure dans la solution physiologique, on peut voir la totalité du tissu thyroïdien disparaitre, pendant que la presque totalité du tissu parathyroïdien persiste et ne montre pas ou seulement des traces d’altérations. L'examen de pareilles coupes est si éloquent, qu'il ne saurait persister aucun doute sur ces phénomènes. L'interprétation de ces faits peut se faire de différentes manières. Ceux qui considèrent la glande parathyroïdienne comme un organe embyonnaire pourraient invoquer la faculté de régénération plus grande de ces tissus en voie de développement ; il me semble cependant que la structure alvéolaire de la glande thyroïde expose davantage son tissu à l’action des agents nuisibles. En effet, la paroi de l’alvéole gonflé par la substance colloïde est une membrane cellulaire mince, vite imprégnée et ne pouvant pas opposer une résistance bien grande, tandis que le tissu parathyroïdien oppose à l'agent extérieur les blocs massifs de ses cellules épithéliales, dont l’intime union ferait la force. (Laboratoire d'hygiène et de pathologie expérimentale de l'Université de Genève.) SUR LA RÉACTION OSMIQUE DE LA MÉDULLAIRE DES SURRÉNALES (A PROPOS D’UNE NOTE DE M. LAiGNEL-LAVASTINE), par M. Pau Muron. À la fin d’une note récemment parue (Comptes rendus de la Société de biologie, 9 avril 1905) M. Laignel-Lavastine, passant en revue les diffé- rentes réactions colorantes que présente la médullaire des surrénales, n'attribue de valeur spécifique qu’à la seule réaction du perchlorure de fer, dite « de Vulpian ». Cette opinion semble basée sur un raisonnement pur, car elle est tout à fait contraire à ce qu'enseigne l'observation des faits, et je me permettrai d'y faire quelques objections. Il convient tout d’abord de déclarer qu'il n'y à pas de réaction colo- rante connue de l’adrénaline qui soit strictement spécifique. Toutes celles 158 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE employées jusqu'à présent en cytologie, réactions chromaffine, de Vulpian, de l'acide osmique, du nitrate d'argent, comme celle du chlorure d’or, sont dues à une réduction de ces corps par l’adrénaline et tout corps réducteur, autre que l’adrénaline, pourra produire la même coloration. En second lieu, parmi ces réactions d’une spécificité relative, pour ainsi dire, s'il en est une qui soit plus près de la spécificité absolue que les autres, c’est précisément la réaction de l'acide osmique que M. Laignel- Lavastine accuse de « n'avoir pas grande signification ». Cette réaction doit sa supériorité à ce fait que, tandis qu'elle s'effectue, il se produit une double teinte : rose au début, la cellule contenant de l’adrénaline devient brun sale ou noire à la fin. Il y a donc là un double point de. repère alors que les autres réactions n’en fournissent qu’un. En outre, c’est au microscope qu'on doit suivre ce virage : j'ai indiqué sa marche, ses causes et ses conditions d'apparition (pièces fraiches non lavées, vapeurs d'OS0'). C’est donc toul un ensemble de faits qui constitue: la réaction osmique spécifique de l'adrénaline, et non pas la seule teinte finale noire constatée, il y a bien longtemps déjà, dans la médullaire des. surrénales par Max Schultze et Rudneff. Il s’agit là d’une réaction chimique complexe dont on doit suivre les. phases tout comme l’on a coutume de faire pour les recherches chimiques in vitro. Il ne suffit nullement de mettre un fragment d’organe dans le réactif et de regarder vingt-quatre heures après quelle couleur il a prise. | Pour ma part, j'ai recherché cette réaction sur de nombreux tissus frais. Je n’ai pas trouvé « de corps lernaire ou albuminoïde » qui, ainsi que l’avance M. Laignel-Lavastine, prit en un quart d'heure au contact des vapeurs d'acide osmique une teinte comparable à celle que prend la médullaire surrénale. En dehors des paraganglions, je n'ai jamais trouvé non plus de lissus ou de substances animales qui présentassent le virage: ci-dessus décrit. Aussi je crois que, comprise comme je l’ai indiquée plus haut, la réac- tion de l'acide osmique possède bien une certaine signification. LA PHILOCATALASE ET L'ANTICATALASE DANS LES TISSUS ANIMAUX, par M. F. Barrezu et M! L. STERN. Dans une communication précédente, nous avons montré que l'extrait de certains tissus animaux (rate, foie, poumon), possède le pouvoir de délruire la catalase. Nous avons atlribué cette propriété à un ferment Spécial que nous avons appelé anticatalase. Nous avons cherché à isoler ce ferment. Nous n'y avons réussi qu'en partie. SÉANCE DU O6 MAI 759 C'est la rate de bœuf et surtout de cheval qui, jusqu'ici, nous a semblé être l'organe de choix pour ce genre de recherches. La rate de ces deux espèces animales contient généralement, mais pas toujours, beaucoup d'anticatalase. Nous avons constaté que l'alcool détruit en grande partie l'anticatalase. L'extrait aqueux d’une rate, traitée par deux volumes d'alcool, donne un pré- cipité, qui est presque complètement dépourvu d’anticatalase. L’anticatalase est précipitée en totalité par le sulfate d'ammonium à satu- ration. l'anticatalase se retrouve intacte dans le précipité. Par la dialyse, faite à une basse température, on éloigne le sel, et on retrouve l’anticatalase intacte, accompagnée naturellement de toutes les autres substances préci- pitées par le sulfate d’'ammonium. L’anticatalase n’est pas précipitée par l'acide acétique. Pour l'obtenir en solution concentrée, on traite la rate broyée par trois volumes d’une solution d'acide acétique à 1,5 p. 1.000. On filtre. On chauffe à 55 degrés. On filtre. On concentre dans le vide, à une température de 50 degrés, à un dixième environ du volume primitif. On obtient une solution concentrée d’anticatalase en milieu acide, mélangée à d’autres substances. Cette solution acide se garde plusieurs jours inaltérée à la température ambiante. Si on évapore la solution dans le vide, jasqu'à sécheresse, l’anti- catalase est en grande partie détruite. Jusqu'ici nous n'avons pas réussi à préparer une anticatalase active sous forme de poudre. Nous avons fait des injections intraveineuses de solutions concentrées d’anticatalase chez le chien et le lapin, dans le but de diminuer la catalase dans le corps de l'animal. Les résultats ont été nuls. On n'observe aucun effet appréciable, ni sur la pression artérielle, ni sur la respiration, ni sur la tem- pérature, etc. En outre, en ayant recherché dans le sang l'anticatalase injectée, nous avons constaté qu'elle y disparaît immédiatement après l'injection. La quantité de catalase reste normale dans tous les tissus. En continuant nos recherches, nous avons trouvé que le sérum sanguin possède le pouvoir d'empêcher l’action de l’anticatalase sur la catalase. Si on mélange quelques centimètres cubes de sérum, une solution d’anticatalase et une solution de catalase et qu'on place le tout à 40 degrés, on constate que la catalase n’est pas attaquée. Les-extraits aqueux de muscle, de rein, de cerveau (de lapin ou de cobaye), possèdent de même cette propriété à un haut degré. Les extraits bouillis perdent cette propriété. Si on ajoute deux volumes d'alcool à l'extrait aqueux de muscle, de rein, etc., on obtient un précipité. En séchant ce précipité, on obtient une poudre. Cette poudre traitée par l’eau fournit une solution qui empêche énergiquement l’action de l’anticatalase sur la catalase. Au lieu de mélanger dès le commencement l'anticatalase, la catalase et l'extrait de muscle, de rein, etc., on peut d’abord faire agir une petite quantité de cet extrait sur une grande quantité d'anticatalase et ajouter ensuite la catalase, pour voir si l’activité de l’anticatalase a été dimi- nuée. Nous avons fait l'expérience à basse température (5 degrés environ), à la température de la chambre (18 degrés environ), et à la température de 40 degrés. Le résultat a été le suivant, À basse tempé- 760 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à rature l’anticatalase n'est pas attaquée; à 40 degrés elle est détruite beaucoup plus rapidement qu’à 18 degrés. Dans le sérum sanguin, de même que dans plusieurs tissus, il existe donc une substance ayant les propriétés d’un ferment, et possédant le pouvoir de détruire l’anticatalase, en protégeant ainsi la Hesse Nous donnons à ce ferment le nom de philocatalase. À la température de 40 degrés l’action de l’anticatalase sur la cata- lase, et l’action de la philocatalase sur l'anticatalase est très rapide. Au bout de dix minutes, la destruction de ces ferments est déjà très avancée. La philocatalase agit bien en milieu neutre, mais elle n’agit pas en milieu acide. C'est pour cela qu’on peut garder longtemps l’anticata- lase en présence d’acide acétique. La trypsine n’attaque pas l’anticata- lase ; la philocatalase est donc bien distincte de la trypsine. La philocatalase existe aussi dans les organes riches en anticatalase, tels que la rate, le foie, etc., et dans lesquels l’action de ce dernier fer- ment est prédominante. Pour le montrer, il suffit de précipiter l'extrait aqueux de ces organes par l'alcool, qui détruit l’anticatalase et laisse intacte la philocatalase. À cause de la présence de la philocatalase, l'extrait aqueux de rate, etc., non acidifié, perd peu à peu son pouvoir anticatalytique, à la in ee de la chambre. Il nous est au contraire impossible de dire si les tissus riches en philocatalase contiennent aussi de l’anticalase. En effet, nous n’avons pas réussi à détruire la philocatalase en laissant intacte l’anticatalase. Mais il est probable que dans les muscles, les reins, le cerveau, etc., la philocatalase masque la présence de l’anticatalase, comme dans la rate, le foie, le poumon, l'anticatalase masque la présence de la philo- catalase. (Travail du laboratoire de physiologie de l’Université de Genève.) SUR LA SIGNIFICATION DES CORPS EN ANNEAU DÉCRITS PAR MM. SERGENT DANS LE SANG DES PALUDÉENS, par MM. C. Nicozze et C. COMTE. Dans une note récente (1), MM. Edm. et Et. Sergent ont signalé l'exis- tence dans le sang de certains paludéens de corps en anneau sur les- quels l'attention n'avait pas été encore attirée. La description qu'ils en ont donnée est extrêmement précise. 1. Societé de Biologie, séance du 14 janvier 1905. SÉANCE DU 6 MAI 761 MM. Sergent ont trouvé ces corps dans le sang de 8 paludéens sur 243 examinés; ils ne les ont pas rencontrés dans celui de 266 individus indemnes de paludisme. La genèse de ces corps est, pour eux, la suivante : il se forme dans certains globules rouges, particulièrement anémiques, un trou à l’em- porte-pièce, limité par un rebord épaissi; l'augmentation progressive de ce trou réduit le globule à l’état d’'anneau. M. Laveran auquel MM. Ser- gent ont soumis leurs préparations pense que «la perforation du globule rouge représente la place d’hématozoaires endoglobulaires du palu- disme, laissée vide par le départ de ceux-ci. » Cette hypothèse, malgré l'autorité qui s'attache au nom de son auteur nous paraît passible d’une première objection. Il est surprenant, si l’évolution du parasite peut amener ainsi la perforation totale des hématies, que des corps aussi faciles à reconnaitre et aussi nombreux dans certains cas aient pû passer jusqu’à présent inaperçus. Dans leurs campagnes antérieures, MM. Sergent eux-mêmes ne les avaient pas ren- contrés. Il ne peut s'agir que d'accidents de préparation. Nous en avons acquis récemment la preuve. Pas plus que les autres observateurs, nous n'avions rencontré de ces corps, lorsque le hasard mit sous nos yeux une préparation qui en mon- trait un grand nombre. Il s'agissait dans ce cas d’une femme très ané- miée par un surmenage physique et moral, ayant présenté antérieure- ment des accidents paludiques probables, mais sans hypertrophie actuelle de la rate et sans hématozoaires dans le sang. La première préparation examinée par nous, montrait en abondance - des corps en anneau que nous reconnümes tout de suite pour être bien ceux décrits par MM. Sergent. L'identité d'aspect, de dimensions, de réactions colorantes était complète. Pour mieux étudier ces corps, nous examinâämes successivement les autres préparations provenant de la même prise de sang. Quel ne fut pas notre étonnement en constatant que seule les premières en contenaient et que les autres en étaient indemnes! Une nouvelle prise de sang pratiquée le même jour donna également un résultat négatif. Reprenant alors notre première préparation, nous fimes les constata- tions suivantes : les corps en anneau très nombreux en certaines régions de la lame manquent complétement en d’autres; ils ne se voient qu'aux points où la couche de sang est très mince et les globules à dis- tance les uns des autres; lorsque les globules sont plus tassés et la couche de sang plus épaisse, on n’en rencontre pas un seul. Dans ces conditions, il est évident qu'il s’agit d’un curieux, mais indiscutable accident de préparation. Nous avons essayé d'en pénétrer le mécanisme : la plupart des glo- bules rouges sur notre préparation sont anémiques, certains à un degré extrême el parmi ces derniersquelques-uns présentent une déchirure par 7162 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE laquelle une partie de leur contenu fait hernie au dehors sous forme d’une masse irrégulière faiblement teintée par l’éosine. On rencontre un cer- tain nombre de ces masses, libres entre les globules. Nous pensons que ce sont de ces globules, déchirés au moment où le sang est étalé sur la lame, que procèdent les corps en anneau. La pression brutale qui a vidé le globule continuant à s'exercer, les restes de la membrane qui sans - doute a cédé en même temps sur les deux faces se rélractent au niveau des bords du disque globulaire et la forme en anneau se trouve ainsi réalisée. Il est à remarquer, à l'appui de cette hypothèse, que le rebord des anneaux est toujours plus ou moins plissé. Quel que soit le mécanisme intime de leur formation, les corps en anneau nous paraissent la conséquence du procédé employé pour étaler le sang. Sur l'unique lame où nous les avons observés, le sang avait été étalé par nous au moyen d’une baguette de verre, alors que nous avons l'habitude de nous servir d’un carlon souple. Il est possible que MM. Sergent aient dû la fréquence de leurs observations de corps en anneau à la technique qu'ils ont suivie en 1904 pour étaler le sang, tech- nique qui n’est peut-être pas exactement celle dont ils faisaient usage les années précédentes. On conçoit, dans ces conditions, que les corps en anneau se montrent fréquents chez les paludéens, l’anémie globulaire étant la condition indispensable de leur réalisation; mais il est probable qu’on pourra les rencontrer aussi dans d’autres anémies. (1) Ces réflexions n’enlèvent rien à l'intérêt de la communication de MM. Sergent. Quel que soit le mécanisme de leur formation, ces corps d'aspect si spécial méritaient d’être décrits (2). Ils doivent être connus de tous ceux qui ont à pratiquer des examens du sang. (/nslitut Pasteur de Tunis.) SUR L'OBÉSITÉ TOXIQUE, par MM. P. CarNoT et P. AMET. On sait que l'administration d’une même substance toxique ou médicamenteuse détermine généralement des effets physiologiques 1. Dans leur récent article des Annales de l'Institut Pasteur (1905, page 138) MM. Sergent annoncent précisément avoir retrouvé ces corps chez des rats atteints d’une maladie infectieuse chronique. 2. Les corps en anneau de MM. Sergent ne nous paraissent pas identiques aux Pessairenformen des hématies décrites dans le sang normal par v. Litten. (Ueber einige Veränderungen roter Blutkôrperchen. Berlin klin. Woch., 1877, n° 1.) SÉANCE DU 6 MAI 763 inverses suivant la dose utilisée : à petite dose ou au début, elle pro- voque une augmentation fonctionnelle ou une excitation ; à dose plus forte ou plus prolongée, elle détermine, au contraire, un déficit fonc- tionnel ou une paralysie. Cette loi générale nous paraît s'appliquer aux actions toxiques exercées sur la nutrilion : à très petites doses, les poi- sons déterminent une augmenlation de poids considérable, tandis qu'à doses plus fortes, ils déterminent au contraire une dénutrilion plus ou moins rapide. Nous avons pu mettre en évidence la généralité de cette double action pour une série de substances toxiques, les unes minérales comme le phosphore, l’arsenic ou le plomb, les autres organiques comme l'alcool, la strychnine, la morphine, certaines toxines microbiennes, etc. Ces diverses substances, administrées à doses minimes, nous ont donné des augmentations de poids extrêmement considérables, telles que l'animal doublait de poids en quelques mois. Une pareille augmentation de poids nous paraît devoir êlre comparée à l'obésité rapide et précoce qui s’observe, cliniquement, chez un grand nombre d’intoxiqués chroniques (alcooliques, dyspeptiques, elc.). Elle permet de fixer la palthogénie de ces cas et de décrire une véritable _obésilé toxique. Nous avons réalisé, chez le cobaye, une série d’intoxications faibles et pro- longées, avec des poisons très différents quant à leur nature et à leur mode d'action : Arsenic. — L'action de petites doses d’arsenic sur la nutrition générale est utilisée depuis très longtemps en thérapeutique, et même en zootechnie, pour favoriser l’engraissement : cette action est, en effet, très rapide et très éner- gique. Dans une de nos expériences, par exemple, l'ingestion hebdomadaire de 1 à 2 centimètres cubes d’une solution d’acide arsénieux à 2 p. 100 a déterminé une augmentation de poids telle que l’animal, un cobaye adulte de 450 grammes, antérieurement en équilibre de poids, pesait après un mois 640 grammes, après deux mois 780 grammes, après trois mois 840 grammes, après quatre mois 900 grammes, après cinq mois 975 grammes, après six mois 1010 grammes. Cet auimal a donc doublé de poids en quatre mois et est parvenu, après six mois, à un poids tout à fait anormal, sans que l’on ait, en quoi que ce soit, modifié sa ration alimentaire. Phosphore. — Le phosphore, administré à très petites doses, nous a, égale- ment, donné de très remarquables résultats. Dans une exptrience, par exemple, on-fit ingérer environ tous les cinq jours une dose de trois gouttes. d huile phosphorée à 1 p. 100, à un cobaye adulte de 440 grammes. Après un mois de traitement, il pesait 610 grammes; après deux mois, 700 grammes; après trois mois, 800 gr., ayant ainsi presque doublé de poids en trois mois. Plomb. — Avec le plomb, administré à très faibles doses, on obtient égale- ment une augmentation de poids considérable qui contraste avec Ja cachexie saturnine que déterminent des doses plus considérables. 764 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans une expérience, par exemple, on mélangeait tous les cinq jours au son de l’alimentation une petite quantité de litharge dont l'animal mangeaït une grande partie; la dose étant devenue trop forte après deux mois, on espaça l'administration du plomb et l’on n’en donna plus que tous les quinze jours. Le cobaye, parti d’un poids initial de 450, pesait après un mois 620 grammes ; après deux mois 680 grammes : à ce moment il y eut un pla- teau; mais l'ascension de la courbe reprit lorsqu'on diminua la dose : après trois mois, l'animal pesait 710 grammes ; après quatre mois, 745 grammes; après six mois 800 grammes; après sept mois 900 grammes. L'animal arriva ainsi à doubler son poids en sept mois ; cette augmentation, un peu moindre que les précédentes, n’en est pas moins encore très remarquable. Alcool. — L'ingestion d'alcool à faible dose provoque rapidement une aug- mentation considérable de poids. Dans une de nos expériences, par exemple, l'ingestion, tous les cinq jours, de 1 centimètre cube d’alcool absolu, dilué dans trois volumes d’eau, a déterminé une augmentation de poids telle qu'un cobaye de 525 grammes pesait 645 grammes après un mois; 715 grammes après deux mois ; 830 grammes après trois mois. Dans une autre expérience, avec les mêmes doses d'alcool, un cobaye de 580 grammes pesait après un mois 690 grammes, après deux mois 780 grammes; sue trois mois 870 grammes. Ce fait est à rapprocher de l'obésité si fréquemment observée chez les alcooliques ; on a admis que l'alcool ingéré servait alors d’élément d'épargne, et économisait ainsi les autres substances ingérées, qui se fixeraient dans l'organisme et provoqueraient l'obésité; mais cette explication ne peut être acceptée, étant donné la très minime valeur énergétique de l’alcool introduit. Il est à remarquer d’ailleurs que de grosses doses d’alcoo!l produisent et pro- voquent exactement l'effet inverse, l'amaigrissement, contrairement à la théorie précédente. M. Leven explique l'obésité des alcooliques par des troubles dyspeptiques; mais ces troubles manquent souvent. Si d’ailleurs on rapproche l'obésité déterminée par l'alcool de celle obtenue dans nos expé- riences avec une série d’autres substances toxiques, on voit qu'il s’agit là, en réalité, d’un processus très général. a un — L'intoxication chronique par de très faibles doses de stey- chnine détermine de très fortes augmentations de poids : après ingestion tous les cinq jours environ, de 1 centimètre cube d’une solution de sulfate de strychnine à 1 p. 100, un cobaye de 515 grammes pesait, après un mois, 650 grammes; après deux mois, 830 grammes. Morphine. — Il.en est de même pour la morphine. Après ingestion, tous les cinq jours au maximum, de 2 centimètres cubes d’une solution de chlorhy- drate de morphine à 1: p. 100, un cobaye de 500 grammes pesait après: un mois 650 grammes, après deux mois 675 gr. Toxines. — Enfin l'absorption de petites doses de toxines microbiennes (toxine diphtérique), et l’évolution très lente d’une tuberculose des plus viru- lentes, nous ont également fourni.chez le cobaye de très remarquables aug- mentations de poids sur lesquelles nous reviendrons prochainement. Les expériences précédentes montrent que l'augmentation extrême- ment considérable de poids provoquée: par une série d’intoxications Ke 74 as, ai PRENONS ' | (ep Qt SÉANCE DU 6 MAI très légères est un phénomène général, en partie indépendant de la nature même du poison absorbé. Leur signification est, probablement, celle que, dans une note anté- rieure, nous avons, avec M!!° Deflandre, attribuée aux surcharges grais- seuses pathologiques : nous ferons, en effet, remarquer que les poisons stiatosants sont précisément parmi ceux qui, à petites doses, déterminent les élévations de poids Les plus remarquables. Elles donnent leur véritable signification aux faits cliniques dans lesquels l'obésité paraît succéder à une hétéro-intoxication comme l'al- coolisme, à une auto-intoxicalion (intoxication digestive, diabète, etc.), ou à une toxi-infeclion (fièvre typhoïde, etc.). ZÉRO PHYSIOLOGIQUE CUTANÉ ET TEMPÉRATURES NORMALES PÉRIPHÉRIQUES, par M. E. MAUREL. Les recherches résumées dans deux notes précédentes (1) m'ont conduit à ces conclusions : 1° Que pour l’ensemble de la surface cutanée et au contact de l'air Le zéro physiologique serait compris entre 28 et 32 degrés ; 2° Que le zéro physiologique du tronc serait supérieur environ d'un degré à celui des membres inférieurs. Tandis, en effet, que ce dernier serait compris entre 31 et 30 devrés, celui du tronc correspondrait à 31 et 32 degrés. Enfin je dois ajouter que des observations prises dans les chaussures et par le même procédé et souvent comparativement avec celles du tronc et des membres inférieurs, il résulte que Le zéro physiologique du pied est compris entre 98 et 30 degrés. Or, ces faits étant établis, il m'a paru dre st de comparer le résultat de mes observations avec les températures périphériques normales des mêmes régions réunies par les différents observateurs. Pour J. Davy (2), qui trouvait 36°67 comme température axillaire, la moyenne de la température cutanée au niveau de la sixième côte, des deux côtés, était 34°16 ; la moyenne au milieu du mollet 33°89, et celle de la plante du pied, 32222. Pour Alveranga (3), la moyenne des températures périphériques prises (1) Société de Biologie, 4 mars et 1° avril 1905. (2) J. Davy. Observations on the temperature of man and animals, Edinb. Philos. journal, 1825. — Annales de chimie et: de physique, 1826 et 1832. — Température de l'homme et de la femme, Medic:trans.; 4864 A (3) Précis de thermométrie clinique, Lisbonne, 4871: : 766 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sur le thorax, et aussi au niveau de l’épigastre et de l'hypogastre, est de 36 degrés, celles prises au niveau de la cuisse 35°86, et sur la plante du pied 33°52. Gassot (1) a multiplié les observations, mais en prenant celles qui peuvent être utilisées pour ce travail, je trouve : pour le tronc, à la région dorsale médiane, à la région costale supérieure, à la région abdominale, et au creux épigastrique, une moyenne de 35°25; pour les membres inférieurs, sur les quatre faces de la cuisse et de la jambe, prises séparément, une moyenne de 34%5; enfin sur le pied, cou-de-pied, talon, face interne du pied et face inférieure des orteils, une moyenne de 33 degrés. En prenant dans les nombreuses observations recueillies par Redard (2) celles qui sont comparables avec les miennes, je trouve, pour le thorax 348, pour l'abdomen 36 degrés, soil comme moyenne du tronc 35°40. Pour la cuisse et la jambe, la moyenne est 34°6, et pour le pied 33°10. Enfin pour Slewart (3), la température périphérique normale du tronc serait de 33°9, celle de la jambe 31°9, et celle de la plante du pied 30°61. Je réunis dans le tableau suivant ces diverses températures périphé- riques et je les rapproche dü zéro physiologique correspondant. NOMS TEMPERATURES PERIPHERIQUES des observateurs : : Cuisse-jambe 33089 35, 86 34,50 34,60 31,90 9 J D] d 9 J D] ) 9 J MO ce Or E = Moyennes » . . . . , . ; 33,75 Zéro physio'ogique . . 31 à 320 31 à 300 || Différences moyennes . 3024 3025 Comme on le voit, de la comparaison des températures normales péri- (1) Gassot, cité par Redard. Thermométrie médicale, p. 376. (2) Traité de thermométrie médicale, 1885, p. 385 et suiv. (3) Cité par Ch. Richet. Article « chaleur », du Dict. de physiologie, p. 155. SÉANCE DU 6 MAT 167 EE ER, tn phériques trouvées par ces divers auteurs avec les zéros physiologiques conslalés par mes observations, il résulle donc : 1° Que le zéro physiologique de ces régions suit leur température péri- phérique, et que selon toutes les probabilités c'est elle qui le règle ; 2° Que, d'une manière générale el moyenne, le zéro physiologique, ponr chacune de ces régions, reste inférieur à leur température normale périphérique environ de 3 degrés. Ces faits me paraissent désormais bien acquis. Mais, de plus, il me semble que l’on peut également considérer, au moins comme probable, que d'une manière générale, le mème rapport doit exister pour les autres régions et aussi pour les divers organes. Si ces présomplions se vérifiaient, on arriverait donc à ces conclusions générales, qui déjà, je le répète, me paraissent devoir être considérées comme probables : 1° Que chaque région et chaque organe ont un zéro physiologique qui leur est propre; 2° Que ce zéro doit êlre susceptible de varier comme leur propre tempé- ralure ; 3° Enfin que ce zéro est inférieur à la température normale de quelques degrés. SUR LA SÉCRÉTION CONTINUE DU SUC GASTRIQUE. (A PROPOS D'UN MÉMOIRE DE M. SCHEMIAKINE) par M. ALBERT FRoOUIN. Dans un travail récent sur la Physiologie de la région pylorique de l'estomac du chien (1), Schemiakine formule, entre autres, les conclu- sions suivantes : Le suc de la région pylorique de l'estomac est un liquide sirupeux, ince- lore, contenant quelques amas et flocons de mucus; il est toujours à réaction alcaline ; l’alcalinilé du suc n'est pas élevée, mais elle est constante ; sa sécré- tion dans le sac isolé s'effectue d'une facon continue. Le suc pylorique agit sur l’albumine seulement en milieu acide. Ces conclusions confirment les résultats rapportés dans une note Sr la sécrélion continue du suc gastrique, que j'ai communiquée à la Société le 10 juin 1899 et dont voici les passages principaux : On admet généralement que la sécrétion du $uc gastrique se produit sous l'influence d’une excitation nerveuse, d'origine mécanique ou autre, et de plus qu'elle est intermittente. (1) Schemiakine. Excitabilité de la muqueuse du canal digestif. Arch. des Sciences Biol. de Saint-Pétersbourg, t. X, 1904, p. 89. Bro:ocir. CoMrTes RENDUS. — 1905. T. LVIIT. 55 768 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE "at, Ce dernier point mérile examen. La durée de la sécrétion est impossible à établir à l’état normal, l'estomac se vide complètement de son contenu et plus ou moins rapidement. Ce fait est l’argument principal en faveur de Lin- termittence de la sécrétion ; mais d’autre part la salive, passant d’une facon presque continue dans le tube digestif, pourrait entrainer une sécrétion peu abondante, qui serait ainsi dissimulée. Il semble que l’on peut l’étudier avec plus de chances de certitude dans le cas où l’on a fermé les orifices æsopha- gien et duodénal. On exclut ainsi la pénétration de la salive ; on empêche aussi l'estomac de se vider. Nous avons expérimenté Snultanénent sur deux chiens chez lesquels nous avions séquestré complètement l'estomac. Nous avons pu constater que la sécrétion du suc gastrique était continue, et cela en dehors de tout phénomène réflexe, en dehors de toute excitation alimentaire. Il résulte des expériences que j'ai rapportées « que l’estomac séquestré qui n’est exposé à aucune excitation directe, d'origine alimentaire, ni à une exci- tation réflexe de même origine puisque l’animal est laissé à jeun, sécrète un véritable suc gastrique, avec des caractères spéciaux. Lasécrétion se fait donc d’une façon continue. Les analyses que j'ai rapportées dans cette note montrent que le suc gas- trique sécrété à l'état de jeûne diffère de celui fourni par les mêmes animaux en temps ordinaire. Il est peu ou pas acide, il renferme davantage de ma- tières organiques et de matières minérales, il est plus visqueux, plus épais que le suc ordinaire, le mucus qu'il renferme ne se dépose que lentement. Dans la deuxième expérience, Les deux sucs gastriques étaient sensiblement neutres et sans action sur l’albumine. Additionnés de 1/10 de leur volume d'HCI demi-normal leur pouvoir digestif est devenu : pour celui du chienne? 1, 9 millimètres; pour celui du chien n° 2, 7 millimètres, en 24 heures (tubes de Mette). (1). Schemiakine formule encore d’autres conclusions qui méritent une attention particulière. L'excitation mécanique de la muqueuse pylorique, de même que l’action immédiate exercée sur celle-ci par des substances alimentaires, par le suc du fandus, par ies solutions de bi-carbonate de soude et en particulier par l'HCI augmentent notablement la sécrétion du suc. (1) Ces résultats étaient tout à fait en contradiction avec les notions classi- ques sur la sécrétion gastrique ; ce qui explique que certains auteurs les ont comparés aux observations pathologiques et ont admis qu'ils étaient dus à ce que l'estomac séquestré sur lequel j'ai expérimenté était anormal (Voir Carvallo, article Estomac, Dictionnaire de Physiologie de Charles Richet, p. 737). J'ajouterai cependant que le travail de Kretscheff publié un mois après ma note, Le 20 juillet 1899, dans la Revue de médecine de la Suisse Romande, con- corde avec mes résultats au sujet de la durée de sécrétion, de la réaction et de la teneur en pepsine. Voilà donc deux travaux qui confirment les résultats que j’ai publiés en 1899. DE ES A fo Se 0 SAR CPE PRES CRU ESS RC ETES l SÉANCE DU 6 MAI 169 Quel que soit le procédé dont on se sert pour tailler un sac isolé aux dé- pens de la région pylorique, c’est-à-dire que l’on laisse les pneumogastriques intacts ou qu'on les coupe, les propriétés du suc et les caractères de la sécré- tion restent les mêmes. Ce sont là des conclusions à retenir. En effet Pavloff insiste sur ce fait, en expérimentant sur des animaux à fistules gastriques et œsophagotomisés (c'est-à-dire sur la totalité de l'estomac) que l'excitation mécanique de la muqueuse, même prolongée pendant une heure et demie, ne provoque jamais l'écoulement de suc. Cependant que Schemiakine, expérimentant dans son laboratoire, seulement sur la portion pylorique, trouve que la sécrétion est continue, et qu'elle est augmentée par l'excitation mécanique. AMIBO-DIASTASES DES ACRASIÉES, par M. Pro. Nous devons à l'obligeance de M. le professeur Thaxter deux espèces d’Acrasiées, le Polysphondylium violaceum et une espèce nouvelle décrite par Olive, le Dictyostelium purpureum. Ce sont des espèces à pigment violet dont la couleur ne parait pas en rapport avec celle du pigment de la bactérie associée. En effet nous avons pu facilement obtenir des eul- tures pures mixtes de ces deux acrasiées sur divers milieux (gélose de haricots, carottes). . La bactérie associée est une variété de Pacillus fluorescens, ne se déve- loppant pas à 37 degrés, donnant un voile muqueux à la surface du bouil- Jon, ne liquéfiant pas la gélatine, donnant sur gélose une culture mu- queuse coulant au fond du tube, ne faisant pas fermenter la pomme de terre, ne coagulant pas le lait. La couleur de la culture sur les milieux solides ordinaires est blane légèrement jaunâtre, plus foncé sur pomme de terre. Gette bactérie ne donne pas son pigment fluorescent sur les mi- lieux ordinaires. On oblient au contraire rapidement une belle fluores- cence en faisant la culture sur albumine d'œuf coagulée. Cette bactérie ne liquéfiant pas la gélatine et ne coagulant pas le lait, nous avons voulu constater si la culture pure mixte se comporterait de même. Or la culture de l’acrasiée et de la bactérie étant faite sur bouillon de haricots gélatinisé, le milieu est liquéfié. La liquéfaction commence aussitôt que les spores de l’acrasiée germent. D'autre part le dévelop- pement de l’acrasiée et de la bactérie dans le lait produit l'acidification du milieu et la coagulation du lait. Ces faits démontrent l’existence chez les myxamibes de diastases, x notamment de la gélatinase, analogues à celles trouvées par Mouton chez les amibes. 770 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE INFECTION VERMINEUSE ET SPIROCHÈTES CHEZ LES SOURIS CANCÉREUSES, par M. À. Borrez. Il a été possible d'étudier un grand nombre de cas de cancer de la souris, provenant d’une même origine et survenant par séries de quatre, cinq cas, à intervalles de quelques mois, dans un même élevage. L'étude histologique très complète de ces tumeurs spontanées ou des métastases pulmonaires, qui sont très fréquentes, à montré un certain nombre de faits qu'il me paraît utile de signaler à l'attention de tous ceux qui peuvent avoir à leur disposition un pareil matériel d'étude. Au centre des tumeurs sous-cutanées, on constate presque toujours des processus phagocytaires, caractérisés par la présence de grandes cellules mononucléaires, très hypertrophiées, vacuolaires, bourrées de détritus de toute sorte, difficiles à déterminer. Ceux-ci se présentent quelquefois sous forme d’aiguilles rigides, d'écailles pseudo-chitineuses, gardant énergiquement la couleur; de vastes sinus sanguins se trouvent dans le voisinage. Autour de ce processus central, s’irradient les tubes d’épithélium qui constituent la tumeur proprement dite, du type adéno- carcinome. Dans les poumons se rencontrent très souvent des métastases; et il est à peu près constant de trouver, dans le voisinage immédiat des tumeurs métastatiques, des processus phagocytaires de même ordre, mais plus faciles à caractériser. Tantôt, autour de la tumeur, on re- marque, en très grand nombre, d'énormes cellules bourrées d’aiguilles rigides ou d’écailles ; tantôt, dans les bronches qui avoisinent la néofor- mation épithéliale, se trouvent de gros fragments pseudo-chitineux, entourés de Staubzellen. La vérilable explication de tous ces processus phagocytaires anormaux n’a pu être obtenue que dans ces derniers temps par la constatation directe, dans les vaisseaux dilatés du poumon, d’helminthes parfaitement caractérisés et à divers états de destruction, entourés de phagocytes bourrés d’aiguilles et d’écailles provenant de la carapace du parasite. Il est maintenant de toute évidence que les processus phagocytaires trouvés d'une facon à peu près constante, soit au voisinage des métastases pulmonaires, soit au centre des tumeurs sous-cutanées, sont de même origine, et résultent de la résorption d'un gros parasite ayant jadis circulé dans les vaisseaux de l’animal. La pénétralion, dans la circulation générale, d'helminthes dont l'ori- gine probable est dans le tube digestif, si fréquente chez les souris cancéreuses, permet d’expliquerla présence de spirochètes dans les sinus sanguins qui se trouvent au centre des tumeurs de ce type. Dans un cas, sur une souris très cachectique (envoyée par le professeur Ehrlich, de Francfort), mais dont la tumeur n'était pas ulcérée, ils étaient en quantité prodigieuse : spirochètes rigides à spires très longues: dans SÉANCE DU 6 MAI 711 deux autres cas (tumeur de Paris), ils étaient beaucoup moins nombreux et leur forme était différente : spirochètes très fins, très petits, à spires très serrées, Les trois lumeurs qui ont été examinées à ce point de vue étaient mobiles sous la peau, non ulcérées, et deux des souris sont encore vivantes (1). Il est impossible de tirer une conclusion étiologique ferme des faits ci-dessus rapportés, mais il m'a paru intéressant de signaler ces spiro- chètes et cette infection vermineuse si constante dans un élevage par- ticulièrement cancéreux. SUR UNE EXO-TOXINE DU BACILLE TYPHIQUE, par M. F. LANGE. -Au cours de nombreuses expériences relatives au phénomène de Pfeiffer dans le péritoine des cobayes neufs, nous avons pu constater que l’intoxication de l’animal produite par l'injection intrapéritonéale du bacille d'Eberth n’est point due, au moins dans ses débuts, à la destruc- tion progressive des corps microbiens et à la mise en liberté d'une endo- toxine, mais quil y a lieu de croire que le microbe en question est capable de sécréter à l’état vivant un poison pathogène. L'observation attentive montre en effet que l’abaissement de la température, ainsi que d’autres symptômes d'intoxication plus ou moins grave (affaiblisse- ment général, ete., etc.), apparaît à un moment où l’on ne trouve dans l'exsudat péritonéal des bacilles immobilisés ou détruits qu'en nombre tout à fait insignifiant et incapable d'expliquer l'effet morbide mani- feste de l'injection. Sans entrer ici dans les détails de cette observation et les conclusions qu’on peut en tirer pour la question toujours ouverte du phénomène de Pfeiffer, nous nous arrêtons à un procédé qui nous a permis de mettre en évidence, par voie directe, l'existence d’une exo- toxine sécrétée par le bacille typhique. Nous nous sommes servis de cultures de différentes provenances et dont la virulence était tantôt moyenne, tantôt au-dessus de la moyenne : la dose mortelle (pour le cobaye de 300 à 400 grammes) était de 1/2 à 1 c.c. 1/2 d’une culture dans de l’eau peptonisée âgée de seize à dix- huit heures. On injecte deux à trois doses mortelles dans le péritoine d'un cobaye (1) Un quatrième cas, survenu au laboratoire même (tumeur au début, à peine plus grosse qu'une lentille, surtout constituée par une poche hématique) a été examiné postérieurement à la communication orale faite à la Société et le même spirochète fin, court, à spires serrées a été trouvé à l’état de pureté. Te SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et l’on suit la marche de l'infection en recueillant et en examinant de deux en deux heures une goutte de l’exsudat à l’aide de pipettes capil- laifes. En même temps, on prend la température de l'animal. Lorsque le thermomètre atteint un chiffre sensiblement au-dessous de la normale (quatre à cinq heures après l'injection), on retire tout l’exsudat et, après avoir constaté qu'il n’y a& pas encore de destruction de microbes (formation de granules), on le dilue dans de l’eau physiolo- gique et on filtre, soit sur une petite bougie Berkefeld, soit sur une Chamberland F. Le filtrat injecté dans le péritoine d’un cobaye neuf à une dose égale à 1 1/2 à 2 centimètres cubes d’exsudat non dilué tue l'animal au bout de dix-huit à quarante-huit heures. La culture sur bouillon peut être remplacée par une culture sur gélose de dix-huit à vingt-quatre heures, que l'on suspend dans une quantité d'eau salée suffisante pour donner un exsudat abondant. Si l’on injecte le filtrat toxique sous la peau, la mort est retardée de vingt- quatre . à .trente heures environ. Dans une de nos expériences, la filtration a été quelque peu pro- longée (douze heures à la température du laboratoire). Or, dans ce dernier cas, le filtrat se montra presque inoffensif : l'injection de 5 cen- -timètres cubes (exsudat pur) a provoqué une cachexie lente et la mort de l’animal après trois jours seulement. Cela fait penser que le prin- cipe toxique en question est très altérable. Par conséquent, on aura soin de filtrer très rapidement et à basse température. Il est entendu que les filtrats du bouillon typhique lui-même n'exercent aucune action pathogène, même à des doses très grandes. L'analyse biologique plus détaillée du poison qui est sécrété par le bacille typhique in anima vih fera l'objet d'une publication ulté- rieure. (Travail du laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) SUR LES PROPRIÉTÉS PYOGÈNES DU BACILLE FUSIFORME, par M. H. VINCENT. . Depuis que j'ai appelé l'attention sur l'infection fuso-spirillaire et sur le rôle étiologique que joue cette symbiose microbienne dans plusieurs “affections (pourriture d'hôpital, ulcère phagédénique des pays chauds, angine ulcéro-membraneuse, stomatite ulcéreuse primitive), le do- maine pathologique du bacille fusiforme s'est encore étendu. Des recherches bactériologiques dues à Perthes, von Ranke, Seiffert, Rôna, Ellermann, etc., il résulte, en effet, que la maladie appelée noma et qui entraine habituellement la mort des enfants est également sous la SÉANCE DU 6 MAI 7113 dépendance des fuso-spirilles. La gangrène pulmonaire peut être, aussi, déterminée par les mêmes microorganismes associés : Rôna a trouvé des amas énormes de fuso-bacilles, en culture pure, dans deux cas de cette dernière affection. Là ne se limitent pas les propriétés pathogènes du bacille fusiforme ou de sa symbiose avec le spirille. Je voudrais signaler plus spéciale- ment, dans cette note, son action pyogène. -Presque toutes les suppurations fétides qui se forment au voisinage du tube digestif, en milieu clos et, par conséquent, en anaérobiose par- tielle ou totale, renferment des bacilles fusiformes. Ce phénomène s'explique parce que le bacille fusiforme est, au même titre que d’autres bactéries pathogènes communes, un hôte normal de la bouche et de l'intestin des sujets sains ; j'ai constaté fréquemment ce bacille dans les déjeclions de l’homme. On ne doit, cependant, attribuer un rôle spécial à ces microbes que lorsqu'ils sont seuls ou nettement prédominants. Sur 17 cas de périostite dentaire avec pus fétide, 7 fois la suppura- tion était due au bacille fusiforme ou à son alliance avec le spirille; deux fois, cette symbiose était pure. Dans les cinq autres cas, il existait soit des bacilles anaérobies stricts, soit des streptocoques ou des sta- phylocoques. L'examen microscopique et la culture m'ont également montré le bacille fusiforme en symbiose avec les spirilles et le streptocoque, dans un phlegmon putride de la région sous-maxillaire, consécutif à l’évolu- tion de la dent de sagesse. Chez un sujet atteint de pyothorax avec épanchement félide, le pus renfermait une grande quantité de bacilles fusiformes. Le staphy- locoque, le Proteus vulgaris, d’autres bactéries, en particulier des anaé- robies, existaient concurremment. Le spirille était absent. Dans un cas d’abcès sous-cutané voisin d’un ulcère des pays chauds, l'association fuso-spirillaire a été également rencontrée, sans adjonc- tion d’autres bactéries. Le bacille fusiforme était absolument seul et en proportion considérable dans le pus d’une périostite du tibia, apparue dans des conditions identiques; l’ulcère lui-même renfermait, dans ce dernier cas, des spirilles en même temps que des bacilles fusiformes. À côté des propriétés habituellement nécrosantes et hémorragipares _du bacille fusiforme ou de sa conjugaison avec les spirilles, il y a donc lieu de faire une place pour son action pyogène proprement dite. Le bacille fusiforme suscite alors une réaction cellulaire de nature poly- nucléaire. Beaucoup des cellules exsudées présentent un noyau en voie de mitose. Un certain nombre d'autres sont, cependant, gravement altérées; la chromatine de leur noyau s’est diffusée dans le protoplasma cellulaire. Le nucléole a disparu. La cellule ainsi dégénérée est fré- quemment vacuolaire et se laisse mal colorer. Les variations cliniques et histologiques dans les effets pathogènes SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = Ca | FS produits par la symbiose fuso-spirillaire ou le bacille fusiforme seul paraissent être la conséquence de degrés différents dans la virulence de ces microbes. Expérimentalement, l'inoculation du bacille, faite dans les conditions que j'ai fait connaître (1), aboutit tantôt à la nécrose du tissu cellulaire ou musculaire et de la peau, chez les animaux, avec volumineuse perte de substance et odeur infecte de l’ulcère ; tantôt à la production d'un simple abcès. L'origine du microbe (pourriture d'hôpital, angine fuso-spirillaire) n’est pas indifférente dans le résultat obtenu. L'association favorisante d’une autre bactérie pathogène (streptocoque, slaphylocoque, B. coli, etc.) lui communique d'ordinaire une virulence et un pouvoir nécrobiotique énergiques. Celte propriété que présente le bacille fusiforme de devoir ou d'emprunter une partie de son activité au concours d’un autre microbe a été également signalée pour le bacille du télanos par M. Vaillard et moi-même. Elle permet d'interpréter la très curieuse et très habituelle constatation de l'association du bacille fusiforme avec un spirille. (Laboratoire de bactériologie du Val-de-Grace.) ETIOLOGIE DES STOMATITES SECONDAIRES, PARTICULIÈREMENT DE LA STOMATITE MERCURIELLE, par M. H. VINCENT. Dans une note présentée à la Société de Biologie et dans un travail ultérieur (2), j'ai montré que la stomatite ulcéro-membraneuse primitive reconnait pour cause très commune, quoique non constante, la symbiose fuso-spirillaire. Le diagnostic de ces stomatites, comme celui des angines, ne peut être fait que par l'examen bactériologique, leur sympto- matologie pouvant parfois se ressembler. Les stomatites secondaires telles que la slomatite mercurielle, la stomatite scorbutique, etc., paraissent se réclamer, dans une certaine mesure, d'une étiologie semblable. Dans tous les cas dont j'ai fait l'étude microbiologique, j'ai trouvé, en effet, de nombreux bacilles fusiformes associés ou non à des spirilles. Toutefois, à côté de ces (1) H. Vincent. Sur l’étiologie et sur les lésions anatomo-pathologiques de la pourriture d'hôpital. Académie de médecine, 28 janv. 1896, et Ann. de l'Iss- tilut Pasteur, 25 oct. 1896. Id. Sur la culture et l’inoculation du bacille fusiforme. Soc. de Biologie, 23 mars 1901. (2) Etiologie de la stomatite nlcéro-membraneuse. Societé de Biologie, janvier 1904, et Archives intern. de laryngologie, inars 1905. 1 x OC SÉANCE DU 6 MAI 7! bactéries, il existe toujours un grand nombre d'autres microbes qui ajoutent leurs effets pathogènes à ceux des précédents : staphylocoque pyogène, M. tétragène, streptocoque, B. coli, leptothrix, vibrions et spirilles de Miller, etc. Contrairement à ce qu'on observe dans la sto- matilte ulcéro-membraneuse et dans l’angine que j'ai décrite, les fuso- spirilles, malgré leur grande abondance, ne revendiquent pas exclusive- ment le rôle pathogène dans ces stomatites secondaires. Le nombre des _bacilles fusiformes est d'autant plus grand que la slomatite est plus fétide. IL paraît difficile d'expliquer avec précision comment l'intoxication mercurielle met la muqueuse gingivale en état de moindre résistance, et permet ainsi la pullulation secondaire des microbes qui vivent en commensaux habituels dans la bouche. Ainsi que l'a établi depuis longtemps M. Galippe, les sels de mercure n’agissent qu'en tant que favorisant la végétalion de ces bactéries : ces stomatites sont de nature microbienne. Il est remarquable que le bacille fusiforme soit parmi les microorganismes les plus constants et les plus fréquents. J'ai constaté, en 1893, l'associalion des fuso-spirilles dans un cas de stomalile scorbutique. Mais, dans ce cas encore, il existait un grand nombre d’autres microbes d'association. (Laboratoire de bactériologie du Val-de-Gräce.) SUR L'ACTION INHIBITOIRE DU SANG URÉMIQUE SUR LA SÉURÉTION URINAIRE, par M. A. Pr y SUNER, Professeur de physiologie à la Faculté de médecine de Séville. Par la série d'expériences qui suit, nous pouvons démontrer une conjecture née d'observations cliniques (1). Le sang urémique contient des substances spécifiquement toxiques pour l’épithélium rénal. Les produits du dédoublement nutritif accumulés dans le sang sont la cause (quand ils dépassent une certaine limite) de l'inhibition dans l'activité des éléments sécréteurs. Les effets de la toxicité hématique par réten- tion de ces substances d’origine catabolique sur la sécrétion urinaire nous montrent le nexus par lequel nous pouvons nous expliquer, par un même phénomène glandulaire, la sécrétion externe rénale et les actions antitoxiques attribuées à une sécrétion interne. Nous reviendrons sur ce point dans un travail de synthèse qui sera le résultat de nom- (1) Voy. Accion del extracto glicerico del rinon sobre la depuracion urinariu. Memoria premiada por la R. Acad. de Medic. y Cirugia de Barcelona, 1903-1904. 716 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE breuses observations cliniques personnelles (1) et étrangères et de notre investigation expérimentale propre. Pour démontrer l’action inhibitoire du sang urémique, nous avons: institué trois ordres d'expériences. Nous avons fait des injections hypo- dermiques de macéré salin de coagulé de sang urémique; nous avons injecté le sérum extrait d’un animal auquel nous avions pratiqué une double néphrectomie 24 ou 30 heures auparavant et nous avons fait des circulations croisées entre animaux sains et animaux urémiques. Les résultats ont été toujours heureux dans une série croissante selon l’ordre indiqué. L’explication de ces différences est facile, si on se rappelle l’action diurétique des solutions hypertoniques, et si on considère la proportion de substances actives dans chacun des cas, selon qu’on in- jecte le sérum ou selon qu'on fait un mélange complet des sangs par les circulations croisées. Voici le résumé des observations. I. — Chien de 7 kilogr. Quantité moyenne d'urine par 24 heures, 120 grammes. Il recoit 25 cc. de macéré salin (10 Æ 1.000 de NaCIl) de coagulé urémique extrait du sang d’un chien de 10 kilogr. doublement néphrectomisé la veille. Résultat négatif en raison de la petite quantité de la solution toxique. Malgré cela, ce chien est devenu quelque peu albuminurique. Le jour suivant, l’ani- mal reçoit une nouvelle injection de 200 cc. du même macéré conservé dans les conditions d’asepsie les plus désirables. Dans les 24 heures suivantes, nous avons 110 gr. d’urines très albumineuses. If. — Chien de 7 kilogr. Urine moyenne, 265 gr., pro die. Densité, 1.028; NaCI, 12; pas d’albumine. Injection de 100 gr. de sérum urémique extrait d'un chien de 12 kilogr. 24 heures après, 200 gr. d'urine. Densité, 1.045, et traces d’albumine. Deux jours après, l'animal se trouve déjà dans des condi- tions normales; nous injectons 200 cc. du sérum urémique. Urine, 440 gr.; densité, 1.035; NaCI, 8,6; albuminurie très importante. III. — Chien de 9 kilogr. Re 420 gr. Densité, 1.020; NaCl. 11, 4; urée, 30 et A — 1,80. Injection de 200 cc. de macéré urémique. Urine (24 heures après), 340 gr.; densité, 1.033; NaCI, 5,8; urée, 36,6; A— 1,95; albumine. IV. — Chien de 6 kilogr. Urine, 400 gr.; densité, 1.028 ; NaCI, 5,6; urée, 28,5; A — 1,63. Injection de 400 cc. de sérum urémique d’un chien de 8 kilogrammes. Urine; 190 gr.; densité, 1.045; NaC, 4,2; urée, 34,2; A — 1,86; albumine. V. — Chien de 5 kilogr. Urine, 195 gr. ; densité, 1.095 ; NaCI, 5,5; urée, 30,2. Injection de 100 cc. de macéré salin Urine, 130 gr.; densité, 1.030; NaCl, 6,8; urée, 38,2; albuminurie très légère. VE. — 28 février. Double néphrectomie aseptique à un chien de 7 kilogr. 1° mars. Plaie complètement fermée. 32 heures après la première opéra- tion, circulation croisée avec un chien de 6 kilogr. en reliant la carotide de l'animal urémique avec la veine fémorale de l’autre, et l'artère fémorale de (1) Une partie de cette observation a été publiée in Revista de Medicina y Cirugia practicas, Madrid, julio 1904. SÉANCE DU 6 MAI ETF celui-ci avec la jugulaire externe du premier. Après dix minutes du mélange sanguin, nous lions les vaisseaux et fermons la plaie de l'animal sain, Celui- . ci à la caractéristique urinaire suivante (moyenne de six jours) : Urine, 360 gr. : densité, 25; NaCI, 2,3; urée, 28; À — 1,42, 2 mars. Plaie en état parfait. Urines, 90 cc.; densité, 1.045 ; NaCI, 4,5 ; urée, 34,3; A—1,95; albumine. 3 mars. Urines, 210; densité, 1,050; NaCI, 2,5 ; urée, 38,2 ; À — 1,80: albumine, 4 mars. Urines, 195; densité, 1.048; NaCI, 5,7; urée, 34,3; albumine. VIE. — 7 mars. Néphrectomie double à un chien de 14 kilogr. Quantité moyenne d'urine du deuxième chien, pendant trois jours, 700 ec. Carac- téristique urinaire d'aujourd'hui : quantité, 760; densité, 1.020 ; NaCI, 4 ; urée, 33,2; pas d’albumine. 8 mars. Urine du chien n° 2 : quantité, 725 gr.; densité, 1.024; NaCI, 2,6; urée, 36,4. On établit pendant dix minutes la circulation croisée comm e 4 le cas antérieur. 9 mars. Urine, 300 cc.; densité, 1.035; NaCl, 5,7; urée, 76; beaucoup d’al- bumine; état local et général parfaits. 10 mars. Urine, 560 cc.; densité, 1.040; NaCI, 4,8: urée, 68. VII. — 15 mars. Chien de 8 Heat Urine. 280 cc.; densité, 1.027; NaCI, »,4; urée, 40; À — 2,10. 16 mars. Urine, 265 cc.; densité, 1,027; NaCI, 4,8; urée, 58; A — 2,06, 17 mars. Urine, 300 cc; densité, 1.028; NaCI, 5,4; urée, 42; À —2, Injection intra-péritonéale de 150 grammes de sang urémique extrait d’un chien de 11 kilogr. néphrectomisé trente heures auparavant, 18 mars, matin, température rectale, 38,8; soir, température, 38,9. Urine des 24 heures : quan- tité, 50 gr. ; densité, 1.040; urée, 85; NaGL, 6,3; À — 2,30. © 19 mars. Urine, 200; densité, 1.042; urée, 83; NaCI, 5,3; À — 2,18. Expérience témoin. — 9 avril. Circulation croisée entre deux chiens normaux , n°4 de 13 kilogr. et n° 2 de 12 kilogr. Celui-ci est mis en observation. Il recoit le sang par la veine fémorale. Caractéristique urinaire moyenne du n° 1 avant l'opération : quantité, 850; densité, 1.012; urée, 24: NaCI, 2,10. 10 avril. Plaie fermée; animal gai; urine, 885 gr.; densité, 1.015; urée, 28; NaCI, 2; albumine ; — 11 avril. Urine. 1.050; densité, 1.015 ; urée, 32; NaCl ; 2,16. L'animal à bu abondamment: — 12 avril. Urine, 900; densité, 1.012 ; urée, 30; NaC1,,2,30; albumine. Conclusions. — 1° Les composés d’origine catabolique qui sont les acteurs de l’urémie produisent un état d’inhibition dans la totale acti- vité sécrétoire des épithéliums rénaux; — 2° l'injection de sang uré- mique est toujours la cause d’un accroissement de la densité urinaire, de la quantité d’urée et de la valeur de A, tout proportionnellement à la concentration moléculaire du sang injecté; — 3° le résultat de nos expériences est d'autant plus positif que, par cette concen - tration hématique, devrait s'établir (si le rein était dans ses con- ditions physiologiques) une très abondante polyurie éliminatrice ; — 4 le rein est inhibé seulement par le sang urémique quand le pou- voir toxique de celui-ci arrive à une certaine limite. Le rein a donc un 178 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE pouvoir antitoxique, lequel peut être surmonté. C’est alors que la fonc- tion de sécrétion externe ne s'accomplit pas physiologiquement, — 5° on ne peut encore rien conclure des variations de la quantité de NaCI; — 6° l’albuminurie est un phénomène constant après l'injection de sérum urémique. Nous l'avons pourtant observée aussi après la circu- lation croisée entre deux chiens sains. Ce phénomène peut être attribué aux difficultés d'adaptation de la composition protéique du sang de deux chiens de races différentes. On doit cependant insister sur ce point. DEUXIÈME NOTE SUR LE CHATOUILLEMENT, par M. Cu. FÉRé. L'expression du plaisir par le rire peut se montrer chez l’enfanc avant la fin de la première année (1); mais elle peut se manifester beau- coup plus tard. Cette manifestation est une marque d'évolution intel- lectuelle; c’est une satisfaction pour les parents de la signaler. fls sont portés à croire que le rire naturel, réaction émotive, peut être éveillé par le rire mécanique, par le chatouillement. En étudiant les antécé- dents d’un garçon de sept ans, fils d'alcoolique, j’appris que jusqu’à quatre ans passés il était incapable de rire. Des essais de chatouille- ments discrets n'avaient provoqué que des mouvements de défense et des cris; dans une nouvelle tentative, on nes’arrêta pas aux cris ; mais il tomba brusquement, pâle, en résolution, mouillé d'urine; six semaines plus tard, il eut sa première attaque d’épilepsie convulsive. Cet enfant, avons-nous dit, est un produit d’alcoolique, c'est un arriéré, marqué de stigmates de dégénérescence (strabisme, division du voile du palais, ectopie du testicule droit, etc); il était prédisposé à la névropathie; mais on ne peut guère douter pourtant qu'il y ait été lancé par le cha- touillement, et il est vraisemblable qu'il aurait pu éviter l'initiation épileptique, si on n'avait pas cherché à provoquer l’évolution du senti- ment du comique (2). La provocation par le chatouillement offre des risques par l'excilation ou par la dépression qu'il produit snivant la dose. Ces effets inverses, qui se montrent dans les expériences citées - précédemment (3), sont mieux établis dans celles que je n'avais fait que signaler. 11 s'agit du frôlement transversal, avec la même brosse, de la plante (1) J. Sully. Essai sur le rire, etc., trad. 1904, p. 173. (2) Le premier rire soit disant spontané se montra deux mois plus tard, à propos du spectacle de la course furibonde d’un chat. (3) Comptes rendus de la Société de Biologie, 4905, p. 598. SÉANCE DU 6 MAI 71179 du pied droit, en arrière de l’extrémité postérieure de la phalange du 5° orteil, allant ou venant, à chaque demi-seconde. Cctte irritation pré- cède immédiatement le même travail ergographique décrit précédem- ment. Une TRAVAIL EN KILOGRAMMÈTRES EXPÉRIENCES de l'excitation GRR nr Deer D dia eee M LL AU UN (en secondes). premier ergogramme deuxième ergogramme après le repos complet. après 18 min. de repos. dl il 12,75 2,94 2 3 3,18 2,58 3 D 1,41 2,28 4 10 0,93 1,86 H) 20 0,72 3,91 6 40 1,05 2,16 Ÿ 60 0,90 3,60 8 80 0,87 2,34 9 100 0,57 2,19 Dans ce groupe d'expériences, comme dans les précédentes, on voit que, quelle que soit la sensibilité de la région touchée, l'augmentation du travail (travail normal : 9 kil. 60) ne s'élève pas proportionnellement à la durée de l’excitation, et quand une irritation est déjà assez longue pour ne plus laisser qu’un travail très faible, elle n’accroit plus avec régularité la fatigue. Dans le dernier groupe d'expériences, si l'excitation dépasse la durée de 20 secondes, la fatigue ne s'accentue que lentement et irrégulièrement; d’ailleurs quand elle dépasse cette durée, elle reste indifférente, à peine sentie, et ne provoque plus aucun mouvement réflexe : la monotonie atténue l'efficacité de l'augmentation. Si l’irritation est réalisée d’une manière moins monotone, on obtient en moins de temps une plus grande fatigue. Par exemple on a le même effleurement en promenant la même brosse au même rythme allant et venant, dans la direction transversale et alternativement dans la direc- tion longitudinale de la plante du pied, sur la même étendue. Cette variété légère de l'excitation suffit à augmenter la fatigue avec la même dose. Les expériences se résument dans le tableau suivant. DURÉE TRAVAIL EN KILOGRAMMÈTRES EXPÉRIENCES de l'excitation _——………. ——— (en secondes). 1°" ergogr. 2° ergogr. 3° ergogr. 4e ergogr. 1 20 0,87 1,05 9,54 » 2 40 0,39 1,92 3,78 9,45 3 60 0,45 1,92 3,42 9,27 % 80 0,45 0,96 » » 5 100 0,57 1,96 1,80 9,75 Le même nombre des frôlements plus variés produit plus de faligue 780 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE im médiate et surtout plus de fatigue prolongée. Les reprises du travail après des intervalles de repos de 18 minutes reproduisent le travail normal après le repos total (9 kil, 60). Après le deuxième repos suivant l'excitation avec le frôlement transversal seul durant jusqu'à 100 se- c ondes, on obtient exactement 9 kil. 60. Après une durée moindre de l’excitation moins monotone avec le frôlement alternativement trans- versal et longitudinal, le retour du travail normal ne se retrouve qu'après le troisième repos, c'est-à-dire que la fatigue persiste plus longtemps. O n peut comprendre, d’après ces faits, combien avec l'excitation de plus e n plus variée, on peut voir augmenter la fatigue, jusqu'à l'épuisement à des degrés divers suivant la résistance des individus. (0) 781 REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 2 MAI 1905 SOMMAIRE CAVALIÉ : Sur la stratification de Infirmation de la loi de Scolosuboff, 50 l’ivoire et sur les fissures dentaires, Denicès (G.) : Emploi de la solu- chez l’homme, chez le bœuf et chez tion chlorhydrique d'acide hypo- erchienss 20m EeEUtEr ATEN EE 51 | phosphoreux pour la détermination CHAINE (J.) : Sur une cause de va- de l’arsenic en toxicologie. , . . . . 52 riation d'orientation des muscles Moxcour (Cx.) : De l'influence de DONS ASURIQUE SEP NEO EATEENENESE 56 | l’orthostatisme dans un cas de né- DeExiGès (G.) : Etude expérimen- PATTES RIT Me ele 54 tale de la localisation de l’arsenic. Présidence de M. Jolyet, président. ETUDE EXPÉRIMENTALE DE LA LOCALISATION DE L'ARSENIC. INFIRMATION DE LA LOI DE SCOLOSUBOFF, par M. G. DeEnicEs. Dans une communication antérieure (1) nous avons montré, M. Bla- rez et moi, par l'analyse minutieuse des organes de trois victimes d’un empoisonnement arsenical, et conformément à l'échelle de localisation de l’arsenic dressée dès 1839 par Orfila et confirmée, dans ses grandes lignes, par toutes les publications des toxicologistes produites depuis celte époque, notamment par celles de Ludwig à l'étranger et de Gar- nier en France, que le foie occupait le rang le plus élevé et, les centres nerveux, le den degré dans cette série. Mais ces résullats, en opposition formelle avec ceux qu'a fait con- naître Scolosuboff en 1875 dans un mémoire maintes fois cité, relatif à l’intoxication arsenicale aiguë ou lente pratiquée sur des animaux (2), (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 17 février 1905, p. 279. (2) Bull. Soc chim., 1875, t. XXIV, p. 124, et Archives de physiol., 1875, p. 653. \ 182 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (51) m'ont engagé à reprendre, en les reproduisant d'aussi près que pos- sible, les expériences de‘l’auteur russe en utilisant les ressources de la technique moderne devenue si précise dans ces dernières années à la suite, surtout, des travaux de MM. Gautier et Bertrand. Intoxication lente. — Un lapin de 2 kil. 735 et une lapine de 2 kil. 365, pro- venant de la même portée, ont recu, par introduction directe dans les voies digestives, de l’acide arsénieux dissous à l’état d’arsénite de soude (1), par doses croissant de 2 milligr.5 par jour,en débutant par une prise de 5 milligr. Ils sont morts tous les deux, le neuvième jour du traitement, à six heures seulement d'intervalle, la femelle la première, après avoir perdu 410 grammes de son poids, le lapin ensuite, amaigri de 330 grammes. Intoxication aïguë. — Un chien de berger, croisé griffon de 16 kil. 150, fort maigre mais très vigoureux, recoit une première injection hypodermique de 0 gr. 14 d'acide arsénieux, à l'état d'arsénite, laquelle entraîne des accidents gastro-intestinaux et paralyliques graves, mais dont il paraît se rétablir dès le surlendemain où on lui fait une seconde injection de 0 gr. 18 d’acide arsé- nieux qui amène la mort en sept heures, quarante-six heures après l’adminis- tration de la première dose. L'analyse a donné, par kilogramme d'organes, les doses suivantes d'arsenic, exprimées en milligrammes. LAPIN LAPINE CHIEN HS CHROME Qi STE NE 43 40 46 Hole sauche ere nee 36 33 16 RENTE AMP ER TPS 10 42 10 Rein gauche MANN SR Se 11 Al 43 Rae Nr Reese 6 5 10 PANCEÉASN 0 0 MERS ue » 14 Poumons 3,0 » 5 Muscles}(CuisSe) Peer 2,2 2 5 Draphraënes Nes » » ‘3 Cœur . te 3 Al 8 Peauret poule ARMES Je 3 » Cerveau RÉEL NcRE Al | 0,6 Moeile épinière. 0,8 12 0,8 Testicules 155 » Ps) Os. 1,4 1,5 1,2 SARA NE AN ne AR Ne CEA te » » 1,4. LENS A SR ee TER an » » 2 (1) La solution arsenicale a été ainsi préparée : 5 grammes de As°0* on été dissous à chaud dans 60 centimètres cubes d’eau et 12 c. c. 5 de soude pure (D— 1,33). Après refroidissement, on a sursaturé par un courant de C{*, complété à 100 centimètres cubes et filtré. (52) SÉANCE DU 2 MAI 783 L'urine du chien, émise abondamment (1) avant la deuxième injection, renfermait, par litre, 42 grammes d’urée, 1 gr."50 de chlorures, 0 gr. 06 d’albumine et 36 milligrammes d’arsenic. Elle était fortement chargée en bile mais ne contenait pas de glucose. L'infirmation de la loi de Scolosuboff résulte absolument de l'examen des chiffres ci-dessus puisque la quantité de toxique trouvée dans le foie est, en moyenne, 35 fois, au moins, supérieure à celle qui a été rencontrée dans les centres nerveux. Les muscles eux-mêmes, surtout le muscle cardiaque, contiennent plus d'arsenic que le cerveau et la moelle. Quant aux autres faits qui découlent de ces recherches, notamment le teneur en arsenic constamment plus élevée dans le lobe droit du foie que dans le lobe gauche, surtout dans l’empoisonnement aigu, ce qui confirme l'indépendance fonctionnelle de ces deux portions du viscère hépatique, si bien mise en lumière par M. Sérégé (2), je me propose d'en poursuivre expérimentalement l’étude. EMPLOI DE LA SOLUTION CHLORHYDRIQUE D'ACIDE HYPOPHOSPHOREUX POUR LA DÉTERMINATION DE L'ARSENIC EN TOXICOLOGIE, par M. G. DENIGES. MM. Engel et Bernard ont montré les premiers (3) qu'en solution chlorhydrique, les composés oxygénés de l’arsenic sont totalement réduits, par l'acide hypophosphoreux, à l’état d’arsenic métalloïdique qui s’insolubilise et qu'on peut même doser. Plus tard, M. Bougault a fort ingénieusement utilisé cette propriété pour la recherche de l’arsenic minéral et organique, et fait connaître une bonne formule de réactif réducteur (4). J'ai indiqué moi-même (5) que la présence de 20 p. 100 en volume d'acide sulfurique dans une solution arsenicale ne troublait nullement la marche de la réduction par l'acide hypophosphoreux et, par conséquent, qu'il était possible de rechercher directement l’arsenic dans les liquides de destruclion des matières organiques par la méthode nitro-mangano-sulfurique que j’ai fait connaître (6). ) L'émission totale fut, en effet, de 750 centimètres cubes. ) Comptes rendus de l'Acad. des sciences, 20 mars 1905. ) Comptes rendus Acad. des sciences, 1896, t. XXII, p. 390. ) Journal de pharm. et de chim., 6° série, t. XV, p. 527, et t. XVII, p. 37. ) Précis de chimie analytique, 2° édition, 1903, p. 651. (6) Bull. Sac. chim. 1901, t. XXV, p. 945, et Bull. Soc. Pharm. de Bordeaux 1904, p. 289. : Biozogis. Comptes RENDUS. — 1905. T. LVIII, 56 ({ (2 (3 (4 (5 6 78% RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (53) Cette recherche peut être même transformée en une détermination quantitative d'une surprenante exactitude qui, si elle doit céder le pas au procédé des anneaux obtenus avec l'appareil de Marsh, permet de le contrôler et surtout de sérier de la manière la plus nette les organes examinés au point de vue de la localisation arsenicale. On peut opérer de deux facons: 4° Procédé direct. — Mettre dans une série de tubes à essais, à parois minces, de 1 centimètre de diamètre, de 10 centimètres environ de longueur et aussi identiques que possible, 1 centimètre cube de réactif Bougault et 1 cen- timètre cube de solutions d’arséniate de soude renfermant, par litre, 200 cen- timètres cubes d'acide sulfurique et 2,5, 5, 10, 15, 20, 30 et 40 milligrammes d'arsenic. Verser, dans un autre tube semblable, 1 centimètre cube de réactif Bou- gault et 1 centimètre cube du produit de destruction nitro-mangano-sulfu- rique (ou du produit final obtenu par le procédé Gautier-Bertrand) amené à un litre de 20 p. 100 environ d'acide sulfurique, en volume, et représentant 1 gramme de substance par centimètre cube. Porter tous ces tubes dans un bain d’eau bouiliante formé par un vase de Bohême très large et couvert par un disque métallique perforé d’une série de trous pour laisser passer et maintenir les tubes. Après vingt minutes d’ébullition examiner le degré de trouble ou d'opalescence des liquides essayés et les regarder, pour cela, à 2 mètres environ d'un angle d'appartement en face du point où l’une des lignes de cet angle est coupée par une fenêtre bien éclairée, les tubes étant placés au-dessous et à une certaine distance de l'œil (1). On obtient ainsi une opalescence manifeste avec 0 mg. 002 d’arsenic par centimètre cube; en concentrant le liquide de destruction jusqu’à ce qu’il corresponde à 4 grammes de substance par centimètre cube, on peut donc apprécier directement jusqu'à 1 demi-milligramme d’arsenic par kilogramme d'organes. La comparaison du tube d’épreuve avec les divers étalons permettra très vite de voir celui de ces derniers dont il se rapproche le plus et de déduire DE ce simple examen la dose de toxique. 29 Procédé indirect. — Il est applicable aux anneaux arsenicaux trop faibles. pour être pesés et dont on détermine ordinairement la masse par comparai- son avec des anneaux étalons. Pour le mettre en pratique, on dissout ces anneaux en lixiviant le tube qui les renferme avec quelques gouttes d'acide azotique chaud, lequel est recueilli dans une petite capsule de porcelaine. On (1) Les organes riches en fer comme la rate, le Sang, bien qu’en solution absolument incolore après la destruction acide, donnent un mélange jaune (Fe CI) par addition du réactif de Bougault. La teinte disparaît au bout de quelques instants d’ébullition par suite de la réduction du sel ferrique. Si elle persistait, c’est que la destruction de la matière organique serait incom- plète. (54) SÉANCE DU 2 MAI 785 ajoute au liquide 2 dixièmes de centimètre cube d'acide sulfurique pur. On évapore au bain de sable jusqu’à émission de vapeurs sulfuriques blanches. On laisse aussitôt refroidir, on ajoute 1 goutte de SO‘H*, 0 c, c. 8 d’eau, 4 centimètre cube de réactif Bougault et on introduit le mélange dans un petit tube à essai qu'on porte au bain d’eau bouillante, en même temps que Je liquide des étalons (1), ainsi qu’il est dit plus haut. On peut, de cette manière, doser l’arsenic renfermé dans des anneaux dont le poids n'excède pas 2 millièmes de milligramme. DE L'INFLUENCE DE L'ORTHOSTATISME DANS UN CAS DE NÉPHRITE, par M. Cu. MonGour. MM. Linossier et Lemoine ont montré en différentes notes publiées à la Société de Biologie la fâcheuse influence exercée par l’orthostatisme sur des reins anormaux (avril et mai 1903), influence qui se traduit par une diminution de la sécrétion aqueuse, par l'hypoazoturie, par l'appa- rition de l’albumine ou l’exagération d’une albuminurie déjà existante. Les observations dans lesquelles cette action de l’orthostatisme se trouve nettement signalée ne sont pas encore très nombreuses; aussi, je crois intéressant de rapporter la suivante qui peut être prise pour type de description. OBSERVATION. — Il s’agit d’un ferblantier âgé de vingt-six ans; dans son passé pathologique on relève uniquement la syphilis contractée à vingt-trois ans. Pas de scarlatine. Il y a un an environ, à la suite d’un refroidissement, ce malade présenta les premiers symptômes de néphrite : œdème de la peau et des membres infé- rieurs. Depuis lors des symptômes morbides ont persisté avec des alterna- tives d'aggravation et de détente. Lorsque je vis pour la première fois ce malade au mois d'avril 1905, il présentait le type parfait d’un brightique avec son facies pâle et bouffi, son œdème des paupières et des membres inférieurs, ædème remontant parfois jusqu’à la racine de la cuisse. Mais le côté plus particulièrement intéressant de cette observation est aussitôt mis en relief par le malade lui-même. Il a constaté, en effet, que les ædèmes sont d'autant plus accusés et les urines d'autant moins abondantes que la station debout se prolonge davantage. Cette observation, le malade l’a faite à plusieurs reprises, et c’est en raison des résultats fournis par l’expé- rience qu'il reste couché la plupart du temps. (1) Il n’est pas besoin de dire que ces liquides étalons, pour les besoins d’une approximation suffisante, seront parfois de titres plus rapprochés que ceux qu'on a donnés pour exemples dans la description générale du procédé. 786 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (55) J'ai QE de mettre dans la constatation de ces faits un peu plus de D OHEUR que n’en avait apporté le malade et voici les résultats obtenus : Pendant toute la durée de l’expérience, P... fut soumis a un régime stricte - ment uniforme : 3 litres de lait par vingt-quatre heures : 1° Les jours où le malade garde constamment le lit, la moyenne des urines émises en vingt-quatre heures est comprise entree 2.500 et 3.500 centimètres cubes. Ces urines sont pàles et limpides. Si le malade se lève, les urines diminuent, deviennent foncées et troubles. La diminution est proportionnelle à la durée de l’orthostatisme, la quantité moyenne des urines émises en vingt-quatre heures est alors comprise entre 1.000 et 1.500 centimètres cubes ; 2° En position couchée, la nb d’albumine mesurée au tube d'Esbach est de 3 à 5 grammes par vingt-quatre heures ; 3° En orthostatisme, l’albuminurie devient si abondante qu’elle n’est plus dosable par ce procédé. Densité en orthostatisme 2.1.4. AMC A0 Densité en position couchée. 0 ete 2 2242007 4° Dans la position couchée l’ædème des membres inférieurs disparaît en partie. En orthostatisme, cet œdème prend des proportions énormes et remonte jusqu’à la racine des cuisses; 5° Dans le décubitus dorsal, le poids du malade reste à peu près station- nuire, aux environs de 70 kilos. En orthostatisme, il passe du jour au lendemain à 72 kilos pour fléchir aussitôt que le malade se remet au lit. Je n’ai pas observé de modifications bien nettes concernant l'élimination de l’urée, des chlorures et des phosphates. N'ayant eu ce malade à ma disposition que pendant une courte période, je n'ai pu pousser plus avant cette étude des modifications apportées par l’orthos- tatisme au fonctionnement d’un rein déjà malade. Cette observation très incomptète n’en est pas moins intéressante. L'étude séparée des urines émise par les brightiques dans le décubitus dorsal et dans la station debout, et la comparaison des résultats obtenus, constitueraient peut-être la meilleure méthode pour apprécier la valeur de la fonction rénale. En prenant pour base cette comparaison, Linossier et Lemoine ont établi une échelle de gravité des néphrites; le malade dont j'ai rapporté l'observation serait au faîte de l'échelle. (56) SÉANCE DU ® MAI 7187 SUR UNE CAUSE DE VARIATION D'ORIENTATION DES MUSCLES POLYGASTRIQUES, par M. J. Guaine. J'ai précédemment montré que l'orientation du muscle digastrique est d'autant plus oblique par rapport à l'axe du corps que l’on considère un Vertébré plus élevé en organisation (1). Cetle variation dans la direction de ce muscle est une disposition acquise dans le cours du dé- veloppement phylogénique. Chez les Reptiles, la tête est directement placée dans le prolonge- ment du corps (2), autrement dit, les axes de ces deux régions sont en ligne droite. Cela concorde avec la disposition rectiligne que présente le système nerveux de ces êtres, l’encéphale et la moelle épinière étant situés dans le même plan, sans aucune courbure. Chez les Vertébrés supérieurs (Mammifères), la tête s'incline en avant, de façon que son axe fait alors un angle plus ou moins aigu avec l'axe du corps. Cette inclinaison des deux axes est marquée, dans le système nerveux cen- tral, par l'angle que forment l’axe de l'encéphale et celui de la moelle épi- nière, le sommet de cet angle étant situé au niveau de la courbure nucale. Cet angle, nul chez les Vertébrés inférieurs, s’accroit peu à peu chez les formes plus élevées en organisation et atteint ses plus grandes dimensions chez les Mammifères supérieurs, l'Homme, par exemple, où il est presque droit. De même, cet angle est nul chez l'embryon très jeune et augmente progressivement avec l’âge de facon à atteindre les dimensions qu'il possède chez l'adulte. Les différents organes de la tête, parallèles à l'axe de cette région, ont suivi les changements de direction de cet axe; il en résulte que le digastrique parallèle à l'axe du corps chez les formes inférieures devient de plus en plus oblique par rapport à ce dernier axe à mesure que la tête s'incline et que l'axe céphalique forme un angle de plus en plus prononcé avec celui du corps. (1) J. Chaine. Caractères des muscles DObestTAuEE Comptes rendus Acad. des sciences, 27 février 1905. J. Chaine. Sur l'orientation des muscles ne Co Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LVIIL, p. 517. (2) Je considère le faisceau musculaire situé sur le bord externe du génio- hyoïdien des Reptiles comme l’origine phylogénique du digastrique des Mam- mifères; j'ai insisté sur cette manière de voir dans plusieurs travaux anté- rieurs à cette note. 7188 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX =. 1487) SUR LA STRATIFICATION DE L'IVOIRE ET SUR LES FISSURES DENTAIRES, CHEZ L'HOMME, CHEZ LE BŒUF ET CHEZ LE CHIEN, par M. Cavaié. 1° Dents décalcifiées. — La décalcification des dents, chez l’homme, obtenue par l'acide azotique en mélange de 3 à 10 p. 100 dans l’eau, ou à 20 p. 100 dans l’alcool à 90 degrés, entraine le ramollissement graduel plus ou moins rapide de ces organes. Lorsque, après le ramollissement, l’action du liquide décalcifiant est prolongée, le cément, tout entier, se détache de la racine ou des racines, tout comme un bonnet; l'émail s'effrite et une ou deux fentes fissurent l’ivoire. Ces fentes sont Toujours verticales, c'est-à-dire parallèles au grand axe de la dent, et s'étendent de la cavité pulpaire à la surface extérieure de l'ivoire. La dissociation, pratiquée avec ménagement, dans l'eau, soit à l'œil nu, soit sous le microscope à dissociation, permet de constater l’exis- tence de strates ou de feuilles d'ivoire qui sont verticales et s'étendent de la cavité pulpaire à l’extérieur. Ces feuilles sont radiées et, sur une coupe transversale, au niveau d’une racine, figurent des rayons partis du centre pulpaire. Elles renferment un certain nombre de canalicules enveloppés par une masse gélatineuse de substance organique. Ces feuilles de substance organique sont unies entre elles par une substance moins dense; c'est ce qui expliquerait la possibilité de leur dissociation. J'ai obtenu des résultats identiques sur Les dents de chien et de bœuf, “en particulier sur les incisives. 2° Dents non décalcifiées. — La répartition de la substance calcaire est diffuse dans les feuilles de l’ivoire et dans leurs interstices:; mais j'ignore encore si elle est égale en quantité dans ces deux ordres de territoires. En tout cas, elle masque la stratification de l’ivoire dans les dents normales, non décalcifiées. J'ai, cependant, pu observer l'existence de fissures verticales, sur des incisives normales de bœuf, à l’aide d’injections de solutions colorantes poussées de l’apex dans la cavité pulpaire, vidée au préalable. Aussitôt après l'injection, on voit apparaître, à la surface externe de la dent, des lignes colorées, verticales, au nombre de trois ou quatre. Ces lignes colorées occupent la couronne, dépassent légèrement le collet, s'étendant très peu sur la racine. Si la dent est brisée par un coup de marteau, les lignes de cassure correspondent exactement aux lignes colorées. (58) SÉANCE DU 2 MAI 789 Comme l'examen à la loupe de la surface de la dent ne permet pas de constater la présence de fissures, il semble qu'il y ait, là, des portions de dent qui, sous la forme de plans lamellaires verticaux, se laissent traverser par des solulions colorées depuis la cavité pulpaire jusqu’à l'extérieur, et dont la substance offre une plus faible résistance que la substance du reste de l'organe. Et dans le cas de l’incisive de bœuf, ces plans lamellaires paraissent intéresser, non seulement l'ivoire, mais aussi l’émail et le cément. Conclusions : 1° La substance de l’ivoire des dents décalcifiées (chez l'homme, chez le chien et chez le bœuf) est décomposable en feuilles, ou lamelles verticales (parallèles au grand axe de la dent), qui rayonnent de la cavité pulpaire vers l'extérieur ; 2° Parallèlement, sur des dents normales, non décalcifiées (incisive de bœuf), il existe des plans lamellaires verticaux et rayonnants où la substance dentaire paraît moins dense, moins résistante et se laisse traverser par les solutions colorantes introduites dans la cavité de la pulpe. (Travail du laboratoire de M. le professeur Viault.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETREUX, directeur, 1, rue Cassette, SÉANCE DU 13 MAI 1905 SOMMAIRE AcHARD (Cn.) et Ramon» (Lours) : Action favorable des solutions sali- nes isotoniques sur les altérations cellulaires dues à la tonolyse et à latox ose EME re" Bosc (F.-J.) : Recherches sur le molluscum contagiosum. . . . . .. Bosc (F.-J.) : Recherches sur les inclusions cellulaires et les lésions plasmosomiques du molluscum con- LACOSTE RENE PARENRES ANE CnirFLor (J.) et GAUTIER (CL.) : Sur les mouvements browniens in- traprotoplasmiques. . . . . . . . .. FÉRÉ (Cu.) : Note sur l'influence de quelques excitations sensorielles successives sur le travail . . . . .. FÉRÉ (Cu.) : Note sur la durée de l'influence de la représentation men- tale d’un mouvement sur le tra- FLeiG (C.) : Observations à propos d'un essai de préparation d’une an- DISÉCTÉINE A Ne AR en GÉRAUDEL (EMILE) La double circulation capillaire de la glande hépatique : conséquences morpho- logiques et fonctionnelles, à l’état Présidence de M. Künckel normal et pathologique . . . . . .. Gouin (ANDRÉ) et AnpouarD (P.) : lufluence du régime alimentaire sur l'hydratation des tissus du corps des Dovidés Men ete GUYÉNOT (E.) : Contribution à l'étude anatomique et physiologique de la vessie natatoire des Cyprinidés. LAVERAN (A.) : A l'occasion du PROCÈS METAL EE ER EC Nicozas (E.) : Sur la tension su- perficielle de l'urine des herbivores. PLaur (H.) : Le bacille fusiforme _et le Spirillum sputigenum dans les ANCINeSIUICÉREUSES MAR EN Porcxer (Cu.) : Dosages du sucre dans le sang au moment de l’accou- chement chez la chèvre sans ma- MEME RER ESA e NAN REMLINGER (P.) : À quel moment le bulbe des lapins rabiques de pas- TRILLAT et SAUTON : Sur la pré- sence de l’ammoniaque dans le lait d'eVAC HENTAI PANNE RENRE Vincent (H.) : Sur la morphologie du bacille fusiforme. Réponse à M. Plaut CO OMOLONOTEOMOMONO OM TE ONCE d'Herculais, vice-président. À L'OCCASION DU PROCÈS-VERBAL. 791 M. A. LAVERAN. — Dans une note communiquée à la dernière séance et ayant pour titre : « Sur la sigaification des corps en anneau décrits par MM. Sergent dans le sang des paludéens », MM. C. Nicolle et BioLoGiEe. ComPpTES RENDUS. — 1905. T. LVIIT. 57 799 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE « £ C. Comte me mettent en cause et citent la phrase suivante empruntée à une communication de MM. Ed. et Et. Sergent (1) : « M. A. Laveran pense que la perforation du globule rouge représente la place d'héma- iozoaires endoglobulaires du paludisme laissée vide par le départ de ceux-ci. » Je tiens à dire que MM. Sergent ont résumé d’une façon très inexacte, dans cette phrase, la conversation qu'ils ont eue avec moi au sujet des éléments trouvés par eux dans quelques préparations de sang palustre. MM. Sergent étaient indécis sur la nature de ces éléments quand ils sont venus me trouver; après avoir examiné avec soin leurs prépara- tions, je leur ai dit qu'à mon avis il s'agissait d'hématies altérées et perforées. MM. Sergent ayant insisté sur ce fait que les éléments en question n'avaient été trouvés que dans du sang palustre, j'ai ajouté que peut-être l’altéralion des hématies avait été produite par les héma- tozoaires du paludisme, mais sans me dissimuler Ie moins du monde la gravité dés objections qu'on pouvait formuier contre cette hypothèse. J'ai examiné un trop grand nombre de préparations de sang palustre pour ne pas avoir-réfléchi qu'il était étrange que les éléments vus par MM. Sergent eussent échappé à mon attention el aussi à celle des autres observateurs, Il fallait admettre que MM. Sergent avaient obtenu une intensité de coloration qui n'avait jamais été réalisée jusque-là. Or, MM. Sergent n'avaient pas employé un procédé nouveau de coloration; leurs préparations avaient été colorées par le procédé que je préconise. J'ai repris l'examen de quelques-unes de mes préparations les plus for- tement colorées et j'ai fait de nouvelles colorations de sang palustre, aussi intenses que possible, sans mettre en évidence les éléments par- ticuliers vus par MM. Sergent. En résumé, je n'ai formulé qu'une opinion ferme sur “a nature des éléments en question, c'est qu'il s'agissait d’hématies altérées et per- forées. SUR LES MOUVEMENTS BHOWNIENS INTRAPROTOPLASMIQUES, par MM. J. Cmirrcor et CL. GAUTIER.: M. P. Abric, répondant (2) à une nole publiée (3) par nous, et rela- tive aux mouvements intraprotoplasmiques à forme brownienne chez certaines plantes aquatiques, a mis en doute nos observalions et s’est élevé formellement contre l'interprétation que nous en avons donnée. (1) Société de Biologie, 14 janvier 1905. (2)-Société de Biologie, 1905, n° 9, p. 417-418. (3) Journal. de Botanique, févr. 1905, Bi 40-44. SÉANCE DU 13 MAI 193 Nos recherches ont été appuyées sur des observations longlemps con- tinuées, quoi qu'en dise notre contradicteur. Nous avons néanmoins répété un grand nombre d'observations, sur les genres Closterium, Cos- marium et Spirogyra, les seuls mis en cause par ] M. Abric. Il en résulte que nous nous élevons formellement contre les affirmations de cet auteur en concluant : 1° Il existe chez ces trois genres d’Algues en bon état, jeunes et adultes, des mouvements browniens des granulations cytoplasmiques ; % Ilest impossible de déceler autour de ces granulations de vacuoles même à « limites Lagos », malgré les grossissements employés : 1.800- 3.000 fois; 3° Ces mouvements n'ont rien d’extraordinaire dans le protoplasma très fluide de ces Algues, des mouvements de ce genre étant visibles dans des liquides de viscosités beaucoup plus considérables; 4° Ces mouvements sont visibles chez des organismes jeunes en voie de croissance (cellules de Spirogyra en voie de cloisonnement, zygo- spore de Cosmarium germant, etc.) ; 5° Les plasmolyseurs et les fixateurs arrêtent le mouvement des gra- nulations cytoplasmiques avant celui des particules cristallines stato- cystiques ; 6 Le Flemming, l'acide osmique, etc., arrêtent le mouvement de ces particules cristallines, sans déformations des vacuoles qui les contien- nent, quoique le liquide vacuolaire ne soit pas albumineux ; | 1° L’arrêl des granulations cytoplasmiques est dû, soit à une déshy- dratation modifiant la viscosité du protoplasma (plasmolyseurs), soit à une coagulation (fixateurs) ; 8° Les mouvements browniens intraprotoplasmiques sont donc liés, ainsi que ceux des granulations inorganiques statocystiques, indirecte- ment à la vie du protoplasma. 9° Ces faits n’excluent nullement l'existence bien connue de pareils mouvements dans les cellules en nécrobiose. 10° Nous ne pensons pas, avec Bohn, que le mouvement brownien soit un des attributs de la vie primordiale de « granules ancestraux »; mais nous persistons à croire que le mouvement est “piste tt Hé à l’état physique du protoplasma. LURbbraisn de botanique et laboratoire de physiologie générale: el comparée de la faculté des sciences de Lyon.) 79% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ANATOMIQUE ET PHYSIOLOGIQUE DE LA VESSIE NATATOIRE DES CYPRINIDÉS, par M. E. Guyénor. Les deux lobes de la vessie natatoire des Cyprins doivent être consi- dérés comme deux organes ayant une structure, des rapports et des fonctions différentes. Tandis que la vessie postérieure ou caudale est formée d’une paroi élastique d'épaisseur sensiblement uniforme, revêtue seulement par le. péritoine, la vessie craniale possède une paroi plus mince en avant, plus épaisse en arrière, et se trouve enfermée à l'intérieur d’un sac fibro-élastique ou membrane nacrée, considérée jadis comme la partie: la plus externe de sa paroi. Cette membrane se trouve en rapport en avant avec les osselets de Weber, par suite avec un diverticule du laby- rinthe (Weber). Elle présente à sa face interne un endothélium sem- blable à celui des séreuses, et nous avons constaté que les mouvements d'amplialion ou de retrait de la vessie à son intérieur sont favorisés par la présence d’un tissu semi-fluide adipeux, vasculaire, pigmenté, iden- tique au tissu arachnoïdien. La vessie craniale naît comme un bourgeon de la vessie caudale (Born, Baer, Fanny Moser). Elle représente un organe développé secon- dairement en vue de ce rôle spécial (Sagemehl) : transmettre au laby- rinthe les variations même faibles de la pression de l'air intravésical. Nous avons photographié la vessie natatoire pleine de gaz soumis à des pressions variées: pour une même augmentation de pression, la vessie craniale se dilate plus que la vessie caudale et augmente surtout son diamètre postéro-antérieur; condition qui favorise la propulsion des osselets de Weber. La plus grande élasticité de la vessie craniale. explique pourquoi le poisson s'élève la tête dirigée vers le haut, et s'abaisse la tête dirigée vers le bas. La vessie caudale n'étant que l'expansion terminale du canal pneu- matique, sa structure (ainsi que celle de la vessie craniale) doit être fondamentalement la même que celle de ce canal; ce dernier est formé d'une tunique muqueuse et d’une tunique élastique qui forment seules. ia paroi des deux vessies. Ces deux organes ne renferment aucun élé- ment contractile : assertion anatomique conforme aux résultats physiolo- giques de Moreau et de Charbonnel-Salle. Nous nous sommes convaincus. en outre de l'impossibilité de provoquer une contraction quelconque de la vessie par l'excitation électrique. Peu avant son embouchure dans l’æœsophage, le canal pneumatique présente un renflement musculaire formé des fibres musculaires striées. circulaires et longitudinales. Ces fibres disposées en sphincter repré- sentent les éléments semblables de la tunique œsophagienne. A l'inté- SÉANCE DU 13 MAI 795 rieur de ce sphincter pneumatique, la lumière du canal est enroulée en spirale très étroite, subdivisée en plusieurs lumières secondaires, et la muqueuse présente des prolongements fins, longs, anastomosés (homo- logues des villosités œsophagiennes), puis s'infiltre de tissu adénoïde. Nous avons recherché quelles sont les fonctions de ce sphincter : 4° il rend impossible la pénétration dans la vessie de l'air et des liquides extérieurs ; % il s’oppose à la sortie de l’air intravésical tant que celui-ci n’est pas soumis à une certaine pression assez considérable. Il faut dis- tinguer deux éléments dans son action : d'une part, son action propre due à sa tonicité, susceptible de varier suivant les conditions physiolo- giques (diminuant par exemple avec les progrès d’une anémie expéri- mentale); d'autre part, l'action d’un ensemble de moyens secondaires (capillarité, enroulement, cloisonnement de la lumière, etc.) déterminant une résistance physique totale, plus faible, mais constante. Le sphincter se relàche, c’est-à-dire que sa tonicité cesse brusque- ment dès que l'air de la vessie a atteint une certaine pression assez élevée : la vessie craniale, en se dilatant, imprime alors aux osselets de Weber une propulsion produisant une excitation particulière à l’inté- rieur du labyrinthe. Le phénomène concomitant est la suppression des ‘excitations motrices constantes transmises au sphincter pneumatique; sa tonicité cesse par une action d'arrêt ou inhibitoire. L'anesthésie chlo- roformique amène la suppression de cette action; le sphincter ne se dilate que par une action mécanique. De même, ce phénomène inhibi- toire n'existe plus lorsque l’on a produit expérimentalement une solu- tion de continuité entre la vessie craniale et les osselels de Weber. La suppression de ce rapport anatomique amène la disparition de ce mode de relâchement du sphincter pneumatique. | OBSERVATIONS A PROPOS D'UN ESSAI DE PRÉPARATION D'UNE ANTISÉCRÉTINE, par M. GC. FLeic. L'idée de rechercher si un organisme soumis à des injections répétées de sécrétine réagit par formation d’un anticorps pourrait, si le résultat était positif, permettre de tirer diverses déductions intéressantes, en particulier de préciser ou de vérifier certaines théories sur le mode d'action de quelques excitants de la sécrétion pancréatique. Si l’on pouvait arriver, par exemple, à obtenir une antisécrétine qui eût la propriété d’inhiber de facon spécifique l’effet de la sécrétine sans diminuer l’activité des macérations de muqueuse intestinale au savon ou à l’alcool, on aurait dans cette différence d'action une preuve indéniable de l'existence, dans ces macérations, de substances excito- sécrétoires autres que la sécrétine. D'autre part, si l’antisécrétine obtenue était capable, injectée en même temps que la sécrétine, d'annihiler l’action de 796 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cette dernière, alors qu'au contraire elle n’empêcherait pas la sécrétion pro- voquée par introduction d’acide dans le duodénum, il se trouverait dans ce fait un nouvel argument s’ajoutant à ceux qui ont déjà élé donnés en faveur de l'intervention d’un double mécanisme, réflexe et humoral, dans la sécré- tion pancréatique produite par injection intra-duodénale d'acide. - C'est surtout pour ces motifs que j'ai essayé de préparer un sérum doué de propriétés neutralisantes vis-à-vis de la sécrétine. On sait déjà que le sérum normal a lui-même une certaine action inhibitrice sur cette subs- tance (Delezenne et Pozerski); j’ai vu moi-même que celle-ci, mise pendant plusieurs heures au contact de sérum à 40 degrés, possède une activité sécrétoire sur le pancréas et Le foie bien plus faible que celle de solutions témoins de sécrétine diluées seulement d’eau salée et main- tenues pendant le même temps à la même température. En général, le sérum d’un animal en digestion se montre plus actif que le sérum du même à l'état de jeûne; celui du sang sus-hépatique plus actif que celui du sang de la circulation générale. Le temps de contact de la sécrétine avec le sérum doit être assez long pour que la propriété de ce dernier puisse être mise en évidence : si on ajoute, à la température de 40 degrés, une quantité convenable de sérum à une solution de sécrétine, et si on injecte immédiatement le mélange, on n’observe pas d'effet fréno-sécrétoire. Même résultat négatif par injection successive de sécrétine et de sérum. La chaleur diminue notablement l'activité neutralisante du sérum (chauffage vers 70 degrés pendant demi-heure). Afin de voir si cette propriété du sérum normal s'exagère sous l'influence des injections répétées de sécrétine, J'ai injecté dans la cavité péritonéale de divers animaux (chien, lapin, canard) des quan- tités croissantes de solutions concentrées de sécrétine neutre (préparée par macération suivie de neutralisation à l’ébullition); les injections étant renouvelées tous les quatre ou six jours, au bout d'un mois à six semaines on recueillait le sérum des animaux traités pour comparer son action sur la sécrétine avec celle du sérum normal. Les sérums préparés mis à l’étuve au contact de sécrétine neutre n'ont pas produit de précipitine. Quant à leur action sur la sécrétine au point de vue des sécrétions pancréatique et biliaire, elle s'est montrée des plus nettes, mais jamais l'effet habituel de l'injection de sécrétine n’a été totalement supprimé. De plus, ces sérums sont inactifs, comme le sérum normal, si on les injecte en même temps que la sécrétine, bien que, pour pro- duire leur action, ils ne nécessitent pas un temps de contact avec la sécrétine aussi long que dans le cas d’un sérum normal. La chaleur exerce sur eux la même action que sur le sérum normal. Au cours de recherches sur le sort de la sécrétine dans l'organisme, j'avais été amené à constater, à côté de l’action du sérum normal, une action. de même genre avec l'extrait de foie, comme l'ont déjà signalé SÉANCE DU 13 MAI 797 Delezenne et Pozerski. J'ai depuis examiné si, chez les animaux traités par les injections répétées de sécrétine, celte action de la macération de foie sur la sécréline augmentait d'intensité, pensant que le foie, qui paraît être normalement un lieu de destruction important de la sécré- tine, acquerrait chez ces animaux des propriétés destructives plus éner- giques. Les résultats obtenus dans cette voie n'ont pas été assez nets pour qu'il soit possible de conclure à un renforcement de l’action des- tructrice du foie vis-à-vis de la sécrétine. Il est difficile aussi, en ce qui concerne les sérums des animaux traités par les injections de sécrétine, de dire s'ils contiennent une antisécrétine différente du ou des corps neutralisants qui existent dans le sérum normal. Étant donné la variabilité de l'intensité d'action des sérums normaux et des sérums préparés, il devient ardu d'établir une compa- raison de leur activité; cependant il semble que le sérum des animaux traités exerce sur la sécrétine un pouvoir destructeur plus grand que celui des animaux normaux. Les sérums se comportent de façon analogue vis-à-vis des macé- rations de muqueuse intestinale dans les solutions de savons ou d'alcool. Leur action empêchante ne se manifeste pas in vivo ; nous avons vu plus baut qu’une injection de sérum consécutive à une injection de sécrétine n'’inhibe pas l'effet sécrétoire produit par cette dernière; on comprend dès lors que cette même injection soit aussi inefficace sur la sécrétion pancréatique provoquée par introduction d'acide dans l'in- testin. Le mode d'action des sérums sur la sécrétine relève probablement de l'intervention d’oxydases : la sécrétine, en effet, est facilement destructible par les agents oxydants (Bayliss et Starling), et l’on s'explique ainsi que le foie, dont le pouvoir d’oxydation est intense, exerce sur cette substance une action marquée in vivo et in vitro. Gette manière de voir paraît trouver encore une confirmation dans ce fait que le sang défibriné ou le sang total exercent sur les solutions de sécrétine une action généralement plus accentuée que le sérum dépourvu de globules. Z (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Montpellier.) RECHERCHES SUR LE MOLLUSCUM CONTAGIOSUM, par M. F.-J. Bosc (de Montpellier). Le molluscum contagiosum de l’homme présente les caractères essen- tiels des maladies bryocytiques. Au point de vue symptomatique, c'est une maladie virulente, conta- 798 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gieuse et inoculable, mais localisée au point d'inoculation et de durée indéfinie, sans retentissement sur l’état général. Elle est caractérisée par de petits nodules cutanés (ordinairement du volume d’un petit grain de chènevis, mais pouvant atteindre le volume d’une noisette), résis- tants et semi-translucides qui forment une saillie globuleuse, ombili- quée au centre, et rappellent une pustule de variole, d’où le nom d’ «acné varioliforme » qui leur a été encore donné. Au point de vue histologique, la petite tumeur est constituée par une prolifération pure de cellules épithéliales malpighiennes qui s’hyper- trophient, se désorientent et subissent une dégénérescence totale; il s’agit donc d’une néoformation épilhéliale de {ype néoplasique. Lobules de Molluscum conlagiosum à un faible grossissement (Zeiss. 02. B.; obj. 6 compensateur). Examinée à un faible grossissement, cette prolifération épithéliale est formée par une série de lobulations arrondies disposées aulour d’un centre commun placé vers la surface, de facon à rappeler un éventail renversé dont le manche est rempli de cellules dégénérées qui s’éliminent à l'extérieur (ombilication). Au premier abord, cet aspect rappelle assez celui d'une glande sébacée hypertrophiée. En réalité, l'acné varioliforme a son point de départ dans les cellules malpighiennes de la surface qui prolifèrent et s’enfoncent, en rayonnant, dans le derme, sous forme de bourgeons séparés par des cloi- sons dermiques qui s’amincissent et se subdivisent à mesure que les bourgeons épithéliaux augmentent de volume et donnent naissance à des bourgeonne- ments secondaires. Le nodule constitué apparaît dès lors formé par des bour- geons épithéliaux séparés par de fines travées conjonctives (a, a, a) légère- ment vascularisées et qui sont les prolongements d'un äerme devenu lamel- Jeux (d, d, d) à la périphérie du molluscum. SÉANCE DU 13 MAI 799 Chacun des lobules étudié à part est formé uniquement de cellules épithé- liales qui présentent la structure typique des cellules malpighiennes de revêé- tement. A la périphérie, les cellules, qui prolifèrent et forment les bourgeons secon- daires (bo, bo) sont petites, sombres, tassées les unes contre les autres, en palissade pa, pa). À mesure que l’on va vers le centre, ces cellules augmen- tent de volume, subissent une hypertrophie claire progressive (h, h), devien- nent globuleuses et colossales avec une paroi épaisse due à la transformation colloïdo-cornée des filaments de passage et du protoplasma périphérique (gl, gl). Certaines finissent par se transformer en une masse fortement colorée ayant l'aspect de cellules en transformation colloïde (col, col, col). En raison de l’hypertrophie claire colossale des- cellules, de son inégalité et des com- pressions qui en résultent, il se produit des déformations cellulaires, des imbrications et une désorientation qui aboutissent à la formation de sphé- rules épidermiques (sp, sp). Tout à fait au centre, et à mesure que l’on va vers la surface, les grosses cellules qui paraissent avoir subi une dégénérescence colloïde totale devien- nent complètement rondes ou ovales ou légèrement déformées par compres- sion (x, x, x); réunies en amas compact, elles sont limitées par une paroi nette très colorée qui leur donne un aspect kystiforme et l’on constate dans les espaces qui les séparent des granulation irrégulières et parfois volumineuses de kératoléidine (t, t). Ces amas de cellules rondes se désagrègent peu à peu et s'éliminent vers la surface en même temps qu'une couche cornée lamel- leuse superficielle chargée d’éléidine. À un fort grossissement les lésions des cellules épithéliales sont identiques à celles de tout le groupe bryocytique : elles sont constituées par une hypertro- phie claire par augmentation du hyaloplasma, puis par une plasmolyse pro- gressive aboutissant, par liquéfaction du hyaloplasma, disparition progressive du spongioplasma et dégénérescence kératocolloïde de la périphérie, à la transformation de la cellule en une cavité limitée par une membrane épaisse. Le noyau s’hypertrophie, se vacuolise, présente une dissolution de la chro- matine avec disparition progressive de sa membrane. En outre, ce processus s'accompagne d’inclusions protoplasmiques el de modification du plasmosome qui méritent une étude approfondie. RECHERCHES SUR LES INCLUSIONS CELLULAIRES ET LES LÉSIONS PLASMOSOMIQUES DU MOLLUSCUM CONTAGIOSUM, par M. F.-J. Bosc (de Montpellier). Nous étudierons dans cette note les inclusions cellulaires du Mol- lascum et les modifications subies par le plasmosome. Inclusions cellulaires. — Dans les jeunes cellules périphériques en hyper- trophie demi-claire, on constate dans le protoplasma des corpuscules très réfringents placés parfois dans la zone claire périnucléaire (a, fig. 1), mais 800 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en général disséminés dans le protoplasma et parfois très éloignés du noyau (fig. 1 et 2). Ces corpuscules peuvent être tellement petits qu’ils ne sont aperçus à es $ Lee il qu'avec les plus forts grossissements, mais ils atteignent un diamètre de 5 l 1 et jusqu’à 4 et 5 &. Ils sont arrondis, ovalaires, en diplocoques, très réfrin- gents avec leur centre très lumineux. lis sont colorés en rouge par la safra- nine ou le rouge de Magenta, en rouge brillant par le Mann, en noir par l’hématoxyline ferrique; ils prennent l’éosine et la fuchsine acide. Ces corpuscules augmentent de volume et sont constitués par une petite masse d'aspect protoplasmique qui porte à sa périphérie de tins corpuscules. À mesure que l'on va vers les cellules du centre plus volumineuses et vacuo- lisées, l'inclusion augmente de volume et repousse le noyau à la périphérie : elle est formée par une large masse protoplasmique homogène, délicate, (ma, fig. 3), et autour de laquelle les corpuscules très nombreux se disposent en couronne (gr, fig. 3). Dans les cellules colossales du centre, globuleuses à membrane épaisse, l'inclusion qui remplit la cellule (fig. 4) est constituée par un amas de fins corpuscules de volume égal (x, fig. 4), tassés autour d’une masse protoplasmique résiduelle (ma, fig. 4), le reste du protoplasma parais- sant s'être finement fragmenté entre les corpuscules. Ces derniers se tassent de plus en plus et distendent la membrane cellulaire qui s'arrondit, tandis que la masse résiduelle disparaît; dans certaines cellules la masse granu-- leuse parait divisée en plusieurs segments par une ou plusieurs fentes. claires. Ce tassement des granulations devient tel que l'inclusion paraît: constituée par un bloc colloïde ou hyalin enfermé exactement dans une membrane épaisse, le noyau dégénéré étant complètement aplati ou disparu. L'ensemble de la cellule prend dès lors l'aspect d'un kyste rond ou ovalaire- à membrane fortement colorée, renfermant une masse volumineuse; ce sont ces cellules qui s’éliminent au centre du molluscum et vers la surface. Signalons encore des inclusions de 3 à 8 u qui renferment des corpuscules vésiculeux (b, a, fig. 5). Nature des inclusions; lésions du plasmosome.— Au cours des lésions d'hyper- trophie vacuolaire du royau et de karyolyse, le plasmosome d’abord hyper- trophié (nu, fig. 5) forme une grosse masse (a, fig. 7) colorée, qui peut se fragmenter en masses plus petites ou en grains (t, s, x, fig. 8) très fortement colorés, que l’on voit s'éliminer dans le protoplasma par les points où la membrane nucléaire est désagrégée (m, fig. 10). La masse plasmosomique en s'étalant se décolore, prend avec le Mann une teinte violacée, demeure homo- gène et on peut la voir venir se dilater dans la cavité protoplasmique (x, t,. fig. 11), Cette masse plasmosomique peu teintée peut passer dans le proto-. plasma en même temps que des grains très colorés intranucléaires, ou bien venir se placer au milieu de corpuscules hyperchromatiques déjà nombreux dans le protoplasma (fig. 12), de façon à simuler l'inclusion intraprotoplas- mique telle que nous l’avons décrite. Les inclusions du molluscum soulèvent les mêmes difficultés d’interpréta- tion que nous avons soulevées à propos des inclusions varioliques (voir notre prochain mémoire dans le Centr. für Bakter.) et en rapport avec le mélange de produits de dégénérescence et de corps parasitaire. Toutefois les corpuscules quasi invisibles sont situées dans les parties du. SÉANCE DU 13 MAI 801 —, protoplasma, les plus éloignées d’un noyau à membrane intacte et au niveau duquel on ne constate pas trace d’expulsions nucléolaires: si on trouve dans des noyaux plus altérés des corps hyperchromatiques susceptibles de passer dans le protoplasme, ces corps sont plus irréguliers, se décolorent plus faci- lement que les corpuscules intraprotoplasmiques et peut-être faut-il admettre des corps parasitaires intranucléaires. Les inclusions intraprotoplasmiques volumineuses constituées par une masse entourée de fines granulations, se différencient nettement du noyau refoulé à la périphérie et à membrane intacte et à nucléole très distinct (lg. 3). Dans les figures 10, 9, 12, on constate le passage hors du noyau dégénéré d’un plasmosome étalé et décoloré (ma, fig. 12), mais l’on voit F16. 1 à 12. — Cellules de Molluscum contagiosum renfermant des inclusions à divers stades (chez l’homme). aussitôt toute la différence qui sépare ces figures des inclusions parantaires (fig. 3). Les inclusions énormes de la figure 4 ne nous paraissent pas pouvoir dépendre du plasmosome; le noyau (n, fig. 4), à membrane intacte, renferme en effet un gros nucléole (a, fig. 4) et il faudrait admettre que l'inclusion ne serait que le produit d'une sécrétion plasmosomique. Mais la régularité des. fins corpuscules, la réduction puis la disparition de la masse résiduelle centrale, la virulence des cellules superficielles qui renferment ces inclu- sions, l'absence de formes intermédiaires entre ces inclusions et le plasmo- some, sont autant de raisons qui nous amènent à penser qu'il s’agit de corps parasitaires, de même que les masses entourées de fines granulations et les corpuscules quasi invisibles intraprotoplasmiques. En résumé, les cellules du Molluscum contagiosum renferment des inclusions de volume variable, dont les plus petites sont à peine visibles, 802 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et dont les plus volumineuses remplissent le protoplasma cellulaire et qui sont vraisemblablement de nature parasitaire; et des formations intranucléaires qui peuvent devenir intraprotoplasmiques, sont dues à des modifications dégénératives du plasmosome et sont difficiles à différencier des premières. DoOSAGES DU SUCRE DANS LE SANG AU MOMENT DE L'ACCOUCHEMENT CHEZ LA CHÈVRE SANS MAMELLES, par M. Cu. POoRCHER. Dans une note antérieure (1), j'ai montré que la chèvre que l’on faisait couvrir après avoir pratiqué sur elle, au préalable, l’ablation des mamelles présentait au moment du part une glucosurie intense. Je me permettais d'en conclure que l'excès de glucose déversé dans le sang, puis, de là, dans l'urine, peu après l'accouchement, était destiné, au cas où la femelle aurait eu ses mamelles, à faire face à une trans- formation ultérieure en lactose qui, ensuile, aurait été excrété dans le lait. Il devenait intéressant d'effectuer des dosages comparatifs du sucre du sang : 1° Avant la délivrance, à un moment où il n’y a pas encore glycosurie; 2% dans les deux ou trois heures qui suivent, c'est-à-dire quand la glycosurie est à son maximum ou à peu près, et 3 quelques jours après cet événement, alors qu'il n’y a plus glycosurie. Je donne ci-dessous les résullats que j'ai obtenus avec une des deux chèvres qui m'avaient déjà servi l’an dernier, la seconde ayant été sacrifiée dans un autre but. Chèvre couverte le 28 octobre 1904. Accouchée le 2 avril 1905, à 8 h. 1/2, d'un mâle, et à 9 heures d'une femelle. À. Avant l'accouchement : Pas trace de sucre dans les urines. B. Après l'accouchement : cent. cubes. Glucose au litre. A EUTINe 0 109) E RSS EN FRERES 300 2 gr. 50 AU CL OEDS 109 RE RE IR es 100 70 grammes. Jusqu'à minuit le 2 170 90 26 — LÉ Mnuit du 2 aus do de 200 26 — 5 — 3 avril. Jusqu'à 11 h. matin, 50 OT TO CE Allen à 2 here 35 4 gr. 30 7e — soir du 3 et nuit du 3 au 4... 160 10 grammes. 8 — 4 au matin ou 5 au matin. . 180. L’urine ne réduit plus. (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 28 mars 1904, p. 833. SÉANCE DU 13 MAI 803 Dosages du sucre du sang. — Le sucre du sang a été dosé de la façon sui- vante : 50 centimètres cubes de sang sont étendus de 4 à 5 volumes d’eau, puis additionnés goutte à goutte, tout en agitant continuellement, de 20 cen- timètres cubes d'azotate mercurique à 40 p. 100. On laisse quelques minutes; on neutralise par de la lessive de soude diluée et on porte le tout à 500 cen- timètres cubes. On filtre; on traite le filtrat par 2 ou 3 grammes de poudre de zinc pour chasser l'excès de mercure et on filtre à nouveau. Le filtrat très clair ainsi obtenu est concentré au 1/10 de son volume, puis on dose avec la liqueur de Fehling. Si par la défécation je prends la précaution de décupler le volume du sang, c’est pour diminuer autant que possible l'erreur que beaucoup font en ne tenant pas compte du précipité volumineux produit par la défécation et en acceptant qu’un volume donné de filtrat final corres- ponde exactement (les corrections dues à la dilution étant faites) à un égal volume de sang (1). Voici les résultats obtenus avec la chèvre en question : Saignée à la jugulaire, du 31 mars. Glycose. . . . O0 gr. 44 au litre. — — ua GIVE OS No Me DIE Jour de l’accouchement, à 10 h. 3/4 du matin : | Saignée à la jugulaire, du 6 avril. Glycose. . . . . 0 gr. 30 au litre. Il en résulte que, lors de l'accouchement, tout de suite après la déli- vrance, il y a une hyperglycémie très accentuée dont la glycosurie est le signe immédiatement et facilement constatable. Le foie entre donc en jeu au moment du part, sous une influence “dont il reste à serrer de près le mécanisme intime; et le glycose qu'il déverse en excès dans le sang n'étant pas utilisé par la mamelle, puisque celle-ci fait défaut, va apparaître dès lors dans l'urine. A côté de ce phénomène mesurable qu'est l'hyperglycémie de la déli- yrance, j'ai remarqué que le sang de la jugulaire, à ce moment, se coagulait beaucoup plus rapidement que celui des récoltes qui ont précédé ou suivi de quelques jours l'accouchement. (Laboratoire de chimie de l'École vétérinaire de Lyon.) ACTION FAVORABLE DES SOLUTIONS SALINES ISOTONIQUES SUR LES ALTÉRATIONS CELLULAIRES DUES A LA TONOLYSE ET A LA TOXOLYSE, par MM. Cu. Acuaro et Louis Ramon. On sait que divers éléments anatomiques, plongés dans un liquide plus ou moins concentré que le milieu normal, subissent des altérations (4) Ces réflexions s’inspirent de celles que beaucoup d'auteurs, et plus récem- ment Patein, ont faites à propos du dosage du lactose dans le lait [Journal de Pharmacie et de Chimie (6), t. XX, p. 385 et 501]. 804 SOCIETE DE BIOLOGIE de forme et de structure qui diffèrent selon que le liquide ambiant est hypotonique ou hypertonique. Nous avons recherché dans quelle mesure ces altérations, dues à la tonolyse, étaient réparables par le passage ultérieur des éléments dans un milieu isotonique, tel qu'une solution de chlorure de sodium congelant à — 0°60. Or, ce passage atténue souvent d’une facon notable les effets de la tonolyse; il efface surtout les défor- mations, mais certaines altérations de structure restent irrémédiables. Ainsi les globules rouges du sang de l'homme et du cobaye, gonflés par les solutions hypotoniques et rétractés par les solutions hyperto- niques, reprennent leur forme dans la solution isotonique ; mais les solutions hypotoniques produisent un certain degré d'hémolyse qui est irréparable. De même, l’épithélium des tubes contournés du rein reprend sa forme; mais dans les solutions hypotoniques, les cellules ont expulsé un peu de leur contenu sous forme de boules, qui refluent même de la lumière des tubes jusque dans les cavités glomérulaires ; or, cet exsudat, sous l'influence ultérieure de la solution isotonique, change seulement d'aspect et devient finement granuleux, mais il ne reprend point sa place dans les cellules et reste dans la cavité des tubes et des glomérules. La dessiccation, qui agit un peu comme une concentration trop forte, rélracte les éléments, et cette déformation est diminuée par l'action ultérieure de la solution saline isotonique. A l’action favorable de la concentration normale succédant à une con- centration anormale, on peut opposer l'effet nul d’une température phy- siologique succédant à une température trop haute ou trop basse. Les fragments de rein et de trachée du cobaye, exposés dans l'eau salée iso- tonique à la température de + 50 degrés centigrades, montrent des altérations égales, que la fixation ait lieu aussitôt après l’action de la température élevée, ou après un certain temps de séjour à + 37 degrés. Pour les fragments congelés à — 10 degrés, les altérations sont même plus prononcés quand on laisse les pièces se décongeler graduellement avant de les fixer que lorsqu'on les fixe encore congelés. Des altérations cellulaires, assez comparables à celles que produisent les causes physiques précédentes, peuvent être déterminées par des substances toxiques, agissant in vitro en milieu isotonique sur les élé- ments sans exercer sur eux un effet de fixation histologique. Or ces lésions de {oxolyse peuvent aussi être atténuées dans une certaine mesure par le passage dans une solution pure de chlorure de sodium. Ainsi les altérations que produit l’urée en solution congelant à — 0°60 sur le rein, la trachée, la moelle osseuse, le foie apparaissent bien moindres lorsque les fragments ont été plongés ensuite quelque temps dans la solution chlorurée de même concentration moléculaire: Mais là encore on trouve certaines lésions indélébiles : ainsi la dissolution des globules rouges par l’urée est complète et définitive. SÉANCE DU 13 MAI 805 La créatine en solution à 1 p. 100 isotonisée avec du chlorure de sodium produit sur le rein et les globules rouges du cobaye des modi- fications qui sont ensuile atténuées beaucoup par le passage dans la solution chlorurée pure. La cocaïne et le curare également à 4 p. 100 en solution chlorurée isotonique rétractent les hématies sans leur faire perdre leur forme biconcave; la stovaïne et la strychnine les rétractent en leur faisant perdre cette forme; la pilocarpine produit sur elles une sorte d'étalement. Or, toutes ces altérations, de même que les change- ments de colorabilité par les réactifs tinctoriaux, sont notablement dimi- nuées, sans être tout à fait effacées, par l’action ultérieure de la solution chlorurée pure, exempte de toute trace de la substance toxique. Par contre, l’alcanilisation avec une faible proportion de lessive de soude produit sur le rein des altérations profondes, une transformation homogène de l'épithélium que ie passage ultérieur dans la solution chlorurée pure ne réussit pas à modifier. En somme, ces faits concourent à montrer que certaines altérations de forme et de structure éprouvées par les cellules sous l'influence de divers agents physiques et chimiques, même on vitro, ne sont point toujours irréparables et s’effacent lorsque la cause nuisible a simplement cessé d'agir. L’aptitude à la réparation est naturellement en rapport inverse avec l'intensité de l’action nuisible et sa durée. Il n’est que juste de rappeler que des faits de cet ordre ont été déjà notés. Pour les globules rouges, en particulier, les recherches de MM. Malassez, Hédon, Jolly ont montré que leurs déformations artifi- cielles étaient susceptibles d’être corrigées sous diverses influences {1). LE BACILLE FUSIFORME ET LE Spirillum sputigenum DANS LES ANGINES ULCÉREUSES, par M. H. Praur (de Hambourg). Je ne suis pas d’accord avec M. Vincent (2) et je ne puis admettre son opinion sur le Spirillum sputigenum, qui offrirait, d'après lui, une iden- tité absolue de forme, d'aspect et de colorabilité avec le vibrion du cho- léra. Je maintiens au contraire : | 1° Que le Spirillum sputigenum est toujours pointu aux deux extré- mités ; il ressemble plutôt à un croissant qu’à une virgule; (4) E. Hédon. Archives de médecine expérimentale, 1902, p. 297. J. Jolly. Société de Biologie, 5 novembre 190%, p. 339. (2) Comptes rendus de la Société de Biologie, 24 mars 1905 (séance du 18 mars), p. 499. 806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2° Il est plus grand et plus mince que la virgule du choléra: 3° La fixation diffère de celle du bacille du choléra ; le Spirillum spu- tigenum ne reçoit pas la couleur d’une manière aussi régulière, mais la distribution de la couleur dans le corps du Spirillum sputigenum est irrégulière. Flügge (1), que M. Vincent cite à tort comme admettant l'identité absolue, a au contraire parfaitement remarqué ces différences. Finalement, le Spirillum sputigenum appartient, sans aucun doute, aux associations bactériennes des angines ulcéreuses : a) Parce qu'on le trouve sans exception dans l'exsudat de ces angines ; b) Parce qu’on peut observer toutes les transformations du Spirillum sputigenum en bacilles fusiformes. J'ai expliqué tout ceci d’une manière détaillée à la Société biologique de Hambourg le 28 mars 1905, et j'ai montré parallèlement des prépa- rations du bacille fusiforme el du Spirillum sputigenum, ainsi qu'une préparation de l’année 1893. Mes collègues ont pu constater que j'ai observé l’angine fusospirillaire en 1892-1893, comme je l'ai publié dans. ma note de 1894 (2). On trouvera tous les détails dans le compte rendu de la Société de Biologie de Hambourg, qui paraîtra prochainement dans le journal Münchener medicinische Wochenschrift. SUR LA MORPHOLOGIE DU BACILLE FUSIFORME. RÉPONSE À M. PLAUT, par M. H. VINcENr. M. Plaut, qui n’a ni vu ni décrit le bacille fusiforme, agent pathogène essentiel de l’angine à laquelle on a donné mon nom, mais qui a observé dans ses angines un autre microbe, le Spirillum sputigenum, s'efforce vainement, dans un but qu'il n’est pas malaisé de comprendre, d’iden- tifier ces deux microorganismes. J'ai déjà établi les différences absolument fondamentales qui les séparent (Société de Biologie, 18 mars 1905). Il sera rappelé, en effet, que le spirillum sputigenum est morphologiquement « identique » au vibrion du choléra (Lewis, Miller, Van Ermengem, Macé, Flügge, Crookshank, etc.). Miller lui-même mentionne expressément que ces spirilles sont « in Form von Kommaähnlich gebogenen Stäbchen ». Ce kommabacille est décrit de la même manière dans l’ouvrage classique de Flügge (Die Mikroorganismen, Leipzig, 1896, IL, p. 594) : « Von Lewis sind diese Bacillen trotzdem für identisch mit den Cholerabacillen », ete. (1) Die Mikroorganismen, 1896, p. 594. (2) H. Plaut. Deutsche medicinische Wochenschrift, 1894, p. 920. SÉANCE DU 13 MAI 807 Et c’est précisément au livre de Flügge que j'ai emprunté la figure représentant le spirillum sputigenum que j'ai eu l'honneur de faire passer sous vos yeux dans ma précédente communication. La figure de l'ouvrage de Flügge est reproduite elle-même d’après Van Ermengem. Je pourrais facilement multiplier les citations. Il y a chez les auteurs unanimité d'opinion : le spirillum sputigenum est un microbe identique par ses caractères, ses dimensions, sa mobilité, ses réactions colo- rantes, etc., au vibrion du choléra. Ai-je besoin, dès lors, de démontrer une seconde fois qu'il n'ya et ne saurait y avoir aucun rapport entre le baeille que j'ai appelé « fusi- forme » et le spirille de Clarck-Lewis-Miller, aussi bien dans la forme courte et en virgule que dans la forme adulte et spiralée de ce dernier microorganisme ? Pour essayer d'appuyer d’un dernier argument son hypothèse si hasardée, M. Plaut avance que le bacille en fuseau et le fin spirille sont toujours associés l'un à l’autre dans les angines. S'il en était ainsi, je ne verrais là, je l’avoue, rien qui fût en faveur de ses conceptions. Mais M. Plaut montre en même temps, une fois de plus, qu'il n’a, de cette question, qu'une expérience et une connaissance bien incomplètes. Il ‘est démontré, en effet, depuis longtemps, par moi-même et par d’autres auteurs, en particulier Niclot et Marotte, qu'il existe des formes d'’an- gine dues au fuso-bacille seul : je les ai dénommées formes pures (Société médicale des hôpitaux, 11 mars 1898 et Annales de l’Institut Pas- teur, 25 août 1899). J'en ai publié une figure représentant l'aspect microscopique d’une coupe de ia fausse membrane (1). J’ajouterai que je possède un grand nombre de préparations microscopiques d'angine et de pourriture d'hôpital où le bacille fusiforme est seul, sans associa- tion des spirilles. On chercherait du reste en vain, soit dans ces der- nières, soit dans les frottis d’angine fuso-spirillaire ordinaire, des formes intermédiaires qui permettent de considérer le bacille en fuseau comme semblable au spirillum sputigenum. Que reste-t-il, dès lors, des dernières raisons invoquées par M. Plaut pour justifier ses opinions aussi peu scientifiques et aussi peu précises? , SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DE L'URINE DES HERBIVORES, par M. E. Nrcoras. Ainsi que je l'ai montré, les acides biliaires n'existent pas dans les urines normales des herbivores (Société de Biologie, séance du 1% avril (1) H. Vincent. Recherches bactériologiques sur r'angine à bacilles fusi- formes. Annales de l'Institut Pasteur, 25 août 1899. BiozoiEe. CompTESs RENDUS. — 1905. T. LVIII. 58 808: SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1905 ) (1). C'est donc à d’autres substances qu’il faut attribuer la faible valeur de la tension superficielle de ces urines et la réaction d’abaisse- ment qu’elles donnent avec NaCI. Parmi les substances, qui peuvent intervenir, les phénols, relativement abondants dans les urines d’herbi- vores, me paraissent jouer un rôle important. Ces composés abaissent la tension superficielle de l’eau, le fait est connu. Leurs dérivés sulfo- conjugués exercent la même action, ainsi que l'a constaté Amann et que je l'ai observé, à mon tour, sur le phénil-sulfate de potassium. L'abais- sement! produit par les phénols et leurs dérivés sulfo-conjugués s’ac- _croît encore par l'addition de NaCI à leurs solutions, comme il est aisé de s’en rendre compte avec le phénol ordinaire ou les crésols et le phé- nyl-sulfate de K. L'influence que les phénols ou leurs sulfo-conjugués exercent sur la tension superficielle, de l’eau, ils l’exercent encore dans le même sens et à un degré plus accusé, sur l'urine humaine, dont la tension est voi- sine de celle de l’eau. Cette action plus marquée est vraisemblablement due au NaCl de l'urine. D'ailleurs l’addition de NaCI à une urine phé- nolée fait baisser davantage encore la tension superficielle de cette urine. Les faits que je viens de signaler montrent : 1°) Que l'augmentation des proportions de phénols ou de sulfo-conju- gués, contenues dans une urine normale d'homme, diminuent la tension superficielle de cette urine; 2°) Que NaCl abaisse la tension superficielle des solutions phénolées ou des urines additionnées de phénols ou de sulfo-conjugués. L’élévation du taux des dérivés sulfo-conjugués de l'urine peut être observée, chez l'homme, dans certaines affections du tube digestif (enté- rites notamment), à la suite d’une exagération des phénomènes de putré- faction qui se produisent dans l'intestin ; dans ces cas, ainsi que cela résulte des expériences, et des mesures faites par Amann, la tension superficielle de l’urine est toujours notablement plus faible qu’à l’état normal. On est autorisé, d'après ce qui précède, à penser que les dérivés sul- fo-conjugués, relativement abondants dans les urines d'herbivores, con- tribuent, dans une notable proportion, à donner à la tension superti- cielle de ces urines sa faible valeur : il est également permis de croire que NaCI de l'urine exerce dans ce liquide, la même influence qu'il exerce sur les solutions phénolées auxquelles on lajoute, c’est-à-dire diminue sa tension superficielle. Les phénols ne sont pas les seules substances capables d'’abaisser la (1) Des nouvelles recherches, faites en utilisant le procédé de Dragendorf- Vogel el celui de Meillère (Soc. de Biologie, 1901, p. 906) modifié, m'ont, comme les premières, donné des résultats négatifs. LS At LP à 2 EEesE nr Es SÉANCE DU 13 MAI 809 tension superficielle des urines d’herbivores. A leur action vient s'ajou- ter celle d’autres composés aromatiques, indican, chromogène d'origine scatolique, acides phénols, dont la proportion est notablement plus élevée dans ces urines que dans celles des autres espèces animales. D'ailleurs, chez l'homme, lors de troubles digestifs spéciaux, ces com- posés, comme les phénols, s'éliminent plus abondamment qu'à l'état normal et leur augmentation dans l'urine s'accompagne d’une diminu- tion sensible de la tension superticielle. En ce qui concerne l'acide hippurique, son action, dans l'urine des herbivores parait faible, a priori, bien que, d'après Amann, la cohésion moléculaire de cet acide soit égale à — 139,6 dynes. Est-elle nulle, comme l'admettent MM. Billard et Perrin ? La contradiction qui existe dans les résultats des auteurs précités exige que de nouvelles mesures, précises, soient faites pour que cette question recoive une solution définitive. (Laboratoire de chimie de l'Ecolz vétérinaire de Toulouse.) NOTE SUR L'INFLUENCE DE QUELQUES. EXCITATIONS SENSORIELLES SUCCESSIVES SUR LE TRAVAIL, par M. Cu. FÉRÉ. Quand jai étudié la pression artérielle dans la fatigue, j'ai exalté le travail par des mouvements associés ou par des excitations sensorielles variées (1). J'ai observé que quand l'activité était épuisée à la suite d'une excitation quelconque, cette même excitation n'avait plus qu’une efficacité très peu évidente et éphémère, tandis que d'autres excitations, et surtout les excitalions d’autres sens, donnaient une recrudescence de travail considérable et plus durable. L'effet immédiat des excitations variées successives a montré souvent une suractivité d'autant plus évi- dente que la fatigue augmentait. Les excitations utilisées pour des. efforts accélèrent la fatigue, mais donnent un produit. Les excitations désagréables mises en jeu au repos complet abaissent le travail; elles l’'augmentent, au contraire dans la fatigue; les excitations agréables donnent une exaltation du travail moindre après le repos que dans la fatigue. Après un premier travail, quand le repos est suffisant pour restaurer la capacité du travail normal, après un même repos, une nouvelle exci- tation montre de l’excitabilité exagérée, avec un surtravail. Le repos (4) Comptes rendus de la Société de Biologie, 1901, p. 823. — Travail et plaisir, in-8°, 1904, p. 433. 810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE x qui suffit à restaurer la capacité de travail ne suffit pas à supprimer l'hyperexcitabilité. Le repos suffisant à restaurer le travail normal n'est pas indéfiniment efficace (1), le repos a besoin d'être prolongé à de certains intervalles. Des excitations successives sans travail intermédiaire donnent des résultats lout à fait différents. Quand elle ne se laisse pas distraire, la tristesse s’exaspère dans une fête (2). Les excitations toniques ne corri- gent pas l'action dépressive des excitalions désagréables. L'expérience montre que deux excitations différentes s'additionnent et produisent de la fatigue; une excitation désagréable qui. est dépri- mante est plus déprimante encore si elle est précédée ou suivie par une excitation agréable, exaltante du travail; deux excitations agréables successives diminuent la capacité de travail, tandis qu'isolément elles sont exaltantes. J'ai étudié les réactions à quelques excitations avec l’ergographe de Mosso en soulevant avec le médius droit le poids de 3 kilogrammes chaque seconde, au complet repos, le matin à la même heure; on fait une seule expérience chaque jour. Tantôt on a mis en jeu les excitations isolées, tantôl deux excitations successives immédiatement, toujours pendant vingt secondes pour chaque excitation dans les deux cas. Les excitations ont été assez variées : on flaire un flacon d’un liquide odo- rant ; on place sur la langue un fragment de papier filtre imbibé d’une goutte d'essence d'absinthe, et on l'expulse au bout de vingt secondes ; on excite la peau de la partie supéro-externe de la face antérieure de l'avant-bras avec une brosse de soie (3); on fait vibrer le diapason en 4 a (4); on pratique la pression oculaire bilatérale. J'ai utilisé cette dernière excilation qui n’a guère été étudiée, bien qu'elle mérite attention; en effet, un certain nombre d'individus, et sur- tout les enfants, s'en servent pour compléter le réveil matinal ou pour combattre la somnolence vespérale, et cette pression peut provoquer le sommeil hypnotique : Lasègue s'en est servi (5). J’ai remarqué, pendant la fatigue, que cette pression automatique avait provoqué une recru- descence de travail. La pression même légère irrite le fond de l'œil et provoque, en général, des phosphènes nettes ; suivant la dose, elle pro- duit de l'excitation ou de la fatigue. (1) Travail et plaisir, etc., p. 53. (2) O. Mirbeau. Le Jardin des supplices, 12° mille, 1899, p. 199. (3) Note sur le chatouillement, Comptes rendus de la Société de Biologie, 1905, LVIII, p. 398. (4) Note sur la durée de l'influence des excitations sensorielles sur les mouvements volontaires (1bud., p. 438). — ErRATu… : lire à la première expé- rience du groupe HI (p. 438), 4,77 au lieu de 14,77. (5) A. Binet et Ch. Féré, Le magnétisme animal, 189%, p. 63. SÉANCE DU 13 MAI 814 Nous allons résumer nos expériences en exprimant le travail en kilogrammètres. 19° Excitations isolées (20 secondes). TRAVAIL EN KILOGRAMMÈTRES EXPERIENCES EXCITATIONS s = premier ergogramme deuxième ergogramme (20 secondes) après le repos complet. après 18 min. de repos. 1 essence d’absinthe 10,05 9,24 (odorat) 2 essence d’absinthe 9,93 OAE (goût) 3 ammoniaque 2,07 5,91 (odorat) 4 diapason La ? 12,06 4,71 5 brosse 10,25 6,30 6 pression oculaire 10,02 6,42 1 sans excitalion 9,60 9,15 20 Excitations successives (20 secondes + 20 secondes). 8 absinthe 0,84 4,68 ammoniaque (odeur) ) ammoniaque 0,54 2,61 absinthe (odeur) 10 pression oculaire : 219 4,98 diapason 11 brosse 1,26 9,90 absinthe (odeur) 12 absinthe OA 9,48 - (goût) 5 absinthe (odorat) L'excitation pénible, dépressive, n’est pas corrigée par l'addition d’une excitation agréable, tonique, le résultat définitif est une dépression croissante ; l'addition de deux excilations toniques assez fortes pro- duit le même effet : la fatigue (1). Après le deuxième ergogramme de l’expérience 8, et après dix-huit minutes de repos, la même excitation de vingt secondes avec l’'ammo- niaque seule donne une exaltation considérable et un travail de 45 kilo- grammètres; c'est un tonique dans la fatigue. Dans les mêmes conditions, deux excitations successives (brosse et odeur d’absinthe) donnent un travail de 13,02. (1) Ch. Féré. Inhibition et épuisement, Comptes rendus de la Société de Biologie, 1886, p. 220; — Sensation et mouvement, 12°, 1887, p. 135; — La pathologie des émotions, etc., 1892, p. 224 et suiv. 812 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NOTE SUR LA DURÉE DE L'INFLUENCE DE LA REPRÉSENTATION MENTALE D'UN MOUVEMENT SUR LE TRAVAIL, par M. Cu. FÉRÉ. La représentation mentale d'un mouvement exerce sur le travail de ce mouvement réel une influence variable suivant la durée de la prépa- ration idéale. Dans des expériences antérieures qui remontent à plus de deux ans, j'ai constaté que la durée de la représentation la plus favo- rable au travail du début était celle de vingt secondes (une représenta- tion chaque seconde) (1). J'avais constaté, d'autre part, que l'influence des excitations sensorielles sur le travail avait une certaine durée (2). J'ai pensé qu’il y avait quelque intérêt à étudier la durée de l'influence de la représentation du mouvement. L'expérience a consisté à se représenter mentalement le mouvement de flexion du médius droit soulevant le poids de 3 kilogrammes, chaque seconde en suivant le métronome, l'avant-bras immobilisé dans l’appa- reil de contention de l'ergographe de Mosso. Le travail s'exécute avec le poids réel de 3 kilogrammes, tantôt une seconde après la vingtième représentation, tantôt une minute ou plusieurs minutes après cette représentation. On ne fait qu’une seule expérience par jour à la même heure où le travail normal donne en kilogrammètres 9,60. Les expé- riences ont été exécutées à des intervalles variés de plusieurs jours et séparées par des expériences d'autre nature. Pour abréger, nous les résumons dans le tableau suivant, en commençant par l'expérience où le travail a été exécuté immédiatement après la représentation (une seconde). DURÉE TRAVAIL EN KILOGRAMMÈTRES l'expectation. après le repos total. après 18 min. de repos 1 1 seconde 11,31 2,6% 2 1 minute 11,46 2,28 3 2 minutes 12,09 2,13 4 SRE | 10,26 6,06 5 4 — 6,90 9,54 6 5 — - 3,90 9,57 7 Ce 6,15 9,45 8 oee 0,99 : 9,54 9 8 — 8,10 9,90 10 9 — 9,66 Va (1) Travail et plaisir, in-8°, 1904, p. 336. (2) Comptes rendus de la Société de biologie, 1905, t. LVIIT, p. 436. SÉANCE DU 13 MAI | 813 La représentation préalable augmente le travail. Cette action est plus marquée si le travail réel ne commence qu'après une attente de une ou deux minutes après le travail imaginaire; puis, si l'expectation aug- mente de durée jusqu'à sept minutes, le travail diminue, et enfin si l’expectation se prolonge davantage encore, le travail redevient normal. Les effets de la représentation du travail sont comparables à ceux des excitations sensorielles déjà signalés. Les: effets immédiats de la représentation Hentale du mouvement augmentent le travail avec l'exercice, comme le montrent les chiffres actuels comparés à ceux qui ont été donnés il y a plusieurs années. INFLUENCE DU RÉGIME ALIMENTAIRE SUR L'HYDRATATION DES TISSUS DU CORPS DES BOVIDÉS, par MM. ANDRÉ Gouin et P. ANDOUARD. Nous avons déjà constaté que la proportion de l’eau augmente dans les tissus des jeunes bovidés, dès que leur régime devient moins riche en principes azotés (1). C’est un fait dont les conséquences ne manquent pas d'intérêt; aussi nous avons pensé qu'il y avait lieu de multiplier les observations, en variant les conditions de l'expérience. Dans ce but, nous avons choisi, pour de nouveaux essais, deux génisses encore lrès jeunes. Après les avoir nourries, pendant un temps assez long, avec des légumineuses en vert, alimentation fortement azotée, qui nous paraît réduire au minimum l’état d'hydralation du corps, nous avons donné à l'une du foin et de la paille mélassée, à l’autre des betteraves et du foin. Chacune d'elles recevait, en outre, 700 grammes de tourteau d’arachides. Ce rationnement était pauvre en acide phosphorique; les progrès de la croissance devaient nécessaire- ment s’en ressentir. La première génisse eut besoin de six jours pour s’habituer à la paille mélassée. Durant cette période, son poids fléchit de 128 à 129 kilo- grammes; cinq jours après, la perte était regagnée, le poids revenu à 198 kilogrammes. Les seize jours qui suivirent, l’accroissement, avec une régularité presque parfaite, atteignit 1 kilogramme par vingt-quatre heures. Le dix-septième jour, il ne fut plus que de 500 grammes. La génisse pesait, en ce moment, 144 kil. 5. Ces dix-sept jours avaient suffi pour amener l'augmentation. de l’hydratation des tissus, correspondant au nouveau régime, à l'état (1) Société de Biologie, séance du 16 avril 1904. 814 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'équilibre, car pendant seize autres jours le poids de l'animal ne s’accrut que de 3 kil. 5, l'alimentation étant restée la même et l'appétit égal. On peut évaluer l'excès d’eau fixé dans l'organisme, pendant les dix- sept premiers jours, par les équations suivantes : SnleieeS à Croit journalier réel er — —— —0 kil. 219: Excésid'eau fixée Me OR AIG IE 5 0kl MONTRES Cette fixation d’eau avait donc majoré de 9,98 p. 100 le poids de- notre sujet d'expérience. La deuxième observation est beaucoup plus nette; elle ne débute pas, comme celle dont nous venons de rendre compte, par une période troublée, où l'effet du changement de régime avait dù commencer à se faire sentir sans que rien permit d'en apprécier l'importance. La génisse ee 107 kil. 5. Les trois premiers jours de son nouveau rationnement, l'augmentation quotidienne fut de 500 grammes seule- ment. Les vingt-cinq jours suivants, l’action de la relation nutritive très élargie du TAB se manifesta par une progression journalière et inva- riable d’un kilogramme, élevant de 109 à 133 kilogrammes le poids de notre sujet. Les tissus cessèrent alors de se gorger de nouveaux liquides. Après une autre période de dix-huit jours d'une nourriture semblable, la bascule accusa 142 kilogrammes; le gain journalier était ramené- à 500 grammes. Le calcul montre que, pendant les vingt-cinq jours qui précédèrent, l'organisme avait absorbé 11 kil. 500 d'eau, correspondant à 10,55. p. 100 de son propre poids. Cette seconde génisse consommait une quantité d'eau ho ane minime; ses urines se réduisaient à 1.760 grammes par jour, tandis que- le rein de la première, sous l'influence de la mélasse, fonctionnait avec une activité qui commençait à nous inquiéler. La quantité d’urine- émise dépassait 15 kilogrammes. Nous avons restitué à un de nos sujets son alimentation surazotée; immédiatement son poids a fléchi. L'eau nous a semblé se retirer de ses. tissus plus promptement qu'elle ne s'y était accumulée. La cause de ces variations du taux d'hydratation du corps réside-t- elle uniquement dans l'effet de la teneur azotée du régime alimentaire ? ou bien est-elle liée, en outre, à l'action des sels minéraux, alcalins, phosphatés ou de toute autre nature, agissant d'autant mieux que les- rations sont moins riches en principes azotés? De nouvelles recherches sont nécessaires pour élucider ce point. Quoi qu'il en soit, il parait évident, dès maintenant, que l'on ne peut demander à la bascule de nous fixer sur la valeur comparative des différents principes nutritifs, lorsque leur teneur en azote présente de- SÉANCE DU 13 MAI 815 sérieux écarts et que les expériences sont de courte durée. Dans ce cas aussi, la certitude que la science exige ne se trouve pas non plus réa- lisée par l'étude des bilans/azotés de la nutrition; nous nous proposons de le démontrer également. À QUEL MOMENT LE BULBE DES LAPINS RABIQUES DE PASSAGE DEVIENT-IL VIRULENT ? par M. P. REMLINGEK. Du virus rabique fixe est inoculé sous la dure-mère d’un certain nombre de lapins en évitant avec soin de blesser avec l'aiguille de la seringue la surface des hémisphères. À dater du lendemain de l’opéra- tion, un des animaux est sacrifiés chaque jour et, avec son bulbe, on inocule par trépanation un ou deux autres lapins. Si, au cours des prélèvements, on ne prend aucune précaution spéciale pour éviter la contamination de la substance nerveuse par le virus inoculé par voie sous-duremérienne et adhérent à la surface du bulbe, on constate que les lapins inoculés avec le bulbe de l'animal sacrifié le lendemain de la trépanation contractent la rage. Les lapins qui ont reçu sous la dure- mère la substance nerveuse des lapins sacrifiés le surlendemain de l'opération demeurent indemnes. Les animaux trépanés avec le bulbe des lapins sacrifiés le 3° jour contractent la maladie dans la grande * majorité des cas. Enfin le bulbe des lapins sacrifiés les 4°, 5°, 6° jours se montre toujours virulent. Si, pour éviter la cause d'erreur sus-mentionnée, on braise la surface du bulbe avant de faire les prélèvements au centre même de la subs- tance nerveuse, ont voit que les animaux, trépanés avec le bulbe des lapins sacrifiés le lendemain et le surlendemain de la trépanation, demeurent indemnes. Le bulbe des lapins de passage commence à se montrer virulent le 3° jour, plus rarement le 4°. La virulence constatée à ce moment n'est pas sensiblement inférieure à celle qui sera observée les jours suivants, jusqu'à la mort de l’animal. Il me semble résulter de ces expériences que les centres nerveux des lapins de passage sont virulents à une période plus précoce qu'il n’était admis jusqu’à ce jour. Pour que les premiers symptômes de la rage se manifestent chez un animal, il ne suffit donc pas que le virus rabique se soit diffusé dans le système nerveux central. Il faut que ce virus ait réalisé, du côté des cellules nerveuses et de la névroglie, les lésions importantes étudiées dans ces dernières années, ce qui est peut-être moins rapide qu'il n’était cru. Enfin, la rapidité d’envahissement du système nerveux par le virus rabique, le fait, aussi, que le système 816 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nerveux atteint d'emblée une grande virulence, paraissent peu en rap- port avec l'hypothèse récemment émise d’un protozoaire, agent ic gène de la rage. La disparition de la virulence du liquide céphalo-rachidien le 2° jour de l’inoculation sous-duremérienne est à rapprocher de la disparition de virulence de l'humeur aqueuse de quatre à huit jours après l’inocu- lation intra-oculaire (Rabieaux). Comment le virus rabique passe-t-il du liquide céphalo-rachidien dans la substance nerveuse? Où pullule-t- il pour produire des premiers effets? C’est ce que nous tentons d'établir dans des expériences en cours d'exécution. Nous étudions d'autre part à quel moment les centres nerveux deviennent virulents chez des animaux inoculés par voie sous-cutanée ou intramusculaire, c’est-à- dire dans les conditions qui se rapprochent le plus possible de celles de morsures par des animaux enragés. (/nstitut Impérial de bactériologie à Constantinople.) SUR LA PRÉSENCE DE L'AMMONIAQUE DANS LE LAIT DE VACHE, par MM. TRILLAT et SAUTON. En appliquant au lait la méthode de la recherche de l'ammoniaque basée sur la réaction de l’iodure d'azote (1), méthode déjà décrite par l’un de nous dans une note précédente, nous avons pu constater un fait intéressant : c'est que parmi les laits que nous avons prélevés à Paris, un certain nombre contenaient de l’ammoniaque. Nous avons recherché les causes de cette formation d’ammoniaque et avons examiné si on pouvait utiliser cette observation pour caractériser la pureté du lait. La méthode à l'iodure d'azote telle qu'elle a été décrite pour la recherche de l’ammoniaque dans l’eau n’est pas applicable directement pour le lait, par suite de l'abondance de la matière albuminoïde, mais la réaction se produit si l’on a soin de déféquer préalablement. Dans le cas actuel, nous utilisons le trichlorure d'iode qui a la pro- priété de déféquer le lait et de former en présence de traces d’ammo- niaque la coloration noire de l’iodure d'azote. On procède de la manière suivante : On met 10 centimètres cubes de lait dans un tube à essai, on ajoute 10 centimètres cubes d’une solution de trichlorure d’iode du commerce à 10 p. 100. La défécation est instantanée; on filtre, on ajoute peu à peu (1) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 6 février 1905. SÉANCE DU 13 MAI 817 ———————————.————.—.—.—.—.———————————— d'eau) jusqu'à apparition d’un précipité noir intense provenant de la formation de l'iodure d’azote qui disparait par un excès de réactif (1). Cette méthode permet facilement de trouver l’ammoniaque à la dose de 1/100 000 et de l'évaluer colorimétriquement en se servant de types de comparaison. Nous avons d’abord constaté sur un grand nombre de cas que les laits provenant de vaches saines et traits avec soin n'ont jamais fourni la réaction de l’ammoniaque. Cette notion étant acquise, pour rechercher sous quelles influences elle se manifestait, nous avons ensemencé des laits purs avec divers germes et nous avons examiné dans quelles condi- tions il y avait apparition d’ammoniaque. Les ensemencements se fai- saient sur 20 centimètres cubes de lait dans une série de flacons stéri- lisés que l’on plaçait à l’étuve à 35 degrés. Après un nombre d'heures variable, on recherchait l’ammoniaque dans le lait jusqu'au moment d'une coagulation bien accentuée. Les essais ont porté non seulement sur les laits crus naturels ou étendus, mais sur les mêmes laits stéri- lisés. Les laits ensemencés par les germes suivants ont donné des résultats négatifs : ferments acétique, butyrique, lactique; bacilles typhique, diphtérique; b. coli commune, streptocoque, staphylocoque, charbon, vibrion cholérique. Par contre, l'apparition de l'ammoniaque s'est mani- festée et son dosage colorimétrique a pu être effectué lorsque les laits ont été ensemencés par du micrococcus ureæ, par divers tyrothrix et par les bacilles de Flügge. Le lait ensemencé au fil de platine par la salive humaine, l’urine putréfiée, l’eau d’égout fournit également de l'ammoniaque. Selon les cas, l'apparition de l’ammoniaque dans le lait porté à une température de 35° peut se manifester déjà après quelques heures et elle peut atteindre la dose de 60 milligrammes par litre de lait lorsqu'il est franchement coagulé, alors que les laits purs n’en fournissent aucune trace au même degré de coagulation. Nous avons ‘observé au cours de nos essais que la formation de l’ammoniaque se manifestait plus lentement dans les laits stérilisés que dans les laits crus; dans les laits étendus, elle est plus rapide. L'ensemencement au fil de platine de ces germes ammoniacaux ne suffit généralement pas à provoquer la formation de l’ammoniaque dans les laits qui ne sont pas portés à l’éluve, le lait étant un très médiocre bouillon de culture. Mais il n’en est pas ainsi lorsqu'on procède par larges ensemencements : l’ammoniaque se forme à froid et quelquefois abondamment bien avant la coagulation du lait. Il élait à prévoir à la dans le filtral un lait de chaux pure (2 à 3 parties de chaux pour 100 (1) Il est nécessaire d'employer la chaux comme agent de saturation au lieu - de la soude ou de la potasse parce que ces substances contiennent presque toujours des traces d’ammoniaque. 818 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE suite de cette observation que les laits additionnés d'eau malpropre ou ayant été traits ou conservés dans des conditions défectueuses de pro- preté devaient fournir la réaction de l'ammoniaque. C’est ce que nous avons vérifié en additionnant un lait pur de 10 pour 100 d’eau de Seine, ou d’une trace d’eau d’égout : l'apparition de l'ammoniaque se mani- feste généralement avant la coagulation après douze à quinze heures. Ce résultat a été en outre confirmé par l'analyse des laits prélevés par le Laboratoire municipal et manifestement mouillés; la formation de l’ammoniaque s'explique donc par l’ensemencement apporté par les germes de l’eau servant au mouillage et sur le choix de laquelle les fraudeurs se soucient peu. D’autres causes peuvent encore expliquer la présence de l’ammoniaque dans le lait; telles sont par exemple la traite du lait effectuée dans une étable mal aérée, le dépôt du lait dans des récipients y ayant séjourné, la sueur tombant accidentellement dans le lait, etc. En résumé, les conclusions qui se dégagent de notre travail sont que le lait de vache saine, trait dans des conditions suffisantes de propreté, dans une étable bien aérée, ne devrait pas contenir de l’ammoniaque. L'absence de l'ammoniaque n’est évidemment pas une preuve que le lait ne soit pas contaminé, mais sa présence, surtout si elle est abon- dante, doit être à notre avis considérée, non pas comme une certitude, mais comme une présomption de pollution et de mouillage. À ce titre, notre procédé analytique pourra donc rendre service pour s'assurer de la pureté d’un lait. LA DOUBLE CIRCULATION CAPILLAIRE DE LA GLANDE HÉPATIQUE : CONSÉQUENCES MORPHOLOGIQUES ET FONCTIONNELLES, A L'ÉTAT NORMAL ET PATHOLOGIQUE, par M. ÉMILE GÉRAUDEL. J'ai démontré (1) que le bourgeon hépatique comprend deux portions, l’une proximale, biliaire, à circulation capillaire ordinaire (A. hépa- tique), l’autre distale, hépatique, à circulation capillaire parenchyma- teuse (2) (voie porto-sus-hépatique). (1) CF. Comptes rendus de la Société, février 1903. Journal de l’'Anatomie et de la Physiologie, mars-avril, 1905. (2) Je propose de remplacer par le mot « parenchymateux » le terme « sinusoïdal », que vient de créer Ch. Sed. Minot (cf. The american journal of anatomy, février 1905), pour définir « un espace vasculaire irrégulier, produit par la subdivision d’un large vaisseau sanguin dans lequel se développe un organe adjacent ». Comme nous, Sed. Minot reconnaît à la voie porto-sus- hépatique le caractère « parenchymateux ». SÉANCE DU 13 MAI 819 A priori, on ne peut s'étonner si la différenciation du bourgeon en ces deux portions est fonction de cette différence de régime circulatoire. I est bien évident que, à une différence dans le matériel nutritif fourni aux cellules, doit correspondre une différence dans la morphologie et dans le fonctionnement de ces cellules. Les cellules de la portion biliaire, baignées par le sang venant de la glande pulmonaire, se comportent nécessairement autrement que les cellules de la portion hépatique, bai- gnées par le sang venant de l’épithélium intestinal. Mais je veux prouver que telle est bien la réalité, et j'emprunte mes arguments à la patho- logie. ; On sait que, à la suite des irritations, au sens le plus général du mot, portant sur la glande hépatique, tous les tissus de cette glande réagis- sent et prolifèrent. J’étudie ici uniquement la réaction du lissu mésen- chymateux. Ce lissu accompagne fidèlement les capillaires d'origine artérielle ; il en est la gangue normale, puisqu'il en est la matrice. Nous le rencontrons donc dans le foie, là où il y a circulation capillaire, le long de la première portion du bourgeon hépatique, au niveau des voies biliaires, où il constitue la gaine de Glisson. Quand le mésenchyme est irrité, ses cellules prolifèrent et par suite augmentent l'épaisseur des travées de l'éponge glissonienne ct débordent ces travées, péné- trant dans le parenchyme coulé dans les trous de l'éponge. Mais cette prolifération se fail suivant sa loi habituelle : chez l'adulte, comme chez l'embryon, le mésenchyme par le fait même qu'il prolifère, organise un certain nombre de ses éléments en tubes vasculaires. La seule diffé- rence est une différence de temps et de lieu; le processus, normal . 6-10/moyembre nr 5 ” 11-15 novembre 1. . : ; 1 ” 16-20 novembre rare un. » 1 21-25 novembre . 1 { 26-30 novembre. L 0 » 3 1-5 décembre 2/0 ARS » 5 6-10 décembre Aie Three » 2 11-15 décembre » » 16=20décemhrete serrer E » » DIS2Sdécemhret de CN ne » 2 Totaux. 79 CA (70) SÉANCE DU A6 MAI 921 La saison des pontes durerait donc environ un mois. Les délais suivants ont été observés entre l’accouplement et la ponte. 1902 1903 TÉROMIOQUES RE ANNE ET Rene Te 3 2 6-10 jours 3 3 11-15 jours fl » DOS OR ON TS PAPER ME AT » 2 2125 MOUTON LORS » 1 A0 S0MOUr MAR ARS CUIR » 1 SOS OUTS NME NAS l 1 SO RAUMIOUT SN NE SN NE PAT » » LOEDÉTOUTS PE ONE ESA SALE » » HO OR) OURS IS ere TRUE » 1 ROTAUX M RE ù) AA _Il aurait été intéressant de pouvoir effectuer l'élevage des femelles jusqu'à la maturité des œufs; la chose na malheureusement pas été possible. La conclusion pratique qui paraît se dégager de ces observalions est que, pour peupler, soit une rivière, soit une pièce d’eau, il convient d'y introduire les écrevisses avant le 45 octobre, et d’avoir soin de choisir des sujets mâles de taille un peu supérieure à celle des femelles. M. GoprriN donne sa démission de membre de la Réunion. Sont élus : Vice-pnesents Rnb EN 27e MM. GARNIER et HAUSHALTER. Secrétaires annuels . . . . . . MM. WEer, P. Bouin et AïmÉ. HRÉSOMER AN NUE PRE EUR M. L. SPILLMANN. Le Gérant : OcTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette, — 10313. 923 SÉANCE DU 3 JUIN 1905 SOMMAIRE BLariNonEu (L.) : Action des trau- matismes sur les plantes ligneuses. Boxpouy (Tu.) : De la présence de l'émulsine dans le Lafhrœa squa- maria (serofularinées) . . . . . . .. Curtis (F.) et GELLÉ : De la sclé- rose amorphe dissociante et de la fréquence des formes de transition des îlots de Langerhans dans cer- taines lésions du pancréas diabé- CECI EP de D nee ue Curtis (F.) et GELLÉ : Histogenèse de la sclérose amorphe dissociante CUMDANERÉAO M EN Re Denon : Recherches sur linani- tion chez le jeune chat. Résultats. . Descrez (A.) et Guexpe (Mie BL.) : Des varia'ions du coefficient de dé- minéralisation chez les animaux en état de dyscrasie acide. .. . . . . . GizBerT (A.) et LEREBOULLET (P.) : Sur la teneur en bilirubine du sé- rum sanguin dans la cholémie sim- Mpletamiliales FAN C ne GuizLemarpD(H.)et VRANCEANO (P.) : Sur une méthode permettant de 929 937 mesurer la toxicité des alcaloïdes LIEN ARE SL PA Ce QT AT GUILLEMARD (H.) et VRANCEANO (P.): Sur la toxicité des alcaloïdes uri- maires enr TE Een LaricouE (Louis) : Recherches sur l’ethnogénie des Dravidiens. 10 Les Kader des monts d'Anémalé et les tribus voisines MaureL (E.) : Températures cubi- liales et températures de l’apparte- LENS AURA SAS DE Re A ei 6 mt POUR D NE Pricocne (Mlle Ca.) : Etude sur la loi d'action de l’amylase. . . . . .. SEILLIÈRE (GASTON) : Sur une dias- tase hydrolysant la xylane dans le Aa os Meter ia lille toile re - tube digestif de certaines larves de Coléoptères Terssier (Benenicr) (de Lyon): Sur un nouvel uréomètré.”. . . ... .. Vincent (H.) : Expériences sur le passage du virus vaccinal à travers les filtres Vincent (H.) : Importance de la recherche des microbes anaérobies dans l'analyse des eaux potables. . COCOON OMIS ETES Présidence de M. J. Darier, vice-président. 925 EXPÉRIENCES SUR LE PASSAGE DU VIRUS VACCINAL A TRAVERS LES FILTRES par M. H. Vincenr. (Communication faite dans la séance du 27 mai.) La très intéressante communication de MM, Remlinger et Osman Nouri (1) m'engage à faire part de recherches que je poursuis en ce (41) Société de Biologie, 27 mai 1905. Biozocre. Comptes RENDUS. — 1905, T, LVIII. 66 994 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE moment sur le vaccin. A la suile de la communication de M. Salmon et de la discussion à laquelle elle a donné lieu, de la part de M. Martin et de moi-même (1), à la suite des recherches de Negri qui a constaté le passage du virus vaccinal à travers les filtres, j'avais poursuivi les essais que j'ai déjà entrepris sur le même sujet. J'ai pensé que les expé- riences ne démontraient pas, d’une manière péremptoire, que le filtre Berkefeld arrêtait le virus, parce que, peut-être, la proportion des élé- ments qui traversaient le filtre était simplement trop faible pour être révélée par l'inoculation à la cornée du lapin. Mes expériences ont été faites avec 2 grammes de pulpe vaceinale gly- cérinée très active, ayant de huit à quinze jours d'ancienneté. Elle était diluée dans 100 centimètres cubes a stérilisée, puis filtrée à la bougie Berkefeld. L'inoculation de 1/2 à 2 centimètres cubes de ce li- quide dans la veine du lapin, resta absolument sans effet. Le liquide fut alors concentré dans le vide, à la température de 25 degrés, au-dessus de l'acide sulfurique, et ramené à 2 centimètres cubes. Ce résidu con- centré élait sirupeux, dépourvu de tout élément visible, stérile à la culture ; son inoculation à la cornée du lapin et sur de larges scarifica- tions superficielles et non hémorragiques faites à la face interne de l'oreille, resta également sans effet. Le même essai fait avec le fond obtenu après centrifugation prolongée du filtrat fut également négatif. L'expérience fut alors recommencée d’autre manière. Le liquide filtré, stérile et inactif, fut conservé, à la température du laboratoire ou à l’étuve et, au bout de huit à dix jours, je vis qu'il se troublait légère- ment. Inoculé, à ce moment, à la face interne de l'oreille d’un lapin, il donna lieu à une élevure rouge, vascularisée, qui se transforma en pustule saillante, non ombiliquée el se dessécha ensuite. Le même lapin inoculé du côté opposé et à la cornée, avec du vaccin normal, quinze jours après, n'a pas offert d'éruption vaccinale. Y avait-il eu culture du virus dans le filtrat? Le lapin avait-il eu une véritable lésion vaccinale? Je ne puis l’affirmer sans réserve, sur les résultats d'une seule expérience. L'examen microscopique du liquide filtré qui s'était ainsi troublé me montra un bacille très fin, de À environ, ne prenant pas le Gram, et présentant parfois un aspect incurvé. Ce bacille ne cultive pas dans les milieux nutritifs usuels (gélatine, agar, bouillon, lait, etc.), ni à l'air, ni dans le vide. Je l'ai retrouvé dans trois filtrations de pulpe vaccinale prélevée à des pé- riodes et sur des génisses différentes. Mais la source de ce vaccin étant toujours la même, il est fort probable qu'il s’agit de l’un des microbes existant communément dans le vaccin. Je me propose d’en faire l'ino- culation. (1) Société de Biologie, 11 février 1905. SÉANCE DU 3 JUIN 9925 Il me reste à m'exeuser de vous entretenir de recherches non encore terminées. Il m'a paru néanmoins que leur mention était à sa place après le travail de MM. Remlinger et Osman Nouri. IMPORTANCE DE LA RECHERCHE DES MICROBES ANAÉROBIES DANS L'ANALYSE DES EAUX POTABLES, par M. H. ViINCENr. (Communicalion faite dans la séance du 27 mai.) Parmi les opérations toujours délicates que nécessite l'analyse bacté- riologique des eaux de boisson, il en est une qui n’est qu'exceptionnel- lement effectuée, bien qu’elle présente une réelle importance pratique : je veux parler de la détermination quantitative et qualitative des mi- crobes anaérobies. L'étude, régulièrement pratiquée dans mon laboratoire, des microbes anaérobies contenus dans les eaux d’alimentation, m'a toujours fourni des indications fort utiles sur la qualité de ces eaux. En délaissant ce moyen de recherche, l'expert se prive d’un élément important d'appré- ciation qui mérite d’être adjoint à ceux que fournissent les procédés habituels d'isolement des microbes aérobies, par la méthode de Koch ou par celle de Miquel. Il y a, en effet, une relation étroite entre le degré d’adultération d'une eau et la proportion des microorganismes anaérobies qu'elle renferme. L’abondance des anaérobies dans les déjections de l’homme et des ani- maux sains ou malades donne l'explication de la présence de ces mêmes germes dans les eaux souillées, directement ou non, par les matières fécales. Là n’est pas la seule origine de ces microbes. Toutes les ma- tières organiques, végétales ou animales, en état de putréfaction, les. fumiers, les purins, les débris marneux, les cadavres d'animaux, sont extrêmement riches en microbes anaérobies. Il est donc facile de com- prendre que la souillure de ces eaux par ces produits putréfiés se tra- duit également par une flore anaérobie anormale. Je n’envisage, dans cet examen, que les anaérobies absolus. L'intérêt que présente la détermination des anaérobies facultatifs et les résultats qui en découlent se confondent évidemment, en effet, avec ceux que fournit la culture des aérobies proprement dits. L’ensemencement de l’eau d’après le procédé de Veillon peut certai- nement rendre des services. Toutefois, un grand nombre d'anaérobies saprophytes végètent mieux à la température du laboratoire qu’à celle du thermostat. D'autre part, dans le milieu nutritif un peu compact constitué par la gélose, les anaérobies stricts se distinguent mal, dès 926 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'abord, des anaérobies facultatifs. C’est pourquoi il m'a paru préfé- rable, en vue de la numération des anaérobies absolus, de leur facilité d'isolement et de la nécessité de les différencier rapidement des anaé- robies facultatifs, d'employer, comme milieu de cullure, la gélatine peptonisée, additionnée de 1 p. 100 de glycose et teintée par le sulfo- indigotate de soude. Ce milieu est soumis à l’ébullition pour en chasser l'air, ramené à la température de 30 degrés, puis ensemencé avec l’eau à analyser. Lorsque les renseignements permettent de présumer que l’eau est LA nes pure, on peut ensemencer 75: %’ j Centimètre cube de l'eau. Si celle- AAA 50 ‘ 20 mètres cubes pour environ 10 centimètres cubes de gélatine glycosée. Les eaux très souillées doivent être diluées avant d’être ensemencées, afin d'éviter la concentration trop grande des colonies. Le mélange d’eau et de gélaline étant fait, on l’aspire dans de longs tubes de Vignal qu'on scelle, et on en fait figer le contenu sous un filet d'eau froide (1). Dans ces conditions, les anaérobies stricts se développent bien et, le plus souvent, se distinguent, à première vue, des anaérobies facultatifs par ie caractère floconneux, nuageux ou penniforme de leurs colonies, alors que les anaérobies facultatifs donnent, d'habitude, des colonies ra- massées et opaques. Du reste, l’eusemencement, à l'air, des colonies douteuses, à la surface de la gélose ou de la gélatine, permettra de fixer plus sûrement à quel groupe elles appartiennent. Le nombre des germes anaérobies contenus dans les eaux est, comme celui des aérobies, extrêmement variable, et en rapport avec le degré de pureté ou d’adultération de ces eaux. D'une manière générale, il est, de beaucoup, inférieur à celui des microbes aérophiles. Dans les eaux ci est impure, la proportion ensemencée devra être de de centi- très pures, renfermant par exemple de 10 à 100 aérobies par centimètre . cube, le taux des anaérobies absolus est souvent inférieur à l'unité. Mais dès que l'eau est contaminée, sa flore anaérobie s'élève à 5, 10, 20, 50; plus exceptionnellement 100, 200, 500... colonies par centimètre cube. Le nombre des espèces microbiennes anaérobies s'élève dans les eaux malsaines. Les formes bacillaires sont toujours prédominantes. Les cocci sont rares. 3 La nature de ces bactéries anaérobies ne peut être déterminée dans cette brève note. Elle est, d'ailleurs, rendue souvent difficile, parce que la déterminalion botanique d'un grand nombre d’espèces anaérobies, (1) Je fais construire des flacons spéciaux qui permettront plus facilement la culture sur plaques des anaérobies des eaux. EN : SÉANCE DU 3 JUIN 997 qu'on trouve dans les eaux et les malières en putréfaction, reste encore à faire. J'ai souvent rencontré les suivantes : Bac. liquefaciens parvus et magnus (Liborius); Bac. pseudo-tétanique (Vaillard et Vincent): Bac. spinosus de Lüderitz; Vibrio rugula de Muller-Cohn; 2. radiatus; Bac. anaerobius Il de Sanfelice; Zac. solidus, Clostridiums, divers, etc. Pour la constatation des microbes pathogènes, et particulièrement du bacille du tétanos et du vibrion septique, j'opère comme il suit. L'eau il : est ensemencée, à la dose de ; cent. cube, 1 cent. cube, 5 cent. cubes ea et 10 cent. cubes dans du bouillon privé d'oxygène, en pipette de Roux. Après cinq ou six jours, la culture impure ainsi oblenue est chauffée à 90 degrés pendant deux ou trois minutes, pour délruire certains anaé- robies facultatifs non sporulés, tels que le B. coli, le streptocoque, etc. On injecte alors quelques gouttes de cette culture chauffée sous la peau du cobaye ou du lapin. D'autre part, ce liquide chauffé est ensemencé lui-même dans le vide, en gélatine ou en gélose, pour séparer les es- pèces qu'il renferme. (Laboratoire de Bactériologie du Val-de-Gräce.) SUR UN NOUVEL URÉOMÈTRE, par BENEDICT TEISSIER (de Lyon). Note présentée par M. FRaAnGois-FRanck (1). Les uréomètres sont déjà fort nombreux. En dehors de l’uréomètre à mercure, le seul mathématiquement exact, les uns sont incommodes ou complexes, les autres imprécis. J'ai donc pensé qu'il y avait place pour un appareil simple permetlant au médecin de faire lui-même une mesure sans fausse manœuvre, sans calcul, et avec une approximation suffisante. L'uréomètre de Linossier était un pas dans celte voie, mais sa cons- truction par trop élémentaire est une source constante de cause d'erreurs. L'appareil que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui (fig. ci-jointe) admet un principe analogue, en ce sens que l’hypobromite agit sur (1) Benedict Teissier, fils de notre éminent et sympathique collègue le professeur Joseph Teissier (de Lyon), a été prématurément ravi à la Science et à l'affection des siens il y a trois ans. Son père a désiré rendre hommage à la mémoire du jeune chimiste plein d'avenir qu'était Benedict Teissier : il soumet à la Société de Biologie la note que j'ai accepté avec empres- sement de présenter avec l'appareil original, habilement construit à Lyon par M. J. Martin, 30, rue Cavenne {Voir la présentation faile à la Société médicale des hôpitaux de Lyon, par M. Chanoz. Lyon médical, mars 1905). 928 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2 cent. cubes 5 d'urine de façon à permettre une lecture des centi- mètres cubes correspondant à l’urée au litre. Il se compose d’un tube large terminé à sa partie inférieure par une sorte d'éprouvette graduée en 35 centimètres cubes divisés. Un trait rouge avee la lettre N indique le niveau auquel on doit verser l'hypobromite. L'appareil est fermé à sa partie supérieure par un couvercle conique terminé par un robinet capil- A laire (R), suffisamment étroit R Eey, pour ne pas permettre une rentrée d'air. La fermeture est à baïon- nelle, et l'étanchéité est assu- rée par la pression sur une rondelle de caoutchouc. Une tige fixée au couvercle sou- tient un petit tube incliné (U), jaugé à 2 cent. cubes 5, des- tiné à contenir l'urine. Son fond est conique pour permettre l'écoulement du li- quidelorsqu'il aura été mouillé par les produits réagissants. Un thermomètre (T) tenant à la tige qui soutient le tube pourra être utilisé au cas où désirant faire une mesure très précise, on voudra tenircompte de la correction de tempéra- ture. Enfin un support à ren- versement permet de laisser l'appareil dans toutes les posi- lions sans qu'il soit nécessaire de le tenir. Pour faire un dosage d'urée avec cet appareil, il suffit de remplir la partie graduée d’hypobromite. jusqu'au trail rouge marqué N, le petit tube d'urine jusqu'au trait rouge marqué U, de le fermer, le robinet étant ouvert pour éviter une augmentalion de pression à l'intérieur. On ferme alors le robinet et on incline alors l'appareil de façon à faire réagir les deux liquides; on agite de telle façon que le tube contenant l'urine soit bien lavé. La réaction terminée, on retourne complètement l’uréomètre, le robinet étant en bas, et on atlend quelques instants pour que la température des gaz dans l'appareil soit redevenue celle du milieu. On ouvre alors le robinet inférieur : il sort une quantité de liquide rigoureusement égale SÉANCE DU 3 SUIN 929 à celle de l'azote dégagé; la dernière goutte tombée, on retourne l’uréo- mètre de telle facon que le liquide n'entre pas dans le tube intérieur; en une demi-minute tout le liquide est venu dans la partie graduée de l'uréomètre et il suffit de faire la lecture pour avoir sans calcul l’urée au litre. Les mesures que j'ai faites me permettent d'affirmer que l'erreur n’est pas au centième. Cette approximation est plus que suffisante en clinique ; le thermomètre permet, si l'opérateur le désire, de faire la correction de température (1); une lable sera d’ailleurs jointe à l'appareil pour sim- plifier les calculs dans ce cas, mais pratiquement cette correction est inutile. Cinq minutes suffisent largement pour faire un dosage très satisfaisant avec cet appareil; l'opération est réduite à la plus simple expression et le médecin peut lui-même et sans aucun caleul faire un dosage d’urée. L'appareil, de plus, se suffit à lui-même, point n’est besoin d’éprouvette ni de pipettes. L'opération n'est aucunement délicate; le seul point important est d'attendre, la réaction une fois faile, que les tempé- ratures de l'appareil et du milieu se soient équilibrées (2). DES VARIATIONS DU COEFFICIENT DE DÉMINÉRALISATION CIIEZ LES ANIMAUX EN ÉTAT DE DYSCRASIE ACIDE, par M. A. Descrez et M'l° BL. GUENDE. On sait que le coefficient de déminéralisation a pour mesure le rap- port de la quantité des matières minérales à celle des substances totales dissoutes dans les urines. Nous avons recherché les variations que (1) Correction de température (Note de M. Chanoz, chef des travaux à Ha Faculté de médecine de Lyon). A. — On sait que si à 45 degrés un gaz occupe un volume de 1 centimètre; à 20 degrés ou à 0, il occupera le volume 1 Æ (20 — 15), « ou 1 +(8— 15) «, x étant le cœfficient de dilatation des gaz, a — 7 — 0,0036. N centimètres cubes à 15 degrés deviendront à 20 degrés en 0 : N[1— (20 — 15) 0,0036] N{1—+ (8 — 15) 0,0036] B. — Inversement, si un gaz a le volume N à 0, il aura à 145 degrés le volume N[1— (0 — 15) 0,0036] C'est à 45 degrés que l'on ramène les calculs pour le volume des gaz. (2) Cet instrument me semble donc bien répondre au nom d° « uréomètre clinique » que Benedict Teissier lui a donné; je crois qu'il pourra rendre des services dans la pratique urologique. FraAnçois-FRanck. 930 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE subit ce rapport sous l'influence de la dyscrasie engendrée: 4° par un acide organique, l'acide phénylpropionique ; 2° par un acide minéral, l'acide chlorhydrique. EXPÉRIENCES. — On a d'abord établi la valeur normale du coefficient de déminéralisation pour un lot de cinq cobayes mâles recevant une alimentation de composition constante; chacun de ces animaux a ensuite reçu, par voie stomacale, 0 gr. 05 d'acide phénylpropionique, par vingt-quatre heures, pen- dant un mois. Les déterminations chimiques ont porté sur les quinze der- niers jours de cette période, puis l'administration de l’acide organique a été suspendue pendant vingt jours. Afin de rechercher, comme dans nos précé- dentes expériences, l'influence possible de la dyscrasie après suppression de sa cause directe, on a encore fait les déterminations pendant les cinq derniers jours de cette période de repos. Dans la dernière partie de l’expérience, les animaux ont recu, pendant quarante jours consécutifs, 0 gr. 04 d'acide chlo- rhydrique renfermant 0 gr. 013 d'HCI pur. Pendant cette dernière période, on a effectué 19 déterminations du coefficient de déminéralisation. Le résidu fixe de l'urine a été obtenu par dessiccation à froid, dans le vide, en présence de l'acide sulfurique, jusqu’à constance de poids. Les matières minérales ont été dosées par calcination modérée du résidu sec, épuisement du charbon par l’eau bouillante et dessiccation de cette solution. On a calciné à part le résidu charbonneux de l'épuisement précédent, puis pesé et tolalisé les deux résultats. Valeurs des coefficients de déminéralisation. [. — NORMALES I. — PÉrione III. PÉRIODE IV. — PÉRIODE. de la de repos de la dyscrasie organique 15e au 20° jour. dyscrasie minérale. 0,68 0,65 0,69 0,76 0,61 0,68 0,68 0,72 0,66 0,62 0,65 0,5% 0,58 0,63 0,66 0,757 0,66 0,67 0.68 0,86 0,59 0,67 D 0,82 0,67 0,66 » 0,80 » 0,77 » 0,73 » 0,66 » 0,67 » 0,77 » OF » 0,75 » 0,70 » 0,70 » 0,83 » 0,178 ) 0,72 » 0,71 » 0,70 » 0,78 » 0,83 » » » 0,77 » » » 0,83 ; 5 0,80 » >) ») 0,73 Moy. 0,63 0,69 0,67 0,77 Le coefficient de déminéralisation, dont la valeur normale était de 0,63, à pris successivement les valeurs moyennes suivantes : 0,69 sous l'influence de la dyscrasie organique, 0,77 sous l'influence de la SÉANCE DU à JUIN 931 dyscrasie minérale. Si l’on considère que les éléments minéraux agissent, au point de vue physique, en favorisant les déplacements moléculaires d’une cellule à l’autre; au point de vue chimique, en stimulant la des- truction progressive de la matière organique, on s'explique facilement comment l'élimination exagérée de ces éléments peut amener les troubles de la vie cellulaire que nous avons décrils comme caractéristiques de la dyscrasie acide. Le coefficient moyen, 0,67, obtenu à la fin de la période de repos démontre une fois encore que l’état dyscrasique peut persister après suppression de sa cause première. La méthode expérimentale directe apporte ainsi une nouvelle confir- mation des doctrines de M. Bouchard, qui a mis depuis longtemps en lumière les relations cliniques qui existent entre les troubles de la nutrition produits par la diathèse acide et la spoliation de l'organisme en éléments minéraux. RECHERCHES SUR L’INANITION CHEZ LE JEUNE CHAT. RÉSULTATS, par M. DEUON. Les résultats ici exprimés ont trait aux recherches entreprises sur sept jeunes chats dont l'âge a varié de trois à dix-sept semaines. Au point de vue de l'élimination de l'azote urinaire, il y a lieu de tirer les conclusions suivantes des chiffres consignés dans le ta- _bleau IT. ; Tableau I. - À PERTE PERTE ÂGE DURÉE RE Le Te Le pou de la survie initial terminal depot Da] 9 ehateree 3 sem. 4 jours 380 gr D) ee 48 gr. 19663 | f Chat il . . . X — 4 — 459 — 415 — 4% — 9,58 j| Chat II1. . . D — D — D23 — 430 — 93 — 17,178 Chattes Al — 9 — 870 — 15 — DORE SOI CRAVATE 13 — k — 1060 — 820 — 240 — 29,26 Cha Tee 13e 6 — 1015 — 102 — 313 — 44,58 Chat VIT" AT — 8 — 1110 — 84T — 293 — 34,09 1° Chez le très jeune chat en inanition, la période d'élimination cons- tante que l’on observe chez l'adulte après quelques jours de jeûne se trouve presque toujours supprimée : la mort survenant avant que le plateau ait pu s'établir. L'éliminalion constante s'est cependant montrée très nettement chez le chat IV, du quatrième au sepiième jour. 2 L'existence de l’exagération prémortelle de l'élimination azotée uri- SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tableau II. EXCRÉTION AZOTÉE JOURNALIÈRE EXPRIMÉE (EN AZOTE) e jour 4 jour o° CSS EIRE SION LENS S + o N-= 2€ h 29100 > ul — fe) OISE EX 4 & NS D cm GI À A æœ © = NI © D 6 = + er 2 = © ca SE, 'OD = < D ©, à 0 _— - > re = = Si NE HE VE non EAST E — a ZASTOE RTE ENS ESS NE OS 237 De 2 ONE : c? E © À CAE FIAT LS ES EME 5e à E0 < S N 4 - a œ © eZ En = NOR EE a On el 3 2 ° Ce] Ei NP EE A à 1= © En el © © le) | = a naire, est, chez le jeune chat en ina- nition, un fait presque constant. 3° L'azote a été excrété, en ma- jeure partie, sous forme d’urée (52 à 70 p. 100 du chiffre de l’azote to- tal) ; l’'ammoniaque a contribué dans une proportion beaucoup plus faible à cette élimination : 2 à 11 p. 100. Je compte revenir ultérieurement sur la part qui revient aux autres éléments azotés dans l'élimination de l’azote urinaire. 4° Si l’on se reporte au tableau II, on constate qu'il y a, pour le rap- port de l'azote urinaire au poids de chair détruite, aussi bien que pour le rapport de l'azote urinaire à celui de l'azote du cadavre, des variations individuelles considérables : d’où it résulte qu'il est impossible d'établir une formule générale de l'excrétion azotée urinaire chez le jeune chat en inanition. ‘ 5° L'évaluation de l'azote des prin- cipaux viscères, après la mort par inanition a montré, dans deux cas et chez des animaux d'âge différent (trois semaines et onze semaines), que le foie, la peau et la masse mus- culaire subissent pendant le jeûne des pertes considérables d'azote et semblent faire les frais de la désinté- gration protéique. En résumé, le petit chat en inani- tion se comporte, habituellement, au point de vue de la désintégration protéique, comme un animal adulte, maigre, sans réserve azotée el sans réserve de graisse. (Travail du laboratoire de patho- logie interne et expérimentale de la Facullé de médecine de Lille. Professeur Surmont.) SÉANCE DU 3 JUIN 933 SUR UNE MÉTHODE PERMETTANT DE MESURER LA TOXICITÉ DES ALCALOÏDES URINAIRES, par MM. H. Gurrcemarn et P. VRANCEANO. L'un de nous à montré (1) que l'acide silicotungslique peut servir à séparer de l'urine et à doser un certain nombre de corps qui répondent à la plupart des réactions générales des alcaloïdes. Nous nous sommes proposé de rechercher, en utilisant ce réactif, quelle part revient aux corps à fonction alcaloïdique dans la toxicité globale de l'urine. I. — La technique des expériences a été la suivante. On recueille 3 litres d'urine dont on détermine la toxicité par la méthode de M. Bou- chard, c'est-à-dire en injectant le liquide dans la veine marginale du lapin à raison de 20 centimètres cubes par minute et faisant la correc- tion d’isotonie, comme l'ont indiqué MM. Claude et Balthazard (2). On dose l’azote urinaire total, puis on concentre dans le vide ce qui reste d'urine, de facon que la teneur en azote du liquide obtenu soit de 20 grammes par litre environ. On ajoute au liquide 5 p. 100 d'acide chlorhydrique et on filtre. Le filtrat est précipité complètement par addition d’une solution d'acide silicotungstique à 5 p. 100. On essore le précipité à la trompe et on le lave à l’eau distillée pour enlever l'excès d'acide chlorhydrique. Le précipité est dissous à froid dans la quanlité minima d’eau légèrement ammoniacale. On obtient ainsi une liqueur fortement colorée qui contient du salicotungstate d'ammoniaque et les bases libres. Cette liqueur est évaporée dans le vide, additionnée de quel- ques gouttes d'ammoniaque et traitée par un excès d'alcool absolu qui laisse le silicotungstate d’ammoniaque et dissout la majeure partie des bases. Le résidu est épuisé par l'alcool à 96 degrés centigrades. Les liqueurs alcooliques ainsi obtenues sont évaporées à sec dans le vide. Le résidu est dissous dans 120 centimètres cubes d'une solution de chlorure de sodium à 7 p. 1000 légèrement alcalinisée par du carbo- nate de soude, et la solution ainsi obtenue est progressivement addi- tionuée d’eau distillée, jusqu'à ce que son point de congélation soit de — 0°56. On obtient ainsi une liqueur colorée en jaune, analogue comme aspect au sérum sanguin, faiblement alcaline, contenant uniquement en solution les bases urinaires libres et du chlorure de sodium, isotonique au sang de l'animal. On mesure la toxicité de ce liquide d’après la même technique que pour l'urine. IT. — La méthode ci-dessus permet de séparer la totalité des bases. Or, parmi ces bases, la créatinine jouit de la propriété de n'être préci- pilée intégralement par l'acide silicotungstique qu'en solution con- (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, t. CXXXHT, p. 1438. (2) Journal de Physiologie et de Pathologie générale, 1900, p. 53. 934 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE centrée, de déplacer facilement l'ammoniaque de ses sels et d’être peu soluble dans l'alcool. Si donc on précipite l'urine non concentrée et qu’on reprenne le résidu par une petite quantité d'alcool non ammoniacal, on laisse à l’état de silicotungstate insoluble la presque totalité de la créatinine. L'expérience directe nous a montré, en effet, que dans ce cas, sur Ô gr. 01288 d'azote total alcaloïdique, 0 gr. 0007 seulement appartiennent à la créalinine. Si, par contre, on précipite l’urine con- centrée et qu'on reprenne par un excès d'alcool le résidu rendu légère- ment ammoniacal, on dissout la presque totalité de la eréatinine. Cette remarque nous a permis d'étudier séparément la toxicité du précipité alcaloïdique total et celle de ce précipité privé de la créatinine. SUR LA TOXICITÉ DES ALCALOÏDES URINAIRES, par MM. H. GuicremarD et P. VRANCEANO. I. — Nous résumerons ici quelques-unes des observations faites en suivant la méthode précédemment exposée ; elles portent sur des urines normales. Les chiffres obtenus dans trois de nos expériences sont réu- ais dans le tableau suivant : Exp. I Exp. Il Exe. III Azote urinaire total par litre . . . . . DU RUES QD 138580 112620 Azote alcaloïdique par litre. . . . . . . . SE DES 0 08371 03364 Rapport azote alcaloïdique X 100. «+ . . : : 2. . 1,320 2 Ty 3,192 Toxicité urinaire globale (en toxies, par 1000 cent. GÜDESFULIN EE) NRA As en0 00 6,10 3:59 Quantité de bases isolées par litre . . . . . EAN 18340 15280 Poids de bases toxique par kilogr. de lapin. . . . 08280 18200 18440 Toxicité alcaloïdique (en toxies par 1000 cent. cubes d'urine) RNA SET nd A RSR NS A APS A4 0,88 Dans la première expérience, l’urine a été précipitée sans concentration préalable et le précipité alcaloïdique ne contenait qu'une trace de créa- tinine. Dans ce cas sur 100 toxies globales 25,035 représentent la toxi- cité alcaloïdique. Dans la deuxième expérience, le précipité contenait la totalité de la créatinine et sur 100 toxies globales 18,196 représentent la toxicité alcaloïdique. Dans la troisième expérience, le précipité renfermait également la créalinine et sur 400 toxies globales 24,512 représentent la toxicité alca- loïdique. On peut conclure de ces faits que, à l’état physiologique, la toxicité alcaloïdique entre pour 18 à 25 p. 100 dans la toxicité globale de l'urine. SÉANCE DU 3 JUIN 935 La créatinine est sans influence notable sur la toxicité alcaloïdique ; pour tuer 1 kilogramme de lapin il faut en moyenne 0 gr. 28 d’alca- loïdes sans créatinine et 1 gr. 30 d’alcaloïdes, la créatinine comprise. La toxicilé alcaloïdique ne varie pas toujours dans le même sens que la toxicité globale ; elle n’est pas proportionnelle à la quantité des alca- loïdes ; elle dépend certainement de la nature de ces substances, variable d'une urine à l'autre, même à l’élat physiologique ; c’est d’ailleurs ce qui résulte de l'analyse des symptômes observés au cours des injeclions des solutions alcaloïdiques. II. — Ces symptômes ont été, contre notre attente, ceux-là même qu'on observe en injeclant la totalité de l’urine,et de plus ils se sont montrés très variables suivant l'urine examinée, bien que nous n’ayons opéré que sur des urines physiologiques qui ont été soumises dans tous les cas à des traitements rigoureusement identiques. Les symptômes observés dans l’ensemble des expériences ont été les suivants : convulsions cloniques avec contractions violentes, tremble- ment vibratoire, myosis, diurèse, larmoiement, salivation, mort dans le comà. Or, le myosis et les convulsions ont été mis jusqu'iei sur le compte des parties de l'extrait urinaire insolubles dans l'alcool, en particulier des sels de potasse. Il faut donc conclure des faits que nous avons ob- servés que certaines substances alcaloïdiques possèdent également cette propriété. D'ailleurs une expérience de M. Bouchard (1) montre bien que, dans certains cas exceptionnels, l'injection des produits solubles dans l'alcool suffit à déterminer le myosis. L’urine peut donc contenir à l'état normal d’autres poisons convulsivants que les sels de potasse. Les symptômes observés ont été variables suivant l'urine examinée. Dans la première expérience rapportée ci-contre nous avons observé des convulsions toniques très violentes avec redressement de la tête et du myosis très net quoique la pupille ne soit jamais devenue punctiforme. Ces phénomènes convulsifs ont été très atténués dans les deux autres expériences. Par contre, dans la troisième expérience le larmoiement et la salivation ont été si intenses qu'on a pu recueillir pendant la durée de l’injection 10 centimètres cubes de salive,alors que dans les deux expériences précédentes on n'avait constaté aucune salivalion notable. La diurèse, le tremblement vibratoire, le myosis, la mort dans le coma, ont été des phénomènes constants. La diversité des autres symptômes ne peut être attribuée qu'à des différences existant dans la constitution du précipité. (4) Charrin. Poisons de l'urine, p. 100. 936 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE LA PRÉSENCE DE L'ÉMULSINE DANS LE Lalhræa squamaria (SCROFULARINÉES.) par M. Tu. Bonpouy. Le Lathræa squamaria est une plante parasite sur les racines des arbres. Ses feuilles sont réduites à des écailles épaisses et sont dépourvues de chlorophylle. L'émulsine ayant été rencontrée par Bourquelot dans la tige du Monotropa Hypopitys (Ericacées), plante qui présente la même particularité physiologique : le parasitisme, et dont l'appareil végétatif est également très dégradé, je me suis demandé si cet enzyme n'existait pas chez le Latrhæa squamaria. (Dans ces dernières années, l’émulsine a été signalée dans les Champignons et Lichens parasites des arbres). Pour rechercher le ferment soluble, j'ai institué les expériences suivantes : Les tiges et les écailles souterraines ont éfé, aussitôt après la récolte, lavées à grande eau, afin d'éliminer la terre et les corps étrangers qui comblent les interstices des tiges, 4 kilogrammes de tige et feuilles bien nettoyées ont été pulpées au mortier de marbre avec du verre pilé préalable- ment lavé. La masse a été additionnée d’eau thymolée. Après une macération de deux jours, le liquide surnageant été décanté; la pulpe a été exprimée et les liquides ont été réunis, puis soigneusement filtrés. On a fait réagir ce filtratum limpide sur une solution d'amygdaline (1 gramme de glucoside pour 100 grammes d’eau thymolée). A cet effet, on a disposé dans : Un vase A : 50 centimètres cubes de macéré de Lathræa + 30 centimètres cubes de la solution d’amygdaline. Un vase B : 50 centimètres cubes d’eau thymolée + 30 centimètres cubes de la solution de glucoside. Un vase C : 50 centimètres cubes de macéré de Lathræa bouilli et refroidi + 30 centi- mètres cubes de la solution de glucoside. Les trois vases A, B, C ont été portés à l'étuve, à la température de 30 à 35 degrés centigrades. Au bout de 40 heures de contact, le liquide A présentait une légère odeur d'acide cyanhydrique. Ce composé a alors été recherché dans les trois liquides de la facon suivante ; ù Le liquide est distillé. Le produit distillé est additionné de 3 à 4 centimètres cubes de NaOH à 1 p. 100. On ajoute un cristal de So* Feet quelques gouttes de Fc?Cl'; on agite vivement, puis on acidule avec un peu de HCI. S'ily a HCAz, il se forme une coloration bleue due au bleu de Prusse. 4 Le liquide À, distillé, a donné très nettement cette réaction colorée. Pendant la durée du contact, l’amygdaline n'a pas été attaquée par les microorganismes). SÉANCE DU 3 JUIN 937 Le liquide C n’a pas donné la réaction, Iei le ferment soluble qui a agi en A a été détruit par l’ébullilion préalable. La conclusion de ces expériences est qu'il existe dans le Lathræa squa- maria un ferment soluble analogue, sinon identique, à l'émulsine. SUR LA TENEUR EN BILIRUBINE DU SÉRUM SANGUIN DANS LA CHOLÉMIE SIMPLE FAMILIALE, par MM. À. GILBERT et P. LEREBOULLET. À l'état physiologique le sérum sanguin contient une proportion de bilirubine variant de 1/28.000 à 1/40.000, mais ordinairement beau- coup plus rapprochée de ce dernier chiffre que du premier, si bien qu'elle est égale en moyenne à 1/36.500. Cette constatation, faite par l'un de nous avec M. Herscher (1), permet de comparer utilement à la cholémie physiologique les cholémies pathologiques et d'apprécier leur degré. Depuis deux ans, nous avons pu en effet mesurer la proportion de bilirubine contenue dans le sérum de nombreux sujets atteints d’affections de foie et des voies biliaires, et nous rendre compte ainsi des variations dans l'intensité de la cholémie suivant la maladie cau- sale. Parmi les maladies des voies biliaires, la cholémie simple familiale a été à ce point de vue l’objet d’une étude attentive, car dans cette affec- tion, qui constitue plus un tempérament qu’une maladie, il était parti- culièrement utile de préciser l'existence et le degré de la cholémie et de pouvoir ainsi le comparer, d'une part à la cholémie physiologique, d'autre part à celle des affections biliaires avérées. Nous avons, dans ce but, avec M. Herscher, mesuré la teneur en biliru- bine du sérum chez un grand nombre de malades atteints de cholémie familiale; nous apportons ici le résultat de 60 examens de cette nature, tous faits chez des malades chez lesquels le diagnostic avait été antérieurement porté, grâce à la présence des signes que nous avons maintes fois décrit. La cholémimétrie nous a ainsi révélé une cholémie variable, mais généralement accusée et toujours supérieure à la moyenne physiologique. Sur 60 cas nous en avons observé : 1° 4 (2 hommes, 2 femmes) dans lesquels la cholémie dépassait 1/10.000 {soit 0,10 centigr. de bilirubine par litre de sérum). Elle était dans ces 4 cas de 1/9.200. (1) Gilbert et Herscher. Sur la teneur du sang normal en bilirubine. Société de Biologie, 21 mai 1905. 938 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 20 13 (9 hommes, # femmes) dans lesquels la cholémie dépassait 1/15.000 (soit 0,066 milligr. de bilirubine par litre de sérum). Elle était dans 1 cas de 1/10.200, dans 7 de 1/11.000 à 1/11.400, dans 5 de 1/13.300. | 3° 16 (8 hommes, 8 femmes) daus lesquels la cholémie dépassait 1/20.000 (soit 0,05 centigr. de bilirubine par litre de sérum). Dans 4 cas, elle attei- gnait 1/15.000, dans 6 1/16.500, dans 5 1/17.800, dans 1 elle était de 1/18.900. 4° 16 (8 hommes, 8 femmes) dans lesquels la cholémie dépassait 1/25.000 (soit 0,04 centigr. de bilirubine par litre de sérum). Dans 5 elle atleignait 1/20.000, dans # autres elle restait autour de 1/21.000, dans 3 autour de 1/23.000, dans # autour de 1/24.000. 59 4 (3 hommes, 1 femme) dans lesquels la cholémie dépassait 1/30.000 (soit 0,033 milligr. de bilirubine par litre) dont 1 à 1/25.600, 2 à 1/27.000, 1 à 1/29.470. | 6° 7 enfin (6 femmes, 1 homme) dans lesquels la cholémie, tout en étant faible, restait encore au-dessus du chiffre moyen physiologique (1/36.500), 2 à 1/30.000, 1 à 1/31.000, 1 à 1/32.000, 2 à 1/35.000, 1 à 1/36.000. L'analyse de ces six groupes de faits explique en partie les diffé- rences constatées dans le degré de la cholémie. Les quatre cas qui composent le premier groupe sont exceptionnels par l'intensité de la cholémie qui y a été constatée. Dans ces cas la maladie était certainement plus prononcée qu’elle ne l’est généralement, le teint jaune était plus particulièrement manifeste, et faisait parfois place à un subictère léger avec imprégnation conjonctivale. Il s’agit donc, dans ce premier groupe, de fails que l’on peut considérer comme des faits de transition entre la cholémie familiale et les ictères chro- niques simples, dans lesquels la cholémie n'est souvent pas plus accusée. Le deuxième, le troisième et le quatrième groupe renferment le plus grand nombre des cas observés par nous (45 sur 60); c'est donc entre les chiffres extrêmes de 1/10.000 et 1/25.000 qu'est comprise la teneur en bilirubine de la plupart des cas de cholémie familiale. Le cinquième groupe comprend quelques rares faits (quatre seule- ment) dans lesquels la cholémie est déjà relativement faible, mais encore au-dessus de la cholémie physiologique (1). Reste enfin le sixième groupe comprenant sept faits dans lesquels Ia cholémie reste faible, ne dépassant pas certains chiffres que l’on observe parfois à l'état physiologique, tout en restant au-dessus du chiffre moyen de cet état. Mais ces faits de cholémie familiale sans (1) Sans doute, lors de cholémie physiologique, la proportion de bilirubine peut atteindre 1/28.000 ; encore ce chiffre n'a-t-il été constaté qu'une seule fois, chez un homme déjà âgé, et peut-être le chiffre plus élevé de la cholémie tenait-il dans ce cas à un léger degré de néphrite interstitielle, affection entraînant communément la production d’un ictère acholurique plus ou moins marqué. ; SÉANCE DU 93 JUIN 939 = cholémie nettement pathologique sont explicables par diverses causes. Il en est d’abord quelques-uns dans lesquels la prise de sérum n'a élé faite qu'après traitement; or celui-ci, comme nous l'avons maintes fois constaté, diminue certainement le taux de la cholémie : un de nos malades, à un premier examen avait une proportion de bilirubine égale à 1/16.500; il n'avait plus après traitement qu'une cholémie près de moitié moins accusée, la proportion de bilirubine élant alors de 1/28.200. À côté de ces cas où la cholémie pathologique diminue ou disparaît du fait du traitement, il en est d’autres où, pour des raisons encore mal connues, la cholémie pathologique est intermittente; un exemple bien net est celui d'une malade chez laquelle le sérum examiné à quelques jours d'intervalle dans les mêmes conditions contenait une première fois une proportion de bilirubine de 1/32.000, une seconde fois une proportion nolablement plus élevée, 1/18.900. Enfin une troisième condition peut intervenir, c’est l'insuffisance hépatique, qui existait nettement dans deux des sept faits qui compo- sent notre dernier groupe, et qui, par l’acholie pigmentaire consécutive, expliquerait peut-être la faible proportion de bilirubine constatée. Quoi qu'il en soit, même en tenant compte de ces faits où le traite- ment, l'intermittence de la chelémie, ou l'insuffisance hépatique doivent sans doute être invoqués pour expliquer la faible teneur en bilirubine du sérum, la cholémie reste en moyenne très notablement plus élevée dans la cholémie familiale qu’à l’état physiologique. Le taux moyen trouvé pour les soixante faits que nous venons d’énumérer est en effet de _ soit en chiffres ronds —— 0,059 milligrammes de bilirubine et il y en a par suite près de 18 centi- grammes dans la masse du sang; c’est-à-dire plus du double du taux de la bilirubine à l’état physiologique. Les résultats de la cholémimétrie dans la cholémie familiale sont done très significatifs. Ils montrent que la cholémie est dans cette affection un élément fort important, aussi bien au point de vue du diagnostic que de la physiologie pathologique. La présence dans le sérum d'une quan- tité de bilirubine au moins double de celle qui s’y trouve à l’état phy- siologique explique en partie le tempérament spécial de ces malades, qui peut justement être qualifié de {empérament bilieux. Mais les varia- tions même de la cholémie, la possibilité de faits de cholémie familiale avec cholémie minime, montrent bien que, comme nous l’avous dit sou- vent, la cholémie n’est qu'un des éléments à invoquer dans la produc- tion des symptômes de cholémie familiale: nombre d’entre ceux-ci relèvent d'une autre origine (trouble fonctionnel du foie, hypertension portale, loxi-infection, etc.). Son existence et son degré étaient toute- fois importants à préciser, d'une part, parce qu'il est ainsi bien établi qu’il s’agit d'un état nettement différent de l’état physiologique, d'autre Biococre. CouPres RENDUS. — 1905. T. LVIII. 67 : un litre de sérum contient donc 940 : Û SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE part parce que, comme l’établiront des notes successives, on peut observer, au point de vue de la teneur en bilirubine, toute une série de degrés dans les affections Dbiliaires dont la cholémie familiale repré- sente le type le plus atténué, l'intensité de la cholémie variant avec la maladie causale. SUR UNE DIASTASE HYDROLYSANT LA XYLANE DANS LE TUBE DIGESTIF DE CERTAINES LARVES DE COLÉOPTÈRES, par M. GAsrTon SEILLIÈRE. Dans une note antérieure (1) nous avons indiqué qu'il existait, dans le suc digestif de l’Helix pomalia, une diastase qui hydrolyse la xylane du bois. Cette diastase dont nous avons pu constater la présence dans beaucoup d’espèces de pulmonés terrestres, et sur le détail de laquelle nous reviendrons bientôt, se retrouve également chez certaines larves d'insectes ; en particulier celle d’un Coléoptère cérambycide, le Phyma- tode variabilis L. qui attaque souvent le bois à brûler, nous a donné des résultats assez nets. Cette larve, qui est apode, et présente l'aspect ordinaire des Eee de nées. alteint jusqu'à 15 à 18 millimètres de long et se trouve surtout dans les büches de hêtre. Elle y creuse des galeries sinueuses, à la limite du bois et de l'écorce, entarnant à peu près également l’un et l’autre. Au fur et à mesure de sa progression elle remplit l'arrière de sa galerie par des débris composés à peu près uniquement d’excréments. Pour voir s'il y avait, ou non, digestion de la xylane, nous avons. d'abord cherché à déterminer la teneur en pentosanes de l'aliment € et des excreta. Les dosages ont élé faits par transformation des pentosanes en fur- furol et précipitation de celui-ci par la phloroglucine, en suivant les. indications et les tables de Tollens (2), Krôber et de Grund (3). Nous avons ainsi trouvé par une série de dosages sur différentes büches de hêtre, faits dans des conditions aussi comparables que possible, que le bois était toujours plus riche en xylane que les excré- ments, et que l'écorce en renfermait une proportion qui se rapprochaïit de celle de ces derniers (par exemple : écorce, 48,90 p. 100 de pento- sanes; bois 23,54 p. 100; excréments 18,48 p. 100). (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, Séance du 4 mars, 1905. (2) Zsch. f. phys. Chemie, 36, p. 239, 1902. (3) Id., 35, p. 114, 1902. SÉANCE DU 3 JUIN 941 La moyenne de la teneur en pentosanes du bois et de l'écorce doit représenter à peu près celle de l'aliment, à en juger d’après la dispo- sition des galeries. La diminution de ces hydrales de carbone dans les excréments ten- drait à prouver que l’hydrolyse digestive a porté sur les pentosanes d’une facon élective, avec plus d’activilé que sur les hexosanes. Ce fait parait être confirmé par la présence d'une diastase spéciale que l'on peut facilement mettre en évidence. Pour cela, on dissèque les tubes digestifs de trente larves de Phymatodes ayant jeûné long- temps, et on les broie avec le suc dont ils sont gonflés dans 3 centi- mètres cubes d’eau addilionnés d’un peu de chloroforme; ce mélange est introduit dans un tube avec À gramme de xylane de peuplier, et le tout est mis à l’étuve à 38 degrés pendant vingt-quatre heures. En opérant ensuite comme nous l'avons fait précédemment avec les digestions par le suc gastro-intestinal d’escargot, on a un liquide qui réduit fortement la liqueur de Fehling, doune avec la phloroglucine et l'orcine les réactions caractériques des pentoses, el qui, par la phé-- nylhydrazine fournit une osazone solubie dans l’eau bouillante et l'alcool méthylique, ayant exactement l’aspect de la xylosazone ; son point de fusion était situé, suivant l'essai considéré, entre 10 et 15 degrés plus bas que celui de la xylosazone pure, ce qui doit tenir à des impuretés qu'il est difficile d'éliminer avec de si petites quantités de matière. Un tube témoin, traité de la même manière, mais ayant été chauffé dix minutes au bain-marie bouillant, a donné un liquide ne réduisant pas la liqueur de Febling, ne donnant pas sensiblement les réactions colorées des pentoses, et qui n’a fourni aucune osazone. En variant les antiseptiques, le résultat a toujours été le même. Les résultats obtenus, par les dosages dans l'aliment et les excreta du Phymatodes, seuls ne permettraient sans doute pas de conclure à la digestion des pentosanes, tant par le rôle possible des microbes dans leur disparition, que par l'incertitude touchant les proportions exactes de bois et d'écorce consommées. Mais la présence dans le canal digestif de ces larves d’une diastase hydrolisant la xylane, jointe aux autres indications, donne à penser que cette substance est loin d'être un élément négligeable dans leur ali- mentation. Cette diastase, que l’on pourrait appeler xylanase, paraît être assez générale chez les mollusques terrestres, et doit exister chez beaucoup de larves xylophages, où nous nous occupons de la rechercher. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) 949 _ SOCIËÈTÉ DE BIOLOGIE EEE DE LA SCLÉROSE AMORPHE DiSSOCIANTE ET DE LA FRÉQUENCE DES FORMES DE TRANSITION DES ILOTS DE LANGERHANS DANS CERTAINES LÉSIONS DU PAN- CRÉAS DIABÉTIQUE, (Première note) par MM. F. Curtis et GELLÉ. Voici les altérations histologiques du pancréas que nous avons ob- servées dans un cas de diabète maigre et un autre de diabète gras. Cas L — Jeune garcon de vingt ans, malade depuis deux ans et demi. Type de diabète maigre avec quantités de sucre variant des 300 à 350 grammes par vingt-quatre heures. Mort par tuberculose pulmonaire. Autopsie. Aucune lésion, ni du foie, ni des centres nerveux, pouvant pe quer le diabète. Pancréas seul lésé. Pancréas petit, pèse 55 grammes. Longueur 16 centimètres, largeur 3 à la tôle, 2 centimètres corps 2 queue. Organe mou et grisâtre. Lésions histologiques. — Les lésions constatées sont très variées. Nous ne ferons que les énumérer, pour insister spécialement sur la forme particu- lière de la sclérose. On trouve : jo Un œdème interslitiel sans leucocytes, véritable exsudat fibrineux eutre les lobules et les lobulins; 20 Une sclérose avancée de l'organe, qui se traduit par des plaques con- jonctives disséminées en îlots autour des gros canaux et des vaisseaux inter- lobulaires. Une sclérose intra-acineuse émanant des vaisceaux, des canalicules et de la périphérie des lobules. Les travées conjonctives issues de ces trois foyers convergent et se réunissent en plaques plus étendues. Au niveau de celles-ci la sclérose atteint son maximum, elle pénètre dans l'acinus, le dis- socie et aboutit à une sclérose monocellulaire ; 3° Des altérations des îlots. Ils sont diminués de nombre. On constate une diminution d'environ 50 p. 160. Numérations faites en huit régions sur des séries de cinquante coupes. Les îlots sont de plus scléreux, encapsulés, fragmentés par la sclérose, et enfin en dégénérescence hyaline en beaucoup de points; 4° Parenchyme. Acini petits. Centro-acineuses rares. Nous croyons devoir insister sur la selérose et particulièrement sur sa forme disséquante et monocellulaire, qui jusqu'ici n’a été décrite que par MM. Lemoine et Lannois. Il est difficile, à première vue, de com- prendre son mode de formation, ear il est contraire à toutes nos notions d'anatomie pathologique générale d'admettre que le tissu conjonctif néoformé puisse pénétrer d'emblée dans les acini d'une glande protégés par une propria résislante. SÉANCE DU 9 JUIN 943 HISTOGENÈSE DE LA SCLÉROSE AMORPIE DISSOCIANTE DU PANCRÉAS, (Deuxième note) par MM. Curris ET GELLÉ. Nous avons pu nous rendre compte que dans notre cas spécial celle sclérose se produit par un mécanisme très particulier. Les acini de Ja glande normale, dès qu'ils deviennent volumineux ont une tendance à se lobuler et à se subdiviser en unités plus petites. Au niveau des points de lobulation acinique, on voit alors se développer des petites membranes amorphes, nées de la propria, qui pénètrent comme des cloisons de refend et s'élèvent plus ou moins haut entre les cellules épithéliales. Cette pénétration de lamelles amorphes entre les cellules sécrétantes ne se produit, chez l’homme du moins, que là où la lobulation d'un acinus s’accomplit. Nous avons pu nous convaincre que c'est par l’exa- gération de ce phénomène normal que la dissociation pathologique de l’acinus s'effectue. En effet, dans le cas présent, on peut se rendre compte que les acini ont d'une manière générale subi une diminution considérable de volume; ils mesurent la moitié et parfois le tiers des dimensions normales, surtout dans les régions où la sclérose avancée domine. Il est fréquent de trouver des acini réduits à 3 ou 4 cellules et dans ceux-ci les centro-acineuses font défaut; ce qui explique la rareté de ces éléments dans nos coupes. En même temps que nous observons ces signes incontestables de lobulation acinique, nous constatons aussi la multiplication tout à fait anormale des petites cloisons amorphes inter- cellulaires qui normalement se développent aux points de subdivision des cavités sécrétantes. On a réellement sous les yeux l'image d’une lobulation excessive des acini glandulaires, comme si l'organe lésé cherchait à parer à son insuffisance fonctionnelle par la mulliplication et l'augmentation des surfaces sécrétantes. Secondairement, alors que l’acinus a été fragmenté déjà par la pénétration des cloisons amorphes de plus en plus nombreuses, des fibrilles connectives se développent au milieu des expansions lamellaires de la propria qu'elles viennent épaissir et renforcer par places. La sclérose et la dissociation de l’acinus se font donc en deux phases : l’une de pénétration lamellaire amorphe, l’autre de production fibril- laire. Dans ces conditions, nous nous demandons s'il est prudent d'appliquer à des lésions de ce genre, le terme beaucoup trop général de sclérose monocellulaire, et s’il ne serait pas préférable de créer un terme nouveau résumant le mode de formation et de répartition de cette sclérose très spéciale. Nous proposerions de la désigner sous le nom de 944 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sclérose amorphe dissociante où de sclérose amorphe fibrillogène dissé- quante. Cas II — Femme, soixante-treize ans. Adipose très développée. Morte d'infection colibacillaire. Pas de lésions d'aucun organe pouvant expliquer le diabète, si ce n’est du pancréas, Pancréas, 90 grammes. Adipose considérable. Au niveau de la tête, le tiers du parenchyme est remplacé par de la graisse. Sclérose inter et intralobulaire avancée ; pas de sclérose dissociante. Ilots, nombre normal; hypertrophiés, gras et en état de dégénérescence hyaline. Abondance de groupements épithéliaux à caractères indécis, dits formes intermédiaires. Ce qui frappe dans ce second cas, c’est l'abondance des groupements épi- théliaux de nature indéterminée, qui n’ont nettement les caractères ni des îlots, ni des acini glandulaires, et semblent bien se rattacher aux formes que Laguesse a décrites récemment (1) sous le nom de formes de déconstruction et de reconstruction des acini. Nous observons dans notre cas deux types : 1° On voit des amas de cellules encore bien isolées du voisinage, disposées autour d'un capillaire, offrir dans leur ensemble l'aspect d’un ilot. Toutefois, les cellules les plus périphériques de ces groupes sont déjà beaucoup plus sombres, plus granuleuses que celles de l'îlot normal; elles prennent, de plus, une forme parfois nettement cylindrique et se disposent en rangée épithé- liale régulière, en vraie palissade périphérique. Ce sont ces formes que M. Laguesse considère comme des ilots en voie de reconstruction acinique; 2° Ailleurs, on trouve dans nos coupes des petits bouquets d’acini qui tendent à s’isoler de leur voisinage et à converger les uns vers les autres. Ces acini présentent déjà par places des cellules plus claires, plus polyédriques, perdant leur disposition autour d’une lumière centrale, et formant comme tache au milieu des éléments sécréteurs encore granuleux. Ces groupes de cellules claires, contigus d’une part à des acini bien évi- dents, se prolongent de l’autre en cordons ou en nappes de cellules plus pâles, irrégulières, qui semblent provenir de la fusion de plusieurs acini sem- blablement modifiés. Ce sont là des aspects qui répondent évidemment aux formes de déconstruction de l’acinus décrites par M. Laguesse. Les altérations que nous venons de décrire nous permettent de mieux comprendre celles qui frappent les ilots dans notre deuxième cas. Ceux-ci, bien que nombreux et volumineux, sont presque tous gras, c'est-à-dire atteints d’une dégénérescence qui est d'ordinaire un indice de vieillissement des éléments anatomiques. Cette sorte de sénescence parait plus évidente et s'explique mieux encore si l’on place en regard d'elle l'abondance des formations inter- médiaires précédemment signalées. Le parenchyme sécréteur dans (1) Société de Biologie, 25 mars 1905, p. 543. SÉANCE DU 3 JUIN 945 notre cas Il tend réellement à recréer à ses dépens des ilots nouveaux sans y parvenir, et les îlots, d'autre part, arrêtés dans leur développe- ment normal, persistent en plus grand nombre dans leurs stades inter- médiaires, c’est-à-dire dans leurs formes involutives vers l’acinus. Notre examen histologique nous démontre donc qu'il existe, dans le cas pré- sent, une véritable perturbation dans l’évolution normale du tissu endo- crine, un défaut de rénovation des îlots de Langerhans lié à une sclé- rose avancée du parenchyme acineux. Nous avons affaire ici à un diabète pancréatique par agénésie des îlots. ACTION DES TRAUMATISMES SUR LES PLANTES LIGNEUSES, par M. L. BLARINGHEM. Les traumatismes violents semblent modifier les végétaux ligneux comme les plantes herbacées. Les anomalies de bourgeons et surtout les torsions et les fascies sont sans doute moins fréquentes sur les plantes ligneuses; j’ai pu cependant, en examinant avec attention les rejets des souches d'arbres abattus ou, les pousses nouvelles qui se développent après la section des grosses branches, trouver une assez grande quantité d'anomalies qu'on ne rencontre que très rarement sur les mêmes végétaux poussant à tout bois. La multiplication des bourgeons à la suite de la section est bien connue, mais la variation des bourgeons dont la mutilation a provoqué la sortie a été jusqu'ici peu étudiée. Viaud Grand-Marais (1) dès 1860 avait remarqué sur une vieille charmille de Carpinus belulus soumise chaque année à la taille des variations de divergence foliaire qu'il n'avait pu trouver sur les mêmes arbres non taillés. Plus récemment Kny (2), puis Weisse (3) ont étudié la disposition des feuilles sur les pousses de jeunes arbres et arbustes dont ils coupaient les tiges. D'après Weisse les rejets de Corylus Avellana, Ulmus campestris, Tilia pla- typhylla, Syringa vulgaris, Fraxinus exelsior, présentent souvent des irrégularités dans la divergence foliaire. Les pousses axillaires d'un (4) A. Viaud Grand-Marais. Note sur la gemmation surnuméraire du Carpinus betulus. (Bulletin de la Société botanique de France, t, VII, 1860, pp. 859-8#1.) (2) Kny. Ein Versuch zur Blattstellungslehre. (Miflheil. d. deuts. bot. Gesellschaft, t. XVI, 1898, pp. 60-64.) (3) A. Weisse. Veranderung der Rlattstellung an aufstrebenden Axillar- zweigen. (Berichte d. deuts. botan. Gesellschaft, t. XVII, 1899, pp. 343-378.) 946 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE rameau brisé par le vent de Populus tremula montrent des anomalies de même nature (1). Les recherches que j'ai faites sur les rejets d'arbres et arbustes âgés, abattus récemment ou soumis à une forte taille, confirment les vues des auteurs cilés. L’irrégularité de la divergence foliaire des jeunes pousses est souvent très accusée. Au lieu de feuilles opposées on trouve fréquemment des verticilles de trois feuilles chez fraxinus exelsior, Syringa vulgaris, Acer pseudo-platanus, plus rarement chez le Sambucus nigra, Viburnum Opulus, Cornus sanquinea. Le frêne et le lilas donnent aussi des rejels où la disposition des feuilles est spiralée et irrégulière. L'angle de divergence foliaire est très variable sur la même pousse nou- velle de 7ilia silvestris, Ulmus campestris, Salix viminalis, Populus alba, Robinia pseudo-Acacia. Il n’est pas rare aussi d'observer des torsions très curieuses des mêmes rejets. La présence assez fréquente, et non encore signalée à ma connais- sance, de fascies herbacées et ligneuses au milieu des jeunes pousses est très intéressante. Parmi les rejets d’un Populus alba dont le trone avait à la base un diamètre de 0®75 environ j'ai pu compter plus de quinze rejets présentant l’état de fasciation plus ou moins accusé. On trouve des faseies en assez grand nombre parmi les rejets de Fraxinus exelsior, plus rarement sur Acer pseudo-platanus, Salix viminalis, Robinia pseudo-Acacia, Hibiscus rosa-sinensis. Certaines d’entre elles forment des cas de transition très suggestifs. Le rameau fascié cylindrique à la base s'étale ensuite en éventail; le plus souvent, il se bifurque en deux ou trois branches faisant entre elles un angle très aigu. À première vue, on pourrait croire à la suture de deux rejels très voisins, mais la sec- tion, régulière et arrondie à la base, de ces rejets et la disposition spi- ralée des bourgeons qui sont très inégalement espacés, sont des carac- tères qui correspondent plutôt à une dissociation qu’à une suture. Ces observations ont été faites en plusieurs endroits et il semble que la fréquence de l'état de fasciation est plus élevé dans les terrains maré- cageux ou humides pendant une grande partie de l’année (Fraxinus exelsior, Populus alba). Cette remarque n’a rien d’absolu; elle présente l'intérêt d’être en concordance avec des faits analogues observés par Gal- lardo (2) sur des plantes herbacées. Gæbel (3) déclare que « l’état de fasciation peut être provoqué arti- ficiellement lorsqu'on fait arriver à un bourgeon latéral une quantité de séve plus grande que celle qu’il recevait jusque-là ». La bonne nour- (4) A. Weisse. Blattstellungstudien an Popuius tremula. (Festchrift für Ascherson. Leipzig, 1904, pp. 518-532.) (2) Angel Gallardo. Notas de teratologia Vegetal. (Anales del Museo nacivnal de Bueno:-Aires, t. IX (ser. 32, t. II) 1903, pp. 525-537.) (3) K. Goebel. Organographie der Pflanzen. Jena 1898, p. 164. SÉANCE DU 3 JUIN 947 riture, le sol humide, les mutilations violentes, semblent en effet jouer un rôle important dans l'apparition de ces curieuses anomalies. Elles sont accompagnées de variations de feuilles et de fleurs sur les- quelles j'aurai l’occasion de revenir. (Travail du Laboratoire de botanique de l'Ecole Normale Supérieure.) TEMPÉRATURES CUBILIALES ET TEMPÉRATURES DE L'APPARTEMENT par M. E. MAUREr. Je rappelle qu'à défaut d’autres expressions valant mieux, j'ai désigné sous le nom de températures cubiliales celles existant danslelit à quelques centimètres de notre corps. Mais ces températures, variant avec les parties auprès desquelles on les prend, si l’on veut préciser davantage, il faut indiquer cette partie et dire {température cubiliale du tronc, des pieds, etc. Les observations que je vais utiliser pour ce travail ont été prises sur les deux parties du corps dont les écarts de températures sont le plus marqués : près du tronc et près des pieds. Températures cubiliales maxima près le tronc. — Ces observalions sont au nombre de 159. Ce sont les mêmes que j'ai utilisées dans la note pré- cédente pour étudier l’action des différentes températures cubiliales sur . les sensations ; et si ces dernières contiennent six observations de plus, c'est que six fois J'avais oublié de prendre la température de l’appar- tement. Ces températures de l'appartement, je l'ai déjà dit dans ma dernière note, ont varié de 8 à 20 degrés ; or, en répartissant les diverses obser- vations d’après ces températures groupées de 5 en 5 degrés, nous arrivons aux résultats généraux suivants que je résume dans ce tableau. TEMPÉRATURES NOMBRE TEMPÉRATURES de l'appartement d'observations cubiliales groupées de 5 en » degrés. à ces températures. maxima. De 8 à 10 degrés. 1 2% à 35 degrés. De 11 à 145 — 12 39 à 30 — De 16 à 20 — 45 35 à 36 — De 21 à 25 — 38 35 à 36 — De 26 à 30 — 57 3 à 36 — Comme on le voit, malgré les grands écarts des températures de l'appartement, les températures cubiliales maxima au niveau du tronc ont toujours été sensiblement les mêmes ; et, de plus, elles ont toujours correspondu à celles qui provoquent au moins de la moiteur. 948 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Températures cubiliales maxima au niveau des pieds. — Dans les obser- vations suivantes, j'ai pris en même temps la température près du trone et celle près des pieds, en ayant soin de ne conserver sur ceux-ci que les mêmes couvertures que sur le reste du corps. Or, les résultats ont été les suivants. TEMPÉRATURES TEMPÉRATURES TEMPÉRATURES RD minima maxima SENSATIONS Maxima SENSATIONS l'appartement. tronc. pieds. 179 à 210 3502 moiteur 3403 chaleur 180 à 190 3505 moiteur 3104 chaleur 189 à 200 3606 sueur 300 190 à 210 3508 moiteur 3408 moiteur 199 à 220 3409 chaleur 3204 froideur 200 à 219 3501 moiteur 3404 chaleur 209 à 230 3603 sueur 3405 moiteur 220 à 250 3605 sueur 3502 sueur 230 à 240 3505 moiteur 3403 chaleur 240 à 260 3697 sueur 350ù moiteur Moyennes : 35084 34052 Il résulte donc de ces observations : 1° Qu’avec les mêmes couvertures, la température cubiliale près des pieds est inférieure à celle du tronc de plus d’un degré (1.32) ; 2° Que le zéro physiologique près des pieds dans le lit, doit être dans les environs de 33 degrés, puisque avec 32 degrés 4 je n’ai eu qu'une sensation de fraîcheur, et qu'au contraire j'ai toujours eu au moins de la chaleur avec 34 degrés 3, 34 degrés 4 etc. ; 3° Enfin, el c'est ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, que quelle qu’ait été la température de l’appartement, sauf pour une fois, la température cubiliale des pieds, de même que celle du tronc, a toujours dépassé celles qui donnent une sensation indifférente. C'est qu’en effet, j'ai suivi la température de l'appartement, et que je me suis toujours assez couvert pour obtenir autour de moi une tempé- ralure à ma convenance ; et comme, en ce qui me concerne, je ne trouve le sommeil réparateur que lorsqu'il s'accompagne au moins d'une cer- taine moiteur, je me couvre toujours assez pour la provoquer. Ces faits, réunis aux précédents, me conduisent donc aux conclusions suivantes : 1° C’est le zéro physiologique quirègle la température cubiliale, de même qu'il règle la température sous-vestiale. 2° C’est le besoin d'avoir autour de nous une température cubiliale donnée qui règle notre literie. 3° Grâce au zéro physiologique, quelle que soit la température de SÉANCE DU 3 JUIN 949 — a ——— l'appartement, nous arrivons à avoir dans le lil une lempéralure sensible- ment constante. Toutefois, ces deux dernières conclusions demandent quelques expli- cations que je joindrai aux conclusions générales que je donnerai pro- chainement. RECHERCHES SUR L'ETHNOGÉNIE DES DRAVIDIENS. 1° LES KADER DES MONTS D'ANÉMALÉ ET LES TRIBUS VOISINES, par M. Louis LapPiCQuE. Chargé d’une mission par le ministère de l’Instruction publique, je suis allé dans l'Hindoustan étudier l’ethnologie de cette contrée et essayer d'en déterminer l'élément noir primitif. On admet généralement que ces noirs primitifs sont les Dravidiens. Mais les Dravidiens ne sont définis qu’au point de vue philologique; s'ils forment une race, les caractères de cette race, et à plus forte raison ses affinités anthropo- logiques, ont donné lieu aux appréciations les plus contradictoires. Voici les travaux qui ont posé la question sous une forme plus précise et plus analytique. De Quatrefages, colligeant des notes de voyageurs, établit l'existence, en divers points de l’Inde, dans des régions montagneuses et boisées, de tribus plus franchement négroïdes et en même temps de plus petite taille que les populations de plaine; il en déduit que l’indigène pri- mitif était le Négrito, dont la petite taille et la brachycéphalie sont les deux caractères distinctifs et dont le témoin pur se retrouve au voisinage de l'Inde, dans les îles Andaman. Mais, mesurées récemment, par Risley dans le Ben- gale et le Centre, par Thurston dans le Sud, ces tribus de jungle ont montré, au lieu de la brachycéphalie ou de la sous-brachycéphalie attendue par Qua- trefages, la même dolichocéphalie sensiblement que les populations de plaine alentour. D'autre part, Risley établit comme règle générale que l'indice nasal augmente à mesure qu'on descend dans l'échelle des castes, ce qui s'accorde avec l'hypothèse d’une population primitive franchement nègre réduite en esclavage par des envahisseurs leptorhiniens, conformément aux traditions et aux légendes. Enfin, Thurston, opérant sur des groupes ethniques tous franchement dravidiens, trouve que la taille diminue régulièrement à mesure que s'élève l'indice nasal: par suite, il pense qu'on peut appeler archidravi- dien le pur sauvage de la jungle, petit, noir, et platyrhinien (1). Je m'étais proposé, comme méthode, de rechercher la tribu la plus négroïde et la plus primitive, puis de la déterminer anthropologique- (1) De Quatrefages. Les Pygmées, Paris 1887. — Risley (H.-H.), Caste, Tribe and Race, dans le tome I du Census of India 1901. — E. Thurston, The Dravi- dian problem, dans le Bulletin du Madras governement Museum, t. I, Madras, 1899. 950 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment aussi bien que possible, pour la comparer aux Negritos authen- tiques que je connais d'un voyage antérieur. Les gisements les plus remarquables des petits noirs de l'Inde ont été signalés dans les deux massifs de montagne qui forment les points culminants de la péninsule et se disposent symélriquement au nord et au sud de la passe de Palghat. Après examen des documents que M. Thurston me communiqua obli- geamment à Madras, je fis choix de la {ribu des Kader, dans les monts d'Anémalé, du massif sud. C’est la seule, probablement, qui vive d’une vie purement sauvage, en pleine jungle, sans aucune culture ni défri- chement. Sur place, après avoir passé plus de vingt Jours en deux campements, et observé un nombre relativement considérable de Kader (plus d'une centaine), je dus reconuaiître que, s'ils présentent certains types de figure très négritiques, si les proporlions du corps et des membres sont, chez eux, en moyenne, au moins aussi rapprochées.du canon nègre que chez les Ethiopiens, il y a là un mélange de races manifeste ; d’ailleurs, con- trairement à leurs traditions et à l'opinion générale, leur ethnographie me parait indiquer qu’ils sont des réfugiés de la plaine ayant rétrogradé comme état social; et leur langage, quoi qu'on en ait dit, diffère très peu du tamoul. Il faut noter pourtant qu'ils sont tous dolichocéphales (moyenne de 32 mâles adultes, 73, 3; indices individuels extrêmes 69 et 77),et petits (moyenne de la taille des mêmes, 456 centimètres; taille maxima, 166) chiffres voisins de ceux donnés par Thurston sur une série moins nombreuse. Mais la répartition des cas individuels est loin de présenter une courbe de fréquence régulièrement décroissante autour de la moyenne. Dès lors, il était impossible de prendre une telle tribu pour type de la race noire primitive. Je cherchai vainement un témoin reslé plus pur plus avant dans la montagne. Les Kader vivent entre 600 et 1.000 mètres d'altitude ; à 1.200 mètres. dans une vallée d'accès difficile de toute part, j'ai visité une tribu de Moudower, caste peu ou point connue des anthropologistes. Les Moudower sont à un état social beaucoup plus avancé que le Kader; ils ont des cultures régulières, du bétail; ils ne veulent pas laisser voir leurs femmes: ils ont des serfs, qu’ils appellent Poulayer eë qu'ils considèrent comme impurs. Ils affirment d’ailleurs, avec des détails d’une précision probablement légendaire, que leurs ancêtres sont venus de la plaine à la suite d’une guerre. Leur langue est tamou- lique. Si quelques Moudower se rapprochent du type nègre, quelques-uns s’en éloignent beaucoup. Par contre, leurs Poulayer forment un ensemble bien plus uniformément nègre que les Kader. Ma série de mesures est un peu courte, bien que j'aie mesuré tous les adultes mâles des deux castes de la tribu; néanmoins les chiffres sont expressifs. SÉANCE DU 3 JUIN 951 L'indice nasal (1) moyen des Kader étant 79 (cas extrêmes, 60 et 98), celui de 13 Moudower est 77 (extrêmes, 68 el 86) celui de 14 Poulayer est 83 (extrêmes, 74 et 100). Les uns et les autres sont d’ailleurs doli- chocéphales (Moudower 73; Poulayer, 74,5) et de petite taille (Mou- dower et Poulayer, 159, à quelques millimètres près). La montagne est donc ici, comme en général dans les pays où la civi- lisation a longuement évolué, non l'asile inviolé des premiers habitants, mais le refuge de tous les vaincus. L’anthropologie de la montagne ne peut plus légitimement êlre séparée de celle de la plaine, si l’on en veut Llirer des déductions ethnogéniques. Même la dolichocéphalie exclusive que nous avons constatée sur les tribus précédentes ne permet pas de conclure à la dolichocéphalie de tous les types ances- traux, étant donné l'insuffisance de nos connaissances sur la valeur spécifique de l’indice crânien, encore plus sur les effets de l'hybridité et de la ségrégation dans les races humaines. Bien plus, on pourrait croire ici que l'ancêtre noir s'indiquait comme ayant le crâne moins allongé que l'élément leptorhinien, et j'ai cru, pendant quelque temps, que, par extrapolation, j'allais être ramené au Negrito sous-brachycéphale. En effet, les Poulayer des Moudower sont un peu moins dolichocéphales que leurs maitres; d'autre part, entre les Kader et la plaine, à la marge même de la forêt, vivent les Walasser, tribu extérieure au système social des habitants de la plaine, mais en relation continuelle avec eux; ces Malasser sont au moins aussi nègres “que les Kader; ils sont manifestement métissés, mais c'est chez eux que j'ai vu, dans cette région, le plus de chevelures quasi crépues; leurs proportions du corps sont aussi les plus négritiques. Or, une série de 43 mâles adultes m'a donné l'indice céphalique de 76.2, un indice indi- viduel montant jusqu'à 84. (Taille moyenne : 159; indice nasal 79,9). Puisqu'il paraissait impossible de retrouver le type noir primitif assez bien caractérisé, il fallait changer de méthode. J'entrepris de tracer un croquis d'ensemble de l'ethnologie dravidienne, en m'en tenant à quelques mesures essentielles. La population est divisée en un grand nombre de groupes ethniques soit par des circonstances topographiques, soit par l'existence de castes endogamiques; si les barrières physiques qui séparent ces groupes n'ont pas été étanches, les cloisons morales qui séparent les castes ne l'ont pas été davantage, mais les unes et les autres ont ralenti la diffusion des races; elles permettent de noter une gradation systématique de divers caractères suivant le degré du métissage, et de faire sortir des faits l'indication des types ancestraux. (1) J'ai mesuré la hauteur du nez suivant les points de repère proposés par Papillault (limite supérieure à la suture naso-frontale), ce qui donne pour l'indice dans le type nègre des chiffres moins élevés que suivant les points de repère de Topivard. 952 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J'ai observé et mesuré dans ce but plus de 800 individus appartenant à des castes et à des tribus choisies. Cette méthode m'a conduit a des résullats assez nets que j'exposerai dans une prochaine communication. ÉTUDE SUR LA LOI D'ACTION DE L'AMYLASE, par M'° Cn. PniLocue. Brown et Glendenning ont étudié la loi d'action de l’amylase du malt sur l’amidon soluble. Ils trouvent que la vitesse de formation du mal- tose suit une loi qui est en général plus rapide que la loi logarithmique trouvée pour les acides. Cette loi s'exprime par la formule bien connue : (74 es K= n log TR M. Victor Henri, reprenant cette étude, trouve au contraire des valeurs de K bien constantes depuis le début jusqu’à la fin de la réaction. Sous la direction de M. Victor Henri, je me suis proposée d'analyser ce quise passe lorsque deux ou plusieurs ferments agissent ensemble ou successivement sur une même substance, et j'ai pris comme type l'action de l'amylase et de la maltase sur l’amidon soluble. Il me fallait donc d'abord reprendre l'étude de la loi d'action de l’amylase. Je me suis servie de deux ferments différents tous les deux préparés chez Merck. Le premier, extrait du malt, contient exclusivement de l'amylase et transforme l'amidon soluble en maltose. Cette « diastase absolue », très aclive, est employée à la concentration de 1 gramme pour 25.000, 50.000 et 75.000 centimètres cubes. La seconde, diastase Taka, est extraite d'une levure et contient une amylase et une maltase. J'ai employé exclusivement de l’amidon soluble préparé chez Merck, et qui ne réduit pas la liqueur de Fehling. Les solutions étaient placées au thermostat à 31 degrés pendant douze heures avant l'addition de la diastase; l'hydrolyse a été suivie pendant huit à dix heures, en faisant des prises toutes les quinze, puis trente minutes; les dosages ont été faits à la liqueur de Fehling ferrocyanurée. Dans cette note, je donnerai seulement les résultats que j'ai obtenus relativement à la loi d'action de la « diastase absolue ». Si on calcule ER îles valeurs de K — = Log on voit que ces valeurs ne sont pas con- a — % stantes, comme le montrent les exemples suivants : SÉANCE DU à JUIN 953 DIASTASE DIASTASE 13 avril 1904 [AMIDON 2 % absolue 13 avril 1904 [AMIDON 2 % absolue dE — 1 gr. pour 50.000°€ que — 1 gr. pour 75.000c€ SP FE ; Ge ES TEMPS à es @ TEMPS a Ke l a —x L'AET 16 min. 0,07 0 ,09200 15 min. 0,05 0,00148 30 0,09 0,00136 30 0,07 0.001405 46 0,12 0,00145 45 0,09 0,00094 166 0,29 0 ,00095 62 0,10 0,00074 195 0,39 0,00110 180 0,2% 0,00066 295 . 0,42 0,00105 210 0,27 0,00065 2710 0,4% 0,00097 240 0,29 0,00062 300 0,49 0,00099 285 0,35 0 ,00064 420 0,57 0 ,00090 315 0,38 0 ,00066 430 0,62 0 ,00096 420 0,46 0,0006% 480 0,66 0,00097 468 0,48 0,00057 510 0,69 0,00099 493 0,49 0,00055 545 0,70 0 ,00096 #30 0,50 0,00054 570 0,72 0,00097 560 » » D'une facon constante, dans un grand nombre d’expériences, J'ai retrouvé les mêmes variations de la valeur de K; cette valeur diminue d'abord rapidement, puis reste sensiblement constante. Il semble donc qu'on doive distinguer deux périodes dans l’action de l'amylase; je me propose d'étudier maintenant à quelles causes elles peuvent être attribuées. (Travail du laboratoire de physiologie à la Sorbonne.) M. J. ArtaAuD-RERTRET présente deux notes, intitulées, l’une : « Sur la pasteurisation du lait et de la crème dans les industries relatives aux beurres et aux fromages », et l’autre : « Sur les succédanés des fromages à pâte molle », dont les principaux résultats se trouvent résumés dans une note publiée dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences du 29 mai 1905. ERRATUM Séance du 13 mai 1905, note de M.'Ch. PORCHER : Page 802, avant-dernière ligne, au lieu de : 19 grammes, lire : 1 gr. 40; Et même page, note 1, au lieu de : C. R. de la Société de Biologie, lare : C. R. de l'Académie des sciences. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. ee een dl Rens Re ne Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. — 10362. # 955 SÉANCE DU Cozomino (S.) : Cytologie des sé- diMeNtTAULINAITES MEME Curtis (F.) et GELLÉ : De l’impor- tance des formes de transition acino-insulaires ouinsulo-aciniques dans l'interprétation des lésions du pancréas diabétique Eurce- WEiz (P.) et Taxox : Le li- quide céphalo-rachidien dans la lè- DRE AA ADN ee A PEAR ET Exire-WeiL (P.): Les réactions colorantes du bacille de la lèpre. . FÉRÉ (Cx.) : Note sur l'influence de quelques excitations sensorielles simultanées sur le travail . . .. . . 3 Féré (Cn.) : Note sur l'influence de substances toxiques et médica- menteuses au repos et après le HE Lén ob os Un NA NRA GizBERT (A.) et LEREBOULLET (P.) : Sur la teneur en bilirubine du sé- rum sanguin dans la cholémie fa- miliale avec lithiase 975 966 976 977 939 981 1O JUIN 1905 SOMMAIRE LAVERAN (A.) et Nècre : Sur uün protozoaire parasite de Hyolomma EPA OIONENENSN Ge die e crop Vols LAFFORGUE : Action favorisante du chlorure de sodium, en solution hypertonique sur le pouvoir patho- géneldes saprophytes 1200 REMLINGER (P.) : À quel moment le cerveau des hommes et des ani- maux, mordus par un chien enragé, devientil virent ve En RICHET (CHARLES) Anaphylaxie par injections d’apomorphine. . . . RicHer (CHaRLes) : Etudes sur la fermentation lactique. Influence de la surface libre sur la marche de la fermentation 21 77 RP PARSES Ricuer (CnarLes) : De l’alimenta- tion par la viande cuite dans la tu- berculose expérimentale. . . . . .. RouGEr (J.) Contribution à l’étude du virus vaccinal Présidence de M. Künckel d'Herculais, vice-président. 968 973 M. le professeur J. Courmonr (de Lyon), membre correspondant, assiste à la séance. ANAPHYLAXIE PAR INJECTIONS D APOMORPHINE, Note de M. CHARLES RICHET, J'ai supposé que d’autres substances toxiques que lé venin des actinies étaient susceptibles de provoquer l’anaphylaxie, et j'ai pensé à l’apomor- Tee Brozocie. Compbres RENDUS. — 1905. T. LVIII. 68 956 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE phine, en prenant pour critérium de son action toxique le vomissement, et le vomissement seul. L'injection était faite dans le péritoine, ce qui n’entraîne jamais d'accident. La solution de chlorhydrate d'apomorphine était très diluée; soit à la dose de O0 gr. 25 par litre : 1 centimètre cube — 0 gr. 00025. Tous les chiffres se rapportent à 1 kilogramme de l'animal, et sont donnés en centimètres cubes de la solution. Tous les animaux étaient à jeun. Les effets de l’apomorphine à la dose vomitive se bornent presque au vomissement. Le chien s’étire, bâille, est un peu triste; parfois des démangeaisons et de la diarrhée, mais il n’est pas possible de constater d’autres symptômes. En général, la dose vomitive est, chez des chiens normaux, de 1 cen- timètre cube par kilogramme, soit, en poids de chlorhydrate d’apomor- phine, de 0,00036 par kilogramme. Ce chiffre est plutôt un peu faible. . Car parmi les chiens en expérience, il en est trois qui ne vomissent jamais à cette dose. Rameau, à 2 €. c., ne vomit pas; comme Prienne àalc.c. 5, et Holmes à À c.c. 5. D'autre part, Nangis a vomi à 0 c. c. 75, et Adam à O0 c. c. 77.11 y a donc une sensibilité individuelle qui va du simple au double. - Je donnerai trois exemples pour prouver l'augmentation de la sensi- bilité, autrement dit l’anaphylaxie (1). (1) Je dois mentionner un remarquable travail de V. Aducco sur le même sujet (Action plus intense de la cocaïne quand on en répète l'administration à court intervalle. Arch. it. de biol., 1894, XX, p. 32-43). Les expériences de M. Aducco lui ont prouvé que la cocaïne, donnée à deux ou trois jours, ou même quatre jours de distance, trouve un animal de plus en plus sensible. La mesure de la sensibilité de l’animal était donnée par le degré d’élévation thermique que provoquait la cocaïne. L'auteur ne peut décider avec certitude s'il s’agit d'une action cumulative ou d’une seusibilité plus grande de l’orga- nisme, quoiqu'il penche vers cette seconde hypothèse. Voici une de ses expériences; chaque injection était de 0,02 par kilo en injection stomacale. 21 juillet: Ascension thermique, à . . . 4002 24 — — = di: API 27 — — — a . 41015 30 — — — a 41030 2 — — — à. 43020 M. Aducco a montré aussi que les divers chiens ont une sensibilité très différente. Dans mes expériences avec l’apomorphine, les intervalles de temps sont assez longs pour qu'on puisse difficilement supposer une action cumulative; et la dose a été assez faible pour qu'il n’y ait pas d’altération de la nutrition générale de l'animal. SÉANCE DU A0 JUIN 957 Jours d'intervalle. Adam. Nangis. Michel Ange 9 avril. » 1,6 (1) 1 1,2 12 — 3 » 1,2 1,8 UT 5) ilLtle 1,05 1259 25 — 8 1,0 1,0 1,2 29ù — n 0,95 0,9 1,0 4 mal D » 0,85 1,0 ob 8 0,83 0,75 0,96 100 RUE 0,77 0,65 1,05 Ainsi Adam, qui n'avait pas vomi à 1, a fini par vomir à 0,77; Nangis, “qui n'avait pas vomi à 4, vomit à 0,65; Michel Ange, qui n'avait pas vomi à 1,2 a vomi à 4,0. Je pourrais citer aussi Jérôme, qui le 12 mai ne vomit pas à 1,5, mais mot le 16 mai à la même dose; Callot, qui le 25 avril ne vomit pas à 1,5, mais vomit à 1,5 le 29 avril, à 1.43 le 12 mai, et à 1.95 le 16 mai. D'autre part, chez certains chiens, l’anaphylaxie ne paraît pas se pro- duire. Brienne, qui le 9 mai n’avait pas vomi à 1,5 et avait vomi à 2, reçoit 1,5 le 12 avril, et le 17 avril, et le 25 avril, et le 29 avril. et le 4 mai, et le 12 mai, et le 16 mai. À aucun de ces jours il n’a vomi. De nine Rameau, qui le 9 avril n'avait pas vomi à 1,6, mais avait vomi a De ue le 12, le 17, le 25, le 29 avril, et le 4, le 12 et le 16 mai, 1,65; 185118 9 et 2 et ne vomit pas. L' he e ne paraît donc pas s'exercer avec la même efficacité chez tous les animaux. Quant à la nature même de ce phénomène, je ne crois pas qu'on puisse l'expliquer par une accumulation des doses, et cela pour plu- sieurs raisons : 1° Il y a, après injection de la congestine des actinies, comme je l'ai montré précédemment, anaphylaxie au boul de plu- sieurs mois, et même d'une année; 2° Après injection d’une dose très forte, la sensibilité de l'animal ne paraît pas plus augmentée qu'après injection d’une dose faible ; 3° La dose injectée a été en général tellement faible qu'une heure après l'injection tous les effets ont semblé disparaître. ÉTUDES SUR LA FERMENTATION LACTIQUE. INFLUENCE DE LA SURFACE LIBRE SUR LA MARCHE DE LA FERMENTATION, par M. CHARLES RICHET. Pour arriver à une plus grande précision dans le dosage de l’acide lactique, du lait qui fermente, autrement dit pour apprécier l’activité de (1) Les chiffres en caractères gras indiquent que i'animal n’a pas vomi. La dose est exprimée en centimètres Cubes par kilogramme d'animal. Les chiffres en caractères ordinaires indiquent qu’à cette dose l’animal a vomi, 958 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la fermentation lactique, diverses modifications aux procédés classiques doivent être apportées. 1° Le lait doit être additionné de phénolphtaléine avant la répartition dans les flacons, pour que la quantité du réactif colorant soit exacte- ment la même dans chaque tube; 2 les différents tubes où est mis le lait, de même forme et de même diamètre, doivent être placés non directement dans l'étuve, mais dans une conserve remplie d’eau, à la température de l’étuve, ce qui assure l'homogénéité parfaite de la tem- pérature dans chacun des vases. Le dosage de l'acidité par une solution de potasse (6 grammes par litre) donne des résultats satisfaisants; mais on peut obtenir mieux encore en profitant des variations de teinte de la phtaléine, suivant que le liquide est acide, ou neutre, ou à peine alcalin ou fortement alcalin. Pour cela, après la fermentation, on ajoute au lait (placé dans des tubes d'environ 2% millimètres de diamètre) la même quantité de la solution potassique, et on cherche par tâtonnement la quantité de potasse nécessaire pour donner une légère teinte rosée; on classe alors les divers échantillons fermentés suivant leur couleur, et les renseigne- ments ainsi obtenus sont positifs. Eu effet, dans une expérience de contrôle, j'ai mis, dans 36 flacons identiques, 50 c. c. du même lait neutralisé et phtaléiné. Après une fer- mentation de courte durée, j'ai ajouté à chaque tube 3 centimètres cubes dela solution potassique; il a été impossible de distinguer ces tubes les uns des autres : tous étaient roses, du même rose pàäle identique, ce qui prouve que, pour des acidités égales, la teinte est rigoureusement identique. Même dans quatre de ces tubes, j'avais mis 3 c. c. 2 de potasse au lieu de 3 centimètres cubes; cela a changé à peine la teinte, et ils se confondaient presque absolument avec les autres. D'où il est permis de conclure que, quand on perçoit des différences de teinte notables, il y a des différences d’acidité de plus de 0 c.c. 2 pour 50 centimètres cubes de lait. | Dans une communication ultérieure, je montrerai comment, par cette méthode simple, on peut déceler l’action de substances s’exerçant à des doses prodigieusement faibles. Je me propose ici de montrer seulement que l'influence de l'étendue de la surface libre du lait qui fermente est très appréciable. si Exp. À. — On met à fermenter du lait dans des tubes de diamètre presque identique, mais cependant non identique, les uns ayant environ 22 milli- mètres de diamètre; les autres, 24 millimètres de diamètre; par conséquent, le rapport des surfaces libres, exposées à l'oxygène de l’air, était dans la proportion de 100 à 112 environ. Il y avait 15 tubes de 24 millimètres et 10 tubes de 22 millimètres. Après fermentation et addition de 9 centimètres cubes de la solution potassique, sur les 10 tubes de 22 millimètres il ÿ en SÉANCE DU A0 JUIN 954 avait 9 de décolorés complètement et un légèrement coloré, tandis que les 15 tubes de 24 millimètres étaient tous les 15 légèrement colorés. Dans une autre expérience, sur 14 tubes de 24 millimètres, il y en avait 8 de colorés et 6 de décolorés, alors que, comparativement, sur 8 tubes de 229 millimètres, il y en avait 8 de décoiorés. . Une autre expérience a montré très nettement aussi l'influence de cette minime différence de surface. La classification des couleurs de la phtaléine a comporté 5 teintes différentes : 11 blancs; 21 à peine colorés; 3 légèrement roses ; 4 roses; 5 fortement roses. Or, il y avait 5 tubes larges (24 millimètres) et 30 autres tubes de divers diamètres variant entre 22 et 23 millimètres. La proportion a été la suivante : Tubes larges. Autres tubes. BJAN CSSS ee 5 5 A peine colorés. 0 4 Légèrem'ent roses . 0 10 Roses. . fee 0 9 Fortement roses. 0 2 Dans une autre expérience, l'acidité du lait a été dosée : Diamètre Acidité Rapport Nombre du tube en c.c. de KOH des d'expériences. en millim. p.50 c.c. de lait. surfaces. Moyennes, 1. 21,5 12,1 100 ge 22,0 12,8 105 Le 22,5 12,2 108 po 23,0 13,0 113 RES 23,5 13,6 118 5:34 24,0 13,39 123 On remarquera que les différences d'acidité entre les laits placés dans des flacons de diamètres différents sont à peu près du même ordre de grandeur que les proportions des surfaces. Pour comparer sans dosage la marche de la fermentation dans ces lails, on peut adopter une notation arbilraire. On prend 7 tubes étroits (22 millimètres) et 3 tubes larges (24 milli- mètres). Après fermentation et addition de la même quantité de potasse, on trouve : Tubes de 24. Tubes de 22. Blancs . Re 2 il Légèrement celorés 1 4 Très roses. . . 0 2 Donnons aux blancs le coefficient 3 ; aux légèrement colorés, le coef- 960 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ficient 2; aux très roses, le coefficient 1; nous aurons, pour les 3 tubes de 24 millimètres : DS ELEC — 6: et, pour les tubes de 22 millimètres : 1 QD TE T0 La moyenne des tubes de 24 millimètres est. — — de 22 millimètres est. Dans l’ensemble, quand il s’agit d'acides organiques, cette méthode d'appréciation de la variété des teintes de la phtaléine, donne des résul- tats d’une extrême délicatesse, plus précis que le dosage même; et on peut ainsi constater que l'action de certaines substances chimiques s'exerce à des doses prodigieusement faibles. DE L'ALIMENTATION PAR LA VIANDE CUITE DANS LA TUBERCULOSE EXPÉRIMENTALE. Note de M. CHARLES RICHET, en collaboration avec MM. P. LASsABLIÈRE et Ep. LESNÉ. Dans la tuberculose expérimentale du chien, non seulement l’alimen- tation avec la viande crue donne de très heureux résultats, mais l'alimentation avec la viande cuite ést funeste. Je me contenterai de rapporter l'expérience suivante. Dans cette série expérimentale, on a déterminé exactement chaque jour la quantité d'aliments ingérés par les chiens expérimentés, ce qui donne la quantité de calories ingérées ; il faut ajouter à ce chiffre les calories de dénutrition de l'animal, s’il a diminué de poids, et en dimi- nuer les calories de fixation, s'il a augmenté de poids. Le chiffre final donne les calories de consommation. Ces différents nombres ont été rapportés, non au poids de l’animal, mais à sa surface (1). Dans l'expérience du 7 mars 1905, vingt et un chiens ont été inoculés de tuberculose humaine, par injection intra-veineuse. 3 ont été nourris à la viande crue. 3 — à la viande cuite. 3 — à un mélange de fromage et de lait. 3 — à une bouillie composée de riz, de lait et de sucre. (1) Voir, pour le détail, notre mémoire dans la Revue de médecine, n° 1, janvier 4905. — Étude sur l'alimentation des animaux tuberculeux. SÉANCE DU 10 JUIN 961 La mortalité a été de 100 p. 100 sur les chiens nourris à la viande cuite ; elle a été de O0 p. 100 pour les neuf autres. Je puis dire que la mortalité a été de 100 p. 100; car le % avril, un des trois était mort; les deux autres très malades. L'un d'eux, Galba, extrême- ment amaigri, se traînant à peine, avec des ulcérations aux quatre pattes, ne voulait absolument pas manger sa viande cuite. Le 5 avril, on lui donna 300 grammes de viande crue qu’il prit avidement, el, le 13 avril, son poids était redevenu normal; il pesait 6 kil. 800, alors que le 5 avril il pesait 5 kilogrammes. En huit jours, il avait donc augmenté de 4,5 p.100 de son poids par jour, ce qui est presque extraordinaire. Il vit actuellement et est en excellente santé. Mais j'ai absolument le droit de dire qu’il serait mort si où ne lui avait donné le 5 avril de la viande crue au lieu de viande cuite. Junia, qui n’était pas beaucoup plus malade que lui, et qui, le 5 avril, n’a pas voulu prendre de viande crue, est morte le 7 avril. Euripide, le troisième chien alimenté à la viande cuite, était mort le 29 mars. L'étude des calories consommées est intéressante à noter. Les chiffres sont les moyennes de périodes de cinq jours chacune. III chiens. Par décimètre carré (viande cuite). Calories Calories de Calories de Calories de d'ingestion. dénutrition. fixation. consommation ire période. . . 15,3 » 3,1 11,6 ee ET 14,2 » 0,5 13,7 De ue 5,4 1,5 » 12,9 4e AN Ne 2,8 9,6 » 12,4 III chiens. Par décimètre carré (viande crue). ire période. . . 14,3 » 4,4 9,9 DEN A 15 » 3,1 11,9 BE 13,4 » 3,6 9,8 Le pires 12,4 » 3,4 9,0 Ainsi alimentés à la viande cuite, vers le douzième jour, les chiens ont perdu l’appétit ; ils se sont amaigris, ont eu de la diarrhée, et sont morts, alors que les chiens nourris à la viande crue ont continué à engraisser et à se bien porter. L'expérience a été faite encore d’une autre manière. On a comparé trois groupes de chiens, «) nourris pendant cinq jours à la viande cuite, puis à la bouillie de riz et de lait pendant cinq jours ; puis pendant cinq jours de nouveau à la viande cuite, et ainsi de suite. — 8), alimentés de même, avec alternance de la viande crue et la bouillie; y) alimentés avec la bouillie seule, sans alternance, De 962 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE III chiens (à la bouillie seule. Calories Calories de Calories de Calories de d'ingestion. dénutrition. fixation. consommation. 1DÉTIOUC RER 16,5 41,9 » 18,4 D Rome 16,5 3,6 SE 21,1 SE RE nt 13,4 5,8 » 19,2 4e MR ee 16,1 0,4 » 16,5 ARR An 24,0 » 8,3 13,7 III chiens (viande crue alternant avec bouillie). 1e période (bouillie). 1553 2,0 » 17,3 2e — (v. crue). 14,7 » » 14,7 3 — Fos 13,7 20) » 16,0 4e — (v. crue). 17,9 » 8, 8,4 De — (bouillie). 15,8 SE 4,2 11,6 III chiens (viande cuite alternant avec bouillie. 1e période (bouillie). 14,5 4,7 » _ 49,2 DE — (v. cuite). 13,0 5,0 » 18,0 32 — (bouillie). 102 11,6 » 12,8 Ces trois chiens sont morts asez rapidement. Z'hucydide est mort. Pour les deux autres, la marche de l'alimentation est très instructive, spécialement pour Martial. Calories Calories de Calories de Calories de d'ingestion. dénutrition. fixation. consommation. 1re période (bouillie). 45,1 » » 45,7 2e —. (v. cuite). 45,7 » » AA 3° — (bouillie). 3,5 6,8 » 10,3 4e — (v.-cuite). 47153 » 8,5 8,8 5° — ue 0,3 8,5 » 8,8 6e _ v. cuite). 10,0 0,9 » 10,9 qe — Dr 0,8 6,9 » Pr 8° — (v. cuite). » TN) » »,9 Alors, au quarante-deuxième jour {le 14 avril) il mourut, ne voulant plus rien manger. La viande cuite a nettement pour effet de lui faire perdre l'appétit pour la bouillie. Pendant les cinq jours de viande cuite, il s’ali- mente, mais, les cinq jours qui suivent, il ne veut plus toucher à sa bouillie. Le troisième chien de cette série, Properce, a présenté aussi les mêmes phénomènes. SÉANCE DU A0 JUIX 963 Calories Calories de Calories de Calories de d'ingestion. dénutrition. fixation. consommation. ire période (bouillie). 13,8 8,2 » 22,0 D — (v. cuite). 14,3 DA » 19,4 si — (bouillie). » 8,2 » 8,2 4° — (v. cuite). 6,9 T2 » 14,1 pe — (bouillie). » 2 » PA 6° — (v. cuite). » 5,9 » 5,9 il — (bouillie). » 11,8 » 11,8 Ainsi, à partir du 29 mars, il ne voulait plus s’alimenter. Le 12 avril, il est presque mourant, dans un état d’émaciation extrême, ne se tenant plus debout, presque paraplégique. La température est de 36975. Le 13 avril, T. — 36.15. Alors on lui fait prendre de force un peu de viande crue (150 gr.) et 150 grammes de lait. Le lendemain, 14 avril, T. = 37,15. Il mange seul 300 grammes de viande crue. Le 15, T. —37,60. Il prend encore 300 grammes de viande crue, mais il a de la diarrhée, et le 16 avril ne veut plus manger. Il meurt le 17 avril, et il est vraisemblable qu'il eût pu être sauvé si on lui avait fait prendre de la viande crue quelques jours plus tôt. Donc, la mortalité des trois chiens nourris avec de la viande cuite alternant avec de la bouillie a été de 100 p. 100. Celle des autres chiens a été de 0 p. 100. L'expérience inverse a été faite. Un chien tuberculeux, Ofhon, nourri avec - de la bouillie, a été, alors qu'il était de parfaite santé apparente, nourri avec de la viande cuite, et, quinze jours après, il est mort. Calories Calories de Calories de Calories de d'ingestion. dénutrition. fixation. consommation. 1re période (bouillie) 16,3 4,2 » 20,5 : De Æ 16,3 4,2 » 20,5 3e — _ 16,3 5,5 » 21,8 PE nee Ru = 20,5 » 2,8 fs Dee ut 33,5 » 11,1 PEN 6e — — 34,2 » 485 32,0 ie — (v. cuite). 8,8 6,9 » 1551 COURTES ATLAS 10,4 5,5 » 15,9. Dei de 2 1,5 10,5 » 12,0 Ces faits suffisent à établir que la viande cuite seule, au moins pour les chiens tuberculeux, précipite la marche de la maladie. Il serait assez téméraire d’en conclure qu'il faut proscrire la viande cuite de l'alimentation des tuberculeux; car il s’agit, dans cette expé- rience, non de viande cuite associée à divers aliments (comme le pain, les féculents, les légumes), mais de viande cuite, aliment unique, ce qui n’est jamais le cas dans la diététique médicale. Toutefois c'est, à ce qu’il me semble, une indication formelle dont il faudra tenir compte. Je pense donc avoir prouvé ceci : La viande crue, aliment unique, est un aliment excellent ; la viande cuite, aliment unique, est un aliment funeste. 964 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR UN PROTOZOAIRE PARASITE DE Hyalomma æqgyptium, par MM, À. Laveran et NÈGRE. Nous avons trouvé récemment, dans le tube digestif d’ixodes recueil- lis sur des tortues venant d'Algérie, des éléments parasitaires sur les- quels nous désirons appeler l'attention. Les tortues étaient des Testudo mauritanica et les ixodes des AHya- lomma ægyptium. 49 Examen à l'état frais. — D'un coup de ciseaux on détache l'extrémité postérieure de l'abdomen d’une tique et on mélange à de l’eau physiologique la goutte de liquide brunâtre qui s'échappe par l'ouverture; l'examen histolo- gique révèle souvent dans les préparations ainsi faites l'existence d'éléments allongés, ovalaires, qui ressortent en blanc sur le fond de la préparation très chargé d'éléments pigmentés et de granulations de pigment libre. Il s’agit de formes kystiques sur lesquelles nous reviendrons (frottis colorés et coupes). Certaines préparations contiennent de petits éléments incurvés en crois- sant, incolores, très faiblement mobiles, qui sont évidemment des sporozoiïtes provenant de kystes qui se sont rompus. En ajoutant à la préparation une goutte de bleu de méthylène, on constate en général, au bout de douze à vingt-quatre heures de séjour à la chambre humide, que les noyaux des sporozoïites libres ou inclus dans les corps kys- tiques se sont colorés; certains kystes restent incolores. 20 Frottis desséchés, fixés à l'alcool absolu, colorés par l'hématéine et l’éosine. — Il est facile d'étudier par ce procédé les corps kystiques qui se trouvent souvent en très grand nombre dans les frottis faits avec le contenu du tube digestif des ixodes. Ces éléments mesurent de 24 à 28 & de long, sur 11 à 13 p de large (fig. #4); à l’intérieur, on distingue des sporozoïtes dont l’arrangement est assez va- riable. Souvent les sporozoïtes, au nombre de seize, forment deux groupes de huit sporozoïtes qui, partant de chaque extrémité, s’enchevêtrent vers la partie moyenne; d’autres fois la disposition est irrégulière, les sporozoïtes ont une direction oblique ou même transversale par rapport au grand axe du kyste. ; On trouve parfois des kystes qui ont éclaté; l'enveloppe mince et transpa- rente forme deux valves (fig. 5), entre lesquelles on voit encore quelques spo- rozoites. Les sporozoites libres mesurent 12 y de long environ, sur 2 & de large; ils sont incurvés en croissant. L'une des extrémités est d'ordinaire plus arrondie, plus grosse que l’autre. Le noyau arrondi ou ovalaire qui se colore bien par le bleu de méthyiène et par l'hématéine, est situé en général plus près de l'extrémité amincie (fig. 6). On trouve enfin çà et là, dans les frottis colorés, des éléments sphériques SÉANCE DU 40 JUIN 965 ou légèrement ovalaires avec 1, 2, 4 ou 8 karyosomes (fig. 1, 2, 3), qui repré- sentent évidemment les formes parasitaires primitives ou en voie d'évolution vers la forme enkystée, Ces éléments mesurent de 8 à 20 & de diamètre, 30 Coupes. — Sur les coupes des tiques, colorées par l’hématéine et l’éo- sine, on constate l'existence d'éléments parasitaires en plus ou moins grand nombre dans la paroi du tube digestif. Ce sont les formes kystiques (fig. 4) qui dominent de beaucoup, mais les kystes se présentent sous des aspects assez différents, attendu qu'ils ont été sectionnés, tantôt en long, tantôt en travers, tantôt obliquement. Les sporozoïtes se colorent mieux que dans les frottis, parce que l’enveloppe kystique a été souvent ouverte par le rasoir. En dehors des formes kystiques, on trouve des éléments sphériques ou ova- Protozoaire parasite de Hyalomma ægyplium. — 1, Forme jeune. — 2, 3, Stades de multiplication. — 4, Forme enkystée. — 5, Kysle après éclatement avec 3 spo- rozoïtes. — 6, Groupe de 4 sporozoïtes. Gross. 1000 D. environ. laires avec des karyosomes en nombre variable {de 1 à 8) que nous avons si- gnalés déjà (fig. 1, 2, 3). Dans la lumière du tube digestif, il n’est pas rare de trouver, au milieu des résidus des hématies, des éléments kystiques en voie d'élimination, L'infection ne se limite pas toujours au tube digestif. De quelle nature sont ces éléments parasitaires trouvés chez Hya- lomma ægyptium ? S'agit-il d'un sporozoaire particulier à ces ixodes ou bien ces parasites représentent-ils une phase de l’évolution des hémo- grégarines qui ne sont pas rares chez J'estudo mauritanica? (1). Cette dernière opinion est assez plausible. Il est bien probable que les ecto- parasites jouent un grand rôle dans la propagation des hémogrégarines des reptiles et des poissons. D'après Siegel, une sangsue serait l'hôte intermédiaire de Hæmogregarina Stepanowi de la tortue des marais; d'après Schaudinn, l'hémogrégarine du lézard aurait pour hôte inter- médiaire un ixode (2). Schaudinn a suivi le développement des ooki- \1) Ed. et Et. Sergent, Soc. de Biologie, 30 janvier 1904. (2) Siegel, Arch. f. Protistenkunde, 1903, t. II, p. 339 et note de Fr. Schau- dinn, p. 339. 966 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nètes dans le tube digestif d’/xodes ricinus pris sur des lézards in- fectés d'hémogrégarines; d'après cet observateur, la transmission de l'infection se fait par les larves et les nymphes de ces ixodes. Nous devons dire que nous avons trouvé souvent des ixodes para- sités sur des tortues chez lesquelles l'examen du sang ne révélait pas l'existence d'hémogrégarines, mais ces tortues avaient peut-être pré- senté antérieurement des hématozoaires. De nouvelles recherches seront évidemment nécessaires pour tran- cher celte question; il faudra rechercher notamment s'il est possible d'infecter d'hémogrégarines des tortues saines au moyen des éléments kystiques et des sporozoïles provenant des ixodes parasités, ou bien à l’aide des larves fournies par ces ixodes. Nous avons déjà commencé des recherches dans cette voie. DE L'IMPORTANCÉ DES FORMES DE TRANSITION ACINO-INSULAIRES OU INSULO-ACINIQUES DANS L'INTERPRÉTATION DES LÉSIONS DU PANCRÉAS DIABÉTIQUE, par MM. F. Curtis et GELLÉ. Dans deux communications antérieures, nous avons signalé dans le pancréas diabétique des formations intermédiaires aux îlots et aux acini. Aujourd’hui, nous voudrions appeler l'attention sur leur impor- tance au point de vue pathogénique. Ces groupements épithéliaux acino-insulaires ou insulo-aciniques, dénommés généralement formes de transition des ilots ou des acini, ont été déjà vus et décrits par plusieurs auteurs, mais leur significa- tion n’est pas comprise partout de la même manière. C'est de l’inter- prétation de ces faits histologiques que dépend, croyons-nous, le désaccord qui règne encore aujourd’hui en pathologie au sujet de la nature des lésions pancréatiques capables d’engendrer le syndrome diabétique. Il parait mis hors de doute, par des observations incontes- tables, que la lésion des îlots de Langerhans engendre bien le diabète; mais si l’on confronte l’ensemble des observations connues jusqu'à ce jour, comme l’a fait récemment Sauerbeck dans une large statistique, ou ne tarde pas à reconnaître qu'à côté des types, toujours rares, d'intégrilé totale du parenchyme avec lésion exclusive des îlots, il en est un bien plus grand nombre où la répartition inverse des lésions s’observe : à savoir, intégrité relative des îlots et altérations plus pro- fondes du parenchyme. Des faits de ce genre semblent «a priori con- SÉANCGE DU 10 JUIN 907 tredire la théorie dite des îlots et plaider en faveur de la théorie du parenchyme; c’est-à-dire de cette conception qui attribue aux lésions du parenchyme, acineux le rôle prépondérant dans la production du diabète. Cette conclusion n'est cependant pas rigoureusement néces- saire. C’est dans les cas de lésions dominantes du parenchyme acineux et d’intégrité relative des îlots que la recherche des formes de transi- tions acino-insulaires, ou insulo-aciniques s'impose. Elles sont délicates à reconnaitre, exigent un œil exercé dans l'exploration du pancréas, el ont sans doute échappé jusqu'ici à bien des observateurs; ceux qui les ont vues et décrites enfin sont loin de s'entendre sur leur signifi- cation. Les interprétations pathologiques dépendent ici des idées que l’on accepte au sujet du développement normal des îlots de Langerhans. Si avec Diamare, Szobolew et leurs partisans, on conçoit l’ilot comme un organite invariable dans sa forme et persistant dans son état d’ori- gine, si en un mot l'on admet ce que j’appellerai la théorie de la péren- nité des ilots, la pathogénie du diabète pancréatique devient certes très simple et se traduira par l'équation : lésion des îlots — diabète et réci- proquement. Les formes de transitions acino-insulaires deviennent tou- tefois incompréhensibles dans ce cas, et la théorie se heurte immédia- tement à l’ensemble des observations où prédominent les altérations du parenchyme. Si au contraire, avec le professeur Laguesse, nous admettons que l'ilot est une formation épithéliale en voie de rénovation incessante, qu’elle nait de l’acinus et y retourne; si nous adoptons, en d’autres termes, la théorie de la variabilité de l’ilot, nous saisissons immédiate- ment toute l'importance des formes de transitions acino-insulaires, dont l’abondance devient alors un témoin du ralentissement d’un cycle évolutif normal. Les observalions de diabète pancréatique à lésions dominantes du parenchyme cessent dès lors d’être en contradiction avec les données de l’histologie normale. Si le parenchyme est la source où l'organe puise sans cesse Les éléments destinés à édifier son tissu endocrine, il n'est pas étonnant de voir des altérations limitées aux acini engendrer à leur tour le diabète. Que dans un pancréas diabé- tique les îlots persistent peu lésés et en nombre parfois normal, cette anomalie s'explique si ces îlots ont épuisé leur activité fonctionnelle, et si, d'autre part, des lésions profondes du parenchyme arrêtent le mouvement de rénovation du tissu endocrine. Cet arrêt se traduit par l'apparition d’un grand nombre de formes de transitions acino-insu- laires ou insulo-aciniques. Nous croyons qu’en adoptant la théorie de la variabilité des ilots, du balancement physiologique de Laguesse, on se place dans des conditions qui permettent de mieux comprendre l’infinie complexité des lésions histologiques réalisables dans un pancréas diabétique. 968 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les diverses altérations peuvent être classées de la manière suivante, et j'admettrai : par lésion primitive Cas rares d'intégrité du parenchyme et de des îlots. lésion exclusive des îlots. un diabète É Un arrêt de rénovation du tissu endocrine. par lésion primitive| Diabète par agénésie des îlots. pancréatique du parenchyme, Abondance des formes de transitions. ayant pour conséquence : | Un envahissement secondaire des îlots. Diabète par lésion insulaire secondaire. ACTION FAVORISANTE DU CHLORURE DE SODIUM, EN SOLUTION HYPERTONIQUE, SUR LE POUVOIR PATHOGENE DES SAPROPHYTES, par M. LAFFOoRGUE (de Tunis). L'étude de l'aptitude pathogène des saprophytes a déjà suscité d’im- portants travaux. Charrin et de Nittis (1), H. Vincent (2) ont les premiers réussi, par des procédés différents, à doter de virulence des bactéries primitivement dénuées de pouvoir pathogène : B. subtilis (Charrin), B. mesentericus et B. megaterium (Vincent). Il nous a paru intéressant d'appliquer aux saprophytes la méthode employée avec succès par H. Vincent (3) pour exalter le pouvoir patho- gène de certains agents infectieux : bacille d'Eberth et bacille tétanique. Nous avons pris comme sujet d'expérience le cobaye, en combinant chez cet animal l'inoculation sous-cutanée et simultanée, mais en des points différents, d'un B. mesentericus extrait du foin et d’une solution hypertonique de NaCI à 10 p. 100. Doses de NaC] : de 4 à 8 centimètres cubes. Doses de cultures : de 1/2 à 2 centimètres cubes. Trois séries d'expériences ont porté sur 12 cobayes (avec témoins pour éprouver aux mêmes doses les effets isolés de la culture et du NaCI). Tous les témoins ont survécu, à l'exception de 2 sur 4 inoculés avec 2 centimètres cubes de culture. Au contraire, tous les cobayes, traités par la double injection, sont morts, et avec des survies très inférieures à celles des témoins, dans les deux cas où ceux-ci ont succombé. (4) Charrin et de Nittis. Comptes rendus Soc. Biol. 17 Juillet 1897. (2) H. Vincent. Sur les aptitudes pathogènes des microbes saprophytes. Annales de l’Institut Pasteur, 25 décembre 1898. (3) H. Vincent. Action favorisante du chlorure de sodium sur certaines infec- tions. Comptes rendus Soc. Biol., 4 juin 1904, SÉANCE DU 40 JUIN 969 Les constatations ont été les suivantes : a) À l’autopsie, au point d'inoculation, œdème gélatiniforme, rosé, s'élendant à grande distance dans le tissu cellulaire environnant. Bacilles nombreux. Leucocytose peu appréciable. Phagocytose nulle. b) Dans tous les cas, exsudat péritonéal liquide, rosé, dont la quan- tité oscille entre 1 et 4 centimètres cubes. Bacilles, tantôt très nom- breux, tantôt peu abondants, le plus souvent libres et isolés, quel- quefois inclus dans les phagocytes ou agglutinés en petits amas extra-cellulaires de 5 à 20 éléments. Formule leucocytaire à peu près constante : cellules endothéliales et gros mononucléaires en grande majorité. Contraste marqué entre la pauvreté en leucocytes de l’æœdème sous-cutané et la richesse habituelle en éléments cellulaires de l’exsudat péritonéal. c) Dans deux cas, exsudat pleural, de même aspect que le liquide du péritoine, avec bacilles en quantité notable. Formule mononucléaire et lymphocytique. d) Coagulation rapide et massive des liquides extraits du péritoine et de la plèvre : elle devient totale quelques minutes après le prélèvement. e) Dans trois cas sur cinq, prolifération bactérienne plus intense au point d'injection du NaCIl qu'au point d'inoculation de la culture. Leu- cocytose et phagocytose locales nulles. f) Dans le sang et dans les frottis d'organes (foie, rate, reins, cap- sules), pas de bactéries décelables à l'examen direct. Mais les ense- mencements de lymphe péritonéale et de sang donnent constamment le B. mesentericus. g) Ces cultures ont acquis des caractères nouveaux (absence de voile en bouillon, traînée visqueuse sur pomme de terre, etc.), que Vincent a signalés, le premier, chez le même B. mesentericus transformé et rendu virulent par le procédé des sacs de collodion. Seuls quelques ense- mencements en bouillon (4 sur 30) ont donné un voile de surface. Ces caractères apparaissent, dans nos cas dès la première inoculation, à l'animal, du type classique originel. Ils se sont maintenus jusqu'ici dans nos repiquages successifs. De l'ensemble des faits acquis, et sans préjuger de leur mécanisme véritable, on peut légitimement conclure que le Na injecté en solution hypertonique favorise le développement pathogène d’un vulgaire saprophyte, le B. mesentericus. Il ne s’agit pas, dans cés cas, d’une sep- ticémie au sens vrai du mot, mais il n'est point excessif de parler de toxi-infection généralisée. La prolifération locale du germe, sa diffusion à grande distance dans le tissu cellulaire environnant, l’envahissement constant du péritoine, la réaction, plus contingente mais parfois intense, de la plèvre, l'ensemencement toujours positif du sang et des sérosités péritonéale ou pleurale, tous ces faits sont la signature manifeste du processus infectieux. 970 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU VIRUS VACCINAL, par M. J. RouGer (Val-de-Gràce). __ Le virus vaccinal doit-il être rangé parmi les germes ultra-microsco- piques ? en d’autres termes, peut-il traverser les bougies poreuses uti- lisées pour la filtration ? Les avis sont partagés et les deux opinions con- traires sont aujourd’hui soutenues. En faveur de l’affirmative plaident les observations de MM. Negri (1) de Pavie, de Remliager (2) et Osmans Nouri, de Constantinople ; par contre celles de MM. Felice Santori (3) et H. Vincent (4) semblent démontrer la négative. Depuis longtemps déjà je poursuis des recherches à ce sujet ; les résultats obtenus n'ont pas toujours été concordants, mais tels qu'ils sont ils me semblent intéres- sants pour la discussion présente. Sur dix séries d'expériences, j'ai obtenu quatre fois des résultats posi- tifs, c'est-à-dire que dans quatre cas le filtrat obtenu avec de grandes bougies Berkefeld V et W renfermait l'agent spécifique du vaccin, à l'exclusion de tout autre germe, attendu que les ensemencements faits copieusement sur les divers milieux usuels sont restés stériles. Pour démontrer la présence du virus vaccinal dans le filtrat, j'ai eu recours, non au lapin, comme on l’a fait généralement, mais à l'animal de choix par excellence, à la génisse. Après m'être rendu compte que l’ensemencement direct du filtrat, sur des scarifications épidermiques faites à l’animal, restait sans effet, j'ai pratiqué des injections sous-cutanées. Huit jours après, la génisse était soumise à une inoculation d’épreuve, avec de la pulpe glycérinée servant à inoculer d’autres vaccinifères comme témoins. Ce n’est que lorsque cette deuxième inoculation restait négative que le filtrat primitivement utilisé était considéré comme renfermant le virus vaccinal. Des faits observés, je crois qu'il est permis de conclure, que dans certains cas, le virus vaccinal peut traverser les bougies Berkefeld V et W, mais que ce n’est point là une règle constante. De plus, dans les cas favorables il semble qu'il passe difficilement et peu abondamment, car il faut injecter parfois de grandes quantités de liquide (jusqu’à 40 cen- timètres cubes), pour obtenir des résultats positifs chez la génisse qui est pourtant éminemment réceptive. (4) Negri: Gaz. med. ital., n° 13, 4905, et Bulletin Inst. Pasteur, n° 9, 15 mai 1905, p. 380. (2) Remlinger et Nouri. Soc. Biol., mai 1905. -(3) Santori. Ann. igiene sperim., t. XIV, f. 4, 190%, et Bulletin Inst. Pasteur, 15 mai 1905, p. 377. (4) H. Vincent. Discussion Soc. Biol., 11 février 1905. SÉANCE DU 10 Juin 971 Ces divergences dans les résultats semblent tenir à la nature de la bougie filtrante. J'ai également placé sous la peau des génisses des sacs de collodion contenant du filtrat ; dans un cas j'ai conféré ainsi de la manière la plus nette l'immunité à l'animal, et j'ai observé dans le liquide le dévelop- pement d'un fin microcoque, se présentant avec des caractères particu- liers. Avec le contenu de ce sac, j'ai obtenu par ensemencement direct des pustules vaccinales typiques, sur des scarifications cutanées faites à la génisse. Ce résultat positif est-il dû à la présence du microcoque, ou au liquide dans lequel il se trouvait en suspension? Je ne saurais le dire dès à présent. Toutefois, si un rôle actif peut être attribué au microcoque, on doit admettre que le virus vaceinal, au cours de son évolution, présente des formes différentes, car ce microcoque obtenu ultérieurement en culture liquide est arrêté par la bougie Berkefeld. SUR LA TENEUR EN BILIRUBINE DU SÉRUM SANGUIN DANS LA CHOLÉMIE FAMILIALE AVEC LITHIASE BILTAIRE, par MM. À. GicBerT et P. LEREBOULLET. Nous avons précédemment établi que, dans la cholémie familiale, le sang contenait une proportion de bilirubine égale en moyenne à 1/17.000, chiffre plus que double de celui qu’exprime la moyenne de la ‘cholémie physiologique(1). Or nous avons prouvé que la lithiase biliaire se développait communément chez des sujets atteints de cholémie fami- liale, et montré la signification de cette dernière affection, traduisant l'existence d’une angiocholite intra-hépatique minima, associée à la cholécystite lithogène. L'observation clinique nous avait paru établir que chez les sujets alteints de lithiase, la cholémie était souvent plus marquée que chez ceux atteints seulement de cholémie simple familiale. Aussi avons-nous cherché à déterminer, comparativement aux résultats que nous avons publiés, le taux moyen de la bilirubine dans le sérum, lors de cholémie familiale avec lithiase. À cet effet, nous avons, avec M. Herscher, fixé le taux de la bilirubine dans le sérum de quatorze malades atteints de lithiase biliaire. Chez tous la lithiase était évidente, mais chez aucun elle n’avait entraîné d'obstruction prolongée du cholé- doque, et pas un de nos malades n’était atteint d'ictère franc au moment de notre examen. Voici les résultats obtenus chez ces quatorze malades (huit femmes et six hommes) : (1) A. Gilbert et P. Lereboullet. Sur la teneur en bilirubine du sérum san- guin dans la cholémie simple familiale. Société de Biologie, 3 juin 1905. BroLoare. CompTes RENDUS. — 1905. T. LVIII. 69 972 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Me B. . . . 14/9200 Soit : O gr. 108 de bilirubine par litre de sérum. Me Ve 2e 080 — 0 gr. 1259 — —- MES 56e 1/18950 — 0 gr. 0527 — — MM. na od/AS0O0RSS 0 gr. 066 — — Mne R. . . . 1/16500 — 0 gr. 060 — — Mue D 24748050 2 Or 0527 “ = Mae HU T0 0 er. 1260 _ “ MC D 20000 ROLE r 080 e “ M CT NN PSM OS 6008 AO Er 028 = _ MPG PE ARENAIRRS 1/24600 — : O0 gr. 0406: — — MHA UN 01, 1014/961000 1 HiVDIST 0578 . _ MuetR. , . . 4/12350 — O0 gr. 0809 ne MecB: .. : 4/47800 :—1 0 gr: 056 2 = Me Ash: 4/20000 1 0 gr. 050 — — Ces chiffres montrent que le taux de la 5ilirubine dans le sérum est ici un peu plus élevé que dans la cholémie familiale sans lithiase. Dans celle-ci, en effet, nos constatations ont établi que la proportion de bili- rubine contenue dans le sang allait de 1/36000 à 1/9200, le chiffre moyen étant de 1/47000 en chiffres ronds. Ici la cholémie oscille entre des limites extrêmes moins basse et plus élevée, puisqu'elle varie de : 1/26700 à 1/7900. Aussi le chiffre moyen de la bilirubine contenue dans le sérum est-il plus fort ; ?l atteint, en effet, 1/14760 (soit en chiffres ronds 1/15000) et correspond à près de 68 milligrammes de bilirubine par litre de sérum, soit un peu plus de 20 centigrammes dans le sang circulant. La cholémimétrie établit donc de manière précise que, dans la cho- lémie simple familiale avec lithiase, la proportion de bilirubine con- tenue dans le sang est communément plus grande que lorsque la cholémie familiale existe seule. Elle vérifie d’ailleurs l’observation clinique qui montre l'existence chez les lithiasiques d’un teint bilieux souvent accusé, et permet de noter chez eux nombre de symptômes propres à la cholémie familiale. Aussi bien, un observateur désireux de se familiariser avec l'étude de la cholémie familiale et d'en saisir Lous les caractères cliniques ne saurait-il mieux faire que d'examiner des malades atteints de lithiase biliaire. Quelles sont donc les causes qui rendent ainsi la cholémie plus accu- sée chez les sujets atteints de lithiase biliaire ? Rien ne permet de sup- poser que la cholémie ait été chez eux d'emblée plus marquée, antérieu- rement à tout accident lithiasique, et l’interrogatoire apprend d’ailleurs souvent que le teint jaune s’est accentué à la suite des crises de lithiase; ce sont, au surplus, surtout les malades ayant eu des coliques hépatiques répétées qui présentent une cholémie relativement intense. Il y a donc lieu d'établir un rapport de cause à effet entre les crises lithiasiques et l'augmentation du degré de la cholémie. C’est que, même alors que les SÉANCE DU 10 JUIN 973 crises de colique hépatique ne créent pas d’obstruction définitive, elles entrainent temporairement un arrêt de la circulation biliaire, qui faci- lite l'ascension des germes, et peut exalter leur virulence. De cé fait l'infection biliaire intra-hépatique est aggravée ; des lésions d'angio- cholite plus marquées en sont la conséquence, d’où une cholémie plus intense. Nous avons de même montré ailleurs les séquelles que peut laisser à sa suite un ictère catarrhal ; celles-ci peuvent amener au niveau de l’espace porto-biliaire une gêne de la circulation portale suffisante pour entrainer une série de conséquences ailleurs décrites (splénomé- galie, hémorragies gastro-intestinales, hémorroïdes, etc.). Lors de lithiase biliaire, elle-même souvent précédée d'ictère catarrhal, on peut relever également toute une série de symptômes dépendant de l’hyper- tension portale qui traduisent l'existence de lésions intra-hépatiques amenant celte gêne circulatoire ; nous avons, dans une statistique déjà publiée, montré la fréquence des hémorroïdes dans la lithiase biliaire (17 eas sur 20) ; de même la splénomégalie s’y observe fréquemment, et l’on peut voir apparaître aussi le syndrome du pseudo-ulcère stomacal d'origine biliaire. Toutes ces constatations permettent donc de conclure que dans la li- thiase biliaire, tout ne se borne pas à la lésion vésiculaire ; il y a simul- tanément une angiocholite intra-hépatique, qui, antérieure aux premiers accidents lithiasiques, est secondairement aggravée par eux. on mn À QUEL MOMENT LE CERVEAU DES HOMMES ET DES ANIMAUX, MORDUS PAR UN CHIEN ENRAGÉ, DEVIENT-IL VIRULENT ? par M. P. REMLINGER. Nous avons montré, dans une précédente note, que le bulbe des lapins de passage était virulent trois jours après la trépanation, c'est-à- dire à une époque plus précoce qu'il n’était admis. En possession de cette donnée, nous avons recherché à quel moment les centres nerveux étaient virulents chez des animaux inoculés par voie sous-cutanée ou intra-musculaire, dans des conditions se rapprochant de celles des morsures. On choisit vingt-cinq cobayes ou vingt-cinq lapins de même poids et on leur inocule sous la peau ou dans les muscles, en un point identique, une égale quantité d'émulsion de virus fixe. Quelques jours après l’inoculation, on sacrifie un des animaux et son bulbe sert à ino- culer, sous la dure-mère, deux lapins. La même opération est répétée chaque jour jusqu'à l'apparition des premiers symptômes de la rage chez les survivants. On surveille, d'autre part, l’éclosion de la maladie chez les lapins de passage, et on note le numéro du cobaye ou du lapin 974 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE auxquels ces passages correspondent. Ces expériences sont, à la vérité, entachées d’une légère cause d'erreur, car vingt cobayes ou vingt lapins de même poids, inoculés dans des conditions rigoureusement iden- tiques, ne contractent pas tous la rage le même jour et on peut même voir survivre quelques animaux. Elles permettent, néanmoins, de se rendre compte facilement que les centres nerveux peuvent être viru- lents à une période relativement précoce de l'infection rabique. Dans une expérience où la mort des premiers lapins est survenue vingt et un jours après une inoculation sous-cutanée, nous avons vu les lapins, inoculés avec le bulbe d'un animal sacrifié au dixième jour, prendre la rage (1). Dans un deuxième cas, des cobayes, inoculés dans les muscles de la cuisse ont commencé à présenter les premiers symptômes de la rage au dix-huitième jour. Deux lapins, inoculés sous la dure-mère avec le bulbe d'un cobaye sacrifié au neuvième, ont contracté la maladie. . Chez des animaux inoculés sous la peau ou dans les muscles avec du virus fixe, les centres nerveux peuvent donc être virulents onze et douze jours avant la mort de l’animal. Il est logique de supposer que, chez des animaux inoculés avec du virus de rue à incubation beaucoup plus longue, la virulence du cerveau se manifesterait à une période plus précoce encore. Cette expérience se heurte malheureusement à de grandes difficultés pratiques et à de graves causes d'erreur. Cette notion de la précocité de la virulence des centres nerveux n'est en rien subversive des idées recues jusqu’à ce jour. Elle les confirme tout au contraire. MM. Nocard et Roux ont montré que vingt-quatre, quarante-huit heures et même trois jours avant l'apparition de tout changement dans les allures d’un chien, sa bave était déjà virulente. De fait, Pampoukis a rapporté l'observation d’une personne morte de rage, alors que le chien n'avait présenté les premiers symptômes de la maladie que huit jours après la morsure. Zaccaria a cité le cas d'un chien qui, mordu treize jours avant que le mordeur ne prit la rage, contracla néanmoins la maladie. Et nous pourrions multiplier ces exemples. Le virus rabique partant des centres nerveux pour arriver aux glandes salivaires, il est naturel que ceux-là soient virulents à une période plus précoce encore que celle-ci. Il est très probable que, chez l’homme, les choses ne se passent pas différemment, et qu'en cas de morsure par un animal enragé, les centres nerveux sont virulents beaucoup plus tôt qu'il n’était admis jusqu'ici. Il est donc possible que — dans certains cas tout au moins — le traitement antirabique, au lieu d'empêcher le virus d’arriver au cerveau, le neutralise dans les centres nerveux mêmes. Un certain nombre de faits cliniques viennent à l'appui de cette hypothèse. Celle-ci aurait besoin, toutefois, d’être confirmée par l’inoculation du bulbe des (1) Ces expériences seront ultérieurement publiées in extenso. SÉANCE DU 10 JUIN 975 NÉ TR Re A PE Se ee RE RE ES OR On personnes succombant à une maladie autre que la rage, quelque temps après avoir été mordues par un animal enragé. L'éclosion tardive de la rage après un traumatisme, un refroidisse- ment, un choc moral; la possibilité de sa guérison chez le chien, de sa guérison et de sa récidive chez le lapin; la possibilité de la contami- nation de l’homme par un animal sain; l'intensité des lésions des cellules nerveuses et de la névroglie chez les personnes ou les animaux morts de la rage constituent autant de points un peu obscurs qui s'expliquent plus facilement si on accepte que le virus rabique peut séjourner dans le cerveau un temps plus ou moins long avant de déterminer la maladie que si on admet l’éclosion de celle-ci aussitôt — ou à peu près — que le virus parti de la morsure a atteint les centres par l'intermédiaire bien connu des nerfs ou des lymphatiques. ({nstitut impérial de Bactériologie, à Constantinople.) CYTOLOGIE DES SÉDIMENTS URINAIRES, par M. S. CocomBino (de Turin). L'examen des sédiments urinaires dans les affections chirurgicales de l'appareil urinaire démontre qu'il n’y a pas de formules cytologiques spéciales à une maladie ou à une localisation. Nous avons pu examiner à ce point de vue soixante-dix malades du service de notre maître M. Guyon, dont vingt-cinq atteints de tuber- culose urinaire, les autres atteints d'infection banale ou de lithiase. Nous avons toujours trouvé la même formule : Polynucléaires neutrophilest7 160%" 00"0-20909$ Mononucléaires grands ou petits. . . . . . . . . . 10-5 Dans un cas seulement sur 70 cas examinés nous avons rencontré une formule tout à fait spéciale : Polyaucleares neutropiIes er ER 33 Mononucléaires mer Aer PPS REMEANT RTS 67 Il s'agissait d'une femme de quarante-sept ans qui urinait du pus depuis son enfance, qui avait une vessie absolument saine et chez laquelle on porta le diagnostic de pyélite. Dans un autre cas nous n'avons trouvé que des polynucléaires : il s'agissait d’une femme ayant une salpingite ouverte dans la vessie. Mais si nous n’avons pu trouver des formules cytologiques nous avons constaté des faits très intéressants: 976 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans la tuberculose de l'appareil urinaire les globules blancs présen- tent une forme tout à fail irrégulière, un contour bosselé. Le noyau est très altéré: sa chromatine est soit diffuse dans le protoplasma, soit ras- semblée en blocs homogènes. Le protoplasma lui-même a des contours déchiquetés, il se colore faiblement et présente de nombreuses vacuoles. Les globules rouges sont pâles et déformés. Dans les infections banales, les globules blanes qui forment le sédi- ment sont très bien conservés, de forme normale. Il semble que la réten- tion ne les altère pas. Dans les calculs, sans infection, quand il y a une hématurie franche, les globules rouges sont bien colorés et de forme normale comme dans du sang puisé directement dans un vaisseau. Quand il y a infection, les globules blancs qui accompagnent les hématies sont de forme normale et très bien colorés par les moyens ordinaires. Dans les néoplasmes du rein, sans infeclion, on trouve un certain nombre de leucocytes qui sont remarquables par leur forme très régu- lière. Ce qu'il y a de spécial dans certains cas, c’est la présence de nom- breuses cellules épithéliales caractéristiques. De ce qui précède il résulte qu'on peut avoir dans l'étude de la eylo- logie des urines un nouveau moyen rapide de diagnostic de la tuber- culose urinaire. Par élimination on peut encore diagnostiquer les autres affections. On sait la difficulté qu'il y a à déceler les bacilles de Koch dans les urines. L’inoculation au cobaye demande un certain temps et est un procédé de laboratoire. LE LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN DANS LA LÈPRE, par MM. P. Émire-WErz et TANON. Les deux grandes infections, tuberculeuse et syphilitique, s'accom- pagnant dans leurs manifestalions nerveuses de réactions méningées, il nous a paru intéressant d'étudier à ce point de vue l'infection lépreuse, et de rechercher les modifications du liquide céphalo-rachi- dien dans les divers types de lèpre. Nous avons fait une ponction lombaire chez cinq malades de l'hôpital Saint-Louis; l’un d'eux présentait une forme tuberculeuse ; un autre, une forme nerveuse; les trois autres, une forme mixte. Le début remontait à des époques différentes ; le plus récent à quatre années, le plus ancien à dix-sept ans. Chez ia plupart de nos malades, l’évolution de Ja lèpre était torpide ; SÉANCE DU 10 JUIN 977 l'un d'eux, cependant, présentait une poussée récente de léproes ; un autre avait une atrophie musculaire très marquée des deux mains et des avant-bras. Nous avons successivement recherché les caractères chimiques, cyto- logiques et bactériologiques du liquide céphalo-rachidien : Aspect. — Clair dans quatre cas, xanthochromique dans un cas. Réactions chimiques. — Normales : un peu de sucre, un peu d’albumine. Examen cytologique. — Pas d'éléments figurés. Examen bactériologique. — Pas de bacilles. Nos résultats sont donc complètement négatifs. Il était cependant naturel de penser que, dans une maladie comme la lèpre, on püt trouver une lymphocytose rachidienne ou le bacille lui-même, dont la présence a été parfois signalée dans les cellules des cornes antérieures. Avant nous, MM. Jeanselme et Milian (1) avaient examiné le liquide céphalo-rachidien de deux lépreux « dont les cubitaux étaient volumi- neux et noueux, et qui présentaient : l'un de l’atrophie musculaire, type Aran-Duchesne, des membres supérieurs, des mieux caractérisées, avec des troubles variés et marqués de la sensibilité ; l’autre de l’exa- gération des réflexes tendineux et de l'abolition des réflexes cutanés, sans constater la moindre lymphocytose céphalo-rachidienne ». il semble donc, si l'on tient compte de nos cinq cas et des deux de Milian, qu'il n’y ait point de modifications du liquide céphalo-rachidien dans la lèpre, bien que la moelle et les nerfs soient d'ordinaire malades ; ces constatations sont à rapprocher de celles faites par M. Lesieur (2), au sujet du liquide céphalo-rachidien, dans l'infection rabique. LES RÉACTIONS COLORANTES DU BACILLE DE LA LÈPRE, par M. P. Émxe-WeErn. sn A 2: + La bacille de Hansen, que renferment en si grande quantité les lépromes, se présente comme un bâtonnet, qui possède quelques carac- tères morphologiques et tinctoriaux du bacille tuberculeux. D'une façon générale, on admet que le bacille de la lèpre, coloré en cinq minutes par la solution de Ziehl à froid, résiste à l'acide nitrique à 1/5, — qu'il prend le Gram, — enfin, qu'après la coloration de Baum- garten par le violet aniliné à froid, l'alcool nitrique à 1/10 ne lui fait pas perdre sa teinture. Grâce à ces techniques, on pourrait, en cas de (4) Milian. Le liquide céphalo-rachidien, Steinheil, 1904. (2) Lesieur. Cytologie et virulence du liquide céphalo-rachidien dans lPin- fection rabique, Comptes rendus de la Société de Biologie, 1904, p. 454. 978 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE doute, le différencier du bacille de Koch. Heureusement, sa répartition et sa prodigieuse abondance dans les lépromes constituent des carac- tères autrement importants que ces diverses réactions; car, celles-ci, quelque utiles qu’elles soient, ne sont pas d’une absolue constance. a). Le Ziehl colore rapidement le bacille en tout état de cause; mais celui-ci ne résiste entièrement à la décoloration que quand on fait des frotlis de lépromes jeunes; il garde moins bien les réactifs quand il pro- vient de vieilles lésions lépreuses. En ce cas, le microbe, très granuleux, perd souvent la coloration rouge et même fixe les bleus, après recolora- tion des frottis par le bleu polychrome. On voit alors dans une même préparalion des bacilles rouges, des bacilles violets et des bacilles bleus. b). Dans les mêmes conditions, l'alcool nitrique à 1/10 décolore rapi- dement le microbe, teinté à froid par le violet aniliné. La méthode de Baumgarten mettait d’ailleurs en évidence la même propriété acido- résistante du corps bactérien que la coloration de Ziehl. c) Enfin, le bacille, qui normalement prend le Gram, perd sa colora- tion violette et se laisse décolorer par l’action de l’iode, lorsqu'il pro- vient de lésions lépreuses en involution. Le bacille de Hansen peut donc, au cours de son parasitisme, perdre ses caractères tinctoriaux, et en particulier son acidorésistance. C’est là un fait important, sur lequel on n’a guère attiré l'attention, et dont la signification mérite d’être précisée, car il semble donner raison aux auteurs qui ont prétendu être arrivés à cultiver le bacille lépreux, tout en obtenant in vitro des bacilles dépourvus d’acidorésistance ou ne pre- nant pas le Gram. Quoiqu'on n'attache plus comme jadis une importance excessive aux réactions colorantes (nous avons vu d’une part s’accroître notablement le nombre des microbes acidorésistants dans ces dernières années, et d'autre part le plus important d’entre eux, le bacille de Koch, perdre cette qualité en certaines conditions), elles restent, à défaut d’autres, parmi les meilleures caractéristiques du bacille de Hansen. L’inversion des propriétés tinctoriales ne survient que lorsque les lépromes se flé- trissent, compagne de la fragmentation et de la disparition du bacille. Dans les lésions jeunes, chez l'homme, l’acidorésistance est indéniable et forte. Enfin, les auteurs qui sont arrivés à faire vivre de façon indé- niable le bacille chez l'animal (Ivanow chez un cobaye, Nicolle chez le bonnet chinois) n’ont pas constaté qu'il y perdit cette propriété. C’est pourquoi nous croyons que les auteurs qui ont cultivé un bacille non acidophile n'ont pas eu le bacille de la lèpre, et nous pensons néces- saire, jusqu’à preuve du contraire, d'exiger des cultures qu'elles pré- sentent les caractères tinctoriaux des microbes vivaces. SÉANCE DU 10 JUIN 979 NOTE SUR L'INFLUENCE DE QUELQUES EXCITATIONS SENSORIELLES SIMULTANÉES SUR LE TRAVAIL, par M. Cu. FÉRé. Dans une note précédente nous avons relevé l'effet de deux excitations successives sur le travail (1). Nous avons observé que deux excitations agréables, toutes deux exaltant isolément le travail, provoquent, quand elles sont réunies, une fatigue comme celle qui résulte d’une excitation désagréable, déprimante d'emblée ; nous avons vu aussi qu’une excita- tion agréable précédant ou suivant une excitation désagréable ne fait qu'augmenter la fatigue. D'autre part, les excitations agréables ou to- niques, de même que les excilations désagréables ou déprimantes d’em- blée, fatigantes, lorsqu'elles agissent au repos, se montrent toutes to- niques quand elles agissent au cours de la fatigue. Les excitations simul- tanées agissent de même. Il à paru nécessaire de s'assurer de cet effet de l'addition des excita: tions en variant leur mode d'association. Nous les avons étudiées non plus en les faisant agir successivement, mais en les mettant en œuvre simultanément pendant le même temps (de 20”) commun. On a enregis- tré la réaction par le mouvement volontaire de la même manière que dans les expériences précédentes. Nous avons mis en jeu des excitations que nous avons utilisées pré- cédemment, mais aussi d’autres que nous signalerons. Dans le premier groupe d'expériences on a fait usage de deux excitalions simultanées du toucher : nous nous sommes servi d'une plaque de zinc chauffée dans l’eau de 50 degrés, d’une longueur de 0,095, d’une largeur de 0,044 et d'une épaisseur de 0,007, appliquée sur la partie interne de la région antéro-supérieure de l’avant-bras droit. Celte excitation isolée maintenue seulement 20” est tellement peu intense qu'elle ne provoque qu’un travail à peine supérieur à la normale (9,60), mais elle laisse réparer la fatigue dans un temps à peu près normal. Cet essai (9,75 + 9,75 à dix-huit minutes d'intervalle) montre que les excitations modérées sont les plus favorables au travail. Si à cette excitation modérée on associe pendant le même temps une autre excitation modérée déjà signalée, comme le frôlement à la brosse de soie, nous avons obtenu une augmentation du travail, mais une augmen- tation très faible (10,26 + 5,22). Cette augmentation se retrouve quand les deux mêmes excitations sont mises en jeu successivement pendant 20” chacune (10,28 + 9,75). Quand, au contraire, deux excitations fortes sont associées, elles pro- _ (4) Note sur l'influence de quelqués excitations sensorielles successives sur le travail; Compies rendus de la Sociblé de Bidlegte, 4004, t: LYIIT; p, RO, 980 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE duisent une dépression du travail, une fatigue, comme une excitation excessive et pénible. Travail en kilogrammètres sous l'influence des excitations. EXPÉRIENCES EXCITATION PREMIER ERGOGRAMMME DEUXIÈME ERGOGRAMME après le repos complet. ap. 18 minutes de repos. I. — Excitation isolée (1) de 20 secondes. l chaleur 9,75 CE (plaque de zinc) IT. — Excitations simultanées de 20 secondes d’un seul sens : toucher. chaleur 10,26 ,22 frôlement (plaque zine, brosse) 19 IT. — Excitations simultanées de deux sens, de 20 secondes. 3 toucher (chaleur) 0,75 522 odorat (plaque de zinc et odeur d'essence d'absinthe) 4 toucher (chaleur) 1,74 8,43 goût (plaque de zinc bte saveur d'essence d’absinthe) toucher (chaleur) 1,38 8,61 vue (plaque de zinc, verre rouge) 6 toucher (chaleur) 1,26 1,44 ouïie (plaque de zinc, diapason) ÿl odorat 1,26 7,68 ouïe (odeur d'essence d'absinthe, diapason) 8 odorat 0,75 3,21 goût (essence d’absinthe, saveur et odeur) 9 odorat 0,93 3,09 vue (absinthe, verre rouge) 10 goût 1,08 7,41 vue (absinthe, verre rouge) 11 vue : 1,20 3,49 ouie (diapason, verre rouge) 12 goût 0,87 6,8% ouie (absinthe, diapason) (B14 (1) On a cité précédemment les effets des excitations isolées, dont on s’est servi actuellement; on a constaté qu’elles exaltent letravail (Comptes rendus de la Société de Biologie, 1905, t. LVIIT, p. 436, 595, 809), avec plus d'intensité en général que celle qui sert d’ exemple. SÉANCE DU A0 JUIN 981 EXPÉRIENCES EXCITATION PREMIER ERGOGRAMME DEUXIÈME ERGOGRAMME après le repos complet, ap. 18 minutes de repos. IV. — Excitations simultanées de trois sens, de 20 secondes. 13 toucher (chaleur) 0,45 2,40 odorat goût 14 toucher (chaleur) 0,39 3,30 odorat vue 15 toucher (chaleur) 0,57 3,36 goût ouie V. — Excitations simultanées de quatre sens, de 20 secondes. 16 toucher (chaleur) 0,30 2,11 odorat goût ouie 47 toucher (chaleur) 0,48 4,95 odorat goût vue VI. — Excitations simultanées des cinq sens, de 20 secondes. 18 toucher (chaleur) 0,24 41,14 odorat goût vue ouie Ces expériences montrent bien que l'accumulation des excitations provoque une dépression progressive du travail, non seulement dans l'effort qui suit immédiatement les excitations, mais encore dans l'effort après un repos suffisant à la restauration de l'effort normal. Les excitations qui ont été mises en jeu paraissent plutôt bénignes et de courte durée; cependant elles suffisent à provoquer un épuise- ment qui diffère bien peu de l'arrêt. Dans la dernière expérience, le pre- mier effort donne un travail de 0,24, tandis que le travail normal est de 9,60, c’est-à-dire que le travail est réduit à 0,25 p. 100. NOTE SUR L'INFLUENCE DE SUBSTANCES TOXIQUES ET MÉDICAMENTEUSES AU REPOS ET APRÈS LE TRAVAIL, par M. Cu. FÉRé. On admet, en général, avec CI. Bernard, que « les lois qui régissent les phénomènes de la vie sont toujours les mêmes à l’état normal et à 982 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE \ l'état pathologique » (1}. « Les données fournies de l'observation des effets produits chez un animal sain, sont applicables à l'animal ma- lade »; «il n’y a pas une physiologie normale et une physiologie patho- logique » (2). Cependant, la fatigue liée à une intoxication n’est qu'à la limite de la pathologie; or, l'individu ne réagit pas constam- ment aux mêmes excitations sensorielles, dans la fatigue comme au repos (3). D'autre part, si on a travaillé sous l'influence d'une dose de substance toxique, une nouvelle dose égale provoque une nouvelle activité plus intense et plus précoce que la première (4). Cette exaltation de l’activité au cours de la fatigue peut être attribuée à l'accumulation de la substance toxique. Mais si on compare les effets de la même dose de la même substance administrée au repos ou après le travail sans ingestion préalable de la substance en question, on voit que la subs- tance toxique ou médicamenteuse provoque une plus grande activité après le travail. La réaction a été mesurée au moyen de l'ergographe de Mosso, en soulevant avec le médius droit le poids de 3 kilogrammes, chaque seconde, un repos complet, chaque jour, à la même heure. 4° Cinq minutes après l'ingestion de 1 gramme de bromure de potas- sium en cachet, pour éviter le goût, l'effort ne produit qu'un travail normal (9,60); mais cinq minutes plus tard un second effort produit un travail de 12,12, c'est-à-dire une élévation nolable. À plusieurs jours de distance, mais après un travail sous l'influence de deux excitations sensorielles simultanées (exp. VIT, odorat, ouïe), le premier effort aussi cinq minutes après l’ingestion de la même dose produit un travail de 12,51. L'’excilaition s'est montrée un peu plus intense, et surtout plus rapide. 20 L'expérience antérieure nous avait montré l'innocuité de doses plus élevées. Aussi, à l’état de repos on à travaillé cinq minutes après l'ingestion de 5 grammes de bromure de potassium; le travail ne don- nait que 3,36 et il était tombé à 0,84 après 8 minutes de repos. Dans une expérience comparative, après un travail encore sous l’in- (4) CI. Bernard. Leçons de pathologie expérimentale, 1872, p. 9. (2) CI. Bernard. Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamen- teuses, 1857, p. 103. (3) Ch. Féré. Travail et plaisir, etc., in-8°, 1904, p. 419 et passim. (4) Ch. Féré. Note sur l'influence de la théobromine sur le travail (Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 1901, p.593). — Note sur l'influence de l’opium, etc. (ibid., p. 725). — Note sur l'influence de la digitaline et de la spartéine, etc. (ibid., p. 927). — Influence de quelques poisons nerveux sur le travail (Année psychologique, 1902, p. 165 et 166). — Contribution à l'étude de l’action physio- logique de la valériane et des valérianates (Arch. de neurologie, 1902, XIV, p. 22), — Contribution à l'étude de l’action physiologique de quelques bro: ifires (Nouv, léonogrubhie ds la Sulptéribre; 4002, pi 288; etë,ll SÉANCE DU 10 JUIN 983 fluence de deux excilations sensorielles simullanées (odorat et goût, expérience VII), le premier effort aussi einq minutes après l'injection de la même dose produit un travail de 12, 45. Une excitation notable a remplacé la dépression de l'expérience ou l'agent toxique à été mis en jeu au repos. Cet effet contrastant du bromure de potassium suivant l’état de repos et au cours de la fatigue peut éclairer les faits d'ivresse bromique. Je connais un épileptique qui présente des signes précurseurs de la crise; il a pris l'habitude de prendre une dose de 4 grammes, sitôt qu'il est prévenu de sa crise. Que le médicament ait du succès ou non, il ne produit aucune excitation immédiate. Mais un jour, se sentant menacé, il prépara son remède, il fut surpris par la perte de connaissance; revenu de son accès, il vit son verre et son contenu, il but automa- tiquement. Quelques minutes après il est pris d’une exaltation inusitée qu'on ne put comparer qu'à l’état d'un ivrogne alcoolique. Cette exalta- tion s’est terminée par une résolution profonde; on peut la mettre sur le compte de l’épilepsie; mais elle ne s’est montrée qu'une seule fois à propos de cette coïncidence d’une dose inusitée de bromure. Un autre médicament qui a fait ses preuves contre l’insomnie, le véronal, peut aussi provoquer de l'excitation; on l’a vu provoquer des hallucinations chez des névropathes (1). Je vois un confrère qui combat- tait une insomnie ancienne en prenant au coucher 0,50 de véronal; depuis qu'il a tenté de prendre à son repas du soir 3 grammes de bro- mure de strontium, le véronal n’agit plus qu'en provoquant de l'agita- tion, même quand la dose augmente jusqu'à À gramme. Le véronal reprend son action quand le bromure s’élimine. 3° Le véronal peut agir différemment suivant que le sujet est au repos ou s'il a travaillé. Après une expérience de travail sous l'influence de 3 excitations sensorielles simultanées (toucher, odeur, saveur, exp. XII), on a pris en cachet 0,25 de véronal 5 minutes après le second ergogramme, et 5 minutes plus tard le travail a été de 10,08. Plusieurs jours plus tard, au repos, la même dose a été prise 5 minutes avant le travail, elle a procuré 2,94 et n’a plus laissé que 1,35 après 18 minutes plus tard. 4 L'extrait de valériane du Codex nous a donné des résultats analogues. Après une expérience de travail sous l'influence de 2 excitations sensorielles simultanées (odorat, vue, exp. IX), on à pris une pilule molle de 0,25 d'extrait de valériane 5 minutes après le second ergo- gramme, et ÿ minutes plus tard le travail a été de 12,63. Plusieurs Jours plus tard, au repos, la même dose à été prise 5 minutes avant le (1) L. Mongeri. Les effets toxiques du véronal (Comptes rendus du club médi- cal de Constantinople, 1905, p. 61). 984 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE travail; elle a procuré 9,60, c’est-à-dire la valeur ordinaire, tandis que 5 minutes plus tard, sans un repos suffisant, une exaltation nette se montrait par 11,43. Dans des expériences antérieures, nous avons déjà observé que plusieurs agents calmants ont, à faibles doses, une action excitante au début, se manifestant plus ou moins tôt. Cette action excitante est plus précoce quand la substance a été administrée après un travail. Il suffit de modifications légères de la constitution pour réagir de manières différentes aux substances toxiques et médicamenteuses. Ces faits concordent avec ceux qui montrent que les animaux d'espèces différentes, et aussi quelquefois les animaux de la même espèce, peuvent réagir, à des doses semblables, d'un même agent toxique (4). Les quelques faits que nous avons relevés paraissent indiquer que la connaissance de l'équation personnelle nécessite des études plus variées. Il ne faut pas oublier que l'individualité est plus marquée chez l’homme que chez les animaux. (1) Ch. Féré. L'individualité biologique et la tolérance des médicaments. Journal des connaissances médicales pratiques, 1897, p. 67. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. — 10362. 985 SEANCE DU 17 JUIN 1905 SOMMAIRE Backman (Louis) : L'alcool éthyli- Ses conséquences. — Conclusions , 994 que est-il un moyen de nutrition Meunres (Léon) : Hyperchlorhyürie pour le cœur isolé et survivant des Taies AMAR IEUS) ein EE ART UE 989 MA MERE SU EE EEE 993 MonTeL (R.) : Trypanosome d'un Bizzarp (G.) : Action des phénols poisson de Cochinchine . ....., 1016 sur la tension superficielle des NorécourT, Levanrrr et Darré LL AR NC ARS SEA A A RES SALE LAS ARS : AUS 991 | Syphilis congénitale Spirochaeie Brumpr (E.) : Sur le mycétome à DOI TaRSChAUTNNEPS MATE 1021 grains noirs, maladie produite par NicoLas (J.) et BanGez : Leucocy- une mucédinée du genre Madurella lose au cours de la vaccination an- DA OR N PAR ENE TEASER EE CREME A Re 997 | tirabique chez te et les ani- CHASSEVANT on : Procédé de MAUR SR Ne are La te ou 1017 recherche et de dosage des vapeurs Pixoy : Rôle des bactéries dans de benzine dans l'atmosphère. .. . 1009 |-Je développement du Plasmodio- Foa (CarLo): La réaction de quel- phora brassicæ. Myxomycète para- ques liquides de l'organisme étudiée site produisant la hernie du chou. 1010 par la méthode électrométrique . . 1000 REMLINCER et Osman Nourt: Sur FRouIN (ALBERT) : La sécrétion et le passage du virus vaccinal à tra- l'activité kinasique du suc intes- vers la bougie Berkefeld V ..... 986 tinal ne sont modifiées par le ré- VassaL (J:-J.) : Sur un nouveau TEE A Re TT en MCE 1025 | Trypanosome aviaire. . . . . . ... 1014 GarriGue (L.) : Sur l’action des WinTREBERT (P.) : Sur le dévelop- TOMATE S MELUN SR ENTRS 996 pement des larves d'Anoures après Giusert (A.) et LEREBOULLET (P.) : ablation nerveuse totale. . . .. .. 1023 Sur la teneur en bilirubine du sé- rum dans les ictères chroniques simples et dans les splénomégalies Réunion biologique de Bordeaux MÉTA-ICLÉTIQUES LE PURES 1007 : ; - LAcHE (Jox. G.) : Sur la structure de la neuro-fibrille (au moyen de la BERGONIÉ et TRIBONDEAU : Lésions vouvelle méthode de Cajal). . . .. 1002 du testicule obtenues avec des doses LACHE (Jon. G.) : Sur les neuro- croissantes de rayons X. Comment somes de Hans Held.......:. 1004 | se produisent-elles ?. . . .. . ... 1029 Laprcque (Louis) : Recherches sur “CoyxE et CAVALIE : Sur la dispo- - l'ethnogénie des Dravidiens. 2e Re- sition des cellules hépatiques en une lations anthropologiques entre les couche de cellules aplaties, à la pé- tribus de la montagne et les castes riphérie des lobules hépatiques, dela plaines ren TOI EE Chezdlerporce sr nee Er NAS 1032 LARGUIER DES BaAncELs (J.) : In- GAUTRELET (JEAN) et MonréLt (Jo- fluence des électrolytes.sur la pré- sera) : Iufluence des injections d'eau cipitation mutuelle des colloïdes de de mer sur l’excrétion de l'acide signe électrique opposé . : . . . .. 987 | carbonique respiratoire . . . . . .. 1033 LEsxe (PIERRE) : Les relations des GAUTRELErT (JEAN) et MonréLi (Jo- Fourmis avec les Hémiptères ho- ser) : Influence des injections d'eau moptères de la famille des Fuigo- de mer sur les échanges organiques. 1036 rides. Domestication des Teltigo- Pérez (Ca.) : Nouvelles observa- NDS EU CHE 0: a10 db de 1005 | tions sur le Blaslulidium pædo- LoEper (MAURICE) Action des . OO te à 10 dodo ego ete 1027 substances purgatives, sur la zoa- TrRiIBONDEAU et RÉCAMIER : Altéra- MVENMÉPATIQE. UC TERRES 1012 | tions des yeux et du squelette facial Maurez (E.): Considérations gé- d'un chat nouveau-né par rœntgé- nérales sur le zéro physiologique. TS BIOS AU Se mn One Ve 1031 _ Brocoate. ComprTEs RENDUS. — 1905. T. LVITI. 70 986 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. A. Giard, président. OUVRAGE OFFERT M. MEsniz présente, au nom de M. Levaptiri, une monographie intitulée : Die antitoxische Processe (1). Dans ce volume, l’auteur expose d'une façon succincte l’état actuel de la question des antitoxines, en insistant surtout sur le mécanisme qui préside à la neutralisation des poisons microbiens par leurs anticorps spécifiques. Les deux théories, celle de la complexité des toxines (Ehrlich) et celle de la réversibilité des processus antitoxiques (Madsen et Arrhenius) sont présentées dans cet ouvrage, avec tous les détails qu'elles comportent. On y trouve égale- ment les réflexions critiques qu'ont suggérés à l’auteur son expérience personnelle et les nouveaux travaux récents parus sur la question. SUR LE PASSAGE DU VIRUS VACCINAL A TRAVERS LA BOUGIE BERKEFELD V, par MM. REMLNGER et Osman Nourr. Nous avons établi dans une précédente communication (2) que le pas- sage du virus vaccinal à travers la bougie Berkefeld V pouvait être démontré par l’inoculation du filtrat sur la peau fraichement rasée du lapin ou du cobaye. L'expérience suivante parait susceptible d’aboulir à la même conelusion. Elle est en outre d’une réussite plus constante : Cinq grammes de pulpe vaccinale fraiche sont incorporés intimement à 100 grammes de solution physiologique de Nacl. L’émulsion est filtrée par aspiration à travers Berkefeld V et le filtrat injecté sous la peau d’un lapin ou d’un cobaye. Six jours plus tard, lorsque l’immunité a eu le temps de s'établir, cet animal est inoculé sur la peau rasée avec un vaccin très actif. Il ne se produit aucune éruption. Cette expérience a déjà été réalisée en 1903 chez le chien par M. Casa- grande (3).Cet auteur ne put reproduire la pustule cutanée avec du vac- cin filtré à travers la bougie Chamberland, mais il constata que ce (1) Gustav Fischer. Jena, 1905 (95 pages et 25 figures dans le texte). (2) Remlinger et Osman Nouri. Le virus vaccinal traverse la bougie Berke- feld V, Soc. de Biologie, séance du 27 mai 1905. (3) Casagrandi. Studio sul vaccino. Riforma medica, 5 août 1903. SÉANCE DU 17 JUIN 987 même filtrat injecté sous la peau du chien l’immunisait contre le vaccin frais et non filtré. Il crut devoir conclure que l'agent spécifique de la vaccine traversait les fillres et que l’agent de la pustulation, entièrement distinct du germe spécifique, était retenu par eux. Ces faits nous paraissent devoir être interprétés de façon un peu différente. Le virus vaccinal etl’agent de la pustulation sont identiques. Si la pustule cutanée est difficile mais non impossible à reproduire chez les animaux avec le virus filtré (on sait que Négri y est parvenu) c’est qu'un petit nombre de germes seulement traversent les bougies et que la scarification se prête moins que le frottement sur la peau rasée au contact intime et prolongé d'une grande quantité de filtrat. (/nstitut impérial de bactériologqie à Constantinople.) INFLUENCE DES ÉLECTROLYTES SUR LA PRÉCIPITATION MUTUELLE DES COLLOÏDES DE SIGNE ÉLECTRIQUE OPPOSÉ, par M. J. LARGUIER DES BANCELs. On sait que le mélange de deux colloïdes de signe électrique opposé donne lieu, en général, à un précipité et que ce précipité est redissoluble daus un excès de l’un ou l’autre des colloïdes. On sait, de plus. que les colloïdes sont, en général, précipitables par les électrolytes, et que c'est la valence du métal qui commande la précipitation des colloïdes négatifs, la valence de l'acide qui commande celle des colloïdes positifs. Il est intéressant de rechercher si l'addition d’un troisième corps au mélange de deux colloïdes de signe opposé est capable d'en modifier la précipitation mutuelle. On peut se demander, en particulier, si l'addition de ce corps est en état de faciliter ou, au contraire, d'empêcher la formation du précipité. On peut se demander, en outre, si le précipité formé est dissociable en ses éléments. Ces questions se rattachent directement à celle des colorants et des décolorants, d’une part, à celle de l’immunité (toxines, antitoxines, sensibilisatrices, etc.) de l’autre. On trouvera dans la présente note le résumé des données que j'ai recueillies dans l'étude de l'influence des électrolytes sur la précipitation mutuelle des colloïdes. Mes recherches ont porté sur les couples suivants : hydrate ferrique colloïdal (positif) et bleu d’aniline (négatif); hydrate ferrique colloïdal (positif) et bleu de méthyle (négatif); hydrate ferrique colloïdal (positif). et rouge de Congo (négatif); d'autre part, sulfure d’arsenic colloïdal (négatif) et hydrate ferrique colloïdal (positif); sulfure d’arsenic colloïdal (négatif) et violet de méthyle (positif). J'ai employé comme électrolytes l’azotate d’amoniaque et le 988 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Isulfate d’ammoniaque, l’azotate de sodium et le sulfate de sodium ’azotate de zinc et le sulfate de zine, l’azotate de baryum, etc. 1° Le mélange de deux colloïdes de signe opposé donne lieu à une précipitation qui, pour une proportion convenable, est totale; l'addi- tion d’un électrolyte capable de précipiter l’un des deux colloïdes fait obstacle à la précipitation mutuelle de ceux-ci. Expérience du 2 juin 1905. — Hydrade ferrique colloïdal, solution dialysée contenant 0 gr. 75 de fer par litre. Bleu d’aniline, solution dialysée contenant A gr. 25 par litre. Sulfate d’ammoniaque en solution saturée. Les mélanges sont dans chaque cas amenés au même volume par addition d’eau distillée. 1. 2 c.c. bl. an. + 1 gtte fer col. : traces de précipité; liqueur surnageaute bleue. 2, 2 c.c. bl. an. + 2 gtte fer col. : précipité plus abondant; liqueur bleu pâle. 3. 2 c.c. bl. an. + 3 g'te fer col. : précipité total; liqueur incolore. 4. 2 c.c. bl. an. + 5 gtte fer col. : précipité tctal; liqueur incolore. 5. 2 c.c. bl. an. + 10 gtte fer col. : précipité partiel (redissolution du précipité), liqueur bleu violet. 6. 2 c.c.. bl. an. + 10 gtte sulf. amm. + 1 gtit fer col. : précipité partiel; liqueur surnageante bleue. 7. 2 c.c. bl. an. + 10 gtte sulf. amm. + 2 gtte fer col. : précipité partiel; liqueur bleue. 8. 2 c.c. bl. an. + 10 gtte sulf. amm. + 3 gtte fer col. : précipité partiel; liqueur bleue. 9. 2 c.c. bl. an. + 10 gtte sulf. amm. + 5 gtie fer col. : précipité partiel; liqueur bleue. 40. 2 c.c. bl. an. + 10 gtte sulf. amm. + 10 gtte fer col. : précipité partiel; liqueur bleue. Le précipité partiel augmente avec la quantité de fer. L'action inhibitrice de l’électrolyte, qui dans un tel couple précipite le colloïde positif, est d'autant plus énergique, toutes choses égales d'ail- leurs, que la valence de l'acide est plus élevée. L'action inhibitrice de l’électrolyte, qui dans un couple (tel que sul- fure d’arsenic colloïdal et violet de méthyle) précipite le colloïde négatif, est d'autant plus énergique, toutes choses égales d’ailleurs, que la valence du métal est plus élevée. 2% Le précipité résultant du mélange de deux colloïdes de signe opposé peut être dissocié, en général, par l'addition d'un électrolyte capable de précipiter l’un des éléments du couple. Ainsi l'addition de sulfate d’'ammoniaque au précipité de bleu d’aniline et hydrale ferrique colloïdal met en liberté le bleu d’aniline; l'addition de sul- fate d'ammoniaque au précipité de rouge congo et hydrate ferrique colloïdat met en liberté le rouge congo; etc. Les colloïdes très instables, tels que les colloïdes métal ne paraissent toutefois pas ne ie de solubilisalion nouvelle après précipitation totale. En outre, certains précipités ne sont pas disso- SÉANCE DU 17 JUIN 98 ciables ; c'est le cas, notamment, des précipités granuleux que donne le sulfure d’arsenic colloïdal et le violet de méthyle. 3° Si, à des mélanges contenant une quantité constante d’un colloïde À (négatif par exemple) et des quantités croissantes d’un électrolyte on ajoute une même quantité d'un colloïde B (positif), on observe les effets suivants : il se produit toujours un précipité; ce précipité, est, composé pour de faibles quantités de l’électrolyte, d'un mélange de À et B; pour des quantités croissantes de l’électrolyte, de B seul; enfin pour des quantités plus fortes encore de l’électrolyte, d'un mélange de A et B. D'autre part, et par conséquent, les liqueurs surnageantes contiennent au début une quantité très faible de À, ensuite des quantités croissantes, enfin des quantités décroissantes de celui-ci. Expérience du 16 juin 1905 — Mêmes liqueurs que dans l'expérience du 2 juin. PACA bi Pan Ro NE te er CO PER Re précipité total, liqueur incolore. 2, 2 c.c. bl. an. + 5 gtte fer col. + 1 gt sulf. d'ammoniaque dilution 1/20 : pré- cipité abondant; liqueur bleu pâle. 6. 2 c.c. bl. an. + 5 gtte fer col. + 1 gtte sulfate amm. dilution 1/10 : préci- ; pité moins abondant ; liqueur plus foncée. 20. 2 c.c. bl. an. + 5 gtte fer col. + 5 gtte sulf. amm. saturé : précipité partiel; liqueur bleu foncé (col. maxim.) 24, 2 c.c. bl. an. + 5 gtte fer col. + 40 gtie sulf. amm. saturé : précipité abon- dant ; liqueur bleu pâle (comme le n° 2). (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) HYPERCHLORHYDRIE RAPIDE, par M. LÉON MEUNIER. Un admet généralement après un repas d'Ewald que l'acide chlorhy- drique et les éléments chlorés atteignent leur maximum au bout d’une heure, moment où on fait l'extraction de ce repas. Or, dans certains cas, cette sécrétion chlorhydrique bien qu'exagérée peut atteindre son maximum très rapidement, au bout d'une demi- heure par exemple, puis décroître de telle facon qu’au moment de la prise d'essai, c'est-à-dire au bout d’une heure, on ne trouve plus qu'une quantité d'acide chlorhydrique ou d'éléments chlorés, égale ou infé- rieure à la normale. 990 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE C'est ainsi que la recherche seule de ces éléments chlorés peut entrai- ner une erreur de diagnostic et faire ranger parmi les hypochlorhy- driques des malades à sécrétion nettement exagérée. Dans certains cas, nous avons pu déceler cette hyperchlorhydrie rapide par les recherches suivantes : Dans un travail antérieur, nous avons étudié les rapports existant entre Ja sécrétion chlorhydrique de l'estomac et la digestion des matières amylacées, nous basant sur ce fait que dans l’estomac l'acide chlorhy- drique sécrété relarde la transformation de l’amidon en HAINE sucrées sous l'influence de la salive déglutie. Pour étudier ce rapport, nous avons dans le suc gastrique, d’une part, dosé l’acide chlorhydrique libre. D'autre part, nous avons apprécié la digestion de l’amidon en dosant : 1° Les matières sucrées que nous avons évaluées en dextrose; 2° Les matières amylacées solubles que nous avons, par inversion, transformées puis dosées en dextrose. Nous avons ainsi pu nous rendre compte que lorsque nous trouvions des quantités d'acide chlorhydrique faible (au-dessous de 0,50 p. 1000), le suc gastrique contenait des quantités relativement considérables d'amidon digéré. De 15 à 60 grammes de matières sucrées p. 1000. De 20 à 90 grammes de matières amylacées solubles p. 1000. Or, dans certains examens, nous avons été frappés d’un fait contraire, c’est-à-dire qu'avec une faible quantité d'Hel libre, nous avons trouvé de petites quantités d’amidon digéré. Au-dessous de 12 grammes de matières sucrées p. 1000. Au-dessous de 16 grammes de matières amylacées solubles p. 1000. Nous avons pensé que ces cas devaient rentrer dans la catégorie que nous envisagions au début, c'est-à-dire que la mauvaise transformation de l’amidon devait provenir de ce fait que malgré le peu d'Hel libre trouvé au bout d'une heure, l'estomac devait néanmoins secréter pendant cette première heure, une grande quantité d'Hel libre. En effet, des tubages pratiqués chez ces malades de quart d'heure en quart d'heure après le repas d’épreuve, nous ont montré que la sécrétion gastrique atteignait son maximum, non pas au bout d’une heure, mais au bout d’une demi-heure ou trois quarts d'heure, puis allait décroissant de telle sorte qu'au bout d’une heure, c'est-à-dire au moment du tubage, elle était descendue à la normale ou au-dessous de la normale. Les quatre malades ou les examens chimiques de suc gastrique, et les tubages en série, se sont ainsi contrôlés, étaient des nerveux pré- SÉANCE DU 17 JUIN 991 sentant une sensibilité spéciale au moment du repas et éprouvant un maximum de sensalions douloureuses une heure ou deux après les repas. En résumé, lorsque nous nous trouvons ainsi en présence de malades dont le suc gastrique a une teneur faible en acide chlorhydrique et tient néanmoins en dissolution une quantilé minime d’amidon digéré (au-dessous de 12 grammes de matières sucrées ou au-dessous de 15 grammes de matières amylacées solubles p. 1000), nous nous croyons autorisés à ranger ces malades comme diagnostic et comme traitement parmi les hyperchlorhydriques rapides. ACTION DES PHÉNOLS SUR LA TENSION SUPERFICIELLE DES URINES, par M. G. BrcLaRr. Dans une note récente (Comptes rendus Soc. de Biol., 13 mai 1905), M. Nicolas accorde un rôle très important aux phénols, comme facteurs d'abaissement de la tension superficielle des urines. Ainsi queje l'ai écrit (C. À. Soc. de Biol., 25 février 1905) « je ne veux certes pas nier l’action des phénols sur la tension de l'urine »; mais, à mon avis, leur action est plus faible que M. Nicolas ne semble l'admettre. J'admets avec lui que les phénols diminuent la tension de l’urine et que NaCI abaisse celle des solutions phénolées (réaction d’abaissement), ‘mais ceci dans des limites qu'il importe de préciser. Je regrette que M. Nicolas ne nous donne aucun chiffre, aucune mesure de tension superficielle et qu'ainsi soient augmentées des difficultés que nous avons à résoudre une question délicate, des plus intéressantes, et à laquelle nous sommes attachés tous les deux. La mesure des tensions superficielles que je vais donner m'a été four- pie par la pipette compte-gouttes de Duclaux ; mes chiffres n’ont peut- être pas une rigueur absolue, mais elle est suffisante, si je m’en rapporte à ce qu'ont écrit MM. Guye et Perrot qui estiment qu’on peut par ce procédé « obtenir les valeurs des tensions superficielles exactes à 1 ou 2 p. 100 » (1). - J'ai d’abord réalisé des solutions phénolées dans les proportions où ces substances peuvent être rencontrées dans les urines d’après L. Garnier et Schlagdenhauffen (£ncyclopédie chimique de Fremy, t. IX, p. 112), « L'urine humaine n’en contient que des traces, O0 gr. 30 par vingt- (1) Guye et Perrot. Etude clinique sur l'emploi du compte-gouttes pour la mesure des tensions superficielles (Archives des sciences physiques et naturelles de Genève, série 4, 1901, p. 387). 992 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE quatre heures. La proportion augmente notablement chez les herbivores (0 gr. 90 dans un litre d'urine de cheval.) » Voici les résultats que j'ai obtenus avec les solutions aqueuses : a 150 Phénol a 4/1000 A PR TS Pnilhene Phénol 2 Na 100 NE TS milles Donc, avec une solution à 1/1000, NaCI ne donne pas la réaction d’abaisse- ment. Phénol à 2/1000. T.s. — 7 milligr. 35 Phénol NaCI à 2/100 . se 77 millier 91 Phénol à 3/1000. . z DS millier Phénol + NaCI à 2/100 . Ds ol Pour obtenir la réaction d’abaissement avee le phénol, il faut donc que celui-ci se trouve dans des proportions anormaies pour l'urine du cheval et à plus forte raison pour l’urine humaine. C'est du moins là ce qui semble net tout d'abord ; mais les résultats sont dissemblables, si au lieu d'ajouter le phénol à l’eau pure on le fait dissoudre dans l'urine : 40 Urine humaines DL SR ENT SEXE milligr. 94 OphéNol a MAO EE RP CENTRE SG mie ro Na CL a OO RES PERS Small er 651 Ici nous observons la réaction d’abaissement. 29 Ürineshumainete ect ROUE TS) Gilet 0 “tphénolà 1740008 HO S EE OTSs, = 6CEmilNier-#19 RoNaGl a 22/4007. 00 Res =:6hmillier ts La réaction d’abaissement est sensiblement nulle. 32 Urine ‘humames "#8 ts mien ae = phénol a 41/1000 SN 0 Ds 7 oullier220 2 NaCl 42/4100 20 TS. — 7 milhor ns Dans ce troisième exemple la réaction d’abaissement n'existe pas. Que conclure de ces faits? Je dirai d’abord que ces dernières observations demandent une étude spéciale, néanmoins je crois pouvoir dire déjà : F. 1° Que les phénols sont par eux-mêmes de médiocres facteurs d’abais sement de la tension superficielle, surtout si on les compare aux sels biliaires. 2 La réaction, d'abaissement par NaCI avec les solutions aqueuses n’est obtenue que lorsque les phénols y sont dissous dans des propor- tions trés grandes (2 à 3 grammes par litre). On peut obtenir cette réac- SÉANCE DU 1Â7 JUIN 993 tion avec les sels biliaires en solution à 4 p. 50.000 etmême à 1 p. 100.000 si, dans ce dernier cas, on ajoute en même temps que NaCIl quelques gouttes de HCI. 3° L'abaissement de la tension superficielle des urines humaines, par addition de phénols, n’est pas dû exclusivement à la présence de NaCI. Les substances organiques de l'urine doivent être modifiées par le phé- nol ajouté, et de là résulte, selon moi, l’abaissement de tension ; en effet les urines à tension déjà faible sont plus influencées que les autres. 4° La réaction d’abaissement avec les urines humaines normales (et sans doute aussi pathologiques, vu la proportion des phénols néces- saire) ne peut être attribuée aux phénols. Nous nous demandons encore si, dans l'urine des herbivores, les phénols sont les véritables facteurs d'abaissement. (Laboratoire de physiologie de l'Ecole de Médecine de Clermont-Ferrand.) > L'ALCOOL ÉTHYLIQUE EST-IL UN MOYEN DE NUTRITION POUR LE CŒUR ISOLÉ ET SURVIVANT DES MAMMIFÈRES, par M. E. Louis BACKMAN, Assistant de l’Institut physiologique de l’Université d'Upsal. (Note préalable). Au moyen de la méthode de Locke (avec certaines petites modifica- tions) j'ai fait des recherches pour déterminer l'importance de l'alcool éthylique comme moyen de nutrition pour le cœur isolé et survivant du lapin. Je me suis servi de la solution de Locke comme liquide de per- fusion. Ce n’est que lorsqu'il s'est manifesté une détérioration considé- rable du fonctionnement du cœur soumis à la perfusion de la susdite solulion qu'on a ajouté à la solution la quantité d'alcool dont on se proposait d'examiner l’action. La perfusion avec la solution alcoolique ayant duré un temps plus ou moins long, elle a été suspendue et, à sa place, on introduisit dans le cœur une solution de Locke + 0,1 p. 100 de dextrose pour voir s'il y avait possibilité de restitution de l’activité du cœur. Les différentes concentralions d'alcool essayées ont été 0,5 p. 100, 0,1 p. 100, 0,05 p. 100, 0,01 p. 100, 0,005 p. 100 et 0,005 p. 100. Aux degrés de concentration inférieurs à 0,05 p. 100, l'alcool s’est trouvé sans aucun effet sur le fonctionnement du cœur; les doses qui . atteignaient ou dépassaient 0,05 p. 100 produisent ou bien seulement une arythmie transitoire de la pulsation du cœur ou encore (et cela se rap- 994 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE porte surtout à 0,5 p. 100) une arythmie de plus longue durée ou enfin une réduction tant de l'amplitude des systoles que de la fréquence. Dans aucun des essais, l’alcool ne s’est révélé comme pouvant servir de moyen de nutrition. Dans tous les essais faits avec 0,05 p. 100 d'alcool ainsi qu'avec des degrés de concentrations inférieurs il a été constaté un élargissement des vaisseaux propres du cœur pendant la perfusion de l'alcool. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE ZÉRO PHYSIOLOGIQUE. SES CONSÉQUENCES. — CONCLUSIONS (1), par M. E. MAUREL. 1° Le zéro physiologique est la températrre qui, en contact avec les diverses parties de l'organisme, ne lui donne ni la sensation de chaleur ni celle de froid ; 2° Le zéro physiologique varie pour les différentes régions de notre surface cutanée, et il doit en être ainsi pour les divers organes; 3° Le zéro physiologique cutané normal dépend de la température normale périphérique ; et il est permis de supposer que le zéro physio- logique de chaque région et de chaque organe dépend de la tempé- rature normale de cette région et de cet organe ; 4° Il est même possible que le zéro physiologique suive à l’état patho- logique la température de chaque région et de chaque organe. Il serait donc plus élevé pendant les températures fébriles qu’à l’état normal ; 5° Mais si le zéro physiologique normal varie avec les régions, il reste, au contraire, sensiblement le même pour une région donnée pour tout le monde; et il est permis de supposer qu'il en est de même à l’état pathologique ; 6° Pour l’ensemble de notre surface cutanée, à l'état normal, étant nus et immobiles, le zéro physiologique est compris entre 29 et 32 de- grés (2). Étant vétus, immobiles ou en mouvement, il est compris entre 29 et 32 degrés (3). Dans le lit, et surtout le soir, le zéro physiologique est dans les envi- rons de 33 à 34 degrés. En somme, les extrêmes vont de 29 à 34 degrés, mais en supprimant les deux degrés les plus éloignés qui n'ont été que rarement observés, on peut dire que le zéro physiologique cutané est compris entre 30 et 33 degrés. (1) Voir Société de Biologie, séances du 4 mars, 1°" avril, 6 et 20 mai 1905. (2) Société de Biologie, séance du # mars 1905, p. #12 (3) Societé ae Biologie, séance du 1° avril 1905, p. 591. SÉANCE DU 17 JUIN 995 T° C'est le zéro physiologique qui règle les températures sous-ves- liales et cubiliales. Or, le zéro physiologique étant sensiblement le même pour tout le monde, il devrait en être ainsi pour les tempé- ratures sous-vestiales et cubiliales; et cependant, on observe à leur sujet quelques légères différences. C’est que toutes les personnes, quoique ayant le même zéro physiologique, n’ont pas, au point de vue des sensations de chaleur et de froid, les mêmes préférences. Certaines personnes, en effet, préfèrent avoir une sensation de fraicheur et d'autres une sensation de chaleur ou de moiteur. Ces différences, du reste, ne dépassent guère 1 à 2 degrés; 8° Quelle que soit la température ambiante, les températures sous- vestiales et cubiliales sont maintenues sensiblement les mêmes, puisque ces températures sont réglées par le zéro physiologique qui pour l’état normal est constant. Nous réglons nos vêtements et notre literie de manière à obtenir les températures sous-vestiales et cubiliales en rapport avec le zéro physio- logique et nos goûts. Ce sont donc les températures sous-vestiales qui règlent nos vêtements et les températures cubiliales qui règlent notre literie. Mais pour obtenir ces températures sous-vestiales et cubiliales, qui doivent être sensiblement les mêmes pour tout le monde, il n’est pas nécessaire pour tout le monde d’user des mêmes vêtements et de la même literie. Certaines personnes, en effet, rayonnent plus que d’autres, et elles peuvent maintenir autour d'elles la même température sous- vestiale et cubiliale avec une quantité moindre de vêtements et de cou- verlures ; 9 En somme, nos vêtements et notre literie ont pour but de mainte- nir autour de nous une température sensiblement constante qui reste de peu inférieure à celle de la température périphérique ; et c’est le zéro physiologique qui nous avertit que la température sous-vestiale ou cubiliale est trop élevée ou ne l'est pas assez. Lorsque la température : sous-vestiale ou cubiliale tombe au-dessous du zéro physiologique cor- respondant à chaque région, nous nous couvrons davantage; et, au con- traire, lorsque ce zéro est dépassé d’une manière sensible, ce qui a lieu vers 35 et 36 degrés, ces températures provoquent de la moiteur ou de la sueur et nous diminuons nos vêlements et notre literie. Or, fait important sur lequel j'insiste encore en terminant, si quelques diffé- rences existent dans les sensations que chacun de nous peut préférer, si des différences existent également dans notre pouvoir rayonnant, ces différences sont peu marquées, de sorte qu’elles ne diminuent en rien l'importance du zéro physiologique qui, lui, reste le même pour chacun de nous. En tenant compte de toutes ces recherches et de ces dernières obser- vations, nous arrivons donc à ces conclusions : 996 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1° La lempérature normale périphérique règle le zéro physiologique cutané normal: 2° Le zéro physiologique cutané normal esl un peu inférieur à la tempé- rature périphérique normale, et, d'une manière générale, il est conte entre 30 et 33 degrés; 3° Il est probable qu'à l'état normal le zéro physiologique de chaque région et de chaque organe est réglé par la température normale de cette région el de cet organe et qu'il lui reste également un peu inférieur; 4° On doit supposer aussi que la même loi se maintient à l’état patho- logique; 9° Le zéro physiologique cutané normal règle les températures sous-ves- tiales et cubiliales et les maintient sensiblement constantes el uniformes; 6° Enfin, les températures sous-vestiales et cubiliales règlent nos vête- ments et nolre literie, puisque c'est grâce à ces vêtements et à celte literie que nous conservons à ces températures la constance et l'uniformilé qu’elles doivent avoir. SUR L'ACTION DES FORMIATES, par M. L. GARRIGUE. Le 14 mars dernier, M. le professeur Huchard a fait une communi- cation à l'Académie de médecine sur les sels formiques comme agents thérapeutiques, en s'appuyant sur les expériences du D' Clément, de Lyon, datées de 1904. M. le professeur Huchard a bien voulu reconnaitre que je m'étais occupé le premier de cette question, mais incomplètement documenté sur mon travail, « Maladies microbiennes », paru en 1909, il a entre- tenu l’Académie de faits qu'il croyait nouveaux, et qui sont consignés dans mon livre. Je prie la Société de bien vouloir écouter la revendication de priorité que je lui adresse; quelle me permette aussi de lui faire connaître que les doses de 2 et 3 grammes de formiates de soude par jour, adoptées par le D' Clément et le professeur Huchard sont celles que j'indique dans mon travail comme ayant été essayées sur moi-même, pendant que j'étais en parfait état d'équilibre; mais la théorie et la pratique mont démontré que les formiates ne doivent être administrés à ceux qui en ont besoin, que par milligrammes, rarement plus ; c’est ce que je dis et explique dans de nombreux passages de mon livre. Voici, du reste, quelques passages sur ue j'appuie cette reven- dication : « Je n'hésitai pas à me servir de terrain d’ expérience, et je m'injeclai des doses croissantes de formiate de soude. Le résultat fut rapide, mon SÉANCE DU 17 JUIN 997 appétit fut rapidement accru ainsi que mon activité cérébrale et phy- sique. J'ai pu prendre aux repas 3 grammes de formiate de soude matin et soir, j'en ai pris À gramme par repas pendant un mois (p. 198). « Le premier effet des formiates injectés ou absorbés par l'estomac est de relever la tension artérielle. Le malade se sent plus solide. Les échanges moléculaires sont activés car l’urée augmente dans les urines ; j'ai vu des sujets qui rendaient 19 et 20 grammes d'’urée par jour, en rendre peu de temps après 42 grammes. Le sang change d'aspect, il devient rutilant, plus fibrineux, et tous les éléments nobles augmentent. « Après deux ou trois jours de traite- ment, des poussées congestives se produisent autour des parties con- taminées (p. 200 et suivantes). » « Les formiates n'agissent pas par leur masse, mais par l'impulsion qu'ils donnent au corps albuminoïde en évolution. Il faut donc se mettre en garde contre cette tendance naturelle de croire qu'une substance qui agit thérapeutiquement à faible dose doit obtenir son maximum d'effets à forte dose (p. 326). « Les fortes doses de formiate nuisent en exagérant la rapidité des échanges moléculaires, d’où usure (p. 390). Ils agissent toujours, quelque faible qu’en soit la dose. « Les formiates peuvent être utiles dans toutes les maladies, mais non pas dans tous les cas ; ils activent la lutte de l'organisme en aug- mentant ses moyens de défense (p. 306). « Les formiates sont donc le meilleur préventif des maladies micro- biennes (p. 324). « Les formiates activent le mouvement moléculaire, aussi sont-il d'une surprenante activité dans, toutes les maladies appelées par 1 professeur Bouchard « maladies par ralentissement de nutrition » (p. 304). S e SUR LE MYCÉTOME A GRAINS NOIRS, MALADIE PRODUITE PAR UNE MUCÉDINÉE DU GENRE Madurella n.g., par M. E. Bruwrr. I existe actuellement, en clinique, trois variétés de mycétome ou pied de Madura caractérisées par la présence de grains blancs, rouges ou noirs. La variété rouge est peu connue, la blanche est produite soit par le PDiscomyces maduræ, si bien étudié par Vincent, soit par certaines autres espèces de Discomyces; la variété noire est produite par un Champignon qui n’a aucune affinité avec les précédents. Le Champignon qui se rencontre dans le mycétome à grains noirs a été découvert et fort bien figuré par Carter en 1860: il fut retrouvé par 998 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Bristowe en 1871, Hogg en 1872, Lewis en 1875, Bassini en 1888, Kanthack en 1892, Boyce et Surveyo en 1893, Cunningham en 1895. A part l'observation de Bassini qui est faite en Italie, toutes les autres viennent de l'Inde. Le même parasite est trouvé aux États-Unis par J. Wright en 1898. En mars 1900, avec Chabaneix et Bouffard, nous avons démontré qu'il existait en Afrique. Nous avons retrouvé le même Champignon au centre du pays Somali quelques mois plus tard. En 1902, Laveran examinant des pièces de notre cas de Djibouti, retrouva le même Champignon et lui donna le nom de Streptothrix mycetomi. J'ai retrouvé le même parasite dans des pièces aimablement données par M. Jeanselme et provenant d'un pied amputé par le D' Bruas à Madagascar, ainsi que dans des matériaux venant de l'Inde que je dois à l'obligeance du professeur Nuttall. En examinant une coupe, on peut suivre complètement l’évolution du Champignon. Dans les points récemment envahis, les filaments mycé- liens sont grèles, d’une largeur moyenne de 3 à 5 u.; entre eux se trouve une substance interstitielle brune, soluble dans la potasse et l’eau de javelle. Cette substance se transforme avec le temps et devient d’au- tant plus foncée que le Champignon est plus âgé. Quand les filaments ont envahi et désorganisé tous les tissus ambiants, ils augmentent de volume; sur leur trajet, certains filaments s’arron- dissent et du protoplasme s’accumule à leur intérieur. Les corps ainsi produits peuvent atteindre des dimensions considérables, variant entre 8 et 50 y. Leur mode de production rappelle beaucoup la formation des chlamydospores. En même temps que ces modifications se produisent, les filaments s’organisent en sclérote, c'est le grain noir des cliniciens. Cette assimilation de grain noir du mycétome à un sclérote de Cham- pignon n est pas nouvelle; elle a été soutenue par Carter en 1860 et par plusieurs des auteurs précédemment cités. L'étude comparative que nous avons faite entre les grains noirs et l'ergot de seigle nous font ranger entièrement à cette opinion. Quelle est la nature de la substance noire qui unit entre eux ces fila- ments? Les premiers auteurs pensaient qu’ellé provenait du sang ou d'un de ses dérivés, mais l'analyse chimique et spectroscopique n’appuie pas ces vues. Nous croyons beaucoup plus simple d'admettre que cette substance est sécrétée par le champignon. La truffe et l’ergot de seigle peuvent produire du pigment même en l'absence d'hémoglobine. Les grains noirs se forment rapidement dans les tissus; dans un cas que j'ai observé, de semblables grains étaient rendus en abondance un mois après l'infection de l'individu. La structure de ces grains noirs varie suivant leur âge, ce que l’on peut très bien suivre sur les coupes. Quand le grain est très vieux, le centre se résorbe en partie, le pigment se porte à la périphérie et il ne reste dans les lacunes que quelques filaments mycéliens dépourvus de SÉANCE DU 17 JUIN 999 protoplasme. Les chlamydospores (?) sont surtout abondantes au pour- tour du grain. Nous ne voulons pas entrer dans des détails au sujet des réactions inflammatoires qui se produisent autour du parasite, signalons seule- ment que nous n'avons jamais rencontré, même dans les points récem- ment envahis, de cellules géantes ou de cellules épithélioïdes. Nous signalons ce fait pour montrer les particularités que présente le cas étudié par Wright, qui donne de superbes microphotographies où abondent les cellules géantes et épithélioïdes autour de grains noirs. Ya-t-il, dans ce cas, une réaction spéciale due à une virulence différente, ou avons-nous affaire à un autre parasite? Signalons d'autre part que Wright a obtenu très facilement des cultures, ce qui n’a jamais été fait avec les grains indiens ou africains. Quelle est la place du parasite dont nous venons de parler dans la classification? C’est une Mucédinée, mais comme nous ne lui connais- sons pas d’appareil sporifère pour le mettre dans un genre déjà connu, nous proposons de créer pour lui un genre nouveau caractérisé comme suit : Madurella n. g. — Mucédinée à thalle blanc, vivant en parasite dans divers tissus animaux (os, muscles, tissu conjonctif), possédant dans sa vie végétative des filaments d’un diamètre toujours supérieur à 1 x et pouvant atteindre 8 à 10 u. Ces filaments sont cloisonnés et se ramifient de temps à autre, ils secrètent une substance brune. En vieillissant, ces filaments s'organisent en sclérote et leur paroi s'imprègne quelquefois de pigment brun. Dans ce sclérote se rencontrent en quantité variable des corpuscules arrondis de 8 à 30 y de diamètre (chlamydospores ?). Le Streptothrix mycelomi Laveran, devient donc le Madurella mycetomi (Laveran). Le D: Ch. Nicolle, de Tunis vient d'observer un cas très curieux dont il m'autorise à donner un résumé. ll s'agit d’une femme arabe atteinte d’un mycétome du pied droit. On rencontre, dans des cavités d'aspect kystique, des grains blancs constitués par un Champignon non chromogène, ramifié et cloisonné. Le Dr Nicolle a obtenu très facilement des cultures pures, blanches, sur différents milieux. Ce cas est des plus intéressants par ce fait qu'avec l’aspect classique du pied de madura à grains blancs, il est produit par un champignon très voisin de celui que nous venons de décrire. 1000 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LA RÉACTION DE QUELQUES LIQUIDES DE L'ORGANISME ÉTUDIÉE PAR LA MÉTHODE ELECTROMÉTRIQUE, par M. CaRLo Foa. Je réunirai dans cette note les résullats qui concernent la réaction du sang, de la salive, du liquide céphalorachidien, de la sueur, des larmes, du suc intestinal et de quelques sérosités. I. — La réaction du sang a élé étudiée avec la méthode électro- métrique par Hüber, Fraenkel et Karkas, et ces trois auteurs ont démontré unanimement que le sang peut être considéré comme une liqueur très près de la neutralité, la concentration des ions OH- étant dans le sang égale à 1,107 7, environ comme dans l’eau distillée. J'ai pu confirmer complètement ces résultats ainsi que l’on voit dans la tabelle suivante où j'indique par logC le logarithme de la concentration des ions H+ calculé par la formule de Nernst (1). Sansade CHIEN LEE PR lo ICT AO Sérum D TS EE A en LU D 01 Soie TEA PIN EPARC EMEA —) — ,3282 Sérum DA NN NON RE — — 7,3198 Sane de CHEVAI PE IEP RSE — — 7,320 Sérum DRM et EN PEUT TEA RS RE A 109282 La valeur de logCx pour l’eau est égale à — 7,0969, pour une solution 2 n de KOH TG66.000 de logCn pour le sang défibriné se rapproche beaucoup de la valeur de l’eau, ce qui permet de considérer le sang comme une liqueur neutre. Des recherches que j'ai en train nous montrerons les éventuelles différences entre la réaction du sang artériel, et celle du sang veineux. II. — Dans le tableau suivant, je résumerai les résultats obtenus sur les liquides de l'organisme que j'ai nommé plus haut, et j'indiquerais en même temps (troisième colonne) les valeurs de leur réaction telles qu’on les obtient par la méthode titrimétrique. Ces valeurs sont expri- mées en équivalent de KOH. De ces recherches et de celles publiées dans la note précédente on peut tirer deux conclusions essentielles : 1° Il existe une profonde différence entre les résultats de la méthode électrométrique et ceux de la méthode titrimétrique. 2 Les liquides de l'organisme sont en général sensiblement près de la neutralité. Font exception, la salive parotidienne de vache, le suc intestinal et le suc pancréatique de chien, l'hémolymphe d'’escargot; elle est égale à — 8,1938. On voit donc que la valeur (1) Les sérums ont été obtenus par coagulation spontanée du sang. EEE nent Salive mixte d'homme à jeun. Salive mixte d'homme 1 h. après un repas. Salive parotidienne de vache (fistule permanente) (3) Salive sous-maxillaire de chien (fistule temporaire et excitation de la chorde du tympan). Liquide céphalorachidien de chien. Sueur de l'homme (2). Larmes d'enfant. Suc intestinal de chien (fis- tule de Thiry). Chien nourri pendant 2 ans exclusivement avec du lait (3). Suc intestinal de chien (fis- tule de Thiry), chien nourri avec régime mixte (3). Sérosité cheval. péritonéale de Sérosité du péricarde de cheval. Hémolimphe de l’escargot. (1) Ces valeurs ne sont pas rigoureusement exactes ; elles sont exprimées en chiffre arrondi. (2) Obtenu par un bain d’air chaud après avoir bien savonné et essuyé la peau. (3) Fourni très obligeamment par M. Frouin, auquel j’adresse tous mes remerciements. SÉANCE DU log Cr — $,2208 — 8,3192 — 10,4638 17 JUIN RÉACTION exprimée (1) en KOII (méthode électromé- trique) nm 900.000 RÉA CTION exprimée (1) en KOH (méthode titrimétri- que). SR LI 800.000 700.000 n 2.000.090 n 1.000.000 n 1.000.000 1001 INDICATEUR employé Acide rosoli que. » Phénolphta- || léine. Acide rosolique. Lakmoid. ‘| Acide rosolique. 6.000.000 n 6.000.000 et 200.000 Biozocir. ComprTes RENDUS. — 1905. T. LVIII. 1002 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mais en tout cas leur alcalinité réelle (concentration en ions OH=) est beaucoup plus faible que celle indiquée par la méthode titrimétrique. . J'indiquerai dans une prochaine note les résultats de quelques recherches sur la réaction dus suc gastrique et du lait. {Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) SUR LA STRUCTURE DE LA NEURO-FIBRILLE (AU MOYEN DE LA NOUVELLE MÉTHODE DE CAJAL), par M. Jon. G. Lace (de Bucharest). La neuro-fibrille, examinée par la méthode à l'argent réduit, n’est pas un filament homogène, comme on le croit trop souvent, car malgré sa considérable minceur elle a pourtant sa structure. Celle-ci ne peut guère être bien vue que dans les riches plexus intercellulaires, où les fibrilles terminales abondent. Parmi ces dernières, les plus propices pour l'étude sont les fines ter- minaisons cylindraxiles (1). Leur examen attentif à l'immersion homogène nous fait percevoir au moins deux éléments principaux : une substance fondamentale et des granulations. La première est la matière proprement dite de la fibrille; celle qui lui donne sa forme et sa colorabilité. Sa principale propriété de réduire l'argent n’y est pas uniformément répartie, mais légèrement variable ; d’où il résulte des aspects un peu différents entre les fibrilles, variant entre le jaune sombre et le brun noirâtre. Dans l’intérieur de cette matière, j'ai pu observer au commencement de cette année des fines granulations, qui sont enfilées les unes à lasuite des autres, comme les perles dans un collier. Ces corpuscules sont habi- tuellement ronds et l’action de l’argent a moins de prise sur eux que sur la malière environnante. Au point de vue de leur volume, je fais remarquer qu'on peut rencontrer des granulations extrêmement petites, et des corpuscules assez grands. Parmi ces derniers, quelques-uns peuvent alteindre des proportions insolites; dans ce cas, ils ne se colorent pas (ou du moins très peu) par la méthode de Cajal (grosses sranulations incolores de la neuro-fibrille). À cause de ce volume, qui est deux ou trois fois plus fort que le diamètre de la fibrille respective, ces grosses granulations font bomber à leur niveau le filament nerveux, donnant l’illlusion d’une fibrille uni ou pluri-vacuolisée. (1) D’après leur grosseur on peut diviser les fibrilles nerveuses en grosses, moyenues et petites (ou fines). SÉANGE DU 17 JUIN 1003 La possibilité d’une formation pathologique a été (eu égard aux ani- maux où je l'ai rencontrée) formellement exclue, et je crois qu'il s'agit d’un état fibrillaire normal. Leur fréquence n’est pas très grande et elle s'observait particulièrement dans les fines fibrilles. En opposition avec ces principaux éléments morphologiques j'ai eu encore l'occasion d'observer dans la fibrille nerveuse des pelits points de surimprégnalion. D'une exiguïté extrème et irrégulièrement distri- bués dans l'intérieur de la fibrille, ces points sont situés dans l'inter- valle des granulations ; ou même à côté d'elles. Leur petitesse, qui cependant peut varier dans quelques limites, est si grande, qu'à peine on peut les voir avec les fortes lentilles immersives. La formation des points de surimprégnation peut être expliquée par l'hypothèse que la matière sensible à l'argent, c'est-à-dire la substance imprégnable proprement dite, s'est concentrée plus fortement, pour des raisons inconnues, çà et là sur le trajet de la fibrille (1). L'alternance des parties relativement plus claires (granulations) et des parties légèrement plus sombres (points de surimprégnation ou bien quelquefois la pure substance fondamentale) donne souvent à la fibrille l'apparence d’une légère striation (2). Chez l'homme, l'aspect structural, tel que j'essaye de le décrire, est difficilement observable; mais chez les animaux et spécialement les oiseaux il apparaît plus manifestement. Cependant l'examen des grosses neuro-fibrilles, qu'il soit fait dans la moelle de l’homme ou de la poule, ne nous révèle autre chose qu’un filament tout simplement noirâtre. Il n’y a pas de raison de croire que ces dernières fibrilles aient une structure autrement différente que leurs similaires plus grêles (fibrilles fines). Je pense plutôt que la substance imprégnable est en quantité plus grande et qu’elle masque les granulations ; ou même peut-être que ces corpuscules sont tellement modifiés dans leur nature chimique, sur quelque trajet de la fibrille, qu'ils deviennent méconnaissables. À l’appui de cette manière de penser j’apporte le fait que les granu- lations neuro-fibrillaires ont été vues par moi-même, non seulement dans les fibrilles périphériques, mais même dans les travées de cyto- plasma nerveux des oiseaux. Mais généralement dans le somatoplasma des neurones (quel que soit l'animal), à cause du léger embrunissement argentique de la substance fondamentale amorphe, les granulations sont difficilement perceptibles. (1) Il est superflu d’insister sur ce point, qu'ils ne doivent pas être confondus avec les grossiers dépôts artificiels d'argent qui sont en dehors du contenu tibrillaire. (2) C'est cette vague striation, que j'ai vue dans l'automne de 1898, après un effort d'attention, avec une méthode de coloration vulgaire. 41004 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LES NEUROSOMES DE HANS HELD, par M. Jon. G. Lace (de Bucharest). Tout récemment, en lisant le travail de M. Aans Held, « Beilräge zur Structur der Nervenzellen, Arch. f. Anat. und Phys., 1897 », j'ai été surpris de voir que les corpuscules désignés par cet auteur sous le nom de newrosomes ressemblent sur plus d’un point aux éléments granulaires que j'ai décrits dans la note précédente. Leur arrangement en série, leur expansion volumétrique plus grande dans les terminaisons cylin- draxiles, comme aussi leur absence dans quelques trajets de la neuro- fibrille, nous autorisent à les identifier complètement aux autres. J'avoue que je connaissais peu les neurosomes, de sorte que le tra- vail de Held n’a pas été mon guide. Le fait que ces corpuscules ont pu être décelés par deux méthodes tout à fait différentes prouve à l’évi- dence qu'ils sont dès éléments réels de la cellule. Mais le côté défectueux de la méthode colorante de Held (1) est de ne pouvoir préciser toujours le rapport des neurosomes avec les fibrilles. Ceci est, je crois, la cause que cet auteur à pu décrire des neurosomes diffus, en tas ou en masses compactes. Je ne nie point ces faits en eux- mêmes. Mais il perdent de leur haute valeur, parce qu'ils ne sont pas déterminés rigoureusement, en ce qui concerne leur rapport avec les autres éléments connus de la cellule. Je suis fort peu disposé à admettre qu'en dehors de la masse neuro-fibrillaire peuvent exister des neu- rosomes. Si leur existence y sera démontrée un jour, ils devront avoir, de par la disposition architectonique de la cellule, une toute autre signi- fication. En jugeant même d’après les beaux dessins de M. Held, je me suis convaincu que la plupart de ses neurosomes sont disposés dans le sens des neuro-fibrilles (du somatoplasma, des dendrites et du cylin- draxe). Et les soi-disant tas (Haufen) autour de la cellule ne sont autre chose que des expansions des terminaisons cylindraxiles, qui pour l’auteur allemand contribueront à former sa problématique Axencylin- derendfläche. La connaissance de la structure neuro-fibrillaire nous fait comprendre le mécanisme de la dégénérescence granulaire des fibrilles ; celle-ci en effet n’est que l’exagération d’un état naturel. Stimulées par l'agent irritatif, les granulations augmentent de volume, la cohésion de leur substance fondamentale devient très faible et enfin ils se désagrègent. En dernier lieu, je pense que la structure corpusculaire ne doit sur- prendre personne ; elle paraît au contraire très naturelle. Car si nous (1) Bleu de méthylène et érythrosine. EN ET CT IN I EN SÉANCE DU À7 JUIN 1005 feuilletons la cytologie entière, nous verrons qu’au fond de la plupart des réseaux ou filaments décrits dans. de:si différentes cellules (1), on trouve presque toujours la granulation (2), ce dernier élément figuré de la vie, dans le temps où nous écrivons. LES KELATIONS DES FOURMIS AVEC LES HÉMIPTÈRES HOMOPTÈRES DE LA FAMILLE DES FULGORIDES. DOMESTICATION DES TETTIGOMETRA, par M. PrerRi LESNE. Depuis que Lund, dans sa Lettre sur les mœurs de quelques Fourmis du Brésil (1831), a signalé des relations entre Fourmis et Homoptères, les observations se sont multipliées et ont permis de préciser la nature de ces rapports. On possède une liste assez étendue de Fulgorides et de Membracides aptes à subir une sorte de domestication de la part des Fourmis, auxquelles ils fournissent le Lai #7 sucré qu'ils rejettent par l'anus, comme le font les Pucerons. En Europe et dans le nord de l’Afrique, ce sont les Zethigometra qui, parmi les Homoptères, contribuent pour la plus large part à former le bétail saccharigène des Fourmis. L'observation que nous relatons a frait au Zett. macrocephala Fieb., vivant avec une espèce de Formica. Explorant vers la fin d'août les côteaux de Bourbonue-les-Bains (Hte-Marne), notre attention fut attirée par des Cicadelles groupées autour du pétiole d'une feuille basse de Panais (Pastinaca Sativa L.). Dix individus de Tett. ma- crocephala, les uns à l’état de nymphes, les autres à l’état adulte, formaient un troupeau serré que surveillaient deux ouvrières de Formica. C'était un spectacle attachant, que d'assister aux allées et venues des Fourmis circulant avec agilité d'un bout à l’autre du troupeau sur le dos des Cicadelles. A chaque instant elles s’arrêtaient, dressant la tête et ouvrant les mandibules dans l'attitude de la défense, ou bien se penchaient pour boire la gouttelette perlant à l’anus de l’un des Hémiptères. Une Fourmi d'espèce différente ap- prochait-elle, elle était aussitôt mise en fuite. Quant aux Cicadelles, si promptes à se dérober à l'approche du moindre danger, elles ne prenaient aucune part à cette agitation et restaient immobiles, occupées à aspirer les liquides du parenchyme nourricier. Sur un pied voisin de Pastinaca, une Fourmi convoyait une Cicadelle vers les parties supérieures de la plante. Marchant derrière sa bête, le Formica la faisait avancer par un manège bien curieux : il se lançait, mandibules ouvertes, sur l’arrière-train de | Hémip- ière et le heurtait de sa tête à coups redoublés, dirigeant ainsi l'Insecte vers le lieu de parage. Le lendemain nous ne retrouvâmes pas le troupeau de (1) Synonymes : Microsomes, corpuscules, granula, bioblastes (Al{mann). (2) M. Hans Held a eu un bien heureux mot qui, je crois, restera dans la science : neurosome, par abréviation de neuro-microsome. 1006 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Tettigomètres au même endroit que la veille ; mais nous découvrîimes aux alentours plusieurs groupes paissant également sur les Panais sous la sur- veillance des Fourmis et nous pümes renouveler nos observations. Ces faits présentent un intérêt tout spécial que nous chercherons à faire ressortir en nous aidant des observations de Bellevoye, de Rouget, de Lichtenstein (1870), de Delpino (1872, 1875) et de Forel (1890, 1894). A tous les âges les Tettigomètres peuvent subir une sorte d’escla- vage de la part des Fourmis; jeunes et adulles sont parqués en troupes sur leurs plantes nourricières par les Hyménoptères. Forel a vu le T'apinoma nigerrimum Nyl. transporter dans son nid les larves d’un Tettigometra et plusieurs observateurs ont rencontré dans les fourmi- lières mêmes des Zelligometra adultes. C'est ainsi que Rougetet de Saulcy, au dire de Bellevoye, ont pris le Zeit. atra Hag. dans les four- milières du Z'apinoma erraticum Latr. st que Bellevoye lui-même a trouvé les deux sexes d'un Zettigometra noir dans le nid du ZLasius niger L. Lichtenstein capturait les Zeit. impressifrons Muls. et parviceps Sign. sous les pierres parmi les Miyrmica, et Forel a recueilli le Zett. decorata Sign. adulte dans le nid du Tapinoma nigerrimum. Ern. André (1874) observe que les Fourmis entrainent souvent les Tettigomètres au fond de leur retraite quand on soulève les pierres qui les abritent. En Aragon, Lichtenstein a vu les Tettigomètres s’accoupler et pondre à l’intérieur des nids d’un HMyrmica; il a constaté que les Hémiptères hébergés dans les nids ont d'ordinaire les ailes lacérées, comme si les Fourmis avaient voulu les empêcher de s'envoler et d’aller pondre ailleurs. Delpino a reconnu que le Zett. virescens Latr. peut vivre sous la pro- tection de trois espèces de Fourmis et que parfois, d’un mois à l’autre, les troupeaux passent en la possession de maïtres différents. Fait sin- gulier, ces troupeaux comprennent quelquefois deux sortes de bétail : Tettigometra et Issus (?). Delpino a vu les Zeit. virescens déposer leurs œufs sur les Cynara cardunculus où ils étaient parqués; il a observé une de ces pontes à l’intérieur des retraites creusées par les Fourmis dans la moelle de la tige, sortes d'étables destinées aux Homoptères. Ces faits, mutilation des ailes des adultes amenés dans les nids sou- terrains, domptage des Hémiptères se manifestant surtout dans la facon dont ils se laissent conduire par leurs maîtres, enfin hétérogénéité des iroupeaux, témoignent d'un art remarquable dans le dressage. Chacun sait en effet que les Fulgorides et notamment les Zetligometra sont des Homoptères agiles. Nous avons pu constater que les individus parqués sur les plantes par les Formica, individus qui n'avaient subi aucune mutilation, s'échappaient avec aisance lorsque nous approchions de leur groupe et que nous cherchions à les saisir. On sait également que ces Insectes n’ont aucunement l'habitude de vivre en groupes au SÉANCE DU 17 JUIN 4007 moins à l’état adulte et qu'ils pourvoient par eux-mêmes à leur sécurité et à leur subsistance. D'autre part, on ne peut noter dans leur confor- malion extérieure aucune modification due aux habitudes nouvelles que les Fourmis ont su leur imposer. Aussi, au lieu de voir dans les rapports des Teltigomètres avec les Fourmis de simples faits de coprophagie, il semble qu'on doit leur attri- Duer la signification de phénomènes de domestication lout à fait ana- logues à ceux qu'a produits l’industrie humaine, et ces phénomènes sont d'autant plus intéressants qu'on les saisit ici en quelque sorte à leur origine, puisque l'adaptation qu'ils ont déterminée parait étre pure- ment psychique et résulte, selon toute vraisemblance, d’un certain consentement, conséquence probable d’une accoutumance à l'existence en commun dès le plus jeune âge. Ces phénomènes ont un caractère propre et ne sont comparables que d'assez loin à ceux qui ont été reconnus chez les Aphidiens et chez les Fourmis réduites en esclavage. SUR LA TENEUR EN BILIRUBINE DU SÉRUM DANS LES ICTÈRES CHRONIQUES SIMPLES ET DANS LES SPLÉNOMÉGALIES MÉTA-ICTÉRIQUES, par MM. A. GISBERT et P. LEREBOULEET. Les ictères chroniques simples établissent, comme nous l'avons montré, une transilion progressive entre la cholémie familiale et les cirrhoses biliaires. Assez variables d'intensité, ils sont carac- térisés par l'existence à l’élat permanent d'un ictère léger de la peau et des muqueuses, avec imprégnation conjonctivale habituelle; à cet ictère peuvent se joindre des modifications objectives variables du foie et de la rate qui nous ont permis d'en décrire plusieurs formes cliniques (4); il s’agit enfin dans la majorité des cas d’ictères acholuriques, dans les- quels existe une urobilinurie plus ou moins marquée, qui, substituée à la cholurie, est, comme elle, révélatrice de la cholémie. La cholémimétrie nous a permis de préciser le degré de la cholémie dans les ictères chroniques simples et de fixer ainsi plus exactement leur place parmi les affections des voies biliaires. Nous avons pu, avec M. Herscher, déterminer dans douze cas d’ictère chronique simple (11 hommes et 1 femme) la teneur du sang en biliru- bine (2). Voici les résultats obtenus : (1) A. Gilbert et P. Lereboullet. Des ictères chroniques simples, Soc. med. deS hôp., 3 avril 1903. (2) Les prises de sang ont dans tous ces cas été faites le matin, une à deux heures avant le repas de midi, comme dans tous les autres cas où nous avons pratiqué la cholémimétrie. 1008 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1/3650 Soit : MEME Forme pure RNA EN 0 gr. 2739 M. W. Forme hépato-splénomégalique . . 41/5150 — 0er. 194018 M'e X. Forme splénomégalique. .) . : .. 14/5150 — O0 gr. 194002 M: M. Forme pure : . 2, se Cd )ON00 Le + 0or 1202 IE ML» Eormerpure+ entre eee 1/6700 — Ogr. 4RÈE MSP-Forme pure tre ne d/01D0 EE RE URPARES M: B° Forme pure 4 + 2 12600 "0e M. C. Forme splénomégalique . . . .. 1/9200 — 0 gr. 1086 | = M: D. Forme hépato-splénomégalique . . 1/9200 — O0 gr. 1086 À M. D. Forme hépato-splénomégalique . . 41/9250 — O gr. 1081 | E MR Forme DUT). RE ANS RPM MOOD 0 gr. 1086 |” MS ROrmMepUre EEE AQU RSS ATOUT 0 gr. 1081 Si l'on compare ces chiffres à ceux trouvés lors de cholémie simple familiale, ou de lithiase biliaire, on voit qu'ils sont dans l’ensemble nota- blement plus élevés. Le taux de la cholémie varie dans ces cas de 1/3658 à 14/9250 ; le chiffre le moins élevé est donc encore sensiblement égal à celui qui exprime le maximum de la cholémie lors de cholémie simple familiale (1/9200); il n’est que faiblement inférieur au chiffre le plus élevé noté par nous dans la cholémie familiale avec lithiase biliaire (14/7900). En revanche, le laux de la cholémie peut atteindre ici un chiffre égal à celui noté soit dans certains cas de cirrhose biliaire, soit dans certains cas d'ictère catarrhal passager (1/3650). Aussi y a-t-il dans les ictères chroniques simples une proportion de bilirubine dans le sérum égale en moyenne à 1/6700, alors qu'elle atteignait seulement 1/17000 dans la cholémie simple familiale et 1/15000 dans la cholémie familiale avec lithiase biliaire. Il y a donc en moyenne près de 15 centi- grammes de bilirubine par litre de sérum, soit près de 45 centigrammes dans la masse du sang, c’est-à-dire environ deux fois et demie plus que dans la cholémie simple familiale. Les variations constatées dans le degré de la cholémie suivant les cas correspondaient en général à des différences dans l'intensité de l'ic- tère, assez léger dans les 5 cas où le sérum renfermait 14/9200 à 1/9250 de bilirubine, relalivement accusé dans ceux où il atteignait 14/5150 et 1/3650. Toutefois, ici comme dans bien d’autres cas, il n'y à pas un parallé- lisme absolu entre la cholémie et la teinte jaune de la peau pas plus qu'entre la cholémie et la cholurie, ou le degré de l’urobilinurie. Dans les ictères chroniques simples comme dans la cholémie simple familiale, la cholémie peut d’ailleurs varier chez un même sujet sous diverses influences et notamment à la suite du traitement. Un de nos malades avait dans son sang une proportion de bilirubine égale à 14/6700. Aprèstraitement, elle s’abaisse à 1/9250, en même temps que la teinte jaune des téguments s’alténue considérablement. Il redevient récem- ment plus jaune et souffre de pruril assez intense ; la cholémimétrie SÉANCE DU Â7 JUIN 1009 _—_———— ———————— _ —_—_——…— —…—…"—…——….…—…" —_—…"—…"—…"—_…"…_—…—…—…——_—…"—…— —"_—_—_—_—_———— ——————_—"—_—_—— ————————— ————————— montre une proportion de bilirubine à nouveau plus accusée (1/6650). Un autre malade avait un ictère chronique léger dans lequel la propor- tion de bilirubine était égale à 1/9250; après traitement, le subictère conjonctival ayant disparu, le taux de la cholémie n'était plus que de 1/15000. Chez une troisième malade, le sang contenait une quantité de bilirubine égale à 1/5150; trois semaines après, la malade ayant été mise au lait, le taux de la cholémie s'élevait à 1/3070, puis après un temps égal il n’atteignait plus que 1/3650 ; enfin, après une cure d’eau d'Evian, et en même temps que l'ictère cutané s’atténuait, on ne trou- vait plus qu'une proportion de bilirubine égale à 1/7950. On observe donc dans les ictères chroniques simples, comme dans la cholémie familiale, d'assez grandes variations dans le taux de la cho- lémie. Néanmoins, celle-ci reste toujours assez élevée, et les résultats que nous publions aujourd'hui vérifient bien ceux de l'observation cli- nique qui nous avait montré que lesiclères chroniques simples devaient être rangés dans les affections biliaires, entre la cholémie simple fami- liale et les cirrhoses biliaires. Dans les splénomégalies méta-ictériques (1) il existe une cholémie ana- logue comme intensité à celle observée dans la cholémie familiale, avec ou sans lithiase biliaire. Nous avons pu nous en convaincre à diverses reprises à une époque où nous ne pratiquions pas encore la cholémi- métrie. Toutefois, ici comme dans la cholémie familiale, on peut parfois ne pas constater de cholémie pathologique, tout au moins momentané- ment. C'est ainsi que, dans un cas suivi d’autopsie, et dans lequel nous avons pu relever l'existence de lésions des voies biliaires, la cholémie ne dépassait pas pourtant le taux physiologique. C’est ainsi encore que dans un autre cas, dans lequel l'existence d’une cholémie pathologique fut par deux fois notée il y a deux ans, celle-ei a actuellement disparu, puisque deux dosages, fails à quelques jours d'intervalle, ont donné les chiffres de 1/36000 et 1/32000. PROCÉDÉ DE RECHERCHE ET DE DOSAGE DES VAPEURS DE BENZINE DANS L'ATMOSPHÈRE, par M. ALLYRE CHASSEvaNT. Pour absorber les vapeurs de benzine contenues dans l'atmosphère, on fait passer l’air dans un flacon laveur de Maquenne contenant de l'acide (1) A. Gilbert et P. Lereboullet. Les splénomégalies méta-ictériques, Soc. méd. des hôp., 5 juin 1903. 1040 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE azotique monohydraté pur fumant, puis dans un second flacon laveur contenant de l'acide sulfurique pur concentré. Dans ces conditions, la benzine est transformée en nitrobenzine dans le premier flacon laveur, et les vapeurs d'acide nitrique et de benzine qui ont échappé à la réaction sont condensées dans l'acide sulfurique du deuxième flacon laveur. Toute la benzine est ainsi retenue, à la condi- tion d’avoir établi un courant lent de une bulle à la seconde. A la fin de l'expérience, il suffit de mélanger l'acide sulfurique du second flacon laveur avec l’acide nitrique du premier. Lorsque l'air ana- lysé contient des quantités notables de benzine on perçoit directement l'odeur de la nitrobenzine. On peut caractériser la nitrobenzine après avoir dilué les réactifs dans dix fois son volume d’eau, et repris la nitro- benzine par l’éther, en la transformant en aniline, et faisant une des nombreuses réaclions colorées bien connues. Mais il est préférable de porter le mélange nitro-sulfurique à l’ébul- lition pendant dix minutes; la nitrobenzine est alors transformée en binitrobenzine (4). On verse dans 100 centimètres cubes d'eau, après refroidissement. Si on a des quantités appréciables de benzine, on observe un dépôt cristallin. Dans tous les cas, on place le tout dans une boule à robinet, et on agite avec 5 centimètres cubes d’éther; l’éther dissout la binitrobenzine, on décante et on lave. Il suffit ensuite de recueillir l’éther et laisser évaporer, dans une capsule tarée; on sèche à 100 degrés. La binitrobenzine fond et se cris- tallise en refroidissant, sans perte de poids. 1 gramme de benzine donne dans ces conditions 2 gr. 153 de binitro- benzine. ROLE DES BACTÉRIES DANS LE DÉVELOPPEMENT DU Plasmodiophora brassicæ, MYXOMYCETE PARASITE PRODUISANT LA HERNIE DU CHOU, par M. Pinoy. Depuis le travail classique où Woronin montrait que la hernie du chou'est due à l'introduction dans les cellules de la racine du végétal d'un parasite, le Plasmodiophora brassicæ, ce myxomycête a été l’objet de beaucoup de travaux cytologiques, d'autant que quelques auteurs ont voulu voir une certaine relalion entre lui et le cancer de l'homme. Sa biologie au contraire à été peu étudiée. Par nos recherches antérieures sur les Myxomycètes Endosporés et (1) se forme dans ces conditions un mélange de binitrobenzine dans lequel prédomine la métabinitrobenzine, mais cela n’a aucune importance pour le dosage, le poids moléculaire des différents dérivés étant le même. SÉANCE DU 17 JUIN 1041 Acrasiés, nous avons été amené à rechercher si les bactéries ne jouaient pas un rôle dans le développement de ce parasite. Sur des coupes de pièces provenant de jeunes tumeurs (1) de choux obte- nues par infection expérimentale, fixées au Flemming et colorées par une méthode inédite de M. Borrel (Mordançage au tannin à { p. 100, surcoloration par la thionine, différenciation par la même solution de tannin), on observait dans quelques cellules envahies par le parasite, de petits amas morphologi- quement semblables à des amas de bactéries, se distinguant nettement des granulations protoplasmiques par leur coloration intense. Ils étaient constitués par des formes coccobacilles, soit isolées, soit associées par deux. L'observation microscopique avait besoin d’être contrôlée par la méthode des cultures, rien ne ressemblant plus parfois à des bactéries que certaines inclusions de la cellule végétale. Nous avons eu, grâce à M. le professeur Mangin qui a bien voulu s'inté- resser à nos recherches, un matériel d’études tout à fait favorable dans des tumeurs grosses comme le poing formées sur Brassica sinensis. La surface de ces tumeurs qui ne présentent aucune trace de pourriture était brûlée profondément en un point avec un fer rouge, et des prélèvements aseptiques étaient opérés au moyen de pipettes flambées. Les prises ainsi faites contiennent un grand nombre de spores du parasite. L’ensemencement sur les milieux ordinaires nous donne de nombreuses colonies bactériennes, Le parasite en s’introduisant dans la racine du chou y introduit donc des bactéries, ce qui confirme l'examen microscopique. Quel rôle jouent ces bactéries ? On peut obtenir assez facilement le développement expérimental du Plasmodiophora brassicæ. Des fragments de jeunes navets sont prélevés aseptiquement à l’aide d’un emporte-pièce (2) stérilisé et mis dans des tubes flambés. On ensemence ces tubes avec les spores et on les ferme à la lampe. Ils sont placés à l’étuve à 22 degrés. Ils se produit dès les premiers jours une culture discrète de bac- téries aérobies, culture bientôt arrêtée par suite de l'épuisement de l'oxygène. Cinq jours déjà après l’ensemencement on trouve à l’intérieur des cellules du fragment de navet le Plasmodiophora à divers stades, plusieurs cellules sont même bourrées de spores. Si l'on fait la même expérience en lubes sim- plement bouchés au coton, les bactéries aérobies qui accompagnent les spores pullulent et amènent la pourriture du navet. Lorsque accidentellement il y a introduction dans le tube d’une bactérie anaérobie, les gaz produits par la fer- mentation arrêtent l’évolution du Myxomycète. (1) Nous adressons nos remerciements à M. le Dr Delacroix, qui nous à fourni notre premier matériel d’études. (2) L’emporte-pièce est le même que celui qui a servi à M. Borrel pour pré- lever aseptiquement des morceaux de tissu cancéreux. 1012 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La présence de bactéries aérobies paraît nécessaire à la vie extra- cellulaire du parasite; en effet, des spores ayant élé ensemencées sur un grand nombre de tubes de gélose à l'eau, la plupart de ces tubes contenant des bactéries ont donné lieu à un début de développement (formation d’amibes qui ne tardent pas à périr); au contraire, dans deux tubes où iln'y avait pas eu culture bactérienne les spores n'avaient pas germé et étaient parfaitement conservées. Il est évident que ces bactéries introduites avec le parasite contribuent à la pourriture de la hernie du chou quand les conditions deviennent favorables à leur pullulation, ACTION DES SUBSTANCES PURGATIVES SUR LA ZOAMYLIE HÉPATIQUE, par M. Maurice LOEPER. Les auteurs qui se sont occupés des purgalifs ont envisagé leur action sur le foie au seul point de vue de la fonction biliaire. L'action sur la fonction glycogénique nous a paru des plus mani- festes, constante et souvent considérable. Nous l'avons étudiée chez soixante-treize animaux, chien, lapin, cobaye, soumis au préalable à une alimentation déterminée de façon à obtenir une teneur à peu près fixe du foie en substance glycogène. Nous diviserons les purgatifs, au point de vue de leur action sur la zoamylie hépatique, en trois catégories : les purgatifs osmotiques, les purgalifs irritants, les purgatifs mécaniques. A. — Les purgatifs salins à faible dose, soit O0 gr. 50 de sulfate de: magnésie ou de sulfate de soude, 1 gramme de chlorure de sodium par kilogramme d'animal, diminuent le glycogène hépatique de façon appré- ciable, mais seulement au niveau des espaces portes et vers la 5° ou 6e heure de leur ingestion. À dose plus forte, 1 gr. 50 de sulfate de magnésie, ou de sulfate de soude, 2 grammes de chlorure de sodium par kilogramme, la disparition du glycogène est plus étendue, toujours périportale. Elle commence vers la 5° ou 7° heure et se poursuit jusqu'à la 18° et au delà en s'accentuant encore. Elle varie non seulement avec la nature de la substance purgative (le sulfate de soude aux mêmes doses agissant plus énergiquement que les sels de magnésie et le chlorure de sodium), non seulement avec la quan- tité de la substance ingérée, mais aussi avec la concentration de la solution. C’est ainsi que la même quantité de sulfale de magnésie, en solution étendue à 1/10, agit plus énergiquement qu’en solution moins étendue, au 1/5. SÉANCE DU 17 JUIN 1013 Les purgatifs sucrés sont, eux aussi, des purgatifs osmotiques, les solutions de manne, de poudre de réglisse ayant, au titre où elles sont administrées, des concentrations de — 1°40 à — 1°80. Mais elles peuvent aussi agir sur le foie par les résines qu'ils contiennent. Aussi l’action de la manne est-elle plus énergique que celle des autres sucres. La glycérine, dont la concentration est extrêmement forte, agit au moins pendant les lrois premières heures comme les purgalifs salins les plus concentrés. B. — Les purgatifs irritants, souvent toxiques, tels que les drastiques, les cholagogues entraînent aux doses classiques la disparition parfois totale du glycogène de la 6° à la 17° heure. L’aloès et la podophylle viennent en première ligne, puis le calomel, le jalap, le séné, la scam- monée, la rhubarbe. L'huile de croton agit peu. C. — Les purgatifs dits mécaniques, comme l'huile d'olive, n'ont qu'une action minime. L'huile de ricin par contre, en raison sans doute de la ricinoléine qu’elle contient, détermine toujours une azoamylie assez forte, même parfois très étendue. Ces variations du glycogène du foie indiquent sans doute une excita- tion du pouvoir amylolytique et glycogénique de l'organe. Si l’on dose d’ailleurs le sucre du sang chez le lapin avant et après une purgation d’aloès ou de podophylle, la proportion peut s'élever de 1,29 à 1,85 par kilogramme de sang total. Cette excitation de la fonction glycogénique va de pair avec l'aug- mentation de la quantité de bile recueillie dans les premières anses inteslinales. Cette augmentation est constante dans nos expériences mais varie en plus ou en moins avec le purgatif employé. D'autre part, l'examen microscopique nous fournit un substratum histologique de cette excitation. Le foie est le siège d'une leucocytose polynucléaire pendant les six ou huit premières heures, puis éosinophile et lymphoconjonctive. Les cellules hépatiques, vacuolaires au début, deviennent globuleuses, turgescentes. Leurs granulations apparaissent plus nettes et plus nombreuses, quelques-unes se teintent par l’héma- toxyline au fer et contenant des grains sidérophiles, les autres prennent fortement l’orange. Le noyau plus volumineux est parsemé de grains de chromatine très ténus et très nombreux. Ces réactions hépatiques montrent la synergie remarquable de l'in- testin et du foie vis-à-vis des substances purgatives employées en thérapeutique. 1014 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR UN NOUVEAU TRYPANOSOME AVIAIRE, par M. J.-J. VAasSaL. J'ai rencontré, en avril 1905, chez un faisan & de l’Annam, appar- tenant à l'espèce Polyplectrum germani (Ell.), capturé près de Nhatrang, un Trypanosome qui ne semble pas avoir été encore décrit. Ce Polyplectrum était en même temps très largement infecté d'héma- tozoaires endoglobulaires. J'ai eu en ma possession, en un an, huit gallinacés de cette espèce, provenant des environs de Nhatrang. Tous, sans exception, avaient dans le sang des hématozoaires en très grande quantité; deux avaient en outre dans le sang des filaires qui mesu- raient 120 à X 3-4. Trypanosoma polyplectri. ñ, noyau; c, centrosome. G —1000 D. Les Trypanosomes n'étaient pas rares dans le sang périphérique. On comptait un individu par 2 ou 3 champs d'immersion. Ils étaient tous de même forme et de mêmes dimensions. Ils sont toujours dans la même proportion, depuis plusieurs jours que je les observe. Examinés à l'état frais, ils apparaissent animés de vifs mouvements, mais ils se déplacent fort peu. Le plus souvent, ils s’enroulent sur eux- mêmes ou bien s’accolent à un globule, tandis que la membrane ondu- lante et le flagelle sont agités violemment. Le protoplasme est fin et très délicat. Si on étale Le sang en couche très mince, il est détruit ou devient méconnaissable. L'extémité postérieure est très effilée. Il y a quelquefois des granula- tions dans la partie comprise entre l'extrémité postérieure et le centrosome. Le centrosome est gros, sphérique, très distinct. SÉANCE DU A7 JUIN 1045 Le noyau large, ovoïde, tient toute la largeur de l'hématozoaire et est situé à égale distance des deux extrémités. Le flagelle libre est uniformément mince. La membrane ondulante a de nombreux plis. J'ai coloré mes préparations au bleu azur Il[-éosine, suivant Ja méthode de Romanowsky-Nocht, perfectionnée par Giemsa. Dans ces conditions, le protoplasma se colore en bleu pâle, le noyau, le centrosome et le bord de la membrane ondulante en violet lilas foncé tranchant bien sur le fond pâle du protoplasme (1). Tandis que le centrosome est uniformément chromophile, le noyau présente de nombreux pelits grains de chromatine répartis plus ou moins également dans sa masse; mais il y à généralement un grand espace clair où les grains font défaut. Le protoplasme est formé aussi de granules bleu clair, généralement assez serrés les uns contre les autres, mais laissant parfois entre eux des petits espaces qui ne prennent pas la couleur. Voici quelques chiffres qui donnent une idée des dimensions moyennes du parasite du Polyplectrum et permettront de le comparer aux autres Trypanosomes aviaires (2) : Longueur totale . : 46 y Largeur au niveau du noyau. SE En ADN ons Distance du centrosome à l'extrémité postérieure. 10 — — au centre du noyau . 1240 — — à l'extrémité antérieure 24 du Flagelle libre 10e J'ai observé des formes de multiplication (voir fig.). Il s’agit de division longitudinale binaire. Je n'ai pas vu de division multiple. Parfois, la division du protoplasme commence par la partie postérieure, qui pré- sente alors deux cornes pointues. Je propose de donner à ce Trypanosome du Polyplectrum germani, le premier qui, à ma connaissance, ait été rencontré chez un Gallinacé, le nom provisoire de Trypanosoma polyplectri. À la vérité, bien que, par l'ensemble de ses caractères, notre Trypanosome diffère des espèces aviaires actuellement connues, il nous paraît prudent, surtout en pré- sence des résultats récents publiés par Novy et Mc Neal, d'être réservé (1) Par la méthode de Laveran, qui colore particulièrement bien l'appareil flagellaire, le noyau tranche moins bien sur le protoplasme ; c'est aussi Le cas du Trypanosoma paddæ coloré par cette méthode. (2) Voir à ce sujet : Laveran et Mesnil, Trypanosomes et Trypanosomiases, Paris, Masson, 4904, — Thiroux, Ann. Inst. Pasteur, t. XIX, 25 février 1905, —. Novy et Mc'Neal, Journ. of infect. diseases, t. Il, 1° mars 1905. Ps Le LA / ee 1016 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au point de vue de son individualité spécifique, jusqu'à ce que nous ayons pu en faire une étude plus complète. (Travail du laboratoire de Nhatrang.) TRYPANOSOME D'UN PoiISssoN DE COCHINCAINE, par M. R. Monte. Le trypanosome représenté dans la figure ci-dessous a élé trouvé dans le sang d’une espèce du genre Clarias (ancien Silurus clarias), en anna- mite ca tré), pêchée à Tay Ninh, Cochinchine. Ces poissons sont très nombreux dans les rivières de la Cochinchine et on les trouve en grand nombre sur les marchés. Trypanosoma clariæ. n, noyau; c, centrosome. G — 1590 D. Etat frais. — Ce parasite est assez mobile sans toutefois avoir la grande mobilité de 7ypanosoma lewisi. On peut en déplaçant à mesure la lame le conserver dans la partie visible de la préparation: quand les hématies sont très nombreuses et se touchent presque, il reste long- temps dans le champ du microscope. Il a les mouvements en vrille caractéristiques et le corps protoplasmique s'élargit ou s’allonge suivant les mouvements. Sous l’aclion du flagelle, les hématies sont assez vivement déplacées. Préparations colorées. — La coloration est faite par la méthode de Laveran : bleu Borrel-éosine, tannin. Corps protoplasmique. Longueur 5 à 6 hématies, soit 60 u environ, largeur 1/3 d’hématie, ou 4u. L'extrémitlé postérieure, épaisse, tronquée, SÉANCE DU 17 JUIN 1017 parait quelquefois bifide. L’extrémilé antérieure va en s'amincissant pour donner naissance au flagelle. Le protoplasma est très fortement coloré en bleu. Dans la moitié antérieure du corps protoplasmique, on aperçoit des espaces clairs qui se colorent très peu. Dans la partie moyenne du corps, On distingue assez bien des stries longitudinales, surtout visibles à l'endroit du noyau. Noyau. Le noyau est volumineux et tient toute la largeur du pa- rasite. IL est un peu plus long que large, il se colore faiblement et présente des granulations chromatiques reconnaissables, dont une plus grosse que les autres. Centrosome. Il se colore très fortement. Il est très volumineux et trè, rapproché de l'extrémité postérieure du parasite. Membrane ondulante, très plissée, part du centrosome à l'extrémité postérieure pour aller donner naissance au flagelle à l'extrémité anté- rieure ; son bord libre se colore en rose clair. Flagelle, se colore mal, parait court. Par ses caractères, ce Trypanosome du Silurus clarias, que nous dési- gnerons sous le nom de 7rypanosoma clariæ, rappelle les 7rypanosoma scyllii, rajæ et surtout le Trypanosome de l’anguille (7rypanosoma granulosum). Il est plus mince que les deux premiers et, en revanche, un peu plus large que le Trypanosome de l’anguille; mais comme le corps proprement dit est plus long que celui de ce dernier, il a sensiblement même allure. C’est la première fois qu'on décrit un Trypanosome parasitant un représentant de la grande famille des Siluridæ, si abondamment repré- ‘sentée dans les eaux douces des pays chauds. Lingard (1) à sigoalé, sans les décrire, des trypanosomes dans le sang de Siluridæ de la Jumma, appartenant au genre Macrones. Il s'agit probablement d'une autre espèce que la nôtre, car Lingard dit que c’est une petite forme. LEUCOCYTOSE AU COURS DE LA VACCINATION ANTIRABIQUE CHEZ L'HOMME ET LES ANIMAUX, par MM. J. Nicozas et Bancez. Nous avons voulu savoir si la leucocytose totale et la formule leuco- cylaire subissaient des, variations au cours de la vaccinalion antira- bique. | Nous avons fait nos recherches soit sur des personnes suivant à l'Ins- (4) Lingard. Report on Surra, etc., t. IT, part. 1, 1899, p.155. — Indian med. Gaz., déc. 1904. BrocLocir. CoMPpTES RENDUS. — 1905. T. LVII. 72 1018 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ————_—_——……—…….….………… ………—……………..….…—.—.—.—. EE —— ———— titut le traitement antirabique, soit sur des animaux (chiens et lapins) soumis à l'injection régulière de moelles rabiques. I. INJECTION DE MOELLES SAINES. — En premier lieu, pour éliminer toute cause d'erreur, nous avons recherché si la seule injection de moelle de lapins sains pouvait avoir une influence sur la leucocytose des animaux mis en expérience. — Chez un chien et un lapin, auxquels on avait fait pendant lrois jours consécutifs des injections de moelles saines, recueillies et préparées à la façon des moelles rabiques, nous avons constaté que la leucocytose totale était très augmentée, de 6.000 chez le chien et de 12.000 chez le lapin; cette hyperleucocytose se produisait avec son maximum trois jours après la première injection, et diminuait rapidement après la dernière. Chez ces deux animaux, l'examen des lames de sang sec ne nous a pas montré de modifications nettes de la formule leucocytaire, qui est demeurée la même, avant, pendant et après le traitement. II. INJECTION DE MOELLES RABIQUES. — À. Animaux en expérience. — L'injection de moelle rabique chez les animaux, faite de la même facon et avec la même progression que chez les individus mordus, nous a donné, chez un chien et un lapin, des résultats qui peuvent pour les deux animaux se résumer ainsi : 1° Augmentation de la leucocytose totale, qui suit une mache.e ascen- dante à peu près régulière pour atteindre son maximum vers la fin du traitement, et revenir au chiffre normal quatre ou cinq jours après la fin du traitement; N 92° Pas de modification nette de la formule leucocytaire ; les mononu- cléaires et les polynucléaires oscillent toujours autour du même chiffre; le pourcentage des diverses espèces de globules chez chaque animal reste constamment le même à quelques unités près. B. Personnes en cours de traitement. — Les recherches que nous avous failes sur les individus soumis au traitement antirabique ont porté sur deux personnes : les résultats obtenus sont comparables à ceux que nous avons eus chez les animaux. Nous avons observé une augmentation du nombre des globules blanes, atteignant son maximum vers la fin du traitement : augmenta- tion de 16.000 chez une des personnes. Pas de modifications nettes de la formule leucocytaire, qui reste pour chaque personne à peu près constante. De ces recherches, voici ce qu’il semble résulter : 1° Les vaccinalions antirabiques engendrent une hyperleucocytose constante, souvent très marquée, et atteignant son maximum à la fin du traitemént; 2 Chez les animaux et chez l'homme, il ne se produit pas de varia- tions marquées de la formule leucocytaire, qui pour chaque sujet diffé- rent demeure à peu près constante avant, pendant et après letraitement; SÉANCE DU 17 JUIN 1019 3° L'injection de moelles saines produit chez les animaux des résul- tats semblables à ceux produits par l'injection de moelles rabiques : hyperleucocytose très accusée sans modifications de la formule leuco- cylaire. : (Travail de l'Institut bactériologique de Lyon.) RECHERCHES SUR L'ETHNOGENIE DES DRAVIDIENS. 2° RELATIONS ANTHROPOLOGIQUES ENTRE LES TRIBUS DE LA MONTAGNE ET LES CASTES DE LA PLAINE, par M. Lours LAPricque. Les montagnes dont j’ai décrit les habitants dans une note précé- 8 J P dente confinent à deux groupes dravidiens, les Z'amouls et les Malabars. Les Tamouls, qui ont été les plus étudiés comme types des Dravidiens, ont subi de nombreuses vicissitudes ; les formes sociales anciennes ne survivent que très altérées. Les Parias, dont on a beaucoup parlé en sociologie et en littérature, sans bien expliquer leur situation, constituent la plus basse caste. Les Brahmanes les rejettent comme impurs; au contraire, ils ont accepté dans leur cadre social et religieux, en les assimilant aux Sudras, c'est-à-dire à la plus basse caste hindoue, la caste dravidienne des Vellalas, cultivateurs propriétaires que certains vestiges non douteux indiquent comme une ancienne noblesse territoriale. _ Il n'y a pas de différence tranchée comme aspect physique entre ces castes de la plaine, non plus qu'entre elles et les tribus de la montagne. La plupart des Vellalas, comme un grand nombre de Parias, et aussi bien certains mon- tagnards, ont, en même temps qu'un teint très foncé, des cheveux lisses et des traits fort peu négritiques, ou des traits de mulâtre. Mais, quand on a sous les yeux des ensembles, on perçoit une gradation manifeste qui apparaît en chiffres dans les moyennes. Voici les moyennes de mes mesures sur les Parias et les Sudras tamouls, dans la région même (district de Coïmbatour) où ils se trouvent en contact avec les Malasser; je rappelle les chiffres de ceux-ci comme point de repère (1) : Indice nasal. Indice céphalique. Taille. 43 MMalasSen ete 19 76,2 159 HOMPATIAS ENS RATE 11,1 16,7 162 SIPSUUTAS RSR e T4 18 161 (4) Dans ce qui suit, comme précédemment, il n'est question que des hommes; les chiffres des femmes, quand j'ai pu en avoir, suivent les mêmes variations avec un écart systématique. 1020 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE a ——…— …—…—… …—… …"…"….….….…" "…"…".…"…"…..…. Les Parias, qui ont, conformément à la loi de Risley, un indice nasal plus élevé que les Sudras, se placent, à ce point de vue, entre les Sudras et les tribus de la montagne. L'indice céphalique présente une variation concomitante, mais c’est une brachycéphalie relative qui s'accuse avec la leptorhinie. Du côté opposé, dans les collines boisées qui forment le dernier gradin au revers des monts d'Anémalé, vivent, sur des défrichements sommaires, de petites tribus, non divisées en castes, et extérieures au système social de la plaine. Ce sont les Malayer (ou Malarayas); leur physique est assez semblable à celui des Malasser ou des Kader, dont ils sont le pendant, c'est-à-dire qu'au milieu du mélange ordinaire de types, on distingue certains individus très négritiques. ù Dans la plaine, le pays malabar offre une société restée plus archaïque, où les vieilles formes dravidiennes sont plus faciles à saisir, que du côté tamoul. On trouve là une caste nombreuse de serfs altachés à la glèbe, qu’on appelle Poulayer ou Cheroumas ; ils me paraissent représenter l’état primitif des Parias tamouls. La terre et les Poulayer appartiennent en général aux Nayer, qui sont historiquement connus comme une noblesse, une classe dominante de propriétaires fonciers portant l'épée, mais sont acceptés dans la religion brah- manique seulement au titre de Sudras. A la lisière même de la forêt, les Oullader sont des tribus de jungle passant à l'état servile. Enfin les Ijawer sont des ouvriers agricoles, libres, mais impurs pour les Brahmanes. Au point de vue physique, les ljawer, les Poulayer, à part la petite taille de ces @erniers, n'ont rien qui les caractérise dans la masse des Dravidiens. Les Nayer sont souvent mulâtres, mais quelques-uns d'entre eux peuvent se com- parer, comme traits, aux plus beaux types de l’Europe; leurs habitudes marquent une cerlaine crainte du grand soleil. Voici les moyennes que j'ai recueillies sur les populations du Malabar : Indice nasal. Indice céphalique. Taille. GMA AVE D PRES TEEN 81 16,8 153 OU AUE ERNEST 80 76 156 SOMPOUlAYER ER TER 11 14,5 155 SAP DANEN ANR RrSS 73 13,3 159 VANNES NE TRS 15 13,2 163 Comme du côté tamoul, les tribus et castes, rangées dans un ordre à la fois géographique et social, présentent une variation systématique des moyennes. L'indice nasal va en s’abaissant des montagnards aux hommes libres de la plaine {L), les serfs tenant le milieu; l'indice cépha- (1) L'indice nasal obtenu pour les Nayer est vraisemblablement trop élevé; la série est à tout point de vue insuffisante; les recherches sur les hautes castes exigent des précautions diplomatiques et critiques que je n'avais pas le temps de réaliser dans ce voyage. SÉANCE DU 1À7 JUIN 1021 lique à une variation plus régulière encore, mais, cette fois, la dolicho- céphalie augmente à mesure qu’on s'éloigne du type négroïde. On voit ainsi les populations relativement platyrhiniennes, libres ou serves, en contact et en pénétration réciproques avec deux populations leplorhiniennes, l’une un peu plus dolichocéphale, l’autre moins doli- chocéphale qu'’elles-mêmes; entre ces deux influences, leur indice moyen n oscille que de 74 à 77. L'examen d'un autre massif montagneux conduit à des chiffres presque identiques. Le Waïnaad, plus au nord, est un plateau assez accessible entre le Malabar, sensiblement tel que nous venons de le voir, et d’autres populations dravi- diennes qui ont été reconnues mesaticéphales, Kouwrg et les Kanaras (Maïsour). Les populations caractéristiques du Waïnaad sont, d’une part, les Panyer, les négroïdes les plus accusés et les plus homogènes que j'aie vus, et probable- ment qui existent dans toute l'Inde, fait assez inattendu dans un pays aussi ouvert; ils ont encore des mœurs de chasseurs de la jungle, mais sont serfs de Nayer venus du Malabar avec de petites colonies de leurs Poulayer; d’autre part, des tribus vivant de leur côté sur leurs propres cultures, fortement négroïdes encore, mais plus mélangées; tels sont les Naïker et les Kouroumbas; leur langue les rattache aux Kanaras. Indice nasal. Indice céphalique. Taille. r SPYRO TE 84 14 154 28 Kouroumbas. . . . . 81 15 157 lENAIKEL PAT Au 80 16,9 157 L'indice nasal et l'indice céphalique moyens présentent donc des valeurs très voisines dans des groupes homologues malgré la sépara- tion géographique, et des variations systématiques entre groupes con- tigus suivant le degré du métissage. Ce qui conduit à leur attribuer une grande importance comme caractères ancestraux. La taille, au contraire, est manifestement influencée par les condi- tions de la vie. Je crois être maintenant en droit de conclure que les Dravidiens actuels ont eu des ancêtres plus noirs qu'eux-mêmes, mais distincts des Negritos andamanais, dont l'indice céphalique moyen est 85. SYPHILIS CONGÉNITALE ET SPIROCHAETE PALLIDA SCHAUDINN, par MM. NoBécourt, LevapiTi et DaRRé. Nous avons eu l’occasion d'observer, dans le service de M. le profes- seur Hutinel, un cas de syphilis héréditaire, qui nous paraît suffisam- 1022 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment intéressant pour être rapporté ici. Il s'agit d’un nourrisson pré- sentant du pemphigus et des papules répandus sur la surface cutanée des membres inférieurs et de la région périanale, ainsi que des fissures péri-buccales et du cor yza. Nous avons recherché le spirochaete de Schau- dinn dans certaines de ces lésions syphilitiques et nous avons décelé ce parasite dans les produits de raclage de deux lésions pemphigoïdes situées sur un orteil. Or, malgré l'existence des spirochaetes dans les altérations spécifiques examinées par nous, il nous à été impossible de déceler les mêmes organismes dans les divers organes de ce nouveau-né. Voici d’ailleurs les détails de notre observation : OBsERVATION. — B... L..., née le 30 avril 1905, entre à l'hospice des Enfants- Assistés, le 29 mai 1905. On n’a pu recueillir aucun renseignement sur ses antécédents héréditaires et personnels. Elle pèse 2.100 grammes; c’est un avorton qui présente l'aspect classique du syphilitique héréditaire. La face est caractéristique : il existe un coryza intense avec écoulement muco-purulent abondant ; autour de l’orifice buccal, on voit irradier de profondes fissures. La peau est couverte d’une éruption syphilitique en pleine activité; cette éruption, qui prédomine aux membres inférieurs, à la région périanale et à la vulve, est constituée par de larges papules arrondies, assez saillantes, de couleur rouge foncé; quelques-unes sont ulcérées, avec un fond rouge jam- bonné; sur l’anus et la vulve, on peut voir des plaques muqueuses érosives extrêmement nettes ; à la plante des pieds, on reconnaît les restes de bulles pemphigoïdes complètement ouvertes en voie de guérison. Les divers viscères paraissent normaux; il existe seulement un peu de muguet sur la muqueuse buccale. Les jours suivants, la malade maigrit progressivement. Le 2 juin, apparaît de la diarrhée; l’éruption pâlit peu à peu, tandis que s'aggrave l’état général. Le 3 juin, la température s'abaisse légèrement au-dessous de la normale (temp. rectale 36°8); on ne constate cependant aucun symptôme nouveau à l'examen des divers organes. Le 7 juin, la température est à 35 degrés, l’en- fant meurt à 9 h. 30 du matin : elle pèse à ce moment 1.830 grammes. Examen microscopique. — Le à juin, on fait des frottis à l’aide des produits de raclage prélevés sur le fond de deux vésicules anciennes de pemphigus, situées sur l'extrémité du troisième orteil gauche, et à la cuisse droite. On décèle de très nombreux spirochaetes, identiques à ceux décrits par Schau- dinn. Ces microorganismes sont absents dans l'écoulement nasal. Nécropsie (le 7 juin deux heures après le décès). Aucune lésion macroscopique syphilitique des viscères (1). Congestion hypostatique du poumon, hypertrophie de la rate. Les nombreux frottis de foie, de poumon, de rein, de rate et de moelle osseuse (y compris le point jaune de l’humérus) montrent l'absence com- (1) La moelle osseuse présentait au voisinage du cartilage épiphysaire de l'extrémité inférieure d’un des humérus un point jaune gros comme une tête d’épingle, mais les autres cas examinés étaient normaux. SÉANCE DU A7 JUIN 1023 plète de spirochaetes. Par contre, le poumon et la rate renferment une assez grande quantité de cocei disposés en chaînettes. Conclusion. — Présence du Spurochaete pallida dans les Iésions pem- phigoïdes d'un nourrisson hérédosyphilitique et absence du même mieroorganisme dans les organes de ce nourrisson. Cette observation est à ajouter aux quelques cas publiés jusqu’à pré- sent de syphilis congénitale, avec présence des spirochaetes de Schau- dinn dans les lésions spécifiques (Buschke et Fischer, Levaditi, Salmon Hoffmann). (Travail du service de M. Hutinel, à l'hospice des Enfants-Assistés.) SUR LE DÉVELOPPEMENT DES LARVES D'ANOURES APRÈS ABLATION NERVEUSE TOTALE, par M. P. WINTREBERT. J'ai tenté d'exonérer de l'influence nerveuse le développement des larves d’anoures. Le problème n’existe pas pour les premiers stades ; il n'apparaît qu'avec le début de la différenciation. La durée de l’obser- vation est, d'autre part, limitée chez les têtards paralysés, par l’épui- _ sement des réserves vitellines; mais déjà à cette époque, où le spira- culum est établi, la plupart des organes ont acquis une forme bien définie. Après les belles transplantations de Born, Schaper et Goldstein on! pratiqué l’ablation des centres ; le premier enleva l’encéphale, le second réussit à conserver quatre jours en vie des moitiés ventrales de têétards; R.-G. Harrison décrivit dans les territoires énervés la différen- ciation des myotomes. Mes essais sont classés d’après l’âge qu’avaient les larves au moment de l'intervention. Le procédé opératoire consiste à éliminer une bande dorsale conte- nant les centres nerveux par une section longitudinale et transversale placée au niveau de la chorde. Are SÉRIE. — Opération, 16 juin 1904. -— On opère 20 têtards de Rana viridis pris au moment où les bourrelets médullaires se sont fermés. Suites. — Le 24 juin, 2 larves bien développées sont inertes; elles ont uue queue manquant du limbe supérieur et de la partie dorsale des myo- tomes; sur l’une d’elles apparaît le 25 juin un réflexe caudal qui, peu à peu, augmente d’étendue; une seule reste complètement immobile, jusqu'au 1er juillet, jour de sa fixation, le 15° depuis l'intervention. Chez cette larve qui possède yeux et narines, l'encéphale est en grande partie persistant ; cela tient à ce que les vésicules cérébrales, grâce à la cour- 1024 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE bure nucale très prononcée au stade opératoire, ont partiellement échappé à J’ablation. Les quatre séries suivantes datent du mois de mars 1905; elles sont pratiquées sur ana temporaria. 2e SÉRIE. — 22 murs 1905, 5 h. soir. Opération. — Les larves, immobiles, n’ont pas encore de bourgeon caudal; le cintre dorsal commence à s’observer. Suites. — Le 28 mars, 7 h. soir, 6 jours 2 heures après l'intervention, 10 larves inertes, arrivées au stade de fermeture operculaire, sont fixées ; elles n’ont, sauf une exception, qu’un rudiment de queue ; les caractères de la région céphalique servent à les classer; 3 embryons n'ont ni narines ni yeux; leurs lèvres et leurs branchies sont immobiles; ils montrent à la place de la voûte cranienne un puits profond qui semble s'ouvrir dans le pharynx. 3e sékIE. — 12 mars 1905, 10 h. malin. Opération. — Le bourgeon caudal apparaît; le cintre du dos est assez prononcé; on pratique 2 incisions assez superticielles se réunissant derrière Ja tête. Suites. — Le 19 mars, 5 h. soir, le stade des branchies internes est atteint; 2 larves totalement inertes ont, à cause de l'intervention plus timorée, une dépression cranienne moins profonde. 4° SÉRIE. — 22 mars 1905, 4 À. soir. Upération. — Les larves, arrivées au seuil de la sensibilité primitive (1) et très cintrées, présentent une contraction localisée directement par la piqûre dans les premiers myotomes post-bran- chiaux; le bourgeon caudal se différencie du tronc par un léger rétrécis- sement. Suites. — On fixe le 28 mars, apiès 6 jours 3 h., 14 larves absolument inertes, et, le 29 mars, après 7 jours 3 h., une dernière, dénuée de mou- vement. La queue est absente ou très réduite ; la bouche ouverte, les bran- chies atrophiées sont immobiles. L’embryon du 29 mars, le plus carac- téristique, montre à nu le plancher buccal et pharyngien continué en avant par la seule lèvre inférieure; la plus grande partie de la base du crâne est manquante; tout l’encéphale et le massif facial sont afteints. 7 larves ne présentent ni yeux ni narines, et, au niveau du crâne, un trou béant,; le même trou se trouve sur les autres qui montrent, soit seulement les narines, soit aussi les yeux. 5e SÉRIE. — 15 mars 1905. Opération. — Lies larves plus âgées, rectilignes, ont une longueur de queue égale à celle du tronc; elles se déplacent par des oscillations rapides; les myotomes sont contractiles jusque dans le tiers caudai antérieur. Suites. — Privées de systèmes nerveux, ces larves sont aussi privées tota- lement de mouvement; elles vécurent ainsi plus de 4 jours; l’une d'elles ne possédait ni yeux ni narines. Résultat. — Les 5 séries ne sont pas équivalentes; dans la 1°°, l'inci- sion longitudinale aurait dû être complétée par deux traits antérieur et postérieur ; l'encéphale persiste dans la 3°; les autres séries donnent (1) Voir C. R. Soc. Biol., 24 déc. 1904. — T. LVIT, p. 645. SÉANCE DU 17 JUIN 1025 des larves qui, à part les battements réguliers du cœur, n’ont manifesté aucun mouvement, spontané ou provoqué; les larves immobiles des 2° et 4° séries sont réduites à de petits sacs piriformes contenant les viscères; la 5° série, pratiquée sur des têtards plus âgés, complète les séries précédentes. Le développement, après ablation des centres ner- veux, n’est que légèrement retardé. Je ne puis admettre, avec Schaper et Goldstein, la possibilité d'excitalions musculaires immédiates indé- pendantes du système nerveux; il existe bien une voie cenlripète de sensibilité primitive, probablement ectodermique, mais la réponse musculaire emprunte toujours la voie nerveuse. L'examen PIRE sera Communiqué ultérieurement. (Travail du laboratoire d’analomie comparée, à la Sorbonne.) LA SÉCRÉTION ET L'ACTIVITÉ KINASIQUE DU SUC INTESTINAL NE SONT MODIFIÉES PAR LE RÉGIME, par M. ALBERT FROUIN. Dans une communication antérieure nous avons montré avec M. Dele- zenne (1) que le suc pancréatique, recueilli par cathélérisme du canal de Wirsung chez des chiens porteurs de fistules permanentes, est tou- jours inactif sur l’albumine, quels que soient le régime auquel l’animal - est soumis et le moment de la période digestive auquel on en fait la récolte. Nous avons constaté, d'autre part (2), la même inactivité avec le suc pancréatique des bovidés. Popielski (3) et Prym (4), pour le sue pancréatique de chien, Glaessner (5), pour le suc pancréatique humain, ont confirmé pleinement nos a ultate Il nous paraît donc définitive- ment établi, contrairement à l’opinion de Pawloff, que dans les condi- tions physiologiques le ferment de l’albumine est toujours éliminé sous sa forme inactive. L'activité digestive observée par Pawloff et ses élèves doit être rapportée à l’adjonction du suc intestinal secrété par le lam- beau de muqueuse qui supporte l'embouchure du canal de Wirsung. (1) Delezenne et Frouin. La sécrétion physiologique du pancréas est toujours inactive sur l’albumine. Scciété de Biologie, 14 juin 1902. ; (2) Delezenne et Frouin. Nouvelles observations sur la sécrétion physio- logique du pancréas. Le suc pancréatique des Bovidés. Société de Biologie, t. ENV, p. 455. (3) Popielski. Sur les propriétés fondamentales du suc pancréatique. Centr. für Physiol., n° 3, p. 65. . (4) Prym. Arch. f. Phys., 1904. (5) Glaessner. La sécrétion pancréatique chez l'homme, Münch. med. pou n° LA, 1603, p. 491. 1026 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE On ne peut donc pas parler d'adaptation du suc pancréatique, au sens de Pawloff, puisque cette sécrétion est toujours inactive. Mais il y avart lieu de se demander si les variations du pouvoir digestif des sucs pan- créatiques, recueillis dans les conditions où les a obtenus cet auteur, n'étaient pas dues aux variations de la kinase sécrétée sous l'influence de différents régimes. Pour vérifier cette hypothèse, j'ai étudié comparativement la sécrétion intestinale d'espèces éloignées parfaitement adaptées à des régimes différents. J'ai pu constater que le suc intestinal des bovidés, par exemple, ajoulé à du suc pancréatique de chien, lui conférail un pou- voir proléolytique égal à celui qu’il acquiert par addition d'une même quantité de sue intestinal de chien nourri au régime de la viande. Le suc intestinal des bovidés renferme donc à volume égal autant de kinase que le suc intestinal de chien. Mais on pourrait objecter que chez les bovidés, à cause des dispositions anatomiques et de la position horizontale de l'intestin, le suc ne s'écoule peut-être pas au fur et à mesure de la sécrétion, et par conséquent qu'il peut s'enrichir en kinase, soit par le fait de la macération prolongée des débris épithéliaux, soit par le fait de la résorption d’une partie de l’eau sécrétée. Pour répondre à cette objection, j’ai étudié la sécrétion intestinale chez des chiens munis de fistules duodénales, et soumis depuis plu- sieurs mois à des régimes fixes de pain, de lait ou de viande. Je n’ai observé aucune différence appréciable ni dans la quantité ni dans l’acti- vité kinasique de la sécrétion spontanée recueillie chez ces animaux. En soumettant alternativement un même animal aux régimes du pain, du lait ou de la viande pendant plusieurs mois je n’ai pas constaté davantage de différence sensible dans la quantité ni dans l’activité kina- sique des sucs sécrétés. On peut donc conclure de ces faits : 1° Qu'il n'y a pas d'adaptation du suc pancréatique, au sens de Pawloff, puisque dans Les conditions physiologiques ce suc est toujours inactif; 2° Que la sécrétion intestinale ne se modifie pas quantitativement ni qualitativement sous l'influence des différents régimes, et par conséquent qu'il n'ya pas non plus d'adaptation du suc intestinal. Dans une prochaine communication j'étudierai l'influence de la con- centration des ferments du suc pancréatique et du suc intestinal dans l’activité digestive du mélange. (Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur.) (60) 1027 REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 6 JUIN 1905 SOMMAIRE BERGoONIÉ et TriBoNpEAU : Lésions carbonique respiratoire . . . . . .. 66 du testicule obtenues avec des doses GaurRELET (JEAN) et Monrézr (Jo- croissantes de rayons X. Comment ser) : Influence des injections d’eau Serproduisent elles PRIEMNE CN 62 | de mer surles échanges organiques. 69 Coyxe et CAvaLIé : Sur la dispo- PÉREz (Cu.) : Nouvelles observa- sition des cellules hépatiques en une tions sur le Blaslulidium pœdo- couche de cellules aplaties, à la pé- LUROPÉ D 0 og 0 Bt btorE al to 60 riphérie des lobules hépatiques, TRIBONDEAU et RÉCAMIER : Altéra- CHEZAERDOLCE CRM EN 65 | tions des yeux et du squelette facial GAUTRELET (JEAN) et MonrÉLr (Jo- d’un chat nouveau-né par rœntgé- SEPH) : Influence des injections d’eau TS 6 0 0 0 0 0101018 born: to 64 de mer sur l’excrétion de l'acide Présidence de M. Denigès, vice-président. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LE Blastulidium pædophthorum, par M. Cu. PÉREZ. La Lagune de Gradignan, où s’était développée sur les Daphnies, à l'automne de 1902, une épidémie de Blastulidium pædophthorum (1), est une mare à régime intermittent, qui a subi depuis cette époque des vicissitudes diverses de crue et d'étiage, comprenant des assèchements complets. À l'automne dernier (novembre 1904), les conditions étant redevenues sensiblement identiques à celles de 1902, la maladie, après deux ans d'absence contrôlée, a fait sa réapparition sur les mèmes Daphnies (Daphnia obtusa Kurz), avec une intensité toute particulière : (4) Ch. Pérez. Sur un organisme nouveau, Blastulidium pædophthorum, parasite des embryons de Daphnies. Société de Biologie, 6 juin 1903, t. LV, p. 715: : : 1098 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (61) pourcentage élevé des femelles parthénogénétiques atteintes dans leur ponte, et développement exubérant des formes externes, de tailles diverses, qui, loin d’être localisées au voisinage de la furca, se lrou- vaient un peu partout, sur tous les appendices des Daphnies, et même sur d’autres organismes; Lels que des larves de Corethra. Cette réappa- rition simultanée des deux catégories de formes parasitaires est un argument qui vient corroborer l'hypothèse d'une corrélation génétique, fondée seulement jusqu'ici sur l’analogie cytologique. Comme d’ailleurs la maladie n’a jamais pu être constatée dans aucune des mares voisines, on est fondé à admettre que ses germes ont dû persister sur place, aussi bien pendant les crues (avec disparition ou non des Daphnies) Fi. 1. (Grossiss., 800.) que pendant les assèchements. Le Blastulidium doit donc posséder des formes de résistance prolongée à des conditions défavorables de milieu. Peut-être les faut-il chercher dans lés formes externes, dont le parasilisme est manifestement moins intime et moins électif, et qui sont souvent chargées de réserves graisseuses. Parmi les formes de la cavité incubatrice, produisant la destruction des œufs, j'ai pu observer à nouveau les schizontes blastulaires si caractéristiques, et m'assurer en outre de phénomènes de plasmo- tomie, donnant naissance à des formes d'aspect bourgeonnant, rappe- lant celui de certaines levures (fig. 1, état frais). Parfois ces aspects bourgeonnants affectent des individus que l’état homogène de leur cyto- plasme indique voisins d’une schizogonie prochaine (fig. 1, A). Mais, le plus souvent, les formes bourgeonnantes ont un cytoplasme beurré de sphérules réfringentes, et des granules animés de rapides mouve- ments browniens occupent les vacuoles centrales (fig. 1, B). Celte méme structure se retrouve d’ailleurs dans des formes simples, ellip- (62) SÉANCE DU 6 JUIN 1029 soidales, mêlées en majorité aux formes bourgeonnantes. Après fixa- tion (fig. 2), le cytoplasme apparaît comme un lâche réticulum, assez fortement obscurei par l'acide osmique; ses inclusions disparaissent, ou persistent au contraire, tantôt simplement grisées, tantôt d'un noir opaque, altestant une constitution graisseuse. Quant aux noyaux, au lieu de se présenter comme ceux des schizontes, avec leur chromaline con- densée en un seul karyosome central, ils sont souvent constitués par un amas serré de pelits grains chromatiques distincts, entouré d'une auréole claire, sans membrane nette. Cet aspect permet de supposer Fi. 2. (Grossiss., 1300:) qu'on est en présence de stades terminaux de divisions nucléaires. Les individus dont il vient d'être question représenteraient les stades de croissance végélative, accompagnée de multiplications nucléaires, pré- cédant la schizogonie. La nature variable des inclusions cytoplas- niques ne paraît pas en rapport avec le cycle évolutif, dont elle mar- querait des étapes successives, mais simplement plutôt avec la position topographique du parasite par rapport à l'embryon infecté, et à sa nutrition qui se fait, par suite, soit aux dépens d'ébauches blasto- dermiques, soit aux dépens de réserves vitellines. LÉSIONS DU TESTICULE OBTENUES AVEC DES DOSES CROISSANTES DE RAYONS X. COMMENT SE PRODUISENT-ELLES ? par MM. BERGONIÉ et TRIBONDEAU.. Des mulliples expériences que nous avons faites sur le rat blanc, il résulle que : : 1° Le testicule est atteint d’une façon sensiblement différente suivant les sujets. Nous avons remarqué que les testicules les plus actifs sont aussi les plus résistants à la rœntgenisation. Les testicules déjà partiel- iement aspermatogènes des animaux âgés dégénèrent plus vite que les testicules en pleine spermatogenèse des rats jeunes. { 1030 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (63) 2° Néanmoins, on peut dire que le testicule est toujours d’une extrême sensibilité aux rayons X. 3° L'aspermatogenèse en masse de tous les tubes est facilement ob- tenue par une exposition de une heure environ, en plusieurs séances, l’anticathode étant à 15 centimètres des téguments, où par une seule séance de 25 à 30 minutes à 10 centimètres de distance (rayons n° 6 — % H en 10 minutes environ). En mème temps il y a hypertrophie de la glande interstitielle. 4 Au dessous de ces doses, l'aspermalogenèse n’est pas généralisée à toute la glande : elle épargne un nombre plus ou moins grand de tubes suivant la durée de l'exposition. Nous avons constalé qu'une simple exposition faite dans les conditions ordinaires de la radiographie et de la radiothérapie humaines (une séance de 10 minutes à 40 centimètres ou une séance de 5 minutes à 10 centimètres) suffit pour provoquer des - lésions. Les testicules des rats exposés dans ces conditions, étant recueillis un mois après l'expérience, sont complètement spermato- gènes du côté protégé et contiennent un pelit groupe de tubes asper- matogènes du côté exposé. 5° Au-dessus de ces doses, l’atrophie des tubes s’accentue de plus en plus; ils disparaissent par liqué/action à la périphérie de la glande; au centre, ils deviennent de plus en plus grêles et simulent, à un faible grossissement, des noyaux situés dans des alvéoles vides, dont le tissu interstitiel dessine le contour polygonal. Nous avons pu déterminer une atrésie testiculaire très avancée (chez un animal le testicule non exposé, opaque, pèse 1 gr. 13; le testicule exposé pendant 120 minutes, en huit séances, à 10 centimètres, est complètement translucide et ne pèse que 35 centigrammes; dans ce poids, la coque conjonctive et le liquide y contenu entrent pour la plus grande part). Mais nous n'avons pas réussi à obtenir sa destruction complète, à cause des ulcérations cutanées très graves qui sont apparues et nous ont empêchés d'aller plus loin. En ce qui concerne la pathogénie des altérations testiculaires, trois hypothèses peuvent être émises : | 1° Les rayons X agiscent sur les filets nerveux. — L'expérience sui- vante infirme cette interprétation : le testicule droit d’un rat est extirpé, puis, le gauche étant maintenu dans les bourses, on expose au-dessus de lui, pendant 30 minutes, à 10 centimètres, une large bande transver- sale de tissus, haute de 3 centimètres, de facon à impressionner à coup sûr les nerfs qui, par le cordon, se rendent au testicule. Cet organe, extirpé un mois après, ne présente aucune différence de structure avec son-‘congénère ; il est, comme lui, en pleine spermatogenèse. 2 et 3° Les rayons X agissent sur les terminaisons nerveuses ou bien directement sur les cellules testiculaires. — Il est impossible expé- rimentalement de localiser la rœntgénisation sur les unes ou sur les (64) SÉANCE DU 6 JUIN 1031 autres. Nous crovons loutefois à une action surloul directe, c'est-à-dire sur les cellules, pour les raisons suivantes : on sait déjà que les rayons modifient directement les éléments libres du sang; on sait aussi qu'ils ont le plus de prise sur les cellules en grande activité karyokinétique. D'autre part, ils détruisent, dans le lube séminipare, toutes les cellules à l'exception de celles de Sertoli; le tissu interstitiel du testicule est épargné et même s'hypertrophie, malgré l'emploi de doses de rayons déjà considérables; faits peu compatibles avec des altérations nerveuses. ALTÉRATIONS DES YEUX ET DU SQUELETTE FACIAL D'UN CHAT NOUVEAU-NÉ PAR ROENTGENISATION, par MM. TRIBONDEAU et RÉCAMIER. L'un de nous (1) ayant eu l’occasion d'étudier antérieurement la struc- ture de l'œil du chat avant l'ouverture des paupières a constaté que — contrairement à l’avis de Max Schultze — la membrane de Jacob existe dans la rétine, mais est encore rudimentaire. Les autres couches de la rétine sont au contraire très développées; toutefois on observe des mitoses dans celle des grains externes, et la fusion des deux gra- nuleuses vérs l’ora serrata. Nous avons voulu voir si les rayons X empêchaient le développement complet de la rétine. Pour cela, nous avons rœntgenisé la face d'un ‘chat, dès le troisième jour après sa naissance, dans les conditions sui- vantes : la tête est passée au travers d'une lame de plomb perforée, protégeant le corps de l’animal enveloppé d'une serviette et maintenu par un aide; les rayons sont dirigés sur l'œil droit, ou plutôt sur la partie antéro-latérale droite de la face, car ils ont de plus atteint, moins intensément, l'œil gauche; l'exposition a duré 60 minutes en six séances (trois par semaine), à 10 centimêtres. Nous avons noté les faits suivants : 1° Du côté des yeux. — À l'inspection : ouverture des fentes palpé- brales, deux jours avant un chat témoin de la même portée ; puis, ag- glutination des paupières par des croûtes pendant plusieurs jours ; — conjonctivite et dépoli passagers des cornées; — formation de gros flocons blanchâtres dans le cristallin et l'humeur vitrée des deux yeux, coïncidant avec la disparition progressive de la vue; — veux plus petits que ceux du chat témoin, surtout à droite. À l’autopsie (un mois après la dernière exposition) : flocons blancs dans les deux yeux; — poids des globes oculaires diminué, gauche (1) Tribondeau. Soc. de Biologie, 11 novembre 1902. 1032 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (65) — À gr. 34, droit = 0 gr. 43; — œil droit moitié moins volumineux que l'œil gauche. “ire A l'examen microscopique, des deux côtés : dégénérescence granu- leuse et vacuolaire presque complète du cristallin; — humeur vitrée très fibrillaire ; — couche des cônes et des bâtonnets bien développée ; — granuleuses interne et externe confondues dans la zone ciliaire ; — atrophie de la granuleuse interne; — prolifération intense de la granu- leuse externe sous forme de plis et de tubes s’enfonçant dans la granu- leuse interne, surtout vers la zone ciliaire; — épaississement de la couche des fibres nerveuses; — apparence normale du nerf optique. 20 Ju côté de la face. — À l'inspection : chute des poils; — au début, tuméfaction inflammatoire des téguments, puis, au contraire, aplatis- sement de -plus en plus manifeste de la face, bien que la peau reste épaissie. A l'autopsie : le squelette (dépouillé des chairs par ébullition) est manifestement asymétrique. La bosse frontale, l'arcade zygomatique, le maxillaire supérieur sont plus petits à droite qu'à gauche et la paroi osseuse y est moins épaisse. La cavilé orbitaire droite est moins vaste que la gauche. Les sutures médianes du crâne et de la face sont déviées vers la droite et le museau est tordu du même côté, par suite de la poussée plus active des os de la moilié gauche. Enfin, les dents sont moitié moins longues à droite qu'à gauche. En résumé : les rayons X ont entravé sans l'arrêter le développement de l'œil; ils n'ont pas empêché la croissance des cônes et des bâtonnets; mais ils ont provoqué des anomalies structurales de la rétine (que nous nous proposons d'étudier plus complètement), et la cécité par cataracte. — Ils ont de plus ralenti, sans l'arrêter, l'évolution des os de la face, en par- ticulier des dents. SUR LA DISPOSITION DES CELLULES HÉPATIQUES EN UNE COUCHE DE CELLULES APLATIES, A LA PÉRIPHÉRIE DES LOBULES HÉPATIQUES, CHEZ LE PORC, par MM. Coyne et CAVALIÉ. Nous avons observé, dans le foie, chez le porc, une modification des cellules hépatiques à la périphérie des lobules. Il est aisé de constater, sur les coupes transversales, la: présence d'une couche de cellules rectangulaires aplaties limitant les lobules et les séparant des espaces portes et des espaces périlobulaires. Celte couche est presque toujours apparente à la périphérie des lobules ; elle forme là, après coloralion des coupes, un liséré de teinte plus foncée. Les cellules sont nettement distinctes les unes des autres. Leur pro- (66) SÉANCE DU 6 JUIN 1033 toplasma prend davantage les couleurs que celui des cellules hépa- tiques intra-lobulaires. Il est plus riche en fines granulations. Le noyau, généralement unique, est ovalaire, au lieu d’être arrondi; plus petit que celui des cellules hépatiques voisines, il est plus riche, par contre, en éléments chromatiques. Les cordons de cellules hépatiques intra-lobulaires, viennent s’ap- puyer sur cette couche limitante et parfois se continuer avec elle. IL existe, surtout au niveau des espaces portes, des ouvertures ou fissures de cette couche limitante de cellules. Elles paraissent corres- pondre au passage des vaisseaux ou des voies biliaires; c’est principa- lement à ce niveau qu’apparaît nettement la transition entre les cellules rectangulaires et les cellules hépatiques. Nous avons constaté, chez le bœuf et chez le chien, où le tissu con- jonctif est presque restreint aux espaces portes, la présence de cellules hépatiques périphériques moins déformées et seulement légèrement déprimées. Nous pensons qu’il s’agit d’un aplatissement des cellules hépatiques à la périphérie des lobules. Il est peut-être dû à une compression mécanique contre le tissu con- jonctif périlobulaire, chez le porc. Cette disposition contribue à individualiser Le lobule et fournit un argument de plus à la thèse du lobule sanguin, chez les mammifères. (Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Bordeaux.) INFLUENCE DES INJECTIONS D'EAU DE MER SUR L'EXCRÉTION DE L’ACIDE CARBONIQUE RESPIRATOIRE, par MM. JEAN GaurRELETr et Josepn MontTÉLI. À la suite de l’intéressant travail de M. Quinton sur l’eau de mer, la thérapeutique, en ces derniers temps, à introduit celle-ci dans son arsenal. Il nous a semblé intéressant d'étudier les variations que subit l'excrétion de l'acide carbonique dans la respiration sous l'influence du sérum marin. Les échanges respiratoires étaient mesurés à l’état normal chez le lapin, avant l'injection, durant quatre jours consécutifs. Nous nous ser- vions à cet effet du procédé Gréhant que notre maître, M. le professeur Jolyet, nous avait recommandé. Nous avons injecté dans le tissu cellulaire sous-cutané du lapin Bioco@ie. CompTes RENDUS. — 1905, T, LVIII. 13 1034 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (67) 10 centimètres cubes de sérum marin à la température du corps par kilogramme d'animal. Ce liquide avait été préparé selon la formule donnée par Quinton, pour rendre isotonique l’eau de mer stérilisée à froid. Voici d’ailleurs les protocoles d'expériences de deux lapins : Lapin Il. à MOYENNES CONDITIONS TEMPÉRATURE des SÉRIE | DATES POIDS UO2pKpH 6 séries de l'expérience matinale d'échanges respiratoires 1re |19 mars Etat normal. 2k470 SU 01542 01674 CO*pKpH 1re injection 25 cc. 2e 230— eau de mer. 2,290 39,1 0,468 2e injection 25 cc. SMS eau de mer. 2,380 3070 0,445 - 3e injection 25 cc. ACROSS eau de mer. 2,350 SOI 0,519 a —— | —————————— | ———— | —————— | ————— 6e 8 — |8e injection 25 cc.| 2,390 39,4 0,430 9 2,360 39,5 0,450 |0,441 rs 2,490 39,4 0,445 La température du laboratoire était constamment de 15 degrés environ. Le lapin étant un animal émotif, nous avons pris soin d’attendre qu'il eut un rythme respiratoire de 72 respirations à la minute pour recueillir les gaz. Jamais de polypnée ni de dyspnée; ni diarrhée, ni vomissements; aucun trouble consécutif aux injections. (68) SÉANCE DU 6 JUIN 1035 Lapin VIT. MOYENNES CONDITIONS TEMPÉRATURE _ des SÉRIES | DATES CO2pKpH 6 séries do l'expérience matinale d'échanges respiratoires 1re [16 mai Etat normal. 17 — 18 —. 19 — 01660 CO?pKpH 1re injection 25 cc. 2e |20 — eau de mer. 3e |23 — |29 injection 25 cc. 4e 26 — |3e injection 25 cc. - 5e |29 — |%e injection 25 cc. 6e |Aer juin |5e injection 25 cec.|. 2 Site Si l’on considère les moyennes résultant des diverses séries d’expé- riences on voit décroître très nettement l'acide carbonique excrété sous l'influence de l'injection d’eau de mer. C’est ainsi que pour le lapin 2 nous avons abaissé la moyenne de CO° par kilogramme et par heure, qui était primitivement de 0 1. 674, à O IL. 445; un plateau très net dans la courbe d’excrétion se manifeste à ce moment; les injections ré- pétées d'eau de mer n’abaissent point l’excrétion de CO? au-dessous de ce chiffre. Quant au lapin 7, de O 1. 660, sa moyenne de CO* a été abaissée à 0 1. 310. Huit dosages d’ailleurs donnent ce dernier chiffre à 10 centimètres cubes près, d'où un plateau indiquant la limite ullime d’abaissement des échanges. (Travail du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Bordeaux.) 1036 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX (69) INFLUENCE DES INJECTIONS D'EAU DE MER SUR LES ÉCHANGES ORGANIQUES, par MM. JEAN GAUTRELET et Josepx MonrTéÉLi. Il résulte des quarante-six expériences relatées dans la note précé- dente que les injections d’eau de mer abaissent manifestement l’excrétion de CO. Si l’on ne considère d’ailleurs — en dehors de tout dosage chimique — que le seul volume de l'air expiré en dix minutes avant les injections d’eau de mer et après, on se rend compte de cette diminution des échanges respiratoires. En effet, la moyenne du gaz expiré par chacun des lapins normaux, avant les expériences, était de OI. OLA, tandis qu’elle n’était plus que de 0 1. 0088 après les séries d’injections. Au reste, la confirmation la plus nette de l’influence de l’eau de mer sur l’abaissement des échanges nous est fournie par une série de quatre dosages de CO? pratiqués sur Le lapin 2 après quarante-cinq jours de repos. CONDITIONS TEM- de POIDS PÉRATURES CO2pKpH l'expérience MOYENNE matinales des 4 échanges Etat normal 7 39 : sn 01732CO*pKpH , 39 Ces expériences nous donnent le chiffre moyen de O0 1. 732 par kilo- gramme par heure. On le voit donc, la suppression du traitement marin a ramené à son Laux normal l’excrétion de CO?, laquelle avait été réduite (voir la note précédente), par 5 séries d’injections d’eau de mer à OI. 441 par kilogramme par heure. Les injections d’eau de mer modifient-elles la température? Nous ne le croyons pas; les chiffres obtenus après celles-ci, comme l’indiquent les tableaux publiés précédemment, semblent répondre négativement. . Nous avons également mesuré à l’hématoscope l’hémoglobine du sang ; celle-ci n’a point augmenté certainement ; a-t-elle diminué? Nos mesures n’ont point élé assez suivies pour l’affirmer, mais elles nous inciteraient plutôt à le croire. Le taux normal d’'hémoglobine des lapins 2 et 7 était de 9,5 p. 100; après les séries d’injections d’eau de mer, il se serait abaissé à 7,5 ou 8 p. 100. Notons enfin que les variations journalières dans l’excrétion le CO”, si considérables chez le lapin normal, disparaissent sous l'influence du sérum marin; il régularise les échanges, tout en les abaïssant. (l'ravail du lab. de physiol. de la Faculté de médecine de Bordeaux). Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. — 10362. SÉANCE DU 24 JUIN BizLarD (ARMAND) : Régénération denNObehardiehotomans nee | BizzarD (ARMAND) : Régénération du Tubularia indivisa L Busouer (H.) : Etude du phéno- mène observé avec le sphygmo- mètre unguéal de M. A.-M. Bloch . Carnot (P.) et CHASSEVANT (A.) : Sur le passage pylorique des solu- HONTE SIUCOSE RER PONT Carxor (P.) et Auer (P.) : Sur la différence d'équilibration molécu- culaire äes solutions salines intro- duites dans l'intestin, suivant leur nature CHIMIQUES PARU NUE - CorDier (Marcez): Du saut ch z lesiquadrupe des Eee Cürris (F.) : Méthode de coloration élective du tissu conjonctif . . . . . Dusors (RaPHAEL) : Sur le méca- nisme de la biophotogenèse, ré- ponse à M: G: Nadson . . . .- Düsors (RAPHAEL) : Sur la question denlañtélésonie tre GarriGue (L.) : Da l’action des formiates et des causes qui la font VATICAN EU Diner ee Peur GiLBERT (A.) et LEREBOULLET (P.) : Sur la teneur en bilirubine du sé- rum sanguin dans les cirrhoses bi- liaires Iscovesco (HExri) : De la présence de la catalase daus les différents or- ganes Iscovesco (Henri) : De l'équilibre chimique dans l’action hépatocata- IV ÉIQUÉMERE NE ERR T U TE Jousser (ANORÉ) et PARAskEvo- PouLOs (P.) : Etude comparative des diverses méthodes de séro-diagnos- ticde laktuberculoser 2e "sn LÉCAILLON (A) : Sur le pouvoir qu'ont les Araignées de rester pen- dant de longues périodes sans pren- dre aucune nourriture OMOEOEt DMC AMONIC Biozogrie. Coupres RENDUs. — 1905. T. I, VIII. TA 1( [905 SOMMAIRE Lorper (Maurice) : Modifications 104$ | subies dans l'estomac par les solu- tions concentrées des sels stables à 10298 Nactonipurs tive Are Logrer (Maurice) : Sur le méca- nisme de l’action intestinale des 1060 | solutions salines purgatives. . . .. : MOYNIER DE ViLLepoix : Eosino- philie consécutive à l'ablation de la 1069 | rate chez l'homme 1038 . 1043 1059 LOST 1066 105% 1055 1063 NicoLLe (C.) et Courte (C.) : Sur le rôle possible de Hyalomma ægyp- lium, dans l'infection hémogrégari- nienne de Testudo mauritanica . . . Proca (G.) et Vasiescu (V.) : Sur un procédé de coloration rapide du SDIROCR EL DATA EE ER ANEEEEE RENLINGER (P.) : Une cause d'’er- reur dans l'étude des organismes ulira=mieroscopiques. 0 0 ReTTERER (En.) : Du rôle de l’épi- thélium dans le développement des organes génito-urinaires externes. Réunion biologique de Nancy. ETIENNE (G.) et Joyeux : Septi- cémie colibacillaire Phases hyper- thermisante et hypothermisante . . Perrin (MauRICE) : Variations du volume de la rate chez une cirrho- tique présentant des hématuries : procédé d’appréciation . ... . ... Ricaon (L.) et JEANDELIZE : Action de la thyroidectonie et de cette opération combinée avec la castra- tion sur les os longs des membres. Comparaison avec les effets de la* CASA TION SEM Me rh ue Ricuon !{L.) et JEANDELIZE (P. Remarques sur la lète osseuse de lapins adultes castrés dans le jeune âge DO O MO MONET PC VOD AO MC ES En OA )37 1046 1045 1040 1077 1038 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ricnon (L.) et JEANDELIZE (P.) Remarques sur la tête osseuse d'animaux thyroïdectomisés dans le jeune âge. Comparaison avec les effets de la castration . . . . . . SExcert (L.). Réanimation défn:i- tive par le massage sous-diaphrag- matique du cœur dans un cas de mort apparente par le chloroforme. Réunion biologique de Marseille. ALEzAIS : Pince porte-lames. . Boiwer : Deux cas d'homologie des poumons, chez l'Homme. . . .... Box-Terssier : Durée de l’action de l’adrénaline Brior (A.) et Van GAVER (F.) : Changements survenus dans la No lie Netlietiatis fee tele mens 1098 1095 Simon (P.) et SPILLMANN (L.) faune du Vieux-Port de Marseille. . Eosinophilie chez l'homme à la suite GAUTHIER (CONSTANTIN) : Chylrio- detarsplénectomie tion EEE CRC 10159 MmycosSe spontanée EUR ENCRES 1094 Weser (A.) : Evolution de la ré- Onpo : L'hypotension d'effort chez gion ptérygoïde chez l'homme . . . 1083 | les convalescents. . . . . . . . . . . 1089 Présidence de M. A. Giard, président. MÉTHODE DE COLORATION ÉLECTIVE DU TISSU CONJONCTIF, par M. F. Curris. Dans une récente communication à l'Académie des sciences (1), nous avons établi les principes généraux sur lesquels reposent nos colora- tions électives du tissu conjonctif. Nous donnons ici, à titre d'exemples, deux de nos procédés choisis parmi les nombreuses méthodes que nous exposerons dans un mémoire ullérieur. I. MÉTHODE DU PiCRO-PONCEAU. — fixation des tissus. — Alcool, For- mol, Zencker, Sublimé. Coloration. — Les noyaux. Colorer les noyaux dans solution diluée d’hematoxyline de Delafield (Formule du traité de Henneguy). 40 cent. cubes. 160 Hématoxyline de Delafield. Eau distillée Laisser les coupes collées sur lame dans ce bain, face en bas jusqu’à coloration très intense des noyaux et commencement de coloration plas- matique. Laver à l'eau distillée, puis à l’eau ordinaire. Le Conjonctif et le fond. — Le conjonctif se colore électivement en (1) Sur quelques conditions qui déterminent l’affinité de certains colorants d’Aniline pour le tissu conjonctif. (Curtis et Lemoult, Académie des sciences. Séance du 12 juin 1905.) SÉANCE DU 2% JUIN 1039 rouge à l’aide du Ponceau $ extra. Ce corps n'existe plus dans le com- merce ; il faut le demander à la maison Cogit ou directement à l’Actien- gesellschaft für Anilinfabrikation à Berlin. Il faut que ce soit le corps résultant de l’action du diazo de l'amidoazobenzène disulfoné sur le Sel R. Faire une solution à 2 p. 100 de Ponceau $ extra dans l’eau distillée, prendre Solution aqueuse à 2 p. 100 de Ponceau saturée extra. 0 c.c. 1/2 Solution deautpiCrIquée SAUTER PR ENS ER OC CUT Solutionsacide acétique à 2 p.100. 1... V goutles. Placer la coupe, ayant subi la coloration nucléaire, dans ce mélange ‘face en bas. Laisser quinze à rente secondes. Laver. Eau, alcool à 95 degrés, alcool abs., xylol Baume, noyaux, noirs bleus, conjonctif rouge, protoplasma jaune ou orangé . IT. MÉTHODE DES PicRho-BLEUS. — Fixation. Zencker. Passer les coupes collées à l'alcooliodé. Avoir soin de bien désioder à l'alcool! à 95 degrés. Les remettre dans l’eau. Noyaux. — Faire solution de : CARHONATENEATZ HER Re I goutte. : PAUSE ee RES IN CenRACUDeS BOrmOA EU D AUS RER NV RRRE 30 — Prendre de cette solution 8 centimètres cubes et y ajouter ? centi- “mètres cubes de la solution alcoolique saturée (alcool absolu) de safra- nine nucléaire. Mettre les coupes collées, face en bas, vingt-quatre heures dans ce mélange. Après ce temps laver les coupes à l’eau et à l'alcool! à 95 degrés rapi- dement, pour enlever l'excès ce colorant sans chercher à différencier. Remettre les coupes dans l'eau. Tissu conjonctif et fond. — Le tissu conjonctif se colore par le bleu -diamine 2 B ou le noir naphtol B. Faire avec ses substances la solution suivante : Bleu diamine 2 B ou noir naphtol B . . . 1 gramme. CCE Re A 20 Cent /CUDES: Baule re Ne EE 00) — Prendre de cette solution 1 demi-centimètre cube et mêler avec eau picriquée saturée 9 centimètres cubes et demi. Mettre la coupe collée, ayant subi la coloration nucléaire comme ci- dessus dans le mélange de picro-noir ou de picro-bleu, face en bas. Laisser trois à quatre minutes. - 1040 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Laver à l'eau. Aleyol à 95 degrés. Alcool absolu xylol Baume. Noyaux rouges, conjonctif bleu noir, protoplasme jaune. Les mem- branes basales et l’hyalin se colorent en même temps que la fibrille con- jonctive, mais d’une manière moins intense que cetle dernière. Du ROLE DE L' ÉPITHÉLIUM DANS LE DÉVELOPPEMENT DES ORGANES GÉNITO-URINAIRES EXTERNES, par M. Ép, RETTERER. L'année dernière, j'ai repris le développement des organes génito- urinaires. En voici les raisons. A l’époque déjà éloignée où j'ai fait mes premières recherches sur ce point, je partageais les idées classiques, d'après lesquelles le mésoderme prendrait ne part prépondérante dans la formation de ces organes, l’épithélium ne représentant qu'une couche de revêtement. Des recherches récentes m'ont montré que l'épithélium continue, chez l’adulle, tant à lélat normal, qu'après les lésions acci- dentelles, à fournir des éléments qui se transforment en éléments con- : jonctifs : aussi ai-je Lenté de vérifier si les épaississements épithéliaux, décrits sous le nom de bouchon cloacal, de plaque uro-génitale ou uro- déale, ne contribueraient pas à la genèse des cloisons uréthro-rectale, uréthro-vaginale et uréthrale. Cette étude de contrôle me parut d'autant plus nécessaire que Fleischmann et ses élèves viennent de publier (Morphol. Jahrbuch, t. XXX et suivants) des travaux étendus sur le cloaque (urodéum) des Vertébrés. Après avoir choisi un type d'urodéum de Vertébré inférieur, ces auteurs décrivent les modifications de forme et les déplacements que subirait ce type originel chez les Verlébrés su- périeurs pour donner naissance aux conduits terminaux du tube di- sestif et des organes génito-urinaires. Dans cette étude, qu'ils intitulent stylistique de l'urodéum, il n’est, pour ainsi dire, pas question des phé- aomènes de divisions et de transformalions cellulaires. J'ai choisi des embryons de lapin, de cobaye, de chien et de pore el ie leur ai appliqué la technique que j'avais employée dans mes recher- ches sur Ja structure et l’évolution des membranes tégumentaires. (Journal de l’'Anatonae et de la Physiologie, 1904, p. 338). I. Cloisonnement du cloaque. — Pour ce qui est de la morphologie, je ne puis que confirmer mes premiers résultats : la cloison recto-urogénitale résulte de la réunion de deux lames qui naissent sur les parois latérales du cloaque et dont les bords internes ou libres se soudent (1), (1) €. R. de la Société de Biologie, 2 avril, 25 juin, 2 juillet, 23 juillet et 26 novembre 4887. Journal de l'Anat. et de la Physiologie, 1890, p. 128, et Bi- bliographie anatomique, 1893, p. 184. dun Rat nan: à à SÉANCE DU 2% JUIN 1041 Voici maintenant les faits nouveaux d'histogenèse : lors de l'apparition de ces lames latérales, l’épithélium du cloaque se multiplie vers le tiers poslé- rieur du cloaque plus activement qu’en avant et en arrière. En ce point, il produit ainsi, de haut en bas, une crête épithéliale à direction longitudinale. À mesure que chaque crête s'élève, son bord libre rencontre celui de sa con- génère, s’y accole et s'y soude. De là la formation d'une cloison épithéliale, frontale, qui divise la cavité du cloaque en un compartiment dorsal ou rectum et un compartiment ventral ou sinus urogénital. Le processus débute du côté céphalique et de là s'étend vers le fond ou extrémité caudale du cloaque. Lorsque la cloison épithéliale est établie, ses cellules constituantes se trans- forment en tissu conjonctif et musculaire : à partir du mésoderme sur lequel elles reposent, les cellules épithéliales de la cloison acquièrent un réticulum chromophile plus serré et l'hyaloplasma qui en remplit les mailles fixe la fuchsine acide ou le carmin de Grenacher d’une façon intense. Plus tard, des fibrilles conjonctives s’élaborent dans cet hyaloplasma. D’autres celles épithéliales deviennent fibres musculaires, de sorte que la partie moyenne de la cloison épithéliale se convertit en Er Son conjonctivo-vasculaire et musculeuse. II. Développement du périnée et de l'urèthre masculin. — Les phénomènes morphologiques sont ceux que j'ai décrits et figurés dans mes publications antérieures (1), Quant à l’histogenèse, voici les faits nouveaux que j'ai observés : après avoir débuté dans l'épithélium endodermique du cloaque, l'épaississement épithélial se poursuit jusqué dans les couches ectodermiques. Il se développe ainsi, de chaque côté du plan médian, sur la face inférieure ou caudale du tubercule génital, une saillie épithéliale à direction longitudinale (crêtes péri- ‘ néales et péniennes). Peu à peu, le bord libre de chaque crête épithéliale se recourbe vers sa congénère, s'y accole et s'y soude. Consécutivement, la partie centrale des assises épithéliales subit la transformation conjonctive, comme cela s’est fait dans les crêtes cloacales. Vers le bout libre du tubercule génital (futur gland), l’épaississement épi- thélial sous-glandaire prend des proportions considérables. Sur le porc mâle, par exemple, long de 9 centimètres, il représente une masse d’un demi-milli- mètre, alors que le tissu mésodermique n'’atteint qu'un tiers de millimètre. Cet épaississement épithélial doit fournir, en effet, les éléments qui donnent naissance aux replis uréthraux (future cloison uréthrale), ainsi qu'aux replis préputiaux (prépuce ou gaine préputiale). Pour qui ne veut pas s’astreindre au labeur énorme et fastidieux de collec- tionner et de couper la série complète des embryons, à partir de la longueur de 6 millimètres jusqu'à plusieurs centimètres, pour étudier le cloisonne- ment du cloaque ou du sinus urogénital, je conseille de choisir pour objet d'étude l'épaississement épithélial sous-glandaire des embryons de chien de -6 à 7 centimètres, ou des embryons de porc de 7 à 8 centimètres. Il est fa- cile de les avoir frais et de plonger la région ventrale et le pénis dans le (4) C. R. de la Société de Biologie, 1890, p. 51, 528, 551,606 et 653, et Journal de l'Anatomie et de la Physiologie, 1902, p. 225. 1042 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE liquide fixateur qui en pénètre toutes les parties. En examinant les coupes. sériées d'avant en arrière, du bout libre à la base du gland, on rencontre d'abord les replis uréthraux et ensuite les replis préputiaux : l'intervalle des replis est comblé par des cellules épithéliales dont les profondes ou basi- laires sont à cytoplasma commun et toutes les autres, polyédriques, grosses de 15 à 20 et contenant un noyau de 7 à 8 y. La transformation de l’épithé- lium en tissu conjonctif débute dans la couche basilaire et s'étend insensible- ment vers le plan médian où elle s'achève. En voyant une cloison mésoder- mique apparaître aux points où existait une masse épithéliale, on admettait jusqu'à présent que les éléments mésodermiques, en se multipliant, servaient à accroître, à allonger et à fusionner les replis mésodermiques. Si les choses se passaient ainsi, les cellules épithéliales de l’épaississement sous-glandaire: seraient disloquées, refoulées ou comprimées. Or, jamais on n’observe trace de disjonction, d’atrophie ou de refoulement dans l’amas épithélial : tous ies. éléments persistent et se multiplient; ensuite, leur protoplasma se transforme: en tissu mésodermique. III. Cloisonnement du sinus urogénital des mammifères femelles. — La forma- tion des crêtes épithéliales, leur jonction et la transformation du septum épi- thélial en cloison conjonctive uréthro-vaginale sont identiques à ce qui passe: pendant le cloisonnement du cloaque. Ces phénomènes déterminent la sépa- ration de l’urèthre et du vagin, d’après le mode que j'ai décrit dans plusieurs. communications antérieures (1). Résultats. — Chez les mammifères, la cavité commune ou cloaque où: débouchent, pendant la vie embryonnaire, le tube digestif et les organes génito-urinaires, se partage en plusieurs conduits distincts : rectum, conduit uro-génital et, de plus, chez les femelles, vagin et urèthre. Ge perfectionnement organique s'effectue en deux phases distinctes : 1° pro- lifération des cellules épithéliales qui donnent naissance à deux crêtes se rejoignant par leur bord libre pour dédoubler la cavité unique ou: pour circonscrire une gouttière et clore un canal; 2° transformation de- la portion centrale des crêtes ou de la cloison épithéliale en tissu con-- jonctivo-musculaire. Le processus histogénétique qui aboutit ainsi à la division du travail physiologique, est identique à celui qui préside à la cicatrisation des plaies des membranes tégumentaires (2). Dans l’un et l’autre cas, l’épi- thélium fournit, en proliférant, les éléments d'édificalion ou de répara- tion; mais, qu'ils s’enfoncent dans la profondeur ou s'élèvent à la: surface des membranes tégumentaires, les épaississements épithéliaux (1) C. R. de la Société de Biologie, 1891, p. 291 et 313, et, 1903, p. 1570. (2) Sur la cicatrisation des plaies de la cornée. Journal de l’Anatomie et de la Physiologie, 1903, p. 453 et : Recherches expérimentales sur les rapports génétiques entre l’épithélium et le tissu conjonctif, C. R. de l'Association des anatomistes, 6° session, 190%, p. 96. SÉANCE DU 24 JUIN 104% évoluent de façon identique, afin de produire des membranes conjonc- tivo-musculaires, isolant les organes les uns des autres ou les proté- geant contre les injures du monde extérieur. SUR LE MÉCANISME DE LA BIOPHOTOGENÈSE, RÉPONSE A M. G. NaDsoN, par M. RAPHAEL DuBors. M. G. Nadson, de Saint-Pétershbourg, auteur de diverses publications sur les bactéries lumineuses, a bien voulu m'adresser un intéressant travail sur la phosphorescence des bactéries (1), qui se termine par les conclusions suivantes : k « Il me semble que de ce qui a été observé et de tout l’ensemble des données obtenues, il faut donner l'explication suivante : il se forme dans les cellules des bactéries des substances spéciales photogéniques qui brülent à l'intérieur des cellules sous l'influence de l'oxygène qui y pénètre, ou, plus exactement, par l'intermédiaire d'oxydases qui y produisent la phosphorescence. En conclusion, j’attirerai l'attention sur ce que dans les phénomènes de la phosphorescence chez les animaux les plus différents, il existe beaucoup de traits généraux profonds, et, - pour cette raison, il est nécessaire d'admettre que la biophotogenèse, dans sa base, présente partout le même processus physiologique. » M. Nadson a done complètement adopté mes conclusions person- nelles (2), mais je serais heureux qu'il veuille bien prendre connaissance de ce que j'ai écrit plus récemment (3), il y trouvera ce qu'on est con- venu d'appeler la « preuve cruciale » et expérimentale de l'explication que j'ai donnée du mécanisme de la biophotogenèse, puisque je puis remplacer la zymase « luciférase » par une trace de permanganale de potasse et obtenir la phosphorescence avec cet oxydant et un peu de luciférine, non photogène au contact de l'air seul. J'ai isolé la luci- férine, et ses solutions donnent les caractères d’une protéose possédant une odeur aromatique spéciale. Mais je n’affirme pas lavoir obtenue à l'état de pureté, et il se peut que j'arrive à dédoubler le produit que je nomme « luciférine ». En employant les moyens convenables, il n'est pas impossible d'isoler ce produit en quantité suffisante pour le carac- tériser plus complètement. D'ailleurs, il est possible qu'il existe plu- sieurs sortes de luciférine, sans que pour cela le processus physiologique (1) In Bulletin du Jardin impérial botanique de Saint-Pétersbourg, t. I, 1903. (2) Lecons de physiologie générale et comparée, Paris, 1898, chez Masson, éd. (3) Voy. Traité de physique biologique, t. I, p.295- 312, chez Masson, éditeur, Paris. 1044 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cesse d'être général. J'admets avec M. Nadson que, pour les photo- bactéries, les produits photogènes prennent naissance et réagissent dans l’intérieur même de la cellule. Mais je fais des réserves en ce qui concerne le lieu où se produit la lumière. Ainsi que je l’ai indiqué à plusieurs reprises, et particulièrement dans ma note à la Société de Biologie du 2 mars 1904 (1),on ne peut admettre, comme pour la lumière ordinaire par combustion, que des particules organiques sont portées à l’incandescence au sein même du bioprotéon, et c’est plutôt à la formation ou aux modificalions des cristaux qui appa- raissent {oujours à la suite de la réaction photogène, aussi bien dans les organes lumineux que dans les bouillons de culture liquides ou solides des photobactéries, qu'il faut attribuer le phénomène physique lumière. J'ai d’ailleurs insisté autrefois sur les analogies existant entre Îles cristaux des organes lumineux des insectes et ceux de certaines cultures microbiennes (2). Il me semble qu'il est possible, dès à présent, sans diminuer, en aucune façon, la portée de mes observations antérieures et leur signi- fication (3), de rapprocher la phase ultime de la biophotogenèse de ce phé- nomène de la « vie des cristaux » auquel on a donné le nom de « tribo- luminescence », d'autant mieux que la lumière qu'elle fournit donne, comme celle des êtres vivants lumineux, un spectre continu contenant du rouge, mais surtout du vert et du jaune, d'après M. Guinchant. Les intéressantes et récentes recherches de MM. Guinchant et Gernez (4) sur la triboluminescence, donnent à la théorie que nous avions indiquée dès 1887 (5) un nouvel intérêt. \ SUR UN PROCÉDÉ DE COLORATION RAPIDE DU Spirochæle pallida, par MM. G. Proca et V. VASILESCU. On arrive à colorer le Spirochæte pallida Schaudinn en dix, quinze minutes en employant le procédé suivant : Les préparations fixées à l'alcool (trente minutes) sont traitées par (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 2 mars 1904, p. 442. (2) Lecons de physiologie générale et comparée, Paris, 1898, p. 509-510. (3) Les Elatérides lumineux, Paris, p. 268. (4) Guinchant. Sur la triboluminescence de l'acide arsénieux, Comptes rendus, CXL, p. 1170, 1905. (5) Gernez. Sur la lumière émise par les cristaux d’anhydride arsénieux, Comptes rendus, CXI:, p. 1134, 1905, et Sur la triboluminescence du sulfate de potassium, Comptes rendus, CXL, p. 1234, 1905. SÉANCE DU 24 JUIN 1045 le bain colorant de Gino de ‘Rossi, que cet auteur recommande pour la coloration des cils (1). La solution colorante que nous employons et qui est dix fois plus concentrée (acide phénique pur 50, Lannin 40, eau 100, à laquelle en ajoute : fuchsine basique 2,5 dissoute dans 100 centi- mètres cubes d'alcool absolu) sert de mordant; il n’est pas nécessaire d’alcaliniser par l'hydrate de potassium la solution colorante. On laisse agir le mordant pendant dix minutes, on lave sous un filet d'eau, on sèche et ensuite on colore pendant une à cinq minutes avec : Violet de gentiane, solution alcoolique concentrée. 10 cent. cubes. ACITeRDhONIAUEMRE MAN UE RARE RS à) — HUE CIS DUILE EAN A LE LES DEN ER NET OO — On lave à l’eau, on sèche el on monte dans le baume de Canada ou l'huile de cèdre. Les spirochètes apparaissent dans les préparations bien réussies sous forme de spirilles fins, à nombreux tours très rapprochés et colorés en violet intense, tranchant sur le fond finement granuleux et coloré en violet pâle de la préparation. Afin d'éviter les dépôts fâcheux de matière colorante, il faut avoir soin d'étaler sur lame les exsudats ou produits suspects en couche mince et homogène. SUR LE RÔLE POSSIBLE DE Ayalomma ægyplium, DANS L'INFECTION HÉMOGRÉGARINIENNE DE Z'estudo mauritanica, par MM. GC. NicoLLe ET C. ComTe. Dans une note récente, MM. Laveran et Nègre (2) ont attiré l’atten- tion sur le rôle possible d’un ixode (Æyalomna ægyptium) dans l'infee- tion habituelle de la tortue terrestre d'Afrique par Aæmogregarina mau- ritanica (E. et E. Sergent). H. ægyptium est un ectoparasite très connu chez Testudo mauritanica de Tunisie. Cette fréquence, jointe à celle de l'Hémogregarine de la tortue, nous a amenés à une conception identique à celle que viennent de formuler MM. Laveran et Nègre. Pour la vérifier, nous avons institué des expériences dont les résultats définitifs seront intéressants à com- parer à ceux qu'obtiendront ces auteurs. Une première série d'expériences nous a donné un premier résultat que l’on pouvait prévoir, mais qu'il n’était pas inutile de démontrer ; (1) V. Ueber die Geisselfärbung in Centralblatt für Bacteriologie, t. XXXIIT, p. 572. (2) Soc, de Biologie, 10 juin 1905. 1046 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE c'est le rôle nu! que joue l'ixode parvenu à son état de complet dévelop- pement dans la transmission de l'hémogrégarine. À. æqyptium femelle, ‘pas plus que les autres femelles d’ixodes, ne quitte spontanément l'hôte sur lequel elle s’est attachée ; si on la détache pour la transporter sur une autre tortue, il est tout à fait exceptionnel qu'elle se fixe sur ce nouvel hôte. Il est au contraire très facile de transporter les ixodes. mâles d’un individu sur un autre ; ils se déplacent d’ailleurs fréquem- ment d'eux-mêmes. Leur rôle dans la transmission de l’'hémogrégarine n'en esl pas moins nul. Dans nos expériences, plusieurs mâles adultes placés sur une tortue infectée et déposés ensuite sur des tortues indemnes n'ont jamais produit l'infection de celie-ci. Si donc, comme il est logique de le supposer, 4. ægyplium joue un rôle dans la transmission de Âæm. mauritanica, il faut que cette (rans- mission se fasse héréditairement de la lique femelle ayant vécu sur: l'hôte infecté aux tiques filles et de celles-ci à la tortue saine. C’est dans. ce sens que nos expériences actuelles, comme celles de MM. Laveran et Nègre, sont dirigées. Nous n'avons pas rencontré dans le tube digestif des ixodes examinés. par nous les éléments parasitaires décrits par ces auteurs. Leur exis- tence chez des tiques recueillies sur des tortues indemnes de toute infection sanguine ne nous semble pas en faveur de leur identité avec: un stade de l'hémogrégarine. Il ne nous parait pas possible en effet de: partager l'opinion de MM. Laveran et Nègre lorsqu'ils avancent que ces tortues eussent pu présenter antérieurement des hémogrégarines. Nous croyons les infections hémogrégariniennes aussi peu curables qu'elles sont bénignes, et nous en voyons une preuve dans les observations de M. Ducloux (1), lequel a pu conserver pendant plus de trois ans des tortues d'eau (£'mys leprosa) parasitées, sans que leur infection par Z:em. bagensis ait subi la plus légère amélioration. ({nstitut Pasteur de Tunis.) EOSINOPHILIE CONSÉCUTIVE A L’ABLATION DE LA RATE CHEZ L'HOMME, par M. MOoYNIER DE VILLEPOIX. Dans la séance du 25 mars 1905, MM. Simon et Spillmann ont signalé une augmentation notable des polynucléaires éosinophiles chez des cobayes dont ils avaient supprimé les fonctions de la rate par la ligature (4) Soc. de Biologie, 26 mars 1904. SÉANCE DU 24 JUIN 1047 des vaisseaux spléniques : cette opération fut suivie d’une hyperleucocy- tose très prononcée el d’une éosinophilie précoce. J'ai eu l’occasion de vérifier ces données expérimentales, non plus sur des animaux, mais sur l’homme. Il s'agit d'un malade de l'Hôtel-Dieu d'Amiens, sur lequel l'ablation totale de la rate fut. pratiquée le 15 mars dernier, dans le service de clinique chirurgicale, par mon collègue M. le professeur Peugniez. Le jour même de l'opération, je procédai à l'examen du sang de ce malade. Les résultats de cet examen furent les suivants : Globules troupes AAA PEER IEEE 20308000 D ANNE Sn ER RE EE EU 147.000 Formule leucocytaire : PobnucléAines er Er EAN ya00 Mononueléaes eee Re ee PONS 2r0s2/2petitss) Hosino pile sie rer Suns 0 100 Le 18 mai, un nouvel examen fut pratiqué, avant la sortie du malade, alors parfaitement rétabli. Il donna les résultats suivants : Globuleshronnes eee nie et AO CEA ES 260000 — blancs nent np AA 390.000 Formule leucocytaire : POlnUCIÉAIr es An PANNE 6012 Mononucléaires A 04 Cr0"0) 210; 02 petits.) Éosinophiles , 2 Je laisse au chirurgien le soin d'exposer les résultats cliniques de l'opération pratiquée, ainsi que les raisons qui l'ont déterminée. Je me bornerai à faire remarquer que l’ablation de la rate chez l’homme a été suivie d'hyperleucocytose très prononcée, et que, comme chez l'animal en expérience, l’éosinophilie s’est manifestée dès le deuxième mois. On remarquera également que le chiffre des polynucléaires est revenu rapidement à la normale. Les numérations ont été pratiquées sur dix séries de 100 leucocytes dont on a pris la moyenne. Les résultats obtenus paraissent confirmer entièrement les données de MM. Simon et Spillmann. 1048 SOCIÉTÉ DE BIGLOGIE RÉGÉNÉRATION DE L'Obelia dichotoma L.. par M. ARMAND BILLARD. J'ai montré (1) que les colonies d'O. dichotoma récoltées à Saint-Vaast présentent un développement remarquable de rameaux stoloniques, servant à la multiplication de cette espèce. On doit chercher la cause de cette formation de rameaux stoloniques dans l'action morphogène de l’eau en mouvement, action qui a été mise en évidence par Giard, chez des Tuniciers, des Bryozoaires, et aussi chez un Hydroïde, le Cam- panularia caliculata (2); en effet, l'O. dichotoma se trouve à Saint-Vaast abondamment répandu en un endroit, le « Rhun », parcouru par un courant très fort. Il est intéressant de noter qu'à Wimereux, où “ie conditions d'habitat sont différentes, où les courants sont faibles, l'O. dichotoma est de taille plus petite et montre rarement des rameaux stoloniques. Étant données ces différences entre les colonies de Saint-Vaast et celles de Wimereux, j'ai pensé qu'il pouvait exister une différence dans leur mode de régénération. C’est, en effet, ce que l'expérimentation con- firme. Procédant comme je l’ai indiqué dans un travail antérieur (1), j'ai placé sur des lames de verre 70 segments provenant de quatre colo- nies; leur longueur variait de 1%",5 à 4 millimètres. Je les ai placés verticalement l'extrémité distale en haut, l'extrémité promale en bas. Voici le tableau indiquant les résultats obtenus : : è NOMBRE DES BOURGEONS| NOMBRE DES SEGMENTS DERRRE NOMBRE DES STOLONS EE ea des segments d'hydranthes développé à l'extrémité en : expérience proximaux distaux proximaux distaux proximale distale Ces résultats sont manifestement différents de ceux que j'ai obtenus avec l'O. dichotoma récolté à Saint-Vaast. Dans le tableau que j'ai donné de ces résultats (3) on compte, en effet, pour un nombre de seg- (1) A. Biilari. Contribution à l'étude des Hydroïdes (Ann. Sc. Nat., vol. XX. [8] 1904). : (2) A. Giard. Sur l’éthologie du Campanularia caliculata (Comptes rendus Soc: Biol. vol. III |10}, 1898). = (3) Loc. cit p.7. SÉANCE DU 24 JUIN 1049 ments à peu.près égal (67) : 28 stolons proximaux et 16 stolons distaux, tandis qu'un seul segment de l'O. dichotoma de Wimereux à développé uu stolon proximal; je ferai remarquer qu'il appartenait à une colonie montrant deux rameaux stoloniques à la base. Aucun segment n'a formé de stolons à l'extrémité distale. Je signalerai de plus que les colonies d’O. dichotoma de Wimereux, conservées en aquarium, ne montrent pas l’abondant chevelu de rameaux - stoloniques si caractéristique de la même espèce à Saint-Vaast. L'eau en mouvement a donc non seulement pour effet de provoquer la formation de rameaux stoloniques sur des colonies soumises à son action, mais cette action modifie profondément le soma, de telle sorte que l'effet continue à se produire alors que la cause à cessé d'agir, c'est ce que prouve la formation de nouveaux rameaux stoloniques sur des colonies ayant crû en eau courante et placées ensuite en aquarium; c'est ce que montre aussi la formalion de stolons de régénération sur de nombreux segments, alors que des colonies d'O. dichotoma déve- - loppées dans des eaux non courantes ou des segments de ces mêmes colonies, ne donnent pas lieu à un tel développement de rameaux sto- loniques ou de stolons de régénération. RÉGÉNÉRATION DU Z'ubularia indvisa L. par M. ARMAND BILLARD. Presque tous les auteurs qui se sont occupés de la régénération des Tubulaires ont choisi comme sujet d’études le Zubularia mesembryan- themuim. Allm. Loeb (1) le premier a observé qu'un segment du pédoncule de cette espèce, suspendu librement dans l’eau, développe un hydranthe aux deux extrémités, cependant plus lentement à l'extrémité proximale qu'à l'extrémité distale. Antérieurement Dalyell(2) et Allman(3; ont observé chez le Tubularia indivisa L. une rés nero de l'hydranthe à l'extrémité distale seule- ment, et le premier n'a vu se développer un hydranthe à l'extrémité proximale que tout à fait exceptionnellement. Malgré cela, Loeb ne croit pas qu'il y ait une différence entre le 7. mesembryanthemum el le 1'.indivisa, au point de vue de la régénération, et dit qu'il serait possible de montrer une semblable polarité chez le 7°. mesembryanthemum même, en coupant la tige très près de la racine et en choississant des exem- plaires dont la base serait très mince. Il ne semble pas, d'après son texte, (1) Ueber Heteromorphose, 1891. (2) Rare and remarquable animals of Scotland, 1847. (3) À monograph of the gymnoblastic or tubularian Hydroïids. 4030 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE > qu'il ait fait des observations à cet égard, et alors cette assertion est toute hypothétique. Mais Allman d’ailleurs ne sectionnait pas les tiges de ses Tubulaires très près de la racine, puisqu'il coupait la tige vers le milieu; il avait ainsi un segment supérieur et un segment inférieur, cependant le pre- mier développait un stolon sur la surface de section et le second un hydranthe, bien que ces surfaces fussent exactement égales. Pendant un séjour au laboratoire de Wimereux, ayant eu l’occasion de récolter en grande quantité le 7”. indivisa, M. Giard me conseilla d'en étudier la régénération. Les recherches que j'ai entreprises à ce sujet me permettent de confirmer les observations anciennes de Dalyell et d’Allman. Dans une première série d'expériences j'ai employé 96 segments, obtenus en coupant la tige des Tubulaires immédiatement en arrière de l'hydranthe et en pratiquant une section proximale à 1 cent. 5 ou 2 cent. 5 de la première. Les surfaces de section étaient à peu près égales, cependant il y avait en général une petite différence à l'avantage de l'extrémité distale. Au bout de quinze jours, 86 de ces segments ont régénéré un hydranthe à l'extrémité distale et 60 ont poussé un stolon à l'extrémité proximale, quelle que soit d'ailleurs l'orientation des segments dans l’espace, qu'ils soient appliqués contre une lame de verre ou que leur deux extrémités baignent dans l’eau. La plupart des segments qui n'avaient rien montré à l'extrémité proximale furent con- servés pendant un mois et il n’apparut ni hydranthe, ni stolon. Je n'ai jamais vu non plus de stolons se former à l'extrémité distale. Dans une autre série d'expériences j'ai ligaturé la partie distale du segment, empêchant ainsi la formation de l'hydranthe à cette extrémité et pensant favoriser par là le développement d'un hydranthe à l'extré- mité proximale, qui baignait de tous côtés dans l’eau. Sur 16 segments (8 en position directe, 8 en position inverse, un seul placé en position inverse a développé, au bout d’un mois environ, un petit hydranthe proximal. A l'extrémité distale je n’ai vu aucune trace de développement interne d'hydranthe. = D'après ces recherches qui corroborent les observations anciennes de Dalyell et d'Allman, on voit qu'au point de vue de la régénération, con- trairement à l'opinion de Loeb, le 7°. indivisa présente une différence marquée avec le 7. mesembryanthermum ; cette dernière espèce dévelop- pant facilement un hydranthe à chaque extrémité d’un segment de tige et la première ne formant qu’exceptionnellement un hydranthe à l’extrémité proximale qui pousse le plus souvent un stolon(1). (4) Je n'ai pas voulu par cette note défendre la théorie de la polarité d’Allman, ou la faire revivre, mais apporter des faits d'observation, sans émettre aucune hypothèse. SÉANCE DU 2% JUIN 1051 DE L'ACTION DES FORMIATES ET DES CAUSES QUI LA FONT VARIER, par M. L. GarriGue. Les formiates sont les plus simples des sels organiques, ils peuvent être acides, basiques ou neutres, ils s'associent ou se dissocient avec une grande facilité, ils sont sensibles aux phénomènes extérieurs de pression, de chaleur, de lumière à des degrés différents suivant la base qui sature l'acide; ce sont des sels nerveux. Injectés ou ingérés, tous les formiates produisent les mêmes effets, il n'y a entre eux qu'une différence de plus ou de moius. Leur activité est proportionnelle à leur instabilité ; plus ils sont ins- tables, plus ils sont actifs. Iis ne sont pas toxiques ; j'ai pu prendre jusqu'à 8 grammes par jour de formiate de soude ou de potasse, 2 grammes de formiale de chaux ou de peroxyde de fer. Ils ne sauraient être toxiques, puisqu'ils sont une production normale de l'organisme. Les glucoses en régressant dans le torrent circulatoire produisent par oxydation de l’acide formique qui fixe les sels dissous dans le sérum, et forme des formiates ou formio-phosphates, formio-sulfates, etc., dont le groupement crée les albumines. - La transformation des glucoses en alcool n’est possible que dans un milieu désoxygéné, mais en présence de l'oxygène du torrent circulatoire à une température de 37 degrés sous pression il y a toujours produc- ion formique. C’est dans la connaissance de ce phénomène chimique précis, incon- _testable que nous trouvons l'explication de l’action de ces sels sur l’or- ganisme. Tous ceux qui agissent sur nous se dissocient à des températures variant entre 35 et 42 degrés. Ils déterminent donc dans le torrent circulatoire une décharge for- mique qui ajoute ses effets à ceux qu'y produisent d'une manière conti- nue les glucoses en régression, et c'est ainsi qu'ils activent le mouve- ment moléculaire. La décharge formique n’aura pas besoin d'être bien forte pour avoir sa répercussion sur tout l'organisme, parce que le corps est un vase clos emprisonnant l’albumine qui est un liquide élastique dont tous les éléments sont en équilibre constant les uns par rapport aux autres; le moindre ébranlement produit sur un point de la masse sanguine reten- tit immédiatement sur l’ensemble. L'action des formiates se porte donc sur le sang et par son intermé- diaire sur tous les organes et toutes les fonctions. Comme conséquence, ils élèvent la tension artérielle, accélèrent les 4052 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE mouvements du cœur et de la respiration, ils élèvent la température; l'urée et les sels dissouts dans les urines augmentent. Mais si leur action est toujours la même, les effets de cette action varient considérablement : 1° suivant la dose administrée ; 2° l'énergie du sujet en expérience; 3° la température extérieure; 4° l'altitude ; 5° l’état hygrométrique de l'air. Les effets varient suivant la dose et cela d'une facon qui paraît au pre- mier abord paradoxale. Une très faible dose de formiate de chaux (2 milligrammes par exemple) donnée chaque jour, en quatre fois, élève la tension arté- rielle, augmente l'énergie de toutes les fonctions (appélit, énergie musculaire et cérébrale), le sang devient plus dense, plus plastique, ses éléments figurés se multiplient, ia cireulation est plus active, le sujet engraisse, l’urée augmente dans les urines. Au lieu de 2 milligrammes, donnez au même sujet placé dans les mêmes conditions, des centigrammes de formiates (10 par exemple), et après très peu de jours, quelquefois très peu d'heures, la tension arté- rielle baisse, l'appétit disparait, l'abattement remplace l’activité céré- brale et les courbatures violentes la sensation d'énergie. Enfin, tandis que l'urée étaitau-dessus de la normale pendant les pre- miers jours, elle tombe au-dessous ensuite. Le sang perd sa plasticité, les globules blancs etrouges diminuent, les lissus se décolorent, les sels contenus dans les urines augmentent et le sujet maigrit quelquefois très vite. Ainsi les doses élevées de formiates donnent des résultats diamétrale- ment opposés aux faibles doses et cela d'une façon constante chez tous, mais avec plus ou moins de temps suivant l'énergie du sujet observé. UNE CAUSE D ERREUR DANS L'ÉTUDE DES ORGANISMES ULTRA-MICROSCOPIQUES, par M. P. REMLINGER. Depuis les belles recherches de MM. Roux et Nocard sur le Microbe de la Péripneumonie, les organismes ultra-microscopiques ont acquis en bactériologie une importance considérable. Leur nombre augmente rapidement, et leur domaine semble même vouloir empiéter sur celui des maladies considérées jusqu'à présent comme causées par des microbes visibles. L'étude des virus filtrants s’est tellement généralisée qu'on peut avancer sans paradoxe qu’à l'heure actuelle les bougies servent dans beaucoup d'Instituts bactériologiques au moins autant à laisser passer les germes qu'à les arrêter. On conçoit dès lors quel antagonisme existe entre l'emploi des bougies dans les laboratoires et SÉANCE DU 24 JUIN 1053. leur rôle dans la vie journalière. On comprend aussi que des industriels cherchent à endiguer, en resserrant les pores des bougies, ie flot montant des « microbes qui traversent les filtres ». Ce faisant, ils sont du reste dans leur droit strict. Ils pourraient même avec raison arguer de leur devoir. Il y a là, cependant, au point de vue de l’état des organismes ultra- microscopiques, une cause d'erreur importante. Une marque qui, dans un laboratoire, laisse passer un virus donné l’arrête, toutes choses égale d'ailleurs, dans un laboratoire voisin. Dans un même Institut, une marque qui se laissait traverser par un virus le retient dans des conditions identiques quelques mois plus lard. On compare les deux livraisons. À l'œil nu, l'examen révèle une différence de texture consi- dérable. On fait l'épreuve simultanée, et on constate que dans l'unité de temps, la bougie ancienne laisse passer une quantité d’eau double de la nouvelle. Déjà les lettres qui servaient à désigner les divers types de perméabilité d’une même espèce de bougies ne correspon- daient nullement à des valeurs définies et fournissaient sur le degré de porosité des renseignements simplement approximatifs. Il résulte de ce qui précède que les indications fournies par ces lettres ont perdu davantage encore de leur importance, et qu'on ne doit leur accorder, au point de vue scientifique, qu'un crédit très limité. Il semble que le remède à cet état de choses consiste à séparer complètement les bougies destinées à retenir les microorganismes (Hiltration proprement dite) et celles qui doivent servir à des expé- riences sur les organismes ultra-microscopiques. Les premières peuvent, Sans inconvénient aucun, conserver les notations par lettre qui ont servi à les désigner jusqu’à présent. Les secondes exigent une notation différente, très minutieusement établie d’après le débit fourni pour une pression déterminée dans l’unité de temps. Il y aurait grand avan- tage à unifier pour ces dernières la notation des différentes fabriques, _ afin qu'elle devint la même pour les bougies en charbon, en alumine, en porcelaine, en terre d’infusoires, etc... Enfin, pour ne léser en rien les intérêts très respectables de l'industrie des filtres, il serait bon de désigner dans les mémoires scientifiques les bougies par leur matière constituante plutôt que par leur marque commerciale. (Institut impérial de Bactériologie à Constantinople.) BioLoGiE. COMPTES RENDUS. — 1905. T. LVIII. 10 1054 SOCIÉTÉ DE BIOLGGIE DE LA PRÉSENCE DE LA CATALASE DANS LES DIFFÉRENTS ORGANES, par M. HENRI ISCOvESco. Pour étudier la catalase, je me suis servi d'organes frais coupés en petits morceaux, jetés aussilôt dans l'alcool ou l’acétone, desséchés, puis pulvérisés.Ces poudres d'organes, quise conservent très bien, m'ont servi à préparer des extraits à l’eau distillée chloroformée à 1/2 p. 400. On laisse macérer pendant quarante heures dans l’eau à 15 degrés environ, puis on exprime à travers un linge et on filtre. Les extraits étaient généralement préparés à 1 p. 100. Tous les organes ayant été traités de la même manière, les résultats sont absolument comparables. La dessiccalion n’a aucune action sur la catalase, contrairement à ce qui a été dit à ce sujet par Kobert et Fischer (PAlüger's Archiv, 1903); à moins d'admettre plusieurs espèces de catalase, l’une contenue dans le foie et le placenta et que la dessiccation ne détruit pas, et l’autre contenue dans tous les autres organes et que la dessiccation détruit. La méthode employée par quelques auteurs et consistant à broyer des organes frais au moyen du sable est défectueuse, car les traces de silice ou d’alu- mine entraînées suffisent pour décomposer l’eau oxygénée, surtout si on agite, comme on le fait toujours, le vase dans lequel se fait la réac- tion. Les extraits préparés à l’eau fluorée sont très faibles, car la concen- tration habituelle en fluorure (1 p. 100) erapêche l’action cytolytique de l'eau distillée. Je me suis servi de H°0? neutre de Merck et quelque- fois aussi de H?0° du commerce que je neutralisais exactement au moment de m'en servir. Je m'en suis servi à des concentrations allant de 50 à 125 millinormal et du permanganate pour les dosages. J'ai étudié dans ces conditions le cerveau, le foie, l'ovaire, le poumon, la prostate, la rate, le rein, les capsules surrénales, les testicules, les ganglions lymphatiques, le placenta, le thymus et la thyroïde. Quand on cherche à se mettre avec soin à l'abri de toutes les causes d'erreurs et en particulier si on opère avec des produits purs n'ayant subi aucune altération, on constate qu'aucun de ces organes ne contient de catalase — seul, le foie est le siège d’une substance ayant la propriété de décomposer l’eau oxygénée, ainsi que le pla- centa, mais ce dernier en proportions beaucoup plus petites. Tous les organes que j'ai étudiés, à part le foie, se sont montrés inactifs. On obtient bien avec les organes quelquefois des actions pseudo- catalitiques, mais il faut opérer avec des quantités tellement grandes de ces organes par rapport à la quantité de H?0° décomposé qu'on n’a vraiment plus le droit de parler d’action fermentative, la qualité essen- tielle de ces actions, c’est-à-dire disproportion entre la quantité de ferment et la quantité de masse transformée, n’existant plus. Ces résul- tats paraissent en contradiction flagrante avec des recherches publiées SÉANCE DU 24 JUIN 1055 par beaucoup d'auteurs sur la même matière. Battelli et Stern en parti- culier dans un travail d'ensemble très consciencieux et très complet donnent des résultats absolument opposés à ceux que j'indique. Mais il suffit d'analyser les chiffres qu'ils donnent dans ce travail pour cons- tater que la contradiction n'est qu'apparente. En effet, il résulte de ceux-ci que, si 1 milligramme de foie décompose 0,17 H°0, il faut pour décomposer la même quantité d'eau oxygénée, 12 milligrammes de rein, 12 milligrammes de rate, 22 milligrammes de poumon, 58 milligrammes de cœur, 170 milligrammes de muscle rouge, 41 milligrammes de pan- créas et 290 milligrammes de cerveau. Avec des doses pareilles, on ne saurait plus parler de ferments. Dans ces conditions, presque tous les corps décomposent l’eau oxygénée et la catalase remplirait l’univers entier organique et inorganique. Les traces de sang qui restent malgré tout dans les tissus suffisent d’ailleurs pour expliquer en partie tout au moins des résultats de ce genre. Pour ma part, je n'ai trouvé de cata- lase, c’est-à-dire une substance ayant toutes les propriétés d’un ferment décomposant l’eau oxygénée, que dans le foie et dans le placenta. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) DE L'ÉQUILIBRE CHIMIQUE DANS L'ACTION HÉPATOCATALYTIQUE, par M. HENRI Iscovesco. Lorsqu'on emploie des quantités relativement importantes de catalase hépatique, on arrive à une décomposition tellement rapide de l’eau oxy- génée qu'il est impossible d'analyser les détails du phénomène, Mais si, comme je lai fait, on arrive après quelques tâtonnements à une propor- tion telle entre la concentration en H°0* et la quantité de catalase -employée qu'on puisse suivre la marche de la réaction pendant un grand nombre d'heures (300 heures), on constate que toujours, après avoir été très active au début, la vitesse de décomposition diminue avec le temps, mais non asymptoliquement. En effet, au bout d’un certain temps la décomposition s'arrête, la concentration en H°?0° tombe à un minimum et ce minimum se maintient ensuite d'une manière invariable. Il y a une sorte d'équilibre chimique qui est atteint. Dans une série d'expériences, nous avons obtenu les résultats suivants : 1° Concentration en H°0° : 105 millinormal, catalase 1/10000 ; au bout de 40 minutes, chute de la concentration à 63, au bout de 24 heures à 61, et à partir de ce moment jusqu'à la 326° heure, moment jusqu'auquel le phénomène a été poursuivi, cette concentration de 61 millinormal reste constante; 1036 SOCIÊTÉ DE BIOLOGIE 2 Dans un autre cas avec 2/10000 de catalase, la concentraliom tombe de 410 millinormal à 410 en 30 minutes, et à partir de ce moment reste invariable jusqu'à la 275° heure, moment ou s'arrête l'observation. Nous avons fait plus de soixante expériences avec concentralions diffé- rentes en HO” et quantités variables de catalase, et toujours avec le même résultat. La première pensée qui se présente à l'esprit, c’est qu'il s'agit d'un épuisement du ferment. Or, cette hypothèse n'est pas soutenable parce que, lorsqu'on ajoute, comme nous l’avons fait, une quantité d’eau oxy- génée nouvelle au mélange qui est le siège de cet arrêt de décomposi- tion, on voit la décomposition partir à nouveau, pour s'arrêter à un nou- veau niveau. Je dois ajouter que dans ce cas la réaction part lentement et qu'il semble bien en effet qu’il faille tenir compte aussi d'un épuise- ment, mais elle repart loujours pour s'arrêter à un nouveau niveau, ce qui prouve bien qu’il s’agit d'un véritable équilibre chimique. Au contraire, si, comme nous l'avons fait, on réunit deux mélanges absolument identiques qui après être parti d'une même concentration sont arrivés à un même niveau, on constate que le mélange reste au même niveau de concentration en H°0?; donc ce n’est pas l’action méca- nique du mélange, ni les autres circonstances physiques de la manipu- lation qui sont la cause de la nouvelle décomposition de H°0? quand on dérange l’équilibre, mais bien un phénomène purement chimique com- parable à ce qui se passe dans la saponificalion de l’acétate de méthyle par exemple. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) MODIFICATIONS SUBIES DANS L'ESTOMAC PAR LES SOLUTIONS CONCENTRÉES DE SELS STABLES A ACTION PURGATIVE, par MAURICE LOEPER. I. — On admet habituellement que les solutions salines purgatives, sulfate de soude, de magnésie, etc., agissent en grande partie par leur forte concentration moléculaire. Si l’on introduit, en effet, dans une anse intestinale ligaturée des solutions litrées au 1/10° ou au 1/5° de ces sels, comme l’a fait Hamburger, ou une certaine quantité d’eau purgative (Villacabras, Carabana, etc.), comme nous l'avons fait avec M. Esmonet, l'afflux de liquide est, pour un même sel, proportionnel au point eryoscopique de la solution injectée. l Le même phénomène se produit avec la glycérine et même la manne qui se comportent, quoi qu’on en ait dit, comme des solutions de cris- talloïdes concentrées. SÉANCE DU 24 JUIN 1057 11. — Ces données sont applicables en thérapeutique aux seules sub- stances introduites par la voie rectale; elles ne sont plus exactes quand il s'agit d'administration de substances purgatives par la voie buccale. Si l’on fait ingérer à des animaux à jeun depuis plusieurs jours, et dont l’estomac est à l’état de vacuité absolue (chien, lapin, cobaye), telle ou telle solution, au titre employé chez l'homme, et sous un vo- lume proportionné au poids de l'animal, on se rend aisément compte que la dilution de la solution commence dans l'estomac (1). Dès les dix premières minutes Ja concentration est déjà trois fois moindre, au bout d’une demi-heure elle est presque normale, si le titre de la solution employée n'est que six fois celui des liquides organiques de l'animal. — Lorsque ce titre dépasse 5 à 6 degrés, soit dix à douze fois celui du sérum, comme pour la glycérine, le chlorure de sodium, le sulfate de Na très concentré, le rétablissement est toujours incomplet et le contenu gastrique dont le volume est cinq à six fois plus considérable congèle au bout de sept heures et même de dix-huit autour de — 0°70 ou de — 0°90. Quel que soit donc le titre de la solution, la purgalion est d'abord gastrique. HT. — Si l'on examine d’ailleurs la muqueuse de l’estomac, on y trouve une quantilé considérable de mucus et les cellules apparaissent au microscope comme rétractées d’abord, puis œdémateuses. IV. — Il résulte de ces recherches, qui viennent confirmer celles de MM. Carnot et Chassevant pour le sel marin, que toute substance saline parvient dans l'intestin au titre isoltonique ou voisin de l'isotonie. Mais un autre phénomène se produit. La dilution de la solution saline ne 6e fait pas par de l'eau pure, mais par de l’eau chargée de NaCI. La quan- tité même de chlorure de sodium nous a paru proportionnelle, non point seulement à la concentration moléculaire, mais bien au poids molécu- laire de la solution purgative introduite. Elle est plus forte, à concentra- tion égale, pour des solutions de manne que de sulfate de magnésie, de sulfate de magnésie que de sulfate de soude. Nous dirons donc que la solution purgative parvient dans l’estomac à l’état de solulion mixte voisine de l’isotonie et faite à la fois du chlo- rure de sodium et de la substance cristalloïde ingérée. (1) Il est plus difficile d'étudier le carbonate ou l'oxyde de magnésie, qui se transforment en chlorure de magnésium dans des proportions variables; mais une fois cette transformation faite, les mêmes phénomènes de dilution se. produisent dans l'estomac. 1 1058 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LE MÉCANISME DE L'ACTION INTESTINALE DES SOLUTIONS SALINES PURGATIVES, par MAURICE LOEPER. Les solutions purgatives introduites par l'estomac, ne pouvant guère agir par leur concentration moléculaire, puisqu'elles y parviennent à un titre voisin de l’isotonie ou isotonique, on peut se demander quel est le mécanisme intime de leur action purgative. Il est sans doute complexe. On doit tout d’abord faire entrer en De de compte la masse de liquide qui arrive dans l'intestin grêle, puis l’action de certaines substances sur la motricité du tube digestif, puis. surtout, croyons-nous, le coefticient de résorption des différents sels employés et leur influence véritablement spécifique sur le fonctionne- ment des cellules même de la muqueuse intestinale. [. — Ki l’on introduit dans une anse intestinale de 50 centimètres, préalablement ligaturée, 5 centimètres cubes de solution de NaCl, de sulfate de srl, de sulfate de magnésie, congelant à — 0°60, on re- marque, au bout d’une demi-heure, que la solution de sel marin a déjà perdu les 2/5 de son volume initial; la solution de sulfate de soude a gagné 1 centimètre cube, la solution de sulfate de magnésie, 2 centimè- tres cubes. Au bout de une heure, la solution chlorurée s’est presque résorbée ; des deux autres, il reste encore dans l'intestin 3 et 5 centi- mètres cubes. Le coefficient de résorption des solutions salines est donc différent, plus considérable pour le sel marin que pour le sulfate de soude, pour le sulfate de soude que pour le sulfate de magnésie. Il. — L'action excitante sur les cellules intestinales se traduit par une abondante sécrétion de mucus avec le sulfate de magnésie et Le sul- fate de soude ; la sécrétion est presque nulle avec le sel marin. Les mêmes proportions se retrouvent d’ailleurs lorsque les solutions également titrées de ces substances sont hypertoniques, par rapport au milieu intestinal dont le À est, crovons-nous, de 0,57 à 0,60. III. — L'examen histologique de la muqueuse donne des résullats concordants. À la suite de toutes les injections intra-intestinales de substances salines, la striation du plateau est plus nette qu'à l’état normal, mais la réaction des cellules caliciformes, du revêtement villeux ou des culs-de-sac, varie avec le sel introduit. Sous l'influence du NaCI isotonique, les cellules muqueuses ne subissent aucune modi- fication ; elles expulsent leur contenu sous l'influence du sulfate de ma- gnésie, du phosphate de soude également isotoniques. L'irritation se traduit encore par une leucocytose polynucléaire lé- gère, et une réaction lymphoïde des plus nettes, qui ne se produisent pas avec le sel marin. SÉANCE DU 24 JUIN 1059 IL nous a semblé que l’action excitante de ces substances purgatives n'influençait, ni les éosinophiles, ni les cellules granuleuses, contraire- ment à d’autres produits que nous étudions (aloès, podophylle, etc.). SUR LA QUESTION DE LA TÉLÉGONIE, par M. RaPpnaEz Dupois. Dans la (rès savante note que M. Gustave Loisel a présentée à læ& Sociélé de Biologie dans sa séance du 4 mars 1905, sur la question de la télégonie, je lis la phrase suivante : « Cette imprégnation de l'organisme femelle par la partie de Ia semence mâle non utilisée par la génération est sans doute la cause la plus puissante de télégonie; c’est du moins la plus générale, car elle peut agir dans le règne végétal aussi bien que dans tout le règne animal et pourtant, si l’on excepte Giard (1903), elle n'a été signalée jusqu'ici par aucun Wes auteurs qui ont admis la télégonie. » D'autre part, voici ce que j'enseigne depuis longtemps et ce que j'ai publié dans mes ZLecons de physiologie générale et comparée en 1898, (p. 152). | « 11 se peut que les œufs parthénogénétiques résultent d'une sorte d'autofécondation, mais il est un fait incontestable, c’est que les carac- tères de race, imprimés aux animaux domesliques par une union pre- mière, se retrouvent dans toutes les autres portées, alors que le mâle qui les a donnés n’a eu qu'un seul contact avec la femelle. Z’action de la fécondation dépasse donc l'œuf, quand celle-ci, bien entendu, s'est effec- tuée au sein de l'organisme femelle, pour se répercuter sur ce dernier. La transmission par la grossesse de certaines affections virulentes comme la tuberculose et la syphilis ne semblent-elles pas suivre parfois la même voie? » N'est-ce pas la même idée que M. Loisel exprime encore dans la note citée plus haut quand il dit à propos de la télégonie : « Dans l'espèce humaine, les médecins nous montrent qu'un certain nombre de mala- dies ou d'états dystrophiques sont transmissibles du père à la mère par la simple cohabitation ou par le coït : tels sont, par exemple, la syphilis, la tuberculose, et, semble-t-il aussi, le diabète », Il n'est donc pas absolument exact de dire, comme l’a fait, avec la plus entière bonne foi, M. Loisel au début de sa note, que le problème a été mal posé en matière de télégonie et que les connaissances préli- minaires ont été négligées des savants qui se sont occupés et qui - (1) Paris, 1898, chez Carré et Naud, actuellement chez Masson, éditeur. 1060 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s'occupent encore actuellement de télégonie : « L'erreur, dit-il, des auteurs qui la défendent est d’avoir méconnu le facteur de télégonie le plus puissant sans doute, ou du moins le plus général : l’imprégnation de l'organisme par l'absorption de la partie du sperme non utilisé dans l’acte reproducteur. » _ La citation que j'ai faite au début de cette note prouve que je n’ai pas méconnu, en ce qui me concerne, le facteur en question. Je ne sais si d’autres ont soutenu avant moi la même idée, mais à coup sûr, ce n'est pas M. Giard qui a eu le mérite de la priorité. ETUDE DU PHÉNOMÈNE OBSERVÉ AVEC LE SPHYGMOMÈTRE UNGUÉAL DE M. A.-M. Brocu, par M. H. Busouer. Dans une communication faite l’an dernier, M. A.-M. Bloch a présenté sous le nom de sphygmomètre sous-unguéal un instrument qui permet d'apercevoir à chaque systole card'aque une ombre se déplaçant de la matrice de l’ongle vers son bord libre. Il observa le phénomène aussi bien à l’état normal qu’à l’état pathologique et il l’identifia avec le pouls sous-unguéal de l'insuffisance aortique, rendu visible chez l'homme sain grâce à son instrument. M. Bloch voulut bien nous laisser le soin de chercher la nature intime du phénomène et les conditions qui l’in- fluencent. L'expérience révèle d’abord l’action défavorable du refroidissement de la pulpe et de la compression des artères antibrachiales. La chaleur, Ja friction énergique du doigt ont un résultat contraire. L'effet des cardiotoniques (digitale, caféine, spartéine) est inconstant. Celui de l’iodure de potassium est à peu près nul. Le mercure et le plomb chez les victimes d’une intoxication professionnelle exercent une in- fluence défaverable. L’épaisseur de l’ongle, l'attitude verticalement ascendante du membre supérieur, l'effort violent, le grand âge du sujet, nuisent à la manifesta- tion du phénomène ; la position déclive le favorise. Quant à la tension artérielle, elle a des effets très discordants que la suite expliquera. L'état fébrile et les lésions valvulaires ont une influence très variable ; néanmoins l’ombre systolique s’observe d'habitude avec une remar- quable netteté dans la maladie de Corrigan. Tels sont les résultats de l'expérience : peut-on de leur interprétation tirer des conclusions relatives à la nature intime du phénomène ? D'abord son observation pure et simple nous conduit aux déductions suivantes : la pulpe, examinée par transparence, nous permet de voir SÉANCE DU 24 JUIN 1061 a ———————————_—_————— une ombre à chaque systole ; or celle-ci ne peut être due qu'à une aug- mentation de l'opacité des tissus pendant la contraction cardiaque. Le sang seul est capable de provoquer par sa brusque accélération systo- lique cette diminution de la transparence de la pulpe. Le phénomène correspond donc à une exagération de la vitesse de locomotion sanguine au moment de la contraction ventriculaire. L'expérience, d'ailleurs, confirme cette interprétation. Tous les agents capables de s'opposer à cette accélération (vaso-constriction du refroi- dissement, de l'effort, des intoxications saturnines et hydrargyriques, compression de la radiale qui éteint l'onde partie du cœur, artério-selé- rose, altitude ascendante du membre) provoquent la disparition du phénomène. Tous les facteurs capables de faciliter l’exagération systolique de la vitesse le favorisent (vaso-dilatation de la chaleur et de la friction, souplesse des artères juvéniles, position déclive du membre, brusquerie de la contraction ventriculaire dans la maladie de Corrigan). Restent à expliquer quelques faits en apparence contradictoires avec cette interprétation. Pour les comprendre, il faut songer que la vitesse est fonction de deux facteurs : la force de propulsion cardiaque et les résistances périphériques. Un agent donné (digitale) peut exercer sur chacun d'eux isolément une action antagoniste (cardiotonique et vaso- _constricteur) ou influencer insuffisamment l’un d'eux par rapport à l’autre pour amener ‘un résultat positif. La faiblesse de la pression artérielle, par exemple, si le cœur se contracte avec mollesse n’entrai- nera pas forcément l'apparition de l'ombre systolique. Celle-ci au con- traire pourra coexister avec une hypertension très marquée, si la con- traction ventriculaire est suffisamment énergique. Nous sommes donc en présence d’un phénomène de locomotion san- guine que, pour la commodité du langage, on peut appeler pouls sous- unguéal. Ce nom d’ailleurs parait justifié à plus d’un titre : l'ombre est rythmique comme le pouls, elle varie sous l'empire des mêmes causes ; enfin elle est rendue beaucoup plus nette par une légère pression exercée sur la puipe. Néanmoins cette désignation ne lui convient pas parfai- tement: le mot « pouls » implique la perception d’un changement de pression, tandis que dans le cas présent le phénomène visuel est la cons- tatation d'un changement de vitesse. Aussi, pour ne pas lui donner un qualificatif légèrement impropre, vaudrait-il mieux l'appeler le phéno- mène de Bloch, puisque ce physiologiste l’a décrit le premier. 1062 À SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LE POUVOIR QU'ONT LES ARAIGNÉES DE RESTER PENDANT DE LONGUES PÉRIODES SANS PRENDRE AUCUNE NOURRITURE, par M. À. LÉCAILLON. En étudiant récemment les mœurs de la Lycose de Narbonne (Lycosæ narbonensis Latr.), J.-H. Fabre (1) constata que celte Araignée porte ses petits sur son dos pendant sept meis. Se demandant quelle peut être la nourriture des petites Lycoses pendant celte longue période, l’auteur, après avoir constaté que la femelle ne partage pas avec elles les proies. qu'elle capture, et ne les nourrit d'aucune substance pouvant être sécrétée par la surface cutanée où elles se tiennent, arrive à-eelte con— clusion que c'est la chaleur et la lumière solaires qui remplacent direc- tement, pour elles, l'alimentation. « Sept mois durant, dit-il, sans aucune nourriture matérielle, elles dépensent de la force en mouvements. Pour remonter le mécanisme de leurs muscles, elles se restaurent directe- ment de chaleur et de lumière... Chaque jour, si le ciel est elair, la Lycose, chargée de ses petits, remonte du fond du terrier, s’accoude à la margelle, et de longues heures stationne au soleil. Là, sur l’échine: maternelle, les jeunes délicieusement s'étirent, se saturent de chaleur, se chargent de réserves motrices, s'imprègnent d'énergie... Même en hiver, si l'atmosphère est clémente, lous les jours on recommence de la sorte, jusqu'à l'émancipation suivie des premières bouchées. » Fabre remarque ensuite que le même problème se pose pour Clotho- Durandi Latr., pour Agelena labyrinthica CI. et pour d’autres Arai- gnées. Il esl disposé, pour ces cas aussi, à admeltre la même solution : « La chaleur motrice, au lieu d’être dégagée des aliments, est utilisée: directement, telle que la rayonne le soleil, foyer de toute vie. » Le problème dont parle Fabre ne semble pas être aussi diffieile à résoudre qu'il le pense. Il se pose, du reste, bien ailleurs que chez les Araignées. Pour celles-ci, au sujet desquelles j'ai eu l'occasion de faire. de nombreuses observations, il y a différents cas à examiner : 4° Les petits nouvellement éclos peuvent rester pendant de longs mois. sans prendre aucune nourriture. C’est ce qui se passe surtout quand: l'éclosion a lieu en automne; la période d’hibernation commence alors: pour ainsi dire aussitôt la naissance. La croissance s’arrêle et la vie est très peu active; les éléments vitellins provenant de l'œuf, et les réserves accumulées dans le tissu adipeux pendant le développement embryonnaire, sont suffisants pour entretenir la vie de la jeune Araignée. J'ai pu ainsi conserver 7'heridium lineatum Cl. pendant six mois, et Agelena labyrinthica CI. pendant huit mois. Si l’éclosion a lieu au prin- temps ou au commencement de l'été, les jeunes Araignées se dispersent. (1) J.-H. Fabre. Souvenirs entomologiques (9° série). SÉANCE DU 24 JUIN 1063 généralement peu après leur naissance, ce qui se conçoit d'ailleurs sans. difficulté ; elles se nourrissent alors de suite et croissent rapidement. 2° Pendant la belle saison, les Araignées peuvent souvent rester pen- dant des semaines ou pendant des mois entiers privées de nourriture Pour les espèces sédentaires, il est nécessaire qu'il en soit ainsi, car les proies qu'elles peuvent capturer sur leur toile servant de piège, ou à l'entrée de leur cachette, sont souvent très peu abondantes : toute espèce adaptée à la vie sédentaire est nécessairement adaptée aussi à pouvoir rester longtemps privée de nourriture. Du reste, il est remédié en partie à cet inconvénient par l'habitude qu'ont les Araignées de changer de demeure quand cela est devenu nécessaire. Les espèces non sédentaires, qui chassent directement leur proie, sont également adap- tées à pouvoir jeûner pendant longtemps. A cause de leur champ visuel peu étendu, elles sont aussi exposées, en effet, à ne capturer des proies qu’à de longs intervalles. 3° Un cas fréquent est celui où la femelle est occupée à « garder » son cocon ovigère ou à « surveiller » ses petits. Elle reste alors souvent très longtemps sans prendre de nourriture. Je citerai seulement ici le cas curieux des espèces qui portent leur cocon avec leurs chélicères (Dolomède et genres voisins). Elles laissent la proie qu’on leur présente, plulôt que de poser leur ponte même un instant. Mais si on leur enlève leur cocon de force, elles saisissent alors la proie. Il est évident que la femelle n’éprouve ici aucun dommage quand elle reste sans manger, puisque, d'après ce qui vient d'être dit plus haut, elle est adaptée à pouvoir rester longtemps privée de nourriture. 4° Pour les espèces qui passent l'hiver à l’état adulte, blotlies sous les écorces, sous les pierres, dans des trous, etc., les exigences de l'hibernation font qu'elles restent nécessairement alors longtemps sans manger (les proies sont du reste alors lrès rares). En résumé, dans différentes circonstances, les Araignées restent pen- dant de longues périodes sans prendre de nourriture, mais le fait peut toujours s'expliquer simplement. Quant aux éléments qui entretiennent alors la vie, ce sont ici, comme dans les autres cas analogues, les réserves nutrilives d'origine vitelline ou autre qui sont contenues dans l'organisme. ÉTUDE COMPARATIVE DES DIVERSES MÉTHODES DE SÉRO-DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE, par MM. ANDRÉ JousseT et P. PARASKEVOPOULOS. Le nombre des méthodes qui, à la suite des travaux d’Arloing et P. Courmont, se sont proposé d'utiliser dans un but diagnostique 1064 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'agglutination ou la précipitation des bacilles de Koch ou de produits divisés de leur substance est aujourd’hui assez grand. Étudiant en ce moment le pouvoir agglutinant du sérum des tuberculeux dans ses rap- ports avec la bacillémie, nous avons eu l’occasion de comparer la valeur des deux procédés types qui ont servi de base à ces diverses techniques : l’agglutination des bacilles vivants, celle des bacilles morts. Les seuls bacilles vivants qui se prêtent à cette recherche délicate sont ceux d’Arloing et Courmont (Race À mise obligeamment à notre disposition), dont l'homogénéité et la stabilité en émulsion constituent les caractéristiques principales. Les bacilles morts ne jouissent pas des mêmes propriétés. Il nous a fallu renoncer à l'emploi de l'émulsion proposée par R. Koch, très dif- ficile, sinon impossible à obtenir exempte d'amas, pour recourir à celui des émulsions préconisées par E. Wright (1). C'est donc cette méthode que nous opposerons à celle d’Arloing et Courmont. Nos essais ont porté sur 15 sujets exempts de tuberculose, et sur 65 luber- culeux avérés (examen de crachats, inoculations, autopsie). Les résultats peu- vent être représentés par ce tableau synoptique : BACILLES HOMOGÈNES VIVANTS. ÉMULSTON DE BACILLES MORTS. Richesse de l’émulsion. C'est un élément important de C'est un facteur à peu près négli- succès ou d'insuccès. Comme l'ont | geable. montré Arloing et P. Courmont, une : culture vieille et concentrée est plus dure à agglutiner. \ Taux de la dilution. Qu'il s’agissse de bacilles homogènes ou d’émulsions artificielles de bacilles morts, la dilution doit être poussée assez loin pour que la réaction positive ait une valeur spécifique. A notre avis, il ne faut pas se contenter du 1/5 ou du 1/10; l’agglutinafion n'esk bien démonstrative qu'à partir du 1/20, et (4) Proceedings of the Royal Society. Vol. 74, 26 july 1904. Rappelons que la technique de Wright consiste essentiellement à utiliser une culture ordinaire en voile de bacilles tuberculeux humains sférilisée à 100°. Un fragment de cette culture est soigneusement lavé à l’eau distillée, puis broyé finement avec de la silice. La bouillie épaisse ainsi produite est progressivement diluée dans une solution de NaCI à 1 gr. par litre contenant, en outre, 10 gr. de phénol. L'émulsion très trouble est longuement centri- fugée pour la séparer des inévitables grumeaux. Sa partie supérieure est seule utilisée. Elle doit être très légèrement opalescente et produire les ondes soyeuses que présentent les cultures homogènes. La stérilisation à 100° et la faible salure du mélange sont les conditions essentielles du succès. SÉANCE DU 24 JUIN 1065 même à ce taux le sérum de certains sujets, celui des typhiques notamment, peut encore agglutiner. Durée de l'expérience. L'agelutination pour être valable, L'agglutination, plus lente, exige ne doit pas excéder trois heures. | cinq à sept heures. Par contre, lors- Passé ce délai, tout sérum peut pro- | qu'elle est négative dans ces limites voquer des amas flottants et un | de durée, elle demeure presque indé- dépôt. finiment négative. Valeur diagnostique chez les tuberculeux. L'agglutination au 1/20 peut manquer chez des tuberculeux avérés; cette défaillance se produit : Dans 30 p. 100 des cas se répar- Dans 12 p. 100 des cas, se répar- tissant ainsi : tissant ainsi : Tuberculoses récentes ou Tuberculoses récentes ou AOC EN et ADS LU ÉNATÉS M ES Dee SOA LU Tuberculoses slnroattnes, 21 p. 100 | Tuberculoses nonheues, 3 p. 100 CoNGLUSIONS. — A. Valeur générale des méthodes. — Nos résultats confirment ce qui a été dit des séro-réactions tuberculeuses en général. Ni le procédé des cultures homogènes ni celui des bacilles morts n'offrent une sécurité comparable à celle des séro-réactions typhiques, quel que soit le titre de la dilution adoptée. Dans l’ensemble, les émulsions artificielles de bacilles morts don- _nent des résultats plus réguliers que les cultures homogènes, sauf en ce qui concerne les tuberculoses aiguës où les deux méthodes s'équivalent à peu près. - Les agglutinations les plus nettes s'obtiennent avec les tuberculoses récentes, avec les pleuro-tuberculoses primitives, enfin et surtout avec cerlaines bacillémies où le degré de l’agglutination peut devenir consi- dérable. Par contre, les vieux phtisiques parvenus à la aotade ont un sérum quelquefois dépouillé de tout pouvoir agglutinant. B. Valeur pratique. — Tout en rendant justice au mérite des travaux initiateurs de MM. Arloing et Courmont, nous pensons que la méthode préconisée par Wright doit être préférée pour les raisons suivantes : 1° Facilité et sécurité des manipulations, les bacilles étant lués par la chaleur ; 2 Suppression des difficullés concernant l'obtention ou l'entretien des cultures homogènes ; 8° Suppression des risques d'infection de la culture, grâce à l'acide phénique ; ° Indépendance relative des considérations de temps et de dilution. En résumé, maniabilité plus grande, constance et netteté des résultats, suppression de l'équation personnelle : telles sont les qualités de la méthode. 1066 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LA TENEUR EN BILIRUBINE DU SÉRUM SANGUIN DANS LES CIRRHOSES BILIAIRES, par MM. A. GILBERT et P. LER£BOULLET. Nous avons précédemment exposé quelle étail, d’après nos constata- tions, la proportion de bilirubine contenue dans le sérum de sujets atteints de cholémie simple familiale (1), de cholémie familiale avec lithiase biliaire (2), d’ictère chronique simple (3). Nous apportons aujourd'hui les résultats de nos recherches sur le taux de la cholémie dans les cirrhoses biliaires. Nous avons, à cet effet, examiné 11 malades (8 hommes et 3 femmes), atteints de cirrhose biliaire avec ictère, le plus souvent accompagnée de cholurie. Voici les chiffres que nous avons obtenus en pratiquant, avec M. Herscher, la cholémimétrie dans ces cas : M. L. Forme hépato-splénomégalique . . 1/1290 Soit : O gr. 7151 M. D. Forme hépato-splénomégalique . . 41/1840 — 0 gr. 5434 | & M. X. Forme hépato-splénomégalique . . 41/1900 — 0er 526800 M. G. Forme hépatomégalique. . . . . . 41/3650 — 0 gr. 2739 É M. P. Forme hépato-splénomégalique . . 1/3600 — 0 gr. 2m e M°L KHorme splénomégalique 44 "4 /3600 = P0Ner ns M. B. Forme hépato-splénomégalique . . 41/3600 — O gr. 2777| € M. R. Forme hépato-splénomégalique . . 1/5150 — 0 gr. IML SE M'ieC. Forme hépato-splénomégalique . . 41/5150 — 0 gr. 1941 E MveB. Forme hépato-splénomégalique . . 41/5250 — 0 gr. 1904 | & M°eB. Forme hépato-splénomégalique . . 1/8000 — 0 gr. 1250 La cholémie constatée dans les cirrhoses biliaires est donc assez élevée. La proportion de bilirubine y varie de 1/1240 à 1/8000; encore ce dernier chiffre fait-il exception, ayant trait à un cas de cirrnose . biliaire d'origine éberthienne, dans lequel l’ictère, quoique réel, restait fort léger, l’allure générale de l'affection étant d’ailleurs bénigne. Même en tenant compte de ce cas, on voit que le taux de la cholémie est, dans les cirrhoses biliaires, toujours assez fort, puisque, d’après les onze faits rapportés ci-dessus, le chiffre moyen de la bilirubine contenue dans le sérum est de 1/3000; il correspond à 33 centigrammes de bilirubine par litre de sérum, soit environ 1 gramme dans la masse du sang. Ces résultats, rapprochés de ceux que nous avons précédemment publiés, montrent bien que la cholémie augmente avec l'intensité plus (1) Sur la teneur en bilirubine du sérum sanguin dans la cholémie simple familiale. Société de Biologie, 3 juin 1905. (2) Sur la teneur en bilirubine du sérum sanguin dans la cholémie familiale avec lithiase biliaire. Société de Biologie, 10 juin 1905. (3) Sur la teneur en bilirubine du sérum sanguin dans les ictères chroniques simples et les splénomégalies méta-ictériques. Société de Biologie, 17 juin 1905. SÉANCE DU 2% JUIN 1067 grande des lésions biliaires qui en déterminent l'apparition. Elle reste communément modérée dans la cholémie simple familiale, où son taux moyen est de 1/17000. Elle est déjà plus intense lorsque, à celle-ci, vient s'associer la lithiase biliaire; la teneur du sérum en bilirubine atteint alors en moyenne 1/15000. Elle s'élève à 1/6700 dans les ictères chro- niques simples et atteint enfin 14/3000 dans les cirrhoses biliaires avec ictère. Si l’ictère représente l'un des symptômes capitaux des cirrhoses biliaires hypertrophiques, il peut toutefois faire défaut (cirrhoses biliaires anictériques), et la cholémie est alors beaucoup moins accusée. Les faits de cel ordre sont tout à fait exceptionnels. Ils sont à rappro- cher des cas d’angiocholites anictériques que nous avons publiés, et montrent que, quelque intime que soit la relation qui existe entre l'angiocholite, la cholémie et l’ictère, celle-ci n’est toutefois pas absolue. La connaissance de ces faits, où existent des lésions évidentes et mar- quées des voies biliaires, permet de mieux comprendre l'absence pos- sible de cholémie et d’ictère dans la splénomégalie méta-ictérique et dans la cholémie simple familiale où les lésions biliaires sont moins accusées. Du SAUT CHEZ LES QUADRUPÈDES, par M. MarCEL CORDIER. Depuis les temps les plus anciens on connait d'une façon empirique les différents modes de locomotion de l'homme et des animaux; récem- ment seulement les belles recherches du regretté Marey, grâce à des méthodes précises, surent donner à la question un caractère véritable- ment scientifique ; pourtant quelques points m'ont paru encore obscurs et je me suis attaché à élucider l’un d’eux : le saut chez les quadru- pèdes. Dans cette étude, j'ai employé l'observation directe, mais c'est prin- cipalement en recueillant dans la neige les pistes d’un certain nombre d'animaux sauteurs que j'ai pu me rendre compte du véritable méca- nisme du saut : j'ai eu entre autres l’occasion d'examiner des traces de rats, de lièvres et surtout de chiens et d’écureuils(1); dans tous les cas la locomotion de l’animal peut se ramener à une forme typique : la piste est formée de plusieurs groupes d'empreintes séparées par des intervalles plus ou moins considérables qui répondent aux temps de suspension. (1) M. Jance a bien voulu mettre à ma disposition ses connaissances de chasseur, en m'indiquant avec précision les traces des différents animaux; je tiens à l’en remercier tout particulièrement ici. 1068 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A. — Traces laissées dans la neige par un écureuil. Les traits pleins cor- respondent aux empreintes laissées par le hipède antérieur; les pointillés indiquent les empreintes laissées par le bipède postérieur. Chaque groupement composé de quatre empreintes répond à l'appui des quatre pieds : les foulées antérieures correspondent à l'appui du bipède postérieur, elles sont disposées de front, leurs extrémités passant par une même ligne perpendiculaire à la direction de propulsion; les foulées postérieures correspondent à l'appui du bipède antérieur. En général une des empreintes postérieures (1) est placée immédiatement en avant de l’autre; parfois pourtant, chez l’écureuil, elles peuvent se chevaucher. B. — Traces laissées dans la neige par un écureuil indiquant le chevauche- ment des empreintes postérieures. Parfois encore le chevauchement est complet et les empreintes posté- rieures sont disposées de front comme les empreintes antérieures. C. — Traces laissées dans la neige par un écureuil indiquant le chevauche- ment complet des empreintes postérieures. Enfin les empreintes postérieures peuvent être disposées suivant une même ligne dirigée suivant la direction de propulsion. D. — Traces laissées dans la neige par un chien, les empreintes postérieures sont situées sur une même ligne dirigée suivant la direction de propulsion. - I convient encore de remarquer que,si la neige moins dure permet à l'animal d’enfoncer, le bipède postérieur empiète sur le bipède antérieur. - E. — Traces laissées par un chien indiquant l'empiètement du bipède pos- térieur sur le bipède antérieur. (1) Données par le bipède antérieur. SÉANCE DU 24 JUIN 1069 \ L’écartement des empreintes postérieures est inférieur à celui des empreintes antérieures : ce fait se comprend aisément si l’on envisage la succession des appuis. L'animal commence par poser à terre ses deux pieds de devant; à cet instant correspond pour le bipède postérieur une période de suspension; avant que ce dernier touche le sol, le bipède antérieur quitte son point d'appui, d'où une période de suspension complète pour tout l'animal; cette période est du reste très courte, car aussitôt les deux pieds de derrière tombent à terre, laissant leur empreinte en avant des pieds antérieurs; l'articulation de la cuisse est alors à son maximum d'extension, les muscles des membres postérieurs sont tendus, et l'animal est projeté en avant par un véritable mouvement de ressort; il retombe sur ses pieds de devant et le mème mécanisme recommence (1). (Travail du laboratoire de physiologie comparée de M. le professeur Raphaël Dubois, à Lyon.) SUR LE PASSAGE PYLORIQUE DES SOLUTIONS DE GLUCOSE, par MM. P. CarNor et A. CHASSEVANT. Dans une précédente communication (Soc. Biol., janvier 4905), nous avons montré, chez des chiens porteurs de fistules duodénales, que le passage pylorique de solutions de chlorure de sodium ingérées est d'autant plus rapide que leur concentration moléculaire est plus proche de celle des humeurs, d'autant plus lent qu'elle s’en éloigne davan- tage. Le mécanisme de ce phénomène parait être en rapport avec la fer- meture spasmodique du pylore, provoquée par l'impression des solu- tions anisotoniques sur la muqueuse duodénale. En effet, si le liquide ingéré est isotonique, il se produit une série d'ouvertures pyloriques et la solution passe très rapidement, par jets successifs, de l'estomac dans l'intestin, sans subir de grandes modifica- tions. Mais si la solution s'écarte notablement de l’isotonie, le contact des premières porlions de liquide avec le duodénum provoque la fermeture (1) On a déjà un certain nombre de renseignements sur le saut chez le cheval. D'après Lissa, cité par Laulanié (Éléments de physiologie, 1901), le bipède antérieur vient le premier à l'appui (un pied après l’autre), puis-le postérieur dans les mêmes conditions (chez l’écureuil et le chien les appuis de ce bipède sont au contraire simultanés). Le bipède postérieur en tout cas prend ses appuis chez le cheval comme chez l’écureuil et le chien, en avant de ceux du bipède antérieur. BrococrE. COMPTES RENDUS. — 1905. T. LVIII. 716 4070 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réflexe du pylore; celui-ci ne s'ouvre, à nouveau, que lorsque, par dilu- tion, addition de bile, de sels, ete., le liquide ainsi séquestré dans le: duodénum s'est rapproché de l'isotonie et peut être absorbé impuné- ment. Une nouvelle ouverture pylorique se produit alors : une autre: portion de liquide pénètre dans le duodénum, et reproduit un spasme sphinctérien qui interrompt la traversée pylorique jusqu à nouvelle: équilibration moléculaire et ainsi de suite. Parallèlement, la solution restée dans l'estomac y subit par résorption, addition de suc gastrique, de salive, etc., une série de modifications dans le sens de l'isotonie. Le réflexe de fermeture du pylore règle ainsi doublement l'équilibre moléculaire des solutions ingérées et mérite le nom de réflexe A-réqula= teur du pylore que nous avons proposé. Nous avons étudié parallèlement le passage pylorique d’autres solu- tions, et notamment de solutions de glucose: nous avons suivi la même- technique que précédemment et utilisé, en partie, les mêmes animaux dans les mêmes conditions pour éviter les variations individuelles consi- dérables que l’on observe dans la vitesse de la traversée pylorique. D'une facon générale, les solutions de glucose suivent les lois que: nous avons vérifiées pour les solutions salines : leur passage pylorique: est d'autant plus rapide que leur concentration moléculaire est plus proche de l’isotonie, d'autant plus lent qu'elle en est plus éloignée; par exemple, une solution voisine de l’isotonie (A = — 56) passe à travers le pylore en moins d’une demi-heure : une solution hypotonique (A = — 32), passe en trois quarts d'heure; une solution hypertonique (A = — 1.06) passe en une heure. On constate en outre que les jets de liquide arrivant dans le duodénum sont d'autant plus rares et espacés que la concentra-- tion est plus forte. Il faut remarquer d’ailleurs qu'à concentration molé- culaire égale, les solutions de NaCI passent plus rapidement que les solutions de glucose. S Il se produit, d'autre part, une double équilibration moléculaire au niveau de l'estomac et du duodénum. Au niveau de l'estomac, il est aisé de se rendre compte des modifica- tions subies par les solutions iagérées en retirant par la sonde, après des temps déterminés, une certaine quantité de liquide gastrique : ces modifications sont complexes et dues à des mécanismes différents; aussi les résultats sont-ils assez difficiles à interpréter. Il se produit en effet, au niveau de l'estomac, d’une part une dilution aqueuse et chlorée par la salive ingérée et par le suc gastrique sécrété, d'autre part une concentration aqueuse ou sucrée par résorption gastrique d'eau et de glucose. Pour les solutions voisines de l'isotonie, le A se modifie dans l’es- tomac d'une façon assez variable, la concentration augmentant parfois légèrement au début pour diminuer ensuite, augmentant parfois plus longtemps, diminuant plus fréquemment dès le début. Les modifica— SÉANCE DU 24 JUIN 1071 tions du taux de glucose sont généralement correspondantes, se tradui- sant parfois par une augmentation notable (70/1000 au lieu de 60), parfois par une diminution importante (39/1000 au lieu de 59). Le taux du Cl] oscille également puisque l’on trouve une proportion de CI variant de 0.71 à 4 p. 1000. Avec les solutions hypotoniques, les résultats sont également assez complexes; le plus souvent, la concentration moléculaire augmente; il y a augmentation correspondante du Cl. Avec les solutions hypertoniques, on constate le plus souvent une dilution par la salive ou le suc gastrique; il y à introduction de CI, et il y à d'autre part résorption intense de sucre; le A tend à se rapprocher de l'isotonie. Au niveau du duodénum, l'analyse du liquide recueilli par fistule donne des résultats plus nets. Avec les solutions voisines de l’isotonie, le passage pylorique est rapide ; le À est peu modifié ; le taux du glucose est généralement abaissé (42/1009 au lieu de 54; 39 au lieu de 60), le taux du CI total s'élève au contraire (à 0.7 ou à 1.2 p. 1000 par exemple); la quantité de bile ajoutée est intermittente et variable suivant les périodes. Avec les solutions hypotoniques, la vitesse de passage est plus lente: le À augmente progressivement (de — 0.46 à 0.57 pour un Ainitial de — 0.32) ; le taux du glucose esl très légèrement abaïssé (23-24 au lieu de25 p. 1000); il y a addition de CI, mais en quantité modérée; l’équili- bration moléculaire paraît se faire surtout par la bile qui est déversée en assez grande quantité. Avec les solutions hypertoniques, le passage pylorique est d'autant plus lent que la solution est plus concentrée : la concentration s’abaisse progressivement (le A est de — 0.79, puis — 0.72 et — 0.62 au lieu de nt 0.93); le taux du sucre diminue beaucoup dès le début (67-87/1000 pour une solution de 123/1000); on constate encore l'addition d’une petite quantilé de Cl; la quantité de bile ajoutée est beaucoup moins considérable que pour les solutions hypotoniques; la quantité de sue pancréalique sécrétée est faible si l’on en juge par le très faible pouvoir digestif vis-à-vis des tubes de Mett. En résumé, les solutions de glucose subissent, comme les solutions salines, des transformations qui tendent à les amener à une concentra- tion isotonique à celle des humeurs de l'organisme. L'organisme emploie, dans ce but, divers mécanismes : résorption au niveau de la muqueuse stomacale, sécrétions de liquides organiques (salive, suc gastrique, bile). Ces divers moyens sont mis en œuvre simultanément et dans une proportion variable, de telle sorte qu'il est difficile de déterminer stric- tement la part de chacun d'eux. 10792 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La part de résorption gastrique paraît, notamment, beaucoup plus considérable pour les solutions de glucose que pour les solulions salines. Le réflexe A-régulateur du pylore semble être le mécanisme prédomi- nant, destiné à protéger l'intestin contre l'admission de liquides anisoto- niques, l'arrêt qu'il provoque dans le cours des liquides ingérés permet- tant aux autres mécanismes d’entrer efficacement en jeu, pour réaliser l’isotonie de ces liquides. \ SUR LA DIFFÉRENCE D'ÉQUILIBRATION MOLÉCULAIRE DES SOLUTIONS SALINES INTRODUITES DANS L'INTESTIN, SUIVANT LEUR NATURE CHIMIQUE, par MM. P. CaRNoT el P. AMET. Dans un précédent travail (S. Biol., avril 1904), nous avons étudié l’équilibration moléculaire qui se produit dans l'intestin après intro- duction de diverses solutions d’un même sel, mais de concentration différente. Il était nécessaire, d'autre part, d'éludier les différences qui se manifestent entre des solutions de même concentration moléculaire, mais de nature chimique différente : ces expériences montrent que chaque corps a une action particulière sur l'intestin, et qu’on ne peut expliquer uniquement par les lois de l’osmose, ni l’équilibration du contenu intestinal, ni l’action purgative des diverses solutions salines. Nous avons comparé, notamment, entre elles, des solutions de NaCl, NaBr, CaCl?, sensiblement de même concentration, abandonnées le même temps dans des anses d'intestin de même longueur et prises sur le mème animal : les différences d'équilibration et de vitesse sont relativement peu marquées entre ces diverses solutions : par exemple, une solution de NaCI de A—— 2°32 séquestrée dans 20 cc. d’intestin pendant 1 heure tombe à — 0°:6, la quantité de liquide passant de 45 à 26 centimètres cubes; une solution de NaBr de A— —2°16 tombe à — 0°68, la quantité de liquide passant de 15 à 25 centimètres cubes. Chez un autre chien, une solution de NaCI de A = — 2°36 tombe à —1°16, la quantité de liquide passant de 15 à 20 centimètres cubes ; une solu- tion de CaCE de — 2°24 tombe à — 1°22, la quantité de liquide devenant un peu plus forte et passant de 15 à 24 centimètres cubes. Les différences sont, par contre, beaucoup plus marquées avec les sul- fates de soude et de magnésie. Voici, notamment, quelques exemples assez démonstratifs, après un temps de séjour variable dans les anses intestinales. SÉANCE DU 24 JUIN 1073 QUANTILÉ DE LIQUIDE À de l’anse. Re EE TT Avant. Après. Avant. Apres. Après une demi-heure : Sulfate de magnésie. . . 20 20 —0,68 — 0,68 Sulfate de soude . . . . 20 19 — 0,68 — 0,64 Chlorure de sodium, . . 20 10 — 0,68 — 0,62 Après une heure : Sulfate de magnésie, . 20 37 — 0,98 — 0,76 Sulfate de soude . . 20 32 —- 0,98 — 0,68 Chlorure de sodium. 20 13 — 0,98 — 0,68 Chlorure de calcium. . 20 10 — 0,98 — 0,60 Après deux heures : Sulfate de magnésie. 20 35 — ! — 0,68 Sulfate de soude . 20 35 — | — 0,66 Chlorure de sodium. 20 5,5 — 1,02 — 0,62 Chlorure de calcium. . 20 32 — 1,02 — 0,61 Il résulte de ces différents chiffres, assez concordants, que la sécrétion aqueuse parait notablement plus forte et la résorption moins considé- rable, à concentration moléculaire égale, pour le sulfate de magnésie que pour le sulfate de soude, pour celui-ci que pour le chlorure de sodium et même pour le chlorure de sodium que pour le chlorure de calcium. Cependant il est à remarquer que les moditications subies par la con- centralion moléculaire des solutions se produisent précisément en sens inverse de la dilution des liquides, en sorte qu’après un temps donné de séquestration dans une anse intestinale, la solution de MgSO*, par exemple, est à la fois plus diluée et plus concentrée que la solution de NaCI, primitivement équivalente. Ce paradoxe apparent peut s'expliquer de différentes manières, et notamment par l'inégalité de vitesse avec laquelle se produit l'équili- bration pour les différents sels. En effet, lorsqu'on abandonne, dans une anse d'intestin, une solution hypertonique, deux processus inverses se passent à la fois : d’une part la solution hypertonique se dilue, par afflux de liquide intestinal, et, de ce fait, la quantité de liquide de l’anse augmente alors que sa concentration diminue; d'autre part, la solution diluée se résorbe. Si la dilution précède l'absorption, ce qui parait avoir lieu, on peut observer deux phases successives du phénomène : une première correspondant surtout à l’afflux de liquide, caractérisée par une augmentation de volume avec légère diminution de la concen- tration ; une deuxième correspondant surtout à la résorption du liquide précédemment dilué, caractérisée par une diminution progressive de volume avec diminution de la concentration. 1074 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Or ces deux phases correspondent précisément aux résultats contra- dictoires donnés par les différents sels. La différence observée entre eux serait alors principalement une différence dans la vilesse d'équi- libration, le NaCI s’équilibrant et se résorbant plus vite que le MgSO*. Cette vitesse étant en partie réglée par les phénomènes osmotiques, on s'explique que la vitesse de diffusion ait une relation avec la gran- deur moléculaire des différents sels. Nous ne croyons pas cependant que l'on puisse rapporter les diffé- rences observées uniquement à une différence de poids moléculaire. En effet, avec la solution de MgSO”, on constate une augmentation de liquide plus forte qu'avec Na?SO* et surtout qu'avec NaCl et CaC!, ce qui cadre bien avec ce que l’on sait de l'effet purgatif différent de ces sels. Or le poids moléculaire de MgSO* est de 120, intermédiaire entre celui de Na?S0* (142), et de CaCl (111), celui de NaCl:étant de 58,5: Il semble donc que la nature propre des sels et leur toxicité ait une influence sur-la vitesse d'équilibration moléculaire, et que, en parti- culier, les sels de magnésie provoquent un afflux de liquide intestinal plus considérable que l’exigeraient les simples phénomènes d'osmose. Si, d'autre part, la dilution inégale des solutions précède leur absorption, ce processus a probablement une signification défensive, -en ne permettant l'introduction dans les humeurs de l'organisme que de liquides déjà équilibrés osmotiquement. Comme nous l'avons déjà fait remarquer pour d'autres motifs, l’absorption de solutions salines ne parait pas êlre un phénomène purement passif : l'intestin réagit’acti- vement pour se protéger contre leur toxicité et contre leur osmo-nocivilé, par des mécanismes divers, encore mal élucidés. Quant à l’action histologique des diverses solutions sur l’épithélium intestinal, nous avons constaté que toutes les solutions hypertoniques déterminent des modifications de la muqueuse intestinale proportion- nelles à leur concentration : ces modifications portent principalement, d’ailleurs, sur les couches les plus superficielles de la muqueuse ; très intenses au niveau des cellules en contact le plus direct avec les solu- tions, elles le sont beaucoup moins dans la profondeur, au fond des cryptes et surtout au niveau des glandes : ce fait montre bien que les altérations.sont dues au contact direct de liquides’anisotoniques avecle protoplasme cellulaire. On constate d'une part un épaississement du pla- teau, un éclaircissement trouble de la partie sus-nucléaire. Nous avons constaté d’autre part une sécrétion de mucus extrêmement abondante, avec toutes les solutions hypertoniques, sécrétion à laquelle nous attri- buons une signification défensive, et qui a pour but d'isoler la muqueuse et de la protéger contre les solutions nocives. (72) 1075 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 20 JUIN 1905 SOMMAIRE Entenne (G.) et Joyeux : Septi- Fe CAS Er de of ee Ée L DU O0 7 ICT ee clos D 83 cémie colibacillaire. Phases hyper- Ricaon (L.) et JEANDELIZE (P.) : En Æ Remarques sur la tète osseuse d'animaux thyroïdectomisés dans le jeune âge. Comparaison avec les thermisante et hypothermisante . . PERRIN (MAURICE) : Variations du volume de la rate chez une cirrho- tique présentant des hématuries; effets de la castration . . . . . . .. 84 procédé d'appréciation. . . . . . . . 75 SexcerT (L.) : Réanimation défini- Ricnon (L.) et JEANLELIZE (P.) : | tive par le massage sous-diaphrag- Action dela thyroïdectomie et de il matique du cœur dans un cas de cette opération combinée avec la mort apparente par le chloroforme. 71 castration sur les os longs des Simon (P.) et SPILLMANN : Eosino- membres. Comparaison avec les | philie chez l'homme à la suite de la effets de la castration ... . . . . .. 812) "Splénectomie «0.200 ‘12 RicHon (L.) et JEANDELIZE (P. Werer (A.) : Evolution de ja ré- Remarques sur la tête osseuse de sion ptérygoïde chez l'homme ... 80 lapins adultes castrés dans Le jeune Présidence de M. L. Garnier. ÉOSINOPHILIE CHEZ L'HOMME A LA SUITE DE LA SPLÉNECTOMIE, par MM. P. Simon et L. SPILLMANN. À la séance du 13 mars dernier, nous vous avons communiqué les résultats de l'étude des globules blancs du sang de deux cobayes chez lesquels nous avions déterminé expérimentalement l’atrophie de la rate par la ligature de son pédicule. Il en était résulté d’abord une diminu- tion passagère du nombre des lymphocytes tandis qu'au contraire les polynucléaires et spécialement les éosinophiles présentaient un accrois- sement remarquable. Dans la suite la formule leucocytaire tendait à se rapprocher de la normale avec cette différence cependant que l'acido- “philie demeurait persistante. - 4076 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (73) Nous avons eu récemment l’occasion de faire des recherches analogues chez l'homme dans les circonstances suivantes : Il s’agit d'un employé du chemin de fer âgé de vingt-six ans qui fut pris le 7 janvier 1905 entre deux wagons et violemment tamponné latéralement au-dessous de la base du thorax. Il fut amené aussitôt à l'hôpital civil dans un état de collapsus profond et la laparolomie pratiquée par M. le professeur Weiss. montra un vérilable éclatement de la rate avec épanchement dans le péritoine d’un litre et demi de sang environ. La rate fut extirpée en. totalité, la plaie drainée à l’aide de mèches de gaze et on fit une injection intra-veineuse de sérum artificiel. Après diverses péripéties le blessé commença à reprendre le dessus et le 20 janvier, malgré une suppura- tion assez abondante, l’état général et local étaient devenus satisfaisants ; au commencement de mars, le blessé se levait, mangeait de bon appétit et reprenait de l'embonpoint et des forces; la cicatrisation de la plaie élait à ce moment presque terminée. Un premier examen du sang fut pratiqué par nous le 20 janvier, treizième jour de l'intervention. À ce moment il existait une polynueléose: très marquée : 80 p. 100, les lymphocytes étaient tombés à 11 p. 109 et les acidophiles étaient en proportion normale. On pourrait sans aucun doute attribuer cette polynucléose à la suppuration de la plaie, mais. quand on se rappelle que pareil phénomène a été observé chez nos animaux Où la réunion de la plaie s’est faite par première intention, on est en droit de conclure plutôt qu’elle a dû résulter de la suppression brusque des fonctions de la rate et de la suractivité compensatrice de la moelle osseuse, source des leucocytes granuleux. Le 25 mai un second examen nous a donné des résultats notablemènt différents : Le malade était alors presque complètement guéri. Les polynucléaires neutrophiles et les lymphocytes étaient revenus au chiffre normal mais les éosinophiles avaient notablement augmenté et atteignaient le taux de 8 et 10 p. 100. Ce fait confirme donc les résultats expérimentaux que nous avons précédemment obtenus et témoigne de la régularité de l'éosinophilie à la suite de la splénectomie et en général de la suppression, par un moyen ou par un autre, des fonctions de Îa: rate. Des résultats analogues ont été déjà publiés par MM. Hartmann et Vaquez(1). Ces auteurs mentionnaient l'apparition habituelle mais très tardive d'une leucocytose éosinophile modérée. Chez un premier malade elle s'était surtout manifestée six mois après la splénectomie; chez un second elle était apparue au bout de quatre mois. C’est le délai que nous avons observé chez notre malade. (1) Hartmann et Vaquez. Les modifications du sang après la splénectomie. Société de Biologie, 30 janvier 1897, p. 126. Vaquez. Observation de splénecto- mie chirurgicale avec examen du sang. Société de Biologie, 5 juin 1897, p. 557. (74) SÉANCE DU 20 JUIN 1077 SEPTICÉMIE COLIBACILLAIRE. PHASES HYPERTHERMISANTE ET HYPOTHERMISANTE, par MM. G. ETIENNE et Joyeux. En février 1905, Jac..,, soixante-quinze ans, ancien voiturier, vieillard jusque-là assez bien portant, fut atteint d’un accès de rétention d'urine, dû à une hypertrophie dela prostate. Le cathétérisme étant impossible, on pratiqua une cystostomie sus-pubienne, dont les suites furent excel- lentes. Mais le 6 mars, le malade est pris subitement d’un fort accès de fièvre, la température s’élevant brusquement à 40° 3, sans que l'examen du malade puisse révéler une lésion quelconque du côté d'un appareil, notamment rien vers l'appareil respiratoire. Les jours suivants, la température présente de grandes oscillations, variant entre 37 à 40° 1, ainsi que le montre la tranche suivante de la feuille : 143 mars. Matin : 3995 Soir : 3509 14 — — : 3606 — : 40 15 — — : 38°9 — : 3898 AG — — :; 3905 — : 39 AT — — : 3701 — : 39 18 — — : 360 00 (LR == 1} 3509 1 TEE 20 — =. 5 ao — : — Pendant ce temps le malade est abatlu, indifférent à tout ce qui se passe autour de lui, ne se plaignant d’ailleurs pas. L'examen clinique des différents appareils reste toujours négatif ; pas de douleurs rénales, pas de pus dans les urines. OEdème des mem- bres inférieurs. Malgré l'absence de pus dans les urines, le diagnostic est celui septi- cémie médicale, probablement de nature colibacillaire, ayant son ori- gine dans l'appareil urinaire. A partir du 19, la température reste constamment inférieure à 36 degrés; le malade s'affaiblit de plus de plus et s'éteint dans le marasme le 29 mars. A l’autopsie, on constate simplement les lésions viscérales banales des grandes infections, sans aucune localisation spéciale. On recueille aseptiquement 2 centimètres cubes de sang dans la veine coronaire; on l’ensemence dans le bouillon, qui est troublé au bout de six heures; réensemencement. Les cultures présentent sur les divers milieux de culture toutes Les réactions du colibacille, n'agglutinant pas avec le sang typhique; elles ; donnent encore la réaction de l'indol au bout d'un mois. ONE AL _—— ns æ fe 3 = * 27 lv /nO0® He \ é N ae { ve L7 1078 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY ù (75) Une culture de bouillon de quatre jours est inoculée à un cobaye dans la mamelle gauche. Ce cobaye meurt au bout de douze heures d'infec- tion généralisée; on prélève 1 centimètre cube de sang qui est ense- mencé sur bouillon ; culture positive de colibacille, réensemencée au bout de ‘vingt-quatre heures à un lapin, sous la peau (6 avril). 10 avril. Pas de résultat. 19 avril. Nouvelle inoculation de 3 centimètres cubes de culture ägée de huit jours. 24 avril. L'animal maigrit, perd l'appétit. 27 avril. L’amaigrissement a augmenté. i* mai. Le lapin reprend son poids primitif. 8 mai. Guérison complète. Où fait une ponction retirant au lapin 1 centimètre cube de sang, ensemencé à 37 degrés. Le bouillon reste stérile. Cette observation, résumée à ses grands traits, montre nettement réu- nies chez un même malade les conclusions auxquelles avait été déjà con- duit l'un de nous par l'étude des infections colibacillaires (4). L'action hypo- thermisante des toxines de colibacille, aémontrée expérimentalement par MM. Denys et Brion, Rogé, cliniquement par MM. Netter, Lion et Marfan, n'est cependant pas constante. Nous l'avons vue manquer chez plu- sieurs malades; et chez celui dont nous vous entretenons, la tempéra- ture est restée d’une facon générale élevée pendant onze jours. Mais l'hypothermie apparait lorsque l'infection devient profonde, lorsque la virulence est très grande; dans notre cas, l’hypothermie devient perma- nente à partir du douzième jour, et ne cède plus. L'histoire de notre malade est la claire démonstration de ces deux faits. VARIATIONS DU VOLUME DE LA RATE CHEZ UNE CIRRHOTIQUE PRÉSENTANT DES HÉMATURIES ; PROCÉDÉ D APPRÉCIATION, par M. MAURICE PERRIN. D'après les récentes études de MM. A. Gilbert et P. Lereboullet sur « la rate hépatique » (Revue de médecine, 1904, p. 893, et Société de Biologie, 12 novembre), les lésions spléniques qui accompagnent les affections du foie passent par deux phases, l’une de congestion passive initiale, l’autre de sclérose hypertrophique secondaire. Parmi les élé- ments entrant en action dans la production de la splénomégalie, c'est la congestion passive qui jouerait le principal rôle, comme le prouvent (1) G. Étienne. Les infections colibacillaires, Alcan, 4899. (76) SÉANCE DU 20 JUIN 1079 diverses constatations cliniques ou anatomiques, et notamment la diminution rapide du volume de la rate hypertrophiée, après les hémor- ragies gastro-intestinales. Il m'a été donné d'observer ce phénomène, toutes proportions gardées, chez une femme de cinquante-quatre ans, atteinte de cirrhose de Laënnec depuis deux ans. L’opothérapie avait amené une amélio- ration et là cessation d’épistaxis abondantes lorsque cette malade, après une interruption de traitement, présenta des hémalturies. Or, la rate s'est montrée diminuée de volume vingt-quatre heures après le début des hémorragies, pour reprendre ses dimensions primitives le lendemain ou le surlendemain de la disparition du sang des urines. Quelques chiffres préciseront ces variations de volume de la rate; ces chiffres n'indiqueront pas ses dimensions totales ; en voici la raison : c'est que, vu la présence de l'ascite qui coexiste avec elle, la rate de cette malade n'est en contact avee la paroi abdominale que dans sa moitié supérieure ; à la simple percussion au doigt, sa matité se con- fond, d'ailleurs, avec celle de l'ascite; pour les délimiter l’une de l’autre, j'ai dû me servir du phonendoscope qui permet d'apprécier très ‘exactement. la limite de deux matités différentes, dans la portion où elles sont toutes deux juxtaposées au contact de la paroi. Par ce pro- cédé, la mâtité purement splénique apparait sous la forme d'une zone réniforme, disposée horizontalement, le bord convexe étant en haut. Cette zone ne représente évidemment que la partie supérieure de la figure circulaire ou ovalaire que donnerait sur la paroi la projeclion de la rate tout entière, la partie inférieure étant masquée par l’ascite ; elle ne représente que la portion de rate en contact direct avec la paroi, à peu près la moilié de l'organe. L'étude de cette zone permet cependant d'en apprécier les variations de volume lorsqu'il ne s’est pas produit dans l'intervalle des mensurations de phénomène susceptible de mo- difier les rapports des organes, comme pourrait le faire une augmen- tation du liquide ascitique ou un tympanisme considérable. Si done on voit le bord supérieur de la zone splénique accessible s'abaisser, les conditions restant identiques, comme il n’est pas possible d'admettre que la rate plonge davantage dans le liquide ascitique, ni qu'elle soit devenue plus dense en conservant son volume antérieur, cette diminution de hauteur de la zone en question ne peut s'expliquer que par une dimi- nution du volume de la rate. J'ajoute qu'en même temps que se pro- duisait la diminution dans le sens vertical, le pôle antérieur de la zone étudiée se montrait plus éloigné de l'ombilie, et que la direction des lignes limitant cette zone présentait en arrière une convergence plus grande, indiquant, elle aussi, une diminution de l'axe antéro-posté- rieur; Mais je n’ai pu mesurer exactement cetle dimension transver- sale, en raison d’un doute sur la terminaison exacte de la matité splé- nique.en arrière, où la paroi est plus épaisse. Bref, cette zone réniforme, 1080 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (17) quoique ne représentant qu'une partie de la rate, traduit par ses variations toutes les variations de volume de celle-ci. Ceci dit, voyons les chiffres obtenus. Le premier tracé a été pris le 5 février, quatre jours après la fin d’une première hématurie : il nous donnait pour la zone splénique accessible une hauteur de 8 cent. 1/2, la plus grande hauteur observée dans nos mensurations. Une nouvelle hématurie commence dans la matinée du 6 février. Le 7, la dimension verticale atteignait seulement 7 centimètres. L'hématurie cesse dans la nuit du 7 au 8. Le 9, le tracé des limites de la zone est redevenu exacte- ment superposable à celui du 5. L’ascite n'ayant pas varié, non plus que les autres conditions, pour cette première constatation, on peut donc tenir celle-ci pour exacte. En voici une seconde que je rapporte sans l'interpréter, vu que le niveau de l’ascite s'était modifié et que le chiffre initial pourrait, de ce fait, être discuté. Le sang ayant reparu dans les urines pendant la nuit du 11 au 12 février, le matin du 12 nous trouvions les mêmes dimen- sions que le 9, mais la rate étant refoulée plus haut. Le 13, après trente-six heures d'hématurie, la dimension verticale est réduite à 6 cent. 3/4. L'hématurie ayant cessé le matin du 14, la dimension aug- mente de nouveau dans le courant de cette journée, mais la rate est encore plus déplacée en haut et en arrière par l’ascite devenue si abon- dante qu'il faut la ponctionner. Depuis cette époque, la malade, traitée par le chlorure de calcium et l'opothérapie hépatique, n'a plus eu, comme hémorragies, que des épistaxis peu abondantes. Les différences signalées ci-dessus sont loin d'être aussi marquées que celles constatées par MM. Gilbert et Lereboullet à la suite d’hémor- ragies gastro-intestinales, lesquelles étaient suivies d'une diminution de la rate allant jusqu'au tiers ou au quart de son volume primitif. Il ne faut pas s’en étonner, car les hématuries de notre malade n'ont jamais été extrêmement abondantes, et, de plus, vu la période assez avancée de sa cirrhose, sa rate doit déjà présenter des lésions de sclérose qui restreignent les possibilités de variation de volume. Les faits de ce genre, encore peu nombreux, sont de nature à con- tribuer à éclairer la physiologie pathologique des hypertrophies splé- niques. RÉANIMATION DÉFINITIVE PAR LE MASSAGE SOUS-DIAPHRAGMATIQUE DU COEUR DANS UN CAS DE MORT APPARENTE PAR LE CHLOROFORME, par M. L. SENCERTI. La question de la « réanimation » du cœur après la mort apparente, en particulier dans les cas d’accidents par le chloroforme, fut, depuis (78) SÉANCE DU 20 JUIN 1081 Scurrr, bien des fois étudiée par les physiologistes et les chirurgiens. Le massage du cœur, recommandé par les premiers comme une méthode héroïque, fut appliqué un certain nombre de fois dans les salles d’opé- rations. Ce fut toujours en vain ; le cas récent de SrarLinG est le seul succès définitif. Nous avons eu dernièrement l’occasion de pratiquer, avec succès, le massage sous-diaphragmatique du cœur, dans un cas de mort apparente due au chloroforme. Voici cette observation : I s’agit d'un homme de cinquante et un ans, entré à l'hôpital dans le service de notre maitre, le professeur Gross, pour lithiase du cholédoque. Le 29 dé- cembre 1904 le malade subit une première intervention chirurgicale, pendant tout le cours de laquelle il supporta parfaitement la chloroformisation, Nous fimes à cette époque une cholécystostomie, suivie de l'extraction de deux énormes calculs enclavés dans la première portion du cholédoque. L'icltère persistant, nous jugeâmes à propos de faire une deuxième laparotomie, ce qui fut fait le 17 avril 1903. À ce moment le malade était dans un état d’amaigrissement et de cachexie extrême, ce qui nous avait fait penser à un néoplasme du pancréas. Néanmoins, il s’endormit très vite, facilement, sans période d'excitation bien marquée, et, en quelques instants, la respiration s'établit, régulière et profonde. Alors, ayant fait la laparotomie médiane, et le décollement de la seconde portion du duodénum, nous découvrimes une tumeur du cholédoque ; comme nous hésitions sur la détermination à prendre, l'opéré fit quelques mouvements convulsifs, ses muscles grands droits se contractèrent, puis la respiration s'arrêta brusquement. L'opéré présentait alors tous les caractères de la mort, pâleur de la face, dilatation des pupilles, etc. Le pouls radial n'était pas perceptible. Sans perdre un instant, j'ordonnai la respira- tion artificielle, les tractions rythmées de la langue, les flagellations diverses, des injections sous-cutanées d’éther... tout cela sans l’ombre de succès. Ces manœuvres furent poursuivies avec la plus grande énergie pendant sept ou huit minutes, sans nous donner même une lueur d'espérance. Ma main, restée dans la plaie abdominale, ne sentait pas les pulsations de l'aorte. Je dirigai alors la main droite, profondément, vers la concavité du diaphragme; j'écartai légèrement le lobe gauche du foie, et, malgré le daphragme interposé, je pus facilement saisir la pointe du cœur et toute la partie ventriculaire, avec les doigts de la main droite. Le pouce en avant, les autres doigts en arrière, je commencçai un massage rythmique du cœur. Dans les premiers moments, j'avais la perception nette d'un cœur flasque et vide, dont j'appréciais les caractères avec la plus grande facilité, le diaphragme ne formant qu’un obstacle insignifiant. Après cinq minutes de massage, je sentis nettement le myocarde se durcir et le cœur devenir à la fois plus volu- mineux et plus dur. La circulation du sang allait-elle se rétablir? Je continuai de plus belle, et eus, quelques instants après, la joie de sentir une contraction ventriculaire spontanée; encore une courte pause, et les battements rythmiques du cœur reprenaient, d’abord très faibles, puis de plus en plus forts. Le pouls ne tarda pas à devenir perceptible à la radiale, et deux minutes après nous eûmes la grande satisfaction de voir et d'entendre la première inspiration spontanée. En même temps la face se colorait, les pupilles se 1082 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (79) contractaient, le pouls redevenait régulier, bien frappé. Après-cette émou-. vante alerte, nous ne jugeâmes pas à propos de tenter l’extirpalion de la tumeur du cholédoque, et nous refermâmes l'abdomen. Ce_dernier temps de l'opération s’acheva sans anesthésie et le malade se réveilla quelques instants. après. Le soir et les jours suivants, il ne se plaignit que de quelques dou- leurs intercostales : la réanimation du cœur était en somme définitive. Sile massage du cœur est un procédé employé depuis longtemps par les physiologistes au cours de leurs vivisections (Schiff (1), Hock (2), Bæhm (3), etc.), et même étudié par eux en vue d'applications cliniques (Prus (4), Batelli (5), Bourcart (6), etc.), c'est depuis peu seulement que ces tentalives sont sorties du domaine des laboratoires. Nous avons retrouvé dans la littérature seize essais de réanimation, par le massage du cœur, dans des cas de mort apparente. Un seul, celui de Starling (1), fut suivi de succès. Pour atteindre le cœur et le masser, trois voies ont été. suivies : la voie thoracique (Tuffier (8), Prus, Maag (9) etc.); la voie transdiaphrag- matique (Poirier (10), Mauclaire (11); la voie sous-diaphragmatique (Starling, nous-même). Les deux seuls succès obtenus sont ceux de Starling et le nôtre, obtenus par le massage sous-diaphragmatique du cœur. Je ne connaissais pas le fait de cet auteur, ni le mémoire où Bourcart étudie cette voie, au moment où je pratiquai le massage sous- diaphragmatique du cœur. La chose est si simple, si peu agressive, si facile à réaliser, surtout lorsque le ventre est ouvert, qu'elle s’imposera à tout chirurgien, bien autrement que la voie thoracique, qui ne tenta pas des chirurgiens comme Terrier. Elle est en outre efficace et pleine. de promesses, puisque seule elle a obtenu deux succès. Elle nous paraît le véritable procédé clinique de massage du cœur dans la syncope chloro- formique en apparence mortelle. \J'ravail de la Clinique du professeur Gross.) ) Schiff. Arch. f. d. Gesam. Physiol., Bonn, XX VIII, 1882. 2) Hock. Tke Praclitioner, n° 70, 1874. 3) Boehm. Centralblatt f. die. med. Wissenschaft, 1874, p. 321. 4) Prus. Wiener klin. Wochenschr., 1900, n°s 20-21. 5) Batelli. Comptes rendus de ei as des sciences, 19 mars 1900. Journal de physiol. et de path. génér., 1900, p. 443. 6) Bourcart. Revue méd. de la Suisse romande, 20 oct. 1903. 7) Starling. Balneol. Centrulzeitung, n° 39, p. 173-174. 8) Tuffier. Bull. de la Soc. de chir., 2 nov. 1898. (9) Maag. Centralbl. f. Chir., 1901. 10) Poirier. Bull. de la Soc. de chir., 13 janvier 1902. 11) Mauclaire, Guzelte des Hôpitaux, 1901, p. 145 ; 1902, p. 702. (80) SÉANCE DU 20 JUIN 1083 EVOLUTION DE LA RÉGION PTÉRYGOIDE CHEZ L'HOMME, par M. A. WEBER. La formation de l'os ptérygoïdien et de l’apophyse pltérygoïde du sphénoïde a été indiquée chez l'homme par Gaupp. Ces deux pièces s'accolent et se fusionnent durant les premiers mois de la vie intra-uté- rine. L'évolution ultérieure de la région ptérygoïde n’a pas été étudiée à ma connaissance. Les renseignements que j'ai pu rassembler dans les traités classiques ou spéciaux sont extrêmement rudimentaires. Le Double signale la forme massive de l'os ptérygoïdien chez le fœtus humain, tandis que chez l'adulte l'aile interne de l’apophyse ptérygoïde qui en dérive est étroite et mince. Testut attribue au développement du sinus maxillaire le redressement de la région ptérygoïde qui d'oblique qu’elle était devient verticale. Devant cette absence presque totale de renseignements, j'ai essayé de rechercher les corrélations qui existent entre l’évolution de la région ptérygoïde du crâne humain et celle des pièces osseuses voisines. Le crâne du fœtus de cinq mois présente déjà une région ptérygoïde bien développée. Tandis que le maxillaire supérieur est seulement formé de lamelles osseuses entre les germes dentaires, sur les côtés des fosses nasales et à la voûte palatine, l’aile externe de l’apophyse ptéry- goïde résistante et soudée presque totalement à l'os ptérygoïdien forme déjà avec le palatin un point d'appui solide pour l'insertion supé- rieure du muscle ptérygoïdien interne. L’os ptérygoïdien à ce stade esb étalé en largeur et aplati. Seule une légère crête prolongée vers le bas par un rudiment de crochet indique la limite interne de la zone où,sera ultérieurement la fosse ptérygoïde. L’aile externe est forte- ment déjetée en dehors et forme avec un plan passant par les alvéoles du maxillaire supérieur un -angle d'environ 45 degrés. Toute la région ptérygoïde déborde en arrière et vers le bas le maxillaire supérieur. La crête déterminée en avant par l'union de l'os ptérygoïdien avec l’aïle externe de l’apophyse ptérygoïde forme avec le plan condylo-alvéolaire un angle de 79°5. La légère gouttière qui marque la position de la future fosse ptérygoïde est inclinée de 36°5 sur le même plan. La forte obliquité de l'aile externe de l’apophyse ptérygoïde parait due à l’orien- tation du muscle ptérygoïdien interne ; ce muscle est en effel presque horizontal, grâce au peu d’élévation et à l'écartement des branches du maxillaire inférieur. Les modifications de la région ptérygoïde qui précèdent la nais- sance sont peu marquées. La fosse plérygoïde se précise seulement par suite de l’amincissement de la crête de l’aile interne. Chez l'enfant de trois ans et demi, les ailes externes des apophyses ptérygoïdes sont encore fortement obliques de haut en bas et de dedans 1084 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (81) en &Gehors. La saillie de l'aile interne est progressivement plus marquée. La fosse ptérygoïde est inclinée de 36°5 sur le plan alvéolo-condylien comme chez le fœtus de cinq mois : par contre, malgré le développement du maxillaire supérieur, le bord antérieur de l’apophyse ptérygoïde s’est incliné sur le plan médian et ne forme plus avec lui qu'un angle de 60 degrés. Chez l'enfant de cinq ans les ailes externes de la région ptérygoïde tendent à se placer dans un plan presque sagittal; l’aile interne s’est accrue par creusement de la fosse ptérygoïde dans ses deux tiers infé- rieurs. Le bord antérieur de l’apophyse ptérygoïde du sphénoïde con- serve la même inclinaison sur le plan de Broca, mais les deux tiers inférieurs de la fosse ptérygoïde forment maintenant avec lui un angle de 73 degrés, tandis que le tiers supérieur a conservé une obliquité très forte sur le même plan. À ce stade le rebord alvéolaire du maxillaire supérieur arrive au niveau de l'extrémité inférieure de l'apophyse ptérygoïde. La croissance du maxillaire supérieur dans le sens vertical continue, il dépasse l’apophyse plérygoïde. Par suite de l'apparition des grosses molaires, l'extrémité postérieure de son. bord alvéolaire repousse légèrement le tiers inférieur du bord antérieur de l’apophyse ptéry- goïde et lui donne une direction qui se rapproche de la verticale par rapport au plan de Broca; les deux tiers supérieurs conservent chez l'homme adulte une inclinaison voisine de 60 degrés par rapport au plan alvéolo-condylien. De même la fosse naviculaire qui correspond à la région la plus élevée de la fosse ptérygoïde conserve chez la plupart des individus une direction voisine de l'horizontale tandis que la gout- tière destinée au muscle ptérygoïdien interne à achevé de se creuser et suit une direction à peu près parallèle au bord antérieur de l’apophyse ptérygoïde. {Travail du laboratoire d'anatomie de la Faculté de médecine de Nancy.) ACTION DE LA THYROÏDECTOMIE ET DE CETTE OPÉRATION COMBINÉE AVEC LA CASTRATION SUR LES OS LONGS DES MEMBRES. COMPARAISON AVEC LES EFFETS DE LA CASTRATION, par MM. L. Ricnon et P. JEANDELIZE. L'arrêt de croissance du squeleite est une des manifestations prinei- pales bien connues de l'insuffisance thyroïdienne expérimentale. Mais ce retard dans l'accroissement porte-t-ii également sur tous les oslongs ; a-t-il une valeur identique pour le membre antérieur et le membre pos- (82) SÉANCE DU 20 JUIN 1085 térieur ? Pour répondre à ces questions, nous avons pratiqué des men- surations sur les os longs des membres de six lapins et de deux chats thyroïdectomisés (conservation de deux parathyroïdes), opérés à six jours, sept semaines, neuf semaines el dix semaines, et morts sponta- nément. L'étude que nous avons faite est basée sur la recherche de la diffé- rence de longueur entre les os de l'animal témoin et ceux de l'animal] thyroïdectomisé. Il est évident que pour un os donné, la croissance a été d'autant moins forte que la différence avec l'os correspondant du témoin est plus grande. La comparaison de nos chiffres nous amène aux conclusions suivantes : 1° Le retard d'accroissement porte surtout sur le membre postérieur, fait à opposer aux effets de la castration, qui produit un allongement général du squelette, marqué principalement, d'après les notions clas- siques, au membre postérieur. En ce qui concerne ce dernier point, nos expériences, rapportées ici-même (Soc. de Biol., 1905, p. 555), ont prouvé que, chez le lapin adulte castré, cet accroissement du membre postérieur pouvait être simplement égal à celui du membre antérieur, mais ne lui était en tout cas pas inférieur. Les añimaux thyroidectomisés (lapins et chats) sont donc surlout petits par arrêt de développement du train postérieur. 2° L’os du membre postérieur qui s'est le moins développé a été le “plus souvent le Libia ; or précisément chez les castrés cet os subit fré- quemment le maximum d’accroissement. Il nous à paru en outre intéressant de faire des recherches analogues sur deux lapins, l’un castré, l’autre ovariotomisé, ayant également subi la thyroïdectomie. Déjà antérieurement (Soc. de Biol., 1903, p. 1365), nous avions démontré que la double opération aboutissait au même résultat que la seule thyroïdectomie. Or nos mensurations nous condui- sent à une semblable conclusion : ces animaux se comportent au point de vue des mensurations comme les thyroïdectomisés. Ces faits nous prouvent que morphologiquement, les effets de la thyroi- clectomie sur les os longs des membres sont inverses de ceux de la castration ; ils constituent peut-être un argument en faveur de l'idée de fonction antagoniste entre les glandes génitales et le corps thyroïde, idée émise par quelques auteurs, entre autres récemment par Parhon et Goldstein. (Laboratoire de la clinique infantile de M. le professeur agrégé Haushalter.) Bioocie. Comptes RENDUS. — 41905. T, LVIII, 71 1086 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (83) REMARQUES SUR LA TÊTE OSSEUSE DE LAPINS ADULTES CASTRÉS DANS LE JEUNE AGE, par MM. L. Ricuion et P. JEANDELIZE. Comme suite à notre communication du 13 mars dernier à la: « Réunion biologique de Nancy », dans laquelle nous étudiions le squelette des membres de lapins adultes (19 mois, 19 mois, 8 mois 1/2, 12 mois 4/2), castrés dans le jeune âge (de 5 à 10 semaines), nous. rapportons ici le résultat des mensurations que nous avons pratiquées sur la tête osseuse de ces mêmes animaux. Nous n'avons évidemment établi de comparaison qu'entre des animaux, castrés et témoins, de même portée, à cause des variations dans les rapports des diamètres céphaliques qui existent entre des animaux de même âge, mais de portée différente. Des variations analogues peuvent se voir aussi entre des animaux de même portée; mais nous croyons que l'exactitude de nos conclusions est affirmée par ce fait que toutes les mensurations pratiquées chez les castrés ont presque toujours varié dans le même sens par rapport aux témoins correspondants. Nous mentionnerons d’ailleurs les quelques exceptions qui se sont présentées. Nos mensurations nous amènent aux conclusions suivantes : 4° La longueur totale de la têlé est plus grande chez les castrés; ce fait est constant. Les chiffres qui expriment cette augmentation varient, de 1 à 6 millim. 5, sans qu'il y ait de rapport entre l’augmentation de la longueur et l’âge auquel les animaux ont été sacrifiés. 92° Par contre, les diamètres transverses du crâne (le diamètre trans- verse maximum, pris en avant du conduit auditif, et un autre diamètre} pris à la partie antérieure de la boîte cranienne) sont plus petits. Il y a donc chez ces castrés un certain degré de dolichocéphalie, qui est appa- rent même à première vue; cependant, dans un cas, cette dolichocé- phalie n'existait pas et la tête du castré était, toute proportion gardée, semblable à celle du témoin. 3° En comparant entre elles la longueur maxima de la tête et la distance du rebord alvéolaire au bord antérieur du trou occipitai, on remarque que la partie de l'occipital située en arrière du trou s’accroit : relativement peu chez les castrés; ce qui est bien en rapport avec le faible développement du cräne déjà constaté. À propos de cette donnée, signalons le fait indiqué par Môbius, après Gall, de l’aplatissement de la région occipitale chez le chat et le coq castrés, que nous n'avons d’ailleurs pas constaté chez le lapin. % La hauteur du crâne rapportée à la longueur tolale de la tête est légèrement diminuée chez le castré. 5° Pour apprécier les modifications de la face, nous avons mesuré les deux dimensions des maxillaires supérieur et inférieur, des nasaux, (84) SÉANCE DU 20 JUIN 1087 le diamètre bizygomatique. L'ensemble des chiffres résullant de ces mensurations montre chez le castré une augmentalion en valeur absolue des diamètres de la face qui contraste d’une façon frappante avec la diminution de volume du crâne. Toutefois, cette augmentation des dimensions des os de la face n’est pas toujours proportionnelle à la longueur de la tête correspondante. Nous devons signaler une exception pour l’un de nos animaux, chez lequel le diamètre bizygomatique et la longueur des nasaux étaient seuls augmentés. Nous pouvons donc, d'après les considérations précédentes, admettre qu'en général, chez le lapin adulte, castré dans le jeune äge, la tête osseuse subit un allongement, que cet allongement porte en particulier sur les os de la face dont les diamètres longitudinaux et transversaux sont augmentés, mais que le crâne, au contraire, surtout dans ses dimensions transversales, reste moins volumineux que celui du témoin. (Laboratoire de la clinique infantile de M. le professeur agrégé Haushalter.) REMARQUES SUR LA.TÈËTE OSSEUSE D'ANIMAUX THYROÏDECTOMISÉS DANS LE JEUNE AGE. COMPARAISON AVEC LES EFFETS DE LA CASTRATION, par MM. L. Ricaon et P. JEANDELIZE. Le nanisme thyroïdien, qui frappe la totalité du squelette, se mani- _ feste également sur la têle osseuse, comme l'ont signalé en particulier Hofmeister et von Eiselsberg. Nous nous sommes attachés à déterminer dans quelles proportions cet arrêt de croissance atteignait les différentes parties de la tête. Nous avons donc pratiqué des mensurations sur cinq lapins et deux chats dont nous avons étudié précédemment: les os longs. I. Lapins. — 1° On constate un raccouriissement général de la tôle osseuse dans tous ses diamètres en valeur absolue, et cela pour la face et le cräne. 2° Le défaut de développement du crâne est moins accusé que celui de l’ensemble de la tête; ce fait est particulièrement notoire chez un de nos animaux, qui avait un diamètre transversal du crâne identique à celui de son témoin, malgré la très grande différence de la longueur totale de la tête. De plus en comparant entre elles la longueur maxima de la tête et la longueur prise du bord antérieur du trou occipital au rebord alvéo- . laire, on établit nettement que le raccourcissement de la tête chez l’opéré a porté beaucoup moins sur la région de l’occipital que sur la région antérieure au trou occipital, ce qui vient encore confirmer le fait pré- cédent. C'est d'ailleurs à une conclusion analogue que von Eiselsberg arrive en étudiant la tête de la chèvre thyroïdectomisée.. 1088 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (8à) 3° La face montre un rapetissement marqué chez les thyroïdectomisés, dans l’ensemble, plus prononcé que celui du crâne, et cela aussi bien or le sens longitudinal que dans le sens transversal. ° Ilest, intéressant de rechercher si les différentes parties de la fbe subi l'arrêt de développement d’une facon identique. Il n’en est rien, croyons-nous, car cet arrêt de développement se fait surtout sentir sur les diamètres longitudinaux de Ja face (longueur des maxillaires supérieur et inférieur, des nasaux), et beaucoup moins sur les dimen- sions transversales (largeur du maxillaire supérieur et des nasaux, et diamètre bizygomatique). 5° La petitesse de la tête et l’aplatissement de la face, joints à l: conservation relative de ses dimensions transversales et de la largeur du crâne, rendent compte de la forme arrondie, si spéciale à la tête des animaux thyroïdectomisés. 6° Un lapin qui avait subi la double opération de la thyroïdectomie et de la castration s’est comporlé comme s'il avait été simplement thy- roïdectomisé. 7° Nous devons attirer l'attention sur un de nos animaux dont nous avons rapporté ici même l'observation en détails (Réunion biologique de Nancy, séance du 11 avril 1905), et qui réalisait un type d'insuffi- sance thyroïdienne fruste; sa tête, quoique réduite dans toutes ses dimensions, était assez bien proportionnée, avec cependant une légère accentuation des diamètres transversaux de la face. II. Chats. — Les deux chats que nous avons pu étudier donnent lieu ‘à des conclusions analogues aux précédentes. Nous ferons cependant une remarque. La brachycéphalie relative que nous avons signalée chez les lapins est ici très marquée. Chez l’un de ces animaux dont la lon- gueur de la lête était inférieure de 4 millimètres à celle du témoin, on constatait la supériorité même en valeur absolue de deux diamètres transversaux, le diamètre maximum du crâne et le bizygomatique. Sans vouloir opposer d’une facon systématique tous les caractères de la tête des lapins thyroïdectomisés et des castrés, on peut toutefois remarquer l'allongement général de la tête et l'étroitesse du crâne de ceux-ci, la diminution de longueur de la tête et la largeur du crâne de ceux-là. Ces deux opérations, thyroïdectomie ou castration, semblent donc produire sur les deux régions de la tête osseuse, crâne et face, une action inverse. (Laboratoire de la clinique infantile de M. le professeur agrégé Haushalter..) (53) 1089 REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 20 JUIN (905 SOMMAIRE ALEzAIS : Pince porte-lames. . . . 62 | Changements survenus dans. la Borxer : Deux cas a homologie des | faune du Vieux-Port de Marseille... 59 poumons, chez l'Homme. . ..... 55 ! GAUTHIER (CONSTANTIN) : Chytrio- Bovy-Teissier : Durée de l'action | MMCOSCSDONTANÉ CN EP EE D 58 defadrénaline EEE 61 Oppvo : L'hypotension d'effort chez Brior (A.) et van GaAvER (F.) : Mes iconvalescents eme rene 53 Présidence de M. Livon. L'HYPOTENSION D'EFFORT CHEZ LES CONVALESCENTS, par M. Oppo. -Dans une communication faite à la Société médicale des hôpitaux de Paris, le 10 mai dernier, j'ai fait connaître un signe nouveau d’hypos- thénie cardio-vasculaire chez les convalescents, signe qui doit être appelé hypotension d'effort. Si l'on soumet un convalescent à une fatigue minime telle que celle qui résulte de faire rapidement le tour d’une salle, de monter et de descendre un ou deux élages, on voit très fré- quemment la tension artérielle s'abaisser d'emblée ou après s’être élevée légèrement pendant une ou deux minutes. Cette chute de la ten- sion se fait brusquement ou progressivement, elle atteint son maximum au bout de cinq minutes, puis la tension se relève progressivement pour atteindre son point de départ au bout de dix minutes, ou bien elle reste pendant quelque temps encore au-dessous de la normale. Le phé- nomène n’est pas constant, mais il est très fréquent, il se rencontre habituellement avec un certain degré d’hypotension au repos, ce qui est de règle chez les convalescents, mais, fait intéressant, il peut se produire 1090 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (52 aussi chez des sujets qui sont revenus à une tension normale ou même supérieure à la normale (16, 18 et même 20 au sphygmomanomètre de Potain). On peut en conclure que la tension artérielle dans la convales- cence est plus modifiée encore dans sa stabilité que dans sa force. Autrement dit la circulation chez le convalescent est soumise à une ten- sion donnée, qui se maintient au repos, mais sous l'influence d'une légère fatigue l'équilibre esl rompu : on peut dire que la tension arté- rielle chez le convalescent est à l'état méiopragique ou de fonctionne- ment restreint. C’est qu’en effet les choses se passent autrement chez l'homme sain : Marey a établi que la tension artérielle s'élève après l'effort dans les conditions nor- males ; ce fait a été vérifié par Potain et par Francçois-Franck, sur eux-mêmes et sur les élèves de l’école de la Faisanderie, par von Basch, par Hirschman par Hallion et Comte, par Bloch. Tous ces auteurs ont vu à l'état physiolo- gique la tension artérielle s’élever après l'effort pour revenir ensuite à la nor- male. Que se passe-t-il en effet dans ces conditions ? Pendant l'effort sous l'influence de l’occiusion de la glotte une partie du sang veineux ne peut péné- trer dans le thorax, il y a stase dans le système veineux; puis lorsque l'effort cesse le sang veineux afflue dans le cœur droit, la circulation pulmonaire et est lancé dans la circulation artérielle où cette sorte de remous a pour effet d'augmenter la pression. Mais pour que cette hypertension suivant l'effort se produise, il faut que le cœur soit assez puissant pour lancer une quantité de sang supérieure à la normale et que les artères périphériques soutiennent le choc. Ces conditions ne se rencontrent plus lorsque l'effort est poussé jusqu'à la fatigue. Potain et François-Franck, se livrant à l'exercice de l’aviron ont vu leur propre tension baisser avant celle des bateliers; ces mêmes auteurs ont vérifié cet abaissement de la tension chez les élèves de l'Ecole de gymnastique. Enfin récemment Hallion et Comte ont expérimentalement établi que la fatigue entraine l'hspotension. 1} est aisé de comprendre que chez le convalescent un exercice modéré, un effort peu prolongé puissent suftire à produire sur la tension les mêmes effets que l'effort violent chez l’homme sain. Il serait très intéressant de pouvoir distinguer la part qui revient dans l'hypotension d'effort des convalescents à l’hyposthénie cardiaque et à l’hyposthénie artérielle. D'une part si le cœur est encore-faible, il ne pourra lancer dans les artères la quantité de sang supplémentaire qui après l'effort doit relever la tension. Il est épuisé par la fatigue. C’est alors qu'on voit la tension, qui s'était abaissée pendant l'effort, baisser encore après. Ou bien le cœur conserve assez d'énergie pour lancer encore une partie du sang qui lui revient des veines, mais ce nouveau travail sur- venant après celui de l'effort est suivi d’épuisement et alors la tension baisse rapidement après une courte hypertension. D'autre part du côté des vaisseaux périphériques, les fibres lisses peuvent ne pas offrir une (55) SÉANCE DU 20 JUIN 1091 résistance suffisante pour maintenir et relever la pression, le cœur péri- phérique peut faire défaut aussi bien que le cœur central; ces deux élé- ments coexistent chez les convalescents qui sont en état d'hyposthénie -cardio-vaseulaire. Or cliniquement on peut apprécier les deux fac- ‘teurs : du côté du cœur la tachycardie, l'arythmie, l’assourdissement du premier temps, l’affaiblissement du deuxième ton aortique; du côté des ‘vaisseaux la cyanose des parties inférieures du corps dans la station debout, la rougeur et la pâleur faciles des téguments, le dermographisme même que j'ai rencontré assez souvent chez les convalescents. Dans le ‘but de vérifier la part qui revient à la tension capillaire dans l'hypoten- sion d'effort, j'examine parallèlement la tension artérielle avec l'appareil de Potain et la tension artério-capillaire à l’aide de l'appareil de Boulou- mie. Dans le plus grand nombre des cas les deux courbes de tension artérielle et artério-capillaire sont parallèles, mais chez un malade j'ai pu voir la tension artério-capillaire baisser beaucoup plus que la tension artérielle, ce qui semble indiquer que dans ce cas les capillaires présen- täient un plus grand affaiblissement que le muscle cardiaque. Un dernier point est le rapport de l'hypotension artérielle avec la fré- quence du pouls. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser il ny à pas de relation constante entre ces deux éléments. Tantôt le pouls s'accélère en même temps que la tension s’abaisse, ce qui est conforme à la loi de Marey,; le plus souvent au contraire les deux courbes suivent une marche parallèle, et il y a bradycardie d'effort en même temps qu'hypotension d'effort. On sait d’ailleurs que la loi de Marey n’est vraie que pour les physiologistes et ne l’est pas pour les médecins. Les pertur- bations de l'innervation cardiaque, l’affaiblissement du myocarde modi- fient complètement les rapports de la fréquence et de la force du pouls Chez les convalescents. DEUX CAS D'HOMOLOGIE DES POUMONS, CHEZ L'HOMME, par M. Boiner. ‘Dans la dernière séance, j'ai eu l'honneur de vous présenter les deux poumons d’un même sujet qui n'avaient que deux lobes et des bronches hypartérielles. Le lobe supérieur et la brouche épartérielle ne s'étaient pas développés dans le poumon droit, qui était ainsi homologue du poumon gauche. À l'autopsie d'un autre homme âgé de vingt-six ans, décédé dans notre service de clinique, nous venons de trouver deux poumons à trois lobes, et avec une bronche épartérielle pour chaque lobe supérieur. Le poumon gauche était donc identique au poumon droit. 1092 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (56) Ces deux anomalies ont été observées aussi par d’'Hardiviller (1), chez deux embryons humains. Chez l’un d’eux, les deux poumons compre- naient chacun deux lobes, et il n'y avait de bronche épartérielle ni à droite ni à gauche, tandis que, chez l’autre, les deux poumons étaient symétriques, avec trois lobes et une bronche épartérielle de chaque côté. On ne peut donc plus dire avec Aeby, que l'homologie complète d’un poumon droit avec un poumon gauche, ou inversement celle d’un poumon gauche avec un poumon droit, n'existent pas chez l'adulte. L'absence d’une épartérielle des deux côtés explique l’anomalie de certains poumons droits à deux lobes, tandis que l'existence d’une épartérielle de chaque côté permet d'interpréter le développement de quelques poumons gauches à trois lobes, semblables à ceux du poumon droit normal. Du POUMON GAUCHE A TROIS LOBES. — Tantôt une scissure secondaire, qui, très fréquemment, isole la languette de Luschka du reste du lobe supérieur, se prolonge obliquement en haut et en arrière vers le sommet du poumon, en subdivisant incomplètement le lobe supérieur gauche (cas de Bowles et l'observation de notre poumon gauche trilobulé, p. 872); tantôt il existe trois. lobes bien distincts, mais toutes les ramifications de l’arbre bronchique gauche restent hypartérielles, comme dans les quatre faits soigneusement étudiés par: Dévé (2). Dans le cas personnei suivant, au contraire, le poumon gauche avait trois. lobes avec une bronche épartérielle, et présentait une homologie complète avec le poumon droit normal du même homme. Cette dernière variété mérite seule la dénomination de « vrais poumons à trois lobes », prise dans le sens. d’Aeby. Poumon GAUCHE. — À 7 centimètres au-dessous de son sommet, sur sa face externe, une longue scissure horizontale (identique à celle du poumon droit du même sujet) parcourt ce poumon d’un bord à l'autre. Cette scissure pleurale - sectionne horizontalement le lobe supérieur du poumon gauche et l’incise, pour ainsi dire, du bord antérieur jusqu à l’embranchement de la scissure oblique normale, c’est-à-dire sur une longueur de 5 à 6 centimètres. A partir de ce dernier point, la scissure horizontale gagne le bord postérieur du poumon, en diminuant graduellement de profondeur et en n'isolant plus. complètement, à ce niveau, le lobe supérieur. Sur la face interne, elle est encore plus superficielle en arrière, et elle redevient complète en avant, sur un trajet de 5 à 6 centimètres. Ce lobe supérieur, libre et distinct dans sa moitié antérieure, présente aussi, en avant, une languette de tissu pulmonaire mesurant 4 centimètres de largeur et 3 de longueur. On voit sur sa face (4) D'Hardiviller. Les bronches épartérielles chez les mammifères et spécia- lement chez l’homme, Comptes rendus de l'Académie des sciences, 2 août 1897. — La Ramification D Nord médical, 1°* octobre 1903. (2) Dévé. Valeur du lobe supérieur du poumon gauche, Bulletin de le Société anatomique, avril 1900 et mars 1903. (51) SÉANCE DU 20 JUIN 1093 interne un sillon accessoire situé à 3 centimètres du sommet, et n'ayant que quelques centimètres de profondeur et de longueur. La grande scissure interlobaire oblique est normale. Elle s'embranche verti- calement au milieu de la scissure horizontale, descend un peu obliquement en avant, se prolonge en bas sur une longueur de 13 centimètres et demi et isole presque complètement un lobe moyen antérieur et inférieur qui n’est réuni au lobe postéro-inférieur normal que par une languette de tissu pul- monaire, mesurant 2 centimètres d'épaisseur sur # de profondeur, et par- courue par des ramifications dichotomiques des veines pulmonaires qui empiètent sur les parties contiguës de ces deux lobes. Ce lobe moyen offre une forme pyramidale, à base limitée par la scissure horizontale qui est complète à ce niveau. Son sommet est inférieur et son grand axe a {5 centimètres de longueur. Quant au lobe inférieur, il est normal. La bronche souche gauche émet perpendiculairement un premier tronc bron- chique, ayant 12 millimètres de diamètre, 1 centimètre de longueur, et se bifurquant en deux bronches secondaires qui se distribuent, l’une, à la partie postérieure et supérieure, l’autre, à la portion antérieure et inférieure du lobe supérieur. Cette première grosse bronche, destinée au lobe supérieur, est épartérielle. En effet, l'artère pulmonaire gauche ne passe pas au-dessus d'elle. Le tronc de cette arlère est situé, en avant, dans l'angle formé par cette bronche épartérielle et par la grosse bronche du lobe moyen; il adhère, en haut, à la partie antéro-interne de l'extrémité inférieure de la bronche souche et à l'angle de l’arbre bronchique situé entre l'émergence de la bronche épartérielle et du tronc bronchique du lobe moyen. De là, le tronc de l'artère pulmonaire gauche se dirige en bas et se subdivise comme à l'état normal. En haut, le tronc de l’artère pulmonaire envoie une petite branche ayant 4 millimètres de diamètre et 8 millimètres de longueur, se bifurquant pour suivre le trajet des ramifications de la bronche épartérielle gauche. Les veines et nerfs pulmonaires ne présentent pas de particularités spé- ciales. vi En résumé, les recherches embryologiques de D'Hardiviller expliquent ces anomalies lobaires du poumon humain, soit par défaut de dévelop- ‘pement (poumon droit à deux lobes), soit par persistance (poumon gauche à trois lobes) des bronches épartérielles qui, on le sait, existent de chaque côté, au début de la vie embryonnaire. Dans les poumons droits dits à quatre lobes (avec lobe surnuméraire moyen postérieur), dont nous avons observé deux cas semblables à ceux de Dévé (loc. cit.), la scissure postérieure individualise le lobe postérieur qui n'est, en réalité (comme le lobe cardiaque), qu'une portion du lobe inférieur classique. 1094 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (58) CHYTRIOMYCOSE SPONTANÉE, par M. CONSTANTIN GAUTHIER. J'avais observé à différentes reprises dans les deux dernières années chez des rats capturés à bord de navires de diverses provenances ou dans des entrepôts à terre des lésions pulmonaires le plus souvent assez discrètes et assez peu accentuées pour n’apparaitre qu'à l'examen microscopique, ou en de rares cas déterminant des altérations massives du tissu pulmonaire. Ces dernières revêtaient alors tous les aspects de l'infiltration tuberculeuse vulgaire, ou bien, par la confluence de gra- nulations transparentes à contenu ambré, présentaient une apparence kystique. Microscopiquement les nodules atteints reproduisaient la figure du gra- nulome, avec multiplication générale des noyaux et un assez grand nombre des cellules géantes; point de mycélium ou d'éléments dont le caractère parasitaire püt être nettement affirmé dès l’abord. Les cultures sur milieux usuels restaient stériles ou étaient banales. Le résultat des inoculalions était douteux, d'autant que j'eus l’occasion de constater bientôt dans ma réserve d'animaux une enzootie du même caractère et paraissant hautement contagieuse sinon très meurtrière. Les rats blancs seuls succombaient en effet après deux ou trois mois de maladie en présentant des lésions macroscopiques généralement limitées au poumon. Les cobayes et les souris blanches étaient égale- ment atteints, maïs ne succombaient que très exceptionnellement, le microscope seul pouvant déceler les altérations des tissus. Une étude plus complète dont les éléments s’offraient et que je con- tinue actuellement m'a permis de constater que l'agent infectieux tra- versait la bougie F sans pression, et qu’il déterminait sur tranches des différentes variétés de Brassica une hernie caractéristique ; celle-ci repro- duisait sur le végétal des lésions de tous points semblables à celles causées par Plasmodiophora B. Woronine, d’après la comparaison que j'en fis, soil avec les pièces conservées que voulut bien me communiquer M. le directeur de l'École d'agriculture de Montpellier, soit avec les plans de choux que je trouvai alteints dans la région. Ces faits d’ob- servation sont en concordance avec les recherches expérimentales de Podwyssotzky. Les altérations végétales ainsi obtenues par ensemence- ment des lésions pulmonaires de divers sujets ont été inoculées au rat blanc, à la souris, au cobaye, au lapin. Ces animaux sacrifiés au bout d’un mois ont toujours présenté les lésions caractéristiques de la mycose, et le plus souvent avec une intensité qui permet difficilement de mettre en cause une infection préalable possible. Celle-ci paraît en effet très répandue chez les rongeurs, en particulier le rat noir et le gris dans les conditions où j'observais. (59) SÉANCE DU 20 JUIN 1093 Un chien mis en contact inlermittent avec les animaux infectés a fourni des résultats très comparables: et des recherches en cours don- neraient à penser que l'aire tributaire du parasite est notablement plus étendue; que, suivant le degré de résistance offert par le type animal qui l'héberge, il produit les réastions inflammatoires observées avec formes kystiques peut-être d'origine sexuée, ou bien détermine on silu de rapides proliférations où les éléments cellulaires restent ordonnés sur un plan plus voisin du normal; des lésions en apparence spécifique- ment distinctes seraient commandées par un même agent causal dans une telle hypothèse. Gormi. Centralb. f. Bak., 1901, XXIX, p. 593. Podwyssotzky. Centralblatt für Bakter. 1900, p. 97. Id. Zeitsch. f. klin. Medic. Bd XLVIX, 1902, p. 99. Behla. Zeit. f. Hyq. B. 32, 1899. (Travail du laboratoire du service sanitaire de Marseille.) CHANGEMENTS SURVENUS DANS LA FAUNE DU VIEUX-PORT DE MARSEILLE. par MM. À. Brior et F. VAN GAvER. Avant l'établissement du canal de la Durance, le Vieux-Port de Mar- seille était un immonde cloaque où débouchaient tous les égouts de la vieille ville. La saleté des fonds et des eaux était légendaire ; les pois- sons n'y vivaient pas, et il était admis qu'un des meilleurs moyens de débarrasser les coques des navires des nombreux animaux qui les envahissent était de les faire séjourner quelque temps dans les eaux du Vieux-Port. Quand le canal de la Durance fut fait, il y eut un apport d'eau douce plus considérable qui amena une légère amélioration dans l’état du Vieux-Port. Les coquillages purent vivre jusqu'au tiers de la longueur du bassin. Les choses étaient dans cet état lorsque Marion fit, en 1883, son étude sur la faune du golfe de Marseille; Gepuis cette époque, Mar- seille fit établir le « tout à l'égout », et les immondices de la ville ne se déversèrent plus dans le port, mais sur la côte, à une quinzaine de kilo- mètres à l’est. Très rapidement les eaux du Vieux-Port prirent de la limpidité, des algues apparurent partout, et les Marseillais purent sy livrer à la pêche d’une manière fructueuse. Dans la zone comprise entre les quais de l'Hôtel de ville, de la Canne- bière et aux Huiles, Marion ne signale que quelques infusoires, des oscillaires, des entéremorphes, des diatomées, quelques Nématodes 1096 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE (60) Enopliens et de très rares Copépodes; encore, tout au fond, la faune se limitait-elle à des infusoires non déterminés. Passé celte limite, des animaux de plus grande taille apparaïissaient, des Ciona, des Copépodes, des Gammarus, des Nématodes. La zone habitée se réduisait d’ailleurs à la bande voisine des quais où le courant se faisait sentir. À l’intérieur du bassin, la pénurie d'animaux su grande. Le pont du bassin de carénage était la station la mieux peuplée. Enfin, brusquement la vie se montrait avec une grande abondance d'espèces et d'individus dès qu'on franchissait la passe qui mène dans l’avant-port. Tel était, en résumé, à l'époque de Marion, l’état du Vieux-Port; depuis, les conditions biologiques ont changé et il nous à paru intéres- sant de reprendre l’étude de cette faune. Nos dragages nous ont décelé un fond constitué par une vase noirâtre sans odeur trop forte. : Tout d'abord nous avons constaté que la vie se manifeste acluelle- ment jusqu'à l’extrème fond du bassin, et nos dragages le long du quai de la Fraternité, à part une abondance un peu moindre d'individus, nous ont donné sensiblement les mêmes espèces que ceux des autres parties du port. De plus nous y avons trouvé de nombreuses pontes. Les espèces animales les plus fréquentes que l’on rencontre partout sont des mollusques : Vassa reticulata, dont les coquilles sont couvertes d'hydraires. Cyclonassa neritea, Cardium exiqguum, Cardium paucicos- tatum, Corbula gibba, Tellina serrata, Tapes decussatus. Nous avons même rencontré quelques Aplysia punctata; des Annélides errantes, dont les Wereis Dumerilii et cultrifera sont les plus fréquentes, des Annélides tubicoles, S'aurocephalus Chiaju, Polydora, ete. :_ L'examen du produit du raclage des parois des quais nous donna, jusqu’au quai de la Fraternité, des entéromorphes et des corallines, au milieu desquels sont de nombreux Némertes, dont, en grande abondance, une espèce de Z'elrastemna, des Plumularia pinnata, des Ciona intesti- nalis, des Annélides nombreuses, des Moules peu abondantes et de petite taille, des Planaires, des crustacés dont les principales espèces sont : Sphæroma serratum, Gammarus locusta, Gammarella brevicaudata, des Caprelles. Une des zones les moins riches est celle qui va du quai de la Frater- nité à l'Hôtel de ville. A mesure que l’on s'approche de la passe, les espèces deviennent plus variées ; du quai de la Santé au fort Saint-Jean, Les dragages témoignent d’une faune beaucoup plus riche. En dehors des espèces déjà citées, on trouve des Mollusques nudibranches, des Annélides nombreuses. Les Crabes (Portunidés et Paguridés) font leur apparition. (61) SÉANCE DU 20 JUIN 1097 Dès qu'on arrive à l’avant-port, les fonds deviennent d'une surpre- nante richesse; à la vase noire succède un cailloutis, où les invertébrés de toutes sortes pullulent. Les Ulves recouvrent les roches, les algues rouges apparaissent. Quant à la faune, nous retrouvons le magnifique épanouissement d'espèces, déjà signalé par Marion. Nous signalerons encore quelques faits : une des plus intéressantes localisations d'espèces que nous ayons constatées est celle d’un oursin Psammechinus miliaris que nous avons trouvé uniquement entre le bassin de carénage et le canal; les individus, abondants, étaient, à la fin de mars, en état de maturité sexuelle. Dans cette même zone, on trouve plus abondants les tubes d’Annélides. Quant au bassin de carénage, il semble à peu près privé d'animaux de grande taille ; plus de mollusques, plus de crustacés. Ainsi donc, depuis les travaux de Marion, grâce à la suppression de l'arrivée des eaux d'égout dans le Vieux-Port, la vie marine, qui se cantonnait dans la région antérieure de ce bassin, s’est étendue peu à peu jusqu'au fond ; à peu près tous les groupes d'invertébrés sont repré- sentés, et quelques-uns en grande abondance. Même certaines espèces, les hydraires, par exemple, les oursins, qui n’existaient pas du tout du temps de Marion, sont des espèces qui ne s'accommodent que d'eaux relativement assez pures, et sont le témoignage vivant de l'assainisse- ment du port de Marseille. DURÉE DE L'ACTION DE L’ADRÉNALINE, par M. Boy-TEIssIer. Dans une note précédente, il a été exposé que l'adrénaline (solution au 1/2 milligramme de Clin) injectée dans le tissu sous-cutané de malades en état d'hypotension provoquait une action hypertensive générale. L'intensité et la rapidité d'action ont été étudiées et déter- minées : en moyenne dix à quinze minutes après l'injection l'influence hypertensive atteignait le maximum d'intensité. La durée de cette action a fait l'objet des études ultérieures dont voici les résultats. Les données des expériences restant les mêmes que dans la précédente note ainsi que les moyens d'observation on constate : 1° Que la durée de l'effet hypertensif de l'injection d’un 1/2 milli- gramme d'adrénaline en solution dans À centimètre cube d’eau varie entre cinq heures et neuf heures; 20 que l’action hypertensive se maintient au point maximum pendant une durée qui reste assez sensiblement la même dans toutes les expé- riences, environ deux à trois heures: 1098 REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE : (62) 3° que c'est la durée de la période de régression qui varie le plus, entre une heure et cinq heures; , 4° que jamais l'hypotension ne s’est trouvée ramenée brusquement au point de départ; la descente s’est toujours opérée lentement; 5° que, en aucun cas, il n’a été constaté une hypotension terminalé abaissée au-dessous de celle observée comme point de départ; 6° que ces expériences répétées chez le ou les mêmes malades n’ont: jamais donné des effets d'accumulation. PINCE PORTE-LAMES, par M. ÂLEZAIsS. Il semble que l’on songe depuis quelque temps à compléter l'outillage des laboratoires d'histologie par un instrument qui. permette de manier facilement les lames porte-objets. La pince de Cornet, qui peut être utile en bactériologie, où l’on manie surtout des lamelles, est, en effet, insuffisante en histologie. Récemment, le D' Debran a proposé une pince à larges mors, qui saisit bien les lames et permet de les manipuler sans que les liquides colorants ou dissolvants dont on fait un si large usage dans les techniques actuelles salissent ou irritent les doigts. Cette pince toulefois ne répond pas pleinement à ce que l'on peut en attendre. Car il est souvent utile, au cours des manipulations histolo- giques, de laisser les colorants ou les dissolvants séjourner plus où moins longtemps au contact des coupes qui sont collées sur les lames. Or avec la pince de Debran, il ne semble pas que l’on puisse poser sur une table la lame couverte de liquide. Il est nécessaire de lâcher la lame et de la placer sur un support. [l serait beaucoup plus commode de pouvoir déposer la pince tout armée, sans que le liquide se déplace. C'est le résultat que l’on obtient avec la modification que je propose. La branche inférieure de l'instrument, qui a un mors comparable à celui de Debran, est élargie à la partie antérieure pour lui permettre de faire contre-poids à la lame lorsqu'on le place tout armé sur un plan horizontal. Pour mieux atteindre le but cherché, il faut régler la pinee, c'est-à-dire vérifier que la lame qui est tenue entre les mors conserve le liquide immobile à l'endroit où on le dépose, et pour cela infléchir ou redresser tant soit peu les mors jusqu’à ce qu'ils aient exactement la direction voulue. Cette simple modification me paraît devoir faire de la pince porte-lames un instrument vraiment pratique. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette. — 10362. TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES LES COMPTES vue DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'ANNÉE 1905, PREMIER SEMESTRE À | Pages -Accommodation. — Mécanisme, par BERTIN-SANS et GAGNIÈRE . . . . . . .. 243 "Acide carbonique. — Appareil pour la détermination Sas l’air, par Cnis- TANT LOMITC HE TS RSS ARE AIN Re au Are En a ee ne Re 393 — picrique comme différenciateur dans les colorations à l'hématoxyline. 622 — protocétrarique, par CHEVALIER AR RP AR RE SE Ne 418 — urique. — Voir Rein. Acrasiées. — Voir Amibo-diastases. Acromégalie. — Examen du sang, par SABRAZÈS et BONNES . . . . . . . . 680 _: — Examen du sang, par SAKORRAPHOS. . . . . . . . . . . . . OR SUR Drae 831 Actinies. — Virus des actinies, ses effets anaphylactiques, par Ricaer, 109, 112 Actinomyxidies. — Phénomènes de sexualité, par CauzLery et MESNIL. . . 889 Adrénaline. — Dosage colorimétrique, par Agecous, Souié et Tousan. . . 301 — Formation par les glandes surrénales, par ABELOUS, SouLié et TOUJAN .-. . 533 — Origines par ABEFOUS SOULIÉ EL TOUTAN SE CR EN ND ER Une RATS ADTTE — dans l’hypotension cardio- vasculaire, par Bov-TEISSIER . . . . . . . . . 880 — Durée de l’action, par Boy- MEISSTERS EN PAT 7e 1097 — Voir Glycosurie. - Agglutination par le venin de cobra, par es SA A 2 LE Re en Ie 420 -Albuminoïdes. — Transformation en glycose dans l'organisme, par L.Burre. 197 Algues. — Leur rôle dans l'épuration des eaux, par BrrrarD èt BRUYANT. . . 302 — -Vitalité des alevins de truite dans les cultures d'algues, par G. BILLARD et Ca. B&«uyANT È DR SE 0 2e A DE ES STE 7 QUES CE EE RE SEA ER RENE ST 447 Alimentation. — Ration d'entretien, par LauLANIÉ. . . . . . . . . . . ... 118 — Voir Respiration, Tuberculose. Allocution de M. Larcher. Installation du nouveau président quinquennal. 2 = Allocution de ME Garde een te No Rte AR Ier aRsRn ss % Amibo-diastases des Acrasiées, par PINOY. . . . , . . A CR AS 169 Honoie — Procédé de recherche, par TaizLar et TURCHET. . . . .. 270 BIOLOGIE. — TABLES. C F8: 1100 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE | Pages Ammoniaque. — Présence dans le lait de vache, par TriLLAT et SAUTON . . 816 Amniotique (Liquide). — Voir Tension superficielle. Amylase:—Loitdaction, par MIE PHILOCHE MM VE Un EL NT ONOUNE 952 Anaphylaxie par injections d’apomorphine, par C. Ricer. . . . . . . . .. 2955 — Voir Aclinies, Hématies. Anémie. — Voir Sang. — cérébrale. — Voir Epilepsie. — pernicieuse progressive. Taches de sang, par SABRAZÈS. . . . . . . . . 288 Anguille. — Vitalité dans l'eau stagnante, par SABRAZÈS et MURATET. . . . . 682 Ancpheles. — Aire de dispersion en Algérie et en Tunisie, par A. BILLET. . 380 Anoures. — Développement des larves ee ablation nerveuse totale, par AVINTREBERT (IA NE MR ANNE ERA AE ANNEE en a el eee MEURT RSS A . 1023 Bnthropomorphisme en biologie soon. par G. Bou RATE Le 81 Anticatalase dans les tissus animaux, par F. Barre et Mlle L. STERN . . 235 — Voir Philocatalase. Antikinase. — Prétendue action antikinasique de l’ovalbumine crue, par GoMPEL et VICTOR \HENRIS 22 1 TE EE RE 615 Antisécrétine. — Essai de ra Ton, Pare. ri PURES RUES PEN Sr Apomorphine. — Voir Anaphylaxie. Araignées —Ananition, par LÉ CATELONMRENENE MEN UE NERO EN _ 1062 Arctiidæ. — Glandes mandibulaires des larves, par L. Borpas . . . . . . . 876 Argas et spirilles, par BoRREL et MARGHOUX. . . . . . . . . . . . . . ne CS 02) Arsenic. — Elimination totale de l’arsenic organique, par L. BARTHEN NE 59 — Localisation de l’arsenic, par BraRez et DENIGES. . . . . . . . . . . . . 21) —"Localisation de l'arsenic par G-ÆDENICES CN ACER PT TN CR EENRE 181 — Détermination par l'emploi de la solution lo dite d ue hypo- phosphoreux, par G. DENIGÈS. . . . . . NOR LE TS RENE AS ENTREE 783 Ascomycètes. — Nombre des chromosomes, par GUILLIERMOND. . . . . . . 213 Aspergillose pulmonaire, par HOCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 551 Assimilation de substances ternaires par les plantes vertes, par Jures Lau- RENTE TDR ep RC ES PR Enr ee ATARI ue 189 Athérome aorlique expérimental, DER À De ets on ARIANE RS ESP 219 — expérimental. Rôle de la castration, par LorrarT-Jacog et SABAREANU. . . 583 Atropine. — Voir Foie, Leucocyles, Sang. Auscultation bifoculaire, par G. ROSENTHAE . : . à: . 538 B Bacille charbonneux dans les réseaux de la veine porte, par H. Rocer et NÉSGARNIER een Ip RIRES ee Te LR PE Mu DEN 863 Mobilite par DUPOND 2 0 UN Re Ce AR eee 911 — d'Eberth. — Voir Bacille typhique. — du côlon. — Septicémie, par ETIENNE et Joyeux. : . . . - . . 10 — dysentérique à Bordeaux, par AUCHÉ. . . . . . . . . .. 162 — Sensibilisatrice spéciale dans le sérum des animaux immunisés, Der Cn. DOPTER AN ENS MAS EE EE EN AT Te ne RE ET 459 — Sensibilisatrice spécifique dans-le sérum des malades atteints de dysen- terie bacillaire, par CH. DoPtTER. : . . . . . . . . . . + + + + + . À 484 __ fusiforme. — Non-identité du bacille fusiforme et du Spirillum sputi- 499 genum, par H. VINGENT. . . - : . + « . . . » « . DMEAMAME ON OT e 6. 0 TABLE DES MATIÈRES 1101 Bacille fusiforme. — Propriétés pyogènes, par H. Vincent . . . . . . . . 772 — et Spirillum sputigenum dans les angines ulcéreuses, par H. PLaur. . . 805 — Morphologie, par H. VINCENT . . . . Du MAL A NT nee RES CO — de Koch et hémoptysies, par Piéry, Mate et ten NME REe 99 — Influence de la splénectomie sur l’inoculation dans le Tara par F PAR DO IN CAR MR RAE ta 2 a SPL RCA à ART Von OCR PRIE 0 ge se NO D — Voir Rein, Sang. — pesteux. — Réactions tissulaires consécutives à l'injection, par Perrrr © EX CDR ARID EP A NINI r ARATER LT EC AU LE ee ag on OT byphique APxX0-10oxine pur ENG EL NN ETUI — Toxine, par Roper. . . . RARE SE ae res Pain Basidiomycètes. — Mitose naines par 2 re. SA NTI A dr M AIS. O Benzine. — Dosage des vapeurs, par CHASSEVANT. . . . . . . . . . . . . . 1009 Bile. — Putréfaction et pigment, par PORGHER. . . . : . . . . . . . . . . . 647 — Observations sur la bile de bœuf, par POROHER . . . . . . . .-. . . . . 648 — Voir Géphalo-rachidien (Liquide), Urine. Bilirubine dans la bile du bœuf, par Porcner . . . Se NE SOA COUR den LAS — Quantité dans le sang normal, par Gir8ert et orne. re NES GE) — Voir Sérum. Biophotogenèse. — Mécanisme, par R. Dupors . . . . . . . . . , . . . . 1043 Blastulidium pædophtorum, par Pérez. . . . . . . . . . . . . . . . . 1027 C Calculs. — Formation, par GALIPPE . SARA SA TS ne A EE MA AN) ‘Campanella umbellaria, par E. Fauré- Pr ne 215 Cancer. — Infection vermineuse chez les souris cancéreuses, par À RO 110 — Voir Pleurésies. Capsules surrénales. — Etude histo-chimique, par LAIGNEL-LAVASTINE . . 661 — Réaction osmique de la eee, DA PAUL IMULON A SRE TE) — voir Adrénaline. Gastration chez le lapin jeune; état du squelette chez l'adulte, par L. Ricnon CÉSPÉIRANDE LIEU Er e nr RS AU age eee EE A SA AT AE — Voir Alhérome, Os. Catalase dans les tissus des oiseaux, par F. Barrezzr et Mile L. STERN . . . 21 — dans les différents organes, par ISCOvVESco. | NO. OU Un OMA05Z = bquilibnelchimique par iSCOMESCON en O0 — Voir Anticatalase. : Cellules nerveuses. — Granulations chez l'Helix aspersa, par R. LEGENDRE. 494 — Nature du trophospongium des cellules nerveuses d’Helix, par R. LEGENDRE. 841 Céphalopodes. — Rôle des glandes salivaires, par A. Brior . . . . . . . . 384. - — Mode d'action du venin des céphalopodes, par A. BriorT. . . . . . . . . 386 — Rôle des glandes salivaires, par VIGIER. . . . Re LE di Qt Ua ab) à) — Toxicité du suc salivaire, par Ca. Livox et A. Do. Re ee NERO S) — Voir Glandes salivaires. Céphalo-rachidien (Liquide) au cours de de | par Ducror et J. GaAu- PNPREPET ES AIG 0) — Présence des ni Diouee des cr cs pleaus noue. par Ducror et J. GAUTRELET. . . . . 161 — Pigments du sérum après suppression 4 S in GRO UEE, par Dicion CR GAUDRERE MIT TRE et LC C eee ee Ce lee 289 1102 k SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE Céphalo-rachidien (Liquide). — Voir Lèpre, Pression artérielle. Cercaire parasite, par QUINTARET. . . . . . . . . . . . RE OU à 00 Gerveau. — Malformation de l'écorce, par HAusnaALTER et COLLIN . . . . . . — Neurofibrilles des cellules pyramidales dans HAUTES par Genris et __ Lésions du cortex chez les aliénés, par L. MARCHAND . . . . . . . > - Chatouillement, Dar FÉRÉE MEN DEMO NAN EN Re CR R 566, Chien (Maladie du jeune), ma'adie bryocytique. PATES JE UBOS CA MERE Chloroforme. — Voir Foie, Sang. Chlorure de sodium. — Régime hypochloruré, par L. Aube Amen. — Voir Saprophytes, Urine. Cholélithiase d'origine hydatique, par DÉvé et GUERBET : RE Lo Cholémie. — Voir Foie, Sérum. - Cholestérine. — Solubilité dans quelques éléments de la bile, par Er. GÉRARD, Chytriomycose spontanée pan CA GAUTEIER NC ONE EEE Cirrhoses biliaires, par GILBERT ‘et LEREBOULLET . . : . . . . DRE LÉ Se OUI — Noir Sérum. Cochliopodium pellucidum. — Organisation, par ME FAURÉ-FRÉMIET . — Sécrétion interne, par FAURÉ-FRÉMIET. . . = . . . . . . . . . . DER Cœur. — Action de l'alcool éthylique, par BAGkmAN-. . . . . .. . . . . . : —tRéanimation parle MaAsSAaTe EPA OR Fa Golloïdes. — Influence des électrolytes sur La précipitation, pi LARGUIER DES BANCE LS UE Ne RS SR ERNST STAR ee c Goloration des noyaux cellulaires, des fibres npet Au . mus- culaires, Par GABRIEL DELAMARRE: 22. 0 0 CAIN EEE Conjonctif (Tissu). — Méthode de coloration, par Curnis. . . . . . . . . Rs Crucifères. — Interprétation de la fleur, par GERBER. . . . . . . . . res __ — Interprétation des ovaires, par Bre Mn A A M NE en" ss Crustacés. —-Habitat de quelques crustacés fluviatiles de Tunisie, par DeEYx- ROLL Ets de Dot eue Ro lent eee MU Re EE Culicides ide la Guinée par PAVERANS ARC DPI e — Nouveau, PAT ED. Et ET SERGENT CN OC FRAME Cystoscope air) Dar CATHELINS CP ee ee CCC CCE . Dent. — Structure de la pulpe, par Coyne et CAVALIÉ. . . . . . . . . . . : — Les ostéoclastes dans la carie dentaire, par Covne et CAVALIS . . . . . à = Stratification de l'ivoire et fissures dentaires, Par ICAVAETÉ CES & à _Déterminisme des phénomènes, par G. Bon. . . . . . . . . . . . .... Diastases. — Théorie de l’action, par V. HER RÉ ES N MRA er ne CE — Voir Mannanes. À Digestion. — Voir Vélement. Digestion tryptique. — Ralentissement par l’ovalbumine crue, par S M GoMeEL et VICTOR ÉLENRLE ie le Ci en NU as = Idem par Ve HENRT CU SANS OPA ME ORNE eee LHILE RES — Voir Trypsine. j Dravidiens. — Elhnogénie, par L. LAPiCQuE. . . . . . . . . . . . He) Dyscrasie acide, par A. Descrez et Mlle B. GUENDE . . . . . . . . . . -. — Coefficient de déminéralisation, par A. Descrez et Mile B. ÉaNE. Dysenterie amibienne. — Bosinopbilie, par A BILLET 10e DEC TABLE DES MATIÈRES . 41103 Pages, E Eaux. — Voir Algues. Eau de mer pour entretenir le fonctionnement des organes isolés, par DIÉDONME DDR TIGER NP NE NT NERO CT RSI CRUE NRC 306 — Influence sur l’excrétion de COŸ, par GaurRELEr et MONTÉLI . . . , , . . 1033 : — Influence sur les échanges organiques, par GAurRELEr et Monrézr . . . . 1036 Eaux potables. — Microbes anaérobies dans l'analyse des eaux potables, par H. VINGENT. . . . . BEL ee RES A M ST à oo ob pet are 925 Échinococcose alvéolaire, par F. DÉVÉ. . . . . . . . . . . .. . , . . . nr * — hépatique secondaire, par DÉVÉ . . : , . : . . . . . . . . . RS 246 Éclampsie. — Sérum sanguin, par J. LIVON . . . . . . . . .. , . :. RÉ Écrevisse. — Reproduction, par pe Drouix DE Bouvilre , . . , . . , . 917, 919 Élection de M. Victor Henri. . . . . . . . . . .. RS Un pe ee re LION ee CAUILErRy, 2 EP RS EN RUE ERA SC Re 319 de ME Deisaier en AA Den ee et OU AO ANSE CRE GO “Éloge de Rietsch, par CH. LIVON. . . . . . . . . - . . AE ET RTE Embryon. — Voir Métamérie. À Émulsine. — Présence dans le Lathræa squamar ia (Scrofularinées), par Ta, PA BONDOUY er 2. TR OARSNR" SCENE eue ects 936 Encéphale. — Poids en fonction äu poids du corps, par LaPicQuE et Girarp. 665 Encéphalomalacie. — Réaction névroglique, par ANGLADE. . . , . . , . . 319 k “eonnophile. — Voir Dysenterie, Rate. Épilepsie. Modification de la crise épileptiforme expérimentale par one cérébrale, par J.-L. Prevosr et G. Mionr . , . . . . . . . . . 181 Ergastoplasme dans les cellules glandulaires séreuses, par P. Bouin. . . 916 Erythrobacillus pyosepticus, par Louis FORTINEAU . . . . . . ni AE TE Escargot. — Mouvements des tentacules, par ABRIC . . . . . SR tn no 897 — Voir Xylanase. Essence de Benoîte. — Origine et composition, par E. BOURQUELOT et ; HÉMÉDÉRIS SENS EC Pen CA ESRI Une eu 524 Essence de moutarde, liquide conservateur des pièces anatomiques, par D OR ee No eu deb 419 Estomac. — Dosage de l'acidité gastrique, par P. CARNOT. . . . . . . . . . 212 — Traversée pylorique de l’ovalbumine, par Carnor et CnassEvanr. . . 599, 659 — Hiypercnlorhydrie parle MEUNIER 0 le a co ie 989 — Modifications des solutions salines purgatives, par LOEPER. . . . . 04 0 1086 — Passage pylorique des solutions de glucose, par CARNOr et CHASSEVANT. . 1069 Excitation électrique. — Loi, par L. Lapieque et Mme . , , . . . . . . . 668 F 2 Faim pan LÉOPOrDeLEVT SR EE et 600 — Dubaire par DE DBOPD PEV Em ee CPAS Sen Re 7110 Faune du Vieux-Port de Marseille, par BrroT et VAN GAVER. , : . . . . . . 1095 Fémur. — Vascularisation, par BauBy et DIEULAFÉ . . . . . . . . . : . . . 576 Fermentation lactique. — Influence de la surface libre, par C. Ricner. . 957 Fibrinogène..— Procédés de dosage, par Dovon, Morec et PIU + . . . . . 657 — Évolution dans l'organisme, Dar As Dem aa en ie 6 voor tal 0e 139 — Voir Foie, Sang. Fibro-cartilages interarticulaires du genou du pensé par RETTERER. 416 2 du genou des oiseaux, par RETTERER. : ! . à à à . à à .. . . . : . cut EE 410% + SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Filaire. — Embryons dans le sang du dromadaire, par En. et Er. SERGENT. Foie. — Teneur en glycogène suivant les régimes, par A. GiLBERT et J. Jouer. — Fonction adipopexique, par A. GILBERT et J. JOmIER. . « — Teneur en glycogène, par A. GiLBErT et J. JomtEr. . : + - . . - . : . — Fonction adipopexique, par A. GiLBERT et J. JOMIER. . . . . .. . . . . . — Altérations provoquées par le chloroforme, par Doyon, MorEL et BILLET. ÆNRécime circulatoire, Dar PAGÉRAUDEL A CNE ONE RER se — Production maxima de glycogène, par Mme J. GATIN-GRUZEWSKA — Action de l’atropine sur le foie, par M. Doyox et N. Karerr — Circulation porto-sus-hépatique, par E. GÉRAUDEL . . . . . . . . . . . — Structure du foie, par E. GÉRAUDEL. . . . . . . . . . . : — Vitesse de circulation du sang dans le foie, par H. Sérécé et E. Sur, — Teneur de chaque foie en glycogène, par H. SÉRÉGÉ . . . . . . — Kystes hydatiques et cholémie, par Gizserr et LEREBOULLET —ide la SangstueripariC: /SBIESS Ne MUNIE nr ANR AN ARE — Albumives intra-cellulaires et fibrinogène du sang, par Dovox, More et PÉJu. ART ARE PS Men te ! — Double Sen eu mrilere, par E. enr. SP D AN RCE ROC — Action du chloroforme et PR du sang, par M. Dovon et J. BILLET . 5 — Action du onatne. Don Date Mn Brnrn. — Autolyse, par L. LAUNOY. . . : à à .. . : — Action des purgatifs sur la fonction conne. par LERRan. — Disposition des cellules, par Coyne et CavaLiÉ. — Voir Glycogène, Ictère, Sang. Formiates. — Leur action, par GARRIGUE. . . . : : . . . . . : . … 9%6, Formol dans le lait, par E. Nicoras . . . EE UNE A ce Fourmis. — Relations avec les Hémiptères RO AO eres par LESNE . . Fumées. — Propriétés antiseptiques, par A. TRILLAT . G Ganglions rachidiens. — Types des cellules, par CasaL. Gastrique (Suc). — Sécrétion continue, par A. FROUIN . — Action sur la sécrétion stomacale, par FROUIN. AU Génito-urinaire (Organes). — Développement, par Rang Se DRE Gestation. — Augmentation de la durée coïncidant avec des troubles men- taux, par C. FÉRÉ . . Giroflée. — Phyllome Détalique, par on : ne Glaude interstitielle. — Rôle probable, par Von : — et spermotoxines, par VOInov. . — Voir Testicule. Glandes mammaires. — Dosage du sucre dans le sang chez la chèvre sans mamelles, par Ch. PORCHER. . . Glandes salivaires, — Voir Céphalopodes. Glugéidée parasite de Carcinus Mænas, par PÉREZ. - . . — parasite de Balanus amarylli, par PÉREZ . . : . . ed ll OO te Le Glycogène. — Répartition du glycogène Hoanes par A Cet et JA TOMIERE M VEN OR MS NN A See RAM AR ee 3 — Hydrolyse dans le foie par auto d'amylase, par PARISET . . . . . - . = MOIDNOTEE 452 767 887 1040 202 172. 414 688 TABLE DES MATIÈRES 41105 Glycose. — Fermentation par le bacillus holobutyricus, par PErprix . . . . — Voir A/buminoïdes. Glycosurie par l’adrénaline, par Brenry et Mme GarN-GRuzEwWskA. . . 902, Greîffes de muqueuse biliaire, par Pauz CaRNoT. . . , . . . . . . . . . . . — thyroïdiennes, dégénérescence et atrophie expérimentale, par H. Cris- DURE PME ae a AN TE AA CI RCI AUEG EE PER CE AE CO 28 BE ED AGE REA — Evolution des greffes thyroïdiennes superflues, par I. Crisrrant — parathyroïdiennes, par L. Camus . . . SR RS RE — de jeune tissu thyroïdien, par H. Cane nn et Mue, RTE TE ENS AU RETER A — Voir Paralhyroïides, Thyroïde. Grossesse.— Polyurie à la fin de la grossesse normale, par PauLr Bar et DauNAY AE AE A SU PE CAR PE CASE DANS LL APR RE SE ei QE D FUN TIR AE BASSE H Haplosporidies nouvelles, par CAuLLERY et MESNIL. . . . . . . . .. — parasites de Poissons, par CAULLERY et MESNIL . . . . . . . . . . . . . ‘Héliotropisme animal, par DuBois . . . . . . . . DO Ne PAR ROUE Helix. — Voir Cellules nerveuses. Helminthiase dans le milieu régimentaire, par THoonis. . . . . . . . . . = Hémamibes des Oiseaux et Moustiques, par EnmonD et ÉTIENNE SERGENT . Hématies. — Effets anaphylactiques sur les hématies, par F. BArTeLLI . . . — Forme des hématies des mammifères, par J. JOLLY . . . . . . . . . . . — Formation des hématies des mammifères, par J. JOLLY . . . . . . . . . — Evolution dans le sang des embryons, par J. Joy. . . . . . . —- Voir Hémolyse, Hémolysine. Hématoblastes. —_ Voir Sang. . Hématozoaires des Oiseaux d'Algérie, par Enmonp et ÉTIENNE SERGENT. . . = dunécureuilide Anna pari Je VASSAD Ed — de la grenouille, par Ebmonp et ETIENNE SERGENT . . . . . . . . . . . . LT EN ID ATP ANVIER AN EU — du paludisme ; forme particulière, par BILLET. . . Hémianesthésie hystérique, par CRUCHET. . . . . . . . . . . . . . . . . Hémoglobinurie. — Antisensibilisatrice dans fo sang des emoelobinus riques, par WipaL et ROSTAINE . . . . . . ee rit oZ Le — paroxystique. Sérothérapie préventive, par Maba et UROSTAINEN. + 0 Hémolyse. — Recherches physico-chimiques, par V. HENRI. . — Influence de la quantité de sérum, par V. HENRI . . . . . . . . . . — Loi de la vitesse d'hémolyse, par V. HENRI . . . . . EU NES ee EAN — Action du chlorhydrate d’amyléine 2 8, par L. Laon, PO CS EN ER — Influence de la quantité des globules, par G. Mroni. — Influence de la quantité des globules, par V. HENRI. . . . . — Influence de la dilution des globules, par Mile P. Canne et IE NÉE RARE PRE en te en en ja NS sr — Action de Me drole name colloïdal sur l’hémolyse, SEE Mu CERNO VO- DEANU et V. HENRI DO OU — par le venin de Cobra, par Grsar TÉEE HOT CO CU — Influence de la quantité des globules, par G. Mons EN A tres ste — par les sérums de chien et de poule, par Me P. CErNovoDEAnt et V. HENRI En ere PU Red PNR PO EL PE PAP RER en CN A Pages. 636 580 640 21299 490 d7 450 481 528 2503 56 300 670 672 720 286 310 391 28 33 31 13 192 221 41106 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Hémolyse par la saponine, par ZANGGER — produite par des mélanges de sérums, par Mile P. CERNOVODEANU et V. - HENRI SR A de AN pe AT AE CPR NES RE Pen Ut (ob Hémolysine.— Absorption de l'hémolysine par les hématies, par Mite P. CERNOVODEANU: Et MIGTORS HENRI NC ° 4). 455 _— thermostabiles du sérum, par LEvADITI. . . . . . AR ACER SOU REA Hérédité de la coloration du plumage chez les pigeons-voyageurs, par G. LOISEL RTE SR RUES RE Re Te En à EP Ve Hérédo-syphilis. — Valeur séméiologique de la réaction myéloïde, par ÉHPENOBLE ER PAS ee el ne DM La DE EE ME NA DRIEE - 839 Hersiliodes Pelseneeri Cons, DATIPEREZ NT TEE 0 0 DIS Hyalomma ægyptium. — Rôle dans l'infection hémogrégarinienne de Testuda maurilanica, par NicoLé et COMTE. . , . , . . , . . , , . . AO04ù — Voir Prolozoaire. - - Hyperchlorhydrie. — Voir Estomac, | : Ictère cholémique et acholurique, par MoxGour . . . . . . . . . . . ee NO — Voir Sérum. Inanition chez le jeune chat, par DERON . . . . : . . . . . . . . . . 831,0 931 Infusoires ciliés. Membranes périvacuolaires, par FAURÉ-FRÉMIET. . . . . . 603 Intestin. — Arrêt de la torsion de l’anse primitive, par SENCERT. . . . . . . 321 — Anastomose termino- terminale et latéro-latérale, par-A. Frouin et E. Po- DA ARTS PMR ER ee Lt a PO LEP OS On Or D ROUE De DOS ga) 0 :4 545 — Action des solutions salines purgatives, par LOEPER. . . . . oo LA cer NA LINE) — Equilibration moléculaire des solutions salines, par CARNOT et AMET. Dee NOTE) Intestinal (Suc). — Sécrétion, par FROUIN. . . . . . . : . Ro iv DA OR05S — Action sur la sécrétion entérique, par FROUIN. . . . . . . . . . . . . . , 702 — Influence du régime, par FROUIN 0, 400 0 000 OL OO US K Kystes hydatiques. — Voir Foie, L Labyrinthe. — Troubles dans le vertige Hope, par P. BONNIER. . 388 — Voir Pression artérielle. Lactase. — Recherche de la lactase, par BIERRY . . . . . . . . Fe SR RE Be STD — Le suc pancréatique en contient-il? par BERRY. . . . . . . . . . . . . 701 Lait des vaches tuberculeuses, par Moussu. . . . . . . . . . . . . AE Gr BIC) — Voir Ammoniaque. Larynx. —/Anatonuie fine, Par (GAULT, OM CN RO D A er TI S) Lépidoptères psychides, par KuNGKkEL D'HERCULAIS. . . . . . . . . . . . . 605 Lèpre. — Liquide céphalo-rachidien dans la lèpre, par P, Euire-WeiL et . DANONE ER RER RM ei M RER MERE GRR Cao Ab ao GE — Réactions colorantes du bacille de la lèpre, par P. 'EuiLe-Weiz : : « : . 911 TABLE DES MATIÈRES à 41107 ; Pages. Leucocytes. — Modifications du nombre des leucocytes dans le sang atro- PDP DATA DONNE POILLET "2e Lt AOMPR ES AM PAIE ER NE METRE 443 Leucocytose digestive après splénectomie, par Josepu Nicocas et Ch. Cor . 96 * — Voir Rage. Lipolyse dans le sang, par Doxon et MoREz . . . . . . . . . . . . . . . : 618 _ Liquides organiques. — Réaction étudiée par la méthode électrométrique, D AA CAR LONRIO NME MEME RANCE CRE nEnE ee EN RS 865, 1000 Luminosité, processus vital, par W: GIESBREGUT, , . . : . . . . . . . . . 448 PTE TR p AIR SDUBOTS AL NATALIE TERRE ORER PR CNURe RSS RE AS 619, 684 Lymphe. — Voies principales de la lymphe chez certains poissons osseux, DARAIOSSTEONE NN SNMP NE EE CARE RER DEP OR poses fe DATES M Maltase. — Présence dans le suc pancréatique, par Bierry et E.-F. TeRROINE. 869 Mannanes. — Action des diastases animales, par Mme et C.-L. GaTin. . , 847 . Ménisques interarticulaires du genou, par E. RETTERER . . . . . . 44, 18, 203 Mercure. — Pouvoir catalytique, par STASSANO. . . . . Se to ee Ed . 871 — Action sur les réductions, par STASSANO. « . . . . . . . . . . . : . . 1 0 893 Métamérie de l'embryon des mammifères, par E. RETTERER (ON 740 Métavanadate de sodium. — Action physiologique, par Jarpim Couro. . 364 Microbes. — Action des peintures murales, par BeauriLs et LANGLois. . , . 297 — Vie sans microbes, par PORTIER. . . . . . . . . . . . . . he lasse OO - Microfilaires du sang, par C. GAUTHIER . . . . . A te ST OA ER Ste De Dr OR - Microphotographie pratique, par BELLIENI , . . , . . à . , . . . « . Ho Cu pat ŒUILLOZ ne à a tou OO ee PDC 341 Microscope. — Notation des objectifs et des oculaires, par Guizcoz. 137, iu, 143 — Relation entre oculaire et objectif, par GuILLOZ . . . . . . . . . . a Eco Te) Microsporidies. — Influence eur les crabes, par PÉREZ. . . . . . . . . . . 148 Mikroklossia prima. — Évolution, par J. KRASSILSHTSCHIK . . . . . 146, 731 Môle hydatiforme, par NatTran-LARRIER et BRINDEAU. . . . . . Mere 97 Molluscum contagicsum, par F.-J. Bosc . . . . . . . . . . . . 000 Mononucléose de convalescence, par Oppo et ROUSLACROIX. . . . . . 718 -Mouvements browniens intraprotoplasmiques, par ABRIC. . . + . . . . 41 phare lCraierLor et CL GAUTIERS 0 0 DM ERAATE CD RRRR LS 4702 Mouvements involontaires et lectures de pensées, par G.-R. D’AzLonnes. 356 Mouvements rotatoires d'origine oculaire, par BON. . . . . . . . . . . 144 Mouvements volontaires. — Durée de l'influence des excitations senso- À nelles par CG: FÉRES VA SERRE pese enr Nr RS ere 436 ‘Muguet. — Formes microbiennes, par BOURGUIGNON . . . . . . . + . . . . 308 Muscle. — Disques accessoires de ja zone des disques minces, par J. RENAUT. 184 — Disques N de la substance striée, par PRENANT . . . . . TT Te ane 334 — Disques N, accessoires des disques minces, par RENAUT. . . . . HET UnS O0 UE — Durée des. processus d’excitation, par L. et Mme Lapicque. . . . . . . . 501 — Voir Travail. : Muscles polygastriques. — Orientation, Dar J'ACHAINR EM A PETER AFEUSE 511 — Cause de variation d'orientation, par J. CHAINE . . . . . . . . . . . . . 181 Mycétome à grains noirs, par BRUMPT. . .-. . . + . . . . . . . . + : - : 997 Myxocystis Mràzeky Hesse, microsporidie parasile, Das E. HEssE . . 12 1108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages N Nématodes. — Emploi du lactophénol pour le montage, par Maurice Lan- GERON a SNA SEE ee ae MAR AE es ee ne SE A . 149 Nèpe cendrée. — Ormele en Di cieu re mâles, par L. Borpas. . . . . . 382 Néphrite. — Influence de l’orthostatisme, par CH. MonGour. . . . . . . . . 185 Nepidæ. — Tube digestif, par L. Borpas. . . . . . . . . . . . A A GT) Nerf. — Excitation par ondes électriques très brèves, par LaricQuE. . . . . 314 — sciatique. — Voir Os. Nerveux (Système). — Voir Anoures. Neurofibrilles. — Développement, par OLMER Ct STEPHAN . . . . . . . . . 166 — Lésions dans certains états pathologiques, par G. Makinesco. . . . . . . 536 SO OU CURE D APE ACHE REMPORTE 1002 — Voir Pellagre. Neurosomes de H. Held, par LACHE. . . . FLNONERS EEE 1004 Névroglie. — Procédé dE coloration, par PéRxz et Érane SRRROTEN FE Re RON) O Obésité toxique, par P..CarNor et P. AmMET 1400 PANNE CES ESRER RTE DATA GNTEVENDOL D UE 2 RU LE Nes SR UE PE GE EAN CL LE - 862 Œil. — Voir Mouvements rolatoires, Rayons x. Œsophage. — Cellules de l’épithélium, par LPRPRANE à RÉSUMER PAL ALERT) Ongles. — Croissance, par -A.-M..BLocH . . . . . ë RO RENOM 55) Oreillons. — Cytologie du liquide parotidien, par Sen et Done. ARR EN LS Organe électrique de la Torpille, par CAVALIÉ . . . enr VE Orthographe. — Réforme de l'orthographe et ne par ne Bou LE AA — Remarque, à propos de la communication de M. Gellé, par Louis LapicouE. 124 Os. — Influence de l'élongation du sciatique, par G. BrzrarDp et F. BELLEr . . 86 — Décollement épiphysaire chez un castrat, par Gross et SENCERT . . . . . 135 — Influence de l'irritation du sciatique, par G. BizzarD et F. BeLLEr . . . , 208 — Torsion de l'extrémité par l'impotence fonctionnelle du membre, par ; MBTÉLARDSE LB EDDE D ee et CRE Se on De — Influence de l’arrachement du sciatique, par G. nn F. Betre et SET LL MALTETS 51200 LÉ RnE MENTON DONNE TL SO EMS ET ECC RE RAS — Action de la thyroïdectomie et de lo hate par RiCHER et JEANDELIZE. 1084 — Tête osseuse des lapins castrés, par RICHER et JEANDELIZE . . . . . . . . 1086 — Tête osseuse d'animaux thyroïdectomisés, par RICRER et JEANDELIZE . . . 1087 Ouvrages oferts. par LAUNOIS 00 AMOR RUES à 7 PAT LAUNOrS el PE RON EE) ER UNE Eee er ee Re et AR A 1 par Ve CALIPPE. de peer RDA NE CR SM RO An A OT Le OUT SRE) NPATIRICARDONLYNCHE ERP MAR EN LL RUN LS Rat Ce Re OR EN OS EU So NPA TI CHANTEMES SEE ane an Ne NE RE ee LR EEE UE PR 435 Un Er eat a AQU ARS 136 —-recus par la Société DR RE Een toit AL Ovaire. — Action des poisons ovariens, par G. Pose. MO Me QU 0 LEO — Voir Rayons X. TABLE DES MATIÈRES 1109 Paludisme. — Voir Sang. Pancréas. — Numération des îlots endocrines, par L. LAGUESSE . — Lobule et tissu conjonctif, par L. LaGuesse. . Otis endocrineS pan AGUESSEN RC AN PET MEN CNE NN — Altérations des îlots de Langerhans et EE par is Ce et GELLÉ. — Histogenèse de la sclérose amorphe dissociante, par F. Curris et Gecré. — Formes de transition des îlots et des acini dans le diabète, par F. Curris et GELLÉ. . SRE RE Er CAE do re a pére AR RON Pancréatique (Suc). — Réaction étudiée par la méthode électrométrique, DAT CARE OMAONE SEE NN Sn TR eee CEE — Voir Lactase, Mallase. Paraîffine. — Procédé d’inclusion, par M. CAuLLERY et A. CHAPPELLIER. . . Parathyroïdes. — Insuffisance chez la chèvre, par CHRISTENS . . . . . — Persistance des greffes, par H. CRISTIANI . . . . . . . . . . . — Voir Greffe, Thyroïde. Parotide. — Voir Oreillons. Pasteurella, cause d'une épidémie des souris, par HAALAN». She Pasteurelloses des petits animaux de laboratoire par HAALAND et oser, Pellagre. — Altérations des neuro-fibrilles dans la pellagre, par R. ParHoN ELAIEANDPAPINLAN(E TE RACE EA NUS enr es RES SENS Persulfate de sodium. — Aobon Dinologie. par Logo Nostra Phagocytose expérimentale, par MERCIER . . . , . . . . . . . . . . =. Philocatalase et anticatalase dans les tissus animaux, par F. BATTELLE et NET ISIDE RNA RENE AÉRA EN NE Phlébites bilharziennes, nee Laavnrs ne Photomicregraphie. — Détermination de la han cie des ee 0e GUILLO ZA MR EE PE PEN ONU Rene RO NE NN AE Physiologie. — Le péril Joanne par R. Duors . — Faits biologiques, par C. ViGutrEr. . — et psychologie, par R. Dupors. . . . . — Voir Orthographe, Psychologie. Pince porte-lames, par ALEZAIS . . sen Plaies. — Traitement par l'exposition à la rrère. par di M. Bac Cho Plantes ligneuses. — Action des traumatismes, par L. BLARINGHEM. . Plasmodiophora brassicæ. — Influence des bactéries sur le développe- MENLHPATAPINO EN EEE EREr : Pleurésies cancéreuses, par NaTrAN- Later, : ; Plexus choroïdes. — Voir Céphalo-rachidien Houide) Poisson-Chat. — Physiologie, par LAVAUDEN. . . . . 3 Polypnée des poikilothermes, par E. Couvreur et CL. D ; Polyurie. — Voir Grossesse. Poumon. — Action sur la coagulabilité du sang, par Doxon, More et KAREFr. — Action du poumon sur le sang, par Dovon, A. MoreL et N. KAREFF mr MOMAleS des IODES par BoOINER Re Ce Penn 80" MAO MOLO IE MD ALEBOINET NT SEE AN AU es en M MR A me el Pression artérielle. — ao de Ménaestton 40 its par Goioire ; .— Influence de la pression des liquides céphalo-rachidien et labyrinthique, par Larire-Duponr et MAuPETIT . . . . . . . . PRET — Diminution par l'effort, par Opno. . . , . . . ,. te Pages. 4110 . SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE BERES. È Pression osmotique. — Action des solutions salines isotoniques dans La 1 cas de tonolyse et de toxolyse, par CH. Acnarp et Louis Ramon. . . - 803 — Voir Urine. Protiste parasite des Utiorhynques, par Dons Lécer et Enmonn HESSE . . . 92 Protozoaire parasite de Hyalomma ægyplium, par À. Laveran et NÈGRE . . 964 ‘Psychologie et physiologie comparée, PART EDUBGIRE ENTREE NN rer 414 - — Idem; :par NUL: ES ARR ERREUR SEE Re tr RE SE 686 Peche ie comparée, par J.-P. NuEL . . . , . . , . . SRE ETES dE) - Ptérygoïde du crâne humain, par WEBER . . . . . . . . . . . RAR OUI REEA UE 909 — Évolution de la région, par WEBER. : . . . . . . . . Re el -. 1083 Pulicides des Rats. Classification, par LÉOPOLp URIARTE, . . . . + . . . . , 98 Le Purgatifs. — Voir Es{omac, Foie, Intestin. - : Q: Re Quinine. — Absorption et élimination des sels, par Fr. ARNAUD AC RERERS 630 — Mode d'action, par FR. ARNAUD: 4 00 ONCE CR EN SERRE R Radium. — Quelques effets du radium, par Juces Renxs . . © : . … . . . . 49 — Influence sur le psoriasis, par REHNS et SALMON . . . , . . . ….. . . , , 612 — Voir Venin. Rage chez les Muridæ, par FRANGÇA . . . . . . : . . à, RATE UT ENT - 410 Chez lartortueiterrestre par P'TREMLINGER ME. 0 RO RERO Ne 26 — Centrifugation du-virus, par P. REMLINGER . ... + . . . | me 21e — Virulence du sang chez les animaux rabiques, par A MARIE. . . 00. 544 Chez le Renard, Par FRANCE RE NC ON PÉRANTe INO DA — Virulence du bulbe chez les lapins rabiques, pre P. REMLINGER . . . - . - 815! — Virulence du cerveau, par P. REMLINGER. . , . . .:. . . 973 — Leucocytose dans la vaccination antirabique, par J. Nicozas et BanceLz. 1011 Rate.— Suppression des fonctions et éosinophilie, par P. Simon et L. SPILLMANN. 552 — Éosinophilie après ablation, par MovniER DE VILIFPOIX . . . . . . . …. 1046 — Idem, par Simon et SPILLMANN. . . . . . . . . . . . . . . . DA AA Le 1075 — Volume chez une cirrhotique, par M. PERRIN . . . . . . . …. . . . . . 1078 — Voir Leucocytose. Hs Rayons X.— Action sur le testicule, par Berconté et TriBonDEAU. . . 154, 455 — Action sur le sang leucémique, par Ca. Augerrin et E. BEAUJARD . . . . 111 — Action sur le sarg et-les organes hématopoiétiques, par Cn. AUBERTIN et ÉABEADIARD ET 00 de te lu Ne Ne ed AS ON LIENS ER 247 — Aspermatogenèse après une seule exposition, par BERGONIÉ et TRIBONDEAU. -282 Æ— Action sur l'ovaire, par BERGONIÉ, TRIBONDEAU et RÉCAMIER. . . . . . . . 284 — Action sur la greffe hydatique, par DÉVÉ : . . ©: - . . UN 304 — Aspermatogenèse expérimentale, par BERGONIÉ et TRIBONDEATU. . . ... . . 618 — Lésions du testicule, par BERGONIÉ et TRIBONDEAU . . . . . . . . HAS 04029 — Altérations des yeux et du squelette facial, par TrieonnEau et RécamiEr. 1031 Rayonnement chez le chat, par J. LEFÈVRE . . . . . . . . . . . . . : . . 22 Réflexe conjonctivo-respiratoire, par CouvrEeuR et CHEVROTIER. , : : à 425, 624. TABLE DES MATIÈRES Régénération de Obelia dichotoma, par À. BirLanD . . . . . : . . — de Tubularia indivisa, par A. Di ARDP RME TNA TS PR AM UE DURE Régime alimentaire. — Influence sur l’hydratation des He du corps des bovidés, par AnDké Gouin et P. ANDOUARD . . . . . . , . . . . . . Rein. — Lésions provoquées par injection de bacilles de Koch, par Léon IBERNARDNELEMEISATOMONE NRA UE EME ER NLAE RS 71, — Pouvoir néphrotoxique de la mavéralion rénale, par CarLes et Mrcuez. — Polyurie par injection de sucre, par Lamy et Mayer. . . .. . . : . . . — Sécrétion d'acide urique, par MorEeL et ANDRÉ. . . . . . . . . . — Fonctionnement et orthostatisme, par Linossrer et LEMOINE. — Examen histologique après House de métaux colloïdaux, pur Nine R lé STODRD eee Me tes ol ETAT R NPA Net ee ee MED rnt LAS VE MEME ® — Action inhibi'oire-du sang urémique sur la sécrétion, par A. Pi Y SUXNER. — Voir Urine. Respiration. — Combustions respiratoires et alimentation, par LAULANIÉ. . — Voir Eau de mer, lPolypnée. Ribes sanguineum. — Ovule à deux nucelles, par G. Le MONNIER. . . . . Rigidité spasmodique généralisée. Lésions du cerveau et de la moelle, par HAUSHALTER et COLLIN.. . . . . RE pb PS A EE CE a A EE Rougeur, par FÉRÉ . . . . . . À Lo D AS LA Le are se OP NAN DEEE RS CCE RS Sang. — Incoagulabilité par action du chloroforme sur le foie, par Doxon. . — Rétraction du caillot et hématoblastes dans les anémies, par CH. AUBERTIN. — Corps particuliers du sang des paludéens, par Enmonp et ETIENNE SERGENT. — Bacille tuberculeux dans le sang, par CH. Bisanrt et L. PANISSET .- . . . . + — Plaquettes dursane pari MARINO PRE NC EE CR RE - — Modifications de la CRE PAS le sérum dr par Dors AE LP ERLIIEAN RO nee en tee eee ed une ee Le A A CE ANS Me anal — Teneur en fibrinogène après alropinisation, par res Morez et KARErr. _— Action du phosphore sur la coagulabilité, par Dovon, A. Moner et IN RARE Eee on ete om ete a Pie PRE eee ec N nee — Incoagulabilité par le chloroiorme, par Doxox . . . — Corps en anneau dans le sang des paludéens, par C. More : C. one — Corps en anneau dans le sang des paludéens, par A. LAVERAN. . . . . . — Masse totale du sang chez le rat blanc, par J. Jozzy et J. SIN _ — Voir Acromégalie, Bilir ubine, Foie, Glandes mammaires, Hémoglobinurie, Lipolyse, Poumon, Rage, Rayons X, Rein. 595 . 30 39 51 . 91 194 427 428 493 704 160 791 835 968 Saprophytes. — Action du chlorure Le sodium sur le pouvoir pathogène, DARÉLRERORGUES Ne 0e Le db eue AU on Nee n er Se de Saut chez les quadrupèdes, par CORDIER. . : . . . . . . . à . . . . . . Savon. — Valeur antiseptique, par RopEr. . . . , . . . 4 . , . . . . . .. Sclérostomien nouveau, par RaïILLiEr-et A. Henuy. . . . . . . . . . — parasite de l’homme, par RaïLLreT et HENRY. . . . . . Sensibilisatrice. — Voir Bacille dysentérique. Séreuses. — Physiologie des séreuses, par Canari, Moussu et Le PLay. . . Séro-diagnostic. — Voir Tuberculose, Sérum. — Vaso-constrictines, par F. BATTELLI à . 4 à . à . . . . . : . . . — Matière colorante, par. Gi.BERT, HERSCHER et POsiEnNaK . , . , . . . Ne 1067 26% 569 643 AANDET SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sérum. — Différence entre le sérum chauffé et le sérum normal, par MU PACERNOVODEANU ELA VE HENRI NE AE EN R 0 — Teneur en bilirubine dans la cholémie, par A. Gigerr et P. benenonnr. — Teneur en bilirubine dans la cholémie avec lithiase, par À. GrL8ErT et P. LEREBOULLET. — Teneur en bilirubine ins les ènes et dns a SHmomenntes par Gissertiet: LEREBOULLEN ER EN QU TE Ge RS Ne RR E EE — Teneur en bilirubine dans les SOC par GILBERT et ont, — Voir Hémolysines. Sérum antidiphtérique. — Sa valeur comme Joe conservateur, par H. CRisTIANI . ; NRARN ENT : A ET ee = a meux. — Aion sur LÉ venin Go ob rome rus mauIus, par ENICOLLE (et\G CATOUILLARDE M LEONE RIM EEE AR CAT ar — marin dans la thérapeutique des aliénés DM cd MAR PELLETIER. Sexe. — Relation avec la taille chez le ver à soie, par L. CuéNor . — Déterminiuisme, par KuckucKk . . Arc Sole à deux faces colorées, par CuÉNOr . . . . dE LA AUS Solutions salines. — Modifications dans done ne late concentra- tion moléculaire, par P. CarnoT et A. CHASSEVANT . : . . à. . à à Speira. — Germination, homologies et évolution, par F. GUÉGUEN. . . . . Spermotoxine. — Voir Glande interstilielle. Sphygmomètre unguéal de Bloch, par Busquer. . Spirilles. — Voir Argas. Spirillose du lapin, par C. Levanrri et F. LANGE . . . Spirillum sputigenum. — Voir Bacille fusiforme. Spirochæte pallida Schaudinn et syphilis congénitale, par C. Levaprri. — chez un enfant syphilitique héréditaire, par SALMON . . . . . . . . — dans la syphilis congénitale, par Nosécourt, Levapiri et DARRÉ . — Coloration rapide, par Proca et VASILESCU. Splénomégalie. — Voir Sérum. Sporozoaire parasite de Lépidoptère, par KRASSILSTSCHIK. Stomatites secondaires, par H. VINCENT. . . . . . . . . Sucre. — Dosage dans l'urine, par LINOSSIER . . . . . . . . . . . . . : . . — Voir Glandes mammaires, Rein. Surra chez une Roussette, par A. LAVERAN . - - . — (dus Chat par LeHPANISSETS AO SPC CA NES A Re Syphilis du névraxe, par G. GuiLLAIN et P. THAON. . . . .- . . . . — Voir Hérédo-syphilis, Spirochæte. Te Tabes amyotrophique, par NAGEOTTE . . . . . . 2 CNE DER: Lutte Taille. — Voir Sexe. Télégonie, par LoisELz. . . . . . . . . . . . . . . ATNRE — (Cause probable, «par R> DuBois > VAL 0 NE CURE RCE Température. — Zéro physiologique cutané, par E. AG. 412, 591, 165, — cubiliale et température de l'appartement, par E. MauREzL. . . . . . . . — Zéro physiologique, par Maurec ©: - : 4... 50 + à HENNNEr Ténia. — Non toxicité du ténia inerme, par A. Le DanTEc. Tension superficielle du liquide amniotique, par G. Biccar», Dec et GILLES LR Se ee MON NT A D M ac LAVE BUS VA DES D ANR On à € = Voir Urine, Pages. 858 937 971 832 TABLE DES MATIÈRES 1143 Pages _ Testicules. — Rapports avec le corps thyroïde, par C. FéRÉ. . . . . . . . . 436 — Glande interstitielle du testicule et défense de l'organisme, par P. Ancer © DÉPENS EX A En Re er AE SE — Voir Rayons X. Thyroïde. — Convulsions par courants alternatifs *h. exlirpation, par J.-L. Prevosr et J. Mionr. . . . . PAL PET ELLE E ALIEUT QUES 69 — Altération des greffes, par Crisrranr ï Mie en. ARE RON EG E — Insuffisance En onaale fruste, par RicHon et JEANDELIZE. . . 128 — Propriétés différentes des tissus thyroïdien et parathyr en par H. Mas LIANT. RO MN ERP UERE PA HARCEUEUE re RERIDG — Voir Greffe, 06, Mes dieulel Tissu fibro-cartilagineux. — Histogenèse, par RETTERER . . . . . . RENE M2 Z (] Torpille. — Voir Organes électriques. Toxine diphtérique. — Réactions tissulaires consécutives à l'injection, D'aPETDUNE AGIR ARDEME PO EN PAU PE RO PE MENÉE 7 ME T 212 Toxine dysentérique. — Effets sur de ras nerveux rte par D'OPTER ERREURS NN RAA A ER PE LATE 400 Travail. — Influence réciproque ct travail des ROBES Heures LE uns SURIeS Are DAT ECHMMÉRE PARENT SN ANNEE Rene EEE 60 —tinitencerduere ar AbDAaNOMRERE SAN RENE RER RE 5352 — Influence de quelques excitations sensorielles, par CG. FÉREÉ. . . . . . . . 806 — Influence de la représentation mentale d’un mouvement, par C. FÉRé. . 812 — Influence des excitations sensorielles, par C. FÉRÉ . . . . . . . ARNO T0) — Influence de substances toxiques, par C. FÉRÉ . . . . ENST GENTEENO SI Trypanoplasma intestinal chez les poissons, par Louis Late Et AU OMAN 3 Cl Trypanosoma dimorphon, par CAZALBOU . . . . , . . . . . . . . . JL a - — paddæ. — Influence des sérums normaux, par no CASEMENN ee PEN OZ — Immunité naturelle, par EEVADITI et SEVIN. + ©. . à à 00. 005 Trypanosomes des res -Souris, par Ermonp et Fonte SERGENT. . . . . 53 — pathogène pour les chauves-souris, par NicoLe et COMTE . . . . . . . . 245 (TeHAISOUTIS ED a LR BHTROUXENE A AT CRE EEE ACER RE SE ENS SE AVI AT EMMOUME SU MAL VASSAL AN MO PP CPE ee 017 — d'un poisson, par Moxrez . . . . A RE A Sa A RU ee D à OA de VU UE L(] Trypanosomiases du Soudan, par LA ES AT RE Re DAT ER UE de HA PE PA — observée en Algérie, par ROGER et Ésoenour. CLEA SE ME NE OR LE NC 6 — dans la Macina, par CazaLBoU. . . . . : . . . . . sa ecrire 564 = HIGeMs Par PAVERAN M ne PR EN AT TE Se El nn acer CE GE AE SC M CARE) — observée en Algérie, par J. Ron et GREFFULHE. . . . : neS20 Trypsine. — Action empêchante de l’ovalbumine crue, . D et BOZERSKIP RENE CPC PRICE CENTRE DORE NE Re Ne ie 560 — Voir Digeslion tryplique. ! Tuberculose. — Pathogénie, par VALLÉE. UE Ve Ne 2e aps TO OS — Alimentation par la viande cuite, par GC. RICHET . . . . . . . . . . . . 960 _— Séro-diagnostic, par Jousser et PARASKEVOPOULOS . . . . . . . 063 Tubérisation et substances ternaires chez les végétaux, par JuLes me 190 Tumeurs de la souris, par BorRez et HAALAND. . . . . . . . . . . . à oi DD 14 _ Typhus récurrent, en Tunisie, par LAFFORGUE . . . , . . . . . . . . . . 496 1114 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — Idem, par H. Vincent CROP ET ON OA OC REC ET O0 0: 0: © : Pages. (Eh 4 tie : Ultra-microscopiques (Organismes). — Cause Fenen dans l'étude, par REMLINGER {4 40e S Ce nie ANS ee a te UE er SRE ee Se 1052 Urée. — Dosage de l’urée dans l'urine, par L.-G. DE SAINT-MARTIN. . . . . . 89 - Uréomètre à eau, par BRANDEIS . : . . . . . . . . . . . . . . . . 152 — Par) BENEDICTULEISSIER. 4 RE PC Or P EN EENERRRERENN 927 Urine. — Influence de la D sur les Cine DE urinaires, F. A TGNATOMSRVES 227-027 nee Man AUTRE DRE ee PRES 10 — Tension superficielle el toxicité urinaire, par G. BicLarp et Perrin. 85 — Etat de l'urine après ligature de la veine rénale, par A. IGNATowskY. 130 — Tension superficielle et toxicité, par G. BILLARD et PERRIN. . . ... . . . 210 — Tension superficielle chez quelques herbivores, par G. BiLLarD . . . . . 369 Sels biliaires dans les urines par G:"BiLEARDY. MEN NE 310 — de l’homme sain soumis à une alimentation pauvre en chlorure de sodium, Par ANDRÉEMAVERS En RE ee MR ES TER EEE 311 — Tension superficielie chez les herbivores, par BILLARD et PERRIN. . . . . 40% — Dosage des substances réductrices, par J. LE Gorr . . . . . ÉEUES, — Dosage de la potasse et de la soude, par LÉON GARNIER . . . . . OR HDi _ — Tension superficielle chez les herbivores, par E. Nicozas . . . . . . . . 566 — Influence de divers cristalloïdes sur la concentration, par Lamy et Mayer. 663 — Influence de la pression osmotique sur l'élimination, par Cu. AcHarp, - L..GazLARD el G. PAISSEAU 2.022000 PORT TRE UEN Rte 146 — Tension superficielle chez les herbivores, par G. Bizranp. . . . . . . . 150 — Variations de la tension superficielle dans quelques maladies, par G. Bi- LARD 66 PERRIN 5225 220 re am enae DrNIe RARE OP RS ERP 152 — Tension superficielle che les herbivores, par E. Nico MAS VDS da d à 0 807 — Acidité urinaire, par Marcez LABBé, Tison et CAVAROZ. . . . . . . . . . 822 — Relation de l'acidité urinaire avec l'alimentation, par MARCEL LABBÉ, | CAVAROZ CLATISON: eee A NE RUES Er An AN ES EURE . 824 — Acidité urinaire, par V. HENRI . . . . . . . 3 826 — Réaction étudiée par la méthode detre nn par Ca FOA Fe 867 — Toxicité des alcaloïdes urinaires, par A. CRE ARD et P. VRANCEANO. 933, 934 — Cytologie des sédiments urinaires, par S. COLOMBINO. . . . . . . . .. . 975 — Action des phénols sur la tension OC E le, PAR BILEARDE- NAN 991 —. Voir Grossesse, Sucre, Urée. A! Vacciñ. Passage à travers la bougie Berkefeld, par REMLINGER et Nourt.. . 895 — Passage du virus vaccinal à travers les filtres, PaTIELVINCENT IMPR 923 —Wirushvaceinal par JROUGET CEE SP CANNOT 970 — Passage à travers la bougie Berkefeld, par FMuntea ELUNOURT MER CIRE 986 Vanadate de soude dans l'alimentation, par Gouin et ANpouarp. 642 Varicelle. — Voir Variole. Variole. — Diagnostic expérimental dela variole et de la varicelle, par B2SATMONE LUCE SARA RAR AA PS AE EN RES Sr 262 =videm: par EL PMARTINS 52200 NTE er nO NE Een ee RS ee 263 TABLE DES MATIÈRES 1115 Pages. Venin d'un scorpion commun de Tunisie, par C. Nrcouce et G. CarourzLarr. 100 — Influence de l’'émanation du radium sur la toxicité des venins, par C. Pur- SAIT ET LE MTS A D 'AOMUTS ont 366 — Voir mor D es HÉROS Dre anlivenimeux. Vers à soie. — Voir Sere. Vertèbre cartilagineuse des mammifères, par E. Fran AR ne EAP 143 Vertige.— Voir Labyrinthe. Vessie natatoire.des Cyprinidés, par E. Guyévor . . . . . D 19% Vêtement et fonctions digestives \panE MAUREL. 0 0 NON. 2% — Influence sur les excreta, par E. MAUREL . . Aron die TONER AUDE 106 —onivencesumlazoleNécal pan AMAUREE RENE EN 0 178 Virus claveleux. — Conservation, par F.-J. et En. Bose A MESA 299 Vorticellidæ. — Structure du macronucléus, par FAURÉ-FRÉMIET. . . . . . . 60% X Xantho-uriques (Gorps). — Elimination chez les si sains, par H. LABBÉ CDRE AMOR CGHOISNE ER Nr UMR Ne de lan eee a nee 233 Xylanase dans le suc gastro- féstoel de Vase, par Roi soon e rarsmaile) — dans le tube digestif des larves de Coléoptères, par SrILLIÈRE . . . . . . CEE) Xylocope. Structure du jabot et du gésier, par L. Borpas . . . : . . , . . . 638 Bococte. — TaBces. 19 TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS ANNÉE 1905. — PREMIER SEMESTRE A AgEeLous (J.-E.), Souié (A.) et Tousan (G.). Dosage colorimétrique par l’iode de l'adrénaline: NW Ver EME REC ENS SES — Sur la formation de l’adrénaline par les glandes surrénales. — Surl'orisinelde l'adrenalines 4/0 EN Agric (Paul) . : . Les mouvements browniens intraprotoplasmiques. . . . . — Sur le mécanisme des mouvements des tentacules chez LeESCARTOT LS ARE Er ere Re te TA EEE 6 AcARD (Ch.), GarLLAR» (L.) et ParssEAU (G.). Influence de la pression osmo- tique sur les rapports d'élimination de diverses substances par l'urine eee RS ER AcHarD (Ch.) et Ramon (Louis). Action favorable des solutions salines isoto- niques sur les altérations cellulaires dues à la tonolyse et alla toxolpse Ris SAUTER MINT ES PNR ENT AR 0e ADEZATS EN URL Pince-porte=lames une. "0 NRC DER AE RE RE AMET APE) SPAS Voir CARNOT. ANDRÉ (Ch.). . . . Voir MoreL (A.). ANGLADE (D.) . . . La réaction névroglique dans l’encéphalomalacie. . . . . ALLONNES (G.-R. d’). Lecture de pensées même complexes, abstraites et cachées par un procédé d'inscription de mouvements involon- taires de la/mMain PER Ce NN CON CC AmparD (L.). . . . Régime hypochloruré observé durant cinquante et un jours. Équilibre chloruré. Effets de l’adjonction de SO‘Na? et de AzO°K à ce régime sur l'élimination de NaCI. . . ANcEL (P.) et Bouin (P.). La glande interstitielle du testicule et la défense de l'organisme. — 11. Hypertrophie ou atrophie partielle de la glande interstitielle dans certaines conditions expéri- Mentales Mn es ANR SEE ARE ES ARRETE ANCEL (P.) . . . . Voir Bouin (P.). AnpouaRD (P.). . . Voir Gouin. Pages. 301 533 146 803. 1098 319 306 319 ORNE VABLE PAR NUMS D'AUTEURS ABLOING (Fernand). Influence de la splénectomie sur la marche de l’inoculation dans le péritoine de bacilles tuberculeux en cultures ; Hümosenes NA UOMEUU à M ARNAUD (Francois). Sur l’absorption et Bi entr ee ue doi dtrniel —., . Mode d'action thérapeutique de la qninine . AuBERTIN (Ch.). . . La rétraction du caïllot et les hématoblastes dre La ne TE SA ER En eo ee APTE OE VAAR PRE AS OR IQUS Auserrix (Ch.) et BEauJarD (£.). Action comparée des rayons X sur le sang dans les leucémies myélogène et lymphatique. ; — Action des rayons X sur le sang et les organes Re oe poiétiques . bre AuCÉ (B.) . . . . Le bacille Hem à ban S B Backmax (Louis). . L'alcool RARE estz il un moyen de nutrition pour Île BANGEL Siondo Htiedo Voir NicoLas (J.). Bar (Paul) et Daunay. La polyurie à la fin de la grossesse normale. . . . . . = Diminution de l'extrait sec urinaire à la fin de la grossesse DOPMALE IEEE CEE core on MoN OA BU DO Baurae (L.). . . . Élimination totale de l’arsenic organique ingéré à l’état de MÉUIVIATS INA OUTRE NE PEAR NES MIRE Te BarreLLi (F.). . . Les vaso-constrictines dans les sérums sanguins normaux. — L'anaphylaxie vis-à-vis des globules sanguins chez les ani- SUR D DNS € SON ST EE CO De AE AN Er OA US BarrerLr (F.) et STERN (Mlle L.). La catalase ie ee tissus des oiseaux. — L’anticafalase dans les différents tissus animaux . . . .. — La philocatalase et l’anticatalase dans les tissus animaux. Bauey et DIEuLAFÉ. Sur la vascularisation du fémur; LAS chirurgi- cales EME MA Une ES SUR eee BEaurizs et LanGLors (J.-P.). Action “Les UE es sur les microbes. BEAUJARD (E.). . . Voir AUBERTIN. BELLET (F.). . . . Voir BiLLaRp. BELLIENI . . . . . Méthode pratique et simplifiée de microphotographie . . . BEDPOTE EEE Voir GENTÉS. BERGONIÉ (J.) et Trizonpeau (L.). Action des rayous X sur le testicule du rat DiaNnC re CON OMOMIO NOR — Action des rayons x sur 1 testicule du rat re. rer. — Aspermatogenèse expérimentale après une seule exposition AUXATANON SEP EN NET — L’ SDS PRES RRAMAENNS craie Ben . CE — Lésions é testicule obtenues avec des doses croissantes de rayons X. Comment se produisent-elles ? BERGONIÉ (J.), TriBonpeau (L.) et RécAMIER (D.). Action des rayons X sur Fate d'eslatla pince PEN BERNARD (Léon) et Sazomox (M). Lésions des reins provoquées ir Hindoa on intrapéritonéale ou sous-cutanée de bacilles de Koch . — Lésions rénales provoquées par le bacille de Koch injecté dans les voies urinaires . . LH br Pages. 261 630 632 39 171 217 162 1118 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : Pages BertTin-Sans (H.) et GAGnièrE (J.). Du mécanisme de l’accommodation. . . . . 243: Brerry (H.). . . . Surla recherche de la lactase animale . :. . . 100 — Le suc pancréatique contient-il de la lactase? . . . . . . 701 Pagrry (H.) et Garin-Gruzewska (Mme Z). Action physiologique de l'adréna- lines pure)L: Aer nee NES EE SR 902 — L’adrénaline produit-elle la glycosurie par son acfion sur | le pancréas ER PRE NN NEA NE 904 Brerry et TERROINE (E.-F.). Le suc pancréatique de sécrétine contient-il de la MANAS ER EEE NT RE M EE 869 BizLarp (Armand). Régénération de.l'Obelia dichotoma L. . . . . . . . . . 1048 — Régénération de Tubuluria indivisa L. + . . . . . . . . 1049 = Biccamp (G.). . . : Sur la tension superficielle de l'urine de quelques herbi- . VOLE S 20 VPN NT ET Re ae RES ER IR NE 369 Recherches des sels biliaires dans les urines. Le chlorure de sodium ajouté aux urines d'ictère abaisse leur tension SUPERHCICUE NACRE EN GG lo do o 310 — Sur la tension superficielle de l'urine des herbivores . . . 7150 — Action des phénols sur la tension superficielle des urines. 991 BircarD (G.) et BeLLer (F.). Influence de l'élongation du nerf sciatique sur le développement des os des membres SORA chez le Tr MO SR OT a OO El on EE AI Va tee LOL où © 1 c 278) — Influence de l’irritation du nerf sciatique sur le développe- ment des os des membres postérieurs chez le lapin. . . 208 : — Torsion de l'extrémité des grands os d'un des membres inférieurs causée par -l'impotence fonctionnelle du Membres VMEITIQUER ENNEMIS SERIE RS . 402 BicarD (G.), BeLcer (F.) et Marter. Influence de ana ant et de l’élonga- tion du nérf sciatique sur le développement des os du . menibre postérieurichez le lapin es PR NAS 445 Birzar (G.) et BruvanrT (Ch.). Sur le rôle des algues dans l’épuration des - CRPe ne Rob T o No No Mao D PS PR AO lo © Lo 302 — Vitalité des alevins de truite dans les cultures d'algues. . 441 Bizzaro (G.), Dieucaré et Gizues. Sur le rôle de la tension superficielle du liquide amniotique dans la pathogénie de l’oligo-amnios. . 84 Biccarp (G.) et Perrin. Des rapports entre la toxicité urinaire et la tension superficielle des urines RENE REP EC CCE 85 — Les variations de la tension superficielle des urines Jet la toxicité urinaire au cours de quelques maladies. . . . ‘210 — Sur la toxicité superficielle de l'urine des herbivores. Action de l'acide hippurique. . . . . . . Sr door O. o 40% — Variations de la tension superficielle des urines au cours de-quelques maladies #20 VEN RCE 152 = Biccet (A.) . . . . Aire de dispersion de l’Anopheles Chaudoyeï Theob. en à Algérietétren TUNISIE Ce MCE CCC 380 — Sur une forme particulière de l'hématozoaire du PAIUQIEE : décrite par MM. Ed. et Ei. Sergent. . .:. . .. . . . 20) — Eosinophilie dans la dysenterie amibienne. . . . . . Soie QU DIPLENNE NP EU Voir Doxon. Bisanr: (Ch.) et Panisser (L.). Le bacille tuberculeux dans le sang aprés un répas infectant. 2 2002 Re ee Ce - 91 BLarez (Ch.) et Denicës (G.). Contribution à l'étude de-la localisation de l’ar- : senic dans l'intoxication par j’anhydride arsénieux. . . . 219 TABLE PAR NOMS D AUTEURS BLARINGREM (L.). . Action des traumatismes eur les plantes ligneuses. BLocu (A,-M.). . . Étude de la croissance des ongles . . . . . . . . . . .. — Présentation d'une plaie ancienne traitée par l'exposition alalmIÈre AUOT EMMA ARENA EN AUTRE Bonnt(Er) ns. à À De l’anthropomorphisme en biologie comparée. . . . . . — À quoi peut-on reconnaître qu'un phénomène est « na- UE LED PES ER SR EN RTE TE alles SMRRPNE PEAR PE — Mouvements rotatoires d'origine oculaire. . . . . . . . . BoiNET . . . , . . Poumons présentant un nombre anormal de lobes et de A SCISSULE SSP CT AT RU MR Re RTE FAR — POUMONTARONMATEURIODES MEN RARE RER — Deux cas d'homologie des poumons, chez l'Homme. . . Boxpouy (Th.). . . De la présence de l'émulsine dans le Lalhræa squamaria (SCROUIATINÉE) FER EP ES NN RER Lee Bonnamour (S.). . Voir Prc (A.). Bonnes (J.). . . . Voir SABRAZÈS. Bonnie (Pierre). . Troubles scoposthéniques, hypniques et tonostatiques asso- ciestaueventise dla bDyRINENIAUE PIN NUE Borpas (L.). . . . Sur quelques points d'anatomie du tube digestif des Ù Nepidær(NeDarcnenaUn) EEE SEE à Les organes reproducteurs mâles de la Nèpe cendrée (Nepa CULOTTE) A ET EE TAPER AE AAA EC UE a RE ARS LES — Structure du jabot et du gésier de la Heone (Xylocopa MIO TAC ea Le) AE en nn AE CT ne RS ne — Morphologie et structure histologique des glandes mandi- bulaires des larves d’Arctiidæ . . . . . . . . Der o ne ie BoRREzL (A.). . . . Infection vermineuse chez les souris cancéreuses . . . . . Borrez et HaaLanp. Tumeurs de la souris. . . . . A te re BORREL CE MARCEOUX AREAS RE LISDITIIle Se PO SC EEE Bosc (F. -J.). . . . La maladie du jeune chien est une maladie bryocytique (APT O OZ AIRES) PR TER Re — Recherches sur le molluscum contagiosum. . . . . . . . — Recherches sur les inclusions cellulaires et les lésions plas- mosomiques du molluscum contagiosum. . . . . . . . Bosc (F.-J.) et Bosc (Édouard). Conservation indéfinie du virus claveleux avec ses qualités initiales; procédé de la Sangsue . Bouin (P.) . . . . Ergastoplasme et Mitochondria dans les cellules glandu- IAITÉS SCTEUSES IE PS AS RMS EN AN n pen re Bouix (P.) et Ancez (P.). La glande interstitielle du testicule et la défense de l'organisme. — I. Hypertrophie ou atrophie partielle de la glande interstitielle au cours de certaines maladies Chez LOMME S SE ME Re Re: Bouin (P.) . . . . Voir ANCEL. BourGuiIGnon ( et Mme). Formes microbiennes du muguet. . . . . . . . . . . BourqueLoT (Em.) et Hérissey (H.). Sur l’origine et la composition de l'essence de racine de Benoîte; glucoside et enzyme nouveaux . . Boy-TEIssiER . . . L’adrénaline dans l'hypotension cardio-vasculaire . = Duréerderlactonrdenladrénaline ne AR ere Ne BRANDETS (RS EE RS ANOUVEelRUTÉOMEITEMANE AU CNE ARE BRINDEAU (A.). . . Voir NATTAN-LARRIER. Brior (A.) . . . . Sur le rôle des glandes salivaires des céphalopodes. . . . — Sur le mode d'action du venin des céphalopodes . , . . . 1120 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. Brior (A.) et Van Gaver (F.). Changements survenus dans la faune du Vieux- Port de Marseille 2e ec Nec Ne -1095- Brio (A.) . : . . Voir Livon (Ch.). de Brumpr(E.). . ; . Sur le mycétome à grains noirs, maladie produite par une mucédinée du genre Madurella n.g . . : . . . . . . ECO Bruyant (A.) . . . Voir BILLARD Busquer (H.). . . Étude du phénomène observé avec le sphygmomètre un- suédlide MAAEMEBIOCRAME AA 1060 . Burre ‘(L.) . . . . De la transformation rapide des substances albuminoïdes en glycose dans l'organisme . . : . . . . . M cn AlENT C CaJAL (S. R.). . . Types cellulaires dans les ganglions rachidiens de l'homme ebdesiMmaMoiTenes RENE UE TN MANN EEE 452 Camus (L.). . . . Greffes parathyroïdiennes chez l'animal normal et chez l'animal partiellement éthyroïdé . . . . . . . . . . . . 439 CaRLES (Jacques) et Micnez. Du pouvoir néphrotoxique de la macération révale administréedpar inc estion MENTON CRONNCRERE 216 Carnot (Paul). . . Sur l’évolution des greffes de muqueuse biliaäire. . . . . . 41 — Dosage clinique de l'acidité gastrique par la méthode des CUDES CA DILIAITE SAN RPC IPN CASE TN SE 212 CARNOTN(PA) EL AMEr (PI Sur NODÉSITÉ LOXIQUE TEEN CEE NN EEE 162 — Sur la différence d'équilibration moléculaire des solutions salines introduites dans l'intestin, suivant leur nature CHMIQUE Ne en TRE se MEANS Sel PRE Ur RAR AR 1072 Carnor (P.) et CHassevanr (A). Modifications subies dans l'estomac et le duo- dénum par les solutions salines suivant leur concentra- tion moléculaire. Le réflexe A — régulateur du sphincter DYLOTIQUES ER DAMES RE NES EP AS A HAE — La traversée pylorique de l’ovalbumine suivant son état physique, Soli-hquide ou Solide CNE EME 599 — La traversée pylorique de l’ovalbumine en émulsion homo- gene dans EAU EAN PTE NP 659 — Sur le passage pylorique des solutions de glucose. . . . . 1069 CATHELIN (F.). . . Nouveau cystoscope à air sans partie optique à lampe ren- R versée fau plafond eee NN nee Mere 699 CarouILLARD (G.) . Voir Nicozee (C.). CauLLery (M.) et CHappeLtER (A). Un procédé commode pour inclure dans la paraffine des objets microscopiques. . . . . . . . . . . 454 Cauzzery (M.) et Mesnis (F.). Sur quelques nouvelles Haplosporidies d'Anné- ù dessine tentes ne nee ne At 580 — Sur des Haplosporidies parasites de poissons marins . . . 640 — Phénomènes de sexualité dans le développement des acti- TO VOTE SES PE EE QE EN Re AE RSS 889 CAvALIÉ (M.) . . . Sur quelques points de la structure de l'organe électrique à (Tonpedorgaloant) MARIE PEER 158 — Sur la stratification de l’ivoire et sur les fissures dentaires chez l'homme, chez le bœuf et chez le chien. . . . . . 788 — Voir COYNE. 5 CAVAROZ NUL Voir Lagsé (Marcel). TABLE PAR NOMS D AUlEURS 1121 Pages. CAZALBOU. : . « . Sur l’existencé du Trypanosoma dimorphion en Guinée fran- CHSCT SMS SAS EE PER TER RE CRE Te SEA 395 — Le Macina, foyer permanent de Trypänosomiase . . . . . 564 CErNovObEANU (Mlle P.) et Henri (Victor). Influence de l'hémolyse des héma- ties de poule par le sérum de chien. Influence de la dilu- tion et du mode d'addition des globules . . . . , . . . 222 — Action de l'hydrate ferrique colloïdal sur l'hémolyse des hématies de poule par le sérum de chien . , . . . . . . 224 — Etude de l'absorption de l’hémolysine du sérum de chien EEE VENUE 1600 01e ee EE 455 — Etude de l’hémolyse des globules de cheval par les sérums HÉCHÉNMÉNTERNOULÉAEMERPN ER EURE RTE 0 507 — Etude de l'hémolyse produite par des mélanges de sérums. 855 — Différence entre le sérum chauffé à 56 degrés et le sérum normal. Critique des théories qui admettent l'existence es AlEXINES EUR ENS CN NE A PL Re EEE AT ET EE 858 CHAINE (J.) . , . . Sur l'orientation des muscles polygastriques . . . . . . . 517 — Sur une cause de variation d'orientation des muscles poly- PAS CELLES ee ete UE RE nt ee ot ALU 181 CHAPPELLIER (A). . Voir CAULLERY. CuarRiN, Moussu et LE PLay. Physiologie des séreuses. Action sur la nutrition JeNOIPAHES SOUS ACER. SM AON n AR PE 103 CHassevanr (Allyre). Procédé de recherche et de dosage des vapeurs de ben- FRE CES FEAR i4 oo oo ldrorote tool old 1009 — Voir CARNOT. CHEVALIER (J.). . . Contribution à l’action physiologique de l'acide protocétra- AO Che Ro re otre GRO OMG A DER Nn DE SEE 418 CHEVROTIER. . . . Voir COUVREUR. CaiFFLor (J.) et Gaurier (CI.). Sur les mouvements browniens intraprotoplas- MCE SEM AT Ann Een ete ee Le M UE He N Te dei e 192 CHRISTENS (S.). . . Trois cas d'insuffisance parathyroïdienne chez la chèvre . 337 CoLLiIN (R.). . . . Voir HAUSHALTER. Cozomgino (S.) . . Cytologie des sédiments urinaires . . . . . . . . . . .. 975 CoLoMBo . . . . . Influence de l'ingestion du lait sur la pression artérielle GREAT DO mme Te Art PANNE Ten NUE ere 34 ComrE (G.) . . . . Voir Nicozee (C.). CGorpiEerR (Marcel) . Du saut chez les quadrupèdes . . . . . . . . . . . . .. 1067 Con (Ch:)FA ME Voir Nicozas (Joseph). Couvreur et CHEVROTIER. Sur un réflexe conjonctivo-respiratoire . . . : 4 . . 425 — Sur un réflexe conjonctivo-respiratoire . . . . . . . . . . 624 Couvreur (E.) et Gautier (Cl.). Sur la polypnée des poikilothermes. . . . . . 128 Coyne et Cavarté. Sur la structure de la pulpe dentaire. Présence d'un muscle lisse dans la pulpe des premières et deuxièmes grosses NOT IRES ES REUTERS Een sen Ut Net 320 — Les ostéoclastes dans la carie dentaire. Processus de des- truction de la dent au niveau de la zone cariée. VIE — Sur la disposition des cellules hépatiques en une couche de cellules aplaties, à la périphérie des lobules hépa- biquestchez le porc EME EI RER 1032 Crisriant (H.). . . Dégénérescence ei atrophie expérimentale des greffes thy- roidiennes par ingestion à dose toxique de pastilles de Slandetthyroidess eme non St eee ne ie, Ne 68 ‘1122 de SOCIÉTÉ DÉ BIOLOGIE. . Pages. CrisTiANI (H.). . . De la valeur du sérum antidiphtérique comme liquide con- | ÉCIVALEUR LR RL PIRE Dos — Evolution des greffes thyroïdiennes superflues . . : . . . 361 — De la persistance des greffes des glandes parathyroïdes. . 7154 — Propriétés différentes des tissus thyroïdien et parathy- ON OR RE ANS tb ESS ÉETRSr EME R e MPn bin Bed 0 0 € 156 CrisTiAni (H.) et Crisrianr (Mme A.). Evolution comparée des greffes de jeune tissu thyroïdien transplantées s sur des animaux d'âge | différente enct smueC R OREN CHCRREE 530 Crisrrant (H.) et Fricorr (Mile). Altération des greffes thyroïdiennes par l'em-. . ploi de la « subcutine » comme anesthésique local . . . 689 Cristrant (H.) et Micreuis (G. de). Un appareil très simple pour la détermina- : tion rapide de l’acide carbonique de l’air. . . . . . . . 393 CRucHET (R.) . . . Sur un cas d'hémianesthésie hystérique où l'entrée en jeu du sens stéréognostique révélait la sensibilité thermique auniveau dela Maine EE Nr 286 Cuéxor (L.). ... . La prétendue relation entre la taille des œufs et le sexe chez lever isole NE I Re 133 — Présentation d’une Sole à deux faces colorées. . . . . MCE Curris (F.).. . . . Méthode de coloration élective du tissu conjonctit. . . . . 1038 Curris (F ) et GELLÉ. De la sclérose amorphe dissociante et de la fréquence des formes de transition des îlots de Langerhans dans : certaines lésions du pancréas diabétique . . . . . . . . 942 — Histogenèse de la sclérose amorphe dissociante du pan- CDÉAS ee St NUS Ne ee AT ° 943 — De l'importance des formes de transition acino-insulaires ou insulo-aciniques dans l'interprétation des lésions du pancréas diabétique CIC UE OC TER 966 DARRÉ . . . * . . Voir NoÉcounr. DASTRE (A.). . . . Sur l’évolution du fibrinogène dans l'organisme. . . . . . 139. DATNANE CREER Voir Bar (Paul). DEHONS acer. Recherches sur l’inanition chez le jeune chat. Méthodes. . 831 — Recherches sur l’inanition chez le jeune chat. Résultats. . 931 DELAMARRE (Gabriel). Mélange tétrachrome (coloration élective et simultanée des noyaux cellulaires, des fibres conjonctives, élastiques etIMUSCUlAIrES) PEER NE ASE EN EE PUR 828. DELEZENNE (C.) et Pozerskt (E.). À propos de l’action empèchante de l'ovalbu- mine crue sur la digesnon tryptique de l’ovalbumine COUR MEME DORE 0 à 0 e\bionere o c 1560 DeEniGès (G.) . . . Etude expérimentale de la localisation de l’arsenic. Infir- mation de la loi de Scolosuboff. . . . . . . . . . . . . 181 — Emploi de la solution chlorhydriqne d’acide hypophospho- reux pour la détermination de l’arsenic en toxicologie. . 183 DENIGÈS (G.) . . . Voir BLAREZ. DEscrez (A.) et Guenpe M!le B1.). Contribution à l'étude de la dyscrasie acide. 526 — Des variations du coefficient de déminéralisation chez les animaux en état de dyscrasie acide. . . . . . . . . . . TABLE PAR NOMS D'AUTEURS ES Pages. DÉVÉNES) CR jte quelques caractères zoologiques de l’échinococcose alvéolaire bavaro-tyrolienne "mn — Echinococcose hépatique secondaire, d'origine biliaire. .-. — Grefetnydatique ettrayonsiX PERD MN CE Dévé (F.) et Guerger (M.). Cholélithiase d’origine. hydatique . . : . . . . . . -DevroLLE. . . .-. Note sur l'habitat de quelques crustacés décapodes et phyllopodes fluviatiles. de Tunisie . : : . : . . . . . . : Dréuraré . . . . . Voir Bausr. — Voir BILLARD. Doprer (Ch.) .. . . Effets expérimentaux de la toxine Re sur le sys- témennenveuxicentra le CENTER CNT CNT CR — Sensibilisatrice spécifique dans le sérum des animaux ; immunisés contre les bacilles dysentériques . . . . . . — Sensibilisatrice spécifique dans le sérum des malades alteints de dysenterie bacillaire. . . . . . . ... . . . . DL ya — Voir SICARD. 1 DORA) EEE L'essence de moutarde comme liquide conservateur des pie ceshRanaromIQUe SE EN NNE E ER EE Doyon . . . . . . Incoagulabilité du sang provoquée par le chloroforme; i ROLE UP TO TE PE EDEN PIN CR A lets ee ANA eee — Conditions dans lesquelles le chloroforme provoque l’incoa- : gulabilité du sang. Rapport avec l'ictère . . . . . . . . Doxox (M.) et Bizet. Modifications du. nombre des leucocytes dans le sang a atropiné. Rapports avec l’incoagulabilité .°... . . . 4 . =" Rapport entre l'incoagulabililé du sang et les lésions hépatiques dans l'intoxication subaiguë par le chloro- DORE RAR ee EU DAM A den A Remise en —_ Action élective du chloroforme sur le foie. . . . . . . . . Doyon (M.) et Karerr (N.). Action de l’atropine sur le foie. Coagulabilité du sang des veines sus-hépatiques. . . . . eee) de Rte St Doxon et MoreL (A.). Lipolyse dans le sang . . . . . . . MR E STNe R dec Doxon (M.), Morez (A.) et Bizcer. Altérations du foie provoquées par le chlo- TOLONME NE RE re eee nel ia ol eme ee Doyon (M.), More (A.) et Karerr (N.). Teneur en fibrinogène du sang rendu incossulablepar lairopine re en et Ne — Action du phosphore sur la coagulabilité du sang. Origine ee dufibrinonene es he OMAN Nr Rene — : Action du tissu pulmonaire sur la coagulabilité du sang. . — A propos de l’action du poumon sur le sang. . . . . . . Doyox (M.), MoreL (A.) et Péu (G.). Procédés de dosage du fibrinogène. —. Relation entre les albumines intracellulaires du foie et le HPINOSÈNEAU SAND ES EN NE NP NI Doxox (M.) et Peritsean. Lésions hépatiques et modifications de la coagulabi- lité du sang provoquées par l'injection de sérum hépato- TORIQU'E PA AE ne ten en ne NU tn DE DROUIN DE Bouvicce. Observations sur la reproduction chez l'Écrevisse. Époque et fréquence des accouplements. . . . . . . . . — Observations sur la reproduction chez l'Écrevisse. Condi- tions d'accouplement favorables #4. Dugots (Raphaël) . Le péril physiologique de M. G. Bohn. . . . . . . . . . . — À propos d'héliotropisme animal. . . . . . . . . . . . . — Psychologie et physiologie comparée. . . . . . . . . . . 618 1124 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE À Pages. Dugois (Raphaël) . Réponse à M. Giesbrecht sur sa note intitulée : « La lumi- nosité est-elle un processus vital ». . : . . . à Le SN SGA) — Morpholopieret Phys ioloB ee MPRORENNE NE EG _ Qui a écrit et communiqué la note signée « W. Giesbrecht de Naples 5e Ra NTI EE ME TEEN 684 — Sur le mécanisme de la biophotogenèse, réponse à M. G. Nadsont rite TU RU rIt Rent ENCRES 1043 — Surlarquestion de lattélésonie Ve WAe ENNEMI 1059 Ducror (René) et GAuTreLET (J.). Le liquide céphalo-rachidien au cours de lictère expérimental Nes tAe ROC CRRRNOE — Présence des pigments biliaires dans le liquide céphalo- rachidien après suppression physiologique des plexus CHOTDIdeS SPAM A TN RTE DH EE RUE 161 — Présence des pigments normaux du sérum sanguin dans le liquide céphalo-rachidien après suppression physiolo- oiquerdes plexus choroïides PS RENE ERA RNEREE 289 Duronp (René) : : Le bacille du charbon est mobile et péritriche. . . . . . . 1921 E Érienne (G.) et Joyeux. Septicémie colibacillaire. Phases hyperthermisante et hHypothermisanté. 2.0) 214 /EAnUUN + UN AU EE 1077 Émize-WeiL (P.). . Les réactions colorantes du bacille de la lèpre . . . . . . 977 Émice-Weit (P.). et Tanow. Le liquide céphalo-rachidien dans la lèpre . . . . 976 F Fäuré-Frémier (Emmanuel). Sur l’organisation de la Campanella umbellaria . 215 — Sur l’organisation du Cochliopodium pellucidum (Hertwig CÉMLESSÉN) EC REMERCIER NS 4917 —— Les membranes périvacuolaires chez les infusoires ciliés . 603 — Sur la structure du Macronucleus chez les Vorticellidæ . . 604 — * Sur une sécrétion interne chez le Cochliopodium pellucidum. 905 Féré (Ch.) . . . : L'influence, sur le travail d’un groupe musculaire, du travail préalable d’autres groupes musculaires. . . . . . . . . 60 — Augmentation de la durée de la gestation coïncidant avec des troubles mentaux S1700e-CEMNRr SRE NES 202 — L'influence des mouvements du regard sur le travail ergo- ÉPADDIQUE FR EMENAAERSN ENS E ns NP RENTE 32 — Atrophie des testicules coïncidant avec l'augmentation de volume du corps thyroïde chez un paralytique général . 436 — Note sur la durée de l'influence des excitations senso- rielles sur les mouvements volontaires . . . . . . . . 436 — Note sur l'étendue de la rougeur. : : : 4 à le O0 — Note-sur le chatouillementis00 nn es er 596 — Deuxième note sur le chatouillement. . . . . . . . . . . 178 — Note sur l'influence de quelques excitations sensorielles successives Sur Lertravail MN IMMO ON IN NAME 809 — Note sur la durée de l'influence de la représentation men- tale d’un mouvement sur le travail. . . . . . . . 5j do EN TABLE PAR NOWS D'AUTEURS 4195 Pages. MËRÉ (Cn.) . . . . Note sur l'influence de quelques excitations sensorielles SULTAN ESSAIENT SE TE er 979 — Note sur l'influence de substances toxiques et médicamen- LÉNSESIAUNE POSE APRES MENTON ATEN EN UE 981 FLgrc (G.). . . Observations à propos d'un essai de préparation d’une anti- SÉ CRÉDIT E PR M ee MC ne D ni Me le ee RG IEe 195 — Voir HÉbox. Foa (Carlo). . . . La réaction des liquides de l'organisme étudiée par la INÉROUeNÉlECTUMENIQUE MN EN CN EN, 865 — La réaction de l'urine et du suc pancréatique étudiée par laÉTÉtHodeNÉleCLLOMEQUEN REP ER NT EN 867 — La réaction de quelques liquides de l'organisme étudiée PanlatméthodetRlectrometnque MEN MER CIE 1000 ForriNEAu (Louis). L’Erythrobacillus pyosepticüs : . . . . . . . . . . . . . 104 Franca (Carlos). . La rage chez les Muridæ (Murinæ et Microlinæ). . . . . . 410 = La rage chez le renard (Vulpes melanogaster). . . . . : . 652 Fricorr (Mlle S.) . Voir CRriSTIANI. FrouIN (Albert). . Sur les variations de la sécrétion du suc intestinal . . . . 653 — Action du suc intestinal sur la sécrétion entérique . . . . 102 es Sur la sécrétion continue du suc gastrique (à propos d'un MÉMOMENTEMMENSCHENTIARINE) NN A EEE 767 = Action sécrétoire du suc gastrique sur la sécrétion sto- M ACALES 702 EN n LS NAS UC LARMES Reese 887 — La sécrétion et l'activité kinasique du suc intestinai ne sont pas modifiées par le régime: : : : +. . . . . . . 1025 FrouIN (A.) et Pozerskr (E.). De l'anastomose termino-terminale et latéro- latérale de l'intestin chez le chien et les bovidés . . . 545 G GAGNIÈRE (J.). . . Voir BERTIN-SANS. GAILLARD (L.). . : Voir AcHaARo. GaALtPPE (V.). . . . Remarques sur la formation des calculs . . . . . . : . . 388 Garnier (Léon). . Procédé de dosage rapide de la potasse et de la soude UNIT ES EN PENSE SN RENE AI AE ER QE ALU MZ 549 — Calcul des résultats des dosages de la potasse et de la Soude UTINAITES 4200 0 ONE NASA MN etre 551 GARNIER (M.) . . . Voir Rocer (H.). CARRIGUEN(L) SP Surlactionndestiormate MMS et 996 — De l’action des formiates et des causes qui la font varier. 1051 GarIN-GRUZEwSkA (Mme J.). Composition du foie de chiens nourris en vue de la production de la quantité maximale de glycogène . . 423 GarTiN (Mme et C.-L.). Action de quelques diastases animales sur certaines mannanes. . . . . . PACRACÉRIAS ER ee tee 847 GATIN-GRUZEWSKA (Mme). Voir Bierry. CAVE SERIE Recherches sur l'anatomie fine des régions glottiques et sous-glottiques du larynx de l'homme... . . . . . . 188 Gauruier (Constantin). Microfilaires du sang coïncidant avec une filaire de l° nl 634 = Chytriomycose spontanée . . . . . . . . . SA LT RARE 1094 GaurTiEr (CIl.) . . . Voir CuairFLor. Voir COUVREUR. 12 GE ui SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D M A : à Pages. GaurreLEr (J.). . . Voir Ducror (R.). GAuTRELET (Jean) et MonréLi (Joseph). Influence des injections d'eau de mer sur l’excrétion de l'acide carbonique respiratoire. . . . 1033 — Influence des injections d'eau de mer sur les échanges OTSANIQUESE PRE DRE CR PO Del Sen BU 0 0 D 1036 (ÉLDE A Meet Voir Curris. GELLÉ (E.) . . . . La réforme de l'orthographe et la physiologie. . . . . . . 121 — Quelques critiques de la méthode de Bezold pour la sélec- tion des sourds-muets, éducables par l'oreille. . . . . . 266 GENDRE (E.). . . . Voir Pérez. GENTÈs et BELLOT. Altérations des Der hDTileS des cellules pyramidales de Mens À l'écorce cérébrale dans INÉMIPIÉS EM ERA OPEEERE ETES 153 GÉRARD (Er.) . . . Solubilité de la cholestérine animale dans quelques élé- ments de la bile. Contribution à l'étude de la formation des calculs #Diliairest Ron EEE ROUE AE 348 GérauDez (Émile). Note sur le régime circulatoire de la glande hépatique . . 226 — Note sur la distribution et la topograr hie du courant san- guin porto-sus-hépatique au niveau du foie. . . . . Al = Note sur la structure du foie : la zone biliaire, la zone portale et la zone sus-hépatique . .: 2... 468 — La double circulation capillaire de la glande hépatique : conséquences morphologiques et fonctionnelles, à l’état normaltetpatholobique Pat AMENER 818 GERBER (C.). . . . Interprétation anatomique de la fleur des Crucifères 020 — Interprétation anatomique des ovaires bi, tri, quadrilocu- l'aires AdeSACTUCITERES NEO SR Er 628 — Le Phyllome pétalique de la Giroflée. . … ... . . . . .. 722 GrarD (A MN CS CATIOCU One Sn PR en AN OU EME DEEE 4 GIESBRECHAT (W.). . La luminosité est-elle un processus vital? . . . . . . . . 448 Gizeert (A.) et HerscHer (M.). Sur la teneur du sang normal en biliru- — DID en RSR PER AS AE ne EE SET 8 00 GirsErT (A.), HersCHER et PosreRNaK (S.). Sur la nature de la matière colorante du sérum et des épanchements séreux humains. . . . . 250 GizserT (A.) et Jowrer (J.). Sur la teneur du foie en glycogène suivant les MÉDIMESS ee Le ea Ne SCO 17 — Contribution à l'étude de la fonction adipopexique du foie. La graisse du foie dans ses rapports avec le moment de nant es SAS ENG PE 0 loto do co oMoMoD Lo 0 18 — Note sur la teneur du foie en glycogène suivant le moment de l'ingestion alimentaire: 0e CREER 63 — Contribution à l'étude de la fonction adipopexique du foie. Note sur les diverses localisations de la graisse hépatique. 2072 Re RESTE LRESRRe 65 — Note sur la répartition du glycogène hépatique à l’état normal et a l'état d'inanitions "5 "RCE RE 81 Gizsert (A.) et Lerrsourcer (P.). Kystes hydatiques du foie et cholémie fanitlale ts MES RE en en een Ar Ut AS IRE 511 — Cirrhoses biliaires d’origine éberthienne . . . . . . . . . 706 — Sur la teneur en bilirubine du sérum sanguin dans la cho- lémie simple familiale. . . . . . . . . . . . . . . . . 931 — Sur Ja teneur en bilirubine du sérum sanguin dans la cholémie familiale avec lithiase . . . . . . . . . . . . 971 ‘TABLE PAR NOMS D'AUTEURS - Gazsert (A.) et LeresouLuer (P.). Sur la teneur en bilirubine du sérum dans les ictères chroniques simples et dans les splénomégalies MMÉTAICLÉTIQUES NAN EN CT NE CNRC CC Me". Sur la teneur en bilirubine du sérum sanguin dans les CITPROSESNDIIAIRES EN PEN ET Che Ce CLES SV OI BILLARDN GiraRD (J.). . . . Voir Perrir (A.). GirarD (P.). ... . Voir LaPlcQuE. Gogeec (Oswald). . Contribution à l'étude de l’agglutination par le venin dENCODIA EME ON Re GX OO ME EMA — Contribution à l'étude de l’hémolyse par le venin de cobra. Gompez (M.) et Henri (Victor). Étude du ralentissement que produit l'albu- mine d'œuf crue sur la digestion tryptique de l’albu- ININEMCOACUIE BR NN EE CT CI — Note complémentaire sur la prétendue action antikina- 3 sique de l’albumine d'œuf crue. 2 à à: . à . | GOUIN (André) et Anpouarp (P.). Le vanadate de soude dans l'alimentation . . — Influence du régime alimentaire sur l’hydratation des tissus du corps des bovidés . . . . . . . . . . . . . . GREFFULHE . . . Voir ROGER (J.). Gross (Fr.) et SExCERT (L.). Décollement épiphysaire chez un castrat naturel 5 AUULE ORAN EE REA AE RP 0e "0 Guéeuex (F.). . . Sur la germination, les homologies et l'évolution des GUENDE (Mile BI.) . Voir DESGRez. GuiLLaIN (Georges) et THaon (P.). Sur une forme clinique de la syphilis du névraxe réalisant la transition entre les myélites syphi- - litiques, le tabes et la paralysie générale. . . . . . sie Gui£LemMARD (H.) et VRANCEANO (P.). Sur une méthode permettant de mesurer la toxicité des alcaloïdes urinaires . . . . . . . . . . . — Sur la toxicité des alcaloïdes urinaires . . . . . . . rite GuiLiERmOND (A.). Sur le nombre des chromosomes chez les ascomycètes . . GurzLoz (Th.). . . Sur la notation des objectifs et des oculaires de microscope. — Sur la notation des objectifs et des oculaires de microscope. — Sur la notation des objectifs et des oculaires de microscope. — A propos de la communication de M. Bellieni. : . . . . . — Détermination de la grandeur réelle des objets dans les DhotomiICrosraphies RE nn — Sur la relation qui doit exister entre le numéro de l’ocu- j laire, le numéro de l'objectif et son ouverture numérique pour pouvoir bénéficier dans l'observation microsco- pique de tout le pouvoir séparateur de l'instrument. . . Guyénor (E.). . . Contribution à l'étude anatomique et physiologique de la vessie natatoire des Cyprinidés . . . . . . PR ace H HAALANDE 2 Une ÉiGate des souris causée par une pasteurella . . . —. _ Voir BoRREL. HaaLanD et Yourewrreu. Les Pasteurelloses des ae animaux de laboratoire. 1427 Pages. 1007 : 1066 615 642 813 135 207 312 487 1128 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. Hausnaurer et CoLLiN (R.). Malformations de l'écorce cérébrale (microgyrie et polygyrie) avec agénésie du corps calleux et du faisceau pyramidal chez un enfant atteint de rigidité spasmo- MUC CÉNÉRAISÉER ER NN ER CT 137 — Lésions histologiques du cerveau et de la moelle épinière dans un cas de rigidité spasmodique généralisée. . . , 339 Hépox (E.) et Frerc (C.). L'eau de mer constitue-t-elle un milieu nutritif capable d'entretenir le fonctionnement des organes sé- PAFÉSTADICONDS AE EC CN NN EME RER 306 Henrr (Victor) . . Recherches physico-chimiques sur l’'hémolyse. Étude de l'hémolyse des globules rouges de poulet par le sérum de chien. Influence de la quantité de globules . . . . . 28 — Influence de la quantité de sérum de chien sur l'hémolyse des slobulesrouses ide poule re RE Re 33 — Étude de la loi de la vitesse d'hémolyse des hématies de poulet#parele Sérum aeNCRienNT ME EN CE 31 — Influence de la quantité des globules et de F durée de la réaction sur les résultats de l'hémolysr. Réponse à M: :Miont :.::23480) ce Rene Are es ANS ee Re 221 — Théorie del'action des/diastases MMM RER ERENE 612 = À propos de la discussion de M. Delezenne . . . . . . . . 561 — Note relative à la communication de M. Labbé sur l'acidité TI AE Be A A AU EL PEU A ER A AREA TE ARS RS 826 — Voir CERNOVODEANU. — Voir GOMPEL. HENRY (A.) . . Voir RAILLIET. Hérissey (H.). . . Voir BouRQuELor. HERrsCHER (M.). . . Voir GILBERT. Hesse (Edmond). . Sur Myxocylis Mräzeki Hesse, microsporidie parasite de Limnodrilus Harfmeistena0lap ANR CRC RC 12 — Voir LÉéGer (L.). Hocxe (Cl.-L.) . . Note à propos d’un cas d’aspergillose pulmonaire. . . . . 557 | Iaxarowsky (Alexandre). Influence de la néphrectomie et de la ligature de l'artère rénale sur les éliminations urinaires . . : . . . 10 — État de l'urine après la ligature de la veine rénale ou de PURETÈTE SUR CRUE ET a RENE EEE ER 130 Iscovesco (Henri). De la présence de la catalase dans les différents organes. . 1054 Le De l'équilibre chimique dans l’action hépatocatalytique. . 1055 J Jarnim (Couto) . . Contribution à l’étude de l’action physiologique du méta- vanadate de sodidimee)22 nee Eee Re Re AN enr 364 JEANDELIZE (P.) . . Voir RicHoN. JOLLYAIE) EMEA Sur la forme des globules rouges des mammifères . . . . 481 — Sur la formation des globules rouges des mammifères . . 528 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS Jozzy (J.). . . . . Sur l'évolution des globules rouges dans le sang des embryons de mammifères . . . , . , TOM ON , Jozzy (J.) et Srint (J.). Masse totale du sang chez le Rat hlane. . . . , . . . . Jouxer (J.). . . . Voir GiLserr. Jossirov . . . . . Sur les voies principales et les organes de propulsion de la lymphe chez certains poissons osseux . , . . . . . . . Jousser (André) et Paraskevorouros (P.). Étude comparative des diverses méthodes de séro-diagnostic de la tuberculose . . . . . DOVEUX ESC Voir ÉTIENNE. K Karere (N.). . . . Voir Doxon. KeassizsrsCHiK (J.). Sur une affection parasitaire des Lépidoptères produite par un sporozoaire nouveau (Microklossia prima) . . . , — Sur l’évolution de la Mikroklossia prima (première phase). — Sur l’évolution de la Mikroklossia prima (deuxième phase). Kuckuck (M) "Surnile déterminisme dusexe NU MAENENC ENONCE KunokeL D'HERGULAIS (J.). Les lépidoptères pyschides et leur plantes protec- ÉTICE SANS A ST Re NS IE ele Led ielle dacie L _Lageé (H.) et Morcuoisne (E.). L'élimination des composés xantho-uriques chez les’sujets/sains 60e ner tee ENT nr Lagré (Marcel), Tison et Cavaroz. L’acidité urinaire à l’état physiologique. . — Relation de l'acidité urinaire avec l'alimentation . . . . . Lacne (Jon. G.). . Sur la structure de la neuro-fibrille (au moyen de la nou- vellemméthode derGajalle PME CR EN ON — Sur les neurones de Hans Held. . . . . . . . . . . . . . LAFFORGUE . . . . À propos du typhus récurrent en Tunisie. . . . . . . . . — Action favorisante du chlorure de sodium en solution hypertonique sur le pouvoir pathogène des saprophytes. Larire-Durontr et Maurerit. Influence de la pression des liquides céphalo- rachidien et labyrinthique sur la pression artérielle. . . LaGuesse (L.). . . Sur la numération des îlots endocriues dans le pancréas humain een AN RS LMD ER Na A MS ee A ire dise le — Lobule et tissu conjonctif dans le pancréas de l'homme. — Ilots endocrines et formes de transition dans le lobule pancréatiques(homne) Ph APPART TRES NE Se 7 LaIGNeL-LAvASTINE. Application de l’imprégnation argentique de Cajal à l'étude _ histo-chimique de la cellule médullo-surrénale . . . . . Lamy (Henri) et Mayer (André). Sur les conditions physiques de la polyurie consécutive à l'injection intraveineuse de sucres et sur le PouvoinisSécréteur durent LOMME AA EN NE NAS E Ne — Variations de concentration de quelques éléments de l'urine, à la suite d'injections intraveineuses de divers CRISTANOIde SAR AA AN EEE EE ENCRES COR LANGE (F.) . . . . Sur une exo-toxine du bacille typhique. . . . . . . . . . : Voir LEVADITI. 1129 Pages. 593 835 656 136 137 415 605 1130 : SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE LANGERON (Maurice). Note sur l'emploi du lactophénol de Amann pour le : montage des NÉDMA (Ole PMP NN NET LanGLois (J.-P.). . Voir BEAUFILS. Laricque (Louis) . A propos de la communication de M. Gellé sur la « réforme de l'orthographe et la physiologie» . . .°. . . . . . . . — Sur l'excitation des nerfs par les ondes électriques très . 0) LA SOS a do Lo nn OR OR SE ETC te SE 6 6 6 6 5 — Recherches sur l'ethnogénie des Dravidiens. 10 Les Kader des monts d'Anémalé et les tribus voisines. . . . . .. ee Recherches sur l’ethnogénie des Dravidiens. 2° Relations anthropologiques entre les tribus de la montagne et les castes de la plaine "10e Ten Sat As RERO Ce LapicQuE (L.) et Mme. Durée des processus d’excitation pour différents muscles. — Sur la forme de la loi d’excitation électrique exprimée par la quantité (Réponse à M. Hoorweg) . . . . . . . . . . Lapicque (L.) et Girarp (P.). Poids de l’encéphale en fonction du poids du corps chez lesi0iseaux MIRE Re Cr LARCHER (0.) . . . Allocution. Installation du nouveau président quinquennal. — Présentation douvra pes MEME PE AR LarGuIER DEs Bancecs (J.). Influence des électrolytes sur la précipitation mutuelle des colloïdes de signe électrique opposé. . .-. LAULANIÉ . . . . . Influence de l'alimentation sur les combustions respira- toires. Cause de l’exagération des combustions provoquée par alimentation nue er RENE RO Ar — De la méthode des rations croissantes et de son applica- tion- à la détermination expérimentale de la ration ÉNEN M O SES Se dia lo de do dei oo. 6 o 6 Launoy (L.). . . . À propos de l’action hémolytique du chlorhydrate nn. MO CAS die oo aid Or LE BIT où dobo jo Dole Abo à 0 0 — La cellule hépatique au cours de l’autolyse aseptique. : Dégénérescence graisseuse expérimentale. HÉTULE SNS Laurent (Juces). . Assimilation de substances ternaires par les plantes MO 02 0 0e RO ne ces AR OA UE BA: di Tee ot Por eo lo to Pt — Substances ternaires et tubérisation chez les végétaux . . LavauDen (Louis). Recherches sur la physiologie du Poisson-Chat (Amiurus REDULOSUS AS) DE AM EE CN CR CNC Er RENE D ie LAVERAN. . tt Observation de Surra chez une Roussette, Pferopus medius. — Note pour servir à l'histoire des Trypanosomiases du Soudan anglo-ésyptient ee ER CCR Sur. des culicides de la Guinée française et sur l'index endémique du paludisme dans cette région. . . . . . . — Observations au sujet de la communication de M. Cazalbou. . — A propos de la communication de MM. ponts et Étienne Serpentiiie berne Re eee le UCI — A l’occasion du procès-verbal . . . . . . . . . . . . . . LAvERAN (A.) et NÈGRE. Sur un protozoaire parasite de Hyalomma ægyptium. LÉCAILLON (A.) . . Sur le pouvoir qu'ont les Araignées de rester pendant de longues périodes sans prendre aucune nourriture. . . .. LE DanTEc (A.) . . Recherches expérimentales démontrant la non-toxicité du CÉMIAINeEME CN CE M CU CIC CICR Lerèvre (J.). . . . Étude du rayonnement chez le chat. Précautions prises. — RÉSUITALS EEE ERP EC ER PRESS Pages. 314 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS LEGENDRE (R.). . . Sur la présence de granulations dans les cellules ner- roveuses d'Heliv aspersa et leur Cylindraxe — Sur la nature du trophospongium des cellules nerveuses : GE ES O A OMTOE E T O ba n OE - Lécer (Louis). . . Sur la présence d'un Trypanoplasma intestinal chez les POISSONS EE PP ET EN NET LéGer (Louis) et Hesse (Edmond). Sur un nouveau Protiste parasite ie Ohos é D OVIN ONU E SRE RE NPA EE Le Gorr (J.) . . . Sur le dosage de certaines substances réductrices des urines au moyen du bleu de méthylène LEMOINE (G.-H.) . . Voir LiNossier. Le Mon (G.). . Sur un ovule à deux nucelles du Ribes sanguineum Pursh. LENOBLE (E.) . . . Valeur séméiologique et pronostique de la réaction myé- ue loïde chez les enfants hérédo-syphilitiques à gros foie et A PE à grosse rate(syndrome syphilitique pseudo-leucémique). LéoPozn-Lévr. . . À propos de la faim SORTE Des viciations de la faim bulbaire DE NPEAT 6 OUR Voir CHARRIN. Me Ra llenoi te db dus te Cr DOM CMD 0 SC NO MONO D") T En LEREBOULLET (P.). Voir GILBERT. : Lesne (Pierre). . . Les relations des Fourmis avec les Hémiptères homoptères de la famille des Fulgorides. Domestication des Tettigometra. Perurre (Maurice. Phlébites bilharziennes) 40e PANNE ETES Levapirr (C.) . . . Sur les hémolysines thermostabiles. du sérum sanguin. — Syphilis congénitale et Spirochæte pallida Schaudinn : . — Voir NoBécourt. Levaprrs (C.) et Lance (F.). La spirillose du lapin. Mécanisme de la crise. LEVADITI et SEvix. L'influence des sérums normaux des mammifères et des oiseaux sur le Trypanosoma paddæ. == Mécanisme de l’immunité naturelle des mammifères et des ie oiseaux vis-à-vis du Trypanosoma paddæ - LEVEN (G.) . . . . À propos de lobesitetoxique Me MONA En Linossier (G.). . . Procédé simple de dosage du sucre et des su bstances réduc- AÉTICeSr dans AUTEUR MENE AP EREeE LINOSSIER (G.) et aironre (G.-H.). Influence de l'orthostatisme sur le fonction- à STE - nement du-rein à la fin de la grossesse Livon (Ch.). . . . Eloge funèbre de M. Rietsch ste Livon. (Ch.) et Briot (A.). Le.suc salivaire des Céphalopodes est un poison ner- veuxipourilesiCruStaCés EMEA Livon (Jean) . . . Note sur le sérum sanguin de deux femmes éclamptiques. Loso (Nogueira). . Contribution à l'étude de l’action physiologique du persul- NO QD SOIN AUS EE SN ES Se SARNIA O Lo Lorper (Maurice). . Action des substances purgatives sur la nerve népe- DIU SRE Cet Mhe cher, ‘— °° Modifications subies dans l'estomac par les solutions con- . centrées des sels stables à action purgative. : . . . . . — : Sur le mécanisme de: l'action intestinale des solutions Ste isalmes /purgatives 9% 201. t0000e 00 Lorser4(Gustave)-."La question de la Télégonie. 1: #4. 00 à; : em _ Stérilité et alopécie chez les cobayes soumis antérieuré- ment à l'influence des poisons ovariens de grenouille. — Etudes sur l’hérédité de la coloration du plumage chez les pigeons voyageurs - . . . : + © sl. 4e + 0e eee let ete tete _ Biococié, — TaBres. î 80 1132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. Lorrar-Jacog (L.) et SABAREANU (G.). Du rôle de la castration dans la produc- tion de l’athérome expérimental. . . . . . RER oo Die M Maire (R.) . . . . La mitose hétérotypique et la signification des protochro- mosomes chez les basidiomycètes. . . . . . . . : . . . 126 MN Ro ocre Voir BILLARD. : ManNDOUL . . . . . Voir Préry. Maxnovézran (J.). . De l'emploi de l'acide picrique comme différenciateur dans les colorations à l’hématoxyline. . . . . . ne OM 622 Marcnanp (L.). . . Lésions du cortex sous-jacentes à des épaississements | méningés chez certains aliénés chroniques . . . . . . . 148 MarcHoux. . . . . Voir BORREL. MaRiE (A.).. . . . La virulence du sang chez les arimaux rabiques . . . . . D4% Marte et PeLerreR (Madeleine). Le sérum marin dans la thérapeutique des AIMEAERN AMErNENTe RU PIRATES 829 Marnesco (G.) . . Lésions des neuro-fibrilles dans certains états patho- logique SARA SE PAR ES NE ee EEE ET 536 Mano (F.). . . . Recherches sur les plaquettes du sang. 2 . : © © . 194 Marrin (Louis) . . À propos de la communication de M. Salmon. . . 263 MAGPETIT Lire Voir LAFiTE-DuPonr. Maure (E.). . . . Action du vêtement sur les fonctions digestives chez le COMENT Cor Ie iemor el stio tot badde Taliiie eo 0 _ 24 — Influence du vêtement sur l'urée et sur les matières sèches des matières fécales chez le cobaye. . . .°. . . . 106 _ Influence du vêtement sur l'azote fécal chez le cobaye. Cr clusions générales sur ces expériences . . . . . . . . . 178 — Détermination du zéro physiologique cutané en général. 412 — Recherches sur le zéro physiologique du tronc et des membres 1nférieurs EM MEMCACRNEN EN R SIO A EE Lo 591 — Zéro physiologique cutané et températures normales peri- AO A CAO RCE IS, oo oo) 0. cho oo 0 ol 0 0 165 — Recherches sur les températures dans le lit; zéro physiolo- logique tes fa PRES ERA EP CE NA EST 832 — Températures cubiliales et températures de l'appartement. 947 — Considérations générales sur le zéro physiologique. Ses conséquences Conclustonse 02/00 PEN 994 Mayer (André) . . Observations sur l'urine de l'homme sain soumis à une alimentation pauvre en chlorure de sodium. Variations du rapport ne = :: Voir Lamy. Mayer (André) et Sropez (G.). Examens histologiques des reins, après injéc- tions dans le sang de métaux colloïdaux . . . . . . : « LES Mercier (L.) . . . Présentation de préparations, phagocytose expéren ae 913 MEesniz (F.). . . . Voir CAULLERY. Meunier (Léon) . . Hyperchlorhydrie rapide 41,104 mm se en 989 MicHELte RME ee Ne voir CARLES (Jacques): MicagLis (J. pe). . Voir Cristian. TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 11433 —_——__————_———————.… ——…——_ …———— ——————————————— ——— ——— —— Pages. Miont (G.) . . . . Influence de la quantité des globules et de la durée de la réaction sur les résultats de RÉNOVER 192 — Influence de la quantité des globules et de la durée de la RACE _ réaction sur les résultats de l’hémolyse. . . . . . , . . 485 — Voir Prevosr (J.-L.) Moncour . . . . . Ictère chelémique et acholurique. Examen du liquide CÉPHAlOEPACHITEN EP NE TR CT 518 — De l'influence de l’orthostatisme dans un cas de néphrite . 785 MoxnreL (R.). . . . Trypanosome d'un poisson de Cochinchine. . . . . . . . 1016 Monrézr (J.). . . . Voir GAUTRELET. MorcHoisne (E.). . Voir LaBré (H.). MoreL (A.) . . . . Voir Dovon (M.). Ne MoreL (A.) et Anpré (Ch.). Sécrétion d'acide urique par le rein de la gre- DOUTE MR EPA AE DE al AU Ne re Hoi 405 Moussu (G.). . . . Les qualités du lait des vaches tuberculeuses. . . . . . . 310 — Voir CHARRIN. Moynier DE Vizcepoix. Eosinophilie consécutive à l’ablation de la rate chez Homme ee rs An SR een OR Te EE ere 1046 Muzon (Paul). . . Sur la réaction osmique de la médullaire des surrénales (à propos d'une note de M. Laignel-Lavastine) . . . . . 157 Murarer (L.) . . . Voir SABRAZES. N NAGEOTTE. . . . . 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Sur le venin d'un scorpion commun de Tu- MSIE LEON ELNUSMLAUNUS) Eee OC CR EN 100 — Action du sérum antivenimeux sur le venin de Helerome- FPS OCRIFU 6 0 6! 9 0 0 (0 6 bp loto do o oiniardie 231 Nrcozze (C.) et Comte (C.). Faible réceptivité d’une chauve-souris pour un Try- DanosoMeEDAtROGENC RTE TE CP CRC TIC 245 = Sur la sigoification des corps en anneau décrits par MM. Ser- gent dans le sang des paludéens. . . . . . . . . . . . 760 — Sur le rôle possible de Hyalomma ægyplium, dans l'infec- tion hémogrégarinienne de Testudo maurilanica . . . . 1045 Nosécourr, Levabrrr et DArRé. Syphilis congénitale, Spirochæte pallida Schau- dns an ou me AE BR SE Re Ne ane 1021 Noënr (Osman) . . Voir REMLINGER. 1134 NuEL (J.-P.). . . DUO) ES en NE Re Onpo , . . . . L’hypotension d'effort chez les convalescents. . . . . . .. Onpo et ous OS La mononucléose de convalescence . : . . . . . . SAN SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE . De la psycho-physiologie comparée . . . . . 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Sur une Glugea nouvelle parasitaire de Balanus amarylli. ‘ Sur l’Hersiliodes Pelseneeri Canu. . . . . . . . . . . . Nouvelles observations sur le Blastulidium pædophthorum. Ichthyobdelles. . . . . seed Le Cole -enena de eee Voir BizLarD (G.). Hi Variations du volume de la rate chez une cirrhotique pré- sentant des hématuries; procédé d'appréciation. . . . . Voir Doyon. Perrir (Auguste) et GirArD (Joseph). Réactions tissulaires consécutives à l’in- jection de toxine diphtérique et de bacilles-pesteux. . . Puizocne (Mile Ch.). Étude sur la loi d'action de l’amylase . . . . . . . . . . PuisaLix (C.) . . Pi y SUKER (A.). . Influence de l’émanation du radium sur la toxicité des VENINS Se SE cHetiehlenee Re ec ec CR . Sur l’action inhibitoire du sang nemique sur la sécrétion TI AIT SA NE RE ARR EN CNT Prc (A.) et Boxxamour (S.). Contribution à l'étude du déterminisme de l'athé- Préy, Maxpouz et Praur (H:) . . rome-aortique expérimental. 2-2 Ci OrraL. Bacilles de Koch et hémoptysies. . . . . . . . . . Amibo-diastases. des Acrasiées. . Rôle des bactéries dans le développement du Plasmodio- phora brassicæ. Myxomycète parasite produisant la hernie AULCHOUS ANA EUR EN NPAPSRR SES EE RÉENE SE Ê . Le bacille fusiforme et le Spirit spuligenum dans les ANCINESUICÉREUSES EN TN NT MES Bt oie 15 360 268 636 146 148 150 278 1097 675 1078 272 952 366 175 919 169 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1135 qe Porcner (Ch.). . . Recherches sur la bile. De la constante de la bili- rubine dans/la bile détbŒœuf mu nn en. | . —. Du sort des pigments biliaires a de la drdaeito “ AE GREEN, LL SAN ANR OST —. Observations sur la bile de Dee uf. De quelques points de CERN EPS ENT ER Le ce — Dosages du sucre dans le sang au moment de l'accouche- l À Ï ment chez la.chèvre sans mamelles. , . , , . . . ANEES Porrier (P.). . . . La vie dans la nature à l'abri des microbes, . . , , , . . POSTERNAK (SAM Voir GILBERT. | — Voir FRouIN, Pozerskt (E.) . . . Voir DELEZENNE. - Prenant (A.) . . . Les cellules ciliées et les cellules muqueuses dans l’épithé- lumNœsophasientdueEriton EEE — Formes intermédiaires entre les cellules Giliées et les cel- lules muqueuses dans l’épithélium œsophagien du Triton, — À propos des disques N de la substance musculaire striée : é et d'une communication récente de M. Renaut. . . . . Prevosr (J.-L.) et Mionr. Influence de l'enlèvement des thyroïdes, chez les jeunes animaux, sur les convulsions provoquées par les . courants alternatifs. . : . . . . 5 to Bo a to Du 0.0 0 0 — _ Modification de la crise épileptiforme EL par lanémie CÉRÉDrale OR ERPE CU Pr Proc (C.) et Vasizescu (V.). Sur un procédé de coloration rapide du Spirochæte Dalida es ele ne a ere, Quinrarer (G.) , , Note sur une cercaire parasite du Barleeia rubra (Adams). R Raï£cteT (A.) et Henrt (A.). Un nouveau sclérostomien (Tiodontophorus demi- : nutus nov. sp.) parasite de l’homme . . . .. . . . . . — Encore un nouveau sclérostomien (OEsophagostomum ._ Brumpti nov. sp.) parasite de l'homme. , . . , . RamonD (L.) . . . Voir AcHARD. RéÉcamIEr (D.). . . Voir BERGONIÉ. ; — Voir TRIBONDEAU. Rens (Jules) . . . Sur quelques effets du radium. . +. . . : |... . . :Renxs (Jules) et SaLomon (Paul). Influence du radium sur le psoriasis. . . . . RemunGer (P.) . : La tortue terrestre est réfractaire à la rage. . . . . . . . ie Action de la centrifugation sur le virus rabique. . : . : . — À quel moment le bulbe des lapins rabiques de passage É devientilsvirulente eee ANT ne — À quel moment le cerveau des hommes et des animaux, mordus par un chien enragé, devient-il virulent?. . . . ee Une cause d'erreur dans l'étude des organismes ultra- HMICLOSCOPIQUES A EN DAME P ARRETE Pages. 645 647 607 330 332 + Lo] = 569 643 491 612 26 21 815 973 1052 1136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE FE RemuNGer et Nouri (Osman). Le virus vaccinal traverse la bougie Berkefeld V. 895 _— ‘Suür le passage du virus vaccinal à travers la bougie Ber- KeTeldi VE NET RER Re ARE RE eV NL RS 986 RENAUT (J.). . . . Sur les disques accessoires de la zone des disques minces dés\fibres musculaires striées UM EM EN en LOL — ‘ Séconde note sur les disques N, accessoires des disques MANCES 0 Le AR ee ein en ee Ste SAN NUE OS 217300 RerTerer (Éd.) . . Des ménisques interarticulaires du genou du cobaye et du TA AN ee DES 0e nel er Rene mie ad e 518.0 44 — Des ménisques interarticulaires du Benou du lapin et de la transformation du tissu fibreux en cartilage à trame spon- GieuseneLACATUIASINEUS CREER PEN 0 — De la structure des ménisques interarticulaires du genou de quelques grands mammifères. . . . . . : . . . . . . . 203 — Histogenèse des tissus fibreux et fibro-cartilagineux . . . 240 — De la forme des fibro-cartilages interarticulaires du genou dUAChIMPANZE PE) ON Re PAS EIRE AE UE 416 — ° De la forme des fibro-cartilages interarticulaires du genou des iOiSCaux A PNR rt en ee * F0 SARA d89 — De la structure des fibro-cartilages interarticulaires du RENOU TES NOIS EAUX EEE PAT TE PS 581 — De la métamérie de l'embryon des mammifères. . . . . . 740 — Histogenèse de la vertèbre cartilagineuse des mammifères. 743 — Du rôle de l’épithélium dans le développement des organes HTÉNITOEUrTINATeS eXTeNES AE Cr UN NE Er OT CU 1040 Ricaer (Charles). . De l’action de la congestine (virus des Actinies) sur les lapins et de ses effets anaphylactiques . . . . . . . . . 109 — De l’anaphylaxie après injections de congestine, chez le ; chiens Sn ea di RP RNN 112 — Anaphylaxie par injections d'apomorphine . . . . . . . … 955 _— Études sur la fermentation lactique. Influence de la surface libre sur la marche de la fermentation. . . . . . . .. 957 — De l'alimentation par la viande cuite dans la tuberculose expérimentale HMS EE Nr Rs Pere SRE te 960 Ricnon (L.) et JEeANDELIZE (P.). Castration pratiquée chez le lapin jeune. État du squelette chez l'adulte. Examen radiographique . . 7, 555. — . Insuffisance thyroïdienne expérimentale fruste. , . . . DT Ele —— Action de la thyroïdectomie et de cette opération combinée avec la castration sur les os longs des membres, Compa- raison avec les effets de La castration , . : . , . .... 1084. — Remarques sur la tête osseuse de lapins adultes castrés “ danse jeunerage te Penn Peer RSR +. 1086 — . Remarques sur la tête osseuse d’ animaux thyroïdectomisés dans le jeune âge. Comparaison avec les effets de la cas- tration ea en M Rene ARR A EE TUTO 1081 . Roper (A.) . . . . Expériences sur la valeur antiseptique du savon commun. Remarques sur l’action des antiseptiques en général et sur la biologie du staphylocoque pyogène. . ... . . . . 264 -— La toxine du bacille d’'Eberth (A propos de Ia note Le Milange)sf piste de een AP ONSRR RU Sr 896 Rocer (H.) et Garnier (M.). Développement du bacille bone dans les réseaux. d’origine de la veine porte. ..,.,.. à . … …: 863 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS Pages. Rocer (J.) et GrerruLur. Sur une Trypanosomiase observée en Algérie . ... . 396 — Sur une Trypanosomiase observée en Algérie. . . …. . : . 826 RosenrHaL (Georges), L’auscultation bifoculaire. . : . . . . . . . ALIEN ES 538 RosTalNE . . . . . Voir Wipar. Roucer (J.). . . . Contribution à l’étude du virus vaccinal , . , . , . , , , 970 RousLacrorx , . . Voir Oppo, S SABAREANU (G.) . . 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Sur la présence d’une diastase hydrolysant la xylane dans le suc gastro-intestinal de l'escargot . . . . . . . . . . 409 — Sur une diastase hydrolysant la xylane dans le tube digestif decertaines larves de /Coléoptères "C0 939 SENCERT (L): : : : Un cas d’arrêt de la torsion de l’anse intestinale nn 327 — Réanimation définitive par le massage sous-diaphragma- : tique du cœur dans un cas de mort apparente par le CHIOPOLO RE MARS PIERRE ne RE Ne 1080 — Voir Gross (Fr.). SÉRÉGÉ {H.). . . . Sur la teneur de chaque foie en glycogène en DADEOR avec lesiph'asestdeMadieestion PAPNRORAP ERP NPSENSERRE 524 SÉRÉGÉ (H.) et Souré (E.). Sur la vitesse de circulation du sang dans le foie droit et dans le foie gauche chez le chien. . . . . . . . 519 SerGenT (Edmond et Étienne). Sur des corps particuliers du sang des palu- HÉCNS SN SAR PA ECANE NE ser a Pr NE Sn 51 — . Sur des trypanosomes des Chauves-Souris . . . : . : . . 53 — Observations sur les hématozoaires des Oiseaux d'Algérie, Nouvelle Hémamibe de l’Hirondelle. . . . . . , . . . . 56 — Hémamibes des Oiseaux et Moustiques. « Générations alternantes)h)de SChaudinn men eee 57 — Hématozoaires de Rana esculenta en Algérie . . . . . .. 670 = Sur des embryons de Filaire dans le sang du dromadaire. 672 — Sur un Culicide nouveau, trés commun à Biskra (Grab- ROMMNSUD UNS) RER SNA PE AREAS 673 SEINS See Voir Levaprri. SICARL (J.-A.) et Doprer. Cytologie du liquide parotidien au cours des oreillons. 317 SIMON (P.) et Spiz£manx (L.). Eosinophilie précoce consécutive à la suppression 1e expérimeñtale des fonctions de la rate. . . . . . . .. 552 - Éosinophilie chez l'homme à la suite de la splénectomie, . 1075 1137 1138 ne SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - SouLé (E.).. . . . Voir SÉRÉGÉ. : 2 SDUDIEN VAS) ee Voir ABELOUS,. de Spiess (Camille). . La question du foie chez la sangsue médicinale. 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Altérations des yeux et du squelette facial due chu nouveau-né par rœntgénisation . .: . . . . ... + . : TRiLLar (A.). . , . Sur les propriétés antiseptiques de certaines fumées et sur leurniutilisation 00e AN D RÉ ENG Que . TricLaret SAUTON. Sur la présence de l'ammoniaque ire le lait de vache . . TaïzLarT (A.) et Turcaer. Nouveau procédé de recherche de l’ammoniaque: application pour caractériser la pureté des eaux, . , . . . TURCHET . . . . . Voir TRILLAT. Ü UrranTE (Léopold). Sur la classification des Pulicides des rats. Rectification diunenote antérieure se UE RER CNE eee PE . V VaLréE (H.). . . . Sur la pathogénie-de la tuberculose. , . . . . . . , . VAN GAVER (F.). . Voir Brior. VagiLescu (V.) . . Voir ProcaA. VassaL (J.-J), . Sur un hématozoaire D doelobulaire pigmenté d'un écu- reuilide lAnnam2 ve ER Se Sur un nouveau Trypanosome aviaire. . . . . . : . . . . Vigier (P.) . . . , Sur le rôle des glandes salivaires des Céphalopodes . . . . sr 98 568 PEL RÉ APCINRSS R ET G ORT T AT DE P D re eg , È ï VIGuIER (C.). . . . TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1139 Observation relative à la note de M. G. Bohn, insérée dans tes « Comptes rendus de la Société de Biologie », du 19 novembre 1904, sous le titre : Faits biologiques et faits réunis par une fonction continue... . . . . . . . . 8 — Les « faits biologiques isolés » et les « faits réunis par “une fonction continue», de M-\G--BONn. Lun. 38 Vincent (H.). . . . Réponse à MM. Salmon et Martin . . . . . . : . . . . . 263 6 — Sur la non-identité du bacille fusiforme et du Spirillum SDULITENUMN NN EC RE PE A rt CAE 00 = Sur les propriétés pyogènes du bacille fusiforme . . . . . 1172 — Etiologie des stomatites secondaires, particulièr. ment de lastomatitesmercur ele ARTE CE 114 = Sur la morphologie du bacille fusiforme. Réponse à MENPIAUTA EEE naine ten Tete ANS ie 606 — Expériences sur le passage du virus vaccinal à travers les RROO o: ns dia : TO EL RTE 923 — Importance de la recherche ie microbes anaérobies dans > l'analyse des eaux potables. "7 1". Pa NT 925 Vornov (D.). . . . Sur le rôle probable de la glande interstitielle.. . . . . . 414 — Les spermotoxines et la glande interstitielle. . . . . . . . __ 688 VRANCEANO (P.). Weser (A). . . . WipaL et ROSTAINE. WINTREBERT (P.). . YOUREWITCH. . Zancaer (H.). . Voir GUILLEMARD. W Variations de la région ptérygoïde du crâne humain. . . . 909 Evolution de la région ptérygoïde chez l’homme . . + 1083 Insuffisance d’antisensibilisatrice dans le sang dés hémo- SODINUTIQUES RENAN ENNEMI RENNES Sens" Insuffisance d’antisensibilisatrice dans le sang dr un hémos globinurique (Interprétation). . . .… . . ...'. . .. . . 310 Sérothérapie préventive de l'attaque d’hémoglobinurie DATOX VS CIEL ANS Ne UN Rte ee REA IN) Sur le développement des larves d’Anoures après ablation HOUSE LOGS 110 Gloto o © 0 ao bo 00 0 0 9 0 00 1023 Y . Voir HAALAND, Z . Recherches quantitatives sur l'hémolyse avec les substances colloïdales définies : la saponine . . . . . . . . . . . . 589 AND 36e De /& 10 ar a" Li Li Er AR a 1140 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ——————————————————————————..—— .—.…. —…… ……—…—. ERRATA Séance du 9 janvier (Réunion biologique de Nancy). P. 141 (9), ligne 36, au lieu j P. 142 (10), ligne 25, au lieu de : Px, Lire : dimension P?. 1 1 del PE; Wire tancente P— 2 L P. 145 (13), ligne 9, au lieu de : D — 20, Lire : facteur D= 5; il — ligne 12, au lieu de : du facteur 20, le facteur 20 XZ, lire : du facteur 30” le ! te — ligne 25, au lieu de : les formules (Il), Lire : les formules (T); — ligne 26, au lieu de : le grossissement est le 20 du produit, lire : le grossisse- ment est le vingtième du produit. { facteur 30 DC Séance du 18 mars, p. 416, ligne 1, au lieu de : autogénique, lire : ontogénique. Séance du 1er avril, p. 623, lignes 5 et 12, au lieu de : Fortier, Lire : Portier. Séance du 13 mai, p. 802, avant-dernière ligne, au lieu de : 10 gr., lire : 1 gr. 40; — note 1, au lieu de : C. R. de la Soc. de Biol., Lire : C. R.-de l’Acad. des se. RP TTL NN Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. eh : he LE UER eo A VE na . ME Ne LI EEE re 2 ar dd rt 8 Po 7 Æ à paie, & ma 5 AAA QUO ES a AE a 54 dns