7 PA EE 6. an #9 RC re sn apr, éd io ere e CECRETIA EE" | | + com ret rares ati te de TRS PO ER A dhut 6 me de 2 TN TE se AE de COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES ET MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE (60° Année) à ee ANNÉE 1908 — TOME PREMIER (SOIXANTE-QUATRIÈME DE LA COLLECTION) | PARIS MASSON ET Ci ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6°) 1908 LISTE DES Pal £ _ MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE AU 31 DÉCEMBRE 1908 ABRÉVIATIONS A A M, associé de l’Académie de médecine. A A 5, associé de l’Académie des sciences. AEzp, agrégé à l'École de pharmacie. A Fr M, agrégé à la Faculté de médecine. A H, accoucheur des Hôpitaux. _ A m, assistant au Muséum. > «A », correspondant de l'Académie de médecine. Be cas, correspondant de l’Académie des sciences. _ cx, chirurgien des Hôpitaux. Er s, membre de la Société royale de Londres. _ ma m, membre de l’Académie de médecine. M A s, membre de l’Académie des sciences. va mers, maitre de conférences à la Faculté des sciences. Ze _ mu, médecin des Hôpitaux. ._ Muxx, médecin honoraire des Hôpitaux. _ m1, membre de l'Institut. P c r, professeur au Collège de France, _ PE, professeur à l'École de médecine. PE p, professeur à l'École de pharmacie. PE y, professeur à l'École vétérinaire. P F M, professeur à la Faculté de médecine. P rs, professeur à la Faculté des sciences. P H, pharmacien des Hôpitaux. PH FM, professeur honoraire à la Faculté de médecine, _ PM, professeur au Muséum. P u, professeur à l'Université, en) = Pi ANCIENS PRÉSIDENTS Présidents perpétuels. MM. Rayer (1848-1867). Claude Bernard (1868-1878). Paul Bert (1879-1886). Présidents quinquennaux. MM: Brown-Séquard (1887-1892). Chauveau (1892-1896). Bouchard (1897-1901). Marey (1902-1904). COMPOSITION DU BUREAU (1908) Président:s.:20%0 avan ne M. Giard. Vice-présidents................ M,DBapicque; M. Vaquez. Secrétaire général............ M. Gley. : M. Bohn. Secrétaires ordinaires. ....... M. Hérissey. M. Josué. M. Maillard. Trésorier. ........ A Eee te M. G. Weiss. Archiviste...:.......:....:...,.. M. Pettit. MEMBRES HONORAIRES MM. MM. Albert (S. A. S.), Prince de Monaco. Lord Avebury, FRs, 6, St-James square, à Londres. Beneden (Ed. van), cas, pu, à Liége. Cajal (Ramon y), AAM, pu, à Madrid. Chauveau, MAS, MAM, PM, 4, rue du Cloître-Notre-Dame (4°). Engelmann (W.), cas, pu, à Ber- lin. Haeckel (Ernst), pu, à léna. Hertwig (O.), AAM, pu, à Berlin. Lord J. Lister, FRS, 12, Park Cres- cent, Regents-Park, à Londres. Metchnikoff, cas, AAM, sous-direc- teur de l’Institut Pasteur, rue Dutot (15°). | Maupas, cas, bibliothécaire, à Al- ger. | Pflüger, pu, à Bonn. Ray-Lankester, FRS, cas, ex-direc- teur du British Museum, à Lon- dres. Strasburger, cAS, PU, à Bonn. Waldeyer (W.), cas, pu, Lütherstr., 35, à Berlin. MEMBRES TITULAIRES HONORAIRES MM. Arsonval (A. d’)}, MAS, MAM, PCF, 12, rue Claude-Bernard (5°). MM. Babinski, mu, 170 bis, boulevard Haussmarn (8°). rate er RARE dr Fute ME VOTRE RTE Li: MM. Balzer, MAM, Ma, 8, rue de l’Arcade (8°). Binet, directeur du laboratoire de psychologie physiologique à l'École des Hautes-Études, 204, avenue du Maine (14°). Bloch (A. M.), 9, boulevard Jules- Sandeau (16°). Blanchard (Raphaël), man, PrM, 226, boulevard Saint-Germain (7°). Bonnier (Gaston), MAS, Prs, 15, rue de l’Estrapade (5°). Bonnier (Pierre), 166, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré (8°). Bouchard, MAS, MAM, PFM, MHU, 174, rue de Rivoli (1°). _ Bourneville, Mau, 14, rue des Car- mes (5°). _ Bourquelot, MAM, PEP, PH, 42, rue de Sèvres (1°). Bouvier, MAS, Arago (5°). Brissaud, PFM, MH, 5, rue Bona- parte (6°). Camus (Lucien), chef technique de l’Institut supérieur de vaccine à l’Académie de médecine, 14, rue Monsieur-le-Prince (6°). PM, 7, boulevard _Capitan, chargé de cours cr, 5, rue des Ursulines (5°). Chabrié, chargé de cours Fs,83, rue Denfert-Rochereau (14°). Chatin (Joannès), MAS, MAM, Pres, 174, boul. Saint-Germain (6°). (8). Dastre, mas, MAM, PFS, À, rue Victor- Cousin (5°). Dejerine, MAM, PFM, Ma, 179, boule- vard Saint-Germain (7°). _ Duguet, MAM, AFM, MHH, 60, rue de - Londres (8°). Dupuy (E.), 53, av. Montaigne (8e). Darier, mu, 77, boul. Malesherbes NI MM. Fabre-Domergue, inspecteur géné- ral des pêches maritimes, 208, boulevard Raspail (14°). Francois-Franck, mMAM, PcF, 5, rue Saint-Philippe-du-Roule (8°). Galippe, Mam, 12, place Vendôme (ass) Gellé, 40, avenue de ia Grande- Armée (17°). Gilbert, MAM, PrFM, Mu, 27, rue de Rome (8°). Gley, mam, pcr, 14, rue Monsieur- le-Prince (6°). Gréhant, MAM, PM, 16, rue Cuvier (5°). Grimbert, PEP, PH, 47, quai de la Tournelle (5°). Guignard, MAS, MAM, PEP, 1, rue des Feuillantines (5°). Hallion, directeur-adjoint du labo- ratoire de physiologie patholo- gique à l'École des Hautes-Étu- des ar, 54, rue du Faubourg-St- Honoré (8°). Hallopeau, MAM, AFM, Mau, 91, bou- levard Malesherbes (8°). Hanriot, MAM, AFM, à la Mon- naie (6°). Hayem (G.), MaAM, PFM, mu, 97, bou- levard Malesherbes (8°). Henneguy, MAS, MAM, PCF, 9, rue Thénard (5°). Héricourt, 12, rue de Douai (4°). Kaufmann, MAM, PEV, à Alfort. Künckel d’Herculais, AM, 55, rue de Buffon (5°). Lancereaux, MAM, AFM, MHH, 44, rue de la Bienfaisance (8°). Landouzy, MAM, PFM, mu, 15, rue de l'Université (1°). Langlois (J.-P.), 4rm, 155, boul. St-Germain (6°). Lapicque, mers, 6, rue Dante (5°). an VITRE MM. Larcher (0.),, 97, rue de Passy (16°). Laveran, MAS, MAM, %5, rue du Mont- parnasse (6°). Letulle, MAM, AFM, mx, 7, rue de Magdebourg (16°). Leven, 26, avenue des Champs- Élysées (8°). Magnan, MAM, mu, 1, rue Cabanis (14°). Malassez, man, 168, boulevard Saint-Germain (6°). Mangin, PM, 2, rue de la Sorbonne (à°). Marchal, professeur à l’Institut agronomique, 30, rue des Tou- louses, à Fontenay-aux-Roses (Seine) et l'hiver, à Paris, 149, boulevard Saint-Germain (6°). Mertin (Louis), chef de service à l’Institut Pasteur, 205, rue de Vaugirard (15e). Mesnil, chef de laboratoire à l’In- stitut Pasteur, 21, rue Ernest- Renan (15°). Netter, MAM, AFM, MH, 104, boule- vard Saint-Germain (6°). Onimus, Cap Fleuri, Cap d’Ail (Al- pes-Maritimes). Perrier (Edmond), MAS, MAM. pm, 57, rue Cuvier (5°). Petltit, chef de laboratoire à l’Ins- titut Pasteur, 28, Montsouris (14°). Railliet, mMAM, PEvV, 9, avenue de l’Asile, à St-Maurice. Ranvier, MAS, man, PCF, à Thélys, C"° de Vendrange, par St-Sym- phorien de Lay (Loire). Raymond (F.), maM, prM, mn, 456, boulevard Haussmann (8°). avenue de MM. Regnard (Paul), man, directeur de l'Institut agronomique, 73, boulevard du Montparnasse (6°). Rémy, AFM, 46, rue de Londres (8°). Rénon, AFM, M, 51, avenue Mon- taigne (8°). Retterer, AFM, 29, boulevard Saint- Marcel (43°). . Richer (Paul), m1, mMaAm, 30, rue du Luxembourg (6°), Richet (Ch.), man, PEM, 15, rue de l’Université (1°). Robin (Albert), MAM, PFM, mx, 53, boulevard de Courcelles (8°). Roger (H.), PFM, mu, 9, rue de Vil- lérSExeMUE Sinéty (de), 14, place Vendôme (4°). Suchard, professeur suppléant cr, 75, rue Notre-Dame-des-Champs (6°). Troisier, MAM, AFM, MH, 25, rue La Boétie (8°). Trouessart, PM, 57, rue Cuvier (be): Vaillant (L.), PM, 2, rue de Bu fon (5°). Varigny. (Henri de) CAS" cue Lalo (16°). Vaquez, AFM, mu, 27, rue du Géné- ral-Foy (8°). Weiss (G.), MaAM, Ar“, 20, avenue Jules-Janin (16°). Widal, MAM, AFM, Mu, vard Haussmann (8°). Wurtz, AFM, Mu, 18, rue de Gre- nelle (7°). s Yvon, MAm, 26, avenue de l'Obser= vatoire (14). LL 55, boule- MM. Achard, arm, Mu, 164, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré (8°) (21 fé- vrier 1903). Barrier, MAM, PEV, à Alfort (21 oc- tobre 1899). Bohn, préparateur-chef rs, 12, rue Cuvier (5°) (2 février 1907). Borrel, chef de laboratoire à l'Ins- titut Pasteur, 60, rue Mathurin- Régnier (15°) (17 novembre 1900). Camus (Jean), préparateur FM, 71, rue de Grenelle (7°) (21 décembre 1907). Carnot (Paul), AFM, Mu, 8, avenue Élisée-Reclus (7°) (5 ma 1900). Caullery, professeur adjoint Frs, 6, rue Mizon (15°) (25 février 1905). Chantemesse, MAM, PFM, MH, 90, rue Boissy-d’Anglas (8°) (13 mai1899). Courtade (D.), 166, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré(8°) (17 mars 1906). Ë Delezenne, chef de service à l’In- stitut Pasteur, 6, rue Mizon (15°) (12 juillet 1902). Desgrez, AFM, 78, boulevard Saint- Germain (5°) (29 avril 1899). _ Gautier (Armand), MAS, MAM, PFM, 9, place des Vosges (4°) (7 juin 1902). Gravier (Ch.), Am, 55, rue de Buffon (5°) (4 juillet 1908). Henri (Victor), préparateur Es, 82, rue Claude-Bernard (5°) (28 jan- vier 1905). Eérissey, px, 96, rue Didot (14°) (16 mars 1907). Jolly, mc à l'École des Hautes-Étu- des, 56, avenue de Breteuil (7°) (9 novembre 1904). MEMBRES TITULAIRES MM. Josué, uu, 7, avenue de Villiers (47°) (4° juin 1907). Lécaillon, préparateur cr, 28, rue Berthollet (5°) (24 juillet 4906). Linossier, cam, 51, rue de Lille (7°) (45 décembre 1900). Loisel, 6, rue de l'École-de-Méde- cine (6°) (16 février 1901). Maillard, AFM, 26, rue des Écoles (5°) (23 novembre 1907). Manouvrier, professeur à l'École d'anthropologie, 15, rue de l'É- cole-de-Médecine (5°) (12 mars 1904). Marie (Pierre), PrM, ma, 209, boule- vard Saint-Germain (8°) (29 juillet 1899). Mayer (André), me à l'École des Hautes-Études, 33, faubourg Poissonnière (2°) (11 avril 1908). Meillère, px, 15, rue du Cherche- Midi (6°) (21 janvier 1902). Moussu, PEv, à Alfort (12 décembre 1903). Nageotte, MH, 82, rue Notre-Dame- des-Champs (6°) (10 novembre 1906). Nicloux, AFM, AM;107,rue Monge (5°) (25 juin 1904). Nicolas (A.), PM, 7, rue Nicolle prolongée (5°) (25 janvier 1908). Portier (Paul), préparateur rs, 12, rue des Jardins, à Fontenay- aux-Roses (Seine) (10 février 1906). Prenant, PFM, 6, rue Toullier (5°, (15 février 1908). Rabaud, mc à l’École des Hautes- Études, 3, rue Vauquelin (5') (?inars 1908). MM. Sergent (Edmond), chef de labora- toire à l Institut Pasteur, 25, rue Dutot (15°) (28 novembre 1908). Teissier (P.-J.), AFu, Mu, 205, boule- vard Saint-Germain(1°) (1° avril 1905). Thomas (André), 75, rue de Chail- lot (8°) (18 février 1899). MEMBRES ASSOCIÉS MM. Arloing, Lyon. Beaunis, PHFM, villa Printemps, Le Cannet, près Cannes. Dugès (Alfred), consul de France à Guanajuato (Mexique). Ebrlich, AAM, P K. Institut f. expe- rimenteile Therapie, 44, Sand- hofstr., Frankfurt-a-M. - Fischer (Em.), cas, pu, à Berlin. Fredericq (Léon), pu, à Liége. Jolyet, cam, PrM, à Bordeaux, Koch (R.), 4AS, AAM, Pu, à Berlin. Kronecker, pu, à Berne. Lépine, cas, AAM, PFM, 90, place Bellecour, à Lyon. Lortet, cAS, CAM, PHFM, à Lyon. CAS, AAM, PFM, PEV, à MM. Se. Tissot (J.), AM, 57, rue Cuvier (5°) È (25 novembre 1905). 24 Vallée, PEv, à Alfort (15 décembre 1906). Vincent, ma, P à l’École d’appli- cation de la Médecine et de la 5 Pharmacie militaires, au Val-de- A Grâce (5°) (7 mai 1904). MM. Morat, cAM, PFM, à Lyon. 2 Pavlov, AAM, professeur à l'Institut nn de médecine expérimentale, à e Saint-Pétersbourg. Pitres, AAM, PFM, 419, cours d’AI- sace-Lorraine, à Bordeaux. Plateau, pu, à Gand. Recklinghausen (von), PHu, à Stras- bourg. Renaut (J.), AAM, PFM, 6, rue de l'Hôpital, à Lyon. Roux, MAS, man, directeur de l’Ins- titut Pasteur, 25, rue Dutot (45°). H. de Vries, pu, à Amsterdam. Weismann (A.), pu, à Fribourg-en- Brisgau. MEMBRES CORRESPONDANTS NATIONAUX MM. Abelous, cam, PFM, à Toulouse. Arthus, pu, à Lausanne. Baréty, à Nice. Bergonié, cAM, PFM, à Bordeaux. Calmette, cas, cAM, PFM, directeur de l'Institut Pasteur de Lille. Cazeneuve (Paul), cam, PFm, à Lyon. Charpentier, cam, PrM, à Nancy. Coÿne, CAM, PFM, à Bordeaux (Gi- ronde). MM. Courmont (Jules), Pr, à Lyon. Cuénot, Prs, à Nancy. e Curtis, PFM, à Lille. Debierre (Ch.), cam, Pers, à Lille, Doyon (Maurice), professeur -ad- joint FM, à Lyon. Dubois (Raphaël), pes, à Lyon. Duret, AAM, professeur à l’Univer- sité libre, à Lille. Gilis, cam, PrM, à Montpellier. 2 ñ … {Hédon, PF, à Montpellier. > x F _ Herrmann (Georges), pru, à Tou- D louse. É: Imbert, cam, PF“, à Montpellier. . Jobert (CL.), Prs, à Dijon. Jourdan, PFS, PEM, à Marseille. nd _ Jourdain, ancien Prs, à Portbail : (Manche). —_ Laguesse, Pru, à Lille. . Lambling, PFA, à Lille. 4 _ Lataste, ancien pu, à Cadillac (Gi- à ronde). Livon, caM, PEM, à Marseille. 4 _ Lucet, AM, à Paris. …_ Maurel, ru, à Toulouse. # Moynierde Villepoix,PEM,à Amiens. - OEchsner de Coninek, Prs, à Mont- À pellier. : : l Allemagne Behring, AAM, PU, à Marburg. . Blumenthal (F.), pu, à Berlin. Boveri, pu, à Würzburg. Dohrn (A.), directeur de la Station zoologique internationale, à Na- ples. Kossel (A.), cam, pu, à Heidel- . berg. Roux (Wilhelm), pu, à Halle. Australie. Haswell, pu, à Sidney. Autriche-Hongrie. . Adamkiewicz (Albert), cam, PU, à Cracovie. Vejdowski, pu, à Prague. MM. Nicolle (Ch.), directeur de l’Institut Pasteur de Tunis. Pachon, mc à l'École des Hautes- Études, 97, boul. Arago (14°). Pelvet, à Vire. Perraud, professeur de viticulture, à Villefranche (Rhône). Pierret, AAM, PFM, à Lyon. Remlinger, directeur de l'Institut Pasteur, à Constantinople. Rodet, Pru, à Montpellier. Sellier, chef de laboratoire FM, à Bordeaux. Testut (Léo), cam, PrM, à Lyon. Tourneux (Fréd.), cam, PrM, à Tou- louse. Vialleton, Pru, à Montpellier. Wertheimer, cam, PFM, à Lille. MEMBRES CORRESPONDANTS ÉTRANGERS Belgique. MM. Bambeke (Ch. van), pu, à Gand. Bordet, directeur de l’Institut Pas- teur de Bruxelles. Heger (P.), pau, à Bruxelles. Cuba. Sanchez Toledo, à Paris, États-Unis. Bowditch, PH Harvard University, Boston. Lœb (J.), pu, à Berkeley (Califor- nie.) Stiles (CI. W.), cam, chief of the division of Zoology U. S. Public Health and Marine Hospital ser- vice, Washington. DUR MM. Minot (S.), P Harvard University, Boston. Finlande. Tigerstedt (R.), pu, à Helsingfors. Grande-Bretagne. Beevor (Ch.-Edw.), 35, Harley street, à Londres, W. Ferrier (David), Frs, r Kings College, 34, Cavendish square, à Londres, W. Horsley (sir Victor), Frs, 80, Park street, Grosvenor square. à Londres, W. Langley, FRS, PU, à Cambridge. Sherrington, FRS, PU, à Liverpool. Waller (Aug.), FRS, 16, Grove End Road, à Londres. Hollande. Hubrecht, pu, à Utrecht. Italie. Golgi, AAM, PU, à Pavie. MM. Luciani, PU, à Rome. Mosso (Angelo), CAS, CAM, PU, à Turin. Perroncito (Eduardo), cam, pu, à Turin. Roumanie. nS Babes, pu, à Bucarest. Russie. Cyon (E. de), 8, rue Margueritte, Paris (17°). Dogiel, pu, à Kazan. Gamaleïa, à Saint-Pétersbourg. Mendelssohn (Maurice), cam, 49, rue de Courcelles, Paris (8°). Wedensky, pu, à Saint-Péter- sbourg. Suêde. Retzius (G.), cas, pu, à Stockholm. Suisse. Bunge (G. von), cAM, pu, à Bâle. Prevost, PU, à Genève. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. Marnrrueux, directeur, 1, rue Cassetle. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES EH LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PSÉANCE D J'AINNSI ER 90: SOMMAIRE AcHarD (Cx.) et FEurvzié (E.) : des corps myéliniques .:- =. : . 32 Sur l'activité leucocytaire. . . . . . AT LÉPIxE (R}) et BoucLur : Sur le AzouLay (L.) : Deux procédés fa- sucre du sang du ventricule droit et ciles pour la détermination instan- dela Carotide ie 31 tanée de la couleur des spores des LEsBRE (F.-X.) et Macon (F.) : Mampionons ie... .. 19 | Sur l'innervation motrice du muscle Bonnamour et CLARET : Epanche- CHICOSUVEOI ENT MELANE 21 ments pleurétiques par ligature de Lesieur (Cn.) : Sur la toxicité ex- lézyeos chez le chien 4° 1.2: 4% 11 | périmentale de quelques tabacs -Carron (Épouar») : Sur la repro- (tabacs complets, tabacs plus ou duction et les affinités du Blastu- moins dénicotinisés) HN ane AU Die 9 Tidium pædophtorum Ch. Pérez. . . 34 Levavrrt (C.) et YAmanoucuir : Séro- CaevaLIER (J.) : Recherches phar- réaction de D syphilis et de la pa- macologiques sur le gui (Viscum ralysie générale (2e note). NOT 56070) M RARE TUNER Sn 2 Narran-LarRier et Levaorr (C.) : Fornario (Giuseppe) : Vaccination Recherches microbiologiques et ex- contre la peste par voie digestive périmentales sur le pian. . . . . .. 29 ET De VOIE CIE ENMEES ENNEUE 24 Perrt (LÉON) et Miner (JEAN) : Sur GASCARD (A .) : Sur un cas d'albu- l'absorption des albumines en na- mosurie de Bence-Jones . . . . . .. 154 Pturepar le tcroshintes tin 4-20 22 Grimsert (L.) : Albumine thermo- RETTERER (Éb.) : De la chondro- soluble dite de Bence-Jones. . . . . WMIPrenese embryonnaire LUN 3 LaPicQue (Louis) : Orthorhéonome Rocer (H.) : Influence des œufs à volant. Excitabilité de nerfs diffé- . de poule sur le pouvoir sacchari- rents pour des ondes électriques NOIRE CIE A RAENE 16 ÉRTESNOU PAPE MANS NE 6 WEINBERG (M. Passage dans Lauxoy (L.) : Sur quelques carac- l'organisme des substances toxiques tères histo-physiologiques de l'au- sécrétées par les Helminthes (Sclé- _tolyse aseptique du foie. VIL. — Pé- rostome, nd a riode de latence. Formation brusque lostume) OA Un Ire ton ; 3 020 4 1 C 5 fau BrocoGie. COMPTES RENDUS. — 1908. T. [ XIV. Fa \ 7 2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE # Présidence de M. Giard, président. M. LAVERAN. — À mon grand regret, j'étais absent lorsque, dans la dernière séance, notre président m'a fait l'honneur de me féliciter à l’occasion du prix Nobel de médecine. Je tiens à remercier mon éminent confrère, M. Giard, et à lui dire combien j'ai été touché des félicitations quil m'a adressées, au nom de la Société de Biologie. C'est pour mai une grande satisfaction de constater que le choix fait par l'Institut Carolin a été ratifié par mes collègues à la Société de Biologie, comme à l'Académie des Sciences et à l’Académie de Médecine. RECHERCHES PHARMACOLOGIQUES SUR LE GUI (Viscum album), par J. CHEVALIER. Dans une communication à l’Académie des Sciences, en collaboration avec M. Gaultier, nous avons montré le mécanisme de l’action hypoten- sive de l'extrait aqueux de gui (Viscum album). Poursuivant nos recherches au point de vue pharmacologique, je suis parvenu à mettre en évidence un certain nombre de points intéressants. Tout d’abord, opérant sur la-plante fraîche, j'ai pu constater que le suc frais possédait une activité bien supérieure à celle de l'extrait, même obtenu à basse température. Ge suc soumis à différents traitements par des dissolvants neutres m'a permis, en outre, de séparer divers principes actifs doués de propriétés pharmacodynamiques fort différentes. Traité par 5 volumes d'alcool à 95 degrés, ce suc donne un précipité abondant qui se redissout partiellement dans l’eau: la partie insolu- bilisée est constituée en grande partie par des albumines végétales; la partie soluble donne les réactions des glucosides. Le composé soluble ainsi obtenu possède des réactions qui le classent parmi les saponines. Si on le traite par une solution d’acétate neutre de plomb, puis par l’acétate basique de plomb, on obtient successivement deux précipités, le premier correspondant à une saponine acide, le second à une saponine neutre, sapotoxine suivant la nomenclature de Kobert. La première est également précipitable par le sulfate d'ammoniaque en solution aqueuse concentrée. Ces deux saponines possèdent, à l'intensité près, la même action pharmacodynamique ; c’est à elles qu’est dû le pouvoir hypotenseur de l'extrait de gui. La saponine acide est beaucoup moins active et Ex SÉANCE DU A1 JANVIER 3 A beaucoup moins toxique que la saponine neutre; cette dernière est toxique, mortelle, chez le chien à la dose de 4 milligramme à 1 milligr. 1/2 par kilogramme. Ces substances sont relativement fort peu actives chez Je lapin et le cobaye. Le liquide alcoolique d’où on a précipité les saponines est évaporé à basse température dans le vide pour chasser l'alcool, puis alealinisé franchement et distillé; les produits de condensation sont receuillis dans de l’eau acidifiée par de l’acide chlorhydrique. Cette solution donne les réactions des alcaloïdes. Ce résultat concorde avec les recherches de Leprince, qui à dernièrement indiqué la présence dans le gui d'un alcaloïde volatil. Cette solution évaporée dans le vide donne un résidu sirupeux qui, injecté par voie intra-veineuse chez le chien, détermine une élévation passagère de la pression sanguine, des phénomènes d’excitation bulbo- médullaires et de l'hypersécrétion salivaire et bronchique. Il existe donc un antagonisme partiel entre l’action de cette substance etcelle dessaponines que l’on peut extraire du gui, qui permet d’expli- quer jusqu'à un certain point les différences d'action constatées avec les divers extraits de gui préparés à chaud ou à froid. Il est également important de signaler ce fait, que les saponines sont très altérables et qu'elles perdent rapidement leurs propriétés lorsqu'on veut les purifier -ou lorsqu'elles sont pendant quelque temps au contact de la chaleur. (Travail du Laboratoire de Pharmacologie et matière médicale de la Faculté de médecine de Paris.) DE LA CHONDROGENÈSE EMBRYONNAIRE, par ÉD. RETTERER. Malgré des recherches multiples, les histologistes sont d'opinions bien différentes en ce qui concerne le développement de la première substance fondamentale du cartilage embryonnaire. Selon les clas- siques, la substance fondamentale apparaît, dès le principe, à l'état hyalin, le cartilage embryonnaire se distingue du fœtal par la forme arrondie des cellules, de même que le cartilage hyalin adulte est carac- térisé par la présence des capsules. En 1900, j'avais décrit deux stades : l’un précurseur (précartilage), composé d’un cytoplasma commun, très _chromophile, et, l'autre, facile à reconnaître à cause des lignes réfrin- gentes qui se sont développées à la limite des cellules et qui donnent au tissu l'apparence d’un épithélium (cartilage épithélioide). À cette époque, je prenais ces lignes pour de la substance amorphe. % SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J. Schaffer (1), Studnicka (2), étudiant le tissu carlilagineux des Cyclostomes, des Chondroptérygiens et des Téléostéens, décrivent le slade épithélioïde sous le nom de système alvéolaire (Vorknorpel de Strasser); mais, pour Studnicka, les cloisons représentent du proto- plasma condensé, tandis que Schaffer les regarde comme des espaces où se répand un fluide se solidifiant dans la suite. Pour Hansen (3), enfin, la substance fondamentale résulte de l’imprégnation des fibrilles conjonctives par le sulfate de chondroïtine. J'ai continué mes recherches sur les membres naissants d'embryons de cheval, longs de 3 centimètres à 11 centimètres. J'ai appliqué à leur étude la technique indiquee antérieurement (Soc. de Biologie, 28 dé- cembre 1907, p. 783), et, pour ce qui est de la genèse de la première substance fondamentale, je suis arrivé aux résultats que voici : Exposé des faits. — Les nodules cartilagineux des phalanges apparaissent dans le tissu mésodermique des meinbres. Entre l’épiderme et l’ébauche squelettique se trouvent des cellules conjonctives étoilées et dont les prolon- gements s anaslomosent entre eux. Les noyaux de ces cellules sont éloignés de 5 à 6p les uns des autres, grâce au grand développement du corps cellu- laire. Ce tissu conjonctif, continu au perichondre embrysnnaïire, enveloppe chaque segment; le périchondre est large de 20 à 35 5 sur la dernière pha= lange de l’embryon, long de 6 centimètres. Ce périchondre embryonnaire montre un tissu dense et serré, dont les noyaux ovalaires, longs de 6 w et larges de 3 à 4 x, ont le grandi diamètre dirigé d'une facon perpendiculaire ou plutôt concentrique au grand axe du nodule. Les noyaux n'y sont distants que de 1 ou 2yet sont réunis entre eux par un cytoplisma commun, gra- nuleux et très Chromophile. Vers la face interne du périchondre, il apparait, entre les noyaux et la couche commune de protoplasma chromophile, un cytoplasma qui esl franchement réticulé autour du noyau, mais clair et transparent vers la périphérie. La zone réticulée périnucléaire est large de 1 y, et la zone claire, corticale, de 2 u. Vers le centre du segment cartilagineux, les cellules augmentent de volume; la plupart mesurent 10 à 12 y, mais il y en à de 20 pv. Les cellules de 16 à ont un noyau de 6 à 7p, et prssèdent: 4° un cytoplasina réticulé et sombre de 10 à 12 1, et 2° une zone claire, cor- ticale, de 1 à 2 p. Entre ces cellules se trouvent des cloisons épaisses de 1 à 5p. Les cloisons de 1 à 2 x sont composées d’une zone médiane, claire et rétirulée, bordée de chaque côté par une zone chromophile qui confine à la zone corticale du cytoplasma de la cellule correspondante. Les cloisons épaisses de 5 p, par exemple, comprennent quatre filaments ou lamelles ct ro- mophiles alternant avec trois zones claires réliculées. Le réticulum est déter- miné par les ramifirations et les anastomoses des filaments des lamelles chromo,hiles; les mailles, qui mesurent 1 à 2 y, sont remplies d’hvale lasma, Avec les progrès de l’âge, le périchondre et-les masses cartilagiueuses (4) Zeitschrift f. wissenscha t. Zoologie, t. LXX, 1901, et t. LXXX, 1906. (2) Anatomische Hefte, t. XXI, 1903. (3) Anatomische Hefte, t. XX VII, pi. 538, 1905. SÉANCE DU ÂL JANVIER 5 augmentent de dimensions; les cellules elles-mêmes prennent un volume plus considérable. Sur le fœtus de 11 centimètres, le noyau atteint 10 y et le cytoplasma 23 w. Le cytoplasma réticulé et périnucléaire forme au noyau une bordure de 2 à 3 y, et la zone claire, corticale, est large de 5 à 6 y. Les cloi- sons de substance fondamentale sont épaisses de 7 à 10 : en moyenne entre deux cellules voisines. Cependant, dans l'intervalle de plusieurs cellules, on observe sur ce fœtus, comme sur les embryons plus jeunes, des travées cartilagineuses cinq à six fois plus épaisses. Ces cloisons cartilagineuses restent formées de lamelles alternativement sombres et claires, appliquées les unes sur les autres. Résultats. — Les cellules volumineuses du tissu conjonclif ou méso- dermique ne se transforment pas directement en cartilage hyalin. Elles produisent, par division cellulaire, un tissu identique au périchondre futur qui est composé d’un protoplasma commun et de noyaux serrés. Le protoplosma commun n'a qu’une étendue de 41 ou 24 entre deux noyaux voisins; il se compose de granules chromophiles serrés; « il est plus réfringent que celui du tissu conjonctif avoisinant, et fixe plus énergiquement les matières colorantes (1) ». J'avais donné à ce tissu le nom de éissu précurseur ou précartilage. Ensuite (Zbid., 1902, p. 508, fig. 16, pl. XII), j'ai décrit et figuré le même stade, avec les ébauches des cloisons de substance fondamentale. Au stade suivant, le cyto- plasma commun se différencie en cloisons plus épaisses, dans les- quelles on distingue des lamelles alternativement chromophiles, som- bres, et des lamelles réticulées, claires. En même temps se produit, entre ces lamelles et le noyau cellulaire, un cytoplasma nouveau. Le tissu cartilagineux prend alors l'apparence d’un épithélium stratifié {cartilage épithélioïde) (2). A mesure que le segment cartilagineux s'accroît, le cytoplasma des cellules cartilagineuses se transforme, à sa périphérie, en nouvelles zones de lamelles alternativement claires et sombres qui, s'appliquant sur les premières cloisons ou lamelles, épaississent d'autant la subs- tance fondamentale. Les lamelles formées en dernier lieu et contiguës (1) Journal de l’Anatomie, 1900, p. 467, fig. 1 du texte. (2) Les cellules qui engendrent le cartilage (tissu précurseur ou précartilage) sont syncytiales et leur protoplasma commun est granuleux et chromophile. Lorsque ce tissu passe au stade épithélioïide, le protoplasma chromophile devient réticulé et constitue les premières cloisons ou lignes intercellulaires, pendant qu'un cytoplasma clair et plus finement réticulé se développe entre elles et les noyaux correspondants. Ceux qui comprennent et désignent les deux stades sous le nom commun de Vorknorpel confondent deux états qui diffèrent totalement au point de vue morphologique et structural. L’embarras reste le même et la difficulté n’est nullement levée, si l’on invoque, avec J. Schaffer, l'absence de chondromucoïde (cartilage prochondral) ou la présence de chondromucoïde (cartilage protochondral). 6 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au cytoplasma, se distinguent par leur réfringence et leur colorabilité. des lamelles anciennes; elles sont connues sous le nom de capsule (4). Il est possible d'observer, dans le cartilage hyalin de l'adulte, les divers phénomènes qui caractérisent la chondrogenèse embryonnaire. Aux points où une cellule vient de se diviser, les deux jeunes noyaux restent pendant quelque temps réunis uniquement par le cytoplasma réticulé ; un peu plus tard, c’est-à-dire entre les deux cellules jeunes, apparait une cloison de 1 à 2x qui commence par avoir la même structure que celles du cartilage embryonnaire, et qui, dans la suite, se transforme, par le même processus, en substance fondamentale. Conclusion. — Les premières trabécules de substance fondamentale. sont élaborées par le protoplasma chromophile du syncytium cellulaire qui représente l’ébauche cartilagineuse. Dès leur apparition, elles montrent des zones ou lamelles alternativement sombres et claires. Malgré la forme variable de leurs cellules, les cartilages embryonnaire et fœtal montrent des travées de substance fondamentale disposées de: ‘la même façon par rapport aux cellules productrices ; ces travées ne: figurent pas, en effet, un cercle complet autour de la cellule; elles se- rejoignent d'une cellule à l’autre et constituent un système alvéolaire, c'est-à-dire un ensemble de cloisons communes à toutes les cellules. Lorsque les cellules commencent à élaborer des couches concentriques- et propres à chacune d'elles, le cartilage prend les caractères du cartilage adulte. Au point de vue de la structure générale et de l’orien- tation de la substance fondamentale, les cartilages embryonnaire et fætal ne possèdent que des travées correspondant, par exemple, aux systèmes intermédiaires de l'os compacte. La substance fondamentale du cartilage adulte comprend, outre ce système de travées intermé- diaires, une série de lamelles emboitées les unes dans les autres et dis- posées autour de chacune des cellules cartilagineuses, comme le sont les lamelles osseuses concentriques autour de chaque canal de Havers. 1 ORTHORHÉONOME A VOLANT. EXCITABILITÉ DE NERFS DIFFÉRENTS POUR DES ONDES ÉLECTRIQUES LENTES OU RAPIDES, par Louis LAPICQUE. On sait depuis du Bois-Reymond qu'un nerf moteur tel que le sciatique de la grenouille est inexcitable pour un courant électrique qui s'établit lente- ment. Si l'établissementest assez rapide, mais pas instantané, on constate une inexcitabilité relative, c'est-à-dire que pour provoquer un même effet physiologique, il faut atteindre une intensité beaucoup plus considérable que: (1) Voir ma note aux Comptes rendus, t. CXLVT, 6 janvier 1908, p. 32. SÉANCE DU 11 JANVIER 7 dans le cas d'une fermeture brusque. Von Kries (1) a mesuré cette inexcita- bilité relative dans le cas d’une variation linéaire aboutissant à une valeur constante de l'intensité; il a constaté qu’elle est moins considérable lorsque la température est plus basse. Par rapport à ce phénomène, Grützner (2) a trouvé une différence si marquée entre le crapaud et la grenouille, qu'il a pensé que le crapaud ne suivait pas la même loi et répondait mieux aux variations lentes qu'aux variations rapides. Or, le gastrocnémien du crapaud a un coefficient chronologiques plus pelit que celui de la grenouille ; un abaissement de température diminue le coeffi- cient chronologique de l’excitabilité en général. Pour un élément donné dans un état donné, l’inexcitabilité relative paraît donc, d'après les faits ci- dessus, d'autant plus grande que le coefficient chronologique de l’inexci- tabilité est plus grand. On trouverait encore une relation du même genre dans les travaux sur le muscle curarisé, sur les muscles lisses et leurs nerfs, sur les muscles des invertébrés, etc. J'ai tenu à vérifier cette relation; j'ai abouti, comme je l’espérais, à une conséquence expérimentale qui me paraît avoir un intérêt théorique. Pour avoir une onde électrique bien déterminée, à croissance et décroissance linéaire, avec ou sans plateau, la durée de chacune des phases ainsi que l’ordonnée maximale étant réglables à volonté, j'ai fait construire un orthorhéonome à volant. Un volant en bronze, de 25 centimètres de diamètre, pesant environ 2 kilogrammes, est monté à billes sur un axe vertical; il recoit le mouvement d'une manivelle mue à la main, au moyen d’uve courroie el d’une poulie à rochet (roue libre de bicyclette). À peu de distance au-dessous de ce volant, une potence horizontale, très légère, tourne autour du‘ même axe, avec un frottement notable; elle porte à son extrémité une aiguille de zinc amalgamé ; la rotation de la potence promène cette aiguille dans une gouttière en arc de cercle (rayon, 17 centimèlres; section, carrée, de 5 millimètres de côté; arc d'environ 100°); dans la position correspondant à chaque extrémité de la gouttière, la potence est encliquetée, et peut être libérée brusquement par la pression du doigt sur une détente. Une petite tige de baleine est fixée verticalement sur le bord du volant; quand le volant tourne, la potence étant encliquetée, la baleine frappe la potence à chaque tour et passe dessus en se ployant; si la potence est libre, elle l’entraîne dans le mouvement du volant. On iance le volant au moyen de la manivelle en accélérant doucement le mouvemenf, Jusqu'au moment où les battements de la baleine coïncident avec les battements d’un métronome; à ce moment on presse la détente, et la potence décrit un quart de tour avec une vitesse de rotation qui est précisé- ment indiquée, en tours à la minute, par le métronome. La gouttière est graduée en centièmes de circonférence; elle est remplie (1) Ueber die Abhängigkeit der Erregungs-Vorgänge von dem zeillichen Verlaufe der zur Reizung dienenden Elecktricitäts-Bewegungen. Arch. für Anat. und Physiologie, 1884, p. 337. (2) Archives de Pflüger, 1891. 8 SOCIÈTÉ DE BIOLOGIE d’une solution de sulfate de zinc; des pointes en zinc amalgamé plongent dans la solution à l'endroit que l’on veut de la graduation. La première et la dernière pointe ainsi qu'une extrémité du circuit d’excitation sont reliées à un pôle d'une pile; une ou deux pointes intermédiaires sont en communica- tion avec l'autre pôle; l’autre extrémité du circuit d’excitation est reliée à l'aiguille de zinc portée par la potence; celle-ci étant encliquetée à une extrémité de sa course, aucun courant ne passe par le circuit d’excitation; quand l’aiguille parcourt la gouttière à une vitesse constante et connue, on a l'onde demandée. J'ai vérifié le bon fonctionnement de l’appareil en constatant que j'avais le même seuil d'excitation pour la même onde théorique établie de plusieurs facons différentes; par exemple, montée et descente de chacune 4 centièmes de seconde, avec : {° métronome à 60; 4 centièmes de circonférence d’un pôle à l’autre ; 2° métronome à 120; 8 centièmes de circonférence d’un pôle à l’autre. On obtient la fermeture instantanée d’un courant constant, dans les condi- tions du circuit, en soulevant la potence, puis en plongeant brusquement l’aiguille de zinc dans la gouttière entre deux pointes reliées au pôle conve- nable de la pile. Comme le faisait prévoir mon interprétation des travaux antérieurs, la comparaison de la grenouille au crapaud (gastrocnémien excité par le sciatique, sur électrodes impolarisables) montre que chez les deux animaux un courant commencant graduellement est moins efficace qu’un courant commencant brusquement, mais cette diminution d’effica- cité est moindre chez le crapaud que chez la grenouille (Æana esculenta). Exemple, — Voici les voltages liminaires observés pour diverses. ondes, sur une grenouille et sur un crapaud; cet exemple particulier esl typique : COURANT INDÉFINI GRENOUILLE CRAPAUD Fermeture brusque. 0,05 0.08 Ondes isocèles. Durée de la montée. 0 s. 02 0,125 0,130 0 s. 03 0,150 0,150 0 s. 01 0,180 0,165 La différence est encore plus marquée quand on établit un plateau; _ si, après une montée de 3 centièmes de seconde, on maintient l'intensité à sa valeur maximale pendant 2 centièmes avant de redescendre en 3 centièmes, le voltage nécessaire est, par rapport à l’onde isocèle de même durée de montée, abaissé d’un tiers environ chez le crapaud, d’un dixième seulement chez la grenouille. Mais mème avec les ondes sans plateau, on voit qu'à mesure que l’étalement de l'onde augmente, le seuil apparent remonte beaucoup plus rapidement chez la grenouille que chez le crapaud ; dans l'exemple ci-dessus, le seuil fondamental (intensité du courant brusque indéfini) SÉANCE DU ÀL JANVIER 9 était, comme c'est la règle, plus bas chez la grenouille ; quand la montée dure 3 centièmes, les voltages nécessaires sont égaux; à 4 cen- tièmes, le voltage nécessaire pour la grenouille est plus élevé que pour le crapaud. Si on raccourcissait la durée du passage du courant constant, ou si on prenait des ondes d’une forme quelconque, mais de plus en plus brèves, on verrait au contraire qu'il faut relever plus rapidement le voltage pour continuer à exciter le crapaud. J'ai insisté sur ce fait dans mes recherches antérieures. Il en résulte donc, qu'avec des ondes de forme triangulaire, les courbes des intensités nécessaires en fonction de la durée, tracées pour les deux nerfs, se couperont en général, même dans les cas d’une diffé- rence assez notable du niveau du seuil fondamental; pour les ondes courtes, la courbe du crapaud sera plus élevée que celle de la gre- nouille; pour certaines ondes longues, elle sera plus basse. Pratiquement, cela veut dire que les deux préparations élant par- courues par un seul et même courant, on pourra à volonter exciter l’une ou l’autre exclusivement, en choisissant une onde convenable. L'expérience réussit très facilement : un sciatique de grenouille et un sciatique de crapaud étant posés côte à côte sur les mêmes électrodes, en montant progressivement le voltage, avec une décharge de conden- sateur, on obtient non seulement le seuil, mais de belles secousses du gastrocnémien de grenouille avant que le gastrocnémien du crapaud réponde; avec une onde lente de l’orthorhéonome, on voit le gastro- cnémien du crapaud se contracter énergiquement pendant que le gas- trocnémien de la grenouille reste parfaitement immobile. L SUR LA TOXICITÉ EXPÉRIMENTALE DE QUELQUES TABACS (TABACS COMPLETS, TABACS PLUS OU MOINS DÉNICOTINISÉS), : par CH. LESIEUR. | Depuis la note préliminaire que j'ai présentée ici même le 16 mars # 1907 sur le fabagisme expérimental et la dénicotinisation, j'ai poursuivi ‘toute une série de recherches dont l’ensemble Sera publié in extenso lorsqu'elles seront plus complètes. Aujourd'hui je voudrais seulement faire connaître les résultats aux- quels je suis arrivé en tentant de déterminer expérimentalement les doses de macération de tabac, variables suivant leur richesse en njco- tine, qui m'ont paru nécessaires et suffisantes pour tuer rapidement, | en une seule séance, un kilogramme d’animal vivant. Ces doses repré- sentent les équivalents toxiques des macérations employées. 10 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour me placer dans les conditions habituelles de ce genre de recher- ches, j'ai pratiqué de préférence l’inoculation intra-veineuse au lapin, à raison de ? centimètres cubes par kilogramme et par minute, à l’aide de la burette de Mohr. Mais, pour vérifier les résultats de cette méthode, j'ai utilisé également l’expérimentation sur le chien, le cobaye, la souris, la grenouille, les poissons ; et j'ai employé comparativement les voies sous-cutanée, inlra-veineuse et pulmonaire. J'ai cherché aussi, pour me mettre à l’abri des causes d'erreur possibles (anisotonie, hémolyse, coagulations), s'il ne valait pas mieux se servir de macérations diluées dans l’eau salée à 8 p. 1000, ou rendues anticoagulantes par l'addition d'extrait de sangsue. Dans la présente note, je résumerai simplement les résultats moyens obtenus par injection intra-veineuse, au lapin, de macérations aqueuses de tabac à 20 p. 100, après vingt-quatre heures d'étuve à 38 degrés. Mes autres expériences, que je publierai plus tard, ne font que confirmer les données qui vont suivre. Pour luer rapidement 1 kilogramme de ppt il m'a fallu respective- ment employer en chiffres ronds : 1 gramme de macération de scaferlati ordinaire, 3 grammes — de caporal doux, 25 grammes — de désintoxiqué Parant sans tannin, 90 grammes — de désintoxiqué Parant traité par le tannin. Ces chiffres correspondent d’ailleurs à la richesse de ces différents tabacs en nicotine; en effet, d’après les renseignements que jai pu recueillir, Les tabacs francais ordinaires (caporal) en contiennent. . . . 3 gr. 50 à 4 p. 100. Le caporal dousten contient. un MORE Me 0 RME RSS Les désintoxiqués Parant sans tannin en Conenaent, AR MON Or NS MEET ED) < Les désintoxiqués Parant traités par le tannin en contiennent. Des traces. C'est avec ces derniers tabacs que j'ai fait mes premières recherches sur l'efficacité de la dénicotinisation ; même, pendant plusieurs mois, j ai pu impunément imprégner des animaux tous les jours ou tous les deux Jours, de ces macérations de labac sans nicotine. Mes expériences ultérieures, rapprochées de celles de MM. Guillain et Gy (1), montrent que, pour être efficace, la décotinisation doit être aussi complète que possible (ceque l’action du tannin permet d'obtenir), 4 (1) MM: Guillain et Gy (Comptes rendus de la Société de Biologie, 14 décembre 1907, p. 685) ont obtenu la mort de lapins de 2 kilogrammes avec : 2 centimètres cubes de macération de caporal ordinaire, 4 centimètres cubes _— de caporal doux, 5 centimètres cubes — de désintoxiqué Parant (Havane). SÉANCE DU 11 JANVIER Il et que le fumeur devrait choisir,-entre divers tabacs plus ou moins désintoxiqués, celui qui contient les doses les plus faibles de nicotine. La discordance entre certains-résultats de MM. Guillain et Gy et les miens prouve qu'il ne suffit pas, pour produire les mêmes effets, de s'adresser aux mêmes marques, puisque les différentes qualités d’un même tabac correspondent à des doses variables de nicotine. Pour éviter toute surprise, chaque variété devrait étre mise en vente avec mention de sa teneur en alcaloïide, et de l'équivalent toxique correspondant. En somme, nous pensons avec MM. Guillain et Gy que c’est donner au fumeur une sécurité trompeuse, que de livrer au commerce un pro- duit toxique sous le nom de tabac désintoxiqué, et de vendre comme dénicotinisé un tabac contenant encore des doses dangereuses de nico- tine. Mais les chiffres rapportés plus haut confirment pleinement, en les précisant, nos premières conclusions sur l’innocuité des tabacs vrai- ment dépourvus de nicotine, et sur l'efficacité des véritables désintoxi- cations. (Laboratoire d'hygiène de Lyon.) EPANCHEMENTS PLEURÉTIQUES PAR LIGATURE DE L’AZYGOS CHEZ LE CHIEN, par BoNNamouUR et CLARET. Les tumeurs du médiastin entraînent assez fréquemment des épan- chements pleuraux. Un certain nombre d'observations en ont été réunies dans la thèse de l’un de nous(1). La pathogénie de ces épanchements est très diversement interprétée, les uns admettant la propagation de l'inflammation du poumon sous-jacent, ou la dégénérescence néoplasique .de la plèvre, les autres invoquant la compression soit nerveuse (pneu- mogastrique), soit veineuse (azygos). Si, dans quelques cas, on observe de la pneumonie ou de la broncho- pneumonie, des noyaux de généralisation cancéreuse à la plèvre, ou quelquefois même de la tuberculose pulmonaire, en particulier dans l’anévrysme de l'aorte (Cade et Vialle)(2), dans la grande majorité des observations on note l'intégrité de la plèvre qui contient l'épanchement ou du poumon sous-jacent. La section du pneumogastrique n’a jamais entrainé d’épanchement pleurétique dans les expériences dés physiologistes (Meunier) (3). (1) Claret. Les épanchements pleuraux et péricardiques dans le syndrome : médiastinal. Essai de pathogénie. Thèse de Lyon, 1907-1908. _. (2) Cade et Vialle. Les manifestations pleurétiques des anévrismes de l'aorte. _ Province médicale, 1907. (3) Meunier. Rôle du système nerveux dans l'infection de l'appareil bron- chopulmonaire. Thèse de Paris, 1896-1897. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La ligature de l’azygos n'a jamais été tentée à nolre connaissance; nous en avons recherché les effets chez le chien. Pour la réaliser, nous avons suivi la technique indiquée par Sencerl({1) pour la chirurgie de l'œsophage : après résection de la cinquième ou de la sixième côte droite en arrière, sur une étendue de 7 à 8 centimètres, on pratique un pneumothorax, et on a sous les yeux l’azygos qu'on lie très facilement. L'opération a toujours été faite avec toutes les précautions possibles d'asepsie et d’antisepsie, et aussi rapidement que possible. Nous avons pu ainsi pratiquer six fois une ligature de l’azygos, et nos résultats ont tous été concordants. Chez six chiens opérés, nous avons eu six fois un épanchement pleu- rétique. Cet épanchement survient du quatrième au huitième jour après la ligature. Il est tantôt clair ou citrin rosé, tantôt un peu louche, ne contient pas de fibrine. Après centrifugation, le culot est toujours abon- dant et présente, au microscope, de nombreux globules rouges et une formule leucocytaire mixte : des polynucléaires toujours en majorité, quelques lymphocytes, et un grand nombre de cellules endothéliales. Cette formule est à rapprocher de celle indiquée par MM. Barjon et Cade (2) chez l'homme, dans les cas d’épanchements congestifs. Chez un chien, nous avons déposé dans la cavité pleurale, après liga- ture de l'azygos, quelques gouttes d’une culture homogène de bacilles de Koch. Le liquide retiré par ponction le cinquième jour était puri- forme; nous n'y avons retrouvé par les méthodes de coloration ordi-. naires aucun bacille de Koch, ni aucun microbe de la suppuration. L'examen cytologique montre, avec de nombreuses cellules endothé- liales, la présence à peu près exclusive de polynucléaires : ceux-ci étaient intacts, à contours réguliers, présentant seulement quelques granulations graisseuses. Ce fait pourrait être rapproché des observa- tions de pleurésies puriformes aseptiques de MM. Widal et Gougerot(3). Cet épanchement se produit non seulement dans la plèvre droite, mais il est aussi constant dans la plèvre gauche, ce qui exelut toute idée de lésion traumatique de la plèvre opérée. La ligature portait tou- jours en effet au-dessus de l’embouchure de la petite azygos. Sur un chien, auquel après l'opération nous avons fait des injections sous- cutanées répétées de digitaline, l’épanchement a été à Ja fois pleural et péricardique. Ces épanchements ne durent que quelques jours: en moyenne ils ont (1) Sencert. La chirurgie de l’œsophage thoracique et abdominal. Thèse de Nancy, 1903-1904. (2) Barjon et Cade. Contribution à l'étude cytologique des épanchements pleuraux des brightiques et des cardiaques. Archives générales de Médecine, octobre 1902. (3) Widal et Gougerot. Pleurésies puriformes aseptiques. Intégrité des poly- nucléaires de l'épanchement. Société médicale des Hôpitaux, 27 juillet 1906. SÉANCE DU 11 3ANVIER 13 persisté du quatrième au dixième jour, puis ont disparu sans laisser de traces, résorbés par la plèvre saine. La compression de l’azygos doit donc jouer le principal rôle dans la production de certains épanchements pleuraux mécaniques, mais d’autres facteurs (défaillance cardiaque, lésions pleurales, pulmonaires el nerveuses surajoutées) doivent être en cause pour expliquer leur persistance, etc. (Travail du laboratoire de thérapeutique de la Faculté de médecine al À NN de Lyon.) OCT PSE / FA Le € R £ SUR UN CAS D'ALBUMOSURIE DE BENCE-JONES, LR par À. GASCARD. A s® A HANEE DIRE 7 Cette urine provient d’une malade atteinte d’ostéomalacie sénile; elle donne à l'analyse les résullals suivants : AGO SAME RES AN RTE RME CN CSD EN Ppar litres DÉTENTE NEA ANT Nc A Pa tee Nr EL LS 1013 » Manenes nine rale SERPENT DENT ES bior. ON par litre. BETA AOC EE 31 gr. » — DRE J'iS OMS AO AS — Chlorures (NaCI) . . Are Nora — Acide phosphorique (P°05) . . (DATE 7 — Sulfates (en So‘H?). Por — elle renferme en outre 16 grammes environ de matières albuminoïdes donnant les réactions que voici : Chauffée sans addilion d'aucun réactif, l'urine donne vers 60 degrés un coagulum abondant qui disparaît à l'ébullition et réapparaît par le refroidissemont. ; Neutralisée, elle ne se coagule à aucune température, mais précipite si, une fois refroidie, on l’acidule. Additionnée de X gouttes d'acide acétique cristallisable pour 5 centi- mètres cubes d'urine, elle ne précipite plus à aucune température. Les acides azotique, trichloracétique, les réactifs de Tanret et d’'Es- bach, le chlorure de sodium acide (volume égal de solution saturée + X gouttes acide acétique) donnent à froid des précipités abondants qui disparaissent à l’ébullition et reparaissent par refroidissement. L'urine ne précipite pas par le sulfate de magnésie à saturation, elle précipite au contraire par le sulfate d'AzH* et donne la réaction du .biuret. Enfin, l'urine additionnée de son volume d'alcool à 90 degrés ne donne aucun précipité à la température de 70 degrés. 2. hs 14 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Le chlorure de sodium, ajouté en quantité suffisante pour amener la teneur à 10 grammes par litre, ne change pas les propriétés de cette urine. J'ai fait quelques expériences pour déterminer la température de coagulation. ‘Additionnée de doses croissantes d’acide acétique et maintenue à 50 degrés pendant une heure, l’urine donne un précipité qui varie avec la quantité d'acide : Pour V ou X gouttes d'acide au 1/10 par 5 centimètres cubes d'urine, la précipitation est totale; pour I ou II gouttes, elle est incom- plète; pour X gouttes d'acide cristallisable, le coagulum est transparent, gélatineux ; à 40 degrés, le même résuitat est obtenu, mais au lieu d’une heure il faut maintenir la température de 40 degrés pendant 120 heures. La coagulation à 50 degrés en milieu acide (I goutte acide acélique au 1/10 par centimètre cube d’urine) me paraît un moyen de sépa- ration de cette matière albuminoïde. Le liquide filtré ne précipite plus par la chaleur, il renferme encore une substance ayant les caractères classiques des albumoses. La sérine et la globuline ne se coagulant pas à 50 degrés en railieu légèrement acide, on pourrait les doser ensuite en les précipitant à l’ébullition. C’est un procédé de séparation que je me propose d'étudier. ALBUMINE THERMOSOLUBLE DITE DE BENCE-JONES, par L. GRIMBERT. Les observations d'albuminuries dites de Bence-Jones sont jusqu'ici assez peu nombreuses, et en apparence contradicloires. Cela tient à ce que les divers auteurs ont eu entre les mains des substances de nature différente, n'ayant que le caractère commun d’être solubles à 100 degrés, après avoir été coagulées entre 45 et 60 degrés. Il y a donc intérêt à recueillir sur la matière le plus grand nombre possible de faits, de manière à pouvoir établir des rapprochements, et à en tirer peut-être un jour des conclusions intéressantes. C’est donc simplement à titre de document que je publie la présente note. Il s'agit de l’urine d’une malade soignée pour un he ste de l'ovaire. Cette urine, à réaction acide, renfermait 5 gr. 56 de chlorure de sodium par litre et 3 gr. 52 d’albumine thermosoluble. Chauffée lentement, sans neutralisation préalable, elle commençait à se troubler à partir de 45 à 47 degrés; un coagulum floconneux appa- raissait vers 60 degrés, allant en s’accentuant jusqu’à 75 degrés, puis disparaissait peu à peu, à mesure que la température s'élevait. Si celle-ci SÉANCE DU Âl JANVIER 15 ne dépassait pas celle du bain-marie (98 degrés), une certaine propor- tion du coagulum, d'aspect poisseux, restait accolée aux parois du tube, sans se dissoudre. Si on opère à feu nu, la dissolution est complète. Par refroidissement la matière protéique se “RAS de nouveau à l'état floconneux. L'urine neutralisée par la soude donne, par la chaleur, un trouble persistant. Une partie cependant de la matière albuminoïde est dissoute, car le liquide filtré à chaud précipite par refroidissement. L'urine, neutralisée ou non et additionnée de son volume d’une solution saturée de chlorure de sodium, est entièrement coagulée à 100 degrés et le coagulum obtenu reste insoluble à l'ébullition. L'acide acétique employé en quantité suffisante s'oppose à la coagu- lation. L'urine prend par la chaleur un aspect laiteux qui n’est pas modifé par l’ébullition ni par le refroidissement. L'’acide azotique, à froid, donne un précipité soluble à l’ébullition et se reformant par refroidissement. Le sulfate de magnésie, ajouté à saturation dans l'urine neutralisée, précipite entièrement la matière albuminoïde. L'urine, additionnée de son volume d'alcool à 90 degrés et portée à 60 degrés, est incomplètement coagulée. _ L'urine dialysée donne par la chaleur un trouble persistant ne s'éclaircissant pas à l’ébullition, mais, si on ajoute à cette urine dialysée une petite quantité de NaCI on rend à la matière albuminoïde ses pro- priétés primitives de thermosolubilité. Si on compare ces résultats avec ceux publiés iei même par Patein et Michel (1), Moitessier (2), Ville et Derrien (3), on voit que l’albumine thermosoluble que j'ai observée se rapproche beaucoup de celle de Moitessier, tandis qu’elle diffère de celle de Patein par la solubilité à chaud du précipité obtenu à froid avec l'acide azotique, par sa coagula- tion incomplète à 60 degrés, après avoir été additionnée de son volume d'alcool à 90 degrés, et par sa coagulation incomplète à 100 nas après neutralisation. Elle s’écarte aussi de celle décrite par Ville et Derrien en ce que cette dernière, neutralisée, ne se coagulait plus par la chaleur et qu'elle reprenait ses propriétés thermosolubles après avoir été additionnée de son volume d’une solution saturée de sel marin; dans ce dernier cas, la matière albuminoïde que j’ai eue entre les mains élait entièrement coagulée et avait perdu la propriété de se redissoudre à l’ébullition. Si on rapproche de ces observations celle que vient de nous com- à muniquer M. Gascard, on arrive à cette conclusion qu'il n’y a pas (4) Patein et Michel. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1904, p. 632. (2) Moitessier. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1904, p. 498. (3) Ville et Derrien, Comptes rendus de la Société de Biologie, 1907, p. 679. 16 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d’albumine ou d’albumose de Bence-Jones, mais, comme l'ont très bien dit MM. Ville et Derrien, une réaction de Bence-Jones applicable à des substances albuminoïdes différentes. Quant à la cause de cette réaction, elle est jusqu'ici entièrement inconnue. INFLUENCE DES ŒUFS DE POULE SUR LE POUVOIR SACCHARIFIANT DE LA SALIVE, par H. ROGER. Il m'a semblé intéressant de rechercher si les diverses substances qui dans l’alimentation ordinaire accompagnent généralement les féculents sont capables de favoriser l’action saccharifiante de l’amylase salivaire. Pour faciliter les expériences, j'ai choisi un aliment liquide et j'ai opéré comparativement avec du blanc et avec du jaune d'œuf. Les deux parties constituantes de l'œuf renferment, comme on sait, une certaine quantité de glycose. La proportion variant d'un œuf à l’autre, il est nécessaire, dans chaque expérience, de faire un dosage préalable. Les œufs renferment, en outre, un ferment saccharifiant, plus abondant ou plus actif dans le jaune. Ce ferment est remarquable par la lenteur de son action. Il lui faut environ une heure pour donner une quantité appréciable de sucre; son intervention dans mes expé- riences peut être négligée. Pour l’étude de la saccharification, je prépare un empois d’amidon à 1,5 p. 100. J'en verse 10 centimètres cubes dans des tubes, dont les uns sont gardés comme témoins, dont les autres recoivent de 0,5 à 4 centi- mètres cubes de blanc ou de jaune d'œuf. Puis j'ajoute une goutte de salive et je laisse une demi-heure à l’étuve à 38 degrés. Au bout de ce temps, la fermentation est arrêtée en plongeant les tubes dans l’eau bouillante. Constamment la quantité de sucre est plus élevée dans les tubes additionnés d'œuf de poule. À poids égal, le jaune agit beaucoup plus que le blanc. Ainsi, on trouve en moyenne dans les tubes témoins 0 gr. 01 de sucre; dans ls tubes contenant du blanc d’œuf 0, 02 et dans ceux contenant 0 jaune, 0,05. Les œufs n'agissent pas par le ferment qu'ils renferment, car un chauffage à 100 degrés ne détruit pas leur pouvoir et parfois même l’augmente légèrement. Pour savoir si l'influence des œufs se fait également sentir dans les conditions Phone j'ai fait l'expérience suivante : Je prends de la mie de pain rassis, j’en fais cinq parts de 5 grammes chacune. Un sujet adulle ayant une dentition excellente mâche d'abord 5 grammes de pain sec. Quand la mastication est achevée, ce qui prend une minute, il SÉANCE DU 1 JANVIER 17 rejette la masse alimentaire qu'on recueille et qu'on pèse; l’augmenta- tion de poids indique la quantité de salive sécrétée. On fait avec cet échantillon trois dosages : le premier trois minutes, le second quinze minutes et le dernier une heure après le début de la mastication. Dans l'intervalle, le mélange est laissé à l’étuve. Je recommence la même expérience en faisant mâcher 5 grammes de pain et 5 grammes de blanc d'œuf cuit; puis 5 grammes de pain et 5 grammes de jaune d'œuf cuit; puis de nouveau 5 grammes de pain sec, pour voir si pendant l'expérience le pouvoir saccharifiant de la salive ne s'est pas modifié. En opérant ainsi, en tenant compte du sucre contenu dans les œufs, des variations quantitatives de la sécrétion sali- vaire, on obtient des résultats d’une constance remarquable. Ces _ résultats sont tout à fait démonstratifs, comme on peut s’en convaincre par les moyennes suivantes (les chiffres sont rapportés à 1 gramme de pain). SUCRE PRODUIT CU NN Pain Pain DURÉE DE LA FERMENTATION Pain sec et et blanc d'œuf jaune SUITE SEEN NE NE 0,08 0,092 0,106 LS NES APS MEMENENAN 0,105 0,134 0,166 EIRE AE ASE OS te OPA 0,195 0,215 C'est au bout de quinze minutes que l'influence de l'œuf est le plus manifeste. Elle est moins marquée au bout d’une heure. C’est justement le moment où la sécrétion gastrique commence à affluer et, par consé- quent, tend à arrêter la saccharification. Je crois donc qu’on est en droit d'admettre que, dans ïes conditions habituelles de l'alimentation, l'adjonction des œufs crus ou cuits favorise la digestion des aliments amylacés, même des aliments qui, comme le pain, contiennent une assez forte proportion de sels et de substances azotées. SUR L'ACTIVITÉ LEUCOCYTAIRE, par On. AcuaRp et E. FEuILté. La recherche des opsonines fournit le moyen de mesurer l’activité avec laquelle les globules blancs s'emparent des parasites. Mais en dehors de cette activité spéciale dont les variations dépendent pour une large part des qualités du parasite, il n'est peut-être pas sans intérêt d'apprécier aussi l’activité générale des globules blancs vis-à-vis des corpuscules inertes, c’est-à-dire cette faculté de retenir et d’englober B 101 o51E. Cometes RENDus. — 1908. T, LXIV. 2 FT per g 18 \ -_ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les particules solides, qui est la plus anciennement connue des pro- priétés leucocytaires. Pour y parvenir, nous mettons en contact pendant 59 minutes à + 36 degrés centigrades les globules blancs avec des corps pulvéru- lents inertes, de préférence une fine suspension d'encre de Chine dans l'eau salée physiologique, additionnée d’un peu de citrate de soude. Puis nous en faisons des préparations sèches pour l'examen. Ce sont presque exclusivement les polynucléaires qui, parmi les leu- cocytes du sang, se chargent de charbon. Suivant les quantités de par- ticules qu'ils retiennent, nous distinguons 4 degrés d’activité. En faisant le pourcentage pour ces différents degrés, on peut représenter Les résul- tats dans des schémas comparables à ceux que nous avons donnés pour: la résistance leucocytaire. CP ENANEEN A Schéma de l’activité leucocytaire. A, Sujet normal. — B, Ictère grave terminal. À l’état normal, chez le cobaye, les globules blancs du sang sont fort peu actifs dans les conditions de l’expérience. Chez l’homme, ils le sont généralement un peu plus, mais encore à un degré assez faible. Soumis à l’action du froid à 0 degré ou de la chaleur à + 50 degrés, in vitro, les globules blancs éprouvent une diminution notable de leur activité. Chez le cobaye, les intoxications par le sublimé, la toluylène- diamine n’ont produit qu'une faible augmentation de l'activité leucocy- taire ; le gaz d'éclairage et le sérum d’anguille ne l’ont pas modifiée. Chez l'homme, dans deux cas d’ictère grave secondaire, à la période . terminale, nous avons vu l'activité leucocytaire considérablement augmentée. Elle dépassait notablement la normale chez une femme atteinte de congestion pulmonaire avec un léger épanchement pleural. Nous avons aussi noté son augmentation à divers degrés chez des malades atteints de rhumatisme aigu, de péritonite, de pleurésie puru- lente, de tuberculose pulmonaire, de syphilis secondaire, d'érythème noueux, d’asystolie. HR” Dir ee ARTE : @ SÉANCE DU Â1 JANVIER 19 Ces recherches sont trop peu avancées pour qu’on en puisse lirer des conclusions générales. Mais il y a là un moyen d'investigation dont il y a lieu de poursuivre l'étude. Il est à remarquer qu'il n'existe aucun parallélisme entre la résistance des leucocytes, que nous avons étudiée précédemment, et leur activité. Souvent l'accroissement de cette activité coexiste avec la diminution de la résistance ; mais ces deux phénomènes peuvent varier d'une façon tout à fait indépendante. On conçoit, du reste, qu’une cellule puisse être en même temps résistante et peu active, ou bien, au contraire, fragile et active. La résistance est une qualité statique, l'activité une qualité dynamique. En combinant la recherche de ces deux qualités des leuco- . cytes, nous pouvons éprouver à la fois la solidité de leur structure et la valeur d’une de leurs fonctions. DEUX PROCÉDÉS FACILES POUR LA DÉTEPMINATION INSTANTANÉE DE LA COULEUR DES SPORES DES CHAMPIGNONS, par L. AZOULAY. On sait que pour faciliter et abréger dans une grande mesure la détermination des champignons, des agaricinés en particulier, la LS connaissance de la couleur de leurs spores est de première importance. Or il faut attendre douze heures en moyenne pour que les spores fassent une tache de couleur reconnaissable sur le papier ou mieux la plaque de verre sur laquelle on place le champignon, lames en dessous. Pour éviter ce long délai et permettre au mycologue la détermination instan- tanée de cette couleur, j'ai imaginé, entre autres, deux procédés très simples, l'un du pinceau, l'autre du chulumeau ou par l'insu/fflation. I. Procédé du pinceau. — Un pinceau à aquarelle, très doux, très fin, de ceux qui servent à tracer de minces lignes, un godet d’eau, des morceaux de papier blanc, encollé de préférence, et des morceaux de papier noir, ou bien une plaque de porcelaine mi-blanche mi-noire : voilà tout le matériel. On trempe le pinceau dans l’eau, on l’égoutte en le secouant un peu, on mouille par son moyen un point très limité d'un morceau de papier, puis on passe le pinceau érès doucement entre les lamelles du champignon, en frôlant leurs faces. Alors on badigeonne avec le pinceau le point mouillé du papier, et la couleur des spores apparaît aussitôt sous la forme d’une tache pulné- rulente, qui, après dessiccation, peut s’effacer au doigt ou au pinceau mouillé. Il faut explorer d'autant plus de lamelles que le champignon est plus petit ou plus jeune. On rince ensuite le pinceau dans le godet pour une autre opération. S'il ne se produit pas de taches, c’est que les 20 SOCIRTE DE BIOLOGIE spores sont tout à fait blanches, ou qu'il n’y en a pas; l'usage du papier noir résoudra la question en faisant apparaître après dessiccation une tache blanche s’il y a des spores et si elles sont blanches. On peut opérer avec le pinceau sec. Mais il faut toujours mouiller un point très limité d’un morceau de papier et frotter sur ce point le pin- ceau chargé de spores. Lorsqu'on veut se passer du pinceau, on peut encore explorer directement les lames à l’aide d’un petit tampon d'ouate ou bien à l’aide d’une bandelette de papier ordinaire ou buvard, déchirée plutôt que coupée, humectée de salive; on frôle très délicatement les faces des lamelles, jusqu’à ce que la couleur des spores apparaisse très nettement à l'extrémité de ces bandelettes. Pour les lactaires et autres champignons à lait, il faut procéder avec une douceur extrême, afin de ne pas faire exlravaser le lait coloré qui donnerait le change. On recommence l'épreuve plusieurs fois en frôlantles faces des lamelles détachées une à une, lorsque la taille du champignon le permet : ceci pour bien voir si du lait n'a pas été extravasé par l'opération. Il faut, toutes Les fois, obtenir la même couleur. D'ailleurs, il suffit de s’assurer tout d'abord qu'un champignon a ou n’a pas de lait pour savoir que, dans ce dernier cas, il appartient aux genres lac- taire ou mycène et possède des spores blanches ou jaune pâle (1). Pour les bolets, on se servira d'un pinceau très fin, dont on introduira la pointe effilée dans plusieurs spores successivement, en la tournant sur elle-même pour ramasser le plus possible de spores. IT. Procédé du chalumeau ou par insufflation. — Par ce moyen, on évite de blesser les laticifères et d’en faire sortir un lait coloré capable d’induire en erreur, lorsqu'on n'opère pas avec la douceur nécessaire, qu'on acquiert pourtant facilement. Un chalumeau en verre, c'est-à-dire un tube coudé et ayant un orifice de sortie d’air de 2 à 3 milli- mètres de diamètre, et une plaque de verre ou des morceaux de papier blanc encollé, ou encore une plaque de porcelaine mi-blanche mi-noire : voilà tout l’attirail exigé pour ce procédé. En voici la technique : on renverse le champignon lamelles en dessus; on place horizontalement, contre le pied et à quelques millimètres au-dessus des lamelles la lame de verre ou morceau de papier dont la face inférieure est légèrement humectée et l’on souffle en plaçant la pointe du chalumeau à la périphérie (1) Le latex et les substances visqueuses donnent, sur le blanc, des couleurs diverses, brillantes, le plus souvent sur toute leur surface, en tout cas presque toujours sur leurs bords; ces taches ne sont pas pulvérulentes, elles ne s’effacent ni par le frottement, ni par le lavage, et ne se montrent pas sur le noir. Il y a un contraste frappant entre l'intensité de la couleur sur le blanc et l'insignifiance de l’enduit sur noir. Si, sur le papier noir, il se forme une tache pulvérulente, elle est due à des spores, qui apparaissent alors avec leur couleur vraie à peine modifiée, quelle que soit la couleur du latex mélangé. La couleur sur noir est donc seule significative. Te mer D sl 5 . SÉANCE DU 1 JANVIER 21 du champignon, de facon à diriger le jet d’air entre les lamelles. Les spores volent et vont se coller sur le verre ou le papier où elles font tache. En plaçant le verre obliquement ou sur du papier blanc, la couleur des spores apparait aussitôt; pour le papier il n’y a qu'à le regarder direc- . tement. Il faut éventer d'autant plus de lamelles que le champignon est plus petit ou plus jeune. Si malgré cela la couleur n’est pas bien visible, il suffit de balayer la surface du verre ou du morceau de papier avec un pinceau et d'opérer comme dans le premier procédé. En balayant avec un petit tampon d'ouate ou simplement avec une bandelette de papier blanc encollé, le résultat est plus rapide. SUR L'INNERVATION MOTRICE DU MUSCLE CRICO-THYROÏDIEN, par F.-X. LEsBRE et F. MAIGNoN. Dans une note communiquée à l'Académie des sciences, séance du 21 janvier 1907, nous avons fait connaître, chez le porc, une disposi- tion anatomique spéciale du pneumogastrique et de la branche interne du spinal, qui facilite singulièrement les expériences ayant pour but la détermination de leurs propriétés respectives. Ces deux nerfs, en effet, se réunissent loin de la base du cràne, au niveau d'un ganglion plexi- forme situé derrière le larynx. En les sectionnant ou en les excitant isolément, nous avons démontré que le pneumogastrique doit toutes ses propriétés motrices, ainsi que l'action modératrice qu'il exerce sur le cœur, à son anastomose avec la branche interne du spinal, et que, par lui-même, il paraît être purement sensitif. Les muscles du larynx, en particulier, relèvent exclusivement du nerf de la XI° paire pour leur innervation motrice, et le crico-thyroïdien ne fait pas exception à la règle, bien qu'il ne dépende pas du récurrent comme les autres muscles. C’est précisément ce point particulier que la présente note a pour but de bien établir. On sait que ledit muscle reçoit son innervation, d'une part du laryngé moyen, branche du pharyngien, d'autre part du larygé externe, branche du laryngé supérieur. Or, chez le porc, le pharygien procède de la branche interne du spinal, à sa sortie même du crâne; donc, le laryngé moyen dépend incontestablement de la XI° paire. Quant au laryngé supérieur, il s'échappe du ganglion plexiforme; la dissection est impuissante à déterminer s’il. provient du pneumogastrique ou du spinal, ou, à la fois, de l'un et de l’autre; mais il est possible de résoudre le problème par voie détournée. Si, en effet, on excite isolément, après section, le bout périphérique des branches afférentes d'un ganglion plexiforme, on constate que si % 2 hs 24 iQ LO SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'excitation est sans effet sur le crico-thyroïdien quand elle porte sur le pneumogastrique, tandis qu'elle provoqué la contraction de ce muscle quand elle porte sur la branche interne du spina!, et, dans ce dernier eas, elle ne peut lui arriver que par le laryngé supérieur, car la section de la branche interne du spinal excité est faite au-dessous de l’origine du pharyngien. Si, d'autre part, on résèque le pneumogastrique d'un côté, la branche interne du spinal de l’autre côté, on constate, au bout de deux ou trois mois, que les muscles intrinsèques du larynx du côté de la section du pneumogastrique sont tous restés indemnes, le crico-thyroïdien comme les autres, tandis que ceux du côté opposé ont dégénéré. A la vérité, le crico-thyroïdien est beaucoup moins atteint que les autres museles, mais cela tient à ce qu'il recevait encore l'innervation du laryngé moven par l'intermédiaire du pharyngien, attendu que la section de la branche interne du spinal avait été pratiquée au-dessous de l'émission de ce dernier nerf. Et la preuve qu'il en est bien ainsi, c’est que le crico- thyroïdien dégénère tout autant que les autres muscles quand on résèque du même côté la branche interne du spinal et le nerf pha- ryngien. : Si nous ajoutons qu'il y a, dans le laryngé supérieur, un certain nombre de fibres dégénérées quelque temps après la section de la branche interne du spinal du même côté, on pourra conclure de tous ces faits concordants que l'innervation motrice du crico-thyroïdien, comme celle des autres muscles intrinsèques du larynx, provient exclu- sivement de la X[° paire; le pneumogastrique n'y a aucune part. SUR L'ABSORPTION DES ALBUMINES EN NATURE PAR LE GROS INTESTIN, par Léon Perir et JEAN Mer. Les travaux de Tschistowitch, de Bordet, de Nolf, d’'Uhlenhuth et d’autres savants ont établi que, lorsqu'on injecte sous la peau ou dans le péritoine d’un animal à sang chaud, soit des sérums provenant d’autres espèces animales, soit de l’albumine d’œuf, des anticorps albu- mineux spécifiques se forment dans l'organisme de l'animal injecté et ces anticorps apparaissent déjà décelables quelques heures après une seule injection (Obermayer et Pick). En faisant ingérer aux animaux üne grande quantité d’albumine, Uhlenhuth, puis Michaelis, ont pu constater qu'une partie de cette albu- mine, échappant à l’action des sucs digestifs, passe en nature dans la circulation et se retrouve dans le sang. Mais il est toujours très difficile SÉANCE DU 11 JANVIER 23 d'obtenir ainsi des sérums précipitants et on n'y est qu’exceptionnel- lement parvenu. Sur le conseil de M. Calmette, nous avons recherché d’abord chez le lapin, puis chez l’homme, le pouvoir absorbant du rectum pour l'albu- mine de l'œuf de poule. On savait déjà, depuis les travaux de Claude Bernard et Lenbuscher, que l'absorption rectale se montre souvent plus active à l'égard de substances directement assimilables par l’organisme que l'absorption par les voies digestives supérieures. Mais personne jusqu'à présent n'avait repris cette étude en vue de la mesurer par l’obtention d'anticorps spécifiques. Dans une première série d'expériences, nous avons injecté dans le gros intestin de deux lapins la valeur d’un demi-blanc d'œuf pour chaque animal. Cette injection, faite à la sonde par le rectum, fut très bien supportée. On la renouvela à quatre reprises successives, de huit jours en huit jours et les animaux commençant à maigrir rapidement furent saignés huit jours, après la dernière injection. Le sérum obtenu précipitait au 1/10.000 une solution de blanc d’ œuf au 1/10, alors que le sérum de lapins témoins, non traités, n'avait aucun pouvoir précipitant vis-à-vis de la même albumine. En injectant de nouvelles quantités équivalentes d'albumine dans le rectum de nos lapins, leur amaigrissement s'est accentué avec une grande rapidité : après la huitième injection, ils sont devenus cachec- tiques et ont succombé. En présence de ce résultat, on doit craindre que, chez l’homme, l'administration répétée de lavements alimentaires contenant des substances albumineuses ne tarde pas à provoquer des accidents d’ana- phylaxie. Mais pour que cette crainte soit fondée, il faut s'assurer que l'absorption de l’albumine s'effectue dans son gros intestin comme chez le lapin. Pour nous en rendre compte, nous avons choisi un malade neuras- thénique dont les appareils digestif et rénal sont en parfait état. Nous lui avons fait absorber par voie rectale un blanc d'œuf entier dilué dans -50 centimètres cubes d’eau et nous avons recueilli ses urines toutes les heures, en vue de saisir le moment où la présence de l’albumine d'œuf ‘pourrait y être décelée par la réaction du sérum précipitant. Or, dès la première heure et jusqu'à la septième inclusivement, la réaction fut très nette. Après vingt-quatre heures, il n’y eut plus trace de précipitation. Même alors que la précipitation sérique était le plus intense, l’albumine ne put être décelée dans l'urine, ni par le chauffage, mi par les réactifs chimiques; il n’y en avait donc que de très petites quantités. Le sérum du même malade, prélevé au cours de l'expérience et mélangé in vitro à du sérum anti-blanc d'œuf, ne fournissait aucun précipité. 24 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous croyons donc devoir conclure que : 1° La voie rectale se prête parfaitèment à l’absorption de l’albumine en nature 29 Cette même voie rectale peut être utilisée pour l'obtention d’anti- corps ou de sérums précipitant les substances albuminoïdes absor bables. ({nstitut Pasteur de Lille.) * VAEËCINATION CONTRE LA PESTE PAR VOIE DIGESTIVE ET PAR VOIE RECTALE, par GIUSEPPE FoRNARI0. Sur le conseil de M. Calmette, j'ai cherché à réaliser la vaccination contre la peste par voie gastrique et par voie rectale. J’ai pu obtenir la vaccination par voie gastrique, soit par l'emploi de cultures virulentes, soit par l’ingestion répétée de cultures atténuées et virulentes. Pour les rats blanes et pour les lapins, le procédé de vaccination avec cultures virulentes est sans dangers, si on commence par un quart de culture de vingt-quatre heures sur gélose (faite à la température du labo- ratoire) et si on augmente graduellement la dose ingérée. Chez le lapin, la vaccination est très facile à obtenir et elle persiste longtemps ; chez le rat. elle est beaucoup plus difficile. Pour les cobayes, le procédé de vaccination avec des cultures virulentes fournit des résultats médiocres ou même très mauvais : parfois nous avons eu une mortalité de 90 p. 100; elle est en moyenne de 75 à 80 p. 100. Pourtant ces animaux supportent bien une dose initiale de 1/10 de culture viru- lente par voie gastrique. Mais ceux qui survivent à ce procédé de vacei- nation ne résistent pas toujours à la dose mortelle par voie hypoder- mique. Par cette méthode, on obtient seulement 5 à 8 p. 100 d'immunisation complète. Avec le procédé de vaccination à l’aide de cultures d’abord atténuées, puis virulentes, la mortalité chez les cobayes se réduit à 5 ou 10 p. 100. Cependant, les cultures chauffées à 60 degrés ou à 58 degrés pendant soixantes minutes ne donnent aucure immunisation, ou celle-ci est si légère qu'on peut la considérer comme étant sans efficacilé. Mais lorsqu'on emploie des cultures chauffées à 53 degrés pendant quatre- vingt-dix minutes, on obtient des résultats tout à fait satisfaisants. Une première ingeslion d’une demi-culture ainsi préparée permet, au bout de dix jours, de faire ingérer impunément un quart de culture virulente, et, après quinze jours, on trouve que 50 p. 100 des animaux ainsi traités ; re f À } 19 © SÉANCE DU 3 JANVIER sont capables de supporter l'épreuve d’inoculation sous-cutanée sûre- ment mortelle pour les témoins. Avec cette méthode, la mortalité des cobayes ultérieurement éprouvés fut, dans les différents lots, de 5 à 10 p. 100. En réduisant à un quart de culture atténuée la dose initiale ingérée, la mortalité fut presque nulle. Par voie rectale, on obtient plus facilement la vaccination contre la peste avec des cultures chauffées à 60 degrés pendant 60 minutes. Aucun des animaux traités dans ces conditions n’est mort au cours de la période d’immunisation. En injectant d'abord un quart de culture et en augmentant progressivement la dose jusqu'à une culture entière, on trouve qu'après la quatrième dose 50 p. 100 des animaux sont rendus réfractaires à l’inoculation d'épreuve par voie hypodermique. La vaccination par voie gastrique et par voie rectale avec des cultures sensibilisées selon la méthode de Besredka s’est montrée complètement inefficace. Chez tous les animaux immunisés, soit par voie buccale, soit par voie rectale, on observe la déviation du complément par la réaction de Bordet-Gengou. Cette réaction apparaît déjà le deuxième jour après l'absorption de la première dose de un quart de culture chauffée à 53 degrés pendant quatre-vingt-dix minutes. J'ai conservé des lapins qui, cinq mois après leur dernière ingestion de culture virulente, accusaient nettement la présence d'anticorps pesteux dans leur sérum. : Chez tous les animaux vaccinés, l’index opsonique s’est montré plus élevé que celui des animaux normaux. ({nstitut Pasteur de Lille.) PASSAGE DANS L'ORGANISME DES SUBSTANCES TOXIQUES SÉCRÉTÉES PAR LES HELMINTHES (SCLÉROSTOME, OESOPHAGOSTOME, ANKYLOSTOME), par M. WEINBERG. Nous avons montré (1) que le Sclérostome sécrète des substances toxiques pour le sang du cheval. Ces dernières dissolvent les globules rouges, empêchent la coagulation du sang et, au contact du sérum, donnent un précipité. Ces substances diffèrent des hémolysines et des précipitines spéci- (4) Comptes rendus de la Société de Biologie, 6 juillet 1907, et Annales de l’Institut Pasteur, octobre 1907. 26 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - fiques. Elles rappellent, par quelques caractères, l’extrait de sangsue ainsi que les produits de sécrétion ou les extraits de certains organes de l’appareil digestif. Nous savons, en effet, que la bile dissout les globules rouges, que l'extrait d’intestin contient une substance thermo- stabile ayant les mêmes propriétés (Korchoun et Morgenroth), et les recherches de Mirel (1), de Tarkhanoff et Tsiboulsky (2), ont montré que l'extrait de pancréas empêche la coagulation du sang. Nous avons voulu nous rendre compte si les substances toxiques du Sclérostome passent dans l'organisme. Dans ce but, nous avons examiné les organes de trente-deux chevaux atteints de sclérostomiase. L'examen histologique de ces organes a décelé dans les vaisseaux sanguins un nombre considérable de mononucléaires bourrés de pigment ferrugineux. Ce pigment est surtout déposé dans la rate et en partie dans le foie, où il est retenu par les cellules endothéliales, les cellules hépatiques, et où on le retrouve également dans le tissu conjonctif. On en percoit aussi dans les glo- mérules de Malpighi, dans les tubes contournés ainsi que dans les canaux droits du rein. Ainsi, le phénomène que nous avons constaté in vitro a lieu égale- ment in vivo. Les substances toxiques sécrétées par le Sclérostome pénètrent dans le courant circulatoire du cheval, y détruisent des glo- bules rouges dont les produits de désagrégation sont en partie arrêtés par la rate et le foie, en partie éliminés par le rein. L'étude d’une trentaine d'observations d'œæsophagostomiase chez les singes (anthropoïdes et singes inférieurs) nous a conduit aux mêmes résultats. Nous avions déjà pensé (3) que l’Ankylostome agit de la même facon que le Sclérostome. Il s’agit en effet, dans les deux cas, de Nématodes pourvus de puissants moyens de fixation et se nourrissant du sang de leur hôte. ; | Les recherches de Calmette et Breton sur l’action hémolysante de l'extrait d’ankylostomes, celles de Loeb et Smith sur l'influence qu'il exerce sur la coagulation du sang, les constatations de Daniels qui à trouvé la pigmentation des différents organes chez des sujets ayant succombé à l’ankylostomiase, et enfin nos recherches personnelles, nous permettent d'affirmer que les substances toxiques de l'Ankylostome, comme celles du Sclérostome, passent dans l'organisme. Tous ces faits nous font croire que dans l’ankylostomiase, comme dans la sclérostomiase el l'æsophagostoniase, il s'agit d’une intoxication chro- nique de l'organisme par les substances toxiques sécrétées par les Hel- minthes. (1) Thèse de Montpellier, 1902. 2) Wratch, décembre 1907. (3) Annales de l'Institut Pasteur, octobre 1907, p. 798. : 1 4 | SÉANCE DU  JANVIER 97 Nous pensons que, sauf i'hémorragie intestinale, tous les phénomènes qu'on observe, par exemple dans one vraie, sont dus uni- quement à l’action des produits toxiques des parasites. Comme ces derniers peuvent inoculer, au hasard de la flore micro- bienne, des microbes pathogènes dans Ja paroi intestinale, des compli- cations graves d'ordre infectieux peuvent survenir au cours d’une des maladies qui nous intéressent et l'emporter sur les phénomènes toxiques. On a décrit comme ankylostomiase des cas d'infection très graves observés chez des sujets dont l’autopsie n’a révélé qu'un très petit nombre de parasites, ou même un seul. Il est évident qu'il ne s’agit pas, dans ces cas, d’ankylostomiase, pas plus qu’il ne s’agit de trichocépha- liase dans le cas d’une appendicite très grave causée par les microbes inoculés par un seul trichocéphale. (Travail du laboratoire de M. Metchnikoff.) SÉRO-RÉACTION DE LA SYPHILIS ET DE LA PARALYSIE GÉNÉRALE, (Deuxième note), par GC. Levapirr et T. Vamanoucui. Nous avons démontré, dans un premier travail concernant le mécanisme du phénomène de Wassermann, que l'extrait de foie employé pour la séro-réac- tion de la syphilis et de la paralysie générale n'est pas un « anligène » dans le vrai sens du mot. Le principe actif contenu dans cet extrait est, en effet, soluble dans l'alcool et n’est qu'un mélange de lipoïdes et de sels biliaires. On peut, d'autre part, faire le diagnostic de la syphilis floride ou de la para- lysie générale (liquide céphalo-rachidien) en se servant de ces sels (en parti- culier du glycocholate de soude) ou de la lécithine. Toutefois, cette dernière, comparée à l'extrait alcoolique ou aqueux de foie, nous a donné des résultats moins nets et moins constants. Il y a donc lieu d'admettre qu'en dehors des sels biliaires et des lipoïdes, l'extrait de foie contient d’autres principes solubles dans l'alcool qui facilitent l’action de ces corps. Nous avons recherché quelles étaient les substances auxquelles le sérum des syphilitiques et le liquide cérébro-spinal des paralytiques doivent la propriété d’inactiver le complément hémolytique en présence de l'extrait de foie et de fournir ainsi une séro-réaction positive. Quel- ques constatations antérieures permettaient de penser que ces subs- tances n'étaient pas les matières albuminoïdes coagulables par la cha- leur. En effet, deux liquides céphalo-rachidiens, également riches en ces matières, peuvent cependant se comporter d’une façon différente au point de vue de la réaction de Wassermann. D'un autre côté, le 928 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sérum normal est de beaucoup plus riche en substances protéiques qu'un liquide rachidien de paralytique ; or, ce dernier seul fournit une réaction positive. Pour trancher la question, nous avons étudié les pro- priétés de l'extrait alcoolique de sérum de syphilitique et de liquide spinal de paralyliques généraux (en même temps que des sérums et des liquides témoins) et nous avons obtenu les résultats suivants : L'extrait alcoolique préparé en ajoutant cinq volumes d'alcool absolu à un volume de sérum ou de liquide et en évaporant dans le vide et à 70 degrés contient des matières grasses (lipoïdes) solubles dans l’alcool absolu et l’éther, et des sels, ces derniers en plus grande quantité solubles dans l’eau et in- solubles dans l'alcool et l’éther. Repris avec de l’eau salée à 8. p. 1000, cet extrait est trouble, floconneux et a une réaction franchement alcaline. D’ail- leurs, l'extrait alcoolique préparé avec du sérum est plus riche en principes solubles que celui obtenu avec le liquide spinal. En examinant cet extrait au point de vue de la séro-réaction, nous avons constaté ce qui suit : En présence de l'extrait aqueux ou alcoolique de foie, l'extrait alcoolique de sérum de syphilitiques ou de liquide spinal de paralytiques empêche l'hémolyse d'une facon très nette. Il est également empêchant même en absence de l'extrait de foie, bien entendu à des doses plus fortes, et se comporte à ce point de vue comme ce sérum ou ce liquide. Toutefois, lorsqu'on compare la force anticomplémentaire de l'extrait préparé avec des liquides et des sérums pathologiques à celle de l'extrait témoin (sérum et liquide normaux), on constate des différences quantitatives, mais ces différences sont souvent peu marquées, ou même parfois nulles. Nos recherches nous ont montré en plus que, parmi les subs- tances que l'alcool dilué extrait du sérum et du liquide spinal et qui donnent une réaction positive, il faut compter d'une part les lipoïdes, et d'autre part les sels (1).Ce qui le prouve, c'est que l'extrait obtenu en traitant le liquide céphalo-rachidien- desséché par l'alcool absolu empêche l'hémolyse (action des lipoïdes) et que, de plus, les sels inso- lubles dans l’alcool absolu agissent de la même manière (2). Ces faits prouvent que la réaction de la syphilis et de la paralysie n'a aucun rapport avec la dévialion du complément provoquée par la ren- contre des vrais antigènes et des anticorps. Elle est plutôt due à l'action des hpoïdes et des sels de l'extrait hépatique sur les lipoides et peut-être les sels du sérum et du liquide cérébro-spinal. La rencontre de ces deux ordres de corps à des proportions optima délermine l'inactivation du complément et, indirectement, l’empêchement de l'hémolyse. ILest donc (1) Ces derniers agissent peut-être par leur alcalinité (inactivation du com- plément par les susbtances alcalines). (2) Des expériences de dialyse montreront mieux jusqu’à quel point les sels interviennent dans la séro-réaction en question. (RE CEE SEANCE DU 41 JANVIER 29 très probable que, dans la syphilis accompagnée de manifestations cula- nées, le sérum s’enrichit en substances solubles dans l'alcool (lipoïdes), substances qui peuvent provenir de la désintégration même des tissus altérés (peau?). De même pour la paralysie générale, où la destruction histolytique de l'écorce cérébrale détermine un enrichissement du liquide spinal en principes du même ordre. Cela fait que les sérums et les liquides pathologiques ont un pouvoir anlicomplémentaire indirect plus accentué que celui des sérums et des liquides témoins, lesquels agissent également, mais à des doses plus considérables. £'n résumé, il n'y a entre les sérums et les liquides spécifiques et normaux que des diffé- rences quantitatives et non qualitatives, la réaction de Wassermann élant provoquée par des principes d’origine histogène et non bactérienne. (Travail du laboratoire de M. Metchnikoff, à l'Institut Pasteur.) RECHERCHES MICROBIOLOGIQUES ET EXPÉRIMENTALES SUR LE PIAN, «par L. NaTran-LaARRIER et C. LEVADITI. Nous avons eu l’occasion d'étudier un cas de pian, survenu sur un sujet blanc qui avait séjourné dans la région du Haut-Congo. Il nous à. été ainsi possible d'entreprendre une série de recherches microbiolo- giques et expérimentales que nous résumerons brièvement ici : M. X... avait toujours été bien portant et n’avait jamais eu la syphilis ; il résidait aux sources de l'Ogoué, territoire où le pian n’est pas rare, lorsqu'en décembre 1906 apparut son chancre pianique. Dix jours plus tard éclatait une éruption généralisée qui occupait la partie supérieure du thorax et de l'abdomen. Deux mois après, une nouvelle série d'éléments se développait sur le visage et aux hypochondres. Chaque lésion se montrait d’abord comme une macule rosâtre dont le diamètre s’aceroissait pendant huit jours environ, mais qui, bientôt, se surélevait et formait, enfin, une saillie mamelonnée recou- verte d’une croûte jaunâtre, dont l’ablation laissait sourdre un liquide trans- parent et citrin. Tel était l'état du malade, lorsqu'il fut vu par le D' Allain, chef du service de santé de Brazzaville, qui porta le diagnostic de pian. Au moment où nous examinämes M. X..…., au mois de juin, la plupart de ses éléments pianiques étaient en voie de régression, mais, à la face, au cou et à la jambe, persistaient encore des lésions florides et caractéristiques. L'état du malade resta quelque temps stationnaire, mais, au mois de septembre, il consentit à se faire traiter par les injections d’atoxyl et sa guérison fut complète au bout de huit jours. Constatations microscopiques. — Sur les frottis préparés avec la séro- sité que l’on recueillait de la surface des lésions du malade ou à la 30 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE surface des lésions expérimentales du chimpanzé, nous avons pu cons- tamment déceler le Spirochæta pertenuis de Castellani. Sur les frottis colorés par le liquide de Giemsa, nous avons, comme Prowazek, remar- qué qu'il existait quelques différences entre le Spirochæta pertenuis et le 7reponema pallidum. Le premier de ces organismes, en effet, paraît plus mince, présente des tours de spires moins régulièrement disposés et offre, enfin, souvent des extrémités contournées en boucle. Par contre, le Spirochæta pertenuis et le 7reponema pallidum offrent sensible- ment le même aspect lorsqu'on les étudie à l’état vivant, en faisant usage de l’ultra-microscope, lorsqu'on colore les frottis par la méthode de Lôffler, et lorsqu'on imprègne les coupes histologiques par le nitrate d'argent. Etude histologique du pian expérimental.— Le chancre pianique expérimental diffère déjà à l’œil nu du syphilome primaire par l'épaisseur de la croûte qui le recouvre et par l'aspect finement granuleux des surfaces ulcérées. L'étude histologique des coupes de la lésion montre quelques caractères bien précis que l’on ne retrouve pas dans les lésions syphilitiques expérimentales: tels sont l’hyperpiasie du corps papillaire, tant au pourtour qu’au niveau de l’ulcé- ration, l’épaississement de l’épiderme souvent creusé de vacuoles riches en polynucléaires, l'abondance des polynucléaires dans les tissus infiltrés de leucocytes, l'intégrité relative des tuniques vasculaires. Les Smrorhètes, sur les coupes imprégnées par la méthode argentique, se .montrent aussi bien à la surface que dans la profondeur de la lésion : à la surface, ils se groupent par amas dans la lymphe qui s’accumule au-dessous, de la croûte superficielle ; dans la profondeur, ils se rassemblent, non pas au pourtour des vaisseaux, mais dans les petits abcès miliaires où s’entassent les polynucléaires. Etude expérimentale. — Nous avons constaté, comme l'avaient déjà vu Neisser, Baermann et Halberstädter, que le pian est transmissible au chimpanzé. Après une incubation variant, en effet, de vingt-quatre à cinquante-deux jours, apparaît la lésion primitive. Elle se montre sous l’aspect d’une ulcération à surface granuleuse et bourgeonnante et à bords polycycliques que recouvre une croûte très épaisse. Jamais nous n'avons observé de lésions pianiques secondaires, mais jamais aussi nous n'avons pu conserver nos animaux en vie pendant plus de quel- ques semaines. L’autopsie n’a, d’ailleurs, montré ni hypertrophie ganglionnaire, ni lésion viscérale. Comme Neisser, Halberstädter et Castellani, nous avons réussi à inoculer le pian aux singes inférieurs (Macacus cynomolqus). Sur ces animaux, les lésions ont été moins éten- dues, et le succès des inoculalions a été moins constant. Immunité. — Pour étudier Les rapports qui existent entre la syphilis et le pian, nous avons recherché si, comme l’affirment Neisser, Halbers- lädter et Castellani, les animaux qui ont acquis l'immunité contre la SÉANCE DU 11 JANVIER 91 syphilis sont encore susceplibles de contracter le pian. Nos expériences ont porté sur cinq singes inférieurs, qui ont reçu l'inoculation pianique 59 jours, 71 jours, 73 jours, 86 jours et 110 jours après l’appa- rition de leur chancre syphilitique : tous ces animaux offraient donc certainement, alors, une immunité solide contre la syphilis. Or, fous ces singes (Mac. rhesus, Mac. cynomolqus et bonnet chinois) se sont montrés également réfractaires au pian, quoique certains d'entre eux aient pu être observés pendant plus de cinq mois. Les expériences de Neisser, Halberstädter et Castellani ont démontré d'une façon indéniable, et que l’inoculation du pian confère l’immunité . contre cette maladie, et que la syphilis peut être encore inoculée avec succès aux singes guéris du pian. Nous devons donc conclure que si le pian ne confère au singe aucune immunité contre la syphilis, celle-ci, du moins dans un certain nombre de cas, rend les singes plus résistants à l'infection pianique. Ces résultats Lendent à prouver, à nos yeux, que la différence entre les deux maladies est moins marquée qu'on ne l’a prétendu et que le pian se présente, pour ainsi dire, comme une variété plus atténuée de la syphilis. (Travail du laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) SUR LE SUCRE DU SANG DU VENTRICULE DROIT ET DE LA CAROTIDE, par R. LÉPINE et Boucup. D'après Claude Bernard, le sang du ventricule droit est plus riche en sucre que celui du ventricule gauche. La moyenne de dix dosages, faits par Abeles, accuse aussi une légère diminution de sucre dans le sang carotidien. Seegen a trouvé deux fois le sang du ventricule droit plus riche en sucre que celui de la carotide; une fois c'était l’inverse (1). Nous avons, il y a quatre ans (2), montré que, si l’on fait tomber simultanément dans du nitrate acide de mercure du sang sortant de la carotide d’un chien, et du sang recueilli dans le ventricule droit (non dans l'oreillette), au moyen d'une sonde introduite par la jugulaire, le sang de la carotide est très souvent plus sucré que celui du ventricule droit. Nous avons expliqué cet accroissement de sucre dans le sang du cœur gauche, qui souvent atteint 20 centigrammes, en admettant que, pendant la traversée des capillaires du poumon, du glucose s’est dégagé (1) Seegen. Glycogénie animale. Paris, 1890, p. 100. (2) Lépine et Boulud. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 21 septembre et 2 novembre 1903. 32 SOCIÉTÉ DE BICLOGIE d'une combinaison où il se trouvait dissimulé (1). L’exactitude de cette hypothèse est confirmée par le fait que ce sucre dissimulé auquel nous avons donné le nom de sucre virtuel, et sur le dosage duquel nous reviendrons ultérieurement, est souvent en quantité moindre dans le sang de la carotide. Chez le chien à jeun depuis quinze ou dix-huit heures, l'excès de sucre dans le sang carotidien est la règle : Si, peu d'heures avant la prise de sang faite simultanément dans le ventricule droit et dans la carotide, on a injecté sous la peau de l'animal par kilogramme de poids vif 0 gr. 25 de phloridzine (2), ou dix centi- grammes environ d'invertine (3); k Si l'animal a inhalé du chloroforme pendant un temps suffisant pour devenir hyperglycémique. Il suffit parfois de quelques minutes. En tout cas, l'excès de sucre dans la carotide ne paraît pas durable; car chez un chien il avait cessé vingt minutes après la chloroformisation. Nous l’avons également observé : après l'injection intra-stomacale d'alcool (dilué dans deux parties d’eau), à raison de 2 gr. 5 d’alcool absolu par kilogramme ; après une asphyxie prolongée qui avait amené de l’hyperglycémie; et une demi-heure après l’infusion lente dans une veine d'une solution isotonique de 1 gramme de HIROEE par kilo- gramme. SUR QUELQUES CARACTÈRES HISTO-PHYSIOLOGIQUES DE L'AUTOLYSE ASEPTIQUE DU FOIE. VII. Période de latence. Formation brusque des corps myéliniques, par L. LaAunoy. Dans notre première note sur l’autolyse (4), nous avons signalé que les modifications nécrotiques de Ja cellule hépatique du cobaye appa- (1) La même explication est valable pour l'excès le sucre que l’on constate souvent dans le sang de la veine rénale chez le chien phloridziné. + rendus de l'Académie des Sciences, 19 septembre 1904. (2) L’excès relatif de sucre dans le sang carotidien s’observe dans les cas où la phloridzine amène de l'hypoglycémie, et dans ceux, plus rares, où elle produit une légère hyperglycémie. (3) Cette substance favorise le dégagement du sucre dissimulé. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 13 mai 1907. (4) L. Launoy. La cellule hépatique au cours de l’autolyse aseptique, Comptes rendus de la Société de Biologie, 5 novembre 1904, t. LVIT, p. 354. Voir aussi : 4) L. Launoy. La cellule hépatique au cours de l’autolyse asep- tique, 11° note, Comptes rendus de la Société de Biologie, 20 mai 1905, t. LVIIT, p. 860. b) L'autolyse aseptique du foie dans 12 sérum sanguin, Comptes rendus de la Société de Biologie, 24 novembre 1906, t. LX, p. 497. SÉANCE DU A1 JANVIER 33 raissent à 39 degrés et en milieu NaCl A — — 0,55 seulement vers la dix-huitième heure. Depuis, au cours des recherches effectuées sur le foie du lapin, nous avons pu remarquer que la période pendant laquelle la cellule reste au point de vue morphologique, dans un état normal ou sensiblement voisin de l’état normal, peut être de plus longue durée. Nous avons des préparations de foie conservé vingt-quatre heures à 38 degrés dans NaCI et fixé au liquide fort de Flemming, sur lesquelles on: reconnaît nettement la structure réticulée du cytoplasma; elles montrent également une majorité de noyaux riches en chromatine. Toutefois, à côté de nombreux éléments non altérés, en apparence normaux, il existe toutes les lésions nucléaires de début : achromatose de la périphérie nucléaire, caryolyse légère, etc.; plus rarement, quelques noyaux pycnotiques. Ce sont là des symptômes qui traduisent probablement l’action des échanges physico- chimiques entre le milieu extérieur homogène et le cytoplasma hétérogène d’une part, et d'autre part entre le cytoplasma et le noyau; les mêmes altéra- tions nucléaires peuvent se rencontrer dans des cellules conservées plusieurs jours dans le NaCI, à température basse. Ce qui est à signaler, c’est l’absence des corps myéliniques et la safranophilie des grains chromatiniens passés dans le cytoplasma. A l'examen de préparations de la même série d'expériences, faites avec du foie ayant trente-six heures de séjour à l’étuve (38°), on observe alors la cel- lule autolysée, typique, c’est-à-dire un élément sans structure cytoplasmique, bourré de corps myéliniques et dont le noyau (ou les noyaux) est réduit à une sorte de corpuscule vacuolaire, achromatique. Ces faits, sur lesquels notre attention n'avait pas été tout d’abord attirée, permeltent de dire que : un fragment de tissu hépatique plongé dans la solution physiologique immédiatement après son extraction de l'organisme, puis porté à l’étuve à 38 degrés, ne subit pas immédiate- ment la dégénérescence autolytique. Avant l’apparition des premières modifications de nécrose, il se place un temps perdu, d’assez longue durée, une sorte de période latente pendant laquelle la cellule conserve, en apparence, l'aspect morphologique d’une cellule vivante. c) Nouvelle contribution à l'étude histophysiologique de l’autolyse aseptique du foie. Action favorisante des chlorures de quelques métaux alcalino-terreux, Comptes rendus de la Société de Biologie, 16 mars 1907, t. LXIT, p. 487. d) À propos de l'étude histophysiologique de l’autolyse aseptique du foie : _ Action inhibitrice du citrate de sodium, Comptes rendus de l1 Société de Bio- logie, 22 juin 1907, t. LXIT, p. 1175. e) Nouvelle contribution relative à l’histophysiologie de l’autolyse aseptique du foie : Sur la stabilité de la chromatine nucléaire dans la solution de chlo- rure de sodium isotonique, Comptes rendus de la Société de Biologie, 16 novembre 1907, t. LXIIT, p. 476. BIOLOGIE. COMPTES RENDUs. — 1908. T. LXIV. 3 34 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour le foie, cette période latente n’est pas rigoureusement identique d'un organe à un autre; toutefois, pour le foie d'animaux à jeun de vingt-quatre heures, elle n’est pas sensiblement inférieure à vingt heures; l’asepsie de l'essai étant contrôlée. Nous nous sommes demandé combien de temps s'écoule entre le début de la nécrose cellulaire et le stade d’autolyse confirmée. L'examen de fragments de tissu hépatique en autolyse dans le chlo- rure de sodium, fixés à des intervalles rapprochés, démontre que les phénomènes de nécrose apparaissent brusquement et permet de cons- tater leur évolution rapide. Des expériences que nous avons poursuivies, il ressort le fait sui- vant : un fragment de foie qui, vingt-qnatre heures après la mise à l’étuve, présente une majorité de cellules en apparence intactes, n’est composé à la vingt-huitième heure que de cellules déformées et rem- plies de corps myéliniques. Il suffit donc d’un court espace de temps pour que se produisent les phénomènes de désintégration cytoplasmique et nucléaire que nous qualifions d’autolyse. Dans le cytoplasma, le début de ces phénomènes, c'est la nécrose de coagulation, elle coïncide avec l’apparition dans le milieu extérieur d'un précipité à grains plus ou moins volumineux. En résumé, l'étude de l’autolyse aseptique du foie démontre que : 1° Les premières altérations cellulaires n'apparaissent qu'après une période d'état stationnaire d'assez longue durée; pendant ce temps, la cellule conserve en apparence son intégrité morphologique; 2° La dégénérescence cellulaire débute brusquement, elle se pour- suit avec une grande rapidité. Il ne nous a pas été possible de saisir avec précision le moment où le corps chromatinien, safranophile, exsudé dans le cytoplasma, perd ses affinités chromatiques pour devenir corps myélinique. (Laboratoire de Physiologie de l’Institut Pasteur.) SUR LA REPRODUCTION ET LES AFFINITÉS DU Plastulidium pædophtarum CH. PÉREZ, par EDOUARD CHATTON. Ce Protiste parasite a été trouvé par Charles Pérez dans les œufs et les tout jeunes embryons parthénogénétiques de Daphnia obtusa Kurz de la lagune de Gradignan, près de Bordeaux. Je résume ici très briè- vement les données que Pérez a fournies sur cet organisme dans deux notes publiées ici même (1). (1) 1905. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1903, LV, p. 715-716, et 1905, LVII!, p. 1027-1029. SÉANCE DU 11 JANVIER 3) Aux stades végétatifs le parasite est constitué, à l'intérieur d’une mince membrane d’enveloppe, par un corps protoplasmique |ellipsoïdal de 20 à 25 u, à grosse vacuole centrale et à noyaux régulièrement distribués. Au moment de la schizogonie (sporulation), le protoplasma cortical se scinde en autant de cellules qu'il contient de noyaux (stade blastuloïde) et qui, en s’indi- vidualisant, deviennent autant de spores. Ces spores, mises en liberté par rupture de la membrane, sont sphériques. Le parasite présente en outre une division végétative plasmotomique qui rappelle le bourgeonnement de cer- taines levures. Sur les mêmes Daphnies, mais portées indifféremment par des individus mâles, femelles où parthénogénétiques, ou encore sur des larves de Corethra, Pérez trouve des parasites externes de 30 à 35 y semblables, sauf l'absence de vacuole et la présence de réserves graisseuses, aux parasites des œufs. Pérez pense que ce sont peut-être là des formes de résistance du Blastulidium. Au sujet des affinités, il dit : « Cet organisme paraît devoir être rattaché, au moins jusqu'à plus ample informé, aux Haplosporidies de Caullery et Mesnil. » C'est avec les mêmes réserves que ces auteurs (1) le mentionnent dans leur travail d'ensemble sur ce groupe. J'ai retrouvé Blastulidium pædophtorum chez des Simocephalus vetulus (9.-F. Muller) de la mare de Retnan, près de Belfort, chez Chydorus sphæricus (0.-F. : Muller) de l’étang de l’Ursine, à Chaville (Seine-et-Oise), et chez un Lynceus de la même station. Ces formes sont identiques par leurs dimensions et leur structure à celle de Pérez et présentaient aussi le même mode de multiplica- tion végétative plasmotomique. Les différences que j'ai constatées dans le processus de la sporulation s'expliquent, on le verra, par des différences dans les conditions de l'observation. Chez les Blastulidium des Simocephalus comme chez ceux des Chydorus, -observés en goutte suspendue, et sur lame sans couvre-objet, on voit, peu après l'apparition des limites cellulaires dans la couche corticale, l’une des cellules se développer plus que les autres et faire saillie sous la membrane en un petit mucron que l’on prendrait à tort pour l’origine d’un bourgeon. C’est au sommet de ce mucron que se percera l'orifice de sortie des spores à l'extrémité d’un court goulot. Ces dernières, qui se présentent sous forme de cellules ovoides libres dans la cavité du sporange, se mettent en mouvement et sortent une à une. Elles montrent un long flagelle à insertion axiale. En milieu confiné, entre lame et lamelle, ce processus est retardé et altéré. La formation du goulot est à peine indiquée, les spores s’arrondissent et demeurent immobiles à l'intérieur du sporange. Il suffit, d’ailleurs, pour immobiliser en moins d’un quart d'heure des zoospores très agiles, de couvrir d'une lamelle la goutte d’eau qui les contient, en évitant de les comprimer. En goutte suspendue, elles restent mobiles pendant plusieurs heures. La déhiscence normale de Blastulidium se fait donc par un goulot et ses éléments reproducteurs sont des flagellispores. Ce dernier caractère oblige à séparer Blastulidium des Haplosporidies, où il n'avait été que provisoirement rangé pour le rattacher aux Chytridinées avec lesquelles Caullery et Mesnil lui (4) Caullery (M.) et F. Mesnil, 1905. Recherches sur les Haplosporidies. Arch. zool. exp. et génér., série 4, vol. IV, p. 101-180, pl. XI-XIII. 39 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avaient déjà reconnu des affinités. Il s’y trouve d’ailleurs en compagnie de formes très voisines, les Olpidium A. Braun, dont deux espèces sont parasites des œufs de Rotifères, et avec lesquels il présente en commun : absence complète de mycélium; sporanges isolés, à membrane lisse, déhiscents par un ou deux cols; zoospores à un flagelle. Il s’en distingue génériquement par la présence très constante d’une vacuole centrale et sa reproduction végétative plasmotomique (1) qui établit une transition vers la tribu des Synchytriées, où le corps végétatif se divise à maturité en plusieurs sporanges. Comme la plupart des Chytridinées, Blastulidium n’est pas un parasite spécifique. Les Haplosporidies, au contraire, paraissent toutes jusqu'ici localisées à un seul hôte (2). Que sont les « corps ellipsoidaux externes »? L'hypothèse émise par Pérez que ce seraient peut-être là des formes de résistance du Blastulidium, trouverait une explication dans l'existence des zoospores. On conçoit en effet qu’elles puissent, isolées ou conjuguées, se fixer sur les téguments de divers arthro- podes aquatiques et s’y développer en formant ces corps ellipsoïidaux qui fourniraient des éléments de réinfection au retour des conditions favorables. J'ai retrouvé dans un trou des carrières de Bellevue, maintenant comblé, sur Daphnia pulex de Geëer, des productions qui répondaient entièrement à la description de Pérez. Lors des trois visites faites à cette station en novembre 1905, janvier et mars 1906, je n’ai jamais vu ces Daphnies atteintes dans leur ponte par les Blastulidium. Au printemps et en été la mare était à sec. Après la mort de l'hôte, ces parasites ont quitté leurs enveloppes, ils ont formé à quelque distance de celles-ci autant de kystes en forme de citron, à membrane épaisse. La forme de migration, qui m'a échappé, doit être amœæboïde. Cette observation montre tout au moins que ces corps ellipsoïdaux ne constituent pas eux-mêmes des formes de résistance, mais qu’ils sont capables d'en pro- duire. Si vraiment la phase amæboïde existait, elle rappellerait beaucoup les Amæbidium avec lesquels ces parasites énigmatiques présentent, par leur habitat, leur mode de fixation et leur structure intime, d’indéniables ressem- blances. (1) Un tel mode de reproduction n'a pas été signalé, à ma connaissance, chez les Olpidium. Il est probable qu'il existe dans les espèces de ce genre où l’on trouve groupés en un même point de l'hôte de nombreux individus du parasite. (2) Excepté les Bertramia des Rotifères, mais l'espèce B. asperospora devra certainement être démembrée. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU [8 JANVIER [908 SOMMAIRE Acaarp (Cx:) et Feuirzié (E.) : Résistance et activité des leuco- cytes dans les épanchements patho- LNTUES SMS RE Tee AnpKé (Cu.) : Sur les lésions du rein après ablation du foie chez la Srenonle. ses ce 0e ONE BLancHaRD (R.) : Réponse à M. Je professeumDnbois tu Breron et Massoz (L.): Sur l’ab- sorption du venin de cobra et de son antitoxine par la muqueuse du gros HARAS NE on ER ee : CAsrAIGNE (J.) et RamaEerx (F.) : Lésions du tube contourné du rein dans l’'intoxication aiguë expérimen- ÉleSDAMESUbIMENE TEE CLaune (H.) et LaEeRMiTtE (J.) : Sur le traitement de la syphilis cérébro- spinale par les injections de mer- cure colloïdal électrique. ... Czuzer (J.) : Sur l'excitation des nerfs au moyen d'ondes électriques de longue. durée Dovon (M.) et GAUTIER (CLAUDE) : Influence de l’anémie artérielle du foie sur la teneur du sang en fibrine. ANCHONDIUESÉ TUNER EE ere Dupors {RaPHAEL) : Sur l’immunité de la marmotte en hivernation à l'égard des maladies parasitaires. Réponse à M. R. Blanchard . . . .. Gauup {J.) et Sropez (G.) : Traite- ment de la syphilis par des injec- tions intramusculaires de mercure colondaleélectrlqu'e mm En Lespre (F.-X.) et Macxox : Effets moteurs sur le larynx del’ exeitation unilatérale du récurrent." .1.0 LEvanrrr (C.) et Yauaxoccar (T.) : Recherches sur l’incubalion dans JE RSVDhNLIS ee ere Eine Mayer (ANDRÉ) et Rarsery (E.) : Sur un cas d’albuminurie dite BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. 58 41 (OI — 1908. « acéto-soluble » chez une malade en état de rélention chlorurée . . . Nerrer : Remarques à propos de la communication de MM. Galup et Stodel, relative au traitement de la syphilis par des injections intra- musculaires de mercure colloïdal ÉleCTIQUER ESS EEE PAM PARA CEE* REBIÈRE (GEORGES) : Sur le dosage des métaux daus les solutions col- loidales LP Palladiunme ere" RetrTerer (Ép.) : Structure du car- tilage diarthrodial de l'adulte. . . . Rocer {H.) : Influence des aliments sur l’activité de l'amylase pancréa- NOR SR ÉN ALE E DS n m cl STUDEL (G.) : Sur le mercure col- loïdal préparé par voie électrique. SWELLENGREBEL (N.-H.) : La volu- tine chez les Trypanosomes. . . .. THIERCELIN (E.) : Culture de l'en- térocoque sur placenta humain. L’entérocoque dans les produits or- ganiques en putréfaction ct dans l'infection puerpérale. , . . . . . .. TixIER (LÉON) Ictère d'origine hémolytique. Résistance des héma- lies déplasmatisées sensiblement TOTAVAl EEE MIRE CARTE EEE - Réunion biologique de Bucarest. ATHANASIU (J.) : Ergographe dou- DIÉFASDUIeR EME Le nn Bages (V.) et STErANEscO (E.) Etude comparative sur l'apparition des lésions rabiques et des corpus- CUS eANE SE PER ARE Bages (V.) : Les rapports eutre la graisse, le pigment et des forma- lions cristallines dans les capsules SULRÉN AE SPAS Ce 2e MARBÉ (S.) : Le principe de l'hy- perovarieme menstruel. Les varia- TT, LXIV- 4 63 16 43 81 83 38 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A 2 0 tions numériques des hématies dans KunsrLer (J.) : La castration des les périodes menstruelles et dans les lévrespanlesMapins er 105 périodes intercalaires . . . . . . . : 85 LAUTIER (R.) : Nouveau procédé Marinesco (G.) et Minea (J.) : Sur de cuti-réaction à la tuberculine la survivance des cellules des gan- chez l'homme pe REP 91 glions spinaux greffés à différents Moxsocr : À l’occasion de la note intervalles dans la mort. . . . . .. 86 | de M. Lautier, sur ün nouveau pro- Marinesco (G.), PaRHON et GoLp- cédé de cuti-réaction à la tubercu- sTEIN : Sur la nature du ganglion linerchez Miomme eee RE 92 cilaires EME REMNEEE RES CALE 88 PÉRAGaLLO (H.) : Sur les Diato- SLATINEANO (AL.) et DANIELOPOL mées de l'aquarium à O. Cortiana (D.) : Influence du traumatisme cé- du laboratoire de Banyuls-sur-Mer. 99 rébral sur la réaction du cobaye SAUVAGEAU (CAMILLE) Sur des normal aux injections sous-cuta- Myxophycées roses et sur un pro- nées de tuberculine . 0 89 | cédé d'étude de la Phycocyane. . . 95 SAUVAGEAU (CAMILLE) : À propos Réunion biologique de Bordeaux. d'Oscillariées rouges observées dans un aquarium du laboratoire de Bocar (L.) : Sur le pigment de Banyuls=Sur-Mer EN NE 97 l’'Oscillatoria Cortiana rouge. Ana- SAUVAGEAU (CAMILLE) : Sur la colo- lyse spectrale comparée. . . . . .. 101% |Wrationtdes RlorIdéeS RER 103 Kunsrrer (J.) : Note sur le Râle TriBoNDEAU (L.) : Note sur le séro- des genèêts. Épisode de la lutte pour diagnostic par les cultures mortes la propagation de l'espèce. . . . .. 105 | de bacilles typhiques. . . . . HA AND Nu LE) Présidence de M. Giard, président. LA VOLUTINE CHEZ LES TRYPANOSOMES, par N.-H. SWELLENGREBEL (Amsterdam). Robertson (1), puis Salvin-Moore et Breinl (2), ont décrit chez 77. brucei et gambiense, un filament achromatique qui traverse la cellule d’un bout à l’autre. Par une coloration pas trop intense au Giemsa, ou bien en colorant simplement à l'hématoxyline ferrique de Heidenhain, au bleu de toluidine ou de iméthyiène, j'ai pu mettre en évidence ce filament avec une grande netteté, chez Jr. brucei, jambiense et equinum (mal de Caderas). Ilcommence par une partie incolore située en avant du centro- some, traverse le novau et s'étend jusqu'à l’autre bout de la cellule (fig. 1). Souvent ce filament montre des nodules d’où partent de courtes ramifications perpendiculaires à la direction du filament ; quelquefois le filament est en zigzag. Hors du noyau, il se colore en bleu foncé avec le Giemsa ; en dedans la couleur est rouge carmin. Cette partie intra- (4) Proc. royal phys. Soc., Edinburgh, vol. XVI, 1906. 2) Lancet, # mai 1907. Res HA. SÉANCE DU 18 JANVIER 39 nucléaire est composée de chromatine et d’achromatine entremèêlées, ce qu’on voit par le fait qu'elle se colore quelquefois non en rouge, mais en bleu comme le reste du filament. Généralement cette partie est intranucléaire et non superposée au noyau. Ce dernier cas est pourtant quelquefois réalisé, mais alors le filament et le noyau sont unis par une série de bandes chromatiques, perpendiculaires à la direction du fila- ment (fig. 2). Sur la partie intranucléaire du filament axial (c'est le nom que je Fic. 1-2. Trypanosoma equinum. — Fic. 3-6. Trypanosoma gambiense. Formes avec filament axial, granules quittant le noyau et une forme de dégénérescence (5). propose de donner à cette organelle), se forment des granulations forte- ment colorables en rouge. Ces granules ne restent pas dans le noyau, mais le quittent en longeant le filament axial (fig. 3, 4 et 6). Arrivés dans le cytoplasme, ils ne tardent pas à s'y disperser en quittant le filament. Dans les cellules en voie de dégénérescence, le noyau devient de moins en moins colorable, tandis que les granules deviennent de plus en plus nombreux et volumineux (fig. 5). Ge mode de dégéné- rescence, déjà décrit, en particulier par Mesnil et Nicolle (1), se ren- contre surtout chez 77. gambiense. Tous les granules extranucléaires et une partie des granules intranu- (1) Ann. Inst. Past., t. XX, juillet 1906. 40 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cléaires sont composés de volutine ; ils donnent du moins toutes les réactions décrites par Guilliermond (1) et A. Meyer (2) : Coloration métachromatique par les bleus de méthylène (ordinaire et polychrome- d’Unna) et de toluidine, le violet de gentiane et l'hématoxyline de Delafield. Colorés au bleu de méthylène, les granules ne se décolorent pas dans l'acide sulfurique à 1 p. 100, mais bien dans le carbonate de soude à 5 p. 100. Une solution d’iode noircit les granules colorés préa- lablement au bleu de méthylène. Une décoloration ultérieure dans le carbonate de soude ne se produit que lentement. Colorés à la fuchsine phéniquée de Ziehl, les granules se décolorent aisément dans l'acide: sulfurique à 10 p. 100. Ils se dissolvent dans l’eau bouillante, dans la pepsine + HCI et (en partie) dans l’acide sulfurique à 5 p. 100. Comme je l'ai déjà fait remarquer, non seulement les granules extranucléaires. donnent ces réactions, mais aussi une partie des granulations intranu- cléaires. Il semble donc que les granules de chromatine, qui s'amassent sur le filament axial intranucléaire, sont transformés en volutine au fur et à mesure qu'ils quittent le noyau. On peut se convaincre que les. granules intra et extranucléaires sont vraiment de même origine, en regardant la ligne continue que forment ces ceux espèces de granules (fig. 3, 6). _ Il est évident que ces granules de volutine, par leur origine nucléaire, doivent être considérés comme des chromidies (comme l'ont fait déjà Mesnil et Nicolle). Cette recherche confirme en outre l'hypothèse émise: par Guilliermond, que la volutine est d’origine nucléaire. Les formes avec filament axial (avec ou sans granules déposés sur lui) semblent être les formes adultes et vigoureuses. Chez 77. equinum, ils se montrent en quantité maxima, quand l'infection est à son point culminant. Après injection d’atoxyl, le pourcentage des cellules avec filament axial bien développé tombe rapidement. 11 semble y avoir un certain rapport entre ce pourcentage et celui des lymphocytes : ils mon- tent et tombent généralement dans le même sens ; surtout après injec- tion d'atoxyl, ce rapport devient saillant. J'ai également remarqué cette relation chez 7r. brucei. L'apparition des granules, disséminés irrégu- lièrement dans le proloplasme, semble êlre le prodrome de la dégéné- rescence. Chez 7r. equinum, ces formes se montrent surtout dans les. premières heures après l'injection d’atoxyl. (1) Bull. Inst. Past., t. IV., 1906. (2) Botan. Zeitung, 1904. mc SÉANCE DU ÀS8 JANVIER AL SUR L'EXCITATION DES NERFS AU MOYEN D'ONDES ÉLECTRIQUES DE LONGUE DURÉE, par J. CLUZET. La loi de Weiss a été établie au moyen d'ondes rectangulaires relati- vement courtes (de durée inférieure à 0 sec. 004) et les décharges de condensateurs, qui sont soumises à cette loi, ont des durées du même ordre. Il m'a paru intéressant de rechercher directement jusqu’à quelle durée s'applique la formule Q = a + bt. Le dispositif expérimental comprend essentiellement un interrupteur balistique, un distributeur de potentiel permettant de mesurer des frac- tions de millivolts et des électrodes impolarisables capillaires. On détermine le voltage liminant (produisant le seuil de la contrac- tion musculaire) pour des ordres rectangulaires de longueur de plus en plus grande et croissant jusqu’à l'infini, puis on compare les nom- bres ainsi observés avec ceux donnés per la formule Q — a + bé. J'ai constaté que les nombres observés et calculés sont pratiquement 1 Q LE » Q Q (a , égaux jusqu'à la durée limite t— no représentant le voltage liminant de l'onde infiniment longue. Au-dessus de cette durée limite, iln'y a plus égalité et l'écart s’accuse de plus en plus jusqu’à atteindre la valeur du coefficient b. Voici, comme exemples, deux expériences faites sur le nerf sciatique de grenouille verte; les nombres obtenus pour les ondes longues sont seuls mentionnés : EXPÉRIENCE DU 18 DÉCEMBRE EXPÉRIENCE DU 24 DÉCEMRRE | a— 9611 b—970 ——33 1900030 ee v — b Ù — D Temps de passage. 30 35 40 50 60 D 50 55 60 D MAODSenvé 20 03508-03520 009353 009530 0432307353 BA 410 410 Æ10 NARCAICUIÉ RE ES CIS OS SO SD RSS RATE 4 405 400 335 D'après ces expériences, on voit en outre que toutes les ondes sont équivalentes et produisent le même effet, quelle que soit leur longueur, à partir d’une durée voisine de * Il est donc légitime de supposer a v — bd que les ondes longues n’agissent que pendant leur partie initiale et que le nerf présente une période réfractaire. Aussi, pour appliquer la loi de Weiss à ces ordres, on devra considérer, non plus leur temps de pas- sage, mais leur durée d’action qui est constante et égale, sensiblement AUOT > : : : op les nombres observés et calculés sent alors égaux sensiblement. Les constatations précédentes se retrouvent, mais avec une apparence 22 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE différente, sur les nerfs sectionnés depuis un certain temps et qui pré- sentent, à l'examen par la clé de Morse, une secousse d'ouverture pré- cédant la secousse de fermeture. Dans ce cas, en effet, on constate au moyen de l'interrupteur balistique que les voltages observés et les vol- a D — D Mais en outre, les voltages liminants pour les durées plus grandes, au lieu de conserver la même valeur comme sur le nerf fraîchement sec- tionné, diminuent quand la longueur de l’onde augmente. Exemple : Expérience du 26 décembre. tages calculés sont pratiquement égaux jusqu'à la durée limite LES AE DA, Volt. de fermeture (clé de Morse) —225 - CE D À Volt. d'ouverture (clé de Morse) —167 Temps de passage. 20 30 40 45 50 60 80 100 D Ve 0bSErVÉR EM) 245 231 225 224 20 MASON ET NÉCalCn Eee 2200 243 232 226 229 2182 12000 D'ailleurs on constate que le voltage correspondant à la durée Ga a limite 3 est celui nécessaire à l'apparition de la secousse de ferme- ture avec la clef de Morse, tandis que le voltage le plus bas obtenu avec l'interrupteur balistique est celui nécessaire à la production de la secousse d'ouverture. | Les excitations produites dans ce cas par les ondes longues sont donc des excitations d'ouverture, et si l’on considère leur durée d'action à partir du temps on constate que la loi de Weiss est encore a v — b vérifiée. Ce résultat est encore conforme avec l'hypothèse de la période réfrac- taire, l'excitation par ouverture paraissant se produire seulement après que la période d’action par fermeture est terminée. En résumé, la loi de Weiss apparaît comme absolument générale si l’on considère, non plus la durée de passage des ondes longues, mais leur durée d'action. (Laboratoire de physique de la Faculté de médecine de Toulouse.) SÉANCE DU 18 JANVIER 43 ICTÈRE D'ORIGINE HÉMOLYTIQUE. RÉSISTANCE DES HÉMATIES DÉPLASMATISÉES SENSIBLEMENT NORMALE, par LÉON TixIER. Dans le courant de janvier 1907, M. Chauffard (1) isolait, à côté des ictères d'origine hépatique, un groupe d’ictères congénitaux d'origine hémolytique; tandis que la résistance globulaire est généralement accrue chez les ictériques de la première catégorie, M. Chauffard mit en évidence la diminution de la résistance globulaire chez les ictériques de la seconde catégorie. MM. Widal, Abrami et Brülé (2), grâce à une heu- reuse modification de la recherche de la résistance globulaire (hématies déplasmatisées), montrèrent ensuite que la fragilité globulaire perma- nente chez les ictériques congénitaux pouvait être acquise et transitoire chez l'adulte. Ces faits ont été confirmés tout récemment par MM. Vaquez et Giroux (3), Castaigne (4), et nous ne doutons pas que d'ici à quelques mois, cette intéressante conception pathogénique des ictères hémoly- tiques ne soit consolidée par de nouvelles observations. Néanmoins, comme le faisaient remarquer MM. Widal, Abrami et Brûlé, « tout ictère hémolytique n’a pas pour origine une fragilité glo- bulaire » ; le fait que nous venons d'observer dans le service de notre maître M. le professeur Hutinel en est une nouvelle preuve. Il s'agissait d'une enfant qui présenta, en dehors de toute hémorragie, une déglobu- lisalion considérable en l’espace de quelques heures. Cette destruction globulaire fut immédiatement suivie d’une coloration extrêmement accusée par les pigments biliaires des téguments et de la plupart des sécrétions et excrétions de l'organisme. Il était impossible d’incriminer dans ce cas, comme cause de la destruction des hématies, une fragilité globulaire spéciale, puisque la résistance des hématies était sensiblement normale. Dans ces conditions, il nous semble logique d'admettre que les modi- fications sanguines se sont effectuées par l'intermédiaire d’une substance hémolysante soit dans la circulation, soit au niveau des organes hémalo- poïétiques. Il eût été intéressant de mesurer le pouvoir hémolytique du plasma de notre malade; malheureusement l’irrétractilité du caillot fut complète et la transsudation du sérum nulle. (1) A. Chauffard. Semaine médicale, 16 janvier 1907. (2) Widal, Abrami et Brûlé. Presse médicale, 9 octobre 1907, et Société médi- cale des hôpitaux, 8 novembre 1907. (3) Vaquez et Giroux. Société médicale des hôpitaux, 8 novembre 1907. (4) J. Castaigne. Société médicale des hôpitaux, 29 novembre 1907, 4% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE OBservaTION. — Emilie B..., onze ans et demi, entre le 4 novembre 1907 salle Parrot, pour de la dyspnée et des palpitations; l'enfant eut à différentes reprises des crises de rhumatisme articulaire aigu. Depuis deux mois, palpi- tations et essoufflement. Enfant pâle avec cyanose légère des extrémités; œædème des membres inférieurs. Lésions d'insuffisance mitrale, péricardite légère. Augmentation du volume du foie; urines rares, ne renfermant ni sucre ni albumine. En un mot, signes physiques et fonctionnels de l'hypo- systolie. - _ Le 20 novembre, teinte subictérique des conjonctives. Pendant un mois les symptômes de l’asystolie s’accentuent insensiblement. Le 20 décembre, des taches ecchymotiques sont constatées au niveau des mains et des pieds. Dans la journée du 21 décembre, un ictère jaune intense apparait, étendu à tout le corps; quantité considérable de pigments biliaires dans les urines, dans les fèces; le sérum en contient une forte proportion, puisque le liquide qui a servi à déplasmatiser quelques gouttes de sang est fortement coloré et pré- sente les réactions chimiques caractéristiques des pigments biliaires. L’en- fant succombe le 22 décembre, à 2 heures et demie du soir. 20 Décembre. — Numération des hématies avant la poussée icté- QUE mb een Reed ER MER AE UPNRE 22 Décembre. — Numération des hématies en pleine poussée ICLÉTIQUE:. 24 LME PAIN SR EMA SSD AUDE Résistance globulaire des hématies déplasmatisées le 22 décembre (1) : Début de l'hémolyse. 42 gouttes de sérum à 7 p. 1000 p. 28 gouttes d’eau distillée. Hémolyse forte . . . 32 — à 7 p. 1000 p. 38 — Hémolyse totale. . . 20 — à 1 p. 1000 p. 50 — Telle est, résumée, la partie clinique de cette observation d'ictère hémolytique, avec résistance globulaire des hématies déplasmatisées sensiblement normale. L'étude hématologique et anatomique de ce cas présente un certain nombre de points particuliers sur lesquels nous reviendrons ultérieurement. (Travail du Laboratoire de M. le Professeur Hutinel.) (1) Suivant la technique de MM. Chauffard et Rendu, modifiée par MM. Widal, Abrami et Brüûlé. SÉANCE DU 18 JANVIER 45. STRUCTURE DU CARTILAGE DIARTHRODIAL DE L'ADULTE, par ÉD. RETTERER. De tout temps, le cartilage articulaire a attiré l'attention des médecins et a été très étudié. Cependant sa structure a été, et est encore, des plus discutées. Je ne parle pas des anciens, qui le prenaient pour une exsuda- tion des substances froides du sang allant encroûter les extrémités des os. Lieutaud (1749) le considérait comme de l'os à tissu moins compacte et plus mou que l'os véritable. Selon Bichat, c'était du tissu muqueux pénétré de gélatine. Velpeau, puis Sappey (1853), regardaient le carti- lage articulaire comme une espèce de vernis, sécrélé par les extrémités des os et appliqué sur les surfaces osseuses : il ne serait pas organisé. Au point de vue structural, le cartilage articulaire semblait amorphe, quand de Lasône (1742), W. Hunter (1743) et E.-H. Weber (1830) décou- vrirent dans les cartilages macérés ou traités par les acides, des fibres ou des filets adossés et liés les uns aux autres. Les frères Weber trouvèrent cet aspect fibreux si prononcé dans la couche voisine de l'os, qu'ils distinguèrent un ligament fibreux unissant l'os au cartilage. Aujourd hui les uns admettent la structure amorphe, les autres l’état fibrillaire (collagène) du cartilage diarthrodial; mais tout le monde s'accorde pour y décrire une série de couches cellulaires qui se distinguent par la forme de leurs éléments. Cetle description, encore classique, date de 1841, époque à laquelle Victor Bruns (ZLehrbuch der allg. Anatomie, 1841, p. 224) divisa le cartilage articulaire en plusieurs couches d’après la forme des cellules carlilagineuses : 1° la couche superficielle contient des cellules aplaties dans le sens de la surface articulaire (capsules lenticulaires); 2 la couche suivante possède des cellules et des capsules arrondies ou sphériques ; 2° la troisième couche montre des cellules ou plutôt des capsules à grand axe perpendiculaire à la surface. Bruns donna le premier l'explication de l'apparence fibreuse que présente le cartilage articulaire cassé perpendiculairement et examiné à l'œil nu; mais, ajoute Bruns, si l’on regarde une de ces fibres au microscope, on la trouve uniquement composée de substance fonda- mentale cartilagineuse. En d’autres termes, ces prétendues fibres ne sont que les travées carlilagineuses implantées perpendiculairement à la surface de l'os et séparées les unes des autres par les groupes de cellules sériées. Selon Külliker, il existe à la jonction du cartilage et de l’os une couche de cartilage calcifié. Külliker, qui figure cette couche, lui attribue une substance fondamentale fibreuse et ossifiée mais contenant des cellules cartilagineuses. Ch. Robin décrit à ce niveau une lame de tissu osseux compacte. HE SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J'ai étudié les cartilages diarthrodiaux de l'articulation scapulo- humérale du cobaye adulte. Exposé des faits. — En appliquant au cartilage diarthrodial (tête de l'humérus) la technique exposée antérieurement (Société de Biologie, 28 décembre 1907, p. 783), J'ai observé les faits suivants sur les cobayes âgés de un à deux ans : Le cartilage articulaire est épais de 300 y sur la plus grande étendue de la tête humérale; mais, en approchant du col, il devient plus mince (200 pet moins). Vers la surface libre existe une couche de 8 à 10 p, contenant deux ou trois rangées d'éléments cellulaires de forme ovalaire, et aplatis suivant la direction de la surface articulaire. Ces éléments possèdent un noyau chro- matique en bâtonnet (long de 12 y et large de 4 à 5 u). Le noyau est entouré d'un corps cellulaire très chromophile et muni de prolongements également chromophiles qui se ramifient et s’anastomosent avec leurs congénères des éléments voisins. En un mot, la couche superficielle présente des cellules étoilées et anastomotiques, mais dépourvues de capsule cartilagineuse. Dans leurs intervalles se trouvent des lamelles claires de substance fondamentale réticulée. Cette couche superficielle est limitée, du côté de la cavité articulaire, par uue lamelle sombre de tissu réticulé, épaisse de 2 4, complètement privée d'éléments cellulaires. A cette couche superficielle d'éléments aplatis fait suite une couche moyenne épaisse de 80 à 90 y, dans laquelle les cellules sont disposées en groupes isogéniques comprenant chacun cinq à sept cellules. Les éléments cellulaires de la couche moyenne ont tous les caractères de cellules cartilagineuses adultes : 4° un novau arrondi de 5 à 6, très chromatique; 2° un cytoplasma très réduit dans les assises superficielles et atteignant dans les assises pro- fondes une étendue de 12 à 15 p. Ce cytoplasma forme un corps cellulaire périnucléaire à réticulum serré et très chromophile, et se termine, à la péri- phérie, par une zone claire qu’entoure une capsule nette et distincte. Quant à la substance fondamentale des couches superficielle et moyenne, elle présente des lamelles alternativement claires et sombres, dont les éléments figurés et amorphes sont très difficiles à colorer et se décolorent ensuite avec une facilité extrème. Comme dans le cartilage embryonnaire et fœtal, il se produit dans le cartilage diarthrodial un cytoplasma nouveau entre le noyau des cellules et les trabécules de protoplasma ancien. Ensuite apparaît la capsule. ; La couche profonde du cartilage diarthrodial offre des caractères tout diffé- rents des couches superficielles : sa substance fondamentale est très colo- rable et ses éléments cellulaires sont clairs et comme vésiculeux. Les. cellules cariilagineuses y sont disposées en séries linéaires, perpendiculaires à la surface libre et à l’os; chaque série comprend plusieurs groupes de cellules à noyau chromatique de 5 à 6 y, à corps cellulaire clair, de 12 à 15 y, dont le réticulum est à larges mailles. Les travées cartilagineuses qui séparent ces files perpendiculaires de cellules, sont calcifiées et peu larges. Les filaments chromophiles qui constituent les travées de la substance fondamentales sont épais, et se ramifient entre eux, de sorte qu’il en résulte un lacis des plus serrés. La direction des gros filaments est perpendiculaire à la surface libre. eee Gas re ne MALE De SÉANCE DU 18 JANVIER 47 du cartilage; de là l'aspect de tissu fibreux décrit par les auteurs, qui confondent réseau chromophile avec fibres conjonctives. Quant à la face profonde du cartilage diarthrodial, elle est séparée de l'os spongieux par une couhe d'os compacte, épaisse de 100 à 200 y. De la surface de cette couche osseuse s'élèvent des saillies en forme de pointes ou de collines, hautes de 30 à 45 u, qui empiètent sur le cartilage calcifié. Au-dessous de cette lame osseuse sous-chondrale, on trouve les espaces médullaires et les vaisseaux sanguins dont aucun ne la traverse pour pénétrer dans le cartilage. La lame osseuse compacte sous-chondrale se décompose en champs ou terri- toires d'os compacts, dont chacun à une étendue de 60 & environ; chaque territoire comprend 6 à 10 cellules osseuses; ilest séparé de ses voisins, comme d’ailleurs du cartillage, par des zones ou lamelles limitantes de protoplasma sombre, identiques à celles qui existent dans le tissu osseux normal (voir Journal de l'Anatomie, 1906, p. 211, fig. 5). Les cellules osseuses de la lame sous-chondrale sont distantes de 15 y environ; elles ont une taille de 6à 7w avec un noyau de 3 à # u, très chromatique, et un cytoplasma très clair circonscrit par la capsule osseuse. Au pourtour des collines ou pointes osseuses ci-dessus décrites, les petites cellules vésiculeuses du cartilage calcifié forment des groupes très rapprochés : quoique distantes de 5 à 6 & seulement, elles élaborent autour d'elles des lamelles osseuses dont la partie profonde est continue avec la lame osseuse sous-chondrale. liésultats. — Les cartilages diarthrodiaux de l’adulte présentent la même succession de couches, quoique très réduites et non vasculaires, que les: extrémités cartilagineuses des segments embryonnaires et fœtaux (voir Journal de l’'Anatomie, 1900, p. 504, et 1902, p. 495). Vers la surface libre existe une lamelle de tissu cartilagineux embryonnaire, sans capsule cartilagineuse : les noyaux sont entourés d'un eytoplasma chromophile et ramifié (cellules étoilées de Hammar, 1894). Entre les ramifications de ces cellules apparaîtront des zones claires et réticulées de substance fondamentale. À cette première couche fait suite la couche de cartilage à cellules polyédriques ou sphériques /rès chromophiles et encapsulées; elles élaborent une substance fondamentale à zones alter- nativement claires et sombres. Ces deux premières couches se dis- tinguent par le faible pouvoir colorant de leur substance fondamentale et la colorabilité de leurs éléments cellulaires. Ensuite viennent les couches de cartilage sérié (hypertrophique, hyperplasique, toutes deux calcifiées) dont la substance fondamentale est grossièrement fibrillaire, très chromophile; les éléments cellulaires, par contre, montrent un cytoplasma transparent et peu colorable. Très faible près de la surface libre, l’affinité des éléments de la substance fondamentale pour les colorants basiques augmente à mesure qu’on approche de l'os. En résumé, le cartilage diarthrodial de l’adulte reproduit, mais en miniature, les diverses zones des épiphyses embryonnaires; ce sont : 4° la zone de cartilage embryonnaire, sans capsules, qui limite la cavité articulaire; 2° la zone de cartilage à cellules arrondies et chromophiles, 48 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chacune entourée d'une capsule; 3° les zones de cellules hypertroÿhiques et hyperplasiques à cellules claires, très peu chromophiles; 4° la zone de cartilage en voie de transformation osseuse. Dans l’une et l’autre de ces zones, les cellules possèdent une structure et des caractères différents, de même que la substance fondamentale, tout en étant partout réticulée, diffère dans chacune de ces couches au point de vue microchimique et structural. SUR L'ABSORPTION DU VENIN DE COBRA ET DE SON ANTITOXINE PAR LA MUQUEUSE DU GROS INTESTIN, par M. Breron et L. Massor. On connait l'extrême toxicité de doses minimes de venin de cobra (0 gr. 0001) pour le cobaye, lorsque ce venin est injecté soit sous la peau, soit dans le péritoine. Par ingestion, le venin tue régulièrement les jeunes cobayes, comme l’a montré M. Calmette, mais les cobayes adultes résistent même lorsqu'on leur fait absorber des doses plus de dix fois supérieures à la dose mortelle. L’explication de cette immunité de l’intestin semble résulter, d’une part, des actions diastasiques des sucs digestifs, d'autre part, de la perméabilité restreinte des muqueuses œsophagienne, gastrique et duodénale. Nous avons étudié l’absorption du venin de cobra par la muqueuse du gros intestin, et dans ce but, nous avons fait les expériences sui- vantes : nous avons introduit dans le gros intestin des quantités varia- bles de venin, à l’aide d’une sonde rectale mi-molle du calibre n° 7 de la maison Gaillard. Cette sonde, vaselinée, entre à frottement doux à une profondeur de 10 à 12 centimètres, distance nécessaire pour que l'animal conserve le liquide injecté. Il ést indispensable d'éviter tout effort d'introduction qui provoquerait soit une érosion, soit même une perforation de la muqueuse, et on doit maintenir l’animal en position verticale, la tête en bas, pendant cinq minutes au moins après l’injec- tion. À l’autopsie de chacun de nos animaux, nous avons vérifié l intégrité de la muqueuse, en injectant dans l'intestin une solution colorante qui eût décelé toute voie d’effraction. Nous avons ainsi introduit par voie rectale, sous le volume d’un cen- timètre cube, des doses croissantes de venin : À, 2, 3 et 5 milligrammes, c'est-à-dire des doses 10, 20, 30 et 50 fois mortelles pour le cobaye par la voie hypodermique. Les cobayes qui ont reçu 1 et 2 milligrammes ont résisté. Ceux qui ont reçu 3 et5 milligrammes sont morts en un temps variant de trente à cinquante minutes, après avoir présenté des phénomènes convulsifs, de E Ms NET ne NT SÉANCE DU 18 JANVIER 19 puis paralytiques, caractéristiques de l’empoisonnement par le venin. Avec ces doses, la mort est plus rapide (vingt à vingt-cinq minutes) après injection rectale qu’après injeclion hypodermique (cinquante-cinq minutes). Les lésions constatées à l’autopsie consistent en une congestion de tous les viscères abdominaux, intestin, foie, rate, reins. La muqueuse intestinale présente non seulement sur les surfaces qui se sont trouvées en contact avec le venin, mais encore sur toute son étendue, des zones congestives et non érodées. L’épanchement péritonéal de liquide citrin est de règle. Les poumons sont aussi le siège d’une stase sanguine, et le cœur, entouré d'un léger épanchement péricardique, est arrêté en diastole. L'étude anatomo-pathologique de l'intestin a montré, chez les animaux soumis à l'injection rectale, des lésions localisées à la couche épithé- liale : desquamation, gonflement des cellules avec apparition de vacuoles, diapédèse abondante dans le chorion. La perméabilité du gros intestin au venin de cobra a été confirmée par des expériences faites in vitro : Dans une anse intestinale recueillie sur un animal sacrifié, on a intro- duit 1 c.c. 5 d'une solution de venin de cobra à 5 p. 1000. L’anse, liée à s:s deux extrémilés, ,a été plongée dans 20 centimètres cubes d’eau salée physiologique et placée à la glacière durant quinze heures (les deux bouts de l’anse liée étant maintenus hors du liquide). Elle a laissé dialyser le venin, ainsi que l'ont prouvé les inoculations à la souris. Dans ce cas, la muqueuse intestinale présente seulement à un faible degré les mêmes lésions microscopiques notées dans les expé- riences faites in vivo. Nous avons en outre essayé de réaliser limmunisation du cobaye par l’antitoxine introduite par voie rectale. Sachant que 0 c.c. 2 de sérum, injecté sous la peau, préservent sûrement le cobaye contre l’inoculation de 0 milligr. 2 de venin de cobra, nous avons introduit dans le gros intestin des doses variant de 1 à 13 centimètres cubes du même sérum. Ces doses étaient injectées par petites portions de À à 2 centi- mètres cubes en un laps de temps oscillant entre douze et quarante- huit heures. Seul un cobaye injecté avec la dose maxima de 13 centi- mètres cubes à résisté ensuite à l'épreuve par deux doses mortelles. L'expérience de passage en vitro du sérum au travers de l'intestin, conduite sur le mode précédemment décrit, a montré que la dialyse étail limitée à 2 ou 3 p. 100 d’antitoxine. L'ingestion massive de 10 centimèlres cubes de sérum antivenimeux administrée par voie buccale, à la sonde, n’a donné aucune protection vis-à-vis de deux doses mortelles. De ces expériences, nous pouvons conclure que, chez le cobaye adulte, l'absorplion de venin de cobra s'effectue par la muqueuse du 50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE gros intestin avec une rapidité plus grande que par la voie sous-cutanée ; celle de l’antitoxine venimeuse est, par contre, beaucoup plus restreinte et il semble difficile de conférer au cobaye l’immunité passive par cette voie. (Institut Pasteur de Lille.) RECHERCHES SUR L'INCUBATION DANS LA SYPHILIS, par C. Levaprri et T. YAMANOUCHI. On sait que l'accident primaire qui succède à l'introduction du virus syphilitique dans l’épiderme, apparaît après une période d’incubation variable suivant l'espèce animale et l'activité du virus, incubation que l’on ne peut ni éviter, ni raccourcir au delà d’une certaine limite. Il est intéressant de connaître la raison d'être de cette incubation et voir si elle est due à la lenteur du développement du Zreponema pallidum, ou bien, comme l'ont soutenu certains auteurs, au fait que ce tréponème doit accomplir un cycle évolutif avant d'arriver au stade de spirochète. Nous avons étudié cette question en examinant pendant toute son évolution la kératite spécifique provoquée chez le lapin par l’inoculation du virus syphilitique (1). Si l’on introduit dans la chambre antérieure de l’œil du lapin un fragment de cornée atteinte de kératite spécifique (2), on constate une légère réaction locale qui disparaît au bout de quelques jours. La cornée reste limpide, en laissant voir le fragment inoculé, pendant 35 à 45 jours, et ce n’est qu'à ce moment qu’apparaissent les premiers signes de la kératite (opacité de la cornée, injection péricornéale, etc.). Que se passe-t-il dans cet intervalle? En sacrifiant les animaux 2, 9, 10, 12, 45, 22, 32, 47 et 52 jours après l’intro- duction du virus, nous avons constaté ce qui suit : Tout au début de l'expérience (2e jour), il est possible de retrouver quel- ques tréponèmes dans le fragment inoculé, mais la plupart des parasites sont dégénérés et se présentent sous la forme de chapelets irréguliers. Autour de ce fragment il se produit une exsudation fibrino-leucocytaire, au milieu de laquelle on peut retrouver quelques spirochètes bien conservés. Cette pénétration des tréponèmes dans l’exsudat de la chambre antérieure peut se retrouver d’ailleurs 12-jours après l'opération ; cependant, elle n’est suivie d'aucune multiplication des spirochètes dans l'humeur aqueuse. (1) La possibilité de la transmission de la syphilis au lapin à été démon- trée par Bertarelli et confirmée par de nombreux auteurs (Greef et Clausen, Scherber, Tomasczewsky, etc.). (2) Nous avons employé un virus de passage provenant de Bertarelli et mis à notre disposition par M. le professeur Uhlenbhuth. Ch dt Li as SÉANCE DU 18 JANVIER 51 Vers le 9° ou le 12° jour, le fragment de cornée inoculé commence à s'organiser; le tissu cornéen est traversé par des cellules étoilées disposées le long des fentes lymphatiques, tandis que l’épithélium de recouvrement prolifère, pour donner naissance à des îlots enclavés dans ce tissu. Le même processus d'organisation s'opère tont autour du fragment cornéen (formation de cellules fibroblastiques et de nouveaux vaisseaux). Les tréponèmes, rares dans la cornée inoculée, se retrouvent en grand nombre dans le tissu néo- formé péri-cornéen, et surtout au niveau des îlots épithéliaux. On les dis- tingue disposés en amas entre les’ cellules épithéliales et constituant de vrais foyers de proliféralion. C'est surtout vers le 22° jour que l’on décèle une pullulation active des tréponèmes dans le fragment inoculé. Nous avons constaté que ce fragment devient à ce moment riche en vaisseaux lymphatiques bordés par de grosses cellules étoilées, à noyau ovalaire et clair et à prolongements multiples. Les tréponèmes sont en rapport intime avec ces cellules; ils irs entourent sur toute leur surface et pénètrent aussi dans leur protoplasma, où ils s’enroulent parfois sur eux-mêmes. Les parasites offrent également une prédilection marquée pour les îlots épithéliaux qui résultent de la prolifération de l'épithélium de recouvrement. Par contre, l'iris, qui est en contact avec le fragment de cornée inoculé, ne contient que de très rares spirochètes. Avant le 15° jour, il nous à été impossible de constater la pénétration des tréponèmes dans la cornée du lapin inoculé. À ce moment seule- ment, on voit des parasites isolés traverser la membrane de Descemet et envahir les lamelles profondes de la cornée. Mais vers le 22° jour, c’est-à-dire à un moment où la cornée est tout à fait transparente et ne montre pas le moindre signe de kératite appréciable macroscopiquement, il existe déjà une prolifération marquée des parasites dans la nouvelle cornée. Cette prolifération s’accentue encore plus le 32° jour et s'accompagne de lésions incipientes de kératite microscopique. On décèle alors une vraie fusion entre le fragment inoculé et la nouvelle cornée et l'exis- tence de nombreux tréponèmes au point de contact. Plus lard, lorsque la kératite devient visible à l’œil nu, on a devant soi les altérations caractéristiques décrites par Bertarelli, Greef el Klausen, Scherber et d’autres. Il en résulte que la multiplication des tréponèmes s'opère assez len- tement pendant le temps qui précède l’organisation du fragment de cornée inoculé. Mais, dès que des cellules néoformées envahissent ce fragment et que les conditions de nutrition s’améliorent, cetce multi- plication devient très active. Le tréponème semble se greffer sur les élé- ments cellulaires nouvellement formés, lesquels, grâce à leur activité nutritive, assurent au parasite les matériaux dont il a besoin. La péné- tration du spirochète dans le protoplasma de ces cellules peut d’ailleurs s'interpréter dans le même sens. La longueur de la période d'incubation s'explique donc par les diffi- cultés que rencontrent les tréponèmes à s'acclimater à de nouvelles condi- 52 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tions de vie et de nutrition. Is ne réussissent à se multiplier qu'au contact des cellules vivantes et, parmi celles-ci, ils semblent préférer les épithéliums et aussi les endothéliums qui tapissent les vaisseaux lymphatiques. Nous en avons la preuve dans l’exislence de centres de prolifération au sein des îlots épithéliaux de la cornée inoculée et autour des cellules étoilées qui longent les fentes lymphatiques, c’est- à-dire dans des régions riches en matériaux nutritifs disponibles. Il en résulte que le tréponème pâle exige des substances nutritives abon- dantes et peut-être spéciales, ce qui explique la préférence des parasites pour les parois vasculaires, ainsi que les difficultés des essais de cul- ture. Quoi qu’il en soit, la constatalion de tréponèmes typiques en vote de développement, à chaque instant de l’incubalion, prouve bien que celle-ci ne correspond pas à un cycle évolutif du sprirochète. ; (Travail du laboratoire de M. Metchniko/ff, à l'Institut Pasteur.) EFFETS MOTELRS SUR LE LARYNX DE LEXCITATION UNILATÉRALE DU RÉCURRENT, j par F.-H. LESBRE et MAIGNoNw. On admet généralement que l'excitation de l’un ou l'autre des nerfs laryngés inférieurs produit des effets bilatéraux sur la glotte. Toutefois, François-Franck et Hallion ont démontré que ces effets bilatéraux ne sont qu'apparents, les muscles ne se contractant que du côté excité (Société de Biologie, 9 juillet 1904). Il y aurait tantôt constriction, tantôt dilatation. D’après Donaldson, les excitations faibles provoquent une dilatation, les excitations fortes une constriction. D’après Ch. Livon, le rvthme des courants excitateurs a plus d'importance que leur intensité sur l'effet produit. Nous avons repris l’étude de cette question sur le cheval, l âne, le bœuf, le pore et le chien, en observant la glotte à l’aide d’une fenêtre pratiquée soit au-dessus (espace hyo-thyroïdien), soit au-dessous (cricoïde et premiers carreaux de la trachée). Chez le cheval et l'âne, l'excilalion d’un récurrent, faible ou forte, a toujours eu un effet unilatéral sur la glotte, et cet effet a été de la constriction : la moilié du côlé excité entre en spasme pendant que l’autre moilié continue à exécuter ses mouvements respiratoires comme d'ordinaire. Si l'on coupe le nerf, il s’ensuit une paralysie unilatérale de la gloite. L'excitalion de son bout périphérique provoque les mêmes effets que celle du nerf dans sa continuité. | Chez le bœuf, les effets de l'excitation de l’un ou l’autre des récur- RME Vos & SÉANCE DU 18 JANVIER 53 renls ont toujours été constricleurs, même avec les courants les plus faibles : la moitié de la glotte, du côté excité, se resserre spasmodique- ment et interrompt ses mouvements respiratoires ; l'autre moitié est visiblement influencée dans le sens de la constriction tout en continuant d'exécuter ses mouvements respiraloires, qui sont seulement plus restreints. La section d'un nerf paralyse la glotte du même côté. Chez le porc, les choses se passent à peu près comme dans le bœuf; l'effet bilatéral des excitations unilatérales est plus prononcé que dans ce dernier, bien que très inégal encore des deux côtés. L'excitation de la branche interne d’un spinal provoque aussi, d’une manière constante, une constriction de la glotte, bilatérale et inégale. Chez le chien l'excitation, d’un récurrent a produit tantôt une dilata- tion unilatérale, tantôt une constriction bilatérale, sans qu'il nous ait élé possible de déterminer les conditions de celte variation. Quand les effets sont bilatéraux, et il en est ainsi chaque fois qu'il y a constriction, ils sont toujours plus accentués du côté du nerf excité. Si un nerf a été coupé, il y a paralysie de la glotte du côté correspondant. Dans une expérience portant sur une chienne anesthésiée au chlora- lose depuis plusieurs heures, l'excitation du récurrent droit a toujours provoqué une dilatation de la glotte de ce côté, même lorsqu'on usait de courants forts. Dans une contre-expérience sur une chienne également anesthésiée au chloralose, les excitations de l’un ou de l’autre récurrent ont, à certains moments, produit de la constriction de la glotte, que les courants soient faibles ou forts, tandis que, à d’autres moments, il y a eu dilatation avec des courants faibles, resserrement avec des courants plus forts. Il est même arrivé qu'une excitation faible d'un récurrent a produit tour à tour de la constriction, puis de la dilatation, celle-ci remplacée par de la constriction quand on renforcçait le courant. Il n’y à de constant dans tous ces effets observés sur le chien que l’unilatéralité de la dilatation et la bilatéralité de la constriction. Celle-ci est toujours prépondérante du côté excité, qui reste en spasme pendant que l’autre côté exécute encore des mouvements respiratoires. En résumé, les effets sur le larynx de l'excitation électrique de l'un des nerfs récurrents sont variables suivant les espèces et, dans l'espèce du chien, suivant des conditions qu'il reste à déterminer. Dans les solipèdes, ils sont toujours constricteurs et unilatéraux. Dans le bœuf et le porc, ils sont encore constricteurs, mais bilatéraux. Dans le chien, ils sont tantôt constricteurs et alors bilatéraux, taxtôt dilatateurs et alors unilatéraux. Nous nous bornons pour le moment à ces constatations sans chercher à les interpréter. BioLocie. Comptes RENDUs. — 1908. T. LXIV. ji) 54 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR L'IMMUNITÉ DE LA MARMOTTE EN HIVERNATION A L'ÉGARD DES MALADIES PARASITAIRES (RÉPONSE À M. R. BLANCHARD), par M. RaPnaËz DuBois. En 1903, M. R. Blanchard a publié une série de notes sur les « mar- mottes en hibernation » (1). La lecture de ces notes m'avait jadis incité à présenter à leur auteur quelques observations, parce que certains des faits annoncés me paraissaient en contradiction entre eux et avec d’autres antérieurement connus; enfin, les conclusions que l’on en avait tirées ne me semblaient pas rationnelles. Je m'étais abstenu de publier mes critiques, me réservant d'en faire part de vive voix à mon ami et collègue du laboratoire de Paul Bert. M. R. Blanchard n'a pas cru devoir garder la même réserve et, dans un travail paru en 1907 dans les Archives de parasitologie, il a formulé des critiques sur mes recherches sur la déglobulisation du sang des marmottes pendant l'hi- bernation, qui ne sont d’ailleurs nullement justifiées. Je n'aurais pas attaché d'autre importance à cette manifestation inat- tendue, si les critiques en question ne venaient d’être rééditées par un important organe scientifique destiné au grand public (2), dans un compte rendu d’ailleurs très exact et fort bien présenté du travail de M. R. Blanchard. Je n'ai jamais aimé la polémique, même défensive. Si j'y ai été sou- vent poussé par des attaques injustes, j ai eu aussi trop souvent le tort de ne pas répondre à des agressions que je eroyais négligeables. À l'avenir, je laisserai à d’autres la pratique de cette admirable pensée quiéliste exprimée jadis par M. R. Blanchard dans une réponse à M. Dumenil (3) : « Je suis d’ailleurs convaincu depuis longtemps que les polémiques d'ordre scientifique ne servent à rien et que l’impartiale histoire juge chacun selon ses œuvres. » Dom Basile pensait autrement et si malheu- reusement la justice contemporaine peut paraître boiteuse, celle de l’histoire me semble pour le moins cul-de-jatte. Je ne crois pas plus à l’impartialilé de l'histoire qu’à celle des historiens, qui sont des hommes écrivant d'après d’autres hommes, trop souvent intéressés à fausser la vérité. D'ailleurs, il est fâcheux et préjudiciable d’avoir tort pendant sa vie et raison après sa mort seulement, El y en à qui trouvent (4) Comptes rendus de lu Société de Biologie, LV, p. 734, 736, 139, 932, 1120, 1124. ‘2) Revue scientilique, 9 nov., 5° série, t. VIII, p. 594, 1907. (3) Comptes rendus de la Société de Biologie, LV; p. 933, 1903. RASE SÉANCE DU 18 JANVIER © © le contraire plus profitable; aussi ne doit-on pas attendre leur mort pour signaler leurs habiles méfaits. Donc je lis dans la Revue scientifique : « Cette déglobulisation du sang des marmottes pendant l’hiberualion a déjà été notée par divers auteurs, entre autres par R. Dubois; mais ces auteurs n'ont pas vu que la diminution des globules ne se fait pas suivant une courbe régulière. On constate en effet des ressauts dans la ligne de chute qui peuvent tenir à une exagération de la fonction hématopoiétique sous des influences à déterminer, mais qui seraient plutôt dus à une suractivilé de la fonction rénale qui, en déshydratant le sang, tend par conséquent à augmenter la quantité de globules par rapport au plasma. » J'ai bien vu, après Vierordt, que, si l’on compte les globules du sang au commencement et à la fin de l'hibernation, on constate, à ce dernier moment, une déglobulisation considérable et absolue. Mais si M. R. Blan- chard avait pris la peine de lire mon livre sur la physiologie de la marmotte (1), qui m'a coûté sept années de recherches et dont je lui ai jadis fait hommage d’un exemplaire, il aurait vu que je ne me suis pas borné à vérifier le fait avancé par Vierordt (je ne connais pas « les autres auteurs » dont parle R. Blanchard), et que j'ai bien vu et noté les « ressauts » qu'il croit avoir découverts. Il y a même ici quelque chose de très curieux à noter, c'est que, m'appuyant sur de nombreuses expé- riences, j'ai montré que cette déglobulisation à « ressauts » était en rapport avec les états alternatifs de veille et de sommeil et qu'elle était relative. Je dis, en effet (2) : « En opérant sur le même individu endormi et éveillé, on constate donc une hyperglobulie pendant le sommeil, mais elle n’est que relative. » Je montre ensuite par un grand nombre d’autres observations sur les variations de l’hémoglobine, de l’eau, du sang et des tissus, etc., que cette hyperglobulie relative et intermit- tente (à ressaut) est due à une déshydratation du sang. Or, c’est préci- sément l’explication que propose R. Blanchard treize ans après moi et après la découverte du fait qui l’a provoquée, et pourtant il ne me eite pas : serait-ce un phénomène de mémoire inconsciente ? Mais ce qui me surprend le plus, c'est que M. Blanchard ait pu observer nettement ce phénomène des ressauts, car il nous dit lui- -même qu'il avait d’abord placé ses marmottes dans les salles de la Facullé de médecine et que, voyant qu'il obtenait de mauvais résul- tats, il avait loué une pièce dans les sous-sols frigorifiques de la Bourse du travail et que « cette chambre avait une température de 3 degrés au-dessous de zéro ». Or, j'ai toujours vu, et d’autres observateurs _ (1) Etude sur le mécanisme de la thermogenèse et du sommeil chez les mammifères : Physiologie comparée de la marmotte, in Annales de l'Université de Lyon (p. 83 et suiv.), 1896. (2) Loc. cit., p. 84. 56 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE également, que, quand la température approchait de O0 degré, et même de 3 ou 4 degrés au-dessus de zéro, les marmottes se réveillaient et mouraient de froid et d’inanition, surtout si elles n'étaient pas nour- ries. Comment R. Blanchard a-t-il pu obtenir dans de telles conditions des alternatives physiologiques de sommeil et de torpeur? Cela nous parait d'autant plus difficile à admettre que, de l’aveu même de l’au- teur, les marmottes étaient dérangées par les allées et venues du per- sonnel de l'établissement. Le local était done mal choisi et le choix cri- tiquable peut-être aussi à un autre point de vue, puisqu'il s'agissait d’expérimenter avec des agents infectieux, tels que ceux de la maladie du sommeil, dans des lieux destinés sans doute à la conservation des matières alimentaires. Déjà ces conditions défectueuses enlèvent une partie de l'importance qu’auraient pu présenter les expériences de M. Blanchard sur l'immu- nité des marmottes supposées en hibernation. Mais une autre critique peut être formulée, à savoir qu'en réalité il n'a jamais opéré sur des marmottes en torpeur. Tous ses animaux se sont réveillés et réchauffés pendant un temps plus ou moins long après l'inoculation des venins ou des agents infectieux, à marche rapide, dont 1l s’est servi; et il devait en être ainsi, car la moindre piqüre réveille la marmoîte en torpeur, à moins que cette torpeur ne soit le résultat d'un refroidissement qui ne tarde pas à amener la mort et qu'il ne faut pas confondre avec celle du sommeil hivernal physiologique. Dans les expériences préliminaires que j'avais entreprises en 1898 au laboratoire de physiologie générale et comparée de la Faculté des sciences de Lyon (1), sur la résistance des marmottes en hibernation à linfec- tion tuberculeuse, dont M. R. Blanchard ne parle pas, bien qu’elles soient de éAueer antérieures aux siennes dont il altribue la genèse à d’autres causes, j'avais eu soin de m'adresser à un agent infectieux lent, ce qui permettait à l'animal de se rendormir, et encore eût-il élé préférable de chercher à empêcher un réveil, si court fût-il. Mais il ne s'agissait alors que de recherches préliminaires, que je n'ai pu poursuivre par mon séjour obligatoire dans le Midi pendant l’hiver. En résumé : 1° M. R. Blanchard a fait d'un point important de mes longues recher- ches sur la marmotte en hibernation une critique injustifée. 20 Jla publié, sans parler de mes recherches, un fait que j'avais décou- vert et étudié en détail treize ans avant lui. 3° 1l a proposé de ce fait une explication qui est fondamentalement la même que celle que j'ai donnée il y a fort longtemps, en l'appuyant sur c'e nombreuses observalions el expériences. 4° Les conclusions de M. R. Blanchard relatives à l'IMMUNITÉ DES ant- ) V. Annales de la Société linnéenne de Lyon, 24 juin 1901. SÉANCE DU 18 JANVIER 57 MAUX PENDANT L'HIBERNATION ne sont pas acceptables, parce que ses expé- riences sont entachées d'un déterminisme vicieux et d’ailleurs mal défini. o L'idée première d'étudier l'immunité des animaux hibernants à l’égard des maladies parasitaires n'est pas nouvelle, puisqu'elle a élé l'objet d'ex- périences préliminaires de M. Raphaël Dubois, en 1898. M. R. Blanchard ne me reprochera pas, je pense, d’avoir voulu sou- lever une polémique d'ordre scientifique, car je n'ai eu en vue que de repousser une attaque, d’ailleurs absolument injustifiée et tout à fait inatlendue, de la part de mon ancien collègue de la Sorbonne. RÉPONSE A M. LE PROFESSEUR DUBOIS, par M. R. BLANCHARD. Ma réponse sera brève. M. Dubois est trop connu comme redresseur de torts pour que sa polémique absolument déplacée et inattendue puisse être prise au sérieux. Il me serait trop facile de lui montrer que lui-même n’a pas lu mon mémoire, puisqu'il critique longuement des expériences faites dans des conditions défectueuses, à l'établissement frigorifique de la Bourse du commerce, alors que ce mémoire, paru dans les Archives de Parasitologie (XI, p. 361-378, 1907), avait précisément pour but de rectifier en tant que de besoin et de compléter mes pre- mières expériences. Les conseils qu'il prétend m'avoir donnés à ce propos sont purement imaginaires. Au reste, l'imagination de M. R. Dubois est particulièrement vive, chacun le sait. Je le connais depuis bientôt trente ans ; nous étions tous deux préparateurs de Paul Bert, ainsi qu'il le rappelle ; je ne l'avais d’ailleurs pas oublié. Pendant ce long espace de temps, j'ai eu vingt fois l’occasion de retenir M. R. Dubois et de l'empêcher de partir en guerre contre des ennemis imaginaires ; il a souvent écouté mes conseils de modération, mais pas toujours; je ne sache pas qu'il ait retiré beaucoup de gloire des attaques auxquelles il s’est livré malgré moi ou à mon insu. Cette fois, il s’en prend à la Æevue scientifique, à propos d'un article auquel je suis absolument étranger et dont l’auteur a d’ailleurs signé son nom entoutes lettres. Il voit des critiques et des altaques là oùiln'y a que l'énoncé pur et simple d’un résultat d'observation, obtenu dans de bonnes conditions et souvent contrôlé, quoi qu'en pense mon contra- dicteur.Je livre à l'appréciation des gens sérieux ces polémiques invrai- semblables. Sous une forme ou sous une autre, envers l’un ou contre l'autre, il ne part que des factums de ce genre du laboratoire de Tamaris. Est-ce donc là ce qu’à l’Université de Lyon, ou du moins à sa 58 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE villégiature de la Côte d'Azur, on entend par physiologie marine? Nous avons ici la naïveté de croire qu’on pourrait y travailler plus utilement. J'ai fini. J'aurai la générosité de ne pas faire connaître une lettre que M. R. Dubois m'a écrite ces jours derniers, au moment où il envoyait sa longue note à la Société. Je la publierai pour peu qu'il le désire, ainsi que ma réponse, et les gens de sens rassis y trouveront un nouvel argu- ment pour juger ce débat inattendu et injustifiable. LÉSIONS DU TUBE CONTOURNÉ DU REIN DANS L'INTOXICATION AIGUE EXPÉRIMENTALE PAR LE SUBLIMÉ, par J. CASTAIGNE et F. RATHERY. Notre première communication sur les lésions du tube contourné du rein dans l'intoxication expérimentale par le sublimé faite en 41902, suivie d’une série de mémoires, nous avait amené à décrire les trois types d’altération que nous avions dénommés cytolyse protoplas- mique du 4°", 2° et 3° degré; nous avons insisté sur la topographie insulaire de ces lésions. Une série de travaux, parus plus ou moins récemment, sont venus, les uns confirmer dans leurs grandes lignes, les autres infirmer nos conclusions. Ces faits nous ont incité à publier les résultats de nos éxpériences continuées depuis plusieurs années, et qui viennent confirmer, tout en les complétant, nos descriptions premières. Un premier point sur lequel nous voulons insister, car il explique à notre avis les divergences de certains résultats, est la nécessité absolue de fixer convenablement l'organe. Nous pensons que pour faire un examen complet du rein, il faut se servir de deux fixateurs au moins, le liquide de Sauer avec coloration à l’hématoxyline ferrique fuchsine acide (1), et le liquide J de Laguesse avec coloration de Galeotti (fuchsine acide, acide picrique, vert de méthyle) (2). Le premier de ces fixateurs est indispensable pour faire l’étude d'ensemble des lésions tubulaires; seul il fixe suffisamment bien le rein pour permettre l'étude de la bordure en brosse et de la constitution générale de la cellule. Le deuxième, tout à fait impropre en ce qui concerne les modifications structurales précédentes, nous permettra par contre de préciser bien mieux les altérations fines du corps protoplasmique. C'est pour avoir négligé ce double examen que nous voyons décrire (4) Voir technique : Thèse Rathery, 1905. (2) Voir technique : Journal. de Physiol. et de Path. générale, 1906. Lamy, Mayer et Rathery. 4 SÉANCE DU 18 JANVIER 59 on PS OR RS comme modification pathologique, par exemple, les boules sarcodiques ou la rupture précoce de la bordure en brosse. Nous ne nous occuperons ici que des altérations du tube contourné, décelées par le liquide J de Laguesse avec coloration de Galeotti, nos expériences ultérieures n'ayant fait que confirmer la description que nous avons donnée antérieurement des lésions du rein fixé par le liquide de Sauer. Le protoplasma du tube contourné normal fixé par le liquide J de Laguesse est constitué par de grosses stries occupant la portion basale de la cellule (zone sous-nueléaire), fortement fuchsinophiles, et dans toute la zone sus-nucléaire par des granulations très fines, les unes colorées en vert, les autres en rouge. A la suite d'intoxication aiguë par le sublimé, on peut schématiser les altérations de la façon suivante : Stade des grains. — Disparition des gros bätonnets; tout le corps cel- lulaire est constitué par de très grosses granulations fuchsinophiles, très nettement arrondies, mais dont le diamètre n’est pas identique; à côté d’amas de très gros éléments, on constate des grains plus petits. Ajoutons que ces grains fuchsinophiles sont entremêlés de fines granu- lations vertes. À cette phase le noyau n’est nullement altéré et présente ses-réac- tions colorantes normales. Cette transformation en gros grains n’est nullement comparable à la formation des fines granulations qu’on constate dans les polyuries pro- voquées (Mayer et Rathery). A la suite de cette lésion, les modifications du tube se continueront dans deux sens très différents : cytolyse cellulaire, homogénéisation et fragmentation du protoplasma. Stade de cytolyse. — Les granulations volumineuses fuchsinophiles disparaissent peu à peu, en même temps que les limites des cellules des tubes se font plus nettes; le tube s'exprime comme une éponge de ses granulations et il ne reste que son squelette; cette cytolyse, surtout visible autour et au-dessus du noyau tout d’abord, s'étend à toute la cellule. Celle-ci se dissocie bientôt et on ne trouve plus que des tubes constitués à la périphérie par la membrane basale, et au centre par des débris de bordure en brosse et de très rares granulations. Les noyaux se déforment et tendent à prendre les colorations de facon diffuse. Homogénéisation du protoplasma. — On constate dans un même tube des amas beaucoup plus denses où ‘les granulations semblent se fusionner en même temps que les noyaux cellulaires deviennent irré- guliers; puis tout le tube se prend, se colore intensément en rouge, formant une masse homogène où ne se devinent plus que très vague- ment les granulations et les noyaux. Enfin cette masse se segmente et vient former des amas irréguliers très colorés à l’intérieur du tube qui n'est plus représenté que par sa membrane basale. On peul rapprocher 60 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cette homogénéisation avec segmentation du protoplasma de la nécrose hyaline. Dans ces différents lubes ainsi altérés, il est loisible de suivre la for- mation des cylindres urinaires; il en est qui sont constitués par une substance amorphe colorée soit en vert, soit en rouge; mais en certains iubes on voit nettement les grosses granulalions fuchsinophiles former au centre du tube des amas qui peu à peu s’accroissent tandis que leurs éléments se fusionnent. En d'autres lubes, ce sont les fines oo. vertes qui les constiluent; en d’autres, enfin, on retrouve des granulations des deux sortes. Ces dernières constalations sont intéressantes, car elles viennent apporter un gros argument contre l'hypothèse récemment émise de l'origine leucocytaire des cylindres urinaires. SUR LES LÉSIONS DU REIN APRÈS ABLATION DU FOIE CHEZ LA GRENOUILLE, par Cu. ANDRÉ. Au mois de juin 1907, MM. Doyon, CI. Gautier et A. Policard ont publié une note sur les lésions du rein après ablation du foie chez la grenouille (4). J'avais déjà vu des faits analogues au cours de recherches antérieures poursuivies avec M. J. Courmont sur l’excrétion de l'acide urique chez la grenouille (2). Les lésions que j'avais observées étaient semblables à celles décrites par MM. Doyon, CI. Gautier et A. Policard; aussi je ne reviendrai pas sur leur description. Elles sont limitées aux tubuli et consistent surtout en production de grosses vacuoles qui donnent à la cellule un aspect spongieux. Je voudrais seulement insister sur deux points : la spécificité de ces altérations et leur influence sur l’excrétion cellulaire. I. — Les lésions paraissent limitées aux tubes contournés Éeement à bordure en brosse). Non seulement on n’observe pas d’altérations nettes des autres segments du tube urinifère, mais les autres organes splanchniques ne présentent pas de lésions appréciables cinquante heures après l’ablalion du foie, alors que le rein a déjà un épithélium très altéré. Le tube digestif notamment a son épithélium intact, soit au (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 1907, p. 987, séance du 1‘ juin 1907. (2) Élimination de l’acide urique par le rein des Vertébrés. Journ. de Phys. el de Path. générale, mars 1905. SÉANCE DU 18 JANVIER 61 niveau de l’estomac, soit au niveau de l'intestin. La spécificité de ces lésions de l'épithélium rénal après ablation du foie montre la solidarité intime qui couple le foie et le rein. IT. — Même dans les tubes les plus atteints, le fonctionnement excré- teur des cellules n’est pas supprimé. Par la méthode que nous avons décrite, M. J. Courmont et moi, on peut voir que l'excrétion des produits puriques continue à se faire, même dans les cellules les plus vacuolaires ; les grains sont seulement plus petits et irrégulièrement disposés. L'aspect rappelle celni des reins de grenouilles intoxiquées par de fortes doses de pilocarpine et sacrifiées le lendemain de l'injeclion. (Travail du laboratoire de M. le professeur J. Courmont.) INFLUENCE DE L'ANÉMIE ARTÉRIELLE DU FOIE SUR LA TENEUR DU SANG EN FIBRINE. ACTION DU SÉRUM, par M. Doyon el CLAUDE GAUTIER. I. — DonNÉES ANTÉRIEURES. — Nous .avons démontré antérieurement que l’anémie artérielle du foie détermine : a) Une diminution de la teneur du sang en fibrine; b) Des modifications de la coagulabilité. Le sang recueilli aux appro- ches de la mort reste coulant ou donne lentement un caillot mou. L’addition de sérum normal provoque en général et en quelques ins- tants la prise en masse du sang recueilli dans ces conditions, mais le sensch. Vienne, juin 1906. Biocoate. Comrres RENDuSs. — 1908. T. LXIV. 8 102 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Ainsi, les bandes (B’) et (C’) de celle-ci correspondent assez bien à (A) et (B) de la première, tandis que (A’) et (D?} sont nouvelles et caractéristiques de la Phycocyane violette. Le spectre de l'O. Corliana, comparé à celui des Phycocyanes de Molisch, montre : 1° Que les bandes (A), (A’), (B') manquentet qu’il n y a pas d'absorp- tion dans l'extrémité rouge avant la raie D solaire ; 2° les bandes I et II représentent assez bien les bandes (C’) et (D’) ; toutefois, elles sont reportées vers le bleu; 3° la bande IT manque totalement dans les spectres de Molisch. La comparaison avec la Phycoérythrine est aussi intéressante. Ce pigment provenait des Vemalion lubricum et Sphærococcus coronopi- folius récollés en quantité par M. Sauvageau à Banyuls. Les plantes, soigneusement choisies et lavées, furent plongées dans l’eau douce éthérée aussitôt après leur récolte, précaution indispensable pour le Sphærococcus qui s'altère rapidement. Les deux solutions mont donné les bandes. de 1 — 630 à À. — 595 (a) {(b) de À — 5170 à À — 530 (ce) de, 1 —=.500 à.x = 470 (d) débute vers. À — 430 et recouvre tout le violet et l’ultra-violet. Son bord proximal de la raie solaire G s'éloigne dans le violet et l’ultra-violet par la diminution d'épaisseur du liquide. La bande (a) disparait quand on traite très légè- rement la solution par un acide ou un alcali, ou quand on l’agite avec un excès d'éther sulfurique ; en même temps le dichroïsme disparait. Les bandes I et II del’O. Cortiana équivalent ensemble à la bande (6); la bande HI équivaut à la bande (c); (a) y manque complètement et ab- sorption finale (d) y est presque nulle. En résumé, les spectres. d'absorption de la Phycocyane, de la Phyco- érythrine et du pigment de. l'O. Cortiana sont parents, mais noniden- tiques. Le pigment normal de l'O. Cortiana n’a pas été étudié ; on dira cependant qu'en rougissant il n ’assimile plus dans les radiations oran- gées ; il utilise comme les Floridées les radiations vertes ; cette conclu- sion reste, même en supposant que l’action de l’éther si contribué à faire disparaitre la bande d’absorption de l’orangé. Les bandes I, IL, III, de l'O. Cortiana correspondent approximalivement aux 3°, 4°, 5° bandes. de la Chlorophylle, où l'assimilation est très faible. SÉANCE DU 7 JANVIER 103 SUR LA COLORATION DES FLORIDÉES, par M. CAMYELE SAUVAGEAU. Par des expériences, cependant peu démonstratives, M. Gaidukov croit avoir prouvé la réalité de l’ « adaptation chromatique complé- mentaire ». La quantité de lumière fournie aux Algues agirait sur la quantité de leur matière colorante, mais non sur la nature de leur colo- ration; la qualité des radiations serait seule agissante. Je partage l'opi- nion inverse, affirmée par M. Oltmanns d’après des obsérvations faites dans la nature et des expériences de laboratoire. Il y a deux ordres de faits à distinguer : 1. — Tous ceux qui ont heérborisé à là mér savent que pour récolter, sans dragage, diverses Floridées vivant normalement à une éertaine profondeur, on doit explorer les anfractuosilés étroites ou les rochers -en Surplomb ; elles y ont la même coloration; elles né recherchent donc pas telle ou telle radiation, mais une faible intensité lumineuse. Une grotte accessible aux bonnes marées ordinairés, recevant de la lumière diffuse atténuée, présentera des Callib'epharis ciliala aussi abondants qu'à 50 mètres de profondeur. Les Floridéés de là profondeur habitent aussi les grottes de basse mer, plutôt que cèlles aécessibles à de faibles marées, parce qu'elles ne pourratent rester ni longtemps ni fréquem- ment à sec. Le Rhodochorton Rothii, d'un rosé superbe, recherche au contraire le plus souvent une demi-obscutité au niveau le plus élévé ; j'ai signalé sa présence à Biarritz sous l'établissement des bains, où la mér n'arrive pas à lé mouillér en morte eau; sur la côté d’Espagne, je l’ai rencontré dans des conditions comparables. A priori, il est vraisemblable, comme l’a dit M. Engélmann, que, toutes choses égales d’ailleurs, lés fondé éclairés seulement par des radiations les plus réfrangiblés fâvorisent les Floridées dans la lutte pour l'existence, et encoré cé terme dé lutté pour l’éxistence est-il exagéré et peu exact. Sur nos côtes de l'Otéan, la zone dite des Laminaires n’est pas exclusive à ces plantes; lorsqu'elles encombrent le sol, les autres Algues, rouges, brunes et même vertes, croissent sur elles au lieu de pousser sur le rocher. Si le stipé du Z. Cloustoni est souvent couvert dé Floridées épiphytes(Rhodiymenia, Plocamium, Delesseria, etc.), landis que le Z. flexicaulis en ést dépourvu, ce n’est pas parce que le Z. Cloustoni croît un peu plus profondément et reçoit des radiations plus réfran- gibles, mais parce que le stipe de l’un est très rugueux et vivace et le stipe de l’autre très lisse et bisannuel. Certaines Floridées, recherchant habituellement une intensité lumi- neuse faible ou modérée, verdissent à une lumière vive; le fait est 10% RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX fréquent, et j'ai signalé en 1897 le curieux exemple du Peyssonnehia squamaria ; les Chondrus, Gymnogongrus, Gigartina, ete., virent souvent au vert. Les Gig. acicularis, Ceramium rubrum, etc., qui croissent à Banyuls sur les Cystoseira sont fréquemment d’un pourpre très foncé au centre de la touffe et presque verts à la périphérie. M. Gaidukov l’expli- querait en disant qu'ils ont conservé par hérédité la coloration acquise antérieurement dans la vie profonde, et qu’en verdissantils ne changent pas de couleur ; la phycoérythrine diminue seulement de quantité sous l'influence de la lumière totale, tandis que la chlorophylle augmente. Cependant, on ne saisit pas pourquoi l'hérédité ne conserve pas la couleur verte lorsque la plante croit ensuite à l’ombre d’un rocher ou d’une grande Algue. Si elle rougit de nouveau, c'est que la lumière atténuée favorise la production de la phycoérythine; il n'y a pas d’ « adaptalion chromatique complémentaire ». En réalité, les Floridées se rencontrent à lous les niveaux et à toutes les expositions, suivant leurs convenances spécifiques. II. — Diverses Floridées du niveau supérieur supportent un éclaire- ment intense en changeant leur coloration. De Biarritz à Cadix, j'ai trouvé les gazons pourpres du Gelidium pulvinatum à l'abri de murs ou de rochers élevés; à Saint-Sébastien, ils sont bruns-jaunâtres sur des blocs exposés en plein soleil. Le Laurencia cæspitosa vit à Banyuls sur des fonds vaseux, très pauvres par conséquent ; s’il est isolé au lieu de croître à l'ombre des Posidonia, sa teinte violette se change en orangé très vif. Au-dessus des Vemo- derma et Porphyra, la bordure de Rissoella uniformément brun-pourpre très foncé au premier printemps devient franchement jaune fin juin; les individus recouverts par les autres, ou ceux des rochers abrités de la réverbération, conservent leur couleur primitive. L'étude spectros- copique ou chimique de ces Floridées est encore à faire ; tout semble indiquer, cependant, que leur phycoérythrine se transforme. | Certaines Floridées préférant une demi-obscurilé à la pleine lumière, condilion défavorable à la production de la chlorophylle, on conçoit qu’elles y exagèrent leur capacité de produire la phycoérythrine. Elles profitent ainsi de radiations plus variées que si elles étaient simple- ment verles. À une grande profondeur, elles utiliseront les radiations vertes el bleues, les seules qui leur parviennent; dans une anfrac- tuosité éclairée par la lumière blanche atténuée, elles les .utiliseront aussi, mais en les choisissant. Somme toute, le résultat est le mème. SÉANCE DU 7 JANVIER 105 NOTE SUR LE RALE DES GENÉTS. EPISODE DE LA LUTTE POUR LA PROPAGATION DE L'ESPÈCE, par J. KUNSTLER. _Rien n’est variable comme l’amour maternel et rien ne s’observe sous des aspects plus divers. Lorsque certains animaux découvrent simple- ment quelque indice qui puisse leur apprendre qu'un ennemi a pu s'approcher de leur gîte, ils abandonnent leur couvée sans esprit de retour. D'autre part, il est bien connu qu’une foule de mères défendent leurs petits avec un courage qui n’a souvent rien de commun avec leur taille et leur force. Les uns témoignent à leurs rejetons la plus tendre _sollicitude; les autres les abandonnent à lous les hasards dès leur nais- sance. SE J'ai eu la bonne fortune, à l’époque de la fenaison dernière, d'assister à une scène curieuse dont le Râle des genêts est le héros. IL a porté secours à sa progéniture avec une ingéniosilé et un esprit d'adaptation aux difficultés du moment qui fait honneur à l'intelligence de cet oiseau. Des faucheurs ont découvert un nid de Râle contenant sept œufs, sur lequel se trouvait la mère. Celle-ci se sauva. Après le passage des faucheurs, et curieux de savoir ce qui se passe- rail, je me mis à l’affüt, et je n’attendis pas longtemps en vain. La mère révint et, presque sans hésitation, monta sur le nid en-contemplant les environs. Elle parut vite se rendre compte qu'il était impossible de rester en cet endroit, et prit ausssitôt une décision assez inattendue. S'aidant du bec, elle arriva à placer un œuf sous une aile, dont elle se servit comme d’un moignon de bras. Puis, elle fit de même pour l’autre côté. Enfin, elle en prit un dans le bec, et se sauva prestement dans les roseaux voisins. Bientôt elle revint chercher le reste, et la couvée était sauvée. LA CASTRATION DES LIÈVRES PAR LES LAPINS, par J. KUNSTLER. Lorsque j'ai fait connaître, l’année dernière, le singulier fait de la castration des Lièvres par les Lapins, un certain mouvement d’étonne- ment se produisit dans la presse cynégétique et même dans la presse politique. Je dois avouer que le doute et même la plaisanterie tenaient la place prépondérante dans les appréciations des publicistes. Cepen- 106 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX dant, rien n’est plus exact que ce que j'ai avancé à cette époque. Les Lapins châtrent les Lièvres, qui en meurent souvent, maïs qui peuvent en guérir en offrant, à la place des testicules, une simple cicatrice. Dans la chasse qui a suivi celle où les faits décrits ont été publiés, on a pu faire une observation intéressante à ce point de vue et venant apporter un appui solide à la première note : tous les Lièvres mâles qui ont été tirés étaient châtrés et porteurs de la cicatrice caractéristique. ERRATUM Page 112, note 1, au lieu de : Cette donnée, lire : L'idée d’une influence du testicule sur la motricité vésicale. Le Gérant. : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEAUX, directeur, 1, rue Cassette. Ésnreatx: SÉANCE DU 25 JANVIER ARLOING (FERNAND) : Essai sur le mécanisme de l’oculo-réaction à la tuberculine. L’oculo-réaction est- BoRY (Louis) : Introduction du soufre dans l'organisme par la voie sous-culanée. Soufre soluble et soufre CONOIdale re re 00 Camus (JEAN) et PaAGntez (Pu.) : Relations entre les variations de la pression artérielle et la teneur du sang en leucocytes et en hématies. CLERCG (A.) et Sarrory (A.) : Etude biologique d'une levure isolée au cours d'une angine chronique . . CRUVEILHIER (L.) : Résultats expé- rimentaux concernant l'emploi du sulfate de magnésie dans le traite- LTEMAUNLÉ LANDE FE CU Doyon (M.) et GAUTIER (CL.) : Ac- tion de l’atropine injectée par le canal cholédoque sur la coagulabi- CS di one Aer tro Éwuze- Wei (P.) et CLaune (Oc- TAVE): Surla sédimentation naturelle de certains sangs pathologiques. . . FLeic (G.) et Visue (P. pe) : Sur les conditions d'étude de l'intoxica- tion par la fumée du tabac. Parallé- lisme des effets cliniques et expé- rimenlaux, aigus et chroniques. Persistance des réactions physiolo- giques chez les sujets accoutumés. Gouin (ANDRE) et Annouagp (P.) : Modes d'élimination des phosphate dans l’espèce bovine. . . . . . . .. [908 SOMMAIRE 128 109 ALT JAvVAL (A.) : Etude d’un sérum lait ue TN leds nacre Mucox (P.) Sur une forme d'atrésie conjonctive des follicules ovariens chez le cobaye. . . . . .. PAcxon (V.) : À propos de l’intoxi- cation tabagique, considérée dans les conditions du fumeur. . . . . .. Rerrerer (Ép.) : De l'influence de la suractivité fonctionnelle sur la structure du cartilage diarthrodial. SaLMON (J.) : Sur le système ner- veux des Ectroméliens . . . . . .. TixiEr (LÉON) : Réactions de la moelle osseuse dans un cas d’ictère MÉMONHOMEMNSI6 cold 0 os dore Turuxo (R.) : Toxine du bacille de TR MONVES RESSENTI 107 131 Réunion biologique de Marseille. ALEZAIS et PEYRON : Sur un épi- thélioma glandulaire de la parotide à évolution ectodermique. . . . .. GerBER (C.) : Action des phos- phates acides de potassium et de sodium sur la coagulation du lait DARTeSSDrÉSUTeS EEE NE GER8ER (C.) et BERG (A.) : Action retardatrice des albuminoïdes du lait sur la coagulation de ce liquide parles présures ee ee Jourpan : Décès de M. Pierre SLÉDRAN Eee 0e ee cr BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 9 108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Giard, président. M. Livon (de Marseille\, membre correspondant, assiste à la séance. RÉACTIONS DE LA MOELLE OSSEUSE DANS UN CAS D'ICTÈRE HÉMOLYTIQUE ’ par LÉON TIxIER. Nous avons tout récemment (1) rapporté l’observalion clinique d’une enfant de douze ans qui suecomba au cours de phénomènes asystoliques en ayant présenté, quelques heures avant la mort, un ictère d’origine hémolytique. Nous avons trouvé chez cette enfant des réactions de la moelle osseuse presque identiquement superposables à celles que nous avions constatées chez des animaux rendus très anémiques à la suite d’une ulcération du pylore non accompagnée d’hémorragie. Nous avons montré (2) que, dans ces condilions, les hématies des animaux en expérience avaient été détruites par l'intermédiaire d'une substance hémolysante. Il nous à paru intéressant de rapprocher la similitude de ces deux ordres de faits. Examen de la moelle osseuse. (Fixation et coloration suivant les techniques de Dominici. Fixation par les vapeurs d'acide osmique et coloration au triacide d’Ehrlich.) La moelle osseuse costale, rouge, semble aussi active que la moelle extraite au niveau du tiers supérieur du fémur. Le pourcentage des principaux éléments myéloïdes donne au triacide sur les impressions de moelle fémorale les résultats suivants : myélocytes granuleux, 36. Leuco- cyles non granuleux, 64. Hématies nucléées, 13 p. 100. Les myélocytes neutrophiles sont très nombreux, de taille inéyale ; les hématies nucléées ont abondamment proliféré, elles appartiennent, pour la plupart, à la variété normoblastique; un certain nombre d’entre elles présen- tent des noyaux bi ou trilobés, dans quelques-unes le noyau est en karyoki- nèse ; le noyau est, pour un certain nombre d'éléments, expulsé avant matu- rité complète du protoplasma ; aussi y a-t-il dans les différentes préparations des hématies anucléées, incomplètement évoluées, teintées par l’éosine alors (1) Comptes rendus de la Société de Biologie du 11 janvier 1908. (2) L. Tixier. Comptes rendus de la Société de Biologie, 8 juin 1907 et Rapports entre les fonctions digestives et l’'hématopoièse, Thèse de Paris, 1907. ES SÉANCE DU 25 JANVIER 109 que les hématies complètement évoluées, beaucoup plus nombreuses, sont teintées par l'orange {1). On note, au milieu des éléments myéloïdes, une quantité vraiment très importante de plasmazellen et de macrophages chargés de pigment ocre et de débris de globules rouges. Les mégacaryocytes sont rares, ils possèdent tous un noyau pyknotique; les myélocytes éosinophiles sont fort peu nombreux et ils présentent des alté- rations nucléaires exactement semblables à celles des mégacaryocytes. Les coupes du cordon médullaire, extrait au niveau du tiers supérieur du fémur, montrent que les aréoles graisseuses sont réduites au minimum. En résumé, il semble bien que des agents hémolysants, de nature sans doute très différente, exercent une aclion pour ainsi dire élective sur les différents éléments cellulaires de la moelle osseuse : si la destruction des hématies s’effectuait à la façon d’une saignée par le mécanisme de la fragilité globulaire, nous verrions les différentes cellules de la moelle se multiplier activement pour combler le déficit en éléments figurés du sang (myélocytes neutrophiles, éosinophiles, hématies nucléées, mégacaryocytes). Au contraire, chez les animaux dont la déglobulisation s'était effectuée par l'intermédiaire d’une substance hémolysante, aussi bien que chez notre pelite malade ayant succombé au cours d’un ictère hémolytique, tandis que deux variétés de cellules _élaient en état de prolifération évidente (hématies nucléées et myélo- cytes neutrophiles), deux autres variétés de cellules étaient pour ainsi dire frappées à mort (myélocytes éosinophiles et mégacaroycytes). Sans vouloir généraliser, il est permis de se demander si l’action de substances hémolysantes, certaines pour nos faits expérimentaux, très probables pour notre cas clinique ne modifient pas dans un sens déter- miné les réactions cellulaires de la moelle osseuse. (Travail du laboratoire de M. le professeur Hutinel.) INTRODUCTION DU SOUFRE DANS L'ORGANISME PAR LA VOIE SOUS-CUTANÉE. SOUFRE SOLUBLE ET SOUFRE COLLOÏDAL, par Louis Bory. À la suite de notre communication sur Ja possibilité d'introduire du soufre insoluble dans l’organisme par ia voie sous-cutanée, les notes (1) Sur les impressions de moelle osseuse à peu près normale, fixées au liquide de Dominici et colorées par l’éosine et le bleu polychrome de Unna, toutes les hématies anucléées, complètement évoluées, sont uniformément teintées par l'orange. 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE successives de MM. Piot et Delahaye, C. Fleig, Maillard et Danlos ont montré que cette question intéressait à la fois le médecin et le physio- logiste. Au début de nos recherches, effectuées dans le service et le laboratoire de M. le D' Tapret, nous avions expérimenté les solutions ou combinai- sons huileuses et les avions rapidement abandonnées en raison de leurs dangers. C'est alors que nous avons imaginé la glycérine au soufre qui fut le sujet de notre dernière note. Depuis, nous avons repris l’élude de la question, en étudiant de façon plus précise la solubilité du soufre dans la glycérine. Ce que nous injections n'était en somme que du soufre précipité en suspension dans l’eau et la glycérine; notre but était d'obtenir une solution véritable. Ainsi nous sommes arrivé à préparer, en partant simplement du soufre, de l’eau et de la glycérine, deux variétés de solution : 1° une solution vraie; 2° un mélange colloïdal. La solulion vraie, limpide, de couleur jaune plus ou moins foncée, est absolument neutre au papier de tournesol ; l'alcool ne donne avec ce liquide aucun précipité. Nous disons qu'il s'agit d'une solution vraie, car l’éther ou le sulfure de carbone, agités en sa présence, se colorent en jaune, tandis que la solution première se décolore. Le mélange colloïdal est un mélange homogène, de couleur jaune clair, traversant les filtres; les plus forts grossissements du microscope ordi-. naire ne permettent d’apercevoir dans ce liquide aucune particule solide en suspension. Ce mélange est instable : la chaleur le détruit au bout de quelques minutes d'ébullition et transforme tout le soufre colloïdal en soufre précipité; celui-ci se rassemble au fond du tube, le liquide s’éclaircit et devient identique à la solution vraie dont nous avons parlé tout à l'heure. Il est aisé de conclure : notre solution colloïdale est à la fois une solution vraie et un mélange colloïdal. L'ébullition n’est d’ailleurs pas nécessaire pour détruire cet état colloïdal du soufre; au bout de quelques jours, spontanément, le mélange s’éclaircit et le soufre se précipite. Ce n’est que par certains artifices de préparation que nous avons pu obtenir une stabilité plus grande. Il était intéressant de doser dans chacune de nos deux préparations les quantités de soufre qu'elles pouvaient contenir. Voici le résumé des analyses que M. Desrnoulières, chef du laboratoire de notre maitre, M. le professeur Gaucher, a eu la grande obligeance de faire : Dans la première préparation, la proportion de soufre maintenue en solution vraie grâce à la glycérine est très faible; elle serait voisine de 3 centigrammes par litre. Dans la deuxième préparation, l’analyse révèle l'existence de 197 mil- lHigrammes de soufre pour 1.000 centimètres cubes de liqueur. Si nous SÉANCE DU 25 JANVIER 411 déduisons de ce chiffre la quantité de soufre dissous, nous voyons que 1.000 centimètres cubes de liquide contiennent environ 16 centigrammes de soufre à l’état colloïdal. Le soufre a été dosé dans les deux cas à l’état de sulfate de baryle, après action du brome. Malgré l'apparence du mélange qui nous laissait supposer une con- cenlration plus grande, on voit qu'en réalité il s’agit d’une teneur très faible. Nous croyons qu’elle peut être suffisante, en raison de l’état particulier du soufre. Nous nous sommes rendu compte sur l’animal de l'innocuité du pro- duit en injections sous-cutanées; l'injection intraveineuse dans l'oreille du lapin est très bien supportée, à la dose de 3 centimètres cubes, ce qui permet de supposer que chez l'homme une injection intraveineuse de 10 centimètres cubes, telle qu'on la pratique pour le collargol, sera absolument inoffensive ; à une condition cependant, c’est qu’on utilisera une glycérine vérifiée et un soufre précipité. Voici comment chacun peut facilement préparer, extemporanément, et sans appareil compliqué, du soufre colloïdal : On projette dans de la glycérine, en ébullition depuis deux à trois minules, une certaine quantité de soufre précipité (5 à 10 grammes pour 150 de glycérine), on prolonge l’ébullition, en agitant constamment, jusqu’à ce que la liqueur soit devenue jaune verdâtre. Eiltrer bouillant. Verser dans deux fois son volume d'eau distillée et bouillie. Filtrer après refroidissement. On obtient ainsi un mélange colloïdal, stérile et injectable; si l’eau distillée qui entre dans la constitution de ce mélange est additionnée d’une proportion suffisante de chlorure de sodium, l'in- jeclion sous-cutanée est peu ou pas douloureuse. L’injection intravei- neuse peut être pratiquée au taux ssalin ordinaire des solutions physio- logiques. Voilà donc une préparation colloïdale de soufre à la portée de tous; on peut lui faire une seule objection, c’est de contenir une trop faible quantité du médicament; la tendance actuelle de la thérapeutique vers l'emploi des doses faibles pourrail faire considérer au contraire ce défaut comme une qualité. Les recherches que nous poursuivons dans ce sens nous éclaireront à ce sujet. RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX CONCERNANT L'EMPLOI DU SULFATE DE MAGNÉSIE DANS LE TRAITEMENT DU TÉTANOS, par L. CRUVEILHIER. Certains auteurs et, à leur suite, un grand nombre de cliniciens, pensent qu’au cours du tétanos il est utile de s'adresser non seulement à des médicaments symptomatiques, tels que l’opium et le chloral, mais en 119 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE outre à certains agents thérapeutiques comme le sulfate de magnésie, qui mériterait d'être particulièrement en honneur s’il était vrai qu'il soit capable d'exercer « une action neutralisante sur la toxine tétani- que (1) » ou tout au moins « une action inhibitrice et anesthé- siante (2) ». Nous avons donc demandé à des expériences sur des animaux delabora- toire doués d’une sensibilité différente à la toxine tétanique, tels que la souris blanche, le cobayeet le lapin, quelle action utile il serait possible de tirer de l'emploi du sulfate de magnésie en ayant recours à des voies différentes de pénétration de cet agent thérapeutique. Afin de nous rapprocher le plus possible des meilleures conditions dans lesquelles se sont trouvés les auteurs qui ont préconisé l'emploi du sulfate de magnésie dans le traitement du tétanos, nous avons utilisé dans nos expériences une solution à 2 p. 100 de ce sel et nous avons fait suivre immédiatement les injections de toxine télanique par celles de sulfate de magnésie. Dans une première série d'expériences nous nous sommes adres£és à la souris et, pour traiter nos animaux, nous avons employé la voie hypodermique préconisée par Horace Greeley. Or, en aucun cas, les animaux traités par le sulfate de magnésie ne nous ont paru avoir éprouvé un effet utile de ce mode de traitement et toujours ils sont morts en même temps, ou presque en même temps, que les témoins, bien que dans deux expériences nous n’ayons employé pour donner le tétanos à nos animaux qu'une seule dose mortelle de toxine tétanique. Dans une seconde série d'expériences, nous avons expérimenté sur des cobayes et nous avons fait pénétrer le sulfate de magnésie dans le cerveau même, que MM. Roux et Borrel (3) ont montré être le siège d'élection pour tirer le maximum d'effet utile de l’antitoxine. Nous avons pu faire très bien tolérer jusqu à six et sept gouttes de sulfate de magnésie par le cerveau de nos cobayes dont toutefois nous n'avons pu réussir à préserver la moelle supérieure. Qu'ils aient reçu plusieurs doses mortelles ou une seule, toujours les contractures ont apparu approximalivement au même moment chez les témoins et chez les animaux lraités, et en aucun cas l'intervention du sulfate de magnésie n’a réussi à limiter les contractures et à arrêter la marche de l’intoxica- tion tétanique. Dans une troisième et dernière série d'expériences nous avons recherché si « le bon endroit » pour introduire le sulfate de magnésie (1) Horace Greeley. Journ. of the Amer. med. Assoc., 14 sept. 4907. (2) S. J. Maltzer. Die hemmende und anasthesierende Eigenschaften der Magnesiumsalze. Berlin. Kilin. Woch., 1906, pp. 73-76. (3) Roux et Borrel. Annales de l’Institut Pasteur, 1898, p. 225. SÉANCE DU 25 JANVIER 113 était la cavité rachidienne, ainsi qu'il semble résulter des observalions rapportées par M. Malizer. Au cours de ces expériences, nous nous sommes servis du lapin, chez lequel il est facile de faire pénétrer une aiguille droite et de petit diamètre dans la cavité rachidienne au niveau de la région lombaire, sans avoir besoin d'assurer au préalable la flexion de la colonne verté- brale, plus nuisible qu'utile. De cette façon, l'injection de sulfate de magnésie a toujours été bien supportée par nos animaux, qui présentaient seulement durant quelques instants ou, d’autres fois, durant une heure ou deux, des phénomènes de paraplégie qui n'ont jamais tardé à disparaitre complètement. Quoi qu'il en soit, ce mode de pénétration du sulfalte de magnésie ne nous à pas donné de résultals satisfaisants, car nos lapins traités ont dans tous les cas présenté une conlracture manifeste au niveau de la patte injectée comme les témoins, Deux lapins ayant recu dans le canal rachidien un mélange d'une dose mortelle de toxine tétanique et d’un centimètre cube de la solution de sulfate de magnésie à 2 p. 100, ont présenté de même, dès le second jour, des phénomènes manifestes d'intoxication létanique, bien qu'on ait pris soin de laisser les deux liquides en contact in vilso durant plus d'une heure avant l'injection. Nous ne pouvons pas conclure de nos expériences, effectuées sur des animaux, que le sulfate de magnésie est complètement inactif au cours du tétanos chez l'homme, mais nous sommes autorisés à affirmer que non seulement ce sel n’a aucune action spécifique contre la toxine tétanique, mais qu'encore il n’exerce vis-à-vis d’elle aucune action neutra- lisante ou même seulement inhibitrice. Dans tous les cas de tétanos, il semble donc rationnel de ne pas se reposer sur l’action illusoire d'agents médicamenteux tels que le sulfate de magnésie, et les cliniciens doivent considérer comme un devoir de recourir systématiquement au sérum antitétanique dont l'emploi a été si bien et si définitivement réglé dans les mémoires de MM. Roux et Vaillard (1), puis de MM. Roux et Borrel (2). (Travail du laboratoire de M. Roux.) (1) Roux et Vaillard. Annales de l'Institut Pasteur, 1893, p. 65. (2) Roux et Borrel, loco citato. 114 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LES CONDITIONS D'ÉTUDE DE L'INTOXICATION PAR LA FUMÉE DU TABAC. PARALLÉLISME DES EFFETS CLINIQUES ET EXPÉRIMENTAUX, AIGUS ET CHRO- NIQUES. PERSISTANCE DES réactions PHYSIOLOGIQUES ClHEZ LES SUJETS accoutumés, par GC. FLeiG et P. DE Visue. À propos de l’action des inhalations de fumée de tabac, M. Pachon a présenté une remarque (7 décembre) concernant les conditions particu- lières de nos expériences, failes la plupart chez des animaux non habitués. Pour lui, « les effets des premières inhalations de fumée de labac sur l’homme, de même que les résultats des expériences sur les animaux, faites dans les conditions de premières inhalalions, valent exclusivement pour ces premières inhalations ». L'argument se trouverait dans « le nombre de cœurs d bommes faits, dont le rythme reste indif- férent aux fumées d’une pipe familière », et la conclusion est celle-ci : « Le problème de l’intoxication tabagique proprement dite, tel qu'il se pose au biologiste dans les conditions normales du fumeur habituel, reste entier après comme avant. » — La présente note a pour but de mettre en lumière certains points importants qui restent en parfait désaccord avec ces critiques. Remarquons d’abord que, pôur l'étude expérimentale d’une intoxication quelconque, il est nécessaire de commencer à examiner les effets du toxique chez des animaux non habitués, le fait d'une accoutumance possible n’excluant nullement l’étude de ces premiers effets. De ce qu'il existe en effet des mor- phinomanes et des arsenicophages, a-t-on dû faire fi des résultats observés sous l'influence de la morphine et de l’arsenic chez des sujets non immu- nisés ? La méthode des inhalations que nous avens employée nous semble d’ail- leurs réaliser parfaitement « les conditions normales du fumeur habituel », « avalant » ou « n’avalant pas » la fumée. Pour étudier la question sous plu- sieurs faces, nous avons parallèlement recherché l’action des injections d'ex- traits de fumée et des insufflations sous-cutanées de fumée. Or, les phéno- mènes observés dans ces différents cas indiquent ou une identité absolue, ou une analogie des plus marquées, ce qui établit le bien fondé de nutre tech- nique. D'autre part, un coup d'œil général jeté sur les phénomènes de l’intoxica- tion tabagique montre un fait remarquable, qui ne peut qu’augmenter la valeur des premières constatations faites chez l'animal non accoutumé, c’est la similitude ou le rapprochement qui existe : 1° entre les phénomènes observés chez l’unimal et chez l'homme; 2° entre ceux qui sont provoqués à la suite de l'administration aiguë (toxique ou non) et à la suile d'un usage chronique. L'in- toxication aiguë expérimentale (tabac, fumée ou nicotine) se traduit par des symptômes (rès comparables à ceux de l’intoxication aiguë chez l’homme, que celle-ci soit due au tabac lui-même (lavements de tabac, etc.), à l’inhalation SÉANCE DU 23 JANVIER 115 de fumée ou à la nicotine (affaire célèbre de Bocarmé). De même pour l'in- toxication chronique chez l'animal et chez l'hmme, et si l’on compare l’intoxi- cation chronique humaine à l’aiguë expérimentale. Dans tous ces différents cas, les appareils respiratoire et circulutoir., nerveux et neuro-museulaire sont surtout intéressés et réagissent de facon très analogue. Les modifications car- diaques, l'hypertension, la pâleur, l’état glacial des extrémités observés chez l’homme à la suite d’une « première cigarette » ou de toute autre intoxica- tion tabagique ou nicotinique aiguë, rappellent en tous points les effets chez l'animal. D'autre part, les accidents du fumeur invétéré, asthme tabagique, accélération ou ralentissement du pouls, arythmie cardiaque, palpitations, « instabilité » en général des fonctions circulatoires, sont encore tout à fait comparables aux phénomères aigus expérimentaux. L'identité devient même frappante si l’on songe à l'hypertension artérielle confirmée cliniquement chez tous les grands fumeurs par le retentissement diastolique de l’aorte (Huchard), et à l'hypotension qui s’observe au contraire dans les cas d'action hyper- toxique du tabac. Pour le système neuro-musculaire, la conclusion est encore la même. Il suffit de citer les tremblements et convulsions, avec paralysie et contracture du train postérieur produits chez les animaux, soit par la nico- tine, soit, comme nous l’avons observé, par les inhalations fortes de fumée ou les injections d'extraits liquides, pour montrer leur lien avec les accidents chez l'homme : les paralysies des intoxications aiguës, les paraplégies des chroniques, le tremblement des fumeurs, etc., tels sont autant de symptômes à rapprocher des précédents. Des déductions de même nature se tireraient encore dé l’action du tabac sur les muscles lisses, les sécrétions, la thermo- genèse, le système nerveux proprement dit (action excitante, puis narcotique, dans l’intoxicalion aiguë, troubles sensilifs et sensoriels, etc.). Ajoutons ici, pour y revenir, que chez le fumeur, comme chez le chien, les effets de la fumée sont beaucoup plus intenses lorsqu'elle est « avalée » que lorsqu’elle ne l'est pas. Un fait que nous devons éludier maintenant, c’est l’action de la fumée de tabac chez les Sujets déjà accoutumés. On sait que l'homme peut s’accoutumer le plus souvent au tabac et arriver à tolérer des quantités très élevées. Nous avons pu aussi accoutumer des animaux à la fumée, par des inhalations mas- sives et répétées. Or, l'étude graphique des phénomènes cardio-vasculaires nous à montré que, chez eux, malgré l’accoutumance, les réactions habi- tuelles continuent à se produire (qualitativement, du moins) à la suite de l’inhalation de quelques bouffées : c'est que l’accoutumance n’implique pas nécessairement l’absence de réaction, mais simplement labsence d’intolérance; être accoutumé peut ne pas signifier autre chose que tolérer une réaction. De même, l’homnie habitué à « avaler » la fumée ne fait pas les frais d’une cigarette ou d’un cigare sans réaction cardio-vasculaire ou autre, ainsi qu'on peut s’en convaincre par des tracés du pouls radial ou digital et divers tracés pléthysmographiques; l'effet sur le tube digestif d’une « pipe familière » après le repas n’est pas moins net chez certains habi- tués, etc. Les réactions sont d’ailleurs bien plus marquées, et accompagnées même d'intolérance, chez les sujets non exercés à « avaler » la fumée, et qui viennent un jour à en « avaler » quelques bouffées. Mentionnons enfin que, dans certains états particuliers, il se produit, méme 116 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chez des gens très accoutumés, des réactions violentes avec ou sans intolérance. Certains accoutumés ne peuvent fumer le matin à jeun, ou loin des repas, sans avoir un vertige ou d’autres signes d'intolérance; chez d'autres qui tolé- raient impunément les réactions dues au tabac, il s'établit tout d’un coup une intolérance secondaire chez quelques-uns, en vertu d'une prédisposition spé- ciale, l'intolérance du début reste définitive. É À PROPOS DE L'INTOXICATION TABAGIQUE, CONSIDÉRÉE DANS LES CONDITIONS DU FUMEUR, par V. PAcHoN. MM. C. Fleig et P. de Visme m'ont donné l’occasion d'écrire (1) : « La réalité de réactions cardio-vasculaires est, certes, indiscutable dans le cus où un organisme, tel que celui de l'homme, est soumis pour la première fois aux inhalations de fumée de tubac. I est bien peu d’entre nous qui n'aient sur ce point une expérience personnelle. Le nombre de cœurs d'adolescents, qui ont été surpris et ralentis par les fumées d’une première cigarette, est incon- testabiement très grand. Mais le nombre de cœurs d'hommes faits, dont le rythme reste indifférent aux fumées d'une pipe familière, ne l’est-certaine- ment pas moins. Dans toutes les études relatives aux effets de la fumée de tabac sur le fonctionnement physiologique, il est donc une donnée préjudicielle sur laquelle on doit bien s'entendre, dès le début. C’est que les effets des premières inhalat:ons de fumée de tabac sur l’homme, de même que les résultats des expériences sur les animaux, faites dans les conditions de premières inhala- tions, valent exclusivement pour ces premières 1nhalations. Le problème de l'intoxication tabagique proprement dite, tel qu’il se pose au biologiste dans les conditions normales du fumeur habituel, reste entier, après comme avant. » Je marquais, en définitive, Ja distinction profonde qui sépare les accidents aigus du tabagisme et les effets organiques attribuables à l'usage habituel du tabac, chez le fumeur accoutumé. Cette distinction, tous les traités de toxicologie et de matière médicale l’établissent. Certes, nul ne nie et n’a jamais nié les accidents graves et possibles de l’intoxi- calion tabagique profonde chez l'homme, dans les cas d'abus avéré ou chez des individus prédisposés par des tares constitutionnelles pulmo- naires, cardiaques ou nerveuses. Mais ces accidents graves, dont. MM. Fleig et de Visme font une énumération copieuse, sont loin de constituer la règle normale. Ils représentent seulement la frontière extrême du labagisme chronique. Tous les fumeurs ne l’alteignent pas. (4) Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXIL, p. 631. SÉANCE DU 25 JANVIER 417 Et il paraît y avoir, avant d'y aboutir, une série considérable d'étapes intermédiaires, d’ailleurs à déterminer. C'est justement la connaissance de ces étapes intermédiaires qui constilue le vrai problème intéressant au point de vue de l’économie sociale, celui des conditions et des limites dans lesquelles l'usage habituel du tabac est nocif ou indifférent pour le fumeur accoutumé. Les données de ce problème sont particulièrement complexes, en raison de l'in- fluence prépondérante que l’on doit accorder, dans l'espèce, au facteur individuel. Aussi bien sa solution, ou plutôt ses solutions sont encore en suspens : c’est la meilleure preuve qu'il « reste entier, après comme avant » nos connaissances sur le tabagisme aigu. DE L'INFLUENCE DE LA SURACTIVITÉ FONCTIONNELLE SUR LA STRUCTURE DU CARTILAGE DIARTURODIAL, par Én. RETTERER. Pour déterminer l'influence qu'exerce la suraclivité ou l'inactivilé sur la structure et l’évolution des cartilages diarthrodiaux, j'ai imaginé une méthode expérimentale très simple, et je l'ai appliquée aux cobayes Jeunes, âgés de un ou deux mois. J'ai expérimenté Sur les membres thoraciques en amputant l’un d’eux au niveau du bras. Après avoir taillé un lambeau cutané, j'ai enlevé d’un coup de ciseaux la partie inférieure de l'humérus avec l’avant-bras et les doigts. Sur ces jeunes cobayes, l'opération est encore facilitée par ce fait qu'il n’est pas néces- saire de ligaturer les vaisseaux; l'hémorragie est minime et s'arrête d'elle-même. Il suffit de suturer les lambeaux cutanés pour voir la plaie guérir en quelques jours. Les animaux ainsi opérés ont vécu quafre, six, huit mois, un an, deux et trois ans; ils grandissent et sont aussi vifs et alertes que les cobayes à quatre pattes, bien que la partie anté- rieure du corps ne soit supportée que par un seul membre thoracique. Au point de vue de l'articulation scapulo-humérale, le membre restant fournit un #ravail double, tandis que celle du côté amputé, tout en demeurant mobile, est dans l’inactivité complète. Je cite, à titre d'exemple, et en la résumant, l’histoire de l’un de mes opérés : Cobaye de deux mois, pesant 250 grammes, amputé de la patte gauche le 25 avril 1905; 28 avril, pèse 215 grammes; 2 mai, 255 grammes. A partir de cette date, il grandit et s'accroît régulièrement : le 4 juillet 1905, pèse 455 grammes ; 17 décembre 1905, 670 grammes; 2 avril 1906, 620 grammes; 427 juillet 1906, 655 grammes; i*" décembre 1906, 855 grammes; 1°" avril 1907, 895 grammes ; 1°" juillet 1907, 885 grammes ; le 26 décembre 1907, 740 grammes. 118 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sacrifié le 26 décembre 1907, le cobaye en question présentait donc deux articulations scapulo-humérales, dont l'une a supporté pendant frente-deux mois une pression et des frotilements du double supérieurs à ceux d’un cobaye ordinaire, tandis que l’autre articulation est restée sans usage, SOUS- traite à toute action mécanique, quoique mobile. Je commence par l'examen de l'articulation soumise à la suractivité fonc- tionnelle. Surfaces articulaires. — Va glène scapulaire a une forme ovalaire à grosse extrémité inférieure; diamètre vertical, 6 millimètres; diamètre transversal (en bas), 4 millimètres. Le diamètre vertical de la téte humérale est de 7 milli- mètres; son diamètre transversal de 6 millimètres. Quant au cartilage de la tête humérale, il a, sur la plus grande étendue de la tête humérale, une épaisseur de 400 p, qui diminue insensiblement vers le col anatomique. On y distingue les couches suivantes : 1° la couche superficielle, à substance fondamentale peu colorable, épaisse de 160 p; 2° une couche profonde de 240 p; 3° la lame de tissu osseux compacte, sous-chon- drale, épaisse de 120 à 150 p.. Les vaisseaux sanguins arrivent jusqu'au milieu de cette lame, mais ne la traversent pas pour pénétrer dans le cartilage. La couche superficielle répond aux zones superficielle et moyenne du cartilage du cobaye placé dans les conditions ordinaires; je n'ai vu que quelques rares cellules lenticulaires, aplaties, contenues dans le protoplasma commun et correspondant à la zone sync\tiale du cobaye normal. Tous les éléments cellu- laires du cartilage de la tête humérale de notre cobaye q2° les caractères de la zone moyenne du cobaye normal : les cellules ont, à partir de la cellule libre, un noyau de 5 à 6 p, un corps cellulaire, clair et réticulé, de 10 à 12 On y observe de nombreuses cellules, longues de 25 uv, larges de 12 p, et contenant chacune deux noyaux, l’un placé du côté de la surface libre, l’autre du côté de l’os. Ce fait iudique que les divisions cellulaires sont abondantes et qu’elles se font dans le sens perpendiculaire à la cavité articulaire. La couche profonde comprend les zones hypertrophique et hyperplasique du cartilage sérié : les cellules y sont claires, ovalaires ou allongées, et à grand axe perpendiculaire à l’os ou à la surface libre : le noyau, de 5 à 6 y, est entuuré d’un cytoplasma clair, à réticulum délicat et à larges mailles, Pour ce qui est de la glène scapulaire, son revétement cartilagineux atteint, vers le centre, 350 Let, vers la périphérie, 400 et 500 y d'épaisseur. La couche superficielle comprend, au centre de la glène, une zone superficielle de 6 à 7y, avec une rangée de cellules aplaties et à corps cellulaire sombre sans capsule. Quand une cellule se divise, les deux jeunes cellules se superposent en une superficielle, et l’autre profonde. La couche moyenne, à substance fonda- mentale peu colorable, ne montre que quelques assises superficielles de cel- lules arrondies, car la plupart de ces éléments y présentent déjà une orien- tation linéaire, en séries perpendiculaires à la surface, bien que leur cytoplasma soit encore composé d’un réticulum serré et très chromophile. La couche profonde est identique à celle de la tête humérale (cellules hyper- trophiées et hyperplasiées à cytoplasma clair). La lamelle osseuse compacte à une épaisseur de 30 p à 50 p. Outre l'hypertrophie et l'hyperplasie des éléments cellulaires des cartilages diarthrodiaux, on y observe un épaississement considérable des travées de la Le à. - SEANCE DU 25 JANVIER 119 ————————————————————————————————————————————.—_—_—_—LELEL CC ————_—_—"—_——————— substance fondamentale : sur le cobaye ordinaire de un an à deux ans, ces travées sont larges de 10 à 20 & dans les zones moyenne ou profonde. Dans l'articulation en suractivité fonctionnelle, les travées de substance fonda- mentale atteignent, dans ces mêmes zones, un diamètre transversal de 40 à 50 p. La structure de ces travées montre qu'outre l’épaississement, il y a hypertrophie de la travée réticulée. Résultats. — Sous l'influence de la suractivité fonctionnelle, les carti- lages diarthrodiaux se sont hypertrophiés dans toutes leurs parties : la lame osseuse sous-chondrale s’est épaissie, les diverses couches cartila- gineuses ont augmenté de volume; leurs éléments cellulaires et leur substance fondamentale ont subi de l'accroissement. Comme les carti- lages articulaires ne sont que les restes des épiphyses cartilagineuses, les faits expérimentaux paraissent, de prime abord, confirmer l'hypo- thèse de Sappey, qui dit : « L’ossification parvenue au voisinage des surfaces, qui se compriment mutuellement, semble rencontrer dans sa marche envahissante un obstacle d'autant plus grand que la compres- sion est elle-même plus considérable. » Malheureusement, cette expli- cation passe sous silence tous les phénomènes de la vie des cellules cartilagineuses. Or, nous venons de voir : 1° que les divisions cellulaires y sont plus abondantes que chez le cobaye ordinaire ; 2 que la couche syncyliale, superficielle, s’est réduite sur la glène et a disparu sur la tête humérale; 3° que la substance fondamentale carlilagineuse y est devenue plus abondante. Les éléments cellulaires de la couche syncytiale n’ont pas élé détruits par le frottement, comme le pensaient Todd et Bowman (1843), ou atrophiés par le mouvement (Hueter, 1876). Les cellules de la couche superficielle correspondent au cartilage embryonnaire; elles persistent sur le cobaye ordinaire; sous l'influence de la suraclivité fonctionnelle, elles prennent les caractères des cellules cartilagineuses adultes (cyltoplasma réticulé, entouré d’une capsule). Pour expliquer le développement supérieur des surfaces articulaires -de l'embryon et du fœtus, il y en a qui ont invoqué une tendance évolu- hive interne. Il est certain que le cartilage apparait chez l'embryon à une époque où les mouvements sont nuls ou insensibles, et où la pression des organes est très faible. La genèse du premier cartilage dépend pro- bablement de l'hérédité. Mais, en supposant même que les mouvements de la vie inlra-utérine jouent un certain rôle, il n’est pas possible d'assimiler le cartilage mbryonnaire où fœtal au cartilage adulle. Comme je l'ai montré dans des notes antérieures, les deux variélés se distinguent par la minceur et la mollesse des trabécules de leur substance fondamentale. Avec l’âge, la substance fondamentale prédomine, au point de vue de l'étendue, sur les éléments cellulaires. Enfin, chez les cobayes où l'un des membres à fait pendant de longs mois un travail 120 + SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE double, la substance fondamentale a pris un accroissement plus grand encore que sur le cobaye ordinaire. Dans les glandes (mamelle, rein) en suractivité fonctionnelle, les éléments cellulaires seuls s’hypertro- phient et s’hyperplasient; dans les tissus à substance fondamentale, la vie des cellules ne consiste pas uniquement dans la multiplication des noyaux et du cytoplasma, la substance fondamentale ou intercellulaire participe aux changements d'évolution cellulaire. L’exagération de la pression et des frottements non seulement active la prolifération des cellules, mais elle leur fait acquérir une énergie vitale telle, qu’elles édifient des assises de substance fondamentale supérieures à celles qu'on observe dans un animal placé dans les conditions ordinaires. RELATIONS ENTRE LES VARIATIONS DE LA PRESSION ARTÉRIELLE ET LA TENEUR DU SANG EN LEUCOCYTES ET EN HÉMATIES, par JEAN Camus et Pa. PAGNIEZ. On connait Les réactions leucocytaires tardives qui suivent la saignée et qui setraduisent par une augmentation du nombre des globules blancs. Nous avons entrepris pour en préciser le mécanisme quelques recher- ches qui sonlen cours. Celles-ci nous ont amenés à nous occuper des rapports existant entre les variations de la pression sanguine et le nombre des leucocytes. La question a déjà été l’objet de travaux, en particulier de la part de Winogradow, Decastello et Czinner (1). Bien que nos résultats soient dans l’ensemble conformes à ceux de ces derniers auteurs, nous croyons intéressant de les publier en raison du petit nombre de travaux consa- crés à cette question et de quelques différences dans les techniques utilisées. Nos expériences ont porté sur le lapin et le chien. Chez ce dernier animal, nous avons expérimenté pendant l’anesthésie par le chloralose. Toutes les déterminations numériques ont été faites avec le même appa- reil et par le même opérateur, de facon à réduire au minimum les causes d'erreur dépendant de la technique. La pression artérielle a été prise avec le manomètre de François-Franck et dans la carotide. Nous cite- rons deux expériences comme types. | 4) Winogradow. Contribution à l'étude de l'influence des modifications de la pression sanguine artérielle sur la morphologie du sang. Thèse de Péters- bourg, 1894. — Decastello et Czinner. Ueber den Einfluss von Veränderungen des Gefüisslumens und des Blutdruckes auf die Leukocytenzahl. Wiener kl. Woch., 13 avril 1899, n° 15, p. 393. SÉANCE DU 25 JANVIER 421 Exe. I. — 27 novembre 1907. Lapin 6, 1.850 grammes. La pression arté- rielle — 13. Numération après piqüre d’une veine de l'oreille gauche : GlobleSrounses tai rom on UD GENRE A 74204000 Éeucooyites ee nes EE: A EDS CODES 6.400 Section du pneumogastrique droit. Excitation des deux pneumogastriques. Ralentissement du cœur. La pression artérielle tombe à 7-5. L'excilation est poursuivie avec des temps d’arrêt pendant quatre minutes. Nouvelle prise de sang dans une veine de l'oreille gauche : Globnlésrousesr ii Res CHAN ZEN ANA ME 530000 Re UCOC y TES AMENER REMOTE AB OTX AA ERAN EE 2.800 Exp. Il. — 13 décembre 1907. Lapin 6, 2 kil. 050. L'animal attaché, on fait une première numération de sang prélevé dans une veine de l'oreille: Hlobtestrouses RER NOT MERE EE MALE ED 000 HENCOCMIESA UNION CNET PEL UNE AC AILET AE NT OUEES 6.900 La pression artérielle prise dans la carotide — 1#. Le nerf de Cyon est mi à nu, isolé et excité. La pression artérielle tombe à 11. Pendant l’excitation nouvelle, prise de sang dans la veine de l'oreille : PODUIES STORES ARS ER SAR RE 20 000 ECO E SENS LASER NAN QUNERENRS QERer REA ER ARS 3.900 On cesse l'excitation. La pression artérielle remonte à 13. Nouvelle excitation, la pression tombe à 8,5. Nouvelle pumération dans les mêmes conditions. Globules rouges tee Men DAS 04000 LOTO ME A ER DE SRE ne 2.100 On lie la carotide, la plaie est suturée. Une heure après, nouvelle numé- ration. CITE SMTOULES A IPUP, MEN PR EMIT RE EEn 4.950.000 ÉCHCOONLE SR NOMADE LES EH EAe22 IEEE 4.200 Il y a dans cette expérience proportionnalité entre la valeur de la pres- sion et le nombre des globules blancs. L’expérience d’excitation du pneumogastrique a été faite quatre fois chez le chien, trois fois chez le lapin, l'excitation du nerf de Cyon deux fois chez le lapin. Dans un seul cas, chez un chien très profondément anesthésié, nous n'avons pu obtenir de diminution du nombre des leu- cocytes. Dans toutes les autres expériences la baisse de pression pro- voquée par l’excilation du pneumogastrique ou du dépresseur a été accompagnée d’une leucopénie manifeste. Le chiffre le plus fort que nous avons observé est une chute de 5.000 leucocytes à 1.600; le plus 192 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE faible de 5.400 à 3.300. En règle générale, il s’agit donc d’une forte diminution qni se traduit par une chute de moitié, ou plus, du nombre des leucocytes. | La production du phénomène de leucopénie est très rapide et on peut en constater l'existence deux à trois minutes après production de la baisse de pression. Quant à la durée du phénomène après cessation de l'excitation nerveuse et relèvement de la pression, nous ne possédons encore que quelques données à ce sujet, et nous pouvons seulement dire que la leucopénie était restéé au même chiffre quinze minutes après lexcitation dans un cas; que, dans un autre, une heure après, le chiffre des leucocytes était remonté sans avoir atteint encore le taux primitif. La diminution du chiffre des leucocytes ne s’observe pas seulement dans le système veineux, comme pourraient le faire penser les expé- riences rapportées ci-dessus et l’ensemble des résultats de Decastello et Czinner qui n'ont fait de déterminations que sur le sang des veines. En prélevant ce sang dans la carotide, on peut en effet constater, chez le chien comme chez le lapin, l’existence d’une leucopénie contemporaine de la chute de pression et qui est sensiblement de même importance que dans la veine. Les globules rouges qui avaient été négligés par Decastello et Czinner, ue présentent pas de modifications numériques parallèles à celles des globules blanes. Tantôt leur chiffre demeure immuable, et c'est le fait le plus habituel ; tantôt il varie, mais indifféremment dans le sens d’une augmentation ou d'une diminution qui restent d’alleurs en règle géné- rale peu importantes. En opposition avec l'ensemble de ces résultats, on pouvait se demander si l'augmentation de pression provoquerait un phénomène -inverse, l'hyperleucocytose. Les quelques expériences que nous avons faites par excitalion du nerf sciatique et par injection d’'adrénaline ne nous ont donné aucun résultat de ce genre; ces manœuvres ne modi- fient pas d’une manière appréciable le nombre des leucocytes, dans les conditions des expériences précédentes, c'est-à-dire immédiatement. Les injections d'adrénaline provoquent tardivement de l’hyperleuco- cytose (d’après Lœper et Crouzon), mais à un moment où l’hyperten- sion adrénalinique est depuis longtemps tombée, et dès lors par une autre influence que celle de la pression. En résumé, chez le chien et le lapin, on observe, après excitation du prneumoga-trique et du nerf dépresseur (chez le lapin), une chute brusque du nombre des leucocytes, chute considérable et contemporaine de Ia baisse de pression que provoquent ces excitalions. Celle leucopénie ne s'accompagne pas de moditications appréciables du nombre des globules rouges. | L'excilalion nerveuse agit-elle sur le taux leucocytaire par l’intermé- diaire des modifications de pression? La chose est absolument vrai- SÉANCE DU 25 JANVIER 193 semblable du fait même de l'identité des résultats obtenus par l'exci- talion de deux nerfs fonctionnellement très différenciés. La différence de réaction entre les leucocyles et les hématies nous montire une fois de plus combien les premiers de ces éléments sont soumis à des influences plus multiples et plus variées que les seconds. La modalité spéciale de la réaction qui nous occupe ici est probable- ment attribuable à l'aptitude des leucocytes à se fixer et à s’immobiliser sur les parois vasculaires dans les vaisseaux quand le courant san- guin qui les emporte se trouve plus ou moins ralenti. Sans vouloir tirer de ces faits des conclusions disproportionnées, il est permis de penser qu'il y a dans ces modifications corrélatives du nombre des leucocytes et de la pression sanguine un facteur dont il ya lieu de Lenir compte. Indépendamment des phénomènes de chimiotaxie pure ce facteur doit entrer en jeu dans les modifications brusques du nombre des leucocytes, surtout quand celles-ci se font dans le sens d'une diminulion. SUR UNE FORME D ATRÉSIE CONJONCTIVE DES FOLLICULES OVARIENS CUEZ LE COBAYE, par P. MüLon. On admet communément (v. Sobolta, Rabl, Külliker, etc.) que, dans l’atrésie des follicules de de Graaf, l’épithélium folliculaire disparait complètement el par des processus purement dégénératifs. Je crois pouvoir dire qu’il n’en est pas ainsi toujours, ni chez lous les animaux. Chez le cobaye, en particulier, s’il est exact que dans la plupart des cas la cellule folliculeuse dégénère, du moins, en mourant, est-elle le siège de véritables exagérations de certaines de ses propriétés nor- males. : Il est en outre des ovisacs dont toutes les cellules folliculeuses ne disparaissent pas. Celles qui subsistent se transforment sur place en un tissu conjonctif collagène, faible homologue des épaisses, vitrées, que l’on rencontre (chez l’homme par exemple) au centre des faux corps jaunes (follicules atrésiques). se | La présente note ne fera qu'exposer succinctement cette formation de tissu conjonclif collagène par les cellules de l'épithélium folliculaire. J'ai surtout employé pour ces recherches la méthode classique de Van- Gieson-Hausen et trois autres procédés bien supérieurs ici : le picro-bleu de Dubreuil ; le picro-noir naphtol de Curtis; la triple coloration de Prenant. Le muci-carmin, le bleu polychrome, la méthode pour la fibrine de Weigert BioLocre. CompTrs RENDUS. — 1908. T. LXIV. 10 124 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE m'ont servi à différencier du mucus et de l’hyaline les formations dont je vais parler. La digestion par la trypsine selon la méthode de Spalteholz m'a servi à différencier spécifiquement le collagène. 1° Dans presque {ous les ovisacs en chromatolyse, on peut rencontrer des cellules dégénérantes qui montrent dans leur cytoplasma des enclaves jouis- sant des affinités tinctoriales de la substance collagène; 2° dans certains ovisacs les cellules plus centrales peuvent être seules en chromatolyse, landis que les cellules périphériques restent temporairement en place : or, certaines d’entre ces dernières présentent des sortes d’expansions, de flaques juxta-cellulaires, jouissant elles aussi des mêmes affinités tinctoriales que le collagène. Ces deux premiers faits permettent déjà d'affirmer que la cellule fol- liculeuse est capable d'élaborer de la substance collagène. Dans d’autres ovisacs, assez petits, ne contenant que très peu ou pas de liquor et par conséquent jeunes, la chromatolyse n'’atteint qu’un nombre restreint d'éléments Une sorte de fluidification du cytoplasma fait disparaître tout ou partie de certaines cellules et la masse pleine de l’épithélium se trouve ainsi trans- formée en une sorte de tissu réticulé formé de cellules anastomosées /1). Les éléments de ce tissu réliculé vont alors se transformer et non pas dis- paraîlre. Sur les bords de leurs prolongements anastomotiques, puis de leur cyptoplasma, apparaît une substance qui jouit des affinités colorantes et autres du tissu collagène. Celte substance augmente peu à peu et les noyaux des cellules, qui n’ont jamais dégénéré, arrivent à être entourés de toute part par une masse collagène affectant parfois la forme de la cellule origi- nelle. Pressé par ses voisins ou par les corps jaunes, l’ovisac s’aplatit et les cellules du tissu réticulé qui le remplit s’allongent ; leurs prolongements étirés prennent l'aspect de fibres collagènes. La plupart du temps, cellules ainsi transformées et prolongements étirés, accolés, forment comme une sorte de noyau conjonctif lamelleux, allongé, très peu dense, au centre du faux corps jaune. Maïs, parfois, toutes ces masses de substance collagène se fusionnent et, au sein de la masse anhiste, peuvent apparaitre des fibrilles ondulies. Il y a dans ce cas formation d’un petit noyau conjonctif plein, au centre du faux corps jaune. Ex RÉSUMÉ, les cellules de follicules encore jeunes peuvent ne pas dis- paraitre au cours de l’atrésie, mais bien évoluer dans le sens « cellule conjonctive » élaborant de la substance et du tissu collagènes. Ainsi l’on voit un seul élément, la cellule folliculeuse, capable de donner soit une cellulej glandulaire (corps jaune), soit un tissu de soutien. Ces deux destinées si'différentes dépendent sans doute de modifica- (1) Comme cela se passe dans le sac adamantin de l’ébauche dentaire. Mais le chimisme des deux tissus n’est pas le même. SÉANCE DU 25 JANVIER 195 tions dans la nutrition des cellules folliculeuses (1), et de l’époque de leur vie à laquelle surviennent ces modifications. Cette double évolulion rapproche la cellule foiliculeuse de la cellule interstitielle du testicule. (Travail du Laboratoire des travaux pratiques d'histologie de la Faculté - de médecine de Paris.) SUR LA SÉDIMENTATION NATURELLE DE CERTAINS SANGS PATITOLOGIQUES, par P.-Emize WEiL et OCTAVE CLAUDE. Lorsqu'on recueille du sang normal in vitro, la coagulation se pro- duit, au bout d’un temps variable mais assez court. Le sang liquide est transformé en un caillot rouge homogéène, qui par sa rétraction exsude le sérum. On sait cependant que le sang est composé d'éléments figurés, baignant dans un liquide, le plasma, mais on ne constate jamais normalement l'existence de celui-ci. Quand on empêche la coagulation du sang de se produire, les éléments figurés se séparent du plasma, et il y a sédimentation du cruor, puis coagulation de type plasmatique. Le phénomène de la sédimentation du sang, qui n'existe pas chez l’homme à l’état physiologique, peut s'observer spontanément dans cer- taines conditions pathologiques; son étude, qui n’a jamais été entre- prise d’une facon systématique, offre un, intérêt considérable. De nom- breux travaux ont été consacrés à la sédimentation du sang, mais ils ont eu surtout pour objet d'apprécier la masse et le nombre des glo- bules rouges (Hedin, Daland, Gaertner, Marcano, etc.). Seuls, Biernacki et ses élèves ont examiné de plus près le phénomène et essayé d’élu- cider ses causes. Mais toutes ces études portent sur des sangs sédi- mentés artificiellement grâce à l'adjonction de substances anticoagu- lantes (oxalate, formol, etc.), soit par simple repos (sédimentation dite spontanée), soit par centrifugation (sédimentation mécanique), et sans se préoccuper si la sédimentation serait survenue sans l'emploi de ces artifices. Hayem, Lenoble, ete., ont bien constaté la sédimentation nafurelle in vitro de certains sangs à coagulation retardée, mais sans y insister autrement. C’est la recherche et l'analyse de ce processus pathologique que nous avons tentées. (1) Modifications d'ordre général, dues aux variations du milieu intérieur, et modification d'ordre local (gènes mécaniques et troubles circulatoires : _ conséquences du voisinage d'énormes corps Jaunes ou ovisacs). 196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE I. — On observe chez l'homme la sédimentation spontanée du sang pur dans plusieurs séries d’affeclions. a) Dans les états anémiques aigus ou chroniques, primitifs ou secon- daires. b) Dans tous les états hémorragipares, purpura hemorragica aigus ou chroniques, primitifs ou secondaires ; dans les divers types d'hémo- philies (hémophilies spontanées, hémophilie familiale. c) Dans les états phlegmasiques intenses, dont la pneumonie est le type, rhumatisme arlieulaire, ete. II. — La sédimentation doit être étudiée plus spécialement sur le sang recueilli à la veine pour diverses raisons. La meilleure est qu'on n'obtient pas une assez grande quantité de sang au doigt avec assez de rapidité, de sorte qu'avec le sang capillaire le phénomène serait faci- lement méconnu, en dehors des cas, où il y a grand retard de coagu- lation. L'observation du processus nécessite l’établissement de gra- phiques qui en noteront le début, la marche, la durée, le degré. Cetle méthode permet de distinguer deux grands types de sédimentation. A. — La sédimentation est immédiate, à marche rapide et régulière, avec un léger ralentissement terminal. Elle coïncide avec une coagula- tion normale ou subnormale dans le temps (dix minutes, vingt-cinq mi- nules, exceptionnellement tardive). B. — La sédimentation est retardée (dix minutes, vingt minutes et plus), à marche d’abord très lente, puis accélérée, enfin ralentie (courbe en S), et dure d’une à trois heures. Elle coïncide avec une coagulation très tardive (une heure et demie à douze heures). Le premier type se rencontre dans les anémies, les purpura hémor- ragiques, le plus souvent dans les hémophilies spontanées. Le second est l'apanage à peu près exclusif de l’hémophilie familiale: Exceptionnellement'on le voit dans les grands purpura compliqués d'hémophilie. Inutile de dire que l'observation montre que les faits sont souvent complexes et beaucoup moins nettement tranchés que ne le ferait croire notre formule schématique. Dans les états phlegmasiques, par exemple, où il n’y a pas un grand retard de la coagulation, on observe cependant une courbe en S analogue jusqu'à un certain point à celle de l’hémophilie familiale. D'autre part certaines complications cliniques font subir des modifi- cations au phénomène. C’est ainsi que la sédimentation lente de l’hémo- philie familiale devient une sédimentalion beaucoup plus rapide quand de fortes hémorragies ont surajouté de l’anémie à l’hémophilie. En somme, on observe cliniquement le phénomène spontané de la sédimentation dans l'hémophilie, les états hémorragipares, les états phlegmasiques intenses, c’est-à-dire quand il y a un retard de la coagu- lation, mais la sédimentation suivie de la coagulation plasmatique peut SÉANCE DU 25 JANVIER 127 s'observer encore dans des états anémiques où la coagulation du sang se produit en temps normal. Ii faut iei invoquer nécessairement d’autres causes que le relard de la coagulation : les phénomènes d’adhérence, de viscosité y prennent une part certaine, les fails sont beaucoup plus complexes qu'ils ne paraissent d’abord; leur interprétation fera l'objet d'une note ultérieure. ACTION DE L'ATROPINE INJECTÉE PAR LE CANAL CHOLÉDOQUE SUR LA COAGULABILITÉ DU SANG, par M. Doyon et CL. GAUTIER. I. — DonNéES ANTÉRIEURES. L'atropine peut délerminer chez le chien l’incoagulabilité du sang, une baisse considérable de la pression arté- rielle et la narcose. L'atropine agit probablement par l'intermédiaire du foie. Son action ne se manifeste que si le poison est injecté dans une veine mésaraïque. Le sang des veines sus-hépatiques devient incoa- gulable avant le sang artériel. L’atropine agit à la dose de 1 centi- gramme par kilogramme d'animal. La phase pendant laquelle le sang circulant est incoagulable peut durer plusieurs heures; le sang recueilli peut rester liquide plusieurs jours (Doyon et Kareff. Il. — Farrs Nouveaux. Même injectée dans une veine mésaraïque, l’atropine a des effets inconslants L’atropine détermine régulièrement l'incoagulabilité du sang, la baisse de la pression artérielle et la narcose, d’ailleurs souvent légère, lorsque le poison est injecté, avec un peu de brusquerie, dans le canal cholédoque, à la dose de 1-2 centigrammes par kilogramme d'animal. Ce fait vient à l’appui de l'hypothèse d’une intervention du foie. Des doses égales d’atropine sont inactives, injectées dans une veine jugulaire; des doses égales ou beaucoup plus considé- rables sont inactives in vitro. Exemple : a) 14 janvier. Chien de 21 kilogrammes. Trois échantillons de 60 grammes de sang carotidien sont recus, le premier sur 30 centimètres cubes d'une solution aqueuse de sulfate neutre d’atropine à 1/30, le deuxième sur 15 centimètres cubes, le troisième sur 7 c. c. 5 de la même solution. Les liquiies étant mélangés, les échantillons coagulent : le premier en treize minutes, le deuxième en huit minutes, le troisième en cinq minutes. b) 14 janvier. Chien de 10 kilogrammes. Un échantillon de sang carotidien de 40 centimètres cubes est recu sur 40 centimètres cubes d’une solution aqueuse de sulfate neutre d’atropine à 0,5/180; la coagulation se produit en six minutes. Du sang recueilli par l’autre carotide cinq minutes après l’in- _ Jection de 40 centimètres cubes de la même solution dans le canal cholédoque 128 + SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE est encore liquide le 16 janvier. On le trouve épaissi, renfermant des caillots mous le 17 au matin. c) 16 janvier. Chien de 7 kilogrammes. On injecte dans la veine jugulaire 28 centimètres cubes d'une solution de sulfate neutre d'atropine à 1/180. Du sang carotidien recueilli cinq minutes plus tard coagule en quatre minutes. Remarque. — Les très fortes doses injectées dans la jugulaire semblent actives. Exemple : chien de 11 kilogramme. Injection de un gramme d’une solution de sulfate neutre d’atropine à 1 p. 30 d’eau salée. Le sang recueilli cinq minutes après est incoagulable. IT. — Dans une prochaine note nous indiquerons les effets de la peptone lorsque cette substance est injectée dans le canal cholédoque. (Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) ESSAI SUR LE MÉCANISME DE L'OCULO-RÉACTION A LA TUBERCULINE. L'OCULO-RÉACTION EST-ELLE SPÉCIFIQUE ? par FERNAND ARLOING. Dans mes applications à la clinique de l’ophtalmo-réaction à la tuber- culine et de la séro-agglutination bacillaire, conduites parallèlement, jai été vivement frappé par les réactions oculaires positives offertes pir les typhiques et par certaines modalités de l’oeulo-réaction chez des tuberculeux. J'ai émis alors, dans diverses publications, l'hypothèse que la réaction oculaire à la tuberculine se produisait surtout chez des individus en état d’ « intoxinisation », c’est-à-dire dont l'organisme est imprégné et sensibilisé par une toxine quelconque, à condition qu'elle jouisse de propriétés vaso-dilatatrices. En effet, le phénomène de l’oculo-réaction est réduclible à un acte organique vaso-moteur. Il se produit par une toxine vaso-dilatatrice, la tuberculine, chez un sujet dont les centres nerveux vaso-dilatateurs sont sensibilisés par une intoxinisalion tuberculineuse et préparés de ce chef à réagir à des incitations périphériques de même ordre. Un grand nombre de toxines microbiennes possédant un pouvoir vaso-dilatateur analogue à celui de la tuberculine, je pouvais espérer développer expérimentalement l’aplitude à réagir à la tuberculine instillée sur la conjonctive chez des animaux non tuberculeux, mais empoisonnés par ces diverses toxines. Expériences. — Quatre lots de trois lapins recoivent respectivement des toxines sous la peau. Les injections quotidiennes sont réparties en (rois “ SÉANCE DU 25 JANVIER 129 =—— périodes successives de six, trois et cinq jours consécutifs, el sur trois semaines. Le premier lot reçoit chaque jour 1 milligramme de fuberculine desséchée de l’Institut Pasteur de Lille, obligeamment envoyée par M. le pro- fesseur Calmette; le second lot, 1/2 centimètre cube de toxine du bacille d'Eberth; le troisième, la même dose de toxine staphylococcique ; le quatrième, 1/100 de centimètre cube de {oxine diphtérique. La première épreuve d’oculo-réaclion faite à la tuberculine de Lille, avant le - début des intoxications, reste entièrement négative. La seconde instillation, pratiquée sur l'œil non encore tuberculiné, lorsque les animaux ont recu huit doses de toxines, donne les résultats suivants : Lapins luberculinés : une réaction positive très nette, une réaction positive lévère, une douteuse. Lapins à toxines d'Eberth : deux réactions positives très nettes, une positive légère. Lapins à toxines staphylococciques : une réaction positive légère, deux douteuses. Lapins à toxine diphtérique : deux succombent rapidement; le troisième, très cachectique, porteur d'accidents nécrotiques, au lieu d’inoculation, a une réaction très faible, mais positive. Il meurt deux jours après. A la fin de l'expérience, une troisième ophtalmo-réaction est recherchée sur l'œil primitivement instillé, les animaux ayant reçu quatorze fois les doses indiquées des toxines respectives. l Les réactions sont beaucoup moins accusées et moins nettes qu'à une phase moins avancée des intoxinisations. Le lot tuberculiné offre deux réac- tions positives très légères et une négative. Le lot toxine Eberth présente deux réactions négatives et une positive nette. Eafin, dans le lot toxine sta- phylococcique, on observe deux réactions positives faibles au lieu d’une précédemment notée, et une négative. La séro-reaction ayglutinante bacillaire est restée négative pendant toute la durée de l’expérience. Tous les lapins sont sacrifiés. Aucun n’est tuberculeux. Donc, ces diverses toxines, toutes vaso-dilatatrices, ont été capables de créer chez ces lapins indemnes de tuberculose l'aptitude à réagir localement à la {tuberculine. À la phase moyenne de ces intoxinisations, l’oculo-réaction s’est manifestée avec le plus de fréquence et le plus d'intensité. La toxine éberthienne a développé la capacité réactionnelle à la tuberculine d’une facon plus active que la tuberculine elle-même. C'est là un fait important, et il semble qu'il suffise à expliquer les oculo-réactions positives et intenses, presque la règle en clinique chez les typhiques, sans invoquer la présence constante de quelques bacilles tuberculeux dans leurs ganglions mésentériques. La loxine diphtérique paraît également jouir du même pouvoir. Quant à la toxine staphylococcique, ses effets analogues se développent plus lentement. Les sujets qui l'ont reçue ont mieux réagi à la tuber- culine lorsque l’intoxication a été plus prononcée, c'est-à-dire lors de la troisième épreuve oculaire. Par contre, à cette phase de l'expérience où les intoxications tuber- 130 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE culinique et eberthienne plus chroniques commençaient à développer un état d'immunisation contre leurs effets, la réaction conjonctivale a décliné en intensité et en netteté, l’avantage restant alors à la tuber- culine._ Celte atténuation, et même la disparition de la réaction locale oculaire à la tuberculine, lorsque l'organisme est saturé par ce poison, a été bien décrite par MM. Calmelte, Breton et Petit. Donc, à un moment donné d'une imprégnation toxinique, des sujets non luberculisés ont offert une réaclion oculaire posilive qui aurait pu faire conclure à lort à l'existence d’une tuberculose en évolution. L'oculo- réaction à la tuberculine n'est donc pas spécifique. £lle n'a pas une valeur révélatrice absolue. D’autres toxines que la tuberculine peuvent créer chez les sujets soumis à leurs effets la capacité de réagir au niveau de la conjonctive. Pourtant la tuberculine semble mieux adaptée à engendrer cette capa- cité, mais cela ne constilue pas la spécificité dans le sens rigoureux du mot. Les phénomènes se passant ainsi, l'oculo-réaction ne peut avoir en clinique la valeur diagnostique qu'on lui a attribuée. (Travail du laboratoire de médecine expérimentale de l'Université de Lyon.) TOXINE DU BACILLE DE LA MORVE, par R. TuRRO. Les cultures de bacilles de la morve sur gélose glycérinée, traitées par une solution HONa à 0,50 p. 100, se dissolvent instantanément, de même que celles du B. d'£berth, du Vibrion cholérique, etc. (1). La solu- tion est mucilagineuse et filante et plus ou moins toxique selon la viru- lence iniliale de la culture. Pour fixer le maximum de la virulence du bacille, on injecte la moitié de la dissolution d’un tube dans les tissus sous-cutanés ou une plus petite quantité dans le péritoine d’un cobaye, et une goutte de culture vivante. Quand le coefficient toxique de la solution injectée est d’une intensité moyenne, l'animal succombe de septicémie en l’espace de deux à trois jours ; si celle-ci est moindre, la mort de l'animal est retardée. En isolant le bacille du sang du cœur et en répétant l'expérience dans (4) Comptes rendus de la Société de Biologie, 13 octobre 1906, 11 mai 1907, 20 juillet 4907. SÉANCE DU 25 JANVIER 131 les mêmes conditions que ci-dessus, on augmente le coefficient toxique de telle facon que la septicémie tue le cobaye entre seize et vingt heures. Si l'on inocule isolément à des cobayes le bacille provenant de ce deuxième passage, on tue ceux-ci en huit jours, alors que précédemment il fallait de vingt-cinq à trente jours. En répélant les passages, avec addition de la toxine au cinquième, le bacille de la morve agit sur les cobayes comme sur les spermophiles (Gamaleia). On peut transformer en aiguë la morve chronique des cobayes, en leur injectant des doses plus ou moins grandes de nos dissolulions, jusqu'à produire la septicémie. Quand on traite les cultures exaltées par une petite quantité de solu- tion à 0,50 p. 100 de HONa (5 centimètres cubes par tube), l’action de la soude atténue son coefticient toxique. Si on veut éliminer celle-ci par la dialyse, on voit que la toxine est aussi dialysable ; mais si on traite la solution par l'alcool absolu, on voit que la toxine précipite sous la forme de flocons au fond du tube. Par la décantation et l'évaporation, -on obtient une poudre blanc grisàtre, soluble dans l'eau distillée. Cette solution a aussi l'aspect mucilagineux et filant. Injectée à la dose de 1 milligramme sous la peau rasée d’un cobaye, il se forme un ædème volumineux : à mesure que la base de la tumeur s’indure, la sérosité devient gélatineuse et s'épaissit, et si l'animal ne meurt pas, il reste un nodule d'induration très long à se résoudre. La sérosité de celte tumeur possède une propriété bactériolytique très notable pour le 2. Mallei in vitro, à condition qu'elle ne se coagule pas. Elle possède également cette propriété vis-à-vis d’autres espèces bacté- riennes. Elle agit aussi comme une agressine ; si on l'essaie sur d’autres cobayes, on peut obtenir avec elle les mêmes résultats que l’on obtient avec les cultures dissoutes, en l’employant à la dose convenable. Cette nouvelle malléine détermine la réaction de Nocard. A l’abri de la lumière elle se conserve active pendant très longtemps. Je me fais un devoir de signaler dans cette communiealion l’intelli- gente collaboration de mon aide M. Gonzalez. (Travail du laboratoire bactériologique municipal de Barcelona.) SUR LE SYSTÈME NERVEUX DES ECTROMÉLIENS, par J. SALMON. L’élude anatomo-histologique du système nerveux de plusieurs ectroméliens m'a permis de vérifier et de synthétiser certaines parli- cularités antérieurement signalées chez ces monstres par divers auteurs. 132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces particularités ont trait : 1° À la constitution des plexus et à la distribution des branches efférentes; 2 Au volume et à la structure histologique des renflements médullaires. a) Un veau phocomèle, dont le deuxième segment de chaque membre, ainsi que les métacarpiens et les métatarsiens, présentaient une réduc- tion brachymélique, mais avec intégrité du système musculaire, n’a montré dans la composition et la distribution des branches nerveuses aucune anomalie digne de remarque. Un chat phocomèle par absence de formation des deux tiers supé- rieurs des fémurs, avec réduction inégale des muscles dans les diffé- rentes régions de l’anomalie, a présenté un plexus lombaire normal, mais des rameaux d’un volume proportionnel à celui des masses qu'ils innervaient. Divers sujets affectés d’hémimélie thoracique par absence de forma- tion du segment terminal (main ou pied), ou sa réduction extrême, ont montré aussi des plexus normaux. Les branches terminales se rami- fiaient dans les moignons, en s’atténuant de plus en plus, mais en fournissant des rameaux à tous les muscles distincts. Chez certains hémimèles très réduits, dont les grands groupes mus- culaires des membres étaient absents ou représentés seulement par quelques rudiments, ainsi que chez un ectromèle, les plexus étaient anormaux et incomplets; les seules branches qui en émanaient avaient une destination précise pour Les divers muscles subsistants. Eufin, chez les types ectroméliens que j'ai appelés précédemment néotypiques, les plexus aberrants dans leur constitution et sans homo- logies cerlaines fournissaient des nerfs à tous les muscles anormaux. Ces nerfs étaient d’une ténuité d'autant plus accentuée que les masses musculaires étaient elles-mêmes de dimensions plus réduites. b) Tandis que, chez le veau phocomèle cité plus haut. les renflements avaient un volume normal, dans les autres exemples ils présentaient une diminution de volume manifeste. Cetle diminution de volume était peu sensible chez le chat phoco-" mèle du deuxième exemple, avec système squelettique très réduit, et système musculaire inégalement réduit. Il en était de même chez les hémimèles où l’anomalie n’intéressait que les segments terminaux des membres et non les grandes masses musculaires. Mais chez les hémi- mèles dont Îles membres se réduisaient à des moignons très courts, et chez les ectromèles, les renflements médullaires étaient à peine indi- qués ou absents. On peut donc dire que, chez les ectroméliens, la distribution des nerfs, leur volume et celui des renflements de la moelle sont dans une étroite corrélation avec la disposition et l'importance du système mus- culaire. En l'absence d’un muscle donné, dans un segment homotype, SÉANCE DU 25 JANVIER 133 on constate aussi l’absence de la branche nerveuse d’origine qui l'inner- verait. { c) L'examen microscopique des moelles, pratiqué sur des coupes transversales, ne révèle aucune trace de dégénérescence. On constate seulement dans les renflements, de volume moindre que normalement, une diminution relative de l'étendue de la substance grise, diminution symétrique ou asymétrique, selon que l’anomalie des membres est elle- même bilatérale ou unilatérale. L’asymétrie s’est montrée constamment du même côté que la réduction ectromélique. Comparativement à une moelle normale du même stade et au même niveau, la substance grise, chez les ectroméliens dont il vient d’être question, a présenté presque toujours une diminution numérique des cellules nerveuses, mais il ne m'a pas été possible d'établir, à ce sujet, des mesures précises. Conclusion. — Les remarques précédentes permettent d’écarter défi- nilivement, dans la recherche des processus formateurs, toute hypo- thèse d’une atrophie primitive ou d’une altération pathologique de la moelle. Elles démontrent simplement l'existence, chez les ectroméliens, d’une adaptation corrélative du système nerveux au système muscu- laire, el de celui-ci à la morphologie du squelette. En d’autres termes, le système nerveux des ectroméliens est rationnel, au même titre que celui des différents types locomoteurs chez les vertébrés normaux. (Travail du Laboratoire d'analomie pathologique de la Faculté de médecine de Lille.) MODES D'ÉLIMINATION DES PHOSPHATES DANS L'ESPÈCE BOVINE, par ANDRÉ Gouin et P. ANDOUARD. Au premier âge, l'urine des bovidés contient presque tous les phos- phates éliminés. Plus tard, c’est à peine si l'analyse arrive à en décou- vrir quelques traces. On a cru pouvoir attribuer ce changement au passage du régime lacté au régime végétal, ou encore, pour partie tout au moins, à une modification de la réaction urinaire. Il n’en est rien. En effet, après nous être assurés que les phosphates de la poudre d'os se retrouvent dans l'urine des animaux en bas âge, en même proportion que ceux du lait, nous en avons fait consommer des doses massives à des sujets de six mois; nous leur avons donné également du lait. Ce fut en vain. Les phosphates qui avaient disparu de l'urine n'y 134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE —— sont pas revenus. La condition essentielle à leur réapparition faisait défaut. D'autre part, nous avons eu l'occasion de reconnaître la présence dans l'urine de 7,77 p. 100 des phosphales évacués par un de nos élèves qui approchait de sept mois et dont le régime était exclusive- ment végétal. L'influence de la nature des aliments se trouvant écartée par celte double constatation, il nous restait à rechercher celle que pouvait exercer la réaction urinaire. Dans une élude antérieure, les urines de 45 vaches de différentes étables, que nous avions analysées, s'étaient montrées à peu près neutres, mais nous n'ignorions pas qu'avec une alimentation appro- priée il est toujours facile de rendre une urine alcaline. C'est ce que nous avons entrepris sur un aulre de nos animaux. Il n'avait guère plus de trois mois. Pendant les deux semaines qui précédèrent l'expérience, son régime élait composé de: 9.271 grammes lait centrifugé. 1.472 — farine fourragère de riz. 812 — foin de prairie. 100 — poudre d'os verts. Sur 47 grammes d'acide phosphorique évacués chaque jour, une proportion de 67,02 p. 100 passait dans l’urine. L’acidité de celle-ci correspondait à 11 gr. 50 d’acide sulfurique par 100 kilos du poids de l'animal. Nous l’avons transformée en une alcalinité équivalant à 19 gr. 32 de soude hydratée, en remplaçant la majeure partie de la farine de riz par de très jeunes betteraves extrêmement chargées de sels de polasse. La ration était devenue la suivante : 8.113 grammes lait centrifugé, avec. . . . . . . . 20 gr. 14 P30* 680 — faAineNde riz CU ss US MO OT MODE 8.940 — D'ELÉERAVE SPC 2 gr. 32 — 990 — loinidenprairie RE PR ONCE UNE 100 1 lipoudre/dospverts-i0 CROP MEAMISNOr OO Ensemble. . . . . 57 gr. 50 P°0° Sur ce total, 11 gr. 93 ont été retenus par l'organisme. La quantité évacuée s’est répartie comme suil: 17 gr. 57 dans les fèces et 28 grammes dans l'urine, soit pour cette dernière une proportion de 61,44 p. 100, très voisine 4 celle de la période précédente. L’acidité ou l’alcalinité de l'urine n’exercent donc aucune influence sur l'élimination de l’acide phosphorique. A partir d'un certain moment, si l'excès des phosphates digérés cesse de sortir par la voie urinaire, c'est, semble-t-il, à cause de l'obstacle NOR RTE Hé SÉANCE DU 25 JANVIER 135 que le rein oppose à leur passage. Sa résistance se montre insuffisante lorsque le courant urinaire est accentué. Il en est ainsi au premier âge, où nous voyons le poids de l'urine journalière atteindre jusqu’à 16 p. 100 de celui du corps. À mesure que ce courant diminue d'intensité, la barrière rénale devient plus difficile à franchir, la quantité des phosphates entraînés par l'urine décroit. Elle devient nulle quand le liquide urinaire est réduit à son taux normal, 1 à 2 p. 100 du poids du corps. La marche décroissante de l’élimination des phosphates par l’urine n'est pas mathématiquement proportionnelle à la diminution du volume urinaire : l’individualité paraît exercer ici une action marquée. Il est possible de faire réapparaître les phosphates dans une urine qui a cessé d’en conlenir, en provoquant la polyurie par un régime diuré- tique ; toutefois, l'imperméabilité du rein à cet égard semble augmenter avec l’âge. Il est également à noter qu'une fraction de l’acide phosphorique en cireulation dans l'organisme se laisse d'autant plus facilement entrainer par l'urine que la proportion de cet acide est plus élevée. Ces conclusions s'appuient sur les bilans phosphoriques de plus de 800 journées, dont le détail ne saurait trouver place dans la présente note. ETUDE BIOLOGIQUE D UNE LEVURE ISOLÉE AU COURS D'UNE ANGINE CHRONIQUE, par A. CLERC et À. SARTORY. Il s'agissait d'une angine chronique ayant les caractères cliniques d'une pharyngo-mycose : durée de plusieurs semaines; peu de phéno- mènes généraux, sinon une légère faligue ; déglutition à peine doulou- reuse ; sur les piliers, la luelte, les amygdales et la paroi postérieure du pharynx, présence de petiles concrétions jaunâtres assez adhérentes et s’écrasant facilement entre deux lames de verre. Après ensemencement d'une de ces concrétions sur bouillon et gélose, on obtint la culture pure d’un bacille pathogène pour le lapin el pré- sentant les caractères du pneumo-bacille de Friedländer; sur sérum coagulé, on n’oblint aucune colonie apparente; à la suite de deux ensemencements successifs sur bouillon glucosé et sur carotte, il se développa chaque fois une levure dont nous résumons ici les caractères. Cette levure se présentait exclusivement sous la forme de cellules ovoïdes, allongées, de 7 à 10 v de long sur 5 de large, isolées ou grou- pées par 5 ou 6, et bourgeonnant souvent à Fun des pôles; sur aucun milieu nous n'avons pu obtenir la formation d’un mycélium; de même, 136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE à aucun moment, nous n'avons pu conslater la produclion de spores. Le champignon prend facilement les divers colorants et n’est pas déco- loré par la méthode de Gram ; souvent ses extrémités se colorent plus fortement que le cenlre qui semble alors occupé par une petite vacuole. Les cultures se développent à la température du laboratoire et aussi à 37 degrés, la tempéralure optima semblant être de 30 degrés. Tous les milieux usuels sont bons : liquide de Raulin, gélose, bouillon, milieux sucrés, décoction de pruneaux, elc. Pourtant la carotte représente le milieu de choix sur lequel la cul- ture devient rapidement épaisse : d’abord lisse et d’un blanc pur, mais, au bout de quelques semaines, granuleuse, puis pulvérulente et prenant une couleur rose pâle. Sur pomme de terre, il se forme de petites colonies saillantes et d'un blanc sale; sur gélose, la trainée est blanchâtre. Le microorganisme pousse mal sur le sérum coagulé et sur la géla- line qu’il ne liquéfie pas. Le lait est coagulé au bout de dix-huit jours sans peptonification. Le champignon fait fermenter le saccharose, le maltose, mais non le galactose; il sécrète de l'invertine et produit la fermentation alcoolique, mais ne provoque pas la formation d’aldéhyde ; l’amidon n’est ni liquéfié, ni saccharifié. Inoculée sous la peau, ou à la vulve du cobaye, la levure détermine des abcès et des nodosités où l’on peut la retrouver encore quinze jours après, les lésions guérissant d’elles-mêmes; l’inoculalion intra-péri- tonéale est restée sans résultat. L'injection intra-veineuse et intra- péritonéale de doses considérables n’a jamais entraîné de troubles appréciables chez le lapin. Pourtant, l’inoculation intra-rénale faile directement à travers la peau aseptisée a déterminé la production de foyers de nécrose plus ou moins étendus n'ayant pas causé la mort au bout de trois semaines, mais contenant encore à cette époque le para- site, qu'on peut cultiver; celui-ci est donc doué d’une faible virulence, que nous n'avons pu exalter par passages successifs, mais reste capable néanmoins, dans certaines conditions, de vivre dans l'organisme animal et d’y déterminer des lésions localisées et curables. Si nous comparons ce parasite avec les différentes levures isolées au cours des angines, nous voyons qu'il ne peut être identifié ni avec le Saccharomyces décrit par Klein et Gordon (1), ni avec l'Zndomyces albi- cans, ni avec le Cryptococcus anginæ (Nuillemin) découvert par Achalme et Troisier (2). Réserves faites sur son rôle prépondérant dans l’angine présentée par notre malade, nous croyons pouvoir conclure que notre (1) Local government board, 32° rapport annuel. In Bulletin Institut Pas- teur, 1905. (2) Archives de médecine expérimentale, 1893: Thaon aurait isolé, dans un cas, l’oidium lactis. (Roger, Alimentalion et digestion, Paris, Masson, 1907.) SÉANCE DU 295 JANVIER 137 champignon représente une variété et probablement une espèce de cryplococcus non encore décrite en pathologie humaine. (Travail du Laboratoire de Pathologie expérimentale et comparée.) ETUDE D'UN SÉRUM LAITEUX, par À. JAvAL. Le liquide que nous présentons dans cette ampoule à la Sociélé estdu sérum sanguin. C’est un liquide complètement blanc ayant absolument l'aspect et la consistance du lait. Il provient d’une saignée pratiquée sur une diabétique comateuse, 7 heures avant sa mort. Angèle J..., âgée de vingt et un ans, entre dans le service de M. Z. Kahn, le 2 décembre 1907, pour diabète. Sa glycosurie est de 65 grammes par litre ou 260 grammes par jour. Le 16 décembre elle manifeste de la torpeur qui pro- gresse jusqu'au coma. Le 17 décembre le coma est complet. Nous lui prati- quons une saignée à onze heures du matin et nous voyons sortir de la veine un liquide blanchâtre mélangé de rouge. Une fois dans la palette et après libération du caillot le sérum prend un aspect absolument laiteux et opaque, masquant le caillot qui, lorsqu'on le découvre, apparaît rouge pâle avec de nombreuses stries blanches dans tous les sens. Sous le microscope on voit de fines granulations qui se laissent très faiblement colorer par l'acide os- mique. La malade meurt le même jour à six heures du soir. Nous n'avons malheureusement pas pu praliquer l’autopsie. L'analyse du sérum de celte malade nous a donné les résultats sui- vants: A——0°67 NaCl=3,16 p. 1000 Urée — 0,23 p. 1000 Albumine — 66 p. 1000 Azote total (sauf celui de l’albumine) — 0,29 p. 1000 Graisses — 254 p. 1000 Le point caractéristique de cette analyse est l'abondance extraordi- naire des matières grasses. Environ 1/4 de la masse du sérum était constitué par ces éléments. Nous n'avons pas trouvé d’observalions où on ait signalé un chiffre aussi élevé. , Pour isoler ces graisses nous avons évaporé 20 centimètres cubes de sérum au bain-marie. Pour un sérum ordinaire le résidu d’une telle évaporation est un dépôt compaet et sec adhérent aux parois de la capsule. Dans notre cas nous avons obtenu une masse brurâtre, visqueuse, nageant sur une couche mince d’un liquide huileux se sulidifiant à froid. A première vue il était facile de constater l'abondance des graisses dans ce résidu. Nous avons divisé finement la masse brunäâtre et nous l’avons placée ainsi 138 ‘SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que le résidu dans un appareil de Louïse. Nous avons épuisé pendant six heures à l’éther. Puis nous avons évaporé l'éther. Les graisses que nous vous présentons dans ce tube à essai provien- nent de ;' épuisement par l’éther de 20 cenlimètres cubes de sérum. Le tube dans lequel nous les avons transvasées à une capacité de 20 centi- mètres cubes environ. On voit à première vue qu’elles en occupent sen- siblement le quart. Cette masse graisseuse renferme tous les corps gras que l’éther extrait du sérum desséché à 100 degrés : il y a donc à la fois la lécithine, la cholestérine et les corps gras proprement dits. Sur un autre échantillon, nous avons séparé la lécithine que nous avons trouvée former les 21 centièmes des graisses totales. Nous reviendrons ailleurs sur cette observation. (Travail du laboratoire de l'hôpital de Rothschild.) ELECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation. Première ligne. . . M. A. Nicozas. Deuxième ligne . . M: RaBaup. Troisième ligne . . MM. BRANCA, COUTIÈRE, ANDRÉ MAYER, SERGENT. Nombre de votants : 39. Ont obtenu : MM AU INIGOLAS UE MR NE OT OI PET FUNB AID A PAS MR DER EN AR COUTIÈRE. . Ses ANDRÉ MAYER. De SERGENT . 1 — GRAVIER . 1 — PIE 139 SÉANCE DU 21 JANVIER 1908 SOMMAIRE ALEZAIS et PEYRON : Sur un épi- GERBER (C.) et BERG (A.) : Action thélioma glandulaire de la parotide retardatrice des albuminoïdes du à évolution ectodermique . . . . .. 145 | lait sur la coagulation de ce liquide GERBER (C.) : Action des phos- PARMIESSpTÉ STE RER ERA AE 143 phates acides de potassium et de JourpAn : Décès de M. Pierre sodium sur la coagulation du lait SÉÉ PLAN RS EN ANNE RE RATE 139 DAMIESDRÉSULES M ARR 141 Présidence de M. Jourdan. DÉcÈs DE M. PIERRE STÉPHAN. Messieurs, Il yaun mois,nolre secrétaire général, Pierre Stephan, nous était enlevé après quelques jours de maladie. Vous m'excuserez si, surpris et déso- rienté par ce malheur, je ne vous ai pas réunis deux jours après sa mort. J'ai exprimé en votre nom auprès de sa famille et le jour de ses funé- railles combien nous élions désolés et quel vide cette mort laissait parmi nous. Pierre Stéphan était celui de mes anciens élèves qui avait suivi leplus fidèlement la direction que j'ai parcourue moi-même, aussi est-ce l'esprit plein de tristesse que je constate chaque jour le vide qu’il laisse dans mon laboratoire et que j'accomplis, comme dernier acte de ma prési- dence, le pieux devoir de rendre hommage à ses qualités d'homme de science. Notre regretté collègue vivait tellement de la vie de notre Société que vous connaissez ses publications scientifiques, surtout les dernières, BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908, T. LXIV. 110 140 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE aussi bien que moi-même. Je veux seulement vous en rappeler le carac- tère général et la pensée directrice. Lorsque Stéphan entreprit ses premières observations sur le tissu osseux des poissons, je ne croyais pas qu'il pût y trouver les éléments d'une thèse; mais il réussit à faire de ce sujet une sorte de monographie du tissu osseux remplie de faits nouveaux qui lui valut le titre de doc- teur ès sciences. De l'exposé de ses recherches, plus peut-être que de ses conclusions, on en dégage une idée générale: c’est que le tissu osseux peut se montrer à toutes les phases de l’évolution du tissu conjonctif en prenant les aspects morphologiques correspondants. Ces états devien- nent ainsi des adaptations, plus ou moins hâtives, à des fonctions de protection et de résistance. Ce mémoire a pour base des préparations qui révèlent un technicien d’une habileté déjà hors de pair et un obser- vateur sagace qui ne paraissait pas indifférent aux vues générales; chez lequel on pouvait trouver l'indication des efforts et des tendances des mor- phologistes qui cherchent dans les lois générales de l’évolution l’expli- cation des états anatomiques. C'est guidé par cette pensée de trouver des corrélations entre les phénomènes physiologiques et les formes cellulaires que Stéphan com- mença par son mémoire sur l’/ermaphrodisme ses recherches sur les éléments sexuels. Il s’efforça d'établir un lien entre la non-fécondité des hybrides et l’état des cellules sexuelles. Cette question, malgré sa com- plexité et sans doute les divers éléments qui entrent dans les données du problème, l’a préoccupé jusqu’à la fin. Les publications par lesquelles il a fait connaîlre ses recherches sur les Ovules et les Spermies sont les unes antérieures à l'existence de notre Société, telles que sa thèse de médecine sur l’Aermaphrodiime, son mémoire sur quelques points de l'Zvolulion de la vésicule germinative des Téléostéens, ses études sur les Spermies des Sélaciens el des Prosobranches. Les autres sont insérés dans les Comptes rendus de la Société de Biologie ou dans ceux de notre Réunion. Elles témoignent toutes de la tendance qu'avait notre collègue à orienter ses recherches de plus en plus vers la eytologie, et quand on pouvait apprécier le soin qu'il apportait à l'exécution de ses préparations, on était en droit d'espérer que les travaux qu'il aurait exé- cutés dans cette direction auraient contenu des acquisitions précieuses pour les sciences naturelles. Vous savez, messieurs quelle perte notre assemblée à faite en perdant son secrétaire général. On peut dire qu'après avoir été un des zélés fon- dateurs de notre Réunion il en était resté l'âme. Il s’appliquait à main- tenir son activité et s'était constitué le gardien fidèle de nos règlements. Il nous laisse le devoir de ne pas laisser dépérir cette Association. Il penserait, sans doute, avec nous, que nous ne devons pas nous borner à lui conserver un souvenir d'affection et de regret, mais que le meilleur SÉANCE DU 21 JANVIER 141 moyen de ne pas l'oublier, c’est de mettre nos efforts en commun pour développer encore davantage cette œuvre qu'il serait heureux de voir prospérer par l'union de ceux qui ont été ses amis et ses maîtres. ACTION DES PHOSPHATES ACIDES DE POTASSIUM ET DE SODIUM SUR LA COAGULATION DU LAIT PAR LES PRÉSURES, par C. GERBER. Les sels neutres de potassium et de sodium semblent constituer un réaclif précieux permettant de séparer les présures végétales des pré- sures animales. D'une part, en effet, Duclaux, Lürcher et nous-même, en ce qui concerne le phosphate dipotassique, avons établi le pouvoir retardateur à toute dose de ces sels sur la coagulation du lait par les présures animales ; d'autre part, nous avons montré le caractère accélé- rateur à faible dose et retardateur à forte dose de ces composés agis- sant sur le même liquide en présence des présures végétales. À quoi atlribuer ces différences? À ce que les sels neutres de potas- sium et de sodium modifient le milieu et le rendent moins favorable à l’action des présures animales qu'à celle des présures végétales ? À ce que ces sels se montrent des antagonistes directs des premières? Nous inclinons en faveur de la première hypothèse pour la raison suivante. La plupart des sels avec lesquels ont expérimenté les auteurs (fluorures, carbonates, sulfates, phosphates, oxalates, etc.) sont des précipitants de la chaux, et l’on sait l'importance du calcium dans le phénomène de la coagulation par les présures animales. Si cette hypothèse est exacte, il doit suffire de se placer dans des conditions telles que la chaux reste en dissolution dans les mélanges pour voir les présures animales se comporter comme les végétales. Prenons les phosphates acides de potassium et de sodium. Leur choix est justifié par plusieurs motifs : D'abord, c'est sous cet état que se rencontrent les phosphates de potassium et de sodium dans le suc cellulaire des végétaux, ordinaire- ment acide. Ensuite, les deux hydrogènes acides libres de ces phos- phates son! peu énergiques et, tout en redissolvant la chaux, permettent l'emploi de doses assez fortes de sels sans amener une coagulation spontanée de la caséine. Enfin, les globulines et les albumines n'étant pas coagulées par l’acide orthophosphorique, nous pourrons expéri- mener aussi bien-sur le lait cru que sur le lait bouilli. Ajoutons à 5 centimètres cubes de lait 3 centimètres cubes d'une . Solution contenant des doses croissantes de phosphates monobasiques et faisons agir sur ce mélange O0 ce. 30 des diverses présures convena- 3" PORTE A NE, +7 449 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE blement diluées, aux températures les plus favorables. Nous obtenons le tableau suivant dans lequel nous n'avons consigné que les expériences faites avec PO’ NaH°, celles faites avec PO‘ KH? ayant donné des résul- tats identiques. EPP EP SE D IP EE ET NOMBRE TEMPS NÉCESSAIRE A LA COAGULATION AVEC : de mol. EEE — "ER — millier. PARACHYMOSINE PRÉSURE HANSEN BROUSSONETIA FIGUIER | FIGUIER Res 26 degrés. A0 degrés. 55 degrés. sante be ajoutées |T—— : Re ee pre | ee ru Le — — à 1 litre Lait Lait Lait Lait Lait Lait Lait Lait de lait. ou bouilli. cru. bouilli. cru. bouilli. CTU. bouilli. | m 5 m S m & m 8. Im £ m S m 5 m S Pas de \ coagul () au bout | 310.0 Pas 50.80 \ Pas de 70.0 111.0 | de Pas de coagul. 300 m. de coagul. .. } au bout à 204.0 coagul. 264.0 au bout 48.20 de 64.15 65.0 5 126.0 NS PAU EE 34.30 ]300 m.| 58.25 | 49.50 10 47.0 bout 18.30 / 300 m. |! : 40.0 136.30 3.25 3% d0 15 26.0 de 56.20 | 141.30 35.45 3,20 45 10 28.0 .20 19.35 | 2099 m 41.10 12.20 31230 64.10 42.0 24235 95 1e 41.0 60.10 38.00 Das) 45.10 29.20 50 12 MES 250 32.30 30.0 39.451 3%50 42.0 13.30 75 13.40 | 24.10 28.20 23.20 39.30 ta () 39.10 11.0 100 15:40 | 49:30 24.30 19.0 :! 39:40 22221) 31.20 10.10 125 HOSSOR M MAS 0 258 18.10 39.50 18.50 38.40 9.20 150 Pas de | 15.40 26.5 17.40 41.0 15.40 40.30 8.40 175 coagul. 3.30 28:2 120 44.50 13.50 43.50 8.0 au bout à ; 200 lé » 29:40 » 6.0 » 712 .0 » 225 300 m. » 31.20 » 62.0 3.0 » » 93 FA « Lait cru. — PO* NaH° est d’abord accélérateur de la coagulation, Ce caractère s'accentue de plus en plus jusqu’à la dose de 100 mol. milli- grammes environ par litre de jait, puis s'atténue progressivement et, aux environs de 200 mol. milligrammes, ce sel peut devenir retardateur (Figuier, Broussonetia, Parachymosine) lorsque la masse du ferment est faible. | Lait bouilli. — On constate une accélération continue et d'autant plus forte que la teneur du lait en phosphate acide est plus’élevée. La lactalbumine et la lactoglobuline étant les seules substances qui différencient nos laits crus et bouillis, on est porté à leur altribuer le retard constaté dans la coagulation du lait cru en présence de doses élevées de phosphate acide. Ces albuminoïdes coagulables par la cha- SÉANCE DU 21 JANVIER 143 Jeur joueraient en quelque sorte le rôle d’antiprésure, et l'on est auto- risé à rechercher s’il n'existe pas quelque relation entre ces substances et les antiprésures signalées dans le lait par divers auteurs. ACTION RETARDATRICE DES ALBUMINOÏDES DU LAIT SUR LA COAGULATION: DE CE LIQUIDE PAR LES PRÉSURES, par GC. GERBER et A. BERG. La dose d’une présure quelconque, animale ou végétale, nécessaire pour coaguler le lait de vache en un temps déterminé, est éminemment variable avec l'origine de ce liquide. Nous avons pensé qu'en menant de front l'étude analytique de divers laits et celle de leur coagulation par les présures, il serait possible, : malgré la complexité de composition de ces laits, d'arriver à découvrir les causes de ces variations. Si des différences quantitatives existent entre les divers éléments constitutifs du lait et correspordent à des différences dans les temps de coagulation, on aura bien quelques droits d'en inférer une relation de cause à effet. 5 centimètres cubes de lait cru provenant de trois vaches différentes ont exigé, à 26 degrés, pour coaguler en quatorze minutes, les quan- tités de solution de parachymosine suivantes A Bo CHU C 2 gouttes. 20 gouttes. 25 goultes. En d'autres termes, à doses égales de parachymosine, il aurait fallu dix fois plus de temps pour la coagulation de B et 12,5 fois plus pour celle de C que pour la coagulation de A. Par contre, avec une même dose de présure de Figuier, les temps de coagulation de ces mêmes laits bouillis sont, à 55 degrés, les suivants : A B C 14 minutes 5 secondes. 13 minules 50 secondes. 16 minutes 50 secondes. On voit que ces temps sont peu différents. Le dosage des substances minérales et albuminoïdes de ces trois laits donne par litre : Cendres. Ca. P20%. CI. Caséine. Albumine et globuline. TO NES 1,56 2,17 (DÉCRET ZA) 242000 Je ETES 1,44 DEOUR 092 22,10 : PGAOÛ CARTE TE SE EX 1,65 2,53 1:02 36,00 1,80 Ce tableau montre que les éléments minéraux sont sensiblement en Le, + ' 144 - RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE même proportion dans les trois laits. La caséine est moins abondante dans B et plus abondante dans C que dans A. Quant à l’ensemble albumine et globuline, il est notablement plus élevé dans B et C que dans A. Les laits bouillis ne possédant comme albuminoïdes que leur caséine, on remarquera que des différences assez fortes de caséine (10 grammes par litre) entraînent des différences relativement faibles dans les vitesses de coagulation (deux minutes quarante-cinq secondes). Nous sommes donc autorisés, en ce qui concerne les laits crus, à négliger l'influence de cette substance protéique. Au point de vue auquel nous nous plaçons, nos trois laits crus ne diffèrent, dès lors, que par la quantité d'albumine et de globuline qu'ils contiennent. Ces deux substances sont plus abondantes dans B et C, el il est difficile de ne pas attribuer à ce fait la résistance considérable que ces deux laits présentent et qui devient frappante quand on la com- pare à la résistance offerte par À, puisqu'il faut 25 gouttes de présure pour C et 20 gouttes pour B, alors que 2 gouttes suffisent pour obtenir avec À le même résultat. Un grand nombre d'expériences journalières faites sur des lails provenant de plusieurs vaches et avec diverses présures (parachymo- sine, présure de Hansen, suc de Broussonetia, suc de Figuier), nous ont montré, avec une grande constance dans les résultats, qu'une augmentation très petite d'albumine et de globuline entraine toujours un relard considérable dans la coagulation. Pour peu même que la dose de présure ne soit pas trop élevée, le lait ne coagule plus, comme le montre le tableau suivant, obtenu à 55 degrés : QUANTITÉ ALBUMINE ET GLOBULINE PAR LITRE DE LAIT CRU A de suc 5 gr. 90 4 gr. 80 . 4 gr. 10 de Broussonetia. Temps nécessaires à la coagulation. 6 1 goutte . Pas de coagul. Pas de coagul. au bout de 360 mm. 45 m. 50 s. 2 gouttes. au bout 30 minutes 20 secondes. 16 m. 355. 4 gouttes. de 360 m. 12 minutes » me 8 gouttes . . . 8 m. 5 minutes 15 secondes. 310-720 $: Il a suffi d’une augmentation de 0 gr. 70 dans le taux des albumi- noïdes coagulables par la chaleur pour voir la présure devenir inactive à la dose de 1 goutte, et de 1 gr. 50 pour annihiler une dose quatre fois plus forte. En présence de pareils résullats, on est, semble-t-il, auiorisé à se demander si les antiprésures que certains auteurs ont signalées dans le lait cru et auxquelles ils altribuent une nature diastasique, ne serarent pas tout simplement les albumine et globuline du lait. La destruction SÉANCE DU 21 JANVIER 145 progressive de l’anticorps d'une de ces présures (suc de Fiquier), que l'un de nous (1) a montré se produire de 65 à 80 degrés environ (température de coagulation de la lacto-globuline et de la lactalbumine), vient d'ailleurs à l'appui de cette hypothèse. SUR UN ÉPITHÉLIOMA GLANDULAIRE DE LA PAROTIDE A ÉVOLUTION ECTODERMIQUE, par ALEZAIS et PEYRON. On a rapporté dans ces dernières années les tumeurs des glandes salivaires présentant de l’épithélium pavimenteux stratifié à des inclu- sions de l’ectoderme embryonnaire : inclusions branchiales proprement dites et inclusions de germes glandulaires. On à été ainsi amené à con- sidérer comme des branchiomes, non seulement les tumeurs dites mixtes, à tissu toujours polymorphe (Cunéo et Veau), mais encore les tumeurs exclusivement épithéliales (épithélioma branchial, Fredet et Chevassu). Nous avons eu l'occasion d'étudier un épithélioma pavimenteux de la parotide, dont l’origine glandulaire nous paraît démontrée. La tumeur primitive était seulement tubulée. Le centre de la tumeur était formé de grosses cellules claires, à noyau souvent vésiculeux, à contours dentelés et munis de prolongements intercellulaires caractéristiques. Elles étaient disposées en boyaux irréguliers et anastomosés, au sein d'un stroma conjonctif assez jeune. Les globes épidermiques n’apparurent que dans la récidive locale. Sous la peau, dont tous les éléments, glandes sudoripares et sébacées, poils, étaient normaux, on trouvait les bourgeons épithéliaux munis de globes épidermiques et envoyant leurs végétations les plus jeunes dans les couches profondes du derme. L'origine glandulaire de cette tumeur nous parait démontrée par l’examen de ses couches périphériques où l’évolution épithéliomateuse était beaucoup moins avancée. On y trouvait des acini encore peu déformés, des canalicules à cellules cylindriques offrant par place un aspect papillifère caractéristique. Ces cavités rappelaient encore le type glandulaire et différaient des cavités pseudo-glandulaires, dues à la dégénérescence centrale d'amas épithéliaux que l’on rencontrait seu- lement au centre de la lumeur. À la périphérie, on pouvait saisir tous les intermédiaires entre l’acinus parotidien ou le canalicule excréteur (1)-C: Gerber. C. R. Soc. de Biol., t. LXII, pp. 1225 et 1227. 146 SÉANCE DE BIOLOGIE DE MARSEILLE — —_———__————— — ——— commençant à bourgeonner et les proliféralions complètement atypi- ques au milieu desquelles se trouvaient ces débris de la glande. Sans nier la possibilité d’inclusions, il nous semble, d'après ce fait, que dans certains cas, l'origine locale de l’épithélioma parotidien doit être admise. Le type qu'il revêt est surprenant, mais, après tout, il s’agit de cel- lules d’origine ectodermique. Sans vouloir attacher à la notion d'origine embryologique plus d'importance qu'elle n'en mérite, on ne voit pas pourquoi ces cellules ne pourraient pas se comporter comme celles des glandes sébacées et sudoripares qui ont la même provenance. (Laboratoire d'anatomie pathologique.) ÉLECTIONS DU BUREAU PRÉSENT PESSCtE PACE DRÉSIAEN TEE EE MEN ESC Secrétaire général OR SELT AE UNEMENGOULE: Secrétaires des séances. . . . . . . MM. Briot, Raybaud. Le Grrant : OCTAVE PORÉE Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. 147 SÉANCE DU BLANCHARD (R.) : Un deraier mot à M. le professeur R. Dubois . . . .. Breton et Perir (G.) : Passage de la toxine et de l’antitoxine tétani- ques à travers la muqueuse du gros ANS Je ot a ORSIe CAEN ÉENErORE CALMETTE (A.) et BRETON (M.) : Sur l'absorption de la tuberculine par le rectum CHevroron (Mile), MAYER (ANDRÉ) et RATHERY (F.) : Images par contraste etphotographies de préparations mi- croscopiques fraiches. Application AMRÉUUELdUAISSUTÉNAlN PIC DaGuix (A) : Action de la phénol- phtaléine sur la contractilité et la SÉCRÉHOonunIestinales M Doxox (M.) : Rectification à pro- pos du rapport de M. Nicloux, sur le prix de la fondation Laborde. .. Doxox (M.) et Gaurrer (CL.) : Con- tribution à l'étude de l’action de la peptone. Injection de la peptone dans le canal cholédoque. Effets sur le sang et la pression Dugois (RAPHAEL) Rectification à la note du professeur Blanchard du 18 janvier Frerc (C.) et VIsuE (P. DE) : nisme des effets cardiaques de la MMÉELTEMA)A CEA MANN ENS GATIN-GRUZEWSKA (Mme J.) : Con- tributiou à l'étude de la composition du grain d'amidon . .. ....... Guizceuor (L.) et SzZczAWINSKA (Mie W.): Rôle des substances ré- ductrices dans la culture des anaé- robies en présence de l'air. . . . .. GuizcEMNoT (H.) : Sur le dosage des rayons X en physiologie expé- MON TAC UE PAP TAN EEE TS LAssABLiÈRe (P.) : Etude sur le rôle des poudres de viande. . . . .. LEGENDRE (R.) : Granulations des cellules nerveuses d’Helix décelables PARC Ile OS MIQUE NAME NE EE DM AON EEE où DOUNIA )O (° FÉVRIER [908 SOMMAIRE Lorper (M.) et Esuoner (Cn.) : Ac- lion comparée des sucs intestinaux sur la pepsine et la pancréatine. . . MARIE (A.), Levaprri (C.) et Yama- Noucui : La réaction de Wassermann dans la paralysie générale. . . . . . PréRoN (Henri) : Contribution à l'étude de l’immobilité protecirice. 11194 polysenese NPA REBIÈRE (GEORGES) : Sur le dosage des métaux dans les solutions col- loïdales. — IV. Mercure ReGauD (CL.) et DuBreuIL (G.) : Existe-t-il des relations entre les phénomènes du rut et la présence de corps jaunes ovariens, chez la ee meletle tete ES OS beat en PE Re e PRE EN TENTE RemuIxGER (P.) : Vaccination anti- rabique par voie péritonéale. . .. RETTERER (Ep.) : Influence de l’inac- tivité sur la structure du cartilage diarthrodial Rogixovircx (Mile Louise-G.) : Mé- thode de rappel à la vie des animaux en syncope chloroformique et des animaux en mort apparente causée par l’électrocution. Effets différents de différents courants électriques. Importance d'exclusion du circuit électrique de la tète de l'animal pendant les excitations rythmiques. Vincent (H.) : Action du gros in- testin sur la toxine tétanique. . . . eHobrel el lente foto lertleeiltel ete 188 169 Réunion biologique de Bucarest. ATHANASIU (J.) et DRAGOIN (I.) : La distribution de la graisse dans le corps de la Grenouille pendant l’hi- ver. Infiltration graisseuse normale. Bages (V.) : À propos de la com- munication de MM. J. Athanasiu et 1. Dragoin Bages (V.) : Lésions des capsules surrénales dans la tuberculose. . . Bages (V.) : Observations sur les fibres musculaires du cœur. . . .. PE CO MONO NOMOMOD ON RCI MONET - BioLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T, LXIV. 148 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Giard, président. RECTIFICATION A LA NOTE DU PROFESSEUR BLANCHARD DU 18 JANVIER, par RAPHAEL DuBors. Outre les travaux faits dans l’année 1907, au laboratoire de physio- logie générale et comparée de l'Universilé de Lyon, ainsi qu'à son annexe de Tamaris-sur-Mer et publiés par diverses personnes, j'ai, pour ma propre part, fourni dix-huit publications de notes ou mémoires sur des travaux originaux et personnels, dont douxe ont trait aux animaux et aux végétaux marins. Ces faits parlent d'eux-mêmes pour infliger un démenti à l’assertion malveillante et tendancieuse de la note qui appelle cette rectification. Je n'’insisterai pas sur ce point délicat. Mais je veux me défendre encore d’une autre assertion non moins tendancieuse. Je ne me souviens pas, en effet, d’être jamais parti en guerre contre des moulins à vent et d’avoir Jamais eu besoin des conseils de prudence que ce brave Sancho, de joyeuse mémoire, prodiguait à son bouillant maître. Tout au plus ai-je parfois combattu des girouettes qui, par leurs aigres grincements, agaçaient mes nerfs; mais, en vérité, je ne les ai jamais prises pour des géants. Si j'ai d'aventure publié quelques rares « factums », n’était-ce pas pour me défendre contre des attaques, ayant, comme chacun sait, revêlu dans certain cas un caractère véritablement odieux? Pourquoi me forcer à rappeler ce que j'aurais voulu oublier et faire oublier? Enfin, j'ajouterai, toujours pour ma défense, qu’à la liste déjà longue, des travaux de Tamaris, j'aurais pu joindre l'observation d’un asthma- tique quinteux auquel j'ai prodigué mes soins avec succès; le sujet m'a déclaré, avec une apparente reconnaissance, que jamais, sauf à Tamaris, il n'avait pu supporter le bord de la mer, même à sa villégiature de Cannes. Pour justifier l'emploi de mon temps, si le professeur Blan- chard le désire, je publierai son observation, car le sujet en question est aussi curieux au point de vue de la physiologie pathologique qu’à celui de la psychologie comparée. SÉANCE DU 1° FÉVRIER 149 UN DERNIER MOT A M. LE PROFESSEUR R. DuBois par R. BLANCHARD. Après les piteuses explications de M. Dubois, j'aurais mauvaise grâce à insister ; le débat ne pourrait d’ailleurs, faute d'autre aliment plus sérieux, que tomber dans les personnalités, et j'estime qu'on doit éviter de si misérables polémiques dans une Société telle que la nôtre. J'aurais du reste trop beau jeu, puisque mon adversaire ne sait plus me reprocher qu'un accès d'asthme dont j'ai souffert à Tamaris, à le suivre sur le terrain pathologique et, suivant sa propre suggestion, à parler de sa psychologie. Mais à quoi bon? La cause est entendue. RECTIFICATION A PROPOS DU RAPPORT DE M. NIcLoux SUR LE PRIX DE LA FONDATION LABORDE, par M. Doyon. M. Nicloux, dans son rapport sur le prix de la fondation Laborde, s'exprime en ces termes, page 2 : « Doyon et Morel seuls, puis en colla- boration avec Kareff, s'attachent au problème de l'origine de la fibrine du sang... » Je désire présenter une rectification que pourrait réclamer un de mes élèves les plus distingués, le D' Kareff, actuellement professeur à l'Uni- versité de Sofia. J’ai montré le premier que l'ablation du foie ou les lésions graves de la cellule hépatique, telles qu’elles sont provoquées par exemple par le chloroforme, déterminent l'incoagulabilité du sang et la disparition du fibrinogène du plasma. Dès Le début M. Kareff a été mon collaborateur : il a été, Cès l’origine, associé à mes expériences. Ce n'est que plus tard que M. Morel à pris part à des recherches complémentaires; et, d’ailleurs, celles-ci ont été faites en majorité avec M. Kareff. CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DE L'ACTION DE LA PEPTONE. INJECTION DE LA PEPTONE DANS LE CANAL CHOTÉDOQUE. EFFETS SUR LE SANG ET LA PRESSION, par M. Doyon et CL. GAuTIER. - L. — On enseigne que, pour déterminer l’incoagulabilité du sang, la baisse de la pression artérielle et la narcose, il laut injecter la peptone 150 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans les veines. L'’injection dans le péritoine et sous la peau est inef- ficace. Nolf a cependant formulé à cet égard quelques réserves (1). IT. — Nous avons constaté que l'injection de la peptone dans le canal cholédoque détermine : l’incoagulabilité du sang, la baisse de lapression artérielle et la narcose à des doses inférieures à celles nécessaires pour provoquer ces mêmes phénomènes par la voie sanguine. Ce fait constitue - une preuve de plus en faveur de l'intervention du foie dans les modifi- cations produites par la peptone. III. — Nos expériences ont été faites sur le chien. La peptone. [de Witte] était dissoute dans 30 à 40 centimètres cubes d’eau salée puis - injectée avec un peu de brusquerie dans le canal cholédoque au moyen d'une canule placée d'avance. On obtient avec O0 gr. O1 de peptone, par kilogramme d'animal, une baisse considérable de la pression artérielle, la narcose et l’incoagulabilité du sang. La baisse de la pression se mani- feste quelques secondes après l'injection. Le sang circulant devient incoagulable dès les premières minutes. La période pendant laquelle il reste incoagulable peut durer plusieurs heures. Le sang recueilli peut rester liquide pendant plusieurs jours. La peptone injectée par le canal cholédoque détermine des modifications de la pression et du sang mème aux doses de 0 gr. 008 et de 0 gr. 005 par kilogramme d'animal; toute-. fois, dans ces conditions, la baisse de la pression est peu accentuée, le sang coagule avec un retard de vingt à cinquante minutes seulement; la phase pendant laquelle le sang circulant est modifié est très courte, la narcose est peu accusée. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) SUR LE DOSAGE DES MÉTAUX DANS LES SOLUTIONS COLLOÏDALES IV. — MERCURE, par GEORGES REBIÈRE. La méthode cyanimétrique de dosage des sels mercuriels (Denigès). donne des résultats très satisfaisants lorsqu'on l’applique au titrage du mercure colloïdal électrique. J'ai constaté, en effet, que le mercure colloïdal, de même que l'argent, (1) Consulter Nolf. Journal de Physiologie et de Pathologie générale, décem- bre 1907. | SÉANCE DU 1° FÉVRIER A51 «l'or et le palladium, entre directement en réaction avec le cyanure de potassium et se conduit vis-à-vis de ce réactif comme un sel mercuriel -quelconque. La décomposition du cyanure double de mercure et de potassium par le .nitrate d'argent en milieu ammoniacal n’est pas totale, maïs l'introduction, dans le calcul, d’un coefficient de correction suffit pour obtenir le résultat théorique (Denigès). Ce coefficient est 0,96, et il faut multiplier par cette constante le nombre n de centimètres cubes de cyanure de potassium N/10 consommé par le sel mercuriel, lorsque n est inférieur ou au plus égal 14100: Dans le cas du mercure colloïdal, en opérant sur 50 centimètres cubes, -n n’atteint jamais cette valeur. La teneur en mercure pour un volume donné de solution colloïdale est “donc : REA I6E 0020, 0,020 étant le dix-millième du poids atomique du mercure (Hg — 200). En opérant sur 50 centimètres cubes de mercure colloïdal, on a donc : Hg p. 1000 — 20 X n X 0,96 X 0,20. Dosage de mercure colloïdal électrique. Solution stabilisée. — À 50 cen- ‘timètres cubes de la solution colloïdale, on ajoute 10 centimètres cubes CyK n/10, et on agite. Le mélange se décolore lentement et devient absolument limpide; on verse alors 10 centimètres cubes AzH°, X gouttes KI à 1/5, puis au moyen d’une burette graduée AzO*Ag N/10, en agitant, et jusqu'à léger louche persistant. En retranchant le nombre de centi- mètres cubes de nitrate d'argent employés, du volume initial de CyK, -Soit 10 centimètres cubes, on obtient le nombre n de centimètres cubes Qui représente la consommation en cyanure, d’où par la formule ci- dessus on déduit la teneur en Hg. J'ai appliqué cette technique au titrage de différentes solutions de mercure colloïdal électrique préparées par M. G. Stodel et pour lesquelles il avait dû précédemment recourir au dosage électrolytique. Voici quelques résultats : QUANTITÉ CyK N/10 Hg en expérience. consommé. pour 1000. DOIULIORPI PEN NENE 6 50 c.c. 0 c.c. 45 0 gr. 162 Solution II. . . . . . 50 c.c. AC IC 13 0 gr. 500 SOlUtION IT MNT SOC. c- NC: CN 0 gr. 768 Le dosage de ces solutions, après salification du mercure, par HCI à chaud avec addition d'une petite quantité de chlorate de potasse, a cone -duit à des résultats absolument concordants. La solution III, très concentrée, présentait un précipité de granules 152 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mercuriels, qui a été soigneusement mélangé par agitation, et qui s’est totalement dissous dans le cyanure de potassium. La méthode cyanimétrique est d'ailleurs applicable dans les mêmes conditions aux solutions colloïdales hétérogènes, plus concentrée, ainsi que j'ai eu l’occasion de le constater, pour du mercure colloïdal très con- centré, qui titrait 1 gr. 50 Hg par litre, et dont la majeure partie du mercure était d’ailleurs précipitée. Dosage du mercure colloïdal chimique. — Il existe une préparation de mercure colloïdal chimique, dénommée hyrgol, qui présente, au point de vue du dosage du mercure, tel que je viens de l’exposer, quelques particularités intéressantes. En effet, si à une solution, même diluée, de mercure colloïdal chi- mique, dans l’eau distillée, on ajoute du cyanure de potassium N/19, on voit, après quelques instants d’agitation, le mélange changer de couleur : de brun rouge, il devient gris. Puis un précipité ténu apparaît, qui gagne finalement le fond du vase. Cette réaction est comparable à celle du collargol sur le cyanure de potassium que j'ai précédemment signalée (Société de Biologie, 1% décembre 1907). Le cyanure de potassium entre donc en réaction avec uné partie seulement du mercure, tandis que la plus grande quantité de ce corps est précipitée. Contrairement à ce qui se passe pour l'argent, où la masse de cyanure ne fait pas varier le quantum d'argent dissous, la quantité de mercure solubilisée par CyK pour une dose constante d’hyrgol croît légère- ment avec le volume de cyanure qne l’on met en expérience. Dans le mercure colloïdal chimique, il semble donc que, pour une faible proportion seulement, les granules colloïdaux soient libres et à l’état métallique, la plus grande partie du mercure se trouvant à l’état de complexe non dissociable par le cyanure de potassium. Dans Île mercure colloïdal électrique, au contraire, la totalité du métal, même précipité, réagit sur le cyanure. Pour doser, par la cyanimétrie, le mercure dans l’hyrgol, il y a done lieu de traiter auparavant la solution par HCI et CIO’K. | Un échantillon d’hyrgol que j’ai examiné dans ces conditions conte- nait 72 p. 100 de mercure total, tandis que la quantité dissoute directe- ment par CyK n'était que de 15,36 p. 100. | (Travail du Laboratoire de Physiologie .à. la. Sorbonne.) Le RON Te at de er ES SÉANCE DU 1° FÉVRIER 153 ACTION DE LA PHÉNOLPHTALÉINE SUR LA CONTRACTILITÉ ET LA SÉCRÉTION INTESTINALES, par .A. DAGUIN. L'effet purgatif de la phénolphtaléine, mis en lumière par les travaux de Vamossy (1), a été confirmé et précisé par les publications de Tunnicliffe (2), de Suzor (3), de Brissemoret (4), de Buckley (5) et de Vivien (6). Mais ces divers auteurs n'ont pas étudié expérimentalement chez les animaux l’action de cette substance sur la sécrétion et la con- tractilité intestinales. Cette recherche fera l’objet de notre note. I. Pour déterminer le rôle sécrétoire de la phénolphtaléine, nous avons opéré sur l'intestin grêle du lapin. Nous séquestrions, à l’aide de ligatures, deux anses intestinales d’égale lon- gueur et nous faisions pénétrer avec la seringue de Roux dans l’une 10 cen- timètres cubes d’eau salée à 9 p. 1000, et dans l’autre 10 centimètres cubes de la même solution tenant en suspension 5 centigrammes de phénolphtaléine. Un quart d'heure après cette opération, nous recueillions le liquide contenu dans les segments intestinaux. Le tableau suivant résume nos résultats : nee ANSE FER e renfermant iémei de la phénolphtaléine. Premier lapin. . . 9 centimètres cubes. 11 centimètres cubes. Deuxième lapin . . 11 _— 12 — Troisième lapin . . 8 — 10 _— Quatrième lapin. . 10 — 12 | — De ces chiffres il résulte que la phénolphtaléine renforce l’élimi- nation aqueuse intestinale. Nous nous sommes demandé si cette action pouvait se produire par l’administration intra-veineuse de la drogue. Chez ie lapin, nous avons isolé entre deux ligatures des anses intestinales et nous avons introduit dans la veine marginale ide l'oreille de la phénol- (4) Vamossy. Uber ein neues Abfuhrmittel. Therapie der Gegenwart, 1902, p. 202. (2) Tunnicliffe (F. W.). Synthetic pugatives : the purgative action of dihydroxylphtalophenone. Brit. M. J., London, 1902, pp. 1224-1227. (3) Suzor. La phénolphtaléine. Progrès médical, 1903, p. 463. (4) Brissemoret. Les purgatifs organiques. Thèse de doctorat en médecine. Paris, 1903-1904, pp. 9, 64-67. (5) Buckley. A note on the action of phenolphtaleine. Brit. M. J., London, 4905, p. 302 | (6) Vivien. Propriétés thérapeutiques de la phénolphtaléine. Thèse de doc- torat en médecine. Paris, 1905-1906. 154 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE phtaléine en solution dans l’eau salée physiologique. Nous faisions pénétrer 0,02 centigrammes par kilogramme d’animal. Il est nécessaire d'employer de grandes quantités de liquide, en raison de la solubilité très faible du produit. Dans nos expériences, nous avons toujours obtenu des résultats négatifs. Donc la phénolphtaléine fait sécréter l'intestin par action directe sur la muqueuse. Il. L'influence de la contractilité a été étudiée par la méthode du tube manométrique, telle que l'a employée le professeur Roger (1). Influence de la phtaléine du phénol sur la contractilité intestinale. Le tube étant en place, nous introduisions d’abord dans un segment d'intestin isolé (long de 6 centimètres) 5 centimètres d’une solution d’eau salée physio- logique ; nous répétions l'expérience, dans des conditions identiques de tem- pérature, avec ce même liquide contenant en suspension 0 gr. 05 de phénol- phtaléine. Comme le prouvent les tracés, cette substance augmente l'amplitude des mouvements péristaltiques. Les deux lignes qui correspondent à l’eau salée sont à peu près droites ; celles qui se rapportent à la phénolphtaléine présentent des ondulations très marquées, dont chacune correspond à une contraction de la tunique musculaire. M) Roger. Journal de physiologie et de pathologie générale, 1906, p. 54. ONE MT EN ITA re ANNEE SÉANCE DU ° FÉVRIER 155 L'administration intra-veineuse n’a pas produit de modifications sur le péristaltisme, Donc, dans ce cas comme dans celui de l'élimination aqueuse, c'est par contact direct avec la paroi que la phtaléine du phénol agit sur les mouvements de l'intestin. L'étude pharmacodynamique générale de cette substance ne nous a pas révélé d'influence notable sur les autres fonctions. La circulation, la respiration, la sécrétion rénale, le système neuro-musculaire ne sont pas sensiblement modifiés. De cette étude on peut donc tirer la conclusion suivante : l’action pharmacodynamique de la phénolphtaléine s'exerce surtout sur l'intestin; cette substance augmente par contact direct l'élimination aqueuse et la contractilité de cet organe. INFLUENCE DE L'INACTIVITÉ SUR LA STRUCTURE DU CARTILAGE DIARTHRODIAL, par Ép. RETTERER. Après avoir montré (Société de Biologie, 25 janvier 1908, p. 117) ce que deviennent les cartilages diarthrodiaux soumis à un {ravail double, j'ai à décrire les modifications que subit le cartilage de l'articulation congénère, c'est-à-dire homoloque de l’autre côté, demeurant pendant le même laps de temps dans un »epos absolu. a) Téte humérale. — La surface du cartilage est inégale; elle offre une ligne saillante, verticale, haute de 5 millimètres; mais, sur le reste de son étendue, elle est plutôt déprimée. Epais de 120 p, en moyenne, le cartilage comprend les couches suivantes : 1° Une superficielle, épaisse de 16 à 25 p, composée de cellules à cytoplasma fibrillaire et à fibrilles parallèles à la surface. Les noyaux de ces cellules ont 4 à 5 un; 2° une couche profonde de cellules nettement cartilagineuses. Leur corps cellulaire forme au noyau une zone réticulée de 7 à 8 x, circonscrite par une capsule de 1 u. Il n’est pas possible de distinguer, dans cette dernière couche, des groupes arrondis ou des séries linéaires de cellules perpendiculaires à la surface. Le cartilage se termine, du côté de l’os, par une couche sous-chondrale d'os compacte qui n'est épaisse que de 5 à 6 p. b) Glène scapulaire. — La surface est mamelonnée : des saillies en forme de tubercules sont séparées par des dépressions. Toute la surface comprise entre les bourrelets glénoïdiens, n’est revêtue que d’un mince cartilage, épais de 45 L en moyenne, et composé de 6 à 8 rangées cellulaires. Les cellules des deux assises superficielles ont un noyau de 6 à 7u et un cytoplasma sombre et réticulé, large de 2 à 3 entre deux noyaux voisins. Les assises suivantes montrent des cellules cartilagineuses à cytoplasma clair et réticulé _dont chacune est entourée d’une capsule. Les cloisons de substance fonda- TT PR et 156 -SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mentale sont très minces, mesurant 1 ou 2 &. Enfin, les assises profondes du cartilage articulaire offrent des cellules de 10 w, séparées les unes des autres par des travées de substance fondamentale épaisses de 4 à 6 y seulement. La lame osseuse sous-chondrale atteint une hauteur de 4 à 5 u seulement. Résultats. — Le repos prolongé entraine l’atrophie des cartilages diarthrodiaux : le nombre des assises cellulaires diminue, {a substance fondamentale s’amincit. Non seulement l'épaisseur du cartilage devient par endroits six à sept fois moins considérable, mais les cellules qui persistent changent de caractères, et elles ne sont plus séparées les unes des autres que par de minces trabécules de substance intercellu- laire. Ces résultats sont, à plusieurs égards, différents de ceux de mes devanciers. Pour Malgaigne (1838), les luxations non réduites et les ankyloses présentent un tissu cellulo-fibreux, c’est-à-dire conjonctif, à la place du cartilage. Teissier (1841), Bonnet (1845), ont vu les carti- lages des articulations qui avaient été condamnées au repos absolu, perdre leur poli, devenir rugueux, raboteux et s'ulcérer. Menzel (1871), Reyher (1873), Moll (1886), Braun (1894), ont expérimenté : ils ont immobilisé les pattes de lapin ou de chien dans un appareil plâtré et ont constaté que l’immobilité forcée entraine la désagrégation du carti- lage articulaire qui devient granuleux et fibreux dans les points où les surfaces sont soustraites à la pression. Le cartilage persiste aux points où les surfaces sont en contact. Comme on le voit, mon mode expéri- mental est différent du précédent : après l'amputation de la patte, le moignon n’est pas maintenu dans une situation forcée; la têle humé- rale reste mobile dans la cavité glénoïde : l'articulation devient inactive. Tandis que l’immobilité forcée provoque le développement du tissu fibreux, probablement à la suite d'irritations, l’inactivité du membre entraîne purement et simplement une évolution différente des cellules des cartilages diarthrodiaux. Ces cellules continuent à rester volumi- neuses, à présenter un noyau chromatique, un corps cellulaire réticulé, mais elles n’élaborent plus de zones épaisses et solides de substance fondamentale. Elles sont réunies et séparées les unes des autres par de minces trabécules ressemblant à des lignes intercellulaires épithéliales. En un mot, en l'absence de pression et de frottements, les cellules des cartilages diarthrodiaux prennent les caractères d'éléments épithé- liaux ou n'élaborent plus que de minces cloisons de substance fonda- mentale. É L'étude comparée des ménisques interarticulaires du genou (1), m'avait déjà montré la part qui revient, soil à la pression, soit au glis- ‘1) Comptes rendus de la Sociéle de Biologie, 14 et 21 janvier 1905; 4 et MH février 1905 ; 18 mars et 47 avril 1905; 14 octobre 1905, p. 277. SÉANCE DU 1° FÉVRIER 157 sement et aux frottements, dans le développement du fibro-cartilage, du: cartilage hyalin ou de l'os. Chez les animaux où la pression prédomine,: la trame de ces organes reste fibro-élastique, bien que les éléments cellulaires possèdent les caractères de cellules cartilagineuses. Lorsque,» par contre, les mouvements de rotation, de glissement, ou bien les frot- tements l’emportent sur la pression, la substance fondamentale des: mêmes organes devient identique à celle du cartilage hyalin; certaines portions cartilagineuses arrivent même à se transformer en tissu: osseux. Quoique l'expérimentation ne permette pas de séparer et de dis- tinguer les effets de la pression d'avec ceux que produisent les mouve- ments de rotation, elle confirme et complète les données d'anatomie et de structure comparées. En supprimant les segments distaux de l’un: des membres, on augmente le travail du membre homologue. Dans ces: conditions de suractivité, la pression et les mouvements de frottement dépassent le degré normal ou physiologique; les cellules des cartilages diarthrodiaux se multiplient davantage; de plus, elles élaborent une substance fondamentale dont les proportions et la solidité sont supé- rieures à celle de l’animal ordinaire. Dans le moignon du côté amputé,: au contraire, toute pression disparaît et les mouvements de glissement ou de frottement deviennent nuls ou se réduisent au minimum. Les cellules cartilagineuses persistent; on en observe même en voie de division, mais elles prennent un caractère épithélioïde, en même temps qu'elles perdent la propriété d'élaborer des travées solides de substance: fondamentale. Les faits expérimentaux que je viens de résumer me semblent éclairer l’étiologie et la pathogénie de nombreuses arthropathies. On sait combien d'hypothèses on a émises sur cette question : les uns attribuent ces affections à la surnutrition, les autres, à un défaut ou à un vice d'alimentation; d’autres en font des diathèses ou les mettent sur le compte de troubles nerveux. Les phénomènes locaux sont si variés que, selon la prédominance des processus proliférants ou progressifs, régressifs ou dégénéralifs, on les a subdivisées en catégories multiples, portant les noms de rhumatisme noueux ou goutteux, de polyarthrites, de poly-panarthrites, d’arthrite sèche ou déformante, etc. Considérées au point de vue étiologique, toutes les arthropathies sont précédées des; mêmes conditions générales de mauvaise hygiène : défaut d'exercice, alternatives de vie sédentaire et de surmenage, immobilité forcée de tout, Pappareil locomoteur ou de l'un ou l’autre segment (tabes, fractures, etc.). L'inactivité prolongée des articulations produit nécessairement chez l’homme les mêmes effets que ceux que nous avons provoqués sur le moignon du cobaye : ralentissement de la: vie cellulaire, diminution de la force et de l'épaisseur de la substance fondamentale. Ainsi affaiblis, les cartilages de revêtement ne sauraient être soumis, sans être lésés, 458 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE aux pressions énergiques et soutenues de la marche ou d'un excès de travail : les minces trabécules de substance fondamentale cèderont ou se briseront sous l'effort, les capsules se rompront et videront leur contenu cellulaire dans la cavité articulaire. Il en résultera un état qui ressemble à l'aspect velvétique et qui finira par amener la disparition du cartilage. La lame osseuse sous-chondrale sera mise à nu et la cavité articulaire ne sera plus limitée que par une lame éburnée. Les mouve- ments concomitants ou consécutifs irriteront les extrémités osseuses, et produiront des ecchondroses, des ostéophytes, etc. (1). Conclusion générale. — Sur un seul et même animal, placé dans d'excellentes conditions de santé générale, on peut provoquer, en ce qui eoncerne deux articulations homologues, dans l’une, l’hypertrophie et, &ans l’autre, l’atrophie des cartilages diarthrodiaux. Les phénomènes hypertrophiques sont dus à l'emploi plus fréquent et plus soutenu de Particulation dont les cartilages s’épaississent et se fortifient grâce au iravail double. Le défaut d'usage du moignon de l’autre côté affaiblit les eartilages de l'articulation homologue qui s’amincissent et dont les cellules se transforment en éléments indifférents, incapables d'élaborer une substance fondamentale abondante et résistante. En un mot, le mouvement accroît l'énergie vitale des cellules cartilagineuses et les porte à créer la substance fondamentale; le repos, au contraire, abaisse la vie cellulaire et entraine l'atrophie et la disparition de la substance fondamentale. VACCINATION ANTIRABIQUE PAR VOIE PÉRITONÉALE, par P. REMZINGER. Nous avons, dans une précédente note (2), attiré l'attention sur la rapidité avec laquelle le virus rabique est détruit dans la cavité périto- néale du chien et du lapin. Déjà au bout d’une heure, l’atténuation du virus est sensible. Au bout de six heures, la moitié des animaux inoculés par trépanation demeure indemne. La perte de la virulence est absolue après douze heures. Il nous a paru intéressant de rechercher si ce pou- voir rabicide si énergique du liquide péritonéal était susceptible d'applications à l’immunisation des animaux. Nos recherches ont été faites avec du virus fixe et ont porté sur le lapin, le chat et le chien. Dans une première série d'expériences, nous avons inoculé dans le (1) Pour des raisons faciles à comprendre, on n’a observé jusqu'ici, dans Vespèce humaine, que les lésions des stades ultimes des arthropathies. (2) Société de Biologie, 23 décembre 1905. AS. À SÉANCE DU 1°" FÉVRIER 159 péritoine des animaux précilés des quantités d’abord faibles puis gra- duellement progressives de virus fixe. Les résultats ont été excellents. Non seulement aucun animal n’a succombé à la rage du fait de ces injections, mais encore il a été possible d'arriver, en un mois d’inoeu- lations bi-hebdomadaires, à une immunité très solide el aussi très durable (immunisation contre l’inoculation intra-oculaire et dans l’im- mense majorité des cas contre l’inoculation sous-dure-mérienne du virus fixe, — persistance des résultats après quatre mois au minimum). Des faits analogues avaient déjà été notés par Marx (1). En possession de ces données, nous nous sommes demandé s'il serait possible d'immuniser brutalement un animal en lui injectant d'emblée dansle péritoine un cerveau entier de lapin, émulsionné dans 50 à 100 grammes d’eau puis filtré à travers une mousseline. Les résultats ont été mauvais chez le lapin à l'organisme duquel le virus fixe est spécialement adapté (2). Les animaux inoculés ont succombé à la rage dans la proportion de 50 p. 100 du douzième au seizième jour après l’inoculation intra-péritonéale, c'est-à-dire bien avant l'épreuve intra-oculaire, fixée au trentième jour. Les animaux encore vivants au trentième jour ont résisté pour la plupart à l'épreuve intra-oculaire mais ont succombé, à trois exceptions près, à l'inoculation sous la dure-mère. Chez le chat, et surtout chez le chien, pour l'organisme duquel le virus fixe présente une atténuation manifeste (3), les résultats ont été beaucoup plus satisfaisants. Moyennant quelques précautions pour ne pas ense- mencer au passage les muscles de la paroi abdominale et pour ne pas blesser l'intestin, ces animaux inoculés d'emblée dans le péritoine avec un cerveau entier de lapin ne succombent à cette inoculation qu’excep- tionnellement. Inoculés un mois pius tard avec du virus fixe dans la chambre antérieure, ils résistent dans la proportion de 70 p. 100 (chats) et de 80 p. 100 (chiens). Six chiens ayant reçu dans le péritoine ur deuxième cerveau quinze jours après le premier ont tous, sauf un, résisté à l'épreuve intra-oculaire. Enfin, six autres chiens ont été inoculés dans l'œil avec du virus fixe : puis un, trois et cinq jours après l’inoculation, ils ont été vaccinés dans le péritoine avec un cerveau entier de lapir émulsionné dans 100 centimètres cubes d’eau. Les deux animaux vaccinés après cinq jours ont seuls contracté la maladie. De ces faits, nous croyons pouvoir conclure : (1) Marx. Beiträge zur Lyssaimmunität. Deutsche med. Wochenschrift, 1899, p. 671. (2) P. Remlinger. L'adaptation du virus rabique fixe à l'organisme du lapin. Journal de physiologie et de pathologie générale, 15 mars 1905. (3) P. Remlinger. Contribution à l'étude du virus rabique fixe. Son inno- cuité relative pour le chien. Sosiété de Biologie, 19 novembre 1904. > ‘460 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE -: 4° Au point de vue purement scientifique, il est facile d'immuniser un animal contre la rage par voie péritonéale. L’immunité ainsi conférée se fait remarquer par son intensité et par sa durée. 2° Au point de vue de la pratique des vaccinations animales, l'inocula- tion intra-péritonéale brutale d’un cerveau (ou même de deux cerveaux à quelques jours d'intervalle) constituerait chezle chien, et probablement aussi chez les herbivores, un procédé très simple et partant très sédui- sant. Malheureusement son innocuité et son efficacité ne peuvent être pleinement garanties. à ({nstitut impérial de Bactériologie à Constantinople.) PASSAGE DE LA TOXINE ET DE L'ANTITOXINE TÉTANIQUES À TRAVERS LA MUQUEUSE DU GROS INTESTIN, par M. Breron et G. PETIr. On sait, d'après les recherches de plusieurs expérimentateurs, que la +oxine tétanique subit dans le tube digestif une destruction plus ou -moins complète. Cette destruction est attribuée à l’action combinée des sucs digestifs et des produits microbiens. Metchnikoff a depuis long- temps prouvé que la flore intestinale neutralise complètement de nom- breuses toxines, et Vincent a dernièrement montré que la bile exerce une action analogue vis-à-vis de la toxine tétanique. Nous nous sommes proposé de voir si le gros intestin jouissait des mêmes propriétés et de rechercher sa perméabilité aux toxines et anti- toxines tétaniques. Dans une première série d'expériences, nous avons injecté à des cobayes adultes, par la voie rectale et sous le volume d’un centimètre cube, des doses de toxine tétanique, 400, 500, 1.000 et 3.000 fois mortelles. Aucun de nos cobayes n’a succombé. Ce premier résultat nous faisait supposer, soit que la toxine est détruite, soit qu’elle est incapable de traverser la muqueuse du gros intestin. Il s'agissait de savoir laquelle de ces deux hypothèses est exacte. Une dose de toxine tétanique 500 fois mortelle est ensemencée avec des matières recueillies dans le rectum d’un cobaye et portée ensuite à l'étuve pendant quarante-huit heures. Le liquide, filtré sur bougie Chamberland, est inoculé dans le tissu musculaire d’un cobaye neuf, en même temps qu'un témoin recoit la dose mortelle en quarante-huit heures. Ce dernier succombe dans le délai prévu. Le cobaye inoculé avec la toxine macérée à l’étuve présente du tétanos local et meurt seu- lement le 16° jour. Il semble donc, d'après cette expérience, que les microbes du gros intestin exercent un pouvoir destructif au moins partiel sur la toxine ÿ. SEANCE DU 1° FÉVRIER 161 tétanique. La muqueuse du gros intestin ne participe nullement à cette action, car nous avons constaté qu’une macération de cette muqueuse, additionnée ou non de suc pancréatique inactivé (1), est sans effet sur la toxine. Nous avons ensuite contrôlé la perméabilité du gros intestin par la méthode suivante : Nous avons injecté à quetre reprises différentes et à intervalle de cinq jours, dans le rectum de six cobayes, une dose de toxine tétanique 3.000 fois mortelle. Neuf jours après la dernière injection, les cobayes ont été saignés, et nous avons recherché dans leur sérum, suivant la méthode de Bordet et Gengou, l'existence d'anticorps bactériens et aussi celle d’antitoxine. L'expérience a été conduite ainsi qu'il suit : Nous avons employé comme antfigène, soit la toxine tétanique, soit des spores tétaniques lavées à l’eau physiologique. Dans les deux cas, le sérum de nos animaux a dévié le complément et a empêché l’hémolyse, tandis que celle-ci se fait en présence de sérum normal de cobaye. Cette réaction a donc prouvé non seulement la présence d’antitoxine, mais encore celle, assez inattendue, d'anticorps microbiens. La perméabilité réelle, quoique restreinte, de la muqueuse du gros intestin à la toxine tétanique, nous semble démontrée par cette expé- rience. Nous n'avons pu cependant obtenir l’immunisation de nos ani- maux; l'injection de la dose minima mortelle a provoqué chez eux un tétanos local. Nous avons, d'autre part, cherché à provoquer le passage de l’anti- toxine tétanique à travers le gros intestin par injection rectale de sérum antilétanique. Des recherches semblables ont été effectuées par la voie gastrique, par-Clintock et King (2), avec un succès médiocre. Nos essais ont été plus décisifs. Nous avons pu obtenir l’immunisation d’un cobaye vis-à-vis de la dose mortelle, par huit injections rectales d'un centi- mètre cube d’antitoxine chacune, réparties dans les quarante-huit heures qui précèdent l'inoculation d’épreuve. Il résulte donc de ces expériences : 1” Que la toxine tétanique, modifiée ou détruite en grande partie par la flore microbienne du gros intestin, ne passe qu’en très petite quantité à travers la muqueuse de cet organe; 2° Que cette même muqueuse est plus facilement perméable à l’anti- toxine tétanique et semble pouvoir être utilisée pour l'immunisation préventive du tétanos. | ({nstitut Pasteur de Lille.) (1) Nous remercions M. le professeur Wertheimer d’avoir mis très obli- geamment du suc pancréatique à notre disposition. (2) Journ. of Infect. Dis. Chicago, t. INT, 30 octobre 1906, p. 701. 162 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ACTION DU GROS INTESTIN SUR LA TOXINE TÉTANIQUE, par H. VINCENT. La communication de MM. Breton et Petit me conduit à faire connaître les expériences que j'ai faites sur le sort de la toxine tétanique dans le gros intestin. À Lorsqu'on introduit, à l’aide d’une sonde, une quantité, même consi- dérable, de toxine tétanique (3.000 doses mortelles ou davantage) dans le gros intestin du cobaye, il n’en résulte aucun symptôme anormal. Dans d’autres essais, j'ai fait cette opération chez un fort cobaye lapa- rotomisé ; on injecte la toxine dans un segment de 10 à 15 centimètres du gros intestin, avec double ligature au-dessus et au-dessous pour éviter l'expulsion ou le reflux du liquide injecté. L’animal est ensuite suturé et maintenu dans une atmosphère chaude pendant deux ou trois heures, au bout desquelles il est sacrifié. On enlève et on hache le segment intestinal dans lequel a été introduite la toxine (1), et ce hachis est mis à macérer dans l’eau distillée à la glacière. On filtre sur bougie et on injecte le filtrat, à dose massive, au cobaye et à la souris. Or, dans ces conditions, il est impossible de retrouver la moindre trace de la toxine soit dans le contenu du gros intestin, soit dans sa paroi. Elle a donc été détruite. Les microbes du gros intestin peuvent, sans doute, participer à cette destruction de la toxine, mais dans une proportion restreinte. Fermi et Pernossi ont, en effet, constaté qu'un grand nombre de microbes sont sans action sur la toxine tétanique. D’après Carrière, les microbes intesti- naux l’atténuent, mais ne la détruisent pas. Du reste, j'ai recherché expérimentalement l’action de ces bactéries cultivées ir vitro sur la toxine tétanique. Dans ce but, on ensemence dans un tube de bouillon une petite parcelle du contenu intestinal et, après vingt-quatre heures, on introduit dans cette culture trouble, où les anaérobies ont égale- ment poussé dans la profondeur, une certaine quantité de toxine téta- nique. On laisse celle-ci en contact pendant deux heures. On filtre sur bougie : l'injection du filtrat a donné le tétanos au cobaye. Il m'a paru cependant que le pouvoir de la toxine s'était un peu affaibli sous l'in- fluence des bactéries. Les microbes ne prennent donc qu'une part incomplète dans la dispa- rition de la toxine introduite dans le gros intestin. Dans un ensemble de recherches, déjà remises à l'impression, et qui seront publiées pro- chainement, je démontre que les sécrétions de la portion sous-diaphrag- (4) Ce procédé est préférable au broyage avec du verre pilé ou du sable stérilisé, les substances pulvérulentes pouvant retenir la toxine. A SÉANCE DU 1% FÉVRIER 165 matique du tube digestif ont, sur la toxine tétanique et sur d’autres poi- sons microbiens, une action antitoxique très puissante. C’est également par elles qu'on peut expliquer le mécanisme de la destruction de la toxine tétanique dans le gros intestin. C’est pourquoi, chez les herbivores et chez les animaux de laboratoires (lapin, cobaye), les matières fécales fraiches sont, par elles-mêmes, très peu toxiques, ainsi que je l'ai contaté. Les poisons sécrétés par les microbes normaux de l'intestin subissent, en effet, d'habitude, le même sort que la toxine tétanique que l’on y injecte expérimentalement. Le gros intestin reçoit la sécrétion de l'intestin grêle, c’est-à-dire le suc entérique activé, qui est très antitoxique, comme je le montrerai. La sécrétion propre du gros intestin est également antitoxique, quvuique moins que la précédente. Dans ce milieu, la toxine tétanique qu’on fait pénétrer par le rectum est donc aisément détruite. SUR L'ABSORPTION DE LA TUBERCULINE PAR LE RECTUM, par À. CALMETTE et M. BRETON. Les différentes muqueuses de l'organisme de l'homme et des animaux tuberculeux ne se prêtent pas toutes également bien à l'absorption de la tuberculine. La plus sensible paraît être la conjonctive oculaire. Nous avons pu constater que les muqueuses buccale, pharyngée, vaginale le sont beaucoup moins. Les réactions locales produites par les badigeon- nages avec la tuberculine glycérinée de Koch ou avec des solutions con- centrées au dixième de tuberculine précipitée par l'alcool sont peu visibles et caractérisées seulement par un léger ædème rouge. Nous avons déjà montré, d'autre part (1), que la tuberculine, absorbée par le tube digestif, fournit la réaction fébrile caractéristique chez les animaux tuberculeux, et qu’elle présente une toxicité lente à se mani- fester, mais très nette, même pour les animaux sains. Lorsqu'on introduit par voie rectale, chez le lapin et chez le cobaye tuberculeux, de faibles doses de tuberculine précipitée par l'alcool, on constate que ces animaux réagissent tout aussi violemment et plus vite que lorsque la même dose de tuberculine est injectée pas voie sous- cutanée, Mais, fait plus surprenant, les animaux sains accusent une intolérance marquée vis-à-vis de la tuberculine absorbée par cette méme voie reclale. Les lapins du poids d'environ 2 kilogrammes succombent, huit (1) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 19 février 1906.: + Sas BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908, T. LXIV. 13 164 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fois sur 40, de deux à vingt jours après une seule injection rectale de 1 centigramme. Chez le cobaye, la mort survient à peu près constamment moins d’un mois après l’absorption rectale de 2 milligrammes à 1 centigramme. Les injections rectales de plus petites doses répétées tous les cinq jours entraînent plus rapidement la mort : il est rare que des cobayes survivent à trois injections de 1 milligramme (1). Les lésions anatomiques observées sont toujours les mêmes : elles ‘ consistent en taches hémorragiques sur le mésentère et sur le pancréas, en congestion du foie et des reins avec dégénérescence graisseuse de ces organes lorsque la mort est tardive. Les poumons renferment presque toujours de petits infarctus hémorragiques. Avec la collaboration de M. J. Minet, chef de clinique médicale dans le service du professeur Combemale, nous avons expérimenté les effets de l'injection rectale de tuberculine chez quatre malades atteints de tuberculose pulmonaire et apyrétiques, qui avaient tous réagi positive- ment à l’ophtalmo-diagnostic. La tuberculine était administrée en lave- ment avec une simple poire en caoutchouc, à la dose de 1 centigramme incorporée à 50 grammes de lait. A la suite de l'injection, tous les sujets présentèrent la réaction fébrile caractéristique. Chez trois d’entre eux, la température s’éleva à la douzième heure de 2°4 à 2°7, et seulement de 1‘8 chez le quatrième. Chez les trois premiers, on nota la réapparition de l’ophtalmo-réaction. La conjonctive oculaire rougit et il y eut un léger larmoiement qui persisla pendant quarante-huit heures. Or, chez deux de ces malades, l'ophtalmo-diagnostic avait été fait trente-huit jours auparavant; chez le troisième, il datait seulement de huit jours. La même injection intrareclale de tuberculine, pratiquée à des sujets non tuberculeux chez lesquels l'ophtalmo-réaction était restée négative, ne fut suivie d'aucune fièvre et on ne vit SIPDENURE aucune rougeur conjonctivale sur l'œil précédemment éprouvé. Ces expériences nous permettent donc de conclure : 4° Que la tuberculine absorbée par voie rectale à la dose de 1 centi- gramme (tuberculine précipitée par l'alcool) produit chez l'homme tuberculeux une réaction fébrile identique à celle que l’on observe à la suite de l'injection sous-cutanée ; 2° Que, chez les tuberculeux récemment soumis à l’ophtalmo-dia- gnostic, cette absorption rectale peut faire réapparaitre, sur l’œil précé- demment éprouvé, la rougeur caractéristique de la caroncule et de la conjonctive ; (4) La tuberculine précipitée, que nous avons employée pour ces expé- riences, tue le cobaye sain de 350 grammes par injection intracérébrale à, la dose de 6 milligrammes. SÉANCE DU 1°" FÉVRIER 165 3° Que, chez les petits animaux tuberculeux (lapins et cobayes), l'injection intrarectale de tuberculine produit les mêmes effets que Finjection sous-cutanée ; 4° Enfin que, chez les lapins et cobayes sains, l'injection intrarectale d'une seule dose massive, ou de petites doses fractionnées de tubercu- line, entraine des accidents d'intoxication lente aboutissant presque toujours à la mort sans qu'il s’établisse d'accoutumance. La voie rectale se prêtant très commodément à l’absorplion de la tuberculine, il peut être avantageux, dans certains cas, de s'adresser à elle, de préférence à toute autre, par exemple lorsqu'il s’agit de préciser un diagnostic de tuberculose à l’insu du malade. ({nstitut Pasteur de Lille.) GRANULATIONS DES CELLULES NERVEUSES D'Aelix DÉCELABLES PAR L'ACIDE OSMIQUE, par R. LEGENDRE. En 1898, Golgi signala dans les cellules des ganglions spinaux un appareil rétieulaire interne, distant de la surface nucléaire et de la sur- face cellulaire, et présentant l'aspect de fibrilles ondulées réunies en réseau irrégulier, avec des renflements nodaux et certaines terminai- sons libres. Cet appareil fut retrouvé chez divers animaux par Veratti et Soukhanoff. Golgi ne voulut pas se prononcer sur la signification pro- bable de cette formation. En 1902, Kopsch, par une autre méthode à l'acide osmique, trouva dans les mêmes cellules un réseau intracellulaire à filaments plus fins que celui de Golgi. Misch confirma ces résultats. Kopsch, Misch et divers autres auteurs identifièrent ces deux réseaux au trophospongium de Holmgren. En 1906, Sjüvall décrivit un réseau intracellulaire, visible après trai- tement des ganglions spinaux par sa méthode, et le considéra comme un réseau de substance myélinogène. La même année, Popoff, dans un travail sur l’homologie des Bin- nennetlzes des cellules ganglionnaires et des chromidies des cellules "sexuelles, admit l'identité de ces deux formations et conclut que les chromidies (mitochondries et chondriomites) sont des stades de transi- tion des Nebenkern (idiosome) et des pseudo-chromosomes (archo- plasma). Enfin, en 1907, Meves, étudiant de jeunes embryons, admit que les neurofibrilles se forment de mitochondries disposées .en files. 166 SOCIËTÉ DE BIOLOGIE La question de la signification de ces structures est donc restée jusqu’à présent très obscure. Popoîff ayant accessoirement décrit et figuré des granulations des cel- lules nerveuses d'AHelix pomatia décelables par l'acide osmique, j'ai repris ces recherches en employant la méthode de Kopsch (acide osmique à 2 p. 100 pendant huit jours, à 25 degrés à l'obscurité) et celle de Sjüvall (formol à 10 p. 100 perdant huit heures; eau pendant douze heures; acide osmique à 2 p. 100 pendant deux jours à 35 degrés; eau pendant douze heures). Toutes deux montrent, dans les cellules ner- veuses du collier péri-æsophagien d'Aelix pomatia et Helix aspersa, des granulations disposées plus ou moins régulièrement en anneaux con- centriques autour du noyau (1\. Ces granulations, noires ou brun sombre, tranchent nettement sur le fond pâle du cytoplasma. Elles se trouvent aussi parfois dans le prolongement nerveux jusqu'à une cerlaine distance de la cellule, mais manquent dans les régions pigmentées. La forme de ces grains est variable : tantôt ils se pré- sentent comme des sphères légèrement allongées ou comme des bâton- nets, tantôt ils ont l’aspect d'anneaux plus ou moins étirés, dont la partie centrale est moins sombre que la périphérique; parfois aussi, ils ont la forme de croissants. Leur taille semble constante: elle est de 3-4 y dans les cellules traitées par la méthode de Sjüvall, légèrement plus petite dans celles traitées par la méthode de Kopsch. Il est difficile de connaître la nature de ces granulations. Si elles noircissent par l'acide osmique, elles ne se colorent pas par le Soudan. Elles sont solubles dans les solvants des graisses : xylol, toluol, chloro- forme, et n'apparaissent plus alors par le traitement ultérieur à l'acide osmique; dans ce cas, leur place reste indiquée par des vacuoles donnant au protoplasma un aspect spongieux ou alvéolaire. Ces granulations sont nettement différentes de celles que j'ai signalées précédemment (2). Elles s’en distinguent par les caractères suivants : GRANULATIONS LIPOCHROMES GRANULATIONS OSMIOPHILES Taille très variable. Taille peu variable. Colorables par le Soudan. Non colorables par le Soudan. Inconstantes. Constantes dans toutes les ce:lules. Il est difficile de savoir si ces granulations peuvent être assimilées au (1) Ces granulations ont une grande ressemblance, comme forme et comme situation, avec celles décrites en 1900 par Fürst, dans les cellules ganglion- faires spinales et céphaliques de l'embryon de Saumon. (2) R. Legendre. Sur la présence de granulations dans les cellules ner- veuses d'Heliæ aspersa et leur cylindraxe. Comptes rendus de la Sociélé de Bio- logie, t. LVIN, 1905. € res SÉANCE DU 1° FÉVRIER 167 réseau de Kopsch observé par les mêmes méthodes dans les cellules ner- veuses des ganglions spinaux des Vertébrés. En tout cas, on ne saurait leur accorder chez Helix un rôle myélinogène, puisque les nerfs partant des ganglions sont amyéliniques. On ne saurait également les homo- loguer au trophospongium de Holmgren, leur aspect étant tout différent, Je compte, dans une note prochaine, étudier les variations physiolo- giques de ces granulations et leurs rapports avee les mitochondries de Benda. (Travail du Laboratoire d'Embryogénie comparée du Collège de France. 0100 Leg MÉTUODE DE RAPPEL A LA VIE DES ANIMAUX EN SYNCOPE CHLOROFORMIQUE ET DES ANIMAUX EN MORT APPARENTE CAUSÉE PAR L'ÉLECTROCUTION. EFFETS DIFFÉRENTS DE DIFFÉRENTS COURANTS ÉLECTRIQUES. IMPORTANCE D'EXCLUSION DU CIRCUIT ÉLECTRIQUE DE LA TÊTE DE L'ANIMAL PENDANT LES EXCITATIONS RYTHMIQUES, par M Louise-G. Rosnoviren (de New-York). La méthode de rappel à la vie des sujets en syncope chloroformique a une importance majeure pour le chirurgien. Les méthodes de rappel à la vie en pratique aujourd'hui (traction rythmique de la langue, méthode de Sylvestre, etc.) ne sont pas suffisamment efficaces dans les cas difficiles ; car il arrive assez souvent de constater la mort des malades en syncope chloroformique pendant une opération chirurgicale malgré l’emploi des méthodes en usage en chirurgie. Je me ferai l'hon- neur de vous présenter une méthode qui m'est personnelle et qui me donne de bons résultats, tout à fait supérieurs à ceux obtenus avec Îles méthodes en usage aujourd’hui. La nouvelle méthode est très récente, mais elle a déjà son histoire d'évolution et elle est intimement liée à ma méthode de rappel à la vie des animaux en état de mort apparente après électrocution. L'histoire de l’évolution de ma méthode de rappel à la vie des animaux en syncope respiratoire ou cardiaque chloroformique est celle de rappel à la vie des animaux en mort apparente par électrocution. Comme vous le savez, MM. Rouxeau et Leduc, de Nantes, et M. Battelli, de Genève, ont montré que l'on pouvait ramener à la vie des lapins électrocutés en leur faisant des excitalions rythmiques avec le potentiel électrocuteur, la tête de l'animal restant dans le circuit électrique pendant les excitations rythmiques. Pour les chiens, la chose était plus difficile et impossible même — quand il y avait syncope cardiaque. Dans les expériences de MM. Rouxeau et Leduc, la cathode restait 168 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sur la lête pendant les excitations rythmiques. Et M. Battelli fait ces excitations d’une manière un peu moins raffinée, en inserrant dans la peau du cràne un des fils conducteurs, et en se servant d'un autre courant — moins favorable pour la vie animale — le courant alternatif. Ma méthode diffère de celle de mes prédécesseurs en ce que la lête de l’animal est exclue du circuit pendant que l’on fait les excitation rythmiques pour actionner la respiration et la pression sanguine. Avec la méthode de mes prédécesseurs, il était possible de ramener à la vie les lapins électrocutés, mais il était presque impossible de rappeler à la vie les chiens électrocutés, dont le cœur avait cessé de battre. Si j'ai réussi de rappeler à la vie les chiens électrocutés ayant la cathode sur la tête, c'était avec grande peine, et à cause de manipulation très spéciale, et avec un courant spécial (courant Leduc\, comme je l'indique dans mes articles publiés dans 7he Journal of mental pathology; vol. VIH, n° 2, dans ma thèse de Paris, et dans mes communications aux congrès des neurologistes, tenus à Genève et Amsterdam en 4907. Mes recherches sur la circulation cérébrale dans l’épilepsie électrique m'ont fait changer la méthode, pour la raison qui suit: j'ai vu que la substance cérébrale pâlissait pendant le passage du courant électrique épileptisant; donc, les vaisseaux sanguins se contractaient pendant le passage du courant électrique; donc, par analogie, quand je faisais les exeitations rythmiques pour rappeler à la vie les animaux en syncope chloroformique ou les animaux électrocutés, il y avait tout avantage de meltre hors de circuit les centres centraux cardiaques et respiratoires, pour ne pas interposer une résistance vasculaire (contraction) nour- rissant ces centres à un cœur parésié que l’on fait se contracter avee grande peine. Depuis que j'exclus la tête du circuit pendant les excitations rythmiques, je sauve un grand nombre de chiens en syncope respira- toire ou cardiaque causée par le chloroforme ou l’électrocution. C'est une méthode très simple, comme je me ferai l'honneur de vous le faire voir : La cathode est fixée sur le dos de la poitrine, très haut, l'anode sur les reins. Aussitôt que la syncope respiratoire ou cardiaque est obtenue, je commence les excitations rythmiques, le faisant pendant une seconde et à intervalles de deux ou trois secondes, d’après la réaction respira- toire et cardiaque de l'animal, jusqu’à l'apparition de la respiration spontanée ou du battement cardiaque spontané. Je me sers de différents courants, et j'obtiens de bons résultats avec tous, mais des résultats supérieurs avec le courant Leduc. Quand on se sert du courant induit, il faut se servir de la bobine n° 2 de l’appareil Dubois-Reymond. La raison en sera expliquée ailleurs. La réaction respiraloire et cardiaque pendant les excitations ryth- miques est des plus remarquables : tous les muscles respiratoires TRE A SÉANCE DU °° FÉVRIER 169 entrent en jeu avec une grande énergie: la langue, inerte et flasque, se contracte et est projetée en dehors de la bouche; les pattes antérieures sont projetées en haut (l’animial est sur son dos), avec grande force ; le diaphragme est poussé énergiquement dans la cavité abdominale, et les pattes postérieures sont en extension maximum. La réaction expira- toire est aussi énergique que la réaction inspiratoire, et ‘on entend à distance dans le laboratoire le bruit expiratoire. Chaque réaction respiratoire est accompagnée d'une réaction de la pression sanguine, comme on le voit sur mes tracés. Pour les détails de ma méthode, voir mon article dans The Journal of mental pathology, volume VITE, n° 3 : Methods of resuscilating animals in a condition of respiralory and cardiac syncope caused by chloroform. Various electric currents used. Importance of excluding from the ecireuit the central nervous system. Experimental Studv. Tous mes remerciements à M. Rouxeau, professeur de Physiologie, à l'Ecole de médecine de Nantes, pour avoir mis son laboratoire à ma disposition pour faire ce travail. LA RÉACTION DE WASSERMANN DANS LA PARALYSIE GÉNÉRALE, par À. MaRE (de Villejuif), GC. Levaprri et T. YamaANoucur. Marie et Levaditi (1) ont publié l’an dernier les résultats fournis par une première série de recherches concernant le diagnostic de la para- Iysie générale et du tabes par la méthode de la déviation du complé- ment. Nous avons continué depuis ces recherches et nous communiquons aujourd’hui des faits qui confirment et complètent ceux déjà publiés. Nous avons eu soin d'examiner chez le même malade et au même moment le sérum et le liquide céphalo-rachidien, afin de préciser s'il y a un rapport quelconque entre les propriétés du sérum et celles de ce liquide. Voici les résultats enregistrés : 1° PARALYSIE GÉNÉRALE : à) Liquide céphalo-rachidien. — Nous avons examiné 30 malades atteints de paralysie générale au début ou en pleine évolution. Parmi ces malades, il y en avait qui travaillaient encore et d'autres qui étaient alités et gâteux. Deux seulement de ces paraly- tiques nous ont donné une réaction négative; chez tous les autres, le liquide céphalo-rachidien a provoqué, le plus souvent d’une facon très intense, la déviation du complément. La réaction de Wassermann est donc positive dans la paralysie générale (1) Annales de l'Institut Pasteur, 1907, vol. XXI, p. 138. 170 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans 93 p.100 des cas. Il est intéressant de remarquer que, chez cer- tains de nos malades, la réaction, négative ou faible à un moment donné, est devenue positive dans la suite. Cela a coïncidé le plus fré- quemment avec une aggravalion des symptômes cérébraux et de l'état général. À retenir aussi que, parmi les sujets qui ont donné une réaction fortement positive, il y en a eu qui ont succombé ultérieurement. b) Sérum. -— Nous avons fait le séro-diagnostie chez 27 de nos malades paralytiques, et nous avons obtenu seulement 16 résultats. positifs. Cela fait un pourcentage de 59 p. 100, sensiblement inférieur à celui des réactions positives enregistrées avec le liquide céphalo-rachi- dien (93 p. 100). Un sujet peut, en effet, avoir un liquide très actif, cependant que son sérum ne donne qu'une réaction très faible ou nulle. Il en résulte que, pour le diagnostic de la paralysie générale, l'emploi du liquide cérébro-spinal est préférable à celui du sérum. Il en ressort égale- ment que l'apparition des principes chimiques (lipoïdes, Levaditi et. Yamanouchi) qui provoquent la réaclion de Wassermann s'opère d'une: facon indépendante dans le sérum et Le liquide céphalo-rachidien. Quel rapport y a-t-il entre la syphilis et les résultats fournis par l'examen du sérum? La question est difficile à préciser, car l'enquête clinique ne fournit pas toujours des renseignements bien nets sur ces malades alteints d’amnésie, ou même gâteux. Toutefois, nous pouvons affirmer que 13 des. sujets examinés par nous avaient eu la syphilis quelques années auparavant. Or, parmi ces treize paralytiques anciens syphilitiques, huit seulement ont donné une séro-réaction nettement positive. Si l’on tient compte de ce fait que, dans la syphilis accompagnée de manifestations actuelles, la séro-réac- tion est presque toujours positive, on doit conclure de ces données que, malgré l'apparition des signes de paralysie générale, le sérum peut perdre la faculté de provoquer la déviation du complément ou, en d’autres mots, de fournir une réaction positive. Cela montré une fois de plus l'indépendance: qui existe entre le sérum et le liquide céphalo-rachidien, les propriétés de ce dernier étant plus en rapnort avec les altérations cérébrales de la paralysie générale. 2° Nous avons pratiqué l’examen du sérum et du liquide céphalo- rachidien chez six malades atteints de lésions localisées du cerveau (hémiplégie); chez deux de ces malades, on a pu retrouver des antécé- dents syphilitiques. La réaction de Wassermann a-été une seule fois nettement positive pour le liquide céphalo-rachidien, et trois fois très manifeste pour le sérum. Il est intéressant de constater que les malades qui ont fourni un séro-diagnostic très positif étaient précisément ceux qui avaient été alteints de syphilis. Quoique ces recherches ne soient pas suffisamment nombreuses pour permettre de formuler des conclusions définitives, elles montrent cependant que, dans des cas il est vrai très rares, le liquide céphalo- SÉANCE DU 1° FÉVRIER 171 rachidien des malades atteints de lésions cérébrales en foyer peut fournir une réaction positive (1). 3° Recherches de contrôle. — Nous avons examiné à titre de contrôle 11 sujets présentant des manifestations autres que celles de la paralysie générale (aphasie traumatique, hystéro-épilepsie, chorée familiale, con- fusion mentale, idiotie, etc.). Un seul de ces malades nous a fourni ur liquide céphalo-rachidien légèrement actif; c'était un tuberculeux qui montrait des signes d’excitation cérébrale coïncidant avec des poussées successives de bacillose. Nous n'avons pas pu préciser jusqu'à quel point ce malade n'offrait pas de signes prémonitoires de paralysie générale. ConcLuSsIONS. — Conformément aux données recueillies antérieurement, la réaction de Wasserman, appliquée au liquide céphalo-rachidien, est presque constamment posilive dans la paralysie générale, cependant qu'elle ne fournit que rarement des résultats positifs dans les lésions cérébrales en foyer et qu'elle est nulle dans les différentes formes de démence non para- lytique. L'examen du sérum, donnant des résultats moins constants que celui du liquide cérébro-spinal, a une valeur diagnostique inférieure à ce dernier. RÔLE DES SUBSTANCES RÉDUCTRICES DANS LA CULTURE DES ANAÉROBIES EN PRÉSENCE DE L'AIR, par L. GuiLLemoT et M'° W,. SzczAWINSKA. Tarozzi en 1905, Wrzosek en 1906 ont montré qu'on pouvait cultiver aisément, en présence de l'air, certains microbes anaérobies à spores, en se servant de macérations et d’infusions préparées avec des frag- ments de tissus animaux ou végétaux. Comme nous avons pu le voir nous-mêmes, en répétant ces expériences au début de 1907, on obtient des résultats identiques avec des substances très variées, souvent peu nutritives, la moelle de sureau, par exemple. D'autre part, nous avons constaté que des anaérobies sans spores, mais à développement assez rapide, tels que le bacillus ramosus de Veillon et Zuber, le coccobacillus perfæœtens et le bacillus bifidus de H. Tissier, se cultivent bien dans ces conditions. Alors que la culture des anaérobies ne se réalise, dans les laboratoires, que grâce à des artifices souvent fort compliqués, cet exemple de pullulation à l’air libre, de microbes aussi sensibles à l'oxy- gène, a paru paradoxal à certains auteurs. Cependant, ce n’est pas là (4) Nous verrons dans la suite si ce cas positif n’est pas en rapport avec une paralysie générale incipiente, dont l'association avec la lésion localisée reste toujours possible. RECETTES Pre Pa LA FREE : DOX TES £ FA Cl . HO { do € \ € fn jh mp \ - \ = n Ka | 158 FE Y] ra } de, D Te / 172 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE un fait isolé. Dans la nature, la croissance des anaérobies se fait fré- quemment à l'air libre, au sein de macérations organiques disposées en couches très minces. L’explication de ce fait à été donnée par Pasteur, qui a montré que la vie préalable des aérobies débarrassait le milieu des plus minimes traces d'oxygène et maintenait une anaérobiose rigoureuse au sein de | masse liquide. Zn vitro, les expériences de Nowvy, faites en 1893, ont © :bli la possibilité de cultiver les anaérobies en présence de l'air en employant des milieux liquides alcalins, gélatinés et addi- tionnés d’une substance réductrice, le glucose. On peut se demander si une action réductrice du même ordre n'intervient pas dans les macéra- tions organiques de Tarozzi et de Wrzosek. Nous pensons qu'on peut le démontrer en utilisant les propriétés que possèdent certaines substances colorantes, telles que le bleu de méthylène, de se décolorer très facile- ment en présence d'une action réductrice. Le leucodérivé ainsi formé ‘est sensible aux moindres traces d'oxygène libre et ne se maintiendra tel qu’en l'absence rigoureuse de ce gaz à l’état dissous. Cette méthode -est donc indispensable pour apprécier l’anaérobiose absolue d’un milieu. De petits fragments de foie, de rate, de muscles prélevés aseptiquement sur un cobaye récemment sacrifié sont immergés dans 4 à 5 centimètres cubes de bouillon non glucosé, teint légèrement avec du bleu de méthylène rectifié et stérilisé. Après vingt-quatre heures, à 37 degrés, la partie supérieure du bouillon a conservé sa teinte bleu-verdâtre, tandis qu'une zone incolore s’est formée dans le fond des tubes, autour des fragments. Des mensurations jour- nalières montrent que la zone incolore a augmenté au bout de quarante-huit heures pour diminuer ensuite progressivement. Cette zone est plus étendue pour le foie que pour la rate ou les muscles. Des ensemencements de contrôle montrent que les milieux sont restés stériles. Alors que dans l'expérience précédente la diffusion de sérosité rougeâtre et la formation de précipités albumineux masquent la netteté de la réaction, avec le milieu de Wrzosek cette action se manifeste d'une façon intense. Du bouillon préparé comme ci-dessus, additionné de fragments de pommes de terre, se montre, au sortir de l’autoclave, complètement décoloré. La teinture n’est cependant pas fixée par la matière organique, car elle reparaît par oxy- dation dès que le tube a été refroidi. La recoloration progresse lentement de “haut en bas, et il reste longtemps une zone décolorée au fond des tubes. D'autres substances, telles que les champignons comestibles, les graines de légumineuses, la moelle de sureau, manifestent une action semblable. Les macérations de viande putréfiée donnent également un résullat très net. La gélose peptonée ordinaire elle-même, au sortir de l’autoclave, est en partie décolorée. Le lait, écrémé ou non, est un milieu très réducteur. Quant à la nature des substances réductrices révélées par ces expériences, elle est évidemment très variée. Ainsi, le lait doit son action au lactose. Les infusions végétales de Wrzosek renferment des hydrates de carbone réducteurs, car elles agissent sur la liqueur de SÉANCE DU 1° FÉVRIER 173 Fehling à la manière d’une solution de glucose. La viande putréfiée contient tous les corps réducteurs de la putréfaction, en particulier des sulfures alcalins. Quant aux tissus animaux frais, ils agissent soit par les sucres qu'ils renferment, soit par des corps organiques à fonction réductrice, soit par des diastases réductrices. Somme toute, tous ces milieux contiennent des substances qui agissent comme agit le glucose . en solution alcaline dans les milieux de Liborius et de Novy, en donnant une anaérobiose absolue, par voie chimique. Cette désoxydation peut être limitée à une région restreinte, mais il suffit de l'existence d'une petite zone d’anaérobiose pour permettre la première culture d'un anaérobie. Dès lors, l'expérience réussira à condition que le germe soit d’un développement facile, à condition aussi que la hauteur, la consis- tance visqueuse de la couche nutritive, l'étroitesse de la surface d’aéra- tion, l'abondance des réducteurs viennent opposer une barrière efñcace à l'oxydation atmosphérique. Une fois la première culture obtenue, la pullulation gagnera de proche en proche, même dans des zones saturées d'oxygène, grâce à une action également désoxydante, mais celle-là d'ordre microbien. On sait depuis longtemps, en effet, qu'un grand nombre de bactéries manifestent une action réductrice. Cette action est souvent très marquée chez les anaérobies. Sanchez Toledo et Veillon ont, dès 1890, invoqué cette influence réductrice pour expliquer la ten- dance montrée par le bacille du tétanos à végéter près de la surface dans un milieu à base de gélatine. Trenkman, en 1898, a mis fort juste- ment en avant l’activité réductrice de l'hydrogène sulfuré et des sul- fures alcalins, corps très fréquemment formés par les germes les plus variés et dont l'intervention permet de saisir le mécanisme de la sym- biose aéro-anaérobie. Ainsi protégés, les anaérobies envahiront la masse liquide jusqu'à l'extrême surface, réalisant ainsi une culture en appa- rence aérobie. Mais il est clair que ce n’est là qu'une apparence, qui ne touche en rien à la doctrine de l’anaérobiose, telie que nous la connais- sons depuis les travaux de Pasteur. MÉCANISME DES EFFETS CARDIAQUES DE LA FUMÉE DE TABAC, par C. Freic.et P. de Visme. Dans le mécanisme des effets cardiaques de la fumée de tabac que nous avons sommairement décrits, il y a lieu d'étudier le mode d’action de la fumée en inhalations, des injections d'extraits liquides de fumée et des insuf- flations sous-cutanées de fumée en nature. Les modffications cardiaques consécutives à l’inhalation de gaz irritants en général sont de nature réflexe, ne se produisant plus après la section des vagues, ainsi que l’a montré Francois-Franck. Mais celles qui sont dues à la 174 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fumée de tabac sont, en même temps que plus intenses, beaucoup plus com- plexes. Les deux phénomènes principaux provoqués par l’inhalation intra- pulmonaire ou bucco-pulmonaire de fumée, le fort ralentissement du cœur d'abord, l'accélération ensuite, montrent qu'il y a successivement excitation et parésie ou paralysie (suivant la dose) de l'appareil nerveux cardiaque inhibiteur : après une inhalation suffisante ou après des inha- lations répétées, l'excitation du bout périphérique du pneumogastrique n'arrête plus le cœur, mais l’accélère. Concomitamment à la paralysie de l’appareil inhibiteur, il y a d’ailleurs excitation de l'appareil accéléra- teur, car, chez les animaux alropinisés, les mêmes inhalations ne pro- voquent pas de ralentissement cardiaque, mais uniquement l'accélération secondaire ; celle-ci est donc due à la fois à la diminution d'excitabilité de l'appareil inhibiteur et à l'excitation propre de l'appareil antagoniste. Quant au ralentissement nouveau du pouls qui survient souvent à la suite de la phase d'accélération, il doit dès lors plutôt relever d'une fatigue de l'appareil accélérateur que d’une excitation nouvelle du système inhibiteur. L'augmentation d'amplitude des contractions qui coïncide avec le ralentissement initial ne paraît pas être uniquement la conséquence de ce dernier: elle se retrouve chez l'animal atropinisé et doit résulter d'une action cardio-tonique proprement dite. Après la section des vagues et des laryngés supérieurs et inférieurs, le ralentissement cardiaque persiste, mais n’est pas si rapide à se pro- duire, ni si marqué dès le début que normalement. On peul donc admettre que, chez l'animal non soumis aux sections nerveuses, la partie toute initiale du ralentissement est due à un réflexe, dont le vague représente à la fois la voie centripète et la voie centrifuge; ce réflexe est sans doute l’homologue de ceux qu'amène l'inhalation de vapeurs irri- tantes banales et n'en diffère que par son intensité particulière. Au contraire, le ralentissement consécutif ne peut s'interpréter que par l'absorption pulmonaire de divers produits actifs de la fumée. Le lieu d'action de ceux-ci peut être non seulement bulbaire, mais aussi intra- cardiaque, puisque l'effet persiste après la vagotomie ; l'absence de cet effet après atropinisation permet même de dire qu'il doit se localiser sur les ganglions intra-cardiaques. (Un facteur accessoire susceplible aussi d'expliquer ce ralentissement, pour une part, est la hausse de pression concomitante.) L'accéléralion est, elle encore, le résultat d'une action des produits absorbés, de même sans doute à la fois cen- trale et périphérique. La rapidité d'effet des produits d'absorption s'explique par l'intensité de leur action physiologique et par le court trajet qu'ils ont à effectuer pour aller agir directement sur le cœur et sur le bulbe (cœur gauche, artère coronaire, aorte). Fe de SÉANCE DU 1°’ FÉVRIER 4175 Les effets des inhalations bucco-laryngées sont moins rapides et moins intenses que ceux des précédentes et leur mécanisme un peu moins complexe : nous n'avons pu y mettre en évidence l'intervention d’un réflexe, la section des vagues et des laryngés ne modifiant aucu- nement les résultats. Ceux-ci relèvent uniquement d'un mécanisme d'absorption. De plus, l'accélération cardiaque qui suit le ralentissement ne s'accompagne jamais d’inexcitabilité du vague. L'effet de l’atropine reste cependant le même que dans le cas des autres inhalations. Il y a donc à la fois : 1° excitation de l'appareil cardiaque inhibiteur; 2 excita- tion de l'appareil accélérateur, mais sans paralysie du premier. Comme dans le cas précédent, le lieu d'action peut être périphérique aussi bien que central. Les effets des injections d'extraits liquides de fumée, les mêmes que ceux des inhalations bucco-pulmonaires, s'expliquent, comme ces der- niers, d'abord par une excitation de l'appareil modérateur et ensuite par une excitation de l'appareil accélérateur avec paralysie du précé- dent. La section des vagues ne modifie en rien ces phénomènes. Le lieu d'action peut être double aussi. Les conclusions sont de même ordre dans le cas des insufflations sous-cutanées de fumée. A la suite d'injec- tions répétées, on peut observer une paralysie prolongée de l’apparei cardiaque inhibiteur, ui devient alors incapable de réagir à une nou- velle injection. Cette paralysie explique peut-être, partiellement du moins, la plus grande résistance du cœur chez les animaux soumis à l'inhalalion ou à l'injection de fortes doses de fumée amenant un arrêt respiratoire plus ou moins prolongé. L'étude de l’action de l'extrait de fumée sur le cœur isolé (1) de lapin en circulation coronaire (liq. de Locke) montre le plus souvent la succession des mêmes phénomènes que ceux qu’on observe sur l'animal entier : ralentissement, puis accélération, avec ou sans paralysie de l'appareil inhibiteur; souvent régularisation du rythme. Le cœur atro- pinisé est comparable aussi à l'animal atropinisé. L'action cardio- tonique et l’augmentation de résistance du cœur sont nettes et tout à fait à rapprocher des faits observés par Rouget, Wertheimer, Hédon avec la nicotine. Les troubles caractéristiques de l’intoxication humaine {« cœur irritable » des fumeurs) ne sont nullement en contradiction avec ces observations : l'augmentation de résistance n'exclut nullement lhyperexcitabilité. (1) Nous détaillerons ce poiut ultérieurement. 176 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EXISTE-T-IL DES RELATIONS ENTRE LES PHÉNOMÈNES DU RUT ET LA PRÉSENCE DE CORPS JAUNES OVARIENS, CHEZ LA LAPINE ? par CL. REGAUD et G. DUBREUIL. : MM. Ancel et Villemin (1), étudiant les relations qui existent entre l'ovaire et les phénomènes menstruels, chez la femme, se sont ralliés à la théorie de Frænkel, d’après laquelle ces phénomènes seraient sous la dépendance de la sécrétion interne des corps jaunes. Ils ont fourni à cette théorie l’appoint du fait nouveau suivant : le follicule de De Graaf crève non point au moment des règles, comme on l’a cru jusqu'à présent, mais une dizaine de jours auparavant ; ce ne peut donc être une action nerveuse réflexe, provoquée par un follicule arrivant au summum de son développement (théorie de Pouchet-Pflüger) qui cause la menstruation, mais celle-ci est attribuable à Ia sécrétion interne du corps jaune, qui Justement arrive à sa période d'état au moment des règles. Tout récemment M. Villemin (2) a développé cette idée ; il pense en eonfirmer l'exactitude par des recherches faites chez la lapine, dont le rut lui paraît assimilable à la menstruation de la femme. « L’ovaire des lapines en rut, dit-il, présente un nombre variable de corps jaunes en période d'état ou en développement. L’ovaire des lapines en dehors du rut ne présente pas de corps jaunes en période d'état. » D'observations nombreuses et précises sur l’ovaire de la lapine, nous sommes en état de conclure, au contraire, que la théorie de Frænkel est inapplicable à cet animal. Une lapine en rut accepte l’accouplement ; une lapine non en rut le refuse. C’est là le caractère extérieur essentiel, et le seul certain, du rut de cet animal. L'aspect de la vulve, d’ailleurs très variable, ne signifie rien. Quand une lapine accepte l’accouplement avec un mâle adulte normal, elle est fécondée neuf fois sur dix (d’après notre statistique personnelle). La rupture des follicules a lieu de sept à dix heures après le coït. À la place des follicules rompus, que les ovules soient ou non fécondés, il se fait autant de corps jaunes. Le rut semble déterminé par l'existence de follicules presque prêts, dont le coït provoque le dernier achèvement et la rupture. Ges notions, — à l'encontre desquelles nous n’avons jamais observé aucun fait, — sont reconnues exactes par tous les praticiens récents de l’embryologie du lapin. Si la théorie de Frænkel et les faits avancés par Villemin étaient exacts pour le lapin, on devrait trouver dans les ovaires des lapines accouplées depuis peu des corps jaunes complètement formés résultant (1) Ancel et Villemin. Société de Biologie, 20 juillet 1907. (2) Villemin. Le corps jaune considéré comme glande à sécrélion interne de l'ovaire. Thèse, Faculté de médecine de Lyon, 28 janvier 1908. SÉANCE DU 4° FÉVRIER 177 des follicules rompus bien avant le coït. Or : 1° si les ovaires sont exa- minés dans les sept heures (environ) qui suivent le coït, les follicules ne sont pas rompus et on ne lrouve Jamais de corps jaunes récents; 9% si les ovaires sont examinés dans les jours qui suivent, on trouve les follicules rompus récemment, et, à leur place, des corps jaunes en for- mation, mais jamais aucun corps jaune à la période d'état. Dans les deux cas, on trouve parfois (7 fois sur 21 observations certaines du (tableau ci-joint) des corps jaunes en régression, témoins d’une ovulation ancienne (suivie ou non de grossesse). Ce tableau renferme {outes nos observations se rapportant à la période du rut et aux jours suivants. TEMPS DEPUIS LE COÏT, ou bien âge des œufs. CORPS JAUNES I. — Lapines sacrifiées après le coït mais avant la rupture des follicules. No 10. î h. après coït . . . ea do ) Aucun corps jaune. — Il est possible No 11. 3 h. et demie après coit. que, dans ces premières obs., des c. j. en NOM MN aprésCONE NN EEMS ot \ régression avancée nous aieut échappé. NORMES APRES COLE ce. + ed Accouch. trois jours avant. C. ÿ. en régression de la grossesse précédente. II. — Lapines sacrifiées après la rupture des follicules. Fécondation. No 66 h. après coït. NOR TG MADRES ICONE ENNE TAPE 1 : ï No DÉAR AnnesiCoit. Le. à us Aucun corps jaune autre que ceux en No bras entr 4 voie de formation à la place des folli- No AT h. après coït. RAT Li au) cules rompus après le coïît. 169 h: après coït . 120 h. après coit . Il est possible que-daus ces premières FA © Æ b CO 1 © O0 1 C7 He O9 N No 13h. après coit. . . . : ©.’ © © V observations des corps jaunes en régres- No 9 j. 3 h. après coit : : : ©: ©: © © | sion avancée nous aient échappé. N° 18. 8 j. après coit. NOMOEMÉI apres cote RE las Corps jaunes anciens en régression. No 25. OEufs, 8-16 blast. see ANSE Aucun corps jaune. No 31. OEufs, encore insegmentés Ra PA Enorme utérus témoignant d’accouch. récent. C. j. de la gross. précéd. en régres. No 33. OEufs, SADIS PE le ee eee Aucun corps jaune. No 44. OEufs, insegmentés. . . . . . . : Aucun corps jaune. No 53. OEufs, 6-8 blast. . . … . . Blé Aucun corps jaune. No 59. OEufs, morulas à petites ch lee . Aucun corps jaune. }, Seuf les corps No 60 Obufs, 13 2/mill. . : - -. : :. Aucun corpsjaune. (RS: a No 65. OEufs, 2 à 3 mill. . . . . . . . « « Aucun corps jaune. APE PACE es foll. rompus. No OBS Mar 2tmids tire ith 1e ue Corps jaunes très anciens à la fin de leur régression. NÉ684 DEUST. LU LACET A, Aucun corps jaune. } Sauf corps jaunes NOPPEVOEUS Na mL, EE 0 © Aucun corps jaune. récents. No 73. OEufs, insegmentés . . . . . . . Corpsjaunes très anciens en régression. N° 74. OEufs, 1 à 8 mill. . . . .. Corps jaunes très anciens en régression. No 88. OEufs, 8 à 10 mill. déjà adhérents . Aucun corps jaure. } Sauf corps jaunes NO Gile OEufs, 3 mill. . . . Aucun corps jaune. ) récents. No 92. OEufs, morulas à petites cellules . Corps jaunes très anciens en régression. No 9%. OEufs, insegmentés (2 pronucléi) . Aucun corps jaune. N° 98. OEufs, insegmentés . JE Aucun corps jaune. No 90. OEufs, vésic. blast. de quelg. r mill., . HOUR ESS UN. Corps jaunes très anciens en régression. Nous considérons comme un fait acquis que, chez la lapine, les corps 178 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE jaunes ne sont pour rien dans l'acceptation du coit, phénomène essentiel du rut. (Laboratoire d'Histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA COMPOSITION DU GRAIN D AMIDON, par M° Z. GATIN-GRUZEWSKA. En poursuivant mes recherches sur l'action du peroxyde d'hydro- gène sur les polysaccharides, j'ai été amenée à m'occuper plus particu- lièrement de l’amidon. De nombreuses recherches ont été faites sur la constitution de l'amidon. Dernièrement, MM. Maquenne et Roux (1), ayant repris cette question, arrivent à la conclusion que l’amidon se compose de deux substances: l’amylose, que ces auteurs ont pu isoler sous forme d’amidon artificiel, et l’amylopectine, substance peu soluble : qui n’a jamais été extraite de la matière amylacée. Il m'a paru intéressant de tenter cette extraction afin de pouvoir étudier l’action du peroxyde d'hydrogène sur les deux composants de Vamidon, comme je l'ai fait sur l'ensemble du mélange (2). Il résulte des travaux de MM. Maquenne et Roux que l’amylose est soluble dans les alcalis caustiques, alors qu'ils admettent que l’amylo- pectine ne l’est pas. D'autre part, j'ai observé que si on fait tomber un peu d'alcool à la surface d'un empois d'amidon traité par la potasse, on observe à la surface de séparation ün précipité filamenteux; si l’on. ajoute une plus grande quantité d'alcool, il se forme en outre et après quelque temps un précipité floconneux. Me basant sur les recherhes antérieures ainsi que sur mes propres observations, j'emploie pour sé- parer les deux substances dans le grain d’amidon un procédé dont voici le principe : à une certaine quantité d'empois bien liquide, j'ajoute à chaud de la potasse concentrée, ensuile une faible quantité d'alcool. Le premier précipité, qui se rassemble sous forme filamenteuse, s'enroulant facilement sur l’agitateur, est éliminé et instantanément lavé, regonflé dans l’eau, neutralisé et dalysé. Sur la substance ainsi obtenue, on répète les opérations ci-dessus plusieurs fois. On obtient ainsi un produit qui répond par ses propriétés à la substance pour (4) Maquenne et Roux. Recherches sur l’amidon et sa AE dias- Re Annales de chim. et phys., 8° série, t. IX, 1906, p. 179-2 (2) Gatin-Gruzewska, Action du peroxyde d'hydrogène sur je Aeosete et quelques autres polysaccharides. Comples rendus de la Socièté de Biologie, t. LXIII, 1907, .p. 224. SÉANCE DU 1° FÉVRIER 179 laquelle MM. Maquenne et Roux ont proposé le nom d'amylopectine. En opérant de la même facon sur l'amidon artificiel de M. Maquenne, on n'obtient pas trace de ce produit. L’amidon soluble donne très peu d'amylopectine. J'en ai pu extraire environ 30 p. 100 de la fécule de pomme de terre. Il m'est encore impossible de donner les chiffres exacts. Insoluble dans l’eau et les alcalis caustiques, elle se gonfle dans ces deux réactifs. Chauffée à 140 degrés à l’autoclave et solubilisée partiellement, elle ne rétrograde pas par refroidissement et l’iode la colore plus faible- ment que l’empois d’amidon à la même concentration. J'ai pu aussi extraire des eaux mères de la première précipitation une substance se dissolvant dans l’eau à chaud et à froid dans les alcalis caustiques, rétrogradant avec rapidité après chauffage et se colorant avec intensité par l’iode. Cette substance n'est autre chose que la substance à laquelle Nägeli donnait le nom de granulose et que M. Maquenne appelle amylose. Les deux susbtances, hydrolysées par les acides, donnent du glucose, comme l’amidon. Lorsqu'on les soumet à l’action de l’amylose animale (suc pancréa- tique de chien), chacune d'elles se comporte d’une façon différente. J'ai opéré sur l’amidon artificiel que M. Maquenne a bien voulu mettre à ma disposition et sur l’amylose préparée par moi-même. Dans les deux cas (après une demi-heure et vingt-quatre heures), je n’ai obtenu que du maltose et de l'amylose rétrogradée, mais pas de dextrines. Ce fait concorde avec l'observation faite par MM. Maquenne et Roux sur l'hydrolyse d'amidon artificiel par l’amylase du malt. L'amylopectine, sous l'influence du suc pancréatique, se solubilise instantanément, mais son hydrolyse semble être plus lente. Après vingt-quatre heures, on a du maltose, une ou des dextrines et une certaine quantité d'amylocellulose qui reste inattaquée et dont on n'a pas pu la débarrasser entièrement. L'amylopectine constitue l'enveloppe du grain d’amidon ; l'amylose est la substance soluble du grain. Il est probable que cette dernière préexiste dans l’amidon à différents états de condensation, ce sur quoi j'aurai encore l’occasion de revenir prochainement. Les détails de la méthode de séparation de l’amylopectine, aussi bien que ceux qui se rapportent aux expériences sur l'hydrolyse, seront publiés dans un autre recueil. (Travail fait au Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) Broocre. Coupris RENDUS. — 1908. T. LXIV. 14% 180 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ÉTUDE SUR LE RÔLE DES POUDRES DE VIANDE, par P. LASSABLIÈRE. Dans une précédente communication, nous avons montré que des chiens normaux ou malades soumis au régime exclusif de la poudre de viande, maigrissaient très rapidement et mouraient, témoignant ainsi de l'insuffisance de ce régime. Nous avons poursuivi ces recherches. Dans une première série d'expériences, un chien n° 1 ayant-passé pendant une période de jeüne de 9 kil. à 5 kil. 450, c'est-à-dire ayant perdu 35,5 p.100, recut 169 gr. de poudre de viande par jour, ration suffisant théoriquement à couvrir ses dépenses en calories et en azote. Or, ce chien, malgré ce régime, a perdu 500 gr. le premier jour, s’est maintenu trois jours encore, et est mort le quatrième jour. Comparativement, un chien n° 2 ayant subi le jeûne et étant passé de 8 kil. 500 à 5 kil., c'est-à-dire ayant perdu #1 p. 100 de son poids, fut nourri avec 650 gr. de viande crue, ration également suffisante pour couvrir ses dépenses en calories et en azote. Or, ce chien n° 2 a passé, en vingt-trois jours, de 5 kil. à 6 kil. 650, c’est-à-dire est revenu à 19 p. 100 de perte de son poids initial (19 au lieu de #41). Ce fait confirme nos conclusions antérieures et montre que les poudres de viande données exclusivement ne sauraient cons- tituer un véritable aliment, puisque leur valeur nutritive est nulle. Dans une autre série d'expériences, nous nous sommes demandé si les poudres de viande pouvaient avoir une valeur alimentaire lorsqu'elles ne constituaient pas une alimentation exclusive. Un chien n° 3, pesant 6 kil. 800, recut pendant six jours une alimentation minimale composée de 315 gr. de viande crue et 80 gr. de poudre de viande. Il se maintint de 6 kil. 800 à 6 kil. 700. On supprima alors. la poudre de viande de l'alimentation, qui fut constituée exclusivement avec les 315 gr. de viande crue. Or, malgré le déficit apparent causé par l'absence de poudre, le poids de l’animal se maintint de 6 kil. 700 à 6 kil. 600 pendant les huit jours que dura l’expérience. Un autre chien, n° 6, nourri exclusivement avec 450 gr. par jour de viande crue se maintint de 8 kil. 200 à 8 kil. 950 pendant dix jours. Il reçut au bout de ce temps 200 gr. seulement de viande crue; les 250 gr. de viande sup- pimés furent remplacés par un poids de poudre de viande correspondant. théoriquement en calories et en azote à 250 gr. de viande, soit 60 gr. de poudre. Or, avec cette. alimentation mixte, l'animal passa en dix sept jours de 8 kil. 950 à 7 kil. 800, c'est-à-dire perdit 12 p. 100 de son poids, soit par jour 0,7 p. 100. À ce moment, on réduisit encore la quantité de viande ingérée en augmentant proportionnellement la quantité de poudre correspondante..Il reçut alors 100 gr. de viande seulement et 90 gr. de poudre. Pendant les huit jours où il fut soumis à ce régime, l’animal passa de 7 kil. 900 à 7 kil. 300, c'est-à-dire perdit 8 p. 100 de son poids, c’est-à-dire par jour 1 p. 100. SÉANCE DU À® FÉVRIER 4181 Ici encore la poudre de viande s’est montrée insuffisante. Pour déterminer le rôle véritable des poudres de viande, nous avons étudié le changement qu'elles apportent à la nutrition dans le cours d'un régime régulier. Un chien n° 5 reçut pendant quarante jours une pâtée (farine, sucre et lait) avec laquelle son poids se maintint de 7 kil. 850 à 7 kil. 800 Ou lui donna alors, une demi-heure AvANT ce repas, un supplément de 30 gr. de poudre; son poids augmenta sensiblement et passa, en vingt-deux jours, de 7 kil. 800 à 9 kil. 200, c'est-à-dire qu'il y eut un gain de 18 p. 100, soit 0,81 p. 100 par jour. Un autre chien, n° 6, qui s'était maintenu pendant quarante jours de 8 kil. 500 à 8 kil, 400 avec le même régime, reçut, AVEC son repas, un sup- plément de 40 gr. de poudre de viande. Son poids passa de 8 kil. 400 à 8 kil. 650. En réalité, l'augmentation fut insignifiante. Un autre chien, n° 7, dont le poids s’était également maintenu avec le même régime entre 9 kil. 950 et 9 kil. 800, reçut une demi-heure Près son repas 40 gr. de poudre de viande. Or, son poids se maintint à 9 kil. 700 pendant tout le temps de l'expérience. Par conséquent, l’adjonction ultérieure d’un supplément de poudre de viande ne fut suivi d’aucun résultat. Comparativement à ces trois chiens, soumis à un supplément de poudre de viande, un autre chien, n° 8, recut un supplément de 250 gr. de viande crue, chiffre supérieur au poids théorique correspondant à la poudre au point de vue de la valeur en calories et en azote. Ce chien, qui s'était maintenu précé- demment à 9 kil. pendant quarante jours, passa, grâce à ce supplément de viande crue, à 40 kil. 100 au bout de vingt-deux jours, c’est-à-dire qu'il gagna 12 p. 400, soit par jour 0,6 p. 100. Enfin, deux chiens, n° 9 et n° 10, restèrent au régime de la pâtée et se maintinrent, pendant tout le temps de l'expérience, l’un de 8 kil. 500 à 8 kil. 550, l’autre de 13 kil, 200 à 12 kil. 550. Ces résultats ont été reproduits sur des chiens débiles (en état d’inanition). C’est ainsi qu’un chien n° 11, qui, soumis au jeûne, avait passé de 9 kil. 800 à 6 kil. 300, c’est-à-dire avait perdu 36 p. 100 de son poids initial, fut soumis à un régime composé de 715 gr. de viande crue, ralion suffisante en calories et en azote. L'ingestion de la viande fut précédée par l'ingestion, une demi- heure aAupARAvANT, de #0 gr. de poudre de viande. Ce chien passa, en trente- quatre jours, de 6 kil. 300 à 9 kil. 200, c'est-à-dire regagna 30 p. 100 de son poids, soit par jour 0,9 p.100. Un autre chien, n° 12, à qui le jeûne avait fait perdre 28 p. 100 en passant de 11 kil. 400 à 8 kil. 250, soumis alors à un régime suffisant pour réparer ses dépenses quotidiennes en calories et en azote, recut, en outre, avec cette ration, un supplément de 40 gr. de poudre de viande. I! passa, en trente- quatre jours, de 8 kil. 506 à 11 kil. 200, c’est-à-dire regagna 26 p. 100 de son poids, soit par jour 0,7 p. 100. Ici encore, l'augmentation de poids produite par le supplément de poudre de viande a été sensiblement plus accusée lorsque ce supplément était donné avant le repas. En résumé, si la poudre de viande ne peut pas étre considérée comme un aliment véritable, elle peut, dans certains cas, êlre un adjuvant de 489 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'alimentation, mais pour cela il faut, d’une part, que l'alimentation constituée indépendamment de la poudre de viande soit déjà suffisante en calories et en azote, et, d’autre part, il apparaît que la poudre de viande doive être donnée avant le repas lui-même. Nous pensons qu'elle agit au même titre que les aliments dits pepto- gènes, en provoquant une sécrétion abondante du suc gastrique et en. favorisant ainsi la digestion. Ce n’est pas un aliment, puisque, à quelque dose qu’on l’emploie comme tel, elle est inutile et quelquefois dangereuse ; ce n’est pas un suraliment, puisque, ajoutée directement au repas, elle n’a aucun effet; c’est un PRÉALIMENT, un excitant gastrique, puisque, ingérée avant le repas, elle rend plus parfaite la digestion des aliments eux-mêmes. (Travail du Laboratoire expérimental de la Faculté de médecine.) IMAGES PAR CONTRASTE ET PHOTOGRAPHIES DE PRÉPARATIONS MICROSCOPIQUES. FRAÎCHES. APPLICATION A L'ÉTUDE DU TISSU RÉNAL, par M'° CnEvroToN, MM. ANDRE MAYER et F. RATRERY. Le procédé d'éclairage des préparations microscopiques sur fond noir, déjà utilisé par les histologistes, a été étudié de nouveau par les constructeurs depuis l'invention des ultramicroscopes à réfraction totale. Ces appareils permettent d'éclairer une préparation de telle manière que la lumière émanant de la source ne pénètre pas directe- ment dans le tube du microscope, et que l'œil de l'observateur ne per- coit que la lumière diffractée, diffusée par la préparation. On obtient ainsi, sur fond noir, une « image par contraste » de la préparation étudiée. On a utilisé cette méthode dans les laboratoires de MM. Ambronn et Siedentopf, à Iéna, pour l'examen et la reconnaissance de très petits êtres vivants (bactéries, spirilles, etc.). D'autre part, nous avons pu obtenir des photographies de précipités colloïdaux, de coagula ou de bactéries, en utilisant une très petite chambre photographique fixée au-dessus du tube du microscope, et dont la glace sensible se trouve placée à une hauteur de 160 millimètres: au-dessus de l'appui de l'objectif (1). Lorsqu'on place sous le micro- scope une préparation éclairée latéralement, sur fond noir, on obtient sur. la glace sensible une « image par contraste » qu'on peut photo- graphier. (4) C'est pour cette hauteur que les objectifs Zeiss sont corrigés. La faible: : intensité de la lumière émise par la préparation ne nous a pas permis l'emploi des oculaires. SÉANCE DU 1°" FÉVRIER 183 Enfin on sait que l'examen, au moyen de l'éclairage direct, des coupes obtenues par congélation, est rendu difficile par la quantité de lumière provenant de la source qui entre dans l'œil de l'observateur; l'observation et la photographie de la préparation ne sont pas aisées. Il nous a semblé que l'association des trois procédés : coupe de pièces congelées, examen par contraste, sur fond noir, et photographie, con- stituerait une méthode permettant, dans bien des cas, de contrôler les résultats obtenus par les techniques histologiques ordinaires. En effet, il existe nombre de cas où l'emploi des fixateurs et des colorants peut modifier totalement la structure d’un tissu; et l’on n’est jamais assuré que l’aspect observé corresponde absolument à la réalité. Les quelques essais que nous avons tentés dans cette voie nous engagent à signaler cette méthode. Nous l'avons appliquée à l'étude du tissu rénal. Nous avons précédemment montré (1) que l'aspect du tissu rénal était totalement différent lorsqu'il est à l’état de repos, ou en état de sécrétion intense. En particulier, nous avons fait voir que le proto- plasma des cellules rénales pouvait s’abaisser jusqu'à ne plus être qu'une mince bordure; que la lumière des tubes s'agrandissait consi- dérablement et apparaissait sur les coupes vides d'éléments; et enfin que les tubes s’écartaient les uns des autres; que cet élarg ssement des espaces intertubulaires constituait l’une des modifications importantes de la structure du rein polyurique. Nous vous présentons des photographies qui ne constituent encore que des essais (2). Elles sont obtenues en éclairant latéralement sur fond noir des coupes de reins prélevés, soit à l’état de repos, soit au cours d’une polyurie provoquée, puis congelés. Les coupes sont reçues dans l’eau salée à 10 NaCI p. 1000. On y voit nettement, dans le cas du rein polyurique, l’abaissement du protoplasma, la lumière très élargie, l'élargissement des espaces intertubulaires. C’est une image comparable à celles que nous avons précédemment publiées. Nous ne savons encore si ce procédé permettra de pousser plus avant l’analyse, et de contrôler les recherches cytologiques. Nous comptons pouvoir continuer nos recherches dans cette voie. (Travail du Laboratoire du professeur François-Franck.) (1) Voir notamment, Journal de physiologie et de pathologie générale, 15 juillet 1906, p. 624. (2) Obtenues en employant le condensateur Reichert, l'objectif D. Zeiss. Eclairage au moyen d’un arc (20 ampères), avec collecteur et collimateur de Zeiss. Les photographies que nous présentons ont été agrandies quatre fois. 184 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ETUDE DE L'IMMOBILITÉ PROTECTRICE. TI. SA POLYGENÈSE, par M. HENRI PIÉRON. On a généralement cherché à faire rentrer dans un même mode d'explication tous les phénomènes d'immobilité présentés chez les ani- maux menacés d'un danger, et ne recourant par conséquent ni à la fuite ni à une défense agressive (1). Or, en réalité l’immobilisation est un phénomène banal de convergence physiologique, d’origine polygéné- tique. En laissant même de côté l’immobilité passive provoquée, par exemple, par le sommeil, et l'immobilité offensive des animaux qui font le guet pour surprendre leur proie, comme de nombreux félins, divers insecles, des araignées, etc., il reste encore, pour ce qui est de l’immo- bilité protectrice, tout un complexus hétérogène. Y a-t-il des cas où, à la base de l’immobilisation de l’animal en danger, il y ait un calcul, une ruse, une. véritable simulation de cadavre, qui serait fondée sur le dégoût des animaux deproie pour les organismes privés de vie, selon l'explication de Cuénot (2)? On l'a affirmé du moins pour le renard et l’opossum, et même pour la souris, les petits passe- reaux, el jusqu à certains serpents (3). En réalité, la question est difficile à résoudre expérimentalement, car chez les animaux cités ce phénomène apparaît comme exceptionnel, et le renard cherche à mordre presque toujours pour s'échapper, mais non à faire le mort, ruse quin’est connue avec certitude que chez l’homme. D'ailleurs la simulation de la mort n’est pas toujours sans danger, étant donné que certains animaux de proie recherchent les cadavres. Ce serait aussi une simulation de la mort bien maladroite, l’observa- tion se charge de le montrer, que celle prêtée par certains auteurs aux animaux qui s'immobilisent devant des serpents, au lieu de fuir, immo- bilité généralement rapportée au contraire à une fascination, une « hypnose » fatale, dont le mécanisme exact reste d'ailleurs bien obseur, qu'il s'agisse d’un réflexe inhibiteur d'origine directement sensorielle, ou d’une inhibition indirecte des centres moteurs dont l’origine se trouverait dans une émotion terrifiante. Il semble bien que, dans ce cas, (1) On groupe généralement ces faits sous l'expression de « simulation de la mort » qui implique un mode d'explication extrêmement discutable dans l'immense majorité des cas. J'ai proposé, il y a quelques années, d'y substi- tuer l'expression d’ « immobilité protectrice », qui ne préjuge rien quant au mécanisme, (Revue scientifique, 23 avril 1904, p. 523 sqq.). (2) CE. Les moyens de défense dans la série animale, p. 72. ‘3) CE Kilpatrick. Feigned death in Snakes. Science, 13 octobre 1891. (Il s'agit d'espèces du genre Heterodon.) SÉANCE DU 1°" FÉVRIER 185 on ne puisse plus parler d’immobilité protectrice, étant donné le carac- tère nuisible de la réaction. Mais, comme le même mécanisme paraît valoir pour une série de cas faisant la transition entre cette mésadap- tation, qui pour n'être pas unique n’en est pas moins curieuse, et des adaptations véritablement protectrices, on peut envisager au point de vue général des moyens de défense, les phénomènes dits « d’hypnose », rencontrés chez divers Vertébrés (1) : cobayes, grenouilles, etc., et même chez des Invertébrés. J'ai constaté pour ma part que, quelquefois, une libellule (Libellula san- guinea) placée sur le dos, les ailes étalées, restait immobile, les pattes dressées en l'air, pendant cinq à six secondes, avant de se secouer et de s'envoler. D’après les observations de Fabre, beaucoup de Coléoptères présente- raient pendant quelques instants cette sorte de torpeur cataleptique, susceptible, chez certaines espèces, de se prolonger parfois très long- temps (une heure chez Onycrates abbreviatus et Scarites gigas; jusqu’à cinq heures chez un gros bupreste, Capnodis tenebrionis). Les jeunes homards américains, examinés par Herrick (2), seraient aussi tellement sensibles aux attouchements que ces derniers les ren- draient inertes pendant environ une minute, étendus au fond de l’eau, dans une attitude qui n’est pas plus celle de la mort que dans les autres cas d'immobilisation des Arthropodes : il suffirait même de jeter de l'eau aux larves pour obtenir ce résultat. Chez les Copépodes saisis par. les tentacules d’'hydroïdes, et qui restent immobiles pour s'enfuir d’un bond, ce qui leur est plus facile que s'ils se débattaient et multipliaient par là le jet des nématocystes (3), le mécanisme est peut-être analogue, bien qu’en général le réveil, dans les cas de torpeur, soit lent. ; Mais l’immobilisation protectrice n’est pas nécessairement le résultat d’un état de torpeur, et peut coexister avec un état d'activité réelle. L’Aphodius subterraneus s'immobilise dès qu’on le touche, dans la position où il se trouve; mais si on lui saisit les pattes ou les antennes, il les déplace pour les protéger sans se remettre en mouvement; ses antennes restent au guet, et, après quelques instants de tranquillité, il se remet en marche (4). La répétition des excitations tend d’ailleurs à diminuer la durée et l'intensité des réactions, phénomène absolument général et qui, dès lors, ne peut guère (1) L'immobilité apparaît, dans ces cas d’ « hypnose », produite par une inhibition des centres médullaires due à une excitation cérébrale excessive. Cf. Gley. De quelques conditions favorisant l'hypnose chez les animaux. Année psychologique, II, 1895, p. 70-78. (2) Cf. The American Lobster (Bull. U. S. Fish Commission, 1895, t. XV). (3) Cf. A. Billard. Les mouvements spontanés et provoqués chez les hydroïdes. Bull. Inst. général psychologique, 5° année, n° 5, 1905, p. 397. (4) Les faits sont très analogues chez Anobium pertinax et À. paniceum. 186 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE = fournir de données pour l'interprétation du mécanisme. C’est ainsi qu'après uu attouchement et une immobilité de 1/25”, un deuxième attouchement, 35" après, ne provoque plus que 30” d'immobilité, et un troisième, 10” après, 5 seulement d'immobilité. S'agit-il encore, dans ce dernier cas, d’un réflexe immobilisateur malgré l'absence de torpeur, caractéristique d’une influence plus vio- lente, ou s’agit-il d’ur acte d'immobilisation identique aux actes de fuite des animaux agiles? c’est ce qui est encore discutable. Mais l'analyse d'une série d’autres cas nous permettra d'établir avec plus de certitude l'existence ‘de phénomènes d’immobilisalion volontaire, complétant la « polygenèse » de l’immobilité protectrice. SUR LE DOSAGE DES RAYONS X EN PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE, par H. GuirrEmiNor. Au cours d'expériences relalives à l’action des rayons X et des rayons du radium sur la graine à l’état de vie latente et sur la plante en voie de germination, j'ai été amené à rechercher une unité de rayonnement plus petite et plus précise que l’unité H de Holtzknecht, et un procédé de dosage plus sûr que ceux tirés des virages de sels et de Ia réaction Villard (virage au brun du platino-cyanure de Baryum). J'ai présenté, au cours de ces deux dernières années, mes travaux ayant pour but de déterminer cette nouvelle unité que j'ai appelée l'unité M et qui correspond à la dose de radiations agissant par minute sur les tissus, lorsque, à la distance expérimentale, le champ d'irra- diation a l'unité d'intensité de rayonnement; et j'ai pris comme unité d'intensité de rayonnement le rayonnement capable de produire la même luminescence d’un écran de plalino-cyanure de Baryum qu’un sel de radium défini et placé à une distance définie (1). Mes premières séries d'expériences, terminées en automne 1907, m'ont montré tout ce que promettait ce procédé, et m'ont suggéré de nouvelles recherches pour établir sur des bases rigoureuses cette unité M avant de commencer de nouvelles expériences pour les semailles de 1908. Les résultats déjà acquis me laissent espérer que ces travaux peuvent éclairer certains points de la physiologie expérimentale, et à ce titre avoir quelque intérêt pour la Société de Biologie. 1) Congrès de Liége, 1905. Arch. d'électr. méd., 1906-1907. — Congrès de l’'A.F.A.S., Reims, 1907.— Comptes rendus de l’Académie des sciences, 3 et 10 dé- cembre 1907, — Journal de physiologie, janvier 1908. L'idée d'employer le ra- dium comme facteur de comparaison a été publiée avant moi par M. Courtade, SÉANCE DU 1°" FÉVRIER 187 Je me propose aujourd’hui de discuter les premiers points suivants : pour mesurer, avec ma méthode, l'intensité du champ à l'endroit où les graines ou tissus sont traités, on doit viser le tube en fonctionne- ment à l’aide d’un cryptoscope, portant, d’une part, une plage de platino-cyanure de Baryum, irradiée par les rayons X: d'autre part, une plage voisine irradiée par l’étalon de radium; on s'éloigne du tube jusqu’à ce que la luminescence des deux plages soit égale. A cette distance, et pour l'appareil que je soumets aujourd’hui à la Société, le champ présente le quart de l’unité. Le ruban métrique qui indique cette distance permet, en se reportant à un barème établi d’après les lois du carré des distances, de connaître l'intensité à la distance où l’on opère. Deux questions se posent : 1° La loi du carré de la distance n'est-elle pas, du fait de l’absorption des rayons X par l’air atmosphérique, mise en défaut d’une façon assez appréciable pour fausser les résultats expérimentaux ? 2° Le platino-cyanure de Baryum reste-t-il pareil à lui-même lorsqu'il a été soumis au rayonnement X et au rayonnement du radium? La constance de luminescence de l'écran est assurée dans le nouveau modèle de cryptoscope que je présente aujourd’hui. La modification répond aux deux desiderata suivants : 1° laisser le platino-cyanure le moins de temps possible exposé au rayonnement du radium ; 2° inter- changer les plages rayons X et radium, et exposer le platino-cyanure à la lumière du jour dans l'intervalle des séances. Pour cela, j'ai rendu l'écran mobile sur une glace qui le supporte, et l’étalon de radium est monté sur un support à bascule qui lui permet de se mettre en place seulement quand on en a besoin. \ Je n'insiste pas sur les détails techniques qui n'offrent An un intérêt secondaire ici. Quant à la première question, on sait que d’après es lois établies par Benoist, un corps absorbe d'autant moins les rayons X qu'il est moins dense et que ses éléments sont d’un poids atomique plus faible. En outre, les rayons sont d'autant moins absorbés qu'ils sont produits par un tube plus dur. On pouvait donc penser « priori que l'air atmosphérique ne mettrait pas en défaut la loi du carré de la distance d’une quantité supérieure à la limite de précision exigée dans les expériences biologiques. Cependant, il était indispensable de donner à ces prévisions le contrôle de lexpérience, et voici comment j'ai opéré : j'ai comparé l'effet photographique d’un tube placé à 10, 20, 40 et 60 centi- _ mètres en le maintenant dans des conditions identiques de fonc- tionnement, et en calculant le temps de pose d’après la loi du carré de la distance. J'ai répété l'expérience pour les différentes qualités de rayons du n° 2 au n° 9 environ, et de manière à faire absorber les doses de 1M,2M,3 M, calculées d’après le barème. Les 72 épreuves sériées 188 ‘SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que je présente montrent que, si l'on met de côté quelques écarts de résultats dus aux oscillations forcées des tubes à vide durant les longs fonctionnements, l'absorption de l'air ne met pas d’une façon appré- ciable la loi du carré de la distance en défaut, 1 M de rayon de qualité donnée ayant le même effet photographique quelle que soit la distance du tube, lorsque cet M est calculé par application simple de la loi du carré de la distance. ACTION COMPARÉE DES SUCS INTESTINAUX SUR LA PEPSINE ET LA PANCRÉATINE par M. Loœper et Ch. Esmoner. I. L'examen des matières fécales permet de retrouver chez l’homme et chez les animaux (chien, lapin, cobaye) une partie des ferments diges- tifs désormais inutiles. La proportion de ces différents ferments n’est pas comparable : l'état normal l’amylase est assez abondante, la lipase et la trypsine le sont beaucoup moins ; il n'existe que des traces de pepsine. Si l’on fait ingérer à des animaux des doses assez considérables de pepsine et de pancréatine, on est frappé de ce fait que la pepsine augmente fort peu dans leurs matières alors que le taux des divers ferments pancréatiques s'élève très notablement. La richesse fermentescible varie d’ailleurs beaucoup avec la durée de la traversée digestive, non seulement pour l'amylase comme Leo, Morro, Ambard, Binet et Stüdel l’ont indiqué, mais aussi, comme nous nous en sommes rendus compte, pour la trypsine et la lipase. Ces variations tiennent à l’utilisation, à la résorption, à la neutralisa- tion ou au renforcement des ferments dans le tractus gastro-intestinal. II. Nous avons, dans nos expériences, tenté de préciser l'action de la muqueuse intestinale sur ces quelques ferments digestifs. Si l’on isole un segment de duodénum, un segment d’iléon et un segment de gros intestin, qu'on les sépare de leurs vaisseaux afin d'éviter la résorption des substances injectées et que l’on introduise dans les trois cavités ainsi formées une quantité égale d’une même solution de pepsine pure, on remarque que le simple contact de deux heures à abaissé l’aclivité peptique des trois quarts pour le segment duodénal, d'un demi pour le segment iléal, d'un quart pour le segment colique. Le même phénomène se produit quand on mélange in vitro des solu- tions identiques d'extrait intestinal du grêle ou du gros intestin avec une solution titrée de pepsine légèrement acide, en ayant soin que l’aci- dité lotale du mélange et son volume soient toujours identiques. Après dix-huit et vingt-quatre heures les tubes d'albumine coagulée ou de gélatine immergés dans la solution pure sont dissous dans leur totalité Etar 2 SÉANCE DU 1° FÉVRIER 189 a ou sur une étendue de 6 à 8 millimètres ; les tubes immergés sont dissous dans la proportion de 4 à 2 millimètres seulement, quand il s’agit de l'extrait d'intestin grêle, et de 3 millimètres au plus quandil s’agit de l'extrait colique. Nous avons obtenu dix résultats comparables. III. De semblables expériences ont été faites avec la pancréatine, mais les résultats sont très différents. Fait remarquable, l’action de la mu- queuse intestinale s'exerce dans le même sens quel que soit le ferment considéré : stéapsine, trypsine, amylopsine. In vivo, c'est-à-dire dans des segments d'intestin isolés ; in vitro, c'est- à-dire dans des tubes à l’étuve à 38 degrés, l’activité protéolytique s'accroît du triple dans le duodénum, du double dans l'intestin grêle, d'un quart dans le gros intestin. Le pouvoir lipasique et le pouvoir amylolytique mesurés au moyen de la monobutyrine et de l’empois d'amidon, se trouvent également ren- forcés de façon considérable dans le duodénum, infiniment moins dans le grêle et peu ou pas dans le gros intestin. C'est du moins ce qui résulte de huit expériences sur dix que nous avons faites. IV. Si donc une partie de la pepsine échappe à la résorption gas- trique, il est indéniable qu'elle est neutralisée par la muqueuse intestinale au cours de la traversée digestive. Au contraire, la trypsine, la lipase et l'amylase pancréatiques ne se laissent pas affaiblir et se ren- forcent même sous l'influence des diverses secrétions intestinales. 191 REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 23 JANVIER 1908 SOMMAIRE ATHAnaAsIU (J.) et DraGorn (I.) : La IRAN RS re orale brio-ailéle wie 193 distribution de la graisse dans le Bapes (V.) : Lésions des capsules corps de la Grenouille pendant l'hi- surrénales dans la tuberculose. . . 194 ver. Infiltration graisseuse normale. 191 Bages (V.) : Observations sur les Bages (V.) : À propos de la com- fibres musculaires du cœur. . . . . 196 munication de MM. J. Athanasiu et Présidence de M. V. Babes, président. LA DISTRIBUTION DE LA GRAISSE DANS LE CORPS DE LA (GRENOUILLE PENDANT L'HIVER. ÎNFILTRATION GRAISSEUSE NORMALE, par J. ATHANASIU et [. DRAGoIN. On sait que dans les pays tempérés tous les êtres vivants ressentent l'influence de l'hiver. Ils se défendent de différentes manières contre le froid, et les réserves graisseuses que font les animaux, surtout à l'approche de l'hiver, en sont une des plus importantes. Le tissu con- jonctif est le dépositaire habituel de la graisse qui peut être accumulée en quantités considérables dans certaines régions,comme dans l’épiploon, autour des reins, sous la peau, dans la moelle des os, etc. Mais la graisse à été trouvée aussi dans le foie des Mollusques par Deflandre (1), dans le testicule des Moineaux par Loisel (2), et sa présence dans ces (1) C. Deflandre. Rôle de la fonction adipogénique du foie chez les Inver- tébrés. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1902, vol. CXXXV, 807-809. (2) G. Loisel. Elaboration graisseuse périodique dans le testicule des Oiseaux. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes (Liége), 1905. 192 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST organes coïncide avec les travaux d'élaboration des éléments sexuels. Barroncini et Beretta (1) ont signalé la présence de la graisse chez la Marmotte en hibernation, dans les muscles du squelette et dans le myocarde. Nous avons cherché sur la Grenouille ({ana esculenta), aux différentes saisons de l’année, la distribution de la graisse dans ses tissus. Technique. — Les pièces sont durcies pendant vingt-quatre heures dans une solution aqueuse de formol (10 p. 100), congelées au moyen de l'acide carbonique et coupées. Coloration avec Scharlach et hémato- xiline et montage en glycérine. Pour les muscles, nous avons employé aussi une injection intestinale d'acide osmique 1 p. 100. En dehors des réserves graisseuses connues, comme les corps gras (dépôts de graisse au voisinage des organes sexuels) et la moelle des os (2), nous avons trouvé que les muscles du squelette, le foie et le testicule contiennent pendant l'hiver de grandes quantités de graisse. Elle est déposée sous forme de goutelettes de grandeur variable, suivant la nature des cellules qui la renferment. Ainsi, dans la fibre musculaire striée, les goutelettes, extrêmement fines, se trouvent placées à la file entre les fibrilles de la substance contractile. Toutes les fibres ne présentent pas cette infiltration graisseuse ; dans le même muscle (Le Couturier, par exemple), on trouve, à côté de fibres bourrées de graisse, d’autres fibres qui n’en ont pas trace. Pendant l'été, les fibres musculaires sont toutes dépourvues de graisse. Dans le foie, la graisse qui se trouve dans les cellules hépatiques est aussi à l’état de goutelettes, beaucoup plus grandes et plus abondantes, surtout dans la zone qui avoisine les capillaires sanguins. On la trouve aussi dans ces capillaires et parmi les tubes hépatiques. Dans le {esticule, on voit que les cellules basales sontles plus infiltrées de graisse; on en trouve aussi entre les tubes séminifères. La graisse que nous venons de signaler dans ces organes doit être d'origine alimentaire, au même titre que celle des corps gras ou de différents autres dépôts graisseux. Elle est donc une réserve nutritive, et cette infiltration la met à la portée des éléments qui doivent l'utiliser. - Si l’on rapproche ce fait de celui qu'un de nous (3) a constaté dans des recherches sur la teneur en glycogène du corps des Grenouilles (4) L. Barroncini et A. Beretta. Recherches sur les modifications histolo- giques des organes chez les Mammifères hibernants, Archives italiennes de Biologie. 1900, vol. XXXV. (2) A. Pappenheim. Beobachtungen über das Verhalten der Knochenmarkes beim Winterschlaff in besonderem Hinblick auf die vorgänge der Blutbildung. Zeitsch. für klin. Med. 1901, vol. XLVIIL. C. Marquis. Das Knochenmark der Amphibien in den Verschiedenen Jahres Zeiten. Dissertation. Dorpat, 1892. (4) J. Athanasiu. Ueber den Gehalt der Froschkôrper an glycogen.in den verschiedenen Jahres zeiten. Arch. f. d. ges. Physiol. 1899, vol. LXXIV, 561-569: SÉANCE DU 23 JANVIER 193 pendant les différentes saisons, il devient plus facile d'expliquer pour- quoi ces animaux ont plus de glycogène en hiver qu'en été : c'est parce que le combustible qu'ils utilisent pendant la saison froide est formé plutôt par la graisse que par les hydrates de carbone. Le glycogène s’ac- cumule faute de consommation. Chez la Marmotte en hibernation, le glycogène du corps entier, s'il n’augmente pas d’une manière sensible, reste tout au moins constant pendant les mois d'hiver (Weinland u. Riehl) (1). Si l’on ajoute que les muscles du squelette contiennent de la graisse pendant l’engourdissement hivernal (Barroncini et Beretta), on peut en définitive conclure que la Marmotte se comporte comme la Gre- nouille en ce qui concerne le combustible qu'elle utilise pendant cet état. Cette règle semble s'appliquer aussi aux autres Mammifères, si l’on s’en rapporte aux recherches de Maignon (2) qui a trouvé que la teneur en glycogène des muscles du squelette chez le chien passe par un maximum en hiver et par un minimum en élé. M. V. BaBes. — Ce n’est pas seulement pendant l’hibernation, mais aussi dans l'état habituel qu'on trouve souvent de la graisse colo- rable par le Scharlach dans les différents parenchymes chez l'Homme et chez les animaux. Ainsi, on trouve toujours quelques fibres nerveuses renfermant de la graisse et on trouve souvent des fibres musculaires avec des grains graisseux. De même, dans les cas d’une fonction exces- sive, on trouve de la graisse. Ainsi, on en trouve chez le Chien dans les testicules, pendant l'excitation génésique, mais dans une disposition différente de celle que décrivent MM. Athanasiu et Dragoin. La plus grande partie de la graisse se trouve dans les cellules plasmatiques in- terstitielles ; celle qu'on rencontre dans les tubules séminifères occupe la zone qui limite les cellules et les spermatozoïdes déjà formés. De même, dans la suralimentation, dans le gavage chez l'Homme et chez les animaux obèses, on trouve souvent des grains extrêmement petils dans les éléments parenchymateux. C’est surtout dans le parenchyme rénal et hépatique, de même que dans certaines cellules endothéliales des vais- seaux, qu'on trouve de la graisse. Cette graisse normale à sans doute des origines multiples : à côté de la graisse issue normalement du pro- toplasme et colorable par le Scharlach, il y a de la graisse résultant de l'usure physiologique de certaines substances et de la graisse provenant soit de suralimentation, soit d'une combustion incomplète, soit d’un (4) E. Weïinland und M. Riehl. Ueber das veshalten der glycogens beim heterothermen Tier. Zeitsch. f. Biologie. 1907. Bd XXXII N. T. 75-92. (2) F. Maignon. Mode de répartition du glycogène musculaire chez les sujets alimentés et inanitiés. — Influence des saisons sur la richesse des muscles en glycogène. Comptes rendus de l'Académie des Sciences. 1907, vol. CXLV, 334-337. 19% RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST simple transfert opéré par le sang et les leucocytes; enfin, il peut v avoir des réserves en vue d’une prolifération ou fonction exagérée. LÉSIONS DES CAPSULES SURRÉNALES DANS LA TUBERCULOSE, par V. BABESs. Tandis que les auteurs regardent la tuberculose de la capsule surré- nale comme élant une localisation rare de cette infection, j'ai constaté au contraire sa grande HÉNenCE dans la tuberculose généralisée aiguë. On envisageait la tuberculose de ces organes surtout dans ses rapports avec la maladie d'Addison. En effet, on y trouve dans la plupart des cas une destruction presque complète de nature tuberculeuse des deux capsules. Dans les deux derniers cas observés par moi, les deux capsules étaient presque complètement remplacées par des masses caséeuses et il ne restait plus qué quelques petites capsules accessoires formées par la substance coriicale. On n'y trouvait plus de tissu médullaire chromaffin. Dans r un de ces cas, les bacilles de la tuberculose étaient très rares ; ils faisaient défaut dans l’autre. ; Dans les deux cas, il n’y avait pas de tuberculose généralisée, et dans Pun seulement quelques nodules jaunes élastiques aux sommets des poumons et dans lesquelles on trouvait des masses énormes de bacilles de Koch, ressemblant comme forme et comme disposition aux bacilles de la tuberculose aviaire. Autour de ces nodules le ones était sclé- rosé. La tuberculose des capsules sans symptômes surrénaux est de beau- coup la plus fréquente. Il faut toutefois reconnaître que dans la plupart de ces cas les lésions tuberculeuses sont beaucoup moins prononcées que dans les cas de maladie bronzée, et à peine reconnaissables à l'œil nu. Sur 25 cas de tuberculose humaine mortelle, j'ai trouvé dans 7 cas des lésions tuberculeuses de la capsule surrénale ; dans certains de ces cas, la substance médullaire était très réduite. Cette réduction se cons- tate dans 10 p. 100 environ des capsules examinées. Je n’ai pas réussi à élablir si cette absence de substance Ft cites chromaffine était compensée par un organe ou un tissu chromaffin exlra-capsulaire. Dans certains de ces cas la pression artérielle a diminué, tandis que dans d’autres elle ne s’est pas modifiée. SÉANCE DU 23 JANVIER 4195 Dans tous les cas examinés de tuberculose généralisée aiguë, il y avait des lésions graves des capsules surrénales : dans la moitié de ces cas, on trouvait une tuberculose hyaline miliaire ; dans un cas, une tuberculose plutôt diffuse avec nécrose granuleuse ou de coagulation étendue surtout dans la substance corticale. Dans l’un des cas, les capsules étaient parsemées de petits tubercules caséeux renfermant des cellules géantes et des bacilles. Enfin, dans un cas de tuberculose caséeuse aiguë des poumons, les capsules étaient le siège d'une adrénalite hypertrophique aiguë avec nombreux noyaux embryonnaires, hyperémie, petites hémorragies et cellules embryon- naires le long des vaisseaux ; on ne constatait que peu de lésions paren- chymateuses et pas de tubercules. Dans ces cas, la lésion bilatérale des capsules n'avait pas donné lieu à des manifestations surrénales. D'ailleurs certains symptômes surré- naux peuvent être confondus avec ceux de la tuberculose grave. Dans 20 cas de tuberculose chronique, les capsules surrénales étaient modifiées sans pourlant présenter de tubercules. Elles étaient atteintes, dans 5 cas,d'hypertrophie totale des deux substances et,dans 9 cas,d'une sclérose de la couche glomérulaire, lésion assez fréquente et probable- ment sans importance. Dans 12 cas, la graisse surrénale était de beaucoup réduite; dans 5, elle était augmentée. Dans tous ces cas la graisse n'était pas distribuée uniformément dans la substance corticale, mais limitée à la couche glomérulaire ou à la couche trabéculaire ; ou bien encore elle siégeait dans des ilots de substance corticale arrondis, assez bien délimités, intercalés dans la substance corticale ou médullaire. Dans 6 cas, des îlots embryonnaires existaient dans les différentes parties de la capsule, en rapport avec des vaisseaux dilatés, mais ne présentaient pas les caractères des tubercules et ne contenaient aucun microbe. Dans un cas de hernie étranglée avec gangrène de l'intestin et périto- nite consécutive, les deux capsules, très hypertrophiées et bosselées, renfermaient des nodules atteignant le volume d'une noisette, grisätres, hyalins, transparents, confluents, mal limités, durs, occupant la plus grande partie des capsules. A l'examen de ces nodules,on constate qu'ils sont formés surtout par une transformation homogène, hyaline, non seulement du tissu conjonctif, mais aussi des cellules parenchymateuses des couches corticales. À leur périphérie, on trouve un tissu embryon- naire abondant, formant des nodules autour des masses hyalines et renfermant des cellules géantes à noyaux périphériques. Bien que dans ce cas on n'ait pas trouvé de bacilles de la tuberculose ni de tubercules dans le péritoine ou ailleurs dans l'organisme, il s’agis- sait très probablement d’une forme de tuberculose surrénale, En effet, BioLocte. COMPTES RENDUS. — 1908, T, LXIV. 15 196 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST la tuberculose surrénale affecte souvent cette forme hyaline, dans laquelle on ne trouve que rarement des bacilles de la tuberculose. On peut donc dire : 1° Que, dans les cas de maladie d'Addison observés par moi, la localisation la plus importante de la tuberculose se lrouve au niveau des capsules surrénales; il s’agit là d'une forme particulière de tuberculose sans tendance à la généralisation. 2 Dans la tuberculose aiguë miliaire primitiveou consécutive à une forme chronique, les capsules surrénales sont presque toujours atteintes de tuberculose ; tandis que dans la tuberculose chronique on ne trouve que rarement une tuberculose des capsules. 3° Il existe des cas de tuberculose des capsules sans autre localisation. 4° Lans la grande majorité des cas la tuberculose des capsules est peu prononcée eine donne pas lieu à des symptômes surrénaux. OBSERVATIONS SUR LES FIBRES MUSCULAIRES DU CŒUR, par V. BABES. Depuis les recherches d’Ebner (1), la plupart des auteurs regardent le réseau contractile du cœur comme une masse unique, plasmatique, renfermant des noyaux. Ces auteurs s'appuient sur le caractère plasmo- dique de ce réseau, surtout chez l'embryon et chez l'enfant, quand ils considèrent les lignes intersegmentaires comme des ruptures de la membrane conjonctive qui enveloppe les fibres musculaires ou une condensation de la substance contractile. Un autre argument de ces auteurs serait l'absence des noyaux dans certains segments. Il me semble que ces arguments n’excluent pas la nature cellulaire des segments. Comme les fibres se développent par bourgeonnement, le protoplasme des bourgeons n’est pas différencié dès le début, mais, plus tard, il se produit une différenciation cellulaire et, comme dans d’autres différenciations cellulaires, il peut arriver que certains seg- ments ne renferment pas de noyaux. Le passage des fibrilles d’un segment à l'autre ne prouve rien contre la nature cellulaire des segments, de même que le passage des cylindres- axes d’un segment nerveux inter-annulaire à l’autre ne prouve rien contre la nature cellulaire du segment nerveux. Chez l’adulle, les lignes intersegmentaires s'accentuent de plus en plus, et la nature cellulaire des segments devient de plus en plus évidente. Dans certains cas d’hy- pertrophie du cœur chez l'adulte et surtout chez le vieillard, l’extré- (4) Voy. Ebner. Sitzungsber d. Wien. Ac. Math. Natw., 109, 1900. ay SÉANCE DU 23 JANVIER 497 mité des segments est gonflée, hyaline, et les segments sont séparés par des espaces remplis d’une substance homogène qui se colore d’une manière métachromatique. Le bourgeonnement des fibres musculaires s’observe aussi dans des états pathologiques, surtout dans les plaies du cœur. Ordinairement, les bourgeons partent des lignes intersegmentaires; ils ont un noyau bien coloré, ovalaire, sont striés à leur base, et homogènes ou granu- leux à leur extrémité amincie. Dans les cas où le bourgeon rencontre des obstacles à son développe- ment, il se forme à son extrémité une vraie plasmodie, avec multiplica- tion des noyaux, qui peut même se détacher et constituer une cellule géante. De telles formations, d'origine musculaire, sont fréquentes, surtout dans les myocardites, la tuberculose et les néphrites avec hypertrophie du myocarde. Aschoff (1), en décrivant des nodules parli- culiers dans les myocardites rhumatismales, signale, au milieu d’un vaisseau central, des cellules géantes qu'il regarde comme provenant du tissu conjonctif ; landis que j'ai trouvé des nodules de ce genre non seulement dans des cas, rares, il est vrai, d’endocardite rhumatismale, mais aussi dans certaines néphrites avec hypertrophie simple du cœur; dans ce dernier cas, on pouvait suivre la formation de ces cellules aux dépens des bourgeons plasmodiques des fibres musculaires. Il faut donc toujours songer à cette origine fréquente des cellules géantes avant de considérer de telles formations comme des macrophages d’ori- gine leucocytaire. La multiplication des noyaux de la fibre musculaire se produil souvent par segmentation transversale. Cette sorte de segmentation est très apparente dans la prolifération des cellules des museles lisses de l’utérus gravide (2). Elle commence par l'hypertrophie des cellules et des noyaux, qui est suivie de la formation de nombreux noyaux et de la segmentation des cellules. On peut suivre ce même processus dans les fibres musculaires hyper- trophiées du cœur. Tandis que, dans le myocarde normal de l'adulte, le noyau est mince, chez l’enfant, le noyau est ovalaire; il en est de même dans certaines lésions irritantes du myocarde de l'adulte. Le myocarde hypertrophié renferme tantôt des noyaux ovalaires, tantôt des noyaux volumineux et ayant une forme particulière. À la surface du noyau, on voit des lignes longitudinales sous forme de crêtes, et l’on constate que les parties latérales des noyaux émettent une série de fins prolongements transversaux qui se dirigent vers la périphérie de la fibre. Chacun de ces prolongements correspond à un (1) Aschoff. Pathologische Gesellschaft, Breslau, sept. 1904. (2) Babes. Pathologische Gesellschaft, München, II. 198 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST segment du noyau; car, effectivement, le noyau hypertrophié est com- posé de plusieurs segments discoïdes au nombre de dix environ. Sou- vent ce noyau se divise en plusieurs portions dont chacune est composée de plusieurs segments. Entre les divisions des noyaux, on trouve du sarcoplasme renfermant des grains de pigment; ce sarcoplasme entoure le noyau et s'aceumule dans la partie axiale de la fibre. L'apparition de ce pigment coexiste souvent avec celle de la graisse; dans ce cas, les grains de pigment sont plus volumineux, plus luisants, et se colorent en rouge ou rouge brun par le Scharlach. Il y a donc du lipochrome dans le pigment périnucléaire, lequel, dans certains élats pathologiques, se trouve en état de solution dans la graisse. | Sur une coupe transversale du muscle, on observe souvent une aug- mentation du sarcoplasme. Le noyau communique souvent par une fente de la fibre musculaire avec l'extérieur; de sorte que la fibre semble être enroulée d’une manière incomplète autour du noyau, comme cela arrive normalement chez certains nématodes. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris, — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. SÉANCE DU 8 FÉVRIER Breton (M.), Massoz (L.) et PE- mit (G.) : Influence du liquide cé- pbhalo-rachidien sur le pouvoir hé- molytique du venin de Cobra en présencende lécithine. : 1. 1: :. Daéré (CH.) et PRIGENT (G.) : Sur l'excitation chimique des terminai- sons cutanées des nerfs sensitifs. — III. Action des métaux alcalino- DEPOT AE RARE Frerc (C.) et Visme (P. De) : Mé- . canisme des effets respiratoires de la fumée de tabac. . . . . . à . . . . Fzeic (C.) : Sur divers modes d'obtention de soufres insolubles et colloïdaux injectables sous la peau ebdansilestveimesMmenmmiinse FROUIN (ALBER1) Ablation des capsules surrénales et diabète pan- CRÉOLE AN SN AREAS Guizceminor (H.) : Sur le dosage des rayons X en physiologie expé- rimentale (2e note). Le pouvoir chi- mique des rayons X peut être me- suré à l’aide de l'unité M, tirée de leur pouvoir fluoroscopique. . . . . Jammes (L.) et Marrix (A.) : Les conditions du développement en milieu artificiel de l’œuf de quel- ques Nématodes parasites. . . . .. JEANSELME (E.) et Sézary (A.) : Lymphocytose céphalo-rachidienne et formule sanguine chez les syphi- THERE NON ROMANE PEAR SUR LAIGNEL-LAVASTINE (M.) : Le sys- tème des fibres endogènes des cor- dons postérieurs dans la dégéné- rescence ascendante des racines de « la queue de cheval ». . . . . . .. Mayer (Apr) : Ablation des sur- rénales et diabète pancréatique. . . Morez (A.) et Moxop (0.) : Tech- nique très sensible pour rechercher l'urobiline applicable à tout liquide, BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. [908 SOMMAIRE 210 203 206 221 216 213 208 201 MÉNEAUES E DUMP EM AE NonnoTtE et SaArTtToRy : Contribu- tion à l'étude biologique du Bacillus anlhracis Davaine Prérox (H.) : Contribution à l'étude de l’immobilisation protectrice. — Il. L'immobilisation volontaire . . . ReGauo (CL.) et Dugreus : Glande interstitielle de l’ovaire et rut chez lalapine ete EU NAT Wipaz et RosrTaIxE : Troubles de l'élimination urinaire au cours de la crise d’hémoglobinurie paroxys- GUEST EL pee) PAR a En A RCE Réunion biologique de Nancy. Brunrz (L.) : Note sur l'anatomie et la physiologie des Thysanoures. CHARPENTIER (A.) et GUuILLOZ (T.) : Sur les solutions de mercure col- loïdal alehlaite Matelas tatliante lee siis letlonie CIEN (M.) : Deux types d’anévrismes expérimentaux de l'aorte ETIENNE (G.) : Sensibilisation à l’ophtalmo-réaction persistant long- temps après éradication des foyers LUDERCUlEUX ANNEE RNCS HarTer (A.) : Cirrhose hypertro- phique tuberculeuse avec forma- tions adénomateuses kystiques chez un chat _. HARTER (A.) : Blastomÿcose géné- HEIN) docs hi le 04 a TRE ARE ES QES JEANDELIZE (P.) et Perrin (M.) : Moindre résistance des lapins thy- roïdectomisés à l'intoxication par l’arséniate de soude (1'e note) . . . JEANDELIZE (P.) et Perrin (M.) : 16 199 215 225 231 200 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Moindre résistance des lapins thy- (notetpréliminaire) PIERRE 236 roïidectomisés à l'intoxication par PARISOT (J.) : À “ue REC à me .): Apparition de symp- l’arséniate de soude (2 note) : . : . 235 | tämes urémiques, sous l'influence Lucien (M.) : Considérations ana- du chlorure de sodium, chez les tomo-pathologiques sur l’athrepsie animaux atteints de néphrite. . . . 246 Présidence de M. Giard, président. OUVRAGE OFFERT. M. À. Grarp. — Notre distingué correspondant le professeur Jacques Lœb, de l'Université de Berkeley (Californie), m'a confié l’agréable mis- sion de présenter et d’offrir en son nom à la Société de Biologie l’édi- tion française de sa /ynamique des phénomènes de la vie, dont les éditions anglaise et allemande ont obtenu un si vif succès à l'étranger. Cette traduction est due à deux jeunes biologistes, MM. H. Daudin, professeur agrégé de philosophie, et G. Schæffer, préparateur de physio- logie à la Sorbonne. Les traducteurs ont eu souvent une mauvaise répu- tation parfois trop justifiée. Cela ne sera pas le cas de MM. Daudin et Schæffer, car le professeur Lœb me priait récemment de leur trans- mettre ses remerciements pour leur beautiful translation, et même il ajoutait : « Z{ reads far better than the original. » I faut dire que l’auteur a contribué lui-même à ce résultat extraordinaire. Il a tenu à enrichir la nouvelle édition de notes complémentaires résumant ses recherches les plus récentes, en particulier celles qui ont trait à la parthénogenèse expérimentale. De leur côté, l'éditeur et le directeur de la Bibliothèque scientifique internationale n’ont rien négligé pour donner à l'ouvrage la forme élé- gante qu'il méritait. Du livre lui-même, je crois superflu de faire l'éloge en cette enceinte, et je n’ajouterai rien à la courte préface que je lui ai consacrée à la demande de l’auteur lui-même et des traducteurs. On connaît l’optimisme hardi et réconfortant de J. Lœb, sa belle audace à aborder les problèmes en apparence les plus insolubles de la 3iologie, sa façon très américaine de dominer les processus vitaux et de les mettre praliquement en œuvre, comme un physicien agirait avec les forces cosmiques sans s’embarrasser dans l’écheveau compliqué des causalilés interférentes. Par moments cela trouble un peu nos habitudes intellectuelles de l'ancien monde, Mais on ne peut nier que la lecture des Leçons sur la dynamique des phénomènes vitaux est de nature à provo- Ce 0 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 204 quer un mouvement très intense des esprits et à suggérer de multiples expériences dont la réalisation sera très profitable au progrès des sciences biologiques. Au Semper ignorabimus de Du Bois-Reymond, il est consolant de voir Lœb opposer dans le domaine de la physiologie l'/mpavidi progrediamur dont les morphologistes ont fait depuis longtemps leur devise avec Ernst Hæckel. LYMPHOCYTOSE CÉPHALO-RACHIDIENNE ET FORMULE SANGUINE CHEZ LES SYPHILITIQUES, par E. JEANSELME et A. SÉZARY. Si l’on connaît la fréquence de la lymphocytose céphalo-rachidienne chez les syphilitiques, on ignore le processus dont elle dérive. Pour savoir si elle ne dépend que de l'infection générale de l’orga- nisme ou si elle constitue une détermination isolée, nous avons recherché quelles étaient ses relations avec la formule sanguine des malades et s’il y avait ou non parallélisme entre cette lymphocytose d’une part, la quantité et la qualité des globules du sang d’autre part, particulière- ment la proportion des leucocytes mononucléaires. Voici l'observation succincte de sept syphilitiques chez qui nous avons fait cette étude : Cas I. — Homme de vingt-cinq ans, présentant un chancre induré de la verge avec adénuopathie inguinale gauche. Pas d’autre adénopathie. Nul acci- dent secondaire. Premier examen fait le 9 juin 1907. Le 16 juin, apparition de papules épigastriques très discrètes. Le 18 juin, institution du traitement (1). Le 21 juin, apparition d’une roséole très mar- quée. Deuxième examen le 22 juin. Le’ 25 juin, la roséole disparaît. Cas IL. — Homme de trente ans. Syphilides psoriasiformes généralisées. Céphalée. Polyadénopathie. Alopécie en clairières. Premier examen le 15 juin 4907. Traitement institué le 18 juin. Au bout de six jours, régression des lésions qui persistent cependant, encore marquées. Le malade sort sur sa demande. Refloraison cutanée le 1° août. Deuvième examen. Cas IT. — Femme de vingt ans. Syphiides papuleuses, céphalée, plaques vulvaires. Examen fait avant tout traitement. (4) Dans nos cas, injections quotidiennes de 2 centigrammes de biodure de _ mercure. 202 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cas IV. — Femme de dix-neuf ans. Plaques muqueuses buccales et vulvaires. Syphilides papuleuses généralisées. Céphalée. Examen fait avant tout traite- ment. Cas V. — Homme de cinquante-sept ans. Plaques buccales, scrotales. Polyadénopathie. Examen fait avant tout traitement. Cas VI. —- Homme de quarante-six ans. Adénopathies cervicales gommeuses ulcérées (Inoculation au cobaye négative. Guérison rapide par les injections de biodure et KI). Examen fait avant le traitement. Cas VIT. — Femme de trente-cinq ans. Gommes cutanées multiples. Examen fait avant le traitement. Chacun des malades a été examiné méthodiquement et minutieuse- ment, pour dépister quelque affection nerveuse latente. Aucun d'eux ne présentait le moindre symptôme qui püt révéler une atteinte du système nerveux. L'examen du sang a été fait avant le repas du soir, en dehors de toute digestion. L'équilibre leucocytaire a été établi après numération d'au moins trois cents globules blancs. Voici les résultats de nos recherches : CAS LYMPHOCYTOSE ë NOMBBE POLY- MONO- ÉOSI- céphalo-rachidienne. HÉMATIES || qe leucocytes.|NUCLÉAIRES NUCLÉAIRES |NOPHILES I 1 examen Nulle. 4.000.000 5.000 14 » 23 » 310) 2% examen| Très discrète ’ (5 à 8 par champ). [3.860.000 14.000 11 » 99 » À » IT 1e examen Forte 3.180.000 8.090 58,8 30,1 11,1 (30 par champ). L - 2° examen Forte 4.110.000 4.000 9 » 35,4 5,6 (30 par champ). IE Moyenne 3.480.000 8.000 56 » 41,4 2,6 (10 à 25 par champ). IV Nulle 3.880.000 6.009 51,8 42,2 0 » (2 à 4 par champ). V Très discrète 13.870.000 4.100 60 » 39,5 0,33 (4 à 8 par champ). VE Discrète 4.710.000 14.000 63 » 3) ,0 1,5 (10 par champ). VII Forte. 4.040.000 11.500 11,8 24,2 4 » Ces neuf examens se rapportent à un cas de syphilis primaire, six cas de syphilis secondaire, deux cas de syphilis tertiaire. La légère polynucléose des cas I et VIT pourrait s'expliquer par l'ulcé- ralion ou l’exulcération des lésions en évolution. De ces recherches, nous pouvons tirer la conclusion qu'il n’y à pas parallélisme entre les modifications globales de la formule sanguine et la lymphocytose céphalo-rachidienne. En particulier, il n y a pas de PE D EE ne …, ET es NN AQU HANAALE SÉANCE DU 8 FÉVRIER 203 rapport entre celte dernière et la mononucléose sanguine. Nous voyons en effet dans les cas IIT, IV, V et VI une mononucléose assez marquée ne s'accompagner que d'une lymphocytose très discrète, discrète, nulle ou moyenne. Par contre, les cas IT et VII, où la lymphocytose élait très marquée, ne présentaient pas une mononucléose sanguine aussi consi- dérable. Cette constatation est à rapprocher de celle faite par l’un de nous avec M. Barbé (1), à savoir que la lymphocytose du liquide céphalo-rachidien chez les syphililiques n’est pas en rapport constant avec l'intensité de l’éruption. On peut en déduire que cette lymphocytose résulle d’un processus local méningé et constitue une détermination viscérale latente de la syphilis (2). SUR L'EXCITATION CHIMIQUE DES TERMINAISONS CUTANÉES DES NERFS SENSITIFS. IIT. — ACTION DES MÉTAUX ALCALINO-TERREUX, par Cu. DHÉRÉ et G. PRIGENT. Nous avons déterminé la vitesse avec laquelle la Grenouille rousse réagit aux excitations par les chlorures de calcium, de strontium, de baryum, de magnésium (3), et par les hydrates de calcium, de stron- _tium et de baryum. Essais avec les chlorures 4). Nos NOMBRE CaCl® SrGl? M£eC BaCl® des de (sol. normale) (sol. normale) (sol. normale) (sol. normale) séries sujets 5584 par litre 79ç2 par litre 4766 par litre 10422 par litre XII 6 18,3 18 ZA LOUE ‘239 18 _ 29,3 18 XIII 3 394 9 57,0 20 61,6 18 D XIV 5 48,7 21 21,4 25 nm. /» 25,7 30 XV Îl 44,7 171 » » 18,2 38 19,0 43 { (1) Jeanselme et .Barbé. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1907, p. 938. (2) A. Sézary. Les déterminations viscérales latentes de la syphilis secon- daire. Gazette des hôpitaux, 1907, p. 123. (3) Nous suivons Ostwald en faisant rentrer le magnésium dans le. groupe alcalino-terreux (Voir Ostwald, Eléments de Chimie inorganique, t.1, p. 63 de la traduction française, 1904). (4) Les chiffres gras indiquent les temps de réaction exprimés en secondes (cf. note IT), 204 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Essais avec les hydrates. Nes NOMBRE Sr (OH)° Ba (0H)? Ca (0H)° des de (sol. 0,045 norm.) (sol. 0,045 norm.) (sol. 0,045 norm.) séries sujets 2834 par litre 3:86 par litre 1:66 par litre XVI 5 43,4 15 44,2 15 45,2 15 XVII 8 15,4 35 16,5 38 19,8 38 XVIII 8 16,4 24 19,6 23 484 24 L'ordre d'augmentation du temps réflexe correspond, on peut le remarquer, à l’ordre suivant lequel les corps sont disposés sur chacun des deux tableaux. Il y avait lieu de comparer aussi les pouvoirs stimulants des métaux alcalino-terréeux à ceux des métaux alcalins, en considérant d’une part les chlorures et d’autre part les hydrates. Voiciles résultats de quelques expériences instituées dans ce but. On a intercalé une excitation par le chlorure de calcium entre deux excitations par un chlorure alcalin, ou vice versa : Exp. 1 (1). . KCL normal 2,6 CaCl? normal 48,0 KCI normal 2,4 EXP 2 CaCl2 — 35,7 AzH#CI — 20,5 CaCl — 30,3 EXP RS CaCl? — 26,8 NacCIl — 31,2 CaCE — 16,2 EXP LiCl — 45,6 CaCl2 — 25,6 LiCl — 51,2 Ces expériences montrent que CaCl? est moins actif que KCI et AzH*CI, mais plus actif que NaClet LiCI. En cherchant à comparer entre eux les pouvoirs stimulants des deux groupes d'hydrates, nous avons constalé que l'introduction d’une exei- tation par un hydrate alcalin, au cours d’une série d’excitations consé- cutives par un hydrate alcalino-terreux, amène une diminution consi- dérable du temps de réaction lors de l'excitation suivante par l’hydrate alcalino-terreux : Exp. 5. . Ca (0H)20,02 n. 51,33 NaOH 0,02 n. 49,2 Ca (OH)* 0,02 n. 20,4 Exr 6. Ba (OH), 229 16007 Na0H 1 9730 Ba (OH) NET Exe. 7. Sr (OH 60,7 ANaOH 7 9% PONSr OIE ENNENTE Ce phénomène remarquable est constant et, de plus, absolument général ; il s'observe quel que soit l’hydrate alcalin employé. Le phénomène inverse, c'est-à-dire l'allongement du temps de réac- tion à une excitation par un hydrate alcalin après excilation par un hydrate alcalino-terreux, se produit aussi, mais l'écart est bien moindre. (4) Chaque expérience est faite sur une Grenouille différente ; les conditions générales (de lavage, de repos, etc.) restent les mêmes que dans les autres essais. © SÉANCE DU 8 FÉVRIER 20 7 — Si l’on fait alterner régulièrement une excitation par un hydrate alealin et une excitation par un hydrate alcalino-terreux, on obtient avec cha- cun des deux hydrales, dès la seconde épreuve, une série de temps réflexes à peu près constants par suite de l'augmentation de durée de la réaction à l'hydrate alcalin et de la réduction de durée de la réaction à l'hydrate alcalino-terreux ; on constate ainsi que la Grenouille réagit plus rapidement à KOH ou NaOH qu'à Ca (OH) on Sr (OH), etc. Les observations faites avec les hydrates nous ont conduits à examiner si une influence réciproque analogue n’apparaît pas dans les excitations alternées au moyen des chlorures des deux groupes; une telle influence semble bien exister, mais peu accentuée et assez irrégulière. Nous discuterons l'interprétation des faits précédents quand nous aurons exposé les résultats obtenus au moyen d’excitations par les mélanges de chlorures et par les mélanges d'hydrates. (Faculté des Sciences de Fribourg en Suisse.) TECHNIQUE TRÈS SENSIBLE POUR RECHERCHER L'UROBILINE APPLICABLE A TOUT LIQUIDE, MÊME AU SÉRUM, par A. Morez et O. Moxon. But du travail. — Nous publierons prochainement les résultats des études cliniques et expérimentales entreprises par nous, sur les conseils de M. Florence, avec la collaboration de M. Lesieur, sur le cycle de l’urobiline. Elles ont été possibles gràce à l'emploi d'une méthode de recherche de ce pigment infiniment plus sensible que ne le sont toutes les méthodes classiques que nous avons essayées. Principes. — Pour nous, le caractère le plus sensible de l’urobiline est toujours la fluorescence verte en présence des sels de zinc, mais notre technique se différencie des autres : 1° par un épuisement plus parfait du liquide à analyser, qui, s'il est riche en protéiques, ne cède que très mal son urobiline au chloroforme, à l'éther acétique ou à l'alcool amylique simplement ogités avec lui; 2° par un éclairage intensif du liquide où l’on recherche la fluorescence. Manipulations. — 2 à 3 centimètres cubes de sérum ou de tout autre liquide, ou 2 à 3 grammes de bouillie d'organe ou de fèces, sont addi- tionnés de 10 fois leur poids d’alcool éthylique à 95 p. 100 et chauffés à l'ébullition pendant une demi-heure, au bain-marie, au réfrigérant ascendant. La solution alcoolique séparée du coagulum par essorage est con- centrée dans une capsule au bain-marie, à 3 centimètres cubes; ce résidu 206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE refroidi est additionné d'une goutle de réactif d’Obermayer dilué à À p. 100, puis de 2 centimètres cubes de réactif à l’acétate de zinc. Acétate de zinc EE CRAN POS 1 gramme. ATCO0É Ty qQUERAIOSIDAAIODEREE NRA AE 100 grammes, ACidelacétique IAE re Usa nclanttications La capsule est abandonnée, à l'abri des poussières, pendant vingt- quatre heures; puis le mélange est clarifié par filtration ou par centri- fugation et versé dans un tube à essai. On le place alors au foyer d’un système d'oplique convergent, puissamment éclairé par une lampe à are (1). Le pinceau lumineux traversant le liquide se pare d’une fluorescence verte extrêmement nette et visible par le public d’une salle entière, pourvu que l'échantillon contienne des traces d’urobiline, même lorsque celles-ci sont absolument indécelables par toute autre méthode. (Faculté de Médecine de Lyon.) MÉCANISME DES EFFETS RESPIRATOIRES DE LA FUMÉE DE TABAC, par C. Fri et P. DE VISME. Les inhalations de fumée de tabac provoquent, nous l’avons dit, une accé- lération et une augmentation d'amplitude des mouvements respiratoires, précédées ordinairement d’une apnée passagère ; puis, après quelques irrégu- larités en général, la respiration reprend peu à peu son type normal. Il en est de même à la suite des injections d'extraits liquides de fumée; cependant la petite apnée du début est moins fréquente, mais la réaction globale est beaucoup plus violente et très souvent suivie d’apnée définitive. Les effets de l'inhalation sont-ils d'ordre réflexe ou relèvent-ils d’une excitation directe du centre respiratoire par les produits d'absorp- tion de la fumée ? On sait que des irritations endo-pulmonaires obtenues par des inhalations trachéales de certains gaz (AzH*, SO?, CO?H) provo- quent divers réflexes respiratoires (ralentissement ou arrêt) dus à l'excitation des terminaisons sensibles du vague à la surface interne du poumon (François-Franck, L. Plumier). — Dans le cas de l’inhalation bucco-pulmonaire ou intra-pulmonaire de fumée de tabac, le phénomène initial, l'apnée passagère, nous paraît de nature réflexe, car il ne se pro- duit plus après la section des vagues ; comme cette apnée est d’ailleurs (1) On peut remplacer la lampe à arc par une lampe à magnésium, ou, à la rigueur, avec de moins bons résultats, par un manchon incandescent. F4 SÉANCE DU 8 FÉVRIER 207 a inconstante, il est possible que les modifications respiratoires qui s'y substituent, quand elle manque, soient aussi réflexes. Dans le cas de l'inhalation bucco-larynyée, l'apnée primitive, déjà très rare, ne se produit plus jamais après la section des quatre laryngés ; elle est donc encore réflexe. Ces diverses apnées initiales réflexes nous paraissent être tout à fait comparables à celles qu'on observe au début de l’inhalation de certaines vapeurs irritantes ou non. Elles ont été constantes chez ceux de nos animaux qui n'étaient pas anesthésiés. Les phénomènes respiratoires, secondaires à ces modifications initiales, sont au contraire dus à une action directe sur les centres respiratoires de certains produits d'absorption de la fumée par les voies aeriennes, pro- duisant au niveau des centres soit simplement une excitation, soit d’abord une excitation, puis des phénomènes paralytiques intermittents ou définitifs; quel que soit le mode d'inhalation, ils persistent après la section des vagues et de tous les laryngés. Dans ce cas, le début de la réaction respiratoire présente seulement un certain retard, puisque l'effet initial réflexe est supprimé; le retard est d’ailleurs plus grand dans le cas de l’inhalation bucco-laryngée que dans celui des autres, l'absorption des produits actifs de la fumée étant beaucoup moins rapide au niveau des muqueuses bucco-pharyngo-laryngées qu’au niveau de l’endothélium pulmonaire, et leur voie d'accès vers le bulbe étant beaucoup moins directe. Les inhalations irritantes autres que celles de fumée de tabac n’ont aucun effet comparable aux effets secon- daires de celle-ci; elles n’agissent d’ailleurs nullement après la section des vagues. L'action intense des injections intra-Veineuses d’extraits liquides de fumée réside-t-elle uniquement dans une excitation directe du centre respiratoire, ou y a-t-il à côté d’elle un mécanisme réflexe dû à l'excitation des terminaisons pulmonaires sensibles du vague (1) ? En règle générale, la section des vagues ne modifie aucune- ment les résultats de l'injection et il y a donc alors uniquement excita- ion directe du centre respiratorre ; quelquefois cependant, lorsqu'il y a au début de la réaction respiratoire une faible apnée, il peut arriver que cette dernière ne se produise plus après la vagotomie ; parfois même, les vagues restant intacts, cette apnée n’a plus lieu si l'injection est poussée dans le bout central d’une carotide : telle est la faible mesure dans laquelle une action réflexe du vague nous paraît pouvoir intervenir. Le mécanisme principal reste certainement d'origine centrale, réalisant, suivant diverses conditions, soit une inhibition momentanée du centre suivie d’une excitation ou d'une série deslimulations et d'inhi- bitions successives (respiration périodique), soit uniquement une exci- (4) Certaines expériences de Winterberg montrent, pour la nicotine, l'exis- tence, à côté de l’action centrale, d’une action périphérique sur le vague. 208 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE talion, soit une excitation suivie de paralysie définitive. L’excitation de ce centre se traduit non seulement par une accélération et un renforce- ment des mouvements respiratoires, mais aussi par une augmentation du ionus des muscles inspirateurs, le niveau général des tracés étant abaissé en inspiration. Quant aux arrêts respiratoires, ils se font sur- tout en expiration (rarement dans un état intermédiaire entre l’inspira- tion et l’expiration), ce qui les différencie des arrêts tétaniques produits par les poisons convulsivants. Il ne s’agit cependant pas ici d’arrêt par curarisation : les réflexes généraux ne sont pas abolis et la nicotine (présente dans l'extrait) ést d’ailleurs plutôt un antagoniste du curare, la paralysie respiratoire du curare pouvant cesser à la suite de l’injec- tion de nicotine (Traube). — La paralysie du centre respiratoire sous l'influence de l'injection de doses différentes d'extrait de fumée peut se prolonger au delà de 20 minutes sans que ce centre ait perdu la pro- priété de reprendre son activité si l’on a pratiqué pendant ce temps la respiration artificielle. Sans cette dernière, la mort arrive par asphyxie, ce qui montre bien l'action toxique élective de la fumée de tabac sur les centres respiratoires. — À la suite d’injections répétées faites au cours d’une même expérience, l’inhibition respiratoire se produit de moins en moins facilement. Ajoutons que les centres qui réagissent sont moins sensibles à l’action du tabac chez les animaux anesthésiés par le chlo- roforme ou le chloral. Quant au mécanisme des effets respiratoires produits à la suite des injec- tions sous-cutanées d'extrait de fumée ou de fumée en nature, il relève unique- ment d’une action centrale; nous n'avons jamais pu y mettre en évidence une intervention du vague. L'ensemble de ces faits permet d'expliquer les accidents dyspnéiques de l’intoxication tabagique chez l’homme par une double action périphérique et cen- trale. LES CONDITIONS DU DÉVELOPPEMENT EN MILIEU ARTIFICIEL DE L'ŒUF DE QUELQUES NÉMATODES PARASITES, par L. JAMES et À. MARTIN (de Toulouse). Nous avons indiqué, dans de précédentes notes, l'influence de la nature des solutions et l’action des variations de température sur le développement intrachorionnaire et l’éclosion de l'embryon de l’Ascaris vitulorum Gœze. Des expériences parallèles faites sur d’autres Néma- iodes : Ascaris equorum Gœze et As. mystax (Zeder), Sclerostomum equinum (Müller) et Sc. vulqure Looss, nous permettent de préciser davantage le déterminisme du développement des helminthes. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 209 Deux de nos solutions habituelles ont été utilisées : l’acide chlorhy- drique à 2 p. 1.000 et le chlorure de sodium à 8 p. 1.600, chacune, aux températures de 33 et 38 degrés. SOLUTION GHLORHYDRIQUE. — Les œufs des quatre espèces évoluent indifféremment aux températures de 33 et 38 degrés. Pour atteindre leur complet développement, ils mettent un temps qui varie suivant l’espèce : ceux de l'As. eguorum quatre à cinq jours; ceux de l’As. mystax deux jours ; ceux des Sc. equinum et vulgare moins de vingt-quatre heures. De même, les embryons, une fois formés, se conservent inégalement dans leur coque : les jeunes d’As. equorum restent longtemps actifs; au bout d’un mois, à 33 degrés, la plupart conservent encore leur mobi- lité. À conditions égales, cette durée de conservation est plus grande que chez l’As. vitulorum, qui dégénère en une quinzaine de jours. Les embryons d’As. myslax ont une survie encore plus courte; nous n'avons pu mesurer leur résistance avec toute la rigueur désirable, le matériel d'étude ayant dû être employé pour des expériences d’un autre ordre. Enfin, les jeunes de Sclerostomum meurent dès le premier jour. SOLUTION CHLORURÉE. — Aux deux températures, la formation des embryons exige sensiblement le même temps que dans la solution chlor- hydrique. Mais, contrairement à ce qui se passe dans cette dernière, beaucoup d’embryons des quatre espèces arrivent à éclore. Ces diverses expériences, jointes à celles que nous avons publiées sur l’As. vitulorum, permettent d'étendre nos conclusions antérieures : 1° La composition chimique du milieu exerce la même influence sur toutes les espèces étudiées. On peut donc penser que cette influence s'étend aux autres Nématodes parasites. 2° La température optima, c'est-à-dire Ja plus favorable au dévelop- pement, n’est pas la même pour toutesles espèces. Tandis que l'embryon de l’As. vitulorum ne peut se former qu’à une température relativement basse, voisine de 33 degrés, celui des quatre nouvelles espèces étudiées se développe aussi facilement à 38 qu’à 33 degrés. Or,comme de nombreux Nématodes évoluent normalement à d’autres températures, nous nous trouvons évidemment en présence d’une échelle d’adaptations intéres- sante à établir. 3° Nous avons précédemment signalé chez l’As. vitulorum un change- ment d'état physique de la coque au cours du développement. D'abord semi-perméable, elle devient plus tard nettement perméable. D'après nos dernières expériences, ce changement semble se produire plus ou moins tôt selon les espèces. Ainsi s'expliquent la longue survie de l’As. equorum, la résistance moindre de l’As. vitulorum et la mort presque ‘immédiate des jeunes Sclerostomum dans un même milieu. Il y a là une 210 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE adaptation spéciale des coques, différant avec les espèces, qui doit être rapprochée de la propriété qu'a le protoplasme ovulaire de se segmenter à diverses températures. INFLUENCE DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN SUR LE POUVOIR HÉMOLYTIQUE DU VENIN DE COBRA EN PRÉSENCE DE LÉCITHINE, par M. Breron, L. Massoz et G. PeErir. On sait que l’action hémolytique du venin sur des globules sanguins lavés ne s'exerce qu'en présence de lécithine ou de sérum (chauffé ou non). La lécithine seule possède un pouvoir hémolytique beaucoup plus lent. Nous avons incidemment constaté que certains liquides céphalo-rachi- diens normaux ou pathologiques étaient capables de fixer la lécithine et par là même d'empêcher l'hémolyse. En vue d'élucider la nature de ce phénomène, nous avons déterminé la quantité minima de lécithine capable d'activer une dose fixe de venin (0 milligr. 1), et d'amener l’hémolyse de 1/10 de centimètre cube de globules lavés de cheval, en un temps déterminé (une heure à l’étuve à 31 degrés). Cette dose a été fixée à 0 c. c. 3 d’une solution à 1/10.000. Nous avons d’abord constaté que, dans aucun cas, le liquide céphalo- rachidien n’active le venin, et qu'il ne peut pas, à lui seul, provoquer l’'hémolyse, même après vingt-quatre heures. Nos expériences ont porté sur 35 liquides mis à notre disposition par M. le professeur agrégé Raviart et provenant de déments, paralytiques généraux, épileptiques, etc..…., hospitalisés à l’asile d’aliénés d'Armen- tières (1). Le mélange de 0 c. c. 3 de lécithine à 1/10.000 et de 2 centi- mètres cubes de liquide céphalo-rachidien est laissé, pendant une heure, à l’étuve à 37 degrés. On ajoute ensuite 0 c. c. 5 d’une solution de venin à 2/10.000 et 0 c. c. 1 de globules lavés de cheval. Après une heure, quatre heures et vingt-quatre heures, les résultats qui 5e sont maintenus pour chaque tube ont été les suivants : Dans 19 cas, il n’y a pas eu d’hémolyse, ou l’hémolyse fut incomplète. Dans 16 cas, l'hémolyse a été complète ou presque complète. J1 résulte de ces expériences : 1° Que certains liquides céphalo-rachidiens, mis en contact avec la lécithine, sont capables d'empêcher l'activation du venin; 2° Qu’un même liquide céphalo-rachidien, capable d'empêcher l’hémo- (1) Nous remercions M. le professeur Raviart de sa grande obligeance. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 211 lyse par le venin de cobraen présence de lécithine, arrête l’action hémo- lysante de la lécithine seule. Les 35 liquides ayant été soumis à la réaction de Wassermann, nous avons voulu comparer les résultats fournis par les deux méthodes. Déjà Levaditi et Yamanouchi (1) ont montré que le diagnostic de la syphilis floride et de la paralysie générale peut être fait en remplaçant comme antigène la macération de foie syphilitique ou normal par du glycocholate de soude ou de la lécithine. Les résultats obtenus avec cette dernière leur ont paru moins nets et moins constants qu'avec la méthode de Wassermann. Dans nos recherches, nous n'avons pas observé de concordance parfaite entre les deux séries de résultats. Sur 35 cas, la réaction de Wassermann fut seize fois positive (dévia- tion du complément) ; dans 19, cas nous avons observé de la déviation de la lécithine, mais huit fois seulement les réactions ont été positives avec les deux méthodes. On peut se demander si l’affinité de certains liquides céphalo-rachi- diens pour la lécithine présente, dans divers cas pathologiques, une valeur diagnostique quelconque. Nous orientons nos recherches dans ce sens. ({nstitut Pasteur de Lille.) CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'IMMOBILISATION PROTECTRICE. IT. — L’IMMOBILISATION VOLONTAIRE, par HENRI PIÉRON. D'une manière générale, la valeur protectrice de l’immobilité est double : Ou bien l’animal s’immobilise pour pouvoir protéger ses membres, ce qui est incompatible avec la locomotion, et c'est le cas de la Tortue se mettant à l'abri sous sa carapace, des mollusques se ren- fermant dans leur coquille, du Hérisson se roulant en boule, et de nombreux coléoptères appliquant leurs pattes repliées le long de leur surface ventrale ; Ou bien l’animal cesse de se mouvoir pour être moins remarqué, surtout lorsqu'il possède des formes, des couleurs en har- monie avec le milieu; car l'immobilité seule assure les résultats prolec- teurs du mimétisme des objets inertes. L'immobilité par elle-même est déjà d’ailleurs du mimétisme, car on sait combien le mouvement faci- (1) Levaditi et Yamanouchi. Séro-réaction de la syphilis et de la paralysie générale. Comptes rendus de la Société de Biologie, 17 janvier 1908. 219 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lite la vision, surtout chez les insectes, combien au contraire il est difficile de distinguer nettement un objet immobile à découvrir. Or, dans ces deux cas, l’immobilisation apparaît souvent comme un acte de même nature que la fuite, propre surtout aux animaux peu agiles, en particulier pour le premier genre de protection (1); c’est du moins ce que semblent indiquer les faits suivants, observés chez des coléoptères. À. Immobihté de protection. — Une coccinelle (Coccinella T-punctuta) est placée dans une fourmilière artificielle de Formica cinerea. Très vivement attaquée, elle reploie ses pattes et s'immobilise ; laissée en repos, elle se déplace, elle va enfin s’immobiliser contre une paroi de verre en protégeant ses membres contre les morsures des Fourmis. Des Chrysomela gœttigensis & et 9 s’immobilisent quand on les prend, non quand on les frappe sur le dos; elles résistent d’ailleurs, tout en paraissant inertes, à la poussée d’un vent violent; elles reploient leurs paties quand on les saisit par là, et s’'immobilisent surtout lorsqu'elles sont renversées sur le dos ; mises en présence de fourmis de diverses espèces et de Staphylins (Staphylinus olens), elles se recroquevillent et se protègent avec succès, en particulier contre ce dernier coléoptère, carnassier. Des Cetonia aurata, simplement touchées, s’immobilisent dans leur position à ce moment; mais, brutalisées, elles recroquevillent les pattes et la tête, et restent ainsi plus ou moins longtemps. La tête se redresse la première et les antennes explorent avant que l’extension des pattes se produise ; il suffit de chercher à ressaisir les membres pourqu'ils se recroquevillent à nouveau. B. Immobilité de mimétisme. — L’Hispa testacea qui se tient sur les feuilles des Cistes ressemble à une graine hérissée. Quand on en trouve, les Hispa sont généralement immobiles, et, si l'on en approche, les deux antennes s’accolent et offrent l'apparence d’un fouet allongé unique; lorsqu'on y touche, limmobilité dure jusqu'à trois et quatre minutes, mais les antennes ne tardent jamais beaucoup à s’écarter et à explorer; les premiers mouvements sont toujours extrêmement lents au début et s'arrêtent très vite à la moindre secousse, au moindre contact ; il y a fréquemment plusieurs essais suivis de réimmobilisation. Lorsqu'une Hispa est complètement immobile sur sa feuille, son activité persistante se décèle à ce fait qu’elle s'accroche énergiquement avec ses pattes et ne se laisse pas mettre sur le dos ; si on la déplace brus- quement, elle s'accroche encore dans sa nouvelle position tout en paraïssant absolument inerte. Je me souviens, la première fois que j'ai vu des Hispa, avoir été trompé à demi par ce mimétisme fortifié d'immobilité, et avoir enlevé des feuilles pour examiner de près ces pseudo-graines dont l'aspect ne laissait pas de m'étonner. (1) En effet, pour l’immobilité mimétique, elle se constate même chez des animaux très agiles ; elle n’a dans ce cas qu’un caractère provisoire. Si l’on s approche trop près de l’animal immobilisé et surtout si on le touche, il s’enfuit rapidement. Tous les animaux lents, même parmi les coléoptères, ne recourent pas en revanche à l’immobilisation protectrice; elle fait complète- ment défaut par exemple chez Timarcha et chez bien d’autres genres. SÉANCE DU 8 FÉVRIER M3 La Cicindela littoralis, extrêmement agile, semble bien avoir toujours recours à la fuite, et ne jamais utiliser, comme moyen de défense, l’immobilisation protectrice. Il est pourtant un cas où elle adopte cette attitude. Lorsque, pour la saisir, on lui a lancé une poignée de sable et qu’on l’enfouit complète- ment, et qu'on tire le sable ensuite dans ses doigts pour la retrouver, on constate qu'elle reste totalement inerte, ramassée en boule ; mais, si on la place sur un terrain uni, ou si on la laisse retomber quelques instants, elle s'enfuit subitement ; également, si on cherche à lui saisir les pattes : loin de s’immobiliser davantage, elle fait encore tous ses efforts pour fuir. Ainsi, dans tous ces cas, non seulement il n’y a plus d’inhibition cata- leptique, de torpeur généralisée, mais l'animal paraît s’immobiliser par le même mécanisme qu'il se meut dans tous les actes habituels de sa vie : et l'immobilisation dès lors semble volontaire au même titre que la fuite dont elle est un équivalent, au point de vue des moyens de défense. Et même dans le cas de la Cicindèle littorale, la variabilité de la réac- tion pour un excitant donné, sous l'influence de facteurs sensoriels variables, prouverait le caractère volontaire de cette immobilisation, en adoptant la définition objective que j'ai donnée de l'acte volon- taire (1). Mais, dans tous ces cas, reste entier le problème de la nature intelligente de l’acte concu comme ruse habile, ou de son caractère purement instinctif, qui paraît beaucoup plus probable, du moins pour les exemples ci-dessus cités. SUR LE DOSAGE DES RAYONS X EN PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE (Deuxième note). Le pouvoir chimique des rayons X peut être mesuré à l’aide de l'unité M, tirée de leur pouvoir fluoroscopique, par H. GUILLEMINOT. J'ai montré dans une première note que l’on peut regarder la loi du carré de la distance comme suffisamment vérifiée malgré l'absorption des rayons X par l’air atmosphérique pour calculer simplement d’après cette loi le nombre d’M agissant aux différentes distances; ce calcul étant fait d’ailleurs soit à l’aide d'un barème, soit automatiquement par un tota- liseur électrique (2). Cette unité M tirée du pouvoir fluoroscopique des rayons X convient- elle pour apprécier leurs effets sur la matière vivante, effets d'ordre (1) CF. C. R. de la Société de Biologie, 1907, t. LXIII, p. 518. (2) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 28 octobre 1907. 214 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chimique? Le pouvoir fluoroscopique et le pouvoir chimique des rayons varient-ils parallèlement quand on passe d'une qualité à l’autre, du n° 8 au n° À, par exemple? La question a une grande importance. Une comparaison va le faire comprendre. Un faisceau de rayons lumineux bleu et un faisceau jaune jouissent tous deux de propriétés actiniques et de propriétés thermiques, mais à des degrés différents. Le bleu est plus actinique, le jaune est plus ther- mique. Si l’une quelconque de ces propriétés permet de mesurer l’inten- sité globale de chaque faisceau monochromatique, il n’en saurait être de même d’un faisceau composé quand la proportion de chaque élé- ment, de chaque rayonnement, n’est pas exactement connue. Pour une même intensité globale, un thermomètre marquera plus si le jaune, si le rouge dominent; un actinomètre marquera plus si c’est le bleu, si c’est l'ultra violet. On comprend dès lors que si l’on étudie l’action du rayon- nement solaire sur la matière vivante, on doive rejeter l’emploi du ther- momètre et préférer celui d’un actinomètre, parce qu'il y a à peu près parallélisme d'effets sur les réatifs actinométriques et sur la matière vivante. En ce qui concerne les rayons X, les effets fluoroscopiques peuvent-ils donc servir de mesure à leur énergie chimique, bien que nous ayons toujours affaire à des faisceaux complexes? C’est la question que je vais résoudre aujourd’hui. Exp. 1. — Si l'on veut bien se reporter à la planche que j'ai déjà présentée, planche dans laquelle chaque groupe de neuf épreuves a subi pendant deux minutes l’action d'un même révélateur, on verra que 4 M de rayons n° 8 à 9 obtenu en 36 secondes à 60 centimètres lorsque l’équivalence du tube est 154 à 155 centimètres, donne à peu près la même impression photographique que 1 M de rayons n° 5 à 6 obtenu en 1 minute 48 secondes à la même distance avec un tube d'équivalence 89 à 90 centimètres; et à peu près la même aussi que 1 M de rayons n° 1 1/2 à 2 obtenus en 16 minutes à 40 centimètres avec un tube d'équivalence 20 centimètres. Cette observation, qui nous autorise à regarder le parallélisme des actions fluoroscopique et radiographique comme suffisant pour justifier l'emploi de la méthode, demandait à être confirmée par des expériences plus précises : Exp. IL — J'ai soumis à des doses successives .de 1 à 8 M des plages voi- saines de papier au gélatino-bromure, l’équivalence du tube variant de 70 à 180 centimètres, et la qualité du rayonnement variant du n° 4 au 9. On peut constater, sur cette planche composée d’une feuille unique développée tout d'une pièce, que l’action photographique d’un mêne nombre d'M est à peu près la même quelle que soit l’équivalence, quelle que soit la qualité du va SÉANCE DU 8 FEVRIER 915 rayonnement, sauf un léger accroissement de cette action photographique avec les longueurs d'ondes. Exp. III. — Avec une même équivalence de 78 centimètres, je me suis placé dans deux conditions différentes : «) J'ai pris des rayons n° 3, le milliampèremètre du secondaire marquant 4,3: B) J'ai pris des rayons n° 5 et 6, le milliampèremètre marquant 0,5. Dans les deux cas, la feuille sensible étant à 35 centimètres, il fallait 48 se- condes pour que cette feuille subisse { M d'irradiation. On voit que les poses successives 1 à 8 M, à raison de 48 secondes par M, donnent à peu près l'égalité des teintes dans les deux séries. Conclusion. — Le parallélisme entre le pouvoir fluoroscopique et le pouvoir chimique des rayons X de qualité variée est suffisant pour que l’unité M tirée de leur pouvoir fluoroscopique puisse servir de mesure à leurs actions biologiques dont l'intensité suit, on le sait, à peu près la même marche que celle de leur pouvoir actinique. Le pouvoir chimique augmente un peu avec la longueur d'onde à égalité d'action fluorosco- pique. Mais le parallélisme n’a pas besoin d’être absolu pour établir une mesure. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE BIOLOGIQUE DU Bacillus anthracis DAVAINE, par NONNOTTE et SARTORY. Le Bacillus anthracis est un des microbes dont les propriétés biolo- giques sont le mieux connues. Toutefois, nous ne savons que fort peu de choses en ce qui concerne sa manière d’être, et son aclion sur cer- taines substances azotées, comme l’urée, l’asparagine, etc. Il nous à paru intéressant de connaître : 1° Les modifications morphologiques du Bacillus anthracis vivant dans un milieu à-base d’urée; 2° Les transformations chimiques subies par l’urée au contact du charbon. Nos ensemencements étaient effectués en milieu stérilisé dans des ballons de 250 grammes de capacité, à moitié remplis d’eau peptonée neutralisée exactement, et additionnée d’urée chimiquement pure, dans la proportion de 5 p. 100, stérilisée à sec à la température de 105° pen- dant une heure. Pour chaque série d'expériences, un ballon seul était ensemencé avec du charbon, un autre demeurait comme témoin. Tous deux étaient placés à l’étuve, à la température de + 36-38 degrés. Voici les résultats obtenus : . Après vingt-quatre heures d'ensemencement, le liquide demeure clair, BioLoGiE. CompTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 17 216 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avec quelques flocons au fond du ballon. À l'examen microscopique, les bacilles sont grèles, deux fois plus longs qu’à l’ordinaire, mais moitié moins larges. Dans une même chaïnette, on remarque le baciile initial très bien coloré par la méthode de Gram, alors que les jeunes bacilles sont décolorés. Après plusieurs jours, l'aspect du milieu change, le liquide reste limpide, mais le dépôt devient plus dense pour être, finalement, pulvé- rulent. À l'examen microscopique, la plupart des bacilles sont filiformes et se colorent très mal par la méthode de Gram. Après trois semaines, l'examen chimique le plus minutieux n’a pas permis de déceler aucune transformation chimique de l’urée, le liquide est resté neutre comme le tube témoin, lequel ne présente, à l'examen macroscopique et microscopique, aucune culture microbienne. (Travail du laboratoire de pathologie expérimentale et comparée de la Faculté de médecine.) ABLATION DES CAPSULES SURRÉNALES ET DIABÈTE PANCRÉATIQUE, par ALBERT FROUIN. I. — J'ai pratiqué chez deux chiens, de 20 et 23 kilos 400, en deux temps et à vingtjours d'intervalle, l’ablation d'une capsule surrénale et des deux tiers environ de l’autre capsule. II. — Un mois après la dernière intervention sur les capsules surré- nales, j'ai commencé chez ces animaux l’ablation du pancréas que j'ai pratiquée en deux temps en laissant un intervalle de deux mois entre chacune de ces opérations. IT. — Les deux animaux ont survécu l’un seize jours, l’autre vingt- cinq jours après l’extirpation totale du pancréas. Au moment de leur mort ils ont présenté une paralysie du train postérieur. IV. — Pour le chien n° 1 le volume de l’urine émise à été une fois de 240 centimètres cubes en douze heures. La quantité moyenne émise de huit heures du matin à huit heures du soir a été de 130 centimètres cubes. Le taux du sucre a été de 30 grammes par litre au maximum,en moyenne 17 gr. 70 par litre, soit 2 gr. 30 de sucre éliminés en douze heures. Pour le chien n°2 la quantité moyenne d'urine a été de 165 centi- mètres cubes en douze heures et le taux du sucre de 31 grammes per litre, soit 5 gr. 11 de sucre éliminés en douze heures. V. — Chez les chiens simplement et totalement dépancréatés on observe des éliminations de sucre allant jusqu'à 100 grammes par litre et souvent une élimination de 20 à 30 grammes par vingt-quatre heures. Re SÉANCE DU 8 FÉVRIER 217 De plus on ne constate pas de diminution du volume de l'urine. Cer- tains auteurs ont même observé de la polyurie. NI. — En comparant ces résultats, on voit que chez des chiens dépan- créatés auxquels on a enlevé préalablement une partie des capsules surrénales {environ les 3/4 des deux capsules), le volume de l'urine sécrétée de même que l'intensité du diabète pancréatique sont diminués. GLANDE INTERSTITIELLE DE L'OVAIRE ET RUT CHEZ LA LAPINE, par CL. REGAUD et DUBREUIL. Le tissu que forment les cellules interstitielles de l'ovaire, très déve- loppé chez la lapine, possède, comme le tissu des corps jaunes, les caractères structuraux et vraisemblablement la fonction d’une glande à sécrétion interne. Il y a donc lieu de se demander aussi (1) si cette « glande interstitielle » tient sous sa dépendance les phénomènes du rut. Ainsi que nous l’avons récemment indiqué (2), la glande interstitielle de l'ovaire est sujette à des variations considérables de développement, appréciables par le volume, le poids et l'aspect macroscopique de l'organe. Quel est le degré de développement de cette formation au moment du rut? Le tableau suivant contient toutes nos observations (prises à ce jour), qui se rapportent aux deux premiers jours consécutifs à l’accouplement (donc au rut), et dans lesquelles l’état de la glande interstitielle a été noté. Ce tableau comprend une partie des observations que nous avons publiées à propos des relations des corps jaunes avec le rut (3). Nous avons dû mal- heureusement en retrancher nos plus anciens cas {cependant les plus exacte- ment chronologiés) parce que, à l’époque où nous les avons recueillis, notre attention n’était pas encore attirée sur la glande interstitielle. D'autre part nous avons éliminé de ce tableau les observations postérieures aux deux premiers jours qui suivent l’accouplement, parce que, passé ce temps, la glande interstitielle se développe en général notablement, en même temps que les corps jaunes, les lapines cessant d’ailleurs d’être en rut. Les poids se rapportent aux deux ovaires réunis. (1) Voir notre dernière note, Société de Biologie, 1° février 1908. (2) Société de Biologie. 28 décembre 1907. (3) Nos cinq dernières observations ont été recueillies depuis l'envoi de notre note du 1° février; elles confirment la conclusion de celle-ci, puisque les ovaires de ces cinq lapines en rut ne contenaient pas trace de corps jaunes. 218- SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ; ; + OBSERVATIONS N°5 LEUrS CORRE SA UCNRS Etat de la glande interstitielle. 21 (5 heures C. j. de la (Accouchement datant de 3 jours). après coït). |grossesse précédente.|— Gros ovaires; follicules non encore rompus; gl. interst. très développée, blanche. 25 8-16 blast. Aucun. Gros ovaires ; 12 foll. rompus; gl. interst. irès développée, blanc-jau- nâtre. 31 | Insegmentés. C. j. de la (Accouchement récent). — Gros grossesse précédente.|ovaires; 11 foll. rompus: gl. interst. très développée blanc-jaunâtre, gre- nue. 33 8 blast. Aucun. Petits ovaires; 4 foll. rompus; gl. interst. peu développée, gris-rosée, homogène et translucide. 4, | Insegmentés. Aucun. (30 h. 1/2 ap. coït avec lapin az00- spermique). — Petits ovaires; 8 foll. rompus ; gl. interst. peu développée, gris-rosée, homogène et translucide. 53 6-8 blast. Aucun. Poids (des deux ovaires) 0 gr. 56; foll. rompus; gl. interst. gris-rosée, homogène et translucide. 59 Morulas à [Aucun c. j. antérieur| Petits ovaires; gl. interst. peu petites cellules. au coit. développée, homogène et translu- cide. 13 | Insegmentés. 12 c. j. de la (Accouchement récent) — Gros grossesse précédente.lovaires : 0 gr. 80; 17 foll. rompus; gl. interst. bien développée, jaunâtre, grenue. 92 Morulas à 11 c. j. anciens. Ovaires : 0 gr. 41; 9 foll. rompus; petites cellules. gl. interst. peu développée, homo- gène et translucide. 94 | Insegmentés. Aucun. Petits ovaires : 0 gr. 26; 5 foll rompus; gl. interst. peu développée, homogène et translucide. 98 | Insesgmentés. Aucun. . Petits ovaires : 0 gr. 38; 9 foll. rompus ; gl. interst. peu développée, grisâtre, presque homogène. Ali 6-8 biast. Aucun. Très petits ovaires : 0 gr. 24; 10 foll. rompus ; gl. interst. très peu dé- veloppée, grisâtre, homogène et trans- lucide. 112 4-6 blast. Aucun. Petits ovaires : 0 gr. 34; 10 foll. rompus ; gl. interst. très peu déve- loppée, grisàtre, homogène et trans- lucide, rares nodules blancs. 114 8-12 blast. Aucun. Petits ovaires : 0 gr. 28; 7 ou 8 foll. rompus ; gl. interst. peu déve- loppée, grisâtre, homogène. 116 | Insegmentés. Aucun. Gros ovaires : 0 gr. 95; 1% foll. rompus; gl. interst. grisâtre, mais opaque avec de gros nodules, très développée. 117 Morulas Aucun. Petits ovaires : 0 gr. 27; 6 foll. 16-30 blast. rompus; gl. interst. très peu déve- loppée, rosée, translucide, sans au- cun nodule. Il résulte de ces observations que, chez 16 lapines venant d'êlre en rut : à fois la glande interstitielle était très développée, blanche ou blanc-jaunâtre, opaque et grenue (obs. 2, 25, 31, 73, 116), 1 fois elle SÉANCE DU 8 FÉVRIER 219 était peu développée, grise ou gris-rosée, plus-ou moins translucide, d'aspect homogène, c'est-à-dire sans grains. Sur ces 11 cas, 2 fois le poids des ovaires était moyen (obs. 53 et 92), et 4 fois ce poids était très petit, inférieur à 30 centigrammes (obs. 94, 411, 114, 117). Il n'y à pas de relation nette entre le poids des ovaires et le nombre des follicules rompus. Mais sur les 5 cas où la glande interstitielle était très déve- loppée, 3 fois (obs. 21, 31, 73) il y avait eu une grossesse récente, cir- constance qui n'existait dans aucun des 11 autres cas. Donc au moment de l’accouplement et dans les premiers jours qui le suivent, la glande interstitielle de l'ovaire peut se trouver dans un état de développement quelconque; souvent elle est très peu développée. Comme il est logique d'admettre que son maximum d'activité correspond à son maximum de développement, nous conclurons que la glande intersti- tielle de l'ovaire est sans rapport direct avec le rut. (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) ABLATION DES SURRÉNALES ET DIABÈTE PANCRÉATIQUE, par ANDRÉ MAYER. J'ai fait voir (1) que, lorsque, chez le lapin, on extirpe les capsules surrénales, la piqûre du plancher du quatrième ventricule ne parait plus provoquer de glycosurie (2). À la suite des expériences que j'ai relatées, j'en ai fait un assez grand rombre pour savoir si les autres diabètes expérimentaux sont influencés par l’ablation des capsules surrénales. M. Albert Frouin ayant fait, dans ces derniers temps, des expériences sur ce sujet, je donnerai dans cette note, sur s1 demande, les résultats auxquels je suis arrivé, en ce qui concerne le diabète pancréatique (3). (4) Ces comptes rendus, 39 juin 1906, p. 1123. (2) J'ai fait depuis un certain nombre d'expériences sur le chien. Ces expériences sont très laborieuses. J'ai trouvé, dans les trois cas où mes ani- maux ont suffisamment survécu, que, chez les chiens à surrénales enlevées, la section du plancher du quatrième ventricule ne produit pas d’hyper- glycémie. (3) J'ai fait aussi un certain nombre d'expériences sur le diabète phlorid- zique, chez le lapin; l’ablation des surrénales ne paraît pas empêcher la glycosurie qui suit l'injection intraveineuse de phloridzine. Elle rend seule- ment l'urine plus rare. 9290 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE PREMIÈRE QUESTION : L’extirpation préalable des surrénales modifie- t-elle le diabète qui suit l’ablation du pancréas ? a) J'ai d’abord tenté d'enlever en un temps, chez le chien, le pancréas et les capsules; je n'ai eu que des insuccès; pas un des animaux n’a supporté le choc effroyable que détermine cette opération. b) J'ai ensuite essayé d'enlever d’abord les surrénales, puis d’attendre une heure et d’enlever alors le pancréas. Là encore, j'ai échoué. Invariablement les animaux (six tentatives) sont morts, soit au cours de la seconde opération, soit peu de temps après. La première question reste donc sans réponse. DEUXIÈME QUESTION : Le diabète pancréatique est-il modifié si on enlève les surrénales après qu'on a extirpé le pancréas ? J’ai pratiqué deux sortes d'opérations. a) Opérations de courte, durée sur le chien. — À des chiens robustes, j'ai extirpé le pancréas. Deux heures après, j'ai fait une prise de sang; et, à ce moment, j'ai cautérisé les surrénales au thermocautère, de façon à les détruire à peu près totalement. J'ai pu, dans 3 cas (sur 11), obtenir une survie d’une heure. J'ai fait une deuxième prise de sang, et dosé le sucre du sang de la première et de la seconde prise. Les résultats sont contradic- toires. Dans deux cas, il n’y a pas eu diminution de l’hyperglycémie produite par ablation du pancréas ; dans l’autre, il y a eu diminution nette. b) Opérations de longue durée, sur le chat. — Pour conserver plus longtemps mes animaux, j'ai opéré sur le chat de la façon suivante : Dans une première opération, le chat, anesthésié par l’éther, subissait une laparotomie médiane; on extirpait une surrénale (la droite) par pédiculisation, ligature et excision ; en même temps on enlevait la tête du pancréas, entre deux fortes ligatures; on sulurait en deux plans. Toute l’opération était conduite bien aseptique- ment. On laissait l'animal se rétablir en le nourrissant, d’abord au lait, puis à la viande. Un mois après, nouvelle opération. Cette fois, on extirpait le reste du pancréas et on suturait de nouveau la paroi. Cette nouvelle opération s’est montrée plus grave que la première. Trois de nos six chats opérés y ont succombé. Quand elle réussissait, l'animal présentait du diabète. On laissait la glycosurie s'installer, et, après huit jours, on ouvrait l'animal pour la troisième fois et on enlevait la capsule demeurée en place. On suturait, et on examinait le taux de la glycosurie dans les heures suivantes. Voici les résul- tats de nos trois expériences. TAUX DE LA GLYCOSURIE DURÉE SUCRE POUR CENT DE LA SURVIE OR. TS PTE QUANTITÉ D'URINE ANIMAUX Dans Après l’extirpa- Dans Après l’extirpa- en les 24 heures tion de la {les 24 heures tion de la Dares F ÿ De , pue $ 9 répale ce précédentes. 2e surrénale. précédentes. 2e surrénale. [. 1157C;"c. % 0. C. 32 2,5 2 heures. He 165 CC: ONC-1C: 20) 1,3 5 heures LT. 178 :c. c. ONCE a 2,2 4 h. 30 On voit que, dans les trois cas, le taux de la glycosurie et aussi la quantité SÉANCE DU S FÉVRIER A L d'urine sécrétée ont diminué àprès l’ablation des capsules. Il semble donc que l’'ablation des surrénales influe dans une certaine mesure sur la glycosurie pancréatique. Toutefois, la trop courte survie des animaux, après l’ablation des capsules, ne permet pas d'être très affirmatif. En résumé mes expériences ne me permetttent pas de dire si l’extir- pation préalable des surrénales modifie le diabète qui suit l’extirpation du pancréas. Quant à la question de savoir si le diabète pancréatique est modifié quand on enlève les surrénales après l’extirpation du pancréas, mes expériences de courte durée, sur le chien, n’y donnent pas de réponse ; mais les expériences de longue durée, sur le chat, semblent y donner une réponse positive. (Travail du Laboratoire du professeur Francois Franck.) SUR DIVERS MODES D'OBTENTION DE SOUFRES INSOLUBLES ET COLLOIDAUX INJECTABLES SOUS LA PEAU ET DANS LES VEINES, par GC. FLEIG. Nous avons précédemment indiqué (séance du 7 décembre 1907) certains procédés de préparation qui permettent d'injecter le soufre en nature sous la peau ou dans les veines, soit à l’état insoluble, soit à l’état colloïdal. Le soufre insoluble était obtenu en précipitant par l'acide chlorhydrique un poly- sulfure en milieu aqueux, le soufre colloïde en décomposant par le même acide soit un polysulfure, soit l’hyposulfite de soude, mais en milieu gélatiné. Ces procédés ne sont pas les seuls On peut préparer un soufre insoluble très divisé, injectable dans les veines, en précipitant par un acide un polysulfure ou de l'hyposulfite C2 soude dans une solution de sucre concentrée (glucose ou saccharose) ou dans de la glycérine. On ajoute à de la glycérine (peu ou pas diluée) une petite quantité d’une solution saturée d’hyposulfite (1) et, après mélange, de l'acide chlorhy- drique en liqueur glycérinée, en quantité correspondante à la réaction; après agitation, on voit, au bout de quelques instants, apparaitre un louche de teinte bleutée qui opacifie de plus en plus le liquide et finale- (4) Ce mélange doit être effectué à froid, car à chaud il se passe des réactions complexes. L’hyposulfite est décomposé si on l’ajoute à de la glycé- rine chauffée: il y a production, avec dégagement d’une forte odeur sulfurée, d'abord d’une coloration bleue passagère, puis jaune verdâtre et finalement brun rouge ou noirâtre. Il peut se former, suivant les conditions, un résidu assez analogue à l’icthyol. to © 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ment celui-ci contient un soufre extrèmement divisé. Il suffit de le diluer convenablement d’eau salée pour l'utiliser en injection. — Le soufre mis en liberté par l’action de H°S (gazeux ou dissous) sur une solulion de SO se présente encore, après ébullition du mélange, dans un état de division remarquable ; il est très propre à l'injection intra- veineuse. Dans les réactions que nous venons d'indiquer, il se fait aussi du soufre colloïdal, en particulier au début de ces réactions, mais il ne tarde pas à se trouver mélangé de soufre insoluble. Il en est de même pour la précipitation de l’hyposulfite par le soufre en milieu silicaté. Sous quelle forme passe le soufre ajouté directement (non à l’état nais- sant) à de la glycérine? À froid il peut s’en dissoudre une infime quantité. À chaud, le liquide obtenu serait, d’après M. Louis Bory, un mélange de soufre colloïdal, que l’auteur propose pour l’utilisation thérapeutique (séance du 25 janvier 1908). La technique de préparation est la suivante : « On projette dans de la gly- cérine, en ébullition depuis 2 à 3 minutes, une certaine quantité de soufre précipité (5 à 10 gr. pour 150 de glycérine); on prolonge l’ébullition, en agi- tant constamment, jusqu'à ce que la liqueur soit devenue jaune verdûtre. Filtrer bouillant. Verser dans deux fois son volume d’eau distillée et bouillie. Filtrer après refroidissement. On obtient ainsi un mélange colloïdal, stérile et injectable. » Ce mélange contiendrait « 197 milligr. de soufre pour 1.000 cc. de liqueur », dont « 16 centigr. de soufre à l’état colloïdal » et « 3 centigr. » environ de soufre maintenu en solution vraie grâce à la glycérine. Peut-on réellement donner ce mélange comme une « préparation colloïdale de soufre »? IL est facile de démontrer qu'il contient comme produits sulfurés autre chose que du soufre colloïdal et du soufre dissous. Si l’on compare l’action . exercée sur lui par divers dissolvants, tels que le sulfure de carbone, la benzine, le chloroforme, le toluène, le xylol, l'éther, à l’action que ceux-ci exercent sur des préparations de soufre indubitablement colloïdales ou surdes émulsions de soufre insoluble très finement divisé, on constate que ces deux sortes de mélanges ne colorent que très peu ou pas les dissolvants, tandis que celui de M. Bory (dilué ou non) les teinte fortement en jaune et se décolore lui-même plus ou moins complètement. Nous avons fait celte compa- raison en utilisant le soufre précipité au sein d’une solution d’hyposulfite de soude par HCI et le soufre colloïdal produit de la même facon en milieu gélatiné ou, comme nous le verrons, par action directe de H?S sur SO? en milieux divers: or, dans le cas du soufre insoluble, les dissolvants ne prennent qu’une faible teinte jaune päle et, dans le cas des soufres vraiment colloïdaux, ils restent incolores. Les diverses préparations utilisées étaient cependant beaucoup plus riches en soufre colloïdal ou insoluble que celle de M. Bory en soufre total. La nature des composés soufrés qui, dans le mélange en question, colorent les dissolvants, est évidemment complexe. L'’odeur du liquide fait penser à des mercaptans : des fonctions sulfurées de cet ordre (mercaptan allylique, par exemple) interviennent certainement, ainsi que LRO 19 [UN SÉANCE DU 8 FÉVRIER permet de le penser l’action désodorisante instantanée du sublimé (1); la réaction de l’isatine est cependant difficile à obtenir, la plus grande partie des mercaptans formés étant volatilisée pendant l’ébullition de la glycérine. Le mélange doit contenir aussi des su/fures allyliques (sulfures d’allyle par exemple), car il peut donner, daus certaines conditions, diverses réactions des sulfures. — On sait d’ailleurs que la glycérine à l'ébullition (vers 290 degrés) subit une décomposition notable et donne de l’acroléine (aldéhyde acrylique), des polyglycérides, de l'acide acétique, du CO?, des carbures! Chauffée de plus en présence du soufre, elle fournit de l’hydrogène sulfuré (Mertz et Weith, Keutgen), du CO?, de l’éthylène, du mercaptan allylique, de l'hexasulfure de diallyle, ce dernier se décomposant à son tour par réduction en sulfure d’al- lyle, mercaptan allylique et H°S (Keutgen). Il devient dès lors bien difficile de voir dans le mélange glycérine-soufre effectué à l’ébullition « une prépara- tion colloïdale de soufre ». Le soufre colloïdal, s’il y existe, est en quantité minime par rapport aux composés organiques sulfurés; il est instable, ne résultant peut-être que de la scission de la chaîne polysulfurée allylique. Parmi les procédés de préparation de soufre colloïdal que nous avons étudiés, il en est un qui, à l'inverse de nos prévisions, nous paraît propre à l’application médicale et a déjà donné des résultats thérapeu- tiques : c'est celui qui utilise la réaction 2H°S + SO°. £'n faisant arriver dans de l’eau, ou dans de l’eau additionnée de glycérine ou de gélatine ou dans de la glycérine peu diluée un double courant gazeux de SO et de HS, ou simplement l’un des deux gaz dans un de ces milieux où l'autre gaz avait été préalablement dissous (à saturation ou non), nous avons obtenu des colloïdes très stables, injectables dans les veines sans aucun danger sous forme de sérums sulfo-colloïdaux. Nous y reviendrons en détail. LE SYSTÈME DES FIBRES ENDOGÈNES DES CORDONS POSTÉRIEURS DANS LA DÉGÉNÉRESCENCE ASCENDANTE DES RACINES DE « LA QUEUE DE CHEVAL », par M. LAIGNEL-LAVASTINE. La méthode anatomo-clinique établit l'existence des systèmes de tibres nerveuses par deux procédés. L'un, qu’on peut appeler positif, met en évidence le système lésé au milieu du névraxe sain. L’autre, qu’on peut appeler négalif, met en évidence le système considéré qui tranche par son aspect normal sur les autres régions dégénérées. Une méningo-radiculite syphilitique des racines postérieures droites (1) Cette même action désodorisante du sublimé se manifeste partiellement vis-à-vis de l'ithytol, pour lequel nous avons tout à l'heure signalé une certaine analogie avec les produits de réaction de l’hyposulfite de soude sur la glycé- -rine chaude. 29% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la queue de cheval, qui détermina pendant la vie le syndrome dit de « l’hémi-queue de cheval », me permit, après la mort, d'étudier en coupes sériées, au Marchi et au Pal, les dégénérations ascendantes des cordons postérieurs. Le dessin net de la zone marginale de Westphal, cornu-commissurale, du faisceau médian du centre ovale de Flechsig (faisceau de Hoche) dans la moelle lombaire et du triangle de Gombault et Philippe dans la moelle sacrée montre une fois de plus qu'ils ne dépendent pas des fibres radiculaires postérieures, et la continuité de ces formations éta- blit leur parenté. Particulièrement, la diminution de la zone cornu-commissurale, à mesure que l’on descend dans la moelle sacrée et que le faisceau de Hoche d’abord, le triangle de Gombault et Philippe ensuite, augmentent le nombre de leurs fibres, confirme leur continuité systématique. Pour Nageotte (1), le réticulum fin des cornes postérieures et les zones de Lissauer restent intacts dans les dégénérescences ascendantes radi- culaires postérieures, s’il n’y a pas de dégénérescence tertiaire. Dans le cas présent, je n’ai pas constaté cette intégrité des zones de Lissauer, formées, pour les classiques, de fibres fines radiculaires courtes, mais, pour Nageotle (2), de fibres endogènes fines verticales. Mes coupes, au Marchi, donneraient raison à Nageotte, car on n’y voit que très peu de granulations noires, mais, au Pal, presque aucune fibre n’est imprégnée. On pourrait admettre qu'il s’agit de dégéné- ration tertiaire, car au Pal est diminué le réticulum fin de la corne postérieure, du côté dégénéré. Il n’est d’ailleurs peut-être pas certain que les zones de Lissauer ne contiennent aucune fibre radiculaire posté- rieure. Pour Dejerine et Spiller (3), des fibres radiculaires postérieures exis- tent aussi dans le triangle de Gombault et Philippe et la zone cornu- commissurale de la région lombaire inférieure et de la région dorsale tout entière. Pour le triangle de Gombault et Philippe, Schaffer (4) et Wallenberg (5) ont la même opinion. Dans le cas actuel, le triangle ne contient pas de fibres dégénérées, mais il est très petit, plus petit que lorsqu'il est figuré par une lésion. Ceci s'explique facilement. Comme les limites des faisceaux de fibres ne sont pas aussi strictes que le représentent les schémas, le procédé négatif qui met en évidence par conservation doit forcément donner une aire plus petite que le procédé positif qui met en évidence par des- (1) Nageotte, in Cornil et Ranvier, 3° édit., LT, p. 143. (2) Id. Nouv. Icon. de la Saipétrière, 1904. (3) Dejerine et Spiller. Société de Biologie, 1896, p. 622. (4) Schaffer. Deutsche Zeitschrift f. Nervenheilk., 1898, XIII, p. 287. (5) Wallenberg. 1bid., 4898, p. 441. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 295 truction. Le triangle de Gombault et Philippe, tel qu'il est sur mes coupes, paraît donc bien contenir des fibres endogènes. Pour ce qui est de l'existence de fibres provenant des racines posté- rieures dans la zone cornu-commissurale de la région lombaire infé- rieure et de la région dorsale, mes coupes confirment tout à fait l’obser- vation de Dejerine et Spiller. Il existe donc des fibres provenant des racines postérieures dans la zone cornu-commissurale, puisque cette zone est pleine de granulations au Marchi dans Lo', mais cette zone contient aussi des fibres endogènes, puisqu'elle est conservée dans la moelle lombo-sacrée, son aire se modifiant aux dépens de celles du faisceau de Hoche et du triangle de Gombault et Philippe. Enfin, l’absence du faisceau de Hoche au-dessus de Lot, montre que l'anatomie de la moelle, dans le cas actuel, ne répond pas à la deserip- tion de Hoche, mais au deuxième type de Nageotte qui a eu le mérite d'affirmer que le faisceau descendant à fibres longues, dit faisceau de Hoche, n’a pas toujours la disposition aujourd'hui classique, mais qu’il présente dans son trajet dorso-lombaire des variations individuelles importantes (1). {Travail des Laboratoires des professeurs Landouzy et Gilbert Ballet.) TROUBLES DE L'ÉLIMINATION URINAIRE AU COURS DE LA CRISE D'HÉMOGLOBINURIE PAROXYSTIQUE, par WipaL et ROSTAINE. Nous avons chez cinq (2) malades atteints d'hémoglobinurie paroxys- tique étudié comparativement pendant la crise les courbes d'élimination des chlorures et des substances azotées. Ces exarnens ont élé répétés plusieurs fois chez le même malade. Au moment de la crise les urines, comme l'ont montré MM. Cour- mont (3), Morel et André, s’appauvrissent rapidement en chlorures et leur point cryoscopique s'élève. Chez tous nos malades, nous avons constaté, au contraire, que pen- dant la crise le taux de l'urée s'élevait dans l'urine, à mesure que (1) Nageotte et Ettlinger. Journ. de physiologie et de path. gén., 1899, p. 1102. (2) Ces cinq sujets présentaient le phénomène de Donath et Landsteiner. Deux d’entre eux étaient des syphilitiques héréditaires et deux autres ne présentaient aucun antécédent. Le dernier enfin était un ancien paludéen. (3) Courmont, Morel et André. Recherches sur un cas d’hémoglobinurie paroxystiqueessentielle. Société médicale des Hôpitaux, 30 décembre 1904. 226 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE s'accentuait la teinte hémoglobinique, et redescendait autour de son chiffre primitif à la fin de la crise. Les oscillations de l'élimination de l’urée se font donc en sens inverse de celles que subit l'élimination des chlorures. L'élimination de l’azote total, dans les rares cas où nous avons pu l’étudier, suivait dans son augmentation et sa diminution une marche sensiblement parallèle à celle de l’urée. Le rapport azoturique ne subit que de très légères oscillations; il fléchit légèrement au moment où la coloration de l'urine atteint son maximum d'intensité. Pour bien étudier ces échanges il faut avec la sonde à demeure re- cueillir l'urine par petites fractions dès que les mains ont été immergées. Le malade doit être à jeun et ne doit ni boire ni manger tant que les urines sont recueillies pour les analyses. Voici comme exemples quelques chiffres comparatifs : Ainsi, chez un de nos malades, le chiffre de l’urée, qui était de 13 gr. 47 avant la crise, s'élevait progressivement à 21 gr. 13, 21 gr. 88, 22 gr. 21 au moment où la teinte hémoglobinique atteignait son maximum pour redescendre progressivement au fur et à mesure que s’effaçait cette teinte à 21 gr. 34, 20 gr. 07, 19 gr. 63 et atteindre 13 gr. 16 après la crise. Les chlorures avaient subi des oscillations inverses. Leur chiffre, qui élait de 11 gr. 36 avant l'attaque, s'abaissait à 10 gr. 40, 9 gr. 83 au moment du maximum de la crise pour remonter à 10 gr. 49 et 10 gr. 73, à mesure que la teinte des urines se rapprochait de la normale. Chez un autre malade l’urée passait de 16 gr. 97 avant la crise à 35 gr. 16 au moment où les urines étaient le plus foncées, pour revenir à 32 gr. 49 après la crise. Parallèlement, de 12 gr. 60 avant la crise, les chlorures descendaient à 6 gr. 78, pour remonter à 8 gr. 42, après Ja crise. L'acide urique de 0 gr. 62 s'élevait à 1 gr. 12 pour retomber à 0 gr. 68 après l'attaque. L'acide urique dosé dans les mêmes conditions chez un autre malade s'était élevé de 0 gr. 57 à 0 gr. 91 pour descendre bien au- dessous de son chiffre primitif à la fin de la crise: Ce sont là des schémas typiques. Dans quelques cas, nous avons noté une augmentation de l’urée moins considérable, se chiffrant de 1 à 3 grammes. Ainsi, au cours d'une crise, nous avons vu l’urée s'élever de 21 gr. 25 à 23 gr. 61, pour s’abaisser ensuite jusqu à 13 gr. 41, alors que les chlorures fléchissaient de 8 gr. 48 à 7 gr. 02 et remontaient à 9 gr. 65. Après s'être élevée, l’urée, au lieu de revenir à un chiffre voisin de celui qu'elle présentait avant la crise, peut, parfois, continuer à des- cendre jusqu’à un chiffre extrêmement bas si le malade boit pendant la crise. Ainsi, au cours d’une crise, l’urée, de 22 gr. 91, s'était élevée à 30 gr. 60, pour redescendre progressivement à 20 gr. 58, au moment où l'urine avait retrouvé toute sa limpidité. À partir de ce moment le taux [RS] 19 ex SÉANCE DU 8 FÉVRIER tombe en quelques minutes à 9 gr. 04, puis à 3 gr. 33. Parallèlement les, chlorures qui, de 5 gr. 25, élaient tombés à 3 gr. 80, au plein de la crise, pour se relever à 5 gr. 98 au moment où les urines reprenaient leur lim- pidité, tombaient en moins d’une 1/2 heure à 2 gr. 10, 1 gr. 18 et0 gr. 70; à ce moment, 3 heures 1/2 après le début de l'immersion des mains, l’u- rine était presque complètement incolore. Dans un cas, nous avons vu l'urée, après s'être élevée de 29 gr. 58 à 33 gr. 66, rester au chiffre de 31 gr. 11 sans revenir au chiffre primitif. La courbe des chlorures avait présenté son cycle habituel; de 7 gr. 72 ils étaient tombés à 5 gr. 25, pour remonter à 7 gr. 31. Le temps d’augment de l’urée dure souvent deux heures après le début du refroidissement; il est quelquefois moindre; il se prolonge parfois, au contraire, pendant trois heures ou trois heures et demie. Dans 20 analyses sur 24, nous avons noté cette dissociation entre la courbe de l'élimination des chlorures et de l’urée. Dans quatre cas seule- ment nous avons vu le chiffre de l’urée s’abaisser comme les chlorures en même temps que les urines montaient en couleur. Les malades, dans ces cas, avaient bu pendant la crise. Dans deux de ces cas, l'abaissement de l’urée fut minime; dans les deux autres, au contraire, il fut très marqué. Dans l’un de ces deux derniers cas, de 34 grammes, l’urée tomba d’une facon continue et progressive à 9 gr. 14 en cinq heures; les chlorures, après s'être abaissés et relevés suivant leur cycle habituel, étaient ensuite progressivement retombés à 1 gr. 52. L'acide urique dosé dans l’un de ces cas s'était constamment abaissé parallèlement à l’urée; de 0 gr. 58, son chiffre était tombé à 0 gr. 7. En exposant dans l’eau froide les mains d’un hémoglobinurique, on peut graduer l'intensité de la crise, suivant le degré de température de cette eau et suivant la durée de l'immersion. En tâtonnant, on peut arriver chez certains sujets à déterminer une crise si légère qu'elle se traduit par une poussée d'albumine sans hémoglobinurie apparente, comme M. Chauffard en a rapporté un exemple. Au cours des grandes atlaques d'hémoglobinurie, l'albumine précède l'apparition et suit parfois de quelques heures la disparition de la ma- tière colorante dans l’urine. De même avant que survienne la teinte hémoglobinique apparaissent de légers flocons qui tombent au fond du tube, en même temps que se précipitent souvent des grains d’urate de soude en amas parfois considérables. Ces dépôts accompagnés de cy- lindres et parfois d’ombres globulaires continuent à se faire pendant la crise et ainsi que l’albuminurie peuvent persister après la disparition de l’hémoglobine. On confère une immunité passive momentanée aux hémoglobinu- riqués en leur injectant, comme nous l'avons montré, du sérum de chevaux préparés par l'inoculation de sérum humain. Lorsque cette immunité commence à fléchir, on obtient facilement des crises frustes 298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE réduites à la simple albuminurie. Nous sommes même parvenus, sous l'influence du froid, à ne produire chez un tel sujet qu’un dépôt flocon- neux avec décharge de cristaux uratiques, sans aucune trace d’albu- mine. L'examen de l’urine recueillie par fraction nous à montré ici encore, entre la courbe d'élimination des chlorures et la courbe d’élimi- nation de l’urée, la dissociation que nous avons signalée plus haut. Le taux de l’urée qui était de 24 gr. 21 avant la crise monta à 26 gr. 13 pour redescendre à 23 gr. 66 après la crise. Les chlorures, dont le chiffre était de 11 gr. 15 avant, descendirent à 10 gr. 21 et remontèrent à 11 gr. 71. Dans un tel cas, pour expliquer les troubles de l'élimination urinaire pendant la crise, on ne pouvait incriminer l'encombrement des tubes par l’hémoglobine, par des cylindres ou des débris hématiques. On ne pouvait pas davantage invoquer l’action de la fièvre, la température de la malade étant restée identique, avant, pendant et après la crise. L'évolution des éliminations n’est d’ailleurs pas celle que l'on observe chez les fébricitants. D’autre part, chez la plupart de nos malades, la fièvre persistait encore quelques heures après que l’'hémoglobinurie avait terminé son cycle et que l’élimination des chlo- rures et de l'azote avait fini de subir ses oscillations. L'hémoglobinurie n’est donc pas le seul trouble d'élimination pré- senté pendant l’accès. L'albuminurie, comme on le sait depuis long- temps, est sa compagne habituelle. Elle peut apparaître avant le pisse- ment d'hémoglobine et peut même lui survivre pendant quelques heures. La teinte rouge de l’urine est souvent précédée, accompagnée et suivie de l'apparition de dépôts floconneux et de la précipitation de grains urati- ques. Enfin, la crise se caractérise par une dissociation toute particulière des courbes de l'élimination des chlorures et de l'azote. ERRATA SÉANCE DU 18 JANVIER 1908 Page 42, au lieu de : 167, Lire : 175; — au lieu de : D, Lire : S. (1) 229 REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SEANCE DU 27 JANVIER 1908 SOMMAIRE Brunrz (L.) : Note sur l'anatomie HarTER (A.) : Blastomycose géné- et la physiologie des Thysanoures. 32 |ATANSÉeMMANRE. POREUAPANNPRIE 13 CHARPENTIER (A.) et Guizcoz (Ta.): JeanDELZzE (P.) et PERRIN (M.) Sur les solutions de mercure Col | Moindre résistance des lapins thy- loïdal. ................. 15 | roïdectomisés à l’intoxication par LH DE AE (R. De) ; l’arséniate de soude (1re note) . . . ù KOmble ancolleretite eu 1 1 L Ê JEANDELIZE (P.) et PErriN (M) : us PR A AU Ua j Moindre résistance des lapins thy- ee Re 16 roidectomisés à l’intoxication par P EUR de MU l’arséniate de soude (2° note). . . . 7 ETIENNE (G.) : Sensibilisation à Sn l’ophtalmo-réaction persistant long- Lucien (M.) : Considérations Éèr temps après éradication des foyers tomo-pathologiques sur l'athrepsie. HNDORENIELRE Le OR RME RRE 19 | (Note préliminaire). . ....... ° 8 Harter (A.) : Cirrhose hypertro- Parisor (J.): Apparition de symp- phique tuberculeuse avec forma- tômes urémiques, sous l'influence tions adénomateuses kystiques chez du chlorure de sodium, chez les Din CIDRE 00 Le PI ER EP E 10 ! animaux atteints de néphrite. . .. 18 Présidence de M. Cuénot. L'OMBLE A COLLERETTE, par R. DE DROUIN DE BOUVILLE. L'Omble de ruisseau, Salvelinus fontinalis Mitchili, plus connu sous la dénomination de Saumon de fontaine, est un Salmonide américain introduit en Europe depuis un certain nombre d'années. Il y est l’objet d'un important élevage dans les établissements de pisciculture. A celui de l'École nationale des Eaux et Forêts, créé en 1900 à Belle- fontaine, près Nancy, l'Omble de ruisseau ne rencontre pas les condi- tions requises pour prospérer. Il paye aux mortalités un tribut plus large que les autres espèces, et on constate sur de nombreux sujets des tares diverses. 230 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (2) Certaines d’entre elles sont connues, el décrites en particulier dans le traité du Professeur Hofer (1), de Munich. Mais il en est une, assez curieuse, et dont il n’a pas encore été question à notre connaissance. Chez les Poissons qui en sont affectés, l’articulation qui réunit l'os lingual au basihyal subit une énorme distension, sa résistance deve- nant insuffisante pour maintenir la courbure des branches ou cornes de l'hyoïde et des ares branchiaux. Toutes ces pièces se redressent, entraînant dans leur mouvement l’opereule et les rayons branchios- tèges qui se retroussent en découvrant les branchies. Le Poisson, comme on peut le voir sur les deux échantillons présentés, apparaît comme orné d'une sorte de collerette qui débute à la partie supérieure de l’ouverture des ouïes et se prolonge en pointe au-dessous de la gorge. . Cette malformation singulière s’est montrée sur quelques individus d’un lot d’Ombles de ruisseau nés à Bellefontaine au début de 1906. Les parenls étaient des sujets de trois à quatre ans, élevés à la pisciculture même et chez lesquels rien n’était apparu d’anormal. Notre attention n’a été attirée sur la formation d’une collerette que quand les alevins eurent acquis une taille de 4 à 5 centimètres. À ce moment, quelques-uns furent trouvés dans les auges parmi les Poissons morts. Croyant qu'ils avaient succombé directement à la dislocation de l'hyoïde et des arcs branchiaux, et le cas étant rare, nous ne nous inquiétâämes pas d’en rechercher la cause. Mais au printemps de 1907, faisant un triage parmi ces Ombles de ruisseau, qui avaient atteint 12 à 15 centimètres, la présence de la col- lerette fut constatée sur une demi-douzaine d’entre eux, paraissant d’ailleurs en bon état de santé. Ils furent alors mis dans une pelite pièce d’eau, avec d’autres Poissons de même taille. Deux moururent dans le courant de l'été, et furent recueillis et placés aussitôt dans le formol. Quant aux autres, nous eûmes la déception de ne pas les retrouver en octobre, en pêchant le bassin, ils ont dû être la proie de leurs congénères dont la croissance a été plus vigoureuse. Nous ne pouvons indiquer de facon absolument certaine la cause de la singulière tare qu'il nous a été donné d'observer, n'ayant pas voulu sacrifier, pour examen, les deux seuls sujets possédés. Mais il est presque certain qu'elle est due à un adéno-carcinome de la glande thyroïde. En effet, les Ombles à collerette se sont rencontrés dans un lot de Poissons dont une forte proportion (moitié environ), présentait les symptômes de cette affection. De plus, on connaît des cas où la for- mation de celte tumeur entraîne un écartement des arcs branchiaux, et une immobilisation de l’opercule, et dans lesquels les animaux ont d’une facon constante les ouïes et la bouche entr'ouvertes. (1) Handbuch der Fischkrankheiten. Munich, Heller, 1904. (3) SÉANCE DU 27 JANVIER DAC . Chez ceux que nous avons observés, le jeu des mâchoires est normal, mais les déformations intéressant l'appareil respiratoire atteignent un degré encore inconnu. Ceci n'empêche pas de pouvoir les attribuer, avec une quasi-certitude, à un adéno-carcinome, dont le développe- ment, laissant indemnes les organes de déglutition, intéresserait par suite exclusivement l'ossature branchiale et operculaire, provoquant les déplacements particulièrement exagérés auxquels est due la forma- tion de la collerette. (Laboratoire de pisciculture de l'École nationale des Eaux et Forêts.) NOTE SUR L’ANATOMIÉ ET LA PHYSIOLOGIE DES THYSANOURES, par L. BRUNTz. Chez les Thysanoures, deux auteurs seulement se sont occupés de la recherche des organes d'excrétion, en utilisant la méthode des injections physiologiques de solutions colorées dans la cavité générale. Le premier (1903-1904) (1), j'ai découvert l'existence : 4° d'organes rénaux débouchant au dehors : reins labiaux(Machilis polypoda, Machilis maritima et Lepisma saccharina); 2 de cellules closes, présentant des relations avec le tissu adipeux : néphrocyles à carminate (Machilis poly- poda). 5 5 Récemment, Philiptschenko (1907) (2), qui n'a étudié qu'une seule espèce (Ctenolepisma lineata), arrive à d’autres conclusions : 1° il ne retrouve pas de reins; et 2 il décrit des néphrocytes (cellules péricardiales ou syncyliums péricardiaux) isolés dans le sinus péricardial. Pour éviter les causes d'erreurs dans la recherche des organes excré- teurs, j'injectais aux animaux soumis à l’expérience un mélange de carmin ammoniacal et d'encre de Chine. Par ce procédé, j'ai mis en évidence le rôle phagocytaire des globules sanguins; Philiptschenko, en opérant de même a découvert, de plus, un organe phagocytaire que je n'avais pas vu chez les espèces examinées. En présence de résultats aussi dissemblables, j'ai entrepris une nou- velle série d'expériences, afin de m'expliquer la non-concordance des (1) 1903. Contribution à l'étude de l'excrétion chez les Arthropodes. (Thèse de la Faculté des sciences de Nancy.) 1904. Les reins labiaux des Thysanoures. (Arch. de z00log. exp., t. H, Notes etirevue,)t (2) Beiträge zur Kenntniss der Apterygoten. (Zeitsch. f. wiss. Zoolog., +. LXXX VIII, p. 99.) BioLoëre. Comptrs RENDUS. — 1908. T. LXIV. 18 ENT RP NPA" SN) LC & 239% RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY recherches de Philiptschenko et des miennes. De ces récents travaux, je puis conclure que : A. Les reins existent bien chez les trois espèces que j'ai étudiées. I semble que des organes aussi importants que des organes rénaux ne doivent pas manquer chez Ctenolepisma lineata, cependant on ne saurait l’affirmer a priori, car les T'hysanoures présentent, comme nous allons le voir, d'importantes variations anatomiques chez des formes voisines. B. Les néphrocytes à carminate sont disposés suivant deux types différents (4) : 1° Type Machilis. — Les néphrocytes présentent des caractères analogues à ceux des cellules adipeuses. Ils bordent latéralement les lobes du tissu conjonctif, qui limitent la cavité du sinus péricardique; 2° Type Lépisme. — Les néphrocytes présentent des caractères très différents de ceux des cellules adipeuses. Il sont surtout suspendus dans le sinus péricardique soit contre le septum, soit sur des fibres conjonctives qui les rattachent au cœur et aux téguments dorsaux (2). C. La phagocytose s'exerce par : 1° Les globules sanguins, lesquels sont phagocytaires pendant toute la durée de leur évolution et prennent leur origine dans la multiplication indirecte des jeune globules circulants ; 2 Un orqune phagocylaire qui n'existe que chez certaines espèces (Lepisma saccharina, Clenolepisma lineata). Chez les Lépismes, c’est le septum péricardique qui joue le rôle d’organe phagocytaire, alors que, chez les groupes d’Orthoptères qui possèdent des organes phagocytaires, (1) Dans mon Mémoire sur l’excrétion chez les Arthropodes, j'ai commis une erreur que je dois rectifier. Mes premières expériences furent effectuées avec les deux espèces suivantes : Machilis polypoda et Lepsima saccharina. Or, je n’avais pu me procurer qu'un très petit nombre d'exemplaires de cette dernière; de plus, chez les Lépismes les injections physiologiques sont extré- mement difficiles à réussir. Aussi, est-ce à tort, que j'ai cru pouvoir étendre au genre Lépisme, des résultats obtenus par des expériences bien conduites chez les Machilis. N'ayant eu que de mauvais résultats avec des Lépismes, j'ai spécialement décrit les néphrocytes chez Machilis polypoda; et je n'ai pas aperçu l'organe phagocytaire qui n'existe uniquement que chez les Lépismes. Mais ayant signalé l'existence des néphrocytes en 1903, alors que Phili- ptschenko ne le mentionne qu’en 1907, je puis légitimement réclamer la priorité de la découverte de ces éléments chez les Thysanoures. (2) Dans un Mémoire livré à l'impression, je donne des descriptions détaillées des néphrocytes et de leur répartilion. Ce Mémoire est accompagné d’une planche double. (5) SÉANCE DU 27 JANVIER 233 ceux-ci sont individualisés et constitués par des cellules spéciales supportées soit par le septum, soit par des fibres de soutien, soit par un tissu réticulé. (Laboratoire d'histoire naturelle de l'École de pharmacie.) MOINDRE RÉSISTANCE DES LAPINS THYROÏDECTOMISÉS A L'INTOXICATION PAR L'ARSÉNIATE DE SOUDE, (Première note), par P. JEANDELIZE et M. PERRIN, Il existe un cerlain nombre d’expériences réalisées par MM. Abelous, Remedi, Diez et Lerda, etc., en vue de savoir si la glande thyroïde possède un pouvoir anti-toxique ; mais, à notre connaissance du moins, ces travaux n’ont pas porté sur l’intoxication par les composés arseni- caux. Nous avons eu l’idée de faire des recherches dans ce sens, et nous nous sommes demandé quelle est la résistance des animaux thyroïdec- tomisés à l'égard de ces composés. N'était-on pas, en effet, amené tout naturellement à cette recherche en pensant aux travaux si importants de M. A. Gautier concernant l’arsenic du corps thyroïde? Comme type d'intoxication, nous avons choisi celle par l’arséniate de soude, l'animal en expérience étant le lapin. Dans nos différentes thyroïdectomies, l’abla- tion du corps thyroïde a toujours été complète et les parathyroïdes externes ont été respectées. Cette note a trait à un premier groupe d'expériences, comprenant trois séries de lapins dont chacune renfermait des animaux de même portée. Nous avons cherché à réaliser chez eux un type d'intoxication par injec- tions sous-cutanées d’une solution aqueuse d’arséniate de soude pouvant les tuer en l’espace de quelques jours ; nous avons ainsi introduit à chaque injection une dose correspondant à 1 centigramme pour 500 grammes de lapin, et toujours la dose injectée a été rigoureusement proportion- nelle aux différénts poids, que les animaux, lémoins et thyroïdec- tomisées, ont présenté, soit au début, soit dans le cours des expériences. PREMIÈRE SÉRIE D'EXPÉRIENCES. — De deux lapins mâles de même portée, le premier est thyroïdectomisé, l’autre sert de témoin. Quatre jours après la thyroïdectomie, on fait aux deux animaux une première injection dans les conditions sus-indiquées. Deuxtième injection, trois jours après la première. Température : 12 heures après la deuxième injection. Opéré: 3802 Témoin: 390 24 heures après — = ss 97109 as 3809 36 heures après —_ — — 380 — 3905 48 heures après tu ee un 3709 _ 3904 234 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY * (6) Troisième injection, deux jours après la deuxième. Température : 12 heures après la troisième injection. Opéré : 3606 Témoin: 3808 24 heures après — — — 350 — 3803 36 heures après — — — 330 — 3808 #8) heures apres eee — — — 340 — 3904 L'opéré succombe environ soixante heures après cette {roisième injection. Le témoin survit; comme lui, il avait perdu en poids, mais il se relève rapide- ment et retrouve en huit jours son poids initial. Sa température, qui s’était abaïssée, mais beaucoup moins que celle de l’opéré, redevient vite normale. DEUXIÈME SÉRIE. — De trois lapins de même portée, À, mâle, et B, femelle, sont thyroïdectomisés; C, mâle, est réservé comme témoin. Ces lapins recçoi- vent à partir du cinquième jour après l'opération, suivant les indications connues, sept injections d’arséniate de soude, espacées chacune de qua- rante-huit heures, proportionnellement à leurs poids respectifs et successifs, puis ensuite, au même intervalle, des injections de 1 céntigramme de sel d’arsenic par 400 grammes de lapin. — Le témoin a présenté des abaisse- ments de tempéralure moins rapidement que les opérés. Cette température n’est descendue au-dessous de 38°7 qu'après la neuvième injection, tandis que l'opéré A présentait une baisse de température de 38°4 dès le lendemain de la première injection, et l’opéré B de 385 le lendemain de la troisième. De plus l’opéré B succomba après la huitième injection, l'opéré A après la - dixième, tandis que le témoin ne succomba qu'après la vingt-quatrième. TROISIÈME SÉRIE. — Il s'asit d’une portée de six jeunes lapins âgés de un mois et demi. Trois (A, B, C, mâles) subissent la thyroïdectomie et trois autres sont réservés comme. témoins (D, mâle; E, femelle; F, mâle). A partir du quatrième jour après la thyroïdectomie, témoins et opérés recoivent chaque jour, et même deux fois par jour, une injection d’arséniate de soude (0 gr. O1 pour 500 grammes d'animal). Les trois thyroïdectomisés succombent les premiers dans l’ordre suivant : 4er mort : A, le 3° jour après la l'e injection, ayant recu 4 injections. 2e mort : B, — après — ayant recu ÿ — 3e mort : C, — après — ayant recu à — Les trois témoins succombent ensuite : 4 mort : D, dans la nuit du 3° au 4° jour après la 1° inject., ayant recu 6 inject. ÿe mort : E, — après — ayant recu 6 — 6e mort : F, le 4e jour après la 1'e injection, ayant recu 6 injections. Malgré cette intoxication rapide et en quelque sorte massive, ce sont encore les témoins qui résistent le mieux, malgré leur injection supplémentaire. En somme, ces différentes expériences nous montrent nettement que les lapins thyroïdectomisés subissent un abaissement de température plus vite que les lémoins lorsqu'ils sont soumis à l’intoxication par l'arséniate de soude, et que la »mor1l survient plus rapidement chez eux. Ajoutons que thyroïdectomisés et témoins présentent, outre l’hypother- (1) SÉANCE DU 27 JANVIER . 235 mie, d'autres symptômes morbides (parésie, inappétence, diarrhée, amaigrissement), mais que, chez ces derniers encore, ces symptômes sont moins manifestes et plus tardifs que chez les premiers. Les lapins thyroïdectomisés sont donc beaucoup plus sensibles que les lapins nor- maux à l'empoisonnement par l’arséniate de soude. (Travail du Laboratoire de M, le professewr J. Schmitt.) MOINDRE RÉSISTANCE DES LAPINS THYROÏDECTOMISÉS A L'INTOXICATION PAR L'ARSÉNIATE DE SOUDE, par P. JEANDELIZE et M. PERRIN, (Deuxième note). Les expériences qui font l’objet de cette deuxième note appartien- nent à un second groupe de faits que nous avons observés. Elles ont les mêmes bases que celles qui sont relalées dans notre première com- municalion sur ce sujet. Toutefois aux animaux témoins, nous avons fait subir un choc opératoire analogue à celui des thyroïdectomisés en faisant un simulacre de thyroïdectomie. Nous metlions le corps thyroïde à découvert, nous le détachions de la trachée et de ses connexions conjonctives voisines, en le laissant toutefois en place et en lui conser- vant ses atlaches vasculo-nerveuses. Ce simulacre de thyroïdectomie a été opéré pour mettre autant que possible les différents animaux dans les mêmes conditions. Expériences : QUATRIÈME SÉRIE. — Cette série comprend deux lapins thyroïdectomisés À et B et un témoin C, tous femelles de même portée, âgées de cinq mois et ‘demi au moment de l’opération. Le quatrième jour après la thyroïdectomie et le simulacre, on fait à chaque animal, opérés et témoin, une injection hypodermique d’arséniate de soude, toujours dans les mêmes conditions déjà énoncées (1 centigramme pour 500 grammes d'animal). Il suffit de deux injections faites à vingt-quatre heures d'intervalle pour tuer les deux thyroïdectomisés qui meurent tous les deux le quatrième jour après la première injection, tandis que le témoin résiste. La température de ce dernier n'avait pas encore fléchi, alors que celle des opérés était manifes- tement hyponormale. Il a fallu, après la mort de ceux-ci, trois nouvelles injec- tions pour tuer le témoin. L'étude ci-après des températures est intéres- -.Sante : s 236 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY À, OPÉRÉ B, OPÉRÉ C, TÉMOIN lerjour : l'e injection. . 3904 3905 3904 2e jour :.2€ injection. . 3806 3803 V3905 SOUDE NS CE 3104 380 113806 ; 3604 3708 , 3901 PTS Érootoate se PAL TES à É morte dans la nuit. 36°, morte à 1 h. du soir. 3905 HESOUTÉMSENINIeCtOoN Re 0 ET te ee ee ee EN MEN ee DRE 3904 Ge jouri2eSinjection,. PRE TRES ES TERESA PES E 3709 Hour eAiNecton er RAT NE NE PP ET US ME DES 0 ODSNTNIEE Cnouième série. — Deux lapins femelles, âgées de six mois, composent cette série. Ce n’est que quinze jours après les opérations (thyroïdectomie et simu- lacre) que l’on commence l'intoxication. À ce moment les animaux ont augmenté chacun de poids, malgré les opérations. Deux injections quotidiennes à raison de 1 centisramme pour 500 grammes d'animal, tuent l'animal thyroïdectomisé qui meurt deux jours après la pre- mière injection en état d’hypothermie. Le témoin résiste, et après la mort de lopéré il faut encore deux nouvelles injections pour le tuer. Ces nouvelles expériences confirment la conclusion apportée dans notre première note. En effet, outre l’hypothermie plus manifeste et la mort plus rapide chez les thyroïdectomisés, nous avons constaté chez ces derniers tout un ensemble symptomatique (parésie, diarrhée, etc), plus précoce et plus accusé que chez les témoins. Nous pouvons donc répéter ici que les lapins thyroidectomisés sont moins résistants que les lapins normaux à l’intoxication par l’arséniate de soude. Nous avons commencé d'autres recherches, que nous nous proposons de compléter, faites en “employant différents toxiques minéraux, trouvant qu'il est intéressant de savoir comment le corps thyroïde se comporte dans ces cas. Remarquons en terminant que, d'après nos expériences, la médication arsénicale ne doit être employée qu'avec prudence chez les insuffisants thyroïdiens, et qu'il est intéressant de- rapprocher de nos recherches celles de MM. Bédart et Mabille (1), qui affirment l'efficacité de l’arsenic contre les accidents de la médication thyroïdienne. (Travail du Laboratoire de M. le professeur J. Schmitt.) CONSIDÉRATIONS ANATOMO-PATHOLOGIQUES SUR L’ATHREPSIE, (Note préliminaire), par M. LUCIEN. On désigne sous le nom d’athrepsie un état de cachexie particulier “ PR à la toute première enfance, et dont on rattache généralement la cause à des troubles gastro-intestinaux. (4) Bédart et Mabille, Soc. de Biol., 1898. — Mabille, Thèse de Lille, déc. 1898, Es: Rs (9) se SÉANCE DU 27 JANVIER 237 Alors. que nous étions interne à la clinique de M. le professeur Haushalter, notre attention avait été attirée sur plusieurs points relatifs à la symptomatologie de cette affection, qui ne semblaient pas cadrer avec les théories pathogéniques admises par la RARE des auteurs. Sans doute, les troubles gastro-intestinaux sont fréquents chez les athreptiques, mais ils sont très variables. On les voit, du reste, s'amender et même disparaître presque complètement, si les enfants sont convenablement soignés. Toutefois, bien que les athreptiques prennent une alimentation quantitativement suffisante, bien qu'ils ne vomissent plus et que la diarrhée se soit arrêtée, bien que les selles soient devenues relativement satisfaisantes, on s'étonne de voir ces enfants continuer à maigrir d'une facon régulière, et la maladie pour- suit sa marche presque à coup sûr fatale vers la mort. L’athrepsie, en effet, ne pardonne guère, et je ne sais si l’on pourrait rapporter beau- coup de cas de guérison véritablement authentiques. Ces observations nous avaient conduit à émettre certains doutes sur l'origine purement gaslro-intestinale de l'athrepsie et nous avaient -poussé à entreprendre quelques recherches pour essayer d'éclairer la pathogénie encore très obscure de cette affection. C’est dans ce but que nous avons étudié d'une facon systématique les différents organes recueillis au cours des autopsies de sujets athreptiques, corroborant, par l'examen histologique les données fournies par la simple étude macroscopique. | À l’autopsie des athreptiques, les lésions organiques se présentent avec une telle constance et sont la plupart du temps tellement compa- rables entre elles qu'il est possible d'en décrire le tableau général. Du côté de l'appareil respiratoire, on ne rencontre d'habitude que des lésions banales dues à une infection pulmonaire terminale, congestion des bases et broncho-pneumonie catarrhale. Le tractus intestinal, que l’on a toujours incriminé, est loin de pré- senter des altérations constantes, et ne paraît pas souvent offrir de grosses lésions macroscopiques. Les plaques de Peyer ne sont pas notablement tuméfiées, les ganglions mésentériques sont à peine aug- mentés de volume dans les formes typiques. Mais, dans le cas présent, l'organe le plus intéressant à interroger est le foie dont les réactions traduisent toujours fidèlement l'état de bon ou de mauvais fonctionnement du tube digestif. Or, chez les athreptiques, l'aspect du foie est caractéristique. L'organe est de coloration violet foncé presque noir, de consistance ferme; sa surface de section, également de teinte uniformément sombre, est lisse et luisante. L’examen histologique ne montre aucune lésion profonde de la glande, ni du côté du tissu interstitiel, ni du côté des éléments sécréteurs. On ne remarque en particulier aucune surcharge graisseuse 238. RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (40) des cellules hépatiques, lésion si fréquente au cours des infections inteslinales. ' Les reins sont cong'estionnés ; on observe, la plupart du temps, d’abon- dants dépôts uratiques, colorant en une belle teinte jaune orangé les tubes droits de Bellini (infarctus tubulaires). Les anomalies rénales sont fréquentes. La rate est de consistance très ferme, sclérosée; les corpuscules de Malpighi sont apparents, mais petits. Nous ne saurions insister sur les lésions histologiques de ces organes, pour nous borner à signaler les altérations beaucoup plus profondes du thymus, du corps thyroïde, des surrénales et de l'hypophyse. | Ces différents organes sont de volume très réduit; leur poids, de beaucoup inférieur à la normale, permet de préjuger de leur atrophie que l'examen microscopique vient confirmer en tous points. Le thymus est en voie d'involution manifeste. Les follicules thyroï- diens sont étouffés par la sclérose envahissante. Ces deux organes sont de beaucoup lesplus allérés. La surrénale présente une sclérose partielle de ses substances corticale et médullaire. L'aspect des cellules glan- dulaires est celui que l’on décrit dans les cas d’hypoépinéphrie, c’est- à-dire d’hypoactivité fonctionnelle. l’hypophyse ne sécrète pour ainsi dire pas de colloïde. Il résulte de ce très rapide exposé que l’on ne saurait considérer les troubles gastro-intestinaux comme capables à eux seuls de déterminer l'apparition de l’athrepsie. Sans doute, dans cet état de cachexie infantile, il convient d’incriminer un mauvais état gastrique, et surtout une per- version dans les fonctions d’assimilalion; mais il faut voir dans les lésions profondes des organes hématopoiétiques, du rein, et particulié- rement de certaines glandes à sécrétion interne, la raison de l’évolution progressive et fatale de cette affeclion. (Travail du Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculié de médecine de Nancy.) CIRRHOSE HYPERTROPHIQUE TUBERCULEUSE AVEC FORMATIONS ADÉNOMATEUSES KYSTIQUES CHEZ UN CHAT, par A. HARTER. Le foie qui fait l’objet de cette observation, provient d’un chat mort de cachexie très intense; l'animal élait manifestement tuberculeux. Nous avons examiné les poumons qui présentaient une multitude de tubercules dont beaucoup étaient ramollis; les petites cavernes étaient (11) SÉANCE DU 27 JANVIER 239 assez nombreuses. Malheureusement, nous n'avons pu nous procurer les autres organes. Le foie est volumineux; il pèse 290 grammes, il mesure 15 centi- mètres de largeur totale et 12 centimètres dans sa plus grande hauteur. La surface est pâle; la face supérieure, mamelonnée irrégulièrement par des tractus, est granuleuse ou rappelle par endroits l'aspect du foie clouté; la face inférieure est plus accidentée et par endroits on a presque l'impression du foie ficelé. La vésicule biliaire, à parois très épaisses, est rétractée légèrement. On ne constate pas traces d’adhé- rence, de périhépatite. Des zones plus claires, bleutées, sont dissé- minées à la surface de l'organe; elles sont de grandeur variable. À la coupe, l'organe est dur, assez friable, pâle; on remarque des zones kystiques à contenu liquide bleuté, correspondant aux taches claires de la surface. Microscopiquement, on constate une cirrhose nullement orientée, ni systématisée; cette sclérose est surtout intense dans les espaces portes ; elle dissocie plutôt les lobules qu'elle ne les entoure: on ne peut lui donner une formule. Elle semble autant développée autour de la veinule porte que de l'artère ou du canalicule biliaire. Le tissu de sclérose est généralement pauvre en fibres ; les cellules rondes (lymphocytes) et fusiformes (cellules conjonctives jeunes) sont très nombreuses. Dans quelques endroits, cependant, on note de véri- tables tractus fibreux. Dans l’espace porte, la sclérose est très variable d'aspect suivant les points examinés ; mais généralement les cellules rondes et les cellules fusiformes sont mélangées; par endroits on trouve des nodules de lymphocytes représentant des follicules tuberculeux ; parfois, mais assez rarement, on voit une cellule géante typique, volu- mineuse. Jamais nous n’avons constaté de nécrose au centre de ces follicules tuberculeux atypiques. Dans toutes nos coupes, aucun lobule hépatique n'est délimitable : la sclérose envahit le tissu du foie, surtout à la périphérie du lobule. Non seulement les trabécules sont dissociées, mais les cellules elles-mêmes sont noyées dans le tissu de cirrhose, isolées par groupe d’un, de deux, rarement de plus de trois ou quatre éléments. La veine sus-hépatique ne se retrouve généralement plus, envahie elle aussi par le tissu inflam- -matoire. En somme, cirrhose insulaire, annulaire, mono-cellulaire, tous ces types sont combinés, et dans un tissu de sclérose jeune, on trouve des cellules dissociées, dégénérées, des fragments de lobules hépatiques. Quant au parenchyme de l'organe, il est dégénéré : les cellules sont pâles, granuleuses; les noyaux prenaient mal la coloration ; mais on ne constate pour ainsi dire pas de dégénérescence graisseuse des éléments cellulaires. On note également une légère congestion. Les nodules de cellules rondes, follicules tuberculeux atypiques, siègent surtout dans les espaces portes; mais on les rencontre aussi 240 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (42) quelquefois en plein parenchyme,et là surtout on trouve tous les termes de passage entre la simple infiltration, le nodule sans contours nets et le nodule bien limité. | Ce qu'il y a d’intéressant, en plus de cette cirrhose, ce sont les produc- tions kystiques de volume très variable que l’on constate disséminées dans tout l'organe. En certains endroits on voit des masses cellulaires dans un tissu de sclérose multiplier leurs noyaux ; ceux-ci se disposent excentriquement et une cavité se forme, petite, bordée de belles cellules hépatiques cubiques; puis cette cavité se dilate, les cellules s’aplatissent, s’étirent ; ces diverses formations se touchent, enfin il se forme un tissu aréolaire, des cavités de dimensions très variables. Entre ces diverses dilatations kystiques, à épithélium aplati ou cubique, paraissant même à plusieurs couches quand la coupe a passé obliquement, on observe, là un tissu hépatique normal ou très légèrement infiltré des cellules rondes, là un tissu de sclérose plus ou moins accentué, là un nodule inflammatoire, quelquefois avec cellule géante, mais sans nécrose. Nous pensons que l’on peut interpréter ces formations comme adéno- mateuses; ce serait un hépato-adénome proprement dit. On pourrait songer que ces kystes sont dus à des dilatations des canalicules biliaires ; mais dans les espaces portes, tous très fortement selérosés, les canalicules biliaires ne semblent pas dilatés; de plus, on n'en constate que très peu de néoformés. Nous n'avons pu noter lous les intermé- diaires entre ces canalicules normaux ou peu dilatés et les grandes cavités kystiques, et ces néoformations n’ont pas comme siège unique les espaces portes. Aussi semblent-elles bien naître par prolifération seule des cellules hépatiques. La description de ce foie de chat se rapproche beaucoup par les caractères particuliers de sa cirrhose, par ses follicules atypiques, de Fanatomie pathologique que l’on donne des scléroses tuberculeuses du foie humain. De plus, les productions adénomateuses kystiques, dues à la sclérose et au processus tuberculeux, nous ont paru intéressantes à signaler vu les tendances actuelles à considérer les adénomes de certains organes comme de nature tuberculeuse. (Travail du Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Nancy.) (13) SÉANCE DU 27 JANVIER 244 BLASTOMYCOSE GÉNÉRALISÉE, par A. HARTER. Depuis plus d'un an nous suivons dans le service de M. le professeur Bernheim, grâce à son extrème obligeance, un malade atteint d'une affection très rare, surtout en France, la blastomycose. C’est un jeune homme de vingt-quatre ans, qui, il y a (rois ans, partit soldat en Cochinchine. Quelques mois après son arrivée, il fut pris de diarrhée, non pas dysentérique ; quelque temps après, il ressentit une douleur vive dans la région hépatique; on pensa à un abcès, on le ponc- tionna plusieurs fois et on ne retira rien. Au bout de trois mois on le rapatria ; à son retour, il entra à l'hôpital militaire de Nancy, où on conslata des phénomènes pulmonaires qui firent songer à la bacillose et de la diarrhée ; de plus, au bout d’un certain temps, des phénomènes hépatiques apparurent avec des douleurs vives dans la région ; des ponctions répétées furent sans résultat. Rarement, pendant son séjour, on constata de la fièvre. Un mois après son entrée, le malade sort de l'hôpital militaire. Deux mois après il y rentre avec de l’entérite, une anémie intense, des phénomènes pulmonaires, une légère douleur du côté du foie ; durant ce second séjour de deux mois, le malade présente une légère phlébite de la jambe gauche et une albuminurie d’un gramme par jour. Puis son état s'améliore. Cinq mois après, il entre dans le service du professeur Bernheim. On constate alors l’absence de fièvre, une expectoration rougeâtre, adhé- rente ; les signes stétoscopiques pulmonaires sont ceux d’une indura- tion des deux sommets. Les bruits du cœur sont nets; le foie et la rate sont normaux, ainsi que les autres appareils. L'anémie du malade est intense. Dans les régions épigastriques et hypogastriques, on constate une dizaine de petites nodosités sous-cutanées, plus ou moins mobiles ; la plus grosse est du volume d'une noix; quelques-unes sont douloureuses; aucune ne s'abcède. Quelques jours après, plusieurs de ces tumeurs ont régressé ou disparu alors que d’autres ont apparu. Quelque temps après, le malade a une selle sanguinolente, puis une douleur vive, persistante dans le creux épigastrique. À la partie supérieure de la joue droite, le long du maxillaire infé- rieur, deux nodosités du volume d’une noix apparaissent et comme:la plupart des aulres ne sont pas douloureuses. Dans les aines et l’aisselle droite on note des ganglions hypertrophiés. Puis les signes pulmonaires diminuent d'intensité, les tumeurs sous- cutanées sont en nombre plus restreint, mais des hémorragies intesti- nales multiples et abondantes affaiblissent considérablement le malade, déjà fortement anémié. - 242 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (44) Une amélioration sensible s’observe ensuite pendant un mois environ; les tumeurs ont presque complètement disparu, les hémorragies ont cessé, mais les phénomènes pulmonaires persistent, les noyaux indurés varient de siège. Le malade ressent ensuite une douleur très vive de la région épigas- trique ; il vomit pendant plusieurs jours tout ce qu'il prend. Quinze jours après il va tout à fait bien, quoique excessivement anémié. Au mois de novembre dernier, apparurent alors des phénomènes très particuliers ; subitement le malade fut pris d’une véritable crise d’épilepsie, de convulsions généralisées ; plusieurs crises s’observent alors chaque jour, mais celles-ci présentent bientôt l'aspect de cerise d’épi- lepsie jacksonienne partielle, et on peut en localiser la cause dans le domaine du facial droit. Cet état dure huit jours, et la semaine suivante le malade fut atteint de confusion mentale, et conserva pendant quelque temps une légère parésie faciale. Subilement, apparut ensuite une ptose de la paupière supérieure gauche en même temps que des douleurs sciatiques assez intenses du même côté gauche. Depuis deux mois, la ptose de la paupière persiste ; les phénomènes pulmonaires, l’anémie sont toujours stationnaires. Un fragment d’une tumeur sous-culanée nous permit de faire l’exa- men histologique et le diagnostic de l'affection ; un deuxième fragment mis en culture nous donna une culture pure de blastomycèles. Ges levures poussent admirablement sur carotte, sur pomme de terre, sur gélose glycérinée et nombreux autres milieux solides ou liquides. Des cobayes inoculés avec cultures sur carotte, nous ont permis de constater que ces animaux étaient relativement réfractaires ; le lapin, la souris nous donnent des abcès multiples dont le pus contient des quantités de levures et donnent des cultures pures de blastomycètes. Nous n’avons encore pu constater si nous avions affaire à un saccha- romycèle ou à un cryptococcus. Ce cas de blastomycose humaine généralisée est bien différent des quelques cas jusqu'alors signalés : blastomycoses localisées ou blasto- mycoses cutanées généralisées sous formes d'abcès, ou tumeurs inflam- matoires à blastomvcètes. | Le traitement ioduré prolongé n’a amené aucune amélioration. Nous avons essayé le sulfate de cuivre à la dose de 0 gr. 05 par jour, mais les symptômes de tumeur cérébrale nous ont empêché de continuer le traitement ; nous allons le reprendre. (Travail du Laboratoire d'Anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Nancy.) as dr dE Et ] pa à te ces Edit: nbaéet NE (15) SÉANCE DU 27 JANVIER 243 SUR LES SOLUTIONS DE MERCURE COLLOÏDAL, par À. CHARPENTIER et TH. GUILLOZ. Notre dernière communication du 10 décembre 1907, à la Réunion biologique de Nancy, a suscité à la Société de Biologie une note sur le même sujet de M. Stodel (1) et d’autres de MM. Galup et Stodel, H. Claude et J. Lhermitte (2), ainsi que l'annonce de nombreux travaux en cours sur le même sujet. Il en ressort que ces études présentent un certain intérêt. Il est une question que M. Stodel semble soulever, € en disant qu'il a préparé des solutions de Hg colloïdal en décembre 1906; c’est celle d’antériorilé au point de vue de ces études. Nous pourrions établir que l’un de nous s’est préoccupé, bien avant 1906, de l’utilisation que pour- rait avoir le Hg divisé électriquement comme il l’est par exemple dans les interrupteurs à Hg recouvert d’eau, mais celte question n'offre, à notre avis, aucun intérêt à être agitée. C’est bien seulement par la note de M. Stodel à la Société de Biologie que nous avons été avisé que l’on poursuivait actuellement de semblables recherches. Nous nous en mon- trerons plutôt satisfaits et ce ne sera pas un motif qui nous fera hâter nos études, ni en précipiter les conclusions. Nous ferons remarquer que les propriétés signalées par M. Stodel pour les solutions qu’il a obtenues sont celles que nous avons données comme caractérisant les nôtres, y compris l'évaluation du Hg dans la solution. Un seul point pourrait prêter à équivoque, c’est le degré d’opa- cité et le dichroïsme. Nous parlons d’un léger dichroïsme, et M. Stodel d’un dichroïsme très net. C’est une question d'appréciation puisque, de part et d'autre, nous ne faisons intervenir aucun élément de compa- raison. Voici des solutions faites depuis un mois et deux mois, conser- vées bien au repos : elles présentent un dichroïsme bien net ; de même ces solutions plus anciennes. La note de M. Stodel nous donnera l’occasion de deux remarques préliminaires. M. Siodel dit qu'il suffit d’agiler une solution de Hg colloïdal ayant précipité pour obtenir une solution ayant les mêmes propriétés qu'auparavant. L’agitation ne suffit pas pour la réintégration dans son élat moyen primitif du Hg suspendu, et une première preuve en est dans la beaucoup plus grande rapidité avec laquelle se reforme le dépôt dans les solutions quand il y a déjà été primitivement formé. Il reste à voir si les différences en jeu HOME très notablement l’ac- tion thérapeutique, et toutes réserves doivent, à notre avis, être faites à cet égard. (1) G. Stodel. Sur le mercure colloïdal préparé par voie électrique. (2) Comptes rendus de la Société de Biologie, 24 janvier 1908,t. LXIX, p. 66. 244 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (16) —— En ce qui concerne le dosage du Hg, nous avons essayé des méthodes pour l'évaluation différentielle dans une solution du Hg à l’état colloïdal et à l’état dissous. Nous les communiquerons quand nous les jugerons suffisamment étudiées, de même que certaines remarques relatives à l'évaluation du nombre et de la grandeur des corpuscules suspendus. DEUX TYPES D'ANÉVRISMES EXPÉRIMENTAUX DE L'AORTE, ’ par G. ÉTIENNE, J. Parisor, M. Lucien. Au cours des recherches de deux de nous sur l’athérome expéri- mental, concernant plus particulièrement l’action, sur les vaisseaux, de l’adrénaline employée simultanément avec les vaso-dilatateurs iodés (1), nous avons observé deux types d'anévrismes aortiques, présentant macros- copiquement des caractères nettement différents. Dans un premier cas (lapin intoxiqué par l’adrénaline seule), on cons- tate l'existence de trois anévrismes dont le plus volumineux siège au niveau de la crosse, les deux autres plus petits, très rapprochés du pré- cédent. Cet anévrisme est nettement sacciforme, et atteint le volume d'un pois; il est visible sur la paroi externe de l’aorte, en dehors de laquelle il fait fortement saillie ; sa surface interne, lisse, ne présente pas trace de plaques calcaires. Les deux autres anévrismes, quoique moins volumineux, ont les mêmes caractères. D'un aspect bien différent sont les dilatations anévrismales que nous avons constaté chez un autre animal (lapin intoxiqué par des injections d'adrénaline et d'iodipine). Dans ce cas, en effet, à côté de nombreuses plaques athéromateuses, dont plusieurs font saillie dans la lumière du vaisseau, s’en trouvent d’autres au niveau desquelles la paroi artérielle, fortement déprimée, constitue une sorte de capsule à fond mamelonné, alvéolaire. Deux de ces dépressions mesurent 12 à 14 millimètres de long sur 4 millimètres de large; leur profondeur maxima atteint 3 à 4 millimètres. Elles font saillie sur la paroi externe de l'aorte et siègent au niveau de l'aorte thoracique seulement. La paroi de ces dilatations anévrismales est irrégulière et tomenteuse; elle est, de plus, assez dure, incrustée de plaques calcaires. Nous nous trouvions donc là en présence de deux types différents d’anévrismes ; on pouvait croire, en effet, dans le premier cas, à une (4) G. Etienne et J, Parisot. Action sur les vaisseaux de l’adrénaline em- ployée simultanément avec les vaso-dilatateurs iodés (iode organique). Congrès de médecine. Paris, octobre 4907. — TT 77 APE 7 2 d t ; L (A7) SÉANCE DU 27 JANVIER 2145 dilatation primilive anévrismale, en un mot à un anévrisme vrai; dans le second cas, au contraire, à l’excavation d’une plaque athéromateuse, aboutissant secondairement à la formation d’une cavité anévrismatique, L'examen histologique nous a, cependant, montré l'identité du sub- stratum anatomique des deux lésions. En. vue de l'examen histologique, des fragments des parois aortiques ont été prélevés dans les portions athéromateuses soit au niveau des plaques faisant saillie dans la lumière du vaisseau, soit au contraire au niveau des poches anévrismales. Les coupes obtenues après inelusion à la paraffine ont été colorées suivant la méthode de van Gieson et à l’orcéine de Unna, pour la mise en évidence des fibres élastiques. Dans les deux cas envisagés, nous avons, en résumé, constaté les lésions suivantes : la lésion la plus caractéristique est la calcification de la partie moyenne de la mésartère. Cette imprégnation de la tunique moyenne du vaisseau par les sels de chaux s'accompagne d’une trans- formation des éléments qui la composent normalement. On assiste à la désintégration des cellules eonjonctives et musculaires dont les noyaux cessent d’être colorables. A ce stade, la paroi du vais- seau est plus épaisse que normalement et correspond à l'aspect de la plaque, faisant saillie dans la cavité artérielle. Consécutivement à ces différents processus, on voit les fibres élastiques perdre leur aspect ondulé, s’allonger parallèlement les unes aux autres, jusqu’à devenir parfaitement horizontales. Cette modification dans la structure de la charpente élastique de la mésartère est suivie d’un amincissement con- comitant de la paroi vasculaire. Mais les lésions ne s'arrêtent pas là : les fibres élastiques ainsi allongées ne tardent pas à se fragmenter, diminuant encore la résistance déjà amoindrie de la paroi de l’aorte: à ce niveau se produit la dilatation anévrismale, et ainsi se trouve cons- titué l’anévrisme athéromateux. Ces lésions se rapprochent, en somme, de celles déjà décrites par les auteurs Josué, Gouget et Lœper, Pic et Bonamour, etc. 5 Si nous cherchons à donner, de ces aspects macroscopique différent et microscopique semblable, une interprétation, peut-êlre pouvons- - nous la trouver dans la topographie même des lésions. Dans le premier cas, l’anévrisme siège au niveau de la crosse, alors que le reste du vais- seau ne présente que des lésions athéromateuses très discrètes. En ce point où le choc de l’ondée sanguine se fait sentir au maximum, une lésion moins intense à permis la distension plus précoce; la calcification peu marquée n’a pas entravé l'ampleur de cette dilatation. Dans le second cas, au contraire, la pression vasculaire, ne s’exercant que moins vio- lemment (aorte thoracique), n’a forcé que plus tardivement l'élasticité réduite de la paroi déjà notablement calcifiée ; la résistance mécanique de cette plaque calcifiée a limité l'expansion de la cavité. 246 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (18) Nous croyons trouver là les facteurs capables d'expliquer la différence d'aspect macroscopique de ces deux types d’anévrismes, malgré un substratum anatomique semblable. APPARITION DE SYMPTÔMES URÉMIQUES, SOUS L'INFLUENCE DU CHLORURE DE SODIUM, CHEZ LES ANIMAUX ATTEINTS DE NÉPHRITE, par J. PaARIsor. Les rapports entre la chloruration et la déchloruration d’une part, et l’'aggravation et l'amélioration des symptômes urémiques d'autre part, ont élé mis en évidence par de nombreux auteurs, dont je ne veux pas x ici rappeler les noms, renvoyant à ce sujet à l'exposé que j'ai fait récemment de la question (1). Cependant si chez l’homme l'influence toxique du NaCl est bien établie, chez l'animal on n'était pas parvenu à reproduire par la chloruration les accidents caractéristiques de l’urémie. Après avoir établi les résultats auxquels étaient arrivés différents expé- rimentateurs, Hallion et Carrion, Mayer, Ambard, j'ai déjà exposé les faits que j'ai moi-même constatés en faisant ingérer une solution de NaCI à deux lapins atteints de lésions du rein; ces deux animaux succombèrent rapidement, après avoir présenté des symptômes iden- tiques à ceux que l’on observe chez l'homme au cours de l’urémie (2). Les résultats d'expériences semblables chez neuf lapins sont venus, depuis, confirmer les conclusions que j'avais antérieurement posées, c’est-à-dire la possibilité de produire chez l’animal des symptômes et des lésions rappelant ceux que l’on observe en clinique chez les uré- miques, mais lorsqu'il existe antérieurement une lésion assez marquée des reins. L'existence d'une néphrite semble, en effet, être nécessaire pour qu'apparaissent les symptômes toxiques dus à l'ingeslion du NacCI. Des lésions rénales étaient produites plusieurs jours (15-20-25 en moyenne) avant l'ingestion du NaCl, au moyen d’injections intra-rénales de différents toxiques (cantharide, ac. acétique, etc.). Après engestion de quantités variables de NaCI, de 6 à 20 grammes au plus, et plus ou moins rapidement suivant la dose, des symptômes d'intoxication appa- raissent chez l'animal. Au bout de trente minutes déjà on note des modifications importantes du rythme respiratoire qui s'accélère. D'une façon générale, les symptômes que j'ai pu observer chez ces neuf (4) J. Parisot. Pression artérielle et glandes à sécrétion interne. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1908, pages 280 et suivantes. (2) Loc. cit., page 287 et suivantes. r Mein. Pape Fi (19) SÉANCE DU 27 JANVIER 19 PS 1 animaux sont les suivants : dyspnée, consistant le plus souvent en une accélération très marquée, à type expiratoire; une fois seulement les . mouvements respiratoires devinrent irréguliers (sans tendance au type périodique). Le cœur s'accélère notablement, aïteint 250, 300 pulsa- tions à la minute, en même temps que ses battements deviennent plus violents; la pression artérielle dans quatre cas s'est manifestement élevée. Une grande agitation de l'animal, des mouvements désordonnés des pattes, enfin, dans trois cas, l'établissement d’une véritable crise d'éclampsie avec rejet de la tête en arrière, ont pu être constatés. Dans tous ces cas, les animaux ont succombé dans un laps de temps variant de trente minutes à deux heures environ. Les lésions trouvées à l’autopsie sont des plus intéressantes: j'ai toujours constaté l'existence d’une congestion marquée de tous les organes, du poumon, du foie, des reins en particulier; plusieurs fois les plèvres et l'intestin présentaient un piqueté hémorragique abondant. Enfin chez tous ces animaux existait de l'œdème pulmonaire, avec pré- sence de spume (souvent rosée, une fois hémorragique) dans la trachée (écume sanglante aux narines de l’animal). De plus, dans six Cas, j'ai trouvé dans le péritoine, mais surtout dans les plèvres, un liquide séreux, légèrement rosé, quelquefois très abon- dant. Ces symptômes et ces lésions constituent donc des faits très intéres- sants; d'une part, ils présentent une grande analogie avec ceux que l’on . observe chez les urémiques et à leur autopsie; d'autre part, ils viennent montrer encore l'importance que possèdent en pathologie le chlorure _ de sodium, et en thérapeutique la cure de déchloruration. SENSIBILISATION A L'OPHTALMO-RÉACTION ER] LA 4 PERSISTANT LONGTEMPS APRÈS ÉRADICATION DES FOYERS TUBERCULEUX, : 7 4 4 par G. ÉTIENNE. # La réaction de l'organisme du tuberculeux à la luberculine, sous forme d'injection, de cuti-réaction ou d’ophtalmo-réaction, est le résultat d'une hypersensibilité acquise à la toxine tuberculeuse. Deux hypothèses surtout permettent d'expliquer cette hypersensibi- lisation ; ou bien elle serait une « manifestation de sensibilité spéci- fique, préparée, ou exaltée même, par la tuberculinisation lente de l'organisme, et trahissant suriout une imprégnation toxique (Dumarest et F. Arloing); ou bien elle serait un stade de l’auto-immunisation se produisant dans l'organisme infecté par le bacille de Koch, ou intoxiqué expérimentalement par sa toxine (Calmette, Breton et Petit); malheu- BroLocie. Comptes RENDuS. — 1908. T. LXIV. 19 19 = (@+) RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (20) reusement, chez le tuberculeux naturel, l’immunisation resterait tou- jours à ce stade préliminaire, et l’immunité effective ne serait jamais atteinte. Certains faits plaident en faveur de l’une et de l'autre hypo- thèse; mais, entre les deux, nous ne voyons pas encore de preuve cer- taine. Mais, de toute facon, dans l’organisme atteint par le bacille de Koch, la sensibilisation à la tuberculine est un phénomène général, appartenant à la lotalité de cet organieme imprégné déjà de la toxine, indépendant désormais du foyer tuberculeux lui-même, et pouvant lui survivre presque indéfiniment, de même que l'organisme infecté un jour par la syphilis, la variole ou la vaccine, reste immunisé après l'extinction de la maladie. La clinique nous en donne la preuve. En étudiant l’ophtalmo-réaction chez les vieillards (1), nous avons pu constater son apparition chez une femme de quatre-vingt-lrois ans ayant eu, à vingt-deux ans, un foyer d'induralion pulmonaire (avec hémoptysies), évidemment guéri sous forme d’un noyau de sclérose pulmonaire. Cependant, on sait que dans un foyer très ancien de tuberculose, même dans une masse crétacée (Haushalter), il peut rester des bacilles virulents; contre ceux-ci, il serait donc possible que l'organisme lésé réagisse encore. Il n’en est plus de même dans le fait suivant, qui nous montre la sen- sibilisalion persistant longtemps après l'éradication totale des foyers tuberculeux d’où est partie l’imprégnation. Il s’agit d’un ancien journalier, aujourd'hui âgé de cinquante-cinq ans, hospitalisé comme infirme incurable à l’infirmerie de l'hôpital Saint-Julien. Il avait toujours été en très bon état de santé, lorsqu’à l’âge de quarante et un ans, à la suite d’un violent traumatisme général (il avait été entraîné par une courroie d'usine) avec fractures compliquées, il fut atteint coup sur coup d’une tumeur blanche du coude gauche, du genou gauche, de l’articula- tion phalangino-phalangettienne du petit doigt droit,tumeurs blanches de durée prolongée, provoquant la formation de fusées purulentes, et qui imposèrent la nécessité de l’amputation du bras gauche en 1893, de la désarticulation de la cuisse gauche en 1894 et de la désarticulation du petit doigt en 1895. Depuis ce moment, il n’a plus jamais été malade, souffrant seulement de temps à autre d'illusions douloureuses à un haut degré dans les membres amputés. Le 29 novembre 1907, donc douze ans après sa dernière amputalion, nous cherchons chez lui l’ophtalmo-réaction par instillation d’une goutte de tuber- culin-test à 1/100 sur la conjonctive. La réaction commence après la dix- huitième heure, est nettement positive après vingt-quatre heures, ainsi que l'indique le tableau suivant : (4) G. Etienne. L'ophtalmo-réaction chez les vieillards. Société médicale des Hôpitaux, 24 décembre 1907. A NE TE NET ER ee 7, ART MNT PNR A as Le (20) SÉANCE DU 27 JANVIER 249 LARMOIEMENT ROUGEUR EXSUDAT FIBRINEUX Après 18 heures. . 0 0 0 Après 24 heures. . Assez intense. Assez intense à la Net. conjonctive palpébrale. Après 36 heures. . Id. Id. Intense. Après 48 heures. . Id. Id. Id. APreS HV Jours Lu. Net. Très intense à la Id: conjonctlive palpébrale. Après 4 jours . . Net. Très intense, diffuse. Id. Après 5 jours . . Net. Très intense, diffuse. Id. Après le cinquième jour, les signes constitutifs de la réaction s’atténuèrent progressivement, mais étaient encore apparents après dix jours; et, après le cinquante-cinquième jour, la conjonctive de l'œil instillé est encore légère- ment plus vascularisée et plus brillante que celle de l'œil gauche. Un examen . minutieux n’a permis de découvrir l'existence d'aucune lésion tuberculeuse, ganglionnaire ou autre. Ainsi donc, douze ans après les amputations ayant supprimé radica- lement à grande distance les trois foyers tuberculeux, l'organisme de notre malade reste largement imprégné de la substance sensibilisante pour la toxine tuberculeuse. La seule objection serait la persistance dans son organisme d’un foyer tuberculeux latent. Un minutieux examen eélinique n’a pas permis d'en trouver trace. Bien plus, il paraît peu vraisemblable que des bacilles tuberculeux, dont l'implantation dans les trois foyers semble avoir été à peu près contemporaine, assez virulents pour déterminer dans ces foyers des dégûts nécessitant de larges amputations, aient pu rester ailleurs complètement silencieux. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Casseite. LS (+ > SÉANCE DU AmBarD (L.) et Bixer (M.-E. Quantités d’'amylase contenues dans le tube digestif aux différents mo- ments de la digestion et au cours d’alimentations diverses . . . . . .. BEURMANN (DE) et GOUGEROT : Co- loration du Sporotrichum Beur- manni dans les tissus . . . . . . .. Bonn (GEORGES) : Sur le rôle et la protection des organes des sens chez les échinodermes. . . . . . .. BRiSSEMORET (A.): Contribution à l'étude de l'action pharmacodyna- mique des composés organiques. . CourrTapE (DENIS) : Contribution à l'étude de la mesure quantitative ES RAFOLS EC ENENNRNRERR A E Couvreur (E.) ct BELLION (Me M.) : Sur le sucre de l'Escargot. Réponse SEMESTRE Te SEC en EE Doxon (M.), Gaurter (CL.) et Po- L1CARD (A.) : Lésions rénales déter- minées chez la grenouille par l’abla- tion du foie. Rappel aux textes . . FrRancois-Francx (Cx.) : Micro- cinématographie de mouvements browniens. (Note de technique). . . Gaucaer (Louis) : Réaction très simple permettant de distinguer le IARCMEAQUElAT EC EURE EEE Iscovesco (HENRI) : Les lipoïdes des globules rouges du sang. Pré- paration. Propriétés physiques . .. LETULLE (MAURICE) : La Botryomy- cose. (Histogenèse. Nature parasi- ARS) NE ee MO nt MuLox (P.) : A propos de la fonc- tion des corps jaunes chez le co- REMOTE TONER ENRES R ENE De Rte Raymonp (F.) et CLaupe (H.) : Sur une forme de dyschondroplasie avec arthropathies et micromélie (pseudo- achondroplasie rhumatismale) . .. Riquorr (G.) : Des propriétés des colloïdes utilisés en thérapeutique. TRoOUESSART (E.) et VALÉRY-MAYET : Sur un acarien du genre Noto- phallus préjudiciable aux petits pois _ dans le département du Var. ... BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. (5 FÉVRIER (908 SOMMAIRE 269 261 213 VESTEA (A. pi) et ZaGarr (J.) : A propos de la transmission nerveuse D'eMlASRA Te ANRT TER OS Réunion biologique de Bucarest. ATHANASIU (J.) : À propos de la note de M. Francois-Franck : « Inhi- bition coordonnée dans les muscles fléchisseurs, sous l'infuenc? d’exci- tations de l'écorce du cerveau pro- duisant l'extension des membres » Bages (V.) : Note sur le diagnos- tic histologique de la rage. . . . .. Bases (V.) : Remarques à propos de la communication de M. G. Ja- CODSONR NT SRE an re JACOBsON (G.) Développement de pustules vaccinales au niveau de points d'inoculation anciens à l’occasion d’une nouvelle vaccina- T'ON NET ARR ER EE NN SION (V.) et ALExANDRESCU (N.) : Sur la toxicité d'un type d'Asper- gillus fumigatus isolé du maïs avarié. (Note préliminaire) . : . .. 282 286 Réunion biologique de Bordeaux. AUCHÉ (A.) : Sur la recherche des pisments#biliaires "#7" AUCHÉ (A.) : Sur un spectre ca- ractéristique des pigments biliaires. DENIGÈS (GEORGES) Nouveaux RÉACUIS AMEN TONER EN DENIGES (GEORGES) : Sur la recher- che de l’indol par les réactions de Pevalle GR diB RECRUE DENIGÈS (GEORGES) : Sur la pré- sence de produits actifs sur l’indol dans le benzène commercial et ses ROMOIO LUE SRE ET GAUTRELET (JEAN) et THUAU (PAUL) : Influence de la polypnée sur la gly- cosurie adrénalique . +... .1. KuwsrLer (J.) : Note additionnelle sur les « Urnes » des Siponcles .. LXIV. 20 297 299 293 SABRAZÈS (J.), MURATET (L.) et AN- TOINE (H.) : Epithélioma mélanique SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RSS dans la rate d’un chat porteur d'un épithélioma mélanique de la pau- de la paupière, consécutif à une Pières 5e LEONE CREER 292 morsure, chez un chat. : . . . . . . 290 VERGER (H.) et Souré (E.) : Sur la SaprazËs (J.), Murarer (L.) et Ax- technique de la destruction électro- TOINE (H.) : Infiltration massive de lytique de l’hypophyse chezle chien. 301 mastzellen agglomérées en nodules, Présidence de M. Giard, président. OUVRAGES OFFERTS. M. A. GauriER. — J'ai l'honneur d'offrir à la Société de Biologie la troisième édition de mon ouvrage : L'alimentation et les régimes chez l’homme. LR Depuis quelques années, à la suite des travaux d’Atwater surtout, et de son école, on a compris l'importance de l'alimentation et le rôle qu'elle joue dans le maintien de la santé privée el publique et jusque dans le jeu des institutions sociales. Un premier Congrès d'Hygiène ali- mentaire s’est tenu à Paris en 1906, et les documents ont été ainsi s’accu- mulant. Je les ai analysés dans cette troisième édition enrichie de plus de 100 pages nouvelles. Après d'assez nombreux développements nou- veaux relatifs aux problèmes d’alimentation qui touchent à la physio- logie générale, tels que l'établissement du bilan nutritif, le mini- mum d'albuminoïde nécessaire, les équivalences alimentaires, les dépenses en énergie de l'homme au repos et au travail, le rendement de la machine humaine, les méthodes de calorimétrie expérimentale, les mécanismes de la nutrition cellulaire, etc., j’aborde, dans la seconde partie, l'analyse et l'étude de chaque aliment en particulier, et je donne la composition des aliments en indiquant le poids des déchets inutili- sables, ce qui facilite beaucoup les calculs des rations en calories. J'insiste sur l'alimentation pauvre, l'alimentation du peuple, et même sur les prix de revient de la ration ouvrière. Cette dernière donnée constitue, en effet, une des conditions importantes du choix des aliments qui concourent à la ration. Je relate ce qui a été publié sur l'emploi du sucre comme source d'énergie, sur le rôle alimentaire de plusieurs substances minérales, etc. Dans la troisième partie, je m’étends plus que dans les édilions pré- cédentes sur le végétarisme, sur le régime à adopter au cours des mala- dies aiguës et chroniques, sur les méthodes scientifiques qui permettent de contrôler les effets de l’alimentation sur le poids et la santé des sujets, elc. » * = æ 3 SÉANCE DU 15 FÉVRIER 253 M. GusrAvE LoisEz. — J'ai l'honneur de faire hommage à la Société de Biologie de mon rapport de mission scientifique dans les jardins et établissements zoologiques de l'Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, de la Suisse et du Danemark, que vient de publier le ministère de l’Instruc- tion publique. Ce travail est concu sur le même plan que mon rapport de première mission (voir Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du 13 juillet 1907) ; il contient l'étude de vingt jardins zoologiques proprement dits, d’un certain nombre de ménageries privées, de parcs d'animaux et de réserves de chasse, en particulier du parc du duc de Pless, qui renferme actuellement l’un des rares troupeaux de Bisons existant encore aujourd'hui en Europe, enfin des établissements de zoologie et de biologie expérimentale : Station ornithologique d'essai de Sæbach, Institut impérial biologique de Dablem, Institut de biologie expérimentale de Vienne, Bureau central ornithologique de Hongrie, etc. Comme précédemment, nous avons eu soin de recueillir, au cours de notre mission, un certain nombre de données inédites que l’on trouvera éga- lement dans notre rapport sur l’alimentation, la croissance et la repro- duction des grands animaux en captivité, en particulier sur la gestation et la parturition d’éléphants, dont nous avons pu observer deux cas, l’un à Vienne, l’autre à Copenhague. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE L'ACTION PHARMACODYNAMIQUE DES COMPOSÉS ORGANIQUES, par À. BRISSEMORET. On sait, depuis les travaux de Marshall (A Contrib. tothe pharmacology of Cann.indic., Journal of am. med. Assoc., 16 oct. 1898), que le cannabinol isolé par Barlow, Spivey et Easterfield (Chem. Soc., t. LXIX, p. 339) du Charas, résine du Chanvre indien, représente à peu près les propriétés physiologiques de la drogue. Chez le chien, à la dose de 0 gr. 02 à 0 gr. 03 par kilo, ce corps provoque de la parésie motrice, de la somno- lence, du sommeil. LA CHO Nom nous connaissons très peu d’aldéhyde-phénols dans la série alicyclique : LCA 2 ; l’un d’entre eux, le diosphénol CH°— CH Fe CO A or existe NCCH? — COH 7 N CH* dans l’essence de buchu retirée des feuilles de plusieurs espèces du genre Barosma. : Le cannabinol aldéhyde-phénol possède la formule : C°H°s Contrairement au résultat que je pouvais attendre de l’expérimentation phy- siologique faite avec ce composé, le diosphénol donné à des chiens jusqu’à la dose de 0 gr. 20 par kilo n’a montré, à aucun moment, d'action narcotique. 254 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE D'autres facteurs que le groupement fonctionnel peuvent donc inter- venir dans l'action pharmacodynamique d’un composé organique et, dans le cas particulier du cannabinol, ce dérivé est peut-être par la masse de son résidu hydrocarburé CH” plus près de la morphine bâtie sur le carbure CH”, dont il rappelle l’action pharmacodynamique, que du diosphénol dont il possède les fonctions. La spécificité d'ordre chimique d’un composé organique autre qu'un hydrocarbure, traduit en définitive la modification des propriétés phy- siques et chimiques du carbure fondamental produite par l'introduction dans ce carbure de un ou plusieurs groupements fonctionnels. Une pareille définition pourrait être donnée de la spécificité d'ordre pharmacodynamique de ce même composé organique. Les exemples suivants, dont l’un m'est personnel, établissent, en effet, que le sens de l’action pharmacodynamique de composés organiques non azotés est orienté par la fonction de support c’est-à-dire par l'hy- drocarbure. CHAR : L’éther du glycol y inhalé pendant quelques instants, produit chez : le cobaye de la somnolence; la prolongation de l’inhalation amène le som- meil, la diminution du nombre des mouvements respiratoires, un abaisse- ment marqué de la température et la mort dans le coma. En répétant la même expérience avec le cinéol : CH5—C — 0 on constate qu'aux différents stades de l’imprégnation eo cet éther provoque chez le cobaye des tremblements, des Ha spasmes cloniques et toniques; il est, de plus, contrai- CH? CE? - rement au précédent oxyde, peu toxique. NE pie Or, ces deux corps, éther du glycol, cinéol, possèdent le même grou- pement fonctionnel oxyde d’éthylène en position 1.2 pour l’éther, en position 1.5 pour le cinéol,et qui garde chez les deux composés des pro- priétés faiblement basiques comparables entre elles. Mais le premier dérive de l’éthane, carbure saturé CH°—CH”°, doué comme ses isologues propane, butane, pentane, octane, de propriétés narcotiques (Lauder- Brunton, An introduct. to modern therapeutics, London, 1892, p. 117); le second de l'hexahydrocymène, carbure alicylique. Parmi les hydrocarbures de la famille du cinéol, le cyclohexane, le dimé- thylcyclohexane 1.3, le menthane, le menthène, le dipentène CH? CH — CH, CH —'CRe CH — CH° CH — CH° ARS PAR RS EN Pa cée ch ch: ch? cÉe ch cie CH? cfe CH Het [Ra a OM F8 CH? CH? CH°CH—CH CH? CH: CH? CH CGR NA A NET HER CH N à té Cf CH CH c— CH té — XICHS N CHS DNICHE administrés en inhalations à des cobayes, produisent une excitation des cen- 1Ÿ (y OC SÉANCE DU 15 FÉVRIER tres corticaux ou mésocéphaliques, se traduisant par des spasmes, des crises épileptiformes soit, comme dans le cas du dipentène, par de l’hyperesthésie, des mouvements de manège, des crampes ininterrompues, tous phénomènes cessant rapidement lorsqu'on suspend, chez ces animaux, l'inhalation de la drogue. L'action élémentaire typique des deux catégories de carbures est donc reproduite par deux oxydes appartenant à l’une et à l’autre de ces caté- gories. Le Rhapontic doit une partie de son action purgative à un éther méthylique du chrysophanol qui agit en renforçant la contraction des muscles lisses de l'intestin : or, d’après Paderi (Archivio di Farmaco- logia e Terapeutica, t. IV, p. 35), le chrysophanol exerce sur les fibres musculaires lisses une action excitante qui appartient également à l’anthraquinone d’où dérive par plusieurs substitutions le chrysophanol et au carbure l’anthracène sur lequel est greffé le groupement fonc- tionnel cétone quinonique 1.4 de l’anthraquinone ordinaire. CHANCHCUCH De COPRCH COH CO C— CH° ANA EAIN PANTIN ZEN NZAN É NS ae CH Cu ACHPAON 0 CHIC CACHE N 7 NE? MOTO NKZIN EN CHIC CH OUCH NN CO COR CO CH Ces exemples montrent l'influence que peut exercer l'hydrocarbure sur l’action pharmacodynamique de ses dérivés. COLORATION DU SPOROTRICHUM BEURMANNI DANS LES TISSUS, par DE BEURMANN et GOUGEROT, Le sporotrichum Beurmanni, parasite filamenteux dans les cultures, existe, dans l'organisme infecté, sous une forme courte, oblongue, que nous avons décrite les premiers en octobre 1906 (1). « Les parasites, de 3 à 5 y de long sur 2 à 3 y de large, sont basophiles et finement granu- leux, encerclés d’une très fine membrane incolore (2). » Les premiers, nous avons donné la reproduction de ces parasites dans les lésions humaines à propos d’un cas de sporotrichose ulcéreuse de la muqueuse (1) De Beurmann et Gourgerot. Annales de dermatologie et de syphiligraphie, octobre 1906, pp. 860, 861, 920. (2) Loco citato, p. 861. 256 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE palatine où les parasites étaient exceptionnellement nombreux (4). Six mois après notre premier mémoire, le 15 mars 1907, à la Société médi- cale, Lesné et Monier-Vinard confirmaient nos recherches et retrou- vâient le parasite dans les tissus sous la forme « mycélienne courte ». D'ordinaire, les sporotricha sont très peu nombreux dans les lésions humaines et des plus difficiles à reconnaître. Dès le début, nous avons insisté sur cette rareté du parasite et sur la difficulté de le déceler sur lame ou dans les tissus, si bien que le diagnostic par ces procédés reste le plus souvent douteux. Dans les lésions expérimentales, les sporo- tricha sont, au contraire, presque toujours nombreux et faciles à déceler. Toutefois, il subsiste de nombreuses causes d'erreurs (2) : débris de noyaux pyknotiques, débris de plasmolyse, débris de globule rouge, de: fibrine, de nécrose. Aussi, dès le début de nos travaux, avons-nous cherché des méthodes de coloration qui permettent de différencier le sporotrichum. Une expé- rience de deux ans nous a montré la supériorité du Dominici, du Gram, et du Prenant. Ces méthodes sont de beaucoup préférables à la colora- tion simple par le bleu de Unna et la thionine, car la teinte métachro- matique que peut prendre le parasite n'est pas constante et teinte aussi très souvent les débris de chromatine, si bien que la confusion est facile avec ces débris, surtout à l'intérieur des macrophages. Dans le pus et les raclages frais, le meilleur procédé est l’éclaircissement par la solution aqueuse de potasse, qui ne détruit pas le parasite. Ce procédé, si simple sans coloration, est l'application de la technique de Sabouraud pour les teignes. Sur lames sèches et dans les coupes à la paraffine, les trois meilleures techniques sont : le Dominici, le Gram, le Prenant. Par le Dominici (éosine orange bleu de toluidine), le parasite apparaît en bleu, mais on peut le con- fondre avec des débris de noyaux ou de protoplasma basophile, si sa forme oblongue, son aspect granuleux, son liséré incolore ne sont pas nets. Par Île Gram (hématéine faible, eau distillée ou acidulée, violet phéniqué, eau, liqueur iodo-iodurée, éosine orange ou tannin orange) (3), le parasite apparaît en violet franc avec cet éclat métallique bien connu du violet de gentiane; il ressort nettement sur les noyaux et débris chromatiniens que l'hématurie colore en un violet brun pâle plus terne, et sur le fond rouge ou orangé des. (1) De Beurmann et Gougerot. Société médicale des hôpitaux, 7 juin 1907, p. 587, figure reproduite dans la Presse médicale du 3 juillet 1907. (2) Loco citato, p. 920. (3) On peut, sur la même coupe, faire : Ziehl, eau acidulée, eau, héma- téine, Gram, tannin orange, technique qui permet la recherche de contrôle du bacille de Koch. Le sporotrichum n'est pas acido-résistant ; toutefois, .et par exception, on note à l'intérieur du parasite des granulations acido-résis- tantes qui semblent être des grains graisseux. D. ANT S SÉANCE DU 15 FÉVRIER Fe 9257 protoplasmas. Il faut, pour que la différence soit nette entre les deux violets, colorer peu à l’hématurie, ne pas la faire virer à l’eau alcaline; bien déco- lorer à l'alcool absolu pour que les noyaux ne retiennent pas le violet de gentiane. En effet, le sporotrichum retient plus ou moins complètement le Gram (1), mais d'ordinaire suffisamment. Cette technique différencie le para- site des débris de plasmolyse, mais non des débris nucléaires. Par le Prenant (hématéine, eau, éosine orange, alcool, vert lumière, alcool, xylol) (2), le para- site apparaît en rose teinté par l’éosine; il ressort facilement sur le fond vert du tissu collagène, sur le violacé des protoplasmas; il est facile à distinguer des débris des noyaux qui sont violets foncés, et c’est là le point important de cette méthode; on ne pourrait le confondre qu'avec des débris de nécrose acido- phile du protoplasma ou de globules rouges, encore est-il que sur les pièces bien fixées, le globule rouge et ses débris retiennent l'orange du mélange et non l’éosine, cornme fait le parasite. Cette méthode est facile, mais délicate ; il faut faire avec grand soin la substitution du vert au rouge; si on laisse trop peu de secondes au vert, les noyaux sont violacés rouges; si on laisse trop longtemps au vert, le parasite perd sa teinte élective rose et se surcharge de vert ; la méthode des coupes en série sur une même lame, indiquée par l’un de nous, évite ce petit inconvénient (3). Ces trois méthodes, qui permettent en même temps l'étude cytolo- gique des tissus, se complètent l’une l’autre. Par le Dominici, on élimine l’erreur des débris de globule rouge et de nécrose acidophile; par le Gram, l'erreur des débris de plasmolyse; par le Prenant, l'erreur des débris chromatiniens Grâce à ces trois techniques, on étudie à la fois la réaction cytolo- gique et la disposition des parasites, on retrouve les sporotricha oblongs, fusiformes, parfois sphériqueS dans les follicules et les vascularites, _à l’intérieur des cellules géantes qui proviennent le plus souvent de capillarite ; on suit les modifications du parasite dans les tissus, ses variations de dimensions chez un même animal, parfois suivant les organes et surtout suivant le degré de la phagocytose; on surprend tous les intermédiaires entre le parasite fortement basophile et granuleux vacuolé, et les formes dégénérées, acidophiles et päles, presque homo- gènes. (1) De Beurmann et Gougerot. Annales de dermatologie, octobre 1906, p. 857. (2) Gougerot. Méthode de Prenant modifiée. Société anatomique, n° 7, juillet 1905, p. 670. (3) Loco citato. Société anatomique, p. 671. 258 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA MESURE QUANTITATIVE DES RAYONS X, par DENIS COURTADE. On sait de quelle utilité peut être en biologie l'emploi des rayons X, et il importe d’avoir une notion exacte de la quantité que l’on emploie. On peut mesurer cette quantité : 1° Soit en calculant les constantes du courant employé pour actionner l’ampoule |milliampèremètres, voltmètres, etc.); 2 Soit plutôt en dosant les actions soit physiques, soit chimiques, produites par les rayons X. On peut dans ce dernier cas : a) Doser l’action ionisante sur l'air environnant; b) Mesurer l'action fluorescente exercée sur certaines substances (platino-cyanures); c) Doser l’action chimique produite sur certains corps (action photo- graphique, colorations des pastilles d'Holzknecht ou de Sabouraud). J'ai eu le premier, en mars 1905, l’idée de mesurer l'éclairement pro- duit par les rayons X sur un écran de platino-cyanure au moyen d'un étalon de radium, placé à la même distance et produisant toujours la même illumination de l'écran. Ce procédé, à côté de grands avantages, présente deux inconvénients : d’abord il nécessite, pour faire une comparaison utile, un échantillon de radium très actif et partant très coûteux; de plus, la mesure n'est faite que pour un court instant et présente tous les défauts des méthodes semblables. J’ai alors essayé de doser les rayons au moyen de l’action ionisante des rayons X, en prenant toujours comme étalon un échantillon de radium. Ici, le premier inconvénient disparait, car quelques centi- grammes d’un sel peu actif suffisent pour faire la mesure. Mais, pour si parfaite que soit cette méthode, elle présente toujours l'inconvénient de ne doser les rayons que pendant un instant très court. Je reviendrai cependant plus tard sur cette méthode qui présente les plus grands avantages pour les mesures instantanées, et est même pré- férable à la première, comme précision des résultats obtenus. Enfin, on peut utiliser l’action photographique en prenant comme étalon un échantillon de radium qui n’a pas besoin d’être très actif. On impressionne d'abord un carré de papier sensible avec un échantillon de radium toujours le même, placé à la même distance et pendant le même temps. Sur un autre carré de papier sensible plus grand, on dispose une série de lames d'argent ayant des épaisseurs différentes et absorbant des quantités de rayons égales à 1, 2, 3, elc., jusqu’à 8. bn 3% SÉANCE DU A5 FÉVRIER 259 L'impression donnée par le radium est calculée de manière à êlre égale, par exemple, à 1 H, de sorte que si l'impression de la teinte 3 est égale à celle présentée par le radium, on a une pose égale à 3 H. L'appareil de mesure est placé tout à côté de la partie à irradier, et le temps d'exposition peut être égal à toute la durée de la séance; on peut ainsi savoir exactement combien d'H on a administrés. Le temps d'expo- sition peut aussi ne durer qu'une partie de la séance; le nombre d'H trouvé à ce moment servira à déterminer la durée totale de la séance. On développe en même temps les deux papiers impressionnés avec n'importe quel développateur, et on développe jusqu'à ce que la tache produite par le radium soit très nette. Le temps employé pour ce dosage ne dépasse pas 30 secondes, car la lecture peut se faire à la lumière rouge et dans le bain de développement lui-même. Cette méthode supprime tous les inconvénients de la méthode de Kienboch, qui est aussi basée sur l’action photographique des rayons X. Elle présente tous les avantages des pastilles de Holzknecht et de Sabouraud, mais avec plus de précision et de sûreté dans les résultats obtenus. QUANTITÉS D AMYLASE CONTENUES DANS LE TUBE DIGESTIF AUX DIFFÉRENTS MOMENTS DE LA DIGESTION ET AU COURS D'ALIMENTATIONS DIVERSES, par L. AmBaRD et M.-E. BINET. La technique employée a été la suivante : Des chiens du poids d'environ 15 à 20 kilogrammes soumis préalablement au jeûne durant - trente-six heures, reçoivent en une seule fois un des repas suivants par kilogramme d'animal : soit 20 grammes de viande crue de cheval finement pulpée, soit 25 centimètres cubes de lait, soit 5 grammes de riz + 5 grammes de viande, soit 5 grammes d’amidon + 2 grammes de sucre (le riz et l'amidon sont donnés cuits dans de l'eau). Les chiens sont tués par saignée à des heures déterminées. Le contenu intestinal est retiré par expression douce. Le contenu intestinal est dilué avec de l’eau, de telle sorte que 1/2 centimètre cube du mélange ne digère pas plus du dixième de l’amidon de 50 centimètres cubes d’une solution d’amidon à 1 p. 100, la digestion étant effectuée au thermostat à 39°2 pendant trente minutes. Tous les chiffres indiqués au tableau suivant se rapportent au kilogramme d'animal. Les chiffres des colonnes des activités amylolytiques signifient la quantité de sucre susceptible d'étre produite dans les conditions susdites, calculée pour une digestion qui aurait duré une heure et qui aurait été produite dans une masse . d’amidon nécessaire pour répondre aux condilions susdites par tout le 260 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ferment intestinal et finalement divisée par le poids en kilogrammes de l'animal. Le tableau ci-dessous montre les faits suivants : La quantité d'amylase contenue dans tout l'intestin est très sensible- ment constante, quel que soit l'aliment en digestion et quelle que soit l’heure à laquelle on examine la digestion. HEURES CONTENU DE L'ESTOMAC en substance fraîche. à 1 pour 100. des fèces. l'intestin grêle. POIDS DES FÈCES ACTIVITÉ AMYLOLYTIQUE CONTENU DE L'INTESTIN en ACTIVITÉ AMYLOLYTIQUE ACTIVITÉ AMYLOLYTIQUE RÉSIDU SEC DE L'ESTOMAC RÉSIDU SEC DE L'INTESTIN Viande : 20 grammes par kilogramme d'animal. — Résidu sec de la viande : 25,8 p. 100. 3,10 , 3,10 » 0,70 j 0,15 1,89 3,40 5 3,10 » 0,48 0,06 9.05 4,40 3 3,90 21,0 1,10 0,03 2,80 5,40 | 42, 4,48 18,8 0,9% (?) 2,90 9 3 6,40 5, 4,81 » : 0,63 7,40 É 3 » 41550 2,00 0.25 0,30 1,32 d'animal. — Résidu sec du lait : 11,7 p. 100. k,47 1,15 2180) 5 ae » 2 4 074 2,95 9 0,13 5,50 * 2,50 | 2,96 0,12 : 5 grammes + viande : 5 grammés, par kilogramme d'animal. 0,70 0,94 2,01 AUS Amidon : 5 grammes + sucre : 2 grammes, par kilogramme d'animal. 3,82 » Dame 0e 0,36 » 3,b6 D PEN 0,89 Pour la viande, qui se digère régulièrement et qui ne donne que des fèces peu abondantes, l’amylase fécale est toujours peu abondante. Le lait, qui donne des fèces diarrhéiques, perturbeladistribution del’amylase dont on retrouve rapidement des quantités importantes dans le gros intestin. L’amidon et le riz, qui donnent des fèces déjà très consistantes dans la parlie terminale de l'intestin grêle, entraînent également plus d’amylase dans les fèces que ne le fait la viande. SÉANCE DU 15 FÉVRIER 261 Il est intéressant de rapprocher de la constance de l’amylase totale contenue dans tout l'intestin la constance de la quantité de chyme contenue dans l'intestin grêle. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine.) DES PROPRIËTÉS DES COLLOÏDES UTILISÉS EN THÉRAPEUTIQUE, par G. Riquorr. Si à un colloïde artificiel on ajoute un corps médicamenteux, la valeur thérapeutique de ce dernier s’en trouve augmentée. Voici quelques faits à l'appui : je prends X gouttes de permanganate de calcium à 0,50 p. 1000, je les injecte chez une malade atteinte de pyélo-néphrite. Aucune modification. Mais si j'ajoute ces X gouttes à 2 centimètres cubes d’un collcide artificiel, tel que le bleu de méthylène à 1/20, j'obtiens une solution mère dont j’injecte X gouttes diluées dans 1 centimètre cube d’eau. Au bout de deux mois, on ne trouve plus trace . de pus dans les urines. Dans un cas de plaques muqueuses syphilitiques, j'injecte X gouttes d’une solution de sublimé à 1 p. 100. Aucun résultat. J'ajoute ces X gouttes à 2 centimètres cubes d’une solution de bleu de méthylène, et de cette solution mère j'’injecte X gouttes diluées dans 1 centimètre cube d’eau; en trois jours, les plaques ont disparu. Prenons un autre exemple : le Goménol. Je l'ai essayé dans les ulcé- rations du col de la vessie. X gouttes injectées n’amènent aucun chan- gement. Je mélange ces X gouttes à 2 centimètres cubes d’une solution de bleu de méthylène, j'y ajoute X gouttes de silicate de soude à 1 p. 100. De la solution mère ainsi obtenue, j'injecte X gouttes dans 1 centi- mètre cube d’eau ; très rapidement, il y a amélioration et la guérison est obtenue en quinze injections. J'ai fait les mêmes injections dans la sinusite frontale, otite chro- nique, rhinite chronique, salpingite, avec le même succès. J’ai pensé alors à faire des associations médicamenteuses plus com- plexes. Voici la formule que j'ai employée dans la tuberculose : J'ajoute à 2 centimètres cubes de bleu de méthylène, X gouttes d’une solution de permanganate de calcium à 0,50 p. 1000, X gouttes de Goménol à 10 p. 100, et X gouttes de Thiocol à 1 p. 100. Dans la tuberculose pulmonaire au 1% degré, la disparition des bacilles se fait dans une moyenne de deux à trois mois ; au 2° degré, la guérison s’est obtenue au bout de huit à douze mois. Dans un cas de 262 SOCIETÉ DE BIOLOGIE pneumonie caséeuse, actuellement en traitement, l'expectoration est devenue muco-purulente, l’état général très amélioré, avec une aug- mentation de 8 kilos au bout de six mois de traitement. J'ai essayé la même injection dans les tumeurs blanches du genou, l’entérite tuberculeuse, l’amygdalite tuberculeuse ; tout est rentré dans l'ordre, et il y a donc guérison apparente. Tout récemment, j'ai soigné un malade déjà opéré l’année dernière d’un testicule tuberculeux. L'autre testicule se prenant à son tour, le malade est à la veille d’être opéré. Après la deuxième injection, le malade pouvait marcher sans douar le scrotum, violacé et très œdématié, reprenait sa couleur et sa consis- tance normales. Je lui ai fait d’abord une injection quotidienne pen- dant vingt-cinq jours; puis, devant l'amélioration persistante, j'ai espacé ; je lui en fais actuellement tous les quatre jours. Le testicule a repris sa forme normale en partie. On sent encore des tubercules en arrière avec quelques points douloureux à la pression seulement. J'ai essayé la même injection dans la furonculose rebelle à tout traitement. Dès la quatrième injection, l'amélioration est manifeste, la guérison demande une moyenne de dix injections. Voici la formule que j'emploie contre le cancer : à 2 centimètres cubes de bleu de méthylène au 1/20, j'ajoute X gouttes de sublimé à 1 p. 100, X gouttes d’une solution de trypsine à 1 p. 100, X gouttes d’arrhénal à 5 p. 100. J’injecte X gouttes de celte solution mère, diluées dans 1 cen- timètre cube d’eau stérilisée. J'ai obtenu la disparition de la tumeur dans trois cas de cancer de l'estomac ; après la cessation complète du traitement, un a récidivé au bout d’un an. J'ai recommencé les injections; en trois mois, l’élat général est redevenu excellent, le poids a augmenté et on ne sent plus rien à la palpation. Le même succès s’est reproduit dans un cas de cancer du sein, non opéré, avec adénite axillaire; dans une récidive de cancer du sein sur- venant dans la cicatrice deux mois après l'opération. Au début du traitement, il existait une ulcéralion de la peau de la grandeur d'une pièce de 50 centimes, mais n’intéressant pas toute l'épaisseur du derme. Dès la deuxième injection, l’ulcération était cicatrisée. Le même résultat heureux s’est obtenu dans deux cas de cancer du col de l'utérus non opérés. Dans des cas d'ulcérations cancéreuses, actuellement en traitement, j'ai constaté la disparition rapide des hémorragies, de l’odeur, la ten- dance manifeste à la cicatrisation, la diminution des douleurs, le relè- vement de l’état général. Je commence par faire une série d’injections journalières pendant SÉANCE DU 15 FÉVRIER 263 quinze à vingt jours, ou mème plus, jusqu'à ce que l'amélioration soit très nette. Si elle ne se produit pas dès les premières injections, il n'y a rien à espérer du traitement, qu'une amélioration et une survie. Conclusions. — Que conclure de ces faits ? Il serait prématuré de considérer ces guérisons comme définitives. Et j'estime qu'il faudra plusieurs années pour juger si elles ne sont qu'apparentes. Mais je crois pouvoir conclure qu’en ajoutant des doses infinitési- males d’un ou plusieurs corps à un colloïde artificiel, on augmente con- sidérablement la valeur thérapeutique de ces corps. SUR UNE FORME DE DYSCHONDROPLASIE AVEC ARTHROPATHIES ET MICROMÉLIE (PSEUDO-ACHRONDROPLASIE RHUMATISMALE), par F. Raymonp et H. CLAUDE. Les arrêts dans le développement des membres peuvent résulter de causes générales ou locales multiples, mais la micromélie généralisée aux quatre membres, contrastant avec une apparence normale de la: tête et du tronc, est particulière à certains types pathologiques. Aussi, après avoir éliminé les diverses variétés de nanisme par altérations viscérales ou toxi-infectieuses, le rachitisme et le myxædème, pensons- nous qu'il n’y à guère qu'un syndrome clinique auquel on puisse com- parer le cas que nous soumettons à la Société: c’est l’achondroplasie. Développement normal de la tête ou macrocéphalie, micromélie sur- tout rhizomélique, extrémités osseuses, épaissies, coudure des épi- physes, main raccourcie, doigts égaux et en trident: voilà quelques-uns des principaux caractères de l’achondroplasie et que nous retrouvons chez notre malade. Mais l’achondroplasie est une maladie congénitale; or, l'affection dont nous rapportons l'histoire est acquise et liée à des altérations articulaires. Voilà qui établit une distinction absolue entre les deux maladies au point de vue nosologique, si le rapprochement est permis au point de vue clinique. Henriette M..., âgée de vingt ans, était absolument normale jusqu'à l’âge de sept ans, d’après les témoignages de ses parents. Après un refroidissement, elle eut une crise de rhumatisme polyarticulaire, avec fièvre, sueurs, gonfle- ment et douleurs d’un grand nombre de jointures. Dans la convalescence, les articulations restent douloureuses, la mobilité disparait peu à peu, d'autant plus que des poussées subaiguës se produisent de temps en temps. Les ankyloses que l’on constate aujourd’hui remontent à sept ou huit ans. Nous _ observons cette malade depuis quatre ans; nous avons pu constater, comme 264 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le montrent nos photographies, que si, en ce qui concerne la figure, la poi- trine, son développement a été normal, les membres sont restés aujourd’hui comme ils étaient au début, hors de proportion avec le corps, les muscles éga- lement atrophiés, l’adipose du tissu cellulaire ayant, seule, modifié la forme des membres. Actuellement, la malade, assise dans son lit ou sur une chaise, a les cuisses demi-fléchies sur le bassin, les jambes demi-fléchies sous les cuisses. Les cuisses mesurent environ 31 centimètres, les jambes 29 centimètres, Les pieds 18 centimètres de longueur. Les articulations coxo-fémorales, immobilisées en demi-flexion, présentent une légère mobilité, surtout dans l’abduction et la rotation, qui sont même anormales (laxicité des ligaments). Aux genoux, les rotules sont soudées, les condyles du fémur sont saillants, surtout les con- dyles internes ; les plateaux du tibia sont très développés, la jambe droite surtout est, de ce fait, en valgus; les malléoles tibiales et péronières sont volumineuses, hors de proportion avec les diaphyses de ces os; l'articulation tibio-tarsienne est soudée à gauche, un peu mobile à droite. Les pieds sont petits, raccourcis, particulièrement dans leur moitié antérieure; les orteils se terminent, surtout à droite, à peu près sur la même ligne. Tous les muscles des membres inférieurs sont atrophiés, sauf les fléchisseurs et surtout les adducteurs des cuisses qui se contractent bien. Aux membres supérieurs, les bras et avant-bras ont 19 centimètres environ de longueur, la main, 12 centimètres. Les articulations de l'épaule ne sont pas ankylosées, mais sont le siège de craquements; le coude droit est soudé danslademi-flexion,l’avant-bras en pronation forcée,le coude gauche,immobilisé dans l'extension. Les apophyses styloïdes des radius sont volumineuses; les mains sont petites, raccourcies, les trois doigts du milieu sont sur la même ligne et s’écartent légèrement à leur extrémité; l’annulaire droit est moins long, par suite d’un raccourcissement du métacarpien. Les articulations sterno-claviculaires sont làches, ainsi que les articulalions de l'épaule, de sorte que les deux épaules peuvent être remontées en masse jusqu’à toucher les oreilles. Les muscles des membres inférieurs sont tous atrophiés. Au con- traire, les muscles du cou sont très puissants, ainsi que ceux de la nuque, du dos; le thorax, le bassin, la colonne vertébrale sont normaux. La face, un peu plus petite relativement que le crâne; la tête paraît grosse pour le corps, mais ses dimensions ne sont pas exagérées; circonférence, 55 centimètres. L'examen radiographique montre des soudures articulaires multiples, des déformations et épaississements notables des épiphyses, notamment la tête de l’'humérus droit, les malléoles et les extrémités supérieures des os de l’avant- bras. Les os de l’avant-bras gauche sont coudés, en forme d’O. A la jambe droite, le péroné et le tibia s'écartent l’un de l’autre en s'incurvant; la tête du péroné, de ce côté, remonte jusqu’à la hauteur du plateau tibial sur l'articulation. Les épiphyses montrent une transparence très nette indiquant une raréfaction osseuse, laissant voir nettement les détails de l'architecture des trabécules. Il en est ainsi surtout au niveau du calcanéum et des os du pied. Enfin, si les cartilages de conjugaison n'existent plus, on distingue, dans certains points (extrémités inférieures du tibia et du radius), une ligne sombre répondant assez bien à Ja place de celui-ci. La santé générale est bonne; le développement sexuel est normal. ; EE A SÉANCE DU 15 FÉVRIER 265 Nous sommes en présence, dans ce cas, de lésions de rhumatisme chronique d’origine infectieuse, qui ont provoqué l’atrophie musculaire des membres. Il est probable que l'arrêt de développement des os dépend de la même cause et résulte d'une lésion du cartilage jugal qui a été modifié dans son évolution ou détruit. Or, la lésion de l’achondro- plasie, c’est précisément la sclérose du cartilage de conjugaison qui entrave le développement de l'os de longueur, tandis que persiste l’ossi- fication périostale. À une lésion analogue doivent répondre, chez le sujet jeune, des troubles analogues dans l’ossificalion : c’est ce qui explique que notre malade se présente comme une achondroplasique au point de vue morphologique, avec cette différence que, la lésion ayant été tardive, le développement des os longs était déjà assez avancé. Ces allérations ont surtout porté sur les épiphyses encore en pleine activité. Les diaphyses, dans notre cas, ne présentent pas les saillies répondant aux inserlions musculaires et tendineuses qu'on voit dans l’achondroplasie, à cause de l’atrophie musculaire d'origine arti- culaire. Le tableau clinique, compliqué par les lésions rhumatismales surajoutées, offre donc de grandes analogies avec l’achondroplasie, mais, au point de vue nosographique, ce cas ne peut être considéré que comme une pseudo-achondroplasie, et répond à un trouble dans le fonctionnement du cartilage jugal, à une dyschondroplasie (1) d’origine infectieuse. Il convient de rappeler ici que l’achondroplasie est con- sidérée par beaucoup d'auteurs comme la conséquence d'une sclérose toxi-infectieuse du cartilage épiphysaire pendant la poussée ostéogé- nique du troisième mois. À PROPOS DE LA FONCTION DES CORPS JAUNES CHEZ LE COBAYE, par P. MüLon. I. — Voici d’abord quelques faits qui confirment une nole de Regaud et Dubreuil parue ici même et montrent que l’on ne peut appliquer au cobaye la théorie de Fraenkel sur les relations entre les corps jaunes et l'établissement du rut. Immédiatement après avoir mis bas, la femelle du cobaye présente toujours — on le sait — une période de rut, c’est-à-dire accepte le coït. D’après ma statistique personnelle, dix-huit fois sur vingt celui-ei est fécondant. Or, d'après les recherches de Læb sur le développement du corps (4) Le terme de dyschondroplasie n’est pas employé ici dans le sens que lui réservait Ollier, mais pour désigner d'une manière générale un trouble de J’ossification enchondrale. Lai 266 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE jaune, que les miennes corroborent sur ce point précis, c’est seulement dix-huit heures après le coïtou la mise-bas que l’on trouve dans l'ovaire un corps jaune ayant structure de glande. Au moment même où se produisent la mise bas et le coït on ne trouve dans l'ovaire que des follicules à maturité ou en atrésie, les corps jaunes déjà fortement en régression de la grossesse qui vient de prendre fin et, parfois, les vesliges de corps jaunes d’une grossesse immédiatement précédente. En un mot, le rut a eu lieu, la femelle a été fécondée (ou était fécondable) quoique l'ovaire ne contint aucun corps jaune jeune. Il n'y a donc, chez le cobaye, aucune relation entre la formation d'un corps jaune et l’apparilion du rut. Si l’on voulait établir un rapport entre ce phénomène et l'évolution du corps jaune, les faits obligeraient plutôt à mettre le rut sous la dépendance de la régression et de l'arrêt de fonction des corps jaunes de la grossesse à terme. II. — Fraenkel a fait sur la lapine un certain nombre d'expériences — critiquées d’ailleurs — sur les relations du corps jaune avec l’évolu- tion de la grossesse, et j'apporlerai ici six faits qui se rangent à côté des expériences de cet auteur pour montrer que sans corps jaune l’évolution de la grossesse s'arrête. Trois fois j'ai praliqué une double ovariotomie sur des femelles de cobaye 4, 5 et 7 jours après qu'elles avaient été fécondées, alors que l’œuf n’était pas encore greffé sur la muqueuse utérine: dans les 3 cas. les femelles sont restées stériles. - Trois fois j'ai pratiqué une double ovariotomie sur des femelles de. cobayes visiblement pleines. 1° 10 jours après la fécondation. Les cornes utérines présentaient deux renflements à gauche, un à droite. La gros- sesse n'a pas évolué, mais il n’y a pas eu d’avortement visible; à cause de leur jeunesse, les embryons ont disparu sans qu'il m'ait été possible d’en trouver des traces dans la cage de l'animal. 2° 13 jours après la fécondation. Les cornes utérines contenaient deux renflements à droite, un à gauche. Trois jours après l'opération la femelle présente un écou- lement sanguin par la vulve. Et ce fut tout, la grossesse ici encore est interrompue. 3° 54 jours après la fécondation. Au 57° jour la femelle met bas 4 petits morts dont les surrénales, le foie présentaient des signes. d'histolyse, montrant que la mort remontait déjà à quelques jours. Ici donc la vie des fœtus a été interrompue presque aussilôt et la femelle a avorté 3 jours après la suppression des ovaires. On pourrait objecter — comme on l’a fait à Fraenkel — que le trau- matisme opératoire suffit à expliquer l'avortement. Je répondrai d'abord que ce traumatisme est extrêmement minime. J’opérais(1) les (4) Avec mon ami Cleret, interne des hôpitaux dont l'habileté manuelle m'a été d'un grand secours. SÉANCE DU 15 FÉVRIER ‘267 femelles par voie lombaire et parfois l'ovaire qui se trouvait directement sous l’incision de la paroi a pu être attiré au dehors et lié au travers du péritoine pariétal. C’est dire que nous touchions et tirions à peine l'utérus et que le contact de l'air avec la cavité péritonéale était pour ainsi dire nul. , En outre chez des femelles pleines j'ai eu l’occasion de faire trois fois une capsulectomie unilatérale, opération plus difficile, plus longue, nécessitant un débridement plus considérable : or, ces trois fois la gros- sesse a évolué normalement. Je conclurai donc que chez le cobaye, comme Fraenkel l’a montré ‘chez la lapine, l'évolution de la grossesse ne peut se faire sans la présence ‘de l'ovaire, c’est-à-dire du corps jaune, seule partie de l'ovaire qui, à à mon sens, chez cet animal, puisse prétendre au rôle de glande à sécré- tion interne. LA BoTRYOMYCcOSE (HISTOGENÈSE. NATURE PARASITAIRE), par MACRICE LETULLE. L'affection décrite par Rivolta sur le cheval, sous le nom de Pysco- myces, d'abord, puis de PBotryomyces qui lui est resté, trouvée il y a quelque dix ans sur l'homme par Poncet et Dor, aura eu cette fortune singulière de se voir, à peine connue, abandonnée tour à tour par la plupart des observateurs qui se sont succédé ces temps derniers. Faute d'avoir pu établir d'une manière positive la nature exacte de la maladie, _et parce que les cultures itératives du tissu tumoral y ont démontré l'absence constante de champignons pathogènes, d’une part, et la bana- lité des staphylocoques pyogènes inclus dans les couches superficielles de la masse, d’autre part, la botryomycose se trouve menacée de dispa- raitre du cadre de la pathologie générale : elle redevient un simple « tissu de bourgeons charnus ». C'est pour combattre cette réaction, à mon avis injustifiée, que j apporte mes nombreuses préparations et figures provenant de quatre observations inédites recueillies sur l’homme. On connaît la lésion botryomycosique : on sait qu'il s'agit, chez l’homme comme chez les animaux, d'une masse bourgeonnante, d'un « tissu de granulatiou exubérant », dont le champignon de castration du cheval représente le modèle le plus volumineux. On n'ignore pas que, chez nous, les parties découvertes de la peau, les mains, les joues, les lèvres, sont le siège de prédilection de ces petites tumeurs framboisées, facilement saignantes, bien différentes du papil- Brococie. Compres RENDUS. — 1908. T. LXIV. 21 -268 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE. Jome verruqueux. Enfin, il est établi par les observations. de Poncet, Dor, Delore, Gauthier que le botrvomycome: humain, ‘riche ou pauvre en staphylocoques banaux, peut présenter, inclus done. l'épaisseur des bourgeons charnus qui le composent, des «amas müriformes », « grains jaunes » ou « botryomycès » des premiers auteurs, de tous points iden- tiques à ceux qui constituent la lésion CRAN EEE sinon Speo fique, du « champignon de castration » du cheval. 11 se trouve que le problème de la botryomycose se concentre sur ce détail unique. L’amas müriforme, le « grain jaune », constaté par Faber -et Tiendiethoff dans un foyer de suppuration de la paupière en. même temps que Poncet et Dor le décrivaient dans certaines petites tumeurs pédiculées de la peau des doigts, qu'’est-il? a-t-il en lui-même quelque chose de spécifique ? et quelle en est la cause ? Quand on étudie comparativement la botryomycose du cheval et celle de l’homme, comme je l’ai pu faire à loisir grâce à l’obligeante amitié : de MM. Gabriel Petit, professeur à‘Alfort, et Chaussé, directeur inspec- teur des abaltoirs de Versailles, on reconnait que, dans les cas typiques, le « grain jaune » est un conglomérat de masses hyalines dont l'élément primitif, pouvant demeurer à l’état isolé au milieu du tissu enflammé, est représenté par un amas sphérulaire, fort distinct de tous les éléments cellulaires, hôtes connus du tissu conjonctivo-vaseulaire. Ce gros élément se montre muni d’un noyau tantôt dense et excentrique, tantôt déjà pâli, étalé, ou stellaire, en voie de mortificalion prochaine, tantôt déjà nécrobiotique et en état de pycnose ou de caryorrhexie manifeste. Souvent, le protoplasma de cet élément anormal se compose de petits blocs brillants, plus ou moins arrondis, de facon à lui donner une apparence de mûre, et qu'il ne faut pas confondre avec des vacuoles ordinaires. L'élément peut être privé de noyau; il se reconnait à son protoplasma fendillé, éclatant, comme hyalin, et à son affinité extrême pour les colorants acides, comme l’éosine ou l'orange. La méthode de Gram teinle le protoplasma et ses fragments sphérulaires conglomérés en leur laissant un ton gris bleu, lilas, plus ou moins pâle, selon l’inten- sité de la décoloration. Bientôt, l'élément, le bloc hyalin, le botryomycès, plus ou moins effrité, apparait gorgé de fragments de substance chromatinienne. Les coupes heureuses permettent d'établir que toutes ces poussières ainsi incrustées dans la masse hyaline proviennent de polynucléaires accumulés dans le voisinage, souvent altérés, bientôt englobés dans le botryomycès et phagocytés; une bonne technique établit sans peine que ces poussières de chromatine ne tiennent pas bien le Gram, comme les premiers auteurs le croyaient, et ne sauraient être confondues avec des spores, Cette constatation suffit, à elle seule, pour éliminer l'hypothèse d'une mycose. La conglomération d'un certain nombre de ces éléments hyalins, LP SÉANCE DU 45 FÉVRIER 269 dégénérés, compose le grain jaune, l’'amas müriforme et spécifie l’affec- tion. Les autres lésions inflammatoires de la peau avec bourgeonnement intense du derme et de l'hypoderme ne présentent, en dehors de la botryomycose, ni cette éxubérante formation de bourgeons charnus, ni cette disposition structurale anormale, que je considère comme carac- téristique d’une affection parasitaire. Le parasite dont je viens de résumer les caractères rappelle, de point en point, les amibes si fréquemment incluses dans l'épaisseur de la muqueuse digestive de l’homme, au cours de diverses lésions inflam- matoires de ce conduit ; elles y subissent les mêmes altérations dégéné- ratives hyalines, sporulaires, y appellent autour d'elles le même afflux leucocytaire. Seule, la phagocytose excessive des polynucléaires par les amibes et leurs conglomérats en amas müûriformes fait défaut dans l'épaisseur des parois du tube digestif et reste, à ce jour, la caracté- ristique spécifique du botryomycome cutané. En résumé, chez l’homme et le cheval, la variété de botryomycose la plus typique se caractérise par une hyperplasie végétante du squelette conjonctivo-vasculaire des téguments externes déterminée par la pré- sence d'éléments parasitaires fixés, en nombre variable suivant les cas, dans le tissu interstitiel enflammé. Ces parasites, dont je rapporte les caractères histo-pathologiques, me paraissent être des amibes. Frappée bientôt de mort, l’amibe en s’y détruisant produit au milieu des lésions inflammatoires un amas, un bloc de matière hyaline d'apparence sphérulaire, sorte de morula, vivement colorable par l’éosine, l'orange, ete., et véritable centre d'attraction pour les leucocytes polynucléaires. L’incrustation des leucocytes dans le bloc amibien, la mortification pulvérulente (pycnose et caryorrhexie) de leurs noyaux englobés consti- tuent un second temps dans le mode de formation des lésions dégéné- ratives. La conglomération progressive d’un nombre variable -des blocs sphérulaires d’origine amibienne « gorgés de poussières de chromatine » donne naissance aux amas müûriformes ou « grains jaunes » pathogno- moniques. LES LIPOÏDES DES GLOBULES ROUGES DU SANG. PRÉPARATION. PROPRIÉTÉS PHYSIQUES, par HENRI ISCOvEsco. On connaît les travaux de Bang et Forssman, de Dautwitz et Land- steiner, de Pascucci, etc., sur quelques-unes des propriétés des lipoïdes des globules rouges. Les travaux de Erlandsen sur les lipoïdes du cœur 270 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE et des muscles ont apporté des notions nouvelles et très importantes sur la constitution de ces substances intéressantes. Je désire présenter à la Société de Biologie le résultat de recherches que je fais depuis longtemps sur les lipoïdes du sang, et cette note est la première de cette série. Je vais indiquer la méthode que j'ai suivie pour préparer les lipoïdes du sang. On prend du sang de cheval, de bœuf ou de mouton, de préférence de cheval, el on le débarrasse de sa fibrine par battage. Ensuite on cen- trifuge le sang pour séparer les globules du sérum et on lave ceux-ci trois fois avec une solution à 9,5 p. 100 de chlorure de sodium. Dautwitz et Landsteiner hémolysent ensuite avec une grande quan- tité d’éther et font en un seul temps l’hémolyse et l'extraction. Je crois que l’on obtient des résultats inconstants en faisant des extrac- tions sur des globules humides. J’hémolyse, pour ma part, avec le mini- mum d'éther et centrifuge aussitôt. Les stromas sont ensuite rapidement desséchés et la poudre ainsi obtenue est traitée avec huit à dix fois son volume d’éther et agitée vigoureusement pendant deux à trois heures. On obtient ainsi une solution jaune sale qu'on sépare par un filtre des stromas (qui sont mis à part) et que l’on concentre un quart de son volume. On la laisse ensuite au repos pendant vingt-quatre heures à la glacière. Le précipité blanchätre qui s’est formé est séparé par centri- fugation, et la solution éthérée est ensuite traitée par un excès d'acé- tone. Il se forme un précipité abondant qui est filtré et desséché. Cette première portion que je désigne sous le nom de EIA (extrait insoluble dans l’acétone et soluble dans l’éther) est reprise plusieurs fois par l'éther et précipitée par l’acétone, de manière à la débarrasser à peu près complètement de tout mélange, puis enfin desséchée dans le vide. La partie qui est restée dissoute dans l’acétone et que je désignerai dans mes procès-verbaux d'expérience par les initiales ESA est éva- porée, reprise plusieurs fois par des solvants appropriés et purifiée. Les stromas qui ont servi à fournir ETA et ESA sont desséchés à nou- veau rapidement dans le vide, débarrassés de la sorte de toute trace d’éther, puis extraits au moyen de l'alcool. Je désignerai ce dernier extrait sous le nom de EA. Afin de donner une idée des quantilés obtenues de ces produits, je fournis les chiffres approximatifs suivants : Dix litres de sang de cheval donnent environ 0 gr. 80 à 1 gramme de EIA, 2 grammes de ESA et 6 grammes de EA. L'extrait EIA se présente sous forme de fragments jaune ocre, ayant la consistance d’une cire et fort peu hygroscopiques. Broyée au mortier, elle se brise en formant une sorte de poudre adhérente, mais ne s'étend pas comme une cire. Elle est peu malléable. Triturée avec de l’eau distillée, elle forme une émulsion d’un blanc jaune sale. Cette émulsion à 1 p. 100 présenté une conductivité élec- + A SÉANCE DU 15 FÉVRIER 271 trique oscillant autour de 186.10°. Mise dans un champ électrique, elle se transporte rapidement et nettement vers le pôle positif. Les émulsions EIA précipitent par le fer colloïdal et ne précipitent pas par les colloïdes instables négatifs, tels que le sulfure d’arsenic. Les sels les précipitent facilement, ceux à métaux bivalents ont une concen- tration beaucoup plus petite que les monovalents. Quant à ses solubilités, voici un tableau qui donne celles de cette substance ainsi que celles de ETA et EA comparativement avec celles de Ja lécithine et de la cholestérine. ALCOOL : » A _ j S FROID ACÉTONE ÉTHER SHPCRO HUE à 95 degrés. EORME GRASSES Lécithine . .| Soluble. Insoluble. 2Peu. Très soluble.| Soluble. Emulsion. EIA . . . .| Insoluble. Insoluble. |Trèssoluble. Soluble. |Peu soluble.| Facilement émulsion. Soluble. |Trèssoluble. Soluble. |Peu soluble.|Trèssoluble.| Très facile- ment émuls. Trèssoluble.| Insoluble. | Très peu |Trèssoluble.|Peu soluble:| Très difficile. soluble. Cholestérine.| Insoluble. Soluble. |Trèssoluble.|Trèssoluble.| Soluble. Insoluble. ESA à comme conductivité (émulsion à 4 p. 100) environ 145.10; il est électronégalif dans un champ, précipite dans les mêmes conditions et par les mêmes réactifs que ETA. Cette substance se présente sous l'aspect de paillettes blanchâtres lirant un peu sur le jaune, un peu hygroscopiques et solubles dans l’eau à la manière d’un savon. EA a tout à fait l'apparence d'une lécithine. C’est une substance jaune ayant l’aspect d'une pâte molle, très hygroscopique, très altérable, électronégative, avec une conductivité de 144.10° et présentant tous les caractères physico-chimiques de la lécithine. J'exposerai dans la prochaine séance les propriétés biologiques de ETA. (Travail du laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) LÉSIONS RÉNALES DÉTERMINÉES CHEZ LA GRENOUILLE PAR L'ABLATION DU FOIE. RAPPEL AUX TEXTES, par M. Doyon, CL. GauTIER, A. Pocrcarp. I. — Au mois de juin dernier nous avons décrit, devant la Société de Biologie, les lésions rénales déterminées par l'ablation du foie chez la grenouille et fixé les conditions de leur apparition. Depuis, nous avons 972 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE présenté à la Société et au congrès de Heidelberg des coupes et des pho- tographies en couleur de ces coupes. II. — Dans une note parue ces derniers jours, M. André décrit des lésions analogues et annonce qu'il les avait observées dès 1905. IT. — Nous revendiquons formellement la première description des lésions produites chez la grenouille par l’ablation du foie et la décou- verte des conditions précises dans lesquelles le phénomème se produit. Si on se reporte au travai, auquel fait allusion M. André, on trouve la simple mention suivante, que nous ignorions d’ailleurs. M. André, étudiant, avec M. J. Courmont, les modifications provo- quées chez la grenouille par la pilocarpine dans l’excrétion des corps puriques, s'exprime ainsi : « Comme expériences de contrôle nous avons produit des lésions graves des tubuli de la grenouille par plusieurs procédés (ligature en masse du pédicule vasculo-rerveux, ligature de l'uretère, ablation du foie); malgré ces lésions, souvent beaucoup plus marquées que celles produites par la pilocarpine, les grains uriques. avaient, autant qu'il leur élait possible, gardé leur place normale; jamais nous n'avons observé de figures d'excrétion ou de mise en charge comme la pilocarpine en fournit » (Journal de physiologie et de pathologie générale, mars 1905, pages 276, ligne 47; 277, lignes 1 à 6). M. André dans cette note inscrit dans la même parenthèse les lésions observées après la ligalure du pédicule vasculo-nerveux, la ligature de l'uretère, l'ablation du foie, sans donner le moindre détail. Est-il pos- sible de comparer cette courte mention, insérée dans un travail sur l’excrétion des corps puriques, avec nos déterminations précises con= cernant la nature des lésions rénales, leur localisation exacte, la date d'apparition et le déterminisme de leur apparition après l’ablation totale du foie ? Rappelons enfin à ce sujet que toutes les grenouilles que nous avons examinées avaient présenté des convulsions typiques. | \ MICRO-CINÉMATOGRAPHIE DE MOUVEMENTS BROWNIENS, (NOTE DE TECHNIQUE) (1), par Cn.-A. FRANÇOIS-FRANCK. Nous avons tenté l'applicalion à l’étude des mouvements browniens de nos procédés de chronophotographie microscopique à l'arc voltaïque, déjà présentés à la Société de Biologie (1907). (1) Le dispositif de la prise de vues a été réalisé dans mon laboratoire par Me Chevroton; le latex et le liquide de filtration nous ont été fournis par M. Victor Henri qui a projeté la pellicule à son cours de la Sorbonne. SÉANCE DU 15 FÉVRIER 275 : Le latex de caoutchouc a été choisi comme objet d'expérience : dans le latex certaines particules sont d’un ordre de grosseur résoluble par les procédés ordinaires d'observation et de microphotographie. Une solution de latex, filtrée sur collodion, est mélangée à une petite quantité de solution contenant des particules plus grosses, dont le nombre se trouve réduit dans le champ observé et qu'on peut voir par transparence. La source lumineuse estun arc de 30 ampères. Un système convergent envoie son faisceau sur le miroir d’un statif en position verticale. Un cinématographe, dépourvu d'objectif, est fixé horizontalement au-dessus du statif et la pellicule se déroule à 160 millimètres au-dessus del'appui de l'objectif. L’immersion à huile a été réalisée entre le condensateur du statif (achromatique Zeiss) et la lame; l'objectif employé (1/12 immersion homogène Zeiss) n’a, dans le cas particulier, d'autre but que de recueillir le maximum de rayons lumineux au niveau de la frontale de l'objectif. Le temps de pose pour chaque image ne dépasse pas 1/300 de seconde. Toutes les conditions d’aplomb et de stabilité sont rigoureusement observées en raison de l’extrême sensibilité de la préparation. Des causes multiples de troubles compliquent de tels examens, cepen- dant la projection de la pellicule rappelle nettement le mouvement brownien tel qu'on l’observe directement, dégagé de toute influence étrangère. - Le volume variable des particules qui se présentent d’ailleurs sous des angles différents, leurs déplacements en profondeur qui influent sur leurs dimensions apparentes, rendent les conclusions très délicates à formuler actuellement. Nous travaillons à perfectionner notre technique dont j'ai tenu à donner aujourd’hui l'indication générale et nous espérons apporter, sous cette forme nouvelle, une contribution à l'étude des mouvements browniens qui préoccupent à bon droit aussi bien les biologistes que les physiciens. SUR UN ACARIEN DU GENRE /VOTOPHALLUS PRÉJUDICIABLE AUX PETITS POIS DANS LE DÉPARTEMENT DU VAR, par E. TRouUEssART et VALÉRY-MAYET. Au cours de cet hiver (janvier 1908), les semis de Pois primeurs dans la presqu'ile de Giens, au sud de la ville d'Hyères (Var), ont été atta- qués par un Acarien qui pullule en si grand nombre que la récolle semble absolument compromise. Cet Acarien, de la famille des Eupodidæ et du genre Notophallus - Canestrini, 1886, dont il est le type, est connu en Italie et en Allemagne 274 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE sous le nom de Votophullus hæmatopus (Koch, 1835), mais il y a lieu de lui restituer celui de NoToPhaLLus MAJOR (Dugès, 1834), sous lequel il a été décrit antérieurement en France (1). Voici, d'ailleurs, la syno- nymie de l’espèce : Tetranychus major À. Dugès, Ann. Sc. Nat., Zool., 2° série, t. II, 1834, p. 57- 58, pl. 9, fig. 57-61 ; — Penthaleus hwmatopus Koch, Deuts. Arach. Myr. Crust., 1835, fase. 1, fig. 12 ; id., Uebers. Arachn. Syst., VI, 4837-50, p. 63, fig. 31; — Notophallus hæœmatopus Canestrini, Prosp. Acarofauna Ital., II, 14886, p. 210 pl. 17, fig. 8,8 a, 8b; — Not. hæmatopus Berlese, Acari, Myr. Scorp. Ital., fasc. LX, 1891, pl. 5. Par contre, le Trombidium bipustulatum Hermann (Mém. Aptérol., 1804, p. 40, pl. II, fig. 10) semble représenter une autre espèce, la figure d’Her- mann montrant un Acarien tout couvert de poils, tandis que le Notophallus major ne porte sur le tronc que des soies assez rares et symétriquement placées. Le Notophallus major est un Acarien d'un millimètre de long, non compris les pattes qui sont grèles, plus longues ou aussi longues que le corps. Celui-ci est noir avec deux taches dorsales rouges, l’une en avant, l’autre en arrière ; le rostre et les pattes sont également rouges. Jusqu'ici on n'avait trouvé cette espèce que dans les lieux humides, dans la mousse des bois. É M. Tschaën, professeur à l'Ecole d'agriculture d’'Hyères, nous donne les renseignements suivants sur les mœurs de l’Acarien qui dévaste les planta- tions de petits Pois : il se tient indifféremment sur la face supérieure ou infé- rieure des feuilles, et se laisse tomber à la moindre secousse. Il s'enfonce dans le sol jusqu'à 15 centimètres, pour se mettre à l'abri, ne se montrant sur les Pois que de 10 heures du matin à 4 heures du soir. Les froids rigou- reux pour la région de 0 degré et — 1 degré ne l'ont pas empêché de se montrer. Il est à noter que l'Acarien semble cantonné dans une propriété de 8.000 mètres carrés, située au sud-est de la presqu'ile de Giens, et que dans les champs limitrophes, renfermant également des cultures de petits Pois, on n’en trouve pas. M. Tschaën a prescrit des pulvérisations d’une solution renfermant : savon noir, pétrole et nicotine, une parlie de chaque, plus 200 grammes de cris- taux de soude, le tout pour 100 litres d’eau ; à la deuxième pulvérisation on a un peu augmenté la dose de nicotine. Il a fallu quinze jours pour obtenir la disparition complète des Acariens. (1) Dugès (loc. cit.) se sert du nom français « Tétranyque majeur » en tête du paragraphe consacré à cette espèce; mais le nom latin, conforme à la nomenclature binaire (Tetranychus major) se trouve à la page suivante (p. 58, ligne 7 à partir du bas) ; la priorité n’est donc pas contestable. En outre la description et les figures de Dugès sont bien supérieures à celles de Koch. 1O 1 Sr SÉANCE DU 15 FÉVRIER Les feuilles attaquées se décolorent, l’'épiderme devient parcheminé et la feuille se fane complètement. “Les milliers de spécimens qui nous ont été soumis pour l’étude ne renferment que des femelles, dont le canal digestif est littéralement bourré de parenchyme chlorophyllien, et qui portent, en outre, de 3 à 5 œufs prêts à pondre et d’un jaune orangé. Il est vraisemblable que les mâles, après avoir fourni aux femelles leur provision de sperme, sont tous morts à la fin de l'automne. Quelle est l’origine de cette invasion, signalée pour la première fois il y a deux ans, mais dans des proportions beaucoup moindres ? Etant donnée la position insulaire de la localité de Giens, qui n’est reliée au continent que par deux étroites jetées de sables, on peut se demander si le Votophallus major n'a pas des habitudes maritimes, comme l’Halotydeus hydrodromus (Berlese et Trouessart), placé d’abord dans le genre Votophallus, et qui vit sur la plage du Croisic et sur le Lido, à Venise, courant entre les pierres et nageant même à la surface de l’eau. Il y aurait lieu de rechercher l'espèce au bord de la mer et même dans les marais salants de l'étang des Pesquiers, silué entre les deux jetées dont nous venons de parler. On devra examiner avec soin les petites haies de bruyère qui divisent le champ en parcelles, et qui pourraient servir d'asile aux Acariens. Mais, en tout cas, on devra surveiller l’éclosion des œufs, qui vont être pondus en quantité incalculable, probablement dans la terre, afin de détruire immédiatement les jeunes larves. Contre celles-ci, on peut préconiser la fleur de soufre, employée à sec, sous forme d'insuffla- tions au pied des tiges de Pois. RÉACTION TRÈS SIMPLE PERMETTANT DE DISTINGUER LE LAIT CUIT DU LAIT CRU, par M. Louis GAUCHER. J'ai cherché un colorant permettant de distinguer le lait bouilli du lait cru, Sans le concours de l’eau oxygénée, qu'on n’a pas toujours sous la main, surtout dans les cliniques infantiles où il peut être utile de s'assurer que les fournisseurs de lait ne lui ont fait subir au préalable aucune ébullition. Je me suis arrêté à l’hématéine, qui donne, comme on va voir, des résultats très nets. On fait une solution à 1 p. 100 de ce colorant (0 gr. 20 d’hématéine pour 20 centimètres cubes d’eau distillée) ; on en verse 20 gouttes dans 20 centimètres cubes de lait cru et autant dans _20 centimètres cubes de lait bouilli (lait simplement monté, phénomène 276 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui se produit vers 97°); on agite. Le lait bouilli se écolos en nr ques secondes, le lait cru reste coloré en rose. La réaclion du lait cuit peut être obtenue de la même facon long- temps après que l’ébullilion a eu lieu, vingt-quatre heures après par exemple, ce qui est important dans la pratique. Par contre, la coloration du lait cru se conserve vingt-quatre heures et plus, jusqu’à ce que le développement microbien ait détruit la matière colorante. La décoloration amenée par le lait chauffé à l'air libre est plus ou moins rapide suivant la température à laquelle il a été porté. Avec du lait porté pendant un quart d'heure à 70° {lait pasteurisé), la couleur pâlit d'abord très sensiblement pour disparaître ensuite au bout d’une dizaine de minutes. Mais à partir de 80°, la décoloration est à peu près immédiate. Si, au lieu d'employer du lait chauffé à l’air libre, on emploie du lait porté à 100° en vase clos pendant une demi-heure, la coloration persiste alors, mais elle pâälit sensiblement. Elle persiste également avec du lait - stérilisé à 110°, quoique tournant souvent alors au jaune café au lait. Je n’ai pas encore pu m'expliquer d’une façon assez satisfaisante cette curieuse réaction de l’hématéine ni les particularités que je viens de signaler ; mais j'espère pouvoir, un peu plus tard, en donner l'explica- tion. Les résultats qui précèdent ont été obtenus avec de l'hématéine pure de Grübler. Je me suis assuré qu'on pouvait les obtenir aussi avec des. produits d'autres provenances. Ce colorant s’altérant facilement au contact de l'air, il est important de n'employer que des solutions fraichement préparées, si on veut con- server à la réaction toute sa neltelé. SUR LE SUCRE DU SANG DE L'ESCARGOT. Réponse À M. G. SEILLIÈRE, par E. Couvreur et Me M. BEzLION. Dans une note parue récemment à la Société de Biologie (1), M. Seil- lière, dont nous avons cité les intéressantes recherches sur la présence d'une xylanase et d’une amylase dans le suc hépato-pancréatique de l’Escargot, attaque nos conclusions relatives à l'absence du sucre dans le sang de cet animal, et à la difficulté du passage des sucres produits dans l'intestin à travers les parois de ce dernier. 1° M. Seillière, après avoir gavé de xylane certains escargots, a cons- taté dans le sang réduit au dixième des traces dé pentoses par la réaction de Tollens (par lui légèrement modifiée). (1) 7 décembre 1907. LEO rx = ee SEANCE DU 15 FÉVRIER a 2° M. Seillière, après avoir gavé d'amylacées ou de sucre certains escargots, n'ose conclure à la présence réelle d'hexoses dans le sang. . Ceci semble déjà indiquer que les sucres produits abondamment dans le tube digestif ne se retrouvent que difficilement ou même pas du tout dans le sang. Mais nous irons plus loin encore en nous demandant si la réaction obtenue par M. Seillière est absolument caractéristique des pentoses., La coloration rouge par lui obtenue peut être le fait soit de pentosanes (telle la xylane absorbée par les escargots dans ses expériences), soit d'acide glycuronique (ainsi qu'il le reconnaît lui-même dans sa deuxième note du 22 décembre 1907), soit même de galactose : elle n’est donc pas caractéristique. Mais les pentoses sont réductrices, les pentoses donnent avec la phé- nylhydrazine une pentosazone caractéristique (Salkowsky). M. Seil- lière a-t-il employé ces aulres procédés pour s’assurer de la présence de pentoses? C'est ce que nous avons fait sur des escargots à différents stades, en particulier en mai et juin, avec des animaux ayant mangé mais sans exagération et avec du sang non concentré, et c'est justement sur l’ab- sence d'osazone que nous nous sommes basés pour conclure à l'absence de sucre. Le Fehling également ne nous a fréquemment rien donné; or, s’il peut faire conclure à la présence du sucre quand il n’y en a pas, il ne peut faire conclure à l'absence quand il y en a. Nous allons faire maintenant ces recherches en nous placant dans les mêmes conditions de gavage et de concentration que M. Seillière, et si nous constatons (cette fois prouvée par la double expérience de la phénylhydrazine et la liqueur de Fehling) la présence de sucre, nous n’en conclurons pas moins que cette substance est normalement en quantité très fable et négligeable dans le sang de l’escargot, et que le problème de l'énergétique musculaire chez cet animal reste encore à résoudre. (Laboratoire de Physiologie générale et comparée de Lyon.) 2 SUR LE RÔLE ET LA PROTECTION DES ORGANES DES SENS CHEZ LES ÉCHINODERMES, par GEORGES Bon. On n’a encore que des données très vagues sur le rôle des organes sensoriels chez les Échinodermes. J'ai déjà signalé que, chez les Oursins fouisseurs, les sémites doivent être considérés comme des organes de réceptions sensorielles (tactiles) équivalents aux yeux des Astérides (1). (1) G. Bohn. L'individualité psychique chez les Vers, les Échinodermes et les Insectes. Bulletin de l’Institut général psychologique, NI, p. 119-121. 9218 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Si on à fait une étude histologique de ces derniers organes, on n’a pas précisé leur fonction visuelle. On a discuté pour savoir si les Oursins possédaient des organes correspondants : on a décrit les plaques et pores ocellaires du pôle apical; puis on a reconnu que ces pores ne sont pas l'emplacement d’yeux, mais celui des tentacules terminaux du système aquifère; cependant ils sont pigmentés. Dans cette note, j'apporte simplement quelques faits : 1° montrant l'importance des réceptions de la lumière par les yeux des Astérides, qui sont impres- sionnés par des écrans noirs situés à distance; 2° relatifs aux modes de protection vis-à-vis d’une lumière trop vive des yeux des Échinodermes et du pôle apical des Oursins. Je décris dans un mémoire récent (1), les attractions ou répulsions exercées à distance par des écrans noirs verticaux (qui ne projettent aucune ombre) sur les Étoiles de mer. Ces animaux ne savent pas résister à ces attractions ou répulsions; le caractère machinal et forcé de ces réactions apparaît neltement, et il est impossible de faire inter- venir les préférences du sujet en expérience. Dans certains cas, le même individu peut être alternativement attiré et repoussé par un écran noir placé à une certaine distance de lui : il y a une variation pério- dique du signe du phototropisme parfois en rapport avec les mouve- ments de la marée (2). En amputant l'extrémité d’un bras chez une Astérie, on enlève le point oculiforme, et tout se passe comme si un écran noir se trouvait à une certaine distance vis-à-vis de l'extrémité du bras; mais le phéno- mène se complique du fait même de la blessure, car une Étoile de mer blessée tend à marcher du côté opposé à la lésion. Dans le cas d'un phototropisme négatif bien net, l’Astérie est sollicitée par deux tendances contraires : fuir la blessure, se rapprocher de l'ombre imaginaire qui fait face à la blessure. Au début, il y a conflit : l’une ou l’autre tendance prédomine; dans la suite, quand la cicatri- sation s’est faite, la seconde tendance l'emporte. Voici quelques expériences que j'ai effectuées au laboratoire de Wimereux sur des Étoiles de mer de petite taille (rayons de 4 à 2 centimètres). (1) G. Bohn : Les essais et les erreurs chez les Étoiles de mer et les Ophiures. Bulletin de l’Institut général psychologique (sous presse). (2) Le rythme des marées apparaît de plus en plus comme un phénomène très général. Mes observations recoivent chaque jour de nouvelles confirma- tions. A, Drzewina a décrit les variations périodiques du signe du phototro- pisme chez les Pagures misanthropes (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 9 décembre 1907). G. Brunelli a montré toute l'importance du phénomène et l'a appliqué à la périodicité reproductive de certains Annélides (Sulla biolo- gica del Palolo e sugli studi di G. Bohn sui movimenti ritmici delle Littorine e della Convoluta. Monitore zoologico Italiano, XVI, p. 215). SÉANCE DU 15 FÉVRIER 21% J'ai sectionné les extrémités des bras 4 et 2 (les bras sont numérotés de 4 à 5, à partir de la plaque madréporique, dans le sens des aiguilles d’une montre). Les Astéries tendaient à marcher d’une part dans la direction de l'interradius (1-2) compris entre les deux bras blessés, c’est-à-dire vers l'ombre imaginaire, d'autre part dans la direction du radius 4, opposé à l'interradius (1-2). Les deux tendances se contrarient, et la direction réelle du déplacement dépend, d'une part de l'orientation de l'Étoile par rapport à la fenêtre éclairante, d'autre part de l'intensité de l'éclairement. 1° Je place l’interradius (1-2) à l'opposé de la fenêtre F : l'ombre du fond de la pièce s'ajoute en quelque sorte à l’om- bre imaginaire, et la lendance phototropique (à fuir la fenêtre) augmente. Si l’éclairement F En de la fenêtre est très vif, la fuite se fait dans ss] la direction (ox) des deux bras blessés, malgré x la blessure; si l’éclairement est plus faible, la direction du déplacement est un peu reportée ÿ latéralement (of); d’une façon générale, à me- A sure que l'éclairement s’affaiblit, la duson Ÿr (4 du déplacement (oy) s’éloigue de celle des da CA radius blessés; dans l'obscurité complète, elle FN serait où directement opposée à ox. 1 Ç 20 Je place l’interradius (1-2) du côté dela AE fenêtre; comme les bras aveugles sont dirigés Le ar, du côté de la fenêtre, tout se passe comme si | 2) à l’action de la fenêtre élait considérablement x diminuée : la direction du déplacement est | très éloignée de l'interradius (1-2); c’est (3) ou (3-4) par exemple. Dans les conditions les plus favorables au phototropisme négalif : certains habitats, certaines heures de la marée, éclairement intense, bras aveugles dirigés vers une surface d'ombre, l'Étoile de mer dont on a amputé l'extrémité d’un bras ou de deux bras voisins peut marcher dans la direction de ces bras. Romanes avait établi que chez une Stelléride blessée, ou excitée par l'électricité, la ligne de fuite est toujours une droite passant par le point irrité, puis par la bouche. Or, Preyer avait constaté des exceptions nombreuses à cette règle : il avait vu en particulier une Asterias glacialis s'approcher de sa blessure au lieu de s’en éloigner. Les exceptions, on le voit, ne sont qu'apparentes, Preyer n'ayant tenu compte que de l’une des deux variables en jeu. Ainsi font presque tous ceux qui critiquent les {ropismes de Loeb. On voit d’après les observations précédentes l'importance des récep- hons de la lumière DE les points oculiformes; je ne veux pas parler de vision, parce qu'on n’a pas les données nécessaires pour chercher à résoudre ce problème chez des animaux aussi inférieurs. Je montrerai prochainement que sur les fonds sableux du bassin 280 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'Arcachon, qui ne présentent guère d’abris contre la lumière vive du soleil, les Asterias rubens prennent facilement des attitudes qui ont manifestement pour résultat de protéger les points oculiformes contre une lumière trop vive. Je rapprocherai ce fait de celui de la protection du pôle apical de certains Oursins par des Algues fixées par l'animal lui-même dans cette région. J’ai fait quelques observations à cet égard à Concarneau en 1905. Les Oursins sont à la lumière : au moyen des ambulacres, ils font glisser jusqu’au pôle apical les divers corps : algues, coquilles, caïlloux, qu'ils rencontrent dans leur marche; un petit Oursin protégeait son pôle apical au moyen d'une pierre de 13 grammes; mais le caillou a été rejeté une fois qu’on lui a fourni des Ulves. Dès qu'on enlève les corps qui l’habillent, l’Oursin se remet en marche, jusqu'à ce que le pôle apical soit de nouveau recouvert. Dans l'obscurité, l'animal ne s’habille pas, même si on place des algues contre lui. D'une facon générale, plus l’éclairement est intense, plus l'habille- ment se fait rapidement. (Travail des Laboratoires de Wimereux, de Concarneau et d'Arcachon, 1905, 1906, 1907.) À PROPOS DE LA TRANSMISSION NERVEUSE DE LA RAGE, par À. p1 VESTEA (de Pise) et J. ZaGaRi (de Sassari). Dans le deuxième numéro de 1908 des Comptes rendus de la Société de Biologie, on lit une communication de M. le professeur Babes, où il fait une remarque qui ne nous parait pas exacte au sujet de natre travail sur la rage de 1887, auquel revient le mérite d’avoir apporté la première démonstration positive de la transmission nerveuse de cette infection. Le professeur Babes dans sa communication, en rappelant un travail in- séré dans le Virchow's Archiv de la même année 1887, où il publia aussi des observations favorables à cette doctrine, affirme tout court(voy. note à page 82 des dits Comptes rendus) que la conslatation est attribuée à tort à Di Vestea et Zagari. Or, tandis que le travail de Babes fut publié dans le numéro de décembre du Virchow’s Archiv, notre travail parut dans le numéro d'août de La Psichialria et dans celui de septembre du Giornale intern. delle Scienze mediche; en outre, l’un de nous (Di Vestea), en avait fait une communication verbale en juin à l'Associazione di Naluralisti e Medici de Naples et en septembre au XII° Congresso di SÉANCE DU 15 FÉVRIER 281 medici italiani à Pavie (1). Il faut ajouter que la démonstration de la doctrine nerveuse de larage, donnée par notre travail, est systématique et directe, avec bien des faits d'ordre expérimental autant que d’ordre clinique; et parmi les premiers on voit d’abord qu'il est possible de donner la rage aux lapins, cobayes, chiens (il n’y a rien de cela dans le travail de Babes) par inoculation du virus fixe ou de rue dans l'épaisseur des nerfs. | L'autorité du nom de l’illustre savant de Bucarest est trop grande pour que nous puissions nous dispenser de ces remarques, dont nous demandons l'insertion dans le prochain numéro des Comptes rendus de la Société de Biologie. (1) Voir l’analyse faite par Duclaux dans les Annales de l'institut Pasteur, année 1887. Les mêmes Annales et le Fortschritt der Medicin donnent un ‘résumé de cette première série de nos expériences en publiant notre second travail de 1889. ELECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation. Première ligne. . . . M. PRENANT. Deuxième ligne . . . M. Rapaun. Troisième ligne . . . MM. BRaNCA, COUTIÈRE, ANDRÉ MAYER, SERGENT. Nombre de votants : 47. Ont obtenu : MINS BR EN ANT 7 APE RS CE Voix EU MAYER . de ur RAPBAUDR RS de ONE 2 — BRANCA . Dre COUTIÈRE. 1e < GRAVIER te 1 — Bulletin blanc, .. fl 282 SOMMAIRE ATHANASIU (J.) : A propos de la CODSON EEE LA tn RS TRUE 281 note de M. François-Franck : « Inhi- JAcorsox (Gr.) : Développement bition coordonnée dans les muscles de pustules vaccinales au niveau fléchisseurs, sous l'influence d’exci- de points d'inoculation anciens à tations de l’écorce du cerveau pro- - | l’occasion d'une nouvelle vaccina- duisant l'extension des membres ». 282 | tion. . . . . . . . . . . . . . . . . . : 286: Bages (V.) : Note sur le diagnostic SION (V.) et ALEXANDRESCU (N.) : histologique de la rage. . : . . . .. 284 | Sur la toxicité d'un type d'asper- Bages (V.) : Remarques à propos gillus fumigatus isolé du maïs de la communication de M. Gr. Ja- avarié (note préliminaire). . . . . . 288 Présidence de M. V. Babes, président. À PROPOS DE LA NOTE DE M. FRANÇOIS-FRANCK : « /nhibition coordonnée dans les muscles fléchisseurs, sous l'influence d'excitation de l'écorce du cerveau produisant l'extension des membres », par J. ATHANASIU. Dans sa note, publiée dans les Comptes rendus de la Société de Bio- logie (4907, vol. LXIIT, p. 806), M. François-Franck dit : « Alhanasiu avait déjà présenté, il y a quelques années, à l'Académie des Sciences (Comptes rendus, février 1902), une note sur le fonctionnement des muscles antagonistes dans les mouvements volontaires. Il a expéri- menté sur le cheval en soumettant à une exploration myographique comparative les muscles extenseurs et fléchisseurs du métacarpe, et conslalé que, chez l'animal en marche, les courbes des deux muscles s'inscrivent en sens contraire : l'antagoniste se relâche au delà de sa tonicité. C'est, si je ne me trompe, notre collègue Beaunis qui à énoncé ici même cette loi, qu'il croit être le premier à avoir formulée, de l'inhi- ns à dd SÉANCE DU 30 JANVIER 283 bition des antagonistes dans les réflexes et dans les mouvements volon- taires (Comptes rendus de la Société de Biologie, 1885, p. 345). » M. Francois-Franck fait erreur quand il dit que Beaunis a formulé la loi de l'inhibilion des antagonistes dans les mouvements volontaires. Pour mieux nous édifier, laissons la parole à M. Beaunis lui-même {Comptes rendus de la Société de Biologie, 1885, p. 346) : « 20 Un des muscles se contracte; le muscle antagoniste se relâche et s'allonge. « Ce relächement du muscle se traduit sur le tracé par un abaisse- ment de la courbe au-dessous de la ligne de début et indique un allon- gement du muscle. Cet allongement réflexe, que je crois avoir été le premier à signaler, rentre évidemment dans ces phénomènes d'arrêt que j'ai étudiés antérieurement. « Quelquefois, cet allongement est à peine sensible; d’autres fois, au contraire, il est assez prononcé, sans qu'il soit possible jusqu'ici de rattacher à des conditions déterminées les caractères et les variations de ces relàächements musculaires réflexes. Ils se présentent d’ailleurs, aussi bien que les contraclions, pour toutes les catégories d’excitations. Ils peuvent apparaître d'emblée sans contraction antécédente, ou bien être précédés d’une contraction. « Quand, au lieu de déterminer des contractions réflexes par des excitalions, on laisse l'animal à lui-même, il se produit de temps en temps des contractions qu’on peut appeler spontanées; dans ces condi- Lions, les mêmes phénomènes peuvent se produire, contractions simul- tanées des antagonistes, relächements musculaires, absolument comme dans les cas précédents. Il est bien évident que le terme spontané veul simplement dire : « Absence d'une excitation déterminée et inten- « tionnelle », car l'animal est attaché sur la planchette et soumis par conséquent à des influences expérimentales qui peuvent agir comme excitant. « En est-il de même aussi dans les contractions dites volontaires ? IL est permis, je crois, de l’admettre, quoique la démonstration expérimentale en soit à peu près impossible chez les animaux. » | M. François-Franck sera convaincu, j'espère, que, pour les mouve- ments volontaires, Beaunis n'a pas pu établir la loi de l'inhibition des antagonistes, puisque l'inscription de ces mouvements chez les animaux était pour lui à peu près impossible. Nous avons vaincu cette impossi- bilité, comme le prouve notre travail : Recherches sur le fonctionnement des muscles antagonistes dans les mouvements volontaires (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1902). Dans ce travail, nous avons relaté les recherches de Beaunis comme il suit : . « Les expériences ont été faites sur la grenouille qui, étant attachée sur une planchette, permettait d'enregistrer les contractions du muscle gastro-cnémien et celles d’un de ses antagonistes : le tibial antérieur BIOLOGIE. CompTES RENDUS. — 1908. T, LXIV. 22 284 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST p4 ou le péronier. On excitait l'animal pour provoquer des contractions réflexes. Les graphiques obtenus de la sorte montrent qu'il y a simul- tanéité des contractions dans les muscles antagonistes. Cependant, Beaunis a observé que, quelquefois, un des deux muscles se contractait seul, pendant que son antagoniste se relâchait et s’allongeait. » s Je n'ai donc pas ignoré le travail de Beaunis, et je crois l’avoir exac- tement interprété. D’ailleurs, voici la conclusion de Beaunis : « Les faits que je viens d'exposer confirment expérimentalement les vues anciennes de Winslow, réprises et développées par Duchenne, de Boulogne, sur le rôle des muscles antagonistes. Ces muscles ne sont pas, comme on l'admet généralement, uniquement passifs dans un mouvement donné. Ils. interviennent, au contraire, d’une facon directe dans les mouvements, et le mouvement total n’est que la résultante des actions qui se passent dans les muscles antagonistes, » Je regrette d’être obligé de faire cette rectification, mais la facon dont: M. Francçois-Franck interprète le sens de mon travail m’a semblé tout: au moins ADNPAONENLCE s NOTE SUR LE DIAGNOSTIC HISTOLOGIQUE DE LA RAGE, par V. BaBes. Il résulte des recherches d’un grand nombre d'auteurs que les corpus- cules de Negri font défaut dans 3,8 °/, des cas de rage de rue et que, dans les cas où ils existent, l’inoculation expérimentale a toujours été positive. Je puis affirmer la même chose en ce qui concerne les lésions rabiques, dans les cas que j'ai observés (1). Sur plus de 1.000 cas de rage des rues chez les chiens, la présence des lésions caractéristiques s'est manifestée dans plus de 95 p. 100, ce qui. chaque fois est venu corroborer les résultats de l'épreuve expérimen-. tale, c’est-à-dire que le chien mordeur présentant les lésions rabiques. a toujours été atteint de la rage. Il faut donc se demander laquelle des deux méthodes doit être em- ployée de préférence. Tout en recommandant l'emploi simultané des deux, je donne la pré- férence à ma méthode, en me basant sur les considérations suivantes : (1) Babes. Sur certains caractères des lésions histologiques de la rage, Ann. de l'Institut Pasteur, 1892. Déjà, dans cette publication, ont été figurés les cor- puscules décrits plus:tard par Negri. = Q6 SÉANCE DU 30 JANVIER | 28 4° Le bulbe et la moelle des chiens sont plus faciles à trouver, même chez un animal en putréfaction, que la corne d'Ammon et surtout que la partie située près de la fimbrie; 2° Les lésions rabiques sont plus faciles à reconnaître que les cor- puscules de Negri dans un cerveau en putréfaction ; 3° Il faut beaucoup moins de pratique histologique fine et des grossis- sements moins forts pour reconnaître les lésions et surtout les no- dules rabiques que pour dévoiler les corpuscules de ee et notamment les petits corpuscules; 4° La technique à suivre pour mettre en évidence les lésions rabiques est beaucoup plus es que celle qui met en évidence les cor- puscules de Negri. | En effet, on peut constater les nodules rabiques quelques heures après avoir enlevé une parcelle du cerveau suspect. Il est vrai que l’on fait la même affirmation au sujet des corpuscules de Negri; cependant, on a fait dans notre Institut beaucoup d'essais pour mettre rapidement en évidence les corpuscules de Negri, mais sans beaucoup de succès, surtout en ce qui concerne les frottis dans lesquels il était difficile et souvent impossible de reconnaître avec certitude ces corpuscules. On les met souvent mieux en évidence dans des pièces durcies rapidement par l'acétone ou par le formol, mais on échoue souvent en employant cette méthode rapide; il nous est souvent arrivé de ne pas trouver de corpuscules par la méthode rapide dans le cerveau même qui nous en a fourni de beaux en suivant des méthodes plus délicates mais Het moins rapides; 5° Les différentes méthodes de coloration destinées à mettre en évi- dence les corpuscules de Negri sont plus compliquées et ne donnent pas toujours le même résultat; elles sont donc beaucoup moins sûres que la méthode extrèmement simple (bleu de méthylène) qui sert à la colo- ration des lésions rabiques ; 6° Le diagnostic de la rage ne peut être fait que si les corpuscules de Negri sont assez grands et présentent tout leur développement. Mais souvent on ne trouvé, par la méthode rapide, que des corpuseules dont la structure est peu apparente; parfois on ne trouve que des corpuscules petits, peu caractéristiques, de telle sorte qu'il serait insuffisant de fon- der sur leur seule présence le diagnostic de la rage. La question du diagnostic de la rage est donc plus compliquée qu'on ne le suppose, et je crois ne pas me tromper en affirmant que la plupart des auteurs n ont pas constaté sur des préparations “Rires la HÉAURRCE des corpuscules. - En effet, c’est dans deux tiers à peine des cas de rage que. je Suis arrivé, après quelque heures, à avoir des préparations démonstratives décelant la présence des corpuscules de Negri : ce résultat n’était même obtenu qu'après une longue pratique, tandis que les lésions rabiques: 286 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST — sont toujours mises en évidence avec la plus grande facilité quelques heures après l'envoi du cerveau de l'animal suspect. En envisageant donc la question à ce point de vue, {/ n'est pas douteux que la recherche des lésions rabiques est préférable à celle des corpuscules de Negri pour faire le diagnostic rapide de la rage du chien mordeur. Voici, comme preuve à l'appui, l'observation de quinze chiens mor- deurs suspects. On enleva une petite partie du bulbe et de la corne d'Ammon pour chercher les lésions rabiques, en même temps que les corpuseules de Negri. Dès le lendemain, nous possédions des préparations suffisantes pour nous montrer la présence de lésions rabiques dans 12 cas, tandis que 8 seulement présentaient des corpuscules de Negri. Parmi les 4 cas négatifs, des procédés plus soigneux et plus lents ont mis en évidence ultérieurement des corpuscules de Negri; il reste donc 2 cas où les lésions rabiques caractéristiques n’ont pas été accompagnées de la présence des corpuscules. L'inoculation expérimentale a été positive dans les 12 cas signalés plus haut; elle a été négative dans les 3 cas où lésions rabiques et cor- puscules de Negri faisaient également défaut. DÉVELOPPEMENT DE PUSTULES VACCINALES AU NIVEAU DE POINTS D'INOCULATION ANCIENS A L'OCCASION D'UNE NOUVELLE VACCINATION, par GR. JACOBSON. L'article du D" A. Slatineano, paru dans la ÆRev. Sc. médicale (1907, p. 533) sur « le réveil de l’oculo-réaction de Calmette par l'injection sous-cutanée de tuberculine », me décide à publier deux observations, probablement du même ordre, relatives à la vaccination jennerienne. Dans le premier cas, il s’agit d'une fillette, J... D..., âgée de sept mois en mai 1899. | Le 1% mai. — Je vaccine l'enfant aux deux bras, par piqüre avec du vaccin frais provenant de l'Institut vaccinogène de la rue Ballu. Aucune réaction appréciable n'apparait au niveau des quatre points d’inoculation. Le 45 mai. — Nouvelle tentative avec du vaccin que je viens de recevoir de Paris. Ce même vaccin m'a servi à vacciner un autre enfant qui a présenté un bouton vaccinal typique au niveau de chaque point d’inoculation. Chez l’en- fant J... D..., au contraire, on n’observe encore aucune réaction appréciable. Le 31 mai. — Alors qu'on ne voyait plus aucune trace des essais de vacci- nation antérieurs, je revaccine l'enfant J... D... aux mollets, par scarification, avec du vaccin fraichement recueilli provenant du service vaccinal de la mairie de Bucarest. Fee SÉANCE DU 30 JANVIEB 9287 Le 7 juin. — Je revois l’enfant qui présente, à chaque mollet, deux pustules vaccinales bien développées en même temps qu'un léger mouvement fébrile. Le 9 juin. — On me rappelle auprès de l'enfant el les parents me font voir qu’elle présente sur les bras, au niveau de chacune des piqüres faites le 1er et le 13 mai (piqûres dont on ne voyait plus aucune trace), une toute petite pustule entourée d'une mince auréole inflammatoire. Chaque pustule a les dimensions d’une tête d’épingle et l'aspect d’une pustule vaccinale en miniature. Le 41 juin. — Les petites pustules se sont desséchées, laissant à leur place une petite croûtelle. Pirquet (Ælinische Studien über Vaccination, 1907) signale sous le nom de « Schlafende Keime » des faits analogues. Il fait des vaccinations successives quotidiennes et constate, chez un enfant, que les premières inoculations, restées sans réaction pendant quelques jours, donnent lieu à un bouton vaccinal à l’occasion de l'évolution d’une pustule déve- loppée dans les délais normaux, sur un point d'inoculation ultérieur. Mais jamais on n’a signalé de cas où, comme dans l'observation que je rapporte, l'intervalle entre l’inoculation et le développement de la pus- tule ait été de plus d’un mois. Ma deuxième observation est encore plus étrange et on ne peut aujourd’hui lui donner une explication satisfaisante : Il s’agit d’une dame J... F.., âgée de vingt-cinq ans, que j'ai revaccinée en avril 1900, par piqüre, aux mollets. Au bout de huit jours, M®° J...F... présente deux belles pustules vaccinales typiques. Or, Me J... F... se plaignant d’avoir un bouton au bras, j'examine le bras et constate que l’ancienne cicatrice vaccinale datant de l'enfance est entourée d’une auréole érythémateuse très accusée. Au bout de vingt- quatre heures, il n’y paraissait plus. M. V. BaBes. — Il faut faire les plus grandes réserves en ce qui concerne les observations relatées par M. Jacobson, car si une vaccina- tion ultérieure était capable de produire une réaction ou même des pustules sur les anciennes cicatrices vaccinales, on aurait souvent observé cette réaction sur d'innombrables individus revaccinés. Cependant, je ne connais aucun cas de ce genre. 9288 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST = ppp ——————— SUR LA TOXICITÉ D'UN TYPE D'ASPERGILLUS FUMIGATUS ISOLÉ DU MAÏS AVARIÉ, (Note préliminaire), par V. Sion et N. ALEXANDRESCU. Nous avons isolé du maïs avarié de notre pays un type d’aspergillus fumigalus, que nous désignons pour le moment sous le nom d’aspergillus alpha et qui a fixé particulièrement notre attention par sa thermophobie et sa toxicité. 1° Il ne pousse pas ou ne végète que faiblement à la température du corps. | Sur la pomme de terre maintenue à 37 degrés, c'est à peine si après cinq à six jours on distingue à l'œil nu quelques colonies éparses d’as- pergillus alpha. En même temps, une bonne partie de la surface de la tranche acquiert une coloration rouge (parfois le substratum reste inco- lore) ; au bout de dix à quinze jours, on y observe une maigre végétation, qui présente une différence nettement tranchée avec celle qu’on obtient à des températures basses. Dans le bouillon-peptone ordinaire, la membrane superficielle luxu- riante, qui accompagne normalement la culture d’autres types, est réduite à un faible voile à peine visible, qui n’envahit jamais toute la surface du liquide et persiste indéfiniment dans cet état. Dans la décoction de farine de maïs, nous n’avons jamais obtenu de - culture à cette température (37°), tandis qu'avec tous les autres types d'aspergillus fumigatus, on a, tous les quatre ou cinq jours, une géné- ration abondante, recouvrant toute la surface du liquide avec tendance à envahir la paroi du ballon. Son optimum de température se trouve compris entre 20 à 24 degrés. Il pousse assez bien aussi au-dessous de 20 degrés sur les milieux nutritifs habituels. Au-dessus de 32 degrés, sa végétation devient de plus en plus faible. Depuis un an que nous avons entre les mains ce type aspergillaire, nous ne sommes pas parvenus à l’acclimater à la température du corps. 95 Toxicité. — La décoction de farine de maïs dans laquelle l’asper- gille s'est développé à la temperature de 20 à 24 degrés est toxique pour le lapin et le chien. Nous avons employé le liquide non filtré, où filtré soit dans du papier ou dans le filtre Kitassato. L’injection intra- péritonéale provoque, selon la dose administrée, une intoxication sur- aigué, aiguë, ou chronique. a) Intoxication suraiguë. — Une première phase d'excitation, qui débute de quinze minutes à une heure après une injection de 5 à 8 cen- timètres cubes par kilogramme et qui dure de deux à trois heures, est suivie d'une dépression profonde avec coma et mort après quatre ou SÉANCE DU 30 JANVIER 289 cinq heures. Jamais nous n'avons vu de crises tétaniques comme celles que nous avons observées à la suite de l’intoxication par l’aspergillus de Bodin Gautier. Chez le chien, la période d’excitation est en outre caractérisée par des cris déchirants, polydipsie intense, évacuations stomacales fréquentes et quelques évacuations d'urine et de matières fécales à l'approche de la mort. Presque tous les chiens succombent de la sorte; parmi les lapins, il n’en succombe que les deux tiers; dans l’autre tiers, l'intoxication passe à l’état aigu ou chronique. b) /ntoxication aiguë. — L'animal survit de trois à huit jours à l'injection. La lésion la plus intéressante consiste en une nécrose, irré- gulièrement localisée, de la muqueuse intestinale, pouvant intéresser parfois toute l'épaisseur de la paroi et aboutir à la perforation. c) /ntoxication chronique. — Cachexie progressive et de longue durée pouvant s'installer parfois à la suite de l'administration d’une seule dose de 1 à 1,5 centimètre cube par kilogramme, mais plus régulièrement après l'injection de deux à trois doses semblables injectées à quelques jours d'intervalle. À la perte de poids, s'ajoute une dépilation partielle en placards étendus, intéressant de préférence la face inférieure du cou et la poitrine, dépilation qui peut même devenir totale. Le milieu de culture chauffé pendant quinze minutes à 93 degrés con- serve sa toxicité presque intacte. L'intoxication chronique se manifeste aussi après une administration stomacale prolongée du milieu de culture filtré. Je présente à la réunion un lapin porteur d’un gros placard d’alopécie presque complète, consécutive à une injection faite il y a trois mois de 2 centimètres cubes et demi du bouillon de culture filtré et chauffé à ‘93 degrés. Voici un autre animal qui n’a presque plus de poils, si l’on excepte la tête et les membres. Il a reçu en moins de trois mois trois injections intrapéritonéales de 1 centimètre cube et demi de culture filtrée. Son poids initial de 1.360 grammes, tombé à un moment donné à 900 grammes, est aujourd'hui de 1.050 grammes. Ses frères ont atteint ou même dépassé le chiffre de 2.000 grammes. [9 de) © RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1908 SOMMAIRE Aucné (A.) : Sur la recherche des Kuxsrrer (J.) : Note additionnelle pigments biliaires LL... 297 | sur les » Urnes » des Siponles . . . 303 AUCHÉ (A.) : Sur un spectre ca- SABRAZÈS (J.), MURATET (L.) et An- ractéristique des pigments biliaires. 299 | roixe (H.) : Epithélioma mélanique DENIGÈS (GEORGES) Nouveaux de la paupière, consécutif à une réactishdethindoleee ee 293 | morsure chez un chat . : . . : … 290 DENIGÉS (GEORGES) : Sur la recher- SABRAZES (J.), MuRATET (L.) et An- che de l’indol par les réactions de TOINE (H.) : Infiltration massive de DesaletddtEhriChEMMe ASP oO 295 | mastzellen agelomérées en nodules DexiGis (GEORGES) : Sur [a pré- dans la rate d’un chat porteur d'un sence de produits actifs sur l'indol épithélioma mélanique de la pau- dans le benzène commercial et ses DIÈTERS FR CAE LAURE HSTAYADI homolocues Nes 296. VERGER (H.) et Souré (E.) : Sur la GAUTRELET (JEAN) et THuAU (PAUL) : technique de la destruction élec- Influence de la polypnée sur la gly- trolytique de l'hypophyse chez le cosurieradrénalique EE CCE 30441 Chien NAN E NE MON EME MARTIN 30 Présidence de M. Jolyet, président. EPITHÉLIOMA MÉLANIQUE DE LA PAUPIÈRE, CONSÉCUTIF A UNE MORSURE, CHEZ UN CHAT, par J. SABRAZÈS, L. MURATET et H. ANTOINE. La pathologie du chat nous intéresse d'autant plus que, parmi les animaux domestiques, c’est certainement celui qui vit le plus près de l'homme, dans les mêmes conditions de milieu et d'alimentation. Or, l'influence du milieu sur le développement des maladies, et en particu- lier du cancer, ressort nettement des recherches récentes de médecine expérimentale et comparée. Ces considérations nous ont amenés à faire une enquête sur les tumeurs du chat. Les cas qué nous avons pu réunir SÉANCE DU 4 FÉVRIER 291 sont consignés dans la thèse de l’un de nous (1). Parmi eux s’en trouve un dont nous allons faire ressortir l'intérêt. M. Duluc, vétérinaire, nous apporte un chat âgé d'au moins treize ans, taillé, de robe grise, sédentaire, se nourrissant de pain, viande, lait, sardines à l'huile, etc. Jamais malade antérieurément, il n’a pas été en contact, dans la maison ni dans le voisinage, avec des cancéreux. En juin 1906, mis en pré- sence d’un gros rat, il fut mordu à la paupière supérieure de l'œil droit. Le lendemain, l'œil devint et resta larmoyant. On s’apercut, un mois et demi après, que la paupière supérieure droite présentait sur sa face conjonctivale, un peu au-dessus du bord libre, une saillie fusiforme et rougeâtre. Progressi- vement cette tumeur grossit, noircit, affecta la forme et la grosseur d’un marron d'Inde, n’adhérant pas au globe oculaire qui était refoulé en bas. Nous sacrifions la bête le 20 juillet 1907. La tumeur, née entre le tarse et la conjonciive palpébrale, a refoulé cette dernière jusque bien au-dessous de la paupière. Elle sort de l'orbite entre la paupière et le globe qu'elle déformait par pression, sans le pénétrer. La face libre est régulièrement arrondie. Sur la coupe, d’un noir intense, une cloison conjonctive montre un état bilobé du néoplasme. Histologiquement, le diagnostic d’épithélioma mélanique s'impose : cellules polyédriques, juxtaposées, sans prolongements épineux, de 7 & à 20 y, à gros noyau vésiculeux, nucléolé, rarement mitosique, à protoplasma parfois vacuolisé ou même kératinisé. L'infiltration mélanique affecte tous les degrés, depuis l’état finement granuleux jusqu’à l'aspect en boules brunâtres ou en blocs quadrangulaires. Les cellules néoplasiques sont cà et là plus polymorphes et dans leur aspect (plus petites et plus pauvres en pigment, voire même dépourvues de pigment) et dans leur groupement (plus dissociées). La tumeur, assez richement vascularisée, montre çà et là des lacs sanguins con- tenant des leucocytes polynucléés en assez grand nombre. Le pigment est bien de la mélanine (il ne donne pas la réaction du fer, il ne se dissout pas dans le liquide de Grynfeltt et Mestrezat). Voici donc un épithélioma mélanique qui à eu pour origine l'épithé- lium, pigmenté chez le chat, de la conjonctive palpébrale, ce qui démontre une fois de plus que les cellules épithéliales des néoplasmes mélaniques n'ont pas un pigment d'emprunt, mais dérivent de cellules normalement pigmentées. Bien plus, l'hétéromorphisme de la cellule et sa désorientation se retrouvent au même degré dans la distribution du pigment et dans sa forme. Le début de cette tumeur, sur un point lésé par morsure, mérite d’être retenu. De même son évolution éversant la conjonctive en bas, à mesure que la tumeur surplombait la paupière inférieure et tendait à se pédi- culiser comme les tumeurs de la conjonctive palpébrale humaine qui, ne (1) Henri Antoine. Contribution à l'étude du cancer chez le chat. Thèse de _ Bordeaux, 1907. | 292 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX pouvant refouler le tarse, prolifèrent à l'opposé. A noter aussi la nature épithéliale de cette tumeur alors que chez l'homme les tumeurs méla- niques de la paupière ne comptent jusqu’à présent que des sarcomes. Cette tumeur mélanique, semblablement aux mélanomes conjonctivaux de l’homme, à l'encontre des mélanomes choroïdiens, ne s’est pas révélée très maligne. Les autres organes — foie, reins, surrénales, intestins, poumons, rate —, sauf un peu de sclérose, n’ont pas montré de métastases. L'étude de la rate fait l'objet de la communication sui- vante. INFILTRATION MASSIVE DE MASTZELLEN AGGLOMÉRÉES EN NODULES DANS LA RATE D'UN CHAT PORTEUR D'UN ÉPITHÉLIOMA MÉLANIQUE DE LA PAU- PIÈRE, par J. SABRAZÈS, L. MURATET et H. ANTOINE. Nous avons eu l'occasion d'examiner plusieurs rates de chats ägés sans jamais relever les particularités suivantes que nous a présenté la rate dans un Cas d’épithélioma mélanique de la paupière. L'organe, doublé de volume, un peu mamelonné, bigarré (saillies blan- châtres entrecoupées de stries gris rougeâtre), montre sur les coupes, dans les cordons de Biilroth, autour des sinus veineux et dans les cavités même des sinus, de gros îlots ayant une grande diversité d'aspect : contours géogra- phiques; volume d’une tête d'épingle à une lentille; confluents, cohérents ou séparés par des intervalles d’un demi à un millimètre. Parmi les îlots sous- capsulaires plusieurs bombent sous la capsule. Ces ilots ne sout nullement néoplasiques. Ils se montrent constitués par des agglomérations de mastzellen mononucléées avec leurs granulations métachromatiques. Ces amas de mast- zellen sont la caractéristique de cette rate dont ils représentent la moitié du volume. Le système capsulaire et ses travées ne se différencient guère de la normale sauf par l'abondance plus grande des mastzellen. Sous la capsule, à côté des mastzellen, on note des lymphocytes, quelques-uns de grande taille, des fibroblastes jeunes, des plasmazellen. Les corpuscules de Malpighi, très développés, beaucoup à centre clair, ont une artériole centrale sclérosée. On y trouve de grandes formes lymphocy- toïdes éparses au milieu du tissu lymphocytique. Pas de mastzellen ; pas de globules rouges nucléés. Même aspect BQnr les cordons folliculaires, mais là, on note quelques normoblastes. Tout autour de l'appareil folliculaire sont accumulés de grands éléments mononucléés, les uns à l’état de noyau presque nu, bourgeonnant, d’autres à protoplasma exubérant, légèrement basophile, à noyau plus ou moins radié; d’autres du même type, mais présentant dans leur protoplasma baso- phile de fines granulations métachromatiques à peine estompées : ce sont des promastzellen. Elles font transition vers les mastzellen véritables qui se SÉANCE DU 4 FÉVRIER 293 groupent en rangs serrés pour former les foyers que nous avons décrits et dont la masse produit sur les coupes l'image d’un archipel violacé. Dans tout le tissu pulpaire, on trouve du pigment paraissant être en grande partie hématique, soit libre, soit dans des macrophages, mais ne donnant que par places et très légèrement la réaction du fer. Il ya donc dans cette rate une évolution des splénocytes en mastzellen. De plus, les éléments cellulaires dérivés des fibroblastes capsulaires, trabécu- laires ainsi que du réticulum de la pulpe et çà et là les plasmazellen ont subi cette différenciation à un degré que nous n'avons jamais vu signalé et que nous n'avons jamais rencontré dans cet organe. Cette transformation élective en mastzeilen des cellules de la rate est-elle en relation avec le mélanome palpébral qui, depuis un an, ne cessait de s’accroître, sans cependant s’être généralisé, c’est probable, mais il faut attendre d’autres faits du même ordre pour se prononcer. La rate jouant un rôle épurateur, les déchets cellulaires et les produits solubles résultant de la prolifération néoplasique du mélanome ont suscité dans son parenchyme une réaction élective au même titre que les réactions d'autre nature provoquées par certaines substances, toxines par exemple. C’est ainsi que des toxi-infections chroniques (tubercu- lose, syphilis) amènent un enrichissement de l’organe en plasmazellen; l'infection éberthienne, un état lymphadénoïde et une réaction myéloïde partielle; certains parasites animaux une éosinophilie; les poisons ‘hémolytiques, les sérums hétérogènes, etc., des phénomènes très accusés de macrophagie, etc. | ; NOUVEAUX RÉACTIFS DE L'INDOL, par GEORGES DENIGES. Le diméthylaminobenzaldéhyde, indiqué par Ebrlich pour l’identifi- cation de l'indol, est actuellement considéré comme le réactif le plus sensible et le plus caractéristique pour la recherche de ce produit, en biologie. C'est avec son aide que CI. Gautier et Ch. Hervieux (1) ont péremptoi- rement établi l'existence de l’indol intestinal chez les lapins inanitiés contrairement à Rosenfeld qui s'était cependant servi du même com- posé, mais avec une technique sans doute moins parfaite. J'ai pensé, devant les controverses qui se sont élevées à plusieurs reprises sur celte question, qu'il n’était pas inutile, à côté du dimé- thylaminobenzaldéhyde, substance d’un prix élevé et malaisée à se pro- (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXIIT, 1907, p. 610. 294 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX curer, de chercher d’autres réactifs sensibles de l'indol, d'une possession plus facile que le précédent et permettant d'en contrôler les indications. J’ai ainsi constaté qu’en présence de HCI, un grand nombre de com- posés organiques pouvaient se condenser avec l’indol pour donner diverses matières colorantes. De ce nombre sont surtout les aldéhydes . aromatiques et furfuroliques, ainsi que les dérivés propényliques ou al'yliques, sans, d'ailleurs, qu'il fût nécessaire, pour ces derniers, de renfermer un noyau cyclique. C'est ainsi que l'alcool allylique lui-même, mis à chaud en présence d'indol et de HCI, fournit une solution rouge intense offrant une forte bande d'absorption très voisine de celle de l’urobiline. Mais, parmi tous les corps étudiés, je placerai au premier rang l’aldé- hyde cinnamique, et particulièrement la vanilline, qui présentent une sensibilité tout à fait comparable à celle du réactif d'Ehrlich et méritent d'être employés concurremment avec lui. Pour leur emploi, on en fait une solution de 0 gr. 20 dans 100 centi- mètres cubes d'alcool. De cette solution, on ajoute de O0 c. e. 5 à 1 cen- timètre cube à 5 centimètres cubes de la solution alcoolique d’indol à examiner. On verse ensuite, dans le mélange, la moitié de son volume au moins, soit 3 centimètres cubes d'acide chlorhydrique pui (D, = At à 1,18), et on agite pour mélanger. Avec la vanilline, il se développe une coloration rouge éosine, ou grenadine, présentants dans le vert, une large bande d’ APE DRE débordant sur le bleu. Avec l’aldéhyde cinnamique, on obtient une coloration jaune plus ou moins foncé. Ces réactions sont encore perceptibles avec des solutions alcooliques d’indol à 2/10 et même 1/10 de milligramme par litre. C’est le degré de sensibilité du réactif d'Ehrlich. Quand il s’agit de solutions benzéniques d’indol, on en agite 10 cen- timètres cubes avec 2 centimètres cubes d'acide chlorhydrique pur après addition de 0 c. c. 5 de solution alcoolique à 0,2 p. 100 de vanil- line ou d’aldéhyde cinnamique. Les colorations obtenues, très stables, se prêtent très bien à un dosage colorimétrique de l’indol. Ces réactions, ainsi qu'une autre obtenue avec le benzène et que je développerai ultérieurement, m'ont permis de reconnaître le bien fondé des assertions de CI. Gautier et Ch. Hervieux relativement à la présence d'indol dans les fèces des lapins inanitiés. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 9295 SUR LA RECHERCHE DE L'INDOL PAR LES RÉACTIONS DE LEGAL ET D'EnRICH, par GEORGES DENIGES. I. — La technique de la réaction de Legal, pour la recherche de l'indol, est assez incomplètement décrite dans les classiques pour avoir été délaissée par plusieurs expérimentateurs comme incertaine ou peu sensible. La plupart des auteurs se bornent en effet à dire, à son sujet, que le nitroprussiate de sodium donne une belle coloration violette avec les solutions d’indol. \ En réalité, cette coloration ne se produit que lorsque le mélange de la solution aqueuse d'’indol et de nitroprussiate (1 goutte de solution à 5 p. 100 de ce sel par centimètre cube de liquide indolique) est alca- linisé par un alcali caustique (4 goutte de lessive des savonniers par centimètre cube de solution d’indol). Cette coloration n’est d’ailleurs pas très stable et devient rapidement vineuse. Mais si, aussitôt après avoir alcalinisé le liquide et l’avoir agité pour le rendre homogène, on le sursature avec de l'acide acétique, il se produit une magnifique coloration bleu-céleste, beaucoup plus stable que la première teinte et très caractéristique. Tandis que, par l’emploi du réactif suivant ie premier mode, il n'est guère possible d'affirmer la présence d'indol dans un liquide qui n'en renferme pas plus de 3 à 4 milligrammes par litre, on peut, par la seconde méthode, déceler nettement 1 milligramme d'indol, dissous dans 1 litre d’eau, en opérant seulement sur quelques centimètres cubes de solution. IT. — Ehrlich à montré qu'en solution alcoolique et en présence d'acide chlorhydrique pur, l’indol se condensait avec le diméthylamino- benzaldéhyde pour donner une substance qui reste dissoute dans le hquide en le colorant en rouge plus ou moins violacé et présentant, dans la région jaune vert du spectre, deux bandes d'absorption d’iné- gale intensité. Lorsqu'on veut caractériser l’indol en solution benzénique, comme cela peut arriver dans la recherche de ce produit dans les matières fécales (1), une réaction analogue est réalisée en ajoutant, à 10 centi- mètres cubes de la solution benzénique, 2 centimètres cubes d’une solution alcoolique à 5 p. 100 de réactif d'Ehrlich, puis 0 c.c. 5 de HCI et agitant vivement. La portion chlorhydrique se rassemble, par repos, au fond du tube, en un liquide rouge violacé qui, suffisamment dilué d'alcool, s’il y a lieu, présente le spectre signalé plus haut. (1) CI. Gautier et Ch. Hervieux. Comptes rendus de la Société de Biologie, 13 décembre:1907, p. 610. 296 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX J'ai constaté qu'on pouvait, dans ce dernier cas, modifier cetle tech- nique de facon à rendre encore plus caractéristiques les résultats qu'elle fournit : les 10 centimètres cubes de benzine additionnés seule- ment de 2 ou 3 gouttes de solution d'Ehrlich sont agités avec 1 ou 2 centimètres cubes d'acide chlorhydrique pur. En présence d’indol, la couche acide se colore en jaune plus ou moins foncé; par addition d'alcool et agitation, la teinte passe au rouge carmin ou violacé, et le spectre indiqué s'observe aussi bien que dans le premier cas. SUR LA PRÉSENCE DE PRODUITS ACTIFS SUR L'INDOL DANS LE BENZÈNE COMMERCIAL ET SES HOMOLOGUES, par GEORGES DENIGES. Dans le cours des recherches que j'ai effectuées au sujet de la caracté- risation de l’indol, j'ai constaté dans le benzène commercial ordinaire (c'est-à-dire non purifié pour sa séparation du thiophène), dans le toluène, le xylène, etc., la présence de substances susceptibles de se condenser avec l’'indol, en milieu chlorhydrique, en fournissant des produits solubles dans l'acide chlorhydrique qu'ils colorent de teintes variées : en rouge violacé dans le cas du benzène, avec un beau spectre d'absorption dans le jaune vert; en jaune pe ou moins foncé avec les homologues benzéniques. Ces colorations disparaissent sous l'influence de l’eau, qui dissocie la matière colorante, surtout dans le cas du benzène ; mais elles sont stables si l’on dilue le liquide avec de l'acide chlorhydrique concentré ou de l'acide acétique. | Les subslances mères de ces matières colorantes ne sont pas thiophé- niques, car du benzène pur, obtenu par distillation sèche du benzoate de chaux en présence de chaux, additionné de thiophène, ne les fournit pas sous l'influence de l’indol en milieu chlorhydrique. Elles sont enlevées aux hydrocarbures benzéniques par agitation avec de l’eau acidulée, et pourraient bien être à fonction aminée; j'en poursuis d’ailleurs l'étude. Si elles n’existent plus dans les benzènes traités pour l'enlèvement du thiophène, c’est que les procédés employés, dans ce but, utilisent des acides qui se combinent aux dites substances. Pour les mettre en évidence, il suffit d'agiter vivement dans un tube, pendant quelques instants, 10 centimètres cubes de benzène impur additionné de quelques gouttes d’une solution alcoolique ou mieux ben- zénique, même très étendue, d’indol, avec 2 centimètres cubes d’acide SÉANCE DU À FÉVRIER 297 chlorhydrique pur; par le repos, la couche acide sous-jacente prend une coloration rouge violet avec le benzène, jaune avec ses homologues. La réaction est à peu près aussi sensible qu'avec le diméthylamino- benzaldéhyde, la vanilline ou l’aidéhyde cinnamique. Elle peut parfaite- ment servir à rechercher l’indol en biologie, en utilisant comme dissol- vant le benzène non purifié. SUR LA RECHERCHE DES PIGMENTS BILIAIRES (1), par À. AUCEHÉ. On a décrit une multitude de procédés. Si les pigments existent en notable proportion, tous réussissent. Si la proportion est faible, elle échappe le plus souvent à l'examen direct. Dès lors, les opérations se divisent en deux temps : extraction et effets des réactifs sur l'extrait. - Pour l'extraction, deux moyens ont été préconisés. Le premier cherche à soustraire au liquide ses pigments au moyen d'un dissolvant approprié, en général le chloroforme, dans lequel la bilirubine est soluble; il faut au préalable faire agir un acide qui dégage la biliru- bine de ses combinaisons salines insolubles. Cette méthode n'est pas en faveur. On préfère précipiter les pigments sous forme de sels terreux : c’est la méthode de Huppert, qui réalisa le premier cette précipitation en ajoutant au liquide étudié, primitivement un lait de chaux, et par la suite une solution de chlorure de calcium : on oblient un bilirubinate de chaux qui est entrainé par les précipités de phosphates et sulfates formés en même temps. Cette méthode a subi de nombreuses modifica- tions de détail par divers auteurs préférant : l’eau de baryte, le chlorure de baryum, l'acétate de baryte.…. D’autres fois enfin, on à utilisé simultanément le chloroforme et la précipitation. Ge moyen a été l’objet de sévères critiques, moins justifiées qu'elles n’en ont l’air à première vue, Car, ainsi que nous allons le montrer, il réussit parfaitement bien. Nous avons essayé toutes ces méthodes et, par extension, exécuté un grand nombre de manipulations analogues formant, au sein du liquide, des précipités variés. Puis nous nous sommes contentés de projeter dans le liquide diverses poudres sèches, lourdes et insolubles : phos- phates, sulfaies, carbonates, .oxalates, aluminates, silicates.. de cal- cium, baryum, strontium, plomb, alumine, magnésie.. et divers oxydes blancs ou même colorés. Nous nous rendions bien compte qu'un pré- cipité formé au sein du liquide avait plus de chance d’englober le (4) Nous nous proposons de publier une relation détaillée de ces recherches dans les Archives de médecine navale. 298 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX pigment, mais en revanche ces poudres, la plupart inertes, avaient l'avantage de n'introduire aucun élément nouveau dans le milieu et, d'autre part, elles se déposent beaucoup plus vite. Presque toutes ces poudres nous ont donné de bons résultats, ce qui tendrait à faire croire que le pigment est plutôt entrainé à l'état mécanique que sous forme de véritable combinaison, comme cela se produit pour quantité de matières tinctoriales. Certaines de ces poudres, employées seules, et en particulier le tale, l’aluminate de plomb, le plâtre, nous ont moutré un pouvoir dépigmentant particulièrement puissant. En ce qui concerne le chloroforme, nous avons aussi obtenu d’excel- lents résultats, même dans des milieux très légèrement alcalins, tels que les sérums, en employant le chloroforme ordinaire (impur et acide). On conçoit que les fines gouttelettes de chloroforme acide, au contact des bilirubinates, les décomposent et, simultanément, dissolvent la bilirubine libérée, en même temps qu'il y à entrainement mécanique par l’état d'émulsion. Nous nous sommes arrêtés au chloroforme thymolé (1), parce quil nous sert du même coup à mettre en évidence l’urobiline et son chro- mogène, et quelquefois, mais rarement, nous ajoutons un peu de poudre de tale ou de plâtre. Le dépôt solide ou liquide chargé de pigment, peut être, comme de coutume, agité avec lalcool acidulé de HCI à 5 p. 100, et le tout, chauffé un instant, sans atteindre l'ébullition, fournit la réaction colorée, verle ou bleue. Si cette dernière tarde à se produire, il sera bon d'ajouter une ou deux gouttes d'eau oxygénée, comme l’a indiqué M. Grimbert. Mais nous préférons de beaucoup la méthode suivante pour la beauté de la réaction qu'elle fournit et parce qu'elle se prête à l'examen spec- troscopique sur lequel nous reviendrons bientôt. Verser sur l’extrait de pigments, séparé par simple décantation, 10 à 15 centimètres cubes d'alcool, une goutte d'ammoniaque, constater que la réaction est légèrement alcaline, ajouter quelques gouttes d’acétate de zinc en solution alcoolique au millième, quelques gouttes de solution alcoolique d’iode au 1/100, agiter vivement, constater que le liquide trouble devient verdâtre et filtrer rapidement sur un filtre à plis. Il passe un liquide d'un vert plus ou moins pur, présentant le plus souvent une belle fluorescence rouge grenat, s'il y a des pigments biliaires. Dans le cas où il y aurait beaucoup d’urobiline ou de chromogène, la fluores- cence verte de ces derniers masque la fluorescence rouge, mais il suffit de passer en milieu légèrement acide pour supprimer la fluorescence verte et obtenir la fluorescence rouge; un grand excès d’ammoniaque donne les mêmes résultats, mais moins sûrement. En l'absence de fluo- (1) Voir notre communication du 3 décembre 1907, p. AAA SÉANCE DU 4 FÉVRIER 299 rescence, la coloration verte du liquide légèrement alcalin est caracté- ristique; elle sera confirmée par le passage brusque au violet, par addition de quelques gouttes d'acide chlorhydrique. En versant ce der- nier avec précaution et le long des parois du tube, il glisse jusqu'au fond et on obtient un liquide violet surmonté d’un liquide vert. Disons pour finir que le liquide bleu obtenu par la réaction de Hup- pert peut donner les mêmes résultats; il suffit de revenir en milieu légèrement ammoniacal et de continuer comme il vient d'être dit. SUR UN SPECTRE CARACTÉRISTIQUE DES PIGMENTS BILIAIRES, par À. AUCHÉ. Les pigments biliaires ne présentent pas de spectres caractéristiques; on observe, aux extrémités du spectre, des ombres plus ou moins épaisses suivant la concentration. Dans les produits d'oxydation, on ne doit retenir que le spectre de la bilicyanine ou cholécyanine de Jaffé : deux bandes très voisines de chaque côté de D et le spectre de la cholé- téline qui a pu être confondu avec celui de l’urobiline et qu'on peut observer directement dans le bleu et dans le jaune de la polychromie de Gmelin. Il faut signaler aussi le spectre de la bile bleue d’'Andouard et de la cholécyanine de Stokwis observés incidemment et qui n’ont pu être reproduits à volonté, Dans un petit tube de 1 centimètre de diamètre, prenons 5 centimètres cubes d’une solution au 1/20:000 de bilirubine dans l'alcool très légère- ment ammoniacal (1 goutte d’AzH* pour 100 centimètres cubes) : elle absorbe le rouge extrême, le violet et presque tout le bleu; ajoutons 5 à 6 goultes de la solution alcoolique d’acétate de zinc au 1/1:000; le liquide primitivement jaune devient orangé et l'absorption gagne le vert; ajoutons une goutte d’une solution alcoolique d'iode au 1/100 et agitons vivement; le liquide prend une belle coloration vert bleu, en même temps ‘qu il se manifeste une magnifique fluorescence rouge ‘grenat visible en plein jour, mais très belle surtout au voisinage d'une bonne lampe et sur fond noir. Nous avons maintenant un spectre très net avec une bande très fonuee dans le rouge entre B et C et une autre beaucoup plus pâle et plus étroite couvrant la raie D. Si l'oxydation a été poussée trop loin, nous ‘aurons en outre la bande de la cholétéline ; mais si l’action oxydante a ‘été ménagée, cette dernière est à peine marquée. Les deux premières bandes seules sont caractéristiques pour des liquides qui pourraient ‘contenir de l'urobiline. Dans les solutions très concentrées, ces deux ‘ bandes peuvent confluer ; dans les solutions très étendues, on ne voit BioLocte. Comptrs RENDUS. — 1908 T. LXIV. 23 300 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX plus que la bande dans le rouge. Elle est encore sensible dans des liquides dilués au delà du millionième et observés sous une épaisseur de quelques centimètres. Ajoutons à ce liquide vert quelques gouttes d'acide chlorhydrique concentré, la couleur passe au violet pur; la fluorescence disparait et on observe les deux bandes de la cholécyanine de Jaffé, séparées par une étroite plage jaune au niveau de la raie D. On doit admettre qu'il se forme une combinaison des pigments avec le zinc et que la réaction n’est pas due à une simple oxydation; l'inter- vention du sel de zinc est en effet indispensable. Si elle s’est produite spontanément quelquefois, c’est que le matériel ou les réactifs étaient souillés par ce sel, ce qui arrive très souvent pour l'alcool conservé dans des récipients en tôle galvanisée, comme l'ont montré Roman et Delluc. Pour bien réussir, il faut faire réagir les corps dans l’ordre indiqué; l'iode étant ajouté avant le sel de zinc par exemple, on ne peut éviter une forte bande de cholétéline et la fluorescence est moins belle. Cette réaction, au moins en ce qui concerne le spectre, est d’une sen- sibilité presque illimitée, ainsi qu'en témoignent les exemples suivants : 1° Dissoudre 1 milligramme de bilirubine dans 100 centimètres cubes d’eau distillée et une goutte d’ammoniaque; prendre dans un tube à granules 1 centimètre cube (1/100 de milligramme) de cette solution au 1 /100.000 ; ajouter 3 à 4 centimètres cubes d’alcool, quelques gouttes d’acétate de zinc, une trace d'’iode et une goutte d'ammoniaque : on obtiendra une bande très nette dans le rouge et une coloration verte très faible, visibles seulement dans l’axe du tube et, si l’on a été heureux, on pourra observer la fluorescence rouge. 2 Placer 1 centimètre cube de cette solution dans 100 centimètres cubes d'urine fraîche préalablement essayée ; faire l'extraction au chlo- roforme thymolé, comme il a été dit pour la recherche de l’urobiline, continuer comme nous venons de l'indiquer. On apercevra une bande faible, mais nelte,ce qui nous porte la sensibilité au dix-millionième. 3° En faisant l'extraction de la même facon dans des sérums, des liquides d’ascite, des liquides pleurétiques, etc., qui sont légèrement alcalins, on a pu mettre les pigments biliaires en évidence, en employant seulement quelques centimètres cubes de liquide. Il est facile d'obtenir le spectre, la couleur et même la fluorescence avec un demi-centimètre cube de sérum de cheval. Pour les sérums, on ne peut rendre le milieu acide, car on précipite- rait l'albumine, et celle-ci retient énergiquement les matières colorantes. Dans ce milieu légèrement alcalin, l'extraction se fait néanmoins très bien : rien ne saurait mieux réhabiliter le chloroforme de sa déchéance comme agent extracteur des pigments biliaires. % Enfin, c'est la fréquence de la bande rouge dans un grand nombre de recherches de l'urobiline dans les urines de personnes en bonne santé SÉANCE DU 4 FÉVRIER 30! ou de malades qui nous a mis sur la voie de ces expériences. Et l’addi- tion de 2 ou 3 centimètres cubes d'urine fortement bilieuse à un litre d'urine normale est facilement décelée. On est donc dans le vrai quand on affirme que de petiles quantilés de bile se rencontrent dans beau- coup d'urines normales, pour ne pas dire la plupart. La question des pigments dans divers produits de l'organisme prend chaque jour une importance plus grande. Des théories très diverses, souvent opposées, sont basées sur la présence, la proportion et la varia- tion de ces dérivés de l’hémoglobine. Nous sommes convaincus que ces divergences d'interprétation sont dues en partie à l’infidélilé des moyens employés pour les rechercher, et nous espérons que la méthode simple, rapide, sûre et extrêmement sensible que nous venons d’exposer con- tribuera à la résolution de ces importants problèmes de la Physiologie et de la Pathologie. SUR LA TECHNIQUE DE LA DESTRUCTION ÉLECTROLYTIQUE DE L'HYPOPHYSE CHEZ LE CHIEN, par H. VERGER et E. SouLé. Ce qu’on sait actuellement de la physiologie de l'hypophyse se réduit à bien peu de choses, au moins en ce qui concerne les faits expérimen- taux. Cette indigence de documents lient certainement pour une grande part à la situation de cette glande, qui la rend difficilement accessible et seulement au prix de délabrements considérables dont il est bien difficile d'affirmer que le retentissement sur le fonctionnement des centres nerveux est négligeable. Qu'on passe à travers le corps calleux après trépanation large, comme les premiers expérimentateurs; qu’on perfore à la gouge la voûte du pharynx comme Vassale, ou que, comme dans le procédé récemment décrit de Paulesco, on aille chercher la glande par un tunnel dont chaque extrémité s'ouvre aux fosses sphéno-temporales par craniectomie bilatérale et dont la voûte est formée par la base du cerveau soulevée à l’aide d’écarteurs spéciaux, on encourt toujours les mêmes reproches, on agit directement sur le cerveau et les organes mésencéphaliques par des traumatismes qui ne peuvent pas ne pas avoir d'importance, et d’un autre côté on ouvre toutes grandes les portes aux infections méningées. De ce double chef, les conclusions relalives au rôle propre de la glande se trouvent forcément entachées de sus- picion. Voulant nous mettre à l’abri de ces causes d'erreur pour des expé- riences dont nous vous soumettrons ultérieurement les résultats, nous avons essayé d'obtenir la destruction de l'hypophyse par le procédé 302 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX de l’électrolyse bipolaire, appliqué pour la première fois à l’expérimen- tation sur les centres nerveux par M. Sellier et l’un de nous dans le laboratoire de M. Jolyet, et dont tout dernièrement M. Roussy a retiré toute satisfaction dans ses recherches sur la physiologie du thalamus. Après essais sur le cadavre, nous nous sommes arrêtés à la technique suivante : Le chien étant sur le dos, on fait sur la ligne médiane, une boutonnière de 3 à 4 centimètres au voile du palais. A l’aide de pinces longues à forcipressure, on saisit et on écarte les deux lèvres de la plaie, mettant ainsi à découvert la voûte pharyngée. Le doigt introduit recon- naît facilement le bord postérieur de l’apophyse ptérygoïde. C'est sur une ligne transversale joignant ces deux apophyses que nous pratiquons après section de la muqueuse, et à 2 millimètres de part et d’autre de la ligne médiane, deux petits trous, à l’aide d’un perforateur de-dentiste: à transmission flexible müû par un petit moteur électrique. Par cestrous, . nous introduisons à une profondeur délerminée à l'avance sur Le cadavre nos aiguilles électrolytiques ; avec un courant de 10 à 12 milliampères passant pendant dix minutes, on obtient un effet destructeur suffisant si la glande est bien atteinte par les aiguilles. Les avantages de ce procédé consistent dans l’innocuité complète de l'acte opératoire. La plaie du voile du palais se cicatrise facilement sans sutures et ne gêne nullement l’animal dans la suite. D'un autre côté, nous avons pratiqué jusqu'ici une douzaine d'expériences et nous n'avons jamais eu de phénomènes d'infection intracranienne, ce qui s'explique par la petitesse de nos perforations qui sont vite refermées. Il a, par contre, deux inconvénients. Le premier, assez minime, est constitué par les hémorragies, qui nous ont gênés plusieurs fois, mais: qu'une compression un peu prolongée réussit toujours à arrêter. Le second est celui de tous les procédés aveugles. Une erreur de peu d'importance dans la situation des aiguilles suffit à faire passer à côté de l’hypophyse, qui n’est alors atteinte que partiellement ou pas dutout. On ne peut y remédier qu'en multipliant les expériences et en faisant grande attention. Il faut également prendre garde à ne pas enfoncer les aiguilles trop profondément pour ne pas atteindre la substance grise inter-pédonculaire. Sans anticiper sur la note ultérieure qui ééntiba la relation et la discussion de nos expériences, il nous a paru que ce dernier point était fort important : les animaux qui sont morts dans les quarante-huit heures avaient tous été atteints dans cette région. Comme on le voit, ces inconvénients sont évitables et ne sont pas suffisants à contre- balancer les avantages de notre procédé. (Travail du Laboratoire de M. le professeur Jolyet.) mt St mm me SÉANCE DU À FÉVRIER 303 NOTE ADDITIONNELLE SUR LES « ÜRNES » DES SIPONCLES, par J. KUNSTLER. La semaine dernière, j'ai envoyé à l'Académie des Sciences une note sur les « Urnes » des Siponcles, destinée à sauvegarder, dans la mesure du possible, la situation que nous avions établie, M. Gruvel et moi, dans la publication d'un chapitre consacré à ces formations. M. le Secrétaire perpétuel, désirant éviter toute polémique possible, a supprimé les deux derniers paragraphes de ma note, et, par le fait, lui a enlevé sa signifi- cation réelle. Il me semble cependant difficile qu’il puisse y avoir de longues polémiques sur des faits précis et incontestablement vrais. Depuis l'apparition de mon travail, des mémoires successifs ont paru {Selensky, etc.), cherchant à démontrer une évolution spéciale des « Urnes » qu’ils font dériver des entonnoirs ciliés, mais passant complètemont l'éponge sur l’évolution personnelle de ces formations, à laquelle j'avais consacré quelques descriptions. C’est là une facon d’agir peu scientifique que je con- nais de longue date. En donnerai-je un exemple? Il y a environ vingt-cinq ans, j'ai avancé que le protoplasma avait une constitution fondamentale sphé- rulaire. Tous les auteurs qui n’ont pas pu voir mes « sphérules » ont trans- formé leur geste d'impuissance en un argument scientifique négatif. Aujour- d'hui, on les découvre de toutes parts, et l’on ne saura bientôt plus sous quel vocable les désigner, tellement le zèle des néophytes multiplie des noms tou- jours nouveaux. Il a fallu pour cela enfanter la curieuse méthode moderne qui me semble toutefois un peu trop baser les structures morphologiques sur des réactions chimiques. On n'a cependant pas encore eu l’idée de tremper les Mammifères dans des teintures pour en faire l’anatomie. Ceci soit dit pour me permettre d'avancer que ma manière de préparer ne vaut peut-être pas beaucoup moins que celle que les progrès modernes nous imposent et que les résultats en sont plus sûrs. L'histoire des « Urnes » recommence celle des sphérules. Chacun tranche la question suivant les notions qu'il a pu acquérir. Je me garderais bien d’imiter certains contradicteurs et de nier les liens étroits qu'ils affirment exister entre les » Urues » et les pavillons ciliés, dussé-je être forcé d'admettre une double genèse. J'intercale cependant ici un cliché montrant à côté de deux « Urnes » normales une forme minuscule, photographiée en place et n'ayant pas encore développé sa vésicule natatoire. Ce document microphotographique suffit à démontrer une évolution qui fait crouler tout un échafaudage factice. Quoique j'aie pris l'habitude, depuis de longues années, de ne pas me mêler aux polémiques scientifiques, j'estime que j'accomplis un devoir ici. Ainsi que je l'ai dit, j'ai fait connaître certains stades évolutifs des « Urnes » dans la Zoologie concrète de MM. Delage et Hérouard. Lors de l'impression du chapitre dont il'est question, je n'étais pas partisan d'une publication que je savais bien. avoir besoin. -d'études complémentaires, et c’est à regret que j'ai autorisé M. Gruvel, mon collaborateur momentané, à négocier cette affaire. 304 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Trop hâtivement faites, ses figures sont trop schématiques et quelquefois peu exactes. Quant au texte, il ne possédait peut-être pas les qualités didactiques désirées par les auteurs du volume, car ils l’ont entièrement remanié. Mais ce sont là des détails qui ne sauraient supprimer un atome de ma responsabilité dans la publication de faits que les auteurs récents n'arrivent pas à revoir. Dès l’apparition du mémoire de Metalnikoff, j'espérais que M. Gruvel, qui a tout organisé, ferait la réponse indispensable. Les années se sont écoulées dans une attente décevante. En fin de compte, je n’ai vraiment pas cru pouvoir laisser croire à MM. Delage et Hérouard, ainsi qu'à tout le public scientifique, que mes observations étaient au moins fan- taisistes. De plus, je prépare une mise au point critique plus complète de la question des Urnes, et j'espère arriver à montrer que sa portée scientifique est de nature importante, beaucoup plus que ne semblent le penser certains naturalistes, même de ceux qui ont spécialement étudié la question. INFLUENCE DE LA POLYPNÉE SUR LA GLYCOSURIE ADRÉNALIQUE, par JEAN GAUTRELET et PAUL THUAL. Blum signala le premier (1909) l'hyperglycémie et la glycosurie con- sécutives à une injection d’adrénaline dans les veines de l’animal. Quel en est le mécanisme? C'est le problème que de nombreux auteurs. ont tenté d'élucider. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 305 Les travaux de Bierry, Gatin-Gruzewska, Doyon, Foà, Mayer, pour ne citer que ceux parus récemment à la Société de Biologie, font foi que la question est à l’ordre du jour. Frank Underhill ayant montré com- ment les glycosuries consécutives à l'absorption de pipéridine, de nico- tine, de chloroforme, de morphine, etc., résultaient d’une action de ces substances sur les centres respiratoires, produisant la dyspnée, nous nous sommes demandé si le même mécanisme n'intervenait pas dans la glycosurie adrénalique. Réaliser chez le lapin l’état d’apnée, la saturation de son sang en oxygène, et voir si, dans ces conditions, l’apnée persistant, l'injection d'adrénaline provoquerait la glucosurie : tel a été notre but. Or, la polypnée, on le sait depuis les travaux de Richet, Jolyet (et Langlois insistait encore sur ce fait, il n’y a pas longtemps), exige cette apnée : pendant toute sa durée, suroxygénation du sang et diminu- tion de CO”. Nous avons donc été amenés à étudier les effets de la polypnée sur la glycosurie adrénalique. Nous pouvons affirmer qu'elle la supprime. Dans une première série d'expériences (exp. 1, 3 et 6), nous injectons dans le tissu sous-cutané de lapins de 1 kil. 500 en moyenne, 1 milli- gramme d'adrénaline que l'on dilue dans 10 centimètres cubes d'eau distillée. Nous constatons la polyurie, et le sucre est décelé dans les urines déféquées (recueillies à l’aide d’une sonde) après une demi-heure environ, au moyen de la liqueur de Fehling et du réactif bismuthique. _ Durant trois heures d'observation, nous trouvons la glycosurie abon- dante, avec maximum vers la deuxième heure; le lendemain, c'’est- à-dire plus de douze heures après l'injection, le sucre est encore nette- ment décelé dans l'urine. Dans une seconde série d'expériences (exp. 2, 4, 9, 10, 13), nous soumettons le lapin à une température ambiante de 40-42 degrés, dans une éluve largement aérée. Dès que la polypnée est bien établie, alors que le rythme respiratoire est 250 respirations à la minute environ, on injecte dans le tissu sous- cutané 1 milligramme d’adrénaline diluée dans 10 centimètres cubes d'eau. Une sonde est à demeure dans la vessie de l’animal, permettant de recueillir l’urine chaque demi-heure. En général, l'urine est en petite quantité, et, règle absolue, elle ne renferme jamais de glycose : aucune substance réductrice n’est décelée à l’aide de la liqueur de Fehling ou du réactif bismuthique. Chauffée avec le Fehling, l'urine donne assez souvent une réaction aboutissant au verdissement de la liqueur, mais, comme Mayer l’a remarqué, l'urine normale du lapin donne cette réaction. La polypnée ayant persisté les deux heures que dure le séjour à l’éluve, on retire Le lapin de celle-ci et on le remet en cage. 306 REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX Pas de glycosurie ni immédiatement, ni quinze heures après. La température rectale n’a pas dépassé 40°5. Dans une troisième série d'expériences (exp. 15 et 16), le lapin est soumis à l’étuve, d'où polypnée; puis injection de 1 milligramme d’adrénaline. Aussitôt un masque est appliqué sur la face de l'animal, avec un caoutchouc réduisant l'accès de l'air. Dans ces conditions, le lapin ne peut réaliser son oxygénation avec aisance, pas d'apnée ; la polypnée est suspendue ; la respiration ralentie devient presque dyspnéique. Une demi-heure après l'injection, glycosurie des plus nefièse la glycosurie persiste pendant les deux heures de chauffe et ultérieu- rement. La seule hyperthermie ne suffit pas à supprimer la glycosurie. Dans les expériences de la deuxième série, il semble donc que ce soit non à la chaleur, mais à la suppression de l’asphyxie dans la polypnée, qu'il faille attribuer la suppression de la glycosurie adrénalique. D'ailleurs Baron, dans une étude expérimentale sur le diabète sur- rénal, constatait en 1906 que les phénomènes d'oxydation diminuaient dans l'organisme et que la température s’abaissait. Ne sont-ce pas 1à les symptômes de l’asphyxie que provoque l’adrénaline et contre laquelle agit efficacement la polypnée ? Nous nous demanderons pour terminer si la suppression de la glyco- surie par la polypnée ne peut être simplement attribuée à la destruction de l’adrénaline. Langlois a démontré que cette destruction était réalisée, si l’on augmentait l'énergie des processus chimiques. Nous continuons nos recherches. (ravi du laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine. de Bordeaux.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. : SÉANCE DU 292 FÉVRIER 1908 Brerry (H.) et FEuILLIÉ (E.) : Lé- sions des reins après ligature de courte durée d’une artère ou d’une SOMMAIRE Lorper (M.) et Esuoxer (Cu.) : Résorption comparée des ferments peptique et pancréatiques dans le 307 VOIMEATÉNAlE Are uL cn dede Bi tune het DE EN NE EMCNE 310 Cuirté (J.-L.) et MAYER (ANDRÉ) : MauUREL (E.) : Influence de la voie Recherches complémentaires sur les d'administration sur la dose mi- lésions du foie et du rein après liga- nima mortelle de strophantine . . . 315 ture temporaire des veines rénales. 319 Mayer (Anoré), Sonærrer (G.) et GuiccrErmonD (A.) et Mawvas : Ca- Terromne (K.) : Dispositif pour fil- ractères histo-chimiques des gra- tration à travers les membranes. . 318 nulations des Mastzellen et rapport NicLoux (MAuICE) : Passage de ie ee Corps sayec/ ls volutine;des 207 l'éther de la mère au fœtus. . . .. 329 D hu Nexxorre (Maumice) : Etude bac- des globules rouges du sang. Les tériologique des cotons hydrophiles a antiehemolysines):/19 400 0 324 | dits « asepliques ». . ..... HAE) Lassé (H.), Vitry (G.) et MAGRaN- Perrir (AUGUSTE) : Sur le rein de GEaS (A.) : Rapports entre les élimi- l'Eléphant d'Asie (Elephas indicus nations urinaires des sulfo-éthers Cu) CRETE tte 326 et de l'azote, dans les états patho- Pozerskl (E.) : Sur le calcium du JoES al rene 331 STONE SIT Al NE ANR En ARRETE 328 LevapiTi (CG) et Yamanoucut (T.) : REMLINGER (P.) : Sur la transmis- Recherches sur l'incubation dans la sion héréditaire de l’immunité con- SUD EPS EE NN ae 319 Erenlanra 0e tp APP EN ne 321 Présidence de M. Giard, président. CARACTÈRES HISTO-CHIMIQUES DES GRANULATIONS DES MASTZELLEN ET RAPPORT DE CES CORPS AVEC LA VOLUTINE DES PROTISTES, par A. GUILLIERMOND et Mawas. Les caractères histo-chimiques et la signification des granulations des Mastzellen sont encore peu connus. Nous nous sommes proposé de les étudier dans le mésentère chez le chien et chez le rat, plus particu- lièrement chez ce dernier. a) Colorations vitales. — Les granulations des Mastzellen fixent électi- vement sur le vivant le rouge neutre en solution isotonique: elles BioLoGiEe. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 24 308 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE paraissent être disposées dans le cytoplasme même de la cellule, et non dans des vacuoles, ce qui les distingue des cellules connectives rhagio- crines de Renaut (1), dont les vacuoles et non les grains prennent le rouge neutre. Le bleu de méthylène en solution très diluée colore ces gra- nulations d’une façon remarquable et légèrement métachromatique. L'examen des Mastzellen à l’état vivant permet facilement de voir des différences de dimensions dans les granulations : les unes, un peu plus grosses, paraissent moins colorées; les autres, plus petites, sont forte- ment colorées. b) Coloration après fixations. — La plupart des liquides fixateurs permettent de différencier les granulations des Mastzellen ; toutefois le Perenyi produit une altération assez marquée de ces corps. On sait depuis longtemps que les granulations des Mastzellen se colorent d'une facon métachromatique avec la plupart des colorants basiques d’aniline, bleus ou violets (bleu de méthylène, bleu polychrome de Unna, violet de dahlia, thionine, bleu de toluidine, violet de méthyle, de gentiane, de crézyl RR, bleu de crézyl BB, brillant-Kresylblau). Nous avons essayé un certain nombre d’autres colorants : le vert de méthyle les colore en rouge violacé, mais pas d'une manière aussi intense que les autres colorants. La safranine et la fuchsine phéniquée de Ziehl, le rouge de ruthénium au contraire les colorent intensivement. L'hématéine, l'héma- toxyline ferrique cuprique ne les colorent jamais. c) Réactions microchimiques. — 1° Lorsqu'on décolore une prépara- tion au bleu de méthylène par une solution aqueuse à 1 p. 100 d'acide sulfurique, tous les éléments du mésentère se décolorent immédiate- ment, excepté les granulations des Mastzellen qui conservent leur teinte bleu foncé, violacée. 2° Si l’on décolore de la même facon une préparation colorée au Zieh}, on obtient un résultat analogue. 3° Coloré au bleu de méthylène, puis traité par l’iodo-iodure de potassium, le mésentère prend une coloration jaune clair, et les granu- lations des Mastzellen une teinte brun foncé caractéristique, dispa- raissant lentement au contact d’une solution aqueuse de carbonate de sodium à 5 p. 100. 4° L'eau bouillante dissout en une dizaine de minutes ces granula- tions ; les Mastzellen, colorées après ce traitement parle bleu de méthy- lène, montrent une coloration diffuse, homogène, légèrement métachro- matique: aucune granulation ne subsiste. Nous aurions voulu essayer plusieurs autres réactions, mais il est difficile de les faire sur des lames (4) Renaut. Les cellules connectives rhagiocrines. Arch. d'Anat. microsc., t. IX, 1907. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 309 de tissu comme le mésentère. Rappelons que Levaditi (1) a montré que ces granulations sont solubles dans l’eau froide ainsi que dans les alcalis et les acides. Nous avons observé nous-mêmes la dissolution des grains dans l'acide sulfurique à 5 p. 100 au bout de quelques minutes. Conclusion. — L'ensemble des caractères que nous venons d’énu- mérer est très important, car il rapproche les granulations des Mast- zellen de grains de sécrétion basophiles, {rès abondants chez les Protistes (Champignons, Cyanophycées, Bactéries, Trypanosomes), et connus sous le nom de corpuscules métachromatiques. L'un de nous les à étudiés, l’un des premiers, chez les Levures et les Ascomycètes et a décrit leurs affinités vis-à-vis des colorants (2). A. Meyer (3) leur donne le nom de grains de volutine et les considère comme des combinaisons d'acide nucléique. Leur étude est plus aisée que celle des granulations des Mastzellen : on peut, en effet, les voir naître et évoluer plus facile- ment. En règle générale, ils évoluent conjointement et de la même manière avec la graisse et le glycogène, ce qui permet de les considérer comme des produits de réserve. Parmi les réactions que nous avons essayées, la seule différence qui existe entre ces corpuscules et les grains des Mastzellen consisté encequeles premiers secolorent parl’hématéine, l’'hématoxyline ferrique et cuprique, Cette différence n’est peut-être pas d’ailleurs très importante, car Jolly (4) a remarqué que les grains de certaines Mastzellen se coloraient par l’hématéine. L'hypothèse d'Ehrlich considérant les Mastzellen comme des cellules essentiellement nutri- tives, trouve une confirmation dans l'étude que nous venons de faire. (Travail du Laboratoire d’Histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) (1) Levaditi. Thèse de doctorat en médecine, Paris, 1902. (2) Guilliermond. Comptes rendus de l’Ac. des Sciences, 1901. — Bulletin de l’Institut Pasteur, 1906. (3) A. Meyer. Botsnische Zeitung, 1904. (4) Jolly (Recherches sur les div. indirectes des cellules lymphatiques. Arch. d’'Anat. Microsc.,t. III, 1901) a pu colorer par l’hématéine, dans la moelle osseuse du rat, les granulations des Mastzellen, + 310 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RESORPTION COMPARÉE DES FERMENTS PEPTIQUE ET PANCRÉATIQUES DANS LE TUBE DIGESTIF, par M. LœpPEr et Ca. ESMONET. La disparition progressive ou la persistance au cours de ia traversée. intestinale des ferments digestifs doit être attribuée non seulement à l’atténuation ou au renforcement de ces ferments au contact de la muqueuse, mais aussi à leur résorption dans les divers segments du tube digestif. J. — Dans une première série d'expériences nous avons étudié la résorption de la pepsine. Nous avons fait ingérer à des animaux 50, 75 centigrammes de pepsine par kilogramme d’animal. Nous avons toujours retrouvé dans l'urine une proportion considérable de ferment protéolytique acide. | On peut se demander par quel segment du tractus digestif se fait cette résorption. Il est difficile de mesurer le degré de résorption gastrique, car si l’on ne peut retrouver dans le duodénum trace de la pepsine ingérée, il faut tenir compte de la neutralisation de cette pepsine au contact de la muqueuse duodénale, phénomène que nous avons précédemment signalé (1). Si on l'injecte directement dans l'intestin, avec ou sans ligature au-dessous du point de l’injection, on retrouve dans l'urine une notable proportion de pepsine, que l'injection porte sur le duodénum, l'intestin grêle ou même le gros intestin; mais l'intestin grêle se montre infini- ment plus perméable que le gros intestin et surtout que le duodénum. I. — Nous avons fait avec la pancréatine des expériences superpo- sables aux précédentes qui nous ont permis d'étudier avec plus de pré- cision la résorption déjà mise en évidence par Leyden et Bergell et par nous-mêmes. Nous avons donné à quatre lapins des doses de 0,50, 0,75, 1 et 2 grammes de pancréatine en dilution à un cinquième. L'amylase a été mesurée par le degré de transformation de l’amidon en sucre réducteur, la lipase par la formation d'acides gras sur une solution étendue de monobutyrine ou d'huile d'amandes émulsionnée, et la trypsine par la formation de peptones aux dépens d’une quantité donnée de fibrine sèche. Dans tous les cas nous avons retrouvé du ferment protéolytique dans l'urine; dans tous, nous avons vu s'élever de un quart à un cin- (4) Lœper et Ch. Esmonet. Aclion comparée des sucs intestinaux sur la pepsine et la pancréatine. Comptes rendus de la Société de Biologie, A° fé- vrier 1908. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 311 quième le taux de l’amylase sanguine et de l’amylase urinaire. L’aug- mentalion de la lipase était habituellement très faible et ne se manifes- tait guère que dans le sang, la lipase étant, comme nous l'avons montré, un ferment qui traverse difficilement l’épithélium du rein normal (1). Le lieu de résorption de chacun des ferments composant le suc pan- créatique peut être précisé dans une certaine mesure par l'injection de pancréatine dans un segment de l'intestin, avec ou sans ligature. Le ferment lipasique se résorbe difficilement et uniquement dans l'intestin grêle; le ferment protéolylique se résorbe mal dans le duo- dénum, fort peu dans le gros intestin, et avec une très grande facilité dans l’iléon ; le ferment amylolytique au contraire se résorbe tout le long du tractus digestif, et au maximum dans l'intestin grêle. III. — Il nous semble pouvoir conclure que la muqueuse de l'intestin grêle permet la résorption de la presque totalité des ferments des matières albuminoïdes ; qu'elle se montre encore assez perméable aux ferments des matières grasses ; quant à la résorption du ferment amy- lolytique, elle est dévolue à toute l'étendue de la muqueuse intestinale. LÉSIONS DES REINS APRÈS LIGATURE DE COURTE DURÉE D'UNE ARTÈRÉ OU D'UNE VEINE RÉNALE, par H. Brerry et E. FEUILLÉ. La ligature du pédicule, de l’artère, de la veine rénale ou de l’uretère, ainsi que la néphrectomie ont été pratiquées très souvent sur les animaux. Nous avons répété ces expériences dans le but de suivre l'influence immédiale et lointaine de ces différentes opérations. Nous ne parlerons aujourd'hui que des résultats ayant trait aux lésions rénales consécutives à la ligature de courte durée de l’artère ou de la veine rénale d’un seul côté. L'étude des modifications anatomiques du rein, après ligature de son artère ou de sa veine est déjà fort ancienne. Les recherches de H. Meyer (1844), Schultz (1851), Blessig (1859), Litten, Talma, Posner, Verra (1880), Seelig, plus récemment de R. Alessandrini (1900) et Giani (1900), ont montré que la conséquence immédiate de la ligature de l'artère rénale est d’abord une hypérémie du rein, puis plus tard une nécrose du tissu rénal. Après une oblitération incomplète ou totale de la veine ou de l’artère rénale, on observe une diminution ou une suppression de (1) Lœper et Ficaiï. Significalion de la lipase et de l'amylase urinaires. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1°* et 8 juin 1907. 312 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE la sécrétion urinaire; après une obstruction même très courte, la sécré- tion ne reprend que peu à peu et parfois après un temps considérable # les premières portions d'urine émises peuvent contenir de l’albumine. Les précédents auteurs ne se sont occupés, à notre connaissance, que des lésions du rein directement intéressé par une ligature de courte durée : nous avons pensé à suivre parallèlement le rein opposé. Nous avons. pratiqué des ligatures de l'artère ou de la veine rénale chez le lapin et le chien soit par voie abdominale, soit par voie lombaire. Les ligatures ont duré quinze, vingt, trente ou cinquante minutes, une ou deux heures; les animaux étaient sacrifiés au bout de ces temps respectifs par section du bulbe et les organes étaient prélevés immé- diatement (1). Les lésions cellulaires du rein dont l'artère a été liée pendant vingt et trente minutes sont déjà sensibles, alors que celles du rein opposé sont encore peu accusées. Après une oblitération de cinquante minutes ow plus, les lésions deviennent plus marquées dans les deux reins, quoique: généralement les lésions du rein du côté de la ligature soient plus importantes que celles de l’autre rein. Après ligature de la veine, surtout chez le lapin, l’apparition des lésions est beaucoup plus rapide. Après quinze minutes, les lésions du rein du côté lié sont déjà graves, celles du rein opposé encore légères : après quarante ou cinquante minutes, les lésions rénales du côté de la ligature sont très grosses, celles du côté opposé importantes. Si nous prenons comme type les lésions consécutives à une ligature- de cinquante minutes chez le lapin, nous observons de la néerose de coagulation, une disparition des granulations produisant une vacuoli- sation progressive du protoplasma. Parfois ces granulations se rassemblent dans la lumière du tube et la formation de cylindres parait imminente. Le noyau a subi aussi des altérations : des pyknoses apparaissent dans l’un et l’autre rein. Ces lésions augmentent progressivement avec la durée de la ligature : elles semblent les mêmes, mais évoluent différemment comme rapidité et comme intensité suivant qu'on a lié l'artère ou la veine. En tous cas, les lésions du rein du côté de la ligature artérielle ou veineuse sont plus rapides et plus graves que celles du rein laissé libre. Nous avons affaire à une véritable autolyse aseptique in vivo dont on peut suivre l’évolution. Pour expliquer ces phénomènes consécutifs à une ligature et le reten- (1) Pour l'examen histologique, nous avons suivi la technique indiquée par M. A. Peltit pour l'étude des lésions du rein consécutives à l'injection de sérum d'anguille. Arch. de Pharmacodynamie, 2 janvier 1901 SÉANCE DU 22 FÉVRIER 313 tissement rapide des lésions d’un rein sur l’autre, nous pensons à une action de nature à la fois réflexe et humorale que nous compléterons par l'étude du sang et de l'urine. Ces lésions sont-elles définitives ? Aboutissent-elles à un processus de sclérose? Elles n'ont pas toutefois de conséquences mortelles. Même pour le rein ayant subi la ligature, les avis sont partagés : Litten, Anzi- lolti et Fabrini pensent que le rein est irréparablement lésé quand la ligature de l'artère a duré deux heures; Verra et Alessandrini pensent au contraire que l’épithélium est régénéré et croient à la restitution du rein ad integrum. Nous donnerons prochainement l'étude des lésions consécutives aux ligatures temporaires de la veine ou de l’artère rénale après survie de l'animal. (Travail du Laboratoire de M. le professeur Bouchard.) RECHERCHES SUR L'INCUBATION DANS LA SYPHILIS (Deuxième note), par C. LEevapiti et T. YAMANOUCHI. Dans une note antérieure (1), nous avons précisé l'évolution du Treponema pallidum au cours de la période d’incubation qui précède l'apparition de la kératite syphilitique du lapin. Nous avons établi que la longueur de cette période est due aux difficultés que rencontre le tréponème à s’acclimater à de nouvelle conditions de vie et de nutrilion. De plus, ayant constaté des spirochètes typiques en voie de développe- ment à chaque instant de l'incubation, nous avons conclu que celle-ci ne correspond pas à un cycle évolulif de ce parasite. Enfin, nous avons démontré que longtemps avant l'apparition des signes macroscopique- ment visibles de kératite spécifique, les tissus sont microscopiquement altérés et contiennent déjà de nombreux tréponèmes. Une nouvelle expérience, faite cette fois sur le chimpanzé, est venue confirmer ces données. Elle a montré, en effet, qu'à un moment où l'examen du point inoculé ne révélait le moindre signe macroscopique pouvant indiquer la présence d’un syphilome primaire, une pullulation active de spirochèles avait déjà provoqué des allérations histologiques spécifiques. (1) Levaditi et Yamanouchi. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1908, - vol. LXIV, p. 50. "Te 314 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ExpÉRIENCE. —- Un chimpanzé est inoculé au niveau des arcades sourcilières avec des fragments de cornée de lapin contenant des tréponèmes. Ces fragments sont introduits dans des poches sous-épidermiques. On dépose également des morceaux de la même cornée dans la chambre antérieure de plusieurs lapins. Un de ces lapins meurt 19 jours après l'opération, et l'examen histologique montre la présence de très nombreux tréponèmes dans la cornée, malgré l'absence de lésions visibles de kératite. Un second lapin présente une kératite intense etriche en parasites, trente-trois jours après l'inoculation. Chez le chimpanzé, on ne révéla aucune altération locale, ni rougeur, ni induration nette, ni ulcération. Il mourut trente-huit jours après l'opération et on extirpa les deux arcades sourcilières, qui furent traitées par la méthode à l'argent. Examen histologique. — L'épiderme est absolument indemne et on ne constate, au niveau des papilles, qu'une légère infiltration péri-vasculaire. Cependant, dans la profondeur de la peau, il existe un nodule circonscrit constitué par un tissu fibrillaire, riche en fibroblastes et en plasmazellen. Les vaisseaux sont, à ce niveau, atteints d’endartérite et d’endophlébite et sont entourés de nombreuses cellules à noyau rond. Çà et là, on rencontre des cellules géantes atypiques, à protoplasma clair, à noyaux multiples. La méthode à l'argent permet de découvrir un grand nombre de tréponèmes, répandus irrégulièrement au niveau du nodule cutané, et dont la forme est parfois anormale (disposition en boucle). Cependant, si on s'éloigne du foyer, on remarque que les parasites n'existent qu'autour des vaisseaux et principale- ment dans les zones d'infiltration péri-vasculaire (v. figure ci-dessus). Quel- SÉANCE DU 22 FÉVRIER 315 ques-uns, parmi eux, sont neltement inclus dans les phagocytes, voire même dans les cellules géantes (Cf. Hoffmann) (1). Cette observation permet de formuler les conclusions suivantes : 1° L’inoculation au chimpanzé d'un virus syphilitique ayant fait de nombreux passages sur le lapin (2) paraît engendrer des lésions cutanées après une période d’incubation assez longue. En effet, notre ani- mal n’avait pas la moindre trace de chancre trente-huit jours après l’in- troduction des fragments de cornée, fragments qui contenaient cependant du virus actif pour le lapin. Or, d'après Metchnikoff et Roux (3), l’inocu- lation de produits syphilitiques humains détermine constamment, chez le chimpanzé, un syphilome primaire après une incubation qui est en moyenne de trente jours. Il ne serait donc pas surprenant que le virus spécifique subit une atténuation marquée à la suite de passages répétés sur le lapin (4); . 2° Avant toute apparition de lésions macroscopiques, il existe déjà, au point d'introduction du virus, des altérationssyphilitiques spécifiques intéressant particulièrement les vaisseaux cutanés. La genèse de ces altérations est provoquée d’ailleurs par une pullulation active du trépo- nème. Il en résulte que la période d’incubation qui précède le chancre correspond à un développément progressif des lésions histologiques et à une multiplication croissante du spirochète. Le SYPHILOME MICROSCOPIQUE précède donc la lésion initiale du chancre visible à l'œil nu. INFLUENCE DE LA VOIE D ADMINISTRATION SUR LA DOSE MINIMA MORTELLE DE STROPHANTINE, par E. MAUREL (5). La fixation des doses minima mortelles de strophantine présente certaines difficultés : d’abord parce qu’elle peut varier selon les prove- nances, ce qui oblige à se servir de la même pour faire des études com- paratives; et ensuite, parce que ces solutions m'ont paru perdre de leur (4) Congrès d'hygiène de Berlin, septembre 1907. (2) Le virus provenant indirectement de M. Bertarelli a été fréquemment passé sur le lapin. (3) Metchnikoff et Roux, Annales de l'Institut Pasteur, 1905, vol. XXII, p. 673. (4) Des expériences ultérieures montreront si ce virus de passage confère l'immunité au chimpanzé. Rappelons que son activité pour les singes infé- rieurs à été démontrée par Bertarelli (Centralbl. für Bañt., 1908). (5) Société de Biologie, 1901, 27 juillet, p. 837. 316 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE activité avec le temps. Il est donc prudent de ne se servir que de solu- tions faites récemment. Mes études comparatives ont porté sur la grenouille, le pigeon et le lapin. Pour les deux premiers de ces animaux, j'ai comparé la voie gas- trique avec la voie musculaire; et pour le lapin, outre ces deux voies, mes expériences ont également porté sur la voie veineuse. GRENOUILLE. Voie gastrique. — Par cette voie, j'ai administré la stro- phantine successivement à 0 gr. 004, — 0,006, — 0 gr. 008, — 0 gr. 012, sans entrainer la mort; et il a fallu arriver aux doses de 0 gr. 02, — 0 gr. 03 et 0 gr. 04, par kilogramme, pour voir l'animal succomber. Voie musculaire. —- Ces expériences ont été faites par kilogramme : aux doses de 0 gr. 10, — O0 gr. 08, — 0 gr. 07, — 0 gr. 05, — O0 gr. 03, — 0 gr. 01, — 0 gr. 005, — 0 gr. 003, — O0 gr. 002, — 0 gr. 001, — 0 gr. 0005, — 0 gr. 0003, — 0 gr. 0002, — et 0 gr. 0001. Or, jusqu'à la dose de 0 gr. 001, l'animal a toujours succombé. Avec la dose de O0 gr. 0006, les résultats ont varié; et avec les doses de 0 gr. 0003 et au-dessous l’animal a toujours survécu. CoNcLusIONS. — Par la voie gastrique la strophantine n’est mortelle qu’à la dose de 0 gr. 02 par kilogramme; et elle l’est encore par la voie musculaire à celle de O gr. 001, c'est-à-dire à une dose vingt fois moindre. Pikons. Voie gastrique. — Chez cet animal, la strophantine, dès qu'on arrive à certaines doses, provoque des vomissements; et on concoit que, quand il s’agit de la voie gastrique, la différence de rapi- dité avec laquelle les vomissements se produisent, puisse faire varier les quantités de strophantine réellement absorbées. Voici cependant les résultats auxquels on peut s'arrêter : aux doses de 0 gr. 002, 0 gr. 005 et 0 gr. O1, par kilogramme, l'animal a toujours résisté. Au contraire, les doses de 0 gr. 02, 0 gr. 03 et 0 gr. 04 ont été mortelles. Voie musculaire. — Par cette voie, au contraire, les doses de O0 gr. 004, — 0 gr. 002, — 0 gr. 001, — 0 gr. 0005, — et même de O0 gr. 0003 par kilogramme ont toujours été mortelles. Il a fallu descendre aux doses de O0 gr. 0001 pour voir l’animal résister. CoxcLusions. — La dose minima mortelle par la voie gastrique étant de 0 gr. 02 et celle par la voie musculaire étant de 0 gr. 0003, il faut donc conclure que cette dernière voie est plus de soixante fois plus active que la gastrique. Lapixs. Vois gastrique. — Par cette voie, la strophantine a été donnée à cet animal aux doses de : O0 gr. 0015, — 0 gr. 005, — 0 gr. O1, — 0 gr. 015, — 0 gr.02, — 0 gr. 03 et 0 gr. 04. Or, il a fallu arriver à cette forte dose de 0 gr. 04 par kilogramme pour voir l'animal succomber. Il SÉANCE DU 22 FÉVRIER Bi le7! a toujours résisté aux doses de 0 gr. 02 et même de O0 gr. 03 par kilo- gramme. Voie hypodermique. — Par cette voie, la première étudiée, la stro- phantine a été donnée, par kilogramme d'animal, aux doses de : 0 gr. 05, — O0 gr. 02, — 0 gr. 01, — 0 gr.005, — 0 gr.0025, — Ogr. 0025, — Ogr. 005, — 0 gr. 002, — et de O gr. 0001. Or, jusqu’à la dose de 0 gr. 0005, la strophantine a été mortelle; et ce n’est qu'avec celles de 0 gr. 0002 et de 0 gr. 0001 que l’animal a survécu. Voie veineuse. — Par cette voie, l'animal a succombé aux doses de 0 gr. 0005 et de O0 gr, 0003, et il n'a résisté qu'à celles de 0,0001 et de 0 gr. 0002. ConcLusions. — En acceptant donc, pour cet animal, comme doses minima mortelles, 0 gr. 04 pour la voie gastrique, 0 gr. 0005 pour la voie hypodermique, et O gr. 0003 pour la voie veineuse, on doit donc conclure que la voie hypodermique est quatre-vingts fois plus active que la voie gastrique, et seulement environ deux fois moins que la voie veineuse. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. — 1° Pour ces trois espèces animales, la stro- phantine est beaucoup plus active par la voie musculaire ou hypoder- mique que par la voie gastrique. De vingt fois plus active pour la gre- nouille, elle arrive à plus de soixante fois pour le pigeon et à quatre- vingls fois plus active pour le lapin. 2° Pour ce dernier animal, la voie veineuse n’a été que deux ou trois fois plus active que la voie hypodermique ; 3° Enfin, si nous comparons les trois espèces animales au point de vue de leur sensibilité à cet agent, nous voyons : pour la voie gastrique, que le lapin est moins sensible que la grenouille et le pigeon, puisqu'il ne succombe qu'à la dose de 0 gr. 04 par kilogramme, tandis que la gre- nouille etle pigeon ne résistent pas à 0 gr. 02, la dose minima mortelle étant la même pouries deux ; Pour la voie musculaire, que c’est la grenouille qui est le moins sen- sible, puisqu'il faut arriver à la dose de 0 gr. 001 pour qu'elle soit mor- telle ; que c’est le lapin qui vient ensuite, puisqu'il meurt avec la dose de 0 gr. 0005; et qu'enfin c’est le pigeon qui est le plus sensible, puis= qu'il suffit de O0 gr. 0003 pour en tuer un kilogramme. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) 318 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DisPOSITIF POUR FILTRATION A TRAVERS LES MEMBRANES, par ANDRÉ MAYER, G. ScHÆFrEr et F. TERROINE. Au cours de nos recherches sur les colloïdes, nous avons été amenés très souvent à pratiquer la filtration sur membranes, et notamment sur membranes de collodion. On sait que cette méthode a été élaborée par MM. Malfitano (1), David J. Le- vy (2), Delezenne, Bechhold 3), etc Tous les dispositifs qu'ils ont em- ployés utilisent une pression exer- cée sur le liquide à filtrer : pres- sion hydrostatique du liquide lui- même (Malfilano), pression d'un. gaz comprimé (Bechhold, etc.). Nous avons utilisé, pour la fil- tration de colloïdes, un appareil dans lequel nous produisons une dépression extérieurement au fil- tre, placé dans un espace elos. L'appareil très simple que nous présentons consiste en un grand bocal à bord rodé hermétiquement fermé par une plaque épaisse à surface iodée. Cette plaque est percée de six trous; quatre d’entre eux sont munis de bouchons en caoutchouc laissant passer des tu- bes à entonnoir, dont la partie évasée se trouve dans le bocal, après la fermeture. C'est sur ces entonnoirs qu'on lie les sacs (collodion) consti- tuant la membrane filtrante. Les deux autres trous, plus petits, sont également bouchés par des bouchons de caoutchouc, laissant passer Lun, nn tube à tétine courbé à angle droit, l’autre, un robinet à vide. Le liquide filtré s'écoulant des sacs est recueilli dans quatre verres maintenus en place par une armature qu'une tige centrale permet d'introduire dans le bocal (4). Lorsqu on veut se servir de l'appareil, on lie les sacs sur les tubes à (1) Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. CXXXIX, p. 1221, 1904. (2) Journal of infeclious diseases, vol. II, 1905, n° 1. (3) Zeitsch. f. physikalische Chemie, 1907. (4) Nous n'avons pas fait figurer cette armature et ces verres sur la pholo- graphie. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 319 entonnoir, on pose le couvercle légèrement graissé sur le bord rodé du bocal, on remplit les filtres, de l'extérieur, par un petit entonnoir mobile. On relie la tétine à une trompe et on fait le vide dans le bocal, en ayant soin de le contrôler constamment. Le robinet de verre rodé permet une rentrée d'air que l’on ménage à son gré pour maintenir constante la dépression à laquelle on veut opérer, et qui se trouve indi- quée par le manomètre de la trompe. Cet appareil présente, à notre avis, les avantages suivants : il est très simple; il permet la filtration, soit de très petites quantités de liquide, soit au contraire de grosses quantités, si l'on monte une batterie de ces appareils sur la même trompe. Il permet de faire varier la nature ou l'épaisseur de la membrane, aussi bien que la pression sous laquelle on opère. RECHERCHES COMPLÉMENTAIRES SUR LES LÉSIONS DU FOIE ET DU REIN APRÈS LIGATURE TEMPORAIRE DES VEINES RÉNALES, par J.-L. CHIRIÉ et ANDRÉ MAYER. Dans des communicalions antérieures (1), nous avons montré que, sion lie temporairement, pendant dix à vingt minutes, les veines rénales chez le chien, l'animal meurt toujours dans les quarante-huit heures qui suivent, et présente, dans certains cas, le tableau complet de l'épilepsie expérimentale. Nous avons étudié, dans ces notes, les lésions anatomiques terminales, qu'on trouve à l’autopsie : si l'animal est mort sans crises, elles consistent surtout en lésions nécroliques du foie; si l'animal a eu des convulsions, on trouve de plus des hémorragies viscé- rales, surtout hépatiques (toujours périportales), comme dans le foie éclamptique. Nous avons continué ces expériences pour suivre le développement des symptômes que présentent nos animaux, et nous rendre compte de l’évolution de ces lésions histologiques (apparition, installation, répa- ration). Nous avons suivi la technique déjà décrite, en faisant varier l’anes- thésique employé (morphine-chloroforme ; chloroforme pur; mélange ACE); au cours de l'opération nous opérions toujours aseptiquement et en dehors du péritoine. Sauf dans un cas sur quinze, tous les animaux que nous avons aban- donnés à eux-mêmes sont morts dans les quarante heures qui ont suivi la ligature temporaire; mais aucun des animaux de cette série n'a présenté de convulsions. (4) Comptes rendus de la Société, 1907, I, p. 344 et p. 598. 320 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Chez tous nos animaux, l'urine a reparu peu de temps après la liga- ture : la fonction rénale se répare donc partiellement; mais l'urine contenait toujours de l’albumine et des pigments biliaires en grande quantité. Douze heures environ après l'opération, tous les chiens se montraient extrêmement abattus et entraient peu à peu dans le coma. Evolution des lésions. Sang. — Les animaux sacrifiés après vingt- quatre et trente heures présentaient ou un retard considérable de la coagulabilité du sang, ou même, quelquefois, une incoagulabilité com- plète. Nous poursuivons actuellement l'étude des modifications des cellules sanguines. Rein. — Les lésions du rein semblent se réparer avec une grande rapidité. Sur les animaux tués vingt-quatre et trente heures après la ligature des veines rénales, les reins ne présentent que des lésions minimes. Sur les pièces fixées au Van Gehuchten-Sauer, pour l’étude du protoplasma, on constate que le plus grand nombre des tubes con- tournés du rein sont intacts. La bordure en brosse est conservée, les files de Heiderhain typiques. Un petit nombre de tubes seulement paraissent abrasés dans la partie la plus superficielle et la lumière du canalicule est remplie de détritus granuleux. Dans les tubes excréteurs, indépendamment des détritus granuleux, on voit quelques cellules intactes, expulsées. Sur les pièces fixées au Flemming (Magenta-Benda), on voit quelques noyaux en pyknose, un assez grand nombre de noyaux un peu gonflés; les autres noyaux sont intacts. Foie. — Au contraire des lésions du rein. les lésions du foie paraissent extrêmement graves et ne se réparent que très lentement. Tous nos animaux ont présenté des lésions de nécrose sus-hépatique extrème- ment étendues. La zone périportale, très réduite, présente toujours le caractère basophile que nous avons précédemment signalé, et la zone sus-hépatique, au contraire, la réaction éosinophile. Peu de temps après la ligature temporaire des veines rénales, Le proto- plasma des cellules fixé au Sauer et au Flemming présente un aspect réticulé ; lorsqu'on attend plus longtemps pour sacrifier l'animal, le protoplasma apparaît granuleux ; plus tard encore, la cellule présente tout à fait les caractères de la nécrose de coagulation. Le protoplasma opaque se colore intensément par l'orange. Quant aux noyaux, ils montrent aussi bien dans la zone péri-portale que dans la zone sus- hépatique, mais surtout dans cette dernière, des lésions extrêmement graves (pyknose, etc.). Chez l'animal qui a survécu à la ligature des veines rénales, et que nous avons sacrifié deux mois après l'opération, tandis que le rein était absolument normal, le foie présentait encore de curieuses lésions. Dans toute la zone sus-hépatique, des dilatations vasculaires entouraient la zone sus-hépatique. En ces points, les capillaires ne sont séparés que SÉANCE DU 22 FÉVRIER 321 par un espace très étroit, sans qu'il existe de travées hépatiques. Dans ces espaces, on constate l'existence d’un grand nombre de cellules d'apparence granuleuse qui envahissent toute cette zone sus-hépatique. Ces cellules, à gros noyaux, à protoplasma réduit, présentent des granu- lations violettes quand on colore à la thionine phéniquée. Ce semble être des mastzellen. Dans tout le reste du foie, les cellules sont parfaitement normales et chargées de glycogène. Il semble qu'on saisisse là sur le fait un pro- cessus de réparation d’une nécrose antérieure (1). En résumé, la ligature temporaire des veines rénales produit des lésions réversibles du rein qui se réparent rapidement, à la suite desquelles apparaissent des lésions beaucoup plus graves de nécrose du foie. Ces lésions coïncident toujours avec un état grave, que termine le plus souvent la mort, Quand celle-ci ne se produit pas, la réparation du foie se fait très lentement. (Travail des Laboratoires des professeurs Dastre et François-Franck.) L2 SUR LA TRANSMISSION HÉRÉDITAIRE DE L'IMMUNITÉ CONTRE LA RAGE, par P. REMLINGER. La publication par Konradi (2) de ses intéressantes recherches sur la transmission héréditaire de l’immunité antirabique chez le chien nous engage à résumer quelques expériences entreprises sur le même sujet. Presque toutes ont été faites chez le lapin et avec le virus fixe. Exe. 1. — Une lapine recoit sous (peau), du 21 mars au 6 juin 1903, 300 centimètres cubes de virus rabique filtré à travers Berkefeld V. Le 12 juin, elle est trépanée avec du virus fixe. Alors que deux témoins succombent dans les délais classiques, elle ne présente aucun symptôme pathologique. Elle est accouplée alors à un mâle jouissant — quelque invraisemblable que la chose paraisse — d’une immunité naturelle à l'égard de l’inoculation intracérébrale x de virus fixe (3). Au mois d'août, elle donne le jour à quatre pelits. Deux (1) Il est bien probable qu'il s’agit là d’un processus analogue à un pro- cessus aulolytique, déterminé dans le foie par une substance provenant du rein par voie humorale. Dans une prochaine note, nous étudierons les effets du passage du sang de nos animaux à d’autres animaux de la même espèce ou d’une autre espèce. (2) D. Konradi. Ist die erworbene Immunität vererbar? Centr. f. Bakteriologie. I Abt. originale. Bd XLVI, H. 1 et 2. 21 janvier et 3 février 1908. (3) Voyez Annales Institut Pasteur, 1903, p. 843. 322 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d’entre eux sont éprouvés à l’âge de 3 mois par une injection de 2 centimètres cubes d’une émulsion de virus fixe à 1/50 dans les muscles de la nuque. L'un succombe à la rage au 18° jour, 2 jours après le témoin. Le second résiste. Inoculé au 6° mois dans la chambre antérieure, il prend la rage en même temps que le témoin. Les deux autres petits ont élé éprouvés semblablement dans les muscles de la nuque à l’âge de 6 mois; ils ont l’un et l’autre succombé à la rage avec des retards de 8 et de 10 jours. Au mois de février 1904, la lapine (éprouvée sans succès dans la chambre antérieure) est accouplée à un mâle réceptif. Les deux petits inoculés au 3° mois dans les muscles de la nuque ne manifestent aucune immunité. Exe. Il. — Une lapine a recu dans ie rectum, du 10 novembre au 30 dé- cembre 1906, la valeur de six cerveaux de lapins morts du virus fixe. Le 5 janvier 1907, elle est inoculée dans l'œil avec ce même virus et résiste. Le 20 février, elle est accouplée à un mâle réceptif et met au monde, le 23 mars, quatre petits. Ceux-ci sont éprouvés, à l’âge de 3 mois, dans les muscles de la nuque, de la même façon que les animaux précédents. L’un échappe à la maladie ; les trois autres succombent, mais avec des retards de 11, 13 et 21 jours sur les témoins. Exr. III. — Une lapine a été immunisée par voie rectale comme la précé- dente. Le 5 janvier 1907, elle est inoculée dans l’œil avec le virus fixe et demeure bien portante. Nous nous apercevons alors qu’elle est pleine et poursuivons sa vaccination toujours par voie rectale, mais de facon intensive. Le 28 janvier, elle met au monde quatre petits. Deux d’entre eux sont éprouvés dans les muscles de la nuque à l’âge de 2 mois et échappent à la rage.'Les deux autres furent éprouvés sensiblement au 5° mois; l’un d'eux prit la rage avec un retard de 10 jours sur le témoin; le deuxième résista et mourut plus tard accidentellement. Les deux premiers animaux inoculés à nouveau dans l'œil à l’âge de 6 mois prirent l’un et l’autre la rage dans les délais classiques. Exp. IV. — Un lapin mâle recoit sous la peau, du 3 au 13 février 1905, 240 centimètres cubes d'un mélange neutre de virus rabique et de sérum anti- rabique. Il est trépané le 27 février avec du virus fixe et échappe à la rage. Le 12 mars, il est accouplé à une femelle neuve qui met au monde deux petits le 11 avril. Ceux-ci sont inoculés dans les muscles de la nuque à l’âge de 4 mois, en même temps que deux témoins. Tous ces animaux sont morts de la rage du 16° au 20° jour. Cette expérience est passible d’une objection. Le père fut trépané une deuxième fois et avec une très grande sévérité le 17 mars. Il mourut de rage le 11° jour et on peut supposer que son immunité était déjà en voie de décroissance lorsqu'il s’accoupla le 12. Cette cause d'erreur ne se retrouve pas dans le cas suivant. Exr. V. — Un lapin mâle recoit dans le rectum du 10 novembre au 30 dé- cembre 1906 de grandes quantités de virus rabique fixe. Le 5 janvier 1907, il est inoculé dans la chambre antérieure et demeure indemne. Il est accouplé au mois de février à une femelle neuve, qui met au monde trois petits le 15 mars. Ces trois lapins reçoivent, à l’âge de 4 mois, dans les muscles de la nuque, 2 centimètres cubes d’une émulsion de virus fixe à 1/50 et contractent SÉANCE DU 22 FÉVRIER 323 D——_— tous la rage ; à ce moment, l'immunité du père pour l’inoculation intraoculaire de virus fixe persistait entière. Les expériences qui précèdent présentent quelques lacunes bien diffi- ciles à éviter dans un sujet aussi délicat. Nous croyons néanmoins pou- voir conclure que, chez le lapin, le rôle du père, dans sa transmission héréditaire de l’immunité antirabique, est tout à fait nul. Le rôle de la mère est réel, surtout lorsque l’immunisation est poursuivie pendant la . gestation et de façon intensive. Toutefois, même dans ces conditions, l'immunité est inconstante et peu solide. Ces résultats concordent par- tiellement avec ceux de Konradi. Cet auteur observe cependant chez le chien, plus souvent que nous chez le lapin, la transmission de l'immu- nité; celle-ci est en outre plus solide et plus durable. Il n'y a là aucune matière à surprise, car on sait qu il exisle, suivant les espèces animales, d'assez grandes différences dans la facon dont s'effectue la transmission héréditaire de l’immunité vis-à-vis des maladies infectieuses. L’expé- rience suivante — la seule que nous ayons pu faire chez le chien avec quelque garantie — est toutefois de nature à faire concevoir quelque doute sur l'importance de l'immunité transmise par la mère lorsque cette immunité n’est pas renforcée au cours de la gestation. Exp. VI. — Une chienne de rue a été immunisée très solidement contre la rage au cours des années 1905 et 1906, au moyen d’inoculations sous-cutanées de virus fixe. Elle a été éprouvée successivement dans la chambre antérieure et sous la dure-mère. L’immunité persiste au mois d'octobre 1907 lorsqu'elle met bas (père inconnu) huit petits. Ceux-ci reçoivent tous sous la peau, à l’âge de 15 jours, 5 centimètres cubes d'une émulsion à 1/100 de virus fixe. Six meurent respectivement de rage aux 8°, 9°, 10°, 12°, 15°, 65° jours (dia- gnostics vérifiés chaque fois par les passages). Deux seulement demeurent indemnes. À plusieurs reprises, nous avons recherché si le sang des Jeunes lapins nés de parents immunisés contre la rage était doué de propriétés rabicides. Les résultats ont toujours été négatifs, même lorsque les petits étaient eux-mêmes réfractaires à la maladie. Quelques recherches sur la transmission de l'immunité antirabique par l’allaitement ont malheu- reusement été interrompues par la mort prématurée des animaux en ‘expérience. Deux observations nous permettent de pencher pour la négative. (Anstlitut impérial de bactériologie à Constantinople.) Lo ©t BroLocie. Comptes RENDUS. — 1908, T. LXIV. 324 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LES LIPOÏDES DES GLOBULES ROUGES DU SANG. LES ANTI-HÉMOLYSINES, par HENRI Iscovesco. J'ai indiqué dans la précédente séance de la Société de Biologie comment j'ai préparé le lipoïde EIA. J'ai à ajouter que cette substance s'altère avec le temps et que son pouvoir anti-hémolytique est en rap- port inverse de son âge. Bang et Forssmann, Dautwitz et Landsteiner ont étudié l'influence des lipoïdes globulaires sur l'hémolyse. Les deux premiers ont prouvé en outre que les extraits éthérés de globules sont des antigènes capa- bles de provoquer des hémolysines spécifiques. Je ne communique dans cette note que les résultats de l'extrait ETA provenant des globules de cheval. J'ai procédé de deux manières : tantôt j'ajoutais la quantité d'extrait au sérum lui-même en les mélangeant très intimement, et tantôt j'en faisais une émulsion dans de l’eau physiologique et j’ajontais au sérum hémolytique un nombre variable de gouttes de cette émulsion. Mes expériences ont porté sur des sérums hémolytiques normaux, tandis que Bang et Forssmann ont fait des recherches sur des sérums hémolytiques provoqués. Ainsi qu'on le verra, j'ai étudié aussi l’action sur les globules de sang humain. J'ai recherché aussi si le temps pendant lequel on laissait agir EIA sur le sérum dans l’étuve sèche à 37 degrés avait de l'importance pour l'inactivation. Je donne ci-après sous forme de tableau un résumé de mes expériences, me bornant, vu le manque d’espace, à n'en donner qu’un exemple par variété, tout en me-proposant de publier ailleurs des. chiffres complets et des détails. J'ai fait aussi des expériences avec du sérum humain et des globules de lapin, ainsi que du sérum de lapin avec des globules bumains, et dont je publierai ailleurs les procès-verbaux. Jai constaté que si on ne. laisse à l’étuve que pendant une demi-heure 0,001 de EIA dans 1 centi-. mètre cube de sérum humain, on a encore une hémolyse totale de 5 gouttes de purée globulaire à 5 p. 100 de lapin. Au contraire, après une heure d’étuve, la même quantité supprime presque totalement le pouvoir hémolytique. Dans des expériences inverses, j'ai constaté que ETA a une action de: même ordre sur le pouvoir du sérum de lapin à l'égard des globules: humains : 0,0005 atténuent considérablement après une heure d’étuve le pouvoir hémolytique et 0,001 le supprime complètement. De toutes mes expériences, il résulte que le lipoïde globulaire EIA provenant du cheval est une anti-hémolysine. Li ts SÉANCE DU 22 FÉVRIER 325 | Ainsi qu'il est facile de Le voir d'après mon tableau, le lipoïde ETA du cheval ne présente pas de spécificilé. Employé à des doses convenables et laissé en contact avec le sérum hémolysant pendant un temps néces- saire, On arrive à supprimer tolalement le pouvoir hémolysant du sérum qu'on étudie. Ce qu'il y a de très particulier, c’est que cette anti-hémolysine qui provient du cheval protège moins bien le globule du cheval contre le sérum de chien que le globule de l’homme contre le même sérum. DURÉE QUANTITÉ HÉMOLYSE QUANTITÉ de la digestion QUANTITÉ de après séjour sér. hémol. étuve à 37 degrés. EIA purée globulaire. de 45 m. à l’étuve. Sérum normal de chien. — Purée à 5 p. 100 de globules de cheval lavés 3 fois. 1Wc-ic. 1/2 heure. 0 0,25 Totale. INC C: 1/2 heure. 0,0005 0,25 Totale. ANC AC: 1/2 heure. 0,001 0,25 Presque complète. 1 @o 1/2 heure. 0,005 0,25 Très forte. DCE 1 heure. 0 0,25 Totale. 21. @s 1 heure. 0,02 0,25 Très petite. 2 €. © 2 heures. 0 0,50 Totale. 2HCAC: 2 heures. 0,001 0,50 Presque totale. PMCAICe 2 heures. 0,005 0,50 Partielle. CAC 2 heures. 0,01 0,50 Petite. 2 © © 2 heures. 0,02 0,50 Nulle. DACAICE 4 heures. 0 0,50 Totale. DRCRICE 4 heures. 0,0005 0,50 Presque totale. ?) Ch Es 4 heures. 0,005 0,50 Forte. 2ACC: 4 heures. 0,01 » Très peu. À Ce 4 heures. 0,02 » Nulle. DCE Ce On laisse en contact 0 0,25 Totale. 24 h. à la chambre 2 C. c. ainsi que le témoin. 0,01 0,25 Nulle. Sérum normal de chien. — Purée a 5 p. 100 de globules d'homme lavés 3 fois. Acc. 3/4 d'heure. 0 0,25 Totale. ANCANC: _ 3/4 d'heure. 0,001 0,25 Totale. ACC: 3/4 d'heure. 0,002 » Totale. 2NCRC: 1 heure. 0 0,50 Totale. PROS 1 heure. 0,01 0,50 À peine. INCEAC: 2 heures. 0 0,25 Totale. 1, CS 2 heures. 0,0005 0,25 Presque totale. AMEN? 2 heures. : 0,001 0,25 Partielle. 1NGCAC: 2 heures. 0,002 0,25 Peu. NCA: 2 heures. 0,003 0,25 Traces. | 1ACEC: 2 heures. 0,004 0,25 Nulle. 2HCe IC: 4 heures. 0 0,50 Totale. 2 C, C. 4 heures. 0,0005 0,50 Totale. 2, C. C. . 4 heures. 0,01 0,50 Très petite. 210. C. 4 heures, 0,02 0,50 Nulle. Il protège aussi le globule humain contre le sérum de lapin ainsi que 326 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE le globule de lapin contre le sérum humain et avec des doses beau- coup plus petites que pour les globules de cheval. Ce lipoïde est donc dépourvu de spécificité. - (Travail du Lahoraloire de physiologie de la Sorbonne.) SUR LE REIN DE L'ELÉPHANT D'ASIE (Ælephas indicus Cuv. Q), par AUGUSTE PETTIT. Au cours de l’année 1907, un second Eiéphant (1) est mort à la Ména- gerie du Muséum d'histoire naturelle. L'individu en question est une femelle âgée d’environ douze ans, appartenant à l'espèce asialique (Elephas indicus Cuv. 9). Grâce aux dispositions prises par M. le professeur Ed. Perrier, Direc- teur du Muséum, la nécropsie a élé pratiquée, dans d'excellentes con- ditions, moins d’une heure après la mort; elle a enrichi les collections du service de l’Anatomie comparée d'un certain nombre de pièces, en particulier de préparations relatives à l'appareil urinaire, dont la description sommaire fait l’objet de la présente note, et qui m'ont permis de compléter, sur certains points, mes constatations antérieures. Les deux reins présentent un aspect sensiblement comparable; ils forment une masse globuleuse, mamelonnée, mesurant : LONGUEUR LARGEUR ÉPAISSEUR maxima. minima. moyenne. RER OATONLL SE MEAUE RE A EATD ONE 30€ 16c5 _10c Rens aUChe ERA CN 30c5 16c 1005 Le parenchyme rénal est enveloppé dans une capsule résistante, quoique mince, qui se laisse détacher avec la plus grande facilité (2); 4l offre sur sa face ventrale un hile profond, et il est subadivisé, d’autre part, en un certain nombre de lobes. Suivant l'organe envisagé, la lobu- lation offre des différences; à drvite, on constate trois lobes antérieurs susceptibles d’être complètement isolés sans inléresser le parenchyme, et deux autres lobes postérieurs partiellement soudés l’un à l'autre; au niveau de l’autre rein, la conglobation est sensiblement plus accusée ; on n'y distingue plus, en effet, que quatre lobes, et encore trois de (4) Voir Archives de Zoologie expérimentale. Notes el revues, 4, CITI-CXIT, 1907. (2) Cette disposition concorde avec la description de la plupart des auteurs (M. Watson et A. von Mojsisovics, notamment); chez l’Eléphant d'Afrique étudié antérieurement, la capsule, au contraire, était fortement adhérente. [ES | SEANCE DU 22 FEVRIER 3 ceux-ci sont-ils coalescents sur des étendues notables. On remarquera, toutefois, que, pour chaque organe, le nombre des calices est égal à celui des lobes (1). La capsule forme un revêtement complet au rein; son épaisseur est en général inférieure à un demi-millimètre, sauf au niveau des espaces “interlobaires où elle atteint environ 2 millimètres et donne naissance à des lames qui s’insinuent entre les lobes; elle est formée d'éléments lamineux, entremêlés d’une proportion notable de fibres-cellules. Comme il a été indiqué précédemment, la membrane en question est libre d'adhérences, mais il n’en est pas toujours de même pour les septa interlobaires; en effet, après un trajet plus ou moins long, ceux-ci peuvent être englobés dans le processus de coalescence qui aboutit au fusionnement des lobes; ils sont alors incorporés au parenchyme rénal et, dans ces conditions, ils présentent des interruptions donnant pas- sage à des ponts de substance corticale. On est ainsi amené, par des transitions insensibles, à l’état de conglobation imparfait (2) qui est com- munément réalisé chez les sujets adultes des deux espèces africaine et asiatique. Le rein de l’Eléphant rappelle ainsi, dans ses traits essentiels, le déve- loppement post-embryonnaire des reins conglobés, multiréniculés d'un grand nombre de Mammifères. Toutefois, la lenteur (3) avec laquelle s'effectue la fusion des divers lobes est à noter, car elle offre un contraste frappant avec l’accéléralion du processus qui détermine l’oblitération des cavités pleurales. ; (4) Les deux organes offrent des lésions accusées de néphrite; cette condi- tion m'a empêché, cette fois encore, de m'occuper de la structure histolo- gique normale du rein de l’Eléphant. (2) Relativement à la conglobation du rein, il n’est peut-être pas sans intérêt de signaler l'état de cet organe chez un sujet nain, appartenant éga- lement à l'espèce asiatique, mesurant environ 1"10 de hauteur au garrot et (d'après des renseignements qui n’ont pu être contrôlés) âgé de quatorze ans. Etant donné le caractère vraisemblablement tératologique du rein gauche, je n’envisagerai ici que l’organe droit. Ce dernier mesure 15 c.5 de longueur, 11 c. 5 de largeur et 5 c. 5 d'épaisseur; il est enveloppé d’une capsule qui se laisse détacher sans peine et présente un aspect mamelonné correspon- dant à une structure lobée. Or, malgré la petite taille de l'animal, les lobes, au nombre de six, sont intimement adhérents les uns aux autres, et certains des sillons qui les séparent sont même en voie de disparition. Toutefois, sur des coupes parallèles aux faces ventrale et dorsale, le parenchyme rénal se montre subdivisé, par des septa, en six champs polygonaux assez nettement délimités. É . (3) C’est en particulier le cas de l’Eléphant d'Afrique 6 , âgé d'une trentaine d'années, que j'ai étudié au début de 1907. 328 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LE CALCIUM DU SUC INTESTINAL, par E. Pozersxi. Les données que nous possédons sur la composition minérale des sucs digestifs sont pour la plupart incertaines ou contradictoires. Cela tient assurément à ce que fort peu d’expérimentateurs ont opéré sur des sucs purs, ou tout au moins sur des sucs sécrétés dans des condi- tions réellement physiologiques. La facilité avec laquelle on peut obtenir actuellement les sécrétions digestives à l'état de pureté (méthode des fistules permanentes) et sans faire intervenir d’autres excitants que ceux qui sont mis en jeu chez l'animal lui-même sous l'influence de l'alimentation m'a déterminé à reprendre systématiquement la recherche et le dosage de quelques éléments minéraux qui paraissent jouer un rôle particulier dans l’action de certains suces digestifs (1). Je ne m'occuperai dans cette première note que du calcium du sue intestinal. Pour doser ce métal j'ai employé la méthode décrite par G.-L. Grimmé (2), méthode qui convient parfaitement, ainsi que je m'en suis assuré, au dosage de petites quantités de chaux dans les liquides orga- niques. Le suc intestinal utilisé dans nos expériences provenait de chiens porteurs de fistules duodéno-jéjunales permanentes (fistules de Thiry) établies depuis quelques mois. Les sucs étaient recueillis pendant la période de sécrétion abondante qui suit le repas, et mis en œuvre aussitôt ou conservés dans la glace jusqu’à leur emploi. Dans la plupart des cas on a déterminé, en même temps que la richesse en chaux, l’acti- vité kinasique des sucs étudiés. Dans une première expérience, le suc intestinal recueilli tel qu'il s'écoulait, c'est-à-dire mélangé de nombreux débris épithéliaux et de leucocytes, contenait en calcium 0 gr. 0592 p. 1000. Dans une autre por- tion du même suc, centrifugée pendant deux heures, et soigneusement décantée, on ne pouvait plus déceler de traces de calcium dosabies par fa méthode employée. Ajouté à faible dose à un suc pancréatique inactif ce suc centrifugé s’est montré très fortement kinasique. Quelques jours plus tard on recueille dans les mêmes conditions 31 grammes de suc intestinal ; on le centrifuge pendant une demi-heure (4) Voir à ce sujet les recherches de C. Delezenne : Sur l'activation du suc pancréatique par les sels de calcium, in Comptes rendus de la Société de Biologie, 1905, 1906, 1907. (2) Georges-Louis Grimmé. Thèse de Fribourg, 1905. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 329 seulement. On obtient un résidu pesant 7 gr. 85. On dose le calcium et on obtient les résultats suivants : le suc incomplètement centrifugé contient encore du calcium, mais en quantité trop faible pour être dosée exactement, tandis que les débris épithéliaux et les éléments figurés en contiennent 0 gr. 0910 p. 1000. En prolongeant la centrifugation pendant six heures, on obtint encore un liquide très nettement kinasique, mais dans lequel l'analyse ne pouvait plus révéler la moindre trace de chaux. D'autres expériences, faites dans les mêmes conditions, ont donné des résultats identiques, c’est-à-dire absence de calcium en quantité dosable dans la partie liquide des sucs convenablement centrifugés, et au contraire richesse relativement considérable du résidu en chaux. En moyenne, ce résidu (y compris le liquide encore interposé) contenait en effet O0 gr. 106 à O0 gr. 265 de calcium p. 1000. La conclusion à tirer de ces faits, c’est que la partie liquide du suc intestinal — partie qui se montre toujours très riche en entérokinase — ne contient pas ou ne contient que des traces non dosables de calcium, alors que les éléments d’où dérive ce ferment sont au contraire riches en chaux. J'’ajouterai que si l’on envisage en lui-même le phénomène de l'élimination du calcium par la muqueuse intestinale, on constate que ce sont les éléments cellulaires qui tombent dans la lumière de l'intestin (cellules épithéliales desquamées, leucocytes) qui paraissent en être exclusivement chargés (1). {Travail du Laboratoire de Physiologie de l’Institut Pasteur.) PASSAGE DE L'ÉTHER DE LA MÈRE AU FOŒTUS, par Maurice NIcLoux. Je n'ai pas trouvé mention, dans la littérature, de travaux entrepris sur cette question. La démonstration du passage du chloroforme de ja mère au fœtus ayant été faite (2), il devenait intéressant de savoir s’il en serait de même pour l’éther. Mes expériences ont été faites sur le cobaye, très facile à se procurer en état de gestation. (4) Il n’est pas impossible, cependant, que la partie liquide du suc intestinal ccntienne, à l’origine, une certaine quantité de chaux insoluble, que la cen- trifugation élimine, mais nos observations ne nous ont pas permis de la mettre en évidence. (2) Maurice Nicloux. Passage du chloroforme de la mère au fœtus. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1906, t. LX, p. 373. 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE J'ai conduit mes expériences de la facon suivante : l'animal est placé sous une large cloche; on place au voisinage de la têle des tampons d’ouate hydrophile largement imbibés d’éther, l'animal ne tarde pas à s'endormir. Après un temps variable, on retire vivement l’animal de la cloche, on sectionne la tête et on recueille le sang carotidien dans un flacon taré contenant une dissolution saturée d'acide picrique. Après quoi, l'abdomen est ouvert, les fœtus sont extraits, la tête sectionnée et le sang recueilli dans un autre flacon taré; on en obtient de 5 à 10 grammes. Pour compléter l'expérience, j'ai pris un échantillon de foie maternel et les foies fœtaux qui pesaient ensemble une dizaine de grammes environ. Immédiatement après le prélèvement, on jette le tissu dans un flacon taré contenant une dissolution saturée d'acide _ picrique. Les dosages dans le sang et les lissus on1 été faits d’après la méthode que j'ai décrite antérieurement (1). Voici résumés les protocoles de mes expériences. Exp. |. — Cobaye, poids 830 grammes. Période préanesthésique : huit minutes; période d’anesthésie : huit minutes. L'animal est sacrifié après ce temps, l’anesthésie d’une facon générale a été légère. On trouve : ÉTHER POUR 100 GRAMMES de sang. de foie. mer mgr MERE RENE A A M AA SE US 83,9 12,5 FC CASE ER ER 69 19 Exp. II. — Cobaye, poids 880 grammes. Période préanesthésique : quatre minutes; période d’anesthésie : vingt et une minutes. L’anesthésie a été pro- fonde. On trouve : ÉTHER POUR 100 GRAMMES RE de sang. de foie. mer mgr METRE D AE ET LE es Te 117 107 FO CUS RE AT M RRQ RCE ETATS 96 134 - Exp. III. — Cobaye, poids 900 grammes. Période préanesthésique : dix minutes; période d’anesthésie : trente minutes. L’anesthésie était profonde. On trouve : ÉTHER POUR 100 GRAMMES . de sang. de foie. mgr mgr DÉTENUS Cie ITR APS 117 104 HBEUS ANS EE LENREE. MAL ARENA QE CRAN 98,5 126 (41) Maurice Nicloux. Méthode de dosage de petites quantités d’éther (oxyde d'éthyle) : 4° dans l'air ; 2° dans le sang ou dans un liquide aqueux quelconque ; 3° dans les tissus. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1906, t. LXI, p. 606. CT er. » SÉANCE DU 22 FÉVRIER 3931 Ces expériences suggèrent les conclusions suivantes : 1° L'éther passe de la mère au fœtus; la quantité d'éther contenue dans le foie fœtal est supérieure à la quantité d’éther contenue dans le foie maternel. J'ai déjà signalé, et c’est là un fait intéressant à rappro- cher de ces nouveaux résultats, qu'il en est de même pour le chloro- forme ; cela tient vraisemblablement à ce que la proportion de lécithine dans le foie fœtal est supérieure à celle contenue dans le foie maternel. 2 Ce passage est comparable en tout point au passage des substances telles que l'alcool (1), imprégnant dans les mêmes proportions globules et plasma. RAPPORTS ENTRE LES ÉLIMINATIONS URINAIRES DES SULFO-ÉTHERS ET DE L'AZOTE, DANS LES ÉTATS PATHOLOGIQUES, par H. LaBBé, G. Virry et À. MAGRANGEAS. Deux de nous (2) ont déjà étudié l'élimination des sulfo-éthers uri- naires chez l’homme sain, et établi {eurs relations étroites avec l’alimen- talion, et, en première ligne, avec l'azote alimentaire. Un certain nombre d’auteurs, en particulier Amann, Combe, Guerbet, etc., ont cherché dans le rapport Ac. sulfur. des sulf.-éth. X 100 NU: le reflet des variations pathologiques, au cours de diverses affections, et notamment des affections qui intéressent le tractus intestinal. Leurs déterminations ayant été généralement failes sans qu'il y eùût évaluation rigoureuse des denrées alimentaires de l'expérience, nous avons tenu à vérifier par nous-mêmes, avec toutes garanties de précision, les modalités de ce rapport en connexion avec les modalités patholo- giques ou les occurrences thérapeutiques. Les malades choisis par nous présentaient des affections variées, mais avec ce caractère commun qu'ils étaient tous atleints dans leur nutrition générale. Nous donnons ci-dessous, pour chaque sujet et pour chaque période du régime (période d'une durée de trois jours au minimum) : (1) Maurice Nicloux. Recherches expérimentales sur l'élimination de l’ulcool dans l'organisme. Détermination d’un « alcoolisme congénital », 1 vol., 68 pages. Paris, 1900, O. Doin, éditeur. (2) Labbé et Vitry. Comptes rendus de la Société de Biologie, 7 avril 1906, et Revue de médecine, 10 août 1906. 332 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 1° La quantité moyenne, pour vingt-quatre heures, de l’azote alimen- taire ingéré ; | 2° La quantité moyenne, pour vingt-quatre heures, de l'azote total urinaire éliminé ; 3° La quantité moyenne de sulfo-éthers urinaires éliminés par vingt- quatre heures ; 4° Les coefficients d’Amann correspondant à ces moyennes: »° Les coefficients Labbé-Vitry correspondant à ces mêmes moyennes. Nous entendons par coefficient Labbé-Vitry le rapport entre les sulfo- éthers urinaires, exprimés en SO‘H° et multipliés par 100, et l'azote total alimentaire ; 6° Le coefficient d'absorption azotée. AZOTE AZOTE SULFO- COEFFICIENT COEFFICIENT COEFFICIENT PÉRIODES total ÉTHERS d'absorption ingéré. urinaire. urinaires. d'Amann. Labbé-Vitry. azolée. Sujet n° 1. — Tuberculose 2° degré. Bronchite chronique. Are 986% 1890 08199 2,52 2,06 SIP) 2e 11 62 1 51 0 189 2,2 1,62 64,6 3° 8 44 8 12 0 193 2,38 2,16 96,2 4e 8 43 1 14 0 191 2,61 2,26 84,6 Sujet n° 2. — Cirrhose de Laënnec. Insuffisance hépatique. re 1187 9841 05193 2,05 1,31 64 2e 1 41 1 6 0 142 1,86 1,90 101 3e 14 44 40 0 164 1,78 1548 63,6 Sujet n° 3. — Tuberculose 2° degré. Troubles gastro-intestinaux. jre 11884 108 46 08187 1,18 1,57. 88,5 9e 9 28 10 30 0 149 1,44 1,60 110 3e ‘10 24 10 57 0 181 AA 1,16 103 Sujet n° 4. — Obésité, Bronchite chronique avec emphysème. que 185 40 13818 : 08225 1,70 1,22 71,6 2e 22 10 15 63 0 334 2,20 1,55 10,7 Sujet n0 5. — Obésilé. Syphilis ancienne. Tuberculose 1* degré. » 138 94 05173 4525 » » Sujet n° 6. — Tuberculose 3° degré. Dégénérescence hépatique. Ictère. 126 80 88 20 05119 1,45 0,92 64,0 De ces chiffres, il ressort que le coefficient d’Amann ne subit pas de grandes variations dans les états pathologiques. En particulier, nous n'avons pas trouvé des valeurs aussi élevées de ce coefficient que SÉANCE DU 22 FÉVRIER 333 celles qu'ont publiées MM. Brunon et Guerbet (1). Les variations les plus étendues vont, d’un sujet à l’autre, de 1,25 à 2,67. Elles sont tout à fait minimes pour chaque sujet pris en particulier, quelles que soient les variations, souvent énormes, du régime. Il ne semble donc pas que ce rapport puisse servir à apprécier d’une facon exacte l'intoxication digestive, ni l'insuffisance hépatique. Chez les individus présentant ces troubles avec leur plus grande netteté (S. 2 et 3), le coefficient n’atteint pas une valeur anormalement élevée. Il apparaît cependant que, chez certains sujets, quel que soit le régime, la valeur absolue du rapport est légèrement supérieure à la valeur normale admise. Pour expliquer celte minime différence, nous avons émis l'hypothèse que, chez ces individus, l'absorption des portions sulfurées de la molécule albumi- noïde se faisait peut-être plus aisément que celle des autres portions. Nous nous proposons de vérifier ultérieurement cette hypothèse. (Travail du service et du Laboratoire de la clinique Laënnec. Professeur Landouzy.) ETUDE BACTÉRIOLOGIQUE DES COTONS HYDROPHILES DITS « ASEPTIQUES », par MauRICE NONNOTTE. À une époque où l'emploi du coton hydrophile aseptique se généralise chaque jour, il nous a paru intéressant d’en vérifier l’aseplicité. La préparation du coton hydrophile est effectuée par la grande industrie. Le coton brut est cardé, dégraissé par un traitement à la soude diluée, blanchi par les hypochlorites et finalement lessivé avec une solution très faible d'acide sulfurique; il est alors séché, mis en paquets et stérilisé. Après chaque opération le produit est turbiné et lavé ; l'industriel emploie à cet effet les ressources naturelles du pays : eau de source, de rivière ou de puits, plus fréquemment les eaux slagnantes des marécages. On se rend immédiatement compte de la quantité énorme de microbes incorporés aux fibres de coton et le danger qui en résulte lorsque ceux-ci sont pathogènes. (1) Brunon et Guerbet. P. M., 10 juillet 1907. — Ces auteurs donnent des rapports d'Amann de 6,8 et 7,6. Nous ne nous expliquons pas comment ces chiffres ont pu être obtenus, car les auteurs ne donnent pas les chiffres des analyses d’azote et de sulfo-éthers. Pour arriver à des rapports aussi élevés, il faudrait des chiffres de S. E. extrêmement forts coïncidant avec des chiffres d'azote urinaire très faibles, le tout dans des limites que nous n'avons jamais observées, 334 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour faire l'étude bactériologique, nous nous sommes procuré au hasard dans Paris 30 paquets de coton de 50 à 60 grammes chacun, portant la mention « Coton hydrophile aseptique »; sur plusieurs on pouvait lire : « Stérilisé à 190 degrés ». D'autre part nous avons préparé 30 ballons de 50 centimètres cubes contenant chacun 30 centimètres cubes d'eau peptonée à 20 p. 1000 additionnée de 5 p. 1000 de chlorure de sodium, le tout stérilisé à 120 degrés pendant une heure et vérifié par un passage de quarante- huit heures à l’étuve à 37-38 degrés. Les prélèvements ont été faits à proximité d'une flamme à haute température (bec Bunsen), avec des pince et ciseaux flambés, après avoir détruit l'enveloppe externe à l’aide d’un fer rouge. Après vingt-quatre heures d’étuve à 57-38 degrés, tous les ballons pos- sédaient une culture luxuriante. Un examen rapide nous a permis de reconnaitre un grand nombre d'espèces microbiennes, des levures, des moisissures. D'une facon constante nous avons rencontré : B. subtilis et le B. coli communis. Deux fois nous avons isolé des bacilles appartenant au groupe des typhiques et que les cullures, plus spécialement celle sur artichaut, nous ont permis de différencier du B. coli. Sept fois sur dix on trouve le staphylocoque doré, fréquemment de longs streptocoques. Les moisissures abondent et plus particulièrement le Penicillum glaucum, le rhizopus nigricans et divers mucors. Ces cultures étant pathogènes pour les animaux de laboratoire, nous avons tenu à signaler le danger qu'il y avait à appliquer directement ces cotons sur un épiderme humain présentant une solution de continuité (piqüres, coupures), ou une résistance moindre à l’infection (ædème, érythème, etc.). Nous nous proposons de faire ultérieurement une étude approfondie de ces cultures. | Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. LE SÉANCE DU 29 FÉVRIER AcHarp (COn.) et Avnaun (M. Forme et mouvements des globu- MMS SANE T0 NN. Bcarzor (L.) : L'épithélium utérin chez Acanthias vulgaris Risso avant la première gestation. . . . . . . . . Brasiz (L.) : La croissance de Doliocystis elongala (Ming.) dans l'intestin de Lumbriconereis impa- res ADS RP RO OO Doyon {M.) et GAuTIER (CL.) Action comparée de l’atropine sur la coagulabilité du sang et sur la pression artérielle Fortin : Sur quelques particula- rités de la vision du Caméléon. .. Guécuex (F.) : Sur une méthode précise de détermination des pou- voirs antiseptiques. . . . . . . . . . LasBé (H.) et Vitry (G.) : Inges- tion d'indol et élimination d'in- doxyle Laesé (H.), Virry (G.) et MAGRAN- GEAs : Influence des antiseptiques intestinaux sur les sulfo-éthers et l’azote urinaire. — |. Action du ca- éube e Nation eos se ce Nellaliemtellelne. eye lee) ss te 7) 1e Lapicque (Lours) : Excitation par double condensateur. . . . . . . .. Lesreurs, Moxop et MoReL (A.) : Recherches expérimentales et cli- niques sur la signification de l’uro- DDR E RER NA REP ES Levaprrr (C.) et YAmanoucai (T.) : La séro-réaction de la syphilis et de la paralysie générale. . . . . . . .. MaurEz (E.) : Influence de la voie d'administration sur la dose minima mortelle de sulfate de strychnine. Mayer (ANDRÉ), SCHAEFFER (GEOR- Ges) et TERROINE (E. F.) : Recherches sur les savons considérés comme colloïdes. — I. Caractères colloïdaux dans la série des savons. . . . ... Niccoux (Maurice) : Passage de BioLOG1E. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. [908 SOMMAIRE 395 356 ReéthendonsletlaitE Pet re 347 RAvIarT (G.), BRETON (M.) et PE- ir (G.) : Recherches sur la réaction de Wassermann chez quatre cents ANNÉES EM CPR A be eur 558 RENLINGER et Osxax Nourr : Les poissons peuvent-ils transmettre la lièvre thyphoïde ou le choléra?. .. TarroLorx (J.) et RosexTHAL (GEOR- GEs) : Recherches sur la vaccination contre le bacille d’'Achalme (variété rhumatismale). Vaccination mas- sive du lapin par les cultures aéro- DIS É GS re A Mt ee mo RULES TurLais (C.) : Forme du cardio- gramme dans les modifications pa- thologiques du muscle cardiaque. . ViLLemin (F.) : Sur le rôle du corps jaune ovarien chez la femme et la lapine. (Réponse à MM. Regaud C1. EPDUDrEUILEICR) EEE MAN PENCNEIRNE Réunion biologique de Marseille. ALezais et Bricka : Le cartilage à cellules ramifiées des tumeurs parotidiennes eee APT EN AE AUBERT et GuÉRIN : Note sur la capture, à Marseille, d'un mousti- que du genre Slegomuyia . . . . . .. BrioT (A.) : Sur l'identité de la parachymosine et de la pepsine. . . Brior (A.) : Sur la parachymo- SIN EAN NET ENT EN IS TRS GERBER (C.) : Action des sulfates neutres de potassium et de sodium sur la coagulation des laits cru et bouilli par les présures . , . . . .. GERBER (C.) : Action des sulfates acides de potassium et de sodium sur la coagulation du lait par les PrÉSUTESL RS CU RC PONT AT AULE Livox (Cn.) : Présentation d'un chien hypophysectomisé. . . . . .. 330 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Giard, président. EXCITATION PAR DOUBLE CONDENSATEUR, par Louis LAPICQUE. 1° Dispositif. — Les condensateurs à capacités multiples que l’on trouve dans le commerce donnent, avec une très grande simplicité de manœuvre, des ondes dont on peut à volonté choisir la durée relative sur une échelle très étendue. Mais la forme de cette onde de décharge (ou de charge) n’est pas la plus avantageuse pour l'excitation électrique; elle ne permet pas, en tout cas, de suivre certains phénomènes inté- ressants. : Dans le cas d’une grande résistance et d’une selfinduction négligeable dans le circuit, l'onde théorique débute toujours par le passage brusque du courant de 0 à son intensité maximale, puis vient une descente logarithmique qui seule est fonction de la capacité choisie ; j'ai constaté, par l'oscillographe, que cette forme théorique est sensiblement réalisée dans les expériences d’excitation physiologique (1). J'ai cherché à obtenir des ondes présentant une période ascendante de pente proportionnelle à la durée totale. On peut obtenir de telles ondes avec un dispositif dont le maniement est à peine plus compliqué que l'emploi classique des condensateurs; il suffit d’avoir deux séries identiques de capacilés ; on charge, puis on décharge l’une des capacités à la manière ordinaire; l’autre capacité, prise égale à la première, est placée en dérivation; ainsi, en ayant seulement à répéter le déplacement d’une ou deux fiches sur un combinateur, on obtient des ondes répon- dant toutes à la même formule et dont la pente, à la montée comme à la descente, est proportionnelle à la capacité choisie; cette pente pourra donc varier de un à cent si chacune des séries de capacités est de un microfarad par centième. Le schéma du dispositif est représenté par la figure ci-contre; en Cest la capacilé qu'on charge, puis décharge par une clef de Morse, sur une (4) Journal de Physiologie et de Pathologie générale, 1904, p. 849. SÉANCE DU 29 FÉVRIER 397 —— résistance (sans self) R' + R; une capacité C' est placée en doi entre R'et R; le circuit d'excitation est placé en dérivation de a en b; présente une résistance très grande relativement à R et n'intervient que pour une part insignifiante dans le Ê je circuit de décharge. On peut calculer l'intensité du courant dans la portion a b pour des valeurs quelconques de CG, C',Ret R'; on obtient une expression très compliquée. Si l’on prend C' — CG, et R’ comme un multiple de R, soit R° =» R, on trouve, en appelant i l'intensité à l'instant £ après la fer- meture du circuit de décharge, et V le potentiel de charge de la capacité C (e base des logarithmes naturels) : É de AN da C Site et), R V/m°? + 4 avec si —= — (2H m) + Von +4 + 4 2 m RC 2,10) == D RES EE — (2 + m) V/ m°? + L 2 m RC Une combinaison convenable pour l'expérience consiste à placer la seconde capacité aux trois quarts de la résistance, c'est-à-dire à prendre Re 0 Re mn. ce cas, en rem- plaçant dans la formule ci-dessus _m par sa valeur 3, et effectuant, on obtient : v | 0,229 4 1,415 ) de Loi CREER Es SHARE HET LI parer A QE DRE RHATEE RCE AR CM HER FEHIT pas La courbe représentant cette for- mule est figurée en trait plein sur . RE Ja figure ci-contre (1). Sur la même Ho jt 4 figure et à la même échelle est " représentée à titre de comparai- son, en vtrait Mnterrompu,. la courbe de l'intensité de la décharge ordinaire (c'est-à-dire de la même capacité C chargée au même potentiel et déchargée sur le même circuit R + R', la capacité C étant supprimé). (4) Je note que cette courbe rappelle la courbe classique donnée par Hermann pour la variation négative du nerf. 338 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE —— L'unilé d'abscisse est RC; si R est invariable dans une série d'expé- riences, les temps seront proportionnels à C. On voit sur la figure que la période ascendante est sensiblement égale à 1,5 RC; pour fixer les idées, soit R — 20.000 ohms; avec un centième de microfarad, la durée de cette période sera égale à trois dix-millièmes de seconde; avec un microfarad, à trois centièmes de seconde. Nous arrivons dans ce dernier cas à l’ordre de vitesse des variations de courant que j'ai étudiées récemment avec un orthorhéonome ; les deux méthodes se compléteront mutuellement. me 2° E'cpériences. — Voici deux exemples des premiers résultats obtenus sur le gastrocnémien de la grenouille (ana esculenta, excitation par le sciatique, électrodes impolarisables). Exp. I du 12 février. — Température, 15 degrés R. — 40.000 ohms. CAPACITÉ VOLTAGE LIMINAIRE en A —— F. 10—8 C. simple à C. double. 1 2,20 2,70 2 1,80 2,30 5 1,45 2,05 10 4,35 2,10 20 4,15 2,45 40 1,10 3 , 20 70 — 4,30 US — 5,40 Exe, II du 18 février. — Température, 13 degrés R — 15.000 ohms. 1 2,00 2,90 2 1,50 1,65 5 1,05 1,15 10 0,85 1,00 20 _ 1,00 20 = 1,48 60 = 1,25 80 — 1,38 100 0,62 1,45 La troisième coionne de chiffres, qui représente la partie nouvelle de l'expérience, montre nettement le fait que je cherchais et que je crois intéressant : ty a un minimum dans les valeurs du potentiel nécessaires pour atteindre le seuil de l'excitation. En passant des petites capacités aux grandes, on a, avec le condensa- teur simple, une diminution graduelle du voltage tendant asymptoti- quement vers une valeur constante ; c'est le fait connu : avec le double condensateur disposé comme je l'ai indiqué plus haut, on a d’abord une SEANCE DU 29 FÉVRIER 339 diminution du vollage qui suit à peu près, comme la précédente, une loi logarithmique ; puis apparaît une augmentation, moins rapide, et sensiblement linéaire. Je me propose d'étudier de plus près cette courbe et la façon dont elle se modifie pour des muscles ou des nerfs de vitesses différentes. L'ÉPITRÉLIUM UTÉRIN CHEz Acanthias vulgaris Risso AVANT LA PREMIÈRE GESTATION (ire note), par L. BLaïrzor. Pendant la période qui précède la maturation des premiers œufs, l'épithélium utérin d'Acanthias est un épithélium simple ; puis, comme Brinkmann l'a montré, à l'approche de la première ponte, il devient stratifié. C'est à partir de ce stade que je veux l’étudier iei. I. — Femelle de 075, n'ayant pas encore pondu. Les œufs, sur l'ovaire, ont un diamètre de 3 centimètres ; la membrane épithéliale qui ferme l'utérus du côté du cloaque a complètement régressé. L'épithélium utérin est composé de trois couches au sommet des papilles que porte la muqueuse et de trois ou quatre couches au fond des cryptes qui séparent ces papilles. a). — Couche externe : «. — Au fond des cryptes, les cellules externes sont volumineuses (15 & de long, 13 p de haut), et leur noyau atteint de 8 u 5 de long à 7 p de large. Ces cellules présentent une zone externe, différenciée en cuticule, colorable en vert par le lichtgrün, tandis que le reste du cytoplasme prend l’éosine. Elles sont séparées les unes des autres dans cette zone cuticu- laire — comme toutes les ceilules superticielles que j'ai observées à partir de ce stade — par des bandelettes de fermeture, de même hauteur que la cuticule. Leur surface est encombrée de débris protoplasmiques adhérents parmi lesquels on reconnait des ponts d’union : ces débris proviennent du clivage qui a creusé le bourgeon épithélial plein d’où est dérivée la crypte. 8. — Sur les côtés de la papille, les cellules externes, aplaties parallèlement à la surface, à cytoplasme et à noyau homogène ct très fortement colorables, sont presque toutes mortes et en voie de desquamation massive. y. — Sur le sommet de la papille, la couche externe présente — sur des coupes faites dans la partie supérieure de l'utérus — deux sortes d'éléments : 1° des cellules à revêtement cuticulaire : autour de leur noyau se forment de nombreuses granulations graisseuses qui se rapprochent progressivement de la cuticule et tombent finalement dans l'utérus ; 2° des cellules à cils vibratiles dont quelques-unes sont encore normales (noyau normal, granulations basi- _ laires nettes); elles sont souvent groupées en plages, mais la plupart sont à 340 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE noyau et à protoplasma fortement colorables; elles sont écrasées par les cellules voisines et finalement expulsées dans la lumière de l'utérus. Dans la partie inférieure de l'utérus, on ue trouve pas de cellules ciliées. Toutes les cellules de la couche externe sont donc très colorables, surtout dans leur partie superficielle. b). — Couche moyenne : «. — Au fond des cryptes, cette couche est composée de cellules régulièrement polyédriques, tassées les unes contre les autres. Les ponts intercellulaires sont à peine visibles. Souvent même ils disparaissent complètement par accolement des membranes cellulaires voisines; dans ce cas, les membranes cellulaires apparaissent comme des lignes fortement colorées, délimitant des espaces clairs au centre desquels se trouve le noyau. B. — Au somniet de la papille, les cellules sont, au contraire, étoilées ; le cyto- plasme se condense autour du noyau et se prolonge de tous côtés par des ponts protoplasmiques très longs qui unissent entre elles les cellules d’une même couche et solidarisent aussi ces cellules aux éléments des deux couches avoisinantes. Tous les espaces clairs de la couche moyenne n’ont done pas la même valeur morphologique; au sommet de la papille, ce sont des espaces intercellulaires, tandis qu’au fond des cryptes ces espaces sont consti- tués par les zones périnucléaires elles-mêmes, et ici ils paraissent dus à un début d’altération cellulaire. Dans cette couche moyenne, surtout au fond des cryptes, on trouve des noyaux plus petits, arrondis, de 5 & de diamètre el très fortement chroma- tiques. Pour le dire de suite, ces noyaux ont absolument la taille et l'aspect de noyaux de lymphocytes. Chaque noyau est entouré d’une mince zone de cytoplasme; il est, ou bien complètement libre dans une vacuole, ou réuni à la paroi par son écorce cytoplasmique. Ces petits noyaux très chromatiques se rencontrent fréquemment dans l'aire circonscrite par la membrane cellu- laire : ils occupent donc l’intérieur de la cellule, et non une vacuole inter- cellulaire. Ils se présentent souvent par plages, et au niveau de ces plages on ne voit pas de leucocytes dans le tissu conjonctif sous-épithélial. On trouve beaucoup d’intermédiaires entre les noyaux très condensés et les noyaux normaux de la couche moyenne ; les moins condensés sont reliés aux cellules voisines par des travées protoplasmiques. Enfin, la couche interne n’en con- tient jamais et ne paraît jamais dissociée en regard des plages de noyaux condensés. L Tous ces faits me portent à penser qu'il s’agit là de noyaux libérés sur place, non de lymphocytes immigrés. Ils ne tombent pas dans la lumière utérine et ne dégénèrent pas dans l’épithélium, si on juge d’après l'absence de pycnoses dans les points où cette évolution vers la condensation chroma- tique se fait avec le plus d'intensité. Mais je ne peux préciser davantage leur évolution ultérieure. Jajouterai qu'on trouve parfois des noyaux semblables à ces noyaux très chromatiques et qui sont les noyaux de cellules vraisemblablement fixées eu état de migration, car ils paraissent élranglés en bissac par une mem- brane cellulaire. Mais comment reconnaître s’il s'agit là d’un véritable leuco- cyte ou d'un noyau condensé et libéré dans l’épithélium ? Au sommet des papilles, quelques cellules de la couche moyenne sont déjà dissociées et imprégnées de graisse. Il y a donc un début de dégénérescence SÉANCE DU 29 FÉVRIER 341 précoce de la couche moyenne qui coexiste, d’ailleurs, avec la présence de nombreuses karyokinèses. c). — Couche interne : cetle couche est formée de cellules allongées nor- malement à la basale, leur noyau a 8 H de hauteur, 5 4 de largeur. Ces cellules sont unies latéralement par des ponts protoplasmiques. Elles contiennent rare- ment de la graisse. Karyokinèses : Les karyokinèses s’observent dans la couche interne et dans la couche moyenne de l’épithélium, aussi bien au fond des cryptes qu'au sommet des papilles. On en observe aussi, mais très rarement, dans la couche externe, de l’épithélium utérin. (Travail des Laboratoires maritimes de Luc-sur-Mer et de Roscoff et du Laboratoire de parasitologie.) FORME ET MOUVEMENTS DES GLOBULINS DU SANG, par Cu. AcxaRD et M. Aynaup. Les auteurs qui ont tenté de préciser la forme des globulins du sang (plaquettes ou hématoblastes} insistent tous sur leur grande altérabilité, leur viscosité, leur déformation au contact du verre et n'attachent aucune importance aux formes étirées, avec pseudo-flagelles, dont l’étude a été reprise récemment par M. Nattan-Larrier (1) et qui sont le résultat de l’étalement. Aussi ont-ils cherché à conserver la forme véritable de ces éléments, au moyen de liquides de dilution et de sérums artificiels. Mais ils ne sont arrivés, en opérant ainsi, qu'à des résultats contradictoires, sans doute parce que les liquides employés étaient plus ou moins nocifs et surtout parce que, comme nous l’avons fait voir dans une note précédente (2), le sang n'était pas préservé du contact des tissus. La technique que nous avons fait connaître permet d'observer à loisir les éléments sanguins sans qu'il se produise de coagulation et sans qu’intervienne aucun liquide étranger. Les globules rouges ont la forme de disques réguliers et biconcaves; les leucocytes, dont le noyau n’est pas visible, ont « la vraie forme de la cellule lymphatique, celle qu’elle affecte lorsque aucune irritation ne vient déterminer sa mobilité, lorsque aucune pression n’agit sur elle, celle d’un globe régulier » (Ranvier). Quant aux globulins, si l'on a opéré promptement, ce qui est (1) L. Nattan-Larrier. Sur quelques caractères morphologiques des héma- toblastes. Société de Biologie, 28 décembre 1907, p. 771. (2) Gh. Achard et M. Aynaud. Sur l'observation directe des hématoblastes dans le plasma sanguin. 1bid., 1 décembre 1907, p. 593. 342 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE assez facile avec le sang de l’âne, ils se présentent avec une forme allongée qui rappelle celle des plaquettes, figurées par Bizzozero dans les vaisseaux de l'animal vivant. Ce sont de véritables bâtonnets, trois ou quatre fois plus longs que larges, réfractant la lumière à l'inverse des globules rouges, et dont la longueur peut atteindre celle de ces derniers éléments. Ils ont tous la même forme, et cette forme est aussi constante que celle des hématies. Ils ne contiennent jamais d’hémo- globine, même sur l'animal soumis à des saignées répétées. Lorsqu'on prolonge l'examen, à la température du laboratoire, ces globulins changent de forme et deviennent ovalaires, puis arrondis. Si l’on fait séjourner dans la glace fondante le sang d'âne recueilli dans un tube paraffiné, ils prennent rapidement la forme arrondie. Mais si l’on porte ensuite la préparation sur la platine chauffante, on voit qu’à partir de %5 degrés centigrades ils commencent à reprendre la forme en bâtonnets. À 38 degrés ils ont tous cette forme. Puis, quand on atteint 42 et 43 degrés, ils deviennent de nouveau ronds, et si, ensuite, l’on abaisse graduellement la température, on ne les voit plus changer de forme, ce qui laisse à penser qu'ils sont morts. L'observation des globulins de l'âne à la température de 38 à 40 degrés permet, en outre, de constater leur mobilité. On les voit exécuter des mouvements d'ondulation sur leur axe longitudinal; ils s'incurvent parfois en arc de cercle, puis reviennent à leur forme rectiligne; ils tournent lentement sur eux-mêmes comme un rayon de roue; ils se déplacent les uns par rapport aux autres. Ces mouvements n'existent pas pour les éléments qui ont la forme arrondie. [ls sont plus rapides que les mouvements leucocytaires. Nous n'avons jamais observé, dans les conditions où nous nous sommes placés, de véritables mouvements amiboïdes avec émission de pseudo- podes (Deetjen, Deckhuysen), mouvements qui sont, d'ailleurs, consi- dérés comme résultant de déformations agoniques ou cadavériques. L'existence de ces mouvements et des changements de forme sous l'influence de la température permet de penser que les globulins sont des éléments doués de vie. Les faits consignés dans cette note se rapportent au sang de l'âne, pour des raisons de commodité expérimentale. Mais nous pouvons ajouter que nous les avons également observés chez des vertébrés ovipares et chez des invertébrés. Seules les limites de la température favorable aux changement de forme et aux mouvements diffèrent. SEANCE DU 29 FÉVRIER 343 RECHERCUES EXPÉRIMENTALES ET CLINIQUES SUR LA SIGNIFICATION DE L'UROBILINURIE, par LEsIEURS, Moxop et A. MoREL. 1° Mise en évidence expérimentale du rôle de l'insuffisance hépatique. But du travail. — Vérifier que le foie est un organe fixateur important de l’urobiline venant de l'intestin. Technique. — Deux lots de grenouilles (à jeun et vivant à la tempé- rature extérieure pendant les mois d'hiver) sont laparotomisés. A toutes on lie le rectum. Aux grenouilles d’un seul des deux lots, on enlève totalement le foie, y compris la vésicule biliaire, d’après la technique de Schmiedeberg et Bunge. On suture la paroi. On fait ensuite prendre à chaque grenouille, à l’aide d'une sonde introduite dans l'estomac par la bouche, 1 centimètre cube d’une solution aqueuse d’urobiline légère- ment acide, juste assez concentrée pour donner exactement le spectre de l’urobiline et (vérification faite par le procédé de Grimbert) ne conte- nant pas de pigments biliaires. On prélève, le lendemain, séparément, les urines des grenouilles de chacun des deux lots et on les exa- mine, au point de vue de la teneur en urobiline, par la technique que nous avons donnée à la Société de Biologie (séance du 12’ février 1908), et en pigments biliaires, par la technique de Grimbert. Pendant quatre jours consécutifs, on redonne de l’urobiline et on examine les urines. Nombre d'expériences. — Nos expériences ont été répétées sur quatre séries de lots de grenouilles pendant les mois de décembre, janvier, février. Résultats : Grenouilles ayant leur foie intact. L'urine ne contient pas d’urobiline les trois premiers jours. Le quatrième jour, nous avons observé, une fois sur quatre, des traces très faibles d’urobiline, mais en quantité infini- ment moins considérable que dans le cas des grenouilles ayant subi lablation du foie. Grenouilles ayant subi l'ablation du foie. L’urine contient de l'urobiline net- tement caractérisable par la fluores- cence en présence des sels de Zn. Cette fluorescence, très nette le pre- mier jour, s’accentue les jours sui- vants. Le troisième jour, nous obte- nons une fluorescence remarquable et, au spectroscope, la bande carac- téristique de l’urobiline. En plus de cette urobiline, l'urine contient une autre matière colorante verte présentant la réaction de Grim- bert, et qui semble bien être de la biliverdine. Conclusion. — L'urobiline absorbée par le tube digestif ne passe pas, 344 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ou très faiblement, si la dose est longtemps prolongée, dans les urines des grenouilles d'hiver dont le foie est sain. Si le foie est enlevé (insuf- fisance hépatique absolue), elle passe rapidement dans les urines accompagnée de biliverdine. (Travail du Laboratoire du professeur Cazeneuve.) SUR UNE MÉTHODE PRÉCISE DE DÉTERMINATION DES POUVOIRS ANTISEPTIQUES. Note de M. F. GuUÉGUEN. La diversité des méthodes employées pour mesurer le pouvoir anti- septique d’un corps vis-à-vis des bactéries explique le désaccord entre les résultats obtenus par divers expérimentateurs. Le procédé que nous allons décrire donne constamment, pour une même culture d'origine, des résultats sensiblement concordants, malgré les faibles variations inévitables dans la composition du milieu nutritif. Il est facile à mettre en œuvre avec toutes les Bactériacées, aérobies ou non, cultivables sur gélatine, et peut également s'appliquer à d’autres organismes. On commence par préparer, à l’aide d'une balance précise, une solution dans l’eau ou l'alcool à 90 degrés, contenant un poids déterminé de la sub- stance à essayer (par exemple 50 grammes d’une solution au centième); les pesées s'effectuent directement dans un flacon à large goulot. On détermine ensuite, à l’aide d’un compte-gouttes calibré et vérifié (par exemple un compte-gouttes Limousin), le poids à + 15 degrés de 100 gouttes du liquide. On calcule le poids d’antiseptique contenu dans une goutte, et la solution est stérilisée s’il y a lieu. Dans une série de tubes à essai, on répartit des quantités égales (par exemple 10 centimètres cubes) de gélatine nutritive (peptone Martin (Grimbert, Arch. de Parasitol., 1903, p. 255) 20 grammes, glucose 10, chlorure de sodium 5, eau distillée environ 900; dissoudre, neutraliser à la phénolphtaléine, ajouter 15 centimètres cubes de soude normale et compléter 1.000 centimètres cubes. Ajouter par litre, à ce bouillon, 100 grammes de gélatine extrafine P. W.). Chaque tube à culture, capsulé à l’étain, est marqué d’un chiffre exprimant le nombre de gouttes de solution titrée qu'il doit recevoir. Avec toutes les précautions d'asepsie convenables, on laisse tomber dans chaque récipient le nombre de gouttes voulu, puis on le rebouche. Lorsque la série est prête, on plonge les tubes dans l’eau tiède pour liquéfier la gélatine, on mélange pour bien réparlir l’antiseptique, puis on laisse refroidir en «trie. Pour ensemencer en surface el aussi également que possible, chose indis- pensable pour obtenir des résultats exacts et comparables, on fait ruisseler sur le milieu nutritif, à l’aide d’une brusque secousse imprimée au tube, une gouttelette de culture liquide déposée préalablement au sommet de la géla- tine, SÉANCE DU 29 FÉVRIER 345 Pour les'anaérobies, on porte à environ + 50 degrés les tubes garnis d’an- tiseptique. On verse dans chacun d’eux, à chaud, une goutte de culture, puis on ajoute quelques centimèlres cubes d'huile de vaseline stérilisée. On peut même, dans beaucoup de cas, se contenter d’inoculer en strie comme précé- demment, en remplissant le récipient avec de l'huile. Les séries étant mises à + 22 degrés, on les observe quotidiennement. On note les résultats dans des tableaux dont chaque ligne horizontale correspond à l’un des tubes, les verticales représentant des périodes de vingt-quatre heures. Le nombre des cultures développées est généralement stationnaire au bout d’une dizaine de jours. Lorsqu'on a affaire à des espèces thermophiles, il peut être nécessaire d’avoir recours à des milieux gélosés, mais à condition de n'avoir pas à expérimenter sur des antiseptiques volatils. Calcul du pouvoir inhibitoire. — Supposons que dans une série les tubes 1 à 5 aient cultivé, 6 demeurant 130 minutes) est supérieur au temps de coagulalion du lait pur (95 minutes). TEMPS NÉCESSAIRE À LA COAGULATION DU LAÏT NOMBRE EN PRÉSENCE DE : de me RE | molécules SO:KH S0:NaH SOINaH SOiNaH S0:NaH illigrammes TE EE ER rt + Re de pes 28 dègrés. 28 dégrés. 10 degrés. do degrés. 00 degrés. d’électrolyte er. ER ne Ù Parachymosine. | Parachymosine. | Présure Hansen. Broussonetia. Figuier. ajoutées CR. OS EN ST 2 ue à unlitre | /100.[1S./300.|S./300.|8./300.|s./150. |s./300. | s./10. | s./10. | s.71. | S.J20. de lait. DaibuNait | lait | Lait, |Lait | Lait | Lait ait | Cait | Lait || cru. |bouilli.| cru. |bouilli.| cru. |bouilli.| cru. |bouilli.| cru. |bouilli. mi. sec. m. sec, m. 5eC, m, sec m, sec, m. sec Im. sec. m,. sec m, sec, m. sec, û Pas de Pas de 0 » ê Pas de \ Pas de 93,40 ne Pas de Re 58,40 Pas de |k Pas de coag. coag fâe 300 m. coag. [de 300 m. coag. |£ Pastde (NN e | OUR OU au bout ip Hot 2,5 coag. fau bout Je" 2/02) 85 001170, 00) 500m.| 49,00! 55,20)°° °°. au bout de 500 m. 5 » ep 383,00/232,00! 34,30| 50,20! 25,45| 29,05] 53,45| 65,001 135 142,00/154,20| 92,00! 29,20] 30,20] 25,10] 24,10] 52,30] 39,20/ 10 » 336,00! 80,40/112,10| 60,00! 26,20] 22,50! 24,50] 19,15] 51,00! 30,50 4995 367,00! 56,30/105,20| 46,40! 25,10] 18,50! 25,00! 15,30] 56,10! 25,15 15 » 350,00! 40,00! 98,10! 36,00! 23,10] 14,30] 25,25] 12,15] 60,40! 19,00 AS Fes de | 32,10 87,60! 31,20] 22,20| 12,30| 26,40] 8,45] 71,20] 13,30! 20 » ds e| 30,00! 53,50] 25,40| 96,40] 10,10] 27,40| 6,00 9,35 Coag. Coag 22,5 440,00! 27,00/120,30! 20,40! 29,10! 7,40 30,10) sans sans { présure. Pas € présure. || 25 » |245,00| 24,20) 96,20] 16,50! 30,40| 4,40 Ds ee Pas au 27,5 |112,20| 19,40| 64,10| 13,10] 33,10] 3,10] & | » pos le coag 180 Coag. a minutes. 30 » 14,20| 14,30) 51,30|! 8,50] 36 »9 PA de » » < présure. 300 + minutes. 32,5 58 »| 10 » 43,20 6,10 44,50 » | » Pas de Coag. Coag Con, 35 » 45,00| 7,5 | 38 prés AE il A Pas | Un | vrésure. de 130 m. présure. présure, 31,5 36,00 » 30,30 » 15,20 ») » » » » | Coag Coag, 40 » 20,30) ns |‘16,20| » mul ; ; ; présure. présure. 22,5 11 ,10 » 8 , 40 » » » » ») » » Coag Coag. 45 » sans » sans » » » » » » » | présure présure. Rene nl el, gere Là. 1 à le CI 318 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE 2 Enfin, à 55 degrés, c’est entre 10 et 32 mol. milligr. 5 qu’elle appart et dès 20 molécules milligrammes pour le suc de figuier, 25 molé- cules milligrammes pour le suc de Broussonetia, on peut dire qu'il n'y a plus de coagulation. y) Phase accélératrice pour de fortes doses de sel. Elle est, comme la première, d'autant plus longue que la température est plus basse. À 2 mol. milligr. 5 en deçà de la dose précipitante instantanée, la prise du lait par le sel seul ne se produit pas au bout de 400 minutes, alors qu’elle se fait, à 28 et à 40 degrés, en présence de présure, respective- ment en 8 min. 40 et en 15 min. 20, montrant ainsi le rôle capital de celte dernière. 2° Lair BouILLI. — Le sel est accélérateur à toute dose et d'autant plus accéléraleur que la dose est plus élevée. Ce qui différencie l’action des sulfates acides sur les laits cru et bouilli, c’est la disparition, pour ce dernier, de la phase retardatrice moyenne. Cette disparition coïncide avec celle des albuminoïdes coagulables par la chaleur et apporte un nouvel argument en faveur de notre théorie des antiprésures du lait. D'autre part, la comparaison du tableau ci-joint à celui de notre pré- cédente note sur les sulfates neulres montre que l'hydrogène acide libre des sulfates acides a pour effet : 1° En ce qui concerne le lait cru, d'introduire, dans les cas des pré- sures animales, la phase accélératrice primitive, et d’exagérer celle qui existe déjà avec les présures végétales; 2° En ce qui concerne le lait bouilli, de suppléer au | manque de chaux dans le cas des présures très calciphiles (parachymosine et Brousso- netia), et de supprimer la phase retardatrice avec toutes les présures. NOTE SUR LA CAPTURE, A MARSEILLE, D'UN MOUSTIQUE DU GENRE S{egomuyia, par AUBERT et GUÉRIN. Le 22 novembre 1907, le D' Guérin, se trouvant dans le parc du Pharo, vit se poser sur lui un moustique qui lui sembla ne pas appar- tenir aux espèces de la région. Il put capturer ce moustique, non sans l’'endommager quelque peu, et le soumettre à un examen détaillé en vue de sa détermination. Ce Culicide est un mâle de petite taille, brun foncé, avec des stries et des taches argentées sur tout le corps. Les caractères tirés des antennes, des palpes, de la trompe, de la veination des ailes, permettraient de le classer dans le genre Culex. Toutefois il diffère des Culex par la disposition des écailles de l’occiput et du scutellum. En arrière des yeux, en effet, la tête est garnie d’écailles plates et ne pré- US +: SÉANCE DU À8 FÉVRIER 379 sente pas les écailles étroites dont Théobald a fait une caractéristique du genre Culex. Le scutellum également porte des écailles plates, et non des écailles étroites et courbes comme chez le Culex. En raison de ces caractères, le moustique capturé par le D' Guérin doit être rangé dans le genre Slegomyia. Pour ce qui est de l'espèce, les stries argentées des pattes et de l'abdomen ainsi que les taches argentées des parties latérales du thorax, sont identiques aux taches et stries que présente le Séegomiia fasciata. Malheureusement un caractère important, le dessin de lyre, qu'on devrait trouver à la face supérieure du thorax, est peu reconnaissable, les écailles ayant disparu presque complètement de celte face. On aperçoit à la partie antéro-supérieure du thorax le commencement de cette ornementation spéciale au Stegomiyia fasciata. En somme, .tous les caractères qu’il a été possible d'observer se rap- portent à cette espèce. Il à été impossible de retrouver d’autres spécimens de Stegomyia fas- ciata dans le parc du Pharo. La présence de ce moustique à Marseille est un fait assez surprenant. En effet, sous ce climat, ies températures nocturnes ne lui sont guère favorables même durant la saison estivale. Il est toutefois certain que l’abaissement nocturne du thermomètre, probablement suffisant pour l'empècher de pulluler, n’est pas assez accentué d'ordinaire en été pour le faire périr. On doit admettre qu'ils’agit d’un Segomiyia importé par un navire, soit d'Afrique, soit d’une autre contrée. Cette origine est d'autant plus pro- bable que le parc du Pharo est voisin du port. On sait combien fré- quemment le Séegomyia fasciala est transporté par les navires et quel rôle a joué ce transport dans la dissémination des épidémies de fièvre jaunes II ne parait pas que des S{egomiyia fasciula importés à Marseille, même en été, puissent y faire souche comme il arrive à New-York, par exemple. Quoi qu'il en soit, il y a intérêt à rechercher si, en cette saison, il est fré- quent que des moustiques de cetle espèce se rencontrent en liberté aux environs du port; si, lorsque ce fait se présente, ils sont capables de se reproduire et si leurs larves, écloses dans les dépôts d’eau à l'air libre, peuvent arriver à l’état parfait, 380 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE LE CARTILAGE A CELLULES RAMIFIÉES DES TUMEURS PAROTIDIENNES, par ALEzaAIS et BRIcKkA. On connaît depuis longtemps la présence dans les formations cartila- gineuses qu'offrent les tumeurs mixtes de la parotide, de cellules ramifiées que l’on a rapprochées des cellules semblables du cartilage des Seiches et de quelques cartilages normaux de l'homme. Carrieu (1) estime que ces divers éléments, ceux de l’enchondrome et ceux du cartilage des céphalopodes, ont le même mode de développe- ment, aux dépens d'éléments primitivement sphériques, qui poussent peu à peu des prolongements protoplasmiques se ramifiant tout en restant enveloppés par des canalicules émis par la capsule. L'étude simultanée de plusieurs tumeurs mixtes de la parotide et de la sous-maxillaire nous a présenté des faits qui semblent relever d’un autre processus. Comme Carrieu, nous avons constaté dans ces tumeurs des éléments de formes variées, soit des cellules cartilagineuses fœtales, anguleuses et irrégulières, soit des chondroplastes arrondis et encapsulés du carti- lage hyalin adulte, soit des cellules ramifiées caractéristiques. Mais nous avons été surtout frappés par les relations que présentaient dans les tumeurs que nous observions, les nouvelles cellules cartilagineuses avec le tissu myxomateux. C'est sur les bords, ou au milieu de grandes plages toutes formées de cellules anastomosées par leurs longues rami- fications et plongées dans une masse claire de mueus, que l’on voyait se former les petits nodules cartilagineux. Avec Ehrich (2), Paviot, nous considérons que ce tissu myxoïde n’est pas un produit de dégénération des cellules épithéliales, mais plutôt une hypersécrétion du tissu con- jonctif interlobulaire. Les cellules qu'il contient se colorent vivement etne présentent aucun signe d’altérations. | Les rapports étroits que l’on connaît entre la constitution chimique de la mucine et de la chondrine, expliquent la transformation facile de ce tissu muqueux en tissu cartilagineux. En de très nombreux points, les préparations offrent en effet, presque sans transition, le passage d’une substance fondamentale muqueuse à la substance hyaline du cartilage. Le plus souvent les éléments cellu- laires perdent leurs prolongements, tendent à devenir globuleux comme les cellules du cartilage, mais on peut en rencontrer qui, tout en se (4) Carrieu. Note sur le développement des cellules ramifiées du cartilage des céphalopodes et de leurs rapports avec certains éléments des chon- dromes. Comptes rendus de la Sociélé de Biologie, 30 juin 1888. (2) Beitrag zur klinische Chirurgie, août 1906. MT LT A. JR SÉANCE DU À8 FÉVRIER 381 trouvant saisis par la chondrine, restent rameux. Leurs prolongements sont généralement moins longs et moins divisés que ceux des cellules voisines. Les apparences morphologiques démontrent bien cependant qu'il s’agit d'éléments semblables. Du reste, ces néo-cellules cartilagi- neuses n'affectent pas la disposition en famille que décrit Ranvier (1), dans le cartilage de la seiche. Elles étaient isolées, plutôt fusiformes, émettant des prolongements par leurs extrémités, quelquefois par une pointe latérale, tandis que chez le céphalopode les cellules juxtaposées et issues d’une même cellule mère n’envoient des ramifications que par leurs faces répondant à la périphérie. Il semble donc que l’on puisse admettre dans les tumeurs paroti- diennes, pour un certain nombre tout au moins de cellules cartilagi- neuses ramifiées, l’origine aux dépens d’une transformation incomplète de cellules myxomateuses. Laboratoire d'anatomie pathologique. Î 9 . {1) M. Duval. Précis d’histologie, 1900, p. 434. M. Dargoux est élu trésorier. ERRATA Dans le sommaire de la Réunion biologique de Bucarest, p. 191, au lieu de : Atha- nasiu et Dragoin, lire : Athanasiu et Dragoiu;— p. 192, 10° ligne, au lieu de : intes- tinale, lire : interstitielle, Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Casseite. QE: x ÉTOD Se From House ÉE SO MOULE “init PERLE 0 f RAMSE SERRES A RON A TAT AE ME on ne # _ Î Tv - 7. ‘ ù Là eo À À LAN AARE RES LUN AU MER EM su = fs FT és MTS + Lee LA AL En RE MONT TES PAS Re SC MAP AR TIRE ‘3 TER MPPARE HA Lane Le HAE One PATES TN A ot 383 SÉANCE DU 7 MARS AUBERTIN (CH.) et BEauJaRo (E.) : Sur le mécanisme de la leucopénie produite expérimentalement par les ROSE ee ER At HUM GER Bonnier (PIERRE) : L’entérite et la MUqUEUSEAMASAlE = 0 re Gorter (E.) et GraaArr (W.-C. DE) : Sur la méthode de Herter et Foster pour la détermination quantitative DENAIN RARE RS Guieysse (A.) : Régénération de fragments nucléaires dans les cel- lules géantes expérimentales. . . GuiLLeuNor (H.) : Mesure en uni- tés M de la quantité de rayons X réellement absorbée par les tissus. Iscovesco (Hexrt) : Les lipoïdes du sang. La cholestérine. Pouvoir antihémolytique. Emploi thérapeu- CON OR LU an 0e 02 Levaorrt (C.) et MutermiLCe (S.) : La solubilité dans l’alcool aqueux des antigènes cholériques . . . . .. LEvapiri (C.) et Yamanoucut (T.) : Récidive de la kératite syphilitique du lapin. Mode de division du-tré- DONNE SET CLIN ENRaReser Es PortTier : Température de Verté- brés marins, en particulier des pois- sons du groupe des Thons. . . ... Recaup (CL.) et DuBreuiLz (G.) : [908 SOMMAIRE Gravidité et glande interstitielle de - l'ovaire, chez la lapine. . . . . . .. ROsENTHAL (GEORGES) : La qua- trième étape de l’aérobisation des BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908, T. LXIV. 396 anaérobies : étape de la variation morphologique. Forme diplococci- que du vibriogène septique SAkORRAPHOS (M.) : L'ophtalmo- réaction à la tuberculine est-elle TixiER (LEON) : Réactions de la moelle osseuse dans les gastro-en- térites des nourrissons traités par le sérum physiologique et l’eau de Weiss (G.) : Sur les échanges gazeux de la grenouille. — Action de la lumière RE tels ie rarent et dettaiehee 398 393 Réunion biologique de Bucarest. BABzs (V.) : Sur l'apparition de la graisse dans l’intérieur des vais- SÉSUXARÉN AUX NEA RTE ENS Bages (V.) : Note sur les diffé- rences qui existent entre les micro- bes appartenant au groupe des pa- GAY PNIQUeES BPM EAN Makinesco (G.) et Mina (J.) : Lé- sions des centres nerveux produites par l'injection locale de bile. . . .. SLATINEANO (A.) et DANIELO- POL (D.) : Sensibilisation à l’infec- tion tuberculeuse par une injection préalable de tuberculine SLATINEANO (A.) et Jonesco-Mr- HAIESTI (C.) : Persistance de la tu- berculine dans l'organisme de la chèvre LOS ETAT LCL COM SO NIMES 29 384 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — Présidence de M. Giard, président. L'ENTÉRITE ET LA MUQUEUSE NASALE, par PIERRE BONNIER. Dans 16 cas d’entérite chronique, j'ai systématiquement cautérisé Les cornets inférieurs, sur leur face supérieure. Dans 12 cas les troubles fonctionnels ont presque instantanément disparu ; dans 2 cas, ils ne se sont nettement modifiés qu'après plusieurs cautérisations ; dans 1 cas, il ne s’est rien produit et, dans 1 cas, chaque cautérisation a été suivie d'une aggravation momentanée. Toutes les améliorations se sont maïn- tenues, quelques-unes depuis plus d’un an. Ces résultats expérimentaux, outre leur intérêt pratique, éclairent nettement la pathogénie d'une foule d’affections chroniques. Quand un organe, quand un appareil organique est vivement atteint par une inflammation, par un traumatisme, ses centres moteurs, sensi- tifs, trophiques, et ses centres de défense sont profondément troublés, surexcilés ou sidérés. L’orage passé, chez certaines organisations, l’ébranlement des centres persiste plus ou moins sous forme d’hyper- esthésie, de dystrophie, d'insuffisance dans la défense organique. L’or- gane une fois atteint ne se rélablit pas complètement et il reste suscep- tible; l'affection aiguë prend une forme chronique, ou bien l'organe résiste mal aux perturbations générales, il devient le point faible, le lieu de moindre résistance. Ses centres sont déséquilibrés. Il suffit alors d'une épine irritative minime, imperceue, pour entre- tenir indéfiniment l'irritabilité de la région, par ce que nous appellerons énervement nucléaire, ce phénomène qu'a si bien étudié Brown-Séquard, dans ses recherches sur la dynamogénie et l’inhibition, et qu'a récem- ment repris Jacquet. Ces centres de défense organique sont Doairece nous les voyons touchés dans une foule d’affections. Tel sujet atteint de glycosurie, puis de polyurie, de polydipsie, d'engraissement, d’amaigrissement, va, du jour au lendemain, faire de la furonculose, de la tuberculose, de la gangrène, ne plus réparer ses brèches ou même présenter des dystro- phies spontanées systématiques. Chaque appareil a ses centres de défense, et ceux-ci doivent être fortement ébranlés quand l'appareil devient le siège d’une affection aiguë. Or, le trijumeau étale ses racines et ses noyaux dans toute la hauteur de la protubérance et du bulbe; il touche à presque tous les centres, SCHÉMA DES PRINCIPAUX CENTRES BULBAIRES C. HYPNIQUES. Coma. VISION. Somnolence. Vigilisme. \l RO ue. CENTRES ÉOSO TH ÉNIQUES ann as Tres . Troubles_oculomoteurs. Myosis. Mydriase.\ ç: MYOSTHÉNIQUES. Myopie. Asthénopia. Jonvulsions toniques. [{l ns Convulsions. eloniques. issement. PR ; seNsIBiLiTé, Z20Phtalmie. Bxophtalmie. y 01016. VASOMOTRICITÉ : ENCÉPHALIQUE. S7aDISMES. Diplopie. | D V IV Nystagmus. ne Mi n V CENTRES STATISTHÉNIQUES. Athétoge. T18TAINES. Déviations conjuguées de la tête et des yeux. onblement Congestion rétinienne. Raideur de la tête et du cou. ‘ Congestion encéphalique. V Parkinson | Tic douloureux. Dystrophies [ Pro-rétro-latéropuisions. Frisson. Excitation Manie. Blépharospasme. peer Anémie cérébrale Convulsions de la 106. Verne VII AUDITION. Dépression T À à 02. Tympanospasme. Bourdonnement, Apr0séxie. Trismus, V] | °e Re Surdité Mélancoli Eéernuément. Projection linguale. VII CHIASMA SENSITIF. C. HYGROSTATIQUES. Spasme pharyngé. X 5 SOUL Æ \C. THERMOSTATIQUES. Ptyalisme. Hydrorrhée. Œdèmes. Hyperthermie. Nausée. - Epanchements séreux. : C. DIACRITIQUES. Hypothermit. Spasme glottique. ne C. ANGIOSTHÉNIQUES. Dysphonie. Polyurie. Anurie, Pâleur dè la face. C. TROPHOSTATIQUES. ont . Amaïgrissement. Engraissement. Congestion de la face £ non £ ; Anoréxie, C. EUCRASIQUES. C. EUTHYMIQUES. HOMMES Goutte. Urhydrie. Anxiété paroxystique. Epistaxis. Diabètes, Giycémie. \CHIASMA ARR Albuminurie. Erythèmes. Phosphaturie. Hypocondrie. pi : Lithiases. Dystrophies JP Purpuras Dystrophies cutanées. C. PNEUMOSTHÉNIQUES. C. CARDIOSTHÉNIQUES. Toux. Asthme. Oppression. Angor pectoris. Palpitations. Affre cardiaque. Tach Î "dialgie. Hoquet. Ycardie. Cardialgie Bradycardie. S'ynclope C. GASTROSTHÉNIQUES. * Vomissement. Gastralgie. Affre gastrique. Dyspepsies. \ \C: ENTÉROSTHÉNIQUES. Atonie digestive. Hntéralgie. Affre intestinale. C. GÉNITAUX. Dysménorrhée. Mydriase. Pertes séminales. (ps VE Impuissance, Afre gémito-urinaire, 386 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en joue comme d’un clavier, et la litlérature des troubles subitement disparus à la suite d’une cautérisation nasale semble renfermer toute la pathologie.Je la résume, faute de place, sur le schéma ci-dessus. Presque tous les symptômes qui y figurent ont été notés; certains ne sont bulbaires que par leur point de départ, et ne sont conscients que par leur forme cérébrale. Le trijumeau nasal se prête aux réflexes lointains. Le refroidissement de la face ne nous enrhume pas, mais le froid aux pieds nous donne le catarrhe nasal et l’éternuement ; inversement, Le coryza nous rend frileux sur tout le corps. Des vers intestinaux donnent des fourmillements dans l’avant-nez; on connaît le masque de la grossesse, les éruptions circum- nasales menstruelles, le facies utérin, hépatique, gastrique, le nez des constipés, le nez froid du brightique, etc. D'autre part, l’asthme nasal est connu de touttemps, l’épilepsie nasale était pratiquée des marchands d'esclaves dans l'antiquité; l’action grisante ou dégrisante de certaines substances, la réaction antisyncopale et l'emploi si répandu jadis des. poudres sternutatoires, l’action de l'irritation nasale sur la congestlion céphalique (François-Franck) nous montrent combien le trijumeau nasal peut offrir de prétextes aux énervements bulbaires les plus généraux, comme l'attaque d’épilepsie, ou les plus limités, comme les métrites, les entérites, les gastrites et l'asthme chroniques, le diabète, la maladie de Basedow, etc. Supprimer cette épine nasale, c’est enlever le grain de poussière qui arrétait la montre ; la fonction se rétablit dans son équilibre et sa régu- larité. Chez tous mes malades, l’entérite chronique, constipalion ou diarrhée, forme glaireuse,muco-membraneuse, douloureuse, hémorragique, s'était installée depuis des années, — vingt-deux ans dans le cas le plus aacien, — à la suite d’une affection aiguë de l’intestin, choléra, dothié- nentérie, dysenterie, grippe intestinale, contusion abdominale, angines répétées, etc. Tous ceux qui ont été améliorés l’ont été dès le lendemain, ou dans les quatre à cinq premiers jours après une seule cautérisation. La neurasthénie, l’hypocondrie particulière à cette affection, a disparu en même temps et la plupart ont pu, dès les premiers jours, se livrer impunément aux régimes les plus osés. Dans un cas, l’hyperesthésie cæco-appendiculaire a fait place en quelques jours à une anesthésie profonde, à une aschématie qui a donné au malade la sensation que les parties autrefois si douloureuses avaient cessé de faire partie de l'organisme; puis tout est redevenu normal. J'ajoute que certains de ces malades ignoraient que ces cautérisations nasales visaient leur entérite et qu'au moins dans ces cas la suggestion ne peut être suspectée. D'ailleurs, une suggestion de ce genre, qui réus- sirait 14 fois sur 16, serait un excellent moyen thérapeutique. Ce point particulier, la face supérieure du cornet inférieur, a été tout Min SÉANCE DU 7 MARS 387 d’abord choisi par moi parce que celte région n’est pas de celles dont la cautérisation agit soit dans l’asthme des foins, soit dans la toux réflexe, soit dans les phénomènes cardiaques ou génitaux. La première expé- rience ayant réussi, je l’ai répétée systématiquement. RÉGÉNÉRATION DE FRAGMENTS NUCLÉAIRES DANS LES CELLULES GÉANTES EXPÉRIMENTALES, par À. GUIEYSSE. _ J'ai observé dans des cellules géantes expérimentales une telle abon- dance de noyaux que, frappé de ce fait, j'ai été conduit à l’étudier, et je crois être arrivé à des résultats entièrement nouveaux au point de vue de la physiologie de cette partie de la cellule. J'ai réalisé, chez des cobayes, des cellules géantes en plaçant un fragment de moelle de sureau dans divers organes, foie, rein, muscles. Au bout de six à douze jours, les morceaux d'organes étaient prélevés, fixés et étudiés sur des coupes. Les préparations qui m'ont donné les résultats les meilleurs sont celles qui ont été colorées par la triple colo- ration de Fiemming {safranine, violet de gentiane, orange G), après fixation par le liquide de Flemming ; je rappelerai que par ce procédé la chromatine condensée (tête de spermatozoïdes, chromosomes, noyaux en pycnose) se colore en rouge vif; les noyaux en état normal se colorent en violet, sauf les nucléoles nucléiniens qui se colorent en rouge. Cette coloration est importante pour l'étude qui va suivre, et c’est grâce à elle que je crois pouvoir affirmer les faits que j'avais entrevus par d’autres colorations. Je ne parlerai donc ici que des résultats obtenus par cette méthode. Dans l'étude des coupes, le fait qui m'a d'abord frappé, comme je le dis plus haut, c’est qu’un grand nombre de cellules géantes présentent une abondance extraordinaire de noyaux ; ceux-ci sont tassés les uns sur les autres et, en certains points, ne laissent pour ainsi dire pas de place pour le protoplasme qui forme une zone plus ou moins large sur les bords. Parmi les noyaux, les uns sont grands et clairs, les autres sont plus ou moins lilas foncé ; leur chromatine est colorée en violet avec un ou plusieurs nucléoles nucléiniens colorés en rouge. Quelques noyaux groupés ensemble, plus petits que les autres, sont colorés franchement en rouge. J’ajouterai que je n'ai jamais observé la moindre figure de division directe ou indirecte dans ces éléments. À côté d'eux se trouvent une très grande quantité de globules du pus. Ce sont de petits éléments polynucléaires ne mesurant qu'une dizaine de y, dont les noyaux ne forment plus que des masses plus ou moins 388 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE volumineuses se colorant en rouge intense, réunies parfois par de fins filaments. En comparant les très nombreuses préparations que j'ai faites dansce but, je crois avoir pu suivre la suite des phénomènes que je vais exposer et réaliser leur filiation. En premier lieu, on voit les cellules géantes englober les globules du pus ; ceux-ci arrivent parfois assez loin dans l'intérieur de la cellule géante sans subir de modifications. Au début, ils sont libres et contenus dans une vacuole ; mais celle-ci ne tarde pas à disparaître et semble se combler par des granulations formées par le. protoplasme de la petite cellule ; à ce moment, les noyaux ne sont pas transformés et tranchent pas leur couleur rouge sur les noyaux de la grande cellule. Bientôt les protoplasmes se sont complètement confondus et l’on ne distingue plus aucune différence entre le protoplasme qui contient intimement les fragments nucléaires et le protaplasme voisin. C’est à ce moment que commenceraient les transformations nucléaires. Chaque fragment se gonfle, une membrane se délimite, une vague structure apparaît dans l’intérieur ; à ce point, il est impossible de confondre un groupement semblable avec les noyaux voisins; dans une cellule où l'on voit un pareil groupe de noyaux, leur &isposition, leur coloration encore rouge prouvent que l’on a affaire aux noyaux des cel- lules du pus. Le phénomène inverse, c’est-à-dire la dégénérescence de noyaux de la grande cellule, n’expliquerait pas la disposition en groupe, semblable, mais agrandi, des globules du pus. Bientôt les noyaux gran- dissent et acquièrent la taille des autres ; pendant assez longtemps, ils se colorent en rouge. Je signalerai aussi ce fait que j'ai rencontré une fois : deux noyaux assez gros, encore sombres, étaient réunis l’un à l’autre par une ligne très fine, mais très nette. Ces deux noyaux auraient pu facilement être pris pour des noyaux ordinaires, mais la ligne qui les unit lève tous les doutes et prouve que l'on a affaire dans ce cas à des fragments de noyaux de leucocyte polynucléaire, restés réunis par un fin tractus, en train de reformer des noyaux parfaits. Je ne peux expliquer ces phénomènes que de la façon suivante : les cellules à noyau en pycnose seraient englobées par les cellules géantes dont le pouvoir phagocytaire est considérable (j'en ai vu qui renfer- maient dans leur intérieur des fragments de la moelle de sureau) ; au contact d’un nouveau protoplasme, chaque fragment de noyau, retrou- vant un milieu nutritif convenable, se regonflerait et reformerait. un noyau ; l'englobement d'une seule cellule fournirait donc cinq ou six noyaux et comme, parfois, on voit plusieurs cellules englobées à divers élats d'évolution, on comprend que la quantité de noyaux puisse être excessive. Ce phénomène devra nécessairement se passer à un moment critique de l’évolution du globule du pus. Il faut en effet que cette cellule soït : * LEP Æ < ‘SÉANCE DU 7 MARS 389 dans un état d'infériorité telle qu’elle puisse être absorbée par la cellule géante; mais il faut, d'autre part, que sa chromatine soit encore dans un état qui lui permette, étant donné un nouveau milieu nutritif, d'en pro- fiter ; il n’est pas rare, en effet, de trouver dans les cellules géantes des grains basophiles qui sont manifestement des débris de chromatine en voie de disparition. Si, comme je le crois, cette théorie est exacte, les faits que je viens de décrire semblent me l'avoir prouvé, je désignerai ce phénomène, qui me parait avoir une portée considérable, sous le terme de Caryoana- biose : de xapuov, NOYauU eË avxb tous, résurrection. (Travail du Laboratoire du professeur Prenant à la Faculté de Médecine.) MESURE EN UNITÉS M DE LA QUANTITÉ DE RAYONS X RÉELLEMENT ABSORBÉE PAR LES TISSUS, par H. GUILLEMINOT. J'ai indiqué dans deux notes précédentes (1) la valeur de la mesure de l'intensité du rayonnement X par la mesure de leur pouvoir fluoros- copique. J'ai dit qu'il y avait un parallélisme suffisant entre les actions biochimiques et l’action fluoroscopique pour que cette dernière puisse être utilisée en X-quantitométrie. Je vais montrer aujourd'hui comment, grâce à la commodité et à la précision du procédé, on peut arriver à mesurer la.quantité de rayonne- ment réellement retenue, absorbée par un tissu traversé. Principe de la mesure : Soit un faisceau de rayons X marquant en moyenne le n° 3 du radio- chromomètre de Benoist. Nous mesurons l'équivalence du tube qui le produit, c'est-à-dire la distance à laquelle il donne sur un écran de pla- tino-cyanure la même luminosité que l’étalon de radium adopté. Nous trouvons par exemple 80 centimètres. C'est dire qu'à 80 centimètres, il débite un quart de M par minute. Nous filtrons ce faisceau à travers une lame du tissu ou de la subs- tance dont nous voulons mesurer l'absorption, et derrière cette lame nous recommençons la même opéralion en déterminant la qualité du faisceau filtré en son équivalence. Applications : Je vais me borner aujourd’hui à donner quelques exemples. (1) Février 1908. 390 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Un faisceau de rayons n° 6 donnant une équivalence de 98 centimètres, c'est-à-dire débitant un quart d’M à 98 centimètres, donne après la tra- versée de 1 centimètre de tissu musculaire une équivalence de 72, et marque 7 au radiochromomètre,. Après la traversée de 2 centimètres de ce même tissu, une équivalence de 52, et marque 7 à 8. Après la traversée de 3 centimètres, une équivalence de 42, et marque 8 à 9. Il est facile de voir, en appliquant la loi du carré de la distance, qu’il a perdu 50 p. 100 dans le premier centimètre, 22 p. 100 dans le deuxième et 11 p. 100 dans le troisième. Autrement dit, 50 p.100 du rayonnement ont été transmis au delà de 1 centimètre, 28 p. 100 au delà de 2 centimètres, 17 p. 100 au delà de 3 centimètres. On voit, d'autre part, que si 50 p. 100 de faisceau primitif sont transmis au delà du premier centimètre, c'est 56 p. 100 du faisceau res- tant où émergeant qui sont transmis au delà du deuxième centimètre et 68 p. 100 du faisceau émergeant après le deuxième centimètre qui sont transmis au delà du troisième. Ce qui s’explique par la dureté croissante du faisceau résiduel. J'ai contrôlé ces mesures par des épreuves radiographiques que je présente à la Société de Biologie. J'ai pu aussi comparer l'absorption des rayons X et des rayons du radium par les coques de graine et les cotylédons. Les épreuves que je soumets à la Société montrent que les cotylédons retiennent neuf dixièmes du rayonnement du radium alors que les rayons X sont peu absorbés. D'où l'explication des profondes différences d'action de ces deux rayonnements. La mesure de l'absorption par les tissus a déjà été faite par Kien- bôüch et Bordier. Leurs résultats sont très différents. Ils diffèrent aussi des miens. Voici ces résultats : Î CENT. MUSCLE 2 CENT. MUSCLE 3 CENT. MUSCLE R. transmis. R. transmis. R. transmis. Kienbôch, R. n°0 6. . 60 p. 100 50 p. 100 40 p. 100 Bordier, R. n° 9... 37 p. 100 23 p. 100 12 p. 100 Ces divergences font voir toute l'utilité d'arriver à l'emploi d’une méthode précise et pratique. SÉANCE DU 7 MARS 391 SUR LES ÉCHANGES GAZEUX DE LA GRENOUILLE. — ACTION DE LA LUMIÈRE, par G. WEISs. Les expériences dont je vais communiquer les résultats ont été com- mencées par moi au début de l’année 1905, et avaient nécessilé des pré- paratifs assez longs. Je les ai entreprises au cours de recherches sur le travail musculaire et son influence sur les échanges gazeux dans diverses conditions. Elles sont loin d'être terminées, mais comme elles portent actuellement sur environ 400 grenouilles et ont nécessité plus de 1.000 mesures de gaz très délicates, il m'est possible de publier cer- tains résultats que je considère comme acquis. Les échanges gazeux de la grenouille, quand ils ne proviennent pas d'un grand nombre d'ani- maux, et que l'expérience n'a pas été très prolongée, sont faibles; il faut donc faire les mesures d’acide carbonique éliminé et d'oxygène absorbé avec une grande précision. Je donnerai ailleurs, dans un journal comportant l'emploi de figures et de planches, la description des méthodes de technique dont j'ai fait usage, tant pour recueillir les gaz que pour les analyser. Je dirai seulement que les grenouilles sur lesquelles j'opérais se trouvaient dans une enceinte immergée sous l'eau dont on connaissait la température, et ‘que les gaz étaient ana- Iysés à l’aide d’un eudiomètre de Schloesing ayant subi quelques modi- fications, au maniement duquel je m'étais préalablement habitué. Les résultats suivants donneront une idée de l’approximation obtenue dans ces mesures. Un volume de gaz a été emprisonné sous une éprouvette sur le mer- cure pur et mesuré à diverses époques. J'ai trouvé : VOL. MESURÉ MOYENNE ÉCARTS ERREURS RELATIVES 13 avril 1905. . . . 646,48 646,55 2e + 0,00010 16 mai 1905 . . .. 646,69 » Poe — 0,00020 1er juin 1906 . . . 646,44 5) + OA © + 0.00017 9 juin 4906. . .. 646,58 ; — 0,03 — 0,00004 De l'air de la respiration a été partagé sous cinq éprouvettes, le 13 avril 1905, et conservé sur le mercure pur jusqu'au 2 juin 1906. J'ai alors déterminé la teneur en CO? et en oxygène du gaz des cinq éprou- vettes et j'ai trouvé : Pour CO. + 00. 0,046 0,046 0,048 0,046 0,047 POUR O ROME. 0182 Le 0182000 0155 1: 0,154 En prenant un certain volume d'air de l'atmosphère et faisant l'ana- 392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE lyse endiométrique pour déterminer sa teneur en oxygêne, j'ai trouvé le 26 novembre 1906 : VOLUME D AIR OXYGÈNE CALCULÉ OXYGÈNE DÉTERMINÉ EXPÉRIMENT. 497,12 104,18 104,14 La technique que j'ai employée est donc d'une précision extrême ; aucune erreur d'approximation ne peut s'introduire de ce chef dans mes expériences. ! J'ai à peine besoin de dire que tous les détails de mes dispositifs expérimentaux ont été soumis à une série de contrôles que j'indiquerai dans le mémoire spécial que je publierai. | Il est impossible de faire des expériences convenables sur les gre- nouilles non immobilisées. Les mouvements qu'elles font influent, en effet, considérablement sur leur combustion et sur les échanges gazeux qui en résultent; toutes les recherches sont faussées de ce chef, et l’on ne peut étudier ni l'influence de la température ni celle d'aucune autre cause. J'ai donc opéré sur des animaux soit curarisés, soit immobilisés par destruction du cerveau antérieur. Dans les deux cas la grandeur des échanges gazeux baisse environ de moitié, mais ils deviennent très réguliers. En premier lieu, j'ai recherché si, comme l'ont trouvé un certain nombre d'auteurs, les échanges gazeux sont influencés par l’action de la lumière. En mettant alternativement des grenouilles dans l'obscurité absolue ou les éclairant avec un bec Auer placé à 02,50, je n’ai jamais pu cons- tater d'augmentation de l’acide carbonique exhalé ou de l’oxygène absorbé, lorsque les animaux étaient à la lumière. Si dans quelques expériences j'ai trouvé un excédent, j'ai oblenu dans la même propor- tion l'effet inverse. Ces expériences ont été faites avec des grenouilles immobilisées par les deux procédés que j'ai indiqués plus haut; mes résultats concordent avec ceux de C. À. Ewald, et je pense que, si beau- coup d'auteurs, en particulier Moleschott et Fubini, Fubini et Spallita, qui ont longuement étudié ce sujet pour diverses couleurs de lumière, ont observé un accroissement des combustions, cela tient à ce que leurs grenouilles n'étaient pas immobilisées, qu’elles remuaient plus ou moins suivant les conditions d'éclairage dans lesquelles elles se trou- vaient. C'est là un effet indirect, mais la lumière en elle-même nepro- duit pas d'activation de consommation d'oxygène ou d'exhalaison d’acide carbonique. (Travail du Laboratoire des travaux pratiques de physique biologique de la Facullé de médecine de Paris.) SÉANCE DU 7 MARS 393 L’OPHTALMO-RÉACTION A LA TUBERCULINE EST-ELLE SPÉCIFIQUE ? par M. SAKORRAPHOS. Chez cinquante tuberculeux pulmonaires de tous les stades, depuis l’âge de quinze à soixante-dix ans, j'ai constaté toujours que l’ophtalmo- réaction à la tuberculine était positive. Chez quelques-uns de ces malades les lésions provoquées aux yeux étaient intenses et nous étions obligé de guérir leur conjonctivite spécialement.Chez deux malades, des troubles transitoires de la cornée ont été remarqués. Chez trois autres à l’agonie laréaction était négative ; ils sont morts dans l’espace de vingt- quatre à trente-six heures. Chez quatre autres malades, l’état général, quoique assez sérieux, ne donnait aucun soupçon d’une mort prochaine, la réaction élait négative. Ces malades sont morts dans l’espace d’un mois. Je me demande si la tuberculine agit jusqu'à un cerlain degré de résistance de l'organisme et cesse d'agir dès que la maladie approche de la mort. S'il en était ainsi, on aurait un signe important pour le pronostic, étant donné qu'aucun autre signe clinique (œdème, dyspnée, etc.) ne nous a fait soupçonner une fin relativement proche. Chez un malade, âgé de quarante ans, qui a-eu il y a quinze ans une pneumonie, et qui depuis deux ans était alteint d’hémoptysies répétées avec accès de fièvre et présentait des lésions pulmonaires de la base du: poumon droit, l'examen des crachats était négatif au point de vue des bacilles, mais j'ai remarqué des fibres élastiques ; je l'ai soumis à l’ophtalmo-réaction à la tuberculine. Le résultat était négatif. L'examen radioscopique a montré un point obscur, à la base du poumon lésé, en forme de 8. Le malade a été transporté dans une clinique chirurgicale, où on l’a soumis à une ponction exploratrice, à la suite de laquelle on a diagnostiqué un abcès du poumon. L'opération a été faite et le malade guéri. L'examen du pus montra le staphylococcus. Nous citons cette observation qui, croyons-nous, s'oppose aux données expérimentales de la dernière communication de F. Arloing, faite à la Société de Biologie (séance du 28 janvier 1908). Arloing cite entre autres que « …. la réaction oculaire à la tuberculine se produisait surtout chez des individus en état d’« intoxinisation », c'est-à-dire dont l'organisme est imprégné et sensibilisé par une toxine quelconque, à condition qu'elle Jouisse de propriétés vasodilatatrices.. Des expériences que j'ai faites, il résulte que des lapins non tuberculeux, intoxiqués progressive- ment avec de la tuberculine et avec des toxines éberthienne, staphylo- coccique et diphtéritique, ont présenté une ophtalmo réaction positive à la tuberculine au cours de ces diverses imprégnations par ces toxines vasodilatatrices. » 394 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Chez notre malade, qui portait un abcès depuis longtemps et dont le pus contenait des slaphylocoques, l’ophtalmo-réaction à la tuberculine était négative, et pourtant son organisme était imprégné par des toxines staphylococciques. Par contre, nous pouvons affirmer que pour un cas de fièvre typhoïde l'ophtalmo-réaction a été positive. Chez quatre lépreux soumis à l'ophtalmo-réaction les RÉSHIHAE ont été positifs dans trois cas. Chez trois enfants scrofuleux qui présentaient bien le type clinique du scrofuleux (âgés de cinq à douze ans, porteurs de gourme avec blépharite chronique, grosses amygdales, grosse lèvre, adénite dans la région du cou, blonds, et dont un au moins de leurs parents ou proches parents est alleint de tuberculose) l’ophtalmo-réaction à la tuberculine a été positive, et ainsi mes conclusions, se basant sur des données cliniques et expérimentales que j'ai eu l'honneur de communiquer à la Société de Biologie de Paris (séance du 24 février 1906), se trouvent confirmées par l’ophtalmo-réaction. D'après ces quelques faits, nous pouvons conclure que l’ophtalmo- réaction à la tuberculine, quoique constante au cours de la tuberculose, n'est pas exclusive. RÉACTIONS DE LA MOELLE OSSEUSE DANS LES GASTRO-ENTÉRITES DES NOURRISSONS TRAITÉS PAR LE SÉRUM PHYSIOLOGIQUE ET L'EAU DE MER, par LÉON TIxIER. La prolifération des éléments cellulaires de la moelle osseuse à la suite des injections sous-cutanées de sérum est un fait connu depuis longtemps. Des communications récentes semblent attribuer à l’eau de mer une valeur thérapeutique bien supérieure à celle du sérum physio- logique. Il nous a paru intéressant de rechercher dans le service de notre maître M. le professeur Hutinel, à l'hospice des Enfants-Assistés, s'il existait des différences entre les modifications que subissait la moelle osseuse à la suite des injections de sérum physiologique et de sérum marin. Etant donné les excellentes conditions dans lesquelles les autopsies se pratiquent chez les petits abandonnés, cette étude cytolo- gique était d'autant plus facile. Nos recherches ont porté sur huit enfants âgés de quelques jours à trois mois; quatre d'entre eux reçurent du sérum physiologique en injections sous-cutanées, et les quatre autres de l’eau de mer. La dose de liquide était en moyenne de 40 centimètres cubes par jour, et le nombre des injections varia de 3 à 54 selon la durée de la maladie; LM] Lo. SÉANCE DU 7 MARS 395 après une semaine de traitement, nous laissions une semaine de repos. La moelle osseuse était extraite au niveau du tiers supérieur du fémur. Les frottis et les impressions étaient colorés suivant la technique de Dominici; les pourcentages étaient faits après fixation par les vapeurs d'acide osmique et coloration par le triacide d'Ehrlich. Nous résumons dans le tableau suivant les moyennes que nous avons obtenues pour nos deux séries de nourrissons traités par le sérum phy- siologique et l'eau de mer; nous les comparons aux moyennes des pourcentages des éléments cellulaires de la moelle osseuse prélevée chez cinq nourrissons de même âge ayant succombé à des accidents de gastro-entérile et n'ayant recu aucune injection sous-cutanée de sérum. MYÉLOCYTES LEUCOCYTES HÉMATIES granuleux. non granuleux. nucléées. Enfants ayant succombé sans avoir recu d'injection de sérum . . . . 20) E 10,5 DMp-100 Enfants morts de gastro-entérile. Sérum physiologique. . . . . . . 34,5 65,5 9,3 p. 100 Enfants morts de gastro-entérite. ; Fauvdesmen emmener 38,5 61,6 10,6 p. 100 La prolifération cellulaire portait surtout sur les myélocyles neutro- philes et éosinophiles, ainsi que sur les hématies nucléées. On consla- tait dans la plupart des cas des signes de multiplication active des cellules : inégalité très marquée dans la taille des myélocytes, nom- breuses formes d'irritation du noyau des hématies nucléées, figures de karyokinèse. Le nombre des injections et les doses différentes de sérum n'ont guère accentué l'intensité de la réaction médullaire. Ce fait ne saurait nous surprendre puisque nous avons eu l'occasion de montrer (1) que le pouvoir excito-hémopoïétique d'une substance quelle qu’elle soit s'émoussait assez rapidement. En résumé, le sérum physiologique et le sérum marin produisent chez le nourrisson atteint de gastro-entérite une prolifération assez intense des éléments cellulaires de la moelle osseuse (myélocytes et hématies nucléées). Les réactions produites par l’eau de mer sont exac- tement de même nature que celles engendrées par le sérum physiolo- gique; elles sont cependant d’une intensité légèrement supérieure. (Travail du service et du Laboratoire de M. le professeur Hutinel.) (1) Léon Tixier. Rapports entre les fonctions digestives et l'hématopoïèse. Thèse de Paris, 1907. 396 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE GRAVIDITÉ ET GLANDE INTERSTITIELLE DE L'OVAIRE, CHEZ LA LAPINE, par CL. RecauD et G. DuBREuUIL. Dans une précédente note (1), nous avons indiqué que l’état de déve- loppement de la glande interstitielle de l'ovaire, chez la lapine pubère, est très variable. L'examen comparatif de nombreux ovaires apparte- nant à des lapines saines, certainement pubères et non séniles, montre communément des types extrêmes : l’un représenté par des ovaires très petits, grisâtres, translucides, à glande interstitielle excessivement réduite; — l’autre, par des ovaires très gros, d’un blanc de lait (parfois jaunätres), opaques, d'aspect grenu, à glande interstitielle très déve- loppée. Entre ces types, on peut observer tous les intermédiaires. . Nous nous sommes attachés à rechercher les lois de cette variabilité, dans l’espoir d’élucider la signification physiologique de cette formation anatomique eucore énigmatique. Les variations en question comportent deux points de vue : l'étude macroscopique fait connaître l’état de développement global de la glande interstilielle ; l’étude microscopique, dont nous nous sommes tout d'abord occupés (2), renseigne sur l'état des cellules. On conçoit qu'il n’y ait pas nécessairement concordance entre ces deux ordres de données. Nous ne nous occuperons, dans cette note, que du point de vue macrosco- pique et global. Nous avons montré récemment que les variations de la glande inters- tilielle chez la lapine n’ont aucun rapport avec le rut (3). Pour juger des relations que cetle glande peut avoir avec la gravidité, et de ses variations possibles dans les phases successives de la gestation, nous avons rassemblé à ce jour 119 observations de lapines saines, pubères et non séniles; dans chaque cas, l’état des ovaires a été soi- gneusement décrit. L’exiguité de cette note ne nous permet pas de présenter les tableaux de nos observations. En voici le résumé. 1. LAPINES NON GRAVIDES. A. — Pas d'accouchement ni d'ovulation récents. 29 observations. Poids moyen des paires d’ovaires, 0 gr. 38; minimum, 0 gr. 16; maximum, 0 gr. 97. Sur ce nombre, dans 9 cas il y avait des traces certaines de corps jaunes en régression avancée. Le poids moyen de ces 9 paires était de 0 gr. 43; celui des 20 autres, sans traces de corps jaunes, était de 0 gr. 36. Les corps jaunes en régression avancée n'étant pour rien (ou presque pour (4) Soc. de Biol., 28 décembre 1907. (2) C. R. de l’'Assoe. des anatomistes, 1906. (3) Soc. de Biol., 8 février 1908. SÉANCE DU 7 MARS 397 rien) dans le poids de ces ovaires, on peut considérer que les variations de ce poids traduisent assez exactement les variations de la glande interstitielle. D'ailleurs celle-ci a été trouvée, dans ces 29 cas, à tous les états possibles de développement. Les ovaires à glande interstitielle peu développée étaient de beaucoup les plus nombreux, ce qui peut s'expliquer par ce fait qu’en l'absence de crité- rium certain, des lapines ont été comprises dans ce groupe qui n'étaient sans doute pas absolument pubères. B. — Pas d'accouchement récent, mais ovulation récente attestée par des corps jaunes non en régression et souvent par des œufs (microscopiques) dégénérés. Dix-neuf observations. Poids moyen, 0 gr. 60; maximum, { gr. 42 (avec 12 corps jaunes); minimum, 0 gr. 36 (avec 7 ou 8 corps jaunes). Les corps jaunes ont dans le poids une part importante difficile à préciser. Mais la glande interstilielle a été trouvée dans un état de développement quelconque. CG. — Accouchement récent non suivi d'ovulation. Trois observations. Poids moyen, 0 gr. 83. Ja glande interstitielle a été trouvée toujours développée. 2. LAPINES GRAVIDES. D. — De l'ovulation à l'entrée des œufs dans l'utérus (trois jours et demi). Vingt- sept observations. Poids moyen, 0 gr. 53. Sur ce nombre, 3 accouchements récents ; poids moyen, 0 gr. 88 ; poids moyen dans les 24 autres cas, 0 gr. 49; minimum, 0 gr. 17; maximum, 0 gr. 98. Les corps jaunes en formation n’entrent pas sensiblement en compte dans le poids. D'ailleurs la glande interstitielle était dans un état quelconque de développement. E. — De l'entrée des œufs dans l'utérus à leur fivat'on (sept jours un tiers après coït environ). Douze observations: Poids moyen, 0 gr. 50; minm- mum, 0 gr. 32; maximum, 1 gr. 01. Les corps jaunes en formation commencent à influer sur le poids. Mais on a trouvé la glande interstitielle dans un état de développement quelconque. E. — De la fixation à la fin de la deuxième semaine. Douze observations. Poids moyen, 0 gr. 85; minimum, 0 gr. 47; maximum, 1 gr. 65. Les corps jaunes influent au maximum sur le poids; mais la glande interstitielle est à un degré quelconque de développement. G. — Troisième semaine de la gestation. Sept observations. Poids moyen, Ogr.64. Minimum, 0 gr. 44; maximum, 0 gr. 83. Les corps jaunes sont déjà en régression. La glande interstitielle a été trouvée à tous les degrés de développement, H. — Quatrième semaine jusqu'à l'accouchement. Dix observations. Poids moyen, 0 gr. 77; minimum, 0 gr. 42; maximum, 1 gr. 33. Les corps Jaunes sont déjà très réduits, mais la glande interstitielle peut se trouver à un degré quelconque de développement. Conclusions. — 4° À tous les stades de la gravidité, on peut lrouver la 398 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE glande interstitielle de l'ovaire à un état quelconque de développement chez la lapine. Une lapine à glande interstitielle peu développée peut être fécondée et mener à terme sa gestation, aussi bien qu'une lapine à glande interstitielle très développée. 2 Au cours de la gestation, il semble se faire une augmentation de la glande interstitielle. Mais nous ne sommes pas encore fixés sur l’im- portance de cette augmentation, ni même absolument certains de son existence. (Laboratoire d'Hisiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) LA QUATRIÈME ÉTAPE DE L'AÉROBISATION DES ANAÉROBIES : ÉTAPE DE LA VARIATION MORPHOLOGIQUE (1). FORME DIPLOCOCCIQUE DU VIBRIOGÈNE SEP- TIQUE, par GEORGES ROSENTHAï. Les recherches que nous avons entreprises depuis 1901 et qui nous ont permis d’édifier la méthode d'aérobisation progressive et métho- dique des microbes anaérobies, ont montré que la vie anaérobie, telle que l’a décrite Pasteur, peut être transformée en vie aérobie, en utili- sant les milieux de culture usuels de la bactériologie. On ne saurait confondre nos cultures aérobisées avec les cultures que nous avons dénommées pseudo-aérobies, qui gardent toutes les propriétés des cultures anaérobies. Nous aurons à revenir sur ce point. Quelles que soient, au cours de l’aérobisation, les variations des fonctions chimiques et pathogènes, la morphologie reste identique à -elle-même dans les trois premières étapes de l'aérobisation : c'est à peine si pour le bacille d’Achalme nous avions entrevu la possibilité d’un passage à l’entérocoque. (Thèse, p. 41. Existe-t-il une 4° étape?) La lecture des beaux travaux de Savtchenko, de Carrière, les résul- tats obtenus avec la collaboration de Thiroloix dans l’aérobisation rapide du bacille d’Achalme (variété rhumatismale), la confirmation de ces résultats par Thiroloix pour la variété banale du bacille d’Achalme ou bacille perfringens de Veillon, nous ont engagé à poursuivre nos re- cherches. Nous pouvons, aujourd'hui, donner les premiers résullats de l'étude (4) Voir : L’aérobisation des anaérobies, Thèse de doctorat ès sciences, no- vembre 1907. l SÉANCE DU 7 MARS 399 de la quatrième étape de l’aérobisation méthodique du Vibrion sep- tique. Ils peuvent se synthétiser dans les propositions suivantes : 1° À la limite de sa vitalité, le vibriogène, soit spontanément, soit par de brusques variations dans ses conditions d'existence, peut se transformer en un diplocoque affectant les principaux caractères de l’entérocoque, quoique de vitalité en général amoindrie ; 2° Il est possible de remonter au début du type diplocoque au type bacille. Ce retour s'obtient irrégulièrement et seulement dans les pre- miers Jours de la transformation; 3° Le passage de la forme bacille à la forme diplocoque s'effectue soit par bourgeonnement latéral de petits éléments (microblastes de Thiercelin), soit par condensation du cytoplasme à l’intérieur du bacille [Thiroloix et Rosenthal, Société médicale des hôpitaux, 11 octobre 1907; dans ce dernier cas, la forme entérococcique est souvent précédée d’une phase du gros entérocoque de transformation (Thiroloix et G. Rosenthal) ou de diplocoques irréguliers. Précisons quelques faits : 1° Le 1°" décembre 1907, un tube de gélose inclinée de Vibriogène septique tube À est repiqué en lait anaérobie (tube B) dans notre tube cacheté. Après vingt-quatre heures, culture abondante de gros diplocoque. Cette culture anaérobie continuée en série cachetée fait d’abord retour au type bacillaire, sans retrouver le shimisme perdu. Le 31 décembre 1907, un tube d'œuf cacheté de la série, malgré l'absence de digestion apparente, donne une belle cullure de bacille. Cette culture, ensemencée sur gélose inclinée, donne après quarante-huit heures à jour frisant un semis de colonies pneumococciques formé de gros diplo- coques libres ou contenus à l’intérieur d'une gaine incolore. En série de cultures en tubes ordinaires, passage au type entérocoque, avec mort de la troisième à la neuvième culture. De même, un tube de gélose inclinée née par repiquage le 28 dé- cembre 1907 d'un tube cacheté de la série B se recouvre de colonies ayant l'aspect de colonies streptococciques, formes de chaïînettes et de diplo- coques à grains irréguliers. Les repiquages sur gélose inclinée en série échouent. En milieux liquides, passage au type entérococcique avec formes irrégulières et engainées, puis typiques et libres. Le tube B cultivé en série de milieux aérobies donne des formes d'in- volution, bacilles moniliformes, diplocoques engainés. Quelques repi- quages arrivent à la forme entérococcique vraie, mais la vitalité devient rapidement précaire. 2° Le 1° décembre 1907, un tube de Vibriogène sur gélose inclinée, à culture peu abondante, est repiqué sur lait cacheté et donne une cul- ture de diplocoques, avec cocco-entérobacilles. Un repiquage en lait cacheté donne une culture typique d’entérocoque, qui recouvre un tube BioLogte. Compris RENDUS. — 1908. T. LXIV. 30 400 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de gélose inclinée d’un semis de colonies d’aspect streplococcique, formé de diplocoques à grains variables. Arrêt de végétabilité. En dehors de sa vitalité précaire, l’entérocoque obtenu, par ses carac- tères de culture sur eau peptonée, lait, gélatine, etc., ne pourrait jamais se différencier d'un entérocoque typique. Le retour possible au type bacillaire, les formes de transition (gros entérocoque, diplocoques engainés) sont une preuve de la rigueur de nos expériences, quitoutefois ne pourront être reproduites sur ce point que par ceux qui voudront longuement et patiemment suivre la tech- nique de notre méthode. | (Laboratoire de M. le professeur Hayem.) TEMPÉRATURE DE VERTÉBRÉS MARINS, EN PARTICULIER DES POISSONS DU GROUPE DES THONS, par PorTIER. Au cours des dernières campagnes de S. A. le prince de Monaco, j'ai eu l’occasion de prendre, dans de bonnes conditions de précision, les températures de divers Vertébrés marins. Je les réunis ci-dessous (4) : CÉTACÉS. — Orca gladiator ©, tué au harpon. TempératurentecLale RE NE TC LC DO OI — Vasinaler RAI EE DEEE RAR ASP UEROEIN ONE CAT G On — cérébrales prb eee Dane PAU RUE Ces VEN NS DR OR = ADI CINEMA ANNE Se 414 3° dE La température de ce Cétacé, comme celle des animaux du même groupe, est donc relativement basse pour un Mammifère. Tortues. — T'halassochelys caretta. 1° Exemplaire de 15 kilogrammes capturé le 7 août et placé dans une cuve d’eau de mer sur le pont. TEMPÉRATURE TEMPÉRATURE DATES de la Tortue. de l’eau. DIFFÉRENCE SAAOD.: Pn son CRT NCIS 2107 2008 + 009 A9 = Era tin "210 0 EIRE 21085 21028 + 006 A 0 RP PA TE CLR) 22045 21045 + 100 VERPESASDAT min dia etre TR 2009 2000 + 009 DOS DA RE Lee. = 2 YU PUS 22045 2106 + 0085 (4) Une relation plus étendue de ces observations pas dans le Bulletin de l'Institut océanographique de Monaco. SÉANCE DU 7 MARS 400 2 Exemplaire de 20 kilogrammes capturé le 29 août et conservé dans les mêmes conditions que le précédent. Doha UE The 2) deeyh. dd ps Le 2209 21055 + 1035 29 août, deux heures après. . 2302 2106 + 196 1EMSentemhre rt 2107 2102 + 005 On voit donc que cette Tortue a tendance à maintenir sa température à 1 degré environ au-dessus de la température du milieu ambiant. Poissons. : TEMPÉRATURE TEMPÉRATURE ; ESPÈCES du de l'eau DIFFÉRENCE Poisson. de mer. OUEN MEL) ONE IAREET 2308 2308 000 me (LOS) UV) SPA 2309 » + 001 * Requin (1) 1er exemplaire. . 2402 » + 004 * Requin 2° exemplaire. . . . 2402 » + 004 * Requiu 3° — MUR 24095 » + 0045 ADOEAE AR CRMCERN ENCRES UC 24035 » + 0055 * Gros Requin (Carcharias 6). 2105 2701 —+- 004 * Gros Requin (Carcherias O). 2701 2704 + 003 Conclusions. — Les poissons de petite taille ont sensiblement une température égale à celle du milieu ambiant. Les exemplaires de grande taille (les Requins variaient de 4 mètre à 1280 de longueur environ) ont une température qui dépasse celle du milieu ambiant de Ô°5 environ. Température du Germon. — J'ai eu entin l’occasion, dans le golfe de Gascogne, de preudre la température de 12 Germons (Thynnus alalonga). Ces poissons, dont le poids variait de 2 à 15 kilogrammes, étaient capturés à la ligne, amenés sur le pont ; on prenait aussitôt leur tem- pérature, tandis qu'ils étaient immobilisés par un ou deux matelots. Cette température est toujours très sensiblement supérieure à celle de Peau de mer. Elle dépasse celle-ci de 4 à 10 degrés. Le maximum de température n’est pas au niveau du foie, mais au milieu de la puis- sante masse des muscles dorsaux, qui sont animés d'un frémissement intense chez l'animal sorti de la mer depuis peu de temps. Voici un exemple de ce fait : Thon de 8 kil. 400. Hemperaturende lame re M MINES One 1705 — AUNIVERU AU IOLEr NN UP ARM UeUr ER ON RENE NU Au 2400 — dans les muscles dorsaux . . . . . . . . . . . 2505 (1) Les observations marquées d’un * ont été faites en commun avec M. Ch. Richet. 402 à SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 11 eût été intéressant de prendre la température du poisson immergé dans l’eau. Des difficultés d'ordre pratique ne m'ont pas permis de le faire jusqu’à présent. Mais il est presque certain que la température de ces poissons plongés dans le milieu aquatique est très nettement supé- rieure à celle de ce milieu; lorsqu'on maintient un de ces poissons sous l’eau, la main qui est à son contact perçoit une sensation de chaleur très évidente. D'ailleurs, ces PDRos possèdent sous la peau une épaisse couche de graisse qui doit s’opposer efficacement à la déperdition de la chaleur produite et maintenir leur température au-dessus de celle du milieu ambiant. Davy avait observé que la Bonite, Thynnus pelamys, avait une tempé- rature qui pouvait dépasser de 10 degrés celle de l’eau de mer. Cette affirmation, qui avait été accueillie avec quelque doute par beaucoup de physiologistes, est certainement exacte. SUR LA MÉTHODE DE HERTER ET FOSTER POUR LA DÉTERMINATION QUANTITATIVE DE L'INDOL, par E. Gorter et W.-C. LE GRAAFF. Quiconque a voulu faire une détermination quantitative de l’indol des fèces a dû remarquer, comme nous, que les diverses méthodes recommandées sont d’une complication telle qu’elles sont impraticables pour une étude clinique. Toutefois, la nouvelle méthode d'Herter et Foster (1), quoiqu'elle ne soit pas très simple, donne des résultats d’une plus grande préci- sion, du moins à ce qu'il nous a semblé. ne cette note, nous aurons l’occasion d'ajouter quelques petits détails de technique pratique à celle d’'Herter et Foster. Voici comment ces auteurs procèdent. On ajoute aux fèces préalablement délayées une quantité, que l’on juge suffisante, de potasse pour retenir les phénols et on distille sous un entraïi- nement à la vapeur d’eau. Le distillat est acidifié et distillé à son tour dans les mêmes conditions. À ce deuxième distillat, on ajoute le réactif, solution 2 p. 100 de B. naphtoquinonemonosulfonate de sodium (de chez Schu- chardt) et on alcalinise légèrement avec de la potasse. Si la solution contient de l'indol, on voit apparaitre, plus ou moins rapidement, une coloration bleue ou bleu-verdätre; si la solution d'indol est suffisamment concentrée, il se forme même un précipité abondant. Celui-ci est insoluble dans l'eau et (A1 J. of biological chemistry, 1, 257, 1906. SEANGE DU 7 MARS 403 a n’est que faiblement soluble dans le chloroforme, qu'il teint en rouge. Pour faire une détermination quantitative d'indol, on compare colorimétrique- ment la solution chloroformique ainsi obtenue à celle que l’on obtient en partant d’une quantité connue d’indol. En prenant la précaution de ne pas ajouter trop de réactif, ni trop de potasse, on arrive à obtenir une réaction nettement positive avec une solu- tion à 1 p. 8.000.000. La réaction d'Herter et Foster a donc à peu près la même sensibllité que celle de la réaction à la p-diméthylaminobenzal- déhyde que nous avons évaluée à 4 p. 10.000.000; pour les auteurs améri- cains, la coloration rouge du chloroforme ne se produit plus avec une dilu- tion de 1 p. 1.024.000. Un deuxième point important était de savoir si les deux distillations préconisées par les auteurs précités n’entraînaient pas de perte d'indol. Des essais comparatifs nous ont montré que celle-ci n’était pas à craindre. Il est particulièrement recommandé d'effectuer la première distilla- tion des fèces en milieu alcalin; l’indol est entraîné presque en tota- lité, alors qu'il n’en passe que fort peu si l’on a opéré en milieu acide Toulefois, le premier distillat ainsi obtenu donne de très mauvais rendements avec le réactif d'Herter et Foster, alors que le p-diméthyl- aminobenzaldéhyde y décèle des quantités beaucoup plus grandes d’indol. Cela est dû à ce que la première distillation de fèces en milieu alcalin met de l’ammoniaque en liberté qui gène Ja réaction d'Herter et Foster. En redistillant à son tour, mais en milieu acide, le premier dis- tillat ammoniacal, on retient alors l’ammoniaque et, dans ces nouvelles conditions, le réactif d'Herter et Foster donne des résultats satis- faisanls. La présence du scatol ne gêne pas la réaction donnée par l’indol. Le scatol ne se combine pas du tout avec le réactif, même après un séjour de vingt-quatre heures dans un appareil à oscillations continues. = Nous avions essayé d'améliorer, en la rendant plus rapide, la méthode d’Herter et Foster, en remplaçant la deuxième distillation en milieu acide par une extraction de l’indol à l’aide de l’éther, mais nous n’avons pas obtenu de résultats plus satisfaisants. En résumé, la méthode des auteurs américains nous parait recom- mandable; elle est suffisamment exacte et pas trop compliquée, mais il importe de bien suivre les indications qu'elle comporte et que nous rappelons pour terminer. 1° Alcaliniser les fèces bien délayées et distiller sous un entraine- ment à la vapeur d’eau; 2° Distiller les eaux de condensation ainsi recueillies en milieu légère- ment.acide ; 404 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3° Ajouter une dizaine de gouttes d'une solution à 2 p. 100 du réactif et quelques gouttes de potasse à 10 p. 100; 4° Altendre une dizaine de minutes; extraire la couleur avec le chlo- roforme, tant que celui-ci se colore en rose, et doser par voie colorimé- trique. (Travail du Laboratoire du professeur Nolens.) ——— LES LIPOÏDES DU SANG. LA CHOLESTÉRINE. POUVOIR ANTIHÉMOLYTIQUE. EMPLOI THÉRAPEUTIQUE, par HENRI ISCOVESCO. On connaît les travaux de Tallqvist, Kyes, Korschun et Morgenroth, Levaditi, Friedemann, et autres, sur l'existence d’hémolysines soit : d’origine parasitaire, soit dans les extraits d'organes. Ranson a été, je crois, le premier ayant démontré que la choles- térine avait un pouvoir neutralisant à l'égard des propriétés hémoly- tiques de la saponine. Hansman, P. Th. Muller, Noguchi, Landsteiner, Abderhalden, Salkowski, etc., se sont occupés ensuite aussi des pro- priétés antihémolytiques de la cholestérine. Tout récemment Morgenroth et Reicher ont publié des expériences sur la même question. J'ai éludié aussi le pouvoir antihémolytique de la cholestérine et j'ai appliqué cette propriété à la thérapeutique. Je me suis servi de cholestérine et d’émulsion de cholestérine mises à ma disposition par la maison Byla. Voici d’abord quelques procès-verbaux d'expériences sur le pouvoir antihémolytique de la cholestérine exprirné sous forme de tableau : 5 c.c.pur.gl. cheval à 10 0/0 + 1 goutte sér. chien . . . . . . Début d'hémolyse. 5ic.c: —\gl. cheval. : Vi Æhstgouttes sérichien NME Hémolyse totale. 5 c.c. — gl. cheval. . . . + 4 g. sér. chien et 1 0/0 cholest. Hémol. très faible. 5 c.c. — gl. cheval. . . . + 10 g. sér. chien et 1 0/0 cholest. Hémol. faible. À c.c. sérum chien + 0,25 purée globules cheval 5 0/0 . Hémolyse totale. 0 c.c. 95 sérum chien + 0,0005 chol. + 0,25 glob. cheval. . Hémolyse totale. 0 c.c. 95 sérum chien + 0,01 chol. + 0,25 glob. cheval . . Hémol. incomplète. 0 c.c. 95 sérum chien + 0,05 chol. + 0,25 glob. cheval . . Hémol. incomplète. 0 c.c. 95 sérum chien + 0,035 chol. + 0,25 glob. chevel. . Petite hémolyse. 2NCAC AS AHoOmMmMeNNO)/DEPNS Pr SÉTICIen EL REE Hémolyse totale. 2 c.c. gl. H. . . . + 8 g. sér. chien contenant 1 0/0 chol. Hémolyse partielle. 2 c.c. gl. H. . . . + 10 g. sér. chien avec 1 0/0 cholest. . Hémolyse partielle. 2 c.c. gl. H. . . . + 8 g. sér. chien avec 2 0/0 cholest. . Hémolyse partielle: 2 c.c. gl. H. . . . + 8 g. sér. chien avec 3 0/0 cholest. … Petite hémolyse. 2 c.c. gl. H. . . . + 8 g. sér. chien avec 5 0/0 cholest. . Hémol. presq.tnulle SÉANCE DU 7 MARS 405 La cholestérine digérait avec le sérum trois quarts d'heure à 37 degrés une fois mélangée au sérum. Ces quelques expériences que je ne cite qu'à titre d'exemples, car j'en ai fait un grand nombre, prouvent que la cholestérine diminue con- sidérablement le pouvoir hémolytique du sérum de chien à l'égard des globules humains. On obtient exactement les mêmes résultats avec beaucoup d’autres agents hémolytiques, comme, par exemple, les sels biliaires. J'ai fait aussi l'expérience inverse, c'est-à-dire que j'ai fait une purée globulaire avec de l’eau physiologique dans laquelle j'avais sus- pendu la cholestérine. Dans ce cas aussi l’hémolyse est fortement retardée et atténuée, mais l’action semble bien moins énergique que lorsqu'on laisse agir d’abord la cholestérine sur l'agent hémolytique lui-même. Ces expériences m'ont tout naturellement incité à essayer l’action thérapeutique de cette substance. Je ne donne ici que les résullats globaux que j'ai obtenus, me pro- posant de revenir d’ailleurs, et avec détails, sur la question. J’ai administré la cholestérine à une trentaine de malades, hommes, femmes et enfants. Le premier cas était celui d'une jeune femme atteinte depuis deux ans de crises successives de purpura rhumatoïde avec troubles gastro- intestinaux, dépression nerveuse, tendance aux hémorragies, pétéchies, crises rhumatoïdes, etc. La malade avait 3.300.000 globules rouges, sans formes anormales et avec formule leucocytaire normale. Mais aucun traitement n'amé- liorait son état. Je lui ai donné peudant un mois et demi 1 gr. 50 de cholestérine par jour et le résultat a été tel (aucun autre médicament ne fut administré en même temps) ie si le cas était plus ancien, je n'hé- siterais pas à parler de guérison (globules 4.100.000). J'ai administré ensuite la cholestérine dans quatre cas de chlorose rebelle aux ferrugineux, au repos et autres moyens usuels, et j'ai obtenu très rapidement une amélioration considérable dans deux cas, et la guérison dans les deux autres. Dans huit cas de tuberculose pulmonaire, l’état général a été rapi- dement amélioré, l’'anémie a considérablement diminué sans que la lésion elle-même présente un changement aussi important. D'une manière générale, on constate les faits suivants : changement total et rapide du facies du malade, disparition de la päleur, retour des forces, un sentiment de bien-être, augmentation de l'appétit et du poids. J'ai donné aussi la cholestérine à des enfants lymphatiques, pales, avec des adénopathies diverses ou des tuberculoses locales, et j'ai observé des améliorations rapides dans tous les cas. La cholestérine à été administrée par moi au début sous forme d'émulsion assez difficile à préparer d’ailleurs. J'ai essayé ensuite de 406 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’administrer sous forme pilulaire et il m'a semblé que sous cette forme les résultats étaient bien moins satisfaisants. Je suis donc revenu à l'émulsion qui semble êlre assimilée beaucoup mieux. Il est indispensable, et c’est là une condition indispensable, que les doses journalières soient assez importantes. Il faut donner à un adulte un à deux grammes par jour. La substance est admirablement tolérée et digérée. Je la crois indiquée dans tous les cas de déglobulisation, et partout où nous sommes habitués à prescrire l'huile de foie de morue. {Travail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) LA SOLUBILITÉ DANS L'ALCOOL AQUEUX DES ANTIGÈNES CHOLÉRIQUES, par C. LEvaDrTI et S. MUTERMILCE. La réaction de Bordet et Gengou est basée sur l'absorption du com- plément hémolytique par la combinaison qui se forme lorsqu'un sérum hémolysant ou antimicrobien se trouve en présence de l’antigène corres- pondant (hématies ou microbes qui ont servi à l'immunisation). Gette réaction permet de déceler l'existence d'anticorps dans un sérum donné et facilite la découverte d’antigènes dans les liquides de culture ou les extraits de bactéries. Les nouvelles recherches sur le séro-diagnostie de la syphilis, montrant le rôle important que jouent les lipoïdes dans la réaction de Wassermann, nous ont amené à chercher si les vrais anti- gènes, ceux grâce auxquels les extraits de vibrions cholériques ou de bacilles typhiques donnent, en présence du sérum anti-cholérique ou anti- typhique, la réaction de Bordet et (engou, sont solubles dans l'alcool aqueux. Voici les résultats de nos constatations : ExpÉRIENCES. — Nous nous sommes servi comme anticorps, soit de sérum de cheval immunisé par des injections répétées de toxine cholérique (Salim- beni), soit de sérum de cobayes et de lapins vaccinés au moyen de cultures vivantes ou tuées (60 degrés) de choléra (chol. Cassino). Un de ces derniers sérums, par exemple, provenait d'un cobaye ayant recu en injection sous- cutanée le 3 février, le 17 février et le 24 février un dixième de culture sur gélose ; l'animal fut saigné le 27 février. Quant aux lapins, ils furent inoculés à (rois reprises, avec un vingtième de culture sur gélose, préalablement stérilisée par la chaleur. L'anligène était préparé en délayant dans 20 centimètres cubes d’eau salée isotonique, après trituration dans un mortier d’agathe, 0,1 de culture dessé- chée dans le vide sur de l'acide sulfurique. En centrifugeant après vingt heures. SÉANCE DU 7 MARS 407 de séjour à la glacière, nous obtenions un liquide louche doué d’un fort pou- voir antihémolytique. Pour rechercher la solubilité dans l’alcool de cet anti- gène, nous mélangions 10 centimètres cubes d'extrait microbien à 50 centi- mètres cubes d'alcool absolu ; après vingt heures de contact, on centrifugeait et l'alcool surnageant était, après filtration, évaporé dans le vide à 70 degrés. La poudre ainsi obtenue servait à l'expérience, après dilution dans de l’eau physiologique, à raison de 0,2 pour 10 centimètres cubes. Sérum anticholérique de cobaye (1). EXTRAIT AQUEUX EXTRAIT ALCOOLIQUE ; COMPLÉMENT 1/10 à 1/100 SÉRUM | EXTRAIT de TS CGUEVE: I ; Sérum £ Sérum mmun-sérum. normal. Immun-sérum. normal. 0,05 |0,2—0,25 0,05 0 Complet. Trace. Complet. 0,1 » » 0 Id. ( Complet. 0,2 » » 0 Id. 0 PE complet. 0,3 » » 0 Id. 0 Id. 0,4 » » 0 Id. 0 Partiel. — |0,2—0,25 » P. complet. — Complet. Complet. 0,1 — » — — Id. Id. 0,2. — » — — Id. Id. 0,3 — » P. complet. | Complet. Id. Id. Cette expérience (voir tableau) plusieurs fois répétée montre que l'antigène cholérique, qui intervient dans la réaction de Bordet et Gengou est soluble dans l'alcool à 85 degrés. Il s’agit là d’un antigène dans le vrai sens du mot, car la réaction est absolument spécifique. En effet, nos sérums anticholériques n’ont provoqué l'absorption du complément ni en présence de l'extrait aqueux de bacilles d'Eberth, ni au contact de l’extraii alcoolique des mêmes bacilles. IL est donc hors de doute qu'au moins une partie des anligènes micro- biens sont solubles dans l’alcool aqueux. Cela ne doit pas surprendre, puisque, d’après Ch. Nicolle (2) et surtout d’après les constatations de Pick (3), le précipilinogène des bacilles d’'Eberth peut être extrait des (1) L’ambocepteur hémolytique (sérum de lapin ayant reçu des hématies de mouton) et le sang (sol. 5 p. 100) ont été ajoutés après le séjour des tubes à 38 degrés pendant une heure et demie. (2) Ch. Nicolle. Ann. Inst. Pasteur, vol. XI, p. 161. (3) P. Pick. Hofmeister's Beiträge, 1902, vol. I, p. 400. 408 SOCIÉTÉ DE BIOLGGIE cullures par l'alcool absolu et que, suivant Calmette et Massol (1), la neurotoxine du venin de cobra se comporte également comme un prin- cipe soluble dans l'alcool faible. La question est de savoir si notre antigène soluble dans l'alcool à 85 degrés et qui donne la réaction de Bordet et Gengou est identique avec celui qui engendre la formation des ambocepteurs bactérioly- tiques (2) et s’il a quelques rapports avec les lipoïdes. Des recherches en cours permetteront de trancher cette question (immunisation des animaux avec l'extrait alcoolique et étude de la réaction des immunsé- rums vis-à-vis des lipoiïdes des organes). (Travail du Laboratoire de M. Metchnikoff, à l'Institut Pasteur.) RÉCIDIVE DÉ LA KÉRATITE SYPHILITIQUE DU LAPIN. MODE DE DIVISION DU TRÉPONÈME, par C. Levapiti et T. YAMANoUCuI. Au cours de nos études sur la kératite syphilitique du lapin, nous avons observé quelques faits se rapportant à la récidive à longue échéance de cette kératite chez les animaux infectés, ainsi qu'au mode de division du 7reponema pallidum. Nous les exposerons dans cette. note. 1° Récidive. — Si, chez l'homme et les singes anthropoïdes, les mani- festations syphilitiques cutanées et muqueuses se succèdent presque régulièrement, chez les cathariniens inférieurs on n’a observé que des récidives locales apparaissant au voisinage immédiat du chancre (Finger et Landsteiner, Metchnikoff et Roux, Neisser). Or, il nous a été donné d'observer le même genre de récidive locale chez un lapin inoculé dans la cornée avec du virus spécifique d’origine humaine. Les deux cornées furent scarifiées le 30 mai 1907, avec du suc provenant d'un chancre du pénis. Le 3 juillet on observa une kératite droite; l'œil droit fut énucléé et les coupes montrèrent de nombreux tréponèmes dans la cornée. Vers le 5 juillet on remarqua des signes nets de kératite à l'œil gauche; les lésions rétrocédèrent et disparurent totalement au bout de quelques jours. (1) Calmette et Massol. Ann. Inst. Pasteur, vol. XXI, décembre 1907. (2) Les recherches de Neufeld et Hühne (Arb. aus dem Kaïserl. Gesundheit- samte, 1907, vol. XXV, p. 1) tendent à prouver la non-identité entre l’ambo- cepteur bactériolytique et l’immuncorps qui donne la réaction de Bordet et Gengou. SÉANCE DU 7 MARS 409 L'œil paraissait sain, lorsque le 27 octobre, c’est-à-dire cent treize Jours après la première kératite, la cornée se troubla à nouveau, au niveau du limbe. L'œil fut énucléé bientôt après et servit à l’inoculation d’autres animaux. Chez un d’entre eux sacrifié avant l’apparition de la kératite (quatorze jours) on découvrit de nombreux tréponèmes dans le fragment inoculé. L'examen microscopique de la cornée atteinte de kératite récidivée montra des lésions conslituées par une forte accumulation en foyers de leucocytes mononu- cléaires et de très nombreux tréponèmes au niveau de la membrane de Descemet. La kératite spécifique du lapin peut donc récidiver au bout d’un intervalle assez long, pendant lequel la cornée reste absolument trans- parente et dépourvue de lésions macroscopiques. Le fait nous parait important, car il montre que le virus spécifique peut se conserver longtemps au point d'inoculation sans engendrer la moindre réaction locale visible à l'œil nu. Ceci confirme d'ailleurs nos constatations au sujet de la persistance des tréponèmes dans la cornée après la guérison de la kératite. Il serait intéressant de préciser sous quelle forme et dans quels rapports avec les éléments cellulaires le spirochète réussit à se conserver dans les lissus en apparence sains ; c’est ce que nous nous proposons d'étudier. 2° Mode de division du tréponème. — On est loin d’être d'accord sur le mode suivant lequel se segmente le tréponème. Tandis que les par- tisans de la nature protozoaire de ce parasite admettent avec Schaudinn et Prowazeck que le tréponème se divise par segmentation longitu- dinale, d’autres observateurs soutiennent que ce microorganisme et les spirochètes en général se segmentent transversalement. L'étude histo- logique d’une cornée de lapin atteinte de kératite spécifique nous a permis d'établir que le seul mode suivant lequel le tréponème se segmente est celui de la division transversale. En effet, dans ce cas, presque chaque fente séparant les lamelles cornéennes contenait de nombreux spiro- chètes, lesquels étaient disposés bout à bout, rappelant la disposition constatée par l’un de nous avec Queyrat (1) dans un chancre cicatrisé. Or, un examen attentif permet de voir que les tréponèmes forment des couples de deux parasites se touchant presque par l’une de leurs extré- mités. Au niveau du point de contact on révèle d’ailleurs parfois la présence d’un mince filament colorable par l'argent, réunissant les deux tréponèmes. Comme cet arrangement des parasites par couples (l’un à la suite de l’autre) s'est opéré dans un milieu d’une consistance presque solide, on ne peut pas nous objecter que cette disposition pourrait résulter de l'agglutination des tréponèmes par leurs cils terminaux. Comme, d'autre (1) Queyrat et Levaditi. Bull. de la Soc. méd. des H6p., séance du 30 mars 1906, p. 321. 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE part, nous n'avons décelé aucune forme en V ou en YŸ, force nous est de conclure que les parasites accouplés résultent de la segmentation trans- versale du tréponème, précédée par la formation d’un amincissement au milieu de son trajet. Les spirochètes de Schaudinn comme les spirilles et les vibrions se divisent donc par segmentation transversale. (Travail du Laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) SUR LE MÉCANISME DE LA LEUCOPÉNIE PRODUITE EXPÉRIMENTALEMENT PAR LES RAYONS X, par Cu. AUBERTIN et E. BEAUJARD. Lorsqu'on expose des animaux à l’action des rayons X on constate d’une part, du côté du sang, une diminution des globules blancs ; d'autre part, du côté de la rate et du tissu lymphoïde, une destruction notable des follicules producteurs des lymphocytes. La plupart des auteurs qui ont étudié la question ont été tentés d'expliquer la diminution des leucocytes du sang par l’action destructive des rayons sur les organes producteurs des globules blancs, — rate pour les mononucléaires, moelle osseuse pour les polynucléaires; — c'est pourquoi ils se sont efforcés de produire par les rayons X une dégénérescence du tissu myéloïde analogue à la dégénérescence du tissu lymphoïde aujourd’hui bien connue. Ils n’y sont parvenus que très difficilement, soit en employant des doses énormes et mortelles en irradiations totales (Heineke, Milchner et Mosse), soit en n'irradiant qu'un segment de membre (Aubertin et Beaujard). Les expériences que nous avons faites depuis nous ont montré que ces doses énormes n'étaient nullement nécessaires pour produire une leucopénie notable et persistante et nous ont permis de préciser quelques points de la leucopénie rüntgénienne. Si l’on irradie en totalité un cobaye pendant trois quarts d'heure (8 à 12 unités H, dose qui ne produit aucun trouble dans les organes autres que l’appareil hématopoïétique et les glandes génitales) on voit d'abord, une, deux ou trois heures après la séance, le chiffre leucocytaire monter brusquement et atteindre 20, 25, 28.000 avec polynucléose : c’est la leucocytose immédiate que nous avons les premiers signalée. Mais bientôt le chiffre baisse et quelques heures après, en tout cas dès le lendemain, le chiffre est déjà tombé au-dessous du chiffre primitif (6.000, 4.000 au lieu de 12 ou 14.000 dans nos expériences); il se maintient au- dessous de la normale pendant une quinzaine de jours, puis revient peu à peu à la normale (du 16° au 20° jour). SÉANCE DU 1 MARS 411 Or cette leucopénie n’est nullement due à une absence de formation des globules blancs, mais à une énorme destruction. En effet : 1° Pendant toute cette période on peut voir dans le sang des formes de dégénérescence portant sur les mononucléaires et les polynucléaires. 99 Pendant celte période de leucopénie, la formule n’est pas celle de la leucopénie par hypofonctionnement de la moelle, car les éléments granuleux sont abondants et leur taux est augmenté. Les polynucléaires atteignent 55, 60, 70, 75 p. 100, au lieu de 35 à 40 p. 100, proportion nor- male ;: les éosinophiles montent jusqu'à 8, 10, 12 p. 100 et les mast- zellen jusqu'à 4 et même 6 p. 100; ces signes hématologiques indiquent évidemment une hyperactivité médullaire (notons cependant que, avec ces doses, nous n’avons pas eu de myélémie blanche ni rouge, ce qui prouve qu'il s’agit là de doses compatibles avec le fonctionnement normal de l'appareil hématopoïétique, c'est-à-dire äe doses thérapeutiques). D'ailleurs, pendant cette période, la leucopénie est irrégulière, entre- coupée par des poussées éphémères, pendant lesquelles le chiffre leu- cocytaire peut être temporairement ramené aux environs de la normale 3° Enfin, si l’on sacrifie les animaux à des périodes variables (deux heures, quatre heures, six heures, douze heures, deux jours, six jours, dix jours, quinze jours, etc.) après la séance, c'est-à-dire pendant la leucocytose immédiate et pendant la leucopénie, on constate que la moelle osseuse, loin d’être dégénérée, est en hyperactivité : la graisse a disparu, les myélocytes sont augmertés de nombre, les polynucléaires sont en forte proportion, les éosinophiles, les mastzellen, les mégaca- ryocytes sont augmentés de nombre. Quant à la rate,on constate pendant les vingt-quatre premières heures seulement la nécrose folliculaire, vite réparée ; mais, pendant loute la période de leucopénie, on constate du côté de la pulpe une suraclivité macrophagique énorme dans les cordons et les sinus qui sont bourrés de débris pigmentaires et nucléaires. La leucopénie n'est donc pas due à la dégénérescence du tissu lym- phoïde puisqu'elle existe à son maximum à un moment où ses lésions sont réparées. Elle n’est pas due. non plus à une dégénérescence du tissu myéloïde : elle se produit au contraire malgré un hyperfonctionne- ment considérable de la moelle qui, au moment où la diminution leu- cocytaire est le plus marquée, se trouve en état d’hyperplasie très notable. Dans ces conditions la baisse leucocytaire est due à une destruction des leucocytes dans tout l'organisme, et non pas seulement au sein des organes hématopoiétiques, mais c’est au sein de l'organe hémolytique par excellence qu'elle s’achève, puisque c’est dans la pulpe splénique que l’on retrouve les débris leucocytaires. IL peut done y avoir deux formes de leucopénie produite par les rayons X : l’une coexiste avec une dégénérescence plus ou moins com- & [eS 19 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE plète de tout l'appareil hématopoiétique ; elle est très rarement observée et correspond à la leucopénie tardive observée chez les animaux ayant recu des dôses énormes et répétées de rayons X; elle semble bien due à la dégénérescence du tissu myéloïde (leucopénie par insuffisance formatrice). L L'autre est produite par la destruction (directe ou indirecte) des leu- cocytes dans tout l'organisme et peut exister non seulement sans dégé- nérescence médullaire, mais, malgré une hyperplasie médullaire notable, la destruction se trouvant plus forte que la formation ; elle est, croyons- nous, la plus fréquente; en tout cas, c’est elle qui se produit à la suite d’irradiations d'intensité moyenne comparables aux irradiations théra- peutiques ; c’est une leucopénie par hyperdestruction et non par insuf- fisance formatrice. ELECTION D'UN MEMBRE TITULAIRE. Liste de présentation : Première ligne . . M. Rapaun. Deuxième ligne . . M. ANDRÉ MAYER. Troisième ligne. .« MM. CoutiÈèRe, GRAVIER, PIÉRON, ED. SERGENT. Nombre de votants : 50. Ont obtenu : MM: RABAUD. … . . : ani are de 97 voix line BRANGAyD Era RULES ue COM Aro MEAMERE. É OHGIALCES 4 T — ColirieRB 2. RE da EE en 2 — GRANIERN ou rat Late MuLON . fat SÉANCE DU 20 FÉVRIER [908 415 SOMMAIRE Bages (V.) : Sur l'apparition de la par l'injection locale de bile . AT graisse dans l'intérieur des vais- SLATINEANO ({A.) et DANïELo- SÉDURÉLÉNRAUX RS NV dE er. 413 | PoL (D.) : Sensibilisation à l’infec- Bages (V.) : Note sur les diffé- tion tuberculeuse par une injection rences qui existent entre les mi- préalable de tuberculine. . . . . .. 41S crobes appartenant au groupe des SLATINEANO (A.) et Jonesco-Mr- paratyphiques B . . .... Sn VERS 415 | maIEsTI (C.) : Persistance de la tu- MariNesco (G.) et Mine (J.) : Lé- berculine dans l'organisme de la sions des centres nerveux produites ChévreMA TE LUNA PEER ENT EN NE 420 Présidence de M. V. Babes, président. + SUR L'APPARITION DE LA GRAISSE DANS L'INTÉRIEUR DES VAISSEAUX RÉNAUX, par V. BABES. On trouve souvent de la graisse, chez l'homme, dans la lumière des vaisseaux rénaux, et ce fait, je crois, n'a pas encore été signalé. On sait qu'on trouve souvent de la graisse dans le tissu interstitiel, surtout dans les glomérules et dans la paroi des artères malades ; et qu’elle apparait presque toujours dans l’athérome et l’artério-sclérose. La graisse se dépose dans le tissu interstitiel sous forme de granu- lations libres, incluses dans les fibroblastes et dans les leucocytes ; mais elle se loge surtout dans les parties œdématiées ou hyalines du tissu conjonctif. Il faut insister sur le fait que, dans certains cas de néphrite aiguë, on ne trouve de la graisse que dans les leucocytes des foyers embryonnaires. En ce qui concerne sa présence dans les vais- seaux, on distingue généralement trois cas principaux. AA . RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Cette substance peut exister : 1° dans les artères ; 2° dans les veines et les capillaires ; 3° dans les vaisseaux glomérulaires. 1° Présence de la graisse dans les artères : la dégénérescence graisseuse des artères, bien décrite par O. Josué et Alexandresco (1), se limiterait, d’après ces auteurs, à la tunique interne des vaisseaux. Un examen systématique de 80 reins malades, traités par le Scharlach-hématoxyline et en partie par l'acide osmique, m'a montré que la graisse pénètre assez souvent dans la lumière des vaisseaux, et a une prédilection marquée pour les petites artères, surtout pour celles du glomérule. Nous pouvons distinguer trois modalités en ce qui concerne sa pré- sence dansles artères : a) au commencement de l’artério-sclériose rénale et dans l’artério-sclérose généralisée, les artères rénales, où la graisse se dépose, sont peu modifiées et la graisse forme, dans ce cas, des gouttes plus ou moins grandes, lesquelles s’amassent surtout au niveau des ramifications artérielles et avant l'entrée des artères dans les glomérules. Il n’est pas douteux que cette graisse soit apportée de l'extérieur dans le rein où elle forme parfois de vraies embolies graisseuses. nie b) Quelquefois, les artères, sans être frappées d’artério-sclérose, sont obstruées par un bouchon compact, formé d’une substance homogène qui se colore en rouge par le Scharlach, en noir par l'acide osmique, se dissout dans l'alcool absolu, le xylol et l’éther, etc.; on peut se rendre compte que le point de départ de ce bouchon graisseux est un thrombus fibrineux ou hyalin. c) Les artères sont en même temps sclérosées et athéromateuses. Dans celle variété, la graisse occupe complètement la lumière des vaisseaux. On trouve de ces mêmes masses graisseuses, caractérisées par leur forme et leur stratification particulière, dans les artérioles précapillaires dilatées. Le plus souvent, c’est l'artère afférente du glo- mérule qui est obstruée par la graisse. Dans ce cas, l'artère est épaissie, dilatée et complètement oblitérée par un bouchon homogène de graisse. Ce bouchon peut provenir : a) d’une iransformation hyaline puis graisseuse de la tunique interne, qui s’épaissit jusqu'à oblitérer le vais- seau ; b) d'un caillot fibrineux qui devient d’abord hyalin, puis graisseux. L'alcool, l’éther, le xylol, dissolvent ce thrombus. 2° Présence de la graisse dans les anses glomérulaires : En cas d'obstruction de l'artère afférente, le glomérule se modifie et le plus souvent devient scléreux ou se nécrose, et la graisse apparaît sous l’épithélium de la capsule de Bowman suivant le même mode que les bouchons graisseux précités. (4) Contributions à l'étude de l’artério-sclérose du rein. Arch. de méd.eæpér., janvier 1907. SÉANCE DU 20 FÉVRIER 415 On trouve de la graisse dans les glomérules dégénérés ou scléreux ; elle existe surtout dans la paroi des vaisseaux ; on ne la trouve que rarement dans leur lumière. On constate la présence de thrombus graisseux des artères et des glomérules, surtout dans les cas de néphrites atrophiques et hypo- plastiques et dans certains cas d'artério-sclérose accompagnée de népbrite atrophique. Dans les mêmes affections, on observe parfois, au milieu de foyers embryonnaires, une série de capillaires dilatés, obstrués par une graisse homogène. 3° Au milieu des foyers nécrotiques, dans les infarctus hémorragiques, dans la dégénérescence amyloïde du rein, on trouve, à la limite ou même au centre des foyers de nécrose, des vaisseaux dilatés, pleins de leucocytes polynucléaires, chargés de graisse ; on y trouve aussi des granulations de graisse libres dans la lumière des vaisseaux. Comme dans un certain nombre de ces cas on ne trouve de graisse que dans les leucocytes qui remplissent les veines des foyers nécrotiques, il est évident que cette graisse n’a pas été simplement puisée dans les foyers nécrotiques, mais qu’elle a été élaborée par ces cellules elles-mêmes. La présence de la graisse dans les vaisseaux rénaux est donc d’origine diverse. Elle s'explique : 1° par l'accumulation de la graisse dans la paroi des vaisseaux ; 2° par l'existence des thrombus hyalins qui subissent la transformation graisseuse; 3° par une embolie graisseuse qu'on ren- contre spécralement dans l'artério-sclérose; 4 enfin, pur le fail que les leu- cocyles transforment les substances qu’elles puisent dans les foyers de dégénérescence ou de nécrose, se chargent de graisse et s'accumulent dans la _ lumière des vaisseaux. NOTE SUR LES DIFFÉRENCES QUI EXISTENT ENTRE LES MICROBES APPARTENANT AU GROUPE DES PARATYPHIQUES B, par V. BABES. Les auteurs n’ont pas réussi à établir des caractères différentiels constants entre les différents microbes appartenant au groupe des paratyphiques B; néanmoins, d’après mes recherches, il existe entre ces différents types une différence d'action spécifique : c’est ainsi que je n'ai jamais pu reproduire le typhus des souris au moven du paraty- phique B provenant de l'homme. D'autre part, si, à de faibles dilutions, un sérum agglutinant pour l’un de ces types l’est pour tous les autres, on observe des différences spécifiques sitôt que l’on dépasse le QUE A LA, # _ de un dix-miilième. BroLoate. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 31 “ TA ZAC RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Si l’on envisage les caractères morphologiques de ces microbes, on peut établir dans le groupe des paratyphiques B deux subdivisions présentant chacune des caractères particuliers. La première comprend le bacille typhi Murium, les bacilles de la pneumo-entérite des pores, de la psittacose de Nocard, de la plupart des intoxications par la viande, et d’une infection des rats ; la seconde com- prend les paratyphiques B d’origine humaine. Les microbes du premier groupe présentent des colonies plus grenues, troublent plus fortement le bouillon, ont des cils moins ondulés que ceux du groupe 2. Selon Bucholtz, tous les paratyphiques B décolorent rapidement les milieux colorés au vert malachite, à l’orcéine, au rouge neutre et au tournesol. Selon mes observations personnelles, cette rapidité de décoloration appartient aux microbes du groupe 1 seulement. La décoloration est incomplète avec les représentants du groupe 2. Par contre, l'emploi des méthodes de Lôüffler et de Barsikoff ne m'a permis de constater aucune différence entre les deux groupes. Ajoutons néanmoins qu'il existe des races présentant des caractères intermédiaires entre ces deux groupes comme, par exemple, les cultures n° 219, n° 270 de la collection de l'Institut des maladies infectieuses de Berlin, provenant de cas d’intoxicalion par la viande, ainsi qu’un mi- crobe isolé par moi dans un cas de paratyphus humain. On peut d’ailleurs établir certaines différences, même entre les races appartenant au premier groupe. C’est ainsi que nos cultures de pneumo- entérite présentent des colonies à double contour, plus opaques et plus sèches que celles du typhi Murium. La collection de l'Institut de Berlin renferme un microbe d'intoxication par la viande qui décolore le vert malachite, le tournesol, le rouge neutre, mais non l’orcéine. Dans un cas d’entérite membraneuse, dont les organes étaient stériles, j'ai isolé un micro-organisme qui, tout en ayant les caractères de la subdi- vision 2, s'en distingue : 1° par l'aspect des colonies sur gélatine et gélose, don: le centre est parsemé de granulations mates et translucides; 2° par le fait qu'il ne trouble pas le bouillon et forme à sa surface un voile épais. A l'encontre des opinions classiques, j'affirme donc qu'il existe entre les diverses formes de paratyphiques B des caractères différentiels évi- dents. TAN SÉANCE DU 20 FÊVRIER A7 LÉSIONS DES CENTRES NERVEUX PRODUITES PAR L'INJECTION LOCALE DE BILE, par G. MaRiINesco et J. MINEA. Nous avons injecté de la bile de chien pure, ou diluée dans du sérum physiologique, dans le ganglion plexiforme et le cerveau d'animaux de la même espèce. On a pratiqué l'examen douze, vingt-quatre heures, deux et cinq jours après l'opération. La quantité injectée a été, en général, de un demi-centimètre cube. Douze heures après l'injection de bile pure dans le ganglion plexiforme, on constate que, dans la plupart des cellules situées au niveau et au voisinage du point injecté, il ne reste plus la moindre trace de substance chromatophile ou de réseau cytoplasmique. Le noyau a disparu ou bien est presque invisible, et en état d’atrophie avec homogénéisation. Le corps cellulaire, le plus sou- vent atrophié, est réduit à un bloc fortement teinté par les couleurs acides. À l’intérieur, on distingue des espèces de cavités où logent un nombre plus ou moins considérable de cellules satellites étoilées de Cajal: on en peut compter jusqu'à quinze. Parfois, la cellule nerveuse est complètement bourrée de ces cellules, mais on n'y trouve de polynucléaires que très rarement. Les cellules satellites se multiplient par division directe de leur noyau; ensuite, il y a également une proli- fération des cellules qui tapissent la face interne de la capsule; celles-ci dépriment le contour de la cellule nerveuse, y déterminent des encoches et leurs prolongements pénètrent dans des espèces de fentes ou de canaux que présente le cytoplasma nerveux. Quelques cellules situées tout près de la surface du ganglion sont complètement détruites, ou bien il n'en reste que des morceaux et, dans leur cavité, il s’est déve- loppé une masse de cellules ramifiées, et dont les prolongements forment une espèce de feutrage. À mesure qu'on s'éloigne de l'endroit de l'injec- tion, on voit que les cellules, malgré leur altération, offrent une struc- ture qui se rapproche de la normale; les éléments chromatophiles y persistent, mais ils se trouvent en état de dissolution incomplète, ou bien ils sont pâles et de forme et volume irréguliers. Néanmoins, si on peut trouver des cellules peu lésées, il y en a d’autres qui le sont beaucoup plus gravement. Vingt-quatre heures après l'injection, le processus d’atrophie et de fonte du cytoplasma nécrosé a fait encore beaucoup plus de progrès, et on ne rencontre plus aucune cellule normale. Les lésions cellulaires sont toujours plus accusées au niveau du point d'injection. Autour de celte région, un certain nombre de cellules ont complètement disparu, ou bien il n’en reste que des traces sous forme de petits blocs acidophiles contenant, à leur périphérie ou à leur intérieur, des fentes ou des cavités occupées par des cellules satellites, dont quelques-unes ramifiées. Tout autour 418 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST de ces blocs, d'aspect et de volume très différents, dépendant de la disposition el de l’apparence des cellules qui s’y logent, se trouvent une ou plusieurs couches de cellules ramifiées, et dont les prolongements fibrillaires s'entre-croisent. D’autres cellules, qui gardent plus ou moins leur volume, sont réduites parfois à un système de travées séparées par des canaux dans lesquels siègent des cellules de Cajal et des polynu- cléaires. Lorsque ces travées entrent en dissolution, elles se morcellent, et, à leur place, apparaissent des excavations plus ou moins larges occupées par des cellules satellites et des polynucléaires. Les cellules satellites contiennent parfois, à leur intérieur, des granules et des cor- puscules ronds provenant de l'absorption des particules résultant de la dissolution du cytoplasma mort. Cinq jours après l'injection de bile diluée en parties égales dans du sérum, la plupart des cellules nerveuses ont disparu; elles sont rem- placées par des nodules cicatriciels. Ceux-ci sont constitués en général par des cellules satellites, dont quelques-unes possèdent un corps cel- lulaire coloré en rouge avec des prolongements longs et parfois ramifiés. Quelquefois, on distingue un ou plusieurs morceaux rouges siégeant au centre du nodule et qui représentent des détritus de la cellule nerveuse détruite. Le cadavre de certaines cellules nerveuses existe encore, mais il est profondément mutilé à la suite de la pénétration, dans son inté- rieur, des cellules étoilées de Cajal. Dans le cerveau du chien injecté avec la bile pure et examiné deux jours après, on trouve des hémorragies diffuses et des lésions très graves des cellules nerveuses consistant dans l'apparition de nombreux corpuscules colorés en violet par la thyonine à la surface et à la péri- phérie du corps cellulaire. Le noyau est homogène et atrophié. Nous reviendrons prochainement sur le mécanisme de la mort des cellules nerveuses par l'injection de bile et sur leur destruction paraneurono- phagique. SENSIBILISATION A L'INFECTION TUBERCULEUSE PAR UNE INJECTION PRÉALABLE DE TUBERCULINE, par À. SLATINEANO et D. DANIELOPor. Les cobayes qui ont reçu sous la peau une dose de 1 centimètre cube de tuberculine brute, ne présentent aucune élévation thermique lorsqu'on leur injecte, vingt-quatre heures plus tard, des bacilles tuber- culeux sous la peau (3 gouttes d’une émulsion diluée); cette injection s'accompagne au contraire d’une hypothermie pouvant aller jusqu’à 2 degrés. Cette même absence d’élévation thermique se constate lorsque SÉANCE DU 20 FÉVRIER 419 l’inoculation de bacilles est praliquée deux, trois et quatre jours après l'injection de tuberculine. À partir du cinquième jour, l’inoculation de bacilles tuberculeux s'accompagne d'une réaction typique de 1°5 à 2 degrés, trois heures après l'opération. Cet état de sensibilisation persiste encore seize jours après l'inoculation de tuberculine. Nos observations n’ont pas été poussées plus loin. Dans aucun cas le même cobaye n’a servi aux inoculalions de bacilles deux jours de suite. Ainsi donc, pour qu'une injection préalable de tuberculine produise chez le cobaye une sensibilisation à l'injection de bacilles, il faut qu'un intervalle de einq jours se soit écoulé entre les deux opérations. Ajoutons qu'au moment où apparait l’état de sensibilisation, l’inocula- tion à des cobayes tuberculeux du sérum des cobayes tuberculinisés n’a jawais permis de constater la présence de tuberculine libre dans le sang. Néanmoins, étant donné ce que l’on sait sur la persistance de la tuberculine dans le sang des animaux tuberculinisés pendant les premiers jours qui suivent l'injection de cette substance, il existe une contradiction paradoxale entre les faits relatés plus haut et le phéno- mène de Marmorek (réaction thermique à la suite de l'inoculation simul- tanée de bacilles tuberculeux et de tuberculine). Ce phénomène est d’ailleurs parfaitement exact, ainsi que nous avons pu nous en assurer par de nombreuses expériences. Deux hypothèses possibles se présentent à notre esprit pour inter- préter ces faits : ou bien l'intervalle de cinq jours représente le temps nécessaire pour l'élaboration d’un anticorps décoagulant qui mettrait en liberté des substances thermogènes contenues dans les corps bacil- Jaires; ou bien cet intervalle serait nécessaire pour que les cellules nerveuses traumatisées par la tuberculine devinssent sensibles à une inoculation ultérieure de produits tuberculeux (1). Dans les deux hypothèses, le curieux phénomène de Marmorek reste, pour nous, inexplicable. Ajoutons que les cobayes sensibilisés par notre méthode meurent de tuberculose généralisée avec une remarquable rapidité (dix-huit à vingt jours). Ils présentent à l’autopsie de nombreux foyers hémorragiques dans les poumons, les reins et les capsules surrénales. (Travail du Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Bucarest.) (1) Voir Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du 10 janvier 1908, note de À. Sletineano et Danielopol. 4920 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST PERSISTANCE DE LA TUBERCULINE DANS L'ORGANISME DE LA CHÈVRE ) par À. SLATINEANO et C. JoNEsco-MIinATESTI. Une chèvre qui a reçu dans les veines 10 centimètres cubes de tuber- culine brute contient encore de la tuberculine dans son sang douze jours après. l'injection; l’urine du même animal en contient encore après dix-huit jours. : Des cobayes tuberculeux, au début de l'infection (trois à quatre jours après l’inoculation sous-cutanée de bacilles), réagissent typiquement à l'injection sous-cultanée de 5 centimètres cubes du sérum de la chèvre en question : trois heures après l'injection, ils présentent une élévation de température qui varie entre 15 et 2 degrés. Les cobayes tuberculeux témoins, inoculés avec 5 centimètres cubes de sérum normal, présen- tent à la suite de l'injection une légère hypothermie et jamaïs d'élé- vation thermique. L'urine de la chèvre recueillie jusqu’au dix-huitième jour après l'inoculation de tuberculine et injectée aux cobayes tuberculeux (début. de l'infection) à la dose de 5 centimètres cubes, a constamment donné après une phase d’hypothermie qui durait trois heures, une élévation thermique de 1°3; cette hypothermie a fait défaut avec l'urine de chèvres normales. On supprime la phase d’hypothermie si, au lieu d’in- jecter l’urine complète de la chèvre tuberculinisée, on injecte le préci- pité alcoolique de cette urine. Dans ce dernier cas, la réaction ther- mique est typique et se produit trois heures après l'injection. (Travail du Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Bucarest.) Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette, A21 SEAINICIEND AUBERTIN (CH.) et DELAMARRE (A.) : Action du radium sur le sang . . .. BLarzor (L.) : L’épithélium utérin chez Acanthises vulgaris Risso à partir de la première gestation (ZF NOC) 21070 OS OT RE OS Fauré-FrRemiEt (E.) : A propos d'une note de M. P. Enriques sur un Infusoire oligotriche . . . . . .. Form (E.-P.) : Sur la vision en- toptique des cercles de la mosaïque TOME ERP EE tes S en AN Te Josué (0.) : A propos du compte rendu de la dernière séance de la Réunion * biologique de Bucarest : « Sur la présence de la graisse dans les artères des reins et du myo- CRALE-D 006 à dE ERA TS Lesné (Eouonp) et Dreyrus (Lu- CIEN) : De la toxicité de l'abrine chez les animaux chauffés. . . . .. Logeer (M.) et Esuoner (Cu.) : La résorption des ferments pancréati- ques dans l’inteslin sain et dans Mines hininalate creer Massoz (L.) et Mixer (J') : Pouvoir absorbant du rectum vis-à-vis de quelques. substances médicamen - TEUSC s D'AR o OdDro ane ibn Niczoux (Maurice) : Dosage du protoxyde d'azote : 10 pur; 20 mé- langé à l'air ou l'oxygène; 3° dans 1lS SOMBRE SRE RES ReGaup (CL.) et Dugreuiz (G.) : A propos des corps jaunes de la la- pine : ils n’ont avec le rut aucune MA TATOTE een en sans ce à Rocer (H.) et Garnier (M.) : Note sur la toxicité des extraits préparés avec les parois du tube digestif . . SABRAZES (J.) et Leurer (E.) : [é- maties granuleuses et polychroma- tophilie dans l'ictère des nouveau- SEILLIÈRE ((rASTON) : Objections à la note de M. E. Couvreur et Mit M. Bellion : « Sur le sucre du sang de l'escargot ». Réponse à M. Seillière. U SOM 437 428 430 440 [4 MARS 1908 MAIRE TEIssiER (J.) et TaévENoT (LucrEN) : Antagonisme de la choline et de l’a- RÉNALE RME NEA PNR 425 VicLEMin (K.): Sur les rapports du corps jaune avec la menstrualion et le rut (Réponse à MM. Recaup et D'UBR EU) SE RM en ON ea ER 44% Weiss (G.) : Influence de la tem- pérature sur les échanges gazeux denlarerenouile PIERRE 435 WERTHEIVER (E.) : De l’action sur le lait du suc pancréatique sécrété sous l'influence de la pilocarpine. . LH Co QS Réunion biologique de Nancy. Cozrix (REuY) : Variations volu- métriques de l'appareil nucléolaire de la cellule nerveuse somato- chrome, à l'état normal, chez le CODANÉRATULEE EEE RES 45T Guizzoz (Ta.) : Indicateur lumi- neux du degré de pression d’un gaz. iudicateur lumineux de la vitesse d'un Courant oazeux EP R 460 Guizcoz (Tu.) : Ampèremètre lu- mineux pour l'étude des courants da haute fréquence. A Nr 162 Lucien (M.) : Capsules surrénales OK OINODAIG SAT NAN LR END ONTENS 462 Lucien (M.) : Les lésions rénales dans AAUNRE SIC RENE EEE 464 Luciex (M.) et Pamisor (J.) : Note sur les rapports entre les lésions de l’'athérome expérimental et spon- CAE MP EN ET RAS EE Ve LUS 46T Réunion biologique de Bordeaux. BERGOXIÉ (J.) et TriBonpeau (L. Note relative à l'influence desrayons X sur la fécondité des lapines . . . 478 FexrauD (J.) : Sur le ventricule chylifique des Termites . . . . . .. A4 GAUTRELET (JEAN) et LANDE (PIERRE) : La réduction de l'oxyhémoglobine B1oLOG1E. CompTEs RENDUS. — 1908, T. LXIV. 32 2499 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au cours de l’asphyxie et après di- merte d'eau douce, Sfichostemima verstsenres de mort. AN 410 | Ethardi Montgomery . - . . . . 416 Genres (L.) et MaïRET : Sur le PÉREz (CHaRLes) : Réseau de sou- MUSCLE pré SÉerna LE EEE 412 | tien du cœur chez les Muscides. . . 411 PÉREZ (CgARLES) : Sur une Né- Présidence de M. Lapicque, vice-président. Décès DE M. L.-A. SEGoNp. M. LaPicQuE a le regret d'annoncer la mort de M. L.-A. Segond, agrégé honoraire de la Faculté de Médecine, le dernier survivant des membres fondateurs de la Société. M. Segond est décédé à l’âge de quatre-vingt- sept ans. Dans les deux premiers volumes de nos Comptes rendus on trouve de lui d'importants mémoires sur l’histoire et l'étude de l’ana- tomie humaine, de l'anatomie pathologique, de l’anatomie comparée et sur l’histoire el la systématisation générale de la physiologie. À PROPOS DU COMPTE RENDU DE LA DERNIÈRE SÉANCE DE LA RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST : SUR LA PRÉSENCE DE LA GRAISSE DANS LES ARTÈRES DES REINS ET DU MYOCARDE, par ©. Josut. Dans une intéressante communication faite à la Réunion biologique de Bucarest à la séance du 20 février dernier sur l'apparition de la graisse dans l’intérieur des vaisseaux rénaux, M. Babes dit : « La dégé- nérescence graisseuse des artères, bien déerite par O. Josué et Alexan- dresco, se limiterait, d’après ces auteurs, à la tunique interne des vaisseaux. Un examen systématique de 80 reins malades, traités par le Scharlach-hématoxyline et en partie par l'acide osmique, m'a montré que la graisse pénètre assez souvent dans la lumière des vaisseaux. » Or, j'ai signalé expressément l’oblitération des artères par la graisse, dans l’article cité par M. Babes. Voici en quels termes : © En exami- 1) V. Babes. Sur l'apparition de la graisse dans l’intérieur des vaisseaux rénaux. Réunion biologique de Bucarest, 20 février 1908, in Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 413. SÉANCE DU 14 MARS 123 nant des coupes à congélation traitées par la méthode de Fischer, on voit, dans certains cas, des amas de graisse colorés en rouge dans la paroi des artérioles. La graisse siège en dedans des cellules musculaires et de la lame élastique interne ; parfois elle envahit les cellules muscu- laires ; dans certains cas elle pénètre dans la lumière du vaisseau qu'elle oblitère (1) » L'oblitération des artérioles par un thrombus graisseux n’est d’ailleurs pas spéciale à l’artério-sclérose du rein. Nous avons observé la même lésion au niveau d'artérioles du myocarde atteintes d’artério-selérose. Pour mettre en lumière cette altération, il faut avoir recours aux coupes à congélation et éviter le contact des pièces et des coupes avec les substances capables de dissoudre les graisses. HÉMATIES GRANULEUSES ET POLYCHROMATOPHILIE DANS L'ICTÈRE DES NOUVEAU-NÉS, par J. SagrazÈs et E. Leurer (de Bordeaux). Les caractères du sang des ictériques varient suivant la nature de l’ictère. Récemment, MM. Chauffard et N. Fiessinger ont noté dans l'ictère chronique congénital de l'adulte, du type acholurique et avec splénomégalie, une résistance globulaire diminuée et une proportion très élevée d’hématies granuleuses. Celles-ci éfaient mises en évidence par une des nombreuses variantes des procédés de coloration vitale ou quasi vitale, à l’aide du mélange pyronine- vert de méthyle de A. Pappenheim, mélange déjà utilisé, à cet effet, mais d’une facon un peu différente, par H. Rosin et E. Bibergeil, en 1904. L'ictère des nouveau-nés, considéré par l’un de nous (Leuret) comme lié à des phénomènes hématolytiques, s’accompagne-t-il de semblables modifications du sang? ; Nous avons fait des recherches dans cette voie. Celles qui ci eu pour objet l'étude de la résistance globulaire chez le nouveau-né indemne ou atteint d’ictère ont été communiquées par l’un de nous (Leuret) à la Société de Pédiatrie de Bordeaux. Nous résumons ici celles qui sont relatives aux hématies granuleuses. Nous avons examiné 11 enfants nouveau-nés, d'apparence normale, n'ayant pas d’ictère. Le sang, prélevé à la lancette dans la région du talon, était étalé sur lames et examiné sans retard. Le pourcentage des hématies granuleuses était fait sur une moyenne d’un millier de globules. Le culot de centrifugation des tubes ayant servi aux déterminations de résistance globulaire fournissait aussi des frottis préparés et utilisés de la même facon. On établissait la balance (1) Josué et Alexandresco. Contribution à l'étude de l’artério-selérose du rein. Arch. de méd. expér., janvier 1907, p. 1 (voir p. 8 et 9). 4924 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE des hématies granuleuses. Parallèlement, sur les préparations de sang des- séché, fixé par l’alcool absolu et coloré par le bleu de Lœæffler, nous recher- chions les hématies polychromatophiles et les hématies à granulations baso- philes proprement dites; nous faisions le décompte de ces éléments. Treize nouveau-nés ictériques ont été étudiés par nous, dans les mêmes conditions. Le tableau de nos observations figurera dans un prochain travail. Bornons-nous à signaler nos conclusions. x L'ictérique a trois fois plus d'hématies granuleuses que le nouveau-né normal chez lequel, ce que l’on sait depuis longtemps, on en trouve tou- jours quelques-unes (probablement même de plusieurs espèces) en recourant aux divers pracédés de coloration dite vitale. Dans le culot de centrifugalion du sang hémolysé, les hématies gra- nuleuses se retrouvent encore; elles sont plus résistantes, semble-t-il, que les autres. Ces hématies finement granuleuses, vues en coloralion vitale, ne sont rien autre que les hémalies polychromatophiles du sang fixé par l'alcool et coloré par les bleus basiques, ainsi que le prouvent les numérations respectives : on pourrait donc se borner à leur seule constatation. La proportion des hématies granuleuses et, partant, des polychroma- tophiles varie avec le moment de l'ictère; c'est dans la période de début, voire même de préictère (coïncidant avec la fin de la poussée hématolytique), qu'elles sont le plus nombreuses, traduisant l'effort de réparation du sang de la part des organes hématopoiétiques et surlout de la moelle osseuse; les jeunes hématies de remplacement des globules détruits par l'hémolyse passent dans le sang portant encore des traces de leur néoformation. À l'acmé de l’ictère et après sa cessation, les hématies granuleuses ont baissé jusqu'au taux normal et peuvent même parfois se réduire à Zéro. £ de Alors même que le nombre des hématies granuleuses se chiffre par 4 à 6 p. 100, — ce qui correspond à autant d’hématies polychromato- philes sur les préparations fixées par l'alcool et colorées par les bleus, — on ne trouve aucune hématie à granulations basophiles proprement dites, sur ces dernières préparations; il n'y a donc pas identité absolue entre elles (granulations basophiles) et les hémalies granuleuses décelées par la coloration vitale. Leur association dans d’autres cas (satur- nisme, etc.) indique qu'il y a là une question de degré peut-être et de résistance à l’action des fixateurs et des colorants (1). (1) Nous ne pensons pas, comme certains auteurs, que l’hématie granu- leuse, en coloration vitale, soil une hématie polychromatophile saupoudrée artificiellement d’un fin précipité de matière colorante. Après fixation par les vapeurs d'osmium et coloralion au Giemsa dilué, l'hématie-granuleuse en coloration vitale — apparaît simplement polychromatophile. SÉANCE DU 14 MARS 495 Le taux des hémalies granuleuses, dans l’ictère transitoire des nou- veau-nés, n'atteint pas les valeurs très élevées (15 à 18 p. 100) signalées dans l’iclère congénital de l'adulte; il ne dépasse guère 5 à 6 p. 100. ANTAGONISME DE LA CHOLINE ET DE L'ADRÉNALINE, par J. TE1SSIER et LUCIEN TRÉVENOT. Par de récentes expériences, MM. Desgrez et Chevalier ont constaté très nettement que la choline, à doses convenables, injectée en même temps que l'adrénaline, empêche absolument l’action hypertensive de cette dernière substance; parfois même, l’action hypotensive de la choline l'emporte. Il nous a paru intéressant de voir si cette base, très répandue dans l'économie, pourrait avoir une action empéchante sur la production des lésions vasculaires par l’adrénaline. Sur six lapins, trois ont reçu à faible dose une adrénaline très active, les trois autres ont été soumis à l’action de cette même substance et de doses élevées de choline. (jusqu'à 1 gr. 04 en 12 injections intraveineuses). Parmi les lrois premiers (adrénaline seule), deux n'avaient aucune lésion de l'aorte, le troisième présentait une dizaine de petites plaques disséminées; des trois derniers (adrénaline et choline), l’un ne montrait aucune lésion aortique; le deuxième, mort en quinze jours avait déjà des lésions intenses, couvrant toute la crosse et le segment thoracique de l'aorte, avec de larges plaques dans la région abdominale; le troisième élait des plus intéressants : L'aorte étant encore en place, nous élions frappés des sinuosités décrites par le segment thoracique très altéré et par l’aspect strié de la branche gastrique ; ces sinuosités s'expliquent par un allongement réel de l'aorte, de 2 centimètres depuis l'orifice aortique jusqu'à l'artère gastrique, et de 3 centimètres el demi pour l’ensemble du vaisseau. Celui-ci montrait des plaques confluentes sur toute sa longueur, l’une d'elles atteignant 6 centimètres de long sur 1 cent. 8 de large: la branche gastrique de l’aorte était striée transversalement de plaques athéroma- teuses en série. L'existence de pareilles lésions nous porte à croire que la choline n'empêche nullement l’action de l’adrénaline sur les parois vasculaires ; en outre, l'allongement vasculaire n'avait jamais été observé par nous, au moins à ce degré, sur plus de quarante animaux alhéro- mateux. De pareilles expériences prouvent, en tout cas, que si la choline a une action hypotensive contre-balançant l'action hypertensive de l’adrénaline, elle ne s'oppose pas à l’action destructive de celle-ci sur les parois vasculaires, ce qui prouve d'ores et déjà que l'action athéro- ESS [RS] [ep] SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE matogène de l’adrénaline est indépendante de son action hypertensive. Nous continuons d’ailleurs ces expériences et nous nous réservons d en faire connaître plus tard les résultats. En tout cas, nous pouvons confirmer ici l’action de la choline sur la sécrétion salivaire, observée par M. Desgrez : vingt à trente secondes après toutes les injections intraveineuses de 6 à 12 centigrammes de choline, on voit la salive couler abondamment en longs filaments, du museau des lapins. NOTE SUR LA TOXICITÉ DES EXTRAITS PRÉPARÉS AVEC LES PAROIS DU TUBE DIGESTIF, par H. RoGEr et M. GARNIER. Dans une série de travaux antérieurs, nous avons essayé de mettre en évidence le pouvoir toxique des extraits préparés avec le conlenu des divers segments du tube digestif (4). Continuant nos recherches, nous avons été amenés à faire des expériences analogues avec l'extrait de la paroi gastrique et des parois intestinales. Notre méthode est fort simple. Un lapin étant sacrifié, nous enlevons le tube digestif : nous le débarrassons, aussi complètement que possible, des matières qu'il renferme ; puis chaque portion est hâchée, pesée, et additionnée de 2 ou 3 volumes d’eau salée à 7 p. 1000. Le mélange, après être resté vingt-quatre heures à la glacière, est exprimé sur un linge et le liquide obtenu est eentrifugé et filtré sur du papier. Nous avons préparé ainsi des extraits d'estomac, d’intestin grêle, d’appendice, de cæcum et de côlon. L'intestin grêle a toujours été divisé en deux portions : l’une supérieure, commencant au pylore et longue de un mètre, l’autre inférieure, de longueur égale, se terminant au cæcum ; la première comprenait tout le duodénum et une partie du -jéjunum ; la seconde, la fin de l'iléon. L'expérience a prouvé que nous avions eu raison de faire cette séparation, car les deux portions de l'intestin grêle ont produit des accidents bien différents. Pour délerminer la toxicité de nos extraits, nous les avons injectés à des lapins par la voie intra-veineuse. Les premiers centimètres cubes étaient poussés très lentement, à raison de 2 par minute; puis suivant les effets produits, on activait plus ou moins l'injection, de facon à (4) Roger et Garnier. Toxicité du contenu intestinal. Société de Biologie, 4 novembre et 23 décembre 1905. — Le pouvoir coagulant du contenu intesti- nal, 1bid, 30 juin 1906. — Les poisons du tube digestif. Revue de médecine, août et décembre 1906. SÉANCE DU 14 MARS 491 PO introduire, dans l'unité de temps, 3, 4, 5 et même 10 centimètres cubes. C'est ce que nous avons fait avec les extraits peu actifs, ceux de l'estomac et du cæcum, par exemple. Les résultats obtenus consignés dans le tableau ci-dessous nous permettent de ranger, d'après leur pouvoir toxique, les différentes portions du tube digestif dans l’ordre suivant : le cæcum et l’esiomac, qui ont à peu près la même toxicité; pour tuer un kilogramme de lapin, il faut injecter l'extrait de 31 ou 32 grammes. Les extraits préparés avec le côlon sont un peu plus toxiques et ont la propriété, pour peu que la vie de l'animal se prolonge, de provoquer des hémorragies diffuses dans les plaques de Peyer. Aucun des autres extrails employés n’amène de lésions semblables. ORGANE UTILISÉ DILUTION DOSE INJECTÉE RÉSULTATS DOSE MORTELLE par kilogr. moyenne. 1/3 ; 1872 Survie. Estomac 112 UE Mort en 41/2 h. 1875 1/2 20 Mort immédiate. CA 58 » Survie. Duodénum et jéjunum. 1/2 ASS Mort. nets 1/2 18e) Mort immédiate. \ 1/3 4855 Mort immédiate. | Iléon . LUE) 1m Id. 3,26 | 1/2 dE Id. \ : 1 Mort en quelq. h. ss | 1/2 28 » Mort immédiate. | Appendice 12 1,94 Id. ? D | ap 2,7 Id. eus 108 » Survie. Cæcum . 1/2 280 » Mort immédiate. ) os lp 36,5 Id. ete As 486 Survie. Côlon. . 1/2 18 » Mort en quelq. h. ! | 19 20 » Mort immédiate. f °0 ? La première portion de l'intestin grêle tue à la dose moyenne de 15 grammes par kilogramme. La dernière portion semble beaucoup - plus toxique; il suffit, pour amener lu mort, d'injecter l'extrait de 3 ou À grammes ; avec l’appendice, la dose mortelle est encore plus faible, il suffit d'introduire 2 grammes. Quand on fait l’autopsie des animaux qui ont été tués par les extraits de l’iléon ou de l’appendice, on constate que le sang est coagulé dans le cœur droit. L’oreillette et le ventricule sont remplis par un gros caillot cruorique qui se prolonge dans l'artère pulmonaire. La mort ne relève pas d'un effet toxique : elle doit être rattachée à un obstacle mécanique, à un arrêt de la circulation. Pourquoi l'iléon et l’appendice possèdent-ils des propriétés coagu- 498 SOCIÉTÉ DE BIOLGGIE lantes, qui font défaut dans les autres portions du tube digestif, ou du moins y sont peu marquées ; car avec les extraits du duodénum et du côlon on peut également obtenir la coagulation du sang, mais c'est à la condition de pousser les injections avec une assez grande vitesse? Dans les condilions où nous nous sommes placés, cet effet ne se produit pas. L'action coagulante reste donc l'apanage de l’iléon et de opens Comment peut-on l'expliquer ? L'appendice et l'iléon différant des autres parties du tube digestif par le développement des follicules clos et des plaques de Pevyer, on est conduit à se demander si l'effet coagulant ne doit pas être attribué à la présence de ces productions Iymphoïdes. L'expérience suivante est à ce point de vue démonstrative. L'iléon de trois lapins étant ouvert et débarrassé de son contenu, nous enlevons toutes les plaques de Peyer : celles-ci sont réunies et pèsent 18 grammes. On les met à macérer dans 36 cenlimètres cubes d'eau salée el on pratique un extrait suivant le procédé habituel. On prépare un autre extrait avec l’iléon débarrassé, sinon de toutes ses productions lymphoïdes, au moins des plus volumineuses et des plus importantes. Les résultats sont consignés dans la troisième expérience du tableau. L’extrait des plaques de Peyer a conservé le pouvoir coagu- Jant de l'extrait total: une dose de 3 gr. 88 par kilogramme a déterminé la mort et l’aulopsie a montré que le cœur droit était rempli de caillots. Au contraire, l'iléon a perdu sa haute nocivité : on a pu injecter par kilo l'extrait de 15 grammes; l'animal n’a succombé qu’au bout de plusieurs heures. Ces diverses expériences nous permettent de conclure que les extraits obtenus avec les parois du tube digestif sont tous toxiques. Mais ils le sont à des degrés divers. À côté de la toxicilé proprement dite, il faut tenir comple du pouvoir coagulant que possèdent certains extraits el qui semble attribuable aux organes lymphoïdes. À PROPOS D'UNE NOTE DE M. P. ENRIQUES SUR UN INFUSOIRE OLIGOTRICHE, par E. FAURÉ-FREMIET. M. Paolo Enriques vient de décrire (1), sous le nom de 7Z'urbilina instabilis nov. gen. nov. sp., un Infusoire oligotriche qui n’est lout au plus qu’une variété nouvelle d’une espèce depuis longtemps déjà connue 1) Di un nuovo Infusorio oligotrico (Turbilina instabilis n. gn. n. sp.) e suo significato per Ja filogenia dei Peritrichi, in Atti d. reale accad. d. Lincei, 16 février 1908. SÉANCE DU 14 MARS 499 et caractérisée, appartenant au genre Strobilidium (Schewiakoff), décrite en 1888 sous le nom de Sérobilidium gyrans par Stokes, observée et figurée tout récemment avec grand soin par Jean Roux (1). Depuis quelques mois j’étudie cetle espèce et je résumerai ici quel- ques résultats de mes observations, qui seront l’objet d'un mémoire ultérieur. Le Shrobilidium gyrans se distingue des Sérombidium, auxquels il est étroitement apparenté, par la manière dont il se fixe à l’aide d’un mince filament sécrété par sa région postérieure. Cette région est « amincie, écrit J. Roux, munie de courtes stries longitudinales souvent renflées à leur extrémité en forme de boutons; elle sert à l'adhésion de l'animal et semble fonctionner comme une pelite ventouse ou pince multidac- tyle ». La véritable nature de cet organe n’a pas été mieux comprise par Enriques, qui la figure bien, que par les précédents auteurs; cet élément est en effet une adaptation de l'appareil vibratile du Strobilidium, appareil constitué par cinq séries longitudinales de cils modifiés res- semblant aux bälonnets d’une bordure en brosse, et difficiles à distin- guer; ces séries se réunissent en une courte spirale à la base du corps et constituent l'organe fixateur qui correspond par sa structure et par son rôle à la scopula des Vorticellides. Cette ressemblance est d’ailleurs purement et simplement un rapport ‘ de convergence comme celui que j'ai signalé entre le Zintinnidium inquilinum el les Vorticellides. Le plus simple examen montre en effet combien sont profondes les différences séparant ces organismes; je me dispenserai d'entrer à ce sujet dans de plus amples détails, me bornant à signaler quelques-unes de mes publications relatives à ce sujet (2). Je ne parlerai pas non plus de la structure intime de cet Infusoire, des corpuscules basaux, de l'appareil mitochondrial, de la première ébauche du péristome, ele., choses dont M. Enriques ne s’est pas même occupé, et J'aborderai tout de suite l'appareil nucléaire. Malgré la plus grande attention, je n'ai jamais observé de micro- nucleus chez le Strobilidium gyrans, et, moins que tout autre, le gros micronueleus acidophile décrit par Enriques chez son T'urbilina instu- bilis. Mais une raison négative étant sans valeur, je veux croire que cet auteur a observé une variété de Strobilidium gyrans pourvue d'un (1) J. Roux. Faune infusorienne des environs de Genève, 1901. (2) L'appareil fixateur des Discotriches et ses indications au point de vue de la phylogenèse, in Comptes rendus de la Suciété de Biologie, 26 nov. 1904. — La structure de l'appareil fixateur des Vorticellides, in Arch. für Protisten- kunde, septembre 1905. — La structure de l'appareil basilaire des Opercularia, in Comptes rendus de la Société de Biologie, 16 février 1907. — L'Opercularia notonectæ, in Comptes rendus de l'Association des anatomistes, Congrès de Lille, RODPrELC: 430 SOCIRTÉ DE BIOLOGIE micronucleus particulier, et je me bornerai à décrire mes propres observations. Chez le Strombidium turbo (Clap. et Lachm.), espèce voisine de celle qui nous intéresse ici, l'appareil nucléaire comprend un micronucleus constitué par deux segments placés bout à bout et entre lesquels se trouve étroitement accolé un petit micronucleus typique, basophile. Cette structure était déjà comme chez quelques Lorophyllum et divers Hypotriches. L'appareil nucléaire du Strobilidium gyrans représenterait l’exagération de cette disposition. Très bien figuré par M. Enriques, il est constitué par un boudin arqué comprenant deux compartiments extrêmes symétriques et un compartiment central hypertonique par rapport aux premiers, dont il est séparé par deux septa. Chaque compartiment est en réalité une masse indépendante, pourvue . d'une membrane propre qui l'enveloppe entièrement, et les septa sont constitués par l’accolement des membranes de deux compartiments en contact. Les trois compartiments ont ordinairement une même struc- ture : ils renferment des microsomes de nucléine et des nucléoles vrais. Mais aux premiers stades de la division, la chromatine du segment hypertonique semble diffuser dans les deux autres segments, et ceux-ei s’allongent progressivement, tandis que le premier se resserre; celui-ei ne contient bientôt plus qu’une petite masse de chromatine finement granuleuse, et il semble correspondre alors au micronueleus du S{rom- bidium turbo; il disparait enfin totalement et le noyau du Strobilidium, constitué par une masse unique (macron. + micronuel.), se divise par étranglement. En résumé, les rapports intimes qui existent chez quel- ques Infusoires, entre le macro et le micronucleus semblent prendre chez le Strobilidium un caractère particulier. Il est probable qu'au moment de la conjugaison, le micronueleus peut s'isoler entièrement du macronucleus, mais je n'ai pas encore observé ces phénomènes. (Travail du Laboratoire de cytologie du Collège de France.) SUR LA VISION ENTOPTIQUE DES CERCLES DE LA MOSAÏQUE FOVÉALE, par E.-P. FoRrTIN. Pour procurer la vision nette des cercles de la mosaïque fovéale, j'ai imaginé l'expérience suivante. Dans la chambre noire, une lampe Cooper-Hewitt est entourée d’un écran circulaire opaque percé d'une unique ouverture de 3 centimètres de diamètre. Celle-ci est recouverte de verres bleus. Devant elle est disposée une roue présentant une série SÉANCE DU 14 MARS 431 de diaphragmes circulaires d'ouvertures variables. Ce dispositif a pour but de réaliser une petite plage lumineuse, homogène, de coloration bleue sur fond noir. L'observateur se place à une certaine distance de la lampe et, devant son œil, il agite très légèrement un tube. Ce tube, noirei à l'intérieur, est fermé du côté opposé à l'œil par un disque opaque percé d’un trou sténopéique (1). Dans ces conditions, on voit très nettement, projeté sur la petite plage bleue, un dessin chagriné très régulier formé par une foule de petits cereles assemblés comme le sont les alvéoles d’une ruche d’abeilles. Tout porte à supposer que chacun de ces petits cercies correspond -bien à l'un des cônes de la mosaïque fovéale. Cependant, si je compare les angles des projections des petils cercles avec ceux que devraient avoir les éléments du bouquet des cônes centraux de Rochon-Duvi- gneaud (2), mes petits cercles répondraient à un angle de projection trop considérable. ls seraient grossis par le dispositif de l'expérience. : Si chacun de ces petits cercles répond bien à un des cônes de notre rétine, j'ai le droit de faire entre autres quelques remarques intéres- santes. D'abord nous avons là un moyen d'observer le cône lui-même, d'étudier dans son intérieur les différentes réactions qui s'y produisent sous l'influence des lumières colorées et les variations qu'il subit. Ensuite nous pouvons affirmer que la transformation de l’onduiation lumineuse en sensation ne se produit pas dans le cylindre même du cône et cela à cause de la netteté de la parallaxe. Nous pouvons égale- menti constater que l’acuilé visuelle sera entièrement sauvegardée tant qu'existera l'intégrité des quelques cônes centraux, quand bien même tout le reste de la rétine serait détruit (3). De plus, j'ai pu me servir de ce dispositif, comme d’un précieux moyen de diagnostiquer chez des malades intelligents de minuscules lésions de la partie la plus intéressante de l'œil, de la mosaïque fovéale. pr) (1) On peut faire l'expérience même sans tube à mercure avec différents autres procédés. (2) Rochon-Duvigneaud. Recherches sur la fovéa de la rétine humaine et particulièrement sur le bouquet des cônes centraux. Arch. d'Anat. micr., t. IX, 4907. (3) Fortin. Essai sur la physiologie de la fovea centralis. Arch. d'Ophtalm., nov. 1906. — D'une théorie psychophysiologique de la vision et de quelques- unes de ses applications. Recueil d'Opht., nov. 1906. 432 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE LA TOXICITÉ DE L'ABRINE CHEZ LES ANIMAUX CHAUFFÉS, par Epmonp LESNÉ et LUCIEN DREYFUS. L'influence de la température sur l’action des poisons est connue depuis longtemps. Humboldt, CI. Bernard, Ch. Richet et ses élèves l'ont minutieusement étudiée. Et, en effet, les réactions chimiques s’effec- tuent d'autant plus rapidement que la température est plus élevée. Ch. Richet, Saint-Hilaire, P. Langlois, étudiant un grand nombre de poi- sons, ont montré que l’action est d'autant plus énergique que la tempé- rature organique est plus élevée, notamment pour les poisons convulsi- vants (cocaïne). Luchsinger, étudiant l’action de la guanidine et de la vératrine sur les muscles de la grenouille, Kronecker, l’action de l’éther sur les battements du cœur, Courmont, de la toxine tétanique chez la grenouille, arrivaient aux mêmes résultats. Cependant, Ch. Richet et P. Langlois ont fait remarquer que cette influence de la chaleur ne s'applique pas à toutes les substances toxiques, pas, par exemple, à la picrotoxine et à la strychnine, contrai- rement aux assertions de Kunde, Foster et Luchsinger. Dochmann pour le curare chez les chats, Zehlnisen pour un certain nombre d'alcaloïdes, Hildebrandt pour les ferments, Krause pour un certain nombre de toxines microbiennes, ont vu une action toxique inverse sous l'influence de la température. Nous avons étudié l’action de l’äbrine chez des animaux chauffés à l’étuve. Ce poison, si voisin par certains côtés des toxines microbiennes, comme l'ont montré Calmette et Deléarde, tue le cobaye d'environ 500 grammes, à la dose de 1 milligramme, en quarante-huit heures, mais une dose supérieure n’agit pas plus vite. D’aulre part, les animaux à sang froid possèdent une immunité relative, et il faut 1 milligramme aussi pour tuer une grenouille de 50 grammes environ; il sont, dans une certaine mesure, réfractaires et alors ne produisent pas d’anti- toxine. Or, le chauffage des cobayes d'environ 500 grammes, à l’étuve à 39 degrés pendant huit heures par jour, et des grenouilles en perma- nence à 29 degrés, nous a conduits aux conclusions suivantes : 1° Les cobayes chauffés meurent toujours avec une dose de 1 milli- gramme en moins de quarante-huit heures, et toujours avant les témoins non chauflés, quelquefois avec une dose légèrement inférieure. Les grenouilles chauffées avec 1 milligramme meurent toujours bien plus vite que les témoins; 2° Les grenouilles chauffées meurent à des doses extraordinairement faibles, qui peuvent descendre, dans certains cas, au 1/500, au 1/1000, et même au 14/2000 de milligramme ; | # SÉANCE DU 1% MARS 433 3 Les grenouilles inoculées dans ces conditions et qui résistent paraissent fabriquer des antitoxines, et on peut arriver à faire supporter aux animaux des doses primitivement mortelles; mais ce point est actuellement encore l'objet de nos recherches ; 4 Les grenouilles non chauffées auxquelles on injecte une dose d'abrine légèrement inférieure à la dose mortelle, mises à l’étuve quelques jours après l’inoculation, meurent très rapidement, tout aussi vite que des animaux inoculés avec la mème dose et mis simultanément à l’étuve. Ainsi, par exemple : Grenouille. — Inoculation, le 7 janvier 1908 : 1 milligramme. Mise à l’étuve le 41 janvier 1908. Mort dans la nuit. Grenouille. — Inoculation, le 7 janvier 1908 : 1 milligramme. Laissée au labo- ratoire. Résiste. Grenouille. — Inoculation, le 11 janvier, 1908 : 1 milligramme. Mise à l’étuve le 11 janvier 1908. Mort dans la nuit. 5° L’abrine ne parait donc être en général ni modifiée, ni éliminée, m1 détruite chez la grenouille dans les conditions normales. Toutefois, à la longue, il est possible que certaines modifications interviennent, car si l'intervalle entre la mise à l’étuve et l'injection dépasse une semaine, la mort ne survient qu'au bout de quelques jours. Si nous appelons {ension toxique la dose à laquelle un poison introduit dans l'organisme peut intoxiquer les cellules vivantes, on voit que chez la grenouille la tension toxique pour l'abrine est fonction de la tempé- ralture dans ja proportion de 4 à 200. DE L'ACTION SUR LE LAIT DU SUC PANCRÉATIQUE SÉCRÉTÉ SOUS L'INFLUENCE DE LA PILOCARPINE, par E. WERTHEIMER. Si l’on active le sue de sécrétine par quelques gouttes d'une macéra- tion chloroformée de la muqueuse intestinale, on voit rapidement le lait s'éclaircir. Cette réaction a déjà été utilisée par Bierry et Victor Henri pour étudier l'effet sensibilisateur de l’entérokinase sur le suc pancréatique inactif (1). Il faut ajouter que le lait ainsi éclairei n'est (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1902, p. 667. Mais tandis que ces auteurs ne voyaient le phénomène se produire, dans les conditions les plus favorables, qu’au bout de dix à quinze minutes, j'ai habituellement obtenu un éclaircissement complet au bout de cinq, quatre, quelquefois même deux minutes, sans doute parce que j’opérais avec une macération préparée depuis quelque temps. 134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE plus coagulé ni par le lab gastrique, ni par le suc pancréatique activé par le calcium d’après le procédé de Delezenne, ni précipité par l'acide acétique. Ces effets correspondent à ceux que Duclaux attribuaïit à la caséase. Les expérimentateurs (1) qui ont voulu mettre en évidence les pro- priétés coagulantes du suc pancréatique activé par l’entérokinase, ont dû faire intervenir une condition nouvelle : ils ont dû acidifier légère- ment le mélange dans le but de ralentir l’action de la trypsine, qui, en milieu alcalin, transforme trop rapidement la caséine. Or, j'ai constaté que, si on active du suc de pilocarpine fraichement recueilli par la macéralion intestinale, on obtient à peu près une fois sur deux, sans autre addition, non pas l’éclaircissement, mais la coagulation du lait, au bout de deux à trois minutes, à la température de 40 degrés. Il faut donc admettre que le lab s’est formé avant la trypsine el a eu le temps d'agir avant que celle-ci entre en jeu. Quant au suc de pilocarpine non activé, 1l peut se comporter de trois facons différentes : 1° Les cas les plus fréquents sont ceux où, au bout d’une heure, une heure et demie, il ne produit aucune modificalion apparente du lait : ce liquide ne s’est ni élairei ni coagulé. Mais après que le suc a séjourné plusieurs heures à l’étuve, il coagule ou éclaireit le lait très rapidement, quelquefois instantanément, pendant que la température arrive à 40 degrés : il le rend mème parfois transparent à froid, au bout d'une ou deux minuies ; 2° Des cas plus intéressants sont ceux où le sue de pilocarpine, frai- chement recueilli, coagule le lait en quelques minutes. Il en est qui pro- duisent ceteffet en deux ou trois minutes et cependant ces mêmes sues laissaient parfois intacts au bout de vingt-quatre heures les tubes de gélatine qui y avaient séjourné pendant ce temps à la température du laboratoire. D'autre part, tandis que dans le suc de pilocarpine activé par l’entérokinase, le coagulum formé se redissout en dix à quinze minutes, dans le suc aclif d'emblée il reste inaltéré après un séjour à l’étuve d'une heure et plus. Ces deux faits tendent donc à prouver que ce dernier contient du ferment lab à un moment où la lrypsine, où du moins la trypsine active, y fait encore défaut, que les deux ferments ne sont donc pas identiques. À moins cependant qu'il ne se trouve dans ces sucs de pilocarpine une substance qui, en présence d’un seul et méme ferment, favorise son action à l'égard de la caséine et l’entrave à l'égard de la gélatine. Une autre observation du même genre est la sui- vante : un suc de pilocarpine, inaclif au moment de la récolte, peut acquérir des propriétés coagulantes énergiques, après qu'il est resté (1) Pavlov et Parastschuck. Zeilschr. f. physiol, Chemie, 190%, t. XLII, p. 4254 — Woblgemuth, Biochem. Zeitschr., t. IL, p. 350. SÉANCE DU 14 MARS 435 pendant vingt-quatre ou trente-six heures à la température du labora- toire, et cependant, au bout de ce temps, il n’a pas altaqué le tube de gélatine qui y est plongé; en outre, après une heure de séjour à l’étuve, il ne redissoudra pas le coagulum qu'il vient de former. Il se comporte, en un mot, comme le suc actif d'emblée; 3° Enfin, il y a des sucs de pilocarpine qui, immédiatement après avoir été recueillis, éclaircissent le lait aussi aclivement que ceux qui ont passé plusieurs heures à l’étuve, c'est-à-dire presque instantané- ment, à chaud. Et alors ces mêmes sucs digèrent aussi très rapidement la gélatine (par exemple 4 millimètres en cinq heures) et non moins rapidement l’ovalbumine coagulée. Au bout de deux heures, ils auront dissous un petit cylindre d’albumine extrait d'un tube de Meite et, en six heures environ, 5 millimètres de cette même albumine engainée dans le tube (1), alors que beaucoup de sucs de pilocarpine ne com- mencent à attaquer l’albumine qu'après quelques heures de séjour à l’étuve, comme l'ont encore noté récemment L. Camus et Gley (2). L'action concoraante qu'exercent les sucs dont il vient d’être question sur la caséine, l’ovalbumine, la gélatine, qu'ils solubilisent avec la même intensité, permet donc de conclure à l'identité de la caséase et de la trypsine. Dans toutes ces expériences, l'injection de pilocarpine était précédée de la ligature du pylore, pour éviter le mélange possible du suc recueilli avec du suc de sécrétine. 5 centimètres cubes de lait étaient habituelle- ment addilionnés d’un demi-centimètre cube de sue. INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR LES ÉCHANGES GAZEUX DE LA GRENOUILLE, par G. Weiss. J'ai cru devoir reprendre l'étude de l'influence que les diverses tempé- ratures exercent sur les échanges gazeux de la grenouille. La plupart des auteurs qui ont abordé ce sujet n’ont dosé que l'acide carbonique éliminé, les autres n’ont pas employé, à mon avis, une méthode assez précise pour l’évaluation de l'oxygène absorbé. Les échanges gazeux de la grenouille augmentent à mesure que la (4) Dans la thèse de mon regretté collaborateur Lepage : De l'action de quelques alcaloïdes sur la sécrétion pancréatique, Lille, 1904, se trouvent déjà consignées des expériences qui montrent le pouvoir digestif, extraordinaire- ment rapide, de certains sucs de pilocarpine sur l’ovalbumine. (2) Journ. de Physiol. et de Pathol. générale, 1907, p. 991. 436 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE température s'élève, au moins dans les limites où j'ai opéré. Dans certaines séries, j'ai fait monter la température jusqu’à 30 degrés, mais dans la plupart de mes recherches je n'ai pas dépassé 25 degrés. Je pense en effet qu'au-dessus de celte température les grenouilles souffrent rapidement. | Les expériences duraient en général une heure, à moins d'indication spéciale. La tempéralure était maintenue constante pendant tout ce temps. Parfois je faisais plusieurs déterminations successives sans sortir les grenouilles de l'appareil, tout en maintenant la température invariable, afin de vérifier que j'étais bien arrivé à une période de régime permanent. Je n'ai jamais modifié la température dans une même journée, les chiffres que je donne se rapportent donc à des déter- minations faites à des jours différents, sur des grenouilles différentes, quand j'avais recours au curare. J’ai évité de me servir une seconde fois de grenouilles qui avaient déjà été curarisées antérieurement. Quand j'employais des grenouilles immobilisées par destruction du cerveau antérieur, comme ces animaux, guéris de leur plaie opératoire au bout d’une huitaine de jours, pouvaient, en les alimentant convena- blement, être conservés plus d’une année, je m'en servais à diverses reprises, car ils ne souffraient pas de leur passage dans l'appareil. Le fait qui me frappa dans ces recherches fut la variation du quotient respiratoire avec la température. Ces variations, qui par suite d’un dosage imparfait de l'oxygène, je pense, ont échappé à Vernon, sont plus ou moins importantes suivant les séries que j'ai faites, mais elles sont toujours de même sens; le quotient respiratoire monte quand la température s'élève; je l'ai vue dépasser l'unité à 30 degrés. À litre d'exemple je citerai les deux séries suivantes. Dans ces séries, j'ai fait varier la durée du séjour des animaux dans l'appareil, l'augmen- tant pour les basses températures, la diminuant pour les hautes, pour avoir finalement une composition analogue des gaz à analyser. Pana temporaria $* curarisée. — Chaque délermination porte sur quatre grenouilles p'acées simullanément dans l'appareil. — Du 14 au 21 novembre 1906. L'oxygène et l'acide carbonique sont donnés en centimètres cubes à 0 degré et 1 mètre de mercure par kilo-heure. des D ehoniliss rs TEMPÉRATURE CO° QUORPNE NN ee, l'expérience. exhalé. absorbé. respiraloire. 121 4 heures. 50 4,02 11,86 0,34 147 » » 4,44 Ian 0,37 130 2H SU 150 13,63 28,25 0,48 160 » » 12,89 30,32 0,43 109 2 heures. 250 39,90 57,90 0,84 120 » » 20,30 44,65 0,66 ER SÉANCE DU 14 MARS 437 Le — Rana esculenta $' curarisée. — Chaque détermination porte sur quatre grenouilles placées simultanément dans l'appareil. — Du 18 octobre au 14 novembre 1906. L’oxygène et l'acide carbonique sont donnés en centimètres cubes à 0 degré et 1 mètre de mercure par kilo-heure. 4 POIDS DURÉE CO? à Ë 0 ) Reno à LP de …oùhalé. |: absorbe. ae 126 3 heures. 50 1,89 41,22 0,17 198 4 heures. » AA 10,42 0,11 123 » » 2,46 16,81 0,14 111 NS heures 150 11,35 30,66 ,31 99 » » 13.07 43,79 0,30 108 » » 15,80 30,62 0,50 137 2 heures. 250 271,12 33,38 0,83 133 » D» 31,20 31,20 1,0 all » » 32,56 615) 0) 0,83 Il résulte donc de là que, lorsque l’aclivité des combustions de l’orga- nisme augmente, par suite de l’élévation de la température, l’exhalaison d'acide carbonique qui en résulte croît dans une proportion plus grande que l’absorption d'oxygène. J'ai voulu vérifier que ces résultats n'élaient pas dus à une respira- tion imparfaite des grenouilles curarisées, el j'ai fait un petit nombre : de mesures, il est vrai, sur des grenouilles auxquelles, par un méca- nisme approprié, je faisais la respiration artificielle. Les mesures que j'ai effectuées sur les gaz ainsi obtenus concordent avec celles que j'ai trouvées sans la respiration artificielle, les grenouilles étant réduites à leur respiration cutanée. (Travail du laboratoire des travaux pratiques de physique biologique de la Faculté de médecine de Paris.) ACTION DU RADIUM SUR LE SANG, par CH. AUBERTIN et ANDRÉ DELAMARRE. On sait que les rayons X, en irradiation totale, produisent chez l'animal une leucocytose immédiate et passagère, suivie d’une leuco- pénie relativement persistante. Étant donné que les rayous de Becquerel contiennent certaines radiations (rayons y) dont la pénétrabilité est supérieure à celle des rayons X, il était indiqué de rechercher l’action du radium sur les organes profonds, et particulièrement les centres hématopoiétiques. BioLOGtE. ComPTESs RENDUS. — 1908. T. LXIV. 33 438 2 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les altéralions spléniques ont déjà été étudiées par Heineke (190%); quant aux modifications sanguines, elles n’ont pas encore été décrites : toutefois, Curie, Bouchard et Balthazard (1904) ont noté chez des ami- maux morts après avoir respiré l’'émanation du radium « une diminution des leucocytes du sang sans modification du pourcentage, et dont les débris se retrouvaient dans les macrophages de la rate ». L'étude de l’action biologique des rayons X nous ayant appris que, pour obtenir des modifications sanguines nettes, il élait nécessaire d'employer des irradiations totales ou presque totales, nous avons eu recours aux souris blanches; notre appareil (de 3 centimètres de dia- mètre) (1) était posé contre la face ventrale des animaux, irradiant ainsi les trois quarts de l'abdomen et les deux tiers du thorax, c’est-à-dire la rate et une grande partie de la moelle osseuse et laissant l'encéphale en dehors de la zone d'irradiation. Avec ce dispositif, une séance inin- terrompue de quatorze heures ne tue pas l'animal. IRRADIATION UNIQUE. — Le premier effet appréciable est une élévation du chiffre leucocytaire très nette après une heure d'irradiation et portant, par exemple, le chiffre leucocytaire de 10.800, chiffre initial, à 18.000, 21.000, 26.000. Cette leucocytose immédiate est constante, mais elle demaude à être recherchée assez tôt. Très rapidement, la leucocytose fait place à une diminution notable des leucocytes; au bout de deux heures, nous avons trouvé, chez les animaux indiqués plus haut, les chiffres de 6.000, 4.800/et 4.800. Cette leucopénie se prolonge assez longtemps après la fin de l'irradiation; une souris irradiée pendant deux heures et demie présentait encore le lende- main une leucopénie de 1.800; le surlendemain, elle était remontée à 8.400. La leucocytose immédiate est une poiynucléose : les polynucléaires peuvent monter de 32 p. 100 à 66 p. 100, c'est-à-dire de 3.500 à 14.700. En même temps, apparaissent dans le sang des leucocytes en histolyse. : De plus, fait intéressant et d’ailleurs identique à ce qui s’observe avec les rayons X, au moment où les leucocytes baissent, la formule reste à prédo- minance de polynucléaires. Exemple : avant, 10.800 avec 32 p. 100 de poly- nucléaires; après une heure, 18.000 avec 60 p. 100; après trois heures, 6 060 avec 83 p. 100; après cinq heures, 5.400 avec 71 p. 100. Dans ce cas, le chiffre absolu des polynucléaires n'avait donc pas encore baissé à la cinquième: heure; plus souvent, ce chiffre a déjà baissé après deux heures, malgré un (1) Appareil à sels collés sur toile portant 0 gr. 04 d'un sel mixte de sulfate de radium et de baryum d’une activité initiale de 500.000 par centigramme. Rayonnement de lappareil nu : 690.000 environ. Une feuille d'aluminium épaisse de 1/100 de millimètre, jointe à une mince feuille de caoutchouc et à une feuille de papier ordinaire, éliminait tous les rayons « ét 6 mous. Nous utilisions un rayonnement effectif équivalent à 36.000 (32.000 $ durs et #.000 +), soit ænviron 4.570 $ et 570 ; par centimètre carré, l'appareil ayant environ 7 centimètres carrés de surface. SÉANCE DU 1% MARS 439 pourcentage élevé (69 p.400 au lieu de #8 p. 100 dans un cas, chiffres absolus 3.300 au lieu de 5.100) ; la leucopénie est donc due surtout, mais non exclu- sivement, à la destruction précoce des mononucléaires. Ainsi, une séance de deux heures et demie suffit à produire une leucopénie persistante ; après des séances plus longues (neuf, douze, quatorze heures), la leucopénie ne nous a pas semblé beaucoup plus marquée. Chez les animaux sacrifiés à la fin d'une séance de deux, trois, cinq heures et présentant de la leucopénie, les altérations destructives des follicules de la rate ne sont pas encore appréciables. Il n'en est pas de même chez les souris sacriliées après les séances de neuf, douze, quatorze heures : la frag- mentation des noyaux et la macrophagie sont très nettes. La moelle ne pré- sente pas de signes appréciables de dégénérescence. IRRADIATIONS RÉPÉTÉES. — (Deux heures par jour ou deux heures {ous les deux jours). Elles produisent une leucopénie persistante et plus marquée encore (2.400, 1.800, 1.200) avec polynucléose extrèmement marquée (71 p. 100 au lieu de 18 p. 100, taux initial). De plus, on note une diminution parfois considérable des globules rouges (de 8 à 4 millions dans un cas après huit jours d'irradiations presque quolidiennes =—12 heures en tout). La rate pré- sente des lésions très intéressantes et sur lesquelles nous reviendrons. En somme, le radium produit des modifications sanguines presque identiques à celles que produisent les rayons X : même modification immédiate, leucocytose passagère ; même modificalion essentielle, leu- copénie relativement persistante, et nons ajouterons : mêmes altérations destructives de la rate. Nous insisterons sur la précocité de ces modifications sanguines, qui sont déjà nettes au bout de deux heures, et même d’une heure : elles sont par conséquent antérieures aux modifications spléniques, puisque, comme nous l'avons dit, ces dernières n'existent pas encore à un moment où la leucopénie est déjà constituée. I y a donc une certaine indépendance entre la diminution des leuco- cytes du sang et la destruction du tissu lymphoïde; on ne saurait par conséquent expliquer l’une par l’autre; l’un de nous, avec M. Beaujard, a déjà insisté sur ce point à propos des rayons X. Dans un cas comme dans l’autre, il s'agit d'une leucopénie par hyperdestruetion, et non par insuffisance médullaire, comme le prou- vent et la polynucléose et la macrophagie au niveau de Ia pulpe sp'é- nique ; il ne semble pas que (dans les expériences dont nous parlons aujourd'hui) il y ait eu des lésions dégénératives de la moelle, autant qu on en peut juger d’après l'étude des frottis. 410 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE OBJECTIONS A LA NOTE DE M. E. Couvreur ET M1 M. BELrton : « SUR LE SUCRE DU SANG DE L'ESCARGOT. RÉPONSE A M. SEILLIÈRE », par GASTON SEILLIÈRE. Dans une note à la Société de Biologie (1), M. Couvreur et M!!° Bellion, dont on connait les intéressantes recherches sur la physiologie de l’escargot, ont fait une série d’objections à nos remarques « Sur l'absor- ption et la présence dans le sang, chez l’escargot, des produits d'hydro- lyse digestive de la xylane » (2). « M. Seillière, disent-ils, attaque nos conclusions relatives à l'absence du sucre dans le sang de l’escargot, et à la difficulté du passage des sucres produits dans l’inteslin à travers les parois de ce dernier. » Cette absence de sucre serait singulière, en etfet, chez un animal dont les tissus sont si riches en glycogène et dont l'alimentation est presque uniquement composée d'hydrates de carbone. En outre, dans leur note du 49 octobre 1907, M. Couvreur et M! Bellion ne parlaient pas seu- lement de difficulté de passage, mais d'impossibilité. Ils allaient jusqu’à supposer « que le sucre fabriqué dans le tube digestif ne puisse fran- chir les parois de ce dernier ». Nous montrerons prochainement et de la manière la plus nette que le glucose est présent dans le sang de l'escargot en activité. Pour aujourd’hui nous nous bornerons à l’examen des points relatifs à l’ab- sorption des pentoses et à l'énergétique musculaire. Nos contradicteurs demandent « si la réaction obtenue par M. Seil- lière est absolument caractéristique des pentoses ». Considérée seule, elle ne le serait pas ; mais étant donné que dans tous nos essais les liquides obtenus avec les lots Lémoins d’escargots nourris d’hexoses ne la donnaient pas (fait capital dont mes contradic- teurs ne tiennent aucun compte dans leur réponse), on peut dire que la réaction était bien due à l'absorption des pentoses alimentaires. « La coloration rouge, disent-ils, peut être le fait soit de pentosanes (telie la xylane absorbée par les escargots), soit d'acide glycuronique, soit même de galactose. » Admetire que la réaction est due à la xylane, revient à dire que celle- ci est absorbée, tandis que son produit d'hydrolyse ne le serait pas. Il en résulterait que la xylane non digérée serait un aliment, et que digérée elle ne le serait plus. Alors à quoi servirait la xylanasé ? D'autre part, si la réachuon était due à l'acide glycuronique, les témoins l'auraient donnée également. (1) Séance du 15 février 1908. (2) Comptes rendus de la Société de Biologie, 7 décembre 1907. SÉANCE DU 14 MARS 441 Quant à dire que le galactose donne la réaction des pentoses, c’est là une allégation erronée. A la vérité, on a bien répété dans la litlérature chimique que le galactose donnait avec la phloroglucine la réaction des pentoses (1). Mais il est facile de s'assurer du contraire avec le galactose pur : ce sucre fournit avec les phénols les mêmes réactions colorées que ses isomères aldéhydiques, et avec la phlorogucine une coloration brune tout autre que la coloration rouge violacé que donnent les pentoses (2). M. Couvreur et M!- Bellion auraient dû vérifier expérimentalement leur assertion. Plus loin nos contradieteurs opposent à nos résultats ceux qu’ils ont obtenu, avec des escargots « ayant mangé sans exagération et avec du sang non concentré ». Les escargots de nos expériences avaient certainement moins mangé que ces animaux ne mangent souvent à l'état de liberté ; quant à la concentration du sang, c'est, selon nous, un tort de ne pas l'avoir prati- quée, car elle ne peut faire apparaître le sucre s'il n’y en à pas. « Nous allons maintenant faire ces recherches en nous plaçant dans les mêmes conditions de gavage et de concentration que M. Seillière, el, si nous conslatons la présence du sucre, nous n en conclurons pas moins que cette substance est normalement en quantité très faible et négligeable dans le sang de l’escargot, et que le problème de l'énergé- tique museulaire chez cet animal reste encore à résoudre. » Conclure que le sucre est en quantité très faible, c'est ce que nous avons dit nous-même. Mais quelque faible que soit cette teneur, elle n'est pas négligeable à notre avis, car les réserves de glycogène qui se trouvent en tous les points de l'organisme de l’escargot autorisent à émettre l'hypothèse d’un constant renouvellement du sucre au fur et à mesuré de sa consommation. Ainsi comprise, l'énergétique musculaire de l’escargot ne nous paraît ni plus ni moins obscure que celle de tout aulre animal. è Nous ne doutons donc pas que, chez l’escargot, les polysaccharides alimentaires soient hydrolysés, absorbés, puis brûlés dans l'organisme, ou transformés en réserves suivant les lois générales de la physiologie. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) (1) L'origine de cette erreur ne serait-elle pas daus la confusion autrefois fréquente du galactose avec l’arabinose ? (2) Voir Follens et Bourgeois, Les Hydrates de carbone, p. 396, et Maquenne, Les Sucres, p. 451. SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE & Ha [NS] À PROPOS DES CORPS JAUNES DE LA LAPINE : ILS N'ONT AVEC LE RUT AUCUNE RELATION, (Deuxième note), par CL. Recaup et G. DURREUIL. La question des relations des corps jaunes avec le rut est une de celles sur lesquelles il semble aisé d’être d'accord. Sa solution, en effet, résulte de l’observation facile de faits simples, qui laissent aussi peu de place que possible aux divergences d'interprétation. Mais encore eût-il fallu, pour qu'il y ait accord entre M. Villemin et nous, que l’état actuel du sujet fût exactement connu de part et d’autre. La réponse que M. Villemin vient de faire (1) à notre première note (2) démontre que nous avons eu le tort de considérer comme suffisamment connues les notions suivantes relatives à l'ovulation, à la segmentation de l'œuf et aux corps jaunes de la lapine. 1. Chronologie de l'ovulation et de la segmentation. — De nombreuses observations, anciennes et récentes, auxquelles nous ne connaissons pas de contradiction, ont établi la chronologie précise de l'ovulation et de la segmentation par rapport au coît fécondant. C'est le nœud de la ques- iion, Voici quelques chiffres, donnés par M. Tourneux (3). 13 heures après le coït : ovulation et fécondation; DNS — œufs à 2 blastomères vers le milieu de l’oviducte; 35 — — œufs à 8 blastomères; é 80 à 85 — — entrée des œufs dans l'utérus et début de la cavité de segmentation; 180 h. environ — fixation des œufs. Etant donné des œufs dans un état déterminé de segmentation, on sait donc avec cerlitude (à quelques heures près) la date du coït fécondant. 2. Détermination de l'äge des corps jaunes. — A tout follicule rompu succède un corps jaune. En vertu de la chronologie rappelée ci-dessus, il y a deux manières de connaitre avec précision l’âge des corps jaunes: soit en partant de l’heure constatée du coït, soit en partant de l’état des œufs. Souvent nous avons dû nous fonder sur l’état des œufs, parce que, pour beaucoup de nos lapins, nous n’avions pas constaté les coïts. Cela (1) Villemin. Soc. de Biologie, 29 février 1908. (2) Regaud et Dubreuil. Soc. de Biologie, 1°* février 1908. ‘3) Tourneux. Précis d'embryologie, 1898. SÉANCE DU 14 MARS 143 n’enlève rien à la valeur de nos observations, parce qu'il y a entre le développement des œufs el celui des corps jaunes un parallélisme rigou- reux, bien connu et incontestable. 3. Evolution des corps jaunes. — Les corps jaunes se forment, crois- sent, atteignent leur apogée, décroissent et disparaissentavec une régu- larité parfaite, et du même pas pour tous ceux qui résultent de la même ovulation. : La transformation du follicule rompu au corps jaune commence environ trente-deux heures après le coït [Sobotta (1), donnée que nous confir- mons]| et dure plusieurs jours. Avant le quatrième jour, on ne saurait parler de corps jaunes, mais bien d'abord de follieules rompus, ensuite de follicules rompus se trans- formant en corps jaunes. De trois jours et demi à sept jours et demi environ, les corps jaunes crois- sent et achèvent leur histogenèse. Leur taille maxima est atteinte du huitième au dixième jour. Après le quinzième jour, ils décroissent; à la fin de la troi- sième semaine, ils sont petits, plats, et leur marge commence à être échan- crée par des follicules. Après l'accouchement (vingt-huit à trente et un jours) ils ne sont plus que des taches de plus en plus difficiles à distinguer de la glande interstitielle, mais peuvent persister encore plusieurs semaines. 4. Cela posé, la question des relations des corps jaunes avec le rut se réduit à celle-ei : dans les ovaires examinés après le coït, y a-t-ildes corps jaunes antérieurs au coil? el si oui,ces corps jaunes peuvent-ils avoir déterminé le rut? Nos observations répondent toutes à cette question. Elles sont de deux ordres : ; A.—- Dans les unes, les ovaires contenaient certainement, ou conte- naient peut-être, des corps jaunes en régression prononcée. Mais ces traces de corps jaunes, dont la période d'état remontait à plusieurs semaines, ne peuvent avoir causé un rut remontant seulement à quel- ques heures ou au plus à quelques jours. B. — Dans les autres : a) ou bieniles ovaires ne renfermaient aucun corps jaune, mais seule- ment des follicules récemment rompus (cas des morulas sans cavité); b) ou bien les ovaires renfermaient une seule catégorie de corps jaunes en formation et tous de même date (cas des œufs vésiculeux, dans l'utérus.) (1) Sabotta. Ueher die Bildung des Corpus luteum beim Kaninchen. Anat. Hefte, VIII, 1898. | 27 fs). En, 2h) 474 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE « Pour satisfaire à l'opinion de M. Villemin, ce n’est”pas des follicules récemment rompus ou bien une seule catégorie de corps jaunes — et de corps jaunes en formation !— qu'ilfaudrait trouver dans cesovaires (B), mais deux catégories de corps jauues d’âges différents : la plus récente correspondant aux œufs, — la plus ancienne en période d'état ou com- mençant à régresser, mais en tout cas antérieure aux (eue Les corps jaunes en formation : a) ne peuvent être la cause du rut, car ils n’entrent en formation qu'après que le rut a cessé ; b) ne peuvent même pas êlre antérieurs au rut, parce que cette hypo- thèse est contraire à une chronologie bien établie; cette chronologie, il ne suffit pas de l’ignorer ou de la nier; il faut la démontrer fausse. Done {es corps jaunes ne conditionnent pas le rut. (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) SUR LES RAPPORTS DU CORPS JAUNE AVEC LA MENSTRUATION ET LE RUT. (RÉPONSE À MM. RecauD et DuBREuIL), par F. VILLEMIN. J'ai soutenu dans ma thèse (1) les deux idées suivantes presque uni- versellement admises aujourd’hui : 4° l’ovulation est spontanée chez la femme et les femelles des Mammifères ; 2° la menstruation et le rut sont deux phénomènes homologues. Je me suis, en outre, altaché à démontrer que la menstruation et le rut sont sous la dépendance du corps jaune de l'ovaire. Cette opinion ne m'est pas personnelle ; elle a été déjà soutenue par différents auteurs, et j'ai seulement apporté des faits nouveaux en sa faveur. Mes obser- vations ont été failes surtout chez la femme; quelques-unes concernent la vache, la truie, la brebis et la lapine. MM. Regaud et Dubreuil ont récemment (2) cherché à infirmer mes résultats en se basant sur leurs observations chez la lapine. Leurs conclusions se résument dans les deux propositions suivantes : L° l'ovulation n’est pas spontanée chez la lapine, elle est déterminée par le coït ; 2° le rut n'est pas conditionné par le corps jaune. (1) Villemin. Le corps jaune considéré comme glande à sécrétion interne de l'ovaire. Thèse de Lyon, 1908. (2) CI. Regaud et G. Dubreuil. Existe-t-il des relations entre les phénomènes du rut et la présence de corps jaunes ovariens chez la lapine ? Comptes rendus de lu Société de Biologie, 7 février 1908, t. LXIV, n° 4, p.176. rs re (de SÉANCE DU 14 MARS J'ai déjà répondu aux objections de ces auteurs. Aujourd'hui, dans une seconde note, MM. Regaud et Dubreuil reprennent un de leurs arguments. Je me contenterai de faire remarquer que celui-ci a trait à l'évolution du corps jaune au cours de la grossesse, question que je n'ai pas abordée dans mon travail et qui n’a pas de rapport direct avec le fait en discussion. Je n’ai jamais nié, en effet, qu'il existe un parallé- lisme étroit entre le développement du corps jaune et celui de l'œuf fécondé ; ce fait ne démontre cependant pas que l'ovulation, chez la lapine, est due au coït, ni que le rut n'est pas sous la dépendance du corps jaune. L'observation que j'ai faite de lapines n'ayant pas coité depuis long- temps, et possédant des ovaires avec des corps jaunes en période d’état, reste toujours inexplicable avec la manière de voir de MM. Regaud et Dubreuil. J'ajouterai un dernier mot : pour démontrer que le rut est sous la dépendance de la sécrétion interne du corps jaune, il n’est pas néces- saire de prouver, comme le pensent mes contradicteurs, qu’il y a dans l'ovaire, au moment du coït, « deux catégories de corps jaunes d'âge différent » ; il suffit de faire voir que des cellules lutéiniques se déve- loppent au moment du rut et qu'elles déversent dans le sang un prin- cipe qui faisait défaut dans la période antérieure. J'ai fourni la démonstration que les choses se passaient bien de cetie façon chez la femme et divers Mammifères ; aussi, tant que des faits précis ne viendront pas démontrer que la lapine diffère à ce point de vue des autres Mammifères, je me croirai autorisé à maintenir mon Opinion et à affirmer que, chez lous les Mammifères, l'ovulation est spontanée, et que le rut est déterminé comme la menstruation par la - sécrétion interne des cellules du corps jaune. LA RÉSORPTION DES FERMENTS PANCRFATIQUES DANS L'INTESTIN SAIN ET DANS L’INTESTIN MALADE, par M. Lorper et Cu. ESMoner. Nous avons étudié dans deux notes précédentes (1) l'activation et la résorplion des ferments pancréatiques au niveau des différents segments de l'intestin. Nous désirons indiquer aujourd'hui la perméabilité de l'intestin et la résorption des ferments pancréatiques dans quelques états pathologiques. Dans l’occlusion intestinale, il nous a paru évident que la résorption (1) Lœper et Esmonet. Soc. de Biologie, janvier-février 1908. 4 0 Vu#tri | DES DE BIOLOGIE SOCIÊTÉ 446 ‘eATJIS0d « ‘0A1}IS0q ‘aa1j1S0q ‘aAIJISOq 0 0 *S991 I, À memes :0 | :{fro9ox + [Ce « oi + Du + *osediry SANTA oser lur y À ae) (oi! + be) = = + (oi! + ll 2e + ei + el [= [=] + ‘osedrrr "SET AU TE — DNVS « “TE 7/7 Ga 0 919 6e ‘TI c/7 080 ‘20 9 ‘TE 0 810 ‘0:9 LT ‘TEE 980 9206 ‘TU € 960 Da 0 ‘IE 0 980 ‘00 GG ‘IL 0 9%°0 ‘00 88 ‘S9HUI SUISOQUI G ‘TU 6 0c°0 ‘2°9 L L ‘Lu œ/r ca: 0 ‘2°9 9 8 ‘IE F Et 0 298 6 ‘Tru %/e 1c‘0 ‘09 GT ur “Ta g/1 1 ‘0 ‘0°9 OT ‘SUIS SUI}S9JUT ‘oser ‘109701 ‘7 | ‘oser Âuty ‘So)rjuen() TIVNILISAENT AGIAÔIT * : * ‘asse]0d ©] R 92AP] u}S9JUI -ossejod EI ® 9ARI UIJSSJUI ME Ur + + + * * DB9,I R 9A8] WJSOUI LORS, ES RATE, A] AN SAUT L ‘ : ‘esseJod ®] e 94] wunusponq L © +: +: 9919 wnuspori( L :‘ 99]I1SIP RE2,] P PAR] NuPpon LD CR ne an Ro UE O1) NE EE A MES 5 “arois ul}SaIU] LOUE] VISE NUE ui “a]918 urjsaquy ‘DEC CT ÉTNMUNpDON(E Éd CR CC ES NNONTE HLOALNI HAINÔPTI SÉANCE DU 14 MARS 447 de l’amylase, de la lipase et aussi dans quelques cas du ferment protéo- lytique était infiniment plus complète et plus rapide qu'à l'état normal. Ceci n’est pas seulement vrai, ainsi que l’un de nous l’a déjà montré avec Ficaï (1), pour l’occlusion expérimentale, mais aussi pour l’ocelu- sion chez l'homme. Plus délicates sont les variations qui résultent d’une altération même de la muqueuse intestinale : en nous placant toujours dans les mêmes conditions, en injectant la même quantité de ferments pancréatiques (1 gramme de pancréatine pour 7 centimètres cubes de sérum salé), et en examinant nos animaux avant l'opération et six heures après, nous avons obtenu les résultats consignés dans le tableau ci-contre. On pourrait nous objecter que la simple occlusion intestinale peut déterminer de telles variations. Nous avons fait à ce sujet cinq expé- riences qui nous ont montré que jamais, dans un aussi court espace de temps, l’'amylase et la lipase n’atteignaient des chiffres aussi élevés. Quant au ferment protéolytique, il ne varie pas dans ces cas. Il nous semble donc pouvoir conclure : 1° La perméabilité de l'intestin altéré est, ainsi que le témoigne l'examen du sang et des urines, plus considérable à l'égard des ferments pancréatiques que celle de l'intestin normal; 2° La quantité de liquide sécrétée par la muqueuse sous l'influence de ces ferments est plus considérable dans le duodénum que dans le grêle, et plus considérable aussi dans les intestins irrités que dans les intes- tins normaux ; 3° Si la quantité d'amylase et de lipase du liquide intestinal semble plus élevée que ne permettait de le supposer l’augmentation de la per- méabilité même de l'intestin, ce fait, en apparence paradoxal, tient à des phénomènes d’activation momentanée des ferments par une mu- queuse irritée. POUVOIR ABSORBANT DU RECTUM VIS-A-VIS DE QUELQUES SUBSTANCES MÉDICAMENTEUSES, par L. Massoz et J. Miner. Sur le conseil de M. Calmette, nous avons étudié le pouvoir absorbant du rectum vis-à-vis de quelques substances médicamenteuses. Cette recherche à porté sur des substances faciles à caractériser dans les urines, capables de fournir des renseignements sur le fonctionnement des organes d'élimination, et surtout susceptibles d'être employées dans un but thérapeutique : bleu de méthylène, phloridzine, iodure de potassium, azotate de potassium, salicylate de soude. (1) Lœper et Ficaï. Soc. de Biologie et Arch. de Méd. expérimentale, 1907. VE » SOCIETE DE BIOLOGIE 2 448 = °U YG ‘S9ANSU 6 _ ‘Saanouy 6G :S9aInauy 0G NOSUNEG APE En AU 9 ES EU MT « 09Ù I L OUL CT 066 Tr 08 18 ‘ ° aurNp oœuIOA K vG‘0 086 "0 ñ LED OR nee der A0on -diosqep gioddey « 09€ ‘18 0 Or ‘19 F Sri ‘19 0 fL ‘ASUU & ‘QUI? [8]0} SPI0d G « « « 0001 L00 ‘0 | 00 ‘U EG « « « « 00 ‘0 « ‘4 S7 16 0 « “ « 9660 6000 | 08 ‘U FE » « « 000! 090 Of ‘U £G 070 « CAD | OEREUNC 8860 GT0 0 | 0 ‘U 0€ « « « 66°0 € CU 0G 69°0 | np d ‘npaod LG 0 CI00, LGV, 87 GR « CE) Dee (0 & ‘u 9I 09° 0 6100 | 46 960 LG0°0 | SOUL « 6L'0 « 'U GT 69.0 OGOA UNE ESAEURS 916: 0 ILO 0 | OF HET) 0001 @ 24081] LL9/0 JE ‘4 OT OT GÉUAOES EUR GGI 0 | 06 U 01 6660 0S ‘ 97 809 0 Cu 6 (SR SUR OM PL AINO IE 0 | 06 UC c08 ‘0 CHU 6%. 0 «Vu OS: I 8200 | « US GEI °0 | 06 U SG 090 967 0 | 06 U FT 86e "0 CS (RL OU EU LT 0 | er Ur cer 0 6410 | US Y9G ‘0 «€ U# 06: F PAU QE AC AUTRE RON EURE GE‘ 0 GOT Q | ST UL 6710 « “HG 001 0F00. | eur LYVO | OF UGC 10 0 910 0 | « ‘49 910°0 Of UT 6° 0 « 0 eva x 986 0 | 06 UT 860 ‘0 ÉLORONE PA SRURE « 0 €G U 0 : ‘13 ‘18 °18 CELUI) 4 ‘d ir X ‘d L X d “D X ‘d nt 20e | 2 | Sr suëp L'on ug Anse OŒE UE 0001 ‘d RS US MR em TRE AN AS à A ie el D à DESIRE PNR NE PS PRE 0 à : LNVONHAI SHAUHSNON ‘asseod 9p ‘opnos op 9Je[Â9tpes ‘wniIsse]0d ep 2xnpor ‘AUIZPIIO][Ud ‘aue{UIaut 8p neIg 972107Y : SHIGNLE SLIATOMHd SÉANCE DU 14 MARS 449 Les malades, choisis dans le service de M. le professeur Combemale, à l'hôpital de la Charité, élaient exempts eliniquement de toute tare rénale. Ils reçurent respectivement : 5 centimètres cubes de solution de bleu de méthylène à 5 p.100 ;'5 centimètres cubes de solution de phlorid- zine à 1 p. 200; 20 centimètres cubes de solution d’iodure de potassium à 10 p. 100; 40 centimètres cubes de solution d'azotate de potassium à 10 p. 100 ;,5 centimètres cubes de solution de salicylale de soude à 80 p. 100. Les solutions furent diluées dans du lait de manière à consti- tuer un lavement de 50 centimètres cubes, que chaque sujet conserva pendant au moins trois heures. Nous avons suivi l'élimination par les urines eu recueillant les volumes totaux de chaque miction, et en dosant dans chaque échantillon le pro- duit étudié. Dans tous les cas, après vingt-quatre heures, ce dernier n’était plus décelable dans les urines. T représente le temps écoulé depuis l'injection. P désigne le poids de substance éliminée dans chaque miction. R représente le rapport du poids de la substance éliminée depuis le début au poids total éliminé. D’après ces chiffres, nous voyons que la faculté d'absorption du rec- tum varie notablement avec la substance injectée. Le bleu de méthylène est faiplement absorbé (3,2 p. 100), la phloridzine ne fait apparaitre dans les urines qu'une très petite quantité de sucre ; les cristalloïdes, au contraire, sont énergiquement absorbés : 1odure de potassium (58 p.100); salicylate de soude (24 p. 100); azotate de potassium. Pour ce dernier corps, les volumes des mictions n'ont pas été mesurés : mais si l’on évalue à deux litres par vingt-quatre heures la quantité totale d'urine émise, l'absorption aurait élé de 46, 5 p. 100. Ajoutons en outre que le maximum de l'élimination a lieu dans les cinq ou six heures qui suivent l'injection intrarectale : pour le b/eu de méthylène, après six heures l'élimination est sensiblement à moitié accomplie ; pour la phloridzine, en huit heures l'émission du sucre à atteint 42 p. 100 de sa valeur totale ; pour l’iodure de potassium (1), elle arrive à 64 p. 100 en cinq heures trente; pour le salicylate de soude, en cinq heures trente, 65 p. 100 sont éliminés. Le rectum absorbe donc très puissamment les substances cristalloïdes médicamenteuses ; cette propriété, utilisée récemment dans le traite- ment de la syphilis, mérite d'être mieux connue : il y a là une voie d'administration thérapeutique toute désignée pour suppléer la voie buccale lorsque celle-ci, pour une raison quelconque, ne peut ou ne doit pas êlre employée. Unstitut Pasteur de Lille. . (1) Le malade présenta des sécrétions nasale et conjonctivale abondantes, 50 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE & DOSAGE DU PROTOXYDE D AZOTE, 1° PUR; 2° MÉLANGÉ A L'AIR OÙ L'OKYGÈNE; 3° DANS LE SANG, par Maurice NicLoux. 1° DOSAGE DU PROTOXYDE D'AZOTE PUR. — On sait que le protoxyde d'azote mélangé à l’hydrogène détone sous l'influence d’une étincelle électrique; l'explosion est également provoquée par un fil de platine porté au rouge blanc au sein du mélange gazeux. La réaction est la suivante A%20 + H° = H°0 + A7° Elle montre que 2 volumes de protoxyde d'azote s'unissent à 2 volumes d'hydrogène, laissant après l'explosion un résidu de 2 volumes d'azote; la réduction représente donc le volume de protoxyde d'azote. L'analyse eudiométrique est faite exactement dans les conditions que j'ai décrites pour le chlorure d’éthyle (1). L'appareil employé est l’eudio- mèêtlre-grisoumètre de Gréhant. Le protoxyde d'azote étant assez soluble dans l'eau, toutes les précautions déjà indiquées pour l'analyse du chlo- rure d’éthyle, en vue de diminuer les causes d'erreur dues à la solubi- lité, seront rigoureusement observées. 2° DOSAGE DU PROTOXYDE D'AZOTE MÉLANGÉ A L'AIR OÙ L'OXYGÈNE. — C'est là le problème le plus intéressant; en effet, comme on le verra tout à l'heure dans le cas particulier du protoxyde d'azote extrait du sang en vue de son dosage, on l’obtient en même temps que tous les autres gaz du sang. Or ceux-ci renferment de l'oxygène; il y a donc lieu de se préoecuper maintenant de l'analyse d’un mélange de protoxyde d'azote et d’air ou d'oxygène. Deux techniques peuvent être employées suivant que l’on absorbe ou non l'oxygène avant l'analyse eudiométrique : a) Absorption de l'oxygène avant l'analyse eudiométrique. — On emploie comme réactif absorbant le pyrogallate de potasse; dans ces conditions l'agitation nécessaire avec le réactif entraîne une légère perte par solubilité ; la quantité de protoxyde d'azote retrouvé n'est en effet que de 92 p. 400 environ; b) Analyse eudiomélrique sans absorption préalable de l'oxygène. — Donnons tout d’abord la théorie, d’ailleurs connue, de cette analyse. Si l’on ajoute de l'hydrogène à un mélange d'oxygène et de protoxyde d'azote et qu'on fasse détoner le mélange, on aura simultanément les deux réactions : H2 + O — H20 et Az°0) + H°—H°0 = A7 2 vol. + 1 vol. 2 vol. + 2 vol. 2 vol. (4) Maurice Niccoux. Dosage de petites quantités de chlorure d’éthyle pur. Société de Biologie, 1907, t. LXIIT, p. 689. TE Le US ETAT: UE En S FES pere ; SÉANCE DU 14 MARS 451 La réduction de volume représente, dans lé premier cas, trois fois le volume d'oxygène, dans le second cas, le volume de protoxyde d'azote. Soit æ le volume de protoxyde d'azote, y le volume d° oxygène, a la réduction observée; on aura évidemment DDR NN ENT : (1) Le résidu gazeux, après l'explosion, contient un excès d'hydrogène que l’on peut déterminer en ajoutant de l'oxygène et faisant exploser : les deux tiers de la nouvelle réduction représentent l'hydrogène en excès. Or si nous avons eu soin, lors de l’opéralion première, d'ajouter au mélange gazeux (0 + Az 20) un volume mesuré d'hydrogène, la différence entre ce volume et l’excès déter- miné dans la dernière opération donnera la quantité d'hydrogène consommé dans la réaction. Soit b ce volume. Comme le protoxyde d'azote se combine à son propre volume d'hydrogène et l'oxygène à deux volumes on peut poser la nouvelle équation x + 2% = b L2 LE En résolvant le système d'équation (1) et (2; on trouve : TR —= ] Q co | (el V Voici maintenant les résultats de deux expériences faites dans ces conditions. Exp. I Exp. II : cent. cubes. cent. cubes, Sue nmercure aie 0e ei A 00 NES unie mercure, ain 2e he EURO AL AA): 0878 OO EME PDC PE BEL VUS PRE PR OR RS En PE EAN RE A22O — 2,85 AO PP RC C HO PR ed) 12:06 na CNC CHE O Eee Ur ee NE to + 1 pastille KOH, sion Dee 12:0 ROHAN NE MAR PEER + Hydrogène. 2% + Hydrogène. DER HUM X = 9 OnapassesSurleaus PCR en Onépassersrmleant ere Ale Explosion suivie de 50 ares Explosion suivie de 50 passages. 13 intermittents du courant . . . 15,5 Réduction & — 8,5 a = 8,1 Onajoute de l'oxygène. . . : ! . 20 NOxXyYSeNE NES SANS) Explosion, 50 passages . . . . . 12,8 Une petite flamme 50 Douce 4158 RÉOUCHONR SENTE Réduction . 32) AY ALOBenE. Car ANS Hydrogène. . . . . 2 15 Hydrogène consommé : OM, 2%, 8 — 6,6 D AB 681 Appliquons la formule donnée plus haut. L'application de la formule donne : æ volume de protoxyde d'azote — 30 — 2a — 19,8 — 17 — 2,8 æ—=3b = 24—20,61= 17:43 cc 21 Au lieu de 2,85, soit : r Au leu de 3,3, soit : Retrouvé pour 100 : 97,7 Retrouvé pour 100 : 93 (1) (1) Dù à la différence de forme des ménisques. 4592 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Comme on le voit, j'ai tenu dans ces deux expériences à agiter le gaz avec de la potasse, simplement pour me mettre dans les conditions qui _ seront celles des expériences sur le dosage du protoxyde d’azote dans le sang. Les résultats sont néanmoins très satisfaisants, ils montrent la précision très suffisante que l’on est en droit d'attendre de ces dosages d’une technique remarquablement simple. 3° DOSAGE DU PROTOXYDE D'AZOTE DANS LE SANG. — On suivra exacte- ment latechnique décrite par le professeur Gréhant pour l'extraction des gaz du sang. Si l’on se propose seulement le dosage du protoxyde d'azote, l'extraction pourra se faire en présence d’acide phosphorique à 100 degrés ; si au contraire on veut procéder en même temps au dosage de l'oxygène on fera l'extraction à 40 degrés en présence de fluorure de sodium, car la première méthode est inapplicable, les chiffres d'oxygène étant toujours trop bas. Les gaz une fois extraits on en fera l'analyse en suivant l'une des deux techniques qui viennent d’être exposées. J'ai toujours donné la préférence à la seconde qui est plus exacte, et j'ai pris en outre les quelques précautions que voici. Au lieu d'absorber tout de suite l’acide carbonique par la potasse et de mettre ainsi le protoxyde d'azote restant, presque pur, au contact d’un liquide qui peut l’absorber, on ajoutera d’abord l'hydrogène nécessaire à la combus- tion, on fera passer ensuite une pastille de potasse dans la cloche et on agi- tera. Cette agitation assurera en même temps l'absorption de CO? par la potasse et le mélange des gaz restants : hydrogène, protoxyde d'azote, oxygène et azote; le protoxyde d’azole élant alors dilué dans un volume notable d'hydrogène, sa tension partielle, et, par suite, sa solubilité est diminuée d'autant. L'exemple suivant permet d’ailleurs de se rendre plus facilement compte de la suite des opérations. Poids du sang analysé : 17 gr. 48. cent. cubes, Gariexiranewsur le mercure AC ACER RE se AU Hydro rene rer NO AP A LE RQ | aie intro 25,4 H — MN Apres RKOHMPITEALONEAEMME EAU DE SRE ON A. 6 HOCNIE 2 FAT DRE MCE ER PU SEE TE SE Ce AM RUN Lente à — 4172 A\pressexploston "HUMDASSATES EEE ENT N ut SERIES Réduction : a = 4,7 1MOxVSÈNE Mac ITAON AMENER RC RC EME MES 21 Bxplosion 1o0BpDaAsSSaDeS Rte EE UC Re Pre 99 Réduction . . . . . 10,8 = HYULOSENE.- SRE 1,2 Hydrogène consommé : b = 11,1 — 7,2 = 4,5 Protoxyde d'azote — 3h — 24 — 13,5 — 9,4 — 4,1 Volume 0e MO0NL 200452 mn) 2 MO ESA CD POS = ME E 0129313 00 AMP 60 Emilie 2626 : î : Ace Ceci pour 17 gr. 48 de sang. Pour 100 grammes ne - ue SEANCE DU Â14 MARS 453 Je donnerai dans de prochaines notes l'application de ces méthodes à l'étude de quelques questions relatives à l’anesthésie par le protoxyde d'azote. L’ÉPITHÉLIUM UTÉRIN CHEZ Acanthises vulgaris RIsso À PARTIR DE LA PREMIÈRE GESTATION, (2° note), par L. BLarzor. 2, — Femelle de O0 m. 80, n'ayant jamais eu de petits; l'ovaire ne porte que des corps jaunes de l’année ; l'utérus contient des œufs au début de la segmentation. La couche moyenne de l’épithélium est en voie de régression. Au sommet des papilles, sur les points les moins avancés, on voit les cellules moyennes se dissocier et s’imprégner de gouttelettes graisseuses. Elles subissent cette dégénérescence en dehors de l’action de leucocytes, car on trouve des plaques entières en dissociation dont toutes les cellules sont faciles à carac- tériser comme épithéliales. Plus tard, il se creuse des vacuoles contenant des boules cytoplasmiques, des gouttelettes graisseuses et de gros grains de chromatine réfringents. Une partie des cellules épithéliales dégénère donc sur place par pycnose. . Mais toute la dégénérescence de l’épithélium n’est pas sous la dépendance de ce phénomène. Les capillaires sous-épithéliaux paraissent, en effet, bourrés de leucocytes, à noyau rond, à protoplasme non granuleux; en y trouve très peu de polynucléaires. La couche épithéliale interne est dissociée en beaucoup d’endroits; et, dans la couche moyenne, on voit de grandes plages constituées par des cellules dont le noyau a les dimensions et la colo- rabilité des noyaux de mononucléaires (on voit de place en place, mais très rarement, un polynucléaire entre deux cellules épithéliales). La dissociation de la couche épithéliale interne et la présence des mêmes cellules dans l’épithélium et dans les capillaires sous-épithéliaux indique à coup sûr qu'il y a passage de ces cellules d’un côté ou de l’autre. Mais y a-t-il péuétration des leucocytes dans l’épithélium ou chute, dans les capillaires, de cellules épithéliales dégénérées? C’est un point qui me paraît impossible à trancher par l'observation simple : certaines cellules épithéliales dégénèrent en condensant leur noyau et en prenant nettement l'aspect de leucocytes; si bien que la plupart des éléments contenus dans l’épithélium deviennent impossibles à identifier. Cependant, s’il faut s’en tenir aux données classi- ques, l'observation du stade suivant, montrant des polynucléaires dans l'épithélium, tendrait à faire penser qu'au stade présent des leucocytes ont pénétré entre les cellules épithéliales. Au fond des cryptes, le processus de régression est moins avancé; on y trouve d’assez nombreuses cellules en karyokinèse, au milieu de cellules qui dégénèrent. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 34 he A54 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3. — Femelle de 0%, 50; l'ovaire porte des corps jaunes récents; les utérus étaient vides, mais sans doute accidentellement. La couche moyenne, au sommet des papilles, est presque disparue ; les cellules externes, aplaties tangentiellement, sont appliquées par places sur les cellules basilaires également aplaties, à noyau très faiblement chromatique. On trouve encore l'emplacement de la couche moyenne indiqué par la pré- sence d’une fente remplie de grains chromatiques libres provenant de pycnoses, de boules cytoptasmiques et de polynucléaires nombreux. Les capillaires sous-épithéliaux et les artères contiennent maintenant beaucoup de polynu- cléaires et relativement peu d’autres leucocytes ; certains polynucléaires pré- sentent des granulations graisseuses qui proviennent vraisemblablement de l’épithélium. 4. — Femelle de 0", 82 ; embryons longs de 17 centimètres. L'utérus a acquis sa constitution définitive. L'épithélium au sommet de la papille est réduit essentiellement à la couche externe dont les cellules sont tellement minces qu’elles ne dépassent souvent pas, en épaisseur, la hauteur du cadre de fermeture. Directement appliqués sous cette couche sont les capillaires, séparés d'elle seulement par leur paroi collagène propre et leur endothélium. Entre eux on trouve des îlots de cellules qui sont les derniers vestiges de la couche interne. Au fond des cryptes, là où les capillaires sous- épithéliaux font défaut, l’épithélium reste composé de deux couches. Les capillaires sous-épithéliaux contiennent beaucoup de globules rouges, mais peu de leucocytes; d’ailleurs, dans l'artère centrale de la papille, le. nombre des leucocytes et surtout des polynucléaires a beaucoup diminué. Les descriptions précédentes ne s’appliquent pas à l’épithélium du segment utérin voisin du cloaque. Sur les plis inférieurs de l’atérus l’épithélium reste toujours stratifié; sa couche externe contient de nombreuses cellules mu- queuses, dont la présence plus haut est rare, ce qui m'a permis de les négliger dans la description. L Résumé. — La dégénérescence de la couche moyenne de l’épithélium ne commence pas au moment où les embryons sortent de la capsule de l'œuf, comme l'avait observé Brinkmann ; elle débute avant même que Putérus ait acquis sa taille définitive, et il y a longtemps lutte entre le processus d’histogenèse et d’histolyse. Elle se manifeste d'abord par la dislocation et l’imprégnation graisseuse des cellules épithéliales, sans intervention de leucocytes ; finalement, beaucoup de ces cellules dégé- nèrent par pycnose. Les capillaires sous-épithéliaux contiennent, alors, beaucoup de leucocytes non granuleux, à noyau rond, qui vraisembla- blement pénètrent dans l’épithélium ; ils présentent peu de polynu- cléaires. Au stade suivant (stade 3), c’est l'inverse qui se produit, — prédominance des polynucléaires, — et on trouve des polynucléaires sur l'emplacement de la couche moyenne; la couche interne commence | régresser. 4 stade A régression complète, le nombre des leucucytes diminue beaucoup ne Jes\yaisseaux nn À on an mue ner qui à lieu sur les pote et au sommet des HAPIUES 1 du _ de parasitologie.) 457 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU (8 FÉVRIER | 908 SOMMAIRE Cozun (Remy) : Variations volu- métriques de l'appareil nucléolaire NaUTEMLÉQUENCe AA EE ART 271È de la cellule nerveuse somato- Lucrex (M.) : Capsules surrénales chrome, à l'état normal, chez le EAP IR EAN RENAN Arr 27 cobaye adulte (note préliminaire) . 22 Luctex (M.) : Les lésions rénales Guizcoz (Tu.) : Indicateur lumi- dans Mérene sie 6 0 de 29 neux du degré de pression d'un gaz. Lucien (M.) et Parisot (J.) : Note Indicateur lumineux de la vitesse sur les rapports entre les lésions de duncourant gazeux .1. 0... 0 25 | l’athérome expérimental et spon- mineux pour l'étude des courants à tané CONDOM RMS AO ONE TNT OO BD Guizcoz (Tx.) : Ampèremètre lu- Présidence de M. Cuénot. VARIATIONS VOLUMÉTRIQUES DE L'APPAREIL NUCLÉOLAIRE DE LA CELLULE NERVEUSE SOMATOCHROME, A L'ÉTAT NORMAL, CHEZ LE COBAYE ADULTE (Note préliminaire), par Remy CoLzin. Le noyau de la cellule nerveuse somatochrome du cobaye adulte normal renferme un appareil nucléolaire assez compliqué que je décrirai prochainement avec détails. Ce noyau est clair ou sombre, renferme un ou plusieurs nucléoles et une quantité variable de fines granulations. Je me propose aujourd'hui, laissant de côté provisoirement l’étude morphologique. et histo-chimique de l’appareil nucléolaire, d'attirer l'attention sur les variations volumétriques importantes que présente ce Système à l’état normal et d'indiquer la manière de les évaluer rigoureusement. La plupart des auteurs auxquels on doit des notions de ce genre se 458 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (23) sont bornés à mesurer le diamètre du ou des nucléoles, le diamètre du noyau, et à comparer les valeurs ainsi obtenues. Celte manière d'opérer donne lieu à des erreurs considérables. Ce qu’il faut comparer, en effel, ce ne sont pas des longueurs, valeurs du premier degré, maïs des volumes, valeur du troisième, car l'écart entre un rapport de lon- gueurs et un rapport de volumes est toujours énorme. Si, par exemple, le rayon du nucléole est à celui du noyau comme 1 est à 5, le volume du même nucléole sera à celui du noyau comme 1 à 495. Voici comment j'ai opéré dans le cas particulier du cobaye. Les noyaux que j'ai étudiés ont la forme d’une sphère ou d’un ellipsoïde, les nuctléoles sont sphériques. IL y a intérêt à comparer entre elles des sphères, et, dans le cas où l'on a affaire à des ellipsoïdes, à les ramener à des sphères de même volume dont on obtiendra facilement le rayon par le calcul suivant. | La surface de l’ellipse a pour mesure 7x a b, a représente la moitié du grand axe de lellipse, b la moitié du petit axe. La Surface du cercle = rr. À égalité de Surface, on à ra0="7Tr, d’où : r—Vab. Il suffit donc, de mesurer la moitié du grand axe et du petit axe du noyau, de faire le produit des deux chiffres obtenus et d’en extraire la racine carrée pour obtenir le rayon d’une sphère de volume corres- pondant. ë En pratique histologique, il suffit de mesurer le grand axe et le petit, d’additionner ces deux valeurs et de prendre la moitié de leur somme pour obtenir approximativement le diamètre, et en divisant par 2 le rayon d’une sphère correspondante. : Le volume dumoyau/sphérique 2.02 MEN M ON TR Levolumetunueléoles. LOST AN ORNE CE CETTE R3 Ces deux sphères sont entre elles comme. . . . . —) c'est-à-dire comme les cubes de leurs rayons. Un calcul très simple fournit des données aussi rigoureuses qu'on peut les obtenir en histologie sur le volume relatif de l’appareil nucléolaire et du noyau. Voici quelques-uns des chiffres que j'ai trouvés : CELLULES DES CORNES ANTÉRIEURES DE LA MOELLE : N représente le noyau, x l'appareil nucléolaire; on a : Noyaux sombres à plusieurs nucléoles : (24) SÉANCE DU 18 FÉVRIER 459 Noyaux sombres à un seul nucléole : (ia al 1 (| N° 416,96 15,62 17,97 Noyau clair à plusieurs nucléoles : CELLULES DES GANGLIONS SPINAUX : Noyau:x sombres à plusieurs nucléoles : = = ES FES (4 gros et 1 petit nucléole seulement dans ce dernier cas.) = Noyau sombre à un seul nucléole : Noyaux clairs à plusieurs nucléoles : 1 RO 4,01 13,8 To] Ces chiffres montrent éloquemment combien est variable, à l’état normal, le volume de l'appareil nucléolaire. Si l’on rapproche ce fait des aspects morphologiques également variables du noyau et de son contenu, sur lesquels je m'étendrai prochainement, on doit conclure que le noyau, considéré dans son ensemble, joue certainement dans le métabolisme de la cellule nerveuse un rôle beaucoup plus important que celui qui lui avait été attribué jusqu'ici. De toutes manières, il est nécessaire, en raison des variations à l’état normal dont je viens de parler, d'apporter la plus grande circonspection dans l'interprétation des résultats expérimentaux concernant l'appareil nucléolaire. (Travail du Laboratoire d’'histologie de la Faculté de médecine de Nancy.) 460 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (25) INDICATEUR LUMINEUX DU DEGRÉ DE PRESSION D'UN GAZ. INDICATEUR LUMINEUX DE LA VITESSE D'UN COURANT GAZEUX, par TH. GuiLLoz. Je me suis servi, pour l'appréciation immédiate du degré de pression dans des expérimentations faites sur des ampoules raréfiées, d’une disposition qui m'a été très commode surtout dans le moment où le vide, dit peu résistant, est difficile à mesurer rapidement au mano- mètre parce qu'il est déjà élevé, et où il est encore impossible à étre exprimé par la résistance équivalente d'une étincelle dans l'air parce qu'il n’est pas suffisant. Le principe de cette méthode est général. Elle peut s'appliquer avec une sensibilité que l’on pourra souvent adapter, suivant les nécessités, à beaucoup d’autres observations. Elle sera particulièrement commode, en certains cas, pour surveiller à distance la pression dans une enceinte ou pour en percevoir les variations rapides, et ce sont ces considéralions qui m'engagent à la faire connaître ici. La méthode consiste à apprécier l'éclat d'un fil incandescent placé dans l'enceinte. J'ai employé tantôt un fil de platine, tantôt un filament Nernst. La luminosité du fil dépend de sa température et, lorsqu'il est soumis à une cause constante d'échauffement par un courant électrique, celle- ci est fixée lorsque la perte de chaleur est égale à l'apport. La lumi- nosité dépend donc des pertes de chaleur subies par le filament. Le filament se refroidit par rayonnement, par conduction et par con- vection. L'échauffement, et par conséquent la luminosité du fil, augmente avec le degré de vide par suite de la diminution des pertes de chaleur se produisant par convection et par conduction. La perte par rayonnement subsiste seule dans le vide. L’éclat varie très vite avec la température, et, en rendant le fil lumineux, en le soumettant électriquement à une source constante d’échauffement, tout ce qui influera suffisamment sur les causes de déperdition de chaleur aura une influence marquée sur son éclat. La sensibilité sera plus grande quand la température du fil sera au voisinage de son point de fusion. Je me suis servi, pour apprécier les variations de Mt du fil, de la disposition bien connue du photomètre de Rumford. Une tige cylin- drique opaque donne sur un écran deux ombres portées : l’une corres- pondant au filament placé dans l'enceinte, l’autre à un second filament incandescent placé dans une atmosphère tranquille et pouvant être déplacé en regard de l'écran. En ayant soin d'orienter la tige et les deux filaments parallèlement, les ombres sont très nettes à cause du (26) SÉANCE DU 18 FÉVRIER A6 faible volume des sources lumineuses. On peut les rendre bien conti- guës et se placer en somme dans les meilleures conditions pour leur comparaison. Si le filament est placé dans un air agité, sa température, c’est-à-dire son éclat, baisse. Ilen est de même s'il est placé dans un gaz qui s'écoule et son éclat diminue avec la vitesse d'écoulement. La faible masse calo- rifique du fil fait de sa luminosité un indicateur de faible inertie de cetle vitesse. Par exemple, on se rend compte ainsi très nettement des déplacements des gaz lors de la respiration, si ces gaz circulent dans un tube où se trouve le filament. Il me paraît inutile d’insister sur les dispositions à donner pour auginenter la sensibilité. Il suffit de restreindre la section dans la portion du tube où se trouve placé le filament, cette région pouvant être l'extrémité. L'état hygrométrique, la pression et la nature du gaz circulant ont une influence dont on n'aura pas en général à se préoccuper si on se sert de ce dispositif simplement comme d'indicateur. Une remarque doit être faite au sujet des expériences physiologiques. Si on inspire les gaz passant sur le filament incandescent, ils ont le goût des vapeurs nitreuses. Celles-ci se produisent en plus ou moins grandes quantités suivant les conditions; elles peuvent être souvent facilement mises en évidence par les réactions chimiques, d’autres fois plus difficilement, car il ne s’en forme que des traces. L’explication de leur production est bien connue et obéit à la loi de formation des corps endothermiques. À partir d’une certaine température, qui se trouve dépassée dans le filament, l'air donne de l'oxyde d'azote (NO), en proportion d'autant plus grande que la température est plus élevée, et à chaque température correspond un mélange contenant une proportion déterminée d'O, d'Az et de bioxyde d’Az. La vitesse des réactions est d'autant plus grande, c’est-à-dire l'équilibre est d'autant plus rapi- dement atteint, que la température est plus élevée. En circulant sur le filament l'air se charge très vite de bioxyde d’azote, et si, en s'en éloignant, il se refroidit assez brusquement pour que la décomposition de l’oxyde d'azote n'ait pas le temps de se produire complètement, ce dernier subsistera dans les gaz circulants. On sait que l’on explique ainsi les variations dans la formation de l'oxyde de carbone par les braseros. J'atlire l'attention sur les altérations chimiques qui peuvent se produire dans l'atmosphère quand l'air est violemment agilé au voisi- nage d’un foyer à haute température. Normalement les produits formés au voisinage immédiat du foyer ne se manifestent pas sensiblement, car ils ont eu le temps de se décomposer après leur formation à haute température s'ils ne sont pas ramenés brusquement à une température plus basse. J'ai vu qu'une lampe à arc dont les charbons contiennent . des impuretés, par exemple un peu de NaCl, et qui ne donne pas d'odeur 162 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (27) sensible dans une atmosphère tranquille, donne de fortes quantités de CI (colorant rapidement le papier ioduré ou une solution d'iodure) si l'air est violemment agité au voisinage de l’arc ou si on l'aspire près du cratère. D'autres faits analogues pouvant présenter un intérêt pour l'hygiène peuvent être mis de cette façon en évidence. AMPÈREMÈIRE LUMINEUX POUR L'ÉTUDE DES COURANTS A HAUTE FRÉQUENCE, par Ta. Guizroz. Si le filament incandescent dont il est question dans la note précé- dente est placé dans une ampoule absolument vide d’air, la convection et la conduction par le gaz entourant le filament ne sont plus à con- sidérer et le rayonnement entre seul en jeu comme cause de refroidis- sement. C'est dans ces conditions plus simples qu'il conviendra d’appré- cier l'éclat d’un filament de platine, par exemple, parcouru par des courants de haute fréquence, et ce galvanomètre thermique deviendra un ampèremètre lumineux très sensible. La sensibilité sera d'autant plus grande que les courants seront au voisinage de ceux déterminant le survoltage de la lampe. Les variations d'éclat peuvent dans les recherches de laboratoire s'apprécier comme précédemment par le photomètre de Rumford, mais je présenterai à une prochaine réunion cet ampèremètre sous la forme d’un instrument très simple et peu encombrant. CAPSULES SURRÉNALES ET ATHREPSIE, par M. LUCIEN. On a voulu voir, jusqu'ici, dans l'athrepsie la conséquence des troubles gastro-intestinaux qui surviennent chez les jeunes enfants au cours des premiers mois de la vie. À notre époque, la théorie gastro-intestinale de l'athrepsie semble perdre du terrain. Sans vouloir nier, en effet, l'in- fluence des lésions du tube digestif dans l'établissement de cet état de cachexie particulière, les récentes recherches analtomo-pathologiques tendent à transporter la question sur un nouveau terrain. Depuis longtemps déjà, différents auteurs avaient atliré l'attention sur l'involution précoce du thymus chez les athrepsiques : Farret, Durante, Metlenheimer, Dwornitschenko, Stokes, Ruhräh, Rohrer, d (28) SÉANCE DU 18 FÉVRIER 4638 Smith. Tout récemment, Thompson dans un important mémoire, étudie à nouveau l'involution du thyrmus et l’atrophie des glandules parathy- roïdes. Nous-même, au cours de nos recherches anatomo-pathologiques, avons relevé dans des cas analogues, en plus de l’atrésie thymique, la sclérose du corps thyroïde. A côté des lésions très caractéristiques de tous ces organes, il convenait d'étudier les modifications présentées par les capsules surrénales, qui elles aussi ont un cachet à part et sont suffi- samment constantes pour faire l'objet d’une description spéciale. Au premier examen, on est tout d'abord frappé par le pelit volume des capsules surrénales des athrepsiques. On sait cependant que ces organes acquièrent chez le fœtus et chez le jeune enfant leur développe- ment relativement le plus considérable. Leurs différents diamètres sont notablement amoindris. Elles se présentent parfois très aplaties et comme laminées. Nous avons relevé dans un cas les dimensions sui- vantes qui peuvent être considérées comme extrêmes : 24 millimètres X 14 millimètres X 3 millimètres. Mais les modifications survenues dans le volume des surrénales sont beaucoup moins intéressantes à considérer que la diminution importante de leur poids. Le poids absolu de la surrénale peut tomber à 4 gr. 05, chiffre bien inférieur à celui que l’on rencontre normalement chez les enfants de quelques mois. Le poids relatif (poids de la glande comparé au poids total du corps) est lui-même très abaissé; nous l'avons trouvé représenter le 14/2809 du poids du corps. Cette chute du poids relatif a l'avantage de montrer que l’abaissement du poids de l'organe n’est pas proportionnel à la diminution du poids du corps, plus ou moins atteint par la cachexie, et permet de préjuger de l’atrophie relative des éléments glandulaires. La coloration des capsules surrénales de l’athrepsique est un peu spé- ciale ; elles offrent une teinte café au lait légèrement foncé qui tranche avec la couleur beaucoup plus claire, presque blanche, particulière aux surrénales de l'enfant. Leur surface est chagrinée, parfois même granuleuse. Leur consis- tance est ferme; elles résistent sous le doigt. À la coupe on distingue, comme d'habitude, la substance corticale avec ses deux’ zones, l’une plus claire, l’autre plus foncée, presque noire ; la substance médullaire est généralement peu épaisse, de coloration blanc grisätre. | Pour l'examen histologique, des fragments des surrénales ont été fixés dans la solution de formol à 10 p. 100 et dans le liquide de Flem- ming. Les coupes ont été colorées à l’hématoxyline-éosine, au picro- bleu et à la fuchsine picrique. Les lésions portent sur le tissu intersti- tiel et sur les éléments glandulaires; nous les étudierons dans la substance corticale et la substance médullaire. L’enveloppe fibreuse de l'organe est légèrement épaissie; elle envoie 464 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (29) à l’intérieur de la substance corticale de nombreux tractus connectifs qui accompagnent les capillaires radiés. On sait que normalement ces derniers sont réduits à leur couche endothéliale. Au niveau de la zone glomérulaire, les éléments glandulaires ont par- fois conservé, la plupart du temps perdu leur caractère spongiocytaire. On ne rencontre plus guère les spongiocytes que dans les rangées les plus externes de la couche fasciculée. Dans les cas extrêmes et après fixation au liquide de Flemming, on ne trouve pour ainsi dire plus dans la corticale que des cellules à protoplasma sombre, homogène, ne contenant plus de granulations graisseuses. Mais c’est la couche réti- eulée qui a subi les altérations les plus profondes. Les capillaires san- guins ÿ sont dilatés, gorgés de globules rouges. Le tissu interstitiel a pris dans cette zone un développement considérable; les éléments cellu- laires dissociés, séparés les uns des autres, étouffés par le tissu fibreux de néoformation, ont pour la plupart disparu : on retrouve seulement çà et là quelques cellules pigmentées. De là, le tissu de sclérose envahit Jes couches les plus internes de la fasciculée, diminuant peu à peu l’épais- seur de cette dernière couche et en détruisant les éléments. Les tractus fibreux finissent de la sorte par rejoindre les fibrilles connectives, émanées de la capsule de l'organe. L'hyperplasie du tissu interstitiel est beaucoup moins nette dans la substance médullaire dont les cellules à granulations hématéinophiles sont généralement bien conservées. En définitive, les modifications constatées dans les surrénales au cours de l’athrepsie consistent essentiellement en une sclérose plus ou moins étendue de l'organe, mais prédominant au niveau de la couche réticulée. Les éléments glandulaires perdent peu à peu toute marque d'activité sécrétrice pour prendre les caractères constatés dans l’hypoé- pinéphrie la plus manifeste. Ces altérations se rapprochent beaucoup de celles déjà décrites par Bernard et Bigart dans les capsules surrénales des tuberculeux. Dans l’un comme dans l’autre cas, elles semblent devoir être Ia résultante d’une même cause, d'un état de profonde intoxication de l'organisme. (Travail du Laboratoire d'Anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Nancy.) LES LÉSIONS RÉNALES DANS L’ATHREPSIE, par M. Lucien. Parrot, dans ses remarquables lecons sur l’athrepsie, décrivait trois grandes variétés de lésions rénales qui peuvent se trouver isolées ou ES (30) SÉANCE DU 18 FÉVRIER 465 réunies chez le même individu : la sléalose tubulaire, la thrombose veineuse et l’infarctus uratique. Depuis lors, Les différents auteurs clas- siques se sont bornés à reproduire cette manière de voir sans en rien modifier. Simmonds, cependant, dans un travail paru en 1896, tend à rapporter les lésions propres du rein à une véritable néphrite paren- chymateuse. Avant d'entrer dans l'exposé de nos recherches relatives à cette question, il convient de rappeler ce que l’on est amené à désigner aujourd'hui sous le nom d’athrepsie. La compréhension un peu spéciale que l’on doit se faire de cet état expliquera sans doute les quelques divergences qui séparent nos résultats de ceux précédemment obtenus. On se voit obligé, à notre époque, de diviser en deux groupes les états dystrophiques de la première enfance. Dans le premier, on peut ranger toutes les cachexies dues à des perturbations organiques dont la cause immédiate est nettement établie : tuberculose, syphilis héréditaire, gastro-entérite aiguë, vices d'alimentation. Dans une seconde catégorie, on classera certains états consomptifs dont la pathogénie est encore très mal élucidée, mais qui possèdent une symptomatologie à part et sur- tout des caractères anatomiques constants. Ce dernier genre de dystro- phie, spéciale aux enfants du tout premier âge, et à laquelle nous réserverons le nom d’athrepsie, comporte une évolution fatale. Ses rap- ports exacts avec les troubles gastro-intestihaux ne sont pas encore bien élucidés, et les récentes recherches anatomo-pathologiques sem- blent plutôt devoir la rattacher à des lésions profondes de certaines glandes à sécrétion interne : thymus, corps thyroïde, capsules sur- rénales. Au cours des autopsies d’athrepsiques que nous avons eu l’occasion de pratiquer, un premier fait nous a frappé : c’est la fréquence relative des anomalies rénales chez ces enfants. Nous avons noté l’atrophie d’un rein avec hypertrophie compensatrice de l'organe opposé; l’ectopie rénale et l’existence d’un rein annulaire. Dans le premier cas, le rein atrophié, du volume d’un gros haricot, mesurait 22 millimètres de haut sur 9 millimètres de large. L’uretère élait demeuré perméable. L'examen histologique montra la sclérose atrophique de l'organe avec formation de kystes volumineux tapissés d'un revêtement épithélial continu. Dans la seconde observation. le rein gauche était situé dans la fosse iliaque du même côté, en rapport avec la symphyse sacro-iliaque. L'artère rénale émanait de la mésentérique inférieure. La troisième observation se rapportait à un rein annulaire médian occupant la région dorso-lombaire et possédant deux uretères distincts comme dans les cas analogues. Dans la plupart des cas, cependant, le rein des athrepsiques se pré- sente, au point de vue macroscopique, comme un rein absolument ne mr] (er) RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (34) normal. Sa coloration extérieure est seulement plus foncée du fait de la congestion intense de l'organe. Son poids absolu ne s'éloigne guère des chiffres habituellement constatés chez l'enfant; il en résulte que son poids relatif serait, au contraire, un peu plus considérable. Il semble, en effet, que le rein participe peu à l’atrophie générale de l'organisme. Si l’on pratique une coupe sagittale de l'organe, on ne remarque aucune modification appréciable dans l’état des substances médullaire et corticale; cette dernière, en particulier, n’est jamais augmentée d'épaisseur. Très fréquemment, on rencontre d’abondants dépôts ura- tiques à l'intérieur des tubes de Bellini (infarctus uratiques) dessinant de belles stries jaune orangé sur le fond sombre des pyramides. Parfois, ces infarctus tubulaires sont moins marqués ou peuvent paraître faire défaut; parfois aussi, on peut trouver dans les calices de véritables petits calculs. À l’examen microscopique, ce qui attire tout d’abord l'attention, c’est la congestion intense des vaisseaux de l’organe. Les capillaires du peloton glomérulaire sont turgescents, gorgés de glo- bules rouges; la cavité de la capsule de Bowmann est à peine marquée. Du côté du tractus urinifère, parmi les lésions les plus saillantes, il con- vient de signaler la sclérose glomérulaire. Elle a comme carectéristique de-n’envahir qu’un petit nombre de glomérules ou de groupes gloméru- laires. On voit s appliquer contre la capsule de Bowmann des lamelles de substance fibro- hyaline qui tendent à combler la cavité au fur et à mesure que le glomérule se ratatine:; il s’agit là d’une endo-capsulite. Au niveau des tubes contournés et des branches ascendantes de Henlie, les cellules épithéliales présentent leur forme caractéristique, mais, la plupart du temps, leur protoplasma est granuleux. Il s’agit, dans le cas présent, de granulations d’urate de soude que l’on retrouve en liberté dans la lumière des tubes. Les éléments sécréteurs ne D pas d’altérations d'autre nature. En résumé, les lésions rénales rencontrées chez les ae patques ne présentent aucun caractère de spécificité. La stéatose tubulaire ne semble pas devoir exister. La thrombose des veines rénales relève d'états infectieux divers. L'infarctus uratique est de beaucoup la lésion la plus constante, bien qu'elle soit l'apanage de toutes les dystrophies infantiles; peut-êlre doit-on lui rattacher les scléroses glomérulaires observées. (Travail du Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Nancy.) 7 (32) SÉANCE DU 18 FÉVRIER A67 NOTE SUR LES RAPPORTS ENTRE LES LÉSIONS DE L'ATHÉROME EXPÉRIMENTAL ET SPONTANE, par M. Lucien el J. Parisot. À notre époque, on tend de plus en plus, à la suite des importantes recherches de Josué, à homologuer les lésions de l’athérome obtenu expérimentalement chez le lapin avec celles de l’athérome bumain. Il s'agirait, dans les deux cas, d'un processus identique et de modifica- tions comparables dans la structure des tuniques de l'aorte. Avant de généraliser de l'animal à l’homme, il nous a semblé qu'il serait intéressant de comparer entre elles les lésions de l’athérome expérimental et spontané chez un même animal ou chez des animaux d'espèce voisine. Cette méthode est en effet préférable à celle qui rap- proche les altérations observées chez des animaux très différents cheval, vache (Ball). Si l’athérome spontané du lapin est assez rare, par contre, chez le lièvre nous en avons relevé plusieurs fois Les lésions caractéristiques, dont nous avons pu pratiquer l'étude histologique. il est d'autant plus légitime de comparer les lésions de l’athérome expérimental du lapin à celle de l’athérome spontané du lièvre que, dans ces deux espèces, l'aorte se présente ayec une structure presque tout à fait identique. Chez ces animaux, l'aorte est formée de trois couches principales constituées de la façon suivante : la tunique la plus interne, l'endartère, est presque réduite à une assise de cellules endothéliales. La tunique moyenne,ou mésartère, est essentiellement composée de fibres élastiques offrant comme caractéristique de se présenter sous un aspect ondulé et d'être assez régulièrement parallèles entre elles. Des fibrilles plus minces, perpendiculaires aux précédentes, les réunissent les unes aux autres. Dans l'intervalle des fibres élastiques, on rencontre des éléments connectifs peu abondants : cellules conjonctives et fibres grêles, enfin quelques éléments musculaires. Cette tunique est de beaucoup la plus épaisse el la plus importante du vaisseau. La péri-artère ou tunique externe est formée presque exclusivement de tractus fibreux assez denses au milieu desquels se retrouvent quelques cellules fixes du tissu conjonclif. Les lésions de l’athérome expérimental déterminent chez le lapin des modificalions profondes dans la constitution des trois tuniques de l'aorte. Nous venons de voir que l’endartère n'existait pour ainsi dire pas dans l'aorte du lapin; mais, au niveau des plaques athéromateuses, on voit se constituer une tunique interne bien caractérislique, assez comparable à la couche striée des grosses artères de l’homme. Disons tout de suite que cette couche se développe en réalité aux LS 468 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (33) dépens de la mésartère, par une sorte de dissociation des faisceaux élastiques les plus superficiels. Entre eux, les éléments conjonctifs se montrent plus volumineux et en plus grand nombre. Cette couche interne devient de moins en moins importante, au fur et à mesure que l’on s'éloigne de la zone athéromateuse; elle peut aussi être réduite ou même faire défaut quand les dépôts athéromateux sont abondants et que la plaque forme une forte saillie. Mais les lésions les plus importantes portent sur la tunique moyenne. Elles sont caractérisées par la calcification de la partie moyenne de la mésartère. Cetle imprégnation de la tunique moyenne du vaisseau s'accompagne de modifications des éléments qui la composent norma- lement. On assiste à la désintégration des éléments cellulaires, cellules conjonctives et musculaires. Consécutivement à l'imprégnation de la mésartère par les sels de chaux, les fibres élastiques perdent leur aspect ondulé, s'allongent et deviennent horizontales; il en résulte un allon- gement de la paroi artérielle qui devient moins épaisse. Enfin, les fibres élastiques se fragmentent, diminuant encore la résistance de la paroi; une petite dépression ne tarde pas à se produire à ce niveau, l'anévrisme athéromateux se constitue. Si nous cherchons maintenant à étudier la genèse de ces lésions, nous voyons qu'avant toute autre modification histologique, la première manifestation de l'athérome expérimental résulte dans l’imprégnation par les sels calcaires de la partie moyenne de la mésartère. - Il en est de même dans l’athérome spontané chez le lièvre. Le point de départ est, là encore, la calcification de la partie moyenne de la mésartère. Comme cela se voit chez le lapin, il n'existe encore aucune modification du côté de l'endartère. À partir de ce moment, l’évolution de la plaque d’athérome présente quelques particularités dans les cas que nous avons observés. On assiste à une véritable ossification de la paroi du vaisseau. Les fibres connectivo-élastiques imprégnées de sels calcaires se transforment en travées directrices de l’ossification; entre elles, les éléments cellulaires s’hypertrophient, deviennent volumineux et prennent l'aspect des cellules cartilagineuses. Les éléments se trans- forment enfin en ostéoblastes et s'entourent de lamelles osseuses. Les parties centrales de la plaque subissent des phénomènes de dégénéres- cence, comme dans tous les cas analogues; les fibres élastiques perdent leur tonicilé, s’allongent et se fragmentent, puis il se forme une sorte de cavité, ou plusieurs petites excavations bientôt remplies par des cel- lules jeunes, véritables éléments médullaires. On y remarque, en parti- culier, des médullocelles, el de gros éléments à noyaux bourgeonnants. Dans ces deux cas, il s’agit d'un processus absolument identique : la calcification de la tunique moyenne de l’aorte et la destruction de ses éléments élastiques. L'athérome expérimental provoqué chez le lapin est donc bien, dans son essence même, identique à l’athérome spontané (34) SÉANCE DU 18 FÉVRIER 469 du lièvre. Nous ne saurions encore rien conclure à la suite de cette étude trop spéciale, au sujet de la question de similitude de l’athérome expérimental et de l’athérome humain. PRÉSENTATIONS. Mutations d'Asferias rubens, à neuf bras. — Organes phagocytaire dans le rein de Squatina angelus (M. CuÉNor). ÉLECTIONS. Sont élus membres titulaires : MM. Cozzn et Durour. BioLocie. CoMrrEs RENDUuS. — 1908. T, LXIV. [2e] Qc ES TASSE EE A CT A Ve ‘ = F 2. .. 2 SÉANCE DU 10 MARS 1908 SOMMAIRE BERGONIÉ (J.) et TrisonpEau (L.) : divers genres de mort 22025 Noterelative à l'influence des rayons GENTES (L.) et Marmer : Sur le X sur la fécondité des lapines . . . 418 | muscle présternal. . . . . ... .. 472 FevyrauD (J.) : Sur le ventricule PÉREZ (CHARLES) : Sur une Ne- chylifique des Termites . . . . .. . 414 | merte d’eau douce, Slichostemma GAUTRELET (JEAN) et LANDE(PTERRE): | Eilhardi Montgomery . . . . . .. 416 La réduction de l’oxyhémoglobine Pérez (CuALRes) : Réseau de sou- au cours de l’asphyxie et après tien du cœur chez les Muscides. . . 411 / Présidence de M. Sauvageau, vice-président. LA RÉDUCTION DE L'OXYHÉMOGLOBINE AU COURS DE L'ASPHYXIE ET APRÈS DIVERS GENRES DE MORT, par JEAN GAUTRELET et PIERRE LANDE. Nous avons poursuivi un certain nombre de recherches destinées à évaluer le temps de réduction de l’oxyhémoglobine dans les sangs arté- riel et veineux après la mort, chez l’animal. Chacun sait combien délicate est la question de délimiter le moment précis de la mort. Nous avons considéré comme tel le dernier mouve- ment respiratoire, quitte à nous rendre compte, dans l’asphyxie par exemple, qu'à l’aide de la respiration artificielle l'animal ne pouvait ètre ranimé. La recherche qualitative de l’oxyhémoglobine et de l'hémoglobine fut effectuée à l’aide de la cuve hématoscopique de Hénocque et des spec- troscopes à vision directe et à vision indirecte. Ce procédé nous à paru le plus rigoureux, car il n’exige pas la dilution du sang. Dans une première série d'expériences nous nous sommes atlachés à L SÉANCE DU 10 MARS AT étudier la réduclion de l’'hémoglobine du sang au cours de l’asphyxie par compression de la trachée à l’aide d’une pince à forcipressure, et à la suite de ce genre de mort. Comme les auteurs l'avaient déjà signalé, — Richet en particulier, — c'est vers la quatrième minute environ que l'animal succombe. Nous avons examiné le sang avant et après ce temps. Les résultats de nos expériences IT, V, VIL, X, XI, XII, XXX, XXXI, XXXII, XXXIV, XXXVI se peuvent grouper sous forme du tableau suivant qui n’est d’ailleurs que le protocole de l’expérience XXX. SANG VEINEUX SANG ARTÉRIEL Après 1 minute de compression. . : . + . . . . . » OH Après 1 min. 15 secondes de compression. . . . . OH » Après 2 min. 15 secondes de — Cat » OH Aprés 2 min. 45 secondes de — ea MNT » OH Après 2 min. 50 secondes de — on OH » Après 3 minutes de compression . . . . . . . . . H » Après 3 min. 15 secondes de compression. . . . . » OH Apres 5 minutes de compression . . . . . . . . . » H (OH = Oxyhémoglobine H — Hémoglobine réduite). Au cours de l’asphyxie par compression de la trachée, l’oxyhémoglo- bine disparait donc très rapidement — en moins de cinq minutes — dans le sang quel qu'il soit. Nos expériences nous rendent compte que même la réduction de l’oxyhémoglobine peut être obtenue avant la mort de l'animal. Dans certaines expériences (VII, XII, XXXID) le sang ne don- nait plus qu'une raie au spectroscope après trois minutes de compres- sion de la trachée, la pince à forcipressure était enlevée à trois minutes trente secondes, et l’animal revenait à la vie. Dans l’asphyxie par submersion le sang se comporte-t-il de même ? Nous avons noyé des lapins (XIV, XV, XXI); nous les avons retirés de l’eau aussitôt, et après avoir ouvert Le thorax nous avons puisé du sang dans les ventricules gauche et droit. L'hémoglobine du sang veineux est entièrement réduite trois minules trente secondes après la mort, résultat comparable à celui que l’on obtient dans l’asphyxie par compression de la trachée. Quant au sang artériel, il présente les deux raies de l’oxyhémoglobine plus de deux heures après la mort. Ce fait doit être attribué à la dilu- tion ; on sait, en effet, que chez les animaux tués par submersion dans l'eau douce et retirés aussitôt, le sang du cœur gauche seul présente une diminution appréciable de sa concentration moléculaire normale. _ Si le lapin n'est retiré de l’eau que dix-neuf ou vingt-quatre heures après l'immersion (XVII, XIX) la réduction pour les tissus a eu le temps de s'opérer, et l’on ne trouve que de l'hémoglobine réduite dans Le sang artériel ou veineux. 2 41792 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX En tuant l'animal par élongation du bulbe (coup du lapin) la réduc- tion de l'hémoglobine du sang veineux (ventricule droit) fut également obtenue en trois minutes environ (XVIIT, XXXV); le sang artériel (ven- tricule gauche) n'était entièrement réduit qu'après dix minutes. Dans une quatrième série d'expériences, nous avons saigné le Fapin par section des jugulaires ; cinq minutes après la mort, oxyhémoglo- bine dans le sang artériel et veineux ; treize minutes après la mort, hémoglobine réduite dans le sang veineux, oxyhémoglobine dans le sang artériel: nous n y trouvons de l’hémoglobine réduite qu'après la vingtième minute (VI, XIII, XXXIII). Dans la mort par hémorragie, Ja réduction de l'hémoglobine est donc rapide, ce qui nest pas pour nous étonner, étant donnés les liens physiologiques qui l’unissent à l’asphyxie. Enfin, nous avons tué quelques animaux (IV, IX, XVI, XX) à l’aide d'une balle de revolver dans l’encéphale, en évitant autant que possible une hémorragie. Comme l'on pouvait s’y attendre, les temps de réduc- lion sont ici plus longs et assez variables. Dans un cas, ce ne fut qu'après quinze minutes, et dans l’autre quarante, que le sang veineux - présenta une seule raie au spectroscope. Le sang artériel, parallèle- ment, ne fut réduit qu'au bout de dix-huit et de cinquante minutes chez les mêmes lapins. En résumé, nos expériences montrent que le temps de réduction est variable suivant le genre de mort. C'est d’ailleurs ce qu'avaient signalé quelques auteurs, Stroganoff et Mac Munn en particulier, mais sans pré- ciser le moment de la réduction. (Travail des Laboratoires de physiologie el de médecine légale.) SUR LE MUSCLE PRÉSTERNAL (1), par L. GEnTEs et MaAïRET. La signification du présternal, en dépit des nombreux travaux dont ce muscle surnuméraire a été l’objet, ne paraît pas encore déterminée d’une façon indiscutable. Un cas que nous avons récemment observé pourra contribuer à résoudre cette question. Il s'agit d’un muscle présternal unilatéral droit trouvé sur un sujet du sexe masculin et formé d’un corps charnu occupant sa partie moyenne et de deux lames tendineuses. Le tendon supérieur se jetle (4) Le dessin du muscle présternal décrit dans cette note sera reproduit dans un travail qui paraîtra prochainement dans la Bibliographie anatomique. SÉANCE DU 10 MARS - 473 sur la ligne médiane, au-devant du manubrium, sur une sorte de car- refour tendineux assez complexe, à la formation duquel prennent part les sterno-mastoïdiens et les grands pectoraux. En effet, les chefs ster- naux des deux sterno-mastoïdiens se réunissent l’un à l’autre en for- mant une arcade tendineuse à concavité supérieure et qui correspond au creux sus-sternal. Sur la convexité de cette arcade, s’insèrent, en bas, la lame tendineuse supérieure du présternal, et, de chaque côté, un chef musculaire venant du grand pectoral correspondant. Sur le tendon du chef sternal du sterno-mastoïdien du côté droit, aboutit également un faisceau charnu du grand pectoral du même côté. Le fait le plus intéressant de cette disposition consiste dans l’absence de toute adhérence entre la masse tendineuse commune et les six lames musculaires qui rayonnent de sa périphérie d’une part, et la poi- gnée du sternum d'autre part. Il en résulte que les chefs sternaux des deux sterno-mastoïdiens ne s’insèrent pas sur le manubrium, mais paraissent se réunir en un seul tendon qui, complètement libre vis-à-vis du plan osseux rélro-jacent, se continue en bas avec le présternal. Ce dernier paraît être ainsi un prolongement direct des deux muscles du cou. En bas, le présternal entre en connexion d’une part avec le sque- lette thoracique et d’autre part avec la paroi abdominale antérieure. En effet, de la partie inférieure de son corps charnu se détachent quelques rares fibres qui s’insèrent sur le corps du sternum. La lame tendineuse inférieure se divise en deux rubans dont l’externe se rend à la 5° côte, tandis que l’interne se jette sur la paroi abdominale, où il se continue avec le feuillet antérieur de la gaine du grand droit et par conséquent avet le grand oblique. Notre présternal est irrigué par trois artérioles qui sont fournies par la mammaire interne droite et qui abordent le muscle après avoir perforé, deux d’entre elles le deuxième espace intercostal, et une le troisième. Les nerfs viennent des intercostaux et sont représentés par trois filets qui sortent respectivement par chacun des trois premiers espaces. IT est vraisemblable que, sous le nom de présternal, les auteurs ont décrit des formations musculaires ayant des significations différentes. C'est ainsi que s'expliquent les divergences de vues des anatomistes qui se sont occupés de cetle question. Dans le cas que nous venons de décrire, il est incontestable qu'il existe des connexions très étroites entre le présternal et le sterno-mastoïdien. Il est vrai que très souvent le tendon supérieur du présternal se fusionne plus ou moins avec la partie inférieure du sterno-mastoïdien, et c’est en se basant sur celte disposition qu'un certain nombre d'auteurs ont admis que le présternal n’est qu'un prolongement du sterno-mastoïdien. Dans notre cas, le fait est particulièrement évident en raison de l'absence d'insertion des ATA - REUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX tendons réunis des sterno-mastoïdiens sur le manubrium. Les deux muscles du cou se continuent au delà de leurs limites inférieures habituelles grâce au présternal qui les prolonge et par l'intermédiaire de ce dernier viennent se jeter sur certains points de la partie inférieure du squelette thoracique. Ces insertions sont d'ailleurs accessoires et l’on peut dire que notre muscle se termine surtout par le ruban tendineux qui se fusionne avec le grand oblique. Si l’on néglige les insertions sur le thorax, on voit que, conformément à la conception de Testut, le présternal, au moins dans les cas analogues au nôtre, est le segment moyen ou thoracique anormalement réapparu d’un muscle qui irait de la partie inférieure du trone à la région occipito-mastoïdienne et dont les segments abdominal et cervical sont respectivement représentés par les muscles grand oblique et sterno- mastoïdien. (Travail du laboratoire d'anatomie.) SUR LE VENTRICULE CHYLIFIQUE DES VERMITES, par J. FEyTauL. Le ventricule chylifique des Termites (7. lucifugus) présente une structure très remarquable, ei assez déconcertante au premier abord. Sur des coupes longitudinales ou transversales, la paroi est divisée en cases rectangulaires par des piliers ou cloisons fibrillaires minces, d'aspect conjonctif, qui s'élèvent perpendiculairement à la sous- muqueuse vers la surface épithéliale. Chaque case est occupée par un nid de petites cellules ne par de grandes cellules aplaties parallèlement à la surface et empilées, qui rappellent parfois la disposition étagée d’un épithélium stratifié. Les noyaux de ces grandes cellules, aplatis dans le même sens, sont assez régulièrement rangés en deux séries, le long des cloisons. Les coupes tangentielles montrent les mêmes cloisons disposées en réseau dont les mailles polygonales sont occupées, suivant le niveau de la coupe, soit par un nid de petites cellules, soit par une rosace de grandes cellules. La disposition relative des deux Ron de cellules et la présence de cloisons pseudo-conjonctives indiquent un type de structure en apparence un peu aberrant. Il est facile de le ramener au type général en prenant comme termes de passage des Insectes de groupes voisins, tels que la Blatte. Chez ce dernier Insecte, les coupes longitudinales ou transversales présentent une alternance régulière de groupes de grandes Ney SÉANCE DU 10 MARS 475 c2llules et de nids de petites cellules. Ceux-ci ont à peu près la memê forme que chez le Termite. Quant aux grandes cellules, elles sont insérées sur la couche sous-muqueuse et se dirigent perpendicu- lairement vers la surface, comme les cellules d'un épithélium simple cylindrique; mais leurs extrémités distales sont plus larges que leurs bases et le groupe affecte une disposition en éventail. Supposons que, dans chacun de ces éventails, les cellules devien- nent plus nombreuses, et qu’en même temps les nids se rapprochent en réduisant de plus en plus l’espace réservé entre eux aux éventails. Tout naturellement, pour s'épanouir, les grandes cellules s'élèvent au-dessus du niveau des nids; mais elles restent en contact avec la sous- muqueuse par leurs portions basilaires qui s’allongent et s’étirent en lame ou en filament et qui s’accolent les unes aux autres. Ainsi se trouvent constituées les cloisons d’aspect conjonctif, qui ne sont chez le Termite qu une différenciation basale des grandes cellules. Par suite de cette disposition, les masses protoplasmiques sont refoulées avec le noyau vers l'extrémité distale. Les unes se séparent à diverses hauteurs de la cloison commune, se rabattent au-dessus des nids de petites cellules, et rejoignent les cellules des faisceaux voisins. Les autres, formant un bouquet terminal au bord libre de la cloison, se mettent en contact avec la lumière du ventricule chylifique, étalant à la surface leur extrémité libre garnie d’une bordure en brosse. À cette extrémité, le protoplasma sécrète de petites gouttelettes qui s’insinuent à travers la bordure en brosse, se pédiculisent et tombent; d’autres fois une cellule entière se condense en une boule d’excrétion fortement colorée contenue dans une vacuole qui se vide ensuite dans le ventricule. Les groupes de petites cellules ne peuvent être interprétés chez le Termite comme des ceryptes glandulaires. Les nombreuses divisions karyokinéliques que l’on y rencontre et le passage graduel constalé entre ces petites cellules et les grandes font tout naturellement consi- _ dérer ces nids comme des centres de rénovation de l’épithélium, c’est- à-dire comme des cryptes de régénération. Les grandes cellules eontiguës à la lumière du tube digestif sont les seules cellules actives de l’épithélium. Elles sont d'autant plus âgées qu'elies sont plus rapprochées de l'axe des cloisons fibreuses. Leur fonctionnement leur fait subir une usure continuelle, un vieillissement, qui se traduit par une diminution progressive de volume et aboutit à l'élimination totale de la cellule, dont les voisines prennent la place. Il y a ainsi un continuel renouvellement des cellules actives, grâce à l'élimination des plus âgées et à l'accroissement produit au niveau des cryptes. Get accroissement, surtout actif au moment des mues, repousse peu à peu vers l'extérieur les cellules intermédiaires. Celles-ci évoluent vers le bord libre des eloisons pseudo-conjonctives, en pivotant autour de leur base effilée qui s’allonge de plus en plus et s’accole à la cloison, 476 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX tandis que la portion distale protoplasmique, arrivée en contact avec la surface, acquiert une bordure en brosse et devient sécrétrice. Par son activité même, elle diminue peu à peu de volume, tout en se rapprochant de l'axe de Ia cloison, au niveau duquel elle s’élimine dans la cavité du ventricule. (Travail du Laboratoire de zoologie de la Faculté des Sciences de Bordeaux.) SUR UNE NÉMERTE D'EAU DOUCE, Stfichostemma Æilhardi MoNTGoMERY, par CuARLES PÉREZ. À piusieurs reprises, dans des localités très diverses, on a constaté l'existence de Némertiens vivant dans les eaux douces, et la littérature est déjà assez abondante sur ce sujet. Malheureusement, les descriptions données par les auteurs sont généralement loin d'être assez détaillées et assez précises, pour que l'on puisse admettre sans hésitation la validité de toutes les espèces signalées sous des noms distincts, surtout si l’on songe que, pour des organismes d’eau douce, la dispersion géo- graphique des espèces peut être très étendue. Aussi y a-t-il inlérêt à noter, toutes les fois que cela sera possible, les stations diverses d’une espèce bien délerminée. C'est à ce titre que je signale ici l'observation que je viens de faire de l'existence du Sfichosltemma Eilhardi Montgomery, dans un bassin du jardin annexé à mon laboratoire, à l'Institut de Zoologie de Bor- deaux. Cette espèce, par une coïncidence assez curieuse, a été décou- verte pour la première fois en 1893, par le professeur Fr. Eilh. Schulze, dans un bassin de l’Institut zoologique de Berlin. Et c’est là qu’elle fut étudiée par T. H. Montgomery (Zeitschr. f. w. Zool., LIX, 1895), dont la monographie détaillée a fait de cette espèce la mieux caractérisée des Némertes dulcaquicoles. La structure anatomique, aussi bien que les détails histologiques, ne me laissent aucun doute que c'est bien la même espèce que j'ai entre les mains. Bien qu'ayant recherché en vain cette Némerte dans les eaux douces des environs de Berlin, Montgomery est persuadé qu'il s'agit d'une espèce indigène. Sur ce point, je ne puis apporter pour le moment aucun document, le bassin où je fais mes observations ayant été peuplé à plusieurs reprises par des apports d'origines très diverses, n'excluant pas la possibilité d’exotisme qui, cependant, me semble improbable. Un fait à noter est la variabilité du nombre des yeux, La disposition la plus typique parait consister en trois paires alignées de ces organes; SEANCE vu 10 MARS 4171 mais les aberrations sont fréquentes, l'un des yeux pouvant par exemple disparaître ou se dédoubler. Il y a, semble-t-il, une sorte d'indétermination, de flottement, sous réserve cependant de la présence constante des quatre yeux ordinaires des Zetrastemma. Je signalerai aussi la présence, dans un individu, de trois poches à stylets accessoires. Mais la particularité la plus intéressante de cetle espèce est son her- maphrodisme protandrique. Or, tandis que Montgomery, sur quatre- vingts individus examinés en coupes, avait surtout rencontré des mâles immatures et seulement quelques-uns plus ou moins avancés vers les stades hermaphrodites ou femelles, au contraire, sur une dizaine d'indi- vidus examinés-jusqu'ici, je n’en ai (rouvé que deux méritant un peu le nom d'hermaphrodites, et présentant, à côté d'ovules déjà volumineux, un très petit nombre de spermatozoïdes adultes, ou même quelques stades de spermatogénèse. Tous les autres étaient exclusivement femelles. Le plus souvent, un seul ovule arrive à maturité dans chaque glande, alternant dans une sorte de métamérie avec les diverticules intestinaux. Il peut cependant y avoir parfois deux gros ovules dans la même glande. Les ovules sont appendus à la paroi ovarienne par une sorle de pédicule protoplasmique fibrillaire, au voisinage duquel se trouve le noyau de l’ovule. Une légère pression sur le couvre-objet fait fuser le vitellus à travers les téguments et manifeste ainsi l'existence des orifices de ponte. Certains ovules non pondus sont résorbés par phagocytose. RÉSEAU DE SOUTIEN DU COUR CHEZ LES MUSCIDES. par CHARLES PÉREZ. Les ouvrages classiques décrivent le cœur des Insectes comme cons- tiltué par un manchon museulaire, enveloppé inlérieurement et exté- rieurement par une sorte de membrane élastique à peu près homogène. Ce schéma ne donne qu'une notion insuffisante de la structure du vaisseau dorsal chez les larves de Mouches. Le cœur est, en effet, com- plètement enveloppé par un réseau élastique, surtout développé dans la région postérieure. La substance qui constitue ce réseau est remar- quable par son affinité pour les colorants nucléaires. Sur les coupes transversales du cœur, on aperçoit de fines ponclualions chromaliques, renforcant de place en place le contour externe du manchon contractile. Les coupes longitudinales rasantes sont beaucoup plus instructives ; elles montrent, se développant en surface, le réseau chromatique dont on n’apercevait tout à l'heure que la trace sur le plan de la coupe. Ce 478 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX sont des filaments de grosseurs diverses, rameux et attachés les uns aux autres par des anastomoses multiples. En un mot, le vaisseau dorsal est complètement enveloppé par un véritable clissage, dont les mailles principales sont allongées dans le même sens que lui. En outre, de place en place, de ce réseau superficiel au cœur s'élèvent en direction à peu près normale, comme des trohces sortant d'un fais- ceau de racines, des filaments plus gros, atteignant? à 3 u de diamètre, et qui peuvent à leur tour se ramifier ou s'anastomoser entre eux. Quel- ques-uns vont directement s'insérer aux téguments. Mais les plus impor- tants suivent un plus long trajet, se ramifiant en pinceau à leur extré- mité distale, où ils apparaissent comme le tendon d’une fibre musculaire. Certains d’entre eux, rencontrant sur leur trajet une grosse cellule péricardiale, se résolvent à sa surface en un réseau serré, si bien que cette cellule apparaît prise comme un ballon dans son filets puis de nouveau, au delà de la cellule, les grosses cordelettes se Demo pour devenir les tendons de muscles interviscéraux, insérés d'autre part sur les trachées ou sur l'intestin postérieur. Les formations que je viens de décrire et qui, dans la oncle classique, peuvent être considérées comme les tendons des muscles ali- formes, constituent un mode d'insertion musculaire tout différent des tonofibrilles hypodermiques correspondant aux muscles locomoteurs. Weismann avait entrevu quelques-uns des faits qui précèdent ; mais avait interprété à tort les fibres du réseau élastique comme des plisse- ments des membranes cellulaires et du sarcolemme. NOTE RELATIVE A L'INFLUENCE DES RAYONS. X SUR LA FÉCONDITÉ DES LAPINES, par J. BERGONIÉ et L. TRIBONDEAU. MM. Regaud et Dubreuil ont constaté, en décembre 1907 (voir Comptes rendus de la Société), que les spermatozoïdes présents dans le sperme des lapins lors des premières éjaculations, après une rôntgé- nisation des testicules suffisante pour stériliser les tubes séminipares, étaient hors d'état de remplir leur fonction fécondatrice, bien qu'ils eussent conservé leur mobilité, car les coïts effectués par ces mâles n'étaient pas fécondants. On en peut conclure que les rayons X n'exer- cent pas seulement une action globale sur la vitalité des cellules, mais qu'ils peuvent influencer électivement une de leurs fonctions, la fonction reproductrice de préférence à toutes les autres. Nous avions nous- mêmes (in Arch. d’élect. méd., 1906) expliqué le dépeuplement passager des tubes séminipares à la suite de l'irradiation du testicule du rat par SAN SÉANCE DU 10 mars X719 — une action inhibitrice des rayons sur la fonction reproductrice des sper- matogonies. Nous nous sommes demandé s'il serait possible de pratiquer, en rôntgénisant l'ovaire, une dissociation analogue des fonctions de * l'ovule. Pour cela, il fallait envoyer à la glande une quantité de radia- tions suffisante pour influencer les ovules, mais trop faible pour les détruire tous. Nos recherches antérieures nous permettaient de fixer au-dessous de 60 minutes (rayons 6 à 7; distance de l’anticathode aux téguments — 10 centimètres) le temps d'exposition convenable. Quatre lapines, en pleine activité génitale, ont eu leurs deux ovaires exposés dans les conditions précédentes, respectivement pendant 15, 30, 45 et 60 minutes, à raison de 15 minutes par séance, et d'une séance tous les 3 jours. Huit jours après la dernière séance, elles furent mises pendant 24 heures avec un mâle éprouvé ; un nouveau séjour avec le mâle eut lieu uue semaine après. Les femelles ont toutes été fécondées. Les lapines irradiées pendant 15, 30 et 45 minutes ont eu 3,4 et 4 petits, lous vivants, bien constitués, d’un poids normal (moyenne — 58 grammes), et dans un délai normal après le premier coït (28 à 30 jours). La lapine roüntgénisée pendant 60 minutes a mis bas huit jours avant terme, trois petits morts, bien constitués, mais incomplètement développés, et ne pesant en moyenne que 25 grammes. Cette lapine ayant été aussitôt sacrifiée, nous avons trouvé dans l’utérus un placenta petit (1 cent. 6 de diamètre, alors que le placenta des autres fœtus avait 2 cent. 7), blanchâtre, dégénéré et présentant à sa surface un rudiment de membranes embryonnaires. Les ovaires de ces 4 lapines étaient macroscopiquement peu altérés. Leur volume était sensiblement normal ; des vésicules de Graaf étaient - semées à leur surface; des corps jaunes y étaient bien évidents. Par contre, l'examen microscopique montra la rareté des ovules primor- diaux et en voie d’accroissement dans les glandes exposées 45 et 60 minutes, surtout dans ces dernières. De plus, celles-ci possédaient peu de vésicules de Graaf intactes, la plupart étaient plus ou moins dégénérées. È De cette série d'expériences nous pouvons conelure : 1° Que, nous placant dans des conditions sensiblement identiques (temps moins long, mais distance moindre) à celles de nos premières recherches (1), nous avons provoqué des lésions beaucoup moins intenses, ce qui prouve, une fois de plus, le manque de constance des appareils producteurs de rayons X et l'importance d'’influences en apparence accessoires (prédispositions individuelles, nature et quantité variable du contenu intestinal formant écran devant les ovaires, etc., etc.) ; 2° Que nous n'avons pas réalisé sur l’ovule la dissociation des fonc- (4) C. R. Soc. Biologie, A1 février 1905. 280 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX tions reproductrice et vitale que nous nous proposions d'obtenir. Les rayons X n'ont ni déterminé l'infécondité, ni retardé la fécondation. Mais, conséquence imprévue et des plus intéressantes, il nous est permis de supposer que les rayons X absorbés par l’ovule peuvent influencer le développement ultérieur de cet ovule fécondé, puisque chez la femelle soumise à la plus longue rüntgénisation nous avons constaté l’atrophie d'un œuf et l'expulsion prématurée de trois fœtus morts. Ce n’est là pour le moment, nous le répétons, qu'une simple hypothèse ; il serait imprudent d’être plus affirmatif en se basant sur une expérience unique ; nous nous proposons de la reproduire et de la contrôler. Néanmoins cette première observation méritait d’être men- tionnée. | Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette, A81 SÉANCE DU 21 MARS 1908 GaAupucaEau (A.) : Formation de corps spirillaires dans une culture RAID EN Rte ar ee OL GuiLLiERMOND (M.-A.) et BEAUVE- RIE (J.) : Caractères histo-chimiques des globoïdes de l’aleurone . . . .. Haccopeau (H.) : À propos du sérum de M: Quéry -.. ...... : :.. KunsTzer (J) : Le Rouvet pré- cieux dans le golfe de Gascogne. . LEsné (Eomoxo) et Dreyrus (Lu- GIEN) : Action de la toxine téta- nique, de la toxine diphtérique et de leurs sérums immunisants chez les animaux chauffés. . . . . . . .. Marie (A.) et TrerenEAu (M.) : Note sur la sensibilité des mammifères à lsstubenculine net Nrccoux (Maurice) : Quantité de protoxyde d’azole dans le sang, au seuil de l’'anesthésie, pendant l’anes- thésie confirmée, au moment de la DO, s' ro NO BRNNSe enEe Nonxorre (Maurice) et DEMANCHE (Rogert) : Sur la recherche de l’in- dol dans les cultures microbiennes. Pozerski (E.) : Sur le calcium du suc DANCTÉAUQUE Sc. ce. ee Rerterer (Ep.) : Structure com- parée du tissu osseux . . . .. . .. SEILLIÈRE (GASTON) : Sur la pré- SOMMAIRE 493 482 507 sence du sucre dans le sang de l'es- - CARO ER ren Den abbé ane let c0re . Weiss (G.) : Sur l'élimination de l'acide carbonique par la grenouille dans un gaz inerte..." 27... : Wipa (F.), Apraur (P.) et BRULÉ (M.) : Diversité de types des héma- ties granuleuses. Procédés de colo- DA DONEM MS El AT le tn eue ZANGGER (H.) : Un appareil nou- BIoLOGI1E. COMPTES RENNUS. — 1908. T. veau pour mesurer la viscosité du SACS SR NS ER Pan 485 Réunion biologique de Bucarest. Bages (V.) : La sous-péricar- dites Re or a 509 MariNescO (G.) et Minea (J.) : Changements morphologiques des cellules des ganglions spinaux dans lemaledemPotAr Re nn 512 Mezncescu (D.) : Maladie lépreuse des rats et ses relations avec la lé- Pretumane tre 514 Mironesco (Tu.) : Sur quelques lésions des glandes parathyroïdes chezsleshpellasreux 7220" 515 STANCULEANU (G.) : Sur l’acnité vi- suelle et chromatique des employés du service de la traction des che- MINSYAeMER ES re Se D EN 516 STAKCOVICI (C.) et Cauinesco (f.) : Essais d'atténuation du virus de la fevresaphteusessern re. 517 Réunion biologique de Marseille. ALEzaIs et Cote (J.) : Tumeur du médiastin à tissus multiples chez Une CANMAT AR CR TUEUR Peer, 525 Corte (JULES) : Quelques observa- tions de morphologie expérimen- tale sur des spongiaires. . . . . . . 526 GERBER {C.) : Mode d'action des présures aux températures élevées. 319 GERBER (C.) : Sucs présurants des RenonculacÉes ee CEE 522 Gerger (C.) : Action de la chaleur sur les propriétés coagulantes des sucs végétaux peu actifs . . . . .. 522 A nn LXIV. 36 ee te 482 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Présidence de M. Giard, président. DÉCES DU PROFESSEUR JEAN DE MIERZEJEWSKY. Le PRÉSIDENT a le regret d'annoncer le décès de M. JEAN De MiERze- JEWSKY, professeur de la Faculté impériale de médecine de Saint- Pétersbourg, membre du Conseil médical de l'empire russe, membre correspondant de l’Académie de médecine de Paris. Depuis trenle-trois ans, M. J. de Mierzejewsky était membre corres- pondant de notre Société, à laquelle il portait un vif intérêt. Il est mort le 19 mars à Paris, où il était venu représenter le corps médical de son pays au jubilé de notre cher collègue le D' Magnan, médecin de l'asile Sainte-Anne, nous donnant ainsi une dernière preuve de sa cordiale sympathie. M. le professeur J. Courmonr (de Lyon) et M. le professeur LAMBLING (de Lille), membres correspondants, assistent à la séance. CARACTÈRES HISTO-CHIMIQUES DES GLOBOÏDES DE L'ALEURONE, par M.-A. GUILLIERMOND et J. BEAUVERIE. Nous avons montré, après À. Meyer, que les globoïdes des grains d'aleurone présentent quelques-unes des réactions colorantes des cor- puscules métachromatiques ou grains de volutine des Protistes, qu'il faut attribuer à la présence dans ces corps d’une substance azotée. Celte substance peut-elle être considérée comme voisine de la volutine, ou n’a-t-elle que des rapports superficiels avec cette dernière? C’est la question que nous nous proposons d'étudier ici, en comparant les caractères histo-chimiques des globoïdes et de la volutine. A. Colurations vitales. —- Les globoïdes ne se colorent sur le frais, ni par le rouge neutre, ni par le bleu de méthylène. Au contraire, l’un de nous a montré que la volutine fixe énergiquement ces deux colorants dans les cel- lules vivantes. B. Colorations après fixation. — Les globoïdes se colorent éléctivement et SÉANCE DU 21 MARS 183 d’une manière métachromatique, avec la plupart des couleurs basiques d’ani- line bleue ou violette (bleu de méthylène, bleu polychrome d'Unna, brillant kresylblau, bleu de-crésyl BB, bleu de toluidine, thionine, violet de gentiane, violet de méthyle, violet de crésyl RR), comme la volutine. Ils fixent égale- ment, comme cette dernière, la safranine, l'hématoxyline cuprique, le vert de méthyle, la fuchsine phéniquée de Ziehl et le rouge de ruthénium; ils se colorent enfin par l’hématoxyline de Delafield, mais d’une manière un peu différente de la volutine. Par contre, ils ne se colorent ni par l’hématéine, ni par l’hématoxyline ferrique qui teignent la volutine. Réactions microchimiques. — Nous avons essayé sur les globoïdes les réactions décrites par À. Meyer comme caractéristiques de la volutine. 1° Réaction I. — Coloration au bleu de méthylène, décoloration par une solution aqueuse à 1 p. 100 de SO‘H?. Tous les éléments se décolorent, sauf la volutine. Les globoïdes se dissolvent par la solution de SO“H? et laissent à leur place des vacuoles renfermant quelques petits granules qui restent colorés par le bleu de méthylène et qui correspondent à la substance colo- rable des globoïdes. Cette substance offre donc la réaction I de la volutine. Tous les autres éléments de la cellule se décolorent. 20 Réaction 11. — Coloration au bleu de méthylène, traitement par l’iodo- iodure de potassium, puis par une solution aqueuse à 5 p. 100 de carbonate de sodium. La volutine prend une teinte brun foncé en présence de l'iodo- iodure de potassium, le reste de la cellule se colore en jaune. La solution de carbonate de sodium ne décolore que lentement la volutine. Les globoïdes se comportent exactement comme la volutine. 3° Réaction III. — Coloration de la fuchsine phéniquée de Ziehl, décolora- {ion par une solution aqueuse de 1 p. 100 de SO‘H?. La volutine reste seule colorée. Les globoïdes se dissolvent et laissent dans les vacuoles résultant de leur dissolution de petits granules qui conservent leur coloration. Le reste de la cellule se décolore. 4° Réactions IV et VI. — Eau bouillante. La volutine se dissout en quelques minutes dans l’eau bouillante, mais elle devient insoluble après fixation au formol. Les globoïdes sont au contraire toujours insolubles et conservent leur affinité pour les colorants après ce traitement. 5° Réaction V. — Eau de Javelle. La volutine se dissout en quelques minutes dans l’eau de Javelle. Les globoïdes paraissent insolubles. 6° Réaction VI. — Hyÿdrate de chloral. L'hydrate de chloral ne dissout pas la volutine après un traitement de quelques minutes. Les globoïdes sont éga- lement insolubles. : 1° Réaction VII. — Coloration au bleu de méthylène, traitement par une solution aqueuse à 5 p. 100 de carbonate de sodium. La volutine se décolore immédiatement. Il en est de même des globoïdes. A. Meyer décrit, en outre, une série d’autres réactions moins importantes. Parmi ces dernières, le réactif de Millon ne colore pas la volutine, mais la dissout; les globoïdes paraissent au contraire insolubles et se colorent par ce réactif. Avec l’iodo-iodure de potassium, la volutine se colore en jaune, les globoïdes restent toujours incolores. Mais Pfeffer a isolé des globoïdes une 484 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE substance. colorable par l’iode. Les acides (SO“H® et HCI à 5 p. 100) dissolvent en quelques minutes la volutine, les globoïdes se dissolvent immédiatement avec la plupart des acides, même en solutions très diluées. Les alcalis en solution concentrée dissolvent la volutine et les globoïdes. C. Conclusion. — Ainsi, au point de vue des colorants, les globoïdes se comportent exactement comme la volutine, sauf qu'ils ne prennent pas le rouge neutre sur le frais et qu'ils ne se colorent ni par l’héma- téine, ni par l'hématoxyline ferrique après fixation. Au point de vue des réactions miero-chimiques, ils présentent, d'une manière très nette, les réactions I, IL, III, VI, VIII de Meyer, considérées par cet auteur comme essentiellement caractéristiques de la volutine; par contre, ils diffèrent de la volutine par la manière dont ils se com- portent vis-à-vis des réactions V et VIT et de srentuee aulres réactions considérées comme moins importantes. Quelques-unes de ces différences entre les globoïdes et la volutine- peuvent s'expliquer par le fait que la matière colorable des globoïdes- se trouve associée dans ces derniers à des sels organiques qui sont capables d’entraver certaines colorations, notamment les colorations vitales au rouge neutre, et qui, à coup sûr, déterminent, chez les glo- boides, des propriétés chimiques très différentes de celles de la volutine. C'est ainsi notamment que les acides très dilués paraissent agir en. dissolvant les globoïdes, tout en laissant subsister un résidu cor- respondant à la substance colorable de ces corps. Il semble donc, d'après l’ensemble de leurs réactions micro-chimiques, que les globoïdes renferment, outre les sels organiques que l’on con- nait, une substance azotée qui présente de grandes analogies avec la volutine et qui semble voisine de cette dernière. Pfeffer a constaté, après dissolution des globoïdes sur une coupe traitée par la potasse. concentrée, la présence d’un résidu azolé, colorable par l’iode et les teintures d’anilire et paraissant de nature protéique. Plus récemment, Tschir et Kritzler ont signalé dans les globoïdes l'existence de globu- lines. Il est donc probable que ces matières azotées observées dans les sloboïdes correspondent à la substance colorable que nous considérons comme voisine de la volutine. La présence d'une substance voisine de la volutine dans les globoïdes: est un argument en faveur du rôle de matière de réserve de la volutine, déjà rendu plus que vraisemblable par les recherches de l’un de nous. ris SÉANCE DU 21 MARS 485 UN APPAREIL NOUVEAU POUR MESURER LA VISCOSITÉ DU SANG, présenté par H. ZANGGER. Principe de l'appareil du D' W. Hess: deux capillaires horizontales sont liées avec un ballon aspirateur par un tuyau en T. Dans l’une des capillaires, on aspire de l’eau; dans l’autre, le liquide à examiner. Par cette disposition, on agit pendant le même temps, avec les mêmes pressions, sur les deux liquides. Les volumes des liquides qui ont passé sont alors inversement proportionnels à la vscosité. Si nous faisons passer le volume 1 du sang, nous avons 1 : x eau, où x donne directement sans aucun calcul la viscosité relative à l’eau. Dans ces conditions, en faisant entrer le liquide directement de la capil- laire dans des pipeltes graduées, on peut immédiatement voir le volume ; en ce cas : la viscosité relative. Avantages : 1° On n’a besoin que d'une goutte de sang (0 gr. 05), et on arrive à une précision de 2 p. 100, ce qui est entièrement comparable avec les autres méthodes cliniques. 2° La sensibilité de la température est très petite parce que l'eau change dans le même sens. (Nous avons fait beaucoup d'expériences sur cette question.) 3° Il ne faut pas de calcul, on peut lire directement la viscosité rela- tive et l’on peut travailler partout. | 4° Le temps de mesure est une demi-minute, le nettoyage une à deux minutes, de manière que l’on peut mesurer très vite, Pour les intéressés je renvoie aux thèses de médecine de Zurich qui sont sous presse (Hess, Scheitlin, Kobler, Hensler, Blunschy, Tobar, Fabrican-Gavun). F (Laboratoire de médecine légale de l'Université de Zurich. Prof. Zangger.) STRUCTURE COMPARÉE DU TISSU OSSEUX, par Ép. RETTERER. Par l'analyse chimique, on sait que l'os des vertébrés inférieurs, celui des jeunes Oiseaux et Mammifères est plus pauvre en matières minérales que celui des Oiseaux et des Mammifères adultes. Malgré ces résultats si précis, on continue -à admettre que la proportion de la substance organique et des matières minérales reste la même chez les 486 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE x divers vertébrés et à tout âge. L’os serait un composé défini, une véritable combinaison entre la matière organique et les sels terreux. Les différences relatives à l'animal ou à l’âge seraient uniquement dues au nombre des cellules osseuses, à la plus ou moins grande RU à l'abondance de la moelle osseuse, etc. L'expérience suivante me semble prouver le contraire. Après avoir traité l'os par le liquide de Zenker ou tout autre fixateur, il suffit de préparer des fragments osseux de dimensions égales et de les plonger dans la méme solution décalcifiante. J'emploie habituellement une solution contenant moitié alcool, moitié liquide picro-chlorhydrique. Déjà après douze ou vingt- quatre heures, les os des amphibiens et ceux des jeunes Oiseaux et Mammi- fères sont complètement décalcifiés, tandis qu'il faut attendre plusieurs jours, et renouveler la solution décalcifiante, pour débarrasser de leurs sels calcaires: les os des Oiseaux et des Mammifères adulles. En ce qui concerne ia constitution de l'os, on admet généralement que, sauf le volume et le nombre plus ou moins grand de cellules osseuses dans le même espace, le tissu osseux offre chez les divers. vertébrés une structure identique. La substance fondamentale de l’os jeune posséderait cependant des fibres conjonclives ou collagènes plus: grosses que celles de l’os adulte. Après avoir étudié (Journal de l’Anatomie, 1905 et 1906) la siructure et l’histogenèse de l’os des Mammifères et des Poissons, j'ai étendu ces recherches à celui des Amphibiens et des Oiseaux. Technique. — La méthode que j'ai employée est essentiellement celle que j'ai décrite en détail (loc. cit., 1905, p. 564). Je l’ai modifiée légèrement : après. coloration par le carmin aluné ou la safranine, les coupes, épaisses de 3 à 4p. sont lavées à l’eau, puis à l’eau additionnée d’un peu de liquide picro-chlorhy- drique. Lavées à nouveau, elles séjournent (une heure, deux heures, ou trois- heures) dans l’hématoxyline. Passées à l’eau, les coupes ensuite sont décolorées. pendant une ou deux minutes dans l’eau additionnée de quelques gouttes du. liquide picro-chlorhydrique. Après un dernier lavage, qui doit être prolongé, les coupes sont finalement déshydratées et montées dans le baume du Canada. ExPOSÉ DES FAITS : 1. AMPHIBIENS. — A. Axolotl de onze ans. — La diaphyse des os longs: est formée de tissu compact dont les couches sont concentriques au canal médullaire; par places, on observe cependant des systèmes de Havers in- dépendants, c'est-à-dire dont les couches sont orientées autour d’un capil- laire sanguin. La virole osseuse est épaisse, en moyenne, de 0,10 à 0,12 et comprend 4 ou 6 rangées de corpuscules osseux ou ostéoplastes, distants de 21 y. d'une couche à l’autre, et de 18 x dans la même couche. Les ostéoplastes sont longs de 16 à 18 y et larges de 7 à 8 4; les cellules osseuses ont un pro- toplasma clair et possèdent chacune un noyau long de 8 à 9 y, et large de 5 x. Quant à la substance fondamentale de l'os, elle se compose de zones sombres. et granuleuses alternant régulièrement avec des zones plus claires, les unes et. SÉANCE DU 21 MARS 187 les autres concentriques au canal médullaire ou au canal de Havers. Les zones granuleuses, très hématoxylinophiles (chromophiles), sont épaisses de 1,2 ou 6 y. Des faces latérales des zones chromophiles se détachent des branches égale- ment chromophiles qui, après un court trajet, se bifurquent ets'anastomosent avec les branches homologues des zones voisines. De là, dans les zones plus claires, la formation d’un réseau à fils épais et courts dont les mailles très étroites contiennent un protoplasma homogène et peu colorable. B. Salamandre (S. maculosa). — La virole osseuse des os longs est épaisse de 0,1 seulement et comprend 3 à 4 rangées d’ostéoplastes disposés comme chez l’axolotl. Les zones chromophiles et les zones plus claires, intermé- diaires aux premières, offrent une structure identique à celles de l’axolotl. En résumé, le tissu osseux de l’axolotl et de la salamandre montre des zones chromophiles très rapprochées les unes des autres et des zones plus claires traversées de grosses fibres également chromophiles et disposées en réseau. La structure de l'os est essentiellement plexiforme. C. Grenouille (R. temporaria). — Outre les lamelles concentriques au canal médullaire, les 03 longs de la grenouille montrent quelques systèmes de Havers. La virole osseuse y est plus épaisse que chez les animaux précédents, et contient, sur une épaisseur de 0®",20, 8 à 10 rangées d’ostéoplastes. Ce qui permet de distinguer du premier coup d'œil l'os de la grenouille d’avec celui de l’axolotl et de la salamandre, c'est la minceur des zones chromo- philes, l’abondance et la richesse de leurs anastomoses ainsi que celles des prolongements capsulaires. La direction principale de ces prolongements est orientée du canal médullaire vers le périoste. Epais d’un demi p à 1 w, ils offrent un trajet sinueux, et émettent des ramuscules, qui ne sont plus mesurables, mais qui continuent à se ramifier et à s’anastomoser avec les ramuscules homologues. Un hyaloplasma abondant remplit les mailles de ce réticulum ainsi formé. L'image de l’os de la grenouille est semblable à celle que j'ai donnée de la diaphyse du radius d'un chat à la naissance (voir fig. 1, loc. cit., 1905, p. 565). D. Triton (Tr. cristatus). — L'os du triton est plus voisin de celui de la gre- nouille que de ceux de l’axolotl et de la salamandre. La virole osseuse du tibia par exemple, épaisse de 0%,05 seulement, comprend 3 ou # rangées d'ostéo- plastes, et # à 5 zones chromophiles de 12, séparées les unes des autres par des zones plus claires. Des zones chromophiles et des capsules osseuses partent des prolongements radiés qui se ramifient abondamment en formant une arborisation d’une finesse et d’une richesse extrêmes. En résumé, la substance fondamentale de l'os de la grenouille et du triton se caractérise par la minceur et les nombreuses ramifications des prolongements chromophiles. Le protoplasma amorphe, contenu dans les mailles du réticulum, est bien plus abondant que chez l’axolotl et la salamandre. Je dirai donc : la-substance fondamentale du tissu osseux de la grenouille et du triton possède un réticulum à disposition arborisée. AT. OisEaux. — Foulque noir (Fulica atra). — Pour faire contraste, je choisis le Foulque, dont le tibia possède une virole osseuse de 0,20, d’une épaisseur 488 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE égale à celle du fémur de la grenouille. Au lieu d’un seul système de lamelles concentriques au canal médullaire, le tibia offre, de dedans au dehors, # à 5 systèmes de Havers réunis entre eux par des systèmes intermédiaires. Les canaux de Havers sont distants à peine de 0,04 à 0%" 05. Tous les éléments . de l'os sont très petits : les ostéoplastes, longs de 7 x et larges de 2à 3 y, sont éloignés les uns des aulres de 7 y environ. Il existe donc un nombre considérable de cellules osseuses dans un même espace. Quant à la substance fondamentale, elle montre une alternance de lamelles sombres et claires. Les lamelles chromophiles ne sont épaisses que d’un demi y ou d’un y et émettent des ramuscules d’une grande délicatesse qui se subdivisent et cloisonnent les lamelles claires en mailles remplies d’un hyaloplasma abondant. IT. Mammirères. — Cobaye. — L’'os du cobaye montre des ostéoplastes distants, dans la même lamelle, de 18 à 30 y, et, d'une lamelle à l’autre, de 7 à 11 p.. Le noyau des cellules osseuses est long de 7 à 8 u et large de 2,5 à 3 y. Le corps cellulaire est très réduit. Les lamelles chromophiles ne sont épaisses que de 1 à 2 &, mais les lamelles claires, qui les réunissent, ont une épaisseur qui varie entre 7 et 20 . Des faces latérales des lamelles chromophiles partent de nombreuses branches, également chromophiles, qui s’en séparent à angle droit, et se dirigent en serpentant vers les branches homologues issues des lamelles voisines. Tout le long de leur trajet, elles continuent à se ramifier, et les ramuscules terminaux s’anastomosent entre eux. Dans les mailles du réticulum se trouve un protoplasma homogène fixant énergiquement la safranine ou le carmin (voir fig. 2 et 3, loc. cit., 1905, p. 571). Résultats. — Le tissu osseux des Vertébrés est composé de cellules et d’une substance intercellulaire ou fondamentale. Les cellules sont de volume bien différent et plus ou moins espacées. La substance fonda- mentale est partout composée d'une trame et d'une masse amorphe dont la disposition et les proportions varient. Chez l’axolotl et la salamandre, la trame affecte la forme d’un réseau à fils épais et anastomotiques circonserivant des mailles étroites. La masse amorphe est très réduite et pauvre en matières minérales. La grenouille et le triton possèdent des os dont la trame est à mailles plus larges; les fiis ou prolcngements chromophiles sont plus déliés, se ramifient davantage et affectent une disposition arborisée. La masse amorphe y est plus abondante et plus chargée de sels calcaires. L’os des Oiseaux et des Mammifères a une structure franchement lamellaire : les lamelles sombres et chromophiles semblent très réduites comparativement aux lamelles claires; mais comme les premières émettent, sur leurs faces, de nombreux rameaux également chromophiles qui cloisonnent les secondes, la trame réticulée et chromophile acquiert une grande étendue. Dans les mailles de ce réticulum est contenue une masse amorphe, qui est très abondante et fort riche en matières minérales (1). (1) La trame du tissu osseux ne contient pas de fibres conjonctives ou collagènes : ses éléments figurés sont tous granuleux, chromophiles et anasto- motiques. SÉANCE DU 21 MARS 489 ACTION DE LA TOXINE TÉTANIQUE, DE LA TOXINE DIPHTÉRIQUE ET DE LEURS SÉRUMS IMMUNISANTS CHEZ LES ANIMAUX CHAUFFÉS, par Epmonp LESNÉ et LUCIEN DREYFUS. Nous avons, dans une note précédente, montré l'influence favorisante de l'hyperthermie des animaux sur la toxicité de l’abrine. Nous avons étudié de la même façon les toxines tétanique et diphtérique chez les animaux à sang chaud. Chez les souris ou les cobayes inoculés avec de la toxine tétanique, nous avons constaté dans tous les cas que l’hyper- thermie obtenue par le chauffage à l’étuve exerce une action aggra- vante sur la marche de l’intoxication. Les animaux chauffés meurent tou- jours, toutes autres conditions étant égales, avant les animaux témoins, et la survie de ces derniers qui, le plus souvent, n’est que de quelques heures, peut, dans certains cas, assez rares cependant, êlre définitive. Ces résultats sont à rapprocher des constatations faites par J. Courmont et Doyon avec la loxine tétanique chez la grenouille chauffée et par Vincent avec des spores tétaniques débarrassées de toxine chez des cobayes soumis à une élévation de la température extérieure. Chez les cobayes chauffés inoculés avec de la toxine diphtérique, les résultats sont discordants. De l’ensemble de nos expériences il semble résulter que, si l'inoculation et la mise à l’étuve ont lieu au même moment, l’action de la loxine diphtérique n’est ni augmentée ni dimi- nuée par l’hyperthermie de l’animal. Ces résultats différent de ceux de Lôvy et Richter, qui attribuent à l'hyperthermie une influence favori- sant l’intoxication diphtérique et concordent partiellement avec ceux de Krause. Chez les souris, le chauffage ne fait pas disparaître l'immunité vis- à-vis de la toxine diphtérique. En inoculant simultanément aux cobayes de la toxine tétanique et du sérum antitélanique, nous avons vu que, jusqu'à une certaine limite, variable d’ailleurs avec l’activité, soit de la toxine, soit du sérum, l’in- fluence protectrice n’est pas entravée par l’hyperthermie. Mais si l’on augmente graduellement les doses de toxines en diminuant celles du sérum, il arrive que les animaux chauffés succombent avec des doses respectives de sérum et de toxine qui permettent la survie des animaux témoins. : En inoculant dans les mêmes conditions de la toxine diphtérique et du sérum antidiphtérique à des cobayes, nous avons vu également que les propriétés curatives du sérum ne sont pas empêchées. Mais les résultats diffèrent cependant de ceux qu'on a obtenus avec la toxine tétanique et le sérum antitétanique, car il arrive que les animaux chauffés résistent à des doses de sérum et toxine qui ont tué les témoins. 490 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces faits, cependant, ne sont pas constants. Krause a d’ailleurs affirmé que le sérum antidiphtérique ne gagne rien et ne perd rien en force dans l'organisme hyperthermique, et Kretz a montré que dans l'immu- nisation du cheval contre la diphtérie, la production d’antitoxine et la réaction fébrile de l’animal ne sont dans aucun rapport causal. Il est vrai cependant que Kast, avec du sérum de chèvres immunisées contre la fièvre typhoïde, a protégé des animaux ayant 41 degrés de tempéra- ture contre des cultures virulentes avec des doses de sérum inactives pour les témoins. Les effets sont donc assez variables. Mais en tout cas, ce qui est incontestable, c'est que, pour la toxine tétanique, des doses non mor- telles chez les animaux normaux deviennent morlelles pour les ani- maux mis à l’étuve. SUR LA PRÉSENCE DU SUCRE DANS LE SANG DE L'ESCARGOT ? par GASTON SEILLIÈRE. A la suite d'expériences faites sur des escargots en état d'activité et en état d'hibernation, M. Couvreur et M'° Bellion avaient conclu que le sang de ces animaux ne contenait jamais de sucre (1). Des essais sur l'absorption des pentoses nous ont conduit à une Opinion contraire, et notre avis sur ce point n’a pas été modifié par les objeclions que nous ont faites les auteurs précités, objections auxquelles : nous pensons avoir répondu (2). Nous indiquons jiei comment la formation de glucosazone nous a donné la preuve certaine de l'existence du sucre dans le sang de l'escargot ayant mangé. : Des Helix pomalia, sortant de leur sommeil hibernal, ont été nourris en donnant à chacun 0 gr. 80 de mie de pain imbibée d'une solution de saccharose à 10 p. 100 (3). Six heures après, on les a saignés en pratiquant une fenêtre à la coquille, et faisant une incision au niveau du cœur; toutes précautions. étaient prises pour ne pas léser le tube digestif. Le sang recueilli, additionné du liers de son volume d’eau, fut chauffé quinze minutes au bain-marie bouillant, puis filtré pour séparer : le coagulum, el concentré au dixième par évaporation. Au liquide ainsi obtenu, on a ajouté 1 volume d’une solution préparée en dissolvant (4) Comptes rendus de la Socicté de Biologie, 19 octobre 1907. (2) Comptes rendus de la Sociélé de Biologie, 1x mars 1908. (3) Le saccharose est dédoublé par l’invertine très aclive qui existe dans le: suc digestif de l’escargot. RÉ SÉANCE DU 21 MARS 494 1 gramme de phénylhydrazine dans 10 centimètres cubes d'acide acé- tique à 15 p. 100. Le mélange étant porté au bain-marie, il s’est bientôt formé à chaud une belle cristallisation ayant l'aspect caractéristique de la gluco- sazone; les cristaux, lavés, essorés et séchés, présentaient la même solu- bilité dans les dissolvants organiques et le même point de fusion qu'un échantillon type de glucosazone. L'’essai précédent, plusieurs fois répété, a loujours donné un résultat constant; 15 à 20 centimètres cubes de sang suffisent pour l’effectuer. Nous remarquerons que l’on a évité de déféquer avec aucun agent à réaction acide; l'intervention de pareils réactifs pouvait peut-être faire ici penser à des effets d'hydrolyse, avec production de glucose n’existant pas dans le sang normal. | fl nous semble que, devant ces résultats, la présence du sucre dans le sang de l’escargot ayant mangé ne puisse plus laisser le moindre doute. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) SUR L'ÉLIMINATION DE L'ACIDE CARBONIQUE PAR LA GRENOUILLE DANS UN GAZ INERTE, par G. WEiss. Divers auteurs, à commencer par Spallanzani, ont montré que les poïkilothermes peuvent continuer à vivre un certain temps dans les gaz inertes, azote ou hydrogène, avec émission d'acide carbonique. Ce phénomène est très important, son étude me paraît devoir être poussée plus loin qu'on ne l’a fait jusqu'ici. Elle nous permet de recher- cher comment l'organisme peut vivre sur ses propres ressources sans faire appel à l'oxygène réparateur, et d'étudier, en revenant à l'air, comment se fait cette réparation. Je me proposai donc de déterminer, dans l’air, les échanges gazeux des grenouilles soumises à l'expérience, puis de les faire séjourner un temps plus ou moins considérable dans l'hydrogène, et de les ramener finalement à l'air. Je pensais qu'au moment de ce retour à l’air les grenouilles absorberaient une grande quantité d'oxygène pour subvenir au déficit qui s'était produit pendant leur passage dans l'hydrogène ; en conséquence, je devais trouver une baisse notable du quolient respi- ratoire. Or, il suffit de jeter un regard sur le tableau suivant résumant mes expériences pour voir que les choses se passent d'une façon toute différente. 4992 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Chaque ligne de ce tableau correspond à une expérience, au cours de laquelle les grenouilles curarisées, au nombre de quatre pour chaque expérience, ont séjourné plus ou moins longtemps dans l'hydrogène à diverses températures. Chaque colonne correspond à une heure de séjour. Les quantités d'acide carbonique sont évaluées par rapport à la quantité émise pendant un séjour d’une heure dans l’air au commence- ment de la série; ces quantités sont portées dans des colonnes succes- sives de (1) à (8). La colonne Q° donne le quotient respiratoire au commencement de l'expérience, pendant la première heure de séjour dans l’air. La colonne (° donne ce même quotient au moment du retour dans l’air, pendant la première heure qui suit le passage dans l’hydro- gène. Enfin R indique le rapport de l'oxygène absorbé pendant la der- nière heure à l'oxygène de la première heure. CO? ÉLIMINÉ DURÉE l'expérience. À: 2 + à : A: Ù 3 Air. H H I H H H Air. Q Q R 15 degrés 4 heures 4: ::,06 1,06 » » » » k DÉSERT 6 heures 1 0,91 0,98 1,05 0,8 » D LD 0 MO CU EN IR 1 heures 1 ,03: 0,88 0,90 0,85 0,84 » 120 040055 NES 0 -8 heures 1 AAA OA ES MAMA AN OS EME PS OMS MER 20 degrés. SN DEUTES AURAS » » » » » 10330 AMONT 0 heures ed "141082071095 » » » » io < X X 6 heures ‘41 4,18 1,15 1.03 0,95 » » 41,26 0,62 0,94 0,85 25 degrés. 2 heures 710 » » » 2» » 132280 65 A0 ORMENIT 4 heures 41 1,25 1,10 » » » 5 4275 IGNORE 5 heures 41 1,09 1,00 0,86 » De mp 008 OSEO AU Il résulte de l'examen de ce tableau, qu’en plaçant des grenouilles dans l'hydrogène, la quantité d'acide carbonique éliminée par elle est pratiquement la même que dans l’air. Au moment où les animaux revien- nent à l'air, il se produit une augmentation de cet acide carbonique, d’aulant plus considérable que le séjour dans l'hydrogène a été plus long. Une température élevée agit, semble-t-il, comme une augmenta- tion de la durée de séjour, et l’on peut dire qu'au retour dans l'air le dégagement d'acide carbonique est d'autant plus grand que les pertes dans l'hydrogène ont été plus importantes; c’est seulement lorsque le séjour a élé trop prolongé que cet effet ne se fait plus sentir. < Gaz perdus à l'analyse. ss Ds * bee DATENT TRER SÉANCE DU 21 MARS 493 Quant à l'oxygène, au moment où l’on revient dans l'air après avoir passé par l'hydrogène, on ne conslate pas la hausse que j'avais altendue; le quotient respiratoire au lieu de tomber s'élève, c’est-à-dire qu'il ne se fait pas de réparation de l'oxygène qui a fait défaut pendant la période de passage dans l'hydrogène. J'ai choisi comme gaz inerte l'hydrogène au lieu de l'azote, unique- ment pour des raisons de commodité de préparalion. Il me suffira, je pense, de vérifier plus tard dans l’azote Les principaux résultats obtenus dans l'hydrogène. (Travail du Laboratoire des travaux pratiques de Physique biologique de la Faculté de médecine de Paris.) FORMATION DE CORPS SPIRILLAIRES DANS UNE CULTURE D'AMIBE, par À. GAUDUCHEAU. J'ai observé, dans l'intestin de l’homme et dans des eaux de mares, à Hanoï (Tonkin), une pelite amibe que j'ai isolée en culture mixte pure bactérienne en partant de fèces dysentériques. Le parasite s’est accou- tumé progressivement aux milieux artificiels et pousse rapidement sur gélose ordinaire, en présence du vibrion de Koch, du bacille d'Eberth, de Danysz, etc. Au repos, il se présente sous forme d’une petite sphère granuleuse qu'il est impossible de distinguer d’un leucocyte, à l'examen direct. Observé en chambre humide, le protozoaire est animé de mouvements amiboïdes, avec un pseudopode ectoplasmique formant parfois les deux tiers de sa masse et présentant l'aspect d’un rideau à bord libre ondu- lant. Ses dimensions varient de 2 à 15 & suivant les conditions de milieu. Sur une surface de gélose recouverte d’un enduit bactérien jeune, il fait disparaître en quelques heures toute trace visible de la culture. Il se nourrit également de globules rouges : dans du sang de chien, lapin et singe, j'ai pu observer certains individus contenant trois hématies simultanément. Je l’ai désigné sous le nom d’Entamæba phagocytoides en raison de sa forme et de ces dernières propriétés. Il se reproduit par division directe et sporulation. La culture de cette amibe sur gélose à surface humectée, en boite de Petri, avec les bacilles typhique ou du typhus des rats de Danysz, donne naissance, le premier jour, à quelques filaments, souvent fusiformes, et à partir du deuxième jour, à des corps spirillaires, que l'on peut observer soit libres, soit inclus dans le cytoplasme du protiste. Ces der- 494 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE niers corps présentent habituellement six à sept tours de spires régu- liers et ont une longueur variable : en moyenne 124. Ils sont d'abord très ténus, puis ils s’épaississent rapidement pour atteindre jusqu'à 4 à 5 Hu de diamètre. Ils se multiplient activement par division longitudinale. Ils sont immobiles; l'addition d’eau les fait disparaître ou résoudre en corps invisibles. On les observe facilement dans le protoplasma de l’amibe soit à l’état vivant, soit après coloration; dans ce cas, ils parais- sent blancs sur le fond coloré à l’éosine ou au bleu de méthylène. Leurs contours sont nets; ils sont plus courts qu'à l'état libre et souvent ter- minés en boucle. Le prolozoaire paraît les filer derrière lui pendant sa marche, en même temps que ses spores sphériques. Il a été impossible de les isoler à l’état pur, ni de les cultiver Rerden plus d’un passage, indépendamment des amibes. Bien que l'on puisse voir dans les cultures vieilles de cinq jours des formes en tétard, résultant de l’accolement de gros spirilles avec cer- taines amibes, il n’est pas encore possible d'affirmer la signification de ces productions cellulaires dans Île cycle évolutif du parasite. ({nstitut vaccinogène du Tonk'n, à Hanoï.) SUR LA RECHERCHE DE L'INDOL DANS LES CULTURES MICROBIENNES, par MAURICE NonnoTrE et ROBERT DEMANCHE. Depuis que Kitasalo (1) a montré l'importance de Ia réaction de l’indol dans les cultures microbiennes pour le diagnostic bactériolo- gique, et en particulier pour la différenciation du coli-bacille et du bacille d'Eberth, on s’est efforcé de perfectionner les méthodes qui permettent de déceler ce corps, soit en recueillant la matière colorante par un dissolvant non miscible à l’eau (alcool amylique), soit en extrayant l'indol par l'alcool-éther, et en traitant le résidu sec suivant la technique habituelle (Nencki). Mais ces procédés, outre qu'ils sont délicats, ne donnent de résultats que sur des cultures âgées d'au moins vingt-quatre à quarante-huit heures ; ils sont d’ailleurs inconstants, au point que plusieurs auteurs ont pu mettre en doute la valeur de la réaction de l’indol pour le diagnostic du coli-bacille (2). On a déjà signalé l'importance de la qualité de la peptone em- ployée (3) (peptones pancréatiques, bouillon Martin). Nous avons 4) Kitasato. Zeitschrift [. Hyyg., 1889, VIL, p. 515. ‘2) Rodet et G. Roux. Communication à l’Académie de médecine, 20 oc- tobre 1891. 3) Péré. Ann. de l'Inst. Pasteur, 1892, t. VII, p. 512 Lx O6 SÉANCE DU 21 MARS 49 remarqué en outre que, pour une même solution de peptone, on pou- vait rendre la réaction beaucoup plus sensible, et plus constante en opérant à chaud, d’après la technique suivante : A une culture dans 20 centimétres cubes d'eau peptonée à 2 p. 100 (peptone Byla pour cultures), additionnée de 5 p. 1000 de chlorure de sodium, et neutralisée, ajouter À centimètre cube d'une solution de nitrate de potasse à À p. 1000 et VIT gouttes d'acide sulfurique concentré, puis porter à l'ébullition la partie supérieure du tube de culture. Si la culture contient de l’indol, le liquide s'éclaireit, et la coloration rose apparaîitavec la plus grande netteté dans la partie chauffée sous forme d’anneau coloré qui tranche avec la partie inférieure du tube, incolore ou faiblement colorée. Au bout de quelques heures la culture se dépose, et le liquide clair reste uniformément teinté. La coloration persiste pendant plusieurs jours, et, en employant des cultures de plus en plus âgées, on obtient une gamme de couleurs depuis le rose sau- monné jusqu'au rouge vineux intense. Nous avons examiné comparativement, à chaud et à froid, des cultures de coli-bacille, de bacille d’Eberth, de bacille de Gärtner, de deux para- typhiques (types À et B), et d’un paratyphique isolé par l'un de nous dans le sang d’une malade atteinte d'angiocholite (1). Nous résumons ces recherches, dans le tableau suivant : Agesde la culture. , 4h. 2h. 3h. #h.: 5h. 6h 15h. 20h. 24h. 8j. APTOIL ER — Le A ep ne LE Coli-bacille lcte À BALE aNchaud ie = == ] Ï Bacille d’Eberth. . . . — — — — — — Paratyphique À et B. — — — — — — — — — — Bacille de Gärtner . . — — — — — — — — — — B. de l’angiocholite. . — — — — — — — — — — +41: . | Î | Î La modification très simple que nous apportons à la technique habi- tuelle rend la réaction extrêmement sensible, puisque nous avons pu déceler la présence d’indol dans des cultures de coli-bacille âgées de quatre heures seulement, au lieu de vingt-quatre heures, délai minimum annoncé par les auteurs et que nous avons vérifié. Quant au bacille d'Eberth et aux paratyphiques, ils n'ont jamais donné, même au bout de huit jours, la moindre trace d’indol. Il nous a paru intéressant de savoir quelle quantité d’indol notre procédé pouvait déceler. Dans ce but, nous avons fait, dans l’eau peptonée qui nous avait servi pour nos expériences, une solution titrée d'indol avec laquelle nous avons obtenu une réaction positive à la dilu- (4) H. Roger et R. Demanche. Bull. de la Soc. méd. des Hép., 14 février 1908, p. 236. 496 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tion de 1/1.000.000 en regardant le tube par transparence horizontale, et de 1/4.000.000 par transparence verticale, alors qu’à froid la réaction n'est positive qu'à partir de 1/75.000. De ces expériences nous pouvons conclure que la réaction de l’indol est un excellent procédé pour différencier le coli-bacille du bacille d'Eberth, puisque nous n’avons jamais eu d'insuccès sur les nombreuses cultures comparatives que nous avons faites. Notre procédé présente cet avantage de poser un diagnostic ferme après cinq heures seulement de passage à l’étuve, sans avoir recours à aucune manipulation déli- cate. Nous exposerons prochainement un procédé pratique et très sensible de dosage de l’indol dans les cultures. (Travail du Laboratoire de pathologie expérimentale el comparée de la Faculté de médecine de Paris.) DiVERSITÉ DE TYPES DES HÉMATIES GRANULEUSES. PROCÉDÉS DE COLORATION, par F. Wivar, P. Apramt et M. Bruté. On sait que MM. Chauffard et Fiessinger (1) ont mis en évidence dans l'ictère hémolytique congénital un stigmate hématologique particulier : la présence d’un grand nombre d’'hématies granuleuses, décelables par le réactif colorant de Pappenheim (pyronine-vert de méthyle). Ces auteurs ont montré qu'en faisant agir ce réactif sur le sang frais, étalé sur lames et non fixé, on voyait apparaître, dans les points de la prépa- ration où l’'hémoglobine des hématies avait été chassée par la solution colorante, de nombreux globules rouges, renfermant des granulations plus ou moins volumineuses, et teintées en rouge par la pyronine. Nous avons montré (2) que ces hématies granuleuses, qui se retrouvent aussi abondantes dans le sang des ictériques hémolytiques acquis, présentaient une affinité très grande pour les colorants basiques (bleu de méthylène basique, bleu azur, bleu de Unna, thionine, ete.) et se rapprochaient ainsi des hématies dites « à granulations basophiles » (4) Chauffard et Fiessinger. Ictère congénital hémolytique avec lésions globulaires. Soc. méd. Hôp., 8 novembre 1907. (2) F. Widal, P. Abrami et M. Brulé. Pluralité d'origine des ictères hémoly- tiques. Soc. méd. Hôp., 29 novembre 1907, p. 1358. — F. Widal, P. Abrami et M. Brulé. Soc. méd. Hôp., 13 décembre 1907, p. 1436. — F. Widal, P. Abrami et M. Brulé. Soc. méd. Hôp., 20 décembre 1907, p. 1535. SRE EE PR SÉANCE DU 21 MARS 497 décrites depuis longtemps dans les anémies d’origine diverse par Aska- nazy, Lazarus, Klein, Pappenheim, Grawitz et bien étudiées dans le saturnisme clinique et expérimental par Sabrazès. Nous avons fait voir d'autre part, que, malgré leur commune affinité pour les colorants basiques, et pour la pyronine, les granulations des ictériques hémolytiques et celles décrites antérieurement dans l’anémie et dans le saturnisme, ne présentaient pas exactement les mêmes ca- ractères. , ae ke d. #7, fT 1 £ $ ie Éa k LAN Hématies granuleuses dans le sang d’un ictère hémolytique. Coloration vitale. Tout d'abord, les procédés qui permettent de colorer les unes et les autres sont différents. On sait que c’est en faisant agir sur le sang fixé au préalahle, soit par la chaleur, soit par l'alcool absolu ou les vapeurs osmiques, les différents colorants basiques, tels que le bleu de méthy- lène basique, la solution de Giemsa, le bleu Lüffler, etc., que l’on met en évidence les « hématies granuleuses basophiles » décrites par les auleurs que nous venons de citer. Au contraire, nous avons fait voir (1) que cette technique, appliquée (4) Widal, Abrami et Brulé, So:. Méd. Hôp., 29 novembre 1907, p. 1360. — . Widal, Soc. Méd. Hôp., 20 décembre 1907, p. 1536. BioLoërr ComprTrs RENDUS. — 1908. T. LXIV. 31 498 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE au sang des ictériques hémolytiques, ne donnait que des résultats négatifs. Malgré la présence, dans ces cas, d’un nombre souvent très considérable d'hématies granuleuses (jusqu'à 65 p. 100 chez une de nos ictériques hémolytiques), jamais nous n'avons pu constater la moindre granulalion sur les lames de sang préalablement fixées. Nous avons fait mêmes constatations dans un grand nombre d'états anémiques, cliniques et expérimentaux, où nous avons retrouvé des. hématies granuleuses identiques à celles des ictériques hémolytiques. Nous avons fait voir que le procédé qui permet de mettre en évidence ces hématies granuleuses, à l’aide des colorants basiques, est la colora- {ion vitale, c’est-à-dire la coloration du sang encore liquide. La technique que nous avions préconisée (1) (coloration extemporanée, entre lame et lamelle), suffisante pour la recherche des granulations, ne. permettait pas de conserver les préparations. Nous avons pu depuis, avec M. Jules Hardouin, obtenir une fixation parfaite des hémalies. granuleuses colorées vitalement. Il suffit à cet effet de recevoir quelques goultes du sang à examiner dans le mélange suivant : HaursaléeRamMOp ADD TER 1. 1icentimetrencubes Solution d’oxalate de potasse à 2 pM0DE 1 centimetrencubez Bleu de Unna ou bleu d'azur. - |. : : . . . « : 20 gouttes. Après 10 minutes de contact, on centrifuge ; on décante le liquide en partie ; le culot globulaire;, émulsionné à l’aide d’une pipette fine, est réparti sur lames, puis étalé,comme s’il s'agissait d’une goutte de sang ; la préparation est enfin fixée par la chaleur ; c’est là le procédé de choix pour la recherche de ces hématies granuleuses. En outre, lorsque l’'émulsion globulaire est convenablement diluée, la numération des éléments granuleux s'effectue très aisément, à l’aide de l'oculaire d’Ebrlich. Nous avons montré, d’autre part (2), que, dans tous les cas où om constatait ces hématies granuleuses, la coloration du sang préalablement fixé mettait en évidence une polychromatophilie plus ou moins intense, et que le nombre des hématies qui se montraient polychroma- tophiles, sur sang fixé, correspondait sensiblement à celui des hématies . qui apparaissaient granuleuses dans le sang frais. La méthode de coloration vitale, que nous avons exposée plus haut, permet de faire une numération très exacte des deux sortes d'éléments, car, si l’on prend soin surtout de prolonger le contact entre le sang et la solution colorante {une demi-heure par exemple), la polychromatophilie apparait beaucoup plus neltement que sur le sang fixé. Les préparations (4) Widal, Abrami et Brulé, Soc. Méd. H6p., 29 novembre 1907. (2) Widal, Abrami et Brulé. Soc. Méd. Hôp., 29 nov. 1907, p. 1361. — Widal, oc. Méd. Hôp., 20 déc. 1907,p. 1535 et 1536. LE SÉANCE DU 21 MARS 499 obtenues à l’aide de ce procédé vital montrent alors en même temps et avec une très grande précision la granulation des hématies et la poly- chromatophilie. On y voit alors que la plupart des hématies granuleuses sont en même temps polychromatiques et inversement; cependant, certains éléments sont simplement granuleux, et d’autres simplement polychromatophiles, mais la proportion en est à peu près égale. . MM. Sabrazès et Leuret (1) sont venus récemment, ici même, confirmer toutes ces constatations. Indépendamment de leurs modes de coloration dissemblables, les deux variétés de granulations ne se montrent pas sous le même aspect. Celles que l’on observe sur sang fixé, chez les saturnins par exemple, se présentent le plus souvent sous forme de petites ponctuations, nettement isolées les unes des autres, d’où le nom « d’érythrocytes pouctués » donné aux hématies qui les renferment. Celles que l’on observe après coloration vitale et que nous avons fait représenter sur la planche ci-jointe semblent le plus souvent unies entre elles par de fins tractus également basophiles, et qui dessinent, par leurs intrications, un réseau arborescent. Nous avons montré que ces hématies granuleuses, décelables par la coloration vitale, se rencontraient au cours de nombreux états ané- miques, associées à la polychromatophilie, alors que la recherche des érythrocytes ponctués, sur sang fixé, demeurait absolument négative. Dans le sang de l’homme normal, même, il en existe toujours une faible proportion, tandis que les érythrocytes ponetués font défaut. Chez le cobaye, dont le sang renferme normalement un assez grand nombre d'hématies granuleuses décelables par la coloration vitale, nous avons vu, à la suite de l’intoxication par le plomb, apparaître une forte propor- tion d'érythrocytes ponclués, colorables sur sang fixé, et qui ont disparu en quelques jours. Au contraire, les granulations vitales, pendant l'intoxication, n'étaient pas sensiblement plus nombreuses qu'aupa- ravant. La coexistence possible des deux variétés d'hématies granuleuses a fait penser à MM. Sabrazès et Leuret qu'il n’y avait entre elles « qu'une question de degré peut-être et de résistance à l’action des fixateurs et des colorants ». À l'heure actuelle, ces deux variétés apparaissent cepen- dant très distinctes et doivent êlre différenciées et par leur aspect mor- phologique, par leur abondance respective, et surtout par leurs modes de coloration. (1) Sabrazès et [euret. Hématies granuleuses et polychromatophilie dais l’ictère des nouveau-nés. Comptes rendus de la Société de Biologie, 20 mars 1907. 500 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE LE ROUVET PRÉCIEUX DANS LE GOLFE DE GASCOGNE, par J. KUNSTLER. Les déplacements migrateurs des Poissons, en général, sont un sujet d’études encore obscur. Le sens du mot « migrations » a beaucoup varié avec le déve cine de nos connaissances. De nos Jours, cer- tains auteurs n’y voient qu'une appellation désignant de simples mou- vements de montée et descente, combinés avec des sortes d'allées et venues du large vers la rive. Les espèces paraissent avoir une stabilité éthologique plus considérable qu'on ne l’a cru pendant longtemps. Dans les divers pays, les représentants de la même espèce sont plus ou moins différents, ce qui ne parail pas très conciliable avec de grands déplacements. L'existence de ces formes géographiques a constitué l’un des points de départ les plus solides et les plus scientifiques des vues actuelles sur les migrations. Si les considéralions qui précèdent paraissent solidement établies, on ne saurait cependant en conclure que l'opinion plus ancienne, d'après laquelle il y aurait des déplacements lointains, puisse être considérée comme totalement dénuée de vérité. C'était à prévoir. Les dogmes scientifiques, comme tous les dogmes, ont toujours des tempéraments, et les règles ne sont pas sans exceptions. Les anciens n’avaient pas tout à fait aussi mal vu que voudraient l’affirmer certains de leurs sue- cesseurs. Sans nous élendre longuement sur ce sujet ici, nous nous bornerons à une simple observation (1). Au printemps de l’année dernière, nous avons capturé, dans le golfe de Gascogne, un superbe poisson, long de 1230, d’une espèce inconnue dans notre région. C'était un beau spécimen de Rouvet précieux (Ruvettus preciosus Cocco) qui vit si abondamment dans les eaux des iles Canaries, où il constitue un des principaux gagne-pain des pêcheurs. Ce bel individu était vigoureux et ne semblait avoir souffert en rien. Sa capture pourrait permettre de supposer que ses similaires se rendent plus souvent qu'on ne le pense dans nos eaux relalivement septentrio- nales et que, si on ne les capture pas plus souvent, cela tient aux pro- cédé: ôche emplovés. Nous avons un exe e topique d’une circon- : dés de pêche employés. Nous avons un exemple topique d’ c stance analogue dans ce qui se passe pour le Saumon. Ce dernier poisson ne saurait être que fort nombreux dans nos parages. Cepen- dant, on n’en prend tous les ans en mer que d'assez rares spécimens, quelques individus à peine, par des procédés déterminés. Il ne serait donc pas étonnant qu'il en fût de même pour le Rouvet qui est très (4) Le Beryæ decadactylus présente des migrations lointaines indéniables. Pr Il remonte des eaux africaines aux côtes de France. SÉANCE DU 21 MARS 501 abondant dans les mers canariennes, mais qui n'est représenté chez nous que par de rares individus. Dans ces conditions, nous sommes surpris de constater que Pellegrin ne le mentionne pas parmi les espèces pêchées sur les côtes occidentales d'Afrique et rapportées en France par la mission Gruvel. Il est vrai que Pellegrin n’a pu signaler que ce qui lui a été effectivement rapporté de ces parages. La question, somme toute, importante de la présence dans ces parages du Rouvet précieux, si abondant aux Canaries, se pose donc ici. Il serait bien étonnant qu'il ne fît pas partie de la faune des côtes africaines. NOTE SUR LA SENSIBILITÉ DES MAMMIFÈRES A LA TUÜUBERCULINE, par À. MaRiE et M. TIFFENEAU. Les réactions bien connues, provoquées chez les mammifères tubercu- leux à la suite d’une injection de tuberculine, peuvent être rapprochées des phénomènes d’anaphylaxie. : Des éxpériences faites sur celte question avec une fuberculine dessé- chée nous ont donné les résultats suivants : 1° Chez l'animal neuf, la dose mortelle de luberculine administrée sous la peau est difficile à déterminer, extrêmement élevée sans doute: ainsi, une souris supporte très bien 0,10 grammes, mais succombe à la suite d’une injection de 1 gramme de tuberculine précipitée par l'alcool, et contenant par conséquent la totalité de la peptone du bouillon; une autre, de même poids, meurt avec 1 gramme de peptone Defresne. Injecté dans le cerveau, le lapin présente déjà des phénomènes d’exci- tation avec 0,03 grammes de tuberculine, il peut mourir avec 0,04 gr., dose très voisine de la quantité, 0,05 grammes de peptone Chapoteaut, qui tue le lapin par injection intracérébrale. 2° Si on inocule de ia tuberculine sous la peau d'un lapin, une deuxième injection pratiquée dans le tissu cellulaire dix-sept jours plus tard restera, de même que la première, sans aucun effet appréciable. Il n'en sera pas de même si la deuxième inoculation est faite dans le cerveau, à une dose très inférieure à la dose mortelle. Des lapins recoivent sous la peau du ventre 0,10 gr. de tuberculine précipilée; dix-sept jours plus tard, on leur inocule dans l'encéphale 0,005 grammes du même produit. Troubles convulsifs apparaissant au bout de 1-2 minutes, puis état comateux d'une durée de 1 heure environ. L'animal succombe dans la soirée ou bien se remet, mais une deuxième injection intracérébrale, faite quatorze jours après, le tue en quelques heures. = Des lapins témoins qui avaient recu 0,10 grammes de peptone sous la » 502 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE peau et ensuite 0,01 gramme, soit de peptone, soit de tuberculine, dans. le cerveau, n'ont présenté aucun trouble consécutif. 3° Sans pouvoir préciser encore la date optimale à laquelle eo lion intracérébrale donne l'effet maximum, nous pouvons dire que des lapins ont supporté sans aucun accident ultérieur l'épreuve sous- méningée dans les sept jours qui avaient suivi l'injection sous la peau. Étant donnés les effets bien connus d’une injection de malléine chez un animal {uberculeux, il serait intéressant de les rechercher aussi chez lanimal {uberculiné. QUANTITÉ DE PROTOXYDE D'AZOTE DANS LE SANG, AU SEUIL DE L'ANESTHÉSIE, PENDANT L'ANESTHÉSIE CONFIRMÉE, AU MOMENT DE LA MORT, par Maurice NicLoux. L'étude de l’anesthésie par le protoxyde d'azote au point de vue spécial qui fait l’objet de cette note n'a fait l'objet que d’un nombre très restreint de travaux. Je ne trouve à signaler, malgré un examen attentif de la bibliographie de cette question, que les deux travaux suivants. En 1868, Jolyet et Blanche (1) ont dosé le protoxyde d'azote dans le sang d'animaux anesthésiés (chiens) et ont trouvé des quantités variant entre 20 et 30 centimètres cubes de gaz pour 100 centimètres cubes de sang. En 1893, Oliver et Garett (2) ont trouvé des chiffres analogues, mais ont signalé en même temps la présence de quantités énormes d'azote dans le sang au moment de l’anesthésie par le protoxyde d’azote, jusqu’à 11 centimètres cubes pour 100 centimètres cubes de sang. En possession de la méthode de dosage exposée dans une note précé- dente (3), dont les expériences de contrôle m'avaient démontré la préci- sion, tout à fait suffisante, j'ai pensé qu'il y avait intérêt à reprendre ces recherches et à les compléter. Je dois dire, tout de suite, que je ne me suis pas occupé de la question des gaz du sang pendant l’anesthésie ; je me suis limité exclusivement au dosage du protoxyde d'azote. Voici comment j'ai opéré : Les animaux (chiens) sont astreints à respirer par l'intermédiaire des (1) F. Jolyet et Blanche. Anesthésie par le protoxyde d’azote. Comptes rendus de la Sociclé de Biologie, 1873, t. XXV, p. 223. (2) T. Oliver et F.-C. Garrett. An analysis of the gases of the blood during chloroform, ether, bichlorid of methylen and nitrous oxide anaesthesia. The Lancet, 1893, t. II, p. 625-627. (3) Maurice Nicloux. Dosage du protoxyde d’azote : 1° pur; 2° mélangé à Vair ou à l'oxygène; 3° dans le sang. Scciélé de Biologie, 1908, t. LXIV, p. 450. SÉANCE DU 21 MARS 503 soupapes à eau de Müller le protoxyde d'azote pur introduit dans un gazomètre de de Saint-Martin, ou plus simplement et mieux dans un sac de caoutchouc. Quand l’anesthésie est obtenue, on fait une prise de sang artériel avec une seringue et on y dose le protoxyde d'azote en suivant point pour point la technique déjà décrite (1). Je donnerai très brièvement le protocole résumé de mes expériences. Exp. I. -- Chien & 14 kilogr. 6. Respiration du protoxyde d’azote pur contenu dans un gazomètre de de Saint-Martin. Période ‘préanesthésique : deux minutes. Trente secondes après l’anesthésie déclarée, prise du sang artériel, dans lequel on trouve : Pour 100 grammes de sang : 95 ce 3 H — 7602, En Volume ee RUE A0 ÿ En volume, à 0 degré et 160 millimètres. 23 cc 2 EN DOIAS ASC RALENTIR E CURE 45ner7 Exp. II. — Même animal, même technique. Deux minutes après la respi- ration du protoxyde d'azote pur, l’anesthésie est obtenue ; on fait alors une prise de sang artériel. On trouve : Pour 100 grammes de sang : Dia VOS. 519 0 are de 65.0 0 0 po 20 a AZ°0 $ En volume, à 0 degré et 160 millimètres . 2309 DÉPOSÉE ER IR SN RES 47m8r2 Exr. IT. — Chien S 13 kilogr. 5. On lui fait respirer du protoxyde d’azote introduit dans un sac de caoutchouc. Après 1 minute 40 secondes de respira- tion, l’anesthésie est obtenue, et à ce moment on fait une prise de sang artériel. On trouve: Pour 100 grammes de sang : : En volume, à 0 degré et 160 millimètres. . + + .« + + + 2101 Az°0 à : BnPpOIdS SC PMET M ER Een lente 5 4 00h AREAS Après 2 minutes 30 secondes toujours compté depuis le début de la respi- ration du protoxyde d'azote, on trouve: Pour 100 grammes de sang artériel : En volume, à 0 degré et 160 millimètres . . . . . . $ 2400 Az?0 à ED POIU SE Nm Dee LE ÉMIS PAT RTE 0 s 472613 Exp. IV. — Chien © 6 kilogr. 6. Après 2 minutes de respiration du pro- toxyde d'azote pur contenu dans un sac de caoutchouc, l’anesthésie est (1) Maurice Nicloux. Loc. cit. “ LR 504 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE obtenue ; 45 secondes après, c’esl-à-dire 2 minutes 45 secondes depuis le début de la respiration, on fait une prise de sang artériel. On trouve : Pour 100 grammes de sang : : En volume, à 0 degré et 760 millimètres. . . . . . .. 31cc 1 A720 : ENÉpoids NC rTErRPe ARR ee SAC ET Led 20 AE on LEE Presque immédiatement après (15 secondes), la respiration s’arrête. Cinq mouvements respiratoires agoniques se produisent ensuite dans l'intervalle de: 45 secondes ; à 5 minutes 45 secondes depuis le début de l’anesthésie, la pression est faible ; on fait une prise de sang. On trouve: Pour 100 grammes de sang artériel : 1%0 { En volume, à 0 degré et 160 millimètres. . . . . . . . 28 ce ù EROPOidS ER Rae Re Tes LS PRISE CRE) A 8 minutes 30 secondes, le cœur est arrêté. On fait une prise de sang veinenx, vraisemblablement dans la veine cave inférieure, par une longue sonde introduite dans la jugulaire 1 minute 30 secondes après l'arrêt du cœur. On trouve : Pour 100 grammes de sang veineux : \720 { En volume, à 0 degré et 160 millimètres. . . . . . . . 20 ce 2 Ë (En poids 2: LOIR TURN ARR JAE NERO OR SET EEE) De cette série d'expériences, on peut conclure que les quantités de protoxyde d'azote aux différentes phases de l’anesthésie sont à peu de chose près les suivantes : Az?0O CR. En volume. En poids. Au seuil de l’anesthésie (ce point est délicat à observer à cause de la rapidité avec laquelle l’anesthésie est obtenue) . . . . .. NAN IPN OS 20cc AQmgr Au moment de l’anesthésie déclarée. . . . . . . 25 50 Au moment de la-mort, juste à l'instant qui pré- cède la syncope respiratoire. . . . ... . ... :. 30 60 Ces nombres confirment ceux publiés par les auteurs qui m'ont pré- cédé. Je dois dire cependant que je n'ai pas retrouvé, lors de l’anes- thésie, les chiffres considérables d'azote signalés par les auteurs anglais. FEAR 14 ce SÉANCE DU 21 MARS 305 SUR LE CALCIUM DU SUC PANCRÉATIQUE, par E. PozErski. Poursuivant nos expériences sur Ja teneur en calcium de quelques sécrétions digestives, nous avons fait systématiquement la recherche et _ le dosage de ce métal dans le suc pancréatique obtenu chez le chien, sous l'influence de divers agents sécrétoires. Cette élude présentait un intérêt tout particulier, les travaux de M. Delezenne ayant établi que les sels de calcium possèdent (comme l’entérokinase) la propriété de conférer un pouvoir protéolytique aux sucs pancréatiques primitivement inactifs vis-à-vis de l’albumine. Comme précédemment, nous avons employé, pour le dosage de la chaux, la méthode de L. Grimmé, et nous avons étudié successivement : 1° les sucs de sécrétine ; 2° les sucs de pilocarpine. Sucs de sécrétine. — Les sucs pancréatiques obtenus, chez des chiens morphinés, sous l'influence d’injeclions répétées de sécrétine se sont toujours montrés, dans nos expériences, rigoureusement inactifs vis-à-vis de l’ovalbumine coagulée. À cet égard, nos sucs de sécrétine ne se sont point dislingués des sucs de fistule permanente fournis par les animaux en digestion. On sait en effet (Delezenne et Frouin) que les sucs de fislule permanente, sécrétés dans les conditions purement phy- Siologiques, ne manifestent jamais d'action protéolytique s'ils sont recueillis à l’état de pureté. Nous avons traité en vue de la recherche et du dosage du calcium douze échantillons de suc de sécréline obtenus chez des animaux diffé- rents. Afin de diminuer aulant que possible les causes d'erreur, nous avons opéré le plus souvent sur des quantités relativement considé- rables de suc, 30 à 40 ce. c. par exemple. Or, dans aucun cas nous n’avons pu mettre en évidence dans les sucs étudiés de quantités de calcium dosables par la méthode employée. Si certains procédés d'analyse qua- litative peuvent y révéler, très souvent, la présence de traces infinitési- males de calcium (1), celles-ci restent toujours pratiquement indosables et ne peuvent intervenir, pour provoquer l'activation, que dans quelques conditions très spéciales qui ont été antérieurement déterminées (Dele- zenne). Sucs de pilocarpine. — À l'inverse des sucs de sécrétine, certains sucs de fistule temporaire dont l'écoulement est provoqué par l'injection d'agents sécrétoires plus ou moins toxiques (pilocarpine, peptone, etc.) (1) En ayant recours à la méthode spectrale, M. Delezenne (observations inédites) à pu mettre en évidence, dans la majorité des sucs de sécréline examinés, la présence de quantités infinitésimales de calcium. 506 ; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE peuvent manifester par eux-mêmes une action protéolytique parfois très intense. Le suc de pilocarpine (Wertheimer, Camus et Gley, etc.) en constitue le véritable type. Or, ce dernier nous apparaît comme un suc franchement anormal si on le compare soit au point de vue des phénomènes glandulaires (Launoy), soit au point de vue de sa compo- sition (richesse anormale en leucocytes ; Delezenne, Launoy), soit, même au seul point de vue de son activité, aux sucs sécrétés-dans les conditions purement physiologiques. É Les expériences nouvelles que nous rapportons nous permettent d'ajouter que les sucs de pilocarpine présentent un autre caractère qui les différencie nettement des sucs inactifs précédemment étudiés. À l'inverse de ces derniers ils renferment toujours, en effet, du calcium en quantité très appréciable ; parfois même ce métal y existe à dose relativement élevée. L'ensemble de nos chiffres montre d’ailleurs un parallélisme évident entre la richesse des sucs de pilocarpine en calcium et le degré de leur activité protéolytique. C’est ainsi que des sues qui renfermaient une forte proportion de calcium, soit 0 gr. 119 et 0 gr. 103 p. 1000, digéraient complètement, à la dose de 1 €. c., un cube d’albumine, en l’espace de 12 à 24 heures, alors que d’autres sucs qui ne contenaient que 0 gr. 069 et O0 gr. 053 p. 1000 demandaient 40 et 48 heures pour digérer complètement un cube de même taille. Certains sucs beaucoup moins actifs encore que les précédents et qui ne mani- festaient leur action qu'après 4 à 6 jours d’étuve ne nous ont fourni au dosage que 0 gr. 021 et 0 gr. 009 de calcium p. 1000. Ces derniers sucs se rapprochaient de très près des sucs de sécrétine et je dois men- tionner qu’en effet ils avaient été obtenus chez des animaux sur lesquels l’action de la pilocarpine n'avait probablement pas été exclusive. M. Launoy a montré que, si l’on ne prend pas soin de faire la ligature du pylore chez les animaux injectés de pilocarpine, le sue gastrique sécrété sous l'influence de cet agent peut passer dans le duodénum, y provoquer la formation de sécrétine et amener par ce fait la sécrétion d'un suc mixte ou plus exactement d’un suc de pilocarpine plus ou moins dilué de suc de sécrétine. Or, c’est précisément chez les animaux à pylore lié que nous avons habituellement obtenu les plus fortes pro- portions de chaux, quoique dans ces conditions on puisse encore observer des variations très notables d’une expérience à l’autre (1). De l’ensemble de ces recherches nous pouvons conclure : 1° que le (4) Partant également des observations de M. Delezenne, relatives à l’action des sels de calcium, MM. Camus et Gley ont signalé récemment que « le suc de pilocarpine auquel on ajoute de l’oxalate neutre de potasse ou de soude pour précipiter les sels de chaux manifeste d'autant moins son activité pro- téolytique que la précipitation de la chaux est plus parfaite » ; ils ajoutent que d’ailleurs « cette activité n’est que retardée par ce moyen, elle n’est pas SÉANCE DU 21 MARS 507 suc de sécrétine, qui ne possède aucun pouvoir protéolytique, ne renferme pas de calcium en quantité dosable par la méthode de Grimmé ; 2° que le suc de pilocarpine, au contraire, est toujours plus ou moins riche en calcium ; 3° que son activité protéolytique varie sen- siblement dans le même sens que sa richesse en calcium. (Travail du Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur.) À PROPOS DU SÉRUM DE M. QUÉRY, par M. H. HALLOPEAU. Je demande à la Société la permission de protester contre l'abus qui a été fait, dans divers organes de la presse politique, de ma communi- cation sur ce sérum; j'ai déclaré, il est vrai, que j'en avais obtenu par- tiellement des résultats favorables dans la plupart des vingt cas où je l’ai employé, mais j'ai pris soin de lui dénier toute action sur l'agent pathogène de la maladie, attribuant exclusivement à la modification du milieu organique les quelques avantages que je lui ai vu pro- duire. Si j'en ai conseillé l'emploi, c'est comme simple adjuvant et parce que j'ai pour règle de faire flèche de tout bois contre cette mala- die. On n'est donc pas en droit de dire que, suivant moi, il exercerait sur la syphilis une action curative. En présence des assertions con- traires qui ont été formulées et de la publicité retentissante qui leur est donnée, je considère comme un devoir de déclarer que l’action théra- peutique de ce sérum, bien qu'appréciable, a été, chez mes malades, manifestement très inférieure à celle qu'auraient produite, dans le même temps, le mercure, l’iodure de potassium ou l’atoxyl, et qu'il ne saurait être aucunement question de guérison de la syphilis par cette médication. Il serait dangereux de laisser s’accréditer une opinion con- traire en raison du retard qu'elle apporterait nécessairement dans le traitement actif de cette maladie et aussi dans l'intérêt qu'il y a tou- Jours à dire loute la vérilé, rien que la vérité. supprimée ». Ce résultat que l’on a attribué avec raison à la difficulté d’obte- nir la précipitation totale de la chaux, dans un milieu aussi albumineux que le suc de pilocarpine, serait également explicable si l’on suppose que la pré- cipitation (qui, pour être efficace, doit toujours se faire avant le début de l'activation) n’a pu être réalisée qu’au moment où la trypsine était déjà en partie constituée. 509 REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 5 MARS 1908 SOMMAIRE Bages (V.) : La sous-péricardite . 509 | lésions des glandes parathyroïdes Marivesco (G.) et Mine (J.) : chezilesipellasreuxe een 010 Changements morphologiques des ‘ STANCULEANU (G.) : Sur l’acuité vi- cellules des ganglions spinaux dans suelle et chromatique des employés lemalde Pot ER at 512 | du service de la traction des che- Meziczscu (D.) : Maladie lépreuse MINS Te MERE RAP RER 516 des rats et ses relations avec la lè- - STARCOVICI (C.) et CaLINESCo (I.) : DISPHUNTAIN ER AMEN TS 514 | Essais d'atténuation duvirus de la Mironesco (Ta.) : Sur quelques fièvre aphteuse, . . . . . . . . . .. 517 Présidence de M. V. Babes, président. LA SOUS-PÉRICARDITE, par V. BABES. J'entends par cette dénomination un état particulier du cœur, assez fréquent, qu'on observe surtout dans l’affaiblissement de cet organe et dans lequel on trouve l’inflammation et la dégénérescence des parties profondes du péricarde, de même que celle des couches les plus super- ficielles du myocarde. Au point de vue clinique, on observe qu'elles constituent souvent une complication de l’'emphysème, de la bronchite chronique, de la pleuropneumonie ulcéreuse, de la néphrite chronique. On y observe les signes qui indiquent l'insuffisance du cœur. À l’autopsie, on constate, outre les lésions extracardiaques énumérées, un aspect particulier quoique peu apparent du péricarde. La cavité cardiaque contient une plus grande quantité de liquide, assez souvent un peu trouble et renfermant parfois des flocons de fibrine. La surface 510 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST du péricarde viscéral est plus luisante que normalement, humide, un peu gélatineuse, présentant une fine injection ou même quelques petites _ taches hémorragiques. On-y trouve parfois des plaques laiteuses assez étendues. Sur la coupe, le péricarde est épaissi et infiltré par un peu de liquide. La couche musculaire superficielle est plus pâle et d’une coloration jaunâtre. Dans certaines régions, comme, par exemple, dans la partie antérieure des ventricules et vers la pointe du cœur, les lésions sont plus prononcées. Dans ces cas, il ne s’agit pas d’une péricardite, car on ne trouve pas de produits inflammatoires ni à la surface du péricarde, ni dans le liquide péricardiaque. Le cœur est habituellement agrandi et dilaté, et la musculature présente assez souvent les signes d’une myo- cardile chronique ou subaiguë ; dans ces cas, ce sont toujours les fibres musculaires les plus superficielles qui sont les plus atteintes. L'histologie fine du péricarde montre quelquefois des cellules endo- théliales tuméfiées, la couche sous-endothéliale homogène et un peu œdématiée; on trouve ensuite dans une couche plus profonde des groupes serrés de petits noyaux appartenant en partie à des bourgeons vasculaires luméfiés, en partie à des lymphaliques dilatés par des lymphocytes. Les cellules fixes de cette couche sont luméfiées et les vaisseaux très dilatés. Dans la profondeur du péricarde le tissu devient de plus en plus riche en cellules et on constate notamment une prolifé- ration fibroblastique autour des vaisseaux. Le tissu est toujours infillré par un exsudat albumineux ou fibrineux, qui contient une certaine quantité de leucocytes et parfois de petites hémorragies; la graisse est en partie atrophiée et pigmentée, elle forme par places des masses irré- gulières extracellulaires entourées par des cellules embryonnaires de différente origine (cellules fixes proliférées, polyblastes et leucocytes). Dans d’autres régions, on trouve des bouchons hyalins ou graiïsseux irréguliers, représentant les restes des fibres musculaires dégénérées. De plus, on y voit de distance en distance de vrais foyers inflamma- toires formés autour des vaisseaux dilatés, dont les parois sont épaissies et dont les endothéliums ont proliféré; ils contiennent, à côté des globules rouges, une grande quantité de leucocytes et de masses hyalines acidophiles. Les vaisseaux sont entourés par de grosses zones de leu- cocytes, formant des nodules et pénétrant également dans les couches superficielles du myocarde. Dans d’autres points, le centre du foyer embryonnaire est formé par du liquide nécrosé ou par le reste des fibres musculaires dégénérées. Quelquefois les follicules lymphatiques ont proliféré el possèdent des vaisseaux lymphatiques dilatés et con- tiennent des leucocytes. 4 Les nerfs sont aussi souvent entourés de tissu embryonnaire, mais on ne constate pas de lésions évidentes, ni dans leur gaine, ni au niveau des fibres nerveuses. SÉANCE DU 5 MARS 514 La lésion la plus importante concerne la couche musculaire la plus superficielle, on y trouve plusieurs espèces de lésions : dans certains cas, les vaisseaux sont assez souvent dilatés et entourés par des cellules embryonnaires ; le tissu interstitiel est plus riche en cellules et quel- quefois œdématié ; il peut présenter même de petites ecchymoses. Dans d’autres cas, le tissu interstitiel est difficile à reconnaitre. Les fibres musculaires sont le plus souvent fortement tuméfiées, de sorte que leur diamètre est lrois ou quatre fois supérieur à celui des fibres normales. À cause de cette tuméfaction qui intéresse surtout le sarcoplasma, les fibres sont souvent tassées les unes contre les autres, Leur structure est modifiée aussi, la striation est plus grossière et Les fibrilles plus écartées; les noyaux manquent sur de grandes étendues, ils sont arrondis ou fragmentés, plus pâles, rarement hyperchromatiques. On observe dans certains cas une pigmentation diffuse des fibres. Dans d’autres cas, les fibres plus ou moins hypertrophiées présentent des tuméfactions hyalines qui ocupent surtout le niveau du noyau frag- menté; elles montrent des fissures longitudinales qui offrent l’aspect d'une dissociation ou d’une ramification des fibres. Il y a enfin des cas où le péricarde est profondément et uniformément entlammé ; l’inflammation s'étend au myocarde ; Les fibres musculaires superficielles sont en même temps tuméfiées et infiltrées de gouttelettes graisseuses. Les cas de sous-péricardite sont assez fréquents. Sur 150 cadavres, on l’a trouvée 19 fois, et 7 fois sur 35 cas de maladies de cœur (endocardites et myocardites). Les lésions, quoique peu apparentes à l'œil, sont néanmoins si réelles qu'il ne reste plus de doute que, même quand elles ne sont pas accom- pagnées par d’autres lésions cardiaques, elles peuvent produire pour leur propre compte des phénomènes péricardiques et myocardiques. Nous avons vu, en effet, quatre cas, sans autres lésions du cœur que la sous-péricardite, où l’on a constaté des symptômes cardiaques graves, des douleurs et des signes d'affaiblissement du cœur. Cependant, dans la majorité des cas, cette lésion est accompagnée par la myocardite ou l’endocardite chronique; une altération de ce genre peut être entretenue ou aggravée par la sous-péricardite. 512 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST CHANGEMENTS MORPHOLOGIQUES DES CELLULES DES GANGLIONS SPINAUX DANS LE MAL DE POTT, par G. MaRiNesco et J. Mina. Nous avons montré récemment dans un travail expérimental que la compression des ganglions spinaux met en jeu l’irritabilité plastique du réseau endocellulaire, et qu'elle donne naissance à la formation de plexus péri-cellulaires et péri-axonaux. Quelques fibres nouvellement formées finissent par un bouton ou une massue, soit à l'intérieur de la capsule, soit en dehors à une certaine distance du Corps cellulaire (1). L'intensité de ces phénomènes est en rapport avec le degré de compres- sion. Nous venons d'examiner quelques cas de compression des gan- glions spinaux chez l’homme, due à la pachyméningite atrophique; les lésions polymorphes qu'on y trouve varient d'un cas à l’autre. Dans un premier cas de compression de la huitième racine dorsale et des ganglions correspondants, nous trouvons un grand nombre de massues terminales interstitielles ou siégeant à l’intérieur de la capsule cellulaire. On note en outre que les vieilles fibres sont devenues très rares et qu'un grand nombre de fibres fines se sont nouvellement formées. Les cellules présentent des phénomènes plastiques revêtant une allure peu com- mune : à la périphérie du corps cellulaire on voit en effet un système d’anses disposées en plusieurs étages, épaisses et fortement imprégnées ; à sa surface, on trouve des espèces de boucles constituant un réseau grossier à mailles larges, à travées encore plus épaisses et également bien imprégaées. Au niveau des points nodaux des travées, on peut constater des épaississements et même des plaques de substance argen- tophile. Ce système réticulé de nouvelle formation peut envelopper complètement le corps cellulaire qu'on ne voit plus qu'à travers les alvéoles libres. On rencontre encore des cellules entourées d’un plexus plus ou moins riche et d’autres qui présentent des expansions dépour- vues de boules à leur extrémité et finissant dans la capsule ou en dehors d'elle. Les cellules fortement pigmentées ne sont pas, en général, le siège d’expansions ou d’anses; mais il se détache parfois de leur périphérie quelques prolongements fins et peu nombreux. Dans le nerf radiculaire, on rencontre quelques fibres en axolyse et beaucoup de fibres fines dont la plupart sont de nouvelle formation et se bifurquent ou suivent un trajet irrégulier. Dans un second cas de mal de Polt, on trouve, au niveau du ganglion (1) G. Marinesco et J. Minea. Recherches expérimentales et anatomo-patho- logiques sur les lésions consécutives à la compression el à l'écrasement des ganglions. Folia neurobiologica, n° 1, novembre 1907. Leipzig. e ‘SÉANCE DU 5 MARS 513 comprimé légèrement, des cellules pourvues d’anses fines à leur péri- phérie ou bien d’expansions finissant par une boule intra-capsulaire. Il y a en outre un certain nombre de cellules en état d'irritation sénile et d’autres qui possèdent un grand nombre de dendrites nouvellement formées finissant par des boules qui, par compression, se creusent une logette dans le cytoplasma. L'’axone de certaines cellules est pourvu aussi d’expansions fines qui se détachent de ses révolus ou de sa portion glomérulaire et qui, après avoir parcouru un certain trajet, finissent par un bouton ou bien une massue. Enfin, dans un autre cas où la compression était évidemment beaucoup plus forte, on note d’une part la disparition et l’atrophie d’un bon nombre de cellules et, d'autre part, la multipolarité de celles qui persistent. Il y en a d’autres qui présentent l'aspect désigné sous le nom d'irritation sénile, puis quelques-unes pourvues de prolongements courts mais épais et qui, après un trajet rectiligne ou recourbé, finissent par une petite massue piriforme à l'intérieur de la capsule. Une autre calé- gorie offre deux espèces de prolongements; les uns courts, intra-capsu- laires, les autres longs, extra-capsulaires, simulant ceux des cellules sympathiques. . Nous avons eu aussi l’occasion d'examiner les ganglions spinaux dans un cas de myélite syphilitique avec dégénérescence consécutive d’un certain nombre de faisceaux des racines postérieures. Les modifications que nous avons rencontrées consistent dans la présence de tuméfactions considérables sur le trajet de la portion glomérulaire de l’axone. Entre ces tuméfactions le cylindraxe est aminci. Dans d’autres cellules où l’axone glomérulaire est d'apparence normale, il s'en détache de pelites branches courtes, finissant par un petit bouton réticulé ou non et parfois par une massue si les branches sont plus longues. Le nombre des massues qui siègent à l'intérieur de la capsule est même plus considé- rable que dans le tabes ; cependant, on ne voit pas de fibres pourvues d’une massue au pôle supérieur du ganglion ainsi qu'on en peut voir dans cette dernière affection, On rencontre assez souvent des plexus péri-cellulaires et il est probable que certains d'entre eux sont de nou- velle formation. Toutes ces recherches démontrent à notre avis que l'irritabilité plastique du réseau endo-cellulaire, mise en jeu par l’action des agents traumatiques ou toxiques, est semblable à celle qu'on cons- tate dans les nerfs périphériques à la suite de la section ou de l’action d'un autre facteur. Les anses et les bouclés que nous avons décrites sont des formations analogues à l’effilochement du bout central après la section d'un nerf périphérique. BroLocie. CompTEs RENDUS. — 1908. T. LXIV. 38 514 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST MALADIE LÉPREUSE DES RATS ET SES RELATIONS AVEC LA LÈPRE HUMAINE, par D. MEzINcESscCU. J'ai eu l’occasion de trouver dernièrement, parmi les rats (M. decu- manus) caplurés dans le port, cette intéressante affection décrite pour la première fois par Stefanski et Dean. L’affection paraît être assez rare. Je l'ai rencontrée seulement deux fois sur presque deux cents rats, capturés dans différents endroits de la ville, au cours de ces deux derniers mois. Je ne l’ai jamais observée parmi les rats des bateaux, malgré le nombre considérable des rats examinés. L’affection est tout à fait ressemblante à la lèpre humaine. Dans les stades avancés, elle est caractérisée par un très grand nombre d’ulcéra- tions profondes, accompagnées de lésions ganglionnaires manifestes. Les lésions viscérales paraissent êlre exceptionnelles. Le nombre des bacilles acido résistants qu’on trouve, tant à la surface des ulcérations que dans les ganglions, est énorme. Ils ne diffèrent pas des bacilles de la lèpre. Toutes les tentatives de cultiver ces bacïlles sont restées infructueuses. Je ne crois pas que les microbes pseudo- diphtériques isolés par Dean aient quelque relation avec cette affection, malgré leur agglutination par le sérum des rats lépreux, signalée par le même auteur. - L'identification de cette affection des rats avec la lèpre humaïne paraît peu probable. J’ai essayé pourtant de mettre en évidence, par la méthode de la déviation du complément, l’étroite parenté de ces deux affections. SÉRUM EXTRAIT merrn GLOBULES Lépreux des bac. COMPLÉMENT *MPOCEPTEUR rouges A. Br. des rats. hémolytique. D p. 100. 0FASCAC M RE NE men ON MEMOIRE SN EN COM Collie 0,05 < » » 0,01 TE TUS A PAIE RIT CE PEN E Up Celle ments 0,005 ( 0,1 0,1 UN CR CNE DE CREMENAMNCONTNTEr 0,0025 \ ATQUE TRE D AN ENT CITÉ mo lySer 0,001 0,1 1,0 Hémolyse complète. 0,05 0,02 MAMAN OMR ONCE EE ane Comet 0,05 0,01 l ANSE Un... …. . | - . … ." Empéchementincomplet. 0,05 0,005 0,1 ME CM OUT ER OmnaITSEs 0,05 0,001 ES Hémplyse complète. — 0,2 0,1 0,1 1,0 Hémolyse complète. — — 0,1 0,1 1,0 Hémolyse complète. 4 = —= 0,1 1,0 Pas d'hémolyse. Sérum normal. 0.3 0,1 0,1 0,1 1,0 Hémolyse eomplète. 0,2 0,1 (A 0,1 1,0 » » Des expériences que je viens de faire, il résulte en effet qu'en ajoutant = ns SÉANCE DU 5 MARS 51 © au sérum d'un malade atteint de lèpre une petite quantité de l’antigène représenté par les microbes acido-résislants des rats, l'hémolyse est empêchée, même avec des doses minimes de sérum. J'aurai l'honneur de communiquer dans une des séances prochaines _ l’ensemble de mes recherches à ce sujet. {Travail du Laboratoire de bactériologie de l'Office sanitaire de Soulina.) SUR QUELQUES LÉSIONS DES GLANDES PARATHYROÏDES CHEZ LES PELLAGREUX, par Tu. MiRoNEsco. La pellagre est une de ces maladies dont il est difficile d'expliquer la symptomatologie complexe par les lésions qu'on décrit généralement sur le cadavre. Cette maladie étant le résultat d’une intoxicalion chronique, il m'a semblé intéressant de chercher les lésions d’organes comme les glandes parathyroïdes, qui auraient une fonction antitoxique à côté d’autres fonctions moins bien connues. J'ai eu l’occasion de faire l’autopsie de deux cadavres de pellagreux qui présentaient, pendant! la vie, des symptômes de manie pellagreuse. Dans les deux cas, j'ai trouvé les glandes parathyroïdes externes entièrement atrophiées. Le parenchyme glandulaire, disparu en très grande partie, élait remplacé par une masse de tissus graisseux, qui changeait l'aspect de la glande. On sait qu’il y a presque toujours du tissu graisseux dans les inter- stices des lobes glandulaires de la parathyroïde, mais dans les para- thyroïdes externes de ces deux pellagreux, la graisse existait en grande quantilé, même dans les lobules dont la forme se trouvait altérée de ce fait. | | Cette transformation graisseuse partielle à été déjà signalée par Petersen (Anatomische Studien über die Glandulæ parathyroïdeæ des Menschen, Virchow’s Archiv, Bd CLXXIV, p. 414). Cet auteur l'a ren- contrée surtout chez les vieillards, mais il n'hésite pas à attribuer ce processus à un élat maladif chronique. Nos malades avaient, l’un quarante, et l’autre trente ans! A l'autopsie, nous n'avons trouvé, chez chacun d'eux, qu'une seule parathyroïde externe de chaque côté, mais ces glandes paraissaient plus alrophiées qu'elles ne le sont habituellement chez des individus plus âgés. Nous savons d'ailleurs, par les travaux de Petersen (loc. cit.) et Gelzowa (Ueber die Glandula thyroïdea, etc., Virchow's Archiv, Bd CXXXVIIL, p. 181), que cet élat n’est pas exclusivement dù àla vieillesse. 516 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Dans nos coupes colorées au Scharlach, en dehors de cette masse de graisse qui s'était substituée au parenchyme atrophié de la glande, on pouvait encore distinguer de fines granulations graisseuses dans le protoplasme même des cellules épithéliales. Ces granulations étaient pigmentées et par conséquent appartenaient aux granulations de lipo- chrome décrites par Erdheim (Zur normalen und pathologischen Histo- logie der Glandula thyroïdea, etc., Beilräge zur pathol. Anatomie und all. Patholog., Bd XXXI, p. 206). É Dans les coupes colorées à l'hématoxyline-éosine, on pouvait distin- guer, même avec un petit grossissement, deux sortes de cellules. La dixième partie de la glande était formée de cellules ayant un proto- plasma coloré d’une manière plus intense par l’éosine; les limites de ces cellules étaient peu distinctes et leur proloplasme contenait de nombreuses vacuoles. Le reste de la glande était composé de cellules plus grosses, vésiculeuses, à noyau plus ou moins central et peu coloré, comparables aux cellules décrites par Getzowa sous le nom de Vasser- hellenzellen. Le tissu interslitiel était hypertrophié. La substance colloïde était assez bien développée, surtout dans l’un des cas où l’on pouvait voir des kystes microscopiques au milieu des lobules épithéliaux. Les glandes thyroïdes étaient relativement peu atteintes. Dans un se elles étaient presque normales, et, dans l’autre, il n’y avait rique une abondante prolifération épithéliale. { SUR L'ACUITÉ VISUELLE ET CHROMATIQUE DES EMPLOYÉS DU SERVICE DE LA TRACTION DES CHEMINS DE FER, pär G. STANCULEANU. Les règlements de tous les pays exigent des candidats aux postes du service de la traction (surtout de ceux qui ont à percevoir ou à trans- meltre des signaux) une acuité visuelle normale ou très près de la nor- male (2/3), sans correction par les verres. Une fois dans le service, ces employés sont maintenus jusqu'à ce que leur acuité visuelle est réduite à la moitié ou même au tiers. Dans quel- ques pays on se sert aussi de l’examen sur la voie, prenant comme lype de la vue normale la vision des signaux à 200 mètres. Je me suis con- vaincu par l'expérience que cette façon de procéder donne des résultats contradictoires, et que des personnes avec une acuité visuelle très défec- tueuse (1/6) voyaient les signaux colorés à plus de 200 mètres. En ce qui concerne l'examen de la vision des couleurs, nous com- mençons nos investigations par les anneaux colorés de Nagel et les / SÉANCE DU D MARS 517 laïines suédoises (de Tosaker), et si nous soupçonnons un aveugle pour les couleurs (dichromate), ou un anormal pour le rouge ou le vert, nous le contrôlons par les appareils de Hering, de Nagel, de Chibret, etc. Nous avons dépisté ainsi dans l’espace d’une année une dizaine de dichromates occupant des postes importants dans le service de la trac- tion (mécanicien, chauffeur, aiguilleur, etc.). On a soutenu que, quoique ne voyant pas les couleurs, les dichro- mates distinguaient les signaux colorés en rouge de ceux colorés en vert, d'après leur clarté différente. Nous nous sommes convaincu par l'examen de tous nos dichromates sur la voie, qu'ils confondaient la plupart du temps les signaux rouges et verts. ESSAIS D'ATTÉNUATION DU VIRUS DE LA FIÈVRE APHTEUSE, par C. Srarcovicr et I. CALINESCO. Nous avons eu l’occasion de faire, dans le courant de l’année dernière, une série d'expériences sur la vaccination contre la fièvre aphteuse au moyen du Horse-pox, suivant la méthode de Josepa ORy. Nos résullats ont été entièrement opposés à ceux annoncés par Ory. Sur trente-quatre animaux vaccinés, soit avec du Horse-pox, soit avec du Cow-pox, nous n’avons pu constater le moindre pouvoir immu- nisant de ces vaccins contre la fièvre aphleuse. Les animaux vaccinés ont contracté la maladie avec la même facilité que les témoins et se sont comportés comme ces derniers, en ce qui concerne la symptoma- . tologie. Nous avons essayé alors d'inoculer aux animaux bovins un mélange de Cow-pox (2 parties), sérum physiologique (2 parties) et lymphe aphteuse (1 partie). Ce mélange a été préalablement gardé à l'obscurité et à une température basse (+ 7 degrés à + 8 degrés) pendant cinq, six et huit jours. On a injecté sous la muqueuse gingivale des bovidés de un cinquième à un quart de centimètre cube de ce mélange. Sur quinze animaux inoculés ainsi, on constate l'apparition, au point d’inoculation, de quelques petites vésicules qui ne présentent dans la majorité des cas aucune tendance à la généralisation. Les plaies qui restent après la rupture de ces vésicules se cicatrisent complètement au bout de trois à quatre jours. L'état général des animaux inoculés à été dès le commencement assez bon. On observe, vers le quatrième jour après l'inoculation, une légère inappétence qui ne dure que vingt-quatre heures tout au plus. 518 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Chez deux seulement de ces animaux on a pu constater de légères manifestations du côté des ongles. Ces expériences, quoique peu nombreuses, montrent néanmoins que cette méthode permet de réaliser une certaine atténuation du virus aphteux. La maladie qu'il produit alors est très bénigne, et de courte durée. Les animaux peuvent reprendre vite leur travail et ce point est essentiel pour la fièvre. On sait en effet que cette épizootie est à craindre, en Roumanie du moins, non pas tant par sa mortalité, que par la longue immobilisation des animaux, dont les conséquences au point de vue économique sont inealculables. Nous avons tenu à signaler dès maintenant ces premiers résultats : tes recherches ultérieures montreront si l’atténuation obtenue est due à l’action du virus vaccinal sur le virus aphteux ou à d’autres causes comme, par exemple, l’action de la glycérine qui accompagne la pulpe vaccinale. 519 REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU {7 MARS 1908 SOMMAIRE Arezais et Corte (J.) : Tumeur du présures aux températures élevées. 519 médiastin à tissus multiples chez Gerger (C.) : Sucs présurants des UC AN ET E-e ce e DD ETeNONCUIACE ES EC 522 Corre (JuLes) : Quelques observa- GerBER (C.) : Action de la chaleur tions de morphologie expérimen- sur les propriétés coagulantes des tale sur des spongiaires. . . . . .. 526 | sucs végétaux peu actifs . . . . .. 523 GERBER (C.) : Mode d'action des Présidence de M. Laget. MODE D'ACTION DES PRÉSURES AUX TEMPÉRATURES ÉLEVÉES, par C. GERBER, M. Briot (1) vient de donner une interprétation de la différence d'action de la parachymosine aux températures basses et élevées sur le lait cru, que nous avons signalée il y a quelques mois (2). Ce fait nous ayant paru, à la suite dé certaines expériences faites à cette époque, être général et relever de causes complexes, nous en avions ajourné l'explication à la fin de l'étude que nous poursuivons actuellement, concernant l'influence des divers éléments constitutifs du lait sur sa caséificalion. Voici ces expériences qui ne nous permettent pas de partager l'opinion de l’auteur, d’après laquelle il existerait, dans le Jait, un anticorps détruisant le (1) Sur la parachymosine. Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 370, 1908. (2) La loi de Segelck-Storch et la parochymosine. Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 575, 1907. 520 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE ferment. C ette destruction se faisant en moins de dix minutes à 40 degrés et dans un temps beaucoup plus long à 25 degrés, on comprendrait, d’après lui, qu'il n’y ait place que pour des coagulations très rapides, ne suivant pas la loi de pro portionnalité à la première température, tandis qu’à la seconde la. présure aurait devant elle un temps d’action d'environ une demi-heure, du- rant lequel les coagulations suivraient la loi de Segelck-Storch, Re TEMPS. NÉCESSAIRE A LA COAGULATION ET PRODUIT DE CE TEMPS ge PAR LA MASSE DU FERMENT AUX TEMPÉRATURES SUIVANTES : gouttes D ile Ë présure ea a A. — PREÉSURE HANSEN SUR LAIT CRE. de lait 370 40° 430 450 ; 490 520 Ce EN | ET eh : Sec. Pr Sec. Br Sec Pre Sec. 1105 Sec | Pr. Sec Pr: . 1 2000 [2000 |2460 |2460 (1) (2) 2 930 11760 | 940 |1880 11550 | 3100/1940 |3880 (3) 3 b15 11725 | 505 11515 | 800 | 2100/1090 13270 , 4 140 [1760 | 375 11500 | 515 | 2060| 615 [2460 11830 17320 ? - * (4) 6 290 11740 | 255 |1530 | 290 | 1740 315 |1890 | 515 [3090 8 215 11720 | 190 11520 À 200 | 1600! 220 |1760 | 310 |2480 10 170 11700 | 150 |1500 | 155 | 1550! 170 |1700 | 200 12000 FF 4250 B. — Suc DE rIGUIER A 1/10 SUR LAIT BOUILLI. 500 600 65° 70° 750 800 EE | | — me | 2 ] 5580 15580 [1880 |1880 [1430 | 1430/1730 |1730 (5) | 9 2820 |5620 | 920 |1840 | 670 | 1340] 430 | 860 | 550 11100 (6) 3 1890 15670 | 610 |1830 | 410 | 1230! 975 | 825 | 300 | 900 1600 11800 4 1410 15640 | 470 1880 | 320 | 19S0! 210 | S40 | 200 | 800 1490 | 760 5 1140 15700 | 380 |1900 | 270 | 1210f 160 | 800 | 150 | 150 [140 | 700 C. — Présure HANSEN ET PARACHYMOSINE SUR LAIT BOUILLI Er CaCi2. 280 289 420 420 550 Parachymosine/6 À Pr. Hansen/G [Parachymosine /20/ Pr, Hansen/20 | Pr. Hansen/10 Ce AN En) AE Hate 4" on LR. CC 1 3960 13960 13780 13180 2200 2200 û 2 [2410 |4820 [2350 [4700 (1) |i110 |2220 (8) 3 1800 |5400 11820 15460 740 12220 | 730 12190 % 4590 15560 11380 [5520 [3040 1121601 565 [2260 340 |1360 5 1090 15450 11110 15550 | 780 | 39001 460 12300 | 230 [1150 6 920 15520 | 930 15580 | 460 | 2760! 390 [2340 | 160 | 960 1) Pas de coagulation après 9.000 secondes. (2) Pas de coagulalion après 9.000 secondes. . (3) Pas de coagulation au bout de 9.000 secondes. (4) Pas de coagulation au bout de 9.000 secondes. (5) Pas de coagulation au bout de 9.000 secondes. | (6) Pas de coagulation au bout de 9.000 secondes. 4 | (7) Pas de coagulation au bout de 9.000 secondes, : 3) Pas de coagulation au bout de 9.000 secondes. | D NE GT à Ve LL SES 3 Cr SÉANCE DU Â17 MARS 5921 A. — Toutes les présures végétales ou animales se comportent vis-à-vis du lait cru comme la parachymosine. Au delà d’une certaine température, variable avec chacune, elles n’obéissent plus à la loi de Segelck-Storch et n'admettent que des coagulations se produisant en quelques minutes. Nous avons choisi comme exemple le lab ferment ordinaire (1'e partie du tableau). B. — Avec les présures peu calciphiles, le lait bouilli se comporte comme le lait cru de A (suc de figuier, 2° partie du tableau). C. — Pareille dérogation à la règle de proportionnalité et à la durée du temps de coagulation peut être constatée dans le cas du lait bouilli, avec les présures très calciphiles, à la condition de restituer à ce lait la chaux qu'il a perdue par l’ébullition. C’est ainsi que la parachymosine et la présure Hansen ont donné les chiffres inscrits dans la deuxième partie du tableau avec du lait bouilli que l’on a rendu aussi facilement coagulable que du lait cru en lui ajoutant 1 molécule milligramme 85 de CaCl* par litre. De tous ces faits, nous pouvons conclure que l’absence de coagulations longues et de proportionnalité entre la vitesse de coagulation et la masse du ferment aux températures élevées est un fait général, s'obser- vant avec toutes les présures et aussi bien dans le cas du lait bouilli que dans celui du lait cru. La cause de cette perturbation doit donc être la même pour tous les sucs présurants et se trouver dans les deux sortes de laits. Or, les antiprésures du leb ordinaire et du sue de figuier dont M. Briot suppose l'existence dans le lait se détruiraient à 60 et 70 degrés. Elles ne sauraient donc être les agents destructeurs des ferments agissant sur le lait bouilli. D. — D'autre part, l'expérience suivante n’est pas enfaveur de la destruction rapide (en moins de dix minutes) des présures dans le lait, aux températures où Pon observe les dérogations au mode normal de caséification. Un lait (5 centimètres cubes) qui a reçu des doses trop faibles (1, 2, 3, 4, et 5 gouttes) de parachymosine et de présure Hansen pour coaguler à 40 degrés (parachymosine) et à 55 degrés (lab ferment) se prend en masse rapidement lorsqu'on lui ajoute, après une demi-heure, une dose complémentaire telle que la quantité totale de ferment corresponde à la dose minimum (6 gouttes) nécessaire pour amener la caséification. Les temps de coagulation comptés à partir de l'addition de la dose complé- mentaire sont très voisins (4 minutes 30 secondes pour la parachymosine, 4 minutes 10 secondes pour le lab ferment) et sont peu éloignés de celui exigé par la dose minimum mise d’un coup (3 minutes 50 secondes pour la para- chymosine, 5 minutes 30 secondes pour le lab ferment), ce qui semblerait indiquer une altération à peine sensible des ferments qui ont séjourné dans Je lait pendant une demi-heure sans déterminer de coagulation. RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SUCS PRÉSURANTS DES RENONCULACÉES, par C. GERBER. : ; Nous prendrons comme type le suc de l’Hellébore fétide, ceux des autres renonculacées ayant les mêmes propriétés présurantes, mais moins actives ef parfois (Clématite) assez faibles pour ne se manifester qu'aux températures élevées (65 degrés). Ï. — ACTION DE LA TEMPÉRATURE DU LAIT SUR LA VITESSE DE LA COAGULATION. SUC AJOUTÉ BE VITESSE DE COAGULATION . TEMPÉRATURE à 5 c.c. Re TT ——— de lait. dstillée: Lait cru. Lait bouilli. 110 CCS OS Occ00 2 m. 10 sec. 0 m. 40 sec. 1cc00 Occ50 5m. 20) sec: 1 m."30 sec. .. Occ50 Acc00 Pas de coag. au bout de 120 m. 35 minutes. 129 1cc50 Occ00 24 m. 46 sec. 1 m. 10 sec. 1cc00 Occ50 171 m. 30 sec. 3 m. 15 sec., 0ce50 Ace00 Pas de coag. au bout de 120 m. Pas de coag. au bout de 120 m. 650 1cc50 Occ00 96 minutes. 2 minutes. 1cc00 Occ50 5 m. 10 sec. Occ50 Acc00 JS GE Gus A Lo (9 42 1, Pas de coag. au bout de 120 m. 609 1cc50 Occ00 41 m. 40 sec. 4 m. 50 sec. Oce75 0cc75 Pas de coag. au bout de 120 m. 4x m. 10 sec. 559 fce50 Occ00 35 minutes. 8 m. 30 sec. Occ75 0ee75 142 minutes. 47 minutes. 500 Ace50 0cc00 43 minutes. 13 minutes. Occ75 Occ75 119 m. 30 sec. 50 m. 40 sec. 450 2cc50 Occ00 51 minutes. 16 m. 40 sec. Afcc25 4cc95 99 minutes. 31 m. 30 sec. 400 5cep0 Occ00 50 minutes. 11 minutes. 2cc5( 2cC50 719 m. 10 sec. 28 m. 20 sec. 30 10cc00 Occ00 124 minutes. 36 minutes. 5ec00 5ce00 201 minutes. 59 minutes. 2cc50 1cc50 Pas de coag au bout de 300 m. 109 m. 30 sec. 300 10cc00 0cc00 212 minutes. 63 minutes. 5ce00 5ec00 341 m. 30 sec. 104 minutes. 250 10cc00 0cc00 390 minutes. 129 m. 10 sec. 5cc(0 5cc00 Pas de coag. au bout de 500 m. 208 m. 30 sec. a) On voit que la loi de Segelck-Storch ne se vérifie qu'aux environs de 45 degrés. Au-dessous de cette température, les doses faibles déterminent des coagulations plus rapides que ne l'exige la loi de proportionnalité, et le temps pendant lequel la présure peut agir est très long. Au-dessus, au contraire, : ces mêmes doses faïbles entraînent des coagulations moins rapides que ne le veut cette loi et le temps d’action de la présure est restreint, surtout avec le Jait bouilli. Il est d'autant plus court que la température est plus élevée. b) À toute température le lait bouilli est plus rapidement coagulé que le lait cru. La différence entre les temps de coagulation est forte d'emblée, dès le moment où la température, quoique basse (25 degrés), permet à la caséifi- . cation de se manifester, PP NES Un TS NT LAETT | OT ER IA din ane ire Dr. +*F | Not CT PER SÉANCE DU 417 MARS 593 Nous savons qu'avec les Crucifères, les Papavéracées du type Glaucium, elle est faible au contraire, dans ces conditions, et qu'avec les Rubiacées, les Papavéracées du type Papaver, c’est l'inverse qui se produit, le lait bouilli étant plus difficilement coagulé que le lait cru aux basses températures. c) La différence en faveur du lait bouilli s'accroît avec la température pour atteindre son maximum aux environs de 65 degrés. A partir de ce moment elle décroît progressivement et devient assez faible au-dessus de 77 degrés. Nous avons montré que pareille décroissance s’observait avec les Crucifères et le Figuier et nous l'avons attribuée aux coagulations successives des deux colloïdaux : lactoglobuline et lactalbumine. C’est la même disparition de ces albuminoïdes fortement adsorbantes qui doit être invoquée ici comme le montre le tableau suivant. II. — ACTION D'UNE CHAUFFE PRÉALABLE DU LAIT SUR SA COAGULATION À 55° PAR 1€ 50 DE suG D'HELLÉBORE. VITESSE DE COAGULATION DE CC DE LAIT PRÉALABLEMENT PORTÉ DURÉE AUX TEMPÉRATURES SUIVANTES : ME 630 680 130 780 830 0 minute. 61 m. 20 s. 63 m. 40 s. 63 min. 62 min. 61 m. 50 s. 20#minutes: 64m. 30 S. 62m. 50 ss. 60m. 20\s, 17 m: 305. 7 m. 40 s. 40 minutes. 6! min. 60 min. - 20 m5 07S ME min: Im AUS 60 minutes. 61 m. 20 s. 55 m. 20 s. 20 min. 1m 301 7 m. 30 s. Lait bouilli. 1 m. 15 s. 1m %10NS: EM OIRSe Hem ao DES TemeMdsise On voit que jusque vers 65 degrés la résistance du lait cru à la coagulation ne varie pas. Au-dessus, elle diminue progressivement; mais entre 65 et 15 degrés (intervalle de temps où la lactoglobuline coagule) le lait n'atteint jamais la sensibilité du lait bouilli, quelle que soit la durée du temps de chauffe; à partir de cette dernière température (coagulation de la lactalbu- mine), cette limite est atteinte et d'autant plus rapidement que la tempéra- ture est plus élevée. ACTION DE LA CHALEUR SUR LES PROPRIÉTÉS COAGULANTES DES SUCS VÉGÉTAUX PEU ACTIFS, par C. GERBER. Les sucs végétaux dont nous avons étudié, jusqu'ici, les propriétés coagulantes sont, en général, très actifs; aussi n'en utilise-t-on que des dilutions assez fortes (1/10 à 1/20) et à des doses très faibles (0 e.e. 1 à 0 c.c. 2 pour 5 centimètres cubes de lait). Dans ces condi- tions, les substances diverses (organiques ou minérales) qui accompa- gnent le ferment dans le suc ne jouent qu'un rôle assez secondaire dans les phénomènes observés. 524 SÉANCE BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Il n’en est pas de même avec les sucs peu actifs de la plupart des végétaux. Les doses massives qu'il faut employer contiennent des quantités notables de substances étrangères dont l’action est loin d’être négligeable. C'est ce que montre la série d'expériences suivantes où l’on fait agir à 55 degrés sur du lait, du suc de /Zelleborus fætidus L. antérieurement chauffé, pendant des temps croissants, à diverses températures. VITESSE DE COAGULATION DE DCC DE LAIT EMPRÉSURÉ AVEC DU SUC DURÉE D HELLÉBORE PRÉALABLEMENT PORTÉ AUX TEMPÉRATURES SUIVANTES : de la — —’°—_'-———RELEZLZLELELELELEL EU chaufte 63° 63° 70° 70° 78e 85° 100 du suc. suc 5ce suc 1650 suc 5 suc 1:50 suc 150 suc 150 suce 150 lait cru - lait bouili lait cru lait bouilli lait hbouilli lait bouilli lait bouilli | MS" MS. M. S. MS: M. S$. Mrs: M. S. 0 minute. 36,30 6,20 37,40 6,40 6,30 6,15 6,30 5 minutes. 140.00 11,20 \ Pas de 20,00 225,00 230,00 220,00 10 minutes. 153,20 23,00 / coag. 97,00 238,00 2#1,00 232,00 15 minutes. 168,40 27,20 $ aubont 34,00 252,00 254,00 245,00 20 minutes. 204,00 32,00 de 42,00 266,00 269,00 267,00 60 minutes. 314,00 59,00 } 3%9m. 107,00 304,00 309,00 302,00 a) À 63 degrés, l’activité du suc est notablement diminuée vis-à-vis des deux laits; à 70 degrés, on ne constate plus rien avec le lait cru, tandis que l’action présurante du suc sur le lait bouilli n’est guère plus faible qu'à 63 degrés ; à partir de 78 degrés, il ne conserve plus qu’un très faible pouvoir coagulant, pouvoir qu’il conserve, d’ailleurs, même à 100 degrés. Mais, chose remarquable, quelle que soit la température à laquelle le suc a été chauffé, c'est dans les cinq premières minutes que l’altération est surtout sensible, en prolongeant ce temps de chauffe, la diminution de l’activité présurante, tout en étant progressive, est très faible, principalement avec le lait bouilli. b) Si au lieu d'opérer la coagulation du lait au-dessous de 55 degrés, on opère au-dessus, les résultats sont tout autres. La différence entre les temps de coagulation due aux sucs chauffé et non chauffé diminue quand la température augmente; elle devient nulle aux environs de 70 degrés et change de sens au-dessus, le suc chauffé coagulant alors plus rapidement le lait cru que le suc non chauffé. C’est ce qui résulte de l'examen des chiffres ci-dessous, VITESSE DE COAGULATION DU LAIT BOUILLE AUX TEMPÉRATURES SUIVANTES : "a 00° suc 150 60° suc 1:50 FO suc Art 80° suc 050 &0o suc 1‘ Suc porté 1 h. à 1000. GES 41 m. 30 s. 17 m.30 s. 10 m.40s. 0 m.40s. Suc non chauffé . . 31 m.30s. 12 m. 40 s. 15 m,.50 s. 23 m. 20 s. 1m. 30%. Il est difficile de ne pas attribuer la persistance d’une action coagu- lante très faible, quelque long que soit le temps de chauffe du suc, dans la première série d'expériences, et les résultats paradoxaux signalés avec le suc chauffé, dans la seconde série, à l'existence, à côté de la Le PPT ES PER LE OR PE SÉANCE DU 17 MARS 525 diastase présurante, d’une substance résistant à l’ébullition et agissant sur le lait, surtout à haute température, à la facon des sels. Cela nous amène à étudier, cette année, les sucs dialysés des végétaux relative- ment peu actifs et à déterminer leur composition chimique. TUMEUR DU MÉDIASTIN A TISSUS MULTIPLES CHEZ UN CANARD, par ALEZAIS et J. COTTE. En faisant l’autopsie d'un canard qui avait servi à des expériences, on ne fut pas peu surpris de trouver le médiastin antérieur entièrement occupé par une tumeur bosselée qui avait passé inapercue. Elle s’étendait du syrinx au diaphragme, derrière le bréchet, refoulant le cœur en arrière, déprimant latéralement les poumons et englobant les muscles de l’aile gauche. Les bosselures de grosseur variable, atteignant jusqu’au volume d’un œuf de pigeon, étaient généralement blanchâtres; quelques- unes avaient la teinte des raisins mûrs. Toutes étaient lisses et peu adhérentes aux tissus voisins, trachée, bronches, péricarde ou plèvre. Les unes étaient fermes, les autres fluctuantes. La coupe des premières : montrait, entourés par une couche conjonctive, et cloisonnés par des tractus de même nature, des lobules arrondis de divers volume, blan- châtres, marbrés de gris ou ponelués de rouge. Les masses fluctuantes offraient tantôt l'aspect aréolaire, tantôt des cavités plus ou moins vastes, à parois elles-mêmes bosselées et contenant un liquide jaune, brunâtre et filant, des caillots sanguins surtout à la base ou une subs- tance plus consistante, colloïde. La tumeur pesait 365 grammes pour un poids total de l’animal s’élevant à 2.095 grammes. L'examen histologique à démontré qu’il s'agissait d'une tumeur à tissus multiples que la conservation du bon état général de l’animal (1), l’absence d’adhérences, la limitation régulière des lobes par des cloisons conjonctives peuvent faire considérer comme relativement bénigne. Elle comprend des cellules épithéliales et un stroma conjonctif à éléments variés. Les cellules épithéliales, cubiques ou cylindriques, ont un noyau rond, assez gros, granuleux, occupant le milieu du corps cellulaire. Le protoplasma est clair ou légèrement granuleux. Leur mode de groupe- ment présente plusieurs variétés : soit des. amas plus ou moins gros, avec tendance à se creuser d’une cavité régulière bien limitée par une teinte plus sombre du protoplasma (safranine) ; soit des amas disloqués, (1) L'animal était mort presque subitement de rupture de quelques kystes dans le péritoine à travers le diaphragme aminci, © 9 (ep) RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE désagrégés, essaimant autour d'eux des masses uni ou paucicellulaires ; soit des kystes très nombreux à parois uni ou pluristratfiées. Le stroma conjonctif est généralement représenté par du tissu jeune avec petits vaisseaux à parois bien formées. Il contient de nombreuses plages myxomateuses, claires avec cellules ramifiées et anastomosées, à noyau bien coloré; des faisceaux de fibres lisses, et surtout d'innombrables nodules cartilagineux. Leurs premiers stades sont représentés par de petites cellules à noyau vivement coloré (hémalun, safranine) et un peu allongé. Les îlots qu’elles forment sont arrondis ou ramifés; on les prendrait parfois pour de jeunes vaisseaux. Les cellules s’entourent peu à peu de capsules que colore la cyanine, et qui se fusionnent en substance fondamentale, mais les masses cartilagineuses les mieux constituées restent toujours petites. A côté de ces caractères positifs, il faut insister sur l'absence de toute formation concentrique, corpuscules de Hassal ou globes épidermiques et même d’épithélium malpighieun, la caractéristique générale des masses épithéliales observées dans cette tumeur, qui se rapproche plutôt d'un thymome, étant la tendance à se creuser d’une cavité régulière, souvent transformée en kyste. Ce cas nous a paru intéressant en raison de son origine, de ses caractères qui ne sont pas ceux du thymome ordinaire ou du bran- chiome, des obscurités qui règnent encore dans les épithéliomas du médiastin. (Laboratoire d'anatomie pathologique.) QUELQUES OBSERVATIONS DE MORPHOLOGIE EXPÉRIMENTALE SUR DES SPONGIAIRES, par JULES Corte. La rapidité avec laquelle les éponges réparent leurs pertes et se cica- trisent a. attiré depuis longtemps l'attention des observateurs et des expérimentateurs. On sait que la facile cicatrisation des fragments déta- chés d’une éponge commerciale a fait naître le chimérique espoir que des entreprises de spongiculture pourraient être essayées d'après cette méthode et fournir des résultats pratiques. J'ai fait des expériences de cicatrisation sur Sycandra raphanus, il Y a plusieurs années déjà. En divisant iransversalement un individu de cette espèce, à l’aide d’un rasoir, on voit que, au bout de vingt-sept heures, la surface de section estobturée par une mince lame vivante, qui est percée d’une ouverture à son centre pour la moitié privée de son oscule. Après quinze jours passés dans un cristallisoir, la base néoformée d’un de ces individus = RES TT PPT Se dl sets SR Foog Le 2 E SÉANCE DU 17 MARS 527 de S. raphanus était creusée de chambres flagellées; à la forme près, elle était identique à celle d'un individu normal. Le temps nécessaire à la restauration complète est donc beaucoup plus court chez cette espèce calcaire que chez les espèces cornées sur lesquelles on a habituellement expérimenté. En dehors des faits bien connus de régénération et de cicatrisation, il y a lieu de considérer les phénomènes de remaniement interne dont le corps de certains Spongiaires est continuellement le théâtre, et qui habituellement attirent bien moins l'attention; ïls constituent des preuves de l'extrême plasticité de ces animaux. En faisant des coupes de Reniera simulans, j'ai observé assez fréquem- ment la présence, dans les canaux exhalants les plus volumineux, de groupes de spicules provenant de l'individu examiné et accompagnésde cellules dégénérées; l’ensemble constitue une sorte d’escarre dont l'élimination coïncide évidemment avec des transformations internes assez profondes. Les œufs, chez la même espèce, s'accumulent dans des régions déterminées, en masses assez volumineuses. Les tissus voisins ne sont pas simplement refoulés vers l'extérieur; ils sont réellement détruits, ce qui amène encore la disparition de certains groupes de spi- cules. Quand les larves ont quitté la mère, la cavité qu'elles avaient occupée est ultérieurement comblée ; on finit par ne plus en trouver la moindre trace. Lorsque se fait cette restauration, ou, d’une manière plus générale, quand il y a néoformation de tissus dans l’intérieur de l'éponge, on voit que sur le réseau normal de spicules, dont se com- pose la charpente de À. simulans, il se greffe un réseau beaucoup plus grèle, à mailles primitivement plus petites. Les spicules y sont plus minces, et la coexistence de ces deux réseaux est très frappante surune coupe un peu épaisse. Il suffit que les spicules augmentent en épaisseur et en longueur pour que le réseau néoformé acquière les dimensions du réseau normal et ne puisse plus être différencié de lui. Chez aucune espèce de Spongiaire les remaniements internes ne me paraissent avoir l'importance qu'ils possèdent chez Suberites domun- cula. On sait que dans l’intérieur de cette espèce se trouve un canal spiral, occupé par un pagure. L'ouverture de ce canal, orientée par les déplacements du crustacé, se trouve au niveau de ce qui est en quelque sorte le plan veniral de l'éponge; l’oscule doit se trouver nécessaire- ment dans la région que nous considérerons comme dorsale, sinon la vie deviendrait impossible pour l'éponge. L'oscule se déplace à mesure que progresse l'accroissement du Spongiaire; cet accroissement est maximum au niveau de l'ouverture du canal, aussi le déplacement de l’oscule se fera-t-il dans le même sens que celui de l’ouverture. Assez fréquemment deux oscules coexistent sur un même individu; mais bientôt le plus ancien s’oblitère graduellement, et il en est de même de ses canaux. À ce moment, on peut encore distinguer, à la surface, la + 528 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE à tache orangée qui dessine le système disparu; par la dissection on peut suivre aussi, pendant plusieurs centimètres parfois, l'emplacement des anciens canaux, tranchant sur le fond par sa coloration et par sa tex- ture. En ce point, il existe surtout des cellules mésogléiques fusiformes, généralement orientées dans la direction que suivait le canal. Plus tard des corbeilles vibratiles, avec leurs canaux, se creuseront en ces points; rien ne distinguera dès lors ces régions des régions voisines. J'ai essayé, chez des individus choisis, d'amener l’occlusion de l’oscule en pleine activité fonctionnelle par des cautérisations au fer rouge ou avec des caustiques, et cela dans l'espoir de voir se rouvrir l'oscule qui venait de se fermer. Ce moyen ne m’a pas réussi. J'ai alors enlevé assez largement, et avec des techniques variées, la partie dorsale et terminale du canal spiral, ainsi que les régions voisines. L’oscule est ainsi devenu antérieur; j'ai vu sur un exemplaire opéré de la sorte cet oscule se fermer presque complètement, tandis qu’un oscule se rouvrait dans une région redevenue dorsale, et en un point où j'avais reconnu auparavant les vestiges d’un ancien système de canaux. Cet animal a malheureusement succombé bientôt après. Dans quelques cas, les pagures commensaux ont abandonné les éponges opérées : le voisinage trop rapproché de l’oscule rendait peut-être le milieu inhabitable pour eux. ee ie Ce manque de fixité que présente [a structure interne de certaines éponges s'accorde bien avec la variabilité de leur contour extérieur. Nous sommes là en présence d'organismes qui ne possèdent pas habi- tuellement une forme nettement déterminée, ainsi que cela se produit pour les animaux plus évolués. Leur structure interne est aussi sen- sible que leur structure externe aux moindres changements dans les conditions de milieu. Le Gérant : OCTAVE :PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. sr HE 529 SÉANCE DU 28 MARS 1908 Born (GEORGES) : Sur les mouve- ments rotatoires des Etoiles de mer SOMMAIRE Rerrerer (Ép.) : De l’ostéogenèse et du développement variable des CHTESOPDRIULES MANUEL C2 532 | éléments de la substance osseuse. . Courière (H.) : Sur la formule RocEr (H.) et Simon (L.-G.) : Nou- branchiale de certains Décapodes. 540 | velles recherches sur l’action syner- FAuvEL (Pierre) : Action du bicar- gique des sucs gastrique et pancréa- bonate de soude sur l’excrétion uri- tique dans la digestion des féculents. que (Régime sans purines) . . . . . 591 SALMON (J.) : Les processus ectro- Fornarto (Gruseppe) : Sur la con- méliens et le type ectromélien . . servation de la couleur des pièces SARTORY (A.) et CLERG : Flore in- HOLOMIQUES MM ENT ee CLIC 543 | testinale de quelques orthoptères . Iscovesco (H.) : L'action antihé- Waiss (C.) : Sur les échanges molytique de la cholestérine. Les gazeux de la grenouille passant travaux de MM. E. Gérard, Lemoine alternativement par l'air et l'hydro- et Vincent sur son action anti- DORE RNS CS Dean Ces RE TOITSS CE OR Re 548 a 0: Le veproleon | réunion biologique de Nancy MarczarD (L.-C.) : Inexistence de l’urocarmine en tant qu'espèce chi- Lucien (M.) : Thymus et athrepsie. HUUERROUVENE RE EE NPNT 530 PERRIN (MAURICE) : Variations de Nrezoux (Maurice) : Elimination volume de la rate chez les cirrhoti- du protoxyde d’azote. Répartition ques (vérifications nécropsiques) . . entre les globules et le plasma au RicHon (L.)et Perrix (M.) : Retards moment de l’anesthésie . . . . . .. 554 | de développemeut par intoxication Recaup (CL) et DupreuIL (G.) : tabagique expérimentale, possibi- L'ovulation de la lapine n'est pas lité de la reprise de croissance après SDONDANÉ CRE ERP ce clins 552 | cessation de l’intoxication. . . . . . REMLINGER (P.) et Nourt (Osman) : SPILLMANN (Louis) et LAuYy : A pro- Vibrions cholériques ou pseudo- pos du séro-diagnostic de la sy- cholériques dans les huilres et les philis. Interprétation d’une réaction moules à Constantinople . ..... 550 | négative chez un syphilitique. . . . BIOLOGIE. COMPTES RExDUS. — 1908. T. LXIV. 39 530 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : 4 Présidence de M. Vaquez, vice-président, puis de M. Giard, président. INEXISTENCE DE L'UROCARMINE EN TANT QU'ESPÈCE CHIMIQUE NOUVELLE, par L.-C. MaAïLLaRD. La littérature des matières colorantes de l’organisme a été de tout temps fort embrouillée par la description trop hâtive d’une foule de prélendues substances qui n’avaient en réalité aucune existence indivi- duelle et n'étaient que des échantillons plus ou moins impurs d’un très petit nombre de couleurs authentiques. C’est ainsi que j'ai pu autrefois({) ramener un certain nombre de couleurs urinaires à l'indirubine et à l’indigotine, et indiquer la réduc- tion du même genre à effectuer sur le groupe de l’uroroséine. Il arrive encore cependant que des esprits, même très distingués et pondérés, se laissent séduire par l’aspect remarquable d’une solution colorée, plutôt que par le terre à terre des contrôles de pureté pourtant nécessaires. Je n’en veux pour preuve qu'un travail récent dans lequel M. le professeur Florence (2) décrit des substances auxquelles il attribue, provisoirement, dit-il, les noms nouveaux d'urocarmine et d'uronigrine, faute d’avoir pu les identifier exactement avec aucune des matières colorantes authentiquement reconnues. Après avoir traité l'urine concentrée par HCI dans des conditions pour lesquelles je renvoie à son mémoire, recueilli et lavé le précipité qui se forme dans le mélange saturé de NaCI, épuisé ce précipité par l'alcool, il verse du chloroforme sur le résidu de la solution alcoolique. Le chlo- roforme « enlève une magnifique malière colorante rouge carmin, l’urocarmine, substance amorphe, un peu poisseuse, ne se sublimant pas, caractérisée par son odeur fine, pénétrante, et un spectre particulier, voisine sans doute de l’indirubine ». Je puis aller plus loin que M. Florence et affirmer que sa matière n’est pas « voisine sans doute de l’indirubine », mais bien identique certaine- (4) L. G. Maillard. L'indoxyle urinaire et les couleurs qui en dérivent. Paris, 1903. (2) Florence. Le sang et les urines rouges. Les urines hémaphéiques. Journal de Pharmacie et de Chimie, t. XX VII, p. 145, 16 février 1908. : 2] T8 SÉANCE DU 28 MARS 531 ment à l'indirubine, pour sa partie principale tout au moins, car’ « uro- carmine » n'est qu'un échantillon impur d'indirubine. Dès la lecture du mémoire de M. Florence, je l’ai reconnue sans hési- : tation, car j'ai montré depuis longtemps que dans de telles conditions toute urine normale fournit de l’indirubine, qui doit se retrouver préci- sément dans la fraction que M. Florence désigne sous le nom d'uro- carmine. De plus, je devais prévoir que l’urocarmine renfermerait, à côté de l'indirubine, des traces d'indigotine qui l'accompagne toujours, peut-être du brun d’indigo, en raison de la lenteur du traitement de l’indoxyle dans un milieu très chargé de matières étrangères et sans oxydant, enfin sûrement une série de matières jaunes et incolores, à fonction acide, étrangères au groupe indoxylique. Toutes ces notions résultent de mes anciennes recherches (1). J'ai tenu néanmoins à en refaire une fois de plus le contrôle expéri- mental. J'ai donc préparé, en suivant exactement la technique de M. Florence, un échantillon d’ « urocarmine », dont les caractères con- cordaient entièrement avec la description du savant lyonnais, y compris le caractère poisseux du résidu d'évaporation de la solution chlorofor- mique. Mais après avoir remis cette prétendue urocarmine en solution chlo- roformique, j'ai procédé au lavage par la soude à 1 p. 100, qui a enlevé, comme je m'y attendais, une notable quantité de matière jaune. Le lavage alealin se trouble par HCI, et en l’agilant alors avec du chloro- forme on fait repasser dans ce dissolvant la matière jaune, qui ne donne aucune fluorescence avec les sels de zinc. Après lavages à fond, la solution chloroformique rouge est évaporée à sec. L'action successive des dissolvants sur le résidu, avec les précau- tions convenables (2), permet d'isoler : d’abord par l’éther l'indirubine pure avec tous ses caractères, y compris la sublimation, la sulfonation et le spectre; puis, par l'alcool, un peu de brun d'indigo; enfin, par le chloroforme, une trace d’indigotine. : L’échantillon d’ « urocarmine » examiné renfermait donc : 1° Essentiellement, l’indirubine, typique el normale; 2° Une petite quantité d'indigotine ; 3° Une petite quantité de brun d'indigo ;: 4° Une ou plusieurs substances, jaunes ou incolores, à fonction acide, solubles dans les alcalis étendus. L' « urocarmine », élant un mélange de quatre substances au moins, (1) L’indoxyle urinaire et les couleurs qui en dérivent. Voir notamment p. 28-29 et p. 49-61. (2) La description plus détaillée des manipulations paraîtra ultérieurement dans le Journal de Pharmacie et de Chimie. 53 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE peut-être davantage, n’a donc aucune existence individuelle, et ne peut trouver place dans la nomenclature. Quant à l’uronigrine, sans vouloir élucider complètement sa nature, je dois dire qu’elle me rappelle d’une manière frappantie la matière simple ou multiple désignée sous le nom de « brun d’indigo » et très mal connue encore. Il est à prévoir que, le jour où le brun d’indigo sera convenablement étudié, l'uronigrine, elle aussi, devra disparaître de la nomenclature. SUR LES MOUVEMENTS ROTATOIRES DES ÉTOILES DE MER ET DES OPHIURES, par GEORGES Bonn. Le fait qu'un animal finit par répondre à des excitations répétées d'une autre facon qu’il répond à une excitation isolée paraît très général, mais a été encore peu étudié chez les animaux inférieurs. À cet égard, les observations de M%° Ada W. Yerkes (1) sont des plus intéressantes : quand on fait subir au Ver une longue série d’excita- tions, il réagit de temps en temps par une contraction de longue durée; ceci ne doit pas être considéré comme un signe de fatigue, c'est une variation dans les réponses de l'animal. Une variation analogue se produit quand on excite mécaniquement l'extrémité d’un rayon d'une Étoile de mer (Asterias rubens). Dans un champ lumineux wniforme, je porte une excitation mécanique sur l'extrémité d'un bras, de manière à provoquer le mouvement de l’animal : la trajectoire suivie sur un plan horizontal est en général une igne droite passant par le point excité et la bouche. À mesure que l’animal marche, je répète l'excitalion un certain nombre de fois; je détermine une rotation de l'Étoile sur elle-même qui se combine avec le mouvement initial, en donnant une sorte de mouvement de manège. Il se trouve que la réponse est parfaitement adaptée : en fuyant en ligne droite, une Astérie peut parfaitement éviter une excilation qui ne s'exerce qu'une ou deux fois, mais elle n'échappe pas aux excitations répétées et s’exerçant toujours suivant une direction unique; c’est alors qu'intervient la rotation libératrice. D'une facon générale, des excilations répétées portant sur l'extrémité d'un bras ne tardent pas à provoquer une impulsion rotative. Or, cette impulsion rotative se retrouve chez les Étoiles de mer qu'on a amputées de quelques bras voisins. (4) Ada W. Yerkes. Modifiability of behavior in Hydroides dianthus. Journ. of compar. Neurol. a. Psychol., vol. XVI, p. 441-449. SÉANCE DU 28 MARS 533 Quand, par exemple, on enlève deux bras voisins à une Astérie (soit 32), il n'y a plus guère qu'une direction possible pour le déplace- ment, celle du radius opposé à l'interradius compris entre les deux bras supprimés (soit 1). Il y a alors un très grand avantage pour l'Echi- noderme à pouvoir diriger ce bras À successivement dans toutes les directions de l’espace; c’est ainsi que l'Étoile pourra trouver un abri dans l'ombre des rochers. J’ai observé à Saint-Vaast-la-Hougue une Asterias rubens dont les bras 3 et 4, en voie de régénération, étaient encore très courts, et qui, prise sous les pierres du littoral, présentait un phototropisme négatif très net; la direction du déplacement était toujours voisine de celle du 7 A AY 7 SR < | s ae EE 1) Vo à ; : À 5 SEA G) < 3 À Î radius 1, c'est-à-dire de la perpendiculaire à la ligne formée par les bras 5 et 2. La figure A ci-jointe représente une des trajectoires suivies par l’animai: on remarque immédiatement que cette ligne des bras 5 +2 (représentée par une flèche) est presque constamment normale à la tra- jectoire (1). Au début, Le bras directeur 1 se trouve orienté vers la lumière, et la trajectoire se dirige également vers la lumière; mais, en même temps, l'Étoile de mer tourne sur elle-même, de facon à amener le bras 1 vers l’ombre; aussi la trajectoire, après avoir décrit une courbe, se dirige vers l'ombre. Dans certains cas, elle aboutit direclement à la sur- face d'ombre, O; mais, dans le cas de la figure À, l'impulsion rotative a été si prononcée que l’animal a. été entrainé à effectuer un second tour sur lui-même. Ainsi, les rotations sur eux-mêmes des animaux amputés facilitent (1) Les quelques rares exceptions sont des manifestations de la sensibilité différentielle. 534 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE leur orientation phototropique, et par suite sont d'une grande utilité pour eux. ; Mais dans les premiers temps après l’amputation accidentelle des bras, ces rotativns sont gênées par d’autres tendances des Astéries qui persistent. Une Étoile de mer normale, en effet, change le plus souvent de direc- tion en changeant de bras directeur, et non en faisant tourner le bras directeur sur lui-même. La figure B représente la marche d'une Astérie à laquelle on vient d'amputer les bras 2 et 3; le bras directeur devrait être 5; au début, l'Étoile se sert de ce bras et est ainsi conduite vers la lumière; alors, elle change de bras directeur : c'est 4, puis 5, puis 1, puis de nouveau 5; il en résulte des sinuosités prononcées de la trajectoire. Dans la suite, petit à petit, ces sinuosités disparaïitront, la direction du déplacement s’écartant de moins en moins du radius 5. Ainsi l'Étoile de mer finit par s’habituer à l'amputation des deux bras; petit à petit, les mouvements qui retardent l'orientation de l'animal par rapport à l’ombre sont éliminés. Il y à là un curieux cas de l'acquisition d'habitudes nouvelles chez un animal inférieur (4). Chez les Ophiures (Ophiolepis ciliata), on observe des faits analogues. J'ai rencontré, en particulier, parmi des Ophiures draguées, un individu qui avait une moitié du corps sectionnée; le disque, coupé transversa- lement, était cicatrisé, et ne portait plus que trois bras. Or, cette Ophiure s'était habituée, pour ainsi dire, au manque de deux de ses bras en employant les rotations sur elle-même. /{ suffisait de porter sur elle la moindre excitation pour qu'elle tourne sur elle-même. En résumé, les Eloiles de mer et les Ophiures qui sont privées de quelques bras voisins acquièrent l'habitude de répondre aux excitants lumi- neux et mécaniques en tournant sur elles-mêmes. Mais il faut remarques que chez les animaux normaux, une excitation répélée d'un radius pro- voque les inêmes rotations. Or, chez une Étoile de mer ou :Ophiure incomplète, la blessure, les processus de la cicatrisation, ceux de la régénération, constituent une excitation répétée d'un ou plusieurs radius. Et il y a lieu de tenir compte de ce fait pour comprendre la genèse de la nouvelle habitude. (4) Voir G. Bohn. Les essais et les erreurs chez les Étoiles de mer et les Ophiures. Bulletin de l'Institut gén. psychologique, 1908, n° 1 (sous presse). SÉANCE DU 28 MARS 539 DE L'OSTÉOGENÈSE ET DU DÉVELOPPEMENT VARIABLE DES ÉLÉMENTS DE LA SUBSTANCE OSSEUSE, par Év. RETTERER, Le tissu osseux d’un Vertébré supérieur traverse-t-il fransitoirement les divers stades qui caractérisent l’état définitif des Vertébrés infé- rieurs? La substance osseuse provient-elle d’un fluide intercellulaire d'une sécrétion ou d’une transformation cellulaire? Pour m'éclaircir sur ces points, j'ai étudié les deux formes sous les- quelles se présente le tissu osseux: avant et après sa caleification. Je me suis adressé aux embryons de cheval, parce que l’ébauche osseuse y acquiert une grande étendue avant de s’imprégner de matières minérales et qu’elle est susceptible d'être fixée, coupée et colorée, comme un tissu mou, sans passer par les solutions décalcifiantes. Je n'envisage dans cette note que l’ossification périchondrale ou périostique. À. — Os non calcifié encore. — Les os que j'ai examinés à cet état sont: 4° les diaphyses da bras et d’avant-bras d’un embryon de cheval long de 7 cen- timètres ; 2° celles d’un embryon de 11 centimètres; 3° la diaphyse du méta- carpe et du métatarse d'un fœtus de 143 centimètres. La virole osseuse du radius de cheval de 7 centimètres n’est épaisse que de O0 millim. 04 à O0 millim. 05. Elle renferme deux à quatre rangées de corpuscules osseux distants de 12 à 15 . d’une série à l’autre. La substance intercellulaire ou osseuse montre des stries parallèles de fils granuleux et chromophiles (épais comme les raies du micromètre oculaire vues à l'objectif 8 de Stiassnie) : les traînées claires qui séparent ces fils chromophiles atteignent à peine l'épaisseur de 1 à 2 u. Les faces latérales des stries chromophiles sont ramifiées. La virole osseuse est tapissée d’une rangée d’ostéoblastes qui est réunie à la substance osseuse par un liséré transparent, épais de 5 à 6 w. On distingue deux zones distinctes dans ce liséré : l’une, contiguëé à la lamelle osseuse, colorée d’une facon intense et composée d’un réticulum serré de fils chromo- philes ; l’autre, continue à la couche corticale des ostéoblastes, peu colorée, et montrant un réticulum dont les mailles larges sont remplies d’un hyaloplasma abondant. C’est là la couche préosseuse (Journal de l’anat., 1905, fig. 8, p. 603). Sur les fœtus de 11 et de 13 centimètres, le réticulum chromophile de la substance osseuse offre des fils plus épais, et il y a plus d’'hyaloplasma. B. — Os calcifié. 1) — Fœtus long de 30 centimètres : La substance osseuse se décompose en zones sombres et en zones claires; les unes et les autres atteignent une épaisseur de 2 à 3 1 ; mais les zones claires sont déjà cloisonnées par les ramuscules ramifiés émanant des zones chromophiles. 2) Cheval adulte. — En prenant comme exemple un système de Havers du radius, on compte, du canal vasculaire jusqu'au système intermédiaire, 10 lamelles sombres et autant de claires, intermédiaires, sur une épaisseur de 40 y environ. Les lamelles sombres sont 1 à 2 u; les lamelles claires ont 3 ken moyenne. Des faces des lamelles sombres partent de très nombreux ramuscules 536 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE qui traversent les lamelles claires et les cloisonnent en tous sens. Les corpus- cules osseux ou ostéoplastes, longs de 15 y et larges de 5 à 6 y, sont éloignés les uns des autres de 17 à 20 y. Dans les systèmes intermédiaires les lamelles sombres et claires atteignent une plus grande épaisseur que dans les systèmes haversiens. En résumé, la substance fondamentale de l'os change, avec l’âge, de structure : à l’origine, elle est composée d’un réticulum délicat et à larges mailles (moitié externe de la couche préosseuse). Dans la moitié interne de cette couche, les fils chromophiles deviennent plus abondants et les mailles du réticulum sont plus serrées, Ensuite les fils du réti- culum s'épaississent plus vite que l’hyaloplasma n’augmente (fœtus). Enfin, dans l’os adulte, les mailles deviennent plus larges et se rem- plissent d'un hyaloplasma abondant. Critique expérimentale et résultals. — Après la découverte des ostéoblastes, bien des hypothèses ont été émises sur leur rôle. Les uns (Virchow, Gegenbaur, Külliker, ete.) les considèrent comme produisant, par sécrétion, un fluide qui se concrète et durcit plus tard pour consti- tuer la substance osseuse. Nous avons vu, par contre, que, dès l'origine, la substance préosseuse, puis osseuse, est structurée. Pour d'autres (Wal- dever, Strelzoff), l'ostéoblaste tout entier ou une partie seulement de son cytoplasma se convertit en substance osseuse. Ces auteurs omettent de décrire les modifications et les différenciations que subit le eyto- plasma de l’ostéoblaste avant de devenir substance osseuse. D’autres encore, tels que Ranvier, Ziegler, S. Minot, font provenir la substance osseuse d’un fluide séreux qui se répandrait entre les ostéoblastes et les engloberait peu à peu pour en faire des cellules emprisonnées ou osseuses. C’est là la théorie du blastème osseux ; maïs il est reconnu aujourd hui qu'il ne se fait pas de genèse en dehors du protoplasma. M. Heiïdenhain (1907) enfin admet que les substances fondamentales en général représenteraient un protoplasma refondu ou remanié; elles prendraient naissance par métathèse (Umprägung). Voici comment je comprends l'ostéogenèse : l'ostéoblaste, polyédrique, étoilé ou fusiforme (voir fig. 8 de mon travail de 1905, p. 603) montre un cytoplasma dont la portion granuleuse, hématoxylinophile, forme une couche épaisse autour du noyau et dont la portion corticale mince est claire, fixe le carmin, mais est cloisonnée par un fin réticulum héma- toxylinophile. Au fur et à mesure de l’évolution, le cytoplasma périnu- cléaire el granuleux se transforme en cytoplasma semblable à celui de la zone corticale. La fusion du cyloplasma clair et finement réticulé produit une couche continue entre l'os déjà formé et la rangée d’ostéo- blastes : c’est le lissu préosseux. Cette différenciation s'étend peu à peu sur une série d'ostéoblastes ; d’où la formation d’un liséré clair, finement réticulé, montrant de distance en distance un noyau qui ne représente que le noyau de l’ostéoblasie transformé. Cette zone préosseuse et SÉANCE DU 28 MARS 531 colorable par le carmin, est structurée dès le principe ; mais elle ne tarde pas à modifier sa structure. En effet, du côté de la face continue à l'os, les fils chromophiles du réticulum deviennent plus abondants et se tassent en un lacis ou feutrage très serré. À mesure que le corps cellu- laire de l'ostéoblaste FNSTRZ AE) 2 Aya. Tin 5) Er. fpétagine Conclusion. — Au régime sans purines, et l’excrélion urique étant réduite au minimum d’origine endogène, la pipérazine n’augmente pas l’excrétion urique et elle donne de l'acide urique précipitable par HCT. À - faible dose elle diminue légèrement l’excrétion urique. Nous étudierons ensuite son action avec un régime contenant des purines. SUR UN PROTOZOAIRE DANS LA LYMPHANGITE ÉPIZOOTIQUE DU MULET EN TUNISIE, par E. Ducroux (de Tunis). Nous avons eu l'occasion d'examiner, grâce à l’obligeance de M. Geoffroy-Saint-Hilaire, inspecteur de l'élevage à Tunis, des mulets présentant sur les membres antérieurs des lésions qu’on observe dans la lymphangite épizootique équine. IL est admis jusqu’à ce jour que cette maladie, fréquente chez le cheval et le mulet du nord de l'Afrique, est une infection ie et que le virus se déve- loppe presque exclusivement dans les milieux lymphatiques des régions atteintes. Elle se caractérise essentiellement par une inflammation des vais- seaux lymphatiques superficiels et par la formation de boutons cutanés du 7 594 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE volume d’une noisette ou d’une noix qui après abcédation prennent l'aspect de plaies ulcéreuses à bords renversés. La cicatrisation de ces plaies est souvent lente à obtenir. Différents auteurs ont signalé la présence dans le pus de ces tumeurs ou de ces plaies d'un microorganisme particulier désigné sous le nom de « cryptocoque » et qui serait l'agent causal de la maladie. Canalis place ce cryptocoque dans le groupe des coecidées, Piana et Galli- Vallerio le rangent parmi les sporozoaires, Ferni et Aruch dans les cs Pa | AP? De blastomycètes, d'autres (Rivolta, Marcone, Tokishige, etc.) le rappro- chent des saccharomyces. Mazzanti a rencontré de nombreux crypto- coques libres ou inclus dans les globules de pus provenant d'ulcérations de la muqueuse intestinale d’une jument morte en présentant des symptômes d’entérite typhoïde (1). Theiler à constaté que la Iymphangite épizootique équine du Trans- vaal serait due au saccharomyces fareiminosus. Cette constatation tendrait à démontrer que la lymphangite du Transvaal ne serait pas de même nature que celle étudiée par d’autres auteurs (2). Le parasite que nous avons observé sur le mulet serait un protozoaire particulier voisin des piroplasmes. Les produits qui ont servi à faire des frottis pour nos recherches prove- naient du pus recueilli par ponctions de boutons arrivés à maturité et du raclage de bourgeons charnus recouvrant le fond des plaies ulcéreuses. Ces frottis après avoir été fixés par l'alcool absolu, et colorés ensuite par le Giemsa, nous ont permis de voir de nombreux parasites libres ou inclus, soit dans des leucocytes polynucléaires, soit dans de grosses cellules mononu- cléaires. Ils se présentent sous la forme d'éléments arrondis ou ovalaires, rarement piriformes, et mesurent de 2 & à 5 p de long sur 1 pu 5 à 4 de large ; quelques-uns sont isolés, d'autres sont associés ou soudés dans leur partie effilée. Les polynucléaires infectés peuvent en renfermer un grand nombre, nous en avons compté 32 dans une seule cellule. Ces éléments ainsi groupés dessinent la forme d'une grappe de raisin. Dans sa forme ronde ou ovale, le parasite est constitué par un karyo- some, un protoplasme et une membrane. Le karyosome, assez volumineux, de forme irrégulière, est placé à l'extrémité arrondie et contre la paroi; exceptionnellement on le voit dans la zone centrale. Sur quelques éléments on observe un deuxième karyosome punctiforme. Le protoplasme contient souvent de nombreuses granulations ; il est (4) Nocard et Leclainche. Les maladies microbiennes des animaux. (2) Theiler. Rapport sur les épizooties au Transvaal (années 1905-1906). SÉANCE DU 4 AVRIL 595 coloré en bleu pâle par le Giemsa, cette coloration devient beaucoup plus foncée dans la couche périphérique. La membrane parait bien être une différenciation de la couche externe du cytoplasma; elle esl assez épaisse et délimitée le plus souvent par un double contour. À différents stades de développement de ce parasite elle s’opposerait à la pénétration des colorants : Christophus a aussi signalé sur le leu- cocytozoon canis l'existence d'une capsule qui empêche la pénétration des couleurs ; il s'agirait en effet d'une véritable enveloppe kys.ique et non d'une formation protoplasmique leucocytaire comme l'a admis James. Sur plusieurs éléments arrondis, il nous à été possible de voir la multiplication se faire par division : le karyosome s’allonge puis se divise en deux parties ; ces deux nouveaux karyosomes, d’abord associés, s’écartent et le protoplasma se divise ensuite. À un stade avancé le parasite grossit et prend une forme arrondie, il peut même dépasser le volume d’une hématie. A ce degré de dévelop- pement quelques éléments sont colorés uniformément en rose tirant légèrement sur le violet, et présentent des granulations ; d’autres pren- nent nettement une coloration bleuâtre. La masse chromatique, dans ces cas, serait dispersée sur toute la masse protoplasmique. Lorsqu'il est inclus dans une cellule ou dans un polynucléaire et qu'il est arrivé à un certain développement, les matières colorantes ne le pénètrent plus. Malgré nos recherches il ne nous a pas été possible de rencontrer ce para- site dans le sang périphérique ni dans celui de la circulation générale. Bien que l'étude que nous venons de faire de ce protozoaire soit incom- plète, nous nous croyons autorisé à penser qu'il se rapproche du corps de Wright; il aurait aussi, à notre avis, un lien de parenté avec les piroplasmes décrits par Leshman et Donovan; il serait un intermédiaire entre certains leucocytozoaires de différents mammifères et ceux décrits par les auteurs ci-dessus. Les constatations que nous avons pu faire nous autorisent à placer ce protozaire dans la catégorie des parasites que Mesnil désigne, avec juste raison, sous le nom général de « phagocytozoaires ». Nous proposons donc de donner à ce microorganisme trouvé dans la Iymphangite épizootique du mulet en Tunisie le nom de « leucocy- tozoon piroplasmoïdes ». 596 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'ACTION DE L’EXTRAIT ALCOOLIQUE DE L'URINE HUMAINE NORMALE SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE, par J.-E. ABELOUS et E. BARDIER. Il y a déjà longtemps que le professeur Bouchard a fait connaître les effets physiologiques de l'extrait alcoolique de l'urine normale. Cet extrait, injecté dans les veines d’un animal, détermine, on le sait, la narcose, la diurèse et une salivation abondante. Mais à part ces trois actions, il nous a été permis d’en découvrir une autre qui, à notre connaissance du moins, n’a pas encore été signalée. Nous voulons parler de l’action sur la pression sanguine. On évapore presque à siccité au bain-marie bouillant un litre d’urine fournie par le personnel du laboratoire (4 adultes en bonne santé). Le résidu est repris par 500 centimètres cubes d'alcool à 95 degrés. On filtre; on évapore au bain-marie l'extrait alcoolique, et le résidu aqueux (soit en moyenne 40 à 50 centimètres cubes), franchement acide, est neutralisé par du bicarbonate de soude en poudre. co Si on injecte 5 centimètres cubes de cette liqueur dans la veine saphène d’un chien anesthésié par la morphine et le chloroforme, on constate que, presque immédiatement après l'injection, il se produit un certain nombre de mouvements respiratoires (5 à 6), d'une amplitude extrême, En même temps, la pression artérielle s'élève brusquement de 4 à 5 centimètres de mercure, puis, l’excilation du centre respiratoire ayant cessé, la pression sanguine s’abaisse légèrement, mais se relève rapidement pour dépasser notablement la pression normale et demeurer aussi élevée pendant un temps assez long ; ensuite la courbe descend graduellement et revient à son niveau primitif. Chaque nouvelle injec- tion reproduit les mêmes phénomènes. L'animal peut ainsi recevoir l'extrait alcoolique d’un litre d'urine sans que sa santé soit compromise. Les extraits alcooliques d'urine ne possèdent donc qu'une toxicité extrêmement faible, sinon nulle, au moins pour le chien. En cherchant à séparer dans de l'extrait alcoolique la ou les subs- tances qui déterminent les effets vaso-constricteurs, nous avons constaté : 1° Que ces effets ne sont nullement atténués en soumetlant l'extrait des substances solubles dans l’alcool à une dialyse prolongée, élimi- nant ainsi l’urée et les sels, en particulier les sels ammoniacaux et potassiques; 2° Que, si on traite la solution aqueuse des matières solubles dans l'alcool par la moitié de son volume d'une solution d’acétate de plomb au 10°, si on filtre, si on élimine du filtrat l'excès de plomb par H°S et l'excès de H°S par une température de 100 degrés maintenue un temps 1 ETS CUS me LS hi C4 1 27 Din et ie NU LA SE ES CS SES SÉANCE DU 4 AVRIL 59 | suffisant, la liqueur neutralisée par le bicarbonate de soude présente les mêmes effels sur la pression artérielle ; 3° Que le traitement de l'extrait par le bichlorure de mercure à satu- ration ne précipite pas non plus la ou les substances actives; 4° Que le liquide traité par le noir animal pur conserve ses propriétés hypertensives ; | 5° Enfin l’action sur la tension artérielle est plus ‘intense quand l'animal a recu au préalable une faible dose d'atropine. En analysant ces effets, on peut constater que l'extrait des matières solubles dans l'alcool détermine une violente excilation du centre respi- ratoire avec inhibition momentanée du centre modérateur cardiaque. À ces effets se superpose et s'ajoute une excilation du centre vaso-cons- tricteur. C’est ainsi que nous croyons pouvoir interpréter les phéno- mènes. En résumé, il existe dans l’urine normale, parmi les matières solubles dans l'alcool, une ou plusieurs substances de nature organique qui déterminent une élévation manifeste de la pression sanguine. Cette ou ces substances ne passent pas à travers la membrane du dialyseur, ne sont pas retenues par le noir animalet ne sont précipitées ni par l’acétate de plomb, ni par le chlorure mercurique. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Toulouse.) HISTOGENÈSE DES PROCESSUS DE CIRRHOSE TOXIQUE DU FOIE. I. TECHNIQUE DES INTOXICATIONS CHRONIQUES CIRRHOGÈNES, par NOEL FIESSINGER. Depuis longtemps déjà, on sait que toute intoxication chronique est susceptible de provoquer une réaction de cirrhose hépatique. On a, de même, insisté sur la nécessité d'une certaine limitation dans l'adminis- tration de la substance cirrhogène. Il faut, pour provoquer une cirrhose, intoxiquer lentement, par des doses faibles et maintenues durant une longue période, de façon à ne pas entrainer des dégénérescences hépa- tiques massives. Dans l'étude que nous avons abordée, ce n’est pas sur ce pouvoir cirrhogène des intoxications chroniques que nous avons- l'intention d'insister, mais plutôt sur la marche évolutive des lésions hépatiques qui précèdent et accompagnent le développement de la cirrhose. Substances utilisées. — Parmi les substances toxiques, certaines nous ont paru difficiles à manier, soit que le poison paraisse particulièrement 598 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nocif pour le parenchyme hépalique, soil qu'il semble difficile d’en fragmenter raisonnablement l'administration. Ce sont surtout l'huile phosphorée et l'huile mercurielle. D’autres substances toxiques ne nous ont donné aucun résultat positif : l’éther sulfurique, l’adrénaline, et aussi l'alcool, même dans des intoxicalions alteignant cinq mois de durée. La toluilène diamine, après des intoxications de deux à trois mois, ne provoque que de très légères réactions scléreuses périportales. Le toxique que nous avons particulièrement utilisé, celui qui nous semble le plus facile à expérimenter, est le chloroforme. On sait com- bien le chloroforme est hépato-toxique; ce n’est pas là un obstacle, ear un procédé permet de diluer le chloroforme en même temps qu'on en ralentit l'absorption, c’est de le mélanger à de l'huile de paraffine et de l’injecter par la voie sous-cutanée (méthode de Mertens). Voie d'absorption. — Les voies d'absorption qui s'offrent à nous sont nombreuses. La voie digestive est la plus naturelle, mais il est souvent difficile de doser exactement la quantité toxique absorbée, l’animal rejetant ou refusant une partie de son repas; il convient aussi de renoncer aux injections gastriques par la sonde, à cause de l’irrilation constante ainsi provoquée el des allérations gastriques qui se montrent et peuvent être suivies de dégénérescence parenchymateuse aiguë. La voie intraveineuse se prête mal à une intoxicalion presque journalière pendant une longue période et ne permet pas les dilutions huileuses. La voie intrapéritonéale expose à des accidents péritonéaux. La voie respiratoire est difficile à utiliser et nécessite une installation spéciale; elle donne des résultats positifs à Mertens pour l’intoxication alcoo- lique, à CG. A. Herber et Vn. R. Williams (1) pour l’intoxication chloro- formée. Reste la voie sous-cutanée. Elle est de beaucoup la plus précieuse. En effet, par les injections d'huile, elle permet de ralentir l'absorption toxique et dilue suffisamment la substance cirrhogène pour ne pas entrainer des abcès et des escarres. Nous avons injecté à des lapins particulièrement la solution de chloroforme au 1/10 dans l'huile de paraffine. On injectait 1 à 2 centimètres cubes tous les deux ou trois jours. L'animal que nous avons maintenu le plus longtemps sous l’action toxique reçut en quatorze mois 349 centimètres cubes de cette solution au 1/10. Quant à nos autres expériences, nous nous réservons d'en donner plus tard le détail technique. Choix des animaux. — De tous ces animaux de laboratoire, celui qui (1) Herber (C. A.) et Williams (V. R.). Cirrhoses expérimentales chez le chien par inhalations de chloroforme. Proced. of the Society [. exper. Med., vol. IIT, 1905-1906, p. 23. SÉANCE DU 4 AVRIL 599 1e. paraît le plus sensible aux toxiques cirrhogènes est le lapin. Seulement, son utilisation expose à de grosses causes d'erreur. La cirrhose spon- tanée péribiliaire du lapin est une lésion fréquente (1 p. 10 et mème 1 p. 5 dans certaines séries); elle apparaît en dehors de toute intoxica- tion expérimentale. On ne peut donc pas conclure, de l'existence d’une cirrhose durant l’autopsie d’un lapin en expérience, à la nature expé- rimentale de la cirrhose. C'est pourquoi nous trouvons dans l’histoire expérimentale des cirrhoses des faits surprenants et contradictoires, Ainsi, certains auteurs obtiennent des cirrhoses en un mois, tandis que d’autres, avec la même substance toxique et aux mêmes doses, échouent en six Mois. Nous avons écarté cette cause d'erreur, en admettant comme ani- maux d'expérience ceux seulement auxquels nous avions recueilli, par laparotomies sous anesthésie, des parcelles de parenchyme hépatique dont l'examen histologique démontrait l'intégrité cellulaire et intersti- tielle. ; Surveillance des animaux. — Les lapins ou cobayes intoxiqués ont été opérés à plusieurs reprises durant leur intoxication. Nous avons recueilli, par l'opération, des parcelles de parenchyme hépatique à telle fin d’en faire l’étude histologique. C’est ainsi que nous avons d’un même foie quatre à cinq examens histologiques à des époques différentes. Il nous à été ainsi facile de suivre la marche du processus de cirrhose. Nous donnerons le résultat de ces expériences dans une séance ulté- nieure: (Travail des Laboratoires des D Chaufjard et Ættinger.) SUR LA STRUCTURE ULTRAMICROSCOPIQUE DES EMPOIS D'AMIDON ET DE LEURS CONSTITUANTS (1), par M°° GATIN-GRUZEWSKA, ANDRÉ MAYER et GEORGES SCHÆFFER. Nous avons étudié au moyen des ultra-microscopes à éclairage latéral (Siedentopf) et à réfraction totale (Reichert) les empois formés de divers amidons et leurs constituants en variant là concentration, la tempéra- ture de formation et le temps après lequel on faisait l'examen (2). Les meilleures observations sont faites avec l’empois à 3 p.100 d'amidon (1) Les empois d’amidon ont déjà été étudiés à l'ultramicroscope par Rählmann et Aggazotti. | (2) Z. Gatin-Grüzewska. Sur la composition du grain d’amidon. Comptes rendus de l’Ac. des Sc.,t: CLXVI, 1908. 600 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de maïs ou de châtaignier maintenu un quart d'heure à 100 degrés. Il apparaît comme formé de deux constituants, À. Un grand nombre de masses arrondies ou ovalaires, de dimensions microscopiques, transpa- rentes ou opaques, et constituées dans ce dernier cas par de nombreuses granulations fixes. Ces masses semblent être les enveloppes des grains d'amidon non désagrégées; elles ont une remarquable tendance à s’ag- glutiner en amas. B. Entre ces amas on voit un liquide plus ou moins visqueux et contenant : 1° Un très grand nombre de fragments micro- scopiques, formés de particules lumineuses englobées dans une subs- tance transparente ; 2° Des particules plus petites formées de deux ou trois granules accolés; 3° Un très grand nombre de granules ultrami- croscopiques libres animés de vifs mouvements browniens. L’amidon à 5 p.100 fait à 100 degrés ne contient presque que des grains d'amidon inattaqués, agglutinés, sans liquide intergranulaire à particules. : : L’amidon à 4 p. 100 ne contient presque plus de débris de grains d’amidon. C’est un sol composé de milliards de granulins vibrants, ou même une solution amicroscopique irrésoluble, de teinte bleuâtre. Lorsqu'on élève la température et qu'on fait à l’autoclave des empois aux mêmes concentrations (1,3, 5 p. 100), l’attaque est toujours plus vive. L’empois à 3 p. 100, à 115 degrés, par exemple, ne montre plus que des fragments de grains d’amidon et présente un très grand nombre de particules vibrantes. L’empois à 5 p. 100 à 115 degrés présente le même aspect que l’empois à 3 p. 100 à 100 degrés. À 130 degrés, les empois à 1 p. 100 montrent un fond lumineux irré- soluble; ceux à 3 p. 100 présentent des millions de grains vibrants dans un liquide visqueux optiquement homogène. Pour une concentra- tion de 5 p. 100, on a d’une part des grains d’amidon : masses ovalaires ayant pris l’aspect de nébuleuses résolubles en granulins fixes ; d'autre part, un liquide très visqueux, optiquement homogène, dans lequel sont d'innombrables grains qui ne vibrent pas. C’est l'aspect d’un gel engluant des grains ultramicroscopiques. Ces deux parties de l’empois : liquide visqueux homogène, dû au gonflement d’une partie des enveloppes du grain, et suspension ultra- microscopique de granulins, paraissent bien correspondre respecti- vement aux deux constituants qu'on peut extraire de l’amidon l’amylopectine et l’amylose. Les amidons de riz et de froment sont plus difficilement attaqués à haule lempérature. Au contraire, la pomme de terre donne aisément, même à 100 degrés, un gel irrésoluble. RÉTROGRADATION DES EMPOIS. — La rétrogradalion se présente toujours comme une tendance à la rétraction des grains d’amidon, lorsqu'ils n'ont pas été désagrégés (empois à 100 degrés, ou à 5 p. 100, à SÉANCE. DU # AVRIL GOI 130 degrés). Dans tous les cas, c’est un phénomène d'agglomération des S particules ultra-microscopiques, en particules plus grosses. Au cours de leur rétrogradation, les empois irrésolubles prennent l'aspect d'abord de sols typiques, puis montrent ensuite des particules formées de grains agglomérés. Constituants de l’amidon. — Séparés par la méthode indiquée par l'un de nous : | 1° Amylopecline. — A quelque concentration qu'on l’observe, elle apparait toujoars comme un gel irrésoluble (Fond uniformément lumi- neux). Une trace d’alcool fait apparaître des milliers de grains vibrants : 2° Amylose: — C'est un sol typique, formé d'innombrables granulins vibrants qui grossissent avec le temps el s'agglomèrent en amas. 3° L'amidon artificiel obligeamment mis à notre disposilion par M. Maquenne, dissous à 2 p. 100, chauffé vingt minutes à 140 degrés et examiné immédiatement à chaud au microscope de Siedentopf, montre un fond lumineux irrésoluble sur lequel se détachent quelques granules ultramicroscopiques. Très rapidement, le fond lumineux se résout en milliärds de granulins vibrants qui peu à peu grossissent et s'agglo- : mèrent en amas. ConcLusrons. — 1° Suivant la nature de l’amidon, sa concentration, sa température de préparation, les constituants de l’empois se trouvent plus ou moins solubilisés et peuvent être entièrement homogénéisés pour une concenlration faible. Même à 100 degrés, les constituants de la féeule de pomme de terre se dissolvent entièrement. Les empois sont constitués d'une substance formant un gel homogène irrésoluble comme sont les solutions d’amylopectine, dans laquelle est engluée une sus- pension-ultramicroscopique de granules analogues à ceux des solutions d'amylose. 2° L'amylopectine et l'amylose préparées à partir de la fécule de pomme de terre crue sont des colloïdes typiques. L'amylopectine est un gel, l'amylose un sol. (Travail des Laboratoires de physiologie de la Sorbonne et du Professeur François-Franck.) BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 4% 602 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE OBSERVATIONS NOUVELLES RELATIVES A L'INDÉPENDANCE DES CORPS JAUNES ET DU RUT CHEZ LA LAPINE (Quatrième note), par CL. REGauUD et G. DuBrEuIz. « Pour démontrer que le rut est sous la dépendance de la séerétion interne des corps jaunes, dit M. Villemin (1), il suffit de faire voir que des cellules lutéiniques se développent au moment du rut et qu'elles déversent dans le sang un principe qui faisait défaut dans la période antérieure.» Nous avons montré dans notre première note (2) que, dans les ovaires de lapines en rut, il n'y a pas de corps jaunes en état de remplir la fonction que leur attribue M. Villemin, Mais, nos premières observations n'ayant pas satisfait aux exigences de notre contradic- teur (3), nous en apportons aujourd’hui trois autres. Ogs. 211. — Lapine de 2 kilog. 930, achetée et isolée le 6 février 4908; a refusé l’accouplement 14 fois à des jours différents, du 7 février au 21 mars; le 22 mars, 4 coïts de 9 h. 30 à 10 h. 18 (matin) et 2 coïts de 5 h. 47 à 5 h. 54; sacrifiée huit heures et demie après le premier coit. Ovaires. — Poids des deux: 0 gr. 48. Sur Les deux, on trouve : aucun folli- cule rompu, 13 gros follicules très bombés, de 3 millimètres environ de dia- mètre ; 12 à 14 taches blanches, opaques, non saillautes, à bords irrégulière- ment étoilés, dont la plus grosse a un diamètre inférieur à 2 millimètres. La glande interstitielle est très peu développée, rosée, translucide et sans aucun grain. Nous savons, par une expérience personnelle déjà longue, que les taches blanches sont des corps jaunes arrivés à la période ultime de leur régression. Dans ce cas particulier, ce n’est que le contraste entre le fond rosé translu- cide de l'ovaire (aspect dù au développement rudimentaire de la glande interstitielie) et la blancheur opaque des taches qui permet de distinguer ces dernières et de leur attribuer leur véritable signification. Si ces ovaires avaient eu une glande interstitielle bien développée et grenue, les traces de corps jaunes anciens eussent échappé probablement à tout observateur. Utérus. — 9 taches pâles correspondant à l'insertion des œufs de la der- nière grossesse, dont la fin remonte à quarante-cinq jours au moins. Ogs. 213. — Lapine de 2 kilog. 860, achetée et isolée. le 22 janvier 1908 ; (4) Soc. de Biol., 14 mars 1908, Comptes rendus, p. 445. (2) Soc. de Biol., 1° février 1408, Comptes rendus, p. 176. 3) Soc. de Biol., 29 février et 14 mars 1908. Nous ne nous attarderons pas à réfuter autrement que par des faits les deux réponses de M. Villemin. En ce qui nous concerne, nous considérerons la discussion comme close, pour la lapine. SÉANCE DU: 4 AVRIL 603 a refusé 14 fois l’accouplement à des jours différents, du 30 janvier au 20 mars ; le 23 mars, 3 coïts de 11 h. 45 à 11 h. 58; sacrifiée onze heures après le premier coït. Ovaires. — Poids des deux : 0 gr. 64. Sur les deux, on trouve : 10 follicules qui viennent de se rompre, et dont l'orifice bave encore un liquide sanguino- lent ; 6 ou 7 taches minuscules, blanc-jaunâtres, étoilées, qui tranchent sur la glande interstitielle rosée, commencant seulement à s’opacifier par places. Ces taches sont les dernières traces d'anciens corps jaunes, qui seraient absolument indistinguables de la glande interstitielle, si celle-ci était bien développée et opaque. Utérus. — 9 taches brunâtres, correspondant à l'implantation des œufs de la dernière grossesse, dont la fin remonte à soixante et un jours au moins. O8s. 215. — Lapine de 2 kilogr. 440, achetée et isolée le 9 janvier 1908; a refusé 14 fois l’accouplement à des jours différents, du 17 janvier au 20 mars ; le 25 mars, 3 coïts de 9 h. 15 à 9 h. 50, quatrième coït à 3 h. 25; sacrifiée dix heures après le premier coit. Ovaires. — Poids des deux : 0 gr. 31. Dans chaque ovaire, un follicule venant de se rompre ; 8 follicules très turgescents, en imminence de rupture, dans les deux ovaires, Aucune trace de corps jaunes anciens ou récents ; on verrait cependant très bien les moindres traces de corps jaunes en régression, s'il y en avait, car la glande interstitielle est aussi peu développée que dans les observations précédentes. Utérus. — Aucune trace de grossesse ancienne. Dans l'observation 215, le rut s’est produit sans qu'il y ait dans l'ovaire la moindre trace de corps jaune. Dans les observations 211 et 213, il y avait des traces de corps jaunes très anciens. Par l'étude de l’évolution et de l'involution des corps jaunes de la lapine, nous savons que ces traces de corps jaunes correspondent à l'ancienne grossesse dont l'utérus nous a montré justement les der- niers stigmates. Mais peu importe cela. Dira-t-on que le rut a été con- ditionné par ces traces de corps Jaunes en régression avancée? Il fau- drait alors supposer que ce n'est plus seulement le corps jaune en période d'état, mais aussi le corps jaune en régression qui cause le rut,. Et cette supposition serait d'autant plus incompatible avec l'hypothèse de M. Villemin que, surveillées pendant toute la durée de leur isolement, ces deux lapines ne sont entrées en rut qu'après plusieurs semaines, quand bien même pendant ce temps-là « les cellules lutéiniques déver- saient dans le sang leurs produits de sécrétion ». (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) 604 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE DÉ LOCALISATION PHYSIOLOGIQUE DANS LES CENTRES NERVEUX, par Pr SUNER. Les expériences d’'Adducco, qui produisait la paralysie buibaire avec des pommades de cocaïne, et aussi nos propres expériences (1), pu- bliées il y a déjà quelque temps et dans lesquelles nous avons vu que les solutions de cocaïne, injectées dans l’espace sous-arachnoïdien spinal, peuvent atteindre les centres bulbaiïres et être la cause de phénomènes très graves, nous ont conduit à une méthode de localisation nerveuse qui nous à fourni des résultats très intéressants. Les conditions fondamentales de cette méthode sont celles mêmes de nos recherches antérieures, l’action paralysante de la cocaïne et les propriétés colorantes des solutions employées dans ces expériences. L'effet constant de la cocaïne est Le défaut d'action des éléments nerveux affectés. Si donc on peut localiser avec précision son lieu d’action, on pourra aisément déterminer des points dont le défaut d’action sera la cause des phénomènes physiologiques observés. Cette méthode est comparable à l'observation clinique : on provoque une lésion chimique, qui détermine des altérations fonctionnelles (symptômes) et qui est reconnue par l’autopsie. On rapporte alors les symptômes à la lésion, les altérations fonctionnelles à la suppression physiologique du point affecté. Par une étude préalable, suffisamment détaillée, de la topographie des centres nerveux, on pourra fixer exactement les points sur lesquels l’action du toxique sera portée. Il faut employer des solutions de cocaïne visqueuses, très épaisses et qui se solidifient rapidement dans le point atteint, pour empêcher la diffusion du toxique. Il faut employer aussi la quantité justement nécessaire pour que l’action du toxique soit suffisante (la quantité de solution injectée étant tou- jours très petite) et, d'autre part, pour qu’elle ne soit pas en excès et qu’elle puisse être fixée dans sa totalité par les éléments nerveux directement affectés et que, ne diffusant pas jusqu'aux éléments voisins, elle produise des phénomènes locaux précis. Nous employons le collodion épais. Le collodion reste sur place dans le point injecté et 11 se solidifie presque instantanément. dans le milieu aqueux des centres nerveux. Comme la quantité qu’on doit injecter est si petite qu'on pourrait le retrouver difficilement à l’aulopsie, et (1) Peligros inmediatos de la injecciôn analgesiante intrarraquidea (avec le Dr A. Raventés\. Rev. ibero-americana de C. M., Madrid, 1901, t. XVII, p. #19. Uiilité et danger des injections intrarachidiennes de cocaïne en médecine et en chirurgie. Rapport au XIV° Congrès international de médecine, Thérapeu- tique, p. 95. : 1 È SÉANCE DU 4 AVRIL 605 comme, d'un autre côté, nous avons déjà démontré (1) que le coefficient de diffusion de la cocaïne dans les centres nerveux est presque le même que celui du bleu de méthylène et probablement aussi d’autres substances colorantes analogues, il faut, pour mieux préciser le point d'action de la cocaïne, colorer la solution avec certaines matières colorantes. Pour cela, il faut employer des verts ou des bleus. Ces couleurs ont l’avan= tage, sur les rouges et les bruns, de ne pas se confondre avec le sang dans les cerveaux fixés par le formol. Nous avons employé les solutions au bleu de méthylène dans nos premiers travaux, mais nous avons observé que ce bleu, quand il est injecté interstitiellement, est rapidement décoloré par l’action réductrice des centres nerveux vivants. À présent, nous employons le vert malachite, couleur très stable et qui a un fort pouvoir tinctorial. La formule qui nous a donné les meilleurs résultats après de nombreux essais est la suivante : Alcool à 90 degr'<. 30 grammes. Ethensuliuriquens RARE SRE ARS) — ÉUMICOLONE Eee RC ARRET 5 — Vertdewmalachile 90e enr Ar 0 gr. 25 On ajoute à 1 c. c. de cette solution, au moment de l'injection (parce que Ja cocaïne est décomposée par le collodion si les deux corps restent long- temps en contact), le même volume de la solution alcoolique de chlorhy- drate de cocaïne à 1 p. 5. On injecte ceite solution avec une seringue de Lang ou de Barthélemy, pour injections d'huile grise, de façon qu'on puisse mesurer exactement, pendant l'opération, le nombre de gouttes déposées dans les centres nerveux. Une ou deux gouttes suffisent pour produire des phénomènes caractéristiques et tout à fait localisés. Nous employons, pour connaître exactement la pro- fondeur des régions à atteindre et, partant, pour pouvoir faire l'étude de la topographie des noyaux centraux du cerveau, des aiguilles dans lesquelles on peut limiter la longueur de pénétration, moyennant une pièce à glissement dur. L’autopsie de l’animal et la reconnaissance par coupes sériées des cerveaux durcis dans l’aldéhyde formique, en solution alcoolique à 10 p. 100, nous montrent le lieu d’action de la cocaïne, lequel est marqué par un petit dépôt de collodion très foncé. Dans un mémoire qui paraîtra dans le Journal de physiologie et de patho- logie générale nous publierons les photographies de ces coupes de cerveaux. Jusqu'à présent, comme première et très grossière classification des résullats obtenus, nous pouvons diviser provisoirement le cerveau en trois grandes régions : antérieure, moyenne et postérieure. La première et la troisième paraissent peu sensibles à l’action de la cocaïne; les injections interstitielles n’y produisent pas de résultats appréciables. La région moyenne est, par contre, extraordinairement sensible à ces - injections, qui sont toujours la cause d'altérations très violentes de (1) Loc. cit. 606 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'appareil locomoteur : incoordination des mouvements, paralysies, contractures, etc., symptômes différents selon le point d’action de la cocaïne. Les injections dans les hémisphères du cervelet et dans les pédon- cules cérébelleux supérieurs produisent les phénomènes rotatoires et de déséquilibration bien connus, conséquence des lésions cérébel-: leuses. — Quand ces injections atteignent les centres respiratoires bulbaires, la respiration est immédiatement suspendue et l'animal succombe à l’asphyxie. — On voit donc que les phénomènes physiolo- giques sont en rapport immédiat avec le point d’action de la cocaïneset que, les effets de celle-ci se trouvant parfaitement localisés, on peut arriver à la localisation topographique physiologique du cerveau, dans des régions jusqu’à présent physiologiquement inconnues. C'est ce travail de détermination anatomo-physiologique qui nous occupe, mon élève Gonzalez et moi, et qui fera l’objet du mémoire annoncé plus haut. CE CARYOANABIOSE DE TÈTES DE SPERMATOZOÏDES DANS LES CELLULES GÉANTES EXPÉRIMENTALES, par À. GUIEYSSE, J'ai exposédans la séance du 7 mars ce que j’entendais par le phéno- mène de la caryoanabiose; il s’agit de la restauration de fragments de noyaux de leucocytes absorbés par les cellules géantes expérimentales (obtenues en placant un morceau de moelle de sureau dans un organe chez Le cobaye); ces fragments de noyaux en pycnose, au contact du. protoplasma de la cellule géante, se réorganisent en noyaux et donnent lieu à ces accumulations considérables de noyaux caractéristiques de ces cellules. Ce phénomène m'a paru avoir les plus grands rapports avec la forma- tion du pronucléus mäle après la pénétration du spermatozoïde dans l'œuf; là aussi il y a caryoanabiose de la têle du spermatozoïde qui se: regonfle et dont la structure reparaît. Cetté comparaison m'a amené à me demander si les spermatozoïdes se conduiraient vis-à-vis des cellules géantes de la même manière que le leucocyte en pycnose. J'ai donc préparé des cobayes en leur plaçant des morceaux de moelle. de sureau dans le rein ou dans les muscles; plusieurs jours après (six à huit jours), lorsque j'ai pensé que des cellules géantes avaient dû se former, j'ai ouvert la plaie et j'ai injecté un peu de sperme pris dans l'épididyme et dilué dans du sérum artificiel; les animaux ayant été laissés au repos pendant quatre heures, j'ai prélevé des morceaux qui ont été fixés au liquide de Flemming et au liquide de Tellyesniczky. SÉANCE DU 4 AVRIL 607 J'ai observé plusieurs fois des faits qui m'ont conduit à penser qu'il y avait bien eu caryoanabiose de quelques têtes de spermatozoïdes, mais les preuves certaines me manquaient, la transformation ayant dû se faire depuis un temps trop long pour que les spermatozoïdes aient conservé leurs queues, seule preuve, à mon avis, que j'avais bien affaire à eux. J'ai enfin rencontré quelques cellules où les queues étaient conservées ; je donne ici la reproduction d'e l’une d'elles. Dans cette cellule, on remarque un certain nombre de noyaux très bien formés qui présentent une queue plus ou moins longue. L'un de ces noyaux (A), placé dans un large pseudopode, a même l'extrémité de sa queue hors de la cellule. Les autres (B) ne présentent plus qu’une queue assez réduite, qui subit une désorganisation évidente, mais qui est parfaitement recon- naissable. La structure de ces noyaux est en tout semblable à celle des autres noyaux (C), noyaux de la cellule géante; comme eux ils pré- sentent des masses chromaliques plus ou moins grosses, parfois un véritable nucléole nucléinien, le tout réuni par des filaments. S'ils ne présentaient pas ces vestiges de queues, il serait impossible de les distinguer des autres noyaux; je suis persuadé que, dans la foule des noyaux plus petits que ceux désignés en C, il doit s’en trouver ? Ë : ; 0 A, Un noyau de spermatozoiïide au plusieurs qui proviennent de sper- début de la caryoanabiose.— B,Noyaux matozoïdes, mais dont les queues Lius avancés. — C, Noyaux de la cel- ont disparu ou ne sont pas visi- lule géante. bles. La caryoanabiose des têtes de spermatozoïdes est donc dans ce cas de toute évidence; la reconstitution du noyau a lieu d’une façon par- faite. Maintenant, que deviendra ce noyau? je ne le sais pas encore; son existence sera-t-elle éphémère ou bien persistera-t-il à l’état de noyau ? c'est ce que nous, apprendront, je l'espère, les expériences que j'ai mises en train et que je compte poursuivre le plus loin possible. Cellule géante contenant des spermatozoïdes en caryoanabiose. (Travail du Laboratoire du professeur Prenant à la Faculté de médecine.) 608 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR LES TROUBLES DE LA MICTION ET DE LA DÉFÉCATION CONSÉCUTIFS AUX LÉSIONS EXPÉRIMENTALES DU CÔNE TERMINAL OU DE LA QUEUE DE CUEVAL CHEZ LE CHIEN. (Première note : présentation de 3 chiens), 0 par GusTAvE Roussy et ITALO Rossr. Nous présentons aujourd’hui à la Société de Biologie trois chiens sur lesquels nous avons praliqué, il y à cinq mois, soit l’ablation du cône terminal, soit la section et l'ablation d'une certaine longueur de la queue de cheval. Ces animaux font partie d’une série de recherches expérimentales que nous poursuivons depuis une année, tant chez le chien que le singe, et relatives à la localisation des centres réflexes de la miction et de la défécation. ; Cette question remise à l’ordre du jour dans ces dernières années a été l’objet de nombreuses discussions. À la doctrine classique, selon laquelle ces centres siègent dans la moelle sacrée, Müller (1901), en s'appuyant sur les expériences de Golz et Ewald ainsi que sur ses propres observations expérimentales et cliniques, a opposé une théorie nouvelle qui a été depuis accueillie favorablement par plusieurs auteurs. Pour Müller, chez le chien comme chez l'homme, les centres vésicaux et rectaux se trouvent non pas dans la moelle sacrée, mais bien dans les ganglions sympathiques hypogastriques ; la moelle n’est que le lieu de passage des -voies de conduction centripètes apportant au cerveau les renseignements sur l’état de réplétion de la vessie et du rectum, et des voies centrifuges apporlant aux ganglions l'excitation qui doit pro- voquer les réflexes de la miction ou de la défécation, qui ensuite s’accomplissent d’une façon automatique et indépendante de la vo- lonté. € En effet, pour cet auteur, l’ablation du cône médullaire ou de la queue de cheval, chez le chien, ne détermine pas de paralysie durable de la vessie et du rectum. La rétention d'urine avec incontinence, la consti- pation avec ouverture béante de l’anus ne sont que des phénomènes passagers qui ne durent que quelques semaines; ensuite la vessie et le rectum récupèrent leur indépendance fonctionnelle primitive. La miction se fait d'une facon automatique, indépendante de la volonté, par émis- sion périodique d'une certaine quantité d’urine émise par jet d'une certaine force et sans aucune perte de goutte d’urine dans les inter- valles des mictions ; la défécation également, par expulsion périodique automatique des matières ; le réflexe anal, qui lui a son centre dans la moelle, reste aboli. Les chiens que nous amenons aujourd'hui, avant-de les sacrifier pour SÉANCE DU 4 AVRIL 609 en compléter l'observation à l’autopsie, présentent tous trois, actuelle- ment encore (einq à six mois après l'intervention), des troubles très marqués de la miction et de la défécation. Il en est de même de deux autres chiens opérés à la même époque et encore en vie, et d’un sixième qui a vécu deux mois et demi. Dans la présente note, nous voulons aujourd'hui, à propos de cette présentation, ne relever que l’état de fonctionnement de la vessie et du rectum cinq mois après des lésions du cône terminal ou de la queue de cheval, en nous réservant de revenir ailleurs sur les détails de nos observations et sur leur interprétation. Voici, en résumé, l'état des troubles vésicaux et rectaux présentés par nos animaux : Vessie. — La miction se fait par gouttes plus ou moins fréquentes, mais nettement isolées au repos, devenant plus nombreuses dans les mouvements ou la marche. Dans les mouvements violents (aboiements, cris), on observe parfois de petits jets très courts, de quelques grammes d’urine (pseudo-jets), nettement synchrones avec les contractions abdominales et diaphragma- tiques ; jamais on ne note de jets véritables avec projection, même faible. La vessie est grosse, distendue, compressible, donnant à l'évacuation ma- nuelle de 200 à 400 grammes d'urine {chiens de 12 à 13 kilogrammes). D'où : ircontinence d'urine paralylique avec rétention. Rectum et anus. — La défécation se fait plusieurs fois dans la journée, mais l'expulsion des matières, très différente de l’état normal, se fait avec grande lenteur, les matières, de consistance moyenne, s’arrêtant au niveau de l'anus qu'elles entr'ouvrent pendant un temps plus ou moins long avant leur expulsion complète. L’anus est moins fermé qu'à l’état normal, la muqueuse anale légèrement prolabée. Le réflexe anal est aboli. L’anus est flasque; à l'introduction du petit doigt, on ne rencontre ni résistance, ni resserrement de l’anus autour du doigt. L’ampoule rectale est toujours pleine de matières fécales. D'où : rétention incompléte avec expulsion très lente des matières. Il résulte de nos expériences chez le chien que l'ablation du cône terminal ou de la queue de cheval détermine des troubles très accusés, persistants et durables (même après cinq mois) dans le fonctionnement de la vessie et du rectum; les premiers plus frappants parce que peut- être plus faciles à étudier. En effet, chez aucun de nos animaux, même au bout de cinq mois, la vessie et le rectum ne récupèrent, même par- tiellement, leur indépendance fonctionnelle primitive, ainsi que le veulent Goltz et Ewald, et Müller. Nos résultats vont donc à l'encontre de la théorie nouvelle soutenue par Müller et par d'autres et sont une preuve de plus apportée à la doctrine classique qui localise dans la moelle sacrée les centres réflexes vésico-rectaux. Ils prouvent enfin 610 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE que s’il existe des centres réflexes de la vessie et du rectum dans le système sympathique, ceux-ci sont insuffisants à eux seuls — les centres spinaux une fois enlevés — à assurer un fonctionnement automatique réflexe de la vessie et du rectum. (Laboratoire du professeur François-Franck. — Station physiologique du Parc-des-Princes.) TOXICITÉ DES SÉCRÉTIONS DUODÉNALES, par H. RoGEer et M. GARNIER. Contrairement à l'opinion classique, il semble établi actuellement que la toxicité du contenu de l'intestin n'est pas en rapport avec l'intensité des putréfactions intestinales. Les matières renfermées dans l'intestin grêle, et notamment dans le duodénum, sont plus nocives que les substances putrides du gros intestin. Telles sont les conclusions qui découlent de nos recherches (1) et des expériences de M. Falloise (2). Tout en reconnaissant la réalité de ces faits, MM. Cybulski et Tar- chanof (3) les expliquent autrement. Ils admettent que la toxicité du contenu duodénal dépend simplement des sécrétions qui se déversent dans la première portion de l'intestin grêle, et notamment du suc pan- créatique. Pour délerminer la valeur de celte hypothèse, nous avons entrepris une série de recherches nouvelles, et nous avons étudié tout d'abord la toxicité des sécrétions duodénales du lapin. , Nous jetons une ligature au-dessus du pylore ; puis, le duodénum. étant par une douce pression débarrassé de son contenu, nous placons une deuxième ligature sur l'intestin grêle, à dix centimètres environ au-dessous du point où débouche le canal pancréatique. Pendant les trois ou quatre heures suivantes, on injecte dans les veines de l'animal une assez forte quantité de sécrétine. Au bout de ce temps, on le sacrifie. L'anse isolée est distendue par une grande quantité de liquide, 40 à 160 centimètres cubes. Ce liquide transparent, filant, jaune verdâtre, est (4) Roger et Garnier. Toxicilé du contenu intestinal. Comptes rendus de l« Société de Biologie, 4 novembre et 23 décembre 1905. — Les poisons du tube: digestif. Revue de médecine, août et décembre 1906. (2) Falloise. Les poisons normaux de l'intestin chez l'homme. Archives inter- nationales de physiologie, août 1907. (3) Cybulski et Tarchanoff. A propos des poisons normaux de l'intestin. Ibid., novembre 1907, p. 257. SÉANCE DU À AVRIL 611 filtré sur du papier et injecté à des lapins par la voie intra-veineuse. Cette injection est faite assez lentement. On introduit les 10 premiers centimètres cubes en cinq minutes, puis on augmente la vitesse pro- gressivement, de manière à injecter 3, puis 4, puis 5 et 6 centimètres cubes par minute.Dans ces conditions, tandis que la toxicité des extraits préparés avec le chyme duodénal est assez forte et correspond à une dizaine de centimètres cubes de matières, les sécrétions duodénales peuvent être injectées à des doses relativement élevées sans entrainer la mort immédiate. C'est ce que démontrent les chiffres suivants : QUANTITÉ DE LIQUIDE DOSE : contenue injectée RÉSULTATS dans le duodénum. par kilogr. 1 ENS re AANCAC: ASACAC: Survie. JP ET SR 40 c.c. 20 €. c. Mort le surlendemain. LA Teste PAUTAA ER 86 CC: AMC ACER Survie. AIN RE ER GAS NC: SR CIC: Mort le lendemain. Les sécrétions fournies par le chien sont bien plus toxiques. Si l’on opère comme sur le lapin, en recueillant dans le duodénum lié à ses deux bouts, le liquide qui se déverse sous l'influence de la sécrétine, on constate que la dose mortelle, pour le lapin, est de 4 cen- timètres eubes par kilogramme. Cette toxicité. est fort élevée, mais. inférieure à la toxicité des extraits préparés avec le contenu duodénal d'un chien en digestion. Pour amener la mort du lapin, il suffit en effet d'introduire l'extrait de 0 c. c. 5 à À centimètre cube. Voulant pousser plus loin l'analyse des phénomènes, nous avons fait l'expérience suivante : Sur un chien, nous lions le duodénum aux deux bouts, puis nous introduisons une canule dans le canal de Wirsung. L'animal est sacrifié, après avoir été soumis pendant quatre heures à des injections répétées de sécrétine. Nous recueillons ainsi une certaine quantité de suc pan- créatique. Ce suc. injecté dans les veines d’un lapin à la dose de 16 à 20 centimètres cubes par kilogramme, ne produit aucun trouble. Le liquide contenu dans l’anse isolée et constitué par du suc intestinal mélangé à une forte proportion de bile est peu nocif ; la dose mortelle pour le lapin est de 13 centimètres cubes par kilogramme. Mais si on mélange les deux sécrétions, l'animal est foudroyé par des quantités minimes, 2 ou 4 centimètres cubes, et l’autopsie montre des coagu- lations massives dans le cœur droit. Ainsi, de même que pour obtenir la digestion de l’albumine, il faut pour provoquer des manifestations toxiques unir le suc pancréatique au suc intestinal. Quand un animal a résisté à une injection de suc pancréatique pur, il suffit pour le tuer d'introduire dans une veine, une ou deux heures plus tard, une dose minime, 2 centimètres cubes par kilogramme, de 612 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE suc intestinal. L'injection successive des deux liquides agit comme l'injection de leur mélange. L'activalion du suc pancréatique est due au suc intestinal et non à la bile. Car un mélange de bile et de suc pancréatique n'est pas plus toxique que de la bile pure ou de la bile diluée dans la même proportion avec de l’eau salée. Le tableau suivant résume les divers résultats que nous avons obtenus : QUANTITÉ DOSE INJECTÉE LIQUIDE ÉTUDIÉ. fournie par par kilocr. RÉSULTATS. le chien. au lapin. C. C. c.c. I. Liquide duodénal complet. 36 4,08 Mort immédiate. [1. Liquide duodénal sans suc PanCréatiqueR AMEN 45 8,2 Survie. Mn Liq. duod. ; » 2,6 Mort. Coagulation du sang SuC pancr. dans le cœur droit. II. Liquide duodénal sans suc MNPAncréatique MERE ete 68 13 Mort. Coagulation du sang. Suc pancréatique . . . . . 150 22 Survie. Liq. duod. : Mélange : . nes » 3,625 Mort. Coagulation. IV. Suc pancréatique. . . . . 9% 16,82 Survie. Bilepure eee oc 61 1 Mort. BH QUES RE or te pe » 22 Mort. (8,8 de bile). : . { Suc paner. 24 Mort. . Mélange : Bile. L + (9,6 de bile). Ainsi, la loxicité du contenu intestinal du lapin dépend des transfor- mations subies par les aliments : la toxicité des sécrélions est négli- geable. Les sécrétions duodénales du chien sont toxiques, mais leur toxicité n'explique pas complètement les effets produits par les extraits du contenu intestinal. | C'est le mélange des sécrétions qui produit la mort des lapins en expérience. Les diverses sécrétions étudiées séparément sont peu aclives : la bile est le plus toxique des trois liquides qui se déversent dans le duodénum. Le suc pancréatique pur est à peu près inoffensif. 613 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SEANCE DU 19 MARS 1908 SOMMAIRE ATHANASIU (J.) : A propos des relations avec le groupe gonocoque- fibres myocardiques : . . . . . : .. GISS EMENNEUCOERP TE TM 619 ATHANASIU (J.) et GRADINESCO (A.) : MaARINESCO (G.) et GRADINESCO (V.) : La circulation artificielle daus les De l’action analgésiante des sels de muscles. Action de l’adrénaline sur | magnésium en injections arachnoï- l'endothélium vasculaire. . . . . . . CSM AIENNES MEME UE Res 620 BAgBes (V.) : Au sujet de la trans- Paruon (C.) et URECHIE (C.) : Note mission de la rage par la voie ner- sur l'influence exercée par le chlo- TOUS 0 CET Nes 615 | rure de calcium et l’iodure de so- BABEes (V.) : Etude sur le myo- dium sur les phénomènes convulsifs carde. Segmentation, fragmentation consécutifs à la thyro-parathyroiï- et transformation scléreuse des fi- dectomie totale ainsi que sur la LrÉSMNSCUAIRESEE ce er 616 | survie des animaux ayant subi BRUGKNER (JEAN) : Sur le micro- cette opération seule avec les injec- coccus catarrhalis de Pfeiffer et ses tions de ces substances . . . . +. 622 Présidence de M. V. Babes, président. LA CIRCULATION ARTIFICIELLE DANS LES MUSCLES. ACTION DE L'ADRÉNALINE SUR L'ENDOTHÉLIUM VASCULAIRE, par MM. J. ATHANASIU et A. (RADINESCO. Dans les recherches que nous poursuivons, depuis bientôt deux ans, sur la vie des organes isolés du corps, nous avons remarqué que la cir- culation artificielle avec le liquide de Locke (1) s'accompagne, surtout dans les muscles, d'une infiltration de liquide dans le tissu conjonctif de (1) La composition du liquide ‘de Locke NaCI — 9 p. 1000, KCI —0,2p.1000, CaCP — 0,2 p. 1000, CofHNa — 0,2 p. 1000. Glucose — 1 p. 1000, Oxygène à saturation. 614 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST à ces organes. Cette infiltration trouble en même temps que la circulation les échanges des éléments musculaires. L'étude de leur fonctionnement en dehors de l'organisme devient alors impossible. Afin de trouver la cause de ces infiltralions nous avons étudié isolé- ment : a) l'influence de la pression du liquide circulaire; b) sa tension osmotique et c) le rôle que pourraient avoir les colloïdes pour empêcher la production de ce phénomène. Ces expériences ont été faites sur les pattes postérieures de la grenouille (Rana esculenta) préparées comme dans l'expérience de Galvani, mais la peau n'étant pas enlevée. La canule est introduite dans l'aorte avant sa bifurcation. a) La pression. — On sait qu'à l’état normal elle peut varier chez la grenouille entre des limites assez étendues suivant la température et jusqu’à un certain point suivant la saison (1). Nous avons expérimenté à la température du laboratoire qui a pu varier entre 15 et 20 degrés en terme moyen. Pour ces températures on peut considérer la pression dans l'aorte de la grenouille comme étant toujours supérieure à 45 mil- limètres Hg'et pouvant aller jusqu'à 42 millimètres Hg. Dans nos expé- riences, l’infiltration s’est produite aussi bien avec de très faibles pres- sions (7 milligrammes Hg) qu'avec des fortes (30 milligrammes Hg). b) La tension osmotique du liquide qui circulait s’est montrée aussi sans influence. Les solutions isotoniques, hypotoniques ou hyperto- niques: produisent toutes l’infiltration musculaire. Pour changer la concentration moléculaire du liquide nous avons fait varier le NaCI depuis 2 jusqu'à 18:p. 1000. c) L'absence de substances colloïides dans le liquide de Locke ne peut pas être incriminée. L’addition de l’albumine ou de la gomme au liquide circulant n'empêche pas l'infiltration de se produire. Nous avons cherché alors l'influence des extraits de différents organes et nous avons trouvé que celui des capsules surrénales est le seul qui empêche l’infiltration. Pour savoir si cette action est dueà l’adrénaline ilfallaitexpérimenter avec ce produit à l’état pur. Malheureusement l’adrénaline que l’on trouve dans le commerce n’est pas dans ce cas. Grâce à l'extrême obli- geance de M. le professeur Bertrand, que nous remercions vivement, nous avons pu avoir entre nos mains une petite quantité d’adrénaline chimiquement pure avec laquelle nous avons pu expérimenter. En solu- tion de T1 pour 10.000 dans le liquide de Locke, elle empêche l'infiltra- tion de se produire. Afin de comprendre le mécanisme d’action de l'adrénaline dans ce (1) Schultz (Fr. N.). Studien über das Verhalten des Blutdruckes von Rana esculenta unter den verschiedenen äusseren Bedingungen, insbesondere bei verschiedenen Kürpertemperatur. Arch. f.d. ges. Physiol., 1906, vol. CXV, p. 386. Re SÉANCE DU 419 Mars 615 cas, il faut admettre qu’elle agit non seulement sur la musculature des vaisseaux, mais encore sur l’endothélium vasculaire. On sait, en effet, que les échanges entre le sang et le plasma interstitiel ont lieu surtout au niveau des capillaires. Comme la paroi de ces vaisseaux est réduite à une seule couche de cellules endothéliales, il nous semble que l'adré- naline exerce une certaine action sur ces éléments. Elle maintient, si l’on peut dire, la tonicité de cet endothélium vasculaire. (Travail de l'Institut de Physiologie de Bucarest.) AU SUJET DE LA TRANSMISSION DE LA RAGE PAR LA VOIE NERVEUSE, par V. BABEs. Cette question à fait l’objet d’une communication de MM. di Vestea et I. Zagari, dans le n° 6 des Comptes rendus de la Société de Bio- logie. Dans cette communication, ces auteurs insistent sur leur priorité en ce qui concerne la démonstration de la transmission nerveuse de l'infection rabique. En effet, ces auteurs invoquent une publication faite au mois d'août dans «la Psichiatria » où cette constatation aurait été publiée pour la première fois. Je dois avouer que je n'avais pas connaissance de cette publication faite dans un journal spécial en langue italienne et je ne sais pas jusqu'à quel point la question a été résolue par cette première communication. Toutefois, je dois établir que ma communication dans « Virchow's Archiv » n’est pas la première où j'avais constaté la transmission ner- veuse de la rage, car cette communication n'est que la traduction amplifiée d’une série d'articles parus à la fin de l’année 1886 et jusqu’au mois de juillet 1887 dans le journal « Orvosi hetilap, Tanulmänyok a veszettsègrül » (Etudes sur la rage); la transmission nerveuse de la rage y étail également affirmée à la suite de mes expériences. Je crois done que la preuve de la transmission nerveuse de la rage a été fournie à peu près en même temps par MM. di Vestea et Zagari et par moi-même. Cette question a formé déjà en 1899 |’ ne d’une discussion. MM. di Vestea et Zagari (1) en parlant de mes constatations écrivent : « On doit reconnaître que le travail de Babes est presque identique äu nôtre; en tout cas, il s'en rapproche davantage que celui d’autres auteurs. » (1) Fortschritte d. Medizin, 1° avril 4889. 616 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Cependant, MM. di Vestea et Zagari hésitent à reconnaître « que le travail de Babes puisse donner à cet auteur le droit de revendiquer exclusivement pour lui le mérite d’avoir donné à la théorie nerveuse de la rage une base positive ». Les raisons qu'invoquent ces auteurs pour justifier cette réserve sont que mes nombreuses expériences, « qui, chacune séparément, appuient la transmission par les nerfs, ne sont pas exposées ou arrangées de manière à donner une conviction complète ». 1 me semble au moins étrange que ces auteurs estiment la valeur d'un fait expérimental, non pas d'après le résultat de l'expérimentation, mais d’après l’arrangement, « Nebeneinanderstellung », de l'exposé des résultats expérimentaux; ce qui donne cette impression que ces auteurs auraient reconnu mes droits si j'avais autrement arrangé l'exposé de mes résultats. Comme ces auteurs n’ont pas invoqué alors des recherches anté- rieures, j'étais en droit de supposer qu'ils inclinaient à m’accorder le mérite d’avoir établi, au moins en graude partie, la transmissibilité de la rage par voie nerveuse. Dans le même article, j'ai montré que les objections de MM. di Vestea et Zagari en ce qui concerne mes injections dans le nerf même et dans le sang n'étaient pas fondées. À J'avais terminé cette note par la phrase suivante : « Je puis me contenter d'avoir transporté cette question sur le terrain de l’expérimentation, tout en constatant que mes recherches, de même que leur développement par des auteurs compétents, ont élargi essen- tiellement nos connaissances sur les voies de l'infection rabique. » Quoique cette affirmation n'ait pas été contestée par MM. di Vestea et Zagari, je n'hésite pas à déclarer qu'à la suite des indications ulté- rieures de ces auteurs, j'admets volontiers que la transmission de la rage par la voie nerveuse a élé élucidée d'une manière indépendante et à peu près en même temps par les recherches de di Vestea et Zagari, et par mes propres recherches. ÉTUDE SUR LE MYOCARDE. SEGMENTATION, FRAGMENTATION ET TRANSFORMATION SCLÉREUSE DES FIBRES MUSCULAIRES, par V. BABESs. Nos recherches nous ont donné la conviction que la segmentation et la fragmentation des fibres musculaires, surtout si elles occupent une grande étendue et si elles ne sont pas accompagnées d'une lésion parti- culière des fibrilles contractiles, représentent des phénomènes agon:- ques ou cadavériques. Mu - SÉANCE DU 19 MARS 617 On trouve toujours ces lésions dans la putréfaction; elles sont évi- dentes, même peu de temps après la mort, dans les cas de mort par infection putride. Mais il existe des cas où la segmentation et la frag- mentation se produisent d’une manière plus lente pendant la vie, quel- quefois au cours d’une dégénérescence ou d’une myocardite. On dis- tingue plusieurs espèces de segmentalions partielles. 1° On trouve, autour des foyers nécrosés ou inflammatoires, des faisceaux musculaires où les fibres sont plus ou moins dégénérées et segmentées; elles présentent dans ce Cas l'aspect de fibres segmentées qu'on observe après la mort. Cependant ces foyers de segmentation sont souvent le siège d’une atrophie, d’une dégénérescence graisseuse hyaline ou d’une pigmentation. 2° Dans la myocardite aiguë diffuse, on constate souvent un état embryon- naire des fibres musculaires ; les fibres sont alors plus fines, avec des gonfle- ments fusiformes ; leur noyau est le siège d’une multiplication active. On voit se former de cette manière, entre les parties gonflées, à la partie amincie et plus colorée de la fibre, une segmentation accompagnée parfois d’une produc- tion de bourgeons dont les filaments contiennent une quantité de noyaux. Ces bourgeons se détachent par places sous forme de fibres ou de réseaux isolés qui ne sont qu’à peine striés. Ces segments sont en partie fusiformes ou mo- niliformes et contiennent plusieurs noyaux ovalaires. 3° On observe toujours, dans cette forme de myocardite, au voisinage des foyers embryonnaires, des fibres musculaires segmentées ou fragmentées. On peut remarquer de plus des cellules embryonnaires, des leucocytes, des polyblastes et des fibroblastes interposés entre ces fragments. Donc il ne peut y avoir de doute que cette segmentation soit vitale et de nature inflam- matoire. 4° Dans certains cas d’artériosclérose, surtout chez les vieillards où les lignes intersegmentaires sont devenues épaisses, denses et hyalines, on voit se produire dans ces régions une segmentation présentant encore un disque intermédiaire formé par une substance pâle, homogène et métachro- matique. | 5° La segmentation partielle est plus évidente encore dans les myccardites chroniques. Dans ce dernier cas, nous rencontrons des faisceaux entiers dans lesquels le tissu musculaire alterne avec le tissu fibreux; le tissu fibreux forme de distance en distance des disques qui interrompent par endroits la conti- nuité des fibres musculaires. Ces faisceaux présentent par places, à la suite de cette disposition, de vraies striations transversales régulières. 6° Dans beaucoup de cas de sclérose du myocarde nous trouvons des masses scléreuses qui contiennent encore des segments ou des fragments de fibres musculaires. On peut même suivre dans certains cas la transformation scléreuse directe de ces fibres qui se trouvent incluses au milieu du tissu scléreux. On observe notamment que les extrémités du segment deviennent de plus en plus pâles à mesure que disparait la striation transversale. La partie de la fibre musculaire qui n’a pas subi la transformation scléreuse présente encore des striations transversales; elle est habituellement épaissie, surtout dans sa partie moyenne. Son noyau est devenu müriforme, fortement coloré par l’'hématoxyline et entouré d’une zone claire. On a de cette manière BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 45 GLS RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST l'impression d’une fibre scléreuse cylindrique dont le milieu semble slêtre- transformé en fibre musculaire possédant un noyau. Il ne reste donc plus de doute que la fibre musculaire du cœur peut subir une transformation. directe en fibre scléreuse. Dans d’autres cas le tissu scléreux peut dissocier les fibres muscu- laires sans que celles-ci aient subi la transformation scléreuse. On doit remarquer que ces fibres segmentées ou dissociées sont habituelle- ment hypertrophiées et possèdent de plus un noyau hypertrophique. Il en résulte que les noyaux et les fibres hypertrophiques correspon- dent assez souvent à des lésions graves des fibres musculaires. En conséquence l'opinion d'Aschoff, qui soutient que l'hypertrophie de la fibre musculaire et de son noyau ne correspond pas à un état patholo- gique de la fibre musculaire, n’est pas fondée. Il ne reste donc plus de doute qu'il existe des segnentations ou fragmen-- tations vitales partielles, assez fréquentes, en rapport avec des foyers inflammatoires nécrotiques ou scléreux. En ce qui concerne les fibres museulaires hypertrophiées, il y a aussi: -d'autres faits qui prouvent leur importance pathologique. On trouve habituellement à la limite des foyers scléreux des fibres hypertro- phiques qui possèdent un grand noyau hyperchromatique; à cette- hypertrophie participent aussi les fibres musculaires qui appartiennent encore au tissu musculaire voisin. Il existe même une forme particulière de myocardite chronique dans: laquelle on trouve beaucoup de tissu seléreux interfasciculaire et surtout périfasciculaire. Dans ce cas, tous les faisceaux musculaires sont modi- fiés de telle manière que les fibres périphériques des faisceaux, c’est-à- dire celles qui viennent en contact avec la sclérose interfasciculaire,. sont hypertrophiées, tandis que les fibres musculaires de l’intérieur des. faisceaux sont au contraire atrophiées; plus serrées, pigmentées, plus, päles, et que leur striation est moins apparente et leurs noyaux plus évidents. Des états pareils, présentant macroscopiquement une rigidité et. une dureté particulières avec l’hypertrophie et pigmentation du cœur.. donnent lieu à des morts subites dans lesquelles on.ne trouve que cette: dernière lésion microscopique. M. J. ATHANASIU. — Si par fibre scléreuse on entend fibre conjonctive, il serait extrêmement intéressant de savoir si réellement la cellule mus- culaire du myocarde peut subir cette transformation. La question est encore plus intéressante si l’on tient compte de ce que la cellule con- jonctive elle-même ne se transforme pas en fibre proprement dite, celle- ci étant un produit d'élaboration de la cellule. Les présentations de M. le professeur Babes montrent que les cellules musculaires du cœur: SÉANCE DU 19 MARS 619 peuvent perdre leur substance contraclile; le contenu de la cellule devient plus ou moins homogène. Mais conclure de là que ces cellules se sont transformées en fibres conjonctives, cela ne me semble pas prouvé, vu que la nature d’un élément anatomique doit être jugée d’après l’ensemble de ses caractères de structure et de constitution chimique. SUR LÉ MICROCOCCUS CATARRHALIS DE PFEIFFER ET SES RELATIONS AVEC LE GROUPE GONOCOQUE-MÉNINGOCOQUE, par JEAN BRUCKNER. On sait que le microcoque catarrhal de Pfeiffer provoque à lui seul l’inflammation de la muqueuse des voies respiratoires, en donnant une sécrétion d'abord transparente et filante, qui devient rapidement puru- lente, d’une couleur jaune verdâtre, tachant le linge tout comme un écoulement blennorrhagique. Dans ces sécrétions, ce microbe se présente comme un diplocoque assymétrique, ne prenant pas le Gram et, souvent, intra-cellulaire; d’où impossibilité à le reconnaître d’un méningocoque dans les mêmes con- ditions. Il est admis aujourd’hui que les cultures sur gélose-ascite sont assez caractéristiques et qu'on peut, par conséquent, facilement distinguer le catarrhal. En règle générale le diplocoque de Pfeiffer se développe un peu plus abondamment que le catarrhal, quoique j'aie vu des méningocoques et même des gonocoques pousser tout aussi bien sur gélose-ascile ; cepen- dant, en colonies isolées et sur une gélose-ascite ou gélose-sérum favora- bles à toute la série, il est impossible, même pour un œilexpérimenté, de distinguer le catarrhal du méningocoque et du gonocoque, d'autant plus que tous les trois sont très sensibles à la composition du milieu. En effet la présence et les variations quantitatives du glucose, de la lactose, de la maltose, de la giycérine, du NaCI, la neutralité du milieu, toutes ces causes enfin, font varier l'aspect et les dimensions des colonies. Le même microbe peut donner des colonies de la grandeur d'une tête d’épingle, transparentes comme la rosée, ou bien des colonies de 5 mil- limètres de diamètre presque aussi opaques que celles du staphylo- coque. La consistance cassante ou muqueuse de la colonie, la présence de formes d'involution et de tétrades abondantes, qui accompagnent géné- ralement les cultures du méningocoque, mais qui sont plus rares dans celles du gonocoque et surtout dans celles du catarrhal, dépendent de la composition de la gélose. 620 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST Au contraire, il est facile de distinguer le catarrhal en bouillon- ascile ou en bouillon-sérum, car il y prolifère abondamment en forment des grumeaux biancs opaques et consistants qui tombent au fond, le milieu restant tout à fait transparent; pareillement, après agitation, les grumeaux tombent vite au fond et le bouillon garde une transparence parfaite que, d’ailleurs, il n’a jamais perdue. Le méningocoque et le gonocoque se comportent différemment, car ils troublent le même bouillon en formant une pellicule fragile à Ja surface et un dépôt floconneux qui se dissout presque complètement par agitalion; enfin la formation de ce dépôt demande beaucoup de temps el le bouillon reste loujours trouble. Ce caractère n’est pourtant pas parfaitement stable, car un calarrhal en culture depuis onze mois et qui pendant longtemps a gardé ses caractères, trouble maintenant le bouillon, tout en formant des gru- meaux compacts; ses cultures sur gélose-ascite donnent actuellement des émulsions stables, tandis que les émulsions dans une solution de NaCI 0,75 p. 100, faites dans les premiers mois, précipilaient spontané- ment comme toutes les émulsions du catarrhal. J’ai donc pu essayer l'agglutination de ce catarrhal par les sérums antigonococcique et anti- méningococcique, pour voir s'il existe quelque relation de groupe comme celle que j'ai établie avec Cristeanu pour le gonocoque et le méningo- coque. Les résultats ont été négatifs; car tandis que les gonocoques et les méningocoques témoins, aulres que ceux qui ont servi à la fabrication du sérum, agglutinaient à 1/1000, le catarrhal n’agglutine pas mème à 1/100 par aucun des sérums essayés : sérum antiméningococcique monovalent, antigonococcique idem, antigonococcique par gonocoque virulent et enfin antigonococcique polyvalent. DE L'ACTION ANALGÉSIANTE DES SELS DE MAGNÉSIUM EN INJECTIONS ARACHNOÏDIENNES, par G. MaRiNesco et V. GRADINESCO. Les recherches importantes de Meltzer et Auer ont montré que les sels de magnésium en injections veineuses, en injections sous-cutanées, en application locale sur un tronc nerveux ou, enfin, en injections intra- arachnoïdiennes exercent des actions remarquables sur les fonclions du système nerveux. Ils arrêtent les mouvements de la respiration et des muscles du corps, produisent la narcose, suppriment l’excitabilité et la conduction nerveuses, empêchent les mouvements péristaltiques et exercent une aclion favorable sur le tétanos. Partant de ces recherches, DL: / ” # e ra 4 Et SÉANCE DU 19 MARS 621 nous avons utilisé le sulfate de magnésium en injections intra-arachnoï- diennes dans les différentes affections douloureuses du système nerveux central et phériphérique, et c’est un court résumé de ces études que nous présentons aujourd’hui à la Société. Chez deux malades atteints de crises gastriques très intenses, datant de plusieurs années, l'injection intra-arachnoïdienne de sulfate de magnésium les a fait disparaître pendant deux mois. De deux cas de névralgie sciatique, l’un a guéri complètement, l’autre s’est amélioré d’une façon considérable. Chez les sujets atteints de douleurs fulgurantes très accusées, les douleurs ont disparu complètement ou bien se sont amendées très notablement. Chez un de ces malades, chez lequel les douleurs dataient de plusieurs années et que l'emploi de différents analgésiques et de la lumière bleue n'avaient pas amendées, les douleurs ne sont plus revenues depuis la date de l'injection, c'est-à-dire depuis deux mois. Dans un cas d'hémi- plégie gauche, avec des douleurs continues dans les membres inférieurs et dans le membre supérieur du côté de la paralysie, nous avons obtenu également la disparition complète des douleurs. Par conséquent, dans tous les cas d'affection douloureuse, quelle qu'en soit la cause patholo- gique, nous avons obtenu une cessalion passagère ou durable des phénomènes douloureux ; de sorte que le sulfate de magnésium en injec- tions intra-arachnoïdiennes, pourrait être considéré à Juste titre comme l’un des plus puissants analgésiques et son emploi recommandé dans toute espèce de névralgie. Malheureusement, ce traitement à aussi quelques sérieux inconvénients. Tout d'abord, il peut déterminer une exagéralion des douleurs préexistantes ou bien faire réapparaitre d’autres douleurs n’exislant pas auparavant. C’est ainsi que chez une de nos malades souffrant de crises gastriques épouvantables, l'injection intra- arachnoïdienne de sulfate de magnésium a été suivie de douleurs fulgu- rantes dans les jambes, de courte durée il est vrai, mais qui n’existaient pas auparavant. Chez un autre, tabétique, une heure après l'injection les douleurs fulgurantes se sont exagérées. Enfin les malades ont des vomissements et des démangeaisons qui disparaissent rapidement. Cette apparition ou bien l’exagération des douleurs ont été observées dans la moitié des cas à peu près. Chez presque tous les malades, il y a des troubles de la motilité du côté des membres inférieurs, sans altération de la sensibilité objective. Chez trois d’entre eux nous avons observé la rétention de l'urine et une légère élévation de température. Enfin, quelques autres ont eu une somnolence complète qui a duré jusqu'à vingt-six heures. Il n y a que deux hypothèses à faire sur le mécanisme en vertu duquel les sels de magnésium, en injection intra-arachnoïdienne, exercent une action favorable sur les différentes formes de névralgie. La première serait que ces sels, à l'instar de la cocaïne, diminueraient l’excitabilité des centres et des fibres nerveuses et auraient comme effet la cessation 622 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST de la douleur. Sans doute, cette hypothèse, très probable, nous rend: bien compte de l'effet salutaire qu’exercent les sels de magnésium sur les névralgies. La seconde hypothèse est la suivante : on sait que le magnésium est en plus grande quantité que le calcium dans les muscles et dans les nerfs et que, par conséquent, il pourrait jouer un certain rôle dans l’activité spécifique du système nerveux, c’est-à-dire l’excita- biité et la conductibilité. Or, il pourrait se faire que dans les névralgies il y ait une perte de l'ion magnésium et que l’apport par l'injection intra-arachnoïdienne de sels de magnésium répare cette perte. NOTE SUR L'INFLUENCE EXERCÉE PAR LE CHLORURE DE CALCIUM ET L'IODURE DE SODIUM SUR LES PHÉNOMÈNES CONVULSIFS CONSÉCUTIFS A LA THYRO-PARA- THYROÏDECTOMIE TOTALE, AINSI QUE SUR LA SURVIE DES ANIMAUX AYANT SUBI CETTE OPÉRATION SEULE AVEC LES INJECTIONS DE CES SUBSTANCES, par C. Parnon et C. URECHIE. Dans un travail antérieur et inspiré par les recherches de Sabattani, Roncoroni, Regoli, Netter sur l’action sédative de l'ion calcique et l'action opposée du sodium, nous avons étudié l'influence du chlorure de calcium et du sel marin sur l’évolution de la tétanie expérimentale à la suite de la thyro-parathyroïdectomie. Nous avons constaté une action sédative du premier sel et une action plutôt excitante du second. M. Netter (1) a eu, d’ailleurs, l'extrême obligeance de rappeler et de résumer le résuliat de nos recherches dans une de ses intéressantes communications à la Société de Biologie de Paris. Ici nous dirons seulement que les animaux, ainsi injectés, ont survécu en moyenne moins que les témoins, et que ceux qui avaient été injectés avec le sel de calcium ont eu la survie moyenne minima, ce qui tieut à la dose trop grande injectée (1 gramme pour 100 grammes d’eau distillée). Ces injections, comme celles des expériences que nous relatons aujourd’hui, ont été faites dans le péritoine. = Dans nos nouvelles recherches, nous avons extirpé l'appareil thyro- parathyroïdien chez vingt chiens dont cinq ont été gardés comme témoins, et dont cinq autres ont reçu journellement une injection de 0,50 gramme de chlorure de calcium, dissous dans 100 grammes d'eau (1) Netter. Sels de calcium dans l’eczéma. Leur mode d'action. Efficacité des sels de calcium dans la tétanie expérimentale. Comptes rendus de lu Société de Biologie. n° 33, 22 novembre 1907. PT SÉANCE DU 19 MARS 623 distillée; un nombre égal à été traité par des injections quotidiennes de iodure de sodium (1 gramme pour 100 grammes d’eau distillée Enfin, les cinq derniers animaux ont recu des injections de ce même sel et à la même dose, suivies, après quatre ou cinq heures, d'injec- tions de chlorure de calcium, loujours à la dose de 0,50 gramme pour 100 grammes d'eau distillée. Nous relaterons ailleurs ces expériences en détail. Nous nous per- mettrons de résumer ici les conclusions qui en découlent : 1° Les injections de chlorure de calcium, à la dose et à la concen- tration ci-dessus indiquées, produisent une sédation évidente des phé- nomènes convulsifs qui est déjà manifeste après une heure ou une heure et demie, et dont la durée est de quelques heures. De plus, la survie de ces animaux est un peu augmentée. Elle a été en moyenne de sept jours et neuf heures, tandis que celle des témoins n’a été que de cinq Jours et sept heures. Ces injections n'ont pas une action préventive, les convulsions pouvant survenir les jours suivants; 2 L’iodure de sodium, à la dose ci-dessus indiquée, a semblé plu- sieurs fois produire une légère aggravation de l’état convulsif ; mais, d’autres fois, les convulsions ont été moins marquées quelques heures après les injections. En somme, son influence à ce point de vue a été peu manifeste. La survie moyenne de ces animaux a été de six JOURS 3 3° L'action sédative des injections de chlorure de calcium, pratiquées quelques heures après celles du sel sodique, n’a pas été aussi manifeste que dans les expériences où la première injection a été pratiquée seule. La survie moyenne des animaux aux injections combinées a été la plus faible et seulement de cinq jours à peu près (quatre jours et vingt et une heures) à Nous devons ajouter qu'un des animaux qui a reçu les deux injections a survécu à l'intervention, et nous l'avons sacrifié cinquante-quatre jours après l'opération. Nous n'avons pas tenu compte de cet animal dans la moyenne donnée plus haut, car, dans ce cas, il faut admettre, d'après toutes les probabilités, un facteur surajouté, par exemple, existence d'une parathyroïde surnuméraire ou qui, en tout cas, a échappé à l’opération. Enfin, si l’on tient compte de ce qu'un animal, dans nos expériences déjà publiées, avait recu des injections de chlorure de calcium à la même dose que les animaux de cette nouvelle série, et avait survécu douze jours; si l’on fait également entrer en ligne de compte la survie des témoins de ces mêmes expériences (déjà publiées), la moyenne de survie devient la suivante : 1° Chiens ayant subi l’ablation de l'appareil thyro-parathyroïdien et ayant recu des injections quotidiennes de 0,50 gramme de chlorure de caleium : huit jours et trois heures ; 624 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST 20 Animaux ayant subi la même opération, mais ayant recu des injections d’iodure de sodium (1 gramme) : six jours. 3° Animaux avec la même opération, mais ayant reçu des injections quotidiennes et consécutives de ces deux sels : quatre jours et vingt et une heures ; 4° Animaux ayant subi la simple thyro-parathyroïdectomie sans aucune autre intervention (les témoins). Survie moyenne : sept jours et trois heures. OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIÉTÉ PENDANT LES MOIS DE JANVIER, FÉVRIER ET MARS 1908 x A. CHAUVEAU. — Discours prononcé à la séance publique annuelle de l'Académie des sciences, le lundi 2 décembre 1907, brochure in-8 de 29 pages, extrait des Comptes rendus de l'Académie des sciences, Paris, 1907. J. GuiarT et L. GRIMBERT. — Précis de diagnostic chimique, microscopique et parasitulogique, un vol. petit in-8° de xvir-989 pages, 2° édition, Paris, F.-R. de Rudeval, 1908. CauLLERY. — Recherches sur les Lisiopsidæ, brochure in-8, extrait des Mittheil. aus der zool. Station zu Neapel, 1908, Bd XVIII, p. 583-643. J. LœB. — La dynamique des phénomènes de la vie, in-8° de xv-407 pages, Paris, F. Alcan, 1908. G. Loisez. — Rapport sur une mission scientifique dans les jardins et établisse- ments zooloyiques publics et privés de l'Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, de la Suisse et du Danemark, in-8°, pp. 185-282, Paris, Imprimerie nationale, 1907. ARMAND GaUTIER. — L'alimentation et les régimes chez l’homme sain ou malade, in-8° de xx-650 pages, 3° édition, Paris, Masson et Cie, 1908. Rappin. — Bull. du laboratoire de bactériologie (Institut Pasteur de la Loïre- Inférieure), anuée 1904-1905 et année 1907, in-8° de 59 pages et in-8 de 101 pages, Nantes, 1907. C. CHaBrié. — Traité d2 chimie appliquée, t. IT, in-8° de x-717 pages, Paris, Masson et Cic, 1908. Le Grant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. È Ce PQ D ce RE Do CS dE LA né 2! SÉANCE DU AVRIL 1908 SOMMAIRE Azquier (L.) et THeuveny (L.) : LÉCAILLON (A.) : Sur les modifica- État- du testicule de chiens ayant lions qui peuvent se produire davus subi diverses extirpations partielles la structure de la cicatricule de l'œuf de l'appareil thyro-parathyroïdien. 663 | non fécondé des oiseaux. . . . . .. Barraer (G.) et Brerry (H.) : Sur Marenon (F.) : Du rôle des graisses la digestion des hexotrioses . . . . 651 | dans la glycogéuie, chez ls sujets Br«rey (H.) et GrarA (J.) : Sur le sains et chez les diabétiques. . . . . dédoublement diastasique du lac- Mayer (ANDRÉ) et SCHAErFER (G.) : tose, du maltose et de leurs dérivés. 653 | Sur la structure des gels. Applica- Box (GrorGes) : De l'acquisition tion à l’étule de la constitution du des habitudes chez les Étoiles de protoplasma animal et des liquides NOT, rat po d'ONG D PES CT UE C33mINde lorsanismer + un Camus (L.) : Sur l'emploi du chlo- Meswiz (F.) et Brimonr (E.) : Sur rure d'éthyle en clinique, pour les propriétés de races de trypano- l’anesthésie générale de courte du- somes, résistantes à l’atoxyl et aux SG :0 10 "01 0 OLD PES RENE GCOSMIMS ERNST EEE ES Te Cauus (Lucien) et Niczoux (Mau- NonxottTe (MAURICE) et DEMANCHE RICE) : Le chlorure d'’éthyle dans les (Rorert) : Dosage de l’indol dans les tissus pendant l’anesthésie et au cultures microbiennes. . . . . . .. mMOMeENtAHEMAIMONAENONHEEUEE 665 Pixoy (E.) : Sur l'existence d’un Couvreur (E.) et BezLION (Mile M.) : dimorphisme sexuel chez un myxo- Sur le sucre du sang de l’escargot. mycète, Didymium nigripes Fries. Nouvelle réponse à M. Seillière. . . 642 Pozerski (E.) : Anaphylaxie du Dévé (F.) : Échinococcose primi- cobaye pour la papaïne . . . . . .. tive expérimentale. Pneumothorax .. RappiN et FoRTINEAL (L ) : Toxines MMA AIQUIE Re PONT ERReS 660 | du bacille de Koch dans le lait des Dnaéré (CH.) et Maurice (H.) : Sur femmes tuberculeuses . . . . . . . . le dosage du phosphore en physio- REMLINGER (P.) : Absence d’ana- JG 6 RENE Re Re 635 | phylaxie à la suite d'injections sous- FressiNGER (NozL) : Histogenèse . cutanées de substance nerveuse . . des processus de cirrhose toxique Roussy (GusTAvE) et Rossr (IraLo) : dn foie. Il. — Cirrhoses chlorofor- Troubles de la miction et de la dé- DOUTE SE A OA EE . 649 | fécation consécutifs aux lésions ex- Fze1G (C.) : Influence de la fumée périmentales du cône terminal ou - de tabac et de la nicotine sur le dé- de la queue de cheval chez le singe. veloppement de l'organisme. . . .. 683 SÉzARY (A.) : Lésions histologiques Garnier et Simon (L.-G.) : Des sep- du foie dans la syphilis secondaire. ticémies d’origine intestinale chez VizceuiN (F.): L'ovulation est-elle les lapins immobilisés. . . . . . .. 645 | spontanée chez la lapine? (Réponse Iscovesco (Henri) : Les lipoïdes à MM. Regaud et Dubreuil) . . . .. du sang. Les savons du sérum. Leur WEIBERG et LEGER (M.) : Action action hémolytique. Rôle protecteur des substances toxiques du scléros- des lipoïdes globulaires . . . . . .. 615 | tome sur l'organisme animal : re- Iscovesco (Henrr) et Foucaup (Jo- cherches expérimentales. . . . . .. sepu) : Le rôle anti-hémolytique de Weiss (G.) : Sur le rôle de l'oxy- lrcholesténmmenlésardidesisavons 96mMMoenet AN MAR NE U UT UC Lapicoue (Louis) : À propos du Wipaz (F.,, ABramr (P.) et BRULÉ procès-verbal. Sur les injections de (M.) : Auto-agglutination des héma- cocaïne dans les cenfres nerveux. 626 | vies dans l'ictèrehémolytique acquis. BioLociE. ComprTEs RENDUES. — 1908. T, LXIV. 46 625 681 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Réunion biologique de Bordeaux. théliale de l'intestin moyen chezles Mustidess rs Sem CREER 69% Denicës (G.) : Réactions différen- SABRAZES (J.) : Macrophagie de tiel'es de l'indol et du scatol . . . . 689 | lymphocytes dans Les ganglions et Genres (L.) : Développement com- dans les téguments d’un lympho- paré de la glande infundibulaire et cytémique non traité par les rayons des plexus choroïdes dorsaux chez Ne NES AUS 692 l'a Don pile RER EN Er 687 SAUVAGEAU (CAMILLE) : Nouvelles Kuxsrier (J.) : Encore les Lièvres observations sur la germination du etleSAPA pins PPT IE NEU 101 | Cladostephus verlicillalus . . . . . . 695 Larire-Duront et Mounier : Ré- SAUVAGEAU (CAMILLE) : Sur la ger- action de la muqueuse nasale à la mination des zoospores de |’ Aglao- tuberculine. — Rhino-réaction . . . 102 | zonia melanoidea. . . . . . . . . . . 697 Leuger : Etat du sérum sanguin SAUVAGEAU (CAMILLE) : Sur la ger- chez le nouveau-né à l’état normal, minationparthénogénétique du Cut- dans l’ictère idiopathique et dans VERIOAGASDERS CAEN CEE IEIE 698 l'ictère biliphéique "1000 691 SAUVAGEAU (CAMILLE) : Sur les cul- Pérez (CHARLES) : Rénovation épi- tures cellulaires d'Algües . . . . . . 100 Présidence de M. Giard. SUR LES PRÉTENDUES FORMES MICROBIENNES DU MUGuUETr, par M. Luz. (Communicalion faite dans la séance du 4 avril 1908.) À PROPOS DU PROCÈS-VERBAL. SUR LES INJECTIONS DE COCAÏNE LPANS LES CENTRES NERVEUX, par Louis LAPICQUE. M. Pi Suñer annonce des recherches fort intéressantes sur les locali- sations de l’encéphale. Je crois devoir présenter quelques réserves sur une proposition qu'il considère comme acquise et qu’il donne comme base de ses interprétations futures, c’est à savoir que ses injections de cocaïne agiront purement par suppression de fonction. Dans les expériences qui ont fait considérer ainsi l’action de la cocaïne, le poison étail porté soit sur des troncs nerveux, soit à la surface naturelle des centres. Il n’en va pas de même s'il s'agit d'injections interstitielles. Il y a plusieurs années, partant de la même idée, j'ai essayé d'obtenir des paralysies pures et temporaires de certains centres nerveux, notamment $ : SÉANCE DU A1 AVRIL 627 des noyaux profonds du cervelet, en y injectant une ou deux gouttes de cocaïne dissoute dans la solution physiologique. J'ai obtenu des troubles fonctionnels persistants des jours et des jours, tandis que la paralysie cocaïnique aurait dû se dissiper en quelques heures. À l’autopsie, j'ai conslalé des lésions. En réfléchissant, on s'aperçoit bien vite que même une simple goutte de liquide ‘physiologique, injectée dans une partie nerveuse proprement centrale, dans un neuropilème, doit y briser les connexions neuroniques. À fortiori, une injection de collodion consti- tuera une lésion analomique. Dès lors, on ne pourra pas d'emblée, il me semble, attribuer à une cessalion de fonction pure et simple les phénomènes observés ; il y aura lieu de discuter, comme d'habitude, le rôle joué par l’irrilation, l'inhi- bition, etc. C'est-à-dire que les expériences de M. Pi Suñer revêtiront toute la complexité des interventions opératoires habituelles sur les centres nerveux. M. Dupuy prend la parole pour appuyer les observations de M. Lapicque. SUR LE ROLE DE L'OXYGÈNE, . par G. Weiss. Il résulte des faits que j'ai rapportés dans les précédentes communi- cations, que les variations d’activité de la vie des tissus sont accom- pagnées de modifications plus grandes dans l’excrétion d'acide carbo- nique que dans l'absorption d'oxygène. Quand on amène une grenouille au repos absolu par curarisation, le quotient respiratoire baisse. Quand on fait varier la température, ce même quotient monte et descend avec elle. Il semble donc que l’absorption de l'oxygène se fasse plus unifor- mément, et suive moins les oscillations de l’activité des tissus que l'excrétion d'acide carbonique. Lorsqu'on place les grenouilles dans l'hydrogène, elles peuvent y vivre un temps assez long, pendant lequel il se passe dans les tissus des actions chimiques accompagnées d’une émission d'acide carbonique, mais laissant un résidu qui n’est complètement transformé en acide carbonique et eau qu’au moment du retour de l’oxygène. Pendant le séjour dans l'hydrogène les muscles ne semblent pas être troublés dans leurs fonctions, et l'absorption d'oxygène ne parait pas jouer un rôle direct dans leur mise en activité. Les transformations chimiques nécessaires à leur fonctionnement se font en un premier stade sans oxygène, auquel serait dévolu à un second stade un rôle complémentaire dont la nécessité n’est pas immédiate et impérieuse. 628 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Cette aclion complémentaire doit être accompagnée d'un accroisse- ment dans le dégagement d'acide carbonique. On a vu que cela avait lieu quand la grenouille au repos, après avoir séjourné dans l’hydro- gène, revenait à l'air, il en est sans doute de même pour la grenouille en activité. Lors de la contraction musculaire, c’est seulement quand les déchets résultant des transformations chimiques directement liées à la mise en activité du muscle l'ont encombré, que l’arrivée de l'oxygène lui devient nécessaire; alors même, toutefois, un simple balayage avec du sang non oxygéné, mais non surchargé de ces déchets, peut encore suffire à la réparation. Quand tout l'organisme est imprégné de ces déchets, le retour de l'oxygène purificateur est indispensable pour l’animal. J'ai été conduit peu à peu à cette manière de voir, elle seule m'a permis d'interpréter mes expériences et me sert de fil conducteur pour la continuation de mes recherches. Je ne vois aucune bonne raison pour la rejeter, elle me suggère bien des expériences à entreprendre et divers faits s’éclairent d’un jour nouveau si on l’admet. Ainsi, quand un animal passe du repos au travail, comment se fait-il que, ue les meilleures conditions, il ne puisse transformer en énergie mécanique que le cinquième environ de l'énergie mise en liberté par l'augmentalion de ses combustions? Ceci devient tout à fait compréhen- sible si l’activité du muscle est liée à quelque dédoublement ou mutation de matière n’allant pas à la combustion complète, le reste de l’opération, jusqu'à la transformation totale en acide carbonique et eau avec absorp- tion d'oxygène, n'étant qu'un épiphénomène consécutif au premier. On conçoit alors qu'opérant sur un muscle séparé du corps où les oxydations se font imparfaitement par suite de l'absence de circulation, le rendement soit d'autant plus élevé que l'expérience se prolonge davantage, comme cela avait lieu dans les recherches classiques de Heidenhain, jusqu'ici inexpliquées. Si les produits de déchets de l'opération première ne sont ni oxydés, ni éliminés d’une façon quelconque, ils finissent par s'opposer à la con- tinuation de la vie des organes. Pour les muscles, cet arrêt n’est que passager, il n’en reste pas de trace indélébile, mais il n’en est pas de même du système nerveux central, ainsi que l’ont déjà remarqué Pflüger et d’autres expérimentateurs qui ont placé des grenouilles dans l’hydro- gène ou l'azote, Dans mes expériences, j'ai vu que toutes les grenouilles qui passent dans l'hydrogène, soit plusieurs heures consécutives, soit avec des inter- ruptions et des retours à l'air, deviennent de plus en plus malades. Au bout d’un certain temps, elles présentent les mêmes symptômes que les grenouilles auxquelles on a enlevé le cerveau antérieur. Quand on les saisit entre le pouce et l'index sous les pattes antérieures et qu'on les TITRES Less DR A ns SÉANCE DU 11 AVRIL 629 soulève, elles laissent pendre les pattes et poussent un coassement périodique très caractéristique et signalé la première fois, Je crois, par Goltz, sur les grenouilles sans cerveau. Si l’action de l'hydrogène s'est prolongée, on voit apparaître des troubles de la respiration, le bulbe est lésé, puis finalement la moelle est touchée et l'animal, quoique conservé à l'air, finit par mourir plus ou moins rapidement, au bout de quelques jours seulement parfois. Ces altérations peuvent très bien se suivre au microscope. Il suffit de faire des préparations colorées d’après la méthode de Nissl, pour con- stater sur les coupes provenant de la moelle de grenouilles ayant séjourné dans l'hydrogène, la chromatolyse survenue dans les cellules, avec déformation de ces cellules et tendance à expulsion du noyau dans les stades les plus avancés. Ceci est d’une netteté parfaite sur les prépa- rations que je montre à la Société. Je les ai déjà fait voir à notre collègue M. Prenant, qui les à trouvées très démonstratives. C'est cette altération des centres nerveux qui limite la durée des expériences que l'on peut faire; c’est à elle qu'il faut attribuer la mort des animaux, et non à un manque d'oxygène dans les muscles par exemple, puisque ces muscles remplissent encore très bien leur fontion au moment où l'animal meurt. : Comme je l’ai dit en commençant la publication de ces notes, mon travail est loin d’être terminé; il me semble qu'il ne fait que commencer, tant je vois de questions dont l'étude est à approfondir ou l’explicalion à trouver. J'ai dû m'arrêter provisoirement par suite de la nécessité où je suis, pour varier mes procédés d'investigation ou les perfectionner, d'apporter certaines modifications à mes appareils. De plus, la mauvaise saison commence pour ce genre de travaux, les grenouilles de printemps et d’été ne se prêtent pas à des recherches aussi délicates, nécessitant une grande régularité dans les détermi- nations; cela m'oblige à les suspendre jusqu'à l'entrée de l'automne. J'ajouterai qu'ayant exposé mes idées à un préparateur de mon labo- ratoire, il attira mon attention sur le livre récent de J. Loeb, La Dyna- mique des Phénomènes de la Vie, où, à la page 45, l’auteur, se basant sur des considérations différentes des miennes, arrive à des conclusions analogues. (Travail du Laboratoire des travaux pratiques de physique biologique de la Faculté de médecine de Paris.) 630 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE SUR L'EXISTENCE D'UN DIMORPHISME SEXUEL CHEZ UN MYXOMYCÈTE, Didymium nigripes FRies. par E. Pinoy. Suivant la technique que j’ai exposée dans un précédent mémoire (Annales de l’Institut Pasteur, 1907),j'ai obtenu Didymium nigripes en cul- ture pure mixte avec Bacillus luleus. Ces cultures ont été faites sur gélose à la graine de lin. Sur la plupart des tubes ensemencés, placés à l’étuve de 20 à 22 degrés, des plasmodes blanc-grisâtre ne tardent pas à se montrer et les fructifications apparaissent au bout d'un temps variable de dix à vingt jours. Quelques tubes présentent les uns des plasmodes d’un jaune plus ou moins orangé, les autres des plasmodes d'un noir violacé par transparence. Ces plasmodes nous ont donné inva- riablement des sclérotes et n’ont jamais fructifié. Les sclérotes, qu'ils proviennent d'un plasmode jaune ou d’un plasmode noir, sont toujours violacés par transparence. Ils sont plus clairs, avec une teinte jaunâtre, pour les plasmodes jaunes. On sait qu’à l’intérieur des sclérotes les plasmodes se résolvent en un plus ou moins grand nombre de kystes. Avec des fragments de ces. sclérotes, il est facile de réensemencer d’autres tubes, à condition de faire l’ensemencement en milieu liquide, dans le liquide de conden- sation des tubes. Il y a alors formation de myxamibes quise multiplient et donnent naissance à de nouveaux plasmodes. J'ai pu, ainsi, depuis le mois de septembre 1907, obtenir toute une série de tubes à plasmodes jaunes et à plasmodes noirs. Si on ensemence les selérotes sur la gélose, c’est-à-dire sur un milieu seulement humide, les masses protoplasmiques sortant de kystes se fusionnent immédiatement en redonnant, somme toute, le plasmode primitif, Il n'y a pas de multiplication chez Chondrioderma difforme Duby et chez Didymium effusum Link. Nous avions déjà constaté qu’alors que certaines cultures donnaient des fructifications, d’autres, quoique exactement dans les mêmes conditions, ne donnaient jamais que des selérotes, et nous avions émis l'hypothèse qu'il y avait là sans doute quelque chose d’analogueà ce que Blakeslee avait observé pourles Muco- racées et qu'il fallait une fusion de deux plasmodes différents pour que la fructification püt se produire. Ayant isolé deux plasmodes macroscopiquement différents de Didy- mium nigripes, nous les avons placés côte à côte dans un même tube de culture, mais ils ont continué à vivre séparément et il n’y a eu aucune fructification. La fusion s’accomplit en effet à un autre stade, ainsi que le montre l'expérience suivante : dans le liquide de condensation de deux tubes SÉANCE DU 11 AVRIL 631 de culture, on ensemence dans l’un des fragments de selérote provenant d’un plasmode jaune, dans l’autre des fragments de selérole provenant d'un plasmode noir. Lorsque dans le liquide des deux tubes on constate l'existence de myxamibes, avec une pipette on prélève les liquides de condensation des deux tubes et on les mélange dans un troisième tube. Dans ces conditions, le troisième tube a fructifié en dix jours dans une expérience, en douze jours dans une autre, après avoir donné un plas- mode blanc grisàtre. En résumé, nous admettons que dans le sporange de Didymium nigripes il y a en nombre variable des spores (+) et des spores {—). Si dans un tube de culture il n’y a que des spores (+) ou des spores (—, les plasmodes formés sont (+) ou (—), jaunes dans un cas, noirs dans Pautre. Ils ne fructifient pas et donnent des sclérotes. S’il y a des myxa- mibes provenant de spores (+) et de spores (—) ou de sclérotes (+) et de sclérotes (—), il ya formation d'un plasmode (+) blanc gris qui fruc- tifie ou se transforme en sclérote si les conditions sont défavorables. ANAPHYLAXIE DU CABAYE POUR LA PAPAÎNE, par E. Pozerski. Les auteurs qui ont tenté d’'immuniser les animaux contre la papaïne se sont toujours heurtés à des difficultés insurmontables ; en effet, après quelques injections, les animaux font brusquement de vastes escarres humides de la paroi, à l'endroit de l'injection, et ne tardent pas à mourir. Reprenant ces expériences dans le but d'observer si le pouvoir digestif de la papaïne sur le sérum des animaux préparés est aussi intense que sur le sérum des animaux neufs (1), nous avons remarqué que tous les cobayes injectés avec de petites doses de papaïne pré- sentent très nettement des phénomènes d’anaphylaxie. Nous avons alors injecté méthodiquement des cobayes, afin d'étudier de plus près l'hypersensibilité de ces animaux. Nous avons employé pour nos injections une macération de papaïne de Merck à 1 p. 100 dans de l’eau salée à 8,5 p. 1.000; on laisse le mélange une demi-heure à l’étuve à 40 degrés, on fillre sur papier et sur bougie Berckfeld stérilisée. Le liquide obtenu est clair et stérile ; chaque centimètre cube représente, en moyenne, la macération de 10 milligrammes de papaïne sèche. Nous avons tout d’abord déterminé la dose mortelle de papaïne pour (1) Delezenne, Mouton et Pozerski. Comptes rendus d2 la Société de Biologie, AE PU0S Cte UD: 632 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE se des cobayes de laille moyenne. Une dose de 50 milligrammes injectée sous la peau les fait mourir dans les douze heures qui suivent l'injection. A l’autopsie, les animaux présentent une congestion intense de tous les organes abdominaux, ainsi que de nombreux foyers hémorragiques sous-muqueux sur toute la longueur du tube digestif. Une dose de 30 milligrammes peut être tolérée et même répétée trois fois à quinze jours d'intervalle. Les animaux ne meurent qu'après la troisième injection en présentant toujours des phénomènes de congestion intense de tous les organes abdominaux. £ Lorsqu'on injecte, sous la peau des cobayes, de petites doses de papaïne, à des intervalles de quatre à cinq jours, le tableau est tout à fait différent. Les quelques chiffres qui vont suivre montreront suffisamment les phénomènes qui se produisent : | COBAYES d DOSES DE PAPAINE INJECTÉES Nos ER milligr. milligr. milligr. milligr. milligr. 50 4 4 4 4 6 Mort 3 j. ap. la dernière inject. 24 4 # 4 n 6 Mort 1 j. ee 8s ? L BAL Mort, _ 62 L , 6 Mort 3j. = 94 4 4 4 Mort 3 ji. — 86 4 4. Mort 2 j. — 87 4 4. Mort 10 j. — On voit que dans tous ces cas les cobayes scnt nettement anaphy- lactisés. En effet, ils meurent tous après l'injection d'une dose de papaïne de beaucoup inférieure à la dose mortelle. Il ne peut être question d’accumulation du poison dans l'organisme, altendu que chez tous les cobayes, sans exception, la quantité totale de papaïne injectée est inférieure à 30 milligrammes, dose qui, en injection massive, est facilement supportée par le cobaye neuf. _ En résumé, les injections répétées de petites doses de papaïne pro- voquent chez le cobaye un état d’anaphylaxie non douteux. La mort survient alors rapidement, accompagnée de phénomènes congestifs très intenses de tous les organes abdominaux. Ces phénomènes sont-ils dus au ferment digestif lui-même, ou sont-ils provoqués par une véritable toxine végétale, une congestine, se trouvant à côté du ferment digestif dans le suc du Carica Papaïa ? C’est le pro- blème que nous essayons de résoudre par des expériences en cours, en tâchant d'isoler, du ferment digestif, la toxine végétale qui possède, dans son action sur l'organisme, beaucoup de similitude avec la mytilo- congestine de M. Ch. Richet. (Travail du Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur.) ral ans j SÉANCE DU 11 AVRIL 633 DE L'ACQUISITION DES HABITUDES CHEZ LES ÉTOILES DE MER, par GEORGES Bonn. Dans ma précédente note (1), j'ai signalé un cas très curieux de l'acquisition d’habitudes nouvelles chez une Eloile de mer (Asterias rubens). Normalement l'Astérie présente deux procédés pour changer la direc- tion de son déplacement : changement de bras directeur sans rotalion, rotalion de l’animal sur lui-même amenant le bras directeur dans une nouvelle direction. Après l’amputation de deux ou plusieurs bras voi- sins, le premier procédé ne peut plus donner que des résultats défec- tueux. Aussi, petit à petit, on assiste à une sélection des mouvements : l'Etoile de mer cesse de changer de bras directeur, et finit par répondre aux divers excitants en tournant sur elle-même. Voici un autre cas de l'acquisition d'habitudes nouvelles chez le même animal. Quand on recueille une Astérie sous une pierre du lit- toral, elle présente un phototropisme négatif, c'est-à-dire qu'elle est attirée en quelque sorte par toutes les surfaces sombres. Dans la marche, certains bras se trouvent ainsi dirigés vers l'ombre, mais d'autres sont dirigés vers la lumière. En maintenant l'organisme au repos, une autre tendance se manifesterait : chaque bras tendrait à diriger son extrémité à l'opposé de la lumière, à s'orienter pour son propre compte, comme les rameaux d’un animal fixé. C'est un fait banal, souvent observé, et sur lequel je n’insisterai pas par conséquent, que les Etoiles de mer placées en plein soleil, loin de toute ombre, ne tardent pas à s'arrêter et à prendre des attitudes parti- culières, qui réalisent plus ou moins parfaitement la protection des parties les plus sensibles de leurs bras contre la lumière vive : chaque bras tend isolément à s'orienter dans la direction des rayons solaires, et à diriger le point oculiforme à l'opposé de la source de la lumière. Les figures ci-dessous représentent quelques-unes des attitudes plus ou moins parfaites prises par les animaux considérés. Parfois les extrémités seules des bras s’orientent par rapport à la lumière (c). Dans le bassin d'Arcachon, les Etoiles de mer vivent dans des condi- tions tout à fait spéciales : à savoir sur des fonds sableux qui ne pré- sentent aucun refuge contre la lumière, qui peut être excessivement vive. Il est bien évident que, dans ces conditions, la « fuite » ne servi- rait à rien aux Astéries : celles-ci s'épuiseraient à marcher sur les fonds (1) G. Bohn. Sur les mouvements rotatoires des Etoiles de mer et des Ophiures. Comptes rendus de la Société de Biologie, 28 mars 1908, p. 532. 634 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ensoleillés sans aucune chance de rencontrer des plages d'ombre; d'ailleurs elles le voudraient qu’elles ne le pourraient, car le soleil vif exerce une action inhibitrice très marquée sur les mouvements de ces animaux. Or, j'ai constaté que les Astéries du bassin d’Arcachon sont en quelque sorte beaucoup plus habiles que celles recueillies sous les pierres à prendre les attitudes phototropiques ; elles prennent facile- ment l'attitude de la figure b, qui n’est jamais atteinte par les individus de la ïanche; elles manient avec aisance les extrémités de leurs rayons. En revanche, ces Etoiles du bassin d'Arcachon ne savent pas gagner les ombres que l’on peut disposer artificiellement dans leur voisinage. Qu'on les place à la lumière diffuse ou à la lumière solaire directe, elles ne sont guère attirées par les écrans noirs. Disposées dans la a! : partie des bacs d'Arcachon qui peut recevoir les rayons du soleil, la plupart y restent; au moment où le soleil se montre, un certain nombre se mettent en branle, mais elles ne tardent pas à s’arrêter, comme si elles renonçaient à fuir, et elles cherchent à prendre les positions qui puissent les protéger contre la lumière, qui leur est manifestement nui- sible. L'animal peut rester à la limite d’une ombre, alors qu’une partie du corps seule est protégée : l’autre partie, ensoleillée, prend seule l’atti- tude phototropique. Ainsi les Etoiles de mer des régions rocheuses de la Manche et celles des fonds. sableux du bassin d'Arcachon se comportent très différemment, présentent des moyens de protection très différents vis-à-vis de la lumière : les premières fuient celle-ci et gagnent les ombres; les secondes s'immobilisent, au contraire, dans des positions phototropiques, où l'extrémité de chaque bras tend à se diriger vers l'ombre; quand les premières ne sont dans le voisinage d'aucune ombre, elles finissent par prendre des posilions phototropiques ; mais celles-ci sont moins parfaites et sont acquises plus lentement. Ce contraste s’explique très bien par les conditions éthologiques différentes. La « fuite » et les « attitudes phototropiques » sont deux moyens très différents de protection contre la lumière ; les ‘Astéries des régions Gi | SÉANCE DU 11 AVRIL 635 rocheuses de la Manche usent du premier moyen : le mouvement de fuite résulte de la coordination motrice entre les divers bras; les Asté- ries des fonds sableux d'Arcachon usent du second moyen : les divers bras possèdent une certaine indépendance, chacun pour ainsi dire se protégeant pour son compte. (Travail de la Station biologique d'Arcachon.) SUR LE DOSAGE DU PHOSPHORE EN PHYSIOLOGIE, par Cu. DHéRé et H. MAURICE. Gregersen (1) a soutenu récemment que la méthode de Neumann — avec les perfectionnements qu'il y a apportés — est préférable à toute autre pour le dosage de petites quantités de phosphore pouvant ne pas dépasser 1 milli- gramme. En examinant les documents analytiques sur lesquels est basée cette conclusion, on constate que, si les déterminations sont entièrement satisfaisantes pour des quantités supérieures à 2 milligrammes, elles sont par contre relativement très erronées pour des quantités moindres. Nous croyons donc qu'il n’est pas inutile de faire connaître la méthode suivante qui fournit des résultats excellents même quand on a affaire à moins de 1 milligramme. 1° /ncinération. — Elle s'effectue par l’action combinée des acides sulfurique et nitrique à chaud. Le mieux est d'opérer comme l’a indiqué Lapieque (2) en vue du dosage du fer. 2° Dosage. — I] se fait par pesée de l'anhydridle phosphomolybdique. La technique que nous employons est celle de Woy (3), quelque peu modifiée en vue de l'application présente. Nous nous bornerons, ici, à insister sur l'adaptation du procédé aux recherches physiologiques, renvoyant le lecteur, pour les autres détails, au travail original très étendu. La solution sulfurique des cendres est neutralisée par l’'ammoniaque, puis additionnée d’une quantité convenable d'acide nitrique et de nitrate d’ammo- niaque, et chauffée au voisinage de l’ébullition ; on y verse de la solution de molybdate d’ammoniaque bouillante qui précipite l'acide phosphorique à l’état de phosphomolybdate d'ammoniaque. Ce précipité est lavé par décan- tation avec du liquide laveur (solution nitrique de nitrate d'ammoniaque) (1) Zeitschr. f. physiol. Chem., t. LIT, p. 453-464; n° du 22 novembre 1907. (2) Thèse de doctorat ès sciences, 1897. (3) Chemiker Zeitung, t. XXI, p. 441-444 et 469-473; 1897. On consultera aussi avec profit : Treadwell, Lehrbuch d. analyt. Chem., {. IT, p. 316-320: 1905. 636 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE chaud, la portion du précipité entraînée étant recueillie sur un filtre durci; on dissout alors tout le phosphomolybdate dans de l’'ammoniaque à 8 p. 100, et on reprécipite, à chaud et en présence de nitrate d’ammoniaque, par addilion d'acide nitrique. Enfin le précipité, recueilli dans un creuset de Gooch (garni d’asbeste) taré, est chauffé au voisinage du rouge sombre et amené ainsi à l'état d'anhydride phosphomolybdique contenant 1.723 de phos- phore p. 100. Le tableau ci-dessous contient les résultats obtenus avec différents volu- mes d'une solution titrée de phosphate de soude. Chaque essai était fait en présence de 5 centimètres cubes d’acide sulfurique à 66 degrés. On a employé : pour la première précipitation, 18 centimètres cubes d'acide nitrique à 19 degrés et le volume indiqué dans chaque cas d’une solution de molybdate d'ammoniaque à 3 p. 100; pour la deuxième précipitation, également 18 centi- mètres cubes d'acide nitrique et 1 centimètre cube de molybdate. PHOSPHORE ANHYDRIDE PHOSPHOMOLYBDIQUE M'OLYBDATE introduit AT D DIFFÉRENCE ca nmoniaque en correspondant trouvé cent. cubes milligrammes. en grammes. en grammes. p. 100. de la solution. : 24,830 1,2670 1,2705 + 0,29 T0 8,732 0,5068 0,5067 10:02 30 4,366 0,253 + 0,2539 + 0,19 20 4,747 0,1014 0,1016 + 0,19 20 0,873 0,0307 0,0505 0 20 On voit que, dans aucune détermination, l'erreur n'’atteint un demi- centième ; elle reste généralement fort en dessous. Nous avons aussi examiné l'influence exercée sur le dosage par ies autres constituants habituels des cendres. Dans les essais suivants, les détermina- tions portaient invariablement sur 4 milligr. 366 de P, comme dans le troi- sième essai du tableau précédent, et le volume de molybdate employé était le même; mais la quantité d’acide nitrique différait pour la première précipi- tation. POIDS DE SEL POIDS D ANHYDRIDE DIFFÉRENCE ACIDE introduit. phospho-molybdique trouvé. p. 100. nitrique. (AzH‘}®S0# 686 (1/20 mol. 082532 — 0,1 ADNCNC: Id. ASE AAC mol.) 0,2484 — 2,1 10 c.c. Id. 43,2 (1/10 mol. 0,2528 — 0,2 20 c.c. K2S04 8,1 (1/20 mol. 0,2492 — 4,7 LUNCACE Na*SO' HEAR 20 mol. 0,2532 — 0,1 10 e.c. MgsSO+ 6.0 (1/20 mol. C,2520 — 0,6 10 c.c. NacCl 5,8 (1/10 mol. 0,2516 — 0,7 10NCAC: Ca CI? JAN (4/10 mol.) 0,2506 — 4,1 AOC. ce: Fe*(S04}? 0,04 (1/10.000 mol.) 0,2543 + 0,4 10 c.c. Id. 0,4 (1/1.000 mol.) 0,2420 — 4,5 A0 c.c. Id. 0,4 (1/1.000 mol.) 0,2515 — 0,8 18 c.c. Ces expériences montrent que les éléments minéraux physiologiques ne SÉANCE bu 11 AVRIL 637 nuisent pas notablement à l'exactitude du dosage, à condition : 1° de forcer la dose normale d'acide nitrique, et 2° d'opérer toujours par double précipi- tation (1). (faculté des sciences de Fribourg en Suisse.) SUR LES PROPRIÉTÉS DE RACES DE TRYPANOSOMES, RÉSISTANTES A L'ATOXYL ET AUX SÉRUMS, par F. Mesnic et E. BRIMONT. Au cours du traitement chimiothérapique des trypanosomiases, quand les rechutes, et par suite les interventions médicamenteuses, ont été fréquentes, on constate souvent qu'à un moment donné le médica- ment est devenu inefficace. Cette résistance acquise par les trypano- somes peut être, comme Ehrlich et ses collaborateurs ont eu le mérite de l’établir, héréditaire, passant intacte à travers une longue série d’ani- maux de passages. Nous avons pu, de notre côté, obtenir une race de Surra de l’île Maurice, résistante à l’atoxyl. Le Dr Lafont faisant, dans le laboratoire de M. Vallée à Alfort, des essais de traitement contre le surra, constata que, chez un cheval ayant reçu au total 34 grammes d’atoxyl, les trypanosomes ne disparaissaient plus à la suite d’une nouvelle injection dosée comme les précédentes. Les trypanosomes de ce cheval, inoculés à la souris qui nous servit d'animal de passages, se montrèrent résistants à l’atoxyl (2). Dans l'intention de renforcer la qualité acquise par ces trypanosomes, nous avons, chez quelques-unes de nos premières souris, injecté de l’atoxyl avant de faire les passages. Gardée au laboratoire depuis plus d’un an, la race est arrivée actuellement au 110° pas- sage, sans nouveau contact avec l’atoxyl vis-à-vis duquel elle offre toujours la mème résistance, Une souris infectée recevant 4 milligrammes d’atoxyl n’est pas débarrassée des trypanosomes, qui continuent à pulluler dans le sang aussi rapidement que chez le témoin, et la mort survient, pour les deux souris, le quatrième ou le cinquième jour. Quelquefois, mais rarement, le nombre des trypanosomes reste stationnaire pour augmenter ensuite, et la souris suc- combe peu de jours après le témoin. Plus rarement encore, les trypanosomes disparaissent du sang, mais pour peu de temps, et, même dans ces cas, la survie est de courte durée. Les légères exceptions que nous signalons se manifestent irrégulièrement dans la série des passages; elles paraissent même (1) Les expériences qui démontrent l'importance de cette seconde précau- tion ne peuvent être rapportées ici, faute de place. (2) Le Surra de Maurice, chez la souris, est très sensible à l'atoxyl : une forte proportion de souris peuvent être guéries par une seule injection (résultats inédits du D' Lafont). 638 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE avoir été plus fréquentes au début que maintenant. Elles n'indiquent donc pas un retour de notre race à sa sensibilité iniliale à l’atoxyl, et s'expliquent sans doute par des particularités individuelles des souris infectées. Ayant eu l’occasion de faire passer notre virus sur rats blancs, nous avons été surpris de constater que les trypanosomes redeviennent, dans ce nouvel hôte, sensibles à l’atoxyl : une dose (3 centigrammes pour 100 grammes d'animal) débarrasse le rat de ses parasites dans les vingt- quatre heures, parfois même définitivement (1 guérison). Pour vérifier nos premiers essais et nous mettre dans les conditions le plus défa- vorables, nous avons à trois reprises renforcé chez la souris, avant d’expérimenter sur le rat, la résistance de notre virus à l’atoxyl; d'autre part, nous avons abaïissé les doses à 2 centigrammes pour 100 grammes de rat. Même avec ce virus atoxyl-résistant renforcé et avec ces doses moindres d’atoxyl, les trypanosomes disparaissent du sang du rat dans les vingt-quatre ou îies quarante-huit heures; mais nous n’avons jamais obtenu de guérison, la rechute est la règle au bout de trois à six jours. Néanmoins, la différence est tout à fait frappante dans la facon dont se comporte le virus chez la souris où l’atoxyl est généralement impuissant, et chez le rat, où il débarrasse le sang de ses trypanosomes pendant plusieurs jours. Si, du rat, le trypanosome est reporté chez la souris, la résistance à l’atoxyl est de nouveau évidente; 20 passages successifs par rat, c’est-à-dire soixante-huit Jours de vie,de multiplication en orga- nisme-rat, n'empêchent pas le virus d’être, chez la souris, toujours éga- lement résistant à l'atoxyl. Toutes ces constatations concourent à établir le fait, qui ressort déjà de travaux antérieurs, que l’atoxyl n’agit pas directement sur les trypa- nosomes à la facon d'un antiseptique. La trypanolyse n’a lieu qu'à la suite d'une parlicipation de l'organisme. Quelles sont les relations mutuelles qui unissent ces deux facteurs, médicament et organisme? Il est impossible de le dire actuellement. La résistance à l’atoxyl est bien une propriété biologique liée au try- panosome, mais le fait qu'elle n'apparaît pas ou se montre très atténuée chez le rat, alors qu'elle se manifeste chez la souris, tend à prouver que le milieu-hôte à une grande importance; pour être très exact, il faudrait dire que la race est résistante à l’atoxyl dans un organisme donné. ‘Par une série d’intervéntions médicamenteuses (10) chez un même rat, les trypanosomes, résistants à l'atoxyl chez la souris, ont fini par le devenir chez le rat, et cette qualité s’est transmise à un ral de passage. Chez le cobaye et chez le chien, notre race, résistante à l’atoxyl chez la souris, a conservé nellement ses caractères de résistance au médi- cament. Ehrlich, le premier, a parlé, pour ces races résistantes, d'hérédité de caractères acquis. L'assimilation nous parail exacte. Il convient de NC SÉANCE DU A1 AVRIL 639 remarquer que les générations de trypanosomes qui se succèdent dans l’animal sont asexuées. Peut-être celte particularité contribue-t-elle à la conservation du caractère. On peut se demander — et Ehrlich s’est posé lui-même la question — si le caractère se conserverait après le passage du trypanosome par l'hôte invertébré, chez lequel il est au moins pos- sible qu'intervienne une reproduction sexuée. Ebrlich et ses collaborateurs ont montré la spécificité relative de leurs races : la résistance se manifeste pour tous les médicaments d’un même groupe chimique et non pour ceux d'un autre groupe. Nous avons vérifié que notre race résistante à l’atoxyl n’a rien perdu de sa sensibilité à la couleur de benzidine CI (la souris infectée guérit par une seule injection). Elle est résistante à l’acétyl-atoxyl (cf. Browning). Il était intéressant de mesurer sa sensibilité aux composés arsenicaux inorganiques : acide arsénieux, trisulfure colloïdal; elle ne nous a pas paru beaucoup diminuée. Cette constatation peut expliquer les avantages de l'association atoxyl-ac. arsénieux chez les cobayes naganés (Lôüffler et Rübs), et ceux de l'association atoxyl-trisulfure chez les cobayes surrés (Laveran et Thiroux). Elle prouve aussi que, comme on l'a déjà dit, l'atoxyl n’agit pas uniquement comme arsenical, mais en vertu d’un « ion complexe ». Notre race est très sensible à l'émétique de potassium (1). Pourtant, quelques souris ont montré des rechutes rapides, et nous avons pu, en partant de leurs parasites, obtenir une race résistante à l’'émélique, qui est à son 12° passage par souris. Elle a conservé sa résistance à l’atoxyl. Des races résistantes, à caractères héréditairement transmissibles, ne s'obliennent pas seulement contre des médicaments chimiques; on peut en obtenir aussi contre les sérums. On sait que le sérum des animaux tels que les chèvres, dont l& maladie est à marche chronique, acquiert, en cours d'infection, des propriétés préventives parliculières (2) : mélangé à des trypanosomes de l'espèce qui a infecté la chèvre, il protège la souris contre l'inoculation de ces trypanosomes (3). En tout cas, ce sérum, qui protège généralement la souris à la dose de 1/10 de centi- mètre cube contre le virus de passages (par souris, par chien ou par (1) Mesnil et Brimont. Bull. Soc. Path. exotique, séances des 22 janvier et 8 avril 4908. (2) Franke a constaté le même fait chez un cercopithèque guéri du Caderas grâce à des interventions médicamenteuses. (3) Ces propriétés du sérum, qui apparaissent dès le début de l'infection, résistent à un chauffage d’une demi-heure à 57 degrés. Les substances actives du sérum se fixent sur le corps des trypanosomes, qui ne sont pas atteints dans leur vitalité. Le sérum de crise chez le chien paraît doué de certaines des propriétés de celui de la chèvre, quoique à un plus faible degré. Nous traite- rons tous ces points en détail dans un prochain mémoire, avec la bibliogra- phie de la question. 640 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cobaye), re protège pas la chèvre contre ses propres trypanosomes, puisque 1/4 de centimèlre cube du sang de la même saignée qui a fourni le sérum infecte la souris. Nous avons constaté que cette résistance, au sérum de la chèvre, du trypanosome vivant chez cet animal (ou, si l’on préfère, la vaccination du trypanosome contre ce sérum), peut êlre aussi héréditaire. Nous avons fait, à l'heure actuelle, 6 passages par souris d’un pareil trypanosome (virus nagana du Togoland). Au 6° passage encore, l'addition de 3/4, 1/2 ou 1/4 de centimètre cube du sérum de la chèvre n'empêche pas l'infection par le trypanosome; un retard d'à peine vingt-quatre heures est à noter. : Nous poursuivons l'étude de ces faits de résistance avec la préoccu- pation de les comparer entre eux et avec ce qui a déjà été vu concernant la vaccination d'autres microorganismes (spirochètes du sang, bactéries variées, piroplasmes). TROUBLES DE LA MICTION ET DE LA DÉFÉCATION CONSÉCUTIFS AUX LÉSIONS EXPÉRIMENTALES DU CÔNE TERMINAL OU DE LA QUEUE DE CHEVAL CHEZ LE SINGE (2° note : présentalion d’un singe), par GusraAvE Rocssy el [raro Rossr. Dans la précédente séance de la Société de Biologie, nous avons pré- senté trois chiens chez lesquels il existait, cinq mois encore après l’ablation du cône terminal ou des racines inférieures de la queue de cheval, des troubles très accusés de la miction et de la déféeation. À propos de cette présentalion, nous avons relevé que les résultats de nos expériences chez le chien allaient à l'encontre de la théorie nouvelle soutenue par Müller et par d’autres auteurs, pour que les centres réflexes de la vessie et du rectum doivent être placés non pas dans la moelle sacrée, mais bien dans les ganglions sympathiques hypogas- triques. Comme cette théorie nouvelle a été basée par Müller, non seulement sur des fails expérimentaux chez le chien, mais aussi sur des faits cliniques, et qu'elle a été d'autre part accueillie avec faveur par plu- sieurs cliniciens, nous avons jugé qu’il y avait intérêt à étendre l'objet de nos investigations en nous adressant à un animal plus élevé que le chien dans la série des mammifères. Nous avons pour cela pra- tiqué, sur une série de singes inférieurs (macaques), soit l’ablation du cône lerminal, soit la section avec ablation de la queue de cheval. Nous présentons aujourd'hui, à titre d'exemple, un de nos singes Le. D z SÉANCE DU Â1 AVRIL GAL opérés il y a trois mois et vingt jours, chez lequel il existe actuellement encore des troubles accusés de la miction et de Ia défécation. La nature de ces troubles est identiquement la même que celle que nous avons pu noter chez quatre autres singes qui ont subi la même opéralion et qui ont survécu six semaines, sept semaines, un mois et enfin un dernier cinq mois (1). Comme dans notre précédente note, nous ne relèverons ici de nos observations chez le singe que l'état du fonctionnement de la vessie et du rectum en nous réservant de revenir ultérieurement sur les détails de nos expériences et sur leur interprétation. Vessie. — Quelques jours après l'opération, il s'établit un type de miction qui reste très sensiblement le même pendant toute la survie de l'animal, en ne subissant que d’insignifiantes modifications. Après une période de rétention complète (2-3 jours) l'animal commence à perdre de l’urine malgré les évacua- tions manuelles de la vessie faites soit tous les jours, soit à des périodes peu espacées. Un examen rigoureux, fait à plusieurs reprises et durant plusieurs heures dans les meilleures conditions possibles d'observation, nous a permis de nous assurer que cette miction, même au bout de trois ou cinq mois, se fait par gouttes bien isolées plus ou moins fréquentes suivant que l’animal est au repos ou quil s’agite ou marche ; quelquefois, dans les mouvements vio- lents (cris, efforts), on note de très petits jets, tout de suite épuisés, composés de quelques gouttes d'urine et nettement synchrones avec la contraction des parois abdominales ; jamais nous n’avons observé de vrais jets même faibles. La vessie est distendue, facilement compressible, et donne à la compression des quantités d'urine variable, suivant le poids de l’animal, de 20 à 80 chez les petits et de 100 à 300 chez le gros singe que nous présentons. D'où : incontinence paralytique d'urine avec rétention. Rectum et anus. — Dans les premiers jours après l'opération (2-3 jours), on note une constipation opiniâtre; ensuite, il s'établit une évacuation des matières se produisant plusieurs fois dans la journée. Pour ce qui est de la facon dont se fait la défécation, il est important de relever que l’observa- tion et l'étude des troubles de la défécation chez nos singes, comme du reste chez nos chiens, présentent plus de difficultés que celles des troubles de la miction. Les animaux, en effet, ont souvent de la diarrhée, et lorsque les matières sont solides, leur évacuation se fait à des intervalles de plusieurs heures. Cependant, à plusieurs reprises, nous avons pu observer chez nos animaux l'acte de la défécation. La progression des matières à travers l’orifice anal se fait d'une façon très lente et interrompue à plusieurs reprises par de longs arrêts, pendant lesquels on voit l’anus largement entr'ouvert par les matières. L’anus, même après plusieurs mois, est flasque, l'orifice anal est moins fermé qu à l'état normal: il n’est pas rétracté, mais forme au contraire une légère proéminence en dehors. Chez deux animaux, il existait une éver- sion de la muqueuse anale avec aspect infundibuliforme. (1) Nous aurions présenté cet animal à la Société s’il n’était mort pendant la période des vacances. BroLoGtEe. COMPTES RENNUS. — 1908. T. LXIV. 41 642 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Au toucher rectal : pas de résistance ; le doigt une fois retiré, l’anus revient sur lui-même, mais lentement et progressivement et non pas brusquement comme à l'état normal. Le réflexe anal est aboli. D'où : rétention incomplète avec expulsion très lente des matières. Ainsi donc, chez le singe comme chez le chien, l’ablation du cône terminal ou la section de la queue de cheval provoque des troubles très marqués, persistants et durables, de la miction et de la défécation. Ces troubles chez le singe comme chez le chien sont très sensiblement les mêmes aussi bien une à deux semaines que trois ou cinq mois après l'opération et se présentant chez les uns comme chez les autres avec les mêmes caractères. Il résulte donc de cette seconde série d'expériences que, chez le singe non plus, il ne s'établit trois ou cinq mois après l'opération un fonction- nement automatique réflexe de la vessie et du rectum. Ces résultats montrent que la moelle sacrée contient bien des centres réflexes de la miction et de la défécation, contrairement à la théorie nouvelle soutenue par Müller et par d’autres et admettant la localisation exclusive de ces centres dans les ganglions sympathiques. (Travail du Laboratoire du professeur François-Franck. Stalion physiologique du Parc-des-Princes.) SUR LE SUCRE DU SANG DE L'ESCARGOT. NOUVELLE RÉPONSE À M. S&ILLIÈRE, par E. Couvreur et M'° M. BELLtoN. À une première note par nous publiée (4) et constatant à certains stades de la vie (fin d'hibernation, période estivale d’activité) l'absence du sucre dans le sang de l’escargot, M. Seillière a répondu (2) que l’on pouvait trouver dans des circonstances particulières des traces de pentose dans ce sang, mais il avoue n'y avoir pu déceler suffisamment l'hexose. Nous avons mis en doute cette présence de pentose qui ne nous semble pas encore démontrée irréfutablement par la note récente de M. Seillière (3). Reste la question de l’hexose, et M. Seillière voit bien lui-même que c’est le point important quand il écrit cette phrase : « Quelque faible que soit cette teneur (du sang en sucre), eile n'est pas négligeable, car les réserves de qlycogène qui se trouvent dans tous les (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 19 octobre 1907. (2) Comptes rendus de lu Société de Biologie, 71 décembre 1907. (3) Comptes rendus de la Société de Biologie, 14 mars 1908. SA SÉANCE DU LA AVRIL 643 points de l'organisme de l'escargot autorisent à émettre l'hypothèse d'un constant renouvellement du sucre au fur et à mesure de sa consommation » ; or, ce sucre ne peut être qu’une hexose, laquelle d’ailleurs n'aurait pas dans ce cas une origine alimentaire. L'un d'entre nous est en lrain de chercher si cette hexose n’existerait pas dans le sang à une certaine période de l’hibernation, ses dosages lui ayant démontré la Den se du sucre dans les tissus à cette même époque. Nous ne pensons pas que l'énergétique musculaire soit chose mysté- rieuse chez l'escargot, mais, ayant constaté des mouvements chez cet animal à une époque où le sucre était certainement absent du sang, nous en avons induit que le sucre regardé généralement comme néces- saire à la contraction ne pouvait dans ce cas être apporté par la circu- lation dans le muscle. Rien ne prouve d’ailleurs que celui-ci n’en a pas à sa disposition, el l'expérience suivante permettrait d'expliquer très simplement le travail musculaire. Notre maître, M. le professeur R. Dubois, a montré depuis longtemps déjà que les vapeurs de chloroforme provoquent la sortie des _sues cellulaires de divers tissus, en particulier du tissu musculaire. De son côté, M. le professeur Dastre a proposé la méthode de dialyse chlo- roformique et employé celte méthode pour démontrer la présence du ferment hépatique dans le suc cellulaire exsudé par le foie. M. Maignon, employant le même procédé, a montré récemment (1) qu’en soumettant des muscles de vertébrés à des vapeurs chloroformiques il s’en écoule un liquide jouissant de ia propriété de transformer le glycogène en sucre, c’est-à-dire contenant une diastase. L'un de nous a soumis du muscle d’escargot au même traitement et à constaté ia même chose. Il se pourrait donc que le glycogène en réserve dans le muscle fût transformé sur place et le sucre brûlé de même, ce qui expliquerait d'une part l'origine de l'énergie nécessaire au travail au musculaire et, d’autre part, l'absence de sucre dans le sang aux périodes spécifiées ci-dessus. Des faits analogues se passent sans doute chez la marmotte qui, en torpeur, et avec peu ou pas de sucre dans le sang, peut néanmoins effectuer des mouvements (2). P.-S. — Dans une nouvelle note M. Seillière (3) constate, et cette fois d'une manière irréfutable, la présence de glucose dans le sang des escargots nourris d'une manière spéciale : nous n'avons jamais dit qu'il était impossible de faire apparaître du sucre dans ce sang, mais simple- ment qu'on n'en trouvait pas normalement, cette absence venant peut-être du non-passage à travers les parois du tube digestif. De méme qu'on ne (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 28 octobre 1907. (2) R. Dubois. Annales de l’Université de Lyon, 1896. (3) Comptes rendus de la Société de Biologie, 21 mars 1908. 644 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE peut dire que le sucre existe normalement dans l'urine parce qu'il y apparait dans le cas de glycosurie alimentaire, de même, nous semble- til, les constatations de M. Seillière n'infirment pas nos conclusions portant sur des animaux dans des conditions toutes différentes tant au point de vue alimentaire qu’au point de vue saisonnier. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Faculté des Sciences de Lyon.) ABSENCE D'ANAPHYLAXIE A LA SUITE D INJECTIONS SOUS-CUTANÉES DE SUBSTANCE NERVEUSE, - par P. REMLINGER. On sait que l’inoculation sous la peau d'un animal d’une certaine quantité de substance nerveuse d'un animal de même espèce ou d'espèce différente ne doit pas être considérée comme pleinement inoffensive. Si on injecte en une fois une dose un peu forte ou à différentes reprises des doses faibles, on peut observer l’amaigrissement, la cachexie et parfois la mort subite. Les injections sous-cutanées de substance nerveuse normale ont été conseillées chez l'homme dans le traitement de certaines maladies, de la neurasthénie en particulier. D'autre part, le traitement antirabique consiste en inoculations de substance nerveuse de lapin et on peut être exposé à le pratiquer plusieurs fois à quelques années d'intervalle chez un même individu. Dans ces conditions, il nous a paru intéressant de rechercher si .la substance nerveuse ne rentrait pas, comme le sérum sanguin, dans la catégorie des poisons dits ana- phylactiques (Ch. Richet). Toutes nos expériences ayant eu des résul- tats négatifs, nous les rapporterons très brièvement. Elles ont porté sur des chiens qui recevaient sous la peau, à des intervalles de dix à quinze jours, des quantités variables de substance nerveuse de lapin, sur des cobayes qui étaient traités de la même façon, sur des lapins surlout qui recevaient sous la peau du cerveau d'autres lapins, de cobayes ou de chiens. Nous n’avons jamais observé que la sensibilité des animaux croissait proporlionnellement avec le nombre des inoculations. Les effets s'ajoutent et ne se multiplient pas. Après un nombre d’injections variables, les animaux étaient éprouvés par inoculation intra-cérébrale de substance nerveuse, selon le procédé de Besredxa. Il n'a jamais été noté après cette opération le moindre phénomène morbide. La subs- tance nerveuse du chien est tout particulièrement mal supportée par l'orginisme du lapin. Alors même que les inoculations sont pratiquées avec toute l’asepsie désirable, il n’est pas rare d'observer des indura- (ep) FN © SÉANCE DU 11 AVRIL tions locales énormes, voire des phlegmons et des gangrènes. Pas plus que les phénomènes généraux, ces accidents locaux n’augmentent d'in- tensité en raison du nombre des inoculations. L’anaphylaxie ne paraît donc pas transportable du domaine de la sérothérapie à celui de l'opo- thérapie nerveuse. (Institut impérial de Bactériologie à Constantinople.) DES SEPTICÉMIES D'ORIGINE INTESTINALE CHEZ LES LAPINS IMMOBILISÉS, par M. Garnier et L.-G. SIMON. Poursuivant nos recherches sur les conditions qui favorisent le passage dans le sang des microbes intestinaux (1), nous avons soumis un certain nombre de lapins à l’immobilisation. Nous laissons les animaux attachés pendant cinq à sept heures sur l'appareil de conten- tion habituellement employé ; la température, qui au début est au voisi- nage de 39°5, s’abaisse rapidement dans les premières heures; deux heures et demie à trois heures après le début de l'expérience, elle n'atteint plus déjà que 36 degrés, parfois même 35 degrés; puis dans les heures qui suivent, elle ne descend que de quelques dixièmes de degré. C’est seulement à la fin de l'expérience que nous prélevons le sang dans le cœur. Quand on rend la liberté à l'animal, il paraït très abattu, mais dès le lendemain il a repris son aspect normal. Néanmoins, aucun des lapins que nous avons ainsi voulu conserver n’a survécu longtemps; tous sont morts après dix-huit à vingt jours. Nous ayons mis six lapins en expérience; dans trois cas nous nous sommes contentés de semer le sang du cœur; dans les trois autres, nous avons semé en même temps le sang de la veine porte; chez l’un de ces derniers lapins nous avons, de plus, prélevé aseptiquement un fragment de foie, un autre de rate et un de poumon, que nous avons mis chacun dans un tube de gélose profonde. La quantité de sang que nous avons prélevée dans le cœur a varié de 4 à T centimètres cubes, avec lesquels nous avons ensemencé chaque fois quatre tubes de gélose sucrée profonde, et autant de tubes de culture aérobies, bouillon ordinaire et gélose inclinée. Sur les six examens du sang du cœur, nous avons obtenu quatre fois des cultures; dans trois de ces cas les tubes anaérobies seuls furent fertiles ; dans un seul, en plus d’une culture anaérobie nous vimes dans (4) M. Garnier et L.-G. Simon. Passage dans le sang des microbes intesti- .naux. Note préliminaire. Société de Biologie, 1°" juin 1907. 646 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE un tube de bouillon ordinaire se développer des colonies microbiennes. Ces résultats montrent toute l'importance qu'il y a à pratiquer des ensemencements en milieu anaérobie, quand on suppose l'existence d'une septicémie d’origine intestinale. Dans des recherches de même ordre faites autrefois dans le laboratoire du professeur Bouchard (1), la proportion des résultats positifs n’avait été que d’un sur quatre chez les cobayes; mais des milieux aérobies seuls avaient été ensemencés. Parmi les trois lapins chez lesquels nous avons prélevé du sang dans la veine porte, deux nous ont donné des cultures fertiles ; 1 centimètre cube environ de sang était réparti dans un ou deux tubes de gélose profonde et autant de tubes de bouillon ordinaire. Dans nos deux résultals positifs, une fois le lube de gélose profonde seul était fer- Lile ; il contenait d’ailleurs un microbe facultativement aérobie, l’enté- rocoque; dans l’autre cas, les deux tubes de gélose profonde donnèrent des cultures ainsi qu'un tube de bouillon ordinaire. Enfin, des trois organes prélevés chez un de ces animaux, le foie seul donna lieu au développement de colonies microbiennes. Les tubes qui se montrèrent fertiles ne présentaient qu’ une ou deux colonies. Souvent c'était seulement après dix à quinze jours ou même plus que la culture devenait visible. Dans le sang du cœur, nous avons trouvé une fois le bacillus perfringens; nous avons pu le caractériser par son aspect morphologique, sa réaction po- sitive au liquide de Gram, le dégagement abondant de gaz dans les tubes de gélose profonde, la coagulation en masse du lait. 4 Dans le cas où nous l'avons isolé, ce microbe était associé à un autre bacille strictement anaérobie, donnant en gélose profonde des colonies fines, irrégulières, inégales, se développant lentement sans dégagement de gaz; ce bacille, ordinairement épais et court, présente parfois des formes allongées, légèrement incurvées; il se colore inégalement par le bleu de Lôffler et reste coloré par la méthode de Gram; sa vitalité est longue et nous avons pu le repiquer après un séjour de quarante jours à l'étuve:1l nous paraît identique à l’un de ceux que nous avons isolé chez les lapins soumis au régime carré (2). Dans les deux autres cas, nous avons rencontré un bacille analogue au précédent; une fois il était associé dans le même tube à un autre bacille ayant les mêmes caractères de culture, mais un peu plus allongé et présentant parfois des aspects de fausse ramification, Ce même bacille allongé et incurvé existait chez un autre lapin, qui montra de plus dans un autre tube des colonies d’un coccus facultativement aérobie. C’est ce même coccus que nous avons rencontré une fois dans le sang de la veine porte; il donne des colonies transparentes sur gélose, trouble le bouillon, coagule le lait, donne de fines colonies dans la gélatine qu'il ne liquéfie pas, (4) Bouchard. Congrès de Berlin, 1890. (2) M. Garnier et L.-G. Simon. De là septicémie observée chez les lapins soumis au régime carné. Société de Biologie, 14 décembre 1907. SÉANCE DU A1 AVRIL 647 reste coloré par la méthode de Gram. 1l nous paraît devoir être identifié avec l’entérocoque. Dans un autre cas, nous avons trouvé dans le sang de la veine porte un coccus strictement anaérobie, prenant le Gram, à grains un peu irréguliers donnant des colonies extrêmement fines et sans dégagement de gaz en gélose profonde, un bacille strictement anaérobie se rapprochant beaucoup des bacilles décrits plus haut, et un coccus aérobie qui paraît être un coccus banal. Dans le tube ensemencé avec le foie, nous avons isolé un bacille strictement anaérobie, prenant le Gram, présentant des formes courtes et des formes longues, très voisin, sinon identique à ceux rencontrés dans le sang du cœur et de la veine porte. Aïnsi chez les lapins soumis au refroidissement par immobilisation, le sang contient très souvent des microbes et en particulier des anaé- robies; celte septicémie est toujours discrète. Elle semble bien être d’origine intestinale; les mêmes espèces microbiennes se rencontrent en effet dans le sang de la veine porte et dans le foie. Cette septicémie est passagère; dès le lendemain elle a disparu, et, quand la mort survient tardivement, on ne trouve pas de microbes dans le sang. (Travail du Laboratoire du professeur Roger.) SUR LES MODIFICATIONS QUI PEUVENT SE PRODUIRE DANS LA STRUCTURE DE LA CICATRICULE DE L'’OŒUF NON FÉCONDÉ DES OISEAUX, par A. LÉCAILLON. L’œuf des oiseaux, lorsqu'il n’a pas été fécondé, est-il néanmoins capable de subir un commencement de segmentation rappelant la segmentation normale qui se produit dans les œufs fécondés? C'est là une question qui à déjà été étudiée par divers embryogénistes et qui, après avoir été d'abord résolue dans le sens affirmatif, paraît aujour- d'hui définitivement (?) tranchée dans le sens négatif. Je me propose de : montrer, dans la présente communication, que les principaux argu- ments sur lesquels s'appuient les partisans de cette dernière manière de voir sont contraires aux faits. Pour Prévost et Dumas (1827), la cicatricule de l’œuf de Poule qui n'a pas été fécondé diffère beaucoup de celle de l'œuf ovarien et de celle de l’œuf fécondé; elle revêt l'aspect d’une tache blanchâtre arrondie, dont la partie périphérique a la forme d'un réseau à travers les mailles duquel on aperçoit le vitellus jaune. D’après Coste (1849), la cicatricule de l'œuf ovarien de la Poule éprou- verait des altérations quand cet œuf parcourt l’oviducte sans avoir élé 648 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE fécondé. Ces altérations se manifesteraient par l'apparition de goutte- lettes graisseuses dans la cicatricule elle-même. OEllacher, en 1872, publia un mémoire important, accompagné de trois planches, sur les changements qui se produisent dans la cicatri- cule des œufs de Poule non fécondés : 1° pendant le séjour des œufs dans l’oviducte; 2° lorsqu'on fait subir à ces œufs l'épreuve de l’incu- bation, OEllacher conclut que le germe de l'œuf non fécondé subit un commencement de segmentation, mais que celle-ci ne se poursuit jamais jusqu'à être complète. Motta-Maïa, en 1877, arriva, d'après ses observations sur les œufs de Tourterelle, aux mêmes résultats que le précédent auteur. Enfin Mathias Duval, en 1884, confirma chez la Poule et divers autres Oiseaux (Perruche ondulée, Serin, Rossignol) les observations d'OEllacher et de Motta-Maïa. Pourtant, les travaux d'OEllacher, de Motta-Maïa et de Mathias Duval n’ont pas convaineu tous les embryogénistes qu'il peut réellement y avoir développement parthénogénésique chez les Oiseaux. Ce fait tient en premier lieu à ce que l’on a pu se demander si ces trois auteurs avaient bien eu affaire à des œufs non fécondés, et en second lieu à ce qu'ils n'avaient pu faire une étude cytologique suffisante des germes segmentés qu'ils avaient observés. C'est ainsi qu'en 1894 Lau admit que le processus de segmentation que l’on observe dans les œufs non fécondés présente les caractères de dégénérescence suivants : inégalité des sphères de segmentation, appa- rilion de vacuoles dans le disque germinatif et multiplication des noyaux par division directe. Mais ce sont surtout les recherches de Barfurth (1895) qui contri- buèrent à faire admettre que les phénomènes qui se produisent dans l'œuf non fécondé des Oiseaux n'ont rien de commun avec de véritables phénomènes parthénogénésiques. Pour Barfurth, il n'y aurait pas en effet, chez les Oiseaux, de véritable segmentation parthénogénésique, mais seulement une « fragmentation vitelline » due uniquement à l’ac- tion de causes d'ordre physico-chimique. La preuve la plus importante en serait dans l'absence de tout noyau dans les fragments vitellins. J'ai fait récemment quelques observations sur les œufs de deux Poules séparées de toul coq depuis 190 jours (depuis le 25 août 1907 jusqu’au 2 mars 1908, jour où les œufs dont il s’agit ont été pondus). Il est permis d’admeltre que de tels œufs ne sont pas fécondés. En effet, d’après les expériences de Coste, les œufs des Poules sont toujours inféconds quand ils sont pondus plus de quinze à dix-huit jours après le dernier accouplement de celles-ci. Pour Lau et Barfurth, il pourrait encore y avoir, jusqu'à la fin de la cinquième semaine qui suit le der- nier accouplement, ponte d'œufs incomplèlement fécondés par des sper- malozoïdes affaiblis: Mais, au delà de la cinquième semaine qui suit le SÉANCE DU A1 AVRIL 649 = — 2 nm dernier accouplement, les œufs pondus seraient toujours infécondés. J'ai constaté que, dans les œufs qui ont fait l’objet de mes recherches, la cicatricule diffère complètement, tant au point de vue de l'aspect extérieur que de la structure histologique, de celle des œufs fécondés. En ce qui concerne l'aspect extérieur, j'ai reconnu que les descriptions faites par Prévost et Dumas et surtout par OEllacher sont tout à fait exactes. En particulier l'existence d’une zone renfermant de nom- breuses taches jaunes disposées autour de la zone blanche centrale est tout à fait caractéristique des œufs non fécondés. Tous les auteurs sont du reste d’accord sur ce point. Mais c’est surtout l’élude des coupes faites dans la cicatricule fixée aussitôt après la ponte de l'œuf qui est intéressante. On voit que cette cicatricule est constiluée par de nombreuses cellules dont les unes sont placées tout à fait superficiellement et les autres situées plus profondé- ment. Certaines de ces cellules possèdent un noyau lout à fait semblable à celui de cellules normales, parfois même en voie de division indirecte. D'autres en possèdent deux ou même trois, de forme souvent allongée. Enfin, on trouve d’autres noyaux en voie de bourgeonnement ou même en dégénérescence très avancée. Ce dernier fait montre que, même avant le moment de la ponte de l’œuf, le rudiment d'embryon qui avait commencé à se former dans celui-ci se désorganise déjà dans certaines de ses parties. En résumé, contrairement à l’opinion de Barfurth, laquelle est géné- ralement admise aujourd'hui, les œufs non fécondés des Oiseaux peu- vent subir une segmentation spéciale que l’on ne peut guère appeler autrement que segmentation parthénogénésique. Les cellules qui résultent de cette segmentation peuvent posséder un noyau d'apparence normale et capable de présenter des phénomènes de mitose. Toutefois, ces cellules ne tardent pas à entrer en dégénérescence, de sorte que le développement de l'embryon s’arrêle toujours à un stade très précoce. HISTOGENÈSE DES PROCESSUS DE CIRRHOSE TOXIQUE DU FOIE. II. — CIRRHOSES CHLOROFORMIQUES, par NoEL FIESSINGER. Expérimentalement, on a depuis longtemps démontré que l'intoxica- tion chloroformique peut provoquer une cirrhose hépatique. Mertens, par les injections sous-cutanées, C. A. Herber et Vm. R. Williams, par les inhalations, ont obtenu chez le lapin et chez le chien des réactions scléreuses du foie. À l’aide des injections sous-cutanées de chloroforme dilué dans l'huile de paraffine, répétées pendant douze à quatorze 650 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mois (1), nous avons, de même, obtenu ces altérations cirrhotiques; seulement, à l'encontre des auteurs précédents, il nous a été possible, à l'aide de prises aseptiques successives de parenchyme hépatique, d'étudier l’évolution histologique de la cirrhose, en assistant à son développement. Nous diviserons l’évolution des lésions tardives en deux phases : une première, durant laquelle la lésion reste essentielle- ment parenchymateuse et se montre susceptible de réparation complète si on cesse l’intoxication; la seconde, où la réaction interstitielle se développe et persiste même après la cessation de l’intoxication. Première phase. — Cette période se prolonge un à deux mois. Les lésions. cellulaires sont, à cette époque, les seules altérations visibles. Ce sont des dégéné- rescences granuleuses avec ou sans pycnose; la caryolyse paraît cependant plus fréquente que la pycnose. La dégénérescence graisseuse semble plus rare. Ces phénomènes dégénératifs se localisent particulièrement au centre du lobule ; ils paraissent moins avancés dans la zone périportale. Continuons l’inloxication : d’autres altérations se moutrent après deux mois. Deuxième phase. — Après le deuxième mois, il se fait, au niveau de l’espace porte, une accumulation de cellules embryonnaires. Puis, des fibres collagènes apparaissent dans ce tissu néoformé. Ces fibrilles et des cellules conjonctives jeunes pénètrent de l’espace porte entre les cellules hépatiques les plus voi- sines (celles-ci sont déjà fortement altérées et frappées de dégénérescence granuleuse et graisseuse). Le tissu fibreux a une évolution extensive, I isole bientôt les cellules nobles dégénérées autour desquelles il paraît se disposer avec une certaine prédilection, d’où la présence dans le foyer néoformé de cellules hépatiques fortement nécrosées. Dans ce foyer, le tissu scléreux prend bientôt une vitalité intense. On y voit des mitoses et des figures de macro- phagie. Durant cette réaction, la veine porte et les canaux biliaires ne semblent participer aucunement aux troubles lésionnels. Bientôt, les veines sus-hépatiques s’entourent de tissu fibreux qui pénètre entre les travées cellulaires les plus voisines, pour ébaucher l’aspect d’une cirrhose biveineuse à disposition annulaire. Beaucoup des cellules hépatiques qui avoisinent ces travées Ébreuses portent la marque d’une altération pro- fonde de leur c;toplasma, et certaines sont en pleine dégénérescence claire. Sur deux lapins, dont nous avons pu suivre l’évolution des lésions pen- dant douze et quatorze mois à l’aide de trois prises successives de foie (2), espacées de plusieurs mois, nous avons obtenu des cirrhoses qui, ma- croscopiquement, se montraient avec l'aspect du foie roux et clouté. Le parenchyme résistait à la coupe et criait sous le couteau. Il nous a été facile (4) Pour la technique que nous avons employée, se reporter à notre com munication du # avril 1908 à la Société de Biologie. (2) Nos prises de parenchyme hépatique se bornent à de très petites par- celles; la cicatrice des incisions est de la sorte étroitement localisée, et les cirrhoses généralisées, obtenues au cours de l'expérience, ne peuvent tre attribuées à l'extension de Ja cicatrice opératoire. SÉANCE DU 11 AVRIL . 651 de voir, à l’aide des prises opératoires de parenchyme hépatique, l’inten- sité et l'extension des dégénérescences cellulaires précéder et accompa- gner le développement du tissu fibreux. En fin de compte, nous sommes arrivé à constituer une cirrhose biveineuse, ayant une forte tendance à dissocier le lobule et constituant, d’une façon évidente, le début d’une cirrhose annulaire. Dans chaque îlot de tissu fibreux, se voyaient des cellules en dégénérescence granulo-graisseuse particulièrement mar- quée, encerclées dans le tissu fibreux, véritable signature de l’évolution cicatricielle et de l’envahissement conjonctif autour des cellules altérées. En même temps, chez ces mêmes animaux, nous avons déterminé une lésion sur laquelle nous tenons à insister : il s’agit d’une splénomé- galie. La rate d’un lapin de 3 kilogrammes (quatorze mois d’intoxica- tion) atteint 14 centimètres dans son plus grand diamètre, et un poids de 15 grammes. L'examen histologique nous montrait que la lésion prédominante était une sclérose pulpaire avec réaction macrophagique, lésion fréquente au cours des cirrhoses, comme l’a montré Gauckler. Les animaux cirrhotiques ne présentent généralement qu'une très légère ascite, la sténose portale est peu marquée ; aussi la splénomégalie constitue-t-elle une altération encore difficile à interpréter. En somme, à l'aide du chloroforme, il est possible de réaliser expéri- mentalement une cirrhose biveineuse avec splénomégalie, et l'étude des altérations successives d'un même foie permet d'affirmer la précession de l'altération parenchymateuse sur la réaction interstitielle. (Travail du Laboratoire des D Chauffard et Œttinger.) SUR LA DIGESTION DES HEXOTRIOSES, par G. BARTUET et H. BiErRY. Des recherches anciennes ontétabli que le raffinose est hydrolysé par les ferments solubles sécrétés par la levure ; cette hydrolyse a été attri- buée à l’invertine. Pantz et Vogel (1) ont constaté que la muqueuse intestinale du chien n’exerçait aucune action sur le raffinose; ilen est de même de la muqueuse de l'intestin grêle du cheval d'après Em. Fischer et Niebel. M. Giaja et l’un de nous avons confirmé les résultats précédents et montré en outre que le sue gastro-intestinal d'Æelix pomatia était capable d'hydrolyser très rapidement le raffinose. I résulte de ces observations, étant donné que le saccharose est (1) Pantz et Vogel. Zeits. für Biolog., XXXII, 1895, p. 304. 652 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dédoublé par ces mêmes muqueuses intestinales, que le ferment soluble qui dédouble le sucre de canue dans l'intestin, diffère de l'invertine de la levure et des mollusques, ou que la levure et les mollusques sécrètent un ferment soluble particulier du raffinose. Il semble que cette dernière hypothèse soit la bonne, car le suc digestif d’un autre mollusque, l’aplysie (Aplysia punctata), tout en renfermant une invertine très active, est sans action sur le raffinose (1). 11 nous a paru intéressant de faire l’étude comparée de divers sucs digestifs sur le raffinose, sur le gentianose et sur le stachyose (mannéo- tétrose) ; car d’après les recherches de MM. Bourquelot et Hérissey et de M. C. Tanret (2), l’action ménagée d'un acide ou d’un premier ferment a ceci de commun pour ces trois sucres qu elle se traduit dans tous les cas par la séparation d'une molécule de lévulose. Le gentianose a été préparé par le procédé de G. Tanret (3). Les racines fraiches de gentiane, après avoir été concassées, avaient été jetées dans l'alcooi bouillant, comme le recommandent MM. Bourquelot et Nardin. Le suc pancréatique de chien est sans aclion sur le gentianose. Les macérations de muqueuse intestinale de lapin ou de chien, filtrées ou non sur bougie Berkefeld, additionnées de toluol ou de NaF, qui inter- vertissent très rapidement le saccharose, n'hydrolysent pas le gen- tianose. Toutefois, au bout de quarante-huit ou quatre-vingt-dix heures, on peut observer une très légère action qui se traduit par l'apparition de petites quantités de sucre réducteur n'’alteignant pas un centi- gramme. Il en est tout autrement avec le suc gastro-intestinal d'Helix pomatia dont l’action est déjà manifeste au bout d’une heure ; le suc digestif d’Astacus fluviatilis est capable d'opérer la même hydrolyse. Il s’agit bien d’une dias- tase dont l'effet disparaît après chauffage vers 55 degrés. L'action diastasique (examen polarimétrique, étude des osazones) correspond à l’inversion faible des acides, c’est du moins ce que l’on constate avec de petites quantités de suc digestif et après un séjour de cinquante heures à 38 degrés. Les mollus- ques et les crustacés ne sécrètent pas de gentiobiose ; si toutefois Cette dias- tase existe chez ces animaux elle est très peu active. Ces faits viennent à l'appui de ceux déjà signalés par MM. Bourquelot et Hérissey concernant [a spécificité de la gentiobiose. Béchamp a montré que le suc gastrique étendu de son volume d’eau inter- (1) Bierry et Giaja. Comptes rendus de la Société de Biologie, 24 nov. 1906. (2) Bourquelot et Hérissey. Ann. de Ch. et Phys. 1902, t. XXVII, p. 397. — C. Tanret. Bulletin de la Société chimique, 1903. (3) G. Tanret. Contribution à l'étude de’ la gentiane. 1hèse médecine, 1905. Nous remercions M. le Dr Tanret d’avoir obligeamment. mis à notre disposi- tion du gentianose pour amorcer nos solutions. SÉANCE DU AL AVRIL 653 vertit le saccharose. Nous avons maintenu à 38 degrés pendant des temps variables, des solutions renfermant 0 gr. 50 de raffinose ou de gentianose et 0 gr. 20 de HCI. L'action réelle au bout de soixante minutes montre que le suc gastrique peut intervenir, quoique faiblement, étant donné le peu de séjour des aliments dans l’estomac (Cannon), dans la digestion des hexo- trioses. D'après les'travaux de CI. Bernard, de Dastre, de Bourquelot, on sait que les hexobioses et les hexotrioses ne sont pas directement assimi- lables ; pour être utilisés, ils doivent être préalablement transformés en hexoses. Cette transformation qui constitue la digestion est réalisée chez les êtres vivants par des ferments solubles qui agissent dans un ordre déterminé. Il ne semble donc pas que les animaux supérieurs puissent utiliser, pour une grande part, les hexotrioses. Les mollusques et les crustacés, dont le suc digestif renferme une première diastase — dias- tase qui doit être différenciée de l’invertine animale — qui dédouble le raffinose en lévulose et mélibiose et le gentianose en lévulose et gen- tiobiose, ne peuvent non plus utiliser complètement les hexotrioses, car ils ne paraissent pas sécréter de ferment nécessaire au second slade de la digestion. (Travail des Laboratoires de M. Etard à l'Institut Pasteur et de M. Dastre à la Sorbonne.) SUR LE DÉDOUBLEMENT DIASTASIQUE DU LACTOSE, DU MALTOSE ET DE LEURS DÉRIVÉS, par H. BrErRYy et J. Graya. D’après Em. Fischer, le lactose doit être considéré comme un galac- toside du glucose, car le groupe aldéhydique réducteur appartient à un reste de glucose, comme le montre l'oxydation du lactose en présence d’eau bromée, sa transformation en acide lactobionique, et le dédouble- ment par les acides de ce produit d’oxydation, en galactose et acide gluconique. Nous avons préparé par le procédé de Fischer et Mayer (1) l'acide lactobisnique que nous avons transformé en sa lactone. Nous avons fait agir comparativement sur le lactose et sur cette lactone (simplement dissoute dans l’eau, ou dissoute et puis neutralisée incomplètement par un carbonate alcalin, ou bien neutralisée complètement par un alcali) la lactase provenant de deux sources différentes : macération d'inlestins de fœtus de vache, et suc gastro-intestinal d'Aelix pomatia. (1) Berichte d. d. chem. Gesell., XXIF, p. 361, 1889. 654 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les macérations d’intestins de fœtus, filtrées ou non sur bougie Berke- feld, avec des antiseptiques divers, au bout de deux jours et même de cinq jours, n’exercent qn une action très faible sur l’acide lactobionique ou ses sels, alors que rapidement, dans les mêmes conditions, le lactose est complètement hydrolysé. il en est tout autrement du suc digestif de l’escargot, qui produit une transformation marquée avec mise en liberté de galactose; il suffit également d'ajouter ce même suc à une macération d’intestins restée presque inactive pour voir apparaître un sucre réducteur au bout de douze ou vingt-quatre heures. Il s’agit bien là d’une action diastasique, car le suc perd tout pouvoir hydrolysant envers l'acide lactobionique après un chauffage à 70 degrés, et cette diastase ne saurait être confon- due avec l’'émulsine, qui garde son activité après chauffage à cette même température. : Voulant voir jusqu'où se poursuivait l’action hydrolysante sur les dérivés du lactose, nous avons fait agir le suc d’Aelix pomatia sur à lactosazone elle-même, et nous avons constaté qu’elle était dédoublée avec mise en liberté de galactose. Le suc chauffé à 70 degrés restait inactif dans les mêmes conditions. | Nous avons alors préparé la lactone de l’acide maltobionique (1), sur laquelle nous avons fait agir comparativement le suc digestif d’Aelix pomatia et la macération d'intestin grêle de chien. Tout se passe comme pour l'acide lactobionique : l'hydrolyse très faible avec la macération d'intestin de chien est marquée avec le suc digestif de l’escargot. Dans les mêmes conditions, la macération d'intestin de chien dédouble cepen- dant très rapidement le maltose. Le suc digestif d’Aelix pomatia dédouble aussi la maltosazone avec mise en liberté de glucose et formation de glucosazone. Ce dernier fait vient compléter les recherches de Em. Fischer et Arms- trong (2), qui avaient déjà vu que les ferments sécrétés par là levure de bière sont capables d’agir sur la mallosone. | En somme, tout se passe comme si l'intestin sécrétait de petites quan- tilés de ferments capables d’'hydrolyser les acides lactobionique et mal- tobionique, tandis que ces ferments se trouveraient assez abondamment dans le suc digestif de l’escargot. Ces ferments sont-ils différents de la lactase et de la maltase? La question pourra tout au moins être facile- ment tranchée en ce qui concerne l'acide maltobionique, par le suc pancréatique de chien. Ce suc, en effet, ne renferme que l’amylase et la maltase à l'exclusion des autres ferments des hydrates de carbone counus jusqu à présent, Nous reviendrons prochainement sur ce sujet. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) (1) E. Fischer et I. Mayer. Ber. d. d. chem. Ges., XXII, p. 1941, 1889. (2) Ber. d. d. chem. Ges., XXXV, p. 3141. 1902. Où SÉANCE DU 11 AVRIL 65 * AUTO-AGGLUTINATION DES HÉMATIÉS DANS L'ICTÈRE HÉMOLYTIQUE ACQUIS, par F. Wipar, P. ABrami et M. BRuLé. L'étude du sang, au cours des ictères hémolytiques, a déjà permis de déceler dans ces affections plusieurs caractères hématologiques, bien différents de ceux que l’on observe au cours des ictères d’origine hépatique, et qui constituent autant de stigmates révélateurs de la nature hémolytique de la maladie. C’est avant tout la fragilité globulaire, mise en évidence par M. Chauf- fard (1), à l’aide du sang total, dans les ictères congénitaux, et que nous avons pu retrouver dans les ictères acquis en employant un procédé de recherche plus sensible, celui des hématies déplasmatisées (2); ce sont encore les earactères si particuliers de l’anémie (3) présentée par ces malades ; c'est enfin l'existence dans leur sang d'une grande quantité d’hématies granuleuses (4) faciles à mettre en évidence par la coloration vitale du sang, et dont nous avons montré récemment, ici même (5), les caractères spéciaux, différents de ceux des hématies dites à granula- tions basophiles, antérieuremen! décrites dans les anémies graves, le saturnisme, etc. À ces caractères hématologiques si particuliers, vient s'en ajouter un aulre, que nous avons constamment retrouvé dans les quatre cas d’ictère hémolytique acquis que nous avons pu étudier : le pouvoir que possède le sérum de ces malades, d’agglutiner leurs propres glo- bules rouges, autrement dit, l'existence d'une auto-aggqlutination des hématies. | On sait en quoi consiste le phénomène de l’agglutination des globules rouges. Lorsqu'on mélange intimement dans un verre de montre, ainsi que l'a conseillé M. Pagniez, dix gouttes d’un sérum frais avec une goutte d’'hématies lavées, on voit, si l’agglutination est positive, le mélange perdre au bout de quelques secondes son aspect homogène. En agitant doucement le verre de montre, on aperçoit les hématies agglomérées (1) Chauffard. Pathogénie de l'ictère congénital de l'adulte. Semaine médi- cale, 16 janvier 1907. (2) Widal, Abrami et Brulé. Différenciation de divers types d’ictères hémo- lytiques par le procédé des hématies déplasmatisées. Presse médicale, 19 octobre 1907. (3) Widal, Abrami et Brulé. Les ictères d'origine hémolytique. Archives des maladies du cœur, avril 1908. (4) Chauffard et Fiessinger. Ictère congénital hémolytique avec lésions globulaires. Société médicale des Hôpitaux, 3 novembre 1907. (5) Widal, Abrami et Brulé. Diversité des types d’hématies granuleuses. Société de Biologie, mars 1908. 656 : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en petits grains facilement visibles à l'œil nu, formant comme une émulsion de brique pilée. Après quelques minutes, l'agglutination se complète, les grains se fusionnent en une véritable pellicule homogène qui tombe au fond; le sérum qui surnage est absolument clair et jp et les secousses imprimées au verre de montre ne parviennent pas à dissocier la pellicule hématique. Lorsque, dès le début de l’expé- rience, au slade de « brique pilée », on examine au microscope une goutle de l'émulsion, on voit les hématies agglutinées en placards volu- mineux, entre lesquels ne persistent plus que de rares hématies libres ou réunies en petites piles de quelques éléments. Cette agglutination des hématies peut, on le sait, se produire dans deux conditions. Tantôt il y a agglutination des hématies d'un sujet déterminé par le sérum d’un autre individu de la même espèce : c'est l’iso-agglutination. Tantôl il y a agglutination des hématies d’un sujet par son propre sérum : c’est l’auto-agglutination. Ces deux variétés d’ag- glutination sont loin de présenter la même signification. Les recherches de Landsteiner, de Donath, de La Monacho et Panichi, celles de Pagniez, celles plus récentes de F. Schenk et de Hektœn, ont établi en effet que l’iso-agglutination est très fréquemment observée chez l'homme, soit à l’état normal, soit au cours des affections les plus diverses (60,9 p. 100 de cas, d'après Pagniez); par contre, l’auto-agglutination-est un phéno- mène absolument exceptionnel. Les recherches très nombreuses que nous avons effectuées come ul entièrement ces conclusions. Nous avons fréquemment observé l’exis- tence d’iso-agglutination chez des sujets atteints de maladies très variées et en particulier d’ictère d'origine hépatique, mais les seuls cas d'auto-agglutination que nous ayons notés se rapportent à nos quatre ictériques hémolytiques. Chez ces quatre malades, dont nous avons rapporté ailleurs en détail les observations (1), le phénomène de Pauto-agglutinalion s’est mani- festé avec une grande intensité. Au bout de trois à cinq minutes, le mélange du sérum et des globules rouges prenait l'aspect caractéris- tique de brique pilée, et après dix minutes les hématies étaient rassem- blées en pellicule. D'autre part, nous avons retrouvé constamment cette réaction posi- tive, durant toute l’évolution de la maladie, chez nos quatre malades. Chez l’une d'elles, dont l'affection après avoir évolué durant trois mois, à la facon d'un ictère catarrhal pléiochromique prolongé, s’est terminée par la guérison, l’auto-agglutination, constamment positive pendant toute la durée de ja maladie, à disparu en même temps que (1) F. Widal et P. Abrami. Types divers d’ictères hémolytiques. Bulletins de la Société médicale des Hôpitaux, 8 novembre 1907. — Widal, Abrami et Brulé. Les ictères d’origine hémolytique. Archives des maladies du cœur, avril 1908. x CSL TS Fo SEANCE DU AL AVRIL 657 l'ictère et l’anémie. Chez nos trois autres malades, atteintes d'ictère hémolytique chronique, la réaction n’a cessé d’être posilive. Bien que chez deux d'entre elles, sous l'influence du repos et de la médication ferrugineuse (1), le nombre des hématies et la richesse globulaire soient devenus normaux et que l'ictère se soit considérablement atlénué, cependant leur sérum n'en continue pas moins à déterminer, avec une grande netteté, l'agglutination de leurs hématies. Nous avons recherché si l’auto-agglutination des hématies ne se retrouvait pas dans l’ictère hémolytique congénilal, si voisin clinique- ment et hématologiquement de l’ictère hémolytique acquis. Chez deux sujets atteints d’ietère hémolytique congénital, le père et la fille, nous avons cherché à maintes reprises l'auto-agglutination des hématies sans que jamais elle se montre positive. En étudiant l'iso-aggluti- nation chez ces mêmes malades, nous avons remarqué que tandis que le sérum de la fille, plus anémique et plus ictérique que son père restait saus action agglutinante sur les globules de celui-ci, nous pou- vions au contraire noter de facon constante une oem on très intense et très précoce des globules de la fille par le sérum du père. Il semble donc, d’après les cas que nous avons pu observer jusqu'ici, que l’auto-agglutination des hématies se retrouve particulièrement dans l'ictère hémolytique acquis et puisse faire défaut dans l’ictère hémo- Iÿtique congénital. On sait qu'il est facile de reproduire expérimentalement chez le chien, par injection de toluylènediamine, un ictère hémolytique dans lequel les réactions hématologiques sont, comme nous l'avons mon- tré (2), de tout point superposables à celles que nous avons observées chez l’homme. Cependant, dans les ictères expérimentaux ainsi provo- qués, nous n'avons jamais observé de propriétés auto-agglutinantes dans le sérum des animaux en expérience. L'existence de l'aulo-agglutinalion des hématies, observée de facon constante chez nos malades atteintes d’ictère hémolytique acquis, constitue un symptôme bien spécial, qui s’ajoute aux autres éléments du syndrôme hématologique de cette affection, la fragilité globulaire, l'anémie à caractères particuliers, la granulation des hématies, et accentue encore les différences qui séparent ces ictères hémolytiques des ictères d’origine hépatique. (4) Widal, Abrami et Brulé. Les ictères d’origine hémolytique. Archives des maladies du cœur, avril 1908. (2) Widal, Abrami et Brulé. Pluralité d'origine des ee hémolytiques. liecherches cliniques et expérimentales. Bulletins de la Société médicale des Hôpitaux de Paris, 29 novembre 1907. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T LXIV. 48 HET PRO ES ENT 5 he 658 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DOSAGE DE L'INDOL DANS LES CULTURES MICROBIENNES, par Maurice NonnoïTe et ROBERT DEMANCUE. Nous avons exposé dans une note précédente(1) un procédé très sen- sible pour la recherche de l'indol dans les cultures microbiennes. La constance dés résultats obtenus dans de nombreuses expériences nous a permis d'autre part d'établir une méthode de dosage colorimétrique de ce corps. Malgré les critiques dont les méthodes colorimétriques ont été l’objet, elles peuvent rendre de précieux services, car, dans le cas actuel, elles nous ont donné des résultats beaucoup plus précis que les dosages volumélriques ou pondéraux et nous ont permis d’atteindre une appro- ximation de 1/2.000.000. Pour ce dosage, il faut préparer tout d’abord une solution titrée d'indol. Nous dissolvons dans 100 centimètres cubes d’eau distillée 34 milligrammes d'indol du commerce pesés par double pesée, et nous répartissons cette solulion au moyen d’une burette donnant XVII gouttes par centimètre cube; chaque goutte contient donc 0 milligr. 02 d’indol. On aura préparé d'autre part une série de 40 tubes à essais de calibre égal, contenant chacun 10 centimètres cubes de l’eau peptonée employée pour les cultures à examiner. Dans chacun d'eux, on verse youtte à goutte la solution titrée d’indol à raison de I goutte pour le premier, Il gouttes pour le second, et ainsi de suite en augmentant de I goutte par tube, de manière à obtenir une série de tubes étalons numérotés de 1 à 10, et dont la teneur en indol augmente chaque fois de 0 milligr. 02. La culture à examiner a été faite dans un tube contenant 20 centi- mètres cubes d’eau peptonée. Rappelons que la réaction de l’indol ne réussit qu'avec les peptones pancréaliques; nous nous sommes servis de la peptone Byla pour cultures en solution à 2 p. 100, additionnée de 5 p. 1.000 de chlorure de sodium et neutralisée. La culture une fois développée est centrifugée, et on prélève 10 centimètres cubes du liquide clair que l’on verse dans un tube de même calibre que les tubes étalons. Il suffit alors de provoquer dans les uns et les autres la réaction de l'indol, en versant dans chacun des tubes étalons et dans les 10 centi- mètres cubes de culture centrifugée X goutles d’une solution à 4 p. 1.000 de nitrite de potasse et IV gouttes d'acide sulfurique concentré, puis en maintenant le tout au bain-marie bouillant pendant dix minutes. Sous l’action de la chaleur, la réaction nitreuse se produit dans les meilleures conditions. Les tubes étalons forment une gamme de colo- (4) M. Nonnotte et R. Demanche. Sur la recherche de l’indol dans les cultures microbiennes. Société de Biologie, 21 mars 1908, p. 494. SÉANCE DU 11 AVRIL 659 rations régulièrement croissantes du rose pâle au rouge vineux intense, facilement comparables à celles de la culture, puisque la réaction s'est produite dans la même solution de peptone. Si on constate dans la culture une identité complète de coloration avec l’un des tubes étalons, le dosage est terminé. Sinon il faut chercher les deux tubes entre lesquels elle se place dans l'échelle colorimétrique, et, par des dilutions plus considérables, préparer, comme précédemment, une nouvelle série de tubes intermédiaires, ne contenant chacun que 1/4 de goutte de la solution titrée d’indol. Nous avons pu apprécier ainsi des différences de 0 milligr. 005 d'indol, et déterminer dans nos cultures la teneur en _indol à 1/2.000.000 près. Nous avons appliqué cette méthode à des cultures en série d'un échan- tillon de colibacille que nous possé- dons au laboratoire, en examinant les cultures d’abord heure par heure, puis de jour en jour. Nous résumons les résultats par la courbe ci-contre. La réaction a été positive dès la quatrième heure de passage à l'éluve, et la teneur en indol a augmenté très rapidement dans les premières heures jusqu'à la huitième, augmentant de plus du double de la quatrième à la cinquième heure. Puis l’accroisse- ment se ralentit ét se maintient régulièrement à O0 milligr. O1 p. 100 par jour ; du cinquième au huitième jour, il n’est plus que de 0 milligr. 2 p. 100. Par cette méthode, on peut ainsi, sans aucune manipulation délicate, déterminer avec précision l'intensité de la réaction de l’indol, en établir la ‘courbe, et pour une même solution de peptone comparer l’activité de plusieurs échantillons de colibacille. (Travail du Laboratoire de Pathologie expérimentale et comparée .de la Faculté de médecine de Paris.) TOXINES DU BACILLE DE KOCH DANS LE LAIT DES FEMMES TUBERCULEUSES, par Rappin et L. FORTINEAU. L'un de nous a publié dans le Bulletin de l'Institut Pasteur de Nantes (1902) des recherches entreprises pour démontrer l'existence des toxines _sécrétées par le bacille de Koch dans le lait provenant de vaches recon- 660 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nues tuberculeuses par l'injection d’épreuve. Ces recherches faisaient suite à des expériences de même ordre ayant déjà démontré l’existence de ces toxines dans les urines tuberculeuses (1). Depuis ce lemps, nous avons continué les mêmes expériences en les faisant ‘porter sur le lait de femme, et les premiers résultats ont élé l'objet d’une note présentée à la Société en 1906. Aujourd'hui, nous sommes en possession d'un plus grand nombre de faits qui nous pers mettent de formuler les conclusions suivantes : 1° L'injection au cobaye tuberculeux de à centimètres cubes de lait bouilli de femme saine ou atleinte d'une autre infection n'’amène qu'une réaction #ulle ou insignifiante ; : 2° Dans la tuberculose à toutes les Dériodes, même au début, la même injection produit une hyperthermie en tout comparable à celle déter- minée par une faible dose de tuberculine. Cette réaction débute au bout de deux heures et se manifeste par une ascension brusque qui varie entre 1 et2 degrés et demi, atteint son maximum au bout de trois heures et disparait après le même temps. _ Comme celte injection n'’amène chez le cobaye sain qu’une réaction nulle ou faible et que nous l'avons observée dans 10 cas sur 20, nous nous croyons autorisés à la considérer comme spécifique et démontrant d’une façon certaine l'existence des poisons sécrétés par le bacille de Koch dans le lait tuberculeux. Dans le cours de ces expériences, l'injection de lait cru a déterminé une tuberculose expérimentale chez le cobaye dans un cas sur 13. ÉCHINOCOCCOSE PRIMITIVE EXPÉRIMENTALE. PNEUMOTHORAX HYDATIQUE, par F. DÉvÉ (de Rouen). EXPÉRIENCE. — Le 3 juin 1907, nous injections ‘dans la trachée d’un lapin, vingt anneaux mûrs de ténia échinocoque, en suspension dans 1 centimètre cube d’eau salée physiologique. Le 29 août, nous pratiquions le séro-diagnostic, selon la technique de Fleigh et Lisbonne : cette épreuve donnait un résultat négatif. Demeuraient également négatifs, le 19 septembre, deux essais d’oculo- réaction et de cuti-réaction avec le liquide hydatique (2). Jusqu'au 12 mars 1908, l'animal, vigoureux et gras, ne manifesta aucun trouble ; le 11 mars au soir, il était encore en pleine santé apparente. Or, le (4) Rappin et Forlineau. Recherche de la réaction de la tuberculine, dans les urines des tuberculeux. Congrès de l'Association francaise pour l'avancement des sciences, 1898. 2) L'idée nous en avait été suggérée par M. Maurice Nicolle. SÉANCE DU A1 AVRIL 661 lendemain 42 mars, à huit heures du matin, on le trouva immobile dans sa cage, gêné pour respirer, la tête rejetée en arrière; il ne mangeait pas; on remarquait, en outre, que sa tête était « enflée ». Surveillé à diverses reprises, au cours de la journée, il demeura dans le même état : dyspnéique et refu- sant la nourriture. On le trouva mort à cinq heures du soir. Aulopsie. — À l'ouverture de l’abdomen, pas de kystes dans le foie, la rate ni le péritoine. Par contre, un kyste gros comme une cerise occupant le pôle inférieur du rein droit. La paroi thoracique étant encore intacte, on remarque que dans sa moitié droite le diaphragme bombe vers l'abdomen. À travers ses digitations ‘d’inser- tions chondro-costales, on peut constater que la cavité pleurale droite est pleine de gaz. Du côté gauche, au contraire, le vide pleural persiste. Ouverture de la cavité thoracique droite : le poumon apparaît rétracté contre le médiastin. Pas de liquide dans la plèvre. De nombreux tractus fibrineux tapissent la face externe du poumon et s’attachent, d’autre part, au médiastin et à la paroi thoracique. Au-dessous du lobe inférieur affaissé, on découvre, logée dans le recessus vertébro-diaphragmatique, libre dans la cavité pleurale, une vésicule hydatique rebondie, opaline et transparente, du volume d’une cerise. On remarque, alors, creusée dans la face inférieure (diaphrag- matique) du lobe pulmonaire droit une cavité grisâtre, à parois régulières, à bords déchiquetés et ourlés de tractus fibrineux, qui est constituée par la poche adventice, rétractée, de la vésicule trouvée libre dans le sac pleural : le kyste hydatique pulmonaire s'était rompu spontanément dans la plèvre, en pro- voquant l'apparition d’un pneumothorax rapidement mortel. Le médiastin, la plèvre et le poumon gauche ne présentaient rien d'anormal. é Ce fait expérimental reproduit, d’une façon schématique, certains faits de pathologie humaine, dans lesquels un kyste hydatique du -poumon, resté jusque-là silencieux et latent (ou du moins demeuré méconnu), se révèle brusquement par l'apparition spontanée d'un pneumothorax. En pareille circonstance, le clinicien attribue générale- ment cet accident à la tuberculose, jusqu’au jour où, la suppuration étant entrée en scène, une pleurotomie, en donnant issue à la mem- brane-mère tombée dans la cavité pleurale, révèle la nature hydatique du pneumothorax. Ce pneumothorax hydatique vrai ne doit pas être confondu, en cli- - nique, avec le pneumo-kyste hydatique du poumon (1), dans lequel épanchement gazeux et les signes hydro-aériques auxquels il donne naissance se produisent à l’intérieur de la poche pulmonaire elle-même, ouverte dans les bronches. Le pneumothorax hydatique proprement dit — d’origine pulmonaire — doit être séparé, d'autre part, du cholé-pyo- pneumothorax hydalique (Dévé), lié à la suppuration pleurale gazeuse (1) F. Dévé. Revue de Chirurgie, avril 1907, p. 547; et Société de médecine de Rouen, 11 novembre 1907, in Normandie médicale, 1° décembre 1907. 662 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'un kyste du foie. Il doit, enfin, être distingué des pneumo-kystes hydatiques du foie, dans lesquels on observe les signes physiques du pyo-pneumothorax sous-phrénique (1). Quant à la vésicule hydatique primitive trouvée libre dans la eavité pleurale, elle ne rentrait pas dans le cadre des kystes primitifs de la plèvre, étudiés dans la note précédente. Il est à remarquer, cependant, que, en cas de survie de l’animal, cette hydatide vivante et intacte eùt pu, sans nul doute, poursuivre son évolution dans la séreuse, réalisant ainsi une sorte de fype intermédiaire entre l’échinococcose primitive et l’échinococcose secondaire. L’OVULATION EST-ELLE SPONTANÉE CHEZ LA LAPINE ? (Réponse À MM. RecauD et DuBrEuIL), par F. VILLEMIN. J'ai soutenu contre MM. Regaud et Dubreuil (2) que l'ovulation est spontanée chez les femelles des mammifères (3) et, me fondant sur une observation que j’ai faite chez la lapine, je me suis refusé à admettre que cet animal faisait exception à la règle générale. Dans leur dernière note, MM. Regaud et Dubreuil contestaient cette observation parce qu’elle ne cadrait pas avec les leurs. La discussion, placée sur ce ter- rain, menacerait de devenir pénible, aussi je crois préférable, pour ma part, de ne pas la continuer. Je ferai simplement remarquer que dans leur première note, mes contradicteurs jugeaient le coït indispensable pour ameuer la rupture des follicules; dans la seconde, après nouvelles expériences, ils considèrent l'approche dû mâle comme suffisante ; j’es- père qu'à la suite d'une autre série d'expériences, ils s’apercevront que l’action du mâle s'exerce même si la femelle est placée dans une cage voisine, et nous serons enfin d'accord. (1) F. Dévé. Des kystes hydatiques gazeux du foie. Revue de chirurgie, avril, mai, juin 1907. (2) Regaud et Dubreuil. Existe-t-il des relations entre les phénomènes du rut et la présence des corps jaunes ovariens chez la lapine. Soc. de Büiol., 1e février 1908 ; 24 mars 1908; 4 avril 1908. (3) Rôle du corps jaune ovarien chez là femme et la lapine. Soc. de Biol., 29 février 1908. SÉANCE DU 11 AVRIL 663 ÉTAT DU TESTICULE DE CHIENS AYANT SUBI DIVERSES EXTIRPATIONS PARTIELLES DE L'APPAREIL THYRO-PARATHYROÏDIEN, par L. ALQUIER et L. THEUVENY. L’ablation complète de l'appareil thyro-parathyroïdien chez le chien ayant toujours été suivie de mort en moins de quinze jours, nous avons étudié les modifications du testicule après des ablations incomplètes, suivies d'une survie suffisamment longue pour leur permettre de se produire. 1. Thyroidectomies unilatérales. Exp. 15 (1). — Chien adulte, jeune. Thyroïdectomie unilatérale, suivie, les jours suivants, de torpeur, diarrhée, légère albuminurie, tremblement géné- ralisé. Puis, rétablissement complet. Au bout de deux mois et demi, l’animal est sacrifié, il a maigri de 2 800 grammes (poids 9.200 gr.). Les testicules pèsent Hooe 40 grammes ; au microscope, les tubes séminifères présen- tent un épithélium formé de cellules disposées sur cinq et six rangs, avec de très nombreuses figures de kariokynèse. Les spermatozoïdes sont nombreux, les cellules interstitielles semblent absolument normales. Exp.16.— Chien âgé paraissant en bonne santé. Thyroïdectomie unilatérale. Guérison sans incidents d'aucune sorte; deux mois et demi après accidents tétaniformes, avec diarrhée, anorexie, torpeur. (Get état s’accompagnant de conjonctivite et de chate des poils, par placards, est peut-être dû à une infec- tion secondaire.) Mort en deux jours. Bepuis la mise en expérience, l'animal a gagné 1.300 grammes et pèse 11.000 grammes. Les testicules pèsent ensemble 9 grammes. La spermatogenèse est moins active que dans le cas précédent, les cellules interstitielles bien développées. La recherche de la graisse montre quelques gouttes, peu volumineuses, dans la partie profonde de l’épithélium séminifère. 2. Thyroidectomies doubles en respectant deux parathyroïdies (pour assurer une survie do Exp. 18. — Vieux chien. Thyroïdectomie double, en respectant les parathy- roides supérieures, avec une trace de tissu thyroïdien. Pas d'accidents immédiats, sauf une légère albuminurie douteuse. Dix mois après, parésie brusque, avec chutes fréquentes. Mort le lendemain. Amaigrissement de 1.300 grammes (poids à la mort : 12.000 gr.). Spermatogenèse un peu moins (1) Ces expériences devant être publiées in extenso, nous donnons ici leur . numéro d'ordre. à: 664 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE active que dans l'expérience 15. Pas d'autres modifications, histologiquement appréciables. Exp. 20.— Chien adulte. Thyroïdectomie unilatérale, en respectant la para- thyroïde supérieure. Légère albuminurie les trois jours suivants. Dix jours après, la même opération est pratiquée de l’autre côté, l'animal est soutenu par l'opothérapie thyroïdienne. Légère albuminurie intermittente les quinze premiers jours. Cent vingt-six jours après la deuxième intervention, résec- tion de l’une des parathyroïdes laissées en place. Accidents généraux et con- vulsifs, atténués par l'injection de « parathyroïdine Vassale ». Mort au bout de quinze jours. Testicules : mêmes observations que dans le cas précédent. 3. Parathyroïdectomie partielle. Exp. 21. — Chien adulte. Résection des deux parathyroïdes du même côté. Jours suivants : torpeur, diarrhée, albuminurie légère, puis guérison. Six mois après, ablation de la parathyroïde supérieure laissée en place de l’autre côté. L'animal est soutenu par l'injection de « parathyroïdine Vassale ». Pas d’autre accident qu’un peu de torpeur le premier jour, et une légère albumi- nurie. Au deux cent soixante-neuvième jour de la mise en expérience, l’animal est trouvé mort, sans avoir présenté de signes morbides. Poids (après la mort : 12.400 gr. contre 14.200 au début). Testicules : poids des deux, 30 grammes. Spermatogenèse remarquablement active, pas de modifi- cition appréciable des ce'lules interstitielies. 4. Ablation de deux parathyroïides, puis thyro-parathyroidectomie com- plète. Exp. 7.— Vieux chien. Résection des deux parathyroïdes supérieures. Pas d'accidents; trois mois après, thyroïdectomie double; l’animal est soutenu par l'injection de « parathyroïdine Vassale ». Albuminurie, torpeur, accidents convulsifs. Mort le cinquième jour après la deuxième intervention. Testi- cules : spermatogenèse peu active, cellules interstitielles non modifiées; graisse très abondante dans l’épithélium séminifère, surtout dans sa moitié interne et dans les interstices. Ces expériences portent sur des animaux adulles. Les modifications observées dans le testicule consistent en diminution de la spermato- genèse, et en surcharge graisseuse, et nous paraissent en relation bien plus avec l’âge des animaux qu'avec l’état de l'appareil thyro-para- thyroïdien. Bien que les chiens ayant subi l'ablation même partielle de l'appareil thyro-parathyroïdien semblent, en général, paresseux pour le coït, nous avons observé, sur plusieurs d’entre eux, l’acte sexuel, par- fois même suivi de fécondation, les chiennes étant rigoureusement iso- lées d’autres animaux. At der nt dé de CPR dy 97 SÉANCE DU A1 AVRIL 665 LE CHLORURE D'ÉTHYLE DANS LES TISSCS PENDANT L'ANESTHÉSIE ET AU MOMENT DE LA MORT, par LuGIEN Camus et Maurice Nicroux, Nous avons employé pour faire cette étude la méthode qui nous à servi précédemment pour nos recherches sur le sang. Le chlorure d’éthyle a été extrait des tissus par le vide et la chaleur, puis dosé au moyen de l’eudiomètre. Technique. — Les tissus rapidement enlevés sont plongés aussitôt dans des flacons tarés renfermant un mélange d’eau et de glace ; après avoir attendu une demi-heure environ, pour que tout le tissu soit à O0 degré, on tare de nouveau le flacon et l’on coupe très finement les tissus au sein de l’eau glacée. La bouillie introduite dans le ballon de la pompe à mercure au. moyen d'un dispositif spécial, est traitée ensuite comme nous l'avons dit pour le sang. Contrôle du procédé. — L'expérience idéale de contrôle devait consister à faire absorber à un tissu un poids déterminé de chlorure d’éthyle et à le retrouver après avoir soumis ce tissu aux manipulations ci-dessus indiquées. Cette opération nous a semblé impossible à réaliser correctement et nous nous sommes bornés aux recherches suivantes : 1° nous avons pris des poids égaux de tissu (rein) et nous avons constaté que les quantités de chlorure d’éthyle retrouvées étaient identiques; 2° nous avons opéré sur des poids très différents d’un même tissu, et nous avons obtenu des quantités proportion- nelles de chlorure d’éthyle. : Nos expériences ont été faites sur des animaux que nous ayons tenus plus ou moins longtemps endormis, en nous servant d’une facon inter- mittente du masque à vessie. L’anesthésie a duré de quinze à trente mi- nutes en moyenne. Le sang a été pris dans l'artère fémorale et dans la veine jugulaire et, aussitôt après la saignée, les organes ou fragments d'organes ont été enlevés et plongés dans l’eau chargée de glace pour être ensuite traités comme nous avons dit plus haut. Ne pouvant pas nous étendre ici sur les conditions particulières de chaque expérience, nous nous bornerons à donner les tableaux des résultats de nos diffé- rentes recherches. ; Voici, d’abord, une série d'analyses faites sur les organes et sur le sang de trois chiens morts à la suite de l’anesthésie. Le premier es! mort intoxiqué par le chlorure d’éthyle, et ses organes ont été enlevés après l'arrêt du cœur ; le deuxième est mort d'asphyxie au cours de l'anesthésie ; enfin, le troisième est mort par arrêt respiratoire provo- qué par le chlorure d'éthyle, et ses organes ont été extraits peu d'ins- tants après. 7 666 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE EXPÉRIENCE Î EXPÉRIENCE II EXPÉRIENCE III LAN (Sang et organes (animal mort (animal mort prélevés après L par par 2 arrêt du cœur) asphyxie) arrêt respiratoire) DISAnee C?H°CI p. 100 gr. C?H°C1 p. 100 gr. C2H°CI p. 100 gr. analysés. si ce ee = milligr, milligr. milligr. Sang'artériel 2007 » 58,1 84,3 Sang veineux . . . . . 10 ,7 40,4 48,2 Cerveau: 2 pee 81,5 21,2 54,4 Baule 2er ss 91 32,5 59,8 CRUEL EE EAN ERNST » AO 60,4 ROGERS ST AMAR EE » 33,5 48,6 RATES mA 34,9 26,1 26,3 ROIT AU at Re 1,6 28,5 41,1 Graissess is » 44,8 » Muscler nee cnies QE » 11953 Comme on devait s’y altendre, les résultats de ces expériences montrent que de grandes différences existent entre les tissus d’un même individu ; certains fixent beaucoup plus de chlorure d’éthyle que d’autres. La différence de composition chimique des organes et leur inégale vascula- risation expliquent ces variations. L’affinité du chlorure d'éthyle, comme celle de tous les anesthésiques, est plus grande pour les tissus qui renferment le plus de graisse ou de substances qui s'en rapprochent. La plus ou moins grande quantité d’anesthésique trouvée dans un organe n’est toutefois pas uniquement fonction de sa composition chimique et de sa vascularisation, elle dépend encore de l’état de la circulation, de la teneur du sang en chlorure d’éthyle et aussi de la durée de l’anesthésie. La multiplicité des facteurs capables d'’influencer la fixation du chlorure d’éthyle par les lissus imposerait un nombre considérable d'expériences, si l’on voulait déterminer les limites entre lesquelles peut varier la teneur de chaque organe. Nos résultats déjà publiés montrent que les oscillations pour le sang sont parfois considérables; on peut en effet trouver dans ce liquide jusqu'à huit fois la proportion de C?H*CI qui s’y rencontre au seuil de l’anesthésie. L'étude du système ‘nerveux étant particulièrement intéressante dans la question de l’anesthésie, nous nous sommes spécialement appliqués à rechercher comment varie la proportion de C'HCI dans le cerveau et le bulbe. Dans les expériences suivantes, les animaux ont reçu du chlorure d’éthyle jusqu’à cessation de la respiration; ils ont été anesthésiés tan- tôt progressivement et tantôt brusquement. Aussitôt que la respiration était suspendue, on faisait la prise de sang et, quinze secondes après, le cœur était enlevé pour suspendre la circulation cérébrale ; le cerveau et le bulbe étaient ensuite extraits le plus rapidement possible. SÉANCE DU A1 AVRIL 667 EXPÉRIENCE EXPÉRIENCE EXPÉRIENCE EXPÉRIENCE IV A" VI VII C?H°CI p. 100 gr. C?HCI p.100 or. C2H%CI p. 100 gr. C2HCI p. 100 er. ; milligr. milligr. milligr. milligr. Sang artériel. . . 65,6 95 112 120 Sang veineux. . . 44,3 72,8 » » Cerveau 55,5 58 61 i 62,2 Bulbe 53,4 54 54,5 53e Comme on le voit, la teneur en chlorure d’éthyle du système nerveux et en particulier du bulbe est remarquablement constante quand sur- vient la syncope respiratoire. Quelle que soit la teneur du sang, l’arrêt respiratoire se produit toujours quand le bulbe a fixé une quantité bien déterminée d'anesthésique. Les organes ne se saturent donc pas aussi vite que le sang et c’est la lenteur relative du passage du chlorure d'éthvle dans les tissus, comparée à sa brusque pénétration ou à sa rapide sortie du sang, qui explique la très grande tolérance de l’orga- nisine. Nous avons encore cherché quelle était la teneur du bulbe et du cerveau en chlorure d’éthyle au seuil de l’anesthésie, et nous avons pris comme signe clinique de la limite du sommeil l'apparition du réflexe cornéen dans la phase d’anesthésie décroissante. Les expériences VIIT et IX du tableau suivant correspondent à peu près au moment du retour du réflexe cornéen, mais dans l'expérience X le réflexe était déjà revenu depuis quelques instants quand l'animal a été sacrifié. EXPÉRIENCE EXPÉRIENCE EXPÉRIENCE VHII IX x C2H°C1 p. 100 er. C2HSCI1 p. 100 or. CHSCI p. 100 gr. milligr. es milligr. Sang arieniel. tu: . 19 17,3 1,3 CETVEAUNAEMAPER SERRE ES 22,5 19 17,8 LUUNE ETUI TRENRE? 28,1 21,6 10,7 La proportion de chlorure d'éthyle trouvée dans le sang au seuil de l’anesthésie est ici un peu inférieure à celle que nous avons déjà indi- quée; dans d’autres expériences, nous avons obtenu aussi des valeurs également plus voisines de 20 que de 25 milligrammes. Quoi qu'il en soit, le système nerveux au seuil de l’anesthésie renferme des quantités de chlorure d'éthyle assez éloignées de celles qui existent au moment de la syncope respiratoire. En résumé, la proportion de chlorure d'éthyle fixée par les tissus est extrêmement variable, mais pour un état fonctionnel bien déterminé d’un organe la quantité d’anesthésique présente est toujours la même. Le bulbe au moment de la syncope respiraloire renferme toujours 0 gr. 054 p. 100 de chlorure d’éthyle quelle que soit la teneur du sang. 668 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il y a une différence importante dans la teneur en chlorure d’éthyle du système nerveux au seuil de l’anesthésie et au moment où se produit la syncope respiratoire. SUR L'EMPLOI DU CHLORURE D ÉTHYLE EN CLINIQUE POUR L'ANESTHÉSIE GÉNÉRALE DE COURTE DURÉE, par L. Camus. Les recherches sur le chlorure d’éthyle que nous venons de publier, Maurice Nicloux et moi (1), montrent que cette substance est un anes- thésique peu dangereux; les statistiques de mortalité par anesthésie parlent dans le même sens et le font classer comme bien suptrieur au chloroforme et au bromure d’éthyle. De nombreuses observa'ions cli- niques me font penser que, si certaines précautions étaient prises pour son administration, on pourrait avoir encore de bien meilleurs résultats. Toutes les études expérimentales et cliniques sur les anesthésiques mettent nettement en évidence deux causes de mort : l’une d'ordre ner- veux, la syncope nerveuse; l’autre d'ordre chimique, l’intoxication ou la syncope toxique. Les recherches sur l'absorption brusque des anesthé- siques qui ont montré que quelques respirations profondes peuvent intoxiquer fortement le cœur et l'arrêter, ont fait passer au second plan la préoccupation des accidents d'ordre réflexe. Je tiens comme très pro- bable que plus d’un cas de mort a pour cause une intoxication brusque du cœur ou du bulbe, mais il me semble qu’on aurait le plus grand tort de ne plus considérer les influences nerveuses réflexes comme pouvant amener la mort. C'est bien, je pense, aussi l'opinion de Ch. Richet (2). « Il ne faudrait cependant pas nier touté influence réflexe sur le cœur, comme cause de syncope mortelle. » Et plus bas : « Donc, tout en ne croyant pas à la syncope réflexe, comme après tout c'est une question de vie ou de mort, et non pas un simple problème de physiologie, je pense qu'il faut faire comme si cette syncope réflexe mortelle était dé- montrée, et prendre toutes les précautions nécessaires pour l'éviter. » Nous avons donc à surveiller, dans l'emploi du chlorure d’éthyle, comme de n'importe quel anesthésique, les accidents nerveux et les èn- toæications rapides. Or, il est démontré que ces danger: sont, les uns et les autres, occasionnés par la présence, dès le début de l'anesthésie, d'un (1) Voir Comptes rendus de la Soc. de Biol., 1907, t. LXTI, p. 692, p. 74, p. 792; 1908, t. LXIV, p. 665. — Comptes rendus de l'Ac. des Sc., 1907, t. CXLV, p- 1437. — Journ. de Phy. et de Path gén., 1908, t. X, p. 76. | (2) Dict. de Phy., 1895, t. I, p. 526. ; SÉANCE DU A1 AVRIL 659 excès d'anesthésique. L'aspiration brusque d’une forte proportion de vapeurs suffoque et peut inloxiquer gravement si la respiration est très profonde. Il importe, par conséquent, de donner les anesthésiques à pelite «dose et d’une façon progressive. Cette règle est généralement appliquée aujourd’hui quand il s’agit du chloroforme, mais elle l’est beaucoup moins quand on emploie des corps plus volatils comme le chlorure ou le bromure d'éthyle. Par crainte d'une absorption insuffi- sante, à cause des pertes très grandes dues à l’évaporation rapide, on emploie, le plus souvent, de fortes doses qui, d'emblée, sidèrent le patient et empêchent de suivre nettement les signes de l’anesthésie. Les accidents toxiques sont cependant infiniment rares avec le chlo- rure d’éthyle et cela tient, comme nous l'avons montré, au peu de fixité de ce corps dans l'organisme. Il suffit de quelques respirations à l'air libre pour faire tomber brusquement le taux de C'H°CI du sang au-des- sous de la dose anesthésique. Les stalistiques, beaucoup moins bonnes, du bromure d’éthyle, tiennent vraisemblablement à une plus grande fixité de ce corps sur les tissus. Bien que la grande volatilité du CH°CI, qui bout à 12%5, en fasse un corps difficile à administrer graduellement et à régler dans son évapo- ration, je suis arrivé, à l’aide d’un dispositif assez simple, à pouvoir le donner lentement, à petite dose et d'une façon progressive. Dans ces conditions, toute suffocation est supprimée et l’intoxication rapide n’est plus à redouter, même si la respiration s’exagère ; il devient, en même temps, très facile de suivre l’évolution des signes de l’anesthésie crois- sante et l'on peut loujours suspendre les inhalations en temps opportun. Depuis l’époque où j'ai fait connaître mon dispositif (1), j'ai réalisé plus de 1.500 anesthésies dans les conditions les plus variées et jamais je n’ai eu le moindre accident ni même la plus légère inquiétude. J’ai observé de temps à autre des anesthésies plus ou moins bonnes, plus ou moins difficiles, tenant à des causes diverses, mais jamais je n’ai eu la moindre alerte. Je ne reviendrai pas sur la description de l’appareil, mais je voudrais indiquer comment il convient d'opérer pour obtenir, à coup sûr, une bonne anesthésie. Je dirai d’abord comment l'on évalue et l’on dose le C‘H°CI, puis comment on règle son évaporation. Evaluation et dosage. — L'estimalion est possible grâce à l'emploi de tubes scellés de C‘H°CI contenant des quantités connues que l'on utilise sans perte, ou presque sans perte, dans un espace limité. Le masque appliqué hermétiquement sur la bouche et le nez forme en effet un espace limité où la respiration est possible, grâce à la vessie qui fait suite à la chambre d’évaporation. — La dose qu'il convient d'employer pour obtenir l’anesthésie varie avec le développement physique de l'individu. (1) L. Camus. Appareil pour anesthésie générale de courte durée par le chlo- rure d'éthyle et les corps analogues. Bull. de l'Ac. de Méd., 1906, t. LV, p. 542. 670 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Comme indication générale, on peut donner les chiffres suivants : 1 ce. jusqu'à 8 ans, 2 ce. de 8 à 15 ans, el 3 cc. à partir de 15 ans. Les signes de l’anesthésie en dernier lieu montrent, dans chaque cas, si la dose est suffisante et si un deuxième tube doit être employé. Réglage de l'évaporation. — Le tube de C‘HCI rompu, dès que do reil est en place, se vide dans la sphère métallique; si l’évaporation était instantanée, on pourrait redouter les accidents nerveux et toxiques, dus à une en brusque lors des premières respirations. Pour empêcher cette volatilisation en masse, il importe que l'appareil et le C'H°CI soient froids (les tubes sont placés préalablement dans la glace); dans ces conditions, la rupture de l'ampoule fait simplement écouler le liquide qui se répand à la partie inférieure de la boule métallique et il ne se forme qu'une quantité insignifiante de vapeurs. L’évaporation pourra ensuite être augmentée suivant le besoin, en réchauffant le fond de la chambre d’évaporation avec un tampon d’ouate imbibé d’eau tiède. La paroi métallique, bonne conductrice de la chaleur, rend la manipu- lation facile et simple. — En résumé, la titration se fait par l'emploi d’ampoules de capacité connue et l'absorption progressive est obtenue par l'évaporation graduelle du chlorure d'éthyle liquide. Pour que l’aneslhésie se fasse bien, on ne doit point précipiter les différents temps de la manipulation. Aussitôt le masque appliqué sur la figure, l’ampoule est rompue et l'absorption commence; dès lors là res- piration se fait en milieu confiné, mais on ne doit pas cependant redou- ter l’asphyxie plus qu'il ne convient. Elle n’est à craindre que chez certains malades et si elle dure un certain temps. Les accidents, d'ail- leurs, ne surviennent pas instantanément; on sait que quelquesindividus peuvent, sans inconvénient, suspendre volontairement leur respiration pendant plus de quatre minutes; or, l'arrêt respiratoire est PEMEAUE plus dangereux que la rcspitalion en espace confiné. J'ai pratiqué un cerlain nombre d’anesthésies en l’espace de 30" à 45! et d’autres en 1'30/ à 2’ ; d'une facon générale, surtout quand il s’agit d'adultes, je crois qu'il ne faut pas agir trop rapidement et qu'il ya avantage à faire une anesthésie lente; les lissus s’imprègnent plus régulièrement et la durée du sommeil après l’enlèvement du masque est plus longue. La lenteur de l’absorption n'exclut pas la possibilité d'éviter ou plutôt de réduire à un minimum la phase d’excitation, ce qui n'offre ni difficulté ni inconvénient. L’administralion lente et pro- gressive de C’H°Cla non seulement le très grand avantage de supprimer les accidents nerveux et toxiques du début et d’assurer une imprégna- tion meilleure des tissus, elle permet en outre de suivre convenable- ment le développement de l’anesthésie. Je n'insisterai pas sur les signes d’anesthésie par C’H°CI que tout le monde connait : analgésie rapide, résolution musculaire des membres supérieurs, ronflement, convulsion des globes oculaires, mais j'attirerai spécialement l'attention 5 SÉANCE DU 11 AVRIL 671 sur la disparilion de la sensibilité de la cornée, qui est la dernière mani- festation que l’on doit constater avant de retirer le masque. Dans l’admi- nistration de C?H°CI par mon procédé, on peut voir d'une façon très nette la sensibilité cornéenne s’atténuer lentement jusqu'au moment de sa disparition, et quand le réflexe n'existe plus on peut encore laisser respirer l'individu pendant quelques instants, si l'on désire une profonde anesthésie. Bien entendu, ce signe à lui tout seul ne suffil pas, il faut tenir compte également de l’état de la respiration et de la colora- tion de la face pour prolonger ou suspendre l’opération, mais il est, pour ainsi dire, la pierre de touche qui indique si la quantité de C‘H"CI mise en œuvre est ou n’est pas suffisante. En résumé, la technique que je préconise donne une très grande sécu- rité, d'une part parce qu'elle permet d'employer de très petites doses d'un anesthésique peu dangereux, et d'autre part parce que l’anesthésie étant lentement progressive, il est possible de la diriger avec précision. Du RÔLE DES GRAISSES DANS LA GLYCOGKÉNIE, CHEZ LES SUJETS SAINS ET CHEZ LES DIABÉTIQUES, par F. MAIGNon. MM. Bouchard et Desgrez ont déjà montré en 1900 que la réalimen- tation à la graisse n'élève pas le taux du glycogène hépatique, lorsque ce dernier a été abaissé par l’inanition. D’après les auteurs, il n’en serait pas de même du glycogène musculaire qui subirait une augmen- tation. Mais, pour les muscles, les résullats sont beaucoup. moins nets que pour le foie, car l’on est obligé d'établir des moyennes sur des chiffres ayant entre eux de très grands écarts. Nous avons répété les expériences précédentes en 1905, en omnt les effets de la réalimentation à la viande et à la graisse. Nous donnons à titre d'exemple les deux expériences suivantes : Chien à jeun de quatre jours, réali- Chien à jeun de quatre jours, réali- menté à la viande bouillie, tué dix-neuf | menté au lard gras, tué vingt heures heures après son repas. après son repas : Foie : 44 gr. 80 de glycogène p. 1.000. Foie : 2 gr. 20 de glycogène p. 1.000. Dans d’autres expériences, nous avons réalimenté les animaux plu- sieurs jours de suite avec de l'huile (introduite directement dans l'esto- mac), afin d'éviler les matières albuminoïdes qui accompagnent la graisse dans le lard; dans ce cas, la quantité de glycogène contenue dans le foie après la réalimentation était toujours exactement la même que celle des animaux non réalimentés. 672 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pour les muscles, nous n'avons pas trouvé de différence entre les animaux à jeun et réalimentés, au point de vue de la teneur en glyco- sène. Nous conclurons que le foie fait très rapidement du glycogène avec l’albumine, tandis qu'il est impuissant à en faire avec la graisse. IL cemble en être de même pour les muscles. Nous avons repris l'étude de cette question, en expérimentant sur une chienne atteinte d’un diabète maigre excessivement grave, chez qui la glycosurie du jeûne était augmentée par tout aliment pouvant donner naissance à du sucre. Cette chienne, âgée de neuf ans, était malade depuis un mois, durant lequel elle avait maigri beaucoup tout en mangeant énormément. Nous la soumettons successivement au régime de la soupe, de la viande bouillie et de l'huile. Nous résumons dans le tableau suivant les effets de ces différents régimes sur sa nutrition: ÉCTUE SOUPE À DISCRÉTION VIANDE BOUILLIE (500 gr.). INANITION (4 jours) (3 jours; (1 jour) Poids initial : Diminution de : Diminution de : Diminution de : 9 kilogr. 700 300 gr. par jour. 250 gr. par jour. 300 yr. par jour. Urée. 12 gr. 24 34 gr. 69 16 gr. 58 Sucre. 125 gr. 41 51 gr. : 19 gr. 17 Acétone. 0 gr. 688 1 gr. 249 0 gr. 122 RÉGIME HUILE SEULE HUILE, 100 GR. + VIANDE, 10 GR. Poids : Stationnaire pendant toute la «durée du traitement. Urée. S) ee: 10) 3 gr. 36 8 gr. 45 8 gr. 39 COPA 0 Sucre. 1 gr. 38 4 gr. 44 4 gr. 46 1 gr. 65 0 gr. 55 Acétone. 0 gr. 698 O0 gr. 388 0 gr. 283 0 gr. 307 0 gr. 412 Nous remarquons, dans cette expérience, que l'huile a eu pour effet : 1° D’arrêter immédiatement l’amaigrissement ; 2° D'abaisser le taux de l’urée en épargnant la destruction d’albu- mine ; 3° De faire disparaître rapidement le sucre de l'urine; 4° De diminuer l’acétone ; 5’ De produire une amélioration énorme de l'état général: réappa- riion des forces et de la gaîlé, disparition de la constipation. Il résulte de ces diverses expériences que les graisses ne semblent pas pouvoir se transformer en hydrales de carbone, pas plus chez les diabé- tiques que chez les sujets sains SÉANCE DU Â1 AVRIL 613 ACTION DES SUBSTANCES TOXIQUES DU SCLÉROSTOME SUR L'ORGANISME ANIMAL : RECHERCHES EXPÉRIMENTALES, par M. WEeiwgEerG et M. LEGER. L'un de nous a montré dans une récente communication, qu’il existe chez les chevaux porteurs de sclérostomes une pigmentation plus ou moins accusée de cert:ins organes. Comme le pigment est d’origine sanguine, il a pensé que les substances toxiques sécrétées par le seléro- stome pénètrent dans le torrent circulatoire, y détruisent les globules rouges ; les produits de désagrégation de ceux-ci sont emportés par les macrophages dans le foie et dans la rate. Nous avons voulu, par l’expérimentation, vérifier cette hypothèse. Un certain nombre de cobayes ont été soumis aux injections sous- cutanées d'extrait de sclérostome. Les uns ont recu, tous les jours, 5 centimètres cubes d'extrait frais. Les autres ont été injectés avec de l'extrait chauffé : petites doses, 0,5 à 2 centimètres cubes, tous les jours, ou doses plus fortes, 5 c. c., tous les cinq ou six jours. L’extrait frais était obtenu par la trituration dans de l’eau physiologique de la portion céphalique de sclérostomes (dix têtes par centimètre cube); la bouillie produite étaitcentrifugée pendant une heure; le liquide décanté était de nouveau centrifugé pendant une heure. L’extrait chauffé employé était de l'extrait frais maintenu au bain-marie à 60 degrés, trois jours de suite, pendant une heure. Nous relatons dans le tableau suivant le résultat de l'examen de la rate, en ce qui concerne la pigmentation. 19 Injections sous-cutanées d'extrait frais. ee ace INJECTIONS EXAMEN MICROSCOPIQUE DE LA RATE 1 Cobaye 32 3 févr.-10 mars. 7 inj. 5 Pigmentation généralisée. 2 Cobaye 6 3 févr.-10 mars. T inj. 5 Pigm. gén. et très prononcée. 3 Cobaye 18 3 févr.-15 mars. 6 inj. 5tt Pigm. gén. et très prononcée. 4 Cobaye 64 3 févr.-21 févr. 5 inj. bte Pigm. généralisée et accusée. 5 Cobaye 15 Aer févr.-25 févr. 5 inj. 5° Pigmentation généralisée intense. 6 Cobaye 29 3 févr.-18 févr. 3 inj. 5e Pigm. gén. et très accusée. 7 Cobaye » Alerfévr.-20 févr. 3 inj. 5° Pigmentation généralisée. 8 Cobaye 16 3 févr.-15 févr. 2 inj. 5cc Pigm. gén. et très accusée. 20 Injections sous-cutanées d'extrait chauffé. DOSES . NOMBRE EXAMEN MICROSCOPIQUE injectées. des injections. de la rale. 9 Cob. 55 Doses quotidiennes : Occ5 38 in). Congestion intense. Rares cellules pigmentaires. 10 Cob. 89 Id. Ace 45 inj. Légère pigm. généralisée. A1 Cob. 55 Id. 2cc 9 inj. Congestion intense. Pas de pigmentation. 12 Coh. 53 5cc tous les 5 jours. 4 inj. Pigm. très peu prononcée. Brocoate. Compris RENDUS. — 1908. T. LXIV. 49 674 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE La rate de tous les cobayes qui ont recu sous la peau des injections d'extrait frais de sclérostomes, présente donc à l'examen Mie une pigmentalion toujours prononcée et généralisée. Cette même pigmentalion s'observe, mais beaucoup moins intense, à la suite d'injections de 5 c.c. d'extrait chauffé, faites tous les cinq jours, et à la suite d'injections quotidiennes de petites doses d'extrait chauffé, lorsque l'animal résiste au traitement un temps assez long. Le foie a été trouvé rarement atteint. On y rencontre parfois des cellules pigmentaires, surtout dans les capillaires des lobules. Nous avons également recherché les modifications de la formule leu- cocytaire à la suite des injections d’extrait de sclérostome. Six cobayes ont recu tous les jours de l'extrait chauffé (0,5 à 2 c.c.) par la voie sous-cutanée ou intra-péritonéale. Il se produit une réaction acidophile nette (jusqu’à 19,8 p. 100 d'’éosi- nophiles). L'éosinophilie est rapide, quel que soit le mode d’inoculation employé ; elle apparaît, le plus souvent, dès le lendemain de la première injection. Elle n’est pas proportionnelle à la quantilé d'extrait injectée. Après avoir atteint son maximum assez rapidement, le pourcentage des cellules acidophiles, chez les animaux qui résistent, diminue gra- duellement, mais reste toujours supérieur au taux qui existait chez l'animal neuf. Injections quotidiennes d'extrait chauffé (1r° injection le 14 janvier). Cob. 55. — Inj. sous-cut. : 0ce5. Éosino. p. 100 : 0 (10 et 11 janvier), 2,4 (2e jour), 8,8 (5e j.), 2,0 (15e j.), ü (21° j.), veille de la mort). Cob. 89. — Inj. sous-cut. : 1 c.c. Éosino. p. 100 : 0,9 (10 janvier), 3,6 (2e jour), 16,0 (5°j.), 44,1 (100 j.), 19,8 (47e j.), 14,0 (24° j.), 9,8 (34e%j.), 8,5 (880 j0); 5,5 (41e j.). Cob. 35. — Inj. sous-cut. : 2 c.c. Éosino. p. 100: 0,9 (10 janvier), 0,8 (12 janvier), DONS) MA GS) ONU AMOrL): Cob. 22. — Inj. périt. : 0ce5. Éosino. p. 100: 2,0 (10 janvier), 1,1 (12 janvier), EMEA MM MERE UE) MEME ALL (ESS 1), 45,0 {40° j.), 9,8 (48° j.). Cob. 2. — Inj. périt. : 1 c. c. Éosino. p. 100 : 1,6 (10 janvier), 3,5 (10° j.), 6,3 (14°j.). 3,9 (19° j.),5,4 (31° j.), 6,8 (35° j.), 4,0 (46° j.). Cob. 94. — Inj. périt. : 20. c. Éosino. p. 100 : 3,3 (12 janvier), 5,9 (3° j), 6,5 (5°j.), 8,5 (6° j.), 1,2 (10° j. Mort). Conclusions. — Les recherches expérimentales, comme l'étude des organes des chevaux atteints de sclérostomiase, montrent que {es substances hémotoxiques sécrétées par les sclérostomes pénètrent dans l'organisme, y détruisent les globules rouges dont les produits de désintégration sont déposés par les macrophages dans la rate. L'éosinophilie qu'on trouve chez les chevaux atteints de scléro- stomiase n’est pas d'origine infectieuse, mais relève de l’action des substances sécrétées par les parasites. (Travail du Laboratoire de M. Metchnikoff.) Bei SÉANCE DU 11 AVRIE 675 LES LIPOÏDES DU SANG. LES SAVONS DU SÉRUM. LEUR ACTION HÉMOLYTIQUE. RÔLE PROTECTEUR DES LIPOÏDES GLOBULAIRES, par HENRI Iscovesco. Korschun et Morgenroth ont montré qu'on pouvait extraire de diffé- rents organes des substances hémolytiques caractérisées par une grande thermostabilité et par de la non-spécificilé. Levaditi a extrait du sérum sanguin une substance hémolyÿtique.Noguchi a extrait aussi avec l'alcool, du sérum et de différents organes, des hémolysines puissantes, qu'il a caractérisées comme des savons. Je me suis servi d’une méthode différente pour extraire les savons du sérum. On prend 1 ou 2 litres de sérum de cheval et on les étend avec 2 fois leur volume de solution physiologique de NaCI. On fait bouillir et on filtre. L’ébullition est continuée au bain-marie, jusqu'à réduction totale à 100 centimètres cubes environ. On filtre à chaud. Puis on évapore jusqu'à siccité. Le résidu est repris à l'alcool chaud, filtré et la partie filtrée est désséchée complètement. On reprend à l'alcool absolu chaud, on évapore et enfin on traite le dernier résidu par l’éther, qui dissout presque tout, excepté une substance jaunâtre, molle, soluble dans l’eau chaude, l'alcool froid et mieux encore l'alcool chaud. Elle donne avec l’eau froide une émulsion blanchâtre qui se clarifie par l’ébullition. On peut obtenir, par cetle méthode, avec un sérum aussi indifférent que le sérum de cheval, une hémolysine extrêmement puissante, qui est thermostable et n’a aucune spécificité, puisqu'elle dissout tous les globules rouges, quelle que soit leur provenance. J'ai fait des recherches comparatives avec des solutions de savon que j'ai préparées. Je me suis servi d'oléate de soude à 1 p. 100 dans du NaCI à 8 p. 1.000 et d’une purée globulaire humaine bien lavée à 5 p. 100. J'ai pu constater de la sorte qu'on avait une hémolyse totale de 2 centimètres cubes de purée globulaire après un quart d'heure d'’étuve à 37 degrés avec 2 gouttes de la solution savonneuse. Avec une goutte on avait aussi une Héraslyse totale, mais il fallait attendre trois quarts d'heure. Or, l'hémolvse par lés extraits du sérum est, ainsi que Noguchi l'avait déjà vu, absolument de même ordre que celles que donnent les solutions d’oléate de soude. L'hémolyse par les lysines savonneuses du séram est complètement empêéchée par certaines substances. J'ai étudié à ce point de vue d'abord les lipoides globulaires. A cet effet, j'ai préparé une solution à 4 p. 100 d'oléate de soude dans 676 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE NaCI physiologique. Une partie de cette solution est gardée comme témoin. Une autre partie est divisée en trois lots dont chacun est divisé en portion recevant des quantités graduellement croissantes des lipoïdes ETA, ESA et EA que j'ai extraits des globules (Voir Comptes rendus de la Société de Biologie, LXIV, p. 269). J'ai constaté qu’alors que 3 goutles de solution mère hémolysait en moins de cinq minutes à la température de la chambre 2 centimètres cubes d’une purée globulaire humaine, la même quantité ne provoquait aucune hémolyse après deux heures d’étuve à 37 degrés, quand on y avait ajouté préalablement et laissé digérer une demi-heure un millième -de EIA ou un cinq-cenltième de ESA. On constate au point de vue quantitatif des variations dans les chiffres; mais ce qui est constant dans toutes les expériences, c’est qu'une quan- tité donnée de savon est neutralisée par une quantité considérablement plus petite de ESA et encore beaucoup plus petite de ETA. Suivant la quantité de lipoïde globulaire ajouté, on voit l’'hémolyse par le savon diminuée, retardée et même complètement annulée par la dose appropriée. Avec le lipoïde globulaire EA le phénomène présente un changement. Je rappelle que je désigne avec EA le lipoïde qu’on extrait par l'alcool des stromas qui ont été préalablement épuisés par l’éther. Or, ce lipoïde ajouté au savon supprime bien son pouvoir hémolytique, mais le transforme en agglutinant. Ajouté à la solution savonneuse à la dose de 1 p. 100, on observe à partir de 3 gouttes du mélange savon- lipoïde une agglutination très nette et très rapide des globules rouges. Si la dose de E A globulaire ajoutée au savon est insuffisante, on observe une hémolyse totale ou partielle suivant les cas. J'ai étudié aussi l’action de la lécithine sur les savons. J’ai constaté dans une première série d'expériences que la lécithine ajoutée au savon en quantité égale ou supérieure n’empéchait pas l’'hémolyse. Dans une autre série d'expériences, j'ai ajouté des quanlités de léci- thine allant de 1 p. 100 jusqu'à dix fois la quantité de savon, et elle n’a semblé avoir aucune action activante ou retardante sur l'hémolyse étudiée comparativement dans des tubes témoins. Il résulte donc de ce travail : 1° Le sérum sanguin contient de puissantes hémolysines lhermo- stables non spécifiques, dont une partie au moins est constituée par des SAVOnS ; 2° Les lipoïdes globulaires constituent des protecteurs puissants à l'égard du pouvoir hémolytique des savons ; 3° Le lipoïde globulaire EA, ajouté en quantité suffisante, transforme les savons en agglutinines; 4° La lécithine n’exerce aucune action sur le pouvoir hémolytique des savons. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) QU b SÉANCE DU 11 AYRIL 671 LE RÔLE ANTI-HÉMOLYTIQUE DE LA CHOLESTÉRINE A L'ÉGARD DES SAVONS, par HENRI Iscovesco et Josepn Foucaun. L'un de nous a étudié dans une note précédente (Soc. de Biol., même séance) les savons de sérums, ainsi que le pouvoir hémolytique des savons et le rôle protecteur des lipoïdes des globules rouges. Noguchi avait déjà signalé le rôle protecteur du sérum sanguin à l'égard du pouvoir hémolytique des savons. Nous avons repris aussi cette étude et constaté que des quantités, même extrêmement petites, de sérum suffisaient à empêcher l’action hémolytique. Mais nous avons étudié en particulier à ce point de vue le rôle de la cholestérine. Nous avons constaté qu’alors que 3 gouttes d’une solution d'oléate de soude hémolysaient complètement 2 centimètres cubes d'une purée globulaire humaine à 5 p. 100, 10 gouttes de la même solution savon- neuse contenant 1/2 p. 100 de cholestérine ne provoquaient aucune trace d’hémolyse. Dans une autre expérience, 3 gouttes de savon à 1 p. 100 provo- quaient l'hémolyse totale de 2 centimètres cubes de purée de globules humains à 5 p. 100, et 3 goutles de la même solution contenant 4 p. 100 de cholestérine, ne donnaient, au bout de deux heures d’étuve à 37 degrés, aucune hémolyse. Dans une autre expérience, 2 gouttes de savon : hémolyse totale et 10 gouttes de savon contenant 0,003 cholestérine provoquaient seule- ment une trace d’hémolyse. Nous avons indiqué déjà plus haut que le sérum sanguin annulait le pouvoir hémolytique du savon. Nous avons essayé d'étudier, au moyen de la conductivité électrique, ce qui se passait dans cet acte. A cet effet, nous avons fait une solution à environ 1 p. 100 de l’oléate de soude dans une solution saline de NaCl, sa conductivité était C— 162,410. Nous avons pris du sérum sanguin dont la conductivité était C— 120,4.10.. Nous mélangeons 10 centimètres cubes de la solution savonneuse avec 5 centimètres cubes de sérum. La conductivité du mélange prise au bout de trente minutes de séjour au thermostat à 26 degrés est C— 139,6.10", et une heure après : 165.10°. Ce résultat parle donc en faveur d'une action chimique, très complexe, se passant dans le sérum à la suite de l'introduction du savon. Nous avons dans une autre série d'expériences cherché de la même manière ce qui se passait quand on ajoutait de la cholestérine à l’oléate de soude. 618 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Voici un exemple : Une solution saline d'oléate de soude a comme conductivité —156,8.10. On ajoute à 10 centimètres cubes de solution savon- neuse 0,25 centigrammes de cholestérine. Au bout de trois quarts d'heure on trouve C—154.10", et au bout de vingt-quatre heures la conductivité au mélange reste identiquement la même. Dans ce cas, il semble donc que l’adjonction de la cholestérine, diminuant très légère- ment la conductivité électrique, provoque une recombinaison d’un petit nombre des molécules dissociées. Nous pensons qu'il est enfin intéressant de signaler encore le fait suivant qui complète ceux que nous venons d'indiquer. Nous avons pesé deux quantités d'oléate de soude exactement égales et provenant de la même origine. Nous prenons aussi une solution saline préparée d'avance et dont la conductivité est C— 168.10°. Un des fragments de savon est dissous dans 100 centimètres cubes de la solution saline. La conductivité de cette solution savonneuse est CETTE L'autre fragment est dissous dans 100 centimètres cubes d'eau dis- tillée, la conductivité de cette solution est 74.10". Il est donc impossible de mettre le pouvoir hémolylique des solutions salines de savon sur le compte de l’alcalinité. Nous croyons pouvoir conclure de cette note : 1° La cholestérine à un pouvoir anti-hémolytique considérable à l'égard des savons, dont il peut annuler complètement l’action. 2° Il est fort probable qu'il existe dans l'organisme des cas nombreux où la cholestérine doit entrer en jeu comme substance anti-hémoly- tique. (Travail du Laboratoire de Physiologie de la Sorbonne.) LÉSIONS HISTOLOGIQUES DU FOIE DANS LA SYPHILIS SECONDAIRE, par À. SÉZARY. Au cours de la syphilis secondaire, la recherche systématique des petits signes d'insuffisance hépatique, en dehors de toute manifestation apparente et en particulier en dehors de l'ictère, a révélé à maints auteurs que, dans certains cas, les fonctions du foie élaient plus ou moins atteintes. Il nous a paru intéressant d'étudier les lésions histologiques que l’on pourrait trouver dans cet organe, à une période précoce de la maladie, n'ayant présenté aucun symptôme clinique d’affeciion hépatique. L'occasion s’est présentée à nous, favorable, puisqu'il ous a été donné SÉANCE DU A1 AVRIL 679 d'examiner le foie d’un homme d’une quarantaine d'années, dont la syphilis sévère s'était manifestée un mois après le chancre, d'emblée par des syphilides psoriasiformes généralisées, et entraina, quarante jours plus tard, la mort par ramollissement cérébral. Cet homme n'est donc pas mort d’une affection intercurrente qui aurait pu déterminer des lésions du foie. Avant ou pendant sa syphilis il n'a jamais eu d'ictère. Macroscopiquement l'organe paraissait sain. À la coupe, il était par- semé de poncluations et de trainées sanguines, sans offrir l'apparence du foie muscade. Microscopiquement, ce qui frappe à première vue, c'est la dilatation de certains vaisseaux et l'agrandissement des espaces portes. Dans chaque espace porte, on trouve un vaisseau très dilaté, dont la lumière élargie est comblée par des globules sanguins, c'est la veinule porte. Son endothélium paraît intact. Elle est entourée du tissu conjonctif jeune et des cellules rondes qui ont proliféré dans cet espace. Mais elle n’est pas le centre de cette néo-preduction, car il arrive sou- vent que celle-ci n’existe que sur l’un de ses côtés. On note, d'autre part, que quelques veinules sus-hépatiques sont dila- tées, mais en nombre bien moins considérable que les précédentes. Les capillaires des lobules sont par places dilatés et gorgés de sang. Par endroits même, ils dissocient légèrement les cellules et forment de petites hémorragies en nappe. Les artérioles de l’espace porte sont notablement épaissies, leur lumière est plus ou moins réduite. Elles sont constamment plongées parmi les fibrilles conjonctives jeunes qui occupent le carrefour inter- lobulaire, mais elles ne sont pas directement entourées de cellules rondes. Nous n’avons pas vu de vaisseaux lymphatiques. Les canalicules biliaires, quoique englobés dans le tissu conjonctif, sont remarquablement intacts. Leurs cellules sont bien en place, leur lumière nette. Quant aux cellules hépatiques, elles sont très peu lésées. A la périphérie des lobules, on trouve par endroits des éléments conte- nant une grosse vésicule graisseuse. Mais la plupart d’entre elles prennent bien les colorants. Leur noyau est intact, leur protoplasma est chargé de granulations pigmentaires. Les lésions interstitielles sont des plus nettes. Chacun des espaces portes est agrandi par la présence de cellules rondes et de cellules conjonctives, mais leurs dimensions sont loin d'être égales. . Les cellules rondes, disséminées ou disposées en amas, sont des lymphocytes, des mononucléaires et des plasmazellen. Le tissu conjonctif est conslitué par des cellules allongées et des -fibrilles fines délites. Il englobe, dans ses mailles peu serrées, les cellules rondes, les vaisseaux et canalicules que nous avons étudiés. De par ses éléments, ce tissu conjonctif apparaît extrêmement jeune. Ces îlots d’inflammation et de cirrhose embryonnaire, où chacun des 680 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE processus intervient pour une part à peu près égale, n'ont aucune tendance à envahir les lobules. Ils n’y poussent aucun prolongement, D'autre part, ils sont isolés les uns des autres et ne présentent aucune trace de disposition annulaire autour des lobules. La capsule n’est pas épaissie, mais de fines travées conjonctives, qui lui sont parallèles, sont disposées entre les cellules les plus superficielles de l'organe. En résumé, les lésionside ce foie consistent essentiellement en con- gestion prédominante dans les veinules portes, en infiltration et sclérose jeune des espaces portes dont les artérioles sont épaissies, en un mot en cirrhose embryonnaire avec congestion. Elles sont bien distinctes de celles de la cirrhose veineuse ou de la cirrhose biliaire au début. Des lésions analogues ont été observées dans certaines formes de syphilis hépatique. Hudelo décrit, dans la syphilis héréditaire, des îlots scléreux limités, qu'il n’a observés « que dans les cas où la lésion viscérale est jeune, peu avancée en évolution (congestion capillaire, stase leucocytique, infiltration embryonnaire) », et insiste sur ce fait que dans tous les foies où il a vu ces îlots, il y avait des amas embryon- naires bien caractérisés. De même, dans la syphilis expérimentale du singe, Milhit a constaté des lésions en parlie identiques. Nos recherches prouvent que, chez l’homme adulte, on peut, d’une façon précoce, trouver des altérations semblables. Le tréponème faisait défaut dans les coupes de l’organe imprégné à l'argent. Nous savons que cette absence ne saurait constiluer un argu- ment à l'encontre de l’origine syphilitique de ces lésions du foie, car le parasite peut manquer, surtout chez l'adulte, dans des productions nettement spécifiques. A-t-il été détruit par le traitement mercuriel? At-il disparu spontanément, par dégénération? La lésion est-elle d'ordre purement {oxique ? Autant de questions insolubles pour l'heure. Faisons remarquer que le tréponème n'a pu être trouvé non plus par Milhit dans le foie des singes syphilisés. Les lésions observées dans le foie de ce malade étaient bien particu- lières à ce viscère, car les reins, les capsules surrénales, le corps thyroïde n’en présentaient pas d’analogues. Seule la rate, de volume normal, était congestionnée, el ses artérioles un peu épaissies. L’altéra- tion de cet organe est à retenir et à rapprocher des formes connues de la syphilis spléno-hépalique. Les méninges présentaient des lésions que nous rapportons d'autre part. Des recherches ultérieures pourront élucider la fréquence et les con- dilions de ces altérations hépatiques au cours de la syphilis secondaire. (Travail de la Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu.) SEANCE DU | AVRIL 6S1 SUR LA STRUCTURE DES GELS, APPLIGATION A L'ÉTUDE DE LA CONSTITUTION DU PROTOPLASMA ANIMAL ET DES LIQUIDES DE L'ORGANISME, par ANDRÉ MAYER et G. SCHAEFFER. Nous avons déjà montré (1) que, lorsqu'on les examine à l’ultrami- croscope, les colloïdes organiques peuvent se présenter sous deux états optiques différents : ou bien ils sont formés, comme les sols inorga- niques, d’une suspension d'un grand nombre de granules animés de vifs mouvements browniens; ou bien, au contraire, ils sonc optique- ment presque homogènes, c'est-à-dire qu’à l’état normal ces colloïdes ne présentent que peu ou pas de granulations distinctes du milieu : ce sont des gels. Caractères générauæ. — Les gels présentent un ensemble de propriétés qui en font une classe spéciale de colloïdes : «) Ils ont une forte viscosité; certains d’entre eux (savons) sont d'autant plus visqueux que le gel est plus parfait, plus transparent, c'est-à-dire que les granules colloïdaux visibles diminuent de grosseur. Cette viscosité est telle que, lorsque des particules (corps étrangers ou granulations du colloïde encore à l’état submicroscopique) sont en suspension dans un gel, leurs mou- vements browniens sont toujours très ralentis, ou nuls. 6) Les gels et les hydrogels se transportent en masse dans un champ électrique, en entraînant le liquide intermicellaire. y) Ils filtrent avec la plus grande difficulté; on sépare difficilement du colloïde le liquide intergranulaire. à) Quand on les précipite, ils forment des amas grumeleux emprisonnant beaucoup de liquide. c) Is présentent tous les caractères des colloïdes stables. Les plus typiques sont des stabilisants (gommes, gélatine, etc.). Tous ces faits montrent que, dans les gels, les granules colloïdaux, s'ils existent, ont avec leur solvant une forte liaison; qu’on peut les considérer comme imbibés du solvant, de telle sorte qu'ils forment avec lui une masse homogène. Et, en effet, toute action diminuant la liaison du colloïde du solvant [action des déshydratants : alcool, acétone, chaleur pour les hydrogels ; eau sur les alcoologels (nitrocellulose)], fait apparaître dans le gel desgranulations ultra- microscopiques d’abord très fines, puis de plus en plus grosses. Caractères optiques. — Les gels typiques, les gelées vraies : silice, solution alcoolique de savons, collodion pur dans l’alcool-éther, albu- mine dialysée contre l’eau salée, plasma fluoré, ete., sont absolument dénués de granulations visibles. Mais il existe aussi des gelées dans les- (1) Comptes rendus de la Soc. de Biol., 6 juillet 1907. 682 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE quelles on voit, sur un fond homogène, des granulations ultramierosco- piques ou submicroscopiques (gelées aqueuses de savons). Tout conduit à penser que les gels sans grains correspondent, pour les colloïdes à forte liaison avec le solvant, à ce que sont les solutions amicros- copiques pour les sols ; les gels à grains sont les homologues des sols qui contiennent à la fois des granulations de toutes Les grosseurs (couleurs d’ani- line, etc.). En effet, les mêmes actions qui rendent un sol amicroscopique rendent une gelée de plus en plus parfaite, de plus en plus homogène. Par exemple, nous avons montré l’action de la réaction du milieu sur la grosseur des granules des sols (1). Son action sur les gels estanalogue. L’alcalinité rend les gels négatifs de plus en plus homogène; l'acidité y fait naître des grains; sur les gels positifs, l’action s’inverse. On peut tracer, de la correspondance des centimètres cubes d'une solution alcoolique très étendue d’indol ou de (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 21 février 1908, p. 293. (2) J'ai examiné également, dans les mêmes conditions, le pyrrol, qui est, comme on sait, le noyau azoté commun de l’indol et du scatol. Je ferai connaître, ailleurs, les résultats de cette étude. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908 T. LXIV. 50 690 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX scatol (moins de 0 gr. 50 de ces substances par litre d'alcool à 90 degrés) avec 0 e.c. 2 à 0 c.c. 3 d’une solution à 5 grammes par litre de vanilline dans l'alcool et 3 centimètres cubes de HCI pur (D — 1,18), on obtient immédiatement, avec l’indol, une coloration rouge éosine ou grenadine présentant, dans le vert, une large bande d’absorption débordant sur le bleu. Cette teinte persiste de longues heures. Peu à peu elle tend vers le rouge bordeaux avec une belle fluorescence bleu violet. On peut, ainsi, déceler de 0 milligr. 1 à O0 milligr. 2 d’indol par litre. Avec le scatol, on observe d’abord une coloration faiblement jaunâtre ou jaune rosé très léger pour les forles dilutions. L’intensité primitive de ces teintes, par rapport à celles de l’indol, est assez peu marquée pour ne pas nuire, si l’on va suffisamment vite, à la recherche de ce dernier produit mélangé au scatol. Toutefois, la coloration change peu à peu et, au bout de quelques heures, elle est d’un beau violet qui est déjà extrêmement intense pour des concentrations de O0 gr. 20 à 0 gr. 25 par litre et qu’on apprécie encore avec 1 milligramme par litre, par transparence verticale. Si, au lieu de 3 centimètres cubes de HCI, on en ajoute 5, la teinte devient immédiatement rosée ou rouge et fonce assez notablement à l’ébullition pour permettre de déceler le scatol dilué à un millionième. 2° Emploi de l’aldéhyde cinnamique. — Si, dans les expériences précé- dentes, on remplace la vanilline par l’aldéhyde cinnamique, au même titre, on oblient aussitôt, avec l’indol, une teinte jaune rouge intense rappelant celle des solutions de dichromates alcalins et passant, comme elles, au jaune dans le cas des fortes dilutions. Stable pendant des heures, elle tend peu à peu vers le rouge (sensibilité 1 à 2 dix-mil- lionièmes.) Dans les mêmes conditions, le scatol fournit une coloration jaune très clair, à peine sensible au-dessous de 0 gr. 02 par litre quand on regarde le liquide, par transparence horizontale, sous une épaisseur de 1 à 2 centimètres. Cette teinte passe peu à peu au vert clair d'autant pius lentement que la teneur en scatol est plus faible (une à deux minutes pour 0 gr. 10 par litre). Si l’on met, dans le mélange initial, 5 centimètres cubes de HCI au lieu de 3 centimètres cubes la teinte passe au rouge, redevient verte ou bleuté par addition de 5 centimètres cubes d’alcool et passe au wiolel, avec deux bandes d'absorption dans le jaune vert, quand on ajoute encore quelques centimètres cubes d'acide chlorhydrique. . 3° Emploi du diméthylamino-benzaldéhyde. — En remplaçant les réactifs aldéhydiques précédents par une solution à 5 p. 100 (c’est-à-dire (4) Il sera bon de conserver ce réactif à l'abri des rayons chimiques solaires dans un flacon de verre jaune ou rouge. ei SÉANCE DU 7 AVRIL 691 dix fois plus concentrée) (1), dans l'alcool, de diméthylamino-benzaldé- hyde, on obtient, avec l’indol, une coloration rose intense longtemps persistante et finissant par passer au rouge vineux. Après dilution suffi- sante, s’il y a lieu, le spectroscope montre un spectre à trois bandes, qu'on peut comparer à ceux de l'urobiline et de l’hémochromogène juxtaposés (limite de 1 à 2 dix-millionièmes). Avec le scatol, la teinte, d'abord presque identique à celle que donne l’indol et à peine un peu plus violacée, devient rapidement d’un beau violet, puis, après quelques heures, d’un bleu très stable. Pour les concentrations élevées la teinte bleue est précédée d'une teinte verte longtemps persistante. En même temps, le spectre, d’abord sem- blable à celui fourni par l’indol, dans les mêmes circonstances, se transforme et se réduit à une seule bande dans le milieu du rouge quand la coloration bleue est définitive (limite 3 à 4 dix-millionièmes). Il est à noter que ces diverses réactions peuvent être réalisées avec un titre alcoolique moitié moindre, ce qui est important et favorable pour la technique de la recherche biologique. ETAT DU SÉRUM SANGUIN CHEZ LE NOUVEAU-NÉ A L'ÉTAT NORMAL, DANS L'ICTÈRE IDIOPATHIQUE ET DANS L'ICTÈRE BILIPHÉIQUE. par LEURETr. Dans mes travaux antérieurs, j'ai montré qu'il existe une différence absolue dans la pathogénie de l'ictère dit idiopathique du nouveau-né et de l’ictère biliphéique vrai chez le nouveau-né. Le premier de ces ictères est dû à un état spécial du sang se tradui- sant par un laquage du sérum qui contient en dissolution le pigment sanguin normal (hémoglobine), tandis que dans l'ictère biliphéique le sérum sanguin conlient des pigments biliaires (bilirubine). Dans les différents types de sérum sanguin que je présente aujour- d’hui, ces différences apparaissent nettement. Dans les premiers sérums que je vous présente, c'est à peine si on devine un très léger reflet jaune ; ce sérum est presque incolore, exces- sivement pauvre en plasmochrome : c'est du sérum de nouveau-né normal. : Les quatre sérums suivants ont été prélevés chez des nouveau-nés ictériques à la période rouge qui a précédé immédiatement l’éclosion de (4) I faut employer 0 c.c. 2 de réactif lorsque la dose d'indol ou de scatol, dans l’essai, ne dépasse pas 0 gr. 001 et prendre n fois cette dose pour # milli- grammes. 692 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX leur jaunisse ; ils sont chargés en plasmochrome et ont une coloration rouge-jaune bien accusée ; en outre, dans deux nous retrouvons nette- ment le spectre de l’oxyhémoglobine ; bien que les deux autres aient à l'œil nu une coloration analogue, on n’y retrouve pas nettement la même action spectrale. Enfin les trois autres sérums appartiennent à des ictères biliphéiques- vrais du nouveau-né; on y voit que la coloration jaune verdâtre est bien accentuée et tranche nettement avec la couleur rouge orangé du sérum. des ictériques nouveau-nés atteints d’ictère dit idiopathique. En outre, au spectroscope, on ne trouve qu'un obscurcissement diffus de la partie droite du spectre. On voit donc que les caractères macroscopique et spectroscopique des sérums sanguins dans les ictères du nouveau-né permettent nettement de distinguer les ictères idiopathiques, autrement dits hémolytiques ow hématogènes, des ictères biliphéiques ou hépatogènes. Ces faits ne sont d'ailleurs que la confirmation de ceux relatés dans mon travail de médaille d’or (1903), ma thèse (1904) et mes travaux qui ont suivi jusqu'en 1907-1908. J'avais fait alors du laquage du sang la caractéristique vraiment spéciale de la variété d'ictères dits hémolytiques, et je crois, à la suite des. nouveaux faits étudiés, devoir intégralement maintenir mes conclusions d'alors. MACROPHAGIE DE LYMPHOCYTES DANS LES GANGLIONS ET DANS LES TÉGUMENTS D'UN LYMPHOCYTÉMIQUE NON TRAITÉ PAR LES RAYONS X, par J. SAIRAZÈS. On sait que la cytolyse due à l’action des rayons X sur les organes lymphoïdes est accompagnée d’une réaction macrophagique. Dans les ganglions de la lymphocytémie chronique, la radiothérapie suscite des phénomènes analogues (P. Menetrier et À. Touraine). En dehors de la radiothérapie, observe-t-on, dans la leucémie lympha- tique, des actions macrophagiques de cette nature et de cette intensité? L'examen de ganglions provenant d’une nécropsie de lymphocytémie subaiguë classique, ayant évolué en un mois et demi, chez un malade de M. le professeur Picot, nous permet de répondre par l'affirmative. Il s’agis- sait d’un homme de vingt et un ans. A côté de segments ganglionnaires infiltrés par une nappe lymphocyto- mateuse diffuse, masquant complètement le système caverneux, s’en trouvent d’autres où la masse des lymphocytes est moins touffue. Le réticulum, plus apparent, limite des espaces irréguliers; il est entrecoupé de vaisseaux et de dé SÉANCE DU 7 AVRIL 693 sinus lymphatiques béants. Dans ces cavités, les lymphocytes grands et petits sont cernés par de grandes cellules macrophagiques. Parmi ces macrophages, les uns, à protoplasme alvéolaire exubérant, ont un noyau marginal, réniforme ou anguleux; d’autres, globuleux, uni- ou binucléés, ne mesurent pas moins de 25 p de diamètre. Il y a là des nids de macrophages parfois si rapprochés que des champs microscopiques en montrent des centaines. On voit tous les intermédiaires entre les cellules conjonctives libérées du réticulum, les cellules endothéliales des cavités lymphatiques et ces macrophages. Le phagocytisme s'exerce sur les éléments lymphocytiques. La capacité d'englobement de ces gigantophagocytes va jusqu’à l’agglomération dans un même corps protoplasmique d’une quinzaine de lymphocytes, les uns presque intacts, d’autres plus ou moins altérés, pycnotiques, fragmentés, granuleux. Dans les foyers cutanés, au niveau de l'hypoderme, des macrophages issus’ des cellules adipeuses redevenues actives ont également englobé et détruit des lymphocytes dans leur cytoplasme. En dehors des macrophages, un bon nombre de lymphocytes ont souffert, par suite de troubles circulatoires et d'invasions microbiennes, à la période ultime de la maladie. Pas de follicules tuberculeux ; pas de réaction myé- loïde; pas de leucocytes polynucléés, malgré la présence de bactéries résul- tant d'infections préagoniques. Ainsi la radiothérapie n’entrait pas en jeu ; il n’existait pas non plus, à l’origine de ces phénomènes, de surcharge pigmentaire. Le développement des macrophages s'opposait surtout au flot envahis- sant des lymphocytes dans les ganglions et dans le tissu cellulo-adi- peux. Les lymphocytes, répandus en rangs serrés bien au delà de leurs limites physiologiques, les uns vivaces, d’autres en voie d’altération ou même déjà semi-nécrosés, représentaient, d’une part, des cellules parasites à détruire, d'autre part, de véritables corps étrangers à balayer. Une énorme excrétion unique donnait la mesure de la leu- colyse. L'influence irritative du lymphocytome sur les cellules-mères des ma- crophages, l’action de faibles doses d’arsenic, — nuisible aux lympho- cytes, stimulant pour ces dernières, — les effets de même ordre dus aux infections surajoutées (incapables de susciter une polynucléose locale), expliquent cette énorme macrophagie à l'égard des lymphocytes. De bonnes fixations par les solutions chromo-acétoosmiques et par le sublimé ont fait ressortir nettement cette particularité qui n'avait pas encore élé signalée dans la lymphocytémie non traitée par les rayons X. 69% RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX RÉNOVATION ÉPITHÉLIALE DE L'INTESTIN MOYEN CHEZ LES MUSCIDES 1 par CHARLES PÉREZ. = Dès les premiers temps de la nymphose (Calliphora, pupes de trois jours), on observe, bien individualisé dans la lumière du nouveau tube digestif en voie d’histogénèse, une sorte de boudin compact, générale- ment désigné sous le nom de corps jaune. Flottant dans l’épais fluide ambré qui remplit l'intestin moyen, ce boudin persiste pendant toute la nymphose sans se désagréger; et l’on peut sans doute attribuer cette cohésion tenace à la résislance de sa région superficielle, qui l’enve- loppe comme une sorte de membrane kystique. Léon Dufour avait eu déjà l'intuition que c'était là une portion du tube digestif larvaire, englobée comme un séquestre dans le nouvel estomac. Weismann précise cette interprétation, et, reconnaissant dans le corps jaune la présence de noyaux, les vestiges d’une organisation cellulaire, il le considère comme représentant l’épithélium de l :sophage et du proventricule, exuvié et enkysté. Grâce à une technicue plus précise. Kowalevsky et Van Rees reconnaissent que le corps jau ae est en réalité: une mue de l'intestin moyen. Mais ils remarquent en même temps une particularité singulière. Seules les régions centrales du corps jaune IOPMET Se « y il ; f sont formées par l’épithélium digestif larvaire, encore reconnaissable à ses volumineux noyaux. La portion corticale, d'aspect plus ou moins. feuilleté, est au contraire semée de tout petits noyaux. Et cette struc- ture confirme l’analogie avec un kyste conjonctif. La ressemblance est peut-être encore plus trompeuse à un stade antérieur (pupe de vingt heures), au moment où les îlots imaginaux viennent juste de se fusionner en un manchon épithélial continu, et où une sorte de tissu réticulé, à petits noyaux, étend ses mailles entre ce nouvel épithélium: et l’épithélium larvaire exuvié. C'est à ces impressions immédiates que Van Rees s’est arrêté, en attribuant à ces petites cellules une nature conjonctive. A priori, une pareille interprétation est bien invraisemblable. Ou ne s'explique guère comment des éléments mésodermiques conjonctifs au- raien{ pu immigrer à l'intérieur de lalumière intestinale. Kowalevskysup- pose au contraire une relation génélique entre les petites cellules et les ilots de rénovation épithéliale; et cette hypothèse est bien conforme à la réalité. Examinons en particulier un stade encore plus précoce, dans une toute jeune pupe : le manchon musculaire de l'intestin commence: à peine à se rétracter sur lui-même; les îlots imaginaux sont encore disjoints les uns des autres; et l'épithélium larvaire conserve encore son aspect tout à fait normal, sa bordure en brosse, etc. À plus forte raison ne peut-on admettre ici une immigration de cellules du mésenchyme. SÉANCE DU 7 AVRIL 695 Et l’on voit déjà cependant, à partir des ilots de régénération, de petites cellules se glisser à la base des grandes cellules épithéliales, ou s’insi- nuer même entre elles jusqu'à un niveau assez élevé. Les prétendues cellules conjonctives sont donc en réalité des cellules épithéliales, issues des îlots de régénération. Il y a, par conséquent, au début de la nymphose des Mouches, une double exuviation épithéliale, rejetant à peu près simultanément dans la lumière intestinale les grosses cellules fonctionnelles de la larve et les plus superficiels des îlots de régénération. Quelle est la significa- tion de ces faits”? Si l'on réfléchit que, dans le passage de la larve à l’image d’un Insecte métabole, s'intercalent deux mues générales de l'hypoderme, on doit penser que, typiquement aussi, il doit y avoir deux mues de l'in- testin. Et c’est précisément le cas que les travaux de Deegener nous font connaître chez le Cybister. Une première mue substitue à l’épithé- lium larvaire un épithélium nymphal fonctionnel; et celui-ci est rem- placé à son tour par un épithélium imaginal définitif. Chez beaucoup d'autres Insectes (Fourmis en particulier) il y a une seule exu\iation véritable, celle de l’épithélium larvaire. Mais la nouvelle assise qui se substitue à lui ne peut pas être d'emblée considérée comme imaginale ; car après une première différenciation histologique, elle éliminera spo- radiquement un certain nombre de ses cellules représentatives si l’on veut de l’épithélium nymphal. Les Muscides nous présentent l'étape ultime de ce processus d’abréviation. En même Lemps que l’assise lar- vaire, les cellules représentant l’assise nymphale sont rejetées, avant même de s'être agencées en un feuillet épithélial. Et le nouveau man- chon continu qui se constitue au début de la nymphose, est d'emblée l'épithélium imaginal. Bien entendu, il n’atteindra sa différenciation histologique complète qu’à la fin de la métamorphose. Jusqu'à l’éclo- sion de l'imago, il n'aura sans doute pas d'activité digestive fonction- nelle ; la persistance du corps jaune paraît en fournir la preuve. NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA GERMINATION pu Cladostephus verticillatus, par CAMILLE SAUVAGEAU. J'ai indiqué (1) comment germent les zoospores des sporanges unilo- culaires du Clad. verticillatus; c'était, je crois, la première fois que l’on (4) Sur la germination et les affinités des Cladostephus. Comptes rendus de la Société de Biologie, vol. LXII, 1907, p. 921. 696 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX suivait le résultat de la germination d’une Sphacélariacée. En outre des organes uniloculaires, le Cladostephus possède, sur des individus séparés, des organes pluriloculaires d'origine comparable, semblablement dis- posés et décrits depuis longtemps. Ceux-ci étaient intéressants à étudier à un double point de vue. D'abord, les éléments reproducteurs qu'ils renferment germent-ils comme les zoospores des sporanges unilocu- laires; autrement dit, font-ils double emploi avec eux, ou bien don- nent-ils des plantules autrement construites? Ensuite, l'appellation de gamétanges donnée par certains auteurs à tous les organes plurilocu- laires des Phéosporées, parce que l’isogamie a été constatée chez quelques espèces, est-elle justifiée pour les C/adostephus; la chose était intéressante à vérifier, surtout depuis que des organes pluriloculaires de deux sortes (oogones et anthéridies) sont connus chez plusieurs Sphacélariacées. J'ai beaucoup cherché si les Cladostephus possèdent deux sortes d'organes pluriloculaires sans jamais observer de différences sensibles dans la taille des logettes. Depuis plusieurs années, à Concarneau, à l'île de Ré, à Biarritz, à Ténériffe, à Banyuls-sur-Mer, j'ai obtenu de nombreuses déhiscences sans jamais constater que les éléments motiles eussent d’affinité sexuelle entre eux; je savais aussi qu'ils se fixent faci- lement et commencent à germer, mais les circonstances ne m avaient pas permis d’en pousser l'étude plus loin. Actuellement, je possède au Laboratoire Arago, à Banyuls, des cultures âgées de trois mois. Les zoospores des sporanges pluriloculaires sont d'une grande agilité et conservent longtemps leur motilité; certaines, vingt heures après la déhiscence, conservent encore un mouvement d'oscillation. Le plus grand nombre se fixent après quelques heures. Aussitôt fixées, elles s’arrondissent et s’entourent d'une membrane; elles sont alors très pâles, car leur chromatophore est unique. Pendant les dix premiers jours, elles se modifient peu, s’allongent légèrement, perdent leur point rouge et deviennent d’un brun foncé par multiplica- tion du chromatophore. Puis, elles se cloisonnent et se ramifient pour former un disque minuscule, plat, de contour arrondi. La première production dressée est un poil sessile. Puis, apparaissent, sur le disque, des filaments dressés comparables à un Sphacelaria et à un Halopteris, et enfin la pousse dressée, indéfinie, plus épaisse et plus robuste, caracté- ristique du Cladostephus. Les phénomènes sont donc étroitement com- parables à ceux obtenus avec les zoospores des sporanges unilocu- laires. Ainsi, dans les conditions variées où je me suis placé, les zoospores des sporanges pluriloculaires se comportent comme des éléments asexués. Le produit de leur germination est identique à celui des zoospores des sporanges uniloculaires. La germination est indirecte; la pousse indéfinie portant des rameaux d’abord hémiblastiques, puis Nu = 1 AVRIL | 697 SÉANCE DU mériblastiques, apparaît après que des pousses dressées semblables à celles des Sphacelaria et Halopteris ont fourni au disque accru des réserves nutritives suffisantes. Des dessins et une description détaillée de ces plantules paraîtront dans le troisième fascicule des Remarques sur les Sphacélariacées. SUR LA GERMINATION DES ZOOSPORES DE L'Aglaozonia melanoidea, par CAMILLE SAUVAGEAU. _ Dans une note antérieure (1), j'ai indiqué le résultat de mes cultures de zoospores d'Agl. melunoidea entreprises au Laboratoire Arago, à Banyuls-sur-Mer. En 1906, un accident détruisit en mon absence les germinations obtenues, et je n'ai pas su quelle forme elles auraient prise. En 1907, les germinations présentèrent un caractère très uni- forme; elles produisirent des plantules courtes, aussi simples qu'un Ectocarpus, dont les branches, à l'inverse de celles des plantules thuré- tiennes, n'avaient pas la moindre tendance à se souder pour constituer un support, même dans les points où elles étaient le plus entassées (forme kuckuckienne). Il était intéressant de rechercher si ces plantules, à organes reproducteurs identiques à ceux des Cutleria, constituent un stade normal et constant dans l’évolution du Cutl. adspersa; peut-être représentent-elles la forme vraiment primitive des Cutleria à thalle associé ? J'ai donc profité de l’aimable hospitalité du Laboratoire Arago pour tenter ces expériences une troisième fois. J'ai obtenu des déhiscences d'Aglaozonia en cullures cellulaires, du 12 au 19 janvier, c'est-à-dire exactement à la même époque que l’an dernier; j'en ai conservé trente- trois lamelles choisies parmi celles où les zoospores fixées étaient le plus nombreuses, tandis que les zoospores tombées à la surface de la goutte d'eau furent éloignées par un lavage, et je les plaçai dans un aquarium au même endroit du laboratoire. J'ai obtenu des milliers de germinations, mais aucune de la forme kuckuckienne. En très grande majorité, elles donnèrent des Cutleria et, dans la proportion de 1 p. 100 environ, des À glaozonia; je n’ai vu aucune plantule tératologique (forme churchienne). Certaines lamelles présentèrent plusieurs Aglaozonia; d'autres en étaient complètement dépourvues. Leur présence n’est attribuable qu'à la nature intime de la zoospore; je suis même persuadé, sans pouvoir en (1) Sur une nouvelle complication dans l’alternance des générations des Cutleria. Comptes rendus de la Société de Biologie, vol. LXIIL, 1907, p. 139. 698 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX donner une démonstration directe, que les zoospores d'un même spo- range donnent, les unes un Cutleria, les autres un Aglaozonia. La faible proportion de ceux-ci dans mes expériences est sans importance, le seul fait à retenir est que des cultures cellulaires pures d'Aglaozonia donnent des plantules sexuées ou asexuées ; des conditions actuellement inconnues font assurément varier la proportion relative des unes et des autres. Après dix à onze semaines, ces formes falkenbergiennes ont prospéré à l'ombre des Cutleria,et les disques les plus larges atteignent près d'un millimètre. Les plantules thurétiennes obtenues sont actuellement de taille très inégale. Le plus souvent, celles de la périphérie sont le plus déve- loppées; au début d'avril, elles atteignaient 1/2 centimètre jusqu'à la zone de cloisonnement des fils, et présentaient la forme régulière d’un entonnoir entier ou profondément échancré, en lames inégales; ces grandes plantules étaient encore stériles. Sur les lamelles où les germi- nations sont nombreuses, la taille des plantules centrales est beaucoup moindre, et le support se termine par une touffe de fils portant à leur base des oogones ou des anthéridies dont j'ai obtenu la déhiscence ie 2 avril; j'en ai mis le produit en culture; les mieux formées ont un sup- port régulier, cylindrique, compact et homogène; celles qui sont trop rapprochées les unes des autres ont au contraire un support grêle très lèche, à filaments constituants mal soudés ou plus ou moins indépen- dants, mais sans atteindre cependant la simplicité de la forme kuckuc- kienne; certaines portent simultanément des oogones et des anthé- ridies dont on suit la double origine des filaments constituants, et il est possible que les plantules hermaphrodites, à support bien constitué, proviennen!l aussi de deux germinations contiguës et soudées. En résumé, la forme simple kuckuckienne ne fait pas constamment partie du cycle d'évolution du Cutleria adspersa. De nouvelles recherches seraient nécessaires pour en déterminer ia signification. Les zoospores d’A gl. melanoidea provenant d'un même spore, semées en même temps et soumises aux mêmes conditions, donnent, par leur germination, les unes des plantes sexuées (Cutlsria), les autres de nou- velles plantes asexuées (4 glaozonia). SUR LA GERMINATION PARTHÉNOGÉNÉTIQUE DU Cutleria adspersa, par CAMILLE SAUVAGEAU. Les auteurs qui ont étudié les Cutleria dans la Méditerranée, MM. Reinke, Falkenberg et de Janczewski, sont d'accord pour affirmer que les oosphères non fécondées ne germent point. Seules, les oosphères LS LUN SÉANCE DU 7 AVRIL 699 fécondées sont capables de germination ; elles produisent un À glaozonia. On sait que la parthénogénèse est, au contraire, fréquente dans l'Océan avec les mêmes Cutleria. En février, mars, avril, le C. adspersa n’est pas rare à Banyuls ; on le récolte facilement à la main par les mers calmes, et les individus mâles et femelles m'out semblé approximativement en même nombre. A Naples, M. Falkenberg le signale seulement vers 20-40 mètres. Les 20, 21 et 22 février dernier j'ai établi de nombreuses cultures cellulaires de C. adspersa au Laboratoire Arago, les unes renfermant uniquement des oogones, les autres renfermant à la fois des oogones et des anthéridies ; elles ont produit d’abondantes déhiscences. Dans l’un et l’autre cas, beaucoup d’oosphères se fixèrent sur la lamelle, surtout au pourtour de la goutte pendante; j'ai eulevé par un lavage celles tombées à la surface de la goutte d’eau. Les cellules renfermant des oogones et des anthéridies ont produit d \; déhiscences simultanées. Malgré une attention soutenue, je n’ai vu a icune fécondation, et la grande différence de taille entre les oosphères et les anthérozoïdes rend les erreurs faciles. Contrairement aux auteurs précédents, je n'ai même jamais constaté aucune attraction réelle des anthérozoïdes par les oosphères et je pourrais répéter ici la description des phénomènes constatés, voici dix ans, dans le golfe de Gascogne (1); en supposant que des fécondations se soient produites, elles doivent être en petit nombre. Le temps m'a manqué pour faire des expériences de déhiscence dans de grands vases et pour constater si la fécondation s'y produit. J'ai conservé huit lamelles de la première série de cultures (exclusivement femelles) et douze lamelles de la seconde (mâles et femelles mélangées), choisies parmi celles où les fixations étaient le plus nombreuses ; je les ai placées dans deux aquariums contigus. Je les.ai examinées le 30 mars dernier. Les deux séries sont parfaite- ment concordantes et, sur toutes les lamelles, de jeunes Aglaozonia se sont développés; toutes les plantules falkenbergiennes qui ne sont pas trop serrées les unes contre les autres sont aussi belles et aussi régu- lières que celles que j'ai rencontrées dans la nature (loc. cit., fig. 10 à 13) ; le disque des plus avancées mesurait un demi-millimètre ; beau- coup sont encore au stade de la colonnette. Je n’ai vu aucune forme monstrueuse churchienne. Toutefois, et cela sur les deux séries de cul- tures, j'ai rencontré çà et là quelques germinations thurétiennes; leur proportion ne dépassait certainement pas un sur cinq cents; leur pré- sence appelle la même remarque que celle des jeunes Aglaozonia parmi les germinalions de zoospores. En résumé, les oosphères de Cutleria adspersa germent par parthé- (1) C. Sauvageau. Les Cutlériacées et leur alternance de généralions. Annales des sciences naturelles, série 8, vol. X, 1899. 700 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX nogénèse aussi bien dans la Méditerranée (tout au moins à Banyuls) que dans l'Océan. À priori, les Zanardinia et Cutleria multifida doivent. présenter le même phénomène. Mes expériences vérifient l'interprétation qu’en 1899 j’ai donnée des germinations variées rencontrées dans la nature, à savoir que les oosphères produisent par leur germination soit des Cutleria, soit des Aglaozonia. Elles le prouvent pour les oosphères parthénogénétiques seulement, mais le phénomène est a priori le même pour les oosphères fécondées. SUR LES CULTURES CELLULAIRES D'ALGUES, par CAMILLE SAUVAGEAU. Plusieurs auteurs ont étudié la germination des corpuscules repro- ducteurs des Algues en récoltant ceux-ci à l’aide d’une pipette, dans une cuvette où ils abondent, ou en plaçant, au-dessus d'un thalle en fructification, une lame de verre sur laquelle se fixent les germes. J'ai dit à plusieurs reprises que cette manière d'opérer ne doit être employée que si une méthode plus précise est impraticable. Il est fort difficile, en effet, de savoir si un thalle de quelque étendue est absolu- ment pur de tout mélange ; des déhiscences simultanées de plantes con- tiguës ou superposées sont fréquentes, sans qu'il soit possible de séparer leurs corpuscules reproducteurs de forme et de taille très sem- blables, d'où des causes d'erreur. Même si les germinations mélangées ne peuvent êlre confondues, celles des espèces étrangères, si elles croissent plus vigoureusement, gênent ou entravent le développement de celles désirées. Admissible pour l'étude de la fécondation, ce pro- cédé doit être rejeté pour l'étude de la germination. Dans mes cultures, j'emploie uniquement de petits fragments de plante, soigneusement choisis, nettoyés et lavés, que je place dans une goutte d’eau filtrée, en chambre humide connue sous le nom de cellule Van Tieghem. Pour l'observation des corpuscules reproducteurs (déhis- cence, copulation, fixation, etc.), les lamelles les plus minces sont natu- rellement les meilleures. Au contraire, si l’on se propose de suivre ultérieurement la germination, des lamelles plus épaisses et plus résis- tantes sont préférables, car on devra les manipuler à plusieurs reprises. Toutefois, les lamelles ordinaires présentent un grave inconvénient; les premiers stades du développement se font bien, les très jeunes plan- tules adhèrent suffisamment, mais ultérieurement elles adhèrent mal, se soulèvent partiellement ou totalement, émettent parfois de longs rhizoïdes errants, prennent un aspect anormal. SÉANCE DU 7 AVRIL 101 Je me trouve très bien de l'emploi de lamelles dépolies sur une face ; elles sont faciles à obtenir. Dans une capsule en plomb dont le cou- vercle est percé de plusieurs trous de diamètre égal aux deux tiers de celui des lamelles, on mélange du fluorure de calcium et de l’acide sul- furique ; les vapeurs d'acide fluorhydrique dégagées corrodent les lamelles déposées sur les trous ; dès qu'une lamelle devient blanchâtre on la remplace par une autre. Un dépoli fin et régulier gène moins qu'on pourrait le supposer, si l'éclairement est convenable, je ne dirai pas l'observation délicate, mais la surveillance du contenu de la goutte d'eau. Les germinations adhèrent bien plus fortement sur ce verre dépoli que sur le verre lisse; j’en possède, en particulier de Clado- stephus et d’AHalopteris, actuellement vieilles de trois mois, si bien fixées qu'on endommage fréquemment le disque ou les stolons en les déta- chant. J’ai cru bon de signaler ce procédé très simple qui facilite nota- blement la réussite des cultures. ENCORE LES LIÈVRES ET LES Lapins, par J. KUNSTLER. La question des Lièvres et des Lapins, telle que la posent certaines observations que j'ai publiées depuis plus d’une année, est envisagée de façons très diverses suivant les dispositions et les tournures d'esprit. La majorité a des tendances à un scepticisme railleur; les personnages pondérés se contentent de dire qu'il se peut que cela se passe ainsi chez moi, mais que rien ne prouve qu'il en soit de même autre part. Je viens apporter, ici, un témoignage d’une personne que je ne con- nais pas et qui m'a envoyé, à la suite de la lecture de mes notes, la relation d’une fort intéressante observation, démontrant que la castra- tion des Lièvres par les Lapins n'est pas l'apanage du territoire charen- lais, mais qu elle se rencontre aussi bien au cœur de la Champagne M. Lucien Miltat, de Lizy, près Épernay, me fait savoir qu'ayant recu un Lièvre mâle, il l’a lâché dans une petite garenne clôturée et peuplée de Lapine, dans le désir d'obtenir des Léporides. Le lendemain, il aperçut son Lièvre montrant fort triste mine; il avait le dos bombé et paraissait malade. On le captura, et on constata qu'il avait subi une castration complète. Cela ne prouve-t-il pas que les Lapins ont une tendance instinctive à châtrer les Lièvres, et que le phénomène que j'ai indiqué est sans doute plus général que certains ne voudraient l’admettre? 71092 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX RÉACTION DE LA MUQUEUSE NASALE A LA TUBERCULINE. — RHINO-RÉACTION, par LAriTe-DuPponT et MOoLINIER. Nous avons recherché la réaction produite par la solution de tubercu- line à 4 p.100 sur la muqueuse nasale, la solution étant mise en contact avec elle par deux procédés : 4° Application de tuberculine-test en solution à À p. 100, une goutte étant portée avec un stylet qui la dépose sur la muqueuse en l'étalant à la surface du cornet inférieur ; 2° La même solution imbibait un petit tampon qui était A oE sur la muqueuse de la cloison et laissé en place durant dix minutes. Sur 26 malades, 11 ont été traités par le premier procédé, 15 par le second. Avec le premier, la réaction apparut de vingt-quatre à soixante-douze heures après l'application de la goutte de tuberculine sur le cornet inférieur. Avec le second, la réaction se produisit plus RpioennEn de dix-huit à vingt-quatre launee après. Ce qui caractérise la rhino-réaction est l'apparition, après le temps sus-indiqué, d’un exsudat localisé au point d'application sur la mu- queuse. D'abord humide, il se dessèche sous l'influence du courant d'air respiratoire et se transforme en une croûtelle très mince, trans- parente, ressemblant à une plaque de gélatine; ces deux caractères, minceur et transparence, font distinguer cette croûte de celles qui se forment spontanément dans les fosses nasales par le desséche- ment de sécrétions muco-purulentes, qui sont plus épaisses et de coloration jaunâtre. Cet exsudat se forme sur une muqueuse con- gestionnée. L'action vaso-dilatatrice de la tuberculine mise en lumière par M. Arloing (Comptes rendus de la Sociélé de Biologie, 25 jan- vier 1908) est ici très manifeste. Après quelques heures d’applica- tion, la muqueuse est rouge, et quelquefois apparaissent de petites varicosités à sa surface, même dans les cas où la réaction reste négative; et, lorsque la réaction est positive, il y a toujours extravasa- tion de globules rouges qui se mélangent à l’exsudat, se dessèchent avec lui en formant deux ou trois petiles taches hématiques de 1 à 2 millimètres de diamètre, qui stigmatisent d’une facon très nette et tout à fait caractéristique la croûtelle de la rhino-réaction. Si on enlève la croûtelle avec un stylet, on constate qu'elle est adhérente et laisse, après sa chute, une muqueuse rouge sur laquelle se fait un petit suin- tement sanguin. : SÉANCE DU 7 AVRIL Ë 703 ———— Livrée à elle-même, la croûtelle se détache le quatrième ou le cin- quième jour, laissant au-dessous d’elle une muqueuse normale. Dans le premier groupe, composé de onze observations : Quatre malades, alteints de tuberculose pulmonaire, ont eu une réaction très nette; Un, présentant de l’entérite tuberculeuse, réagit également; Trois ont eu des réactions positives, el cependant n'ont pas de lésions tuberculeuses cliniquement diagnostiquées ; il s’agit d’une hystérique, d’une neurasthénique à ptose rénale et d’une jeune fille de seize ans atteinte d'incontinence nocturne d’urine ; Deux malades, porteurs de lésions tuberculeuses du poumon au second £egré, n'ont eu aucune réaction; La dernière malade de ce groupe, atteinte de bronchite chronique et d'emphysème, et chez laquelle l’ophtalmo-réaction s'était montrée positive, ne réagit pas à la rhino-réaction. Le temps après lequel se montra cette réaction fut variable : Soixante-douze heures après, dans le cas d’entérite tuberculeuse; Quarante-huit heures après, dans trois cas; Trente et une heure après, dans un cas; Vingt-quatre heures après, dans trois cas. Dans le second groupe, composé de quinze observations : Cinq malades, atteints de tuberculose pulmonaire, ont réagi positi- vement ; : Un malade, présentant de la bronchite simple, réagit également; Une malade ptosique rénale présenta aussi cette réaction. Il est à remarquer que cette malade fut atteinte d’une acné généralisée très rebelle pour laquelle elle fut soignée durant trois ans et qui n’est guérie que depuis un an; : Huit malades ne présentaient aucune réaction. Ils étaient atteints : Deux de gastrite alcoolique ; Deux d’albuminurie ; Deux de bronchite simple; Un de rhumatisme : Un de cirrhose hypertrophique. La réaction s’effectua chez quatre malades dix-huit heures après, et, chez les trois autres, vingt-quatre heures après. Un des cinq tuberculeux ayant réagi avait présenté la ceuti- et l’ophtalmo-réaction positives; chez les autres, elles ne furent pas faites. En résumé, tous les tuberculeux ont réagi, sauf deux qui furent traités par le premier procédé; la goutte de tuberculine a pu, chez eux, être entrainée par le mucus nasal avant qu'elle ait eu le temps d'être absorbée par la muqueuse. Le procédé du tampon parait être plus fidèle, et la rhino-réaction est aussi plus rapide, puisqu'elle s’est 704 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BORDEAUX montrée de dix-huit à vingt-quatre heures après son SpRRCAURSE chez tous les tuberculeux du second groupe. La rhino-réaclion ne détermine ni douleur ni enchifrènement, et ne présente pas les inconvénients et les dangers de l’ophtalmo-réaction et de la cuti-réaction. M. Le Danrec dépose un pli cacheté. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris, — Jinprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur. 1, rue Cassette. 1 SÉANICE" Dr 2; M'A" 19/08 SOMMAIRE AcHARD (Cu) et Avnaup (Mi) : Nouvelles recherches sur les glo- ARLOING (FERNAND) Nouvelles considérations sur le mécanisme et la valeur spécifique de l’oculo-réac- bon edlastubereuline2 1-10 Ascozr (M.) et Novezco : Hémo- lyse par l'argent colloïdal, l'argent et lesselsidiarsent. tt Nr. Carnor (Paur) : Les greffes mu- queuses; leur application au trai- tement des ulcères gastriques . . CauLLERY (MAURICE) Sur une anomalie de la trompe chez un Né- mertien (Tetrastemma candidum 0. I NID) SO A Re CriruaRt (C.) : De la culture du Dacille bubyelIque te Et arr Dévé (F.) : Échinococcose primi- tive expérimentale. Pleurésie hyda- TOUL EE RUE SE Fauvez (Pierre) : Action de l'acide chlorhydrique surl'excrétionurique. FLe1G (C.) : Les sucs digestifs nor- provoquées artificiellement. Proprié- tés physiologiques et toxicité du suc pancréatique normal et des SCSI ASÉCLÉ EME PA Nr GaurTier (CL.) et HERVIEUX (Cn.) : Sur l’origine de lindoxyle urinaire du lapin soumis au jeûne. . . . .. EAssé (HENRI) et Hancu (V. Troubles dans le métabolisme pu- rique au cours des états goutteux. Levaprri (C.), LaROGHE et Yama- noucur : Le diagnostic précoce de la syphilis par la méthode de Was- S CRD AO PR eee de Marcxo (F.) : Traitement du dia- betciparlemrécimeloras Maruis (C.) : Recherches expéri- mentales sur la fièvre récurrente AURLON RASE MATE NES .MaAurEL (E.) : Influence de la voie mortelle de sulfocyanure de potas- sium maux et les sucs d'hypersécrétions : d'administration sur la dose minima 118 133 125 Pérez (Caarzes) : Rectification de nomenclature à propos de Dermo- CYSUSDUSUIOR ENS ENS 0 Rererro (RomoLo) : Sur l'infection et limmunisation des Muridés con- tre la rage par la voie digestive . . RETTERER (Ép.) : Du cartilage de la glène scapulaire de l'homme. . . Vincent : Sur le mode de destruc- tion de la toxine tétanique dans l’es- tomac Réunion biologique de Nancy. ETIENNE (G:) et Parisor (J.) : Athé- rome aortique et extrait d'hypo- DIS ONE EN ne RE ee r due Harter (A.) : Métastase d'un épi- thélioma utérin dans un fibrome de DOM AIRE RS ARR CAE RS An Harter (A.) et Weiz (M.) : Sur la pathogénie de l'angiome du foie . . LuctEN (M.) : Le foie des athrep- SIQUE SEE LAN NRA en en eur Parisot (J.) : Action de l'extrait de thymus sur la pression artérielle. Parisot (J.) et Lucien (M.) : Etude physiologique et anatomique thymus dans l’athrepsie . . : .. ,. SPILLMANN (Louis) : Considérations sur des lésions observées sur un crâne de l’époque mérovingienne. Ces lésions peuvent-elles être attri- Simon (P.) et Haxs : Quelques re- cherches sur les opsonines des sé- rums pathologiques Réunion biologique de Bucarest. Bages (V.) : Sur une substance particulière trouvée dans des reins amyloïdes colorée en rouge par le Scharlach et donnant la réaction D ONE ASS PE ne RON Bases (V:) : La graisse dans les BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 51 du 159 MN 2 < °° ET Ta Présidence de M. Roger, vice-président. 706 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE - fibres musculaires du cœur . . . . . 761 Réunion biologique de Marseilie. Borezar (E.) : Nouvelles recher- Briot (A.) : Cas de variation dans ches sur les nerfs intra-épithé- une patte locomotrice d’écrevisse. . 771 aux CS SE EE 163 Corsy : Le quadriceps fémoral des BRUGKNER (JEAN) : Sur la fermen- Singes + 25000 AIRES ENRE 119 tation des sucres par le méningo- DaAumézox (G.) : Note sur la mus- coque etle Microccocus catarrhalis. 765 | culature de quelques Synascidies. . 714 Craparu (Mlle) : Du passage des DAUMÉZON (G.) : Note sur l'embryo- hémolysines à travers la paroi in- logie d'une espèce d’Ascidie compo- LE SA EN D Re ae 166 sée (Distoma tridentatum, Heïiden). 716 MARINESCO (G.) et PArHoN (C.): L'in- : GERBER (C.) e COTTE (J.) : Obser- fluence de l’ablation de l'appareil vations biologiques sur Anceufhos thyro-parathyroïdien sur la graisse bium Juniperorum Reyn, (= Razou- Ê Re la AE AE il ne CU j6s | /rowskia caucasica Hoïfm.) .. . . . 384 OBreGrA (AL. : La ponction cer- Ge CDS un LE ie de VACATIONS Aire D PAT le 10 DORE RS 19 SITE 2 res organiques sur la coagulation du Proca (C.) : Sur quelques parti- lait par les présures végétales et cularités du bacille fusiforme (Vin- animales 0 PA Male 183 cent) cultivé en symbiose PAST a 111 VAYSSIÈRE (A.) +: Note sur un Tra- SLATINEANU (A.)et DANIELOPOL (D.) : chypterus iris trouvé mort à l'en- Sérum antituberculineux et fixation trée du port de Carry-le-Rouct (Bou- AUICOMPIÉMENEENRP RE CRE A 112, #ches-du-Rhône) LL eREERReE 180 Sir Ray LANKEsTER (de Londres), F. R. s., membre honoraire de la Société, assiste à la séance. Écumnococco SE PRIMITIVE EXPÉRIMENTALE PLEURÉSIE HYDATIQUE, par F. DÉVÉ (de Rouen). Expérience. — Le 41 juin 1907, nous faisions ingérer à un singe (bonnet chinois) 50 anneaux de tænia échinocoque. L'animal mourait le 22 décem- bre 1907 (cent quatre-vingt-treize jours après l’infestation). Depuis un mois et demi, il présentait de petits accès de toux sèche qui avaient fait craindre qu'il ne fût devenu tuberculeux. SÉANCE DU 2 MAI 7071 = Een «. Autopsie. — Kystes hydatiques multiples de l'abdomen (foie, rate, rein, replis péritonéaux). Pas de liquide dans la cavité péritonéale, L'ouverture du thorax révèle la présence de kystes hydatiques nombreux disséminés dans les deux poumons. Dans la plèvre droite existe un abondant épanchement séro-fibrineux (30 centimètres cubes), qui est recueilli dans deux tubes stériles. La plèvre est tapissée, sur ses du feuillets, d'une fausse membrane fibrineuse blanchâtre qui se laisse détacher ; en outre, de gros tractus fibrineux, nageant dans le liquide, s'étendent de la face externe du poumon à la paroi thoracique. Le poumon droit contient, tant saillants à sa surface que cachés dans sa profondeur, 36 kystes du volume moyen d’une petite noisette. Aucun des kystes corticaux ne s'est rompu dans la plèvre : leur surface est intacte, lisse, sans adhérences. Le lobe pulmonaire moyen est en partie atélectasié, Pas d’autres lésions pulmonaires; en particulier, pas de lésions tuberculeuses macroscopiques. Dans la plèvre gauche, on recueille à peine 3 ou # centimètres cubes de sérosilé citrine. De ce côté, la séreuse est normale, saus le moindre dépôt fibrineux. Le poumon gauche contient 32 kystes. Pas d’autres tumeurs hydatiques dans le cœur, le médiastin ni les organes périphériques (cerveau, thyroïde, muscles, os). b. Inoculation du liquide pleural. — Le culot de centrifugation de 15 centi- mètres cubes du liquide pleural droit a été inoculé à deux cobaÿes (injection sous-cutanée à la cuisse) le 23 décembre 1907. Le 8 avril 14908 (après trois mois et demi), les deux cobayes ne présentent aucune adénopathie et ont augmenté de poids. 4. Formule cytologique du liquide pleural : Assez nombreuses hématies. Pas de microbes colorables. Sur 100 leucocytes éosinophiles, 31 ont un noyau plurilobé, 43,8 un noyau bilobé, 13,4 un noyau en croissant ou réniforme, 11,8 un noyau plus ou moins régulièrement arrondi (non pycnotique). à. Formule hémo-leucocytaire La moitié des éosinophiles sont polynucléés:; 32,2 p. 100 possèdent un noyau bilobé, 16,6 p. 100, un noyau irrégulièrement arrondi. =. Examen histologique d> l'appareil pleuro-pulmonaire. — L'endothélium de la séreuse persiste, sauf dans les points où s’insèrent les tractus fibrineux. Le réticulum des fausses membranes fibrineuses emprisonne d'innombra- bles cellules éosinophiles. Le tissu cellulaire sous-pleural, pariétal et viscéral — le pariétal surlout — renferme de nombreux leucocytes éosinophiles de divers types. Quant au parenchyme pulmonaire, si l’on met à part quelques acini corti- caux atélectasiés et remplis de cellules endothéliales desquamées (sans la moindre infiltration leucocytaire), il ne présente pas de lésions. Laissant de côté la pathogénie de l'éosinophilie hydatique — et plus spécialement de l'éosinophilie pleurale hydatique — observée dans cette 708 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE expérience (1), nous nous bornerons à discuter la nature de l’épanche- ment pleural constaté chez notre animal. J1 ne s'agissait pas là d’un simple hydro-thorax. L’abondance et l’uni- latéralité de l’'épanchement, sa formule cytologique, surtout la réaction fibrineuse très accusée de la séreuse, démontrent qu'il s'agissait bien d'une sécrétion pleurale inflammatoire, d’une pleurésie. Cette pleurésie était indépendante de la tuberculose : c'est ce qu'a prouvé l'inoculation à deux cobayes, demeurée négative. Elle n’était liée, d'autre part, à aucune infection, à aucune inflammation pulmonaire aiguë intercurrente. Aussi nous paraît-il légitime — et l'éosinophilie massive constatée dans l’énanchement vient bien à l’appui de cette interprétation — de rattacher l'épanchement pleural à la présence des kystes hydatiques pulmonaires, et de lui donner le nom de PLEURÉSIE HYDATIQUE. Pareil épanchement peut s’observer en clinique humaine : Hearn, G. Sée, Dieulafoy en ont signalé l'éventualité, rare, à la vérité. Le professeur Dieulafoy, en particulier, a bien insisté sur les pleuré- sies « qui se développent avec les apparences d’une pleurésie vulgaire dès le début du kyste pulmonaire ». A côté de cette pleurésie hydatique avec épanchement, existe une pleu- résie sèche qui est d'observation assez fréquente, comme on sait, dans les kystes du poumon et du foie. TRAITEMENT DU DIABÈTE PAR LE RÉGIME GRAS, par F. Marcnon. Dans une note précédente (Société de Biologie, A1 avril 1908), nous avons fait ressortir les bons effets de l'administration de corps gras à une chienne diabétique. Cet animal, atteint d'un diabète maigre des plus graves, éliminait 19 grammes de sucre à l'état de jeûne, et 51 grammes quand il était alimenté exclusivement avec de la viande bouillie. L'administration de corps gras, sous forme d'huile, au lieu d'élever la glycosurie au-dessus de celle du jeûne, comme le faisait l’albumine, fut suivie de la disparition rapide du sucre, de la diminution de l’urée, du phosphore urinaire, de l’acétone et de la cessation immédiate de l'amaigrissement. En même temps l’état général redevint normal. Celte expérience nous montre que les corps gras constituent Pali- 1) Nous communiquerons prochainement un autre fait expérimental que nous avons étudié plus complètement au point de vue de l'éosinophilie. Mc M € L. 57 | di: É - E É FR #4 7 Ë à | 4 à 4 4 SÉANCE DU ® MAI 7109 ment de prédilection des diabétiques, puisqu'ils ne donnent pas naissance à du sucre, et qu'ils sont, par conséquent, les seuls à être utilisés en totalité par ces malades, les féculents donnant 100 p. 100 de sucre et l'albumine environ 40 p. 100. Si nous considérons en outre que la caractéristique du diabète réside dans une mauvaise utilisation du sucre résultant du défaut de combus- tion de cette substance, se traduisant d'ailleurs par un abaissement du quotient respiratoire, nous sommes amenés tout naturellement à dimi- nuer le plus possible, dans l'alimentation des diabétiques, les substances capables de produire du sucre et à les remplacer par des aliments gras. Dans les cas de diabète grave, on devra supprimer complètement les féculents, réduire l’albumine au minimum indispensable à la réparation de l’usure organique et donner en abondance des aliments gras. Ce régime appliqué à des malades atteints de diabète maigre avec azoturie et glycosurie intense, produit rapidement la disparition de sucre, la diminution de l’acétone, l’abaissement de l’urée et en même temps l’arrêt immédiat de l’amaigrissement. L'état général s'améliore profon- dément; la soif cesse ainsi que la polyurie, et les forces reviennent. A priori, on pourrait douter de l'efficacité de ce traitement dans le diabète gras, puisque les malades atteints de cette maladie ont de la graisse en excès qu'ils n'utilisent pas ; mais l'objeclion disparaît si l’on considère que les sujets gras ne font pas exception à la règle et qu'ils ne brülent leur graisse de réserve qne dans le cas d'alimentation insuf- fisante. - Si l'alimentation d’un diabétique gras maintient la fixité du poids, la ration est juste suffisante, et le malade brûle exactement dans les vingt- quatre heures les éléments constitutifs de cette dernière, c'est-à-dire beaucoup d’albumine si elle en comporte beaucoup, et au contraire beaucoup de graisse si cette substance domine. Nous ferons remarquer, en outre, que ce traitement du diabète est également celui de l’albuminurie si fréquente chez les diabétiques, puis- qu il permet de réduire beaucoup l’albumine alimentaire. Nous avons obtenu chez un malade la disparition de ce symptôme après quelques jours de traitement. - Il nous a paru préférable, pour ne pas éveiller la répulsion que certaines personnes peuvent avoir pour les graisses, de faire prendre les corps gras sous forme de médicament après les avoir rendus directe- ment assimilables. Nous les administrons à jeun, le matin, au lever, et une heure avant chaque repas. Nous avons entrepris, en collaboration avec le D' Fernand Arloing, des essais de ce traitement sur l’homme, dont nous publierons les résultats prochainement. Nous pouvons dire, dès maintenant, qu’ils reproduisent exactement ceux que nous avons obtenus sur le chien, quelle que soit la forme de la maladie. 710 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE A titre d'exemple, nous citerons une malade qui avait 132 grammes de sucre et 22 grammes durée, et dont le sucre est tombé à 17 grammes après deux jours de traitement, à 7 grammes après neuf jours, 2 gr. 90 après treize jours, 0 gr. 56 après dix-sept jours, 0 gr. 48 après vingt et un jours. L’urée a baissé brusquement et s’est maintenue autour de 16 grammes. En même temps, amélioration extrêmement marquée de l’état général : disparition de la soif, de l'asthénie, du nervo- sisme, etc. DU CARTILAGE DE LA GLÈNE SCAPULAIRE DE L'HOMME, par Év. RETTERER. Après l'articulation scapulo-humérale des mammifères domestiques, J'ai étudié la même articulation chez l’homme. Je m'occuperai aujour- d'hui de la glène scapulaire. Sur le scapulum desséché, il existe, vers le centre de la glène, une faible saillie, le tubercule glénoïidien, d’une étendue de 8 millimètres environ. Sur les scapulums frais, on voit, en ce point, une tache gris bleuâtre qui, par rapport au reste de la glène, parait légèrement déprimée en cupule. La structure du cartilage glénoïdien de l’homme a été et est encore des plus discutées : pour les uns, toute la glène serait revètue de carti- lage hyalin: d’autres prétendent qu'au niveau du tubercule glénoïdien, il existerait du fibro-cartilage et que, dans la portion supérieure de la glène, le cartilage serait kyalin, tandis que dans la portion inférieure il deviendrait fibreux. Pour élucider ce point de structure, j'ai examiné un grand nombre de glènes scapulaires de sujets âgés de 20, 25; 30, 40, 45, 50 et 56 ans. Les sca- pulums ont été recueillis à l’amphithéâtre, c’est-à-dire que les éléments du cartilage étaient loin d’être frais. D'autre part, il ne m'a été guère possible d’avoir des renseignements précis sur le genre de vie et les occupations des sujets. Le plus souvent, surtout chez les adultes jeunes, la tache centrale était déprimée en cupule; d’autres fois, on la distinguait à peine du reste de la glène. Pour apporter quelque précision à ma description, je choisirai comme type la glène scapulaire d’une femme de vingt-cinq ans. La cupule centrale pré- sente la forme d’une raquette à grosse extrémité inférieure et à manche ou sommet dirigé en haut et en dehors. En bas, elle est large de 6 millimètres; quant au diamètre vertical, il est de 8 millimètres. Sur le tubercule même, le” cartilage est gris bleuâtre et épais de 2 millimètres; maïs, à partir de la tache, le revêtement cartilagineux paraît plutôt ue et augmente d'épaisseur ‘3 millimètres en moyenne). A. — Cartilage dé la cupule glénoïidienne. Au niveau de la tache Juxta- nt: : Fi ar UE MP a RTE ee 1 abs id SÉANCE DU 2 MAI TAA centrale, le cartilage est franchement hyalin. Sur sa plus grande épaisseur, il montre des groupes de cellules cartilagineuses, dont chacun comprend six à douze cellules; ils sont éloignés l’un de l’autre, dans le sens transversal, de 20 à 30 y. Ces groupes affectent une disposition allongée dans une direction perpendiculaire à l'os. Vers la surface libre, sur une épaisseur de O"m1, les groupes isogéniques ont une forme arrondie et comprennent chacun six à huit cellules. Les cellules cartilagineuses, aplaties suivant la direction de la surface, manquent ou sont très rares. Quant à la substance fondamentale du cartilage recouvrant la cupule, elle est composée d’un réticulum très délicat dont les mailles sont remplies d’une masse amorphe fort abondante. Ge car- tilage est identique, en un mot, à celui que j'ai décrit dans l'articulation scapulo-humérale du cobaye. En aucun point, les réactifs appropriés ne m'ont permis d'y déceler la pré- sence de fibres ni conjonctives ni élastiques. B. — Reste de la glène scapulaire. A partir de la cupule juxtacentrale jusqu’à la périphérie, le cartilage offre une structure différente. Depuis l'os jusqu'à la surface libre, il y existe des cellules cartilagineuses, c’est-à-dire encapsulées. Elles ne sont plus réunies en groupes; elles sont, le plus sou- vent, isolées et séparées par des bandes de substance fondamentale. Dans la profondeur, jusqu’à 1 millimètre à 1""3 de la surface, la substance fonda- mentale, qui paraît moins hyaline, offre une trame réticulée à fils épais, et une masse amorphe ou vaguement fibrillaire qui présente plus d'élection pour la fuchsine acide que celle de la cupule juxtacentrale. Les gros fils de la trame partent des capsules, et même du corps des cellules cartilagineuses; de là, ils s’irradient en tous sens, en s’arborisant et en se ramifiant. Ce qui distingue donc le cartilage de la circonférence, c’est l'épaisseur des fils du réseau (1 à 2 u), ses mailles étroites, le moindre développement et l’appa- rence fibrillaire de la masse amorphe. En arrivant à une distance de 1 millimètre à 1""5 de la surface, il apparaît dans la trame des fibrilles élastiques très fines, qui émettent des ramuscules latéraux. Ces fibrilles élastiques se trouvent situées au centre des grosses fibres hématoxylinophiles; elles sont distantes de 3 à 6 u; mais, sur les coupes teintes à la fuchsine-résorcine, il n’est pas possible de voir leurs fins ramuscules s'’anastomoser entre eux. En résumé, la cupule juxtacentrale est revêtue de cartilage hyalin; sur tout le reste de la glène, le cartilage tend, dans ses parties pro- fondes, à prendre les caractères du fibro-cartilage, et, dans sa couche superficielle, une portion de la trame réticulée se transforme en fibres élastiques. Résultats. — Dans la glène humaine, le tubercule glénoïdien de l'os sec correspond à la cupule juxtacentrale du scapulum frais. En détrui- sant le cartilage de revêtement, la macération fait apparaitre la saillie osseuse. Le plancher osseux est donc plus exhaussé au centre qu'à la périphérie. La trame, réticulée et hématoxylinophile, est plus déve- loppée à la circonférence que dans la cupule juxtacentrale du cartilage. Le protoplasma amorphe contenu dans ses mailles présente un déve- 119 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE loppement inverse. Le cartilage juxtacentral est comparable, à cet égard, au tissu osseux en suractivité fonctionnelle, tandis que celui de la circonférence rappelle l'os soumis pendant longtemps à l’inac- tivité (4). Testut et Paviot ont raison, à mon avis, quand ils soutiennent que la tache juxtacentrale est revêtue de Catiliee hyalin. Poirier y avait décrit du fibro-cartilage; tout en n'étant pas histologiste, Poirier se plaisait à trancher les questions de structure; par ses affirmations, il en imposait aux élèves et même à des savants, tels que R. Fick (2) qui, sans con- trôle, adoptèrent son opinion. Assaki, le premier, en 1885, a tenté d'expliquer la formation du tubereule glénoïdien, en admettant qu’en ce point s’exercerait la pres- sion maxima dans les diverses attitudes du bras (Z'héorie du Contact polaire). Voici ce que l'anatomie comparée et la physiologie nous enseignent. L'articulation scapulo-humérale se compose, chez les divers mammi- fères, de parties homologues et placées dans des conditions locales par- faitement semblables. La différence de structure du cartilage ne saurait donc dépendre que des variations de pression, de glissement ou de frot- tement. Chez les Quadrupèdes, qui marchent sur les quatre pattes, les membres thoraciques supportent et transmettent au sol le poids du corps; les mouvements de flexion et d'extension prédominent, chez eux, sur les autres. Or, c'est chez ces animaux que la glène est revêtue, sur toute son étendue, de cartilage hyalin. Les conditions sont tout autres dans l’espèce humaine : chez l’homme debout ou qui marche, le membre antérieur est pendant le long du tronc ou n’exécute que des oscillations pendulaires. Lorsque au contraire nous rapprochons ou éloignons le bras du tronc, lorsque nous faisons des mouvements de cireumduction ou de rotation, la tête humérale glisse ou roule sur la glène, en prenant son point d'appui sur la tache ou cupule juxtacen- trale. La preuve en est fournie par des-moules de cire comprimés entre la glène et Ja tête : ils prennent, comme Assaki l’a montré, la forme de ménisques, plus minces au centre qu’à la circonférence. La cupule juxtacentrale supporte donc seule, chez l'homme, une forte pression dans les mouvements divers qui se passent dans l'articulation scapulo- humérale; aussi présente-t-elle la même structure que le cartilage diarthrodial de l’ensemble de la glène des quadrupèdes. Si ces déduc- tions sont exactes, il est infiniment probable que la glène d’un facteur rural, par exemple, diffère, au point de vue structural, de celle d’un manœuvre Gu d’un agriculteur. J'attends l’occasion de faire pareille constatation. (1) Voir ma note « Influence de l’activité ou du repos sur la structure du tissu osseux », Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, avril 1908. (2) Handbuch der Anatomie und Mechanik der (Grelenke, 1904, p. 169. SÉANCE DU 2 MAI 713 En somme, la conformation loute spéciale, on pourrait dire humaine, de notre glène scapulaire, procède de la station bipède et surtout des mouvements étendus de notre bras. Pour la ramener à la structure de la glène des quadrupèdes, il faudrait donner suite à la boutade bien connue de Voltaire : « Quand on lit votre ouvrage (1), écrivait-il le 30 août 1755 à J.-J. Rousseau, il prend envie de marcher à quatre pattes. et de brouter les herbes. » SUR L'ORIGINE DE L'INDOXYLE URINAIRE DU LAPIN SOUMIS AU JEUNE, par CL. GAUTIER et Cu. HERVIEUX. I. — Les travaux de Ellinger, ceux de Denigès (2), et antérieurement à ceux-ci les nôtres (3), ont mis hors de doute le fait qu'on trouve de l'indol dans le contenu du gros intestin du lapin au cours du jeûne, état pendant lequel cet animal excrète du chromogène indoxylique, alors qu'il n’en fournit pas normalement, au moins avec cerlains régimes alimentaires. Il importait de fixer l'origine de cet indol intestinal, cer- tains auteurs (Daremberg et Perroy, etc...) pensant que l'indol, produit de désintégration des cellules du corps, est excrété au niveau de l'in- testin. IT. — ExPéRIENCE. Un lapin pesant 2 kilogr. 950 reçoil comme alimen- tation exclusive de la betterave à discrétion. On recueille l'urine pendant trois jours, soit 248, 208, 195 centimètres cubes. Des échantillons de 30 centimètres cubes chacun de ces urines, chauffés un moment à l’ébullition avec leur volume d’isatine chlorhydrique à 1/10.000, ne donnent pas trace d’indirubine. Le quatrième jour l'animal est sacrifié d'un coup sur la nuque. On fait une laparotomie aseptique. Deux pinces à forcipressure sont placées aux extrémités du gros inteslin; celui-ci est séparé aux ciseaux de ses ligaments suspenseurs. Le gros intestin est aussitôt recu dans un linge stérilisé. On le suspend longitudi- nalement dans cette enveloppe, on découvre un peu son extrémité inférieure, et, l'ouvrant d’un coup de ciseaux, on fait tomber une partie du contenu dans un récipient stérilisé à large embouchure. Ce récipient est mis à l’étuve à 35-40 degrés. Le reste du contenu intes- tinal est aussitôt divisé en deux parts : de l’une on fait un extrait benzénique, l’autre est soumise à une distillation dans un courant de (1) Discours sur l’origine de l'inégalité parmi les hommes. (2) Comptes rendus de la Société de Biologie, UXIV, p. 293, 295, 296, 1908. (3) Comptes rendus de la Société de Biologie, LXIIL, p. 610, 1907. 744 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE vapeur d'eau. La recherche de l'indol au moyen de la p.-diméthylami- nobenzaldéhyde à 1 gramme p. 20 d’alcool en présence d’HCI pur est absolument négative dans les deux liqueurs obtenues. L’urine qui se trouvait dans la vessie au moment de la mort ne renfermait pas d'in- doxyle. La portion du contemu du gros intestin mise à l’éluve est, après un certain temps (deux jours et demi dans l'expérience rapportée ici), divisée à son tour en deux parts qu'on traite respectivement comme précédemment. Avec la p.-diméthylaminobenzaldéhyde l'extrait benzé- nique donne la couleur rouge vineux; de leur côté, les eaux de conden- sation de l'entraînement à la vapeur d’eau fournissent dans les mêmes conditions une couleur rose qu'on entraîne dans le chloroforme. Les deux liqueurs colorées présentent le spectre caractéristique. ITT. — Le contenu du gros intestin d’un lapin normal n’excrétant pas d'indoxyle urinaire renferme cependant en lui-même tout ce qu'il faut pour faire de limdol. | Pourquoi, dans les conditions ordinaires de santé et d’une alimenta- tion donnée, ne se forme-t-il pas d'indol dans ce contenu ; pourquoi l’état de jeûne suffit-il à l'y faire apparaitre ? Nous n’émettons pas d'hypothèses sur ce point. | Enfin, nous nous permettrons d’ajouter que nous cherchons par divers moyens à exclure le gros intestin chez le lapin dans le but de irouver le retentissement de celte intervention sur l’indoxylurie du jeûne. (Travail des Laboratoires des professeurs Porcher et Morat.) NOUVELLES RECHERCHES SUR LES GLOBULINS, par CH. Acuarpb et M. AyNAUD. Dans des notes antérieures(l), nous avons montré quon peut sou. meltre à l'examen microscopique le plasma sanguin sans faire intervenir aucun agent anticoagulant, pourvu que le sang ait été recueilli sans contact avec les tissus et manipulé dans des objets paraffinés ou huilés. Dans ces conditions, les globules blancs el rouges étant absolument intacts, les globulins apparaissent distincts dans le plasma, isolés les uns des autres, avec une forme constante. De plus, la même méthode (4) Comptes rendus de la Société de Biologie, T et 44 décembre 4907, 29 février 1908. TT. ni dE 2 at . cit MÉSSR L 7 Li M td | Si Gé si dite SÉANCE DU 2 MAI 745 nous arévélé dans le sang des vertébrés ovipares et dans l’hémolymphe des invertébrés l'existence, non signalée jusqu'alors, d'éléments tout à fait analogues aux globulins des mammifères par leur forme, leur alté- rabilité, leurs modifications dans la coagulation. Cette dernière consta- lation à cet intérêt qu'elle réduit à néant les théories qui font des globulins un produit de destruction ou d'expulsion des globules rouges, ou même des germes de globules rouges. Nous avons pu nous convaincre aussi que les globulins ne dérivent point des leucocytes, car chez les embryons de mammifères, dont le sang ne renferme que de très rares leucocytes, les globulins sont en très grand nombre. Ces faits concourent à montrer que les globulins sont des éléments sanguins autonomes. Ils s'accordent en cela avec la conclusion que MM. Pagniez et Le Sourd ont tirée de leurs recherches sur le sérum antihématoblastique qu’ils ont obtenu chez les mammifères. Toutefois, ces dernières recherches ne démontrent pas que les globulins soient des éléments vivants, pas plus que l'existence de sérums hémolytiques ne démontre que les hématies des mammifères sont des cellules vi- vantes. Au contraire, on peut considérer comme des arguments en faveur de la vie des globulins les faits que nous avons observés avec notre technique : l'existence d’une forme allongée, mobile à une température optima, l’immobilisation des globulins lorsqu'on dépasse légèrement cette température; l'apparition de la forme contractée et arrondie sous l’action du froid.-Ajoutons à ces faits qu'en faisant agir èn vitro sur les globulins des anesthésiques, vapeurs d'éther et de chloroforme, cocaïne à 2,50 p. 1000, nous les avons vus s’immobiliser et prendre leur forme contractée. En somme, en examinant les globulins dans le plasma, sans réactif, à la température du corps, on reconnaît leur forme allongée, en bâtonnet, qui se rapproche le plus des aspects observés sur l'animal vivant et que nous considérons comme l’état normal du globulin intact et vivant. Il nous a paru intéressant de comparer cet élat à celui que montre l'observation des plasmas rendus incoagulables par des réactifs chimiques (Mosen, Pagniez et Le Sourd, Chevrel et Roger). Le fluorure de sodium nous à donné de mauvais résultats : les globulins sont arrondis, rétractés, non mobilisables. Maïs il n’en est pas de même avec le citrate de soude ‘à 1 p.100 et l’oxalate à 2 p. 1.000, à condition que le sang al été recueilli à l'abri du contact des tissus. Il] n’est même pas nécessaire d'opérer en milieu isotonique : on peut, en milieu hyperto- nique, observer des globulins intacts et mobiles à une température con- venable. Il est possible d'étudier aussi, avec le citrate et l'oxalate, l'action de la chaleur et des anesthésiques, mais ces substances 7116 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE modifient l'action de certains corps de l'ordre des ferments ou des diastases. Si l'on considère l'abondance des globulins, qui représentent une masse plus considérable que les leucocytes, et si on leur concède la qualité d'éléments vivants, il y a lieu de penser que leur rôle est impor- tant, qu'ils modifient le milieu humoral dans lequel ils vivent et que les sérums contiennent le produit de leur destruction. Quant à leur rôle dans la coagulation, il ne nous parait pas étabji. Eminemment altérables dès leur sortie des vaisseaux au contact des tissus, ils meurent, s’agglutinent et se transforment au même titre que le fibrinogène. Leurs modifications nous paraissent être plutôt les témoins que les agents de la coagulation. Nous n’avons observé aucune relation constante entre leur intégrité ou leur altération et la coagulabi- lité ou l’incoagulabilité du sang. L'étude du sang de peptone qui fera l'objet d'une prochaine note, confirmera l'indépendance de l’état des globulins et de la coagulation du sang. SUR L'INFECTION ET L'IMMUNISATION DES MURIDÉS CONTRE LA RAGE PAR LA VOIE DIGESTIVE, par RomoLo REPETTO. Remlinger, en se basant sur trois cas négatifs, a nié dernièrement la possibilité de l'infection et de l'immunisation des muridés contre la rage par la voie digestive, démontrée par le professeur Fermi. Ayant assisté aux expériences du professeur Fermi, j'ai été surpris de la conclusion de M. Remlinger. Dans une série de 14 expériences entreprises sur 84 muridés (46 rats et 38 souris), Fermi a démontré la possibilité de l'infection de ces ani- maux par l'ingestion du virus fixe de Sassari. Voici les conclusions aux- quelles il est arrivé : 1° Contrairement à ce qui arrive à l'égard des lapins, des chiens, des chats et des renards, les rats et les souris peuvent contracter la rage par ingestion du virus rabique ; 2° Des rats blancs nourris avec le matériel rabique sont morts dans la proportion de 73 p. 100, et des souris noires dans la proportion de 52 p. 100; 3° Dans les deux tiers des cas, les animaux moururent entre la se- conde semaine, et un tiers vers la cinquième semaine. Dans un autre travail sur l'immunisation des muridés par ingestion du virus rabique comprenant 13 expériences entreprises sur 121 souris, Fermi conclut à la possibilité de l’immunisation par ingestion de virus te" “ut tr dt nf diet OL Se is FE ; AS Lip teur tés: dd L ï à : 4 s 1 À SÉANCE DU 2? MAI 717 + fixe; ce qu'il confirma dans un autre travail en étendant le pouvoir immunisant à la substance nerveuse normale. Voici les résultats obtenus dans ces deux derniers travaux : 1° L'ingestion du matériel rabique exerce une action évidente d'im- munisation contre l'infection sous-cutanée du virus de rue. De 81 mu- ridés nourris avec du matériel rabique pendant trente, vingt et même pendant dix jours, et infectés ensuile avec le virus de rue, tous, moins 15, c'est-à-dire 89 p. 100, survécurent. Tous les animaux qui avaient été vaccinés pendant trente jours, 90 p. 100 de ceux qui avaient été vac- cinés pendant vingt jours, et 31 p. 100 de ceux qui avaient été soumis au traitement pendant dix jours ont survécu. Les muridés nourris seu- lement pendant cinq jours moururent tous ; 2% Les animaux de contrôle, au nombre de 22, moururent tous de la rage ; 3° Non seulement la substance nerveuse rabique, mais aussi la nor- male, administrée par ingestion, est capable d'immuniser les souris contre une infection subséquénte sous-cutanée de virus de rue ;25 souris auxquelles on avait administré, par ingestion, pendant une période de trente jours, environ 60 grammes de substance nerveuse normale, et qui ensuite furent infectées de virus de rue, restèrent toutes en vie, et elles résistèrent à d'autres infections, comme 12 autres souris nourries avec de la substance nerveuse rabique. On répète généralement qu’un cas positif vaut mieux que cent cas négatifs, et Remlinger prétendrait que trois cas négatifs, qu'il a obtenus d'ailleurs dans des conditions bien différentes, peuvent détruire les 50-80 cas positifs obtenus par Fermi! Remlinger pouvait publier ses trois cas négatifs si Fermi eût déclaré que l’on pourrait infecter et immu- niser par la voie gastrique tous les muridés, sans exception. De plus, il est de règle que, lorsqu'on veut contrôler un fait expérimental, il faut se placer dans des conditions identiques à celles dans lesquelles ce fait a été constaté. Remlinger n'oppose qu'une expérience aux 27 de Fermi. Il a expérimenté seulement sur des rats, tandis que les recherches de Fermi sur l’'immunisation ont été faites exclusivement sur des souris; enfin, ceci est bien plus important, il a opéré seulement sur des ani- maux infectés de virus fixe, tandis que Fermi avait expérimenté surtoul sur des animaux infectés de virus de rue. J'ai entrepris sur ce sujet quelques expériences qui ont donné les résultats suivants, confirmatifs de ceux de Fermi : : 1° 100 p. 100 des rats et 75 p. 100 des souris, nourris pendant un mois avec du virus fixe, sont morts de rage ab ingestis; 2 4 muridés immunisés par ingestion de virus fixe ont résisté à une infection par le virus de rue; 718 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3° 10 muridés, qui avaient ingéré de la substance nerveuse normale, résistèrent de même à l’inoculation sous-cutanée de virus de rue, tandis que les animaux de contrôle inoculés sous la peau avec le même virus mouraient tous. LES SUCS DIGESTIFS NORMAUX ET LES SUCS D'HYPERSÉCRÉTIONS PROVOQUÉES ARTIFICIELLEMENT. PROPRIÉTÉS PHYSIOLOGIQUES ET TOXICITÉ DU SUC PAN- CRÉATIQUE NORMAL ET DES SUCS DE SÉCRÉTINE, - par C. FLEIG. Au cours de recherches sur les excitants des glandes digestives, j'ai fait diverses constatations sur les variations que présentent certaines propriétés physiologiques des sucs digestifs injectés dans l'organisme, suivant les condi- tions expérimentales dans lesquelles ils sont obtenus. Les différences sont des plus marquées entre les sucs sécrétés sous l'influence des excitants qualitativement et quantitativement normaux-et les sucs provenant d’hyper- sécrétions provoquées artificiellement par des excitations plus fortes que celles qui interviennent à l’état physiologique ou différentes par leur nature de ces dernières. Je résumerai ici particulièrement ce qui a trait aux effets et à la toxicité comparés des injections de suc pancréatique normal et de suc obtenu à la suite de l'introduction dans les veines de doses répétées de sécré- tine administrées pendant quatre à cinq heures. Je considère comme suc pancréatique normal le suc qu’on peut recueillir chez le chien à fistule temporaire sous l'influence d’injections intra-duodénales successives de suc gastrique de chien pur ou du chyme acide provenant d'une fistule duodénale permanente établie près du pylore. Le liquide qui s'écoule de cette dernière fistule peut être, suivant les conditions, soit du suc gastrique à peu près pur, à réaction acide, soit le chyme stomacal lui-même, soit un mélange de ces liquides aux sucs duodéno-annexiels (réaction par moments alcaline). Pour provoquer la sécrétion pancréatique, je n'ai jamais utilisé que le suc ou le chyme recueilli au moment où leur réaction était fortement acide. Les quantités de suc injectées ne doivent pas être inférieures à 20 à 30 centimètres cubes en une fois (chiens de 15 kilogrammes) et il faut répéter les injections au moins environ toutes les 20 minutes el mieux toutes les 10. On réalise ainsi les conditions normales d’excitation des synergies duodéno-pancréatiques, les quantités de suc gastrique ou de chyme déversées physiologiquement dans le duodénum sous l'influence d’un repas ordinaire étant très élevées. La sécrétion pancréatique ainsi provoquée diffère beaucoup de celle qui suit l'injection intra-duodénale d’une solution d'HCI à 3 p. 1.000 : le temps perdu est beaucoup plus long et la quantité de suc fournie infiniment moins considérable (les quantités de solution chlorhydrique et de chyme ou de suc gastrique injectées étant les mêmes); la sécrétion est même beaucoup moins intense qu'avec une solution d'HCI à 4 p. 100. Le suc reste extrémement épais el visqueux, du commencement à la fin de la sécrélion, même après des injections intra-duodénales répétées pendant deux heures; il est fortement alcalin, SÉANCE DU 2 MAI 719 coagule en masse par la chaleur et est fortement actif sur les trois catégories d'aliments (1). Le suc sécrété après les injections artificielles d'acide dans l'intestin longtemps répétées a, on le sait, un aspect très différent et le suc de sécrétine (après injections renouvelées) peut arriver à n'avoir aucun des caractères physiques du suc normal. Les différences sont des plus nettes lorsqu'on compare les effets des injections intra-veineuses de suc pancréatique normal et de suc récolté sous l'influence de doses répétées de sécrétine. La chute de pression artérielle, signalée par Lesage et par Mazurkiewiez, est par exemple déjà intense chez des chiens de 6 kilogrammes à la suite de l'injection de 1 centimètre cube de suc normal, alors qu'elle peut même ne pas exister pour l'injection de 2 centimètres cubes de suc de sécrétine. De même pour l'arrêt ou le ralentissement respiratoire, qui ne se produisent qu'avec des doses de suc de sécrétine bien supérieures à celles du suc normal. L'incoagulabilité du sang (chez le chien) ne se produit que très difficilement avec le suc de sécrétine, contrairement au suc normal. Mêmes différences encore pour l'action sur le système nerveux (convul- sions, exophtalmie) et l’action excito-sécrétoire possible sur les glandes salivaires et le pancréas. Enfin les toxicités des sucs de sécrétine et du suc normal n'ont absolument rien de eomparable : dans une expérience par exemple, l'injection intra-veineuse d'un suc de sécrétine à la dose de 40 c. €. 5 par kilogramme de lapin, n’a pas tué l'animal, et très fréquemment la dose toxique est bien au-dessus de 30 centimètres cubes par kilogramme (vitesse d'injection : 2 centimètres cubes par minute); au contraire, 8 à 12 centimèlres cubes de suc normal suffisent ordinairement à tuer un kilogramme de lapin. Le suc de sécrétine est en outre très bien supporté en injections intra-péritonéales, à l'inverse du suc normal, qui lue facilement les lapins. La faible toxicité des sucs de sécrétine paraît étre en rapport plutôt avec leur faible teneur en matières solides qu'avec leur inactivité tryptique ; ces mêmes sucs activés par de petites quantités de kinase n’ont pas été nettement plus toxiques. Les limites extrêmes des chiffres de l’extrait sec des sucs de sécré- tine et des sucs normaux que nous avons observées sont, pour les premiers, 1,5 p. 100 (limite minima), et pour les derniers 12,3 p. 100 (limite maxima). Des observations de même ordre s'appliquent à la bile et à la salive (bile de sécrétine et bile normalement excrétée ou bile de la vésicule; salive normale et salive obtenue par exemple par injections prolongées de sérums artificiels); de même sans doute pour les autres sécrétions digestives. (1) I n’est question ici que du suc pancréatique mixte, de toute la durée de la sécrétion. Je n’ai pas d'expériences permettant de dire si le suc, encore très visqueux, sécrété plus ou moins tardivement après l’excrétion par la canule des premières quantités tryptiquement actives, est lui-même actif ou ss. de non sur l’albumine. à Fan ; : S M à a EN AA 720 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces données devront étre prises tout particulièrement en considération pour l’importante étude de la part respective qui, dans l'élaboration des poisons normaux du tube digestif, revient d’une part aux sucs digestifs eux-mémes et d'autre part aux produits de désintégration des aliments. LE DIAGNOSTIC PRÉCOCE DE LA SYPHILIS PAR LA MÉTHODE DE WASSERMANN, par C. LEVADITI, LAROCHE et YAMANoOUCnI. Il est établi actuellement que la méthode de Wassermann, appliquée au diagnostic de la syphilis, permet de dépister la maladie dans la grande majorité des cas, quil s'agisse de vérole à la période secondaire ou de spécificité à la période tardive. On sait également que le pour- centage des réactions positives est plus fort chez les syphilitiques en pleine éruption secondaire que chez les malades porteurs de gommes et d’ulcérations tertiaires, ou ayant eu aulrefois des manifestations spécifiques. Moins éludiés à ce point de vue ont été les sujets porteurs d'un chancre, mais ne présentant pas encore des accidents cutanés ou muqueux. Or, c’est là une question qui mérite d’être examinée, car, utilisée dans ces conditions, la méthode de Wassermann pourrait faciliter le diagnostic relativement précoce de la syphilis. D'un autre côté, des expériences anciennes faites sur l’homme et les recherches récentes de Queyrat (1) ont montré que le chancre spécifique n'est inoculable au porteur que dans les onze Jours qui succèdent à l’éclosion de l'accident primaire; passé ce délai, l'immunité cutanée devient pour ainsi dire absolue. Il est donc intéressant de préciser le rapport entre l'éclosion de cette immunité de la peau et le moment où apparaissent dans le sérum les substances qui déterminent in vitro le phénomène de la fixation du complément. | Gràce à l’obligeance de M. Queyrat, nous avons entrepris des recher- ches dans cette direction; nous résumons dans cette note les résultats acquis. {1° Pour ce qui concerne les syphilitiques à la période secondaire, le nombre des cas examinés a été de dix-huit, celui des réactions positives quinze. Cela fournit un pourcentage de 83 p. 100. En général, plus les manifestations culanées ou muqueuses sont accusées et l'induration ganglionnaire généra- lisée, plus le sérum se montre actif. À remarquer que le séro-diagnostic fut négatif dans trois cas de syphilides psoriasiformes, lichénoïdes et croùteuses (transition entre la deuxième et la troisième période). (4) Queyrat. Des chancres syphilitiques successifs et de l'auto-inoculabilité du chancre syphilitique, 1907. Paris, Masson, éditeur. 7 SÉANCE DU 2? MAI 191 2 Nous avons examiné huit cas de syphilis tertiaire dalant de deux à cinq ans, avec ou sans accidents actuels. Le nombre de réactions positives a été de cinq, le pourcentage de 62 p. 100. Ce pourcentage est donc sensiblement inférieur à celui fourni par les spécifiques secondaires. 3° Les syphilitiques porteurs de chancres, mais n'offrant pas encore des accidents cutanés ou muqueux, ont été au nombre de treize. Voici un tableau qui résume nos observations : TEMPS ÉCOULÉ AGE DU CHANCRE depuis le début OBÿe de la de RÉSULTATS . a RÉSULTATS ne saignée. de la deuxième saignée. Guér.… 4 jours. 0 — » Auto-in. : faibl. positive. Sauv….. 8 jours. 0 — — Auto-in. : posilive. Bor….. 8 jours. (] 41 jours. - Auto-in. : faibl. positive(l). A\Paeo 8 jours. + — — Auto-in. : négalive. Chev.…. 9 jours. 0 — — Auto-in. : négative. Clem.… 9 jours. + + — — Auto-in. : négative. Des). 15 jours. + — — — Truf.… 18 jours. 0 29 jours. 0 — Wij.. 23 jours. + 36 jours. + + — Ram. 26 jours. + + — — Adénopathie géuéralisée. Grif… 27 jours. 0 31 j. (roséole). + + — Herh.. 29 jours. + + — — — Laur… 30 jours. 0 — — — Ces données montrent que chez treize syphilitiques dont le chancre datait de minimum quatre jours et de maximum trente jours, la réaction a été six fois positive, ce qui donne un pourcentage de 46 p. 100. Si l’on établit le rapport entre les résultats fournis par le séro-diagnostic et l’âge du chancre, on constate un pourcentage de 33 p. 100 pour les syphilomes âgés de huit à quinze jours, et de 57 p. 100 pour les acei- dents primaires datant de quinze à trente jours. / en ressort que, d’une facon générale, la séro-réaction donne des résultats moins souvent positifs dans la seconde période d'incubation que dans celle des manifestations secondaires (46 p. 100 au lieu de 83 p. 100). Elle est donc incapable de faciliter dans tous les cas le diagnostic précoce de la vérole. Toute- fois, lorsque, avant l'éclosion des syphilides cutanées, le sérum s'est montré posilif, celles-ei sont venues confirmer les indications fournies par la méthode de Wassermann. Quant aux rapports entre l'examen du sérum et le résultat de l’auto- inoculation, on peut affirmer, d’après nos recherches, que le chancre est inoculable au porteur aussi longtemps que le séro-diagnostic reste négatif. L'immunité cutanée n'apparait, en effet, que lorsque le virus s'est déjà généralisé dans l'organisme et qu'il a engendré des réactions (1) L’auto-inoculation a été pratiquée le jour de la première saignée. BioLogtE. Comptes RENDUS. — 1908. T, LXIV. 52 7199 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE dans le système lymphatique et hématopoïétique. Or, il est très pro- bable que les mêmes réactions et cetle généralisation du virus engen- drent simultanément des changements dans les propriétés du sérum, lequel devient capable de donner la réaction de Wassermann. (Travail du Laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur et du service de M. Queurat à l'hôpital Cochin.) NOUVELLES CONSIDÉRATIONS SUR LE MÉCANISME ET LA VALEUR SPÉCIFIQUE DE- L'OCULO-RÉACTION A LA TUBERCULINE, par FERNAND ARLOING. J'ai montré qu’une oculo-réaction positive à la tuberculine peut se ‘produire en l'absence de toute infection tuberculeuse en évolution ou latente (C. À. de la Société de Biologie, 25 janvier 1908, p. 198), chez des lapins expérimentalement imprégnés avec diverses toxines (tu- berculine, toxines étberthienne, diphtérique, staphylococcique). Je concluais à la non-spécificité de l'oculo-réaction, et disais en outre que, pour se produire, ‘le phénomène vaso-moteur réclamait, chez le sujet enquêté, une aptitude réactionnelle vaso-dilatatrice des cen- tres nerveux créée dans le cas particulier par la sensibilisation de ces centres, du fait de l'imprégnation, par les toxines précitées, jouis- sant toutes de propriétés vaso-dilatatrices. Ceci expliquait le pourquoi de certaines réactions conjonctivales positives observées en clinique humaine, en particulier chez les dothienentériques. s Aussi, dans cet ordre d'idées, ai-je cherché ce que produirait l’ins- tillation d’une solution à 4 p. 100 de tuberculine précipitée de l'Institut Pasteur de Lille sur la conjonctive de chevaux recevant depuis fort long- temps des luxines diphtériques et tétaniques dans le. but d'obtenir des sérums antiloxiques. Je me suis assuré que des chevaux sains, d'après les constatations faites à l’autopsie, ne présentent pas normalement une oculo-réaction positive. Dans ces conditions, j'ai observé deux chevaux en cours d'immu- nisalion depuis treize ans; fournissant un sérum antidiphtérique doté d'un pouvoir préventif variant de 1/75.000 à 1/100.000. Ces deux che- vaux ainsi imprégnés de toxine diphtérique ont eu tous les deux une oculo-réaction positive à la tuberculine. La réaction a été légère dans les deux cas. Chez un animal, il y à eu pourtant du larmoiement avec sécrétion muco-purulente agglutinée vers l’angle interne de l’œil. Appa- / SÉANCE DU À MAÏ 1925 rues vingt-quatre heures environ après l'instillation, les réactions ont persisté pendant quarante-huit heures. Sur deux chevaux recevant de la loxine télanique, les réactions con- jonctivales ont été positives, mais avec une modalité différente de celle constatée chez les sujets producteurs de sérum antidiphtérique. Un cheval chez qui l’immunisation antitétanique a été commencée il y à huit ans et dont le sérum possède un pouvoir antitoxique égal à 1/100.000 n’a eu qu'une réaction très légère, mais sûrement positive. Chez un second sujet dont l'immunisation n’est point encore très considérable, la réaction conjonctivale a été plus marquée, mais moins accusée que chez les animaux recevant du poison diphtérique. Deux faits se dégagent de ces observations : 41° Que la toxine létanique paraît moins apte que la toxine diphtérique à éveiller la susceptibilité réactionnelle vaso-dilatatrice des centres nerveux. Cette constatation concorde d’ailleurs avec ce que l'on sait expérimentalement de l’activité vaso-motrice respective de ces deux poisons. 2° Que les chevaux chez qui l'immunisation vis-à-vis des effets d’une toxine est le moins développée sont, toutes choses égales d’ailleurs, ceux chez qui l’oculo-réaction à la tuberculine est le plus marquée. J'ai pu vérifier le dernier point chez un cheval sur lequel je com- mençais à pratiquer les injections de toxine diphtérique en vue d’une immunisation ultérieure. Avant le début de l'imprégnation, l'instillatio n de tuberculine est restée négative. Après cinq semaines d’immunisation, alors que le sujet ne recevait encore que 1 centimètre cube de toxine pure, une épreuve conjonctivale praliquée huit jours après la dernière inoculation de toxine a été positive. Bien que très nets, les symptômes n'ont pas été très intenses. Aussi mé suis-je demandé si Le laps de temps qui s'était écoulé entre la dernière injection de toxine et le moment où a été re- cherché le phénomène conjonctival n’avait pas permis la neutralisation des effets du poison diphtérique du sein de cet organisme en travail d'immunisation. à Pour le vérifier, j'ai pratiqué une instillation de tuberculine dans l'œil (qui, le plus anciennement interrogé, n'avait pas réagi), six heures après une ingection de 3 centimètres cubes de toxine diphtérique. Cette injection provoqua une réaction générale violente (39°8, agitation, inappétence), et des phénomènes locaux importants (douleur, œdème). L'oculo-réaction a été très positive, deux fois plus intense que la pré- cédente, et plus précoce qu'en aucun cas, puisqu'elle était évidente dès sept heures après la tuberculinisation. En résumé, il y a là une nouvelle preuve de la non-spécificité absolue de l’oculo-réaction, puisqu'elle peut exister chez des chevaux non tuber_ culeux, ainsi que permet de le dire la longue observation à laquelle on les a soumis, et l'extrême rareté de la tuberculose équine. 724 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces faits confirment également mes précédentes recherches sur le déterminisme des causes productrices de l’oculo-réaction, puisque l’im- prégnation par des toxines vaso-dilalatrices a permis le développement de réactions oculaires positives à la tuberculine chez le cheval non tuberculeux, tout comme elles l'avaient produit chez le lapin. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Lyon.) HÉMOLYSE PAR L'ARGENT COLLOÏDAL, L'ARGENT ET LES SELS D'ARGENT, par M. Ascozr et NovELro. Au cours de recherches sur l’action physiopathologique des métaux colloïdaux nous avons élé frappés par la constatation que l'argent colloïdal possède des propriétés hémolytiques. Cette observation fut le point de départ d’une série de recherches dont nous résumons les résultats dans la note suivante. L'argent colloïdal électrique pur aussi bien que stabilisé ou stabilisé et isotonisé est hémolytique vis-à-vis de suspensions des globules rouges humains, de lapin, cobaye, chien, porc, bœuf, pigeon, gre- nouille. L’hémolyse s’accomplit également si on remplace le milieu isotonique Na CI par une solution de saccharose à 7 1/2 p. 100, mais elle exige des quantités plus grandes de colloïde. Le chauffage à 100 degrés n’atténue que faiblement le pouvoir hémo- lytique de l’Ag stabilisé. L'acide cyanhydrique empêche l'hémolyse par l'Ag colloïdal seulement en concentralion relativement forte (1/12.000 normale environ). Le Pt, Au et Pd colloïdaux électriques ne possèdent aucune action hémolytique; l’'Hg colloïdal électrique est un agent hémolytique très fort. L'argent métallique est doué de propriétés hémolytiques à marche lente. L'eau distillée, laissée en contact avec l'argent métallique, filtrée et isotonisée, est dépourvue de tout pouvoir hémolytique, tandis que l’eau physiologique en manifeste dans les mêmes conditions. A la suite d'hémolyses réitérées l’activité de l’Ag métallique s 'affaiblit jusqu'à disparaitre : l'NH° et l'Na OH sont impuissants à réactiver cet argent faligué où épuisé. L'activité de l'Ag métallique disparait aussi par le contact prolongé avec l’eau salée. Les sels d’Ag solubles sont fortement hémolytiques; il suffit de moins de 1/100 de milligramme de nitrate d'argent qui est le sel le plus actif SÉANCE DU 2 MAI . 125 pour dissoudre 1 centimètre cube de suspension de globules de bœuf à 2 1/2 p. 100. Le nitrate d’Ag est beaucoup plus actif que n importe quelle solution colloïdale de la même teneur en Ag. Il existe un rapport entre la dissociation des sels d’Ag et leur activité hémolytique. Des sels insolubles d’Ag le sulphite et l'hyposulphite ne sont pas hémolytiques ; le chlorure et le cyanure le sont; la solution physiolo- gique de Na CI, filtrée après contact avec ces sels, a acquis des propriétés hémolytiques. Les sels qui contiennent l'Ag sous forme d'ion complexe sont Heat coup moins actifs. Le sérum sanguin exerce une action empéchante sur l’hémolyse par Ag. De même que l’Ag métal, le Fe et le Hg sont hémolytiques; certains . Sels de ces métaux aussi; nous analyserons prochainement cette action aux mêmes points de vue de l'argent. (Travail de l'Institut de Pathologie médicale du professeur Devoto à l'Université de Pavie.) INFLUENCE DE LA VOIE D’ADMINISTRATION SUR LA DOSE MINIMA MORTELLE DE SULFOCYANURE DE POTASSIUM, par E. MAUREL. Les expériences ont porté sur la grenouille et sur le lapin. GRENOUILLES. — Sur cet animal, j'ai comparé la voie gastrique et la voie musculaire. Voie gastrique. — Les doses ont varié de 0 gr. 80 à 0 gr. 15 par kilo- gramme d'animal; et, tandis que les doses ont toujours été mortelles jusqu’à 0 gr. 30 par kilogramme, elles ont, au contraire, toujours été suivies de survie à partir de 0 gr. 20. Voie musculaire. — Par cette voie, les doses ont varié de 1 gramme à 0 gr. 05 par kilogramme. La mort a été constante jusqu'à 0 gr. 40; les résultats ont varié avec les doses de 0 gr. 25 à O0 gr. 10; et enfin la survie à été constante à partir de 0 gr. 05 par kilogramme. CONCLUSION. — On peut donc admettre que le sulfocyanure de potas- sium n'est pas deux fois plus toxique par la voie musculaire que par la _ voie gastrique. LApiNs. — Pour cet animal, les expériences ont porté sur les voies : gastrique, hypodermique et veineuse. 726 __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Voie gastrique. — Les doses ont varié de 2 grammes à 0 gr. 25 par kilogramme. L'animal a toujours succombé jusqu'à la dose de 4 gr.; et, au contraire, il a toujours survécu à partir de celles de 0 gr. 50. Voie hypodermique. — Les doses ont varié depuis 0 gr. 80 jusqu’à 0 gr. 03 par kilogramme. La mort a été constante jusqu’à la dose de 0 gr. 55; et, au contraire, elles ont toujours été suivies de survie à partir de 0 gr. 40. Voie veineuse. — Les doses ont varié de O0 gr. 30 jusqu'à la dose de 0 gr. 02 par kilogramme. La mort à été constante jusqu'à la dose de 0 gr. 15; les doses de 0 gr. 10 ont donné des résultats variables; et enfin l'animal a toujours survécu à partir de celles de O0 gr. 06. Conczusions. — 1° Pour cet animal, de même que pour la grenouille, la voie hypodermique n'arrive pas à être deux fois plus toxique que la voie gastrique. 2 La voie veineuse est environ quatre fois plus toxique que l’hypo- dermique. CONCLUSION GÉNÉRALE. — Pour ces deux animaux, la dose minima mor- telle par la voie sous-cutanée n’est jas deux fois supérieure à celle de la voie gastrique. (Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Toulouse.) LES GREFFES MUQUEUSES; LEUR APPLICATION AU TRAÎTEMENT DES UÜLCÈRES GASTRIQUES, par PAUL CARNOT, Les épithéliums des cavités muqueuses (muqueuses gastrique, intes- tinale, biliaire, vésicale, etc.) sont, ainsi que nous l'avons montré pré- cédemment (1), susceptibles de greffes au même titre que lépiderme cutané; ces greffes évoluent, d’ailleurs, un peu différemment suivant le lieu de leur transplantation. À la surface du péritoine ou dans l’intérieur d’un organe tel que le foie, nous avons montré qu'elles aboutissaient à une néoformation kystique ou polykyslique, voisine des adénomes kys- tiques. Mais à la surface d’une cavité muqueuse, préalablement dépouillée de son épithélium, elles se développent en superficie, s'étalent progres- sivement et peuvent aider à la réparation d’une plaie muqueuse, au (4) Comptes rendus de la Société de Biologie, 25 juin 1904; 28 octobre 1904; 20 janvier 4905. — Arch. de méd. expérim., mai 1905. SÉANCE DU © MAI 727 même titre que les greffes épidermiques aident à la réparation d’une plaie cutanée. La présente note a particulièrement en vue diverses recherches expérimentales relatives au traitement des ulcères gastriques par la méthode des greffes muqueuses. Pour étudier expérimentalement la question, il est, tout d’abord, nécessaire de réaliser, chez l'animal, des ulcères gastriques à la surface desquels on puisse suivre, jour par jour, l’évolution des lambeaux greffés et la marche de la réparation ; dans ce but, la méthode la plus simple, et la plus précise à la fois, nous a paru être l’exérèse étendue d’une assez grande quantité de muqueuse ; cette exérèse est rendue très facile, chez le chien, par le plan de clivage qui sépare la muqueuse des parties sous-jacentes. La réparation de la plaie ainsi provoquée se fait par deux méca- nismes distincts : Un premier mécanisme, processus d'urgence, entre en jeu immédia- tement après le traumatisme. Le fond de la plaie se rétracte, grâce à sa couche musculaire; la muqueuse voisine se ratatine et se plisse, pre- nant un aspect radié caractéristique; par là même, la plaie subit une réduction considérable dans ses dimensions, et, si elle n’a que quelques centimètres, le plissement radié de ses bords aboutit à son oblitération presque immédiate; de là vient la difficulté qu'ont éprouvée divers auteurs à réaliser expérimentalement des ulcères gastriques par résec- tion, ce qui leur a fait admettre une extraordinaire vitesse de régéné- ration. Mais si la résection a porté sur une étendue de muqueuse consi- dérable, la rétraction des tissus n’aboutit qu'à la réduction de l’ulcère, et il n’en reste pas moins, au centre, une perte de substance importante, dont le fond est constitué par les tissus sous-jacents, dont les bords, saillants sont constitués par les plis radiés de la muqueuse voisine; la réduction de la plaie par rétraction est telle que, dans un de nos cas, dix jours après exérèse de la muqueuse sur une largeur de 22 centi- mètres, l’'ulcère ne mesurait plus que 11 centimètres seulement, soit la moitié de la largeur enlevée. L’uleère ainsi constitué se répare par un autre mécanisme, nécessai- rement plus lent, plus compliqué et plus délicat, la régénération mu- queuse. L’épithélium des bords rampe à la surface de la plaie; il se divise et prolifère en même temps que se vascularise la couche sous- jacente; puis il devient plus dense, se redresse, pousse des prolonge- ments et, plus tard, des glandes, etc. C’est ce processus, nécessairement assez lent et exigeant plusieurs semaines pour se compléter, malgré la vigueur de l’épithélium et l’activité de sa prolifération, que l’on peut abréger très notablement en essaimant, sur le fond de l’ulcère, une série de greffes, qui constitueront autant de centres nouveaux de proli- fération. 728 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Les greffes de muqueuse gastrique auxquelles nous avons procédé ont été, le plus souvent, placées directement sur le fond de l’ulcère, au cours même de l'opération. Pour les maintenir en place, nous avons généralement utilisé l’artifice suivant : un petit bistouri effilé était passé en séton dans les couches profondes, de façon à soulever une mince bride de tissu; la greffe était engagée sous cette bride de tissu vivant qui la maintenait par son milieu et la fixait sans abandon de corps étranger. L'animal étant sacrifié après un délai de 10 à 15 jours, on trouve un ulcère constitué, à fond plat, à bords saillants et radiés; sur le fond de l’ulcère, les greffes apparaissent immédiatement, sous la forme de petits bourgeons, bien adhérents, bien nourris et en extension périphérique. Des coupes comprenant, à la fois, le bord de l’ulcère, son fond et la greffe en extension montrent les phénomènes suivants : Le bord de l’ulcère est constitué par l’ancienne muqueuse, avec son épithélium et ses glandes; parfois on constate une dilatation des culs- de-sac, aboutissant à la production de cavités gonflées de liquide. Vers l'ulcère, la muqueuse prolifère et l’on constate, assez loin en direc- tion centripète, une série de cellules épithéliales aplaties et rampantes : la réparation épithéliale se fait donc, à ce niveau, par le processus général de glissement que Ranvier a étudié dans la réparation de la peau, et que nous avons, nous-même, avec Cornil, étudié dans la répa- ration des muqueuses. Le fond de l’ulcère en dehors de cette zone est détergé, plat, sans épithélium de revêtement et sans glande. La greffe est bien vivante; mais sa structure s’est simplifiée : les glandes gastriques disparaissent, en effet, en grande partie; les cellules principales dégénèrent les premières et disparaissent; puis les cellules bordantes; par contre, l’épithélium de revêtement prolifère, pousse des prolongements en surface et en profondeur; les cellules muqueuses sont très abondantes; il y a done simplification de structure et transfor- mation muqueuse de la greffe, comme nous l'avons constaté déjà pour les greffes kysliques, comme on le constate au cours de nombreuses affec- tions gastriques. La muqueuse gastrique greffée, ainsi simplifiée, prolifère très activement : on trouve souvent, sur les bords, un assez grand nombre de cavités dilatées, à tendance kystique; mais jamais on n’observe de véritables adénomes kystiques, comme dans les:cas de greffes péritonéales ou intraviscérales. Enfin, sur les bords de la greffe, l’épithélium de revêtement rampe, prolifère et couvre une partie de la plaie, à la façon de l’épithélium des bords; on trouve à ce niveau quelques divisions directes et indirectes. Ce cheminement s'étend déjà assez loin après une dizaine de jours. En résumé, les greffes de muqueuse se fixent, vivent, prolifèrent et s'étendent, constituant ainsi autant d’ilots prolifératifs qui raccourcissent la durée de la réparation. SÉANCE DU ® MAI 729 Pour simplifier les applications ultérieures, nous nous sommes demandé s'il ne serait pas possible d'éviter la mise en place directe de la greffe au niveau de l'ulcère, et si l'on ne pourrait pas chercher à introduire les greffes de muqueuse par la voie œæsophagienne. On sait, en effet, que les corps étrangers introduits dans l’estomac n’adhèrent pas à la muqueuse, tandis qu'ils adhèrent, au contraire, éleclivement aux parties dépolies, telles que le fond des ulcères. On pouvait done penser qu'une partie tout au moins des greffes ingérées se fixerait spontanément sur l’ulcère; c’est ce que l’expérience a confirmé. Chez des chiens, l’ulcère une fois constitué, nous avons introduit, par la sonde œsophagienne en suspension dans l’eau salée physiologique et oxygénée, des lambeaux dissociés de muqueuse gastrique fraîche, provenant d’un autre animal de même espèce. Le chien ayant été sacrifié après quinze jours, nous avons trouvé, à la surface de l'ulcère, une série de greffes ayant évolué comme les précédentes, avec la même simplification muqueuse, avec la même prolifération et le même cheminement sur ses bords. É Il est donc possible d'utiliser pratiquement la méthode des greffes par simple ingestion, sans laparotomie ni gastrotomie préalable. Peut-être ces expériences sont-elles susceptibles d'applications, chez l’homme, pour le traitement des ulcères gastriques, si étendus parfois et si rebelles à la cicatrisation. SUR LE MODE DE DESTRUCTION DE LA TOXINE TÉTANIQUE DANS L'ESTOMAC, par H.-ViNCENT. Nous avons signalé en 1891, M. Vaillard et moi, que la toxine téta- nique ingérée même à très forte dose est absolument inoffensive. Cette immunité digestive a été vérifiée ou retrouvée pour d’autres poisons microbiens et pour les venins. Il y a lieu de se demander si l'estomac prend part à cette neutralisa- tion de la toxine. L'expérience suivante répond à cette question. On lie le pylore à un cobaye laissé à jeun depuis seize à dix-huit heures et on introduit dans l'estomac, à l’aide de la sonde, une pro- portion de toxine égale à 1.500 doses mortelles. L'animal est suturé et maintenu dans un endroit chaud. Après une, deux et trois heures (cette expérience a été faite sur trois cobayes), on sacrifie l'animal et on prélève le contenu stomacal. Ce con- tenu stomacal à une réaction acide. On l’additionne d’un volume égal d’eau et on filtre le tout sur bougie. 730 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Or, injecté en totalilé à deux cobayes et deux souris, ce liquide s’est montré sans action tétanigène. La toxine introduite dans l'estomac est donc rapidement détruite. Quel est le mécanisme de sa disparition? A-t-elle été retenue par la paroi stomacale ou par l’épithélium? A-t-elle été détruite par le suc gastrique ? On enlève l’estomac aux cobayes ci-dessus. On le hache finement, on le fait macérer, à la glacière, dans l’eau physiologique. La même opé- ration est faite isolément, d’une part avec la muqueuse stomacale soigneusement raclée, d'autre part avec la paroi stomacale, privée de son épithélium, des autres cobayes. Or, dans aucun cas le liquide de macération injecté à doses massives n’a offert de propriétés tétaniques. On est donc conduit à attribuer au suc gastrique lui-même la fonction de détruire la toxine. Si. en effet, on met en présence, in vitro, à la tem- pérature de 39 degrés, 1 centimètre cube de suc gastrique de chien (1) et 50 à 100 doses mortelles de toxine tétanique, on constate qu'après 40 ou 50 minutes, ou même moins, l'injection du filtrat de ce mélange a perdu le pouvoir de déterminer le tétanos. Laissée, à la température du laboratoire, en contact avec le suc gastrique, la toxine n’est annihilée qu'après deux à trois heures. Dans l’un et dans l’aulre cas, la neutralisation de l’aeide chlorhy- drique par la solution sodique, après l’action du suc gastrique, n’a pas restitué au mélange son pouvoir tétanigène. La toxine était donc bien réellement détruite et non immobilisée (2). Mais si on neutralise l'HCI du suc gastrique avant d'opérer le mélange de ce dernier avec la toxine tétanique et qu’on éprouve ensuite à divers intervalles la toxicité de ce liquide, on constate que la toxine n’est nul- lement influencée. Il y a plus. Les animaux ayant reçu ce mélange filtré meurent plus vite que les témoins avec les symptômes tétaniques. Comme la pepsine perd son pouvoir diastasique en milieu neutre, on pourrait supposer, dans l'expérience précédente, que la neutralisation de l’HCI du suc gastrique agit exclusivement en paralysant l’activité de la pepsine. Ainsi s’expliquerait pourquoi la toxine létanique reste intacte dans un tel milieu. Il ne semble pas que cette interprétation puisse être admise. , Si, en effet, on chauffe en vase clos, à 80 degrés, le sue gastrique pour en détruire le ferment diastasique, on peut vérifier que le suc gas- trique ainsi chauffé, mis en contact avec la loxine, a cependant con- (4) Je me suis servi, pour ces expériences, de suc gastrique de chien qui m'a été donné par M. le D' Frémont, de Vichy. Je tiens à le remercier très vivement de son extrême obligeance. (2) Le cobaye injecté avec ce mélange neutralisé présente parfois une légère raideur, mais celle-ci est très fugace. SÉANCE DU ® MAI 731 servé à peu près intégralement son pouvoir antitoxiquo à l'égard de cette dernière. Ce pouvoir a paru seulement un peu diminué. Un centi- mètre cube de suc gastrique non chauffé, qui annihilait 400 à 120 doses mortelles de toxine, n’en a plus annihilé que 80 à 90 doses environ, après chauffage. La différence n’est donc pas grande. 11 résulte de ces expériences que la toxine tétanique disparait rapide- ment dans l’estomac ; sa disparition est due essentiellement à l’action du suc gastrique. Dans ce phénomène de destruction de la toxine, l’activité propre de la pepsine n’est pas niable, mais elle reste secondaire. Le pouvoir antitoxique le plus énergique appartient à l’acide chlorhydrique contenu dans le suc gastrique. DE LA CULTURE DU BACILLE BUTYRIQUE, par GC. CRITHARI. Pendant des recherches, qui paraîtront ultérieurement, sur la sym- biose du bacille butyrique et du bacille lactique, nous avons été amené à étudier de très près le bacille butyrique au point de vue de la tech- nique de ses cultures et de ses propriétés biologiques. Ce microbe, découvert par Pasteur (1) en 1861, a été décrit par divers auteurs (2) qui en ont observé différentes espèces. R. Grassberger et Schattenfroh ont ramené toutes ces espèces à trois formes typiques. Nous avons isolé le bacille butyrique du lait, de l'orge fermenté, de l'herbe, des haricots blancs et des matières fécales de vache. Nous croyons intéressant de relater ici les difficultés que nous avons rencon- trées dans son isolement, äinsi que les résultats que nous avons obtenus. Quand on cherche à isoler le bacille butyrique en employant les milieux ordinaires de laboratoire, on éprouve les plus grandes diffi- cultés. En effet, le développement des spores ne commence qu'après deux ou trois jours; pendant ce temps les autres microbes ont pris les devants et, en acidifiant le milieu, rendent le développement (1) Pasteur. Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. LIT. p. 861, 1861. (2) Trécul. Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. LXI, p. 156 et 436, 1865 ; t. LXV, p. 513, 1876. Huppe. Mitih., aus dem kaïserl. Gesundheitsamte. t. 11, p. 309, 1884. Plazmowski. Cité par Macé, Bactériologie, 1901. Flugge. Zeitsch. f. Hyg., t. XVII, p. 289, 1894. Botkin. Zeitsch. f. Hyg., t. XI., p. 421, 11892. Curci. Nuevo fermento butyrico (Ann. del Muséo nacional de Montevidéo), t. VII, 1896. Bejerinck. Centralbl. für Bact., t. XV, p. 172. 7132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE du bacille butyrique très difficile. Le microbe qu’on obtient ainsi offre une grande ressemblance avec son homologue, le 2. perfringens. Bâtonnet immobile, sans les formes caractéristiques du bacille buty- rique (clostridie, battant de cloche), ne donnant pas de réaction avec la solution iodo-iodurée (absence de granulose). Cependant, la culture en piqûre profonde (gélose sucrée) présente un aspect tout à fait analogue à celui d’une culture pure de bacille buty- rique. Ayant observé que les cultures les plus abondantes avaient lieu sur malt, pommes de terre et haricots blancs, nous avons cherché un milieu qui réunit les substances nutritives de ces différents produits alimentaires. Nous avons ainsi pu obtenir toutes les formes du bacille butyrique avec leurs caractères normaux. Le milieu employé par nous est ainsi constitué : 4° Pommes de terre coupées en petites tranches. 500 grammes. Eau du robinet légèrement alcalinisée . . . .- 2.000 cent. cubes. Faire macérer (18 à 24 heures à 22-24 degrés). Filtrer sur coton. LOMHATIC GLS DIaNC SEE RES EUR ARR UEE 250 grammes. Hau du:robinet 70e er SR SAS 000Cocenteubest pelde Cuisines nee nn AR TIRE tee 5 grammes. Porter à l’autoclave à 130 degrés pendant 30 à 40 minutes. Filtrer sur papier Chardin. 30Bouillon de Malte nn Se ir ECS 00 CentAenmpes Malt orgé broyé, 300 grammes pour 1 litre d’eau à 60 degrés. Monter lente- ment à 68-70 degrés, en agitant constamment, maintenir à 70 degrés le temps nécessaire pour que la solution iodo-iodurée ne-réagisse plus. À ce moment la saccharification est faite. Filtrer sur coton, alcaliniser. Ajouter de l’eau jusqu’à 1.000 centimètres cubes. (D’après M. Cohendy.) 4° Mélanger les milieux 1, 2, 3. Porter à l’ébullition pendant 2 à 3 minutes. Verser sur une fine passoire. 5° Refroidir à 80 degrés. Additionner d’un blanc d'œuf pour 500 centi- mètres cubes. Porter à l’autoclave pendant 20 minutes à 120 degrés. 6° Additionner de 1 gramme de phosphate d'ammoniaque pour 4 litre. Laisser refroidir. Filtrer sur papier Chardin. | 7° Répartir en tubes ou vases stérilisés. Porter à l’autoclave pendant 20 minutes à 110 degrés. Préparation de la gélose : 1, 2, 3, 4 de même que précédemment. 5° Refroidir à 50 degrés. Addition d'un blanc d'œuf et de 6 gr. 5 de gélose iavée et essorée pour 500 centimètres cubes. Porter à l’autoclave pendant 45 minutes à 120 degrés. 6° Addition de 0 gr. 5 de glucose pur anhydre et 0 gr. 5 de phosphate d’ammoniaque. Filtrer sur papier Chardin. CAES EN SÉANCE DU 2 MAI 133 1° Répartir en tubes stérilisés. Porter à l’autoclave pendant 20 minutes à 115 degrés. Préparation de la gélutine et autres milieux. — Agir avec un bouillon ordi- naire en utilisant le bouillon dont nous donnons la formule, après filtration sur papier Chardin. Observation. — Faire attention à ne pas laisser la température dépasser le degré indiqué. Nous avons suivi la technique d’isolement habituelle (tubes de Veillon et boîtes de Marino (1). Les colonies du bacille butyrique se pré- sentent dans notre milieu sous deux formes : 4° Colonies elliptiques à extrémités pointues, formées de bâtonnels peu mobiles prenant le Gram, à protoplasma granuleux, colorable en violet par la solution iodo-iodurée (granulose) et donnant des gaz. 2 Colonies ovoïdes, donuant beaucoup de gaz; l’espace laissé autour _ d'elles par le dégagement des gaz est rempli par l’eau de condensation dars laquelle pullulent les bacilles butyriques sous forme de clostridies et de battants de cloche, très mobiles, riches en substance amylacée, en granulcse qui leur sert pour la sporulation. Repiqué en bouillon anaérobie, le microbe pousse énergiquement en troublant le milieu. La vitalité des cultures en gélose profonde se maintient pendant quarante-cinq à cinquante jours, surtout si on ajoute à la gélose 0 gr. 5 de carbonate de chaux par tube. (Travail du Laboratoire du professeur Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA FIÈVRE RÉCURRENTE DU TONKIN, par GC. Maruis. En juin 1906, M. Yersin, le premier, a signalé un cas de fièvre récur- rente en Indo-Chine (2). Depuis cette époque, la maladie a été observée dans de nombreuses provinces du Tonkin et de l’Annam et, de février à juillet 1907, MM. Séguin et Mouzels, à l'Institut antirabique et bactério- (1) Marino. Annales de l'Institut Pasteur, 25 décembre 1907. (2) Yersin. Note sur un cas de fièvre récurrente observé en Indo-Chine. Comptes rendus de la Société de Biologie, 16 juin 1906, p. 1037. 134 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE logique de Hanoï, ont eu l’occasion d'examiner le sang de nombreux malades atteints de fièvre récurrente. Une épidémie sévissant actuellement (février-mars 1908) au Tonkin et la question de la pluralité des spirilloses humaines étant à l’ordre du jour, nous avons commencé quelques recherches expérimentales dans le but d'identifier le spirille tonkinois. : Nous résumerons dans la présente note les premiers résultats obtenus dans l'étude du pouvoir pathogène de ce spirille vis-à-vis de diverses espèces animales. Dans le sang de l'homme, le parasite de la récurrente du Tonkin, sous sa forme la plus commune, mesure 16 & de longueur avec 5 Re d'une épaisseur de 1 & et d’une hauteur de 2 y 5-environ. On trouve facilement des formes en y et des chaînes composées de plusieurs spi- rilles. Certaines chaînes peuvent comprendre jusqu’à 5 et 6 spirilles disposés bout à bout et atteindre alors de 80 à 100 y. | En partant du sang humain, on réussit à infecter les singes et les souris blanches, mais jusqu'ici nous avons inoculé sans succès les lapins et les cobayes. M. Yersin, avant nous, avait trouvé les lapins, les rats et les cobayes réfractaires au virus humain. Les singes se montrent très sensibles à l'infection. Un Macacus rhesus, du poids de 3 kilogr. 435, le 27 février recoit dans le péritoine cinq gouttes de sang humain à spirilles non rares. Le 2 mars, après une période d’incubation de quatre jours, les parasites apparaissent, d’abord non rares, puis nombreux et très nombreux - (jusqu'à 40 par champ : objectif immersion ‘/,,). À l'apparition des spi- rilles dans le sang périphérique, la température n’était que de 38%, mais, quelques heures après, elle s'élevait à 40 degrés pour atteindre ensuite 41 degrés. Les spirilles nombreux le 5 mars ont disparu brusquement de la circulalion périphérique en même temps que la température revenait à la normale. À la suite de cette infection, le singe a perdu 400 grammes de son poids. Il n’a pas encore eu de rechute à la date du 11 mars. ; Deux autres singes inoculés le 17 février avec du sang humain pré- levé au moment de la crise et ne contenant plus de spirilles, étant restés indemnes pendant une période d'observation de cinq jours, ont reçu le 22 février une nouvelle inoculation intra-péritonéale de sang riche en parasites. Après une incubation de quarante-huit heures, les deux ani- maux ont présenté des spirilles d’abord rares, puis non rares, en même temps que la température s'élevait aux environs de 41 degrés. Les para- sites ont persisté quarante-huit heures et ont toujours été peu nom- breux. L'un de ces deux singes, après une période d’apyrexie de cinq jours, a présenté une rechute et, fait intéressant à constater, les para- siles ont été alors sensiblement plus nombreux que la première fois. SÉANCE DU ® MAI 735 Le virus des singes a donné une infection légère aux souris, mais s’est montré inactif vis-à-vis des cobayes et des lapins. Les souris inoculées dans le péritoine avec une goutte de sang humain assez riche en spirilles ont été infectées après une incubation de vingt à trente-six heures. Les parasites ont généralement été rares, dans un cas assez nombreux et ont persisté deux à trois jours. Dans une première expérience, deux souris avaient été inoculées sans succès, mais dans deux autres expériences, 7 souris sur 7 ont été infectées (dont les 2 réfractaires de la première expérience). Trois passages en série de souris à souris ont pu être réalisés jus- qu'ici, mais l'infection a toujours été très légère et les parasites ont dû être cherchés pendant plusieurs minutes sur des frottis colorés. A noter que, chez la souris du 1° passage, les spirilles sont plus courts que dans le sang et montrent une grande tendance à s’enrouler sur eux-mêmes, à s’entortiller en 0 et 8 de chiffres. Mais déjà dans le sang des souris des 2° et 3° passages, les spifilles affectent des formes se rapprochant beaucoup plus de celles que l’on observe dans le sang ‘humain. Voici quelques détails sur le passage en série de souris à souris. Les inoculations ont toujours été faites dans le péritoine. Le 29 février, une 1'° souris recoit une goutte de sang humain à spi- rilles assez nombreux. Le 1° mars, apparition des spirilles chez la souris, ils sont excessivement rares; le 2, non rares; le 3, assez nom- breux; le 4, ils disparaissent. Le 2° passage est effectué le 3 mars. Une 2° souris reçoit une goutte du sang de la souris précédente. L’infection a lieu le 5 mars au matin : spirilles très rares. Le 6, les spirilles sont toujours très rares et, Le 7, la recherche demeure négative. Enfin le 3° passage est pratiqué Le 5 mars avec le sang de la 2° souris. Les parasites font leur apparition le 7 pour disparaitre le 9 mars. Ils sont constamment restés très rares. Nos souris n'ont jamais présenté de rechutes. En dehors d’autres caractères, la possibilité d’infecter la souris en partant du sang humain semble éloigner le spirille tonkinois du spirille russe. Faut-il le rapprocher du spirille africain, du spirille américain où encore de Sp. carteri, agent de la fièvre récurrente de Bombay, étudié récemment par Mackie? Il nous est impossible de le dire dans l’état actuel de nos recherches. (Travail de l’Institut antirabique et bactériologique de Hanoï.) 136 È SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mm tetes “mt ACTION DE L'ACIDE CHLORHYDRIQUE SUR L’EXCRÉTION URIQUE, par PIERRE FAUVEL. Beaucoup d'acides précipitent l'acide urique de sessolutions alcalines; ingérés ils produisent une diminution de l'excrétion urique que lon altribue à la précipitation de ce dernier dans l'organisme. J'ai déjà montré expérimentalement que l'acide formique et l'acide phosphorique diminuent l’excrélion des xantho-uriques et de l'acide urique, aussi bien au régime sans purines qu'avec des purines, dans une proportion pouvant atteindre 20 à 30 p. 100. L'acide chlorhydrique étant employé, depuis quelque temps, dans le but de faciliter l’ex- Mars. Avril 1908. crétion urique chez le D DORA 0 IT 1e DUT OS NE, ä goutteux, j'ai voulu PRE 2 expérimenter son ac- = . L » . sa REINE : lionsurl'hommesain. << A . HILL CT ETIS de même sujet que Ne Es f précédemment,enex- ERP ETEN An y S d 0 Be vant depuis long- 25 ces 3 temps le régime sans © . ren » Q 20 < purines déjà décrit Sans purines Avec purines et tous les jours iden- Dordier HG HCI 1gr. 1gr. tiques, a son excrélion urique réduite au mi- nimum d'origine endogène (xantho- -uriques 0 gr. 393, acide urique 0 gr. 292, moyenne de trente et un jours). On lui donne alors le pre- mier jour une dose de 0 gr. 5 d'HCI anhydre convenablement diluée (environ LX gouttes d'acide officinal), puis 1 gramme le 2° et le 3° jours, sans, par ailleurs, rien changer au régime. La moyenne de ces trois Jours donne 0 gr. 336 pour les xantho-uriques et 0 gr. 258 pour l'acide urique, soit une diminution de 17 p. 109 et9,4 p. 100 par rapport au jour pré- cédent. Deux jours après, l’excrétion urique est redevenue normale, les xantho-uriques ont remonté un peu plus que l'acide urique. L’urine, traitée par HCI, n’a jamais donné de précipité d'acide urique. Le sujet est mis alors au régime contenant des purines.Pour cela on remplace une petite quantité des aliments précédents par 200 grammes de haricots (pesés secs), les autres aliments restant les mêmes. Des recherches antérieures nous ont déjà montré que les purines des haricots augmentent notablement les xantho-uriques et l'acide urique et que celui-ci précipite alors en partie par HCI. Au bout de quelques jours de ce régime, les xantho-uriques montent à SÉANCE DU 2 MAI 151 0 gr. 504, l'acide urique à 0 gr. 375 et ce dernier précipite en partie dans l'urine traitée par HCI. On fait alors ingérer, pendant deux jours consé- cutifs, 1 gramme par jour d’HCI anhydre. La moyenne de ces deux jours donne 0 gr. 455 pour les xantho-uriques et O0 gr: 368 pour l'acide urique, soit une diminution de 8,2 p.100 pour les premiers et de 2 p. 100 seulement pour le second. La diminution est donc moins marquée DATES| VO- | ACI- .. | ALBIMNE | XANTHO- | ACIDE | ACIDE |,, C1 | P205 ANA US er & = | ; < ; rINaC È OBSERVATIONS À Mars)! cuue |orré | UÉÈB | ingére | URIQUES lurIQuE GRIQUE KE : ï p2r HC 27 50011,145/40,25/38 gr. 3] 0,404! 0,285) 0,000! 5,50] 1,31] Sans purines. | 28 | 1350/1.12,13 Id. 0,352] 0,278| 0.000! 8,40] 1,33] 1d. + HCLO gr. 5. | 29 | 1110/1,08/11,15| [d. 0,340] 0,260! 0,000! 8,52] 1,20! Id. + IICI 1 gr. | 30 | 1000/1,30,10,10! Id. 0,315! 0,236; 0,000! 5,70] 1,25} Id. + HCI 1 gr. | 31 600/1,10! 8,64| Id. 0,378] 0,266! 0,000) 6,30] 1,23| Sans purines. ! 31 j.| 8561,03/11,05| Id. 0,393| 0,292! 0,090! 6,40! 4,37| Sans puürines. 3j. 415311.47/11,41| Id. | 0,336! 0,255] 0,000! 8,21| 4,26| Id. HCI (moy). 4 j.| 72141,15| 9,81! Id. | 0,409] 0,269! 0,000) 6,25] 1,41| Sans purines : (moyenne). 5 80010,50112,81| 76 | 0,504) 0,318 [précipite 9,50| 1,05] Avec purines. 1m |4250/0.78/12,22| Id. | 0,460| 0,366) 0,000 12,45) 1,24| Id. + HCI 1 gr. | 8 |4050/0,5312,68 14. | 0,450) 0,371] 0,000/10,32| 4,59 14. + HG 1 er. -7-8 | 1260/0,179/13,85| Id. | 0,455] 0.368) 0,000 11,39] 1,96] Id.+ HGI (moy. || 9 69010.80/15,05| Id. | 0,483| 0,394] 0,000! 9,10 ci Avec purines. L’acidité à la phénolphtaléine est évalnée en SO“H?: les xantho-uriques ont été dosés par la méthode d'Haycraft-Denigès, l'acide urique par celle de Folin et Shatfer. ‘qu’au régime sans purines. L’urine traitée par HClne donne aucun pré- cipité d'acide urique. _ Les jours suivants, l’excrétion urique remonte peu à peu au taux normal du régime. Après l’usage de l'acide chlorhydrique el la diminution qui en résulte, on ne trouve donc pas une augmentation compensatrice comme il devrait s’en produire si l'acide urique avait été précipité dans les tissus. On remarquera qu'au régime sans purines, HCI a été sans action sur l'acidité urinaire, et dans la deuxième expérience il l'a forl peu relevée. L'acide est donc rapidement saturé dans l'organisme. Dans les Biococre. Comrrrs RENDUS. — 1908. T. LXIV. - 53 138 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE deux cas, il ÿ a eu un effet diurétique marqué, dû, sans doute, en grande partie, à l’ingestion d'eau plus considérable nécessitée par la dilution convenable de l'acide. Les chlorures, comme de juste, ont augmenté notablement. Conclusion. — Chez un homme sain l'ingestion d'acide chlorhydrique, à la dose de 1 gramme par jour, diminue notablement l’excrétion des xantho-uriques et légèrement celle de l'acide urique, que le régime contienne ou non des purines. Cette diminution ne parait pas due à une précipitation de l'acide urique dans l'organisme. RECTIFICATION DE NOMENCLATURE A PROPOS DE DERMOCYS®rIS PUSULA,; par CHARLES PÉREZ. J'ai signalé ici mème (séance de la Réunion biologique de Bordeaux, > novembre 1907) un Protiste parasite de la peau des Tritons, auquel J'avais donné le nom de Dermocystis pusula. M. Albert Hassal, assistant au Bureau ofanimalindustry de Washington, a eu l’obligeance de me faire remarquer que le nom générique de Der- mocystis est préoccupé, ayant été attribué par Stafford à un Tréma- tode 1905). Pour donner au parasite des Tritons une dénomination générique nouvelle, tout en modifiant le moins possible l'appellation primilive, je proposerai le nom de Dermocystidium pusula. SUR UNE ANOMALIE DE LA TROMPE CHEZ UN NÉMERTIEN (Tetrastemma candidum 0. F. M), par MAURICE CAULLERY. Je crois utile de signaler brièvement une anomalie que j'ai constatée ces jours derniers à Wimereux, sur un Némertien : Zetrastemma candi- dum O. F. Müller (1). (1) Cette espèce est commune dans la zone qui découvre aux grandes marées. On l’obtient aisément, en abandonnant dans des cristallisoirs des blocs de Hermelles, d’où elle ne tarde pas à sortir. Pour ses caractères, voir Joubin : Faune Francaise, Némertiens, p.159, pl. 3, fig. 63, et Bürger : « Nemer- tinen », in Fauna und Flora des Golfes von Neapel, etc., 22° monogr., p. 586 et pl. 3, fig. 1% et 19. Les exemplaires de Wimereux sont d’une couleur plus voisine du blanc que ne l’indiquent les figures de ce dernier auteur. SÉANCE DU 39 La figure 4 montre un individu jeune normal. On remarque que la trompe et sa gaine s'étendent jusqu'à l'extrémité postérieure du corps et que l’armature est rejetée très loin en arrière. L'anomalie constatée consiste en l'existence de deux trompes (fig. 1), placées dans la même gaine, bout à bout et en sens opposés. La nor- male, antérieure, a pour armature a ; la supplé- mentaire à pour arma- ture a', qui est tournée vers l'extrémité posté- rieure. Les figures 2 et 3 représentent, à un gros- sissement plus élevé, les deux armatures et les porlions voisines, avec l'orientation qu'elles ont chez l'animal. L’arma- ture supplémentaire possède, comme on le voit, toutes les parties constitutives habituelles et montre même deux stylets de rechange en excès, qui, dans les con- dilions où j'ai pu obser- ver l'animal, étaient mo- bilisés ; au reste, on ne distinguait pas, autour des deux paires typi- ques, l’enveloppe habi- tuellement très visible et qui avait peut-être été rompue. En faisant sortir, par dilacération , chacune des trompes, on consla- tait qu'elles étaient bien complètes, la région morphologiquement anté- SN RATS hr F Ê £ Un ) rieure à l’armature étant couverte de grosses papilles et la région posté- rieure ayant un épithélium à papilles plus petites etplus serrées. Lesexlré- mités profondes des deux trompes sont au contact vers le point *. Dars 740 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE _ cette région, j'ai vu nettement un muscle rétracteur r; mais je n'ai pu débrouiller les rapports exacts des deux organes. Ils présentaient des replis compliqués, que je n'ai pu analyser in situ et dont la dilacération n'a pas mis en évidence la disposition. La région morphologiquement antérieure de la trompe supplémentaire s’étendait jusqu à l'extrémité postérieure du Némertien. Elle ne m'a pas semblé en communication avec le dehors. Sur la production de cette anomalie, on ne peut faire que des hypo- thèses. Il est vraisemblable qu’elle est contemporaine du développement et qu’elle a eu pour origine un dédoublement précoce de l’extrémilé profonde de l’ébauche. Il seraitmême permis de supposer que la trompe supplémentaire a pu être primitivement une formation latérale, par rapport à la trompe normale, mais que, n'ayant pas abouti à un orifice antérieur et s'étant trouvée mobile dans la gaine, par suite des mouve- ments mêmes de l’organe, elle s’est trouvée refoulée postérieurement. C'est là, je le répète, une pure supposition. En elle-même cette anomalie est un fait qui paraît très rare (1), et c'est pourquoi j'ai cru devoir le signaler comme un document qui peut être intéressant pour des recherches ultérieures (2). TROUBLES DANS LE MÉTABOLISME PURIQUE AU COURS DES ÉTATS, GOUTTEUX, par HENRI LABBÉ et V. HaAnNcu. Malgré le nombre considérable de travaux effectués sur le rôle de l'acide urique et des purines dans la pathogénie des états goutteux, on ne connait pas encore exactement la nature des troubles d'échange qui se produisent au cours de ces affections. Mais les travaux de Fauvel en France, ceux de Brugsch, Schittenheim et bien d’autres à l'étranger, ceux de Morchoisne et Furet, en collaboration avec l’un de nous, ont apporté d'importants éclaircissements à cette question. Nous avons cherché, dans le présent travail, à préciser les anomalites tant qualita- (4) M. Giard, qui a manié de très nombreux individus de T. candidum et d’autres espèces de Némertiens, n’a jamais rencontré pareille disposition. üurger, dans sa monographie, ne signale qu’un seul exemple d'une anomalie de ce genre ; il se contente d’ailleurs de Ia mentionner dans les termes sui- vants : « Als eine Misshildung, darf wohl ein doppelter Rüssel bezeichnet werden, den ein von mir lebend untersuchter Drepanophorus besass. » (L. c., P. 18%). à (2) Les figures 1 et 4 sont au grossissement de 22; 2 et 3, au grossissement de 80. SÉANCE DU ? MAI TA tives que quantitatives qui se manifestent dans les échanges puriques chez un goutteux d’une nature déterminée. Un goutteux saturnin fut soumis, dans ce but, à une série de régimes successifs, et déterminés qualitalivement aussi bien qu'en quantité. D'abord il fut établi un premier régime lacté comme base d'élimination, c'est-à-dire sensiblement dépourvu de purines. Ce régime fut longue- ment administré au malade, afin d'obtenir une moyenne d'échanges aussi fidèle que possible. Dans ce même régime on introduisit successivement une purine iso- lée, la caféine ; puis des purines de nature alimentaire, soit les purines de la viande. Les principaux résultats de cette longue suite de recherches sont consignés ci-dessous : SPÉCIFICATION ET DURÉE PURINES| ACIDE | PURINES | AZOTE | AZOTE ALIMENTATION totales | urique | propr. dites | alimen- | total DES RÉGIMES (moy.) | (moy.) (moy.) taire |urinaire Régime préliminaire : 2 litres et demi 0,458 » » 12:8 » (avec influence des régimes de lait. précédents) : 5 jours. Régime lacté : 14 jours. 2 litres et demi 0,127 0,049 0,082 12,8 9,417. de lait. - +2 Régime lacté, avec addi- litres et demi 0,276 0,054 0,222 12,8 8,33 tion de O gr. 10 de caféine : de lait. 0 gr. 10 par j. pendant 2 j. 0 gr. 20 par j. pendant 2). Régime avec addition de 2 litres de lait 0,635 0,114 0,521 15,80 12,18 purines de la viande : |+ 150 gr. pain > jours. + 150 gr. viande Régime précédent, avec |1 1. et demi de lait| 0,536 0,058 0,478 14,50 14,33 supplément de purines de |+ 150 gr. pain viande : 5 jours. + 250 gr. viande. Retour au régime lacté 2 litres et demi 0,152 0,041 0.111 12,8 8,95 exclusif du début, avec de lait. intervalle de 2? jours : 5 jours. On peut déduire de ces résultats une série de faits importants : I. — Chez ce goutteux, les proportions de purines totales urinaires au cours de régimes dépourvus eux-mêmes de purines, soit les purines dites « endogènes », apparaissent comme très inférieures aux proportions établies chez des individus normaux par l’ensemble des expérimentateurs précédents. Le déficit peut être évalué au total, en moyenne à 80 p. 100 si l’on se base sur un minimum journalier de purines d’origine endogène de O0 gr. 450 (Fauvel, Horbaczewski etc.). — Quant à l'acide urique, il atteint à peine 12 p. 100 de la quantité normale d'origine endogène. 742 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ‘1. — Les proportions relatives d’acide urique et de purines éliminées par le goutteux saturnin au cours des divers régimes, sont inverses des proportions normales. Chez l'individu sain, les recherches d'Horbaczewski, Fauvel, etc., ont établi que les quantités respectives d'acide urique et de purines sont telles que : 70 p. 100 du total sont formés par l'acide urique ; 30 p. 100 du total sont formés par les purines. Dans la série des recherches résumées plus haut, ces proportions sont, en moyenne, pour les régimes dépourvus de purines : 35,4 p. 100 du total attribuable à l'acide urique; 64,6 p. 100 du total attribuable aux purines. Au point de vue des aptitudes transformatrices de l'organisme, ces constatations sont de premier intérêt. Les aliments apportent, en effet, des purines à l’organisme, à l'exclusion d'acide urique. L'organisme jouit normalement d’un pouvoir oxydant considérable vis-à-vis de ces purines, et ce même pouvoir d'oxydation existe aussi à l'égard des pu- rines dites endogènes. — Or, chez notre goutteux, ce pouvoir se trouve extrêmement réduit dans les deux cas. — C'est ainsi que la caféine introduite en nature est intégralement éliminée par l'organisme du gout- teux, sans subir la moindre oxydation en acide urique. Les purines d’origine alimentaire carnée se comportent de même, car on retrouve à peu près intégralement ces purines non transformées dans les élimi- nations urinaires, sauf une très faible quantité d'urates insolubles formés irrégulièrement au cours des régimes carnés. III. — Au cours d'un régime carné prolongé, l'organisme du goutteux que nous avons étudié semble exercer un pouvoir de rétention des purines assez considérable. La connaissance journalière des échanges azotés du sujet rend malaisée toute autre explication concernant la faible élimination des purines que nous avons notée. En résumé, cette inaptitude singulière à lormer et à éliminer des purines et spécialement de l'acide urique, soit une diminution dans le pouvoir oxydant de l'organisme, semble être caractéristique des échanges nutritifs de certains goutteux et parait devoir jouer, confor- mément à l'hypothèse émise par Schittenhelm et Brugsch, un rôle important dans l'étiologie et l’évolution des diathèses arthritique et goutleuse. (45) REUNION BIOLOGIQUE DE NANCY SÉANCE DU 7 AVRIL (908 SOMMAIRE EmEnNE (G.) et Parisor (J.) : Athé- Parisor (J.) et Lucren (M.) : Etude rome aortique et extrait d'hypo- physiologique et anatomique du DÉS à 01 DA ANR NE .. 02, | Uhymus dans l'athrepsiern nur 9 HARTER (A.) : Métastase d'un épi- Simon (P.) et Hans : Quelques re- thélioma utérin dans un fibrome de cherches sur les opsonines des sé- D'OPARS so to eu e 810 do 5T | rums pathologiques . . . . . . . .. 45 Harrer (A.) et Werz (M.) : Sur la SPILLMANN (Louis) : Considérations pathogénie de l’angiome du foie. . . 58 | sur des lésions observées sur un Lucrex (M.) : Le foie des athrep- cràäne de l’époque mérovingienne. STRESS LOST RE NO 46 | Ces lésions peuvent-elles être attri- Parisot (J.) : Action de l'extrait DUÉES A la SYPANISE ENS E 55 de thymus sur la pression artérielle. 51 Présidence de M. Cuénot. QUELQUES RECHERCHES SUR LES OPSONINES DES SÉRUMS PATHOLOGIQUES, par P. Simon et Hans. On a surtout étudié dans ces derniers temps les opsonines spécifiques, c'est-à-dire celles qui exercent électivement leur action sur certains microbes pathogènes déterminés. Nos recherches ont porté jusqu'ici exclusivement sur les propriétés opsonisantes générales de certains sérums pathologiques. Nous nous sommes adressés dans ce but à une espèce bactérienne unique, peu virulente d’ailleurs, mais facile à recon- naître dans le protoplasma globulaire et aisée à cultiver, le bacillus mesen- tericus ruber. Les cultures employées étaient toujours des cultures Jeunes, âgées d’un jour le plus souvent, parfois de deux ou trois quand sa culture n’était pas jugée suffisamment abondante après vingt-quatre heures, mais dans tous les cas l'expérience a été faite à la fois avec le sérum à examiner et avec le sérum d'un animal témoin. 144 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (46) La technique suivie a été celle indiquée par Levaditi : après avoir, dans chaque cas, déterminé le pouvoir phagocytaire du sérum pathologique, nous l'avons comparé à celui d'un lapin normal, et en divisant le premier chiffre par le second nous avons obtenu un chiffre qui représente ce que Wright appelle l'index opsonique. ; Tout d’abord nous avons cherché à démontrer la réalité du rôle des opsonines dans la phagocylose des bactéries, en examinant comparati- vement l’action phagocytaire des globules blancs seuls et après addition du sérum. Dans tous les cas les résultats ont été concluants et la phago- cytose s'est montrée deux et trois fois plus active toutes les fois que les trois éléments : leucocytes, culture et sérum, étaient réunis que* quand les globules blancs se trouvaient seuls en présence de l’émulsion micro- bienne. Nos recherches sur les sérums pathologiques ont porté sur quinze observations : chez trois asystoliques l'index opsonique a été toujours au-dessous de la normale variant entre 0,33 et 0,606; dans un cas de néphrile il était au contraire supérieur; chez un horame de cinquante- cinq ans atteint de sénilité prématurée il était abaissé à 0,362. Les dix autres observations concernent des malades atteints de tuber- culose pulmonaire à différentes périodes d'évolution. D’après les faits publiés jusqu'ici il semble avéré que l'index opsonique présente dans cette affection des variations assez étendues et qui ne semblent obéir à aucune règle. Nos observations personnelles nous ont donné dans les cas d’induration commencante un index égal et même supérieur à l'unilé, tandis que dans les cas avancés ou dans les formes fébriles évolutives, l'index descendait au-dessous de la normale pour tomber parfois à un taux très bas. Un seul cas a fait exception: il s'agissait d'une tuberculose pulmonaire encore peu accentuée, mais compliquée d'une laryngite de même nature. Nous ne prétendons pas tirer de ces quelques faits une conclusion formelle, mais nous nous réservons d'orienter nos recherches dans cette direction et de vérifier par un nombre suffisant d'examens ces premières. indications. LE FOIE DES ATHREPSIQUES, par M. LUCIEN. De tout temps, on a fait jouer aux troubles gastro-intestinaux des: jeunes enfants un rôle prépondérant dans l'établissement de l'athrepsie. Nous avons déjà eu l’occasion d'insister sur les lésions profondes présentées par certaines glandes à sécrétion interne chez les (41) SÉANCE DU 1 AVRIL 145 sujets athrepsiés ; nous voudrions maintenant examiner la part qui peut revenir au tube digestif dans la pathogénie de Pathrepsie. Nous nous abstiendrons d'aborder tout de suite la description des lésions du tractus intestinal; cette étude a déjà été entreprise par de nombreux auteurs et les résultats obtenus sont loin d’être concordants ; tandis que pour les uns, les lésions ‘observées sont profondes et très manifestes, pour les autres elles seraient, en grande parlie du moins, le résultat d'altérations cadavériques. I} nous parait plus intéressant d'aborder au préalable l'examen du foie qui traduit généralement d’une facon très exacte par les modifications de son parenchyme l’état de bon ou de mauvais fonctionnement du tube intestinal. Parrot dans ses lecons sur l’athrepsie n'’insiste pas sur les lésions hépatiques qui pour lui sont peu accentuées. Gastou dans sa thèse sur le foie infectieux décrit des lésions profondes dans le foie des athrep- siques : endo et périphlébite des vaisseaux portes et sus-hépatiques, infiltration embryonnaire des espaces de Kiernan et de tout le lobule. Pour nous rendre compte des caractères propres au foie des enfants athrepsiés, nous avons eu soin, en recueillant les organes, de noter chaque fois les antécédents héréditaires des sujets ainsi que l'état de la muqueuse intestinale, des ganglions mésentériques et les diverses autres lésions constatées à l’autopsie. De la sorte nous avons pu faire la part des altérations revenant aux tares des parents, aux maladies infectieuses intercurrentes, aux infections réelles du tube digestif. Au point de vue purement macroscopique, on ne saurait dire, comme certains l’ont prétendu, que le foie de l’athrepsique soit un foie hyper- trophié. Ses dimensions, comme du reste son poids, se rapprochent sensiblement de la normale. Nous avons trouvé un poids moyen de 141 grammes, avec un minimum de 80 grammes et un maximum de 210 grammes, chez des enfants de deux à dix mois. Le poids relatif, cest-à-dire le rapport entre le poids de l'organe et le poids du corps, s'est trouvé êlre en moyenne de 1/21 avec un maximum de 1/17 etun minimum de 1/26 chez les sujets de deux à six mois. Ces chiffres sem- blent peu différents de ceux que l’on peut observer chez des enfants du mème àge. À l’examen extérieur, le foie apparait violet foncé, presque noir, luisant et parfaitement lisse. A la coupe, ce qui frappe à côté de la consistance ferme de l'organe, c'est sa congestion intense. De la surface de section s'échappe une grande quantité de sang noir. Le parenchyme de la glande est violacé ou marron foncé. Au point de vue microscopique, nous devons envisager les lésions spécifiques du foie imputables aux tares des parents, les altérations accidentelles dues à un processus infectieux quelconque comme la rougeole, ou consécutives à l'infection intestinale ; nous verrons ensuite ce qui revient en propre à l’athrepsie. Nous avons en effet rencontré chez un enfant présentant tous les 746 | RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (48) caractères anatomiques de l’athrepsie des lésions isolées du foie, spéei- fiques de la tuberculose. Dans ce cas, la glande renfermait de nom- breux tubercules typiques disséminés çà et là dans son parenchyme. L'absence de lésions tuberculeuses de l’intestin, des ganglions mésen- tériques et des autres organes permettait de penser à la possibilité d'une contamination malernelle par la veine ombilicale. Nous ne sau- rions encore tirer aucune conclusion de ce fait et d’autres analogues au sujet de la conception de l’athrepsie comme dystrophie congénitale due à des tares paternelles ou maternelles diverses. La caractéristique histologique la plus constante du foie de l’athrep- sique est la congestion intense de l'organe. Les veines sus-hépatiques en particulier sont gorgées de sang ; les capillaires radiés sont considé- rablement dilatés, séparant les unes des autres les différentes travées cellulaires. Les cellules glandulaires ne présentent aucune altération notable. La surcharge et la dégénérescence graisseuses des éléments sont pour ainsi dire inconnues; ce fait est du reste en conformité avec les observations de Parrot et de Gastou. Nous dirons même plus, il semble que la cel- lule hépatique se trouve dans l'impossibilité d'élaborer des corps gras. La surcharge graisseuse constante dans le foie des enfants ayant suc- combé aux complications pulmonaires des maladies infectieuses ne se montre plus chez les athrepsiques. On n’observe pas davantage la désin- tégration granuleuse et la tuméfaction trouble; il n’existe pas de marque de division nucléaire, ni de prolifération cellulaire. Le tissu interstitiel au niveau des espaces de Kiernan n'est générale- ment pas augmenté d'épaisseur. Cependant, nous avons noté dans certains cas une légère infiltration embryonnaire avec début de néofor- mation conjonetive ayant tendance à s’insinuer entre les lobules. Mais ajoutons que, dans ce dernier cas, l’examen de la muqueuse intestinale et des ganglions mésentériques dénotait nettement l'existence d’une infection digestive. En résumé, dans la grande majorité des cas, le foie des athrepsiques ne présente aucune lésion véritablement caractéristique. L'absence de réaction habituelle des cellules du parenchyme et des éléments inter- stiels semble démontrer que la gastro-entérite et les infections intes- tinales ne jouent qu'un rôle accessoire dans l'athrepsie ou viennent à Utre de complications au cours de son évolution. (Travail du Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Nancy.) ES << 1 (49) SÉANCE DU 7 AVRIL 14 ETUDE PHYSIOLOGIQUE ET ANATOMIQUE DU THYMUS DANS L'ATHREPSIE, par J. Parisor et M. LUcIEN. Les différents auteurs qui, au cours de ces dernières années, ont étudié les lésions anatomiques de l’athrepsie ont insisté sur l’involution précoce du thymus et semblent lui attribuer une part importante dans la genèse des troubles caractéristiques de cette cachexie infantile. Si, grâce à ces travaux, on est assez bien fixé à l’heure actuelle sur les lésions anatomiques et histologiques de cet organe chez les athrepsiques, on n’était pas éclairé encore sur l'importance des phénomènes de dégé- nérescence de la glande que seule l'étude de ses propriétés physiolo- giques était capable de déterminer. Dans ce but, nous avons employé une méthode déjà utilisée par nous pour mettre en lumière le degré d’altération de certains organes glandulaires, le foie, les reins, les sur- rénales par exemple. En opposant aux actions différentes de leurs extraits sur la pression artérielle les modificalions histologiques plus ou moins profondes de leur parenchyme, il est possible, en effet, de déduire le degré réel de leurs lésions et l'intégrité relative de leurs fonctions. | Dans une note précédente (1), l’un de nous à montré que l'injection intra-veineuse d’un extrait de thymus d'enfant normal détermine, chez le lapin, un abaissement de la pression artérielle plus ou moins consi- dérable suivant la dose, accompagné pour les doses plus fortes de troubles respiratoires et généraux entraînant la mort rapide de l'animal; c'est en utilisant cette action sur l'appareil circulatoire que nous avons pu étudier et comparer entre eux les extraits provenant de 5 thymus d’athrepsiques. Les lésions histologiques se présentent, dans ces cas, telles qu'elles ont été récemment décrites par l'un de nous (2), d’une facon tellement|cons- tante que nous nous bornerons à les résumer ici très brièvement. Vor- malement, chaque follicule thymique présente à considérer une sub- stance corticale composée presque exclusivement par des lymphocytes, el une zone médullaire où l’on trouve mélangés, à côté des éléments précédents, des mononucléaires à protoplasma bien différencié, et des cellules épithélioïdes. C’est aussi dans la substance médullaire que l’on rencontre les corpuscules de Hassal, très peu nombreux. Dans les cas d'hypertrophie de la glande, c'est principalement la partie purement (4) J. Parisot. Action de l'extrait de thymus sur la pression artérielle. Comptes rendus de la Société de Biologie, 7 avril 1908. (2) M. Lucien. Thymus et athrepsie. Comptes rendus de la Société de Bio- logie, 9 mars 1908. 148 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (50) lymphatique de l'organe, c'est-à-dire la substance corticale, qui augmente d'importance. Dans le thymus de l’athrepsique, on la voit, au contraire, perdre ses caractères ; elle est envahie par de nombreuses cellules épi- thélioïdes et les lymphocytes finissent par disparaître complètement. Les derniers éléments ne subsistent plus que dans la zone médullaire où les corpuscules de Hassal apparaissent disséminés en très grand nombre.On obtient, à la suite de ces transformations, l'aspect du thymus inverti. En somme, la disparition des lymphocytes et l'envahissement de la substance corticale par les cellules épithélioïdes, le développement considérable des corpuscules de Hassal dans la médullaire, caractérisent avec l’ac- croissement du tissu conjonctif interstitiel le thymus de l’athrepsique. Nous avons utilisé 5 thymus d’athrepsiques, du poids de 1 gramme à 1 gr. 20 chacun, et 1 thymus d'enfant normal pesant 5 grammes. Pour obtenir des actions physiologiques comparables entre elles, les diffé- rents extraits que nous avons employés ont été préparés dans des con- ditions identiques : 1 gramme de substance, haché finement, broyé, est mis en digestion pendant douze heures dans une solution de chlorure de sedium à 9 p. 1.000. Après centrifugation, le liquide est injecté à des lapins du poids moyen de 3.000 grammes. Dans ces conditions, 2 c.c. 5 d'extrait de thymus normal amènent un abaissement de pression de 9 cen- timètres Hq, en même temps que l'animal succombe en présentant des phénomènes convulsifs. L’injection de la totalité de chacun des autres extraits (70 centimètres cubes) n'a amené aucune modification de. la pression et aucun trouble organique important. Dans un cas seulement, nous avons constaté un abaissement très fugace de la tension (durée de 4 à 5 secondes), de 1 centimètre cube de Hg au plus. De ces faits expérimentaux découlent les conclusions suivantes: La perte de la propriété physiologique hypotensive du thymus des athrepsiques marche de pair avec les modifications structurales de l'organe. Cette suppression de fonction nous semble être en rapport avec la transformation de la substance corticale qui perd ses qualités lymphatiques. Dans ces conditions, l'augmentation considérable du nombre des corpuscules de Hassal doit être considérée comme un signe d’involution et non comme une manifestation spéciale d'activité. Si on se rend compte, enfin, que nous avons, dans nos expériences, comparé la totalité de thymus d’athrepsiques (du poids total de 1 gramme environ) à une quantité égale (1 gramme) de glande normale, mais qui ne constitue qu'une pelite partie de la glande totale (5 grammes), on peut mieux encore se rendre compte du degré de la régression de cet organe dans l'athrepsie. (Laboratoire de Physiologie de la Faculté de médecine de Nancy.) - Le = (51) SÉANCE DU 7 AVRIL 749 ACTION DE L'EXTRAIT DE THYMUS SUR LA PRESSION ARTÉRIELLE, par J. Parisor. Étudiant avec M. Lucien les propriétés du thymus dans l'athrepsie, j'ai été amené à chercher à me former une opinion sur l’action des extraits de thymus normal sur la pression artérielle. Dans ses essais d’hyperthymisation, Swebhla (1) avait déjà constaté que les accidents entraînés étaient dus plus particulièrement à une influence cardio-vasculaire. C’est ainsi qu'il a pu observer chez l'animal, sous l'influence d'injections d'extrait de thymus d'enfant, de chier, un abaissement de la tension artérielle, une accélération des battements du cœur, phénomènes qui, selon lui, sont dus à une paralysie des vaso- constricteurs et à une action directe sur le cœur. Dans sa division des glandes en hypertensives et hypolensives, M. Livon classe le thymus parmi ces dernières. J'ai étudié chez le lapin (du poids moyen de 3 kilogrammes) l’action sur la pression artérielle de l'extrait de thymus d'enfant et de diffé- rentes espèces animales : du lapin, du veau, de l'agneau. D'une façon générale, sous l'influence d'une injection intraveineuse d'extrait thy- mique, j'ai toujours vu la pression artérielle s’abaisser à un degré plus ou moins marqué, suivant les doses employées. C’est ainsi que 2 c.c. 5 d’un extrait de À gramme de thymus d'enfant normal (pour 10 centi- mètres cubes de solution de chlorure de sodium à 9/1000) font tomber brusquement la pression de 11 centimètres à 2 centimètres Hg, en même temps qu'apparaissent des troubles respiratoires et généraux graves, des convulsions, phénomènes que je ne fais que signaler iei et sur lesquels je reviendrai ailleurs. Des injections de doses plus faibles d’extrait thymique, tout en n'entraînant pas de symptômes généraux, sont suivies cependant d'un abaissement de la pression sanguine, celle-ci ne tardant pas, dans ces cas, à revenir à son chiffre primitif. Des injections d'extrait de thymus d'animaux différents : de lapin, de veau, d'agneau, produisent des effets identiques. L'action de l'extrait de thymus se révèle donc comme très marquée, et comparable quant à l'intensité, mais dans un sens opposé, à celle de l'extrait de capsules surrénales. J'ai cherché à comparer et à contrebu- lancer Vun par l’autre les effets opposés de ces deux extraits glan- dulaires. Voici, brièvement résumés, les résultats de ces expériences : 1° On prélève le thymus et les capsules surrénales d’un lapin de 3.000 £r. Le thymus, pesant au total 9 gr. 50, est broyé et mis en digestion dans (1) Swehla. De l’action du suc thymique sur la circulation, et la mort par le thymus chez l'enfant, Wien. med. Blätter, 1896. 750 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (52) 40 centimètres cubes d’une solution de chlorure de sodium à 9/1000. Un extrait des capseles surrénales, dont le poids total est de 0 gr. 45, est fail dans les mêmes conditions (également dans 40 centimètres cubes de solution salée); 20 L'injection intraveineuse, à un lapin, de 10 centimètres cubes de l’extrait surrénal, c'est-à-dire de 11 centigrammes environ de substance, produit une élévation Ée centimètres Hg; 10 centimètres cubes d'extrait de thymus QE -à-dire 2 gr. 35 environ) font tomber la me de 12 centimètres à à cent dee Hg, et l’animal succombe; 3° A un lapin, d'un poids égal au ee deu l'injection de ces deux extraits mélangés (10 centimètres cubes de chacun) est suivie d’une élévation de la pression de 3 à 4 centimètres Hg et de la mort de Fanimal. Par conséquent, des extraits de thymus et de capsules surrénales, contenant des quantités de substance proportionnelles au poids total de ces deux glandes dans l'organisme, étant injectés en même quantité et séparément, l’'abaissement de la pression sanguine produit par l'extrait de thymus est plus accentué que l'élévation entraînée par l'extrait de surrénales. Ces mêmes extraits étant mélangés, les modifications de la tension se font dans le même sens, et comme si l'extrait surrénal seul était injecté; cependant, cette élévation est peut-être moins accusée que quand l'extrait surrénal seul intervient. Ces résultats sont comparables à ceux que MM. Gley et Langlois ont obtenus en opposant l’un à l’autre les extraits thyroïdien et capsulaire (1). Quoi qu'il en soit, on peut dire que les extraits de thymus ont sur la pression artérielle une action très manifeste et qu'ils jouissent, même à doses faibles, de propriétés {oxiques très marquées. (Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Nancy.) ATHÉROME AORTIQUE ET EXTRAIT D'HYPOPHYSE, par G. ETIENNE et J. PARISOT. Il est bien établi qu’on peut, par des injections intra-veineuses répé- tées d'adrénaline, produire chez le lapin l’athérome de [l’aorte. Cette propriété althéromatisante, d’autres substances la possèdent; mais, parmi les produits des glandes, seuls les extraits de capsules surrénales, par l'adrénaline qu'ils renferment, sont capables d’entraîner des lésions athéromateuses, rein, thyroïde, testicule, rate (Pic et Bona- mour, Feuillié). 1) Gley et Langlois. Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, 29 janvier 1898, p. 109. En & (53) SÉANCE DU 7 AVRIL 151 Parmi les glandes à sécrétion interne, l’hypophyse, cependant, par la puissance hypertensive de ses extraits, prend place immédiatement après les capsules surrénales. Sans insister iei sur les rapports de cette glande et de l'appareil cardio-vasculaire (1), nous avons cherché s'il est possible de produire, chez le lapin, l'athérome, par des injections intra- veineuses répétées, hypertensives, d'extrait hypophysaire. Get extrait hypo- physaire à élé préparé et mis à notre disposition par M. Chaix; qu'il nous suffise de dire ici que nos injections de 2 c.c. renfermaient l’ex- trait correspondant à une hypophyse de bœuf. Nos recherches concernent six lapins d'une même portée, dont les conditions d'alimentation et d'habitat étaient identiques; leur poids . variait de 2.500 à 2.800 gr. Trois d’entre eux {lapins Il, ILE, VI) recurent de plus, dans leurs aliments, du chlorure de calcium, jouissant de la pro- priété d'accélérer la formation des plaques d’athérome par la surcalci- fication de l'organisme (Lœper et Boveri). Ils en absorbèrent ainsi, en totalité, l’un (Il), 45 gr.; un autre (VI), 35 gr.; le dernier (II), 15 gr. Un septième lapin, témoin des trois derniers, absorba dans les mêmes conditions 60 gr. de chlorure de calcium (sans recevoir, bien entendu, aucune injection). Le tableau suivant résume le nombre des injections et le temps pendant lequel chacun des animaux fut en expérience : Bapintle St 14 injections. 40 jours (mort subite). Papin De. 0. 26 injections. 105 jours. Lénine JM 6208 30 injections. 80 jours. Papin tr 32 injections. 105 jours. Papin NE 40 injections. 105 jours (mort subite). Léon ANSE 40 injections. 115 jours. Au cours des expériences, nous avons pu observer une série de faits sur lesquels il sera intéressant d’insister, et que nous signalons simple- ment iei : somnolence et apathie des animaux après les injections, augmentation de la quantité d'urine éliminée, ralentissement du cœur et augmenta‘ion de la force des pulsations, troubles respiratoires. Quatre animaux ont présenté des symptômes semblables à ceux qui ont été décrits par plusieurs auteurs (Josserand, Josué, Gouget, etc.), surve- nant après les injections d’adrénaline : convulsions, opisthotonos, para- lysies fugaces, dyspnée; dans deux cas, ces accidents se sont terminés par La mort (lapins 1 et VI). Enfin, nous avons pu constater une accou- tumance très nette des animaux à l'extrait hypophysaire. Avant de sacrifier ces animaux, leur pression artérielle a été mesurée au moyen du manomètre à Hg, de Fr.-Franck; elle a'été, dans les quatre cas, trouvée élevée, supérieure à la normale ou au moins égale au (1) J. Parisot. Pression arlérielle et glandes à sécrétion interne (foie, reins, surrénales, hypophyse). Paris, 1908, J.-B. Baillière, éditeur. 752 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (54) maximum de pression observé habituellement chez le lapin. Cette hypertension passagère n'était pas due à l’action d’une injection récente de suc hypophysaire, puisqu'elle fut recherchée huit et quinze jours après la dernière. Cette élévation était donc permanente. On trouvera, dans ce tableau, le chiffre de la pression artérielle, le poids du cœur et le poids total de l'animal : PRESSION ARTÉRIELLE POIDS POIDS en cent. Hg. du cœur. total. Lapintie re" Mort subite. 9 gr 2.100 gr. Lapin 15 L'on 2.800 gr. Lapin PE 14,5 à 15 9 gr. 65 2.550 gr. Bapin PVR 14,5 9 gr. 50 3.100 gr. MADaADIN AVE MEL AMEMOortiSubIte: 10 gr. 50 2 0050r Lapin VI . . . 13,14 1i gr. 50 2.980 gr. Il existait donc, en même temps qu'une élévation de la pression arté- rielle, une hypertrophie très marquée du cœur, le poids moyen de cet organe pour un lapin de 2.500 à 3.000 grammes étant en effel, d'après nos constatations personnelles, de 7 à 8 grammes. Nous n'avons décelé, macroscopiquement et microscopiquement, aucune lésion de l’aorte chez quatre lapins. Chez deux autres, la lésion observée était presque nulle; dans un cas (lapin VI), nous avons constaté, au-dessus des valvules sigmoïdes, une petite plaque athéromateuse de 3 millimètres de long sur 2 millimètres de large, lésion peu accentuée:; dans le second cas (lapin IV), existait, au niveau de l'aorte thoracique, un début de lésion athéromateuse de,3 millimètres de long sur 1 à 2 millimètres de large. Le reste des vaisseaux était absolument sain. De ces expériences, faisant partie d’un ensemble de recherches que nous exposerons prochainement plus en détail ailleurs, découlent les conclusions suivantes : l'extrait hypophysaire, en injeclions intravei- neuses répétées et prolongées, détermine une élévation permanente de la pression artérielle et une hypertrophie cardiaque très marquée. Malgré la longue durée des expériences, quatre animaux (dont deux surcalcifiés) n’ont présenté aucune altération athéromateuse macrosco- pique ou microscopique de l’aorte. Dans deux cas seulement, existait une trace très minime d’athérome (un de ces deux animaux ayant absorbé du chlorure de calcium). Si l’on oppose ces résultats à ceux oblenus par l'intermédiaire de l’adrénaline, on voit que l’action athéromatisante de celle-ci est infini- ment plus marquée, beaucoup plus rapide; le chlorure de calcium accé- lère encore la production de ces lésions. Par contre, l'extrait d’hypo- physe paraît, à longue échéance, doué d’une action aussi éminemment hypertensive que peu athéromatisante. L er (55) SÉANCE DU 7 AVRIL 153 CONSIDÉRATIONS SUR DES LÉSIONS OBSERVÉES SUR UN CRANE DE L'ÉPOQUE MÉROVINGIENNE. CES LÉSIONS PEUVENT-ELLES ÊTRE ATTRIBUÉES A LA SYPHILIS ? par LouIS SPILLMANN. Il s’agit d’un crâne trouvé à Hans (Marne), par M° Georges Goury. Ce ceràäne remonte au vin* siècle, et doit être attribué à la race mérovin- gienne, à crâne mésalicéphale, mélangée de race gallo-romaine, à crâne dolicocéphale. Sur le pariétal gauche, à 20 millimètres en arrière de la suture fronto- pariétale et à 38 millimètres de la suture bi-pariétale, on lrouve une dépression ovalaire, à grand axe allongé de gauche à droite et oblique- ment d'avant en arrière, ayant 8 millimètres de large sur 13 millimètres de longueur. Les bords de cette dépression sont irréguliers, circinés, s'inclinant graduellement vers le fond de l’'encoche; à la loupe, on constate que le fond de cette petite encoche est semé d’aiguilles osseuses déchiquetées, délimitant de petits pertuis anfractueux s'enfon- çant dans l'épaisseur de l'os. On trouve une érosion analogue, quoique de dimensions plus restreintes, sur le temporal droit. L'os, au niveau de ces lésions, a tout à fait l'aspect vermoulu : on croirait qu'un insecte a creusé des galeries dans l'épaisseur de la table externe du pariétal. Quelles sortes d’hypothèses peut-on émettre pour une lésion de ce genre ? La première est celle d’un traumatisme du crâne ayant détruit la presque totalité de l'épaisseur de la table externe du pariétal : le trau- matisme aurait été suivi de l'apparition d'un foyer d’ostéite cranienne, avec nécrose consécutive. Étant données les recherches de M. Manouvrier (1) relatives aux cicatrices craniennes, on peut se demander aussi s’il ne s'agit pas là d'une cicatrice provenant d'une cautérisation du crâne, faite au moyen d'un moxa. Le moxa est une sorte de cône fait avec le duvet cotonneux recouvrant les feuilles desséchées de l'Artemisia moxa, plante du genre Armoise. Les Chinois et les Japonais allument le sommet du cône et appliquent la base sur la partie qu'ils veulent cautériser. On a fait aussi des moxas avec plusieurs autres substances, la cautérisation ayant habituellement pour but de changer le siège d’une irritation et de pro- duire une dérivation. M. Manouvrier a considéré certaines cicatrices observées par lui sur des crânes comme les résultats des pratiques chi- rurgicales de l’époque néolithique (2). Le D' Paul Raymond, dans un (1) Bulletin de la Société anthropologique, 1902, p. 601. (2) Bulletin de lu Société anthropologique, 1903, p. 494. BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIY OT Æ RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (56) = Qc dl travail sur les populations néolithiques du sud-est de la France (1), est du même avis, et, après avoir examiné un certain nombre de crànes présentant des lésions considérées jusqu'alors comme des traumatismes du cräne ou comme des trépanations incomplètes, conclut à la présence de lésions consécutives à des applications de moxa. Il se peut que, dans le cas qui nous occupe, il s'agisse de lésions de cette nature. Reste enfin l'hypothèse d’une lésion de nature syphilitique. Le cräne est souvent atteint par la syphilis. Les deux formes de lésions craniennes habituellement rencontrées dans la syphilis sont la forme ulcéreuse (destructive) et la forme hyperostosique due à l’édifica- tion de couches osseuses nouvelles. Ces deux formes, le plus souvent distinctes, peuvent être également combinées sur le même crâne. Ce qui est surtout frappant, à la suite des gommes du eräne, cest l'aspect vermoulu des os : l’os est troué, rongé, perforé, en écumoir. Une multitude de petits orilices, origine des canaux spiralés, sont entourés de masses osseuses, compactes, reposant sur un fond rugueux hérissé d’aiguilles osseuses. Tel est l'aspect de l'os à l’état sec, après les gommes circonscrites du crâne. Il faut bien reconnaitre que les lésions que nous avons observées ont une grande similitude d'aspect avec les lésions syphilitiques. Bien que le diagnostic de syphilis osseuse soit assez difficile dans les cas de ce genre, et, bien que la question de la syphilis préhistorique soit loin d'être élucidée (2), il semble que l'on puisse penser à l'existence d'une ostéite syphilitique par gomme circonscrite du periétal. Les exostoses trouvées par le D' Brulard (3) sur des tibias trouvés dans des sépultures -gauloises à Nod-sur-Seine, dans la Côte-d'Or, sont encore une preuve de l'existence possible de la syphilis préhistorique déjà soutenue par Parrot. Quoi qu'il en soit, il est fort possible que l’on se trouve ici en présence d’une lésion syphilitique du pariétal. Si l’on compare ce crâne avec des cränes présentant des lésions de syphilis certaine et indiscutable, on est frappé de l’analogie des lésions. Il est donc bon d'attirer à nouveau l'attention des chercheurs sur ce point fort intéressant de pathologie préhistorique, ce qui pourrait permettre d’élucider un jour ou l’autre la question encore si controversée de l’origine de la syphilis. (1) Revue préhistorique, 1906, p. 41. (2) Lasyphilis préhistorique, Revue préhistorique, 1906, p. 290. (3) Revue préhistorique de l'Est de la France, 1906, p. 166 = on © (51) SÉANCE DU 7 AVRIL MÉTASTASE D'UN ÉPITHÉLIOMA UTÉRIN DANS UN FIBROME DE L OVAIRE, par À. HARTER. Il s’agit dans ce cas d’un utérus dont le col et le corps étaient envahis par un néoplasme. L'examen histologique nous montra qu'on était en présence d’un épithélioma cylindrique ayant débuté par la partie supé- rieure du col de l’utérus et ayant envahi le corps. Le tissu conjonctif de la tumeur était peu abondant, creusé de cavités remplies de cellules dont les plus externes sont cylindriques ; au centre de ces alvéoles, on remarque de nombreuses cellules détachées de la paroi. L’utérus ayant été enlevé avec ses annexes, nous avons pu observer que l'ovaire droit présentait un fibrome du volume d’une grosse noix; sur la coupe de ce dernier, des points blanchâtres, un peu crémeux, se détachaient. Aussi, l’avons-nous examiné histologiquement. Comme dans toutes ces tumeurs, des faisceaux de fibres s’entrecroisent dans diverses directions; les unes sont coupées horizontalement dans toute leur longueur, les autres transversalement; ce sont des faisceaux de corps fusiformes, à longs prolongements, très pauvres en cellules. On ne constate que très peu de vaisseaux. Mais ce qui frappe dans cet examen, c'est que l’on voit, dissémi- nés au milieu des faisceaux fibreux, des trainées de cellules épithé- liales et des lobules épithéliomateux. De plus, les lobules sont en tous points superposables à ceux du néoplasme de l'utérus, c’est-à-dire cons- titués par plusieurs assises de cellules cylindriques avec, au centre de beaucoup d’entre eux, des cellules détachées et même nécrosées. Sommes-nous ici en présence d'une dégénérescence épithéliomateuse d’un fibrome comme l’admettait Virchow et d’autres à sa suite? la dégé- nérescence sarcomateuse est fréquente, mais la première ne semble pouvoir exister, car le fibrome et l'épithélioma sont considérés jusqu’à présent comme deux tumeurs d’origine différente. lei nous avons affaire à une métastase de l’épithélioma utérin dans le fibrome de l'ovaire. Deux ordres d'observations de ce genre ont été publiées : quelques- unes concernent un épithélioma du corps ou du col utérin, qui, coexis- tant avec un fibrome du même organe, l’a envahi, faisant même penser à une dégénérescence étendue. Une autre observation de Bender et Lardennois à la Société anatomique de 1904 montre un cancer du sein qui, entre autres généralisations, avait envahi un fibrome utérin. Si l’on ne possédait pas la pièce à conviction, l'épithélioma de l'utérus dont la structure est tout à fait superposable aux formations épithéliales-® du fibrome, on pourrait encore songer à une dégénérescence des dé "55 FES FIVE =" 156 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (58) ments glandulaires de canaux embryonnaires inclus dans la tumeur conjonctive. C'est, je crois, là, un fait intéressant, montrant la généralisation par voie lymphatique d’une tumeur dans une autre de lignée histologique différente. (Travail du Laboratoire d'anatomie pathologique de la Faculté de médecine de Nancy.) SUR LA PATHOGÉNIE DE L'ANGIOME DU FOIE, par À. HarTER et M. WE. (Note préliminaire.) Les angiomes du foie ou cavernomes sont de petiles tumeurs qui siègent surtout à la périphérie de l’organe, mais aussi, souvent, à son intérieur ; ils ne bombent généralement pas à la surface du foie; ils ne sont pas enchässés en coin dans le parenchyme hépatique; cette face interne au contraire est plus souvent arrondie. Leur volume n'est jamais très considérable; aussi sont-ils sans signification clinique. L'âge où on les rencontre est l'âge adulte ou [a vieillesse; les cas signalés chez les enfants sont bien douteux. Leur fréquence est grande quand on la recherche; nous y reviendrons tout à l’heure. Bérard pensait que les angiomes du foie étaient de pelites rates ecto- piques qui se logeaient dans le foie par suite de la mollesse ou du volume de cet organe chez le fœtus. Rokitansky compare le tissu aréolaire de ces tumeurs à celui d’un carcinome dans les cavités duquel, au lieu de cellules cancéreuses, il y aurait des corpuscules sanguins. C’est également l'opinion de Luschka. Pour une série d’autres auteurs, tels que Cornil et Ranvier, Duplay et Reclus, Journiac, Chervinsky, Hanot et Gilbert, l’angiome du foie est un système capillaire à granges dilatations caverneuses. Mais les uns admettent une néoformation vasculaire, les autres ne voient qu’une simple angiectasie. Pour Virchow, il s’agit d’une formation primaire conjonctive et vas- culaire. Tripier compare les angiomes du foie aux petits angiomes culanés survenant chez Les vieillards et qui sont constitués par un tissu de sclérose très vasculaire, de cause inconnue. Rindfleisch et divers autres, entre autres Bourguignon (7'hèse, Lyon, 1908), font de tous les angiomes des fibromes télangiectasiques. La théorie congénitale s’en mêle et ainsi Pilliet, Ribbert, Smieden ,” he “ Te A nl Es 5 à ci de * DEL x! (59) SÉANCE DU 7 AVRIL 151 virent dans les angiomes du foie des malformations, des tumeurs con- génitales. Nous avons étudié histologiquement 10 cas d’angiomes; la structure est à peu près identique chez tous; mais c'est dans les angiomes de pelite taille, d’un grain de plomb à un pelit pois, que l'étude est ins- tructive, car, dans les tumeurs volumineuses, les travées sont très minces et c’est à peine si la périphérie a gardé la signature originelle. Que l’angiome soit périphérique ou central, les espaces portes voi- sins de la petite tumeur sont sclérosés, alors que souvent les centres de parenchyme ne le sont pas. La périphérie de l’angiome montre deux sortes de lésions inflammatoires : de la selérose et des lésions vascu- laires. L'infiltration leucocytaire est d’abord intense au niveau des ‘espaces de Kiernan, dont tous les éléments sont entourés d’une gaine lymphoïde et même scléreuse; on voit d'assez nombreux amas de cel- lules rondes ; puis celles-ci dissocient les trabécules hépatiques, Le tissu fibroïde formé les atrophie. Les veines sous-hépatiques paraissent com- plètement respectées. Les vaisseaux participent à l’inflammation : chez tous on constate d’abord un épaississement notable de la paroi externe, de la péri-phlébite, de la péri-artérite. Puis la paroï interne bourgeonne, l'artère tend à s’oblitérer ; la veine, elle aussi, présente de la phlébite, mais elle se dilate, au contraire,'sa résistance étant vaincue par le pro- cessus inflammatoire et la pression sanguine. Progressivement, nous arrivons au cavernome proprement dit; nom- breux sont les points où nous voyons des espaces portes présentant outre leur selérose, leurs amas lymphoïdes, des eanalicules biliaires au nombre de 3 ou 4; on regarde à côté pour trouver l'artère et la veine : l'artère est en partie oblitérée, la veine est perdue dans les espaces sanguins, ou bien l'artère et la veine sont toutes deux englo- bées et non reconnaissables dans le cavernome. L'aspect de l’angiome proprement dit est variable suivant son âge, son volume. Il est constitué par des cavités alvéolaires pleines de sang. Ces cavités sont de dimensions très variables; elles sont bordées par des travées fibreuses, sans grande structure, dans les angiomes volu- mineux; dans les petils, au contraire, ces travées montrent un tissu conjonctif formé de grandes cellules; dans celui-ci, on rencontre par- fois quelques cellules hépatiques atrophiées, mais surtout des trainées Iymphoïdes. Un endothélium revêt la paroi cavitaire. Les cavités sont remplies de sang généralement; mais ce qui frappe, c’est l'abondance de leucocytes que l’on rencontre à leur intérieur ; de plus, très souvent, l'endothélium a végété et l’espace sanguin est plus ou moins thrombosé, quelquefois est presque entièrement transformé en bloc fibreux, si bien qu'à l'œil nu on peut voir ces points blancs grisâtres sur la surface de coupe. | Dans deux cas, nous avons trouvé en plein angiome des zones très 158 RÉUNION BIOLOGIQUE DE NANCY (60) grandes entièrement scléreuses, ayant l’aspect de fibromes lacunaires. En résumé, nous voyons que l’on peut considérer l’angiome comme une formation inflammatoire où prédominent des lésions scléreuses et vasculaires. Quelle est l’origine de cette inflammation? Tous nos cas proviennent de tuberculeux adultes où vieux, à tuberculose guérie ou en évolution, mais les plus volumineux ont été trouvés chez des tuber- culeux chroniques. Et en recherchant, sans parti pris, dans les regis- tres d’autopsies du laboratoire, nous en avons trouvé encore une dizaine de cas également chez des tuberculeux. L’angiome est donc, à notre avis, d’origine tuberculeuse, c’est une formation seléreuse de bacillose atténuée où la circulation hépatique a mis son cachet. (Travail du Laboratoire d'anatomie pathologique.) = Où Le) REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 16 AVRIL 1908 Bares (V.) : Sur une substance particulière trouvée dans des reins amyioides colorée en rouge par le Scharlach et donnant la réaction DVIONIE ANSE RAS Bages (V.) : La graisse dans les fibres musculaires du cœur . . . .. Borgzar (E.) : Nouvelles. recher- ches sur les nerfs intra-épithéliaux. BRUCKNER (JEAN) : Sur la fermen- tation des sucres: par le méningo- coque et le Micrococcus catharralis. CEaparu (Mlle) : Du passage des hémolysines à travers la paroi iu- 161 765 SOMMAIRE LÉ SUIATE RS AT odes PNTEEAR MariNesco (G.) et PArHon(C.):L'in- fluence de l’ablation de l'appareil thyro-parathyroïdien sur la graisse SUBRÉNALES RL AE TE RAT re 168 Proca (C.) : Sur quelques parti-- cularités du bacille fusiforme (Vin- cent) cultivé en symbiose . . . . .. TIl SLATINEANU (A.)et DANIELOPOL (D.) : Sérum antituberculineux et fixation AUÉCOMDIÉMENTEES RER Présidence de M. V. Babes, président. SUR UNE SUBSTANCE PARTICULIÈRE TROUVÉE DANS DES REINS AMYLOÏDES COLORÉE EN ROUGE PAR LE SGHARLACH ET DONNANT LA RÉACTION AMYLOÏDE, par V. BABES. Cerlains reins amyloïdes présentent des parties très modifiées qui apparaissent sous la forme de bosselures et de foyers blanes lardacés transparents surtout dans les parties profondes des pyramides et au niveau des papilles rénales. Les coupes après congélation de l'organe frais colorées par la méthode de Cornil (violet de méthyle, etc.) montrent à côté des lésions habituelles (dégénérescence amyloïde partielle des parois vasculaires des glomérules, des capillaires et du tissu conjonctif) une partie colorée 760 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST en rouge plus prononcé que celui des parties amyloïdes. Ce tissu est visible même à l'œil nu, sur des coupes colorées. Il est limité ordinaire- ment aux papilles rénales et aux parties centrales des pyramides. En examinant celte région au microscope on y observe un épaississement remarquable du tissu conjonctif, engendré par un tissu particulier formé par un feutrage de grosses fibres, en partie confluentes,ayant un aspect homogène hyalin coloré en rouge foncé. Dans les espaces ménagés entre ces fibres, il existe des canalicules et des vaisseaux entourés d’un peu de tissu conjonctif et par la membrane basale des canalicules. La paroi de ces vaisseaux montre souvent une transformation amyloïde ayant une coloration rose beaucoup moins prononcée que celle du réseau interstitiel. En colorant des coupes de la même série par le Scharlach et l’héma- toxyline on constate, en dehors de l’imprégnalion, par des granulations graisseuses, de certaines cellules des tubes, une coloration rouge intense, bien reconnaissable à l'œil nu, dans la même région qui, sur les préparations colorées par le violet de méthyle, présente égale- ment une coloration rouge. Sous le microscope on peutse convaincre en effet que cette couleur rouge est due exclusivement à la coloration rouge foncé du même réseau de fibres homogènes qui se colorent en rouge foncé par la méthode de Cornil. En examinant de plus près ce réseau on trouve sur un fond homogène rouge une quantité de fines granulations d'un rouge pourpre. Sur les mêmes coupes, les parties amyloïdes des vaisseaux sont colorées en bleu violacé pâle. En examinant maintenant des coupes de la même série colorées par l'hématoxyline et l'éosine et conservées dans le baume, ce réseau ne disparaît pas; il est coloré en rose plus päle que sur les préparations fraiches colorées par le violet ou le Scharlach. Tandis que sur les préparations conservées dans le baume les ed es amyloïdes des vaisseaux sont à peine colorées en violet rougeâtre, le réseau qui nous intéresse est coloré en rose intense. Sur des préparations fraîches colorées par la solution iodoiodurée, ce réseau, de même que l’amyloïde, se colore en brun foncé. Les parties du rein durcies ultérieurement et par conséquent d’une manière incomplète par l’acide osmique permettent tout de même de constater que ce réseau se colore d'une manière plus foncée que le tissu environnant. | Il résulte donc de ces recherches qu'il existe dans certains reins amy- loïdes, au niveau des papilles rénales et des pyramides, une substance homogène, luisante, transparente, formée d'un réseau de grosses fibres noyées dans la substance interstitielle; cette substance se caractérise par une réaction amyloïde très prononcée (par le violet de méthyle) en même temps que par une coloralion rouge très prononcée par le Schar- ER ET EN POP TE TP ER SÉANCE DU 16 AVRIL 7061 lach. Le même réseau ne disparaît pas et se colore en rose dans des préparations colorées par l’hématoxyline-éosine et conservées dans le baume. Si nous cherchons l’origine de cette substance particulière qui réunit d'une manière si frappante les caractères de l’amyloïde et ceux d'une substance graisseuse, on pourrait supposer qu'il s’agit d'une espèce particulière de substance amyloïde, ou bien qu'une partie de Ja substance amyloïde a subi une transformation partielle en une substance graisseuse. Il exislerait donc dans les mêmes fibres une double trans formation. | Cette supposition est cependant peu probable, car, si ce réseau coloré d’une manière complète et compacte par le Scharlach était de la graisse, on devrait en trouver, quoique en état incolore aussi, dans les pièces colorées par le violet, et cette graisse devrait disparaitre en grande partie par le traitement des coupes par l’éther, l'alcool, le xylol et le baume, LA GRAISSE DANS LES FIBRES MUSCULAIRES DU CŒUR, par V. BABESs. Dans la majorité des cas de mort survenue à la suite des différentes maladies, on trouve de la graisse dans une partie des fibres musculaires du cœur. Cette graisse siège : L° soit autour du noyau et dans la partie axiale de la fibre, dans l'intérieur du sarcoplasme; 2° soit entre les fibrilles, ou enfin 3° elle peut remplacer tous les éléments constituants de la fibre musculaire. 1. Dans beaucoup de cas sans affection appréciable du cœur, de même que dans des maladies du cœur et surtout dans des cas de myocardite, on trouve sur une grande étendue ou même dans tout le myocarde, surtout autour du noyau et dans la partie axiale de la fibre, un pigment formé par des gros grains arrondis, d’une couleur jaune foncé et qui se colorent en rouge foncé ou en rouge brun par le Scharlach. On trouve tous les états transitoires entre ce pigment dissous dans la graisse et le pigment qui se présente sous la forme de pelites granulations irrégulières comme forme et grandeur, d’une coloration jaune ou brun, et qui ne se colore plus par le Scharlach. Il s’agit donc ici d’un pigment lipochrome en partie dissous dans la graisse. 2. Nous distinguons des cas dans lesquels on observe des gouttes de graisse plus grandes et plus rares avec peu de granulations fines, et d’autres avec une grande quantité de très fines gouttes, qui masquent en grande parlie le noyau. Habituellement les fibres musculaires et les faisceaux ne sont pas imprégnés par la graisse dans leur totalité, mais seulement en partie, de teile sorte que la graisse ne forme que des taches ou des bandes transversales = K 52 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST au trajet d'une fibre ou d’un faisceau. Une même fibre qui ne contient pas de graisse dans un certain point peut être très altérée à un autre niveau. Les régions les plus prédisposées à cette imprégnation graisseuse sont les parties superficielles et sous-endocardiques, les muscles papillaires, la pointe du cœur, les parties périphériques du septum, le ventricule droit, et surtout les foyers inflammatoires ou leur voisinage, de même que les alentours des foyers nécrotiques ou scléreux. On trouve encore de l’imprégnation grais- seuse dans des fibres musculaires disséquées et isolées par un processus scléreux. L'imprégnation graisseuse est ordinairement plus prononcée autour des petites artères. Le système de His est souvent imprégné par la graisse, surtout à ses parties périphériques. Assez souvent l'imprégnation graisseuse est diffuse, formée par un grand nombre de granulations d’une petitesse extrême et qui ne peuvent être reconnues qu'à l’aide des forts grossissements. Cette forme s’observe souvent dans les états d'affaiblissement, surtout dans l’adipose du cœur où parfois on ne trouve pas d’autres lésions intra ou extracardiaques. 3. Tandis que certains auteurs n'admettent pas que cette imprégnalion graisseuse puisse conduire à la destruction des fibres musculaires, nous avons trouvé plusieurs cas de dégénérescence du myocarde accompagnée de foyers de ramollissement, où la graisse est devenue tellement abondante dans la fibre que cette dernière était transformée en une gaine tapissée d'une couche de pigment et dans laquelle on ne trouvait plus ni fibrilles, ni sarco- plasma, mais seulement des masses énormes de graisse, du pigment et une substance granuleuse, et de plus une certaine quantité de liquide; à la péri- phérie du foyer, ces fibres renferment souvent des cellules rondes aux noyaux fragmentés et dont le protoplasme ne renferme pas de graisse. Le noyau peut manquer dans ces cas ou être réduit à une masse compacte et müriforme ou à un amas de grauulations hyperchromatiques. Ces foyers graisseux sont souvent entourés d’une zone de cellules embryonnaires. Dans de pareils cas on lrouve par places de grandes gouttes libres de graisse qui forment le centre des foyers embryonnaires, constitués par des leucocytes polynucléaires ayant un noyau fragmenté, par des cellules rondes vacuolaires et tuméfiées qui renferment plusieurs frag- ments nucléaires, par des fibroblastes et des polyblastes en voie de dégénérescence et par des granulations chromatiques libres. Tous ces éléments ne renferment pas de graisse. Il est donc certain que les fibres du myocarde peuvent subir une destruction graisseuse totale et que des amas graisseux libres peuvent former le centre d'une agglomération constituée par des cellules embryonnaires et des leucocytes qui peuvent dégénérer à leur tour. Il semble que dans ces cas la dégénérescence graisseuse de la fibre soit la lésion primitive et que l'accumulation de cellules autour de ces foyers, de même que leur destruction, soitla conséquence de la présence de substances irritantes au milieu même de la partie dégénérée. SÉANCE DU 16 AVRIL 7163 Le fait que des gouttelettes de graisse libre forment le centre d’une telle accumulation de cellules et que les foyers graisseux ont des carac- tères d'une lésion plus ancienne que l’agglomération cellulaire appuient cette manière de voir. On pourrait même se demander si cette irritation qui attire et détruit ensuite ces cellules ne siège pas dans la graisse même. Dans d’autres cas il n’est pas douteux que l'apparition de la graisse dans la fibre musculaire est secondaire, tandis que les foyers inflamma- toires sont primitifs. Il s’agit donc dans ces cas d'une destruction des fibres musculaires accompagnée de signes d'’irritation de la part du tissu interstitiel et assez souvent de l'invasion secondaire de la fibre musculaire dégénérée par des leucocytes qui dégénèrent à leur tour. On y observe encore des essais de régénération musculaire, de l'hyperémie et la thrombose hyaline des petits vaisseaux. Il existe done une série de lésions parenchymateuses destructives où l'apparition de grandes masses graisseuses Joue le rôle principal. Parmi les différentes formes d’imprégnation graisseuse du myocarde, seule la graisse colorée périnucléaire et axiale semble être compatible avec un fonctionnement normal du cœur, tandis qu'une imprégnation graisseuse interfibrillaire, même de moindre importance, signifie ordi- nairement chez l'homme une lésion plus ou moins grave du muscle cardiaque. Il me semble que les affirmations contraires d'Aschoff et de Fawara Analomische Grundlagen der Herzschwäche, Fischer, 1905), en se rap- portant aux cas pathologiques où une faiblesse du cœur ne peut pas être exclue, ne soient pas justifiées. Il y a même des cas où je suis disposé à attribuer l’affaiblissement du cœur à une imprégnation grais- seuse très fine et généralisée de ses fibres musculaires. NOUVELLES RECHERCHES SUR LES NERES INTRA-ÉPITHÉLIAUX, par E. BorEezaT (de Czernowitz). Mes recherches sur les terminaisons nerveuses m'ont prouvé que dans la peau des mammifères et surtout dans le museau du chien on peut distinguer sept types de terminaisons caractéristiques : Premier type. — Les arborisations nerveuses sont perpendiculaires à la surface de l’épiderme ; elles proviennent des nerfs à myéline, celle-ci s’arrêtant au niveau de la membrane basale. Les fibres axiales pénè- trent entre les cellules de l’épiderme, vers sa surface. Elles sont for- mées de neuro-fibrilles et de substance péri-fibrillaire, ayant chacune 764 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST plusieurs boutons de forme différente. Ces boutons sont situés à l'inté- rieur des cellules, puisqu'on les voit sur le même plan que les noyaux de celles-ci. Deuxième type. — Les fibres axiales proviennent des nerfs à myéline, mais celle-ci s'arrête dans les couches profondes du derme. Ces fibres sont d’une finesse extrême, ce qui fait croire qu’elles sont formées d'une seule neuro-fibrille. Leurs boutons sont plus rares et ils sont situés aussi dans le protoplasma des cellules épidermiques. Troisième type. — Les fibres sont assez minces dans le voisinage de la membrane basale; mais elles s'aplatissent plus haut, prenant la forme d’un ruban. Vers le milieu de la couche muqueuse de l'épiderme, elles donnent des ramifications qui gardent toutes la forme aplatie et sont formées d'un réseau neuro-fibrillaire. La plupart de ces fibres s'étendent parallèlement à la surface de la peau et ne possèdent pas de boutons terminaux. Quatrième type. — Les fibres nerveuses appartenant à ce type s’éten- dent parallèlement à la surface de la peau; elles présentent de distance en distance des épaississements neuro-fibrillaires. De ceux-ci partent des fibrilles plus fines qui se disposent en réseau. Quelques-unes de ces fibrilles vont se terminer dans la couche granuleuse. Cinquième type. — Ces fibres sont fines et dérivent probablement de la catégorie des nerfs minces de la peau. Elles semblent former des réseaux péri-cellulaires. Sixième type. — Ces fibres dérivent des nerfs à myéline et ont l'épais- seur des fibres du premier type. Elles se dirigent d'abord vers la surface de l'épiderme et, après un certain (rajet, retournent vers les couches profondes. Quelques-unes de ces fibres se terminent dans la eouche granuleuse par des boutons sans que l'on puisse dire s’ils sont intra- cellulaires ou inter-cellulaires. D’autres se terminent dans les couches profondes du corps muqueux de Malpighi. Septième type. — Ce sont de grosses fibres axiales qui ne vont pas loin dans l'épaisseur de l’épiderme. Elles forment des réseaux neuro- fibrillaires dentelés, à mailles très larges. Ces nerfs sont identiques à ceux décrits par Tretjakow (1) dans le groin du porc. Il est probable que ces diverses sortes de terminaisons nerveuses ont des rôles différents à remplir dans la fonction sensitive de la peau. Les unes seraient attachées au sens thermique, d’autres au sens du toucher, etc. (1) Travaux du Laboratoire de A.-S. Dogiel, 1901, Saint-Pétersbourg. 1 © or SÉANCE DU 16 AVRIL SUR LA FERMENTATION DES SUCRES PAR LE MÉNINGOCOQUE ET LE MICROCOCCUS CATARRHALIS, par JEAN BRUCKNER. Libman et Celler ont décrit la fermentation duglucose par le ménin- gocoque ; puis Libman a fait lamême constatation pour la lactose, Dun et Gordon pour la maltose, Andrews pour la dextrine et la lévulose; enfin von Lingelsheim a trouvé, en employant la gélose tournesolée et sucrée, que le méningocoque attaque seulement la dextrose et la maltose, tandis que le microcoque catarrhal n’attaque aucun des sucres cités ; Arkwright confirme les dires des précédents auteurs et trouve encore quelques races de méningocoques qui attaquent le sucre de canne. Dernièrement Ghon, à l'Institut pathologique de Vienne, confirme l'exis- tence d'une fermentation du glucose, de la maltose et de la dextrine, tout en constatant le manque de réaction sur ces substances de cer- taines espèces authentiques de microbes. En reprenant ces études et en employant le bouillon mélangé de liquide ascitique tournesolé et sucré j'ai trouvé qu’une première race de méningocoques M I attaquait le sucre de canne, la lactose et la mannite, tandis que cette même race MI ne changeait pas la couleur des milieux contenant du glucose ou de la maltose; enfin une deuxième race MII et une troisième race MIIJ attaquent les einq sucres. La décoloration du bouillon commence, dès le lendemain, au fond du tube, d'où elle monte progressivement jusqu'à la surface où presque toujours persiste un mince anneau bleu-pâle; puis en quelques jours, — plus rapidement . pour la mannite, la maltose et la lactose, — et plus lentement pour le glucose, — le bouillon reprend jusqu'au fond sa coloration bleue plus ou moins pure. La nuance jaune-rouge que prend le bouillon n’est pas stable, car dès qu’on l’agite quelques secondes il commence à bleuir et le bleu gagne en intensité à mesure qu’on prolongel’agitation ; demème on voit le bouillon rougi reprendre sa 6205 ration primitive si on le transvase avec une pipette. De deux races de catarrhal, mises dans les mêmes conditions, la pre- mière attaque le sucre de canne, le glucose, la lactose, la maltose, plus légèrement, il est vrai, que le méningocoque, tandis que la seconde ne fait que rougir lrès peu et pour bien peu de temps le bouillon lactosé. J'en conclus que les milieux tournesolés ne sont pas propres à diffé- rencier ces deux microcoques. En reprenant cette étude à l’aide de bouillons additionnés de rouge neutre, j'ai trouvé deux réactions qui ont été constantes. Il faut que le milieu soit légèrement alcalin au tournesol; alors le rouge neutre, en 7166 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST présence du bouillon addilionné d'ascite, se précipite et le bouillon garde seulement une légère coloration jaunâtre. Les deux races MIT et MIT se comportent identiquement; dans les bouillons additionnés de 1 p. 100 de maltose, apparaît dès le deuxième jour une coloration rouge-cerise légèrement fluorescente qui bientôt devient rouge-rubis foncé; dans les milieux contenant du glucose appa- raît dès le lendemain une coloration jaune-canari avec belle fluores- cence verte qui s’accentue les jours suivants; les bouillons contenant d’autres sucres ne changent pas d'aspect. La race MI donne la même réaction sur la maltose, mais seulement cinq jours après, tandis qu'en milieux glucosés j'ai obtenu une colo-: ration rouge-cerise à peine fluorescente; il est à noter que cette même race, dans des milieux tournesolés, n’attaque ni le glucose ni la maltose. Enfin les deux races de catarrhal n’attaquent aucun des sucres cités dans des bouillons ascite rouge neutre. Si cette réaction se confirme pour un grand nombre de races elle don- nera une différenciation facile du méningocoque et du micrococcus catarrhalis. (Travail de l’Institut anatomique de Bucarest.) DU PASSAGE DES HÉMOLYSINES A TRAVERS LA PAROI INTESTINALE, par Me CEAPARt. Plusieurs auteurs (Rômer, Ganghofner et Sauger, Uffenheimer) ont démontré que la paroi intestinale des animaux nouveau-nés est per- méable pour un certain nombre d’antigènes albuminoïdes. D'autres {(Ascoli, Bonfanti et Tigano, Michaelis et Oppenheimer, Uhlenhut, Canta- cuzène) ont constaté que le blanc d'œuf et le sérum de cheval normal, inoculés par voie gastrique à des animaux adultes, traversent la paroi intestinale et donnent lieu dans le sang à la formation des précipi- tines spécifiques. Nous avons cherché à constater le passage des hémolysines à travers la paroi de l'intestin en introduisant dans l'estomac de lapins ou de chiens du sérum de chèvre spécifiquement hémolytique pour chacune de ces deux espèces. Voici les résultats de nos expériences. Les chiens ont recu des doses de sérum hémolytique variant entre 25 et 60 centimètres cubes, selon le poids de l'animal. Les lapins adultes en ont recu 40 centimètres cubes et les lapins jeunes, pesant de 330 à 360 grammes, 9 centimètres cubes. i] NO A ITS I Ar LT mp pci € Mere SÉANCE DU 16 AVRIL 107 Nous avons opéré comparativement chez des animaux à jeun ou en pleine digestion, après ou sans alcalinisation préalable de l'estomac. Il ne nous à pas élé possible d'établir une relation entre l'intensité de l’'hémolyse et l’une quelconque de ces conditions. L'hémolyse s'est pro- duite aussi bien chez des animaux inanitiés que chez des animaux ali- mentés. Les phénomènes d’hémolyse résultant du passage de l'hémolysine à travers l'intestin se sont traduits : 1° par des modifications du sang; 2° par des modifications des urines. Dans la majorité des cas nous avons observé une diminution considé- rable de la proportion d’hématies, leur nombre pouvant tomber, de 6.400.000 par exemple, à 2.300.000. Cettte diminution s'observe à partir du deuxième jour; elle atteint son maximum entre le quatrième et le cinquième jour; puis se produil une cerise hématoblastique énergique et le sang reprend sa composilion normale. On observe parallèlement une chute de la proportion d'hémoglobire qui peut baisser de moitié. Ces phénomènes d’hémolyse se constatent chez 60 p. 100 des animaux inoculés, aussi bien chez les adultes que chez les jeunes; dans 20 p. 100 des cas on observe une simple crise hématoblastique vers le septième ou le neuvième jour, sans diminution globulaire. Cette crise correspond probablement au passage, dans la cir- culation, de très faibles doses d’hémolysine, car elle s'accompagne d'un accroissement sensible du taux globulaire : or, l’on sait que l'injection de faibles doses d’hémolysine joue, par rapport à l’hématopoièse, un rôle stimulant. Enfin dans 20 p. 100 des cas, surtout chez les animaux ayant recu de faibles doses de sérum, il nous a été impossible de constater la moindre trace d'hémolyse. Dans la moitié des cas chez les chiens, dans le tiers des cas chez les lapins, les urines étaient sanguinolentes, la présence de l’hémoglobine _ étant confirmée par l'examen spectroscopique. La perméabilité de l'intestin pour l’hémolysine, quand elle est intro- duite dans l'estomac à hautes doses, est donc certaine. Aucune trace d'hémolyse n'a été observée chez des animaux témoins auxquels on fai- sait ingérer des doses semblables de sérum normal. L'irritation préalable de l'intestin par des injections sous-cutanées de podophylline, loin de la favoriser, empêche l'absorption du sérum hé- molytique par la paroi intestinale. Ajoutons enfin que jamais l'hémolyse consécutive à l'injection stoma- cale n’a été suffisante pour provoquer la mort de l'animal. (Travail du Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Bucarest.) 7168 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCARESI L'INFLUENCE DE L'ABLATION DE L'APPAREIL THYRO-PARATHYROÏDIEN SUR LA GRAISSE SURRÉNALE, par G. MariNEsco et CG. PARHON. La physiologie et la clinique ont montré d'un commun accord que la glande thyroïde joue un rôle important dans la nutrition et Le dévelop- pement de nos tissus. L'histoire clinique du myxædème et son traite- ment par des préparations extraites de la glande thyroïde constituent une preuve éclatante de l'influence que cette glande exerce sur le déve- loppement des tissus osseux, nerveux, etc. Partant de cette donnée, nous avons voulu rechercher quel serait le rôle exercé par la glande thyroïde sur la graisse surrénale du chien. Il est connu aujourd'hui, depuis les recherches de Léon Bernard, Bigart, Henri Labbé et Paul Mulon, que dans la substance corticale de la glande surrénale il existe deux variétés de graisse distinctes par leurs réactions histo-chimiques. L'une de ces variétés possède les caractères habituels de la graisse, l’autre présente cette particularité de rester soluble dans le formol même après fixation par l’acide osmique. Cette dernière n’est autre qu'une lécithine ou un mélange de lécithines, opinion admise égale- ment par M. Babes. Chez le chien normal, la graisse est répandue en abondance dans toutes les couches de la substance corticale ; elle s’y présente sous formes de gouttelettes, de gouttes et même de boules rouge orange, dans les pièces durcies par la congélation et traitées par le Sharlach-hématoxyline. La plupart du temps ces gouttes et goutte- lettes sont incluses à l’intérieur du protoplasma cellulaire et, à cause de leur nombre considérable, elles masquent le noyau et le protoplasma. Les boules graisseuses peuvent être libres et c’est la substance glomé- rulaire qui paraît être la plus riche en Iypochromes, — terme impropre et qui sert parfois à désigner la graisse surrénale. À la limite de la substance glomérulaire et fasciculée, il y a moins de graisse; aussi la distinclion de ces deux substances est-elle plus aisée. À cause de la richesse considérable en graisse de la substance corti- cale de la glande du chien, la coupe, traitée par le Sharlach-hématoxy- line, a, vue à l'œil nu, une coloration orange. Il n’en est pas de même de la section de la glande après l’ablation de l'appareil thyro-parathyroï- dien. Gelte coupe (raitée de la même manière que la précédente se colore en rouge violet. Vue au microscope, elle montre une diminution notable des lypochromes dans toutes les couches, mais surtout à l’origine et dans la partie supérieure de la subslance fasciculée. Il n’y a plus de boules aussi grosses que chez l'animal normal; elles ne sont pas non plus si abondantes et, d'autre part, il y a prédominance de granulations fines et de goutlelettes. Par conséquent l’ablation de la glande thyroïde SÉANCE DU 16 AVRIL 759 exerce une influence manifeste sur la production de la graisse surré- nale. Cette graisse doit être considérée comme une élaboration des cellules de cette glande. Nos recherches concordent à ce point de vue avec celles de Bernard, Bigard et Labbé qui admettent que la lécithine ne se trouve pas seulement en dépôt dans les surrénales, mais qu'il s’agit là d'un phénomène de sécrélion active. La glande surrénale parait donc être un des organes où se fabriquent des lécithines. Une autre question qui se pose est de savoir si les phénomènes observés par nous sont dus tout simplement à la suppression de la fonction thyroïdienne ou bien si la glande parathyroïde qu’on a enlevée également dans nos expériences sur le chien n'intervient pas à son tour. Nous ne sommes pas disposés à admettre celte opinion. En effet, les auteurs classiques tels que Hofmeister, Gley-Nicolas, Jacoby, Koha, de même que la plu- part des physiologistes, admettent que la glande parathyroïde diffère de la glande thyroïde non seulement par sa morphologie, mais aussi par sa signification physiologique, la glande thyroïde ayant surtout un rôle trophique. LA PONCTION CERVICALE, par AL. OBREGIA. La ponction rachidienne a pour bul principal de donner des indica- tions relalives à l’état d'irritation des méninges. Nous nous sommes demandé si, en cas de lésions cérébrales, la réaction méningée n'est pas d'autant plus marquée qu'on la recherche sur un point plus voisin de l'organe lésé. C'est dans ce but que j'ai pratiqué sur une série de malades, et dans la même séance, la ponction lombaire et la ponction dans la région cervicale. On peut faire cette dernière opération en plusieurs points : 1° Au-dessus ou au-dessous de l’apophyse épineuse, très proémi- nente, de la 7° cervicale. Le repérage est très facile. On réussit aisément en conduisant l’aiguille un peu obliquement de bas en haut. Nous avons pourtant rencontré trois cas, dont deux femmes, où la pénétration a été très difficile. 2° Nous préférons donc la ponction médio-cervicale, surtout entre 13 3° et la 4° vertèbre. La facon de procéder est très simple. Le malade doit être couché sur le côté droit, la tête forlement fléchie, de facon que le menton vienne sur la poitrine. On pénètre sur la ligne médiane, à 5 1/2-6 1/2 centimètres au-dessus de l'apophyse proéminente de la 7° cervicale. L'aiguille, du type habi- Biococie. Courtes RENDUS. — 1908. T. LXIV. 55 1 =] > RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST tuel, avec mandrin, est poussée perpendiculairement. Très souvent élle pénèlre sans obstacles dans le canal rachidien. Quelquefois on butte contre l’apophyse épineuse, très minee ici; il est facile d’éviter cette apophyse en retirant puis en enfonçant de nouveau l'aiguille. Une petite goutte de liquide céphalo-rachidien apparait. Retirant le mandrin, le jet s’accentue, D’habitude il est moins abondant que dans la ponction lombaire. Quelquefois pourtant on à un vrai jet. La signification en est d'autant plus importante. Pour augmenter le jet on fait tousser le malade, on lui relève la tête. Le canal vértébral étant très large et la moelle relativement très mince à ce niveau, il v a très peu de danger de la toucher. Nous avons appliqué ce procédé sur 26 malades, toujours avec bon résultat et sans aucune complication. Nous ajouterons que la cépha- lalgie et les vomissements sont très rares, probablement à cause de la position horizontale du malade. Laissant de côté les faits négatifs, nous avons constaté que sur les mêmes cas, et dans la même séance, la cervico-ponction a donné un liquide qui contenait de nombreux ou de très nombreux lymphocytes; on en a pu déduire un diagnostic positif de paralysie générale, dia- gnostic confirmé d’ailleurs par la clinique. Enfin, dans un cas, le liquide lombaire était presque dépourvu de cellules, tandis que le liquide cervical en était chargé. Nous y avons trouvé des amas de 20 à 95 lymphocytes et plus en groupes. Voilà donc un cas dans lequel la ponction lombaire n'aurait pas suffi à poser le diagnostic. Nous devons ajouter qu'il s'agit là d’un cas rela- tivement récent, dans lequel, pour plus de certitude, nous avons fait la réaction de Wassermann, avec l’aide du D' Bruckner. Cette réaction a donné un résultat positif. Dans un autre cas, le liquide cervical contenait de nombreux érythro- cytes ayant les caractères de la vétusté : aitération de forme et de volume, dimensions variées et amas granuleux associés à des déchets cellulaires. Très probablement il s'agissait-là d’une ancienne hémorragie méningo- corticale. Or, dans le même cas, le même jour, la ponction lombaire indiquait à peine deux ou trois érythrocyles, dont la présence n'avait rien de caractéristique. CONCLUSIONS. — Dans un assez grand nombre de eas le liquide extrait par la rachi-ponction cervicale n’est pas identique, au point de vue cyto- logique, à celui de la ponction lombaire. Dans quelques cas de paralysie générale et d’hémorragie méningo- corticale le liquide cervical a donné un résultat positif, tandis que le liquide lombaire, extrait dans la même séance, n’a donné qu'un résultat douteux ou simplement négatif. RS one à SÉANCE DU 16 AVRIL 1 — = SUR QUELQUES PARTICULARITÉS DU BACILLE FUSIFORME (VINCENT) CULTIVÉ EN SYMBIOSE, par G. Proc. I. Le bacille fusiforme associé au bac. subtilis ou bien aux diplo- coques et streptocoques qui l'accompagnent souvent dans les exsudats amygdaliens cultive assez bien dans les milieux ordinaires, sans qu'il soit nécessaire d'y ajouter du sérum ou d’autres liquides albumineux. La prolifération est surtout très riche dans un bouillon ensemencé de bacilles fusiforme + subtilis + streptocoque. Dans ce cas, le fusiforme, au lieu de former un précipité grumeleux au fond du tube, occupe toute la masse du liquide, et les bacilles restent plusieurs jours de suite bien isolés ou agglomérés en petits amas. Lorsqu'on ensemence la symbiose fusiforme -E streptocoque dans un milieu bactérien stérilisé (culture en bouillon de coli ou de bac. typhique stérilisé à 60 degrés), on contate de même, après vingt-quatre heures d’étuve, que les fusiformes ont proliféré abondamment et qu'ils sont uniformément répandus dans le bouillon jusqu’à la surface. En diluant le bouillon ordinaire avec de l’eau distillée on arrive à cultiver le fusiforme dans des dilutions de 1 : 4 et même de 1 : 8. Dans le bouillon ainsi dilué le développement du streptocoque est à peine appréciable, tandis que le fusiforme pousse abondamment, soit en symbiose avec le subtilis, soit dans les cultures de coli ou de typhique stérilisées à 60 degrés. En gélose-peptone (à 2 p. 100, préparée sans viande), le fusiforme ensemencé en même temps que le subtilis donne, après trois à quatre jours d'étuve, de petites colonies opaques, blanc-jaunâtres, qui sont sphériques et bien circonserites, sans présenter à la périphérie les fins prolongements décrits par Mühlens et Hartmann. Le développement du fusiforme en symbiose est tout aussi actif à la vingtième qu'à la troisième ou quatrième génération. Il. Quant à la morphologie du fusiforme cullivé en symbiose, nous remarquons que la forme bacillaire typhique ne se rencontre que dans les cultures en gélose-peptone, où d’ailleurs le fusiforme développé à côté du subtilis constitue des colonies pures. En bouillon, en présence du subtilis et du streptocoque, le fusiforme prend l'aspect d'un spirille. Les ondulations des formes spirillaires sont ordinairement larges, peu nombreuses et de courbure souvent inégale; les extrémités des filaments ondulés sont eftilées. Les passages par gélose-peptone nous ont montré que ces formes spi- rillaires reproduisent en milieu solide les formes typiques du fusiforme, T2 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST de même que le bacille développé dans la profondeur de la gélose donne régulièrement des filaments ondulés, ressemblant à un spirille, dès que le bacille est ensemencé en symbiose dans le bouillon ordi- naire ou dans le bouillon dilué. SÉRUM ANTITUBERCULINEUX ET FIXATION DU COMPLÉMENT, | par À. SLATINEANU -et D. DANIELOPOL. Nous avons réalisé la fixation du complément sur la tuberculine au moyen d'un sérum antituberculineux préparé ainsi qu'il suit. | Une chèvre a recu, à des intervalles de trois semaines, des injections de tuberculine par voie intraveineuse. Les premières injections ont été faites au moyen de l’ancienne tuberculine de Koch diluée: au bout de dix injections, la chèvre recevait déjà 50 centimètres cubes de tubercu- line brute; puis on injecta de la tuberculine précipitée par l'alcool en solution dans l'eau physiologique. On atteignit bientôt des doses énormes et, au bout d'un an, la chèvre recevait 2 grammes de poudre d’un seul coup. L'animal a été saigné deux fois, un mois et deux mois après la dernière injection. Le sérum de la première saignée était toxique, car, inoculé sous la peau à des cobayes normaux, il donnait un œdème local et une élévation de température de 1 à 2 degrés. Les deux saignées ont donné des résultats identiques au point de vue de la fixation du complément. L'expérience élait faite ainsi qu'il suit : AOc. c. 2 d’antigène (tuberculine précipitée en solution à 1/100 dans l’eau physiologique), on ajoute 0 c. c. 3 de sérum antituberculineux chauffé une demi-heure à 56 degrés et 0 c. c. 1 de sérum neuf non chauffé de cobaye (alexine). Par addition d'eau physiologique, on ramène le tout à 3 centimètres cubes. Le mélange est laissé une heure à la température de 37 degrés, puis on ajoute le système hémolytique : 1 centimètre cube d’une émulsion à 5 p. 100 de globules rouges lavés dans l'eau physiologique plus 0 ce. c. 2 de sérum hémolytique (chèvre). Le tout est porté à 37 degrés pendant deux heures, ainsi que des tubes témoins où le sérum antituberculineux était remplacé par du sérum normal de chèvre chauffé à 56 degrés. Aux doses indiquées, l'hémolyse a été complète dans les tubes fémoins, nulle dans les tubes contenant du sérum antituberculineux. Le tableau suivant montre les variations de l’hémolyse suivant les roportions employées d’antigène, de sensibilisatrice et de complément. SÉANCE DU 16 AVRIL 173 SÉRUM ANTITUBERCULINEUX | SÉRUM NORMAL (TÉMOIN) 4 A . el : 4S 5 0: “ee ESS el = 19 a >T = 2 R ET £ |85«|225 E |8:5 188 DlEgo | mo RÉSULTATS. SRE or RÉSULTATS, Alle AE | & 9 © = LES) MNT) e NASS|£os 4 |So°|£os a | ET oO Si ILE | TSI Era Z (72) <« — ee — —— —— — 110,211 0,2 0,2 |Hémolyse légère. | 1| 0,2| 0.2 0,2 |Hémol. complète. | 2)M05 210072 0,1 |Pas dhémolyse. 20210 0,1 |Hémolyse légère. ©2 (=) L = O2 (== LO Hémolyse légère. |3| 0,2| 0,3 0,2 |Hémol. complète. 2% \M02)M MOSS 0,1 | Absence complèle | 4| 0,2| 0,3 0,1 |Hémol. complète. | d'hémolyse. 510,3] 0,2 0.2 |Hémolyse légère. DINOESI ER OR 0,2 |Hémol. complète. | GROS NEMUR?. 0,1 |Absence légère. 6| 0,3| 0,2 0,1 |[Hémol. moyenne. 11 NORD MU ES 0.2 |Hémolyse légère. | 1| 0,3| 0,3 0,2 |Hémol. complète. 8 0,3| 0,3 | 0,1 |Pas d'hémolyse. |S8| 0,3! 0,3 | 0,1 |Hémol. moyenne. Nous avons obtenu des résultats identiques avec le sérum d'un cobaye tuberculeux qui, à partir du jour où il fut tuberculisé par injection sous-cutanée, recut journellement, pendant cinquante jours, 1/10 de centimètre cube de tuberculine brute sous la peau. Il fut saigné dix jours après la dernière inoculation. Son sérum a fixé le complément dans les mêmes proportions que celui de notre chèvre. (Travail du Laboratoire de médecine expérimentale de la Faculté de médecine de Bucarest.) RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 28 AVRIL 1908 SOMMAIRE BR1oT (A.) : Cas de variation dans bium juniperorum Reyn. (= Razou- une patte locomotrice d'écrevisse. . 711 | mowskia caucasica Hoffm.) . . . . . TSI Corsy : Le quadriceps fémoral des GERSER (C.) : Action des sels de STORE 119 | potassium et de sodium à acides Daumézon (G.) : Note sur la mus- organiques sur la coagulation du culature de quelques Synascidies. 711% | lait par les présures végétales et Davmézox (C.) : Note sur l'embryo- ATMMA ICS AN ARMES 183 logie d'une espèce d’Ascidie com- VayssièRE (A.) : Note sur un Tra- posée (Disloma tridentatum Hei- chypterus iris trouvé mort à l’en- den) re ee Reed 116 | trée du port de Carry-le-Rouet (Bou- GEerBer (C.) et Corte (J.) : Obser- ches-dit- Rhône) Mer 180 vations biologiques sur Arceutho- Présidence de M. Laget. NOïE SUR LA MUSCULATURE DE QUELQUES SYNASCIDIES, par G. DAUMÉZON. Parmi les diverses espèces de Synascidies du golfe de Marseille dont nous avons antérieurement donné la liste (1) il en existe un certain nombre dont la musculature présente dans le manteau et dans Ja branchie certains caractères qui n'avaient pas été signalés. a) Manteau. — Dans le manteau des Synascidies les faisceaux muscu- laires transverses sont localisés autour des siphons et Lahille (2) con- sidère comme une règle l'absence des muscles transverses dans toutes (4) Association française pour l'avancement des sciences. Congrès de Reims, août 1907. (2) Contributions à l'étude des Tuniciers. Thèse, Paris, 1890. 1 1 SÉANCE DU 28 AVRIL les autres parties du manteau. Au contraire, chez les Ascidies simples, les muscles transverses existent non pas seulement dans les siphons mais dans le manteau tout entier. Il y aurait done là une différence assez tranchée entre ces deux groupes de Tuniciers, et l'on serait amené à considérer les Ascidies composées comme très inférieures à ce point de vue aux Ascidies simples. Mais, chez un certain nombre d'espèces appartenant au genre Distoma, D. plumbeum (Lahille), D. mucosum (von Drasche), D. tridentatum (Heiden), nous avons aperçu dans le manteau une musculature transverse très développée et constituée comme la musculature longitudinale par des faisceaux distincts de deux à cinq éléments. Ces faisceaux transverses sont internes par rapport aux faisceaux longitudinaux et forment avec ces derniers, en projection, un réseau à mailles très étroites chez Distoma tridentatum (Heiden), plus- larges chez Distoma mucosum (von Drasche) où la museculature est moins développée. J'ai vainement cherché à retrouver cette musculature trans- verse chez les Synascidies considérées comme supérieures aux Disto- midés ; je ne l’ai aperçue que chez une seule espèce de Synascidies Infé- rieures appartenant au groupe des Reticulatæ (Didemnoides resinaceum von Drasche). b) Branchie. — Chez les espèces de Distomidés précédemment citées, nous avons trouvé dans la branchie des parties musculaires nouvelles. On a décrit dans la branchie des Polvclinidés des faisceaux musculaires’ {ransverses au niveau des lames intersériales ; ces faisceaux existent chez : les Distomes mais il y à en plus des faisceaux longitudinaux situés à l'intérieur des tigelles interstigmatiques. Cette complication explique la grande contractilité de la branchie qui rend si pénible la numération des stigmates de ces espèces. Les faisceaux longitudinaux sont issus comme les faisceaux transverses de la musculatüre longitudinale du manteau qui leur envoie des fibres passant par les lames dermatobran- chiales. Les deux musculatures, transverse et longitudinale, de la branchie sont done étroitement connexes et font partie d'un même ensemble. On peut en dire autant de la musculature transverse et de la musculature longitudinale du manteau, qui, quoique situées dans deux plans différents, sont cependant très rapprochées et s'envoient récipro- quement des fibres. - De ce qui précède il résulte que : il existe dans le genre Distoma des parties musculaires supplémentaires (faisceaux transverses du manteau, faisceaux longitudinaux de la branchie) qui forment avec le reste de la musculature un ensemble continu dont toutes les parties communiquent entre elles. Les deux musculatures, longitudinale du manteau et transverse de labranchie, communes à toutes les Synascidies, peuvent être considérées comme primitives, les deux autres comme exceptionnelles ou secondai- rement acquises. 116 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE NOTE SUR L’EMBRYOLOGIE D'UNE ESPÈCE D ASCIDIE COMPOSÉE (Distoma tridentatum HEIDEN), par G. DAUMÉZON. L'embryogénie normale des Ascidies nous est offerte par les Ascidies simples dont les embryons pauvres en vitellus présentent une gastrula par invagination et un développement dilaté. Mais l'abondance du vitellus chez certains groupes d’Ascidies composées, en particulier chez les Distomidés, peut produire d'importantes modifications. Entre Distaplia magnilarva (Della Valle) étudiée par Davidoff (1) et une espèce du même groupe, Distoma tridentatum (Heiden), que j'ai étudiée, il existe un certain nombre de différences embryologiques qui me paraissent dues en partie aux proportions du vitellus. Il est encore plus abondant chez Distoma tridentatum que chez Distaplia magnilarva; tandis que l'embryon de celte dernière espèce n’en possède presque plus au moment de l’éclosion, l'embryon libre de Distoma tridentatum en contient encore une masse très volumineuse. Le mésoderme et la chorde de Distoma tridentatum ne peuvent pas se former suivant le processus général par invagination de la paroi entérique (processus wolffien) et cela pour une raison majeure : la cavité entérique n’est pas encore formée bien après leur apparition. Elle se constitue en effet à une époque excessivement tardive, beaucoup plus tard que chez Dista- plia magnilarva. Je n’en ai aperçu aucune trace au moment du creuse- ment de la vésicule cérébrale; lorsque l’otolithe apparaît elle est représentée par une très étroite cavité aplatie au-dessous du système nerveux antérieur ef ne se prolongeant pas dans la queue. Cette cavité qui existait déjà chez Distaplia magnilarva au moment du recouvre- ment de la plaque nerveuse primitive est iei excessivement réduite et n'occupe pas la même situation : chez Distaplia elle est spacieuse et le feuillet entérique arrive presque au contact de l’ectoderme dorsal et de l’ectoderme ventral:; en arrière se trouve la chorde, en avant le: vitellus. Chez Distoma, au contraire, ‘la cavilé entérique, entièrement dorsale, est située non en arrière mais au-dessus du vitellus, dont la masse lui constitue un plancher excessivement épais qui l'empêche de se développer vers la face ventrale. La cavité branchiale dérive directement de la transformation de la cavité entérique. Il en résulte que la branchie sera elle-même dorsale, elle occupera un faible volume et son diamètre dorso-ventral restera court. C’est en grande partie pour cette raison que les rangées de stig- mates ne dépasseront pas le nombre trois, qui est le nombre le plus (4) Mitiheitungen aus d. zool. Stat. z. Neapel. Band IX, 1888. SÉANCE DU 28 AVRIL UT faible que l’on rencontre chez les Synascidies. Plus lard les stigmates compenseront cette insuffisance par leur allongement. Le plancher branchial, restant arrêté par le bloc vitellin dans sa descente vers la face ventrale, la torsion du tube digestif d’arrière en avant, au-dessous de lui, tendra à disparaitre. D'autre part, les invaginations ectodermiques péribranchiales se produisant latéralement de part et d’autre du plan de symétrie ne ren- contrent pas l’obstaele vitellin et peuvent descendre par conséquent plus bas que le plancher branchial ; les stigmates ne pourront se percer que dans la partie supérieure où les deux feuillets branchial et péribranchial se trouvent en contact. Le cœur et le péricarde dérivés du feuillet bran- chial s’allongent sur la face ventrale du vitellus qui, par toute l’épais- seur de sa masse, les sépare de la branchie. Enfin, la blastogenèse larvaire m'a paru beaucoup plus tardive que chez Distaplia. J'ai retrouvé également ces modifications chez Cystodites durus (von Drasche), type très voisin de Distoma tridentatum, et qui pour de très nombreuses raisons m'a paru raltacher cette espèce aux Didemnidés. Ainsi donc, les modifications et les différences que nous venons de signaler entre deux types assez voisins de la famille des Distomidés paraissent être dues en grande partie au vitellus. Elles apportent une preuve de plus à l'opinion de Giard (1) qui a établi que : un vitellus abondant « fait présager de nombreuses hétérochronies ». CAS DE VARIATION DANS UNE PATTE LOCOMOTRICE D'ÉCREVISSE, par À. Brio. Dans un lot d’écrevisses, j’ai rencontré un individu mâle qui pré- sentait une curieuse anomalie de l'avant-dernière palte thoracique gauche. Le coxopodite et le basipodite de cet appendice sont normaux. L'ischiopodite présente deux surfaces d’articulation. L'une externe, correspondant à la surface normale d’articulation et sur laquelle prend naissance une série d'articles comparables comme nombre (quatre), taille et direction de courbure à la série du membre normal. La deuxième surface d’articulation, placée sur le côté interne et latéral de l’ischiopodite, donne naissance aussi à une série de quatre articles disposés dans le même plan que la série précédente, mais sui- vant une courbure inverse. Ces articles sont plus petits de taille. On dirait un fragment de patte droite réduite. (1) Giard. Bulletin sc. France-Belyique, tome VIIF, 1876. 1 = Q RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Le premier article de cette série supplémentaire présente une forme rappelant celle de l’ischiopodite du membre, c'est-à-dire qu'il présente une tubérosité latérale interne. On constate que cette tubérosité, exa- minée de près, est terminée par une surface noirâtre à aspect cicatriciel. . Vraisemblablement, il y a eu là un traumatisme qui a supprimé une nouvelle série supplémentaire d'articles que les lois établies par Bateson, pour les cas d’appendices supplémentaires en symétrie secondaire, permettent de reconstituer. La série supplémentaire ayant toujours le même nombre de segments que la partie périphérique du membre sur lequel elle prend naïssance, la partie supprimée dans le cas présent devait avoir trois articles. Quant à sa direction, elle devait être celle d'un membre gauche. Il eût été intéressant d'avoir l'animal vivant, de le conserver jusqu'à une prochaine mue, pour voir ce qu’aurait donné la régénération dans ce membre anormal. Malheureusement je ne l'ai eu à ma disposition que déjà à demi disséqué par un de mes élèves. Quoi qu'il en soit, cette anomalie ne peut être rapportée à un rappel de la forme primitive du membre de crustacé divisé en deux séries de segments, l'exopodite et l’endopodite, puisque la série restante représente justement l’endopodite, et que la partie supplémentaire est interne. L'aulotomie des pattes de décapodes se fait au niveau de l'ischiopodite. On serait tenté de croire dans ce cas à un traumatisme incomplet qui aurait laissé la patte primitive en place, et donné naissance à une nouvelle série d'articles. Mais le sillon, le long duquel l'autotomie s'opère existe sur l'ischiopodite sans discontinuité; de plus, ce traumatisme n’explique- rait pas la tubérosité existant sur le premier article du membre supplé- mentaire et la tendance à répétition en symétrie secondaire que l’on observe. Le cas étudié ici présente de l'intérêt, en ce qu'il y en a eu fort peu de signalés chez les crustacés, où l’on ait répétition d’un aussi grand nombre d'articles. Il est à rapprocher des cas plus fréquents observés chez les Insectes. SÉANCE DU 28 AVREL 719 LE QUADRICEPS FÉMORAL DES SINGES, par Corsy. En prenant pour types de Grimpeurs et de Sauteurs le Lièvre, l'Ecu- reuil, la Gerboise et le Kanguroo, M. Alezais a signalé (1) comme étant communes à leur quadriceps fémoral les dispositions morphologiques suivantes : développement du muscle, surtout de sa portion externe, réduction des insertions fémorales des vastes qui se limitent à la partie supérieure de l’os. Chez d’autres Grimpeurs, tels que les Singes, ces caractères morphologiques se retrouvent très nettement. Les sujets disséqués ont été un Maki (Lemur mongos), un Macaque, un Cerco- pithèque, un Cynocéphale. Le volume du quadriceps est relativement moins grand chez le Grimpeur que chez ie Sauteur. Le Singe est à cet égard à rapprocher de l'Ecureuil plutôt que de la Gerboise et du Kan- guroo. Son quadriceps est composé de portions remarquables par leur longueur comme le segment du membre auquel elles appartiennent et par leur texture presque entièrement charnue. On ne trouve le plus souvent d’aponévrose qu'aux extrémités des chefs musculaires dont les fibres sont très longues. Le vaste externe est toujours la partie prépondérante du muscle. Chez le Macaque, il présente une trace de dédoublement dans sa moitié supérieure. Chez le Maki, le dédoublement est complet, mais ne se voit que sur la face interne. La face externe est couverte par une lame aponévrotique, distincte de l’aponévrose fémorale, qui unit les deux portions du muscle. Le fait le plus saillant est la réduction des insertions fémorales des vastes. Le vaste interne, dans tous les types examinés, s’insère à la partie Supérieure de la face interne de la diaphyse fémorale jusque sous le col fémoral. Cette insertion ne descend pas au-dessous du tiers supérieur de la diaphyse. Le vaste externe est encore bien plus délaché de l’os. Son chef supé- rieur se condense en une lame aplatie transversalement qui s'implante sur le bord externe du grand trochanter au-dessous du grand fessier et ne prolonge pas ses connexions avec le bord externe du fémur au delà de 2 ou 3 centimètres. On retrouve la même tendance chez l'Ecureuil qui a un vaste exlerne inséré sur le fémur depuis le tendon du scansorius jusqu'à celui du (1) Le quadriceps fémoral des Sauteurs. Comptes rendus de la Société de Bio- logie, 1900, p. 510. — Le membre pelvien du Kangurou, Annales du Musée d'Histoire naturelle de Marseille, 1902, p. 113. 780 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE grand fessier, c'est-à-dire à la partie lout à fait supérieure du fémur, tandis que chez le cobaye cette insertion occupe la moitié supérieure de l'os. La réduction des insertions fémorales des vastes et surtout du vaste externe est bien un des traits caractéristiques du type Grimpeur puisqu'elle est commune aux Singes et à l'Ecureuil. NOTE SUR UN TRACHYPTERUS IRIS TROUVÉ MORT A L'ENTRÉE DU PORT DE CARRY-LE-ROUET (BOUCHES-DU-RHÔNE), par À. VAYSSIÈRE. Les Trachyptères, qui sont des poissons pélagiques, se trouvent très rarement dans le golfe de Marseille ; leur rareté tient surtout à la confi- guration des côtes de notre golfe, qui renvoient au large les courants marins et par suile tous les animaux qui vivent dans ces milieux. Ces poissons se tiennent à une profondeur de 25 à 40 mètres, — pour- suivant les êtres de petite taille qui constituent la base de leur nourri- ture. Ce n’est que lorsque l’un d’eux est malade ou mort qu'il est reje‘é du courant marin et peu à peu amené à la côte. C'est ce qui est arrivé pour le spécimen que je vous présente, trouvé mort sur des rochers à l'entrée du port de Carry-le-Rouet, le 12 février dernier. Cet individu a 126 de longueur sur une largeur maximum de 12 cen- timètres non compris la HHBeOIne dorsale qui a de 6 à 7 centimètres de hauteur; son épaisseur ane à à peine 15 millimètres au niveau des nageoires pectorales. Lorsqu'on me l’a apporté il avait sa luxueuse coloration argentée qui lui a valu le nom vulgaire d’'argentin que lui donnent les pêcheurs. Ses nageoires dorsale et pectorales avaient une belle teinte rosée que l'alcool u’a pas tardé à lui enlever; malheureusement lies nageoires ventrales, le panache céphalique et la nageoire caudale, organes remarquables par leur longueur et leur délicatesse, avaient tous été arrachés sans PTESQUE laisser de traces. À ma connaissance c’est le quatrième individu appartenant à CEE espèce pris dans le golfe de Marseille depuis 1873. SÉANCE DU 28 AVRIL 181 OBSERVATIONS BIOLOGIQUES SUR Ayrceuthobium juniperorum REYN. (— Razoumowshkia caucasica HOFFM.), par C. GERBER et J. COTrE. On ne sait que bien peu de choses sur la biologie de la Loranthacée qui pousse sur les genévriers de la région méditerranéenne. Presque tout est encore à connaitre, notamment, en ce qui concerne les agents et les causes qui favorisent ou qui limitent l'extension de ce végétal. En examinant attentivement la situation exacte et les conditions cli- matériques des stations que nous connaissions, ou sur lesquelles les auteurs nous ont donné des détails explicites, nous sommes arrivés à cette conclusion qu'Arceuth. juniperorum Reyn. paraît vivre presque uniquement, en Provence, sur le versant méridional ou oriental des _ montagnes ou des collines, et souvent dans la partie la plus relevée de ces versants. Pour préciser encore mieux, il se trouve généralement dans des lieux un peu élevés, mais toujours à l'abri des vents domi- nants; et l’on sait que le plus important de ceux-ci est chez nous le mistral, qui souffle du Nord-Ouest. Dans la riche station de la Grando-Candelo, près Marseille, le parasite est protégé contre le mistral par la crête de la Gardiole el contre le vent du large par la Grando-Candelo elle-même. Au haut de la calanque de Sormiou, où il a été récemment récolté, il ne souffre pas du mistral, mais recoit les atteintes du largo : la station y est peu prospère. Plus près de la Grando-Candelo, contre le flanc Est de la calanque de Sugitton, il y a également quelques pieds de genévrier de Phénicie parasités : ils sont blottis dans un recoin abrité. Toutes les stations de la Gardiole, dont M. Callot (1) a bien voulu nous dresser la carte, sont à l'abri du mistral, et réparties vers le haut des vallons. Déjà la Statistique des Bouches-du-Rhône avait précisé à Notre-Dame- des-Anges, accolée contre le flanc Sud de la chaine de l'Etoile, une sta- Uon qui n’a plus été revue depuis. Legré avait trouvé celte Loranthacée au pied du versant méridional de la montagne de Lure, M.Flahault dans la région du chêne-vert, dominant au Nord la vallée du Verdon. M. Perrot note qu'au Sud d'Augès elle se trouve « sur un sol ruiné par les troupeaux, très appauvri.. dans une exposition franchement méridionale ». Tout près de là, dans la commune de Peyruis, M. Guinier remarque qu'elle est sur le « versant Nord de la vallée du Béon ». La station signalée dans le Var par M. Offner est sur le versant oriental d’une montagne (1) Cette carte, ainsi que des détails sur les stations principales du parasite et une planche, se trouvent dans notre mémoire : « Le Gui des genévriers en Provence », Bull. Soc. Sc. nat. Provence, t. IV, Marseille, 1908, 182 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE qui surplombe de 300 mètres la vallée voisine. Château-Arnoux et Mont- “ort, où on a observé ce gui dans les Basses-Alpes, sont bien protégés, l’un du côté de l'Ouest, l’autre du Nord-Ouest. La Paleyrotte, dans le Var, l’est au Nord-Ouest par la chaîne de Sainte-Victoire. Nous manquons de renseignements sur les autres stations : mais, on le voit, de toutes les indications précises qui ont été données, il n’en est pas une seule qui soit contraire à la manière de voir que nous venons d'exposer. Le vent semble donc être un des agents principaux qui s'opposent à la propagation de notre parasite. Une explication de ce fait nous est donnée immédiatement par la fragilité extrême des branches articulées de la Loranthacée ; mais il y a peut-être d’autres explications encore à donner. Il nous a paru que les oiseaux doivent jouer un rôle prépondérant dans la dissémination d’Arceuth. juniperorum. On sait que les fruits de celui-ci, à l'automne, explosent à la manière de ceux d’Æchallium ela- terium Rich. et lancent leur contenu à une distance qui peut dépasser un mètre. Certains oiseaux migrateurs, les grives notamment, recher- chent les fruits de genévrier et, en se posant sur un arbuste parasité, délerminent une sorte de bombardement des fruits : de nouveaux foyers d'infestation pourront ainsi se faire sur le même genévrier ou sur les pieds voisins. Le contenu d’autres fruits s’accolera aux plumes et aux pattes des oiseaux, qui doivent être des agents actifs de dissémi- nation à distance. Or les oiseaux s'arrêtent surtout en des lieux où le vent se fait peu sentir, ce qui aide à fixer en ces points l'habitat du para- site. De plus ils. se posent plus volontiers sur les arbres qui leur four- nissent le meilleur abri : c'est là sans doute une des raisons pour les- quelles Juniperus pliæniceaL., si touffu, est presque uniquement parasité aux environs de Marseille. Remarquons aussi que la position relevée de nos stations des Bouches-du-Rhône coïncide bien avec ce que nous savons des habitudes de.nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs. Enfin la nature même des stations qui ont été précisées vient encore à l'appui de cette hypothèse : «collines arides, — lisière d'un petit bois, — terres incultes, — sol à végétation languissante », toutes régions où les genévriers sont visibles de loin et peuvent attirer l'atten- tion des oiseaux. Il faudrait donc, pour qu'une station d’Arceuthobium juniperorum Reyn. prit naissance, que les genévriers soient en ce point assez nombreux, assez découverts, bien abrités contre Le vent, et que l’endroit où ils se trouvent soit fréquenté par certaines espèces d'oiseaux, au moment de la maturité des fruits. Nous avons tenu à publier ces remarques afin d'attirer sur ces points l'atiention des botanisles qui rencontreront le gui des genévriers, et pour provoquer des observations analogues sur les autres espèces du genre Arceuthobium, SÉANCE DU 28 AVRIL 783 ACTION DES SELS DE POTASSIUM ET DE SODIUM A ACIDES ORGANIQUES SUR LA COAGULATION DU LAIT PAR LES PRÉSURES VÉGÉTALES ET ANIMALES, par C. GERBER. Nous prendrons comme type de sels précipitant la chaux : les oxalates, et comme type de sel non précipitant : les citrates. j° Les oxalate et citrate neutres, le citrate bibasique sont retardateurs à faible dose, empêchants à doses moyennes et accélérateurs à fortes doses, que le lait soit cru ou bouilli et quelle que soil la présure. La quantité de sel empêchante est plus forte : d’une part, pour le lait cru que pour le lait bouilli; d'autre part, avec les présures végétales qu'avec les présures animales. 2° a) Dans le cas du lait cru, l’oxalate acide et le citrate monobasique se comportent comme les sels précédents avec les présures végétales : l’oxalate acide seul agit de cette même facon avec les présures animales; le citrate monobasique, au contraire, est accélérateur à faible dose, retardateur à dose moyenne et, de nouveau, accélérateur à forte dose. SECONDES NÉCESSAIRES À LA COAGULATION DU LAIT CITRATÉ | MOLÉCULES | MILLIGR.. CITRATE TRISODIQUE CITRATE DISODIQUE CITRATE MONOSODIQUE | {| de sel. : | |. : Lait cru Lait bouilli Lait cru Lait bouiili Lait cru Lait houilli | Ù parie D —— TR | ile ee Yeau | Figuier | Veau | Figuier | Veau | Figuier | Veau | Figuier | Veau | Figuier | eau | Figuier| 490 | 55o | 400 | 550 | 00 | 550 | 400 | 550 | 400 | 550 | 400 | Bio | 0 S10| 4010] 1000! 910! 960! 1640] 1020! 22901 949! 1570! 79202869 | il 1020! 4080! 1280! 1040! 1160! 1900! 1210! 2320] 860! 1650| 3660126190 | 2 1310! 44501 2125| 1180[ 4220! 2130] 1780| 2420) 800! 17301 2160/2240 | 3 4900! 12101 4140! 1320] 1740! 2270! 2850| 2500! 765| 1800! 1459012000 4 \ 1275 1520\ - 2345] 6180! 2550| 730! 1890| 12401880 6 1365 1720 2630] 1710! 2010] 88011706 9 1440 2970 2855 2130) 2270] 7101470 | 42 163 \ 3850 ( 2990 2680] 58011250 18 2010 | 5040 3170) (1) | 3300| 410) 940 2% 2420 6180 3380 6660] 270| 760, 27 2870 3640) 220| 630 | 30 3240 (4) | (1) | 3890[ 490 186] 520 | 33 1) | 3620) a) (1) 41401 430 (1) 140! 410 | 36 2 | 4040 1350 380 90! 240 39 453 (1) 4260! 320 60| 240 42 5100 6120 39451 250| 5700 A0! . (2) | 4ù 5160 4800 9660! 210] 1810] (2) 48 6600 4100 3440] 170| 41060 ol 3360! 650! 32401] 120| 790. 54 1) 750, 2745] 559| 3070 70! (2) ST (A) | 550) 2280| 480| 2940| (2) 60 480| 1920| 440| 2760 Cr QU A el PES RE {1) Pas de coagulation au bout de 180 minutes. — (2) Coagulation sans présure. ——EaEapZpZ————————— EEE 184 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE M IE SECONDES NÉCESSAIRES À LA COAGULATION DU LAIT OXALATÉ MOLÉCILES MILLIGR . OXALATE NEUTRE DE POTASSIUM OXALATE ACIDE DE POTASSIUM de sel par Lait cru Lait bouilli Lait cru Lait bouilli OO CSS En 2 CR PQ CS 6 litre Porc Veau | Brousso-| Figuier | Veau | Figuier | Porc Veau |Brousso-| Figuier | Veau | Fiouier netia netia de lait 980 | 400 | 550 | 550 | 400 | 550 | 280 | 400 | 550 NL 550 00550 0 550| 1070| S80| 1560| 1010! 1330] 520| 1020! 900! 1620| 4035| 1370 1 1030| 11901 950| 16201 2190! 1540| 590| 1060| 94:0| 1830] 880, 1220 1,50 | 1680| 1340] 1020! 16951 9240] 1730] 640! 1130] 970! 1940] 1070| 1290 2 1520! 1350] 1730 : 2040) 1070] 1280] 990! 20201 1570| 1320 2,50 2000 1770 2690 1510] 1070| 21601 3000! 1360 3 2710 1840 2190 \ 1160| 2240 1410 D 2160 2470 1500 25 9990 3450 (1) 2300 30 | (4) (4) (1) | 9840 3 440 40 9060 1900 41,5 3260. 735 50 3160| 2530 90| 555 52,5 (4) \ (1) 2310| 2245| 60! 375 55 (4) 150! 140! 1700! 1840] 40| 225 516 (1) 80 90| 1270| 1510 30/2) 60 50 60! 900! 1335} (2) 62,5 30] 45| 590| 1200 65 COMBO NE) 250 500 | 4490: 800 4510 900 2280 | 340 930 1000 ] 4470] 97201 230 670 1100 590| 8750| (2) | (2) 1150 320| 380| (2 (2) 1200 130| (2) 1950 (2; (1) Pas de coagulation au bout de 180 minutes. — (2) Coagulation sans présure. OR UE RG RG GER EURE RER ER RER 20 b} Dans le cas du lait bouilli, par contre, ces sels sont uniquement accé- lérateurs, quelle que soit la présure considérée (citrate), accélérateurs à faible et forte dose, retardateurs à dose moyenne (oxalate). Sans aucun doute, n’était son action décalcifiante, l’oxalate acide se com- porterait comme le citrate monobasique vis-à-vis du lait emprésuré. La différence d'action des sels acides à acides organiques sur la coagulation du lait cru par les présures végétales et animales est à rapprocher : 4° de la différence d'action inverse des sels à acides minéraux; 2° de l’action empé- chante très forte des albumines du lait cru sur sa coagulation par les présures végétales. D'où la nécessité de reprendre l’étude de la caséification en pré- sence des acides. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUXx, directeur, 1, rue Cassette. … id) 185 SÉANCE DU 9 MAI 1908 Barrotrs (THéon.) : Sur un Param- phistomien (Chiorchis Noci, nov. sp.), parasite du cæcum du Maca- GHISRCUNONROLAUS) NA CHONCOCN Breron (M.) et Perrir (L.) : Vac- cination contre la diphtérie par voie gastrique et par voie rectale. . Brissaup et Bauer : Recherches expérimentales sur les relations entre l'élimination des pigments bi- liaires, de l'urobiline et de l’urobi- linosénelchezsle)lapin 2" "2007 CarnALA (V.) et Dauxay (R.) : Les hématies granuleuses, la résistance globulaire à la naissance et pendant JeS Premiers jOUTS Nes 20. Cuiré (J.-L.) : Les capsules sur- rénales dans l'éclampsie puerpérale et la néphrite gravidique . . . . . . CourMonr (Juzes) et AnDRé (Cn.) : Culture in vitro des globulins de NO MNE NEC VE eS AORE Criraarr (C.) : Etude sur la sym- biose du bacille bulgare et du ba- CNERDUCYEIQUEMMEMN EMTEC ER. _Dévé (F.) : Echinococcose primi- tive expérimentale. Pseudo-tubercu- OS RNA LIAUEN AR Daéré (On.) et PRIGENT (G.) : Sur l'excitation chimique des terminai- sous cutanées des nerfs sensitifs. — IV. Action des métaux ferreux . . . Daéré (Cx.) : Sur quelques pro- priétés de l’oxyhémocyanine cris- ME CU TASER PORN RE NAT DRE ES Doyen (M.) : Le diagnostic du cancer par une réaction spécifique avec le Micrococcus neoformans . . Favvez (Prerrs) : Action du bicar- honate de soude et de la pipéraziae sur l'excrétion urique (régime avec DURINES) Hi Mob on fran ere GAuLriIER (RENÉ) : Glycosurie ex- nérimentale par destruction étendue de la muqueuse duodénale à l’aide HUTnACAUSTQUER PETER Lapicoue (Louis) : Opsonic index, Indice Lo pSON TIQUE RAIN EE BioLocie. ComPTESs RENNUS. — 1908. T. SOMMAIRE 191 813 809 801 199 S28 LEvapiri (C.), Ravaur et YAmanou- car : Localisation nerveuse de la syphilis et propriétés du liquide GéphalosraChiMen re RE 814 MEsniz (F.) et Brimonr (E.) : Sur une race de trypanosomes résis- tante à l’'émétique et sur l'évaluation in vitro de sa résistance . . . . . .. 820 NiGay : Influence de la nature de l'alimentation sur le pouvoir amylo- IMTIQUETESRURNESN Er RETIRE 193 Perir (LÉO). : Sur les propriétés lécithinophiles des toxines tétanique CMD TÉTIQUE RPM NN RENE SLI ROSENTHAL (GEORGES) et MARCOREL- LES (A.-P.) : Aérobisation d'emblée du bacille du tétanos, rapidement isolé d'une plaie tétanique . . . .. 195 SARTORY (A.): Peptonification du lait par-certaines moisissures. . . . 789 Vaquez : Remarque à propos de la communication de MM. J. Cour- MONTRE MCMEANONÉME MERE 807 VERDERAU (1.) : La toxine du Ba- CONS ATEN RO RE ten 803 Vixcenr (H.) : Mode de destruc- tion de la toxine fétanique dans l'intestin. Action antitoxique du suc PanCrÉaQUe A CHME MAP RE NNT 197 Réunion biologique de Bordeaux. AUCH (B.) : Pouvoir opsonique du sérum antidysentérique de MM. Vail- lard-Dopter et du sérum antidysen- térique polyvalent de MM. Coyne- Auché, à l'égard des bacilles dysen- tériques du type Flexner . . . . .. 83 CoxxE (P.)et Aucaé (B.): Action du sérum antidysentérique polyvalent sur les cobayes inoculés dans la cavité péritonéale avec des cullures du bacille dysentérique de Flexner. 829 Coxxe (P.) et Aucré (B.) : Action comparée du sérum de MM. Vaillard et Dopter et du sérum antidysenté- rique polyvalent sur les cobayes LXIV. 56 [2e] 186 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE inoculés dans la cavité péritonéale KuxsTLErR (J.) : L'Ide mélanote avec des cultures du bacille dysen- dans les eaux du Sud-Ouest. . . .. 838 fénquerdertlexnen ere er rie 831 PÉREZ (CHARLES) : Métamorphose Genres (L.) : Sur le développe- de l'intestin antérieur chez les Mus- ment des lobes inférieurs chez les cidesi. see en ne) à 835 Sélaciens 4 pren SRE en 836 Présidence de M. Lapicque, vice-président. SUR L'EXCITATION CHIMIQUE DES TERMINAISONS CUTANÉES DES NERFS SENSITIFS. IV, — ACTION DES MÉTAUX TERREUX, par Cu. Duéré et G. PRIGENT. Nous avons expérimenté avec les chlorures des métaux suivants : glucinium, aluminium, ytlrium, lanthane, didyme, erbium, cérium, thorium (4). Les solutions des chlorures de glucinium, d'aluminium et de thorium sont acides au tournesol; les autres sont sensiblement neutres. La grenouille rousse réagit au bout d'un temps très variable à l’exci- tation par les chlorures terreux en solutions normales. Souvent (avec AICF ou YCl, par exemple), lors d’une première épreuve, il ne se produira pas de réflexe après deux minutes de contact; et, lors de l'épreuve suivante, le réflexe se produira après quelques secondes seulement. Quoi qu'il en soit de ces irrégularités, ce qui frappe immé- diatement, quand on opère avec ces chlorures, c’est l'apparition, au cours du lavage dans l’eau, de mouvements de flexion de la patte irritée, qui débutent habituellement après une période latente de quelques secondes, se répètent rapidement en augmentant de violence, puis deviennent plus rares et moins énergiques et cessent bientôt tout à fait. Souvent le paroxysme est presque immédiat; la durée de cette sorte d'accès d’allure convulsive est ordinairement comprise entre une demi et une minute. L'accès a lieu qu'il y ait eu, ou non, réponse directe. (4) Beaucoup de chimistes ne font pas rentrer dans la famille des métaux terreux le glucinium, l'aluminium, l’erbium et le thorium. Pour justifier notre classification, quelques indications ne sont donc pas superflues : le glucinium a des propriétés analogues à celles des métaux terreux et serait trivalent comme eux d'après Wyrouboff; Ostwald rattache l'aluminium au groupe terreux,; Urbain place l’erbium à côté {de l’yltrium, et Moissan rapproche du cérium Je thorium quadrivalent. SÉANCE DU 9 MAI 1817 C’est bien l'eau qui le provoque, comme on peul s’en convaincre soit en différant le lavage, soit en le suspendant dès le commencement de la crise. Il s’agit vraisemblablement de mouvements de défense, l'animal cherchant à soustraire les extrémités digitales au contact de l’eau devenue irritante. Le phénomène n’est pas absolument spécial à l'excitation par les chlorures terreux; on l’observe aussi, sous une forme atténuée et un peu différente, après quelques excitations par les chlorures de baryum, de strontium ou de calcium; ce n’est d’ailleurs que dans le cas du baryum qu'il s'impose à l'observateur par son intensité et par sa durée. Excep- tionnellement, l'excitation par le chlorure de magnésium détermine le même effet; les résultats sont toujours négatifs avec les chlorures alcalins. : Le phénomène que nous venons de décrire a déjà été observé partiel- lement par Lœb (1), qui a fait quelques recherches intéressantes en vue d'en élucider le mécanisme. Lœb a constaté que si, après action de AICE, on trempe la patte non pas dans l’eau, mais dans une solution suffisamment concentrée de saccharose ou d’urée, les réflexes n’appa- raissent pas. Nous avons répété ces expériences avec succès, que la patte ait été préalablement traitée par Al CI ou par un autre chlorure terreux, et en l’immergeant dans un bain soit de saccharose, soit d’urée, soit encore de glycose (qui convient particulièrement bien). Ces expériences ont conduit Lœb à supposer que la pénétration de l'eau dans la peau agit comme excitant et que l'extraction d’eau a un effet inverse. Il a eru trouver une confirmation de son hypothèse en remarquant que, si on trempe la patte, tout d’abord et pendant un temps assez long, dans une solution normale de saccharose, il n’y a pas de réaction directe, mais seulement quand on plonge la patte dans l’eau. Le fail est exact; mais l'interprélation, conforme à l'hypothèse précé- dente, qu’en donne Lœb, est formulée d'une façon absolue, certaine- ment inadmissible. Nous avous observé, en effet, que des solutions de non- électrolytes très fortement hypertoniques peuvent agir comme excitants. Si on trempe l'extrémité de la patte dans une solution très concentrée (triple normale, par exemple) de glycose, d'urée ou de glycérine, on obtient généralement, après un délai suffisant (deux minutes, par exemple), une réaction parfaitement nette (2). Il y a, d’ailleurs, aussi (4) Archives de Pflüger, t. XCI, p. 260, 1902. Les expériences de Lœæb ont été faites avec le chlorure d'aluminium, et aussi avec le citrate de soude qui a une action analogue. (2) L'opposition, signalée par Lœb, dans le mode d’action des agents déshy- dratants sur le tronc du nerf moteur et sur les terminaisons cutanées des nerfs sensibles, disparait donc : la différence n’est pas qualitative, mais seule- ment quantitative. # 188 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE — apparition de réflexes lors du lavage; et le phénomène est, après action de la glycérine notamment, tout à fait comparable à celui qui résulte de l’action des chlorures terreux. ; (Faculté des sciences de Fribourg en Suisse.) SUR QUELQUES PROPRIÉTÉS DE L'OXYHÉMOCYANINE CRISTALLISÉE, par Ca. DHÉRÉ. Dans une communication récente (1), j'ai montré comment on pouvait réaliser par dialyse la cristallisation de l’oxyhémocyanine d’escargot. Pour obtenir l'oxyhémocyanine pure, les cristaux sont séparés des eaux- mères par centrifugation, parfailement essorés, puis lavés à l’eau dis- tillée dans laquelle ils sont pratiquement insolubles à la température ordinaire, et dissous dans de l’eau distillée additionnée d'une trace d'acide acétique. En dialysant à la glacière la liqueur limpide intro- duite dans un sac de collodion, on détermine la précipitation de l’'oxyhémocyanine en sphérules (conglomérats cristallins), si la cristalli- sation se fait rapidement ; ou en octaèdres, si la cristallisation se fait lentement. J'ai déjà signalé dans la note précitée, quelques propriétés de l’oxyhé- mocyanine pure; je crois qu'il n'est pas sans intérêt de relater encore les suivantes : Solubilité. — T’oxyhémocyanine cristallisée se dissout rapidement et abondamment dans l’eau contenant des quantités infimes d'électrolytes (acide acétique, soude, acétate de soude, chlorure de sodium, etc.). Si on veut éviter de dissoudre les cristaux, il faut donc ne les mettre en contact qu'avec des surfaces soigneusement lavées à l’eau distillée avant le séchage. Précipitation par l'anhydride carbonique. — Un courant de CO® tra- versant une solution d’oxyhémocyanine dans de l’eau contenant le moins possible de chlorure de sodium, on note que : 1° les toutes pre- mières bulles précipitent l’oxyhémocyanine; 2° les bulles suivantes redissolvent le précipité ; 3° enfin la saturation de la liqueur par CO* produit une reprécipitation partielle. | Lorsque l'excès d’anhydride carbonique à amené la dissolution du précipité formé d'abord, il suffit de le chasser en partie par le vide pour faire réapparaitre le précipité. (4) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. CXLVI, p. 784. sut ie SÉANCE DU 9 MAI 789 Les mêmes phénomènes s'observent avec le sang d’escargot encore limpide après sept jours de dialyse. Coagulation par la chaleur. — De l'oxyhémocyanine dissoute dans la liqueur de chlorure de sodium à à p.100 devient d’une façon progres- sive très fortement opalescente entre 68 degrés et 73 degrés, et coagule à 74 degrés. La présence d’une trace de chlorure de calcium abaisse le point de coagulation à 70 degrés (louche dès 65 degrés). Au contraire, la coagulation n’a lieu qu’au-dessus de 80 degrés si l’on opère avec une solution aussi pauvre que possible en chlorure de sodium. Couleur. — Une solution d’oxyhémocyanine (de concentration conve- nable) dans l'eau très légèrement acidulée par l'acide acétique est bleue par transparence sous une faible épaisseur, mais paraît violet rouge sous une grande épaisseur quand on regarde à travers une source lumineuse puissante. L'examen spectroscopique ne montre pas de bande d'absorption dans la région visible ; tout au plus les rayons jaunes sont-ils un peu plus fortement interceptés que les autres. Par refroidissement vers — 180 degrés (au moyen d'air liquide), la solution — acétique ou chlorurée sodique — congelée devient nettement violette. (Faculté des sciences de Fribourg en Suisse.) PEPTONIFICATION DU LAIT PAR CERTAINES MOISISSURES, par À. SARTORY. Certains champignons inférieurs (Mucor, Penicillium, Sterigmatocystis, Aspergillus, ete.) coagulent le lait et produisent ensuite la peptonifica- tion de la caséine, par sécrétion de trypsine. Nous avons étudié l’action peptonifiante d’une trentaine d'espèces (Oomycètes et Ascomycètes). Chacune des moisissures expérimentées était semée à la surface du lait stérilisé et additionné de carbonale de chaux en excès (destiné à saturer les acides au fur et à mesure de leur production). Les matras contenant chacun 20 centimètres cubes de liquide étaient placés dans l’étuve à + 22 degrés et observés journellement. Pour chaque espèce soumise à l’expérimentation, un matras seul était ensemencé avec des conidies prises sur une culture sur carotte, un autre restait comme témoin. Voici quels ont été nos résultats : On observe que des espèces parfois très voisines morphologiquement 7190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE se conduisent de facon très différente sur le rapport de la peptonifica- tion de la caséine. L'étude des cultures sur lait, préconisée par Luz et Gueguen (De l'unification des méthodes de culture de mucédinées et levures. Congrès de Soc. Bot., 1900), est donc susceptible de fournir d'utiles caractères dans la détermination biologique des mucédinées. Oomycètes DÉBUT ESPÈCES OBSERVATIONS de la peptonification . Mucor flavus Bainier. Ne peptonifie pas. » Mucor reticulatus Baïinier. Peptonification rapide. 3e jour. M. fuscus Baïnier. Ne peptonifie pas. » M. spinosus Baïnier. Id. » M. plasmaticus Bainier. Peptonification lente. 9e jour. Rhizopus minimus NV. Tiegh. Ne peptonifie pas. » Rhizopus nigricans Ehrenberg. Id. » Phycomyces splendens Künze. Id. » Glomerula repens Bainier. Id. » Thamnidium elegans. Id. » Syncephalastrum cinereum Bainier. Id. » Ascomycètes DÉBUT ESPÈCES OBSERVATIONS de la peptonification. Penicillium digitalum Bainier. Peptonification lente. 11° jour. 2 P. claviforme Baiïnier. Peptonification assez rapide. 4e jour. P. palulans Baïnier. Légère peptonification. 9° jour. P. paxili Bainier. Peptonification rapide. 3e jour. P. granulatum Bainier. Pas de peptonification. » P. albicans Baïnier. Peptonification assez lente. 12° jour: P. virescens Baïinier. Peptonification légère. 14° jour. P. erectum Bainier. Légère peptonification. Id. P. aspergilliforme Bainier. Peptonification rapide. : 2° jour. P. elongatum Baïnier. Légère peptonification. 14 jour. P. caseicolum Bainier. Peptonification rapide. 3° jour. Aspergillus clavalus Baïnier. Peptonification rapide. 2°,jour. À. repens. Pas de peptonification. » | A. glaucus Bainier. Id. » | A. gracilis Baïnier. Id. » | À. fumigatus Fres. Peptonification assez rapide, 3° jour. Sterigmalocyslis carbonaria Baïinier. Peptonification lente. 9° jour. S. helva Bainier. Id. 10° jour. S. lulea Bainier. Peptonification rapide. 3° jour. S. fusca Baïnier. Id. Id. S. nigra Baïnier. Id. Id. S. bulyracea Baïnier. Légère peptonification. 13° jour. (Travail du Laboratoire de Botanique cryptogamique de l'Ecole supérieure de Pharmacie.) SÉANCE DU 9 MAI 191 SUR UN PARAMPBISTOMIEN NOUVEAU (Chiorchis Noci, NOv. SP.), PARASITE DU CÆECUM DU Macacus cynomolqus, par Tuéop. BARROIS. Le genre Chiorchis a été créé en 1901 par Fischæder (1) pour un type fort curieux de Cladorchinæ, dont on ne connaissait jusqu'à ce jour chez les mammifères qu’une seule espèce, jadis décrite par Diesing sous le nom d’Amphistomum fabaceum, qui vit en parasite dans l'intestin de divers mammifères marins appartenant tous au genre Manatus. Grâce à l'obligeance du D' Noc, médecin des colonies, j'ai eu la bonne fortune de pouvoir étudier une seconde espèce de Chiorchis, rencontrée par lui dans le cæcum du Macacus cynomolgus. Je l'appellerai Chiorchis Noci, Sur 65 macaques, appartenant tous à l'espèce M, cynomolgus, examinés par le Dr Noc au point de vue parasitaire, le Chiorchis Noci n'a été rencontré qu’une seule fois. Le cæcum, ulcéré et rempli d'une sorte de bouillie grisâtre, était littéralement tapissé d’un nombre énorme de Paramphistomidés fle D’ Noc en a compté 424), étroitement appliqués sur la muqueuse intestinale par leur grande ventouse postérieure. A l’état vivant, ces vers étaient d’une belle couleur rose. L'aspect général du corps rappelle celui de Chiorchis fabaceus tel qu'il a été figuré par Fis- chæder (2), mais l’extrémité antérieure est étirée beaucoup moins progres- sivement que dans cette dernière espèce, et c’est presque brusquement que le lobe céphalique, petit, se détache de l’ovale régulier et allongé qui repré- sente le reste du corps. La face dorsale est fort bombée. La face ventrale est aplatie pour former une sorte de sole; presque toujours même, elle est un peu concave, car les bords latéraux ne sont pas seulement marqués par une légère arête, comme chez Chiorchis fabaceus, mais cette arête s’étire ici en une sorte d'expansion aliforme dont les marges amincies se recourbent vers l’ab- domen sur tout le pourtour du corps, le lobe céphalique excepté. La taille, assez différente suivant l’état de contraction des individus, varie de 825 à 10 millim. pour la longueur, de 3m75 à 5 millim. pour la largeur (et même 6 millim. chez un exemplaire exceptionnel dont les ailes étaient tout à fait étalées à plat) et de 2275 à 3m%95 pour la hauteur (3). La ventouse abdominale, grande, profonde et puissante, est située à l’ex- trémité tout à fait postérieure de la face ventrale, mais sans être cependant terminale ;’ son orifice mesure généralement un millim. au plus de diamètre. La cuticule qui revêt tout le corps est assez épaisse, lisse, sauf aux environs (1) Fischæder. Die Paramphistomiden der Säugethiere. Zoolog. Anzeiger, Band XXIV, 1901, p. 367. (2) Fischæder. Die Paramphistomiden der Säugethiere. Zool. Jührb., Abth. für Syst., Geogr. und Biol., XVII, Hefl 4, 1903, p. 621, Taf. 31, fig. 97 à 100. (3) Ces mesures ont été prises sur des individus conservés dans l'alcool. 792 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE de la bouche, où elle porte un certain nombre de petites papilles coniques, et au niveau du pore génital, où de semblables papilles sont disposées d’une facon spéciale, comme nous le dirons plus tard. La musculature des parois du corps est puissamment développée, surtout à la face ventrale qui, je le répète, constitue une sorte de sole. Il convient de noter la présence dans toute l'étendue du parenchyme sous- cutané, principalement à la face dorsale et sur les faces latérales, d’un grand nombre d'énormes glandes unicellulaires (?), à contenu granuleux, atteignant 120 à 200 y de diamètre et venant, semble-t-il, s'ouvrir sous la cuticule par un col allongé. Il m’a été impossible, jusqu’à présent, d'observer avec certi- tude les orilices de ces glandes (?) à la surface de la cuticule. Pharynx robuste avec poches pharyngiennes bien développées. OEsophage moins long que dans l'espèce type et se terminant en bas par un bulbe mus- culeux très puissant (1). Les deux branches de l'intestin sont courtes et ne dépassent pas le niveau postérieur du dernier testicule. Pas de ventouse génitale à proprement parler. Pore sexuel situé à la face ventrale, au centre d’une sorte de bouton légèrement surélevé, nettement délimité, mesurant 750 y environ de diamètre el pourvu d’une aréole de papilles semblables à celles qui se trouvent au voisinage de la bouche. Ce pore s'ouvre environ au niveau postérieur des culs-de-sac pharyngiens. La situation respective des orifices mâtie et femelle est en tous points con- forme à celle qui a été décrite par Fischæder chez Chiorchis fabaceus. Mème remarque, dans les grandes lignes tout au moins, pour la disposition générale et les rapports des appareils sexuels. Les testicules, grossièrement quadri- lobés, paraissent en outre, sur des coupes frontales, comme frangés inéga- lement sur tout leur pourtour. Les œufs mesurent 135 à 150 w de long sur 60 à 65 y de large et sont, par conséquent, de taille un peu inférieure à ceux du Chiorchis fabaceus (150 à 156 y sur 83 à 90 p). Pore excréteur à la face dorsale, sur la ligne médiane, à 900 u environ de l’extrémité postérieure du corps. Ouverture du canal de Laurer sur la même ligne médio-dorsale, mais notablement plus haut, à 3 millimètres environ de l'extrémité postérieure du corps, à peu près au niveau de l'ovaire. Un mot, pour terminer, sur la facon dont ces parasites s’attachent à la muqueuse cæcale du Macaque. La ventouse ventrale possède une puissance de succion si énergique que la muqueuse aspirée fait une véritable hernie à l’intérieur de ladite ventouse qu'elle remplit complè- tement. Là où les parasites se sont détachés de la muqueuse, soit au cours des manipulations successives, soit sous l'influence des secousses de leur long voyage, leur point d'adhésion reste très aisément visible sous la forme d’un petit bouton pédonculé, dont la tête renflée représente, pour ainsi dire, le moule interne de la ventouse ventrale. Je reviendrai (1) Ce bulbe œsophagien ne paraît pas être spécial aux Chiorchis, mais existerait également chez le Cladorchis Watsoni (Conyngham), si l’on s’en rapporte aux figures et au texte de Shipley (Thompson Yates and Johnston Labor. Report, vol. VI, part 1, 1905, p. 129). SÉANCE DU 9 MAI 793 d’ailleurs sur tous ces points dans un travail détaillé que je compte publier bientôt sur cet intéressant parasite et sur son rôle pathogène. (Travail du Laboratoire de parasitologie de la Faculté de médecine de Lille.) INFLUENCE DE LA NATURE DE L'ALIMENTATION SUR LE POUVOIR AMYLOLYTIQUE DES URINES, par NiGay. Au cours de différentes recherches comparatives du pouvoir amylo- lvtique des urines chez des sujets sains et chez des diabétiques, il m'avait semblé que la nature de l’alimentation faisait varier ce pouvoir; aussi ai-je voulu m'en rendre compte, et c'est Le résultat de l’expéri- mentation faite sur moi-même que je viens vous communiquer. Je suis parti de ce principe que ce pouvoir amylolytique pouvait être représenté par la quantité de sucre produite dans une solution déter- minée d’amidon par la présence d’une certaine quantité d'urine. Quant à ma technique, elle a été celle que le D" Parizet a employée dans le laboratoire de M. Dastre : neutraliser les urines à l’aide de lessive de soude ou d’acide acétique; mélanger ces urines à une égale quantité d'une solution saturée de fluorure de sodium, destinée à mettre les urines à l’abri des actions microbiennes; mélanger 50 centimètres cubes de la solution d’amidon soluble à 1 p. 100 avec 10 centimètres cubes d'urine fluorurée (5 centimètres cubes d'urine + 5 centimètres cubes de fluorure); mettre ce mélange dans un tube spécial qui est placé au thermostat à 39°2, pendant une heure. La quantité d’amidon transformé après une heure sera la mesure du pouvoir amylolytique de 5 centimètres cubes d'urine. Ce dosage du sucre est fait avec la solution suivante : Biqueur/de Behlins/" #44 "Vu50 centimètres cubes: Ferrocyanure de potassium . . . . 1 gramme. BantiSlÉs ee rt "200 erammes: dont 10 centimètres cubes sont réduits par À centigramme de sucre. M' étant successivement nourri avec : 1° Une alimentation mixte; 2° Une alimentation exclusivement hydrocarbonée : 3° Une alimentation exclusivement graisseuse et albumineuse, j'ai recueilli mes urines très exactement à 3 heures, 7 heures, 11 heures du soir, 7 heures et 41 heures du matin et j'ai obtenu. pour le pouvoir amylolytique de ces urines, les résultats suivants : SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE POUVOIR QUANTITÉ ae de Dre. de 5 cent. cubes. lâ miction. 12 avril. — Régime mixte. 3 heures soir . . 240 grammes. 0,030 1 gr. 440 1 heures soir . . 180 grammes. 0,036 1 gr. 296 11 heures soir . . 220 grammes. 0,040 À gr. 160 1 heures matin. 210 grammes. 0,038 127.932 11 heures matin. 160 grammes. 0,050 1 gr. 600 Total : 1.070 grammes. Total : S gr. 028 13 avril. — Régime mixte. 3 heures soir. . 270 grammes. 0,033 1 gr. 182 1 heures soir . . 220 grammes. 0,035 1 gr. 740 11 heures soir. . 260 grammes. 0,038 1 gr. 996 7 heures matin. 410 grammes. 0,043 3 gr. 526 11 heures matin. 220 grammes. 0,023 1 gr. 058 Total : 1.390 grammes. Total M 0EsSr2902 14 avril. — Régime mixte un peu hydrocarboné. 3 heures soir. . 300 grammes. 0,033 1 gr. 980 1 heures soir. . 220 grammes. 0,039 1Veraa6 11 heures soir. . 160 grammes. 0,052 1 gr. 664 1 heures matin. 340 grammes. 0,050 3 gr. 400 11 heures matin. 220 grammes. 0,035 1 gr. 540 Total : 1.240 grammes. Total : 10 gr. 300 15 avril, — Régime exclusivement hydrocarboné. Purées, bière. 3 heures soir. . 180 grammes. 0,054 A gr. 944 1 heures soir . . 280 grammes. 0,040 2 gr. 240 11 heures soir. . 430 grammes. 0,030 1 gr. 380 1 heures matin . 110 grammes. 0,037 307 256 11 heures matin. 325 grammes. 0,030 1 gr. 950 Total : 1.455 grammes. Total : 10 gr. 150 16 avril. — Régime rigoureusement hydrocarboné. 3 heures soir. . 280 grammes. 0,041 2)ler. 296 1 heures soir. . 240 grammes. 0,050 2 gr. 300 11 heures soir . 300 grammes. 0,052 3 gr. 120 1 heures matin . 280 grammes. 0,056 3 gr. 136 11 heures matin. 225 grammes. 0,055 2 or. 415 Total : 1.315 grammes. Total : 13 gr. 321 17 avril. — Régime sans hydrates de carbone. (Pas d'examen ce jour-là.) 18 avril. — Régime sans hydrates de carbone : pain spécial, œufs, viande, légumes verts. 3 heures soir . . 130 grammes. 0,036 0 gr. 936 1 heures soir. . 285 grammes. 0,037 207-109 11 heures soir . . 230 grammes. 0,044 2 gr. 024 1 heures matin . 310 grammes. 0,046 2 gr. 852 11 heures matin . 380 grammes. 0,033 2 pr. 508 Total : 1.335 grammes. Tôtal : 10 gr. 429 19 avril. — Même régime rigoureux. 3 heures soir . 140 grammes. 0,025 0 gr. 100 1 heures soir . . 120 grammes. 0,030 0 gr. 720 11 heures soir . . 230 grammes. 0,031 1 gr. 426 1 heures matin. 300 grammes. 0,033 1 gr. 980 11 heures matin. 120 grammes. 0,031 0 gr. 744 Total : 910 grammes. Total : 5er. 510. we SÉANCE DU 9 MAI 795 - nr an Ts Il résulte de ces chiffres que le pouvoir amylolytique est augmenté par une alimentation hydrocarbonée et diminué par une alimentation non hydrocarbonée. Il ne parait pas y avoir de variations quantitatives du pouvoir amylo- lytique en rapport avec les différentes heures de la journée. Prévenu qu'on m'objecterait que ce pouvoir amylolytique pouvait être modifié par l’excrétion fécale, j'ai eu soin de noter l’heure des selles; or, je n’ai pas constaté pendant les heures qui ont suivi ou qui ont précédé ces évacuations que le pouvoir amylolytique ait été, par heure, constamment plus ou moins intense. Il n’est pas à noter non plus que ce pouvoir amylolytique soit plus ou moins élevé après ou avant les repas. (Travail du Laboratoire de clinique de l'hôpital Saint-Antoine. D' Marcel Labbé, agrégé.) AÉROBISATION D'EMBLÉE DU BACILLE DU TÉTANOS RAPIDEMENT ISOLÉ D'UNE PLAIE TÉTANIQUE, par GEORGES ROSENTHAL et A.-P, MARCORELLES. Dans l'étude méthodique de l’Aérobisation des Anaérobies (1), l’un de nous à pu montrer combien le bacille de Nicolaïer était irrégulier dans son anaérobiose. Celte irrégularité s'accorde bien avec les faits de Vin- cent, Lampiasi, Belfanti et Pescarolo, Valagussa, ete. (loco citato, p. 67), avec l'affirmation de Nicolle et Remlinger qui auraient une fois (raté de Bactériologie, 1902) obtenu un bacille de tétanos poussant sur gélose inclinée. « presque aussi abondamment que le bacille du charbon ». Elle explique le fait d’aérobisation d'emblée que nous venons d'observer. Le 22 mars 1908, nous mettons en culture aérobie et anaérobie la plaie de la paume de la main produite par un pelit pistolet chez un malade atteint consécutivement de tétanos. Les résultats sont les suivants: Gélose inclinée : Staphylocoque doré. Tubes de gélose profonde (Liborius-Veillon). Staphylocoque doré et bacille de Nicolaïer. Tubes d’eau blanc d'œuf cacheté : Bacille de Nico- laïer et Slaphylocoque doré. Contrôle en milieu aérobie : staphylocoque doré pur. Notre procédé de la boite de Pétri nous permet d'isoler le bacille des tubes Liborius-Veillon. De plus, dans les tubes d'eau blanc d'œuf (4) Voir Georges Rosenthal. L'aérobisation des anaérobies, novembre 1907, Thèse de doctorat ès sciences. - 796 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE cachelé, le bacille, par sa fonction tryptique, pousse bien plus abon- damment que le staphylocoque et sporule : il est obtenu en culture pure par repiquage après chauffage et par culture en série en eau blanc d'œuf cacheté. Le 3° tube donne en effet une culture pure dont les repiquages aérobies sont négatifs. IT est repiqué en un 4° tube d'œuf cacheté. Pour vérifier la pureté du bacille, nous ensemencçons très largement à la pipette avec ce 4° tube un tube de gélose inclinée, le 5 avril (1) et le 7 avril, nous trouvons sur la surface du tube une nappe homogène opaline et transparente ayant l'aspect d'une culture de bacille d'Eberth. Sur lamelles, bacilles en épingle, gramiens, ayant l'aspect typique du bacille du tétanos. Des repiquages nous donnent les jours suivants des cultures sur gélose inclinée formées de colonies isolées ayant 4 à 3 mil- limètres de diamètre, présentant macroscopiquement et au microscope les mêmes aspects. Des cullures en série en partant toujours d’une seule colonie nous ont permis d'affirmer la pureté absolue. Le bacille du tétanos aérobisé d’emblée est d'emblée devenu un bacillogène, c'est-à-dire un bacille ayant perdu chimisme et fonctions pathogènes: il est donc arrivé au troisième stade de l’aérobisation (voir thèse citée). En effet, l'injection sous-cutanée intraveineuse au lapin est restée sans résultat. Le cobaye est mort de cachexie progressive sans con- vulsions. D'autre part, en gélatine profonde (tubes de Liborius-Veillon), la culture a donné les aspects de flocon sans liquéfaction ; la caséine du lait n’a pas élé digérée, les cultures sur eau blanc d'œuf se sont dévelop- pées sans entamer notablement les cubes de blanc d'œuf. En bouillon, culture légèrement trouble après quarante-huit heures. En gélose profonde, les colonies occupent toute la hauteur du tube. En eau blanc d'œuf cachetée, le bacillogène cultive abondamment. Nous n'avons pu remonter du bacillogène au bacille jusqu à présent. En dernier lieu, nous tenons à faire remarquer que ces faits d'aérobi- sation rapide s’obliennent pour le bacille du létanos comme pour le bacille d’Achalme (variété rhumatismale), à la sortie de l'organisme. Peut-être faut-il faire jouer un rôle à cet état biologique de bacilles obtenus à l'état naissant. (Laboratoire de M. le professeur Hayem, M. M. Labbé, suppléant.) (1) L'impossibilité d’une contamination sera établie à la Société de l’inter- nat (mai 1908). RUES Pr EME EE SÉANCE DU 9 MAI 797 MODE DE DESTRUCTION DE LA TOXINE TÉTANIQUE DANS L'INTESTIN. ACTION ANTITOXIQUE DU SUC PANCRÉATIQUE ACTIVÉ. par H. Vincent. Dans la séance précédente, j'ai montré que l'estomac prend une part importante à la destruction de la toxine tétanique absorbée par la voie buccale (1). J'ai recherché si l'intestin possède quelque influence sur le même poison. Carrière a constaté la persistance, après vingt-quatre heures, de la toxine et du venin de serpent injectés dans une anse intestinale de lapin. Il pense que la toxine dialyse à travers l’épithélium intestinal, sans cependant déterminer d'effet nocif sur le vivant. Les expériences que j'ai faites m'ont uniformément donné des résultats qui ne concordent pas avec ceux qui précèdent. Après avoir introduit 2.000 doses mortelles de toxine, soit dans le duodénum, soit dans une anse de l'intestin grêle, chez des cobayes à jeun depuis un jour et anesthésiés à l’éther, on lie l’intestin pour empêcher le reflux ou l'issue intrapéritonéale du liquide injecté. Les animaux sont suturés et maintenus dans une atmosphère chaude pendant une à deux heures, au bout desquelles on les sacrifie. On prélève ensuite l’inteslin tout entier, avec son contenu, ainsi que les excréments solides, d’ailleurs très peu abondants, rendus depuis l'opération. On hache le tout, et on le met à macérer dans 50 centi- mètres cubes d’eau distillée, à la glacière, pendant quelques heures. Puis on filtre sur bougie le liquide surnageant, et on injecte des doses massives de ce filtrat dans le péritoine de plusieurs cobayes et souris. Or, aucun de ces derniers n’a présenté de phénomène tétanique. La toxine disparait done, en une à deux heures, dans l'intestin. Qu'’est-elle devenue? Le mécanisme de l'immunité digestive, non seu- lement pour le poison tétanique, mais encore pour les autres toxalbu- mines et les venins, a suscité diverses hypothèses : absorption ou destruction par l’épithélium intestinal (Gibier, Charrin); action des bac- téries(Lefèvre et Charrin); élimination des poisons avec les fèces (Ran- som); action spéciale des sucs pancréatique et biliaire (Nencki, Sieber et Schoumow), etc. Mes expériences montrent que la toxine tétanique n’est pas éliminée avec les matières fécales, puisqu'on ne peut la retrouver dans le contenu intestinal ni dans les fèces. Je n’ai pas davantage constaté sa présence ni dans la muqueuse intestinale raclée et macérée à froid, ni dans la paroi tout entière de l'intestin hachée et macérée de la nième manière. (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 2 mai 1908. 198 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE " D'autre part, si on met de la toxine tétanique en présence d’une anse intestinale de cobaye mort depuis cinq ou six heures, elle n’est nulle- ment atténuée. Il en est de même en présence du hachis de la muqueuse. L'intestin n’a donc pas, par lui-même, de pouvoir antitoxique bien notable. Enfin, j'ai fait connaître précédemment que la toxine tétanique est certainement affaiblie, mais non détruite, dans les cultures impures, aérobies et anaérobies, des bactéries de l'intestin (1). Mais l’action de ces dernières ne suffit pas à expliquer la complète disparition de la toxine, parfois en une heure, dans la cavité intestinale. - On est donc conduit à faire intervenir, essentiellement, l'influence de la bile, dont les effets ont été précédemment analysés (2), ainsi que celle - des sécrétions pancréatique et intestinale dont il me reste maintenant à parler. Le suc pancréatique et le suc entérique de chien dont je me suis servi m'ont été très obligeamment donnés par M. A. Frouin: Je tiens à l'en remercier vivement. Cent doses mortelles de toxine tétanique sont mélangées, in vitro, puis laissées, pendant une à quatre heures, soit à 18 degrés, soit à 39 degrés: 1° avec du suc pancréatique seul; 2° avec du suc intestinal; 3° avec du suc pancréatique activé par l'entérokinase et additionné ou non de bile. Ces mélanges ont été ensuite respectivement injectés à des cobayes, afin de savoir si la toxine a été détruite. Le résultat a été le suivant : Le suc pancréatique (seul) et le suc intestinal (seul) n'ont atténué que faiblement la toxine tétanique. Mais leur mélange, avec ou sans addi- tion de bile, a toujours complètement détruit cetle toxine. Un centimètre cube de suc pancréatique activé peut annihiler jusqu’à 500 doses mor- telles de toxine en trente minutes, à 38-39 degrés. Cette disparition de la toxine parait résulter d’un véritable processus de digestion, plutôt que d’une neutralisation analogue à celle que produit l’antitoxine. En effet, si on chauffe à 65 degrés, pendant trente minutes, le suc pancréatique et qu’on l’addilionne ensuite d'entérokinase, on ne lui restitue ni son pouvoir digestif, ni son pouvoir antitoxique. D'autre part, le chauffage du suc entérique lui enlève la faculté d'activer le suc pancréatique, non seulement au point de vue digestif, mais encore au point de vue antitoxique. Une autre expérience vient confirmer notre opinion. Si, à l'exemple (1) H. Vincent. Action du gros intestin sur la toxine tétanique. Comptes rendus de lu Société de Biologie, 1°" février 1908. (2) H. Vincent. Action de la bile sur la toxine tétanique. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1 décembre 1907. — Deuxième note sur les propriétés antitoxiques de la bile, etc. 1bid., 14 décembre 1907. SÉANCE DU 9 MAI 199 de M. Delezenne, on active du suc pancréatique de chien avec du chlo- rure de calcium, on constate que le liquide surnageant est capable de détruire brusquement la toxine au bout de six à huit heures. Chauffons ce suc pancréatique : l'addition de CaCl n'est plus apte à le rendre anti- toxique. Le pouvoir digestif et l’activité antitoxique que possède, à l’égard du poison létanique, le suc pancréatique activé, soit par l’entérokinase, soit par CaCF, se manifestent donc dans des condilions rigoureusement parallèles. En conséquence, il paraît bien que l’innocuité constante de l'absorption per os de doses considérables de toxine, est due à l’action digestive des sécrétions gastrique et pancréatico-intestinale, en même lemps qu'à l'influence antitoxique de chacun des principes qui composent la bile. Les poisons microbiens rencontrent, dans presque toute l'étendue du tube digestif et jusque dans le gros intestin, des sécrétions physiolo- giques qui possèdent, à leur égard, une action antitoxique ou destruc- tive énergique. LES CAPSULES SURRÉNALES DANS L'ÉCLAMPSIE PUERPÉRALE ET LA NÉPHRITE GRAVIDIQUE (1), par J.-L. CuiRié. Nous basant d'une part sur l'existence presque constante du symp- tôme hypertension dans l’éclampsie puerpérale, d’autre part sur la con- ception de M. Vaquez, qui rattache l'hypertension à un hyperfonction- nement des glandes surrénales, nous avons recherché les modifications de ces glandes au cours de l’éclampsie et de la néphrite gravidique. Nous avons, dans ce but, étudié 17 cas d’éclampsie (12), d'hémorragie rétroplacentaire (1) et de néphrite gravidique (4) (mort dans le coma, sans convulsions, ni hémorragies viscérales), et 14 cas témoins {infec- tées : pneumonie, tuberculose, infection puerpérale). Voici les faits que nous avons observés : À. Etat des glandes surrénales. — 1. L'examen des surrénales de 12 éclamptiques nous a permis de constater une hyperplasie corticale nette A1 fois sur 12 cas (même en supposant admise la notion de l’hyper- spongiocytose de grossesse) : hyperplasie glomérulaire avec ou sans nodule glomérulaire, hyperspongiocytose, hyperplasie nodulaire spon- giocytaire ou non spongiocytaire. L'adénome vrai n'existe pas : on ne note que quelques petits nodules adénomateux. (1) Voir le mémoire à paraître, in Obstétrique, 1908, n° 2. 800 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Il existe aussi une hyperplasie médullaire notable dans 5 cas et très considérable dans 2 cas (aussi considérable que l’étalon maximum) sur 12. Les 5 autres cas ne peuvent servir pour l'étude de la médullaire, le fragment à couper n’ayant pas été choisi au point d'élection. Les résultats de nos examens sont comparables aux faits de MM. Au- bertin et Clunet, car pour apprécier la médullaire, nous nous sommes servis des mêmes termes de comparaison : d’une part de coupes de capsules normales, d'autre part de coupes d’une capsule à très forte hyperplasie médullaire (cas Vaquez-Aubertin). Toutes ces coupes nous ont été prêlées par M. le D' Aubertin. Enfin on notait quelques amas de cellules parasympathiques de Wiesel aux confins de la réticulée, ou entre les deux zones opposées de la réticulée dans les endroits où la médullaire faisait défaut, Le cœur était légèrement hypertrophié : la moyenne observée était 300 grammes, alors que le poids normal chez la femme enceinte oscille entre 230 et 250. La tension artérielle, 18, 24, 30, dans 3 cas où nous l’avons mesurée personnellement, peul être comme élevée dans les autres cas. Dans un cas elle mesurait 15, mais la malade était mourante. Ce chiffre correspondait à la baisse de tension agonique. 2. Nous avons trouvé les mêmes réactions corlicales sans hyperplasie médullaire dans un cas d'hémorragie rétro-placentaire : cet accident relève le plus souvent de lésions placentaires et de l'RypessES arté- rielle. Il existait des lésions rénales en évolution. 3. Dans 4 faits de néphrile gravidique, nous retrouvons les lésions corticales très intenses. La méduilaire est kyperplasiée dans 2 cas, consi- dérablement dans un de ces cas. 4. Chez les témoins, hors 3 cas : pyélonéphrite de la grossesse (lésions rénales scléreuses anciennes et lésions récentes) : forte réaction corti- cale. Bronchopneumonie : réaction nette. Mort par chloroforme (myo- cardite chronique) chez une infectée (infection amniotique putride) : spongiocytose assez étendue, nous avons trouvé les caractères de l'hypo- épinéphrie ou un état voisin de la normale. La médullaire est normale, sauf 1 cas (bronchopneumonie, même cas que précédemment). B. Æyperplasie surrénale (médullaire) et hypertrophie cardiaque. — Les travaux de Wiesel, d’Auberlin et Clunet ont établi un rapport entre l'hyperplasie médullaire des surrénales et l'hypertrophie car- diaque : l’hyperplasie médullaire se développerait parallèlement ou secondairement à l’hypertrophie cardiaque qu’elle qu’en soit d’ailleurs Ja cause. Dans deux des faits rapportés par Aubertin et Clunet, il y avait une hypertrophie médullaire considérable et un cœur normal (200 gr. dans 1 cas). Or, dans les cas d’éclampsie et de néphrite gravidique que nous avons observés, le point intéressant sur lequel nous attirons Palten- lion, c'est justement la constance d'une hyperplasie médullaire notable, SÉANCE DU 9 MAI 801 souvent très considérable, marchant de pair avec une hypertrophie car- diaque légère (300 gr. en moyenne). L'hyperplasie médullaire était, dans plusieurs cas, aussi accusée que dans les cas de très gros cœurs (600- 800 gr.) rapportés par MM. Aubertin et Clunet. L'hyperplasie médullaire peut donc précéder l’hypertrophie cardiaque. C. Hyperplasie et lésions rénales. — Dans tous ces cas, il existait des lésions rénales épithéliales hautement dégénératives. Nous n'avons jamais observé de péri-artérite, ni d'hyperplasie du tissu conjonctif interlubulaire. Il nous semble rationnel de rattacher les modifications des surrénales aux lésions rénales. Conclusions. — Dans l’éclampsie, l'hémorragie rétroplacentaire, la néphrite gravidique, on observe d’une façon presque constante de l'hyperplasie corticale et médullaire des surrénales. L'hyperplasie médullaire apparaît, semble-t-il, avant l'hypertrophie cardiaque. L'hyperplasie surrénale est secondaire aux troubles que l’on observe du côté des reins. | Celte hyperplasie est certainement en rapport avec la fonction anti- toxique de la glande, mais, étant donné les propriétés hypertensives des substances médullaire et corticale, il est possible qu'elle joue un rôle important dans la genèse de l'hypertension artérielle des éclamptiques : dans ce cas, c'est par l'intermédiaire de cet hyperfonctionnemient glan- dulaire que s'établit une relation de cause à effet entre les troubles de la sécrétion rénale et les modifications de la pression artérielle : clinique - ment, ce rapport est bien démontré. (Travail du Service et du Laboratoire de M. Porak.) LES HÉMATIES GRANULEUSES, LA RÉSISTANCE GLOBULAIRE A LA NAISSANCE ET PENDANT LES PREMIERS JOURS, par V. CAaTaaALA et R. DAUNay. MM. Chauffard et Fiessinger ont signalé dans le sang d'individus adultes atteints d'ictère congénital la présence d’hématies granuleuses en quantité notable. Ces hématies granuleuses semblent être l'indice de la destruction des globules rouges, soit qu'elles résultent de la désintégration des hématies (Grawitz), soit qu’elles indiquent une rénovation sanguine consécutive (Chauffard, Widal). Chez huit nouveau-nés, issus de mères saines dont le travail n'a été marqué d'aucun accident et paraissant bien portants à la naissance, nous avons recherché la présence des hématies granuleuses et leurs va- riations de nombre. Le sang examiné au moment de la naissance était B1OLOGtE. Comptes RENDUS. — 1908. T. LXIV. 57 802 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE celui de la veine ombilicale; les jours suivants, il a été recueilli par piqûre au talon. Pour déterminer les modifications qui s'observent dans la quantité des hématies granuleuses, nous avons établi leur nombre par milki- mètre cube, en comptant le rapport des globules rouges granuleux et des globules blancs numérés sur les lames colorées avec le réactif de Pappenheim. Voici, résumés dans un tableau, les résultats que nous avons obtenus: OBSERVATIONS L IT UE AN \E NI VIT VIII | Naissance . . .| 45.8801360.000| 13.137] 16.805] 18.648] 55.324| 11.785] 57.000. | 00 » 61.009! 78.941] 41.920|. 28.000! 46.855| 30.750 Quelques heures .| 6%.0 | er jour. . . .| 25.925/155.000| 46.500! » : 25.000! » .|155-000 lettour 0e 0 TS OO > 3%.000| 10.322) 20.291) 19.791| 60.000 | (?) SEM OUTE 6e » 11.860 » » » 13.84 » 55.000 Source M5) ENT 5 00 » » » Rires. » 18.857 HSE jourie Lun LE » » - » Très rares |Très rares. » 9.923| 4.696 | 6° TOR RENE MN » 2.280 » » » Excep- » » tionnels. . [rèsrares. » » » » » Très rares. De ces numéralions, on peut conclure que le nombre des hématies granuleuses, assez considérable à la naissance dans le sang du cordon, augmente encore dans les heures qui suivent; à partir du premierjour, il diminue progressivement. Vers le cinquième ou septième jour, les hématies granuleuses deviennent rares; après le huitième jour, elles sont exceptionnelles dans le sang de l'enfant. 5 Dans les observations Il, IV et VIT, le nombre des hémalies granu- leuses a été relativement plus considérable ; or ces enfants ont seuls présenté un ictère généralisé très net. On peut voir dans ce fait un argument en faveur de l'origine sanguine de l'ictère simple des nou- veau-n6s. Nous avons employé dans quelques-uns de nos derniers cas la technique indiquée par M. Widal pour la coloration des hématies gra- nuleuses en recevant le sang dans une solution isotonique d’un bleu basique; nous avons obtenu des courbes sensiblement parallèles, mais les chiffres obtenus avec ce dernier procédé sont légèrement supérieurs ; nous pensons que cetle différence tient à ce que ce procédé permet de déceler des hématies très peu granuleuses. La résistance globulaire à été recherchée chez les mêmes sujets; ; SÉANCE DU 9 MAI 803 cette détermination a toujours été faite avec les prises de sang servant au caleul même des hématies granuleuses : nous avons employé üne solution de NaCI à 7 p. 1.000 répartie dans une série de tubes, suivant la mélhode de Vaquez et Ribierre. Si, avec Chauffard et Rendu, on admet pour l'adulte, comme moyenne de l'hémolyse primitive légère, le chiffre de 42 (c'est-à-dire le tube ren- fermant 42 gouttes de NaCI à 7 p. 1000 et 28 gouttes d'eau distillée), comme moyenne de lhémolyse très nette celui de 38, et comme moyenne de l’hémolyse totale celui de 12, il résulte de nos recher- ches : 4° Que les chiffres qui correspondent. à ces différentes hémolyses sont nettement inférieurs à la moyenne et demeurent tels pendant les dix premiers jours : en opérant sur le sang total, la moyenne des hémo- lyses primitives légères a été en effet 46, celle des hémolyses nettes 42: celle des hémolyses totales 30 à 32 (en employant parallèlement le sang déplasmatisé suivant la méthode indiquée par Widal et Abrami, nous avohs obtenu des moyennes légèrement inférieures aux précé- dentes); 20 Que la résistance globulaire tend cependant à s'accroitre légère- ment dans les heures qui suivent immédiatement la naissance : c’est ainei que nous avons souvent vu l'hémolyse primilive légère passer de 50 (sang du cordon) à 4% (sang prélevé au talon trois heures après la naissance); mais cette tendance n’est manifeste que pour l'hémolyse primitive légère et l’hémolyse nette, l’hémolyse totale restant sensible- ment la même à 30-32. Nous avons observé ces résultats aussi bien dans les cas de ligature immédiate du cordon que dans les cas de ligature tardive. En rapprochant ces résultats de ceux donnés par l’étude des hématies granuleuses chez les mêmes sujets, nous vovons que si, à la naissance, on trouve en même temps une proportion notable d'hématies granu- leuses et une résistance globulaire diminuée, du deuxième au dixième jour, alors que les hématies granuleuses disparaissent, la résistance globulaire ne se modifie pas sensiblement. (Travail du Laboratoire de M. le professeur Paul Bar.) LA TOXINE DU BACILLUS VIRGUELA, , par L. VERDERAU. M. R. Turr6, directeur du laboratoire baclériologique municipal de Barcelone, a prouvé qu'en traitant par une solution de NaHO à 4 p. 100 es cultures de certains microbes, ceux-ci se dissolvaient instantané- 80% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DEAR he 0 Re TAN ane Er ment. Cette solution est fortement toxique, et la toxine qu'elle contient est facilement dialysable. Me basant sur ce fait et considérant que les microbes sont des végé- taux, j'ai supposé, a priori, que ces toxines présenteraient, peut-être, des caractères alcaloïdiques, et qu'en appliquant une des méthodes générales d'extraction des alcaloïdes à cette dissolution de microbes, on arriverait à extraire, sans doute, un corps défini. Pour ce faire, j'ai employé la méthode de Stass-Otto, de la manière suivante : 2 ; J'ai traité des cultures de bacillus virgula sur agar glycériné, par une solution de NaHQ à 4 p. 100, selon la méthode de M. Turré : le liquide épais et filant, résultat de ce traitement, est acidifié par l'acide tartrique jusqu’à réaction franchement acide. Il se forme un précipité floconneux de matière albuminoïde. On filtre pour éliminer ce précipité, et la solution aqueuse acide est épuisée par l’éther sulfurique, en agitant plusieurs fois. On laisse alors reposer et on décante l’éther. Celui-ci évaporé abandonne un résidu graisseux. La solution aqueuse acide est neutralisée en excès par le bicarbonate de soude, jusqu'à réaction franchement alcaline, et épuisée par de l’éther sulfurique en agitant plusieurs fois. On laisse reposer et on décante l’éther. Le résidu de l'évaporation de l’éther alcalin est un résidu cristallin, formé par de longues aiguilles blanches, réunies en houppe. Ces cristaux sont difficilement solubles dans l'eau et un peu plus solubles dans les dissolvants neutres, éther, chloroforme, alcool, éther de pétrole. Ils ont une réaction franchement alealine et se combinent aux acides (sulfurique, chlorhydrique, nitrique, picrique, acétique, tar- trique, citrique), en formant des sels qui cristallisent en forme définie. Les sels ou le produit alcalin, traités par l'acide sulfurique concentré, à chaud, se colorent er rouge foncé (rouge cholérique). Le corps cristallisé extrait des cultures de bacillus virgula présente, par conséquent, les caractères des alcaloïdes, et je propose de lui donner le nom de vwrquline. Ce produit cristallisé injecté sous la peau du ventre d'un cobaye de 200 à 250 grammes produit les effets suivants : Cobaye de 200 grammes. Température rectale, 38 degrés. Injection à 6 heures de 1 milligramme de virguline dissoute dans l’eau acidulée par SO°H°. À 6h. 15, température rectale, 35°9. À 6 h. 25, température rectale au-dessous de 35 degrés. ; On observe chez l'animal des tremblements, des convulsions, de l’impotence musculaire des membres, surlout ceux de derrière, de la dyspnée, et le refroidissement s'accentue jusqu’à la mort de l'animai qui arrive au bout de 1 h. 15 après l'injection, dans ce cas. SÉANCE DU 9 MAI 805 L'autopsie de l'animal donne les résultats suivants : Cerveau : congestionné. Poumons et plèvres : normaux. Cœur : ventricule gauche vide, les autres cavités à moitié pleines de sang coagulé. Estomac : normal. Intestins : fortement congestionnés. Péritoine : enflammé, léger exsudat séro-sanguinolent : Foie : congestionné. Vésicules biliaire et urinaire : complètement pleines et distendues. Dans toutes mes expériences sur les cobayes et sur les lapins, j'ai vu les mêmes symptômes et les mêmes lésions, qui, en définitive, sont identiques à ceux de la septicémie cholérique expérimentale. La dose et le temps nécessaires pour tuer lanimal sont variables: je fais actuellement des études à ce sujet. J'ai fait l'extraction de la virguline en dissolvant les microbes selon la méthode de M. Turro, pour pouvoir disposer d'une quantité de toxine plus grande, mais, en dialysant simplement les cultures, on oblient le même produit. M. P. Gonzalès, aide au laboratoire bactériologique municipal de Barcelone, a fait l'expérience suivante : « On prend un morceau d'intestin parfaitement lavé avec du liquide de Locke à 38 degrés, on le remplit d'eau peptonisée avec 1 p. 100 de CINa et on y ensemence le bacillus virgula; on noue les deux bouts du morceau d'intestin avec de la soie stérilisée, et on le plonge, les bouts restant en dehors, dans un vase contenant du liquide de Locke. Au bout de douze heures, on traite celui-ci par la méthode de Stass, et on obtient le même produit que précédemment. Le tiers de la toxine ainsi obtenue tue un cobaye de 200 grammes en trois jours. » Je crois donc que la toxine du Bacillus virgula, et peut-être celle d’autres microbes, est un alcaloïde défini, de même que le principe actif d’autres végétaux, (Travail fait au Laboratoire bactériologique municipal de Barcelone.) CULTURE « IN VITRO » DES GLOBULINS DE L'HOMME, par MM. Juzes CourMonT et CH. ANDRÉ. Des recherches, entreprises en décembre 1906 dans un tout autre but (étude d’un sérum lactescent de néphrite aiguë), nous ont permis d'obtenir des cultures in vitro de corps qui sont très certainement les 806 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE globulins de l’homme |hématoblastes de Hayem, plaquettes de Bizzozero, globulins de Donné, Achard et Aynaud). Nous avions d’abord cru à la présence de parasites dans le sang de notre malade; mais un examen plus approfondi et, surtout, la présence constante de ces corps daus le plasma de dix malades ou convalescents, pris au hasard, nous ont bien vite montré qu'il s'agissait d'éléments normaux du sang humain. Voici la technique employée dans nos dix séries d'expériences. On remplit à moitié une seringue stérilisée avec de l’eau salée formo- lée (eau : 1000 ; NaCL: 7 ; formol : 200) et on puise directement le sang dans une veine du pli du coude. Le sang se mélange donc immédiate- ment, à parties égales, avec l’eau salée (formolée à 10 p. 100 environ), dans des tubes cachetés que l’on met à + 37° ou à la température du laboratoire. | Au début, on ne voit que quelques rares globules rouges et peu ou pas de globulins. Au boui de trois ou quatre jours (un peu plus vite à l’étuve), le plasma d’opalescent devient trouble ; les globulins ont augmenté de nombre (une vingtaine par champ d’immersion). La pullulation s'accentue pendant quinze jours ou trois semaines, puis s'arrête. On compte alors plus de cent globulins par champ. Les globulins restent longtemps vivants ; nous avons des cultures vivantes (en tubes cachetés) qui datent de plus d'un an. Enfin, les globulins s’agglutinent, meurent et disparaissent. Les globulins, ainsi cultivés, sont mobiles. Arrêtés, ils sont arrondis (2 à 3 u), granuleux, peu réfringents,avec une ou deux vacuoles claires. En mouvement, vus de profil, ce sont des bätonnets ou mieux des fuseaux assez effilés et réfringents. Parfois, deux fuseaux sont accolés bout à bout (division?). On voit très nettement des fuseaux s'arrêter, tomber sur la lame porte-objet et prendre la forme ronde. On peut fixer ces éléments (alcool absolu) et les colorer au Giemsa ; la présence du formol rend toutefois cette coloration difficile. Les formes arrondies sont granuleuses, avec une vatuole au centre ; les fuseaux sont aussi granuleux et leurs deux extrémités effilées prennent l'aspect de cils. Pas de noyaux. Le meilleur mode d'observation est l'examen direct du plasma liquide faiblement additionné de bleu de méthylène {coloration vitale) ; les globulins, légèrement bleus, conservent leurs mouvements au moins une demi-heure. Nous n'avons pas de culture de seconde génération, n'ayant pu avoir du plasma débarrassé de ses propres globulins. L'ensemencement en séruin humain (formolé ou non) n’a pas donné de cultures ; les globulins s’y conservent longtemps vivants, mobiles, mais ne pullulent pas. Mêmes résultat avec un sérum de maki. Echecs avec les sérums de lapin, chèvre, cheval. Conclusions. — On peut cultiver in vitro, en plasma formolé humain Î :SÉANCE DU 9 MAI 807 des corps qui sont très certainement les globulins de ce plasma. Ces corpuseules sont vivants et se multiplient directement dans ce plasma en dehors de l'organisme. [ls sont certainement, comme le soutien- nent Achard et Aynaud, indépendants des hématies et des leucocytes. M. Vaouez. — Il y a là l'affirmation d’un fait sur la nature duquel il est difficile de se prononcer avant de l'avoir vérilié, mais je ne puis m'empé- cher de remarquer dès maintenant que ce fait et l'interprétation donnée par les auteurs soulèvent de multiples et graves objections. MM. Acuarp et MAyER prennent la parole pour appuyer les observa- tions de M. Vaquez. ÉCHINOCOCCOSE PRIMITIVE EXPÉRIMENTALE. PSEUDO-TUBERCULOSE HYDATIQUE, par F. DÉvé (de Rouen). Au cours de nos recherches expérimentales antérieures sur l’échi- nococcose secondaire, nous avions observé, chez certains de nos ani- maux, le développement de petits nodules rappelant, par leur aspect et leur structure, les caractères des granulations tuberculeuses (1). A diverses reprises, nous avons insisté sur l'intérêt de cette pseudo-tuber- culose hydatique. Récemment, nous en donnions une étude d'ensemble fondée sur une série de faits tirés des pathologies humaine, vétérinaire et expérimentale (2). Dans ce travail, comme dans les précédents, nous n'avions eu en vue que lapseudo-tuberculose échinococcique secondaire, c'est-à-dire consécutive à la dissémination des éléments parasitaires mis en liberté par la rupture d’un kyste primitif. Or, au cours de nos recherches expérimentales actuelles concernant l’'échinococcose primitive, nous avons rencontré des lésions tout à fait analogues, réalisant une pseudo-tubereulose hydatique primitive. Nous ne faisons pas allusion, ici, à la « granulie hydatique » qui s'observe peu après une infestation massive, et qui est constituée par de petites vésicules vivaces, surprises aux tout premiers stades de leur développement (3). (1) F. Dévé. De l’échinococcose secondaire, Thèse de Paris, 1901, p. 57. (2) F. Dévé. La pseudo-tuberculose hydatique du péritoine, Archives de méde- cine expérimeætale, mai 1907, p. 347. _ (3) Chez des gorets sacrifiés à des époques variables après l'infestation, nous avons constaté, semées dans le foie, les poumons, la rate, les reins, le cœur, des granulations de cet ordre, qui nous ont permis d'étudier, dans les divers tissus, l’histogenèse du kyste hydatique primitif. Nous y reviendrons ultérieurement. 808 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous voulons parler de certains nodüles d'aspect tuberculeux, que le microscope montre centrés par des productions échinococciques arrêtées dans leur développement, et qui constituent des pseudo-tubercules de guérison. Ge sont de telles lésions que nous avons observées, en parti- culier dans le poumon d’un chat. L'animal, sacrifié six mois et demi après une unique infestation, fut trouvé porteur d’une vingtaine de kystes (dont le volume allait d’une noisette à un grain de chènevis), également répartis dans les deux poumons (1). Mais, outre ces kystes tendus, transparents, renfermant un liquide eau de roche et pos- sédant une membrane .germinale glycogénée, on remarquait, saillant à la sur- face du poumon, une série de petites nodosités blanchätres, du volume d'une graine de pavot à uu grain de millet, qui rappelaient l’aspect de granulations tuberculeuses. Des sections pratiquées dans le poumon révélaient la présence de granulations semblables dans la profondeur du parenchyme. L'examen histologique nous a montré que ces nodosités offr aient la structure suivante : 4° Au centre, les replis compacts et irréguliers d’une cuticule affaissée,-ne présentant plus de germinale reconnaissable (absence de glycogène) et dont les franges renferment des polynucléaires plus ou moins pycnotiques et des macrophages; 2° Au contact de ces débris cuticulaires, une couche continue de macrophages, prenant, suivant les endroits, l’aspect de cellules épithélioïdes ou de cellules géantes multinucléées ; 3° Une couche périphérique de cellules rondes. Au delà le parenchyme apparait immédia- tement normal. On ne constate pas d’éosinophilie périkystique. L’affaissement et le plissement désordonné de la cuticule, la dégéné- rescence de la germinale, la présence de cellules migratrices à l’inté- rieur des plis de la cavité primitive démontrent suffisamment que les jeunes vésicules parasitaires incluses dans les nodules en question étaient tombées en involution définitive. Que ces pseudo-tubercules soient le terme d'un processus actif de défense de l'organisme ayant réussi à arrêter le développement au para- site, ou qu'ils résultent simplement de- l'enkystement de formations échinococciques entrées spontanément en involution, faute d’une vitalité initiale suffisante, ils constituent, en tout cas, une preuve matérielle du déchet que subit, suivant la grande loi uaturelle, la germination de la graine hydatique. Tout œuf de ténia échinocoque ingéré ne donne pas x nécessairement naissance à un kyste hydatique, et, même après un début de développement, le parasite vésiculaire peut s'arrêter ou être arrété dans son évolution. On observe, d’ailleurs, suivant les espèces animales, comme aussi suivant les individus d’une même espèce, de grandes différences de réceptivité à l'égard de l’'échinococcose primitive. C'est ce qu'établissent (1) Nous avons précédemment fait allusion à ce fait expérimental. Cf. F.Dévé, Kystes hydatiques de la plèvre, Société de Biologie, 4 avril 14908, Exp. IV. 4 ja, ie F " TR TR PE DSL D RES ND PROS SÉANCE DU 9 MAI 809 les chiffres suivants, qui concernent une série d'expériences dans les- quelles nous avons fait ingérer à chaque animal un nombre déterminé d’anneaux de lénia échinocoque : PAIENESE SERRES. insérés (1). développés. réceptivité. Singe. 1 5.000 120 2,50 p. 100 Ecureuil. il 2.000 33 4,65 p. 100 Chat. il 3.500 28 0,80 p. 100 Scuris. 4 3.000 2 0,06 p. 106 Lapin. 5 15.000 3 0.02 p. 100 Cobaye. 4 4.000 0 0 p.100 Des cinq lapins infestés dans les mêmes condilions, avec le même matériel, un seul fut atteint de kystes : il en présentait frois. Ces faits moutrent la pari importante qui revient au {errain général dans le développement de la maladie hydatique. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES RELATIONS ENTRE L'ÉLIMINATION DES PIGMENTS BILIAIRES, DE L'UROBILINE ET DE L'UROBILINOGÈNE CHEZ LE LAPIN, par BRissauD et BAUER. Parmi les arguments invoqués par MM. Gilbert et Herscher en faveur de l’origine rénale de l’urobiline, il est un fait d'ordre expérimental qui nous parait présenter un intérêt tout particulier : « Lorsque, chez un chien, dit M. Herscher, on lie le cholédoque, il existe d'abord de l'urobilinurie ; celle-ci cesse seulement au bout de quelques jours. » Au début de l'expérience, d’après Herscher, les pigments biliaires, en Lota- lité ou en partie, sont transformés par le rein en urobiline, il y a urobilinurie; bientôt, le rein, « recevant une très grande quantité de pigments biliaires à transformer en urobiline, est, en quelque sorte, stupéfié et perd son pouvoir réducteur par un phénomène d'inhibition; les pigments biliaires passent alors dans l'urine sans être transformés en urobiline ». Cest là, nous semble-t-il, une expérience fondamentale; à elle seule, elle suffirait à établir la réalité de l’origine rénale de l’uro- biline, si elle se trouvait complétée par la constatation de l'absence (1) Les anneaux mürs de ténia échinocoque ne tardent généralement pas, une fois rejetés au dehors, à expulser une plus ou moins grande partie des œufs qu'ils renferment. C’est d’une facon tout approximative que nous avons estimé à 100 (au lieu de 500) le nombre moyen des œufs contenus dans chaque anneau ingéré. 810 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE d'urobiline dans le sérum sanguin des animaux en observation. Pour cette raison, l'expérience mérilait d'être reprise. MM. Gilbert et Her- scher ayant poursuivi leurs recherches chez le chien, nous avons entre- pris les nôtres chez le lapin, pensant qu'un phénomène biologique de cette importance doit pouvoir être reproduit chez des animaux de di- verses espèces. | Nous avons donc recherché dans le sérum sanguin et dans les urines de lapins dont le cholédoque avail été lié soit complètement et définiti- vement, soit incomplètement, soit temporairement, la présence de l’urobiline, de l’urobilinogène, ainsi que celle des pigments biliaires. La recherche de l’urobiline et de l’urobilinogène a été effectuée à l’aide du spectroscope et du procédé de Riva (alcool amylique et chlorure de zinc ammoniacal) dont Herscher s'était particulièrement servi. Voici, d'une facon plus précise, comment nous avons procédé : Sur une pre- mière série de lapins (12 lapins) dont les urines ne paraissent contenir aucun élément anormal, en particulier ni pigments biliaires, ni uro- biline, ni urobilinogène, nous pratiquons la ligature complète du canal cholédoque. Puis, d'heure en heure, nous examinons les urines et le sérum sanguin de ces animaux, en n utilisant, bien entendu, le même animal que pour un ou deux examens espacés, de manière à obtenir toujours une quantité suffisante d'urines, généralement 20 à 30 centi- mètres cubes, rarement 10 centimètres cubes. Pendant les sept premières heures qui suivent l’occlusion du cholé- doque, nous ne trouvons, dans les urines et dans le sérum, ni pigments biliaires, ni urobiline, ni urobilinogène. De huit à dix heures après la ligature, les urines ne contiennent encore ni pigments biliaires, ni urobilinogène ; par contre, le sérum donne assez nettement la réaction de Gmelin, mais ne présente pas les réactions de l’urobiline et de l'uro- bilinogène. De onze à seize heures, la présence des pigments biliaires s'accuse progressivement dans les urines, mais on ne trouve ni urobiline, ni urobilinogène; la réaction de Gmelin dévient de plus en plus intense dans le sérum. À partir de ce moment, sérum et urines contiennent en abondance des pigments biliaires, et ne nous ont paru contenir mi urobiline, ni urobilinogène. Jamais nous n’ayons vu de fluorescence ni immédiate, ni tardive, pas plus au début de l’ictère que quatre à six jours après la ligature, époque de la mort des animaux. Dans un cas, cependant, où nous pensions avoir placé une ligature lâche, — alors que l'autopsie, sept jours après l'opération, nous prouva que l’occlusion du cholédoque avait été quasi absolue, — nous avons constalé, dès le premier examen d’urines, vingt-quatre heures après la ligalture, une belle fluorescence tardive, indiquant la présence d’une notable proportion d'urobilinogène. Avec l'acide azotique, ces urines donnaient un léger Gemlin el un assez fort précipité d’albumine; au spectroscope, elles effaçaient le violet, mais ne montraient pas la bande | 4 À 2 û « J SÉANCE DU 9 MAI 814 d'absorption de l’urobiline. Le lendemain, et chaque jour et jusqu'à la mort, nous retrouvons une notable quantité d’urobilinogène, une grande quantilé de pigments biliaires, et une assez forte proportion d'albu- mine. Le sérum (8 centimètres cubes), examiné cinq jours après la ligature, donne une belle réaction de Gmelin; mais la réaction de Riva reste négative ; il n'y a pas trace de fluorescence ni immédiate, ni tardive (vingt-quatre et quarante-huil heures après l'épreuve). A l’autopsie, on trouve non seulement de la périhépatite occupant surtout le voisinage des voies biliaires considérablement dilatées, mais aussi une infiltration plus ou moins purulente, diffuse, occupant une grande partie du lobe droit, profondément altéré, en certains points nécrosé. Les lésions ont peut-être revêtu cet aspect inaccoutumé par suite de l’absence presque complète de vésicule biliaire. Celle-ci n'était repré- sentée que par un tout petit diverticule. Ainsi, parmi les lapins, dont nous avons lié le‘cholédoque complète- ment et définitivement, ce dernier est le seul qui ait présenté des lésions hépatiques massives, — les autres mouraient d'infection biliaire avec périhépatite plus ou moins aceusée, — et c'est le seul dont les urines aient contenu de l’urobilinogène. Ces premières recherches peuvent sembler favorables à la théorie : d’après laquelle. l’urobiline est le pigment du foie malade; mais nous n'avons pas trouvé d'urobilinogène dans le sérum du seul lapin dont les urines montraient une fluorescence marquée. Alors que conclure? Dans la prochaine séance de la Société, nous exposerons comment nos recherches ultérieures chez des lapins dont le cholédoque a été lié soit incomplètement, soit temporairement, plaident en faveur de la théorie de l’origine rénale de l’urobiline. SUR LES PROPRIÉTÉS LÉCITHINOPHILES DES TOXINES TÉTANIQUE ET DIPHTÉRIQUE, = par LÉON PET. En vue de rechercher s'il existe des substances capables de fixer et de neutraliser la toxine tétanique, Landsteiner et Botteri ont examiné un grand nombre de substances telles que la cholestérine et ses dérivés : lécithine, protagon, caséine, etc. Ils sont arrivés à cette conclusion que la plupart d’entre elles ne possèdent pas d’affinité appréciable pour la toxine télanique. Cependant les substances lipoïdes, cholestérine et lécithine, se sont montrées susceptibles de se combiner partiellement avec la toxine et de retarder et même d'empêcher l’intoxication. Sur le conseil de M. Calmelte, j'ai repris cetle étude vis-à-vis des 812 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE toxines tétanique et diphtérique en utilisant la réaction lécithine + hématies lavées + venin de cobra dont il s’est servi pour montrer l’avidité des bacilles tuberculeux et de la tuberculine pour la léci- thine (1). La marche suivie dans mes expériences fut toujours la même : j'ai employé une solution de lécithine à 1 p. 10.000, une solution de venin de cobra à 1 p. 5.000 et une dilution de globules de cheval à 2 p.100, préalablement cen- trifugés et lavés à plusieurs reprises dans l’eau salée physiologique. Dans tous les-cas, 1 centimètre cube de toxine a été mis en présence de doses progressivement croissantes de lécithine: 0 c.c. 1, 0 c.c. 2, 0 c.c. 3, 0 c.c. 5,0 c.c. 7 et À centimètre cube. Seulesles doses de venin et de globules - étaient invariables: 0 c.c. 5 de solution de venin et 1 centimètre cube d'émulsion d’hématies. Les différents mélanges lécithine toxine étaient chauffés pendant quatre heures au bain-marie à 45 degrés. J’ajoutais ensuite = les globules de cheval, puis le venin, je mettais le tout à l’étuve à 37 degrés et je contrôlais les résultats vingt minutes après. Je m'étais assuré préala- blement que la lécithine et la toxine maintenues isolément pendant quatre heures à 45 degrés n'étaient pas modifiées. Les expériences faites avec les toxines chauffées ou non à 45 degrés montrent que ces toxines fixent constamment une certaine quantité de : lécithine. Avec la toxine tétanique, la déviation est complète jusqu'à 0 c.c. 7 de lécithine ; avec la toxine diphtérique jusqu’à 0 c.c. 5; avec 0 c.c. 7 l'hémolyse apparaît quoique incomplète. Avec des quantités plus considérables, l’hémolyse se produit plus ou moins rapidement. La déviation est rendue évidente par ce fait que, durant le même temps de contact (vingt minutes), 0 c.c. 2 de la solution de lécithine employée suffit toujours pour activer 0 c.c. à de la solution de venin. Avec la culture entière de tétanos, non chauffée et non additionnée de lécithine, l’hémolyse se produit constamment par suite de l'action de la tétanolysine qu’elle renferme. Mais si-la même culture non chauffée est additionnée de lécithine, à partir de la dose de 0 c.c. 7, elle n'hémo- lyse plus. En soumettant à un chauffage à 100 degrés, puis à 120 degrés pendant dix minutes, les différents mélanges lécithine + toxine, les résullats sont sensiblement les mêmes, sauf pour la toxine diphtérique qui perd par le chauffage une partie de son avidité pour la lécithine. Il y a donc une fixation de la lécithine sur les microbes du tétanos et sur les produits qui en dérivent, alors même que ceux-ci sont modifiés et rendus atoxiques par la chaleur. Les mêmes essais effectués avec le bouillon de culture stérile et l’eau peptonée à 2 p. 100 accusent une déviation de la lécithine très nette, mais toujours moindre, ne dépas- sant pas 0 c.c. 4, (4) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 30 mars 1908. SÉANCE DU 9 MAI 813 Pour vérifier la toxicité des mélanges lécithine toxine tétanique, j'ai injecté à 4 cobayes témoins de la toxine tétanique seule à la dose de 1 p. 3000, | p. 2000, 4 p. 1000 et 1 p. 100, puis, à # autres cobayes, les mêmes doses de toxine préalablement soumises à l’action de 0 c.c. 5 de lécithine, le mélange ayant été chauffé quatre heures à 45 degrés. Les 4 cobayes témoins sont morts ou ont présenté du tétanos local selon la dose injectée. Par contre seul le cobaye qui avait recu une dose de toxine lécithinée égale au 1 p. 100 est mort au bout de soixante-douze heures, alors que le cobaye témoin qui avait recu la dose équivalente de toxine sans léci- thine a succombé en trente heures. Les trois autres ne présentèrent dans la suite aucun phénomène d'intoxication. D’autres expériences m'ont permis de constater qu'en traitant par l’éther sulfurique pur des cultures tétaniques additionnées ou non de lécithine, on obtient avec la culture lécithinée un extrait éthéré hémo- Iytique, tandis que l'extrait préparé avec la culture non lécithinée est inactif. Il parait donc évident que la toxine télanique présente une avidité manifeste pour la lécithine ; cette avidité est sensiblement moindre pour la toxine diphtérique. Il s’agit donc là d’une propriété commune à divers produits mierobiens et il semble que le degré d’avidité des toxines pour la lécithine soit en rapport avec les effets de ces substances sur le tissu nerveux. ({nstitut Pasteur de Lille.) VACCINATION CONTRE LA DIPHTÉRIE PAR VOIE GASTRIQUE ET PAR VOIE RECTALE, par M. Breton et L. Perir. Les expériences de G. Fornario (1) ont montré qu'il était possible de -réaliser la vaccination antipesteuse par voie gastrique et par voie rectale. Nous nous sommes proposés de tenter la vaccination anti- diphtérique du cobaye par ingestion et par injection rectale de bacilles diphtériques virulents et atténués par la chaleur. Dans une première série d’expériences, nous avons injecté à six cobayes adultes, dans le rectum, À centimètre cube d’une émulsion légère de bacilles virulents. Tous ces cobayes ont succombé dans un laps de temps variant de deux à six jours. Dans aucun cas il n'y avait d'érosion de la muqueuse, mais on notait la présence d’un exsudat péri- (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 11 janvier 1908. 814 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE tonéal riche en entérocoques. Six autres cobayes reçurent dans le rectum des bacilles atténués par un chauffage de quinze minutes à 60 degrés, ou de trente minutes à 58 degrés. Deux d’entre eux seule- ment ont résisté. Par contre, l'ingestion de ces mêmes bacilles virulents ou atténués par la chaleur n’a jamais donné la mort. Il semblait donc résulter de ces faits que la toxicité des bacilles diphtériques virulents ou chauffés était plus grande quand ils étaient introduits dans l'organisme du cobaye par voie rectale que par voie buccale. Dans une seconde série d'expériences, nous avons injecté par la bouche 1 centimètre cube d'une émulsion légère de bacilles chauffés quarante-cinq minutes à 48 degrés: par le rectum, une émulsion de bacilles chauffés dix minutes à 100 degrés. Ces injections ont été répétées quatre fois à huit jours d'intervalle. Dans le sérum des animaux ainsi préparés, soit par voie buccale, soit par voie rectale, la méthode de Bordet-Gengou à décelé l'existence d'anticorps toxiques et bactériens. Cette réaction est apparue d'ailleurs dès le second jour qui à suivi la première ingestion ou inoculation. Enfin l'injection sous-cutanée d'un centimètre cube d’une dilution au 1/200 de loxine tuant à 1/500 na pas été suivie de mort ni même d'œdème local. Bien mieux, le sérum de nos animaux a acquis par ces méthodes un pouvoir antitoxique rela- tivement élevé, puisqu'un centimètre cube de ce sérum mélangé à une. dose mortelle de toxine diphtérique empêche la mort d'un cobaye témoin. Il résulte de ces expériences que la vaccination antidiphtérique peut s’obtenir chez le cobaye à l’aide d’ingestions ou d’inoculations rectales de bacilles atténués par la chaleur, et qu'il est possible de provoquer 4 par ces moyens la formation de substances antitoxiques dans leur sérum. é | 3 ({nstitul Pasteur de L'lle.) LOCALISATION NERVEUSE DE LA SYPHILIS ET PROPRIÊTÉS DU LIQUIDE CÉPHALO-RACHIDIEN, par C. Levaprit, RAvaër et YamaAnoUcenr. Nous avons examiné par la méthode de Wasscrmann, dans le service de M. Thibierge, le liquide céphalo-rachidien d'un certain nombre de syphilitiques aux divers stades de l'infection. La grande majorité de nos malades ne montraient aucune manifestalion pouvant plaider en faveur d'une localisation encéphalo-médullaire de la vérole ou d'une para- Lui 2 SÉANCE DU 9 MAI 815 lysie générale au début. Chez quatre d’entre eux seulement, on pouvail reconnaître quelques troubles nerveux, sans localisation précise (dépression nerveuse, inégalité pupillaire, signe d'Argyll avec conserva- tion des réflexes). Notre but a été de préciser le rapport qui existe entre l'apparition de ces troubles nerveux et les propriétés du liquide céphalo- rachidien, examiné non seulement au point de vue de la déviation du complément, mais aussi au point de vue de sa richesse en albumines (albumo-diagnostic) et en éléments figurés (cyto-diagnostic). Nous nous sommes demandé également quelle relation il pouvait y avoir entre les propriétés du sérum et celles de ce liquide céphalo-rachidien. Voici un tableau résumant nos constatations : ; LIQUIDE os. À sien. spcovoume |svpn. termine | Sven. NaRveusE | | ccph.-rachid. ie 16: | (réact.Wass.).| 28: Hal. |2 mois, ch., pap., — — ee 0 — ganglions. Lap. |2 mois, Ch., pap. — — + + 0 — Ta. | 1 mois 1/2, ros. — — + + 0 0 Wü. | T mois, iritis. — _ + 0 0 Cel. 4 mois, ros. — — + + 0 0 Buch.| 1 mois, ros. — — + + 0 0 CL. 3 MOIS, ros. — — + 0 — Ber. | 10 mois. pap. = = , > à « mn D eo à à nt ne le SÉANCE DU 20 JUIN 1085 b} Deux avec des injections de Trunecek suivies des mêmes injections d’adrénaline que pour les précédents; c) Deux autres avec la même dose d'adrénaline, suivie ensuite d’injec- tions de sérum de Trunecek. Or, voici les résultats obtenus : sur les deux premiers lapins, un seul avait des lésions, très minimes d’ailleurs. Les quatre autres avaient une aorte athéromatéuse avec lésions surtout étendues sur ur lapin du groupe b (4). Ces expériences seront répétées, mais, d'ores et déjà, elles nous per- mettent de croire que le sérum de Trunecek, même injecté dans le sang à dose élevée, n'empêche nullement la production de l’athérome expéri- mental. Preuve de plus, ainsi que nous l’avons constaté au cours d’ex- riences précédentes, que l’action hypertensive de l'adrénaline est distincte de son action athéromatogène. VALEUR DE LA RÉACTION DE WASSERMANN AU POINT DE VUE DU DIAGNOSTIC DE LA SYPHILIS LATENTE CHEZ LE NOUVEAU-NÉ, par Pau Bar et ROBERT DAUNay. Nous avons recherché si, par l'application de la méthode de Wasser- mann, On pouvait diagnostiquer la syphilis chez les enfants nouveau- nés n en présentant aucun symptôme apparent. Nous avons fait cette recherche en prélevant le sang à la section du cordon ombilical, et dans un certain nombre de cas nous avons examiné parallèlement le sérum de la mère. Dix des enfants que nous avons examinés étaient manifestement sains; ils étaient issus de mères ne présentant aucun symptôme de syphilis ancienne ou récente et chez qui la réaction de Wassermann avait été négative. Nous avons revu plu- sieurs de ces enfants après plusieurs mois : ils étaient restés sains. Or, en pratiquant la réaction de Wassermann sur les sérums de ces (1) Résultats détaillés : a) Des deux animaux n'ayant recu que l’adrénaline, l’un n'avait pas de lésions, l’autre offrait deux très petites plaques ponctiformes; b) Les deux lapins qui ont recu le Trunecek, puis l’adrénaline, montraient l’un, une vingtaine de petites plaques disséminées sur la crosse et la région thoracique, l’autre, des lésions confluentes de la crosse et de la moitié de l'aorte thoracique ; c) Avec l’adrénaline suivie de Trunecek nous avons obtenu : chez un lapin, une douzaine de. toutes petites plaques discrètes; chez un autre, deux grosses plaques longues de 4 centimètres à la partie inférieure de la région thora- cique. 1086 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE enfants, nous avons vu quil pouvait y avoir un retard de l'hémolyse, non seulement dans les tubes 1, 2, 3 (qui contenaient 0 c.c. 2 de sérum, des doses croissantes d'extrait hépatique, 0,1, 0,2,.0,3; 0,1 de copie ment, de l’eau salée à 8 p. 1000), mais encore dans le tube n° 4 ne renfermant pas d'extrait hépatique. Dans certains cas, ce retard a été très accentué. Nous avons remarqué que ces sérums Eine très colorés en jaune et chargés de pigments biliaires. Nous avons pensé que le retard de l’hémolyse pouvait être dû à la présence de ces pigments, et pour nous assurer du fait nous avons fait l'expérience suivante : Nous mettions à l’étuve pendant 1 heure et dde 5 tubes renfer- mant des quantités croissantes de sérum inactivé en présence de com- plément et d'eau physiologique à 8 p. 1000, puis nous ajoutions l'ambo- cepteur titré et les globules de sang de mouton; le tube” n° 6 était le témoin : à COMPLÉMENT NACL : GLOBULES TUBES SÉRUM 21/2 de Nacl LA AMBOCEPTEUR ue de Tu KP IRRGNNTE à 8 p. 1000. 8 p. 1000. Dites NaCl à 8 p 1000. 4 0,1 0,1 HET 0,1 Ut 2 0,2 0,1 1,6- 0,1 il 3 0.3 0,1 1,5 0,1 À n 0,4 0,1 1,4 0,1 1 5 0,5 0,1 1858 OR l 6 0,0 0,1 1,8 0,1 il Voici ce que nous avons observé: Dans les cas où le sérum était limpide et de coloration normale, l'hémolyse a été totale dans les tubes 1,2, 3, 4, 5 au moment même où l’hémolyse devenait totale dans le tube n° 6. Pour certains sérums, l'hémolyse a été légèrement retardée et Su ment dans les tubes 3, 4,5, par rapport au témoin n° 6; dans ces cas les sérums étaient légèrement chargés de pigments. Quand le sérum était riche en pigments, on observait un retard marqué de l’hémolyse dans tous les tubes. Le retard de l'hémolyse et son degré se sont montrés proportionnels à la quantité de sérum mise en expérience. Nous pensons que la présence de pigments dans le sérum des enfants chez qui nous avons observé un retard de l’hémolyse peut expliquer, au moins en partie, ce retard. Si nous considérons que la présence de pigments abondants est fréquente dans le sang au moment de la naissance, la valeur de la réaction de Wassermann dans les cas où elle est légèrement positive se trouve encore réduite, et ce sont ces cas qui présentent le plus grand SÉANCE DU 20 JUIN 1087 intérêt pratique. On concoit, de plus, que ce retard ait pu exister avec le sang de l'enfant alors qu'il n'existait pas pour le sang de la mère, le sérum maternel étant généralement moins chargé en pigments que le sérum de l’enfant. Nous avons également observé un retard de l’hémolyse chez un certain nombre d'enfants de deux à trois mois manifestement sains, dont le sérum était lactescent. Nous reviendrons prochainement sur ce point. DE L'INFLUENCE DE L'OXYGÈNE DISSOUS SUR LES RÉACTIONS DES ACTINIES. QUELQUES REMARQUES A PROPOS DES COMMUNICATIONS DE M. PrÉRON (1), par GEORGES BON. J'ai longuement étudié l'influence si importante de la lumière sur les Actinia equina, influence qui avait échappé à M. Piéron, mais je suis resté sur la réserve au sujet des facteurs qui interviennent dans l'influence de l’état de pureté de l’eau, estimant que la solution de ce problème exige des recherches longues et très délicates que je n’ai pas pu effectuer jusqu’à ce moment. Aussi ai-je été très heureux quand, récemment, M. Piéron a annoncé ici même (p. 886) que, ne se contentant pas « d'observations vagues, compatibles avec des interprétations arbi- traires », il allait enfin examiner, d'une facon précise, les variations du facteur oxygène « isolé » des autres facteurs. Cependant, dès sa première note (I, p. 886), je me suis rendu compte que les méthodes suivies par M. Piéron manquent de précision; pour déterminer les besoins en oxygène de ses Actinies et Astéries, cet auteur — au lieu d'employer l’ingénieux appareil Jolyet-Regnard, qui m'a permis de constater l'absorption de CO° par les animaux, et où l'oxygène est remplacé à mesure qu'il est consommé — les a laissées s’asphyxier, au point qu'elles étaient « agonisantes à la fin de l’expé- = rience ». L'analyse des conditions expérimentales n’est pas poussée assez loin. À. Rythme nycthéméral (HI, p. 1020). — J'ai décrit ce rythme (p. 21, 35... de mon mémoire) et ses modalités varices. Sur les Actinies de Wimereux, M. Piéron (sans me citer) confirme mes observations, sauf sur un point : le rythme n'aurait lieu qu’en présence d'algues vertes. Les Actinia equina, fermées le matin, s'ouvrent plus ou moins tôt dans la journée, pour se fermer le soir. J'avais vu là surtout l'influence des (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 23 et 30 mai, 6 et 13 juin. Voir G. Bohn : Les états physiologiques des Actinies, Bull. Instit. génér. psychol., 1907. 1088 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE variations de l'intensité de la lumière; M. Piéron y voit celle des varia- tions de la teneur en oxygène (l'oxygène favoriserait l'épanouissement), mais il n'a pas isolé l’action de ce facteur de celle du facteur lumière, aussi il ne prouve rien. Je vais prouver, au contraire, que ce ne sont pas les variations en oxygène qui produisent le rythme nycthéméral. Très souvent, le rythme se manifeste, même quand il n’y a pas d'Ulves, ou d’autres organismes chlorophylliens (eau filtrée ou vieille eau de mer privée d'organismes vivants et non putrescible), c’est-à-dire dans un milieu où loxygène s’appauvrissant, ou restant constant s’il y a apport extérieur, l’Actinie s’'épanouit l'après-midi dans une eau moins riche en oxygène que le matin, et où meurent déjà les petits Crustacés si sensibles à la privation d'oxygène (1), et, au bout de quelques jours, quand le milieu est devenu tout à fait asphyxique, l'épanouissement vers le milieu de la journée est méme plus prononcé. Ces faits, publiés au commencement de 1907, sont en désaccord avec ceux de M. Piéron, qui tire des conclusions en se basant sur des faits négatifs. Je crois que, si cet auteur n'a pas pu observer le rythme en dehors de la présence d'Ulves, c’est parce qu'il a opéré sur des individus affaiblis et présentant une inertie plus grande. J'ai insisté à maintes reprises sur ce fait : dans loutes les questions de rythme, il faut tenir compte de l’inertie de l'animal; dès que celui-ci est affaibli, l’inertie augmente, et alors, dans un milieu invariable, le rythme peut ne plus se manifester; mais quelques chocs mécaniques, physiques (variations brusques de l’éclairement), chimiques (une goutte d'acide), suffisent pour révéler les tendances latentes. Dans les expériences de M. Piéron, l'oxygène dégagé en abondance par les Ulves daus la première partie de la journée constitue le coup de fouet néces- saire pour mettre en évidence les tendances latentes. En imprimant des secousses mécaniques au bocal, ou en soumettant celui-ci à une brusque et courte insolation, cet expérimentateur aurait pu obtenir le même résultat. Ceci prouve que l'oxygène n'est qu'un facteur adjuvant, et non nécessaire. M. Piéron a opéré sur des individus inertes, affaiblis par les froids de l'hiver (à Wimereux), ou la chaleur de l'été (à Royan). En opérant dans des condi- tions plus variées (diverses localités, diverses saisons), il aurait certainement constaté un rythme indépendant de l'oxygène. D'ailleurs, toutes les fois que j'ai observé un rythme très net en milieu asphyxique, j'ai pu l'effacer à volonté, en soumeltaut au préalable les animaux à des traitements affaiblis- sants (secousses répétées, insolations prolongées). 3) Ascension le long des parois verticales (11, p. 955). — C'est un fait (1) J'avais pensé à un dégagement possible d'oxygène par les Actinies qui auraient assimilé le éarbone de C0*; ceci prouve en tout cas que ce dégage- ment serait très faible. Je signale de nouveau les recherches à faire dans cette direction. SÉANCE DU 20 JUIN 1089 banal que, dans un lot d’Actinies, certaines se tiennent à la surface, d’autres plus profondément et même dans le fond. J'ai signalé ici même (p. 936) que les deux moitiés d'une Anthea qui vient de se diviser pré- sentent à cet égard un contraste complet. M. Piéron invoquerait dans ce cas « une sorte de mutation psychique » (p. 957)! Passons aux faits. Pour l’auteur, l'ascension contre les parois verticales des Actinies, des Étoiles de mer, serait un « moyen de défense contre l'asphyxie »; cette ascension serait la manifestation du besoin d'oxygène dans un milieu non oxygéné; les individus qui restent au fond seraient psychiquement inférieurs aux autres. Or, ce que l'on observe semble contredire M. Piéron. L'oxygénation favorise l’ascension contre les parois verticales. Les individus qui restent au fond sont les individus les plus inertes. L’oxygène peut les stimuler; mais des chocs mécaniques, une variation brusque d'éclairement, peuvent avoir le même effet (Voir mon mémoire sur les Astéries, p. 53, S Sensibilité différentielle et géotropisme). D'une facon générale, mais surtout ‘ en été, à Arcachon, où l'inertie des animaux est très prononcée, les manifesta- tions du géotropisme sont fugaces : pour voir réapparaître celles-ci, il faut secouer l'inertie de l'organisme, l'exciter mécaniquement, physiquement, chimiquement. Il serait intéressant de reprendre toutes ces observations, en tenant compte des considérations précédentes, et en évilant de regarder comme un moyen de défense contre l'asphyxie la flottaison à la surface de l’eau des animaux agonisants dont les tissus sont gonflés. CG) Anfñicipatñon réflexe (IV). — L'an dernier, M. Piéron a créé ces mots pour expliquer la fermeture des Actinies dans les mares aban- données par la mer descendante : la décroissance de l'agitation serait le signe précurseur de la désoxvgénation qui se produirait dans les mares. Persuadé de l'exactitude des expériences de l’auteur, j'avais d'abord accepté cette notion, qui, sous la forme où elle était présentée, se mon- trait conciliable avec les rythmes vitaux. Maïs je n'ai pas tardé à l’aban- donner. quand j'ai reconnu inexacts les faits de M. Piéron (il n'ya pas désoxygénation dans les mares), et quand l’anticipation réflexe est devenue une manifestation élémentaire du psychisme élevé, caractérisé par la faculté de prévoir (Revue du mois, tirage, p. 23). Je pense qu'après cela M. Piéron abondonnera lui-même son « anticipation réflexe », car ce serait bien compliqué pour une Actinie de prévoir pendant le jour l’asphyxie qui se produira ou ne se produira pas la nuit. Si des rythmes qui se répètent éternellement (marées, jour et nuit) doivent s'imprimer dans la matière vivante, il est impossible qu'il en soit de même pour les variations incessantes et très irrégulières de l’état de pureté de l’eau. J'ai cru devoir publier ces quelques remarques afin de mettre en garde les chercheurs contre des confusions regrettables. 1090 \ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ACTION DE L'ARGENT COLLOÏDAL SUR LA TEMPÉRATURE, par JEANNE et GEORGES BOURGUIGNON. Nous avons expérimenté comparativement l'électrargol, largent colloïdal non stabilisé (vert olive), l'argent colloïdal stabilisé à petits grains (rouge brun), mais non isotonique, et l'eau distillée. Toutes les injections ont été faites par voie sous-cutanée à des cobayes, à la dose de 2 centimètres cubes. Chaque animal à recu soit une, soit deux injections, mais jamais plus. 1° Avec l'électrargol, 1 cobaye sur 7 est mort après la deuxième injection. » Cinq fois sur ces 7 expériences, nous avons observé une élévation de température entre la 2° et la 3° heure après l'injection. Une fois, nous avons observé une chute de température de À degré, deux heures après l’injection. Enfin, l'animal qui est mort avait réagi par une ascension thermique, après la première injection, el par une chute de température après la deuxième injection. 2° Avec l'argent colloïdal éleatrique non stabilisé et non isotoniaue, à grains gros ou moyens (vert olive ou vert grisätre), 4 cobayes sur 1 sont morts. La réaction en que a êté beaucoup plus irrégulière qu'avec l'électrargol. Quatre fois nous avons observé une chute notable de température. Trois fois il y a eu une légère élévation de température. 3° Avec l'argent colloïdal stabilisé, mais non isotonique, 2 cobayes sur 4 sont morts. Dans les quatre expériences, nous avons observé une chute notable 1 1 température, précédée ou non d’une légère élévation. Avec l’eau distillée stérilisée, 1 cobaye sur 5 est mort après la re injection. | C'est avec l'eau distillée que les courbes sont le plus irrégulières. Jamais il n’y a de modification de la courbe le jour même de l'injection. Ce n’est que le lendemain au plus tôt qu'on peut voir la courbe de la température des vingt-quatre heures se modifier : la température s'élève alors progressivement. En somme, les courbes obtenues avec l'eau distillée n'ont aucun trait commun avec les courbes obtenues avec les différentes formes d'argent colloïdal électrique que nous avons employées. L'argent colloïdal non stabilisé agit donc autrement que comme ‘une simple injection d’eau distillée. SÉANCE DU 20 JUIN 109 L'électrargol donne le plus souvent une élévation thermique, ainsi que l'avaient déjà signalé Ascoli, Victor Henri et Gompel. L'argent colloïdal non stabilisé donne le plus souvent une chute de température. Enfin l'argent colloïdal stabilisé mais non isotonique provoque une chute de température et donne des courbes beaucoup plus comparables. à celles de l'argent colloïdal non stabilisé qu'à celles de l’électrargol. Ces expériences nous out permis de faire d’autres constatations. intéressantes. L'argent colloïdal non stabilisé que nous avons employé s’est montré toxique dans quelques cas, alors que l’électrargol a été en général inoffensif. L'argent colloïdal stabilisé non isotonique a eu une nocivité intermédiaire à celle des deux précédents. Victor Henri et Gompel (1) n'avaient pas trouvé l’argent colloïdal non stabilisé plus toxique que l’électrargol. Cette contradiction apparente. est expliquée par ce fait que ces auteurs avaient employé de l'argent non stabilisé à petits grains (rouge brun), tandis que le nôtre était de l'argent à grains gros ou moyens (vert olive ou grisätre). Foà et Aggaz- zotti d’ailleurs avaient montré que l'argent colloïdal non stabilisé à gros grains donnait de l’albuminurie, tandis que l’argent non stabilisé à petits grains n’en donnait pas. - Enfin, en sacrifiant quelques animaux, nous avons constaté qu'au siège de l'injection, l'argent non stabilisé donne un précipité noirâtre dans le tissu sous-cutané, alors que l’électrargol teinte un peu le tissu, mais sans donner trace de précipité. Ces résultats sont intéressants en ce qu'ils confirment la nécessité d'employer en thérapeutique l'électrargol (argent colloïdal stabilisé x isotonique à petits grains), au lieu de l'argent non stabilisé qui se _ précipite dans les tissus et a une action beaucoup plus irrégulière. - (Zravail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) EXPÉRIENCES SUR LE POUVOIR HÉMOLYTIQUE DU MERCURE COLLOÏDAL ÉLECTRIQUE, par JEANNE BOURGUIGNON et G. STODEL. Dans une note à la Société de Biologie (2), MM. Ascoli et Novello disent que « l’argent colloïdal électrique pur, aussi bien que stabilisé, ou stabilisé et isotonisé, est hémolytique ». (1) Société de Biologie, t. LXI, page 362 (3 novembre 1906). (2) 22 mai 1908, p. 724. 1092 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans cette mème note, ils affirment que le mercure colloïdal électrique est un très fort agent hémolytique. Dans la dernière séance, l’un de nous a montré que les solulions d'argent colloïdal non stabilisées et non isotoniques possèdent un pou- voir hémolytique égal à celui de l’eau distillée, tandis que l’électrargol (argent stabilisé et isotonique) n’est pas hémolytique. Nous avons fait les expériences suivantes avec le mercure colloïdal électrique préparé par l’un de nous. Cinq centimètres cubes d’une purée de globules de chien, lavés et centrifugés plusieurs fois, sont émulsionnés dans 100 En im ee cubes de solution physiologique. Cette émulsion est distribuée dans des tubes à essai, à raison de deux centimètres cubes par tube, et dans 4 séries on ajoute dans chacun d'eux de 1 à 24 gouttes de : 1° Eau distillée: 2° Mercure colloïdal stabilisé ; 3° Stabilisant ; 4° Mercure coiloïdal stabilisé et isotonique. Ces tubes sont mis à l’étuve à 38 degrés et examinés au bout de trois quarts d'heure ; au bout de ce temps : Dix gouttes d’eau distillée ont donné déjà des traces d’hémolyse ; celle-ci est très forte à partir de 17 gouttes. Le mercure stabilisé, mais non isotonique, donne des traces d’hémo- lyse à partir de 11 gouttes; cette hémolyse est également tres forte à partir de 17. Il en est de même pour le stabilisant qui donne des traces d’hémo- lyse à partir de 9 gouttes et une hémolyse très forte à partir de 17. La solution de mercure stabilisée et isotonique ne donne pas de traces d’hémolyse dans aucun des tubes de la série. Les tubes sont alors abandonnés à la température du laboratoire (15 à 20 degrés) et sont réexaminés au bout de vingt-quatre heures. La série des tubes où a été ajoutée l’eau distillée montre alors des traces d'hémolyse dès la première goutte: celle-ei est très forte à partir de 7, et totale de 18 à 24. Le mercure colloïdal stabilisé et non isotonisé donne pour deux gouttes des traces d'hémolyse; celle-ci est très forte à partir de 12 et va en croissant jusqu'à 24 gouttes, sans cependant être jamais totale dans aucun de ces tubes. | Le stabilisant donne de l'hémolyse à partir de 9 gouttes ; l'hémolyse va en croissant jusqu’à 23 gouttes, où elle est complète. La solution de mercure colloïdal stabilisée et isotonique donne pour sept gouttes des traces d’hémolyse qui va en croissant faiblement, sans jamais être très forte. Par conséquent, une solution de mercure colloïdal stabilisée a un pou- :, LAS Es SÉANCE DU 20 JUIN 1093 voir hémolytique un peu plus faible que celui de l'eau distillée, tandis qu'une solution de mercure colloïdal électrique stabilisée el isotonique n'est pas hémolylique. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Sorbonne.) ISOLEMENT ET ÉTUDE D'UN BACILLE INTERMÉDIAIRE AU BACILLE D'ÉBERTI ET AU PARATYPHIQUE À DE BRION ET KAYSER, par G. FaRovy. Nous avons observé, il y a quelque temps, dans le service du D' Brault, à Lariboisière, un cas de fièvre continue, à forme typhoïde, hypertoxique et hyperinfectieuse, accompagnée d’hémorragies intesti- nales répétées, qui s’est terminée par la mort, après cinquante jours de maladie. La culture du sang nous a permis d'isoler un micro-organisme, que ses caractères de culture et d’agglutination (1) nous obligent à ranger dans le groupe des paratyphiques; on ne peut cependant l’assimiler à aucun des types À, Bet Gärtner, bien déterminés maintenant ; il est en réalité intermédiaire au paratyphique À de Brion et Kayseret au bacille d'Eberth. C’est un bacille, cilié, en tous points semblable au bacille typhique, si ce n’est qu'il est un peu moins mobile que lui. Il se colore, surtout aux deux pôles, par toutes les couleurs d’aniline, et ne prend pas le Gram. En bouillon peptoné, sur gélose inclinée ou en culot, sur pomme de terre, il donne des cultures comparables à celles que l’on obtient avec l’'Eberth ou le paratyphique À, mais moins abondantes qu'avec l'Eberth. Il en est de même sur la gélatine, qu’il ne liquéfie pas. Il ne produit pas d’indol. Sur les milieux anaérobies, il pousse, mais beaucoup moins bien que sur les milieux aérobies correspondants. Il ne coagule pas le lait. En lait tournesolé, il acidifie le milieu he façon persistante, tandis que l’Eberth le laisse intact et que le À l'< acidifie d’abord, pour l'alealini- ser au bout de quelques jours. Sur les milieux sucrés, comme l'Eberth, mais moins activement que le À, il fait fermenter le glucose, le maltose, Le lévulose, le galactose et la (1) Nous tenons à remercier tout spécialement ici le D' Salimbeni, qui a bien voulu mettre son laboratoire de l'Institut Pasteur à notre disposition, et nous aider de ses conseils dans nos recherches bactériologiques. B1E. Comptes RENDUS. — 1908. T. LXIV, 18 1094 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mannite; comme l’Eberth il laisse intacts le lactose, le saccharose, le raffinose, l’arabinose et la dulcite ; il fait fermenter légèrement la glycérine, comme le À qui, au contraire de lui, est BCp en présence de dulcite. Sur gélatine au nitroprussiate de soude, il fait à peine virer le milieu au vert glauque, et très tardivement ; la réaction est plus rapide et plus marquée avec le À, nulle avec l'Eberth. Les autres milieux d'Orlowski ne nous ont pas donné de résultats bien concluants. Enfin, en bouillon au rouge neutre, le bacille fait apparaître de la fluorescence et un virage léger au rouge orangé après quarante-huit heures ; la réaction est plus intense avec À, nulle avec l’Eberth. Nous nous trouvons donc bien en présence d’un bacille intermédiaire à l'A et à l'Eberth ; ce que les agglutinations ont confirmé : Le sérum d'un lapin, immunisé contre le bacille isolé par nous, agglutine ce bacille complètement au 1/5000 et au delà, tandis qu'il agglutine À seulement au 1/1000 d'une façon complète, et l’Eberth seulement au 1/1000, mais incomplètement, le liquide surnageant restant trouble après douze heures. Les sérums d’autres lapins immunisés contre À, B et Gärtner n'ag- glutinent pas du tout le bacille de notre cas. Au contraire,un sérum antityphique,agglutinantl'Eberth complètement au 1/10.000, qui ne donnait avec notre bacille qu’une immobilisation nette jusqu’au 1/500 et un début d’agglutination au 1/200, peu de temps après son isolement, nous donne maintenant trois mois plus tard environ, après une série de passages du bacille sur différents milieux, des résultats différents : tandis qu'il agglutine violemment l'Eberth, à la température ordinaire, d’une façon ranoe et complète (le liquide surna- geant étant tout à fait clair), jusqu’au 1/10.000, il donne avec notre bacille une réaction bien plus lente (à l'étuve 37e degrés) et incom- plète depuis les premiers tubes (1/50) jusqu'aux derniers (1/5000), le liquide surnageant restant fortement trouble. Ce bacille a donc sa place entre le bacille d'Eberth et le paralyphique À de Brion et Kavser, comme un bacille, étudié par Lecount et Kirby (1), a la sienne entre le paratyphique À et le paratyphique B de Schottmüller ; c'est un lrait d'union entre le bacille typhique et le groupe des paraty- phiques, et l’on peut penser que des formes intermédiaires rendront encore plus étroits les liens qui unissent ces différents membres d'une même famille microbienne (2). (1) Lecount et Kirby. Trans. of the Chicago pathol. Sociely., 14 novembre 1904, Pa 16 D PE SE L’ RARE GG complète, avec étude clinique et anatomo- pathologique, sera publiée ultérieurement. de D Se ER I SÉANCE DU 20 JUIN 1095 SUR LES OPSONINES ET LES ANTIPHAGINES DANS L'INFECTION PNEUMOCOCCIQUE, par Nicocas Tcmsrovircn et V. IOUREVITCH. Dans les expériences sur les chiens qui ont été décrites dans la der- nière séance, nous nous sommes proposé d'observer les changements de la capacité opsonique du sang, lorsqu'on infecte les chiens avec des pneumocoques. En faisant les expériences selon la méthode de Wright, nous avons abouti à ce fait intéressant : lorsqu'on emploie des diplocoques émul- sionnés dans la solution physiologique, fortement virulents (éprouvés sur un certain nombre de lapins), nés sur du sérum de sang coagulé et ayant bien conservé leurs capsules, la phagocytose n’a pour ainsi dire pas lieu si le mélange des leucocytes, du sérum et des pneumocoques est maintenu dans le thermostat de quinze à trente minutes. On a obtenu les mêmes résultats avec le sang, non seulement de chiens normaux, mais aussi de chiéns bien rétablis après une ou deux infections par les pneumocoques : au bout de plusieurs jours par exemple, alors que leur température était tout à fait normale et que l’animal reprenait sa gaité. Mais si on lave bien la même culture virulente avec la dissolution phy- siologique, en centrifugeant à plusieurs reprises, et si on refait l’expé- rience avec ces diplocoques lavés, on obtient une phagocytose intense, quoique les diplocoques aient, dans ce lavage, conservé leurs capsules. Nous avons trouvé ensuite que les leucocytes, qui n’absorbent pas les diplocoques non lavés, absorbent avidement les staphylocoques; nous nous sommes enfin persuadés que les leucocytes qui n’absorbent presque pas les diplocoques non lavés, et qui les avalent pourtant lavés, se trou- vaient de nouveau, dans certaines conditions, incapables d'absorber les diplocoques lavés : c’est lorsque ces derniers avaient dans la suite repris place dans la partie liquide de l’émulsion primordiale de diplocoques, dont ils avaient été isolés par centrifugation. Ainsi, l'absence de phagocytose chez les diplocoques virulents non lavés dépend non pas de l’absence des opsonines dans le sérum (car pour les mêmes diplocoques lavés il y a phagocytose), mais de la pré- sence dans les cultures des diplocoques virulents de matières parti- culières défendant les diplocoques contre les phagocytes. Ces matières, protégeant les microbes contre la phagocylose, nous proposons de les appeler des anliphagines. Les antiphagines se trouvent êlre spécifiques, car si on ajoute Ja partie liquide de l’'émulsion de diplocoque à l’émulsion de staphylo- coque, cela n'empêche nullement une excellente phagocytose de ces 1096 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE derniers. Evidemment, la culture de diplocoques virulents contient ces antiphagines qui disparaissent au lavage des diplocoques, les laissant sans défense contre la phagocytose. Les diplocoques qui ont perdu la virulence perdent les antiphagines et sont facilement absorbés par les phagocytes. Fortifiés par leur pas- sage dans les animaux, ils acquièrent de nouveau la faculté de produire les antiphagines. La présence, dans les cullures des microbes, de ces matières protec- trices doit être, notamment, prise en considération dans l'appréciation des indices de la phagocytose. (Laboratoire bactériologique de la clinique des maladies infectieuses de l’Académie médicale militaire, à Saint-Pétersbourg.) REPRODUCTION EXPÉRIMENTALE DU BOUTON D'ORIENT CHEZ LE SINGE (Macacus sinicus), par C. NicoLze et À. SICRE. Jusqu'à présent, le bouton d'Orient n’a pu être reproduit que chez l'homme, et encore cette reproduction parait-elle des plus difficiles à obtenir. Marzinowsky, qui récemment s'est inoculé à lui-même avec succès la maladie en employant une lechnique particulière, considère les cas publiés par les auteurs comme douteux (1). Nous avons réussi facilement cette inoculation chez le singe (bonnet chinois). Le matériel d'expériences nous a été fourni par un chamelier nègre, de Tozeur (Djerid), atteint depuis trois mois d’une série de boutons d'Orient contractés à Tebessa (Algérie). Ce même malade a été utilisé en même temps par l'un de nous pour la culture du parasite du bouton d'Orient (2). Le 25 mars 1908, un singe bonnet chinois est inoculé avec le virus de ce malade dans les régions suivantes : paupière supérieure des deux côtés et racine du nez dans le derme, arcades sourcilières des deux côtés par scarification. Le même animal a été réinoculé le 30 mars avec le même virus sous la peau, au devant de chacune des deux oreilles. Ces inoculations n'ont laissé à leur suite aucune trace appréciable. (1) E. J. Marzinowsky. Die Orientbeulen und ihre Ætiologie. Zeitschrift für Hygiene, t. LVIN, 24 décembre 1907, p. 427-342; résumé par F. Mesnil, Bul- letin de l'Institut Pasteur, 15 mai 1908, p. 419. 2) C. Nicolle. Culture du parasite du bouton d'Orient. Comptes rendus de l’Académie des sciences, 13 avril 1908, p. 842. SÉANCE DU 20 JUIN 1097 Les lésions ont commencé à paraître le 19 avril, vingt-quatre jours après la première inoculation ; elles se sont montrées simultanément à la racine du nez, aux deux paupières et à l'arcade sourcilière du côté droit. La seconde inoculation, quoique pratiquée avec une quanlité de virus plus grande que la première, a donné, au contraire de celle-ci, un résultat négatif. Du côté de l’arcade sourcilière, la seule lésion produite a été un petit élément de 3 à 4 millimètres de diamètre, rougeûtre, ferme et non dou- loureux. Le 1” mai, nous le trouvons légèrement excorié; le 4 mai, il est complètement guéri. Les lésions des deux paupières et de la racine du nez ont présenté une évolution parallèle, plus caractéristique et identique, sauf la durée, à celle du bouton d'Orient humain. Elles ont débuté par la production d'une petite tache rouge sombre avec induration très légère et très limitée de la peau, à cette tache a fait suite une papule rapidement couverte de fines squames. En augmentant de volume, la lésion a pris l’aspect d’un petit tubercule, dur, bien limité, non douloureux à ja pression. L’accroissement des boutons a continué jusqu’au 1° mai (13° jour), leurs caractères restant sensiblement les mêmes. Ces éléments mesurent alors de 6 à 8 millimètres de diamètre, et l’on observe autour d'eux une très légère zone œdématiée et érythémateuse. Les jours sui- vants, les trois boutons ont commencé à suinter, probablement à la suite d’excoriations dues au grattage; le liquide qui s’en écoule est clair; il se concrète en petites croûtes jaunâtres. Etat stationnaire jus- qu’au 4 mai. À cette date, l'aspect est celui du clou de Gañfsa ulcéré; lorsqu'on soulève la croûte, on trouve au-dessous une petite ulcération à bords assez réguliers et assez profonde. Une légère suppuration s’est ensuite établie, puis les lésions ont très rapidement évolué vers la gué- rison. Celle-ci était complète ie 9 mai. Nous n'avons observé à la suite aucune cicatrice définitive. La durée de ces lésions a donc été de vingt et un jours. Il n’y a jamais eu, pendant leur évolution, ni éruption secondaire de boutons au voi- sinage ou à distance, ni retentissement du côté des ganglions lympha- tiques. Examen microscopique des lésions et du sang. — Le sang périphérique, examiné le 5 et le 10 mai, n’a montré la présence d'aucun parasite. La sérosité des boutons n’en ayant pas présenté lors d’un examen pratiqué le 1°" mai, nous avons prélevé le 4 mai, sur le bouton de la racine du nez, un pelit fragment de tissu avec lequel nous avons fait des frottis. Sur ceux-ci, bien qu’à cette date la lésion fût déjà en voie de régression, il nous a été facile de reconnaitre la présence des corps de Wright. Ces corps sont identiques, par leurs caractères et leur siège, aux parasites des boutons de l’homme; ils sont seulement en nombre infiniment plus 1098 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE restreint. Nous n’en avons pas rencontré de libres, tous étaient contenus dans de grandes cellules mononucléaires, jamais au nombre de plus de quatre par cellule. Beaucoup d’entre eux présentaient des altérations manifestes : limitation mal définie du noyau qui paraît se fondre dans le protoplasme du parasite, diminution des dimensions et forme arrondie du centrosome. Ces altérations qu’on ne peut attribuer qu’à l’activité phagocytaire ne doivent pas nous étonner, puisqu’au moment de notre examen l’élément commencait déjà à régresser. Cultures. — Le 1* mai, nous avions ponctionné ce même élément avec une seringue stérile, après l'avoir au préalable recouvert d’une couche de teinture d’iode. La quantité infinitésimale de sérosité recueillie avait été enSemencée sur le milieu Novy-Neal modifié et le tube de culture mis à l’étuve à 22 degrés. Au bout de sept jours, aucune culture n'était apparente. Un ot examen, pratiqué le 1° juin, montre au contraire un développement des plus nets : corps flagellés caractéristiques, rosaces. Cette culture à pu être repiquée. Inoculations. — Avec un fragment du tissu enlevé par biopsie le 4 mai sur le même bouton, nous avons inoculé un autre singe bonnet chinois à la racine du nez, dans le derme. Cette inoculation a donné un - résultat négatif. ({nstilut Pasteur de Tunis.) UN ARGUMENT CONTRE LA RÉGÉNÉRATION AUTOGÈNE DES NERFS, par E. WERTHEIMER et Cu. Dupors. Nous avons signalé précédemment (1) qu'à la suite de la suture du bout central du lingual avec le bout périphérique de l’hypoglosse, ce dernier, après sa régénération, devient vaso-dilatateur, de vaso-cons- tricteur qu’il était, et l’inversion de sa fonction ne s'explique que si l’on admet que les fibres vaso-dilatatrices du lingual, ou plutôt de la corde de tympan, ont bourgeonné, dans le bout périphérique de l’hypo- glosse, jusqu'aux vaisseaux de la langue. On peut tirer de la même expérience un autre argument défavorable à la doctrine de la régéné- ration autogène des nerfs. Si le tronçon de l’hypoglosse se reconstitue sur place, n'est-il pas (4) Comptes rendus de la Sociélé de Biologie, 1906, t. IT, p. 569 ; Arch. inlern. de Physiol., 1907, p. 91. 7 M SÉANCE DU 20 JUIN 1099 évident qu'avec sa structure il doit retrouver son action sur les muscles de la langue ? On concoit bien que la section préalable de la corde du tympan abolisse, comme l’a montré Vulpian, les propriétés motrices acquises par le lingual ; mais on ne voit pas pourquoi, dans l'hypothèse de l’autorégénération, cette opération priverait l'hypoglosse de sa motricité. C'est pourtant ce que l’on observe. Vulpian n’a fait sur ce point qu'une seule expérience et a trouvé qu'après la section de la corde les excitations électriques ou méca- niques du bout périphérique de l'hypoglosse ne produisaient plus que « des effets très douteux, pour ne pas dire nuls » (f). L'épreuve, comme on voit, n'est pas absolument décisive et les termes dont se sert Vulpian laissent peser quelque incertitude sur ses résultats. Nous avons donc jugé utile de la répéter. Chez un jeune chien nous avons suturé, le 1°" août 1907, le bout cen- tral du lingual avec le bout périphérique de l’hypoglosse, après que le bout central de ce dernier nerf eût élé réséqué très haut. Le 16 novembre, la corde du tympan est sectionnée dans l'oreille moyenne. Le 26 novembre, soit 117 jours après la première opération, on met à nu les deux nerfs suturés. L'excitation du lingual ne produit, comme il fallait s’y attendre, ni contraction de la langue, ni vaso-dilatation de cet organe, mais celle du bout périphérique de l'hypoglosse ne provoque pas davantage, même avec le courant le plus fort, le moindre mouve- ment musculaire. D'où l’on peut conclure, il semble, que ce bout n’a plus de l'hypoglosse que le nom et qu'il représente maintenant un simple prolongement des fibres sensitives du lingual. Le même raisonnement s'applique à tous les cas où l’on réunit le bout central d’un nerf sensible au bout périphérique d’un nerf moteur, c'est-à-dire que la régénération autogène de ce dernier implique, comme conséquence obligée, le retour de ses propriétés motrices. Nous pouvons montrer par un autre exemple qu'elles ont définitivement disparu. Comme, dans le cas particulier des nerfs de la langue, l’expé- rience est compliquée par la pseudo-motricité de la corde du tympan, nous l'avons répétée dans des conditions plus simples. Nous nous sommes done adressés à un nerf purement sensitif, la branche sous- orbitaire du maxillaire supérieur, que nous avons réunie à la branche bucco-labiale supérieure du facial. Chez un premier chien, cette suture a été faite le 19 décembre 1907; le 18 mars on a seclionné le tronc du facial près de la parotide, pour amener la dégénérescence des filets de ce nerf qui auraient pu repousser jusque dans sa branche suturée; l’expé- rience définitive fut différée jusqu'au 6 mai (cent trente-neuf jours après la suture). Chez un second chien, la réunion des deux mêmes nerfs fut faite le 21 décembre 1907, la section du tronc du facial le 43 mai, et la (4) Arch. de Physiol., 1873, p. 597. 4100 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE mise à nu des nerfs suturés le 23 mai, cent cinquante-quatre jours après la suture. Chez aucun des deux chiens, l'excitation la plus forte de la branche bucco-labiale n'eut d'effet sur les muscles qu’elle anime normalement. AUGMENTATION PROGRESSIVE DE LA CONCENTRATION MOLÉCULAIRE DES RUMEURS DE L'ORGANISME PENDANT LA VIE ET APRÈS LA MORT, par À. JAvaL. La concentration moléculaire des liquides de l'organisme, lorsqu'elle perd son taux normal correspondant à A = — 0.56, subit des variations qui ne sont en général ni brusques ni passagères. Quand on constate dans les humeurs d'un organisme malade une augmentation anormale de cette concentration, on peut vérifier pendant un certain temps la permanence de cette hypertonicilé qui s’installe à un taux devenu fixe. On peut ensuite constater à plusieurs jours ou plusieurs semaines d'intervalle l’augmentation lente et progressive du taux de concen- tration. Après la mort, l'hypertonicité continue à s’exagérer. Voici quatre exemples de la marche progressive des concentrations moléculaires : Dee Cas novembre 1906 A Sérum —0.58.5 k 4 24 novembre 1906 (13 h. avaut la mort) A Sérum —0.63 Emphysème. ( 26 novembre 1906 (34 h. après la mort) A Sérum —0.76 Ops 2 160juille EPA) OEM EN AE RE A PAS ÉcUEAE? Mile m7 Leraoût MODE ER REC COOMARSÉRDMIREEUME Cardio-brighlique.( à août 1907 (2 h. avant la mort). . . A Sérum 0.6 MAMIE CR PAST quiderplenrale no Ogs. 3. 14 juin 1907000. ec OMAN TiIquide pleura =D) Néphrile scléreuse. SORA UT . . |. . | À Liquide pleural —0.65 ï sept. 1907 (24 h: re la Ha) A Liquide pleural —0.71 Taies HOUSE ar RE bide . . À Liquide pleural —0.57 Oss. 4. AGATÉC MODE ES ME PAT QqUuIde ble ETAT Diabôlte. | 10 févr. 1908 (18 h. après la mort) À Liquide pleural —0.67 11 févr. 1908 (42 h. après la mort) A Liquide pleural —0.71 L'hypertonicité des liquides du cadavre ne se produit pas par perte d’eaa, car celle-ci aurait pour conséquence une concentration saline; or, nous trouvons dans les liquides cadavériques examinés au moment de la mort, puis deux jours après, un taux de chloruration toujours fixe. L'hyperconcentration humorale est souvent un phénomène agonique. Elle peut se montrer aussi comme un phénomène uniquement cadavé- rique : un liquide d'hydropisie qui à présenté pendant toute la vie du SÉANCE DU 20 JUIN 1104 sujet une concentration moléculaire normale peut ne commencer à devenir hypertonique que dans le courant du premier ou du second jour qui suivent la mort. En voici quatre exemples : Does 2OMOCIODrE AOC PE CEE . . À Âscite —0.51 s 71 novembre 1906 (2 h. après la mort) . . A Ascite —0.58,5 Cirrhose. 9 novembre 1906 (46 h. après la mort). . A Ascite —0.62 Occ: AIINOVEMIDRE MO UC PRE TP EU A Ascite —0.56,6 | 30 novembre 1906 (30 min. ses la mort) À Ascite —0.58 Asystolie. 1er décembre 1906 (42 h. après la mort). . A Ascite —0.66 Os. 7 23 mai 1907 (6 h. après la mort). . . . . A Ascite —0.51,5 Cirrhose. 2% mai 1901 (30 h. après la mort) . . . . A Ascite —0.61 Os. 8. 2 août 1907 (4 h. après la mort) . . . . . A Ascite —0.56 Cirrhose. 28 août 1907 (28 h. après la mort) . . . . A Ascite —0.65 . Nous pouvons donc supposer que le même processus qui charge les liquides du cadavre de molécules en excès-peut se produire pendant la vie sous certaines influences pathologiques, ou que ce processus ayant commencé pendant la vie peut se continuer après la mort. En tous les cas, d’après nos nombreuses analyses, les augmentations de la concentration moléculaire que nous avons observées dans ces liquides ne nous paraissent pas pouvoir être attribuées à un afflux de chlorure de sodium. (Travail du Laboratoire de l'hôpital de Rothschild.) DE LA RÉSISTANCE DES GLOBULES DÉPLASMATISÉS DANS L’ANÉMIE PERNICIEUSE, par Eunt el ALEXIEFF. MM. Widal, Abrami et Brulé ont attiré l’attention sur la différence de la résistance globulaire des hématies déplasmatisées et ont fait de la diminution de résistance un signe différentiel entre les ictères d’origine hépatique et les ictères d’origine hémolytique. Dans le service de M. le professeur Bard, nous avons recherché si cette différence se retrouvait dans les cas d’anémie pernicieuse. Nous avons eu l’occasion d'examiner deux cas d'anémie pernicieuse essen- tielle. Dans l’un, se trouvant à la période d'état de l'affection avec 630.000 globules rouges, nous avons constaté une résistance globulaire indiquant un début de laquage à 46 gouttes avec le sang total et 58 gouttes au moyen des hématies déplasmatisées, soit le même syn- drome de discordance que dans les ictères hémolytiques. 4102 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans le second cas, au contraire, qui présentait 800.000 globules rouges, l’'hémolyse commençait à 62 gouttes dans les deux procédés (Chauffard et Widal) et révélait un parallélisme dans la diminution de résistance sous les deux formes envisagées. L'examen fut fait douze heures avant la mort et nous pensons qu'il n’y a pas lieu de considérer ce cas, observé à une phase très avancée, comme contradictoire, parce qu'il a pu s'agir de phénomènes préagoniques. Nous sommes d'autant plus fondés à admettre cette interprétation que nous avons eu l’occa- sion d'examiner une autre anémie grave avec splénomégalie se ratta- chant au type décrit par Banti sous le nom d'anémie splénique. L'examen hématologique révélait 1.850.000 globules rouges; la résis- tance globulaire présentait un début net à 48 gouttes pour le sang total et 58 gouttes pour les hématies déplasmalisées, tandis que le même examen fait huit jours avant la mort a donné 54 gouttes pour le sang total et 52 gouttes pour les hématies déplasmatisées. Le malade a succombé à une complication pulmonaire intercurrente qui a permis de vérifier l’état cirrhotique du foie et l'augmentation de poids de la rate qui atteignait 1.175 grammes. Comparalivement nous avons examiné deux cas d’anémie intense mais curable, l’un avec 160.000 globules rouges s'accompagnant d'hémorragies gingivales et intestinales, l’autre avec 900.000 globules rouges, chez un hémophilique avéré, ayant eu des hémorragies pro- fuses. Dans les deux cas, il n’y avait pas de discordance des résistances, le seuil de l'hémolyse se faisant, le premier à 56 et 54 gouttes, le second à 48 gouttes dans les deux procédés. De ces faits trop peu nombreux pour permettre des conclusions défini- tives, il semble cependant résulter que le phénomène de Widal appar- tient à l'’anémie essentielle comme aux ictères hémolytiques, alors qu'il fait défaut dans les anémies symptomatiques transitoires, de sorte qu'il peut être d’une réelle utilité pour le pronostic ainsi que le diagnostic de ces affections. | (Clinique médicale de Geneve.) DISTRIBUTION DES ALTÉRATIONS CELLULAIRES DU SYSTÈME NERVEUX DANS L'INSOMNIE EXPÉRIMENTALE, par RENÉ LEGENDRE et HENRI PIÉRON. Nous avons déjà signalé l'existence d’allérations dans les cellules nerveuses de l'écorce cérébrale des chiens soumis à l’insomnie pendant plusieurs jours, altérations réparables sous l'influence du sommeil (4). (1) Cf. Comptes rendus de la Soc. de Biol., t, LXII, n° 7, p. 312, et n° 19, p. 1007. SÉANCE DU 20 JUIN 1108 Plusieurs examens nouveaux ont entièrement confirmé nos premiers résultats et mis en évidence le parallélisme qui existe entre l'intensité des altérations cellulaires et l'intensité du besoin de sommeil. Ces examens avaient toujours porté sur l’écorce du lobe frontal. Dans une nouvelle expérience, l'examen histologique a été étendu à d’autres régions de l'axe cérébro-spinal, afin de rechercher la distri- bution approximative des altérations. Bruyant G', 21 kilogrammes. Le chien est astreint à veiller le 1° mars, sui- vant la méthode déjà indiquée : on le promène toute la nuit; le jour il reste attaché, de telle sorte qu'il puisse s'asseoir, mais non se coucher, et on le surveille pour l'empêcher de se laisser aller à la somnolence. Le 10 mars, le besoin impératif de sommeil est intense ; il est, après saignée, sacrifié par section du bulbe à 11 heures du matin. L’encéphalee et la moelle cervicale avec les ganglions spinaux sont enlevés et mis dans le formol à 10 p. 100. Il est prélevé, pour les examens histologiques, deux segments de moelle cervicale, deux segments du bulbe, au-dessous de l'olive, un ganglion spinal, deux fragments de cervelet, deux de la pointe du lobe occipital de l'hémi- sphère gauche, deux du gyrus sigmoïde, en arrière du sillon crucial, deux, enfin, de la pointe du lobe frontal de l'hémisphère gauche; toutes ces pièces sont traitées, les unes par la méthode de Nissl, ies autres par la méthode de Bielschowsky. Les pièces traitées par la méthode de Bielschowsky furent mises ensemble dans les mêmes bains pendant le même temps, et environ 500 coupes furent examinées. Voici les résultats de cet examen : Le ganglion spinal examiné par la méthode de Nissl a ses cellules absolu- ment normales, avec noyau central à un nucléole; le dédoublement du nu- cléole, son excentricité et celle du noyau sont très rares; la substance chromatophile est normale, les grains sont abondants et bien distribués, il n’y a pas de vacuoles intracytoplasmiques. Parfaitement normales sont les cellules des cornes de la moelle et des noyaux du bulbe; il n’en existe aucune présentant la moindre altération. Dans le cervelet, quelques cellules de Purkinje seules présentent une légère chromatolyse. En ce qui concerne le lobe occipital, la normathité paraît encore la règle: il n'y à pas de chromatolyse des cellules, le noyau est central, le nucléole très rarement excentrique, les cellules névrogliques sont normales. Dans la région du gyrus sigmoïde, les altérations apparaissent assez nette- ment : le volume cellulaire est parfois réduit; le noyau quelquefois excen- trique ainsi que le nucléole; mais ces cas sont rares; quelques petites vacuoles intraprotoplasmiques apparaissent dans certaines cellules, et, assez rarement, on aperçoit des varicosités dendritiques. Dans les cellules atteintes, ce qu'il y a de plus net, c’est la chromatolyse, qui est fréquente. Autour de ces der- nières, les cellules névrogliques sont abondantes (1). Dans la région préfrontale enfin se manifestent des lésions beaucoup plus (1) Les altérations se manifestent plus nombreuses dans la pièce traitée au Nissl que dans celle traitée par la méthode de Bielschowsky. 1104 SOCIÉTÉ, DE BIOLOGIE fréquentes et beaucoup plus intenses. Le volume cellulaire est très souvent réduit, la cellule apparaît ratatinée, le noyau et le nucléole sont très souvent excentriques, au point que le nucléole semble parfois tangent au bord cellu- laire, et apparaît seul avec netteté dans les coupes colorées au Nissl, à cause de l’achromatose parfois totale du corps cellulaire. La chromatolyse est en effet extrêmement répandue et très intense. Si les varicosités dendritiques sont relativement rares, en revanche la vacuolisation du protopläsma est très fréquente; on voit de nombreuses vacuoles de volume souvent considérable à l’intérieur des cellules les plus atteintes, autour desquelles se pressent les cellules névrogliques multipliées. Au point de vue de la distribution corticale, on note que les cellules les plus atteintes sont toujours les grandes pyramidales; les horizontales ne paraissent guère touchées, les petites pyramidales et les polymorphes sont peu altérées. Dans les grandes pyramidales, il existe d’ailleurs toujours isolées cà et là, des cellules encore normales à côté des autres. Il serait imprudent de se livrer dès maintenant à l'interprétation de ces faits. Nous signalerons seulement que, dans les recherches de Pugnat (1) et de Guerrini (2) sur les allérations provoquées par la fatigue volontaire (chiens soumis au travail à la roue), si l'écorce seule paraissait atteinte, les lésions se localisaient surtout, d'après les indi- cations d’ailleurs insuffisantes de ces auteurs, dans la région motrice entourant le sillon crucial, tandis que, dans notre observation, la région frontale est beaucoup plus atteinte. En outre, Pugnat signale que les glandes pyramidales n'étaient absolument point touchées, et que les altérations se limitaient aux cellules les plus superficielles, tandis que nous avons noté la prédominance très marquée des altéra- tions des grandes pyramidales. Nous comptons continuer ces recherches, compléter ces observations et reprendre les expériences d’insomnie par le travail à la roue. (Travail du Laboratoire de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, à Villejuif, et du Laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle.) (1) Pugnat. Recherches sur les modifications histologiques des cellules nerveuses dans la fatigue. Journal de Physiol. et de Path. gén., mars 1904, p. 183-187. (2) Guido Guerrini. Delle minute modificazioni di struttura della cellula nervosa corticale nella fatica. Riv. di Patol. nerv. e mentale, janvier 1900, V., 1, p. 1-18. CR nn À, = a — nv SÉANEE DU 20 JUIN 4103 DIGESTION RAPIDE PAR LA PAPAÏNE A HAUTE TEMPÉRATURE DE QUELQUES TISSUS ANIMAUX, par E. Pozerskr. Dans deux notes publiées en collaboration avec MM. Delezenne et Mouton (1), nous ayons montré que la papaïne pouvait digérer brusque- ment soit du sérum sanguin, soit de l'ovalbumine, quand on portait rapidement à l’ébullition les mélanges de ferment et de substance à digérer. Les résultats obtenus nous ont conduit à étudier ce qui se passait : lorsqu’au lieu d’ajouter à de la papaïne du sérum ou du blanc d'œuf, on y portait des fragments de muscles ou d'organes divers, tels que ganglion mésentérique, rate, foie, rein, cerveau. Nous avons à cet effet employé des macérations de papaïne de Merck à 2 p. 100 dans l’eau physiologique, et filtrées sur papier. Dans des tubes contenant 10 centimètres cubes de solution, nous avons introduit 0 gr. 50 de viande de veau finement hachée. Les tubes étaient portés dans un bain-marie à 75 degrés et agités de temps en temps. De demi-heure en demi-heure on retirait un tube, on précipitait les albuminoïdes coagulables par lacide trichloracétique à chaud; le coagulum était reçu sur un filtre taré, desséché et pesé. Chaque échantillon était comparé à une même dose de viande portée à la même température, pendant le même temps, dans 10 centimètres cubes d’eau physiologique et traitée de la même facon par l'acide trichloracétique. Les chiffres trouvés ont été vérifiés plusieurs fois par des dosages d'azote. Nous avons pu constater qu'après une heure et demie de contact avec la papaïne, la viande était à moitié digérée à la température de 75 degrés. Après trois heures de séjour dans le thermostat le muscle était aux trois quarts digéré. * La température de 75 degrés n’est pas la température optima d'action de la papaïne. Cette action est beaucoup plus intense à 80 degrés; la digestion est alors presque complète en une heure et demie. À 90 degrés le pouvoir protéolytique décroit, à 100 degrés il s'exerce encore, quoique très faiblement, pendant les premières minutes. La papaïne préalablement chauffée à 100 degrés pendant quinze minutes a perdu son action protéoiytique. La papaïne précipitée par l’alcool conserve le pouvoir de digérer la viande à 80 degrés. En faisant agir la papaïne sur divers organes de lapin, tué par saignée, nous avons vu qu'à 15 degrés les muscles de cet animal sont (1) Comptes rendus de la Société de Biologie, 1906, pp. 68 et 309. 1106 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE presque complètement digérés en une heure et demie; les ganglions mésentériques se digèrent aussi rapidement. Le foieestaux trois quarts digéré au bout du même temps. Le rein et la rate sont plus difficilement protéolysés, tandis que le cerveau se digère beaucoup plus lentement. La digestion de tous ces organes est poussée jusqu'aux protéoses et aux peptones. Cette action protéolytique de la papaïne sur les tissus animaux est infiniment plus intense à ces hautes températures qu’à la température de 40 degrés. Nous avons fait digérer, en effet, aseptiquement des tissus animaux par la papaïne à 40 degrés, et nous n’avons jamais eu de digestion appréciable avant vingt-quatre heures. En résumé, ces expériences, s’ajoutant à celles que nous avons publiées précédemment, montrent que la papaïne estun ferment digestif agissant avec une intensilé maxima vers 80 degrés et qu'il se distingue par ce caractère des autres ferments protéolyliques tels que la pepsine et la trypsine. (Travail du Laboratoire de physiologie de l'Institut Pasteur.) SUR UN NOUVEAU FLAGELLÉ, PARASITE DE L'INTESTIN DES MUSCIDES, AU CONGO FRANÇAIS, par E. RouBaun. J'ai rencontré à Brazzaville, dans le tube digestif de Pycnosoma puto- rium Wied., un curieux type de flagellé qui s’écarte notablement des formes jusqu'alors connues. Le parasite se présente sous trois aspects principaux : 1° Des formes géantes (fig. 1 et 2) dépassant souvent 200 y de long sur une largeur maxima de 3u5 à 5u, dont le corps s’effile progressive- ment en arrière du pôle flagellifère, en un prolongement filiforme de longueur démesurée. Le noyau est sphérique ou ovalaire, de 3 à 6 p de diamètre maximum. Le blépharoplaste situé en avant du noyau, gros, allongé transversalement, donne naissance à une racine flagellaire simple, difficilement visible; la partie libre du flagelle est, soit très courte, soit nulle, et remplacée complètement par une masse d'apparence muqueuse, peu colorable, formant bouchon au pôle flagellifère du corps; 2 Des formes jeunes (fig. 6) de 18 à 20 u de long sur 4x5 de large, à noyau également globuleux, mais dont le flagelle libre mesure plus de deux fois la longueur du corps. On trouve tous les intermédiaires, au point de vue des dimensions et de l’effilement de la région postérieure, entre ces formes el les précédentes; le flagelle se raccourcit en même temps que la taille augmente; Q pu ” RS + FC Te NN æ si ati SÉANCE DU 20 JUIN | 1107 — 3° Des formes trypanosomes (fig. 3, 4, 8, 9, 10) pourvues d’un corps arqué ou tordu en S très étiré, de 18 y de long sur 1x5 de large. Le blépharoplaste est très gros, arrondi, saillant à l'extrémité postérieure acuminée du corps. Le noyau, médian, est allongé en un bâtonnet grêle plus ou moins sinueux. Il n’y a pas de membrane ondulante; le flagelle parait interne, tordu en boucle vers l'arrière dans sa partie libre, qui atteint 35 4. Parfois, on peut suivre dans sa longueur une mince bordure protoplasmique continue (fig. 9-10). Ces trypanosomes rappellent élon- namment les gamètes mâles de 77. Lewisi figurés par Prowazek (1). Tous les intermédiaires existent entre ces formes et les précédentes (fig. 5 et 7). Leptonomas mirabilis, n. sp. X 900 env. 1, 2. — Formes géantes. 3, 4. — Trypanosomes fixés; -- 5, Déplacement du blépharopl'aste; — 6, Forme normale jeune; — 7, Forme normale à noyau de Trypanosome. 8. — Trypanosome libre. 9, 10. — Trypanosomes à bordure protoplasmique flagellaire. Association par soudure des flagelles. 11. — Formes grégariniennes. Les trypanosomes se rencontrent seuls et libres dans la partie moyenne de l'intestin moyen; ils se déplacent dans le liquide intestinal par détorsion brusque de leur long flagelle, qui agit comme une rame. Plus bas, surtout dans la première partie de l'intestin postérieur, on reconnaît dans un amas compact le chevelu entortillé des formes géantes. Or, la dissociation montre qu'à chaque forme âgée se trouve en général fixé par l'extrémité du flagelle accollée au bouchon flagellaire un nombre variable des autres formes à tous les stades de développement, depuis le stade trypanosome. Quelquefois, toutes les formes de la colonie sont géantes; ailleurs, ce sont des trypanosomes (fig. 9-10) ou des parasites jeunes qui s'unissent par l’extrême bout du (1) Studien über Säugetiertrypanosomen. Arbeit. a. d. Kaïserl. Gesundh., . XXII, 4905. 4108 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE ee — 7 flagelle. L'ensemble des colonies étroitement emmêlées forme un paquet grouillant dans l'intestin postérieur. La division longitudinale s’observe chez les parasites jeunes et d’âge moyen ; jamais chez les trypanosomes. Dans l’ampoule rectale, enfin, on trouve, fixées aux parois ou dans les fèces, des masses arrondies sans enveloppe, de 4 à 10 & de long (fig. 411), iden- tiques d'aspect aux formes grégariniennes décrites par Léger (1), notamment pour Crithidia minuta. J’ai rencontré le parasite sept fois sur une centaine de Pycnosomes étudiées ; jamais chez P. marginatum Wied. Souvent, il y a infection mixte avec Herpetomonas muscæ domesticæ Burn., mais qui se cantonne alors dans l'intestin antérieur. Ce dernier parasite se montre d’ailleurs chez 90 p. 100 des Pycnosomes. Ayant constaté la netteté des traits de structure énoncés à son sujet par Prowazek (2), je considère comme nécessaire d’en distinguer génériquement les formes à flagelle unique. Adoptant alors à ce sujet pleinement la manière de voir de Chatton et Alilaire (3\, le nouveau flagellé appartiendra au genre Leptomonas et je le désignerai sous le nom de L. mirabilis n. sp. Je ferai prochainement connaître un nouveau parasite du même type qui me permettra d'entrer plus avant dans quelques détails théoriques relatifs à ces intéressants Flagellés. (Mission d’études de la Maladie du sommeil au Congo.) RELATION ENTRE LA GRANDEUR DES YEUX ET LE POIDS DE L'ENCÉPHALE CHEZ LES VERTÉBRÉS INFÉRIEURS, par L. Lapicoue et H. LaAuGIERr. En cherchant l'influence du poids du Corps sur le poids de l'encéphale chez les vertébrés inférieurs, nous nous sommes heurtés à de grandes difficultés. Ce que nous voulions déterminer, ce n'élait pas, comme l'a fait Donaldson (4) chez quelques batraciens, la loi de croissance corré- lative dans une espèce, mais la relation homologue à celle qu'exprime la loi de E. Dubois pour les mammifères et les oiseaux. Dans ce cas, il faut : 1° opérer sur des adultes; 2° comparer les moyennes d'espèces semblables quant à leur organisation nerveuse (isoneures). Or, 1° la notion d’adulte (individu ayant atteint une taille qui restera fixe pendant une grande partie de la vie) ne peut pas être trans- (4) Archiv für Protistenkunde, 11, 1903. (2) Arbeit. a. d. Kaïserl. Gesundh., XX, 1904. (3) Comptes rendus de la Société de Biologie, 6 juin 1908. (4) Journal of comparative Neurology, passim. SÉANCE DU 20 JUIN 1109 portée telle quelle des oiseaux et des mammifères aux vertébrés infé- rieurs ; 2 il est difficile de reconnaitre les espèces isoneures. En examinant cette seconde condition, nous avons remarqué assez souvent des différences notables dans le poids encéphalique d’espèces que nous aurions a priori supposées égales à ce point de vue, les poids du corps, d'autre part, étant sensiblement égaux; par exemple, les deux espèces de grenouilles communes. Parmi les poissons, qui présentent au maximum les difficultés que nous venons de signaler, notre attention fut altirée par le fait suivant. Deux espèces de Dorades (Sparidæ), communes dans la Manche, et qui, d’ailleurs, se trouvent couramment sur les marchéS de Paris, nous donnaient des poids encéphaliques nettement différents. Une de ces espèces est remarquable par ses yeux très grands; l’autre espèce a des yeux encore grands, mais manifestement moins grands que la première. Aux yeux plus grands correspond un encéphale plus lourd, comme le montrent les chiffres ci-dessous. (Pour mesure de l'œil, nous inscrivons, sous la rubrique diamètre oculaire, la moyenne des deux grands axes perpendiculaires à la ligne de visée; dans ce plan, d’ailleurs, l'œil est ici à peu près rond.) POIDS POIDS DIAMÈTRE du corps. de l'encéphale. oculaire (en millim.). Doradernise ere 520 1,057 20 » Id. re 1,180 1,374 27 » Id. nee 120 1,000 20,5 Move 807 _ 4,140 22,5 Dorade rose (1). . . . 850 1,663 36 » Id. RRREURENS 660 1,475 31,5 Id. IRD TES 850 1,453 32,5 Id. HR 820 1,631 34,0 Moy 195 15500 < 33,0 Les chiffres que nous avons recueillis sur d’autres poissons nous paraissent montrer que dans tout cet ordre le poids encéphalique est fonction, d'une part de la grandeur de l'œil, d'autre part de la gran- deur du corps; mais nos matériaux ne nous permettent pas encore de calculs précis. (4) Pagellus centrodontus. Nous remercions M. Pellegrin d'avoir bien voulu nous donner cette détermination. La Dorade grise est, très probablement, Cantharus griseus. La valeur physiologique de l'idée suggérée par notre obser- vation est évidemment indépendante de la détermination exacte de cette seconde espèce. Néanmoins, comme nous pourrons prochainement vérifier celle-ci, nous la confirmerons ou la rectifierons dans une publication ulté- rieure. Biozocir. Comptes RENDUS. — 1908. T. [.XIV. 19 1110 SOCIETÉ DE BIOLOGIE On sait que, chez ces animaux, les lobes optiques forment une portion consi- dérable de l'encéphale; l'augmentation porte principalement, mais non exclusivement, sur ces parties. La proportion pondérale des lobes optiques à l’encéphale total (déterminée sur pièces fixées dans l’eau de mer formolée à 4 p. 100) a été trouvée de 0,29 chez la dernière dorade verte du tableau et 0,37 chez la dernière dorade rose. Nous avons alors repris quelques espèces de Sauriens et de Batraciens en comparant deux espèces ni trop éloignées dans l'échelle de l’évo- lution, ni trop différentes par le poids du corps. La relation étroite entre la grandeur de l'œil et le poids de l’encé- phale apparaît nettement sans calcul. Voici des chiffres qui sont des moyennes, sinon définitives, du moins déjà caractéristiques de chaque espèce : POIDS POIDS DIAMÈTRE du corps. de l’encéphale. cculaire. Batraciens : Rana esculenta. . . . 44,5 0,106 8,0 RAA SS COMENT 53,0 0,088 6,6 Alyles obstetricans. . dl 0,041 4,4 Hyla arborea. . . . . 4,8 0,043 4,6 Sauriens : Lacerta viridis. . . . 16,8 0.093 8,8 Anguis fragilis. . » o 18,9 0,037 2,8 Nous ne prétendons pas, bien entendu, qu'il n’y ait pas d’autres variables importantes. Ainsi le crapaud, avec Les chiffres suivants : te POIDS À POIDS DIAMÈTRE du corps. de l'encéphale. oculaire. Bufo vulgaris . . . . 2) 0,073 AM montre une infériorité encéphalique tenant à une cause non mesurée. Il n’en reste pas moins établi que l'étendue de la surface rétinienne (mesurée simplement par le carré du diamètre oculaire) est un facteur prédominant dans le développement quantitatif de l’encéphale. SÉANCE DU 20 JUIN: AAA AcTION DE L'ACT ET pu /VaOH SUR L’ANTIGÈNE CHOLÉRIQUE, par GC. LEvapiTI et S. MUTERMILCH. L’antigène cholérique, qui, en présence d’un sérum vibriolytique, dé- termine le phénomène de Bordet et Gengou, est soluble dans l'alcool à 85 degrés et résiste à l’ébullition (1). Nous avons recherché comment il se comporte vis-à-vis des acides et des bases en procédant de la facon suivante : : Nous avons déterminé tout d’abord la quantité d’acide chlorhydrique et de soude (solution déci-normale) qui, en présence de 0,05 sérum de cobaye et d'une dose suffisante d’ambocepteur de lapin, n'empêche pas l’hémolyse des hématies de mouton (sol. 5 p. 100). Puis, nous avons ajouté à de l'ex- trait de vibrions cholériques (2) (chol. Cassino) des quantités variables d'acide ou de base, de facon à obtenir des dilutions non antihémolysantes par elles- mêmes. L’extrait mélangé à de l'acide chlorhydrique ou à de la soude, en même temps que des extraits témoins nous servaient à faire l'expérience de Bordet et Gengou. Nous avons employé comme anticorps le sérum des lapins immunisés avec des vibrions morts. a EXTRAIT DILUÉ RÉSULTAT. HÉMOLYSE SÉRUM ec avec HCI, sol. ANTICHOLÉRIQUE ï Extrait | . HCI ; HCI . eau salée. 50 ©t 100 normale. témoin. |35 normale. Too n0rmale. ; artielle. resque resque 0.1 fPartiell Presq Presq complète.| complète. 0.2 ‘Trace. | Partielle. | Presque Au 10e, complète. 0,5 0 0 Frace. | 0,8 ( 0 0 | 0,1 0 Û. 0 Pur 0,2 0 0 0 l | 0,3 0 0 Q] — Complète.| Complète.| Complète, 0,1 Presque Id. Id. complète. Pur. 0,2 Id. Id. Id 0,3 Partielle. Id. | Id. (1) Levaditi et Mutermilch. Comptes Rendus de la Société de Biologie, 1908, vol. LXIV, p. 406 et 844. (2) 0,1 de poudre de vibrions pour 20 c.c. d’eau salée isotonique, [119 SOCIÉTÉ DE BIOLGGIE L'expérience montre que l'acide chlorhydrique employé à des doses non anlihémolytiques ne produit qu'une faible atténuation de l’antigène cholérique, malsré la précipitation d'une partie des albuminoïdes contenues dans l'extrait de vibrions. L'NaOH, utilisé à la même dose, laisse intact cet antigène. Il en résulte que les produits vibrioniens qui se combinant avec l’an- ticorps engendrent la fixation du complément sont assez résistants vis-à-vis des solutions relativement faibles d'acide chlorhydrique et de soude. Mais, même après l’action de l'acide en solution déci-normale, il est possible de régénérer l’antigène en neutralisant le mélange à la phénol-phtaléine et au tournesol. 2 c. c. 5 d'extrait cholérique est mélangé à 2 c. c. 5 d’une solution 1/10 normale d'HCI; il se produit un précipité abondant. Le lendemain on neutra- lise à l’aide d’une solution 1/10 normale de soude et on fait l'expérience de Bordet et Gengou, en présence de 0 c. c. 4 de sérum anticholérique. » --EXTRAIT ACIDIFIÉ EXTRAIT EXTRAIT TÉMOIN À Lez puis neutralisé. 0,1 DiXC: DC. Au 10€. 0,5 0 ven 0,8 0 0 \ 0,1 0 0 Pur . HAUTS 2 0 0 0053 0 () L'action des solutions faibles d'acide chlorhydrique atténue sensi- blement le pouvoir antihémolytique propre(1) de l'extrait des vibrions. Cela tient, très probablement, à la précipitation des matières protéiques précipitables par ces solutions. Ces matières ne paraissent pas avoir des rapports avec l’antigène qui intervient dans la réaction de Bordet et Gengou. En effet, le liquide clair obtenu après la centrifugation du précipité provoqué par l'action de l'acide garde, en partie, ses pro- priétés et détermine la fixation du complément en présence d'un sérum anticholérique(2). ConcLusions. — L’'antigène cholérique, soluble dans l'alcool à 85 degrés etthermostabile, résiste à l’action des solutions relativement faibles d'acides et d'alcalis. Il peut être régénéré après la neulralisation des solutions 1/10 normales d'HCI. Sa constitution chimique parait plus simple que celle des matières protéiques précipitables par la chaleur et les acides. (Travail du Laboratoire de M. Metchnikoff à l'Institut Pasteur.) (4) Sans emploi de sérum anticholérique. (2) Nos constatations concordent avec celles de Morgenroth, de Noguchi et de Doer, concernant la régénération du venin, des toxines et du complément, après la neutralisation des solutions aciditiées. SÉANCE DU 20 JUIN 1113 ACTION DU CURARE SUR LA COAGULABILITÉ DU SANG, par M. Doyon. Le curare détermine l'incoagulabilité du sang dans certaines condi- tions. J’ai obtenu ceteffet d’une manière constante, chez des chiens de 13 à 14 kilogrammes, en injectant 20 centimètres cubes d’une solution de curare à 1 p. 100 dans une veine de la circulation générale. La phase pendant laquelle Je sang circulant est incoagulable peut durer plusieurs heures. L’injection dans le canal cholédoque a les mêmes effets que l'injection intra-veineuse. /n vitro le curare rend le sang incoagulable seulement à très hautes doses. J'ai constaté la coagulation d’un mélange de 20 centimètres cubes de sang et de 5 centi- mètres cubes d’une solution à 4 p. 100 de curare. L’incoagulabilité s'explique peut-être par la présence de venins dans le mélange complexe vendu sous le nom de curare. Le plasma obtenu par centrifugation du sang rendu incoagulable était à peine teinté. Au microscope le sang paraissait absolument normal. J'ai expérimenté avec deux échantillons d’origine distincte. (Travail du Laboratoire de physiologie de la Faculté de médecine de Lyon.) LES OPSONINES DANS LES ÉTATS THYROÏDIENS. Il. — Les opsonines des animaux éthyroïdés, par S. Marek. Dans une précédente communication (1), j'ai montré que l’opothérapie thyroïdienne augmente très nettement le pouvoir opsonique du sérum des animaux. Ce fait conduisait tout naturellement à étudier l'in- fluence exercée par l’ablation du corps thyroïde sur les opsonines, Nous avons commencé ces recherches en utilisant le sérum de chiens opérés dans un autre but, par M. L. Launoy, et mis par celui-ci très aimablement à notre disposition. Le sérum de quatre chiens éthyroïdés et saignés à la période des accidents caractéristiques a, dans tous les cas, montré, par rapport au sérum d'animaux neufs, une diminution des plus évidentes de son pouvoir opsonique. (1) S. Marbé. Les opsonines des animaux hyperthyroïdés. Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXIV, 1908, n° 21, p. 1.058. AALZ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Mais comme les chiens que nous avons utilisés avaient subi en même temps que l’ablation du corps thyroïde l'extirpation totale des glandes parathyroïdes, nous avons, dans la suite, fait la plupart de nos expériences sur le lapin, animal chez lequel l'indépendance des deux organes glandulaires permet plus aisément de séparer les phénomènes attribuables à la glande thyroïde elle-même. Pour l'appréciation des résultats, nous avons pris comme animaux témoins soit des lapins neufs, soit des lapins auxquels nous avions fait subir le même traumatisme opératoire qu'aux animaux éthyroïdés, mais dont les glandes thyroïdes avaient été laissées en place. En examinant le sérum de ces différents animaux, nous avons tou- jours trouvé un abaissement notable du pouvoir opsonique du sérum chez les animaux éthyroïdés. Le 28 mai, nous évaluons le pouvoir opsonique du sérum normal des lapins n° 98, de 2.660 grammes, du n° 2%, de 2.420 grammes, du n° 58, de 3.120 grammes et du sérum du lapin hyperthyroïdé, n° 39, de 1.920 grammes, et nous avons trouvé pour le bacille de Koch : N° 25 (témoin) . AE 0 ee Leucocytes avec bacilles : 45 p. 100 NONSNTEMOIN) IEEE — — 49 p. 100 No 58 (témoin) . ae — — 41 p. 100 No 39 (hyperthyroïdé). . . . == — 19 p. 100 Le 29 mai, nous éthyroïdons les lapins n° 25, n° 98, n° 39, et nous faisons la même opération sans thyroïdectomie au lapin n° 58. Le 2 juin on prélève le sang de ces animaux et d’un lapin neuf, n° 60, de 2 kgr. 360, et on trouve pour une émulsion plus faible de bacilles de Koch : No 60 (témoin neuf). . . . . Leucocytes avec bacilles : 49 p. 100 No 58 (témoin traumatisé). . = = 26 p. 100 Nos8Méthyroidé) LE NT — — 26 p. 100 NES ON ÉtRyrOIde)E CRE — — 27 p. 100 N° 25 (éthyroïdé) . . . . . . _ = 30 p. 100 Le 5 juin nous saignons de nouveau ces animaux et un témoin neuf n° 2; l'examen nous montre pour une autre émulsion de bacilles de Koch : No 2 (témoin neuf) .: , . . Leucocytes avec bacilles : 60 p. 100 N° 58 (témoin traumatisé). . — — 53 p. 100 Nos SN ÉLOYTOIUE) Em — — 30 p. 100 NP 8 (ÉtRYTOIUIE) ERA — — | 34 p. 100 Le 7 juin, uous pratiquons l’ablation du corps thyroïde des lapins n° 60 et n° 2 (anciens témoins), et le 10 juin nous trouvons : No 50 (témoin neuf) - . . . Leucocytes avec bacilles : 28 p. 100 N° 58 (témoin traumatisé) . — — 35 p. 100 No 60 (éthyroidé),. .. . . S Fr 17 p. 100 No- 2 (éthyroïdé). . . . . . _ _— . 18 p. 100 SÉANCE DU 20 JUIN : | HAS Le même résultat a été obtenu pour d’autres espèces microbiennes; le plus démonstratif est celui fourni par le staphylocoque (10 juin) : No 50 (témoin neuf). . . . 454 staphylocoques pour 100 leucocytes. No 58 (témoin traumatisé). 690 — — No ON Ééthyroidé) 7e Ne 0258 — — Nono ÉtMyroidé) 22-0280 — — Ces séries successives d'examens montrent nettement que le pouvoir opsonique du sérum s’abaisse chez les animaux éthyroïdés, que l’opé- ration ait été faite sur un animal neuf ou sur un animal préalable- ment soumis à l’opothérapie thyroïdienne. On constate, d'autre part, qu'une simple plaie musculo-cutanée peut, dans une certaine mesure, abaisser également le pouvoir opsonique ; mais tandis que celui-ci se maintient pendant un temps très long au même chiffre chez l'animal éthyroïdé (vingt-cinq jours dans trois cas), il revient rapidement à la normale et même la dépasse chez l'animal qui a été simplement traumatisé. : (l'ravail du Laboratoire de M. Delezenne à l'Institut Pasteur.) DES MUTATIONS HYDRIQUES TRANSCUTANÉES, par M. Cuiray et A. LAMARRE. L'étude des mutations hydriques qui peuvent se faire à travers la peau, sous l'influence des bains et douches, a fortement préoccüpé les physiologistes, il y a une cinquantaine d'années, mais semble depuis cette époque avoir été complètement abandonnée. Pourtant les recherches ont laissé la question indécise. Tandis que Seguin, Poulet, J. Currie, Fléisher, Hebra, Saphey niaient toute absorption à l'état normal, Madden, Bill, Collard de Martigny, Vierordt, Berthold, Homolle, Duriau, L. Hébert, Villemin l’admettaient avec ou sans réserve, et Edwards, Gerdy, Béclard commencaient à apercevoir l'influence de la température sur le sens des courants hydriques qui se font à travers la peau. Nous avons repris ces recherches en nous entourant de toutes les précautions nécessaires pour éviter les causes d'erreur et nous en avons dégagé les lois suivantes relatives à l’action des bains et douches : 1° Dans les mêmes conditions physiques, hygrométriques, et avec la même eau, deux sujets poursuivant une longue suite d'expérience ont dans un certain nombre de cas pris du poids dans le bain, tandis que d’autres fois il en perdaient. Ces pertes et ces prises montrent que suivant 11168 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE les cas, l'organisme absorbe ou élimine de l’eau à travers la peau, étant écartées les nombreuses causes d'erreur qui existent dans de telles recherches. 2 Le sens des échanges hydriques transcutanés est pour une eau donnée réglé par la température. Dans nos expériences, les sujets ont constamment pris du poids dans les bains à 34 degrés. (En quarante minutes, 150, 50, 50, 100; en vingt minutes, 100,110, 100, 100, 120; en dix minutes, 130, 150, 100, 120.) Ils en ont constamment perdu à 38 degrés. (En quarante minutes 400, 400, 900, 300, 500; en vingt minutes, 500, 600, 140, 20; en dix minutes 150, 25, 100 ei 60). Le point d'équilibre compris entre les températures où l'organisme absorbe et celles où il élimine de l’eau, point où le poids ne varie que du fait de l’exhalaison pulmonaire, constitue le point isotherme. Pour une eau donnée et un sujet donné ce point est remarquablement fixe, c'est une constante. Les sujets à point isotherme élevé s’accommodent mal des bains à température basse et vice versa, ce qu'on pourrait exprimer de la façon suivante : Le coefficient de sensibilité thermique de la peau varie parallèlement à son pouvoir absorbant vis-à-vis de l'eau. 3° L’intensilé des échanges hydriques transcutanés dépend dans une certaine mesure de la durée d’application des bains et douches, mais elle n’est pas directement proportionnelle au temps d'application, car la courbe des effets obtenus passe par un maximum après lequel elle décroît au bout d'un temps variant de vingt à quarante minutes. 4° L'intensité des échanges hydriques dépend également de la densité de l’eau. Si on fait une série d'expériences avec les mêmes sujets et la même eau, on constate qu'en élevant artificiellement la densité de l’eau par addition de sel marin (5 kilogrammes pour 200 litres), on élève nota- blement le point isotherme. Ainsi tel sujet qui, dans un bain à 38 degrés, perdait de 400 à 900 grammes, ne perd plus que 30 à 50 grammes dans la même eau salée, toutes choses égales d’ailleurs. Tel autre qui à 34 degrés gagnait 50 et 150 dans l’eau normale prend dans le bain d'eau salée et de température et durée égales 150, 220, soit le double et plus. 5° La pression fait varier le point isotherme et c'est par là que s'explique l’action de la densité. Elle explique aussi pourquoi l’on peut faire absorber plus facilement de l’eau par la douche qe par le bain. 6° L'état organique influe sur les mutations hydriques et cela explique les divergences de résultat d'auteur à auteur. Si l’on déshydrale l’orga- nisme par un bain d’air chaud et qu’on le soumette ensuite à l’action d'une simple douche tiède, on lui fait prendre en trois minutes 300 grammes alors que, par exemple, il en avait perdu 800. 1° Indépendamment de toutes ces causes de varialions, chaque eau SÉANCE DU 20 JUIN 1117 porte en elle un quidquid ignotum, en vertu duquel les diverses eaux se comportent différemment au point de vue de la perméabilité cutanée, même si l’on se place dans des conditions identiques de sujet, de temps et de thermalité. Nos expériences ont été faites avec une eau très peu dense. De toutes ces constatations, il ressort que par la connaissance de ces diverses lois on peut à volonté régler l'absorption ou l'élimination d'eau à travers la peau. On peut donc, suivant les besoins, hydrater ou déshydrater l'organisme. De plus, on pourrait inférer de ceci que les mutations transculanées des solutions salines suivraient les mêmes lois. C’est ce que nous étudierons dans une note prochaine. M. LAPICQUE. — Je remarque que les augmentations de poids sont à peu près indépendantes de la durée de l'immersion entre quelques minutes et une demi-heure. Autrement dit, l'effet de l'immersion atteint son maximum en un temps très court. Je n'ai pas la prétention d'improviser une théorie sur des chiffres que j'ai simplement entendus, mais il me semble que ce maximum si rapidement atteint indique qu'il s’agit là d'une action limitée en pro- fondeur; et si, d'autre part, on examine de quelle grandeur sont les augmentations de poids par rapport à la surface immergée (1), on est amené à l’idée qu’il se produit peut-être une imbibition épidermique et rien de plus. M. Niccoux. — Il serait utile, dans celte vue, puisque l’auteur décape ses sujets avec une solution hydroalcoolique, d'examiner comparative- ment le poids avant et après ce décapage. TUMEUR COMPOSITE PU FOIE EPITHÉLIOMA ET SARCOME EMBRYONNAIRES, GREFFÉE SUR CIRRHOSE, par HENr1 Dominict et PIERRE MERLE. Nous avons l'honneur de présenter à la Société de Biologie l'obser- vation d'un cas de tumeur hépatique coexistant avec un processus inflammatoire chronique et remarquable par sa structure. 1° La tumeur était formée par la combinaison d’un épithéliome et d'un sarcome ; 2° L'épithélioma et le sarcome étaient de la forme embryonnaire pure ; (1) [suffirait d’une couche d’eau de un dixième de millimètre d'épaisseur. 1118 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 3° L'épithélioma simulait le Iymphadénome parce que ses cellules se dissociaient en prenant les caractères des cellules lymphoïdes. £ En dehors du foie, des nodules reproduisaient dans d'autres dense la structure de l’épithéliome et du sarcome. Macroscopiquement, ce foie présentait un aspect très spécial : à la partie postérieure siégeaitune véritable tumeur, grosse comme les deux poings réunis, faisant saillie en arrière et adhérente aux parois. De coloration jaune rougeûtre, irrégulière, bosselée, elle semblait résulter de la prolifération d’un tissu néoplasique en partie bridé par des travées scléreuses. La coupe, facile à pratiquer, montrait des alvéoles remplis de tissu modifié et souvent nécrosé. Du resle, de nombreux nodules parsemaient tout le parenchyme. A l’autopsie, on notait encore une rate un peu grosse, des reins atteints de néphrite, des poumons conges- tionnés et présentant un nodule cancéreux. Il existait aussi une masse ; nettement néoplasique dans la tête du pancréas. Dans les coupes histologiques on voit que la partie la plus considé- rable de la tumeur est formée par un épithélioma alvéolaire : le reste est constitué par des noyaux sarcomateux. Cet épithélioma consiste en une multiplication exubérante et désor- donnée des cellules hépatiques qui prennent la conformation de cellules embryonnaires, c'est-à-dire qu’elles se métamorphosent en cellules à noyaux arrondis, volumineux, très développés par rapport au proto- plasma, qui est très réduit et indifférencié. Bien plus, ces cellules hépatiques devenues embryonnaires se séparent les unes des autres, deviennent libres dans des alvéoles primitivement occupés par le lobule hépatique et dont les parois sont formées de tissu conjonctif en état de transformation scléreuse. | En d’autres points du foie on reconnaît des nodules de sarcome ayant la structure de sarcome embryonnaire à petites cellules fusiformes. La présence de ces nodules fait contraste avec la sclérose qui accompagne la tumeur. Cette sclérose est composée de travées épaisses, surtout développées dans les espaces portes, mais très étendues et pénétrant même dans les lobules hépatiques; les pseudo-canalicules sont abondants. Le noyau cancéreux du pancréas est nettement constitué par du sar- come à cellules fusiformes : il s’agit d’un nodule très volumineux et nécrosé à son centre. Dans la capsule surrénale, au contraire, le nodule est microscopique, mais présente les mêmes caractères. Enfin, dans le poumon, le type paraît se rapprocher davantage des cellules embryonnaires d’origine épithéliale hépatique. Nous voyons donc qu'il existait chez ce malade un carcinome et un sarcome. Ces deux tumeurs ont une étroite analogie morphologique, toutes les deux sont fournies de cellules embryonnaires. Le type de la tumeur histologique est un peu déconcertant parce qu'on las à din. AT SÉANCE DU 20 JUIN 1119 ne connaît pas suffisamment les épithéliomas embryonnaires. Le nombre de ces tumeurs est cependant considérable, sinon au niveau de la glande hépatique, du moins en beaucoup d’autres organes dont les épithéliums différenciés se métamophosent en un syncytium formé de cellules indifférenciées à noyaux arrondis, à protoplasma peu développé, réunies entre elles par de courts prolongements protoplasmiques. Dans notre cas, les cellules sont libres : ce fait est en consécution avec la structure du foie dont les cellules sont contiguës plulôt qu'anastomosées. Il résulte de ce fait que la tumeur épithéliale simule le lymphadénome par l'agglomération de ces cellules rondes et libres rappelant les cellules lymphoïdes par leur conformation. Ce n’est pas là le côté le moins inté- ressant de cette observation, car il nous semble que l’on a souvent con- fondu les lymphadénomes et certains épithéliomas embryonnaires à petites cellules libres. Ces faits seront du reste précisés dans une communication ultérieure. nn a. | LS < …. : DC DNS REUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST SÉANCE DU 4 JUIN 1908 SOMMAIRE Bases (V.) : L’épaississement du TOR) : Sur la résistance globulaire tissu conjonctif du myocarde. . . . 1121 | après thyroïdectomie. . , . . . . .. 1124 BRUGKNER -(JEAN) : Sur l'absence Popovicr-BAzNosanu (A.): Varia- de l’adrénaline dans le sang des tions dans {la nidification de quel- chiens thyroïdectomisés . . . . . .. 1123 | ques Apides solitaires . . . . . . . . 1126- BRUCKNER (JEAN) et Jonnesco (Vic- Présidence de M. V. Babes, président. L’ÉPAISSISSEMENT DU TISSU CONJONCTIF DU MYOCARDE, par V. BaBes. La signification de l'augmentation du tissu conjonctif dans le myocarde est loin d'être élucidée; tandis que certains auteurs regardent l’hyper- trophie du cœur, associée dans la plupart des cas à l’épaississement du tissu conjoncetif, comme une forme de myocardite chronique, d’autres attribuent à cette modification peu d'importance. Il faut distinguer différentes formes d’ RE du tissu conjonctif du myocarde, à savoir : 1. Dans la cyanose du myocarde on trouve des foyers d’un tissu gélatineux et très hyperémique, remplaçant des fibres musculaires disparues ou écarlées les unes des autres. 2. Souvent on trouve autour des artères scléreuses un tissu scléreux hyalin qui, habituellement, s'arrête à la limite des faisceaux musculaires, 3. La sclérose périveineuse affecte deux formes différentes : a) la veine peu modifiée est entourée de masses scléreuses qui pénètrent dans la partie la plus rapprochée des faisceaux musculaires voisins; b) la veine est le siège 1199 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST d'une inflammation chronique avec sclérose qui se propage dans le tissu mus- culaire voisin en déterminant sa dégénérescence. 4. La sclérose conjonctive interfasciculaire pure. Les faisceaux musculaires sont dissociés par ce tissu, et souvent on constate une gaine scléreuse autour des faisceaux qui présentent, dans ces Cas, une section transversale plus petite et arrondie, de même que la modification des fibres musculaires décrites dans une note antérieure. | 5. La fibrose diffuse, dans laquelle le tissu fibreux pénètre dans les fais- ceaux en dissociant les fibres, souvent de telle manière qu'on ne peut plus reconnaître leur groupement normal. Dans d’autres cas, on distingue bien une fibrose ou sclérose inter et intra- fasciculaire. C'est dans ces cas qu'on observe par places la transformation partielle des fibres musculaires en fibres scléreuses mentionnée dans ma note du # avril 1908. Il s’agit des faisceaux scléreux acidophiles, homogènes, transparents, durs (1). 6. La sclérose intrafasciculaire, limitée ou généralisée. Dans cette forme, les fibres musculaires du centre des faisceaux sont détruites et remplacées par du tissu scléreux. 7. Le remplacement de certains faisceaux par un tissu tendineux se trouve souvent au niveau de l'insertion du muscle cardiaque, dans les muscles papillaires et près des canaux fibro-cartilagineux. Le tissu tendineux rem- place peu à peu les fibres musculaires, en interrompant dans certains cas des faisceaux musculaires de distance en distance par des bandes transversales de tissu tendineux. 8 et 9. Scléroses partant des lésions chroniques de l'endocarde ou du péri- carde. 10. Foyers scléreux résultant de la séparation des infarctes anémiques. Dans tous les cas de sclérose prononcée du myocarde, on trouve une hypertrophie des fibres musculaires et des noyaux en rapport avec les lésions scléreuses. L'importance de ces différentes lésions dépend surtout de leur étendue, de leur localisation, de même que de la présence ou de l'absence de lésions inflammatoires ou dégénératives. En comparant une série nombreuse d'individus qui ont succombé sans avoir présenté pendant la vie des symptômes cardiaques avec une autre série d'individus chez lesquels on avait constalé pendant la vie des signes de faiblesse ou d'insuffisance du cœur, je n'ai trouvé parmi les cas de la première catégorie que 8 p. 100 environ présentant une hypertrophie remarquable du cœur avec augmentation du tissu con- 1) Je n'ai aucunement prétendu que ces fibres musculaires soient trans- formées en tissu conjonctif comme le supposait M. Athanasiu dans une objection faite dans la même séance. Il faut admettre des scléroses d’origine non conjonctive, ainsi celles du système nerveux formées surtout par la névroglie. (1 hedde. 2 DS à A SÉANCE DU À JUIN 1193 jonctif, tandis que dans la dernière catégorie les lésions interstitielles chroniques y figuraient pour 62 p. 400. Dans sept cas de mort subite après anesthésie par le chloroforme, j'ai trouvé cinq fois une hypertrophie du cœur et une sclérose étendue. En médecine légale, dans des cas de mort subite survenue chez des personnes robustes et en pleine santé apparente, après un traumalisme insignifiant dans la région du cœur ou à la suite d’un effort, on !rouve à l’autopsie, le plus souvent, une hypertrophie avec sclérose du myocarde. Au contraire, dans la mort avec les symptômes d'une myocardite chronique, on trouve ordinairement, à côté de cette sclérose, une inflammation active et de la dégénérescence parenchymateuse. Il y a cependant des cas rares de sclérose étendue pure du cœur, donnant lieu aux mêmes phénomènes. Dans d’autres cas, les différentes formes de sclérose cardiaque cons- lituent une lésion latente dans laquelle il suffira, sans doute, d’un trau- matisme, d’un surmenage, d'un élément toxique ou inflammatoire de peu d'importance pour déterminer l'insuffisance cardiaque. Conclusions : 1° /{ faut admettre, en dehors d'une augmentation peu élendue et sans conséquences du tissu conjonctif du cœur, des scléroses étendues avec hypertrophie du muscle cardiaque d’une origine et d’une localisation très variée; ® on est porté à admettre qu'à la suite d’une hypertrophie avec sclérose étendue, le cœur de certains individus était depuis longtemps à la limite de sa suffisance ; 3° dans ce cas, l'affection peut rester latente jusqu'à la mort, ou bien elle éclate à la suite d'accidents de peu d'importance en se manifestant par des phénomènes de myocarldite, d'insuffisance cardiaque ou par la mort subite. SUR L'ABSENCE DE L'ADRÉNALINE DANS LE SANG DES CHIENS THYROÏDECTOMISÉS, par JEAN BRUCKNER. On à beaucoup insisté dans ces derniers temps sur les relations qui existent entre la thyroïde, le pancréas et les capsules surrénales. Pineles a vu que la pression artérielle s'élève chez les chèvres privées de thy- roïde ; Marinesco et Parhon ont décrit la diminution du lipochrome de la zone fasciculée des surrénales des chiens thyroïdectomisée; Hoffmann a trouvé, par la réaction d'Ehrmann, de l’adrénaline dans le sang des chèvres thyroïdectomisées. Mes recherches ont porté sur dix chiens, qui ont subi la thyroïdec- 11924 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST tomie totale; pour déceler l’adrénaline, j'ai toujours utilisé la réaction très sensible d'Ehrmann faction mydriatique sur l'œil extirpé des gre- nouilles, en contrôlant toujours si l’autre œil, conservé dans la solution de NaCL 0,85 p. 100, réagit à l’adrénaline) et de la réaction chimique indiquée par Schur et Wiesel (précipitation des albumires du sérum après acidification par l'acide acétique, et action du chlorure ferrique sur le filtrat, d'où résulte une coloration verte passant au brun par KOH). * En aucun moment, depuis l’opération et même jusqu'à la mort des animaux, malgré la tétanie (Schur et Wiesel ont montré que l’adréna- line apparaît dans le sang des chiens fatigués), je n'ai pu retrouver l’adrénaline dans le sang de mes chiens. (Travail de l'Institut d'Anatomie du professeur Jonnesco.) SUR LA RÉSISTANCE GLOBULAIRE APRÈS THYROÏDECTOMIE, par JEAN BRUCKNER et VICTOR JONNESCO. A notre connaissance, la résistance globulaire après thyroïdectomie a été étudiée pour la première fois par Bottazzi chez le chien, et ses résultats ont été confirmés par Gley chez le lapin; les deux auteurs concluent que la résistance globulaire diminue après l'opération. Nous avons repris l'étude de cette question en employant le chien comme animal d'expérience et la Lechnique de Vaquez et Ribierre-Widal, quelque peu modifiée, pour mesurer la résistance. Trois des animaux ont survécu onze jours à l'opération, et tous sont morts avec les symptômes connus; on élablissait d'avance la résistance chez chaque chien en recevant le sang de la jugulaire dans la solution de NaCI 0,80, C‘O‘Na* 0,98, eau distillée 100 centimètres cubes; après centrifugation, nouveau lavage à la solution déplasmatisante, suivie de deux autres lavages à la solution 1/10 normale de NaCl (rigoureusement titrée). Nous préparions d'avance les tubes avec le mélange de la solution 1/10 normale de NaCI et d’eau distillée en com- mençant par 45 gouttes de solution sodique dans le premier tube, 44 dans le deuxième + 1 goutte d’eau distillée, 453 + 2 dans le troi- sième, etc. (bien entendu, on comptait les gouttes avec la même pipette d’après Widal); du culot de globules rouges on faisait une émulsion de 10 p. 100 dans Ja solulion 1/10 normale ; et on en ajoutait à chaque tube, toujours avec la même pipette, 5 gouttes; par conséquent le pre- mier tube contenait 50 gouttes de solution sodique, le deuxième 49 + 1 goutle d’eau distillée, le troisième 48 + 2 gouttes d’eau distillée, etc.; toutes les vingt-quatre heures on faisait un nouvel examen. SÉANCE DU À JUIN 1195 La résistance globulaire normale varie quelque peu suivant l'animal, elle commence entre 45 et 40 (H° de Widal) et elle est totale entre 40 et 37-36 (H° de Widal). Du tracé ci-dessus on peut se rendre compte qu'après thyroïdectomie chez le chien les globules rouges deviennent, dans les vingt-quatre heures qui suivent l'opération, beaucoup plus résistantes; la résistance atteint d'habitude d’un coup le maximum (chiens n° 197, 199), quelque- fois elle augmente progressivement (chien 200), puis la résistance & Chien N°197 Chien N°199 Chien N°200 à Avril. Avr Mai. & 2223.24.25.26.27. 29.30.1. 2.3. 23 Solut. Ho normale Na. C1. as Hémolyse totale. CUS -Commencement de l'hémolyse. LÉGENDE : diminue sans atteindre la normale; une seule fois (chien 199) elle est tombée au-dessous de la normale, et chez cet animal justement la résis- tance initiale était quelque peu différente de la normale. Des 10 expériences faites, nous pouvons conclure que la résistance globulaire chez le chien augmente rapidement après la thyroïdectomie totale, et après une période d'état variable elle diminue et n'atteint qu'exceptionnellement la normale; les troubles respiratoires peuvent être exclus parce que la résistance est au maximum justement quand l'animal ne présente aucun symptôme de maladie. (Travail de l’Institut d'anatomie du professeur Jonnesco.\ Biococtre. Coupres RENDUuSs. — 1908. T. LXIV. 80 1126 RÉUNION BIOLOGIQUE DE BUCAREST VARIATIONS DANS LA NIDIFICATION DE QUELQUES APIDES SOLITAIRES, par À. Porovicr-BazNosanu (Bucarest). Parmi les Apides, les abeilles gastérolegides ont une industrie parti- culière; j'ai décrit récemment (1) le mode de construction des nids des Megachile bombycina. Dans cette note, je décrirai certaines particularilés de construction chez l'espèce citée ainsi que chez l'Osmia bicornis et l'Osmia cornuta. I. — Souvent, dans le tube du roseau où l’Osmia fait son nid, il ya seulement des cloisons en terre espacées régulièrement et l’orifice du tube est fermé par un tampon de terre. Le fond du tube limité par le diaphragme du roseau est quelquefois tapissé par une cloison de terre. Une seule fois j'ai trouvé au fond d’un tube une cellule vide, tandis que dans les tubes normaux les cellules contiennent des provisions de pollen. Il. — Les variations de construction chez la Wegachile bombycina sont encore plus grandes : 1° Le tube du roseau est vide, et l’orifice est seulement bouché par un disque ou cône de feuilles; 2° Le tube du roseau est rempli par une succession de disques et cônes de feuilles espacés irrégulièrement ; 3° Au fond du tube on trouve une cellule vide précédée d’une succession de disques et cônes et entre ceux-ci il y a assez d’espace libre. | Fabre {2) a trouvé chez Megachile albocinata diverses galeries bour- rées de morceaux de feuilles jusqu'à l’orifice, à fleur de terre, et dépour- vues totalement de cellules même ébauchées. En même temps il dit que «les galeries sont barricadées jusqu’à fleur de terre; il n’y a plus place, absolument plus, pour loger ne serait-ce qu’un seul œuf ». Conclusion. — Outre la nidification normale, chez Meg. bombycina, Osmia bicornis et Osmia cornuta, on rencontre des constructions qui consistent en simples barricades, et quelquefois ces barricades précèdent une cellule dépourvue totalement de provision de pollen. Quelle est la signification de ces constructions ? On peut les interpréter comme le résultat d’actes instinctifs de 4) A. Popovici-Baznosanu. Megachile bombycina au point de vue biologique (La Nidification). Bull. Soc. Sc. Bucarest, 1907. (2) J.-H, Fabre. Souvenirs entomologiques. Quatrième série, 1891. SÉANCE DU # JUIN 1197 — — —— —]— —p———————— LI l'insecte : soit qu’elles soient des ouvrages de fin de ponte quand les ovaires de la mère sont épuisés (Fabre), soit qu’elles soient des ouvrages de l’abeille stérile. Enfin, on peut aussi les considérer comme un moyen de défense des tubes normaux. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Cassette. PACS Fr " AY CRT ne (ROSE + Hé #3 SRE v VE, LAN ST CRD LIN NA AU TE LA ENS NORCIRIENVREA CS AR # o 18e. Ar PAIN Ee TATER ?+ 1129 SÉAINCE DU 27 JUIN 1908 SOMMAIRE Bonn (GrorGes) : Les facteurs de la rétraction et de l'épanouissement LS PACHNIES ERREUR Brumpr (E.) : Guérison de la ma- ladie du sommeil chez le Lérot vul- gaire et hibernation. Action du froid sur le Trypanosomæ inopinalum ND NO DR MO ee i Busquer (H.) : Etudes sur quel- ques particularités physiologiques de l’action cardio-inhibitrice du pneumogastrique chez la grenouille. — I. Du rythme optimum et du See exCIALION ne 20 Camus (JEAN) et PAGntEez (Pn.) Action immédiate de la saignée sur le nombre des leucocytes. La réten- HOnMEUCOGYLAITe NN En FLerc (C.) : Augmentation de ré- sistance de divers systèmes orga- niques et en particulier du cœur sous l'influence du chloralose . Francoïs-Franck (M.) : Données techniques générales sur les pro- cédés sphygmo-volumétriques ap- phesblestaflhhomme tete. Froun (Azeert):Sutures des deux carotides aux jugulaires combinées à la ligature des deux vertébrales. . Gauzrier (Rexé) : Recherches sur le rôle de la tension artérielle dans la production de l’athérome expéri- mental par l'étude de l’action si- multanée de « l’adrénaline », sub- stance hypertensive, et de « l'extrait aqueuæ de qui », substance hypo- LENS APR 0 Ne eine GuéGueN (FERNAND) : À propos des Microsiphonées de M. Vuillemin. Noterrectificativernd. 50 Ron de GUILLIERMOND (A.) : Quelques re- marques sur les globoïdes des graius d'aleurone. Réponse à MM. Chifflot CORRE x LEsNé (EnMonp) et Dreyrus (Lu- CIEN) : Influence des injections de glucose sur l'infection et l’intoxi- cation chez les animaux rendus hy- DeRheRMIQUES RME EE CE NE 1133 Levapint (C.) et Murermiccu (S.) : Pouvoir immunisant de l’antigène cholérique soluble dans l'alcool . . 4151 Lévy-FRANCkELz (A.) : Sur quel- ques particularités des températures axillaire et rectale dans la méningite : tuberculeuserdenlenfant nt mue 1142 Nonxorte (M.) et SARTORY (A.) : “Procédé pratique de conservation des préparations microscopiques de MÉCOÉtAUR SAC RES ee 1136 Préron (H.) : De l'influence de l'oxygène dissous sur le comporte- ment des invertébrés marins. — V. Quelques observations complé- mentaires sur Actinia equina. . . . 1161 REGauD (CL.) : Variations des for- mations mitochondriales dans les tubes à cuticule striée du rein. . . 1145 RETTERER (Ép.) : Des variations évolutives de la moelle pileuse. . . 1130 RoGEr (H.) : L'amylase du jaune d'œuf ; sa solubilité dans l’éther. . 1131 SARTORY (A.) et JouRDE (A.) : Note sur le pouvoir pathogène des Ste- rigmatocystis nigraet SE. carbonaria. 1135 Réunion biologique de Marseille. Brior (A.) : Anomalie d’une patte copulatrice chez une écrevisse ASLTEUSNUUUIQ LUI ERCERE 1182 Daumézon (G.) : Notes sur les en- veloppes de quelques Synascidies. 1170 GERBER (C.) : Action accélératrice de certains paralysants classiques des présures. — [. Borax . . . . . . 1176 GERBER (C.) : Action accélératrice de certains paralysanis classiques des présures. — II. Acide borique. . 1118 GERBER (C.) et Corte (J.) : Obser- | vations biologiques sur Arceutho- BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. 81 4430 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE biumm juniperorum Reyn.—1I1. Partie la lumière sur la végétation du CRAQUER NL TANT AE SES RTE 1TSOMIR A IZOpPUSENTITICUNS ENTRER PRE LA Lacer (M.) : Allocution au sujet RocHE (CHARLES) : Sens muscu- de la mort de M. Boy-Teissier . . . 1169 | laire. Une expérience nouvelle. . . 1174 Raypaup (L.) : De l'influence de Présidence de M. Vaquez, vice-président. DES VARTATIONS ÉVOLUTIVES DE LA MOELLE PILEUSE, - par Épb. RETTERER. La tige des poils présente des différences considérables au point de vue de sa composition : dans certains poils courts et gros et dans la plupart des.cheveux, la partie centrale de la tige est occupée par un cordon de cellules molles (moelle pileuse), tandis que les poils du duvet et certains cheveux colorés manquent de moelle. Dans les poils ordinaires qui conslituerit la robe de nombre de mammifères, la moelle pileuse prend beaucoup de développement, tandis que l'écorce reste fort mince pro- portionnellement à la substance médullaire. C'est à cette prédominance de la moelle que les poils de certains mammifères doivent leur aspect grossier et leur extrême fragilité. Sur le cobaye, par exemple, un poil ordinaire, épais de 020% à 0%%06, est pourvu d'une moelle épaisse de 30 à 40 & et entourée d'une écorce dont l'épaisseur n'est que de 5 à 7 y. La structure et l’évolution de la moelle pileuse sont peu connues. On sait cependant que les éléments médullaires de la plupart des poils se ratatinent et se dessèchent, de sorte qu'il se produit des espaces vides qui se remplissent d'air, comme cela se passe dans la moelle de sureau. Quant aux cellules formatives de la moelle, elles prennent naissance | dans la partie centrale du bulbe, et s'avancent ensuite, avec l'écorce, dans la tige. Külliker, faisant bouillir des cheveux blanés dans la soude caustique, décrit aux cellules médullaires de la tige un diamètre de 16 à 22 y, avec une lache claire qu'il regarde comme un noyau. Le corps cellulaire serait creusé d'espaces vides, aérifères. L'air v pénétrerait, à mesure que le protoplasma des cellules formatives se dessèche et s’atro- phie. C'est surtout sur les plumes de pigeon que Waldeyer à pu suivre ces phénomènes régressifs qui se terminent par la mort des cellules médullaires. On admet le même processus pour les poils, sans qu'on sache pourquoi la tige de certains poils se munit ainsi d'un tissu spon- gieux, aérifère, tandis que d'autres en manquent toujours. Cette péné- tration de l'air doit-elle être regardée comme le début de la dégénéres- cence cellulaire ou les éléments médullaires deviennent-ils à nouveau ST SÉANCE DU 27 JUIN 1131 capables, comme le soutient Metchnikoff, lors du blanchiment des che- veux, de recouvrer leur jeunesse et leur énergie pour s'accroitre et acquérir des dimensions vraiment colossales (pigmentophages)? Les crins de la queue du cheval blanc sont très favorables pour aborder l’étude de quelques-uns des problèmes qui se posent au sujet des poils. Ils permettent à chacun de s'assurer que les éléments médul- laires y demeurent constamment vivants et sont susceptibles d'une évolution progressive. Dans les vibrisses des paupières du cheval, M. Renaut avait déjà observé et signalé une disposition rayonnée, très élégante, des cellules médullaires. Cette conformation de la moelle pileuse se retrouve dans la racine des crins de la queue. À ce niveau, la moelle forme une colonne centrale émettant 12 à 16 prolongements sous la forme de crêtes longi- tudinales qui s'étendent, en rayonnant, du côté de l'écorce. À mesure qu’on s'éloigne de la racine, ces crêtes s'individualisent en se disso- ciant, pour ainsi dire, et constituent, dans l'épaisseur du crin, autant de colonnettes, épaisses chacune de 02"01 environ. A. Moelle radiculaire du crin. — Le crin de la queue du cheval est épais, dans sa portion radiculaire, de 0%225 en moyenne. La substance corticale y forme une enveloppe mince d’un diamètre de 006, tandis que la moelle y représente une colonne d’un diamètre de 0®213. Les éléments médullaires sont constitués par des noyaux longs de 10 & et larges de 5 y réunis entre eux par une substance protoplasmique dans laquelle il est difficile de reconnaître des limites cellu- laires. Les noyaux sont clairs, entourés d’une membrane nucléaire très nette; ils ont un aspect vésiculeux, grâce à l'abondance du nucléoplasma ou proto- plasma amorphe qui est cloisonné par un réliculum à gros grains chromati- ques. Quant au protoplasma internueléaire ou cellulaire, il est également composé d'éléments figurés et amorphes : les premiers comprennent des fila- ments dont la direction prédominante est longitudinale, mais qui sont reliés entre eux par des branches anastomotiques. Dans les mailles du réliculum ainsi formé et qui sont larges d'un demi x à 1 y se trouve le protoplasma -amorphe, peu colorable et apparaissant, sur les fines coupes, comme des granules très réfringents. A la limite de la moelle et de l'écorce, il est facile de suivre les modifica- tions que subissent les cellules médullaires quand elles $e transforment en éléments corticaux. Les noyaux s’allongent et prennent peu à peu la forme de bâtonnets longs de 18 à 20 & et larges de 1 à 2 p.. Leur nucléoplasma se raréfie et leurs fils chromatiques se rapprochent, de sorte que le noyau prend la forme et la structure d’une baguette où l'on distingue encore par places quel- ques fils chromatiques semblant le contourner en spirale. Avec la disparition ou la transformation du nucléoplasma, le noyau est réduit à un bloc allongé de chromatine, un peu plus renflé vers le milieu qu'aux extrémités. -Le protoplasma internucléaire subit des changements corrélatifs : les fils du réticulum protoplasmique s’épaississent au milieu des noyaux, devien- nent plus granuleux et plus colorables pour constituer les trabécules monoli- PR pr 1132 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE formes, internucléaires, à direction longitudinale. Distantes de 1 à 2 y, ces trabécules continuent à être reliées par des rameaux latéraux, plus fins, qui, en se ramifiant, cloisonnent l'hyaloplasma plus clair et moins colorable. B. Moelle de la tige du crin. — Comme nous l'avons dit, la moelle, en s’éloi- gnant de la racine, se dissocie en colonnettes distinctes et séparées, réunies entre elles par de la substance possédant la structure de l’écorce pileuse. En étudiant ces colonnettes et l’écorce qui les contient, on observe dans leurs cellules médullaires les mêmes modifications nucléaires et cellulaires que nous venons de résumer en ce qui concerne la racine. Les noyaux per- dent leur nucléoplasma et se transforment en bâtonnets chromatiques, tandis que le corps cellulaire acquiert un réticulum à fils longitudinaux plus - épais et plus gran%leux et à fils transversaux plus minces. De la nouvelle œ substance corticale continuera donc à se développer dans la tige et cela autour et aux dépens de chacune des colonnettes médullaires. Il en résulte un aspect particulier qui caractérise la substance corticale comprise entre les colonnettes médullaires : chaque colonnette est entourée de plusieurs couches de substance corticale emboîtées les unes dans les autres. À mesure qu'on s'éloigne de là racine, ces couches concentriques s’épaississent, tandis que la colonnette médullaire s’amincit. Enfin, à une certaine distance de la pointe, les éléments médullaires disparaissent et, à partir de ce point, le crim diminue considérablement de diamètre (1). Résultats. — La moelle de la plupart des poils est formée de cellules dont les centrales se ratatinent, se dessèchent et se remplissent d'air. Dans les crins de lu queue du cheval, les cellules médullaires continuent à évoluer dans la tige comme elles font dans la racine : elles se transfor- ment en substance corticale. De cette facon elles accroissent la vitalité, l'épaisseur et la longueur du crin. Aux yeux de mon regretté maitre, Ch. Robin, la meelle pileuse était l’'homologue de la couche basilaire ou génératrice de l'épiderme. Pour le cheveu ou le poil ordinaire, cette opinion peut se soutenir ; en ce qui concerne le crin de là queue du (1) La moelle à crêtes longitu dinales ainsi que l'existence de plusieurs cylindres médullaires ont été observées ailleurs que dans le crin de cheval. Davies a signalé les crêtes longitudinales dont est garnie la moelle des piquants du Hérisson. Waldeyer, d'autre part, a vu, dans les poils laineux de l’'Alpaca et dans quelques cheveux humains, deux cylindres médullaires. Mübius, enfin, a décrit et représenté des cylindres médullaires multiples dans les crins de l'Éléphant actuel et ceux du Mammouth. L'évolution du crin du cheval me paraît éclaircir les faits, car elle rattache l'un à l’autre : les cylindres médullaires, qui se trouvent doubles ou multiples dans la tige, correspondent aux crêtes longitudinales de la moelle radicu- laire. À mesure que le poil monte, une partie des cellules médullaires se trans, forme en substance corticale; c'est là ce qui explique la dissociation et l'iso- lement, au milieu de l'écorce, des colonnettes médullaires, SÉANCE DU 27 JUIN 1133 cheval, il y a plus : les cellules épidermiques qui constituent la racine pileuse sont toutes capables de subir, à des niveaux différents il est vrai, l’évolution cornée qui est propre à l'écorce. INFLUENCE DES INJECTIONS DE GLUCOSE SUR L'INFECTION ET L’INTOXICATION CHEZ LES ANIMAUX RENDUS HYPERTHERMIQUES, par Epmonp LEsNÉ et LUCIEN DREYFUS. On sait que les injections de glucose modifient les échanges de l'azote en les diminuant. Nous avons essayé de voir si cette proposition était vraie aussi chez des animaux chauffés et nous l'avons vérifiée expéri- mentalement : Chez des lapins chauffés nous avons fait des injections intrapérito- néales de glucose de 6 grammes par kilogramme d'animal. Nous avons constaté d'une facon très nette que non seulement cette injection s'oppo- sait momentanément à l'augmentation de l’urée et de l’azote total uri- naires, observée habituellement chez les lapins mis à l’étuve, mais que l'élimination de ces corps était notablement retardée dans les premières heures qui suivent le chauffage (A). Voici à titre d'exemples : Lapin : 3 kil. 400. Avant le chautfage : volume des urines de vingt- quatre heures, 65 centimètres cubes. Uréee 06 ipar litre MUréer éliminée "#02 37e Urée par kil "1"0570 Azote total. 18,20 par litre. Azote total éliminé . 1,18 Azote total par kil. 0,35 Après chauffage pendant quatre heures et injection intrapéritonéale de 20 gr. 50 de glucose. Volume des urines de vingt-quatre heures, 80 centimètres cubes. Ur 2923-08 ipar litre MuUréeréliminéer Jr 401 Uréerpar kil "2°00748 Azote total. 12,66 par litre. Azote total éliminé. 0,88 Azote total par kil. 0,26 Partant de là, nous avons injecté du glucose à des animaux chauffés, infectés ou intoxiqués avec des toxines azotées. Nous avons alors cons- laté que des cobayes chauffés, inoculés avec du microbe du choléra des poules et du sucre, meurent toujours plus rapidement que les témoins non chauffés ou n'ayant pas de glucose, et ils sont quelquefois seuls à mourir. | Si les animaux non chauffés meurent, ce n’est que plus tardivement et (1) L’élimination azotée revient à son taux normal de douze à dix-huit heures après la cessation du chauffage, puis dépasse alors ce taux. Il faut donc avoir soin de recueillir l'urine à la sortie de l’étuve et dans les heures . qui suivent immédiatement. Les résultats sont ainsi beaucoup plus nets. 118% ; SOCIÉTÉ ‘DE BIOLOGIE souvent après des inoculations mierobiennes épargnant les animaux qui n'ont pas recu de sucre. Nous avons constalé en outre que les animaux chauffés ayant reçu du sucre dans le péritoine (1) ne présentent plus les phénomènes d'immu- nité antitoxique après injection de sérum antidiphtérique et antitéta- nique. Autrement dit,les cobayes empoisonnés par une toxine tétanique ou diphtérique et chauffés après avoir reçu la dose suffisante de sérum antitétanique ou antidiphtérique, succombent si on leur fait une injec- tion de sucre, alors que les témoins survivent et que survivent aussi les cobayes chauffés n'ayant pas recu de sucre. Sauf quelques excep- tions, on peut schématiser ainsi les résultats : Cobayes chauffés . . . . . Toxine + antitoxine, avec sucre — meurent. _— — ..... Toxine + antitoxine, sans sucre — survivent. Cobayes non chauffés. . . Toxine + antitoxine, avec sucre — survivent. — — . . . Toxine + antitoxine, sans sucre — survivent. Donc le sucre exerce une influence sur l’action des toxines, mais seu- lement chez les animaux chauffés. On ne peut pas ne pas rapprocher cette absence d'immunité de la diminution des échanges azolés. Deux explications se présentent : «\ D'après certains auteurs, les peptones et les deutéro-albumoses exercent une influence empéchante sur les loxines. Il est possible que le glucose empêche la formation de corps favorables à la neutralisation des toxines {ou à la formation d’un complément). 8) Les toxines injectées ne seraient plus comburées, ni par consé- quent éliminées, et s’accumuleraient de manière à exercer sans entrave toute leur action toxique, car l'organisme ayant à choisir entre la com- bustion des hydrates de carbone et des toxines brüle d’abord les hydrates de carbone. Remarquons encore que l'injection du sucre sur des animaux non chauffés n'exerce pas d'influence appréciable sur le décours de l’intoxi- cation. Donc il faut modifier par la température l’irritabilité chimique de la cellule pour altérer son pouvoir de défense. C'est dans ces condi- tions seulement qu'apparaît le rôle du sucre, soit qu'il ralentisse les phénomènes de destruction des toxines, soit, dans l’autre hypothèse, qu'il empêche la production d’anticorps (2). (4) La température des animaux auxquels on injecte du sucre dans le péritoiné, même si ce sucre est chauffé à 40 degrés, tombe de 1 degré à 105 pendant plusieurs heures. 2) Vincent (Comptes rendus de la Société de Biologie, 1°" juin 1907) a étudié « l'action favorisante de l'hyperthermie et des solutions hypertoniques de chlorure de sodium à l'égard des infections ». Ses expériences ne nous. semblent pas comparables aux nôtres, car on ne saurait assimiler le sucre comburé dans l'organisme au chlorure de sodium qui ne fait que traverser l'organisme, Les él, nn D à - > SÉANCE DU 27 JUIN 1135 NOTE SUR LE POUVOIR PATHOGÈNE DES Slerigmatocystis nigra ET St: carbonaria, par À. SarToRy et À. Jourpe. Au cours de recherches sur les Mucédinées thermophiles, nous avons repris l'étude des Sterigmatocyslis nigra el carbonaria. . Si l'on inocule un japin de 2 kilogrammes avec 2 centimètres cubes d'une émulsion préparée avec les conidies de l’une de ces Mucédinées (comme nous l'avons précédemment fait pour les 4. lutea [C.R., 1908, p. 548] et St. fusca [Soc. Biol., 1908, p. 926) |, l'animal diminue de poids très rapidement ; le maximum d’amaigrissement (100 à 250 grammes) est atteint du troisième au quatrième jour, puis le sujet reprend son appétit et regagne bientôt son poids primitif. Avec une dose double d’émulsion les résultats sont différents : I. — (Ster. niyra). Lapin de 2 kilogr. 030 inoculé dans la marginale de l'oreille avec environ 196 millions de conidies (4 centimètres cubes d'émui- sion). Amaïgrissement rapide (poids le huitième jour, 1.448 grammes); mort dans le marasme avec dysenterie intense. À l’autopsie ( (pratiquée quelques heures après), foie et reins parsemés de points blancs; poumons sranuleux, pourtour des lobes inférieurs hyperhémié ; cœur hypertrophié et scléreux à la pointe. À l’examen histologique le foie et le rein contiennent quelques conidies non germées, IL. — (Ster. nigra). Lapin de 2 kilogr. 280, inoculé de même avec environ 232 millions de conidies (4 centimètres cubes d'émulsion). Le septième jour, poids tombé à 1.580 grammes; l'animal titubant, couché sur le flanc, est sacrifié et autopsié aussitôt. Reins couverts de granulations blanches, nom- breuses ; foie normal ; poumons petits, cachectisés; cœur flasque. A l’examen histologique, néphrite interstitielle ; tissu rénal renfermant quelques conidies. II. — (Sier. carbonaria). Injection de 4 centimètres cubes à 51 millions de conidies par centimètre cube. Poids primitif, 1.808 grammes; le huitième Jour, 1.260 grammes seulement. Décès avec symptômes analogues à ceux observés en I. Foie, reins et poumons ne présentant aucun signe particulier, à part quelques taches blanches ; cœur et rate normaux. A l'examen histolo- gique, quelques conidies non germées. IV. — (Sfer. carbonaria). Injection de 4 centimètres cubes à 60 millions de conidies par centimètre cube. Poids primitif 2.478 grammes, tombant le cinquième jour à 2.264 grammes, mais remontant ensuite et atteignant 2.520 grammes au bout de deux semaines ; à ce moment, l'animal meurt, A l’autopsie, cavité thoracique remplie de sérosité ainsi qu'une partie de la région sous-cutanée. Tous les organes sont d'aspect normal et les coupes histologiques montrent des conidies non germées. Le liquide de Raulin ensemencé avec des fragments d'organes prélevés sur tous ces animaux reproduit des cultures pures de l'espèce inoculée ; seul, celui qui a recu du sang du cœur demeure stérile, : 1136 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Ces lapins ont présenté des symptômes un peu différents ; les grandes quan- tités de conidies injectées ont probablement nécessité un travail phagocytaire considérable qui prive l'organisme de toute résistance. La durée d’élimina- tion est très considérable, puisqu'on en trouve encore dans le foie et le rein quatorze jours après l'injection. Il est assez difficile de se prononcer sur le pouvoir pathogène des Sf. nigra et carbonaria. Aux doses de 2 centimètres cubes, on conclurait négativement ; mais à 4 centimètres cubes le doute est possible, puisqu’en opérant de la même facon et avec les mêmes quantités d’une émulsion de conidies de Pœci- lomyces Varioti (conidies de 3 à 6 &), nous n'avons jamais obtenu d’accidents. Nous pensons qu'avec les St. lutea et fusca, le pouvoir pathogène est hors de doute puisque dans les organes prélevés quelques heures après la mort, nous trouvions des filaments mycéliens localisés principalement dans le foie. Nous avons retrouvé chez les St. nigra et carbonaria la formation endogène des conidies, observée déjà par nous dans le Sf. fusca. : Les mensurations données ci-après permettent de différencier nos deux Sterigmatocystis des nombreuses espèces voisines à conidies noires. STERIGMATOCYSTIS STERIGMATOCYSTIS nigra. carbonaria. Conidies mire PRE EN 3u1 à 3,6 Tu à 8 — DELA TEE CC 8u6 à 9,4 12U5 à 14 DaASIdeS Mets tee ie tee OUI QE TE 40 à 70 X 12 à 18 SHÉR OMALE CS as 8 à 10 X 4 9 à 12 X 6 Conidiophore : HAUTEUR EEE 600 à 800% 1000 à 3000 w Largeur moyenne du pied . . . Sp 124. Dramétremle tante rer E 30 à 60p 35 à 10p (Laboratoire de Botanique cryptogamique de l'Ecole supérieure de Phar- macie de Paris et de Pathologie expérimentale de la Faculté de méde- cine.) PROCÉDÉ PRATIQUE DE CONSERVATION DES PRÉPARATIONS MICROSCOPIQUES DE VÉGÉTAUX, par M. NonNNoTTE et A. SARTORY. Les principaux procédés actuels de fixation (gélatine solidifiée, glycé- rine, etc...) sont défectueux, attendu qu'ils ne permettent pas de con- server indéfiniment l'aspect et la couleur des préparations microsco - piques de végétaux. Le procédé que nous proposons est une légère modification de celui employé pour fixer les préparations d’histologie animale. 1° Colorer des préparations aissi minces que possible ; 2° Bien laver à l’eau; A " Er À SÉANCE DU 27 JUIN 1137 3° Laver à l'alcool à 90 degrés ; 4 Laver à l'alcool absolu ; 5° Laver à l'alcool absolu dilué de la moitié de xylol ; 6° Laver au xylol, puis égoutter et sécher ; 7° Monter dans une goutte de baume du Canada liquide. On obtient, par ce procédé, si on a soin d'éliminer toute trace d'eau et d’air, des préparations d'une transparence parfaite et se conservant presque indéfiniment. Nous avons des préparations montées par ce procédé qui datent de plus de trois ans et qui ont conservé leur aspect primitif. (Travail du Laboratoire de pathologie expérimentale de la Faculté de médecine.) L'AMYLASE DU JAUNE D'ŒUF; SA SOLUBILITÉ DANS L'ÉTHER, par H. RoGEr. Le jaune d'œuf renferme un ferment qui saccharifie l’amidon. Ce fer- ment est remarquable par la lenteur et la longue durée de son action. Après une heure de contact, la saccharification est à peine commencée ; mais elle n’est pas encore terminée au bout d'un mois. Voici, par exemple, les résullats fournis par une expérience. J'avais mis le jaune d'œuf dans la proportion de 1 centimètre cube pour 10 centimètres cubes d’eau amidonnée à 1,5 p. 100. Les chiffres que je donne se rap- portent à 11 centimètres cubes du mélange. 1 heure 0 gr. 002 2 heures : 0 gr. 009 4 heures 0 gr. 024 8 heures 0 gr. 038 16 heures . 0 gr. 049 32 heures 0 gr. 059 64 heures 0 gr. 067 128 heures 0 gr. 07 Ce qui contribue à singulariser l’amylase du jaune d'œuf, c’est que ce ferment est soluble dans l’éther. J'épuise par l’éther un certain nombre de jaunes d'œufs. Le liquide de lavage est filtré et évaporé dans une étuve à 38 degrés. Puis, pour purifier l'extrait, je le reprends par l’éther, je filtre et j'évapore de nou- veau. La masse restante agit comme un ferment saccharifiant. Mais c'est à la condition de la mélanger intimement à l'empois d'amidon, de l’émul- eo 1135 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE z sionner d'une facon parfaite. Si on se contente de mettre l’extraït en contact avec l’empois, on n'obtient pas ou presque pas de sucre. Au lieu d’éther ordinaire, on peut employer de l’éther absolu, déshy- draté par distillation sur du sodium, le résultat est identique. Mais, si on dessèche préalablement le jaune d'œuf, le ferment reste emprisonné dans le coagulum et l'extrait éthéré est à peu près inactif. Le tableau suivant, résumant quelques-unes de mes recherches, montrera quelle est la puissance de sacchariticalion des extraits éthérés. Les chiffres que je donne indiquent à quelle quantité de jaune d'œuf correspond l'extrait utilisé et font connaître la teneur en glycose de 10 centimètres cubes d'empois d'amidon. PAF PES NRC jaune d'œuf. 24 heures. A8 heures. 96 heures. Ether absolu. 8, C-C- gr. 010 0 gr. 017 » = DCI) EDS r-2029 0 gr. O48 0 gr. 05 = te 4 c.c. 0 gr. 005 0 gr. 012 » Ether ordinaire Mn 80c.c;: 0 gr. 011 0 gr. 018 » — à DC Cab) A) ec 0 gr. 044 0 gr. 046 = 4 c.c. 0 gr. 005 0 gr. 014 0 gr. 020 = 4 C.c. 0 gr. 016 0 gr. 019 0 gr. 031 — 2}C-C: 0 gr. 004 0 gr. 010 0 gr. 014 — 21C.C: 0 gr. 008 0 gr. 013 0 gr. 016 — ACC: » 0 gr. 00% 0 gr. 006. Jaune desséché. SAGAIC: 0 gr. 002 0 gr. 005 0 gr. 006 L'action de l'extrait éthéré, comme celle des ferments ordinaires, est annihilée par la chaleur. Après avoir été porté à 100 ou même à 80 degrés, l'extrait est devenu inactif. Quand on a épuisé le jaune d'œuf par l’éther, il reste une masse blanchâtre, visqueuse, un peu filante. Epuisons cette masse par l’eau distillée. Le liquide de lavage aura la propriété saccharifiante. Le résidu qui reste après épuisement par l'éther et l’eau, saccharifie encore l’amidon. Dans l’expériente que je rapporte, les extraits employés correspon- daient à 2 centimètres cubes de jaune d'œuf. C’est toujours l'extrait aqueux qui se montre le plus énergique : c’est toujours l'extrait éthéré qui est le moins actif. DURÉE EXTRAIT EXTRAIT | MATIÈRES de ia fermentation. éthéré. aqueux. Ù insolubles. 2APREUTES EN. 0 0 gr. 008 0 gr. 042 0 gr. 024 PONT Le ON OMNUNET De 0 gr. 046 0 gr. 034 96 heures . . ». 0 gr. 016 0 gr. 0ù 0 gr. 041 (1) Dans cette expérience, par suite d’un dispositif spécial, l’'émulsion a été plus complète et plus stable que d'habitude, ce qui explique l'intensité inac- coutumée de la saccharification. “y SÉANCE DU 27 JUIN 1139 On serait peul-être tenté de conclure, d'après ces résultats, que le _ jaune d’œuf renferme trois ferments amylolyliques : l'un soluble dans l’éther, le second soluble dans l'eau, le troisième insoluble dans ces deux liquides. Une pareille hypothèse n'est guère acceptable. Il me semble plus simple d'admettre l'existence d’un ferment unique, intimement uni aux différentes substances que renferme le jaune d'œuf. Une partie du ferment est liée aux graisses ou plutôt aux lipoïdes, formant une zymolipoide que l’éther dissout. Une autre portion, la plus importante, adhère aux albumines et autres subslances que l'eau entraine. Une dernière portion est fixée aux matières qui constituentle résidu insoluble. AUGMENTATION DE RÉSISTANCE DE DIVERS SYSTÈMES ORGANIQUES ET EN PARTICULIER DU CŒUR SOUS L'INFLUENCE DU CHLORALOSE, par GC. FLEIG. Le chloralose se différencie de la plupart des autres anesthésiques par la propriété remarquable qu'il a d'augmenter la résistance de l'organisme et plus particulièrement de divers systèmes organiques vis-à-vis des diverses actions nocives ou toxiques. L'augmentation de résistance du cœur, déjà signalée par Ch. Richet, a pu être constalée sans doute par tous les expéri- mentateurs qui fout usage couramment du chloralose.Mais voici une série de faits qui la mettent en relief d’une facon frappante et qui, à notre connais- sance, m'ont point été encore indiqués. Si l’on compare le temps pendant lequel le cœur continue à battre après l'occlusion complète de la trachée chez les animaux normaux, non anes- thésiés, et chez les animaux chloralosés, on trouve qu’il est, chez ces der- niers, beaucoup plus long que chez les autres : chez les normaux, le cœur s'arrête environ au bout de 7 à 8 minutes, chez les chloralosés (0 gr. 08 à O0 gr. 12 par kil.) seulement au bout de 12 à 17 minutes et 21 minutes même dans un cas extrême. Chez les chiens chloroformés, les chiffres sont à peu près les mêmes que chez les normaux ; chez les chloralisés, ils sont intermédiaires à ceux des normaux et des chlora- losés ; il en est de même, à de faibles différences près, chez les cura- risés. Si l’on compare, d'autre part, le temps pendant lequel le cœur continue à battre après l'arrêt spontané de la respiration chez les animaux intoxi- qués respectivement par le chloralose et par d'autres anesthésiques, les différences sont encore plus accentuées. Sous l'influence des inhala- tions prolongées de chloroforme, le cœur s'arrête, chez le chien, 1140 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE 2 minutes environ après la respiration; dans les cas d'injections de chloral à doses toxiques, il ne s'arrête plus que 8 minutes après le der- nier mouvement respiratoire. Mais, chez les chiens chloralosés, la durée de la survie du cœur après la cessation de la respiration est infiniment plus longue : il n’est pas rare d'observer encore des battements au bout de 20 et 25 minutes ; dans quelques cas même, des pulsations étaient encore appréciables dans la carotide jusqu'à 45 minutes après la der- nière ébauche respiratoire (15 pulsations par minute dans les3 dernières minutes). Bien plus, chez de jeunes chiens (âgés de quelques jours), cette limite extrème de survie peut être portée à 1 heure. Dans tous ces cas d’ailleurs, lorsque le cœur est arrêté, il peut donner à nouveau des séries de contractions à la suite d’excitaticns mécaniques directes. Ces faits sont en parfait accord avec l'observation de Ch. Richet que, chez les chiens soumis à la respiration artificielle, «les doses de chloralose qu'on peut injecter, sans amener la mort immédiate du cœur, sont vrai- ment énormes ». L'étude du cœur isolé des chiens chloralosés, soumis à l'irrigation coro- naire avec le liquide de Locke atteste encore nettement l'augmentation de résistance de cet organe sous l'influence du chloralose. On sait que le cœur normal de chien, entretenu hors du corps par une circulation coronaire de liquide de Locke, ne donne, même malgré les précautions les plus minutieuses prises pour éviter de l’irriter, des contractions régulières que pendant un temps extrêmement court et s'arrête vite en trémulation fibrillaire. Gley,le premier, avait montré que, sous l'action du chloral à haute dose, les trémulations chez le chien deviennent impos- sibles ou ne sont que passagères ; plus tard Lapicque et Gatin-Gruzewska ont pu obtenir, pendant plus d’une heure, des contractions rythmiques avec le cœur excisé des chiens soumis à de fortes injections de chloral etirrigué par le liquide de Locke. Or, avec le cœur des chiens chlora- losés, les contractions régulières de l'organe en circulation artificietle sont plus faciles à obtenir encore et les trémulations fibrillaires ne se produisent pas spontanément. Pour arriver à les provoquer sur l'animal entier, il faut même malaxer le cœur fortement, et souvent pendant plusieurs minutes. Le chloralose est donc un agent précieux pour les expériences de circulation artificielle à travers le cœur de chien. I! a en outre une double action cardiotonique et réqulatrice des battements, qu'on peut mettre en évidence sur le cœur de lapin en circulation coronaire ou sur les différentes préparations du cœur de grenouille, en ajoutant au liquide nutritif de petites quantités de chloralose (1). Ce n’est pas seulement le cœur, mais aussi les centres moteurs médul- laires dont la résistance est augmentée par le chloralose. Il s’agit ici (4) Le chloral a, lui aussi, une action régulatrice sur le cœur (Arloing, Tro- quart). SÉANCE DU 27 JUIN 1141 d'un fait différent de l’hyperexcitabilité médullaire, bien connue. Cette augmentalion de résistance se démontre par la persistance parfois remarquablement prolongée de la réflectivité après l'arrêt complet de la respiration. Chez des chiens chloralosés, 30 minutes et même 40 minutes après le dernier mouvement respiratoire, de simples exci- tations mécaniques peuvent provoquer encore divers réflexes (flexion de la queue, mouvements des pattes, etc.). Chez de très jeunes chiens, la limite a même été de 50 minutes. Ces résultats impliquent l’augmen- tation de résistance des diverses parties à la fois de l'appareil neuro- musculaire, nerfs, centres et muscles. Le fait paraît d’ailleurs généra- lisable à la plupart des tissus, puisque, comme nous l'avons antérieure- ment signalé avec M. Hédon, on peut voir survivre des chiens chlora- losés qui ne respiraient qu une fois toutes les 2 minutes. La résistance aux toxiques est augmentée aussi : la mort par injection de chloroforme ou d'air dans les veines est beaucoup plus lente chez les animaux chloralosés que chez les autres. Ces divers phénomènes ne peuvent s'expliquer que partiellement par la notion de la plus grande résistance en général des « animaux refroidis », car on les observe encore (bien qu'à un degré moindre) chez les animaux chlo- ralosés qu'on protège contre le refroidissement. Il intervient donc une action propre du chloralose, conséquence peut-être de sa propriété de supprimer l’activité du cerveau et d’exalter celle de la moelle. A PROPOS DES MICROSIPHONÉES DE M. VUILLEMIN. NOTE RECTIFICATIVE, par FERNAND GUÉGUEN. Dans la séance du 13 juin de la Société de Biologie, M. Vuillemin a communiqué une « /Vote sur l'utilité du groupe des Microsiphonées » inspirée par.ma communication du 16 mai « Sur la position systématique des Achorion et des Oospora à mycélium fragmenté ». Certaines asser- tions de M. Vuillemin m'obligent à remettre les choses au point. Après avoir précisé ce qu il entend par Microsiphonées, groupe provi- soire créé par lui pour les Champignons « dont les filaments continus et ramifiés ont un calibre fin et assez uniforme, tels les Vocardia, les Actinomyces, etc. », M. Vuillemin ajoute : « Quant à l'Oospora lingualis, aux Achorion et aux Zrichophyton, tout ce que j'en sais, c'est que ce ne sont pas des Oospora ». Je n'ai prétendu nulle part que les Achorion et Trichophyton fussent des Oospora. Ce que j'ai dit, et que j'affirme derechef, c'est que le Champignon porteur de conidies, de chlamydospores et de tortillons décrit par moi dans la langue noire pileuse est un Oospora, car il 1142 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIK possède, comme les espèces dont la fructification a été décrite et figurée par Sauvageau et Radais (Ann. Inst. Pasteur, 1892) l'appareil conidien du G. Oospora Wallroth. J'ai dit aussi que la présence de cloisons dans mon Oo. linqualis ne permettait pas de le ranger, non plus que les autres OÜospora à mycé- lium dissociable, parmi les Microsiphonées de M. Vuillemin, dont le mycélium est dépourvu de cloisons. J'ai ajouté, enfin, que la difficulté de coloration des membranes, et surtout la présence des organes accessoires de dissémination observés dans lOospora lingualis rapprochaïent ce Champignon, et sans doute les autres espèces à mycélium fin et dissociable, des Achorion et des Tri- chophyton, et tendaient à les faire considérer comme des formes coni- diennes de Gymnoascées. En terminant, je m'étonne qu’un mycologue aussi éminent que M. Vuil- lemin se refuse à reconnaitre pour Oospora le champignon que j'ai décrit. Je suis persuadé que la vue des figures qui accompagnent mon mémoire 4n exlenso, actuellement en cours d'impression, le feront revenir sur cette appréciation un peu précipitée. (Laboratoire de Botanique cryptogamique de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris.) SUR QUELQUES PARTICULARITÉS DES TEMPÉRATURES AXILLAIRE ET RECTALE DANS LA MÉNINGITE TUBÉRCULEUSE DE L'ENFANT, par À. LÉvy-FRANCKEL. _ J'ai observé dans la méningite tuberculeuse un phénomène compa- rable à celui qu'ont signalé, dans la séance précédente, MM. Crouzon et G. Villaret. Dans six cas de méningite tuberculeuse, chez des enfants de quatre à quinze ans : 1° Les courbes de température axillaire et rectale étaient inversées, la température axillaire étant plus élevée, de quelques dixièmes de degré à un degré et demi, que la température rectale. 2o Cette inversion des courbes était inconstante chez un même malade, d’une heure à l’autre, des différences de plusieurs dixièmes de degré pouvant se produire, différences qui n'étaient pas équivalentes dans les deux courbes. 3° Cette inversion et cette irrégularilé des courbes manquaient : a) Dans la méningite tuberculeuse des nourrissons ; b) Dans un certain nombre d’affections à symptômes méningés, mais sans méningite vraie (pneumonie, broncho-pneumonie, tétanie.) \ SÉANCE DU 27 JUIN 1143 QUELQUES REMARQUES SUR LES GLOBOÏDES DES GRAINS D ALEURONE. RÉPonsé À MM. CnirFLor et KIMPFLIN, par À. GUILLIERMOND. Dans une communication au Congrès de l'Association française pour l’Avancement des Sciences lenu à Reims en 1907, communication parue récemment, MM. Chifflot et Kimpilin ont critiqué, en des termes un peu vifs, l'opinion que nous avons plusieurs fois soutenue, M. Beauverie et moi, sur la présence dans Les globoïdes d’une substance possédant de grandes analogies avec la volutine des Protistes. Ges critiques semblent s'adresser surtout à M. Beauverie, bien qu'en ne nommant pas les auteurs dont ils critiquent l'opinion, MM. Chifflot et Kimpflin laissent subsister une fâcheuse équivoque: J'aurais préféré ne pas répondre à ces attaques, venant d'auteurs peu familiers avec la technique histologique. Mais comme j ai commencé ces recherches en commun avec M. Beauverie, je tiens, tout en laissant à ce dernier le soin de défendre les idées qu'il a cru devoir émettre plus récemment, je tiens, dis-je, à répondre aux auteurs, en ce qui me Concerne : 4° « Les globoïdes, disent MM. Chifflot et Kimpflin, sont considérés, par tous les auteurs, comme de petits corps formant des enclaves dans les grains d’aleurone. Le Mg, le Ca etle P. entrent dans leur constitution. Ces corps y sont associés à une matière organique, probablement l’acide saccharrique ou l’acide glycérique... Cependant, dans ces derniers temps, des idées étranges se sont fait jour. On a soulenu et affirmé que les globoïdes étaient identiques aux granulations dénommées par quelques auteurs corpuseules métachro- matiques. » à Pour ce qui me concerne, je n'ai jamais songé, ni dans la note publiée en commun avec M. Beauvarie, ni dans mes notes personnelles, à identifier les globoïdes aux corpuscules métachromatiques. J'objecterai cependant qu'il résulte lant des recherches de M. Beauverie que des miennes que les caractères histo-chimiques des globoïdes permettent d'affirmer l'existence dans ces corps d'une substance azotée et que cette substance azotée rappelle beaucoup par ses propriétés la volutine (1) des Protistes. MM. Chifflot et Kimpflin ont donc tort de nier l'importance des caractères de coloration des globoïdes et de soutenir que, parce que l’on a trouvé dans ces corps des matières minérales, il ne peut exister en même temps un produit azoté. L'existence de ce produit est d’ailleurs connue, nos (1) A. Meyer a désigné les corpuscules métachromatiques sous le nom de grains de volutine. I] n’y a aucune raison pour ne pas conserver le nom de corpuscules mélachromatiques que nous avons adopté dans nos recherches très antérieures à celles de Meyer. Toutefois, je propose de réserver le nom de volutine, plus commode pour désigner la substance des corpuscules méta- chromatiques. 1144 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : recherches ne font que le confirmer. Si les auteurs de ces critiques avaient lu les comptes rendus des recherches classiques de Pfeffer, ainsi que des recherches plus récentes de Tschirch et Kritzler, ils auraient appris que Pfeffer a isolé dans les globoïdes une matière azotée, colorable par l’iode, qu'il considère comme une protéine, et que Tschirch et Kritzler ont observé dans ces mêmes corps la présence d’une globuline. Dans une note postérieure à la communication de MM. Chifflot et Kimpflin, nous avons précisé, M. Beauverie et moi, par une série de réactions micro- chimiques, l’analogie qui existe entre les globoïdes et les corpuscules méta- chromatiques. Au point de vue des colorations, les globoïdes fixent élective- ment, comme les corpuscules métachromatiques, les teintures basiques d’aniline bleues ou violeltes, avec lesquelles ils prennent une coloration rougeâtre. En outre, comme ces derniers, ils fixent l’hématoxyline cuprique et la safranine, et présentent une affinité particulière pour le rouge de ruthénium et la fuchsine phéniquée de Ziehl. Enfin, ils présentent de la manière la plus nette cinq d’entre les huit réactions considérées par A. Meyer comme essentiellement caractéristiques de la volutine. Nous en avons conclu que les globoïdes renferment, associés aux sels minéraux depuis longtemps connus, un substratum azoté, chromophile, correspondant probablement aux produits de même nature signalés par Pfeffer, Tschirch et Kritzler. C'est là un résultat précis, car les globoïdes n'auraient pas l’affinité qu'ils montrent pour les colorants, s'ils élaient exclusivement constitués deésaccharo- ou de glycéro-phosphates de Ca et de Mg. Nous en avons conclu, en outre, que ce produit se rapprochait de la volutine et cela, non point en nous appuyant sur la métachromasie, caractère que nous avons déclaré insuffisant (1), mais sur tout un ensemble de caractères. Le rapprochement de ce produit avec la volutine n’est qu'une hypothèse, mais une hypothèse vraisemblable, car on doit convenir cependant qu’elle s'appuie sur des données sérieuses; _2° Les auteurs de cette note nient la coloration métachromatique des glo- boïdes et leur structure concentrique. « La structure qui a été décrite sur les globoïdes, disent-ils, est fictive. L'interprétation qui en a été donnée (zones d'hydratation différentes) ne résiste pas à la critique du simple bon sens. » Et ailleurs : « Dans la technique indiquée impliquant la déshydratation de la préparation (avant le montage au baume), il n’est pas possible que des zones d'hydratation différentes existent. Le dire, c'est dire que zéro égale à quelque chose », et ils attribuent cette structure « à la formation accidentelle d'une lame mince interposée entre le globoïde et la lame de verre ». De ce que MM. Cfifflot et Kimpflin n’ont pu parvenir à observer ni la structure concenfrique, ni la coloration métachromatique des globoïdes dans des observations de courtes durées et faites à l’aide d’une technique défec- tueuse (2), on ne saurait conclure à l’inexistence de cette structure et de cette coloration que j'ai observées dans des recherches poursuivies pendant près de trois ans et avec le plus grand souci de la technique. D'ailleurs, il serait superflu d'insister sur la réalité d'un fait vérifiable par tout le monde. (4) Guilliermond. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, novembre 1906. 2) Ces auteurs ont employé pour leurs fixations les mélanges de Lenhossek ou de Lawdovsky, qui dissolvent les globoïdes. | SÉANCE DU 27 JUIN 1145 Quant à l'explication de cette structure (zones d'hydratation différentes), explication proposée par M. Beauverie, il ne m'appartient pas de la défendre. Néanmoins, je ferai remarquer que les critiques de MM. Chifflot el Kimpflin témoignent d’une ignorance complète des principes les plus élémentaires de la technique histologique. Comment ces auteurs peuvent-ils faire entrer en jeu la déshydratation de la préparation sur un tissu préalablement fié? VARIATIONS DES FORMATIONS MITOCHONDRIALES DANS LES TUBES A CUTICULE STRIÉE DU REIN, par CL. REGAUD. Benda (1903) a montré que les cellules des tubes urinaires, chez les Mammifères, les Amphibiens et les Sélaciens, contiennent des forma- tions mitochondriales abondantes (1). Les unes répondent aux bâton- nets découverts par Heidenhain (1874), les autres à des détails de struc- ture plus fins, filaments ténus et grains, qu'on n'avait pas encore observés dans le rein. Pour Benda, — et je me range à son opinion, — filaments, grains et bâtonnets, colorables par sa méthode dans les cellules des tubes urinaires, sont des formations équivalentes. Je ne m'occuperai, dans cette note, que des formations mitochon- driales dans les segments à cuticule striée du tube urinaire de la Lamproie, de la Grenouille verte, de la Salamandre tachetée et de la Couleuvre vipérine (2). (1) Benda (1898) a appelé mitochondries (puros, filament, yovèptov, grain) des granulations faisant partie intégrante du protoplasma qu'il étudia d'abord dans les spermies en voie de développement, où elles affectent une disposition particulière autour du filament axile. Benda retrouva des granulations sem- blables dans beaucoup d’autres cellules, où elles avaient été auparavant plus ou moins vaguement décrites. Il eut le mérite de montrer que ces granulations constituent une partie essentielle ou tout au moins très importante de la cellule en général, et de trouver une méthode de coloration nouvelle pour les caractériser. Les mitochondries font partie du protoplasma supérieur de Prenant (1899). Elles ont déjà fait l’objet d'observations très nombreuses: et il n'est pas téméraire de penser que leur importance, tant morphologique que fonctionnelle, est de premier ordre. (2) Jai fait connaître à la réunion de Marseille de l'Association des Anato- mistes (avril 1908) les résultats que j'avais alors obtenus chez la Grenouille et la Couleuvre : je n’y reviendrai pas dans cette note. Pour mettre en évidence les formations mitochondriales, j'ai utilisé la fixation par un mélange de bichromate de potasse et de formol, et la colora- tion par l'hématoxyline ferrique. Landsteiner (1903) s’est servi d’un procédé analogue dans une étude anatomo-pathologique du rein des Mammifères. Brococie. COMPTES RENDUS. — 1908, T. LXIV. 82 1146 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Dans aucune de ces. quatre espèces le segment à cuticule striée ne possède de bâtonnets proprement dits (1); mais, dans toutes, il y a des formations mitochondriales qui en sont les homologues. Ces formations ne font complètement défaut dans aucune cellule; mais elles présentent des variations assez Stendues, non seulement de l'une à l'autre des quatre espèces, mais encore suivant les stades fonclionnels du tube urinaire dans la même espèce. Ce fait, déjà signalé par Policard (1905) chez la Grenouille, est parti- culièrement digne d'intérêt, parce qu'il a trait à l’histo-physiologie du tube urinaire, et aussi parce qu'il permettra peut-être de dégager la signification générale des mitochondries. Dans les quatre espèces que j'ai étudiées, les cellules à cuticule striée sécrètent des grains volumineux (grains de ségrégation) qui s'accumulent et grossissent dans la partie apicale de la cellule, ensuite diminuent et disparaissent pendant l’excrétion exocellulaire, puis se reforment, et ainsi de suite. Mieux que les changements dans la hauteur des cellules et le calibre du tube, les variations des grains de ségréga- tion constituent un excellent critère des phases de l’activité cellulaire. Chez la Salamandre, il y a des variations de grande amplitude dans la teneur des cellules en grains de ségrégation et en formations mito- chondriales. Mais, d’après les observations que j'ai faites jusqu'ici, ces variations porteraient simultanément sur tous les tubes du même rein, et ne seraient par conséquent perceptibles que par la comparaison d'in- dividus différents. Je laisserai ce cas provisoirement de côté. Il en est tout autrement dans les trois autres espèces; les variations s’y font de tube à tube et sont, par conséquent, évidentes à la simple inspection d’une seule coupe de rein. Aux faits relatifs à la Grenouille et à la Cou- leuvre, que j'ai déjà publiés, j’ajouterai ceux, du même ordre, que je viens d'observer chez la Lamproiïe. Les segments à bordure striée de la Lamproie montrent deux Date extrèmes très nettes, et des phases intermédiaires. Lorsque les grains de ségrégation sont à leur maximum, les formations mitochondriales sont à leur minimum, et inversement. Quand la cellule a sa partie apicale bourrée de grains, on voit encore quelques rares chondriomites sur les côtés du noyau; au-dessous de celui-ci, il y à un amas de filaments gréles, tassés, sans orientation prédominante. Quand, au contraire, les grains sont à leur minimum, les chondriomites sontabondantes au-des- sous et sur les côtés du noyau jusqu’à la bordure striée, dans laquelle elles ne pénètrent jamais ; elles tendent à envahir de plus en plus la parlie de la cellule naguère occupée par les grains et où ceux-ci vont se reformer. io FENTE (4) On sait que, chez les Amphibiens, il n’y a de bâtonnets que dans le segment du tube urinaire correspondant au segment de Schweigger-Seidel des Mammifères. SÉANCE DU 27 JUIN 1147 Conclusions. — Dans les cellules à bordure striée du rein de la Lam- proie, de la Salamandre, de la Grenouille et de la Couleuvre, les for- mations mitochondriales sont un élément constant, mais morphologi- quement très variable du protoplasma. Les formations mitochondriales varient suivant les stades fonction- pels des cellules. Il y a balancement entre leur état de développement et celui des grains de ségrégation. Le makimum de développement des formations mitochondriales est atteint au début de la phase de mise eu charge de la cellule; son minimum coïncide avec l’exerélion exocel- lulaire. = (Laboratoire d'histologie de la Faculté de médecine de Lyon.) GUÉRISON DE LA MALADIE DU SOMMEIL CHEZ LE LÉROT VULGAIRE EN HIBER- NATION. ACTION DU FROID SUR LE Jrypanosoma"inopinalum «IN VIVO », par E. BRüMPT. Les expériences faites en 1903 par le professeur R. Blanchard, sur la Marmotte en hibernation, m'ont conduit à étudier sur d'autres ani- maux hibernants le mécanisme de l’immunité. J'ai pu expérimenter sur un certain nombre de Lérots (1) (Myoxus nitela). Exp. 1. — Lérot « adulte. Inoculé le 16 février avec 1 centimètre cube de sang citraté très riche en Trypanosoma gambiense, en même temps que plu- sieurs Souris témoins. Le 28 février, [examen positif. Le 7 mars, environ 1 parasite par champ 6, il est descendu à la cave (0 — 6 degrés). Du 7 mars au 4er avril il dort, les examens du sang sont négatifs. Le 12° avril il est mis à la température du laboratoire; quelques gouttes de son sang inoculé à une Souris ne l'infeste pas. Le 10 et le 20 avril, examen négatif; le 20 avril il est inoculé avec le sang d'une Souris infestée, il contracte la maladie et meurt le 1° mai. 1 | Cet animal, guéri de la maladie du sommeil par hibernation, n'avait pas acquis l’immunité puisqu'il a succombé à une seconde inoculätion. Exp. 2. — Lérot adulte. Inoculé le 2 mars avec du sang citraté très riche en Trypanosoma gambiense. Le 7 mars, examen positif; on descend l'animal à la cave pour le faire endormir. Le 1°" avril, ilest remonté de la cave, l'examen du sang est négatif. Le 9 avril, je découvre dans son sang un Trypanosome très actif ressemblant au T. Lewisi. Ce Trypanosome a fait l'objet d'une étude par- ticulière, je l'ai décrit sous le nom de T. Blanchardi. Le 20 avril, l'animal, qui est toujours resté éveillé depuis le 9 du même mois, n’a toujours pas de (1) Nous sommes heureux de remercier notre confrère le D' Langeron qui nous a fourni quelques-uns des Lérots ayant servi à nos expériences. 1148 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Trypanosoma gambiense ; un Rat blanc inoculé avec quelques gouttes de son sang ne s'est pas infesté. Le Lérot est alors inoculé avec du sang très riche en Trypanosoma gambiense. Le 27 avril, examen positif. Cet animal meurt le 30 mai. Ce Lérot, guéri d'une première inoculation virulente par l'hibernation, n'avait pas l’immunité et a succombé à une seconde inoculation. Il est surtout curieux de signaler ici la survivance du Trypanosoma Blanchardi non patho- gène chez le Lérot endormi. | Exp. 3. — Lérot témoin. Inoculé le 2 mars, mort le 30 ‘avril. Exp. 4. —- Lérot témoin. Inoculé le 2 mars, mort le 18 mai. Expr. 5. — Lérot adulte. Inoculé le 21-mars, mort le 30 avril. Ces expériences nous montrent : 1° Que les Lérots maintenus à une température de 15 ou 20 degrés s’'infestent à coup sûr par le 7rypanosoma gambiense (Exp. 3, 4, 5). 2° Que les animaux qui s’endorment pendant l'infestation par ce parasite guérissent, mais n'acquièrent pas l’immunité (Exp. 1 et 2). 3° Le Trypanosoma Blanchardi, parasite anodin du sang, peut vivre même pendant l’hibernation du Lérot. Ce parasite commun chez les Lérots, où il produit des infestations intenses, ne produit pas d’hyper- trophie de la rate; il est donc bien probable que les réactions phago- cytaires vis-à-vis de cet animal sont très faibles, si même elles existent. 4° Les Trypanosomes pathogènes onl, au contraire, une chimiotaxie positive très marquée qui les font phagocyter rapidement par les macrophages. Ce phénomène peut se voir facilement in vitro dans le liquide céphalo-rachidien de l'Homme atteint de maladie du som- meil. Dans la rate des Lérots morts de cette maladie, on rencontre dans les macrophages de la rate hypertrophiée des inclusions nucléaires pro- venant vraisemblablement des Trypanosomes ingérés. 5° Nous pensons que la disparition des Trypanosomes chez les Lérots en hibernation est due, d'une part, à la diminution de vitalité des Trypanosomes sous l’influence de l’abaissement de tempéralure, phéno- mène facile à observer in vitro dans le sang d'animaux en hypothermie ; d'autre part, à une conservation normale des fonctions physiolo- giques de phagocytes. La destruction des parasites dépasse la reproduc- tion des Trypanosomes à basse température, d’où guérison de l'animal. D'ailleurs, ce rôle des phagocytes, nous l'avons démontré d’une facon absolue dans nos expériences sur le Zrypanosoma inopinalum. Ce para- site est très pathogène et toujours mortel pour les Grenouilles vertes et rousses de France; les premières meurent, en général, en quinze jours, les secondes en vingt jours, à une température moyenne de 20 degrés. Les variations de température ont une action très nette sur la durée de la maladie. Exp. 1. — Deux Grenouilles vertes sont inoculées le 12 décembre 1906; le 16, les parasites sont nombreux, 10 à 45 par champ 6. Du 16 au 30 décembre, SÉANCE DU 27 JUIN 1149 ces Grenouilles sont mises à la température de 0 degré ; les Trypanosomes continuent à évoluer et conservent leur forme normale. Exp. 2. — Grenouille rousse, inoculée le 12 janvier 1907. Du 12 au 20 jan- vier 0 — 5 degrés, le 20 janvier quelques rares parasites. Du 23 janvier au 3 février 0 — 25 degrés; le 3 février, environ 10 Trypanosomes pour une hématie. L'auimal est mis du 3 au 6 février à 0 degré ; il meurt le 6 février. Les parasites ont diminué dans le sang, beaucoup sont en boule; on eu trouve des quantités dans les phagocytes. Exp. 3. — Grenouille rousse, inoculée le 12 janvier. Du 12 au 23 janvier 0 — 25 degrés ; le 23 janvier. de 40 à 50 Trypanosomes pour un globule rouge. Le 23 janvier 0 — 0 degrés: 24 heures plus tard, il n’y a que 5 à 6 parasites pour 1 globule rouge, la phagocytose est très intense, certains leucocytes du sang périphérique ont englobé jusqu’à 4 ou 5 Trypanosomes, quelques-uns som même encore mobiles dans la vacuole digestive. 72 heures après il n'y a qu'un Trypanosome pour 10 globules rouges. De plus, beaucoup de Trypano- somes sont arrondis, ils semblent souffrir du milieu dans lequel ils vivent. 120 heures plus tard, il ne reste que 3 ou # parasites par champ 6, et au moins la moitié de ces parasites présente des formes d'involution. A noter que les Trypanosoma rotatorium ne semblent nullement gênés par le froid; on peut les comparer à ce point de vue au Trypanosoma Blanchardi. A l’autopsie, on constate une phagocytose intense dans tous les organes, mais en particulier dans le foie. Certains macrophages renferment les restes de 10 ou 12 Trypa- nosomes. Chez la Grenouille comme chez le Lérot, il y a une lutte phagocytaire intense et une reproduction moins active du parasite due en partie peut-être aux substances toxiques du sérum. (Laboratowre de parasitologie.) ACTION IMMÉDIATE DE LA SAIGNÉE SUR LE NOMBRE DES LEUCOCYTES. LA RÉTENTION LEUCOCYTAIRE, par JEAN Camus et PH. PAGNIEZ. Dans une note antérieure, nous avons étudié l’influence de la pression artérielle sur le nombre des leucocytes et nous avons montré comment une baisse brusque de la pression était suivie, en quelques instants, d'une diminution importante du nombre des leucocytes dans le sang circulant. ; Ces constatations venaient éclairer un travail que nous avions cnire- pris sur l'influence immédiate de la saignée sur la teneur du sang en leucocytes. Au cours de nos expériences, nous avions observé que la saignée provoque parfois une chute brusque et immédiate du nombre des leucocytes, mais ce phénomène ne paraissait pas constant. 41150 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Nous étant alors demandé si cette leucopénie n’était pas en relation directe avec la baisse de pression, nous avons constaté qu’effectivement toute saignée qui influence la pression d’une facon manifeste est suivie d’une chute du nombre des leucocytes. Nos expériences, tant sur le chien que sur le lapin, nous ont prouvé avec la plus grande évidence qu'une petite saignée, qui laisse intacte la pression artérielle, ne modifie pas sensiblement le chiffre des leucocytes. | Par contre, des saignées répétées, de quart d'heure en quart d’heure, chez le même animal font baisser le taux des leucocytes, à mesure que la pression artérielle baisse elle-même, et dans un rapport direct qur est rigoureux dans la plupart de nos expériences. | Nous citerons une expérience comme {ype : 29 Avril 1908, — Chien 6, 9 kilogrammes. 5 h. 30. Numération portant sur sang prélevé dans la fémorale gauche ; Globiesirous es ee ee GS 00 00 Leteo eyes to ta CNP Street Pression artérielle, fémorale droite : 15-16. . Saignée de 100 centimètres cubes. (4 Et [=] Ye x 5 h. 37. Numération dans les mêmes conditions. Glohulestrouges verre MAGrOANENN LeEDCOCYIESN EME EEE CRT Me DUO Pression artérielle : 13. 5 h. 40. Saignée de 75 centimètres cubes. Pression artérielle : 12. h. 42. Saignée de 75 centimètres cubes. (dd 6 h. 15. Numération dans les mêmes conditions. Globulesérouses en RE ER ES OT DADDO LUC O0 CMTE SA MINE TOR tn Te Ut) Pression artérielle : 7-8. Ces chutes leucocytaires sont généralement importantes et nous trouvons des différences de 5.700 à 1.500 (lapin); de 45.000 à 3.000, (chien) ; de 12.600 à 1.200 (chien); de 6.000 à 1.500 (lapin), ete. Ces variations ont été constatées dans le sang artériel, dans le sang veineux, dans le sang capillaire. Le nombre des globules rouges, dans ces numéralions faites au cours de la saignée, ou immédiatement après celle-ci, n’est pas influencé d’une manière importante ; ou la diminulion quand elle existe est proportionnellement beaucoup moins marquée que pour les globules blancs. Ce fait a déjà été remarqué ; Inagaki dans un, travail récent le mentionne, sans. pouvoir, dit-il, l'expliquer autrement SÉANCE DU 27 JUIN AS que par des hypothèses (1). Nous avons déjà signalé dans notre précé- dent travail que les modifications de pression paraissent sans influence immédiate sur le nombre des hématies. à Ainsi donc, au cours d’une saignée, le nombre des leucocytes qui sortent n’est pas le même du commencement à la fin. Plus la saignée se prolonge, ou plus elle influence la pression, et plus les leucocytes sont retenus dans l'appareil vasculaire, plus il y a rétention leucocytaire. Les globules rouges semblent dépourvus de cette adaptation aux condi- tions physiques et chimiques de la circulation et ils n’ont pas, au moins dans la même mesure, cette possibilité d'adhérer aux parois vasculaires et de rester dans l’organisme comme le font les éléments blancs. Nous voyons, par exemple, qu'au début d’une saignée, dans une expérience, il sort 1 leucocyte pour 720 globules rouges, alors qu’à la fin la proportion est de 1 pour 2.900. Dans une autre, elle est au début de 1 pour 363 ; elle devient 1 pour 3.216 à la fin. Une conséquence qui découle directement de cette rétention leucocy- taire, c'est que, ultérieurement, les leucocytes étant remis en circula- lation, la proportion sera alors relativement beaucoup plus consi- dérable vis-à-vis des globules rouges. Jusqu'à présent il n’a pas, croyons-nous, été tenu compte de ce facteur dans l'interprétation de la leucocytose post-hémorragique observée par tous les auteurs le lende- main d'une saignée; ce facteur ne nous parait pas négligeable. (Travail du Laboratoire des lravaux pratiques de physiologie de la Faculté de médecine.) POUVOIR IMMUNISANT DE L’ANTIGÈNE CHOLÉRIQUE SOLUBLE DANS L'ALCOOL, par GC. LeEvapitr et S. MurERMILCH. Comme suite à nos recherches (2) concernant la solubilité dans l'alcool aqueux et la constitution de l’antigène cholérique, nous résumons les données qui se rapportent au pouvoir immunisant des extraits _ alcooliques contenant cet antigène. Les constatations de Bang et Forss- mann (3) et de Frouin (4) ont démontré que l'extrait éthérique et acéto- | . (4) Inagaki. Die Veränderungen des Blutes nach Blutverlusten und bei Neubildung des verlorenen Blutes, Zeitschrift für Biologie, 1907, 49, p. 169. (2) Levaditi et Mutermilch. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1908, vol. LXIV, p. 406 et 844. (3) Bang et Forssmann. Beitr. zur chem. Phys. und. Path., 1906, vol. VII, p.238; Forssmann, Biochem. Zeitschr., 1908, vol. IX, p. 330. (4) Frouin. Comptes rendus de la Société de Biologie, 1907, vol. LXII, p. 153. 1152 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE nique d'hémalies engendre chez les animaux la production d’ambocep- teurs hémolysants. Nos expériences prouvent également que les lapins et les cobayes vaccinés par voie sous-culanée, intrapéritonéale (cobayes) ou inlra-veineuse (lapins) avec des extraits alcooliques de choléra Cas- sino réagissent en fabriquant des anticorps spécifiques. Nous avons éludié les propriétés du sérum de ces animaux soit ôn vilro, soit in vivo. Dans le premier cas nous avons apprécié le pouvoir bactéricide, agglu- linant et opsonisant äe ce sérum, ainsi que sa facon de se comporter au point de vue de la réaction de Bordet et Gengou. Dans le second, nous avons déter- miné le pouvoir préventif du même sérum, de même que l’immunité acquise des animaux vaceinés avec l'extrait alcoolique (cobayes) (1). 1° Pour ce qui concerne le pouvoir bactéricide, il est manifestement augmenté chez les cobayes et très fort chez les lapins (deux ou trois injections de 2 centimètres cubes d'une solution d'extrait alcoolique desséché, au titre de 0,2 grammes pour 10 centimètres cubes d’eau salée). SÉRUM da SÉRUM LAPIN SÉRUM COBAYE SÉRUM inactivé. où de te vacciné 80. vacciné 16. normal. 1/100 0,5 0,2 à 0,3 Colonies : 1 1850 Innombrables. 1AOMAON » 0 4000 Id. 141020 » 0 1380 Id. 1/40 0,5 » 0 2760 ; Id. 0,1 » 0 620 Id. 0,2 » 0 320 Id. 0,3 » ( 180 Yd. 0,5 » ( _— Id. 0,3 — Innombrables. Innombrables. 1d. — 0,2 à 0,3 Id. Id: Id. Contrôle — — Id. Id. Id. Ensemencement de trois gouttes d’une émulsion d’une anse de culture cholérique dans 20 centimètres cubes de bouillon; le volume total du liquide a été de 2 centimètres cubes. 2 Le sérum des lapins vaccinés avec des extraits alcooliques est aggluz linant vis-à-vis du Vibrio Cassino. Il agglutine aux dilutions de 4: 500 et 1 : 1000. 3° L'application de la réaction de Bordet et Gengoufnous a montré que l'injection d'extrait alcoolique provoque, dans la plupart des cas, une augmentation manifeste de l’anlicorps spécifique qui intervient dans cette réaction. (4) Nous étudierons le pouvoir préventif du sérum dans une prochaine note. SÉANCE DU 27 JUIN 1153 SÉRUM EXTRAIT AQUEUX SÉRUM LA PIN SÉRUM inactif. de choléra. immunisé. normal. 1/10 0,1 C,1 Hémolyse 0 Complète. 1/10 0,3 0,1 () » 1/10 0,5 0,1 0 » 1/10 0,8 0,1 0 » 0,1 0,1 0 » 0,2 0,1 0 » 0,3 0,1 0 » — 0,1 Complète. Se 0,1 = Complète. Complète. 0,2 — Complète. » 0,3 = Complète. » Toutefois, chez certains animaux, malgré la présence d’anticorps bac- téricides dans le sérum, ce sérum a été peu actif au point de vue de la réaction de Bordet et Gengou. Il n’y a pas eu parallélisme absolu entre la teneur du sérum en anticorps vibriolytiques et en principes qui engendrent la fixation du complément (C.f. Neufeld). 4° Le pouvoir opsonique du sérum (chauffé à 55 degrés) des animaux vaccinés s’est montré neltement augmenté chez le lapin (2,80; 3,82; 8,54); par contre, chez le cobaye, ce pouvoir a été assez faible (0,2 ; 0,52: 0,62). 5° Nous avons constaté la même augmentation des anticorps chez les cobayes vacccinés avec des extraits vibrioniens chauffés à 100 degrés et débarrassés, par centrifugation, des albumines coagulables par la chaleur. ConcLusions : L’antigène cholérique est soluble dans l'alcool à 85 degrés et résiste à l'ébullition. Ces propriétés peuvent être mises en évidence non seulement par des expériences IN VITRO (procédé de Bordet et Gengou, voir nos recherches antérieures), mais aussi par l'injection des extraits alcooliques et des extraits chauffés aux animaux. Cetle injection provoque en effet, chez le cobaye et surtout chez le lapin, l'apparition d'anticorps bactériolytiques, d'agglutinines, d'opsonines thermostabiles et de substances capables de déterminer le phénomène de la fixation du complément. (Travail du Laboratoire de M. Metchnikoff, à l'Institut Pasteur.) DONNÉES TECHNIQUES GÉNÉRALES SUR LES PROCÉDÉS SPHYGMO-VOLUMÉTRIQUES APPLICABLES À L'HOMME, par À. FRANÇoIS-FRANCK. J'ai repris l'étude comparative des divers procédés volumétriques applicables à l'inscription des changements de volume rapides des extrémités chez l’homme, en vue de recherches sur les variations respi- 1154 SOCIETÉ DE BIOLOGIE ratoires, cardiaques, vaso-motrices, mécaniques, etc., de la circulation périphérique. Depuis l’époque lointaine (1875) où. Mosso et moi avons étudié les variations de volume de la main avec des appareils analogues, dérivant de l'appareil volumétrique à eau de Ch. Buisson, de nombreux procédés ont été employés, ceux de Roy, ceux de Hallion et Comte par exemple, chacun d’eux ayant ses avantages et ses inconvénients. Depuis bien des années j'ai appliqué, comme la plupart des physiologistes, la méthode volumétrique à l’examen des actions vaso-motrices superficielles et profondes chez les animaux, des actions vaso-motrices cutanées chez Ie le Comparaison des variations de vo- lume des deux pieds et des deux membres élastiquement suspendues. (Pulsations artérielles totalisées, variations respiratoires de volume, grandes ondulations rythmiques.) L'exploration du pied gauche (Vo. P.g)et de la main droite (V.m".d.) est faite avec un appareil à déplacement d'air, n'exerçcant aucune contre-pres- tion; celle du pied droit (Vol. P. d) et de la main gauche (V.".9.) avec “une ampoule à air comprimé. Le volume de chaque extrémité augmente pendant l'inspiration (1) et er pendant l'expiration (E) (1 2). (Courbes pneumographiques épis a iques.) l’homme. J'ai cherché à réaliser un dispositif simple qui permit la compa- raison de toutes les variations que j'avais en vue, soit sur l’homme, soit sur les animaux, et je me suis arrêtéà un procédé qui n’est autre qu'une variante des doigtiers pléthysmographiques d'Hallion et Comte, appareils réalisés dans mon laboratoire il y a une quinzaine d'années. Chez l’homme j’emploie une ampoule élastique de sonnerie à air, portant sur l’une de ses faces une plaque métallique qui permet de la soumettre à une légère contre-pression dans un gant ou dans une chaussette de peau résistante lacée comme un brodequin. Ce simple appareil étant appliqué chez un même sujet, dans la paume des deux mains et sous la plante des deux pieds, on recueille des courbes super- posées dont la figure 4 donne une idée suffisante pour le moment. On y voit les variations respiratoires et cardiaques du volume des quatre extrémilés sur un sujet en attitude horizontale, avec ces deux caractères prin- cipaux que le volume de chaque région augmente pendant l'inspiration et diminue pendant l'expiration, et que ces variations sont parallèles (sauf uné mains chez un sujet normal en atti- tude horizontale, les extrémités des: | | ; M SÉANCE DU 27 JUIN 1155 légère anticipation dans la main). Je reviendrai plus tard sur le détail de ces effets respiratoires et sur leur signification artérielle où veineuse. Dans ce spécimen les changements observés sont les mêmes, à quelques détails près, que les ampoules soient légèrement ou fortement comprimées. Or, comme il est facile de réaliser, ainsi que nous l’avons fait souvent avec : M. Hallion, dans une étude sur l’innervation vaso-motrice du foie, du pan- créas ou d'autres organes, des dispositifs analogues sous la forme de valves. élastiques à air plus ou moins comprimé, il y a là un procédé général qui, pour n'être pas nouveau, a du moins cet avantage d’être méthodique et rendu applicable à l'romme et aux animaux pour les études com- paratives que je poursuis. IT. Il y avait grand intérêt à associer à ces explorations volumétriques l'exploration du pouls de l’artère afférente et notamment celle du pouls radial chez l’homme : on devait attendre de cet examen comparatif d’'intéressants do- cuments sur les rapports des variations de la pression arté- rielle et du volume des tissus périphériques. Or, il est facile de s'assurer qu'avec le mode habituel d’ap- plication du sphygmographe à transmission du type Ma- rey, on recueille à la fois des indications de variations de pression dans l'artère et de ss volume de la région sur la- He 2 quelle le sphygmographe est _Sphygmographe de Marey, démuni de ses never 1 d ailettes et monté sur un support articulé qui le CHSAMESRAEUD ePhAarel CHR rend indépendant des effets volumétriques subis des courbes sphygmovolumé- par la région inférieure de l’avant-bras et par le triques parallèles, contre toute poignet; l'appareil est réduit à un palpeur arlé- Ode oerplatne. qui-ropuee dans unescoutitree cn se Ë uttière avec un TRÉtRIqIneS de Je HAL dans compresseur à bascule pour la cubitale (modèle les variations d’origine vaso- von Basch.) : motrice. J'ai donc cherché à pallier cet inconvénient en rendant le sphygmographe, dont l'excellent principe est conservé, aussi indépendant que possible de l'influence volumétrique qu’il subit dans les conditions ordinaires. On voit la disposition adoptée dans la figure 2 où un sphygmographe, privé de ses ailettes, est fixé à un support mobile selon la verticale et pouvant prendre l’inclinaison. convenable pour explorer l'artère radiale; l'appareil est ainsi réduit à un palpeur artériel, dont j'ai du reste établi plusieurs modèles des- tinés aux démonstrations. ! Fe TIRE S 1156 SUCIÉTÉ DE BIOLOGIE En associant ce mode d'application du sphygmographe à l'exploration volu- métrique avec l’ampoule dans le creux de la main, on arrive à la disposition que moatre la figure 3. C'est avec ce mode d'exploration combinée du pouls radial et du volume de la main qu'ont été réalisées mes expériences sur les variations multiples de la circulation périphérique d'ordre mécanique et nerveux chez l’homme, expériences dont je rendrai compte dans des notes successives. Re. Appareil volumétrique (ampoule élastique à air), fixé dans la paume de la maïn par un gant lacé et sou- mis à une certaine contre-pression; le sphygmographe indépendant ne subit que les variations de la pres- sion dans l'artère radiale; le com- rresseur à bascule du type von Basch agit sur l'artère cubitale pour supprimer la récurrente radiale. (Dispositif utilisé dans les expé- riences de contrôle des appareils cphygmomanométriques à contre- pression brachiale et antibra- ‘hiale.) J'ai appliqué la méthode volumétrique ci-dessus à la comparaison et au contrôle des différents procédés sphygmomanométriques [procédé de contre-pression radiale (Basch-Potain) et de contre-pression sur le tissu avec les brassards variés actuellement employés]. Dans la figure 3, on voit un support du type von Basch recevant le poignet et muni d'un compresseur à bascule pour supprimer la récurrence radiale; l'application de cette méthode de comparaison et de contrôle fera l'objet d'une communication spéciale. ETUDES SUR QUELQUES PARTICULARITÉS PHYSIOLOGIQUES DE L'ACTION CARBIO-INUIBITRICE DU PNEUMOGASTRIQUE CHEZ LA GRENOUILLE, I. Du rythme optimum et du seuil de l'excitation. par H. BusQuET. I. Du rythme optimum. — Wedensky (1) a établi l'existence d’un rythme optimum et d’un rythme pessimum dans l'excitation électrique des nerfs moteurs. Morat (2) a constaté le même phénomène sur les filets cardio-inhi- (1) Wedensky. Académie des Sciences de Paris, 1891, p. 805. Archives de physiologie normale et pathologique, 1891, p. 687 et 1892, p. 50. (2) P. Morat. Archives de physiologie normal et pathologique, 1894, p. 7 SÉANCE DU 27 JUIN 1157 biteurs du vague chez la tortue. Nos expériences faites sur la grenouille nous ont permis de retrouver la loi de l’optimum dans l'excitation de l'appareil d'arrêt cardiaque de cet animal. Les tracés ci-dessous se rapportent à une grenouille dont le pneumo- Excitation électrique du nerf pneumogastrique de la Grenouille. Démonstration de l'existence d'un rythme optimum d'excitation, pour obtenir l'arrêt car- diaque. Lecture des tracés de gauche à droite. Cœur inscrit avec la pince cardiaque de Marey. $, signal électrique, T, temps en secondes. gastrique était excité par des courants de rythme variable, mais de même intensité. Avec une fréquence de 6 chocs d'induetion par seconde aucun effet cardio-inhibiteur ne se manifeste. Si le rythme s'accélère et. atteint 10 excitations par seconde, l'arrêt se produit. Une fréquence 1158 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE plus grande (46 par seconde) ne modifie pas le nombre des battements. Il existe donc un rythme en decà et au delà duquel l'excitation peut devenir inefficace: c'est le rythme optimum. Les chiffres indiqués ci-dessus n'ont toutefois pas une valeur absolue applicable à tous les individus ; le nombre d'interruptions correspondant au rythme opti- mum varie avec chaque animal. A cette existence d’un rythme optimum d’excitation doivent être ratta- chés certains cas d’inexcitabilité apparente du système inhibiteur cardiaque chez la grenouille. C’est un fait bien connu que l’action d'arrêt du pneumo- gastrique chez ce batracien est inconstante. L'absence d'effet inhibiteur peut se rapporter dans quelques cas à une fréquence trop faible ou trop con- sidérable du courant excitateur. Dans la pratique, il y a donc lieu de récher- cher par de longs et patients lâtonnements le rythme convenable, à côté duquel l’expérimentateur peut facilement passer. I. Du seuil de l'excitation. — Lorsque l'excitation du pneumogastrique est efficace pour produire l'arrét cardiaque, le seuil de l'excitation pré- sente, chez la grenouille, deux particularités à signaler. | D'abord, il existe un très petit intervalle entre l'intensité liminaire qui produit un ralentissement et l'intensité liminaire qui provoque l'arrêt complet. Avec les appareils d'induction le plus ordinairement employés, il suffit, une fois l'effet de ralentissement oblenu, de faire avancér la bobine induite d’une très faible quantité (1 centimètre, par exemple, dans le petit modèle de Gaiffe)-pour avoir la suspension tolale des battements. Chez le chien et surtout chez le lapin, on constate un intervalle beaucoup plus grand entre l'intensité liminaire qui ralentit ét celle qui arrête complètement pendant un temps appréciable. D'autre part, le seuil de l'excitation du pneumogastrique de la gre- nouille présente une très grande fixité. Chez la plupart des animaux de laboratoire (chien, lapin, cobaye), probablement par suite d’altération plus rapide du nerf dénudé, le seuil varie d’un moment à l’autre. Chez ce batracien, au contraire, l'intensité liminaire reste pendant longtemps identique à elle-même. C'est là une caractéristique du vague de la grenouille particulièrement importante. On en voit tout l'avantage au point de vue d'études ayant pour but les variations d’excitabilité physiologique ou toxicologique de l'appareil cardio-inhibiteur : la fixité du seuil de l'excitation est, en effet, la condition indispensable à toute recherche de cet ordre. SR (Laboratoire de physiologie de la Facullé de médecine de Paris.) SÉANCE DU 27 JUIN 1159 RECHERCHES SUR LE RÔLE DE LA TENSION ARTÉRIELLE DANS LA PRODUCTION DE L'ATHÉROME EXPÉRIMENTAL PAR L'ÉTUDE DE L'ACTION SIMULTANÉE DE « l’adrénaline », SUBSTANCE NYPERTENSIVE, ET DE « l'extrait aqueux de qui », SUBSTANCE HYPOTENSIVE, par le D' RENÉ GAULTIER. Un certain nombre d'auteurs considèrent que dans la production de . l’athérome expérimental, les substances employées, comme l’adrénaline, n’agissent qu'en augmentant d'une facon déréglée la tension artérielle. Pour étayer cette hypothèse, des expériences ont été faites, entre autres avec le nitrite d'amyle ou la trinitrine, dans le but de contrarier l’action des substances hypertensives par l’action d’autres substances, celles-là hypotensives, qui logiquement devraient, en neutlralisant leur effet, empêcher les lésions déterminées par les premières; ce fut sans résultats probants. À notre tour, ayant découvert en 1905 dans l'extrait aqueux de qui un hypotenseur des plus réguliers et des plus puissants, d'une durée d'action bien supérieure aux précédents, et de plus fort peu toxique, nous avons recherché si, en neutralisant l’action de l'adrénaline par celle du gui, nous pourrions empêcher la production de lésions artérielles expérimentales chez le lapin. Voici le résultat de ces expériences qui ont été faites sur 15 bnde. divisés en trois lots, nourris de même facon : I. — Les 5 animaux du re lot, du Re respectif de 1 kilogr. 600, 3 kilogrammes, 1 kilogr. 700, 2 kilogr. 380, 2 kilogr. 580, recurent dans la veine auriculaire 2 goultes d' Ddrenalie par Het one 3 survécurent et recurent en conséquence 27 injections, qui produisirent chez 2 d'entre eux des lésions artérielles très prononcées, chez le 3° une légère plaque gaufrée; 2 moururent en cours d'expérience, l'un au bout de 17 injections, avec des lésions très marquées, l’autre au bout de 21 sans lésions appréciables. Leur poids respectif était devenu : 1 kilogr. 450, 2 kilogr. 500, 1 kilogr. 400, 2 kilogr. 390, 2 kilogr. 040. I.— Less Dune du 2° lot, du poids respectif de 1 kilogr. 700, 1 kilogr. 980, 2 kilogr. 100, ? kilogr. 380, 1 kilogr. 900, reçurent 27 injections de 10 centi- grammes d'extrait aqueux de qui dans la veine auriculaire. Aucun d'eux ne succomba, et, sacrifiés à la fin de l’expérience, ils ne présentèrent aucune lésion LbAtEUe Leur poids respectif était devenu : 1 kilogr. 630, 1 kilogr. 940, 1 kilogr. 980, 2 kilogrammes, 1 kilogr. 670. IL. — Les 5 animaux du 3° lot, du poids respectif de 1 kilogr. 770, 3 kilogr, 420, 3 kilogr. 150, 2 kilogr. 060, 2 kilogr. 140, reçurent alterna- tivement un jour l’un, un jour l'autre, dans Ja veine auriculaire, 10 centi- grammes d'extrait aqueux de gui et deux gouttes d’adrénaline, en tout 27 injections de chaque substance. Aucun d’eux ne succomba, et, sacrifiés, on 1160 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE en trouva 3 sans aucunes lésions artérielles, 4 avec une légère plaque gaufrée à la partie moyenne de l'aorte et 1 avec quelques petites plaques d’athérome à la crosse. Leur poids respectif était devenu : 1 kilogr. 650, 3 kilogr. 420, 2 kilogr. 970, 1 kilogr. 980, 2 kilogr. 140. S'il ressort de ces faits, d’une part qu'avec l’adrénaline on détermine presque à coup sûr de l'athérome expérimental, et d'autre part que l'extrait aqueux de gui est peu toxique puisque tous nos animaux ent survécu, sans changer de poids, le résultat cherché, à savoir le rôle de la tension artérielle dans la production de l’athérome expérimental par l'étude de l'emploi simultané de drogues hypertensives et hypolensives, apparait moins nettement puisque, sur 5 lapins ainsi traités, 3 ont présenté des lésions et 2 se sont montrés indemnes. Pour interpréter les trois résultats négatifs, on peul fe intervenir le fait, que nous avons démontré par ailleurs, de la persistance de l'action hypertensive de l'adrénaline qui est une action périphérique brusque et de courte durée, alors que s'exerce déjà l’action hvpotensive du gui qui est une action centrale, régulière et de longue durée, laquelle reprend ses droits quand vient à cesser la ee action ta l’adrénaline. Exemple : Un chien a recu du gui; sa pression s'est abaissée de 14 à 4 centimètres cubes de mercure: on voit sous l'influence d'une dose minime d'adrénaline sa pression passagèrement se relever à 8 et même à 12 centimètres cubes de mercure, puis, l’action de cette dernière drogue étant épuisée, se rabaisser de nouveau à 4 centimètres cubes sous l’action plus durable du gui pour ne remonter ensuite que très lentement au bout de plusieurs heures à son chiffre primitif. Il est vrai que pour interpréter les deux résultats positifs, en s appuyant sur cette dernière expérience, l'hypothèse inverse pourrait être soutenue avec autant de succès. On ne saurait donc à notre avis trancher la question à l’aide de ces faits. Aussi, persuadé par des faits d'observation clinique autant que par des faits expérimentaux que pour entrainer des lésions d’athérome l'adré- naline agit comme certaines autres substances, le plomb par exemple, plus par action toxique que par l'élévation de la tension, nous croyons toutefois que le rôle de cette dernière n'est pas indifférent pour aider celte action toxique. Aussi l'emploi des hypotenseurs nous semble-t-il justifié dans la thérapeutique de l’artériosclérose à la fois à titre de traite- ment symptomatique pour juguler les phénomènes morbides engendrés par une élévation de tension exagérée, et aussi à litre de médication pathogénique en annihilant l’action adjuvante d’une tension artérielle déréglée dans le déterminisme de l’athérome. (Travail du Laboratoire de la clinique médicale de l'Hôtel-Dieu, professeur Dieulafoy.) SÉANCE DU 27 JUIN 116! DE L'INFLUENCE DE L'OXYGÈNE DISSOUS SUR LE COMPORTEMENT DES INVERTÉBRÉS MARINS, V. — Quelques observations complémentaires sur Actinia equina, par H. PrÉRoN. M. Bohn a fait quelques remarques sur mes recherches relatives à l'influence de l'oxygène sur le comportement des actinies. Ces remar- ques nécessitent elles-mêmes quelques observations de ma part. A. Rythme nycthéméral. — M. Bohn parait croire que j'ai confirmé ses observations sur le rythme nycthéméral de l'Actinia equina, et que mon interprétation qui altribue les réactions des actinies aux variations de l'oxygène est arbitraire. Or, je n'ai, au contraire, jamais pu metlre en évidence le rythme nycthéméral spontané, comme je l'ai déjà dit, tel que l’on puisse invo- quer, pour en rendre compte, les variations nycthémérales de la Juminosité : mes actinies témoins à Wimereux ne s'ouvraient que quand l'eau était renouvelée, et se fermaient à une neue quelconque lorsque l'oxygène était épuisé. M. Bohn invoque alors l’inertie de mes actinies, affaiblies par le froid ou affaiblies par la chaleur! L’oxygène ne jouerait que le rôle d’un adjuvant pour révéler des rythmes latents! Je me contenterai d'ignorer ces fameux rythmes latents tant que je ne les aurai pas vus s’expliciter, d'autant que, suivant la production d'oxygène, mes actinies se sont ouvertes à des heures très variables; j'ai des cas de journées sombres dans mes observations de symbiose avec des ulves où l'ouverture ne s’est produite que vers 5 ou 6 heures du soir. D'autre part, en renouvelant l’eau, ou en y faisant barbotter de l'air, j'ai déjà, depuis plusieurs années, constalé que je faisais épanouir mes actinies, même la nuit déjà venue. M. Bohn me dira peut-être que c'est alors le rythme nycthéméral inverse de fermeture le jour et d’ou- verture la nuit, dont il a signalé l'existence chez les actinies de Tatihou, qui était latent et que je provoquais ! De cette façon métaphysique d'interpréter les phénomènes, on POUR toujours avoir l'air de sauver l'influence du facteur lumière, alors qu’en réalité cette influence me parait insignifiante. B. Ascension le long des parois verticales. — À côté des interprétations subjectives que M. Bobhn fournit au sujet du fait que des actinies mon- tent le long des parois verticales, je signalerai seulement que le point qui m'intéresse est celui-ci : une actinie qui respire l'air en nature en gar- dant le degré d'humidité nécessaire survit, alors que celles du fond meurent dans un milieu asphyxique; le mécanisme de la réaction de BioLocie. Comptes RENNUS. —: 1908. T. I,.XIV. : 83 1162 _ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l'actinie est à trouver; M. Bohn, suivant son habitude, affirme que la non-ascension est due à l’inertie, et qu'il y a encore là des latences ! Il est inutile de discuter sur des affirmations de ce genre. Les indi- vidus flottant le pied en l’air seraient aussi des animaux agonisants, alors que leurs réactions étaient exactement les mêmes que celles des autres, qu’elles se refixaient de temps à autre, etc. ! Leur agonie était sans doute aussi latente. C. Anticipation réflexe. — Enfin M. Bohn, après avoir signalé dans ses écrits le phénomène de l’anticipation réflexe que j'avais exposé, n’y -croit plus. Il aurait reconnu inexact le fait de la désoxygénation de l’eau des mares ; il est seulement regrettable qu'il l'annonce justement lorsque je viens de montrer avec chiffres à l'appui l'augmentation en oxygène de l’eau de certaines mares littorales pendant le jour, et qu'il ne donne d’ailleurs sur les conditions d'étude et lés méthodes d'examen aucun renseignement (1)! Il l'abandonne aussi et surtout parce que je fais rentrer ces phénomènes dans le psychisme, élant entendu pourtant que ce mot n’a aueune signification par lui-même et désigne simplement les phénomènes de comportement des animaux. Mais le mot reste suspect à la philosophie de M. Bohn, qui s'inquiète : Timeo Danaos… Il parle avec esprit de l'habileté des actinies capables de prévoir, quand l'oxygène augmente, qu'il pourrait bien diminuer s'il faisait nuit. En réalité, la réaction des actinies est une réaction globale, sélec- tionnée parce qu'utile dans l’ensemble, et très éloignée de l'habileté -des actinies de M. Bohn, qui règlent leurs réactions en aquarium, en tenant compte des variations journalières de l'horaire des marées. Je tiens d’ailleurs à signaler que, tant dans les mois d’été derniers qu'à Pâques de cette année, j'ai recherché avec la meilleure volonté du monde, le rythme des marées des Actinia equina, que ma confiance en M. Bohn, malgré des observations négatives, m'avait fait provisoirement admettre. Or, ce rythme a persisté à demeurer irrévocablement latent. On ne s’étonnera pas que ma confiance en son existence en soit singu- lièrement ébranlée. Ceci dit, je crois que les confusions que M. Bohn déclarait chercher à éviter, mais que sa note risquait de susciter, ne pourront plus se pro- duire. (4) Je laisse de côté les critiques adressées à ma méthode; j'aurai occasion de revenir sur ce sujet. M. Bohn préfère sans doute attendre une méthode d'étude très parfaite, et continuer à parler, dans l'établissement de ses nom- breuses « lois » de l’eau pure, en reconnaissant qu'il ne sait pas ce que cette expression signifie, alors d’ailleurs qu'elle paraît bien ne pas signifier grand” chose. RÉ RTS ES ne à À — SÉANCE DU 27 JUIN 1163 LES FACTEURS DE LA RÉTRACTION ET DE L'ÉPANOUISSEMENT DES ACTINIES, par GEORGES Bou. Avant de chercher à mesurer l'intervention d'un facteur, il faut s’efforcer d'isoler les divers facteurs les uns des autres. Or, les facteurs qui interviennent dans une réaction déterminée peuvent être très nôm- breux. C’est le cas en ce qui concerne les mouvements de fermeture et d'ouverture des Actinies. J'ai étudié des espèces variées : Actinia equinw, Anthea cereus, Tealia felina, Actinoloba dianthus, Cylista viduata et undata, Aiptasia erythrochila (Fischer), À. lacerata, Sagartia splapro- deta, Adamsia Rondeletii, etc., prises dans les conditions éthologiques les plus diverses. Des expériences très variées et prolongées, portant sur de nombreux individus, m'ont permis de reconnaitre déjà plus de 30 facteurs différents qui, la plupart, interviennent dans les réactions de chaque espèce. Ici, je ne puis guère que les énumérer. I. Rythmes et habitats passés. — 1° Heures de la marée; 2° heures du jour et de la nuit; 3° niveau de l'habitat (rochers découvrant à chaque marée, flaques littorales…); 4° habitat obscur ou ensoleillé. IT. Lumière. — 5° et 6° Diminution ou augmentation brusque de l’éclaire- ment; 7° oscillations de l’éclairement; 8° insolations passées intermittentes ; 90 insolation passée prolongée; 10° obscurcissements passés intermittents; 11° obscurité passée prolongée; 12 valeur absolue de l’éclairement présent. III. Conditions chimiques. — 13° Renouvellement de l'eau altérée; 14° asphyxie passée prolongée; 15° et 16° degré de pureté de l’eau (teneur en O, teneur en CO?);, 17 dilution de l’eau; 18° concentration; 19° dessiccation; 20° addi- tion de substances alimentaires. IV. Conditions mécaniques. — 21° Attouchements surtout du pied et de la base de la colonne; 22 passage de l'agitation au repos; 23° secousses méca- niques; 24° agitation passée prolongée ; 25° épaisseur de la couche d’eau; 26°, 270 et 28° nature, inclinaison et mobilité du support; 29° activité locomotrice. V. Conditions physiques. — 30° Température; 31° état électrique (à l'étude). VI. États physiologiques. — 32° Races et teintes; 33° symbiose avec des algues; 34° inanition; 35° blessures; 36° tendances reproductrices. Il ne faut jamais oublier le caractère rythmique remarquable de Pacti- vilé des Actinies : si un rythme s’efface, il ne tarde pas à être remplacé par un autre; dans les conditions artificielles de l'aquarium, des rythmes nouveaux s’établissent. Il ne faut pas oublier non plus l'importance capitale du facteur lumière, qui impressionne si facilement la matière vivante des Actinies et y laisse des empreintes durables, en sorte qu’il y a à tenir compte non seulement de l'éclairement présent, mais encore de l’éclairement passé. Les conditions chimiques sont au second plan: dans la nature, les variations de composition de l'eau se produisent 41164 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE incessamment et souvent sans règles apparentes : non seulement inter- viennent les superpositions dans l’espace et dans le temps des deux rythmes principaux (marées, nycthéméral), mais encore les condi- tions météorologiques si variables; les conditions chimiques si incon- stantes ne s’associen£ pas en général avec d’autres conditions, en sorte qu'on se représente mal comment une condition mécanique ou physique (autre que la lumière) pourrait faire prévoir à l'animal certaine condi- tion chimique. Les condilions mécaniques et la température sont à l'arrière-plan; toutefois, l'importance de l'épaisseur de la couche d’eau est indéniable. Ainsi nous avons donné de nos facteurs une classification hiérar- chique pour ainsi dire. En voici une autre basée sur le mode d’inter- vention. À. — Souvent les rythmes cessent d'être apparents par suile de la trop grande inertie de l’animal; à une certaine heure, l’Actinie devrait - s'ouvrir : elle reste fermée par inertie, mais une légère excitation suffit pour déterminer l'épanouissement, alors qu'à une autre heure la même excilation provoque instantanément la rétraction de l’Actinie, qui élait restée épanouie par inertie. Les facteurs 5, 6, 7, 13, 17, 18, 19, 22, 23 agissent souvent en révélant les tendances latentes, en sorte que leur action semble inconstante. En général, le matin, une augmentation brusque de l’éclairement entraine la rétraction de Piece épanouie la nuit et son orientation négative par rap- port à la lumière, tandis que, l'après-midi, la même augmentation produit les effets contraires. Si on a réussi à renverser le rythme nycthéméral, le matin une augmentation brusque de l'éclairement peut entraîner l’épanouis- sement de l’Actinie fermée pendant la nuit. Les facteurs que nous envisageons en ce moment, et qui ont des valeurs inégales comme révélateurs des tendances lalentes, agissent par leurs variations, et déterminent des réactions de la catégorie dite de la sensibilité différentielle ou des sensations de contraste (fonctions de ï) B. — D'autres facteurs agissent en restant invariables; ce sont : 15 et 16, 25, 26, 27, 28. Leur action dépend souvent du contraste un les conditions réalisées expérimentalement à l'instant considéré et les conditions normales correspondantes. Plus le contraste est marqué, plus l’Actinie a tendance à se fermer. Si à 3 heures du soir une Actinie est habituellement épanouie, c'est à cette heure que, dans l'obscurité complète, la rétraction se fera le mieux. Une Actinie qui était fixée sur un support horizontal se fermera plus facilement quand ce support a été redressé de manière à devenir vertical. Les animaux contrariés dans leurs habitudes se ferment. C. — Beaucoup de facteurs, enfin, agissent en délerminant, par leur SÉANCE DU 27 JUIN 1165 action prolongée, un état de misère physiologique, qui se manifeste par une tendance constante à la rétraction. Tel est le cas des facteurs 9, 11, 14, 24, 34, et aussi 35. Les actions des divers facteurs donnent lieu à des combinaisons variées. Leur étude serait trop longue à faire ici; je signalerai seulement quelques faits intéressants et qui donnent à réfléchir. J'ai indiqué les deux principaux rythmes nycthéméraux : 1° épa- nouissement vers le soir, et la nuit; 2 épanouissement vers le matin, et l'après-midi. Chez le Tealia, j'ai observé (p. 54-56 de mon Mémoire) deux races physiolo- giques différentes, correspondant à ces deux rythmes; les individus des fonds et ceux vivant à l'abri des rochers présenteraient le premier; ceux de flaques d'eau ensoleillées présenteraient le second; les uns seraient « ombrophiles », les autres « héliophiles » pour les auteurs anthropomorphisants. Fait curieux : chez les premiers, le renouvellement de l’eau favorise la rétraction, chez les seconds, c’est l'inverse. Dans certains cas, expérimentalement on peut obtenir la substitution d’un rythme à l’autre. Chez Aiptasia erythrochila, il y a d'habitude (à Arcachon) épanouissement progressif au cours de l'après-midi et magnifique épanouissement le soir et la nuit. Ceci a lieu en aquarium sous une mince couche d'eau, mais, sous une couche constamment épaisse, le second rythme s'établit : épanouissement dès le matin et l'après-midi (Il ne faut pas voir là l'influence de l’éclairement, car on se sert de vases éclairés seulement par en bas). À mesure que l'épaisseur de l’eau augmente, l'épanouissement nocturne devient moindre, mais, en revanche, l'épanouissement se fait le jour plus tôt et mieux; finalement, le rythme se renverse presque (2° type). Or, les diverses réactions sont inversées. La même augmentation brusque d’éclairement produit le matin la rétraction des Polypes qui suivent le premier rythme {mince couche d’eau) et l'épanouis- sement de ceux qui suivent le second rythme (couche d'eau épaisse, l’éclaire- ment absolu de l’animal étant le même). Une diminution brusque de l’éclai- rement, vers le soir, ne produit la rétrastion que dans le deuxième cas (sous une couche d’eau épaisse). Le renouvellement de l’eau favorise la rétraction dans le premier cas (mince couche d’eau) et l'épanouissement dans le deuxième (couche d’eau épaisse) : ainsi, dans la méme eau très pure, au méme instant, les Actinies peuvent être les unes rétractées sous une couche mince d’euu, les autres épanouies sous une épaisse couche d’eau. Je ne puis insister ici; on voit que le problème est beaucoup plus complexe qu'on ne le croit en général; mais l'analyse de celte com- plexité permet déjà de dégager certaines règles. Dans cette note, je laisse entrevoir : 1° les lois du contraste : les animaux réagissent à : des contrastes, contraste entre l’état présent et l’état immédiatement antérieur (sensibilité différentielle), contraste entre l'état présent et 1166 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE l’état habituel à la même heure...; 2 une relalion curieuse entre les réactions chimiques et les réactions photiques; quand les rythmes nycthé- méraux sont inverses, celles-là aussi bien que celles-ci sont de signes contraires. Je compte montrer prochainement toute l’importance de ces nou- velles lois pour la compréhension des réactions des animaux inférieurs. SUTURES DES DEUX CAROTIDES AUX DEUX JUGULAIRES, COMBINÉES A LA LIGATURE DES DEUX VERTÉBRALES, par ALBERT FROUIN. Dans la séance du 17 avril 1907, à la Société de Chirurgie, M. Tuffier a présenté en son nom et au mien un chien auquel nous avions sectionné l'artère et la veine fémorales et suturé ensuite le bout central de l’artère avec le bout périphérique de la veine ; le bout périphérique de l'artère a été suturé avec le bout central de la veine. A la suite de cette opéra- tion la circulation du sang artériel avait lieu dans la patte par la veine fémorale, c’est-à-dire que le courant centrifuge du sang artériel arrivait aux tissus par la voie veineuse qui est la voie centripèle, la voie de retour. Pour éviter l’action des circulations collalérales qui s’établissent très facilement dans les membres sous l'influence de troubles circulatoires tels que peut en produire la simple ligature de l'artère, j'ai expérimenté sur des organes à territoires vasculaires mieux limités : le cerveau et le rein. : J'ai présenté à la Société, dans une des séances du mois de février, deux animaux auxquels j'avais sectionné d’abord la carotide primitive et la jugulaire gauche (1), suturé en suivant la technique que j'ai déerite le bout central de la carotide avec le bout périphérique de la jugulaire et le bout périphérique de la carotide avec le bout central de la jugulaire; trois semaines après cette première intervention, j'avais répété la même opération sur la carotide et la jugulaire du côté droit. Depuis, j'ai lié les deux vertébrales chez chacun de ces animaux. Chez l'un deux on à pris des graphiques du pouls artériel sur l'artère carotide dénudée et sur la veine jugulaire anastomosée au bout central de la carotide. Ces deux tracés sont tout à fait superposables. La ligature des deux carotides chez cet animal qui avait déjà les deux vertébrales liées n’a donné lieu a aucun trouble, ce qui permet de penser qu'il existait (4) A. Frouin. Sur la suture des vaisseaux. Presse Médicale, m° 30 , 11 avril 4908, SÉANCE DU 27 JUIN 1167 une circulation collatérale suffisante pour irriguer le bulbe. Cette circu=- lation collatérale à pu s'établir lentement sous l'influence des modifica- tions de la circulation et dans l'intervalle des opérations. Dans d’autres expériences j'ai pratiqué l’opération en un seul temps, c’est-à-dire que j'ai fait la suture des deux carotides et des deux jugulaires et la ligature des deux vertébrales dans la même séance. Sur un animal opéré ainsi, la ligature temporaire des deux jugulaires, qui reçoivent le sang artériel, détermine des symptômes très nets d’asphyxie au bout de quarante-cinq secondes ou une minute ; ces symptômes disparaissent par l'enlèvement des ligatures. La mort de l'animal survient quatre à cinq minutes après la ligature définitive. ERRATUM Séance du 13 juin 1908, p. 1054, note 1, 4e ligne, au lieu de : écran de plans, lire : écran de plomb. REUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE SÉANCE DU 16 JUIN 1908 SOMMAIRE Brior (A.) : Anomalie d’une patte GERBER (C.) et Core (J.) : Obser- copulatrice chez une écrevisse vations biologiques sur Arceutho- ASUS IDD SE RE CN ONE 1182 | biumjuniperorum Reyn.—Il. Partie Dauuézon (G.) : Notes sur les en- CRAMTQU OMR AR RSSEN RER SRE Te ES 1180 veloppes de quelques Synascidies . 1170 Lacer (M.) : Allocution au sujet GERBER (C.) : Action accélératrice de la mort de M. Boy-Teissier. . . . 1169 de certains paralysants classiques RayBaAuD (L.) : De l'influence de des présures. — I. Boraxæ. . . . .. 1116 | la lumière sur la végétation du GERBER (C.) : Action accélératrice Rhisopus niyricans . . . . . . . . .. 1172 de certains paralysants classiques RocHE (CHARLES) : Sens muscu- des présures. — If. Acide borique. 1118 | laire. Une expérience nouvelle . . . 1174 Présidence de M. Laget. ALLOCUTION DU PRÉSIDENT AU SUJET DE LA MORT DE M. BoY-TeissiEr. Depuis notre dernière séance, nous avons eu la douleur de perdre un des membres les plus actifs de notre réunion, le D’ Boy-Teissier. Les travaux de notre regretté collègue, presque tous relatifs à la pathologie de la circulation, portent l'empreinte de son esprit original et primesautier, qui aurait pu prendre comme devise : Toujours à l'avant-garde. Savant estimé, spécialiste recherché, notre ami meurt à cinquante ans, foudroyé par un mal inexorable : il nous lègue le grand exemple d’une existence consacrée au travail, à la recherche du progrès scientifique, en même temps qu’au soulagement des souffrances humaines. 4170 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE NOTES SUR LES ENVELOPPES DE QUELQUES SYNASCIDIES, par G. DAUMÉzoN. Les Didemnidés et les Diplosomidés comprennent les Synascidies, dont les zooïdes, de petite taille, sont protégés par une enveloppe frêle ou de faible épaisseur. Il m'a semblé apercevoir, à travers la série de ces formes, une tendance de la tunique vers une protection plus efficace des individus. Les Diplosomidés sont caractérisés par l'absence des spicules; les zooïdes de Diplosoma gelatinosum Milne Edwards, par exemple, sont suspendus entre deux lames de tunique gélatineuse. Il existe à Mar- seille une forme présentant une assez grande ressemblance avec celte espèce, dont elle se distingue principalement par ses dimensions, sa branchie et sa paroi péribranchiale incomplète. La tunique contient en outre des spicules très petits et disséminés. Ce terme de transition nous amène aux Didemnidés, dont les spicules plus volumineux et plus réguliers tendent à se localiser en une couche externe protégeant les zooïdes du côté de l'extérieur et une couche interne les protégeant du côté du support. Cette disposition se trouve réalisée chez Didemnum lacteum Von Drasche, très abondant sur les Posidonies du château d’If et dont les cormus sont constitués par deux lames très riches en spicules et d’égale épaisseur. C’est principalement du côté de la base de fixation que les zooïdes doivent être protégés; chez beaucoup de Synascidies, la tunique n’adhère pas intimement au support auquel elle est rattachée par des crampons (iplosoma gelati- nosum M. Edw.) ou par le recroquevillement de ses bords (Cystodites durus Von Drasche). Dans l'intervalle vivent de nombreux Amphipodes, Annélides, etc. Sur les Posidonies des Ilettes, il existe des cormus de Leptoclinum Lacazi Giard, dont la tunique acquiert du côté du support une très grande épaisseur pouvant aller jusqu'à 15 à 20 millimètres, dimension relativement considérable pour un Didemnidé. Cet épaississement se retrouve chez une forme que je considère comme une variété méditerranéenne d’'Astellium perspicuum Giard. Mais les colonies présentent extérieurement une certaine ressemblance avec une ascidie simple; on aperçoit en effet à la surface un certain nombre d’oscules à bords plissés comme les siphons d’une Ascidiella, et si l’on coupe transversalement le cormus (fig. 1), on constate que les ouvertures correspondent à de vastes invaginations de la surface, cons- tituant comme des chambres profondes dont les parois sont tapissées de zooïdes comme la surface externe. Ces cormus forment des masses épaisses de 20 à 25 millimètres; la tunique n’est pas pigmentée; elle est blanchätre au centre par suite de l'abondance des spicules; les masses al ra PT SÉANCE DU Â16 JUIN 1171 viscérales seules sont pigmentées et donnent par transparence la colo- ration générale bleu sombre de la colonie. Sur les mêmes fonds que cette forme, on trouve une autre espèce que je crois être nouvelle et qui présente chez les Didemnidés le plus haut degré de différenciation protectrice. Je l’appellerai : Didemnum pro- tecilum n. Sp. Les colonies sont d’une couleur noir intense pointillées de blanc par les spicules superficiels et forment des masses arrondies de À à 3 centi- mètres d'épaisseur. Les quatre rangées de fentes branchiales empêchent de confondre cette espèce avec Didemnum fallax, Lahille, auquel elle ressemble le plus. Si l’on coupe transversalement le cormus (fig. 2), on aperçoit : du côté du support, une très épaisse couche de tunique com- prise entre deux zones et excessivement riches en spicules. La zone ba- silaire est beaucoup plus épaisse que l’autre, qui protège les masses viscérales seules des zooïdes. Les branchies se trouvent suspendues au-dessus entre cette seconde zone et une troisième zone riche en spi- cules, à la facon des zooïdes entiers de Diplosoma gelatinosum Milne Edwards. Elles sont isolées les unes des autres, comme dans des com- partiments distincts, par des cloisons verticales possédant également des spicules. Ces derniers spicules ne sont pas irrégulièrement dissé- minés comme dans les zones précédentes; ils se condensent en certains points sous forme de masses lenticulaires. On trouve un acheminement vers cette disposition très complexe chez Leptoclinum tridentatum Von Drasche. Mais il n’existe pas de cloisons verticales. L’anatomie des zooïdes, et en particulier l’absence de lan- guette cloacale, empêche de confondre notre espèce avec celle de Von Drasche. tm nt dise 1179 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE DE L'INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LA VÉGÉTATION DU Ahizopus nigricans, par L. RayBauD. Dans ses mémoires bien connus sur les Mucorinées (1), M. Van Tieghem étudiant le Rhizopus nigricans (ancien Mucor,.stolonifer), cons- tate qu il n’est ni géotropique, ni héliotropique. Nous avons obtenu les mêmes résultats que ce savant, quant à l'influence de la pesanteur, mais, en ce qui concerne la lumière, nos résultats sont différents. Les premiers filaments qui proviennent de la germination de la-spore et qui, en s'’irradiant, s’allongent horizon- talement sur le substratum (jus d'orange gélatinisé) ne semblent bien, il est vrai, doués que d'une sensibilité très faible ou même nulle, car l’ensemble du mycélium est circulaire et ne présente pas de dévelop- pement plus grand du côté de la lumière, mais il n’en est pas de même des filaments qui deviennent aériens et dressés. Pour provoquer la formation de ces dernières branches, nous avons évité de répandre sur toute la surface de nos godets de culture le liquide nutritif. Cette surface est réduite à une petite gouttelelte de 5 millimètres de diamètre. Notre mycélium qui, s’il avait pu s'étendre sur une surface plus large, eût continué à ramper, se redresse ainsi nécessairement dès qu'il est arrivé sur les bords. Nous avons d’ailleurs voulu constater non pas seulement l'influence de la lumière blanche sur la direction de ces filaments, mais encore l'effet des différentes radiations. Dans ce but, nous avons placé un certain nombre de nos cultures sous des cubes de verre de diverses couleurs (2). Quelques autres ont été en même temps recouvertes de cubesen carton qui les maintenaient à l'obscurité. En ce dernier cas, les filaments mycéliens se sont accrus en direction plus ou moins verticale, ou en tout cas, sans prendre une obliquité déterminée. Les autres cultures sous verres blancs ou colorés étaient placées contre un mur, en face et à 2",50 d'une fenêtre. Toutes les faces étaient par conséquent éclairées, mais inégalement. Sous verre clair ou dépoli les filaments se sont accrus tout d'abord verticalement, Remarquons que ce peut être cette première direction, dont la durée est de quarante-huit heures environ, qui dans le cas où les (4) Annales des sciences naturelles, 5° série, tome XVII, page 301; 6e série, tome I, pages 5-175. (2) Nous avons fait l’analyse spectroscopique de tous les verres qui ont servi à nos expériences. D SÉANCE DU 416 JUIN j 1173 observations ne sont pas suffisamment prolongées peut laisser penser qu'il n'y a pas de phototropisme. Mais au bout de quarante-huit heures les extrémités commencent à se courber, elles font peu à peu avec la verticale un angle de 45 degrés et tendent ensuite de plus en plus à devenir horizontales sans cependant l'être jamais complètement. Il y a donc bien là un phototropisme positif très net. Sous verre jaune l'héliotropisme se manifeste encore, mais beaucoup plus tardivement, Ce n’est qu’au bout du quatrième jour que les fila- ments, jusqu'alors droits, s'inclinent vers la lumière. Sous verre rouge l'effet est tout autre. Les filaments ont un accrois- sement plus lent au début; c’est le troisième jour qu'ils deviennent obliques, mais pour ensuite offrir cette curieuse parlicularité de redes- cendre vers le substratum, sur lequel ils recommencent à ramper. Ce n’est d’ailleurs qu'en présence de ces radiations rouges que nous consta- tons ce phénomène, car sous les autres verres colorés, vert, bleu ou violet, les filaments, vers le troisième jour également, s’inclinent mais sans jamais redescendre. Comme à la lumière blanche, ils tendent seulement vers l'horizontale. Nous remarquons en outre que sous le verre vert, la longueur à ce . moment de la partie verticale du filament est très faible. C’est sous celte radiation verte que l'accroissement est minimum, pendant qu'au contraire c’est sous le verre jaune qu'il atteint le maximum. Pour préciser, tandis que la hauleur de la parlie reslée verticale dans le vert est de 3 à 4 millimètres, celle de la partie correspondante dans le jaune est environ de 3 centimètres. On doit bien penser, comme nous l'avons constaté d’ailleurs, que toutes les influences dont nous venons de signaler l'effet sur le développement et sur le mode d’accroissement du mycélium retentissent en même temps sur la formation des sporanges. Ceux-ci n'apparaissent qu'après un héliotropisme plus ou moins marqué suivant les couleurs. Le jaune sera de nouveau le plus favorable. Les sporanges sous cetle radiation se montrent déjà après quarante-huit heures, alors qu'il faut au moins trois jours pour que les mêmes organes se montrent à la lumière ordi- naire et sous les verres rouge, vert, bleu ou violet. Maies encore y a-t-il entre ces dernières radiations des de À la lumière violette, les sporanges sont les plus gros et nombreux, et la végétation comme au bleu est aussi luxuriante que sous le jaune, mais beaucoup plus tardivement. Elle remplit toute la partie supérieure la plus éclairée des godets de culture. Tandis qu’au rouge les sporanges en grand nombre remplissent toute la partie inférieure et remontent sur le bord illuminé. Dans le vert qui a déjà retardé considérablement l'accroissement du mycélium, les sporanges sont les plus petits, mais assez nombreux. ai Let 1174. RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE Tels sont les quelques faits que nous croyons devoir signaler rapi- dement dès aujourd’hui; nous nous réservons de les interpréter plus tard, en prenant encore d'autres exemples et en citant de nouvelles expériences. Car ils ne représentent que le début de toute une série de recherches que nous avons entreprises sur l'influence de la lumière et de ses diverses radiations sur les champignons inférieurs. «Jravail du Laboratoire de botanique agricole, professeur M. Jumelle.) SENS MUSCULAIRE. UNE EXPÉRIENCE NOUVELLE, par CHARLES Rocne (de Marseille). Existe-t-il dans nos muscles des éléments nerveux ayant un rôle spécial, éléments nerveux doués d’une sensation particulière grâce à laquelle nous avons connaissance des mouvements que nous exécutons? En un mot, y a-t-il un sens musculaire ? L'existence du sens musculaire est loin d’être admise par l'unanimité des physiologistes. Si, pour Mathias Duval, ce sens paraît indiscutable, pour Trousseau, au contraire, il ne saurait être admis. Pour Claude Bernard, il ne peut être nié. J. Müller, Ludwig, Bernstein le mettent en doute. D'après ces auteurs, il n'y a pas de sensibilité musculaire spé- ciale, nous connaissons uniquement la quantité d’influx nerveux envoyée au muscle, l'intensité de l'excitation partie des centres nerveux. Nous avons la sensation du mouvement voulu et non pas de son exécu- tion. Nous percevons l’intention, mais non l’acte lui-même. Ce qui complique le problème et rend sa solution aussi discutée, c’est la difficulté d'une expérimentation. Il paraît impossible dans l’accom- plissement d’un mouvement actif de faire la part due au centre moteur volontaire et celle qui dépend du sens musculaire. Je m'explique. Fai- sons une première hypothèse. Supposons, par exemple, que je veuille remuer l'index gauche : je fais un acte de volonté et je remue mon index gauche. Dans ce mouvement, le sens musculaire est évidemment inutile, si ce sens existe, il n'intervient d'aucune facon. Il faut et suffit dans cette hypothèse qu’une communication existe entre le centre céré- bral qui commande à mon index et ce segment de membre. Faisons une deuxième hypothèse. Une personne me prie de remuer la partie de mon corps qu'elle me désigne en la touchant avec une pointe mousse, un crayon par exemple. Ici encore, pour que cet ordre soit exéculé, l'existence du sens musculaire n’est pas nécessaire. La sensa- tion tactile subie par la région indiquée me renseigne suffisamment; aussitôt, une excilation motrice partira de mon cerveau vers cette région. SÉANCE DU 16 JUIN 1175 Mais faisons encore une hypothèse. Imaginons que par un artifice quelconque, une disposition particulière, j'arrive à me tromper moi- même, que mes doigts, par exemple, prennent une disposition telle que, par la vue, je sois incapable de les différencier les uns des autres, que dans cette troisième hypothèse, tout comme dans la deuxième, un expérimentateur me donne l’ordre de mouvoir l’un de mes doigts. Mais qu'il m'indique le doigt à remuer sans le nommer et sans le toucher, en le désignant avec une pointe mousse. Si ces conditions sont réalisées, nous ne sommes plus dans les données de la première hypothèse. En effet, il ne peut partir une excitation en ligne directe de nos centres volontaires puisqu'il est admis que par une disposition que nous allons décrire je ne puis pas par la vue reconnaitre mes doigts. La deuxième hypothèse n’est pas non plus réalisée, puisque le sens du toucher n’a pas à intervenir. Si, dans cette troisième expérience, j'obéis, si j'exécute l’ordre donné, il faut bien que j’aie une sensation spéciale de mes muscles, il faut que je me rende un compte exact de la situation de mes doigts, il faut, en d’autres termes, que le sens musculaire existe. Maïs, en revanche, si dans une expérience ainsi conduite, en isolant mes doigts des centres supérieurs, en empêchant les sensations tactiles d'intervenir pour guider mes mouvements, je suis incapable de remuer le doigt qui me sera désigné, j'aurai, semble-t-il, le droit de conclure que le sens musculaire n’existe véritablement pas. Voyons maintenant en quoi consiste cette expérience. Plaçons une main à plat sur une table, les doigts allongés et légère- ment écartés les uns des autres. Posons sur cette main, la gauche si l’on veut, l’autre main, de façon que la paume de la main supérieure repose sur le dos de la main gauche et que chacun des doigts de la main supérieure vienne se placer exactement entre ceux de la main inférieure. L'index droit sera ainsi entre l’auriculaire et l’annulaire gauches, le médius droit entre l’annulaire et le médius gauches et ainsi de suite. L'extrémité des doigts de la main droite doit également être en contact avec la table. Si les mains sont bien placées, l'extrémité des huit doigts longs (nous ne nous occupons pas des pouces) devra décrire une courbe aussi régulière que possible, courbe dont la concavité sera ouverte vers la poitrine du sujet qui fait l'expérience. Ceci fait, recouvrons les avant- bras et les mains de notre sujet avec un linge et laissons sortir seule- ment les huit phalangines. Prenons alors une pointe, un crayon par exemple, et, mettant la pointe devant un des doigts, très près, de façon à ce qu'il soit impossible d’hésiter sur le doigt désigné, mais sans toule- fois qu'il y ait conlacl, prions le sujet de remuer ce doigt. Huit fois sur dix il y a erreur, et nous voyons le doigt voisin se lever. Je me hâte de dire que l'expérience ne réussit pas toujours, mais presque toujours. En somme, l’on a une chance sur huit de remuer le bon doigt. De plus, quand l'expérience n’a pas réussi une première fois, il est rare qu’elle 1176 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE réussisse ensuite, ear les doigts sont alors repérés et l’on tombe dans les conditions de la première hypothèse dont nous avons parlé plus haut. Il faut alors recommencer en changeant les mains de place, en mettant dessous la main supérieure, ou mieux encore faire l'expérience avec une aulre personne. Cette petile expérience m'a paru digne d'être publiée. Il paraît, en effet, a priori, impossible de se tromper dans l’acte si simple de remuer un doigt, surtout quand l’on a pour guide le sens de la vue, si l’on songe, en outre, combien sont précis et différenciés les mouvements de nos doigts. Peut-être les conclusions que j'en tire et qui mettent en doute l'existence du sens musculaire ne seront pas acceptées. En tous cas, cette expérience m'a paru être un argument de quelque valeur, et c’est cette considération qui m’a conduit à la faire connaître. ACTION ACCÉLÉRATRICE DE CERTAINS PARALYSANTS CLASSIQUES DES PRÉSURES. I. — Borax, par C. GERBER. Duclaux, dans son Traité de chimie biologique, prend, comme exemples de paralysants de la présure : le carbonate de sodium, le borax et l'acide borique. Nos recherches antérieures sur le rôle des sels et des acides dans la caséification du lait nous faisaient espérer la possibilité de mettre en évidence le caractère accélérateur, à certaines doses tout au moins, de ces substances dites paralysantes. Voici les résultats auxquels nous sommes arrivés avec le borax et l'acide borique. Le borax se comporte tout différemment, suivant que Don opère avec des présures coagulant plus facilement le lait bouilli que le lait cru, ou avec des présures coagulant plus facilement le lait cru que le lait bouilli. Dans le premier cas [broussonetia (jeunes feuilles du printemps et inflorescence), figuier, etc.], on distingue trois actions successives : a) Action relardatrice, pour des doses faibles de sel (0 à 5 équiva- lents milligr. par litre de lail), devenant vite empêchante (5 à 25 équi- valents). b) Action accélératrice, pour des doses moyennes de sel (50 à 100 équivalents). c) Nouvelle action relardatrice, pour des doses fortes devenant, comme la première, empêchante quand la quantité de sel est suffisam- ment élevée. SÉANCE DU 16 JUIN 1177 Les colonnes 8 à 13 du tableau ci-dessous montrent bien ces trois phases successives. Dans le second cas (porc, veau, cardon, etc.), le borax est, comme Duclaux l’a constaté pour la présure de veau, un puissant retardateur. Il suffit, en effet, de deux équivalents et demi avec la présure de porc, de douze équivalents et demi avec celles de cardon et de veau, pour s'opposer, d’une facon à peu près complète, à la caséification, si actif que soil le suc employé. C’est ce que montrent d’ailleurs les colonnes 2 à 7 du tableau. ÉQUIVALENTS SECONDES NÉCESSAIRES A LA COAGULATION DE 5: DE LAIT ee EMPRÉSURÉ AVEC 0:20 PRÉSURE DE : milligr.) PORC VEAU CARDON BROUSSONETIA FIGUIER de borax 28° 40° 40° 55° 55° ajoutés En CS À Sn RS CR Es Die cru |bouillif cru |bouillif cru |bouilli cru bouillil cru bouilli de lait. |p/12,55| P/1 | P/0 | P/1 | PJ3 | P/1 P/1 P/1 | P/1 PJ — a PR RE ES R. Sec- R. Sec. 0 1000! 21901 370! 315 | 1050] 540 1410 |14S0 | 1640 1520 1525 1830| 43911 510! 490-| 1300| 730 1515 11695 | 1770 1895 2,50 7440| 9300! 940! 580 | 1785| 1055 1630 12290 | 1965 3040 ù 3270! 625 | 2435] 1583 1875 1453 2235 5100 112 71140 | 9000110680 2630 } 1 2610 l 1) Se | 1 (23685 (1) | 3420 ) 50 0,59,2160 15050 | 360011 5640 5 0,4711715 |2445 | 4035,0.45 12520 100 0,4411630 121480 | 443010.26 |1470 125 0.481790 12340 | :571010.30 11670 150 4)» (4) u 0.5612080 13220 | 468010.32 11830 175 + 4) Va) à (1 [0802930 (4530 | 1785 10:35 1980 200 0.98|3620 194010.45 |2570 225 4,20 )4420 513010.70 |3920 950 14315240 © (1) | 53601095 15355 275 | 4.545640 564514.33 11500 300 | 1,67 6190 610011.94 | (1) l | On a donc, dans le cas des présures agissant surtout sur le lait bouilli (grande majorité des présures végétales), le schéma classique de l’action accélératrice, puis retardatrice, des sels neutres de potassium et de sodium; mais ce schéma est précédé d’une action retardatrice semblable à celle que nous avons signalée avec les électrolytes précipitant la chaux; elle est due à la même cause. Cette phase retardatrice initiale, courte avec les présures végétales peu calciphiles etfaiblement oxyphiles, est longue au contraire avec les présures du lait cru (présures animales et quelques présures végétales); elle s'étend aux dépens de la phase accélératrice moyenne qui disparaît complètement. C'est cette exagération de la phase retardatrice initiale qui avait fait (1) Pas de coagulation au bout de 180 minutes. Pa \ (SE BIOLOGIE. COMPTES RENDUS. — 1908. T. LXIV. SET Ads — > z 1178 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE classer par Duclaux le borax parmi les paralysants. Elle doit être attri- . buée non pas à l'absence de chaux, car le borate de calcium se dissout dans un excès de borax, mais à l’alcalinité de ce dernier sel, dont l'influence retardatrice est supérieure à l'influence accélératrice de la chaux redissoute, dans le cas des présures animales, lesquelles sont encore plus oxyphiles que calciphiles. ACTION ACCÉLÉRATRICE DE CERTAINS PARALYSANTS CLASSIQUES DES PRÉSURES. Il. — Acide borique, par C. GERBER. D'après Duclaux, « l’acide borique est un paralysant plus actif de la présure que le borax »; nous avons trouvé, au contraire, que cet acide est un accélérateur plus énergique que le sel de sodium corres- pondant. SECONDES NÉCESSAIRES A LA COAGULATION DE 5 DE LAIF MOL. EMPRÉSURÉ AVEC 0:20 PRÉSURE DE : millier. RREELELELELR— — — de BO°H* PORC NEA CARDON MACLURA (1) BROUSSONNETIA PIGUIER 3 28° 40° 40° 40° 5h 55° ajoutées : à 1 litre =. D 2 OR En =" LE À me LS > de lait. cru lbouillil eru |bouwllil eru |bouillif cru |bouillil cru |hbouillil cru lhouilli 21270 )\MP/AM NP} #70 | PRE)/ Pi JAMIE P/1 PA MP AMI AMIP ITS 0 1880 12150 11280 11170 | 980 13170 1460/2670 | 15601720 | 2800/1900 Des 1480 12700 11245 | 975 | 980 12900 1484012590 | 1457011695 | 2830/1875 5 1170 12640 11200 | 180 | 980 |2830 1429012500 | 1457511665 | 28601825 10 900 12560 11135 | 645 | 970 |2600 1390/2430 | 1457511610 | 2940/1770 25 460 12300 [1020 | 510 890 12150 1435012360 | 4580/1540 | 2960/1640 50 210 11640 | 845 345 110 |1600 1290/2170 | 1600,1490 | 3000/1490 | 400 190 11180 | 610 | 220 520 |1020 1295911900 | 1660/1440 | 30401280 | 150 160 829 455 105 | 410 | 740 121011660 | 1471011390 | 3141011180 200 125 620 ! 400 80 340 | 520 1180/1570 | 17801320 | 3190/1020 250 100 | 420 | 345 60 300 | 440 116011460 | 1483011245 | 3240| 890 300 10 280 | 300 45 | 280 | 370 1150114360 | 1487011190 | 3290| 760 350 45 170 | 270 30 | 260 | 340 1140/1280 | 4920/1100 | 3340! T0 400 25 100 225 20 | 240 300 1135/1200 | 1496011020 | 3370! 655 450 15 50 | 170 45 | 230 | 280 4113011130 | 4995! 950 | 3420! 570 Il suffit, en effet, d'examiner la série des chiffres de la colonne 4 du premier tableau, résumant une expérience identique à celle de Duclaux lail cru, présure de Hansen), pour voir un lait qui met 4.280 secondes | I (1) Les feuilles de Maclura aurantiaca utilisées nous ont été obligeamment fournies par le Jardin des Plantes de Montpellier, SR és Lun nb SÉANCE DU 16 JUIN 1179 pour coaguler quand il ne contient pas d’acide borique, ne plus exiger que 170 secondes lorsque sa teneur en BO°H” est de 450 molécules mil- ligrammes par litre. Entre ces deux vitesses extrèmes, on observe une série de vitesses croissant avec la proportion d'acide. La colonne à montre que le lait bouilli se comporte comme le lait cru avec une accélération plus rapide encore. Quant aux colonnes 2, 3, 6, 7, 8, 9, elles prouvent que toutes les présures coagulant mieux le lait cru que le lait bouilli se comportent comme la présure de veau. Quant aux présures coagulant mieux le lait bouilli que le lait cru, leur action n’est accélérée que sur le lait bouilli (colonnes 11 et 13), cette accélération étant d'ailleurs beaucoup plus faible que pour les pré- sures du type précédent; au contraire, leur action sur le lait cru est retardée et le retard, tout en étant peu élevé, est d'autant plus grand que la dose d'acide est plus forte. Comment expliquer la contradiction existant entre les observations de Duclaux et les nôtres? Probablement par la différence entre les son boriques employés. Notre acide borique avait été cristallisé à plusieurs reprises pour le séparer des matières organiques qui le souillent généralement. Il était donc pur. D'ailleurs, nous avons obtenu les mêmes résultats avec de l'acide borique plusieurs fois cristallisé, puis fondu; mais, si on ajoute à ces acides du blanc d'œuf, on observe non plus une accélération, mais un retard dans la coagulation du lait, et ce retard croît avec la propor- tion d'acide borique albuminé ajouté au lait (3° colonne du second tableau). MOLÉCULES SECONDES NÉCESSAIRES tire) A LA COAGULATION, A #00, PAR LA PRÉSURE HANSEN, DE DC LAIT CRU contenant de l'acide borique de BO'H° RE CS tou D à 1 litre de lait. A A Diane AE Hégèrentat à l'icnératio. fortement à l'incinération. 0 1370 900 1185 1510 DD 1360 910 1150 1490 5 1340 930 1115 1465 10 1290 950 1080 143 25 1180 980 1005 1210 50 960 1020 890 103 100 140 1120 645 150 150 580 1210 550 620 200 490 1420 485 530 250 420 4860 420 450 300 360 2540 385 385 350 310 3380 300 320 400 270 4420 255 280 450 LU 220 5340 230 250 Or, on fait souvent entrer, dans la préparation de l'acide borique en 1180 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE paillettes, un blanc d'œuf. Cet acide noircit à l’incinération, révélant ainsi la présence de matières organiques empruntées à l'œuf. L’expé- rience précédente nous autorise à penser que l'acide borique utilisé par Duclaux devait son caractère retardateur aux impuretés provenant du blanc d'œuf qui le souillaient. Nous devons cependant faire observer . que les acides boriques en paillettes du commerce, même les plus impurs, nous ont donné la même accélération que l’acide cristallisé (4 et 5° colonnes du second tableau). OBSERVATIONS BIOLOGIQUES SUR Arceuthobium juniperorum REY. II. Partie chimique (1), par C. GERBER et J. COTTE. Ch. de Lécluze avait remarqué la saveur acidule et astringente du gui, dont il a le premier signalé l'existence sur les genévriers : « Acido et valdè adstringente gustu est tota hæc plantula... » L’astringence est due surtout à une substance du groupe des tanins, dont nous ne nous occu- perons pas ici. L'aspect gras et charnu du parasite des genévriers, ainsi que son goût acide, nous ont engagés à chercher s'il ne contiendrait pas un acide organique libre. Il nous a été facile de mettre cet acide en évidence; c'est de l'acide malique, que nous avons caractérisé par la méthode Berg et Gerber (2), ainsi que par les réactions de Pinerua et de Denigès. La réaction de Mœbhler pour l'acide tartrique est négative. La proportion d'acide libre n’est cependant pas des plus considérables, car 10 centimètres cubes de suc fraîchement exprimé sont saturés par 6 centimètres cubes de soude décinormale, avec le tournesol comme indicateur. Contre les parois des vases où le suc est conservé, il se fait graduelle- ment un dépôt fort abondant, formé de cristaux radiés de malate neutre de calcium à deux molécules d’eau de cristallisation. Nous avons pu (1) A la suite de notre communication du 28 avril dernier (Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 781), et confirmant celle-ci, M. Maire, à qui la flore de la Grèce doit de nombreuses additions, nous dit qu’Arc. juniperorum vit en Grèce, comme en Provence, dans des stations abritées (clairières des forêts de sapins, fond des vallées encaissées). Il est très fréquent sur le Parnasse et le Ghiona, où il monte jusqu’à 1.300-1.400 mètres. Ii y parasite exclusivement Juniperus oxycedrus L.; J. phœnicea L. est d'ailleurs assez rare dans cette région et se trouve cantonué dans un niveau plus bas que son congénère. 2) A. Berg et C. Gerber. Méthode de recherches de quelques acides orga- niques dans les plantes (AFAS. Congrès de Carthage, 1896). SÉANCE DU 16 JUIN 1181 caractériser ce sel par la perte de poids qu'il subit à 180 degrés, d’une part, et de l’autre par le pourcentage de ses cendres en calcium. Quand le dépôt n’a plus augmenté de volume, après de longues semaines, il s’élevait au poids de 1 gr. 0634 pour 50 centimèlres cubes de suc; il faut tenir compte, de plus, qu'une certaine quantité de sel était restée en dissolution, car les 30 centimètres cubes de suc précédents, après con- centration à 5 centimètres cubes, ont donné naissance lentement, pen- dant les quinze jours suivants, à de nouveaux cristaux de malate neutre de calcium dont le poids était 0 gr. 8340. En tenant compte d'une facon approximative de ce qui est resté dissous dans les 5 centimètres cubes, cela fait 0 gr. 999. Enfin, il reste encore de l'acide malique non combiné à la chaux et contribuant pour une large part à l'acidité primitive du suc : l'addition d'une petite quantité de CaCl à du suc ayant achevé sa cristallisation spontanée, détermine un nouveau dépôt de malate (0 gr. 1926 pour 30 centimètres cubes). Si maintenant on rapporte ces quantités successives de malate à 100 grammes de plante fraiche, nous ne pensons pas être beaucoup au-dessous de la vérité en fixant à un peu plus de 3,20 p. 100 la proportion d'acide malique, bre ou CO con- tenue dans le parasite. Nous avons dosé le calcium dans les cendres de l’Arceuthobium. 100 grammes de plante sèche fournissent 11 gr. 524 de cendres, qui renferment 4 gr. 2945 de calcium. Au cours de ces opérations nous avons remarqué la facililé avec laquelle les sucs du végétal s’oxydent dans leur partie supérieure, celle qui est en contact avec l'oxygène atmosphérique. L’addition de chlorure de calcium rend cette oxydation plus active. Nous rappelons à ce sujet que M. Leprince a signalé la présence d’une oxydase dans une autre Loranthacée, Viscum.album L. Le manganèse a été dosé colorimétrique- ment dans les cendres de 20 grammes d'Arceuthobium desséché; la quantité trouvée correspondait à O0 milligr. 935 pour 100 grammes de plante sèche. Il est inléressant de remarquer que ce manganèse se retrouve en notable proportion dans le dépôt de malate de calcium. Des cristaux réunis au fond d’un flacon de suc ont été lavés à l’eau distillée; l'examen colorimétrique nous a permis d'évaluer leur teneur en manga- nèse à une proportion de 4 milligr. 14 pour 100 grammes de sel. De ce qui précède, nous retiendrons surtout trois faits : 4° la richesse en calcium du parasite, récolté sur Juniperus phœnicea; 2 la lenteur avec laquelle se fait la cristallisation du malate de calcium; 3° la pré- sence de l'acide malique libre. C'est vraisemblablement à celui-ci, et à sessels, qu'est due la brusque déhiscence du fruit, qui coïncide avec les pluies d'automne. Grâce à l'acide qu'il contient, l’eau s’accumule dans l’intérieur du fruit, jusqu'au moment où la pression interne est plus forte que la résistance des tissus et que se fait, autour du pédoncule, la déchirure par où jaillira 1182 RÉUNION BIOLOGIQUE DE MARSEILLE tout le contenu du fruit. Une disposition mécanique facilite le phéno- mène : c’est la présence d’un manchon scléreux situé dans les parois ovariennes, qui rend toute distension de celles-ci impossible, et que complète en haut un réseau vasculaire en forme de calotte. (Travail du Laboratoire de physiologie d'Endoume.) ANOMALIE D'UNE PATTE COPULATRICE CHEZ UNE ÉCREVISSE Astacus fluviatilis, par À. BRIOT. L'écrevisse mâle que je vous présente offre une intéressante anomalie de la première patte copulatrice droite. Tandis que la première patte copulatrice gauche est normale avec deux articles, un coxopodite court et un basipodite allongé enroulé en cornet dans la partie supérieure, la patte correspondante droite frappe l’œil par une pigmentation plus accentuée, la présence de poils, et une division en plusieurs articles, tous caractères qui l’éloignent d'une patte copulatrice et la font res- sembler aux pattes thoraciques. Comme longueur cette patte modifiée ne dépasse pas la dimension du membre normal et mesure environ 11 millimètres. En examinant de près cette patte, on voit qu’elle est constituée de la manière suivante: d'abord un premier article de base de 2 millim. 5 de longueur, puis un deuxième article assez court, de forme triangulaire, à sommet dirigé du côté externe, disposé par suite comme le basipodite des pattes thoraciques. Puis fait suite un troisième article de 6 millimètres de long; à peu près en son milieu, cet article présente du côté externe une interruption de la carapace en demi-cercle qui fait que du côté externe le troisième article semble en former deux. Vient enfin un autre article terminal recourbé en dedans. Du côté externe cet article, comme le précédent, présente une division qui ne fait par le tour complet du membre. La surface terminale de l’article est noirâtre à aspect cicatriciel. Evidemment une partie de ce membre a été supprimée par traumatisme. En résumé, sur cette patte droite on compte du côté externe six articles, du côté interne seulement quatre. À supposer que le trauma- tisme terminal ait supprimé un article, on aurait une patte à sept articles incomplètement séparés, c’est-à-dire un membre construit sur le type du membre thoracique. On est en présence d’un cas de variation homæotique, pour employer l'expression créée par Bateson. Ce qui fait l'intérêt pa.ticulier du cas SÉANCE DU 16 JUIN 1183: actuel, c’est que l’homæotie n'est pas complète et que dans la crois- sance de ce membre anormal, entrent en lutte deux influences : l’une, tendant à en faire une patte disposée sur le type thoracique, prédomine du côté externe du membre; l’autre, tendant à en faire une patte abdo- minale à nombre d'articles restreint et qui empêche l'articulation de se faire complète, agit en concomitance avec la première du côté interne. ÉLECTIONS. MM. Odilon ArnauD et V. AUDIBERT sont élus membres titulaires. Le Gérant : OCTAVE PORÉE. a Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel, L. MARETHEUX, directeur, 1, rue Casseite. NOR De FN Du TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LES COMPTES RENDUS DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE DE L'ANNÉE 1908, PREMIER SEMESTRE Abrine. — Toxicité chez les animaux chauffés, par E. Lesné et L. Drevrus. Absorption des albumines par le gros intestin, par L. Perrr et J. Miner. . — Injection des chylifères par contraction péristaltique de l'intestin, par CR CAUITEER EAN VEN AN AA nee ie CT nn M ee — Voir Rectum, Télanos, Tuberculine. Acanthias vulgaris. — Epithélium utérin, avant la première gestation, per ll: On ne AE MER RO RO TE — — À partir de là première gestation, par L. BLAIZOT . . . . . . . . Acarien du genre Notophallus préjudiciable aux petits pois, par E. D ; 66: Vanne ane RARE Pers à Actinies. -- Scissiparité et autotomie, par G. BON. . . . . . . . . . . . — Facteurs de la rétraction et de l'épanouissement, par G. Boux. . . . . . Adrénaline.— Voir Choline, Glycogène, Muscle, Thyroïdecloraie. Aérobisation. — Voir Bacille de Nicolaïer. Aglaozonia melanoidea.— Germination des zoospores, par C. SAUVAGEAU. Albumine thermosoluble dite de Bence-Jones, par L. GRIMBERT. . . — Voir Absorption. Albuminurie dite acéto-soluble, par A. Mayer et J. RATRERY . . . . . . . Albumosurie de Bence-Jones. Un cas, par A. Gascann. . . , . . . . . . . Alcoolisme. — Hyperhépatie et surcharge glycogéniqu2 du foie, par Cu. NUBERDINRE CAP CHÉBERTES 07 en Eee LR EN ae — Voir Cirrhose. Algues. — Cultures cellulaires, par C. SAUVAGEAU . . . à. à . . . . . . : Aleurone. — Caractères histo-chimiques des globoïdes, par M.-A. GuILLIERMOND CRIME AUVER TE ER CU UE ee ete telles: tele — Quelques remarques sur les globoïldes, par A. GUILLIERMOND . Aliénation.—kRéaction de Wassermann, par G. Ravranr.M,. Bretox et G. Pan Amibe. — Voir Spirilles. BIOLOGIE. — TABLES. S5 ae ce (ae =] (as 1186 È SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages Amidon. — Composition du grain, par M° Z. GATIN-GRUZEWSKA . . . . . . 178 — Structure ultramicroscopique des empois et de leurs constituants, par Mme Gamn-GRUZEWSKA, À. MAYER et G. SCHABFFER. . . . . : . . . . 599 Ampèremètre lumineux pour l'étude des courants à haute M once par TÉAGUIÉLOZ à 2 EME ER RS EM RUE IP EEE 462 — Voir Gaz. Amylase pancréatique. — Influence des aliments sur l’activité, par H. Rocer. 6% — Quantités contenues dans le tube digestif, par L. Amsarp et M.-E. Biner. 259 "du jaune d'œuf par He ROGERS NT Ne) PSN Re RER 1137 Anaérobies. — Leur aérobisation; forme diplococcique du vibriogène SEPHQUE ADAM GMA OSENDHAT RMS NP RE ee 398 Analgésie. — Action des sels de magnésium en injections arachnoïdiennes, PAT GE AMARINESCONELV EN GRADINES CO CNP Er CR CE 620 Anaphylaxie du cobaye pour la papaïne, par E. Pozerski. . . . . . . . . 631 — Injections de substance nerveuse, par P. REMLINGER. . . . . . : : : : : 6%4 —ATOxXOPÉNINE PATIO RICHES EP EC EC Le Ur NE CC RO O lactique Par AMABESREDRA SN OEM CC NC CC de CC CRE 885 Anémie pernicieuse. — Résistance des globules déplasmatisés, par Eani et NÉAILEXEDEN 000 LUNA NT RSR ANS RER ES SRE ON Anesthésie.— Chlorure d’éthyle dans les tissus, par L. Camus et M. Mronce 665 — Emploi du chlorure d'éthyle en clinique, par L. Camus . . . . . . . . . 668 — Courants enallaxotones dans les syncopes respiratoires causées-par le chlorofornme MparENTCOLÉNS CRM NRC PAP NP : 998 Anévrysmes expérimentaux de l'aorte, par G. ETIENNE, J. DAReuT et NME UCTENS EN CICR PSE OR Rte Se EN RD AEE Angine. — Etude d’une levure isolée, par A. CLERG et A. Sheroar Rite 135 Angiome du foie. — Pathogénie, par A. Harter et M. WEIL . . . . . . . . 156 Anticorps. — Voir Papaïne. Antigènes cholériques. — Solubilité dans l’alcool aqueux, par GC. Levaprri CLS AMUTERMILGES DAT IEP er Et RARE ee met SUP SE RES ae D MANEEANG — Action de l’HCI et de NaOH, par G. Levapiti et S. MuTERmIL CH . à : . : AT — Pouvoir immunisant, par C. Levapiri et S. MUTERMILCR . . à M5 — Voir Choléra. Antiphagines. — Voir Opsonines. . Antisepsie. — Méthode de détermination, par F. GUÉGUEN . . . . . . . . . 3% * Apides solitaires. — Nidification, par A. Porovicr-BazNosaNu . . . . . . 120 Arceuthohium juniperorum. — Observations biologiques, par G Bees ET ICORDE LS LS NE ET A NS CT ES ES 181, 1180 Argent colloïdal. — Done nono par Mme J. BourGuIGnon . . . . 1045 — Action sur la température, par J. et G. BOURGUIGNON, . . . . . . . A TION — Voir Hémolyse. Ascidies. — Musculature de quelques Synascidies, par G. DAUMÉZON. . . . - 714 — Embryologie de Distoma tlridentatum, par G. DAUMÉzON. . . . . . AOL TI — Evolution annuelle de Disloma tridentalum, par G. DAUMÉZON. . . . . . 980 Aspergillus fumigatus. — Toxicité, par V. Sion et N. ALEXANDRESCU . . . 288 Asphyxie. — Voir Hémoglobine. Athérome expérimental et spontané. — Rapports entre les lésions, par MODUCIENEMIEMPARISOD. Re 2000 PE DEN PTE RE EG 0 467 — chez le lapin, par M°LuCIEN et J. PARISON "MON LEE th) — aortique et extrait d'hypophyse, par G. ErtEnne et J. Parisor . . . , 150 — Tension artérielle par action simultanée de l’adrénaline et de l'extrait ie SUL, DATE CAULDIER ER RAA ER Aie ee MEN PS ES AO M à 1159 TABLE DES MATIÈRES 1187 Pages. Athérome. — Voir Sérum. Athrepsie. — Anatomo-pathologie, par M. LUCIEN . . . . . . . . . . . . . 236 — Voir Foie, Rein, Surrénale, Thymus. Atoxyl. — Mécanisme d'action dans la syphilis, par C. Levanrrr et T. YAua- ROUGES: 6-80 dUo ONE D ER NC Een NO ER EE RER re an 911 Atropine. — Action sur la coagulabilité du sang et sur la pression, par MAD OO NÉE Le CDS AU TIE RE MAT ANR RO A TE At ANT RS UT LE 361 — Voir Coagulation, Glycogène. Autolyse aseptique du foie. — Période de latence. Formation des corps MENT QUE SÉPARER AL AUNOME EE NT CN ON IEEE 32 Autotomie. — Voir Aclinies. B Bacillus anthracis. — Étude biologique, par NonnorTe et SARTORY. 215 — butyrique. — Culture, par C. CRITHARI . . . 4 . . . . . . . . . : NO — — et bacille bulgare. — Symbiose, par C. CnitTHarr . . . . SC EEE me Le) — d’Achalme. — Vaccination, par J. Tarrozorx et G. Re MR ER 360 — d'Eberth. — Modifications observées aux Grands-Mulets, à 3.051 mètres, DAME GRTINEAUTE OMErGNIEN. AE NERO RA IN ENREUEe RU TB8E — — Isolement d’un bacille intermédiaire au b. d'Eberth et au ere GPA PED AN CP AEAR ONE NERO ARR ST NE MALE RIRES AO OR — — Voir Séro-diagnostic. — de Koch dans le lait des femmes tuberculeuses, par Rappi et L. For- AN ANUS AAA EL NOIR PE PE Li + LEA LES EDEN Ses EU PT SENS ER RE RS 659 — — Rôle de l’atténuation des bacilles dans 1 determinee des lésions, DAT RRERNARDICOUCEROM MAS MENT AUNINN EURE ARR MR RETRS NO E — de la morve. — Toxine, par R. Turro . . . . SAS OR PSE TEST LS À — fusiforme (Vincent) cultivé en symbiose, par c. PRO NS RESTE — de Nicolaïer. — Aérobisation d'emblée, par G. RosenTrar et A.-P. MARCOREDEES EUR SNA DE UAIUN SFA CE ea EN AURA EL EN Nue ie re PER NES A RER ST AS D — virgula. — Toxine, par L. Vo ne SIP TER one PNR DS QUE CU PONUES ECS CLONE) Bactériolysines naturelles, par R. Turro et Pr SuNER . . . . ner (D OT Bile. — Lésions des centres nerveux après injections, par G. nee et ds: MÉTN ARANENET SRNE e E ORS CR A Re P SR R EN ZT — Réactions colorées de Eu Re avec. tal nine et Paldenoue aMSQUeEMpPar MIRE CL EP MDERRIENVEN NN UDC ARC 905 — Voir Pigment. Blastomycose généralisée, par A. HARTER. . . . REA AIELES 945 Blastulidium pædophtorum.— Reproduction et affinités , par Ep. CnATToN. 34 Botryomycose. — Histogenèse, nature parasitaire, par M. LETULLE. . . . . 261 Bouton d'Orient. — Reproduction expérimentale chez le Singe, par C. NICOnEBIet A USICREES AN PARU RENE SN ee LaTES RE A CHOOG Branchies. — Voir Cruslacés. Bronches. — Voir Carlilage. 1188 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE G Calcium du suc intestinal, par F. Pozerski. — du suc pancréatique, par E. Pozersxr. Calomel. — Action sur les sulfo-éthers et late urinaire, En H. Dre ee Vireiet/MAGRANGENS AR NE EN R NEMEUE ERAESER PRE Caméléon. — Voir Vision. Cancer. — Diagnostic par une réaction spécifique avec le Micrococcus neoformans, par M. DoYEn . Cardiogramme dans les modifications pathologiques “ Hnse eue, DAT CITRTATS EME ë Cartilage diarthrodial. — Str ne ex Th ne TTERER . — — Influence de la suractivité fonctionnelle sur la orne. ces Bo. RETTERER . . . D 00e — — Influence de Mae, ser Ép. a 5 sé — à cellules ramifiées des tumeurs parotidiennes, par ne _ ee Legs — de la glène scapulaire de l'homme, par Én. RETTERER . ! — des bronches. — Développement des fibres élastiques, par M. pE ne — — chez l’homme. — Structure, par M. pe Kervizzy. ; Caryoanabiose de têtes de spermatozoïdes dans les cellules nantes Re rimentales, par A. GUIEYSSE. j VE Castration des lièvres par les lapins, De enonn DA Cellule nerveuse.— Survivance des cellules des ganglions s snour one par G. Marinesco et J. Minféa. i — Granulations décelables par l'acide osmique, te R. pen. — Variations volumétriques de l’appareïl nucléolaire, par R. Cox. — Altérations dans l'insomnie expérimentale, par R. Lecenpre et H. Préron. — Voir Ganglion ciliaire. Cerveau. — Développement des lobes inférieurs chez les nn par L. GENTES. — Relation entre-la andoue de jeux ci le Gr 4e: once che les vertébrés inférieurs, par L. LaPprcour et H' LAUGIER. Cestoïes. — Voir Salurnisme. Chaleur. — Influence sur la en du sang, par E. Lesné et L. Drevrus, — Modifications de la ei in Fe de Le nes on ends dns Abanr fage des masses musculaires, par L. AmBann. ; — Équilibre globulaire chez les animaux à l'étuve, Se F Gasrus 1 PH. PAGNIEZ. — Voir Abrine, Glucose. Champignon.— Détermination instantanée de la couleur des spores, par L. AZOULAY ” De LT Chloralose. — en 1e anus) le HheeS orne de. par C. FLEiG. : Chloroforme. — Voir Me ee Chloroformisation et électrocution. — Raapel à la vie, par Mlle L. Rosr- NOVITCH. Chlorure d' Ce Ed — ou Deere Cholémie. — Voir Xan/helasma. Pazes. 836 1108 1139 167 TABLE DES MATIÈRES 1189 Pages Choléra. — Propriétés de l’antigène, par C. Levaprrr et S. MUTERMILCH. . . . 844 — Voir Antigène, Fièvre typhoïide. Cholestérine. — Pouvoir ns emploi thérapeutique, par HPMISCOVES COMME CE SEE nel Eh oc 404 — Action antihémolytique et ne oue Aa Hi. RE eee PMR 548 — Rôle antihémolytique à l'égard des savons,-par H. Iscovesco et 1. Fous GNU D SU NN Re INSEE LORIE ATP SEE SORT CAR ARR SON Choline. — Antagonisme avec LEtacac ta, par J. Tessier et L. non 1425 — Voir Glycogène. Chondrogerèse embryonnaire, par Ep. RETTERER . . . . . . . . . . . . . 3 Circulation. — Sutures des deux carotides aux jugulaires combinées à la ligature des deux vertébrales, par A. FRouIN. . . . . . . . . . . . . 1166 Cirrhose. — Variations de volume de la rate, par M. PERRIN. . . . 55, 16 — du foie. — Technique des intoxications chroniques, par N. Éncenn, 597 CHbTOIOmIqQUeES Dar NOPEIESSINGER M EN AN EN DE SET UNS Lao OS) — alcooliques avec ictère, par A. GrLeerr et P. Danaeniren AN RL me 07 Cladostephus verticillatus. — Germination, par C. SAUVAGEAU . . . . . 695 CGoagulation. — Action de l’atropiue, par M. Doxon et CL. GAUTIER. . . . . 127 — du lait par:les présures. —:Action des phosphates, par C. GERBER. . . . 141 — Action retardatrice des albuminoïdes du lait, par C. GErBEer et A. BERG. . 143 — Action des sulfates de potassium et de sodium, par C. GERBER. . . 314, 316 — Voir Atropine, Curare, Hématoblastes. Cocaïne. — Injections dans les centres nerveux, par L. LaPiCQuE. . . . . . 620 Cœur. — Fibres musculaires, par V. BABES . . . . . . . . . . . A Des NES MR ROIS — Graisse dans les fibres musculaires, par V. BABES. . . . . . . . MAG — Action du sérum et des sels sur l'irritabilité et la force, par F. A 1050 — Voir Myocarde. Colloïdes. — Dosage des métaux cute les solutions. II. Palladium. IV. Mer- RCUNE DATA RREBIBRE MEME RE M 0 OUI à BH Aa 0 -- M qe par G. RiQuorr. . . . Ne El — Caractères colloïdaux dans la série des savons, par A Manen G. cn AEFFER CORPS RER ERROINE ES PDT ne ne de lee Ci ne STE ER 396 — Voir Argent, Hémolyse, Métaux colloïdaux, Soufre. Goqueluche="Traitement, par MHBLOCH. + Er À 0% 1 865 Corne. — Structure, par En. RETTERER. . . . . . . ne eee LOUE Corps jaunes et phénomènes du rut, par CL. REGAUD ee : Dubertis RE TO a OT GO D DATE RE EMULON PP ENS NC 265 — chez la femme et la lapine. — Ré à MM. Regaud et Dire _. Po VOLE in CRUE ee nee NE MARS de LE EE NS 363 helatomevectlesrut par CL /REGAUD et} G-DUBREUIL. 2 00", 1422 D LUE par F'ENITPEMEN 10 7 1 0 Lt CAE — et rut. — Leur indépendance, par CL. Fac _ G. Don en 002 — Karyokinèses des cellules lutéiniques, par CL. Recaup et G. oran 56 — kystique exclusivement formé par la Theca interna du follicule, par 18, RON RE SR POS CES REC RO ETS OO ME 12 D NEA 1016 Cotons hydrophi'es. — Étude bactériologique, par M. NONNOTTE. . . . . . . 333 Crâne de l’époque mérovingienne. — Lésions (syphilitiques ?), par L. Sriic- TAN 20-16 do bR RO AT 589 RAM A ahre oe DE RERESRERER MonIe 153 Crustacés décapodes. — Formule branchiale, par H. done. DB Er en A) Gurare. — Action sur la coagulabilité du sang; par M. Doxon . . . .. AUS Gutleria adspersa. — Germination parthénogénétique, par C. SAUVAGEAU. 698 don oser tintin te 4190 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages, D Décesde M°Pierre Stéphan, par JOURDAN MAC PR EE OT CR RTE 139 — de M-A" Second par LAPICOUE ECC RENE RE 422 deM Jean /deMierzelemskéy par /MENGTARDE EME RENE EE 482 — de M. Boy-Teissier. — Allocution par M. Lacer. . . à . . . à . . . 1169 Défécation. — Voir Moelle épinière. Dermocystis pusula. — Rectification de nomenclature, par Cu. PÉREZ. . 738 Diabète. — Traitement par le régime gras, par F. Marenon. . . . . . . .. 108 Diarrhées chroniques des pays chauds. — Nouveau traitement, par A. LE ÿ DANTEC NS EU 2 eue ER NN de Lite es er 1069 Diatomées de l'aquarium à O. Cortiana, par H. PÉRAGALLO. . . . . . … . 99 — OEM DATAU MS AUVAGEAU ER CNP NE Re Tete do à JA Digestif (Tube). — Toxicité des extraits préparés avec ses parois, par HÉAROGER ACTE MPG ANENTER ER lie Fee 426 Digestion des féculents. — Action synergique des sucs gastrique et pan- créatique, par H. ROGER et L.-G: SIMON + . … - … : . . | A De D bre 541 — des hexotrioses, par G- /BArRTHET et H. BIERRY. 654 — Dédoublement diastasique du lactose, du maltose et de leurs ae. DEP PB ER AVE LUE GA TASSE EEE 653 — Sucs digestifs provoqués artificiellement, par C. FLere . . . . . . . . . 118 — Voir Amylase, Ferments digestifs. Diphtérie. — Vaccination par voie gastrique et par voie rectale, par M. 2 BRETON ELLE PE RTS La SE nee AE AE TPE 813 — Voir Sérothérapie, Tétanos. Doiliocystis elongata.— Croissance dans l'intestin de Lumbriconereis impa- Len S DATE BR A SEM ENENN EE 0 BAD TOUS MT T AT eo © € 355 Dose minima mortelle. — Voir S/r hors Strychnine, San à de potassium. Drosophila. — Voir Trypanosome. Duodénum. — Toxicité des sécrétions, par H. Rocer et M. GARNIER. . . . . 610 — Toxicité du contenu, par H. Rocer et M. GARNIER. . . . . . . . . . + »., 883 Dyschondroplasie avec arthropathies et micromélie, par F. RAYMOND ete CLADDE VE nes con re GUN EL NI à Meter EE LEE EDR 263 Dysentérie. — Action des sérums antidysentériques sur les bacilles, par P.Coxnr et. D. AUCHÉ. LAN ee ee eee an Te a RE EEE 829, 831 —" Pouvoir opsonique du sérum antidysentérique à l'égard des bacilles, par B'AUCHÉ: de de une cel Vettel El ie eme etia ne ER AS CICR 833 — Vaccination par voie digestive, par Cn. DopTEr. . . & . 868 — à Balantidrumichez-un Macaque, par F ND. CP EN RCE 878 E Echinococcose. — Kystes hydatiques de la plèvre, par F. DÉvVÉ . . . . . . 587 — primitive expérimentale. Pneumothorax, par F. DÉvÉ. . . . . . . . . . 660 — Pleurésie hydatique, par F. DÉVÉ . . . . + , . ae ee ere RNCS 706 — Pseudo-tuberculose hydatique, par F. DÉVÉ. . . . . . , . . . : . . . . 807 TABLE DES MATIÈRES Echinodermes. — Rôle et protection des organes des sens, par G. Bonn. . — Mouvements rotatoires des étoiles de mer et des ophiures, par G. Boux. — Acquisition des habitudes chez les étoiles de mer, par G. Boën , . . . . Écrevisse. — Cas de variation dans une patte locomotrice, par A. Brio. . — Anomalie d’une patte copulatrice, par A. BRIOT. . . . . . . . . . . . . Ectromélie. — Voir Monstres. Élection de M. Nicoras, membre titulaire. . . . . . . . . . . . . . . — de M°LPRENANT, membre titulaire. 22.1 A0: CHEN — de M. RasauD, membre titulaire . . . . . . . . . ROME ER — de M ANDRE MAYER, membre tifulaires .- 2... 00, 27 Électrocution. — Voir Chloroformisation. Ééphant d'Asie — Rein, par AUGPEpriT . 0e 4: +. UNI nee Endothéliums vasculaires. — Voir Muscle. Entérite et muqueuse nasale, par P. BONNIER. . + 0. M 0 2. NE Entérite (gastro-). — Réactions de la moelle osseuse chez des nourrissons traités par le sérum physiologique et l’eau de mer, par L. TixrEr. . . . Entérocoque. — Culture sur placenta humain, par E. THIERCELIN . . . . . Épithélioma glandulaire de la parotide, par ALEzAIS et PEYRON. . . . . . — mélanique de la paupière, par J. SaprazÈs, L. Murarer et H. ANTOINE . . — Infiltration de Mastzellen dans la rate, par J. SaBrazës, L. Murarer et ll, AO NNSS RAERSR ARNR E E ES n E di ES DS Ge RS — Voir Fibrome. Ergographe double à bille, par J. ATHANASIU. . , . . . . . . . . . . . . . Escargot. — Sucre. Réponse à M. G. Seillière, par E. Couvreur et Mile M. DLLAON. 0 Gao ae NN et L EEE AN des CS QE ER rer Le A — Sucre du sang. Objection à la note de E. Couvreur et Mlle M. Bellion, DAT S ETDP TER EE es eee A Ce en CE ire adieu" IT Eat PE ELU BIC oucrerdansile San tDar CM SELELIÈRE 00-00 eee cie — Sucre du sang. Nouvelle réponse à M. Seillière, par E. Couvreur et NES EMMBELLIDNV en ee SE NEC NE PRE RR EE EE MA Re Ether. — Passage de la mère au fœtus, par M. Niczoux . . . . . . . . —_ Passace danse lait par M: NICGLOUX. . ON nn Etiologie hydrique des maladies et gouttelettes de Flügge infectieuses, PORN EN GERS AU) le UP QU ENS PAU RIRE Een Excitabilité. — Voir Orthorhéonome. Excitation des nerfs au moyen d'ondes électriques de longue durée, par DMRUUAER ES AU M A EN ANRLEERES CRIER CNE SFR NR CEA AR — par double condensateur, par L£ LAPICQUE : . . . . . . . . . 1. . — Influence de la température et de la vitesse propre du nerf, par L.-Laricque et Mue TL, LAPIGQUE : . à . : . . . . . . . Excrétion. — Voir Urine. LA Ferments pancréatiques. — Résorption dans l'intestin sain et dans l'in- testin malade, par M. Logper et CH. ESMONET . . . . . . . . . . — peptique et pancréatique. — Leur résorption dans le tube Decstif par Monter et CHANSON. A1 LE ENNEMI GN SIAMNE 310, 939, — digestifs. Influence des tissus sur la pepsine et la pancréatine, par MÉNPORPRR EACH M ESMONEDEE 2 AR Un BIO MER TRE ER EE UTETS 1192 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE : . Ferments digestifs. — Voir Foie. — gommiques hydratants, par Voicy BOUCHER . . . . . . à Fibrine. — Origine. Rôle de la moelle osseuse, par M. Dovon, Cz. BAUTIER etJeaMaWAS US OLD NRC AU EN IO RONL ENTER" ANTAEOr DAS Fibrome de l'ovaire. Métastase dun épithélioma utérin, par A. He AL Fièvre aphteuse. — Essais d'atténuation du virus, par C. Srarcowrer et IJCALINESCO rs tone DUR SLR MOT ES EE — récurrente du Tonkin, par C. Ve MIEL SR ERENE MAS RAMERERSES — typhoïde et choléra. — Transmission par les poissons, par REMLINGER HO NOURTEN EE Tec aie MONA ANNE TERRES Filtration à travers les membranes. Dispositif, Par A. MAYER, G. SCHAEFFER TUPELETERROINES DEN CPE PUR ONE EE PRE Flagellé. — Nouveau D de l'intestin des Muscides, par E. RAT Eloridées = \Coloration par CMSAUVAGEAUT RENOM MEN EN PER R RE Foïe. — Lésions du rein après ablation, par CH. ANDRE . . . . . - — Lésions rénales après ablation, par M. Dovow, CL. Gaurier et A. Pose CARD RER RSR SN ON AE CN EN CN ENCORE RIRE — et ferments digestifs ep amende) par M. Lorrreret C. Ho —_ destathrepsiques par ME UCIEN NN EME RENOM EEE — Tumeur composite : épithélioma et sarcome, greffée sur cirrhose, par ÉAD ommNTerre PAMERDER MEME ES AN EN Eee — Voir Alcoolisme, Angiome, Autolyse, Cirrhose, Rein. Ganglion ciliaire. — Sa nature, par G. MaARiNesco, PARHON et GOLDSTEINN. Gastro-entérite. — Voir Enlérile, Pancréas. Gaz. — Indicateur lumineux du degré de pression et de la vitesse du cou- Pont DATE AG OILLOZ ANNE MARNE RENE REMERCIER Gels. — Structure. Application à l'étude du roolasene et des HApes de l'organisme, par A. MAYER et G. SCHAEFFER. - Glande interstitielle de l'ovaire et rut, par CL. ReGAuD . DE — Parallélisme des variations macro et microscopiques, par G. DuBreuIz et CMREGAUTDIEE MAEMER CR RE PE EE VOS EN eL0 EU SAS AN 0 — Voir Gravidilé, Testicule. GloLulins du sang. — Forme et mouvements, par Cn. Acarp et M. AyxAup. — Nouvelles recherches, par CH. Acaarv'et M. AYNAUD. "UN — Culture in vitro, par J. Courmonr et CH. ANDRÉ, . . . . . . HN — den, par, N'AQUEZ RME ONU RAR AP — Culture, par J. Courmonr de ANDRE NM ed en ent Ra TUE ANT RE à — Action des anticoagulants, par Cu. RE ECM PAYNAUD PAPERS Glucose. — Influence sur l'infection et l'intoxication chez les animaux rendus hyperthermiques, par E. Lesné et L. DREYFUS . . . . . . . . . Glycogène du foie. — Action de l’adrénaline, influence de l’atropine, par M;,Doxon.et Or CAUDIER den e M CM METRE MA EN EEE — Action de la choline et de la De Dire sur sa teneur, par M. Doyon . Glycogénie. — Rôle des graisses, par F. MArGNoN. . . , . . . à . . . . . Glycose urinaire. — Dosage, par F. REPITON , . , .1: 4...) . num, ‘ 88 460 681 21 TABLE DES MATIÈRES Glycosurie par destruction de la muqueuse duodénale, Hi R. GAULTIER. Goujon. — Reproduction, par J. KUNSTLER . , . . . . . Goutte. — Troubles dans le métabolisme purique, par H. Dane 2 V. Hine U. Gravidité et glande interstitielle de l'ovaire, chez la lapine, par CL. ReGauo 6 Cs Don SR RO RE ON CL Greîfes muqueuses. — Application au Meme da “tres Fans par DE CNRS RE TE CMS APE Anne tee — naturelle chez un Madréporaire, par CH. GRAVIER. Grenouille. — Distribution de la graisse pendant l'hiver, par D ee ANA SIU 7 LÉRDPAG OT SA Ge EU be re RUES ICE pATN ARABES ME 1 0- se Gui. — Recherches henmroloniqes, . , Crus ADLIER Helminthes. — Passage des substances toxiques sécrétées, par M. WEINBERG. Hématies granuleuses. — Diversité de types, procédés de Ed par PANDA TAUP A FABRAMTEL M BRULE LL TE or — Résistance globulaire à la naissance, par V. CarnaLa et R. Dan FASVe — Voir Anémie, Iclère, Lipoides, Menstruation, Thyroïdectomie. Hématoblastes.— Rôle dans la coagulation, par Cs. LE Socrp et Pa. PAGNIEZ. Hémocyanine. — Voir Oxyhémocyanine. Hémoflagellés du sang des vertébrés. — Origine, par E. BRUMPT . . . . . Hémoglobine (Oxy-). — Réduction au cours de l’asphyxie et après divers genres de mort, par J. GAUTRELET et P: LANDE... à à ©. — Réduction après la mort, par J.- GAurrezET et P. LANDE .:. Hémoglobinurie. — Voir Urine. Hémogrégarine de Leptodactylus ocellatus, par J. LESAGE. . . . .-. . . . Hémolyse par l'argent col'oïdal, l'argent et les sels d'argent, par M. Ascozr CLNOMEL TO enr NE ASH PAE ERA EURE AU AN SAR TS — Action antihémolytique des émulsions d' ul e, par À. Sida ANAL: — Voir Mercure colloïidal. Hémolysine. — Passage à travers la paroi intestinale, par Mile CEAPARU. . . Hémolysines (Anti-). — Voir Lipoides. : Hexotrioses. — Voir Digeslion. Huile. — Voir Hémolyse. Huître. — Voir Vibrions cholériques. Humeurs de l'organisme. Concentration moléculaire pendant la vie et après MO DA ANIAVATEEENE Re EN CE Hydrotropisme chez les crabes, par A. Dan IN AUS mers Hypophyse. — Destruction électrolytique, par H. Vercer et E. Roue — de Torpedo marmorata. Lobes latéraux, par L. GENTES. . . . . . — Développement et évolution du sac inférieur, par L. GENTES. . — Voir Athérome, Opothérapie. Hypophysectomie. — Présentation d’un chien, par Cm. Livox. 1194 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages | Ictere/d'orisine hémolytique par Le NDEIER CPE TPE 43 — "Réactions tdetlarmoele osseuse pan PETER EME EC 108 — des nouveau-nés. Hématies granuleuses et polychromatophilie, par LS ABRAZHS CUIR LEURENS AN A 423 — hémolytique acquis. Auto-agglutination des hématies, par F. Winax, Pa ABRAMTIELAM RULES AR NE NE CA a PPS 655 — Voir Cirrhose, Sérum sanguin. Ide mélanote dans les eaux du Sud-Ouest, par J. KUNSTLER . . . . . . . . 838 Immobilité protectrice. — Sa polygenèse, par H. PIÉRON . . . . . . . . 184 = VOlONtAITE DATA IPTÉR ONE PR CN ANNE RU 211 Immunité de la marmotte en hivemetion Réponse à M. R. eme. . Re DUBOISE CENTRE NA Re SANT MESRINE 54 — Réponse à M. le professeur Dubois, par R. BLANCHARD. . . . . . . . 57 — Rectification à la note du professeur Blanchard, par R. Dugors . . . . . 148 — Un dernier mot à M. le professeur Dubois, par R. BLANCHARD . . . . . . 149 — Résistance à l'infection chez les animaux chauffés, par E. Lesé et L. DREMAUDSRE ES UE TR CIE An RUE A Re PT EEE RE ES RE 949 Imdol: — Nouveaux réactifs, par G-MDENIGES. ee 4e COUCOU CNE 293 — Recherche par les réactions de Legal et d'Ehrlich, par G. DENIGES . . . 295 — Présence dans le benzène par (ADENGES CN ONE 296 — Son ingestion et élimination d’indoxyle, par H. LaBgé et G. Vitex . 351 — Méthode de Herter et Foster pour la détermination quantitative, par EVGorrerset. W:-CUpeLlGRAAR SU NN RENE ET EN ErE 402 — Recherche dans les cultures microbiennes, par M. Nonwnorxe et R. DE- DANCE ANS Eee CM A SAT CRE NE ANR Ses PEROU LE CN . 494 — Dosage dans les cultures microbiennes, par M. Nonxomte et R. mere 658 — et scatol. Réactions différentielles, par G. DENIGES . . . . . : . . . . 689 Indoxyle urinaire. — Origine, par OL. Gautier et Cu. HERVIEUX . . . . . . 713 — Formation et élimination du chromogène, par CL. GAUTIER. . . . . à . . 1022 — Voir Indol. Infundibulum. — Voir Plexus choroïdes. Infusoire oligotriche. — A propos d'une note de M. P. Enriques, par BA PAURÉ-FREMIET. 202048 2000 0 PO A NN RER RER TEE 428 Insomnie. — Voir Cellule nerveuse. Intestin. — Voir Phénolphlaléine. Intestinal (Suc). — Action comparée sur la pepsine et la pancréatine, par M°/Lorperiet CHPESMONRRNE SN ER PONT PC CNT RER 188 — Voir Calcium. K Kératite syphilitique du lapin. Récidive. Mode de division du tréponème, Dar CevADrEnTNe INT MANMANOUCHIN TPE Et CR RC 408 Kyste hydatique. — Voir Echinococcose. RS TABLE DES MATIÈRES L Lactose. — Voir Digestion. Lait cuit. Réaction permettant de le distinguer du lait cru, par L. Gaucxer. — Action des sels de potassium et de sodium sur la coagulation par les pré- SUURE SAND IC A GIERBEREN ESC Mele ePIU - CR — Peptonification par certaines moisissures, par A. SARTORY. . . — Voir Coagulaltion, Présures. Larynx. — Effets moteurs de l'excitation du récurrent, par F-X. LESBRE et IMLTENONT 21 20 EN NN RES MSN IS ESA ee A COTE nee OA TO PTT Lèpre des rats et ses raies avec la lèpre humaine, par D. Me Rares : Leucocyte. — Activité, par Cu. Acnarp et E. FEUILLIÉ. . . . . . . . . . . — Résistance et activité dans les épanchements pathologiques, par C#. AGHARDNE CAB ÆEURLDIE ANNE CL EE DEEE ET — granuleux des sélaciens. Influence de ‘à Meseninee, par Mu A. DRZEWINA. — Voir Saignée. Leucopénie. — Production par les rayons X, par On. AuBernN et E. BEAU- AR DENeN RÉ RSNE NRE ent D ee D LES D NU EVE ES Lièvres et lapins, . JE RUNSDLER ARE EE Pete be Lipoïdes des globules rouges du sang, par H. Iscovesco . , . + . . . « — des globules rouges du sang. Anti-hémolysines, par H. Iscovesco . . — du sang. Savons du sérum, par H. Iscovesco . . , . . . . . — Voir Choleslérine. Lumière. — Voir Rhizopus nigricans. Lymphangite épizootique du mulet en Tunisie. Son prolozoaire, par E. Du- CHOUSNSE eue ONE MOT QUtS PSE EPP Den AP nee ne RE RON Lymphocythémie. — Macrophagie en dehors de la radiothérapie, par RSABRA TES UE Ce cire DEN A AP EE ER RENE Ta EN M Madréporaires. — Biologie du genre Sideraslrea, par CH. GRAVIER . . . — Voir Greffe. Magnésium. — Voir Analgesie. Maladie du sommeil. — Guérison chez le Lérot sai et hibernation. Action du froid sur le Trypanosoma inopinalum « in vivo », par ES DRUMPTE ETS Ne ET LEE 2 RE Ré RUR Pet OT nr à Mal de Pott. — Changements nono siques des aa des ganglions SIDA PATIO: MARINESCONe IE MINE AN Re 1. Maltose. — Voir Digestion. Mannose. — Isomérisation en glucose sous l’action d'un ferment soluble, DAMON TER GTAUTUN ES RCE AE ER TE Marmotte. — Voir Immunilé. Mastzellen. — Caractères histo-chimiques des granulations, par A. Gurr- LIERMOND et Mawas. . . . . . . SE ae Le lee se PR A NU US NE Méningite. — Une particularité de la température, par O. Crouzon et CNE DARE NS ANR NL DU EUe EE LUEUR ELU Are CAN ESA QU 215 593 692 1081 903 1196 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. Méningite tuberculeuse de l'enfant. Températures axillaire et rectale, par A, DEÉVY-FRANCKREL NN SR EE NES PU ONE RE Méningocoque. — Voir Micrococcus. Menstruation. — Hyperovarisme menstruel. Variations numériques des hématies, par S. MARBÉ. . . . ECC RARTE SEE 85 Mercure COloidal préparé par voie Neetiques Pere on A Re 66 — par A. CHARPENTIER et TH. GUILLOZ. . . . : 243 — Action sur quelques microbes aan, sé Mie P. a et CHASTODET ENT NT MN 5 M ET 06 — Pouvoir hémolytique, par J. D RCEnO etG, Se ARE Ne ER ET OO — Voir Colloïdes, Syphilis. Microbes anaérobhies. — Rôle des substances réductrices-dars la culture, en présence de l'air, par L. Guircemor et Mile W. SzczAWINSKA. . : - : 17 — paratyphiques B. Différences entre eux, par V. BABEs. . . . . . . . AT Microcinématographie de mouvements browniens, par Cu. Francors- FRANCE 4 3 > SELS Re tome lo ER ART RE De 2 112) Micrococcus oanitolte des Pfeiffer et ses eos avec Le ope gono- coque-mÉénINSoCoqUe PAL IJEMBRUCENERD CE EE ET) — — et méningocoque. — Fermentation des sucres, par J. BRUCKNER. . . . 165 — neoformans. — Voir Cancer. Microphotographie. — Application: à l'étude du lissu rénal, par Mlle Cnr- VROTON, À. Maver’et F. RATHERY . . DST a TO RO Microsiphonées. — Utilité du groupe, par P. Monte. ne une Lu. UD — À propos dela note de MWVuillemin, par PF: GUÉGUEN- LM NN OA Miction. — Voir Moelle épinière. Mitochondries. — Evolution dans l'œuf du Julus lerrestris, par E. FAuré- FREMIEI 0e. 0 PE ST DE — Variations dans des Hits à bo ne da rein, . Ge Re on AE ee LES Moelle épinière. — Fibres endogènes des cordons postérieurs dans la dégénérescence des racines de la « queue de cheval »,' par N. LarcxeL- LAVASDINEN Eee me 223 — — Troubles de la nee . de Fe détcaidon pres Eros de Ja drere “de cheval, tchez'le chien,-par G- Roussy et lROSST EN RP GS — — chez le-Singe, par G. Rocssy et L..ROSSI. . 0... ME NM OC — osseuse. — Voir Fibrine. ; Monstres ectroméliens. — Système nerveux, par J. SALMON. . . . . . . 131 — processus ectroméliens et {ype ectromélien, par J. SALMON . . . . : . . 546 Mouvements browniens.— Voir Microcinémalographie. Mucédinées. — Position systématique des Achorion et des Oospora, par PF 'GUÉGUEN-L MA PUR PES PET Eee RS — Voir Slerigmatocystis fusca. Mulet. — Voir Lymphangile. Muscides. — Réseau de soutien du cœur, par Cu. PÉREZ. . . . . . . . . . 411 — Rénovation épithéliale de l'intestin moyen, par Cu. PÉREZ. . . . . . . … 694 — Métamorphose de l'intestin antérieur, par Cu. PÉREZ . . . . . . 835 Muscle. — Contraction dans les gaz inertes. La fatigue du muscle et sa ue TAtION DATA AWEISS EL 26011 02 MDN Me PNR PSE — Circulation artificielle. Action de l’adrénaline sur l’endothélium vascu- laire, ‘par J: ATHANASID EL A. (RADINESCO 22.00 0 0 Ne IOE — Substance hypertensive extraite par l'alcool, par J.-E. AgeLous et HÉMRIBAUL CENT ee CET — Voir Cœur, Urine. TABLE DES MATIÈRES 1197 Pages. Muscle crico-thyroïdien. — Innervation motrice, par F.-X. Lespre et RÉÉMIGNONS RME caen un ea COR En QC RE T a nc 21 — fléchisseurs. — Inhibition. À propos de la note de M. Francois- Aron CS DATE P AUTRE AINAS UE NE le tente nee à ee MU VERRE M2 02 — présternal, par L. Genres et Marne N'ES VERRE SENTE RE Et CE Es à 1 AT) : — quadriceps fémoral des Singes, par Corsy . . . . 119 — rhomboïde. — Adaptation à la fonction a _. he Fonn 892 Myocarde. — Segmentation, fragmentation et transformation scléreuse des HbnesiMusSeulaires para FBABES PP RER ANIME SERGE — Idem, par ATHANASIU. . . . . SO R) NS PET RS AE ETS GTS — Epaississement du tissu scene Sex NAPBABESE RENE EPA 0 EM? Myxomycètes. — Dimorphisme sexuel chez a. nigripes, par HAPINON OP UEU MASSE ES Er ECS Myxophycées roses et icone, Se c. + DNA AR ES SMS 95 N is Nématodes. — Développement de l'œuf en milieu artificiel, par L. JAMMES et A. Marrix. SPC ne AE TE AS Némerte d'eau douce, Sn emma Bithardi, ner Cu are MA NAI6 — Anomalie de la trompe chez Tefraslemma candidum, par M. Cocannse DATE Néphrite. — Symptômes urémiques sous l'influence du chlorure de sodium, DAS PARTS OA) MAR A Rene 246 Nerîs. — Argument contre la En Rome, _. E. y ERTHEIMER et a D ed on 1098 — Voir Excitalion. HAETA -éPithé AUX, DATE ABOTEZAT M UNE US LP VE Re. 0168 — sensitifs. — Excitation chimique des terminaisons cutanées, par CH-"DaéRÉ et GMPRIGENTL. à . 5 203 — Action des métaux terreux sur les terminaisons Sn nee, par e.. Dnéns CRC RIGENDE AE DE NAN CS DRE RER ENT ES MR TRUE 786 Nerveux (Centres). — Noel élite de ones None DORA DIS ONERS Se ME A eur Unitaire tr 002 LT ET AD ANA PICOUE Re LE Da Re Seal at rame do AT ae De et O2 — Voir Cocaïne. Neurone périoptique des Diptères, par P. Vicier. . . . . . . . . . . . . . 939 Noyau. — Voir Réjénération. (@) Œil. — Origine des fibres de la zonule de Zinn, par J. Mawas . . . . . . . . 1029 Œuf des Oiseaux. — Voir Parthénogenèse. Omble à collerette, par R. DE DROUIN DE BOUVILLE. ... . . . . . + + à à … … 229 Ophtalmo-réaction. — Voir Tuberculose. Opothérapie. —: Effets des extraits d'hypophys?, de thyroïde, de surrénale, d'ovaire, par L. RÉNON et A. DELILLE . . . . D HAE A DST 1198 | SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Opsonines des sérums pathologiques, par P. Simon et Haxs . . . . . . . 5 des ANIMAUX Hyper IhyrOIAÉS, PAS IMARBÉ EN PNR PE — et antiphagines dans l'infection pneumococcique, par N. Te ee ce et NÉSTOUREVLTOH ENST Se ne TE 4 HELENE EME NPA —\des animaux éthyroidés; par SMART EN POP ERREUR : Opsonique Indice), par 12 LAPICOUE EP NME ON NE ERA Orcine. — Voir Phloroglucine. Orthoptères. — Flore intestinale, par A. Sarrory et CLERG. . . . . . . . . Orthorhéonome à volant. Excitabilité des nerfs, par L. LaprcquE . . . . . Oscillariées rouges observées dans un aquarium, par CG. SAUVAGEAU . . . . Oscillatoria Cortiana. — Analyse spectrale du pigment, par L. Bocar. . . Osseux (Tissu). — Structure comparée, par En. RETTERER . . . . à . . . . Ossification intracartilagineuse ou enchondrale, par En. RETTERER. . . . . — Chondrolyse axiale des travées directrices, par J. RENAUT et G. Durreuz. Ostéogenèse et développement des éléments de la substance osseuse, par ED. RETTERERS 2 0 ele ee else Ne OR PME R RES See ES Ouvrage offert par Jacques Lors NOEL par) A CAURIER EN MEME NRA — offert par G. LoisEL . . — offert par G. Bon. — offert par M. Nrcpoux . . — reçus par la Société . . . . . A TUE à Ovaire. — Atrésie conjonctive des eut D P. Meuse . — Voir Corps jaunes, Glande interslitielle, Opothérapie. Ovulation de la lapine n’est pas spontanée, par CL. ReGauD et G. DuBreuIz. — spontanée chez la en ie à MM. Regaud et Dubreuil, par ESNTDTEMIN ne ER PR RTE HAL CRE LAN D = ec : Oxygène. — Rôle, par G. ww ÉISSS Ban NA LR Ra den can ae «NI CINE : — Rythmes saone, chez les Invertébrés marins, par une variation Fa dique de la teneur en oxygène, par H. PrÉRON à . … : se” D Sci - — Rôle dans la réaction des Actinies aux marées, par H. PIÉRON . . . . . . — Influence sur les réactions des Actinies. Quelques remarques à propos des communications de M. Piéron, par G. Bou. « . . . . . . à — Observations complémentaires sur Actinia equina, par H. PréRoN . . . . — Voir Respiralion. Oxyhémocyanine cristallisée. Propriétés, par Cn. DHéRé, . . . . . . . . . p Palladium. — Voir Colloïdes. Pancréas. — Lésions dans les gastro-entérites infantiles, par M. Sacouwon et P'AHALBRON. NES INR DA LEARN EURE NE ACTE TT ro à c Pancréatine. — Voir l'er ons Œote, Intestinal (Suc). Pancréatique (Suc). — Action sur le lait, par E. WERTHBIMER. . . . . . . — Voir Calcium, Digestion. Papaïne. — Digestion à haute température de quelques tissus animauy, par KV POZERSRI AN rie relie tlitente SANS TS ENONCE — Anticorps spécifiques dans le sérum préparé coutre la papaine, par BE POZERSRI "00 TE OU IP IAILRNM Er. NET et 0 are — Voir Anaphylaxie. 22 ©Oc Or. Or : ND OO. © D - e 896 TABLE DES MATIÈRES Parachymosine, par A. BR1OT . . . . . . . — Voir Pepsine. Paralysie générale. — Réaction de Wassermann, par À. Marre, C. Levapitt et YAMANOUCRI . à POP TAN oO EU OP OS Di DE OS AE PR EN PO EU — Pronostic de la mort DER à examen de la pression sanguine, par N. v. AS- cuipe et R. MEUNIER . . — Voir Séro-réaclion. Paramphistomien nouveau, parasite du cæcum du Macaque, par Tu. Bar- OL oo fducnozse dou PNR CE SE EE MIO RENONCÉ TC CUT Parthénogenèse. — Modifications dans la structure de la cicatricule de l'œuf des oiseaux, par A. LÉCAIrLON. D HAS PE AE — Changements dans l’aspect extérieur de la cicatricule de Tee non- fécondé de la poule, par A. LÉCAILLON eehtie leteile tas Dre ele rene Peau. — Mutations hydriques transcutanées, par M. Cairay et A. LAC CE ITEM AP APICQUENM AMEN RONNE RNTSERNRENUS POCE AR NT UT TU Ep an MÉNTOLO US TE PAR R CE RE On RU ete rule ae Pelage. — Variations de la température des chiens selon le pelage, par CHR ICT NME ARTE DU RS Ru OS RUE IDE DE ATEN MON PA RAS . — Pouvoir diathermane des poils de lapin brun et de lapin blanc, par CA CHABRIE PEER . A EN ET RME TUE EE co d160 Pellagre. — Lésiors des “ences roipeotles, par Ta. Eu 36 oo Pepsine et parachymosine. Leur identité, par A. BrIOT . — Voir Ferments, Foie, Intestinal (Suc). Peptone. — Effets sur le sang et la pression, par M. Doyon et CL. Gav- Péricardite (Sous) pan iVe#BABES). 00. MEURT NP Périthéliomes bénins sous-cutanés à évolution pa par à. BRUCKNER. PeSten- Vaccination, PAT Ge AORNARIO NS 0-20 USE EU A RENAN EE Pharmacodynamie. — Action des composés organiques, par A. BRiIsse- MORET . . Too Ne let ele ie eine re)Étert tel) etes lente Joue tete) elite Phénolphtaléine. — Action sur la contractilité et la sécrétion cal es, TP AL IDE ORNE LA DRE ANR AVANT ER ES QE RAC Phloroglucine et orcines. Réactions avec la A A LÉ Da CL AUDIO RE MMA END UN EE TR RENE NUE Phosphates. — Elimination dans Mesnbee ovine, par A. Goun “6 DAPAREDOUARDIE AMEN ELA TMC RER sen AU Ur EAU DE ue ta LE Phosphore. — Decace. en physiologie, par Cu. DaéRé et H. annues PET Phycocyanine.— Voir Myxophycées. Pian. — Recherches microbiologiques et expérimentales, par NATrAN-LARRIER CHACPRÉEVADERE PENSE ENS EURE NES CRETE à Pigments biliaires. — Recherche, par À. AuCrÉ — Spectre caractéristique, par A. AUCHÉ . . . . . . RP SL a EN — urobiline et urobilinogène, par BrissauD et BAUER . . . . . . . : . 809 Pilocarpine. — Voir Glycogène. Pipérazine. — Action sur l’excrétion urique, par P. FAUVEL . . . . . Pleurétiques [Epanchements) par ligature de l'azygos, par Do rtER C DA CL ANR DIRES AE PONT AE Ps CA CRIER EN ee PAR AMAR Ve Plèvre. — Détermination du contenu, par T. VasILru . + . . . . . See Plexus choroïdes et glande infundibulaire chez la Torpille, par L. GENTES, Pneumocoque.— Mécanisme de la guérison dans l'infection, par N. Tours- TOVITCH et V. VOURIEVITCH . . — Voir Opsonines. s'Miopleieie demie. eue Latest Fslie ire Ses Tele. et etre ee ONE EE EC er er EST MCE OCR SPC] ERA PIS US ire 1200 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pneumogastrique. — Pouls lent par compression, par D. DanreLo- POLU SE SUNSET EME — Action cardio-inhibitrice. one Debertn 5 Sn l 5 eee on 5e H. BusquET . : : Pneumothorax. Voir oo ce Poil. — Structure, par Ep. RETYERER . . AM — Variations évolutives de la moelle Diese. ee. in Haanian 5 Polypnée. — Influence sur la glycosurie adrénalique, par J. Étreun et PÉÉTATAU AE AENE Ponction cervicale, par A Oneena. Pouls.— Voir Pneumogastlrique. Pression artérielle. — Voir Chaleur, Thymus. Présures.— Action aux températures élevées, par C. GERBER. — des Renonculacées, par CG. GERBER . . . . . . . . . — Action de la chaleur sur les propriétés coagulantes dess sucs on. peu actifs, par C. GERBER. — Action des acides sur la ecbion d me D. les snes mile par C. GERBER. . . . . 1082 — Action accélératrice de Cents re “e Don “tn Mae de. D'ATACA GERBER SNA US AP UE PE EDS Det I EN UE — Voir Coagulation, Lait. Prix Laborde. — Rectification à propos du rapport de M. Nicloux, par M. Doxon. É : Protoplasma. — Voir C. Protozoaires. Etude ultramicroscopique, par E. FAuRÉ- FRÉMIET. Protoxyde d'azote. — Dosage, par M. NicLoux . . . . . — Quantité dans le sang au seuil et pendant l'anesthésie, A au Ho de la mort, par M. NicLoux. ES ENST PUS Eee MM EN NP ol ide où. à 0 — Elimination; répartition. entre je globules et le plasma, par M. Nr CLOUX . Rachis lombaire dans ses CR avec les conditions biologiques, par METERROIS Ne er - : Radium. — Action sur la sang, par Cn. None et re De 2 : — Régression des timeurs malignes sous l'influence du rayonnement y, par H. Douircr et Barcar . Rage. — Lésions den el corpuscules de Ne par V. at é E. (See FANESCO . : 2 Aide — Vaccination par voie ianbele, par nn Hotunes — Transmission nerveuse, par A. p1 VESTEA et J. ZAGARI . — Diagnostic histologique, par V. Bages . © — Transmission héréditaire de l'immunité, par P. FE une ER. — Transmission par voie nerveuse, par V. BABEs. . — Infection et immunisation des Muridés, par R. FA n st ACTE — Infection et immunisation des Muridés (réponse à M. Repetto), par P. REuLINGER. TABLE DES MATIÈRES 1201 Rage. — Dessiccation du virus rabique en présence de l’acide sulfurique, par REMBINGERE MOMNOURTENREMPRREPTR ER CN Nnre — Paralysie ascendante mortelle après le traitement, par Y. BABES et HE MIIRONES GORE Te Mn Re Un dem ee ent. La ete — clercs Der Ce MORE NT TERRE En A ee Râle des genêts. — Episode de la lutte pour la propagation de l'espèce, DAT UNSDDER ue EU A Ce RS RE RE PRE FR RE Rat. — Absence congénitale de la queue, par Corsy. . . . . . . . . . . . . Rayons X. — Dosage, par H. GUILLEMINOT . . . . . . . : . . . . . . 186, NES UTeIQUaAntTAUME Spa D ACOURTADE D A — Mesure en unités M de la quantité absorbée par les tissus, par H. Gurc- IDDN AINONL EE rot On BTS POP OO ET ER POSER CS EN OS TO OM NE PC LENS — Influence sur la fécondité des forées par J. BERGONIÉ et L. TRIBONDEAU — Action sur la cellule végétale, par H. GUILLEMINOT. . . . . . . . . . à — Perturbations dans le développement des œufs fécondés par des sperma- tozoïdes rœæntgénisés, par CL. ReGaup et G. DUBREUIL . . . . . . . . . — Voir Leucopénie, Lymphocytémie. Réacetionde Pettenkofer-Mylius, par GDENIGÉS. | Rectum. — Pouvoir absorbant vis-à-vis de quelques substances médicamen- LEUSES Dar EM ASSOLSetiI MINE NE Ne Re AR Reégénération de fragments nucléaires dans les cellules géantes, par PRG DTENS SEP SE ete cn nel cartes Lea MR a) Vel eee nee — Voir Nerfs. Régime alimentaire. — Voir Urine. Rein. — Lésions après ligature d'une artère ou d’une veine rénale, par HÉSBiER RSA AE ABEUTLETÉ Le nn Ne del ee cn deb een Lie — Lésion du foie et du rein après ligature des veines rénales, par J.-L. Cairié CHARMANTE ES ee de NN nn et nee, — Apparition de la graisse dans l’intérieur des vaisseaux rénaux, _—. NÉAPABESS io meer a ie RS done n e NLAT EP LT NDS DOI OS JOSUE: MURS nl ea Te Lésios danshlathrepsie parie EUCIENCU SPC ENEE ACO e — Substance particulière donnant la réaction amyloïde, par V. Bhane — Voir Eléphant, Microphotographie, Sublimé. Respiration. — Echanges gazeux de la grenouille. Action de la lumière, par Css. NPIMRS SET NA NE ao NO A NE OR Re — Influence de la température sur les échanges gazeux de Ja grenouille, Dar GW a To MEME NOR ME Re Oo PONT ne — Elimination de l'acide carbonique dans un gaz inerte, par G ra : — Echauges gazeux de la grenouille passant alternativement par l'air et MOTOS en SDAR GE ESS ee See — en milieu clos chez des invertébrés marins, par H. PIÉRON . . . . . . . HDétense contreltasphieie pan HP IÈTERON NN EN CE — Voir Chaleur, Oxygène. Rhizopus nigricans. — Influence de la lumière sur sa végétation, par Is RAS RAG DR EME SE RER RE PE RO MR ME EE Rouvet précieux dans le golfe de Gascogne, par J. KUNSTLER . . . . . Rut. — Voir Corps jaunes, Glande inlerstilielle. BIOLOGIE. — TABLES. 86 Pages. 213 258 389 418 951 101% 1065 1202 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. S Saignée. — Action immédiate sur le nombre des leucocytes, par J. Camus et PHMPAGNDEZ en Re ne nie 2e eee ue ee Ne NE RE TE) Salive. — Influence des œufs sur le pouvoir saccharifiant, par H. RoGer. . . 16 Sang. — Sucre du sang du ventricule droit et de la carotide, par R. LÉPINE CL POULUDEN EE ICR . Hs Een bioc 31 — Influence de l’anémie artérielle ch fée sur la ferons en fibrine, par MEMD O YONNE AICL AG AUTIER ME PE Re RENE M EE 61 — Relations entre la pression artérielle et la teneur en leucocytes et héma- t'es par ICAMUS CLIPH PANGNTEZ 0. Ne 0e RC EU — Sédimentation naturelle de certains sangs er par P. Erse- Warr et O. CLAUDE. à … . . | vo e ER ra nt 112 — Appareil nouveau pour mesurer I te De . ZANGGER . …... 485 — Modification pratique du procédé de Romanowsky, pour le sang et le (réponeme par ABRUCRNER Ne PA IPTC Ve UT RO US — Procédé chimique de recherche, par DELÉARDE et A. ou DOME RO Ent 2e GI — Recherche chimique dans les sécrétions organiques, par DeLÉarDE et DENOITE. = Pise een Ne eee ER Nr ES — Voir Coagulalion, Chaleur, Éoie Peptone. Saturnisme. — Recherche du plomb dans les Cestodes d'animaux saturnins, DOTE CNTAID ARDENNE EE RES RS CR EE dore: OM — Fixation du plomb par les dtaies ee prones. Sun E. Brumpr. 953 Scatol. — Voir Indol. Sclérostome. — Action des substances toxiques sur l'organisme, par WEIN- BERGHE LINE LEGER, Sn 20 SMS RO Re RE NN PE CIE Sécrétine. — Voir Digestion. Sel. — Explication physiologique de l'usage, par L. Lapicque. . . . . . . . 1011 Sens musculaire. — Une expérience nouvelle, par CH. RocE. . . . . , . 1174 Septicémie d'origine intestinale chez les Mi immobilisés, par GARNIER et GE SIMON EE RL RER se Nate ne) dette liée he ele TS RE — à microbes anaérobies consécutive à une chute dans une fosse d’aisances, | Dar De TARDE 20 AUIANS ANNONCES NT Séro-diagnostic par les cultures mortes de bacilles typhiques, par L. Trr- BONDEAU ue Et eee aura n er isa se eee Lie CN TO CR TE 93 — de la/syphilis, par D'ISPILLMANN EL LAMY EN SN TE CC DO Séro-réaction de la syphilis et de la paralysie générale, par GC. Levaprrr et T.. VAMANOUCHT. 22508 NE RTE TS | rene MATE CRU PET PS7 0) Sérothérapie. — Action de la toxine tétanique, de la toxine diphtérique et k de leurs sérums immunisants chez les animaux chauffés, par E. LEsné ef Li: DREYAUS Me US ie VS MAIRE :1à 0e NAN — Réactions tissulaires chez des Dee Drodicieure de sérums, par AUG-ADETTIT et Gr: LOISEAU 2. 6e ER ME RENE C0 Serumiaileux par A JAVAL. 6. DUR 00e RC UN NT EE ONE EE EEE ET — Je M Quéry, par H MALLOPEAU. 0 CU ne + cure ee LI — sanguin chez le nouvéau-né à l’état normal et dans Mibtète par LeuBer . 691 —_ antituberculineux et fixation du complément, par À. SLATINEANU et D. DANIE- DOPOLU: 2 42 ee eat el de delie etoile» 2 lie tete 0 RUN ES — (le Trunecek et athérome expérimental, par J. Trissrer et L. Tnévexor. . 108% Siponcles. — Note sur les « Urnes », par J. KUNSTLER . , , . . oo , à : 0% TABLE DES MATIÈRES Soufre. — Introduction dans l'organisme, par L. Bory . . . . . . . . . . . — insolubles et colloïdaux. Modes d'obtention, par C. Fzerc ; Sphygmo-signal “par: VaoQuEzAUrA Ut oo us cite LM Sphygmo-volumétriques (Procédés) applicables à l’homme, par FRaAN- BUS -IPRANCE o70 oi MO PME SRO TEEN ON ROC EME ON NOR AN EN E et Spirilles. — Formetion de corps spirillaires dans une culture d'Amibe, par APS GAUD UC H EAU Pete ER RE ARE Ces Spongiaires. — Morphologie expérimentale, par G. Canne Rare LR Spore. — Voir Champignon. Sporotrichum Beurmanni. — Coloration dans les tissus, par DE BEURMANN CRÉDUGER ODA AMEN SERRE PR EE TT p A ECEES 2 Sprue. — Présence d'une levure, par A. LE DANTEC. . . . . . . . . . Stegomyia. — Capture à Marseille, par AuBerr'et GUÉRIN. . . . . . . 3 Sterigmatocystis fusca. — Morphologie, biologie et or par ARS AREOR SAC OURDE. TL ER PDT UE RENTE ANT — nigra et St. carbonaria. — Pouvoir Rae. par A. SARTORY et APRIOUR DES Se es SEAL TE RENE RME Strophantine. — Dose minima mortelle, par E. MAUREL . . . . Strychnine. — Dose minima mortelle, par E. MAUREL . ; Sublimé. — Lésions du rein dans l'intoxication, par J. ar AIGNE lc F, Pamies Te RETRO NES TE EP RE RATS PEUT CR PE Sucre. — Voir Escargot, Sang. Surrénale. — Rapports entre la graisse, le pigment et des formations cristal- DIN ES pDAR VAMBABES ENS ES ANS Ca Na ee ee rat — Ablationet diabète pancréatique, par A. FROUIN . . . . . deep are MAYER : RE HAUTE STe PARMI CIENS ER RS RE SN NN LS — dans l’éclampsie puerpérale et la méphrite gravidique, par J. L. Cairié. , — Voir Opothérapie, Thyro-parathyroïdectomie. Sulfocyanure de potassium. — Dose minima mortelle, par E. Maurer. Sulfo-éthers. — Voir Calomel, Urine. Sympathique (Grand). — Origine spinale des fibres afférentes du ganglion cervical, par G. Marimesco‘et C. PARHON . à .. . . . . .. ; Synascidies. — Enveloppes, par G. DAUMÉZON. . . . . . . . . . . . . . : Syphilis. — Traitement par des injections intramusculaires de mercure CONOTAIMDANI A GALUPIE AG ASTODEL EE CT UE Ce HR eNTALQUES DA NERTERS 2e de eue de done eee ee tie le — cérébro-spinale. Traitement par le mercure colloïdal, par H. Grace Je Los NOTÉE TS RU AGREE PORT AN EN EN EIRE ae — Incubation, par C. Levapimt et T. YAMANOUCHI . . . . SEM: Le 50, — Lymphocytose céphalo-rachidienne et formule ere, par E. JEANSELME GAP AL SIENS CU SE Mel ETES SAR te 1e AE P ENENE CE IRR GES TER ROUTES ECS USE — secondaire. — Processus histologique de la réaction méningée, par AS ZAR M Et cine Ven einen tes en et cle leur BONNE RATS Hé SIonsidupiole DA ARS ZAR EME nee lea EMEA NE ner — Diagnostic précoce par la méthode de Wassermann, par C. LEevaprri, IPAROGHENE CAVAMANOUCET Me 0m eee MEN Ut die eee — Localisation nerveuse et propriétés du A céphalo-rachidien, par GC. Levaorrr, RAVAUT et YAMANOUCHI . . . . SEE — Inoculation au prépuce du lapin, par C. Levaprrt et T. Me — Séro-réaction dans les affections de l'aorte et des artères, par D. DANIE- LOPOLU Dh A SN NÉE di 1204 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Syphilis latente chez le nouveau-né. — Réaction de Wassermann, par P," BARS RC IDAUNAT EU ANR NES SE ORNE PEROU ERr — Voir Aliénalion, Atoxyl, Kéralile, Séro-diagnostic, Séro-réaction. Tr Tabac. — Toxicité expérimentale, par CH. LESIEUR . : . . . . 7 LRLCOAEQEERS — Intoxication par la fumée,par C. FieiG et P. DE Visue. intoxication, par Ve PACHON EMPIRE PR EM — Pfiets cardiaques par C-URsEIGhe LP MDE MISMEN A NON — Effets respiratoires, par GC. FLEiG et P. DE VISME. . . . . . . . . . . . . — Retards de développement après intoxication, par L. Rico et M. PERRIN. — Influence de la fumée et de la nicotine sur le développement de l'orga- nismMe DATI AALEICEe EM Ne UE CC CPE Technique. — Conservation de la couleur des pièces anatomiques, par G"FHORNARIOL 4. 7 Let BRON BE Dee SEVEN RENE ALEE Ro DL TE 2e — des préparations microscopiques de obes. par M. NonnotTte et AUS ARITOR Va Lande sans Le ae One Me at ae ee eee ETS D EE EPS Température de V his marins, en particulier du Thon, par PORTIER . . — Voir Pelage. Termites. — Ventricule chylifique, par J. FEyraup. . . . . . . . . . RULES Testicule. — Cellules interstitielles chez les Batraciens anoures, par C'HCHAMPY EH TN er NN Ne M A RE PR SD — Voir Thyro-parathyroïdectomie. Tétanos. — Traitement par le sulfate de magnésie, par L. CRUVEILHIER. . . — Passage de la toxine et de l’antitoxine à travers la muqueuse de l'intestin, PAT BRETON ELIGESPETIT ANT RSA EE RE CARE ARTE SR Et e — Action du gros intestin sur la toxine, par H. Vincenr. é — Destruction de la toxine dans l'estomac, par H. VINCENT. . . . . — Destruction de la toxine dans l'intestin. Action antitoxique du suc Se Créatiquetactivé Par HE VINCENT M RAT PT CNET NC CCE — Propriétés lécithinophiles des toxines tétanique et diphtérique, par DARPETNERP EEE 9 0 0 a bio Des ARTE et NA — Voir Sérolhérapie. Thymusretiathrepsie parM LUCIEN NC PIECE MAC OP Le — dans l'athrepsie, par J.APARISOT ET M LUCIEN OR UN — Action de l'extrait sur la pression artérielle, par J. Parisor. —tHiypertrophie ParMENCUCIEN MEME ENONCE NC ICT CNRS : Thyroïde. — Traitement thyroïdien « pierre de touche », par Léorozp- den et IH. pe RoTusCcHILp . — Idem, par M. Vaquez. : L den, par iLÉOPOLD LEVIE NS NET EE AC RAR AE RPRENREEe — Voir Opothérapie, Opsonine. Thyroïde (Para-) — Voir /’:llagre. Thyroïdectomie. — Résistance à l’intoxication par l'arséniate de soude, Cart P. JRANDETIZE NE MOAPERRIN 0 NE ROMANE NU RENTE M2 — Absence de l’adrénaline dans le sang, par J. BRUCKNER. . . . — Résistance globulaire, par J. BRUCKNER et V. JONNESCO. . . . . . . . . . — Voir Opsonine. TABLE DES MATIÈRES 1205 Pages, Thyro-parathyroïdectomie. — Influence du chlorure de calcium et de l'iodure de sodium sur les phénomènes convulsifs, par C. Parnon et CAURECHIE Ë MONT ME EE 622 — Etat du testicule See extrpations Dre, par L. ALQuIER et PANDBEUVENTA AE IE 0e: A NE ONE TE ET DER MN RIDE (EE — Influence sur la graisse Snronele, see C . MaRINESCO et C. PARHON. , . . 768 — À propos du procès-verbal, par G. MaRINEsSCO. . . .. . . . . . . . . . 963 Thysanoures. — Anatomie eh physiologie, par L. BRU, ARE NE) Trachypterus iris trouvé mort dans le golfe de Marseille, par A. Va AYSSIÈRE. 180 Tréponème. — Voir Sang. Trypanosome. — Races résistantes à l’atoxyl et aux Sérums, par F. MEsniz CLRPÉMBRIMONTARN CE MONCTON le DU ER MO — Race résistante à l’émétique, par F. ee, et E. RE ne ED TE EE 020 — des moustiques et leurs relations avec les ou des oiseaux, par D. MEzINCEsco. . . . . MT RDS D El MONT — Coexistence d’un Leptomonas “ un be cn. ace ur cle non vulnérant, Drosophila confusa, par En. CaTTon et E. ALILAIRE. . . . 1004 — Voir Maladie du sommeil, Voluline. Tuberculine. — Influence du traumatisme cérébral sur la réaction aux injections, par A SLATINEANO et DANIELOPOL. 0. . M ON en 89 UN ACTION DAT RAT AUTIER AS MN NN En PATES EE 91 — idem, par MonGour. . . . . RAR GE AO UE NA PE ART AR 92 — Oculo-réaction, par F. roms Ra re Net Al 28 — Absorption par le rectum, par A. Cannet, ct M. Breton. SES 163 — Persistance dans l'organisme de la chèvre, par A. SLATINEANO et C. Tomaos MITA SD AMEN EN AN ee RTE 0) — Sensibilité des mn nee GER A Mate & di. Tonus. : à) ë 01 — Réaction de la muqueuse nasale, par Lartre-Duront et MoziNIER. . . . . 702 — Mécanisme et valeur spécifique de l’oculo-réaction, par F. ARLOING . 22 — Valeur de l'ophtalmo-diagnostic, par A. Cazmerte et C. GUÉRIN. . . . . . 889 — Voir Sérum. Tuberculose. — Lésions des capsules surrénales, par V. BABES. . . . 194 — Cirrhose hypertrophique avec formations adénomateuses kystiques ee un chat, par A. HARTER. . . . Se Res Me 29 0 — Sensibilisation à l’ophtalmo- Reno, _. 6. name LH : NT — L'ophtalmo-réaction à la tuberculine est-elle dE par M. SAKOR- RAPHIDSe Je Co OM EEE Ga La ete 393 — Sensibilisation à l'infection par uen Dale 6 nerautie, par A. SLATINEANO et D. DANIELOPOU. . . . . : Ta S PAPAS — Immunité, réinoculations négatives, par J. Corne “ Las. RUE 882 an Ale HEMALOTÉNE PAL AP MIOUSSEM- AL. : 0. ne 1 ed. Tumeur du médiastin à tissus multiples chez un canard, par Tapie et de CORNE RE EP TPE A re NS SN CPE — Voir Foie, Radium. CT [no] ©e Ulcère. — Voir Greffe. Ultramicroscope. — Voir Amidon, Protozoaires. Urine. — Troubles de l'élimination dans l’hémoglobinurie paroxystique, DA IDA LEE AROSDAINE MSN ET nets eu 225 1206 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Urine. — Elimination des sulfo-éthers et de l’azote, par H. Lassé, G. Vrrrv'et À: INDRGHAN GRASSE MEUNIER SE ALIRES RENE T ESC NS Es — Action du bicarbonate de soude sur l’excrétion urique (régime sans PurINeS) PAT PR MPAQVET RTS PEUEE EE COS BE RATER — Action de l'extrait alcoolique sur la pression artérielle, par J.-E. AsEcous CU EN PARDIBRL 00 LA PER CAEN MSP EME NE A SEE RER EUR — Action de l'acide chlorhydrique sur l’excrétion, par P: FAuvEz. . … . . — [nfluence de l'alimentation sur le pouvoir amylolytique, par Nicay . — Action du bicarbonate de soude et de la pipérazine sur l’excrétion TIQUE AD ATAP SEA UMEL MR MERE OM PRET EEE NES RP — Action hypertensive, par J.-E. AreLous et E. BARDIER. . . . . . . . . . — Action du chocolat et du café sur l’excrétion, par P. FAUVEL. . . . . . — Analogie des substances hypertensives de l'urine et du muscle putréfié, Par IEEE LABEEOUSVEUNE ABARDIER. 10e 2 NUE EAN EE NET — Voir Calomel, Phosphales, Pipérazine. Urobiline. — Technique de recherches, par A. Morges et O. Monon ÉantLé — Excrétion normale des corps de ce groupe, par CL. GaurTrer et Pa. Russo. — Urobilinogène. — Voir Pigments biliaires. Urobilinurie. — Recherches expérimentales et cliniques, par Lesreur, MonoD'e tr Al MOREL ENTER ERER ER EEMe EMERE SR NENPPERER Urocarmine. — Inexistence en tant qu'espèce chimique nouvelle, par DSC SMISTLL AIR DE MNT ES EE TR RER PER ER EEE V Vaccination. — Pustules au niveau de points d'inoculation anciens, par CNIACOBSONE ES ENRRESETENERE nn ere te RE A EE 3:20 0 I DEMEND AT VER BANDES ERPSENTS REE PR OR NEO Se EE PT OP Venin de cobra. — Absorption par la muqueuse du gros intestin, par BRELONMELAL AMASSOL MP ENCRES RE RESTE ET — Influence du liquide céphalo-rachidien sur son pouvoir hémolytique, pu BIPÉBRETON AL -SMASS ONE MC MPETTTN PE CCE AS Lu < O1 16 00 € Viande (Poudres de). — Rôle, par P. LASSABLIÈRE. . . . . . . . eu Vibrions cholériques dans les huîtres et les moules à Constantinople, de PAIREMLINGENEL OL NOURR. 2 NE) AO AT NS AR ARE RES Vision. — Particularités chez le caméléon, par FORTIN. . . . . . . . . . . — entoptique des cercles de la mosaïque fovéale, par E.-P. ForTIN. . . . . — Acuité visuelle et chromatique des employés de chemins de fer, par (CPNSTANCULE ANUS ICE CEE CS PRE DE MR NE Res DUR eh ae © 0 X Xanthélasma et cholémie, par A. GizBErT et P. LEREBOULLET. . . . . . . . Xylane. — Digestion chez quelques mammifères herbivores, par G. SEILLIÈRE. Pages. 286 281 519 941 1 ; 1 TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS ANNÉE 1908 — PREMIER SEMESTRE ABELOUS (J.-E.) et Barnier (E.). De l’action de l'extrait alcoolique de l'urine humaine normale sur la pression artérielle . . . . . See — Sur l’action hypertensive de l’urine humaine normale. . . — Analogie de la substance hypertensive de l'urine humaine normale avec la substance hypertensive des extraits de US CLUB RÉ EC Ce eee 3 AggLous (J.-E.) et Risaur (H.) Sur la substance hypertensive qu'on peut te aire par l’alcool des extraits de muscle putréfié . . . . . . . ABmAMr |... Voir WbAL, AcarD (Ch.) et Avnaun (M.). Forme et mouvements des globulins du sang. . — Nouvelles-recherches sur les globulins.. . . . . . . . .. — Action des anticoagulants sur les globulins. . . . . . . . Acaarp (Ch.)et Feurzrié (E.). Sur l'activité leucocytaire.. + … . . . . . . . : . — Résistance et activité des leucocytes dans les épanchements DabholosIqe SAME EN RS D Va ane AU ALEXEIERF, . . .… . Voir EHNI. Azezais et Bricxa. Le cartilage à cellules ramifiées des tumeurs parotidiennes. Azgzais et Corte (J.). Tumeur du médiastin à tissus multiples chez un canard. Azezais et PeyroN. Sur un épithélioma glandulaire de la parotide à évolution E GLOUE NN QUE MEN NP re ALEXANDRESCU. . . Voir SION. ANPTPATRE ee eue Voir CHATTON. ALQUIER (L.) et Tueuveny (L.). Etat du testicule de chiens ayant subi diverses extirpations partielles de l’appareilthyro-parathyroïdien. AmBArD. . . . . .« Modifications de la respiration! et de lai pression artérielle consécutives au chauffage des masses musculaires . . . Auparp (L.) et Bixer (M.-E.). Quantités d'amylase contenues dans le tube digestif aux différents moments de la digestion et au cours eltmentitionsidivensesh ms nine. re nn ANDOUARD. . . . . Voir Goux. ANDRÉ (Ch.). . . . Sur les lésions du rein après ablation: du: foie chez la émane. 2566 RS not SE Vie Por NÉE ANDRÉ (Ch.). . . . Voir Courmont (J.). Pages. 60 1208 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages ANTOINE . . . . . Voir SABRAZES. ; ARLOING (Fernand). Essai sur le mécanisme de l’oculo-réaction à la tuberculine. L'oculo-réaction est-elle spécifique ? . . . . . . . . . . 128 — Nouvelles considérations sur le mécanisme et la valeur spécifique de l’oculo-réaction à la tuberculine, . . . . . 722 Ascozr (M.) et NovezLo. Hémolyse par l'argent colloïdal, l'argent et les sels d'argent steel RE ee RTE RE 124 ATHANASIU (Je). Bresographe doublefa bille ep tete N PE 19 — A propos de la note de Francois-Franck : « Inhibition coordonnée dans les muscles fléchisseurs, sous l'influence - d’excitations de l’écorce du cerveau produisant l’extension. dés MmeMhRES PERRET PRE 282 — À propos de la communication de M. Babes sur les fibres MVOCARTIIAUES EN EEE COR CEE 618 Arnanasit (J.) et DraGorv (1.). La distribution de la graisse dans le corps de la Grenouille pendant l'hiver. Infiltration graisseuse nor- Male EME AURAS MO Pi Re CON PR 191 ATHANASIU (J.) et GRADINESCO'A.). La circulation artificielle dansles muscles. Action de l’adrénaline sur l’endothélium vasculaire. . : . . . . 613 AugBerT et Guérin . Note sur la capture, à Marseille, d'un moustique du genre SLCTOMUIL RENAN MAT EAN TINE RP 318 AUBERTIN (Ch.) et BEAuJARD (E.). Sur le mécanisme de la leucopénie produite expérimentalement par les rayons X Un 410 AuBErTIN (Ch.) et DELAMARE (A.). Action du radium sur le sang . . . . . . . 431 AuserTiN (Ch.} et HéBerr (Pierre). Hyperhépatie et surcharge glycogénique du foie dans l’intoxication alcoolique expérimentale . . . . 999 AucHé (A.) . . . . Sur la recherche des pigments biliaires. . . . . . . . 297 — Sur un spectre caractéristique des pigments biliaires. . . 299 — Pouvoir opsonique du sérum antidysentérique de MM. Vail- lard-Dopter et du sérum antidysentérique polyvalent de MM. Coyne-Auché, à l'égard des bacilles dysentériques du type: Flerner. 1 EAN MEN ere ElRAn NT Re 833 AUDCUE + EUR CAIN Voir COYNe. AYNAUD. . - - . . Voir ACHARD. AzouLay (L.). . . Deux procédés faciles pour la détermination instantanée de la couleur des spores des champignons. . . . . . . . . 19 B B'ABES NAN DEL Les rapports entre la graisse, le pigment et des formations cristallines dans les capsules surrénales . . . . . . . . 83 — A propos de la communication de MM. J. Athanasiu et LLDragoiu 054 date AREA ON EURE EEE 193 — Lésions des capsules surrénales dans la tuberculose. . . . 194 — Observations sur les fibres musculaires du cœur . . . . . 196 = Note sur le diagnostic histologique de la rage . . . . . . 284 = Remarques à propos de la communication de M. G.Jacobson. 287 — Sur l'apparition de la graisse dans l’intérieur des vaisseaux TÉDAUX FL LR, Len eee NN MO ON EE TEE 2h TABLE PAR NOMS D'AUTEURS Bages (V.) . . . . Note sur les différences qui existent entre les microbes appartenant au groupe des nd BE Re — HafSous = pérICardite PRADA SNA AIO EEE SCA — Au sujet de la transmission de la rage par la voie ner- NA AE CET LTÉE 022 VAE AE AU ES IPS PIS RTS EEE AE AE EPA En — Etude sur le myocarde. Segmentation, fragmentation et transformation scléreuse des fibres musculaires. . . . . — Sur une substance particulière trouvée dans des reins amyloïdes colorée en rouge par le Scharlach et donnant latséactontamyIOde PME ATOS Ne — La graisse dans les fibres ie ét cœur. — L'épaississement du tissu conjonctif du myocarde . . BAges (V.) et Mironesco (Th.). La paralysie ascendante mortelle survenue après letraitementrantirabiqQue CREER BaBes (V.) et Steranesco (E.). Etude comparative sur l'apparition des lésions rabiques et des corpuscules de Negri. . . . . . . . . . Bar (Paul) et Dauxay (Robert). Valeur de la réaction de Wassermann au point de vue du diagnostic de la syphilis latente chez le nou- Veau-né … . … . … PS PUS PNEU LE RAI EU PET ART A CRE ES ETC UE BARCADEER CR EU Voir Dominic. BARDIER ee MENU Voir ABELOUS. _Barrots (Théod ) . Sur un Paramphistomien (Chiorchis Noci, nov. sp.), para- site du cæcum du Macacus cynomolqus . . . . . . . . . Barter (G.) et Bierry (H ). Sur la digestion des hexotrioses . . . . . . . . . BAUER . . . . . . Voir Brissaun. BEAUJARD . . . . . Voir AUBERTIN. BEAUVERIE. . . . . Voir GUILLIERMOND. Bezzion (Mie M.) . Voir Couvreur. BENOIT Voir DELÉARDE. BERG EE L Voir GERBER. BERGONIÉ (J.) et Trisonpeau (L.). Note relative à l'influence des rayons X sur la féconditendes lapin es Rene ARE ES BernarD (Léon) et Gouceror. Rôle de l’atténuation des bacilles tuberculeux dans le déterminisme des lésions non folliculaires . . . BRSREDRAN CS) PR DESNanapnylaienlac tue MEME EEE ER EEE BEuURMANN (DE) et GouGeror. Coloration du Sporotrichum Beurmanni dans les LS SUIS PMP RER ET A Een EE TR VERRE Te Bierry (H.) et Feuizié (E ). Lésions des reins après ligature de courte durée d’une artère ou d’une veine rénale . . . . . . . . . . . Brerry (H.) et Graya (J.). Sur le dédoublement diastasique du lactose, du molloSeReMUeNeurSATÉRIVÉSE RME TER ONE BIERRY . . . . . . Voir BARTREr. Bixet (M. E.). . . Voir Amsarp. BLarzor (L.). . . . L'épithélium utérin chez Acanthias vulgaris Risso avant la Premiere S ES ta ON MP MERE PR EE ON — L'épithélium utérin chez Acanthias vulgaris Risso à DunltE de la première gestion (2e note). . . BLANCHARD (R.) . . Réponse à M. le professeur Dubois. . . . . . SR CT HN — Un dernier mot à M. le professeur R. Dubois. . . BLoca (Maurice) . Traitement de la coqueluche normale. EU NAT Bocar (L.) . . . . Sur le pigment de l'Oscillatoria Corliana rouge. Analyse SDeCLralelCOMPATÉE ME DR PEER RE NS 1085 1910 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Box (Georges). . Sur le rôle et la protection des organes des sens chez les Échinatermest:24} ati Ref Satin NT RE — Sur les HOME rotatoires, des ere de mer et des Ophinnesii se Sir arme ORNE TORRES _ De l'acquisition des habitudes chez le re de mer — Présentation d'un ouvrage. .. . . . PR RME CHU RER — Scissiparité et autotomie chez les Poe. RP RE NO C0 200 — De l'influence de l'oxygène dissous sur les réactions des Actinies. Quelques remarques à propos des communica- tions deM”Piéron {ae RP INR EE AR — Les facteurs de la rétraction et de épanouissement des Actinies.. . . . Are ie Boxxanour et CLArer. Epanchements Mrneues sé fete de-l'azygos ur lg Gen, 6 a toto 0 Le d'air à Come 0 lo: a c Boxnier (Pierre\ . L’entérite et la muquense rte - : Bory (Louis) . . . Introduction du soufre dans l'organisme . a voie sous- cutanée. Soufre soluble et soufre colloïdal . . . . . . . Borezar (E.) . . . Nouvelles recherches sur les nerfs intra-épithéliaux. . Boucuer-Vocy . . Sur les ferments gommiques hydratants . . : . . . . . . BouLup. . . . . . Voir Lépine (R.). BOURGUIGNON (1 Mne Jeanne). Sur le pouvoir hémolytique de l'argent colloïdal . BourGuIGNON (Jeanne et Georges). Recherches expérimentales sur l'action de l’argent.colloïdal sur la température. . . . . . . . . BourGuIGNon (Jeanne) et SropEz (G.). Expériences sur le pouvoir el du mercure colloïdal électrique... o Brasiz (L,) . . . . La croissance de Doliocystis elongata (Ming) dans este de Lumbriconereis impaliens Clap. . . . . « . . , . . BRETON (M.). . . . Voir CALMETTE. — Voir RAvIART. Breton et Massor (L.). Sur l’absorption du venin de cobraet de son antitoxine par la muqueuse du grostintestin "1"... ë Breton (M.), Massoz (L.) et Perir (G.). Influence du liquide céphalo-rachidien surle pouvoir ie du venin de cobra en présence derlécithine PEER NI S EN Ent BRETON et Perit (G.). Passage de la tre et de l'antilexine Lélaniques : travers la muqueuse du gres intestin. e = Vaccination contre la diphtérie par voie Panique et par VMOle/TeCtale Mu BRICKA . . . » . . Voir ALEZAIS: BRIMOND . . . . . Voir Mes Brior (A... . . . Sur l'identité de la parachymosine et de la pepsine. = SULIA par AC YONNE SEM CPE NAT ENT EC © — Cas de variation dans une palte Mere déciee AL ot Ca Lena TON enter D tot oi 0 HO ce Lotolle ton c ONE — Anomalie d’une palle copulatice chez une écrevisse, AISALUS OMIS MOTTE NCAA INC RCE Buissaup et Bauer. Recherches expérimentales sur je er entre Ma nation des pigments biliaires, de l’urobiline et de l’urchi- linogène chez le lapin . . . ï — Recherches expérimentales sur Ée Tr ue l'élimis nation des pigments biliaires, de l'urobiline et de l’uro- pilhmogéne chez /letlapine en Po RAP REC CCC 310 1182 809 909 | | À | TABLE PAR NOMS D'AUTEURS Brissemoren (A.) . Contribution à l'étude de l’action pharmacodynamique des composés organiques Men. Ta BRuGK«NER (Jean) . Sur le micrococeus catarrhalis de Pfeiffer et ses late avec le groupe gonocoque-méningocoque. . . . . . . . — Sur la fermentation des sucres par le méningocoque et le MeCnaLOceUuS Carr US SE EMI AA AE EU _— Périthéliomes bénins multiples sous-cutanés à bite Pantieulires en RER OT EN a ALAN — Une modification pratique du procédé de Romanowsky, pourmlefsancieletréRonenenp EEE PER CEE — Sur l'absence de l’adrénaline dans: le sang des chiens bhiynoidectomisés ss Ti TS Due à Bruoxner (Jean) et Jonxesco (Victor). Sur la résistance globulaire après thyroïdectomie. . . . . . . ME ren lolo et DRE PER BRUDÉ EME ir Voir WipaL. BrumPpr (E). . . . Fixation du plomb par les Cestodes d'animaux saturnins . — De l’origine des hémoflagellés du: sang des vertébrés . . . — Guérison de la maladie du sommeil chez le: Lérot vulgaire et hibernation. Action du froid sur le Trypanosoma inopi- ROLL OU VV ON CNE SE NN PME QU ne Bruxrz (L.). . . . Note sur l'anatomie et la physiologie des Mens 510 Busouer (H.) . . . Etudes sur quelques particularités physiologiques de l’action cardio-inhibitrice du pneumogastrique chez la grenouille. —. 1. Du rythme optimum et du seuil de l’excitation . . CALINEsCO (L.).. . . Voir: STARcOwI GI. Cazuerre (A.) et Breton (M.). Sur l'absorption de la: tuberculine par le rectum. CALMETTE (A.) et GUÉRIN (C.). Sur la valeur spécifique de RU nie ue patdlantuberqulire; tre even Amen. re. Camus (L.) . . . . Sur l'emploi du chlorure d'éthyle: en dritue pour Meme thésiersénéralendecoucte(durée RON re Un ; Caxus (Lucien) et NrcLoux (Maurice). Le chlorure d’éthyle dans les tissus sen dant l’anesthésie et au moment de la mort. . . . . . . Camus (Jean) et PAcxrez (Ph.). Relations entre les variations de la pression artérielle et la teneur du sang en leucocytes et en hématies. — L'équilibre globulaire chez les animaux soumis à un séjour prolongé as Hébert CE RE RE tre — Action immédiate de la saignée sur le nombre des leuco- cytess Earétentiomleucacyfaire Re ONU”. Carnor {Paul). . . Les greffes muqueuses; leur application au traitement des UICÈRESN PAS ITIQUES SE RME En CN Ent aè CASrAIGNE (J.) et Rarnery (F.). Lésions du He ae du rein dans l’intoxication aiguë expérimentale par le sublimé. . . . CarnaLa (V.) et Dauxay (R.). Les hématies granuleuses, la résistance globu- laire à la naissance et pendant les premiers jours. CauLcery (Maurice). Sur une anomalie de la trompe chez un Némertien (TétrasiemmarcandidunnONEMAE APE Pages. 1156 1212 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. Ceaparu (Mie), . . Du passage des hémolysines à travers la paroi intestinale. 766 CErRNOvObEANU (M'e P.) et Sronez (G.). Action du mercure colloïdal électrique sur quelques microbes pathogènes. . . . . . . . . . . 1063 CHABRIÉ (C.) . . . Mesures sur le pouvoir dausnmens des poils de lapin bruntetideMapinéblanc Per 891 Cuampy (Christian). Note sur les cellules interstitielles du testicule chez les batracienstanoures ne ER MEN EP RERENER Rr 895 CHARPENTIER (A.) et Guizcoz (Th.). Sur les solutions de mercure colloïdal . . . 243 CHaTton (Edouard). Sur la reproduction et les affinités du Blastulidium À LhrdophionumiCNAPÉrEZ M IN NA RME ONE EU 34 CHarTon (Edouard) et AzLILAIRE (Eugène). Coexistence d'un Leptomonas (Her- peltomonas) et d’un Trypanosoma chez un muscide non vulnérant, Drosophila confusa Stæger . . . . . . . . . 100% CHevaLiER (J.) . . Recherches pharmacologiques sur le gui (Viscum album). 2 Cuevroton (Mile), Mayer (André) et RAtuEerY (F.). Images par contraste et pho- tographies de préparations microscopiques fraiches. ee arlétudeduetissu rénale CREER 182 Carray (M.) et LAMARRE (A.). Des mutations hydriques transcutanées . . . . . 1115 CuiRié (J.-L.) . . . Les de surrénales dans l’éclampsie puerpérale et la méphriteseravidiquen tt ECC REC CE 199 Currié (J.-L.) et Mayer (André). Recherches complémentaires sur les lésions du foie et du rein après ligature temporaire des veines rénales. 319 CARE NPC Voir BONNAMOUR. CzauDEe (H.) et LaermiTTE (J.). Sur le traitement de la syphilis cérébro-spinale par les injections de mercure colloïdal électrique. . . . 10 CLauDe (H.) . . . Voir RAymonp. CLaupe (Octave). . Voir Éuire- WEIL. CÉERG 0.0 IS ARTORYE CLerc (A.) et Sarrory (A.). Etude biologique d'une levure isolée au cours d’une ansineChrONIQUe 1 AAA EN RER 135 CLUZET (J.) . . . . Sur l'excitation des nerfs au moyen d'ondes électriques de £ longue durée: ire EUROS en RENE EN REP 4 CoLziN (R.). . . . Variations volumétriques de l'appareil nucléolaire de Ia cellule nerveuse somatochrome, à l'état normal, chez le : cobaye) aduliere REMPLIE ANNEE SERRE Re ne 0/15) COS AURA TAN Leétquadriceps fémoraldestSintes + ANNEES 719 = Absence congénitale de la queue chez un rat . . . . . . . 987 Corte (Jules) . ... Quelques observations de morphologie expérimentale sur AESESDONSIAITES PAP ER PE NP REC EEE 226 = Voir ALEZAIS. —= Voir GERBER. Courmonr (Jules) et Anpré (Ch.). Culture in vitro des globulins de l'homme. 805 — À propos de la culture des globulins de l’homme . . . . . 875 Couruonr (Jules, et Lesreur. Contribution à l'étude de l’immunité antitubercu- leuseRÉTOCUlATIONS MÉSALIVES EME EC RTC CT 882 Courrabe (Denis). Contribution à l'étude de la mesure quantitative des rAVONS IX). REPARER TROT PNNE ARE RE PT ARTE 258 Courière (H.) . . . Sur la formule brachiale de certains Décapodes. . . . . . 540 Couvreur (E.) et Bezcion (Mile M.). Sur le sucre de l'Escargot. Réponse à MUCHS CIE rer ARRET NT APR OT ET re 216 — Sur le sucre du sang de l'Escargot. Nouvelle réponse à Mi Seillièere.-#a00 Penn RE ET TT RER 642 RARES LP. tel os, à TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1213 Pages. Covxe (P.) et Aucun (B.). Action du sérum antidysentérique polyvalent sur les cobayes inoculés dans la cavité péritonéale avec des cultures du bacille dysentérique de Flexner. . . . . -- Action comparée du sérum de MM. Vaillard et os et du sérum antidysentérique polyvalent sur les cobayes inoculés dans la cavité péritonéale avcc des cultures du bacillefdysentérique detFlexner 1 "2/04/0000 m0 CriTHARI (C.) . . . De la culture du bacille butyrique . . . . . . . . . . — Etude sur la symbiose du bacille Dulesre et du Dci DU LIQUENR MN Eee PO MA ENTRE re RER Crouzon (0.) et VizLarer (Georges). Sur une particularité de la ne ne danshuntcas deMMÉNINOILe MAIRES ER CrRuveILRIER (L.). . Résultats expérimentaux concernant l'emploi du sulfate de magnésie dans le traitement du tétanos . . . . . D DaGuiN (A.). . . . Action de la phénolphtaléine sur la contractilité et la SÉCLRÉTIOMMNLESLINOlE SP CPU NE PURES PER DaniEeLoPoLu (D.) . Pouls lent par compression du pneumogastrique droit . — Séro-réaction de la syphilis dans les affections de l'aorte et DESFANTE NE SRE EE PRE an AE AN ee DANïIELOPOLU. . . . Voir SLATINEANO. DauMÉézon (G.) . . Note sur la musculature de quelques Synascidies. . . . . — Note sur l'embryologie d'une espèce d’Ascidie composée (Distoma tridentatum, Heiden) . . . . . . . . . — Note sur l'évolution annuelle d'une espèce de root DistomantridentatumiHeiden) then — Notes sur les enveloppes de quelques Synascidies . DAUNAV AT Te Voir Bar. = Voir CATHALA. DELAMARE (A.).. . Voir AUBERTIN. DELéArde et BENorr (A.). Sur un nouveau procédé chimique de recherche du sang. — De la recherche chimique du sang dans les sécrétions orga- TIQUE STARS PLEMET pe A ARS CUP AN NN Tele DEPELER ASE NENEUE Voir RÉKON. DEMANCHEN HE EEE Voir NoNNOTTE. DenicÈs (Georges). Nouveaux réactifs de l'indol. . . . : . . . . . — Sur la recherche de l'indol par les réactions de Lesell et ENTIER ARMES SR te AS eee — Sur la présence de RoCnEtS Scie sur dou ns le benzène commercial et ses homologues. . — Réactions différentielles de l’indol et du scatol . , Généralisation de la réaction de Pettenkofer-Mylius. : . . DEÉRATENT UE UE Voir VILLE. DEVENIR) Echinococcose primitive expérimentale. Kystes hydatiques CERTES ToNENTRONS HEURE à PA CES SR LCE L + SAR G 2P See RAS — Echinococcose primitive expérimentale. Prenons ALIEN Lo 5 ol stioe 660 1214 __ SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. DÉVÉMEAIES Pine Echinococcose primitive expérimentale. Pleurésie hyda- AO A ES P PE AT C e A ETS PERLE D 2 ce LOG PES en, D 0) © 706 — Echinococcoserprimitive D en Pseudo-tuberculuse Hat ie: MR ARE FAR où RENTE FORCE AOÛ DHéré (Cu.). . . . Sur quelques propriétés de l'oxyhémocyanine cristal- Se Ares Rene Re APN RE 188 Dnéré (Cn.) et Maurice (H (H.). Sur le House du Socutone en physiologie. . . 635 Daéré (Cu.) et PRiGEnr (G.). Sur l'excitation chimique des terminaisons cutanées des nerfs sensitifs. — III. Action des métaux alcalino-terreux 6e ie A SEM 203 — Sur l'excitation chimique des terminaisons cutanées des - nerfs sensitifs. — IV. Action des métaux terreux . . . . 7186 Douinrer (Henri) et Barcar. Note sur de processus histologique de la régres- sion des tumeurs malignes sous l'influence du rayonne- médian EEE CNET MANETTES 1052 Dominic (Henri) et Merce (Pierre). Tumeur composite du foie : Épithélioma “ sarcome embryonnaires, greffée sur cirrhose . . . . . . 1117 Doprer (CH.) . . . Vaccination antidysentérique expérimentale par les voies digestives: sn le SEEN ERNST RAR 868 Dovex (M.). . . . Le diagnostic du cancer par une réaction spécifique avec le MrcrocoC USED MANS MORTE SL6 Doyox (M.). . .« . Rectification à propos durapport de M. Nicloux, sur le prix de da fondatonilabordeltt" Cheval ANNE 149 — Action comparée de la choline et de la pilocarpine sur La teneunenplycosene dusfiale CPAM PRE 1056 _ Action du curare sur la coagulabilité du sang. . . . . . . 1113 Doxox (M.) et Gaurrer (Claude). Influence de l’anémie artérielle du foie sur la teneur du sang'en fibrine. Action du sérum . . . . . . 61 _ Action de l'atropine injectée par le canal cholédoque sur larcoaculailiténduisano Net Eee MEET 121 — Contribution à l'étude de l'action de la peptone. Injection de la peptone dans le canal cholédoque. Effets sur le SANS EPA Pres SION MM ET ANENR SE RPERERE 149 —— Action comparée de l’atropine sur la coagulabilité du sang . ebsunlarpressiontarténielle RARE TE NC IRC PEER 361 _— Action de l'adrénaline sur le glycogène du foie. Influence de AR OPIN EAN ARS CE MEN RE CE 866 Doyon (M.), Gaurrer (CL.) et Mawas (J.). Origine de la fibrine. Discussion du rôlerdelarmoelle osseuse 2e NE EN RER 935 Doxox (M.), Gaurrer (Gr.) et Pouicarp (A). Lésions rénales déterminées chez la grenouille par l'ablation du foie. Rappel aux textes. . . 271 DRAGON UE Voir ATHANASIU. Dreyrus (L.\ . . . Voir Lesné. DrRouINHE Bou vie (R. we). LOmble à collerette. 22 4.4 UN ENT 229 DrzewinA (Anna) . De l’hydrotropisme chez Les Crabes . . . . .:. . . . - . 1009 —— Influence de la dessalure sur les leucocytes granuleux des SÉIAOIENS LA EE NL MERE VAN MEME OS ACER 1039 Dusois (Cu.) . . . Voir WERTH£IMER. Dupors (Raphaël). Sur l'immunité de la marmotte en hivernation à l'égard des maladies parasitaires. Réponse à M. R. Blanchard. . . . 54 — Rectification à la note du professeur Blanchard du LB" TANVLET A ELLE MONET EL RPM ENONCE 148 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1215 Pages. Duereuiz (G.) ‘et ReGauD (CL.). 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Isolement et étude d’un bacille intermédiaire au bacille d'Eberth et au paratyphique À de Brion et Kayser . . . 1093 FAURÉ-FRémIET E.). À propos d’une note de M. P. Enriques sur un Infusoire OO RRMREEEr SE SE T — Sur l'étude ultra-microscopique de quelques protozoaires. B82 = Evolution de l'appareil mitochondrial dans l'œuf du Julus DENT ESLNLS ES A PAC ENT ARC en CRT Ml tee AT Ne Dee :- 107 FAuvELz (Pierre). . Action du bicarbonate de soude sur l’excrétion urique (RÉDIMERS ANS DUBLIN ES) NEC TERME NES UN 537 — Action de la pipérazine sur Tenréton | ciqe (Régime SANS ADURINES) MENT UN IN ee een URSS EEE 591 Î — Action de l'acide chlorhydrique sur l'excrétion urique . . — Action du bicarbonate de soude et de la pipérazine sur l’excrétion urique (régime avec purines) . . . , . . TRS 23 — Action du chocolat et du café sur l’excrétion urique. D4 FEUILLE + à - . . Voir AcraRp. = Voir Brerry. FEeyraun (J.) . . . Sur le ventricule chylifique des Termites. . . . . . 474 FressiNGER (Noël). Histogenèse des processus de cirrhose toxique du ni I. — Technique des intoxications chroniques cirrhogènes. 597 = _ Histogenèse des processus de cirrhose toxique du foie. I =Cirrhoses chloroformiques Mann 629 4? 1216 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. FLE1G (C.). . . . . Sur divers modes d'obtention de soufres insolubles et col-. loïdaux injectables sous la peau et dans les veines. . . 221 — Influence de la fumée de tabac et de la nicotine sur le développement de l'organisme. . . . . . 683 — Les sucs digestifs normaux et les sucs Ah Der eer one provoquées artificiellement. Propriétés physiologiques et toxicité du suc pancréatique normal et des sucs de sécré- OR ER M EM 6 AT D Go © © à € 118 — Augmentation de résistance de be ébines organiques et en particulier du cœur sous l'influence du chiora- IS RS TRS à do 1 do oo 1139 FLeic (C.) et Vis (P. pe). Sur les conditions d'étude de l’intoxication par la fumée du tabac. Parallélisme des effets cliniques et expé- rimentaux, aigus et chroniques. Persistance des réactions physiologiques chez les sujets accoutumés. . . . MU — Mécanisme des effets cardiaques de la fumée du Hire. PRET | — Mécanisme des effets respiratoires de la fumée du tabac. . 206 4 FornrARO (GrusePPpe). Vaccination contre la peste par voie digestive et par , Volerrectalens Sete eee ee CNT EE 2% — Sur la conservation de la couleur des pièces anatomiques. 543 FORTIN. . . . . . Sur quelques particularités de la vision du Caméléon. . . 346 — Sur la vision entoptique des cercles de la mosaïque fovéale. 430 ForrinEau (Louis) et Mercniex. Modifications observées chez un bacille d'Eberth 2 ayant séjourné aux Grands-Mulets, à 3.057 mètres (route . duMont-Blanc}re lent den ia ERP Et 584 3 FORTINEAU . . . . Voir RaAppix. Foucaup. . . . . Voir Iscovesco. FRANCoIS-FRANCK (Ch.). Microcinématographie de mouvements browniens. (Notekde technique) ARR PR RE 272 — Données techniques générales sur les procédés sphygmo- volumétriques applicables à l'homme. . . . . . . . RAS Frouix (Albert). . Ablation des capsules surrénales et diabète pancréa- LIQUIEUR HUE CEE es DE ARENA EPA PPT EE RTE PSE 216 — Aètion anti- Hope Ales non CHEN … 1021 — Sutures des deux carotides aux jugulaires combinées à la ligature des deux vertébrales. : . : . . . : : oo à JL (OO G Gazur (J.) et SropeL (G.). Traitement de la syphilis par des injections intra- musculaires de mercure colloïdal électrique. . . . . . 68 GARNIER (M.) et Simon (L.-G.). Des septicémies d'origine intestivale chez les lapins AmmobDIIs ES RME RE PRE CCE 645 GARNIER {M.) . . . Voir Rocer GascanD (A.). . . Sur un cas Haboenre de Bence-Jones . . . . 13 GAIN (C.-L.). . . Isomérisation du mannose en glucose sous lache ra ferment soluble... :. . M NT TR A ER no D EG 0 903 Garix-GRUzEWSKkA (Mme J.), Contribution à l'étude de la composition du grain d'AMIAONE 5 MONTE ARRETE METEO APE ERP EUR 118 PNR TS RUN POLE ET ét re c TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1217 Pages. 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Oo PR) = Réactions de la phloroglucine et de os cine avec a para- diméthyl-aminobenzaldéhyde en présence d’'HCI pur. 900 — Sur la formation et l'élimination du chromogèneindoxylique. 1022 =, Voir Doxox. Gautier (Cl.) et Hervieux (Ch.). Sur l’origine de ne urinaire du lapin soumis au jeûne. . . . . 115 Gaurier (Cl.) et Russo (Ph.). L’excrétion Hosnle de cons te ne “Ro line. Leur présence dans l'urine du lapin. re AID? GaurreLer (Jean) et LaAnve (Pierre). La réduction de l’oxyhémoglobine au cours de l'asphyxie et après divers genres de mort. 470 — Nouvelles recherches sur la réduction de loxyhémoglobine après la mort . Le : 1070 GaurreLet (Jean) et Tauau (Paul). Influence del la Ron sur a cbedune AARÉNAIOUE EEE CR CRE 314 GENTES (L.). . . . Développement a de la ent eue et él plexus choroïdes dorsaux chez la Torpille . . . 683 — Sur le développement des lobes inférieurs chez les Séla- DONS SERA NON RENE RENE PUITS SAR de 536 — Les lobes latéraux de l’hypophyse de > Torpedo mar le RTS SO MR NE Mn AR ME UAEN e E Te tops Done 1072 .— Développement et oo du sac en Ge l D op —e se deRTONPDEONMATMORAUTARISSO PEN EC NN CCR 1073 GEnsesletMiRErSurle muscle présternaleh ee Cr mn ue 472 GERBER C.). . . . Action des phosphates acides de on et de sodium sur la coagulation du lait par les présures . . . . . . . 141 — Action des sulfates neutres de potassium et de Soit SU la coagulation des laits cru et bouilli par les présures. . 374 — Action des sulfates acides de potassium et de sodium sur la coagulation du lait par les présures ; 316 — Mode d’action des présures aux températures Éluée 5 519 — Sucs présurants des Renonculacées. …. 522 = Action de la chaleur sur les propriétés Dire is sucs végétaux peu actifs . . . . . 7 023 = Action des sels de potassium et de sde à late ia niques sur la coagulation du lait par les présures végé- tales et animales. . . . . . 183 BIOLOGIE. — TABLres. 81 19218 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. GErBEr (C.). . . . 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Sur une méthode précise: de détermination des pouvoirs antiseptiques. . . . . 34% — ‘Sur la position nes ce de ion ” 5 Gba à mycélium fragmenté . . . . . FAR 852 — A propos des Microsiphonées de M. Vuiliernin Note ct HERTIVE ER AS RENE UD IT ARRET ee Ce LEE GuéniN (C.) . . . . Voir CALMETTE. GUÉRIN” . . . . . . Voir AUBERT. Guigysse (A.). . . Régénération de fragments nucléaires dans les cellules géantes expérimentales. . . . . 38 — Caryoanabiose de têtes de spermatozoïdes) däns les cellules géantes expérimentales. . . . . 5 610 SuiLLEMINOT (1). . Sur le dosage des rayons X en D yMiPlose ou 1:00 — Sur le dosage des rayons X en physiologie expérimentale (2e note). Le pouvoir chimique des rayons X peut être mesuré à l’aide de l'unité M, tirée de leur pouvoir fluo- TOSCOPIQU'e: NE 1e 2 IN ANSE, ARE RNPRR ATEN EN RURE TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1219 Paces Pages. GuzLeminor (H.). . 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Indi- cateur lumineux de la vitesse d’un courant gazeux . . . 460 — Ampéremètre lumineux pour l'étude des courants à haute TLÉ UEN CE MES AM RENNES NT AU RL Eden ne 162 — Voir CHARPENTIER. HALBRON . . . . . Voir SALOMON. HAZLOPEAU (H-). Apropos duséram de M: Quéry., + + 0 - + à. © 507 HAN CURE ere Voic LABBE (H.). ELANEROT SERRE . Voir Srmox (P.). HaARTER (A.). . . . Cirrhose hypertrophique tuberculeuse avec formations adé- nomateuses kystiques chez un chat. . . . . . AO AO APRES — Blastomycose généralisée . . . . . . . . . 241 — Métastase d'un épithélioma utérin dans un roue me Hovaire ere enr STE TE ONE ue MO pee CITES = Blastomycoseménéralisée LM ne à AU OS Harter (A.) et Wei (M.). Sur la pathogénie de dénatane MOI PE PSE 56 ‘ÆHéBert (P.). . . . Voir AUBERTIN. HeRvIEUx . . . . Voir Gaurrer (Cl.). | Iscovesco (Henri). Les lipoïdes des globules rouges du sang. Préparation. 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Étude d'un sérum laiteux. . . . ; 131 — Augmentation progressive de la cn ln as oui des humeurs de l'organisme pendant la vie et après la 2 CO CR OP PR M Le JEANDELIZE (P.) et PERRIN (M.). Moindre résistance des lapins thyroïdectomisés | À à l’intoxication par l'arséniate de soude (1re note). . . … 233 à] — : _ Moindre résistance des lapins thyroïdectomisés à l'intoxi- cation par l'arséniate de soude (2e note) . . . . . DH ARE JEANSELME (E.) et Sézarny (A.). Lymphocytose céphalo-rachidienne et ee sanguine chez lessSsYphilitiIquesS EEE EE D JONNESCO. + . . . . Voir BRUCKENS. JONESGO-MrHAtEsTI . Voir SLATINEANO. JOSUÉ (0.). . . . . À propos du compte rendu de la dernière séance de la réunion biologique ds Buearest : « Sur la: présence de la graisse dans les artères des reins et du myocarde ». 422 JOURDANT PET POS DÉCeS de M Pierre SIÉpRaN NP PAPE ST CRC ET JOURDE SE NCIS A RTIORNE JOUREVITCU. . . : . Voir TCRISTOVITCH. Jousser (André). . 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Recherches expérimentales et cliniques sur la signification de Furobilinurie CONNUE 343 LEsxé (Edmond) et Dreyrus (Lucien). De la toxicité de labrine chez les ani- maux /CRAUTTÉSENS NA NAME MERE ORNE 432! — Action de la toxine tétanique, de la toxine diphtérique et de leurs sérums immunisants chez les animaux chauffés. 489: — Influence de l'hyperthermie RS R sur la composi- tion du Sample NME dei RME — Résistance à l'infection chez, les animaux Mure Lieu RAM ON — Influence des injections de glucose sur l'infection et l’in- x toxication chez les animaux rendus hyperthermiques . . 1133: LE Sourp (Ch.) et Pacnrez (Ph.). Nouvelles recherches sur le rôle des hémato- blastes, ou plaquettes sanguines, dans la coagulation. . 931 LeruLce (Maurice). La Botryomycose (Histogenèse. Nature parasitaire). . 267 PEGBE LE ENTRE Etat du sérum sanguin chez le nouveau-né à l’état normal, dans l'ictère idiopathique et dans l’ictère biliphéique . 691 — Voir SABRAZES. Levaprri (C.), Larocne et YAmanoucur. 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Influence de la voie d'administration sur la dose minima mortelle-de-sulfaterde SIryChnINnE NE NN 353 — Influence de la voie d’adminisiration sur la dose minima mortelle de sulfocyanure de potassium. . . . : . . . . 125 Maurice . . . . . Voir DnÉRé. Mawas (J.). . . . Notes sur l’origine des fibres de la zonule de Zinn. . . . . 1029 NTANWASE RU. à. Voir Doxox. IMANVAAS ARE een. Voir GUILLIERMOND. $ Mayer (A.). . . . Ablation des surrénales et diabète pancréatique. . . . . 210 Mayer (André) et RarnEery (F.) Sur un cas d’albuminurie dite « acéto-soluble » chez une malade en état de rétention chlorurée. . . . . 63 Maver (André) et SonaErrer (G.). Sur la structure des gels. Application à l'étude de la constitution du protoplasma animal et des lrquides/de organisme, MIE OC 681 MAver (André), SGHAErrER (G.) et TERRoINE (K.). Dispositif pour ao à lraversalesmembranes tree Ce en 2 318 — Recherches sur les savons considérés comme colloïdes. — I. Caractères-colloïdaux dans la série des savons. . . . 356 NÉE ATOLE) br lummemhrentitulaire An ARRETE M NC EU 686 Mayer (André) . . Voir CHEYROTON. Mayer (André) . . Voir Cairié. Maver (André) . . Voir GATIN-GRUZEWSKA. MEIGNIER . . . . . Voir FoRTINEAU. MERDE 200 41; Voir Dominrct. Mesnre (F.) et Brimonr (E.). Sur les propriétés de races de trypanosomes, résis- rantesela ocean SÉQUNS PNR ENS 637 — Sur une race de trypanosomes résistante à ARC “ sur l'évaluation in vitro de sa résistance . . . . . . . 820 MEUNIER . . . . . Voir VASCHIDE. Mezincesco (D.). . Maladie lépreuse des rals et ses relations avec la lèpre ATTEND ERP An El LISE DELLE ES LIRE LE Qu OS LESC EN Ge ER Re d14 — Les trypanosomes des moustiques cu re relations avec les Hæmoproteus des oiseaux . . . . . . . . . . . . . 975 Maxea (J.). . . . . Voir MarINESCo. NRINER RE ee Voir Massor. MINET SO US. Voir Perit (Léon). Mironesco (Th.) . Sur quelques lésions des glandes parathyroïdes chez les DENRCTEURAMNEN EN ETATS TARN EN PRE UNE 515 MIRONESCO . . . . Voir Bars. MOLINIER . . . . . Voir Lartre-DuPonr. MonGour . . . . . À l’occasion de la note de M. Lautier, sur un nouveau procédé de cuti-réaction à la tuberculine chez l’homme. 92 Moxop (0.). . . . Voir More. MoreL (A.) et Manon (0.). Technique très sensible pour rechercher l’urobiline applicable à tout liquide même au sérum. . . . . . . . 205 MuLox (P.). . . . Sur une forme d’atrésie conjonctive des follicules ovariens CHÉZHERCOD AVC RAR RES REPARER IT ARTS 123 — À propos de la fonction des corps jaunes chez le cobaye . 265 — Corps jaune kystique exclusivement formé par le Theca interna du follicule (Cobaye). . . . . . . . en OMIG MuRATET . . . . . Voir SABRAZÈS. MurermiLcH. . . . Voir LEvADITI. 1296 ; SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE N NatTrTAn-LarRierR et Levapirt (C.). Recherches microbiologiques et expérimen- talesiSur lespiant re NETTER. . . . . .« Remarques à propos de la nee de MM. Éche et Stodel, relative au traitement de la syphilis par des injections intra-musculaires de mercure colloïdal élec- TIQUE PE AN ME EN EN RASE Nicroux (Maurice). Passage de l Eh de he mère au Dotues — Passage de l’éther dans le lait . . LT SSP AMEREE — Dosage du, protoxyde d'azote : 10 pur; 20 no à l'air ou l'oxygène ; 3° dans le sang. : — Quantité de protoxyde d'azote dans le sang, au en Ge l'anesthésie, pendant l’anesthésie confirmée, au moment dela inort-nif ess ARRETE RS — Élimination du ne d'azote. Een on De he globules et le plasma au moment de l’anesthésie. . . . = Présentation de son livre sur les Aneslhésiques. — A propos de la remarque de M. Lapicque. . NiCLOux. … "Voir CaAMUS/(L:-). Nicoras. - 0 Élumembretitulaires 2 VOL ES NicoLÉrTis, . . . . Les courants enallaxotones ds. les nn men rires causéesipanlechlorotorme tel OR Et REP NicoLLe (C.) et Sicre (A.). Reproduction expérimentale du bouton d'Orient chez le singe (Macacus sinicus). . . . 5166 NiGAv. : : . . . . Influence de la nature de ae oo. sur le GES ainylolitiqueidesturines Pme UC NERO No) SN" Unicas derdysenterieà PA chez le Macacus cyno- MOLQUS EN AIR PET CAR MARS Nonxorre (Maurice). Étude bactériologique is aire De Pie diet « men DITES Done C NonxottE (Maurice) et DEMANCHE (Robert). Sue la eme are de l'indol dans lg cultures microbiennes. RD ER — Dosage de l’indol dans les ares DNS : Noxxorre et Sanrory. Contribution à l'étude biologique du Bacillus nues Davaine te 4e Sen ANNEE Nr re SAUNA è = Procédé pratique de bonne va ee des prépar Shane à micros- copiques de végétaux. Nour: (Osman). . Voir REMLINGER. NoOVELLO . . . . . Voir Ascox. OgreGia (Al). . . La ponction cervicale. . Pages. 29 769 ir vi 0 ER SE Mr SEE 2 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1997 Pacnon (V.). . . . À propos de l'intoxication tabagique, considérée dans les conditions du fumeur Pagntez. . . . . . 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Sur une Némerte d’eau douce. Slichostemma Etlhardi Montaonmn ere RES RS AS AU tan Len — Réseau de soutien du cœur chez les Muscides. . . . . . . — Rénovation épithéliale de l’intestin moyen chez les Mus- CITE SRE OS AN RARE eee ie 1h Om Le HER Ne ne de MENT ae — Rectification de nomenclature à propos de Dermocystis à US UMR Cr de Ne TA) ee ES TNT me UNE — Métamorphose de l'intestin antérieur chez les Muscides. . PERRIN (M.). . . Voir JEANDELIYE. — Voir RIc&oN. — Variations de volume de la rate chez les cirrhotiques (vérifications nécropsiques) . . Pine(Es)one remonte Voir BRETON. — Voir RAVIART. | Perir (Léon) . . . Sur les propriétés lécithinophiles des toxines ne et CNE Te Me EE EN En MR EE NE Pertr (Léon) et Minet (Jean). Sur l'absorption de ue en nature par he COS TES NERO ETS NN NE US Perrir (Auguste) . Sur le rein de l’Eléphant d'Asie (Elephas indicus Cuv. o). — Sur une adaptation à la fonction adipopexique du rhom- LCR ET RE UE AUS EE PEU TRS CROIRE Perrir (Auguste) et Lorseau (Georges). Réactions tissulaires chez des hace producteurs de sérums thérapeutiques (Deuxième note). PEYRON. . . . . . Voir ALezaïs. Préron (Henri) . . Contribution à l'étude de l'immobilité protectrice. — 1. Sa polygenèse . DONC MO ONCE 116 1 CS Le] 1298 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages. Préron (Henri) . . Contribution à l'étude de l’immobilisation protectrice. — IT. L'immobilisation volontaire. . . . 214 — De l'influence de l’oxygène dissous sur e Snenionen des invertébrés marins. — I. Quelques recherches préli- minaires sur les besoins respiratoires en milieu clos. . . 886 — De l'influence de l’oxygène dissous sur le comportement des invertébrés marins. — II. Quelques moyeu de dérensercontre asp ee PE = 955 — De l'influence de l'oxygène dissous sur le comportement de invertébrés marins. — III. Des rythmes engendrés par une variation périodique de la teneur en oxygène. . . . 1020 — De l'influence de l'oxygène dissous sur le comportement des invertébrés marins. — Du rôle à attribuer à l'oxygène dans la réaction des actinies aux marées . . . . . . . 1061 — De l'influence de l’oxygène dissous sur le comportement des invertébrés marins. — V. Quelques observations complémentaires sur Actinia equina. . . . .°. . . . . 4161 — Voir LEGENDRE. Pixoy (E.) . . . . Sur l'existence d'un dimorphisme sexuel chez un myxo- miycète DidymIUMANIMIpes ETIENNE ER RCE PozicaRD . . . . . Voir Doxon. Porovicr-Baznosanu (A.). Variations dans la nidification de quelques Apides solitaires 0. 2 MP PoRTIER. . . . . . Tempéralure de VERS r marins, en ntaies es ne Sons du groupe des SDNONnS EC NOR CR Pozerskr . . . . . Sur le calcium du suc intestinal . . . . . . . AE re US = Sur le calcium du suc pancréatique. +... 005 — Anaphylaxie du cobaye pour la papaïne. . . . 631 — Sur la présence d'anticorps spécifiques dans 1: sérum Me lapins préparés contre la papaine. . . . . . 896 — Digestion rapide par la papaine à haute nie ‘de quelquesiliss US ONMIMAURCE PT NT ELU PRENANT ..:. . -Eluimembre titulaire. 2 1. 0 NE PRIGENT . . . . . Voir Daéré. Proca (C.) . . . . Sur quelques particularités du bacille fusiforme (Vincent) cultivé reniSymhIOS ET EE NE CS EE RABAUD ECM lu memphrestitulaire Arme ET EN EN IAA Rappin et re (L.). Toxines du bacille de Koch dans Me Lait ea femmes tuberCuleusest 4 MEME ENERGIE ASE 659 RATHERY (F.).. . . Voir CASTAIGNE. — Voir CHEVROTON. RAVAUT. . . . : . Voir LEVADITI. RAVIART (G.), Bot (M.) et Perir (G). Recherches sur la réaction de Was- sermann chez quatre cents aliénés. . . . …. A 38 Raygaup (L). . . . De l'influence de la lumière sur la végétation du HARAS hidricans 4e NOT NON MER ORNE E TABLE PAR NOMS D AUTEURS Raymon» (F.) et CLaune (H). Sur une forme de dyschondroplasie avec arthro- pathies et micromélie (pseudo-achondroplasie rhumatis- MATE) AMEN NAN AMRTO pee D LERRLE Remière (Georges). Sur le dosage des métaux dons les solutions sale. III. Palladium . . . . . . . . — Sur le dosage des métaux re le Sons cils IV. Mercure . Recaun (Cl.) . . . Variations des for saone D onda is ie tabes à à cuticule striée du rein. Recaup (C1.) et Dusneciz (G.). Existe-t-il des ion rire ie hero nes a rut et la présence de corps jaunes ovariens chez la lapine ? . . : — Glande hell de Toate . oi chez la ape. — Gravidité et . interstitielle de l'ovaire, chez la lapine. OO EP DS Mani — A propos des some Some Ge le lapine : 6 n'ont avec le rut aucune relation. à — L'ovulation de la lapine n 'est pas Sp a : 3 — Observations nouvelles relatives à l'indépendance des © corps jaunes et du rut chez la lapine . . … . . . . . . . . . —- Karyokinèses des cellules lutéiniques dans les corps jaunes eu régresssion, chez la lapine. PAS DE NU DORE — Perturbations dans le eh an de œufs fé- condés par des spermatozoïdes rœntgénisés chez le lapin Er — Voir DuBREuIL. ReuwrnGer (P). . . Vaccination antirabique par voie péritonéale. — Sur la transmission héréditaire de l’immunité contre la raser Mode Motte — Absence d’ Ru à n Site a ne. £OUS- nas desubstance nerveuse. "1m ennui, — Etiologie hydrique des maladies et gouttelettes de Figue INECHEUSES A EN EN TENUE — Sur l'infection et Lfharanetes Gioin dec Mendes GORE la rage par voie digestive (Réponse à M. Repetto Ro- MOI) CCE RemzinGer et Nourr (Osman). Les poissons rene “à angel ie ne typhoïde ou le choléra? . . = Vibrions cholériques ou pseudo- helécoues Fa ee uities et les moules à Constantinople. . . . . . . . — Sur la dessiccation du virus rabique en présence de l de SULÉUTIQUE RASE UE NADIA ETC ROSE) | Renaur (J.) et Dupreuiz (G.). La Chondr ee ie de travées rocracce de l’ossification dans les os des mammifères et « l’ossifica- tion primaire » à leur surface . . Rénox (Louis) et Derxe (Arthur). Sur les effets des strate M We thyroïde, de surrénale, dovaire employés en injections intra-péritonéales chez le lapin (injeclions simples et combinées) (1re not+). RS AGE TOO RCE Rererro (Romolo). Sur l'infection et nan EU à des Muridés contre la rarenparlavoiendueestive RC AT UT CN OT Reprron (Fernand). Dosage du glycose urinaire . Pages. * 928 1930 SUCIÉTÉ DE BIOLOGIE Pages Rerterer (Éd.) . . De la chondrogenèse embryonnaire. . . . . . . . . . .. 3 — Structure du cartilage diarthrodial de l’adulte . 45 — De l'influence de la suractivité fonctionuelle sur la ture du cartilage diarthrodial® "1. "0 NN: 117 — ; Influence de l’inactivité sur la structure du cartilage diar- throdial.: FRS RAA OSEO ERA Er 155 — Structure comparée di Fac. osseux . ER AE D ee ec re 485 -— De l’ostéogenèse et du développement variable des éléments de la substance OSSEUSE RPM PTE 535 — De l'ossification intracartilagineuse 01 enchondrale . 571 — Du cartilage de la glène scapulaire de l'hommé. _ 710 — Siructure de laicornere 2 MERE EE ERORAES r006 — SÉRUCLUTER AUS POLE NUMENSENNT EST RRER PRE" EU : 1078 — Des variations évolutives de la moelle pileuse . . . . . . 1130 RiBAUT. ... . .. . .. Voir ABELous. Ricuer (Charles). De la substance anaphylactisante ou toxogénine . . . . . . 846 — De la variation de la température organique des chiens selon le pelage. DER SN ADR MARINE Gen LEE A) Ricaow {L.) et Perrin (M.). Retards de dé ppemient par intoxication ie gique expérimentale, possibilité de la reprise de crois- sance après cessation de l'intoxication.. . . . . : . . . 563 Riouoir (G.) . . . Des propriétés des colloïdes utilisés en thérapeutique . 261 Roewovircn (Mi: Louise-G.). Méthode de rappel à la vie des animaux en syn- cope chloroformique et des animaux en mort apparente causée par l'électrocution. Effets différents de différents courants électriques. Importance d'exclusion du circuit électrique de la tête de l'animal pendant les excitations EMURNIQUE SEEN MR MON AE NES ESNES SN See 167. Rocue.(Charles). . Sens musculaire. Une expérience nouvelle . . LATE RoGer (H.) . . . . Influence des œufs de poule sur le pouvoir Soobaritant des lassalirer Het RRAEREERR RE 16 — Influence des aliments sur l’activité de Rae ner UND LE ANS ne EE AC SE ER SE este mn ci Le PAU ARNO US 64 — L'amylase du jaune d'œuf; sa Sdrabiite done l'éther 1137 Rocer (H.) et Garnier (M.). Note sur la toxicité des extraits préparés avec les parois du tube digestif, ï 426 — Toxicité des sécrétions duodénales. . 610 — Toxicité du contenu duodénal . . . . . . 1. Fo Hoa (H.) et Simon (L.-G.). Nouvelles recherches sur l’action “neretqiue “a sucs gastrique et pancréatique dans la digestion des PÉCUIETIES AE RARE Doi RosentHAL (Georges). La quatrième étape de l'aérobiedtions “ii roue étape de la variation morphologique. Forme diplococ- ciquedutWwibriogène septique. 2m MEN NN 398 RosexraaL (Georges ef MancorELLEs (A.-P.) Aérobisation d'emblée du aille du tétanos, rapidement isolé d’une plaie tétanique . . . 795 IOSENTHAL . . . . Voir THiROLoix. LOSSI AT SN VOL IRIOTISSNE ROSTAINE. . . . .… Voir. WipaL. xornscuiLp (H.pE). Voir Léoporn-Lévi. Rougaup (E.). . . Sur un nouveau flagellé, parasite de l'intestin des Mus- cides,-au-Congorfranedis 0 Sr MENU NAN 1106 TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1231 Roussy. (Gustave) et Rossi (Italo). Sur les troubles de la miction et de la défé- Russo.. . SABRAZÈS (.). . . cation consécutifs aux lésions expérimentales du cône terminal ou de la queue de cheval chez le chien. . . Troubles de la miction et de la défécation consécutifs aux lésions expérimentales du cône terminal ou de la queue de cheval chez le singe. . . . . Voir GaAuTIER (Cl.). Macrophagie de lymphocytes dans les ganglions et dans les téguments d'un lymphocytémique non traité par les rayons X. . . . . . SaBrazès (J.) et LEURET (E.). Hématies D rabulenees : A rome hill dns l'ictère des nouveau-nés . . . . , . . . . . . . Saprazès (J.), Muratet (L.) et AnToixe (H.). Epithélioma tauee de la SAKoRBAPHOS (M.). SALMON (d.). paupière, consécutif à une morsure. chez un chat. . Infiltration massive de mastzellen agglomérées en nodules, daos la rate d’un chat porteur d'un épithélioma a de la paupière. . . . die : L'ophtalmo-réaction à la Poches ei elle Chile TA Sur le système nerveux des Éctroméliens . : Les processus ectroméliens et le type ectromélien. . Sazomon (M.) et HALBroN (P.). Lésions du a dans les gastro-entérites SARTORY (A). . . . THAT S SR EURE RE RENE 0.0, Peptonification du lait De cer ne moississures. . . Sarrory (A.)et Jourpe (A.). Caractères morphologiques, biologiques et pou- SARTONY Se ere SARTORY. voir pathogène du S{erigmatocystis fusca Bainier. . . Note sur le pouvoir pathogène des Slerigmatocystis nigra et Si. carbonaria . © Voir NonNOT'E. Voir CLERC. SARTORY (A.) et CLerc. Flore intestinale de quelques orthoptères . SAUVAGEAU (Camille). Sur des Myxophycées roses et sur un a d'étude SCHAEFFER . SCHAEFFER . SEILLIÈRE Casta + . - M. Seilliére ... detlaPhMCOCYANE MO NERO RME : À propos d'Oscillariées rouges FRE ee dans un ae du laboratoire de Banyuls-sur-Mer. . . . . . Surlarecloration des Floridées/1i #01 07070 Ne Nouvelles observations sur la nero du en DENCICUULQUUS RES RER DR MEET ER : Sur la germination de ADN e l’Aglaozonia jee ROAD 60 00 0 0 Sur la germination ne nor Cac que du Culleri it ner sa, Sur les cultures cellulaires d’Algues . Voir GATIN-GRUZE WSKA. Voir Mayer. Objections-à la note de M. E. Couvreur et Mile M. Bellion : « Sur le sucre du sang de l'escargot ». Réponse à COPIE ECO Pages. 608 640 103 695 697 698 100 12392 SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE Sercière (Louis). Sur la présence du sucre dans le sang de l’escargot. . . . 490 — Sur la digestion de la xylane chez quelques mammifères NEPDIVOLES MER UMR SEC NTSC SERRE EEE no Oil SIMON (L.-G.). . .« Voir ROoGER. SÉZARY (A.) . . . Processus histologique de la réaction méningée de 1 Syphilistsecondaire tre MER EMPORPRPE 576 — Lésions histologiques du foie dans la syphilis secondaire. 618 SÉZARY (A.). . . . Voir JEANSELME. SICRES CT NV OITENICORLE (0e) SIMON (L.-G.). . Voir Garnier (M.). SIMON (P.) et HaANs. Quelques recherches sur les opsonines des sérums patholo- DIQU'ES LE ST PAPER RER SEE SD ER SEE 143 SION (V.) et ALEXANDRESCU (N.). Sur lo toxicité d’un type d’Aspergillus fumi- gatus isolé du maïs avarié. (Note préliminaire). . . . . 288 SLATINEANO (Ar.) et DanrELoPoz (D.). Influence du traumatisme cérébral sur la = - réaction du cobaye normal aux injections sous-cutanées détuberculine See RE ER EE js 89 — Sensibilisation à l'infection tuberculeuse par uuc injection préalable destuberculines 400" MENT RON NIUAS — Sérum antituberculineux et fixation du complément. . . 7172 SLATINEANO-(A.) et Jonesco-MrnatEsr1 (C.). Persistance de la tuberculine dans Rors anis etdeMarChe Re RAR EEE EN PEER 420 SOULÉ. . . . . . 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Recherches sur la vaccination sante le bacille d'Achalme (variété rhumatismale). Vaccination massive du lapin par lès cultures aérobisées . . . MAVAU A e- » Voir GAUTRELET. IFFENEAU. . . . . Voir Marie (A.). Tixrer (Léon). . . lctère d'origine hémolytique. Résistance des hématies déplasmatisées sensiblement normale . . . . . . . . . — Réactions de la moelle osseuse dans un cas d’ictère hémo- AO AE tna IE NES ASE NO RTE ÉUE SENIOR SES — Réactions de la moelle osseuse dans les gastro-entérites des nourrissons traités par le sérum physiologique et Leauadepmenhennee np RD TRE TriBoNDEAU (L.). . Note sur le séro-diagnostic par les cultures mortes (de HAGIIES TOME Sue STE ON ONE — Voir BERGONIÉ. TrouEssART (E.) et Varéry-Mayer. Sur un acarien du genre Nofophallus préju- diciable aux petits pois dans le département du Var. TurLais (C.) . . . Forme du cardiogramme dans les modifications patholo- ciquesdusmuseletcardiaque EME ER RNE T DurRo (R-) nn Toxine dubacille "de la/morver. 1... Turro (R.) et Suner (A. Pr). Les bactériolysines screalos. EE RE RE D nee V VALÉRY-MAYET . . Voir TROUESSART. VaQuEz.. . . . . . Remarque à propos de la communication de MM. J. Cour- TON TNELNCNEPANUT ERA ES CPAM ER EE. — SpRYSINO- SION Ale RES TE MARE RER NES 0, : — Remarque à propos de la communication de M. Léopoli- DÉMO PRON ESLA PREE GE afotgieot “ait VascaipE (N.)et Meunier (R.). De la possibilité d'un pronostic de la mort Ce les paralytiques généraux par l'examen de la pression SAONE Se PNR CM MEET ee Te . Vasiciu (Tiru). . . Procédé pour la détermination exacte de la quantité de CONTENURDIEUTAIE EEE PATENT EE FR Ne BIOLOGIE. — TABLES. 88 979 360 394 93 123% SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE S Pages. Vayssière (A... . Note sur un Trachypterus iris trouvé mort à l'entrée du port de Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône). . . . . . . 180 VERDERAU (L.). . . La toxine du Bacillus virgula . . . . : . . . bare ot BUUE Vercer (H.) et Souré (E.). 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Sur le mode de destruction de la toxine télanique AGE estomac MNT PE Re AE RERO V6 2e — Mode de destruction de la ne Hélanianie dans Mossin Action antitoxique du suc pancréatique activé . . . . . — Action du gros intestin. sur. la toxine tétanique. NisMEe (P. DE). : . Voir Frerc. NInRv Or Noir AP ABPRE. VüiLLEMIN (Paul). Sur l'utilité du groupe des microsiphonées , . . . . . . . W WEINBERG (M.). . Passage dans l’organisme des substances toxiques sécrélées par les Helminthes (Sclérostome, OEsophagostome, Ankylosiome) pren, AR ent OL MARINE Weix8erG et LeGEr (M.). Action des substances toxiques du sclérostome sur l'organisme animal : recherches expérimentaies. . . . . Weiss (G.) . . . . Sur les échanges gazeux de la grenouille. — Action de la IEUERE EN OUS 4 0 bol à 0 ouvre re — Influence de la température sur ies sions | gazeux ee la BONNE 0 0 oo tot sr dla a. vb te 6 0 à — sur l'élimination de l'acide none par la. el dans un'gazünerte: 4.14 « à 21 el bo : = Sur les échanges gazeux de la Siba0 ile een benne tivement par l'air et l'hydrogène . . . . . ART NN EEE — La contraction musculaire dans les gaz inertes. La fatigue duumpscle et SAtrÉPAra On 2 NRC CPR — Sur le rôle de l'oxygène . . . WErTuEIMER (E.). De l'action sur le lait du suc sealiune D sous Le fluence de NaMpllOCANpITe PTT ATEN TNT Werruemer (E.) et Dugois (Gh.). Un argument contre la régéntration autogène des nerfs ie ass ardent ate Ne NN UN UE DER " VS " ES + LA à + ns de RES ae ns né Se Cao tn ele : \ de dt c3l SS de PRE ne V4 MONT TABLE PAR NOMS D'AUTEURS 1235 Paces WipaLz (F.), ABraut (P.) et Brucé (M.). Diversité de types des hématies granu- leuses Procédés decor OoNd EN EE 116 — Auto-agolutination des hématies dans l'ictère hémolytique AC QUES NPA RER RES Poe tete 000 Wipaz et Rosraine. Troubles de l'élimination urinaire au cours de la crise d’'hémoglobinurie paroxystique . . . . . . , . . . 225 YAMANOUCHI. . . . Voir LEVADITI. — Voir MARIE (A.). BAGART . . . . . . Voir À. 1 VEsTEA. ZAncGer (H.). . . Un appareil nouveau pour mesurer la viscosité du sang. 485 ERRATA Voir aux pages 228, 828, 872, 1024, 1167. Paris. — Imprimerie de la Cour d'appel. L. MarnTHEUX, directeur, Î, rue Cassette. RARES MAN taf y LL g “= 9 on A Re pie re mnt he tt à tuer me er éteis rotatif ele ver edge on mt It - el } COPIER Le e ANA 28 À J'TE { 0 1 ' MD PANNEN a CAT Tru te 'es l OR D dd Mol ER ER - Lot ht ee de DR 6 v A M En miam 2 me RAT A pm Der here t um